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5 2013 MUTATIONS MÉMOIRES ET PERSPECTIVES DU BASSIN MINIER Ville et Université De la Cité des sciences à la Ville du savoir

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Le cinquième numéro de la série « Mutations. Mémoires et perspectives du Bassin Minier » publié par la Fondation Bassin Minier, vient de sortir. Il reprend les textes issus du colloque « Ville et Université : De la Cité des Sciences à la Ville du Savoir » qui a eu lieu le 10 juin 2011 sur le site d’Esch-Belval.

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MUTATIONS MÉMOIRES ET PERSPECTIVES DU BASSIN MINIER

Ville et Université

De la Cité des sciences à la Ville du savoir

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IMPRESSUM

Editeur / HerausgeberFondation Bassin Minierc/o Chambre de Commerce, L-2981 Luxembourgwww.fondationbassinminier.lucontact@fondationbassinminier.lu

Comité de lecture / BeiratGuy Assa, Antoinette Lorang, Massimo Malvetti, Antoinette Reuter, Denis Scuto, Jürgen Stoldt

Impression / DruckC.A.Press, L-4210 Esch/Alzette

Couverture / UmschlagPhoto : Vue de l‘intérieur de l‘incubateur vers les hauts fourneaux© Le Fonds Belval

ISSN 2078-7634

Luxembourg, janvier 2013 / Luxemburg, Januar 2013

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MUTATIONS MÉMOIRES ET PERSPECTIVES DU BASSIN MINIER5|2013

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Ville et Université : De la Cité des Sciences à la Ville du Savoir

Actes du colloque

007 Michel Margue Introduction

009 Oliver Ibert Räumliche Nähe in der Wissensarbeit im Zeitalter hoher Mobilität und virtueller Kommunikation

015 Malcolm Newman Case study: University quarter, Stroke-on-Trent, England. „Engaging local communities“ 023 Bas van Heur The Democratic Deficit of Campus Development 029 Markus Hesse L’Observatoire Belval : Eine Plattform für Wissensmobilität und –transfer in Stadt und Region

033 Jean Goedert Ancrage territorial de l’Université du Luxembourg

037 Xavier Poos L’intégration de l’Université du Luxembourg dans la Ville d’Esch-sur-Alzette

045 Tom Becker Développement durable de campus universitaires : l’exemple de l’Université du Luxembourg

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Ville et Université

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Michel Margue

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Esch/Belval - projet scientifique, académique et, au-delà, projet social et culturel

planifications et leur mise en oeuvre.Au-delà de son rôle d’acteur, l’Université,

qui a comme mission d’analyser et d’accom-pagner scientifiquement l’évolution de la so-ciété, se doit aussi de soutenir le processus de réflexion autour du développement de la Cité des Sciences. Conformément aux principes qu’elle s’est donnés dans la loi, elle le fera se-lon une approche globale, à travers toutes les disciplines scientifiques et dans la coopération entre celles-ci. Quatre thèmes majeurs se sont ici imposés, préludes à d’autres champs de re-cherche : l’espace et les flux, le temps et le changement, la mobilité et les migrations, la production de savoirs et les transferts. Plus par-ticulièrement, le projet Esch/Belval est pour les géographes et les chercheurs en aménagement du territoire un formidable laboratoire d’études in situ. Au-delà de ces recherches en géogra-phie, plusieurs programmes de recherche sont déjà centrés sur le site de Belval et la région et nous sommes heureux que la Fondation Bassin Minier ait accepté d’accueillir les premiers ré-sultats de la recherche dans la première édition de sa série au beau titre de « Mutations. Mé-moires et perspectives ».

Le site de Belval est un bel exemple de projet urbanistique et un objet d’étude parti-culièrement intéressant pour la CIPU (Cellule nationale d’intervention pour la politique ur-baine). C’est une plateforme d’échange d’ex-périences et de connaissances dans le domaine du développement urbain pour les acteurs na-tionaux ayant une influence directe sur la poli-tique urbaine. Elle est l’interface entre les po-litiques de développement urbain aux niveaux européen, national et local. Merci à Markus Hesse et à tous ceux qui animent et qui soutien-nent cette initiative.

Le présent recueil publie les actes de la journée fort stimulante du 10 juin 2011, deu-xième colloque de cette biennale, plus particu-lièrement consacré au thème « De la Cité des sciences à la Ville du savoir ». Il rassemble les interventions de Tom Becker, Jean Goedert, Markus Hesse, Olivier Ibert, Malcom Newman, Xavier Poos et Bas Van Heur.

La biennale « Ville et Université », série de col-loques à l’initiative de la Ville d’Esch, de la Fon-dation Bassin Minier et de la CIPU, a comme objectif d’accompagner de manière réflexive et comparative l’un des plus grands projets urba-nistiques au Grand-Duché de Luxembourg, voire dans la Grande Région. On ne peut que remercier Madame la député-maire d’Esch et ses collègues et partenaires de la région d’avoir été conscients qu’un projet d’une telle dimension et d’un tel poids nécessitait, dès sa première mise en oeuvre, une réflexion critique qui va au-delà du simple constat de l’avancement des planifications et des travaux. En réunissant Ville, région, minis-tères et scientifiques dans une réflexion com-mune pour assurer le développement de la Cité des sciences et son intégration dans la Région, cette biennale constitue un moment privilégié de discussion et d’analyse pour le site d’Esch/Belval. Pour l’Université du Luxembourg, le ca- ractère virtuel du projet « Ville et Université » est en train de muter en réalité bien concrète, à la plus grande satisfaction de la communauté académique. Esch/Belval est un projet d’infras-tructures, certes, avec tous ses aléas, un projet politique, évidemment, mais Esch/Belval est plus que cela : Esch/Belval est aussi un projet scientifique, académique et, au-delà, un projet social et culturel.

L’intérêt de l’Université, dans ce projet, est multiple. L’Université est évidemment l’un des acteurs principaux de la Cité des sciences, pour ne pas dire le bénéficiaire principal. La concen-tration des activités universitaires sur un site, le voisinage immédiat avec d’autres acteurs ma-jeurs de la communauté scientifique au Luxem-bourg dont notamment les Centres de Recherche Publics, le développement de la recherche scientifique, mais aussi de la vie estudiantine et culturelle, autant d’atouts parmi d’autres du site de Belval sur lesquels je ne m’étendrais pas ici, puisqu’on en a déjà beaucoup parlé. Ce qui n’était qu’une perspective pendant des années est maintenant une réalité, avec les premiers dé-ménagements des premières unités de l’Univer-sité. Il est vrai que lors des derniers mois, l’Uni-versité a de son côté tout fait pour accélérer les

Esch/Belval - projet scientifique, académique et, au-delà, projet social et culturel

Michel Margue

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Räumliche Nähe in der Wissensarbeit im Zeitalter hoher Mobilität und virtueller Kommunikation

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Teams erfolgreich sein, in virtuellen Laboren arbeiten Forscher an verschiedenen Orten am selben Objekt. Ich möchte die Frage stellen: Worin liegt in Zeiten gesteigerter Mobilität und virtueller Vernetzung die Wirkung permanenter Ko-Lokation? Ich greife auf ausgewählte Er-gebnisse zweier empirischer Studien zu, spre-che zuerst über die Bedeutung von Mobilität und dann über die Möglichkeiten der Wissens-kollaboration in virtueller Interaktion.

Mobilität und Innovation

In unserem Leitprojekt am Leibniz-Institut für Regionalentwicklung und Strukturplanung (IRS) (Projektteam: O. Ibert, F. Müller, A. Stein, M. Wolke und S. Zillmer, laufend bis Ende des Jahres 2011) haben wir eine neue Per-spektive auf den Zusammenhang von Wissen und Raum gewählt, eben um bisher vernachläs-sigte Themen und Praktiken besser in den Blick zu bekommen. Wir wollen die vorschnelle Fest-legung auf das Thema „Nähe“ überwinden und starten mit der Annahme, dass Nähe und Dis-tanz im Innovationsprozess fruchtbar werden können und dass diese Beziehungen bewusst oder unbewusst von den beteiligten Akteuren ausgestaltet werden. Wir untersuchen deshalb auch nicht Regionen, in denen die Wissensöko-nomie besonders erfolgreich ist, sondern Inno-vationsbiographien; also den Verlauf von Ide-en im Zuge ihrer Verfestigung zu innovativen Produkten und Dienstleistungen. Wir erheben Daten zu den Akteuren, beteiligten Organisati-onen, sowie den wichtigsten Orten im Innova-tionsprozess.

Wir interessieren uns für physische Dis- tanzen, weil wir annehmen, dass es im Innovati-onsverlauf nicht nur phasenweise wichtig wird, dass Akteure im Raum zusammentreffen, son-dern auch, dass Akteure voneinander separiert werden und Teilprozesse auch räumlich vonein-ander getrennt werden können.

Wir interessieren uns für relationale Dis-tanz, weil diese den Grad an kulturellen Unter-

Eine Faszination am Projekt Belval liegt darin, dass hier eine analytische Idee instrumen-tell genutzt werden soll. Die Idee ist, dass die Ko-Lokation von Organisationen in physischer Nähe einen intensiven Austausch von Wissen und eine intensive Wissenskollaboration funktional ermöglicht. Räumliche Nähe fördert Wissens-austausch durch intensivierte Kunden-Zuliefer- beziehungen, durch vertrauensvolle persönliche Netzwerke. Sie ermöglicht berufliche Mobili-tät bei räumlicher Sesshaftigkeit, so dass sich über Mitarbeiterfluktuation personengebunde-nes Wissen über ansässige Organisationen ver-teilt, aber in der Region verbleibt. In Projekten wie Belval, werden wissensintensive Einrich-tungen wie Universitätsinstitute und High-Tech Unternehmen ermuntert, sich in einer gemein-samen Wissensstadt anzusiedeln und diese för-derlichen Funktionen räumlicher Nähe für ihre Arbeit zu nutzen.

Seit neustem befinden sich aber ausge-rechnet jene Ideen auf dem Rückzug. Physische Distanz wird immer leichter zu überbrücken, Menschen werden immer mobiler und medial vermittelte Interaktion hat stark an Bedeutung gewonnen. Vor allem in der Wissensarbeit ist beides – Mobilität und virtuelle Interaktion – verbreiteter als in anderen Sphären des Lebens.

In der Wirtschaftsgeographie setzt sich zunehmend die Erkenntnis durch, dass der Fokus auf die förderlichen Bedingungen von physischer Nähe zwar interessant ist, dass aber dadurch das Forschungsfeld zu stark ein-geengt worden sei. So wird seit neuestem die temporäre Nähe, also durch Mobilität herge-stellte Ko-Präsenz zwischen Akteuren als im-mer wichtiger betrachtet. Diese Forschungen zeigen, dass intensive Zusammenarbeit auch möglich ist, wenn die Akteure nicht Nachbarn sind, sondern sich lediglich zu bestimmten An-lässen wie Tagungen oder Konferenzen sowie Verabredungen sehen. Auch werden die Mög-lichkeiten virtueller Interaktion zunehmend optimistischer bewertet. Wissensarbeit kann in räumlich verteilten, virtuell interagierenden

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Oliver Ibert

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– welche Art der Darreichung wird akzep-tiert und welche nicht? Welche Einnahme kann von Patienten selbständig vorgenom-men, welche bedarf ambulanter Kontrolle? Das Entwicklungslabor bietet hier keine Antworten.

Wann immer Innovationsprozesse auf derar-tige Widerstände stoßen, sind die Akteure ge-zwungen, die Idee aufzugeben, es sei denn sie entdecken eine andere Gelegenheit. In unseren Fallbeispielen überwanden die Akteure derar- tige Widerstände, indem sie neue Gelegenhei-ten ergriffen. Im ersten erwähnten Fall bestand die Lösung für den Juristen darin, eine Positi-on als Gastdozent, später Honorarprofessur für Baurecht am Fachbereich Bauingenieurwesen an der RWTH Aachen anzunehmen – ein wei-terer, distanzierter Ort wurde wichtig. Dort, in den heiligen Hallen der Ingenieurswissenschaf-ten, konnte er das Denken seiner zukünftigen Kunden kennenlernen und seine Ideen im Dia- log mit ihnen ausprobieren. Im zweiten Fall ergab sich die Lösung nach einem Umzug von Berlin nach München. Am neuen Münchener Standort bekam der Geschäftsführer Zugang zu Diskussionszirkeln praktizierender Mediziner. Erst dadurch wurde ihm bewusst, was er bisher vernachlässigt hatte. Das Ergreifen neuer Gele-genheiten hat eine physisch-räumliche Kompo-nente, im ersten Fall wird die Gelegenheit an einem distanzierten Ort gesucht und gefunden, im zweiten Fall hat der Umzug an einen neuen Standort die Gelegenheitsstrukturen verändert und der Innovationsbiographie eine neue Dy-namik und Richtung verliehen. Die Suche nach Gelegenheiten stimuliert Mobilität und Mobili-tät eröffnet neue Gelegenheiten.

Virtuelle Wissenskollaboration

In einer am Geographischen Institut in Bonn durchgeführten Studie zu virtuellen Nutzer-Online-Communities haben wir (Projektleiter Prof. Gernot Grabher, David Tamoschus und ich) Praktiken der Wissenskollaboration im virtuellen Raum näher untersucht. Insgesamt habe wir neun Online Communities beobach-tet (vgl. im folgenden Grabher und Ibert 2012). Eine Community besteht aus Akteuren, denen gemeinsam ist, dass sie an denselben Wissen-spraktiken partizipieren. Weiterhin ist typisch, dass sowohl Experten als auch interessierte und hoch motivierte Laien und Nutzer sich am Wis-

schieden zwischen den Beteiligten am Innova-tionsprozess benennt. Die Akteure verkörpern kulturell vermittelte Werte und Weltsichten. Eine ähnliche Weltsicht erleichtert die Verstän-digung, Unterschiede hingegen verursachen Irritationen. Gerade die Irritationen sind inter-essant, weil sie nicht nur als Verständigungsbar-rieren interpretiert werden dürfen, sondern auch als wertvolle Anlässe zum Lernen und damit als Treiber für innovative Ideen.

Unsere insgesamt sieben Fallstudien stam-men aus zwei wissensintensiven, ansonsten aber sehr unterschiedlichen Sektoren unter-nehmensbezogener Dienstleistungen; Rechts-beratung sowie Bio-Technologie. Aus unseren Ergebnissen ist ein Umstand für das heutige Thema von besonderer Relevanz. Während wir viele Unterschiede zwischen beiden Beispiel-branchen registriert haben, verfestigt sich ein Muster – ich nenne es „Opportunismus“ – über all unsere Fallbeispiele hinweg. Aus Sicht der Akteure, die eine innovative Idee vorantreiben, teilt sich die Welt in Widerstände und Gelegen-heiten. Die Wahrnehmung von Gelegenheiten (bei Umschiffung der Widerstände) nenne ich „opportunistisch“. • Kein Zugang zu Expertise: In einer Fall-

studie zur Rechtsberatung ging es um die Dienstleistung eines „juristischen Projekt-managements“ für komplexe Bauprojekte. Die Idee ist, dass es besser sein kann, statt sich vor Gericht über entstandene Bauschäden zu zerstreiten, durch die früh-zeitige Einbeziehung von Juristen in die Projektentwicklung, typische Streitigkei-ten zu antizipieren und Vorsorge zu treffen, dass sie gar nicht auftreten. Diese Grund-idee entwickelt ein Jurist vor dem Hinter-grund zahlreicher frustrierender Erlebnisse als er Kundeninteressen vor Gericht ver-treten musste. Doch wie konkret sollte die juristische Dienstleistung in Bauprojekte eingebaut werden? Wie kann Bauinge- nieuren der Mehrwert in ihrer Sprache und Denklogik erklärt werden?

• Kein Zugang zu Nutzern: In einem Fall-beispiel aus der Bio-Technologie ging es um eine sog. „Delivery-Technologie“, also das Verfahren, mit dem ein Wirk-stoff an jene Stelle im Körper des Patien-ten gelangt, an der die Wirkung ansetzt. Während eine technische Grundidee zum Prinzip der Delivery existierte, fehlte es an praktischen Erfahrungen mit Patienten

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nicht in jeder Community in gleichem Maße. Es dominiert profundes Nutzerwissen, wo-bei auch technische Expertise verbreitet ist und vereinzelt sogar prozessuales Wissen, also die Fähigkeit, arbeitsteilige Prozesse selbst sinn-voll zu organisieren. Community-Mitglieder haben sich gegenseitig Feedback gegeben auf geäußerte Ideen, so dass diese Ideen über die Bestätigung/Ablehnung eine Validierung erhal-ten oder nicht erhalten haben. Darüber hinaus wurden konstruktive Vorschläge gemacht, so dass geäußerte Ideen durch andere Beiträge im Forum eine Weiterentwicklung erfahren haben. Und wir konnten vereinzelt auch die Entwick-lung konkurrierender Ideen beobachten, so dass sich Ideen durch die Interaktion auch grund- legender verändert haben.

Die Wissenspraktiken waren trotz phy-sischer Distanz und obwohl sich die Akteure nicht persönlich kennen erstaunlich kollabora-tiv. Physische Treffen zwischen Community- Mitgliedern hat es vereinzelt gegeben, wir ha-ben aber keine Anzeichen dafür gefunden, dass diese physischen Treffen unverzichtbar für Wissenskollaboration sind: keine Verabredun-gen zum intensiveren Austausch Face-to-Face, keine Berichte über die Weiterentwicklung von Ideen in direktem Face-to-Face-Austausch jen-seits des Forums.

Auch besitzt diese Art der Kollaboration eigene Qualitäten. • Formaler Status spielt in der Communi-

ty eine untergeordnete Rolle, z.B. fehlen Verweise auf formal zertifizierte Autorität. Honoriert werden die Originalität der Bei-träge (durch das Ernstnehmen und Auf-greifen der Vorschläge) sowie vergangene Verdienste für die Community (Zahl und Qualität vergangener Beiträge). Im Ver-gleich zu klassischen Austauschsettings verschieben sich die Machtverhältnisse für die Definition von Problemen sowie die Redeanteile.

• Anders als Face-to-Face Interaktion ist die Kollaboration auf Online-Foren asyn-chron. Die Teilnehmer können sich Zeit lassen mit ihren Antworten, sie können zuerst recherchieren und ergänzendes Material ansammeln und dann ausführ-lich antworten. Auch ist es möglich Dinge auszuprobieren, bevor geantwortet wird. Ähnlich, wie beim Schach vs. Fernschach befördert Asynchronität eine andere Quali-tät der Interaktion.

sensaustausch beteiligen. Online heißt, dass sich diese Community primär medial vermittelt austauscht – in unserem Fall auf Online Foren.

Community Mitglieder teilen ihr Wissen, ohne dabei die Erwartung zu haben, dass sie von anderen etwas Gleichwertiges zurückbekom-men. Vielmehr gibt jeder nach seinen Fähig- keiten und nimmt nach seinen Bedürfnissen. Derartiges Teilen funktioniert, erstens, weil es ein ausgeprägtes gemeinsames Interesse daran gibt, das geteilte Wissen weiter zu entwickeln. Dieses Interesse kann begründet sein durch die Begeisterung für ein Produkt oder ein Hobby aber auch durch erlittenes Schicksal, etwa eine seltene Erkrankung. Zweitens genießen die Community-Mitglieder, die am meisten bei-tragen, soziale Anerkennung und fachliche Be-stätigung durch ihre Peers, was die intrinsische Motivation bestätigt und bestärkt.

Wir haben neun hochgradig verschiede-ne Online Foren beobachtet, auf denen sich derartige Communities austauschen. Wir ha-ben die Protokolle der Online-Interaktionen daraufhin analysiert, wie kollaborativ virtuelle Wissenspraktiken sind. Wir haben Foren mit verschiedenen Graden der Selbstorganisation untersucht: • Foren, die von Unternehmen unterhalten

werden und auf der sich ihre Kunden zu Themen austauschen können die einen Bezug haben zu den Produkten dieser Un-ternehmen; z.B. tauschen sich junge Eltern auf dem Huggies Happy Babies Forum ei-nes Windelherstellers über die Herausfor-derungen des Elterndaseins aus.

• Weiter haben wir unabhängige Foren un-tersucht, die sich aber in Bezug zu Unter-nehmen sehen. Die IKEA Fans wären ein Beispiel für eine Community, in der Ide-en zu Wohnungseinrichtung ausgetauscht werden. Im Sub-Forum IKEA Hackers zir-kulieren Baupläne für eigene Möbelkrea-tionen, die aus bestehenden und ergänzten IKEA Produkten zusammengebastelt sind.

• Schließlich haben wir auch vollständig selbständige Communities in die Untersu-chung einbezogen. Oft existieren (noch) keine Unternehmen für das Objekt der Begierde, das gilt für die Sandboarder, die ihre Mono-Skier, mit denen sie Sanddünen herunterfahren, selber bauen oder umbauen.

Über die Breite dieser Felder wurde ökono-misch wertvolles Wissen zirkuliert – wenn auch

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Zusammenfassung

Die Wirkungen physischer Nähe in der Wissens- produktion müssen differenzierter betrachtet werden als bisher. Diese Differenzierung möchte ich anhand einer kartographischen Darstellung erläutern. Auf der Karte ist die physische Distanz traditionell dargestellt, Wissenskontexte sind durch Füllmuster und Formen konkretsiert, wo-bei gleiche Füllmuster und Formen für ähnliche Kontexte, andere Farbe und/oder Form für ein-ander unähnliche Kontexte stehen. Ein Bio-Tech Labor und ein Bio-Tech Unternehmen wären sich z.B. ähnlich in Bezug auf die Wissensdo-mäne (dunkel, voll ausgefüllt), unterschiedlich in Bezug auf den organisatorischen Auftrag (die Kreise stehen für Forschungslabore und die Quadrate für produzierende Unternehmen).

Entscheidend im Zusammenspiel virtuell-phy-sisch ist nicht die physische Distanz zwischen Orten, sondern der Grad an geteiltem Kontext. Online-Foren verbinden nicht nur gleichgesinn-te Praktiker, sondern auch Orte, die sich hin-sichtlich ihrer physisch-materiellen Eigenschaf-ten ähneln und an denen gleiche oder ähnliche Wissenspraktiken ausgeführt werden. Wenn diese praktischen Handlungskontexte sich sehr stark ähneln, dann ist das jeweils mitgeteilte Wissen einfach zu verstehen und scheint we-nig fraglos – die Wissenszirkulation ist wenig gehemmt. Interessant sind aber auch die Fälle, in denen physisch-materielle Kontexte nicht 100%ig passfähig sind. Hier ergeben sich An-lässe zum Lernen, weil Kontextbedingungen, die sonst stillschweigend akzeptiert werden, explizit und damit hinterfragbar werden.

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5. Sowohl Branchencluster als auch urbane Kontexte werden angereichert von distan-zierten Beziehungen. Virtuelle und mobile Wissenspraktiken heben also die Vorzüge von Nachbarschaft nicht auf, sondern ver-stärken sie, indem sie Wissen und Erfahrun-gen aus anderen Orten lokal verfügbar ma-chen. Allerdings würde ich anregen, dass urbane Orte von distanzierten Beziehungen in stärkerem Maße profitieren, denn es wird systematisch mehr nicht-redundantes Wis-sen lokal mobilisiert. Im Vergleich zu einer nicht mit translokalen Gemeinschaften ver-bundenen Stadt, lassen sich in einer Stadt, in der viele Orte an translokalen Communi-ties partizipieren, die lokalen Kontrastmög-lichkeiten deutlich steigern.

Innovationsprozesse sind in der Regel nur zeit-weilige Besucher einer Lokalität. Die Positi-onierung einer Region oder einer Stadt in der Wissenszirkulation ist alles andere als eine kleine Herausforderung. Die Neuerrichtung eines Universitätscampus‘ ist in jedem Fall so etwas wie die Schaffung eines regionalen Brückenkopfs für global zirkulierendes Wis-sen – je vielfältiger dabei die Universität bleibt, desto vielschichtiger auch der regionale An-schluss an global zirkulierendes Wissen. Da-durch steigert sich auch die Wahrscheinlichkeit eines „Besuchs“ von wirtschaftlichen Inno-vationsprozessen in der Region. Es wäre aber vermessen, daran unmittelbar die Erwartung zu knüpfen, dass sich anschließend automa-tisch auch regionalwirtschaftliches Wachstum einstellen müsse. Aufgrund der Mobilität von Innovationsprozessen muss damit gerechnet werden, dass nicht nur Ideen in die Region kommen, sondern vielleicht auch aus der Re-gion an andere Orte getragen werden. Aller-dings werden sich durch die Etablierung eines Universitätsstandorts die Voraussetzungen für regionales Wachstum verbessern und die Mög-lichkeiten der strategischen regionalen Positio-nierung erweitern.

1. Zirkulation von Wissen wird erleichtert durch geteilte Kontexte, weniger durch physische Nähe. Benachbarte Orte kön-nen sehr fremdartig sein, z.B. ein Kunst- atelier und ein Hochtechnologielabor, selbst wenn sie in derselben Straße liegen (Region 2). Der Austausch zwischen phy-sisch distanzierten Orten kann reibungs- loser sein als der Austausch mit Nachbarn (dunkle Kreise).

2. Gerade wenn es um die Entwicklung von neuen Ideen geht – also Irritationen und Überraschungen gefragt sind – erweist sich die Nachbarschaft nicht selten eher als einengend und wenig inspirierend (z.B. Region 3). Gerade Innovationen müssen in ihrem Verlauf immer wieder die Fixie-rung auf die Gelegenheiten in unmittel- barer Nachbarschaft auflösen und sich (auch im physischen Raum) als mobil erweisen, das lehrt uns die Mobilität unse-rer Innovationsbiographien.

3. Für hochgradig spezialisiertes oder neu-artiges Wissen ist die unmittelbare Nach-barschaft ebenfalls tendenziell recht arm an Anregungen und Erfahrungsmöglich-keiten. Für Communities, die sich durch den klaren Fokus auf ein Thema und die Begeisterung für Sachfragen auszeichnen, wirkt Nachbarschaft limitierend. Sie sind im physischen Raum weit ausgreifend (das Netzwerk zwischen den dunklen Kreisen).

4. Die Art des lokalen Umfelds beeinflusst die Struktur an Opportunitäten für die ansässigen Akteure. Ein hochspezialisier-ter Branchencluster erhöht den Anteil an vergleichbaren Kontexten (Region 1), was eine Validierung von Wissen und seine Ausdifferenzierung erleichtern dürfte. Ein urbaner (diverserer) Kontext (Region 2) erhöht den Anteil an abweichenden Kon-texten, was die Wahrscheinlichkeit erhö-hen könnte, dass Zufälle Kontrasterleb- nisse provozieren.

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Ville et Université Oliver Ibert

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tion von Nähe und Distanz in der Wissens- ökonomie. Wiesbaden: VS Verlag für Sozialwis-senschaften, 49-70.

Ibert, O., Stein, A. 2012. Spatialities of governance: Spatial imaginations associated with market, hierarchy, networks and communi-ties. Geography Compass 6(10), 602-616.

Malmberg, A., Maskell, P. 2006. Localized learning revisited. Growth and Change 37(1), 1-18.

Maskell, P., Bethelt, H., Malmberg, A. 2006. Building global knowledge pipelines: The role of temporary clusters. European Planning Studies 14: 997-1013.

Bathelt, H., Turi, P. 2011. Local, global and virtual buzz: The importance of face-to-facecontact in economic interaction and possi-bilities to go beyond. Geoforum 42(5), 520-529.

Grabher, G., Ibert, O. 2006. Bad compa-ny? The ambiguity of personal knowledge net-works. Journal of Economic Geography 6(3), 251-271.

Grabher, G., Ibert, O. 2012. Distance as as-set? Knowledge collaboration in hybrid, virtual communities. Manuscript

Ibert, O. 2011. Dynamische Geographien der Wissensproduktion. In: Ibert, O., Kujath, H. J. (Hg.) Räume der Wissensarbeit. Zur Funk-

Literaturverzeichnis

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Case study: University quarter, Stoke-on-Trent, England. “Engaging local communities”

The area is better known as the Potteries, re-nown across the world for its ceramics industry, which attracts 3.7 million tourists a year.

However, due to globalisation of world markets and the loss of mass production (for example 32.000 jobs have been lost in the ceramics in-dustry alone over the last twenty years), Stoke-on-Trent is an area undergoing significant eco-nomic transformation as it attempts to diversify

1. Location and educational/ economic context

Stoke-on-Trent occupies a central location in England and is made up of six towns.

It has a population of around 400.000 peo-ple within 20 minutes travel time, which is almost as large as the entire population of Luxembourg.

Case study: University quarter, Stoke-on-Trent, England. “Engaging local communities”

Malcolm Newman

Location of Stoke-on-Trent, England

Area within 1 hour drivetime

Area within 2 hour drivetime

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Malcolm Newman

12% nationally, and in S-o-T you can expect to earn €100 a week less than in other parts of the country.

2. Rationale for community engagement

As is widely known, industrial restructur-ing has social and economic consequences. We have generations of families that have re-mained unemployed as the ceramic, steel and coal mining industries have closed which has led to local people becoming disillusioned, dis-engaged and reluctant to get involved in their local communities.

S-o-T and the UniQ have a diverse range of ethnic minority communities and cultures. In some streets in the UniQ up to 90% is rented accommodation occupied by students and peo-ple of different ethnic origins. With the high turnover of residents, social cohesion across the range of groups and ethnicities in the local community with varying levels of aspirations and values is a big issue to our local residents.

S-o-T and the UniQ has undergone rapid change since the establishment of the University in the early 1990’s and the decline of the economic well-being of the area. At the height of the de-cline, the City was losing over a 1,000 people

its employment base in order to meet the chal-lenges of the global macro‐economic environ-ment.

It is finding this journey though to be a signifi-cant challenge; it is now the 16th most deprived area of 326 local authority areas across Eng-land, with a culture of low aspirations and a low skilled workforce.

To illustrate the areas educational and economic disadvantage, I set out in the table below some socio-economic statistics:

Socio-economic statistics for Stoke-on-Trent)

As you can see, a quarter of the population have no qualifications at all compared to 15% nationally. Less than half of our young peo-ple (19-25 year olds) go to University when compared to those nationally. 19% are out of work and claiming state benefits compared to

Stoke-on-Trent

National Average (%)

People with no qualifications 25% 15%

Young people progressing to higher education 19% 34.8%

People out of work and claiming state benefits 19.4% 12%

Average weekly earnings €485 €580

Terraced housing in the UniQ

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Case study: University quarter, Stoke-on-Trent, England. “Engaging local communities”

3. ‘Education led’ regeneration.

The mission of the UniQ project is ‘Education Led’ regeneration. This combines an initiative by the University and Colleges working togeth-er in a unique partnership to raise educational expectations, aspirations and attainment within the local area with the physical regeneration of a rundown area of the City Centre.

The aim is to create a nationally/internation-ally recognised centre for education and raise achievement of higher level skills/qualifica-tions, making the city a more attractive and competitive location for inward investment.

The opportunity to develop education led re-generation arises from the geographic concen-tration of the three institutions, with 27,000 students located between the city’s mainline railway station and city centre but in an area that is looking tired and in need of regeneration!

It occupies a high profile strategic location op-

a year and housing was being abandoned at a rate of 400-500 units a year. The strength and popularity of many communities suffered as a consequence.

There has also been a lack of clear civic lead-ership in the city, in part due to the inherent parochialism of the six towns that make up S-O-T and the failure of successive city leader’s to make any tangible in-road to improving the fortunes of the city and its inhabitants. This has led to growing extremism and widespread po-litical disengagement.

Positive change is now being experienced though as regeneration begins to have a tangi-ble and visible effect on our local community. This is critical to the education institutions and their investment plans for the UniQ area. We are promoting community development proc-esses and active citizenship, involving people in decision-making and building community strength and cohesion to reduce tensions and raise aspirations.

New Sixth Form College campus

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Malcolm Newman

4. Integrated education and widening participation

The UniQ vision is to generate a thriving knowledge economy. This will be enacted by a combination of inspirational architecture and the linking together of the educational offer between the University and Colleges – creat-ing a ‘buzz’ in the local area that will hope-fully inspire people to improve their skills and get involved in the regeneration of their communities.

A range of high-tech facilities, both new build and refurbishment projects, are being devel-oped which involves the three institutions shar-ing floor space within the same buildings, and taking a joint approach to the development and utilisation of staff and services, optimising the physical planning and efficient use of physical and human resources for the benefit of learners within the partnership.

The €34m shared Science and Technology Centre which is currently Under construction (adjacent to the recently relocated Sixth Form College) is the first project in a line of shared projects proposed between the University and Colleges.

posite the city’s mainline railway station, which is a key gateway to the city (the ‘front door’ to Stoke-on-Trent)

€86m has been committed so far over the last three years in new education facilities, most no-tably leading to the relocation and opening of a new Sixth Form College campus adjacent to the University.

Construction of a €22m new academy school for 11-18 year olds on the former Sixth Form College site and €12m of University campus landscape improvements and estate remodel-ling will begin this summer as part of the next phase of the UniQ.

In line with the project mission, the intention is to utilise planned investment in educational facilities to act as a catalyst to deliver long term, sustainable regeneration of the wider area, par-ticularly around the railway station and along a proposed new road (University Boulevard) ex-tending to the City Centre. €80m ofcommercial and residential development is planned on surplus education estate over the next five to seven years, as part of a planned €450m investment programme of the wider UniQ area over the next 10-15 years.

Geographic location of University and Colleges

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Case study: University quarter, Stoke-on-Trent, England. “Engaging local communities”

The project is unique in England not only for the scale of investment planned but also for its proposed integration with our local secondary schools. St Peter’s Academy School is the next collaborative project to be opened after com-pletion of the University’s Science and Tech-nology Centre, and is part of a further €280m programme of investment to rebuild thirteen new schools across the city.

Partnership working between the Sixth Form College, City Council, and project spon-sors will begin with the delivery of the post 16 element of the school curriculum by the Sixth Form College within the school and shared use of sports facilities, with discus-sions ongoing about extending the scope of this further.

The collaborative arrangements will also link into existing initiatives of engaging local com-munities such as The Children’s University. This involves children, aged between the ages of 7 – 14 years, taking part in ‘quality’ out of school hours learning. When the children have gained sufficient activities to reach a certificate level they are invited, with family members, to take part in a graduation ceremony at Staf-fordshire University. All part of the University’s

The collaborative working between the ins- titutions will enable an educational offer to be focused on sharing and developing a range of learning opportunities leading to new pathways, enabling we believe a range of learners from di-verse backgrounds to access greater opportuni-ties. The essence of the educational offer is to bring each institution’s offer into the partner-ship and, through both physical and organisa-tional change, deliver an offer more effectively and efficiently.

We believe that local people, particularly young people and/or those from diverse backgrounds will, through the familiarisation of the high quality University facilities and experience of the University culture, overcome the barriers and their negative perceptions of what its like to go into a University, and be persuaded that University education is really something for them rather than something reserved only for the ‘elite’.

As the largest and most unique collaborative project of its type in England, with new radical ways of engaging an increasing number of people in applying their learning into the ‘real world’, this will bring greater prosperity to local people and economic growth to commerce and industry.

Science and Technology Centre

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ing of garden walls to people’s properties and gating rear alley-ways, which has led to a sig-nificant reduction in household crime. A UniQ Community Forum has been estab-lished for nearly three years now comprising local community representatives, students and staff – around 30 – 40 attend each meeting – and we usually discuss a key theme or project each time and this can include neighbourhood improvements as well as widening participation activities associated with the University and Colleges.

Alignment of investment in key targeted geo-graphical areas like the UniQ increases the im-pact of a range of investments and really does benefit local people.

As part of our civic engagement, we have sought to use community art as a creative way of engaging our communities who are experi-encing quite rapid change in the regeneration processes. This has encouraged local people to become involved in the masterplanning proc-esses and has helped to improve the quality of the regeneration.

An example of this was the embellishment of student art in the public realm of a key local street linking the University’s two main cam-puses in the UniQ. Developed under the theme of community regeneration, students were asked to develop the design of street plaques, the fifteen winning designs of which has been placed in the road and footways as part of a new shared surface.

Another example was ‘Common Ground’ – a weekend long contemporary art event that took place to capture the views of local people for the future of Hanley Park. Through implemen-tation of an action plan created from the finding of this event, and other participatory research, many improvements such as new CCTV, light-ing, notice boards, the appointment of new park rangers, funding for an events programme, etc have since come about. The City Council are now in the process of developing a proposal to secure significant funding from a national heritage funding agency to carry out further im-provements to the park.

initiatives to widen participation in further and higher education.

5. Community civic engagement and regeneration

As one of the main service providers in the UniQ, the University takes a shared responsibil-ity with other partners and stakeholders to help improve the delivery of neighbourhood services and the cultural, social and intellectual life of our local communities.

One of the neighbourhood initiatives the Uni-versity has led on recently has been a com-munity engagement project known as ‘Quality Streets’. This comprised a team of local com-munity researchers, some student placements but many more being local people who were trained in participatory consultation and carried out research to find out what people thought about the UniQ area. It has been funded by a number of organisations involved at the neigh-bourhood management level.

The approach has worked really well with the research team being representative, reaching a wider range of informants, generating more reliable findings, with people who have a real stake in the outcomes and will make sure they happen with a legacy – not just based on the findings, but also the learning for all involved as many have gained qualifications or credits towards qualifications in participatory research.

The findings were shared with partners and stakeholders and an action plan developed to inform the urban planning of the UniQ and to make the area a better place to live.

One area of concern highlighted by local resi-dents was the poor environmental quality of the area. In response to this, and in a partnership between the city Council and a local housing association, many initiatives are coming for-ward that improve the area and the lives of local people making the area more attractive for local students.

A programme of housing and neighbourhood improvements has begun, including the rebuild-

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Case study: University quarter, Stoke-on-Trent, England. “Engaging local communities”

and civic fabric of Stoke-on-Trent will be en-hanced and offer opportunity for enterprise and entrepreneurship which comes from a more creative community.

Neighbourhood services will improve and the cultural, social and intellectual life of our resi-dents will be enhanced leading to more sus-tainable and cohesive communities as the Uni-versity and colleges work more closely with partners and stakeholders. The regeneration of the wider area will lead to improved local fa-cilities (shops, cafes, sport and leisure facilities, public parks, etc) leading to a greater level of pride in the local area.

Wider social benefits will also follow such as positive impacts on crime reduction, health and general well-being.

6. Expected impact and outcomes of the University Quarter project

With an integrated educational offer and a range of initiatives aimed at widening partici-pation, familiarisation of inspirational facili-ties and University culture at a young age will help breakdown barriers and the nega-tive perceptions many local people have of University education and persuade them that going to College and University is a norm to be expected rather than something that is only for the elite.

With these new ways of engaging an increas-ing number of people in applying their learning into the ‘real world’, it will undoubtedly bring greater prosperity to local people and economic growth to commerce and industry. The social

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Maastricht and Belval seem to be characterized by particular dynamics of democratic deficit and a discussion of these dynamics in the case of the former will thus hopefully also shed light on the latter.

Drawing analogies: the EU and university campuses

In studies on the EU, various authors have pointed to the so-called democratic deficit of EU institutions. Here is neither the space nor occasion to discuss in any depth the various positions within this debate. Loosely draw-ing on Follesdal and Hix’s (2006) review, I merely want to point to four key aspects of the democratic deficit of the EU and relate each dimension to the phenomenon of university campus projects.

A first dimension of democratic deficit identified in the literature refers to the gap be-tween experts and citizens. From the perspec-tive of citizens in Europe, the EU is often con-sidered ‘too distant’ – the EU as an institution is not understood and most citizens cannot iden-tify with it. Whereas national parliaments share, at least to a certain extent, common political references with its citizens, these shared coor-dinates are missing on the level of the EU. Also, the EU policy process is more technocratic than properly political (Wallace and Smith 1995). Similarly, most university campuses cater to a particular type of knowledge experts – scientists (a term I use in a broad sense to also include so-cial scientists and humanities scholars) – whose actions are incomprehensible to most citizens. Although not always the case, academic know- ledge production is often highly specialized, discipline-specific and inward-looking. This creates a difficult gap of understanding between expert and everyday knowledge that is not easi-ly bridged by calls for democratization or socie- tal relevance (Jongbloed et al. 2008).

Second, the EU is characterized by ac-countability processes that are not transparent.

Best understood as part of the broader discourse on the knowledge economy and the role of ur-ban and regional agglomerations in processes of innovation, the institutionalization of these discourses in European, national and local gov-ernment policies and strategies has led to sub-stantial investments ‘on the ground’ aimed at re-alizing this knowledge economy. One important type of project revolves around the construction of university buildings and campuses and the last decade in particular has seen extensive uni-versity planning and building activity around the world. It remains to be seen if the economic crisis will have much of an impact on this build-ing boom; so far no decline is in sight.

Most research on these university campus-es tends to emphasize the potential economic benefits that can be achieved through the physi-cal co-localization of research institutes and firms. Indeed, there is a strong economic bias in many of these projects that raises difficult ques-tions concerning the kind of knowledge and the type of actors prioritized and included: What do we mean by knowledge economy? Whose knowledge are we referring to? And which ac-tors are considered to be the prime producers and carriers of this knowledge? In order to start answering these questions, in this contribution I will focus on the so-called democratic deficit of campus development. Drawing an analogy be-tween literature in European Union (EU) stud-ies that has identified a democratic deficit of the EU, I will argue that it is productive to analyze university campus projects along similar lines. Following this conceptual exposition, I will then discuss the case of Maastricht University in the city of Maastricht, the Netherlands. The reasons for focusing on this case are partly pragmatic – having lived and worked in this city from 2008 until 2011 access is relatively easy – but also because the development of the built environment of Maastricht University has a particularly fragmented history than can serve as an interesting contrast to the mega-project of Belval. Despite this difference, however, both

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Maastricht University and the city of Maastricht

Keeping in mind this basic conceptual frame-work, I now want to move to the discussion of Maastricht and how this city has dealt with the campus development of Maastricht University. To set the coordinates, let me start by briefly in-troducing a few facts on Maastricht University. Founded in 1976 as the Rijksuniversiteit Lim-burg, the university in the early years consisted solely of a medical faculty. Largely a response to the closing of the coal mines in the region and a result of extensive national lobbying, the found-ing of a university in Maastricht was argued to contribute to the economic development of the region. Limited growth figures, however, led to calls for the further expansion of the university and already in 1978 the national government decided that the university should become a full university. This decision enabled the setting up of new faculties and teaching tracks: Law in 1982; Economics in 1984; Culture and Science Studies in 1991; Knowledge Engineering in 1992; and Psychology in 1995. Accompanying this expansion was an increasingly national and international student population. Although until the mid-1980s most students came from the re-gion of southern Limburg, in the years between 1985 and 1995 one can observe a strong growth of students from other regions in the Nether-lands and a stabilization of students from the direct surroundings. The last fifteen years have seen a substantial increase in the percentage of international students and Maastricht Univer-sity is now the most international Dutch univer-sity: more than forty percent of the students are from outside of the Netherlands and the major-ity of courses are taught in English.

This increasing internationalization of the university has also had an impact on the city of Maastricht, which is perhaps best characterized as undergoing a transition from a provincial town to an international knowledge city. This internationalization has been a conscious policy strategy for the last decades and the expansion of the university is only one of the initiatives that is supposed to support this strategy. The city is part of the Euregion Meuse-Rhine, which was also founded in 1976 and which aims to develop a transnational level of governance encompass-ing parts of the Netherlands, Germany and Bel-gium. It is also part of the Eindhoven-Leuven-Aachen ‘Brainport’ Technological Top Region

Whereas national governments are accountable to their citizens via the parliaments, in the EU non-elected executive actors dominate decision making (through the Council of Ministers and the European Commission). Similarly, cam-pus development projects are often character-ized by close connections between politicians, real estate developers and academic boards that are relatively hidden from public scrutiny despite substantial sums of public money be-ing involved. This regularly leads to conflicts between universities and surrounding commu-nities once the physical and social impacts of campus development projects become clear to those on whom it has the most direct impact (Perry and Wiewel 2005).

Third, this limited transparency leads to limited public debate. Even though the EU clearly has an impact on the everyday life of most people in Europe, as of yet there is no real public debate on European issues. Simi-larly, even though large-scale campus projects clearly have an impact on the development trajectories of particular cities, there is rarely much public discussion on the underlying goals of these projects. So far, all the talk on know- ledge valorization, triple helix formations, local engagement, etc. has largely been a discourse of experts – policy makers, politicians, university deans, architects and planners – but the broader citizenry of a city region is de facto excluded from the discussion.

And fourth, the policy outcomes of the EU are characterized by a so-called neoliberal policy drift: limited representation tends to lead to policy that is to the right of domestic policy status quos. The limited voice of citizens in EU decision-making processes leads to a stronger role for private interest groups and lobbying. Similarly, university campus development projects are often characterized by intimate ties between universities and the commercial sec-tor. In general, this tends to lead to projects that emphasize the ‘applied’ nature of university research: researchers and university managers are now seen as entrepreneurs that valorize re-search knowledge through strategies of patent-ing and the creation of spin-off firms (Etzkowitz et al. 2000). Although the social impact and the role of community engagement are regularly re-ferred to in these narratives, the notion of social valorization is undertheorized and the overall arguments as well as subsequent practices are dominated by economic concerns.

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der of this chapter, therefore, I want to briefly focus on three recent university development projects, show how these projects reflect these older concerns and in what ways dynamics of democratic deficit can be identified. None of these projects have been built so far. The first project did reach the phase of building, but was cancelled due to exploding costs and misman-agement. The second project is currently in the process of realization: a master plan has been designed and partnership agreements have been signed, but the plans need to be further concre-tized. The third project is still in the stage of business case development and the economic crisis has made it quite uncertain if this project will be continued in the short run.

Santiago Calatrava campus: star architect, exploding costs,

mismanagementCampus development in the Randwyck area has always been more large-scale in comparison to the fragmented step-by-step adoption and ad-aptation of older buildings that is characteristic for the city center, but the commissioning of the star architect Santiago Calatrava to design a ‘Campus Maastricht’ does set itself apart in a number of respects. With an original investment volume of 130 million euro, the campus design consisted of one large building of 300 meters long that was supposed to house student apart-ments, sports facilities, offices and shopping spaces. The project, however, utterly failed: al-though the contract with Calatrava was already signed in 2000 and building did start in 2008, construction was definitively stopped in 2009 due to exploding costs – from 130 to 230 mil-lion euro – and mismanagement by the social housing developer Servatius.

From the perspective of democratic deficit, a number of aspects can be noted. First of all, the project as a whole was characterized by limited transparency. The preparation as well as execu-tion of the building project largely took place outside of public view within the organization of Servatius. The project was mismanaged and the director at the time could act with only limit-ed control from the supervisory board. Second, there was limited accountability. Social housing corporations in the Netherlands have become increasingly active on the commercial market in order to make a profit that – or, so it was argued – could in turn be invested again in social hous-

and has taken part in various EU Interreg ini-tiatives. The hosting of the European Council meeting in 1991 that led to the signing of the Maastricht Treaty in 1992 certainly contributed to the European image of Maastricht and this is currently being used to develop the candidacy of Maastricht for European Capital of Culture 2018. From the perspective of policy therefore, Maastricht is very much an international and European city, even though data also show that actual interactions between firms and citizens across the borders remain weak and underde-veloped. In many of these initiatives, an impor-tant role is awarded to universities (Maastricht University but also other universities in the Euregion) as anchor institutions that play a key role in the development towards a knowledge economy. We can see, in other words, an in-creasing integration of university planning and urban planning. Campus development plays an important role in this integration and in the im-aginary of Maastricht as a knowledge city.

A brief history of campus development

Due to the strong growth of the medical faculty, the associated academic hospital as well as the secularization of the city, the buildings of Maas-tricht University are largely located in two main areas of the city. Although in the early years there were advocates in favor of the develop-ment of a university campus spatially separated from the city, the secularization of the city led to the abandonment of key (religious) monuments in the city center and more powerful voices ar-gued that the university could play an important role in repopulating these buildings. When in 1985, however, the decision was taken to con-struct an academic hospital in the Randwyck area southeast of the city center, a spatially split university landscape developed: whereas the faculties of economics, law, and culture and science studies remained in the city center, the faculties of medicine and psychology moved to Randwyck. As a result, in Maastricht one can observe the extensive re-usage and renovation of existing buildings in the old city center and the construction of new buildings specifically dedicated to university teaching and research in Randwyck.

This very brief history is interesting enough in itself, but also because it still shapes current real estate developments. In the remain-

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tions between researchers and entrepreneurs. It even explicitly rejects the development of one common real estate entity (public or private) that centrally coordinates all real estate devel-opments and instead favors a more decentral-ized approach in which the various partners are financially responsible for and develop their own buildings.

In relation to the question of democratic deficit, a number of observations can be made. First of all, even though the real estate strategy is much more modest than the Calatrava cam-pus plans, it remains a project with almost no public debate. The Maastricht Health Campus is a partnership of various government agencies and Maastricht University and the discussion on the direction of the project takes place almost exclusively between these actors. It is impor-tant to note, however, that the initiative has the potential to become much more accountable to public scrutiny. The plans, for example, also in-clude a so-called ‘No Boundaries House’, based in the existing MECC conference centre, which is envisioned as a space for informal interac-tions and meetings between staff and students. Opening up this space to public debate on the topic of health would constitute a useful addi-tion to the campus initiative through which new connections between actors with different kinds of expertise could be established. Second, the project as it stands is also characterized by neo-liberal policy drift. Even though the Maastricht Health Campus aims to pay attention to qual-ity of life and the broader social dimensions of health, most attention in the plans is paid to eco-nomic valorization: focused on creating spin-offs, patenting, and economic entrepreneurship. The aspect of social valorization is mentioned, but very much underdeveloped and is not op-erationalized.

Quartier des Arts: cultural campus, work and leisure, limited

stakeholder inclusionThe third and last project I want to mention is the Quartier des Arts complex in the old city centre. This is the newest project and still in the stage of business case development. As part of the preparations for this business case, the architect Jo Coenen has developed three sce-narios for campus development. If a successful case is made, this project will most likely lead to the renovation of an old ceramics factory and

ing. In this case, however, substantial sums of public money have been invested and wasted. The abortion of the project in the early phase of construction has led to expenses and claims of approximately 60 million euro that will most likely never be recouped. And third, this project also reflects the neoliberal policy drift in which housing corporations are expected to become more entrepreneurial and in which a university participates in such a project, since these ‘signa-ture buildings’ are deemed necessary to attract high-quality researchers and students.

Maastricht Health Campus: research themes, modest real

estate strategy, economic valorization

Partly having learned from the Calatrava disas-ter, it seems, the envisioned Maastricht Health Campus (previously called the Maastricht Life and Science Campus) operates with a more modest real estate strategy. The starting point for the development is the perceived need to highlight particular research themes and to identify housing needs on the basis of what each research line needs. Special attention will be paid to heart and vascular diseases and the neurosciences, but the overall goal of the ini-tiative is to focus on the health trajectory as a whole and not just bio- or life sciences. This includes a stronger recognition of the socio-cultural dimensions of health and can be linked to debates around quality of life, health policy, aging and wellness. The Maastricht Health Campus is a partnership of Maastricht Univer-sity, Maastricht University Medical Center + (collaboration between the academic hospital and the Department of Health, Medicine and Life Sciences), the Limburg Development and Investment Company LIOF, Maastricht City Council and the Province of Limburg. The main objective is to expand the leading biomedical cluster in Randwyck into a campus of interna-tional excellence that belongs to the European top 10 when it comes to valorization of research activities. Following this substantive approach that starts from the perspective of research, the real estate strategy underlying the Health Campus initiative largely aims to restructure existing infrastructure and only build new in-frastructure where this is considered necessary. The only overarching vision is of a campus that is compact enough to allow for local interac-

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Conclusion

In linking conceptual debates on democratic deficit to campus development projects, this chapter has aimed to contribute to a more nor-mative perspective on the relation between the university and the city. Three basic problems have been discussed: limited accountability; limited public debate; and neoliberal policy drift. The preliminary case study of Maastricht illustrated these conceptual discussions with empirical material from three projects: the Cala- trava Campus; the Maastricht Health Campus; and the Quartier des Arts Campus.

This analysis should not be taken to im-ply a simple call for the democratization of campus development projects through more participation of the wider citizenry of a city region. Campus projects are complex building and planning exercises that require high levels of financial, organizational and time invest-ment and that necessitate very specific types of expertise that are difficult to communicate to non-experts. This irresolvable tension be-tween experts and lay people needs to be rec-ognized (Ibert 2007). At the same time, it also needs to be emphasized that a lack of public scrutiny of these campus development projects easily leads to an arrogant top-down govern-ance arrangement in which established elite actors feel no responsibility to justify their ac-tions and in which flawed projects are realized due to a lack of debate. To conclude, therefore, I want to suggest three important routes for improvement. First of all, in order to coun-ter the neoliberal policy drift of many of these projects, there is an urgent need to operationalize the notion of social valorization. Whereas the notion of economic valorization is usually operationalized with reference to patenting outputs, intellectual property rights or the amount of start-up firms, similarly con-crete indicators are missing in the case of so-cial valorization. Second, public debate should be used much more extensively than is cur-rently the case to interrogate the often shal-low policy terminology and to evaluate in situ project development. And third, instead of considering a building project to have fixed outcomes, it is important to use campus development as an opportunity for learning i.e. as a collaborative learning exercise that involves multiple stakeholders and types of expertise.

the restructuring of the surrounding area. This is one of the few cultural campus projects in the region and the goal is to integrate some courses from the Faculty of Arts and Social Sciences of Maastricht University with the curriculum of the arts academies in Maastricht – the buzz word here is ‘interdisciplinary arts’ (iArts). Although a new curriculum is currently being developed that integrates university and vo-cational education and that aims to ultimately attract five hundred (international) students per year, the economic crisis and above all the recent budget cuts in cultural funding on the national level have made it highly unlikely that this goal can be achieved. The real estate strategy is informed by the belief that physi-cally clustering the various arts programs in one building in combination with student ac-commodation, cafes, concert venues and shops will lead to an integration of work and leisure, produce the necessary urban ‘buzz’ and will generate synergies between the various courses and institutions.

It is quite obvious that this project also suffers from various democratic deficits. Most obviously, the transparency of decision-making is again unclear: the project is largely the re-sult of extensive lobbying of the arts academies with the Province of Limburg and the Munici-pality of Maastricht. This leads to a rather su-perficial discourse in which the key actors try to rhetorically satisfy policy objectives – i.e. by emphasizing the supposed contribution of the Quartier des Arts initiative to Maastricht’s bid for European Capital of Culture 2018 or its role in developing the knowledge economy and fur-ther internationalizing the city – without pro-viding much, if any, empirical evidence. Much emphasis is put on the key role played by the built environment in improving local interac-tions, but no substantive arguments are devel-oped and the link between locality and interdis-ciplinarity arts is left very vague and generic. More public debate could certainly improve this project. Also, the project is characterized by limited stakeholder inclusion. Although the claim is developed that the Quartier des Arts initiative contributes to a better interaction be-tween artists/researchers and ‘society’, none of the key stakeholders – such as surrounding communities or amateur arts and culture or-ganizations – have so far been included in the development of this project. This creates seri-ous accountability problems.

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Partizipation: Konflikte zwischen handlungs-orientierter und diskursiver Rationalität in der Stadtentwicklungsplanung, disP 171(4), 50-63.

Jongbloed, Ben, Jürgen Enders, and Carlo Salerno (2008) Higher education and its com-munities: interconnections, interdependencies and a research agenda. Higher Education 56(3), 303-324.

Perry, David C., and Wim Wiewel (2005) The University as Urban Developer: Case Stud-ies and Analysis. Armonk, NY: M.E. Sharpe.

Wallace, William, and Julie Smith (1995) Democracy or technocracy? European integra-tion and the problem of popular consent. West European Politics 18(3), 137-157.

Caljé, Pieter (2011) Maastricht and its uni-versity: interaction between university, city and region. In: Eric van Royen (ed.) Maastricht City of Knowledge: 850 Years of Science, Learning and Education. Nijmegen: Vantilt, 223-251.

Etzkowitz, Henry, Andrew Webster, Chris-tiane Gebhardt, Branca Regina Cantisano Terra (2000) The future of the university and the uni-versity of the future. Research Policy 29(2), 313-330.

Follesdal, Andreas, and Simon Hix (2006) Why there is a democratic deficit in the EU: A response to Majone and Moravcsik. Journal of Common Market Studies 44(3), 533-562.

Ibert, Oliver (2007) Megaprojekte und

Bibliography

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L’Observatoire Belval: Eine Plattform für Wissensmobilität und -transfer in Stadt und Region

Ich erlaube mir, in diesem Zusammenhang noch ein wenig weiter auszuholen. In unserer Forschung geht es uns zum einen um die em-pirische Bearbeitung von Grundsatzfragen, die in Geographie und Raumplanung von allgemei-ner Relevanz sind, sowie ihre theoriegeleitete Interpretation und Hinterfragung. Zum anderen bildet das regionale Setting in Luxemburg ei-nen wichtigen Anknüpfungspunkt unserer Ar-beit. Bemerkenswert ist hier, dass Luxemburg eine Reihe von Spezifika aufweist, bedenkt man die relativ geringe Größe des Landes und seiner Städte: eine sehr dynamische Entwicklung von Bevölkerung und Wirtschaft in den letzten zwei bis drei Dekaden, ein hoher Grad an Internatio-

Was ist das Observatoireund warum?

Die für die nahe Zukunft erwartete Verlegung der Universität auf einen neuen Campus ist zweifellos als eines der größten, ambitioniertes-ten städtebaulichen Entwicklungsvorhaben in Europa zu sehen. Wenn man einer Arbeitgruppe für Geographie und Raumplanung an der hie-sigen Universität angehört, die sich mit theo-riegeleiteten und empirischen Fragen befasst – namentlich Stadt- und Regionalentwicklung; ökonomische Netzwerke und ‚flows’; metropo-litane Governance – dann ist Belval zwangsläu-fig Objekt unseres Interesses1.

L’Observatoire Belval: Eine Plattform für Wissensmobilität und -transfer in Stadt und Region

Markus Hesse

1 Wenn nachfolgend von ‚Belval’ die Rede ist, dann ist grundsätzlich immer das Entwicklungsprojekt auf dem Gebiet der Gemeinden Esch und Sanem gemeint, das derzeit auf dem ehemaligen Stahlwerksstandort von ARBED/Arcelor-Mittal und angrenzenden Terrains realisiert wird.

Das Belval-Areal © Fonds Belval / www.schleich.lu

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Markus Hesse

und entwickelt sich gerade als eigenständiges Forschungsfeld.2

Was ist die Arbeitsweise des Observatoire, wer ist derzeit daran beteiligt, wohin soll die Reise gehen? Am Observatoire wirken u. a. mit die Gemeinden Esch, Sanem, die Stadt Luxem-burg; ProSud und AGAPE; Akteure wie Agora und Fonds Belval; das DATer, das uns in der Anlaufphase bereits sehr großzügig unterstützt hat; Kollegen vom CEPS sowie der Architek-turschule in Nancy. Ziele und Arbeitsweise dieser Plattform sind auch in einem Memoran-dum festgehalten, über das sich die Beteiligten konsensual verständigt haben. Es ist so konkret wie nötig formuliert und so offen wie möglich. Eine website soll der Information über wichti-ge Aktivitäten dienen sowie Zugang zu Doku-menten bieten. Gestern haben wir zum fünften Mal getagt. Wir haben uns dabei intensiver mit zwei Rednern der heutigen Tagung befasst und ihre Thesen diskutiert (Oliver Ibert und Bas van Heur).

Der eine Hintergrund: Wissen im Raum

Die konkrete, durchaus anwendungsnahe Auseinandersetzung mit den Potenzialen des neuen Standortes Belval zur Förderung einer wissensbasierten Raumentwicklung knüpft an übergreifende Konzepte an, die sich mit den ökonomisch-kulturellen Voraussetzungen der Raumentwicklung befassen. Entsprechende Forschungsansätze weisen der Generierung, Vermarktung und Zirkulation von Wissen zen- trale Bedeutung für die wirtschaftliche und wirt-schaftsräumliche Entwicklung zu. Sie haben in der Ökonomie, in den Sozialwissenschaften und der Wirtschaftsgeographie große Resonanz gefunden. Dabei stellt sich – theoretisch wie empirisch – immer wieder die Frage, inwieweit es Sachzusammenhänge gibt, die auch räum-lich angelegt sind (etwa zwischen Innovation und Nähe), oder ob es sich hier um Artefakte handelt. Wenn man über lokale Wissenscluster oder Wissensregionen spricht, werden solche Zusammenhänge ja mitunter auch konstruiert.

Uns interessiert im Fall Belval, welche Bedeutung Wissensgenerierung in einem Raum hat, der sich nicht auf pfadabhängige Tradition

nalisierung, wenn nicht Metropolisierung von Ökonomie und Arbeitsmarkt, damit einherge-hend ein großer Problemdruck auf den Gebieten Wohnungsmarkt, Mobilität und raumbezogene Steuerung. Die damit verbundenen Ungleich-zeitigkeiten – Modernisierungstempo, mentale Anpassungserfordernisse, Brüche und Konflikte – machen diesen Fall aus Sicht der Planungsfor-schung überaus interessant.

Aus beiden Gründen – dem übergeordne-ten Forschungsinteresse wie auch der nahelie-genden Einbettung unserer Arbeit in den regio- nalen Kontext – ist Belval für uns ein Thema. Daher hat unsere Arbeitsgruppe auf der vergan-genen Tagung im Oktober 2009 den Vorschlag gemacht, ein Observatoire Belval einzurichten. Dieses Observatoire ist insofern als eine In-formationsplattform für relevante öffentliche und private Akteure gedacht. Sie soll die wei- tere Entwicklung am Standort Belval auf ihre Bedeutung für Stadt und Region hin untersu-chen und dokumentieren. Das Wichtigste vor-weg: es ist kein Gremium, sondern ein Expe-riment. In weiteren Schritten kann daraus ein Netzwerk entstehen, das sich auf verschiedenen Ebenen mit dem Zusammenhang von Universi-tät bzw. Forschung/Wissen einerseits und Stadt- und Regionalentwicklung andererseits befasst.

Was soll dieses Netzwerk leisten? Ers-tens sollen die mittel- und längerfristigen Wir-kungen des Standorts in den Blick genommen werden. Wie wird aus Belval ein „gelebter“ Teil der Stadt, wie wird es „angenommen“, welche Effekte strahlt es in der Region aus? Unter welchen Bedingungen könnte aus Belval eine Art science city werden, wie könnte ein solcher Status durch frühzeitiges Agieren der Beteiligten gefördert werden… ? Zweitens ist uns die Generierung von Wissen in umgekehr-ter Richtung wichtig – nämlich das Lernen von vergleichbaren Fällen und der Transfer anderer, auch internationaler Erfahrungen in unsere Re-gion. Dafür haben wir ja bis zur Einweihung der Cité des Sciences offenbar auch noch etwas Zeit. Und diese Tätigkeit ist weit komplexer und voraussetzungsvoller, als es das schnelle Stricken und Zirkulieren von best practices sug-geriert. Unter welchen Bedingungen solche po-licy transfers möglich und effektiv sind, findet in unseren Disziplinen zunehmend Beachtung

2 vgl. Eugene McCann/Kevin Ward (eds.): Mobile Urbanism. Cities and policy making in the gobal age. Minneapolis: University of Minnesota Press, 2011.

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L’Observatoire Belval: Eine Plattform für Wissensmobilität und -transfer in Stadt und Region

ren Herausforderungen und Risiken verbunden.Diese werden durch den sehr spezifischen, wenn nicht gar singulären Luxemburger Kontext noch verschärft: Erstens gibt es in der Raum- und Stadtplanung im Großherzogtum offenbar einen immanenten Hang zur Größe – als wenn er in der DNA der hiesigen Planungspolitik an-gelegt wäre - Erfahrungen mit der Realisierung der großmaßstäblichen Stadterweiterung auf dem Kirchberg, der prospektive Masterplan für die Nordstad, einige Projekte in der Hauptstadt, last but not least Belval stehen m. E. repräsen-tativ für diesen Typ von Urbanismus. Den Hang zum großen Projekt im kleinen Land nenne ich auch das „Kirchberg-Syndrom“3: Es besteht – wie der Kirchberg – aus solitären, großvolumi-gen Einzelvorhaben, meist isoliert vom räumli-chen Kontext, eher sperrig mit Blick auf urbane Integration. Ihre planerische Umsetzung bringt nicht nur größenbedingte Implementationspro-bleme und -risiken mit sich, sondern reibt sich auch an den oft begrenzten Planungskapazitä-ten der Gemeinden.

Zweitens ist hier der soziale Kontext der Planungspraxis relevant: Das Setting ist überschaubar, institutionelle Nähe ist flächen- deckend, nahezu jede/r kennt jeden. Dies heißt

als solche berufen kann, sondern Gegenstand einer umfassenden Transformation ist. Schließ-lich lassen sich hier nur begrenzt konkrete Verbindungen herstellen zwischen dem altin-dustriellen Erbe der Minette und den künftigen Strukturen und Nutzungen in Belval. Auch ist diese Entwicklung eingebettet in ein stadträum-lich hybrides, alles andere als metropolitanes oder großstädtisches Setting. Es ist städtebau-lich auf absehbare Zeit noch durch industrielle Großstrukturen geprägt. Daher soll sich die-se Initiative zugleich auch mit der konkreten Entwicklung in Belval auseinandersetzen. Die Zusammenarbeit von Wissenschaft und Pra-xis kann vielleicht auch Wege aufzeigen, den Standort Belval in sein städtisches und regiona-les Umfeld zu integrieren.

Der andere Hintergrund: Großprojekte und PlanungskulturenDiese Integration ist auch deshalb keine leichte Aufgabe, weil das Vorhaben Belval gemessen an Bauvolumen, Laufzeiten, Kosten zweifellos ein Großvorhaben der Stadtpolitik darstellt. Die Realisierung solcher Vorhaben ist allein auf-grund ihrer Maßstäblichkeit schon mit besonde-

3 vgl. Markus Hesse: Das Kirchberg-Syndrom - große Projekte in einem kleinen Land. Planen und Bauen in Luxemburg. Manuscrit accepté par disP - The Town Planning Journal.

Die Baustelle der Maison du Savoir © Fonds Belval

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Ville et Université

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Markus Hesse

nungsprozess involviert ist, etwa zum Wissens- transfer, manchmal auch als Moderator. Die enge Zusammenarbeit mit den beteiligten kom-munalen Akteuren bzw. dem Staat eröffnet die Möglichkeit, einen input von außen zu geben bzw. diesen zu organisieren. Dadurch ergeben sich auch delikate Einblicke in laufende Gover-nanceprozesse, die ihrerseits einen attraktiven Forschungsgegenstand darstellen.

Ich komme zum Schluss: Nach meiner Wahrnehmung ist es das gemeinsame Interesse von Forschung und Praxis, über mehr Aus-tausch, geregelte Kommunikation und Koope-ration eine Art „Architektur des Wissens“ zu schaffen, wie Jürgen Mittelstraß dies einmal genannt hat.4 Es geht dabei um mehr als nur eine organisatorische Struktur, sondern auch um einen Ort, der dem Aufbau, der Zirkula- tion und schließlich auch der Verwertung von Wissen dient. Wir haben die Hoffnung – und deshalb auch den Anstoß für diese Initiative ge-geben –, dass das „Observatoire Belval“ einen bescheidenen, womöglich sichtbaren Beitrag in diese Richtung leisten kann.

nicht zwangsläufig, dass jede/r mit jeder/m spricht, wie wir aus praktischer Anschauung wissen. Um in der Terminologie von Oliver Ibert zu bleiben: Wie man hier trotz physischer Nähe ein beachtliches Maß an sozialer Distanz praktiziert, das ist schon sehr bemerkenswert. Mehr Transparenz untereinander im öffent- lichen Diskursraum, ein Ziel des Observatoire, wäre schon wünschenswert. Von den zeitgemä-ßen Anforderungen an eine im umfassenden Sinne nachhaltige Planungspolitik – diese ist kollaborativ, partizipativ, inklusiv – will ich jetzt noch nicht reden. Oder müsste man das jetzt nicht doch endlich tun und das Projekt (bzw. die Planungspraxis an sich) in dieser Hin-sicht strategisch neu ausrichten?

Der Universität bieten sich in dieser Situ-ation mehrere Aufgaben: sie kann als Schnitt-stelle von Forschung und Praxis dienen, da sie hier in großem Umfang sowohl empirische Fragestellungen für die eigene Arbeit vorfindet als auch eine komplexe Akteurskonstellation. Diese macht gelegentliche Einsätze eines Trä-gers sinnvoll, der nicht unmittelbar in den Pla-

4 Jürgen Mittelstraß: Die Häuser des Wissens. Wissenschaftstheoretische Studien. Frankfurt/Main: Suhrkamp, 1998.

Die restaurierten Hochöfen © Fonds Belval

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Ancrage territorial de l’Université

1. Le tripôle administratif, culturel et commercial

Le tripôle centre-ville, Belval et Lallange forme la structure primaire de la ville.

a) La Cité des Sciences, l’Université et le quartier Belval

Un quartier urbain mixte et vivant, mariant enseignement supérieur, recherche, habitat, culture, loisirs et commerce à l’ombre des té-moins du patrimoine industriel.

b) Le centre-ville

Le vieux noyau Al-Esch et la nouvelle ville dessinée au début du XXe siècle, marquée par

Deux grands pôles urbains dont l’importance dépasse le niveau régional, voire national, mar-quent le territoire de la ville d’Esch : le centre-ville à forte identité et grande urbanité et la Cité des Sciences avec l’Université.

Ces deux pôles sont déconnectés l’un de l’autre, d’un côté par l’usine sidérurgique qui restera en fonction, par un espace résiduel autour du Rond-Point Raemerich marqué aujourd’hui par la présence d’infrastructures techniques et routières, ainsi que par une frange étroite au développement peu structurée en contact direct avec la France.

La stratégie territoriale de la Ville consiste dorénavant à coordonner et à rendre complé-mentaire le développement des 2 pôles.

Cette stratégie s’établit à différents niveaux :

Ancrage territorial de l’UniversitéJean Goedert

Pôles de développement

Städtische NutzungsmischungForschung und EntwicklungForschung und DienstleistungWohnenFreizeit und SportNaherholungEntwicklungspolRestrukturierungspol

InterventionsbereichEntwicklungsachseEntwicklungsachse FreiraumSchnittstelle Stadt - Landschaft

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Ville et Université

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Jean Goedert

Ainsi les logements pour étudiants et per-sonnel de l’Université sont à ancrer dans des quartiers où une synergie entre les deux types de population peut être rapidement générée et où la vie urbaine sera favorablement influencée, quartiers naturellement très bien connectés à la Cité des Sciences.

Esch a été tout au long de son histoire un melting pot, un lieu de travail et d’accueil pour des populations de diverses nationalités, que la société urbaine a toujours su intégrer sans grands heurts.

Donc une nouvelle étape va changer de nouveau la ville vers une société urbaine où co-habiteront les gens de la société du savoir, de l’économie créative et les travailleurs d’usine et de PME.

Les activités économiques elles aussi sont capables d’unifier le territoire de la ville, surtout celles qui ont déjà été ou vont être générées à l’avenir par les activités de l’Université et les centres de recherche, notamment dans les do-maines de la biotechnologie, des technologies environnementales ainsi que de l’économie créative.

Comme la structure urbaine du quartier Belval a été conçue de façon très urbaine, de multiples firmes, surtout dans le secteur de la production et de la fabrication, peuvent diffici-lement s’intégrer dans cet environnement. La ville d’Esch disposant d’une structure urbaine beaucoup plus flexible et diversifiée peut donc accueillir ces firmes productrices sur le reste du territoire, notamment au Sommet et aux alen-tours du rond-point Raemerich, au Schlass-goard, aux Terres Rouges et à Belval-Homecht le long de la frontière française. La proximité de l’Université et des centres de recherche reste à chaque endroit de la ville garantie par les mul-tiples liaisons mentionnées ci-dessus.

Evidemment, les liens de mobilité de toute nature entre les quartiers et les centres d’in-térêt de la Ville sont d’une importance vitale pour un équilibre des fonctions urbaines : liaisons rapides par TCSP, liaisons de bus, mo-bilité douce.

Il sera très important de poursuivre les études préliminaires pour la réalisation du tramway local et régional. Le tramway est le meilleur moyen de faire exister un territoire, il va permettre d’unifier l’agglomération urbaine et de renforcer la centralité eschoise. Le tram-way n’est pas une utopie, il était réalité jusqu’au milieu des années 50.

des rues à grande urbanité et aux façades à l’ar-chitecture riche et variée. La Rue de l’Alzette, la plus grande artère commerciale du Luxem-bourg, est l’épine dorsale du Centre et relie les deux plus importantes places publiques de la ville, elles-mêmes noyaux d’un côté du pôle administratif (Hôtel de Ville, Justice de Paix, bâtiment administratif Arcelor), de l’autre du « Carré Culturel » avec son Théâtre, Musée National de la Résistance, Médiathèque projetée etc…

c) Le Centre de Lallange

Autour du nouveau centre commercial Cactus de quelque 25 000 m2 de surface commerciale à l’importance tant locale (pour un quartier de ± 8 000 habitants) que régionale, se groupent de nouvelles habitations, école et accueil, ainsi que le Centre de Culture Alternative (Kufa) et un site prévu pour l’implantation d’une Inter-national School.

Il s’agit donc de présenter à l’avenir cha-cun de ces pôles comme faisant partie de l’en-tité de la ville, de l’identité de la ville, et d’évi-ter un développement non concerté et isolé ainsi qu’un marketing déconnecté.

Parallèlement, les trois centres sont à relier par un mode de transport en commun, ultrara-pide, en complément au réseau de bus existant qui a déjà été amélioré de façon sensible.

L’action sur le paysage est d’une grande importance pour unifier le territoire d’une ville. Ainsi des liaisons vertes, agréables et douces, parcourues par des pistes cyclables et des che-mins piétons, déjà existantes en partie, relieront à l’échéance ces centres d’intérêt et contribue-ront à une perception d’ensemble de la ville.

2. Le concept de développement au niveau de la ville

Autour de ces trois pôles gravitent et se déve-loppent les autres quartiers et grands projets urbains. Nous connaissons en gros sept grands espaces d’intervention (voir plan) dont les plus importants sont les espaces de transition entre le quartier Belval et la ville traditionnelle.

Les diverses fonctions urbaines sont à ré-partir sur tout le territoire de la ville suivant les spécificités et les potentialités des différents quartiers et espaces afin de former in fine un ré-seau, une fédération de projets urbains articulés entre eux.

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Ancrage territorial de l’Université

• Zone des grands équipements, en face de Belval (éventuellement structure hospita-lière, instituts de recherche français...).

• Zones d’activités écologiques (vitrine éco-logique) réactivant la frange peu structurée côté luxembourgeois.

• Zone de sports et de loisirs avec grand plan d’eau vis-à-vis de la Lentille Terres Rouges (stade de football…) avec une liaison di-recte à partir du centre-ville densément ha-bité d’Esch.

Cette urbanisation transfrontalière va créer une deuxième liaison forte du centre-ville à la Cité des Sciences et au quartier Belval.

3. L’agglomération transfrontalière

Ayant une histoire commune, une composition sociologique comparable, Esch forme avec les localités luxembourgeoises et françaises une continuité urbaine, mais les différentes loca-lités ne se reconnaissent pas encore comme une agglomération, encore moins transfronta-lière. Le nouveau GECT (Groupement Européen de Coopération Transfrontalière) va œuvrer dans cette direction et, dans une première phase, il sera nécessaire d’élaborer un projet commun aux communes luxembourgeoises, en retard sur les communes françaises dans ce domaine. Celles-ci se sont fédérées autour du concept Ecocité et se sont inscrites fortement dans le dé-veloppement durable préconisé par le Grenelle Environnement et l’action nationale « Ville de demain ». Pourquoi ne pas mettre à la base du développement de toute agglomération cette

Les deux espaces de développement les plus importants :

a) Le territoire autour du rond-point Raemerich

Ces espaces présentent une complexité mais aussi un potentiel très importants. Nous avons commencé par lister les contraintes et les fonc-tions urbaines à envisager sur ce territoire – Ex-tension des structures universitaires, système routier clair et permettant une orientation facile, liaison verte etc…

Il faut rapidement une vision urbanis-tique et paysagère de cet espace charnière ; une première vision d’ensemble élaborée par une classe d’étudiants en Master 2 de l’université de Nancy a le grand mérite de montrer les potentia-lités du site. Un nouveau boulevard entre la sor-tie Raemerich de la liaison Micheville et la Cité des Sciences va créer une nouvelle entrée vers l’Université et permettre de multiples liaisons avec la structure urbaine environnante.

b) Le territoire le long de la frontière française, en connexion avec Ecocité et l’Opération d’Intérêt National

Ce projet doit se faire en étroite coopération avec les autorités françaises. Je voudrais uni-quement insister sur la complémentarité de la planification des deux côtés de la frontière.

Il y a d’abord eu une concertation som-maire sur la répartition des fonctions primaires de l’urbanisation écologique projetée et une première convergence des principales zones a pu être trouvée :

Les deux espaces de développement, projet étudiants ENSAN Nancy

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Ville et Université

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Jean Goedert

atteindra, avec son potentiel de dévelop- pement, la masse critique des 100.000 habitants et constituera avec la ville de Luxembourg et les autres villes françaises, allemandes et belges, le moteur essentiel de l’animation et de la cohésion de la métropole multipolaire transfrontalière.

idée de développement durable pour parvenir par phases à la réalisation d’une Ecocité multi-polaire transfrontalière ?

Cette Ecocité, avec en son sein l’Uni-versité du Luxembourg et les centres de re- cherche, ses équipements culturels d’exception (actuellement 75.000 habitants environ)

L’agglomération transfrontalière, Développement Urbain – Ville d’Esch-sur-Alzette

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Esch : une ville en mouvement – L’intégration de l’Université du Luxembourg dans la Ville d’Esch-sur-Alzette

dérurgique luxembourgeois fondé en 1911, le-quel a fusionné en 2002 avec les groupes Ace-ralia (Espagne) et Usinor (France) pour créer le groupe Arcelor. Ce dernier a de nouveau fu-sionné en 2006 avec le groupe Mittal Steel pour former la société ArcelorMittal S.A.

En 1997, à l’arrêt du dernier haut fourneau (B) encore en production au Luxembourg, une surface supérieure à 120 hectares a été libérée pour accueillir de nouvelles activités. L’autre partie du site est toujours exploitée par la socié-té ArcelorMittal qui y produit des palplanches.

La particularité de ce site est que ce dernier est parfaitement desservi par la route et le rail qui le longent à sa limite Sud. Ainsi, de par son positionnement géographique, Esch/Belval est devenu le plus grand projet urbain de reconversion industrielle jamais entrepris au Grand-Duché. Les débuts de la reconversion des friches de Belval remontent à la présentation du Master Plan en 2000. Fort de cette décision, la société AGORA, chargée du développement du site, a proposé de réaliser, en partenariat avec le Mi-nistère de l’Intérieur, un concours international d’urbanisme. Un comité de concertation dirigé par le Ministre de l’Intérieur a décidé, le 8 mars 2002, de poursuivre la planification sur la base du projet du bureau Jo Coenen & Co de Maas-tricht. Le lauréat proposait un ensemble urbain composé de 4 quartiers destinés à des fonctions bien distinctes, à savoir : la Terrasse des Hauts Fourneaux, le Square Mile, le Parc Belval et le Quartier Belval.

À travers ses différents quartiers, le pro-jet permettra à terme d’accueillir plus de 5.000 habitants et plus de 20.000 occupants ou utili-sateurs quotidiens. Le nouvel ensemble urbain englobe une surface développée de près de 1,3 millions de m² sur 69 hectares constructibles. Une proportion importante (30 % des surfaces) est réservée aux espaces verts et places pu-bliques.

Les conditions de sa mise en œuvre lui confèrent un fort potentiel de développement, grâce notamment :

Le 23 décembre 2005, le gouvernement a an-noncé que le site de Belval avait la vocation d’accueillir l’Université du Luxembourg en tant que site unique.

Avec ses 14,4 km², Esch-sur-Alzette ne représente même pas 1 % de la superficie du Luxembourg. Elle est en revanche la deuxième ville la plus peuplée du pays et celle ayant la plus grande densité de population. 116 nationa-lités s’y côtoient et la part des non-Luxembour-geois, avec 54 %, est supérieure à la moyenne nationale (43,7 %). Depuis les années 2000, l’économie eschoise reprend de l’élan. Par exemple, entre 2000 et 2010, 22,6 % d’entre-prises additionnelles ont choisi Esch pour y installer leur siège social. Cependant, la plus grande contrainte de la Ville est son territoire très exigu. Les surfaces disponibles pour les nouvelles implantations sont rares. Par consé-quent, d’autres communes du canton connais-sent une augmentation des implantations d’en-treprises plus soutenue, celles qui enregistrent le plus grand nombre d’implantations étant toutes limitrophes de la Ville d’Esch-sur-Alzette.

Le taux de chômage à Esch est supérieur au taux de chômage moyen du Luxembourg et ce, depuis plus d’une décennie. En 2010, il était de 12,79 % contre une moyenne natio-nale de 6,97 %. L’Université peut représen-ter un tournant, mais cela ne résoudra pas le problème du chômage des jeunes de moins de 25 ans peu qualifiés. En effet, plus de deux tiers des demandeurs d’emplois inscrits auprès de l’Administration de l’Emploi ont un niveau de formation inférieur.

Belval de 1911 à 2011

Avant d’analyser plus en détails les différents impacts qu’aura l’arrivée de l’Université, il convient de faire un retour dans le passé et d’examiner ce qui s’est passé à Belval ces der-niers 100 ans.

Les friches d’Esch-Belval sont situées sur un ancien site industriel de l’Arbed, groupe si-

Esch : une ville en mouvement.L’intégration de l’Université du Luxembourg dans

la Ville d’Esch-sur-AlzetteXavier Poos

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Xavier Poos

chées doubles et l’ancrage de l’Université est devenu la priorité numéro un. Comme cela a déjà été évoqué à de nombreuses reprises par les autorités locales, aussi bien de la majorité que de l’opposition, le plus grand défi est de veiller à ce qu’Esch/Belval ne soit pas déconnecté du reste de la Ville, urbanistiquement et sociologi-quement.

Dès le début, les responsables politiques de la Ville se sont demandé comment faire pour éviter que le quartier de Belval ne devienne un campus universitaire vivant en autarcie et dans l’isolement. Ceci serait désastreux pour les étu-diants et les professeurs, d’une part, et pour les habitants de la Ville, d’autre part.

Relever ce défi sera difficile, compte tenu du fait qu’ArcelorMittal exploite encore une usine employant près de 200 salariés, laquelle s’avère être encore très rentable. Avec une sur-face de près de 100ha, elle est située directe-ment entre le site Ouest de Belval et le cœur de la Ville. Cette usine constitue d’un point de vue urbanistique un obstacle à une intégration har-monieuse du quartier “Universitéit” au centre. D’un point de vue politique et économique, il est indispensable que cette usine de réputation mondiale continue à produire. Il faut donc cher-cher d’autres moyens pour connecter les deux sites de la manière la plus efficace.

Un impact considérable

Le pouvoir d’achat des étudiants, professeurs, chercheurs et employés de l’Université repré-sentera environ 110 millions d’euros en 2015. 110 millions d’euros qui seront en grande partie dépensés dans le secteur du commerce et des services. Malgré les efforts récents, l’offre de services – et surtout sa modernité, n’est pas en-core tout à fait adaptée à une ville universitaire. Ce secteur représente par conséquent un grand potentiel de développement. Le chantier est d’ores et déjà ouvert.

Les trois grands pôles de commerce de la Ville, à savoir le centre-ville (avec sa zone pié-tonne la plus longue du pays), Lallange autour du nouveau Cactus et Belval, avec le Plaza 1 et 2, sont déjà devenus plus attractifs, plus intercon-nectés et plus cosmopolites.

Au total, la Ville compte environ 1300 commerces, avec une surface totale de 100.000 m². Esch se positionne aujourd’hui comme « le » centre commercial de la région Sud, doté d’un pouvoir d’attraction régional. En

• au respect des idées directrices formulées dès l’origine par les initiateurs du projet ;

• à une insertion harmonieuse dans le tissu urbain des communes d’Esch et de Sanem ;

• au soutien actif de l’État à travers un im-portant programme de décentralisation de fonctions administratives ;

• et à la mise en œuvre d’une politique d’en-seignement supérieur ambitieuse dévelop-pée dans le contexte de la création de l’Uni-versité du Luxembourg.

En 1951, le Ministre des Affaires Etrangères Joseph Bech avait proposé d’installer à Luxem-bourg le siège provisoire de la CECA. Proposi-tion acceptée par nos cinq partenaires et qui a été à l’origine d’un développement fulgurant de la capitale, ainsi devenue une capitale européenne.

Pour la Ville d’Esch-sur-Alzette, la déci-sion de l’implantation de l’Université aura sans doute un impact similaire et va changer le vi-sage de toute la région. Elle va offrir une oppor-tunité unique au développement de la Ville. Elle permettra aussi d’améliorer la qualité de vie de ses habitants et l’image de marque du Sud du Luxembourg. En effet, pendant une longue pé-riode, le déclin de la sidérurgie a assombri les perspectives économiques de la région Sud car la majeure partie de l’activité économique du pays s’est concentrée sur la capitale autour du secteur financier.

L’Université est donc une nouvelle chance de développement et de progrès. Elle peut de-venir un véritable pilier économique pour toute la région, centrée sur des pôles comme la re-cherche, l’innovation, la biomédecine et les nou-velles technologies. Là où s’installe une Uni-versité vont naître une nouvelle économie, de nouveaux emplois, un nouveau dynamisme so-cio-économique et une nouvelle mixité sociale.

Mais il ne faut pas être dupe. Il ne faut pas croire que la mise en fonction et l’ouverture de l’Université résoudra « d’un coup de baguette magique » tous les problèmes économiques et socio-économiques de la Ville, voire de la ré-gion. L’Université ne résorbera pas notre chô-mage, ni nos inégalités sociales, l’échec sco-laire et bien d’autres disparités.

Intégrer harmonieusement Ville et Université

Depuis que le gouvernement luxembourgeois a pris sa décision, la Ville d’Esch a mis les bou-

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Esch : une ville en mouvement – L’intégration de l’Université du Luxembourg dans la Ville d’Esch-sur-Alzette

Autre acteur de la recherche, le CEPS/INSTEAD est aussi actif sur le site de Belval. Fondé en 1989, il a su développer une solide expertise en sciences sociales et éco-nomiques et devenir un des piliers de la re-cherche dans ce domaine au niveau européen. Il a également démontré sa capacité à fédérer des acteurs universitaires internationaux en dé-veloppant une offre de formation pionnière. A l’horizon 2014, le CEPS/INSTEAD rejoindra la future Maison des Sciences humaines et devien-dra un partenaire privilégié de l’Université du Luxembourg, créant ainsi un pôle d’excellence en sciences sociales et économiques au cœur du site. Actuellement, le CEPS/INSTEAD occupe 140 employés permanents, ainsi que des enquê-teurs non-salariés, avec un budget annuel de 14 millions d’euros.

Le CRP Henri Tudor est également un acteur de référence dans la recherche et l’inno-vation au Luxembourg. Il oriente ses activités vers les technologies des matériaux, de l’envi-ronnement, de la santé, des TIC et de l’organi-sation et la gestion des entreprises. Même si les structures du CRP Henri Tudor sont concen-trées sur la Ville de Luxembourg (siège social au Kirchberg, site de Kalchesbrëck, Annexe K2), son incubateur d’entreprises innovantes est situé à Esch-sur-Alzette (Technoport). Ce dernier a acquis, depuis sa création il y a plus de 12 ans, une reconnaissance internationale. L’incubateur héberge actuellement 14 start-up, employant quelque 70 personnes hautement qualifiées. Afin de donner un nouvel élan à son développement, le Technoport a été transféré le 2 juillet 2012 dans de nouveaux locaux au sein de l’incubateur d’entreprises situé à proxi-mité directe du nouveau bâtiment du LCSB. Le même jour ont été lancées les activités de la société Technoport, née de la fusion le Techno-port® Schlassgoart et du centre ecostart.

Un des derniers arrivants sur le territoire eschois est le LCSB. Créé en 2009, le Luxem-bourg Centre for Systems Biomedecine est un centre interdisciplinaire de l’Université qui étudie les mécanismes moléculaires et cellu-laires entraînant le développement de maladies chroniques. Rassemblant aussi bien des biolo-gistes que des mathématiciens, physiciens et informaticiens, le centre propose une approche systémique novatrice et l’étude des maladies neuro-dégénératives, telles que la maladie de Parkinson. Le bâtiment du LCSB a été inauguré le 26 septembre 2011 et compte actuellement

étroite coopération avec la Commune de Sanem, la Ville d’Esch renforce et dynamise son évo-lution commerciale via un programme de City Management (baptisé « Zentrum Süden »). Son objectif est de développer l’attractivité de la Ville auprès des visiteurs et des investisseurs. Pour-tant la restructuration est loin d’être terminée.

Les commerces ainsi que tout le secteur des services devront non seulement continuer à s’agrandir et à se diversifier, mais ils devront surtout s’adapter à cette nouvelle clientèle que représentent les étudiants, les professeurs, les chercheurs, les familles des étudiants et les vi-siteurs occasionnels. Un grand effort de moder-nisation s’impose.

L’innovation et la recherche : un nouveau moteur pour

l’économie eschoiseLe domaine de la recherche est un pilier éco-nomique qui a été, pendant les deux dernières décennies, quelque peu délaissé. L’implantation de l’Université offre dorénavant un potentiel de développement considérable.

Premièrement, ArcelorMittal, premier em-ployeur du pays, a toujours été présent à Esch. Son département de recherche et développe-ment y est installé depuis 1973 à proximité des usines qui font office de laboratoires. La recherche se concentre essentiellement sur les produits longs à forte valeur ajoutée (poutrelles et palplanches) pour lesquels ArcelorMittal est leader du marché. Très actif sur ce secteur, Ar-celorMittal a établi une trentaine de partenariats avec des centres de recherche (dont le CRP Henri Tudor), des universités étrangères, ainsi qu’avec des entreprises du secteur présentes à Esch, mais également dans la Grande Région et le reste du monde.

Le CRP Gabriel Lippmann est également présent sur le site de Belval. Cet établissement public a pour mission principale la recherche appliquée et le développement technologique, ainsi que le transfert de technologies avec la for-mation permanente de haut niveau. L’objectif du CRP est de renforcer le tissu économique du pays en créant de nouvelles compétences tech-nologiques. Actuellement, le CRP Lippmann emploie plus de 200 chercheurs, enseignants-chercheurs et stagiaires de 3e cycle au sein de 4 départements de recherche, avec un budget annuel dépassant les 80 millions d’euros. Ce centre sera transféré à la Cité des Sciences.

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Xavier Poos

quences très variables mais directes sur la Ville :

• une Université centrée sur la recherche ayant pour objectif l’excellence

• une Université privilégiant les intérêts de l’économie nationale et les besoins de la société

• une Université principalement axée sur les sciences humaines et des aspects particu-liers du pays.

« En fin de compte », conclut M. Entringer et je suis pleinement d’accord avec lui, « le pire scé-nario pour l’UL consisterait en une transforma-tion progressive en super-lycée », le troisième scénario, en somme.

Avec l’auteur, économiste de formation et ancien haut fonctionnaire des Communau-tés européennes, je suis d’avis que la véritable plus-value que l’UL a à offrir au pays consiste dans une combinaison des deux premiers scé-narios. Les choix définitifs n’ont pas encore été faits. Ils ne sont d’ailleurs pas de la compétence de la Ville, mais bien de celle de l’Université et du Gouvernement.

L’excellence a un prix. Il faudra recruter des professeurs et des chercheurs de haut ni-veau, leur fournir des laboratoires et des équipe-ments des plus modernes, intégrer la recherche dans les organismes existants, mettre en place une collaboration avec d’autres centres et d’autres universités… Les défis sont énormes. Dans le contexte des enjeux futurs, il est im-portant de mentionner deux grands projets connexes à l’implantation de l’Université, les-quels sont encore dans une phase de gestation ou de planification.

• Premièrement, le projet français d’OIN et d’Eco-Cité, annoncé par le Chef de l’Etat français, est un projet très ambitieux, mais ses contours et sa période de réalisation n’ont pas encore été clairement définis par les autorités françaises. Ce projet aura un impact encore très difficilement imaginable sur la Ville.

• La possible création d’un nouvel Hôpital ultramoderne transfrontalier en collabora-tion directe avec les facultés de médecine des Universités régionales.

Un autre élément essentiel dans l’expansion de l’Université pour les prochaines années est celle d’une 4ème faculté qui pourrait être une faculté de

environ 70 collaborateurs, avec un budget an-nuel de 6,5 millions d’euros.

« Last but not least », le Luxembourg BioHealth Cluster, géré par Luxinnovation, qui fédère des institutions publiques et privées, des laboratoires publics et des sociétés privées telles qu’Axoglia Therapeutica ou Ketterhill. Ce cluster est né en 2008 d’une réflexion du gouvernement de diversifier les activités de la place luxembourgeoise. Il a pour but d’at-tirer des fonds d’investissement et du capital risque privé. En juin 2011, le cluster BioHealth a décidé de construire à Esch, dans le quartier Sommet, la « House of BioHealth ». Cette in-frastructure abritera fin 2013 3500 m² de labora-toires et 2000 m² de bureaux administratifs (soit 200 personnes). A terme, en 2015, la House of Biohealth occupera une superficie de 18.000 m² et pourra héberger environ 500 personnes. Elle accueillera des sociétés de recherche et des la-boratoires, en leur offrant à la fois des infras-tructures adéquates et de nombreuses presta-tions de services administratifs.

Fin 2011, plus de 500 chercheurs tra-vaillent déjà sur le territoire de la Ville, avant même que l’Université n’ait ouvert ses portes. Cette « nouvelle » population, non présente il y a encore 10 ans, crée une toute nouvelle de-mande au niveau de la Ville, non seulement au niveau des biens et services, mais également au niveau de la demande de logements et d’activi-tés culturelles. C’est ici que la Ville d’Esch de-vra, en partenariat avec les investisseurs privés, clairement définir les besoins. Son territoire étant exigu, il va falloir choisir non seulement le genre de résidences « standing » à construire mais également rigoureusement sélectionner le genre d’activités susceptibles de s’y implanter.

Les enjeux du futur pour l’Université

Hormis les publications de l’Université elle-même, la littérature à propos de l’Université de Luxembourg est encore peu importante. Parmi les ouvrages qui lui sont consacrés, il me faut néanmoins mentionner l’essai remarquable de M. Henri Entringer, publié par l’Institut Grand-Ducal et intitulé « Les défis de l’Université du Luxembourg : Essai d’analyse interrogative sept ans après la création de l’UL ». Dans son essai, M. Entringer développe trois scénarios possibles qu’il me semble important de passer en revue, car ces scénarios auront des consé-

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Esch : une ville en mouvement – L’intégration de l’Université du Luxembourg dans la Ville d’Esch-sur-Alzette

d’atteindre cet objectif ambitieux, il est néces-saire de créer non seulement une offre attrayante, mais également une gestion professionnelle des flux de stationnement sur le site même.

A long terme, tenant compte du nombre im-portant de personnes travaillant sur le site, il va falloir augmenter la fréquence de la desserte par le transport public, ceci au niveau ferroviaire et au niveau du réseau des bus. L’offre du transport public devra non seulement intégrer la région Sud avec des dessertes attrayantes vers Luxem-bourg-ville mais également la région transfron-talière. Il sera inévitable de prévoir également un couloir spécial de transports publics le long de l’A4. Ce couloir de bus pourra, sans transfor-mation des infrastructures actuelles, trouver sa place sur la bande d’arrêt d’urgence le long de la chaussée. On pourrait s’imaginer une navette circulant à petite temporalité entre la nouvelle gare périphérique de Cessange et le site de Bel-val ainsi qu’avec l’aéroport et ceci sans embou-teillages. Ceci permettrait de faire la connexion entre ces deux sites en moins de 20mn. Mis à part l’aménagement de la place des archives, si-tuée au sud de la halle des soufflantes et dont l’aménagement final est prévu pour 2014, on peut conclure que du côté eschois toutes les routes de desserte du site sont terminées.

L’accessibilité du site Belval a suscité de nombreuses discussions ces derniers temps, la situation actuelle n’étant pas satisfaisante pour les usagers quotidiens. Les travaux de réaména-gement des accès sont actuellement en cours. Ils s’inscrivent dans le cadre de la liaison de Miche-ville, projet à caractère transfrontalier. Le but de ces travaux sera l’aménagement d’une voie express à 2x2 voies. C’est à partir de l’échan-geur de Lankelz que l’A4 sera déviée et prolon-gée au Nord de la Cité Raemerich pour franchir la RN31 moyennant un viaduc pour aboutir au site Belval par le plateau du St. Esprit. Cette route traversera le site Belval en souterrain sur une longueur de 750 m pour déboucher finale-ment côté français au sud de la voie ferrée.

L’aménagement de la rue des Etangs a été entrepris par l’Etat en 2008 pour améliorer l’ac-cès au site. Cette nouvelle route, qui vient d’être achevée, a le profil d’une voie dans chaque sens. Une voie d’entretien réservée à Arcelor-Mittal continuera à longer les berges de l’étang.

Afin d’améliorer la mobilité entre le site de Belval et le centre-ville d’Esch, le Collège échevinal a officiellement demandé le 21 mars 2011 à ArcelorMittal un droit d’utilisation de

médecine. Le Ministre de la Santé a, à ce sujet déjà demandé il y a quelques mois au Recteur M. Rolf Tarrach de développer cette thématique et de présenter un argumentaire pour le début de l’année 2012. La réalisation de cette idée aurait pour l’Université du Luxembourg un impact considérable, car elle pourrait presque doubler ses effectifs. Cela aurait pour la Ville d’Esch un effet multiplicateur encore difficilement quanti-fiable. Cette décision pourrait ainsi aller de pair avec la décision de construire un hôpital du Sud.

L’ancien hôpital, le Centre hospitalier Emile Mayrisch, est né de deux processus de fusion consécutifs (l’Hôpital de la Ville d’Esch-sur-Alzette avec l’Hôpital de Dudelange et, plus récemment, avec l’Hôpital Princesse Ma-rie-Astrid de Niederkorn). Le CHEM exploite aujourd’hui différents services médicaux et medico-techniques sur les trois sites. Le Centre est en même temps devenu un des plus impor-tants employeurs de la région Sud. Malheureu-sement, dans la constellation actuelle et face aux besoins futurs, cet hôpital multi-sites est arrivé à ses capacités maximales et ne pourra plus s’étendre. Son Conseil d’Administration envisage donc la possibilité de construire un tout nouvel hôpital regroupant en un seul bâti-ment tous les services actuellement proposés et ayant une capacité de plus de 600 lits. Il pourra ainsi devenir le plus grand hôpital de la région et serait, par sa taille, le partenaire idéal pour une faculté de médecine. Il aurait, en plus, donc vocation à devenir un hôpital universitaire.

La mobilité, facteur déterminantLes planificateurs ont compris qu’afin d’assurer le succès de ce projet titanesque de reconver-sion, il fallait connecter ce dernier au mieux aux infrastructures publiques. C’est le 16 septembre 2008 que le Ministre des Transports ainsi que les représentants des communes d’Esch-sur-Alzette et de Sanem ont présenté le concept de mobilité à court, moyen et long terme pour le site de Belval-Ouest.

A court terme, il a été décidé qu’une adap-tation des lignes TICE, en vue d’une meilleure desserte du site de Belval-Ouest, était prioritaire.

A moyen terme, des améliorations pour le transport public et la mobilité douce vont être mises en place. Toutes ces mesures devront à la longue contribuer au principe du modal split (40/60) à savoir que 40 % des déplacements dans le futur devront se faire en transport public. Afin

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malheureusement pas répondu positivement à cette demande, arguant de raisons de sécurité et de logistique. Il faudra donc porter ce sujet au plus haut niveau afin de trouver un compromis.

Il est important aussi de mentionner le projet français d’« Ecocité transfrontalière » lancé le 7 janvier 2010 par M. Michel Mercier, alors ministre français de l’espace rural et de l’aménagement. A l’origine de cette décision se trouve la visite du 9 octobre 2009 du Président Nicolas Sarkozy en Lorraine. Le Président avait annoncé ce jour-là l’inscription de Belval dans les « Opérations d´Intérêt National » (OIN) avec comme objectif de faire décoller la future agglomération transfrontalière (qui pourrait compter jusqu’à 120.000 habitants). Ce fut une bonne nouvelle pour l’aménagement du terri-toire français et le développement durable. Au niveau de la mobilité, ce projet français pour-rait jouer un rôle majeur et constituer, à moyen terme, la connexion Sud pour arriver à Belval et ainsi au Luxembourg. Du côté luxembour-geois, un axe routier dit « liaison Micheville » débouche depuis Belval au nord du territoire du Val d’Alzette. Il est complété du côté français par une voie de désenclavement de la vallée de l’Alzette dont la mise en service est prévue pour 2011-2012. Cette liaison entre Esch et Micheville est appelée à devenir l’ar-tère principale de la zone d’aménagement Esch-Belval Ouest, doublée d’une nouvelle jonction transfrontalière.

la voie privée existante reliant le rondpoint ‘an der Schmeltz’, près du quartier Clair-chêne, et l’avenue du Rock’n Roll, au niveau du bâtiment administratif d’Agora. L’utilisation de cette route serait destinée uniquement à la mobilité douce, donc les transports en commun, les pié-tons et les cyclistes et à l’accès des services d’incendie et de secours. La route ne serait en aucun cas ouverte à la circulation normale, donc aux voitures ou aux camions. L’argument en faveur de cette nouvelle connexion rapide et fluide, sans perturbation par des embouteillages ou des arrêts intermédiaires, serait un rappro-chement physique du quartier Esch/Belval avec le tissu urbain de la Ville d’Esch, condition pré-alable très importante au développement futur d’Esch-sur-Alzette comme Ville universitaire. Cette connexion physique est par conséquent un élément majeur pour la réussite et le déve-loppement du quartier universitaire ainsi que des autres quartiers de Belval. Elle permettrait de développer et promouvoir les transports en commun et de fluidifier ainsi la mobilité sur tout le territoire, qui souffre actuellement d’embouteillages s’aggravant de jour en jour. Afin de réaliser ce projet, le Collège échevinal avait également proposé des travaux de sécuri-sation le long de l’usine et d’illumination qui pourraient être pris en charge par l’Administra-tion Communale en collaboration avec les dif-férents ministères, ainsi que les Ponts et Chaus-sées. A ce jour, la direction d’ArcelorMittal n’a

Liaison Villerupt-Esch-sur-Alzette Source : conseil général de Meurthe-et-Moselle (CG54)

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Esch : une ville en mouvement – L’intégration de l’Université du Luxembourg dans la Ville d’Esch-sur-Alzette

également un encadrement des activités spor-tives soient disponibles. Sur base des expé-riences des villes universitaires voisines, on peut conclure que cinq disciplines priment : natation, athlétisme, basket, escalade et foot-ball. Il faudra aussi prendre en compte que les étudiants désirent s’adonner au sport essentiel-lement durant la soirée et pendant le weekend.

Esch dispose d’une infrastructure bien étoffée avec notamment une piscine, un hall om-nisports, deux stades de football, deux centres de tennis… Plus de 70 différents clubs sportifs sont actuellement enregistrés sur la commune.

Vie nocturne

Une activité nocturne attrayante est indispen-sable à une ville universitaire. Il faudrait éviter que les étudiants soient tentés de quitter la Ville le soir. Dans ce domaine cependant, il est diffi-cile sinon impossible que les autorités locales prennent l’initiative. Celle-ci devrait se limiter à encourager l’initiative privée. Il faudra espé-rer que la demande créera une offre et qu’ainsi, cafés, bars et discothèques s’établiront aux en-droits fréquentés par les étudiants. La « Kultur-fabrik », avec son restaurant, sa salle de concert et de cinéma et son espace d’exposition, pour-rait facilement s’adapter à la nouvelle demande et aménager son programme en conséquence. Mais il faudra que d’autres établissements ou-vrent leurs portes, car demande il y aura. Tenant compte de l’espace très exigu du territoire de la Ville, il sera très difficile de déterminer les lieux où des investisseurs potentiels pourront développer leurs projets, à moins de les concen-

En matière de mobilité et d’infrastruc-tures, les initiatives nécessaires ont donc été prises. Mais leur achèvement nécessitera encore quelque temps.

Le logement étudiant

A l’heure actuelle, environ 130 étudiants1 à 98 % étrangers résident et vivent déjà sur le ter-ritoire de la Ville. Les dernières données déli- vrées par le service SEVE de l’Université du Lu-xembourg montrent que 27 % de l’offre actuelle de logements proposés par l’Université (127 chambres) se situent à Esch-sur-Alzette contre 68 % (319 chambres) pour la Ville de Luxem- bourg. Une cinquantaine de chambres viendront se rajouter dès la rentrée prochaine. La demande de logements excède largement l’offre actuel- lement disponible.

L’offre doit s’adapter à trois types de de-mandes : chambres pour étudiants, enseignants-chercheurs et employés. Ainsi, dans les années à venir, l’action au niveau du logement de la Ville devra se concentrer sur deux axes de dévelop-pement, à savoir la construction de nouvelles résidences et la sensibilisation. La Ville lancera prochainement plusieurs campagnes de sensi-bilisation afin d’inciter les résidents eschois à proposer des chambres d’étudiants.

Une vie étudiante attractive

Activités sportives

Dans une ville universitaire, il est absolument nécessaire que des équipements sportifs mais

1 Données SEVE 11/2011

Graphique 1.4 : Inventaire des résidences universitaires Source : service Seve UNI.lu

Inventaire des résidences universitairesLuxembourg Esch/Alzette Mondercange Noerzange Walferdange

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directement ou indirectement de l’Université et non seulement une tranche bien spécifique de la population. La restauration et l’anima-tion du centre-ville et du site universitaire devraient être interconnectées, afin qu’avec le temps se réalise un brassage des populations respectives.

ConclusionComme la Ville de Luxembourg, avec l’instal-lation des institutions européennes et l’éclosion de la place financière, s’est vu offrir une oppor-tunité pour rebondir, l’Université va offrir à la Ville d’Esch une seconde chance. Cet ancien centre de la sidérurgie luxembourgeoise était pratiquement à bout de souffle à la fin du siècle dernier. Les autorités publiques et locales sem-blent en avoir pris la mesure des enjeux dans leurs planifications. Ainsi, il est permis d’es-pérer que l’intégration de l’Université dans la Ville d’Esch-sur-Alzette comptera parmi les réalisations majeures du début du XXIe siècle, influençant l’avenir du Sud du pays et le bien-être de ses habitants. Il ne faut pas négliger non plus les effets positifs qu’aura l’Université du Luxembourg sur l’image du pays. Le Grand-Duché a longtemps été qualifié à l’étranger de « pays de la sidérurgie », ensuite de « pays des banques », sinon de « paradis fiscal ». Avec l’Université, la Cité des Sciences, les centres de recherche et, peut-être un jour, un Hôpi-tal universitaire, notre pays va acquérir sur le plan international une vocation plus généraliste, plus culturelle, plus orientée sur l’innovation et moins axée sur le commerce et le profit. Il en ré-sultera une mutation qualitative qui renforcera la position du Luxembourg dans une Europe où les petits pays ont du mal à défendre leur rang et leur identité.

Le coût de la construction et du fonc-tionnement de l’Université fera évidemment augmenter le budget extraordinaire de la Ville d’Esch ainsi que celui de l’Education nationale. Mais ces retombées positives, à la fois pour l’économie nationale et pour l’image du pays, seront telles qu’à moyen terme, le bilan global sera positif.

trer au quartier Grenz, quartier qui a une longue expérience en matière de vie nocturne.

Guichet unique

Afin d’éviter aux étudiants, aux professeurs et aux chercheurs des démarches fastidieuses dans plusieurs bureaux de la Ville, voire de la capi-tale, il serait judicieux d’installer sur le site un « bureau des étudiants » décentralisé du guichet unique fonctionnant dans l’Hôtel de Ville. Les étudiants devraient y être à même de faire éta-blir tous les papiers nécessaires (autorisation de séjour, carte d’étudiant, raccordement internet, raccordement électricité, abonnement bus, etc). Ce guichet unique pourrait également prendre en charge la distribution d’invitations aux évé-nements culturels, sportifs ainsi qu’aux offres de loisirs. L’étudiant pourrait ainsi, dans un même bureau, acheter un billet pour un concert et si-gner son contrat pour le raccordement à internet haut débit, service offert par la Ville. Enfin, il devrait aider les intéressés dans toutes leurs dé-marches administratives et légales (affiliation à la Caisse de maladie, assurances….). Cette idée de guichet intégré dans l’Université n’est pas nouvelle, car Luxinnovation et la Chambre de Commerce du Luxembourg viennent également de décider d’être physiquement présents sur le site, ceci afin d’être le plus proche possible des étudiants.

Construire une relation avec la population eschoise

Il est important que la population eschoise s’identifie avec l’Université. Celle-ci ne doit donc pas devenir une forteresse impénétrable, une citadelle détachée du citoyen et avec la-quelle il n’a aucune interactivité ni aucune affinité. Au contraire, il faut que l’Université parvienne à intégrer la population eschoise, à lui faire comprendre ce qui se passe à l’inté-rieur de ses murs. L’Université peut organiser des universités d‘été, des conférences ouvertes au public, des journées portes ouvertes pour les résidents... Il faut trouver des solutions pour que toute la population de la région profite

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pus de l’Université du Luxembourg en un labo-ratoire vivant pour la technologie et les bonnes pratiques, respectant les ressources naturelles et tenant compte de l’équité sociale. On utilise ainsi une approche d’apprentissage commu-nautaire qui se caractérise par la participation active, l’expérience pratique, l’apprentissage fondé sur l’exploration et l’expérimentation et la recherche de solutions adaptées aux pro-blèmes. Le développement durable devient ainsi un élément important de la politique glo-bale de l’Université. Mais une politique de dé-veloppement durable ne peut trouver toute sa dimension que si tous les membres de l’Univer-sité sont engagés. A ces fins fût créé en 2006 un Groupe de Travail pour le Développement Durable qui compte aujourd’hui une cinquan-taine de membres réunissant mensuellement des membres de l’administration, du corps académique, des étudiants et des représentants d’autres centres de recherche. Au cours des der-nières années, ils ont développé le Plan d’ac-tion stratégique pour le développement durable de l’Université du Luxembourg (2010-2013). Vu sa composition, ce groupe constitue une dé-légation stratégique assez vaste qui contribue à créer un équilibre entre les dynamiques top-down et bottom-up. Ceci permet à l’Université d’aborder la mise en œuvre de son plan d’action avec plus d’efficacité.

L’engagement de l’UL en matière de déve-loppement durable se reflète également dans sa gouvernance. En 2008 fût créée la Cellule pour le Développement Durable qui est responsable de la mise en œuvre du plan d’action et coor-donne les travaux du Groupe de travail Déve-loppement durable. La cellule travaille de façon transversale, soit à travers des réseaux formels et informels, soit par projets. Cette approche a abouti à ce que l’Université ait décidé en 2010 d’intensifier et de formaliser son engagement au niveau international en signant la Charte de l’International Sustainable Campus Network. La participation active à ce genre de réseaux lui permet de promouvoir ses activités auprès d’un

L’impact de l’activité humaine sur l’environne-ment a provoqué une prise de conscience rapide de la pertinence du concept de développement durable et de la nécessité d’une modification ra-dicale de nos actions. Les universités, vu leurs missions de réflexion prospective et de formula-tion de propositions novatrices ainsi que d’exem-plarité dans leur mise en œuvre, doivent fournir non seulement les bases scientifiques pour les débats sur les grands enjeux de société mais aussi des bonnes pratiques. Ainsi, elles devien-nent des acteurs majeurs dans le but d’entraîner les changements nécessaires. C’est pourquoi un grand nombre d’universités du monde entier sont déjà devenues actives dans le développe-ment durable de leurs campus universitaires.

L’Université du Luxembourg et le développement durable

L’Université du Luxembourg, qui compte ac-tuellement environ 5000 étudiants et 1000 membres du personnel, est un acteur majeur au Luxembourg tant sur le plan économique que sur les plans environnemental et social. Créée en 2004, l’Université a vite pris conscience de son rôle et de ses responsabilités en matière de déve-loppement durable qui en découlent et a adopté dès lors une attitude proactive et innovante.

Stratégies et gestion

L’engagement de l’Université du Luxembourg se manifeste tant par les activités dans ses mis-sions fondamentales de formation, de recherche et d’innovation, qu’en termes d’impact au quo-tidien de son fonctionnement sur l’environne-ment. L’élaboration et la mise en œuvre des politiques de développement durable n’ont été et ne sont possibles que sur la base d’un enga-gement très affirmé de tous les niveaux et de tous les acteurs (rectorat, administration, corps académique, étudiants etc.).

La stratégie universitaire relative au déve-loppement durable vise à transformer les cam-

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Tom Becker

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Dans le domaine de la formation, l’Uni-versité du Luxembourg a entamé des réflexions pour mettre à jour et adapter ses missions fon-damentales, pédagogiques et scientifiques, dans une vision de développement durable. En ma-tière de formation, l’UL a déjà initié des cours interdisciplinaires et multidisciplinaires tels que le cours multidisciplinaire ‘Science and citizens meet challenges of sustainability’. De même, en recherche, le développement durable a été in-tégré de façon transversale dans les projets de recherche, quelle que soit la discipline.

Cohésion sociale et sensibilisation

L’Université prête également attention au pilier social du développement durable. Ici l’objectif est double : premièrement elle vise à développer des projets et des ateliers participatifs portant sur des thèmes sociaux et environnementaux avec un ferme engagement de la part des acteurs im-pliqués dans le développement durable. Deuxiè-mement, elle vise à développer les connaissances mutuelles et les échanges formels et informels, en organisant des activités ouvertes aux acteurs pertinents comme p.ex. un atelier sur le potentiel des entreprises sociales au Luxembourg.

Or, au sein de l’Université, la Cellule pour le Développement durable n’est pas seule à tra-vailler sur les aspects sociaux. D’autres services sont aussi actifs afin d’assurer une haute qua-lité de vie tant pour le personnel que pour les étudiants, p.ex. dans le domaine des conditions de vie et de travail (logements pour étudiants, transports, numérique, bibliothèques), des ser-vices (crèche universitaire), de la vie du campus (culture, vie intellectuelle et sociale, sport) ou du traitement des inégalités (en matière de han-dicap ou d’égalité des chances).

Futures priorités

Pour les années à venir, la Cellule pour le Déve-loppement durable a fixé une série de priorités qui devraient contribuer à mettre en œuvre des campus durables. Elle concentrera ses efforts sur la collection de données de base dans le but de formuler des objectifs plus précis ainsi que sur le développement d’outils de suivi et d’éva-luation. Dans le domaine de la sensibilisation et de la communication, elle renforcera les activi-tés déjà entamées pour entraîner un changement de comportement auprès des membres du per-sonnel. De plus, elle vise à développer de nou-

public plus élargi et d’échanger des informations et des expériences avec les autres organisations signataires de la charte. De plus, ces réseaux permettent de maintenir le dynamisme avec lequel les universités abordent leurs missions dans le domaine du développement durable.

Equipements, fonctionnement et planification

Un premier objectif majeur de l’Université du Luxembourg en vue du développement de campus universitaires durables vise la gestion, la construction et la rénovation de bâtiments d’une manière qui tient compte d’un usage ef-ficace des ressources naturelles. Pour achever cet objectif, il faut établir des liens étroits entre les stratégies organisationnelles (c.-à-d. la ges-tion et la planification des infrastructures) et les membres de l’université, p.ex. en associant le plus largement possible l’ensemble de la com-munauté universitaire à la réflexion et à l’éla-boration de solutions ou en développant une communication et des campagnes claires et effi-caces qui promeuvent l’adoption de bonnes pra-tiques aux niveaux individuel et institutionnel.

Des plans, des stratégies, et même des campagnes informatives sont élaborés et mis en œuvre pour plusieurs composantes telles que la réduction de CO2 ou la gestion des dé-chets. A ces fins, il est indispensable de dispo-ser, d’une part, de données de base notamment sur les consommations (p.ex. énergétiques), les émissions (p.ex. CO2), le nombre d’usagers des différents types de transport ou les distances parcourues. Ceci permet de déterminer des ob-jectifs, des stratégies et de développer des plans d’action. D’autre part, il faut se munir d’outils pour pouvoir suivre et évaluer les résultats.

Formation et recherche

Le deuxième objectif de l’Université est de ren-forcer les capacités au sein du campus univer-sitaire et au-delà. Ces capacités devraient pro-poser des solutions pour des problèmes sociaux et environnementaux complexes et faire appel aux responsabilités individuelles et collectives. Une telle approche requiert d’une part une re-cherche qui vise à trouver des solutions adap-tées aux problèmes et d’autre part une forma-tion interdisciplinaire et multidisciplinaire avec du savoir-faire pratique ainsi que des méthodes participatives.

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fins. D’autre part, elles comprennent le dévelop-pement d’une Politique de transports durables propre à l’Université par la Cellule pour le Déve-loppement durable en collaboration avec le La-boratoire de Géographie et de l’Aménagement du territoire. Une première ébauche de cette po-litique prévoit une série de mesures et d’objec-tifs concrets qui visent la réduction du nombre de kilomètres faits par les voitures par personne ainsi que la promotion des transports publics et des transports non motorisés. Les centres de re-cherche Henri Tudor et CEPS/INSETAD se sont associés à cette initiative2. D’autres, comme RBC Dexia, ont déjà développé des initiatives similaires. D’autres encore comme le CRP Ga-briel Lippmann sont intéressés à s’associer.

Ces plans de transports durables sont des initiatives formidables mais leur succès restera limité si elles ne font pas partie d’une politique de transports plus large pour tout le quartier, la ville ou la région. Des politiques de transports durables intégrées avec des objectifs concrets ainsi que des systèmes de suivi et d’évaluation efficaces sont actuellement effectivement ab-sentes et, à ma connaissance, elles ne sont même pas prévues pour le site Belval3.

Une planification efficace pour le déve-loppement durable en général et les transports durables en particulier exige une coopération et un échange d’informations et de savoir-faire à travers les frontières institutionnelles. Ceci augmente la probabilité de réaliser un campus universitaire vraiment durable et par suite un quartier Belval durable.

Bibliographie sélectiveCARPENTIER, Samuel et GERBER, Philippe

(2009) : Les déplacements domicile-travail : en voiture, en train ou à pied ? Vivre au Luxembourg, n°53, 2p.

MINISTERE DES TRANSPORTS : Présenta-tion du concept de mobilité pour le site Belval-Ouest. Disponible sur http://www.mt.public.lu/presse/actualite/2008/09/16_mobiconcept_ Belval/index.html (consulté le 08.06.2011).

velles formations inter- et multidisciplinaires et à sensibiliser les étudiants dans l’optique de former des agents de changement.

Quelques réflexions pour conclure

Nous avons vu que l’engagement de l’Univer-sité est très affirmé et que le développement durable est aujourd’hui fortement ancré dans ses missions et ses structures de gouvernance. Nombreuses sont les actions concrètes entamées et partiellement achevées visant le domaine de l’équipement, le fonctionnement et la planifi-cation, la formation et la recherche ainsi que la cohésion sociale et la sensibilisation.

Or, compte tenu du fait que le secteur des transports est responsable pour 34 % de l’em-preinte carbone au Luxembourg et que la voi-ture comme seul moyen de transport est utilisée par 76 % des résidents voire même par 89 % des frontaliers pour les trajets domicile-travail (étude du CEPS/INSTEAD, 2007), le transport durable représente l’un des défis les plus impor-tants dans la planification du nouveau campus Cité des Sciences. C’est la raison pour laquelle il joue un rôle primordial dans la stratégie des campus durables de l’Université. Avec le démé-nagement de l’Université vers Belval et la crois-sance du nombre d’employés et d’étudiants, le nombre de navetteurs journaliers1 va probable-ment s’accroître dans les années à venir. Afin de résoudre ce problème, il faudrait une approche intégrée à l’égard de la planification qui envi-sage les conséquences à travers une série de sec-teurs politiques et qui repose sur la participation de différents acteurs.

Dans ce but, les activités de l’Université du Luxembourg dans le domaine du transport du-rable comprennent d’une part le développement d’un « Questionnaire mobilité » afin d’évaluer les émissions CO2 liées aux transports, d’amé-liorer les recommandations concernant la poli-tique des transports de l’UL et de servir comme outil de suivi lors de la mise en œuvre. En mai 2010, une enquête pilote a déjà été menée à ces

1 Selon l’étude, la voiture privée est utilisée surtout pour les voyages supérieurs à 30 km. CARPENTIER, Samuel et GERBER, Philippe (2009): Les déplacements domicile-travail : en voiture, en train ou à pied ? Vivre au Luxembourg, n°53, 2p.

2 Un modal split de 40/60 est mentionné dans le concept de mobilité pour Belval. MINISTERE DES TRANSPORTS : Présentation du concept de mobilité pour le site Belval-Ouest. Disponible sur http://www.mt.public.lu/presse actualite/2008/09/16_mobiconcept_Belval/index.html (consulté le 08.06.2011).

3 Sauf peut-être le modal split mentionné dans le concept de mobilité pour Belval.

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Michel Margue Doyen de la Faculté des Lettres, des Sciences Humaines, des Arts et des Sciences de l’Education à l’Université du Luxembourg

Oliver Ibert Professeur de géographie économique à l’Université Libre de Berlin

Malcolm Newman University Quarter Project Director, Staffordshire University

Bas van Heur Faculté des Arts et des Sciences, Université de Maastricht

Markus HesseProfesseur d’études urbaines à l’Université du Luxembourg

Jean GoedertArchitecte, ancien Directeur architecte de la Ville d’Esch-sur-Alzette de 1985 à 2011

Xavier PoosEconomiste, chef du service développement économique, relations internationales & tourisme de la Ville d’Esch-sur-Alzette

Tom BeckerCollaborateur scientifique de la Cellule nationale d’information pour la politique urbaine (CIPU) à l’Université du Luxembourg

Liste des auteurs

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La Fondation Bassin Minier est un établissement d’utilité publique créé en 1989 qui a pour objet de contribuer à la valorisation culturelle de la région du Bassin Minier, en participant à l’organisation d’activités et à la mise en oeuvre de projets dans les domaines de la culture, de l’écologie, du tourisme et du patrimoine industriel. Partant de l’histoire industrielle, ouvrière et des migrations de la région du Bassin Minier, la Fondation est un instrument privilégié d’une transmission vivante de cette histoire et assure le rôle de témoin dynamique d’une culture qui se veut prospective. La Fondation Bassin Minier bénéficie du soutien financier du Ministère de la Culture.

Die Fondation Bassin Minier ist eine gemeinnützige Stiftung, die 1989 mit dem Auftrag geschaffen wurde, zur kulturellen Entwicklung im Luxemburger Erzbecken (Bassin Minier) beizutragen. Die Stiftung beteiligt sich an der Umsetzung und fördert Projekte in den Bereichen Industrieerbe, Kultur, Umwelt, Tourismus und Innovation. Von der Wirtschafts-, Migrations- und Sozialgeschichte des Bassin Miniers ausgehend und den Bogen spannend bis zur heutigen Entwicklung der Region als Forschungs- und Technologiestandort, möchte die Stiftung die Rolle eines Übersetzers spielen, der Geschichte mit Zukunft verbindet und Perspektiven für eine starke Region aufzeigt. Die Fondation Bassin Minier wird vom Kulturministerium finanziell unterstützt.

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c/o Chambre de Commerce, L-2981 Luxembourg

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