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Mobile: 0770 88 90 80 Lotissement Sylvain Fouratier N°08 El Mouradia, Alger Mobile: 0770 88 90 80 / 0556 48 67 56 [email protected] www.fce.dz Lundi 1 juin 2016

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Mobile: 0770 88 90 80

Lotissement Sylvain Fouratier

N°08 El Mouradia, Alger

Mobile: 0770 88 90 80 / 0556

48 67 56

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Lundi 1 juin 2016

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SOMMAIRE A la une .................................................................................................................................................................. 3

Production industrielle : Légère hausse au 1er trimestre 2016 (Algérie Eco) ............ 3

Hausse de la production des hydrocarbures au 1er trimestre 2016 (APS) .................. 4 Différend Sonatrach-Total-Repsol : tous les moyens légaux mobilisés pour protéger

les intérêts du pays (APS) ........................................................................................... 5 Développement local : Fondement de la cohésion sociale (El Moudjahid) ................ 7 Appel d'offres pour l'adjudication de 25 sites miniers (APS) ................................... 10

Banque/bourse/Assurance .................................................................................................................................. 11 Commerce ............................................................................................................................................................ 11

IMPORTATION DE CÉRÉALES : La facture baisse (L’Expression) .................... 11

Salah Souilah, président de l’UGCAA à Algérie-Eco «Nous nous penchons

actuellement sur le problème des dettes des commerçants auprès de la DGI»

(Algérie Eco) ............................................................................................................. 12 Coopération ......................................................................................................................................................... 14 Veille ..................................................................................................................................................................... 14

Lancement en décembre prochain du projet de jumelage avec l'UE pour l'insertion

professionnelle des handicapés (APS) ...................................................................... 14 Urbanisme : Vers la démolition des constructions non régularisées (Le quotidien

d’Oran) ...................................................................................................................... 15

Liaison maritime Alger-Jijel : Le coup d'envoi donné hier (Le Temps d’Algérie) .. 17 Supplément économique d’El Watan ................................................................................................................ 18

Emprunt obligataire : Banques et entreprises face au défi de la gestion de l’après-

emprunt ..................................................................................................................... 18

Mohamed Bouchakour. Maître de conférences à Hec Alger : «Cette gouvernance est

congénitalement inapte à offrir des perspectives de développement» ...................... 21 Ahmed Bouguermouh. Enseignant-chercheur à l’université de Tizi Ouzou : «Il est

possible de faire du développement local sans l’Etat» ............................................. 24 Filière De La tomate Industrielle : Pour fructifier les prébendes, chacun sa sauce .. 25

Le lancement de la campagne mis a profit par la Cansnos : Augmenter le volume de

l’assiette des cotisants potentiels de la filière, un challenge à relever ...................... 28

Crise économique : La situation financière du pays est tout simplement

catastrophique ........................................................................................................... 30 Le développement local compromis par les restrictions budgétaires : Des communes

se mobilisent pour suppléer l’Etat ............................................................................. 32

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A la une

Production industrielle : Légère hausse au 1er trimestre 2016

(Algérie Eco)

La production industrielle du secteur public a enregistré une croissance de 3,1% au 1er trimestre 2016 comparativement au même trimestre de

l'année 2015 mais avec des résultats disparates entre les secteurs d'activité, a appris l'APS auprès de l'Office national des statistiques (ONS).

Dans les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques et électroniques (ISMMEE), la croissance a été de 4,7% durant les trois

premiers mois de 2016. Performances du secteur des industries

sidérurgiques, métalliques, mécaniques et électriques et électroniques (ISMMEE) :Les plus fortes hausses : - Fabrication des mobiliers

métalliques (+54%). - Les biens de consommation métalliques (+42,6%). - Les biens d'équipements électriques (+36%). Les croissances faibles ou

nulles : - Mécanique de précision pour équipement (0%). - Les biens intermédiaires mécaniques et électriques (+1,5%). - La construction des

véhicules industriels (+4%). Les branches ayant connu un recul : - La fabrication des biens de consommation électriques (-7,3%). - Les biens de

consommation mécaniques (-5%). - Les biens d'équipements mécaniques (-4%). - Les biens d'équipements métalliques (-3,5%). Dans ce secteur, les

plus fortes hausses de production ont été enregistrées dans les branches de fabrication des mobiliers métalliques (+54%), des biens de

consommation métalliques (+42,6%) et des biens d'équipements électriques (+36%). Des croissances faibles ou nulles ont été enregistrées

dans les filiales de mécanique de précision pour équipement (0%), des biens

intermédiaires mécaniques et électriques (+1,5%) et de la construction des véhicules industriels (+4%). Les branches qui ont connu un recul dans la

production sont la fabrication des biens de consommation électriques (-7,3%), biens de consommation mécaniques (-5%), biens d'équipements

mécaniques (-4%) et biens d'équipements métalliques (-3,5%). Sur l'ensemble de l'année 2015, les secteurs des ISMMEE a affiché une

croissance de 1,3% par rapport à 2014. De son côté, le secteur des industries textiles, bonneterie et confection a grimpé de près de 12% entre

janvier et mars 2016 (+10,6% sur l'année 2015 par rapport à 2014). Cette croissance a été tirée notamment par la branche de fabrication des biens

de consommation textiles qui a augmenté de près de 30% contre +5,6%

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pour les biens intermédiaires textiles. Pour l'industrie des cuirs et

chaussures, la croissance a été de 4,2% au premier trimestre 2016 avec une augmentation de 6,5% pour les biens intermédiaires en cuir contre un

recul de 0,5% pour les biens de consommation cuir. Sur l'ensemble de

l'année 2015, cette branche d'activité avait baissé de 9% par rapport à 2014. Concernant l'industrie agroalimentaire, tabac et allumettes, la

production a baissé de 5,7%. Dans ce secteur, qui avait entamé sa décroissance dès 2015 (-1% sur l'ensemble de l'année 2015), ce sont

notamment les industries du tabac manufacturier et allumettes, et celle du lait qui ont reculé de 22,6% et de 4,4% respectivement. A l'inverse,

l'industrie des mines et carrières a continué d'augmenter avec une croissance de 5,4%. Dans ce secteur, la plupart des activités ont enregistré

des performances assez notables: +41,7% pour l'extraction du fer, +38,8% pour l'extraction des matières minérales, +9% pour l'extraction de la pierre,

argile et sable et +1,8% pour l'extraction du sel. Cependant, l'extraction du minerai de phosphate a affiché un repli de 22,6% à cette même période.

Sur l'année 2015, l'industrie des mines et carrières avait augmenté de 3,7%. Durant les trois premiers mois de 2016, le secteur des industries

chimiques, caoutchouc et plastiques a enregistré une hausse de 14,5%,

tirée notamment par la fabrication de produits pharmaceutiques (+21,6%), de peinture (+12,8%) et des engrais et pesticides (+17,3%). D'autres

filières ont, par contre, marqué des baisses très importantes: -90,5% pour la fabrication de résine synthétique et matières en plastique, et -90% pour

l'industrie chimique de base. D'un autre côté, l'industrie des matériaux de construction s'est caractérisée par une augmentation de 5%, tirée

essentiellement par l'industrie du verre (+30%) et les produits et ciments divers (+20,5%). En 2015, ce secteur avait enregistré une croissance de

3,8%. L'industrie de bois, liège, papier et imprimerie a, quant à elle, affiché une croissance 17,4%. Durant le premier trimestre de l'année en cours, le

secteur de l'énergie a évolué de seulement 1,7% alors que sur l'ensemble 2015, son taux de croissance était de 7%. Hausse de 3,3% dans le secteur

des hydrocarbures La production du secteur des hydrocarbures a affiché une hausse de 3,3% au premier trimestre 2016 par rapport au même

trimestre 2015. Il est, cependant, constaté que l'évolution remarquable de

la production du secteur des hydrocarbures a été notamment tirée par l'activité de liquéfaction de gaz naturel qui a enregistré une croissance de

21,5% comparativement au 1er trimestre 2015. Pour l'activité de raffinage de pétrole brut, elle a augmenté de 5% au premier trimestre 2016. Hors

hydrocarbures, le secteur industriel public a augmenté de 3% durant le premier trimestre 2016.

Hausse de la production des hydrocarbures au 1er trimestre 2016

(APS)

La production du secteur des hydrocarbures a affiché une hausse de 3,3%

au premier trimestre 2016 par rapport au même trimestre 2015, a appris l'APS auprès de l'Office national des statistiques (ONS).

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Cette progression intervient après des baisses consécutives enregistrées en

2015 : -7,1% au 1er trimestre (par rapport au 1er trimestre 2014), -2% au 2ème trimestre (par rapport au 2ème trimestre 2014), -1,4% au 3ème

trimestre et -1,8% au 4ème trimestre.

La production des hydrocarbures a reculé de 3,1% sur l'année 2015 par rapport à l'année 2014.

Il est, cependant, constaté que l'évolution remarquable de la production du secteur des hydrocarbures sur les trois premiers mois de 2016 a été

notamment tirée par l'activité de liquéfaction de gaz naturel qui a enregistré une croissance de 21,5% comparativement au 1er trimestre 2015.

- Baisse de la production des hydrocarbures en 2015 : -7,1% au 1er

trimestre, -2% au 2ème trimestre, -1,4% au 3ème trimestre et -1,8% au 4ème trimestre.

- L'activité de liquéfaction de gaz naturel en 2015: -17,7% au 1er trimestre 2015, +10,2% au 2ème trimestre, -4,3% au 3ème trimestre et -5,9% au

4ème trimestre 2015. - L'activité de raffinage de pétrole brut : -8,9% au 1er trimestre 2015, -

6,1% au 2ème trimestre, +1,5% au 3ème trimestre et +3,9% au 4ème

trimestre 2015.

Sur l'année 2015, cette activité a décéléré de 4,5%: -17,7% au 1er trimestre 2015 (par rapport au 1er trimestre 2014), +10,2% au 2ème

trimestre (par rapport au 2ème trimestre 2014), -4,3% au 3ème trimestre et -5,9% au 4ème trimestre 2015.

Pour l'activité de raffinage de pétrole brut, elle a augmenté de 5% au premier trimestre 2016.

Sur l'année 2015, cette activité a baissé de 2,4%: -8,9% au 1er trimestre 2015 (par rapport au 1er trimestre 2014), -6,1% au 2ème trimestre (par

rapport au 2ème trimestre 2014), +1,5% au 3ème trimestre et +3,9% au 4ème trimestre 2015.

Mais à la différence des activités de liquéfaction de gaz naturel et de raffinage de pétrole brut, celle de la production de pétrole brut et de gaz

naturel a connu, par contre, une baisse de 0,5% au 1er trimestre 2016.

Mais cette baisse est de moindre ampleur par rapport aux trimestres précédents : -4,3% au 1er trimestre 2015 (par rapport au 1er trimestre

2014), -3,7% au 2ème trimestre 2015 (par rapport au 2ème trimestre 2014), -1,5% au 3ème trimestre 2015 et -2,1% au 4ème trimestre 2015.

Sur l'année 2015, la production de pétrole brut et de gaz naturel a reculé de 2,9% par rapport à 2014.

Différend Sonatrach-Total-Repsol : tous les moyens légaux mobilisés pour protéger les intérêts du pays (APS)

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Le groupe Sonatrach va mobiliser tous les moyens légaux, étant convaincu

de son droit légitime pour protéger les intérêts du pays et de la compagnie, suite au recours par les compagnies Total et Repsol à l'arbitrage

international sur un différend lié aux taxes sur les profits exceptionnels.

Ayant pris acte de la voie choisie par ces deux sociétés pétrolières, Sonatrach n’a pas cessé de privilégier la recherche de solutions amiables

acceptables pour dépasser ce différend commercial tout en restant, cependant, tenu de veiller à la stricte application de la loi dans le domaine

d’intérêt. "Il est observé que les droits à enlèvements de Repsol et Total réunis sur

TFT (Tin Fouyé Tebenkort), sur la base d’un prix de 50 dollars par baril, représentent moins de 0,3% de la production totale en Algérie", a fait savoir

samedi Sonatrach dans un communiqué. Le groupe a indiqué que "Repsol est engagée dans deux associations en

phase de développement, à savoir Tin Fouyé Tebenkort (TFT) et Reggane Nord, ainsi que dans deux permis de recherche et d'exploration situés dans

le bassin de Berkine et dans la région de Boughezoul". Par contre, a précisé le communiqué, "Total a renoncé à plusieurs projets

en Algérie au cours de la dernière décennie".

Pour rappel, le groupe français Total et son homologue espagnol Repsol ont engagé une procédure en contentieux contre Sonatrach auprès de la Cour

internationale de Genève (Suisse) sur l'application de la taxe sur les profits exceptionnels prévue par la loi sur les hydrocarbures de 2006.

D'ailleurs, afin d’apporter certains éclairages concernant l’application des termes clés de la loi de 2006 relative aux taxes sur les profits exceptionnels,

Sonatrach a engagé une première phase de discussions qu'elle a initiées avec ses différents partenaires autour du développement de la coopération,

du partenariat et de son renforcement futur, ainsi que la prise en charge des préoccupations opérationnelles et contractuelles dans le respect du

cadre législatif et règlementaire. Les nombreuses rencontres ayant réuni Sonatrach et ses partenaires

opérant dans le domaine des hydrocarbures "se sont soldées par des résultats satisfaisants et prometteurs pour toutes les parties", a noté le

groupe Sonatrach.

En effet, les différents accords conclus plus particulièrement avec le groupe ENI "ont eu pour objet le renforcement notamment du partenariat dans le

secteur de l'amont pétrolier et gazier, et attestent de la volonté commune de développer encore davantage la production des champs exploités

conjointement et de rechercher d'autres opportunités de partenariats, tant en Algérie qu'à l'étranger, dans le raffinage, la pétrochimie et les énergies

renouvelables", a souligné la compagnie nationale des hydrocarbures.

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Les principes des accords conclus avec le partenaire italien ont été

également étendus à l'association ENI-Bhp Billiton qui exploite les champs de Rhourde Elouh et Sif Fatima.

De même, les discussions avec les partenaires du groupe Cepsa ont abouti

à des accords qui s'inscrivent dans la même logique. Sonatrach et Cepsa se sont engagées "à consolider leur partenariat qui dure

depuis un quart de siècle. Ce partenariat a été mis en œuvre par l'exploitation, depuis 1994, des champs de R'hourde El Khrouf, avant

l'engagement de projets prometteurs tels ceux de Ourhoud et Timimoun dont la mise en production aura lieu dans les prochains mois", a avancé le

communiqué. La compagnie Cepsa demeure, par ailleurs, totalement engagée dans un

projet de recherche et d'exploitation sur le périmètre Rhourde Er Rouni II, situé dans le bassin de Berkine, attribué, en mars 2011, dans le cadre du

3ème appel à la concurrence. Cepsa est le partenaire majeur de Sonatrach dans la gestion et l’exploitation

du gazoduc sous-marin Medgaz, qui relie l'Algérie à l'Espagne avec une capacité de 9 milliards de mètres cube par an.

Par ailleurs, des accords-cadres, "Memorandum Of Understanding" (MOU),

ont été signés avec le major russe Gazprom et les deux compagnies chinoises SINOPEC et CNPC visant le développement du partenariat dans

l’ensemble de la chaîne hydrocarbures ainsi que dans les services pétroliers, avec d’importantes perspectives d’investissement conjoint et de

coopération. Aussi, Sonatrach a déjà initié une série de rencontres avec ses partenaires

notamment BP et Statoil en vue de renforcer et de développer davantage leur coopération dans l'amont pétrolier et gazier.

Sonatrach a engagé des discussions avec la compagnie Maersk, présente dans l'amont pétrolier et gazier à travers plusieurs champs situés dans le

bassin de Berkine, note encore le communiqué qui signale qu'un accord-cadre "Memorandum Of Understanding" (MOU) est en cours d'élaboration

pour identifier de nouvelles opportunités. En outre, les discussions entre Sonatrach et Pertamina ont mis en évidence

un engagement mutuel et de réelles intentions de renforcer le partenariat,

notamment dans l'amont pétrolier et gazier, et cela devra aboutir à la conclusion de nouveaux accords portant sur l'investissement conjoint dans

de nouveaux gisements d'hydrocarbures. Dans la même perspective, des rencontres sont envisagées avec l’ensemble

des autres partenaires notamment ceux qui ont déjà manifesté leur intérêt de renforcer leur coopération et leur présence et engagement en Algérie.

Développement local : Fondement de la cohésion sociale (El Moudjahid)

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D.R

Dans cette phase décisive de l’économie nationale, les collectivités locales

sont interpellées pour assumer leur rôle de catalyseur du développement local. Jusque-là confinées dans une mission essentiellement focalisée sur le

volet social, ces dernières devront désormais changer de cap pour s’inscrire

dans la dynamique de croissance. Les assises nationales organisées par le CNES, les 29 et 30 décembre 2011,

au Palais des Nations avaient anticipé en soulignant l’impératif pour les collectivités locales d’accompagner l’effort de développement, ce qui

suppose libérer l’entreprise locale et soutenir l’investissement territorial. A ce titre, les walis sont appelés à accomplir un rôle plus actif dans le

pilotage des projets d’investissement et l’animation de l’activité économique au niveau local. En effet, un recadrage des objectifs et une restructuration

des moyens et instruments d’intervention, s’avèrent aujourd’hui, plus que nécessaires, pour une exploitation optimale et rentable, des potentialités

locales. Aussi, le développement local, axe indissociable de cette vision globale, a ce mérite de concourir à asseoir les fondements de la cohésion

et de la stabilité sociale. Cette nouvelle approche adoptée par le gouvernement dans une conjoncture, pour le moins sensible, en direction

des collectivités locales vise, en définitive, à établir des relais entre

l’initiative locale et la démarche nationale en matière de développement durable des territoires. La réunion gouvernement-walis, qui s’est déroulée

le 29 août 2015, avait justement réitéré l’intérêt pour une nouvelle vision censée conférer aux acteurs locaux une marge de manœuvre qui

favoriserait l’émergence d’une économie locale créatrice de richesses et d’emplois. Ainsi, la mission dévolue aux collectivités locales, dans l’étape à

venir, consistera à focaliser les stratégies sur les moyens de promouvoir l’attractivité des territoires dont ils ont la charge. Aussi, les orientations

formulées par le Chef de l'Etat à l'occasion des assises sur le développement local, organisées en 2011, avaient mis en avant la révision des missions de

l'administration locale dans le sens de l'amélioration de la gouvernance des collectivités locales, l’identification des instruments de la gestion

économique, politique et administrative, la décentralisation de l'acte de gestion, la transparence dans le traitement des affaires locales, et sur la

nécessité de trouver des solutions adaptées au problème du financement

auquel sont confrontées la majorité des communes. Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, lors de la rencontre régionale avec les

walis de l’Est du pays, tenue récemment, a été formel en appelant les walis à consentir « plus d’efforts pour maintenir un rythme de développement et

rechercher les ressources financières pour faire face aux dépenses » tout en insistant sur le fait que les subventions de l’Etat seront désormais «

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limitées aux seuls projets créateurs de richesse ». Les walis, dans le cadre

de leurs nouvelles missions seront astreints à l’obligation de résultat. Il est utile de rapporter ici le constat fait par le directeur général des ressources

et solidarité financière locale au ministère de l’Intérieur et des Collectivités

locales, dans le cadre d’un récent forum du FCE consacré au rôle des collectivités locales dans le développement économique.

M. Azzedine Kerri avait, en fait, révélé que, « la conception du développement local s’est traduite par des résultats sans rapport avec les

efforts financiers de l’Etat, car les équipements programmés et réalisés n’ont privilégié que la fonction sociale, occultant, de ce fait, la fonction

économique ». Le même constat confirme qu’en dépit de « l’intervention financière musclée de l’Etat, les collectivités locales n’ont,

malheureusement, pas orienté ces fonds vers la valorisation et la rentabilisation des richesses multiples dont elles disposent ». Bien au

contraire, ces dernières, en particulier les communes, « ont vu leurs charges et leurs dépenses s’accroître démesurément », au détriment du budget

d’équipement de l’Etat. Aussi, la réunion qui avait regroupé le gouvernement et les walis, le 29 août 2015, avait balisé la voie à ce

changement de cap, a affirmé M. Azzedine Kerri. Par conséquent, « la

nouvelle vision économique du gouvernement compte conférer un rôle prépondérant aux collectivités territoriales », dira-t-il. Dans les conclusions

présentées lors de ce forum, il a été fait mention « des difficultés rencontrées par les wilayas pour récupérer un potentiel non négligeable en

foncier » pour des raisons diverses notamment en cas de propriété avérée. D’autres motifs cités par l’intervenant font état de « retards dans les

établissements des actes de concession » du fait de lenteurs enregistrées « dans les opérations du cadastre, la délivrance des permis de lotir, et parfois

en raison de l’octroi du foncier non assaini au préalable », de « détournement de biens de leurs vocations, de « présence d’indus

occupants au niveau des zones industrielles et des zones d’activités », d’implantation anarchique d’activités industrielles, de «

désintéressement des opérateurs à participer à l’entretien des zones industrielles et zones d’activités, voire au refus de payer les quotes-parts

dues au titre de l’utilisation des parties communes ». Des contraintes

auxquelles se greffe le problème « lié à la centralisation de certaines autorisations », notamment « les études d’impact sur l’environnement

centralisés au niveau département de l’environnement ». Un constat censé ouvrir grand le débat sur le rôle économique assigné aux collectivités

locales.

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Appel d'offres pour l'adjudication de 25 sites miniers (APS)

L'Agence nationale des activités minières (Anam) a lancé un appel d'offres national et international pour l'adjudication de 25 sites miniers en vue de

leur exploration. Il s'agit de 8 sites de calcaire destinés à la production de granulats et sables

concassés, de 8 sites d'argile pour produits rouges, de 4 sites de sable pour construction, de 2 sites de granite pour la production de pierres décoratives

ornementales, de 2 sites de sel pour l'industrie alimentaire et d'un (1) site de tuf pour les travaux publics, précise cet appel d'offre publié dimanche

par voie de presse.

Ces sites, répartis à travers 8 wilayas, s'étalent sur des superficies allant de 2 hectares jusqu'à 1.395 hectares.

Il s'agit des wilayas de Tébessa (6 sites), d'Adrar (5), de Batna (4), d'Illizi (3), de Ghardaïa (2), d'El Oued (2), de Tamanrasset (2) et de Chlef (1).

Pour rappel, le ministre de l'Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb, a affirmé à plusieurs reprises que le secteur des mines

connaîtrait dès 2016 une grande dynamique à travers le lancement de plusieurs projets visant la création d'une véritable industrie minière pour

contribuer à la réduction des importations dans ce domaine. Selon lui, le secteur des mines génère actuellement une faible plus-value et

se caractérise par un manque de moyens humains et matériels, une insuffisance de compétences dans les domaines de la recherche et de

l’exploitation minières, un effort insuffisant des entreprises minières dans le financement de la recherche géologique et minière ainsi qu’un

management globalement inefficace des entreprises publiques minières.

Sur le plan de l’action, une grande étude exploratoire pour mettre à jour les indices des minerais dans le sud du pays a été lancée avec l’assistance d’une

expertise internationale, qui devra permettre de connaître le véritable potentiel minier pour affiner les axes de valorisation.

Il s'agira de valoriser toutes les ressources naturelles du pays autant pour les besoins de l’industrie nationale que pour l’exportation, avait avancé le

ministre qui a soutenu que l’exportation à l’état brut des minerais doit cesser.

C'est dans ce sens que le gouvernement va réviser prochainement la loi sur les mines qui date de 2001 et qui a été révisée en 2014, afin de mieux

valoriser les sites miniers à travers le pays, et faciliter leur exploitation via les projets d'investissement.

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Banque/bourse/Assurance

Commerce

IMPORTATION DE CÉRÉALES : La facture baisse (L’Expression)

Le recul des cours mondiaux a favorisé la baisse de la facture d'importation. La facture des importations de céréales (blé, maïs et orge) a baissé de près

de 17% durant les cinq premiers mois de 2016, alors que les quantités

importées ont enregistré une hausse de plus de 9%, a annoncé le Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes (Cnis).Ainsi, la

facture d'importation des céréales a reculé d'environ 17% à 1,37 milliard de dollars US (usd) durant les cinq premiers mois de 2016, contre 1,65

milliard usd à la même période de 2015. Par contre, les quantités importées ont augmenté en s'établissant à 6,53 millions de tonnes (mt) contre 6 mt,

précise le Cnis.On relève que la facture d'importation de blés (tendre et dur) a reculé à 942,56 millions usd contre 1,15 milliard pour des quantités de

4,14 mt. Pour le blé tendre, la facture d'importation a reculé à 632,29 millions usd contre 720,15 millions, alors que les quantités importées ont

augmenté de plus de 15% pour s'établir à 3,2 mt. Concernant le blé dur, la facture a fortement baissé à 310,27 millions usd contre 436 millions avec

une hausse des quantités importées qui se sont établies à 937 504 t contre 886.764 t. Le maïs pour sa part a vu ses importations baisser de plus de

18% pour se chiffrer à 324,59 millions usd contre 398,33 millions avec un

volume importé en légère augmentation de 1,81 mt contre 1,93 mt. D'autre part, l'orge importé a atteint près de 104 millions usd contre 96,3 millions

pour une quantité en sensible augmentation de 576.044 t contre 396.830 t La baisse de la facture des céréales au moment où les quantités importées

ont augmenté s'explique par le recul des cours sur les marchés mondiaux des céréales, constaté depuis 2015 à la faveur de stocks abondants et de

bonnes récoltes mondiales. Il a été constaté qu'au 1er trimestre 2016, le prix moyen à l'importation par l'Algérie du blé dur est passé à 345 dollars/t

contre 460 au même trimestre 2015. Pour le blé tendre, le prix moyen à l'importation s'est établi à 203 dollars/t au1er trimestre 2016 contre 251 au

même trimestre 2015 L'organisation onusienne FAO a indiqué qu'en 2016 et pour la quatrième année consécutive, la production de blé dépassera le

niveau de sa consommation. Elle renforcera les stocks de blé, qui atteindront leur plus haut niveau en 15 ans avec des augmentations

considérables en Chine et aux Etats-Unis. La production céréalière mondiale prévue pour 2016, a été revue à la hausse, la situant autour des 2 543 mt,

soit juste 0,7% en dessous du niveau record de 2014, alors que les

prévisions des stocks mondiaux ont été revues à la hausse, à 642 millions/t

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tandis que les échanges mondiaux de céréales devraient baisser de près de

2% par rapport à 2015 pour atteindre les 369 mt.

Salah Souilah, président de l’UGCAA à Algérie-Eco «Nous nous penchons actuellement sur le problème des dettes des

commerçants auprès de la DGI» (Algérie Eco)

Algérie-Eco : Les dettes de certains commerçant auprès des impôts

préoccupent ces derniers temps plusieurs personnes, et alimentent l’actualité des commerçants. En tant que représentant principal des

commerçants, comment comptez-vous gérer le problème ? M.Souilah : C’est vrai que le problème des dettes des commerçants a

toujours été l’une de nos préoccupations fondamentale. Depuis des années, nous essayons de trouver les solutions idoines pour le régler auprès des

autorités concernées. Au niveau de l’UGCAA nous avons milité depuis le

temps, pour assainir la situation des membres vis-à-vis de la Caisse nationale de la Sécurité sociale des non-salariés (Casnos) afin de trouver

une solution à la lancinante problématique des commerçants qui s'abstiennent de payer leurs cotisations à cette caisse.

L'union a toujours estimé d’ailleurs que si l'on annule les pénalités de retard des cotisations, les affiliés à la Casnos vont s'acquitter de leurs dettes.

Le retard pris par les adhérents de la Casnos pour s'acquitter de cette obligation légale les a accablés de dettes et de pénalités asphyxiantes. Ce

qui a poussés les commerçants à exprimer une certaine aversion à maintenir leur affiliation à cette caisse. Celle-ci est, faut-il le préciser, une

disposition légale à laquelle doit se conformer toute personne qui viendrait à s'installer à son compte.

Je dirai aussi que le manque d'information, de sensibilisation et de vulgarisation au tour de l'acte d'adhésion a fait que beaucoup de

commerçantes et autres professions libérales ignorent l'importance des

avantages et des services qu'offre cette caisse. C’est ce qui nous a poussés à suggérer ainsi la re-promulgation de la loi 08-

08 de 2008. Ce texte est venu inciter et encourager les adhérents de la Casnos, endettés depuis 4 ou 6 ans, à payer leurs cotisations en annulant

les pénalités de retard. Cette loi a été appliquée pendant trois ans seulement et a été abrogée par la suite dès 2011. Avec un tel texte de loi,

l'Ugcaa pourra sensibiliser et convaincre les commerçants à adhérer à la Casnos et à payer leurs dettes et leurs cotisations.

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Justement, la Casnos a pris ces derniers mois des mesures à ce

sujet. Qu’en pensez-vous ? Oui absolument et ces mesures sont très encourageantes. La Casnos a

décidé pour les personnes non salariées, qui exercent une activité pour leur

propre compte à saisir cette opportunité limitée dans le temps, pour la régularisation de leurs situation en matière de cotisation de sécurité sociale,

afin de bénéficies de la couverture sociale. Ces personnes ont été conviées à se présenter aux agences de la Casnos

pour pouvoir bénéficier des échéanciers de paiement de leurs cotisations antérieures. Les commerçant débiteurs de cotisations auprès de la sécurité

sociale ont donc bénéficié d’un calendrier de paiement, d’année en année, et ce pour régulariser leur situation. Pour la Cnas aussi puisque les

responsables ont annoncé dernièrement que pour les commerçants qui exercent dans l’informel, la Cnas a pu régulariser 7 millions commerçants,

et le taux de recouvrement de la caisse nationale des assurances sociales est à 20 Milliards de Dinars. C’est une bonne chose.

Et concernant la direction générale des impôts ?

Justement nous allons entamer cette semaine, c'est-à-dire l’UGCAA, des

pourparlers avec les responsables du ministère des finances et ceux de la DGI, pour régler la situation des commerçants endettés auprès de cette

direction. Nous allons proposer la même solution, c'est-à-dire d’effacer les pénalités et élaborer un calendrier de paiement.

Sur un autre sujet, celui des commerçants informels. Annaba a été

en fin juin, le théâtre de troubles engendrées par les commerçants informel qui ont manifesté leur colère suite à l’éradication de leur

commerce par les services de wilayas. Pourquoi à votre avis ce phénomène persiste malgré les dispositions prises par les pouvoirs

publics pour régler la situation ? Je dirai avant tout que les autorités locales ne font aucun effort pour trouver

les solutions adéquates au phénomène de l’informel. Et les choses vont persister s’il y a toujours absence de programme national à cet effet. Les

choses ont commencé depuis plus de trois ans, pour éradiquer le commerce

informel, mais la situation est de plus en plus sérieuse. Nous remarquons qu’au contraire, l’informel progresse chaque mois et sur tout le territoire

national. Il faut donc un programme national très ferme dans ce sens. Ensuite, il

faudrait prendre en considération les marchés à éradiquer, étudié au cas par cas. Et puis, pour les espaces réservés à la construction de marché, il

faut qu’ils soient dans les normes, le commerçant ne peut exercer son activité s’il n’a pas un local de 4mètres sur 4 mètres. Ça ne sert à rien de

construire des marchés de proximités qui ne répondent pas aux attentes des commerçants je parle de la surface, un local doit être couvert, les

sanitaires, l’eau etc… mais malheureusement, nous constatons que même les quelques marchés de proximité qui sont construits, sont bâclés. Chose

qui pousse les commerçants à les refuser.

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Avec ses mesures, les communes pourront éradiquer l’informel à

80% en une année. Et concernant les commerçants de Oued Semmar, où en est leur situation ?

Vous savez que le choix du site pour la délocalisation des grossistes de Oued

Semmar a été porté sur celui de Birtouta. Nous attendons le lancement, prévu cette semaine aussi, de l’étude du projet et dès que c’est lancé, la

construction pourra démarrer.

Coopération

Veille

Lancement en décembre prochain du projet de jumelage avec l'UE

pour l'insertion professionnelle des handicapés (APS)

La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem, a annoncé dimanche à Alger que le projet de

jumelage avec l'Union européenne pour l'insertion des personnes handicapées dans le milieu du travail sera lancé décembre prochain.

Le projet qui regroupera le ministère de la solidarité avec des

établissements similaires dans les pays de l'Union européenne portera sur l'insertion des personnes portant un handicap dans le milieu du travail, a

expliqué la ministre. Elle a rappelé les politiques adoptées par l'Etat en matière d'insertion

professionnelle des personnes handicapées notamment depuis la ratification par l'Algérie en 2009 des conventions internationales dédiées à cette

catégorie et portant sur leur accès à l'emploi. Mme Meslem a mis en avant l'impératif pour toutes les parties

concernées de conjuguer pour garantir la réussite des programmes destinés aux personnes handicapées.

Elle a évoqué les dispositions prévues par la loi de finances 2016 portant exonération de la TVA pour l'acquisition de véhicules aménagés au

profit des personnes aux besoins spécifiques. Un décret exécutif pour la

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mise en œuvre de cette mesure est ne phase d'élaboration en concertation

avec les secteurs concernés y compris des Finances et du Commerce. A l'occasion de la saison estivale, Mme Meslem a indiqué avoir instruit

les directions de l'action sociale et de solidarité dans les wilayas côtières de

faciliter l'accès des personnes handicapées aux plages. Evoquant les projets de décrets exécutifs élaborés dans le cadre de la

loi de 2002 relative à la protection et la promotion des handicapés, la ministre a rappelé le décret exécutif de 2015 relatif à l'insertion

professionnelle qui prévoit de consacrer 1% au moins des postes de travail au profit des personnes handicapées, soulignant le "rythme lent" de

l'application de cette disposition. Elle a précisé, dans ce sens, que des rencontres seront organisées

dans différentes wilayas entre les représentants du secteur de la solidarité nationale au niveau local et les représentants des entreprises et partenaires

sociaux pour la sensibilisation sur l'importance de la mise en œuvre de cette clause.

Concernant la pension dont bénéficie cette catégorie, Mme Meslem a expliqué que la situation financière actuelle ne permet pas son

augmentation pour le moment, précisant que des aides en nature sont

octroyées aux personnes handicapées. Evoquant le projet de la ville-type amie des personnes en situation

d'handicap concrétisé au niveau de la commune d'Alger Centre à l'initiative du ministère de la solidarité nationale en 2015, la ministre a fait état de

l'achèvement de la première phase de ce projet qui comprend 17 points allant de la Place Addis Abeba jusqu'au quartier de Bab El Oued.

Les prochains jours verront le lancement des travaux des parties restantes de ce projet à partir de la rue Didouche Mourad jusqu'au Théâtre

national d'Alger (TNA), a-t-elle ajouté, précisant que cette opération touchera d'autres communes d'Alger.

Urbanisme : Vers la démolition des constructions non régularisées

(Le quotidien d’Oran)

En principe, toutes les constructions non conformes ou inachevées, locaux ou habitations, feront l'objet de décisions de démolition après le 1er août

2016. C'est en tout cas ce que prévoit la loi 15/08 de 2008 relative à la mise en conformité des constructions non conformes ou inachevées. Devant

le Conseil de la Nation, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré que «les délais de régularisation des

logements non conformes ou inachevés qui prendront fin en août prochain, ne seront pas prolongés''. L'opération de régularisation des constructions

non conformes ou inachevées, notamment du fait de l'absence de permis de construire, devait entrer en vigueur en août 2012, «mais a été ensuite

prolongée de quatre ans, jusqu'au mois d'août 2016'', a-t-il souligné. Cette opération, selon lui, «n'a pas obtenu les résultats souhaités''. Dès lors, les

sanctions prévues par la loi 15/08 seront appliquées, a affirmé le ministre.

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Il précise que «la démolition concerne les constructions qui ne sont pas

régularisables, celles bâties sur la voie publique ou sur des réseaux de gaz''. Il a également expliqué qu'une nouvelle circulaire sera promulguée

prochainement portant fermeture de tous les locaux situés dans les bâtisses

inachevées, pour obliger leurs propriétaires à terminer les travaux des façades de leurs bâtisses qui restent une propriété publique, avant de

mettre leurs locaux en exploitation commerciale. Le même texte interdit également aux notaires de dresser des contrats de transactions

immobilières (location et achat) sans présentation de l'acte de conformité de la bâtisse.

Quelque 97.291 bâtisses sont inachevées et dont les propriétaires n'ont pas

entamé la procédure de régularisation, selon le ministère. Il y aurait près de 15.302 dossiers de régularisation déposés qui doivent être traités avant

le mois d'août prochain. Jusqu'à présent, les dossiers de régularisation de 332.991 bâtisses dont 327.477 habitations et 5.514 édifices publics ont été

traités.

Selon le président du groupement des experts-architectes algériens

Abdelhamid Boudaoud, cité par la radio nationale, l'opération de mise en conformité des constructions inachevées est due au manque de

sensibilisation et d'information des propriétaires par les pouvoirs publics. Au mois de mars dernier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait déjà

abordé ce dossier au Conseil de la Nation, après une question orale d'un sénateur Mohamed Zebiri qui s'interrogeait sur les mesures prises pour la

régularisation des constructions illicites, qui seraient au nombre de 500.000 à l'échelle nationale. «Le gouvernement, selon le Premier ministre, est

soucieux de trouver les solutions idoines à la prise en charge de cette préoccupation, de manière à permettre aux intéressés de régulariser leurs

situations sur le plan légal''. «Plusieurs citoyens n'ont pas donné suite aux demandes de conformité des habitations et d'achèvement des

constructions, car ne disposant pas d'actes de propriété des terres sur lesquelles ils ont construit leurs habitations, désormais obligatoires dans les

dossiers de demande de crédits auprès des banques'', avait indiqué

Mohamed Zebiri.

Devant entrer en vigueur en 2012 puis reportée à 2013 et enfin à 2016, l'application de la loi 15/08 de 2008 va interdire toute transaction

immobilière ou souscription d'une assurance contre les risques et catastrophes naturelles pour les constructions non mises en conformité.

Elles ne peuvent également bénéficier d'une quelconque viabilité ou servitude publique (assainissement, énergie, eau potable). Toutes les

constructions déclarées illicites et érigées avant 2008 sont éligibles à la régularisation et sanctionnées par la délivrance d'un certificat de

conformité, à l'exception de celles construites sur des terrains glissants ou implantées près de servitudes publiques (gazoduc, lignes de haute tension),

ainsi que les bâtisses incluses dans un périmètre distant de moins de 100 m de la mer, selon cette loi. Pour autant, les pouvoirs publics iront-ils au

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bout de la loi qui dicte une démolition pure et simple des constructions non

conformes ou inachevées ? Difficile de le croire.

Liaison maritime Alger-Jijel : Le coup d'envoi donné hier (Le Temps d’Algérie)

Les liaisons maritimes entre les deux villes Jijel et Alger ont été lancées hier, au moyen de deux monocoques de 206 places, a-t-on constaté.

Deux HSC (High Speed Craft - navires à grande vitesse) Seraïdi et Badji Mokhtar 2 ont assuré, au cours de cette journée, des dessertes entre les

deux cités maritimes, dans le cadre du programme de l'Entreprise nationale des transports maritimes de voyageurs (ENTMV). La durée de la traversée

qui comprend des escales au niveau des ports d'Azeffoun et Béjaïa est de 6 heures et demie. Le navire Badji Mokhtar 2, qui a accosté le port de Boudis

(Jijel), a reçu la visite de la presse et de nombreux citoyens qui ont découvert le confort offert par ce moyen de transport par voie maritime.

Les membres de l'équipage ont indiqué à l'APS que la traversée avec une

vitesse de 30 nœuds s'est déroulée dans de bonnes conditions météorologiques, entre Béjaïa et Jijel, signalant notamment l'excellent état

de la mer. Au port de Boudis, un point de vente de billetterie et une salle d'attente en

plein air, attenant à la halle à marée, ont été aménagés. Plusieurs formules de prix sont proposées aux voyageurs en single, en

famille avec ou sans enfants, par Algérie-Ferries. La mise en place de cette desserte maritime s'inscrit dans le cadre du

développement du secteur des transports et du désenclavement de la wilaya de Jijel, a indiqué le directeur de wilaya des transports, Bensaad

Guessar.

A LA UNE ECONOMIE

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Supplément économique d’El Watan

Emprunt obligataire : Banques et entreprises face au défi de la

gestion de l’après-emprunt

Près d’une année après le lancement de l’opération de conformité fiscale volontaire (CFV), dont le bilan est loin d’être à la hauteur des attentes du

gouvernement, selon une source proche du dossier, voilà qu’on assiste aujourd’hui aux tentatives d’accélération de l’emprunt obligataire national.

Deux mesures initiées à l’ère de Abderrahmane Benkhelfa et qui se

retrouvent aujourd’hui sous la responsabilité de Hadji Baba Ammi, qui aura donc à suivre ces deux dossiers et qui dévoilera prochainement le montant

du fonds à collecter dans le cadre de l’emprunt. Mais pour l’heure, il s’agit surtout de l’avis des experts, des opérateurs économiques interrogés à ce

sujet, d’assurer les conditions de réussite de cette opération pour la croissance économique et de préparer la gestion de l’après-emprunt.

L’après-emprunt est plus important que l’opération elle-même. C’est un maillon fort d’une chaîne salutaire», nous dira à ce sujet une source au fait

du dossier pour qui il s’agit de suivre minutieusement l’opération dont l’objectif essentiel, pour rappel, est la mobilisation des ressources

disponibles pour le financement de projets économiques initiés par l’Etat. «Il faudrait évaluer régulièrement l’emprunt pour connaître le seuil

bancarisé et le comparer avec les fonds qui circulent dans le circuit informel. Il faut également comparer les dépôts bancaires et les dépôts obligataires.

Plus il y a des fonds thésaurisés, mieux c’est», affirme encore notre source.

«Au bout de quelques mois, on va passer d’une mobilisation conjoncturelle des fonds à une gestion de ces fonds. Pour cela, le plus important est de

trouver des alternatives à la trésorerie». De quelle manière ? «Il faut mobiliser une nouvelle épargne nationale et internationale puisqu’à chaque

fois, les fonds sont mobilisés pour trois ans. D’où la nécessité de trouver des substituts», répondra notre source, comme pour souligner que

l’endettement extérieur est loin d’être écarté.

Préparer les banques

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Il y a lieu aussi de préparer les banques à faire face à la situation après le

délai de six mois arrêté pour la collecte des fonds. Là, un travail colossal reste à faire. «Les banques doivent bouger. Certes, elles ont dernière elles

la Banque d’Algérie, qui va les refinancer, mais elles doivent travailler pour

ramasser le maximum dans les épargnes oisives pour éviter l’assèchement», signale par ailleurs un expert en finances.

Pour ce dernier, il faut que les banques aient une stratégie forte et efficace pour la mobilisation de l’épargne dormante. «Un effort est à faire pour des

banques qui se sont habituées pendant de longues années à gérer des surliquidités et qui risquent de se retrouver après l’emprunt en manque de

liquidités», fera encore remarquer notre expert. Cependant, et c’est connu, nos banques et établissement financiers ne sont

pas outillés pour faire face à ce genre de situation. Certains n’écartent pas d’ailleurs la possibilité d’aller vers l’ouverture du capital des banques. Le

dossier serait même à l’étude au niveau du gouvernement. On avance même la remise sur le tapis de la privatisation du Crédit populaire d’Algérie

(CPA). «Le marché des liquidités demande une gestion efficace et un changement de gouvernance.

La diversité des actionnaires en est une solution. Cela fait partie du

changement de stratégie de la gouvernance des banques», estime notre source. Un changement également nécessaire au niveau des entreprises

ayant souscrit à l’emprunt ou comptant le faire durant les trois mois et demi qui restent pour l’opération. Comment ? En surveillant la trésorerie de

l’entreprise pendant la durée de l’emprunt ? «C’est une occasion pour les sociétés souscriptrices de renouer avec une

gestion efficace de la trésorerie bancaire. Car un placement dépend d’une gestion efficace. Sinon l’entreprise risque de passer à l’endettement»,

avertit un ancien cadre banquier. Cela pour dire que l’emprunt permet aux uns et autres de reprendre avec les placements sur le marché et avec la

gestion de ces placements que tente de drainer le gouvernement. Mais faudrait-il que ce dernier au même titre que la Banque d’Algérie (BA) joue

pleinement son rôle. «Une condition sine qua non pour la réussite de cette initiative cruciale pour

la transformation structurelle de notre économie, en attendant d’autres

initiatives structurantes, est que le gouvernement et la BA jouent leurs partitions de façon rigoureuse et coordonnée afin d’une part de défendre

sans ambiguïté l’emprunt, et d’autre part de relever tous les défis et de lever tous les blocages qui peuvent se poser ex-ante et ex-post», ont

relevé dans une étude rendue publique, en mars dernier, les économistes Nour Meddahi, Raouf Boucekkine et Elies Chitour.

Rétablir la confiance

Pour d’autres, l’emprunt serait encore plus attractif s’il avait été précédé d’une campagne de sensibilisation et d’explication, mais surtout par le

rétablissement de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. C’est ce que nous dira Arezki Issiakhem, patron du groupe Issiakhem. C’est ce

que pense aussi le citoyen lambada pour qui le problème réside dans la

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relation avec l’administration et dans le manque de transparence au plus

haut niveau. «Je ne peux pas faire confiance à des responsables qui ont ouvert grand les

portes à la corruption pendant de longues années et qui ont dilapidé les

biens publics», tranche Réda, salarié, loin de l’image que se fait le monde des affaires d’une telle opération. «L’idée est excellente. Le taux est

intéressant mais la manière dont a été préparée l’opération est catastrophique», regrettera notre homme d’affaires.

Et de poursuivre : «Les pouvoirs publics auraient dû tirer des leçons de l’échec de l’opération de conformité fiscale volontaire et prendre les

exemples des emprunts lancés à travers le monde.» M. Issiakhem juge par ailleurs le montant mobilisé jusque-là dérisoire. «Ça reste en dessous des

attentes alors qu’on peut facilement rapporter entre 40 et 50 milliards de dollars si tout avait été bien ficelé. Il ne faut pas oublier qu’il y a encore

beaucoup d’argent dans les sachets», notera-t-il, annonçant que son groupe va souscrire à l’emprunt en septembre prochain une fois les plannings

arrêtés mais surtout par devoir national. Pour A. Moussaoui, chef d’entreprise spécialisée dans la maroquinerie,

l’emprunt n’est pas intéressant pour le moment. L’opérateur évoque au

même titre que M. Issiakhem le manque d’informations et souligne le caractère illicite des taux d’intérêt (argument religieux). «Il aurait fallu

lancer un débat national avant d’arrêter les modalités et non pas mettre les gens devant le fait accompli», signera-t-il.

De son côté, Hassan Khelifati, PDG d’Alliance Assurance, juge l’opération bien expliquée du moins pour les assureurs. «En tant qu’assureurs, nous

avons accès à plus d’informations», relève-t-il, appelant les banques primaires à faire un plus dans la formation du personnel des guichets de

manière à les spécialiser pour mieux expliquer l’emprunt et le vulgariser. Un grand travail devrait également être lancé auprès des plus grands

détenteurs de capitaux à l’intérieur du pays, notamment dans les fiefs de l’informel. Et ce d’autant, pour Khelifati, l’appel lancé par le Forum des chefs

d’entreprises (FCE) a eu un écho favorable selon les premiers chiffres.

Le patronat s’en mêle

«C’est une bonne opération. Avec 1, 52 milliard de dollars, le FCE a mobilisé 60% des fonds collectés par les banques en plus de deux mois», notera le

PDG d’AA, qui soulignera en réponse aux appréhensions des uns et des autres : «On a besoin de nouveaux produits sur le marché. On peut créer

les soukouks islamiques pour répondre à des besoins. Il faut plus d’imagination et plus d’audace.» En attendant, place aujourd’hui aux

engagements de souscriptions comme c’était le cas le 28 juin dernier avec le montant global de 152 milliards de dinars collectés (par engagements)

auprès des entreprises privées et publiques (ETRHB, Djeezy, Mobilis, Cosider, Alliances Assurances …).

Pour indication, à juin dernier, le bilan de l’opération fait ressortir un montant de près de 251 milliards de dinars (soit au cours actuel 2,10

milliards de dollars). Avec les engagements des entreprises, le montant passera à 400 milliards de dinars, soit 3,6 milliards de dollars. La majorité

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de ces souscriptions ont été enregistrées au niveau des agences bancaires

et des compagnies d’assurances, alors que les trésoreries des wilayas ont collecté une part infime de 1%.

Et ce au moment ou les entreprises à faibles capacités écartent leur

participation à l’opération, comme nous l’a signalé Habib Yocefi, président de la Confédération algérienne des entrepreneurs algériens (CGEA).

Relevant que c’est la mobilisation qui va permettre au pays de sortir de la crise, il notera toutefois que ce ne sont pas toutes les entreprises qui

peuvent se permettre de souscrire à l’emprunt ayant déjà des problèmes de trésorerie. «Il y a une différence fondamentale entre les sociétés affiliées

au FCE et celles regroupées autour de la CGEA», fera remarquer Habib Youcefi.

Mohamed Bouchakour. Maître de conférences à Hec Alger : «Cette

gouvernance est congénitalement inapte à offrir des perspectives de développement»

- Depuis l’effondrement en 2014 des prix du pétrole, l’Algérie s’enfonce dans une crise financière gravissime. Quel est votre avis ?

Rappelons tout d’abord les termes de cette crise financière. Un, personne ne peut prédire comment le prix du pétrole va évoluer. Sauf événement

politique majeur, ce prix ne devrait pas retrouver ses niveaux records d’avant 2014, du moins pas sur le court et moyen termes. Estimons-nous

heureux si à la fin 2016, la moyenne annuelle de ce prix atteigne les 50 dollars. Deux, pour que le budget 2016 puisse être équilibré, un baril à 87-

88 dollars est nécessaire. Donc, l’on puisera encore dans le Fonds de régulation des recettes. Au rythme où vont les choses, celui-ci s’épuisera

en 2017. Trois, le déficit de la balance commerciale, qui a atteint 13,7 milliards

dollars en 2015, devrait plus que doubler en 2016 et les réserves de change

baisseraient encore pour ne couvrir que 22,2 mois d’importation. Ce profond retournement de situation qui a subitement frappé notre économie depuis

deux ans est impressionnant et sans précédent. Mais ce qui est préoccupant, c’est moins le problème posé que les solutions qui sont

proposées par le gouvernement.

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- Mais les réponses ont fini par arriver avec notamment l’emprunt

obligataire… Tout d’abord, les réponses ont tardé. L’expectative a duré une année. On

espérait la chute des prix du pétrole conjoncturelle. Mais les fondamentaux

économiques ont continué à se dégrader et la décision a été finalement prise d’engager des mesures. Ce fut d’abord l’instauration de licences

d’importation, de mesures d’austérité introduites dans la loi de finances 2016, le lancement d’une opération de bancarisation de l’argent informel,

puis d’un emprunt obligataire, la révision du code des investissements et l’annonce d’un nouveau modèle économique.

- Quel bilan aujourd’hui ? Je retiendrais quatre constats. Premièrement, toutes ces mesures, à

supposer qu’elles produiraient pleinement leurs résultats -quelques centaines de milliards de dinars à capter - restent très en deçà de ce qui

est nécessaire pour faire face à l’ampleur de la crise financière en cours – plusieurs dizaines de milliards de dollars à rattraper. Deuxièmement, parmi

ces réponses, seules celles dont l’exécution dépend directement de l’administration, soit les mesures budgétaires, pourront être appliquées et

produire leurs effets financiers.

- Qu’en est-il justement de la bancarisation de l’argent informel et

de l’emprunt obligataire ? L’opération de bancarisation de l’argent informel et de l’emprunt obligataire

peine à avancer et visiblement on s’achemine lamentablement vers un flop pur et simple. Par ailleurs, il y a là un manque flagrant de clairvoyance : on

propose au secteur informel une formule de blanchiment de l’argent moyennant une fiscalisation forfaitaire à 7%, et juste après on lui offre une

formule où non seulement il est exonéré d’impôt, mais en plus il reçoit une rémunération de 5% ! Ce double échec est-il programmé pour servir

d’argument à l’option de l’endettement extérieur ? Mon troisième constat est que les décisions prises sont socialement

inéquitables. Les seules mesures effectives sont celles de l’austérité lesquelles sont supportées par les ménages à revenu faible et moyen, via

l’érosion inflationniste de leur pouvoir d’achat et les restrictions sur les

dépenses budgétaires. Certes, il est impératif et urgent de mettre de l’ordre dans le système des subventions et de transferts sociaux, mais mettre de

l’ordre, ce n’est pas sabrer dans le vif sans faire de quartier. Pour plus de justice, les mesures prises auraient pu se tourner aussi vers

d’autres créneaux tels qu’un impôt sur les grosses fortunes et les hauts revenus, et surtout vers le recouvrement des impôts impayés et des crédits

bancaires non remboursés, une manne potentielle de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Dans toute crise économique, ce qui se joue ce n’est

pas si on s’en sortira, mais qui va payer la facture. Mon quatrième constat est que toutes ces mesures laissent une impression de bricolage et

d’improvisation. Il a fallu attendre 2016 pour que le gouvernement annonce un nouveau

modèle économique, cherchant ainsi à donner un cadre cohérent à la politique économique. A ce jour, personne n’a vu ce modèle économique,

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alors que des appels officiels sont étrangement lancés pour la mobilisation

générale autour de sa mise en œuvre. Finalement, le principe qui semble prévaloir est celui de faire ce qu’on peut, comme on le peut. A la question

«de quel sursis disposons-nous ?», la réponse des autorités depuis une

bonne année est la même : «2 ou 3 ans» ! - Comment allons-nous donc échapper à l’asphyxie financière ?

On n’imagine plus pouvoir vivre sans le pétrole. Ce fétichisme obsessionnel de l’argent n’est plus seulement au cœur de la vision de nos gouvernants.

Il s’est érigé en nouvelle constante de notre culture nationale. Non, le problème de l’Algérie n’est ni financier ni même économique, mais bel et

bien politique. En clair, le système de gouvernance qui a conduit à notre vulnérabilité actuelle ne peut pas générer les solutions qui permettent de

s’en extirper. C’est comme un individu debout à l’intérieur d’un sceau qu’il essayerait de

soulever. L’Algérie est certes debout… mais dans le sceau d’un système de gouvernance qui est à l’origine de toute la malédiction dans laquelle elle se

débat aujourd’hui. Les principes qui prédominent largement dans ce système sont : la myopie et le mystère, dans ce qui est envisagé ; la

médiocrité et la malversation dans ce qui est entrepris ; le mutisme et le

mensonge en guise de redevabilité envers la société ; la matraque et les menottes pour les voix discordantes trop gênantes.

Cette gouvernance est congénitalement inapte à offrir des perspectives de développement, même si on déverse à ses pieds toute la fortune du monde.

Elle peut s’agiter pour rechercher les ressources financières nécessaires à sa survie, faisant perdre au pays un temps précieux, tout en rendant ses

problèmes encore plus complexes et son sort plus incertain. Une fois que les mesures actuelles se seront enfin révélées notoirement

insuffisantes et inefficaces, il restera encore l’option du recours à l’endettement. Un tournant majeur ! Alors, notre système de gouvernance

nous enfermera dans une spirale de l’endettement avec en perspective des problèmes beaucoup plus graves que ceux qu’on voulait résoudre au départ.

Bref, si ce pays ne passe pas très vite à une autre gouvernance, personne ne donnera cher de sa peau. Une autre gouvernance consisterait à :

- se donner un projet de société clair, réaliste, en phase avec les moyens

et les besoins de notre pays et avec les données du monde réel d’aujourd’hui ;

- mettre l’intelligence aux commandes, sur la base du principe de l’égalité des chances et de la compétence avérée ;

- rendre des comptes publiquement, sur des bases objectives et transparentes et instituer la récompense et la sanction, selon les résultats

; - accepter les avis contraires comme une source d’enrichissement et

favoriser les débats et le dialogue social authentique.

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Ahmed Bouguermouh. Enseignant-chercheur à l’université de Tizi

Ouzou : «Il est possible de faire du développement local sans

l’Etat»

- On parle beaucoup de crise et de réduction drastique des dépenses publiques. Quel impact faut-il anticiper en matière de développement local

avec la dégradation des finances publiques ?

La dégradation des finances publiques en Algérie concernera différemment les deux formes existantes de développement local (DL). Si on considère

d’abord le développement local par le haut (DPH), c’est-à-dire l’action de l’Etat au niveau local en matière d’équipements, (AEP, santé, éducation…)

et d’action sociale (ex : les dispositifs d’aide à la création d’activités comme l’Ansej…), il ne fait pas de doute que l’impact sera douloureux, et les APC,

notamment, commencent déjà à subir des baisses drastiques en matière de budgets et d’investissements publics.

- Peut-on faire du développement local sans compter exclusivement sur les fonds de l’Etat ?

Les fonds de l’Etat déterminent le DL. Sans les innombrables mesures, institutions, financements publics, il ne saurait y avoir de DL. Toutefois,

partout dans le monde, des communautés locales ont appris et apprennent à se prendre en charge en période de restrictions financières de l’Etat. Le

Maroc voisin, devient un cas exemplaire en la matière : des milliers

d’associations et d’ONG, font du DL sans présence directe de l’Etat, mais avec toutefois son soutien politique et administratif.

A contrario, les très nombreuses associations opérant en Algérie ont peu investi le DL, malgré l’existence d’outils institutionnels et mêmes financiers.

Pour répondre à votre question, oui il est possible de «faire» du DL sans l’Etat, mais il n’est pas sûr que le DL représente un secteur attractif pour

notre société civile, nos jeunes, nos femmes, nos associations. - Vous avez conçu le programme «Ayla Tmurt», qui promeut l’action

intercommunale pour le développement local et qui est en phase de démarrage. Constitue-t-il une solution fiable et pérenne au problème du

développement rural ? Quelles en sont les limites ? Le programme «Ayla Tmurt» est une initiative de l’APW de Tizi Ouzou et

d’un spécialiste en DL de l’université de Tizi Ouzou qui ont élaboré et mis en œuvre une Convention intercommunale pour le développement local.

Cette convention, dont le nom public est «Ayla Tmurt» (Ressources du

pays) associe sept communes de montagne qui décident de mutualiser leurs forces sur quelques chantiers socioéconomiques, l’agriculture surtout,

l’artisanat et le tourisme, mais également la formation, l’informatique… Une caractéristique majeure du programme «Ayla Tmurt», qui a démarré

officiellement le 1er juin dernier, doit être signalée : l’association au projet de la plupart des acteurs locaux - collectivités locales, opérateurs

socioéconomiques, société civile. La population sera ainsi consultée sur l’ensemble du programme et ses modalités de mise en œuvre. Mais son

objectif est modeste : il vise simplement à réapprendre à une population à

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se prendre en charge, alors que l’assistanat public est devenu la règle, à lui

montrer, preuves à l’appui, que l’action est possible. Ses limites sont nombreuses : indigence institutionnelle,

motivation négligeable des pouvoirs publics qui ne semblent pas encore

réaliser les potentialités du DL, modestie des actions envisagées, difficultés de financement d’actions à caractère plus social qu’économique, habitude

des acteurs concernés à travailler isolément, dans le conflit…Encore une fois, le programme ne vise pas d’objectifs démesurés, utopiques, mais il

peut s’avérer porteur de développement dans sa volonté de démocratisation de l’acte d’entreprendre…

- Un tel projet est-il protégé de la crise ? Le programme «Ayla Tmurt» concerne un autre type de DL qu’on peut

définir comme la valorisation des ressources locales, y compris humaines, par les acteurs locaux et pour les populations locales. L’impact de la

dégradation des finances publiques sur ce type de DL ne peut être que limité. Cette crise, palpable au niveau local, pourrait même être à l’origine,

indirectement, de dynamiques locales et citoyennes de type économique, social et sociétal, en contraignant en quelque sorte la population à chercher

en elle-même des solutions alternatives au retrait de l’Etat. L’histoire

récente de l’économie mondiale a montré que c’est en période de crise que les initiatives locales se manifestent le plus.

- Peut-il être dupliqué dans d’autres communes, d’autres wilayas par exemple ?

Oui, sans aucun doute. Les concepteurs et les praticiens du DL ne manquent pas de signaler qu’ «il n’y a pas de territoire condamné, il n’y a que des

territoires sans projet». Tout territoire local de notre pays peut aspirer au développement et le réaliser si, bien sûr, existe une volonté

communautaire, un projet. C’est ce que s’efforce de mettre en œuvre le projet «Ayla Tmurt».

Filière De La tomate Industrielle : Pour fructifier les prébendes, chacun sa sauce

C’est hier, dimanche 10 juillet, qu’a été donné le coup d’envoi de la campagne récolte/ transformation de la tomate industrielle. Les acteurs

intervenant dans la filière parlent d’une campagne fort prometteuse. Après ceux réalisés en 2014-2015 (plus de 120 000 tonnes) et 2013-2014

(90 000 t), devrait être atteint, cette année, un nouveau record en termes

de production, notamment à l’est du pays, où les 17 usines existantes assurent, à elles seules, plus de 95 % des besoins nationaux en double

concentré de tomate (DCT) qui oscillent entre 70 000 et 80 000 tonnes/an.

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Toutefois, dans le milieu des agriculteurs, c’est sur fond de colère que

démarre la campagne 2015-2016. Et pour cause, des dizaines de milliers de quintaux de tomate fraîche, déjà

cueillis, sont voués à la destruction du diktat, disent-ils, que leur imposent

certains conserveurs. «Des dizaines de milliers de quintaux, prêts à être livrés, seront jetés dans les oueds. Certains conserveurs avec qui nous

avons l’habitude de travailler nous ont opposé un niet catégorique quant à la réception de notre tomate fraîche pour des raisons inexpliquées. C’est

toujours la loi du plus fort, l’emprise du pouvoir de l’argent sur la filière», s’emporte un groupe d’agriculteurs mécontents de la commune de Zrizer

(wilaya d’El Tarf). Contactés, des membres de l’Association nationale des conserveurs de

tomate, Actom, estiment que bien au contraire, le diktat dont parlent ces agriculteurs, ce sont bien eux qui cherchent à l’imposer : «Il nous est

techniquement et économiquement impossible de mettre nos machines en marche avec quelques quintaux de tomate fraîche. Une usine a besoin d’au

moins 300 à 500 tonnes. Il faut savoir qu’en l’absence de travailleurs saisonniers pendant tout le mois de Ramadhan, les opérations de cueillette

ont été retardées.

Partant, nous avons convenu de lancer la campagne de transformation vers le 10 juillet», se défendent nos interlocuteurs. En attendant, ces derniers

retiennent leur souffle : les crédits de campagne dont ils doivent bénéficier seront-ils débloqués à temps ? «ce récurrent problème des crédits réduit à

néant tous les efforts de développement de la filière. A chaque début de campagne, c’est l’incertitude. A l’heure où on vous parle, nous ne savons

toujours pas si nos banques vont nous financer dans les délais», s’inquiètent les industriels, qui peinent à écouler les 30 000 à 40 000 tonnes de DCT,

représentant l’excédent issu de la campagne précédente.

Importation massive du TCT chinois Le triple concentré de tomate chinois est un autre casse-tête. En termes

relatifs, ont débarqué dans un port de l’est du pays, en mars dernier, autrement dit à quelques mois du démarrage de la campagne de l’année en

cours, entre 150 et 200 containers pour environ 2 millions de dollars :

«Nous savons depuis longtemps que les velléités de transformer le marché algérien en un dépotoir alimentaire à ciel ouvert, certains opérateurs

économiques, producteurs ou importateurs, nationaux ou étrangers, ne cessent de les afficher et n’hésitent plus à les assumer pleinement.

Mais, comment a-t-on autorisé une telle opération, au moment où les usines de production en activité dans la même région (Est) traînent des stocks

d’invendus se chiffrant par dizaines de milliers de tonnes ?», s’interrogent, en colère, nos sources d’Actom. Ce sont d’ailleurs les importations massives

de TCT chinois, qualifiées d’«inopportunes», et tant d’autres pratiques frauduleuses ayant trait aux subventions, dont se distingue la filière, qui

ont suscité l’ouverture d’une enquête, début mars 2013, sur instruction de Rachid Benaïssa, alors ministre de l’Agriculture.

Décision avait, par la suite, été prise, soit au mois de juillet de la même année, de dessaisir les directions de wilaya des services agricoles (DSA) de

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la gestion des subventions de l’Etat pour la confier à l’Office national

interprofessionnel des légumes et des viandes (Onilev). Le Dr Benaïssa est parti, emportant avec lui les conclusions de son enquête, plus de trois

années ont passé et rien n’a filtré à ce sujet. Pis, les mêmes dérives

frauduleuses, à en croire certains professionnels de la filière, continuent leur petit bonhomme de chemin, et ce, dans l’impunité la plus totale, car

plus d’un, dont des représentants certaines administrations, y trouvent leur compte. En ces temps de disette et de vaches maigres, l’Onilev saura t-il

séparer le bon grain de l’ivraie pour une gestion fluide et plus responsable de l’argent public ?

Pratiques frauduleuses

Il n’est un secret pour personne que voilà des années et des années que certains conserveurs, avec la complicité de leurs alliés les fellahs, se

font «offrir » entre 120 et 150 millions DA/an au titre du soutien à la production. Par quels procédés ? Les plus répandus, car s’étant avérés

hautement efficaces, consistent en la majoration des tonnages de tomate fraîche et DCT à laquelle ont recours les agriculteurs et leurs partenaires

industriels pour pouvoir bénéficier des subventions ; l’une est destiné aux

fellahs, de l’ordre de 4 DA/kg de tomate fraîche -en plus des 16 000 DA à l’hectare octroyée par l’Etat au titre d’aide, si l’itinéraire technique est

rigoureusement suivi pour la culture de la tomate en hybride ou 11 000 DA/ ha pour la culture fixée-, l’autre de 1,5 DA/kg de DCT destinée aux

conserveurs. C’est ainsi que, nous a-t-on appris, grâce à des contrats virtuels et de

fausses déclarations -majoration des superficies cultivées, des rendements à l’hectare ainsi que des volumes livrés à l’usine- plus de 6 milliards de DA

ont pu être «empochés» au titre de subventions entre 2009 et 2015, dénoncent nos sources. Nombre d’industriels n’hésitent pas à multiplier par

10, voire plus, les quantités de tomate réellement transformées dans leur usine. «le cas le plus frappant concerne un de nos collègues.

Il brasse, bon an mal an, 110 millions de dinars, en déclarant transformer 20 000 t/an de tomate fraîche, alors qu’en réalité, son usine reçoit à peine

1000 t». Les contrats «virtuels», établis sur la base de la carte d’agriculteur,

est une autre option, et elle est non moins efficace. Comment s’organise ce type de fraude? Des intermédiaires, bien au fait des arcanes du «métier»,

procèdent, dès le début du mois de janvier, à la collecte de cartes d’agriculteurs mises en «location» par leurs propriétaires à des prix allant

de 100 000 à 400 000 DA. Une fois le maximum de cartes rassemblées, ces intermédiaires font le tour des usines de transformation.

Celles potentiellement «intéressées», s’empressent de monter, avec minutie, des dossiers sur la base de vraies/fausses conventions aux fins de

l’éligibilité aux subventions ; 1,5 DA/kg et 4 DA/kg à multiplier par le tonnage déclaré dans les conventions en question. Fin prêt au démarrage

de la campagne récolte/transformation, le conserveur les dépose à la subdivision agricole. Après «examen», ils sont soumis pour approbation à

la Chambre de l’agriculture.

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A son tour, celle-ci les transmet à l’Onilev (avant 2013 c’était à la DSA)

puisque c’est à lui que revient le dernier mot sur l’éligibilité aux subventions. «La répartition du pactole, des commissions et prébendes qui s’effectue

suivant l’arrangement convenu entre les transformateurs et les

intermédiaires-agriculteurs, intervient au terme de la campagne, c’est-à-dire lorsque les subventions auront été débloquées par le ministère de

tutelle», expliquent des industriels activant dans cette filière, qui pourvoit le marché du travail de quelques 300 000 emplois entre saisonniers,

contractuels et permanents et dont le chiffre d’affaires est évalué par des experts agricoles de 12 à 15 milliards de DA.

Pris dans la tourmente des invendus et des importations de TCT étrangers qui reviennent à chaque campagne, les conserveurs veulent faire front. Ils

semblent détenir assez d’informations pour provoquer une véritable crise à plus d’un niveau des institutions de l’Etat, les Douanes, les ministères des

Finances, du Commerce et surtout de l’Agriculture. «Dans notre secteur, les subventions de l’Etat ont fait le bonheur de beaucoup de pseudo-industriels

et agriculteurs, surtout ces dernières années. Car il y a une dizaine d’années, lorsque les 17 usines totalisaient moins de

20 000 t pour des capacités installées de 160 000 t, le soutien dont

bénéficiait le fellah était de 1,5 DA/kg et 1 DA/kg pour le transformateur contre respectivement 4 et 1,5 DA/kg actuels et une production dépassant

les 120 000 t pour le DCT, 5 à 6 fois plus pour la tomate fraîche», insistent des ex- dirigeants de la défunte conserverie de Boutheldja (El Tarf),

anciennement propriété de la Coopérative agricole régionale spécialisée en cultures industrielles (Carsci). Autant dire que déclinée sous toutes les

sauces, la lutte contre la fraude, en tout genre, dont se caractérise la filière de la tomate, ce légume-fruit qui rapporte gros, semble-t-il, a encore de

beaux jours devant elle avant de pouvoir porter ses fruits.

Le lancement de la campagne mis a profit par la Cansnos :

Augmenter le volume de l’assiette des cotisants potentiels de la filière, un challenge à relever

Enraciner profondément la culture de la sécurité sociale chez les travailleurs

de la terre et rendre tous les actifs du monde agricole moins étanches à l’acte de se déclarer et de cotiser est un challenge majeur que la Caisse

nationale de sécurité sociale des non-salariés (Casnos) entend relever. La réticence à ce qu’elle considère comme charges supplémentaires,

fussent-elles créatrices de plus d’un droits sociaux, explique le retard pris

dans l’alignement de la situation de la profession sur celle des autres couvertes par le régime général déployé par la caisse qui, outre les

agriculteurs, assure ceux exerçant dans le commerce, l’artisanat ou encore les professions libérales, comme les médecins, les avocats, les architectes,

etc. Cette réticence est, semble-t-il, bien réelle : sur environ 1,5 million de

paysans et pas moins de 500 000 aidants familiaux, à peine 160 000 sont actuellement affiliés à la caisse, dont quelque 20 000 nouveaux inscrits au

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premier trimestre 2016. Raison pour laquelle, la direction générale de la

Casnos a décidé de mobiliser, en ce début de la campagne de récolte-transformation de la tomate industrielle, ses antennes et les 135 nouvelles

structures récemment mises à sa disposition par la Caisse nationale de

mutualité agricole (CNMA) aux fins de sensibiliser davantage les exploitants agricoles et les professionnels de la filière qui emploie plus de 500 000

personnes, entre permanents et saisonniers, à l’importance de l’acte de s’affilier ainsi qu’aux avantages y résultant.

D’autant que, tel que l’explique Dr Youcef-Chawki Acheux, DG, lors d’une entrevue avec El Watan Economie au siège de la Casnos, des facilités

«inouïes» sont accordées par le nouveau dispositif introduit dans le cadre de la LFC 2015 et qui est essentiellement destiné au monde agricole.

Il s’agit de la mise en place d’échéanciers de paiement des cotisations mais aussi et surtout de l’assouplissement des délais y afférents : «Les nouvelles

mesures récemment introduites ouvrent le droit aux agriculteurs, toutes filières confondues, de bénéficier de nombre de mesures

d’assouplissements. Est, à titre d’exemple, de calendriers pour payer les cotisation sur toutes les années allant de 1996 à 2016. Mieux, ces mesures

les exemptent des pénalités de retard. Ce qui leur permet de s’acquitter de

l’en-cours. Aussi, l’assuré, plus il cotise, plus sa pension de retraite va augmenter.

Elle peut aller au-delà de 200 000 DA, s’il est à jour dans ses cotisations.» Autre nouveauté : comme le stipule le décret de novembre 2015 portant

Casnos, ajoute le responsable, «le payement des cotisations qui par le passé se faisait obligatoirement durant le 1er trimestre de chaque année se fait

dorénavant grâce au nouveau décret jusqu’au 30 septembre. Ainsi, les agriculteurs peuvent jouir d’une plus grande aisance financière sachant que

l’essentiel de leurs récoltes intervient entre juin et septembre». Les aidants familiaux constituent, par ailleurs, la population agricole

particulièrement ciblée par la caisse. Celle-ci doit désormais faire face à l’enjeu d’y étirer le volume des cotisants potentiels : «Les nouvelles

dispositions habilitent les aidants familiaux des agriculteurs soit, les collatéraux au 1er degré (ascendants, frères, sœurs, et enfants) de cotiser.

Ces cotisation sont susceptibles de leur garantir une couverture totale, et

ce, en plus d’une pension de retraite dont ils peuvent, eux-mêmes, profiter», explique Dr Acheuk. Et d’insister : «La protection sociale ne

touche pas uniquement le cotisant mais peut être élargi au conjoint, enfants et ascendants (parents, grands-parents et beaux-parents) et cela par le

biais de la carte Chifa». En termes relatifs, indiquera, au passage, notre interlocuteur, plus de 800 000 cartes ont été, à ce jour, distribuées, dont

50 000 au profit des actifs du secteur agricole. Toujours en matière de santé, il mettra l’accent sur l’enjeu que constitue

l’adhésion au principe d’affiliation pour les professionnels du secteur : «L’assuré et les ayants droit, outre les soins et médicaments, peuvent être

pris en charge dans le cadre des conventions liant la Casnos et certaines cliniques d’hémodialyse/chirurgie cardio-vasculaire. Ils peuvent également

bénéficier du transport sanitaire, d’appareillages de l’Onaph ainsi que d’autres types de prestations.» Pour le DG, hésiter ou s’abstenir de se

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déclarer et de s’acquitter des cotisations sociales, c’est renoncer à son droit

à une protection sociale dont sont également susceptibles d’être privés les proches directs des agriculteurs ainsi que ceux des aidants familiaux.

De par le particularisme dont se distingue son fonctionnement économique,

la profession agricole a, en effet, manque de motivation, contraintes structurelles, politiques nationales mal avisées et environnement

économique peu favorable aidant, longtemps persisté à penser que l’assurance sociale était une charge dont elle peut se passer. «Avant 1996,

ce fut le système de couverture de la CNMA. A partir de cette date, les agriculteurs sont pris en charge par la Casnos. Néanmoins, le dispositif de

la migration du système CNMA vers celui Casnos, s’est mal effectué. Le peu d’agriculteurs qui cotisaient régulièrement avaient disparu dans la nature.»

Et ce n’est que vers le début des années 2000 qu’un regain d’intérêt a pu être enregistré.

Plus de 30 000 agriculteurs étaient revenus à la Casnos. A cette situation ayant marqué la période 1996-2000, une explication : la sécheresse et le

terrorisme, les deux facteurs majeurs, ayant fortement agi sur la volonté des agriculteurs, massivement appauvris et démunis. Partant, la culture de

la sécurité sociale faisait, à l’époque, cruellement défaut, explique Dr

Acheuk. D’où l’instauration du nouveau dispositif de sécurité sociale dont le premier objectif consiste en le maintien des agriculteurs dans le travail de

la terre, tient à souligner le patron de la Casnos. «La couverture sociale est un atout supplémentaire pour préserver la

profession agricole et de là développer l’agriculture nationale, laquelle est placée au cœur de la stratégie gouvernementale actuelle pour

la diversification et l’expansion de l’économie du pays. Nul besoin de rappeler qu’un développement durable et soutenu de l’agriculture est la clé

du développement économique et de la réduction de la pauvreté notamment auprès de la main-d’œuvre agricole», conclut-il.

Crise économique : La situation financière du pays est tout

simplement catastrophique

Il reste, il est vrai, environ 140 milliards de dollars de réserves de change essentiellement placées aux Etats-Unis et un peu plus de 8 milliards de

dollars de lingots d’or, mais y toucher impacterait négativement la parité du dinar au point de l’entraîner dans une dangereuse dérive.

Si des déclarations d’intention sont de plus en plus souvent faites par les autorités politiques qui évoquent l’urgence de diversifier notre économie

exclusivement centrée sur l’exportation d’hydrocarbures, rien de bien précis

n’est malheureusement décidé en faveur des entreprises de production à même de changer le destin économique du pays.

Bien au contraire, aucune stratégie de sortie de crise n’est clairement formulée à leur intention et il est à craindre que ce statu quo ravageur

persiste encore longtemps faute de cet incontournable centre de décision que représente le président de la République détenteur de pratiquement

tous les pouvoirs conférés par la Constitution. Rien ne peut à l’évidence se faire sans lui, mais ce dernier ne dispose malheureusement pas d’un état

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de santé requis pour porter cette lourde charge de remettre sur les rails

une économie déstructurée aux mains d’une bureaucratie rentière trop dépendante des hydrocarbures.

Les recettes d’hydrocarbures étant essentiellement affectées aux dépenses

de fonctionnement (salaires de nos 2 millions de fonctionnaires), à la réalisation d’équipements publics et aux transferts sociaux (soutien des

prix, subventions et aides sociales diverses etc.) qui engloutissent, bon an mal an, entre 50 et 60 milliards de dollars chaque année, l’équilibre

budgétaire n’est possible que lorsque les prix des hydrocarbures se situent à un niveau (90 dollars au minimum). Un prix qui permettrait à Sonatrach

d’engranger autant de ressources nécessaires à l’équilibre du budget de l’Etat. A 50 dollars le baril, cet équilibre est à l’évidence impossible à établir

et le budget de l’Etat, en grande partie alimenté par la fiscalité pétrolière est appelé à battre de nouveaux records de déficits.

C’est dans ce contexte de grave impasse budgétaire que les autorités politiques algériennes doivent absolument faire un choix auquel elles n’ont

pas été préparées, exception faite du court épisode de la crise de la fin des années 80, malheureusement vite oublié dès que les cours du brent

s’étaient mis à remonter. Ce choix que nos autorités n’ont jamais réussi à

faire consiste à apprendre à vivre avec un pétrole pas cher, en essayant de convaincre, au moyen d’une communication appropriée, l’Etat et la

population de ne pas vivre au-dessus de leurs moyens. Un objectif indispensable mais très difficile à mettre en application tant les vieilles

habitudes d’assistanat sont ancrées dans la société algérienne. Le front social court le risque évident de s’enflammer du fait des restrictions

à imposer, mais il n’y a, au regard de la situation financière alarmante qui prévaut déjà et s’aggravera sans doute dans les tous prochains mois, pas

d’autres solutions. Il faudra choisir entre la paix sociale à tout prix et la solvabilité de l’Etat, à défaut de laquelle, aucune banque ni institution

financière étrangère n’acceptera de lui prêter l’argent nécessaire à la couverture des besoins les plus élémentaires de la population.

Les investisseurs étrangers, déjà très réticents en raison des incertitudes que connaît la scène politique algérienne, tourneront également très vite le

dos au pays. L’Algérie a bien connu cette situation en 1990, période de

rupture de paiement, qui l’avait contrainte à faire appel au FMI, qui avait accepté de lui prêter, à certaines conditions, 1,2 milliard de dollars. La crise

que subit le Venezuela qui n’a pas encore eu le soutien du FMI, à supposé qu’il l’ait sollicité, est également là pour nous rappeler cette dure réalité.

La situation est d’autant plus compliquée que le pouvoir politique se trouve actuellement entre les mains d’un seul homme, en l’occurrence le président

Bouteflika, qui s’est octroyé, au terme de plus de 15 années de pouvoir toutes les prérogatives constitutionnelles. Rien ne pourra se faire sans lui,

mais ce dernier se trouve depuis le début de son quatrième mandat dans un précaire état de santé, qui ne le lui permet pas.

Pire encore, profitant de son retrait prolongé de la scène publique (Bouteflika ne s’est pas adressé au peuple algérien depuis sa réélection pour

un 4e mandat et n’apparaît qu’épisodiquement très affaibli à l’occasion de rares visites de personnalités étrangères), des acteurs dépourvus de

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légitimité légale ou élective sont soupçonnés de prendre à sa place des

décisions qui engagent l’avenir de la nation.

Le développement local compromis par les restrictions budgétaires : Des communes se mobilisent pour suppléer l’Etat

Fini l’époque où le Premier ministre sillonnait le pays et distribuait des enveloppes supplémentaires dans chaque wilaya.

Crise oblige, les collectivités locales se trouvent dos au mur et le

développement local, déjà parent pauvre des politiques économiques, est plus que jamais compromis. Les dépenses publiques ayant baissé, les

dotations au profit des collectivités locales ont sensiblement été réduites et des projets ayant un impact direct sur les citoyens ont été annulés ou

reportés au niveau local. Le budget de fonctionnement du ministère de l’Intérieur et des Collectivités

locales a baissé de près d’un quart depuis 2013 et de plus de 30% depuis 2012. Dans les communes, les maires affichent leur désarroi et s’inquiètent

de l’avenir. «Nous sommes sous la pression de la société qui attend les projets à réaliser», confie Abdelaziz Djaoui, vice-président de l’APC de

Bouzeguene. Pieds et poings liés par des prérogatives réduites, une fiscalité insuffisante

et des investisseurs absents, ils n’ont pas beaucoup de solutions pour répondre aux attentes de leurs électeurs, surtout quand l’Etat leur signifie

clairement qu’ils devront se débrouiller seuls. «Avant, les collectivités

recevaient beaucoup d’argent, mais depuis deux mois, le ministère de l’Intérieur nous a instruits pour que désormais nous ne comptions que sur

nous-mêmes», explique Bayzid Benlarbi, élu à l’Assemblée populaire de wilaya de Djelfa.

La crise a sérieusement mis à mal les finances de l’Etat et cela s’est répercuté sur le plan local. Au niveau de certaines communes, on parle

d’une baisse de plus de moitié du budget 2016 par rapport à 2015. En matière de Programmes communaux de développement (PCD) qui portent

sur des projets aussi importants que l’assainissement ou l’ouverture de routes, les enveloppes allouées (en autorisation de programme) ont baissé

de 40% entre 2015 et 2016, alors qu’elles avaient augmenté de 150% entre 2013 et 2015 (voir graphe). A Djelfa, l’élu local parle d’une baisse de 50%

en matière de PCD. Ailleurs, ce n’est guère mieux. «Jusqu’en 2015, nous avions une cagnotte

ordinaire de 40 à 50 millions de dinars, cette année nous n’avons eu que

22 millions. Nous avons subi un baisse de 60%», témoigne Mohand Boukhtouche, P/APC de Souama (daïra de Mekla, wilaya de Tizi Ouzou.

«Nous rencontrons des difficultés pour élaborer notre budget supplémentaire. Nous n’avons pas assez de recettes pour payer les

dépenses obligatoires (salaires, eau, électricité, téléphone, etc.). Si nous pouvons payer les salaires, nous ne pourrons pas assurer le reste».

Dans la commune de Bouzeguene, les PCD ont été réduis de 80% par rapport à 2016 pour atteindre une enveloppe de 35 millions de dinars.

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«Avec ces restrictions, on aura du mal à réaliser certaines opérations

touchant les citoyens», reconnaît Abdelaziz Djaoui. Selon Mohand Achir, président de la commission financière de l’APW de Tizi Ouzou, les PCD dans

la wilaya ont baissé de 60% en 2016. Or, cette dernière compte 67

communes, dont 50 sont pauvres et vivent grâce aux subvenions de l’Etat, nous dit-on.

Conséquence directe de ces restrictions de budgets, des chantiers sont en souffrance, pendant que d’autres risquent de ne jamais aller au-delà de la

phase d’étude. Des secteurs névralgiques ont été touchés. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, on parle de gel de projets dans la santé (un CHU et 5 hôpitaux

de proximité), dans l’enseignement supérieur, dans les travaux publics (route express Aïn El Hammam-Draâ El Mizan, dans l’hydraulique (barrage

de Sidi Khelifa), etc. Du côté de Djelfa, on évoque le gel du projet de tramway, d’infrastructures scolaires (4 CEM et 2 lycées), de santé (un

centre pour le traitement du cancer et 2 à 3 projets d’hôpitaux à Aïn Oussera, etc.

Le gouvernement a clairement fait savoir que les projets qui n’ont pas encore été lancés devront attendre. «Nous gérons ce qui est en cours, mais

nous restons prudents pour les projets qui n’ont pas eu de dotations

budgétaires», déplore Abdelaziz Djaoui. Pourtant, certains projets mériteraient de faire l’objet d’exception, selon notre interlocuteur, à l’image

de celui portant sur la réalisation d’une zone d’activité industrielle du côté de Bouzeguène. En phase d’étude, il n’a pas encore été présenté aux

pouvoirs publics, mais ce serait «un investissement générateur d’emplois et de gains économiques», soutient l’élu local.

Fiscalité

S’ils sont appelés à se débrouiller seuls, les maires affirment pourtant ne pas avoir les coudées franches pour le faire au vu des contraintes

financières et administratives qui inhibent toute initiative, selon eux. Volonté de tout centraliser, manque de réactivité, méconnaissance du

terrain, l’administration centrale est pointée du doigt. «L’administration gère des dossiers, alors que nous gérons des réalités», explique Mohand

Boukhtouche. «Quand nous avons un projet, elle ne suit pas».

Mais ce n’est pas tout, car l’un des gros problèmes réside dans une fiscalité locale inadaptée et rigide, nous dit-on. «La collectivité ne peut pas voter

une taxe locale. Elle ne peut ni créer ni fixer le montant des taxes. Tout est géré par une loi nationale», déplore le maire de Souama.

Pour Mohand Achir, «il est impossible pour les communes de s’autofinancer, surtout avec la baisse très sensible de la Taxe sur l’activité professionnelle

(TAP) dans la dernière loi de finances passée de 2% à 1% et la baisse de l’activité économique en raison de la crise». Car, il faut savoir que 65% du

produit de la TAP va à la commune, le reste étant réparti entre la wilaya (29,5%) et le fonds commun des collectivités locales (5%). Diviser le taux

de la TAP par deux c’est 50% de recettes en moins pour les communes.

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Initiative

Face à la crise, certaines communes ont pourtant choisi de ne pas rester les bras croisés. C’est notamment le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou à travers

le projet «Ayla Tmurt», littéralement «richesse du pays». Ce projet consiste

en une convention intercommunale pour le développement local touchant 7 communes, réparties sur 4 daïras et lancée officiellement à la fin du mois

de mai. Il a été conçu et sera mis en œuvre par une équipe de chercheurs de

l’université de Tizi Ouzou. Son but est de susciter une dynamique de développement à travers la conception et la mise en œuvre de chantiers

définis à partir des spécificités sociales et économiques de chaque territoire et avec l’implication de tous des acteurs locaux sous forme de partenariats,

explique-t-on. Les communes en questions sont limitrophes et partagent le même environnement et les mêmes contraintes. Il s’agit de leur permettre

de créer des EPIC qui vont gérer des services en commun qu’il serait difficile de prendre en charge par une seule commune.

Ce sont des communes «qui n’ont pas beaucoup de moyens, le but est donc de mutualiser leurs efforts et leurs atouts pour améliorer les prestations au

profit de leur population ou pour mener des projets en commun», explique

Mohand Boukhtouche. Cela peut concerner, l’aménagement de chemins inter-communaux, de ramassage des ordures, de prestations de services,

de développement du tourisme de montagne ou de l’agriculture artisanale. Pour l’heure, il n’y a pas encore d’idée précise sur ce qui sera réalisé sur le

terrain. Le projet en est encore à sa phase de démarrage et doit concrètement

commencer à la prochaine rentrée. Mais son ambition est claire : «construire un cadre de développement local participatif et valoriser les

spécificités économiques locales», précise Mohand Achir. La wilaya apportera son soutien en «subventionnant certains projets ou à travers un

accompagnement logistique. » La convention signée entre les 7 communes porte sur une durée de deux ans, mais rien ne l’empêche d’être

renouvelée, comme rien n’empêcherait qu’une telle initiative fasse des émules à travers d’autres régions du pays.