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R R é é f f é é r r e e n n d d u u m m s s u u r r l l a a L L i i g g n n e e à à G G r r a a n n d d e e V V i i t t e e s s s s e e u u n n i i m m m m e e n n s s e e s s u u c c c c è è s s ! ! N° 125 MARS / AVRIL 2008 ISNN 0998 - 2787 BIMESTRIEL - 2,30 Sommaire 2. Infos en vrac 3. Référendum sur la Ligne à Grande Vitesse 3. Le Préfet n’aime pas les crapauds 4. Brèves Sociales 5. LGV, l’interwiew qui décoiffe ! 6. L’association Kokopelli condamnée 7 . Transmission de la ferme KAKO, à Ordiarp 9 . Port de Bayonne et… sécurité 10 . La page d’ATTAC 11 . Pollution industrielle sur le port de Bayonne 12 . Cultures : « Le cahier » Référendum sur la LGV A l’occasion des élections officielles, à l’extérieur et sous les violentes bourrasques, des bureaux de vote tenus par les associations Ustaritz Défense de l’Environnement et Mouguerre Cadre de Vie, soutenues par le CADE, invitaient les électeurs à s’exprimer pour ou contre la LGV. Listes électorales officielles, présentation de la carte d’électeur, émargement, tout était fait dans les normes. Malgré le mauvais temps, le suc- cès était au rendez-vous.

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Page 1: Mise en page 1 - Collectif des Associations de Défense de ... · pour enfants, relève de la magie. En effet, il réussit le tour de force de faire disparaître cette fois les crapauds

RRRRééééfffféééérrrreeeennnndddduuuummmmssssuuuurrrr llllaaaa LLLLiiiiggggnnnneeee àààà GGGGrrrraaaannnnddddeeee VVVViiiitttteeeesssssssseeee

uuuunnnn iiiimmmmmmmmeeeennnnsssseeee ssssuuuuccccccccèèèèssss !!!!

N°125MARS / AVRIL 2008

ISNN 0998 - 2787

BIMESTRIEL - 2,30€

Som

mair

e2. Infos en vrac

3. Référendum sur la Ligne à Grande Vitesse

3. Le Préfet n’aime pas les crapauds

4. Brèves Sociales

5. LGV, l’interwiew qui décoiffe !

6. L’association Kokopelli condamnée

7 . Transmission de la ferme KAKO, à Ordiarp

9 . Port de Bayonne et… sécurité

10 . La page d’ATTAC

11 . Pollution industrielle sur le port de Bayonne

12 . Cultures : « Le cahier »

Référendum sur la LGV

A l’occasion des élections officielles, à l’extérieur et sousles violentes bourrasques, desbureaux de vote tenus par les

associations Ustaritz Défense del’Environnement et MouguerreCadre de Vie, soutenues par leCADE, invitaient les électeursà s’exprimer pour ou contre

la LGV. Listes électorales officielles, présentation de lacarte d’électeur, émargement,tout était fait dans les normes.

Malgré le mauvais temps, le suc-cès était au rendez-vous.

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Ouverture du « jardin bota-nique littoral Paul Jovet »

Le 22 mars, à St Jean de Luz, lejardin botanique littoral Paul Jovetsera ouvert au public. Ce lieu d’inci-tation à la découverte de notrepatrimoine naturel régional avaitété initié par notre regretté JeanBost, qui participait avec nous auCollectif des Associations deDéfense de l’Environnement.La maison portail du jardin porterason nom.

Téléphones cellulaires :un risque pour les glandes salivaires ?

Israël : Selon une étude épidémio-logique israélienne réalisée dans lecadre d’un projet de l’Organisationmondiale de la santé (OMS), lesradiofréquences émises par lestéléphones cellulaires augmente-raient le risque de développer unetumeur des glandes salivaires.Chez les grands utilisateurs detéléphone sans fil (22 heures parmois), la fréquence de cancer deces glandes est en effet supérieurede près de 50 % à celle observéedans le reste de la population.

Source : American Journal of Epidemiology,7 décembre 2007.

Un rapport interne de laCommission met en pièces

la politique de l’UnionEuropéenne sur les

agrocarburants

Grâce à une fuite, les Amis de laTerre ont pu prendre connaissanced’un document de la Commissioneuropéenne qui condamne sansappel le projet de la Commissionde fixer comme objectif obligatoire,le taux de 10 % d’agrocarburantsdans les carburants pour les trans-ports. Ce rapport transmis auxAmis de la Terre et BirdLifeInternational révèle que la politique

des agrocarburants de l’Unioneuropéenne s’élèvera probable-ment à un coût net de 65 milliardsd’euros, nécessitera d’immensesétendues de terres hors d’Europe.Le rapport met même en questionl’efficacité de cet objectif pour obte-nir la moindre diminution des émis-sions de gaz à effet de serre.

Tasque environnement :conférence-débat

le 06 février à Auch

Une conférence débat a été organi-sée conjointement par les associa-tions Les Amis de la Terre (AT) etTasque Environnement (TE) quilutte contre un projet de porcherieindustrielle. Participaient à cettemanifestation l’UMINATE, l’UFCQue Choisir, et soutenaient cetteinitiative les associations « SPN »,Ende Doman et Sauvegarde du Gers. Le sujet en était : « leGers va-t-il ressembler à laBretagne ? ». Pour illustrer et déve-lopper le thème, un représentantde Eau et Rivières de Bretagne(ERB) avait été invité et avait fait ledéplacement.On estime le nombre des présentsà quelques 200 personnes. À encroire la nature des débats qui ontsuivi, le public était composé desympathisants de la cause environ-nementale et de professionnels del’élevage, dont un représentant dela FDSEA. Les éleveurs à l’originedu projet de Tasque étaient pré-sents.Pour obtenir par internet le contenude l’intervention d’Eau et Rivièresde Bretagne, demander au journalqui vous l’enverra ou contacterdirectement l’association deTasque :[email protected]

Les apiculteurs dans la rue

Il faut une bonne dose d’exaspé-ration pour que les apiculteurs,d’ordinaire si calmes et discrets,

battent le pavé. C’est pourtant cequi s’est passé le 21 février àParis où des centaines d’entreeux ont réclamé avec force leretrait de l’insecticide Cruiser uti-lisé pour imprégner les semencesde certains maïs. Après l’interdic-tion du Régent et du Gaucho, cetinsecticide est un de leurs cou-sins. Durement frappés par lamortalité (presque la moitié desabeilles françaises a été déci-mée) et alors que la disparition

massive au niveau de notre pla-nète inquiète fortement les scien-tifiques (les abeilles pollinisentdes fruits et légumes et leur dis-parition affecterait 35 % de lanourriture de la Terre), les apicul-teurs posent le même problèmeque les anti OGM : l’agricultureindustrielle, sans compter desimpacts non encore mesurés, a-t-elle le droit de détruire l’agricul-ture traditionnelle qui était làavant elle ?

N° 125 • MARS / AVRIL 2008

… infos en vrac ...… infos en vrac ...

LobbyingQuand les CCI d’Aquitaine font du lobbying, elles veulent tout, le rail, lesautoroutes, les contournements des villes etc… Et elles y mettent le prixavec l’affiche ci-dessous…

Quand les opposants qui luttent contre ces projets destructeurs détour-nent le lobbying des CCI cela donne l’affiche ci-dessous :

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E N EFFET, sur la communed’Anglet existe un terraindit « Gaujacq » sur lequel il

était prévu de construire deslogements sociaux au niveauR+1. Un tel projet tenait compte dela réalité du terrain qui com-porte en son milieu un ruisseau.Afin de combler son retard enlogement sociaux, la communed’Anglet a cru bon d’augmenterla densité de construction entransformant les maisons enimmeubles R+3 et ce avec l’avaldes services préfectoraux.

Ce dernier projet présente pourparticularité de devoir faire dis-paraître le ruisseau existant, enle busant. Dans un premiertemps la DDE a cru pouvoiraffirmer aux riverains que leruisseau n’existait pas ! Ce quiévidemment permettait d’éva-cuer les problèmes d’inonda-

tions et de protection des espè-ces. Devant les recours intentés,il n’était plus possible de nier etdonc, un arrêté de busage(d’un ruisseau dont la DDE niaitl’existence…) a finalement étépris en décembre 2007.

Cet arrêté, comme les contespour enfants, relève de lamagie. En effet, il réussit le tourde force de faire disparaîtrecette fois les crapauds quivivent dans ce ruisseau.(Crapaud accoucheur etPélodyte ponctué). Pour la pre-mière espèce il ne saurait survi-vre à l’imperméabilisation duterrain. Pour la dernière espèceun spécialiste du MuseumNational d’Histoire Naturelleécrit : « Observation tout à fait

exceptionnelle pour la région…jamais mentionné dans le sec-teur » (…) « remarquabledécouverte ».

Or, et c’est bien là le problèmepour l’administration il s’agit dedeux espèces protégées par l’ar-rêté du 22 juillet 1993 ainsi quepar la convention de Berne de1979. Les services préfectorauxcontactés au téléphone main-tiennent la position selon

laquelle il n’y pas de crapaud(malgré deux avis d’experts).

A la différence des contes pourenfants où les grenouilles setransforment en princes char-mants, dans les PyrénéesAtlantiques, le préfet lui, faitdisparaître les crapauds.

Nul doute que la juridictionadministrative aura le loisir destatuer sur la question et que lecomité de suivi de laConvention de Berne sauraposer les bonnes questions àl’administration française afinde lui rappeler que ce n’est pasla beauté d’une espèce animalequi en fait la valeur. Rappelonsles vers de Jean de la Fontainepour lequel :

« Garde-toi tant que tu vivrasde juger des gens sur lamine ! »

3ORTZADAR •N° 125 • MARS / AVRIL 2008

Le préfet et les crapaudsLe préfet des Pyrénées Atlantiques ignore les crapauds

Pélodyte ponctué

D ANS ces deux com-munes, les associa-tions UstaritzDéfense de

l’Environnement etMouguerre Cadre de Vie,soutenues par le CADE(Collectif des Associationsde Défense de l’Environ-nement), avaient organisédes référendums pour quela population soit consul-tée directement sur leprojet de ligne ferroviairenouvelle à grande vitesse.

La très forte mobilisationqui a présidée à la campa-gne d’information laissaitprévoir les résultats. Toutd’abord un gros refus dela LGV exprimé dans lescontacts au porte à porte,puis la grosse réunion du15 février à Mouguerre,et enfin les réponses descandidats aux diverses

élections, municipales etcantonales. Dans ces can-tons, les candidats aux can-tonales et les listes munici-pales annonçaient claire-ment une opposition auxvoies nouvelles et faisaientleurs les revendicationsd’utilisation des voies exis-tantes rénovées.

A l’occasion des électionsofficielles, à l’extérieur etsous les violentes bourras-ques, des bureaux de votetenus par les associationsinvitaient les électeurs às’exprimer pour ou contre laLGV. Listes électorales offi-cielles, présentation de lacarte d’électeur, émarge-ment, tout était fait dans lesnormes.

Malgré le mauvais temps, lesuccès était au rendez-vous.

Ligne à Grande VitesseRéférendums populaires à Ustaritz

et Mouguerre : énorme succès !

Suite page 5 ➪

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4 • ORTZADAR N° 125 • MARS / AVRIL 2008

Par JM. FAYE

BrèvesSocialesBrèvesSociales

d’emploi non pourvues avaient étémédiatisées par un ministre du tra-vail qui s’appelait… François Fillon.

Nouvel Obs et libéralisme

✰ Politis du 31 janvier dernier,relatait la lecture des com-

mentaires de Jacques Julliard quantau rapport ATTALI. Le chroniqueurdu Nouvel Obs considère que si cerapport est d’inspiration libérale,cela était sans doute inévitable. Pourlui « libéral ne s’oppose pas àsocial » voire à « socialisme » maisà « dirigiste » et « étatique ». Le« remède de cheval » nécessaireselon lui au pays ne peut être mis enœuvre par SARKO qui n’est pasassez « churchillien » et a fait desconcessions que Julliard juge stupi-des sur les OGM. Pour Julliard, sansdoute, la gauche c’est le libéralismeplus les OGM.

76%

✰ 76 % des bas revenusdisent s’imposer régulière-

ment des restrictions sur leur bud-get, selon une étude du CREDOC(Centre de recherche pour l’étude etl’observation des conditions de vie).Cette étude, qui s’étale sur unepériode de vingt cinq ans, montreque les 20 % des plus hauts reve-nus se détachent de plus en plusdes autres catégories de la popula-tion sur bien des aspects des modesde vie.

Il y a des titres ambigus

✰ Le 18 Janvier dernier, leJournal du Pays Basque

intitulait un de ses articles : « LePCF a le même point de vue queSarkozy sur les municipales ». Lapremière phrase de l’article sous laplume d’Iban Etxezaharreta était :« Les communistes sont d’accordavec Sarkozy ». En fait de seul pointd’accord, il était indiqué par le res-ponsable communiste Olivier Darti-golles que les élections municipalesconstitueraient un « test national ».Pourquoi mettre de l’équivoque làoù il n’y en a pas ? Surtout qu’auniveau local, des ambiguïtés pour-raient être relevées de manièremanifeste dans la position tortueusede certains abertzale par exempleou autre verte.

Scientologie - Non lieu judiciaire

✰ Il y a quelques mois, le jugeparisien Jean-Christophe

Hullin, a rendu une ordonnance denon-lieu dans l’enquête visant desmembres de l’Eglise de Sciento-logie. Cette enquête visait des faits« d’escroquerie, d’extorsion defonds et d’exercice illégal de lamédecine ». Vingt personnes, dontl’ancien président de l’Eglise deScientologie, avaient été mises enexamen. Après des années de pro-cédure, la succession de 4 juges quiont instruit le dossier, et de nom-breux incidents comme la dispari-tion de certaines pièces, le résultatest bien piteux. L’Eglise deScientologie a encore de beauxjours devant elle.

SEGI dénonce justementdes ambiguïtés

✰ Les jeunes abertzale dumouvement SEGI appellent

à voter pour les candidats de lacoalition Eukal Herria Bai lors desélections cantonales pour pousser

les pions vers une institution spécifi-que du Pays Basque Nord, puis versl’autonomie et vers l’indépendance.Au moins le discours est clair mêmesi on ne cautionne pas la totalité dela position ! En ce qui concerne lesélections municipales, SEGI fait leconstat d’une gestion habituelle desvilles et des villages par des nota-bles qui défendent surtout leurs pro-pres intérêts. Le mouvement SEGIappelle à voter pour des plateformesabertzale de gauche et défend l’idéequ’il n’y a pas d’avenir « avec ceuxqui se vendent aux petits soldats deSarkozy en Pays Basque ». Ildénonce donc les alliances dès lepremier tour de certains abertzaleavec des municipalités de droite. Unsentiment que l’on peut partager.

Txetx inquiété dans quel but ?

✰ Gardé à vue pendant 3 jours,Jean Noël Etcheverry « Txetx », aété libéré sans charge. On peut sedemander comme il le fait lui mêmequel est le but recherché dans cesarrestations qui « fleurissent »depuis quelques temps. Une simpleconvocation aurait sans doute suffi àla juge pour entendre Txetx si tantest que cela fut nécessaire. On peuty voir une logique toute politique etnon totalement judiciaire et ce d’au-tant plus que la démarche de JeanNoël Etcheverry se situe clairementdans un registre non violent et dansune volonté d’initier des débats aumoyen de la fondation qu’il anime.

Logement plus cher et appauvrissement

✰ Pour 87 % des ménages,l’idée qu’il est difficile de

trouver un logement est vraimentprégnante. Les loyers progressentplus rapidement que les revenus etl’accès au logement social est pourle moins mal aisé. Ne parlons pasde l’écart entre le locatif social et leparc privé ! La différence de coût est

aujourd’hui en moyenne de 143 %(près de 3 fois plus pour un loyerdans le privé) en région parisienneet pratiquement les loyers du privésont supérieurs de 89 % sur laFrance entière. Selon une étude dela Fondation Abbé-Pierre (FAP) unsmicard isolé consacre 49,7 % deses revenus à se loger contre27,6 % pour une personne dispo-sant des mêmes revenus mais logéedans le parc public. L’amputation dupouvoir d’achat incite les gens à semaintenir dans des logementsvétustes…

LECLERC a de la marge

✰ Alors que l’INSEE évoquaitune inflation de 2,6 % en

France pour 2007 (avec 3,1 % dehausse pour les prix alimentaires)Michel Edouard Leclerc lançait enforme de pub le retrait de 6 produitsdans ses magasins au motif que lesfournisseurs industriels des dits pro-duits pratiquaient des hausses abu-sives… Mais dans le même tempsl’ILEC (Institut de liaison et d’étudedes industries de consommation)indiquait lors d’une conférence depresse qu’une enseigne commeLECLERC augmentait sa marge(comme CARREFOUR d’ailleurs)d’année en année pour atteindre36 % en 2007. Les dindons de lafarce, comptez-vous !

Les emplois non pourvus

✰ D’après le gouvernement,500 000 offres d’emploi ne

seraient pas pourvues. C’est ce quedisait Sarko il y a quelques jours.C’est aussi ce qui justifierait d’aprèsnos dirigeants un durcissement dessanctions contre les chômeurs. Maisil est intéressant de savoir d’où sortce chiffre de 500 000 offres. Il vient,d’après Politis d’une extrapolationdu ministère du travail, sur la based’une évaluation de l’ANPE réaliséeen 2004. Vachement fiable ! A l’épo-que, il faut rappeler que ces offres

Pensez à vous abonner !

Allez, allez ! Il n’estjamais trop tard pour

bien faire !

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Le quotidien Sud-Ouest, dans

son édition du 31 janvier 2008

interroge Christian Maudet

chef de la mission des grands

projets du Sud Ouest de Réseau

Ferré de France (RFF) et Bruno

Monvallier directeur régional

pour l’Aquitaine et le Poitou

Charentes de RFF.

O N y apprend donc desdétails sur le calendrieravec les tracés et lesvariantes connus en fin

2009, l’enquête publique pré-vue et 2011 et les travaux en2013.Jusque là rien de très neuf, maistout à coup stupeur pour ceuxqui ont suivi le débat public, onlit que d’ici la fin 2009, il va fal-loir « confirmer quelles sontréellement les fonctions ferro-viaires à assurer » et plus loin :« aujourd’hui il est difficile dedire quel va être le trafic qui vapasser sur cette ligne ».

On se moque de nous !

Six mois de débat où on nous aexpliqué avec une extrême pré-cision qu’il passerait sur cetteligne (en comptant les deuxsens) : 155 trains de marchandi-ses dont 60 de l’autoroute ferro-viaire et 8 TGV dont seuls 6 s’ar-rêteraient au Pays basque. Sixmois où nous avons contesté leschiffres des marchandises et lenombre de trains. Six mois oùon nous a répondu avec morgue

que les chiffres RFF étaientinfaillibles, même après quel’expertise indépendante com-mandée par la commission dudébat public nous ait donné rai-son !Et un an après la décision favo-rable à RFF, tout d’un coup onne sait pas quel trafic va passersur cette ligne ?En gros on peut résumer ainsi :on a fait un débat public truquésur toute la ligne, on a arrachéla décision et maintenant onfait ce qu’on veut. Quel méprisdes citoyens !C’est quoi « confirmer quellessont réellement les fonctionsferroviaires à assurer » ? Moinsde fret ?, plus de fret ?, rien quedes voyageurs ?

On se remoque de nous…et pas que de nous !

Mais ce n’est pas terminé, enpoursuivant la lecture on décou-vre : « une gare est-elle com-mercialement pertinente ? LaSNCF pense que non, mais cer-tains partenaires pensent que ceserait dommage que des trainsinternationaux ne puissent pass’arrêter entre Bordeaux etAstigarraga ». « RFF fait l’hypo-thèse qu’il y a sûrement unpotentiel à long terme qui justi-fierait une gare nouvelle, ce quine veut pas dire qu’on la réalisetout de suite ».Traduisez la gare nouvelle a duplomb dans l’aile car commenous le répétons depuis desannées, la grande vitesse nes’arrête pas tous les 30 km, àplus forte raison quand on pré-voit de l’augmenter encore. Aquoi bon un TGV très rapide s’iln’a pas le temps d’atteindre lagrande vitesse et doit freinerpour la prochaine gare. Nous

disions « entre Bayonne et Dax,Dax est condamné (le projetprévoit 4 arrêts à Dax au lieu de12 actuellement), mais entreBayonne et Astigarraga, il yaura très vite une gare detrop ». Nous y sommes. Qu’enpensent les maires du littoral etla CCI qui balayaient cette éven-tualité d’un revers de la main ?Ah ! M. Borotra qui voyait des-cendre des milliers de touristesnouveaux, ah ! La CCI qui nousexpliquait l’impérieuse néces-sité pour les étudiants de l’Estiade descendre au Pays BasqueNord en TGV. Nous voilà dans le dur : le TGVc’est bon pour Bordeaux etBilbao, entre, il assèche la vieéconomique. Le TGV c’est unestructuration de l’espace euro-péen de ville européenne d’en-vergure à ville européenned’envergure, entre ces pôles, onest bon pour sacrifier les terri-toires et regarder passer en sebouchant les oreilles.Et pour les usagers ? Eh bienvous prendrez sagement le TGVà vitesse raisonnable dans vosgares habituelles et vousemprunterez les voies existantesjusqu’aux environs de Dax etsinon vous prendrez le TGV àcôté de Donosti, au Pays basqueSud, en passant dans votre voi-ture au moins le double dutemps gagné par le TGV au PaysBasque.

Quelle escroquerie !Et nous, à part se régaler de voirla tronche en biais de nos futésdécideurs (et leur silence assour-dissant devant ces belles pers-pectives), on maintient qu’ilvaut mieux utiliser les voies exis-tantes qui ne sont utilisées qu’à25 % de leurs capacités, aumoins on sauvera les territoires.

Pachon Victor

5ORTZADAR •N° 125 • MARS / AVRIL 2008

LGV : l’interview quidécoiffe…

(ceux qui ont des cheveux)

Qu’on en juge :

• Les résultats à Mouguerresont les suivants :

Inscrits : 3644Votants : 2300Suffrages exprimés : 2275

OUI à la LGV : 198 soit 8,7 %

NON à la LGV : 2077 soit 91,3 %

• Les résultats à Ustaritz sontles suivants :

Inscrits : 4355Votants : 2622Suffrages exprimés : 2592

OUI à la LGV : 206 soit 7,95 %

NON à la LGV : 2386 soit 92,05 %

Sans aucune ambiguïté et sansconteste possible, le projet denouvelle ligne à grande vitesseLGV est rejeté à une majoritéécrasante majorité des suffra-ges exprimés. Ce rejet massif nepeut que renforcer le combatet la détermination des associa-tions et des citoyens.

La démocratie doit être respectée

La balle est dans le camp despouvoirs publics. Les différentesinstitutions et le maître d’œu-vre doivent absolument respec-ter la volonté populaire enchangeant de cap. Le retraitimmédiat du projet de nouvelleligne à grande vitesse LGVnotamment au Pays Basque etde gare TGV à Ustaritz est indis-pensable. Les institutions doi-vent pleinement respecter lesrésultats des études fiables etindépendantes déjà réaliséesnotamment par les experts suis-ses et s’engager en faveur de lamodernisation et l’optimisationdes voies existantes.

Suite de la page 3 ➪

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I L faut être réaliste : les semencesque défend l’association Koko-pelli, étant maintenues dans l’illé-

galité par une volonté politique, nepouvait pas gagner ces procès.

Nous sommes tous choqués par lacondamnation prononcée à l’encon-tre de l’association Kokopelli et deson Président pour vente de semen-ces non inscrites.Cette association conserve et pro-meut les semences de variétés defleurs, céréales et légumes anciensau travers d’un réseau de 5500membres et a constitué un des plusimportants réservoirs génétiquesaccessibles à tous.L’état français refuse de libérer l’ac-cès aux semences anciennes pourtout un chacun. Les semences quiont nourri nos grands-parents et quiservent à nous nourrir aujourd’huipar le jeu des croisements, sontdonc devenues illégales et dange-reuses.Voilà la faute de KOKOPELLI :conserver le levain des savoirspopulaires, agronomiques et généti-ques. Propager l’autonomie semen-cière par l’exemple est devenurépréhensible.Ce qu’il faut retenir de ces condam-nations, c’est la volonté affichée d‘éradiquer les alternatives techni-ques et semencières autonomes.Il est regrettable qu’une association,œuvrant dans l’intérêt général pourla conservation d’un patrimoinegénétique essentiel aux besoinsprésents et futurs de l’humanité soitcondamnée.« A l’heure du Grenelle de l’Envi-ronnement, il est indispensable, enrespect de la directive CEE 98/95 deconstituer un répertoire de la diver-sité biologique cultivée existantepour lequel l’inscription doit êtrelibre, gratuite et facultative. » Leshybrides ont montré leurs limites,les OGM que les firmes tentent denous imposer sont une faillite sani-taire et environnementale. La

conservation des semences repro-ductibles issues des variétés depopulation constituent à nos yeux lameilleure assurance vie pour garan-tir durablement l’alimentation de laplanète.

La saison a démarré le 12 novem-bre 2007 et se terminera le 16 marsprochain.

Chaque soir 50 à 80 repas sont ser-vis. Nous constatons que les invitéssont de plus en plus nombreux etqu’à présent nous recevons de plus

en plus de retraités percevant leminimum retraite et de jeunes reje-tés par leur famille, en plus deshabitués SDF, routards, étrangers,Rmistes isolés, personnes sansrevenus et ne recevant aucune allo-cation.

Cette année l’association a réussi àboucler son budget grâce à tous lesbénévoles qui chaque soir cuisinentchez eux un repas et viennent avecleurs plats chauds distribuer à ceuxqui ont faim ; et grâce à tous ceuxqui ont participé à l’opération parte-nariat où il suffisait d’aller faire sescourses à Géant Casino et fairetamponner son ticket de caisse àdonner à la table du soir. Cette soli-darité a permis d’avoir des bonsd’achat permettant ainsi d’assurerjusqu’au bout. Cette expérience està renouveler l’année prochaine etnous ne manquerons pas de vous lerappeler en septembre, l’aide detous est nécessaire.

Nous travaillons main dans la mainavec l’association Emmaüs qui unefois par semaine vient distribuer desvêtements, avec des médecins etavec les associations Atherbea etLes Mouettes qui s’occupent, cha-que soir, de l’hébergement et de laréinsertion sociale. Mais toujoursdans l’urgence. Est-ce aux bénévo-les d’assurer la gestion d’une struc-ture d’hébergement d’urgence enhiver ? Les associations de luttecontre l’exclusion ne le pensent pas.

Depuis des années nous nous bat-tons pour l’obtention d’un hôtelsocial ; ce projet, soutenu par laCABAB, devrait voir le jour surBiarritz en 2009. Il s’agirait «d’unestructure provisoire, un sas entre larue et l’obtention d’un logementautonome», ce qui necessite unaccompagnement.

Gisèle Mougnos

6 • ORTZADAR N° 125 • MARS / AVRIL 2008

L’association KOKOPELLIcondamnée à verser 12 000 €

pour le grainetier Baumaux et23 000 € pour l’état et la fédé-ration des industriels de lasemence (FNPSPF)

Un homme courageux qui s’oppose aux OGM

F IN octobre, le Commissaireeuropéen à l’Environnement,Stavros Dimas, s’est coura-

geusement opposé aux grandescompagnies de l’agrobusiness enproposant l’interdiction de la culturede deux maïs OGM (le Bt11 et le1507) développés par les firmesSyngenta et Pioneer/Dow. Desscientifiques ont en effet démontréque la culture de ces OGM censéscombattre des insectes nuisibles aumaïs pouvait provoquer des consé-quences graves, notamment surdes insectes non nuisibles du maïs,comme le papillon monarque ou surdes «organismes non ciblés» com-me des oiseaux. Récemment, il aégalement été prouvé que les éco-systèmes aquatiques pouvaientaussi être affectés. Si la propositionde Dimas était adoptée, il s’agiraitd’un véritable tournant. Très favora-ble aux OGM, la Commission ajusqu’à présent toujours donné sonfeu vert aux demandes d’autorisa-tion d’OGM Et les autres Com-missaires européens, par peur defroisser les puissants intérêts pro-OGM, notamment américains, ris-quent de s’opposer à l’initiative cou-rageuse de Stavros Dimas. Maiscelui-ci vient de confirmer publique-ment sa position. « Le risque esttrop élevé pour l’environnementselon plusieurs études scientifiquesrécentes, a indiqué M. Dimas àBruxelles le 22 novembre. J’en-visage de donner un avis négatifpour la demande d’autorisation. »

Il faut absolument soutenir la posi-tion prise par Stravros Dimas, qui,si elle est adoptée par laCommission européenne, sera lepremier rejet d’OGM dans l’histoirede la Commission européenne etreprésentera un pas décisif pourune Europe sans OGM. Une mobili-sation massive est nécessaire pourcette opportunité historique ! Capsur les 100 000 signatures. Le plusgrand nombre possible d’Europé-ens doivent interpeller la Com-mission européenne pour que lasanté publique et l’environnementpriment sur les intérêts de quelquesmultinationales et que les maïsBt11 et 1507 ne soient pas autori-sés. Signez et faites signer la péti-tion à destination de ManuelBarroso, Président de la Com-mission européenne, et aux Com-missaires Dimas, Kyprianou (con-sommateurs), Fischer-Boel (agri-culture) et Barrot (transports). Plusde 75 000 européens l’ont déjàsignée en quelques semaines, dont10 000 en France... La pétition fran-çaise s’adresse également àJacques Barrot, Commissaire euro-péen aux transports, car il voteraégalement sur la proposition deStravros Dimas et doit tenir comptede l’avis des citoyens français et dela nouvelle ligne politique françaisesur les OGM à l’issue du Grenellede l’environnement. Aidez àconstruire une Europe sansOGM : http://write-a-letter.green-peace.org/332

« La Table du Soir »

L’heure du bilan, par Christiane SAINT PAUL, prési-dente de l’association

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Un peu d’histoire…

La tendance actuelle est à la dimi-nution du nombre des exploitationsagricoles qui s’agrandissent (et s’in-dustrialisent) ou disparaissent sousla pression des prix du foncier.En 2005, une étude du ConseilEconomique et Social pour le gou-vernement a abouti à un rapport inti-tulé La maîtrise foncière, clé dudéveloppement rural, qui plaidepour la maintenance d’un potentielagronomique important et varié.Les SAFER (Société d’Aménage-ment Foncier et d’EtablissementRural) ont été créées en 1960. Cesont des SA sans but lucratif, soustutelle des ministères de l’agricul-ture et des finances, avec pour mis-sion d’intérêt général la protectiondes terres agricoles. Leurs objectifsaffichés : dynamiser l’agriculture etles espaces forestiers, favoriserl’installation des jeunes ; accompa-gner le développement de l’écono-mie locale et des activités créatricesd’emploi ; protéger l’environnement,les paysages et les ressourcesnaturelles.Quand une mise en vente entraineune procédure de la Safer, ellelance un appel à candidatures, exa-minées en conseil technique dontl’avis est généralement suivi par leCA qui prend la décision.Du côté associatif, les GFA (groupe-ment foncier agricole) agissent parl’achat collectif sous forme de partsd’un bien foncier agricole qui seradestiné à rester agricole. L’achat estessentiellement un geste de solida-rité, le porteur de part ne doit pas sesentir l’âme d’un actionnaire, il netouchera pas de dividendes ! Lebien est ensuite loué à l’exploitant ettransmis à son départ.Autour des villes, là où les terresagricoles ont souvent vocation deréserves foncières, de telles opéra-tions ont déjà permis l’installation demaraîchers, permettant en outredes circuits courts de commerciali-sation.Au Pays Basque, le GFA mutuelLurra existe depuis 1979 et a déjà

réalisé 12 opérations avec 1700porteurs de parts. Ses objectifs,comme le maintien des fermiers etl’installation des jeunes, le soutiendes hors cadre familial, s’inscriventdans le cadre d’une agriculture pay-sanne, durable et à taille humaine. Ilest membre de l’association Arrapitzqui fédère 12 associations pour unnouveau développement rural.

Venons-en à nos moutonset à la transmission de la ferme Kako…

Elle a été tenue 27 ans par Josephet Anne Godement. Début 2006, ilsembauchent Fred Larragagna pourles aider. Dans le courant de l’an-née, Joseph décède et la proprié-taire charge la SAFER de vendre lamaison, les terres et les bâtiments.Premier appel à candidatures : 2candidats se présentent puis sedésistent.Fin 2006, Fred se lance, soutenupar Mme Godement qui souhaite luitransmettre l’exploitation. Reste àmonter le projet ; il sollicite le GFApour l’achat des terres, soit 165 000euros et a encore à sa charge156 000 euros pour l’achat des bâti-ments agricoles, du troupeau et dumatériel. Il renonce à la maison,récemment reconstruite à l’écart,pour ne pas se surendetter(220 000 euros).Début 2007, la SAFER lui fait un bailprécaire d’un an pour les terres et lapropriétaire lui loue la maison, luisouhaitant même une bonne instal-lation. Il est alors responsable del’exploitation, entre dans la jeunecoopérative fromagère Azkorria etintègre la transhumance dans lagestion du troupeau.Octobre 2007, la SAFER lance un

nouvel appel à candidatures. Le 3décembre, le comité technique seréunit pour en examiner deux : cellede Fred et du GFA, le dossier estsolide, le financement GFA quasi-bouclé, et celle de M. Desplasvenant du Gard avec son troupeaude lacaunes (élevage productiviste)pour s’installer en pleine zone AOC

Ossau-Iraty. L’histoire aurait du seterminer là , mais, contre toute logi-que, le CT repousse le choix etrelance l’appel à candidaturejusqu’au 15 janvier… ce qui lui per-met de prendre en compte le dos-sier de Mme Lahargou, soutenuepar la FDSEA, qui s’était déjà pré-sentée, puis désistée, puis repré-sentée hors délai. De son côté, ELB(confédération paysanne du PaysBasque) a voté son soutien en AGau GFA et à Fred. La propriétaire,elle, conseille au jeune couple de se« préparer psychologiquement àpartir ».Le 17 janvier, nouvelle réunion duCT pour examiner trois dossiers : re-Fred + GFA, re-M. D. et MmeLahargou. Dès 9h30 le matin, envi-ron 200 personnes (paysans, por-teurs de parts, employés de la fro-magerie) étaient présentes pourexprimer leur soutien au GFA et aucouple Larragnaga. Les forces del’ordre étaient déjà là également,pas pour les mêmes raisons, et onpouvait même craindre que ce soitde mauvais augure. L’attente estlongue, tendue ; à 12h30, onapprend que le choix se porte surMme Lahargou. Les membres de laSAFER sortent par derrière, et c’estles huées, puis la mêlée, les coupsde matraque et les gaz lacrymogè-nes. Les conséquences de ce choixsont l’expulsion d’un paysan, le rejetdu GFA, un coup dur pour une toutejeune coopérative fromagère créa-trice d’emplois (et engagée dansune charte de qualité avec cahierdes charges exigeant) et la négation

du souhait de transmission de MmeGodement.

Sarko…

Depuis, il y a eu le passage deSarkozy à Pau, qui a réclamé dessanctions à l’encontre de ces « ter-roristes, ces maffieux », l’inculpationet la garde à vue de 6 personnespour violence avec armes (mottesde terre, parapluie, crachats), etrecel (matraque, képi). Ils risquentjusqu’à 5 ans de prison.

Le point…

Quant à la transmission de laferme… voici les derniers épisodes :le CA de la SAFER n’a pas souhaitéchoisir et se désiste. C’est donc à lapropriétaire de choisir, son objectifétant de tout vendre, maison + bâti-ments pour plus de 400 000 euros.A l’initiative d’ELB et du GFA, uneassociation est en cours de consti-tution pour tenter d’acquérir la mai-son. Mme Maïté Errecart, la proprié-taire, doit venir rencontrer les troiscandidats. Pour la petite histoire,elle est candidate PS aux municipa-les dans le 11ème arrondissement deParis, peut-être va-t-elle, elle aussi,reporter après les élections ? Et laFNSEA, quel est son rôle dans cetteaffaire ?

France BonilloAction consommation

Pays Basque

7ORTZADAR •N° 125 • MARS / AVRIL 2008

Transmission de la ferme Kako à Ainharp :

Une histoire qui aurait dû être simple (et belle)

Le comité technique de la Safer se composait de 11 membres, un représentant de la Chambre d’agriculturedes P.A, un des coopératives agricoles, un des maires (enl’occurrence celui d’ Ainharp), un de l’Adasea (structure

technique de la Safer, son représentant était égalementmembre de la FDSEA) ; trois des syndicats :

Jeunes Agriculteurs, FDSEA et ELB ; un de la MSA, de Groupama, du Crédit Agricole et du Conseil général.

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8 • ORTZADAR N° 125 • MARS / AVRIL 2008

Assemblée Générale des Amis de Bugangue

L’ASSEMBLÉE Générale des Amis de Bugangue a eulieu le 16 février 2008. Toujours très mobilisée

l’Association suit de très près le dossier de demanded’exploitation de carrière à Bugangue.Le Maire de la commune d’Aramits refuse toujours demettre à disposition de ses administrés les deux docu-ments de pré-étude à cette exploitation, malgré l’avisfavorable donné à l’association par la Commissiond’Accès aux Documents Administratifs.Pourquoi ce silence ? Pourquoi ce refus ?Le manque de transparence dans ce dossier est bien lapreuve de risques certains pour la Ressource en Eaupotable. Si la loi n’est pas appliquée l’association envi-sage de saisir le Tribunal Administratif.

Les Amis de Bugangue affirment que ce projet de car-rière est un très, très mauvais projet pour l’avenir de lacommune d’Aramits :

• Pollution de l’eau• Des terres pastorales, • Nuisances par rapport aux activités touristiques• Manque de sécurité pour les habitants du fait du

passage de 50 camions par jour, etc.

Ils remercient très sincèrement tous les sympathisantset adhérents de plus en plus nombreux de leur impor-tant et très actif soutien.Malgré les pressions diverses et accusations mensongè-res de ces derniers temps, l’association reste déterminéeà défendre la Ressource en Eau Potable et à l’Envi-ronnement. C’est pour eux, un devoir de citoyen !C’est pourquoi ils ont demandé à tous les candidatsactuels et futurs de se positionner par rapport à ce pro-jet de carrière.

Communiqué de presse du Collectif Anti-OGM du Gers

OGM : Paysans, le savez-vous ?

L’Espagne est notre principal client en maïs.Prix du maïs rendu au port de Barcelone (source : ONIGCau11/10/07) :

• Origine Brésil tracé non-OGM : 223 €/t• Origine Argentine non tracé : 174 €/t

Au même moment, le maïs français non-OGM valait,départ Bayonne, 216 €/t, soit l’équivalent du brésilienrendu Barcelone.Si les OGM se généralisaient en France, le prix du maïss’alignerait donc sur celui de l’Argentine, soit environ 50 €/t de moins que le prix actuel.

De plus, cette année, les OGM n’ont rien apporté de plusen terme de rendement.La preuve de l’impossibilité de la séparation des filièresest apportée par les Organismes Stockeurs Agréés eux-mêmes qui se son.

Il y avait Natura 2000 avant le Grenelle de l’environnement :

Il y a désormais Natura 2000 après le Grenelle de l’environnement…

Chantier de l’autoroute A28 en Forêt de BercéSite NATURA 2000 (Juin 2004)

Chantier de l’autoroute A 63 Langon - PauSite NATURA 2000 (Janvier 2008)

Document tiré de Action Nature n° 40

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La leçon du porcher

U NE ÉQUIPE d’ergonomes estchargée de mener une étudedans un abattoir de porcs, en

vue de la modernisation de l’établisse-ment. A la remise de son rapport, ledirecteur remercie l’équipe en organi-sant un pot : champagne, petitsfours... A ce moment, l’un des ergono-mes demande : « Mais ce monsieur quiest à l’entrée de l’abattoir, pourquoin’a- t-on pas étudié son poste de tra-vail ? »

Le directeur rétorque que cette per-sonne ne fait qu’accueillir les porcs etles diriger avec un bâton. Il n’a aucunequalification mais il est dans la maisondepuis très longtemps. Au demeurant,ajoute le directeur, son emploi seracertainement supprimé dans les nou-velles structures.

Les ergonomes insistent pour étudierle poste du porcher... et s’aperçoiventque c’est la personne la plus impor-tante de l’abattoir. Pourquoi ? Parceque les cochons sont cardiaques :après leur transport, ils arrivent fati-gués, stressés, et certains d’entre euxrisquent même de mourir avant d’at-teindre le couteau du boucher. Enoutre, les bouchers savent reconnaîtrela viande stressée, qui vaut moins chersur le marché. Ce porcher avait toutun ensemble d’indices pour détecterles porcs les plus fragiles et lesconduire tranquillement vers le lieu del’abattage, en les isolant des autres demanière à ce que leur viande ne soitpas perdue. Si l’on avait mis le direc-teur à sa place, celui-ci aurait fait per-dre de l’argent à son abattoir.

Ce porcher a acquis un certain nombrede compétences par l’expérience. Levétérinaire aura lui aussi besoin decette expérience en plus de ses savoirsacadémiques acquis à l’école vétéri-naire. Dans les deux cas, l’expérienceest incontournable. On devient expertdans un domaine professionnel sou-vent après une dizaine d’années d’ex-périence. C’est ce que montrent beau-coup d’études, sur les ouvriers et lesagriculteurs, aussi bien que sur lesingénieurs. En outre, les uns commeles autres mettent en œuvre dans l’ac-tion en situation plus de connaissancesqu’ils ne sont capables d’expliquer ver-balement.

D’après GÉRARD VERGNAUD, CNRS

9ORTZADAR •N° 125 • MARS / AVRIL 2008

R ÉGULIÉREMENT un trainde soufre relie le complexede Lacq au port deBayonne. Il transporte du

soufre liquide dans des wagonssous pression à une températureélevée.

Quand il traverse la zone de Jorlis,le train passe sur un canal. Cettezone bénéficie d’une densité com-merciale importante.

L’ouvrage qui permet le franchis-sement du canal est basé sur unsystéme peu onéreux qui associeà travers un protocole exigeant unmatériau de remblai à des tôlesminces d’acier. La quantité d’acierest dimensionnée au minimum entenant compte que les effortsdans l’acier sont parfaitement éva-lués. Ce calcul part de l’hypothéseque la géométrie des tôles d’aciersuit une courbe en arc bien régu-liére.On voit bien sur la photo ci-des-sous que ce n’est pas le cas.

Les conditions de géométrien’étant plus respectées, les condi-tions de stabilité ne le sont pasnon plus évidemment. Sans ren-trer dans de profondes théories,on peut estimer que la chute derésistance est de l’ordre de 10. Enfait c’est même beaucoup plusbinaire que ça : dans un cas lecalcul s’appuie sur une théorie eton sait où on va, dans l’autre onn’a plus aucune garantie et l’ou-vrage peut s’effondrer à toutmoment.

Est-ce que le déraillement du trainest prévu dans le cadre du plan deprévention des risques ?

Quel serait l’impact sur la pollutionde l’Adour et les eaux de bai-gnade ?

Combien y aurait-il de riverainsintoxiqués ? Qu’adviendra-t’il descheminots qui sont debout surle train ?

La juxtaposition des milieuxindustriels et de l’habitat généredes risques. C’est un fait. Lespouvoirs publics sont censésmaîtriser les risques. Dans ce casil n’y a pas de fatalité. La négli-gence constatée peut générerune situation dramatique et la cul-pabilité des instances de surveil-lance est flagrante.La stratégie de gestion qui met enbalance le coût d’un nouvelouvrage et le montant des indem-nisations en cas d’accident estinadmissible.

Contrairement à des idéesreçues, nous pensons que lefonctionnement d’une sociétén’est pas que le fruit d’une orga-nisation verticale. Une « bonne »société doit promouvoir unedémarche de responsabilité indi-

viduelle, faire en sorte que cha-cun se sente concerné par le sortde tous et qu’il exerce au mieux,à tous les instants, son intelli-gence à cette fin. Nous pensonsque c’est dans cette démarcheque l’individu acquiert un statutde citoyen. Pour corroborer l’im-portance de l’implication de cha-cun dans la bonne marche dugroupe, nous vous invitons à lire« la leçon du porcher » d’aprèsGérard Vergnaud.

Ortzadar s’inscrit dans cette voieen attirant l’attention des pouvoirssur ce qui nous paraît être unenégligence coupable et en sou-haitant que des mesures soientprises avant un accident.

CRL

Port de BayonneFait-on tout ce qu’il faut

question sécurité ?

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Comme tous les ans, après

notre assemblée générale,

Attac vous fait vivre en direct

et en flash back la vie de

l’association de l’année

précédente. Elle le fait pour

au moins deux raisons :

l’information mais aussi

l‘espoir que cette page va

susciter des vocations à venir

adhérer et surtout militer

dans notre association

qui manque cruellement

de base militante.

NOUS avons assumé notreobjectif d’associationd’éducation populaire enorganisant des conféren-ces, moins que d’habi-

tude car déjà en 2006 nous avionsconstaté une relative désaffectiondu public. Cette année, la situationsemble s’être un peu aggravée : laconférence de Riccardo Petrella,spécialiste international de l’eau n’aattiré que 65 personnes et celle deDominique Plihons, responsable duConseil scientifique d’Attac, sur lacrise financière internationale, 34personnes. Parmi les conférencesqui ont le mieux marché, citons laréunion avec tous les partis politi-ques (en mars 2007) qui se présen-taient aux législatives, qui était ani-mée par Jean-Marie Harribey sur lethème de l’Union européenne et duManifeste (ensemble de proposi-tions alternatives) ; ou encore celleréunissant encore les partis politi-ques et organisations syndicales surle traité modificatif européen, letraité de Lisbonne, (en novembre2007). Dans les deux cas il y avaitune assistance assez nombreuseliée aux différentes organisationsprésentes. Cela semble signifier quelorsque les leaders des organisa-tions s’expriment, les militants deces organisations se déplacent maisqu’ils oublient de le faire pour réflé-chir avec d’autres sur des thèmespourtant essentiels. Il y a là un dan-ger à se contenter de sa niche idéo-logique mais il faut reconnaître quec’est là une réalité politique d’au-jourd’hui.Certes, cette année a été un peu dif-ficile du fait des élections présiden-tielles et législatives ; nos forcesmilitantes étaient un peu maigrespour supporter sans risque lesengagements des uns et des autresdans le soutien à différents candi-dats ; engagement nécessaire puis-que la réalisation politique passepar les projets politiques portés parles partis, mais engagement qui aconduit à un désengagement directou indirect dans le militantisme denotre association. Nos Attac café quiont lieu à l’Atalante tous les deuxiè-

mes mardis du mois, dont les thè-mes sont très divers et touchent àl’actualité , paraissent avoir plus desuccès que les conférencespuisqu’un public relativement fidèleles suit régulièrement. Nous avonsdécidé pour cette année à venir denous concentrer sur cette activité etpeut-être d’en augmenter le nombreet les thèmes et d’introduire desréflexions sur des alternatives préci-ses. Le prochain (mardi 11 mars)sera consacré à la question du maldéveloppement au Brésil en abor-dant cette question sur les problè-mes de l’eau et cet Attac café seraanimé par le responsable d’uneassociation partenaire du CCFD(Comite Catholique contre la faim etpour le développement).Tout en regrettant que nos conféren-ces n’attirent pas plus de monde,nous devons reconnaître qu’Attac aacquis au cours du temps une réellelégitimité à s’exprimer, ce qui nousest reconnu par les médias maisaussi par les différentes organisa-tions politiques et syndicales quifont appel à nous pour faire vivrelocalement une certaine réflexionpolitique et comptent sur nos enga-gements qui sont divers. Ainsi nousavons été sollicités pour animer lesdébats autour du film « We feed theworld », et on nous demande aussisouvent d’établir des liens entre lesdifférentes composantes de gauchepour regrouper des organisationsqui ne militent jamais ensemble.C’est ce que nous avons fait autourdu refus du traité modificatif euro-péen : en effet pour la première foisdepuis bien longtemps des organi-sations qui ne se rencontraient plusse sont trouvées associées pourfaire valoir leur refus du traité deLisbonne devant la presse.Reconnaissons que ce travail deregroupement des différentes com-posantes de la gauche locale ne vapas toujours sans prise de tête niprise de bec. Mais c’est là une desactivités d’Attac que nous cherche-rons à prolonger en respectant lesprincipes qui sont les nôtres, encherchant l’union sans pour autantadhérer à des principes qui ne sont

pas ceux que nous défendons.Si l’éducation populaire est notrepremier objectif, nous l’envisageonstoujours comme tournée vers l’ac-tion et le printemps 2007 a vu Attacs’engager aux côtés d’ELB dans dif-férentes manifestations contre lesOGM (occupation de la coopérativede Saint-Palais, de la chambred’agriculture de Pau) afin d’obtenirdes candidats aux présidentielles etaux législatives des assurancescontre leur vente et leur mise en cul-ture en plein champs au mépris desrisques biologiques que ces OGMfont peser sur la santé et sur la bio-diversité.Bien que les membres du Conseild’administration et nos habituelsmilitants n’aient pas eu l’impressionde travailler moins, il nous fautreconnaître que notre activité mili-tante a singulièrement baissé.Sommes-nous au creux d’unevague et faut-il reconnaître que lescoups portés par le gouvernementont amoindri nos capacités de résis-tance, ou sommes-nous à un tour-nant qui rendrait précaire la surviemême de l’association. Il faut quetous ceux qui tiennent à ce qu’Attacvive soient conscients qu’adhérern’est pas suffisant. Avoir des adhé-rents : c’est bien ; mais avoir desmilitants : c’est mieux, car l’ab-sence de militant entraîne inévita-blement la disparition progressivede l’association au niveau local. Lasituation politique actuelle ne peutnous laisser indifférents et doit nousengager à travailler ensemble. Tropsouvent, nous avons pensé que lagrande difficulté était dans l’ab-sence d’alternative crédible sur leplan politique. Cela ne suffit guèrede poser ces constats ; il nous fautélaborer ces alternatives ; c’est àquoi Attac va s’attacher cette annéeen doublant chacune de cesréflexions critiques par la volonté defaire des propositions concrètesdont l’élaboration doit être collective.C’est alors que nous aurons besoinde vous.

Chantal Boone Attac Pays Basque

N° 125 • MARS / AVRIL 2008

la paged’

La vie de l’association, une vie difficile cette année 2007

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UN MAUVAIS feuilleton àrebondissements multi-ples, mais nos deuxduettistes de la chambrede commerce et d’indus-

trie de Bayonne, messieursBerckmans et Darretche, dans leurfrénésie à communiquer tous azi-muts, nous obligent à réagir, cartrop c’est trop !

La presse locale leur étant touteacquise et le travail d’investigationdes journalistes étant devenu com-plètement obsolète sur les rives de l’Adour, pourquoi se gêneraientils ?

Ce mercredi 20 février, MonsieurDarretche déclare dans le quoti-dien Sud-Ouest : « Il faut arrêterles polémiques, l’industrie est tota-lement maîtrisée, c’est un point dedébat stupide, il n’existe pas depollution par rejets ou par le bruit ».Il s’agit ici du projet de laminoir quidoit voir le jour sur la zone indus-trialo portuaire de Tarnos associé àl’aciérie ADA (qui elle-même esttout sauf irréprochable en matièrede respect de l’environnement, derejets atmosphériques, de nuisan-ces sonores). Les populations rive-raines, les usagers de la zone por-tuaire, dont les salariés de cettemême zone, sont soumis à rudeépreuve ! Difficultés à respirer tantles rejets par émissions diffusessont importants, notamment en cemardi 19 février où des records ontsans doute été battus. Rappelonspour mémoire que le système d’as-piration des fumées est totalementinefficace depuis la création del’aciérie, qui devait épurer sesrejets atmosphériques à plus de90 % (étude d’impact). Au finalc’est un nuage de fumées grisâtresvoire noirâtres, il y en a pour toutles goûts, qui s’échappent à tra-vers les bardages, à chaque couléeet se déversent largement auxalentours : poussières métalliquesmétaux lourds, furanes, dioxines.

Monsieur Darretche a donc oubliésa dernière apparition à Boucau.C’était à la cantine municipale lorsde l’enquête publique pour la créa-

tion de l’usine Derivados Fores-tales. A cette occasion il avait pujuger lui-même de la colère de lapopulation Boucalo-Tarnosienneenvers ADA . Nous croyons mêmenous souvenir de son commentairede l’époque : « ADA est en trainde nous plomber ». Il ne croyait passi bien dire, Derivados est partiesous d’autres cieux et pour ADA,rien n’a changé.

Entre temps, le SPPPI est quasi-ment mort, les groupes de travailn’existent plus, les bénévoles qui leportaient depuis sa création ont étésoit évincés soit mis sur la touche,le tout ayant été récupéré par lesinstitutionnels ainsi que par laCCIB. Le fonctionnement de cetteinstance, voulue par la DRIREAquitaine, avait entretenu un cer-tain espoir de débat démocratique.Il ne reste plus de tout cela qu’unesorte de grand-messe organiséepour le plus grand plaisir des indus-

triels, par la CCIB ou le contraire, letout sous le contrôle théoriqued’une DRIRE diaphane. N’oublionspas un futur site internet, du plusbel effet sans nul doute.

La dernière grand- messe duSPPPI avait pour objet les étudesacoustiques concernant les nuisan-ces sonores générées par ADA :exposé très technique et réconfor-tant. Les techniciens nous confir-ment que tout va bien. Le vécu surle terrain est tout autre, malheureu-sement ! Des riverains font état deleurs doléances et de leurs difficul-tés à vivre normalement à causedu bruit généré de jour comme denuit par ADA (bruit de soufflerie outurbine) et ressenti rue GeorgesLassalle à Boucau.

Messieurs Berckmans, Darretche,de grâce, cessez de nous infligervos discours polémistes, la zoneindustrielle de BOUCAU-TARNOS a

une longue expérience des pollu-tions industrielles, pour son plusgrand malheur : de l’ex-cimenterieen passant par l’industrie desengrais qui créa des emplois etdétruit la forêt (fluor, phosphorique),déversé ses effluents pollués sur laplage de Tarnos et sur les sols pen-dant trente ans (RENO) ; déchetsradioactifs largués dans l’atmos-phère et sur les sols (FertiladourReno).

Non, il n’est pas honnête de laissercroire à la population que tous lesindustriels sont exemplaires. Il fautdistinguer ceux qui travaillent entoute transparence et font desefforts louables, mais votre discoursincantatoire est ressenti, nous vousle disons, comme une provocation. Ilcontribue à accentuer la méfiancedes populations envers le milieuindustriel. Un discours peu en phaseavec le développement durable,encensé par notre omniprésident.

11ORTZADAR •N° 125 • MARS / AVRIL 2008

D IX MOIS déjà et celui dont il n’est plusnécessaire de prononcer le nom, tant ilest omniprésent dans la vie des Français,continue son œuvre méthodique de

« détricotage » de ce qui représentait toute laspécificité de l’identité nationale. Il n’est pas dejour où, dans cette agitation permanente, nousne l’entendions tenir des propos de charretier àl’encontre d’un quidam au salon de l’agriculture,ou apostrophant un marin pêcheur en Bretagne,affichant ainsi un aspect consternant de la fonc-tion présidentielle, la France devenant la risée dela planète, ces pitreries n’ayant comme équiva-lent que celles de son modèle Georges Bushjunior.Notre nouveau Monarque se plait donc à se mêlerde tout, bientôt de l’Europe avec la prochaine pré-sidence française et cela risque de ne pas êtretriste ! Angela Merckel s’en régale à l’avance. Sonautre « dada », les religions, ou serait il plus cor-rect de parler des sectes, un secteur réservé. La falote Emmanuelle Mignon, qui n’en a que lenom, n’a-t-elle pas déclaré que le problème sec-taire est un non-problème en France ! Rien quecela ! Et bientôt porte ouverte aux scientologueset autres témoins de Jéhova. Notre président

omniscient qui s’était déjà exprimé sur le sujet etqui apprécie particulièrement la compagnie deTom Cruise, par ailleurs VRP International del’église de scientologie, au point de l’avoir invitéau ministère de l’intérieur, ou de se déplacer pourle rencontrer lors d’un récent voyage à New York.Un Scientologue à l’Elysée, ce serait classe ! Pourqui a déjà ouvert un des bouquins du « fada » RonHubbard, pape de la scientologie, il y a de quoi setaper le cul par terre, si ces escrocs n’étaient pas sidangereux. Mais il en faut d’avantage pourimpressionner notre Chanoine de latran, récem-ment intronisé par le pape Benoît, lequelChanoine vient d’ailleurs d’adresser ses félicita-tions officielles à quatre vicaires intégristes nom-més par le même BENOIT, ces jours ci à Rome.Notre laïcité est vraiment en danger… Le fragileéquilibre qui avait permis à notre pays de vivre àpeu près en paix et quelles que soient les convic-tions religieuses de chacun pourrait bien voler enéclats.Tout ceci ajouté au devoir de mémoire vis-à-visde la Shoah et imposé aux enfants de CM1, là, onest pas loin de toucher le fond. Jacques Chiracavait, parait il, déclaré que Le petit Nicolas explo-serait en vol ! À voir…

Une pollution industrielle insoutenable sur le port de Bayonne

Une Présidence en pleine paranoia

Page 12: Mise en page 1 - Collectif des Associations de Défense de ... · pour enfants, relève de la magie. En effet, il réussit le tour de force de faire disparaître cette fois les crapauds

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le cahierun film de hana makhmalbaf

26FÉVRIER 2001. Le chefsuprême des Talibansordonne l’explosion desgigantesques statues

bouddhiques, vieilles de 5000ans, dans la vallée aride deBamiyan, en Afghanistan.

Bouddha s’est effondré dehonte... tel est le titre originaldu premier film de Hana MAKH-MALBAF, cinéaste iranienne pro-metteuse de 18 ans à peine,fille de Mohsen Makhmalbaf, leréalisateur de Kandahar (2001),un film terrible qui évoquaitdéjà les tensions enAfghanistan.

Aujourd’hui, de nombreusesfamilles tentent de survivre sousles décombres de ces statuesdétruites. Bakhti, une petite fillede 6 ans, admire son voisinAbbas qui connaît parfaite-ment l’alphabet. Elle veut fairecomme lui ; elle aussi, elle veutaller à l’école. Mais pour cela,il lui faut un cahier, et pouravoir ce cahier, il lui faut del’argent… Qu’à cela netienne !

C’est alors que Bakhti, avecune spontanéité et une poigneirrésistibles, va entreprendre, enune journée incroyablementdense, un véritable parcoursdu combattant pour réaliserson rêve : s’acheter un cahieret aller à l’école.

D’abord, il faut trouver maman.Mais… où est-elle ? Bakhti abeau la chercher, sa mamanne sera presque jamais à sescôtés, laissant sa fille livrée àelle-même.

« Maman ! Viens me chercher,je vais tomber ! », appelleBakhti, vacillant au bord duprécipice qui mène chez elle.

Par ailleurs, où est le père ?...

Alors, autour d’un échangecraquant entre les deuxgamins – deux excellents jeu-nes acteurs – Bakhti se lancedans la jungle des adultes afinde trouver, avec une débrouil-lardise exceptionnelle, dix rou-pies qui lui permettront enfinde savourer l’instant unique,l’instant rêvé, celui où elle tien-dra le cahier, son cahier, entreses petites mains. Il en aura

fallu, du temps et des efforts,pour que cette petite fille,future femme, accède à l’édu-cation... N’oublions pas que lesfemmes ont toujours triomphégrâce à l’éducation et à la cul-ture. Mais le combat de Bakhtin’est pas encore gagné...

Zut ! Pas de stylo. Tant pis, unbâton de rouge à lèvres feral’affaire. Mais vite ! Dépêchons,Abbas est déjà en retard pourl’école, le maître va le punir !

Abbas ne sera pas le seul àêtre puni ; Bakhti est une fille,or c’est une classe de garçons.

« Laisse-nous tranquilles », ditl’instituteur. « Va à l’école desfilles, de l’autre côté de larivière. Laisse-noustranquilles ! », ordonne-t-il ànouveau.

Bakhti ne lâche pas le mor-ceau. Maintenant qu’elle y est,il faudrait qu’elle s’en aille ? Pasquestion !

Mais fatiguée de lutter en vain,Bakhti abandonne. Dans unultime regard symbolisant l’ef-fondrement de son rêve, la fil-lette, cahier en main telle unearme, poursuit son cheminsinueux, surmontant avec uneforce intérieure incroyable lesobstacles qui se présentent.

L’enfant est un être complexe…Hana Makhmalbaf dénonce,en restant à hauteur d’enfants,les ravages de la guerre enAfghanistan : imprégnés deviolence et de brutalité, ilsjouent à l’homme, jouent à laguerre.

Ainsi, Le Cahier est la méta-phore d’une guerre d’adultes.La réalisatrice explique :« Aujourd’hui, les jeux quoti-diens de tous les enfantsd’Afghanistan sont une repro-duction de leur expérience devie dans un état en guerre. Ilsmiment les armes des adultes,veulent lapider les petites fil-les… »

En effet, Bakhti et trois autres fil-lettes sont prises en otage parune bande de garçons d’unemisogynie et d’une violencerares. Leur regard est à glacerle sang, mais Bakhti résiste.

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Pourtant, les talibans enherbe la terrorisent, et l’onsent bien que le manquede sa mère se fait sentir…

« Viens me chercher, jevais tomber ! »

La tension est palpable, ledanger imminent... Lesgarçons réduisent en piè-ces son cahier – sontrésor ! La petite fille sedéfend, parvient même àfuir ses ravisseurs. Plus loin,Abbas la cherche. Enfin,ils se sont retrouvés !

Mais la bande de talibansn’abandonne pas la par-tie. Ils ont «tué» Abbas,qui, jouant le jeu, s’esteffondré (de honte ?).

Maintenant ils veulent tuerBakhti...

« Fais la morte, et tu seraslibre ! » supplie Abbas.Pourtant elle résiste,encore et encore. Ellecontinue de courir. Fairela morte ? Faire la morte ?

Bakhti court, court, court.

C’est donc à ça que lafemme afghane est ré-duite ? Se voiler, se taire,faire la morte pour êtrelibre ?

« Les Talibans sont partis,mais leur impact sur laculture du pays est indé-lébile », souligne HanaMakhmalbaf.

« Fais la morte, et tu seraslibre ! » répète Abbas…

Bouddha s’est effondré dehonte...

Nikbakht Noruz dans le rôle craquant de Bakhti.