novarina

12
Conception, interprétation: Catherine Froment Accompagnée de: Charly Lomas Direction d’acteur: Alain Daffos Cie Dans le Sens Opposé

Upload: yohann-allais

Post on 17-Mar-2016

215 views

Category:

Documents


1 download

DESCRIPTION

Théâtre, performance : « La Chair de l’homme », 52ème scène de L’enfant d’Outrebref et l’enfant Traversant de Valère Novarina par Catherine Froment, Il s’agit de la cinquante deuxième scène de la Chair de l’Homme de Valère Novarina, qui est l’ultime scène d’un de ses romans les plus imposant : le livre s’ouvre sur un repas où le monde est mangé, fait apparaître 3171 personnages, nomme Dieu 429 fois, utilise 2587 des 6912 verbes de notre langue. A la cinquante deuxième scène, l’Enfant d’Outrebref demande à l’Enfant Traversant « Au bord de combien de fleuves, ruisseaux, torrents et rivières vous êtes-vous assis et avez –vous laissé couler vos larmes ? ». L’Enfant Traversant répond par tous les fleuves et cours d’eaux qui sont au nombre de 1714 exactement. C’est une des plus grande liste écrite par Valère Novarina.

TRANSCRIPT

Page 1: Novarina

Conception, interprétation:Catherine Froment

Accompagnée de:Charly Lomas

Direction d’acteur:Alain Daffos

CieDans le Sens Opposé

Page 2: Novarina

« On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent,

mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent » B.Brecht

Crédit M

. Chom

bart De Lauw

e.

Page 3: Novarina

La folie de l’écriture de Novarina est ici à son apogée, dans un petit bout de femme qui laisse sortir par tout son corps la plus longue liste qu’il a sûrement écrite.

Une liste de près de 1700 cours d’eaux qui nous jette pendant une heure à des frontières inclassables, au cœur de l’humain. Extraordinaire.

Orgasme total de l’acteur qui se vide des mots tel un volcan en éruption ; et tout à coup presque rien, des noms de rivières au milieu de l’immensité, au bord du vide.

Ce n’est ni vraiment du théâtre, ni seulement de la performance, on se retrouve sur un terrain mouvant et insaisissable. On ne sait plus où l’on est pour pouvoir enfin se perdre et s’abandonner au temps de la

beauté.

Page 4: Novarina

Créd

it A.G

Mich

el

La parole de Novarina s’effacera avec l’acteur qui se tait. Sans l’acteur vivant, sa parole restera cadavre. Méfions-nous du mort. »

Hadrien Laroche, à propos de la Chair de l’Homme.

« Il s’agit dans cette œuvre d’un effort patient pour être vivant, pour donner voix, pour incarner. Un gigantesque travail d’incarnation par le moyen d’un flot de paroles. La voix donne vie. Sans le torrent de paroles, la langue est figée dans sa glace de mots gelés.

Page 5: Novarina

PRESENTATION

La soixante deuxième scène de la Chair de l’Homme de Valère Novarina, ultime scène d’un de ses romans les plus imposant : le livre s’ouvre sur un repas où le monde est mangé, fait apparaître 3171 personnages, nomme Dieu 429 fois, utilise 2587 des 6912 verbes de notre langue.

Le spectacle s’ouvre avec la question de l’Enfant d’Outrebref :

L’Enfant d’Outrebref : « Au bord de combien de fleuves, ruisseaux, torrents et rivières vous êtes-vous assis et avez –vous laissé couler vos larmes ? »

L’Enfant Traversant : “Au bord de l’Yser, de l’Escaut, du Rhin, de l’Adige, du Tigre, de la Vistule, de la Sambre, de la Sarine, de la Bidassoa, de la Baurre, du Lys, au bord de la Clarence, au bord du Loisne, au bord de la Nave, au bord du Wimereux, du Léquin, de la Tamise, de la Créquoise, de la Planquette, de la Ternoise…”

L’Enfant Traversant répond par un flot de cours d’eaux qui sont au nombre de 1714. C’est la plus longue liste écrite par Valère Novarina.

La Chair de l’homme a été écrit de 1991 à 1994 à Marseille, Paris, Cracovie, Moscou, Barcelone, Montpellier, Brême, Rome, Parme, Poitiers, Vienne, Remscheid, Porto, Salerne, Budapest, Herlin, Trecout, Loutro, Agios Pavlos, Phénix, Besançon.

Dans cette dernière scène, c’est l’action de parler qui permet à l’Enfant Traversant de retrouver le nom de chaque lieu où il s’est assis.

Page 6: Novarina

La parole infinie.Comment ne jamais s’arrêter de dire et encore plus maintenant.

Crédit J-P M

ontagné

Page 7: Novarina

LES MOTS TENDENT UN ESPACE QUI RÉSISTE À TOUS LES ESPACES DÉFINIS OU EXISTANTS.

Une femme qui est d’abord un ruisseau pour devenir ensuite un fleuve, un torrent, une infinité de cours d’eaux, un femme flot qui déborde, une actrice en crue.

Une vraie traversée,Un immense accouchement de la parole.

Nous sommes dans l’incertitude de savoir quand elle va prendre fin tant on est dans un étirement extrême de la parole.

Tous ces noms de fleuves débordent et dessinent un territoire sans limite.La notion de territoire est profondément ancrée dans notre réalité et l’Enfant Traversant est passé par tant de lieux que les délimitations humaines s’effacent.

Son écriture recrée une carte poétique du monde avec ces fleuves qui, de surcroît, existent réellement.

Une frontière est une ligne imaginaire séparant deux territoires. Au-delà des frontières humaines et des délimitations définies par les cours d’eaux, l’écriture propose un territoire nouveau.

Les premiers cours d’eaux sont des ruisseaux ou fleuves proches des tranchées de la guerre de 1914–1918, ensuite des cours d’eaux proches des plages de Normandie. Les derniers cours d’eaux correspondent à des villages très touchés par la seconde guerre mondiale. Novarina semble se référer à la Shoah. C’est cette essence là qui m’a poussée à défendre ce texte car c’est un chant qui perpétue la mémoire de peuples à travers des noms de lieux.

Page 8: Novarina

L’Enfant Traversant est un témoin de l’état du monde.

Crédit M

. Chom

bart De Lauw

e.

Page 9: Novarina

LA CONSTRUCTION D’UNE MÉMOIRE QUI IRAIT JUSQU’À NOS DERNIÈRES FRONTIÈRES PHYSIQUES.

Les raisons qui conditionnaient ce projet étaient d’un ressort difficilement maîtrisable, à savoir si mon corps pourrait faire rentrer en lui cette masse de noms de rivières. Je me retrouvais dans un projet dans lequel la performance de son élaboration menaçait à tout moment. C’est un peu comme si cette matière texte me défiait.

Ce combat patient, solitaire révèle la vraie dimension de la parole de Novarina. Le cerveau organise comment ranger toutes ces informations, il invente diverses stratégies. Ce moment appartient totalement au corps, il n’est pas possible de le prévoir.

Nous cultivons des mémoires utilitaires et éphémères.

Contrairement à tout cela, je me suis acharnée à mettre en place en moi une mémoire totalement inutile. En voyant le spectacle, nous découvrons la performance mémorielle qui a duré neuf mois, plusieurs heures par jour afin que la parole de Novarina trouve sa place en moi.

Et une telle masse de mots nécessite plusieurs couches de mémoires, des empilements successifs, une réorganisation permanente pour que chaque mot reste en vie.

Page 10: Novarina
Page 11: Novarina

DIFFUSION

2009 Création Festival Excroissance, Espace 60 Adada, Saint Denis2009 (19 au 24/10) Pavillon Mazar, Toulouse2009 (7 au 11/12) La Parole Errante, Montreuil2010 (9 au 12/06) Mixart Myrys Toulouse2010 (22&23/11) Théâtre de la Digue2011 (26&27/02) Ring Toulouse

2011 (10 mai à 20h30) La Gare Mondiale à Bergerac dans le Mai des Arts2011 (19 mai à 23h) Festival Lo Festenal, à la Grainerie, Toulouse

Reprises prévues (dates en cours)  à Paris 2011/2012

FICHE TECHNIQUE:

« Pleins feux » c’est à dire prévoir projecteurs suffisants pour éclairer la salle (spectateurs inclus), lumière froide et fixe. Service de quatre heures.Voir portes d’entrées et sorties de la salle.

CONTACT

[email protected] ou [email protected] Catherine Froment, direction artistique 06 76 07 19 33 Muriel Hernandez, chargée de diffusion 06 07 85 73 17

Page 12: Novarina