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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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Page 1: Notes du mont Royal ←  · V n ces termes : Mars, homicide Mars, a) qui n’aimes que le fang , 8c qui te a) plais à renverfer les plus fortes a murailles , Dieu de la guerre ,

Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

Google Livres

www.notesdumontroyal.com 쐰

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L’ILL I AD’HOMERE.

TOME SECOND.

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L’I LIA D E

D’HOMEREaTRADUITE EN FRANÇOIS;

DES REMARQUESvPAR MADAME DACIER,

TOME SECOND.

Nouwlk Edition rami, corrigée (r augmmtlt.

A P A R I S ,Du fonds de Meflieur: Rigaud à Anîflbn.

Chez GABRŒL MA’R’rm, JEAN- BAPTISTE

. Commun) , 8: les Freres GUEmN , Libraires.

M. D C C. X L I.AVEC’PRIVILEGE DU n01.

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.4] .1151:?

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-.....4Argument du V. Livre.

D Iomede protegépar Minerve, faitî de: prodige: de. valeur. Il ne fi

contente pas de faire la guerre aux hantames, il attaque aufli le: Dieux; carVenu: ayant voulu éloigner du combatÉnée, qu’il ami: bleue, 0’ qui y finit

mon fan: le jet-ours de cette De’LflÈ ,ce hem: la parafait, la au]? à la main,Ù l’oblige de quitter [on fils. Mai: Apol-lon le couvre d’un qui: nuage , de peur ’que le: Grec: ne lui tirent quelque trait,(9’71: le tuent. Diomede rvoit la proue.tian dont ce Dieu honore Ene’c , cepen-dant par trois fait il veutjê jetter finlui , (9’ lui ôter la vie. A la troifie’mefoi: Apollon lui parle d’un ton mena-çant, (9’ le fait retirer. Alan ce Dieuenleve du combat Ene’e , Ù le porte à

s Troye au haut de la citadelle de Per-game , où il le guérit. Diomede 614]":Man. Ce Dieu en tirant la pique de[à bleflure, fait un cri qui épouvan-te le: deux armées-Hin quitte le com-.

Tome IL, k

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bat , retourne au Ciel, (9’ fait fi: plumém à Jupiter, qui s’emporte cantre lui ,Ù neluifl-e par néanmoins d’ordonner

à Peon Medecin de: Immortel: de le

failli. i i

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D’HQ’MERE-

LLIVRE kA N s cette journée ,

Z Minerve voulant faire:1 éclater la valeur de

Diomede pour le dif-tinguer de tous les Grecs , ôC pourlui faire remporter une gloire im-mortelle , augmenta encore fa .force 8c fou intrépidité. De fancafque 6c de [on bouclier .fortoitcontinuellement un feu femblableaux feux de la brillante étoile quife leve à la fin de l’été , &Aqui jette

ll

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4. L’.I L I A D aune lumiere plus étincelante 66plus vive, après s’être baignéedans les eaux de l’Océan. Tel

étoit l’éclat dont Diomede’étoit:

environné, 8c tel le feu que jet-toient les armes. La DéelTe lepouffa au milieu de la mêlée , 6cdans l’endroit où l’on fe battoitavec le plus d’acharnement.

Il y avoit parmi les Troyens unhomme nommé Darès , très-riche,8c d’une fagefle confommée : ilétoit facrificateur de Vulcain , 8cavoit deux fils Phegée à: Idée,tous deux grandsCapitaines,ôctousdeuxadroits à toutes fortesde com:bats. Ces deux freres excités-parleur courage devancent leurs ef-cadrons; ô: pouffant leur char , ilscourent avec imperuofité contreDiomede qui étoit à pied, 8c quivenoit les charger avec furie.Quand ils l’entent joint , Phegéelança le premier fa pique fur le fils

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I D’HOM ER E. Livre V. gde Tydée; le fer gliffa fur fouépaule gauche fans le blelTer : maisen même-tems Diomede repartitde ion javelot. Le trait mortel nepart pas inutilement de fa main;il va donner dans l’efiomach de’Phegée qu’il étend mort fur la

poufiiere. Idée defcend promp-tement du char; 8c n’ayant as ecourage de fauver le corps de fon

. fiere ôt de venger fa mort, il prend Ahonteufement la fuite; mais avec ’tonte fa lâcheté , il n’auroit pasévité la noire defiinée , fi Vulcainne l’eût ’fecouru ; ce Dieu le cou-vrit d’un épais nuage ô: le ’fauva ,

ne voulant pas que Darès ,’ce’mal-

heureux pere, fût entierement ac-cablé de deuil 6: de trifieffe parla perte de les deuxfils. Diomedeprit les chevaux à: les donna à lescompagnOns pour les mener auxvailTeaux; mais les Troyens ayantVû que des deux fils de Dates, l’un

A iij

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6 L’I L I A n aavoit pris la fuite , 5: l’autre avoitété tué fur fou char , prennent l’é-

pouvante , St commencent à plier.I Minerve pour augmenter leur -frayent 8: leur défordre , prendMars par la main , ô: lui parle en

V n ces termes : Mars, homicide Mars,a) qui n’aimes que le fang , 8c qui tea) plais à renverfer les plus fortesa murailles , Dieu de la guerre , nev lamerons-nous pas les Troyens à:m les Grecs le battre, jufqu’à ce qu’il

a? plaife à Jupiter de donner la vic-.0 taire à celui des deux partis qu’ilA” daignera favorifer? 8c ne nous te-s tirerons-nous. as pour nous met-.» ne à couvert e fa colere .?

Ayant parlé de la forte , elle re-tire Mars du combat, ÔC le menafur les bords fleuris du Scamandreoù elle le fait alieoir. Les Grecsen même - tems enfoncent lesTroyens 6c les mettent en fuite ;iln’y eut aucun des Chefs qui ne

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o’Honanr.LiweV. 7fe fignalât par la mort de quel.-qu’un des ennemis.

- Le Roi Agamemnon donna lepremier l’exemple; il renverfa defon .char le grand Odius , quicommandoit les Alizoniens, ô: quife fautant trop prelfé , fiat le pre-mierà rendre la fuite. Agamem-non 1m enfonça fa. pique- dans ledes entre les deux épaules , le per-ça de part en part , ô: le fer mor-tel fortit par la poitrine. Odiustombe , &- en tombantil épouvan-te les Troyens du bruit de les ar-

mes ildomenée enfuite ’tuë Phelius,fils de Bhorus de Me’onie , qui. étoit

venu de la fertile Tamé; il le- fiappe de fa pique à l’épaule droi-

te, comme il vouloit monter furfort. char , le jette fur la oudre ,6c couvre les yeux d’une éternellenuit: les Ecuyers d’Idomcnée ledépouilleront de les armes. t

A iv

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8 L’ I L I A D E- Méne’las tua aulli de fa lance le

brave Scamandtius , qui étoit fifçavant dans tout ce qui concernela chaile , 8: à qui Diane elle-mê-me avoit appris à lancer le javelot,ô: àpercer toutes les bêtes que lesmontagnes nourrilfent dans leursforêts; Cette Déclic ne le fémur;rUt point dans cette occafion, 8C1fon adrelTe à tirer’de loin’fa’ns ja-J

mais manquer , lui fut inutile; legrand’A’tride le perça de fa’lance’f

comme il s’enfuy oit devant lui :«le’

fer entroit entre les’deux’ épaules)

ô: lui traverfoit l’efiomach : il tout:be fur le vifage 8c fa chute feïïfaitentendre auloin. »’ j l ’-- Pheteclus ,- fils d’un charpentiertrès-habile, 6c petit-fils d’Harmo4nus ,"tOmba fous les coups’de’Mei

rion. Ce Phereclus avoit hérité-deil’art de fou, pere , 8C faifoit toutestfortestde beaux ouvrages dans la.derniete perfeétion ;« aulIi- étoit-il

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D’H o M’E R r. Livre V. 9

particulierement aimé de Miner-vve. C’était lui qui avoit bâti lesvailleaux que Paris mena en Gre-ce , ô: qui furent la fource de tousles malheurs qui accablerent lesTroyens , ô: dans lefquels il futenveloppé lui-même, parce qu’ilavoit ignoré les oracles des Dieux.Merion l’ayant pourfuivi ô: atteint,le bleffa a l’emboiture de la ouilledroite; le fer de la lance palle pardelfous l’os, 8c le perce d’autreen outre. Phere-clus tombe fur les.genoux en. jettant un. grand cri , ô:la mortrépand fur lui les ténébres.

Megés tua Pedeus fils d’Antecnor, qui n’étoit pas néi’d’un’ maria-

ge légitime ; mais la fage -Theano,ipour faire laifir à fou mati , avoir:pris foin e l’élever comme fes:propres enfans. Megés. l’ayant"joint,lui donne un coup de fa lance:fin la nuque du cou ; ôtle fer lui.coupant la langue dans Ë. racine,J

v

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to L’ I L’ r A D afort par la bouche. Pedeus tombe-aulIi-tôt fur la pouliiere , mordantle fer qui lui donne la mort.

Eurypyle bleffa enfuite le grandHypfenor fils du fage Dolopionqui étoit facrificateur du Scaman-tire , à: que les peuples honoroientcomme un Dieu 5 le belliqueuxfils d’Evemon l’atteignit , ô: fejettaot fur lui l’épée à la main il le

frappa a l’épaule comme il s’en-

fuyoit devant lui; il lui abbatit lebras, qui tomba fur la panifieraavec de grands ruiffeaux de fangqui épuiferent fes forces avec faVie.- Pendant tout le fort de la mê-

lée,vous n’auriez fçû connaître

quel parti fuivoit le Vaillant Dio-mede , s’il étoit du côté desTroyens ou du côté des Grecs ;il couroit furieux de toutes parts.Tel qu’un fleuve gram par lespluyes de l’hyver , 8c qui coulant

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D’HOMMEÆioreV. navec violence, emporte fes ponts,6c ne trouve ni levées ni diguesqui l’arrêtent, point de clôturesallez fortes pour réfifier à l’impé-

tuofité de fes vagues fubites qu’il.roule avec finie , dès que Jupiter"en colere a» ouvert les .cataraé’tes,

des Cieux ; tous les travaux que:les laboureurs oppofent à fa rage ,.font entraînés dans un mo-ment: tel le courageux fils de Ty--idée rompt ô: renverfe les forts-bataillons des Troyens 3; les plusnombreux n’ofent s’oppofer aura.

efforts de fan courage ,r tout plie"

devant lui. - . Lr L’illuflre fils de Lycaon voyant:l’audace avec laquelle" Diomede’couroit par tout le. champi de bai--raille, ahanant devantlui , 6: met.tant en. détordre les bandes:Troyennes ,. tend fan-arc ôt lâcherfur ce heros une fléché. dorernant fur fa cuiralfe ,. à l’ endroit. ou; l

A vil

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12; L’ILt-ADEelle cit relevée fur l’ef’tomach -,

entre en. biaifant ô: lui perce l’éeauleÎdroite, où elle demeure :la A

cuiralfe cil aufii-tôt rougie de fang,tôt Pandarus l’ayant remarqué , fe

n met à crier de toute fa force : Re-m prenez courage , bravesTroyens,a le plus vaillant des Grecs en blef- .ufé’, ôtje ne penfe pas qu’il ait la

sforce de réfifler long-tems au traita que je viens de luivtirer; s’il cita vrai quele fils de Jupiter, le granda. Apollon , m’ait infpire’ lui-même

ude quitter la Lycie , 8c de venirà

a ce fiége. . e tAinfi parloit le fils de Lycaon,.fe glorifiant d’un très - petit avan-rage , car la blelfure étoit légere;mais Diamede s’étantun p’eu re-

tiréôç mis à couvert derriete fou(chars: fes chevaux , appelle le

à: fils, de Capanée : Mon cher Sthe-.Inelus lui dit-il , defcends promp-t. tement pour me tirer une fléchaa) que j’ai àl’épau’le.

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n’Ho ne ne. Livre V. l gA ces mots, Sthenelus faute à «

terre , 8c s’approchant de Diome-de, il lui arrache la fléché qui luiperçoit l’épaule :d’outte en outre :

.e-fang jaillit comme un trait au ..travers de fa cuiralfe ; 6: en même- .temsle belliqueux fils de Tydéeadrelfe les prieres à Pallas: Invin- acible fille du grand Jupiter, lui adit-il, fi jamais vous nous avez été 0!

favorable à mon etc 6c à moi edans. les plus fanglans combats , aprotégez-moi encore aujourd’hui, a;grande Minerve , oc faites-moi la sagrade de; joindre; ce Lycien qui am’a bleffé le premier, qui s’en glo- tu

rifie , ÔUIUi le flatte que, je ne ver- t:rai as long - tems la lumiere c,-du fêler]. Il n’eut pas plutôt fait .-cctte priere , que la Déeffe l’exau- .ca , &lui renditfur l’heure mêmeroute la force 6C toute la légeretéqu’il airoit , d’ordinaire ; 8: s’étant

approchée de lui, elle lui parla en

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sa. L’ I L I A. U aa ces termes z Fils de Tydée, alleza hardiment contre les Troyens ,.a) j’ai mis dans votre coeur le coura-

V s» ge 6: laforce qui font héréditai-.. res dans votre famille , à: qui ont:a accompagné le grand Tydée tanta: qu’il avécu. J ’aiï aufli- fait tomber

a. de vos yeux le nuage qui les coun-a vroit , afin. que vous puiflieze dili-a cerner les Dieux d’avec les bornaamies. C’eft pourquoi: fi. quelquea Dieu vient pour vous furprendr-e:a: fous une forme humaine U, dea-a) vous de combattre contre es Imi-ta. mortels , fi ce n’en contre la feule:3 fille de Jupiter , contre la. belle.w Venus ; fi elle le hazarde à venirsa dans les combats ,titez hardiment:a fur elle ,. ôt la ble’lfez fans hefiïw

a, ter. . I l-Minerve ayant aînfi parlé ,- le:retira, 8C Diomede retournant arscombat, le mesa la tête des plus;avancés. Il. avoit. déja» combattit

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D’H’OMER E.LivreVI t;contre lesTroyens avec beauCoude courage; mais alors il fenti-t lesforces 6c fan audace augmentéesinfiniment. Comme un lion qu’unberger n’a pû’ tuer, mais qu’il a

blelfé légerement dans un pâtura-ge , lorfqu’il s’élançoit pourfe jet-

ter dans un parc de brébis ; fablelfure n’a fait que redoubler lesforces 8c irriter fan courage; leberger n’ofant plus s’oppofer à fa ’

fureur , va le cacher dans fa loge, Vôc fes brebis abandonnées or faifies

de frayeur, courent fe tapir lesunes fous les autres ; l’animal avi-de de fang franchit légetement lesbarrieres qui les défendent , a: fr:jettant au milieu du troupeauii enfait une cruelle boucherie ; tel,à: plus furieux encore Diomede’fe jette au milieu des ennemis ; iltue d’abord Afiynoüs se le PrinceHypenar ,1 bleffant l’un d’un coup-

de lance au delious de la mame -

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’16 L’ILIAD’E . Ile, 8c frappant l’autre d’un coup

de fabre à la clavicule près del’épaule qu’il lui fepara du coud:

du dos. »Il les laiffa tous deux pour cou-rir fur Abas 8c Poluïde , tous deux-enfans du vieillard Eurydamas qui;

’ étoit inierprete des fanges , 8c quine devoit plus avoir le plaifir d’in-zterprérer ceux de fes chers enfant:au retour de cette guerre ,car levaillant fils devadée les tua tousdeux, 8: en même tems il mancha vers Xanthe 8c Thoon fils dePhénops, qui’les avoit eus dansfa vieilleffe. Phenvops accablé d’an-nées vivoit encore 8c n’avait pointr

’ d’autres enfans à qui laifl’er l’es.

grandes richelfes. Diomede en unfeul jour. tua fes deux héritiers ,fa feule efpétance , 8c précipita ce:malheureux pere dans une alliiez .tian 8c dans un deuil-qu’augmenætoit encore la douleur de voir des;

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n’H-OMEREÆiweV. x7curateurs s’emparer de fa fuccef-fion pour la conferver à des col-lateraux éloignés qui la dévoroientdéja des yeux 8c aufquels elle n’é-

tait pas deflinée.

i Diomede tombe enfuite fur *Echemon ô: ’Chromius enfans dePriam, 8c qui étoient tous deuxfur un. même char. Comme un ’lionfe jette avec im étuofité furun troupeau de buen s qui paillentdans une forêt, à: déchire tout cequ’il rencontreflevant lui, faittaureau a, :foitt géante; de même le vfils deTydéels’élancefiJrles deuxfils dezPriam , les précipitevde leurchar, les dé ouille de leurs ar-mes 6c prou leurs chevaux qu’il -donnerafesco gnonspourles 4Conduire aux vaillfé’aux des Grecs.

; Enéeivoyant les ravages que ceredoutable guerrier fait dans tousles rangs, fejette’au milieu de la vbataille .àrtravers.193piquesz ée les -

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18 L’I "L I A D zjavelots , pour voit s’il ne trouvertoit point le vaillant Pandarus fils;de Lycaon. Dès qu’il l’eut appui-

çû, il le joi nit, ô( lui parla ensa ces termes: gandarus , ’où-efl donca votre arc? où font vos flèches aî-n lées qui portent la douleur ou lasa mort par tout où voustles adtefvsa fez .? où ef’t la gloire qu’elles vous

sa Ont acquife 2 cette gloire qui vousn met au rang, ou même ail-dei;:n fus de tout ce qu’ilya de grandsa: Capitaines , 8c qui fait que dansa: toute la Lycie parfonde exfolie lea compare: à vous. Allons dam;a invoqùez Jupiter 6c décochai. unsa de vos traits fur Un homme que laau viâoire fuit par tout , a qui aidé-ra ja fait une infinité de maux auxsa Troyens; car il armé un granda: nombre de nos plus braves chefs,sa C’efi à votre arc à liure c’efl’etcet

a defordre, à moins que ce Die-mielpo de ne fait quelqu’un des immoral

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D’HOMERE.LivreV. 19tels à qui nos faCtifices n’ayent pasété agréables ô: qui foit irrité con-

. tre nous , ce qui feroit bien dé-plorable , car la coleta des Dieuxef’t terrible ô: difiîcile à appaifer.

Sage Enée , dont les confeilsfont li utiles aux Troyens, repar-tit l’illufite fils de Lycaon , ceguerrier , dont vous me parlez ,me paroit reflemblet rlàitementau fils de Tydée , je lÎreconnoisà fon bouclier , ô: à fan calque,

’ au anache dont il cil ombragé ,6c a fon char dont je cannois leschevaux 5 mais je ne vous diraipas véritablement fi ce n’efl pasà- un Dieu. Si c’efi un mortel, ce

ne peut être que Diomede, quicertainement ne fait pas ces grandsexploits 8c tous ces ravages fans lefecours de quelque Dieu. Allure-ment il a près de lui quelqu’un des ceImmorte s qui l’anime , qui le fou-uent , à: qui enveloppé d’un épais

à

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20 L’I L r A n a’o nuage pour le dérober à nos yetnr,a: a détourné le trait que je lui ai lan-a cé, car je l’ai déja attaqué , j’aia» tiré fur lui , je l’ai bielle à l’épaule

’ a: au travers de fa cuiralTe , 8c je nen doutois nullementque je ne l’eufTea préci ité dans la l’ombre demeure

sa de P mon : cependant le voilà vi-n vaut: fans doute quelque Dieu ir-æ rite’ m’a enlevé ma viâoire. Pré-

» lentement je n’ai ici ni chevaux ni

sa char fur quoi je puifie monter;a j’ai en Lycie dans le palais de mona pere onze chars très-beaux , toutsa neufs , 8c qui ne viennent que d’ê-n tre achevés ; ils’ font dans leursa: remifes couverts de riches tapis,68C chaque char a l’on atelage deà deux chevaux qu’on a grand foina de bien nourrir. Le belliqueux Ly-m’ caon mon pere , lorfque je par-»: ris , me prelTa 6c m’ordonna mê-

a me de les prendre , afin que mon-a té fuperbement fur mon char, je

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I D’HOMERE. Livre V.’ 21

me mille à la tête des Troyens de a.Zélie 6c que je les menalTe ainli aau combat. Imprudent que je fus , ceje ne fuivis pas fou confeil ô: je an’obeïs point à l’es ordres. C’était a

pourtant ce qu’il y avoit de mieux ccsa faire , mais la peut que j’eus que adans une ville alliégée 8c remplie a

de tant de cavalerie : mesche- -vaux n’en fouffrill’ent enfin , me fit .zc

prendre le parti de les lailTer ô: de e-venir à Troye fans chevaux pour a:combattre à pied avec l’infanterie, cc

me confiant fur mon arc, 8C ce- upendant cet arc m’a été infidelle, cecar j’ai déja tiré fur deux des prin- a

cipaux des Grecs , fur Diomede g-ô: fur Ménélas; j’ai vû certaine- ament couler le l’ang de l’un 6C de unl’autre ôc en les blelTant je n’ai fait ç

que les rendre plus furieux. Il faut labien dire que ce fut dans un mal- A:heureux moment que je tirai de q-mon cabinet d’armes mon arc ô: g,

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22 a L’ I L 1 A D Esa mes fléches 6c que je me mis à lan tête des Troyens de Lycie poura venir au fecours de Tro’ye 8c poura» l’ervir le divin Heé’tor. Que fi ja-

s» mais je puis m’en retourner, 6ca: voir de mes yeuxma patrie, maa. femme, 6: mon palais , ppil’l’ai- je

a perdre la tête par les mains d’una, etranger,,fi je ne jette au feu ceta arc à: les traits, après les avoirn mis en pieces. A quoi bon gardera: des compagnons fi perfides , 8c. qui ne me fuivent que pour mesa trahir?sa Ne parlez pas ainfi , repartita: Enée , vos flèches ne l’ont point

à coupables 5 mais nous ne vien-a) cirons jamais à bout de ce guer-a) rier ,’tant que nous n’irons pas:3 contre lui lin: nos chars éprouverau nos armes contre les’fiennes.Mon-

a) rez donc ici avec moi, 8c vousa» verrez de quelle bonté font lesa: chevauxde Tros , avec quelle

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D’HOMERE. Livre V. 23. .adrell’e 8x quelle légèreté ils lça- on

vent courir dans la plaine , pour enatteindre ou pour éviter l’ennemi : a:

ils nous rame-netont promptement a:à Troye vousôc moi, fi le grand neJupiter donne l’avantage au fils a:de Tydée. Allons donc , prenez «ales guides des chevaux pour les«conduire, a: moi je les quittetallcpour com-battre 5 ou combattez avous-même , 8c moi j’aurai foin a

de conduite mes chevaux. aL’illuflre fils de Lycaon répon-

dit : Sage Enée , gardez les guides ade vos chevaux, ont les condui- a:re vo’usmême ; i s obéiront mieux ceà une main à laquelle ils l’ont ac- ceCoûtumés. Si nous étions obligés a

jde fui-r devant Diomede , il feroit En’à craindre que prenant l’épouvan- ce

te, ils ne s’emportall’ent , ôt ne arefu’fal’l’ent de le laill’er conduire à a ’

une voix qu’ils ne connaîtroientapas. Alors le fils de Tydée profi- a

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,.24. L’I-LIADEr’au tant de ce defordre le jetteroit l’ura» nous , nous ôteroit la vie, ô: vic-æ torieux il emmeneroit avec lui-» vos chevaux. Conduifez-les doncn 8c menez votre char. Je recevraia) Diomede avec cette lance , quandsa il viendra fur nous.

Ayant parlé de la forte , il mon;ta avec lui dans le char , 8c furieuxils poulTent leurs chevaux versDiomede. Sthenelus les apperçût,

b, de dans le moment :vMo’n cherou Diomede , dit-il ,je vois deux vail-ça lants hommes, qui pleins d’ardeur

a s’avancent pour combattre contren vous; ils ont tous deux une forcem 8c un courage invincible ; l’un ,a: ç’efi Pandarus , qui n’a point fona areil à tirer de l’arc; l’autre , c’ell:

a Énée , quille vante d’être fils de la

a) belle Venus 8c du magnanimer sa Anchil’e. Allons donc , monteza: fur ce char , retirons-nous; 8c con-a tent des ravages que vous avez

v a laits; A

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D’HOMERE. LivreV. a;Eus, éloignez-vous de la mêlée ,de peut que votre courage ne vousloir funel’te, 8c qu’on ne trancheenfin une vie fi précieufe 6L fi né-cellaire à tous les Grecs. en

Le grand Diomede le . regar-dant avec des yeux pleins de co-lete; Ne me parle point de fuir ,lui dit-il d’un ton terrible ; tes con-feils l’ont l’u erfius z ce n’eli point

au fils de ’IEydée à connoître la

fuite ou la peut : mes forces font-entieres , ô: mon courage n’eflpoint épuil’é : je ne daignerai pas

même, monter fur mon char , maisj’irai à pied comme je fuis au de-vaut de ces deux guerriers qui teparoillent li redoutables. Minervene me permet pasde rien craindre.Sur ma parole , ces chevaux , qu elvque célébres qu’ils [oient par leur

ce

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(lvîtell’e , ne les fauveront pas tous te

deux de nos mains, 8c ne les re-meneront point à Troye v: ce fera c

.Tome II.

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26 ’ L’ I r; r A D Esa beaucoup, fi l’un des deux par l’a.

sa fuite peut éviter la mort. Mais jesa te recommande fur tout , 8c je tesa prie de t’en bien fouvenir , li lasa fage Minerve m’accorde la gloiresa de les tuer tous deux , defcendssa promptement de mOn chat aprèssa avoir arrêté les guides à ton fiége,

sa 8c cours aux chevaux d’Enée ,sa pour les emmener dans le campsa des Grecs, car ils l’ont de la racesa de ceux que le Dieu qui lance lesa tonnerre donna à Tros , lorfqu’ilsa lui enleva fon fils Ganymede :cesa fut la la recompenfe dont il payasa cet enlevement , parce que cesa font les meilleurs chevaux quia. l’aient depuis les lieux où le cou-. che le Soleil, jul’ques à ceux où lesa leve l’Aurore. Anchife , à l’infçû

u de Laomedon, a eu de la racesa de ces chevaux , ayant fait mettresa dans les haras de ce Roi l’es plussa belles jumens , dont il vit naître

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n’H o M a a r. Livre V. 27lix chevaux dans l’on palais: de ces a:fix chevaux il en retint quatre pour clui ,1 5c donna les deux autres à wl’on fils : ils l’ont parfaitement bien adtell’és pour les batailles , 8c l’ça- «à

vent répandre la terreur 6c la fiiite cedans tous les rangs. Si nous pou- a:riions les prendre, nous remporte- sarionsune gloire qui ne mourroit ce,

jamais. a - ’[Pendant qu’ils parloient de lal’o’rte, les deux fiers ennemis ayant

pouffé leurs chevaux à toute bri-kde, furent bientôt rès d’eux , 6cl’illuf’tre’ filst de Lycaon parla IeÎ ’

premier en ces termes: Intrepide ce8; belliqueux fils du glorieux l’y- a:déc , ma fléche n’a putantôt vous se

vaincre, voyons maintenant li je cferai plus heureux avec ce jave- alot. En même-reins ille lance , ô: adonne dans le bouclier de Dio-mede. Il le perce de part en part ,ô: la pointe ayant pénétlxàéjul’ques

1)

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28 ; L’Ierne-dans la cuiral’fe , il y demeure at-ëtaché.

Pandarus glorieux de ce l’uccès,le met à crier de toute l’a force:

sa Te voila enfin blel’lé , le javelot asa percé ta cuirall’e , ô: entre biensa avant dans ton corps; je ne penl’esa pas que tu refifies long-tems accr-aa. te blell’urc, 8c ma gloire va rece-sa voir un lufire bien éclatant par ta

si mort.- ’ lm Tu te trompes, repart Diome-aa de fans s’étonner; tu as manqué

sa ton coup , ton javelot ne m’a.sa pôint blell’é , mais je crois quesa vous n’aurez de te os ni l’un ni ’as l’aurre , qu’un des eux n’ait talla-

sa. lié de fon l’ang l’homicide Die

sa des combats. . A .. d .- .d En achevant ces mots, il lancel’on javelot, quêta Déclic Mince,ve conduifit entre l’œil Sale nezde Pandarus : le. trait entre julquesdans la bouche, lui fracall’e les

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D’H o ME a a. ïLîvrè V. 29,

’dents , lui Coupe la langue , 6c lapointe du fer va fortir près de lagorge l’ous le menton. Il tombedu char, ,8: çfa chûre fut accompa-gnée d’un bruit étonnant que firent.

l’esbelle’s armes : les Chevaux enprennent l’épouvante, 8c Panda-rus demeure fans force 6: fans viedans l’endroit où il cl’r tombé.

- a Enée. , . craignantrquc les Grecsne le rendil’fent maîtres de l’oncor s , fe’jctt’e de l’on char pour

le défendre; 8c courant l’c mettre

ausdevant de lui, "comme un lionqui l’e’confie en l’aforcc 8c en lori

courage , il lettouvre de l’on bou-clier , en criant d’une voix époumvanrablc , 8c prélente l’a pique tou-

te prête à ôter la vie à quiconqueaura l’al’l’urance de l’approcher.

Aulliatôt Diomede * prend de l’amain une pierre d’une pelanteurénorme , 8c que deux hommestels qu’ils font aujourd’hui ne pour-

» B iij

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3o , L’I L razn rraient lever; il la prend tout l’eul ,la jette fans peine contre Enée,ô; le frappe au haut de la cuill’edans l’emboiture, qui lut bril’éedu coup , avec les deux nerl’s qui;y pallent , En qui defcendenr- juli-qu’au talon. Ene’c tombant fur l’es.

genoux , met une main à terre- pour s’appuyer, à: dans le moment:

les yeux l’e couvrent d’épaules té-

nèbres. V . . aIl feroit mort l’ur la place , li labelle Venus ne le fût apperçuë del’état où étoit ce cher fils qu’elle

avoit eu d’Anchil’e, lorlqu’il pail’-.

fait les troupeaux de fan. etc l’unle. mont Ida. Elle court a lui, leprend entre l’es beaux bras, &pourc dérober à la vuë des ennemis, 8C7

le garantir de leurs traits , elle le:Oeuvre des. pansdc l’a brillante ro-sbe , comme d’un rempart, de peur;Ëm quelqu’un des redoutables

tees ne vînt l’acheVer , en le

t

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D’HOMERE. LivreV. grperçant de fan javelor. En cetétat elle l’enlcve de l’armée fans

que performe s’en apperçût.

Le fils de Ca anée n’oublia pas

les ordres que Diomede lui avoitdonnés; il éloigne l’on chat dela mêlée, arrête les gui-des à l’on

liage , defcend , court aux che-vaux d’Enée , s’en fail’tt, les fait

marchanda côté des Grecs; 6cayant rencontré Deipylus qu’il ai-moit avec plus de tendrell’e quetous l’es autres compagnons, par-ce qu’il avoit la même humeurque lui, les mêmes inclination-s ,la même l’agcll’e, il lui donne ces

chevaux pour les conduite aucamp. .

Aulli-tôt , brûlant d’impatience

de rejoindre Diomede , il remona,te l’ur fan char , (St l’e met à le

fuivre z mais ce haros le jave-. lot à la main , pourfuivoit Venus,

Connoillant bien que ce n’était awB iv

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32 L’I L r A n acune de ces Déell’cs guerrieres quimarchent à la tête des armées ê:quipréfident aux batailles , com-me Pallas , Bellone , Enyo , maisque c’était une Déelle l’ans force

6: fans courage, ô: qui ne le plai-fait point au bruit des combats.

Diomede, après l’avoir long-tems pourfuivie à travers les rangs,l’atteignit , 8c l’approchant il luiporta un grand coup de l’on jave-lot: le fer audacieux perce la robedont elle couvroit fan fils , cetterobe que les Graccs elles-mêmesavoient travaillée , 6c blelTe laDéclic à la main. Dans le momenton voit coulegle l’ang immortel ,mais un lang tel qu’ell celui desDieux , qui n’elt proprement quecomme une talée on une vapeurdivine; car les Dieux ne l’e nour-rillant ni des dans de Cerés , nides fprelens de Bacchus , n’ont pasun ang terrellre ô: grollicr com-

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D’Ho ME R E. Livre V. 3g.me le nôtre , c’eli pourquoi aulliils jouill’ent de l’immortalité.

Venus l’e l’entant blclï’e’e rem-

plit l’air de l’es cris , 8c laill’e tomé

ber l’on cher Enée , mais Apollon

le prenant entre les bras , le cou-.vre d’un épais nuage 8x l’enleve à

la fiireur des Grecs.Cependant Diomcde criant de

toute la force après la belle Ve-nus ,t dt l’inl’ultant, Divine fille de ec-

Jupiter , lui dit-il, fuyez les allar- ce.mes 6c les combats, retirezvvous; cen’êtes-vous pas contente de l’em- apire que vous. avez l’ur quelques cefemmesl’diblesquc vos infpirations ces5: vos carcll’es infidieul’es précipi- a:

tant dans les piéges que vous leur atendez? s’il vous prend jamais en- avie de revoirdes batailles, m’is a.margine que ce. ne fera pas l’ans «aquelque forte d’effroi , 8c que de- a.formais au leul nom de guerre on «a

. verra pâlir votre beau teint. aB v-

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5re L’ I L t A D a. Il dit :ôc Venus le cœur l’aili-de dépit 8c de rriliell’e palle , lans-s’arrêter. Iris la Voyant accablée dedouleur , ô: s’appetcevant que l’es

belles couleurs commençoient àl’e ternir , la prend par la main ,78c lui aide à le tirer du. milieu des

combattans. .Après qu’elles eurent matché

quelques pas , elles- rencontrentà l’aile gauche des Troyen-s MarsalIis , qui avoit enveloppé d’unnuage l’es armes à: les chevaux.Venus le jette à les genoux, leprie 6c le conjure de luiprêter l’on

a. chat : Mon cher frere , lui dit-cl-» le , tirez-moi d’ici ,donncz - moisa votre chat, afin que je m’en resn tourne dans l’Olympe qui: doit-a» être la demeure des Immortels ;,a je lents des douleurs inlupport-a-n bles d’une blell’ure que m’a fait le

a fils de Tydée qui, dans la fureurà. où il efi,combattroit même contre

a Jupiter. ’

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n’Ho M sa E. Livre K a;Elle dit: 6c le Dieu des com-

bats lui donne fan chat. La Décl-l’e y monte ptcll’ée par la douleur-

Iris y monte avec elle , rend en Imain. les guides , 8c pou e les che-vaux à toute bride. Ces généreuxcourliers, fécondant l’on impatien-

ce , volent, 8c arrivent dans un:moment au haut du ciel, l’ejourimmortel des Dieux. La Déclle,qui devance les vents les plus im-

étueux , détele les chevaux , 86 ’

leur donne de la pâttire immortel-le, dont les dchcvaux des Dieux.ont accoûtumé de l’e nourrir. Mais ’

Venus le laill’e tomber l’ur- les ge-»

noux de Dioné l’a mere : cetteDéel’l’e la prend entre l’es bras, la- ’

carell’e dt lui parle ainfi: Ma che: sare fille , qui ell celui des Dieux «siqui habitent l’Olympe qui vous a.»mile en cet état avec tant d’injul- atice, ô: comme s’il vous avoit fun a:pril’e en quelque faute qui meritâtaë

cette punition! a B vj;

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36 L’I L 1A D asa C’efi le fils de Tydée , répondsa Venus; c’cli l’inl’olent Diomede

a: qui a eu l’audace de me blellcr;a: parce que j’enlcvois du combata: mon cher Enéc , ce fils que j’ai-same fi tendrement. Cc u’cli plussa ici une guerre des Grecs contresa les Troyens, c’eli une guerre. desa) Grecs contre les Dieux.a: Ma chetc fille, reprit Dioné ,sa quelque grandes que l’aient vossa douleurs , lupportcz-lcs avec pasa tience : Vous n’êtes pas la feule dessa Immortels que l’audace l’acrilcgcsa des hommes aitofé attaquer : nous.a famines pluficurs dans le brillanta) Olympe qui avons relient: leur in-ss folence, les Dieux prenant l’ou-sa vent plaifir à l’c fervir. des hom-a: mes, pour l’e venger les uns desm autres dans pleurs démêlés particul-

a: liers. Mars , tout redoutable qu’ilsa cl’t , n’a-t-il pas été outragé par les

«a hommes, lorlquc les enfants d’As

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D’H o M E R E. Livre V. 3.7

locus , le fier Otus, 6c le redou- astable Ephialtes eurent la témeritë nde le charger de chaînes d’un «-poids extraordinaire, 8c de le gar- ader en cet état treize mois dans aune prifon d’airain? Ce Dieu, qui enne tefpire que les allarmes , y fe- «stoit peut-être peri, fila charmante ccEribée, belle-mere de ces info- celeus, ne l’eût fait fçavoir à Mer- w

r cure, qui vint fans qu’ils s’en ap- w q

argument déliner ce Dieu , que cefa triflefie &la pc’fanteut de fes fers a:avoient dëja prefque entierement «aabbatu. La refpeâable Junon el- cele-même n’a-belle pas été expo-vu

fée à la fureur des hommes , lorf- aque le magnanime fils d’Amphi- cetryon lui tira une fléche à troisinpointes , 8: la blefla au fein. Elle aurefleurit de fi cruelles douleurs, aqu’il fembloit’qu’elles ne feroient a

jamais appaifées. Pluton lui-même, at l’indomptable Dieu des Enfers ,-u

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38 L’I L i A D Ea tout terrible qu’il en, a-r-il été à

a couvert des infultes de ce mêmesa homme dans la fombre demeure:a des morts ï ce fils du Dieu quia lance le tonnerre ne le blelTa-t-il.

pas d’une flèche , à: ne le livra-bill

as aux maux les plus cruels?île Dieu des ombres le cœur

lein de colere ôr pénétré de dou-

Feur, car il avoit encore le trait:a dans l’épaule , monta au. haut desà» Cieux , à la demeure de Jupiter,a» où le Medecin des Dieux ,; lea» fage Peon , mir fur fa bleffure una appareil qui appaifa- fes douleurs ,.sa 8c qui le guérit, car il n’aVOir rien:

m en lui qui fiât mortel. Le malwaà) reux, l’infolent, l’impie, qui ne.

a craignit pas de commettre desa facrileges , ô: qui eut l’audace de.m-bleiïer de fes fléchas les. Dieux.a immortels lEr pour ce qui vienta de vous arriver, ma chere fille,a c’efi Minerve qui s’efl fervic due

3

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D’Ho M en. Livre V. 3-9fils de Tydée pour vous outrager;elle a excité fon courage ,- ô: lui-ainfpiré la re’merité de vous atra-quer. L’infenfe’ ne s’efi pas louve-

nu que ceux qui ont la folie decombattre contre les Dieux, nedemeurent pas long-tems fur laterre, 8c que leurs tendres enfansne s’alley’ent point fur leurs ge-

0 noux , 8c ne leur donnent pas ledoux nom de pere au retour deleurs expéditions 6c de leurs fan.-glantes guerres. Que ce Diome-de, tout brave qu’il efl, prennegarde qu’un jour quelque Dieuplus fort que vous ne combattecontre lui, ô: que bien-tôt la (agefille d’Adrafie , la généreufe Egia-

lée femme de ce valeureux guer-rier, effrayée la nuit par quelquefouge finifire , ne remplifie funpalais» de cris, à: n’éveille. toute

la maifon en demandant Ton mari,le plus vaillant des Grecs, fou

ade

il(G

(C

ans-nassnaass

a

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4o L’ I L 1 A u a qm mari le premier «Sole feuI objet dem fes feux 8c de toute fa tendrefle.

En parlant de la forte, Dione’elTuyoit le fang qui couloit de lablefTure de fa chere fille. LesCruelles douleurs (le cette Déclicfurent bientôt calmées, a: fa mainentierement guérie.

Mais Junon 8c Minerve, quiavoient été témoins de tout ce quiétoit arrivé à Venus , s’adreflent à

Jupiter, 8: lui tiennent un difcoursmalin 8c mocqueur pour l’aigrircontre elle, ô: ce filt Minerve qui’parla la premiere , .8: qui dit :

’2’ Grand Jupiter , pere des Immor-

w tels, ne vous irriterez-vous pointv contre moi, fi je vous conte unesa avanture qui vient d’arriver: La.a belle Venus , voulant fans doutesa obliger encore quelque GrecqueA» à fuivre les Troyens, qu’elle aime

au aujourd’hui allionnément , 8C ta» cherchant à engager par fes. ca-

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D’HOMER E.LivreV. 41relies , s’el’t blellée à l’agrafie d’or

qui attache les longues robes desfemmes Grecques, 6c a été bien (C

effrayée de le voir la main effleu- serée 6c teinte de fang. cc

Le Pere des Dieux ôt des hom-mes fourit , 6c ayant appellé lacharmante Venus : Ma chere fille,lui dit-il , ce n’efi pas à vous à vous

mêler des guerres 6c des batailles:préfidez aux jeux , aux plaifirs , auxamours, à l’hymene’e, 8c lailÏez à

Mars 6c à Minerve le foin detout ce qui regarde les combats. a

Pendant que les Dieux s’entre-tenoient ainli , l’impétueux Dio-

ÀBÊSSÊS

mede le jette encore fur Eue’e , .quoiqu’il vît qu’Apollon lui-même

le tenoit près de lui pour le défen-dre; mais dans l’impatience d’ô-

ter la vie à ce heros, 6c de le dé-pouiller de les armes, il ne ref-

eétoit point la préŒnce de ceDieu puilïant. Trois fois il le lança

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4.2 - L’I L I A D Efur ce Prince , ô: trois fois le Dieule repoulTa du feul éclat de (on:bouclier. L’intrepide mortel , fem-blable au Dieu des batailles, remte un nouvel effort, ôr revientpour la quarriéme fois à la charge,6c Apollon irrité de fa témeriré luidit d’un ton menaçant 8c terrible :

a Rentre en roi-même , fils de Ty-°° dée ; retire-toi , ô: ne fois pas aireze infenl’é pour prétendre t’égaler aux

à, Dieux ; il y a une difi’erenqe infi-. aunie entre l’elTence toujours per-v manente- des Dieux immortels quiwhabitent les Cieux , 6c le néantIlvdes mortels. qui rampent fur lan terre.

Il dit : ô: le fils de Tydée faitquelques pas en attirera pour nepas s expofer davantage à la cale»re du redoutable Dieu.

Alors Apollon tenant Enée ,.letire du milieu d’e la mêlée 6c

des traits, 6c le porte au haut de

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D’HOMERE.Li’UreV. 4.;la facrée citadelle de Pergame , .où il avoit un rem Ie.Aulli-tôtLa-torte 6c la chafle iane le condui-fent dans le lieu le plus facré, 8c ’là elles panfent elles-mêmes l’esplayes , 8c le comblent de gloire.6: d’honneur.

Cependant Apollon avoit for-mé un phantôme qui tellembloirli parfaitement à Enée ô: par lataille 8c par fes armes , que lesGrecs 8c les Troyens trompés parcette reflemblance, rallument lecombat autour de ce phantôme;les cuiraffes, les boucliers , lescafques, les javelots, les piquesVolent en éclats , ô: il fe faitlà unecruelle boucherie.

Alors Apollon s’adrelÏant à .l’impitoyable Mars : Cruel , lui «cdirai] , qui n’aimez que le fang ô: «ale carnage , def’rruâeur de villes a8c de remparts, n’irez.vous point aenfin challer cet homme du com- a

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L’I L t A n aa: bat , ce fils de Tydée , qui dans faa» rage combattroit même contreJu-a: piter? Il a eu d’abord l’infolencea: d’attaquer Venus, il l’a bleflée’ à

a» la main , 8C enfuite , non moinssa fier qu’un des Immortels, il s’elien jetté fur moi-même.

Ce Dieu ayant parlé de la for-te, alla s’afleoir fur le haut de lacitadelle de Pergame. Mars prendla reflemblance d’Acamas général

des Thraces, ô: va de rang enrang dans l’armée des Troyens ,

exhortant toutes les troupes, 8cles animant au combat : fur-tout il

a: s’adreffe aux fils de Priam : Enfans

a: du grand Roi Priam, leur dit-il ,sxjufques à quand fouHi’irez - vous

’ 4 æque les Grecs falfent un (i horri-sable carnage de vos troupes? At-»tendezwous qu’ils viennent com-a: battre jufques dans vos murailles?mLe fils du magnanime Anchife ,5» Enée , ce grand guerrier que nous

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D’HOMERE. LivreV. 4.;honorions autant que le divin He- v&or, efl étendu fur la poulliere:courons , allons fauver notre ami.

A ce difcours il n’y eut perlon-ne qui ne fentît une nouvelle ar-deur, 8c qui ne fût animé d’unnouveau courage. Sarpedon hors *de lui-même fit ces cruels repro-ches à Heé’tor: Fils de Priam, que

font donc devenus cette force ô:ce courage que vous aviez autre-fois? Vous vous vantiez de défen-dre votre ville fans mettre unearmée fur-pied, 8c fans le feeoursde vos alliez , vous feul avec vosfieres 6c avec les maris de vosfuturs î cependant, quelque partque je jette les yeux , je n’en puisdécouvrir un feul ;la peur les atous fait cacher comme des chienstimides qu’on a lâchés contre unlion. Il n’y a ici que nous qui com-

battions , nous qui ne fommespourtant que des troupes auxiliai-

a

A

a

a

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’46 ’L’ILIADE Qa res; car ce n’eût ue comme alliéau que jeviens de fiCloin , de l’extré-» mité de la Lycie, qu’arrofe le ra-» pide Xanthe. J’ai tout quitté, ma

a: femme, mon fils , qui efi encorea dans la plus tendre enfance, desa biens infinis dont je pouvois jouira: tranquillement, 8C qui fufiiroient’a: àl’ambition la lus infatiable; ô:a. je ne laifle pas e mener tous lesa» jours mes Lyciens au combat, 6ca, aujourd’hui je brûle d’impatience

a d’en venir aux mains avec cet hom-so me quia déja fait un furieux rava-.»’ ge dans tous vos rangs. Je n’ai

a) pourtant rien ici que les Grecssi puifl’ent m’enlever a ôt vans qui

sa combattez pour vos femmes , poursa vos enfans, pour vos biens, poura votre patrie , vous vous tenez-làa) fans action , a: vous n’allez pasa par tout exhorter les troupes àa. faire ferme , de peut que tout àau coup vous trouvant pris comme

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D’HOM ÈRE. Livre V. 47dans un filet , vous ne deveniez la ceproye de vos ennemis , quifacca- cgeront votre ville, 8c en détrui- ceront jufques aux fondemens. Voi- a:la les foins qui doivent vous occu- apet jour 6c nuit, voilà votre de- ce

voir 5 nul repos, nul relâche ni cenuit, ni jour; vous devez être con- a:tinuellement après les Généraux ne

des troupes auxiliaires, pour les aconjurer de ne pas fe rebuter, 8c a:pour faire celTer leurs murmures çôt leurs reproches. a:

Heé’tor vivement piqué du dif-

cours de Sarpedon , faute de fonchar avec fes armes; 6c fans repli-qucr , il s’en va le javelot à la mainpar toute l’armée , exhortant 8canimant les troupes , 8c enflam-mant lui feul le combat. LesTroyens honteux fe rallient , 8ctournent tête , a: les Grecs feratant leurs efcadrons, vont les char-ger avec furie. Comme dans une

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48 ’ L’I L t A D aaire fpaticufc, lorlque la blondeCerés allemble des moillortneurs,qui l’econdés ar les lecourableshaleines des PZéphyrs , vannentfous l’es yeux les précieux donsque cette Déclic fait aux hommes,8C feparcnt le grain d’avec la pail-le , on voit des monceaux de cet-.te paille tout couverts 6c blanchisde poudre ; tels on voyoit alorsles Grecs courir au combat toutblancs de la poulfierc , qui s’éle-voit des pic-ds de .leurs chevaux ,8c voloit à gros tourbillons juf-qucs aux nués. Les chars le mê-lent , 8c le combat recommenceavec une nouvelle ardeur.

En même-teins le Dieu Mats ,volant au l’ecours des Troyens,couvre le champ de bataille d’unenuit obfcurc, ô: va dans tous lesrangs rallumcrlcur courage , com:me Apollon l’en avoit chargé dèsqu’il eut vû s’éloigner de la mêlée

’ la

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D’HOM E RE. Liuie’V. 4.9

la Déefl’c Minerve qui làvorifoit

les Grecs..v. Pendant que Mars exécutoit l’es a

ordres , Apollon étoit allé tirerEnëerdu temple ,où il l’avoir pur.-

té; à: après lui avoir rendu toutesles forces , il lui avoit infpire’ unevaleur qu’aucun péril ne pouvoir

i- .

étonner. Tout d’un coup ce*Pritt-,ce reparoît à lavtête.de les troupes. iSes foldats font tranlportës-dejoye lde le voir plein de. vie .contrcleur;efpérance , 6c animé d’une nous.velle ardeur. Mais ils ne l’interrov-gercnt point. fur cette l’urprenanreavanture comme ils l’auraient fou-a ’

haité , carie combat , qu’Apollon,-.l’infatiable Mars , 8c l’imp

Difcorde avoient" rallumé ,2 ne leuren donnoitpas. le tems.,1 Les deux Ajax,.Ulyll’c a Dio- Â

merle exhortent de leurxcôré les .Grecs. Tomes ces troupes plei-nes d’ardeur ô: de courage ne ’ng

Tome II. ”

acable.

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se *L’ILr’A ne.doutent ni lesforces des Troyens;ni leurs cris, ni leurs bravades;elles les attendent de pied ferme ,femblablcs aces gros nuages quele fils de Saturne achmble quel-quefois, 8c retient fur les cimesdes montagnes , pendant que lesfoufiles du violent Borée 6c tous ’les autres vents orageux font en-dormis ; car après leur reveil ,leurshorribles lifHemens ont bien-rtôt écarté à: diflipé cet amas denuées oblÎcures 5 tels les Grecs at-

tendoient de pied ferme le chocdes Troyens: à: le. grand Articlecouroit par toute ’l’Armée , don-

nant l’es ordres , ô: ranimant l’es

foldats. r ’ ’sa Mes amis, difoit-il, montrez-» vous des hommes, armez- vousa) d’un courage intrcpidc , au que lea) refpeé’t que vous vous devez les-

» uns aux autres dans la fanglantca mêlée vous oblige à faire votre

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D’Ho M a R a. LivreV. ’g r

devoir.Dans une armée de vaillans ehommes il s’en fauve toujours plus a:qu’il n’en petit, au lieu que les lâ- ce

chcs , non-feulement n’acquierent aoint de gloire , mais encore leur a

lâcheté leurôtant la force, ils de- ceviennent la proyc de leur ennemi. ce

En achevant ces mots , il lance(on javelot avec une vigueur in-croyable ,6: atteint Deicoon filsde. Pergafus , qui combattoit auxpremiers rangs , ô: qui étoit le pluscher compagnon du grand Enéc ,aulli étoit-il honoré comme un des.enfans de Priam, car il étoit d’unevaleur à toute épreuve , 8C tau.-jours prompt à le jetter au milieudes ennemis. Le trait du grandAgamemnon Va donner dans l’onbouclier qui ne refil’tc pas; le ferle penctrc , perce le baudrier ,8:entre dans le bas ventre. Dcicoontombe mort fur le champi, ô: laterre retentit horriblement du bruitde l’es armes. C ij

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52 L’ I L t A n aAlors le grand Enée tua de l’on

côté Crethon à: Orfiloque, deuxdes plus braves Chefs de l’arméedes Grecs. Ils étoient fils du richeDioclés , qui demeuroit dans labelle ville de Phera, quoiqu’il ti-rât fon origine du fleuve Alphéequi inonde louvent les terresdes Pyliens. Cc Dieu étoit pe-re d’Orliloquc qui regnoir furun grand peu le. Orfiloque fin e-re du brave Dioclés, à: ce cler-

L nier avoit donné la nailTance àces deux grands Capitaines , quidès leur premiere jeunech étoientmontés fur leurs vaillcaux , 8;avoient fuivi les Grecs à Troye ,pour avoir par: à l’honneur de ven-

ger les grands Atridcs ; mais ilsn’eurent que la gloire d’y mourir.Comme on voit deux jeunes lions,

- que leur mere a élevés au carnagedans le fond d’une forêt, fe jetterfur les troupeaux , ô: aller jufques

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u’Ho MER E. Livre V. y;’dans’lcs bergeries porter l’horreur

et l’effroi , lainant par tout desmarques de leur furie , jufqu’à cequ’enfin ils tombent eux - mêmesfous les efi’orts des pallcurs 5 demême on voit ces deux jeunesguerriers, après avoir ar tout fe-mé le carnage, fuccorn erfouslescoups d’Enée a: tomber à terre ,l’emblablcs aux plus hauts lapinsdes montagnes que les vents ontabbatus.

Le grand Méne’lasles voyanttomber , clt touché d’une vérita-ble douleur. Il part en même-reniecouvert de les armes étincelantes,ô: tenant en fa main une lance tê-te à percer le premier qui aura au»,dace de le préfentcr devant lui. Ils’avance au milieu des combat-rtans , car le Dieu de la guerre ani-moit fan courage; mais cet im-pitoyable Dieu, en lui infpirantcette audace, ne cherchoit qu’à le

C iij

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’54. L’ I L 1 A D Efaire tomber fous les coups du’filsd’Anchil’e. Antiloque , fils du fageNefior, voyant le périloù Méné-las alloit le précipiter ,- fc jette autravers des premiers rangs pour lejoindre , car il craignoit qu’il n’ar-.

rivât à ce hcros quelque funelle.accidenr qui les priveroit de la vic-toire , 8c leur feroit perdre tout lefruit de leurs travaux.

Déja Ménélas étoit près d’E-

née , déja. ils le mel’uroicnt des

. eux avec huait menaçant , ôt al-l’oient le charger, lorl’qu’Antilœ

que arrive près de Ménélas.

Enéc tout vaillant qu’il cll ,voyant ces deux grands guerriersunir leurs forces contre lui, nejuge pasà propos de les attendre ,et porte les coups ailleurs. Ils pro-fitent tous deux de la retraite , ô:enleveur les corps de Crethon 6cd’Orfiloque qui avoient été li mal-

heureufemenr tués; 6c les ayant

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filoutas. Livre V. ’ ç;’ donnés aux Grecs , ils retournent.

dans la mêlée où ils donnent denouvelles marques de leur valeur.

En cette occafion périt Pyle-menés, comparable au redoutableDieu des Combats. Il commandoit.les généreufes troupes de Paphla-v

. gorrie. Le fils d’Atrée, le vaillantMénélas qui l’c fervoit de fa lance

avec une admirable dextcrité, luidonne un coup dans la gorge", à:

le jette à l’es pieds. l .Antiloque’dc fou côté blell’e

d’un c0 de pierre le fils d’A-’tymniusrlre’valteureux Mydon , qui Àconduil’oit le char de Py-lem’cnés ,-

16: qui combattoit toujours près delui :7 il l’atteignit julicment au cou-de dans le tcrns qu’il falloit tour-ner les chevaux ; les guides luitombent de la main , 8c vont tral-nant fur la poullicre. Antiloquefans perdre tcms , court fiat lui l’é’--

pée au. main ,. 6c le blelCTe à l’a.

- W

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"55 LL’IernEne temple. Mydon jettant le dernierfoupir , tomba de fou char la tête

. la premiere, dans un endroit oùle fable étoit mon ê: profond ;il y enfonça jufques aux vé aules ,

v 6cv demeura tout droit glés ch’e-vaux , qu’Antiloque challoit vers

l’armée des Grecs , l’abbartirenr ,:6: l’étendirent fur la poulfierc.’

Heéior ayant ap crçû Ménélas

.8: Antiloque dans a mêlée, mar-che à eux avec impetuofité, encriant de toute la force. Il ell fui-vi des redoutables ban desTroyen-les qui avoient àleur tête Mats 8cBellone. Bellone feuloit le trou-ble ô: l’effroi , ôt Mars étoit armé

d’une lance énorme qu’il portoitd’une maniere’ fiere ô: menaçante ;

(ce redoutable Dieu marchoit tan-tôt devant Heélor ,8: tantôt il le

fuivoit. A , ’ - 2 .’Diomede le voyant fur l’aili de

frayeur. Comme un homme fans

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D’Ho MER E. Livre V. 57Expérience , forri pour la premiercfois de l’on pays, 6c qui après avoir

traverfé de vafles campagnes ,.trouve tout à coup fur l’on che-min un fleuve, qui roulant fiere-men’t les flots tout blancs d’écu-

me, portc le tribut de l’es eaux à:l’Océan , s’arrête tout étonné , 8c

retourne fur l’es pas; le fils de Ty-dée le retire de même , a: en s’a-drell’ant à les troupes, il leur dit z:Ce n’eli pas fans raifon. , mes amis ,jv-

que nous fommes eHrayés de la avaleur du grand Heétor; il a tou- ajours près de lui quelqu’un des Im- amortels qui le protege ô: qui éloi» agne de lui tous les dan ers :. à a:l’heure que je vous arle’ el’r ac- a

compagné du-terrib c Dieu des ba.- cetailles fous la figure d’un mortel; nC’ell pourqpoi ne longez plus auattaquer les royens; retirez-vous aen faifant toujours face à l’ennc- cemixeriez aux Dieux et n’ayant I

. UV

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58, L’ILIADE’ ’,a pas la témérité de les combattre:

A peine avoir-il relié de parler,que les Troyens fondent fur eux ,ô: qu’Hec’tor au milieu deleurs ell-

cadrons , tuë de fa main M’encf-thés Se Anchiale, deux grandsCapitaines très-expérimentés dans

le métier de la guerre, ô: tousdeux fur le même char.-

Le grand Ajax , fils de Tcla-mon’, touché de, leur malheur ,s’avance pour les venger; ôt s’ara

tétant à quelque diliancc des enne-mis, il lance fou javelot , 6c bielleAmphitrs fils de Selage, qui habi-

’ toit dans la» ville de, Paife-, ou il’ oll’edoit- de grands biens. Mais

les Defiins le firent aller àTroye,à la tête des troupes qu’il menoit

à Priam. Le trait mortel donnedans le baudrier d’Amphiùs, le-pcrcc; 8C pénétrant jufques danse bas ventre , y-dcmcurev-plongé’.

Le malheureux Amphihs tombe,

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D’H70 M En; Livre V. y 9la fait retentir du bruit de fa-chûte.tous les environs.

Ajax en même- tems accourt:pour le dépouiller : les Troyensfont pleuvoir fur lui une grêle de:traits; entun moment fon bouclieren efi tout hériflé :’ mais fans s’é--

tonnetilfe jette fur le ce s d’Am-vphius, lui mer le pied ut l’ef’co-vmach, retire fon- javelonôc s’en va,

car il: ne pouvoit avoirla gloire de:le dépouillerlôt d?enlever Tes bel--

. les armes; il étoit en butte à tous?les dards ,8: il voyoit les bandes?Troyennes ferrées fit couvertes-derleurs baucliers ,. sïav:ancer fiere-vment la pique:bailÏée ,, pour laadérfenfe du corps. dlAmphiUSa.Sa-pru-vvdence elï’emporta: alors fur faafietté’?

&lfunfénzcouragee, il cade ace ter-r"rem; 8: il retourne vers-fesvtroupes.

Pendant que les deux- bataillesrfe mêlent avec tant delfureut”, lm;cruelle. Defiînée poufia- le valeur

C.v.j,

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,60; Un! ara-Ereux fils d’ Hercule , le grand TleJpoleme contre le divin Sarpedon-.Quand ces deux hcros , l’un fils8c 17 antre petit-fils du Dieu qui lan-ce le tonnerre, furent tous deuxen préfence, ü prêts à- fe charger,

Tlepoleme parla le premier, à:a lui admira fes paroles: Sarpedon ,Ksa qui commande les Lyciens. , quel--

le néceflitc’ que tu vianes ici mon-

trer ton peu de courage, 5c fairevoir que tu» n’es pas né pour les,

combats Ê Ceux qui te difent fils,du rand. Jupiter, te flattent , 6cveuïent nous en in] lofer : il-y a;

n trop de différence de roi à ces.sa grands perfonnages à qui ce Dieua donna autrefois. la naîIÏance. De:- ce nombre étoit certainementmomspore , infatigable dans les tra-a vau-x, invincible dans lbs combat’S,mât d’une valeur à toute épreuve.n On l’a vû venir autrefois en ceen pays pour les chevaux de Lemme.

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83888

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n’Ho MÈRE. Lime V. 6’:

don :. il y vint avec fig vaifleaux afeulement 8c peu destrier: es, ce- apendant il neilaiiïa pas e ruiner aa ville d’Ilion, 8C de faire de les on

places unaffreux defert. Pour toi, atu n’es qu’un lâche , 8c tu lames-u

périr ici tes troupes malheureufe- a: .ment; je ne penfe pas que ton- ivoyage dei Lycie à Troye foi: ced’un grand (cœurs aux. Troyens; amon , quand même tu ferois un ceprodige de. valeur, car abbaru par æma. lance, tu vas defcendre dans wle royaume fombre de Plutoniæ

Tlepoleme, reprendSarpcdon, ail efi vrai quÏHercule ruina autre- afois la. ville de Troye , par-laient: wsa par l’imprudence du grand Lao- amedon, qui lui refufafes chevaux ccqu’il. luiavoit promis , (St pour lef- cequels ce hcros étoit venu de fort «aloin. Ce Roi. parjure. ne fe con- wtenta pas même de les lui refufer; a:il le traita indignement ,4 quoiqu’il «a

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62 L’I L r A D E’ben: eût reçû. de très-grands fervi-"a ces. Pour toi , je te prédis que tu;w n’auras pas le fort de’ton pere; lav demiere heure t’attendici , 8c ter--a raflé par. cette piquer, tu. vas me-» couvrir de gloire , ôc enrichir d’un

0 ne ombre Fempire du. Dieu. des:PlEnfers.

Comme il achevoit ces. mots ,.Tlepoleme leve [on javelot, a:le lance. Dans le’même inflant lestraits de ces deux guerriers partentde leurs mains, Sa odonl donnedu fien- au milieu uîcouv de fou.ennemi-,6: le perce. La. mort.ferme. l’es paupieres, et le couvred’une-éternelle nuit;

Le javelot-que Tle olèmeavoitlancé atteignit Sarpe on’à laçcuifv

Te gauche, sa le feravide, pouffé:d’une violence extraordinaire, en-tra dans l’os 5C s’y attacha-z Jupi-ç

ter garantit l’on fils de la mort.

Les courageux amis de Sarpe:

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D’H o M un E. Livre V; 6;don l’emportent hors de la mêlée:

la longue javeline qu’il traînoit,lui caufoit d’extrêmes douleurs,car de tous ceux quis’emprefl’oient.pour l’emporter , il n’y en eut pasun qui s’avifât de la retirer de faplaye , tant ils avoient d’impatien-’ee de le dérober au danger qui lemenaçoin.

Les Grecs de leur côte” culer-vvent aufli le corps de Tlepoleme.A cette vuë l’inrre ide 8: l’infini--

gable Ullee fent (En cœur émût,à: il délibere en luitmême s’ildoit

courir après le fils du Dieu quilance le tonnerre , ou-s’il ne vaut-

as mieux qu’il fafl’e- une cruelle-

goucherie des Lyciens. Mais ledeflin d’UlyHe n’éroit pas que les

belliqueux fils de-Jupiterifuccom-bât fous l’es coups ,. c’efi pourquoi

Minerve tourna les armes ê: leeôurage-de ce Prince contre les:bataillons Lyciens , au milieu dei?-

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"64. i L’I L r A o aquels il tua Ceranus , Alaflor;Chromius , Alcandre , Alius ,Noëmon , à: Prytanis.

Il en auroit immolé un grandnombre d’autres à fa fureur, fi legrandHeâor ne fe En apperçû des’rava es qu’il faifoir jul’ques dans

les erniers rangs. AulIi-tôt il s’avvance tout brillant de fes armes ,à: avec une fierté menaçante quiportoit par tout la terreur. . ,

Le fils de Jupiter, Sarpedon",le voyant, fenrit une extrême joye,à: faifant un effort pour parler , il:lui dit d’un ton qui marquoit fa

infoiblefl’e: Fils de Priam, ne me:p lamez: pas en proyc aux Grâces rin prenez ma défenfe ,; sa fauvezmoiïj» de leurs mains: après cela- que je:la: meure dans votre ville, je ferai,fur content , puifque les Deflinées ne:in veulent pas que mafemme ô: mon.enfils ayenr le plaifir. de me voir defg» retour dans ma patrie.

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D’HOMERE. LiofeV. ’6;A Il dit z 6c Heâor ne s’arrête pasà lui répondre titrais brûlant d’im-

patience d’alle’r repoull’er lesG tees

.6: d’en faire un horrible carnage ,

il palle rapidement. ’ .Les amis de Sarpedon le met»

.tent fous un grand chêne confa-cré à Jupiter. Là le vaillant Pela-gon l’on meilleur ami, lui tira leJavelot de la laye. Sarpedon s’é-vanouit de d’odeur , 8C l’es yeuxfurent couverts d’un épais nuage;mais enfin il reprit les el’prits ,- car.Borée , volant. à l’on l’ecoürs avec

les fouilles rafraîchill’ants , rallu-ma l’on aune prel’que éreinte; ’

Cependant le terrible Heéior,8C le redoutable Dieu. des com-bats chargent les Grecs avec tantde finie , qu’ils ne peuvent foute-.nir leur choc. Ils ne tournent pour-tant pas le dos pour regagner leurstetranchemens , aulIi ne l’ont-ilspas ferme, car ils voyeur Mars à

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36 . L’ILIA’D’Ela tête des Troyens , mais ils lebattent. en retraire.

Par quel Capitaine le Dieu dela guerre 8c le valeureux. fils dePriam commencerent - ils le car-nage?& qui furie dernier qui tom-»ba fousleurs coups ?Le divin Teu-thras , le belliqueux Orelie , le. gé-néreux Trechus d’Etolie , Enc-maus, Helenus fils d’Enops,.Ores-bius qui portoir roujou-rsunï calquebizarrement orné , ô: qui habitoitdans la ville de Hylé en Béoticfur le lac Cephillis , pays abom--dant 8c fertile , où il étoit fort ap-pliqué à cultiver l’es terres 8c à les

augmenter. hTous ces braves Capitaines fui-rent tués à cette attaque. Mais lorf-que Junon le fut apperçuë de l’horc

rible carnage qu’on. (ailoit desGrecs dans cette vigoureul’e ac-tion, aulIi-tôt elle s’adreli’e. à: Mi-

nerve, 8c lui. tient ce dil’cours:

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D’HOM en E. Livre V. ’67

Indomptable fille de Jupiter v, dqu’efl-ce que nous voyons f La a

romell’e que nous avons faire à ccRienelas qu’après avoir faceagé la «c

-l’uperbe Troye il retourneroit vic- atorieux en Grece fera donc vaine, a.8! n’aura nul effet , li nous foul’- «e

fions ainli que Mars exerce impu- cenément l’a rage au milieu des ba- ataillons 8c des el’cadrons des a:Grecs. Reveillons-n0us enfin , a: wdefcendons dans la bataille pour ales foutenir, car on vient de les cgenfoncer. a

Elle dit: 6: Minerve obéit à l’esordres. Aulli- tôt la vénérable filledu grand Saturne va préparer elle-même les chevaux , dont les crinsmis en rrefl’es , étoient attachés-

avec des anneaux d’or. La belleHebé,pourfeconderl’oni arien-ce , met à l’on char, dont ’eflieu

efi de fer , des roues de cuivre ,qui ont huit rayons, ô: dont les

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’68 ’ L’I L t A D ajantes l’ont d’un or admirable 86incorruptible z ces jantes l’ont en-tourées d’une bande de cuivrebien travaillée à: merveilleul’e à.

Voir: les moyeux parfaitement ar-rondis des deux côtés font d’ar-gent mall’rl’ : le derriere du charel’t relevé en demi-cercle, ô: finit

par-devant en un autre demi-cer-cle, ô: il el’t fufpendu avec descourroyes d’or ô: d’argent: le ti-mon el’t tout d’argent; au bout dece timon. la Déefl’e lie un jougd’or d’où pendent des courroyesaulli d’or 6c d’un travail admirable.

Ce char étant préparé , Junon ,qui ne refpiroit que la guerre ô:que les allarmes , attelle elle-mêome l’es fiers chevaux.

Cependant la fille du grandJu-piter , la guerriere Minerve, va

rendre l’es armes. D’abord elledétache l’on-voile , ce voile qu’el-

le s’étoit fait elle -même de l’es

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D’H 0M a au. Livre V. 69belles mains; il étoit d’une extrê-me finell’e , 8c d’un ouvrage ad-mirablement diverlifié: cette Déelï’

l’e en défait l’agrafle , 8c le Voile

tombe à les pieds dans la chambrede lori pore; elle endoll’e la cui-talle de ce Dieu, 8c s’arme pourles combats, fources de foupirs8C de larmes : elle couvre l’es épau-

les de l’Egide, de cette Egide ’terrible d’où pendent cent hou-pes d’or, 6c autour de laquelle onvoit la Terreur, la Déroute, laDifcotde , la Fureur , les Atta-ques , les Pourl’uites , le Carnage ,sa la Mort : elle avoit au milieu latête de la Gorgone, cette têteénorme 6C formidable dont on nel’çauroit foutenir la vûë, prodige

étonnant du Pere des Immortels.La Déclic met enfuite l’ur l’a tête

un grand calque d’or , ombragéde quatre panaches; il auroit étéfilmant pour couvrir les nom-

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7o L’I L I A D Ebreux bataillons d’une armée, quecent grolles villes auroient mil’efur pied. Elle monte enfuite au-près de Junon , dans ce char quijette de tous côtés un éclat de feu,6C prend une pique d’une pelan-teur ôc d’une grandeur étonnante,d’une force à toute épreuve,&dontelle l’e l’ert pour renverl’er les ba-

taillons ôc les efcadrons entiersdes lus fiers hcros lorfqu’ils ontattire l’a colere.

r Junon anime l’es chevaux , 8cles pouffe à toute bride. En mê-me-tems les portes du Ciel s’ou-vrent d’ellesmêmes avec un mu-gill’ement horrible 5 ces portesdont le foin ell commis aux Heu-res , qui depuis le commencementdes rems veillent à la garde duhaut Olympe 8c du brillant alaisde Jupiter, 8: qui, lorfqu’i fautouvrir ou fermer ces portes d’éter-nelle durée , écartent ou rappro:

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D’Ho M E ne. Livre V. 7 r"client fans peine le nuage épaisqui leur l’ert de barriere. Les fou-gueux courfiers pallent rapide-ment , ù dans. un moment cesDéefl’es arrivent près de Jupiter, ’

qu’elles trouvent allis l’eul loin des

autres Dieux fur le plus haut desfoinmetsdel’Olympe.AlorsJunonarrêtant lès chevaux, parle en cestermesà ce Dieu: Grand Jupiter , apete des Immortels , n’êtes-vous c,pDoint irrité des ravages que fait le c. ie’u de la guerre , ô: du nombre ainfini desGrecs qu’il aimmolé à l’a n

fiireut, lans nulle raifon 8c contre wroute forte de, jul’tice à j’enifuis ce

dans une douleur que je ne puis ceexprimer 5 6: ce qui l’augmente aencore , c’el’t de voir Venus 8l le a:

fils de Latone rire de mon dépit , asa jouir tranquillement du plailir ccd’avoir lâché contre les Grecs ce «a

furieux, cet infenl’é , qui ne -re- oncontroit d’autre droit que la force. g

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72s ,L’.I L tu) ENtu Grand Dieu, qüe nous regardons.a comme notre pelte) attirerois- je.a votrecoutroux , li allant à la ren-n contre duce; Dieu HOP irripitoya--a blc , je le blefl’ois ,Iôc l’obligeant à.

a le retirer? I « y ’-r. Le maître du tonnerre prenant

a) la parole : Allez Déelle , lui dit-il, ’a) donnez Ce foin à la-belliqueul’ea Minerve,qui cil accoûtumée ale:a», vaincre, &zqui fauvenrle livre ena proyc à de cruelles douleurs. ’- Il dit: à; à l’infiant, J uh’on dans: l’impatience d’executer cet ordre.poulïel’es chevaux: ces généreux

scourliers volent rapidement entrele ciel vôcîla terre. ’Aurant qu’un.

.- homme allis au rivage de la’men

. fur un cap élevé , voit d’efpacedans les airs, en jettanr fa ’vûë perte.dant un temsl’erein fur l’immenl’e

., étenduë delta plaine aZure’e, au-: tant en’ftanchillent d’un faut les.- fougueux courliers des Immortêls.

es

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’D’HO M sa a. Livre V. 7;Ces deux Déell’es étant arrivées

près de Troye , à l’endroit où leSimoîs 6c le Scamandre mêlentleurs flots rapides, Junon arrête Il’on char, 6c dételle l’es chevauxqu’elle environne d’un épais nua- »

ge. AulIi-tôt le Simoïs couvre lesrives d’une divine ambrolie pour -les neurrir: 8c les deux Déell’csfans toucher la terre, 8c marchant

comme deux colombes , s’avan- vcent pour l’ecourir les Grecs.

En arrivant dans le lieu où étoitle fort du combat, elles trouvent Iune grande partie desplus bravesguerriers de l’armée al’fcmblés au-

tour du grand Diomedc , lcmbla-bles aux plus fiers lions qui ne tellpirent que le carnage, ou aux plusterribles l’angliens , dont la: forceô: la fixent étenncnt les challeursles plus déterminés. La Junons’arrête, ô: prenant la reli’emblan--

ce du généreux Stentor , dent laTome H.

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74 *L’ILrAD*E xVoix étoit plus éclatante que l’ai:tain , 6c qui leu] , lorl’qu’il l’e meta

toit à crier, le falloit entendre deplus loin que, cinquante hommes

v desplus robufies. Quelle honte ,a: s’écrie-t-elle , ô: quelle indignité,a timides Grecs ,qui n’avez que l’ap-

» arence ide guerriers ? Tant quele divin fils de Pelée a paru dans

m les combats , jamais on n’a vû lesa- Troyens ofer lorrir de leurs por-no tes: ils redoutoient jul’qu’à l’es re-

v gards :7 mais aujourd’hui ils ontn l’audace. de combattre loin de leura. ville -, à: prel’que fur vos vaif-e

a: leaux. * ,. r Par Ces. reproches la Déell’e ra.

. trima la force 6c le courage de tou-te l’armée. .

t, Mineruede. fun côté s’approo’

che du fils degTydée qu’elle trou-ve près de il’Qn’ chas et de l’es che-

vaux. C’e hcros s’était retiré un

peu à l’écartpour reprendre ballais,

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D’HOMERE. LivreV. j;ne , ô: pour rafraîchir un peu laplaye que Pandarus lui avoit faire,car fous la pefante ô: large-cour-roye qui fialpendoit fon bouclier,il étoit tout en fueur, ô: n’avoit ”plus la force ni de f6 foutenlr , nide porter fcs armes: ayant donc -relevé cette courroye , il lavoitavec de l’eau fa biefîurc , 8c en -clTuyoit le fang. La Déelle s’ap- lpuye fur le joug de fes chevaux ,6c lui parle de cette forte: En vé- a -rité Tydée a eu un fils qui ne lui cereflèmble guetes; Tydée n’étoit» ce

pas d’une taille avantageufe com- ce-rne lui ,- mais il ne refpîroit que la «à

ëuer-re, ôc je me fouviens quai:orfque lesGrecsl’envo erentfeul a

en ambaflà-de vers les achalas , a?qui étoient en grand nombre, wquoiquevje lui enfle défendu de fa a:battre-confite aux , ô: de les infinl- ce.fer avec cette fierté qui lui étoit fi ce

naturelle, 6c que je lui eulTe orn- -D1)

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76 .L’ I L 1 A D zsa donné de le mettre à table aveca: eux 8c de n’avoir que des parolesa, de paix , mes ordres 6: mes défen-n fes ne pouvant retenir [on mura--ou ge indom table, il défia ces or-» gueilleux gefcendans de Cadmus ,

m 5c les vainquit tous fans peine,a car je lui prêtai mon fecours. Jesa ne fais pas moins Pour vous quea j’ai fait pour lui, je me tiens toû-a jours à vos côtés, je vous proré-a ge, je vous défends, ô: lorfquea je vous ordonne de combattresa contre les Troyens , je vous trou-a ve accablé de laflitude , ou fiaifi dea: crainte. Non , vous n’êtes point.a: le fils de ce brave Tydée dont jea: ne cuvois retenir la valeur.a) iomede l’interrompant , Jea? vous cannois , grande Déclic ,a: lui dit-il , fille du Dieu qui lance.a le tonnerregc?efl ourquoi jevous -a. parlerai fans deguifement. Ce,n. n’efini laflitude ni crainte-qui me;

x

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D’H "o M a a E.Li’*uréV; 77

retiennent, mais je me fouvîenstoûjours des ordres que vous m’aivez donnés, de ne combattre con-tre aucun des Immortels , à moinsque je ne ville la Déclic Venusparaître dans lescombats; c’ef’r la

feule que vous m’avez permis d’at-

taquer ôctde blelTer avec ma lani-ce : voilà ce qui m’oblige de ce-der, à: de commander aux Grecsde le battre en retraite, car je re-connois le Dieu Mars à la tête de

nos ennemis. la? -La fageiMiuerve lui répond:

a Diomede, qui m’êtes fi cher, necraignez ni le Dieu Mars ,- niaus-

1 cun autre des Immortels; je fuisici pour vous défendre ; allonsdonc ,pouszez vos chevaux droitàlui, &le fra pez de près , fansrefpeé’ter ce urieux , cette pellepublique, qui fiait tant de maux àtous les mortels, cet inconfiamqui n’agueres nous avoit Brunes à

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78 L’I L l A D aa Junon St à moi de. combattreou contre les Troyen’sôc de làvorifera) les Grecs , ôt le voilà au contraire

. a: dans les intérêts des Troyens ; ilce combatpour eux (ans le fouveniren de les promelies. . .

En achevant de parler , elleprend d’une main Srhenelus poure faire deicendre du char.Sthene-

lus faute à terre dans le moment,ôcla Déclic, qui ne ref ire que lavengeance, fe-met" enlia place au-près de Diomede. L’eiiieu gémit

fous le, poids, car il porte une .1Déclic terrible 6C un. des plus lgrandsiguerriers. Minerve prendles guides, à: poulie d’abord les.chevaux contre Mars, qui cepen-danttuë le grand Periphasfils d’0-chefius 6: le plus vaillant commele plus fort des Etoliens; le cruelDieu de la guerre lui ôta la vie.La Déclic, pour le cacher aux

» yeux de ce Dieu , mit le calque de

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I n’H ont: a a. Livre Pi 79vPluton. Mars n’eut pas plutôt vît

Diomede , que lailia-nt Periphasoù il l’avoit’tué , il matche contre

lui.- ’Loriqu’ils le lurent joints,

Mars le. premier allonge à Dio-mede un" grand coup de. pique parrdelius le joug à: les rênes de leschevaux avec une fixieul’eimpaæ

tience de lui ôter la vie ;, la:Déclic prend cette pique avec lamain, l’élo” ne du char , dt rendle cou. inuti e. En-mêmewemsle’fils de ydée lui. porreà fun toutun grand coup de fa pigne; Mienerve la conduit , ô: la fait entrerbien avant annelionsw des côteeæLa piquet perçant la lame, (leur ilétoit ceint au défaut. de la CDll’llÏ’ey.

lui fait une cruelle bleflure,-ôc (lev achire ion beau corps. Mats-1a tire, -6C en la tirant il jette un cri épriw- tVantable’, 6C relique celui d’une ara-méequi marche’pour’charger l’enr -

acini. - a - VD ive

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se . L’I L I A D72A ce cri les Grecs 6c les Troyens

font .faifis de frayeur, tant la voixdu Dieu des combats’ fut terrible.Tel qu’on voit quelquefois pen-dant un vent de midi , qu’excitentles brûlantes ardeurs de la canicwle , un nuage obfcur s’élever versle Ciel,tel parut à Diomede le readoutable Mars s’élevant vers l’O-

lympelau milieu d’un tourbillon

de oulliere. aDans un infiant il arrive à lademeure des Dieux, 6c le cœurferré de douleur 8c de trillelie , ilva s’alieoir près du fils de Saturne,

lui montre le fang immortel quicoule de la bleliure, 8c ouliantde profonds fou-pirs, il En parle

à en ces termes : Grand Jupiter , desa» aérions li violentes n’excitent-elles

in point votre courroux? Tous tanssa que nous fommes de Dieux dansa lÎOlympe nous eliuyonsr tous lesw jours mille choies fâcheules les

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D’HOMER’E, Livre K si

tins des autres ,. pour fervit les a,mortels. C’ell vous quiètes lafeu- ale caufe. de tous nos debats , car cevous avez mis au monde une filles:infenfée ô: pernicieul’e, qui ne con- a:

noir ni jullice ni regle. Tous les ceautres. Dieux vous obéilient, à: a:nous vous lemmes tous l’oumis; a:Il n’ya qu’elle que vous managiez. æ

. ous ne la retenez ni par des châ- cetimens ni par des menaces , 6c cevous lui: lailiez tout faire impuné- a.ment ,. parce qu’elle ell votre ou- a:IVrage’ , 6C qu’elle n’a reçu la naif- a

.fance que de vous feueroilà pour- aquoinelle ell l’objet de toute votre acomplaifance à: de. toute votre atendrelie; mais elle en abufe avec atrop d’excèsv Dans ,fa fureur elle «-vient d’infpirer au téméraire Dio- nemede l’audace d’attaquer lesDieux ne

immortels. Il acommencé parVe- ce.nus , qu’il’a bleliée àla main’: 8C a

enfuite, lemblable. à un Dieu , il g-D v.

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82 L’ I L x A D En s’el’r lancé fur moi-même ; ma vi-

a: telle 8c ma légéreté ne m’ont fau-

m vé qu’avec peine; fanscela j’au-u rois été expofe’ très - long-teins à

au de cruelles douleurs, au milieu desa monceaux de morts, ou peut-êtrea» que tout immortel que je fuis ,a» j’aurais vû mes forces afioibliesa: par la qUanrité de traits dont j’au-

m rois été percé. iJupiter le.regardant avec des

a. yeux de colere : Inconllant, perli-au de, lui dit-il , ne viens point tene plaindre à moi , 8c te lamentera d’im ton li lugubre. De tous lesa: Dieux , qui habitent l’Olympe , tua m’es le plus odieux ; tune prendsau jamais plailir qu’à la difcorde , à

a la guerre , i8: aux combats , 8c tua. tiens de ta mere cet eiprit indom-a ptable à: altier qui ne plie jamais :a. li je ne la retenois par la févéritéa! de mes loix , il n’efi rien qu’elle ne

I p bouleversât dans l’OlympeôC fous

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’ D’Ho M ER E; Livre 83POlympe. Voilà le fruit des beaux «aexem les qu’elle t’a toûjours don- on

nés. e endant je ne veUX pas te alailier (l’avantage en proyc àÏla on

douleur , car tu es mon fils: de cetout autre Dieu que tu liilies né -, œ-pervers ô: emporté cdmmetu es , wil y a long-teins que tu ferois dans w:des abîmes plus rofonds’queccux asoù j’ai précipité es Titans. ne:

Il-dit: ô: dans le. moment il’orè-donne à Peon de le guérir.. Peon:obéit fur l’heure , ô: mettant furfableliureî un baume exquis il le:guéritl’ans peine g car dans un Dieu:

il n’y a rien quiioit mortel..Com--. me on: voir le lait,- dès qu’une:

maint habile. y a. mêlé le. foc amers

quia la: vertude le faire cailler ,,V le prendre à mefure qu’on le? [etmué , de même le Medecin dessDieux n’eut as ,lutôt appliquéiur:

ia bleliure. (il: Dieudes combats?fun baume. falutaire,.. qu’elle fut:

D Yl;

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84. L’IL t A D hôte;-enrierement confolidée. Hebé eutfoin de lui préparer un. bain , ôc delui donner des habits magnifiques,

. .ôc’ce Dieuravi de lagloire ô: dela majelié dont il étoit revêtu , allale lacer près de Jupiter.

-. innon 8c Minerve , après avoirréprimé la fureur de l’homicide

Mars, ne furent pas long-tems àretourner dans le palais du Peredes Dieux a: des hommes.

l

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33’

êüüæüüüëüüæüüëü

REMARQUESS, U K

L’ILIADE D’H O M ERE..

L 1 V a a V;

PageD Am- cette journée Mnerve voulant3. aire éclater la valeur de Diomede]

Homere ait voir ici, l’elon la remarqued’Eullathe, qu’il n’y a rien de grand quela valeur irritée’parles reproches ne punieexécuter. Diomede piqué de ce qu’Agaumemnon l’a taxé de peu de courage, lefurpafl’e lui-même, 8c fait des exploits in-cuis. Minerve l’aliil’te dans ce dellein , par--ce que la’véritableiagelie veut qu’on e le

venge des injures , que par des aéh séclatantes quiet: faillent voir la faufi’ete’. ’

De on cafque à de [en bouclier-fartai: con-tinuel amen: un feuJiJ’oferai dire qu’Homereparoit pente-être plus grand par les critiaques qu’on a faires de les vers, que par leslouanges qu’on leur a données. Vorci unede ces critiques dont Zoile avoit farci l’ou-vrage qu’il lut au Roi Ptolomée , 8c quin’eut que lelfort-qu’il meritoit. Ce ridiculesenteur demanded’où. vient que le grand

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E6"- R’euquuzf afeu qui l’ortoit des armes de Diom’ede ne?Brûleit pas ce héros , 8: par que] charme ils’en garentilioit? Qui cil-ce qui ne voit pasqu’il n’ a rien de plus impertinent, quel

e vou oir ramener à une vérité phyfiqucles idées 8: les imaginations des Poètes 2 Iln’y a plus de poëlie, li on bannit des vers-l’allégorie , qui en fait une des grandes.beautés. Homere décrit poëti uement l’é-

clat des armes de DiOmede , il le com-pare au feu, non pas au feu materiel , maisau feu ne jette l’étoile, ôtc. Bien plus,.quand flemme auroit parlé d’un feu véri-table , il n’auroit rien dit que de fenl’é , 8cqui n’eût les fondemens même dans Phi-7noire. Ne nous apprend -elle pas qu’on a-vû fortir de plufieurs erfonnes du feu quine les a nullementbr’ est 8: Homere fem-ble avoir eû en vue cette idée, reçue de.tout teins, que le feu paroilfant fur quel-equ’un ,ét’oit un préfage de grandeur 8: degloire. Il y en a mille exemples dans l’an-rtiquite’. ’

Semblable aux feux de la brillante étoile]C’efi-â-dire, de la Canicule : 8c Homerechoifit cette étoile , pour faire entendreque comme les chaleurs font beaucoup plusgrandes uand cette étoile le leva , de mé-me la preience de Diomede va réchaufl’ër.le combat, 8c le rendre beaucoup plusrfu-vrieux..Diomedè va être aulii funefie auxTroyens, que la canicule l’ell; ordinaire».ment aux hommes.

Page 5. Idée defiend promptement durhar]Voici encore unedes critiques .de Zdile,.

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s u n L’Ir. mon livre K 83»i trouve ridicule qu’Ide’e defcende de

on char pour prendre la fuite; comme s’ileût fui plus vite à pied. Il y a trois chofeeà répondreià cette critique peu judicieufe;La premiere, qu’Idée connoifi’ant la paf-fion que Diomede avoit pour les chevauxnefpe’ra que la ioie ue ce héros auroit deprendre fon c ar, ’amuferoit, &Îl’empêë

cheroit de le pourfuivre ; La feeonde ,u’Homere a u vouloir peindre par-là llef-Aet ordinaire e la-peur, qui trouble telle-

ment l’efprit , quion abandonne même les-chofes les plus capaBles de fauve: la vie:Aulli Quinte-Curce, en décrivant la dé-route de l’armée de Darius, après fa clé-lfaire , dit: Il: fi fa en: comme. il: peuvent,jettant le; arme: quun au auparavant il:avoient prilès pour leur éfenjè; tant la peur,cfl une p iujbgfée, de craindre même le:chojè: d’au elle amndfou fémurs. Et la troisfiéme enfin, , qu’ldée pouvoit être plus le--ger que Diomede ; 8: avoirquelque avantrage fur lui-à la courre.

N’ayant pas le couragelde [imper le torprde [bu fiera] Homere n’oublie jamais de.noircir les mauvaifes aaions , 8c de rele-Ver l’éclardes bonnes.

Ne voulant pas que Dare’r , ce malheureuxen ,fiît enliérement accablé] Les fentimens

grattent dans la oëfie une douceur 8: uncharme merveil eux. Homere n’en manquepas un feul , 8c faifit admirablement tousceux qu’un objet préfenteÏ

Page 6. .Minerve, pour au enter leurfrayeur à leur dcfiardre, prm Mars par la

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.884 a Remarques ymain] Homere,-pour peindre poëriquemenfla défaite des Troyens, 8c voulant fairede ce combat une relation fimple 8c natuv-telle fans aucun mélange de fable , feintque Minerve emmene le Dieu Mars quiles favorifoit; c’efi-â-dire , que la force 8cle courage les abandonnent, Mais, dira-.t-on, Minerve s’éloigne aufli des Grecs.Oui , elle s’en éloigne, mais c’el’c dans un

moment ouils n’ont pas befoin de confeil ;il n’ait quefiion que de courage. En même-.-tems Homere releve la gloire des Grecs,en faifant voir, que même fans le fecoursdes Dieux ils [gavent vaincre. On peutvoir Eufiathe , page! 5 1.7..v Page 8. Et à qui. Diane elle-mérite avoitappris à lancer le java oz] On ne peut pas,mieux louer un grand chalfeur, qu’en divfant. que Diane même l’a influât.

Phareclus ,. r d’un charpentier trëi-habilei.Ù petit-fils ’Harmanus] Homere ne deodaigne pas de mettre parmi les combattansun charpentier; il lui donne une nom illib-rfire , 8c marque même fa-race; pour faireentendre que les artifans qui le difiinguentdans leurart, méritentrbeaucoup de gloire;8c peuvent avoir place parmi-les héros; 8:pour. marquervqu’il n’y a rien dï’ignoble’dans les arts , 8: qu’il n’ya que la fainéanàtife qui foi: blâmable. Diailleurs Homereamena icicetthomme , pour tirer ’de-là une-infiruétion trèsl- utile pour fes- lecteurs,comme on va le voir dans lasremarque"ïuivante;

Page 2. Etc dans. lefàuels il fut. envdnppe’

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son r’ILunr.LîvreV. 8’9lui-«6ms, une qu’il avait ignoré le: oraclesdes Dieuxî Un charpentier ui a bâti unvaifi’eau, n’efi non plus re ponfable desinjufiices que l’on commet avec ce vaifi’eau,qu’un fourbifl’eur l’el’c des crimes que l’on

commet avec l’épée qu’il a vendue. Cepen-dant ce Phereclus , qui avoit bâtis les vail’-feaux avec lefquels Paris enleva Hele’ne,efi enveloppé dans la ruine de Troye. Pour-quoi cela ? Ce n’efl pas pour avoir bâti cesvaifi’eaux, c’efi pour les avoir bâtis contrel’ordre des Dieux, 8c fans s’être infiruitdes oracles qui défendoient aux Troyensd’avoir des vaifl’eaux, 8c qui leur ordon-noient de ne s’occu et qu’à l’agriculture.

On dira que Pherec us ignorant ces ora-cles , comme Homere même le déclare,ne devoitpas être puni : mais Homere veutfaire voir par-là que cette ignorance ne lerendoit pas innocent : car , comme Arifiorel’a fort bien remarqué , l’ignorance el’c ju-

fiement punie dans ceux qui ignorent cequ’ils font obligés de fgavorr; 8c qu’ils ontpu apprendre. Moral. l. 3. c. 5.

Mai: la fige Theanà, ouï faire plaifir àfin mari] Homere varie a poëfie en y mê-lant des exemples de tout ce qui arrivedans la vie ordinaire des hommes , 8c qui

eut en même-teins inflruire 8c divertir.ci il loue une femme d’avoir allez aimé

fon mari, pour élever un de l’es bâtardscomme l’es propres enfans; complaifancepeu ordinaire aux femmes. ’

Page io. gît; étoit ficrfficateur du Sm-mandre]. Car es Fleuves étant Dieux ,

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90 Remarques Iavoient leurs temples 8: leurs facrilicateurt.Pendant tout le fart de la mêlée , vous n’ait-r

riezfiü connoîtrequel partifùivait le vaillantBiennale] Langin a fait un chapitre fur lechangement de perfonnes, lorf ne le Poëteou l’l-iil’torien , ’rtant tout 3m: coup la-narration, achetai-u la parole au lecteur: ilfait voir que cette a ollrophe , employée àpropos, arrête l’au item", 8c lui tient l’ef-

rit attaché" à l’action préfente; i’ur-toiunyorfqu’on ne s’adrell’e pas à plufieurs, mais

à un feul. Pour le confirmer, ce judicieuxcritique rapporte ce vers d’Homere , ou cePoëte ,par le moyen de cette apofirophe ,-réveille fort auditeur, le rend plus ému,plus attentif, 8c plus plein de la chofe dont

q il parle. Ce qu’Euflathe a remarqué, page5:5. mérite aufli d’être" là.

fi S’il étoit du rôti de: Troyens. ou du côtéde: Grecs] Je fuis fâchée que Longin , quia pris la peine de nous faire remarquer labeauté de l’apolirophe dont je viens .deparler, ne fe fait pas arrêté un moment àfaire fentir la grandeur de la louangequ’Homere donne à. Diomede, 8c fur la»

uelle on peut dire ne l’enthoufiafme dugoëte el’c égal à la ureur qui anime (onHéros. Peut-on peindre plus vivement unguerrier, qui tantôt fia mêle au milieu desennemis , 8c tantôt revient à l’es bataillonspourries meneriencore à la charge i

Pa e 13. En même-rem: la belliqiteaxfilrde ydée adrefl’efès priera: à Pallas] ’es plus

grands héros prient dans les occafions lesplus périlleufes ;, car le plus grand courage

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sua L’ILTADI. Livre V. 9scfi inutile, li Dieu ne le dirige 8c ne le fou.tient. Aujourd’hui la plûpart de nos guet-ætiers jurent dans ces oceali’ons , au lieu deprier : quelle honte! Que n’ont-ils cettepicté des héros d’Homere, comme ils enont la valeur i

Page 14.. Le courage à la farce , qaijônthéréditaire: dans votre famille] Le Grecspin; mafia! , ne lignifie pas ici la farcepaternelle, car Homere diroit deux fois lamême chole , puifqu’il ajoute , telle que l’a-voir votre peu Tydée; mais il lignifie la forcerde vos peut , 8c comme j’ai traduit, le cou-rage à la force ai fiant héréditaires dans vo-tre famille. Et omere enfeigne ici unegrande vérité, que les vertus qui palTenrdes peres aux. enlans , 8c qu’on regardecomme héréditaires, font pourtant des donsde Dieu; c’eft Dieu qui les conferve , niles continue dans les familles, 8c nul e--ment le làng qui les ranimer.v . J’ai aufifair tomber de vos (yeux le nuage

i les couvroit] Homere enfeigne par cetteOrion, que la plus grande qualité d’un:

homme de guerre , c’el’t de l’çavoir donner

a fa valeur de julies bornes , ô: de ne com»battre pas contre Dieu , comme un Capa-née , qui le vantoit de prendre The’bes mal-gré Jupiter. La valeur doit être toujours

4 guidée par la prudence, qui feule peut faireconnaître ce qui vient de l’homme 8c ce»qui vient de Dieu. Si l’on en .croit Paula--nias, ce qu’Homere dit ici, que Minerve"fit tomber le nuage qui couvroit les yeuxde Diomede, cl]: purement- billonque ,8:

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9: R a M A a Q u e sfondé fur une ancienne tradition, qui pourtoit que Diomede , pour témoigrer la ne»connoiKance d’un li grand bienfait , fitbâtir à Argos un temple qu’il confacra» àMinerve de la bonne vile , itpÊv A’9rmîcdiamines. Mais il y a plus d’apparence

ue c’el’c une fiétion d’Homere , 8c une

liman fondée fur cette vérité, que lesPayens ont connue , qu’il n’y a que Dieuqui puilfe ouvrir les yeux aux hommespourlleur faire voir.ce qu’ils ne voyoientpas , ou ce qu’ils ferment incapables de vosr

par eux-memes. Les exemples en l’ont fré-quents dans l’hilloire du vieux Tellamenr.C’ell ainfi que Dieu ouvrit les yeux à Agarpour lui faire voir une fource qu’elle nevoyoit pas, Genefe 2-1. 19. à Balaam , pourlui faire voir l’An e, qui avec une épéenue lui barroit le c I emin t Procinus aperuit

.Dominas .oculos Balaam . à" tridi: Angelnmfiancent in via evaginaro gladio , NOmbresau. 31. 8c au garçon d’Elife’e , pour luifaire voir les chars 8c les chevaux de feuqui venoient au l’ecours de lion maître : E:aperuit Domina: oculus pueri .- 0 vidit; 0’ecce mons plenus equorum à" carraient ignea-mm , in circuitu Elijei. Rois 4. 6. l7. Voilàla fource de ces grandes idées r. elles l’onttirées dela vérité même.

Si ce n’efi contre la feule fille de gupiter,cantre la belle Venus] Il n’Ïel’c pas difficile de

percer le feus de cette allégorie, qui or-donne à un homme de guerre de cedcr auxDieux, 8c de ne combattre que contre Ve-nus feule.

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son L’IuA ne. LivreV. 93’Page 15. Comme un lion qu’un berger n’a

Ï; tuer] Cette comparail’on elt très-jolie.berger cit Pandarus : les brebis ce [ont

les troupes Troyennes , 8: le lion c’efl:Diomede.

Franchir legeremenc les banians qui lesdéfendent J Quoique mon deli’ein ne [oit pasd’expliquer les termes Gre-Cs, que la tra-duction doit faire allez entendre , je ne

’laill’erai pas de rendre raifon du terme dontHomere le lest ici, (infirmai, car quelquesinterprétes s’y font trompés, en l’ex li-quant, faute hors du parc; ce qui ell ortoppol’é à l’idée d’Homere , 8c détruit l’ima-

ge qu’il veut donner. Homere dit au con-traire,faute dans le arc, Je n’ai qu’à rap-porter les paroles dEullathe , qui l’expli-que parfaitement, 8c qui fait voir que laprépolition à; ou (E ne marque pas tou-jours le dehors,mais la hauteur: 10’ N (Un.mon de dans) man’s in , et) étripai»:-49:14 , 0’; inuite; idfi’Àfil". si 73 (E radômeou. fid’lûi ris au d’un? zée" . and éduquetannin; amuïra , Je au à 71,! iiu ulâr , parià ce! mon!" nizv’rt-n, à d’un; tonne.Page J 33-

Page 16. E: qui ne devoit plus avoir le-Îâai tr d’ interpréter ceux de je: chers enfans]A uis obligée d’avertir que ce vers 150.peut recevoir deux autres feus en chan-geant feulement la pou&uation , car il peutlignifier , 8c qui avait interprété ceux de fi!enfans , en leur prédifime qu’ils ne revîm-ciroient pas de cette guerre; 8c il peut vou-lpir direyaulli, fienta interpréta. pascaux

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94 L wRununuz’rnzsde [a enfans, quand ils unirent pour cetteguerre. Celui que. j’ai uivr me paroit leplus naturel, 8c il me lemble qu’ilmté-relie davantage.

Page l7. De voir de: curateurs s’empareride (ùfitccefl’i’onJ Homere en inflruil’ant l’on

lecteur des coutumes anciennes, ce quidonne une grace merveilleul’e à l’a Poëlie,’

a foin deramalièr les circonl’tances les plus ,touchantes qui le rencontrent dans les fu- .jets qu’il traire. Ici par exemple, il n’y aperfonne qui ne l’oit touché du malheurd’un pere qui en perdant l’es enfans , perdauflî en quelque façon l’on bien, dont il.n’efl plus le maître, car dans les villesde ces Aliatiques , comme dans les villesGrecques , il y avoit des magifirats établispour prendre foin du bien des vieillardsqui avoient perdu leurs enfans , 8e pour lecenl’erver à leurs collateraux, en empê-chant ces malheureux peres d’en dil’ ol’erd’une autre maniére. Les Grecs appel oientces magil’trats ripostai curateurs des veufs! à.des veuves. Après Homere ce même mor fut-employé pour dire les collateraux mêmesqui recueilloient la fuccellion , 8c il el’c en”ce l’ens-là dans Heliode, d’après lequelHel’ychius a marqué ppmlni Man’s"gigues. On appelle ripostai des parons fion

tgnes. -Et déchire tout ce je rencontra devant

lui , fiait taureau, fait guibre] Homere ajoutecela pour-circuler en que que forte le meur-tre de ces deux jeunes Prmces qui ne me-ntoient pas la colere de Diomede. C’efi’

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son finiras. Livre V. à;Pourquoi même le Poète a eu-foin de rup-» rimer leur mon; car il ne dit point queï)iomecle les tua , il le contente de le faireentendre , en difant, qu’il les abatit de leurchar , 8: qu’il les dépouilla de leurs armes.

- Page l 8. S’il ne trouveroit point le vaillantPandanu] Ene’e voit bien qu’il faut cher-cher un guerrier qui puiffe combattre Dio-mede de loin. Car il y en a peu ui eulTentle courage de le jomdre , 8c en venir

, avec lui aux coups de main.A moins que ce Diomede ne fifi: quelqu’un

des immortels] Quel éloge pour Diomede lHomere fe fouvient bien du defl’ein queMinerve a eu de faire éclater la valeur deDiomede pM-defllls celle de tous les autresbêtas: il lui fait faire des exploits qui fontdouter fi c’efi un homme ou un Dieu. L’O-tacle répondit autrefois à Lycurgue, jene fui fi i: dois vous appeller un Dieu ou unhomme. omere avait fourni à l’Oraclel’idée de cette grande louange. Ce Poëtecit très-capable de bien faire parler le:Dieux.

Page 19. Ce quiferoit bien ’ louable , ce?la cotera de: Dieux cfl terrible] ln’efi peut.être pas inutile de remarquer en palliantqu’Ene’e parle ici en homme pieux. Virgileen prenant ce héros du côté de la picté 5n’a donc pas entièrement formé ce cara-âére, 8c il a puifé dans Homere Mqu’àl’idée même de ion héros. - *

Mais je ne vau! dirai par véritablementfic’a ïn’efl pas là un Dieu] Homere unifie furi’ëettelouange, pour fortifier le foupçon d’Enée ,

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96 R a M A n Q v n s8: en même-rem: pour donner un caracté-re de vrai-femblance, ou plutôt de vérité.à fa fable qui introduit des Dieux qui com-battent avec les hommes. Homere ne peutÉlus être amuré ni de fiction , ni de men-

nge , puifque les hérOS eux-mêmes témoi-gnent que cela e11. Il y a la beaucoup d’a-dreiïe.

Page 2.0. j’ai en Lycie dans le palais demon pare onze char: trèr-beaux tout neu r]Parmi la fimplicité des tems héroïques, o-mere mêle de tems en tems des marquesd’une magnificence extraordinaire. Voiciun Prince ui a chez lui onze chars, 8conze. chars aits en même-tems, qui ontchacun leur attelage, 8c qui ont de magni-fiques couvertures dans leurs remifes. Maisil faut [e fouvenir qu’Homere parle d’unPrince Afiarique z ces Princes barbares vi-voient dans un grand luxe.

Page 2.1. Mais la peur que fezî: que dansune ville ajfiégée] Homere commet ici en-femble deux hommes, tous deux pallion-ne’s pour les chevaux , mais avec cette dif-férence que Diomede les aimoit pour laguerre , 8c que Pandarus les aimoit pour leplaifir. Diomede en nourrifi’oit autant qu’ilen pouvoit prendre, 8c Pandarus n’avoirpas voulu mener les fiens à Troye, de peurque dans une ville affiégée, ils ne fuirentmal nourris parle défaut de fourrage.Cetteoppofition de. caraé’téré e11 fort belle. Onvort. par-là que les caraétéres les plus vi-cieux peuvent entrer dans la Poëfie, 8: en

relever la beauté. l n

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son r’ILiAnLLivreVl 97. Il faut bien dire que ce fia: dans un malheu-reux moment] Cette perfuafion-que le fuc-cès de toutes les entreprîtes dépendoit desmomens heureux ou malheureux ou on le:commençoit, el’r très-ancienne , comme cepallàge d’Homere en fait foi, car la voilàparmi les barbares; 8c elle ne fe trouveencore que trop parmi les Chrétiens.

AQue je tirai de mon rabinet d’arme:]Lemot Grec lignifie proprement un râtelier.Ces deux ais garnis de chevilles, que l’onvoit encore fur de vieilles cheminées , oul’on met les armes , 8c ce mot mat ne lesmœurs fimples de ces tems-lâ. Mais ans latraduction je n’ai pû me fervir de ce mot .car il n’y a rien ui faire tant de tort à laPoëfie que la b elfe des termes. J’aimieuxaimé dire cabinet d’armes, quoique ce ter-me foit fort contraire à cette fimplicité an-cienne que j’aurois voulu conferver.

Page n. Et voir de me: yeux ma patrie,ma femme à mon palais] Tout cela el’c na-rurel à un homme las de la guerre; toutce qu’il a lauré d’agréable lui revient dansl’ef rit.

ar les main: d’un étranger] C’efi-à-dire,

par les mains de l’ennemi. Cette expreffioncit ordinaire dans .l’Ecriture fainte.

A uoi bon garder de: compagnon: fi perfi-de: , qui ne me flilvânt] J’ai conferve lafigure. Pandarus regarde fes traits commefes compagnons , c’efi pourquoi il a ditirradiai, jutaient.

Et vous verrez de elle bonté [ont le: cho-vauxde T701] On s’eflrirompé à ce pail’age ,

Tome Il. E

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98 R a M A a Q u a sen traduifant de quelle bonté flint les che-vouaiTroyens. Les chevaux de Troye n’avaientaucun avantage, 8c n’étoient point en ré-putation. Homere parle des chevaux deTros ni étoient immortels, comme on le

verra ans la fuite. nPage 2;. Ils [pavent courir] Homere enparlant de ces chevaux extraordinaires,employe ce terme ils fiavent, comme s’ilsavoient de l’intelligence. *

Ils nom remeneront promptement à Troyevous à moi,fi legrand jupiter] La défianceefi d’ordinaire l’avantcoureur de la défaite.Énée efi’rayé des grands ex loits de Dio-mede n’a d’efpe’rance qu’en a vîteITe de l’es

chevaux, 8c il efl: vaincu. Au contraire-Diomede efi fi rempli de confiance , qu’ildonne déja ordre à Sthenelus de’fe faifirdes chevaux de fou ennemi. L’oppofitionde ces deux caractères m’a paru digne d’êotre remarquée.

Et moi je les quitterai pour combattre] Onavoit fort mal expliqué ce palTage, Ego decurru defcendam. 3e defiendrai du char pourcombattre. Ene’e ne vouloir nullement def-cendre du char pour combattre à pied. Encet endroit iman surira fignifie quitterles chevaux pour fe tenir en pied fur l’onchar. Eufiathe ne s’y étoit pas trompé, 8cil pouvoit feu! detromper ces interprètes.Ta’ mÇanq ce" Jim-rindlt-il, leur" «imCIuïeqm’y". Homere dit ici de cendre des chevaux,pour quitter les rênes , [e tenir à pied fin lechar. Et il ajoute, OÜ’W N ne nia-054m gy.)m’s.On diroit de même defcendre du mon!

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p sunL’ILIADx.LivreV. 99pour dire quitter le gouvernail d’un vatflèau ,ou la rame , pour prendre les armes.

Ils obéiront mieux à une main à laquelle ilsfiant accodtume’s] Pandarus fuit ici le pré-cepte que Nefior donnoit à les troupes,comme je l’ai expliqué.

Page 2.4. Sthenelus les apperçzît] Sthene-lus, qui cil: fur le char, voit ces deux en-nemis avant Diomede qui elbà pied, 8c illes voit dallez loin. Cela cil nécell’aire pourla vraifemblance , car fi Ene’e 8C Pandarusenflent été déja près, Diomede n’auroit paseu le tems de dire tout ce qu’il dit.

Page 2.6. Si la [age Mimrve m’accorde lagloire de les tuer tous deux] Diomede le pro-met d’en tuer au moins un, 8c il ne renon,-ce pas à l’efpérance de les tuer tous deux.Quel caraéte’re! Et quel relief après le con-[cil que Sthenelus vient de lui donner! A

Anchifi: à l’infini de Laomedon a eu de larace de ces chevaux] Ce paillage femble fairevoir que de tout tems la fraude fur les che-vaux a été en quelque façon permife oufoufferte, puifqu’Homere ne feint pas dedire d’Anchife qu’il trompa Laomedonpour avoir de la race de les chevaux , carce que fait là Anchife cil proprement vo-Ier. Aulli Eufiathe appelle cette aéhon unvol œconomigue, mais un vol qui ne desho-bnore point , qui n’ell pas fort blâmable ,dont un honnête homme ne fait pas beau-coup de façon , quand il ne peut avoir au-trement ce u’il defire. l r

Page 27. ous remporterions une luire quine mourroit jamais] Diomede au?" plus de

ll

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zoo ’ REMARQUESgloire de la rife de ces chevaux que de ladéfaite des eux guerriers qui les montent.

Page 2.8. N’ait raflàfie’ de [on jàng l’homi-

cide Dieu des combats] Euflathe prétendu’ici Homere donne à fou épée le nom de

ars, 8c qu’il l’anime en quelque forte enl’appellant "nuisis . guerriere. Dans cefans il faudroit traduire n’ait raflàfie’ de [onfang mon épée homicide. Il el’t certain quedans ce Poëte , on trouve quelquefois Marepour l’épée, 8c j’en ai marqué les endroits :

mais ici j’avoue que je ne ferois pas dufentiment d’Euflathe , parce qu’il me pavroît trop de hardielle à appeller une épéequÀOW’yMI zoAtfitçn’ v , inviôlum bellatorem.

Le trait entre infiltres dans la bouche] Ondemande ici comment Diomede , qui cit à-pied , peut faire un coup comme celuiqu’Homere décrit ici, car il paroit impofii-ble. On répond premierement qu’Homeredit ne Minerve conduifit le trait, 8c en le-con lieu que même fans avoir recours aumiracle , le coup peut avoir été donné,pen-dant que Pandarus fe bailloit , ou bien en-fore qu’un homme a pied pouvant prendre’avantage du terrain , Diomede pouvoit

être monté fur quelque éminence , qui t’ai-s(oit que Pandarus , quoique fur l’on char,étoit pourtant au-delfous de lui. Qu’on exa-mine bien toutes les blefl’ures, dont Hœsucre parle, 6c , u’il a variées 8c diverfi-fiées en mille H mille façons; on n’entrouvera pas une qui ne [oit vraie , 8c quique mat ne dans Homere une connoill’anceexaç’te se la confiruétion du corps humain,

xn

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s un 1311.1 Ans. Lx’vre V. le:’, l’âge 2.9. Et que Jeux homme: tel: qu’il:[ont aujou’fd’hui] On voit par plufieurs pal:-fages d’Homere qu’il déte’ perfuade’ de cette

vérité, que les hommes des remierstemsétoient plus grands 86 plus orts que ceuxde (on fiéclc.

Page go. Il ferait mortfizr la place] Eufiadthe remarque fort bien ici que pour peu uellhifioire eût fecouru Homere, il auroit aittuer Ene’e par Diomede. Mais comme l’hiafioire connue 8c encore affez recente deIon teins , a fait furvivre Énée à la" prife deT raye, il a fallu que le Poète s’y foit acacommodé. Il fe contente donc de jetterEnée dans un très-grand péril, 8c il le fau-ve enfuite par un accident Poëtique. Celaapprend» aux Poètes à ne bieffer ni dansleur fable ni dans leurs épicées les. fables

reçûes. , V I UElle le couvre des pan: de [à brillante robaèormne fun rempjrt] Cette robe étoit pourEne’e un rempart non par fa force, comme”fi les traits n’eulfent pu la percer, mais"parce qu’en couvrant Énée, elle l’empê-achoit d’être vû , 86 le mettoit paf-là- à couè"vert des traits. C’el’r le véritable feus de cepaillage qui feroit ridicule autrement, puifaque Venus elle-même fut bleffée à navet:ce voile dont ellecouvroit Ion fils , commeHomere va le dire;

Page 31.. Parce qu’ii avoit la’même humeur

que lui] Hongere exprime tout ceci en unmot à]; un qui lignifie proprement e’ al , qui:.9’ajufle, qui convient. C’efi la con ormité’d’mclinations (1111- fait l’amitié. n I . r

E ni

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102 R a M A a Q v a sCamom’ant bien que ce n’était aucune de ce:

Déeffes guerrieres] On ne peut pas s’y mé-prendre. Venus a des caraâe’res marqués

ni la font bientôt reconnoître, 8c qui laflinguent fenfiblement de ces Déclic:

guerneres.Page 32.. Et bleflè la Déeflè à la main] Ho-

mere ne fe contente pas d’attribuer auxDieux les pallions 8c les vices des hommes,il leur donne encore toutes les foiblefiësde la nature humaine ; ils fe battent contreles hommes, 8c font bielles. Cela a paru fiinjurieux à la divinité , que Platon a chafi’éHomere de fa république par cette raifon ,8: que Pythagore a dit, qu’il étoit cruelle-ment tourmenté dans les enfers , pour avoirfemé dans fes Poèmes ces fictions fi mer-féantes 8c fi indignes. Arifiote, pour le ju-fiifier, s’el’t contenté de dire qu’en cela iln’avait fait que fitivre ce que lalRenomméeavoit publié avant lui. Car Orphée 8e les au-tres Poètes, qui l’avoient précede’, avoientfait les mêmes contes, 8c s’il y a ajouté

uelque chofe de fa façon, comme il n’enut pas douter, il nly a rien mis qui ne

fait conforme à tout le relie , 8c qui ne foit,comme on dit , de même parure , 8c telleefi cette blefi’ure de Venus, qui cil pure-ment de ion invention, comme il va nousl’apprendre dans la fuite. Pour moi fans al.let chercher à jufiifier ici Homere par l’al-légorie, comme on le pourroit, ni par lafable ou parla Renommée , je dirai fimple-ment que cette fiction de la bieflute de Ve-nus, ne doit pas paroître fi futprenante,

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son L’ILr ADE. Livre V. to;(Car elle cit une fuite naturelle de l’opinionou l’on étoit alors que ces Dieux inférieurs(les Anges) étoient corporels, 8: la fuitemême le prouve. D’ailleurs Homere a fortbien pu concevoir 8c vouloir faire enten-dre, que les divinités inférieures, qui femêlent ainfi avec les hommes, peuventbien avoir part à leurs foibleEes 8c à leursinfirmités.

Car les Dieux ne je nourriflànt ni de: dansde Cere’t ni des préféra de Bacchus] Homereexplique très-poëti uement la différence«qui le trouve entre ’efl’ence des Dieux 8cla confiitution des hommes , 8c il ne POUF.voit faire fentir par une image plus viveque ce qui conferve la vie aux hommes citprécife’ment la fource 8c la calife de leurmort.

N’ont pas un fang terreflre à gr 1er com-me le nôtre] Voilà la preuve qu’ils aifoientces Dieux corporels , mais ils leur attri-buoient des co s différeras des nôtres , des

(corps plus fubti s 8c plus deliés.Page 33. Et laiflè tomber En cher Ene’e]

Car il a dit qu’elle l’emportoit entre [esbras. Homere peint toujours les objets qu’ilpréfente 8c n’en oublie aucun des princi-pa x traits.

e couvre d’un épais nuage] Car Apollon ,

pare de la lumiere , forme aufli les nuagespar les vapeurs qu’il attire.

N’êtes-vous pas contente de l’ empire quevous avez fur quelques femmeâfbibles] Voilàcomme un grand guerrier oit parler deVenus, 8c voilà les véritables coËleurs dont

W

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to4 . REMARQUESon dort peindre cette Déell’e. Je fuis chanmée de cet endroit, qui marque 8c la fa-gelfe d’Homere , 8c le but qu’il s’efi propo-

fé dans [on Poème, de donner des préce-ptes utiles pour les mœurs.

Page 34. Iris la voyant accablée] Iris vientau fecours de Venus; 8c c’efi pour marquerpoëtiquement la vitefl’e avec laquelle cetteDéefi’e s’en retourne au ciel. D’ailleurs, lePoëte fçavoit qu’Iris n’étoit pas ennemie

de Venus, puifque la fable contoit qued’elle 8c de Zephyre étoit né l’Amour.

Page 3 5. Et le Dieu de: combats lui donnefin thar] Mars ne répond rien à la Déclic,6c fe contente de lui donner [on char.Qu’auroit-il pû lui dire? la pitié n’efi pasLle partage de Mars. Homete qui fçait fibien quand il faut parler , fçait aufli quand

il faut le taire. lVenus fit latflè tomber fiir le: genoux de-Dioné fa mere] Homere fait Venus fille de:Dioné. La fable , que Venus étoit née dela mer , n’elt donc pas il ancienne qu’Ho-’mere : elle n’a été imaginée que par les

.Poëtes qui font venus après lui; LPage 36. Ce n’efl plus ici une guerre des

Grecs contre les Troyens] Il y a bien de lagrandeur dans ces deux vers. Venus a déjadit que Diomede combattroit contre Jupi-.ter même, 8c ici elle étend cela fur tousles Grecs , comme s’ils n’en vouloient

qu’aux Dieux. Le defi’ein de Venus el’t de

les faire regarder comme de nouveaux Ti-tans, 8c par contrecoup , c’ePc une grandelouange qu’Homere leur donne avec beau-

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p sun’r’ILtADE. Livre V. se”;

, . .Coup d adrefl’e , en les traitant comme deshommes égaux aux Dieux; 8c cela jufiifiebien l’éloge qu’il leur a donné au commen-

cement de fou Poème, en les appellant deshéros.

Vous n’êtes pas la feule des immortels , quel’audatejbsrilege des hommes] Dioné confole’fa fille par l’exemple tics Dieux plus puif-fants qu’elle , &Ique des hommes ont atta-qués 8c bielles: mais en même-tems , com-me Eufiathe l’a fort bien remarqué, Ho-’merefait ici une chofe bien adroite pourjufiifier fes fictions; car afin qu’onne puifi’enl’accufer d’une audace trop outrée , d’avoirfait blefl’er des-Dieux, il rapporte dès fa-.bles anciennes toutes femblables; de forte’que performe nepeut avecjul’cice’luire-’procher qu’il a choqué en cela la vrai-femblance, puifqu’il n’a fait qu’imiter 8Cque fuivre ce qu’il a déja trouvé tout éta-bli. La fable contoit que Junon avoit étébieffée; elle parloit d’une blefi’urc de Plu-ton; Homere pouvoit donprarler d’une’blefl’ure de Venus; 8c c’ei’t ce même en-’

droit d’Homere qui a-fourni à Ariliote la:réponfe qu’il enfeigne à faire aux critiques.qui con amnent ces fictions d’Homerecomme faufl’esv 8c injurieufes à la vérité:ÇIl fiant, dit-il, avoir recours à’laRenomme’eg.é faire voir qu’on l’a dit ainfi. C’efl parslàïqu’on fauve ce qu’Homere’a dit des Dieux ;7sur il peut bien être ne ce qu’il erra (lit, n’ejlv

ni vrai ni meilleur e cette maniere, mais il"a nivi te qu’on en a publié. Ainfi ni les ligues , .

ailes plages. nilles fupphces, E1 les lare-.v.

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106 R a M A a Q u a smes , ni les emprilonnemens" des Dieux, nitous les autres accidens ou ils tombent ici

. fans celle, n’ont rien dont Homere puifl’e,être jujl’tement blâméù A fier 0

Lor ne les un: ’ loetcs , le tus ,6’ le rgdautabÎZprhialtes] Comment cesAloïdes n’auroient-ils pas eû l’audace d’at-

taquer Mars , eux qui avoient olé alliégerles Dieux 8c efcalader le ciel? Au telle,Eul’tathe explique au long le feus des allé-gories contenues dans ces fables. Par exem-pie, il dit qu’ici Otus el’t l’infituétion quivient par l’ouïe , 8c Ephialte le bon naturelqui le meut par lui-même. Tous deux ilschargent de chaînes Mars, c’el’r-ârdire lapaillon brutale 8c infenl’ée. Eribe’e leur bel-le-mere , c’el’t la difcorde , la l’édition ,vraie marâtre de l’infiruétion 8c du bonnaturel: elle le [en de Mercure, c’elt-à-dire de la perlualion 8c de la fraude , pourdélivrer ce furieux. On peut voir Eufiathe

page 360. ,. Page 37. La refireflable 31men elle-même]Voici comment Eul’cathe explique cette a1-légorie. firman, c’ell: l’air, 8c tout ce quiel’t au-defl’us de la terre. Pluton , c’efl: l’airqui cit au dell’ous. Hercule , c’eli l’elprit Phi-

lofophique , véritable fils de Jupiter. Her-cule lance donc l’es fleches contre Junon 8ccontre Pluton, 8c les blell’e : c’elt-à-dire ,que l’efprit Philolophique lance les refle-xions, les idées, les vues; 8C par leurmoyen il pénetre ce que Junon 8c Plutonont de plus caché, cant! n’y; rien quipiaille le dérober à la Philofophie. Les let-3

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sur! a; r un. Livre 71 m7mies d’Eul’rathe font remarquables : un"du 9’ QIM’JOQO: A419; (un; auna-tiras . quiaïe! duits-liions , [Gaines , ’34" nil-ZM’IH 11? nanti,

m rillettes 10’ enfonceur". irolÀunr 35’ rif Q:-ûonçt’ç midi: orin relu La , sa?! "Il! «au 759.Contre lefquels l’e prit Philofirphique fe ban-dant à lançant es traits , il frappe , toucheau but, à trouve ce ’il cherchoit ; car rienn’efl impénétrable à l: Philojbphie, nice quiefl au-deflbus de la terre , ni ce qui efl au-deflus.J’oilà pour uoi Mercure efi appelle’ terrejlroÙ celefle ,qëtc.

Page 38. Le malheureux , l’infiIIent, l’im-îa] Ces invectives que Dioné fait contre

ïkrcule (ont autant de préceptes morauxqu’Homere donne à l’on leéieur pour leporter à refpeéter les Dieux.

Page 3 9. manse ne s’efi pas fou-venu queceux] Voilà une a telle bien admirable d’in-ferer des fentences fans qu’elles paroill’ent ,8c dont on lent Pellet fans les voir. Home»te ne debite pas ici une l’entence pure 8cmarquée, en difant, tous ceux qui-combat-sent contre les Dieux meurent bientôt ; mais.ildit z l’infenjë ne s’efl pas [cuveau que ceux. . . . . comme ces vérités étant des fentivmens gravés dans le cœur de tous les hom-mes. Homere eli le remier qui ait montrél’art de placer ain 1 des lentences déguivfées : les Poëtes lyriques Grecs l’ont heu-teufement imité; est après eux Horace 8cVirgile l’ont des modelles à fuivre.

Que ce Diomede , tout brave qu’il cil ,prenne qrde] Dioné prédit ici à Diomede,qu’un Leu vengera un jour Vague, 8c le

e . v1.

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1081’ Rama-nouas Vpunira de l’on audace facrilege. Cette nmniere de prédire la mort de ce héros par lefouge de la femme,eli très-nouvelle 8c très).poétique :-il y a d’ailleurs pour cette femme

.un éloge qui me paroit merveilleux par lefentiment fin 8c délicat qu’il renferme.

Page 4o. Et ce fut Miner-tre qui parla laprenzr’ere] Voici une raillerie fort ingenieufe8C fort piquante. Homere la donne à Mi-nerve, ëc non pas à Junon , parce que Juv-non cil une Déell’e trop grave 8c trop mar-jefiueule pour s’abbaill’er à-des railleries;au lieu que ce caraétére convient à Miner-ve qui cil: plus jeune , qui el’t l’ennemie dé.-

’clare’e de Venus, 8c qui d’ailleurs el’t la

Déclic, qui préfide à l’elprit. IGrand jupiter, pere des Immortels , ne

vous irriterez-vous point] Eufiathe fait iciune remarque qui me paroit digne de n’êa-tre pas oubliée , car tout ce qui regarde ladécence 8: la bienféance mérite d’être re-levé..Il dit donc que comme dans un em-droitli vif 8c li plein d’action, il fembleque la raillerie-(oit hors de faifon 8c froi-

e , 8c que cependant elle ne laill’e pas dele prélenter allez naturellement, à caufede la qualité des perlonnages , Venus d’uncôté, 8c de l’autre Junon 8c Minerve lesplus grandes ennemies , Homere a foinvdele munir d’un bon palfeport : il demandeà Jupiter , 8c en lui, à tous les gens de bonefprit , la permiflion d’égayer par une plai-fanterie un endroit li ferieux. Après quoin’ayant plus rien à craindre ,. il hazarde làraillerie , qui réullit parfaitement , à saule

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, sur L’HUDLLivreVË. r09"ile la précaution qu’il a prifc. Y aurou-ildes cenfeurs allez rigides , 8c d’affez mauAVaife humeur, pour condamner ce que Ju-piter a permis , 8c ce qui-lui arrache mêmerun fourire? Heinfius ne feroit pas de leur:avis,car’ii a trouvécette raillerie Divine à"três- piquante.Di’vinum [imam mard’aciflmumg

dans l’on traité de la fatyre leorace.Voulant film, douze obliger quelque Grecque

à uivre les Tr ms] Quelle amertume danscette raillerie. Minerve traite Venus de fe’iduârice, 8e lui reproche l’enlèvement d’He-’

lexie, 8: en même-tems elle fe moc ue defa pufillanimite’, de ce qu’elle cit fi e aye’e(Tune blelfure, qui n’el’t proprement quecomme l’égrarigneure d’une agrafe.

Page 41. S’efl bleflë’e à l’agrafle d’or] Les

femmes de la Doride avoient inventé cesrobes traînantes , qui s’attachoient au feinavec une agrafe : c’efl pourquoi’Herodoteappelle ces robes Doriennes;

Le pers de: Dieux (r de: hommes [émit]Jupiter nerit point; il ne fait que fourire rcar le rire n’ell pas de la majefie’ du maîtredes Dieux; il n’y a" que le foudre qui lui

convienne. IL’impétueux Diamedel [è jette encore fin"Énée] Après tout ce qu’Homere a dit desDiomede ut louer fez-valeur , on le croiStoit épuif ; mais il trouve encore de nou-velles couleurs pour le faire paraître touéjours plus grandlôc plus invincible. On nepeut rien ajOuter à l’audace 8C à l’intrépi-dite’ qu’il lui donne ici. Quelseloges pontmguerricnl ôc qu’Alexandre avoit grande

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I homme

ne R 5 M A n Q u a sraifon de defirer un Homere pour le herauIt

de fes exploits. .Page 42.. Et le fils de Tydée fait quel ne:pas en amen] Diomede ne fuit point ; i ne:[e retire pas même abfolument, mais il feretire un rpeu en arrima, 70793! o’m’as: un

1 rétif à la retraite, lors mêmequlun. Dieu le menace, cit bien près derecommencer.

Page 4;. Auflüôt Latonc à la chafle Dianele randuifènt dans le lieu le plusfàcre’] Ene’eeli le caraéte’re d’ un homme religieux: c’elt

pourquoi Homere feint que Latone 8e Dia-ne fa fille panfent elles-mêmes fes playes ,8: dans le temple même d’Apollon. ,

E: le comblent de gloire à d’honneur] Jefçai bien que rien n’efl: plus honorablepour Ene’e que les foins que ces Dédiésrennent de lui; cependant il me fem-le que ce n’efi: pas ici le lieu de parler

d’honneur 8C de gloire. Le mot du texten zu’ùqn’v fi . Ü glorificabant , m’efi fufpeét-

Je n’ai ofé le corriger dans le texte; maisje fuis perfuadée qu’Homere- avoir écriexn’ùqyo’v n , à curabant, 8c qu’il faut tra-duite elles panfènt elles-mêmes fer playe: , 0’ont oin de fin jours.

age 44.. Il s’efl ferté fifi moi-même] Pres

nez bien garde, dit Euflathe , avec quellebienfe’ance Homere fe conduit ici. Il nedonne aucun avantage à Diomede furApollon, pour ne pas dire des chofes cmtierement incroyables, 8c ne l’allégoriemême ne puiflè jufiifier. Il b elfe Venus 8cMars , car il cit pollible moralement de

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son L’IL! A!) r. Livre y. tuvaincre , 8c de furmontet les pallions dé-raifonnables , repréfentées par ces deuxdivinités. Mais il n’eit pas poiiible de vain-cre Apollon , foit qu’on le regarde commele foleil , foit qu’on le confidere comme laDefiine’e. On peut jetter des fleches contrele Soleil, comme font encore quelques,Barbares, mais on ne le blefi’e point: oneut refifler à la Defiinée, mais on ne la;

utmonte point. APage 46. je n’ai pourtant rien ici ne lesGrec: gui en: m’enlever] Ce reproche e très-grave , 8c trèsæapable non-feulement depi uer un homme de cœur , mais d’animermeme le plus lâche. Ceux qui n’ont aucun.intérêt à cette guerre,8c qui ne peuvent rienperdre , combattent fans celle , 8c ceux qui.ont à défendre leurs femmes, 8c leurs en-fans , ne combattent point. Voilà de cestouts que Demofihe’ne avoit bien étudiésdans Homere , 8c qu’il avoit bien retenus.

Vous trouvant pris comme dans un filet]Eufiathe remarque ici, que quoiqu’Homerefaire vivre l’es hérOs fimplement de chair debœuf 8c de mouton ,il ne laiffe pas de fairevoir que dans ce tems-là 8c la chaire auxoifeaux 8c la pêche étoient connues , car(fait de-là qu’il a tiré cette métaphore, voustrouvant prix comme dans un filet. Mais dira-t-on , d’où vient donc qu’il ne fait manger à

(es héros ni oifeaux ni poilions , hors dansuelque tems de famine, comme dans l’O-yll’e’e?C’efi parce que les oifeaux 8c les poil.

Ions étoient regardés comme une Viandetrop délicate pour des héros z d’ailleurs,te11e

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ru Ria M A’ a Q on s’étoit’la fimplicité des premiers fiécles.D-ans:

.I’ECtiture fainte on voit que le bœuf 8c lemouton, en un mot, la viande de bouàchérie, étOÎt’la feule viande en ufage ; 8:cela dura jufqu’à la captivité d’Egypte , car

alors les Ifraëlites commencerent aman-gër du poifl’on. Athenéc remarque dans l’on

Ipremier livre , qu’on ne commença quetard à en manger en Grece.’

Au relie on ne fçait fi ce panage Je son.ms est"; doit’être entendu des filets qu’ontend fur la terre aux bêtes 8c aux Oifeaux;ou des filets de pêcheurs , 8c cela cit diffi-cile à décider , car il paroit qu’Homere aconnu la pêche aux filets , puifqu’il en

atle clairement dans le XXII. Livre de’Odyfl’ée. On peut voirlà les Remarques.

Les filets tendus aux bêtes 8c les filets desaécheurs ont été employés figurément pour

es hommes. C’elt ainfi que Salomon a ditque le flatteur tend un filet. finis les’pat de finsami. Proverb. xxix. 5. 8c cela cit pris desfilets des bêtes. Mais quand Dieu dit parla bouche d’Eze’chiel qu’il étendra fes filets

fur le Roi de Jérufalem : Extendam ratemeum friper eum , 6’ capietur in fagemz men.3’étendrai mes rets fin lui, à il fera prisdans mon filet. xn. 1;. On voit clairementque la figure cit empruntée des filets despêcheurs.

Vous devez être continuellement après lesgénéraux des troupes auxiliaires.] Il y a danscette exhortation un reproche caché , maisqui fe fait bien fentir, car c’efi comme fiSarpedon difoit àHeétor , coteroit à vous.

l

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son L’ILIADLLi-orel’. n;à exhorter 8c à animer continuellement leschefs des troupes auxiliaires , 8c il fautau contraire que ces chefs vous animent ,8c vous exhortent. En même-tems il citbon de remarquerla fagell’e de ce précepte

u’Homere donne ici aux Princes qui ontIdes alliés engagés dans leur querelle.

Page 47. Etfiznt repliquer, il s’en va le ja-velot à la main] Plus un homme’a de cou-rage , plus il demeure muet à un reproche ,qu’il a mérité. Hector n’a rien à répondre

à Sarpedon, il faut qu’ii le jul’tifie par desactions 8c non par des aroles, 8c c’el’t ce

u’il fait. Au relie, on oit remarquer dansomere que tous les reproches (se toutes

les remontrances qu’il fait faire , ont toû-jours leur effet y mît 78’ entamerait Algerflammés. in ne: ".4 nana-y", comme dit fortbien Eufiathe. Hector tance Paris , 8c Pa-ris , qui fuyoit, retourne au combat ; Sat-pedon reprend Hector , 8c Hector fait desexploits merveilleux. Le Poète veut enfei-guet par-là qu’il n’y a rien de plus utileque de reprendre les hommes , pourvùqu’on le faire à propos.

Comme dans une aire [paniculé , lorfque Il:blonde Cerés] Toute la nature et]: de l apa-nage de la poëfie , voilà pourquoi Home-re , pour étaler toutes fes tichell’es , pro-mene l’efprit de fun lecteur dans tousfes tré-ïfors. Ici pour repréfentetdes efcadrons toutblancs de la poudre , qu’élevent leurs che-vaux , il a recours à une comparaifon tiréed’une aire, ou des vanneurs vannent du

. bled, car alors le vent qui emporte la.

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114 . Baignoires h, lpaille menuë , en fait çà 8c là mille petitsmonceaux qui paroill’ent tout blancs de la;poudre dont ils l’ont couverts par le mêmevent qui les aliénable , cela cit très-naturel,8c il y a la une image d’autant plus agréa-lble, qu’elle cit empruntée d’un art pleinde douceur , 8c très- oppofé à celui de la.

guerre. . .Spacieujè] Homere du filtrée , 8c il l’ap-elle l’aire [ocrée , parce qu’elle étoit con-acrée à Cere’s: mais cette épithete m’a pa-

ru trop étrangeté en noue langue.’ Page 48. Couvre le champ de bataille d’unenuit obfiure] C’efi; pour dire poétiquementque Mars en excitant les efcadrons fait le-ver tant de poufiiere, que tout le champde bataille en el’c couvert. Ainfi cette mêmepouliiere qui blanchit d’abord les efcadrons,fait un moment après un gros nuage, au-quel Homere donne le nom de nuit , par-ce qu’il leur cache la lumiere du foleil , 8cfait qu’ils combattent dans l’obfcurité.L’exprefiion d’Homere cit remar uable ,(206,)!!th "J’EN, tegit noélem, pour ire, fundit , candenfavit.

Page 49. Et après lui avoir rendu route:je: fortes, il lui avoir inflzire’ une valeur’jHomere dans tous les miracles qu’il rap-porte , ne s’éloignerjamais de la vrai-fem-blance. Non-feulement Enée elt guéri deles blellirres , mais il recouvre Ces forces ,&fent croître fa valeur; car il n’y a riend’impofiible à Dieu. Il redonne la force àceux qui font fatigués , 8e il augmente lecourage de ceux qui font le plus abbatu s.

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su L’ILrAnu.Li-vnl’. r15Dur laflô mrtutem , à hi: qui non fimt , for-rtitudinem à rabur multiplicat. Efaï.4o. 2.9.

Mai: ils ne l’interragerent point] ce feu!paillage devroit fufiire , pour faire von quelorfqu’Homere fait parler un eu longue-ament fes hcros, c’efi que l’occa on n’efi pasfort preflànte,8cqulelle lui en donne le teins,car pour peu que llaétion foit vive , il fçaitfort bien retrancher tous les difcours qui fe-roient fuperflus ou mal placés. Après cetteremarque , j’en rapporterai une dlEufiathequi mérite quelque attention. Il dit qu’Ho-mere palle légérement fur cette guérifonmiraculeufe d’Ene’e , parce que n’ayantd’autre fondement pour la vraifemblanceune laÆuilfance des Dieux, 8c ne pouvanterre lu 1fie’e ni par aucune fable ni ar au-cune allégorie , elle ne devoit pas etre ex-pliquée plus au long. .

Page 50. Semblable: à ces gros nua a: quele fils de Saturne aflèmble quiquefoi: Cetteimage efi belle 8: noble , 8c on la trouve(fautant plus jufle dans la fuite , ulon voitqu’elle a annoncé la fuite des recs , 8Cque les Troyens [ont comparés au Bore’e ,8c aux autres vents orageux qui diffipentles nuages.

Montrez-vous de: hommes, armez-vousd’un murage inzrepida] Ces mêmesexpref-fions reviennent fouvent dans les haran-gues que les Généraux font àleurs troupes,car c’étoit le flyle des Orientaux. Dansl’Ecriture fainte, on voit les chefs exhor-ter ainfi leurs foldats. Viriliter agite , confèr-tamini, nolire rimera 4

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"6 Rennnour’s I H-E: que le ref 261 que vous vous devez le!un: aux autres fLe Grec dit , ayez de la puddent le: un: pour les autres; c’el’c-à-dire , quela home de remettre une lâcheté les un: deivont le: autres, vous retiennent. Il n’y a riende lus falutaire en tout que cette honte ;c’e jpourquoi-Terence a dit , erubuit , film;res e .

Page f3. Du fleuve Alphe’e qui inonde fou-vemile: terres de: Iyliens] Le terme qu’Ho-’mere employe ici du; [n’a n’efi pas pourexprimer la largeur du fleuve Alphe’e ,mais pour marquer fa nature , 8c pour faiale entendre qu’il el’c fujet à fe. déborder :-ou’ pelu: ciel terni fiai, dit Eufiathe , ainsiimpgaq’wv 7M (9;an finira". SUN prix! x5m? ouin-nu. Il ne demeure pas tozîjauvs dans

[es bornes, mairfovtant de [on lit , il s’étend Ô’

inonde le: campagnes comme on le voit encoreaujourd’hui.- »

Dès leur premiare jeuneflè] Homere faitentendre par-là qu’en Grece, on envoyoit

’ de bonne heure les enfans à la guerre. Ce-la paroit encore par beaucoup d’autres en-droits.

Page 5;. Semblable: aux plus hauts fiz-plus] Avec quelle adrelfe Homere palled’une image à une autre! Après avorr don-né par cette comparaifon de deux lions uneidée du courage de ces Jeux freres , il don-ne une idée de leur taille , par cette imagedes lapins.

Mais ce: impitoyable Dieu en lui infpiranrcette audace] Homere ne pouvoit faire en-tendre d’une maniere. plus fine 8c plus

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sur! L’Itrane. LivreV. 117politique , la grande différence qu’il y avoitdu côté de la valeur entre Ene’e 8c Mené-las. Celui-ci alloit fuccomber fous les coupsd’Ene’e, fi Antiloque ne Fut venu à fou fe-cours.

Page 54, Et leur feroit perdre tout le finitde leur: travaux] Car , comme Agamem-non l’a déja fait entendre dans le troifie’melivre , Méne’las mort , la guerre étoit finie ,8c les Grecs n’auraient plus penfé qu’à leur

retour.Ne juge pas à propos de le: attendre 3

Voici un de ces endrorts que la valeur fran-çoife aura peine acomprendre , 8c qu’ellene pardonnera peint; car ni nos officiersni nos foldats ne font accoutumés à le re-tirer devant deux hommes; ils combattent8c ne comptent point. Ce n’efi: pas à moi à.parler fur ces marieres, mais il me femblequ’on ne fçaurort accufer Homere d’igno-rer ce que peut 8c doit faire la véritablevaleur , lui qui l’a fi louvent peinte destraits les plus fublimes- Ce grand Poètefçavoit qu’elle ne doit être ni témeraire niinfenfée, 8c qu’il y a des occafions , ou lesplus braves peuvent fans honte appeller laprudence à leur fecouts. Le proverbe an-cien , .qu’Hereule même ne fieflit pas contradeux , ne Hercules contra duo: , montre u’ily a long-tems qu’on cit perfuadé qu’un ra-ve homme peut fans lâcheté éviter deuxennemis, furtout quand rien ne l’engageindifpenfablement à les attendre. 8c qu’ilpeut mieux faire ailleurs. ’ .

Page 5;. Lesguidet lui tombent de lamom]

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118v REMARQUES ,Le Grec dit les guides blanche: d’yvoire.’On mettoit aux rênes de petits ornemensd’yvoire , 8c au bout il y avoit aulii de pe-tits bâtons d’yvoire ui fetvoient à les tenir.

.Et vont traînant 247 la pouflEere] Homerepeint jufqu’à des rênes qui traînent. Voilàce que doit toujours faire la poëfie , elledoit peindre toujours.

Page 56. Tomba de [on char la tête la pre-miere dans un endroit, où le fable étoit monà ’ofimd] Homere varie fi bien toutes lesdi érentes attitudes des bleli’e’s 8c des mou-rants, qu’ici il peint la chûte d’un hommequi tombant la tête la premiere dans unendroit mou 8c profond , y enfonce jaf-qu’aux épaules , y demeure engagé , 8c cl!tenu là tout droit les jambes en haut par lapefanteur de l’es armes qui le tiennent en

cet état. ’Bellone fêmoit le trouble à l’ef’roi] J’ai

traduit le vers d’Homere comme nous par-lerions aujourd’hui , 8c je n’ai ofe’ bazarderla figure qu’il a employée, de peur u’ellene parût trop hardie, ou qu’elle ne t pasmême entendue. Homere dit , Bellone avoie( portoit) le trouble à l’effioi , c’efi-à-dire’,

que le trouble 8c l’elïroi étoient les armesde Bellone. Cette idée cil grande 8c belle.La fuite prouve manifefiement que c’efi làle fens. Bellone avoit pour armes le trou-ble 8c l’effroi , 8c Mars portoit une lanceénorme , 8re... cela cit fenfible. Quelleadrell’e de donner aux armes le nom despallions qu’elles infpirent!

Ce redoutable Dieu marchoit tantôt devant

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sur. Il!" A ne. LivreV.’ "9théier, à tantôt il le fili’vûlt] Homere don-ne toujours des .marques d’un efprit val’te6C fublime. Quelle grandeur, quelle éle-vation dans cet éloge d’Heétor l Mars mêeme n’a aucun avantage fur lui , s’il le pré-t.cede quelquefois , il en efi aufii précede’.

Page 57. Cedez aux Dieux J Voilà l’effetdes confeils que Minerve a donnés à Dio-mede : il obéit. Due fuit pourtant pas, carDiomede cit incapable de fuir , mais il lebat en retraite.

Page 6o. Sar edon , qui commandez lesLycienr ] Eufiat e nous avertit fort bienqu’Homere nous donne ici dans ce perlon-nage de Tlepoleme le caraétere d’un hom-me vain ui ne peut fe parer que des ex-ploits de on pere ; 8c cela pour nous mon-trer que les vertus de nos ancêtres , ne vont. u’après nos vertus perfonnelles , 8c neont prefque rien pour nous. A quoi fert-

à Tlepoleme toute la valeur d’Hercule ? el-Àle ne l’empêche pas d’être tué par Sarpe-

don. ’On l’a vû venir antireflets en ce pays] Ho-mere pour divertir fou étireur , amene fortnaturellement plufieurs hifloires anciennesqui conviennent au fujet Ici il lui apprendla premiere prife de Troye par Hercule , 8cTlepoleme veut faire voir par-là à Sar-pedon que fi Hercule feul avec fix vailleauxa pris Troye , à plus forte raifon ne pour-ra-t-elle refifier à une flotte de mille vaif-(eaux , 8c ne fi cette ville a péri pour avoitrefufé à ercule des chevaux qu’on luiavoit promis, on ne peut pas douter quel:

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ne . REMARQUESle ne pétille plus malheureufement encorepour avoir enlevé Helene , 8c pour avoirrefufé de la rendre à fou mari.

Page 61. Par la faute à par l’imprudencedu grand Laomedon ] Sarpedon ne peut pasnier qu’Hetcule n’ait pris Troye , mais iltâche de diminuer cet exploit , en difantqu’il étoit moins au à la valeur d’Herculequ’à l’injullice de Laomedon. Mais que de-viendront donc les Troyens 2 L’injufiicede Priam 8c de l’es Princes ne leur fera-t-elle pas encore plus funel’te? Sarpedon fentbien cette confe’quence , c’elt pourquoi iln’infifie pas , 8c va tout d’un coup à la,menace, ta derniere heure t’attend ici, 0c.

groiqu’il en eût reçu de fort grands [crui-ce: ] Car Hercule avoit fauve’ fa fille Hefio-ne en tuant le monfire marin , auquel elleétoit expofe’e 8: qui alloit la dévorer. Apol-

lodore lin. 1 I . *Page 6 3. Il n’ en eut par un qui s’avisât]Voilà une cho e , qui pOur être fort natu-relle, me paroit devon être fort ordinaire,dans les combats. Homereflpar le choix descirconfiances 8c des. divers accidens qui-arrivenr ordinairement dans les batailles ,jette une varieté admirable dans les vers ,8; toujours la nature efi peinte. 1

C’eji pourquoi Minerve tourna les armes Ùle courage de ce Prince] Minerve le fit aullifans doute par une autre raifort , c’elt qu’iln’auroit pas été fort glorieux à Ulyll’e de

tuer Sarpedon , qu’un autre avoit déja

blefl’é. -l v Page 64. Après cela queje meure] ce n’ell;pas

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son L’It. x ADŒ.’L1.W6 V. inin la mort qui fait peut à Sarpedon , cela

toit indigne d’un hcros 8c d’un fils dejupiter , mais la honte de tomber entre lesmains des ennemis , 8c les indignités: qu’ilsauroient exercées fur lui;

Page 6;. S’évanouit de douleur] Connuecela arrive d’ordinaire. quand on arracheles traits des playes. . g p.. Car Bore’e volant ijon coeur: avec je: ou:

flet rafiai’chiflants] Quel e poëfie pour direqu’un vent frais fit revenir Sarpedon deIon évanouifl’ement! .

Page 66. Par quel Caïn-laine] Homere in-terrompt tout à, coup a narration par cet-te apofirophe , pour rendre .fon lecteurplus attentif, aux grands explants d’Heâor.

,Qrçfie, Oenomaus , Helenus] Ce font lesnoms p’ro res de quelques capitaines Grecs

u’il ne aut pas confondre avec Orefie215 d’Agamemnon , avec Oenomaus beau-pere de Pelops , ni avec Helenus fterend’Heétor. ’ s: - ’. Page 67, La belle Hebe’, pour ficonder

[on impatience] Homere nous enfeigne iciqu’il yavoit des chars qui fe démontoient,8c au lieu de les mettre fous les remifes .on en ferroit toutes les pieces , qu’on raf-’fembloit quand on vouloit s’en fervir.Cela convenoit - parfaitement aux chatsdes Dieux , 8c encore plus parfaitementà celui de Junon; lequel n’efi autre chofeque l’air , comme la fille de Pythagore ,la fage Dame l’avoir fait voir dans l’oncommentaire fut Homcre , ou elle expli-quojt tous les endroits allégoriques. J’ai

Tome Il. ’ F

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ne; R’nunnquss .grand regret que ce commentaire (e foîfperdu. Comme il y avoit donc des charsqui [e démontoient. Homere profite fortnaturellement de cette occafion , de dé-crite toutes les dilïérentes ieces de ce char?de julien , comme s’il le lui-même:8c voilà le chef-d’œuvre de la poëfie , deréunît dans ces fortes de defctîiptions. Pourfaire fentîr l’avantage infini que la langueGrec ne alu: la notre , je voudrois qu’ungran Poète entreprît de mettre en verstoute la fabrique d’anchar. on verroit une"grande diffétence.

Page 68. Elle détache [ou voile 3Ce voile,du»; , étoit une efpece de manteau traît-nant , une mante ue les femmes de qualitéportoient pat-de s les tçbes, 6c qua s’at- ,

tachoit avec une agrafe. ’Page 69. E: le voile tombe àjès pieds]

L’expreflîon coque cil: remarquable , elle«urf: le voilez; je: pied: , ægipan Ce motmarque non-feulement laineffe 8c la fou-à

lelfe de l’étoffe, mais encore la maniereont elle tombe aux pieds de la Déefl’e,

en faifant plufieuns plis , qui font commedes ondes. l a’ Elle endoflè la «lingé-de tu Dieu] Miner:-ve n’a d’autres larmes que’les» armes de J":-pîter ; car elle n’efi: elle-même que la fav-

gelfe dece Dieu. . ïElle couvre fa: épaules de FEgîde] L’Egî-

de et! ici manifefiement le bouclier , car enallant au combat , on porte le bouclier furl’épaule. Au tette , Eufiathe nous apprendque pica un des endroits que les ancien.

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sur. L’Inunz. LivreV. in;am marqués d’une étoilef , pour avenuque c’ei’t un endroit parfaitement beau 8ctrès-lumineux. Je fuis perfuadée u’1l n’y:

a point de lefieur encore .aujour uiqrune fente la beauté de ces vers , mêmedans ma traduâion, fans le feeours de cet-

te étoile. . .Et autour de laquelle on voit la Terreur,la Déroute] Homere peint ici la Terreur,la Déroute , la Difcorde , 8re. comme dufigures gravées fur l’Egide de Ju iter , 8:.ce ne font ne les difie’rents r ets de laforce 8c de route zpuifl’ance de ce Dieu.Quelle grandeur dans cette idée!

Il auroit été [affin pour couvrir le: nom-breux bataillons-lune armée] Homere ditces trois lignes en quatre mots , 8c ces qua,-«tre mots , felon la remarque d’Euflathe ,peuvent fignifier aullî que fur ce cïqueiroient gravés le: nombreux:- bamillom unearmée. J’aime pourtant mieux le premierfeus, mais de quelque maniere qu’on l’en-rende ., .Homere par cette idée grande 8.:noble a voulu faire entendre que la provi-dence de Dieu s’étendant fur tout l’uni-vers , le cafque , qui couvre fa tête , pour-roit couvrir aufli des armées entieres. En.efl’et le cafque de Jupiter doit être d’unegrandeur immenl’e , puifzàu’il efi pour unetête qui gouverne le mon e entier ; .8: unetête qui gouverne le monde entier, nedoit as être petite. Il faut toujours ne latête oit proportionnée aux places aux

emplors. aPage-7o. Le: par»: du Cidstqu-vnnr 1. il,

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H4 R a M A n Q u a sHomere dit le: portes du Ciel, pour dire

A l’entrée du Ciel, comme les Hebreux ontdit , les partes de la terre, pour le: bout: dela terre. l’entrée de la terre. Le ProphereJeremiejg. 7. Et difpergam eo: ventilabrain partis terra. Toute cette poëfie efi: admi-table.

Ces porter dont lofait; efl commis aux Heu-res] Homere appelle ici Heures ce quenous appellons la: Saifom, 8c il dit fort bienque les portes du Ciel leur font confiées,arec que ce font les faifons qui ouvrent

à; ferment le Ciel, en chaKant ou en ap-erochanr ô; amoncelant les nuages.

Pages71. Ce furieux, cet in enfe’ , ai nereconnaît d’autre droit que la une] (gueule

peinture du Dieu Mars .l Page 72.. Donnez refait: à la guerriere M1

nerve qui efi accoutumée à le vaincre] Car iln’y a tque la fagefl’e qui paille venir à bout(le la orce. Il e11 bon de remarquer ici la,conduite d’Homere. Il fait combattre Mars

ar Minerve 8; non ar Junon , parce queYe combat de Marsgc de Junon ne pour-.rait être foutenu ar aucune allégorie ,

ui autorisât la fabîe , au lieu que l’alléga-

rie cachée fous le combat de Mars 8c deMinerve faute aux yeux. lÎ Autant qu’un homme agi: au rivage de lamer fin un ta élevé ] Longin frappé de lanoblefi’e 8c e la grandeur de cette idée ,n’a pas publié de la marquer dans le cha-itre ou il traite de lafublimité des penfées :

gantera, dit-il , mefure l’étendue (infant desneveux des Dieux 519.116 46,1’141ûvm-23i

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. éon L’ÎiIAbELierV. i:e’fl-te dona qui en voyant la magnificence acette hyperbole , ne (écrieroit avec raifort , quefi ces chevaux vouloient faire unfëaond faut ,il: ne trouveroient pas aflèz d’ejpate dans la

monde ? ’Pa e 7;. Et Marchant comme Jeux (0107113

ber] l Compare la démarche de ces Déclinl’es à celle des Colombes , pour marquer ladélicateffe 8c la légéreté de leur mouve-ment; car les anciens ont écrit que les ve-fiiges des pas des colombes font impercep-tibles : voilà pourquoi le Poëte a dit, fan:toucher la terre.

Page 74. Et qui feul lorfilu’ilfè mettoit àcrier ] C’étoît une qualité bien efiimable 8cbien nécefl’alre g fur-tout dans ces tems lié-dr’oïques ou l’on n’avoir pas encore l’ufage(les trompettes. A ès l’invention des tramé

ettes , on ne! ’ a pas même de l’eflimer.erodote remarque que Darius avoit près

de lui un Egyptien , qui avoit la voix plusgrande 8c plus forte que tous les hem--mes de fou récle. Homere ne s’éloigne pas.’

de la vraifemblance , en donnantà Junonune voix forte , uifque Junon n’ei’t au«tre choie que l’air, que l’air fait le l’on.

Tant que le divin fil: de Pelée a paru dansles combats, jamais on n’a ml le: Troyens JfAvec uel art Homere releve ici la Valeurd’Achi le , 8c em èche en même tems foulecteur d’oublier on hcros l ’

De embattre loin de leur ville] Strabonle fert de Cet endroit d’Homere , pour-prouver que l’ancienne Troye étoit beau-1coup plus élaguée de la mer ne" n’était

n.l

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rad « REMARQUE!la nouvelle. Celle-ci en étoit fi près, quece Poëte n’auroit pu dire que les Tro en:combattoient loin de leur ville. D’ail curacomme il dit fort bien , fi l’ancienne Troyeavoit été fi voifine d’e la mer ,-on- our-toit également s’étonner 8c de la folie desGrecs 8c de la. lâcheté des Tro eus: de la:folie des Grecs, d’avoir laifl’e’ long-terrisleur camp 8c leur flotte fans aucune forti-fication , ayant cette grande ville ennemie’fi près d’eux z; 8c de la lâcheté desTroyens ,de n’avoir rien ofé entreprendre pendantun fi long-tems , contre une armée qui n’é-tait as retranchée, eux qui firent enfuirade r grandes choies, après qu’elle fe fut-rempare’e avec de bons retranchement.. Page 75’. La Déefle s’appuya fur le joug de

fi: chevaux] Avec quel art Homere gardeles bienféances! Pour la converfation queMinerve a ici avec Diomede , il prend leteins que ce héros, retiré du combat 8chors (l’haleine, ei’t occupé à rafraîchir fa:

pla e fur le bord du Simoïs.figue lorfiiue les Grecs l’envoyerent [cul en

agada] Agamemnon a raconté cette hi»(toire dans le livre préceelent , voilà our-quoi Homere ne la touche qu’en pu ant,

" parce qu’il fuppofe l’on lecteur déja mflruir.Page 76; Et lorfque je vous ordonne de com--

battre , je vous trouve au accablé de laflimde]Je ne tpuîs m’empêcher de dire ici un mot ,.

ur aire fentir à ceux qui ont encore be-in de fecours , la force 8c la beauté du

Ëuallele ofi’ençant que Minerve fait deiomede 8e de Tydée fou pere; car je fuis

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A sur firme. tau: V. 127perfuadée ue ces fortes de remarques’peu-vent être p us utiles que toutes celles qu’on ut faire liardes points d’antiquité; Tydéeeul dans tine ville ennemie combattit con-

tre les Cadméens malgré la défenfe de Mianerve" , (de les vainquit; 8e Diomede à lartête de es troup’es , au milieu d’une randearmée ,- 8: avec des ennemis fort in « ’rieursen nombre , refilfe de combattre , uoiqueMinerve le lui ordonne. Tydée de obéit àCette Décflë’, pour combattre; 8c Dîomededefobe’it’ pour ne pas combattre; 8c il def-obéit après avoir éprouvé en mille occa-fions le feeours de Cette Déclic: Voilà deces tours. ’ue Demofihéne paraît avoir fibien étudies, Se ’il a imités en tant derencontres. Aufiî emof’théne el’t le plusHomérique de tous les Orateurs, 6c je croi

pantois. expliquer ion art par celuiHomme; . p , p Ar Nan’vaur’ n’êter’point lefilr] Cette Confé-

quence tirée fi néeefl’airement 8c fi briévew

ment, efi: admirable.Ce n’a]! ni lajjïtude ni crainte me retien’d

sent] Il à; a une adrell’e infime dans cetteréponfe e Diomed’e , car il fait voir qu’iln’a pas moins de courage que l’on pere gmais qu’il cit plus fournis aux ordres des

- yeux. r . ,Page 78. L’eflieu gémitfiu: le poids] Com-ment un char , fait par une main mortelle ,.n’auroit-il pas gémi fous le poids d’uneDéefl’e’, 8c d’une Déclic armée de toutes les.

armes de Jupiter? p.- La Déefle, pour fa tacher auxFyeux de cew

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12.8 ’ annnqurts tDieu . mit le cargue de Pluton] Comme toutce qui va dans le Royaume fombre de Plu-ton, difparoî’t 8c ne peut être vù , les Grecsont emprunté tic-là cette lexprelfion figu-rée, prendre le taf ne de Pluton, pour dire;fi rendre invifible. aéroit même un prover-be , prendre le eafilue de Pluton, comme ondifoit, avoir l’anneau de Gy e’r. Platon l’aemployé dans le 1 o. livre de aRépublique.

Page 79. La pique perçant la lame dant ilétait teint] ont cette lame d’acier doubléede laine , dont ils fe ceignoient fous le basde la cuirafl’e, pour en fauver le défaut.J’en ai déja parlé.-

Page 8o. Tel qu’on voit quelzuefoi: pendantun vent de midi] Tachons de évelopper unpian la beauté 8e la judelle de cette idée:q ars après une bataille fort âpre, au mi-lieu: de la déroute des. Troyens , enveloppéd’un tourbillon de pouliiére , qu’excitenttant de milliers de combattans, s’envolevers l’Olympe. En cet état Homere le com-pare à ces nuages noirs qui dans les joursde la canicule, pendant un vent de midifort brûlant , s’élevent quelque-fois vers leciel; car alors leveur, rafl’emblant la pouf-fiére , en forme un nuage obl’cur. La cha-leur du combat , la fuite des Troyens 8’: lapouillére , qui, formant un épais nuage au-defl’u’s de’l’arr’née, déroboit Mars aux yeux

de fou ennemi, ont fourni à Homere cette

belle image. ’ IPage 81. C’efl vous li êtes la feule eaufède tous ne: debats] C’el’gtà mon avis le feus

de ces paroles, au) sainte paginât. sel ,

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un: r’IMA Un. Libre V. 119pour vous, c’efi-à-dire ,- «in! aï , à Mule devous; 8: Mars-rejette fur Juîiter la caufede toutes les cimentions, 8: e tous les de-bats des Dieux , parce qu’il donne une en-tiere licence à Minerve. ’

Car vous avez mis au monde une fille în-renfieb’ pmiziwfia] Homere par cette fa-le pleine (ralle’gorie, enfeigne que ceux»

Étui (ont les plus emportés , les plus injuflesgles phrs violens, acculent d’emporte-

mem , d’injufiice , 8: de violence , les plusmodere’s 8: les plus fanges. Mars, que farmere même vient «l’appelle! un infenfé 8cun furieux , qui ne reconnoît d’autre droit

ne la force , accule Minerve de Ces mêmesreurs , 8: de ne connaître ni jufiiee ni

regle : 8: ce camâéæ efi fort bien fuivi -,car u’efi-ce qu’un infenfé? Ce n’ell autrecho e qu’une regle tortue , qui juge tout"de travers , 8: qui veut rendre tortu ce qu’il

y a de plus droit. ’ ’Et vous lui laiflez tout faire impunément ,

arec qu’elle efl votre ouvrage] Mars traiteici Minerve comme d’enfant gâté de Jupi-ter , s’il efi permis de parler ainfi. Sous cesfables des Dieux, comme je l’ai déja reh-marqué, Homere peint ce qui el’c fort ordi-Inaire parmi les hommes , ou les divifions ,igui regnent dans les familles , viennentcuvent des complaifances aveugles que"

les eres 8: les meres ont pour un de leur)’.en ans qu’ils préfèrent aux autres. Nos?biliaires en tournillent des exemples fortinfiruétifs. Au telle ,’ il paroît par ce palla-ge , que la fable , que Mineure GIËJÎÈ née de

v

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ne . Remarques: .Jupiter lèuI fans mere , ef’c fort àcienne;8c qu’Homere la connoifibit.- Page 82. Jupiter la regardant avec der 5mmr

de calera] Car Jupiter, c’el’c-â-dire", l’enren-r

dement , ne peut être furpris ar les fauxdifcours de la pafiion infenfe’e brutale.e De tous le: Dieux uiqhabitmt 1’ Olympe,tu m’es le plus odieux; Car Dieu r qui n en:que douceur , que tranquillité , que paix,hait fur-tout la paffion déreglée 8: infencfée , comme la partie raifonnable de l’avme hait les emportemens 8: les excès de læpartie deraifonnable.

Et tu tien: de ta mare ce: efprit indompta-ble à altier] Homere enfeigne ici que toutrce qui vient purement de Dieu , participe à.fa fagefïe: au lieu que ce qu’il a créé en remployant les caufes facondes 8: le (cœurs-del a matiére , cil participant de cet efprir.’de divifion 8: de révolte, ui regnoit dansla premiere confufion’ , 8: gène le premierchaos : 8: c’ell ce que Platon avoit fortbien compris 8: quliln a fort bien expliqué.Minerve née de Jupiter feul efl: la fageffe-même, 8: Mars. qui a une mare, oeil-à-dire, qui el’c né de la matie’re, 8: qui parti--cipe , comme dit Platon, de l’un8: de l’au-tre, efi un infenfe’ 8: un furieux. Il efi: ailéde voir aufiî que Minerve repre’fente l’en-i

rendement , la partie fuperieure de lame,8: que Marsrepréfente la patrie inferieure8: deraifonnable.

Si je ne la retenois par la fè’vërite’de mer

loir] Car fans les loix de la providence, lemonde entier ne feroit que defordre.- 8:

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son L’Ir une. libre V1, r;r" e confufion; 8: dans chaque ’homme ,

la raifon ne dominoit 8: ne refrenoit lespaliions , la vie ne feroit qu’une fuite d’in-r

milices 8: de crimes. -Page 83. Car tu es mon fils] Dieu a tout:

créé , l’efprit comme le corps , la raifon 8:.la paflion. Il ne veut dOnc pas perdre 8:anéantir la pafiion , parce. que la raifon s’enfert utilement , 8: qu’elle en a befoin,Comme les Princes ont befoin-de gardes.C’efi la comparaifon dont le fer-t Eufiathe,8:. ui m’a fort-ph": : n] :rfl. 78,. dit-il ,«en 071w 15.053914 [HIPODf n’ir- simpîsgü’»

ânonnai, du; n «Man’s ri nô"; a9 si Qu’une,35.9.3 ’ Joputpo’par ai finaud": , 8:c. En afin,la rufian à la figefle on: befôin de la 1741155déraifonnable’ dormait la afin , a attiféde quelqueforte de parenté, e même que e:R015 on: bejôin de gardes : 0’313 pourquoi elles

la marneraient,- elles la contraignem, ellesla forcent d’obéir ,maîs elles ne la ruinent é’ne l’anéanri me as. C’efi peur-être d’ici quequelques P ’lo ophes ont puife’ ce u’ils-ont’

dit des pallions, .qu’elles étoient ormes ,8: qu’il ne fallut que les moderer 8: en:corriger l’excès.

Il ordonne à Peon Je le guérir ]- Hommeenfeigne bien formellement par-là que les.pallions ne fe guériffent , 8: ne fe corrigent:que par le fecours de Dieu. q ,

Comme on voit le lait] Pour faire voiravec quelle promptitude une playe fe gué.rit 8: fe ferme à mefure que le med’ecinsdes Dieux y verfe un baume exquis , Ho-mme ne pouvoit choifir une crèmparaifom

V1

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ne. Rr-Mnnovss,8:c.plus vive , plus jolie , ni en mêmeotemeplus agréable que celle du lait qui fe cailleparla préfure qu’on y met, car elle peintfi bien la chofe , qu’on la voir devant fesyeux. Il faut avertir que dans le texte d’Hœancre, les anciens au lieu de masquera-.4,ont lû avec raifort, mgr c’en-«4 , c’eflz-â-

dire, [e coagule, je caille , e fige. Et Eufia-the attribue cette correction à Herodien.

Page 84. Hebe’ au: fin’n de lui fire’parer unbain] Car le fecours d’une .éterne e jeuneflëne manque jamais aux Dieux.

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in!

M.Argument du VI. Livre.

Es Dieux s’étant retirez du tombas , le!"J Grecs font un and carnage du Troyens.

Heb’lor ’ ariles’ar e: dÏHelenus une Troyeà scalène à Heeube d’aller au temple ave:les principales darnes Troyennes-faire je: prie-res à Minerve à de ’Iui’promettre un jaerifieede douze enflés , fi elle éloigne Diomede ducombat. ependant Glorieux à Diomede s?- .tant 1850MB: , à ayant découvert l’amitié 0’l’hofpîtalite’ qui avoient été entre leur: peutfont un échange de leur: armes. Heéîor aprèsravoir parlé à la Reine la me" éfait lès adieuxà Andromaque fi; femme, s’en retourne ausamba: avec fan fine Paris.

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?! seWËWWWË’W’sa xxxxxxxxxxxxxxxxx à:aaaaeeaemæaaaL’II LIAD El D’HOMEREv

LIV-R E, V1.

- Es Troyens 8: les Grec!demeureront dermes du fe«

cours des Dieux, mais le combatne laina las de continuer entre lesrives-du gi-moïs 8: du Xanthe. Les-deux’. armées fe mêlent avec une

égale fureur. fils de Tala-mon , le plus fort rempart desGrecs , enfonce le premier unephalange des Troyens 8: rendl’ef-pérance 8: le courage" à" fes trou-pes en tuant de fa main-le rand;8:16 vaillant Acamas fils d’ 0--

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o’Ho M en r. Livre V11 -1 3’;

rus qui alloit pour le plus’braveà: le p us terrible des Thtaces.Il lui porte un fi grand coup furle haut du calque qu’il lui perce;l’os , 8: que les yeux’ font cou-verts d’e’ternelles ténébres.

. Le vaillant Diomede tuë’ enmême-tems Axyle fils de Teu-thtas qui habitoit dans la belle vil-le d’Arisbe , 8: qui étant d’une ri--

chefi’e extrême 8: d’un natureltrès-généreux 8: très-bieniâifant ,

exerçoit l’hofpitalité envers tousles étrangers 8: en avoit fa. meulon;toûjours remplie, car Arisbe cilun lieu» d’un grand pellagre. Mais

parmi ce grand nombre de gens -qu’il avoit obligés , il ne trouvæperforme qui le prèfentâ-t pour le.couvrit 8: pour le défendre; Dia-rmerle le prébipita dans les Enferslui 8: fon- écuyer Calefius qui comduifoit fon char; .I Euryale fit mordre la pouillera

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136 " L’I un ne rà Drefus 8: à Opheltius 8: marchacontre Aifepus 8: Pedafus , d’eux-

l jumeaux que le braVe Bucolion ,fils naturel du Roi Laomedon,avoit tous d’une belle Nymphedont il étoit devenu amoureux engardant les troupeaux de [On peredans les pâturages de Phrygie ; lefils de Meci’fiée les rua , 8: les dé

pouilla de leurs armes. ’ aLe hardi Polypolëtés tua Afiyav

lus. Ulylle préci ira dans le tomwbeau Pidyte de gemme. Teucerrenverfa d’un coup de pique leVaillant Aramon. Antiloque , filsde Neftor , s’attacha à Alberus,

- 8:1ui ôta la vie. Le Roi Agamem-non , qui faifoit le devoir de lobdat8: de Capitaine , tua de fa main.Elarus qui rognoit dans. la hauteville de Pedafe furies bords du

q rapide Satnion. Phylaque voulut:envain échapper à Leitus , ce hemros l’atteignit: 8: l’abatit alespieds.

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n’Ho M en r. LiorëVI. 137

Melanthius fin tué de la maind’Eutyale, 8: Adrefle tomba en-"tre les mains de Ménélas, car leschevaux épouvantés précipitantleur faire , heurtent impétueufæment contre un tronc de tamarinoù ils brifaut le timon , 8: pren-nous le mords aux dents; ils vontà toute bride vers la ville , où tousles autres c-heVaux efl’arouchés 8:

traînant leurs chars vuides , tâ«choient de s’enfuir. Le choc con«tre le tronc de tamarin fut li rudequ’Adrefle tomba à tette fur lefige , 8: Ménélas courant en mê-

me-tems fur lui",alloit le percerde la pique, mais Adrefie, em- ’braffant les genoux, lui dit: Fils ad’Atrée , fauveze mOi la vie , 8: u"-

recevez une riche rançon : mon cepote a dansan palais de grandes cerichefles, il a beaucoup d’or, .d’ai- ce

rain 8: de fer , 8: la reconnoillan- (ece pour vous n’aura point de bort a:

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ne L’I r. in neH nes, li vous me faites votre prièw fourriers.

Ménélas, touche de faïpric’te,’

alloitle donner àun de les ecuyerspour ,le’ faire conduire fur lesv-ailleaux, mais Agamemnon ac-rcourant , lui dit d’un ton plein-

aï de colore g A quoi paniez-vousà donc, Ménélas ,- 8:,quelle cf: cer-u te compallion li déplacée? Il eftïne vrai ,ivous avez bien [nier devonsa louer des Troyens, ils vous ont:a» li bien traité !- N’épargnons points

si ces perfides ,» 8:. qu’aucun d’euxse n’échappe de nos mains, non ascr même l’enfant qui cit dans le ein:si de la more; qu’ils pétillent tous:de avechlion, 8: que leur châtiment;L0 fait pour l’univetsclïtaye’ une les

il! çon éternelles t 1 *Cet avertillenrent de for-e

ce 8: de. fagelTe changea l’efprir.de Ménélas , qui d’abord: repentis

avec a mainle malheureux Adref-à

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n’Ho M En r. Livre V12 r 3-9

te , 8c en même-tems Ag’amem--non lui plonge fa pique dans lefein. Cajeune Prince tombe à la.renverfe ,8: A amemnonlui met«tant le pied fur a gorge retire fa pi«que. Nefior dans le moment élevafa voix , 8c dit aux Grecs: Heros ade la Grecs , favoris du Dieu des acombats , qu’aucun. de vous ne as’amufe-à ramager les dépouilles a

pour en remplir fes vaifleaux ; ne crpenfons qu’à vaincre; après la vic- un

toire vous aurez tout 1610m: de adé ouiller les morts.-,a: es paroles raniment les Grecs ;

les Troyens alloient être te cuf-fe’s jufques dans leurs murai! es 8cabandonner la viâoire à leurs cmnemis, fi Helenus , fils de Priam,8c le plus éclairé des augures ne lefût ap’aroché :d’Enc’c 8c d’Hcâor ,- »

6c ne [eut eût dit z Énée ô: HeEtor, a

puifque c’eft de vous feuls que dé- apend le fuccès de Cette journée , a

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’146 AL’ÏLI sonin ô: que les Troyens 8c les Lycienssa n’efpérent’ qu’en vous , parce que

a vous êtes les plus hardis ô: les plusa expérimentés de nos Capitaines ,a faires ferme , 6c retenez les fuyardsa devant nos portes avant qu’ils ail-a leur fe îcacher entre les bras dea leurs femmes, 8c qu’ils deviennent.a le mépris 8c la rifée de nos enne-. mis. Après que vous aurez raffinéa nos phalanges 8c rallumé le com«a bar, nous ferons notre devoir, 8ca quoiquefatigués 8c prefque abba-a tus des travaux que nous avonsa» déja foutenus , nous ne lameronsa. pas de combattre; c’efi un puilTant.a aiguillon que la nécellité. Pendantsa que nous. arrêterons les ennemis,a He&or vous irez dans la ville , 8ca vous direz à la Reine notre more:a: qu’elle allemble les Troyennesa les plus vénérables par leur âge 8c;

a parleur vertu ; qu’elle choifilTea dans [on palais le tapis le plus

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D’HOMERE. LivreVI. 14.1grand ,’ le plus - magnifique 6c le amieux travaillé , 8c celui qu’elle npréfére elle-même à tous les au- atres , ê: qu’à la tête de ces femmes a

elle aille au temple de Minerve adans la citadelle mettre ce riche atapis fur les genoux de cette aDéelTe, 8c faire vœu de lui lacri- cefier fur l’on autel douze gémines ad’un an qui n’auront point porté a

le joug, li touchée de compaflion a:pour Troye , pour les femmes des a, rayens , &i pour leurs enfans, aelle éloigne de nos murailles l’in- ce

vincible fils de Tydée , ce furieux aguerrier qui férue l’épouvante dans a

nos troupes ,61; qui feul renverfe anos efcadrons & nos bataillOns. aC’eli le plus terrible des Grecs , ô: ajamais nous n’avons tant redouté ale vaillant Achille, rom fils qu’il aell d’une Déclic; aulli rien n’égale a

la violence ô: la rage. de Diome- ade , 6c rien ne peutrefifierà les ce

coups. . a

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54.2 L’I L 1A DEIl dit; He&or ne refufe point

(de fuivre l’avis de fou frere ; il l’au-Etc légerement de l’on chargé: bran-i

,lant dans fa main deux javelotsI bien acerés , il parcourt rapide-

ment toutes les troupes, ranimeleur courage, a: rétablit le com-bat. Les Troyens 8c les alliés hori-:teux de leur fuite , tournent tête ,ô: font de li grands elforts , queles Grecs contraints deplier à leurtout, calent le carnage.

A voir un fi prompt change-ment , ils croyent tous que quel-qu’un des Immortels elt defcendude l’Olympe pour fauver les

. Troyens. Alors Heüor élevant l’a.

a voix , dit à les troupes : Magnani-Iu mes Troyens, ô: Vouslillullres ale.liez , qui venez de li loin poura nous recourir , donnez ici de non-4a» velles marques de votre. courage ,-a à: loureriez le combat pendantIque JÇ vais rentrer dans Troye

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D’HOMERELÏvr’eVÏ, i4;

ou: ordonner à nos vieillards 8c ena nos femmes d’aller faire leurs:-prieres aux Dieux , 8c leur pro-cmettre des heeatombes. on

En finiliant ces mots , il les aquitte, ô: rejette fur les épaules ifou bouclierimmenfe qui le cou»- ’

site tout entier. .. Dans ce moment on voit avan- tCet entre les deux armées Glau-cus fils d’Hippolochus ô: le fils deTydée , tous deux brûlant d’impa- *tience d’en venir aux mains. Dès ’qu’ils lurent en préfence , prêts à

fe charger , Diomede adrella lepremier la arole à Glaucus ,: O cee plus vail t des hommes, quia

êtes-vous donc? car avant-ce jour a;je ne vous ai jamais rencontrentdans les combats où les hommes 9cmoili’onnent la gloire. Il .efi ailéede voir que vous furpall’ez en cou- cerage tous les autres chefs desen- «.-pemis, pulque vous venez vous se

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fifi." L’ILIAnza préfenter àmoi avec tant de fiertéa: 8C d’audace. Mais fçavez 4 vousa qu’il n’y a que les fils des malheu-

a) taux qui s’oppofent à mes efforts!a Que li vous êtes quelqu’un desa Immortels qui foyez’ defCendu dea l’Olym e, je vous déclare que jea: ne com ars point contre les Dieux.a Le vaillant Lycurgue , fils de;v Dryas, qui ofa leur faire la guer-m re fiJt bientôt puni de fa témérité;

v livréà un efprit d’étourdilïement

a il pourluivit un jour fur la lactéea» montagne de Nlee les nourricesa, de Bacchus qui célébroit les Oro’un gies : ces femmes effrayées de lea voir pourfuivies avec tant de fil-a: reur par ce Roi impie 8c homici-u de , jetterent à terre pleurs thyrfes ,a! 8c Bacchus lui-même- épouvanté

a» le précipita dans la mer. Thetis lea: reçut dans fou fein ô: le remit àa- peine de fan effroi ,"li grande3’ étoit la terreur que ce: homme

’ violent

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D’Ho M sa s. Lèvre V114;giclent 8C furieux lui avoit impri- àsuée. Cette énorme impieté allu- c-ma contre cet infenlié le courroux ades Immortels. Le fils,- de Saturne a:le frappa ’d’aveu letnent , 8c fa semort fin bientôt e fruitde la hai- a:ne que ces Dieux vengeurs avoient seconçue; contre lui. Quand il n’y Wauroit que ce feul exemple , aja- onmais il ne m’arrivera. de combar- a,treEGOntre les Dieux. Maisfi-vous aêtes du nombre des mortels , qui ctfenourrifieni des fruits de la terre, a:apptioahez, afinque je vous pré- acipite dans l’éternelle nuit. a:

Le vaillant fils d’Hippolochus Î

lui repenti : Magnanime fils de aTydée, pourquoi me demandez- avous qui je fuis? Telles que font ales feuilles dans les forêts ., tels a[ont les hommes fur la limace de ala terre : les feuilles qui [ont au- a:jourd’hui l’ornement des arbres , a

font abbatues par les vents; 8c lapa-r.

Tom: II. G ’

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14.6w L’IL I A hl Ea: forêt qui reverdit , en poulie de

. a nouvelles,quan’d’toute la nature efi

Sec];Corin-tine.

sa ranimée parleQPr’intems. Il en Cila, de même ’ des hommes ; une gé-a: Anération paille, ô: une autre fleurit.sa Que fi vous vous opiniâtrez’âsa vouloir être éclairci de ma naïf-... lance, elle efi allez connuë desa tout le monde , 6C je ne rou iraia) point de vous l’expliquer. ousou fçaurez donc qu’à l’extrémitédu

a) territoire d’Argos , qui nourrit dea: fi beaux haras , il y a une; ville ap-» pellée * Ephyre , où régnoit au-» trefois le plus fage 8c leplus’pru-

a: dent des mortels , Silyphe filsa) d’Eolus. Ce Sifyphe eut un filssa nommé Glaucus , &leauCus futa. pâte de Bellerophon , à qui les

ieux donnerent en parta e lasa beauté , 8c une valeur aimab elquia le dillinguoit du refie des hom-.. mes. Mais le Roi Prœtus , poulie’a; par les aiguillons d’une aHreufe

9D

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D’HOMER a. LiwthI. :47jaloulie , refolut de le perdre à aquelque prix que ce fût , 6c le cchalia de fou pays ; car de tous ales Princes d’Argos c’étoit le plus a

uilfant, 8c Jupiter avoit fournis aàellerophon à fun em ire. Voi- dci le fujet de la fiJreur e Proetus: aSa femme , la belle Antée, ayant ’-conçû une violente paliion pour ce -ce jeune Prince , le follicitoit à cetous momens d’y répondre. Bel- alerolphon , qui n’avait que des apeu ées pleines de picté 6: de fa- agelTe , ne confentit oint à fan neinfâme defir. Cette Prmcell’e , ou- atrée de ce mépris , eut recours à dla plus noire des calomnies; 8c àabordant fon mari; Seigneur, lui adit-elle, il faut vous réfoudre ou aà périr vous- même, ou à tuer a?Bellerophon , quiaeu la foie pré- afomption de lever les yeux fur amoi, à: de voulOir me faire vio- alence..Proetus trop credule le lail’- a

G ij

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:48 L’ I L I A n Eà. fa prévenir par cette acculàtion, 66a entra dans une colere furieufe. Il.a ne voulut pourtant pas tuer cea Prince, car il craignit d’attirer fura lui la vengeance divine, s’il vio-a? loir l’hofpitalité;mais déguifant (on

. a rellentiment, il l’envoye en Lys:

[hap- °selloit 4’ de: Ô; lui dorme pour le * Roiobate. a fon beau- pere des lettres bien

a? cachetées, où il lui marque l’in.a? jure qu’il a reçûe , 8c le prie dea le défaire d’un traître qui a voulu"a le déshonorer.

a Bellerophon part fous la con:a duite des Dieux toujours PrOtCGvw teurs de l’innocence ôt de la l’a.

a), gelle. Il arrive heureufement enç Lycie, fur les rives du Xanthe.o Le Roi le reçoit magnifiquement,w 6c avec toutes les démonfirationsa d’une véritable joye. Il le regalcw pendant neuf jours , ôc chaque.a. jour il immole aux Dieux un tau-pL» real; 2 pour les remercier de fou

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n’Ho M a a t. Libre VI. mearrivée.- Le dixiéme jour il lui de- amande lesllettres que le Roi l’on egendre lui éeriVoit , ôt il ne les a a .-pas plutôt lues , qu’il ordonne à ace jeune Prince d’aller tuer un amonfire épouvantable , appelle la aChiniere , qui n’étoit pas de race cemortelle , mais divine: elle avoit ce

’la tête d’un lion , la queue" d’un «a

cira on , 8c le c0 s d’une chevre, üô: e fa gUeule béante elle jettoit ades tourbillons de flammes ô: de a

feux.- . . . aBellerOphon , obéill’ar’it aux fi- a

’gnes que les Dieux lui envoyerent apour le conduire dans cette entrea wpril’e , tua ce monfire. Il combat-- afit enfuit: contre les belliqueth a hSolymes, ô: il avoua de uis que ajamais il n’avait vû un i furieux a

* combat. Les Solymes vaincus , il aalla contre les guerrieres Amazo-r ou

Ï nes, ô: il les défit. wLe Roi. de Lycie voyant que»,

G Il;

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1go ’L’I L un:a la vertu de Bellerophon triomva phoit de tous les perils, 8c tou-a jours relu-lu de le perdre, choifita» les plus braves on les plus détermi-na nés des Lyciens ,81 les mit en em-n bufcade, mais ces braves ne resa virent jamais leurs maliens ; leu vaillant Bellerophon les tua tous.a Le Roi connoilÏant à ces grands ’a, exploits , qu’il étoit de la race des

u Dieux , le retint , 8c. lui donna laa fille en mariage , avec la moitiéa de fou royaume pour dot. Lesa» Lyciens ,àl’exemple de leur Prin-

n ce, lui donnerent en propre un1) grand parc où- il y avoitle plus beau

’ a vignoble du pays, des bois à: desa terres labourables. Bellerophonu eut de cette Princel’fe trois cnfans,a Il’andre, Hippolochus , .6: Lao-n damie. Jupiter devenu amoureuxa de Laodamie, en eut le vaillanta Sarpedon. Mais après que Belle-arophon eut attiré fur lui la haine

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D’HOMERE4Lio1’eVI. , 1;!

des Dieux, il s’abandonna à. une afi noire mélancolie, qu’il erra feul on

dans les défens , rongeant fon ncœur , 8c évitant, la rencontre des ahommes ; car le Dieu Mars , infa- nnable de combats 8c de meurtres, atua fort fils dans une bataille con- atre les Solymes , à: Diane , qui afend les airs fur un char d’argent, atua de l’es traits la Princelle Lac. a.damie. Des trois enfans de Belle- arophon il ne relia donc qu’Hippo- alochas, ô; je fuis l’on fils. Il m’a aenVO é à, Troye , 6c à mon dé- apart’ m’a recommandé fur routes n

choies de ne perdre aucune occa- afion de me lignaler,’ de, furpalïer .-en valeur ô: en générofité les he- a-

rcs les plus célébres , 6c de ne des ahonorer par aucune ballelle: mes aillullres ayenls , qui ontété les plus .0

rands perfonnages qu’Ephy’re ô: a

a Lycie ayenr jamais portés. Voi- vla quelle cit ma nqill’ancey, &Voi; ce

’ G iv

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un L’ILrAD’E 4irlà le noble fang dont je me vantea d’êtreillii. « - il v 1’ 4-,

- v Il dit z à: le vaillant Diomede,ravi de l’entendre , plante l’ai pique

r ’a terre, ô: avec toutes les mar--. ques d’une véritable amitié il lui

a dit z A ce que vois nous fom-. a mes donc liés tous deux de pere

a en fils ar le l’acné noeud de l’holï

a pitalit- , car le divin Oenée reçût. autrefois dans fon palais le vail-a lent Bellerop-hon , le retint. cheza lui pendant vingt , le régalaun avec beaucoup de magnificence,a ô: quand ils-le lèparerent , ils fe fi-urent des préfens pour gages dea leur amitié; Oenée donna à Bel.. lemphon un baudrier de la plusa éclatante pour te , à: Belléro-a phon donna à (grenée une doublein coupe d’or. Je l’ai lailiée dansa mon palais en partant pour Troye,a a: c’el’t par elle que j’ai appris les

g liaifons de nos ayeux; car je n’ai.

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n’I-Io MER 2.!Livre 71.- [f3jamais vû mon pere , je n’étois wqu’un enfant lorl’que le grand Tdy- a:

déc partit pour l’expédition aThcbes qui fut fatale à, tous les c4Grecs. Nous avons donc chacun a»un fidele ami , vousà Argos, 8c amoi en Lycie , quand nous vou- cecirons nous vifiter r c’ell pourquoi unévitons-nous dans la mêlée;- ’e a

a trouverai allez d’autres Troyens «aou alliés fur qui fairetombcr mes acoups, li! Dieu daigne me fecou- arit , de vous allez d’autres Grecsà cequi faire mordre la poufii’ere. a:

’Mais avant que den’ous quitter, cechangeons d’armes afin que les a

- deux armées sonnaillent que nous afaifons gloire d’être amis. a

En finifi’an’t ces mots , ils delï

ecndent tous deux de leur char,s’embrall’ent , renouvellent leur

allianceôt fedonnent mutuelle-iment leur foi. Alors lefils’de Sa-.turne élevalc Courage àâlaucus :

v

.q’ta

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In L’I L 1 A U Eil changea d’armes avec Diome-ide ôc donna des armes d’or- pourdes armes d’airain, des armes qui:valoient cent bœufs pour des at-mes qui n’en valoient que neuf.

Cependant HeEtor étant arrivéau petit bois de hêtres ô: aux or-tes Scées , les femmes & les fillesdes Troyens s’alfemblent autourde lui, pour [mon des nouvellessde leurs peres ,. de leurs freresrde leurs enfans , 8c de leurs marisrHeâor ne s’amufe point à fans-fiiire leur cutiofitév, mais il leurordonne d’aller. préfenter leursprieres aux Dieux dans les temvples ,. car laëplûpart étoient memb-

cées des plus grands malheurs ;:eôcfans s’arrêter, il court au-palais-de Priam. Ce palais étoit environ-

iné de-portiques. Il y avoir à l’err-trée cinquante beaux pavillons où’

des fils de Priam logeoient. avecleurs femmes l 8c au. fond de la:

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D’HÔMEKËrLiiUre VÎ.» If;

cantil- y en avoit- encore douzepour" les gendres duRoi. k ’

La: Reine He’cube,’ qui;- alloit

dans 1?, attement de la princelTetLaodicc la plus belle de res filles,voit Heâor courant awdevantïde lui ,. elle l’embralTe avec ten-tdtefle 8c lui arle en ces termes :1Mon cher fils y pourquoi avez-avous donc quitté le combat? ces «emalheureux enfans des Grecs ont-«v-ils repouflé les Troyens jufquesudans nos murailles il 8C pour det- aniete refl’outce’ venez-vous dans alit-citadelle; élever vos mains im- cepuilïantes vers le trône de Jupi- «aflet? Attendez un moment qu’on avous ap orte du vin , afin que vous cefilmez es libations à Jupiter 8c à autous les Dieux , 6c que vous téta- ceblifliez une peu vos forces épuife’es ,- ce

car le vin ef’t une foutien merveil- «r-

leux pour les hommes qui ontwbeaucoup fatigué , comme vous n

Gthi t

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i 15:6 L’Ir. I A n Ew avez fait aujourd’hui en combatte"u tant pour vos citoyens fans aucun

or relâche. * . va Ne me préfentez poins de vin,on ma mere, répond Heétor , au lieusu de me fortifier il m’afibiblitoira. encore en l’état ou: fuis , ô: je0- n’aurois nivla même vigueur ni lea, même courage , flic fanois des lia

a: battions aux Dieu-x avant que de.30. m’être. purifié , car il n’ei’t pas per-

a: mis d’admirer les vœux 6: fes prie-»

a res aux fils de Saturne pendant:m qu’ona les main-s fouillées depouf-

a. fiere 6c de" fange Mais vous, maau mere , hâtez-vous dÎalÎembler les-a dames dz’IlionJes plus recommanrm dables parleur vertu-5c avr. leura. fagefle ,. ôt avec les parfums les:a plus exquis , allez dans le temple?:- de Minerve mettrefur les genoux:a de cette Déeffe le plus grand auale plus riche tapis que vous ayez.se dans votre palais,ôc,celui.que vous

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D’Ho MER a. Liere’VI. r ;7

aimez davantage , ôtera lui offrant a.ce don , faites vœu de lui immo- etlet dans (on temple douze génif- nfes d’un: au qui n’auront point été a

domptées ,- fi. touchée de com- apaflion pour Troye, pourles faut- a

.mes des Troyens, 8c pour leurs aenfans, elle éloigne des murs d’I- wlion: le fils de Tydée , cet impi- atoyable guerrier qui répand la ter- «Gleur dans toute. l’armée L Pendant cc.

que vous irez dans le temple de la aDéclic, finir chercher Paris pour alie faire fortir de nos remparts , s’il aveut obéir àmesordres. Eh, plût a.aux Dieux que la terre. s’entrour avrît fous fes pieds pour l’englou- .rit , car les maître de l’Olympe auélevé en lui un mentîtes pour la a»

ruine des Troyens , Priam, 8: a:de toute- fa maifon. Si: je le’pou- «avois voir defcendre dans le réné- wbreux palais de Pluton, j’oublie- arois bientôttoutes nos miferes.. g

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me L’T L r s ne E. Il dît, ô: la Reine retournant:

damiers: appartement , donne féeordres à fes femmes quizvont dans

a toute la ville faire aflembler les)perfonncs les plus pieufes 8c de laiplus éminente vertu-i- I

Pendant; que l’ailemblée fe’ forv

me, cette Princeffe defcend’dansilin-cabinet parfiJmé de toutes for-rtes d’odeurs les plus exquifes,« où.elleaVoit quantité de meubles pré?cieux , qui étoient utous ouvrage-sde femmes Sidoniennes que Paris.avoir amenées de Sidon: fut la:Vafle mer, dans le: fatal voyage.de l’enlevemenr d’Helene.- La ,«.parmi tous fes tapis ,- qu’elle vifita-foigneufemenr l’une après l’autre ,.

elle choifir le" plus grand, le plusbeau , 6c celui? qui lui parut le.mieux travaillé, comme. le plusprécieux , 6c il fe trouva fous tousautres; il étoit éc1atant d’or a:

brillant comme. le foleil. Elle le

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D’Hoi’rir a a; Livre V]. rg9

prend dt marche à la. tête de toueces ces dames Treycnnes.«

Quand elles furent arrivées dansla fortereffe d’llion,la belle Theacno , fille de Ciffée 8c femme du!Vaillant Antenor, leur ouvrit lesportes du temple ;- car les Troyensl’avaient établie grande prêtreflede -MinerVC. Les portes etant oncvertes , elles leveur toutes lesmains vers la Déclic-avec des crie

I 8c des plaintes qui marquoientleurdouleur: ô: la belle Theano re--nant le tapis des mains de laLIÊei-ne , le" met refpeéiueufement fur!

. les genoux de Minerve,ôc accomv-pagne (en offrande-.detcetre prière,-qu’elle adrefle à haute voix à la:fille du" puiiTant Jupiter: Vénéra- a,ble. Minerve , qui avez toujours gfait fentir à cettevilleune. éclatan- wte proteélibn St quiètes une des ..

V plus grandes DéeiTes de l’Olympe, a!

«brifez la-lance. de Diomedeôc fai- -..

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(se: L’I t r A n r" 1ares mordre la-poulliere à ce fierau ennemi devant les portes Scées ,wafin que dès ce même jOur nousne vous cuirions dans votre; templea un facrifice de douze grémilles d’an

w an qui n’auront point encore por-wte’ le joug. Fille de Jupiter, dai-n gnez avoir pitié de Troye , des.a femmes Troyennes 8: de leursa tendres enfans, uniqqe refleurcepd’e cet empire. I

.- Tellefirt la priera de la grandePrêtreffe ,. 8c Pallas la rejettar-

Pendant que la Reine ô: tontes;lés dames, rofiernées aux pieds-de la Déefl’é , continuoient leurs

prieres , Heétor va dans la citaidelle où Paris avoit bâtisfon palaisrIl y-avoit employé les plus habil-les archireétes qui. lui avoient élecvé entre le palais dePriam 6c 0erlui d’Heéior un fuperbe pavillon ,.au milieu d’une cour ’très-vafie 6C.

rrès-fpacieufe. Heétortraverfe cet-v

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D’HOMEKE. Livre V]. r6!recour,lentte dans ces magnifi-quesrappart’emens’ tenant en fa:main une pique de dix coudées, ’armée d’un fer étincelant qu’un

cercle d’or attachoit au bois , ô: iltrouva Paris qui avoit devant lui fesbelles armes à: qui s’amufoit à vili-ter fa cuiralfe, fort bouclier, l’esarcs. Helene étoit près de Iuiaumilieude fes femmes à qui elledonnoit à exécuter des delieinsd’ouvrages merveilleux. .i Heélor le regardant avec des" v

yeùx qu’allumoitqle feu de la co- .lete , Malheureux Prince , lui dit- a:il, vous prenez bien mal votre aItems pour être irrité contre les aTroyens; nos troupes pétillent adans le combat, ô: font repouf- ce.fées jufques fous nos murailles. ceQu’atrendez-vo-us? n’ef’t-ce pas ce

pour vous feul que cette guerre as’efi allumée , 8C que Troye el’r neenvironnée d’ennemisî Ne feroit- q

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163, *L’I’LI’A DE

a ce pas a vous à fourcnir nos efcæv-a tirons 8c nos bataillons , à les ral-a lier, à les ramener à la charge?a Allons donc, venez, de peut quea les flammes ennemies ne viennentw dans un moment vous afiie’gern dans votre palais. qa Paris lui répond: Heétor, tousa vos reproches font jufies ,. maisa fouffrez , je vous prie, que jea vous parle, écoutez-moi»; C’efl,a moins par refïentiment’ contre lesa: Troyens que je me fuis renferméw dans ce palais , quepour cherchera à cacher 6: à enfevdir ma donta leurôcma profonde trifiefi’e. Dans;

sa le moment que vous êtes entré ,a: la belle Helene ,ar l’es parolesn fiatteufes tâchoit de me confoler,w 8c de m’obliger à retourner aua combat, 8c je v’oi préfentementa moi-même, que c’en ce que jea puis faire de mieux, car les ar-gn mes font journalieres, ô: la via

s

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n’I-Io M En E.LiorèVI.- 16; ”

&oire change louvent de parti. wAttendez donc un moment que àje fois armé , ou. bien vous n’avez aqu’à marcher, jevous fuis, 8c je cene fera-i pas long - ter-ris à vous a

joindrons iIl dit : Heâor ne daigne paslui répondre; ô: alors Helene pre-nant la parole, ôz ls’adrefl’ant à;

Heâor ,- lui dit avec. une douceurcharmante ’: Mon frere , quels anoms odieux peut-on me donner, aque je n’en mérite de plus odieux aencore .? Je fuis une malheureufe , a ’une infirme , une pelte publiques.Eh plût au Ciel, que le jour que cema mere me mit au monde, une aalfreufe tempête m’eût enlevée ind’entre les bras, 6: m’eûr portée a.-

ou fur une montagne d’eferte , ou endans les flots de la broya-me mer, cequi m’auroit engloutie dans fes «-goufiites, avant que j’euffe pu me anoirciripar tant d’indignes alitions; à

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7164. L’ILrAUIZ’il Mais puifque les Dieux avoient.- tefolu d’accomplir tous ces maux,

. a que ne fuis-je au moins la femmea d’un plus vaillant homme, qui fût

’a fenfible aux affronts, 8: qui de»a mêlât les reproches des hommes la au lieu que celui que j’ai été allez

in malheureufe de fuivre , n’a nulo fentiment , 6c n’en fçauroit jamais

a avoir a aulli jouira-t-il bientôt desa fruits de fa lâcheté. Mais appro-a chez ,. mon frere , a: alleyez-vous-n un moment, car jekvous vois a0»a cable’ de travail ô: de lallitudea pour l’amour- de moi ,-quifuis cow-e verte de honte , 6: pour l’injul’rice

a de ce malheureux. Helas ,s que lew fils de Saturne nous a livrés’tous-- deux à un cruel deflinlNos deuxa noms feront malheureufement fanin m-eux- dans tous les fiécles. A

Le vaillant Hcéto-r lui répond:’- Helene , ne m’ ordonnez point

’ 3d»: m’alieoir, car je ne puis vous

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o’Ho ME ne. LivreVI. r 6fobéît: le combat m’appelle, 8c ci -mon courage m’anime à voler au d&conrs des Troyens qui fouffrent ade mon abfence. Mais prelfez vo- dtre mari , afin qu’il le hâte , 8c qu’il 9’

me joigne avant que fois hors a’de nos remparts. Je vais palier un ce:moment. dans mon palais , pourdire peut-être le dernier adieu à ce’ma femme à: à mon fils r car je àne fçai pas li je reviendrai de la abataille , ô: fi les Dieux ne me fe- atout point tomber fous les coups a;

Grecs. 5c ’En finilfant ces mots’il quitte ’

Belette, à: va dans fon palais; iln’y trouve. oint Andromaque, qui Iavec fon s, porté par fa nourrié ’ .ce, étoit allée fur la tout d’Ilion, Ld’où elle regardoitle combat avec "des yeux baignés de larmes.

Heétor ne trouvant’point cette ”Princelfe ,s’adrelfe à fes femmes , *a: leur dit ; Où en Andromaqueî u

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r56 un. 1’ A ne E .a: dites promptement, efi-elle cheze quelqu’une de fes belles-forum?I? ou feroit-elle allée au temple deà Minerve où les femmes les plusa confide’rablest font alfemblées ,a? pour fléchir par. leurs prieres 8cà ar leurs vœux le courroux de laa? éell’e? ’I: Seigneur, lui répond l’inten-9 darne de fa maifon , Andtomaquea. n’el’t ni chez les Princelfes fesa belles-fœurs, ni dans le templea de Minerve avec la Reine 6c lese autres Dames Troyennes ; elle el’ta allée fur la haute tout d’Ilion:w car on lui a dit que les Troyensa étoient poull’és jufques fous nos

r remparts ô: que les Grecs rem-a portoient la viâoire: en même-a tems elle a pris le chemin desa murailles, comme une forcenée,n 6c fuivie feulement de la nourricea qui porte votre fils.z A ces mots , Heâor fort brul-

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D’Ho M ERE. Livre VL .167’ quement , prend le même chemin

qu’il a déja tenu, 6c après avoir’ rapidement travcrfe’ la ville, ilar-

rive aux portes 366:8 par Où il de-..voit fortin La Andromaque , filledu grand Eetion, quiravoit regnétu: les Ciliciens dans la ville deThèbes Hi aplacienne, accourtalu-devant e lui avec lainaurriccqui tient entre fes bras le petitPrince, unique fruit du mariaged’Heétar, an dont la beauté étoit

femblable à celle d’un aflre qpi feleve fur l’harifan, Heâor lui aVoir edonné le nom de Scamandrius ,mais tous les Troyens l’appelvlaient Afiyanax, atce que fangare étoit le plus art rempart dec raye. Hetlor en le voyant, lebatelle d’un foudre; 8c Andro-maque, le vifage baigné de lat,mes s’ap tachant de fan mari,l’embral e tendrement, 8c avecune voix entrecoupée defanglotS.

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me L’I L r A n na lui parle en ces termes "a Princelump magnanime, hélas , votreucourage fera votre perte! vousa n’avez aucune com allion de va.a tre fils, de cet en ut innocent,a ni de votre "l’anime qui va être lia malheureufe. Vous allez me lailI-caler veuve; votre fils va être or;u phelin, car les Grecs fe jettanta tous fur vous , vont par votren mort venger bientôt toutes leursm pertes. Hélas ! qu’il me feroit bien

a plus avantageux, li vous devezupérir, de defcendre la premiersa dans le tombeau : car après cetp» affreux malheuril n’ell plus dea) joie, plus de canfolatian- poura l’infortunée Andramaque , «St l’a-

» venir ne préfente à mon efprit ac.-» cablé que douleurs.:Je n’ai plus ni

a» pere ni mere. Sous le fer du terri,-» ble Achille j’ai vû tomber le Roi.a» mon pere; j’ai vû la ville des Gille

a: dans, la fuperbe Thèbes, En

. proyc

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D’H O-M’E a a. Livré V]. :69

proyc à l’es foldats; j’ai vû cet a;

Impitoyable ennemi flaire de nos w.plus vaillants citoyens un horrible «acarnage. Après .avoit abbatu mon en,pet-e , il n’eut pourtant pas la du":reté de le dépouiller; malgré fa a,

’ fureur àl rellpefta encare fa valeur w.& fan courage, à: fur un huchet. q;honorable il le fit brûler avec tou- a;ses fes armes, 6c, lui éleva un fu- aperbe tombeau ,que les Nymphes ades montagnes, filles du olifant ç.Jupiter, ont environné ’arbtesçe,muftis. J’avais fept flores , qui et;dans-un même jour defcendirenttous dans le royaume de Pluton. a;Achille les attaqua dans les pâtu- qrages où. mandoient; les mur; «epeaux 6c leutôta la vie. La Reine gma mare, que les’flammes 8c le gfer avoient é rgnée, fin canne 5:.née captive ans ce camp avec le «,-budn; long-tenus ,aprèsAchlllela cgtenait en liberté pour une âthTÇ «g

Tome II.

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170 L’ I L r A in asa rançon, mais elle ne fin pas plû-a tôt de retour dans fon palais , qùea Diane décocha fur elle les flèchesa mortelles. Mon cher Heâor ,a vous me tenez lieu de pere, de.mere, 6c de fieres. Toutes mesau tendrelTes font réunies dans un (ia cher époux. Ayezidonc pitié dea votre fils , ô: de votre femme, 6ca ne nous expofez point aux plusau aflieux de tous les malheurs, maisa: demeurez au pied de ce rempart;a vous arrêterez d’ici la fuite de vos

attroupes 8c vous les obli erez àalaire ferme fur cette col ine oùa [Ont ces figuiers fauvages ,car c’efia par-là u’on peut le plus aifément

se efcalager nos murs a: fe rendreà) maître de Troye. Les plus vail-aalants de nos ennemis, les deuxa; Ajax, Idomenée, les deux Atri-. des ô: le terrible fils de Tydée,a ont déja tentéitrois fois de s’ouc

je vrit ce chemin, 8c y font venus

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D’H OMBRE. Livre 517!avec toutes leurs forces , fait que n

uelqu’un de leurs devins leur eût cedonné ce confeil , ou qu’eux-mê- a

mes en combattant enlient remar- nqué que c’étoit-là l’endroit le plus a:

foible. cMa chere Andromaque , lui ré- apond Hector, ne fuis pas moins afenfible que vous à toutes vos aallarmes, mais que diroient les aTroyens 8: les Troyennes , fi acomme un lâche je me tenois céloigné du combat? Je ne [unepoint à l’épreuve de leurs repto- aches; ce n’eft pas aufli ce que am’inf ire mon courage , je fuis a:accoutumé à furpaifer les plus bra- aves 5c à combattre des premiers aou le éril efi le plus grand , 8c je a:n’oub ilerien pour foutenir la gloi- are de mon pere ô: la mienne. J e afçai qu’un jour viendra que la fa- acrée ville de Troye périra avec-fonÎRoi 6: avec fort peuplât. mais o

Il

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in,” L’ILIADEin» ni la chûte de cet Empire, ni la;au mort d’HeCube,ni celle de Priam,a.- ni celle de tous mes. lieues , quia. mordront la pouliiere fous lesa coups de nos ennemis, ne fonta point une li terrible impreflion fura; moi ,’ que cette afficufe penfée,a) que quelqu’un des Princes Grecsa) vous mettra dans (es fers, à: , in-» fultant à vos larmes, vous mecu nets. captive dans [es Etats, quea,» là, aux yeux de tous les peuplesun d’Argos, expofée aux dédains d’u-

a ne maîtrelle fup’erbe , vous rrafa vaincrez àfes ouvrages; ou mêmea.» que pour plus grande indignité;a: vous ferez reduite à aller puifera; de l’eau comme la plus vileefcla-a) Ve , dans Les fontaines :d’Hy créea! ou de MelÏeïde ,’ l’impérieu’ e né-

s; celIité le fanfan; un jeu cruel dea; vous faire éprouver les outrages.-sa Ceux qui vous verront dans cetteæ horrible humiliation, ô; les’yesx

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EH ont a E. Infra VI. t7;touj’Ours noyés de larmes , ne nmanqueront as de dire : Voilàala femme d’ eâor qui fut le plus abrave de tous les TrOyens perr- cedant que l’on combattoit fous les aremparts de Troye; (Ted-là ce aque vous entendrez à tous mn- cemens; &- ces paroles ne feront aque renouveller vos douleUrs-ôç atouVrir vos playes , quand vous aVous verrez privée de ce mari, afeul capable de brifer vos fers à cede volts arracher à cette dure fer- avitude. Mais que le noir tombeau cem’enferme fous des monceaux de aterre avant que j’entends: vos cris, ade avant que les barbares mains de anos ennemis , pour Vous arracher a;de votre palais , vous fafientéprou- ce

ver leur violence. a »h En finilIÎant ces mots, il s’apw -»

proche. de font fils ô: lui tend? lesbras. Cet enfant effrayé à la vue -des armes dont (on pere étoit cou-w

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174 L’I L t A D zvert, 8: encore plus de l’agitation

du terrible anache qui ombra-geoit fou calque a: qui flottoit augré du vent, fe rejette avec de"grands cris dans le fein defa nour-rice. Le pere 8c la mere fourirentde fa frayeur 8c en même- temsHeétor ôte fon cafque , le pofe àterre 8c prenant fon fils entre fesbras, il le baife avec tendrelTe ,6: l’élevant vers le ciel , il admire

r à Jupiter &raux autres Dieux cetteau priere :’ PuiEant Ju ’ter, 8c tousa: es autres Dieux e ’l’Olympe ,a accordez-moi la grace que je vous:- demande. F aires que mon fils mar-c. chant fur mes as, le rende célé»a bte parmi les Êroyens; qu’il faita» révêtu de force 8c de fagelle; qu’il

a regne dans Troye , aimé 8c refpe-un été de fes voifins ; 8c que fes peu-» ples en le voyant revenir vainàa quem de fes ennemis , 8c chargéa es fanglantes dépouilles de leurs

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D’H o M E ne. Livre V1. 17;braves Chefs , s’écrient fur Ion paf- a

fag’e,Ce Prince cil beaucoup lus aVaillant que fon pore z 8c pui e fa amere , témoin de ces éloges , fen- atir toute la joie d’avoir un fils fi n.grand ô: fi vertueux. a .

En achevant ces mots il remetfon fils entre les mains de fa chersAndroma e qui le reçoit avec un.fourire me e’ de larmes. Heâor enefi touché, à: l’embralïant avectoutes les marques d’une véritable

tendreife, il lui dit: PrinceEe trop a:genereufe , ne vous affligez point aavec tant d’excès: il n’y a point ad’ennemi qui puifi’e me précipiter et

dans le tombeau avant le jour fa- a, tal marqué par la Defiinée,& point a

d’homme vaillant, ou lâche, qui etpuiffe éviter (on fort; tout cit ro- uglé dès le premier moment que cenous venons à la lumie’re. Mais aretournez chez vous, reprenez «e -vos occupations ordinaiîeIsl, vos g

1V

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31.76, ï L’ILIAUE’’n toilés , vos fiifeaux ,n vos laines ,Ë

"vdifltibuez à vos femmes leur ou-*su» vrage. Les Troyens fous mes or-ürdres auront foin de tout ce queau demandent la guerre 8c la défenfea d’Ilion. En: achevant ces mots il’Lreprend (on calque 6c vole con-

ne 1’ ennemi. .. ’ La trifie Andromaque, le vim-r’ge’couvert de larmes, s’en va aulli

de fon côté ,. tournant incelÏampment la tête, pour revoir’encore

ï (on cher mati. Dès qu’elle arrivea: ïdans le palais» d’HeéÏtor , fou. affli-

ction sa (es larmes jettent fes fem-mes dans le défefpoir. On n’en-tend par-tout que pleurs, que cris,8: que gémilïemens; Heélzor ’vi-

vaut en déja pleuré Comme. mort,car elles ne penfoient pas qu’il

« pût jamais revenir du combat, à:échapper à tant de mains armées

» contre fa vie. ’- .. Cependant Paris ne s’arrête pas.

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n’H ont un. Livre VI. r77long-terris dans l’on palais. Il n’apas îpl-ûtôt pris fes armes , qu’il na»

ver e fierem’ent’ la vil-le , lein de

confiance en la legerete de fespieds-Toi qu’un genereux cour- -fier , après avoit été long-terris rem

tenu à la crèche ,las du repos ,rompt fes liens; 8c impatient defe bai net à fon ordinaire dans leseaux ’u’n fleuve, fendles airs dans:

les campagnes, 8L fait retentir laterre fous fies pieds; fier dans tou-rses les allures, la tète orgueilleun- .fement relevée, les épaules orna--brage’es de les crins ondoyants, -.ô: fe confiant en fa beauté à: en:fa force r il vole aux pâturages: -qu’il a accoutumés, 6c aux harasqui lui font connus. Tel- paroît lefils de Priam, le divin Paris ,, defw.pendant de la. citadelle couvert: .td’armes aufli éclatantes que le fo-kil. Brûlant d’impatience d’aller .

au combat, il court: rapidemeng ;. v

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178 ’ L’ILIADEvers les murailles, joint Heé’tordans le moment qu’il alloit s’éloi-

gner du lieu où il s’étoit entrete-nu avec Andromaque, 6c en l’ap«

a» prochant il lui parle ainfi : Mona frere , je crains de vous avoir faita» attendre trop long-tems, ô: dea. n’être pas venu affez romptementa félon vos ordres, (Éconder l’im-

a patience que vous avez de com-a battre 8c de repoull’erl’en’nemi.

a Prince , répond, Heétor , il n’y

in a performe qui puiffe jufiementa vous taxer de peu” de courage;j. car on cannoit votre valeur; maisa vous êtes louvent pareffeux , parcea que vous le voulez être, 8c vousse ne faites pas tout ce que vousL. pourriez: je fuis accablé de dou-a eut d’entendre les reproches fan-au glants que vous font les Troyens ,a qui pour vous feul fe voyeur mal-n heureufement engagés dans cette.. cruelle guerre. Mais ne nous amu-

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D’HOME ne. Livre V1. r79Ions as davantage; allons où nous aa pellent la gloire 6c le danger. a

ous aurons le terris de nous re- a:concilier, fi jamais Jupiter nous amet en état d’offrir aux Dieux im- nemortels les facrifices d’aélions de a

races, 8c de boire la cou e de a:Ëberté, après avoir chia. é "les aGrecs de nos rivages. a

Hvi’"

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z’ REMARQUES I

x- s u K aL’ILIADE. D’HOMERE’.

.L.1VRE V1.

Page ES Jeux arme’è: Jmurmnr ü-134. Jnuées du fémurs deerieux] Ho-rmere’éloigne les Dieux de la bataille , ourne pas ennuyer: fort leâeut par une able’tro pouillée, 8c pour. revenir au naturel,en aifant agir l’es héros. feuls,,8cpar eux-æmêmes.

Et rend ’l’efize’rame â [à courageifir trou-v

perlLe texte dit, à rend la lamine âjër"au et ; ve’xpreilion pleine de force , 8c que"les tees avoient mitéæ’des Orientaux t"l’Ecriture fainse- eanôurnit une infinité:

d’exemples.. .Page 13.5. Exerçoit rhquîtalitéïenvm tourle: étran err]- Voici un Afiatique loué die--xercersl’lnofpitalité envers tout le monde r.car dans ces ramiers temecette’forte de:ehatitéétort orr pratiquée, 8: il n’y avoirrien». de plus facré. L Écriture fainre cit:pleine-d’exemples pareils à celui dont H02mers: parle. Abraham alloit luirmême albr-

hk A.

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son» firmans. 15mn r81devances parians peut les prier d’entre!"chez lui: 8c Diodore’de Sicile arle d’uncertain Gal-lias d’Agrigente, qu» avoit faitbâtir plulieurs hôtelleries out y recevoirles étrangers, qu’il y dé ayoit. Homme.n’a donenuliement en! vûë de décrier cettegenerofire’ exercée fans difiinêrion 8c fanschoix, œmmerquelques anciens l’ont cru;car au contraire , dei! cela quien fait lemerite. C’en être homme que de faire dubien aux honnêtes gens ç mais c’en appro4cher de Dieu , que d’en faire à tout le mon-de , ou dîen avoir au moins la volonté.I Car [birbe e un lieu de grand paflà a 1Car elle étoit ut le chemin diAbyde , retstrès-frequente’. Cette Arisbe étoit. une soirlonie de Mityle’ne.’ Il ne trouva perfimne qui jèpréfèntârpaur’

le couvrir] Car dans tous les fiécles les genetles plus genereuxr 8c les plus bienfaifansfont ceux qui font le plus d’ingrats. Ho-rmere’veut enfeigner par-là que la mort n’é-pargne performe , 8e. qu’on ne doit pas aratendre icivbaslarrécompenfe de l’es bonnes

aérions. - - .Page r3 6. D’une belle Nymphe] Hornerela nommela Nymphe Abarbare’z; mais ce.nom-de Nymphene m’ai pas paru a niable:en notre’larrgue; 8c c’eft une cho enfliezfinguliere ,qu’un nom , qu’Homere n’a pas

trouvé trop dur pour fait vers, ni mal néspour les oreilles, me paroifl’e trop dur pour:ma profe.

Page 13 7. Heurtanr impetueufement rentre-matrone de tamarin 111 n’y a prefque aucun:

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r83 R a u A x q u s s-de’s-accidens ui peuvent arriver dans lescombats, qu’ omere ne peigne dans faPoëêie, 8c cela y jette une admirable van

net . t ’Page 138. Non pas même 1’ enflant qui a]!dans lofoit: de filmera] Il ne veut pas direl’enfant qui n’a]! par encore né, à qui a]! eu-tore dans le ventre rie-fa men ; mais l’enfantui efl encore à la mammelle; car dans le faces villes , les Grecs épargnoient’les fem-

mes, 8: les emmenoient captives. Long-I”tems après avoir fait cette remarque , j’aivû que Gratins a fuivi le fens que j’ai re-jette; car il dit qu’Agamemnon veut qu’onrué les enfans ans les flancs mêmes desmeres , ce que l’Ecriture appelle magnums:dividere; comme dans ce panage du na;triéme livre des Rois, 8. n. ou le Prop étéElifée dit à Hazaël t Quia foie que faüururfis filin Ifiaël mala .- civitarer coran: munirasigue financier, à ira-venet sont»: inmficiesgladio , 6’ mules earum alizier, à pre-gisante: divi et. je pleure, parce que je [puitous le: maux que vous ferez à Ifitaè’l : vousbrûlerez jà: villes murées , vous paginez aufilde l’épée [ès jeunet en: , vous étraferez [èsenfant, Ô’ vous feu rez leveutre fifi: emmer

oflës. Sur l’autorité d’un li f avant omme

fêtois prête à changer de entiment , nedoutant pas que je ne me faire trompée;Maisaprès avoir examiné ce paifage avecplus d’attention, j’ai vû qu’il ne pouvoitavoir que le feus que je ni ai donné. n’ypria Ol’pur lignifie deux chofes :porzar un22991»: dans jèrflancr (être grolle) 8c porter

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s un L’Iiuns. Libyen 18;un enflant entre jà: bras à la mammellc; c’eficomme en notre langue, porter danrfonfiin , qui lignifie l’un 8c l’autre. Et pour l’econvaincre qu’il efi ici dans le dernier Ions,on n’a qu’à examiner les’tennes mêmes du

texte; car Homere, pour ôter toute l’é-uquivoque de cette phrafe 8c pour la déter-miner,a ajouté le par (n’y-m, juvenem pue-miam exi emmi , jeune enfant encore; ce quiferoit ri icule , s’il étoit dit d’un enfant qui

ne feroit pas encore né : ces deux motsjufiifient Agamemnon. Homere n’avoir gar-de de le noircir fi vilainement, en lefaifant croire capable d’une cruauté fi bar-bare. Je ne croi pas même qu’on trouve

u’elle ait jamais été ni pratiquée ni con-

Peille’e par les Grecs. iCet averrifjèmem plein de force à defc-

geflè] Homere loue cette cruauté d’Aga-memnon; car comme il y a une itie’ per-nicieul’e, il y a auili une cruauté alutaite:des ennemis aufl’i injufies 8c aulli perfidesque les Tr0yens, ne metitoient pas d’êtreépargnés.

Page 139. Ce jeune Prince tombeâ la ma-verjè] Il y a dans le Grec, 3M] ains-pina»,ce qui l’emble d’abord équivoque, car onpeut croire que le Poëte parle de Ménélas)6c que pour faire voir que non-feulement iln’eut pas la force de tuer ce jeune Prmceabbatu à l’es pieds, mais qu’il n’eut pasmême le courage de le voir tuer , pourpeindre cette action il dit : la]: cÉII’rpcr’zt-rq ,Méne’lar détourna la tête. Maisa tes avaitbien confidcré ce palfage , j’ai vu que cela

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r84; RÉMKRQIÏBSne s’accordoit pas bien avec ce que le poÉ-vte vient de dire,- «1991:: paroles ÆAga-maman chqngmnt l’efprit de Méne’las ; 8:j’ai uivi Eufiathe, qui dit que ce mot efiïdit Adrefie , 8c qu’Homere a employé lemot abat-punira , pour 827m un?! , tomber.

ôta renùerlè. A INe penfon; qu’à vaincre] Le’Gree du , ne.penfons qu’à tuer les ennemis; mais je parlema langue ,’ 8c cela fait le même feus. Ilfaut bienrremnrquerlai noblell’e de ce fendciment de Nefiorren exhortant les Grecsau combat , ii dit , nepenfiznr, "thuya, rpour fe mettre aufli de la partiernialgfé fougrandâge :8: en parlant dubuun. , Il du,vous aurez tout le kéfir de dépouiller les morts,-comme n’y prenant point de part»; 8c le«iàiflànt tout aux autres.- Après la mon" ,. vau: amezvtout le loifirde dépouiller le: mon: ]- Voilà une de ces le» l

gens de guerre , faifoit Alexandre"eûimoit tant Homete ,. 8: quïi étudiou (ontmétier: dans eepoëme. Il profita’ bien decelle-ci au combat d’Arbelles, lorfque Par;--menion étant fur le point d’affoiblir lecorps de bataille pour défendue le bagage,il lui. envoya dire ,» lai a là lebagage, parfi nous remportons le vi aire , nous ne retourwnom pas feulement ce quiefl à-naus ,. mai:-uou: [émus maître: de tout ce qui efl àl’ennermi. L’hifioire ancienne 8; moderne e13:pleine diexemplesvd’entreprifesmanquéesëçde batailles ardues par l’empreffement dufold’nt pour e pillage. Is Page x 4.0. Heflor won: irez-dant touille]

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s Un I’ÏLIA’US. Livrefl r"Imams parle ici avec autorité , parce qu’ile’toit devin , 8e que cette ualité le rendoittrès-confide’rable dans fa amine; tous l’osfieres le regardoient avec refpect. Il falloitun caraétere comme celui-là. pour obli-ger Heétor à faire une dëmrche qui peuh»voit être fi mal interprétée ; car cettecour-fe, qu’Helenus lui fait faire dans la villeen quittant le combat, au fort. l’air d’une«fuite; mais le caractere d’Helenus fauvetout; Hector cit obligé de ceder à la te-ligion 8c d’obéir aux Dieux. En relie,Homme, qui fenr que (ou leéteur’pourtoit’être bientot las Je tant de cambats , veutle de’lafl’er par quelques bittoires agrtîæ’tbles’;

8: pour ne pas blefl’er la vraifemblance-gil imagine une raifon très - naturelle’dié-loigner Heâorde la batailler, cart Hectorne combattantplus, le combat le rallensvtira, 8c le Poëte aura le teins de placer:fes épifodes.

Page 14:. Et celui fait: préféra entamême i tagal" mark] omeë nouslendfei e at i, e o u’ono e que nechâlit àPDieu , fifi] faut être ce Toit non au:lement ce qu’on a de meilleur 8c de plusbeau , mais ce qu’on aime leplus , qu’on»le prenne non chez les autres mais chezfoi : c’eût pourquoi il a dit , qu’elle choéfifl’à

dandin: palais. ’ lMettre ce riche tapisfiir letrgenoux de cette

D5335] Straborrlivrer 1;. recueille de ceallège, que le Palladium ou la fiatuë de

Ellnerve , qui étoit à Troye , étoit afiife rpuitqu’on mettoitfut les genoux les «un.

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:86 R s u A n q u a sdes qu’on auroit miles à. fes pieds , fi elleeût été debout t 8c Il confirme cela pard’autres flatuës de cette Déellè , ui étoientallifes de même , comme à Phoc e , à Mar-feille, à Rome, à Chic, 8c en plufieursautres endroits. Il dit pourtant que la fiaatuë , qui étoit de fou tems à la nouvelleTroye, étoit debout. Ce n’étoit donc pasl’ancienne fiatuë du tems de Priam.

Page x43. Et HeElar ne refitfe point defia’non l’avis de fin fiera] Heétor obéit à foufrere qui était devin , 8c qui en Cette qua-lité, avoit droit de lui commander: maisil ne fe retire qu’après avoir rétabli le com-bat, 8e mis l’es troupes en état de rempor-

ter la victoire. -Il: croyant tout que quelqu’un de: Immorntels] Quel éloge pour Hector, 8c quellefécondité dans Homere, après avoir louéil (cuvent la valeur , 8c d une maniere fifublime , de trouver encore de nouveauxtours qui ne cedent pas au: premiers.

Page 14.3. O le plus vaillant des hommes;qui êtes vous donc] Cette longue converfa-tian de Glaucus 8: de Diomede; au milieud’une bataille , a déplu à quelques critiquesmodernes , ui ne quittent jamais de vuëleur fie’cle , le qui voudroient qu’Homere8c Virgile eufl’entformé les mœurs de leurs

erfonnages fur les nôtres z mais on a fierrement répondu à leur cenfure dans les

commentaires fur la poëtique d’Ariftote ,chapitre :6. que je ne puis rien ajouter àce qui a été it. J’y renvoye donc le lec-teur 8c je me contente de rapporter ici la

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son un: Ans. Livre P7. 187remarque d’Euflathe , qui fufiit ou: faireEn? beauté de [coet é ifodïflzï de Poëte ,

t-1 , a ès avoire’ ign un a an ereuslcombattait: qulHeEior , à l’avoir fait gretircrde la mêlée , interrompt la violence des tom-bats , 0’ donne quelque relâche afin lefleur,en le faillant tufier du trouble à du defimirade l’adieu , a la tranquillité à à laficurité durécit hifloriqne, sur par l’heureux iptfide dece Glaurus , il trouve moyen de jetter dansfin poëme plufieurs ehojès merveillsufizs , com-me des fables qui contiennent des allégoriescharmantes, à des hifloires , des généalogies,des fentences, des mœurs anciennes, 6’ plu-fleurs autres femblables agrémens qui diverfi-fientfon poëma , à; qui en rompant , s’il faut4M dire , la monotonie , infiruifent agréable-ment le hâlera.

Car avant ce jour je ne vous ai jamais ren-contré dans les combats] Il ne faut pas s’enétonner; Glaucus n’étoit fans doute arrivéque depuis peu de teins, car l’entrée deTro e étoit toujours libre : 8c il aroit par

l eurs endroits d’Homere qu’i y entroitcuvent de nouveaux recours. Les Grecs

ne connoifibient pas les lignes de circonval-lation, ils ne difpofoient pas même bienexactement des corps de troupes autourdes places pour empêcher qu’on n’y entrât ,8: qu’on n’en fortît.

Page :44. Il panifioit un jour [in la fanéemontagne de Nyflà s nourrices de Baerhus]On prétend que cette fable efl fondée furce que Lycurgue arracha la plupart des vi-unes de fou pays a 8C que fes fujets, qui

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18.3 Kennnou’rs .auparavant buvoient le vin pur, furentpbligés d’y mettre beaucoup d’eau, ce quidonna lieu de dire que Thetis l’avoir reçu

drags fon feinÏQ k d d-» age 145. ni enourri ont. es ’ts ela terre ].Car voilàf ce qui rend les-mines-fuiets à la: mort, &ce qui- les dil’tïngue desDieux, des Anges, de des hcros, qui ontdépouillé le corps. 1 i I I

Telles que font les feuiller dans les forêts]»Glaucus répond ici à Diomede en hommepeu entêté de la nailfance, 8c pet-fuade’que les hommes ne font efiitnables que par-leurs aérions , qu’ils font les fils de leursaériens ;; &rc’efl: une vérité. comme. Aurelie, la comparaifon dont Hornere le fert’aici, cit confactée dans nos livres faims,elle cil: toute’entiere dans L’Eccle’fialtique

J4. 1-3. Sieutfbllium fiuüifieans in arbore viriddl ,i alia’g’enerantur ,-ù’ alia dejieiuntur, [segeneratio ramis 0’ [minis , aliafinitur,-Ùï

alita nafiitur; a I l Iv q Page r46; Lapins fageé le. plus prudentdes mortels] Le mot Grec aimas le prenden bonne 8:, en: mauv’ail’e part, caril liagnifie flué: rafle [age prudent. Il cit icidans le dernier feus. Ce’Sifyphel fut fi fagequ’on dit qu’il avoit lié la mort , parce

’il avoit toujours vécu en paix’pendant

on regne. II V Et une valeur aimable Je Parce’qu’en effetil y a une valeur douce ui’ fe fait aimer,8c il y en a une féroce qu: le fait haïr.

Page 147. gii n’avoir que des penfias pleinses de’piete’ à de lamifié]. Voilà la. flagelle:

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a un il)!" A ne. Livre 71. 1’89d’un’homme bien louée par un Poète payes.

A Page x48. Il ne voulut pourtant pas tuerce jeune Prince , car il craignit] Ce Princeofl’enféne veut as tuer [on ennemi par ref-peé’c pour lïhofpitalité , 8c il ne fait pas difflu-

.culté de charger de ce meurtre le Roi foubeau-pue ,’comme fi ce crime étoit moinsgrand. Cela peint bien l’homme qui veutobéir à fa religion , mais qui veut aulii 8C?corder avec elle fes pallions ,-fes intérêts ,’fes vues.

Et lui donne pour le Roi fan beau-jure deslettres bien rachetées] Enfiathe prétend queces lettres de Prœtus étoient des tablettes,ou au lieu de lettres il y avoit des hierop ’glyphes , des fig-nes qui apprenoient auRoi Jobate le prétendu crime de Bellero--phot! , 8c la vengeance qu’il en vouloitprendre; c’efi: pourquoi Homere appelleces lettres duaux, des fi es. Cette remar-n

ue auroit quelque fon ement , fi i’bifioire, e Bellerophon avoit certainement préces-dé le terne de Cadmus qui porta les lettresen Grece, mais cette chronologie cl! li con- Ireliée; que je ne croi ’ as qu’on puifl’e éta-

lblir rien de certain là- efi’us. Les véritableslettres peuvepit fl’ort bien être appelles

ë ’ ’ uement es i es,n ru, [ce u’enIiogr’eîcellles .lbnt lesgçig-nesflëc le? auriquesdes penfe’es. On voit même qu’on leur adonné ce nom, car on trouve dans les

anciens, ’ ’I]! si; . . . . 00.1!!!th” 10;de ,(lesfifus Phenia’ens de Cadmus , obit-adire. ,"

I les entes que Cadmus porta de-Phemc-gç,,en Grece.

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190 ’ R z u A x Q u E sPage x49. Le 4min» jour illui demanda

le: lem-es] Cicéron une politeflîe des anciensour leurs hôtes , de ne leur demander quee dixième jour de leur arrivée, le fujet qti

les amenoit. En le demandant dès le e-mier jour, ils auroient craint de leur (ign-ner lieu de croire qu’ils avoient de l’impa-

tience de les voir partir. .E: il ne les a par plutôt [un] BellerophochalTé de fon pays par les ordres d’un Roiinjul’ce , 8c chargé de fa part de lettres quidevoient lui être fort fufpeétes, ne lamepas de les rendre. Quelle fidélité! Plutar-

ue dit fort bien que la même vertu quiortifia Bellerophon contre les pourfuites

de la Reine , le munit aufiî contre le vicede la cutiofite’: Bellerophon, dit-il, n’ou-urit pas les lettres qui étoient écrites contralui, 6’ s’empêcha de toucher i la dépêche du

Roi , comme il fêtoit abfienu de toucher à jàfemme ; à cela par la même venu de cami-nence; car la curiofité efl une incontinence,tout comme l’adulte". le crains bien netoute cette fagelfe de Bellerophon ne oitbien plus oppofée à nos mœurs, que toutce qui nous paroit dans Homere de plusétranger.

Qui n’était pas de race mortelle, au?! ficvigie] C’efl pour dire que c’était un monfired’une grandeur énorme, comme les.He-breux ont dit une montagne divine , pour unmontagne fin: haute.

Elle avoit la téta d’un lion] Cette chimer:étoit une montagne de Lycie, qui avoitpluficurs Iommets tout rempli: de bêtes fe-

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son 1311.1 Ann. Livre 71. 19:races : Bellerophon les en purgea; 8c cefur ce qui donna lieu à la fable. On peutvoi; Strabon. l D

me et ne es leuquien-v erentCar lesfgiîeuiiln’abandonnent jamais? la fa;lgelïe 8: la vertu.

Il combattit entait: une" le: belliqueuxSolymes] Les So ymes étoient des peuples

un habitaient près de Termefl’e fur lefiéandre; on les ap alloit autrefois Cabal-les. Du rem: de Stra on on voyoit encoreprès de ce lieu la vallée de Bellerophon.8c le tombeau de [on fils Ifandre qui futtué dans le combat.

Page 150. Le Roi sanctifiant a ces grandsOxploits qu’il étoit de la rate des Dieux] Carla vertu cil la véritable marque des enfanedes Dieux.

E: lui donna fa fille en mariage avec lamoitié de [on royaume] Voilà ce que fait lavertu. Bellerophon devient le gendre duPrince qui avoit fait tous fes eforts ou:

. le faire petit. L’hifioire de Jofe h en gy-pte a bien du rapport avec ce e de Belle-tophon.

Lui donneront on propre un and parc]Ces peuples n’honorent pas feu ement Bel-

flerophon, parce que le Roi l’a honoré ,mais parce qu’ils avoient part à (on bien,fait, ils lui témoignent aufli leur recon-noiffance. Ils lui donnent donc un grandenclos de terre, préfent ordinaire que lespeuples faifoient aux héros ç en quai ils lestrairoient comme des-Dieux, car les Dieuxavoient aufli des terres qui leur étoientconfacrées.

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ne. ’ issu-nouas rMais après que Bellerophon eut attiœ’firrlui la haine des Dieux] Homere ne dit pointen quoi Bellérophon avoit attiré cette hai-ne. Ce Roëte veut-i1 faire entendre qu’ilfur plus ailé à ce Prince de conferver fouinnocence pendant qu’il fut malheureux 8cperfécuté , qu’après qu’il fut heureux 8C

placé fur le trône? tPa e 151. Tua de [ès traits la Princefle]Les recs attribuoient les morts fubitesdes femmes à Diane, agnelles des hommes

à Apollon. I 4De ne "dre «une ora-afin de me figna-ler] Voila trois préce tes d’une beauté mer-veilleufe, ô: les p us grands qu’un Roipuilïe.donner à [on fils qu’il envoye à la

guerre. -Page l je. Par le film; nœud de l’hojpita-lîte’] Cc nœud étoit en elfe: fi lacté , qu’on

le purifieroit aux liens du Iang. Des arens[e battoient fort bien les unscontre es au»(res, comme Teucer contre les Troyens.quoiqulil fût Troyen d’origine 8c procheparent d’Heétor, mais des eus ui avoiententre eux le droit d’hofpitalite , quelqueancien qu’il fût. auroient crû être mati-ndits de Dieu 8c des honnies. s’ils lavoientviolé.

je l’ ai muge dans mon palais en parrain,pour Iroye] Car on gardoit avec beaucoupde foin ces. préfens dans fa. famille commedes gages durables de ce droit d’hofpitalité.qu’on étoit obligé de tranfmettre à fes dei;cendans d’âge en âge.

Page 153. Alors lefils «bimane éleva le

’ tonnage

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son 1311.: A on. Livre PI. inbourrage â Glaums] Quand on trouve dansles grands Poëtes des endroits ui préfen-tent un feus bas 8c indigne ,-il ut voir fices termes, dont ils le (ont fervis , n’ontpas aulli quelquefois une lignification tou-te contraire, car par ce moyen on répondà toutes les critiques mal fondées qu’onpeut faire fur ces endroits. En oici unexemple bien remarquable. Horn en par-lant de cet échange que Glaucus fit avecDiomede , s’elt expliqué de maniere, qu’on.a’ cru u’il difoit , alors le fil: de Saturne ôtala pru ente à Glaums, ce qui feroit indigned’Homere , car il blâmeroit fort mal à pro-pos la généralité de Glaucus. Dans les te.marques fur la fpoétique d’Ariltore ’chap.26. M. Dacier a ort bien expliqué ce paf-fage après Porphyre , qui a fait voir le pre-mier, que le mot 1’ il)..." fignific non feule.ment ôta, emporta , mais aulIi éleva , renditPluïgrand, s’infplnv incliner. Et c’elt levéritable lem de ce paillage , qui par-là de-vient fort beau , car ce Poète fait voir queJupiter empêcha Glaucus de tomber danscette penfée balle 8: fordide, que les ar-mes toutes d’or étoient’de plus grand prix

ue celles de Diomede, qui n’étaient que’ ’airain , 8c qu’il l’obligea à les donner.

En uoi Gl-aucus imita 8c furpall’a même laIgén rolite’ de l’on grand pere qui avoitdonné au grand pere de Tydée une couped’or pour un baudrier d’écarlate u’il en

avoir reçu; 8c voilà comment laucusexécute l’ordre que fon pere lui avoit don-né , de fur all’eren générolité tous les héros.

Tome I. I

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194 R r u A n Q u a s8c de ne déshonorer les ayeux par aucunebalfell’e. Eul’tathe a fuivi cette explicationde Porphyre.

Page 15 . Et pour derniere "Mm, vec-nez-vous ans la citadelle élever vos mains]Hecube connoill’oit trop Hector pour croirequ’il s’enfuit de la bataille : elle devinequ’il re e dans la place, pour implorerle feeo des Dieux.

Page 156. Au lieu de mefarrifier, il m’af-fiibh’roit encore] "V oilà deux lentimens quiparoillent très-appelés. Hecube dit que levin e11 un foutien merveilleux pour unhomme fatigué, 8c Heétor dit au contraire

u’il l’alioibliroir, 8; lui ôteroit les forces smais’ihn’y a nulle contradiétion. Le vinpeut faire dans une performe âgée l’efi’etque dit Hecube, 8c dans un jeune hommecomme Hector déja épuil’é , il peut fortbien confumer les efprits qui relient, après.les avoir ranimés pour un moment. Didy-me rapporte que quelques anciens criticques , pour fauve: cette prétenduë contra-. létion, ont expliqué autrement ce panage,8c qu’ils ont .dir qu’Heétor ne refufe ce vin,que de crainte qu’en fail’ant les libationsavec les mains impures 8c fouillées depouillerefit de l’ang, il n’attire la coletade upiter, 8; que ce Dieu irrité ne lui ôtela orce 8c le courage. Ce fentiment cil fortbeau, mais cela n’empêche pas que la pres-miere explication ne fait vraie. L’autre efirenfermée dans ce qui fait.

. Et avec le: po tous les plus exquis] Nousdirions aujoutd’ tu, à avec lacent. Du

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sur. L’Ir. r A n a. Livre VI. 19;tems de la guerre de Troye l’encens n’é-toit pas encore connu, comme Pline l’allu-re dans le premier chapitre du livre 13;Iliacir temporibus thaïe non fitpplicahaturseedri tamtam à citrifitorum frumum infinisfilma ronvolutum nidaremverius quâm o oremnoveront. Et Arnobe dans le 6. line. Namlmaque in lis remporibus, quemadmodum tre-ditur à perhibetur, heroïcir, quid’nam eflèeMus fiitum efl , [cri toribus ut comprabatur à:prifiis, 769111-711131 ibris nulla mentio ejus re-Iperftur. irgile n’a pourtant pas laill’e’ deI arler d’encens en parlant du temple de

enus à Paphos ,. . . . ahi templum illi , centumque Selma ’

77mn calent (me. ’ ’Mais c’eli par une figure qu’on appelle pro--Jay e, ou aun’n’ arion.

age I s . E 1 plut aux Dieux que la terres’entr’ouvrzt fous je: pieds pour l’engloutirj’

Ces imprécations contre Paris viennent icibien naturellement à Hector. La vûë detant de petfonnes malheureul’es, qui avoient,déja erdu, ou qui alloient perdre, lesunes eurs peres, les autres leurs maris ,celles-là leurs freres , celles-ci leurs enfans,rap elle dans l’on efprit la caufe de tous cesma eurs, 8c lui arrache ces malediétions,que Paris n’avoir que trop meritées. ’

Page 158. Cette Prineeflè defcend dans uncabinet parfumé] Les Reines, 8c les Prin-’celles avorent des cabinets de cédre 8cd’yvoire 8: tout parfumés,loii elles te;noient leurs habits 8c leurs meubles pré-cieux. Dans-l’épithalame de Sallornon, le

ll

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196. -. Riz-manques a.Prophéte dit à ce Prince , Myrrhe à flaflaà tafia àveflimentis mis , à domilms eburneis ,1est quibus deleflaverunt te filin Regum in ho-vflore me. Tous vos hubitsfimt parfumés de l’o-deur de myrrhe, d’aloës, à d’ambre, qu’ilsont tirée de ceslpréeieux cabinets d’y-voire , d’où

les filles des ois jour firmes tau-devant devous. Pl’eaume 44..

ue Paris avoit amenées de Sidon] CarPans , après avoir enlevé Helene, ne s’en.retourna pas par le plus court chemin , depeut d’être pourfuivi; il côtoya l’Egypte 8:.alla à Sidon, ou il acheta ces femmes , oules enleva peut-être. Le Poète, qui avoitfait leIPoëme des C priaques, avoit luiviune tradition bien ’ érente, car il diroitque Paris eut à l’on retour le vent fi favocrtable , qu’en trois jours il arriva de Sparteà Troye. Au relle, ce qu’Homere dit icides Sidoniens, cit confirmé par le témoiagnage de nos livres faims, ou l’on voit que.Tyr 8c Sidon étoient des villes fuperbes ,*ou régnoit la magnificence, 8c ou le trou-.voient les plus excellens ouvriers pour toutce qui regarde le luxe , fait en maifons ,-foit en meubles , fait en habits. Les fimplesmarchandes y étoient c0mme des Reines.’ Il je trouva fous tous les autres] Car ceQui ell: le plus précieux cil ordinairement le,

lus caché. Homere ajoute cette particu-arite’ , pour faire voir qu’Hecube vilita

tous les tapis-l’un après l’autre, 8c qu’elle.n’en lailla , 8c n’en oublia aucun. i

Page r 59. La belle îlienne, fille 51e Ciflè’e

à femme du vaillant Amener] Vouà donc

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1 son tunnelimVI. .197meure qui a pour Grande-Prêtrell’e , non[me filles, mais une femme , 8c une femmequi a encore [on mari. Cela mérite d’être

remarqué. p I A "Car les Troyens l’a-voient établie Grand?Prêtreflê] On voit parce palfage que dansces premiers terns les Grandes-Pretrell’esl,n’étaient pas nommées par le Prince, maisélûës parle peuplé.

«Et accompagne fini offrande de cette priera]Remarquez que ce fut la Grande-Prêtrellqui pria , 8c non pas la Reine. V . ’4 v Page r60. Et faites mordre la pmflierej’Theano ne l’e’ contente as de prier quemIDiomede morde la pouâiero"devant lesportes Scées , elle prie qu’il la morde ,45:qu’il tombe fur le VllÎlgC , c’ell-â-dire , qu’il

fait tué en firyant. Quel honneur cette”priere ne fait-elle pas à’Diamede, 8c que!"art me rvcillemr du Paëte pour relever les”

héros? l t , - " oTelle fin la priera de la Grande- Prémflë’,10 Pallas la refend] Helenus avoit ordonné,

u’on demandât feulement à Minerve d’e’w’

olgner Diomede des remparts de Troye ’,’vmais Theano ne borne pas la l’es prieresles femmes ne (ont pas li modérées dans ales prieres qu’elles font contre leurs entre-"-suis; elle demande ne Diognede-pe’rillèf8c qu’il pétille avec liante , voilà pourquOi 4l’a. priera eli rejette’e, car Dieu nechangeüpas les loix de fa providence pour lattis-

.faire nos pallions. lePage 161. Et qui s’amufin’t à «rifler [à cuir-i:

rafle , fin: bouclier] Peut-être pour les mon-fi-I iii

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198 n- -RBquQ«uzsriver à ces femmes, 8c out les entretenirdes ands exploits qu’i méditoit.

ou: prenez bien mal votre tenu , pour êtreirrité contre les Troyens] Hector, pour ne paracculer trop ouvertement Paris de lâcheté,fait femblant de croire qu’il ne.s’efi: retiréque ar refîentiment contre les Troyens,

ni e haïfibient. Cette. adrelfe réuffit à- cérat. La diflïmulation fait louvent plus

que la violence. Cet art d’Heé’tor nla paséchappé à Plutarque, qui en a tiré un beauprécepte pour les mœurs dans Ion excellenttraité, comment on peut difierner le flatteur

ad’avec l’ami : Comme un médecin , dit-il ,Il aime mieux guérir fon malade par la diettea 8c par le repos , que par le Cafiorium 8: lawScamone’e; de même un bon ami, un bonD,pere , un bon maître aiment toujours mieuxa le fervir de la louange que du blâme , pourw la correâion des mœurs; car rien n’aidea: tant à celui qui re rend avec ftanchife 8:n avec liberté, ne b elfe moins, 8c-n’avancea: davantage , que de reprendre doucement,a: avec aficétion , 8c fans aucune marque deancolere. C’efl: pourquoi il ne faut jamais s’o-

- m piniâtrer à convaincre amérement ceux quianienr le fait quark leur reproche , m les em-m êcher de le jul’tifierl, mais au contraire ila, aut leur fournir adroitement 8c bonnementau des excufes plaufibleà 8c des étextes ipé-æ cieux , 8c quand on voit qu’i s s’éloignenta eux-mêmes de ce qu’il y a de plus honteuxau dans le fait , il faut pour ainfi dire , le prê-nter à eux ,i 8: leur ceder , comme Heâprriait à Paris dans Homere , lorfqu’il lui du ,

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son dans. Livre VI- mevous prenez bien mal votre rem: ,, car être dirrité contra les Troyen: , comme fi a retrai- cete du combat contre Méne’las n’eût pas été et

une fuite 8c une marque de fa peur 8c de fa celâcheté , mais un effet de la tolere. a:

Page 1 62.. C’ejl main: par reflènkiment con-ne les Troyens] Paris el’c bien aile qu’Hee-tor lui fourmille cette raifon de fa retraite.Il la rejette pourtant en partie, parce qu’il.y avoit toujours de l’injufiice à lanierpérir ar r’efi’enument des peuples , qu’il

avoit cul engagés dans cette guerre, 86qui ne s’immoloienr que pour lui.

A cacher à à Bflfiveüï ma douleur à” mapràfànda triflvflè] De» ce qu’il avoit été vain-

cu dans le combat contre Méne’las.Page 16;. Quels noms odieux peut-on ml

donner] Helene ne perd aucune occafionde témoigner fa douleur a; l’on re lentir,8c elle le fait toujours fi à prOpos , avectant de model’cie qu’on ne peut. s’empêcher

d’en être touché. - IPage 1 64.. Mai: puffins les Dieux avoient

"fila d’accomplir tous ces maux] Il femblequ’Helene veuille par là circuler ou dimi-nuer fa faute, comme s’ü n’avoir pas étéen [ou pouvait d’empêcher ce que les DieuxavoienËréËwlui’l fi à. de g

tu a: cm a m, ai ’m -hâlât reprocher de: laminas Cet clichoit efl:d’autant plus difficile qu” paroit aifé, 8cqu’on cront d’abord l’entendre , 8c j’avoueque c’el’c Eul’cathe qui m’a remife dans Je

bon chemin , en m’avertilfant, u’l-leleneparle ainfi par rapport au reprolc’ e déguis-

w

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zoo R u M A l q u a sle 8c couvert qu’Heétor vient de faire àParis , reproche que Paris n’a point du toutentendu , 8: qu’Helene a parfaitementcompris. Helene veut dire qu il n’y a riende pis qu’un homme qui n’a nul fentiment.8c qui ne fçait pas démêler l’amertumecachée fous des reproches adoucis, louventplus honteux que les injures.

Et n’en f aurait jamais avoir] Car lesfentimens ’honneur ne le réveillent gue-re, 8: ne viennent prefque jamais dansun homme comme Paris , enfeveli dansles voluptés.

Jufli jouira-Fil bientôt de! finir: de falâcheté ] Il y a dans le texte une bienféanceque je n’ai ol’é conferver dans ma traduc-tion, parce que je ne la démêle que parconjecture. Helene , après avoir dit queParis n’a nul fentiment, ë: qu’il n’en [gau-

roit jamais avoir , ajoute,;. . . . . final!!!" inuupiesâq 0’16. p

mor à mot , c’efl pourquoi je parfit qu’iljouira. Il el’t évident qu’il man ne là lerégime , car de quoi jouira-t-il Heleneveut dire que Paris jouira bientôt des fruits Ade la lâcheté, mais elle n’acheve pas 8:s’arrête par refpeét pour Heétor.’Pour con-

ferver donc la grace 8c la vivacité de cepanage, il auroit fallu traduire , auflijouira-r-il bientôt des fruits de fit . . . . . mais ap-prochez mon frete , ôte.

Nos deux nomsjèronr malheureufementfæ-meux dans tous les fiécles ] Homere a prisplaifir a embellir le caraâere d’Helene, 8cà lui donner toutes les beautés qui pour

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sur: L’union. Livre V1. .2or’VoiEnt compatir avec le fond" dote même’earaétete. La fauted’Helene , quelque gran-de qu’elle foit , n’empêche pas que cettePrincelfe ne puifi’e airoit beaucoup d’efprit,beaucoup de courage 8c de nobiefl’e , beau-coup de fenfibilité pour le malheureux étatou elle le trouve , 8C qu’elle ne porte favûë fur l’opprobre. éternel dont fait nom:-fera muvert. Le contraf’ce de ce caraéte-rte 8c de celui (le Paris el’c merveilleux.

Page r66.- Chez uelqn’une de je: belles-fæur: ] Ce mot de elle-fient comprend ce"que les Grecs feparoienr en deux’, 8c qu’ilsappelloient un"; 8c shaker. "aux; el’t la fœur’du mari , 8c biné-rap el’t la emme du frette.Andromaque pouvoit donc être chez quelu-qu’une des l’œurs-d’l-letîtor , connue chezCafl’andre, chez Lâodice’ ; c’elt le fait." aon foufentend N’en, la maifim: ou chezquelqu’une des femmes des freres d’Heé’tor «,

comme chez H-elene ; c’elt le shit-n’ai" ; no«

tre belle-fœuv dit tout cela. vHeêî’or [art brufijuement’ , prend le mémn’

ehemin 14’114 déja tenu] Hector ne s’amufe-

pas a a let. chercher fa femme fur la toutd’Ilion :le combat l’appelle, il va au plus

têll’e’. Homere nématique jamais à ce ue

honneur 8c la bienféance demandent.- trobéifl’ant à! ces regles les plus feveres , ilfçait en tirer de grandes beautés pour fanpoëme. Ici, par exemple, il a ménagé unefurpril’e très-agréable" pour fort lecteur,qui efi d’abord très - fâché qu’Heét’or ne

trouve pas Androma ue, 8c qui cit enfuiteagréablement furpris e voirquî le hazard

v

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sa: flamande"la lui préfente , 8: lui rend un plaifir , qu’ilËVOlt d’abord efpéré , 8: qu’il croyoit pet.-

u.Page r67. Mais tous le: Troyens l’appeld

’ laient Aflyanax , parce que fin pare] Les peu.ples , de leur autorité , donnent louventaux Princes des noms qui leur demeurent ;.mais ils les donnent par rapport aux qua-lités de ceux qui font nommés ; au lieuqu’ici, comme chez les Hebreux, on voitdes noms donnés aux enfans , par rapportaux ualite’s ou aux ava-mures de leurs pe-res. e fils d’Heâor cit nome Aflyanax ,-

arce que l’on pere défendoit Troye ;8: ail-.-I eurs ce Poète dit que Marpefi’e fut nomméAlcyons , parce que fa mere avoit eu legémi: malheur * qu’Alcyone femme de

eyx. -p Hetïlor, en le voyant, le carefli d’unwarire , (’7’ Andromaque] je ne crui pas qu’on

paille voir rien de plus tendre , de lusbeau, 8: de mieux peint , que ce tab eaude l’adieu d’Heé’tor 8: d’Andromaque. Quel

grand nombre de beautés différentes cettecourl’e d’Heétor dans Ilion n’a-t-elle pas

A fourni à Homere! Eufiathe , aprés les avoircom rées, finit la remarque par cette ex-spre ont qui mérite d’être relevée: :34 raid’il" émît , et; terrain-m4 4’. une», 615A95! rit"fixas. l’Àlpwl’an 78’ d’un ci: nouions- si n09"!-

gs’rqr, énorrdapæin TINIÀU’QPOII fol! 11170,»-

un , i107; immodl’u; hunier". En unmot , ce départ d’HeElor effarés-bien imaginé:car par ce moyen fa (méfie , s’étant dépouillée

de l’arraché à de l’inhumanité descendants.

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, s un L’Ir". r A un. Livre Ï’I. :0;à s’étant comme lavée du meurrre’ù du

fan , efl devenue douce à riante par la beau-té e ces divers épifiulcs, &c.

Page r68. Prince trop magnanime] Lesanciens ont remarqué 8: admiré dans cevers une beauté que je n’ai pû conferve:entierement dans ma langue. Androma neen parlant à (on mari , ne lui dit ni He or,ni mon mari, ni feigneur ; mais elle lui dit ,demi": , terme mitoyen, qui ne lignifieni bonheur ni malheur , mais un mélangedes deux , 8: qui dans la bouche de cettePrincelïe , marque fa douleur 8: [on amic-tion. Prince trop magnanime, e11 ce que j’aipù trouver de plus approchant.

Car les Grecs je jettant tousficr pour ] An-droma ne a une fi rand: idée de la va»leur d’ eétor , qu’el e croit qu’il ne faut

as moins que tous les Grecs pour lui ôterVie.

’ Page 169. D’arbrettoufiics) Il y a dans leGrec , d’anneaux , arbre dont les tombeaux

* étoient ordinairement ornés , comme très.convenable aux morts, parce qu’il ne por-te point de fruit.

Dans les pâturages ou il: gardoient les trou-peaux] Selon la coutume de ce tems-lâ,ou l’on reconnoit encore la fimplicité dutems des Patriarches , comme elle nous efipeinte dans nos livres facre’s.

Page 170. Que Diana décocha fur ellefer’flécher mortelles J C’en: pour dire qu’ellemourut de mort fubite , comme je l’ai déjl Vremarqué ailleurs. l

Car e’efl paHà-qu’onpeut le pîusaifv’nrm

73

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:04 .K’annnouass .efcaladernos murs] Si Andromaque diroitcela d’elle - même , elle ne parleroit pas- enfemme , mais en homme de guerre , ce quiferoit vicieux; mais elle ne parle que dece que les trois attaques des ennemisavoient appris à tous les Troyens, com-me elle va le faire entendre tourna-l’heure:,8: cela e11 très-ingénieux , pour donner àHector un. prétexte de demeurer au pieddu rem rtxl’aens honte, s’il vouloit fuivrcse con cil.

Page» I7r-. Soit e quel ’un de. leur: De-vins leur au donne ce co cil ] Car c’était lacoutume des Grecs 8: des Barbares , de nefaire prefque aucune entreprife confidérarble, fans avoir auparavant confulté. lesDevins z. cela s’el’c pratiqué long-tems pat»- 4

mi d’autres peuples ,. fur- tout parmi lesGaulois.

Ou qu’eux-mêmes en combattanteuflent re-Inarqué que c’était là l’endroit le. plus faible]

Ce paillage- fait voir évidemment que duteins de la guerre de Troye ,. ceux qui afofiégeoient des. places, les Grecs memes,n’avaient pas accoutumé de les reconnoîvtre auparavant; ce n’était que endant lecours du fiége, 8: dans les ’ érentes arataques, u’ils en remarquoient les endroitsforts ou cibles. Je mÎen étonne , car il mefemble que défi la premiere précaution qui

, vient- .fort naturellement dans l’efprit. Ce-"pendant je ne.voi (En qu’elle fût alors enufage ni parmi les secs ni ailleurs: grau-7

Ide preuve que l’art dola guerre déçoit pasencore dans la perfeétwn.

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sur. un: un; Livre VI. le;H Jc’fiu’r accoûtume’] Le Grec dit, fui ap-

pris , "959.: ; 8c par ce mot, Homere faitentendre qu’il a connu cette vérité , queles vertus , jufqu’à la valeur même , pou-voient être enfeigne’es, 8c que l’habitudepouvoit les former. -

je fiaàgu’un jour viendra, que la filtréeville de raye périra 3. Il le fçavoit appa-remment par quelques anciens oracles ,aufquels il ajoûtoit plus de fbi que Priam8c les autres Princes. Au relie il dit d’unemanier: v ue , qu’un jour viendra , pour:ne pas defzëpérer la malheureu-fe Andro-maque , déja airez affligée: car les plus funruelles évenemens, dont nous [brumes me?nace’s , nous effrayent bien moins quandl’heure efi incertaine. -

Page r72. Vous ferez reduite à aller préfetde Peau] Car d’aller puifer de l’eau , c’é-tait la fonâion des plus viles efclaves.Cela -paroit même pas l’Ecriture feinte , où l’on’

voir que les Gabaonites , qui avoient nom--pé Iofué , font faits efclaves, 8c aflhjettisà a le: Mer de Peau. Voici. l’arrêt que»pillé leur prononce lui -’même , 8c qui.marque bien le méprisrattache’à certefonc-Fion : Su!) maiediflione eriti; , à: non deficietvde flirta: vejira ligna redem- ,, aquafiluercom-portant, &c. Vous ferez toujours [au la ma».kdifüon,à’ votre po érité à jamais fera af-fijertieà fendre du 120er Ù’à porter de l’eau»,

auD’ parée ou de Meflèîde] Hy crée, fén-

rainengrgos; 8c Melfeide , ouatine de:

u

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206- insurgeonsPage 17;. Mai: que le tombeau "mamefias de: Monceaux de terra 1 J’ai tâché de feria lse fenrir la forCe de Cette exprefiîon Mm;vainc ,- qui explique la maniera dont onfaifoit les tombeaux en accumulant desrugueux de terre fur la (gambie:

age 174. u’il re e au: raye, aiméà rafpeâe’ rififis «film Comment cequ’Heétor dît ici peut-Il s’accorder avec ce

u’il a dëja dit , qu’il f k qu’llion feraaccage’ ar les GreCS ? I faut fe fouvenir

que c’e ici une priere. Heâor dans unexcès d’émotion 8c de tendrelfe pour for:fils , prie les Dieux qu’ils confervenfiTroye , 8: que fan fils y puifle raguer. Ilcil toujours permis de demander à Dieud’appaifer fa colere , 8c de changer l’es dé-crets. Combien de fois les prieres n’ont-elles pas changé la defiinée ?

Page 175. Ce Prince efl beaucoup plus van;Ian: afin pere] Hector fouhaite que Ion.fils oit, non-feulement plus vaillant quelui , mais encore beaucoup plus vaillant , 8:cela en naturel aux pares. Sophocle touchéde la beauté de cette priere , l’a imitée-dans (on Ajax , ou. ce ere infortuné , pre-nant fort fils entre fes ras , prie qu’il faitplus heureux que lui, à du rafle, qu’il luirçflémble:

a au? lyt’vua une? d’wxr’flpoï y

T4 il" c515 :Kglof. ’D’où vient donc la différence qu’on trou-

ve dans ces deux prieres, puif ne la der-iniere elle faiteqfur l’autre 2 elle vrent de cequ’Homere fa»: parler un pere qui cit far

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sui thune. [Livre 71’. 207se, 8c que Sophocle fait parler un perequi el’t fou. Les fous ont toujours fi bonneopinion d’eux-mêmes , qulils ne [gantoientcroire qu’on puillë jamais les furpall’et. Ilm’a paru qu’il étoit à r os de faire fentîrcette fage’lfe de Sop oc e, dans le chan-gement qu’il a fait à ce cataracte :vcela-peut même être utilepour les mœurs.

Reprenez vos occupations ordinaires , vostoile: , vos fujëaux] Homere renvoye tou-jours les femmes à leurs fufeaux 8: à leurslaines; ce qui me fait fouvenir d’une joliebiliaire contée par Hemdote. Cet hifloriertécrit que la princellë Pheretime , chafl’e’e

de Cyréne aVec (on fils Arcefilas, fe reti-ra près d’Evelton Roi de Cypre , au uelelle demanda une armée pour le re’ta litrdans [on Royaume. Eveltonxe’ludoir tou-fours , en lui faifant tous les jours de maagnifiques réfens. Elle. recevoir l’es pré-fens , 8c mandoit toujours des troupes.Un matin le Roi de Cyréne, laflè’ de lesperfe’cutions , lui envoya un fllfeau- 8c une

uenouille, 8c lui fit dire que c’étoient lesgauls préfens que l’on devon faire aux femtrmes; 8c que ce devoit être là leur uniqueoccupation. J’ai bien peut que beaucoupde gens , en lifanr. cet ouvrage, 8c le trou-vant fort au-dell’us de mes forces , ne merenvoyent auflî à ma quenouille 8c à mes

fufeaux. a vPager 7811 n’y a perfinne qui puiflèjuflementvau: taxer de peu demurage] Heélior en fai-fant une efpece de fatisfaôtion à Paris de lasmniete dureaveclaquelleil luia déjapatlé

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:108 RE’MAnQuu”s,8tc: ’.deux fois pour l’exciter au combat, tramun nouveau moyen de le piquer d’honneuren louant [on courage, 8: en lui difantfeulement qu’il l’abâtardit un peu par la

.pareil’e , qualité, bien naturelle à ceux- quiont les inclinations de Paris;

q Page r79. Et de bottela coupe de liberté Je’elt-a»dire,la coupe dont on faifoit des liba-tions à Jupiter Sauveur ,- après avoir chaireles ennems,-8c recouvré farliberté’La coupelibre, ou la coupelle liberté y cf: une expref-sfion empruntée des Hebreux- qui difent demême ,« le calice ou la coupe du falut , le ca-lice ou la coupe de ureur, le calice detriflefle,le calice de bénédi ion , &c..vCette exprellîoncil; remarquable dans la,- bouche d’Heétor.Au relie ,- il y avoit en Grece une fontainedont l’eau étoit appelle’e (AtlIB’efyn . 8:15463:"; a)», , eau de liberté. Elle étoit auvoifinage- de Mycénes , près du temple dejunon , 8c on l’appelloit eau de liberté y non:feulement parce que les prêtreflesde Junons’en fer-voientpout. des expiations fecretes;mais encore , parce; que les efclaves ,. qu’on.alitanchifl’oit, bûvorent de cette eau derqulils avoient été mis en liberté.

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I se!m.-.-. ..-»...-- ...---.-....-. h...

Argument du VIL Livre.

’ Eé’lor,forti de Troye avecfmc fiera Pa- V

ris , [à rengage dans la mêlée, à"de nouveauxexploitr: Minerve , allarmée pourles Grecs ,- defeend de l’Olympe; Apollon ,v quivoit flan de ein, va à fa rencontre, à il: con-viennent e feparer les deux armées pour ce.jour-là, à de porter Heôlor à défier le plu!vaillant de: Green Helenus , qui , comme de-vin, avoit pénétré leur intention, le opojè à

[onfiere , qui , ravi de cette pro anion, faitretirer fie: tro et; Agamemnon ait la même tehofe de jàn côte. Heêîors’avance entreles du»: iarmée: , à Propofè le: condition: du combat:Les Grec: font ejfiaye’t, à ne rïondent pain:à ce .- enfin Menelasjà leve, après avoirreproché aux Grec: leur lâcheté, il veut pren adre le: armer. Agamemnon l’en empêche, 6’-Neflar par [et reproches pique fi vivement le:

énéraux de: troupes, qu’il s’en prefente neufpour difËuter l’ honneur de combattre HeêîorrNeflor le: oblige de s’en remettre au fin ; cha-cun met [à marque dans un :afipie, à Ajax’ejl celui que le fart. ehoifit filon les vœux detoute l’armée. Ces (leur héro: entrent en lire ,à a rê: s’être çharge’s plufieurs foie avec furie y

il: ont fépare’: par leur: lae’raute. Avant quedejê retirer il: je ont de: puffins. Neflar pro-pofe de faire brâ or le: morts: à ce jour-làmême Antenor reprefente aux Tro en: de ren-dre Helene avec toute: les richwiêt qui l’on:-

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116 , , ,fui-vie ; Paris s’yoppo e ,- à afin feulement Jerendre les rieheflès , d’y en ajouter d’autres;fi on le juge à proposeDês le lendemain Priamenvoya un héraut detlarer aux Grecs la]??? deParis e 0 demander en même-items une trevapour aire briller les morts; Le héraut ayantparleyDiomede reprefinto qu’on ne doit par(router cette ropofition,- ni recevoir Helenemême, quan ils voudroient la rendre. AiïAgamemnon renv’oye le héraut, Û anarfeulement la troue. On enleva les morts; on lesmet fur le [ruchera Après ces pieux devoirs , lesGrecs enferment leur camp d’une muraille

flanquée de tours; à défendue par un fifigarni de pallifl’ade. Ce grand ouvragee’tonne

s Dieux mimes , à excite la jaloujie de Ne-iprune; il s’en plaint à 3a iter, Ce Dieu luireproche cette indignejaloulife , à pour le ton-vfiler, il lui abandonne cette muraille a rêsau les Gras firont anis. Les Grecs po en:une bonne partie de a nuit rifaire bonne e enîdans leur camp, à les Troyens dans leur ville.goum arfes foudres à on es éclairs leur.donne e nouvelles marques e fa colere , à;il: tâchent de l’appaifer par des libations.

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n il twæmæmwâfimüa XXIGXNKKXXXH KXËCXHX Ë?

35:3 wwwL’ILIADEDHOMERE

LIVRE .VILN finilÏant ces mots , Hec- n

JtOr fort fierement des por-tes, 8c fou fiera Paris le fait. Leséclairs de leurs eux annoncentl’im atience qu’i s ont de combat-

tre. cl que paraît aux matelotsun vent fivorable qu’ils ont long-tems demandé 6c que Dieu’leur aenfin envoyé après qu’ils ont épuis

fé leurs forces à latter avec leurs ra«

mes contre les vents a: contre lesflots ; tels ces deux guerriers paroit:feu: auxTroyemyqui preffés par les

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un L’I L I A 15 z 4Grecs, delîroient ardemment leurpréfence. D’abord Paris ôte" la vie

au brave Menefihius qui tegno-itdans Ante, 6c qui étoit fils de labelle Phylomedufe a; du magna»-fiime Roi Arcithoüs , qui ne por-toit pourtouïtes armes qu’une maf-fuë. Heé’tor’ d’un coup de pique

perce le cou du vaillant Eïonéeentre la cuiralle à: le cafque , 8cl’abbat â les pieds; 8c Glaucus filsd’Hippolochus , Général des Ly-ciens , s’attachant au fils de De-xius, au valeureux Iphinoüs ,prend ’

fi bien fou teins , que comme ilfautoit fur fou char, il lui porteun grand coup de pique, lui parece l’épaule sa le remarie aux pieds

de fes chevaux. -. La.Déelle Minerve, quivoitles Grecs li maltraités, s’élancedesiornniers de l’Olympe,, 8:7

rend (on vol vers les murs d’I- ’lion. Apollon l’appercevant du

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D’HO-MERE. Livre VIL 2:3

Haut de la forterelle de Pergamevole à la rencontre , car il vouloitque les Troyens-ouïrent l’avanta- *ge. Ils le joignent près du grand ’chêne ,6: A .ollon revenant Mi-nerve , lui Ït : Fil e du puilTant dJupiter, quel defïein vous a fait aquitter-le brillant Olympe i vous ame paroifïezaniméc d’un nouveau a:

fou ; votre» vous faire remporter aaux Grecs la viétoire? car il cil ai- «afé de voir que vous êtes peu tou- ceche’e des maux. Troyens; mais cefi vous vouliez fuivre mes con- à,kils, nous prendrions un parti qui ànous feroitegalement avantageux: «àfeparons lcs’doux armées , ô: em- apêchOns-les pour aujourd’hui de a

continuerle combat; une autre- afois elles reprendront les armes 5 a:ôcvos Grecs profiteront de votre arecours , jufqu’à ce qu’ils ayenr vû a

la ruined’Ilion , puifquc telle e-fl ala volonté plus puiflantes Déef- a,

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214. L’ I L r A n aa fes, que cette ville infortunéea) rifle, 6c qu’elle foit renverfée Julle qu’à les fondemens.

a Je le veux, Apollon , rc’ anda la Déclic; 6c c’était là le feu def-

w foin qui m’a fait quitter I’Olympe:

n mais comment prétendez-vous arq-a tête-r des trou es dans la plusa: grande fureur Lili combat .?m Nous n’avons , reprend le filsa de Jupiter , qu’à tex-Citer le courana) ge du redoutable Heâor; ô: qu’àa.» lui, infpirer de défier à un combat

a fingulter le plus vaillant des Grecs.a Ceux-ci , irrités de fou audace ,v choiliront parmi leurs meilleursa Capitaines , celui qu’il-s voudront

9 lui op ’ oie-r. * ’ kIl .it , 6c Minerve le rendit à ce

. confeil. En mêmeotems le fils de- Priam, Helenus, qui avoit pénétrév le dellèin d’Apollon 8c de Miner?

ve, s’approche d’Heâor, 6c lui.a dit, Fils de Priam , quiètes [crue

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D’Ho MERE,.Livre VIL ai;blable à Jupiter en prudence 8c a:en l’agonie, voudriez-vous me croi- atre, je fuis votre frette, 6c je ne vous adonnerai que de bons confeils, afaites coller le combat, 8: vous enavançant entre les deux armées, adéfiez le plus vaillant de vos crane. amis à le battre contre vous; je cevous déclare que votre fort n’efi s-pas de mourir aujourd’hui, 6c que avous éviterez le final cifeau de la ceParque, car je viens d’entendre ce

la voix des Dieux. a r :vIl’ dit, 6c Heé’tor ravi de cette

propofition , s’avance à la tête descombattans ,4 ordonne qu’on cellede cambattrc , a: prenant fa piquepar le milieu du bois , il fait reti-iter les bataillonsrôc les efcadrons. .

Agamemnoii de [on côté faitde même retirer fes troupes. A pol-ion à: Minerve, fous la forme dedeux autours , le placent fur la ci,me du chêne confacrc’ à Jupiter P

l

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216 L’ILlr Ali!) Epour iouîr du fpeâacle de-ce com--bat , qui alloit fe faire , comme en

’ champ clos au milieu des deux arç-A mées. On voit des deux côtés les

rangs de troupes bêtifiés de pi-ques, de cafques 6c de boucliers.Comme les premiers foufles duViolent zephyr’e agitent la mer ,ô: font bouillonner fes ondes déjamoires , de même les divers mou-vemen-s dotant de milliers d’hom«mes tout couverts de fer, préfet:-rent à ,la.vûë, comme des flotsd’inciter ondoyants dansia plaine.r Hector, entre les deuxiarmées,

a» crie de toute fa for-ce , Ecoutezvamoi,Troyens, 6c Vous auffi mma» gnanimes- Grecs ,’afin que je vousne déclarent: quemon courage m’in-n’fpire. « Jupiter, qui du haut desa cieux pefe les deflinées des homa-a mes , n’a cas voulu ratifier nousa dernier traité, mais il nous plon-p go, 6c nous plongera encore Les

uns

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D’HOMERE. LivreVII. 217mis à: les autres dans des abîmes ade maux , jufqu’à ce que vous ren- averfiez’ la fuperbe Troye, ou que o-vous tombiez tous fous le fer aTroyen près de vos vailTeaux. a:Vous avez parmi vous des chefs ad’une valeur diflinguée’; que ce- a

lui donc qui aura l’audace de ré.mefurer avec moi, forte des rangs, aà: que nous combattions ferais à a:la tête des deux armées; Voici les aconditions de notre combat. J u- apéter vengeur en fera. le témoin 8c a

4 juge : fi votre champion m’ôte a»

la vie, il me dépouillera de. mes .armes, qu’il emportera fur fes vaif- a.

(eaux, 6c il renvoyerai mon corps adans mon palais , afin que les a:Troyens ô: lesiTrOyennes le met- setent fur le hucher ô: recueillent ames cendres : 6c fi je le fais tÔm-r aber fous mes coups, 8c qU’APOl-*aIOn m’accorde la vi’ëtoire, j’em1 a:

porterai fes armes dans le haut cg

Tome II. K

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1218 L’ILIADEa Ilion, je les appendrai au rem lea de ce Dieu, à: je renvoyerai (EnuCOfPS dans fes vailTeaux , afin quea les Grecs lui tallent des fimerail-a les honorables , 6c qu’ils lui éle-

v vent un tombeau fur le rivage dea l’Hellef ont , enforte que dans lesa fléoles a venir, quand les voya-s» geurs pallèront fur cette mer , il:sa difent ,Voilà le tombeau du vail-au lant’guerrier, qui dans les remsa allés fut vaincu par le belliqueuxa îleâor dans un combat fingulier: fa. ainfi. arleront les voyageurs, ô:a. ma g cire panera d’âge en âge.

Il dit, ôt tous les Grecs éton-nés, demeurerent dans le. filencc.Ils avoient honte de refufer lecombat, ô: ils n’ofoient l’accepter. .

, , Enfin, Ménélas fe lave, 8c té-

moignant fa douleur par fes fou-pirs, il leur fait ces fanglans re-

’q proches : 0h Dieux! je ne voisla donc ici que des fanfarons; ô: au

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A D’HOMME. Livre VIL 219fieu de braves guerriers , je n’ap- aperçois que des femmes timides. nQuelle hante ô: quelle infamie aque parmi les Grecs, il ne le trou- ave pas un homme qui oie fe pré- a:fenrer pour combattre Hector! Eh aplût aux Dieux que vous ne fuiriez atous que cendre 8c que pouIliere, avous qui vous tenez-là comme des c-morrs, vous la honte ô: l’oppro. abre des hommes. Mais puifque la apeut vous a glacé le courage, je amais prendre les armes contre ce enfier ennemi. Les Dieux tiennent æentre leurs mains la viâoire 8c la a,donnent comme il leur plaît. cer En achevant ces mots, il prendfes armes éclatantes. Dans ce mo-ment,.d-ivin Ménélas, la Parqueimpitoyable alloit trancher letours de votre vie avec le ferd’Heétor, fi les Rois ne fuirentaccourus pour vous retenir, 8c fiAgamemnon luimême vous pre-

Kij 4

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220, L’ILIADEnant par la main ne vous eût parlé

a en ces termes : Quelle impruden-a) ce , mon frere , ô: où courez-vous Ï.a; témoignez plus de fagefl’c , à: mo-.

a: derez Votre indignation; n’allez.a point vous commettre avec un.

omme beaucoup plus fort quea vous, avec Heâor qui cf: la ter-.-a) reur des. guerriers les plus redou-sa tables. Achille lui-même a l’auvent

a) craint fa rencontre dans cette licea d’honneur. Retournez donc à vo-» tre poile , les Grecs auront foina) de choifir un autre adverfaire à,sa Heélor, 8c quelque intrepide à:a quelque infatigable qu’il puilTe êtresa dans les combats, je vous ré ondsa que s’il peut échapper au ange:a où il s’expofe, il le repofera vooha lamiers de les grands travaux. .

Ces (ages confeils touchentMénélas; il obéit. à (on frere,à: l’es amis, ravis de joie, le dé,pouillent de fcs armes avec berlue

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D’H’o M E a E. Livre VIL 22:

Coup d’emprefTement.Alors N eflor s’avançant , ô: éle-

vant l’a voix, dit: O Dieux quelle tuaffliétion pour la Grece, 6c quelle cedouleur pour le belliqueux Pelée, ce

à qui parmi fes peuples fait paroitre ceencore tant de force, tant d’élo- aquence ô: tant de fagefie dans les ceconfeils, 8c qui avant notre dé- apart, prenoit un fingulier plaifir à ame demander la maifon 6c la fa- amille de tous les Grecs, qui s’em- abarquoientpour cette expédition! aAh , s’il fçavoit que ces braves’aGrecs tremblent aujourd’hùi au cefoui nom d’Heâtor , grands Dieux, ce

qu’il loveroit" promptement [es .mains tremblantes vers votre trô- ane, pour vous prier de faire def- a

’ cendre au plutot fa vieilleiTe dans ale tombeau, ô: de ne pas le ’laifl’er a

furvivre à. cette honte. Pore des aDieux &des hommes, grand Ju. a:piter, 8c vous Apollon a: Miner- q

’ - K

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222 . L’Ieruea ve, que ne fuis-je dans la fleur dea la jeunelTe où j’étoi’s lorfque les

a Pyliens ô: les peuples d’Arcadiea le faifoient une cruelle guerre furau les rives du Celadon , fous les remvn parts de Phée , que baigne le fieuwau ve Jardan. Le vaillant Ereuthaqa lion paroilToit comme un Dieu àa la tête des troupes d’Arcadie; ila. étoit révèru des armes du Roia Areïthoüs , du terrible Are’t’thoüs ,

a que les hommes ô: les femmes ap--a poiloient communément le orteea,» maline, parce qu’il ne le ervoira ni d’é , ni’dejavelotmi dea dans es combats, à: qu’avec aa maffuë armée de fer , il renverfoita les phalanges. Lycurgue le tua ,-a non en vaillant homme, mais ena traître , car l’ayant furpris dans una chemin’étroit, il le perça de faa pique avant qu’il fût en défenl’e ,

9 8c l’étendit mort à fes pieds. Il en»

,0 leva l’es armes , dont le Dieu des

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u’Ho n en r. Livre VIL ne;batailles lui avoit fait préfent, à: au"qu’il avoit portées depuis dans tou- ce

tes les guerres. Mais après que Ianvieilleile l’eut appéfanti , il les doue a

. na à fou écuyer Ereuthalion, quiarendu plus. fier 8c plus audacieux enpar ces, riches dépouilles, défioit z-

tous les lus Vaillans, St les plus aVaillans aifis de crainte n’ofoient ceparoître devant lui. Honteux et las ade les infultes ,quoique je faire: le aplus jeune de l’armée , je me pré- «-

fente pour le combat, il mépril’e ama jeunefl’e , mais je l’attaque avec atant d’audace, qu’enfin , Minerve w

fecondant mes efforts, j’abbats à cemes pieds ce redoutable ennemi aqui étoit d’une raille prodigieufe , aô: d’une force pr0porti0nnée à fa a

taille. A la vûë de se vafie corps a:étendu fur la terre, on étoit en- cecore faifi de frayeur. Que n’ai«je u

donc les forces que j’avois dans acette floriflante jeunefl’e! Heé’tor ç,

K iv

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5224; .L’I L un Ea me verroit bientôt voler à fa realau contre, pour me ,mefurer aveca» lui, ô: parmi tant de braves capi-a: raines que vous êtes ici, pas un

m n’ofe fe préfenter pour le com-

a battre! -Tels font les reproches que leurfait ce vénérable vieillard, 8c ilsfont fi efficaces , que neuf de leursGénéraux fe préfentent aulIitôt.

Le Roi Agamemnon el’t le pre-mier qui demande cet honneur,et il efi fuivi du grand Diomede.Après Diomede pareil-l’ont lesdeux Ajax revêtus de force 8c

. d’audace. Après eux viennent lebrave Idomenée , ô: l’on fidelle4. écuyer Merion areil à l’homici-

lde Mars; le vail am Eutypyle fils.d’Euemon; le fils d’Andremon,l’intrepide Thoas ; ôt le divin

.Ulyfi’e. Ils prétendent tous. à la

gloire de combattre contre le filsde Priam, mais le (age Nefior

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D’H o M E ne. Livre VIL ’22 g

pour terminer leur différend furlapréférenœ , leur dit ,. Princes tee amettez ce choix au fort, à: celui aqu’il aura choifi,s’il échappe au :-

danger de ce grand cumbat, féra aun grand bien aux Grecs, a: il ac- aguetta une gloire immortelles:

Il dit, ô: chacun des. Princes-fait fa marque, 8c la jette dans lecalque d’Agamèmnon.’ En même-

tems tontes les troupeslevant leursmains aux Dieux. , 8c attachantleurs regards au ciel, font cette -..priere z Grand Jupiter, qui tenez a:en vos mains tous les forts ôt nqui les gouvernez comme il vous uplait, accordez à nos vœux, ou a»

’ ’Ajax , ou le fils de Tydée, ouog

même le Roi de Mycénes.cPendant qu’ ils prient ainfi ,.Ne-:

fior remué le calque, à: le. forti-qu’on en voit fouir, c’eût Celui-que toute l’armée a le plus defiré’.

Le héraut le prend. 8c le, otte aux

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226 ’ L’I L I A D z VPrinces quirtous , ne reconnoifl’ant’

oint leur marque, le renvoient à.r leur rival. Enfin-le héraut étant ar-rivé près d’Ajatx, de lui ayantmis:

le fort dans la main, ce héros te»cannoit fa marque, à: la; jettantsulfitôt à l’es pieds tranl’porté de

a joie, il s’écrie; Mes amis , le fort:a m’a favorifé , je ne puis vous ex ri-

a mer la joie où fuis d’efperer’ a que dans un: moment je triomphe-ra. rai du vaillant Heétor. Dépêchons-

n donc ,ôcpendant que je vais pren-w dre mes plus belles armes ,- adref-a fèz. de votre côté vos prieres au.a fils de Saturne , afin qu’il fortifiea mon bras, mais faites-les en l’e-n cret, de peut que les Troyens nea les entendent r dis-je?faites-a les à: haute-voix, fi vous voulez ,,a nous ne craignons ici perfonne;a nul homme vivant ne peut m’érnfiayer , ni par fa force, ni par [onen adtelïe , car j’efpére que la rial-flan»,

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, D’Ho M a RUE. LivreVIÏ. 22:7ce 8c l’éducation que j’ai reçûësa

à Salamine in? ont allez fermé à la a.Valeur. m

Il dit , 8c en même-teins l’estrou es adtelfent leurs prieres aufils e Saturne, ô: levant les mainsau ciel, elles s’écrient: Pere des dDieux 6c des hommes , uifl’ant aJupiter, qui êtes adoré fur il: mont aIda, 8c dontle trône ef’t environné ade majef’té 6: de gloire , la viâoire a

dépend de vous , accordez-la au availlant Ajax; ôt fi vous aimez aHector, ô: que fa vie foit récieu- afe à vos yeux , au. moins qu Heé’tor a

ne triomphe point d’Ajax ,t 8c que aces deux héros fartent de ce corn- abat avec un égal avantage. Telles q,furent les rietes des Grecs. p

Cependant Ajax tout couvertd’un acier étincelant , s’avance

femblable au terrible Mars, lori;qu’un. nouveau feu allumant [ontaudace, il fort de l’on palais au!

K vj.

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7228- L’IEIADE’v plus terrible appareil, pour aller

exercer fes violences dans uncom-bat, ô: décider de la fortunes dedeux peuples que Jupiter met auxmains, après avoir allumé dansleur ame la difcorde , fécondemere rie-funérailles 8c de deuiLTel, 8c plus effroyable encore legrand Ajax s’avance à grands pasentre les deux armées , fouriant

., d’un air terrible, &avec des yeuxp menaçans. Les Grecs. voyant ce.. hcros fifier , font remplis de joye,I 6c les Troyens au. contraire l’ontî faifis de. frayeur ;.He&or lui- me.4, me en cil ému, il l’eut ébranler

(on courage,mais il n’el’t plus teins;

de trembler, ni. de le retirer Versl’es troupes, puifque c’efi: lui-me.

me qui a fait le défi. ’Ajax- s’approche, couvert de ’

fon immenfe bouclier, qui paroil’.fait comme-une tout ,. 8C qui étoitl’ouvrage admirable de Tychius. ,

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’ D’H o MER a. Lz’ereVII. 222

le plus excellent ouvrier. de fortrems, qui habitoit dans la villed’Hylé; il l’avoir fait de [cpt dou-

bles de peaux de boeuf tontes en-tieres g qu’il avoit couvertes d’uneforte lamie d’airain.

Les deux hcros nefont pas lu-tôt en .prel’ence , qu’Ajax dit àHector d’un ton menaçant: HCCË et

ter, dans ce combat, que tu as a:tant fouhaité, tu vas voir quels a1vaillants hommes les Grecs ont aç encore après Achille , qui avec aun cœur de lion’a femé tant de au

fois la terreur dans tes troupes;-le refl’entiment , que ce hcros con- afetve contre Agamemnon, le re- a

. tient fur l’es vailTeaux, mais nous afemmes encore dans l’armée plu- a

’ lieurs qui avons. briguée l’honneur a

de te combattre ; commence ce’ donc, a: voyons ce. quevpeut ton a

bras. ’ ’ aDivin fils de Telamon ,.lui. ré- a

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egos, ’L’I Il t "A 15" E”

w’pond le. vaillant Heâor ,. ne’chet’t

a che-point à m’étonner Comme un:

a jeune enfant, ou: Comme une femnga me timide qui ne l’çait ce que c’eil’

a» que de guerres 8c de combats ; jea fuis nourri aux allarmes à: au car-ra nage; je fçai me ferv’rr a routesa mains de ’mon. bouclier; je fçaia- manier la lance , 6c fuit à pied foxa à cheval, je fçai poulier mon enæa nemi 8c donner au Dieu Mars un:ufpeâacle agréable ; je loué tousa courage ,» mais quelque fier à:n quelque redoutable que tu fois ’,a je veux bien ne pas épier un mona ment favorable pour te porter des-. coups cachés ; je ne déroberai.tu point la viétoire,prends garde a toi;

En finifl’ant ces mors ,- il lui lan-ce l’a: pique ,4 8c l’atteint au haut:

de (on bouclier ; le coup et! fi:rude que le fer en pénétre les-fi):premiers doubles, 8C ne s’arrêtequ’au feptiéme. Ajax , irrité dÎa-

I

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n’Ho; une Livre V11 2’317

.voir l’enti le oids de la mais)»:d’Heélor , lui anse à l’on tout l’a.

pique ,t 8c lui. perce le bouclier 6ca cuiral’l’e ,le fer pénètre même

jul’qu’à là tunique. Heâor’ étoit:

mort, li par un: léger’mouvement’

du corps,il n’ eût évité la pointe

mortelle. Ces deux hcros ,- après:avoir arraché de leurs boucliers lespiques, qui-y étoient engagées , lejettent en même-terne l’unl’ur l’au--

tre comme des lions qui s’anime-nent à la proyc, ou comme defurieux l’angliers. Le fils de Priam-porte un l’econ-d cou de piquefur le milieu du: bouclier d’Ajax,mais le fer ne peut’percer l’airain,dont il étoit couvert, ô: la pointe"l’e-reboucha z Ajax, profitant dece moment , le lança fin: Heélor- yô: perça l’on écu avec tant de vie-r

lence à: de force , que le tren-chant du fer lui effleura le cou,ôtât rejaillir le l’ang en about:

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.2311 L’IL IL D- zdance fur (es armes.

Heflor ne s’étonne point duI coup 6c ne le retire point du com-bat: au contraire plus. animé à lauûë de fou fang , il recule quel-

ques pas, 8c ramafle une pierreépouvantable qu’il jette de toutefa force fur le milieu du bouclierde fon ennemi 3 le bouclier reten-tit horriblement du coup de cet-te énorme ierre ; Ajax n’en efcpoint ébranlé ; il leve à fon- tout

une pierre beaucoup plus grolle,6C qui étoit comme une meule demoulin; après lui avoir fait fairedeux ou trois. tours en l’air avecfou bras , pour lui donner plus deforce , il la, jette avecitant de roi-deur, que fracalTant le bouclierd’HeËtor’ , elle le frappe aux deux.

genoux ,- 8c le iette à. la remerfetout couvert des piece’s d’en fous

écu ; mais Apollon le releve, 8cces deux henos mettant l’épée à La

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D’H ou E R E. Livre VIL 2g;main , alloient fa charger avec unenouvelle furie,li les facrés interpré-tes des Dieux ôr des hommes , les:herauts Idée 8c Talthibius, tousdeux pleins de prudence 8: de fa-gelIe, le premier pour lesTroyens,ô: l’autre pour les Grecs,ne fe fuf-

fent mis entre deux , en levantleurs feeptres pour les feparer.Le haraut Idée, homme d’une ex-périence confommée, hauflànt lavoix , leur dit: En voilà allez mes aenfans , ne Combattez pas davan- arage ; JuPiteri Vous aime tous -deux , ô: vous êtes tous deux cd’une valeurà toute ’ reuve , nous a

le fçavons tous. Vdilà la nuit qui aI s’a proche,obéiffez à cette Déclic. «- A

e fils de Telamon lui répond :Idée , c’efi à Heëtor que vous de- on

.vez tous deux admirer ces paros cles, ô: non pas à moi; c’efl lui -qui adéfié les plus vaillants des aGrecs ; qu’il commence , je fui- 0.vrai fou exemple. a!

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13144 L’une-rHeEtor prenant alors la parole;

9’ lui dit i Ajax ,. il efi aifé de voir"sa que Dieu vous a donné le coura-à ge , la force 8c la prudence , 8ca que vous êtes fans contredit lew plus vaillant des Grecs ; celionssa don-c pour aujourd’hui notre com--

a bat , nous nous reverrons une au-rh" tre fois , 6c nous combattrons juilau qu’à ce que Dieu nous fepate , à:a: qu’il donne la victoire à celui qu’il

a Voudra favori-fer ; la nuit appro-au che, il efl bon- de lui obéit: alleza de votre côté réjoüir les Grecsw par votrepre’fence , 8t fur tout vos

p amis 8: vos compagnons; ô: moia je retournerai- dans le palais de ,a Priam, ô: je remettrai le calmem dans les cœurs des Troyens ô: desa Troyennes , qui pour remerciersa les Dieux rempliront les templesa 8: timbra-fieront les autels. Maisa ne nous feparons point fans nous«me des préfens , afin que les

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D’HOME ne. LivreVII.2gçGrecs 6c les Troyens puiffent dià wte, Voilà deux ennemis , qui les warmes à la; main, ont combattu à ætoute outrance, ôr qui après le cecombat n’ont plus d-ifputé que de wgénéralité. en

En finifl’ant ces mots , il faitpréfent à Ajax des Ton épée , qui

étoit très-riche , 6c de fon bau-drier. Ajax donne à Heflor fon-baudrier d’une pourpre très-écla-tante : 8c ils le féparent, l’un vadu côté des Grecs, à: l’autre va I

retroùver les Troyens , qui ravis-de le voir échappé des mains in- vVincibles d’Ajax ,le mettent dansIlion avec de grands cris, 8c nepouvant croire encore qu’il fûten vie , tant ils avoient craint pour

lui. zLes Grecs de leur côté meneur IAjax triomphant dans la tente d’A--

gamemnonvCe Roi ne voir pas Lplutôt ce hcros de retour, qu’il"

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236 L’ILIAÜE" pfacrifie au grand Jupiter un taudreau de cinq ans ; les prémicesétant ofi’ertes , on prépare le relie

pour le fefiin. Tout étant prêt,on fe metlà table, ô: d’abord leRoi lui-même fett à Ajax la por-tion la plus honorable , qui étoitle dos entier de la viâime.

Quand l’abondance eut chalTéla faim , le vénérable Nefior, dontle confeil avoit déja été fi falutai-

te, en donna encore un autre ,a qui marqua fa grande fagefl’e; Filsu d’Atrée , dit-il , 8c vous vaillants

a Chefs des trou es Grecques mon:a venons de perdre dans cette cruelc .sale journée un grand nombre desa nos meilleurs foldats , dont l’ho-au micide Mars a verfé le fang fura. les rives du Scamandre , nô: donta les aines glorieufes font defcen-m duës dans le fombre palais dea Pluton. C’effpourquoi demain dèsa la pointe du jour retenez l’ardeur

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D’HOMERE. Livre VIL 237des Grecs, 6c les empêchez de dcombattre. Il ef’t jufle que nous aapportions ici fur des chariots tous ales morts, que nous les lamons abrûler fur un bûcher un peu loin a

notre flotte, afin que lorfque ennous nous en retournerons dans ænotre patrie, chacun ait la confo. alation de porter à les enlans les acendres précieufes de leurs peres. aNous éleverons en même-tems à aces hcros un feul 8c même tom- abeau, 8c enfuite nous enferme- arons notre camp d’une muraille ceflanquée de bonnes tours fort éle- avées pour fervir de rempart àvnos availleaux 8c à nos troupes : on y afera d’efpace en efpace de bonnes aportes allez larges pour faire palier a.nos chars, 6c nous l’environne- a;tous d’un folié large 8c profond, «A

que les hommes 8c les chevaux a.ne puiflent. franchir ; cela nous af- afureta contre les [orties de nos a

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338 L’ I L 1 A nen ennemis , 8c mettra nos quartiersa: hors d’infulre.

Tous les Rois applaudirent à ceconfeil. Cependant les Troyensavoient convoqué dans la forte-reffe d’Ilion , aux portes du palaisde Priam , une aflemblée où toutétoit plein de confufion 8c detrouble.

Le fage Antenor, pour ap ai-fer ce defordre, le leve,ôt it:

A» Troyens, Dardaniens , ô: Alliés ,a écoutez-moi, que je vous dife cea que les Dieux m’infpirent poura votre bien. Ne balançons point;a rendons tout-ààl’heure Helene aux

a) Atrides avec toutes les richelIesa. qui l’ont fuivie d’Argos. Il ne faut

sa as nous flatter g nous avons violéa es premiers l’alliance que nousa avions jurée, 8c c’el’t contre la foi

o des fermens que nous combattons.a Cette perfidie ne peut que nousa être funefie, fi vous ne fifivez cen confeil.

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D’HOMERE.Liwe VIL 239Après avoir ainfi arle’ , il le re-

met dans fa place. liparis, le maride la belle Helene, le lave , 6cjettant fur Amener des regards ,qui marquoient fou indignation:Antenor , lui dit-il, vous donnez- Cllà un confeil qui ne m’efl nulle- ament agréable , ô: vous pourriez afans doute en donner un meil- enleur. Que fi vous penfez vérita- ablement ce que vous dites,’ il faut aque les Dieux irrités vous ayent a iôté l’efprit. Je vais aufli à mon a:

tout dire aux Troyens ce que je apeule : je m’oppofe donc à l’avis a

d’Antenor. Je ne rendrai oint ama femme, quoi qu’il en [mille ar- oriver; mais pour les richelïes que a

. j’ai amenées d’Argos avec elle , a:je fuis prêt de les rendre , 6c j’of- a!fie d’y en ajouter encore d’autres q

fi on le ju e à proposa: .En fini ant ces mots , il s’amed;

à: Priam, dom la fageffe étoit

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240 L’ILIIAD!égale à celle des Dieux, fe levant

.. de fou trône, dit; Troyens , Dar-.sa daniens,& Alliés , écoutez-moi ;w que chacun s’en retourne dans fon- ia poile pour repaître à l’ordinaire;s’qu’on faire bonne garde toute lainuit , a: que demain àla ointe duo jou’r,le heraut Idée aile décla-n rer aux fils d’Atrée , à Agamemva non, 8c à Méne’las, l’offre que fait

a. Paris , l’unique auteur de cetteun guerre. Il leur propofera en. mê-La me-tems une treve , jufqü’à ce queau nous ayons brûlé de part St d’au-

. ne tous nos morts. La trêve finie ,a. nous reprendrons les armes , ô:a combattrons jufqu’à ce que Dieua. nous fepare , 6c qu’il accorde laa viétoire à ceux qu’il voudra favos,’

p rifer.Il dit; 6c on execute cet ordre;

Toutes les troupes repaillent dansle camp par compagnies , 8c lelendemain dès la pointe du joui:

Idée

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D’H o M a R a. [.54er VIL 241Idée le rend fur les vailTeaux de:Grecs. Il trouve ces fiers difciplesde Mars déja allemblés pour le.confeil dans le vailleau d’Aga- -:memnon. Il efi introduit , ô: le

i tenant au milieu de l’afTemble’e , il

parle en ces termes: Fils d’Atrée, c6c vous, Généraux des troupes ---Grecques, le Roi Priam 6c tous ales princes Troyens m’ont ordon- ce.né de venir (ôc Dieu veuille que aacela vous foit agréable) vous dé- a-Clarer la propofirion que fait Pa- a,q.ris.,tunique aùteur de cette guet-n-re. Il el’c’ prêt de vous rendre ton-Inces les richelles qu’il a amenées à aTroye ;,s’plût aux Dieux qu’il flirta

mort avant ce funefie voyage, ô: ouil offre d’y en ajoûter encores;d’au,tresÎ: maispoùr la femme du a::vaillant; Ménélas, ilqdit’ qu’il nua:

iconfentira jamais à la rendre , quel- nques efibrts que les Troyens filic-fent pour l’y obliger. J’ai ordrefie a

Tome II. L

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242 ’ L’I L r A n aa» vous propofer une trêve jufqu’à ce

a que de par: 8: d’autre nous ayonsa: brûlé nos morts. La tréve finie ,a nous reprendrons lesüarmes , aau nous combattrons jufqu’à ce quen Dieu nous fépare , 8C qu’il accor-a» de la viâoire à ceux qu’il voudra

a favorifer. . - .V11 parla ainfi , ô: un profond fi-: lance régnai parmi tous. les Rois.-v Enfin le vaillant. Diomàdefe leva,ce: dit , Que performe n’écouteI. ici la propofirion de Paris; &n’acameceptcini les riohefl’es qu’il offre,ami Helenemême , quand il la ren-audant: car les moins éclairés» peu":

auvent juger que la derniere ruineo’pend fur la tête des Troyens ,ôcauquel: Greeeva être vengée. l an ’ Tous-lesŒfinqesi nutrimentv au corneiladéïquom i. e avec dev -grandes.-aoclaniaiâons et des cris»- de joye’;v&’ le ÎRoi Agamemnon

r’s’aflrcllànt ’au- héraut, Idée , lui

.1 . .l a r .

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n’H o M Eau; Livrê VIL ’24;

dit-il , vous entendez la réponfe ades Grecs, c’el’t auiIi la mienne; nPour ce qui el’t de brûler les morts, cc

je ne m’y oppofe point ; on nec:doit pas refu et aux morts les hon- nneurs de la fepulture, ô: il et! de ala piété de leur rendre les der- aniers devoirs. Que Jupiter donc, aqui romene l’on tonnerre vengeur afur es nués , foit témoin-de nos

fermens.« ÏEn achevant ces mots , il levéfon ,fceptre vers le trône desDieux, &hleheraut reprend futl’heure le chemin de’Troye. LesTroyenstétoient encore affemble’fs

aux rtes du palais de Priam, at-tela ut (on retour avec impa-tience. Idée arrive, 8: fe tenantau milieu de l’ailemblée, il leur"rend compte de (a commilIion-,8c leur apprend la réponfe que lesGrecs lui ont rendue-.- En même-tems on le prépare à aller retirer

Lij

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244- " L’ILtAnr» les morts, 6c à faire venir dela

forêt du bois pour le bûcher. Les- Grecs ont le même empreiTe.

ment, .6; font la même diligence.Cependant le flambeau du jour,

fartant du paifible fein de l’onde,. répand fur la terre les remiersz rayons. Les Grecsôtlcs rayens- fe trouvent mêlés les Uns avec lest autres fur le champ de bataille,

our enlever leurs morts : mais cesmorts font fi défigurés, qu’on a de

la peine alesreconnoître, ô; qu’onne les reconnaît , qu’après avoirnettoyé avec de l’eau le fang 6c la

poufiiçre dont ils font couverts.Chacun charge les liens fur deschariots , en verfant "des torrentsde larmes; mais le Roi Priam dé-fend à les troupes de pleurer. LesTroyens entament leurs morts futle bûcher dans un profond filemce , quelque preffés qu’ils foient5191m1: douleur. 6; après les avoit.

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. D’H o M E a a. LivreVTI. ’24;

brûlés ils rentrent dans TroyeLLes Grecs fe retirerent de mêmede leur côté , quand ils eurentbrûlé les leurs avec toutes lesmarques d’afliiétion , 8c ramall’é V

les cendres.Tout le jour 8C toute la nuit

furent employés à ce trille devoir,6c avant que l’Aurore vînt challerl’étoile du matin , les troupes com-

mandées pOur dreffer un tombeauà ces viélimes de Mars , s’afl’em-

blent autour du bûcher , 8c tra-vaillent à ce monument avec uneextréme diligence. Ils élevent en-fuite la muraille, dt les tours quidevoient défendre leur camp 8cleur flotte 3 ils y font d’efpace encf ace des portes allez larges pourfaire palier des chars, St ils creu-fent tout autour un folié large ôte-.profond , qu’ils garnillent de pa-’lTades. f ’ . Ü

Les Dieux allis auprès de Jupiz

La)

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ne L’IL ranzter voyeur avec étonnement cegrand ouvrage s’avancer, ô: Ne stune plein d’indignation parle de

se cette forte: Pere des Dieux, feun trouvera-r-il fur toute l’étendue* a» de la terre quelque mortel qui de-nïformais s’empreffe de nous inter-» rager fur les dell’eins , 6C de re-m courir à nos Oracles Ë Ne voyez.-» vous pas cette muraille , dont lesmlerecs enferment leur camp, ô:a: .ce folié large ô: profond dont ilswl’environnent l Ont. ils daignén nous en demander la permillion Ïa: Nous ont-ils oflèrt la moindre heæa» catombe ? Je le vois, la gloire dea: cette muraille s’étendra dans tous

a: les lieux que le foleil éclaire dea: fa lumiere , 8c celle qu’Apollonôtsa moi avons bâtie avec tant de «a:a vaux autour de Troye pour le hea-a» ros Laomedon, fera entierementu effacée de la memoire des hem.-

a-âleî. ’ V , n . ..ï

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[D’H o M E R E. Lier: VIL 247

Jupiter, irrité de cette jaloufie .de N eptune,lui répond: Efl-il par. afible qu’un Dieu comme vous, qui cta la force d’ébranler la terre juf- aqu’à l’es fondemens , tienne des c-

difcours fi injurieux à fa puilÏance? aParmi les Dieux inférieurs , qui -font bien au- defi’ous de vous , as’en trouveroit-il quelqu’un qui fût a

fufceptible de cette crainte? Cab atriez-vous; votre gloire efi enfla. areté , elle égalera le cours de l’Au» ce

tore; je vous abandonne la mu- nraille des ,Grecs aulli --tôt qu’ils ce

quitteront le rivage Troyen pour ces’en retourner dans leur patrie: aabbatez ce grand ouvrage , qui efi cel’objet de votre averfion , abîmez- ç-

le dans vos ondes, ô: amenanren- a:fuite fur tout le rivage vos fables apar monceaux , effacez - en juf- a:qu’au moindre vefiige. ce w

Pendant que ces Dieux parlentainfi , le foleil précipite fou char

L iv

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248 L’I L r A D edans le feirr de l’onde, 8c l’ouvrir;

’ ge des Grecs le trouve’dans faperfeâion. Toute l’armée ne pen-

r le qu’à fe rejouir, on égorge des

bœufs dans toutes les tentes, onle prépare à faire bonne chere

I dans tout le camp. Plufieurs vailïr féaux , que le Roi Eunée, fils de

Jafon 6c d’Hypfipyle , envoyoitde Lemnos, arrivent fort à pro-pos chargés de vin ; il y en avoiten particulier pour Agamemnon

" 8c poür’Méné as mille mellites ,’ dont Entrée leur failbitpréfent.

Toutes les troupes vont en fouleacheter de ce vin, les uns pourde l’airain , les autres pour du fer,ceux-là pour des peaux , ceux-cipour des boeufs,8c i y en aqui don-nent en échange. des efclaves.

Les Grecs palfent ainfi la nuiten fefiins. Les Troyens 8c leursAlliésfont des même dans l’en-ceinte de leurs murailles. Mais

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i v D’Ho M E R E. Livre VIL 24.9pendant qu’ils le livrent tout en-tier-s à la joye , Jupiter leur prépa-re aux unsôc aux autres de nou-veaux malheurs, (à: . ar l’es foudresô; par l’es éclairs , il eut donne des

figues manifel’tes de fa colere. Ilsen font effrayés , ô: out appaiferce Dieu par leurs libations , ilsverfent le vin de leurs coupes. Iln’y en a pas un qui ofe boire fansavoir fait au fils de Saturne les af-perfions. Ils vont fe coucher en-fuite 6: jouir des dons délicieuxdu fommeil , pour le remettre deleurs fatigues.

Lv

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250 ’- Runanouasaaataratataaatmatat.. REMARQUES ’

S U RL’ILIADE D’HOMERE.

LIVRE VILPageT EL que paraît aux matelot: unin 1. vent avorable] Quelle grandeur,8c quelle jufie e dans cette image , 8: quel-le heureufe fécondité dans Homere pour-

louer des héros l . .; Page a! .3. Prêt du grand chêne] Qui étortfur la colline, vis-à-vis des portes Scées.

Mairji’ vous vouliez firivre me: confeils à’ nous prendrions un parti] Cette fiétion d’Ho-

mere el’t fondée fur ce qu’Apollon repré-fente la Defiinée; 8c Minerve , c’efi-à-dire,la fagelïe éternelle , repréfente la Provi-dence , quia dicté des loix que la Defiine’ecil obligée de fuivre , 8c qu’elle ne (gantoit

violer. . :-Der plus puffin": Déficit J’Junon 8C Mi-nerve.

Page 214. Helenus,’qui avoit pommé ledeflêin d’Apollon] Car on a déja vû qu’He-

lenus étoit devin.Pageiar t. Car je vient d’entendre la voix

t; . ,

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sur! 12’! LI A ne; Lime VU. tudes Dierix] Homere étoit donc perfuadéque les Dieux faifoienr entendre leur’voixaux hommes. La maniere dont cette voixfe falloit entendre a été fort bien expliquéepar M. Dacier dans l’Argument de l’Apolo-gie de Socrate, au commencement du a.

- Volume de Platon. ’Et prenant [a pique par le milieu du boit]

J’ai déja remarqué que c’el’r la maniete na-

. tutelle dont un officier fait retirer 8c rangerdes troupes , en les pouffant avec fa piqueen travers. Cependant je fuis obligée dedire qu’Eul’tathe ne l’entend pas ainfi. Il

rétend que de prendre la pique par le mi-lieu du bqis , étoit un lignai pour faire cef--fer le combat; car comme ces anciens n’a-vaient ni trompettes, ni tambours , ni au-cun infiniment pour faire entendre leur:ordres, 8c que la voix n’étoit pas fuflîfanteparmi le tumulte 8c le bruit des combat-tans , ils étoient obli és de parler aux yeuxpar quel ne figue vi rble , 8c que cette pi-que , pri e par le milieu de fon bois , mar-quoit qu’on ne s’en fervoit plus pour com-tbattre. Mais , quelque déférence que j’ayepour ce [cavant Archeç’que, je fuis per-fuadée qu’il fe trom e , 8c qu’Homere apeint Hector repou ant 8c rangeant fet-troupes avec fa ique en travers. . .

Apollon à Minerve , fou: lafimm de deuxautours, fè placent [in la rime d’un rhêne]Les métamorphofes des Dieux en oifeaux.étoient reçûës dans la fable long -temsavant Homere , ainfi on ne peut lui repro--cher d’avoir employé. ce qu’il a pleuve tout,

V1

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en Remarques Iétabli. Ce n’ait pourtant pas par-là que jevoudrois jufiifier ce grand Poëte. Quelqueliberté que la fable lui donnât, il me fem-blé qu’il auroit du éviter ces indignes mé-tamorphofes,qui lui ont attiré la cenfurede Platon : cenfure très-jui’œ, fi ce Philo-fophe l’avoit renfermée dans les véritablesbornes: mais ces fictions d’Homere ne doi-

.. vent pas être prifles grolfieremenr. La divi-I nation par le vol des oifeaux étoit extrèo-ruement en ufage dans ces rems-là; Homerefeint donc qu’Apollon 8c Minerve décla-rent leur defi’ein à Helenus par le moyende d’eux autours; 8c comme ces deux oi-feaux font les meilagers de ces deux Divi-nités , Homere , par. une imagination tout.à-faitpoëtique, les prend pondes Divini-tés mêmes qu’ils repréfcntent. C”efi: ainfi

ne Virgile a feint que la Furie, ni alla aueccurs d’Enée contre Turnus , changez

en chouette. On pourroit dire. de même que;le corbeau, qui recourut Camille contre leGaulois , étort quelque Divinité favo-rifoit ce Romain. Ces licences [ont permi-fcs dans la poëfi’e’, 8c y font une grandebeauté , quandoru’en’ [en à propos.

Page 2.1.8. je les appendrai au temple dtu’Dieu]:Il paroit par ce paflàge,’ ue la;coutume dïappendre dans les temp es les:

, dépouille: des ennemis el’r fort ancienne.i Et qu’ils lui élevant un tombeau fiat la riva-,e d’e’l’Hellefîont] Homere accommode alfas

I blé-routes es particularités qu’il fçavoit

de la guerre de Troye. Sur lerivage de;RHeHefpont étoient les tombeaux desplus;

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L SUR-LTLIADI. 1.25an11. 15gfameux capitaines, qui furent tués à cette

i expédition z celui diAchille 8c de Parade,8c celui d’Antiloque étoient près du pro-montoite de Sigée, 8c on voyoit près duRhetée celui diAjax avec la fiatuë de ce héros, qu’Antoine enleva pour en faire pré-fent à Cléopatre , 8C qu’Augufie rendit en-

flure aux Rhete’ens. -; Et ma gloire affin d’âge en égal Le rem;a détruit ces to aux, qui devoient ’con-ferver la gloire d’Heétor; mais la- poëfied’Homese, plus durable ne les momhmens , 8c à l’épreuve des Eécles ,. la con-fiervera toujours, 8c la fera palle: jufqu’àla pofiéritéla lus reculée. ’

Que derfanfgrom] C’ell la véritable ligni-fication du mot chaumine, qui, commeEuflathe l’a remarqué, lignifie de: gens quifi vantent fans raifbn, ou qui veulent ejfrayerle: autre: par leur: bravades .- druàyrfi’ple,:lit-il, ai Hé!" gaffiez, 1’; naquis mi-gnonne. il. si aimantin: Ànlj,lf. En. 0314400140!954251:11:41 col 4mm?» O

. Page 2:9. Les DieuxItïtnnent en": leur:main: la vifivire] L’exprefiîon Grecque. me-rite dlêtre expliquée. Homerel dit à la let.ne , les bouts de la vifloire fiant là haut mm!le: main: de: Dieux ivmnortels. Cc Poèteconfident: la vié’coire fous l’idée d’un cor--

don dont les deux bouts font liés dans leCiel, 8c que les Dieux (culs peuvent délieron faucarde celui qu’ils protegent- cettefigure étoit familiere aux Grecs , 8c mêmeaux Latins , mais elle ne feroit pas flippai:table en notre langue.

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un i " REMARQUES -*Page no. Arhille lui-même a forment train?

jà remontre] Cela n’étoit pas, mais Aga-rmemnon le dit pour mieux perfuader Mé-nélas , Ç: pour lui faire voir qu’il eut fanshonte éviter le combat contre un omme li

redoutable. 4Il fa repoferu volontierr] Le Grec dit, ilpliera volontiers le genou ; ce qui a fait croireà quelques lmerpre’tes qu’Homere vouloitdire qu’il fe mettra volontiers à genOux,pour remercier les Dieux de l’avoir fauve ;mais cette exprefiion, plier la enou , fignx-afie fimplement r’aflèoir,[è repo cr. C’el’t ainfii

que dans Efchyle Vulcain dit à Promethée,’[dl pourquoi rafleras attaché à cette racho rif;freufe , toujours debout, fiznr dormir , fan:plier le genou , ou. alunai 39’"! , c’el’t-à-dire ,

[ont te repofèr. Et dans la même pièce l’O-rcean dit" de fou Gryphon , qu’il pliera yodlamiers le genou dans [on gire;

. . . . . clopant Nr’ Ê!21129,07: à simien?! régulier 35’".

C’efi pourquoi Hefychius a marqué p’nragi-1244m1 , diumo’eoSaq , plier le genou , fi repo-

fer. Et on ne voit point que les anciens"Grecs faillent jamais plier le genou pour desprieres : ils ne prioient jamais à genoux,mais debout ou anis ; aufli voit-on que Py-thagore donnoit ce précepte , adore aflir. Lacoûtume de mettre les deux genoux’à terrepour adorer 8c pour prier n’e’toit pratiquéeque par les Hebreux. L’Ecriture l’aime dit

e Salomon : Surrexirde confiieflu ahurisDamini, utrumque enim ganu in terrant fixe-rat , à manu: car-pondent in rælum. 3. Regü

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su a L’I r. r A n a. Livre VU. 131.,8:5"4. J’ai lù quelque part que les Ethio--piens prient toujours debout dans leursallemble’es , excepté le feul jour de la Pen-tecôte ou ils le mettent à genoux pour prier.La primitive Eglife prioit toujours à ge-vnoux, excepté les Dimanches , 8c depuisPâques jufqu’à la Pentecôte. Saint Ambroi-

fe , faint Jérôme, Tertullien., Ces [ages conIêils touchent Me’no’las] Cette

docilité de Méne’las. pourra bien cho net.les braves de notre fiécle , qui ne veu en:jamais reconnoître de plus braves qu’eux ,8c qui en cela font louvent lus fous quebraves: Pour moi j’en fuis czarmée , 8c jevoudrois bien que fur la valeur 8c fur touttes les autres bonnes qualités chacun te-connût 8c avouât fon fort 8c fou foible ,car il el’t certain qu’on peut le reconnoître;il n’y a 311e l’orgueil qui empêche de levoir, 8c ’en convenir.

Page au. Il enleva [ès arme:,dont le Dieu.des batailles lui touoit fait préfint] Il y a iciune belle oppofition ,. 8c qui mérite d’être.remarquée. Nel’tor vient de dire de Lycur-gue, qu’il avoit tué Ateithous, NA, «inupal’rll y, non en maillant homme, mais entraître ; 8c qu’ainfi il eut les armes par unall’allinat: 8c il dit d’Areithous, que Mars.lui avoit finit puffin: de ces ormes , c’efi-à-.dire , u’il les avoit gagnées dans une ba:tailla. n effet, Mars ne donneles armes,qu’a ceux qui les gagnent en gens de cœur,les autres ne les gagnent pas , ils les volent.Tout ceci en liifiorique. On fçait que les.Arcadiens étoient louvent en guette. avec.

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l ,tf6 v rhumeries a .les Pylrens , 8c que ce Lycurgue , fils (FA-rleus , ayant fuccedé à fon pere, ne fit jarmais d’autrevexploit que cet alfaffinat ; queles enfans moururent avant lui; 8c que leRoyaume palfa à Echemus. On peut’voirPaufanias, 8c le corriger; car il appelle[infus le Prince qu’Homere nomme Arai-

t out. 4 .’ Page 1.23. Honteux 6’ la: defir infulm,quoique iguflè le plus jeune de F armée] Cette

unell’e Nellor rend ces reproches bien:plus vifs 8c plus piquants. Nefior, toutjeune encore , ofe le préfenter contre. uneefpece de géant ,8: parmi tant de braveschefs de l’armée Grecque il n’y en a pasun qui ait le courage de fe préfenter contreHeétor,,qai n’avort rien d’extraordinaire.r

Au relie , ce combat de Nefior contreEreuthal’ion tell’emble bien. à Celui de Da-vid contre Goliath , dont la mémoire étoitencore allez recoure du tems d’Homere.

Page 22:4. Et il: finir fi antes] Les re-proches faits à propos pro dent toujoursun bon effet dans Homere, qui a voulupar-là marquer leur utilité. - I .

Le Roi Agamemnon efl le. premier qui de-mande en honneur ]’ Il auroit été honteuxque le Général de tant de Rois eût laill’é

difputer cet honneur à tous ces Princes;cela auroit démenti l’éloge qu’Homere luia donné, d’être aulli vaillant capitaine quebon Roi.. Page au. Et chacun des Princesfai: [àmarque] Il y a dans le Grec , il: marquerait:leur chacun leur En; c’en-adire,» que cha-

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sua L’I r. r A 512.1.1.0" VIL riffcun , fur ce qu’il donna pour le fort, 8e quiétoit la pr’emiere chofe qui le préfentoit,comme un morceau de bois, un caillou,8rd. fit fa marque; or de quelle natureétoient ces marques, c’efi ce qu’il cit inuti-

jle de rechercher. Je dirai feulement que laconfequence qu’un Scholial’te tire d’ici ,que ces héros n’avoient pas l’ufage des let-tres; el’t mal fondée; pui-l’qu’il cit certainque les lettres avoient été portées en Grec:par Cadmus plus de cent ou fix-«ringts ansavant la guerre de Troye;

Ou même le Roi de Myce’ner] Voilà ungrand éloge pour Agamemnon , d’être miepar toute l’armée avec Ajax 8c avec Dio-’mede : performe n’a jamais fçu louer com-

me Homere. I ’Page 2.1.6. Qui tous ne remmaillant pointleur marque, le renvqyent] C’el’t-une preuveÈre ces héros n’avaient 1pas écrit leur nom

r ces forts , mais que c acun y avoit faitune marque à fa fantaifie : car autrement çle héraut qui auroit lû le nom, n’aurait eu

qu’à le proclamer. ’Mais faites-les en ferret , de pour que les

Troyens ne le: entendent] Ajax craint queCes barbares ne prennent la priere desGrecs ont une marque de leur frayeur 8C

ne ce a n’augmente la confiance se l’au-ace d’Heétor; mais comme cette penl’ée

’peut aufli être fufpeétc, 8e faire croirequ’Ajax lui-même a quelque peut d’aug-menter le courage de fou ennemi, il le re-prend tour-â-l’heure, veut qu’on fairecette priera à hanterez. Il y a la une

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8 o .Rsunnqumdélicateffe bienfe’ante à un héros. wNi par [a onc,» ni par fin: adreflà] Homere.

reconnoît eux parties dans la valeur, la.fine 8c l’adreffie, ou plutôt l’expérience , car

c’efi ce que lignifie proprement le terme

Grec chipai», ., Car j’efpére (me la méfiance à l’éducation:

que fui refilé? à Salamine] Il y a ici deux.choies à remarquer; la premiere, qu’Ho-mere étoit Perfuadé que le pays 8c rhabi-tude Conmbuent beauc ’ à la valeur.Hippocrate l’a cru comme ni, 8c en a faitune démonfiration fenfible ; 8: la feconde ,que les grands hommes, bien loin de rou-gir de leur patrie uand elle fe trouve peuconfiderable , s’en ouëm au contraire , 8:la remercient du bien qui efi en eux. Clefi

ce qu’Ajax fait ici. .I Page 2.27. Sortant de ce combat avec me(gal avçntage] Homere prépare l’on leéteur,à ce qm dont arriver , 8c il montre en mê-me-tems que les prieres les plus modeliezfont toujours les plus exaucées.

Page 2.2.8. Que 3a im- mer aux mains]Hornere reconnaît v’ rblement ici que Marsn’efi que le minifire de Jupiter.

Page 22.9. gui habitoit dans la ville d’Hyle]D’autres ont ecrir du: la ville leydé, maismal, comme l’a remarqué Strabon; carsHyde’ étoit en Lydie. 8c il n’y a pas dlapnparence qu’Ajax eût fait venir de Lydie(on boucher, au lieu qu’il cuvoit l’avoireu facilement de la ville d’ ylé , qui étoit

en Béotie. -r Page :39. 3434i: nourri aux. alarme: à a

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sur flet A un. Livre VIL a,cornage] Voici deux cataâéres bien difi’éd

tous. Hector ne parle ne de lui, au lieuqu’Ajax n’a rien dit de ui-même en parti-culier 8: a parlé en général de tous les bran

ves de l’armée. -Page 2.32. Et ramaflè une pierre égoutta.table] Ce qu’Homere dit que ces éros fefervo:,ent Couvent dans leurs combats depierres d’une golfeur prodigieufe , n’eflpomt une imagination pectique , pour or-ner 8c varier le recit d’un combat. Cela elïtiré de la. vérité , c’el’t-à-dire , de la coutu-

me des Orientaux qui s’exerçoienr tous àlever 8C à jette: de cee pierres énormes;car cette coutume étott très-ancienne enOrient , comme nous l’a prenons de ce

affage de faim Jérôme. a: efl in wbiburalæflina, à ufiluo hodio par omnem Indienne

varus oonfuetudo fermium , ut in vitulir, appè-di: , à cafluh’s rotundi ponanmr lapider gaz--vî’fim’ pondais, ad que): jugent: exercera jejà en: , à en: pro variante mriumfieblçzwa,un ad genou ; alii 4d ambitionna ; alii ad thu-mon: à capa: ; nonnullifioper vorticem , re-fiir’junflifque manibur, magnitudinem viriumdemonflvanres, pondu: attenant. Et ar-là ilexplique admirablement ce que leu dit

ar la bouche du Prophète Malachie , u. 3.Ê: cri: in die fila ponant gemmer» lapideraimais aunât? populit, 01mm ilevabunt mm,renfilions lûerabunmr. Ce a fe pratiquoitau en Grece d’une maniere peu difl’erente.-

Page z; 3. En levant leursjcepm: pour la:fiparer] Homere en parlant des hérauts,appelle ici [capter des bâtons de comman-:

l

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un Rrurxqver ,dament, qui étoient la marque de leur fiaifiacre, 8: quivles rendoient refpeétables8C comme fadés, 8c ils leveur des fceptICSgafin que toute l’armée les" voye , 8: que lescombattans à cette vuë leur rendênt’le ref-

pefl qui leur efl du. v. En voilà aflez, me: enfeu? j Idée appelleces deux herbs je: enfàns à caufe de for!cataracte 8c à caufe de [on âge , car il;étoit vieux. Homere fait parler le heraurdes Troyens 8c non pas celui des Grecs ,tparce qu’Aiaxavoit quelque avantage ,» 8C-?u’lde’e n’avmr pas de teins à perdre pour

auver Heéror. V l .. Obe’r’flèz à cette Défie] Les Grecs di-fuient; obéir à la nuit, pour dire , rafler de

ü travailler â prendre du repas; 8c au canatraire , obéir à l’Anrare , pour dire refilerd’être en repu: à commencer à travailler;car voilà les deux feuls ordres qu’appor-çreg ces deux Déellës , le repos ô: le tra-

v , .. A , ..Idée, c’e à Heôior e vous devez tau!deux adr cr ce: parole: T11 paroit qu’Ho-,mere émit parfaitement infiruit de ce quçl’on appelle aujourd’hui le point fhonneur ,car il ne manque à aucune bienféance; ce,n’ell point àAjax à demander de finir lecombat, c’el’c à Hector qui cil l’aggrefiëur ,

8c par là Ajax tire de la bouche de fortennemi comme un aveu de fa défaite ; cal;celui qui demande le premier de ne pluscombattre, le confell’e vaincu. »o Page en. Que Dieu vont a donné le cou:-

rage, la force , à la prudence 1 Homme

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son L’Iu un. Lî-vroVII. 1.6!reconnaît ici, comme il a déja fait’ail-leurs, que ces qualités font des dons deDieu; 8c c’efi ce que Platon a fort bienprouvé dans le Lache’s 8: dans le Promugoras , en faifant voir que la valeur efiune fcience, mais une fcience que Dieufeu! peut enfei net., Et que vous ces ficus contredit le plus vail-lant des Grecs] Hector ne veut pas recon-noître qu’Ajax el’t plus vaillant que lui;il dit feulement qu’il el’t le plus vaillantIdesIGreçs, 8: par-là il le releve lui- mè-

mes iQui pour remercier le: Dieux, remplirontles temples] Car ily a dans le Grec, qui pouraire leur: priera: à manfider , je rendront à

laflèmblée ivine. Homere appelle les tem-lçs 5:79: aigrefin, à caufe des (lamés des

Bleus: dont ils étoient remplis. ., Page 2.35, Il fait profent à Ajax de [on

. ipée] Les prefiens des ennemis [ont ordi-pairement funefies. Ajax fe tua avec cettemême épée qu’l-Ieé’tor lui avoit donnée , 8c

Hector fut traîné par Achille avec ce bau-p

drierd’Ajax. -’. Et ne pouvant croire encore] C’en cequ’Homere a voulu dire par ces motsribla-uns du cinq. CathQilà 1765m dubonheur inefperé ; on le poITede , 8c on endoute encore. .Homere cf; merveilleux,fur-tout pour les fentimens.. .

Page 2.35. Le Roi lui-même [en à Ajaael la portion la plus honorable , qui étoit le de;

initier de la viüime] Voilà les prix que lesberças recevoient de leurs gr, crampes;

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1.61 Rassurer)"ils avoient les premieres places dans les a!5femblées, 8: la plus honorable ortion dansles fei’tins; cette portion étoit e dos entierde la victime , comme Homete le dit ici. Enquoi il paroit avoir été parfaitement inf-truit des mœurs de Lacédemone, ou c’é-toit un privilége des Rois d’avoir la peau8c le dos entier des victimes qu’ils immo-loient à la guerre , comme Herodote nousl’apprend dans fan 6. livre. un Jr’ Surplusd’un nm quiNPKgnu 591:3 "la Aæpfin’mv alpines.

rad-ne p65 qui (permîmes. Le traducteur Fran-fiois n’a exprimé que les peaux , il a en

onte fans doute e parler du dos. Je nevois pas pourquoi; car les choies qui mar-quent les coutumes , doivent être tell-vgieufement conferve’es. Agamemnon traitedonc ici Ajax connue un grand Roi.

Page 2.37. Que nous apportions icifitr deschariots] Il dit nous , parce qu’ils ne fai-foient pas faire cela par des valets ou pardes foldats , ils s’y employoient eux-mê-mes. Au relie , le Grec dit en un. mut ceque je n’ai dit qu’en fix, gonio-où: . c’ent’ai mina." d’un!» , car du; (ont les rouesdes chariots , 8c on les met pour les cha-riots mêmes.

Page z 38. os. tout étois de commeà de trouble] Car du côt ou cil; l’injul’ti-ce , là fe trouvent toujours aullî le troublé

.8: la confufion. "Rendons tout à l’heure Helene aux Atrides]Herodote raconte dans fou a. livre, qu’éëtant en Égypte , il avoit: demandé auxprêtres Egyptiens il la guerre de Troy:

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l sur: au ADE. mm VIL ’25;étoîî une fable, 8c que ces prêtres luiavoient répondu que leurs anciens avoientappris de Méne’las même qu’Helene avoitété véritablement enlevée;que les Grecsavoient mené une grolle armée à Ilion;

u’avant que de commencer les hofiilite’s ,i s avoient envoyé à Priam des Amballà-(leurs, du nombre defquels étoit Mené-las- , redemander Helene; que les Troyensavoient téponduque cette PrincelTe étoit.en Egypte chez le Roi Protée; que les’GreCs prirent cette réponfe pour une mov«querie , mais qu’aprèspla Vllle prife , il:trouverentltque cela étant vrai , 8c qu’l-le-

’lene étoit effeétivement à Mem le; quelMénélas y alla fur le champ , qu’ellelui fut renduë. A ce récit des prêtres Egyp.tiens, Hetodote ajoûte l’es reflexions. SiHelene avoit- été à Troye , dit-il ,- les«Troyens l’auraient renduë malgré Paris ,car Priam 8c’toue les autres Princes de fafamille décotent pas allez fous , pour ha.fatderla xtühe’du royaume dans la feulewuë de lui éonferver lh’maîtrefl’e; 8c quand

même ils fe feroient d’abord opiniâtrés àila’vtetenîr’, ils auroient changé de fentî-

ment après leurs premieres pertes , 8e fur.19m après lai mon de deux ou trois fils deiPrian’t tués-dans le combat, D’ailleurs cen’était pas Paris qui devoitlregner après

*Prîam,’ (fêtoit Heétor , 8c ’Heaor n’aurait

fascia-l’a complaifance de (e perdre pou): I .I’injufiice-de fan frere. Mais les Troyens,ajoùte-t-il , ne purent. ni rendre Helene,ni peduadet- «111315111: lavoient pas ,la pu)":

. ,1 . * h

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264. RBMAnzuzc-videncelconduifant cela de cette maniera;afin que Tro e fût factage’e 8c ruinée defonden com le, 8c qu’elle apprît à tousles hommes que les grandes injullices atti-rent enfin des Dieux de ramies pu ’

p rions. Cette reflexion cit parfaitement b3:le 8c très-vraie ; cependant quand on exa-mine bien ces deux traditions. celle desPrêtres Égyptiens 8c celle qu’Homere a’fuivie, on trouveravquecelle-ci cil: non-

.feulement plus propre à 1’11: ’e, maisaufii plus vraifeinblable: les tees le fe-roient-ils tenus dix ans devant Troye danscette incertitude 2 8: Méne’las, qui avoitflemme tant (k: Princes &tant de trou-pes pour ravoir [a femme, auroit-il étéallez peu impatient pour ne pas envoyertrès-promptement en Egypte s’informer dela vérité? Toute l’antiquité a donné fan

pconfentement à la tradition qu’Homere afuivie , 8c fur cela .jïaime bien la réponfeque Plutarque. nous rappeur: d’un rRoi deThrace, appelle Poltys. Les Troyens agiesGrecs envoyerent lm demander. (infectante;il refufa les premiers 8c répondit; à leursambafladeurs, qu’ils avoient tort , qui!étoit d’avis ue Paris .rendît.Helener Iqu’au lieu dlel e, il luidonnerpttdeumbgj-.les femmes pour le conf019t.dans le: dit: notable: de: Raie, 80e. m, (33;

Si vous ne fichiez ce ponfèillyollâle; con-feil d’un homme age , qui [cul auroit pufauve: Troye s’il avoit été fuivi. t

I Page 2.39. Il fétu: que le: Dieu; irrité:,yous ne»: été l’quriç] Homme peint bien

I " i l ICI

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s u n 131 r. r A n a. Libre 7H. ’26;îcil’efi’et ordinaire des pallions , qui aveu-glent tellement les hommes , qu’ils traitentde .fous ceux qui leur donnent les confeilsles plus fages.

Ma femme] Il appelle Helene filme, pour couvrir en quelque façon [oninjul’tice.

Page 24°. L’oflie un fait Paris] Il pa-roit étonnant qu’un oi comme Priam, àqui Homere vient de donner ce grandéloge, que fa fageffe étoit égale à celledes Dieux , fait pourtant allez infenfe’pour rejetter l’avis d’Antenor qui étoit fiutile , 8C pour adhérer à celui de Paris quiétoit fi pernicieux; mais il n’ya rien ici uede fort naturel, 8c qui ne fait même ortordinaire. La complaifance outrée que"Priam avoit pour Paris , l’avoir entiere-Iment aveuglé ; d’ailleurs fou grand âgelui ayant fait perdre prefque toute fon au-torité, il n’ofort pas le commettre , fentant’bien u’il n’étoit pas le plus fort , 8c enfinla me ure des iniquités de Troye étoit com-blée , rien ne pouvoit plus la fauver , 8cHornere a voulu nous enfeigner ici quequand l’injufiice cit portée à un certainpoint,ntoute la fageife sléclipfe , ou , fielle parle, on ne l’écoute oint.

Toute: le: tvor et repai ent dans le peut?par compagnies] es troupes ne s’en retour-’nerent pas dans leurs quartiers pour repaî-ltre par chambrées, comme on dit, maiselles allerent dans leurs polies dans lecamp,où elle-s repurent par bandes 8c parCompagnies, comme des troupes qui fait:

Tome Il. M

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166 Rxnanurs’ -en faction 8c qui veulent palier la nuitfous les armes, pour éviter les furprifes’.Et voilà l’explication de l’ordre que Priamleur a donné , d’aller dans leurs polies , 8cde repaître Comme à l’ordinaire fans quib-rer leurs armes.

Page 2.41. Toutes le: richeflè: qu’il a ama-nies à T raye] Ce n’el’t pas ce que Paris avoit

dit, car Paris ne promettoit ne de ren-dre celles qu’il avoit amenées ’Argos , ex-ceptant parulâ toutes celles qu’il avoit amevnées de Sidon 8c d’ailleurs; mais Idée,

our faire le parti meilleur , ofi’re généra-ement tout ce qu’il avoit amené à Troye ,

car il étoit bien perfuadé , que files Grecsacceptoient cet ofi’re, il n’en feroit pas

defavoué. I »Phi: aux Dieux qu’il fût mon avant cefîmefle va age] Les anciens critiques ontremarque fur cet endroit que le heraut ditceci tout bas , comme dans la poëfie dra-matique , ou les perfonnages difent fou-vent des chofes qui ne doivent pas être:entenduës de ceux à qui ils parlent; maisje ne fçai fi cette remarque cit sûre, jecroirois plutôt qu’Idée ajoute cela de l’on

chef .8: tout haut pour le concilier cesPrinces , 8c pour leur faire voir à quelpoint les Troyens haïfl’oient Paris à caufode fort injuflice.

Mai: pour la femme du vaillant Ménélar]Le Grec dit nuerai»: «in». , c’eû-â-dire ,la femme que Ménélas avoit épeurée fille.Nous avons .déja vu cette exprefiion dansle premier une , 8c il n’efi pas inutile de

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sur! L’Iu A ne. Livre 7H. .267remarquer que c’el’t la même qu’employent

nos faims Trophetes , qui drfent commeHomere , :Idpd «mâture; , 8c 7:40:40 nup-Smu’v , virant pubertatir, uxorem cadole]:-centile, ce qui eli la même choie que n’asand)": 8c avec?!" oings. »

Page 2.4.1.. Et un rofbndfilence rogna par-mi tous le: Rois] ourquoi ce filence ?lesPrinces attendent ce que dira Agamem-non de l’ofire de Paris , 8c Agamemnonattend pour prell’entir ce que penfent lesPrinces 8c les troupes.

Page 24;. Il levefim fieptre] C’étoit leferment dont il confirmoit la tréve , enprenant tous les Dieux à témoin de l’es in-tentions. Il a été déja parlé ailleurs de cet-te forte de ferment en levant le fceptre.

Page 2.44. Le: Troyens nitrifient leur: mortsfin le hucher] Les Grecs n’étaient doncpas les feuls qui brûloient leurs morts , lesTroyens les brûloient aulii. Ils avoientfans doute retenu cette coutume de leursancêtres qui étoient originaires de Grece.Dans l’l-llltoire l’aime on voit les habitansde Jabes de Galaad brûler les corps deSaiil 8C de les trois fils. Et tulsrunt cadaverSaül à cadavera filiorum eiur de mura Be:-fan , veneruntque 34h: Galaad , à cam- ibuflènmt en ibi, Ù culerait: go eorum, àfepelierunt in nemore 34h83, jejunaverunt

.feptem diebur. 1.Rois31. 11.13. Si je neme trompe c’el’t le l’eul exemple que l’on

trouve de cet ufage parmi le euple d’If-raël. Mais eut-être ne ce n’etoit- pas unecoutume, que ces itans à; labes en

in

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9.68 hanneton-asuferent ainfi, de peur que les Philillins nevinll’ent enlever ces corps pour leur faire

de nouveaux outrages. Afilais le Roi Priam défend à [et troupe: delettrer] Homere fait entendre par là que

Briam lui-même étoit forti de Troye pouraffilier à ce pieux devoir. Ce prince défendà les troupes de pleurer , de peut qu’elles nes’attendrilTent trop, 8c que le lendemainelles n’eull’ent moins de force 8c de couravge pour combattre.

Page 1.45. Il: élevant enfilite la muraille deles tours] Il paroit par ce pall’age que l’uq[age de retrancher les camps el’t fort ane-cien; mais je ne fçai fi du tems de laguerre de Troye cela étoit pratiqué. Il cil:au moins confiant qu’un retranchementcomme celui-ci , d’une bonne murailleflanquée de tours , 8c environnée d’un fof-fé revêtu de bonnes palill’ades , n’était pas

fort connu; aulli Arillote allure qu’il el’tpurement de l’invention d’Homere , car ildit en propres termes, qu’Homere , qui l’afait , l’a lui-même détruit, o’ «li films arm-om’ç iQuIIM’EI, mais il el’c certain u’Home-

te en l’inventant, n’a fait que emprun-ter de ce qui le pratiquoit de l’on tems.

* D’où il cil ailé de conclure , que l’art des tfortifications étoit plus avancé parmi les’ Grecs que parmi les autres peuples. Parexemple , chez les Hebreux, plus habilesdans l’art de la guerre que tous leurs vol-.-fins, on voit Ézéchias , qui pour le dé:-fendre contre Sennacherib, releve les murs

a de les villes , y bâtit d’efpace en efpacç

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p suit flamba. Livie’VII. :69.es’ tours , 8c pour éloigner davantage-

I’ennemi ,- il environne ce premier murd’un autre mur en dehors,- mais nulle art vil n’efi parlé ni de foliés ni de palifl’a es.

Page 246. je le voir, la gloire de cettemuraille] Avec quel art Homere relevé la .grandeur de cet ouvrage 8c lui donne unair de vérité ,- en faifanr que Neptune me;me en en jaloux, 8c qu’il craint que lagloire de cette muraille" ne l’oit plus dura-P

le que Celle des murailles mêmes deTroye , qu’Apollon 8c lui avoient bâtiespour Laomedon; mais en même-tems avec.quelle adrell’e il prépare la deliruétion deCette même muraille qui excite la jaloulie»des Dieux. D’ailleurs ce que Neptune dit’ici , renferme un éloge l’ecret, mais ad-*mirable , de cette poëlie d’Homere , qui,feule a conferve: la gloire de cette murarlcvle des Grecs. Il y a une grande noblell’d

dans ces idées. I A -Page 2.4.7. Voflîfloüe efl en fureté] Iupi-t

ter ne dit pas à eptune, la gloire de laMuraille, que vous avez bâtie eflen firete’,mais votre gloire , car en elfet rien ne peuteffacer la gloire d’un Dieu; mais il n’en ve11 ashde même de l’a muraille, la gloire -était déja refque efl’acée, ou elle devoirêtre fort in érieure à celle que devoit avoir .dans tous les fiécles la muraille des Grecs.La difl’érenCe en cil fenfible : la muraillede Neptune, cette muraille véritable quia exillé, n’a duré ne peu d’années , ôta-ïpall’é, comme dit ultathe, de l’être au:néant, au lieu que celle qui 11,9’th

Mue

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:70 R’B’MARQV!! -été bâtie, 8c qui n’a jamais exillé quedans l’imagination d’un Poëte, a pall’é enquelque façon du néant à l’être, tant il cl!vrai que la poëlie donne à l’es ouvragesune Vie plus durable que celle que les plusgrands princes donnent aux leurs.

Eflàcez-en jufgu’au moindre vejlige ]Ho-mare prend icr les devants out empê-cher ue la pollérité 8c fon lécle même

’ ne p ent le convaincre de menl’onge, enne voyant aucun vel’tige de-çette murail-le au pied de laquelle on avort donné tantde l’an 1ans combats.

Et louvrage des Grecs [e trouve dans fagerfèlîion] Cette muraille des Grecs cit

âtie dans un jour à caul’e de la grandequantité de troupes qui y travaillent. Etpar-là Homerc prépare aulIi fon lecteur àcroire facilement qu’un ouvrage , qui avoitété fait avec tant de hâte , 8c fur un fondsde fable , pouvoit bien avoir été abbatu8c entraîné fans qu’il en reliât le moindre

veltige. .Page :48. Que le Roi Entrée , fil: de 3412mà d’Hyp le ] Jafon en revenant de laconquête e la toifon d’or avec les Argo-nautes, (pall’a à Lemnos, ou il eut deuxenfans ’Hypfipyle fille du Roi Thoas.Entrée, qui était l’aîné, regna dans l’ille.

Tout cecr s’accorde fort bien avec le tems,car le voyage des Argonautes n’ell tout auplus que quarante ans avant la guerre de

Troye. .Dont Eupe’e leur dflzifôi: fanfan] Par-làHomere fait enten te que tout le relie du

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son il un: a. LivreVII. 2.7:Çonv0i étoit pour vendre.

Les un: pour de l’airain , les autres pourdufer] Car l’argent monnoyé n’était pas

encore alors en ufage, 8: tous les achatsfe faillaient par échange.

Page :49. Il n’y en a pas un quiH qfiz haïkan: avoir fait auparavant] Dans le dangera dévotion redouble. Les libations ne le

talloient d’ordinaire qu’après le repas; icion les fait à chaque fois ne l’on boit , ouune feule fois avant que e boire °, l’autreme aroît plus naturel , car la peurefl inr-gémeufe 8c fuperflitieufe. -

Miv

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,27,”

ArgUment du VIH. Livrer

Upiter ayant a amblé tous let. Dieux 6’toute: le: Die ès, leur défini fia: de;

peines très-rigoumcfcs de damer autan fe-càurs ni aux Grec: ni mTfoyens; amonts«flûte damfim char ,- 0’ vafitr le mon: Ida;d’abord il fait que les Grecs, qui avoient cam-battu avec le même avantage que le: Troyens-n,deviennent’ plus fiaible: 6’ plient devant aux.Iris va de la par: dejupiter drrëter 31men 6’Minerve qui partaient pour aller jèmurir IerGrecs , 31men n’ayant pu obliger Neptune dt-la faire. Enfin la nui: étant venuë, Hellor ha-rangue et trou a: fur le char» de bataille,fait al mer a grand: feux a tous côtés,à" 1’ armée 94112214 nuitjôu: les armes. .

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- . . a 2.7.3.Ëæfim 1 a www. j

æmmmmmL’ILIADE"DHOMERE

LIVRE V111; pL’AU’RO’RE répandoit fur la! -

terre l’or de. fes4raryons,quand enle maître du tonnerre appelle tous- ’les Dieux. à- une allembléefur le vplus haut fommet de l’Ol-ympe.- "Tous ces Dieux fe’ placent autour ide fou trône avec un filence- re-- -fpeûueux- , 6c il leur parle en ces"termes :. Dieux 6: Décchs écouz a. arez-moi ,l 8c qu’aucun de vous-ne as’avife d’enfraindre ce quevj’aurài a

dît , nl- de s’oppofer à mes ordres, a. maisqp’on s’y, foumettenîlafin- que a:

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274.. L’ILIADE,o j’exécute mes decrets éternels.Ce-’

a lui de vous qui defcendra pour fe-u courir les Troyens ou les Grecs,a encourra mon indignation , 8ca ne regagnera l’Olympe , qu’aprèsv avoir été traité d’une maniere peu

a convenable à un Dieu; ou plûtôtm je le précipiterai dans les profondsu abîmes du Tartare rénébreux,dans

a, ces cavernes affreufes de fer 8ca d’airain qui font fous la terre , 6ca» autant au-dellous de l’em ire dessa morts, que le ciel efi au- drus de ’à» la terre : il connoîtra par Ion fup-a) plice combien je fuis plus puilTanta» que tous les Dieux. Et pour vousm convaincre tous de ma uilTance,a fufpendez du haut des êieux unea chaîne d’or, ô: tâchez de la tirer

- en bas tous tant que vous êtes dea Dieux 8c de Déelfes , tous vos ef-n forts enfemble ne pourront jamais- m’ébranler , ni me faire defcendre

a en terre 5 ô: moi, quand il me

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D’HOM E R E. Livre VIH. 27;plaira je vous enleverai tous fans c-

ipeine, vous, la terre, ô: la mer : ce6c (i je lie enfuite cette chaîne au afommet de l’Olym e, toure la aNature fufpenduë emeurera là afans aâion , tant mon ouvoir fur- cepalle celui de tous les Dieux 8c de atous les hommes , qüand même ils a

uniroient leurs forces. a AA ces terribles menaces tous

les Dieux demeuretent étonnés 6Cinterdits. Enfin la Déclic Miner-ve, rompant la premiere le filen-ce, dit à Jupiter : F ils de Satur- dne,pere 6c maître fouverain des aDieux, nous fçavons tous que vo- tette force efi invincible, 8C que arien ne peut vous refifier; mais anous ne pouvons nous empêcher ad’être touchés du fort des Grecs , a

qui remplifTant leur malheureufe aeflinée , pétrifient. dans le combat. (a

Nous nous abfiiendrons de com- abattre, puifque vous le comman- g

M V;

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2.767 .L’IL 112D!a dez; mais nous infpirerons am! .a Grecs des confeilsfalutaires , afin-.» qu’ils ne pétillent pas tous par les»

au flanelles éclats de votre indigna-p tionr

Jupiter, qui avoit pris plaifir ala luge liberté de Minerve ,-. lui dit

au en fouriant :. RalTûrez-vous, ma.a) fille, ce que j’ai dit. ne vous res-In garde point, 6c j’aurai. toujours.4.. pour vous des fentimens dopera-

. En finiflant ces mots, il attellefes legers courliets tout brillansde l’ordre leurs trefl’es; il le cou-vre d’armes plus éclatantes que le

. foleil,.prendP en mainzles guides ç.8C montant fur fou chat,,il pouffe

U ces fougueux, chevaux ,v qui volentrapidement, entre la. terre. 6c le

. eiel parfemé d’étoiles. En.untmo-

ment il arrive. aux fourniers dumont Ida, fur le haut Gargare ,.où ila un. temple 8c un autel fur.lequel les parfums exhalent coutig

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n’Ho M ÈRE. Livre VIH. 277nuellement- une fumée ’odorife-r

rame. v aLe Pere’ des Dieux 8: deshom»mes arrête là les chevaux , les dé«telle , les environne d’un é ais-nuage, se s’affeiant fur la peintedu Gargare la plus élevée ,- envia ,tonné de gloire 8c de majefié ,11!

jette fes regards fur la ville deTroye 8c fur les vailTeaux des

Grecsr ’ g .Les belliqueufes troupes Grec:qùes, après avoir pris dans leurstentes un leger repas, prennent;leurs armes. Les Troyens s’aiment:aulli deuleur côté dans lÎenceintede leurs murailles, &- quoiqu’in«ferieurs en nombre , ils brûlentd’impatienced’en venir aux mains yprefiiés par la nécellite’ de défen«

site leurs enfans 6c leurs femmes»-Lesportess’ouvtent ;,. les batail-lions 6c les efcadrons ferrent et»honordte avec un grand bruit..

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278’ L’ILIADEDès que les deux armées l’ont

en préfence, 6c que le fignal cildonné , elles s’ébranlent 8c fe cho-

quent avec furie ; les lances le croi-fent, les boucliers heurtent lesboucliers , les calques heurtent lescalques , le courage 8c la forcedécident de la vie 8c de la mort,les cris des vaincus ô: des vain-queurs , des blellés 8: des mouransfont retentir le rivage, .8: la terreef’t inondée de fang. Pendant que nla facrée lumiere du jour croifl’oit,8c que le foleil précedé de l’au-

tore , montoit fur le haut du ciel,les traits voloient de part à: d’au-tre, de les hommes tomboient éga-lement des deux côtés; mais lorf-que le foleil eut gagné le haut descieux, alors le Pere des Dieux ô:des hommes prend l’es balancesd’or, met dans les deux ballins lesforts de la mort des Grecs ô: decelle des Troyens 3 il les éleve de

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D’H o M E R E. Livre VIH. 279

fa main puillante, ê: les pefe at-tentivement. Le fort des Grecs,emporte la balance, 8c fe préci-pitant vers la terre, il fait monteraux cieux le fort des Troyens.Auflitôt le terrible Dieu fait re-tentir fes tonnerres, 6: répand furroute l’armée Grecque fes flèches

ô: fes traits.Les Grecs voyant le ciel en

feu, 6c Jupiter armé contre eux del’es éclairs ô: de l’es foudres, pren-

nent l’épouvante 6c le dillipent.Ni Idomenée, ni Agamemnon ,ni les deux Ajax , favoris de Mars ,n’ofent tenir ferme. Neflor, le plusgrand rempart des Grecs , demeu-re feul , mais malgré lui g il ne eutfuir comme les autres, car IEarisavoit blelTé un de les chevaux auhaut de la tête , où les coups fontle plus mortels. Le cheval prellépar la douleur de la blefl’ure , s’é-

toit renverfe’ , 8c en le debatrant,

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2’86” A L’IL 1- A: n É

il avoit effarouché les autres chah”Vaux» Pendant que ce vénérablevieillard s’arrête à couper les traitsde la volée avec [on épée pour ledégager, le terrible Heétor ,-qu,i;renverfe tout ce qui ofe lui fairetête ,- le fait jour pour venir à luirNel’tor touchoit à l’a derniere heu-v

se, fi le vaillant Diomede ne fefût heureufement apperçu du dan-rger- où il étoit : il crie de toute fa

à force pour rappeller Ulylle : Oùa Fuyez-vous, fils de Laërte? quoi,a vous tournez, le des! ne craignez--a vous point que quelqu’un. ne vousn perce dans votre fuite?quellehonrn te pour vous !. Arrêtez-6c faites fer.-» me , afin que nous fauvions le fagea. Nefior des mains d’un. cruel eut-3

a nemi. .Il dit ,x 8C les paroles ne fontpoint entendues. Ullee emportépar fa. frayeur , gagne les vailleaux.

’iutrépide Diomede, quoique

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D’Ho ME R E. Livre VIH. 2814foui, ne lailTe pas de s’avancer ala tête des chevaux du fils de Ne-lée : Sage N efior- , lui dit-il, vous dallez avoir fur. les bras de jeunes wguerriers vigoureux, 8c robufles; avos forces épuifées ,ôc votre grand «-âge ne vouslaifl’ent pas en état de w

leur tefifier; votre écuyer efl foi- able , 8c vos chevaux font fatigués ; wmontez donc lin mon char , vous averrez la virelTe 8c l’adrefi’e de ces «-

chevaux ,que j’enlevai dans le. der- ce:

nier combat au vaillant Enée; il"n’y en a point qui fçachent évitere-8c pourfuivre pluslegerement l’en- anemi. Vos compagnons auront cefoin des vôtres pendant que" les...miens nous meneront rapidement «etcontre Heétor , qui dans un mo« ce:ment verra ce: que ut ce javelot acarrelés mains de iomedeu:

Il dit :. Et Nefior profitant decet avis, lailTe fes» chevaux. entre ’Iesmains duvaillant Sthenelus. a:

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23: L’I L r A n adu courageux Eurymedon , mottéte fur le char de Diomede, ô: pros

’ nant les rênes, il pouffe à toute’ bride du côté d’Heétor, qui ve-

noir fierement à leur rencontre.Diomede le voyant approcher ,lui lance le premier l’on dard,

’ le manque, 8c frappe l’on écuyer

î Eniopée , qui avec un grand bruittombe à terre entre les bras de la

I-mort. Ses chevaux eli’rayés de lachute, reculent; Heétor lent une

rvive douleur du fort de l’on écuyer,

à: cherche ’promIptement à repa-

rer cette perte.- trouve bientôtfous l’a main le hardi Archeptolé-me fils d’Iphitus; il le l’ait monter

* près de lui, 8c lui donne les che-vaux à conduire. .

Diomede mené parNefior , s’a-

vance pareil au Dieu Mars; a:dans un moment on alloit. voir unterrible carnage , (le les Troyensrepoull’és jul’ques dans leurs mu-

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D’Ho urus. Livré VIH. 283

railles comme un troupeau demoutons , fi le Pere des Dieux dedes hommes n’eût tourné fur eux

. l’es regards. Aullitôt il recommen-ce à faire gronder l’es tonnerres ,redouble les éclairs, 6c lance lafoudre embral’ée , qui tombe julie-

ment aux pieds des chevaux deDiomede. Une flamme eflioyablemêlée de foulphre s’éleve dansles airs; les chevaux épouvantés lecabrent prêts à renverl’er le char;Nellor , trop l’oible pour les rete-nir, laill’e tomber les guides; à;l’aili de frayeur, il dit à Diomede:Fils de Tydée , pouffez vos che- avaux , 8c leur faites prendre la fui- cete; ne voyez-vous pas que Jupiter nvous menace, 6c nous reful’e l’on al’ecours? Il a rel’olu de donner au- a:jourd’hui la viéloire à Heétor, Br a

une autre fois il nous la donnera à «anotre tout , quand il voudra nous aêtre favorable. Quel efi l’homme, a

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2284 filtrant" Hà quelque vaillant qu’il l’oit , qui pull?

ale refiller à les decretséternels!a Jupiter ne triomphe-t-il pas tou-a jours de toute la force des home

3 mes .2 .’a Je ne vois que trop , l’âge Ne.

a fier , répond. le grand Diomede,a que ce Dieu le déclare contrea nous, mais je ne puis me vaincre,si .ôc le l’en-l nom de fuite me faita liernir d’horreur.- Quoii Heâora ourroit l’e vanter au milieu de l’esa Troyen-s qu’il a fait fuir Diomede?sa Ah , que plûtôt la terre s’entrou-vre

a pour m’engloutirl I .a Que venez-vous de dire, fils,

a du vaillant Tydée? repart le l’age.Nell-or’: quand Heélor voudroita vous faire palier pour un lâche ,a les Troyens le, croiroientcils? 6c.quand ils voudroient le croire ,on les Veuves de tant de braves guet-a tiersh,.à qui vous avez fait mordrea la pouliiere , ne lesdémentiroicnur ’

p elles pasâ ’

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o’Ho M sa a; Livre VIH. ’28;

En finill’ant ces mots, fans au- "tend-te de réponfe, il pouffe les ’chevaux à toute bride au travers. "des fuyards. Heâor ô: les Troyenstirent tous fur eux , 8c obl’curcif-l’eut l’air de leurs fléches , ôt He-

flor s’écrie de toute fa force z Fils o

de Tydée , que vont dire les aGrecs, qui avoient tant de refpeé’r a

pour toi, 6C qui te regardoientncomme un li grand ca itaine 0? qui atoujours t’ont donné l; premiere æplace , la meilleure part ,8: la plus agrande coupe dans les fel’tins i aQu’ils vont bien changer de ma- anieres 5c de langage! tout ce ref- a«peél , qu’ils avoient pour toi va le aconvertir en mépris. Il n’y a point ade femme fi timide : va , fui com- ame une jeune fille, à qui l’on om- abre fait peut. Je voi bien que tu ane monteras pas l’épée à la main a

fur nos murailles, après m’avoir a;

en fuite 5 que tu ne porteras a

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286 L’I L I A n aa pas la flamme 8c le fer fur nosa tours , 8c que tu n’emmeneras pasa nos femmes captives; le coup fa-n tal, qui tranchera ta vie, partiraode cette main.

Il dit; ô; Diomede vivementpiqué de ce reproche, balance s’il

ne fera point tourner bride à lescourliers , 6c s’il ne retournera

oint au combat. Trois fois il vou-lDut aller contre Heélor, 8c troisfois J upitet des fommets du montIda fit entendre l’on tonnerre , 6cdonna aux Troyens le lignai delaviéloire qu’il leur accordoit. He-

. &or, qui entend ce lignai, s’a-drell’e à les troupes , à: leur crie:

n Troyens, Lyciens, ô: Dardaniens ,a qui ne craignez aucun danger,n redoublez ici votre courage, 8Ca s’il le peut l’urpal’l’ez- vous vous-

» mêmes en cette occafion; le filsn de Saturne m’annonce la vié’toite ,

a 6c le déclare contre les Grecs.

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D’Ho M E R E. Livre VIH. 287Infenfés qu’ils l’ont d’avoir éle- ce

vé ces retranchemens fi foibles a6c li inutiles, ô: qui ne refilleront a

as un moment à mes efforts ! a.Ries chevaux vont franchir fans .peine le folié qu’ils ont creul’é , ô: e

quand je ferai arrivé près de leurs cevailleaux, qu’alors chacun le flam- sebeau à la main fuive mon exem- cepie , je vais embral’er leur flotte , seà: les palier eux-mêmes au fil de al’épée au milieu des leur:

En même-tems il s’adtell’e à

l’es chevaux à: en les animant , illeur dit, Xanthe 8c Podarge, ô: avous Ethon 8c Lampus , voici une a.occalion où vous pouvez me payer cetous les foins qu’Andromaque , ..fille du magnanime Eetion , a eus a.de vous , en vous fervant tous les ajours elle-même, plutôt qu’à moi ce

le pain ô: le vin de matable ; com- a:bien de fois m’a-t-elle quitté pour avous aller Voir ! Les chevaux mê- q

0

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288 L’I L r A n aune des Dieux ont-ils jamais étéa mieux traités x? Piquezwous donc-» de reconnoili’ance , poutfuiveza rapidement l’ennemi , ne vousa ménagez point , hâtez-vous , afina que nous uillions prendre le bou-e cliet de Riefior’ qui ell tout d’oro mallif, 6c dont la réputation voleo jufqu’aux Cieux, à: la merveilleu-n le cuitalle de Diomede , ouvragea» admirable de l’indullrieux Val-A

a cain. Si nous nous rendons maî-n tres de ces glorieul’es dépouilles,

m’en doutons point, les Grecs re-mmonteront cette nuit même fur

.n les vailleaux qu’ils auront pû l’au-

.m ver , 8C abandonneront ce rivage.Il parla ainli avec une préfomp-

.v tion pleine d’audace. Junon ell:-. indignée de fa fierté, 8c s’agitant

fur fon trône , elle fait trembler le- valie Olympe. Elle s’adrelle àa: Neptune , 6c lui dit : Et, quoi pull-; fantNeptune , n’êtes-vous donc

. P0111!a

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* o’H o ME ne. Lierre VIII. 289point touché de voir périrli mal- dheureufement mus les Grecs, qui avous ollizent tant de. beaux l’acrifi- acesôctamde riches donsà Helicé et6l à-Aigues i Que ne vous décla- arez-vous- pour eux i Accordez-leur ala viéloite , car li tous tant que anous liommes ici de Dieux qui anous inrerellons pour les Grecs, cenous nous mettions en devoir de cerepoullerles Troyens,’ôt de nous coppol’er à Jupiter , nous verrions abientôt ce Dieu allia feullur les al’emmena du mont-Ida déplôrer là a:foiblefi’e.

N eptune indigné de l’on audace

lui répond : Témeraire Junon , nquel confeil niez-vous me, don- cene: ! J aniaisil: ne m’arrivera de ame liguer , même avec tOus les aDieux-,cdntre Jupiter, car tout afeu] il cil plus fort que tous-les aDieux enfemble. r aPendant que Junon ô: Ne tune -

Tome II. NP

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290 L’ I L r A nes’entretenoient ainli , le redouta-rble Heé’cor conduit par la main

uill’ante de Je iter avoit poufi’é

les Grecs au-d à de leurs retran-chemens, v6: les avoit renfermésentre, leur lbllé ô: leur muraille ,8: l’épouvante les avoit tellementfaifis , qu’il auroit brûlé leurs vail’e

l’eaux, li la Déclic Junon n’avoir:infpire’ au fils d’Atrée , d’aller lui-

même’ ranimer les trOUpes décou-

ragées. Il va donc au travers destentesôt des vailleaux , tenant enl’a main un grand yoile de pour-

re. Il s’arrête l’ur le vailleau d’U-

yll’e , qui étoit au milieu de. laflotte, à: d’où il pouvoitl’e faireentendre ôt du quartier d’Ajax filsde Telamon 6c de celui d’AchilA-le , qui pleins de confiance en leurcourage à: en leur force , s’é-taient poilés aux deux extrémitésdu camp. Delà il éleve la voix ,

LU ôtai: de route l’a force. Quelle;

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D’HO MÈRE. Livre VIH. 29’!

honte , timides Grecs , troùpes aefiëmine’es, qui n’avez qu’une bels a

le apparence ! Quelle lâcheté ! aQue font devenues ces grandes aô; belles promeffes que nous fai- a.fions à tous momens , lorfque a:nous étions dans l’ifle de Lemnos, m.a: qu’afIis à table, la coupe à la cemain, nous menacions l’ennemi, a8c nous nous vantions que chacun a:de nous reûfieroit à cenrôc à. deux .cc

cents Troyens! 8c préfentemenc a:tous enfemble nous n’ofons faire ntête au feul Heétor , qui dans un «amoment fous nos yeux va reduire anos vaiITeaux en cendre. Grand aJupiter, entre tous les Rois y en aa-r-il jamais eû que veus ayez fi a:cruellement perfe’cuté , 6c à qui x:

vous ayez arraché des mains une afi grande gloire? Cependant en atraverfant tant de terres a: tant ade mers ou: aborder ce riVage ,.aai-je. laure fans honneurs moin- a

U

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292 . L’ILIADE Aardre de vos autels? n’ai-je pas Faitmvfumer par tout la graille de nosaviaimes? 6c n’ai-je pas toujoursa» imploré votre fecours contre cet-» te ville erfide? Mais au moins ,on grand ieu, daignez exaucer la.aptiens que j’ofe vous adrefïer .:

ermetrez que ce relie de Grecsa) échappe au danger qui l’environ-

une, 80 ne fouffrez pas qu’il fait"confume’ par la dévorante épég -

a des Troyens. - IIl dit: 8c le pere des Dieux 8cdes hommes , touché de fa dou- -leur 8c de fes larmes , lui accorde .

4 le faim de fes peuples , 8c en mê’

cane-reins il lui envoye du haut des -»Cieux un. aigle , le plus noble detous les oifeaux, ô: le plus sûtpour les augures. Il tenoit dans fes-tferres un faon de biche , qu’il latif-fa tomber au pied de l’ autel , fut.

Jequel les Grecs offroient des fa»;orifices là JupiterDieu des ou,C165) i

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Ü’H 0M EiR E. Lier? VIH. 29;- * Les Grecs n’ont pas plutôt apuperçû cet oifeau qui leur efi en-VOyé de la part de Jupiter; qu’ils:reprennent courage ô: s’empref-fent de forrir , 6c de le jetter furles Troyens. De tous les bravesCapitaines ,. qu’une ardeur »Mar-

vriale ramenoit contre l’ennemi,il n’y en eut pas un qui fût aqui.prompt que l’intrepide fils de Ty-dée à flanchir le folié. Il le jettele premier fur les phalanges ’Troyennes. Le vaillant Agelaüs,fils de Phradmon , le voyant venirà lui, veut fer dérober à fa furie,6c détourne fou char ; mais l’ar-denr Diom’ede le fuit de fi prèsqu’il lui enfonce fa ique entre lesdeux épaules. Le royen percéd’ourre en outre tombe de Ionchar avec un horrible bruitv "

Les deux fils d’Arrée ,- Agamem-i

non a: Méne’las, fuivent deprèsle grand Diomede. Les ËuxAjax,

r in;

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294. L’ I L 1 A. D a» pleins de fierté 8c d’audace , matu

chent après ces deux Rois. Levaillant Idomenée , ô: (on écuyer:Mérion pareil àl’homicide Mars,fortent des retranchemens a rèsles deux Ajax; Eurypyle , fils ’E-tvemon, fait Merion a: Idome-.née , 6: le hardi Teucer fort leneuvième , armé feulement de l’esflèches ô: de fon arc , s’a proched’Ajax pour Te couvrir de l’on bou-

clier, a; s’avançant de rems en.rems à la tête des troupes , il fa’choilit une victime parmi les eusnemis , ô: après l’avoir immolée

avec res flèches mortelles , il re-nvient fous le bouclier d’Ajax ,comme un jeune enfant, qui s’eflUn peu éloigné de fa mere , re-vient le mettre en fureté entre [es ’bras. A combien de braves, Teu-cet ne fit-il s mordre la pouf-ftereülrua evaillant Orfiloque,ô: Ormene, et Ophelefle , ô:

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U’H o M En a. LivreVIII. 29gDaitor , 8c Chromius ,’ ô: le divinLycophonte , ôt Amopaon fils dePolyaimon , a: le belliqueux Me-nalippe. . Tous ces grands Capi-taines furent précipités de [a maindans le ténébreux feioùr.

Le Roi Agamemnon ,- voyantle ravage qu’il fait dans les phalan-fias Troyennes , s’approche denui , 6c lui dit: Mon cher Teucer, dgénéreux fils de Telamon , con. arinuez de nous donner ainfi des «apreuVes de votre courage 8c de a:votre adrelïe , pour voir (i par avotre valeur vous, ne pourrez pas adevenir le falot des Grecs 8c de avotre pere même , qui a pris tant ade foin de votre éducation , ôtaqui, quoique vous ne fumez pas aIon fils légitime , n’a pas laifié de avous faire :élever dans l’on palais ce

avec fes autres enfans; vous ne al’avez pas ici pour, témoin de vos aexploits ,. mais tout élltîilgpé qq’rl a.

1V -

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2’96- L’ILIADE . In ef’r, il partage avec vous votre»a gloire [n’oubliez donc rien poura. l’augmenter , -& je ïvous promets. que fi Jupiter 6:; MitierVe me fonta la grace de faccagerla ville desa Priam, vous aurez- a rès moi lea) premier prix de la vagir , foirona trépied , foit des chevaux aveca leur char, ou une belle femme ,sa dont l’amour vous récompenfera

a. de vos traVaux. , v v aLe brave Teucer lui répond z

a. Fils d’Atrée qu’ait-il néceffaire de

a. m’exciterî’voyez-vous que je me

in menage, 8c, que je ne combatteapas de toute ma force (depuisa: que nous repoulïons les Troyensa Vers leurs murailles, je-ne cellea, de tuer. Déja huit fléchés mortel-s, les (ont. partiesx de ma. main , 6ca: pas) une n’a été vaine; "elles fea» font tome-s-ralÏafiées du fang des

"plus braves de nos ennemis; ilu n’y la que ce: Heâo: qui: m’échapà

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Ü’Ï-Io MER E. Li’vre’VIII. 297

E; autant de fois que je rire fura1.- a:

Il aVOir à peine fini ces mots;que. trouvant un moment favora-- iblé, il lâche’contre Heâor une au?ne fléche ,. car il brûloit d’envie dele blefi’er; La fatale flécher man»

que ce héros , 8: va: percerle brasVe: Gorgythionï, fils de Priam 8c!de la belleCafiianeïra de la ville!d’Aifumn’e’, qui par fa; fagefl’e’ 8E

par fa beauté, refl’embloit parfais.œment’ aux. Déefi’est. Comme nm

pavot ,Ïqu?on: cultive dans un jar-fdin, 8c que le Printems- a nourride fa: plus tendre rofée ,-panche (atête orgueilleufe fous le. premierLcoup: de l’aquilonaj de. même la:tête du jeune Gorgyrhioni’appe-i(me ar l’on cafque’, qu’elle ne"!

peut foutenir ,rombefur (on;

epau e; IîMais Teucerlnefeirebut’epoint,»&ajufiantauflijvtôt fur [on arcÏ une:

N

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298 . L’ILIADEnouvelle fléche,’il la tire contreHeélor 6c le manque encore , carApollon lui -’même détourna lecoup ; mais elle frappe près de lamammelle le hardi Arche tolémequi conduifoir le char d’ cétor ,8: qui alloit à toute bride au plusfiart de la mêlée; il tombe fansvie aux pieds de fes chevaux qui.reculent effrayés du bruit de fesarmes.

Heâor cil pénétré de douleur

du fort de (on écuyer ,v a: voyantrès de lui fort frete Cebrion, ilpi ordonne de prendre les guides

de l’es chevaux. Cebrion obéit;ê: Heâor fautant légérement deTon char, prend une" grolle roche ,16c avec des cris menaçants , il vacontre Teucer pour l’accablerfous cette pefanre malle. Teuccrle voyant approcher , choifit dansfou arquois la flèche la mieux -acerée , l’adulte fur fou arc, a:

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D’H o me a E. Livre VIH. 2 99

. pendant qu’il tire à lui la cordeavec effort , pour donner lus deviolence à l’on trait, dans lac mo-ment Heâor l’atteint de cettepierre entre la poitrine & le cou ,fur la. clavicule, qui yeti l’endroitJe lus dangereux: le cou fut fi.ru e, qu’il rompit le nerf. eucertombe lutfes genoux , le bras pen-dant fans mouvement à: fans for- ’(ce , ô: l’on arc .lui tombe des

mains. . ., Ajax , qui voit l’on frere en cetteextrémité , vole à l’on feeoursv , le

couvre de l’on bouclier , 8: donnele temsà deux de fesicompagnons,àMeciflhée, fils d’Echius , ô: auvaillant Alafior de l’enlever. Ilsl’emportent . prefque fans viedans l’onvaifl’eau. ’

.w Alors le maître du tonnerre re-.love pour la faconde Fois le con-tage des Troyens, ô: leur infpireune nouvelle force. Ilsre ouïrent

. . V1

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aco "L’I’LI’A D’e’

encore les Grecs jul’qu’à leurs Il?

tranchemens. .Heétor étoit tou«jours à leur tête ,. le mon: remanque]: par, la mine guerriere ,. par:l’éclat de les armes,8c encore plus

par les coups terribles qui ar-toient de l’a main. Tel qu’un! genél-r

reux. chien de chali’e pourluit unlion ou’urtfanglier’, sa le’joint de

li près [qu’il lui- enl’once en plu-æ

fieurser’rdmits l’a dent meurtriere,8c ar’rol’e-lazterre de l’on l’ang; tel

Heélorl ourluit les Grecs , tuant.toujours derniers ,.&.faifant un:Carnage horrifia; , . l ’ 1 ». erais. dèsque les Grecs ont re-Î

pallé leurs palili’ades.ôc leur folié ,.

après avoit-perdu mahonne-panrie. dolents troupes ;. ils s’arrêwtent près de leurswaifi’eauxz, s’enm

tr’appeliantles uns sles’ autres ,éprenant: leus les mains louées?versle: ciel, pour demander aux.Dieux le fémurs quïils ne peuvent;

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n’HOM E a E. Lz’ore’VIII. son

plus attendre de leurs forces. L’art .dent Heétor avec des yeux plus?étincellans que. ceux de Mars , 86 .plus redoutables: que ceux de la.Gorgone ,. poulie de. tous côtés .les chevaux pour trouver un cuirdroit accellible. y

Junon , voyant les Grecs en’ceeétat, cit touchée de compallion,ô: s’adrelle a Minerve : Quoi, lui «a

dit-telle, fille immortelle du Dieu a:qui porte l’Egiîde , n’aurons-nous e

donc plus loin. des Grecs. ,- même a.dans. cotre derniere extrémité ? Ne cevoyebvœs pas qu’ils vont tous a,périr de la. main du fier Heéiori. c.-Car’ la: rage de ce fils de" Priam ,. a,irritée par le l’accès, ne fait que a:croître, a: tienne peutl’arrêter. ça; .- La Déell’e’lui répond: Il, y a a,

long-terris que eeifur-ieux auroit- a"perdu les forces ê: la vie’ lous’lescoups desGrecs; mais monpere , se 4majeurs cruel-ô: inflexible ,n’a-pas

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Her-cule.

302 L’IL 1 A D E l. les l’entimens qu’il devroit avoir.a Il s’efi o pofé a moi, 8c par cette. injuliice Il a rendu tous mes efi’orrsa. inutiles. Il’ ne le l’ouvient plusa combien de fois j’ai l’auvé l’on fils

a des mortels dangers où l’enga-a geoient les commandemens d’Eu«a ryllhée. Expol’é à une mort inévi-

sa table, il im loroit par l’es larmessa le l’ecoursv u Ciel, 8c Jupiter ,- touché de l’es pleurs , m’envoyoit

a à fan l’ecours. Ah! li j’avois pua prévoir ce que je vois aujourd’hui,a orl’que ce tyran l’envoya dans lea ténébreux palais de l’inexorable’

a Pluton avec ordre de lui amenera du fond de l’Erebe le terriblesa monfire qui en garde l’entrée , ja-a mais il n’aurait repallé les, afi’reules

a» ondes du Styx. Maintenant poursa" toute reconnoill’ance Jupiter mea hait, 8c il accomplit les delirs dea Thétis , qui efi venuë bail’er l’es ge-

g noux ô: toucher fon menton , en

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D’HOM ÈRE. Livre VIH. go;le l’uppliant de combler d’honneur ü

l’on fils, dont le’bras a été fatal à c

tant de villes.» Mais il viendra un njour qu’il m’appellera encore l’a w

chere fille. Cependant allez fans aperdre terns réparer votre char, -ô: j’irai dans e palais de mon pere a

. prendre des armes. Nous verrons cli le fils de Priam, tout furieux nqu’il efi, l’e réjouira de nous trou- a

ver devant lui dans la l’anglante nmêlée. Ali’ûrément il y aura quel- a

que Troyen , dont la graille lervira c:» de pâture aux oil’eaux du ciel près a:

des navires des Grecs. a:Elle dit: 8c la vénérable Décl-

l’e ,fille du grand Saturne, raviede cette refolution, va elle-mêmeatteler à l’on char les beaux che-vaux tout brillans de lumiere , ô:.’Minerve en arrivant dans le palaisde l’on pere , détache, 8c. laill’e

tomber à les pieds le voile pré-cieux qui la couvre; ce Voile ,

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3:04. L’I’ L r A ne" f .qu’elle a travaillé de l’es mains init-

mortelles , ô: qui el’t li merveilleuàl’ement diverli-fié; elle endolle lacuiral’l’e, prend l’armure entiere

de J iter ,1 8C monte dans ce chartout e feu, tenant en l’amain uneforte 6: el’ante lance, avec la-gquelle cl e a aecoûtumé- d’enfon-r

cer les bataillons St les elcadronsentiers des héros qui ont attiré l’a

colerel; 8c Junon, prenant les gui-des des chevaux , les oull’e à touste bride. Les portes u Ciel s’ou-ovrent d’elles-mêmes avec unmu-Igillem’ent horrible,ces portes donsJupiter a commis’l’e’l’oin aux. Heu;

res, qui-depuis le commencem en:des tems veillent a la: garde duhaut. Olympe 8C du" brillant alaisde Jupiter, &- qui ,- ’lorfqu’i fautouvrir ou: fermer ces portes d’éten-nel’le dUrée , écartent outrappro-

cherre fans peine le prodigieux:amas dénuées qui leur les; de barè

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D’HOMERÈ. Livre’VIII. 30;

riere. Le’charpouli’é rapidement »

par ces Déell’es, franchit le feuil -

immortel. uJupiter, qui les apperçoit des ..fommèrs du haut Ida , entre dansune colere furieufe , ôc dé êchantauliirôt la melfagere des l’mmor-etels , la prompte Iris aux ailes d’or,Allez promptement , lui dit-il , au: ddevant de ces Déell’es; oblig’ez- au

les de retournerefur leurs pas, ôt- a:ne les lailfez pas venir à ma ren- acontre :. la partie n’eli pas égale a

entre elles 8c moi; car je leur dé- a,clare , ôt cela fera, que je blelfe- arai leurs chevaux, que je les pré- acipiterai elles-mêmes deleur char, aque je mettrai ce char en piéces , a6: que de dix ans entiers elles ne aguériront des playes que ma fou? adre aura faites par-tout où elle aura a.touché; 6: alors ma fille connoî- atra ce que c’eli que de combattre ce.contre fan pore 3 car pour J mon, cg

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gos .L’Irrs ne’o je ne fuis pas fi fort irrité contrea elle; je fuis accoutumé à la voira toujours s’oppofer à tous mes dei?!

n- feins. -Il dit z 8c dans l’infiant Iris, pllégere que les tempêtes, s’éleve

des fornmers du haurIda,ôcprendl’on vol vers l’Olympe. Elle trou-i

Ve encore les Déelfes peu éloiagnées des portes du facré arvis;elle les arrête , a: leur déc are les

a ordres de Jupiter. Où allez-vousa en cet état , leur dit-elle , 8c quellea fureur s’el’t emparée de votre ell-

.. prit? Jupiter vous défend de fe-u. courir les Grecs en aucune ma-a niere; ô: li vous mépril’ez les or-a dres , voici ce qu’il vous déclarea par ma bouche , St ce qui s’accom-a pina r Il blellera vos chevaux , il

rifera votre char, a rès vous enï a avoir précipitées , a e dix ans en-,» tiers vous ne guérirez des playesa que fa foudre vous aura faites , ô:

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n’I-Îo MERE. Livre VIII. 307

alors, Minerve , vous connoîtrez «ace que c’el’t que de combattre con- u’

ne Votre pere. Car il n’ell pas li aindigné contre Junon; elle n’a onfait que ce qu’elle a accoutumé de a:faire, elle s’oppofe toujours à fes «adell’eins: mais out vous , c’el’t le c-

comble de l’au ace 8c de la témé- a:

rité, li vous ofez aller la lance abaillée contre votre pers, votre en,maître, 8c votre Dieu. a:

En finillant ces mots, elle feretire avec la même diligencequ’elle étoit venuë, à Junon pre-

nant la parole, dit à Minerve en ,foupirant: Fille immortelle de J u- apiter , qui ell toujours armé de la aterrible Egide , je ne fuis plus d’a- cevis, que pour des mortels nous al- celions combattre contre ce Dieu apaillant. Que les uns pétillent,ôc aque les autres fe fauvent comme aon voudra, 8c que le maître du atonnerre difpofe à l’a fantaifte du g

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gog. L’ILIADE’Î. fort des Grecs ô: des Troyens; V

. En même-tome elle fait tourdnet bride à l’es chevaux; les Heuwres ouvrent à ces Dédiés, dételi-lent le char , attachent les chevauxà leur crèche immortelle, 8c mer-

. rem le char dans une remife dont: l’éclat éblouit les yeux. Junon ôr

Minerve, le cœur ferré , entrentdans le palais, 6: s’alleyent fur destrônes d’or- avec les autres Dieux.

Dans ce moment Jupiter mon«te fur fou char environné de libmiere , le poull’e des fommets dumont Ida vers l’Olympe, 6c arri-ve dans l’allemblée des Dieux.Neptune le reçoit à l’entrée , dé-

telle lui-même l’es chevaux, range. fon char dans l’a brillante remife ,

8C le couvre d’un voile précieux.. Cependant le maître du tonnerre,

environné de gloire à: de majellé,le place fur fou trône d’or, 8c fous

, les pieds de ce Dieu tout le vafle

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n’H o M sur. Livre VIH. au,Olympe agité ébranle jufqu’aux

fondemens du monde. Junon 8cMinerve fe tiennent feules à l’é-cart, l’ans ofer ni porter fur luileurs regards, ni lui adrelfer laparole.’ Jupiter, qui connaît la caufe’ ,de leur douleur 6c de leur trilieffe,leur dit: Déell’es, d’où vient que a

vous êtes li abbaruës ?Ce n’eli pas n

le grand travail que vous avez eû nà foutenir pour exterminer les aTroyens, feuls objets de votre «ahaine. Ne vous flattez point ,tous àles Dieux de l’Olympe feront tou- c-’jôurs trop foiblespour me refiller.- æ

ans-mêmes avec toute votre afierté ô: tous Vos difcours pleins ade menaces, n’avez-vous pas été-al’ailies de frayeur, avant que d’a- avoir feulement vû les fiireurs que a-l’hom’icide Mars exerce dans la ceplaine? Vous avez bien fait de vous cs-retirer; car je vous le dis , fi vous

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3m L’IL’I A neon aviez poulIé. plus loin votre follen entrepril’e, jamais vous ne ferieza revenues fur votre char dans lea palais des Dieux : cette foudre»p m’auroit vengé de votre infolence.

Il dit : ces Déel’fes fremirent de

dépit a: de rage. Minerve , pleinede reli’entiment contre l’on pere,demeura dans le filence fans écla-

ter. Mais Junon ne pouvant être.maîtrell’e de fa colere , s’emporte: ,

in 8c lui parla en ces termes : Cruela fils de Saturne , avec quelle dure-a té ,avec quel empire, venez-vousa. de parler .? Nous ne fçavons quea trop que votre force el’t infinie , ô:

q que rien ne peut vous refiller;maisu avec tout cela vous ne fçaurieza nous empêcher d’être touchées de

n compallion pour les Grecs, quia rempliffant leur malheureufe delti-u née, tombent fous les coups desa Troyens. Nous nous abliiendronsa de combattre, puifquc vous nous

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D’Ho ME RE. Livre VIH. 3 l tPardon-nez , mais nous infpirerons aà. ces malheureux des confeils fa- ælutaires, afin qu’ils ne érill’ent pas a

entierement fous les éclats de vo- 1-.ne courroux. a

Jupiter répond à cette Déclic :Demain, dès que l’Aurore aura Udillipé les ténèbres, il ne dé en- o

tira que de vous de me voir aire cencore un plus cruel ravage dans nl’armée des Grecs ;car Heétor ne 0

mettra fin à les grands ex loits , aqu’il n’ait excité contre lui e ter- se

rible Achille, lorfque les Grecs seréduits à l’extrémité, à: ne confer- ce

vant plus qu’un peu de terrein , acombattront près de. leurs vaif- a:d’eaux après la mort de Patrocle; aVoilà le jour marqué parles Def- outins; vous ne changerez point cet ceordre , à: méprife votre fiJreur : afait que vous alliez aux extrémités a:de la terre 6c de l’Océan, dans les alieux oùregnent Japet ô: Saturne, se

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3 x 2 L’I L 1 A n aa. dans ces lieux inacceflibles auxa! rayons du foleil , que les vents neu raffiaîchillent jamais .dealeuts hac.. leines, à: que le ténébreux Tartareau environne de tous côtés, 8c que

. en vous falliez tous vos eflbttspoura foulever contremoi cet. empire ,u foit quevous demeuriez id àfaîren vos fecretes pratiques, je me ris

- .. de votre Buteur , 6c votre rinfolen-

la. ce fera .confonduë. VIl dit : ô: Junon, le voyant fi ’

irrité,n’olà.plus répandre. Cepen-

dantla brillante lumiete du foleil1 le précipite dans l’Océan, 8c les- ténébres fe répandentfut la face:- de la tette. Les Troyens. virentz arriver la nuitavec dOulCur,mais- elle fit plaifir aux Grecs, qùi avoient- grand befoin de fon fecours, 8:: qui plus d’une fois lui avoient. ladr’elïé leurs prieres. r AL " Le belliqueux Heâor retire fes. troupes loin des vaifleaux fin: les

rives

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D’H o M E a E. Livre VIH. 313rives du fleuve, dans un endroit ’qui n’était ni fouillé de fang ni

couvert de morts. Les Troyensdefcendenr tous de leurs chars,8c Heâor appuyé fur une piqued’onze coudées , garnie d’un acier

étincelant, leur parle en ces ter-mes : Troyens, Dardaniens, 8c c-vous , troupes de nos Alliés, j’ef- a:perois que ce même jour’je ren- arrerois viâorieux dans Troye , siaprès avoir ruiné l’armée , ô: les a

vaifleaux des Grecs, mais la nuiraefl venuë arrêter mon bras 8c fau- averleurs vaiITeaux &ileurs’rroupes. aObéillons donc à la nuit , 86 em- aployons bien le tems qu’elle nous adonne; que les troupes repaillent ; aqu’on dételle les chevaüx,’ &c qu’on a

les falle manger; qu’on amene dÇwla ville des bœufs ôc des moutons ; aqu’on apporte de mon palais leupain 6c. le vin, 6c qu’on allemble cePromptement du bois, ô: que toute a.

Tome II. O

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314. L’I L r A D a’- la nuit jufqu’au lever de l’Aurore,

u on allume des feux, dont les flam- ’a: mes éclairent le rivage , ô: portenta leur éclat jufqu’aux Cieux, afin que

a» li les Grecs prennent le parti dea, fe rembarquer endant les rené-asa bres pour repa er la mer, ils nea. le tallent pas tranquillement , 86a fans quelques allarmes , 6c que.. lufieurs d’entre eux aillent dansa; eurs pays faire panier les mortellesa) blelTures qu’ils auront reçûës dans

a: cet embarquement. Leur exemplea: feta craindre aux autres nations desa la terre de venir porter la guerrea! fur le rivage Troyen. Que nos l’a-» crés hérauts aillent en même-tems

la; publier dans la ville que tous lesa,» enfans, qui ne font pas encore enq: âge de porter les armes, ô: tousç les vieillards montent dans lesa tours; que les femmes. allumenta» de grands feux devant leurs mai-,» fans , 6c qu’onfalTe par-tout bonne

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D’Ho MÈRE. Livre VIH-31;garde, de peur que les Grecs ne afurprennent la ville, pendant qu’el- ale el’t dégarnie de troupes. Magna- a;

nimes Troyens, que ce que je dis qfait exaélement obferve’; demain aà la pointe du jour on recevra mes aordres, 8c j’efpere que Jupiter 8c onles autres Dieux , touchés de mes aprieras, m’accorderont la grace «ade repoulTer loin de nous ces fu- sarieux, que leur mauvais defiin a adébarqués fut nos côtes. Mais ne apenfons qu’à faire bonne garde apendant la nuit, 8c qu’à nous ga- arentir de leurs embûches; demain adès que le jour paroîtra, nous irons g-

les attaquer jufques dans leurs availleaux , 8c nous verrons li le aterrible Diomede me repoull’erag .vers leurs retranchemens, 6c me a,fera repaller ce large folié, ou li je ale percerai de ce fer , 8c li j’enle- averai les armes toutes fanglantes. aCe fera demain qu’il feràpreuve q

u

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316 L’I L r A D a’n de les forces à: de fou courage;a s’il ofe m’attendre de pied ferme ,a à; qu’il ne fe mette pas à couverta de mes coups; j’cfpére que le fo-u leil en fe levant le trouvera éten-n du fur le rivage, 6c verra granda» nombre de fes compagnons expiv-àa rant autour de lui. Plût au ciela: que je faire aufli fût d’être immor-

b tel, fans que jamais la languifl’antein vieillelfe vînt glacer mes forces,a 8c d’être éternellement honoré des

a mortels comme Apollon à; Mi-» nerve, qu’il cit fûr que le jour de

n demain enfantera le dernier mal-i» heur aux Grecs.

Ainfi parla Heétor , 6c tous lesTroyens applaudirent à fes gran-des prome es, On dételle les che-vaux dégouttants de fueur ô: toutcouverts de poulliere; chacun at-tache les liens derriere fou char;on amené de la ville quantité de

V bœufs ôç de moutons 5 on apporte

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D’HOMERE.Lt’vreVIII. 317

’du palais de Priam le pain En levin, 6c l’on fait venir tout le boisnécellaire. Dans un moment la fii-mée des viandes, portée par lesvents monte jufqu’aux Cieux.Tou-res ces troupes remplies d’ardeur ,fe remettant une .viétoire sûre,

a ent la nuit fous les armes furle champ de bataille, 8c attendentimpatiemment le combat ales té-nébres cedent à la lueur des feuxdu camp qui éclairent toute la plai-ne. Comme lorfque l’afire , quipréfide à la nuit, s’allumant d’un

nouveau feu’, parcourt le Ciel furIon char d’argent pendant un temsferein 8c fans nuages, toutes lesétoiles paroiffent autour de luiavec leurs rayons étincelants, 8cl’on decouvre fans peineles fom-mets des montagnes , les promon-toires élevés , les forêts 8c les val-

lées, car la brillante lumiere deces flambeaux immortels pénétré

.0 u;

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318 L’IL I A D a, &C.l’immenfité de l’air, 8c dévoile le

Ciel ô: la terre , ce qui réjouit lepafieur à qui cette clarté efi favo-rable; de même, cette prodigieuwfe quantité de feux que les Troyens-ont allumés dans leur camp, entreles retranchemens des Grecs , 8cles rives du Xanthe devant lesmurs d’llion , diflipent les téné-bres 8c éclairent tous les environs,Il y avoit mille feux dans toute l’é-tenduë du camp , 6c autour de cha-que feu cinquante -guerriers , quiprès de leurs chars .ôr avec uneextrême impatience, attendoientque l’Aurore fur fon trône d’orvînt ramener le jour. -

un aunmmmrrunun... n ’

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. 3’19ææææææææææËËË

REMARQUESs U R

L’ILIADE’ D’HOMERE;

LIVRE VIII.* PageL’Aurare répandait [in la terre l’or27;. de 12s rayons] Eufiarhe nous aver-tit que c’en: ici le treizie’me jour de la co-*lere d’Achille ,- 8: le fecond jour des com-bats depuis cette fatale querelle; mais il fetrompe certainement, 8c il n’a pas biencompté; c’efijci le feiziéme jour. Si onjoint à ces fcize jours les neuf jours depelle , c’efi le 1;. jour depuis le commen-cement du poëme ; mais ces neuf jours nedoivent pas être comptés. Homere ne lesrappelle que comme un épifode , quia pré-t

cédé le fujet de fon poëme , 8c qui el’t né-

celfaire pour mettre le lecteur dans le fait.Le neuviéme jour de cette pelle 8c la veil-rle de cette querelle, Jupiter étoit allé chezles Ethiopiens ; el’t.douze jours ; il re-tourne donc au tel l’onzie’me jour delà.’colere d’Achille. Thetis va le même jourfaire fa priere à ce Dieu. La nuit fuivant’ece Dieu envoye le Songe grimpeur à

1V

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ne R a u a n Q u a sAgamemnon. Le lendemain , qui efi ledouzie’me jour, on recommence la guerrepar le combat fingulier de Paris 8c de Mé-nélas ; 8: ce douziéme jour, qui fournit la.matiete de près de cinq Livres, du 3. du4. du 5. du 6. 8c de la plus grande partie du7. finit par le combat fingulier d’Heétor 8ed’Ajax. Le lendemain de ce combat qui efile 13. les Troyens envoyeur le héraut Idéeaux Grecs pour propofer la trêve. Le jourd’après , qui el’c le r4. les uns 8c les autresamenent de la forêt le bois nécefl’aire pourles bûchers 8c brûlent leurs morts ; on em-oploye à ce trille devoir tout le jour 8c tou-te la nuit; 8c le lendemain qui ’elt le 1 y:les Grecs éleveur un tombeauâ. ces Viéh-mes de Mats , 8c bêtifient leur muraillepour fe retrancher. Voici donc réfente-ment le x6. jour de la colere d’Ac ille , 8cle 5. depuis les combats recommencés , 8cce 1 6. jour n’efi que la matiere de ce 8.

Livre. ’Dieux à De’eflër écoutez-moi] Homere ,qui parle fi fouvent des Dieux avec la li-berté que lui donnoit la fable, ne lailfe pasde faire voir fouvent u’il avoit des idéesfort nobles de la Divinité. Ici il fait parler]upiter avec une majellé digne du maîtredes Dieux 8c des hommes.

Ce quej’aurai dit] Il ne falloit pas cher-cher lCi d’exprellion lus noble; ce que 3a-piter a dit, voilà la ellinée ui ei’t irrévo-

«.cable , 8c gu’il n’y a que lui cul qui paille.changer. ’efl ce qu’Horace avoit biencompris, car il appelle la damnée, quad

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j sunL’lquu.Li-vreVlII. 321[and diüum ejl . ce quia été dit une ois.

Palge 2.74. Mer décret: éternels] ui fontne es Grecs foient mal menés par lestoyens , 8e qu’Achille foit honoré. .

l Dans les profonds abîmer du Tartare téné-breux] Cette idée du Tartare fous la ter-re , ou les mechants font punis , cit bienancienne en Grece. Homere l’avoir fansdoute tirée de la tradition des Égyptiens.

Su pendez du haut des Cieux une chaîned’ or Platon explique dans [on Theetetecette chaîne d’Homete , en difant que cePoëte a entendu par là- le foleil qui ar l’onmouvement anime toutes chofes , ui- ,s’il étoit arrêté 8c lié, feroit tout petit;car toute la Nature demeureroit fans aélion.D’autres ont retendu que cette chaînen’efl autre cho e ne la defiinée , qui étantla loi éternelle émanée de Dieu, foumettoutes chofes , 8c n’el’t foumife à aucune.Enfin il y en a d’autres qui ont prétenduqu’Homere n’a voulu par cette fiction querelever le gouvernement monarchique ,8c faire voir que comme le ciel 8e la terreobéifl’ent à un feul Dieu maître du monde,de même les hommes , ont être heureux ,doivent obéir à un foui dans chaque état.

Page 2.76. Mai: nous infin’reron: aux Grec:des colîlëils filandres, afin ] Car les bonsConfe’ s , les confeils falutaires , ne peuventvenir que des Dieux. Homere enfeigneici manifel’tement que la del’tine’e, un necede jamais à la force , cede quelque ois àla douceur, 8e ne la fagefi’epeut l’ouvert:

eoup pour ’ e changer sodiums.

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au RBMARQUIS ”Raflùrezdvour, ma Ille, ce que j’ai dit nevous regarde point] ar la l’agelfe éternellen’el’t pas fujette aux lois: de la Deltmée.

Sur le haut Gargarel] C’e’roit le plus hautfomm’et du mont Ida. Strabon écrit quede l’on tems il portoit encore ce nom.

Sur lequel les parfums exhalent continuel-flament] On l’çait par l’Ecriture l’aime la.coutume des payens , d’élever des autelsfur les hauts lieux, c’eli-à-dire, fur les:

lus hautes montagnes, 8c d’y faire des

artifices. i ,Page 2.78. Alors le pendes Dieux à" der’homme: prendjèr balancer d’or] On a déjæremarqué que le l’oleil, marque la deliine’e.Pendant que le foleil mente. c’eli-à-dire ygère la dellinée commence àl’e montrer,

à le développer , les deux armées com-battent avec’un égal avantage; mais lorr-que cette del’tine’e ell: venue à l’on plus haut

période, e’eli-à-dire à fou terme , alorselle execute fes ordres 8c la victoire fedéclare pour l’un des deux partis»; maispour faire voir que Dieu el’t toujours lemaître de cette del’cine’e, 8c qu’il peut ou la

hâter ou la retarder comme il lui plaît,Home’re feint qu’elle ne le déclare qu’a--

près que Jupiter a pefé lui-même le fortdes deux armées dans l’es balances d’or ,c’eli-â-dire , u’après u’il a encore inter-rogé fa provi nce &cl’a jul’tice , 8c vû lesdécrets qu’elles ont prenoncés. Cette idée

cil rande 8c noble. Homere parle enco-re e ces balancesdor dans le 2.2.. Livre.Les lecteur peut veu: la les remarques.

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SUR-mît! A un. Libre 7111.. ’32;Page 1.79. Le fin: de: Grec: emporte la

balance , à .enfe grécipitant vers la terre]Le ballin qui pane e vers la terre , marquela mort , parce que la mort regne fut laterre , 8c celui qui s’éleve vers le ciel,marque la vie, parce que le fejour de lame, c’ell: le ciel. ’aluni-tôt le terrible Dieu fait retentir fistonnerre: , à répand fur toute l’année Grec-que fisfle’rhe: à" fer traits J Jupiter fe décla-vre contre les Grecs par fes foudres 8c parl’es tonnerres. Cette idée li poétique el’t tiè-rée de la vérité même; car c’el’t ainli que

dans le 1. livre des Rois 7. 4. Samuel écrit rFaâum efl autan cumSamucl oferret holocauj-Îrtu»: , Phihffiim iniere pralium contra Ifiaël :intonuit autorn’Dominur fragon magna in dieillafitper Philifliim , à enterrait cos , à œfifiant àfacie Ifraê’l. Et il arriva comme Samuel’ofiroit l’holocaufle , que les Philiflins commén-r

tarentule combat contra Mail , à dans cejour-là le Seigneur tonna à grand bruit furles Philxfiim , à les aya ; il: furent tailléson picter devant I raël. On peut tirerpéléenne utilité de la conformité de ces

es.Ni Idomene’e , ni Agamemnon , ni les Jeux

Ain] Tous ces plus grands-berce de l’ar-mée Grecque fuyent, mais 11s fuyent de-

vant Jupiter. .Neflor, le plus grand rempart de: Grec: ,demeure feul , mais malgré lui ] Je trouve iciune adrell’e merveilleulle. Homere , pourfaire voir que la fuite de ces héro-s n’étontPas hontcufe en cette occafion , Bruine Ne!

. Yl

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31.4 v REMARQUESflot de n’avoir pas fui comme les autres ;-il dit donc qu’il demeura malgré lui, 8c ilen donne la raifon. Quel art .

Pa e 2.80. Les trait: deila volée] C’el’t ce

que ignifie nppqdu. Les chars des an:-ciens Grecs nlétoient pas feulement à deuxchevaux, ils en av01ent auflil à trois 8c à-

uatre , 8c ceux qu’ils ajoutoient auxeux autres étoient appellés 14950,01, 8C

les traits les atrelloicnt 143100244. De-n-ys d’H icarnall’e parle en quelque en-droit de cette coutume, qui n’étoit plusde fon tems, mais qui. étoit encore prati-quée par les Romains. Ces chevaux. de vo-lée étoient attachés à des courroyes pluslongues, 8c avoient plus de liberté que..ceux du timon a c’ell un de ceschevaux deNefiorqui efi blellé.

Où ayez-vous , fil: de Laërte l] Dans cerfle deroute générale , caufe’e par jupitermême , Diomede efi: le feul qui. ne fuit

oint z en quoi Homere fuit admmablemerrre caxaétere qu’il a donné à ce héros. Diop

mede , 3:1" avoit déja attaqué Apollon;dans le rnier combat, 8c qui étoit re-tourné trois fois à la charge contre ce Dieu,ne prend. asti lége’rement la fuite; il faut

u’il ait. ait auparavant des efforts dignese fon courage; il faut uela foudre tome-

be auparavant à fes pie s; 8c encore aprèsreela toute la rageai: de-Nefior cil: nécef-flaire pour le faire refoudre à fuir. Toutcela cil conduit avec un grande art.

L’intrepidç Diomede , unique [cul ] Ho»un n’oublie parjurai). trait capable de,

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s U n 11h. î A n a. Livre’VlII. gagfaire! fentir l’audace de ce camélere ; i!avertit que Diomede efi feul. »

Page 2.81. Ce que peut ce javelot entre le:mains de Diomede] Je n’ai ofé bazarderl’exprefiion Grecque, verrafi me ’ique e]!furieufe entre me: mains: par- là omeredonne de l’ame à cette pique;mais narrelangue ne s’accommode pas de ces figu-res hardies; il a fallu prendre un autretout», 8c fe contenter d’approcher. Ce filled’Homere, d’animer ainfi les chofes lesplus infenfibles, comme les épées , les Ian-Ices , les rochers , et! très-conforme à celuide l’Ecriture l’aime. C’efi ainfi que Davidanime la fléche de Jonathan 8c l’épée deSaûl, quandil dit au fecond livre des Rois,I. n. A [engaine Merfeflùrum , ab adipa’fortiumfagina yanathæ numquam redût re-trorfum , 0’ gladius Saül none]! reverfus inac

tu. -Page 2.82.. On alloit voir un terrifie car-nage, ée le: Troyen: repouflés ] Pouvoit-orrmoins attendre de ce caraétere fier 8c terorible qu’Homere vient de donner à Dio-mede , quine peut être effrayé par les fou-rires mêmes de lupirer? .

Page 2.83.. Et lance fil foudre emErafè’e ,gui tombe] elles images! 8c quels fujeta

e tableaux . Si les peintres vouloient étu’odier ce grand! Poète, ce feroit pour eux:une fource inépuifable de grandes 8c deriches inventions.

Page 2.85. Sans attendre de réponfè- ilpoulie [et chevaux] Nefior fait fort bien; i

I «prendre cela- la: lui ,tcar Diomede,

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en 3 finissant-as n Haprès même la foudre de Jupiter tombée "àfes pieds, n’aurait jamais confenti à prendsite la fuite.

Page 2.86, Et ’ e’ tu n’emmeneras punasfemme: captives ÎACar c’efi: la la marqued’une victoire complerte. C’efi ainfi qu’A-’

chille’ avoit amené tant de femmes desvilles qu’il avoit’facc’agéemll n’y a-pas d’ap-

parence ,» comme Eufiathe l’a cru , u’Hel&or penfe ici à mettre Diomede au- effortsde Paris, qui avoit emmené Helene de Ladcédémone; car il y a bien de la» différence

entre corrompre des femmes, 8c les em-mener captives après avoit ravagé leur

Use . .P Balame s’il ne ferle point’ tourner bride àfis soudiers, à s’il vie-retournera oint au

sambas] Il n’ajoûte’ point, ou s’il dterafis

fuite ; ce mot fait trop de eut à Dionne-de : il ne peut même fie se ouche à. le præ-

noncer. ’ p ITrois fin’s il voulut aller contre Heé’lor]Comme lorfqu’Achille déliberoit dans le1. Livre, s’il calmeroit fa fureur, ou s’iltireroit l’épée , fon é ée étoit déja-à moitie”

hors du fourreau; e même ici Diomedeen délibérant veut aller contre Heétor , 8cil faut que Jupiter, pour l’en empêcher,revienne trois fois à la charge. Je m’arrête.un peu à expliquer la beauté de ces carac-vtares, parce qu’il n’y a pas un feul traitqui ne mérite d’être étudié , 8c que c’efi la

partie ou les Poètes manquent le-plus fou-rvenr , faute d’avoir bien médité ces excel--lens originaux , feuls capables de les gui--de: 8c de les conduite!

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son L’ÏLI’AD l. Bore VIH. ’ 32.7Page 2.87. Infen e’s qu’ils finir d’d’ÙOÏY élevé

les rezranrherhem] e6’tor enflé de l’es grands

fuccès , croit que rien ne fera capable delui remet, 8e méprife les retranchement"des Grecs , qui lui feront plus de peinequ’il ne peule. Au telle, j’ai oublié de dire,en parlant de ces retranchemens , qu’on aaccufé Hometc d’avoir éché contre la’vraifemblance , en les fui ant bâtir fi tard ,8c dans la dixiéme année :’ fi les GreCss’en étoient paires fi longuems , pourquoiS’avifent-ils de les bâtir à la fin de la guer-re? Il et! ailé de répondre à cette objection;Avant le démêlé d’AchiIle avec Agamem-inon, les Grecs n’avaient nul befoin de cesretranchemens, le feu! Achille étoit pour’eux un rem art lus fort encore , 8c Ho--mere a eu oin "avertir que les Troyens»n’avoienr olé fortir de Troye pendantqu’Achille avoit combattu. Ainfi ces re-tranchemens fervent encore à relever lagloire d’Achille, puifqu’ils n’ont été né-Cefl’aires , qu’après qu’Achille a renoncé

aux combats. I rI En même-rem: il s’adreflë à [ès chevaux]

La fable , ui fait atler les animaux .npeutbien aufiî donner a liberté de leur parlercomme à des créatures raifonnables. Maisne cherchons oint à excufer ces licencesparla fable, a fureur 8c l’enthoufiafme’futlîfent pour les jufiifier, car dans ces étatsil n’ a rien à quoi on ne parle. Dans unfiécæ moins éloigné de n0s mœurs que ce--lui du fiége de Troye, ViriÎile fait ne Turfnus parleà [a lance, 8c donne la rai.-

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3:8 R r: M A a Q u s sfou 8c de l’intelligence a un cheval.

Xanrhe à Podarge , à vous Ethon àLampus] Je ne voi rien de plus frivole ni .de plus mal fondé que la difpute de quel-Pues anciens critiques fur cavets, pourgavoit li à ce char d’Heétor , il n’y-aveu:

que deux chevaux , ou s’il y en avoit qua-tre ; car il y en a qui ont prétendu quedans Ces quatre mots, il n’y avoit nedeux noms propres 8c deux épithetes. aisil ne faut que lire le vers pour faire voirqu’il n’y a rien de plus mal penfé : qui ajamais vu des épit etes mires avec desconjonctions 2Ce char d’Heétor en: certai-moment à quatre chevaux z 8: il ne faut audire que cela cit inoui. Le char de Ne orn’en avr-il pas quatre tout de même ,puifqu’Homete nous dit qu’un de ces che-vvaux tombé, effaroucha les autres en fedébattant .7 Le même Homere ne arle-t-i!pas de chars à quatre chevaux l’O-dyllée, loriqu’il dit: si: à 11’4qu enracine;in" 2 Ceux qui ont lu l’Ecriture fainte nedouteront pas qu’on ne le fervîr dans lesbatailles de chars à quatre chevaux, il yen a mille exemples. Dans Haie, quandDieu prédit à Jérufalem qu’elle fera ruinéepar les Afi’yriens, le prophéte dit: Et maisdab-le tulles tu»: planas quadrigarum’ , 6’équim- panent ferle: filas in erra. If. sa. 7.Le pro héte Nahum dira Ninive , ui vaêtre dé olée par les Chalde’ens, Vos: agel-li 0’ vox im etus votre , 6’ equi fienteraisà quadriges chianti: à s titis afcendemis,à miraud; gladü , à garanti: halte,

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, sun.L’IL1-Abs.LivreVÏII. sa!Ü multitudinis intevflzüce , 8re. Nah. 3. 2.. 3.

Et vous [avant- tous le: jours elle-mêmeplutôt .qu’à moi le pain à le vin de ma table]

l y a 1C1 une beauté cachée , que ceux quine connoifl’ent pas bien encore Homeose. ne fendront peut-être pas. Ce Poëtepeint une Princefl’e, qui aimant tendrementl’on mari, avoit foin routes les fois qu’ilrevenoit du combat , d’aller à l’a rencon-tre , 8c qui, ravie de le revoir, couroitâles chevaux, 8c leur donnoit du pain 8c duvin , pour leur témoigner fareconnoill’ancede ce qu’ils avoient ramené l’on mari, 8:qui même les alloit voit tous les jours,com-me pour leur demander les mêmes l’ervicesi

Page 288. Si nous nous rendons maîtres deses glorieufes dépouilles] Ce n’ait pas que lafortune des Grecs dépendît de ce bouclierde Nellor, 8c de cette cuirall’e de Diome-de; mais c’elt qu’on ne pouvoit avoir l’un8c l’autre que par la mort de ces deux he-ros; 8c qu’ainfi les Grecs affoiblis par cesdeux grandes pertes, ne pourroient pluspenfer qu’à s’enfuir. Voilà ce qu’Homere a

voulu dire. vEt s’agitent fur [lm trône, elle fait Hem-AMer le vafle Olympe] Junon ne fait ici quepar le’mouvement de tout l’on corps, ceque Jupiter a fait dans le premier Livre ,

ar le l’eul mouvement de l’es noirs fourcils.omere en donnantaux Dieux inferîeurs ce

qui leur convient, l’ ait conferver au maî-tre des Dieux 8C s hommes la majelié

ni lui cl! convenable z c’elt ce qui. a fait’re admirablement à un ancien , que ce

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çgô’ Rtunnqu’zsæk aPoëte était le [cul qui eût vé ou fait’voir les

Dieux. . . .,Page’I189. A Helice’ à à Algues] Deux"villes de l’Achai’e; à douze Rades du gol-æ

phe de Corinthe. Dans chacune de ces deuxvilles il y avoit un temple 8c une fiatuë deNeptune. Deux ans avant la bataille deLeuétres, Helic’é fut ruinée par un tremble--

ment de terre qui fit remonter la nier; ellefut fubmer ée 8c renverl’e’e jul’qu’à l’es l’on-r

dements. ometev parle ailleurs d’ une auætre ville appellée Aigu» ,- qui étoit dansl’Eubée. Ir Nous «ferrions bientôt ces Dieu aflïs féal]Voilà le langage ordinaire de tous ceuxqui font des confpirations; leur parti en".toujours très-fort; tous les peuples ne de-mandent linon que quelqu’un levs l’éten-r

dard de la révolte; dans un moment lePrince fera abandonné.

î7arnais il ne m’arrivera de me li uer] Ce(li cours de Neptune cil celui que oit tenirtout homme l’age à qui l’on pro olé d’en-

trer dans une confpirationcontre on Prince.Page 2.90. Et les avoit renfermés entre leur

foflè’ à leur muraille] Le vers 2.13. n’ell: que

pour mat uer l’efpace qui étoit entre lespalill’ades u folié 8c la muraille: tout cetefpace étoit donc rempli d’hommes 8c de.chevaux ,» qui fuyent à vauderoute , 8Cqu’l-leaor avoit poull’és. Hector. n’a pasencore palle le foll’e’. Cette remarque eûtnécell’aire pour la faire.

Tenant en fa main migrant! voile de pour-pre] Agamemnon pren ce voile pour atti-

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s o a if! 1. r A n a. La)" VIH. grter par la nouveauté de ce f eétaele les;zeux des Grecs, qui fans ce a , dans le

efordre 8c la confufion ou ils étoient,n’auraient guere pris garde à lui, 8c n’arr-toient pas écouté Ce u’il avoit à leur dires

Page 291. Ces grau e: à belle: promeflèspeut nousfltifiom] Il dit nous, pour adoucir

reproche en le rendant général , 8c en yprenant. part lui-même,- de crainte firme:

es troupes , s’il avort du vous ai rez.Dans rifle de Lemnos ,0 qu a z: à table la

’ mu e à la main] Lemnos étoit céle’bre par

fes ons vins. Nous avons vû à la fin duLivre re’cedent, que les Grecs faifoientËnir e-là tout le vin qui leur étoit nécefiv

te.Ai-je laifiê’ fini: honneur il: moindre divas

autels] C’efi une choie airez remarquable.Agamemnon fe vante de n’a-voir paire pen-dant un long voyage aucun autel de Jupiterfans y avoir fait des facrifices.

Page 292.. Il tenoit dans fi: ferres un filonde biche] L’aigle marquoit Heé’tor ui étoit

conduit par Jupiter. Le faon de bic e man-uoit les Grecs qu’Heétor avoit repoulTe’s,

qu’il tenoit déja comme dans fa main ,8: ce faon tombant au pied de l’autel deJupiter , faifoit entendre que la protectionde ce Dieu, qu’ils venoient d’invoquer ,.

les fauveroit. .A jupiter Dieu de: Oracles ]’ Dieu de tousle: Oracles. Les Grecs en donnant à Jupiterle furnom de tuI’OFQuqu’, vouloient faireentendre que quoique les Dieux inférieurspréfidalfent aux oracles 8c aux aufpices,

Page 337: Notes du mont Royal ←  · V n ces termes : Mars, homicide Mars, a) qui n’aimes que le fang , 8c qui te a) plais à renverfer les plus fortes a murailles , Dieu de la guerre ,

3;: RzuAnqu’sz Jé étoit fous les ordres de Jupiter qui enétoit le véritable maître.

Page 19;. Les Grec: n’ont par philo: alfaperçu cet oifeau (11471: reprennent courage] efigue, que Jupiter leur envoyort, étoit lifenfible , que tous les Grecs l’entendent-dans le moment (fans le fecour’s d’aucundevin ni d’aucun inter tête.

Page 2.94.11 revient ourle bouclierd’Ajax,comme un jeune enfant] Combien d’idéesagréables Homere préfente par cette feuleimage! Il varie la face du combat pancartefingularité qu’on n’a pas encore vûë ; il fait

voir la tendreffe qu’Ajax a pour Teucerqu’il couvre de Ion bouclier , 8: en même-tems il releve la fuperiorité d’Ajax fur Teuacet, 8c fait que ce héros en ne faifant en-core aucun exploit, aroit plus grand queTeucer qui tue tant e braves capitaines;

Page :97. Et qui quoique vous ne fiafl’iezpas (on fils légitime] Il émit fils de Telamon8c de la Princeffe Hefione fœur de Priam ,

u’Hercule avoit emmenée prifonniere, 8:donnée à Telamon qui en avoit fait fa con-cubine. On voit par ce palfage que cettenaifl’ance n’était pas regardée comme hon-

teufe; car Agamemnon n’auront pas voulublefl’er par un reproche fi fenfible, un hom-me dont il étoit li content. ’

Pager’z9 6. Pour aurez aprê: moi le premierprix] Agamemnon dit après moi, pour con-ferver fa dignité, 8c en même-tems pourrendre fa promefi’e plus croyable. ’

Page 2.98. Çar Apollon lui-même détournaJe coup] Il était nécell’aire qu’Homere mat:

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s un L’IL r Ana. Livre VIH. 3;;quât ce fécaurs d’Apollan , car autrementon n’aurait pas compris comment un auflîhabile archer que Teucer aurait pu man;quer tant de fois Hector. Au refie , toutecette Paëfie n’efl que pour dire fimplementque la Defi’inée ne vouloit pas qu’Heâotut tué par Teucer, 8c u’elle avoit amené

la derniere heure d’Arc eptoleme.1 Page 301. Mai: mon pere toujours cruel]Ce difcours de Minerve cantre fan peremarque bien ce que peut la paflion fur lafagefl’e même.

Page 392.. Expojë’ à une mort inévitable, il

imploroit parfis larme: lefecour; du riel] Il ya ici une fatyre amer: contre Hercule. Mi-nerve , pour faire voir que ce héros n’étaitas capable de fe tirer de tant de dangers

ans fan feeours, feint qu’il demande cefecaurs avec larmes , ce qui ef’c indigne d’unhéros , qui ne doit jamais pleurer dans lepéril. Hercule était fi éloigné de cette fai-

leffe , que lorfque les feux, qui le déva-raient aux derniers momens de fa vie , leforçaient de jette: des cris 8c de verferquelques larmes , uoique ces larmes fuf-ent des larmes de ouleur , 8: non pas de

crainte, il gémit de rage d’avoir pleuré.C’en: ourquoi Sophocle le fait parler ainfi

dans es Trachinies: I. . . . . . . . . . . 5’: ne, J’en 11199:1",

i Bl’Ëpuxæ 10.4an , :9 rJJL’ou’dL’ à) Je tord

Tir il. :211an pain fldâ’id’é’v dtâpmæ’m ,

l ’An’ ais-imine; «HI t’a-J’en amuïr. ,

Ayez pitié de moi ui ai heurle’ à pleuré com-me unefille , firiblefiè joujamais homme ne m’a;

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434* REuARouzsfiloit vu tomber, tari je [amenois leslplus grand:maux [ont jamais pouffer un feu faupir, à"fins verfer une feule larme.

Page gaz. Le terrible monflre qui en gardel’entrée] Homere appelle fimplement Cer-bere le chien du, terrible Pluton. Il y a de .l’apparence que de fan terns ce chien n’a-vait pas encore le nom de Cerbete.

Page gag. Aflüre’ment il y aura quelqueTroyen dont la graiflë] Elle veut defignerHector , qui apparemment étoit gros 8c

v ras. vDétache à larme tomber âfis pieds le mil?Hamere repete ici dix ou douze vers qu’ia employés ailleurs, ce qui lui efi allez or-dinaire. Ce Paëte , comme Eufiathe l’a fortbien remarqué , veut faire voir par-là quelorfqu’on a trouvé ce qui el’t fart bien , ilne faut pas chercher autre chofe , ni éviterces repentions. Nous avons aujourd’hui furcela une délicatefl’e qui me paroit plutôtune maladie qu’une marque de bon goût.Le bon goût reçoit avec plaifir deux 8ctrois fois la même image , 8e dans lesmémés termes. qPage 3.05. .Que je bleflerai leur: chevaux]Homere veut marquer par cette image l’en];pire abfalu que le Dieu fuprême a fur toutea nature , qu’il peut déranger 8c tenverfer

comme il lui lait.Page 306. e ne fiois parfi fort irrité contre

elle ; à je fui: accoutumé J Ju iter fait bienentendre ici que la calere e une de cespallions que la furprife caufe , car on n’efiparut en colere de ce qui cit ordinaire 8c à

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son L’ILI aux. Livre VIH. 3;;quoi on ei’t accoûtumé. V oilà pourquoi plus

les gens qui nous mettent en calere, nousfont chers , plus la caleté cit violente.

Page 3.08. Ne tune le reçoit à l’entrée , de:

cela lui-même on char] Cette fiction queNeptune détela lui-même le char de Jupiv-ter, efl: fondée fur ce que l’air , qui n’aitvautre que Jupiter, s’étend depuis les Cieuxjufqu’à la mer , ou il fe repof . ’

Range [on char dans fa brillante remije]Je n’ai olé hafarder ce pall’age à la lettre,parce qu’il efi trop fingulier , 8c trop éloignéde nos manieres. Je me contenterai de l’ex-pliquer dans cette remarque. Homere ditcippe-m 41’ aigûment: rt’Sti. Il metjbn charfilf

fbnpiedejtal. Le mat pupe! ne fignifie pasfeu ement des autels, mais encore des (nifes,des piedefiaux fur lof uels on met des vafes,des fiatuës, 8: c’efl ans doute à l’imitationdestrecs que les Latins ont appellé aras.autels, certains rochers qui paraifl’ent fur lamer. Pourquoi donc le char de Jupiter cil-il mis fur une bafe, fur un piedefial , au lieud’être mis dans une remife? C’efl: pourfaire entendre que l’air, qui efi le véritablechar de ce Dieu, n’a d’autre afliette que laterre même, qui cit la bafe au il fe repofeau milieu de l’univers. Voilà uelle et!l’idée d’Homere; idée grande noble ,que notre langue ne fçauroit exprimer.’ Page 31 1 . Dans le: lieux ou rognent jupe:à Saturne] C’efi-â-dire , fait ne vous aluliez dans le fond du Tartare olliciter lesTitans , 8c les obliger à me venir faire en»ocre la guerre , comme ils firent autrefore,

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336 Renanours.On n’a qu’à voir le premier livre d’Apal-

ladore. »Page 314. ne tous les enfant , qui ne font

par encore en age de porter les armes] Hectorne laill’e aucun âge exemt de rendre ferviceà la patrie. Les enfans, c’çl’t-à-dire , ceuxqui n’ont que douze. au treize ans, qu’ilappelle par cette raifon «navigue . qui ontun peu avant la puberté, qui vont entrerdans l’âge de puberté , Soles vieillards fe-ront fentinelle fur les tours , 8c les femmesallumeront des feux dans toutes les ruës.. Page 316. Et d’être éternellement honoréde: mortels comme le [ont Apollon à Miner-ve] Hector a donné les ordres avec beau-coup de fagelïe 8c en homme de guerre;mais un moment après l’orgueil, que luiinfpire le fuccèsde cette glorieufe journée,lui fait tenir un langage plein d’une follepréfamptian. Il s’imagine que les Grecsprendront la fuite , ou que s’ils afcnt at-tendre l’aurore , Diomede tombera fousles coups; après quoi fa folle vanité le por-te à defirer même les honneurs qu’on nerend qu’aux immortels. Cela efi bien natu-rel aux hommes, les grandes prafpéritésleur font oublier qu’ils font hommes, 8cies portent à VOUlOlr s’égaler aux Dieux.fAlexandre en efl une preuve.

Page 317. Comme lorfque l’ajire qui prïdcà la nuit] Cette comparaifan fi nable fibelle n’elt que pour dire que les feux, queles Troyens ont allumés dans leur camp,éclairent toute la laine de Troye , jufqu’aurivage de l’Helle pour. Quelle pOëfit: . qui

* change

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son L’IuADr. Livre VIH. «337change prefque la terreen uncielétoile’l’ S’allumant d’un nouveau feu; C’eli ainli

qu’il faut expliquer le pdflnw elan Eufia-the , qui ditavec raifort, que le .Poëte neparle ici que de la Lune qui recommenceIl: revêtir de lamiere’ 8l qui eli’au pre-mier quartier , car lorfqu’elle eft dans fanplein , les étoiles bien loin de paraître li

rillantes , font abfcurcies , comme Saphole difait dans ces vers: -... A’fl’psrlfifi époi nantir 20.4!an

. cidr’ct’nzpv’tflow: 0131;! sida:

Ono’ 1’ si: rafleras [(93474 Aucun] 76’s. .

Tous les-affres cachent leur: rayons autour deleur reine, lorfque toute revêtue de lamine,elle éclair; l’atrium. Quelques anciens criti-ques , comme le rapportaient Apianëc He-rodote , pour trouver ce feus , corrigeoientle; mot cagibi en vile partageant en idem:mots , car ils vouloient qu’Hamere eûtécrit’baie fifi, pour çu’u du lumineénovam , noir-pelle par la lumiere , commenpant à êtreéclairée. Cette correétion parait lus fub-tile que nécell’aire. On peut fort ien s’enpalier.

Tome Il. ’1’

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sa!

v ’Argumentdu Livre.

amenuisoit dcfcfiia’rm du film de fait"ces, convoque l’amiable? des Grecs à-

confiille de fi retirer. Biennale [a levant s’opcpale farteront à est ont: v, à? Nefior , ni parleaprès lui, le loue de la manierefiz g hardieavec la uelle’il u parle en Roi; fÆdÏË ânfiiite

ce ’i juge à s ne l’on à, ar- on qctlntfeil on giflé Ü’fljax, filsP de

clamoit, à Achil , pour nicher del’adou-tir ,’ à? Pheniac cf! priéds les accompagner. Ilsfoutrons trois des dîfiours Mm à très-rouchans. Ce hlros rejette toutes leurs prieres,à? leur répond avec dureté .- il retient ourâtutti-Blum: dansfa tente. Aida: Ù U1 e s’en’rosomm rendre compte de leur am amide,à les troupes vontfe repofer.

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3 3 9

L’ I L A D E4 D’H O M E R E°

.LIVREJIX.LES Troyens le tenaient ainfi

q fur leurs gardes près des feuxqu’ils avaient allumés ,& qui éclai-

raient la plaine : mais les Grecseffrayés par Jupiter même s’aban-

donnoient à la fiiite , campagneinfeparablede la peut , 6C tous les-chefs étaient dans le dernier abat-tçment de vair leurs troupes li ..maltraitées. Comme le fraid’Bo-rée, à: le violent Zephyre, uî’,tous deux faufilent des climats g amces de la Thraœ, venaniàtout-à- v

. Il

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340 L’ I L l A D Ecou à tomber fur la vafie mer, labauliaverfent iniques dans fes ahi,nies , ô: y éleVent des montagnesde flots; de même la peur a: lafiJite déchiraient le contage desGrecs. Le fils d’A trée plongé dans

une’profonde trifiellc couroit partout le camp, donnant ardre à leshéraurs d’appeller fans bruit tousles Grecs aune allemblée, 8c lui.

j même il faifoit la fanâian de hés-

raut, 6C convoquait les troupes,Les Grecs confiemés s’allemq.blent; Agamemnon le leve au mis:lieu d’eux , verfam des to’rrens de

larmes ,comme une fource pra-fonde qui du haut « d’une rocheprécipite les eaux , à; avec de pro-fonds lan irs il leur parle en ces

’n termes : Ries amis, Princes 6ca: Chefs de l’armée , le cruel fils de»a» Saturne me jette dans Uneaflieufeïa: calamité. Il m’avait promis, (ac-l’a?

a» prameffe avoir été confirmée par)

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b’Ha MER E. Livre IX. 341-

1m ligne qui devait être irrévoCa- ablé, que je’retournerois dans ma cepatrie après avoir faccagé la fu- àperbe Troye. Préfentement il a amachiné cantre mai la plus atroce àde toutes les perfidies; Il m’or- adonne de partir , 8C de retourner à ceArgos avec honte , après que j’ai teperdu une grande partie de mon cearmée : voilà ce qui el’t agréable a

aux yeux du puiflant Jupiter,nqui a urenverfé tant de villes fortifiées , 8c aqui en renverfera encore tantd’au- atres , car fa force cil infinie; qui aefi-ce qui peut luilrefifier? Maisœdépêchons, abéill’anstous , 8c exé- a

autans l’ordre que je vais donner, aembarquons-nous fans difl’erer , afuyons vers notre chere patrie, acar il ne faut point le flatter, nous cene prendrons point le fuperbe a.

-Ilion. a: i IIl dit,’& un marne fileuse re« "- gne dans toute l’allemblé’e z les z

- P iij

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342 L’I L 1 A D a- Grecs demeurent étonnés fans

EOUVOÎI’ prononcer une. parole.

nfin le vaillant Diomede romptun le remier le filence , ô: dit : Filsa d’ trée ,.je commence par m’ap-

opofer à l’avis peu fage que vousa venez d’ouvrir, 8c je me fers den la liberté que donnent ces allem-n blées , vous ne le prendrez pas enne mauvaife part. Vous m’avez repro-n ché depuis peu de jours à la facen de tous les Grecs, que j’étais unalâche fans farce ô: fans vertu, a:a "qui fuyois toujours dans les batail-w les. Tous les Grecs me connoif-a: leur, 8c cela fui-lit. Le fils de sa;n turne , le uillant Jupiter, dont lesa canfeils Exit impénétrables , vousw a donné un fceptre qui cil au-def-a» fus de tous les fcepttes , 8c quia vous rend ici le Roi des Rois;a» mais il ne vous a pas donné la for-nfce 8c le courage, dont l’empirea cit encore plus grand 6c plus glo-

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1 l D’Ho M En E. Livre IX. 34.;fieux que icelui que vous polfedez. -Malheureux Prince, croyez-vous aque les Grecs foient aufli lâches cea: auflî abbatus que vous le dites â a:

Que fi votre courage vous porto aà regagner votre patrie, partez ;-les chemins. font ouverts, à: les anombreux vailïeaux , qui vous ont afuivi de Mycenes, [ont heureufea nment les plus près du rivage; tous ales autres Grecs demeureront ici niufqu’à ce que nous ayons faccagé aTroye. Que s’ils veulent vous fui» a»vre , qu’ils sïeufuyent aulïi fur leurs u

Vailïeaux , qui efirce qui prétend les a

retenir? mais pour St henelus à: amoi, nous combattrons jufqu’à ce aque nous ayons troùvé le jour fa- «ctal d’Ilion, car nous.ne [brumes avenus ici que par l’ordre de Dieu a

mêmem ç . . ACes paroles excitereht les 3p.laudilïemens a: les acclamations

detoute l’allègnblée. Tous les

i Piv

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344 L’I L 1 A n r:* Grecs furent ravis d’entendre ce Igenereux difcours du vaillant Dio-mede. guand le bruit fittappaifé ,*Nefior e leva ô: parla en ces ter-

» mes: Fils de Tydée, tout le mon; Ia de connoît votre valeur, a: nousa fçavons tous que même pour don-a net de [ages confeils , vous êtesa au-delfus de tous les Capitaines dea votre âge. Il n’y- a as un desa Grecs qui ne loué le ifcours quea vous avez fait, a: qui foir d’un (en;a timent diffèrent du vôtre ; maisa vous n’avez pas achevé d’expli-9: quer tout ce que vous avez penfé.’

. Vous êtes encore jeune , 6c vousa pourriez être le plus jeune de mesa enfans ,- cependant vous avez parléa aux Rois avec beaucoup de fa-. galle à: de prudence, à: vous n’a.-» vez rien dit qui ne fût très-à-pro-s

a) pas; Moi qui fuis plus vieux, 8ca qui dois par confequent avoir pluss, d’expérience , j’ajouterai ce que

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D’HOME ne. Livre IX. 34’;

vous n’avez pas dit. Je parlerai aavec ma franchife ordinaire 5 ôt je :-ne croi pas que performe condam- a:ne cette liberte, non-pas même cc-Agamemnon : Il faut être fans a- arens , fans amis , fans maifon , (gus ahumanité , fans juflice , pour aimer celes divilions inteflines , toujours m-plus funef’tes que les plus cruelles ceguerres. Mais pour l’heure , obéill a

fous à la nuit, .5: que les troupes aurepailïent. Pofons de bons corps- adeagarde fut les bords du folle , ahors de la muraille qui nous fert ade rempart, 8c envoyons-là nos ajeunes officiers à la tête de leurs acompagnies; 8c vous, fils d’Arrée , a

donnez ici vos ordres, car. vous aêtes le Roi de tous les autres Rois. aAffemblez dans votre tente tous cles vieux capitaines, 8c donnez;- a:leur à louper I: cet honneur vous ceappartient; outre que vous êtes a:notre Général, les vaigeaux des g

v

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346 L’ I L t A n aa Grecs vous amenent tous les joursa de Thrace des convois , qui vousa. mettent en état de traiter magnifi-a queutent tous les Chelsô: les Prin-a- ces de l’armée.Quand vousles au-: rez allemble’s en très-grand nom-» bre , vous les entendrez tous , fita» vous fuivrezle confeil qui vous pa-

raîtra le meilleur. Tous les Grecs. ont grand befoin qu’on vous ena donne qui partent. d’une flagelleo profonde, car vous voyez tous lesne feux que les ennemis ont allumésa près de nos vaifleaux ; y a-t-il quel-a qu’un qui à cette vûë ne fuit pas

n faili de frayeur? cette nuit va per-s, dre ou fauver l’armée.

Toute l’aliemble’e fe rend à

e fun avis. Les , qui de-v voient commander les gardes ,: fe préfentent avec leurs armes;-- Thrafymcde, fils de Nefior, Af-

calaphus; &lJalmenus, fils de» Mars, Merion , Apharée , Dei-z

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. D’Ho M au. Lion-IX. 347pure, ô: le divin Lycomede, fils -de Creon: on leur donne à cha-cun centhommes bien armés; ilsTe ofient entre le faire 8c la mu- -rai le; ils allument des feux, 8c ’commencent à préparer leur fous

pet. . z- Agamemnon mene tous lesvieux capitaines dans fa tente ,ô: leur fait un magnifique repas.Quand ils eurent mangé, a: queles tables furent levées, le même

. Neflor , dont le confeil avoit paruli liage , commença le premier àlpropofer fou avis , 8c parla en cestermes : Fils d’Atrée , qui avez la a

gloire de commander ici àtant de dRois , je n’adrelrerai mon difcours aqu’à vous, comme j’ai déja fait, n

parce que vouswêtes Roi de plu- alieurs peuples, à: que Jupiter vous cea mis entre lesmains le fceptre ê: ciles loix , afin que vous gouverniez afelon leurs regles. VoilàP pourquoi a

v)

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34.8 ’L’I’L 1 A n E ’

a il fiut que vous fçachiez non-feussalement parler avec fagefle ô: avecn dignité, mais aufli entendre touta le monde, 85 déferer à celui quia vous aura propofé ce qui efi lea: meilleur pour votre bien 8c poura: le bien général de la Grece. Lea: bon avis, dès que vous l’aurez fui-

: vi, deviendra le vôtre, 6c vousau fera autant ou plus d’honneur qu’àa» celui qui l’aura donné. Pour moi ,

a je vous dirai librement ce qui mea paroîrle-plus expédient 8c le plusne conVenable , 8c v je ne penfe pasa: qu’on vous ait donné un-: meilleur confeil; ce n’ef’t pas d’au-

» jourd’hui que je penfe ce que jea. vais vous dire, je le penfe depuisw lentement fatal que vous enlevâ-P tes Briféis à Achille. jufques dans

r» l’attente, 8c que vous méprisâtes

a fon relientiment ,. malgré mus lesa efforts que nous employâmes pour:g vous empêcher de vous porter à:

A.

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D’HOME ne. Livre IX. 345une extrémité dont nous pré- avoyions les funefies fuites. Il n’en cerien que je ne vous repréfentalle aalors out vous retenir; mais vo- atre colere 8C votre fierté l’empor- a.térent fur nos remontrances; vous adéshonorâtes un heros que les aDieux euxs- mêmes ont comblé ade gloire 8c d’honneur , vous avez aencore chez vous le rix dont la -valeur avoit été recompenfée. aConfultons donc ici enfemble , ô: acherchons les moyens de l’appai- afer par de riches préfet-us, à: par ades foumifiions qui le latisfaflent. a

Agamemnon frappé de la véri- ité de ces paroles lui répond : Sa- age vieillard, vous ne m’avez as areproché à tort mes injuflices. j”ai acommis une très-grande faute , je ane puis le nier; un homme que aJupiter aime, comme il aime ce. alui-là , vaut feul une armée, 8c il nméritoit d’être mieux ménagé. «a

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gço’ L’ILIADEa C’eft pour le Venger , que cea Dieu puilrant afflige aujourd’huia mon peuple: mais li je l’ai ofi’enfé

n en m’abandonnant à mon naturela trop impétueux St trop altier, je- veux lui faire toute forte de repa-w rations, 8c lui offrir des préfentsn qui furpafl’ent les efpérances : je,- vais vous déclarer ce que j’ai dei:- fein de lui donner: Je lui donne-- rai [cpt trepieds qui ne font pointn faits pour être au feu , dix talentsw d’or , vingt vafes précieux à: à l’é-

n preuve des flammes , douze beaux- chevaux accoûtumés à vaincrea dans les jeux , &qui ont déja rem-» porté des prix magnifiques : unI homme, quel qu’il fait , ne fçau-v roit qu’être riche, 6c Voir l’ora rouler dans fa maifon , quand ilw n’auroit qu’autant de rix que ces

a fougueux courtiers m en ont rapsa porté de leurs combats 8c de leurs.0 courfes. Je lui donnerai encore

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D’HOMERE.LivreIX. 3;!fept femmes de Lesbos très-bien aélevées , 5c infiruites à faire de abeaux ouvrages ; je les choilis a:moi-même lorfqu’il fe rendit maî- a

tre de Lesbos; elles font d’une abeauté fuperieure à celle de tou- ates les autres femmes, ô: avec el- a:les il recevra la fille de Brifés que nje lui enlevai, 8: que je fuis refoo ce

. lu de lui rendre , tout prêt de lui afaire le plus grand de tous les fer- amens, que jamais je n’ai pris avec aelle la moindre des libertés que wles hommes peuvent prendre aVec «cleurs captives. Voilà les réfents ceque je lui ferai dès aujour ’hui. Si a[jamais les Dieux nous accordent ade faceager la ville de Priam , il aremplira à fouirait fon vailleau de setoutes fortes de richelïes , quand anous ferons le partage du butin , «a8c il aura pour fa part vingt aTroyennes , qui ne cederont qu’à aHelene feule le prix de la beauté, a.

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au L’ I L Il n aa: ô: quand nous ferons de retour à Aa Argos ou regne l’abondance, ilsalera mon gendre, à: il tiendrasa dans ma cour la . même placea qu’Orelie mon fils unique, qu’ona éleve avec un éclat digne. de fasa naillance. J’ai trois filles dans montu palais, Chryfothemis, Laodice ,a) ô: IpltianalTe; je lui donnerai lesa choix , 6c fans avoir fait le moinsa dre préfent, il menera dans le pa-nilais de fou pere celle qui aura étéa) la plus agréable à. les yeux; ô: cet:-

in te princefle lui portera un bienn fi confidérable, que jamais Roia n’a donné à l’a fille de li groll’c

. au dot: car je lui donnerai le t gran-m des villes, Cardamyle , nope,a Hire qui a de beaux pâturages ,a la charmante Pherés ,. Antée, en-» vironnée de fi belles prairies , lambelle Aipée, 8c Pedafe célébran par fes bons vins : elles font tou-.0 tes furies confins du fablonneux

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D’HOMERE.Lz’vr: IX. 3;;

territoire de Pylos , 8c voilines dde la mer; les peuples qui les ha- abitent (ont riches en troupeaux , uils lui ofiiiront tous les jours de anouveaux dons’comme à un Dieu; n.6: gouvernés juliement fous fou afceptre , ils lui payeront avec joie ade riches tributs. Voilà ce que je aferai pour lui s’il renonce à fa co- a .1ere. Qu’il le Alaille donc fléchir. aIl n’y a que Pluton qui demeure atoujours inflexible , ô: c’el’t pour- a i

quoi aulli entre les Dieux il efl le afeul que les mortels abhorrent. a.Ceèprince ne doit pas avoir hon- a Ite e me Céder, car outre que je acommande à plus de peuples , je oufuis plus âgé que lui. a ’ i

Le fage Nefior lui répond z,Grand Roi à qui tous les Rois aobéiflent, vous offrez à Achille (ades préfents, que , tout grand Roi a:qu’i ef’t, il ne doit pas rejetter; cemais choifillons les amballadeurs a;

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gçqç L’I L r A n a

in qui irontde Votre part vers cea Prince. Si vous me le permettez ,»a, je m’en vais les nommer moi-mê-v me , 6c ils vous obéiront. Premiea- rement je fuis d’avis que Phoenix,n l’ami de Jupiter, conduifel’am«fi ballade , et pour ambafl’adeurs en-

a voyons le grand Ajax et le divina Ulyll’e; ils auront avec eux lesa facrés hérauts Odius a: Eurybare.w Qu’on apporte donc romptemenra de l’eau pour laver les mains , ô:a qu’on faire un religieux filence ,Iltatin que nous tâchions de nousa rendre Jupiter pro ice, 6: de lea porter à avoir pitié (le nous.

Il dit, a: fon avis fut approuvéde toute l’all’emblée. En même-

tems les hérauts verfent de l’eaufur les mains, les échanfons rem-plifl’ent’de vin les cou es , &lespréfentent à tous les a ilians.

Après qu’on eut fait les liba-tions 6: vuidé les coupes , les am-

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n’Hoerr.Lim IX. 3;;balladeurs le levent pour partir.Le prudent Nellor leur donne àtous leurs infiruélions , et fur-toutà Ullee , 8c du gel’te ô: de lavoix , il leur enjoint encore de nerien oublier de tout ce qui ferale plus capable de fléchir à: de’perfuader Achille. Ils s’en vontdonc le long du rivage de labruyante mer, faifant fecretementleurs prieres au Dieu Neptune,afin qu’il daigne faVOrifer leur clef-fein , 6c amolir la dureté du fils de

Pelée. , lIls arrivent au quartier desThefl’aliens , ô: trouvent Achillequi fe divertilloit à jouer d’une ly-re admirablement bien travaillée ,qu’il avoit trouvée parmi les dé- -

pouilles , quand il faceagea la vil-e d’Eetion; il s’amufoit à jouer

de cette lyre , 6c en jouant ilchantoit les glorieux exploits deshéros. Il n’y avoit aVec lui que

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à; 6 L’I L r A n aatrocle , qui étoit allis vis-àavh

dans un. grand filence , attendantqu’il eût cellé de chanter. Lesaniballadeurs s’avancent : Ulyllemarche le premier;ils s’arrêtentpar refpeél; à quelques pas de lui;Achille ,’ furpris de les voir, feleve avec précipitation , l’a lyreencore entre les mains; Patrocle,qui les apperçoit en même-teins ,fe leve aulli : Achille leur fait untrès-bon accueil, à: leur parle le

a: premier en ces termes : Soyez lesa bien venus , certainement vousa) êtes mes amis , à: c’en cela mêmeau qui me fait voir qu’il faut qu’unea: extrême nécellité prelle les Grecs,tu puifqu’ils m’envoyent les plus

m grands perfonnages de l’armée ,a) 6c ceux que j’aime le plus.

En finillant ces mots , il les faitavancer dans fa tente, les fait al:feoir fur des fieges couverts detapis de pourpre, et retournant

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b’HOMEnE. Livre IX. 3357vers Patrocle , il lui dit; Fils de mMenœtius , laites apporter une a:des lus grandes urnes , remplif- afez-l; promptement du vin le plus aexquis , 6: préfentez à chacun une’œ

coupe, car je te ois dans ma ten- cete les plus chers e mes amis. .3

Patrocle exécute cet ordre , 8cmet fur le feu un grand vailTeau,où il a mis la moitié d’un mouton,la moitié d’une chévre, 8: tout ledos d’un cochon engraiflé. Pen-dant qu’Automedon tient ce vaif-’;

l’eau, Achille coupe lui-même cesviandes Î, les met par morceaux,en garnit plufieurs broches ,I 8:Patrocle allume» un grand feu, ô:après que la flamme efl’ éteinte, il

fait un lit de charbons embrafés ,il y étend les broches, et répand --lefel nécelfaire fur ces viandes,en les levant de dellus leurs che- Inets. Quand ces mets font bienrôtis et rangésen diflÎerens plats, c

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358 L’I L l A D aPatrocle fert fur la table les painsqu’il prend dans de belles corbeil-les; Achille fait les portions , s’af-fied vis-à-vis d’Ulylle, 6c ordon-ne à Patrocle d’offrir le facrificeordinaire avant le feliin : il obéit,

. 6c jette dans le feu les prémicesdes viandes. Ces prémices étant

offertes , chacun mange de cequi eli fervi devant lui. Après qu’ilseurent. fou é, Ajax fait figue àPhoenix. U ylle apperçoit ce figue,ôtremplifl’anr (a coupe de vin,

’ il la préfente à Achille , à: lui dit:s» Divin fils de Pelée , recevez nossa aétions de graces pour le bon ac-» cueil que vous nous avez fait.sa Nous avons été reçûs à votre ta-

» ble, comme à la table même duau Roi Agamemnon, 8c nous avonsa: trouvé chez vous la même ma-a: gnificenoe. Mais aujourd’hui leau plaifir de la bonne chére nousa» touche peu, vous nous voyeuse,

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D’HOMERE. LiereIX. 359râblés de douleur, 8c faifis de acrainte. La journée de demain Va cdécider dela dellinée de tous les aGrecs. Nos vailfeaux- vont être a:en pioye aux feux des Troyens , ali vous ne vous armez de votre aforce 8c devotte courage; nos «afiers ennemis avec leurs Alliés a[ont venus camper près de nos re-’ cetranchemens, 8c ont allumé dans cetout leur camp des feux qui éclais cesent tout le. rivage; ils fe vantent a:que rien ne pourra lesarrêter, ô: aqu’ils pénétreront jul’ques dans’nos a:

vailïeaux; Jupiter leur envoye à a.tout moment des figues favora- ce ’bles par les éclairs 8c par les ton- «ànettes , (in Hector tout fier de les aforcesr,,.&: du de confiance en ala faveur V Jupiter, ne refpire a:que le fangtôc que le carnage; il cdéfie les hommes 8c les Dieux , 05c ne pouvant ni contenir ni mo- .-déter la rage qui l’anime, il de se

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38e L’ILIADEa mande feulement devoir paroi-» tre l’Aurore , 6c promet qu’il vien-

u dra arracher de nos vailfeaux lesa images facrées de nos Dieux, em-un brafer toute notre flotte , et nousa pailler tous au fil de l’épée au mi- .

a leu de ces flammes arde ces feux;un ê: je crains bien que les Dieux nene billent pas-ces menaces fans effet,a êt que ce ne foitle del’tin des Grecsa de erir loin d’Argos fur le rivagen de raye. Mais levez-vous,.divinau Achille , li vous pouvez" enfin ,n quoique tard , VOUS-refoudre à fau-

n ver les Grecs de la fureur desa Troyens; cette occalion manquéea vous, laillera toute votre’vi’e un

à repentir dévorant. .Quanddea efiifait’, il n’y a plus de tremede;a prévenez Je" donc. pendant qu’il-» cil encore tems , 6c penfez prompda semeur au moyen de nous arra-n cher à la cruelle mort qui nousà menaCe. Mon cher Achille, que

ne

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D’H ou en E. Livre IX. t sane vous dit point le Roi votre pe- dte le jour qu’il vous enVoya’de aPhthie à Agamemnon? quels cort- akils ne vous donnastnil-pa’s? Mon cefils,’vous dit-il en vous embralÎ- ce

faut , Minerve ù-JunOn vous ac- acorderont. la victoire fur vos. Cil-3 a:nantis, quand elles le .jugerontïà cepropos, mais loÀuVenezè’vlous de ce

moderer votre fierté, à: de repri- s.met’vptre colere; lardouoeur vaur atoujours mieux que la. force; évi- a:rez les querelles, lourdezfe’conde cede toute. forte de malheurs g, 6: s.-croyez que la bonté ô; l’humanité a

Vous feront plus honorer t des aGrecs , que la dureté 8c que la aviolence Voilà les lèges infiruc- arions que vous donna ce vénéra- ableizieillatd , et vous les avez ou- abliées t mais. il cil. encore teins a:dieu profiter ;appailez-vous & res anoncezià cette colete qui vous dé- .svibre. Si vous (faites. ce noble el’- a

Tome II. Q

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362. L’ILIADEw fort fur vous-même, Agamemnona vous allie des dons dignes dea vous. Queïli . . mais écoutez-ea? moi , que je vous! dife les préfensa que le Roi vous offre 5’ il vousa promet pfept beaux «trepieds , quia ne font que pour l’ornement , dixa talents d’or, vingt vafes précieuxa qui ne craignent pas les flammes,a.» douze beaux chevaux accoutumésa à vaincre dans les jeux , ô: qui onta déja remporté des prix très-magni-a fiques .; un homme , quoiqu’il loir ,a ne ’fiçauroit qu’être riche à jamais,

w &Ïquevoit l’or rouler dans la mai-ne fou , quand il n’auroit qu’autant

a de prix que ces fougueux courfiersa en ont rap orté de: leurs camea bats à: de. eurs courfes.;il vousa. donnera encore fept efclaves Les.a biennes très-bien élevées 5 ô: inl?

u truites a faire de beauxduvrages:n il les choilit lui»même pour-fa partp du butin , quand vous vous rendis

ora. .

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D’HOMERE.Lî’vre IX. 36;

tes maître deala belle ville de aLesbos ; elles” font d’une beauté a

qui eflace toutes les autres fem- ames,il vous les donnera, ô: à.-leur tête , il vous envoyera la fille nede Brifés , qu’il vous a enlevée ,2

ô: qui eli la fatale caufe de votre acourroux; à: il el’t prêt de vous.faire le plus grand de tous les fer- cements qu’il ne lui a faitËaucune aviolence , 8c tqu’iln’a jamais pris a

avec elle la moindre des libertés aque les hommes peuvent prendre navec leurs captives. Voilà les ,pré- a[ces qu’Agamemnon vous fera. dès aaujourd’hui ; 6: li jamaisles Dieux etnous accordent la ’ race de facca- a-ger la .fuperbe v’ e de - Priam , avous. remplirez à louhait ves vail- ad’eaux de toutes lottes de] richel- s.les quand nous partageronslebu- a.tin , a: vous aurez pour votre part a.vingt Troyennes , qui ne CCdC-u

A tout qu’à Helene feule le. pilxdea

QiJ

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364. " L’ILt sonla la beauté, à: quandmous feronsa de retour à Argos ou rogne l’a--abondance, vous ferez ion gen-w dre , ô: vous tiendrez dans fa coura la même place qu’Otelle lon filsa unique , qu’on éleve avec un éclat

a digne de fa naill’ance. Ce princea arrois filles , Chrylothemis , Lao-s- dice , Îôt. I hianall’e; vous en aurez

-ss le choix , et fans avoir lait aucuna préférai: , vous emmenetez dans le

sa palais du Roi Votre etc cellea qui aura été la plus agr able a vosa yeux; à: cette princelle vous por-a. tararune: li grolle dot, que ’amaisa Roi n’enïadonné de liconli érable

a» à la fille , car il vous donnera fept:a grandes villes bien peuplées ,» Car-

nrdàfilYlfi’, ’Enope , Hire, qui a de

z» li beaux pâturages, la charmante.ss-Pheres, iAnthée , qui a les pluso.bCllCS rairies;dumonde , Aipée ,a a: Pe ale célébré par les bonsgo vins; ellesfont toutes fur, les Gong

(* V

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. D’HOM sa a. Livre IX. sa;fins du fablonneux territoire de à!

- Pylos , 6c ont le Voifinage de la cemer: les peUples qui les habitent nefont tous riches en traupeauxtils avous offriront tous les jours de anouveaux dons comme à un Dieu, ceà: gouvernés juliement fous vo- netre fce tre , ils vous payeront avec a:joye de riches tributs. Voilà ce cequ’Agamemnon fera pour vous, celi vous renoncez à Votre colete. aQue li ce princevous devient tous ales jours plus odieux ,» tic-que vous nemépriliezr les » préfens , ayez au amoins pitié de tous les Grecs , qui ct afont reduits à la de’rniere extremis à:

té, à: qui vous honoreront com- ame unlDi-eu. N on-feulementVOus ales empêcherez de périr,» mais avous leur acquerrez une gloire im- cemortelle;car vous allez’faire tom- aber fous vos coups letcrrible Hec- aror, qui vient exercer. les fureurs etjulqu’à votre vûë; , &qëi-ell pet-a

. u)

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366 L’I ’L 1 A D ab fuadé que de tous les Grecs , quea nos vailleaux ont apportés fur cea» rivage, il n’y en a pas un qui ofen s’oppofer à les efforts.

Achille fans s’émouvoir , luin répond : Divin fils de Laërte , pru-- dent UlylÏe , il faut vous répondrea avec franchife ô: en peu de mots,:- ôc vous déclarer ma derniere ré-» folurion ,dont je ne me départiraiw de ma vie,afin que vous ne veniezn pas me perlécuter les uns aprèsw les autres. Je hai lus que la morta ceux quidéguifent eurs fentimenssa Je vous déclare donc que ni Aga.n memnon ,-ni tous les Grecs en-» lemble , norme fléchironta; Quel gré me l’çait-on de ce quem j’ai combattu fans relâche, a: l’ou-

a» tenu tout le faix de la guerre iCe-a: lui qui ne bouge de la tente, raa: lamême part au butin, que celuia qui combat ; le vaillant n’en pasa, plus honoré quele lâche, ô: ce-

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fi’Ho MER E. Livré IX.- 367lui qui n’a rien fait meurt regreté , ne

comme celui qui s’eft couvert de en

loire, a: qui a mille fois teint aà terre du fang ennemi. Que ame refle - t - il de toutes les fa- àfigues que j’ai eiTuyées en expo- aTant ma vie aux lus grands périls? aComme un oi eau a foin de fes afaits qui ne peuvent encore vo- aet , 8c s’expofe à toutes fortes de ce

dangers 8c de fatigues ou: leur aporter la nourriture , ont il fe a:prive , moi de même j’ai effuyé àpour les Grecs des dangers ô: des cefatiguesinfinies ; i’ai Paffe’ les nuits w

fans. dormir, a; les Jours dans le cefang 56: dans le Carnage , com- aubattant toujours pour leurs fem- -mes. J’ai pris douze grandes villes apar mer avec mes feuls vaifTeauxg ceô: onze par terre autour de Troye. aDans toutes ces-villes j’ai fait un atrès-riche butin; je l’ai toujours aperte aux pieds d’Agaraemnon 5 à!

1V

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368 . L’IL mon .t- à: ce grand Roi, après s’être tenu

a tranquillement dans fa tente, fansa» avoir vû feule-ment tirer l’épée ,

a; recevoit ce. butin , en difiribuoira.- une petite partie. a mes foldats ,a» retenoit le relie 0m lui, é; ena faifoit, comme il ui plaivl’oir , desa préfens aux Généraux 6C aux Prin-

a ces. Ils on! tous encore les pré- .meDS qu’ils ont reçûs. Il n’y a que

a» moi feul-qu’il a choili Pour m’en-:n lever ceux qu’il m’avait donnés:a voilà toute la préférence qu’il m’a

a marquée :il a- àfes côtés la femmea» qu’il m’a ravie, ô: qui lui a plu;m qu’il la garde , ô: qu’il en faire fes

a: délices. Mais pourquoi les Grecsa: font«ils la guerre aux Troyens ? Am quel delTein- a-t-il afTemblé une fia nombreul’e armée fur ce rivage .7a» .N’efl-ce ’as’Ipour faire rendre He.-

m lene à Nïénelasl N’y apr-il donc

.u que les Arrides qui aiment leurs,a femmes? Tout honnête homme-

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D’H a MER a. Livre 1X; 369aime celle. qu’il a choifie ,v ô: il en a

a foin; c’en ainfi’ que j’aimois la a

mienne, toute ma captive qu’elle c-étoit. Il me l’a enlevée après m’en a:

avoir fait préfent, ôt il m’a trom- a.pé; qu’il ne cherche donc pas à a’

me tromper. encore ; iejIe c0n- cenois trop, à: il ne viendra pas à «Ibout de. me perfuad’er. Il n’a qu’à d

chercher avec vous, prudent Ulyf- afe, 6C avec les autres Rois, les àmoyens de garentir fes vaiiTeaUX ades flammes dont ils font menacés. aïSans moi il a déjafitit de fi’grandes «-

chofes. Il afermé fou camp d’une cè-

grande muraille, il a environné acette muraille d’un large folié, 8c il à;a l’Ortifiéee’folIé d’une bonne’palif- à

fade , 8c avectous ces retranche- mmens il ne eut- encore repoufier «él’homicide Eleé’tor? Tant que j’ai à

Combattu à la’tête des Grecs , ja- n-

mais ce terrible Hector n’a ofé a:me: le combat loin de l’es mu- a?

- - a . v

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370 L’I L I A: n asmilles ; à peine ofoit-il fortir desm portes Scées, 8c s’avancer juiqu’au

a: chênezlà il n’a eu qu’un-e- feulea» fois’le couragede m’attendre , ô:

sa il eut bien de la peine à le fauve:a: de mes mains. Préfentement donca que j’ai refolu de ne lus combat-s- tre contre le divin ceint, dèsà? demain, après que j’aurai facrifié

au à Jupiter 6c aux autres Dieux, jeà: ferai mettre mes vailTeaux en mer;in à: il ne tiendra qu’à vous de voira» à la pointe du jour ces vailTeauxà: fendre les vagues, ô: l’Hellefponrà» gemir fous llefi’ort de mes ra«a» meurs Que fi Neptune m’accor-gà: de une heureufe navigation , j’ar«a riverai le troifiéme jour à la ferti-m le Phrhie. Je trouverai la toutesales richefles que j’y ai laifl-"ées en

opattant pour cette malheureufeau eàpéditionf, ô: j’y en porterai d’ici

au a ez d’autres ; j’y porterai de l’or,

a de l’airain, du fer , ô: j’y menea

a rai de belles femmes en allez

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D’HOMME. Libre IX. ’37:

grand nombre; car c’efi la le fruit aui m’eli échû de mes conquêtes, a

grau n’a pû me le ravir. Le feu] àbien que je tenois du Roi’Aga- amemnon , il me l’a ravi, ôt il m’a a

fait le lus fenfible affront qu’on uuifl’e [gire à un homme de cœur. a

àapportez-lui donc ma réponfe , aô: dites-lui en face ô: publique- ament tout ce que je vous dis pour à:lui; afin que tous les Grecs ap- a:prennent à s’en défier ,8: qu’ils fe a

mettent a couvert de toutes fes a Itromperies 5 car revêtu d’infolen- ace , comme il efi j. il ne finira pas vpar moi: mais tout infolent qu’il aefi,il n’oferoit foutenir ma vûë; aDéclarez-lui donc de ma part que aje ne le fervirai jamais ni de mes ceconfeils , ni de mon é ’e. Il m’a aoffenfé , il m’a trompe une fois; cc’efi allez , il ne me tro era pas undavantage; Qu’i-l la’iii’e en re- àpas , qu’il perme , 6c që’il .f’ui-ve gr

. v1

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372 p L’I L t A D E ’a fa mauvaife del’rinée, puifque- Il?a) piter l’a. livré à un efprit de verti» ’

a ge ô: d’étourdiflement. Ses pré-.» feus me font odieux ,. ô: je 1eme-a rifecomme un vilefclave. Quandm Il niîoHriroir dix fois ,. ô: vingt-s» fois autant de richeliesqu’ il enïar,a ôt- qu’il enajpûteroit encore d’au-

» tres d’ailleurs; quand il me doma neroitttous les trélbrs qui. entrenta: dans Orchomene ou dansThebes.a) d’Egypte, qui efl. la plus richea ville. du monde , à: qui a centsa portes, par chacune defquellesa» fartent deux cens guerriers aveca: leurs chevaux à: leurs chars: non;-a: quandil me donneroit autant dea» talents d’or que le rivage de laon mer a de grains.» de fable ,’ avecou tous ces immenfes préfens Agaaa: memnon. ne me fléchiroit jamais.a» Pour me. fléchir. , il faut qu’il efl’aa

a ce auparavant l’affront. qu’il m’a

a fait, 6c qui me dévore. le nevewç

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p D’HOME R n.-er IX. 37;point de fifille; quand même elle «àdifputeroit de beauté avec la belle wVenus, 8c d’adrell’e avecla fça- w

vante Minerve , avec toutes ces wgrandes qualités ô: tous ces char- wmes. ï ne l’épouferois jamais..cr’

Qu’il cherche parmi les Grecs un «aautre gendre quilu-i convienne, ée wqui foit plus grandPrince que moi; «rSi les Dieux me confervent, ô: que «rje retourne heureufement dans ma wpatrie , le Roi mon» pete f’çaura me cr

choifit: une femme.- Il y a tant de abelles Princefl’es dans la Grece , a Va; dans Phthie , toutes filles de «rPrinces quipar leur valeur: de par cr-leur prudence. fçavent confervetarleurs Etatsy: j’en aurai le choix , 86 a-il n’y- a point de Roi qui ne feu?tienne honoré de mon, alliance. «rAulii tous mes dents ne rendeme-plus qu’à mener une vie tranquille; ce-& après avoir époufé une femmeœ’

digne de moi, une femme pleinea;

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374. L’I L r A n aa de vertu 6c de fagefl’e’, je ne [OIF

a gerai qu’à jouir des biens que mona pere m’aura donnés. La vie efia d’un prix que rien n’égale. Ni- les

a tréfors qu’enfermoit le fuperbeuIl-ion avant l’arrivée des Grecs,a 8c pendant qu’il jou-iffoit de lase paix, mere de l’abondance ; nitousa ceux qui font confacrés dans leamagnifique temple d’Apollon àa Pytho , rien n’el’t comparable à la

a vie. On peut acquerir de nom-ia breux troupeaux, ou gagner desa» rrepieds d’or, ô: des cheVaux quisa ne feront jamais vaincus à la cour-z2» feu; mais notre ame , quand elle aa une fois abandonné notre corps,a ne revient plus l’animer. Lat-Déclic

«ma mere , la belle Thétis, m’aa. louvent dit que les Defiine’es m’a-r

a voient ouvert deux chemins bienau difïerens pour arriver à la mort:a. que fi je m’opiniâtrois à demeurera

a» ici, pour combattre devant Troye,

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D’HOMME. Libre IX. 37;toute efpérance de retour étoitperduë pour moi; mais qu’en re-vanche j’acquerrois une gloire im-mortelle r au lieu que fi je pre-nois la refolution de m’en retour-ner dans ma patrie, il n’y avoit

lus pour moi de gloire immortel-l’e , mais qu’aulli je jouiroisd’une

longue vie, ôt que la mort neviendroit trancher mes jours qu’aubout d’une très-longueôt paifible

carriere. Pour moi, non feule-ment je choifis le dernier parti,mais je confeille aulii à tous lesGrecs de fuivre mon exemple’ôcde s’en retourner, car jamais ils neverront la fin de cette guerre, 8cne faccageront le fuperbe Il’ion;Jupiter le couvre de la main in-vincible , 8c la force 6: le couragede les peuples le renouvellent ô:s’augmentent tous les jours. Allezdonc, allez faire votre rapport àtous les chefs de l’armée 5 se, ce

(I

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G

a

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3’76 Lift! A 1311.I ’ ’w qui el’t le principal. devoir de paria! fonnages comme-vous , exhortezwa les-a prendre de lus jufies melba---- res pour l’au-ver l’eurs troupes ô;

:nleurs vailTeaux, car pour a refia foutce. qu’ils croyoient avoir troua--a vée en moi, fi je venois à-furmonærater mon refleuriment , ilsn’onta qu’à fe détromper; ils font biena loin de leurs efpérances. Alleza vous deux, mais pour Phoenix. , ila peut demeurer’, ô: palier la nuitu dans ma tente :. il partira demaina avec moi. s’il veut me fuivre ,. cara il en libre , ô: je ne. l’emmeneraia pas malgré lui. I. Il. dit :w 8c ils demeurerent tous. dans un. profond filence , confierà

nés de fondifcours ,vcar il les avoitrefufésavec toute la. dureté pollic-

ble 8c fans aucun menagemennEnfin le luge Phœnix animépatla vûë duedanger où étoitl’armée ,.

fit. effort fur luivmème, (Scrutin

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m D’HO ME RE. Livre’IX. 377

pant le filence, il dit, le vifagebaigné de. pleurs :’Si vous avez arefolu votre départ, divin Achille; ne6C que vous refufiez abfolumenr ad’éloigner de nos vailTeaux les aflammes ennemies, parce qu’une aviolente colere s’en emparée de avotre coeur, mon cher fils com- ament pourrois; je demeurer ici mfeul fansvous? Ne vous fouvenez- avous plus que le Roi votre pere , nle jour qu’il vous envoya au Roi aAgamemnon , me donna ’a vous , a.ôt m’ordonna de vousfuivre.Vous aétiez encôre fi jeune, que vous ccn’aviez aucune expérience ni pour ala iguerre,ni pour les confeils, où ales hommesacquierent tant de ré- aputation par, leur fageffe, à: par r-epr prudence; c’ei’t pourquoi il a

menvoya avec vous pour vous ainflruire ,18: pour vous donner des aexemples de bien parler 8c de bien afaire. Depuis. ce moment je n’ai ce

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378 L’ILr-ADE-Ia point envifagé que. je pulïe jamaisa être feparé de vous , ô: je ne mea confolerois pas de cette cruellea féparation, mon cher enfant,quanda. Dieu lui-même del’cendu du Ciel

a me tomettroit de changer maa viei elle en une jeuneli’e fiorifi’an-a te, 8c de me remettre dans l’âgea où j’étois , quand je quittai la Gre-

a ce , pour me mettre à couvert desa emportemens d’Amyntor mona pere, qu’une cruelle jaloufie avoita mis en firreur contre moirll aimoita éperduëment une jeune performe,a dont il n’étoit point aimé, 8c ila mépril’oit fi fort ma mere , qu’il ne

a la pouvoit fo-ufliir. Ma mere , poura fe venger, étoit tous les jours àa me perfécuter de devenir le rivala de mon pere , de m’attacher à cet-» te femme, de de le prévenir , nea doutant point que je n’en. fuliea bientôt écouté , ô: que mon pere ,pqui étoit âgé 6c mal reçû, ne lui

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D’HOMER a. LivreIX. 379devînt encore plus infupportable; denfin je lui obeis. Mon pere, qui as’apperçut auffitôt de mon attache- ament , s’emporta à un tel excès , cequ’il fit les plus horribles impré- acations contre moi, a: qu’il invo- nqua les terribles Furies , les con- àjurant que je ne pulle jamais faire c-alfeoir’fur l’es genoux un fils forti a

de moi. Ces formidables DéelTes aavec le Dieu des Enfers, &Ila aucruelle Profer îne ont exaucé l’es etimprécations. F’aVouë que dans ce a

moment la douleur 6: le défefpoir apenferent me faire commettre le aplus grand de tous les crimes; je ame vis fur le point d’aller plonger uun poignard dans le fein de mon npropre ere, mais quelque Dieu afecoura le me retint au milieu de ama fureur, en me remettant de- avaut les yeux les reproches éter- a

p uels que j’allois m’attirer , 6c les a:noms odieux d’impie ô: de parri- a

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gâo L’IILIKDE’’u cide , dont j’allois me noircir: Je

a ris donc le parti de? quitter le paaa l’ais de mon pere, pour n’être pasas expo-lé à l’on rellemimenr. Tous

a mes amis ôt tous mes pruchesa s’emprelloient pour me retenir,a 8c ne le contentoient pas de meun prier, ils alloient jul’qu’a me. faire

a violence , car ils ne me quittoientne pas un leul moment; ce n’étoita que feltins continuels, 6: que lada crifices que l’on olïroit aux Dieux.

a On me retint ainfi neuf jours en-. tiers, pendant lel’qUels on le nea layoit pour me garder avûë; lea palais étoit éclairé toute la nuit ;a on faifoit des feux fous les orti-sa ques 8C dans le vefiibule qui me-a noient à mon appartement; maisa enfin la dixième nuit étant venuë ,a je trompai ces gardes malgré leura vigilance ,i je rompis les portes , 8ca je l’aurai pardeffus le mur de lascout, fans être vû. Je travetfai

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D’HOMERE. LivreIX. 381feul toute la Grece, ô: j’arrivai à aPhthie dans le palais du Roi votre apere qui me reçut avec bonté , am’aima comme un pere aime fon .fils unique, qui lui cit né dans fa avieilleflè à: qu’il éleve pour une a

grande fortune , me combla de a;biens, 8c me donna tout un grand aroyaume, car il me fit raguer fur ..les Dolopes, entre les fronderas .-de Phthie 8c le rivage de la mer. aDès ce jour-là je m’attachai à vous a

avec une véritable tendrelre , 6c a.je puis dire, divin Achille, que ce ..’font mes foins qui vous ont rendu ..tel que vous êtes; aufii aviez-vous aune fi grande afi’eétionj pour moi , a,

que vous ne pouviez vivre, fi je .n’étois: auprès de vous , fait. que .

vous mame: à quelque fenin , ou c;que vous mangeaffiez dans votre àappmement , il falloit que je vous ..enfle toujours fur mes genoux ,- .’.j&que je. vous fille moi-même;

n

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382 L’ I L r A n aa manger 8c boire, car vous ne vou-n» liez rien recevoir que de ma main.a J e ne vous repréfenterai point icia combien vous avez été difficile à9 élever ,8: ce que j’ai eu à elÏuyer

a de cette premiere enfance; toutesn les peines , les foins, les afliduite’s,a les complaifances qu’il falloit avoira, pour vous, je les avois avec unn très-grand plaifir, ô: je penfois ena moi-même , que puifque les Dieuxn m’avaient refufé des enfans j’en

a avois trouvé un en vous; qu’una jour vous feriez ma confolation ô:a mon appui, à: que vous éloigne-» riez de ma vieillelÏe tous les dé-. plaifirs 8c tous les malheurs quia» pourroient la menacer. Dompteza donc votre colere , mon chersa Achille; il ne convient pas à una; homme tel que vous d’avoir unesa haine implacable, ô: un cœur en-n durci. Les Dieux ne fe lament-ilsa pas fléchir, eux à qui appartiens.

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D’Ho M au. Livre IX. 383nent proprement la vertu , la force a6c la glOire? Tous les jours les ahommes , après les avoir offenfe’s apar des tranfgreflions criminelles, æparviennent enfin à les ap aifer apar des voeux , par des refens , apar des facrifices , par des ibations aée par des prieres; car vous devez a:fçavoir, mon fils , que les Prieres afont filles de Jupiter, elles font cboiteul’es, ridées, toujours les yeux a

baillés, toujours rampantes , 8C ctoujours humiliées 5. elles mar- achent toujours aprèsrl’Injure , car al’Injure altiere , pleine de confian- c Lace en (es propres forces, 8c d’un a: fifre.pied-leger,.les devance toujours , a V. les8c parcourt la terre pour ofi’enfer cRmml’les hommes, Gales humbles Prie- inres la fuivent peut guérir les matu: a:

u’elle a faits. Celuiqui les relpe- ae 6L qui les écoute, en reçoit de a

grands fecours , elles l’écoutent à a *

leurrant dans les befoins ,6: por- a

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384. L’IL r A DEa tént fes vœux aux pieds du trônen du grand Jupiter; mais celui quia les refisfe &qui les rejette , éprou-va ve à (on tout leur redoutable cent-- roux; elles prient leur pore d’or.a donner à l’Injure de punir ce’cœur

a barbare 8c intraitable, &"de ven-u ger le refus qu’elles en ont reçû.

a Cedez donc, mon fils, Cedez àa ces divines filles du Ciel, 8c faites-» leur des honneurs qui vous les ren-au dent favorables. Les honneurs ontn toujours un grand pouvoir fur lesrua-grands courages pour les defar-a: mer. Si le fils d’Atre’ener vous of- A

n fioit pas des préfensinfinis qu’il-,efi prêt de vous donner, sa qu’ila ne vous en promît pas de plusa3 grands encore pour l’avenir , quep [a colere fût toujours égalementau enflammée cOntre vous ., je neau viendroispas ici vous prier de fur-

- a» monter v0tre refleuriment ,.Ï ô: dea! Écouriç les Grecs , quelque iplïfif-

fan:

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D’HOM En 5.LivreIX. 38;faut befoin qu’ils ayant de votre abras. Mais aujourd’hui qu’il vous ne

fait des allies fi confiderables pour a:le préfent, ô: de plus confidents cebles encore pour l’avenir; que cepour vous appaifer 8c pour vous cefaire de fa part toutes les fatislac- atians que vous pouvez fouhaiter», ail vous envoye les plus grands aperfonnages de l’armée, à: ceux aque vous honorez le plus de votre a.amitié, ne rejetrez pas leurs prie- a:res , à: qu’ils ne l’aient pas venus ne

inutilement. Jufqu’à ce jour votre acolore a pu être excufable, mais ane la pouffez pas plus loin. C’el’t aen le furmontant eux-mêmes , que aules héros des premiers tems ont ac- aquis une gloire immortelle.Quand ale feu de la colere s’était allumé œ-

dansleur cœur, ils le lamoient?fléchir par des préfens ô: par des a:

primes. Je me fauviens à ce pra- cepas d’une hifloire ancienne, qui n

Tome II.

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, 386 L’I L 1 A D aa tellemble allez à ce qui fe pallea: aujourd’hui, 8c qui ef’t une leçon

sa admirable. Je vais vous, la conter ,a car je parle ici au milieu de mesn amis. Autrefois les Curetes 6c lesn belliqueux Etoliens fe faifoient unea. cruelle guerre devant les murs dea Calydon , 8c le tuoient les uns lesa autres avec un acharnement dé-» larable.Les Etoliens défendoient

la ville, 8c les Curetes l’attaquoienta en déterminés qui voulaient ou laa faceager au périr. Diane, qui efta allife fur un trône d’or près de ce-p lui de Jupiter, aVoit fufcite’ cettesa funefie guerre , pour accabler dea maux les Etaliens; car leur Roia: Oenée faifant un jour des facrifi-a ces à tous les Dieux, pour leura: rendre graces de la fertilité de l’an-» née, n’en fit point à Diane; de

a forte que pendant que les autresa Dieux prenoient plaifir à recevoirg l’odeur des hecatombes , la feule

D

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D’HO M BRE- Livre IX. 387Diane voyait fes autels nuds 8c nés agligés. Soit oubli, fait mépris, elle afentit très-vivement cette injure, on6c dans fa calere , cette Déefl’e, aqui fait fes delices de l’es traits, aenvoya un furieux fanglier qui ra- avagea toutes les terres d’Oenée, a:déracina les arbres chargés de afruits, êc defola les campagnes...Le fils du Roi , le brave Meléagre, a:afrembla de toutestles villes voili- anés un grand nombre de chalTeurs aô: de chiens, car il ne falloit pas o.

’moins qu’une armée contre cet aaffreux fanglier, v qui étoit d’une agrandeur énorme 8c monfirueufe, a15C qui parles carnages avoit déja aallumé dans toute l’Etolie une in- çfinité de bûchers. Méléagre le tuë: q.

mais Diane, qui n’était pas en- ç,

care fatisfaite , excite entre les aEtaliens 6c les Curetes un funel’te adémêlé ont la hure 8c pour la cpeau de la bête, chacuràpréten- 9g ’

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388 L’ I L t A D av dant que cette glarieufe dépouillea étoit dûë à fa valeur. La guerreIn s’allume; on en vient aux mains.

’ v Pendant que Méléagre combatà

a la tête de les peuples , les Cu rates ,a: quoiqu’en plus grand nombre ,a» font maltraités , 6c ne trouvent au-

» cun lieu à fe mettre à couverta contre les furieufes fardes qu’iln- iait tous les jours fur eux. Maisa bientôt après irrité contre fa me-n re, qui avoit pris le parti de lesa fieres contre [on propre fils , ilin s’abandonne à la colere , qui s’al-

n lume fauvent dans le cœur desh plus fages 6c des plus prudents; ila (e retire 6c le tient avec fa fem-- me, la belle Cléopatre fille de la

r» charmante Marpelle -, 8c d’Idas leb plus braVe Adeqtaus les hommesa qui fuirent alors fur la terre, 6c lia brave qu’il ofa prendre les armesh contre Apollon même qui lui avoitin enlevé fa femme la belle Marpefl’ç

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. b’H o M E RE,- Livre IX. 3’89fille d’Evenus. Idas 8c Marpefl’e , d

our conferver dans leur famille alinime’moire de cette trille avantu- a»re , donnerent à leur fille Cléopa- c-tre le fumom d’Alcyone , à caufe ades regrets 8: des larmes que cet a:enlevement avoit caufé à fa mere , aqui camme une autre Alcyone , le avoyoit par là cruellement (épatée ende fan mari. Meléagre’ donc le arenferme avec fa femme, outré ende calere de ce qu’Althée au de- afel’pair de la mort de fes fret-es , aqu’il avoit tués dans le combat, afaifoit contre lui les plus afl’reufes aimprécations , en frappant la terre ccde les mains, 8c en conjurant’à a:

anaux le Dieu Pluton ô: la cruel- ae Proferpine d’envoyer la mort a

à fan fils, La Furie qui erre dans ales airs , 8c qui a toujours un cœur aviolent 8c. fanguinaire , entendit aces imprécations du fond des En- afers. Aullitôt les Curetes ranimés a

1m v

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390 L’I L r A a r ’n par l’abl’ence de Meléagre, re-

m commencent leurs attaques ô:n donnent de furieux allants. Lesa Etoliens dans cette extrémité dé-n’putentà Meléagre les plus fagesn vieillards ôt les rênes les plus vé-!» nérables, pour il: conjurer de farda» tir les armes à la main ô: de lesa défendre, lui promettant un éca l’eut confiderable dans le meil euta pays de Calydan, car ils lui of-a fraient un enclos de cinquanten-n pans qu’il chailirait lui-même. Le

’ n pere de Meléagre, le Roi Oenée,

n monte dans l’a partement de fana fils, le jette à [Es genoux, lui re-a préfente le danger où il el’t, 8:12

n prelle de prendre les armes. Sesun freres joignent leurs prieres à cel-te les du Roi; fa more même reve-nu nuë de.-fan emportement 8c tau»a chée de repentir le conjure aveca larmes :,il n’en eli que plus dur,nô: rejette toutes leurs fupplica-

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h

D’HÔ M ER E. Livre IX. agitians. Ses plus chers amis vien« anent pour le perfuader , il demeu- are ferme, 6c ils ne peuvent le flé- achir. Les Curetesrdéja maîtres des atours, le laifilïent des avenues du -

alais , 8c vont embrafer la ville. cDans cette extrémité la belle Gle’a- a

patte le jette aux pieds de fan ma---ri , le conjure , le prelfe , ÔL lui re- amet devant les yeux tout ce qui uarrive de plus eflioyable dans le afac des villes , les hommes rués, ales maifans devarées ar le feu, ales femmes à: les engins emme- a:nés captifs 8c expafés à la licence ade leurs fuperbes maîtres. Cette «afunefie image touche ce cœur en- a:durci, il demande les armes , fort «ade fan palais comme un lion, ôta:combat avec tant de valeur St de afuccès , qu’il repaulfe les Curetes a

8c fauve les Etoliens. Ces Etc-nliens, qu’il avoit reful’és li dure-cc

ment, ne lui font plus le, préfentqR iv

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392 L’I L ’t au a- qu’ils lui avoient ofl’ert, ainli Mes

a léagre fauva ces peuples, 8c n’enn fut point récompenfé. Mon chera: fils, ne fuivez pas fan exemple,a 8C que quelque Dieu ennemi desa Grecs ne vous retienne pas dansm une li funefie abliination. Quelle.a obligation vous aura-bon , fi vousa» attendez à nous défendre que lea feu, qui aura confumé notre flotte,a» menace vos vailfeaux? ReceVeza» nos préfens, prenez les armes , lesm Grecs vous honoreront commea» un Dieu. Que fi après avoir rejettén nos dans , la nécellité vous farcea» de combattre, vous aurez beauunaus fauver, 8c nous procùrer lasa vié’toire , vous n’aurez plus les

a» mêmes honneurs. -Le vaillant Achille, qui l’avait

écouté fans l’interrompre, lui ré-

» pond: Phoenix, mon cher pere,a: qui m’êtes vénérable 8c par votre

a âge 6c par votre vertu , je n’ai que

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D’Ho ME au. Livre IX. 3.93;- .faire de ces honneurs , 8C jepenl’e a.

’être allez honoré des feules fa- avents de Jupiter; je m’abandonne aace Dieu, il me retiendra, s’il a»peut, fur ce rivage tant qu’il me a.reliera un faufile de vie, 8c q’uel- aque farce pour me foutenir. Je an’ai qu’une chafe à vous dire , ô: a

Vous n’avez qu’à la bien mettrecedans votreelprit , c’eli que je trau- auve très mauvais que vous veniez ceici m’attendrir par vos larmes , et .pour faire plailir au fils d’Atrée; œ-

ceffez de prendre. contre moi le aparti de mon plus cruel ennemi, afi vous ne voulez que l’amitié que. a.j’ai pourvousfe change en vêtira-Ç a

ble haine :, vous ne devez avoir ad’autres intérêts que les miens , ô: a

vous êtes obligé d’olfenfer qui «a,m’ai-feule. Regnez avec mai, fur cetous mesttats , a: partagez avec amoi ma gloire. Que cesrAmbanll’a- ademis portent ma répon-fe aux a

KV i ’

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394 Ï L’ILIADE ha Grecs, 6c pour vous, coucheza cette nuit dans ma tente; demain-w au lever de l’aurore nous délibé-

a rerons fi nous devons partir au

w relier. l f’ Il dit :8: d’un coup d’œil, il fit

ligne à Patrocle de faire drelTerI-un litpour Phoenix, afin que les» Ambalfadeurs prillentleur’cangéa fans difi’erer davantage. Ajax , qui» s’en ap erçut, prit la parole, ô:

a! s’adre ant à Ulylle, il lui dit: Filsa de Laërte retirons-nous, car il cil

-’ a ailé de voir quette v0yage [n’aura

a» pas le .fuccès que nous nous étions

a. promis. Quelque dure que fait laa répanfe d’Achille, il faut la rap-» porter promptement aux Grecs,a qui nous attendent avec impatien-a! ce. Achille ne fait qu’irriter desa plus en plus fan courage ô: qu’ai-

n a grir fa douleur. L’impitaya-ble , ilà n’ell touché ni des larmes ni de laa tendrelle de les amis qui’l’ont

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V . D’HOMERE. Livre IX. ’39;toujours plus honoré que tous les aautres Grecs enfemble. Cruel, on aVoit tous les jours un fiera rece- avoir la fatisfaétian du meurtrier de afan frere , un pere, celle du meur- atrier de fan fils. Ces meurtriers ledemeurent tranquillement dans aleur ville , après avoir payé à leurs a:parties le prix du fang; ces parties cicellent leurs pourfuites , 6c font ataire leur relientiment. Mais pour avous, les Dieux vous ont donné aun mauvais courage , un courage aimplacable qu1 ne pardonne ’ja- amais, 8: cela pour une captive, a:nous vous en donnons l’ept autres ad’une très-grande beauté , ô: nous a

vous offrons avec elles des pré- afeus infinis. Appaifez donc votre acolere ôt- refpeéiez ce lieu l’acré; æ

nous fourmes fous votre toît, a: t.nous avons été choifis fur tous les eGrecs, pour venir chez vous , 6: apour être vos hôtes, car dans toute a;

R vj

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396 L’ I L r A D aa: la Greee vous n’avez pas de meilva leurs amis que nous.a, Achille lui répand : Divin filsa: de Telamon, magnanime Ajax ,,sa je trouve que vous m’avez parlé

a: avec beaucoup de .raifon 6: dea: juliice, mais je .ne puis modérera: ma. colere ;, elle fe rallume routesa les fais que je me rellouviens dea: cet homme qui m’a deshaunoré -a; aux yeux des Grecs, 8c qui m’a

. a: traité comme Unhomnie de néant,

sa. comme un vagabond qui. ell una objet de mépris pour tout le mon-» de. Allez , ê: pour toute réponfe ,

A sa dites, aux Grecs que je ne prendraiau les armes 6c ne paraîtrai dans lesa combats ,.. que le fils de Priam , lea: divi’rrHeâor, après avoir couvert

a: de mortstaur ce riVage , 8c mis laa: flotte en feu, ne: vienne menacer:a» les tentes 8c les vailleaux des Thef-a: faliens. z car al’e’gard-de ma tente

a ê: de mon vaifl’eau, quelque fit:

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1 ’D’Ho M sa a. Livre IX. 397fieux que ce fier ennemi puille crêtre , je l’empêcherai bien d’en a

approchent: .. Il dit z 8c chacun prenant [lacoupe , ils font les libations a: re-

rentrent le .chemin du camp,lyffe marchant à leur tête. Alors.

Patrocle ordonne à fes’com a-: gnons a: à les captives de prcpæ

rer fur l’heure un lit pour Phoenix.Les captives exécutent cet ordre , I8c étendent à terre des peaux qu’el-

les couvrent d’un beau» tapis depourpre , ô: mettent par-de us unecouverture du plus beau lin. Levénérable vieillard le couche, 8cattend le lever de l’aurore. Achille --fe couche dans le lieu le plus re- :culé de fa tente auprès de la belle .Diomede’ fille de Phorbas, qu’il:avoit emmenée de Lesbos ,V sa r» ’Patrocle fe retire: de fan côté au-près de la charmante Iphis, dam: tAchille lui avoitfaitpréfent , après: -.

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l

398’ L’I Luna.qu’il eut pris la petite ville de Scy-ras où regnoir le Roi Enyée.

Les Amballadeurs arrivés dansla tente d’Agamemnon, chacuns’emprelfe à leur réfenter du vindans des coupes d’or 6: à leur de-mander le fuccès de leur voyage.Agamemnon, dont les inquiétu-des augmentoient encore l’impa-tience , le hâta de les interroger,

la de s’adrelfant à Ulylle , sage Ulylï

n le, qui êtes lagloire des Grecs,a lui dit-il , tirez-moi de la peine oua» je fuis. Cet homme veut-il repouf-m fer de nos vailleaux les flammessa ennemies, ou nous refiife-t-il , 6ca la colere regne-t- elle toujoursa» dans fan cœur avec la même vio-

a lance? .à) Grand Rai, répond le fils detu Laërte , il ne veut point éteindrea le feu de fa colere , au contraire ila ne fait que l’irriter; il rejette vosLa prieres, 6c méprife les préfens

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j D’H a MERE.Ï.2’vre IX. 399

flue vous lui offrez. Il vous mande aque vous n’avez qu’à chercher -avec les Grecs les moyens de fau- aver vos vailfeaux 6c vos troupes. aIl menace que demain des la poin- nte du jour, il fera mettre l’es vaif- r!feaux enmer , 8c il nous a confeilléd’exhorter tous les Grecs a fuivrefan exemple , ô: à-s’en retourner;

car dit-il, vous ne verrez jamaisla chûte du fuperbe llion’, le puillfaut Jupiter l’a mis fous l’ombre

de fan bras invincible , 8c le cou-rage ôcl’audace des Troyens aug-

’-menrent tous les jours. Voilà larépanl’e. Ajax 8c ces deux hérauts,

tous pleins de prudence 8c de fa- w, galle , qui m’ont accompagné, wpeuvent vous dire comme mai ce «equ’ils ont entendu. Il a. retenu aPhoenix à coucher dans fa tente ,1:pour l’emmener demain’s’il veut w

partir , car il lui a déclaré qu’il etétait libre , 8C qu’il ne l’emmena: a:rait pas malgré lui. «3

flfllîîfilnfifl

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400 ’ L’I L r a a E pUlyli’e ayant cellé de parler;

on voit regner un rofond filencearm’i tous ces rinces 8c ces

liois , qui étonnés de la dureté de- cette réponfe , ôt accablés de tri-

fielfe, font long-teins fans ou-voir dire une feu-le parole. Ænfinle vaillant Diomede rompt le pre.-mier ce filence , ô: dit à- A germent-

’n non: Grand Roi, dont nousre-a connailfans iciles ordres fupré-a» mes , plût aux Dieu-x que voussa n’eulliez pas prol’titué au fils de Pe-

sa lée vos prieras 8c vos dans l Il cila naturellement fier ô: orgueilleux,a a: vous n’avez fait qu’augmentera la fierté. Laillons-le la ,. fans nous

a: informer s’il part- ou s’il demeure:

a il prendra les armes quand fana caprice l’ordonnera , crique Dieuun l’excitera lui- même. Cependant,mvfaifons tous ce que je vais dite:n que les troupes repaillent, fit qu’el»

pies le repofent toute la nuit; la

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’D’H on r ne. Livre IX. 401"

nourriture ô: le repas rétablili’ent en

les forCes ôt le courage. Demain, adès que l’aurore aura commencé cc

- à dorer. les campagnes de l’es pre- a

miers rayons , vous mettrez toute al’armée en bataille devant nos vaif- ce

l’eaux , 6c vous combattrez à notre a

tête , en exhortant chacun à bien arecevoir l’ennemie A

Tous les Rois approuverentcet avis en lui donnant de grandeslouanges, 8c après avoir fait leslibations , ils le retirerent dansleurs tentes pour y jouir des dansprécieux du fammeil.

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au: ’VRE’MARQUËS’

eeeeeerxeseREMARQUES

S U R .L’ILIADE D’HOMERE.

LIVRE IX.PageL E: Troyen: fe tenoient aînjî fur3 3 9. leur: garder] Nous venons de voircommencer à la fin du Livre précédent lanuit du feiziéme jour de la colère d’Achil-le: cette nuit occupe tout ce u’Homereraconte dans les deux Livres uivans, 8con verra que cette nuit el’r très-bien em-

layée. Ce Livre eli parfaitement beau.ultarhe en a très»bien ju é, quand il a

. Écrit : mûr: N ùæfiun ifeînd’r’a rutila;lxûum dérape" flaupées flammés, à air siA) «réifias N’ayant! ,o’ dt’A’meCï 451104,)".

:9 «vip mu 4&4;on 0,91110"th 7h; à N’y,» mA:-rmçi” équarrir O’pvipns fmà’rfzvum. Ce Livre

e très-vif, plein (l’ailier: , à renferme unebrce d’élazuence admirable pour le genre ju’

didaire , ans tout ce que les ambafl’adeurrdifent à Achille, à dans tout ce qu’Athillcleur répand ; à jamais Homere n’a mieux faitvoir que dans ce Livre la force defon art mer-veilleux dans le: difiourt politiques.

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’. . ses r’Iruns.I.z’vreIX. un.’ Mais les Grecs efiiaye’r parfiupizer même]Homere ne veut pas que l’an Leéteur ou-blie un l’eul moment que cette fuite deGrecs eli caule’e par Jupiter même; c’efi:pourquoi il ne dit pas fimplement Qulêd . laflûte, mais Statu-tari; pige; c’el’t-à-dire, à:fini marlou , caufi par gainier. ’

Qui tous deux jouflient de: climat: lacé:de la Hun] Parmi lesIanciens , .rato-(Bleue, 8c parmi les modernes, de grandsperfonnages, ont acculé ici Homere d’i-gnorance, pour avoir dit que le Zéphyre ,qui’ efl un vent du couchant , venait desclimats de la Thrace; mais ilsel’e font forttrompés , 8c leur critique eli très - injulie.Ils devoient fe l’ouvenir qu’Homere el’t undes plus grands 8c des plus sûrs géogra-phes qui avent jamais été. Quoiqu’il aitparlé es pays les plus éloignés , l n’a ja-mais fait une feule faute: ici il cit dansl’exaéie vérité; car il ne dit pas abl’olu-ment ne le Zéphyre faufile de la Thrace ,mais ’ le dit par rapport à Troye 8c à la.mer Ege’e. Les anciens géographes convien-nent que la Thrace el’t en forme de fi a,ou de .C : le Bore’e faufile de la pointe 15:1-te de ce C ; 8c le Zéphyre , qui eli le ventdu couchant d’été, faufile de la pointeballe pour aller à Troye. Il ne faut quevair la carte , 8c la voir avec la remar uede Strabon au livre r. de l’a Géographie,8c le Commentaire du fçavant Cafaubon.La mer elt donc ici le haut de la merÉgée , ou l’ont Lemnos, Imbre , 8: Samo-thrace.-

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404 R s M A a a a a s aPage 34a. Sans bruit] Il veut que les

hérauts aillent par tout appeller les Grecsfans crier à haute voix , à 68.qu de la nuit ,8c des ennemis qui font proche, 8c quipourroient bien profiter de la confierna-lion 8: du défendre des Grecs.

Verlànt des torrents de larmer] Voilà- uneoccalion au les larmes l’ont nanvl’eulemenrpermil’es, mais bienfe’antes aux haros,quand ce n’eli pas la crainte pour foi-même qui les produit, mais le foin despeuples.

.11, m’avoir promis , à [a promefle avoit été

confirmée] Le but de ce difcours efi le mè-rne que celui du fécond Livre. Agamem-non ne cherche qu’à donner aux Générauxdes troupesde bonnes railbns pour le con-tredire , afin que les Grecs reprennentcourage. On peut voir là les remarques.

Page 341. Préfenwmem il a machiné tout"moi la plus atroce Je toutes les perfidies]Agamemnon va julqu’au blafphème. pourfaire voix aux troupes qu’il ne parle quepar un tranl’port 8: par un excès de paillon,qui rend ce qu’il dumOins croyable : carquel elt l’efprit fain 8c repofé qui peut ac.-cul’er Jupiter de erfidie? Cela fart mer-veilleul’emeut au ut d’Agamemuon.

Et qui en renverfera encore sans d’autres ]Et par confe’ nent il renverfera encorecelle d’llian , ut tout puil’qu’il l’a promis.

Nour ne prendrons point lefirperbe Ilion 1Mais tout ce qu’il a dit prouve qu on leprendra , 8c que cela en immanquable.

Et un morne filante regne dans touts l’ef-

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son L’ILIADE. Livre IX. 4ofamble’e] Les Grecs nioient dire ce qu’il’;

enfent , car ils craignent que le difcours ’p’Agarnemnon ne foit pour les fonder,pour les tâter, comme 113. déja fait uneautre fois.

Page 342. je commence par m’oppofer àravi: peu fige] Si on prend ce difcours de

» Diomede au pied de la lettre, il paraîtrahors de pro os , très-grofiier 8c très-demi-fonnable. En effet, d’où vient que Dio-mede , qui nîa pas répondu à Agamemnon,quand ce prince l’a taxé de peu de coura-ge , 8c qui a même grondé Sthenelus dia-voir répondu ,, s’avife ici de dire des in-jures nu Roi, qui fe trouve dans le plusdéplorable état où l’on puifl’e être , 8c pref-

que afiîégé par les. Troyens ? c’en bienmal prendre [on tems. On dira peut-êtreque dans le dernier combat il a fait desexploits inouïs , qui! s’en prévaurici , 8cqu’il profite de cette occafion pour fe ven-

er de l’injure que le Roi lui a faire.” ais il efi: indigne d’un heros de profiterpainfi d’une calamité publique pour fe ref-fentir de fon injure particulrere. Denys’d’Halicarnafl’e a parfaitement montré l’a-

dreflè de ce difcours, en faifant voir quecette accufation violente d’Agamemnoncil: au contraire la défenfe de ce rince ,8c un moyen sûr de faire réuflîr es def-feins. La liberté dont Diomede [e fert , 8cles injures qu’il dit , ne fervent qu’à mieuxtromper les troupes , qui le croyant véri-tablement fâché , ne manqueront pas dedonner dans fou-feus. Ces injuresrajoûq

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406 R a M A x Q u a ste Denys d’Halicarnafi’e , font de l’or pour

Agamemnon.Et je mefers de la liberté que me donnent

ces aflèmble’es] Le Roi Agamemnon étoitle maître d’ordonner ce qu’il vouloit fansalfembler le confeil; mais ce confeil étantallemblé , on avoit droit de le contredi-te , 8c rien ne pouvoit palier que le peu-ple n’y donnât fou contentement; car,com-me je l’ai déja dit ailleurs, c’étoit un mê-

lange de monarchie 8c de démocratie.i l Vous m’avez reproché depuis peu de jours]

Dans le 4. livre page 310. Il y a cinq ou fixjours. .’ Vous a donné un ceptre qui efl au - defl’usde tous les fieptres Il me aroît ici beau-coup d’art. D’un côté il fgut reconnaîtrel’autorité d’Agamemnon à qui Dieu a don-

. né un feeptre fupérieur aux autres fceptres:8C de l’autre côté il faut afloiblir cettemême autorité pour empêcher les troupesd’y déférer 8c d’obéir à l’ordre que ce Prin-

ce donne de s’enfuir. Diomede dit doncgué véritablement Agamemnon, comme

or des Rois , doit être refpeété 8c honoré,mais que Dieu ne lui a pas donné la valeurqu’il a donnée à d’autres chefs , 8c dontl’empire cil plus grand , fur tout à la guervte , que celui des feeptres. D’où il s’enfuitpar une conféquence nécefl’aire que lestroupes ne doivent pas obéir à un ordre,qui vient plutôt de l’on découragement ,que de la raifort 8c de fon expérience.

La ferre 6’ le courage , dont l’empire et!encore plus grand] Voilà le langage d’un

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s un L’Iu A ne. Livre IX. 407brave homme , de reconnaître 8c de direhardiment que le courage cit au-delfus desfccptres 8e des couronnes. Aulli les [cep-tres 8c les couronnes étoient dans les pre-miers tems , non l’apanage de la naill’ance,mais la récompenfe de la valeur. Avec

uelle adrefl’e &quelle hauteur Diomedeil: met indirectement lui-même au-deflusd’ Agamemnon l .

Page 34;. Sont heureujèment les plus prêtdu riva e] Comme ayant été mis les der-niers à ce fur le rivage , 8c étant par con-féquent les plus près de la mer, les pre-miers étant plus avancés vers la plaine.Cela renferme encore un trait de fatirebien piquant contre A amemnon, commes’il avoit voulu que es vailleaux fuirentles derniers 8c les lus près de la met , afinqu’ils fuffent plus oin des ennemis , &plusen état de prendre promptement la fuite.

Mais pour Sthenelus Ü moi nous combat--trans] Quelle grandeur dans ce caraétere ,de Diomede , 8: que ce caraétere cil bienfuivi! Aucun obl’tacle ne rebatte Diomede;Jupiter peut à peine le faire retirer: touteune armée cit effrayée;le. Général même

ordonne de partir, il demeure intrepide ,8c il veut reficrfeul avec Sthenelus.

gufèu’à ce ue nous ayons trou-vé le jourfatal d’Ilion fEufiathe remarque ici unebienféance merveilleufe dans ce caraéterede Diomede , tout fougueux qu’il cil. Quandil croit que tous les Grecs demeureront , ildit jufqu’à ce que nous ayons [arrogé Troye;8c quand il ajoute que fi les autres partent A

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108 R a M A n Q u a sSthenelus 8c lui demeureront feuls pourcontinuer le fiége , il n’a garde de dire’ u’ils combattront jufilu’à ce qu”ils ayant pris I

ion , car quelle apparence que deux hom-mes fe promettent ce que toute une arméen’a pu! Mais il dit , nous combattrons fansrelâche, juf u’à ce que nous ayons trouvé le

jour fatal 4111m ; ce qui efi une expreflionéquivoque , qui fignifie’également jufqu’â ce

ne nous ayons pris [lion , à jujZlu’à ce u’Ilionin: délivré, à que nous mon; rués ou: fismurailles; car l’un 8c l’autre , 8c fa prife 8cfa délivrance [ont le jour fatal. Cette remar- ’que m’a paru très-l’olide 8c très-fenfée.

Car nous ne fimmes venus ici que par l’ordrede Dieu même] Le Grec dit, car nous finn-mes venu: ici avec Dieu; 8c l’on y reconnoîtle flyle de l’Ecriture l’aime , ou l’on ditque l’on el’t venu avec Dieu, ou ne l’onn’el’t pas venu fans Dieu, pour ire quel’on n’en venu que par l’on ordre: Num-quid fine Domino afiendi in terrant film .?dit Rapfacés à Eze’chias danle’aïe, 36. 8.Au relie, ce trait me paroit’d’une grandebeauté. Homere l’ajoute pour faire voirque la valeur de Diomede ,.cette audacequi le orte à vouloir demeurer feul avecSthene us,après que tous les Grecs feroientpartis , n’el’t pas une audace témeraire 8cfolle , mais une audace raifonnable, 8:fondée fur les promeifes de Dieu même,qui ne peut mentir.

Page 34.4. Fils de Tydée, tout le mondeconnaît] Ce difcours de Nelior n’efi pas telqu’il paroit , comme Denys d’Halicamail’e

. a

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. son L’ILrADn.Livre IX. 4o,l’a fort bien remarqué. Ce fage vieillardfe fert admirablement du difcours de Dio-mede , mais pour une autre fin. Diomeden’a voulu qu’encourager. l’armée 8: la dif-

pofer au combat, 8c Nefior a un autre but.l louë la liberté avec laquelle ce prince a

parlé à Agamemnon, 8c fait voir enfuite’efi’et que doit produire cette liberté; ce

n’ait pas de combattre dès le lendemain ,mais de prendre fur l’heure tous les e é-diens convenables pour ap aifer Achille;car c’en-là le feul moyen e repoufi’er lesTroyens. Nefior ajoute donc au difcoursde Diomede ce qui y manquoit; 8: il l’aàjoute comme fi Diomede l’avait penfé.Ainfi Neflor, pour difpofer le prince à cequ’il veut , profite des applaudiII’emensqu’on a donnés à Diomede, 8c glill’evfonavis comme un avis déja loué 8c applaudi..- Mais vous n’avez pas achevé d’expliquertout ce que vous avez penlèï] Neflor mfinuëpar-là que ce qu’il va dire n’efi autre choieque l’avis ut de Diomede approfondi 8a

éveloppé. mede a dit qu’il falloit de-meurer 8c combattre; 8e Nefior ajoute lesprécautions qu’il faut rendre avant que decombattre , pour co attre sûrement. Voilàcomme Homere conferve bien les caractèreres 8c du. jeune homme 8c du vieillard.f Page 34;. Il faut être fins parent , fansamis] Cette maxime générale n’efi dite

ne pour A amemnon en particulier , afinde le difpo et à faire à Achille les fatisfac-rions convenables; 8c comme les termes[ont un peu forts , il a eu la précaution de

Tome II. S

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ne R a u A n q u e sA dire u’il parleroit avec fa franchife ordinai-- se. prépare le prince à cette liberté. Au

telle j’ai mis ce parlage à nos matueres. LeGrec dit , vers 63.. «4.0»in "mûrisse, bien? in. Jeûne.Ces trois termes font empruntés des ex-communications .publiquc’s que l’on pro-nonçoit contre les feelerats. Açpiiwp , ce-lui qui étoit exclus de tout commerce avec(a parenté , 05men?" in au". [filment , ce.lui qui étoit banni desafl’emble’es de Reli-ion , 8c qui ne pouvoit avoxt de part aux

’ es. A’vhm , celui qu’il n’était pas

permis de loger chez foi 8c de recevoir àfa table.

Sur le: bords du fol]? , hors de la muraille ]C’efi-à-dire , dans ’efpace qui cit entre lamuraille 8c le folié.

Et envoyons là ne: jeune: ofiln’ers] biellesouvre cet avr: pour renvoyer ces jeunesofficiers. Par-là il pourvort à la garde ducamp , 8c épargne à Agamemnon la honte

’il auroit de fe voir rep r [on injulïne: en leur préfence- Vodà urquoi Nef-tor remet à dire (on avis dans la tente d’A’vgamemnon a très le fouper.

Afiemblez en: votre une tous les vieuxtapinâtes] Lorfqu’Homere parle de vieuxcapitaines, cette épithete . vieux , n’efl: pasfeulement pour mat uer l’âge, mais au!!!pour l’expérience 8c a diitinétion.v Et donnez-leur àfeuper] Nefior propofeà Agamemnon de donner à [capet aux et?ficier: , parce que les Grecs étoient pet.friandes que lambic «hm reprit, le

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s u x L’I r. t une. Livre IX. 4H’ mettoit en état de donner de bons confeils:

c’eil: pourquoi les Perles délibetoient à ta

ble , 8: jugeoient àieun. . . :Page 346. Vous amenens tous les jours de

Thrm des convois] Non-feulement des illesvoiiines deThrace,rnais deThrace même oules Grecs faii’oient cultiver des terres pen-dant le fiége , comme dans la Cherfonefe.

Tous les Grecs ont grand bafoua qu’on vousen donne] Avec quel art Neitor prépare leprince à recevait ion avis comme le feu!qui fort falutaire. I ’ .v l’a-Hi quelqu’un «En à cette ouï ne aupas faifi de frayeur] y a mot à mot dansv. e Grec , qui pourrait fe rejouer à cette vile" .?Oeil ut dire, qui gire qui ne ferois pas

.três- ayé à très-figé?Cette nuit va perdre ou [cuver l’armée]

-Neitor fait voir la nécefiité: preil’ante u’ilry a de fuivre le malteur; avis qu’on on»«ncra , 8e de le and: fin l’heure même 8c

fans «inférer. uPage 34.7. Quandïils estran mangé ,. à que

les tables furent levées ] Homere ne s’amuü:s à décrire ce repas , comme il auroit

Ï ait dans une autre occaiion, le tems pref-’i’e, 8e il ne s’agit pas ici de bonne chue,«mais’de délibeser , 8c de prendre un bonconfeil. I - ’. Afin que vous gouverniszjèlon leurs rafles]5Ce: le. rfceptteaiesregles; ce font les oit:les bons Rois les fuivent , 8: les autres lesviolent. ’ ’

Page 348. Mais au entendre tout le enor-’de , à déférer] Vo’ ’ une ’leçmàbien sm-

1!

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:412 e Rzuaxouzs vportante pour les Rois :il faut qu’ils i’ ai. chent parler , entendre les autres , 8c defé-Iter fans paillon 8c fans jaIOuiie au meilleur

z avrs. ’ ’ - e ’ e ’Le bon avis, dès que vous l’ aurez fuivi,

deviendra le vôtre J Eui’tathe a cru qu’Ho--mete difoit ceci , parce que dans les con-feils, comme à l’armée, tout cil attribuéaux princes , 8c qu’on leur fait honneur

de tout: mais ce n’eli nullement la penl’éed’Homere. Ce qu’il dit ici cil une maximetirée de la plus profonde philofophie.’ Cequi fait fouvent’la’ plus de tort aux hom-mes , e’eli l’envie. c’ei’t la honte de i’e ren-

dre à un avis qui vient des autres ,» 8c qu’ilsn’ont pas donné eux-mêmes. Erreur très-groiliere. Il y a plus de grandeur 8c plusde force à fuivre un bon avis, qu’il n’y en aà le propoi’er : par l’exécution nous le ren-

-dohs notre. 8e nous en tavillons à l’on;auteut.même la propriété z. 8c Eultathe fem-ble revenir à cette peni’ée , quand il dit en-fuite.:,Homersvégale-isi’celui qui ne: un bonavis à celui qui le donna ; mais il ne dit pas

encore allez. . . . . 4Et ce n’a-Il pas d’aujourd’hui que je perse

requis je vais .dire] Un avis formé fur e. champ peut n’avoirpas toute l’autorité né-ceil’aire ; mais un avrs qu’un homme l’age a

.eu le temsed’examineryëe oùril perlifiedepuis feize jours , mérite certainementqu’on y défera, : . .. ” r ’

Page 349. Il n’efl rien que je ne vous re--prefimtaflè alors] Soit en public, comme1 on le voit dans le premier: Livre, foiron

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sa; 1’11." DE. Liviè IX.- n;particuliei , comme ce paillage le fuppofenécefiàirement. * .

Et , vau: deshonora’tc: un hem: que leslI Dieux eux-mêmes] On ne peut rien dire. de plus fort : car quels honneurs les hom-

mes ne doivent-ils pas rendre à ceux queles Dieux eux-mêmes daignent honorer?

Conficltom donc ici enfemble ré cherchonsle moyen de l’appaifizr] Voilà le fage con-feil ne Nefior vouloit donner , 8: auquelil a3 bien préparé Agamemnon par toutce qu’il vient de dire, qu’aflûré du fuccès,

il ne dit pas , il film a pmfer Achille , maisconfilltons ici enfemble, cherchons les moyen!de l’appaijêrv; comme 1ne s’agiflànt lus s’il

faut appaifèr Achille , cela cit fans ilficul-te’ ; il ne s’agit que de fçavoir comment on.pourra l’appaifet , 8e il dit , confluons,chercham....... comme ce confeil ne pou-vant trouver dioppolîtion ni de la art duRoi, ni de la part des troupes. I y a làun art qui me paroit merveilleux. -.

Comme il aime celui-là J Agamemnon ne"nomme pas une feule fois Achille danstout [on difcours; il rend jufiiceà fà va-leur, il veut le fatisfaite , mais ce nomlui efi encore odieux. -Un homme que gaps?" aime] Quelle vé-tite’ l 8c qu’Homere éleve bien un hommeaimé de Dieu au-delfus de tous les hommes

ordinaires! :, ’ Page 3 je. Et m’abandonnant à mon natu-rel trop impétueux à trop altier] Je n’aiolé rétablir dans le texte un vers qui lili-yoir celui-ci, qui ne paroirs gggjourd’hui

c tu

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du, RBIAXQUISdans aucune édition, 8c que Diofcoride ;difciple d’lfocrate , avoit rétabli, mais jefuis obligée de le rappeller dans la remar-que. Ce vers , v

ADN inti dandy»: Quai M’ah’pn 119er ,tétoit fuivi de- celui-ci ;-

H (in: mâle" , tipi iambes à") 10’11”.Soit que le vin «il troublé ma raifort , ou

«a les Dieux en calera mleuflènt aveuglé.n lifoit ainfi du tems d’Athenée , qui re-c

marque fort bien que ce Poète met dansla même balance i l’yvreflè 8e la colere desDieux. Apparemment que quelques criti-ques trop délicats, cho nés de ce u’Aga-memnon avouoit lni- me un a grandvice dans un prince, ont rejette ce Versfort mal à propos.

je lui donnerai ftp: nards] Les tre»pieds étoient de grands va es ou cuvettes ,pofe’s fur un trepied affez haut. On en voieencore la figure dans les anciennes medail-les. Les anciens en avoient de deux for-tes ; les uns pour faire bouillir l’eau fur lefeu s 8c les autres fi beaux 8c fibien tra-vaillés qu’ils n’allaient point fur le feu ,8c qu’ils ne fervoient que de parade; oufi l’on s’en fervoit , ce n’était que pour y

mêler le vin avec l’eau, comme dans lesurnes. Les princes avoient grand nombrede ces deux fortes de trepiods, pour en fai-re des prefens 8c des prix de jeux.

Dix miens d’or] Il efi difficile de fçavoirde que] poids 8c de quel prix étoit ce ta-lent du tems d’Homere , car il ne faut pasimaginer que ce fit» le talent Attique qui?

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, a s ü fi L’Irrkn e.’Livh IX., 4x”faifoit foixante mines, ou fix mille drachemes , car dix de ces talens d’or auroientfait une femme trop confide’tahle pour cestems-lâ. En effetils auroient valu près decinq Cens mille livres. Le talent étoit fansdoute un poids fort mediocre. C’étoit peut-étre comme fut long-tems le talentde Macé-adoine qui ne valoit felon Eufiathe que troispieces d’or , felon d’autres Ce talent Valoitcent vingt-quatre drachmes qui font deuxde nos marcs moins quatre os. Ainfi cesdix talens auroient fait neu mares &troisonces, c’efi-à-dirc, quatre mille fix cens cin-d

uante livres de notre monnoye à cinq censlivres le marc, ce qui paroit encore bien fort.

Qu’autaut de prix que cnfbu aux caur-fiers m’en ont ra erré) Ce pa age prouve

ne endant le rége de Troye les Grecsailorent louvent de ces courfes de che-

vaux 8: de ces combats de batricre ou l’onpropofoit des prix , foit. aux funerailles des

etos , foit en d’autres rencontres: car fiAgamemnon ne parloit que des prix quefes chevaux avoient remportés avant leliège, ils fetoientdeja fi vieux , qu’ils nepourroient plus fervir.

Page 3 52.. E: quand nous ferons de retourâ Argos] Agamemnon partage en trois dit:-fe’rens tems les prefens qu’il veut faire àAchille: fut l’heure même , après la prife deTroye , 8e après (on remord Argos; cepartage les multiplie en quel ne forte.

Chryjôthemi: , Laodice , Iphimtaflêi ID’où vient, (linon, qu’Agamemnon neparle pas ici d’Eleéhe? Ceux qu; font cette

. rv

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m6. REuAnquzs vobjection le trom ent. Elebîre n’en pas menom propre; c’e un furnom qu’on don-na enfuite à Laodice , qui fut appelle’eEleflre, parce qu’elle ne fut mariée que:fort tard, 8c u’elle demeura long-temsfille. Je croi meme que ce furnom ne luifut donné que par les Poètes tragiques ;ainfi Homere ne l’a jamais connu. ’

Et film avoir le moindre prirent] Caren Grece le marié, avant que d’époufer ,étoit obligé de faire deux réfens , l’un àfa fiancée, 8c l’autre à, on beau-pue.Cette coutume efi fort ancienne: elle étpitparmi les Hebreux dès le tems des Patriar-chespLe ferviteur d’Abraham donne descoliers 8: des pendans d’oreille à Rebecga,qu’il demandoit pour Ifaac. Genefl 2.4. u.Sichem , fils d’Hemor dit à Jacob 8e à lesfils , dont il vouloit époufer la fœur, Au-gate dotem à maniera pîjlulate ; Augmen-rez le dot , (r demandez et préfem que vousvoudrez. Genel’e ,34. u. Augmentez la dot,delta-dire , demandez-moi pour. votrefillcla plus raflé dot que vous voudrez; car ladot émit pour la fille; ce prefent lui te-.noit lieu de dot , 8c les autres préfet]:étoient pour le pere. Dans le premier Li-.vre des Rois 18. 2;. Saül fait dire à Da-vid , qui à caufe de fa pauvreté difoit qu’ilne pouvoit être le gendre du Roi, Nonhaha rex fponfalia neceflè , Le Roi n’a pasbefàin de prefens. Et dans ces deux dernierspaillages on voit que les prefens étoientordinairement regles par le pere de la fil;le. Dans Homere il n’en point parlé du

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s un L’Ï r. r A ou; Livre IX. 417préfent fait au pere, mais feulement deCelui qu’on faifoit à la fille, à la mariée,.8: qui étoit appellé Un :’ la dot que lepers donnoit à fa fille étoit appellée («I-2ms; c’efi pourquoi Agamemnon dit ici(Exprime d’alors. Il faut fiépater [mâta tlfilh’

en. ’Car je lui donnerai fipt grandes ville: ].Nous voyons de’même dans l’Ecriture fain-rte des villes données en dot à des filles-parleur pere. C’efl ainfi que Pharao, Roi:d’Egypte, donna la ville de Gazer en dotà fa fille ,t femme de Salomou. Et (leditpar» in dotent filiaficæ maori Salomonis. 1 1 x.-

Rois 12:16. - l H ïElles font fautes ficr les confins du fiable?!-neux territoire] C’el’t ce qui augmente en?core leur prix ;’. car rien ne fait tant valoir-un pays fertile, que le voifinage de la mer,8c celui d’un pays fiérile 8c fec :1 la raifort;en el’i évidente; ’ I v

Page 35-3. Etgouuernes-jùflemenr[ourloitfie tre, il: lui payeront avecijoye de riche:tri un ]. Voici un grand Roi, qui recon-lnoîtgue les tributs , que les peuples payent’

’ aux ois , font le prix de la Jufhce que les:Rois rendent aux peuples; 8E c’efi pour-rquoi les Grecs appelloient ces tributs 31-»plus, comme qui diroit les prix’de la jaPtire.. Et c’efi pour uni. on i entre les Dieux il

dl le jèul que, a: mortels abhorrent ]l Celafefi fi vrai, qu’il étoit le feul’ des Dieux.

ui n’avoir nulle part ni temple ni autel...au?) quioa ne chantoit ni. hymnes n-î eau-

tiques; St

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418 ’Rruxlnqurs00.4, if! flapi; sidi monts-n11 ,

dit Efchyle.Page 54. Que Phœnix l’ami de Jupiter j

tondaille l’ambaflàde j Phcenix fe trouvaitalors enroulement dans le camp des Grecs,ou il étoit allé fans doute pour voirIe fuc-cès du dernier combat , 8e pour rapporterà Achille l’état de l’armée 8c des retran-chemens qu’on venoit de faire devant lecamp: mais Honrere ne s’amulë’ pas àexpliquer cette circoni’tance ne faitrien à l’on action. Nefior dit ,. que Phœnixronduifë l’ambafl’ede, pour faire entendrequ’il n’étoit pas ambafïadeur lui-même ,mais feulement defiiné à- protéger rambar-fade auprès d’Achille 8e à aider les ambaf-fadeurs. Un homme comme Phœnix , fiparticulierement attaché à Achille , nepouvoit pas être ambafl’adeur d’Agamem-mon auprès de lui; aullî Homere ne parlejamais qu’au duel, comme Eufiathe l’a fortbien remarque, 3.9.39», me". , w’xopélq.Et Achille en les recevant, ne dit que.bain?" 8c ohm-m (du pour faire en-tendre qu’il ne parle qu’à deux , à Ajax 8càUlyfl’e.

Il: auront avec eux les finir huards] Jene trouve point ailleurs que ce fût lacoutume d’envo et toûjours des berauts.avec les amba adents. Pourquoi en en-voye-t-on donc ici ZC’eit pour deux rai.fous. La premiere , afin qu’Achille ne pûtpas douter ne l’amball’ade ne vînt véri-tablement’ e la part d’Agametnnon, car

herauts ne pouvoient marcher que par.1- I

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son 1711.1 Ann; LivreIX. 4Ï’Ton ordre; 8c la feconde, afin que cesherauts , qui avoient été témoins de laviolence qulAgamemnon avoit faire àAchille, en lui enlevant Brife’is dans fatente, fuirent aulli témoins devant Dieu8c devant les hommes des fatisfaétions.

qu’il lui faifoit. IDe l’eau pour laver les mains ] Car iln’étoit pas permis de lever au ciel desmains impures 8c de faire en cet état des

libations. .Page 31;. E: en jouant il chantoit lesglorieux exploit: du hem J Achille ne"chante pas les amours comme un Paris,"dom Horace a appelle par cette raifon lalyre efiminée, peu erriere, imbelli citha-ra; mais il chante es exploits des grandscapitaines , car s il y a une mufique molle8c effeminée, il y en a une noble 8c guer-riere , qui cit (li ne des heros. Voilà ur-

uoi Homere fait ici qu’Achille fe ’ver-ut à chanter 8c à jouer de la lyre: Ion ref-fentiment l’a fait renoncer aux combats :il ne lui relie donc diautre confolation quede chanter les grandes actions des heros ,

out donner toujours par-là de la pâture à

gcoumgê Ahilk f ’ de l ’ Ja e 35 . c a r es, mRemËrquez, dît Eul’cathrgîla fimplicite’ de

ces terris héroïques :Achille, tout grandprince qu’il cit , n’a ni huiiIiers , ni intro-duéteurs , ni courtilàns autour de lui, enun matrulle marque ée cet a pareil quele luxe a introduit dans les fié es fuivansaOn entre chez lui, 8c on gaborde fans

V3

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’20 RruArqors *.gon, commes’il étoit dans un grand une;mm. Cette fimplicité me paroit bien avoirfa noblelfe , 8c c’ei’c ainfi que vivoient lesPatriarches , aufii grands que les Rois.w Et Je]! cela même qui me ait voir qu’il

film qu’une extrême newflite’ - Ce difcoursd’Achille cil d’une fimplicité convenableau caraGte’re- de ce héros Homere le faitici d’un efprit vif 8c pénétrant. Il voittouud’un coup que jamais Agamemnon. n’auroiuenvoyé à l’on plus grand ennemi les hom-mes ui lui devoient être le plus agréa--[ales ,(li la. derniere néceflite’ ne l’y avoit:

*corli,traint. K [If t . dua e; , o- en: l 32-4 ra tomentpin legplufzxquiflpll y a riant; lærec Cap:-

«par d’6 daim. Mêlezby le vin leplut par.Sur quoi Zorle reprochoit à Homerexqu’il.avoit commis une indécence horrible, en.failhnt donner à des hommes fi- Cages duyin pur , dont l’ufage itéroit connu ne desdébauchés. 8: des yvrognes. Ari ote arépondu à cette critique, en- dix-am; que(qu’un! ne fi nifiq pas ici du vin par,mais que c’e un adwerbe qui. lignifiaÉorî-zîzterrzentej mêlez-y prom toment le vin.

t efychius l’a expliqué e même aprèsAfifiote. Il lignifie aufii le vin le plus excel-lent; ainfi, Achille dit à Patrocle qu’il verfedans. cetteiurne le meilleur vin , 8:. qu’il y:inerte moins d’eau qu’à Dordinaire , parceêtre l’es hôtes étoient fatigués,8c par-là il’ ’t entendue que pour lui. il le buvoit forttrempe; Plutarque a’ cru que cette quefiionæpemm.m chapitre dansfes propos de a»

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s un rite! A vannure 1X2 .43!pile. On peut voir ce qu’il en a dit , chap. 4.

vre . ’Il n’ietfiar le feu un grand veilleriez] Ho-mere a raifort de ne pas éviter Ces’defcriparions, parce que, comme j’ai tâché de le-faire voir dans la préface, il n’y a jamaisrien de bas dans tout ce qui le tire des-mœurs 8c des triages des perfonnes de la

remiere dignité ,- 8c encore parce que dansà langue21es termes même de" cuiline le[entant de la qualité des perfonn’es , quine dedaignem pas de faire les fonctions decet art,l’ont fi beaux, li nobles , 8c d’unfon’fi agréable, 8c qu’il fçait d’ailleurs fi

bien les placer pour en tirer une harmonierfaite, qu’on peut dire qu’il cit aufii excelu

ent Poète, quand- il décrit ces petites chœfes, que qüand’ il traite les plus grands fu-ejet . Il n’en cil de même ni de nus mœurs,ni e notre langue. La euifine cil: abandon.née aux valets ,. 8c tous les termes, portantla marque des gens greffiers qui la rofef-fent, font fi bas, fi- plats , 8c fi de agréadbles même pour le l’on, qu’on n’enpeut:

’ rien faire qui ne le fente de leùrbafl’ell’e’.Cc grand defaVan’tage m’avait d’abord-faitprendre le parti. .d’abreger Cette prépara-tion de repas; mais après y avent bien’pen--fé, j’ai. voulu conferver 8c donner Homere:tel u’il el’t , fans rien retrancher de la lim-plierté des mœurs héroïques. Je n’écris pas

pour entrer en lice contre Homere’; je ne;veux lui rien dil’puter; mon dell’einn’elë -

ue de donner une idée de luis; 8c de le:lite entendre; ce qu’on. n’a passemente:

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au: h Rs’nanvns afait. Le lecteur pardonnera donc fi cettedefcription n’a aucune des graCes de l’ai;ginal. Pour le dédommager en quel ue for--le , je tâcherai dans lesiremarques éclairatir le texte . de maniere qu’il n’y trouverapas les difficultés que les anciens y on:trouvées , 8c qu’il me fçaura peut-être quel-

que gré de n’avoir rien obmis. e. Un grand vaiflèau] La plupart des air--

mens ont expliqué comme mai ce spin ,un grand vaill’eau à tenir des viandes ;,mais Euphorian prétendait que c’était iciles viandes mêmes, parce que dans Ho.mere il n’efi jamais parlé de viandes bouil-lies. Eu horion étoit apparemment mé-chant cuifinier, Patrocle ne met pas fur lefeu ce vaill’eau pour faire bouillir les vian-des , mais feulement pour les faire revenirdans l’eau bouillante, pour les partagerenfuite 8c les faire rôtir plus facilement.

Pendant gu’Antomedon rient ce unifiiez,Achille coupe] Ces viandes revenues , An-romedon tire le vaili’eau de demis le feu ,8c Achille coupe les viandes, en: les tirantà mefure de ce vailfeau. ’

Et répand le el néeejfainefur ces viandescen les levant] I ne met pas d’abord le Icifur ces viandes en les mettant fur le feu ,mais après qu’elles y ont été un peu deteins; c’en pourquoi Homere aioùteen leslevant , (27:.

De (layât leur: chenets] Karman; étoient:des lutes ou des morceaux de fer fur lef-que s on appuyoit les broches fur le feu zces broches 8c Ces fers faifaient la mêmechoie que les grils.

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I sa: 1’11. ra in. Livre 1X1 42;.Page 3 58. Ajax fait figne à Phænix, Ulyfï-

fi apperçoit ce fi a] Ajax, qui n’y entenpas tant de lin e 8c qui cit homme bluf-que, veut aller d’abord à ce qu’il croit le

lus En. Il fait fi ne a Phoenix de prendrea parole , mais lyll’e, qui cl! plus fin 8c

plus prudent que lui , fent bien que ce n’en)pas la conduite qu’il faut tenir, 8c que li

hœnix parle le premier 8c qu’il vienne àêtre refufé , il n y a plus d’elpérance, carAchille n’accordera pas à d’autres ce u’iiaura refitfe’ à Phœnix;c’efl pourquoi Ulyll’e

bâte de parler , car li Achille le refufe gcomme il ya bien de l’apparence,8c com-vme il y el’r préparé , on a encore deux ter.fourres; Ajax 8c Phœnix viendront à lacharge , 8c pourront faire uelque imprel’dfion fur un elprit déja ému ébranlé.

Nous avons été reçus à. votre table commeà la table même du Roi Agamemnon 1 Il y adans le Grec, nous ne manquons par de bonnelhere, fait in, fin: dans la tenta d’Agamemanon , 8c il faut avertir en parlant qu’il y ades éditions oit l’on a mal mis, leur»? A:Un: si; induisis s en faifant induira! la fe-eondc performe du verbe (malouin . commefi U] fl’e difoit à Achille , vous ne manquezpas e banne ehere, ce qui e11 ridicule 8c nepeut jamais faire un bon fans; il faut écri-re r’mà’m’iç, 8c c’elt le nominatif pluriel du

nom incluoit indi a: , nous ne manquonspas , 0c. comme ufiathe l’a fort bien exèplique’. Au relie, il cil bon de renia ueravec quelle adrell’e ,Ulyll’e coule 1C1 a or.renient lamant odieux d’Agamemaon, en

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4:4 ’REMKRQUIClouant Achille , afin que les oreilles de ce!homme emporté s’accoùtument à ce nom. t

Page 3 f9. Il défie les hommes d’les Dieux]Rien n’était plus capable de réveiller lecourage d’un héros ordinaire que cettepeinture de l’audace de fan ennemi, maisAchille n’efi pas un héros comme les autres.

Page ;6a. Les images fanées de no:Dieux ]- C’étaient les ornemens u’an met-toit fur la roué des vailfeaux. 8&01’ me-naçait de es emporter ,- non point pour lesdérober aux flammes par un mouvementde pitié , comme quelques-uns l’ont cru ,mais pour les appendre, felon la coutume ,dans es temples de l’es Dieux comme unmonument de (a victoire. Il y a un grandart dans ce d-ifcours d’Ulyliè.

Et que ce nefin’t le deflin de: Grecs IC’efipour faire entendre à Achille quelle gloirece feroit pour lui de faire changer ce deltirr.

Page 36L Mais fim-venez-vous de modernvotre fierté (7’ de reprimer votre calen 1110-.mere fait adroitement entendre par la quele carat’tere d’Achille étoit déja connuavant la guerre de Troye ,. 8c que Peléefon pere connoill’ait. fan naturel violent 8:;emporté; 8c ce Poète donne parla un grand.air de vérité à fa fable; comme s’il n’avoirpas formé Ce caraétere 8c qu’il l’eût vêtirtablement trouvé tel qu’il le peint.a Page géo. Qgefi . .. . Mais ] Je croisavoir trouvé le véritable feus de ce palla-ge , qui paroir allez embarrall’e’ à caufe qu’il.

ya une fufpenfion qu’on n’y a; pas apper-xgué. Ulylle-veut dire, que fi Agamemnqrt

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sua L’ILrAnn. Livre IX. a”?itou: cf! odieux , à que vous méprifiez je:préfet", mais il fe reprend , 8c avant qued’en venir’là, il veut faire palier commeen revuë ces préfens , pour voir li leurénumération ne pourra pas un peu fléchir.8c ébranler ce cœur intraitable 8c aVide.de glaire 8: d’honneur z a rès cette énumewration il reprendra , que jîpee Prince, 0c.

Page 365. Quefi ce Prince] Voilà ce qu’U-Iyll’e vouloit dire plus haut , page 362..quand il s’efl: arrêté.

Page 366. Que ni A amemnon ni tous les ’Grecs enfimblc ne me Éehiront jamais] C’ell’.

pour répondre en un (cul mot aux deux.parties du difcours d’Ulyll’e, qui a dit livous n’avez pas pitié d’Agamemnon, ayezau moins pitié de tous les Grecs. ’

Quel gré moflait-on] Ce reproche enve--loppe tous les Grecs, 8c voilà la raifon quifait qu’Achille ell infenlible à leur mal.-heur.-lls font aullî ingrats que leur maître.

Celui qui ne bouge de fa tente] Le langage -,.qu’Achille tient dans ces trois vers marquebien un homme avide d’honneur 8c I deglaire, 8c qui ne peut Couffin qu’on les

’ prodigue à ceux qui ne les meritent point.Page 367. Comme un oifeau afoin de fis.

petits] Cette comparaifon pleine de dou-ceur me paroit fort belle , 8c encore plusbelle dans la bouche d’Achille par le con-.trafic qu’elle fait avec cet efprit fougueux8: emporté; mais cette comparaifan, toutedouce qu’elle en, ne laifl’e pas d’avoir fafierté: Achille traite par-là tous les Grecsde gens faibles qui auroient péri mille

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2.1.5 Réaumur ..ois, s’il ne les avoit fauves. Remdrqa’ëzg.dit Eufiathe, comment Achille compare lesGrec: nonjëulemen: à de petits cijèaux,mai.fà de: ai eaux ui n’ont pas encan des aile: ,

’ en [a re avant uimême , ç? en les rabaiflànttous; Au rafle None-Sergneur a fanâifiécette même comparaifon, Ëuand pour m’ap-que: l’amour qu’xl a pour es enfans , il dità Jerufalem: Combien de fifi: tri-je 1:0qu a];[embler m enfin: , comme une poule aflèmblcfer petit: rom es ailes .I Saint Luc. 14. 55.

Moi de m e j’ai eflùyé] Homcre ramenaici fort naturellement, 8c avec beaucoupdlarr ce qui s’efi paflë au fiege de Troye

endant tout le rams îui a précedé la co-te d’Achllle , qui cf: e fuie: du Poème.Pour leur: femmes] Il ne combattoit que I

pour Helene , que pour la femme deMé-hélas, mais ces pluriels au lieu des lingu-liers fieent bien dans la paillon.

j’ai prix doum grandes villes par mer 6’onze par terra] Strabon écrit auflî qulA-chille voyant ulon ne pouvoit forcer lesTroyens, ni 2e tenoient renfermés-dansleurs murai les, alla ravager tout le paysdes environs. Ce paIfage renferme un pré-acepte , qu: ne paroit pas indifférent mm:la guerre. Les Grecs envoyoient Ac ’lleravager les villes voifines de Troye pouravoir des vivres pour leurs troupes 8: pourempêcher ces villes d’envoyer du fccouroaux Troyens.

Page 368. Et enfaîlbit , comme il lui plaî-jbit, des prç’lèns] Les Généraux 8c les Prin-

Ce: avoient leur par: comme les autres à

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sur du": r. Livre IX. 427etout leebutin, quand on le partageoit;mais le plus beau 8c le meilleur étoit pourle Roi, i en faifoit enfuire des préfens àceux qui vouloit difiingucr. l

u’il la garde, à qu’il aléa e fi: délices]C’e pour répondre à ce u’ yfl’e luy a dit

qu’Agamemnon étoit pret de lui faire leplus grand de tous les fermens, qu’il n’a-voit jamais pris la moindre liberté avec facaptive. Ac ille n’efl point touché de ceferment, 8c il coulent u’il vive avec Bri-féis tout comme il vou ra.

N’efl-ca par pour faire rendre Helene àMé11e7as] C’efi un argument auquel il nz apoint de repligue. Agamemnon aflëm leune greffe armee 8c fait une guerre de dixans pour faire rendre à Ménélas fa femme,8c dans le même-tems il enleve à AchilleBrife’is qui étoit comme fa femme Quellefolie ! 8C que ne doit pas mire Achille pourfuivre l’exem le même d’Agamemnon l

Page 369. l n’a qu’à chercher avec mm,radent 07105, à avec le: autre: Rois] Achil-e le [ouvrent toujours de ce qu’Agaîmem-

non lui dit le jour de leur rupture : j’aiaUèz d’autres brave: guerrier: qui m’aiderontà me venger , comme nous l’avons vù dansle Livre 1. Il y répond ici fans menagerni Ajax , ni Ulyfi’e; tout fes amis u’ilsfont, ils ourleur bonne part à ce trait deraillerie. l de] f d fi de: hf

animoiia "a ait e en son!il affermé fan camp d’une gagnais muraille]C’e une fatyre amere contre Agamem-non , comme fi res feule exploits enlient été

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r Rem-Ananas-d’avoir fait cette muraille , ce foll’e’, c3’palifi’ades, o’ur f: mettre à couvert contreceux u’il etoit allé aifiéger. Il n’avoir pas

eu be oin de tous ces retranchemens peurdam qu’Achille combattoit. Mais cette fa-tyre ne tombe pas fur Agamemnon (cul,elle tombe aufli fur Neflor qui avoit donnéle confeil de faire ces retranchemens , 8:qui avoit dit dans le z. Livre : s’il y a un oudeux fiditieux, ui veuillent [a jè’parer de:Grecs, Mafia-124?: confirmer. Apparemmentcela avait été rapporté à Achille, 8c cehéros fe venge icr en fe moquant de cesretranchemens.

Page 372.. Et je le méprijè comme un vilcfclave] Le Grec dit , je le regarde comme unCarien. Les Cariens, peuples de la Be’otie,étoient fort méprife’s 8c regardés commede vils efclaves, parce qu’ils furent lespremiers qui vendirent leurs fecours, 8cqui porterenr les armes pour qui vouloitles bien payer. Dans ces rems héroïqueson ne trouvoit rien de plus honteux quede vendre ainii [on cdurage 8c fa vie , 8cd’êtrepour de l’argent l’ami ou l’ennemi

de toutes les nations. .ai entrent dans Orchomene] Ville de Béc-tie ur le fleuve Cephife. C’étoit une desplus riches villes du monde. Thèbes payoit

tribut à fes Rois. ’ 7Ou dans Thébe: d’Egypte] Thébes , aÈpel-

[ée autrement Diofiwlis , capitale de l’ gy-pte. Strabon écrit que les Rois de The’besavoient étendu. leurs conquêtes italiquesdans la Scythie, la. Baétriane, 8c les [ne

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sun L’Iu Ana. Livre IX. 429iles. Il avoit vu les ruines de cette fuperbeville, qui marquoient encorefa grandeur;il y avoit vû quarante tombeaux de ferRois , 8c fur ces tombeaux des obélif uesmagnifiques ou étoient framées des in criaprions qui marquorent es exploits de cesPrinces, leurs richefi’es 8c leur puillance.Quelle ville,-qu’u’ne ville d’où il fortuit

vingt mille chars de guerre! Que doit-on’uger de (on infanterie 8c du relie de les

rilabitans i ’Et qui a cent portes par chacune defiyuellerment deux cens guerriers] Ces portes ont.

été expliquées diverfernent par les anciens.’Diodore de Sicile , «qui avoit vû les ruinesde cette grande ville, dit dans le z. Livreque quelques auteurs prétendoient que parces portes, il ne falloit pas entendre les

mes de la ville , mais des entrées luper-es de temples, 8c que Thèbes avoit été

appellée à cent portes, pour dire qu’elleavoit cent temples magnifiques; mais lemême Diodore, fans s’arrêter à cette opi.nîon , qui n’a nulle vraifemblance , ô: quicil allez refure’e par ce lem-panage d’Ho-rsucre, car des chars de guerre ne fartentpas par les temples , infinue ue ces portesdoivent s’entendre de cent ôtels accom-pagnés de magnifiques écuries , qui étoient’ ors de la ville, 8: qui s’étendoient jufqu’à

Memphis , à peu près comme font aujour-d’hui ici les hôtels des Moufquetaires ; 8cc’efi fur ce palfage de Diodore que Pompe-trins ’Mela écrit livre x. chap. 9. Et Theba16:5tu , a: Homero «1in 211-, «hmm porta; ,-

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4go R a u A n Q u z sfive, ut alii niant , rentant aula: babel: , toti-dem olim principat): damas, filitajàue fulgu-la, ubi uegotium exegerat, datent: armero-rune millia efiundere. Mais que ces portesfuirent véritablement les portes de la ville ,ou des hôtels dans un faubourg, pour leslogemens de la cavalerie 8c de fes chefs,clef! toujours le même feus. The’bes four-nilfoit vingt mille chars , attelle’ chacun aumoins de deux chevaux, 8c monté de deuxhommes, du cocher 8c du combattant.Homere ne compte que le dernier.

Page ;73. Quand même elle difputemîtdebeauté avec la belle Venus à d’adreflè avecla [ça-vante Minerve, avec toute: ce: gran-de: qualités à tous ce: charmes , je ne Fé-pouferoir jamais] Tout ce qu’Achille vientde dire, quand il m’oflriroit dix finît autan:de rieheflès qu’ily en a, 8re. Quand il medonneroit autant de talent [l’or que le rivagede lamer a de grains de fable, 8: ce qu’ilajoûte ici je ne veux point de fi: fille quandmême elle diffameroit de beauté , 8C6. Ce [ontautant dlhyperboles très- convenables aucaraâere d’Achille qui et! jeune 8c colore 8:arume’ ar fon refi’entiment. Ces hy erboles,du Arl ote dans le: 1 1. livre de fa etori-que fiant pueriles à ne conviennent qu’à lejeuuefle , par elle: marquent la violence de lap n , c’efl pourquoi ceux qui fin: en caler:difianl , quand il me donneroit autant detalens d’or, &c. 8c je n’épouferai ointla fille d’Agamemnon quand elle cllfpu-teroxt de beauté, ôte. Ce: h perbole: fi-fiiez: indécente: dans la bouc d’un vieil:

r .

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sur. 1311.1 Ann. Livre IX. 4;:Le Roi mon pere femme me choifir une

fimme ] Voilà une fimplicité de mœurs bienremarqâiable. Un grand perfonnage com-me Ac ille , célebre par tant d’exploits ,ne veut pas fe choifir une femme , 8c veutque fon pere la ehoififlë. Ce [ont ces mê-mes mœurs ,qu’on voit dans l’Ecriturcl’aime , 8c qui regnoient du tems des Pa-

triarches. ’. .Qui parleur valeur à parleur radeau,[ça-vent conferver leur: états] A ille loueles princes, non pas de conquerir de non.veaux états , mais de cpnferver les leurs.C’ell ce qui fait la félicité des peuples;6c ces paroles renferment en même-teinsun trait de [attire contre Agamemnon quilaill’e perir les peuples par fan imprudence.

Page 374. La vie efl d’u prix que rienn’égale] Tout ce qu’Achil e dit ici de lavie feroit fufpeét 8c mclfeant dans labouche d’un autre qui ne feroit pas li con-nu que lui; mais Achille eut parler del’amour de la vie tant qu’i voudra, il a

fait l’es preuves, 8: [on voyage à Troye,ou il f avoit bien qu’il devoit mourir , afait ez voir qu’il préfere la gloire à laplus longue vie. On voit même que cen’efi que la gloire qui le fait parler.

Dan: le magnifique rem le d’Apollon àPytho ] Le temple d’A o on à Delphesétoit le plus riche terhp e du inonde, parles offrandes qu’on y apportait de touscôtés. Il y avoxt des Rames d’or manif degrandeur humaine , des figures d’amrnauxaulli d’or . 8c quantité d’une: trefors.

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4;: R a M A n Q u z sUne grande marque de les richeliës , dei!que les Phocéens le pillerenr ’du rems dePhilippe fils d’Amyntas , ce qui donnalieu à la guerre facrée. On prétend qu’ilsavoit déja été pillé , 8c que les grandes ri-.chell’es dont parle Homere , avoient été

emportées. ,Que les Defiine’er’ m’a-voient ouvert deux

chemins] On voit par tout dans Homeredes marques qu’il avoit connu cette dou-ble defiine’e des hommes , fi nécell’airepour accorder le libre arbitre avec la pré-.defiination. En VOICI un témoignage bienformels: bien exprès. Il y a deux che-mins pour tous les hommes ; s’ils prennent

celui-là, il leur arrivera telle choie ; s’ilsprennent celui - ci , leur fort fera diffé-

l rem.Page 37;. Non-feulement je choifis le der,-nier parti] Il le choifir , mais par dépit 8c

par colete; il avoit choifi l’autre , lorr-qu’il étoit de feus rams. Rien n’efi plusnaturel aux hommes dans l’emporremenr,

ne de dire le contraire de ce qu’ils pen-

ent. IPage 376. Mai: pour Phœnix il peut de-meurer J Voilà une preuve qu’Achillene regarde pas Phoenix comme amballa-

deur. ,Page 377. Parce qu’une violente coleres’efl emparée de votre terrir] C’efi: un*repro-

.che très -piquant ; Phœnix traite ar -lâAchille d’ennemi des Grecs 8: d’ ,ornme

ui n’aime pas la véritable gloire , commes’en flatte, mais qui efi violent 8c em-

- L Porté.

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, Juan insane. Livre il: in: ’porté, 8c qui facrifie 8c devoir ô: patrie àfonrcll’entiment particulier. .

Mon cher fils , comment ouvrois-je denim-rer ici fiaifanr vous] Achi le a dit à Phœnixque s’il veut partir le«lendemain avec lui ,i le peut. Phœnix tire ale-là le fujet de l’ondifcours, 8c il répond avec beaucoup d’a-drell’e, car il lui témoigne qu’il n’en paspoflible u’il relie-là feu! fans lui; maiscette déc aration pleine de tendrell’e tend.à lui faire voir, non pas qu’il el’t têt à lefuivre, mais au contraire que c’e à lui àdemeurer , 8c âne pas l’abandonner : fou

re l’a mis auprès de lui pour le conduireg: pour negler toutes (es actions. C’efi doncà Achille à fuivre les volontés de Phœnix,8c non pas à Phœnix à fuivre celles d’A-chille. Denis d’Halicarnallè a fait fur cedifcours de Phoenix une longue remarqueAour en montrer l’art : elle merite d’être

ne. » .I Que le Roi votre pare] Cela elt adroit , deremettre dans l’efprit d’Achille que le Roi-fon pere l’avoir envoyé à Agamemnon ,lafin qu’il combattît pour lui 8c fous les or-ï(ires, 8c qu’il lui avoit donné Phœnix pourgouverneur. Achille ne doit donc quitterni le gouverneur à qui il a été donné engarde, ni le Prince qu’il el’t obligé de fer--1413:8: s’il manque a ces deux devoirs, ilefi” un fils defobéill’ant, 8c il fait hélion

d’ un lâche. .Vous étiez encore fi jeune] Ces héros al-loient de bonne heure à la guerre. Il fallqit.on efl’et qu’Achille fût. fort jeune, punir

Tome IL T

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4M. -* REM-A noves 7..qu’on l’avoir caché dans le palais de L74comede, ou il étoit déguifé en fille; maisHomere a fupprimé cette circonilance quin’a rien de grand; ou peut-être ne l’a-t-ilpoint Connuë , 8c que c’efl une fiction desPoëtes venus: après Homere: Achille n’an-voit pas quinze ans quand il partit pourTroye.

Page :78. gram cruelle jaloufie avoit mieen fureur contre moi] ,Cette maîtrefi’e d’A-

myntor s’appelloit Cl rie. Amynror fut lioutré de douleur de ’arnour de lion fils,qu’il lui creva les yeux, 8; l’on prétendqu’il fut guéri par Chirpn. Apollod. liv. 3.1 Ma mere pourfe venger étoit tous les foursà me perfè’euter de devenir le rival de monne] Le confeil que. cette mere donne àon fils Phœnix, cil le même qu’Achito-.

phel donna à Abfalon pour l’empêcher de.pouvoir jamais le reconcilier avec David.Et ait Achitophel ad Abfiilon : Ingredere adconcubines puni: mi que: dimifit , ad eufio- ’djendam demain, ut mm nudierit omis I];mél quad fœdaveris parrain tuum , roborentutarum menus earum. z. Rois , i4. no., E: de le s’unir] Il cit bon de remarquer

cette bien éance d’Homere; pour éloignertoutes les idées defagre’ables 8c fâcheufesque l’on pourroit avoir fur cette intrigue de

hœnix avec la mamelle de [on pere , cePoète a foin de faire entendre par un (en!mot qu’Amyntor n’en étoit point aimé ;,

- ainfi cette action de Phoenix étoit excufa-hie en quelque façon. Il ne la fit que pour?obéir à fa mare, 8c pour ramener ion perce.

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su a L’I r. r un 12.- Livre IX. 43;.a: l’obliger à bien vivre avec elle; 8: l’onpere n’avoir eu aucun commerce avec cette.maitrcll’e dont il contrefit l’amant. Si cela.n’eût pas été, 8c que Phoenix eût commiscette efpece d’incelle, ni Homere n’auraitpréfenté cette image à les lecteurs, ni Peléen’aurait choili Phœnix pour le faire gou-verneur d’Achille.2 Page ;79. Enfin je lui obéis] Ariflodeme ,1 -

8: avant lui Sofiphanes , avoient voulucorriger ce paillage , ils diroient , je lui de];-obe’is , à je ne fit oint ee-qu’elle m’ordonnait’.’

Mais cette corregiion ne peut fubfiller. Cescritiques n’avaient pas pris garde à l’art-s.d’Homere, qui par ce [cul mer, le prene-nir , a fauvé toute l’horreur de cette action,comme ma remarque précedente le faitallez entendre.

Et qu’il invoqua les terribles Furies] Cette:coutume cil remarquable , de s’adrell’er aux.Furies, pour prier qu’un homme meurefans enfans. Les anciens avoient con uque tout ce qui arrivoit de plus cruel 8: eplus funelle venoit de la part des Furies 8:des Dieux infernaux, 8: comme ils pré-trendoient qu’il n’y avoit pas d’état plus

malheureux que celui de mourir fans en-fans, ce n’étoit pas fans raifon que pou:cette extinction totale 8: fans rellbnrce,ils s’adrell’oient aux Furies 8: aux Dieux)

infernaux. ’t Que je ne puflà jamais faire aflèair fier a: ,genoux aglifim’ de moi] C’éton la couru;me des recs. Les enfans, des u’ils ve-noient au monde , étoient mis par es peres

T ii

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un ’ Rassure-vesfur les genoux des grands-pares , coinme’le plus agréable préfent qu’un fils paille:faire à l’on pere, que de lui .donner un pee-tir-fils. J’en ai déja fait une remar ne furTerence dans les Adelphes , net. 3. cen. a.au Sollrate .dit d’Efchinus :- .Qui infiu’ grentia pafirurmn puera»: dieebat ’

4’711.

Qui giflât que litât qu’elle feroit accouchée , il

porteroit regina fizr les genoux de fin pers. ’Avec le leu des enfers] Le Grec dit, à

Saphir infernal, Zou; TE "axant". Lesanciens donnoient le nom de Jupiter non’feulement au Dieu du Ciel, mais aufli auDieu des Enfers comme on le voit ici, 8:au Dieu de la mer , comme on le voit dansEfchyle. Ils vouloient faire entendre par-la que c’étoit une feule 8: même Divmitéqui gouvernoit le’mond’e , 8: tétoit fansdoute pour enfeigner cette même vérité

ue les anciens fiatuaires avoient fait desliernes de Jupiter qui avoient trois yeux,Priam en avoit une de cette maniere dansla cour de l’on palais , elle y étoit du temsde Laomedon. Après la pril’e de Troye,quand les Grecs partageront le butin , elletomba dans le lot de Sthenelus qui la portaen Greee., Ont exaueéfis lm écurions] Il veut dire»

qu’il n’avont point ’enfans.

J’avoue que dans ce moment la douleur Ük’dejèfpoir] J’ai pris’la liberté de rapporter

ici quatre vers , u’Aril’tarque avent terram-chés à caufe de ’horreur que donne cetteidée d’un fils qui le met en état d’aller-tuer

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i 336311.41 Li Il ne. LivreIX: 4’37l’on pere; mais la délicatell’e d’Arillarque a

été peut-être trop grande. Ces vers me!’paroill’ent nécéll’aires 8: font un très-bon

effet; car le’bu’t de Phœnix ell de faire voir!à Achille que li l’on ne dompte (a Colere,(in el’r expol’é à commettre les plus grandscrimes; il alloit tuer l’on propre pere. Achilàle de même va faire périr l’on per’e Phœ-ànix , 8: tous les Grecs , s’il n’appail’e l’a fuiA

’teur’. Plutarque rapporte ces quatre versdans fort traité, Comment il fait: lire les PoèL

ïtes , 8: il aioufé :’ Ariflarque, efiaye’ de ce:

horrible crime, a retranché ces uatre’ vers,mais il: [ont très-bien ici à eau e de la con-jonffnre , Phœnix voulang’aire voir à Achillece que c’efl que la ealere ,- à quel: excès aboi-.minabler elle porte les hommes ui n’obézflèmpoint à la raifon’, à qui refu en: de fluors

A es ronfiils de ceux qui les avertzfle’nt. Ces l’or-I-tes de retranchem’ens ,l qu’on a faits dansHomere , louvent contre foute’l’ort’e de rai-

l’on, ont’ donné lieu à Lucien de feindrequ’étant arrivé aux Illes fortunées, il que;

ionna fort Homefe: Entre autretfchofès’,dit-il dans l’on z. livre de l’hil’toire véritaL’

ble , je lui demandai s’il n’a-voit point fait tousle: vers qu’on avoit rebutés dans [on Poëme’;il m’aflura qu’ils étoient tous de lui , ce qui mefit rire de l’impertinente 6’ fioide critiquede Zenod’ote 6’ d’AriIlarque’ qui les ont reî-

flanchés.

Page 38j . Qui me reçut avec bonté] Phœ-nix veut faire voir à Achille’l’horrible dif-ference u’il y a entre l’on pere 8: lui, s’il

parfilie ans la colorer Votre pers , tout:in.

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438 - REMARQUE-S eétranger que j’étois , me reçut avec bonté,m’aima comme [on fils, me combla d’hom-neurs 8: de biens , 8c me donna un grandroyaume, 8c vous, cruel que vous êtes,vous me [aillez périr, moil’hôte 8c l’ami

de votre pere , moi votre bienfaiâteur,moi votre pere par l’éducation que je vousai donnée , enfin ’moi à qui vous devez. ceque vous êtes aujourd’hui.

Que ce [ont me: [oins qui vous ont rendutel que vous êtes J Tel que vous êtes , c’efl-â-

dire , le plus grand des héros, enfin unhomme égal aux Dieux. Il y a ici beaucoupÏd’adrefle , car voici ce que Phœnix infirmé

par-là à Achille : Le Roi votre pere me,comblé de biens, 8c pour lui témoxgner mareconnoifihnce , je me fuis attaché à vous,, je vous ai aimé , 8c par mes foins je vous,ai rendu un héros. Que n’êtes-vous doncpas obligé de faire pour moi, à moins queVous ne foyez le plus ingrat de tous leshommes? Il faut bien remarquer ici com-bien Homere donne à l’éducation; Achillea beau être fils d’une Dédié , ce font le!foins de Phoenix qui l’ont rendu tel qu’illeil; 8: en vérité, quand l’éducation man-que . la plus heureufe naiflànce ne va gue-

,re loin. »Page g82. je ne vau: repre’fentera-i [tousjà zambien vau: avez été difficile à élever àce que j’ai eu à eflilyer de cette pvemiere :15-fanco] J’avouë que je me fuis un peu e101-gne’e du texte , parce que je n’ai ofe’ le fui-vre , de peur de blefièr la délicatefl’e de no-

:xre fiécle. Le Grec dit; Pendant «me «pre.-

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l à (f Il 1’! r! A D a; Lion IX. 43,finie" enfance toujours très-difiïaile, vous avez[auvent inondé me: habits du vin que je pourdonnai: à boive , à que vous mimiez. Dan:tous les teins 8c dans tous les pays les imadges dependent des Mages 8: des manierade perlier. Celle qu’Homere fait ici, outre

u’elle en: expliquée en termes très beauxtrès-poétiques ,- efi encore très-naturelle

&très-propre-à attendrir Achille en rap.pellant dans fou efprit une idée qui entraîane néceflàirement celle de la tendreKe quePhoenix avoit pour lui. Aujourd’hui la plû-part des hommes n’ont pas la force de voirainfi la’Nature tome fimple , il faut l’orne:8c la déguifer. Je n’aurais pourtant paslainé de fui’vre ici Homere, fi j’avois pu

trouver dans ma in e des termes quienflent approché de la eauté de ceux qu’il

à trouvés dans la fienne, ’Que purifias le: Dieux m’avaient r ufe’ de:

enfeu!) On ne voit nulle part que bombefiat marié ; mais il parle ainfi , parce queles ancien: éooientiperfuadés-que les im-

écariom étoient toujours exaucées desieux , 8c partiœlierement celles des peà

les contre leurs enfans. (Tell pourquoiPlaton dit dans le l 1-. livre des loix , quele: pore: , ces vivante: image: de Dieu , ontieaucoufi de force Ù idiome ,- pour faitedefcendre’toueerfine: de benediaionrfilr leur!)

on: qui leur. rendent le culte qui leur a]!du. épater flaire tomber fin leur tête les plusuffieufin’ malediâiam quand il: y manque»: ;

en Dieu exauce le: priererque les-pores leurdre-flou: patron contre leur: - A:

11V

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440 , REMARQUES - Lw Page383. Parviemlent enfin à le: apprît!par de: vœux, par des préfmr] Platon con’o

damne cet endroit. Il veut que Phoenixparle ici felon l’opinion qui regnoit dansces terne de ténèbres; on ero oit que lesDieux [e lamoient fléchir par dîs-fàcrifices

’ 8c par des préfcns , comme s’ils étoient des

ufuriers qui M’en: un trafic de leurs dons8c de leurs graces.. C’efircette opinion queles faims Prophètes ont. combattuë avecbeaucoup de force. David fait voir queDieu ne reçoit pas tous les dans 8c tous lesfacrifices des pécheurs , mais feulement lesfaCrifices de jufiice , c’ei’t-à-dire, les l’atri-

lices accompagnés de la ,eonverlion dusœur. Pf. 50. Dans Haie, Dieu dit lui-mê-me , Ne m’oflrez plus des fitrifices , vos holo-eoufle: me finit en abomination. l. 1;. Voilàpourquoi l’auteur de l’EcclefiaRique avertitfort bien :. Ne dites (point, Dieu [à laiærafléchir par la quantités a me: préfins; à quandje lui oflrirai me: facrifi:es-, il le: recevra dema main. 7. z. Platon a établi cette mêmevérité dans le a. livre de fa Repub. maisiln’a pas eu raifon de donner ce mauvais leurà ce paillage , qui peut être pris plus favoriteblement. J’en ai parlé dans la Préface.

Car vous devez [paroir , mon fil: , que lesPrieres Îl- Dans tout ce que nous avons deplus belle Poëfie je ne croi pas qu’il aitrien de plus noble, de plus poétique , deplus heureufement imaginé que cette fiC!tion qui perfonifie les Prieres 8e l’Injure,en leur donnant toutes les qualités, tousles l’entimens 8c tous les traits de: cou; qui

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,q Jün’r’l’inne; Livre IX. 44Ïtout l’injure , 8c qui ont recours aux priestes. Il faut expliquer la penfe’c d’Homereen peu de mots. ’

Les Priere: fiantfitlet de jupiter] Car c’en?Dieu qui infpire les prieres, 8c qui enfeigne’aux-hommes?! prier,

Ellerfont boiteufe: ,e ridées] Car ceux qui»prient ont un genou à terre , le virage ridé8c baigné de plieurs.’ Toujours le: yeux baiflëè].Le Grec ditlouches, ou les yeux tournés "enflerai: 1’Manuel, parce" qu’elles n’ofent regarderdroit; mais cela n’eft pas à n0s manieres rnous ne difons pas en notrelangue qu’uneperforme tourne les yeux par œfpect, maisËuÏl’le n’ojè lever leryeux ,- qu”elle les tient

a1 63. , l’ L’Injur’e chiera 31a Dédié que" j’appelle

ici l’InjuneçeI’r la Déclic Até , ce démon de"

difcorde 8: de malediétion qui efl fi bien."décrit dans le 19. livre ou j’ai conferve fou.véritable ’ nom’, parce’que là elle’el’t feule ,

au lieu’ qu’ici-elle el’t oppofe’e’ aux prieres ,I

8c il m’a paru que cela étoit plus à’nOS’ma-

nieres 8C j0uoit’ mieux. en notre langued’oppofer’l’InjureaUX Prîcres , que de leuroppofer la Dédié Ate’; au moins c’efi ainfi

ue’nous le ferions aujOurd’hui, 8c ilcme’emble’ que cette oppofition’ fenfible mer

d’abord enî [on jour la beauté de ce ta-’bleau. L’Injure au pied: leger’ matche la-premiere, car les-vidiens 8c les emportés-font ’promts à commettrele’mal ; l’humble

Priere la fuit , car il n’y a que la priere quimon: reparte: les maux-que l’in’i’pre a faits;

v-

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442 R a M A x Q o a sAgamemnon a offenfé Achille , 8c le voilà:reduir aux prierez , pour l’appaifer.

Page 384. Elles prient leur pers d’ordonnerà l’Injure] Que ce retour me paroit beau!Naturellement les Prieres (hi-vent l’Injure ,pour guérir les maux qu’elle a faits , 8cquand on a méprifé 8c rejetté les Prieres,l’Injure les fuit à fon tout pour les venger,8c elle les fuit par l’ordre même de Jupiterqui s’en fert pour faire exécuter les ordres-

e fa jullice.Cedez 11071011110" fils, ocriez d’est divine!

filles du ciel] Agamemnon vous a fait inju-re . voilà fcs prieres infpirées par le ciel,qui viennent pour la guérir, ne les rejettez

onc pas , ou craignez que l’injure ne lesvenge.

Si le fils d’Atre’e ne vous afin: pas desréfèns infinis] Platon dans le 3. livre de [a

ilépub. condamne ce ail’age, 8c trouvefort mauvais ue Ph œnrx dife à Achille queil on ne lui o toit pas de grands préfens,il ne lui confeilleroit pas de s’appaifer;mais il me paroit qu’il y a quelque mjullicedans cette cenfnre, 8c que Platon n’eil pasbien entré dans le feus de Phœnix,vqui neregarde’apas ces préf’ens du côté de l’inté«

têt, mais du côté de l’honneur. commeune mat ne du repentir d’Agamemnon 8:des faris aétions qu’il cil prêt de lui faire;c’en pourquoi il dit que les honneurs ontun grand pouvoir fur les grands courages.

Pa e 38;. je me jouoient à ce propos d’uvne biliaire ancienne ] Il appelle cette hifioireancienne par rapport à l’âge d’Açhi-lle que

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son au A151.” Livre Un ou;étoit fort jeune, car d’ailleurs elle’n’étoit

pas fort ancienne ,- puifque Meléagre étoitdu nombre des Argonautes, tout’au plusquarante ans avant la guerre (le-Troye.Au relie, il faut le fouvenir, que tous lesdifcours de ces ambaflàdeurs n’occupentaucun items utile. Tout ceci le palle pen-riant la nuit du feiziénre jour de la colered’AchiIle.

Page 3816. Autrefois les Curetes à les bel-liqueux Etoliens] C’étoient deux peuplesvoilins. Les Curetes tenoient la ville dePleuron , &tout le pays depuis le fleuveAchelous’jufqu’au fleuve Evenus; 8c lesEtoliens tenoient Calydon 8c le pays de-puis le fleuve Evenus jufqu’au golphe deCorinthe. Eui’tathe remarque ici avec rai-fon qu’l-lomere fuit dans ce conte la mêmeméthode que dans fou poëme. Il ne fuitpas le fil de l’on hifioire , mais il fe jetted’abord dans le milieu 8: il rappelle enfui-ète les commencemens , en quoi confiât!en partie l’art du poëmeEpique. Cet épi-tfade a un il grand rapportëtune reli’emblanvce li fenfible avec le fait dont il s’agit,qu’il n’efi pas nécell’aire d’en avertir. Les

anciens ap elloient ces fortes de narrations8c d’épif es , qui refi’emblent’à l’affaire en

quefiion , t’arod’tnyg’oas. V I’ Page 387. Pour la hure à pour. lt’peuu’

Je la bête] Carl’une 8c l’autre étoient duësà celui qui avoit blefl’é le premier la bête;Et Eullathe écrit que cela s’obfervoit cri-3core de fou tems en plulîeurs endroits , sefur-tout en Lycie , la hure marger-tenoit à

V1

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444 4 Karnak-ornes icelui qui avoit donné le premier coup:-. Page 388. Pendant que le vaillant Meléag-pre combat J; Les traits dont Phœnix peintriele’agrer, conviennent parfaitement à

Achille, 8c font fou portrait; Il y- a’ biende l’art danscette images; -.J Quis’allumefimventr dans le-rœurdes plusfiges à! des plus prudensl Cela cil: adroitpour flatter Achille ,. 8c pour amollir cecœur» trop endurcie ’ ’’ Contre Apollon même qui lui-cavoit enlevé

[a femme ] Apollodore conte autrementcette hilloire dans fon premier livre , cal:il dit qu’l das avoit enlevé Marpeffe s; qu’A-pollen l’ayant rencontré la lut ôta, .86que comme ces deux: rivaux aliment com-mencer un furieuxcombat’, Jupiterrles acecorda en donnant le ohoiu à» Marpefl’e qui

ehoilit Ida. ïPage 389,. Donnerent à leur fille Cleopa-tre la furnm:d’.42,cyone ]- Il paroit par cepalfage 8c par d’ utres- que j’ai déja teemarqués, que les tees-donnoient-fouvenoles noms, comme lesHebreux, par rap-port non-feulementaux conjonctures , maisencore aux accidens arrivés auxsperes 86aux meres de ceux ulon nommoit.- Cléo-patre cil: nommer? A cyme à ,oaufe. des te?

grets de fa merc. . : r .y .Pagagpo.» Lai promettant un préfent con-A-fide’rable ] nPhœnix-enxappellanr l’enclos de.

cinquante arpensa, que les [italiens cf;fioient à Meléagre ,. un parafent oonfidérable a

relevebien la grandeur 8c le prix demmayens qu’Agamemnoncofi’rq à Achille. l

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SUR t’înnnt. fibre IX.’ 4" Page 3’91. Et lui remet devant le: yeux’itou: ce, qui arrive de plus efiîoyable dans lefac de: ville: Je: hommer tuable: maifons da-vore’es par le feu , le: femmes à le: enfantemmené: paptifi] Elle ne fe contente pasde lui dire que l’a ville va être prife, maïsgille lui détaille tout ce qui! arrive de plusaffreux dans cette extrémité , 8c par ce dé--tail elle touche ce cœur endurci qui vjufquesrlà avoit été inexorablc.Arifiote dans le 1.1iv.de fa Rhet. s’efi fort bien. fervi de acteurdroit pour expliquer la vertu de ces détails»

pour faire vox: qu’une chef: dite en gé-néral n’a- pas tant de force que quand. onla pmpofe divifée en fes patties; Les mé-me: chofi: , dit-il y dibifée: far partie: pæ-noiflèm plus grandes , car avamage.qu’acette quantité der panic: aroîrfimfible , de];pourquoi le îaëtq afin t’en feint ne Cléo-patve perfim afin-mari Meléagre efe leverà de prendre les me: en lui airant le dé-tailada tout ce qui ami-vendant s fin de: vila-Iar. Quintilien liv. vnr. chap. 3-. a fortbien étendu ce: exultoit: Il off hors de doute,dit-il, 314e celui qui div qu’au; ville mâtéïife, itÜ’ embraflè dæm ce full. mot tout

s maux qui arrivent- dams- cette: adamite’ ;lmais cette nouvelle renfèvmée dans ce pas de;inot:,péne’troà’ rouche- moins ,- au lieu quevous étendez: 6* expliquez-an détail-tout ce queœfimlmot’renferme. . . ,. . . aigu: tout cetafia-[bit comptât: dans ce ou! me: la. (nife, wpemlant ilîefl main: fbrt de dire le tout qu!de détailler toutes le: parties. Minus tumeur-;mmdiwæqyam (zwing- .. . . î v

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-’44’6 K’Euknquz’s’" *Ne lui font plus le prefant quia: luiiaubî’enf

afin] Car ce n’était pas pour eux qu’ilavoit ris les armes , mais pour lui-même ,spour e’fendte fou palais, 8(c’.

Page 397.. Vaut n’aurez plus le: même:honneurs] Encore une fois Phoenix ne roigardetpas les prefens ÆAgamemnDn com-me ptefens, mais comme des marquesd’honneur, car il parle à un homme ambiævieux 8: amoureux de la loire jufqu’à l’ex-cès. Au rafle, il fe glil e ptefque toujoursici dans le texte une faute qu*il en bon:de corriger. Dans la plupart dès-éditionsil y a in 1’9’ ipô’e’rpl’if ("a : ce nuit au

génitif et! fort embattafl’ant, mais il fautlite «page avec un iotas foutait, qui cf!

out "m’ai, honoré. Vous ne ferez plus fiancré. Eufiathe en avoit averti.

Page 39;. Il- me retiendra , s’il veut , fura rivage tant qu’il’me raflera un [Enfile de.vie ] Eufiathe remarque ici me beaucoupde fineflè que ces paroles d’Achille t’en-lferment une forte. d’oraclo qu’il n’entenâ

as , comme cela arrive guetquefois; desommcs pleins de lento jet, difent de:

chofes, qui avec le fens naturel 8c fenfi-ble à tout le monde, en renferment unautre de fumarurel, qu’ils n’entendènfpas eux- mêmes; 8c qui n’en entendu

ne de ceux qui ont airez. de énétravnon pour en percer l’ochurite’. efl ainfi

u’Oedipe parle fouvent dons Sophocle!l’Ecnture faint’e nous fournit de grands

exemples de ces locutions d’enthoufiafmeuniront un double feus. Ici. on. voit man?

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s un if! Luna. mon IX.. 4’41’fellcment qu’Achille en difanr une choiefort fimple 8c fort commune, prédit fansy penfer quelbn fejour fur Ce rivage fatalégalera le cours de fa vie, 8c par confé-

uenr qu’il y mourra; 8c ce douBle feusliait au [cèlent un plaifit fenfible.

C’efl que je trouve très-mauvais que vousmeniez ici m’attendrir par vos larmes] Unemarque sûre que le difcours de Phœnix aattendri Achille , c’ei’t que dans la répon-fe qu’Achille a faire à Ulyll’e , il a dit u’ilpartiratclès lelen’d’emain , 8c il ne pet xfieplus dans Cette réfolution après le clifcoursde Phœnix ; il dit feulement qu’ils ver-ront le lendemain, s’ils doivent partir ourelier. Voilà comment un courage aufiîintraitable que celui d’Achille doit s’adoua-cit; il faut que cela fe fafi’e peu à peu , 8cqu’il ne palle as tout d’un coup 8c fansmilieu de la c0 ère 8c dela fureur , à unétat doux 8c tranquille;

Regnez’avec moifitr tout me: États] C’enpour éloigner le reproche (l’ingratitude,que Phœnix luia fait;

Page g94. Fils de Laërte, retirant-nous]Ce difcout’s d’Ajax en plus fimple que lesdeux autres , 8:. en même-tems plus fort8c plus profond. Ce heros [e 1ere en co-’1ere , 8c ne daigne pas feulement adrclfcrd’abord la parole à Achille ; cependantc’ell: lui qui touche le plus ce cœur en-*durci, comme Achille l’avoue lui-même.«Homere montre par-là qu’une noble finiwplieité , quand elle ef’t emplo e’c à propos,fait plus d’impreflion que les ures , 8th

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.448’ - sR la si un Q ne s’-- -. q.enfeigne qu’une éloquence fougueufe 6,6nguerriere , réuflît mieux auprès d*un guet--ne: violent 8c emporté, qu’une éloquencepleine d’mfinuation 86 toute pathetique..

l Page 395.- Cruel, on voit tous les Joursun fiera race-unir la filifaëlon] Le meut.htrier devoit aller. en exi pour une année,mais fouvent il fc tacheroit de cet exilpar une fomme diargent, qu’ilpayoit auxparens du mort z. ni Ulyfi’e, ni Phœnixn’ont rien dit de fi fort à Achille. C’efiÉcurquoîç Denys’ d’Halicarnach dit fort

v len,vcn. parlant de ce difcours d’Ajax ,gaie celui (lev tous qui prie le plus 0’ avecî; rude liberté ,»qui fitpplie- le plus ,nqui paraffi-à-çplm, t’a]! Ajax.

E; cela pour une .captive ]..C’el’çf un re-

proche- très -piq,uanr , comme: fi Achilleétoit l’homme le plus amoureux &le plus

qall’eqtvi aux femmes. Un pete pardonne lamort de fou fils, un frere celle de ronflera-8c Achille ne pardonnera pas l’enlevemont:

(d’une ca rive qu’on lui a prife? n’ Et reijefiez ce lieu farté, nous fourme:

jam votre toit Il Il dit ce lieu flirté à caufet(le l’hofpitalité, 8c (le Jupiter hofpiraherqui y préfide, 8c qui-fientions la fauve-garde ces ambafl’adeurs. .

.’ Page 396. Comme quelque vagabond, quiË! un objet. de mépris pour tout: le mande J

eGrec dit, d’un, ru’ «hâta-roi uranie". p:-wm’rarefi un homme qui n’a point de de»

meure fixe, qui-n’a , commeon dit,rni«*.feu ni lieu, 8c qui rode de ville en ville.11km: appelle. est homme - la iréBPW’v

-.-l..

Al.

du .. -w.-.- .-

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sur 131.14 nmLs’vn 11’. wmipfife’, parce que ces fortes de gens étoientfort méprife’s en Grece; un vagabonderont(comme un exilé ,- gui nlofoit ouvrir labouche, On n’a qu’à voir ce que dit Socurate dans le Criton. Ils émient encoreplus méprîfe’s en: Judée z. Ubi hofpitaberi: ne?

utialiter agar, ne: apnée: a: tuant, du:’Eccléfiafiiqugzpq l. aur saponifie 8’: Jur-

îur îû’flfiœ L’entrée du temple étoit même

défendue aux. étrangers. I. Dite: aux Grec: queje ne rendrai le: ar-mes] Après le difcours Æ U yffe , Achille adit u’il va partir des le lendemain; aprèscelur de Pliœnix, ilçn’èfi plus fi déterminéau départ; ce départ en: incertain;.& aprèscelui dlAjax il ne parle plus de partîrraulcontraire il paroït dif ofe’. â. prendre leslarmes; mais il ne-fe fpofe à les prendreigue quand ledanger’ menacera. res vajf-eaux. Ce cataracte d’homme inexorable

efi conduit avec un art merveilleux.Page 3.97. En chacun prenant la coupez,-

il: flint les libanbns J’Quoïque leur voyageniait pas été heureux, 8c. qu’ils n’ayantrien obtenu ,o ils ne lament pas de faireîles libations pour remercier les Dieux.Homere marque cette circonfianeç , non-feulement par r ort à la religion 8c à.l’ufage , mais a 1 pour faire entendre quepour cecîfe palle avant que la tablefùtlevée , car le repas commen oit ,par. l’o-blation des prémices, 8c fini oit par les.libations.-

Page 399. Il menace que demain dès l ïpointe du jour]. On demande ici. pourvu: u

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mon Ranrnqus,&cfi ,Ulyfi’e ne parle que de la réponfe gu’AcÎzifà’

le lui a faire d’abord, 8c ne dit rien de ladifpofition ou l’avaient mis enfuite le dif-Icours de Phœnix 8c celui d’Ajax. Il efi aiefe’ de répondre à cette demande ; c’efi parace qu’Achille e11 obfline’ dans (on reii’entia

ment , 8c que fi dans la faire un peu at-tendri par Phoenix 8c ébranlé par Ajax ,-îfl aparu difpofe’ à prendre les armes, cen’el’r nullement par rapport aux. Grecs,mais feulement pour fauver fa-flotte,quandHector, après aVoir palle les Grecs aufil de l’épée, viendra l’infillter. Ainfi cet

inflexible ne rabbat rien de fa calere. Ilcit donc de la prudence d’Ul me de fairece rapport à Agamemnon , I n que défa-bufé ’u fecours dont il fe flattoit , ilprenne avec tous les chefs de l’armée lesmefures néCefl’aires pour fauver l’es vaifd

feaux 8c les trou es. *Page nec; E n le vaillant Dîomede romptle premier le filenre ] Ce caraétere de Dio-mede el’t encore très-Bien foutenu. Ce he-ros une s’étonne pas du refus d’Achille , 8crevrent toujours à l’avis qu’il a donné de

combattre. IEt qu’elle: [a repu en: toute la nuit] Car’

les retranchemens les corps de gardequ’ils avoient placés aux portes , leur don:-noient cette liberté, quoique les ennemisMent campés à leur vûë.. l

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.- m

Argument du X. Livre. .,A Gamemnon ayant pafle’toute la nuitfiza!

dormir ,n [a leva avant le jour ,-va avec-Me’ne’lar faire lever les ’ncipamc ale-l’ar-

me’e; à dans le confiail e guerre qu’il rientprendre fbflë, en trouve à propos d’en-voyerde: efpiom reconnaitre ce qui je cffè dans lacamp des Troyens. Diornede Il] flegme lepremier, 6’ demande un compagnon. e: plus

raves s’ofirenr’ , à Diomede choifi: Ulyflè.Ce: deux gnerrierr partent ,6” en chemin il:rencontrent Dolon,- que les ennemis avoient

.aujfi envoyé pour ejpion dans le camp de:Grecs. Ils le tuent, après avoir tiré de lui

route la définition de l’armée Troyenne, àappris que hefur, Prince de Thrace , y étoit

,nouvellement arrivé avec fis trou es, à qu’ilavoir un char net-ma nifique (r e trek-beauxchevaux; Ulyflè à iomedc s’avancent je];qu’au quartier de: Thraces , tuent Rhefiu , 6’

lufieurs de ceux qui l’avoientfuivi , détachente: chevaux , les emmenant, à retourneur

au camp des Grecs.

âge

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ÊF». DEDHOMEREL- I V R E Xi

h Ous les Généraux des Grecs,domptés par les charmes du

fommeil à: par les travaux de laîournée y dormoient rranquilletment dans leurs tentes près deleurs vaiiTeaux. Le feul Agamem-Lnon, qui regnoit fur tant de peu-ples, le refufoit aux douceurs dufommei-l. Il étoit agité de cruellesinquiétudes ,s rouloit dans fa tê-te différons perliers. Comme lorf--que le maître du tonnerre le pré-4

’ pare à inonder laterre. d’un déluge.

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D’HOMERE. Livré. X. 4;;de pluves, ou’à la couvrir. de grelï’

le ou de monceaux de neige , quila derobent aux yeux des mortels,ou qu’il el’t prêt à [Oufler les guer-:

mes" fimefies , on voiries éclairs lefuivre fans relâche 8c traverfer les?cieux , les foupirs qu’A gamemnon’pouffoit fans celle du fond de’l’onï

- cœur le fuivoient’de. même , ô: il

étoit dans une continuelle agita,tion. Quand il venoit à jetter lesyeux fur le camp" des’Troyens , ilvoyoit avec étonnement la quan-n’té prodigieufe de feux qu’ils

avoient allumés devant la place;il entendoit lat-voix des Bures ôtedes chalumeaux, 8C le bruit des-lbldats; mais quand il regardoit.-fes vailTeaux ôt les troupes , preflÎé-d’une douleur mortelle , il s’arra,’

choit les cheveux en’s’adrellant av

Jupiter,ôt en déplorant fes mais,heurs en [a prefenÏce.

- Enfin le parti qui lui parut

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, ’ ’ L’ IL l A D ameilleur , ce fut d’aller fur l’heurév

même trouver Neflor, our voirli avec cet homme fage il) ne POUF.toit point imaginer quelque expé-dient falutaire 5c qui pût fauvet lesGrecs. Il le leve donc prompte-ment , met fa tunique , chaude fes-brodequins , le couvre de la eau.d’un lion d’une énorme-grau eut,

8c rend fa pique.Ë’un autre côté Ménélas, agité

des mêmes inquietudes, ne pou-voit fermer l’œil non plus que (on’l’rere , car il craignoit la défaite

.entiere des Grecs , qui pour fa-querelle avoient traverfe’ tant demers, 8C étoient venu porter laguerre fur le rivage Troyen. Ilcouvre les épaules d’une peau deléopard, met fou calque, ôt la pi-que à la main il fort de fou pavil-nIon pour aller éveiller fou fiera,qui commandoit à tous les Grecs ,à: qui en étoit honoré comme un.

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D’H o ME Lahore X. 4.; aDieu..ll lettouve devant’la poup- .4pe de fonpvaill’eau prenant les .ar-mes. Agamemnon fut ravi de fou .arrivée , 6c, Ménélas en l’abor-

am, lui»dit.: Mon âcre, pour «siquel demain prenez-vous déja vos «aarmes ï Allez-vous éveiller quel- a;qu’un, de nos officiers , pour etl’envoyer épier le camp des a.Troyens? Mais je crains fort que ceperforme ne s’offre pour une en- a:tre rife aulli perilleufe que celle a,d’a 1er [cul dans le camp ennemi inpendant les ténébres, car il faut a:un courage biÇn ferme 8c bien a;déterminé. a; , *

Mon frere ,lui répond Aga- «àmemnon , nous avons befoin vous a,45(in d’un confeilprudent ô: fage a;pour fauver nos troupes 8c nos ce;vailleaux, car nous voyons 013.1143:rament que Jupiter efi changé , à: a,que leslacrifices d’Heélor lui ont n,été plus agréables que. les. nôtres. a.

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4:6 , L’Ï’L’IADE .Ïà» Jamais je n’ai ni -vû ni entendua dire qu’un «mortel ait fait en una feu] jour tant ô: d’aulli grands pro-ü

a diges de valeur, que ceux que cea. guerrier , favorifé de Jupiter , a,I. faire contre les Grecs. Cependant(a il n’efi ni le fils d’un Dieu , ni le filsa d’uneDéell’eLesGrecs le (cuvier)-

. drontlong-tems de cette journée,-n à: del’effroyable échec qu”ilsy ont

n reçu. Mais courez promptementa aux vailleaux d’Ajax a: d’Idome-a née , 6c éveillez-les tous deux , jea m’en vais dans la tente de Nellor,a le prier de fe lever, ôt de venira: avec moi aux retranchemens don-a net les ordres aux gardes qui ya veillent; ils l’écouteront volait;a tiers , fur-tout ayant à leur tête fouà fils Thrafymede a: le vaillant Meu-n tion , car nous avons donné lea commandement de ces troupes à.a ces deux princes.v Mais, reprit Ménélas, quel eût!

l’ordre

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,I

D’H o M E R E. Livre X. a"l’ordre que veus me donnez , afin a«que je ne me trompe point? vou- alez-vous que je vous attende là aavec A jax ôt Idomenée , ou m’or- a

donnez-vous de revenir vous trou- .ver , dès que leur aurai expli- a.qué vos ordres?a

Il ne faut point revenir ici , ré- cpond Agamemnon , attendez-moi après des retranchemens , de peutque prenant difi’erentes routes ,nous ne nous manquions en che-min, car le camp efi vafie 6c fort’traverfé. Par tout où vous palle arez, élevez votre’voix 6c criez aqu’on fe leve ô: qu’on s’arme. Api» Le

peliez chacun par fou nom à: par cecelui de la famille 8c traitez-les cetous honorablement, en les com» ablant de louanges. Il n’efl pas ici aq-uefiion de fierté 8c de le piquet a:ide gloire, il faut que tous les pre- amiers nous mettions la main à v-i’oeuvreqcomme lemoindre fol- n-

Tomc I I. V

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438 ’L’I”L I ansa dat, car Jupiter en nous fallait:a naître, nous a allujettis à toutesa fortes de ruileres ô: de calamités.

Agamemnon envoye ainfi Mé-nélas, après lui avoir expliqué fes

ordres , 6: continue fou cheminvers Neflor. Il le trouve couchédans fa tente vis-à-vis de fou vaif-feau, ê: près. de lui les armes,

. fou bouclier, fou calque. deuxjavelors, ôC fon épée avec l’é-

charpe qu’il ceignoit , lorfqu’il"s’armoit out aller au combat à latête de es. troupes, car il ne ce-doir pas à "la trille vieillelle , ô: ilrefluoit à tous les allants. A l’ar-rivée d’Agamemnon, ce vénéra-

ble vieillard, le leve fur fou comde, ô: en avançant la tête, il sa

a crie a Qui es -tu , toi qui rodesa. ainfi dans le camp pendant lesa rénébres, lorfque tous les autresu font endormis î cherches-tu quel-» que féntincllc , ou tranchant: de

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D’H o M E a E. Livre X. 4’59

tes compagnons .? Parle 6c ne dm’approche. oint fans te faire sa.connoître. demandes-tu? ce

Le Roi lui ré 0nd : Fils de dNelée , Nefior, ’omement des aGrecs, vous avez dans Votre ten- ate Agamemnon le plus malheu- areux de tous les princes qui font afur la terre : Jupiter l’a condam- ané à des peines 6:. à des travaux afans nombre, à: qui ne finiront aque par fa mon. J ’erre ainli dans ale camp , parce que le fommeil an’a pu fermetures paupieres, a: aque cette guerre fimefle ôt tous ales maux qui accablent les Grecs ame caufent des chagrins qui ne ame laiffenr pas un moment de re- a.pos. Je crains que toutes mes atroupes ne pétillent ,mon cœur acil continuellement agité; fuis aéperdu &e’tonné comme un hom- a

me qui cil hors de lui-même; à atout moment mon ame efl prê- u

Vij

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creusées:

3?

4.60. L’ILtADrte à s’envoler; les forces me mais:quent .5 à peine mes genoux chan-cellans peuvent - ils me porter.Mais. fi pendant la nuit vous aveztrouvé en vous-même quelque re-mede à nos maux, car je voi bienque le fommeil n’a pas fermé vos

yeux , aidez-moi de vos lumieres;venez avec moi aux retranChenmens vifirer tous les polies, ’ôtvoir li les gardes fatigués dutravail du jour , ô: accablés defommeil , n’abandonnent point lesportes; car les ennemis ne fontpas. loin ,’ 8c nous ne fçavons pas

li pendant la nuit ils ne voudrontpoint profiter de notre effroi, 8c te.-commencer leurs attaques. .p Grand Roi, le plus grand ôt leplus glorieux de tous les Rois,reprit Neflor, Jupiter, dont lesconfeils font fi liages , n’accorde,ra pas à Heé’tor tous les fuccès que

est audacieux le promet, à: j’cfg

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D’H o M a ne. Livre X. 4K:. père qu’il le précipitera dans des a

malheurs bien plus grands que les avôtres, fi jamais Achille bannit de afou cœur cette funefle colere adont il efi polTedé. Je fuis prêt à a,vous fuivre ; mais faifons lever caufli les autres Généraux , le grand c

gDiomede, le prudent Ulyffe, Ajax afils d’Oilée, 8c le courageux Me- a’gés. Que quelqu’un aille aufli ap- a

peller le fils deTelamon , le grand aAjax pareil à un Dieu, ôt le Roi aIdomenée , les deux princes dont a

Je quartier efl le plus éloigné , car aleurs Ivaill’eaux font à l’extrémité a:

du camp. Pour Ménélas , duffiez- avous être Fâché contre moi, route ala confidérarion ô: toute l’amitié aque j’ai pourlui ne m’empêcheronr a

pas de ni faire avec ma franchife aordinaire de jufies reproches de ace qu’il dort tranquillement dans afou lit, 6c qu’il vous laiiTe toute la à .peine. N c devroit-il pas avoir été a

Viij

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4.62 L’I L 1 A D E"a déjatrouver. tous les Générauxal’un après l’autre , ô: les avoir

à animés par fes prieres, par fesw fupplicarions ; car nous femmesa dans une extrémité terrible, d’où

a il feras bien difficile de nous tirer.Agamemnon , charmé de la li-

berté des paroles de Neflor, luia répond: Sage vieillard , il faut re-a ferver vos re roches pour d’autres

- a occafions. l efl vrai que mona» frere ne témoigne pas toujoursa toute l’ardeur 8c route l’aélivité

v qu’il deVroit faire paraître ; maisin ce n’efi en lui ni patelle, ni man»w que de capacité , ni faute de cœur.a C’efi par déférence ont moi : il a

a toujours les yeux ut les miensa pour y apprendre mes ordres , ô:a» il croiroit diminuer ma gloire s’ila me prévenoit. Pour cette fois, ilun s’ei’r levé long-tems avant moi, ô:

I. il m’efi venu trouverdans ma ten-u te avant que je fuffe armé; ô: je

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. n’HonaerimX. 46;l’ai envoyé appeller les Généraux a

que vous venez de nommer.- Mais ccallons fans différer, nous les trou- auverons près des portes , dans le acorps de garde où je leur ai don- ané ordre de le rendre incei’fam- a

ment. aGrand Roi , reprend Nefior , ce

puil’que cela cit ainfi , Ménélas a

, n’aura à eiTuyer aucun reproche ades Grecs, 8c il ne trouvera per- aforme qui ne foit toujours prêt à n,exécuter les ordres. a

En finilTant ces paroles , il s’ha-

bille , prend fes brodequins , met vfut l’es épaules un manteau de pour-pre très-ample, 6C qui s’attachoit’

par devant avec des agrafies 5-prend une bonne pique arméed’un acier étincelant, fe met enchemin, 5c en traverl’an-t le campil fait lever Ulylïe. Ce prince nedormoit pas d’un fommeil bienprofond 5 il reconnut d’abord la

Viv

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464. L’I L I A n a r. voix de Nefior, 6c fortant de fa!se tente il leur dit: Pourquoi courez-.» vous ainfi feuls dans le campa! pendant les ténébres? Qu’efl-il ar-

a rivé de fi preflanr?a Nei’tor lui répond : Fils dea Laërte , Ullee , qui êtes fi fécondo en relieurces &- en expédients ,a» ne foyez pas fâché de nous voitp à une heure fi induë ; les Grecsp font réduits à un état où il n’y a

a,» pas un moment à perdre. Suivez-» nous , 8c allons éveiller les au-ra tres Généraux qui peuvent nousa aider de leurs confeils. Il s’agit

En de voir fi cette même nuit nousa prendrons la fuite , ou li nousn nous préparerons au combat.

; Il dit: 8c le fage Ulylie rentrepromptement dans fa tente , cou- -Vre les épaules d’un large bon--clier , 8c les fuit. Ils vont pouréveiller Diomede; ils le trouventcouché devant fa tente tout armé, ,

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D’H o M E ne. une X. 46g(es compagnons à terre amour delui la tête fur leurs boucliers ,- 6c tprès d’eux leurs piques debout ,- ’qui jettoient un éclat pareil à ce- -*lui des éclairs que lance le maître adu tonnerre; à: ce haros dormoitcouché fur la peau d’un taureau -fauvage ,- la tête appuyée fur untapis de pourpre. Nef’tor s’appro-

che , le pontier du bout du pied ,8c l’éveille, en lui difant: Levez- cevous , fils de Tydée :1 n’avez-vous a

point de honte de dormir fi tran- a -quillemen’r toute la nuit? Ignorez- avous que les Troyens font cam- cepés dans la laine, 8C que la col- wlime Cal’licol’onne , à deux pas de a

nos vailleaux , efi couverte d’en- «r

nemis ?» a A- Il dit : 8c Diomede fe réveil;lant dans le moment, 8: regar--dant- Neftor, Vous êtes bien in- etquiet à votre âge , lui dit-il; vous crne vous donnez pas unvfeul mo- «et

v

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466 L’I L r A D aa ment de repos. N’avez veus pointn près de vous de jeunes gens quiu pourroient aller dans tout le.- camp éveiller les Roisivous nein: [cavez pas vous foul’ager.

tu Mon ami , reprend Nefior ,.fa vous avez raifon; j’ai près de moi.

b mes fils, qui font pleins de bonne.a, volonté 8E de courage; j’ai mesÏ!) troupes .6: je ne manque pas dea gens qut executerorent prompte-Ta ment mes ordres : mais les Grecs-j» font réduits à une telle extrémité,far qu’on ne doit le fier’qu’à foi-mê-

las me. Le danger ne peut être plusin preilant, à: voici le moment la:santal qui va décider du falut ou dea la perte entière de notre armée;nMais puifque vous êtes fi touchétu de voir la peine que je prends àarmon âge ,. 8c que vous ne deman-a dez qu’à me foulageri, allez vous-ra même, car vous êtes plus jeunetnuque. moi , allez éveiller Ajax le

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D’H o M E a E;’Livre X. 467

Locrien, 6c le vaillant fils de aPhylée. a

Il dit :I a: Diomede jette fur lesé aules la peau d’un épouvanræb e lion , prend l’a pique , va fairerlever ces héros , 8c les amenaavec lui.

Quand ces princes arrivent auxretranchemens , ils trouvent tous:les polies en bon état , à: les chefsdes fentinelles bien éveillés, fai«

faut bonne garde 6c ayant tousleurs armes. Comme on voit furune montagne autour d’un parcde brebistdes chiens pleins d’ara-deur 8c de courage entierement:occupés dela garde du troupeau ,.a: qui entendant un fier lion. venirà veux au travers de la forêt, r64noncent au fornmeil , éveillent lesbergers ,7 8c font retentit de leurs?abois toute la campagne ; tels cesgardes chaflant le fommeil, quivoudroit gagner leurs aupieres ,’

- v1.

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468” .L’IL 1k DE".v font toute la nuit dans une conti’r

nuelle inquietude , tenant toujours :les yeux attachés fur le camp desennemis ,. 81 au moindre bruitqu’ils entendent, ils prêtent l’oreil-

le , ô: n’oublient rien pour s’em-pêcher d’être furpris. N efiot ravi.de voit qu’ils. s’acquitent fi. bien.de leur charge ,.,les exhorte à con-ç

’4’ tinuer :. Courage. ,. mes enfans ,9° leur dit-il ,. faites toujours bonnea» garde , comme vous avez fait , ô:-P’ ne vous lamez. pas gagner aulom-v meil, devpeur que nous ne don» ï.3’ nions à nos ennemis de. grands fil...»

tu jets de joye.. En: finifiant ces mots, il palle

le folié nous les Rois, qui avoient.été appellés au confeil, le fuivent;MeriOn 6c le fils de Nef’tor vont.aulli avec eux, car les Rois leuravoient fait. l’honneur de les ap-peller; Le folié pafié , ils s’aiÏeienr.

tous dans le feul endroit ,qui Née

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D’HOMME. Lier? X. 469toit point fouillé delang 8c de -.carnage , car c’était jufiement lelieu, d’où l’impétueux Heé’tor ,v ’-

après avoir femé’ la terre douions, -

étoit retourné fur les pas, quand. Jla nuit fut venuë dérober le reliedes Grecs à l’a dévorante épée. iDès qu’ils furent tous ailis ,Nefior

leur parla en ces termes : Mes aamis, n’y auroit-il point ici quel- a

qu’un qui eût l’audace d’aller fur a

l’heure-même dans le camp des ceTroyens, pour tâcher de faire;.prifonnier quelqu’un des ennemis aqui le fera écarté , ou d’apprendre ai

quelques nouvelles ,v qui nous faf- a;fent découvrir leurs delleins 5 s’ils a

ont réfolu de camper encore de- avaut notre Hotte , 8c de nous ail æliéger dans notre Camp, ou fi, w-contents de l’avantage qu’ils vien- etnent de remporter ,. ils fe’pre’pa- wrent à le retirer dans leurs murail- crlès- Si après avoir bien pris lança»

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470- L’Irravsin gue , ce genereux guerrier revientn à nous, 6c qu’il nous donne desn avis fidelles,il doit compter que--fa gloire répanduë fur toute la:a vafie étenduë des Cieux fera célé«

- brée par tous les hommes ,8: qu’ii

a aura une récompenfe proportion-" née à un fervice’fi itnporrannTous:

a les Capitaines de vailleaux lui don-av nemnt chacun une brebis noire ,.n qui aura l’on agneau , ô: l’on n’au-

r- ra jamais vû de troupeau: d’unea beauté fi rare-[De- plus il aura faa place marquéeâ toutes nos. fêtes9 à: à tous nos fefiin’s.

Il dit : 8c un morne fil’ence’ re-gne dans route l’afi’emblée; Lefeul Diomede dit d’un ton alluré a

iNelior, mon courage me porten’a aller m’engager dans le campn des ennemis, mais fi quelqu’unws’ofi’roit ont m’accompagner ,.

wj’aurois ans cette entreprife ôca plus de confiance 6: plus de hau-

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D’H’o M’a a a. Livre X. gr

diefl’e , car deux hommes qui vont venfemble , l’ont toujours plus af- afurés , ils s’entr’aident , 8c l’un voit et

ce que l’autre ne voit pas; au lieu a»qu’un homme feul , quoiqu’il ne w

manque ni de prudence, ni de acourage ,a cependant moins d’au- adace ô: moins de vigueur. aI Il dit : 6c en même-tems chai-.-

cun s’ofl’re à l’envi pour le fuivreg»

Les deux Ajax, favoris du Dieude la guerre, fe préfentenr les- remiers; Merlan veut être choi-fi ;’le fils de Nefior leur difputecette gloire ; Ménél’as prétend que

eerhonn’eur lui’ei’t dû ,6: Ulylle ,

accoutumé à affronter les plusgrands périls , demande qu’on lepréfère.

A amemnon , voyant cetteino-rbile émulation, adielle’ la parole à’

Di’omede 8c lui dit: Fils d’elTy- adéc, qui m’avez toujours été fi a

cher ,- puifque tous ces Princes,»

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472 L’I l. r a n a ’à s’offrent à l’envi , choifiiTez vousz

à même pour compagnon celui quea vous croyez les plus intrepide ;a mais que lerel’peâ pour la naif-a lance , pour la dignité, ni pour lea rang ne regle pas ce choix: pointa de complail’ance , prenez celui en

du ui vous vous allurerez le plusr(lire Roi parloit ainfi- , de peur que.ce choix ne tombât fur Ménélasr

Le vaillant Diomede, réponda fans balancer r Puifque vous m’or-w donnez de choifir’, pourrois-jea préférer quelqu’un au! Divin U’lyf-

a» fe , que fa l’agell’eôc l’on courage

vu foutiennenr dans les plus grandsn travaux, ô: que Minerve honoren toujours de la proteûion toute-- puiii’ante? Qu’il me fuive donc,

a ô: nous reviendrons tous deux ,-u même duimilieu’ des feux; car touta cede à fa prudence;a Fils de Tydée, répond le bel-n liqueuxUlylle, en l’interrompant,

l

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D’H OMBRE, Livre X. 473il ne s’agit ici ni de me louer, ni node me blâmer, vous parlez à desvnGrecs qui me connoillent, mat-10chons fans perdretems , la nuiraefi déja fort avancée, 8c l’Aurore-n

approche , car voilà les alites qui aanchent vers leur couchant, 8c un

la nuit cil plus des deux tiers aaliéna

Après ce difcours , ils prennentdes armes terribles : le vaillantThrafymede donne une épée à.deux tranchants au fils de Tydée ,.Car il avoit laillé la fienne dans fatente; il lui met aulIi fur la tête-un cafque de cuit de bœuf fans.ornemens éclatants, ni aigrette, I8c c’efi l’armure ordinaire. des jeu-

nos avanturiers les plus courageux.Merion donne à Ullee un arc ,..un caquOis , une épée , 8c un caf-m

que de plufieurs peaux en doublefourré’de laine ,- 8c qui. ouvroit une -horrible gueule. de. fanglier armée

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474. L’I L r a n ades deux côtés de terribles déferré

l’es. AutolyCUS l’avoir enlevé au-

trefois dans la ville d’Eleone aAmyntor fils «d’Ormenus, aprèsavoir forcé l’on talais , ô: il l’avoir

donné à Amphi mas de Cytheredans la ville de Scandie ; Am hi-damas en avoit fait préfent à oulus, ô; Molus l’avoir donné à l’on

fils Merion , qui en cette" occafionle donna àUly’ll’e. Quand ces deux

intrepides guerriers l’ont armés de

ces armes effroyables, ils le met-tent en marche , ô: prennent con-gé des Rois. Minerve leur envoyed’abord à leur droite un héron,oil’eau favorable: les ténèbres qui

couvrent le Ciel 5c la terre, lesempêchent de le voir , mais ilsentendent l’es cris , 8c Ulyffe ravi:de cet heureux augure ,. ’adrelfe

v aulfitôt l’es prieres à cette Déefi’e :.

P Écoutez-moi , ditnizl, fille de Ju« ’’ piter qui porte l’Egide, vous qui

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D’HO ME ne. Livre X. 47;m’avez allil’té dans tous mes tra- a

vaux , 5c qui m’aidez dans toutes ames entrepril’es. C’el’t préfente- a

ment fur-tout que j’ai befoi-n devorre laveur. Grande Déelfe ac-cordez-moi la grace que nous re-tournions tous deux aux vailfeauxdes Grecs, après avoir fait quel-ques exploits infignes qui demeu-rent toujours gravés dans la mé-moire de nos ennemis. a

Cette priere finie, le grand Dio-mede fait aulli la fienne :1 Écoutez-moi aulii, dit-il , invincible fille deJupiter, 8c daignez m’accompa-gner , comme vous accompagnâ-tes autrefois mon pere, lorfqu’ilfin député à Thébes, & qu’ayantIail’fé l’armée des Grecs fur les ri-

vages de l’Afope, il alla propoferune ligue aux fiers defcendans deCadmus. A l’on retour,il fit desexploits prodigieux ,- parce quevous combattiez pour ni, Se que c

ananas:

anti!!!

SËRSBS

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476 L’ILIA’DË”’ .a vous le couvrîtes de votre égide;a Aujourd’hui, grande Déclic , ac-» cordez»moi le même fecours, 6csa me garantilfez de tous les dangersa: qui m’environnent. Je vous immo-u lerai une belle génill’e qui n’a ja-n mais été domptée, 8c qui jamaisa n’a connu’le joug ,v vous l’im-s moletai, après avoir doré l’es con

a n-cs ,pour la rendre plus digne den vos autels.

Minerve exauça leurs prieres.Ces deux intrépides héros vontcomme deux lions au travers desténébres, 8C matchent au milieu

du meurtre , du carnage , desémotts , des armes ô: du l’ang.

Heéior de l’on côté n’avoir as

mon plus lailfé dormir tranquille-ment les Troyens , mais ayant ap-pellé tous les Princes 8c les Chefsde l’armée, il leur avoit fait cette

nipropofition: Qui el’t-cc qui ofcravine promettre d’exécuter une 3.64

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D’H ont]! a. Livre X. 477tion qui demande un grand cou- arage? Il aura une récompcnfe dont nil fera fatisfair. Je donnerai le plus abeau char ô: les deux plus beaux a,chevaux qui foient dans l’armée aennemie , à celui qui brûlant d’cn- a’vie de fc fignaler, 6C avide de cegloire, aura l’audace de pénétrer ajul’qu’aux vaill’caux des Grecs , 8c cr

d’apprendre s’ils font dans leura.camp une garde aulfi exac’te que cede coûtume 5 ou fi découragés en

ar la perte qu’ils ont faire dans nle dernier combat, ils méditent la cefiJitc,.ôc reful’cnt de palier la nuit au

fous les armes, accablés de tant ade fatigues ô: de travaux.u

Cette propofition étonna tousles Princes royens; ils gardenttous un profond filcnce. -t Il y avoit dans l’affemblée unl’oldat nommé Dolon , fils du hé-

raut Eumcdés , qui n’avoit que luide fils avec cinq filles. Ce Dolon

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z

478 L’I L r a n aétoit très-riche 8c très-malfait,mais très-leger à la courl’c ; il s’ap-

, roche des Généraux , 8c adrefl’anr

l’a parole à Hcéior : Mon couta-u ge , lui dit-il, me porte à m’ap-g.. procher des vailfeaux des Grecs,nô: à vous en rap errer des nou-un velles fûtes. Mais evczomoi votrene foeptre , 6c confirmezamoi par l’er-

umcnt, que vous me donnerez lene magnifique char, 8c les chevaux

. en immortels qui portent le vaillantchhillc; je ne ferai point un in-» utile efpion , 6c je ne tromperaia pas votre attente. Je penetrerai lia: avant dans l’armée ennemie, quesa j’entretai dans la tente même d’A-

.. gainemnon , où les Généraux l’ont

a) fans doute allemblés pour délibé-sa ter s’ils l’e prépareront au combat,

a ou s’ils ne pcnferont qu’à prendre

se la fuite.Il dit : St Heâor prend l’on

l’ceptte , le leve à: fait ce ferment;

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D’HOMERE. Livre X. 4.79Que Jupiter, mari de la belle Ju- rinon , ô: maître du bruyant tonncr- ate , me l’oit témoin qu’aucun autre a-

Troyen ne feta porté fur le ma- agnifiquc char d’Achille, 8c que:-cettc gloire t’el’t’ refcrvée pour le a.

relie de tes joutas IIl jura ainfi, ô: jura en vain:

auliitôt il prclfe Dolon de partir.Dolon jette un arc fur les épau-les , l’c couvre d’une peau deloup, munit l’a tête d’un calquede peau de fouine, s’arme d’un

javelot, 6: le met en marchepour l’armée des Grecs, dont ilne devoit jamais ra ortcr de nou-velles à Heétor. ès qu’il a tra-verfé toute l’armée de Troye ,plein d’ardeur il le jette dans lechemin battu. Ulylfc l’appcrçoit,ô: fc tournant vers Diomede , il

lui dit: Diomede , voilà un hom- ame qui vient à nous du côté des aennemis. Je ne fçai li c’elt un ef- n

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480 L’I L r A t) abpion’ qu’on envoyé dans notremarmcc, ou fi c’eli quelqu’un quiau vient dépouiller les mens : maisa: lailfons-le aller 6c s’avancer un.pcu. dans l’a plaine, nous cour-

».s-rons enfuite après lui, 8c s’il cl’t

n plus léger à la courl’e que nous,

salbuvcncz-vous de le poulier duu côté des vailfcaux , la pique baill-sféc, en le détournant toujours,a» afin qu’il ne puilfe nous échapper,

n 8c regagner le côté de la ville.v En achevant ces mots, ils l’ejettent tous deux airez près duchemin, à: le baillent derricredes monceaux de morts. Dolonpalle fans aucune circonfpcétion..Quand il fut loin d’eux, environl’efpace que les laboureurs lailfententre deux charrues de mules , qui(ont plus legercs, à: qui donnentmieux la l’cconde façon à un gue-

. ter où des bœufs ont déja tracéa leurs profonds lillons , ils l’e leveur

tous

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n’H o M tu: Livre X. .48 rtous deux, à: le mettent-à lepourfuivre. Dolon s’arrête au bruitqu’ils font en courant, 6c il le flatted’abord que ce l’ont de l’es com-

agnons qu’Heé’torvcnvoy’c après

fui peuhle rappeller :imais dèsqu’ils le l’ont avancés à la portée

du javelot, il reconnoît que cel’ont des ennemis ;-il l’C’mCt à fuir

de toute l’a force, 8: eux à le .pourfuivre. Comme lorfqtic deux

chiens de chal’l’c égale-ment vîtes

ô: ardens pourfuivent un daim ouun liévre par des lieux couverts,à: le prelfent li vivement que centfois ils croient tenir leur proie ,mais elle leur échappe autant defois, 8c reprend de nouvelles forëces; tels le fils de Tydée ô: lebelliqueux Ulyll’e prelfent Dolon ,

en lui coupant toujours le che-min pour l’empêcher de regagnerl’armée Troycnnc. Mais commeil eli prêt à donner dans la pre-L,

Tome II. ’ ’ ” ’

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482- L’ILt anamierc garde avancée, en fuyantvers les vaill’eaux, alors Minerve,afin qu’aucun des Grecs ne pût levanter d’avoirvblell’é Dolon avant

que Diomede l’eût atteint, infpireune nouvelle, ardeur à ce héros,qui redoublant l’es efforts , ferrede plus près le Troyen, 8c le ja-

n velot levé , il lui crie : Arrête , oua» je te erce , n’efperc pas m’échap-

- w pet. n même-tems il lui lancel’on dard feulement pour lui faire

cur; le redoutable dard lui ftifel’épaule droite, 8c va entrer dansla terre devant lui. Dolon s’arrêtetout effrayé, à: ne pouvant arti-culer une feule parole; un trem-blement l’c faifit de tout l’on corps,

la pâleur couvre l’on vifage, il cildéja demi mort de peur. Les deuxhéros prefque hors d’haleine l’at-

teignent 8c le faifil’l’ent. Dolonfondant en larmes , tombe à leurs

la” genoux, 6c leur dit, Faites -moi

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n’H o M a a a. Livre X. 483quartier, 8c vous tirerez de moi aune grolle rançon, car j’ai chez amoi beaucoup d’or, de fer, à: de acuivre; ôc mon perc vous en don- inncra tant que vous voudrez, lorf- aqu’il apprendra que m’ayant l’auvé a:

la vie, vous me retenez dans vos a

vailfcaux. aRalfûre-toi, lui répond le pru- adent Ulylfe, 6c celle de craindre ala mort. Dis-moi feulement, mais ane me trompe point, Où vas-tu afcul hors de ton camp pendant:-les ténébrcs? Viens-tu chercher uquelque butin, 8c dépouiller ces amorts? ou fi c’eli Hcéior qui t’en- a

voye pour obl’ervcr ce qui l’e palfe a

dans notre armée? Ou enfin y aviens-tu de toi-même fans ordre qde tes Généraux? æ

Dolon tout tremblant, ô: nepouvant l’e ralfurer, lui dit : Hec- ator m’a renvctfé l’efprit, 8: m’a a

féduit par les promell’es pernicieu- 9

X1)

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484.- L’ILIADEa l’es , car il m’a promis de me cloné

anet le char à: les chevaux d’A-n chille, à: parvl-à il m’a engagé à

m entrer cette nuit dans votre camp,a pour découvrir fi vos vailfeauxa font toujours bien gardés; fi l’é-

æ chec , que vous avez reçu dans lem dernier combat, vous a difpol’és

a à prendre la fuite; ou fi les ira-» vaux de cette terrible journée ont.n ralenti votre vigilance , à: vousJe ont ôté la force de palfer fous lesa arme-s toute la nuit?a Vrayemcnt , lui dit le prudenta Ulyl’l’c avec un fourire mocqueur,

a ton courage ne te porte pas à af-4 o pirer à des récompenfcs medio-

o cres , pull’quc tu ambitionnes lesà: chevaux de l’invincible Achille.

aSçais-tu que ces chevaux ne lea lailfent que difficilement domptera: par des mortels? à: qu’indocilcsunau frein, ils ne l’ubill’cnt le jougg que fous Achille , qui el’t-fils d’une

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D’Ho MER a. Livré X 48j.

lucre immortelle .3 Mais parlc- a"moi fans déguifcmcnt ,- 6c dis- c-moi, où as-tu lailfé le vaillant He« a&or ? En quel endroit l’ont fes ar- ames? De quel côté l’ont l’es che-- a

vaux? Comment les gardes font- a:elles difpofées? Où font les quat- atiers des autres Princes? Quels afont leurs dcfl’cins? ont-ils refolu ad’occuper toujours ce polie de de anous allicger’ dans notre camp 3 aou fatisfaits de l’aVantage qu’ils ont a

remporté fur nous dans le dernier acombat ,vont-ils fe renfermer dans aleurs mûrailles? n A y l a

Je vous dirai la vérité , répond ale fils d’Eumedés z A l’heure que a

je vous parle, Heétor tient un aconfeil avec tous les autres Prin- a.ces à: Chefs de l’armée, près du atombeau d’Ilus, loin du tumulte adu camp. Pour ce qui efl des gar- ades, il n’y en a point de pofées," »IesTroyens feuls , qui ont. ici leurs ce

X

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486 L’ I L I a n aa maifons a: leurs familles, 8: quea le péril regarde de plus près, s’ex-

- hortent entre eux à Veiller de peuta de l’urprife. Tous nos alliés, quia n’ont ici ni leurs femmes , ni leursa enfans , dorment d’un profonda fommeil , 6c l’e repol’ent unique-:- ment l’ur les Troyens.au Mais tous ces alliés, reprend lea prudent Ulyll’e , font-ils campésapêle-mêle avec vos trou es, oua ont-ils des quartiers fépares?

n Je puis encore vous infimire-.de cela fort exaâemcnt , repartit-’Dolon. Les Cariens ,les Pédo’a niens, bons archets , les Leleges ,a les Caucons ô; les Pelal’ges cam-a pcnt du côté de la mer. Les Ly-s ciens, les l’uperbes Myfiens, lesa Phrygiens 8c les Méoniens , ex-» cellens pour la cavalerie, ont leura quartier à Tymbre. Mais pour-» quoi vous informer de tout cep détail? Si vous avez refolu de pé-

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D’Ho M en r. Livre X.- 4.8.7’ netrer dans le cam des Troyens, nVoilà à deux pas ’ici le quartier udes Thraces, qui font venus les aderniers à notre fecours, ô: qui aont aulli leur quartier le plus re- aculé. Ils ont à leur tête le Roi aRhel’us, fils d’Eïonée. Je n’ai ja- a

mais vû de fi grands ô: de fi beaux achevaux que les fiens , ils l’ont plus enblancs que la neige, 8C aulli vîtes aque les vents; fon char eli d’une amagnificence fans é ale ; il cit atout garni de lames (for-ô: d’ar- a:gent, à: l’es armes font d’une beau- a

té admirable, ôt qui éblouit les a ’yeux; elles l’ont toutes d’or maf- a

lif; elles ne conviennent point à ades hommes, les Dieux font feula adignes de les, porter, con- aduifez-moi je vous prie dans vos availfcaux , ou après m’avoir bien alié, laill’ezvmoi ici jufqu’à ce que a

vous reveniez, après avoir éprou- avé fi je ne vous ai pas fait unirecit a

fidelle. Xiv 4

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.488 - L’I’L ravi:- ’ .Diomede le regardant avec desi

a "yeux terribles , Puifque tu es tom-- bé entre nos mains , lui dit-il, nea te flatte pas de la vaine efpérancc-de nous échapper , quoique tua ayes donné des avis utiles. Si nousa te mettions à rançon, ou que nousa te laili’allions aller , turc-viendroisa encore épier notre camp , ou ’n combattre contre nos troupes,a au lieu. que mort tu ne feras plus

a de mal aux Grecs. -. Il dit :6: commerce malheu-

ICUXÉIGVOlt l’es mains au menton

a de Diomede pour le conjurer deet la maniere la plus touchante, ceIl héros inflexible lui donne-du trant-chant de l’on épée fur le milieuv du cou, ô: lui coupe les deuxnerfs. Sa- tête abbatuë roule furl le; fable en (achevant quelques

mots mal articulés. Ils- prennentl’on calque de foüinc, fa peau deloup , fes. dards attachés à. une

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(15’110 un 12.. Lion X. 489comme , à: fon- javerlotï’. UlyfTe a

Ies élevant Vers le Cid, les offreœà Minerve, qui préfidc’ au butin , aê: lui admire? cet’re” prierez Gran-i ade Déc-(Te; r’ec’evezrfàVOrablemenr ce

cette offrande :- vous ferez roua «-jours laf premiere des Dieux à: «-des Déeffes que nous invoquenœrons,aflî-fl’ez-n’ous toujours de v0J a.

ne préfence, a: nous conduirez aheureufemenr dâ’ns le’quarrier des a;

Thracesv, dans teurs tentes, au:près de leurs chevaux. ce? rv En finiflanr ces. mors , ilv élevai "

encore fes armes , 8c le met fur"en tamarin, ô: de peur de ne pas, ’"reconnoî’rrel’end’roirà leur retour ’

au milieu des ténèbres, il a: foin."de le: marquer par un» amas de”branches de amarinât de rofeauxrIls. financent donc" tous deux à!travers: l es. armes ô: le: fang’donr’

la campagne efi couVerre, 85 bien«tôt. ils arrivent, au. quartier de;

X4»

.4

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’90 L’ItL ranz" sThraces, qui accablés de fatiguedormoient tranquillement; chaicun avoit près de foi res armes àterre en bon ordre, 8c fes chevaux.Ils étoient couchés fur trois lignes.

IAu milieu dormoit Rhefus leurGénéral, ayant aufli près de luifes chevaux attachés derriere fanchar.Ullee l’ap erçoit le premier

bât le montre à iomede : Voilàa lui dit-il , l’homme à: les chevauxa que Dolon nous a indiqués, ar-.w mez-vous donc ici de route votrea force, il ne faut pas que vous de-. meuriez inutile avec vos armes ,amatis détachez les" chevaux, ouin donnez fur ces troupes 8c les paf-s fez au fil de l’épée , 6c moi j’aurai

p foi-n de détacher les chevaux.Il dit ; 6c en même-tems Mi-

nerve inf ire de nouvelles forcesà Diome-cle qui à droit 8c à gauchefait un carnage rodïgieux. On en.tend autour de ailes foupirs ô: les

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D’HOMERE. Livre X. 491fourds ’gémilÏemen’s de ceux que

l’épée frappe, 6c qui meurent fans

s’éveille: ; les ruilTeaux de fanginondent la rerre.Tel qu’un lion lejette fur un. troupeau qui efl fansberger, 8c porte la mort par toutoù le conduit fou courage; telDlomede fe jette fur les Thracesenfevelis’dans un profond fom-meil , 6c ne celle de tuer qu’aprèsavoir fait une horrible boucherie.Cependant Ulyfie traîne par les-piedsceux qui font tombés fous lescou s de ce héros , ôz les détour-ne u- chemin, pour faire un pafl’a«ge aux chevaux de Rhefus, de peurqu’ils ne s’efi’rayenr en paillant fur

des corps morts , car ils n’y étoientpas encore accoûtumés.

Quand le fils de T’y-déc cil are

rivé près du Roi, il. le perce de,[on épée, 8c le précipite commeles autres dans le féjourtén’ébreux.

Diomede penché fur la tête deX. vj.

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’49? ’L’IL "tanne ”Rhefiis , 8c lui plongeant fonépéedans le fein pendant la. nuit, futpour ce" malheureux Prince: unSonge funefie. que Minerve lui,enVOya. leylfe de fon- côré déraà»

che les chevaux de Rhefus,.les lieavec les mêmes courroyes qui lesattachoient près. de fa. renter, les:emmène en les conduifant avecfour arc qui: lui. fervoit: de foüer,car il avoit oublié de prendre ce;lui qui: étoit pendu au: char, ô: ilfait un. lignal: à Diomede. pour l’asvertir’de-l’e fuivre,mais ce’héros

médite quelque nouvel exploitencore plus hardis, Il délibere enlui-mêmes’ilenleveratde delTus letrainle char de’Rhefus, oùe’toientl’es belles, armes ,. 8c s’il l’empori

tera.,,ours’il ôtera la. vie à: uni-plus

grandnomlâre dei-Titracesr Pemdam; qu’il en flottant entre ces.deux delleins , Minerve- s’approe.

’ cabrade lui,&ilui. dit :, Magnanime’ V

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D’HorM a a E. Livre’Xv 4:9;

fils de-Tydée ,v perliez à’regagner a

Vos vaiffeaux, de peur que vous wn’y foyez forcé, 8c que. quelque w

Dieu, qui favorite les Troyens, ane les excite contre vous. ce ,

Elle dit :6: Diomede recoudnut au-flitôt la voix de la Déclic.-Il monte promptement fur les.Chevaux ; .Ulylïe les prelle avecfun arc , ils volent vers les vail1feaux. .L’inligne faveur que Mir-nerve venoit de faire à Diomede,en l’a-limant de là préfence , ët en

le tirant dïun- fi grand péril ,1 n’éQ

chappa pas à Apollonrqui. veilloit”pour’ Troye ; llVOlt cette Déclic-i

avec ee. heros, ô: plein-de. cole-te, il defcend- dans le camp desTroyens, 8c réveille le, vaillant’

Hippocoon coufin germain deRhefus, un ’des’plus. expérimentés

Capitaines des Thracess- Hippo--.coonàs’éveille en furfaut’, ôtvoyaut.

hiplace des. chemin:l de. Rhefgs-

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494. L’IL r une."vuide , a: fes compagnons noyésdans leur fang 5c tout pa itansencore , il fait des cris horribles ,8c appelle fort ami.- Les Troyensaccourent en foule avec une bruitconfias 6c un grand tumulte , ô:pleins d’étonnement à: de furpri-

fer, ils regardent les efiioyablesîexploits que les ennemis ont faitsfans être découverts.

Les deux heros étant arrivés à". l’endroit où ils avoient tué l’ef-

pion d’Heélor, Ulyfle arrête leschevaux, ô: Diomede fautant lé-gèrement à terre , prend les ar-mes toutes fangl’antes , les donneà Ulyffe, 8c remonte promptement à cheval, ô: tous deux pouf-fent à route bride ces fougueuxcourfiers qui fécondent merveilæl’eufement leur impatience.

y Nefior fut le remier qui entemdit le bruit qu’i s faifoient en mar-chant , 6c fe tournant vers les prin-

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D’HOME RE. Livre X. 4:9 ç

6’68: Mes amis , leur dit-il , je ne afçai fi je me trompe , mais il me afemble qu’un bruit fourd comme «-d’une marche de chevaux, a frap- apé mes oreilles. Plût aux Dieux aque ce fût Ulyffe sa Diomede qui aramenaflent des chevaux du camp ccde nos ennemis :’ mais je crains cebien que les deux lus vaillans des un

. Grecs n’ayent incombé dans aune entrepril’e hazardeufe, 8c c-qu’il-s n’ayent été accablés par les a

Troyens. a4 A peine eut-il achevé de ar-

Ier, qu’ils arrivent 8C d’efcendaenr

promptement de chevalr Tous lesprinces tranfportés de joye s’em-prefl’ent pour les embralTer, les-félicitent de leur retour, 6c lescomblent de louanges. Après cespremiers tranfporrs ,. Nefior , im-patient d’apprendre leur avantu re ,fut le premier qui leur en deman-da le récit. Il. s’adrelTe à Ulyffe ,

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4396 ’L’IILI-KD’E 1a ô: lui dît: Ulyffe, qui-êtes la gloiv’

une des Grecs, ac dont la Vermeil?o au-dellus de nos lauanges, dites-maous je vous prie, comment cesau chevaux font tombés entre. vos-»mains: les avez-vous pris dans lea camp des Troyens ,- ou quelquesi Dieu venant à. Votre rencontre,a) vous en a-tvil fait profth .3 Ils fontu aulli brillans que le foleil dans fa.a: plus! vive lumiere.- Je me fuis fou»-

, avenu mêléïaav-ec’les Troyens dans

ales batailles, car tout vieux foldat’a que je’fuis, je ne demeure pas fur:nnos vailleaux. quand il faut com!abattre, mais je n’ai jamais vû des.a» chevaux comme ceuxvlàa Il Fautn-que ce fois quelqu’un des immor-n tels, quivenant alu-devant. de vous,malt. voulu honorer de ce prix vo-une grand courage; car nous Icar-mkvous-que Jupiter vousaime l’unen à: l’autre , 8c que fa fille Minerve:

a vous accorde toujours fa protes:-Ig 91011;-

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, j n’Honnk une" X. 491»Le prudent Ulyfle lui répond r

Fils de N elée , quiètes véritable- ce

mentla gloire des Grecs, il cil cefacile aux Dieux de? donn’crquand lails voudront des chevaux encore ceplus merveilleux , car leur puif- afance efi fans bornes ; mais pour aceux que Vous admirez , ce font cedes chevaux? de Thrace , qui ne afailbient que d’arriver dans l’armée a

ennemie. Le vaillant Diomede a atué de la main le Roi dont ils tra’f- anoient le char , et apalle’au (il de al’épée douze des principaux chefs a

de les troupes. Nous avons tué aaulli un efpion- qu’HeElor 8: les æautres princes Troyens, gens fort s

’ entendus dans les rufes de guerre, aenvoyoient dans notre camp. . a

En finilTant ces mets , il. faitfranchir le folié aux chevaux deRhefus, 6’: entre triomphant dans,le camp; tous les Grecs le lbivens -avec des cris de joye , ô: quartidi

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498 L’I L u n E,&c.ils font arrivés dans latente deDiomede ils meneur ces chevaùxdans l’écurie de ce prince , 6cUlylle met fur la poupe de l’onVailleau les armes fanglantes deDolon, pendant qu’on répare unfacrifice à Minerve. En» même-tems , pour nettoyer la lueur ô:la pouffiere ,. dont ils fou-t cousverts, ils le. jettent dans la mer ;.a: s’étant bien lavés à: rafraîchis,

ils entrent dans des bains magni-fiques , ou ils le baignent ô: lefrottent d’huile" pour conferverleurs forces. Après le bain, ilss’affolent pour prendre un. legerrepas,& puifant le vin dans l’urneavec des coupes d’or, ils l’eut leurs

libations à Minerve , pour lui terratire leurs salons de graces de fou

feeours; ’ ’

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xxxxxxnxnxnnëREMARQUES

s U R

L’ILIADE D’HOMERE.

LIVRE X.”PageC 0mm lorfque le maître du ton-v451.. nerve ]- Quelle magnificence! 8cquelle fublimité dans cette image l Aga-memnon affligé , prêt à donner une grandebataille ,- cf: comparé à Jupiter ,» qui le pré-pare à inonder la terre , ou à fouiller lesguerres. Les foupirs de ce prince font com-parés aux éclairs qui récédent 8c annon-cent ces ravages. C’e ce quia fait direaux anciens , que jamais poète n’a mieuxf û u’Homere égaler par la grandeur deCes i ées la miellé des plus grands fur

ers. - v .l Page 45’s. Ou qu’il et! prêt à faufiler le:guerres ] Nous avons déja vû que tous lespeu les, 8c Grecs 8c Barbares, étoientéga ement imbus de cette fuperfiition ,que les éclairs 8c les tonnerres étoient lesÉvantcoureurs des guerres 8c des com.

ats. ’Afimfller le: guerres 1 L’expreflion Grec-I-

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foot Renquu’z’s ,que merite d’être remarquée : "Homerc dit)on qu’il prépare la boucha de la guerre",sa, tr’loÀtlpuM. Ce Poète donne une bon-lche à la guerre", à caufe’ de”fal voracité.

Un rioit les” éclair: fa falote fan: relâche ,à traveifer le: cieux] Quand on reprendles Poëtes d’avoir écrit des chofes que l’ex-

périence contredit, il faut être-bien- allu-ré de ce qu’on avance , car autrement onfait de fauli’es critiques , 8c on tombe jul-tem’ent dans le vice qu’on veut blâmer.C’efi ce qui cit arrivé à Jule Scaliger , quidans la Poétique fait un druel reprocheà Homere, d’avoir dit ici que Jupiter éclaiase 8:- tonne quand’il neige: c’efl”, dit-il”,ce que nour’ n’avons, jamais 012. Il fe trompeaffure’ment; Cela n’efl la: comte l’expérienr

ce, dit le Rai). le Bo dans 1km excellenttraité du Poërne Epique. Nour l’avons vûdepuis quelques. années, quand au mais defilait-Dior le tonnerre fit de fi grands ravager,qu’il brûla latfle’che’ de l’Eglife de’Châlonsgqu’iI

en fit autant à [Abbaye de Chaly près deSeuils, Ù en d’une: feux. Les efliroyablcssou s de tonnerre, à la chiite de la foudrefi firent à 8min endort: une neige fort graf-fe à fort épaie..Homere avoit vû fan-sdoute la même choie , 8c. il connoilfoitmieux, ce que peut la Nature, que Sca-

Iiger. . -gland il venoit à jouer le: yeux [in lecamp des T rayent J. Quelques anciens criti-’

,ques demandoient comment. Agamemnonenfermé dans fa tente , au milieu d’uncamp bien fortifié 8ebicnretranché , peut;

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eaux «Hun-nu. LivreX. folvoir ce qui fe pallie dans le camp desTroyens 2 Arifiore répond fort bien à cetteobjeé’tion dans le 2.6. chapitre de fa poéti-que. Quand Homere dit d’Agamemnon ,enfermé dans fa tente au miüm defim camp ,qu’il ferroit les yeuxfiar le camp de: Troyens ,en ce: endroit-là, jetter les yeux, a]! unterme metaphorique gui ne figm’fie que pen-fer , repaire: dans on efprjt. On peut voirlà les remarques.

Il amendoit la voix desflmes à des cha-ktmeaux ] Les mêmes critiques , dont je"viens de pafler, blâmoient Homere d’a-Voir d-it la voix des flans Ü des chalumeaux,parce que la voix ne fe dit que des hom-mes. Mais Arifiote a fort bien répondu àcette impertinente cenfurç , en difant quevoix efi un terme métaphorique, qui nelignifie que le fim. Il n’y a même nen deplus noble que cette métaphore, 8c ellecf: d’un ufage merveilleux dans le fublime.C’en; nainfi "que David 9.41; la voix du ton-narre; les Prophetes , la voix-du faner, lavoix de: mais, la voix du glaive ; 8C Dieumême nea-tvil pas dit la voix du fing?

Page 454. Méne’la: , agité des mame: in-quiétude: , ne pou-voitfermer l’œil] Il auroitété honteux que Méne’las, l’unique caufe

de cette nette , eût dormi dans le trifieétat ou e trouvoit l’armée. Homere ob-ferve toujours parfaitement les bienfe’an-çes. Ménéla-s cit levé même avant Aga-

memnoa.4 Page 455. Allez-vous éveiller quel du»de na: oflîcier: pour l’envoyer épier 2] ’ a

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1. ’- Ru-unnquts, Agifler-rient Ménélas efi: éveillé 8c levé avant

Agamemnon;mais en penfant la nuit-âi tout ce qu’il y avoit à faire , il a trouvé

u’il n’ avoit rien de mieux que d’envoyer

es e pions dans le camp ennemi, 8cdonne ainfi dans la penfee de Nefior , quiouvrira cet avis.

Page 447. Car le camp cil valfle à for::m-uerfe’] On louë Homere de a connoif-fance profonde qu’il avoit de tous les arts.On voit ici qu’il étoit habile dans l’artmême de camper , car il fait que le campdes Grecs, comme fort vafie, étoit tra-verfé de plufieurs routes , afin qu’on pûtcourir plus promptementà tous les en-droits, qui auroient befoin de fecours.

Par tout où vous primerez élevez votre voix]Afin qu’il fe fît d’abord connoître, depeur que des gens éveillés par fa marche ,8c le prenant pour un ennemi, ne don-nall’ent l’alarme; car on n’avoir pas en-core alors ce qu’on appelle aujourd’hui la

me: du un.. Il n’a pas ici queflion de fierté à de [àpiquer de loirs] Agamemnon dit cela àMéne’las, ut ce qu’il renvoyoit éveillerles troupes , 8c qu’il va lui-même trouverNefior. La bienfe’ance 8c la dignité vou-droient qu’on envoyât des herauts, maisl’état des chofes ne fouffre pas cette ob-fervation exacte des regles 8c des cérémo-nies ; la nécellite’ contraint la loi.

Page 458. Avec l’écharpe qu’il ceignoitgJ’ai fuivi Eufiathe , qui dit que Cam), n’epas ici le baudrier , mais une ceinture qu’on

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son fluant. Livre X. ’ je;mettoit a: delfus les armes , 8c qui Cou-vroit la ame fourrée qu’on mettoit au dé-faut de la cuirall’e. ’ - ’

Page 459. ferre ainfi dans le camp] Iln’erroit point, car il f avoit fort bien ouil alloit , 8c pourquoi il alloit, mais il fe[en de ce terme pour marquer les inquié-tudes 8c fon abattement.

Page 462.. Il efi vrai que mon fine ne n’-moigne par toujours] 111 a ici une bien-féance qui me charme. gamemnon, ontdéfendre Méne’las, que Nefior ace e depatelle, ne veut pas le jufiifier abfolu-ment, 8c dire ue l’on frere ne donne furlui aucune prie, car ce feroit! blell’er lavérité , 8c accufer Nei’ror d’injufiice 8c decalomnie , mais il fait mieux que s’il l’en"jufiifioit , car il tourne en vertu les vicesqu’on lui re roche , 8c il fait voir que cequ’on prcn en Menélas pour lenteur 8cpour patelle, n’efl: que déférence 8c relpeétqu’il a pour lui. Quel bonheur ne ferait-cepoint, fi nous étions aufli ingénieux quece prince à expliquer en bien les défauts denos parens 8: de nos amis!

Page 463. Et il ne trouvera perfimne qui’ne fait toujours prêt à executer fer ordres]Nefior veut dire par - là que les troupesobéill’ent toujours volontiers à un prince ,qui en commandant donne l’exemple.

Un manteau de pourpre très-ample] gamina:«lu-Ali, lanam duplicem ; 8c l’on pourroit[e tromper à ce mot , car lana duplex ne fi-Ignifie pas un manteau doublé , COmme nous’diforis aujourd’hui , mais un manteau d’une

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304 Romanov?"grande ampleur, 8c qu’on peut mettre endouble; on l’appellort 3:12.144? abfolument8c l’infinie. Il ne paroit pas que les anvciens Grecs ayenr connu -l’ufage de doublerles habits.

liage 4.64. Si cette même nuit nous pren-dront la faire, ou fi nous nous prépareronsau combat] Il parle de fuite avant que dearler de combat , out mieux marquer

la douleur 8c l’accab ement ou cil l’armée.fiupwoflp’ns N «lexis , dit Eul’tathe , ao-ficî’uq 75040314" ce phalène . oint malt Agoniene: Ifs" ouygî’ tir-nu. C’efl la mur ue d’un ejprit

.abbatu à accablé de mettre a faire avantJe combat, comme fi le: Grec: étoient déje,Jout diflrofi’s à fuir.

Il: le trouvent touché devant a tente toutarmé] Homme releve toujours caraéterede Diornede par des traits uimarquentun. grand guerrier z Diomede’voyanr lesennemis fi près , couche tout armé , 8c -hors de l’a tente.

Page 46 j. Et prêt d’eux leurs piquer «lev,bout] Ces piques étoient plantées à terretoutes droites , Comme c’e’toit la coutumede ces peuples; coutume qui dura long-tems parmi les Illyriens. Les Grecs ne s’endéfirent que fort tard &par un accidentqui arriva :car quelques piques ainli de-

”boute’tant tombées une nuit fur des fol-,dars , 8c les ayant éveillés en furfaut, cau-Ierent dans le camp une allarme générale.liron ne voulut plus que les armées fuirent.expofe’esà ces fortes de terreurs. Ou peut.vorr les remarques fur la Poétique d’Arillo-

te, ch. 26, ’ Vous

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,sunt’IununLioreX. o;fieu: êtes bien inquiet à votre ” e] io-

mede ne le plaint pas d’avoir égéveille’ ,il l’e plaint que Nefior, vieux comme ildl, ne le ménage pas mieux . 8c qu’il ledonne tant de peine.’ Page 466. Vous ne filmez pas v jouta;-

3M-ou:

ger] C’el’c le feus de ce mot a! Ilpar Éveil. Les Grecs appelloient épucions;ceux qui ne l’çavoient pas s’aider, 8c quiau milieu de toutes les commodités , dontils auroient pu l’e fervir pours’e’pargner des

fatigues , ne billoient pas de l’etourmenter.Page 468. En angon: ces mots il paflè le

fiâIë] Nellzor voulant exciter quelqu’un àa et el’pion dans le camp des Troyens,palle exprès le faire pour encourager celuiqui aura l’audace de le charger de cettecommillion; car cet el’pion voyant Nef-tor 8c les autres Princes hors du camp , lecroira foutenu 8c plus près du lècours .que s’ils: étoient dans leurs retranchemens.’ Page 46,9. Pour tâcher de faire préformerquelqu’un des ennemi: qui fi fiera écarté] Cedernier mot , ai [e fera écarté , ixia-tréma,"n’en: pas ajoute fans dell’ein : c’el’c out don-

ner courage , en faifant patoître ’entreprl-le meins dangereul’e’ëc plus facile; com:-me fi on ne demandoit de celui qui s’of-frira pour el’pion , linon qu’il approche ducamp des ennemis fans s’y engager : 8:c’en ce que DiOmede a bien fani, commeon va le voir par l’a réponl’e. -

Page 479. Tous les capitaines de vaiflèaurelui donneront chacun une brebis noire ] Il ditune brebis noire , non-feulement à caufe de

Tome II. Y,

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:06 Rnüanqu’s -a rareté , mais encore pour faire voir que

la couleur du troupeau marqueroit en quelnque faîon la nature du fervice, d’être al-lé peu ant les tendues épier le camp 611-1

nemr. lMon courage me pane à aller m’engagerdans le camp de: ennemis] Nel’cor demandefeulement que quelquhn s’oEre pour allers’approcher du camp des Troyens, 8c il lepro ofe comme une entreprife qui demainsde eaucoup de fermeté 8c d’audace. Dio-mede fe ptefente, 8: promet non-feule-ment d’approcher du camp ennemi, maisd’y entrer bien avant, Nm vernir. Maisce qu’il y a ici de plus remarquable , ciefipue ce même homme fi intrepide 8: fi reoolu, a pourtant la fagell’e 8c la modeliie

de demander un compagnon , 8: d’avouerqu’avec ce compagnon il aura plus decourage que s’il étoit feu]. Pour faire voircombien cela e11: dans la,Nature-, je n’ai

iqu’à rapporter un exemplevrrès-fembla-ble, que llEcriture fainte nous fournit dansl’hifioire des Juges. Gedeon efl: appelle’ parl’Ange du Seigneur le plus vaillant de: ham-me: ; Domina: rem»: , virorum flirtiflima,chap. 6. v. n. Le Seigneur le choifit pourdélivrer (on peuple du joug de. Madian , 8cil dit lui-même âce vaillant. homme qu’iln’a qu’à defcendre dans le camp des enne-mis , parce u’il les a livrés dans fa main :Surge Ü (brimade in laflra, quia tradidi vosin manu ma. Mais comme Dieu connaît laNature, qui cit fou ouvrage , il ajoutéemais [in craint d’allerfeul , prends avec m

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son L’ILxsns.Li-vre’X. s07tonjervitear Phare. Sir; autemjblus infirmi-dat, defiendat tecum Phara puer tuas. EtGedeon ne crut pas (e deshonorer , en té-.moignant qu’il feroit plus alluré 8c plusferme, s’il étoit accompagné; il prit ionferviteur Phara. Avant Homete Salomonavoit dit , melius eji ergo duo: eflèfimul que":imam, habent euim emolumentum fècietati:fila. Si 1411143 reciderit ab alterof’ulcietur. Il vau:don: mieux être deux enjemble , car il: tirentde l’ avantage de, leur fèciete’. Si l’un tombe ,

l’autre le relave. Ecclefiafi. w. 9. 10. Je mefuis un peu étendue fur cet endroit, pourfaire voir la parfaite conformité qui fetrouve entre les écrits d’Homere 8c l’Ecri-

tute fainte , 8c pour le &er 8c pour les

mœurs. LPage 4.72. De peur ue ce choix ne tombâtfur Méne’lar] Aujourd’ ui une pareille com:

million ne regarderoit pas des princes, 8:moins encore le frere du Roi; mais dansces tems héroïquesles occafions les moinsrelevées, pourvû qu’elles fuirent les plusdangereufes, étoient les plus honorab es ;les plus grands princes les briguoient; 8::Méne’las , tout frere d’Agamemnon qu’il

étoit , pouvoit être choifi comme un autre.Dans ma remar ue précédente on vientde voir Gedeon énéral des Ifraëlites def-cendre efpion dans le camp de Madian.

Au divin Ulyflè , que [a [âgeflè à flan cou-rage] Diomede ne choifit pas Ulyfl’e com-me le plus vaillant; cela auroit été inju-rieux aux autres; mais il le choifit corn-me le plus rage, 8: comme celui que Mr-

Yl)

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308 R a u A a Q u z anerve aime le plus: 8: dans cette occafienon a autant ou plus befoin de l’agell’e , quede courage.i Page 4.73. Il ne s’agir ici ni de me 12mn ni

de me blâmer] La louange 8; le blâme (ontinutiles , quand on parle àdes gens ui con-noilfent ceux qu’on veut louer ou lamer.UlyiTe interrompt Diomede par cette rai.fan , 8c il aime mieux faire parler l’es ac.rions , que de laill’er parler Diomede.

Car voilà le: afin: qui puncheur] Il paroitpar ce panage 8c par pluiieurs autres ,Ëu’Homere a connu que l’univers étoit de

gure ronde, car il ne feroit as polliblePlie les alites le couchail’ent 8c e levafi’ent,i le foleil ne pall’oit pas fous la terre pour

achever Ion tout. Au relie , Homere a foinde marquer ce tems’pre’cifément, parce quec’étoit l’heure la plus commode pour les ef-pions ; car les feux que lesTroyens avoientallumés 8c qui éclairoient toute la plaine,ne leur permettoient pas de partit plutôt;au lieu que vers la. fin de la nuit ils étoientéteints pour la plupart , ou fort amortis.

Et le nuit efl plus des deux tim- paflè’e]Voici à la lettre ce que dit Homere’, la nuita]! plus des deux tiers pafie . il n’en relie plus

ne le tiers; 8c fur cela les critiques l’ontacculé de s’être mal expli né ; car fila nuitei’t plus des deux tiers p ée , il n’en peutpas encore reflet le tiers. Arillore refutecette froide cenfure, en faifant voir u’ilne «faut pas prendre le mot plus au ieâ de

’ la lettre , 8c qu’Homere n’a voulu ire au-tre choie linon que la plus grande partie

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l.

, Sun r’Irunz.LivreX. 509de la nuit étoit déja pafl’e’e , 8c qu’il .n’en

relioit plus que le tiers. C’ei’t une négligen-’

te que l’ufage autorife dans toutes les-lan-gues. Ce poète, en partageant la nuit entrots parties , fait voir que les Grecs la par-Itageotent en trois veilles; c’eû-à-dire’qu’ils

relevoient les gardes trois fois dans la nuit.Et, il lui met fur le tête un eafque de cuir de

bœuf] Homere cit toujours grand peintre.Ici par cette armure, qu’on peut appellespittorefque, il jette de la poëfie 8c de lavaricté dans les vers. D’ailleurs Cette aremute convenoit 86 étoit néceil’aire à des ef-

pions; des armes d’acier auroient pu lesfaire découvrir par leur éclat. I

Page 474. Autolyeur l’avait enlevé autre-fiiir ] Pour relever le prix de ce cafque ,. ilen fait l’hi’floire , comme il a fait ailleurscelle du fceptre d’Agamemnon.

Mner-ve leur envoya d’abord à leur drainun herorr, oifeau favorable] Il cit favorableen ce que c’efl un oifeau de proye , 8c qu’il.

ne chafi’e que la nuit. .Les ténébrer les empêchent de levain maisil: entendent (à: cris ] Cet oifeau pouvoitêtre fort ma expliqué , car n’étant pointvû , mais entendu , il pouvoit prédire neces arpions feroient découverts a malgré esténèbres , par le bruit u’ils feroient. MaisUlyfi’e cit trop habile trop expérimentéau fait des augures, pour s’y tremper. Ilprend d’abord. le pre age dans [on vérita-

le feus. Il voit bien que ce prefage ligni-fie qu’ils ne feront pas découverts,-8t qu’ils

exécuteront quelque expiait donêon parler.Ill

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ly

51° Remarquesra ; 8c c’elt dans ce feus qu’il fait la priera

qu’on va lire. vPage 475- Lorfqu’ilfut député à Thebesï

Homere a conté cette ifioire au long dansle quatrie’me Livre , voilà pourquoi il n’enparle ici qu’en panant; le tems , qui preife,ne lui permet pas d’en dire davantage.

Page 476. Et marchant au milieu du meur-tre y ’du carnage, 00 ..... I Ce vers (PHO-rnere el’r d’une beauté qui le rend remar.quable parmi les autres quoiquerrès-beaux.Les anciens ont fort loué ce pall’age de Xe-nophon, Quand le combat fiitfini , on voyoitle champ de bataille inondé de [bug , couvertde marcs. à [ème de piges rmupuës à d’é-pée: , les unes à terre. les autres dans le:corps mont. Mais Homere avoit ramaiie’toute cette image dans un feul vers , quicit d’une vivante’ 8: d’une harmonie mer-

veilleufe.Heôîor de [au côté ] Homere , pour rele.

ver la prudence d’Heétor 8: fa capacitéflans l’art militaire , lui fait tenir confeilpendant la nuit, 8C imaginer la même cho-ie 3116 Neflor avoit propofée.

r age 477. Il y avoir dans l’ufl’emble’e enjôle

au nommé Dolez] Homere marque ici la’n’aiifance de Dolon, fes richell’es , 8: la lé-gèreté à la courût , pour faire entendre qu’iln’entreprenoit pas cette action par gran-

eur de courage , mais parce qu’il efperoit,ou que s’il étoit découvert , il fe fauveroitpar fa vîtefi’e; ou que, s’il étoit pris, on’ épargneroit comme fils de heraut, 8c he-raut lui-même; ou enfin, que il on ne rel-

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I son fluant. Livre x. , f"peéloit pas en lui fon emplor , qui le ren-doit facré, on lui permettroit de fe rache-ter à caufe de l’es grandes richefi’e’s.

v Page 478. Et très-mal fait , mais trêrÎIygefà le courfè] Quelques anciens ont critiquéce panage , prétendant qu’Homere fe coudtredifoit , 8c qu’il n’était pas poliible u’un

homme mal fait de fa performe, fit erredifpos. Cette critique étoit fou ée fur ceque le mot sa. fe prend dans l’ufage com-mua de la langue Grecque pour l’air detoute la performe, de forte u’on appel-loit diable un homme bien ormé. MaisArifiore a fort bien défendu Homere dansfa Poétique , chap. :6. 8c voici fes termes zQuand Homcre a dit de Dolon , qu’il étoitmal fait , il a voulu parler du vifuge , à non

as du corps , car les Candiots , pour dire unmine beau de vifage Je fervent du me: , qui

efl compofe’ de celui dont Home" s’ejifervi.Ce mot c’elt Æflù’f. C’el’r pourquoi Hefy-

chius a marqué JiuNu, d’un.» 8c peut-être faut-il ajouter Kpnn’. En latin finies cil:aufli équivoque ne le Grec si)»: , car il fi-gnifie e vifage tout l’air de la perfon-ne. Je n’ai fait qu’employer ici une remar-que de M. Dacier fut la Poétique, p. 446.

Mais levezamoi votre fceptre] Le fceptreétoit la .marque de la jufiice. Il repréfen-toit même Jupiter, qui en donnant auxRois le fceptre leur communique un rayonde fa puifl’ance, afin qu’ils s’en fervent com-r

me lui avec. équité. Ainfi pour autoriferleurs fermens . 8c pour les rendre inviola-bles, ils ne pouvoient rien flaire de plus

.-. . sv

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xi R E n A a Q v e s-ort que de lever le fceptre , car c’étoit en

rendre Jupiter comme garent. Anfiote enparlant des Royautés de ces tems héroï-

es , n’a pas manqué de relever cette pra-tique. o’ 4’ au: , dit-il, Iw’ if mangeinreiîufii. la firme du fermai:- c’était de le-ver le lfceptre. Dans le troifiéme Livre defus Po niques, chap. 14.* Que vous "redonnerez le magnifique char

0’ les chevaux immortels qui meneur le vail-lant Achille] Heâorne lui a nullement par-lé des chevaux d’Achille;.il lui a feulementpromis les meilleurs chevaux des ennemis;8: comme ceux d’Achille étoient fans com-paraifont les meilleurs , Dolon feduit parfou orgueil , explique ainfi la promefl’e-

u’Heétor lui a faire. Ce Dolon aimoit paf-1onnément les chevaux. Au refile la vanité

infenfée de Dolon contralie bien ici avecla valeur fi [age 8c fi circonfpeéte de Dio-

mede. ’tPage 47-9. Dolon jette un un furfes épau-les] Dolon , comme un imprudent , va cul,8: ne demande pas un compagnon, com-me a fait Diomede : aulli voit-on qu’il prerit dans fou entreprife. Homere montre parla que la prudence vaut mieux que toutes Ales autres qualités, 8c que, comme dit le -proverbe, un homme-[exil un homme nul,oit einip , iùis cirrip.A Page 480. Mais lambris-lapa er] Ulyfl’e

efile premier qui apper oit olon , qui.e0nje&ure ce u’il efi , qui donne lesme eus de le étourner 8c de le prendre.Si. iomede avoit été (cul, il n’en feroit

jamais venu à bout. »

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su x e311. i A n a. Livre X. 5s;Environ l’ejpace que les laboureurs laijfizn:

entre Jeux charruës de mules] ces un desplus difliciles endroits d’Homere. Je ne-fuispoint contentede l’explication qu’ena don-né Did me, endil’ant qu’Homete a vouluparler e l’el’pace ne des mules gagnentlitt des bœufs , qui aboutent dans le même"champ. Ce ne feroit rien dire , car les mu- ples gagnent plus ou moins d’efpace , felonqu’elles tracent un fillon lus ou moinslong. Ce n’efi donc pas le ens d’Homere.Pour bien: entendre ce pafl’age , il faut fça-voir que les Grecs ne labouroient pas leur:terres comme nous. Ils donnoient la pre-micre façon avec des bœufs, 8c la fécon-de aVec des. mules. Quand ils mettoientdeux charmés» dans un, eham , ils mefu-noient l’efpace que ces deux c armés pou-voient faire en un jour , 8c plaçoient leurscharruës aux deux bouts de cotripace , 8c .ou charrues labouroient en fe rapprochant.L’efpace qu’on mettoit entre deux étoittoujours fixe ,lmaismoins grand pour deuxcharmés de bœufs que pour deuxcharruësde mules, parce que les boeufs font. pluslents-,8: qu’ils peinent davantage dans unchamp qui: n’a pas encore été remué; aulieu que les . mules font plus légetes 8cvont pins vite dans un cha qui a déja,en fa premiere fagonde fuis ne perfua-

- déc u’Homere appe e inule, .- l’efpaceque es laboureurs laiil’oient entre deuxcharruës de mules qui labouroient le mê-fme champ : 8c comme cet efpace étoit plusgrand; dans un champ déjalabouré par des

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au Remarquesœufs , comme je viens de le dire, il ajoutete ce qu’il dit des mules , u’elles fOnt pluslegeres 8c plus propres à onner la fec’on-de façon" à un champ déja remué ar lesbœufs , 8c qu’il appel e par cette ra’ on pro-’

finnd, renia M95!" , profundi navalis, car cetefpace étoit fixe 8c certain, de tant d’ar-pents , de tant de perches , 8: toujours plusgrand que dans un champ encore en fri-che , qui, étant plus fort 8c plus difficile,-demandoit ne l’intervalle fût moins grandentre deux c armés de bœufs , parce qu’eI«les n’en pouvoient pas tant faire. Hômerene pouvoit fe fervir d’une comparaifonplus jufle pour une chofe ui fe palle aumilieu des champs ; 8c en meme-tems il faitvoir fou expérience dans l’art de l’agricul-ture,8c il donne à l’es vers un ornementtrès-agréable , car toutes les images, qui fetirent de cet art , font plaifit.

Page 48;. Pour ce qui ejl des gardes "m’yen a point de pofées] C’el’r-à-dire , qu’il n’y

en avoit point hors du camp qui veillali’entpour fa fureté; les Troyens feuls fe con-tentoient de veiller en armes près de leursfeux. Tous les quartiers des trou es auxi-liaires étoient ouverts 8c fans dé enfe, 8con y dormoit tranquillement- Homere faitvoir ici que ces peuples étoient encore ence tems- à fort ignorants 8: fort greniersdans l’art de la guerre.* Les ’1”royenrfèuls-7 qui ont ici leur: maifims]

L’expreflîon de Dolon me aroît remar-quable , car pour dire que les royens feulsveillent, il dit, qu’aurait: qu’il y a de feux. de

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sunr’IuAnu. Murex si;Troyens, 0c. il ne parle pas gles feux ducamp , mais des feux de la Ville, commeEufiathe lia fort bien vû , il prend ce motfeux dans le même feus que nous lui don-nons en difant, 4:1in a un: dcfeux dans unvillage, dans un bourg.

Page 486. ui n’ont ici ni leurs fèmmes, nileur: enfants] ar comme ciel! ce qu’on a de

lus cher , c’efl ce qui oblige aufli à le tenirun: l’es gardes , de peut de le perdre. Home:

te avertit ici que les troupes auxiliaires.font pour l’ordinaire fort neingentes. l

Mai: tous ce: alliés , r rend le prudentUlyflè] Ce ne Dolon Vient de dire desTro ens 8c es alliés , attire cette’quefiion(TU yfl’e , qui interroge ce malheureux Do-lon avec une prudence ui répond bien àra réputation. Il me arort que rien ne mar-âue plus la rageai: ’Ulyiïe que toutes ces

amandes.Page 48;; Il e tous garni de Mmes d’or 6’

d’argent] e au (PAchille nieroit garni-que d’airain , comme Homère a eu foin de-le remarquer , 8c celui de Rhefus eli garni:de lames d’or 8c dïargent. Homere ne marin

ne jamais de peindre cette magnificencees barbares , qui étoient très-curieux d’an

voir des armes nèsoriches 8c les plus beauxchars. Il fait voir par-là que ce n’el’t pas le-caraâere des grands guerriers , ils mépri-fent cette richeife ô: cette vainc parure.

Page 488.84 tête abbatuè’ roule fior le fiblc]Voilà la récompenfe que meritoit le lâcheDolon , qui, pour fauver fa vie, venoit detrahir Ion pays , en découvrant aux cime:

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3rd ËEMARQ’UES’mis tout le feeret de l’armée , 8c en leur diafant beaucoup plus qu’ils ne demandoient.Ce malheureux avait même eu l’impruden-sce de parler fans avoir exigé aucun fermentde Diomede 8c d’Ulyfi’e qu’ils lui fauveanoient la vie , lui qui n’avoir pas voulu s’en:gager à fervit’ fa patrie, fans avoir aupara-vant exigé le ferment d’Heétor, pour s’affir-

rer des récompenfes promifes. L’Ecriture-Sainte rapporteune avanrure prefque toutefemblable de David, qui pourfuivant lesAmalecites trouva un traîneur, c’étoit unEgyptien, efclave d’un Officier Amalecite.Davrd l’interroge comme UlylÎe interrogeici Dolon. Mais l’Egyptien fut plus fin quele Troyen, car avant que de rien dire ilexigea un ferment de David: un: mihi parDoum quad non cuida: me, non tradarme in manu: domim’ mai. jurez-moi’que vousne me tuerez point ,« 6’ que vous ne me livre-rez point antre Ier mon" de mon maître.J. Rois 15. if.

Page 489. Par un amas debranche: de ta-marin: à de rofeauxï Par ces rofeaux 8:par ces tamarins , Homere marque que l’err-droir ou ils marchoient étoit marécageux.

I Cette exactitude et! nécefl’aire, 8c fait unbel efet dans la poëfie connue dans 1s

peinture.. l ,Page 491.- Car il: n’y étoient pas anorm-mr’s] Homere a en foin de nous apprendre ,que Rhefus ne venoit que d’arriver àTroye.Ainfi Les chevaux ne s’étaient encore trou-tés à aucun combat.

Page 492., Fur pour et mahatma: Prince.

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4 "son 1’11. un. 1.1’ch 3.117infonge funefle] Toutes les circoni’tancesde cette aéiion, la nuit , Rhefus plongédans un profond fommeil , 8c Diomede l’és-pe’e à la main panché fur la tête de ce Prin-

ce, 8c lui donnant la mort , ont fourni àHomere l’idée de cette image , qui repré-fente Rhefus mourant tout endormi , 8ccomme voyant en fan e Diomede lui enc-foncet l’épée dans le ein. Cette image cittrès-naturelle, car un homme en cet étatne s’éveille qu’autant qu’il faut pour voirconfufe’ment ce qui l’environne, 8c pourcroire que c’en un fouge 8c non pas une

réalité. " »Mais ce haro: médire (talqua nouvel ex-fioit encore plus hardi?) omere aime à re-ever le caraétere de iomede dans toutes

lles occafions. Ce qu’il dit ici de ce heros ,fait voir 8; [encourage 8c fa grande for--ce, puifque feu! il vouloit entreprendred’emporter le char de Rhefus.

Page 49;. Il monte promptemeutÆrn le:chevaux] L’exprefiîon d’Homere hieinfinuer qu’à ce char de Rhefus il y avoitquatre chevaux,8zqu’Ulle’e &Diomede en,menoientchacun deux.Au relie de ce qu’onvoit ici Ulyfl’e 8c Diomede fur ces chevauxde Rhefus , il n’en faut pas conclure u’il yavoit alors des cavaliers comme les n tres.Ulyll’e 8c Diomede ne montent à chevalque parce qu’ils ne pouvoient pas menerces chevaux par la bride, mais dans lesgroupes il n’y avoit que des chars. Les ca-valiers n’étoient- en ufage que dans le;jeux 855km les tournois.

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518 R n M A a Q o a sEt plein de calera , il defiend dans le camp

des Troyens] La préfence de Minerve quifoutient Diomede, reveille la jaloufie d’A-pollon. Homere donne ainfi aux Dieux lespaflions des hommes. Du telle on voit allez’pourqum le Poète feint qu’Apollon vientrevei let les Troyens. C’efl: que le jourvient chaire: les téne’bres.

Page 494. Les donne à Ulyflè] qui étoit àcheval 8c qui n’était pas de cendu. Diomeude ne pouvoit pas remonter en tenant cesarmes.

Neflor fut le premier qui entendit le bruit]Car il étoit demeuré hors des retranche-mens avec les autres Princes , pour atten-dre le retour des efpions.

Page 496. Il faut que ce [oit quelqu’un de:Immortels] Plus il voit ces chevaux , plusil fe confirme dans cette penfe’e , qu’ilsétoient un prefent des Dieux, car cela n’é-toit pas fans exemple , ceux de Tros, ceuxd’Achille , 8c ceux d’Oenomaus étoient des

prefents des Immortels. ’Page 497. Gens fort entendus dans les "Je:

de guerre] C’el’c une ironie , comme le Scho-liafie l’a fort bien remarqué. si oui , dit-il ,une? à Ëpülfii’flfli’pfl nef-ml. Ulyiïfe mocque

avec raifon de l’im rudence des Troyensd’avoir envoyé Do on tout feul , 8c delaitier leur camp fans retranchements 8cfans gardes.

Page 498. En même-rams pour nettoyer hfueur 6’ la pauflîere] Voici un régime quirépond bien à la fimplicité 8c à l’aufientéde ces mœurs héroïques. Ces heros le jet-

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son au": a. Livre X. 5’19tent dans la mer pour fe nettoyer, car l’eaude la mer nettoye mieux que toutes les au-tres. 8c e11 amie des nerfs; enfuite ils en-trent dans un bain préparé . 8c après lebain, ils fe frottent d’huile , car l’huile enhumectant 8c en adoucili’ant les chairs ,empêche la trop grande diliipation 8c réta-

blit les forces. .En du ficond Volume.