papÙŚa xargatune droma routes d’antan · 2011. 1. 20. · papusa.indd 1 18/01/2011 12:54:42...

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ISBN : 978-2-296-13072-2 11 e Routes d’antan Xargatune droma Non loin de son campement dans la forêt polonaise, une jeune rromni semble dialoguer avec les oiseaux, les mousses, le ruisseau, les rochers, avec des inflexions saisissantes dans la voix : c’est ce que découvre en 1949 près de Szczecin lors d’une mission de terrain le jeune poète varsovien Jerzy Ficowski. Il va alors encourager Papùśa à consigner par écrit ses improvisations, ce qu’elle fait bien volontiers – écrivant ainsi un chapitre original de la poésie des Rroms. Et là commence une tout autre histoire, faite de tensions politiques, médiatiques, mais aussi individuelles, entre Routes d’antan et vie sédentaire, entre le discours lointain du Parti et les maires xénophobes, entre la passion de cette jeune femme et les anciens qu’elle irrite, car elle ose aspirer à la création personnelle, écrite par surcroît, et ceci comme femme, sans rien leur demander. La voilà accusée de trahison alors qu’à son insu on l’instrumentalise à des fins mesquines. Ce serait un roman politique si son talent, révélé mais aussi étouffé par Ficowski qui s’approprie ce « phénomène », ne finissait par l’exclure des siens et faire long feu sous les tourments. Ce sont les textes bilingues de Papùśa avec un récit détaillé de ce triste épisode que Routes d’antan vous fait découvrir ; y est inclus un long poème-témoignage de la main de la poétesse, Larmes de sang, sur la survie des Rroms en Pologne sous le nazisme. Ce livre est la vraie histoire des faits dont s’est inspiré l’Irlandais Colum McCann dans sa fiction Zoli (éd. Belfond, Paris 2007). Marcel Courthiade, docteur en linguistique de la Sorbonne (Paris III), est commissaire à la langue et aux droits linguistiques de l’Union rromani internationale (après en avoir été secrétaire général adjoint de 1991 à 2000) et responsable de la section de langue et civilisation rromani à l’INALCO, à Paris – où il vit depuis 1997, après vingt-cinq ans en Europe de l’Est, notamment en Albanie (1981-1997). Animateur du Groupe de recherche et d’action en linguistique rromani (jusqu’à 35 membres), il œuvre à l’affirmation de la langue rromani au niveau européen et dans plusieurs Etats. Il poursuit le combat pour qu’elle ait un traitement égal à celui des autres langues d’Europe, notamment par le jeu des mécanismes politiques, socio- linguistiques et structurels lui permettant d’y accéder. Il travaille notamment sur les pratiques langagières de la diversité face au laminage global actuel. Jeta Duka, qui présente les poèmes, a longtemps œuvré en Albanie pour l’intégration des droits des femmes dans la vision du monde des hommes et des femmes. Elle a été six ans lectrice de rromani à l’INALCO, à Paris, enseignant la conversation et les tra- ditions – dans cette perspective, elle a consacré plusieurs séminaires à Papùśa. Elle a écrit des récits et quelques essais. PAPÙŚA (Bronisława Wajs) Traduit du rromani par Marcel Courthiade Routes d’antan Xargatune droma PAPÙŚA (Bronisława Wajs) Routes d’antan Xargatune droma

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  • ISBN : 978-2-296-13072-211 e

    PAPÙŚA(Bronisława Wajs)

    Traduit du rromani par Marcel Courthiade

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    Non loin de son campement dans la forêt polonaise, une jeune rromni semble dialoguer avec les oiseaux, les mousses, le ruisseau, les rochers, avec des inflexions saisissantes dans la voix : c’est ce que découvre en 1949 près de Szczecin lors d’une mission de terrain le jeune poète varsovien Jerzy Ficowski. Il va alors encourager Papùśa à consigner par écrit ses improvisations, ce qu’elle fait bien volontiers – écrivant ainsi un chapitre original de la poésie des Rroms.

    Et là commence une tout autre histoire, faite de tensions politiques, médiatiques, mais aussi individuelles, entre Routes d’antan et vie sédentaire, entre le discours lointain du Parti et les maires xénophobes, entre la passion de cette jeune femme et les anciens qu’elle irrite, car elle ose aspirer à la création personnelle, écrite par surcroît, et ceci comme femme, sans rien leur demander. La voilà accusée de trahison alors qu’à son insu on l’instrumentalise à des fins mesquines. Ce serait un roman politique si son talent, révélé mais aussi étouffé par Ficowski qui s’approprie ce « phénomène », ne finissait par l’exclure des siens et faire long feu sous les tourments.

    Ce sont les textes bilingues de Papùśa avec un récit détaillé de ce triste épisode que Routes d’antan vous fait découvrir ; y est inclus un long poème-témoignage de la main de la poétesse, Larmes de sang, sur la survie des Rroms en Pologne sous le nazisme.

    Ce livre est la vraie histoire des faits dont s’est inspiré l’Irlandais Colum McCann dans sa fiction Zoli (éd. Belfond, Paris 2007).

    Marcel Courthiade, docteur en linguistique de la Sorbonne (Paris III), est commissaire à la langue et aux droits linguistiques de l’Union rromani internationale (après en avoir été secrétaire général adjoint de 1991 à 2000) et responsable de la section de langue et civilisation rromani à l’INALCO, à Paris – où il vit depuis 1997, après vingt-cinq ans en Europe de l’Est, notamment en Albanie (1981-1997).Animateur du Groupe de recherche et d’action en linguistique rromani (jusqu’ à 35 membres), il œuvre à l’affirmation de la langue rromani au niveau européen et dans plusieurs Etats. Il poursuit le combat pour qu’elle ait un traitement égal à celui des autres langues d’Europe, notamment par le jeu des mécanismes politiques, socio-linguistiques et structurels lui permettant d’y accéder. Il travaille notamment sur les pratiques langagières de la diversité face au laminage global actuel.

    Jeta Duka, qui présente les poèmes, a longtemps œuvré en Albanie pour l’ intégration des droits des femmes dans la vision du monde des hommes et des femmes. Elle a été six ans lectrice de rromani à l’INALCO, à Paris, enseignant la conversation et les tra-ditions – dans cette perspective, elle a consacré plusieurs séminaires à Papùśa. Elle a écrit des récits et quelques essais.

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    Non loin de son campement dans la forêt polonaise, une jeune rromni semble dialoguer avec les oiseaux, les mousses, le ruisseau, les rochers, avec des inflexions saisissantes dans la voix : c’est ce que découvre en 1949 près de Szczecin lors d’une mission de terrain le jeune poète varsovien Jerzy Ficowski. Il va alors encourager Papùśa à consigner par écrit ses improvisations, ce qu’elle fait bien volontiers – écrivant ainsi un chapitre original de la poésie des Rroms.

    Et là commence une tout autre histoire, faite de tensions politiques, médiatiques, mais aussi individuelles, entre Routes d’antan et vie sédentaire, entre le discours lointain du Parti et les maires xénophobes, entre la passion de cette jeune femme et les anciens qu’elle irrite, car elle ose aspirer à la création personnelle, écrite par surcroît, et ceci comme femme, sans rien leur demander. La voilà accusée de trahison alors qu’à son insu on l’instrumentalise à des fins mesquines. Ce serait un roman politique si son talent, révélé mais aussi étouffé par Ficowski qui s’approprie ce « phénomène », ne finissait par l’exclure des siens et faire long feu sous les tourments.

    Ce sont les textes bilingues de Papùśa avec un récit détaillé de ce triste épisode que Routes d’antan vous fait découvrir ; y est inclus un long poème-témoignage de la main de la poétesse, Larmes de sang, sur la survie des Rroms en Pologne sous le nazisme.

    Ce livre est la vraie histoire des faits dont s’est inspiré l’Irlandais Colum McCann dans sa fiction Zoli (éd. Belfond, Paris 2007).

    Marcel Courthiade, docteur en linguistique de la Sorbonne (Paris III), est commissaire à la langue et aux droits linguistiques de l’Union rromani internationale (après en avoir été secrétaire général adjoint de 1991 à 2000) et responsable de la section de langue et civilisation rromani à l’INALCO, à Paris – où il vit depuis 1997, après vingt-cinq ans en Europe de l’Est, notamment en Albanie (1981-1997).Animateur du Groupe de recherche et d’action en linguistique rromani (jusqu’ à 35 membres), il œuvre à l’affirmation de la langue rromani au niveau européen et dans plusieurs Etats. Il poursuit le combat pour qu’elle ait un traitement égal à celui des autres langues d’Europe, notamment par le jeu des mécanismes politiques, socio-linguistiques et structurels lui permettant d’y accéder. Il travaille notamment sur les pratiques langagières de la diversité face au laminage global actuel.

    Jeta Duka, qui présente les poèmes, a longtemps œuvré en Albanie pour l’ intégration des droits des femmes dans la vision du monde des hommes et des femmes. Elle a été six ans lectrice de rromani à l’INALCO, à Paris, enseignant la conversation et les tra-ditions – dans cette perspective, elle a consacré plusieurs séminaires à Papùśa. Elle a écrit des récits et quelques essais.

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    Et là commence une tout autre histoire, faite de tensions politiques, médiatiques, mais aussi individuelles, entre Routes d’antan et vie sédentaire, entre le discours lointain du Parti et les maires xénophobes, entre la passion de cette jeune femme et les anciens qu’elle irrite, car elle ose aspirer à la création personnelle, écrite par surcroît, et ceci comme femme, sans rien leur demander. La voilà accusée de trahison alors qu’à son insu on l’instrumentalise à des fins mesquines. Ce serait un roman politique si son talent, révélé mais aussi étouffé par Ficowski qui s’approprie ce « phénomène », ne finissait par l’exclure des siens et faire long feu sous les tourments.

    Ce sont les textes bilingues de Papùśa avec un récit détaillé de ce triste épisode que Routes d’antan vous fait découvrir ; y est inclus un long poème-témoignage de la main de la poétesse, Larmes de sang, sur la survie des Rroms en Pologne sous le nazisme.

    Ce livre est la vraie histoire des faits dont s’est inspiré l’Irlandais Colum McCann dans sa fiction Zoli (éd. Belfond, Paris 2007).

    Marcel Courthiade, docteur en linguistique de la Sorbonne (Paris III), est commissaire à la langue et aux droits linguistiques de l’Union rromani internationale (après en avoir été secrétaire général adjoint de 1991 à 2000) et responsable de la section de langue et civilisation rromani à l’INALCO, à Paris – où il vit depuis 1997, après vingt-cinq ans en Europe de l’Est, notamment en Albanie (1981-1997).Animateur du Groupe de recherche et d’action en linguistique rromani (jusqu’ à 35 membres), il œuvre à l’affirmation de la langue rromani au niveau européen et dans plusieurs Etats. Il poursuit le combat pour qu’elle ait un traitement égal à celui des autres langues d’Europe, notamment par le jeu des mécanismes politiques, socio-linguistiques et structurels lui permettant d’y accéder. Il travaille notamment sur les pratiques langagières de la diversité face au laminage global actuel.

    Jeta Duka, qui présente les poèmes, a longtemps œuvré en Albanie pour l’ intégration des droits des femmes dans la vision du monde des hommes et des femmes. Elle a été six ans lectrice de rromani à l’INALCO, à Paris, enseignant la conversation et les tra-ditions – dans cette perspective, elle a consacré plusieurs séminaires à Papùśa. Elle a écrit des récits et quelques essais.

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    Et là commence une tout autre histoire, faite de tensions politiques, médiatiques, mais aussi individuelles, entre Routes d’antan et vie sédentaire, entre le discours lointain du Parti et les maires xénophobes, entre la passion de cette jeune femme et les anciens qu’elle irrite, car elle ose aspirer à la création personnelle, écrite par surcroît, et ceci comme femme, sans rien leur demander. La voilà accusée de trahison alors qu’à son insu on l’instrumentalise à des fins mesquines. Ce serait un roman politique si son talent, révélé mais aussi étouffé par Ficowski qui s’approprie ce « phénomène », ne finissait par l’exclure des siens et faire long feu sous les tourments.

    Ce sont les textes bilingues de Papùśa avec un récit détaillé de ce triste épisode que Routes d’antan vous fait découvrir ; y est inclus un long poème-témoignage de la main de la poétesse, Larmes de sang, sur la survie des Rroms en Pologne sous le nazisme.

    Ce livre est la vraie histoire des faits dont s’est inspiré l’Irlandais Colum McCann dans sa fiction Zoli (éd. Belfond, Paris 2007).

    Marcel Courthiade, docteur en linguistique de la Sorbonne (Paris III), est commissaire à la langue et aux droits linguistiques de l’Union rromani internationale (après en avoir été secrétaire général adjoint de 1991 à 2000) et responsable de la section de langue et civilisation rromani à l’INALCO, à Paris – où il vit depuis 1997, après vingt-cinq ans en Europe de l’Est, notamment en Albanie (1981-1997).Animateur du Groupe de recherche et d’action en linguistique rromani (jusqu’ à 35 membres), il œuvre à l’affirmation de la langue rromani au niveau européen et dans plusieurs Etats. Il poursuit le combat pour qu’elle ait un traitement égal à celui des autres langues d’Europe, notamment par le jeu des mécanismes politiques, socio-linguistiques et structurels lui permettant d’y accéder. Il travaille notamment sur les pratiques langagières de la diversité face au laminage global actuel.

    Jeta Duka, qui présente les poèmes, a longtemps œuvré en Albanie pour l’ intégration des droits des femmes dans la vision du monde des hommes et des femmes. Elle a été six ans lectrice de rromani à l’INALCO, à Paris, enseignant la conversation et les tra-ditions – dans cette perspective, elle a consacré plusieurs séminaires à Papùśa. Elle a écrit des récits et quelques essais.

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