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266 pages au coeur de la vie des pêcheurs malgaches

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Page 1: Madagascar©Philip Plisson
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2 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

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De Diégo-Suarez à Tamatave Madagascar 3

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4 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

MADAGASCARL ILE CONTINENT

Page 5: Madagascar©Philip Plisson

De Diégo-Suarez à Tamatave Madagascar 5

MADAGASCARL ILE CONTINENT' ' '

S O M M A I R E006. Préface

012. Madagascar, l’intemporelle

016. De Diégo-Suarez a Tamatave

076. De Tamatave a Fort-Dauphin

106. De Fort-Dauphin a Belo

178. De Belo a Cap Saint-Sébastien

Page 6: Madagascar©Philip Plisson

6 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

Page 7: Madagascar©Philip Plisson

Préface Madagascar 7

Préface

« L’art photographique, au point où il en est, peut se diviser en deux classes qui sont à peu près  les  pôles  de  toute  création artistique humaine.  Il  y  a  la photographie plastique  et  la photographie documentaire. Cette seconde catégorie est  littéraire à son insu, car elle n’est qu’un témoignage de la vie contemporaine saisi au bon moment par un artiste habile à saisir ce bon moment. Il faut quelquefois chercher pendant des heures la seconde unique où la vie, en quelque sorte, est “prise sur le fait”. »

La photo souvent décriée comme un art mineur retrouve, sous la plume de Pierre Mac Orlan, toute la dimension émotionnelle de son écriture. Mon ami Bertrand Poirot-Delpech de l’Académie française parlant de mon travail disait : « Merci, Philip, d’avoir écrit en image, sur la mer, le texte qu’aucun écrivain n’a su élever à la hauteur du modèle… tout en mensonge vrai.» De moins en moins modeste, aujourd’hui, je dé-couvre que lorsqu’il m’arrive de réussir une photo, je fais de la litté-rature sans le savoir… Je ne sais pas si cet ouvrage pourrait, un jour, être classé dans la catégorie « œuvre littéraire »; j’espère simplement qu’au fil des pages, alors que je vous prête mes yeux, l’émotion sera au rendez-vous.

Je n’ai jamais pu braquer mon objectif sur le visage d’une personne pour lui voler son image. C’est ainsi que je collectionne dans ma mémoire des centaines de regards merveilleux sans avoir pu ou voulu les immor-taliser. Ici, à Madagascar, les Malgaches ont d’abord capturé mes yeux puis, tout naturellement, mon cœur. Un rapport exceptionnel s’est créé avec la population, m’autorisant à photographier tous ces visages. Dans aucun de mes ouvrages je n’ai montré autant de portraits que dans celui-ci. C’est pour cette raison que je considère ce livre comme le plus abouti des soixante-six qui l’ont précédé.

J’avais fréquemment entendu évoquer par les marins que je côtoie, qu’ils soient de la Marine nationale ou de la marine marchande, leur attrait pour l’île de Madagascar. Les superlatifs qu’ils employaient pour en parler piquaient ma curiosité. En feuilletant Madagascar, voyage dans un monde à part, un très beau livre du photographe Pascal Maître, je fus sub-jugué par les lumières de ses images. Toutefois, l’ouvrage ne présentait que l’intérieur de l’île, les Hautes Terres, et très peu les côtes.

En octobre 2007, mes amis de la Compagnie du Ponant me deman-dèrent de photographier le Ponant, luxueux trois-mâts de 90 mètres, lors de son escale à Nosy Be, la grande île au nord-ouest de Madagas-car. J’y arrivai peu après le passage d’un puissant cyclone. Le nord de l’île se trouvait encore dans la queue du cyclone. Dans ces conditions, le Ponant ne pouvait poursuivre sa route sur Diégo-Suarez. Impossible de franchir le cap d’Ambre avec des passagers, le vent contre le courant formant des vagues monstrueuses à la rencontre des deux mers.J’avais donc à ma disposition pour plusieurs jours le voilier ainsi qu’un hélicoptère affrété pour les prises de vues. Des conditions exception-nelles pour découvrir ce « continent ». Voilà comment je suis tombé sous le charme de Madagascar, sans me douter que je renouvellerais les séjours pour aller au bout de mon rêve : partager avec vous cet ouvrage. En survolant le pays, j’ai mesuré la dimension spectaculaire de la géo-logie de cette île. Mais ce qui m’a frappé, plus encore à chaque séjour, c’est l’authenticité de ce pays et de ses habitants. La population n’a rien perdu de sa fraîcheur. Dans les villages de pêcheurs, le mode de vie semble immuable. Les cases en palmes tressées posées sur le sable, les familles qui pêchent inlassablement pour se nourrir, leur relation avec la mer, tout cela a quelque chose de primitif, d’intact qui attendrit.La population vit pauvrement, son alimentation est dénuée d’excès. Les déplacements des Malgaches s’effectuent toujours à pied ou en pirogue. Ce mode de vie simple et proche de la nature leur confère un corps sculptural éclatant. C’est cette même élégance, cette dignité, qu’avaient les paysans de mon village de Sologne dans les années 1950.Je suis très sensible à l’esthétisme des couleurs dans les tenues vesti-mentaires et les étoffes, comme les lambas bariolés dont s’habillent les femmes, ou dans les peintures des pirogues. Pour un photographe, ce sont des cadeaux qui se renouvellent à chaque instant. Toutes les rencontres que j’ai faites m’ont semblé empreintes d’une émouvante sincérité. Les enfants, en particulier, débordent de sponta-néité et de gaieté. J’ai retrouvé chez eux, intact, ce charme enfantin de savoir jouer et créer un univers avec un bout de bois, un coquillage ou un morceau de tissu pour faire une voile.

Pages 2-3Soanierana-Ivongo. Sur la côte, rangées comme des billes de bois dont on les a extraites, les pirogues simples, dénuées de voile ou de balancier, occupent le moindre bout de plage.

Page précédenteMarovasa Be. Utilisé par les femmes, principalement dans le nord-ouest de l’île, ce masque de beauté a des vertus réputées.

Les malgaches ont d’abord capturé mes yeux, puis tout naturellement mon coeur.

Lorsque authenticité rime avec beauté.

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8 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

L’aubette de l’ancien arsenal de Diégo-Suarez. L’homme de quart porte toujours l’uniformefrançais, celui avec lequel j’ai fait un tour

du monde dans les années 60.

Ile d’Ambariobe. Je suis les pas des pêcheursen espérant les retrouver.

Anakao.Fin de journée. Retour du puits.

Studio photo improvisé de Marovasa be.

Fin d’une senne à Nosy Maugabe.

Soanlerana-Ivongo.Décollage pour l’île de Sainte-Marie.

Cherchez l’intrus!

, ,

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Préface Madagascar 9

Durant mon premier séjour à Ifaty, le matin, régulièrement, une di-zaine d’enfants patientaient sur la plage devant la porte de ma chambre, attendant mon départ, pour m’accompagner dans ma pêche aux images. Un après-midi, une petite fille s’est absentée quelques minutes, puis elle est revenue rayonnante, brandissant fièrement son manuel de français ! J’ai évoqué cette anecdote avec des Malgaches, et notamment avec une institutrice, et tous m’ont exprimé leur désir profond de voir leur pays conserver ses liens privilégiés avec la France et avec la langue française malgré l’éloignement qui a caractérisé la période de « malga-chisation ». Aujourd’hui, il y a, semble-t-il, une réelle volonté poli-tique de réintroduire le français dans l’éducation nationale.

L’indigence règne partout sur l’île mais le dénuement est surtout frap-pant dans les villes, particulièrement à Tananarive. En effet, les familles de plus en plus nombreuses désertent les villages pour venir s’entasser dans les centres urbains, dans l’espoir de trouver du travail mais surtout de scolariser leurs enfants, une obsession chez les Malgaches. Les villes saturent, ne parviennent plus à absorber cet afflux de population. C’est précisément pour lutter contre ce phénomène qu’a été créée, il y a dix ans, l’association Écoles du monde. Son fondateur Charles Gas-sot anime une maison d’hôtes dans un endroit de bout du monde, sur la côte nord-ouest, au-dessus de Mahajanga, où j’ai passé deux jours magiques lors de mon troisième séjour. Écoles du monde s’est donné pour mission d’ouvrir des écoles et d’améliorer les conditions de vie dans les villages de pêcheurs, afin de permettre aux enfants et à leurs familles de vivre décemment chez eux, sans abandonner leur culture ni leur mode de vie traditionnel. L’association construit ou réhabilite des locaux pour les écoles, assure la formation des instituteurs, fournit le matériel et les livres scolaires. Pour pérenniser ses actions dans les vil-

lages de brousse, cette petite organisation très dynamique a besoin de financements. Charles Gassot organise à Paris des manifestations à cet effet comme des ventes aux enchères d’œuvres d’artistes.

Le tourisme responsable, en donnant la priorité à la lutte contre la pauvreté et au respect de l’environnement, offre une vraie voie de développement pour Madagascar. Il constitue réellement une chance à saisir pour l’avenir du pays. L’île dispose d’atouts formidables. Elle réunit à la fois des paysages exotiques splendides, une faune et une flore originales, un accueil inégalable et des lieux préservés. Mais lorsqu’on connaît le chiffre annuel impressionnant (un milliard) de touristes qui voyagent autour du globe, on mesure le risque que représente le tou-risme de masse. Et Madagascar, où se rendent chaque année de plus en plus de visiteurs français, italiens et allemands, va devoir éviter cet écueil. Avec mon écriture photographique, j’espère vous révéler la splendeur de cette île et la sagesse de ses habitants afin de vous donner l’envie d’aller vous aussi à la découverte de ce continent. Madagascar offre un voyage unique qui ne peut laisser insensible, une expérience qui comble les yeux et touche le cœur. Ce livre se veut un hommage à toute une communauté qui m’est devenue chère.

Un tragique exode rural pour trouver du travail mais surtout pour scolariser les enfants.

Madagascar, une expérience qui comble les yeux et touche le coeur.

Page suivanteEntre Anakao et Tuléar. L’Armada de la Malagacy Cup.

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10 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

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De Diégo-Suarez à Tamatave Madagascar 11

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12 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

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Madagascar, l’intemporelle 13

Madagascar, l’intemporelle

Une île ne possède qu’une seule frontière. Son rivage. Un seul voisin. La mer. Mais à Madagascar, il n’y a pas qu’une mer. Tout autour de l’île, le mariage du climat et de la géographie ont engendré des portions de côtes aux faciès variés. Chacune a sa couleur, son histoire maritime, ses navires, ses traditions et son mode de vie, forgés au fil des siècles par les hommes établis là… Chacune a « sa » mer, en somme. Et ses vies de mer, qui se découvrent, en révélant leur saisissante diversité, le long du trait de côte malgache.

Contrairement aux archipels polynésiens, nés des éructations volca-niques d’un point chaud sur l’écorce terrestre et surgis des flots au cœur même de l’incommensurable Pacifique, Madagascar n’a pas toujours connu la mer pour seul horizon. Elle goûta même au statut de conti-nent. Ce fragment de terres émergées complétait alors le puzzle gond-wanien où s’imbriquaient également l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, l’Antarctique, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Emportés par les glissements des plaques tectoniques, les anciens morceaux du Gond-wana disloqué dérivèrent durant 240 millions d’années pour compo-ser, à terme, la planisphère moderne. Originellement encastrée entre les actuelles Afrique de l’Est et péninsule Indienne, Madagascar met le cap vers l’océan Indien durant l’ère tertiaire, dilatant le canal du Mozambique à mesure qu’elle s’émancipe de l’Afrique.Cette titanesque glissade, cette évasion dissidente vers davantage d’orient confèrent à Madagascar son unicité : une île à mi-chemin entre l’Afrique et l’Asie, retranchée dans un désert liquide… Une des-tinée immémoriale qui s’exprime, au présent, dans la singularité de la nature et des paysages, et, au travers de son histoire, indéfectiblement liée à la mer. Une telle épopée ne pouvait s’entreprendre sans quelque bagage, et Madagascar, devenant île, emporta des souvenirs faunis-tiques et floristiques de son ancienne contiguïté gondwanienne. Sur cette monumentale arche de Noé éloignée de tout autre rivage durant des temps géologiques, l’évolution s’adonna à des créations insolites et merveilleuses, mêlées, au fil des âges, d’espèces venues des conti-nents voisins au gré d’hasardeuses traversées océaniques. Madagascar recèle aujourd’hui une biocénose curieuse et originale, fruit de l’iso-lement insulaire, de la variété des écosystèmes sur l’île elle-même et des intrusions plus récentes. Baobabs, caméléons, lémuriens, népenthès,

pandanus ou chauves-souris, sortis de quelque encyclopédie naturaliste remontée de la nuit des temps, cohabitent sur cet éden et marquent leur excentricité par des taux d’endémisme inaccoutumés.

S’il se révèle impossible de condenser Madagascar en un mot, celui de « diversité » pourrait néanmoins s’y essayer. La Grande Île, quatrième au monde par la taille (vaste comme la France et la Belgique, mais où ne s’éparpillent que 20 millions d’âmes), s’ajuste tout entière en zone tropicale. Mais cela ne suffit pas à lui assigner un climat uniforme. Car l’orographie s’en mêle. Avec une largeur d’environ cinq cents kilo-mètres, Madagascar déroule cinq mille kilomètres de rivage en deux fronts maritimes. La façade orientale se campe face au vent dominant du sud-est, le varatraza, qui souffle assidûment à la surface de l’océan Indien. L’île lui oppose son relief dissymétrique, constitué de plaines faiblement déclives à l’ouest et d’un escarpement abrupt et rectiligne qui toise toute la côte au vent. L’alizé bute contre ces gradins monta-gneux, s’élève à leur contact, amoncelant des nuées ténébreuses qui im-bibent le littoral oriental de leurs épanchements tropicaux et abreuvent de profondes forêts bruissantes de vie. Mais la crête franchie, il dévale la pente et se réchauffe dans sa subsidence, devenant souffle desséchant à mesure qu’il balaye les reliefs vers l’Ouest plus aride, où la savane règne sur de vastes plaines sédimentaires entaillées de fleuves plantu-reux. Ainsi, la mer, par le truchement de l’un de ses émissaires, l’alizé,

E Salary. Dans le village, en fin de journée, la porte et les fenêtres de cette maison s’ouvrent. Un couple de pêcheurs se transforme en limonadiers. Pas de frigo ni de glaçons, mais l’eau rapportée du puits par les femmes est fraîche.

Naissance d’une île

Sous influence alizéenne

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14 Madagascar, l’intemporelle

sème sur la Grande Île une diversité de climats. Elle y adjoint sa touche personnelle : ardente et déferlante à l’est, sous les traits de l’océan In-dien, elle se radoucit sous le vent de l’île en enfilant le canal du Mo-zambique, et ourle même le rivage sud-ouest d’un lagon translucide. Dans une mosaïque de lumières, de couleurs, d’ambiances, de formes, la mer a caractérisé le trait de côte. Il ne restait plus aux hommes qu’à y poser le pied et y écrire leur histoire.

Ce premier pied fut vraisemblablement posé entre 300 av. J.-C. et 200 ap. J.-C. et, malgré les controverses, les archéologues avancent aujourd’hui unanimement qu’il était austronésien. C’est en scrutant le trajet des courants marins, la course des vents, les abris offerts par les indentations des côtes et les ancestrales techniques de navigation que les historiens ont pointé sur la carte marine l’itinéraire probable de ces hardis navigateurs d’antan : s’aventurant vers l’occident à bord de leurs pirogues depuis l’archipel indonésien, des escales au sud de l’Inde et sur la côte est de l’Afrique les auraient conduits jusqu’à Madagascar, par vagues successives, jusqu’au xiiie siècle. Dès le xiie siècle, c’est au tour des commerçants arabes et swahilis d’établir des comptoirs sur les côtes nord-ouest et sud-est de Madagascar, mêlant à la population locale leur sang et leurs traditions africaines et islamiques. Ces Antalaotra (« gens de la mer ») orchestrent les échanges commerciaux. Soieries, armes ou épices débarquent d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Europe, tandis que les navires repartent chargés d’esclaves, de zébus, de riz et de pierres précieuses. Alors que les clans issus des premiers siècles de migrations essaiment à l’intérieur des terres pour ériger, à partir du xvie siècle, de nombreux royaumes – dont les Sakalava dans l’Ouest, les Betsimisa-kara dans l’Est et les Merina au Centre, qui s’imposeront comme les plus puissants –, les premiers navigateurs européens touchent à leur

tour la terre malgache. Les Portugais l’accostent en 1500, puis Hol-landais, Anglais et Français tirent avantage de son emplacement stra-tégique pour en faire une escale sur la route des Indes. Cette situation attire également pirates et flibustiers. Au xviie siècle, ils fréquentent la côte orientale, ainsi que ses princesses, prenant part au métissage et à l’histoire locale. Plus récemment, les Chinois, sur la côte est, et les Karanes, communauté indo-pakistanaise, à l’ouest, se sont ajoutés à ce fondu-enchaîné de civilisations : depuis le début du xxe siècle, ce sont eux qui tiennent les rênes du commerce. La cohabitation entre les Eu-ropéens et le peuple malgache accapare donc cinq siècles de l’histoire du pays, oscillant perpétuellement entre échanges fructueux et conflits, alliances et persécutions, appétits croissants des uns et insoumission des autres… De 1896 à 1960, la colonisation française suscite de grands travaux d’aménagement du territoire, notamment portuaires, pour permettre les échanges commerciaux entre la Grande Île et la puissance colonisatrice. Mais les inégalités et injustices provoquent l’émergence des mouvements nationalistes malgaches, jusqu’à la violente insurrection de 1947, soulèvement réprimé dans le sang par les soldats français, puis l’indépendance, proclamée le 26 juin 1960.Depuis, Madagascar entretient des relations houleuses avec son ancien partenaire privilégié. Le deuxième président de la République, Didier Ratsiraka, a ainsi rompu les liens avec la France et l’Occident pour se tourner vers l’Union soviétique et ses acolytes, durant dix-huit ans de socialisme révolutionnaire et de « malgachisation », qui ont notam-ment vu la langue française quitter tous les établissements scolaires. Malgré la promesse de prospérité et d’indépendance économique faite en 1975, le mandat de Ratsiraka conduira le pays à la corruption et à la pauvreté.Depuis son entrée dans le xxie siècle, Madagascar va de crise politique en renversement de régime. Confronté aux lois impitoyables du mar-ché international, au poids des coutumes et des interdits, à une cor-ruption florissante, à l’irresponsabilité des populations résultant des flots d’aides qui abondent de tous bords, aux difficultés de l’utilisa-tion durable des ressources naturelles, le pays, tombé dans l’indigence, connaît les pires difficultés à se relever.

Le brassage des origines imprègne l’île entière, mais c’est le trait de côte qui conserve les plus vibrantes réminiscences du passé. Elles convient à une odyssée déroutante à deux époques synchrones, superposant sub-tilement le présent et les temps oubliés. Sur la côte ouest de Madagas-car, le transport pluriséculaire en boutres et goélettes à voile se perpé-tue, insensible aux avancées économiques du reste du monde. Non par folklore, mais par nécessité. Les échanges par voie terrestre restent trop épiques pour soumettre une alternative valable. Quant à pourvoir les caboteurs de moteurs… le coût du carburant et les pièces mécaniques se concilient mal avec l’impécuniosité et les tracas d’approvisionnement. L’anachronique transport à la voile perdure car il ne dépend que du vent, gracieux et intarissable… de la mer, qu’aucune ornière ne rend impraticable… de la maestria ancestrale des maîtres charpentiers qui font naître les bateaux sans watts ni croquis… de l’intuition marine des équipages qui, ignorant les instruments, lisent leur route dans les

La mer, seule porte d’entrée

Marins et bateaux en héritage

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Madagascar, l’intemporelle 15

étoiles, les reflets de la mer ou le vol des sternes, depuis des généra-tions… Mais cette troublante survivance va plus loin. Car dans chaque région, les cargos à voile ont hérité leur allure de la page d’histoire qui s’est écrite à cet endroit. La voile triangulaire qui s’épanouit sur sa grande vergue inclinée est celle des boutres, ou botries proprement dits, non pontés et très maniables. Ils déroulent, dans leur gréement à voile arabe, leurs origines musulmane et swahilie, et leur silhouette immuable évoque le commerce pratiqué jadis dans l’océan Indien avec le sud de l’Inde, Zanzibar et le Yémen. Aujourd’hui, les boutres sillonnent les anses et îlots qui parsèment le Nord-Ouest, de Majunga à Nosy Be, où ils sont façonnés et armés, et charrient raphia, bois, riz, noix de coco, poissons séchés, fruits, poules, sel, sucre ou manioc… Tout au long de la côte ouest et jusqu’à Tuléar, c’est une autre forme qui se découpe sur l’horizon. Deux grand-voiles trapézoïdales et deux focs triangulaires sur le beaupré signent les boutres à gréement goélette aurique, bâtiments pontés qui immortalisent un modèle d’origine bre-tonne, introduit à la fin du xixe siècle dans la région de Morondava au sud-ouest, qui demeure, avec Belo-sur-Mer, leur fief. Indissociables du décor marin du Sud-Ouest, les voiles carrées de type cingalais tendues sur des espars en V, parfois ornées d’inscriptions cabalistiques trahissant la réincarnation de sacs de riz, appartiennent aux frêles pirogues à balancier d’origine indonésienne. Outil de pêche, moyen de transport, abri itinérant, elles incarnent le lien inénarrable qui unit la mer et les hommes chez l’ethnie Vezo. Sur la côte est, rangées comme des billes de bois dont on les a extraites, les pirogues simples, dénuées de voile ou de balancier, assortissent le moindre bout de plage, comme si l’une ne pouvait exister sans l’autre. Et sur tous les rivages de la Grande Île, faisant fi des différences, les enfants fabriquent des pirogues. Dans leurs jeux insouciants, émerveillés par le sillage de leur fringant esquif, ils perpétuent l’histoire maritime de Madagascar et son inscription au plus profond du peuple malgache.

Si l’aspect des embarcations varie, une constante demeure : pas une plage qui ne possède son bateau ou son filet de pêche suspendu à une branche. Dans les villages éparpillés sur le trait de côte, c’est vers la mer qu’on se tourne, à pied ou en pirogue, pour prélever sa pitance. La pêche de subsistance déploie un florilège de méthodes et d’engins selon les lieux et les cibles. Filets maillants et sennes de plage prédo-minent généralement pour la capture des poissons. Vers Diégo-Suarez et Majunga, on érige des barrières pour s’emparer des crevettes. Les langoustes de Fort-Dauphin sont piégées dans des casiers, tandis qu’à Nosy Be, ce sont des siganus qui frétillent dans les nasses. Les largesses de la mer que la pêche traditionnelle moissonne chaque jour ne s’ex-portent guère loin… Les ventres qu’elles nourrissent sont générale-ment ceux de la famille ou du village, et elles franchissent rarement les circuits de commercialisation locaux. Certaines richesses halieutiques des côtes malgaches s’expatrient ce-pendant, avec en tête la célèbre crevette. Ce savoureux crustacé qui vit le long des côtes ouest et nord a permis jusqu’en 1980 des cap-tures abondantes et un commerce lucratif qui en a fait un temps « l’or rose de Madagascar ». Puis, l’appât du gain l’emportant sur les égards accordés au renouvellement naturel, la surexploitation de la manne a

conduit à réglementer davantage les zones, périodes et techniques afin d’éviter l’épuisement complet. Pour alléger la pression des pêches de capture sur les cycles naturels, une part de la ressource grandit désor-mais en bassin d’élevage dans des fermes marines. Et parmi les sources de devises de Madagascar, la crevette rivalise avec les pierres précieuses. Le second saphir rose de Madagascar, peut-être…Dans les salines de Tuléar, au sud-ouest, scintille une autre gemme marine. L’exploitation artisanale du sel et la commercialisation locale assurent leur subsistance à une cinquantaine de petites entreprises.

Madagascar possède un don rare qui lui confère toute sa magie : elle sait distendre le temps et l’espace. Les époques, les peuples, les cultures, les traditions, les continents s’y confondent… On est jadis et aujourd’hui en même temps. On est en Afrique et en Asie simultanément. On est à Madagascar, naturellement.Ici, le vitrail des rizières inondées miroite au soleil. Là, des baobabs se dressent sur une terre assoiffée et poussiéreuse. Un porte-conteneurs accoste dans l’industrieuse Tamatave. Une pirogue glisse dans l’aurore comme au premier matin du monde. Des pousse-pousse arpentent les avenues de Majunga, défiant d’immortelles 4L converties en taxis. À Diégo, des femmes drapées dans des lambas colorés, un bébé assoupi sur leur dos, cuisent des brochettes dans la clarté vacillante d’une lampe à pétrole. Dans une montagne du Nord, un lac fady héberge la mémoire sacrée des ancêtres. Sur une plaine aride du Sud, c’est un vaste tom-beau peint orné de crânes de zébus. Et partout, mangé religieusement à chaque repas, l’inéluctable riz…Si cette alchimie séduit, elle n’est pas la seule raison du charme en-voûtant de la Grande Île. Madagascar atteint l’âme, en toute pureté. Et c’est avant tout aux Malgaches qu’elle le doit. On est ému par leur affabilité et leur accueil, que la pauvreté et l’incertitude du lendemain n’ont en rien altéré, et conquis par le rythme lent des événements, ce « mora-mora » imparable empreint de fatalité sereine.Le vrai visage de Madagascar est surtout celui de ses hommes, femmes, vieillards ou enfants. Un visage gai, grave, paisible, coloré, implorant ou lumineux. Et un regard. Sombre, espiègle, insouciant, douloureux, interrogateur, insondable ou bienveillant. Parmi ces visages, parmi ces regards, la moitié a moins de 20 ans. Une population particulièrement jeune, qui porte sur elle les émotions, les rêves et les lassitudes de l’âme malgache. Ses espoirs aussi, pour l’avenir de Madagascar.

Vies de mer

Une échappée hors du temps

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16 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

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De Diégo-Suarez à Tamatave Madagascar 17

DE DIEGO SUAREZ A TAMATAVE Sur la route de la côte Est, j’ai retrouvé les même atmosphères voire la même géologie que la façade Est des îles continents que j’ai dèjà explorés comme la Grande-Bre-tagne, l’Irlande, la Sardaigne ou encore la Corse. Des terres basses avec des ruisselle-ments et de larges estuaires.

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18 Madagascar De Diégo-Suarez à Tamatave

C’est là que les côtes au vent et sous le vent permutent leur vocable. Là où la terre abrasive entravant la cavalcade effrénée de l’alizé s’efface pour lui laisser le champ libre. Là où la nomenclature baptise les flots océan Indien à l’est et canal du Mozambique à l’ouest. Une péninsule éventée et aride où s’élève un ultime bastion humain, le bienveillant phare du cap d’Ambre, qui annonce la terre de Madagascar aux marins venus du nord et guide ceux qui doublent cet austère bout du monde. En deçà de cette presqu’île septentrionale, la terre s’invagine en quatre vastes échancrures où l’océan Indien s’insinue par un étroit chenal. Ces anses abritées forment la baie de Diégo. Indubitablement, le meilleur site portuaire de la Grande Île et décor de quelques scènes majeures de son histoire maritime. L’une des premières se déroule en 1500, lorsqu’un navigateur portu-gais, Diego Diaz, y échoue fortuitement, suivi six ans plus tard par un compatriote, l’amiral Herman Suarez. Ces pionniers lui laisseront leur nom. À la fin du xviie siècle, inspirée probablement par la beauté oni-rique du lieu qui aiguise les rêves d’idéaux et de liberté, règne l’éphé-mère – et peut-être purement légendaire – république égalitaire de Libertalia, fondée par deux pirates humanistes et utopistes. En 1885, la ville devient garnison française. Quartiers militaires et édifices colo-

niaux façonnent son nouveau visage de base militaire. Un arsenal et un port de commerce s’y ajoutent au début du xxe siècle. Au lendemain de la révolution malgache de 1972, les Français évacuent la base navale qui est remise aux Malgaches. Elle deviendra un important chantier de construction et de réparation navales pour l’océan Indien. Quant à l’hôtel de la Marine, si distingué il y a un demi-siècle dans son ca-chet néomauresque, il vibre encore d’un passé colonial tout proche, mais son délabrement et la végétation qui l’envahit dédaigneusement l’éloignent inexorablement dans l’histoire.

L’une des plus belles baies du mondeImprégnée de souvenirs, Diégo-Suarez est tout autant pénétrée de mer. Tant du bleu dense de la baie qui surgit tôt ou tard au débouché des rues, que de l’activité portuaire et maritime à laquelle elle se destine. Et qui panache, sans égards pour la chronologie, toutes les époques. Ainsi, tandis que thoniers européens et navires de la Marine font escale dans le troisième port du pays, leurs équipages s’égaillent dans les rues animées de la ville. Et pendant que des ouvriers s’affairent dans le bas-sin de radoub du chantier naval, meuleuses au poing, pour redonner leur lustre aux pales colossales d’une hélice de cargo, dans une ruelle

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proche, derrière une palissade, un boutre naît patiemment à petits coups d’herminette, suivant des plans imaginaires incrustés dans le savoir-faire de son maître charpentier. À la sortie de la baie, la côte plonge vers le sud, s’offrant aux alizés qui lui procurent des pluies fécondes. Parée d’une forêt luxuriante et enchanteresse, copieusement dopée à la moiteur, elle vit au rythme des déversements tropicaux que la chaleur du premier pinceau de soleil a tôt fait de restituer aux nues. Autour des plantations de vanille et de gi-rofle s’agitent les houppiers altiers des cocotiers. Non loin de Sambava, humectés par les embruns salés, ils se dédoublent à l’infini dans l’une des plus vastes cocoteraies du monde. Ce rivage aux couleurs intenses et aux senteurs suaves sert d’écrin à l’île Sainte-Marie, pure et sub-tile à l’abri de sa frange de corail. Dès la fin du xviie siècle, d’illustres écumeurs des mers s’étaient déjà attachés à ce repaire, opportunément situé sur la route des Indes… Les pirates européens, qui épiaient les navires chargés d’or, de poudre et d’étoffes. Leur mémoire vibre en-core dans certaines épitaphes au cimetière et coule dans les veines de quelques lointains descendants. Tout au long du rivage, les petites cases en falafa (pétioles des palmes de ravenala, l’emblématique « arbre du voyageur ») des villages de pêcheurs se serrent au bord de la plage. La

Pages précédentesIfaty. Retour d’une pêche à la senne. Toute la famille travaille sous les ordres de la femme.

Diégo-Suarez, le phare du cap Miné.

n Le cap d’Ambre. Un nouveau phare a remplacé celui qui fut construit en 1900 pour baliser l’extrême pointe nord de Madagascar. C’est ici que se rencontrent les courants du canal du Mozambique et de l’océan Indien. Certains jours de dépression, la mer peut y être monstrueuse.

Double page suivanteLa mer d’Émeraude, vaste lagon corallien qui borde au nord l’entrée de la passe de la baie de Diégo-Suarez, est un spot de réputation internationale pour les amateurs de kite-surf et de planche à voile. C’est aussi une petite mer particulièrement nourricière pour les locaux et un havre de paix pour les touristes qui se font déposer par les pêcheurs sur l’un des nombreux îlots déserts qui la ponctuent.

plage où l’on hisse la pirogue, où elle patiente, où on la pousse à l’eau. La plage où l’on se regroupe pour tirer la senne. La plage où l’on se plie en deux pour trier le poisson, où l’on circule, où l’on attend, où l’on s’amuse. Un lieu de vie… pour une vie de mer.

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n La mer d’Émeraude, retour de pêche. À bord du Bonne Chance, toute la famille a participé à la pêche traditionnelle à la senne, pour capturer carpes rouges, capitaines, thons, raies, mérous, carangues… Aujourd’hui, c’est un barracuda, brandi fièrement.

E La mer d’Émeraude. Les eaux d’une pureté cristalline de cet aquarium naturel abritent poissons multicolores, raies mantas ou dauphins. Chaque année, entre juillet et septembre, les baleines à bosse viennent y mettre au monde leurs petits.

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n Au pied du cap Miné, ce feu balise le sud du chenal d’entrée de la baie de Diégo-Suarez. Au début du xxe siècle, le cap a été fortifié par l’armée française. On peut encore y observer certaines grosses pièces d’artillerie.

E Cap Miné. Depuis notre reportage, ce phare d’atterrissage, construit au début du xxe siècle, a été remis en état. Il marque l’entrée de la baie de Diégo-Suarez, qui fait partie du club très « sélect » des plus belles baies du monde.

Double page suivanteCap Miné. Le phare est aujourd’hui alimenté par des panneaux solaires. Le gardien, formé par l’administration française, vit dans le bâtiment attenant, en famille, avec ses quatre petits-enfants.

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n Arsenal de Diégo-Suarez. Les anciennes installations de la Marine française sont aujourd’hui exploitées conjointement par la Marine malgache et par une société spécialisée dans l’entretien des navires de pêche et de commerce. Entre autres, les armements espagnols carènent régulièrement leurs unités dans un bassin de radoub unique dans cette région de l’océan Indien.

E Arsenal de Diégo-Suarez. Il est surprenant d’être accueilli à la porte de l’ancien arsenal par un factionnaire en uniforme de quartier-maître de la Marine nationale française. C’est un des symboles, toujours vivant, de la présence de la France, naguère.

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n Arsenal de Diégo-Suarez. Un thonier espagnol en carénage dans le bassin de radoub construit en 1900 par la Marine française.

, Diégo-Suarez. Les ouvriers de l’arsenal font la sieste à la mi-journée à l’abri d’une senne qui a été débarquée durant les travaux.

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E n Diégo-Suarez. Ce petit chantier naval, à la sortie de la ville en direction du port, est dirigé par Dédé. Il construit des yoles à voile d’origine bretonne, dont les plans se transmettent oralement de génération en génération. Après une heure d’un accueil exceptionnel, le maître charpentier pose avec ses compagnons.

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n n Diégo-Suarez. Des cocotiers poussent aujourd’hui au milieu des salons de l’ancien hôtel des Mines (ou hôtel de la Marine) à l’abandon. Bâti dans le premier quart du xxe siècle, le plus bel hôtel de la ville, superbe exemple de la splendeur coloniale, fut ravagé par un cyclone en 1984.

n Diégo-Suarez. Sur le chemin du marché, un pêcheur brandit fièrement une carangue qu’il a pêchée au petit matin.

E Diégo-Suarez. Les installations portuaires sont celles de la Marine française, construites à partir de la fin du xixe siècle pour faire de la ville la plus grande base stratégique dans l’océan Indien.

Double page suivanteBaie d’Ambolobozokely, pointe sud de l’entrée de la baie.

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n , Nosy Ankao. L’algoculture est pratiquée à Madagascar depuis dix ans. Après avoir été récoltées, les algues rouges sont mises à sécher sur des tables, puis exportées aux États-Unis. Là, on en extrait un gel utilisé pour la fabrication de cosmétiques (dentifrice, rouge à lèvres…) et de produits alimentaires (steaks hachés, saucisses...).

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n Vohémar, situé dans une vaste baie relativement protégée, est l’un des rares ports de la zone nord-est de Madagascar. C’est de ces installations que partent à l’exportation vanille, bois précieux, cacao et autres produits de la région.

m Vohémar, le chenal d’accès au port. Les épaves qui finissent d’être consommées par la mer sur la barrière de corail témoignent que les atterrissages dans la zone peuvent être dangereux.

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n , Antalaha est connue principalement pour sa production de vanille. La ville s’est développée à la fin de la colonisation française grâce à la construction d’un port. Depuis le milieu du xxe siècle, les deux tiers de la production malgache – qui elle-même représente la moitié de la production mondiale – transitent par cette ville.Autre activité importante : la construction navale de boutres et de bateaux de transport modernes pour acheminer la vanille.

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E n Baie d’Antongil. L’un des derniers domaines de la forêt ombrophile, de l’Est. Ce monde touffu et obscur en partie inexploré abrite des espèces animales et végétales endémiques. Dans ces forêts, se perpétue un trafic de bois précieux – bois de rose et ébène, notamment – malgré les interdictions internationales.

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E n Baie d’Antongil. Midi, les hommes et les jeunes viennent de virer pendant des heures la senne pour la ramener sur la plage. On ne peut pas parler de pêche miraculeuse. Les femmes et les enfants se chargent de trier et de répartir ce que la mer a bien voulu leur donner.

Double page suivanteSoanierana-Ivongo. C’est dans ce village de pêcheurs qu’on embarque pour l’île Sainte-Marie (Nosy Boraha) à 15 milles nautiques dans l’est.

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n , Soanierana-Ivongo. Inlassablement, les familles pêchent pour se nourrir. Les sennes de plage, souvent équipées d’une poche en tulle moustiquaire, capturent crevettes et petits poissons.

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n La profondeur du regard d’un enfant.

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n On dit que les femmes malgaches ont la peau la plus douce et qu’elles le doivent au masque de beauté

à base de bois râpé qu’elles appliquent régulièrement sur leur visage.

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n Soanierana-Ivongo. C’est l’heure de la rentrée des classes. Tous les écoliers de Madagascar portent un uniforme. Près de 90 % des enfants en âge d’aller à l’école sont scolarisés grâce à la volonté de leurs parents convaincus de l’importance de l’éducation et prêts à tous les sacrifices pour y parvenir.

E Soanierana-Ivongo, l’embarcadère du passeur assurant le trafic entre les rives nord et sud du fleuve Marimbona qui coupe le village en deux.

Double page suivanteSoanierana-Ivongo. Durant la période des pluies, des grains réguliers procurent une eau providentielle pour les cultures maraîchères et celle du riz.

Pages 58-59Île Sainte-Marie (Nosy Boraha). Sur la plage d’Ambondrona, les femmes rentrent de la pêche à la crevette et aux coquillages.

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n Île Sainte-Marie. Le remaillage des filets est quotidien au retour de pêche.

E À Ilampy, un village sur la côte est de l’île Sainte-Marie, une famille est regroupée autour du doyen qui fait la lecture. Les maisons, minuscules cases sur pilotis, sont faites de feuilles, de tiges de ravenala et de bambous.

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n , Île Sainte-Marie, plage de Mangalimasa. Les enfants, dès leur plus jeune âge, ont une relation très intime avec la mer nourricière.

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Double page suivanteÎle Sainte-Marie. Côte ouest. En fin de journée, jusqu’au crépuscule, les adolescents se croisent devant les hôtels. C’est la plus belle des avenues.

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n Île Sainte-Marie. Côte ouest. Le tourisme constitue une chance à saisir pour l’avenir du pays.

Double page précédenteÎle Sainte-Marie. L’épicerie du village est le lieu de rencontre où l’on parle de l’actualité, où l’on prend et donne des nouvelles des familles.

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n Île Sainte-Marie. L’îlot Madame, ancien comptoir fortifié de la Compagnie des Indes, d’où partent aujourd’hui les bateaux à passagers pour la Grande Terre, est desservi par la digue qui traverse la baie des Forbans du nord au sud.

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E n Île Sainte-Marie. L’église Sainte-Marie, la plus ancienne de Madagascar, classée aux Monuments historiques, est très fréquentée à l’office du dimanche par les élégantes de tous âges.

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n , Île Sainte-Marie. L’hôtel Princesse Bora offre non seulement un cadre idyllique, les « pieds dans l’eau », mais est aussi très impliqué dans la protection des baleines et suit, dans les sorties en mer qu’il organise, un code de bonne conduite. Le tourisme responsable offre une vraie voie de développement pour Madagascar.

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n Canal Sainte-Marie. De juillet à septembre, les baleines à bosse émigrent depuis l’Antarctique jusqu’à ce lieu de reproduction. Leurs jeux amoureux, leurs acrobaties offrent un ballet spectaculaire qui peut être observé de la terre.

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DE TAMATAVE A FORT DAUPHIN ‘ ‘L’île Sainte-Marie est, sans conteste, la plus belle escale de la côte Est de Mada-gascar. Elle se trouve à moins de 5 km de la Grande Terre et ce n’est certainement pas par hasard qu’on y découvre les plus beaux établissements hôteliers.

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Elle façonne le littoral et empêche les rivières de suivre leur cours jusqu’au bout. Elle contraint les hommes à une vie lacustre dans un monde parallèle. Par d’habiles influences, elle a même embrigadé le climat. Et elle s’acharne contre la terre dans un duel sans vainqueur… Sur la côte orientale, la mer régente tout. Au bout de l’océan Indien, elle s’écrase sur le rivage de Madagascar au plus fort de son élan, y abat-tant ses fortes houles que lèvent les alizés du sud-est, ses averses per-pétuelles et ses cyclones durant les mois d’été. Stoïque, la terre op-pose à ces ardeurs océaniques, sur 1 200 kilomètres de long, un front inébranlable, d’une rectitude vertigineuse. Aucun cap marquant une avancée terrestre, aucune baie trahissant un retrait. Un face-à-face de titans qui trace, au cordeau, la façade orientale de la Grande Île, de Ta-matave à Fort-Dauphin. Cette côte dénuée d’abri, embrassant de plein fouet l’alizé et battue par de tumultueux trains de houle, de tout temps périlleuse pour la navigation, aura servi d’ultime escale à nombre de bateaux. En témoignent des squelettes d’acier à demi digérés par une mer impitoyable, encore visibles sur quelque plage lugubre semée de conteneurs oubliés. Pourtant, malgré l’impétuosité de l’océan, c’est

par cette façade, résolument tournée vers l’extérieur, que respirent les hauts plateaux du centre de Madagascar. Plus précisément par Tama-tave, son port principal, première fenêtre maritime du pays. Objet de querelles au xixe siècle entre les Anglais, les Français et les Merina qui la défendaient jalousement, la stratégique Tamatave vit aujourd’hui au rythme de sa raffinerie de pétrole et du trafic des cargos qui emportent au quatre coins du monde la girofle, le café, la vanille, le chrome ou les crevettes de Madagascar.

Une labyrinthique voie fluvialeMême si la pêche aux bichiques (crevettes) se pratique sur la plage et que les pêcheurs défient audacieusement les déferlantes dans leurs frêles pirogues simples, ce n’est pas sur le littoral que se joue la vie de la côte est. C’est légèrement en retrait. Comme une provocation lancée à l’agitation de l’océan, à un jet de pierre du rugissement des vagues, un univers parallèle s’alanguit, placide et bienveillant. Par le jeu des cou-rants côtiers, la mer a érigé une digue dunaire sur laquelle butent les fleuves et les rivières. Incapables de s’écouler jusqu’à la mer, ils s’éga-

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rent en d’hésitants méandres dans une étroite plaine alluviale enser-rée entre les contreforts abrupts des reliefs, couverts de forêt exubé-rante, et le mur de sable du littoral. Leurs errances créent un entrelacs d’étangs et de lagunes miroitants où prospère une plantureuse flore exotique. Puisque la côte orientale présentait tant de dangers pour le cabotage, les hommes ont tiré parti de cette providentielle voie flu-viale de six cents kilomètres, ouvrant vers 1900 le canal des Pangalanes, navigable sans embûches de Tamatave à Mananjary. Dans la touffeur tropicale et la quiétude lacustre, les pirogues effilées sillonnent ce laby-rinthe liquide, chargées hier d’épices, aujourd’hui de denrées, raphia, bambous, charbon de bois et passagers. Éperviers, nasses et barrières de branchages assurent une pêche fructueuse de tilapias, carpes, mulets ou anguilles. Rien ne trouble la sérénité étrange, sinon un salut amical sur la rive, le battement d’ailes d’un envol d’échassier ou un brusque et obscur clapotis… celui, peut-être, d’un sournois crocodile qu’un sillage vient d’importuner.

Pages précédentes Adevoranto, côte au vent. Retour de pêche mouvementé dans les brisants.

Le phare de l’île aux Prunes (Nosy Alañaña) est situé à 10 milles en mer, au large de Tamatave.

E n Ifaty, sur le vaste lagon de Ranobe, où les enfants pêchent coquillages et poissons-perroquets.

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n , L’île aux Prunes, parfois appelée îlot Prune, abrite depuis 1933 un phare d’une hauteur de 60 m, considéré comme le plus haut d’Afrique.

Double page suivanteTamatave (Toamasina). D’importants travaux routiers et de nombreux ouvrages d’art ont été réalisés pour désenclaver la région inaccessible par la mer. Seule voie de communication de la côte est, le canal des Pangalanes, long de plus de 650 km, fut aménagé par la France au début du xxe siècle.

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E n Tamatave, deuxième ville de Madagascar, est la métropole de la côte est et le principal débouché maritime de la capitale. Terminus de la ligne de chemin de fer du Nord-Est, c’est le premier port et le poumon de l’île.

Le lac Rasoabe communique avec le canal des Pangalanes qui longe la côte est. La ligne de chemin de fer entre la capitale et Tamatave, longue de 372 km, est l’une des trois lignes de la compagnie ferroviaire Madarail avec celles qui assurent les liaisons Moramanga-Lac Alaotra et Tananarive-Antsirabe.

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n n Ambila Lemaitso. Créé par les Français, ce site balnéaire fut par la suite délaissé. Aujourd’hui, l’amélioration du réseau routier depuis la capitale et la gare ferroviaire lui permettent de revivre.

E n Le canal des Pangalanes. La navigation maritime sur la côte est de Madagascar étant trop dangereuse, car soumise aux vents dominants, la France entreprit, à la fin du xixe siècle, de relier entre eux lacs, lagunes, rivières et cours d’eau, pour en faire une voie navigable qui longe la côte, de Tamatave à Farafangana, sur plus de 650 km.

Double page suivanteLe canal des Pangalanes est le plus long canal au monde qui coûta la vie à des milliers de travailleurs. Il devait permettre d’acheminer les épices et denrées produites dans le sud-est de l’île vers Tamatave, port d’embarquement pour l’exportation.

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E n Kalomalala. Dans cette zone marécageuse, protégée de l’océan par un long cordon de sable, se pratique une pêche traditionnelle. Des pièges de branchages capturent tilapias, carpes, anguilles ou mulets.

Double page suivanteAndevoranto a été un centre de traite des esclaves et a connu une importante activité portuaire du temps de la royauté. Aujourd’hui, ses pêcheurs doivent composer avec les vagues déferlantes pour appareiller comme pour revenir de la pêche.

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E n Sur le canal des Pangalanes. Ici, tout se transporte en pirogues, propulsées à la voile ou à la pagaie, et en radeaux, poussés par une perche.

Double page suivanteDans la baie de Fort-Dauphin, les épaves et les conteneurs s’amoncellent drossés par les vents dominants.

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n Mananjary. Piler le riz – pour en faire de la farine – est une tâche qui revient aux femmes et aux enfants. Cette céréale est la base de l’alimentation malgache : il s’en consomme 120 kg par an et par personne.

, Mananjary. La pêche à la crevette sur la plage est une activité des femmes et des jeunes filles.

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E n n Mananjary. À Madagascar, chaque ethnie a sa tenue spécifique. Toutefois, ce n’est pas le costume mais le chapeau qui est un signe distinctif : borsalino, canotier de paille pour les Merina, petit chapeau conique des Bara ou, comme ici, bonnet quadrangulaire en vannerie tressée des Belitseo et de certains peuples de la côte est.

n Mananjary est une petite ville tranquille à la croisée du canal des Pangalanes et du fleuve dont elle porte le nom, qu’enjambe un pont suspendu Eiffel.

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n Fort-Dauphin, la plage d’Evatra à basse mer. C’est le moment de récupérer les poissons piégés dans les rias.

E Fort-Dauphin, la plage d’Evatra. Lors des grandes dépressions des cyclones, des bateaux viennent fréquemment s’échouer sur la côte.

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DE FORT DAUPHIN A BELO‘ ‘A l’évidence, c’est sur ce littoral que j’ai vécu mes plus belles émotions. La barrière de corail crée des plans d’eau qui offrent à l’observateur deux spectacles par jour. A basse mer comme à pleine mer, les Vezo sont en permanence à la pêche. L’accueil est inoubliable losqu’on prend le temps de vivre quelques jours dans le même village.

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Pour les navires croisant au sud-est de Madagascar, Fort-Dauphin offre un mouillage hospitalier, fréquenté par les Européens bien avant la période coloniale. L’accueil local ne fut cependant pas toujours bien-veillant et les Antanosy, « gens de l’île », opposèrent une farouche et te-nace résistance à l’installation des Européens. Les Français parvinrent à y ériger un fort en 1643, nommé en l’honneur du Dauphin, deve-nu Louis XIV, puis tentèrent vainement d’y établir des comptoirs au xviiie siècle, mais la colonie périclita quelques décennies plus tard. Fort-Dauphin reste le grand port du Sud, mais c’est surtout une charnière entre deux univers prodigieusement opposés. Alors que la façade orientale baigne constamment dans une tiédeur subtropicale, les nuages demeurant bloqués à l’est des reliefs où ils s’épanchent sans discernement sur des forêts grouillantes de vie, la côte devient, à l’ouest de Fort-Dauphin, aride et désertique. L’occident transfigure également la mer, qui rompt avec ses humeurs houleuses de la côte au vent pour s’alanguir en une frange littorale calme et peu pro-fonde, immergeant la plate-forme continentale qui s’enfonce en pente douce sous le canal du Mozambique. Abritée par un récif corallien, la

côte sous le vent s’ourle d’un lagon cristallin semé d’îlots et de bancs de sable d’un blanc solaire et aveuglant. Quant au souffle unidirection-nel de l’alizé du sud-est, il cède la place à un doux vent de terre quand s’estompent les heures nocturnes, alternant avec une brise de mer vers la fin de matinée. Son sol sableux où s’épuisent les maigres pluies, l’ari-dité brûlante de ses jours qui s’égrènent sans repère, son enclavement routier font du Sud-Ouest un monde fascinant, pur et immuable, hors du temps, où les hommes vivent de la mer, pour la mer et sur la mer. Faute de routes ou de voies ferrées, le transport par voie maritime se perpétue le long de cette côte. Faute de moyens et de carburant, il se fait à la voile. Faute de ports, il reste l’apanage des goélettes traditionnelles. Avec leur faible tirant d’eau, elles s’avancent vers la plage et se posent sur le flanc quand la mer se retire. Zébus, équipages et villageois s’affairent alors, dans l’eau jusqu’à la taille, pour charger et décharger les marchan-dises. Poisson séché, pois, haricots ou arachides remplissent les cales qui viennent de livrer les produits de première nécessité. Si les goélettes semblent surgir d’une autre époque, il s’agit pourtant de constructions récentes. Il en naît constamment sur cette côte prolifique, dans les chan-

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tiers de Belo-sur-Mer et de Morondava où œuvrent les charpentiers de marine. Façonnées comme leurs ancêtres avec l’outillage traditionnel, elles demeurent idéalement adaptées aux contraintes du littoral, et nul rival n’a encore osé menacer leur suprématie sur la côte ouest. Ce rivage écrasé par la chaleur et par l’immensité des éléments est le fief du peuple Vezo, ancré depuis des millénaires entre le ciel et la mer. Traditionnellement nomades, les Vezo embarquaient jadis pour des pé-riples hauturiers durant les mois favorables à la pêche, transformant en abri, le temps d’une halte, les mâts en V et voiles carrées de leurs piro-gues à balancier. Au cours de la période cyclonique, de janvier à mars, ils s’affairaient aux réparations et raccommodages, pêchant dans les eaux calmes et poissonneuses du lagon.Plus sédentaires aujourd’hui, dans leurs villages aux rues de sable bor-dées des palissades en bois des vala, les enclos familiaux, où se groupent les cases en jonc et roseau, ils n’en demeurent pas moins viscéralement imbibés de mer, vissés sur leurs pirogues à balancier. C’est à bord de leurs lointains aïeux qu’arrivèrent d’Indonésie les premiers émigrants, trois cents ans avant notre ère. C’était hier.

Pages précédentesEnfants d’Anakao.En pêche à Ifaty.

n Anakao. J’ai été ébloui par la beauté de la lumière et du littoral dans cette région cernée de récifs coralliens.

Double page suivanteAnakao est un village de pêcheurs qui n’est accessible que par la mer. Dès leur plus jeune âge, les enfants maîtrisent la pirogue pour aller mouiller les filets.

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E n Nosy Ve, îlot corallien au large d’Anakao, le plus grand village vezo de la région, prête son lagon aux pêcheurs de poulpes.

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E n Anakao. Les filets sèchent sur des branches ou sur des tréteaux. On retrouve leurs étranges couleurs sur certaines espèces du lagon.

Double page suivanteAnakao. Le trafic maritime est toujours assuré à la voile. À gauche,un boutre goélette, allège, vient de livrer sa marchandise. Au premier plan, un autre, très chargé, s’apprête à décharger du ciment et des parpaingsà l’hôtel Ocean Lodge de notre ami Walter Vauthier.

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n Anakao. Fait avec du bois, de santal notamment, râpé très fin puis additionné d’huile de pignon d’Inde ou d’eau, le masque de beauté que portent les femmes des côtes ouest et nord-est adoucit la peau, protège du soleil et éclaircit le teint. Il a aussi son langage. Certains masques sont réservés aux femmes mariées, d’autres aux femmes indisposées.

, Anakao. Sur le marché, le matin.

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n Anakao. Jeune femme Vezo. À droite, une petite fille brandit fièrement son manuel de français.

E Anakao. Deux sœurs se partagent le même étal au marché pour vendre pois, haricots ou arachides.

Double page suivanteNosy Ve, îlot « sacré » en face d’Anakao, est un des rares lieux de reproduction du phaéton à brins rouges, localement nommé « paille-en-queue ».

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n Entre Anakao et Tuléar, un bord d’anthologie par 30 nœuds de vent, lors de la Malagasy Cup,une régate de goélettes qui restera gravée dans les mémoires.

Double page suivanteTuléar, capitale du sud-ouest de Madagascar, ne possède pas de port pour les caboteurs.Ces boutres sont chargés et déchargés à marée basse par un ballet continu d’attelages de zébus.

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E n Tuléar. La compétition est intense entre les attelages pour atteindre le premier les boutres qui viennent de mouiller dans la baie.

Double page suivanteBaie de Salary, petit matin. Calme et sérénité.

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n Ifaty. Pleine mer. Le lagon s’est à nouveau rempli d’une eau cristalline. La pêche peut reprendre.

E Ifaty. Un Vezo heureux, en osmose avec la mer.

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n Ifaty. Chaque année, de plus en plus de visiteurs français, italiens et allemands séjournent sur cette côte. Une priorité pour lutter contre la pauvreté.

E Ifaty. Le village se réveille. C’est la pleine mer, les hommes partent en pêche.

Double page suivanteIfaty. Une dizaine d’enfants patientent le matin devant la porte de ma chambre, attendant mon départ pour m’accompagner dans ma pêche aux images.

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E n Authenticité rime souvent avec beauté.

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E n Ifaty. La population vit pauvrement. Son mode de vie simple et proche de la nature est rythmé par le calendrier de la pêche, l’hiver austral étant la saison la plus active.

Double page suivanteIfaty. Écrasée par la chaleur, cette région est le fief du peuple Vezo. Les sacs de riz sont recyclés par des maîtres voiliers locaux pour confectionner les voiles carrées des traditionnelles pirogues à balancier.

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E Sur la côte ouest, le transport à la voile se perpétue, insensible aux avancées économiques du monde. Il ne dépend que du vent, intarissable. Les équipages ignorent les instruments et lisent leur route dans les étoiles.

Page 146Salary. L’institutrice du village exprime son désir de voir son pays conserver des liens privilégiés avec la France et la langue française, malgré l’éloignement.

Page 147 (en haut)Salary. Préparation du barbecue familial : les poissons sont enfilés sur une « brochette » qu’on piquera dans le sable autour du feu de bois.

Page 147 (en bas)Salary. Ce sont les femmes qui sont en charge d’aller chercher l’eau au puits.

Pages 148-149Salary. Le village vu depuis l’avion sanitaire de la fondation Raoul-Follereau, lors d’une tournée entre Salary et Tuléar.

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n Ifaty. Le lagon se vide et se remplit deux fois par jour. Les Vezo vivent au rythme des marées.

Double page suivanteAntzavoni, petit village de pêcheurs vezo protégé par sa dune de sable et son récif de corail, vit au rythme des sorties en mer.

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Double page précédenteBelo-sur-Mer. Chenal d’accès à basse mer.

n Belo-sur-Mer. Au petit matin, cette mère de famille a traversé la lagune pour venir au puits du village faire le plein d’eau.

, Belo-sur-Mer. Toute la famille appareille dans le silence du matin pour rejoindre Morondava, la capitale régionale.

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n Belo-sur-Mer. En permanence, les enfants accompagnent et observent les gestes du photographe.

E Belo-sur-Mer. Ce vieux boutre a fini son temps. Il est venu mourir sur la plage où il est né.

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E n Belo-sur-Mer est la capitale de la construction navale malgache. Ici, les maîtres charpentiers font naître des bateaux sans croquis ni plan. Ces goélettes peuvent dépasser les 100 tonneaux et être exploitées durant vingt ans.

Double page suivanteBelo-sur-Mer. La presqu’île abrite l’habitat traditionnel où vivent les charpentiers et leurs compagnons, qui traverseront la lagune en pirogue pour rejoindre leurs chantiers.

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E n Belo-sur-Mer. À cette latitude, la nuit et, avec elle, la température, tombent très vite. Les villages s’animent alors, les habitants se retrouvent dans la rue, dans les bars ou les épiceries.

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E n Morondava. À la sortie du village, la nationale 35 est bordée de majestueux baobabs. Au pied de ces géants, une zone humide permet à une fleur d’éclore que les jeunes filles viennent cueillir en soirée.

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E n Belo-sur-Mer. Le climat sec et la proximité de l’océan sont propices à l’activité des salines de la région d’Antsira, les plus grandes de Madagascar, d’où sont extraites 2 5 000 tonnes de sel par an sur les 80 000 que produit l’île.

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n Morondava. Les pêcheurs Vezo sont des nomades, ce qui les distingue des autres Malgaches. Avant de se sédentariser durant la mauvaise saison, les Vezo campent en famille sur les plages ou les îles. Le gréement des pirogues se transforme alors en abri pour la nuit.

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n Morondava. Le jour est à peine levé, les hommes s’engagent dans les passes pour atteindre le large.

Q , Morondava. Tous les matins a lieu le même rituel : il faut descendre la pirogue sur la plage et la réarmer pour partir en pêche.

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n Morondava. À la sortie du chenal, une série de déferlantes matérialise la passe. C’est la douche assurée !

Double page suivanteMorondava. À la marée montante, inlassablement, les femmes et les jeunes filles ratissent le bord des plages, avec des filets très fins, pour pêcher la crevette.

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DE BELO A CAP SAINT SEBASTIEN ‘‘ ‘Le trait de côte jusqu’au nord-ouest de l’île est une succession de surprises géolo-giques où s’éparpillent des villages éphé-mères. La plus belle escale, Marovasa Be, où Charles Gassot a créé sa maison d’hôtes, est un des villages où les deux institutrices bénéficient de la générosité de l’association Ecoles du monde.,

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Le Nord-Ouest vit au rythme de l’alizé et de la mousson, balayant en alternance les vastes plaines alluviales et les amples estuaires qui échancrent la côte. Mangroves, cases et pirogues se nichent entre eau douce et salée, sur les berges sableuses des deltas paisibles où les larges fleuves navigables s’abandonnent enfin au canal du Mozambique. Cette portion de la côte sous le vent, par sa proximité avec l’Afrique de l’Est, a tenu précocement dans l’histoire un rôle prestigieux dans les échanges commerciaux et le peuplement de Madagascar. Aux xviiie et xixe siècles, pendant la royauté Sakalava qui dominait toute la côte occidentale, le comptoir commercial fondé à Majunga rayonnait. Entre le rivage mal-gache, l’Afrique de l’Est, Zanzibar, les Comores, l’Inde et l’Europe se troquaient or, esclaves, épices, soieries, riz, pierres précieuses, zébus et armes. Orchestrant ces échanges entre les marchands étrangers et la souveraine sakalava, des intermédiaires arabes et indiens s’établirent sur la côte nord-ouest. Si Majunga n’a pas conservé, au fil des siècles, sa glorieuse puissance, ce n’est pas en raison de sa situation, qui le lui permettait pourtant, mais du fait d’un drame insidieux qui se déroule côté terre, jusqu’aux hauts plateaux du centre du pays.

Dans l’ouest de Madagascar, plus tragiquement qu’ailleurs, sévit la cou-tume du tavy, le défrichage pour le bois de chauffe et la culture sur brû-lis, aux ravages irrémédiables. Le déboisement revêt les collines d’une savane dorée, pâle steppe herbeuse impuissante à contrer le ravinement lors des averses diluviennes. Le sol latéritique ainsi fluidifié ruisselle jusqu’aux fleuves, et les entrailles de l’île Rouge se diluent intermina-blement dans le canal du Mozambique, teintant la mer d’ocre insolite parfois jusqu’à une cinquantaine de kilomètres du rivage en saison des pluies. L’érosion pernicieuse esquisse les pathétiques mais artistiques lavakas, plaies béantes dans les flancs des reliefs. Ironie du sort ou im-placable loi des formes fractales chères à la nature, elles tracent par-fois les silhouettes d’immenses arbres chimériques, gisant sur le sol nu comme autant de spectres émouvants. À l’embouchure de la rougeâtre Betsiboka, fleuve majeur de la Grande Île et émissaire de ce déversement sédimentaire dont il détient l’un des records mondiaux, Majunga regarde, impuissante, ses darses se colma-ter inexorablement. Cargos et porte-conteneurs ostracisés mouillent au large, contraints de confier leur cargaison aux besogneux chalands.

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Déchue de son titre de premier port malgache pour le commerce extérieur, dont s’est emparé Tamatave, elle ne doit son sursis qu’aux boutres arabes et aux goélettes qui peuvent encore, grâce à leur faible tirant d’eau, accoster à marée haute, et à la déficience du réseau routier et ferroviaire dans la région, qui rend cruciale l’activité de ces cabo-teurs le long de la côte ouest. Mais si Majunga s’envase, elle ne se meurt pas et cultive le cosmopoli-tisme bigarré qui tient lieu d’épilogue aux nombreux chapitres de l’his-toire écrits en ce lieu. Descendants des premiers immigrants mêlés aux Sakalava cohabitent avec les Merina venus des hauts plateaux cultiver riz, coton, tabac ou arachide dans la plaine alluviale fertile, et avec les Karanes indo-pakistanais qui tiennent aujourd’hui les rênes du com-merce. L’héritage arabe et comorien se lit encore dans les façades cré-nelées, les minarets et les silhouettes des boutres venues du fond des âges. Posées sur l’horizon comme des conques nacrées, elles déploient à l’oblique leur voile triangulaire, de Majunga jusqu’à Nosy Be. Dans ces îles volcaniques du Nord, les cratères assoupis recèlent des lacs féeriques et leurs pentes se drapent d’une forêt opulente jusqu’en

n Majunga (Mahajanga). L’embouchure rougeâtre de la Betsiboka, le fleuve majeur de la Grande Île, détient le record mondial du déversement de sédiments. La ville vit toujours de la pêche et du transport maritime malgré les menaces d’ensablement de sa baie. Elle est la troisième ville du pays et le deuxième port, derrière Tamatave.

Page 178Nosy Be. Le vent est tombé sous le grain.

Double page suivante Majunga. L’extension de la ville s’est réalisée sur les alluvions où s’est construite une anarchie de cases les pieds dans l’eau. À chaque marée haute, les maisons qui composent ce quartier se retrouvent isolées les unes des autres par la mer dans cette lagune unique à Madagascar.

lisière de plages édéniques. Les plantations d’ylang-ylang, de canne à sucre et le tourisme sustentent l’économie de ce bout de paradis. À son apogée dans les années 1980, la pêche à la crevette a frôlé l’épuisement de la ressource, condamnant une partie de la flotte au désœuvrement. Souhaitons à la manne touristique, parfois dénaturée par la notoriété ancienne de cette île céleste, d’échapper à ce destin.

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E n Majunga. La marée peut atteindre des amplitudes importantes (4 m en vives eaux), inondant certains quartiers bas le long de l’embouchure de la Betsiboka.

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n , Majunga. Le port dans lequel boutres et goélettes peuvent s’échouer s’anime dès le matin. Les dockers chargent et déchargent ciment, sucre, noix de coco, coton et autres denrées. La ville basse ne dispose toujours pas de l’eau courante, contraignant les femmes à aller au puits.

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E n Majunga est une cité cosmopolite au climat chaud et sec, un centre universitaire et administratif où se succèdent maisons à balustres, boutiques indiennes, demeures arabes. La couleur ocre domine.

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n , Majunga. Le soir, sur le front de mer, la population vient goûter la fraîcheur en famille. Des tables d’hôtes accueillent jusque tard dans la nuit les amateurs de poisson et de fruits de mer.

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n , Majunga. Au nord de la ville s’étendent de très belles plages réputées. Avec le développement du tourisme, de somptueuses villas se transforment en hôtels et en restaurants.

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n Le phare de Katsepy balise l’entrée occidentale de la baie de Bombetoka. Il fut construit, en 1900, en métal par les ingénieurs des Ponts-et-Chaussées. On retrouve ce type de phare en Nouvelle-Calédonie – le phare Amédée – ou en Bretagne Nord – les Roches Douvres (détruit à la fin de la Seconde Guerre mondiale).

E Au nord de Majunga, le cirque Rouge. Dans un décor lunaire, cet amphithéâtre naturel aux parois de latérite érodées par les vents et l’eau, s’enflamme d’un rouge profond, au coucher du soleil,

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E n Les pirogues à balancier, d’origine indonésienne, sont à la fois outil de pêche, moyen de transport et abri itinérant. Elles incarnent ce lien inénarrable qui unit la mer et le peuple Vezo.

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n Portrait de femme au masque de beauté.

, Dans les villages éparpillés sur le littoral, c’est vers la mer qu’on se tourne, à pied ou en pirogue, pour prélever sa pitance.

Double page suivanteSur la côte nord-ouest, un village éphémère. Les largesses de la mer, que la pêche traditionnelle moissonne chaque jour, ne s’exportent guère loin. Les ventres qu’elle nourrit sont généralement ceux de la famille ou du village.

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n Sur la côte ouest, l’enclavement routier crée un monde fascinant, pur, immuable, hors du temps, où les hommes vivent de la mer, pour la mer et sur la mer.

Double page suivanteAnjajavy. Village de pêcheurs, inaccessible au visiteur non averti et presqu’île du bout du monde.

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Double page précédenteAnjajavy. La mer et le vent ont créé un port naturel où sont venues se sédentariser des familles de pêcheurs.

n La baie de Moramba, plantée de baobabs, ressemble étrangement à l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie.

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E n Marovasa Be. Ce couple de pêcheurs a quitté sa case pour venir vendre sa pêche et se ravitailler au village le plus proche.

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E n Marovasa Be. Le vrai visage de Madagascar est surtout celui des hommes, des femmes ou des enfants, colorés, paisibles, espiègles ou bienveillants.On est ému par leur affabilité et leur accueil que la pauvreté et l’incertitudedu lendemain n’ont en rien altérés.

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E n Marovasa Be. On est conquis par le rythme lent des événements,ce « mora mora », imparable empreint de fatalité sereine.

Double page suivanteMarovasa Be est un village aux rues de sable, bordées de palissades en bois derrière lesquelles se regroupent les cases en jonc et en roseau appartenant à une même famille. À l’intérieur de ces aires encloses, d’autres clôtures servent à entourer un puits ou à parquer des animaux.

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n , Morovoha. La célèbre et savoureuse crevette malgache – « l’or rose de Madagascar » – qui vit le long des côtes nord-ouest a permis, jusqu’en 1980, des captures abondantes et un commerce lucratif qui a fait son temps.L’appât du gain l’emportant sur les égards accordés au renouvellement naturel, la surexploitation de la manne a conduit à l’épuisement complet du gisement. Aujourd’hui, une part importante des crevettes malgaches grandit en bassin d’élevage dans des fermes marines. Parmi les sources de devises de Madagascar, la crevette rivalise avec les pierres précieuses.

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n Côte nord-ouest, plantations d’anacardiers. Le climat chaud et sec ainsi que le relief permettent à Madagascar de renouer avec sa filière historique de noix de cajou.À droite, village de pêcheurs posé au pied des plantations d’anacardiers.

Double page suivanteSingalana, village de pêcheurs du bout du monde, n’est accessible, comme beaucoup d’autres, que par la mer. Il est le plus proche de l’archipel de Mayotte.

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E n Nosy Lava est une petite île de l’archipel des Radama, au sud de Nosy Be. Elle comporte trois villages. De 1911 à 2000, l’île a abrité le bagne de Madagascar. Certains des derniers prisonniers libérés continuent à y vivre.

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n , Nosy Iranja, « l’île aux Tortues », se compose en réalité de deux îles reliées par un banc de sable accessible à basse mer. Aux grandes marées, d’énormes tortues de mer viennent déposer leurs œufs dans le sable des plages. Un luxueux hôtel parfaitement intégré donne directement sur la plage.

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n , Nosy Tanikely. Le parc national marin de Tanikely s’étend sur un rayon de 700 m autour du phare qui domine l’îlot, délimitant une superficie de près de 200 ha où la pêche est strictement interdite et la plongée… recommandée ! Au mouillage, le Ponant.

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Double page précédenteNosy Be. Vu du ciel, on prend plus qu’ailleurs la dimension économiqued’un pays. Dans le même périmètre, on retrouve un chantier pour la construction des boutres, un boutre en navigation qui transporte du bois etun boutre échoué sur la plage, pour décharger sa cargaison à dos d’hommes.

E n Nosy Be. Chaque semaine, les bateaux sont attendus avec impatience.Ils apportent au port les produits de première nécessité comme le riz,le poisson séché, les fruits ou le carburant, sans oublier la THB, la bière locale. Toutes ces marchandises seront vendues sur la place du marché.

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n Nosy Be. Sur la plage, les cases traditionnelles et les boutres qui appareillent au rythme des marées.

n Nosy Be. Une ancienne maison coloniale, cours de Hell, où les femmes viennent vendre les nappes et tissus qu’elles ont confectionnés.

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n , Au mouillage. Malgré les escales exceptionnelles à Madagascar,les navires de croisière, comme le Ponant, ne croisent plus dans l’océan Indien, les attaques de pirates étant montées en puissance.

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n L’îlot de Nosy Vorona est balisé par un phare où s’est établi un hôtel à la Robinson Crusoé.

E Nosy Be. Ce cratère, ouvert sur la mer, est un abri naturel où s’était installée une usine de traitement des crevettes roses. L’usineest fermée et la flotte de pêche a quitté la zone… comme les crevettes.

Double page suivante et pages 242-243Aujourd’hui, la pêche est enfin réglementée dans les eaux nationales malgaches. En période de fermeture, les contrevenants sont lourdement pénalisés : amendes, saisies de la pêche et du matériel.

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Double page précédenteEntre Nosy Be et la Grande Terre, commerce et transport de bois.

E n Pirogues et boutres.« Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices… »

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n et double page suivante Grain sous Nosy Komba. Au cours de l’été austral, la saison humide au nord de l’île peut connaître de violents cyclones entre novembre et mars. Les pluies malgaches sont capricieuses, passagères mais régulières et tombent la plupart du temps en début de soirée, nous faisant ainsi le cadeau d’une lumière surnaturelle.

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n , La réserve naturelle intégrale des Tsingy de Bemaraha,inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, est un vaste plateau composé de roches calcaires formées par un dépôt de coquillages et de coraux morts sous la mer il y a 200 millions d’années, et par la suite façonnées par l’eau des pluies il y a 5 millions d’années. Les tsingy offrent l’un des paysages les plus spectaculaires de la Grande Île. Selon les ombres, on a l’impression de découvrir tantôt une forêt minérale très intense, tantôt les buildings de Manhattan.

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n Q L’archipel des Mitsio, à 55 km au nord-est de Nosy Be, est composé d’une dizaine d’îles réparties sur 70 km. Il est réputé pour la richesse de ses fonds marins et pour ses orgues basaltiques qui plongent à pic dans le canal du Mozambique. Comme toujours, la lumière écrit l’image !

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, Fin du voyage. L’île continent nous réserve d’autres émotions,un voyage autour des Hautes Terres pour des rencontres aussi insolites.Au fond des vallées luxuriantes, les villages organisent une agricultureen terrasses profitant du ruissellement naturel des hauts plateaux.

Double page précédenteEntre Majunga et Diégo-Suarez. Comment rester insensible au cadre grandiose qu’offre la géologie de Madagascar lorsque l’on quitte, comme ici, le trait de côte.

Pages 260-261L’avenir de Madagascar est entre leurs mains.

Pages 262-263La traditionnelle voile triangulaire est celle des boutres non pontés rappelant leurs origines arabes. Leur silhouette évoque le commerce pratiqué jadis dans l’océan Indien : Inde, Zanzibar ou Yémen.

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www.editionsduchene.fr

Directrice généraleFabienne Kriegel

ÉditionBlandine Houdart

Conception et réalisationNathalie Sentein

FabricationMarion Lance

Partenariat et ventes directesMathilde [email protected]

Relations presseHélène Maurice01 43 92 33 87 – [email protected]

Photogravure Pêcheur d’ImagesÉdité par les Éditions du Chêne (43, quai de Grenelle, 75905 Paris Cedex 15)Achevé d’imprimer en septembre 2014 par Midas Printing en ChineDépôt légal : octobre 2014ISBN 978-2-81230-930-432/3884/7-01

Remerciements

De toutes nos rencontres, nous tenons à remercier les hommes et les femmes qui ont participé à notre aventure malgache et en particulier : Philippe Mathieu, notre pilote d’hélicoptère, avec qui nous avons fait les plus beaux vols et qui a perdu la vie tragiquement aux commandes de son Alouette II, un mois seulement après notre dernier vol.Thierry Bruant, pilote de nos premiers vols au-dessus du trois-mâts Ponant et de la région de Nosy Be.Thierry Ranarivelo et Lionel Pont, gérants et logisticiens de Madagascar Hélicoptère.Thierry Rasatatsihoarana, chef de service régional du Contrôle de l’Environnement et des Forêts Sofia, qui nous a assistés lors de notre séjour à Morondava et autour de la construction des boutres et goélettes à Belo-sur-Mer.Grégoire Detœuf, pilote de l’avion de la Fondation Raoul Follereau qui nous a embarqués si gentiment dans son aéronef pour un vol entre Salary et l’aéroport de Tuléar avec plusieurs posers sur le trait de côte.Walter Vauthier, créateur et propriétaire du Club Resort, un merveilleux hôtel de cases devant la lagune d’Anakao. Un grand merci à Walter pour nous avoir prêté son bateau afin de suivre la Malagasy Cup.François-Xavier Mayer, dit « Fifou », fondateur de l’association Cetamada, amoureux et défenseur des cétacés. Depuis son lodge, Princesse Bora à Sainte-Marie, on peut embarquer pour vivre des moments inoubliables durant la saison des amours des baleines à bosse. Fifou est aussi l’homme qui a fait revivre la brasserie de la vieille gare victorienne de Tananarive.Frédéric Macquet, de la société Trans-Mad’Developpement, qui nous a embarqués dans son aventure de la Malagasy Cup.Martine Lanchec, notre interlocutrice, qui s’est passionnée pour notre aventure depuis Tananarive.Enfin, Charles Gassot qui nous a fait prendre conscience des problèmes de scolarité dans les villages éloignés des métropoles malgaches et qui anime, avec beaucoup de talent, son association Écoles du Monde pour donner des moyens matériels et humains aux villages afin de scolariser leurs enfants.

Un grand merci aux femmes, aux hommes et aux enfants qui nous ont si bien accueillis dans leurs villages et qui nous ont offert leur complicité et leur sourire.

Cet ouvrage a pu se réaliser grâce à la volonté de Fabienne Kriegel, directrice générale des Éditions du Chêne, assistée de Nathalie Bayeux, directrice de projets, et avec la complicité de Blandine Houdart.

Merci également à :Christophe Le Potier, mon assistant, qui gère l’ingérable ;Nathalie Sentein, la graphiste de Pêcheur d’Images, qui a mis en pages cet ouvrage et a mené la photogravure ;Anne Provost, assistante de direction ;Philippe Kerzhero, iconographe, responsable des archives de la photothèque ;Marie-Brigitte, mon épouse, qui m’assiste depuis le début de mon aventure photographique.

Toutes les photographies sont de Philip Plisson, sauf celles des pages 96 à 105 qui sont de Laurent Pinsard,les textes d’Anne Jankeliowitchet de Philip Plisson.