LIBRAIRIE FAUSTROLL

Salon International du Livre RareGrand Palais, Paris

Stand B76 au 9 avril 2017

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1. [ALLAIN (Marcel)] COLLECTIF. Gavroche.

Paris, Editions Théophraste Renaudot, 31 octobre 1940 au 5 février 1942. 66 numéros de 38 x 28,5 cm, 4 ff. jusqu’au n°63 (à l’exception des numéros spéciaux de noël 1940 (n°9), Pâques 1941 (n°24) et de la Rentrée 1941 (n°49) qui comportent 8 ff.), 2 ff. du n°64 à 66, imprimés en couleurs et en noir et blanc, boite à chasse en plein maroquin noir, premier plat en plexiglas, dos long, titre à la chinoise en rouge, bleu et jaune (Ateliers Laurenchet).

Collection complète en 66 numéros de ce journal hebdomadaire proposant des histoires à suivre en bande dessinée ayant paru du 31 octobre 1940 au 5 février 1942.

On trouve au sommaire : Les Exploits de Gavroche, Le Bolide fantôme, Kid Brown le champion, Criquet gamin de Paris, La comtesse Margot, Les Drames de l’Olympe, Cartouche le joyeux brigand parisien, Les Chevaliers de la nuit, Nous les gosses, Texas Bill le roi du lasso, Sartor fils du soleil, Vica, Le Singe de Smith, ...

Figurent également un roman d’aventures à suivre par Albert Genty et un autre intitulé Le Borgne de la Pampa par André Bernard.

La plupart des récits dessinés sont anonymes à l’exception notoire de deux aventures inédites signée Marcel Allain : Une aventure de Fantômas (n°24 à 30) et Capitaine de Quinze ans (n°57 à 66).

A partir du numéro 64, les numéros ne comportent plus que 2 ff.. Le journal cesse de paraître en février 1942.

Exemplaire en très bel état, la plupart des numéros non coupés, une déchirure centrale au numéro 50, le tout conservé dans un élégant emboitage à premier plat ajouré.

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2. [APOLLINAIRE (Guillaume)].

Anthologie des Poètes nouveaux.

Paris, Eugène Figuière, achevé d’imprimer le 9 novembre 1912, 1913 (couverture et titre). In-12 (19,7 x 12,8), broché, couver-ture imprimée, 3 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre), V pp. (Au lecteur), 291 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale achevée d’imprimer le 9 novembre 1912 de cette anthologie poétique.

Un des 13 ex. imprimés sur Hollande (seul grand papier outre 12 ex. sur Japon), ceux-ci étant légère-ment plus grands que les exemplaires sur Japon.

On y trouve notamment trois poèmes de Guillaume Apollinaire («L’Emigrant de Landor Road», «La Maison des morts» et «Le Brasier») qui seront repris l’année suivante dans le recueil Alcools paru au Mercure de France le 20 avril 1913.

Du plus haut intérêt, ces trois poèmes figurent ici avec ponctuation. Sous l’influence de Blaise Cen-drars, qui finalisait sa Prose du Transsibérien, Guillaume Apollinaire décidera quelques semaines plus tard de faire disparaître toute trace de ponctuation de ses poèmes à l’occasion de leur réunion dans Alcools.

On notera en sus deux vers modifiés («Mais pour noyer, comme des poux» devenant «Mais pour noyer, changées en poux») dans l’antépénultième quatrain de «L’Emigrant de Landor Road» et («O Terre» deve-nant «Terre») dans l’antépénultième quatrain du «Brasier» ainsi qu’une composition différente (renvois à la ligne et paragraphes) pour «La Maison des morts» et «Le Brasier» (Numérotation des sections aban-donnée dans le recueil, capitales à Brasier et Amphion).

«L’Emigrant de Landor Road», écrit en 1904, fit l’objet d’une première publication en vers en 1905. Le poème sera réécrit, en 1906, successivement en prose puis à nouveau en vers.

«Le Brasier» parut le 4 mai 1908 dans Gil Blas sous le titre initial «Le Pyrée».

«La Maison des morts» parut initialement sous forme de conte en prose sous le titre «Le Conte (« L’Obi-tuaire »)» dans le journal Le Soleil en août 1907. Il fut repris avec le même titre mais sous forme de poème par simple découpe de la prose en « vers libres » sans aucune modification textuelle, dans le tome XVIII de Vers et Prose (Août - Septembre 1909). Il parait pour la première fois sous le titre «La Maison des morts» et dans une version légèrement modifiée dans cette anthologie.

On trouve par ailleurs dans cette anthologie des poèmes de Roger Allard, Henri-Martin Barzun, Nicolas Beaudin, Paul Castiaux, Jean Clary, Emile Cottinet, Léon Deubel, Fernand Divoire, Florian-Parmentier, Henri Hertz, E. Guy Lavaud, Louis Mandin, F. T. Marinetti, Alexandre Mercereau, Jacques Nayral, Georges Périn, Jean Royère, André Salmon, Jean Thogorma, Théo Varlet et Tancrède de Visan.

Préface de Gustave Lanson et petite bibliographie de chacun des poètes.

Petites taches au verso des plats de couverture, sinon bel exemplaire à grandes marges.

Très rare.

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3. ARAGON (Louis). FEU DE JOIE.

Paris, Au Sans Pareil, Coll. «Littérature», 1920 (achevé d’imprimer du 10 décembre 1919). Grand in-8 (28 x 18,8 cm), plein box janséniste rouge, dos lisse, titre doré en long, doublure et gardes de daim beige brodées de box rouge, toutes tranches dorées sur témoins, couverture illustrée d’une vignette de Derain et dos conservés, chemise à rabats en demi-box rouge, étui bordé (rel. signée J.-P. Miguet), non paginé, 28 ff. n. ch..

Edition originale du premier recueil de poésies d’Aragon illustré d’un beau dessin en noir cubiste à pleine page de Pablo Picasso.

Un des 5 premiers exemplaires réimposés sur vieux japon (le n°I), seuls exemplaires réimposés et impri-més sur grand papier outre 15 ex. sur vergé d’Arches.

Seuls ces exemplaires offrent une belle reproduction du dessin cubiste de Pablo Picasso en frontispice.

Parfaitement établi par J.-P. Miguet.

Très rare.

4. ARAGON (Louis), FASSIANOS & FOULADVIND (Hamid).

Anges des Miroirs.

Paris, André Biren, 1981. In-8 (25,2 x 19,3 cm), en feuilles, couverture blanche à rabats avec étiquette illustrée collée sur le premier plat, 10 ff. n. ch., 5 planches de Fassianos signées.

Édition originale comportant un poème manuscrit en fac-simile de Louis Aragon, titré : «Vivre est l’envers d’Aimer…».

Illustré de cinq gravures justifiées et signées à la mine de plomb de Fassianos.

Tirage à 95 exemplaires sur vélin d’Arches, seul tirage (outre 10 ex. hors commerce et 5 ex. d’artiste), celui-ci exemplaire n°86, signé par Aragon, Fassianos et Fouladvind à la justification.

Exemplaire enrichi de trois strophes autographes tirées du poème « Contre la poésie pure », recueilli pour la première fois dans Les Yeux d’Elsa. Ces vers sont rédigés aux crayons de couleurs bleu, vert et violet et signés par Aragon : «Fontaine aux oiseaux fontaine profonde...» .

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5. ARTAUD (Antonin). Tric trac du ciel.

Paris, Galerie Simon, 1923. In-8 (26 x 16,7 cm), broché, couverture crème imprimée, non paginé, 10 ff. n. ch..

Edition originale illustrée de 4 gravures sur bois par Elie Lascaux, dont une hors-texte.

Première publication de l’auteur et premier livre illustré par Lascaux.

Tirage à 112 exemplaires sur vergé d’Arches, celui-ci n°70 signé par l’auteur et l’illustrateur au colo-phon.

Magnifique envoi autographe signé de l’auteur : «Il ne s’agit plus, Pierre Loeb, / de ciel / plus même d’enfer / et celui qui donne l’âme / aux enfants du limon, / comme dit Gérard de Nerval, / n’aurait pas aimé ces poèmes / mais moi non plus / car ce n’est plus le poème / qui doit brûler / mais le / limon. / Antonin Artaud. / 6 novembre 1946.»

Très bel exemplaire.

Célèbre marchand d’art parisien, Pierre Loeb (1897-1964) fut un ami proche d’Antonin Artaud. Il organisa plusieurs expositions consacrées à l’écrivain à la Galerie Pierre, notamment une exposition de peintures, dessins, sculptures et manuscrits en juin 1946 et une exposition de portraits et dessins en 1947. Antonin Artaud réalisa plusieurs portraits de Pierre Loeb et de sa fille Florence. Cette dernière les mit en vente en 2012.

6. ARTAUD (Antonin). Le Théâtre de la cruauté.

Paris, Bernard Steele, 1933. Plaquette de 17,4 x 11,3 cm, agrafée, couverture imprimée, 15 pp...

Edition originale rarissime du Second Manifeste du Théâtre de la Cruauté, qui sera repris en 1939 dans Le Théâtre et son double, édité par Gallimard.

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7. ARTAUD (Antonin). L’Art et la mort.

Paris, A l’Enseigne des Trois Magots & Denoël et Steele, 1929. 28,3 x 19,5 cm, broché, couverture imprimée rempliée, 2 ff. n. ch., 87 pp., 3 ff. n. ch..

Edition originale de ce recueil de textes parus dans des revues surréalistes entre 1925 et 1927.

Un des premiers exemplaires sur Japon, celui-ci justifié hors-commerce, comportant, (avec 15 exem-plaires numérotés), l’eau-forte originale signée (feuillet volant de 25,4 x 18,5 cm) de Jean de Bosschère en frontispice (uniquement jointe aux exemplaires en grand papier, les exemplaires sur pur fil Lafuma ne contenant qu’une reproduction en frontispice).

Envoi autographe signé, à la femme de l’éditeur : « A Mme Robert Denoël, / Loin de l’or et près des pierres, / Sous l’écorce d’un oeil de terre / où rien ne tremble plus-qu’à mort / Antonin Artaud».

Belle typographie de François Bernouard.

8. ARTAUD (Antonin). Héliogabale ou l’Anarchiste couronné. Avec six vignettes de André Derain.

Paris, Denoël et Steele, 1934. In-12 (19,3 x 14,3 cm), broché, couverture imprimée, 191 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Exemplaire du service de presse sur papier d’édition.

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Mr Waverley Root / hommage de l’auteur / Antonin Artaud».

Pâles taches en couverture, dos bruni, papier jauni comme souvent.

Waverley Root (1903 - 1982) était un écrivain et journaliste américain expatrié à Paris, correspondant du Chicago Tribune et du Washington Post.

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9. ARTAUD (Antonin). Lettres de Rodez.

Paris, GLM, 1946. 16,5 x 11,4 cm, broché, couv. imprimée, 55 pp., 2 ff. n. ch.., étui-chemise.

Edition originale.

Un des 500 ex. sur vélin blanc.

Important envoi autographe signé de l’auteur : «A Edouard Loeb / en souvenir d’un / passé pour moi / plus présent que / tout l’avenir / Antonin Artaud».

Très belle provenance.

Galeriste, Edouard Loeb était le frère jumeau de Pierre Loeb, fondateur de la Galerie Pierre, ami proche d’Artaud, qui organisa la célèbre exposition de portraits et dessins d’Antonin Artaud du 4 au 20 juillet 1947. Antonin Artaud réalisera plusieurs portraits de Pierre et sa fille Florence Loeb. Edouard Loeb contribua au numéro 1-2, intégralement consacré à Antonin Artaud, de la revue K paru en 1948 en hommage à l’auteur des Lettres de Rodez.

10. BALZAC (Honoré de). [Eugénie Grandet].Scènes de la vie de province - Premier volume.

Paris, Mme Charles-Béchet, 1834. In-8 (20 x 12 cm), demi-veau cerise, dos lisse orné en long, tranche jaune, (reliure pastiche), 384 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale du tome V de Etudes de Moeurs au XIXe siècle.

Bel exemplaire dans une reliure pastiche remarquablement bien exécutée.

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11. [BATAILLE (Georges)] TRENTE (Louis). Le Petit.

[1943]. 36 feuillets de 14,2 x 13,5 cm et copeaux constituant 4 feuillets supplémentaires, sous enveloppe avec les mentions manuscrites suivantes de Michel Leiris : Monsieur Georges Bataille / E. V. [En ville / ou Épreuves volantes].

Jeu d’épreuves d’imprimerie complet du Petit, inconnu à ce jour, envoyé par Michel Leiris à Georges Bataille, probablement peu de temps avant impression pour dernière relecture.

Hormis les titres des différentes parties (Le Mal, Premier épilogue, W.-C. (Préface à l’Histoire de l’oeil), Absence de remords et Un peu plus tard) imprimés en plus gros caractères dans les épreuves, la com-position du texte et les caractères utilisés sont identiques à ceux de l’édition originale éditée en 1943 par Georges Hugnet.

Le texte des épreuves est légèrement différent du texte imprimé dans l’édition parue en 1943 (cf. numéro suivant).

Quelques mots mal encrés en p. 31, une ligne supplémentaire en p. 32 due à une erreur de composition. Pagination au crayon d’une autre main (discontinue mais sans manque de texte). Macules d’encre à quelques feuillets. Déchirures marginales à l’enveloppe.

Provenance : Bibliothèque du docteur Adrien Borel qui fut le psychanalyste de Georges Bataille, de Michel Leiris et de Colette Peignot [Laure].

12. [BATAILLE (Georges)] TRENTE (Louis). Le Petit.

s.l., s.e. [Georges Hugnet], 1934 [1943]. In-16 (16,2 x 11,8 cm), broché, sous couverture imprimée, 46 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale.

Tirage limité à 63 exemplaires. Un des 50 exemplaires sur vélin crème du Marais (après 8 vélin pur fil Vidalon (dont 3 hors commerce) et 5 Hollande). Notre exemplaire en parfait état est justifié à la plume par Georges Hugnet.

De ce petit livre, qui a la noirceur et la salacité de tous ceux écrits par Georges Bataille pendant la guerre (Madame Edwarda, Le Mort, etc.), on ne retient le plus souvent que l’épilogue intitulé W.C. Préface à l’His-toire de l’oeil, qui fourmille d’indications autobiographiques. À tort, tant c’est tout entier qu’il est admirable : sorte d’expérience intérieure nue et délibérément obscène.

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13. BAUDELAIRE (Charles). Les Fleurs du mal.

Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857. In-12 (18,8 x 12,4 cm), demi-maroquin fauve à coins à la Bradel, dos lisse orné d’une pièce de titre de maroquin havane et d’un décor macabre composé d’une tête de mort de maroquin ocre mosaïqué sur rayons dorés, de petits fers dorés et de semis de larmes au paladium, couvertures conservées, non rogné, (reliure signée de David), 4 ff.n.ch. (faux-titre, titre, dédicace, titre de chapitre), p. [5] à 248, 2 ff. de table.

Edition originale.

Un des exemplaires sur vélin d’Angoulême collé (après [20] ex. sur Hollande), complet des six «pièces condamnées».

Exemplaire unique comprenant l’une des iconographies les plus riches établies au XIXe siècle pour cet ouvrage constituée de :

- 5 portraits gravés à l’eau-forte de Charles Baudelaire, ici imprimés sur Chine, illustrant habituelle-ment le tout premier ouvrage intégralement consacré à l’auteur des Fleurs du Mal par son ami proche Charles Asselineau (Charles Baudelaire, Sa vie et son oeuvre, Paris, Lemerre, 1869). Trois des portraits sont gravés par Bracquemond d’après un portrait peint par Emile Deroy en 1844, un portrait peint par Gustave Courbet en 1848 et un autoportrait de l’écrivain datant de la même époque. Les deux autres portraits, exécutés en 1862 et en 1865, ont été gravés par leur auteur Édouard Manet ;

- la suite complète des 10 eaux fortes d’Alex. Hannoteau (1863-1901) pour Les Fleurs du mal (Bruxelles, De Meuleneere, 1886) signées dans la planche et avec cachet rouge ;

- la suite complète des 9 planches d’Odilon Redon pour Les Fleurs du Mal, sur vélin crème (Bruxelles, Edmond Deman, 1891, tirée à seulement 100 ex. au format réduit in-12 en héliogravure améliorée d’après le procédé d’Evely) ; et

- 48 dessins originaux à l’encre et au crayon, tous mis en couleurs soit à l’encre, à l’aquarelle ou au crayon, la plupart signés, du peintre lyonnais Jean Coulon (1867 - 1950), non datés mais probablement réalisés au début des années 1890.

Les cinq portraits de Baudelaire ont été placés en début du volume, les gravures d’Alex. Hannoteau et d’Odilon Redon, d’une grande puissance d’évocation, sont, quant à elles, placées en regard des poèmes concernés.

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La copieuse et unique illustration donnée par Jean Coulon, disséminée tout au long du volume, se déploie autour du texte et des titres, occupant souvent la page entière, le contraste des couleurs utilisées par l’artiste conférant une certaine vitalité aux sujets traités. Au gré des pages, on retrouve toute la faune habi-tant la poésie de Baudelaire, ici des diables, succubes, sorcières ou autres vampires, là sphinx, femmes damnées ou dénudées, moines errants dans des cimetières, chauves-souris et chats noirs.

Peintre d’un tempérament volontiers bohème, Jean Coulon enlumina plusieurs livres pour des amateurs vers 1880-90, notamment un exemplaire de l’édition originale d’En rade de J.-K. Huysmans imprimée sur Hollande (dessins à l’encre datées de [18]89) et un autre des Croquis parisiens du même (aquarelles colo-rées préfigurant la «ligne claire»). On lui doit également plusieurs livres illustrés parus à la même époque, A Charbonnières, fantaisies par Jean Coulon et La Vie lyonnaise autrefois - aujourd’hui de l’historien lyon-nais Emmanuel Vingtrinier, tous deux édités par Bernoux et Cumin à Lyon en 1889 et 1898.

Il réalisa ensuite de nombreux dessins illustrant le théâtre populaire de Guignol dont certains seront repris pour illustrer des cartes postales patriotiques durant la guerre 14-18.

Séduisante reliure signée de David comprenant un décor macabre au dos, très probablement réali-sée au début des années 1890.

Rappelons que Bernard David officia un temps chez Lortic, relieur attitré de Baudelaire.

Discrètes restaurations. Les deux plats de couverture ont été conservés, sans le dos. La couverture est ici en troisième état (date de naissance de Jean de Schelandre corrigée («1585» au lieu de «1385») et les Fleurs du Mal ne figurant pas encore dans les annonces à paraître).

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14. BAUDELAIRE (Charles). Théophile Gautier. Notice littéraire précédée d’une lettre de Victor Hugo.

Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1859. In-12 (18,7x 12 cm), broché, couverture bleu clair imprimée, 1 f. muet encollé sur premier contreplat de couverture, 3 ff. n. ch. (titre, frontispice, titre), III pp. (lettre de Victor Hugo à Charles Baudelaire), 68 pp., 1 f. muet encollé sur second contreplat de couverture.

Edition originale de cet essai consacré au dédicataire des Fleurs du mal.

Un des rares exemplaires imprimés sur vergé de Hollande, dont le tirage serait limité à une quinzaine d’exemplaires (seul grand papier avant le tirage courant sur papier vélin bleuté à 500 ex. environ).

Portrait de Gautier gravé par Thérond, dans un large encadrement d’arabesques, ici imprimé sur un vergé un peu plus fort.

Importante lettre liminaire de Victor Hugo adressée d’Hauteville House à Baudelaire le 6 octobre 1859 dont est extraite cette célèbre citation : «Vous dotez le ciel de l’art d’on ne sait quel rayon macabre.Vous créez un frisson nouveau.»

Primitivement paru dans «L’Artiste» du 13 mars 1859, sans la lettre de Victor Hugo ni la gravure mais illustrée d’une gravure de Bracquemond qui ne fut pas retenue pour la parution en volume.

Exemplaire broché, non rogné, tel que paru, sous couverture bleue imprimée. Infime manque de papier en haut du dos.

Rarissime dans cette condition.

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15. BAUDELAIRE (Charles). Les Fleurs du mal.

Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1861. 19,6 x 12,5 cm, demi-percaline grise à la bradel à coins, pièce de titre, fleuron doré, date en pied, couv. conservées, (rel. signée de Carayon), faux-titre, portrait-frontispice, essai de frontispice ajouté, titre, dédi-cace, 319 pp..

Seconde édition, en partie originale, augmentée de 35 poèmes nouveaux, et illustrée d’un portrait de l’auteur, dessiné par Bracquemond, qui manque souvent.

Tirage à 1 500 ex. (dont 4 ex. sur Chine et quelques exemplaires sur Hollande et vélin fort).

Exemplaire sur papier d’édition, non rogné, truffé d’une rare épreuve du frontispice pour les Fleurs du Mal, refusé par Baudelaire, dessiné et gravé à l’eau-forte par Bracquemond vers 1860, représen-tant «un squelette arborescent, l’arbre de la science du bien et du mal, à l’ombre duquel fleurissent les 7 péchés capitaux sous la forme de plantes allégoriques» tel que décrit par Baudelaire dans une lettre à Poulet-Malassis.

Il existe trois états de cette épreuve en bistre, la nôtre, imprimée sur vergé teinté (pontuseaux verticaux), comportant le squelette avec un bras en l’air (et non pas en croix) est de second état.

Complet du portrait frontispice de Baudelaire figurant ici sur vélin fort avec la signature de Bracquemond dans la planche sans le nom de l’auteur ni la signature de Delâtre.

Bel exemplaire en demi-percaline du XIXe siècle, légèrement postérieure à la sortie de l’ouvrage, signée Carayon.

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16. [BAUDELAIRE (Charles)] CLADEL (Léon). Les Martyrs ridicules. Avec une préface de Charles Baudelaire.

Paris, Poulet-Malassis, 1862. In-12, demi-chagrin havane, dos à nerfs, tête dorée, non rogné, couv. conservées (Champs), XII pp. (préface), 350 pp. (y compris faux-titre et titre)..

Édition originale du premier livre de Léon Cladel et de la préface de douze pages très denses de Charles Baudelaire.

17. BAUDELAIRE (Charles). Les Épaves.

Amsterdam [Bruxelles], A l’enseigne du coq [Poulet-Malassis et de Broise], 1866. 19,5 x 13,3 cm, demi-percaline noisette à coins à la bradel, dos lisse, pièce de titre, date en pied, fleuron doré, non rogné (rel. fin XIXe), faux-titre, feuillet fin (Explication du frontispice) imprimé en rouge, frontispice de Félicien Rops tiré sur Chine, titre, II pp. (Avertissement de l’éditeur), 163 pp...

Édition originale comprenant les 6 pièces condamnées des Fleurs du Mal et 17 poèmes nouveaux parus dans divers revues et journaux, illustrée d’un beau frontispice de Rops tiré sur Chine.

Un des 250 exemplaires sur Hollande, seul tirage avec 10 ex. sur Chine.

Exemplaire non rogné, à belles marges, truffé d’une carte de visite d’Auguste Poulet-Malassis com-portant l’envoi autographe suivant : «avec mes amitiés respectueuses / [Auguste Poulet-Malassis] / 41, rue Mazarine».

Reliure en demi-percaline fin XIXe.

Provenance : DF (tampon humide «DF» sur le faux-titre, répété au dernier feuillet).

Exemplaire enrichi du contrat de publication à compte d’auteur des Martyrs Ridicules, daté du 5 juin 1861, monté sur onglet. Ce document manuscrit, rédigé à l’encre par Poulet Malassis, signé par Léon Cladel et Poulet Malassis et de Broise, détaille le prix payé par l’auteur (500 francs réglables en deux fois), le tirage (500 exemplaires, dont 250 ex. remis brochés à l’auteur) et l’engagement pris par Cladel de régler les frais de livraison de ses exemplaires et les corrections d’auteur auxquelles son ouvrage aurait donné lieu sur présentation d’épreuves.

Ex-libris d’Alfred Morin, gravé à l’eau-forte par Vallon. Bel exemplaire, pâle mouillure sur la couverture.

Selon le témoignage de l’auteur, rapporté par sa fille Judith Cladel, Baudelaire aida à mettre en forme le ro-man, qui manquait de style et de syntaxe : «Huit mois durant, il daigna me pétrir de ses mains savantes et me rendre ductile et modéré, mois si dur de pâte et si violemment excessif...» (Maître & Disciple, Paris, 1951, cité par G. Oberlé dans Auguste Poulet-Malas-sis un imprimeur sur le Parnasse, 1996).

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18. BAUDELAIRE (Charles). Nouvelles fleurs du mal.

Paris, A. Lemerre, 1866. Plaquette grand in-8 (242 x 155 mm), plein maroquin rouge, dos à nerfs orné de compartiments de filets dorés, large encadrement de listels et filets dorés sur les plats, bordure intérieure décorée à l’identique, doublures et gardes de soie vert amande, couvertures bleues imprimées conservées, tranches dorées sur témoins (rel. signée G. Mercier, 1939), 16 pp. chiffrées 65 à 80.

Edition en grande partie originale.

Un des quelques exemplaires tirés sur vergé de Hollande, seul grand papier. Le tirage exact, incon-nu, ne dépasse pas la dizaine d’exemplaires.

Ce rare tiré à part de la 5e livraison du Parnasse contemporain, du samedi 31 mars 1866, sous une cou-verture spéciale du Parnasse contemporain, contient 15 poèmes des Fleurs du mal qui seront ensuite recueillis dans l’édition Lévy de 1868.

Il s’agit de : « Epigraphe pour un livre condamné », « L’Examen de minuit », « Madrigal triste », « A une Malabraise », « L’Avertisseur », « Hymne », « La Voix », « Le Rebelle », « Le Jet d’eau », « Les Yeux de Berthe », « La Rançon », « Bien loin d’ici », « Recueillement », « Le Gouffre » et « Les Plaintes d’un Icare ».

Sur ces 15 poèmes, 8 étaient alors inédits, un, « Recueillement », avait été publié en revue en 1863 dans l’Almanach parisien de Fernand Desnoyers et six venaient de paraître quelques semaines plus tôt dans Les Épaves.

C’est le dernier important ensemble de poésies de Baudelaire paru de son vivant. Le volume complet du Parnasse contemporain verra le jour en octobre 1866, augmenté d’un seizième poème.

Élégante reliure en maroquin doublé de Georges Mercier.

Provenance: Des bibliothèques Laurent Meeûs (Le Livre et l’estampe, 1981, n° 946), Raoul Simonson (cat. I, 2013, n° 88) et Pierre Bergé (Deuxième vente 9 novembre 2016), avec ex-libris.

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19. BECKETT (Samuel). Comment c’est. Roman.

Paris, Editions de Minuit, 1961. 18,7 x 12 cm, broché, couv. blanche imprimée, 177 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Un des 87 ex. num. imprimés sur alfa mousse (seul grand papier outre 110 ex. imprimés sur le même papier pour le Club de l’Édition Originale), le nôtre étant l’un des 7 ex. hors commerce chiffrés en romains (le n°V).

Envoi autographe de Samuel Beckett : «Pour Claude de Capdenac / bien amicalement / Sam. Beckett / paris janvier 1961».

Claude de Capdenac fut en charge de la fabrication aux éditions de Minuit à partir du milieu des années 50. Il devint un ami proche de Claude Simon. Belle provenance.

20. BONNEFOY (Yves).

Traité du pianiste.

Paris, La Révolution La Nuit, 1946. Plaquette in-8 (20,4 x 13,3 cm) agrafée, couverture bleue imprimée en noir, 8 ff. n. ch..

Edition originale.

Tirage limité à 361 exemplaires. Un des 50 ex. sur chamois (après un ex. unique sur papier beige hors commerce et 10 ex. sur papier gris et avant 300 ex. sur vélin glacé).

Envoi autographe signé de l’auteur : «Pour Roger Munier, / ce vestige d’anciens / travaux - effacés / un jour. / son ami / Yves».

La couverture que l’on rencontre souvent décolorée est ici en très bel état. Rare en grand papier avec envoi.

«Roger Munier était un écrivain du fragment dont les réflexions et méditations revêtaient naturellement une forme poétique dans une langue parfois héritée des mystiques. On les lit aussi parce qu’elles sont nourries de cette curiosité pour les autres traditions, et souterrainement irriguées par des fleuves de mots et de sensations qui prennent leur source aussi bien dans les sermons de Maître Eckhart que dans des haïkus de Basho. De son oeuvre rare, édifiée dans l’amitié ou la proximité de Martin Heidegger, Paul Celan, Yves Bonnefoy, Cioran, Roger Laporte, sans oublier l’ancien compagnonnage de Pascal et Rim-baud.» (Pierre Assouline, Pour saluer Roger Munier, Le monde, 10 août 2010).

Premier livre d’Yves Bonnefoy, Le Traité du pianiste est un récit écrit et publié en 1946, au cours de la période pendant laquelle Yves Bonnefoy fut proche du groupe surréaliste. Il ne fut réédité qu’en 2008 au Mercure de France accompagné d’autres récits anciens.

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21. [BOREL (Pétrus)] DEFOË (Daniel).

Vies et aventures de Robinson Crusoé.

Paris, Francisque Borel et Alexandre Varenne, 1836. 2 vol. in-8 (20,7 x 12,5), demi-veau vert lierre, dos long avec titre et tomai-son dorés, chainettes et frises dorées, fleurons à froid (reliure de l’époque sur brochure), faux-titre en anglais, titre, titre gravé, II pp. (préface), frontispice de Devéria, XVI pp. (Vie de Daniel de Foe), 422 pp. et faux-titre en anglais, titre gravé, titre, 474 pp., XXVIII pp. (notice et dissertation).

Rare édition originale de la traduction de Petrus Borel, illustrée d’un portrait sur Chine par Devéria et de 250 vignettes et culs-de-lampe gravés sur bois d’après Célestin Nanteuil, Devéria, Boulanger et Napo-léon Thomas.

Reliure de l’époque, quelques pâles rousseurs, un double feuillet en partie détaché avec marges lég. effrangées.

Charles Asselineau, Mélanges tirés d’une petite bibliothèque romantique, p. 30., Carteret, III, 240

22. [BOREL (Pétrus)] CLARETIE (Jules). Pétrus Borel. Le Lycanthrope. Sa vie. Ses écrits. Sa correspondance. Poésie et documents inédits.

Paris, René Pincebourde, 1865. In-16 (15,8 x 12 cm), bradel papier de l’époque, dos lisse, pièce de titre, couv. non cons., faux-titre, frontispice en triple état, titre, 139 pp., 2 ff. n. ch. (table, annonce du catalogue éditeur), 4 ff. sur vergé (catalogue éditeur).

Édition originale.

Un des 15 ex. sur Chine (après 2 ex. sur peau de vélin et avant 15 ex. sur papier chamois).

Exemplaire comportant les trois épreuves différentes du portrait de Pétrus Borel à l’eau-forte par Ulm (sanguine, noir et bistre).

Rare exemplaire en grand papier de la première étude consacrée à Pétrus Borel.

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23. [BORGES (Jorge Luis) & BIOY CASARES (Adolfo)] SUAREZ LYNCH (Benito). Un modelo para la muerte.

Buenos Aires, Oportet & Haereses, 1946. In-8 (23 x 14 cm), demi-toile à la bradel, 83 pp..

Edition originale de ce conte policier satirique, paru sous pseudonyme, écrit par Jorge Luis Borges et Adolfo Bioy Casares, mettant en scène certains des personnages figurant dans les «Seis problemas para don Isidro Parodi» que les auteurs publièrent sous le nom de Bustos Domecq en 1942.

Tirage limité à 300 exemplaires (le nôtre portant le n°10).

Important envoi autographe rédigé par Bioy Casares et signé par Borges et Bioy Casares : «Para Alfonso Reyes, / con la nostalgia de los autores / B. Suarez Lynch».

Écrivain mexicain majeur, Alfonso Reyes (1889 - 1959) a mené de front une carrière de poète, essayiste et traducteur et de diplomate.

Nommé ambassadeur de 1927 à 1930 à Buenos Aires, il fait la rencontre de la jeune génération d’écrivains argentins par l’intermédiaire de Victoria Ocampo. Parmi ceux-ci figure Jorge Luis Borges (1899 - 1986), qui sera le principal collaborateur de la revue «Sur» alors en gestation que Victoria lancera en 1931.

Les deux hommes se voueront toute leur vie durant une profonde estime mutuelle.

Jorge Luis Borges considérait Alfonso Reyes comme «le meilleur prosateur espagnol du siècle, et c’est grâce à lui que j’ai appris à être simple et direct dans mon écriture» (Essai d’autobiographie).

Alfonso Reyes voyait en Jorge Luis Borges, «l’un des écrivains les plus originaux et les plus pro-fonds d’Amérique Latine».

D’une génération plus jeune, Adolfo Bioy Casares (1914 - 1999) se lia d’amitié avec Borges à la même époque. C’est vers 1934 - 1936, qu’à l’occasion de la rédaction d’une brochure commerciale entreprise dans une estancia à Prado que les deux écrivains élaborèrent un conte policier mettant en scène le «Doc-teur Praetorius, un Allemand grand et doux, qui par les moyens de l’hédonisme (jeux obligatoires, musique à toute heure) torturait et tuait des enfants. Ce sujet, jamais écrit, est le point de départ de toute l’oeuvre de Bustos Domecq et Suarez Lynch».

Alfonso Reyes dira que c’est avec ces contes écrits en commun que le roman policier fit son entrée défi-nitive en Amérique du Sud.

Jorge Luis Borges rédigera un long poème nécrologique en hommage à Alfonso Reyes, publié dans La Nación (3e section, Buenos Aires, 21 avril 1960) et repris ensuite dans Sies composiciones et sous son titre définitif, In Memorian A. R., dans L’Auteur.

Exemplaire d’une importance capitale.

Jorge Luis Borges, Cahier de l’Herne, 1964

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24. [BORGES (Jorge Luis) & IBARRA (Néstor)] VALERY (Paul).

[El Cementerio marino] Le Cimetière marin. Traduction en vers espagnols par N. Ibarra. Préface de G. L. Borges.

Buenos Aires, Les Éditions Schillinger, 1932. In-4 (25 x 19 cm), broché, couverture imprimée, 31 pp., 2 ff. n. ch..

Rare édition originale de la traduction hispanophone en vers par Néstor Ibarra du grand poème de Paul Valéry, première à respecter la métrique du poème (MM. Guillén et Brull avaient précédemment donné des traductions espagnole et cubaine).

C’est aussi une édition bilingue avec le poème en français en vis à vis.

Importante et célèbre préface originale de Jorge Luis Borges qui parait en français signée de ses initiales françaises G. L..

Un des 50 exemplaires num. sur Hammermill (après un ex. unique sur pur fil Ledger et avant 500 ex. sur A. A. M.), parmi ceux-ci l’un des 8 ex. hors commerce (le n°XLV).

Envoi autographe signé de Nestor Ibarra à l’écrivain Jean Carrère décédé la même année le 5 oc-tobre 1932 : «Pour Jean Carrère, / fraternellement / N. I. / 25 janvier 1932».

Restaurations à la couverture, deux premiers feuillets cornés avec manque angulaire au premier. Bel exemplaire néanmoins.

Dans la belle préface souvent citée à propos de traduction, métaphore de la création poétique, Jorge Luis Borges fait montre d’une intelligence d’une pertinente impertinence : «J’invite cependant le quelconque sudaméricain - mon semblable, mon frère - à se saturer de la cinquième strophe du Cimetière dans le texte espagnol, jusqu’à éprouver que le vers original d’Ibarra : «la pérdida en rumor de la ribera» est inaccessible, et que son imitation par Valéry : «le changement des rives en rumeur» n’en rend qu’impar-faitement l’effet.

Cette préface au Cimetière marin sera reprise dans le Livre des Préfaces (Gallimard, 1980), dans une version amendée résultant de la traduction en français par Françoise Marie Rosset de la préface originale remaniée traduite en espagnol par Borges parue dans Prólogos con un prólogo des prólogos (Torres Agueiro Editor, Buenos Aires, 1975).

Une double traduction circulaire qui ne retombe pas tout à fait sur ses pieds.

Comme le dit Borges : «Tout est brouillon en effet, l’idée de texte définitif ne relève que de la religion ou de la fatigue».

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25. BOULLE (Pierre). La Planète des singes.

Paris, Julliard, 1963. In-8 (20 x 14,2 cm), reliure doublée bord à bord en box gris, dos lisse, titre à l’oeser, décor identique sur les deux plats composé d’une lithographie en brun sur papier vert représentant une tête de singe entouré de peau de vache et de box plissé noir, garde de porc velours vert, boite à chasses en demi-box gris, auteur et titre à l’oeser, date en pied (reliure signée de Nobuko Kiyomiya, [2013]), 265 pp., 3 ff. n. ch..

Un des rares exemplaires hors commerce réservés à l’auteur imprimés sur alfa des papeteries d’Avignon, seul grand papier (50 ex. num. imprimés sur le même papier furent mis dans le commerce).

L’édition Julliard, achevée d’imprimer le 10 janvier 1963, parut quelques jours après l’édition sous carton-nage au Cercle du Nouveau Livre. Cette dernière, réservée aux souscripteurs, ne comportait pas de tirage en grand papier.

Roman mythique de Pierre Boulle ayant fait l’objet de plusieurs adaptations cinématographiques.

Parfaite reliure à décor signée de Nobuko Kiyomiya.

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26. BRETON (André). Anthologie de l’humour noir.

Paris, Éditions du Sagittaire, 1940. Fort in-8 (23,4 x 16,3 cm), broché, couverture illustrée rempliée rehaussée à la main par Oscar Dominguez, 262 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Un des 35 exemplaires numérotés sur pur fil, beau papier après 3 Japon et 10 Hollande (outre 2 Japon, 2 Hollande et 5 pur fil hors-commerce), seuls à comporter la couverture entièrement illustrée sur le dos et les deux plats d’une décalcomanie originale rehaussée à la gouache verte et signée par Oscar Dominguez avec étiquette de titre contrecollée sur le premier plat.

Exemplaire broché, tel que paru, en très bel état, la couverture illustrée par Dominguez, ici d’un seul tenant, est intacte.

Condition très désirable.

Cette importante anthologie est ornée de 20 portraits hors texte : Jonathan Swift, G.-C. Lichtenberg, Thomas de Quincey, Friedrich-Christian Grabbe, Petrus Borel, Xavier Forneret, Lewis Carroll, Charles Cros, J.-K. Huysmans, Alphonse Allais, Jean-Pierre Brisset, J.-M. Synge, Alfred Jarry, Raymond Roussel, Guillaume Apollinaire, Arthur Cravan, Franz Kafka, Marcel Duchamp, Jacques Rigaud et Gisèle Prassinos.

Complet du feuillet imprimé annonçant que M. Marcel Duchamp étant actuellement en Amérique, la cou-verture des exemplaires de luxe est de M. Dominguez.

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27. BUTOR (Michel). Passage de Milan.

Paris, Editions de Minuit, 1954. In-12 (18,8 x 12 cm), demi-maroquin grenat à bande, dos lisse, tête dorée, couv. et dos cons. (rel. signée de Alix), 286 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale.

Un des 30 ex. du tirage de tête imprimés sur vélin supérieur.

Bien relié par Alix.

Tout comme La Modification et L’Emploi du temps, Passage de Milan est construit sur un jeu de contraintes spatiales et temporelles. (Midnight forever, Henri Vignes).

28. CALAN (Jean, de). Archéologie Place de la Concorde. Paris, Librairie Faustroll, 2016. In-folio (56,5 x 42,7 cm), cartonnage éditeur toilé illustré d’un motif photographique, 20 ff.n.ch.

Edition originale comportant 15 photographies originales à pleine page (impression pigmentaire).

Tirage limité à 15 exemplaires numérotés et signés par l’artiste.

Ce livre de grand format propose une archéologie minimale et grotesque qui a pour terrain une place sym-bolique de l’histoire de Paris. Quinze cailloux, sans qualité particulière, méprisés et foulés du pied, ont été ramassés place de la Concorde et monumentalisés. Jean de Calan les photographie comme des oeuvres d’art, avec un dispositif technique proche de celui qu’il utilise pour les musées ou les artistes avec qui il travaille. La précision descriptive des images obtenues contraste avec l’apparition de ce que l’on appelle paréidolie : la naissance d’illusions d’optique, d’ombres vivantes, de visages multiples.

Jean de Calan est photographe et vit à Paris. Il travaille depuis une vingtaine d’années principalement pour des musées nationaux, des artistes ou des architectes. Il mène parallèlement une activité artistique, en groupe ou personnelle, qu’il a exposée notamment à Paris (Beaux-Arts, galerie Vivo Equidem), à Beau-vais (Galerie nationale de la Tapisserie), au musée de Vernon (Eure), à la Maison Française de Bologne (Italie) ou encore à Phnom Penh (Cambodge).

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29. CAMUS (Albert). La Peste.

Paris, Gallimard, 1947. In-12 (18,7 x 12,2 cm), broché, couverture crème imprimée, 337 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Exemplaire du service de presse (après 15 ex. sur Japon impérial, 35 ex. sur vélin de Hollande, 215 ex. sur vélin pur fil des Papeteries Lafuma-Navarre, 2 080 ex. sur Alfa des Papeteries Navarre et 10 ex. sur Madagascar réservés à l’auteur).

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Etiemble / son ami / Camus».

René Etiemble fut très proche de Claude et Michel Gallimard. Rédacteur aux Temps Modernes, revue dirigée par Jean-Paul Sartre, Etiemble y publia le premier article consacré à La Peste dans la revue. Dans cette longue chronique, il «défendait Camus contre un critique de La Pravda. Avec des réserves, il recon-naissait que Camus renonçait «aux ressources et aux facilités du réalisme». Etiemble n’acceptait pas toutes les conclusions de La Peste mais affichait sa sympathie pour l’auteur, ses intentions, sa droiture, sa chaleur humaine». (Olivier Todd, Albert Camus une vie, p. 769 (Ed. revue et augmentée, Folio)

Belle association.

30. CAMUS (Albert). La Peste.

Paris, Gallimard, 1947. 19 x 12,6 cm, demi-maroquin noisette à coins à la bradel, dos lisse, tête dorée, couv. et dos conservés (rel. signée Ch. Septier), 337 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Un des 215 ex. sur vélin pur fil des Papeteries Lafuma-Navarre (après 15 ex. sur Japon impérial, 35 ex. sur vélin de Hollande et 10 ex. sur Madagascar réservés à l’auteur).

Rare exemplaire sur beau papier en reliure signée de l’époque de Charles Septier, élève de Meunier, décédé en 1958. Fines taches brunes au dos. Recherché sur beau papier.

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31. CARCO (Francis). Printemps d’Espagne.

1928. Fort volume in-8 (20,6 x 13,5 cm), en feuilles, étui-chemise, manuscrit autographe rédigé à l’encre noire au recto de 403 feuillets, pagination discontinue de 1 à 18 (cette dernière également numéroté 52), de 53 à 365 (3 ff. numérotés 278 et 2 ff. num. 279) et de 403 à 471.

Manuscrit autographe de travail présentant un état non définitif de onze chapitres (sur douze) de Printemps d’Espagne, ouvrage paru le 12 mars 1929 chez Albin Michel savoir : Arrivée à Madrid, Tolède, Cadix, Séville (4 chapitres, publiés également sous le titre Huit jours à Séville le 2 mars 1929 par Emile-Paul), Grenade, Cordoue et Barcelone (2 chapitres).

Le chapitre qui fait défaut est celui titré Madrid L’Escorial (occupant les pages 219 à 246 dans l’édition Albin Michel).

Le document comporte de très nombreuses biffures, annotations et/ou corrections de l’auteur sur chaque feuillet.

Certains chapitres (notamment le premier Arrivée à Madrid) seront remaniés avant publication.

Le premier feuillet titré Printemps d’Espagne comporte en tête un envoi autographe signé de Francis Carco à l’écrivain Albert Dubeux : «à / Monsieur / Albert Dubeux / en me réjouissant de / savoir ce manus-crit / dans sa bibliothèque / Francis Carco».

Le feuillet numéroté 279 qui clôt le chapitre consacré à Seville est signé par Francis Carco. Le dernier feuillet est daté et situé : Paris, 28 décembre 1928.

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32. CARPENTIER (Alejo). Le Partage des eaux [Los Pasos perdidos].

Paris, Gallimard, Coll. «La Croix du Sud», 1955. In-12 (18,8 x 12,2 cm), broché, couverture imprimée, 332 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale française du chef-d’oeuvre de l’auteur. Exemplaire du service de presse (après 22 ex. sur vélin pur fil Lafuma-Navarre).

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Maurice Nadeau, / avec toute mon amitiés, / Alejo Carpen-tier».

Traduit de l’espagnol par L.-F. Durand. Très légers frottements au dos. Prière d’insérer joint (encollé dans la marge intérieure du premier feuillet de garde)

Belle provenance.

33. CENDRARS (Blaise) & KISLING (Moïse).

La Guerre au Luxembourg. Six dessins de Kisling.

Paris, Dan. Niestlé, 1916. Grand in-4, en feuilles, couverture de papier marron imprimée, chemise-étui..

Édition originale, tirée à mille exemplaires, illustrée de 6 compositions à pleine page de Moïse Kisling.

Un des 44 exemplaires sur Arches, signé par le poète et le peintre (nº 12), deuxième papier après 6 Chine.

Exemplaire broché, en bel état. Restauration à la couverture et infimes déchirures marginales.

Précieux et rare en grand papier, les exemplaires du tirage courant étant imprimés sur un papier le plus souvent bruni.

Premier livre publié par Blaise Cendrars après son amputation de la main droite. Émouvante et discrète évocation des horreurs de la Première Guerre mondiale: le poème décrit la guerre jouée au même mo-ment, par des enfants, au jardin du Luxembourg à Paris. Blaise Cendrars, le peintre Moïse Kisling et l’éditeur Niestlé s’étaient tous trois engagés dans la Légion étrangère en 1914: ils dédièrent La Guerre au Luxembourg à trois de leurs camarades légionnaires morts pour la France.

Peintre d’origine polonaise, Moïse Kisling (1891-1953) fut l’une des grandes figures du Montparnasse artistique de l’entre-deux-guerres. Blessé lors de la bataille de la Somme en 1915, Kisling reçut la natio-nalité française. Il devait se réfugier aux États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale.

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34. CHAGALL (Marc). Les Sept péchés capitaux.

Paris, Simon Kra, 1926. In-4 (25,2 x 19,5 cm), broché, couv. imprimée en vert et noir, 4 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, frontispice, titre), 183 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale de ces sept textes de Jean Giraudoux (L’orgueil), Paul Morand (L’avarice), Pierre Mac Or-lan (La luxure), André Salmon (L’envie), Max Jacob (La gourmandise), Jacques de Lacretelle (La colère) et Joseph Kessel (La paresse).

Célèbre illustration par Marc Chagall de 15 eaux fortes originales dont un frontispice à pleine page et 14 hors-texte. Tirage limité à 300 exemplaires.

Un des 240 exemplaires numérotés sur vélin. Bel exemplaire broché, non coupé.

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35. CHAR (René). Arsenal.

s. l., De la main à la main, 1930. In-4 (27,5 x 21,5 cm), pleine reliure en peau façonnée argentée, dos lisse, titre sur le premier plat en relief se détachant sur une pièce de caoutchouc noir striée à froid, deux rainures verticales incisées, doublure bord à bord et gardes de papier noir, non rogné, couvertures et dos conservés, chemise en demi-box noir à recouvrement, étui (Leroux 1979), 1 f. blanc, 35 pp., 1 f. blanc.

Seconde édition en partie originale du premier recueil de René Char, comportant quatorze des seize poèmes présents dans la première édition (tirée à 26 ex. hors commerce), ici modifiés, et cinq textes nouveaux.

À la justification du tirage on lit : « Il est réconfortant de savoir que les imbéciles n’en sauront rien «. Elle est ornée d’un frontispice en noir par Francesc Domingo.

Tirage à 39 exemplaires non mis dans le commerce, celui-ci un des 27 ex. sur Couché Prioux (après 5 ex. sur Vergé d’Arches et 7 ex. sur Guérimand vert d’eau).

Précieux envoi autographe d’époque signé de l’auteur à René Crevel : « A René Crevel / sympathi-quement / René Char ».

Magnifique reliure «métallisée» de Georges Leroux.

Rare surtout avec envoi d’époque à une personnalité majeure du surréalisme.

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36. CHAR (René). Fureur et Mystère. Poèmes.

Paris, Gallimard, 1948. In-12 (18,7 x 12 cm), broché, couv. grise imprimée en rouge et noir, 264 pp., 2 ff. n. ch., étui-chemise en demi-maroquin rouge de Devauchelle.

Édition en partie originale d’un des principaux recueils poétiques de René Char.

Un des 14 premiers exemplaires sur vélin de Hollande (celui-ci un des 4 hors commerce, lettré C).

Exemplaire broché, en très grande partie non coupé sous étui-chemise de Devauchelle.

Camus célébra ainsi la publication de Fureur et Mystère en octobre 1948 : «Je tiens René Char pour notre plus grand poète vivant et Fureur et mystère pour ce que la poésie française nous a donné de plus surprenant depuis les Illuminations et Alcools».

37. CHAR (René). Le Poème pulvérisé.

Paris, Fontaine, 1947. 1 vol. (26,2 x 18,5 cm), broché, couverture imprimée en rouge et noir, 103 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale.

L’un des 1 200 exemplaires sur simili-japon (seul papier après 65 ex. sur pur fil Johannot qui contiennent une eau-forte de Matisse).

Très bel envoi autographe signé de l’auteur : «A Théodore Roethke / dont les poèmes / vivent et éclairent / «en avant», vers / l’Impossible à conquérir. / avec l’admiration amicale de / René Char / Paris 31 juillet 1956».

Bel exemplaire malgré un petit accroc en pied.

Théodore Roethke (1908-1963) figure parmi les plus grands poètes américains du XXe siècle. Il fit la connaissance de René Char à Paris en juillet 1956 par l’intermédiaire de la Princesse Caetani. Immédia-tement les deux poètes se voueront une estime réciproque.

Théodore Roethke confiera à son psychiatre qu’il considérait René Char comme le grand frère qu’il n’avait pas eu.

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38. CHATEAUBRIAND (François-René, de).

Mémoires d’outre-tombe. .

Paris, Eugène et Victor Penaud frères, 1849-1850. 12 volumes in-8 (21,5 x 13,4 cm), demi-chagrin noir, dos à nerfs plats polis, filets à froid dans les caissons, filet doré en tête et pied, titre et tomaison doré, tête dorée, papier chagriné violine sur les plats (reliure de l’époque).

Edition originale.

Exemplaire de première émission, complet de l’avertissement et de la liste des souscripteurs.

Exemplaire très frais en reliure uniforme de l’époque, une mouillure claire en tête du premier volume.

Rare dans cette condition.

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39. CHRISTIE (Agatha).

Du Meurtre de Roger Ackroyd à Dix petits nègres.

Paris, Librairie des Champs Élysées, Le Masque, Collection de romans d’aventures, 1930 à 1940. 20 vol. in-12 (17,5 x 11,5 cm), cartonnage éditeur orange pour les 15 premiers volumes avec jaquette illustrée, les 5 derniers volumes brochés sous couver-ture cartonnée souple avec jaquette illustrée.

Collection des 20 premiers livres d’Agatha Christie publiés dans la collection du Masque avec jaquette illustrée.

Dix-huit volumes sont en édition originale française avec jaquette illustrée originale.

Seuls ces vingt volumes furent publiés avec jaquette illustrée. Les volumes parus après guerre parurent sans jaquette. Il ne fut pas tiré de grand papier.

L’ensemble comprend des titres mythiques de la littérature policière du XXe siècle comme Le Meurtre de Roger Ackroyd, Le Crime de l’Orient-Express et Dix petits nègres.

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Le premier volume de la série, Le Meurtre de Roger Ackroyd, est en deuxième tirage, paru le 20 janvier 1930, premier tirage en cartonnage jaune et avec la jaquette originale illustrée d’Alexandre Charles Masson (l’édition originale paraissant le 20 août 1927 en cartonnage vert avec jaquette typographique verte pour les SP et jaquette illustrée par Charles Léandre pour le tirage dans le commerce).

Le troisième volume de la série, L’Homme au complet marron est revêtu de la jaquette passe-partout dite «au poste de police» illustrée par Jean Bernard (illustration générique avec cartouche blanc dans lequel le titre de l’ouvrage est imprimé en rouge) qui fut imprimée à partir de 1937, le volume quant à lui a les caractéristiques de tout premier tirage.

Bon nombre de ces romans connurent des adaptations cinématographiques, théâtrales ou télévisuelles.

Rarissime ensemble dans un état exceptionnel de fraicheur, les fines jaquettes illustrées étant d’une extrême fragilité.

A notre connaissance, aucune collection similaire n’a été présentée sur le marché à ce jour.

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40. [COCTEAU (Jean)]. Le Livre blanc.

Paris, [Maurice Sachs et Jacques Bonjean], 1928. In-4 couronne (23,5 x 20,3 cm), broché, couverture de papier vergé blanc à rabats avec titre et monogramme, 80 pp., 3 ff. n. ch., étui-chemise de box et papier, titre doré.

Véritable et très rare édition originale de l’un des récits poétiques les plus emblématiques de Jean Cocteau.

Tirage limité à 31 exemplaires sur vergé blanc de Montval, fait à la main par Gaspard Maillol, le nôtre portant le n°11.

Écrit durant l’hiver 1927/28, à l’occasion d’un séjour à l’Hotel L’Étoile de Chablis en compagnie de son secrétaire et amant Jean Desbordes, Jean Cocteau y aborde sa relation amoureuse avec celui-ci et son homosexualité.

Cette rarissime édition, publiée anonymement, fut suivie deux ans plus tard par une édition illustrée par Jean Cocteau, dans laquelle celui-ci ne revendique que les dessins.

Pia, Les Livres de l’Enfer, 812/813

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41. COLETTE. Chéri - La Fin de Chéri.

Paris, Anthème Fayard, 1920 & Paris, Ernest Flammarion, 1926. 2 vol. in-18 (18,6 x 11,8 cm) brochés, couverture jaune impri-mée, 251 pp., 1 f.n. ch. (Chéri), couverture imprimée en rouge et noir, 246 pp., 2 ff. n. ch. (La Fin de Chéri).

Edition originale pour les deux volumes parus à sept ans d’intervalle.

Exemplaire du tirage courant (après 175 Hollande et 550 vélin pur fil) pour Chéri.

Un des 450 ex. sur vélin pur fil Lafuma (après 50 Chine et 250 Hollande) pour La Fin de Chéri.

Les deux volumes proviennent de la bibliothèque de Lucien Lelong et comportent de très beaux envois autographes signés de l’auteur.

Sur Chéri : «à Lucien Lelong, / homme de goût qui / [Chéri]t les / belles étoffes, les / belles lignes, les / belles couleurs, - et / les belles éditions / bien affectueusement / Colette».

Sur La Fin de Chéri : «à Lucien Lelong, / - mais quel singulier / livre à offrir à un / homme qui aime / d’amour tout ce / qui commence, tout / ce qu’il peut faire / naître, -et qui naît / chaque jour, lui- / même, sans se / lasser ? / Colette.».

Grand couturier et parfumeur français, Lucien Lelong (1889 - 1958) fut l’un des principaux promoteurs de la Haute Couture aux côtés de Chanel, Schiaparelli, Patou, Worth et Lanvin.

Il réalisa les costumes pour l’adaptation théâtrale de Chéri au Théâtre Michel le 1 décembre 1921.

Invitée à l’inauguration de l’hôtel de la rue Matignon de Lucien Lelong, Colette y prit la parole pour dire sur la mode quelques phrases ingénieuses et pleines d’ esprit.

C’est dans sa maison de mode que les grands créateurs comme Christian Dior, Pierre Balmain et Hubert de Givenchy ont été formés.

Maurice Goudeket, alors veuf de Colette, épousera en 1958, Sanda Dancovici, troisième épouse de Lu-cien Lelong, quelques mois après le décès de ce dernier.

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42. CONRAD (Joseph). Lord Jim.

Paris, Nouvelle Revue Française, 1922. In-4 (21,5 x 16,5 cm), demi-maroquin rouge à la bradel à coins, tête dorée, couv. et dos conservés, 356 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale française du chef d’oeuvre de Conrad.

Traduit de l’anglais par Philippe Neel sous la direction d’André Gide.

L’un des 125 premiers ex. num. réimposés au format in-4 Tellière imprimés sur papier vergé Lafu-ma-Navarre, celui-ci imprimé nominativement pour Ronald Davis.

Dos lég. passé, rousseurs éparses.

43. CREVEL (René). 1830.

Englewood, As Stable Publications, 1926. In-12 (20 x 13,5 cm), demi-box turquoise à la Bradel et à bande, titre doré en long, couverture illustrée d’un dessin de Phelan Gibb (reliure signée de Leroux), 4 ff. n. ch., enveloppe d’expédition.

Edition originale de ce court récit surréaliste narrant l’amour impossible d’Athénaïs et Agénor, ce dernier découvrant durant la nuit de noce le handicap de sa jeune épouse.

Tirage limité à 300 exemplaires.

Exemplaire du compositeur américain M. Virgil Thomson (1896-1989) avec enveloppe d’expédition (timbre et cachet situé à Davos, daté du 23 IX 27) à l’en-tête de la petite maison d’édition du New Jersey (As Staple Publications) dirigée par George Platt Lynes à qui Crevel avait confié ce texte et envoi auto-graphe signé de l’auteur :

«Merci pour les bonbons et amitiés, René».

Bien établi par Leroux. Très rare avec envoi.

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44. CROS (Charles). Le Coffret de Santal.

Paris et Nice, Alphonse Lemerre et J. Gay et Fils (Imprimerie Niçoise), 1873. 17,2 x 11,3 cm, demi-maroquin vieux rose à coins, dos à nerfs, encadrements dorés dans les caissons, tête dorée, couv. et dos. cons. (reliure signée d’Alix), 1 f. blanc, 174 pp., 1 f. n. ch. (achevé d’imprimer).

Edition originale rare (pas de grand papier).

Envoi autographe signé de l’auteur sur le premier feuillet blanc à Émile Planat dit Marcelin : «A Monsieur Marcelin / Directeur de la Vie Parisienne / Sympathique hommage / Charles Cros».

Charmant exemplaire finement relié par Alix. Les roses au dos commencent tout juste à faner.

Dessinateur caricaturiste de la vie élégante parisienne des années 1850-70, Emile Planat fut un contribu-teur régulier du Journal Amusant et de L’Illustration ainsi que de la Vie parisienne qu’il fonda. Il fut égale-ment un collectionneur boulimique d’estampes.

45. CURWOOD (James-Oliver). Le Piège d’or (The Golden snare).

Paris, G. Crès et Cie, 1924. In-12 (19,7 x 12,5 cm), demi-percaline violette à la Bradel, pièce de titre, couv. conservée (reliure de l’époque), IV pp. (Avant-propos du traducteur), XV pp. (faux-titre, titre, introduction), 242 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale française (traduction de Paul Gruyer et Louis Postif) de ce roman d’aventures du Grand Nord.

Un des 40 ex. num. sur vélin pur fil Lafuma (seul grand papier), le nôtre l’un des dix ex. hors commerce.

Envoi autographe signé de l’auteur à l’épouse de l’un des deux traducteurs : «to Mme Jeanne Postif /with the best wishes / of the author / James-Oliver Curwood».

Teinte de la percaline passée, quelques pâles piqûres aux premiers et derniers feuillets.

Provenance : Bibliothèque de Jeanne et Louis Postif, traducteur de l’ouvrage.

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46. DEBUSSY (Claude). Pelléas et Mélisande. Drame lyrique en 5 actes et 12 tableaux.

Paris, E. Fromont, 1902. In-4 (31,4 x 25,5 cm), plein Bradel de papier fantaisie rouge et noir aux flots tumultueux, pièce de titre biseautée (rel. signée de Patrice Goy et Carine Vilaine), 4 ff. n. ch. (dédicace, titre, index, distribution), 283 pp..

Edition originale de la partition pour chant et piano.

En page 164 figurent les quinze mesures coupées dès la première représentation du 30 avril 1902 au Théâtre national de l’Opéra-Comique et supprimées dans l’édition ultérieure donnée par Durand avec de nouveaux intitulés.

Livret de Maurice Maeterlinck. Dédicace imprimée : «à la mémoire de Georges Hartmann et en témoi-gnage de profonde affection à André Messager».

Un des 50 exemplaires num. imprimés sur papier de Hollande (seul grand papier outre 50 ex. sur Japon), le nôtre portant le n°9.

Exemplaire personnel de Simone Berriau, comportant sur la page de titre un envoi autographe signé de celle-ci à son amant l’écrivain Maurice Guénot : «Tu as été cher et bien aimé Maurice / Guenot mon Peleas (sic). Je te donne mon plus / précieux souvenir / Simone Berriau / 5 avril 1974 / 7 ans / titulaire du rôle / de Melisande».

Quelques soulignés au crayon bleu, une partie de la dédicace surlignée, une correction manuscrite au crayon en page 55, pâle mouillure affectant la marge inférieure de quelques feuillets, rares rousseurs.

Travaillant le chant avec Rose Caron et Germaine Martinelli, Simone Berriau (1896 - 1984) entre dans la troupe de l’Opéra-Comique, dont elle fera partie pendant treize ans.

Dotée d’un physique agréable et d’une bonne voix naturelle de soprano, elle débute salle Favart dans le rôle de Micaëla dans Carmen de Georges Bizet en 1923 sous la direction du chef d’orchestre Albert Wolff dont elle fut la compagne.

Elle y interprétera également le rôles de Rosenn dans Le Roi d’Ys d’Édouard Lalo, Mimi dans La Bohème et Cio-Cio San dans Mme Butterfly de Giacomo Puccini, Concepción dans L’Heure espagnole de Maurice Ravel.

Dans Pelléas et Mélisande, elle se montre admirable et s’attire les compliments de Maurice Mae-terlinck.

Son interprétation de Mélisande, en compagnie d’André Gadin dans le rôle de Pelléas, sous la direction d’André Wolff fut enregistrée en 1930 et les deux premières scènes de l’Acte III (Scènes des cheveux et du Souterrain) furent éditées en 78 tours par Polydor.

Un accident vocal mettra fin, en 1935, à sa carrière lyrique. Elle se consacre alors intégralement au cinéma. Max Ophüls lui offrira ses deux meilleurs rôles dans Divine (1935) et La Tendre ennemie (1936).

Elle prend en 1943 la direction du Théâtre Antoine, qu’elle dirigera jusqu’à sa mort en 1984. Y sera créée la quasi-intégralité de l’oeuvre dramatique de Jean-Paul Sartre (Morts sans sépulture, La Putain respec-tueuse, Le Diable et le bon Dieu, Nekrassov).

Dictionnaire des Musiciens : les Interprètes (Encyclopaedia Universalis)

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47. DESBORDES-VALMORE (Marceline). Poésies.

Paris, A. Boulland, 1830. 2 volumes in-8 (22 x 14 cm), demi-maroquin bleu à grain long avec coins sertis d’un filet doré, dos longs ornés, entièrement non rogné, couvertures illustrées et dos conservés (reliure signée de G. Mercier), faux-titre, frontis-pice ajouté, titre, 555 pp. (Tome I), faux-titre, titre, 510 pp., 1 f. n. ch. (Tome II). Grand in-4, broché, couv. imprimée, 14 ff. n. ch..

Importante édition collective, en partie originale.

L’illustration comprend une vignette gravée sur bois d’après Henry Monnier reproduite sur les couvertures et sur les faux titres et 4 planches gravées hors texte d’après Devéria, H. Monnier et Tony Johannot.

Un des rares exemplaires sur papier vélin fin avec les figures hors-texte sur Chine appliqué tirées avant la lettre

Exemplaire truffé :

- d’une jolie vignette (Album du jeune âge), gravée sur acier, en épreuve avant la lettre sur chine appliqué, placée en frontispice.

- de deux états supplémentaires des gravures (sur Chine appliqué avec la lettre et l’eau-forte pure avant la lettre sur vélin).

- d’une exquise lettre autographe signée de Marceline Desbordes-Valmore, concernant sa petite fille, relié en tête du premier volume : «Vous serez obligé, ma bonne Léonie, de gronder un peu ma pauvre Ondine, pour avoir oublié vos règlements en empruntant un livre à une petite élève. Vous serez comme moi, vous la gronderez, et puis vous l’aimerez pour la tendresse qu’elle vous porte ainsi que sa mère. Marceline Desbordes-Valmore, 3 février 1835».

- une longue pièce de vers autographe (fragment, 2 pp. in-8) de Marceline Desbordes-Valmore.

Le recueil de 1830 et celui, posthume, des Poésies inédites, représentent les deux sommets de l’œuvre de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). La muse romantique fut d’emblée reconnue par ses pairs comme une voix authentique. Vigny la proclame : « le plus grand esprit féminin de son temps. » Et Paul Verlaine la fit figurer dans la seconde édition des Poètes maudits.

Bel exemplaire, relié sur brochure par G. Mercier. .

Provenance : Bibliothèque Louis Barthou (ex-libris), Jaime Ortiz Patino.

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48. DESNOS (Robert) & MASSON (André).

C’est les bottes de sept lieues. Cette phrase « Je me vois ».

Paris, Editions de la Galerie Simon, 1926. Grand in-4, broché, couv. imprimée, 14 ff. n. ch.., étui-chemise.

Edition originale illustrée de 4 eaux fortes hors-texte à pleine page d’André Masson.

Tirage à 112 exemplaires numérotés et signés par Robert Desnos et André Masson, celui-ci sur vergé d’Arches.

Un des plus beaux livres illustrés par André Masson, édité par D. H Kahnweiler.

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49. DESNOS (Robert) & MALKINE (Georges).

The Night of loveless nights.

Anvers, s. e., 1930. Grand in-4 (33,3 x 25,4 cm), broché couverture à rabats imprimée sur le premier plat, 36 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale illustrée de 3 compositions à pleine page de Georges Malkine, qui fit partie du premier groupe surréaliste avec Breton, Ernst, Masson, Éluard, Desnos...

Tirage à 156 exemplaires, celui-ci un des 100 sur Arches (n°47), portant un envoi autographe signé : «à Jacques Porel / son ami / Robert Desnos / tout court / Pâques 1930» couvrant le feuillet liminaire avec un grand dessin à la plume représentant un paysage avec un chemin en lacet franchissant une rivière et menant à une église bordée d’arbres, une étoile au sol percée d’une flèche, des collines en arrière plan et un ciel étoilé.

Fils de l’actrice Réjane (1856-1920), ami de Marcel Proust, Jacques Porel (1893 - 1982) collabora à de nombreuses revues littéraires dont L’Oeuf dur, Les Écrits nouveaux et la Nouvelle Revue Française. Il fut un intime de Jacques Rigaud. Il laissa des souvenirs de sa mère dans «Fils de Réjane» tome I 1895-1920 et tome II 1920-1950. Tout comme Robert Desnos il publia un texte intitulé Corps et biens.

Page de dédicace très légèrement brunie. Habiles restaurations au dos.

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50. DESNOS (Robert). Les Sans cou.

Paris, s.n., 1934. In-4 (24,8 x 19,3 cm), broché, couverture blanche imprimée, non paginé, 22 ff. n. ch. dont le frontispice d’André Masson.

Édition originale illustrée d’une eau-forte originale d’André Masson en frontispice.

Un des 90 exemplaires sur vélin Navarre, signé de l’auteur et de l’illustrateur au colophon (après 1 ex. sur Madagascar, 10 ex. sur vélin avec deux eaux-fortes et deux exemplaires destinés au dépôt légal).

Bel envoi autographe signé de l’auteur : «à G.-L. Roux / le premier juillet 1935 / Je n’ai pas encore tout à fait / 35 ans ! / son ami / Robert Desnos».

Bel exemplaire, taches brunes aux trois derniers feuillets.

Dessinateur et peintre français, Gaston-Louis Roux (1904 - 1988) débuta sa carrière d’illustrateur en 1926 grâce à André Malraux et Pascal Pia qui lui confièrent l’illustration de plusieurs ouvrages dont «Les Exploits d’un jeune Don Juan» d’Apollinaire. Il fait la connaissance d’Elie Lascaux et d’André Masson qui lui présente Daniel-Henry Kahnweiler, directeur de la galerie Simon, qui le prend sous contrat.

Le peintre rencontre de nombreux artistes dont Alberto Giacometti qui réalisera son portrait en 1956. Il côtoie également de nombreux écrivains surréalistes dont Paul Eluard, Raymond Queneau, Jacques Baron, Robert Desnos (dont il illustrera Etat de Veille en 1943), Vicente Huidobro qui deviennent des amis proches.

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51. DORGELÈS (Roland). Si c’était vrai ?

1933. 2 volumes in-4 (21 x 18 cm), plein vélin à la Bradel, dos longs avec auteur, titre, tomaison et date à l’encre noir et rouge, manuscrit autographe rédigé à l’encre bleue sur environ 800 feuillets montés sur onglet.

Manuscrit de premier jet, comportant de nombreuses ratures, du roman intitulé Si c’était vrai ? paru en 1934 chez Albin-Michel.

On joint le feuillet d’annonce du roman précisant que «Le nouveau roman de M. Roland Dorgelès a un point de départ des plus originaux : la malfaisance serait une maladie, et cette maladie pourrait se guérir. Sur ce thème imprévu, le célèbre auteur des «Croix de bois» et de «Partir» a brodé des variations d’une fantaisie étourdissante par quoi ce trouve rejointe la tradition des plus grands conteurs français.»

Sur le même document figure un florilège de louanges parues dans la presse : «L’aisance, la chaleur d’imagination, la saine gaîté gagnent le lecteur. On ne boude pas contre ce plaisir» (André Thérive, Le Temps), «Du rire aux larmes, c’est la plus difficile des réussites littéraires» (Léon Deffoux, L’Oeuvre), «C’est une satire du monde moderne... Une satire du matérialisme... une satire du puritanisme» (Robert Brasillach, L’Action française), «Un sujet en or... (Eugène Marsan, Comoedia).

Établi en deux volumes en plein vélin, reliure non signée mais réalisée par Lavaux tel que l’indique la notice de vente à Drouot du 6 avril 1997 durant laquelle furent dispersés de nombreux manuscrits de Roland Dorgelès.

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52. DOSTOÏEVSKY (Théodore). Le Crime et le Chatiment.

Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1884. 2 vol. in-12 (18,3 x 12 cm), brochés, couvertures jaunes imprimées en noir, faux-titre, titre, 334 pp., 1 f. n. ch., faux-titre, titre, 302 pp., sous emboitages..

Édition originale française (pas de grand papier).

Est joint une lettre autographe signée, sans date mais très probablement de 1884, incisive et pleine de discernement de J.-K. Huysmans adressée à [Gustave] Geffroy, critique d’art qui contribua à faire connaître les Impressionnistes, romancier et membre représentatif du groupe des naturalistes et fonda-teur de l’académie Goncourt : «Entendu mon cher Geffroy, pour le lundi, 2 février prochain, à l’heure dite. Avez-vous lu un admirable livre Crime et Chatiment de Dostoïevsky sinon - lisez, lisez - c’est un [fier] rude homme que ce russe ! C’est un fier tonique par ces temps d’Ohnet et de Nizet ! ah ! certes. Merci et bien à vous. J.-K. Huysmans».

Exemplaire lavé, comportant quelques pâles rousseurs. Habiles restaurations aux couvertures.

C’est probablement en réaction aux Béotiens, récit à clefs vilipendant ses anciens amis de La Jeune Belgique, également publié en 1884 que Huysmans s’en prend à son auteur Henri Nizet (1863 - 1925). Georges Ohnet, auteur à succès, notoirement opposé au naturalisme, fut fréquemment accroché dans la correspondance de J.-K. Huysmans. C’est en 1884 également que parait le maître livre de Huysmans, A Rebours.

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53. DUJARDIN (Edouard). Les Lauriers sont coupés.

Paris, Librairie de la Revue Indépendante, 1888. 19,4 x 13,1 cm, demi-percaline à la bradel, pièce de titre, couvertures conser-vées, portrait frontispice, 139 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale, ornée d’un portrait de l’auteur qui est une eau-forte originale de Jacques-Emile Blanche.

Un des 400 ex. num. imprimés sur papier vélin anglais mécanique (après 20 ex. sur vélin français à la cuve).

Envoi autographe signé de l’auteur : «À Monsieur Durand / confraternellement / Édouard Dujardin.»

Correction manuscrite de l’auteur à la page 62.

Il s’agit très probablement de l’exemplaire d’Auguste Durand (1830 - 1909), éditeur de musique à qui l’on doit la publication de l’oeuvre de grands compositeurs français tels Jules Massenet, Claude Debussy, Maurice Ravel, Camille Saint-Saëns mais aussi la publication française des oeuvres de Wagner. Édouard Dujardin commença sa carrière en tant que critique musical. En 1885, il fonda avec Teodor de Wyzema la Revue Wagnérienne. La collection de manuscrits d’Edouard Dujardin conservés au Harry Ransom Center à l’Université du Texas comporte des documents adressés à Auguste Durand et son fils Jacques. C’est dans cet ouvrage qu’apparaît en littérature le procédé du monologue intérieur illustré plus tard par James Joyce.

54. ECHENOZ (Jean). Je m’en vais.

Paris, Editions de Minuit, 1999. 19,7 x 14,5 cm, broché, couv. imprimée, 252 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale.

L’un des 99 ex. sur papier vergé des papeteries de Vizille (seul grand papier, outre 7 hors commerce sur le même papier).

Exemplaire enrichi d’un envoi autographe daté du 9 décembre 1999.

Parfait état, non coupé. Prix Goncourt 1999.

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55. [ÉDITIONS DE MINUIT].

publications clandestines des Éditions de Minuit (1942 - 1944).

20 février 1942-1er août 1944. 31 volumes ou tracts, brochés ou en feuilles, réunis sous emboitage et étuis assortis.

Ensemble complet des publications éditées sous le manteau par les Éditions de Minuit pendant l’occupation, brochées telles que parues, présentées sous emboitage en plein maroquin (Le Silence de la mer) et sous étuis assortis en demi-maroquin (4 étuis pour A travers le désastre, les feuillets, les pla-quettes éditées en 1943 et celle éditées en 1944) :

1. [BRULLER (Jean)] VERCORS. Le silence de la mer. Paris, Editions de Minuit, 1942. 16,5 x 11,3 cm, broché, couverture crème à rabats imprimée en noir, 90 pp., 3 ff. n. ch., emboîtage en plein cuir noir, intérieur agneau velours. Mythique et rarissime édi-tion originale du premier volume des éditions clandestines parues aux Editions de Minuit.

Exemplaire en parfait état, complet du manifeste des Editions de Minuit (feuillet de 15,7 x 10,5 cm) rédigé par Pierre de Les-cure et tiré à part sur papier libre.

1 bis. [BRULLER (Jean)] VERCORS. Le silence de la mer. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 11,5 cm, broché, couv. blanche à rabats imprimée, 90 pp. Second tirage paru aux Éditions de Minuit de ce chef-d’oeuvre littéraire. Envoi autographe signé de l’auteur, daté du 1er mars 1958, à l’épouse de René Laporte, le jour du quatrième anniversaire du décès de son mari. Fon-dateur des Cahiers Libres et écrivain, René Laporte fut, juste avant guerre, chargé de la censure au Ministère de l’Information. Pendant l’Occupation, il partit à Antibes où il anima un foyer de résistance littéraire, écrivit dans des revues clandestines, aban-donnant la posture surréaliste pour la poésie engagée et poursuivit, avec Léon-Paul Quint, les publications des éditions Simon Kra, frappées d’interdiction. René Laporte meurt renversé par une voiture le 1er mars 1954. Belle provenance.

2. MARITAIN (Jacques). A travers le désastre. Paris, Éditions de Minuit, 1942. 21 x 13,5 cm, broché, couv. blanche à rabats imprimée en noir, 91 pp., 2 ff. n. ch., feuillet de 20,5 x 13,5 cm imprimé recto verso (Manifeste des Éditions de Minuit). La plus rare des publications clandestines de Minuit qui n’a sans doute jamais été distribuée. Complet du Manifeste des Éditions de Minuit imprimé recto verso.

3. COLLECTIF. Chroniques interdites. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 90 pp., 3 ff. n. ch.. Très rare.

4. COLLECTIF. L’honneur des poètes. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 91 pp., 2 ff. n. ch.. Très rare.

4 bis. COLLECTIF. L’honneur des poètes. s. l. [Paris], s. e. [Éditions de Minuit], s. d. [juin 1944]. Un feuillet de 52,5 x 43,5 cm de papier journal imprimé recto verso et plié en quatre au format 26,5 x 22 cm.

5. [MAURIAC (François)] FOREZ. Le Cahier noir. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 1 f. n. ch., 48 pp., 5 ff. n. ch..

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6. [MOTCHANE (Léon)] THIMERAIS. La pensée patiente. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 59 pp., 2 ff. n. ch..

7. [DEBÛ-BRIDEL (Jacques)] ARGONNE. Angleterre (d’Alcuin à Huxley). Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 61 pp., 1 f. n. ch. suivi d’un encart de 8 pages signé de Charles Morgan et intitulé «Du génie français».

8. [ARAGON (Louis)] LA COLERE (François). Le musée Grévin. s. l. [Paris], Éditions de Minuit, Août-Septembre 1943. Un feuillet de 28 x 62,5 cm de papier journal imprimé recto verso et plié en trois au format 28 x 21 cm format tract de 6 pp.. 8 bis. [ARAGON (Louis)] LA COLERE (François). Le musée Grévin. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 28 pp., 2 ff. n. ch..

9. [TRIOLET (Elsa)] DANIEL (Laurent). Les amants d’Avignon. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 89 pp., 2 ff. n. ch..

10. [FARGE (Yves)] ANONYME. Toulon. Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Témoignages», 1943. 16,5 x 11,5 cm, broché, couv. bleu-gris imprimée en noir, 46 pp., 1 f. n. ch., 8 photos in-texte.

11. [THOMAS (Edith] AUXOIS. Contes d’Auxois (Transcrit du réel). Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 60p., 2 ff. n. ch..

12. [BRULLER (Jean)] VERCORS. La marche à l’étoile. Paris, Éditions de Minuit, 1943. 16,6 x 11,5 cm, broché, couv. blanche à rabats, 92 pp., 2 f. n. ch.

13. THIMERAIS. Éléments de doctrine. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couverture imprimée en noir, 45 pp., 1 f. n. ch.. Véritable énigme bibliographique, la présente plaquette est tellement clandestine qu’on ne la retrouve dans aucun catalogue de l’éditeur, pas plus qu’à la Bibliothèque Nationale, ni dans les études consacrées aux Éditions de Minuit. Très rare.

14. [PAULHAN (Jean)]. Pages choisies de Jacques Decour. Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Comité national des écrivains», 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 44 pp., 2 ff. n. ch., portrait-frontispice de Jacques Decour.

15. [ARAGON (Louis)] ANONYME. Le crime contre l’esprit. (Les martyrs), par le témoin des martyrs. Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Témoignages», 1944. 16,5 x 11,5 cm, broché, couv. bleu-gris imprimée en noir, 68 pp., 2 ff. n. ch..

16. STEINBECK (John). Nuits noires (The moon is down). Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Voix d’outre-monde», 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en bleu avec le titre de la collection répété en encadrement sur le plat supérieur, 181 pp., 2 ff. n. ch..

17. [GIRON (Roger)] VEXIN. L’Armistice (12-16 juin 1940). Témoignages et textes rassemblés par .... Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Témoignages», 1944. 16,5 x 11,5 cm, broché, couv. bleu-gris imprimée en noir, 45 pp., 1 f. n. ch..

18. COLLECTIF. L’honneur des poètes **. Europe. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 124 pp., 2 ff. n. ch..

19. [CASSOU (Jean)] NOIR (Jean). 33 sonnets composés au secret présentés par François la Colère [Louis Aragon]. Paris, Édi-tions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 77 pp., 4 ff. n. ch..

20. [AVELINE (Claude)] MINERVOIS. Le temps mort. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats impri-mée en noir, 74 pp., 3 ff. n. ch..

21. [MORGAN (Claude)] MORTAGNE. La marque de l’homme. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 87 pp., 3 ff. n. ch..

22. PEGUY - PERI. Deux voix françaises. Avec une préface de Vercors et une introduction par le Témoin des Martyrs [Louis Ara-gon]. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 87 pp., 4 ff. n. ch..

22 bis. PEGUY - PERI. Deux voix françaises. s. l. [Paris], s. e. [Éditions de Minuit], s. d. [juin 1944]. Un feuillet de 56 x 44,5 cm de papier journal imprimé recto verso et plié en quatre au format 28 x 21 cm formant un tract non paginé de 8 pp..

23. COLLECTIF. Les bannis. Poèmes traduits de l’allemand par Armor. Introduction de Mauges. Paris, Éditions de Minuit, Coll. «Comité National des Ecrivains», 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 87 pp., 4 ff. n. ch..

24. COLLECTIF. Nouvelles Chroniques. Chroniques interdites **. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats imprimée en noir, 91 pp., 2 ff. n. ch..

25. [ADAM (George)] HAINAUT. A l’appel de la liberté. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats impri-mée en noir, 91 pp., 2 ff. n. ch..

26. [GHENENNO (Jean)] CEVENNES. Dans la prison. Paris, Éditions de Minuit, 1944. 16,5 x 12 cm, broché, couv. à rabats impri-mée en noir, 68 pp., 5 ff. n. ch..

L’édition originale du Silence de la Mer datée du 20 février 1942 fut imprimée à 350 exemplaires par Claude Oudeville, le texte étant composé par Ernest Aulard. Elle ne fut diffusée qu’à la fin de1942, d’abord à une centaine de personnalités parisiennes (artistes, écrivains, grands patrons de l’industrie et de la finance, magistrats, universitaires et scientifiques), d’autre part en zone sud (où la plupart des exemplaires furent saisis par les Allemands lors du passage de la zone de démarcation)

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56. [ÉDITIONS DE MINUIT] DONDERO (Mario).

La Photo du Nouveau Roman.

Hiver 1959-1960. Tirage argentique en noir et blanc.

Mythique photographie réunissant les principaux auteurs du Nouveau Roman en compagnie de leur éditeur devant les locaux des Éditions de Minuit, 7 rue Bernard-Palissy.

On reconnaît de gauche à droite : Alain Robbe-Grillet, Claude Simon, Claude Mauriac, Jérôme Lindon, Robert Pinget, Samuel Beckett, Nathalie Sarraute et Claude Ollier.

Tirage argentique avec cachet des éditions de Minuit au dos (datant du milieu des années 1970) et éti-quettes précisant les noms du photographe et des personnes figurant sur cette photographie de groupe.

A l’automne 1959, Mario Dondero, photographe de presse, fut chargé par L’Illustrazione Italiana, mensuel culturel italien, d’un reportage sur le «mouvement littéraire dont on parlait le plus à l’époque : le Nouveau Roman».

Par l’intermédiaire de Jérôme Lindon, il parvient à réunir tous les auteurs Minuit afin de réaliser un portrait de groupe devant les locaux de la maison d’édition à Paris VIe. Un seul d’entre eux manque à l’appel. Il s’agit de Michel Butor qui arriva en retard au rendez-vous.

La photographie sera publiée dans le numéro de février 1960 de l’Illustrazione Italiana. Il faudra attendre plus de deux ans pour qu’elle le soit en France. Ce sera dans le Figaro littéraire le 9 juin 1962, à l’occasion de l’annonce du lancement du Club des 412.

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57. ÉLUARD (Paul) & ERNST (Max). Répétitions.

Paris, Au Sans Pareil, 1922. In-8 (21,8 x 14 cm), broché, couverture rouge imprimée en noir et illustrée d’un collage encollé sur le premier plat, 51 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale du premier ouvrage réalisé en commun par l’artiste et le poète.

Recueil composé de quarante-neuf poèmes de Paul Éluard et illustré de onze collages de Max Ernst, dont un en couleurs et un encollé sur le premier plat de couverture.

Tirage à 350 exemplaires sur papier glacé (n°50), signé au colophon par Paul Éluard.

Envoi autographe signé sur le premier feuillet blanc : «à Edmond Jaloux / hommage / de / Paul Eluard».

Paul Éluard était particulièrement attaché à ce recueil. A l’occasion de la vente de son manuscrit à Jacques Doucet, il le décrivit en ces termes «De tous mes livres, Répétitions, est celui que je préfère».

Critique littéraire et écrivain (1878 - 1949), Edmond Jaloux fut l’un des premiers promoteurs de la poé-sie surréaliste. «Jaloux semble avoir été toute sa vie un ardent défenseur de tout mouvement poétique important. Épris de symbolisme, alors qu’il était encore adolescent, il resta sensible à ses manifestations nombreuses et variées dans la poésie de Henri de Régnier, André Breton et Paul Éluard, et il fut toujours disposé à leur faire une place dans ses essais critiques». (J. Kolbert, Edmond Jaloux et sa critique litté-raire, Genève, 1962).

58. ÉLUARD (Paul) & PÉRET (Benjamin). 152 proverbes mis au goût du jour.

Paris, La Révolution Surréaliste, 1925. Plaquette in-12 (18,5 x 13,5 cm), agrafée, 28 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale.

Exemplaire du tirage courant (après 15 sur Hollande et 10 sur Chine numérotés).

Formidable envoi autographe signé de Benjamin Péret contresigné par Paul Éluard : «A Yves Tan-guy / Il faut battre sa mère pendant / qu’elle est jeune / l’as-tu fait ? / Benjamin Péret / Paul Éluard».

C’est au moment de la publication des 152 proverbes, en 1925, qu’Yves Tanguy adhère au mouvement surréaliste.

Tanguy illustrera plusieurs ouvrages de Benjamin Péret par la suite, Dormir dormir dans les pierres de 14 dessins en 1927 aux Éditions surréalistes, Trois cerises et une sardine paru en 1936 chez GLM et Feu central en 1947 chez K Éditeur.

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59. [ERNST (Max), BRETON (André) & PÉRET(Benjamin)].

Almanach surréaliste du demi-siècle. Numéro spécial de La Nef.

Paris, Éditions du Sagittaire, mars 1950. Grand in-8 (22,3 x 14 cm), plein maroquin bleu nuit, dos lisse titré or, toutes tranches dorées, couverture illustrée et dos cons., étui bordé (Alix), 3 ff. n. ch. (2 blancs, titre), 226 pp., 2 ff. n. ch., 2 lithographies de Max Ernst placées avant le titre et après la page 14.

Édition originale, publiée par André Breton et Benjamin Péret, avec les contributions d’une trentaine d’au-teurs. Nombreuses illustrations dans le texte et hors texte de Toyen, D. Tanning, B. Péret, M. Jean, J. Hérold, M. Ernst, G. de Chirico, S. Dali, M. Duchamp...

Un des 110 exemplaires du tirage de tête sur papier vélin pur fil de Lafuma, les seuls ornés de 2 litho-graphies originales hors-texte en couleurs de Max Ernst et signés à l’encre par André Breton et Max Ernst.

Exemplaire parfaitement établi par Alix.

60. ESTÈVE (Maurice) & FRÉNAUD (André). C’est à valoir.

Alès, PAB, noël 1955. Plaquette minuscule (8,5 x 6,5 cm), broché, couverture jaune imprimé à rabats, 6 ff. n. ch..

Edition originale.

Frontispice imprimé en noir de Maurice Estève. Il est ici rehaussé à l’encre bleue, verte et rouge par l’artiste.

Tirage à 104 exemplaires sur vélin d’Arches, justifiés et signés par PAB.

Double envoi autographe signé par l’auteur et l’artiste : «Pour Jacqueline et Alain Trutat / une toute petite figure / leur ami / André Frénaud» «Amitiés / Estève».

Exemplaire optimal, rehaussé par Estève et signé par l’auteur, l’artiste et l’éditeur.

Les Livres réalisés par P.A. Benoit. 1942-1971. Montpellier, 1971, N° 260.

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61. FAUTRIER (Jean) & PAULHAN (Jean). Fautrier. Oeuvres (1915 - 1943).

Paris, René Drouin, 1943. In-4 (28,4 x 23,5 cm), broché, couverture imprimée, 17 pp., 4 ff. n. ch. (Lithographie en couleurs ver-nie, quelques opinions de 1929, oeuvres exposées, f. blanc), dessin original sur feuillet de 25,6 x 20 cm inséré entre les pages 8 et 9..

Edition originale illustrée d’une reproduction en couleurs d’un tableau de Fautrier, «Le compotier», tirée en lithographie (planche vernie).

Un des rares exemplaires sur Montval, celui-ci imprimé spécialement pour le peintre d’origine suisse, Charles Montag, portant cet envoi autographe signé de l’artiste : «En toute sympathie / pour Charles Montag / Paris 16 nov. 1943 / Fautrier».

Exemplaire comportant un très beau dessin original de Jean Fautrier signé et dédicacé à Charles Montag, réalisé sur papier de Chine à l’encre et rehaussé au fusain, représentant une femme nue allon-gée.

Quelques pâles rousseurs à la lithographie vernie et habituel report de la lithographie sur le feuillet adja-cent.

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62. FLAUBERT (Gustave). Madame Bovary. Moeurs de province.

Michel Lévy Frères [Imp. de Mme Vve Dondey-Dupré], 1857. Un volume in-12 (19 x 13 cm), plein maroquin havane, dos à cinq nerfs, double filet doré sur les coupes, doublure de maroquin vert dans un encadrement doré, garde de soie brochée, seconde garde de papier peigne, tranches dorées, étui assorti (rel. signée Canape, 1904), faux-titre, titre, 490 pp., 1 f. blanc.

Édition originale.

Un des rares exemplaires imprimés sur vélin fort (seul grand papier), brochés à l’origine en un seul volume, comportant un titre unique, les cahiers numérotés successivement de 1 à 28.

Il en existerait environ 80 selon Auguste Lambiotte («Les exemplaires en grand papier de Madame Bova-ry» in Le Livre et l’Estampe, 1957, n° 12 et 16).

Exemplaire à belles marges (18,4 x 12,4 cm) établi en plein maroquin doublé en 1904 par Canape, dos éclairci.

Provenance: Jean Bonna (ex-libris).

63. FLAUBERT (Gustave). Madame Bovary. Moeurs de province.

Paris, Michel Lévy Frères [Imp. de Mme Vve Dondey-Dupré], 1857. 2 vol. in-12 (18,5 11,5 cm), reliés en demi-maroquin groseille à coins sertis d’un filet doré, dos à cinq nerfs, encadrements et fleuron dans les caissons, tête dorée, couv. conservées (rel. signée Bretault), faux-titre, titre, 232 pp. (Tome I), faux-titre, titre, p. [233] à 490 (Tome II).

Édition originale.

Exemplaire du tirage courant (après quelques exemplaires en un volume sur vélin fort) bien complet du feuillet de dédicace à Senard, orthographié Senart.

Enrichi des gravures de la première édition illustrée de Madame Bovary éditée par Alphonse Lemerre en 1874 comportant un frontispice et six figures hors texte dessinées et gravées à l’eau-forte par Boilvin, imprimées par Salmon, signées de 1875 après la lettre (second état).

Très bien relié en deux volumes par Bretault à la fin du XIXe siècle. Complet des couvertures.

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64. FLAUBERT (Gustave). La Première tentation de Saint Antoine (1849-1856).

Paris, Bibliothèque Charpentier, Eugène Fasquelle, 1908. In-8 (25,3 x 16 cm), plein maroquin rouge à la bradel, tranches dorées sur témoins, frise dorée sur les contreplats, double couverture et dos cons., étui bordé (rel. signée de G. Huser), 3 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre), XXXVII pp. (Préface), 303 pp..

Edition originale de la deuxième version (1856) avec quelques fragments de la première (1849) accompa-gnée en appendice d’une notice sur les manuscrits de La Tentation de Saint Antoine et d’une bibliographie des ouvrages lus et consultés par Flaubert pour la version de 1874 avec des notes explicatives du Docteur Paul Dorveaux.

Un des 20 exemplaires réimposés in-8 sur vélin d’arches du tirage spécial réservé pour la société Les XX, plus petit tirage sur beau papier (avant les 25 ex. sur Japon et 40 ex. sur Hollande, imprimés au format in-12).

Exemplaire parfait, établi en plein maroquin par Huser, complet de la double couverture réservée aux exemplaires pour Les XX, ici parfaitement conservée.

65. FONDANE (Benjamin). Rimbaud le voyou.

Paris, Denoël et Steele, 1933. In-12 (18,8 x 12 cm), broché, couv. illustrée, 215 pp., 2 ff. n. ch.., étui-chemise réalisé par Benjamin Elbel.

Edition originale (pas de grand papier) de cette importante étude présentant le poète maudit sous un nou-vel angle.

Important envoi autographe signé de l’auteur : «A Rolland de Renéville, / navré d’avoir été, / sous la pression de / la vérité, obligé / de dire ce que je pensais / de son voyant , en fonction / de / [Rimbaud / le voyou] / et avec la prière de / croire que je n’ai / pas, de coeur léger / sacrifié son / amitié - ... / me com-prendra-t-il ? / l’hommage de / Benj. Fondane / Paris - Oct. 33».

Quatre ans plus tôt, paraissait au Sans pareil, un essai d’André Rolland de Renéville, intitulé Rimbaud le voyant.

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66. FRANK (Bernard). Les Rats. roman.

Paris, La Table Ronde, 1953. In-8 (20,2 x 14,4 cm), broché, couverture imprimée, 540 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale du grand roman de Bernard Frank, celui qui causera sa rupture avec les Temps Modernes et Jean-Paul Sartre.

Un des 55 ex. sur alfa mousse (après 13 ex. sur vélin pur fil).

Très bel envoi autographe signé de l’auteur : «A ma très chère / tante, qui a de bien / beaux enfants dont je / me suis certainement / inspiré pour les personnages / les plus désirables de ce / roman. / Très affectueusement / en tout particulier / hommage. / Bernard Frank».

Exemplaire broché, dos creusé, petites taches sur le second plat de couverture et en bas du dos. Belle provenance.

67. FRAPIÉ (Léon). La Maternelle.

Paris, La Librairie Universelle, s. d. [1904]. In-8 (19,3 x 14,2 cm), demi-maroquin bleu nuit à coins sertis d’un filet doré, dos à nerfs ornés d’un filet guilloché, caisson ornés d’encadrement floral, tête dorée, non rogné, couv. et dos conservés (Vermorel), deux doubles feuillets illustrées par Steinlein, 4 f. n. ch. (blanc, faux-titre, titre, dédicace), 305 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale.

Un des 50 ex. num. imprimés sur Japon (seul grand papier), le nôtre portant le n° 10.

Exemplaire complet de la double épreuve avant la lettre, en bistre et en noir, de l’illustration de Stein-lein figurant en couverture du tirage ordinaire.

Truffé d’une lettre autographe signée de Léon Frapié d’une page in-12 : «2 juillet / Cher grand ami, / Je suis rentré trop tard de la / campagne hier pour assister / au dépouillement du scrutin au / Gil Blas - mais le résultat / ne faisait pas de doute ; il / m’a enivré de bonne joie / toute la soirée. / Je vous embrasse de / tout coeur. / Léon Frapié».

Chef-d’oeuvre de Léon Frapié, La Maternelle, roman réaliste et social narrant la moeurs enfantines dans une école des quartiers pauvres fut couronné du Prix Goncourt en 1904.

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68. GARCIA LORCA (Federico). Romancero Gitano.

Buenos Aires, Sur, 1933. In-12 (18,7 x 13,5 cm), demi-reliure à la Bradel de papier noir gaufré, papier peint rouge et noir sur les plats, premier plat de couverture conservé, 149 pp., 1 f. n. ch..

Première édition sud-américaine du chef-d’oeuvre poétique de Garcia Lorca, publiée par les soins de Victoria Ocampo.

Exemplaire complet du portrait photographique de l’auteur en frontispice.

Précieux envoi autographe signé de l’auteur à un poète : «Para Enrique Carrillo Barcena / Recuerdo cariñoso / Federico Garcia Lorca / Buenos A 1933».

La dédicace est aggrémentée d’un dessin représentant une flèche à la pointe constellée de trois petits points transperçant les initiales de la capitale argentine.

Federico Garcia Lorca effectua un voyage de six mois en Amérique du Sud en 1933 le menant de Mon-tevideo à Buenos Aires. Il y reçut un triomphe surtout avec Bodas de Sangre qui fut représenté une cen-taine de fois dans l’énorme théâtre Avenida qui faisait salle comble. La première édition sud américaine du Romancero venait de paraître et son auteur put la dédicacer à des personnalités du monde des lettres argentines.

Plusieurs recueils de chansons et poésies d’Enrique Carillo Bàrcena furent publiés à Buenos Aires quelques années plus tard : Canciones en sombra en 1940, Cristal del Aire en 1944.

Simple cartonnage de l’époque en harmonie avec ce recueil de poésie populaire.

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69. [GIACOMETTI (Alberto)] BJERKE-PETERSEN (Vilhelm).

Mindernes virksomhed.

Kobenhavn, Nordlundes Bogtrykkeri, Illums Bog-Afdeling, 1935. In-12 (20 x 14,6 cm), broché, couverture illustrée en noir, 14 ff. n. ch..

Edition originale de ce recueil de dessins surréalistes évoquant le rêve et la sexualité légendés en danois.

Exemplaire n°67 après 10 exemplaires avec gouache originale et 25 ex. avec dessin original.

Envoi autographe signé de l’artiste à Alberto Giacometti : «à Alberto Giacometti / mes salutations / Vilh. Bjerke Petersen».

Les livres provenant de la bibliothèque d’Alberto Giacometti sont rares. Un exemplaire du même livre, dédicacé à Kandinsky est conservé dans le fonds de la Bibliothèque Kandinsky au Centre Georges Pompidou.

Couverture brunie comportant quelques petites taches.

Vilhelm Bjerke-Petersen (1909-1957) est un peintre plasticien et théoricien danois.

En 1938, le Dictionnaire abrégé du surréalisme le salue comme «le promoteur du mouvement surréaliste dans les pays scandinaves».

Fondateur de la revue Linien avec Eiler Bille et Richard Mortensen en janvier 1934, Bjerke-Petersen se brouille rapidement avec ceux-ci à propos de son ouvrage Surrealismen. Ces derniers défendent le sur-réalisme abstrait alors que Bjerke-Petersen en propose une version figurative. En janvier 1935, Bjerke-Petersen en collaboration avec le suédois Erik Olson organise l’exposition internationale Kubisme-Sur-realisme dont le catalogue sera préfacé par André Breton.

Animateur de la revue Konkretion, il publie sa profession de foi «Pourquoi je suis surréaliste» dans Cahiers d’art, et participe avec ses amis aux expositions internationales de Londres et de Paris. (José Vovelle).

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70. GIACOMETTI (Alberto) & BATAILLE (Georges). Histoire de Rats.

Paris, Editions de Minuit, 1947. In-8 carré (20,3 x 16,5 cm), plein maroquin brun, plats ornés d’un décor géométrique de papiers découpés, têt dorée, non rogné, couverture et dos conservés (reliure signée de P.-L. Martin), 105 pp..

Edition originale illustrée de trois eaux fortes d’Alberto Giacometti.

Tirage limité à 210 exemplaires sur papier vélin d’Arches.

Un des 40 premiers ex. augmentés d’une suite sur papier de Rives de 3 eaux fortes originales supplé-mentaires, différentes des trois premières et que seuls les ces exemplaires comportent.

Belle reliure à décor de papiers découpés de P.-L. Martin, en parfait état.

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71. GIACOMETTI (Alberto) & BOUCHET (André, du).

Dans la chaleur vacante.

Paris, Mercure de France, 1961. In-8 (20,8 x 14,3 cm), broché, couverture rempliée imprimée, eau-forte de Giacometti, 102 pp., 4 ff. n. ch., étui-chemise en demi-maroquin noir.

Edition collective en partie originale de ce recueil qui reçut le prix de la Critique en 1961.

Jean-Pierre Richard en donna une critique élogieuse dans Onze études sur la poésie moderne (Seuil, 1964).

Au sommaire : Dans la chaleur vacante (PAB, 1959), Sol de la Montagne (Jean Hugues, 1956), Au deu-xième étage (Éditions du Dragon, 1956), Le Moteur blanc (GLM, 1956), Face de la chaleur (inédit), Sur le pas (Maeght, 1959) et Cession (inédit).

Un des exemplaires de tête sur vergé d’Auvergne comprenant un portrait de l’auteur gravé à l’eau-forte signé par Alberto Giacometti dont le tirage fut limité à 70 ex. num et quelques exemplaires hors commerce destinés aux collaborateurs (le nôtre justifié H. C.).

Après avoir donné un premier portrait d’André du Bouchet pour le tirage de tête du Moteur Blanc en 1956, Alberto Giacometti en donne ici un second, plus éthéré et apaisé, figurant parmi ses meilleurs portraits gravés.

Envoi autographe signé de l’auteur : «à Pauline / et Gaston Louis Roux / ces paroles d’avant le / début de l’été / leur ami / A. d. B.».

Bel exemplaire broché.

Gaston-Louis Roux illustrera un ouvrage d’André du Bouchet, L’Avril paru en 1963 chez Janine Hao.

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72. [GIACOMETTI (Alberto)] DUPIN (Jacques). Alberto Giacometti.

Paris, Maeght, 1963. 23 x 20 cm, cartonnage éditeur, couverture rempliée lithographiée, 313 pp., 2 ff. n. ch..

73. [GIACOMETTI (Alberto)] DU BOUCHET (André). Air. 1950-1953.

s. l., Clivages, 1977. 21,5 x 14,7 cm, broché, couv. rempliée imprimée, 32 ff. n. ch. dont portrait frontispice.

Edition originale (pas de grand papier) richement illustrée (150 illustrations en noir et blanc et 18 en couleurs).

La couverture et le frontispice sont des lithogra-phies originales d’Alberto Giacometti. Elles ont été tirées dans les ateliers de Maeght éditeur.

Double envoi autographe signé d’Alberto Gia-cometti et de Jacques Dupin à un peintre :

«A mon ami Gaston-Louis, / très affectueusement, / Alberto».

«A Gaston-Louis Roux, / amicalement, / Jacques Dupin».

Longue introduction de Jacques Dupin intitulée «Textes pour une approche», biographie et biblio-graphie.

Nouvelle édition de ces 8 poèmes parus initiale-ment chez Jean Aubier en 1951.

Un des 70 premiers ex. num. imprimés sur pa-pier de lin du Moulin de Larroque signés par l’auteur, seuls exemplaires (outre quelques ex. hors-commerce) illustrés d’un portrait de l’au-teur gravé à l’eau-forte par Alberto Giacometti tiré par les soins de l’atelier Crommelynck, le cuivre ayant été rayé après tirage.

Timbre de l’artiste au colophon.

Exemplaire broché en très belle condition.

Ce portrait gravé figurait également dans l’édition originale en grand papier du Moteur blanc d’An-dré du Bouchet paru en 1956 chez GLM.

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74. GIRAUDOUX (Jean). Amphitryon 38.

Paris, Grasset, Les Cahiers verts, 1929. In-12 (19 x 12 cm), broché, double couverture crème et verte imprimées, 232 pp., 4 ff. n. ch..

Édition originale de cette pièce créée par Louis Jouvet le 8 novembre 1929 à la Comédie des Champs Élysées.

Un des 10 exemplaires sur héliotrope (le n°2), plus petit tirage en grand papier.

Envoi autographe signé de l’auteur à Madame Simone, actrice et femme de lettres : «à Simone / cet exemplaire déjà traduit / en héliotrope, / et mille amitiés / de Jean Giraudoux».

Exemplaire broché, petite déchirure restaurée à la couverture blanche, infime fente, très bel état par ail-leurs.

75. GONCOURT (Edmond et Jules, de). Manette Salomon.

Paris, A. Lacroix Verboeckhoven et Cie, 1867. 2 vol. in-12 (18,5 x 11,5 cm), demi-chagrin noir, dos à nerfs, encadrements à froid dans les caissons, auteur, titre, tomaison et chiffres dorés, papier chagriné noir sur les plats avec double encadrement à froid (reliure de l’époque), 3 ff. n. ch. (faux-titre, titre, dédicace), 320 p., 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 316 p...

Edition originale sur papier d’édition (après 5 ex. sur Hollande) de l’un des meilleurs romans des frères Goncourt ayant pour toile de fond les milieux artistiques parisiens de 1840 à 1860, à l’ombre d’Ingres et de Delacroix et à côté de l’École de Barbizon.

Envoi autographe rédigé et signé par Jules de Goncourt : «A M. Ph. de Chennevières / ses amis / Edmond et Jules».

Les envois de Jules de Goncourt, décédé en 1870 de la syphilis sont rares.

D’origine normande, le marquis Charles-Philippe de Chennevières-Pointel (1820 - 1899), critique d’art et écrivain fut un des collectionneurs les plus raffinés du XIXe siècle.

Il fut l’ami des Goncourt, de Sainte Beuve, de Théophile Gautier, de Flaubert, de Charles Baudelaire et de la princesse Mathilde.

Nommé Directeur des Beaux-Arts en 1873, puis membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1879, il fut et resta jusqu’à ses derniers jours, un familier du Grenier d’Auteuil. Il rédigea la préface au catalogue des dessins, aquarelles et pastels du XVIIIe siècle composant la collection des Goncourt vendus à l’hôtel Drouot en 1897 suite au décès d’Edmond en 1896.

Quelques rousseurs, principalement aux premiers et derniers feuillets de chaque volume.

Ex-libris de G. Marpillat.

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76. GRACQ (Julien). Le Rivage des Syrtes.

Paris, José Corti, 1951. 18,6 x 12,3 cm, plein box sable, doublure du porc velours ton sur ton, dos lisse, titre doré, date en pied, tranches dorées, couv. et dos conservés, chemise-étui assortie (rel. P. Goy, dorure C. Vilaine), 353 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale.

Un des 60 ex. sur vélin pur fil Lafuma (après 40 ex. sur vélin de Rives).

Exemplaire parfaitement établi par Patrice Goy en reliure doublée.

Ouvrage le plus célèbre de Julien Gracq pour lequel il refusa le prix Goncourt.

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77. HOUELLEBECQ (Michel). Archives Bertrand Leclair.

Importante archive «haute époque» de livres, lettres autographes et documents provenant de la bibliothèque de Bertrand Leclair, écrivain et critique littéraire pour La Quinzaine littéraire (dirigée par Mau-rice Nadeau), Les Inrockuptibles et InfoMatin qui fut un des premiers à publier une chronique sur Exten-sion du domaine de la lutte le 7 septembre 1994.

L’ensemble est constitué de :

- Cinq livres avec envoi (Extension du domaine de la lutte, Rester Vivant - La Poursuite du bonheur, Renaissance, Lanzarote et Plateforme) ;

- Sept lettres autographes signées (dont une importante lettre bibliographique sur la mécanique quan-tique) ;

- Deux volumes d’épreuves non corrigées (Plateforme et La Carte et le Territoire) ;

- Un tapuscrit original en réponse à l’enquête «Où va la littérature ?» lancée en 1997 ;

- Un enregistrement d’une heure (K7 audio) d’un entretien publié dans les Inrockuptibles en août 1998 ;

- Des numéros de revues (Perpendiculaire, La Quinzaine Littéraire, etc.) dans lesquels figurent des textes en pré-originale de Michel Houellebecq et quelques autres documents.

Les ensembles de cette importance sont rares.

Nous y avons consacré un catalogue dédié accessible sur notre site internet (Catalogue – Liste Grand Palais – Michel Houellebecq Archives Bertrand Leclair).

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78. HOUELLEBECQ (Michel). Extension du domaine de la lutte.

Paris, Maurice Nadeau, 1994. 21 x 13,5 cm, broché, couverture illustrée en gris et imprimée en rose, 180 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale (pas de grand papier).

Exemplaire de premier tirage portant le bon achevé d’imprimer.

Très recherché.

On joint une collection de 25 traductions en langue étrangère d’Extension du domaine de la lutte, premier roman de Michel Houellebecq.

1999 à 2016. 30 volumes brochés ou en cartonnage éditeur.

Vingt-trois volumes sont en édition originale étrangère (par ordre chronologique) :

1999 : anglaise, allemande et espagnole,2000 : hollandaise,2001 : israélienne,2002 : brésilienne et danoise,2003 : russe et coréenne,2004 : japonaise, norvégienne, slovène, tchèque et croate,2005 : roumaine et estonienne,2008 : vietnamienne,2009 : finnoise,2011 : albanaise,2013 : géorgienne et bulgare,2016 : portugaise et hongroise.

Figurent également dans cette collection la deuxième édition italienne (2002) et des retirages de éditions espagnole (2), hollandaise, danoise, polonaise et tchèque.

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Cet ensemble, avec des couvertures illustrées présentant une iconographie variée, met en évidence le rayonnement international de l’oeuvre de Michel Houellebecq qui figure parmi les auteurs français contemporains les plus traduits en langue étrangère.

C’est après la parution en France des Particules élémentaires (automne 1998) que l’oeuvre de Michel Houellebecq commença à intéresser les éditeurs étrangers.

Collation complète des volumes avec nombreuses photographies sur notre site internet.

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79. HOUELLEBECQ (Michel) & WIAME (Sarah). La Peau.

Paris, Sarah Wiame, 1995. 32,2 x 24 cm à l’italienne, en feuilles, couverture à rabats rouge brique titrée en argent, non paginé [2 doubles feuillets imprimés et 16 ff. volants d’illustrations et fac-simile autographiques, sérigraphie de 23,8 x 17,9 cm].

Édition originale illustrée de reproduction de collages de fragments de gravures et estampes de Sarah Wiame.

Les 7 poèmes de Michel Houellebecq, édités en fac-similé autographique, et l’introduction paraissent ici pour la première fois.

Un des 20 ex. numérotés, signés par l’écrivain et l’artiste, numérotés de 1 à 20, les seuls accompa-gnés d’une sérigraphie originale en couleurs signée de Sarah Wiame, utilisée dans l’oeuvre.

En 1992, Michel Houellebecq reçoit le prix Tristan Tzara pour La Poursuite du bonheur, recueil de poèmes paru en 1991 aux éditions de La Différence. Il rencontre alors Sarah Wiame, artiste qui travaille alors sur les visages et les masques, par l’intermé-diaire d’André Darle. Ils envisagent alors d’élabo-rer une oeuvre mêlant poésie et illustration com-posée de collages de gravures déchirées. Sarah Wiame remet à Michel Houellebecq une gravure de masque. Michel Houellebecq compose alors sept poèmes. De cette collaboration naîtra une oeuvre le 1er mai 1993.

Deux ans plus tard, un an après la parution d’Exten-sion du Domaine de la lutte, cette oeuvre est éditée en fac-simile autographique.

Le tirage de tête de cet ouvrage comporte 10 exem-plaires (numérotés de I à X) contenant la gravure de masque évoquée ci-dessus et 20 exemplaires (numérotés de 1 à 20) contenant une sérigraphie en couleurs également utilisée pour l’élaboration de l’oeuvre.

Quatre poèmes paraissant ici furent repris ensuite dans Le Sens du Combat (Flammarion, 1996), un autre dans Renaissance (Flammarion, 1999).

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80. HOUELLEBECQ (Michel). Plateforme.

Paris, Flammarion, 2001. In-8 (21 x 13,5 cm), broché, couverture gaufrée jaune imprimée en rouge, 369 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale (pas de grand papier). Exemplaire de premier tirage, broché en belle condition.

Troisième roman de l’auteur à propos de la sexualité et sa marchandisation.

81. HOUELLEBECQ (Michel). La Carte et le territoire.

Paris, Flammarion, 2010. 21 x 13,5 cm, broché, couverture crème imprimée en rouge, 428 pp., 2 ff. n. ch..

Véritable édition originale sur papier d’édition achevée d’imprimer en juillet 2010.

Les exemplaires en grand papier (i.e. 80 ex. num. imprimés sur vélin pur fil des Papeteries de Malme-nayde, d’un format très lég. plus grand (22,2 x 14,2 cm)) furent imprimés un mois plus tard en août 2010.

Exemplaire en parfait état. Prix Goncourt 2010.

82. HOUELLEBECQ (Michel). Cahier de L’Herne.

Paris, Cahiers de l’Herne, 2017. In-4 (28,4 x 21 cm), broché, couverture grise imprimée en rouge et blanc, 383 pp..

Edition originale du cent-dix-septième cahier de l’Herne, consacré à Michel Houellebecq, dirigé par Agathe Novak-Lechevalier.

Un des 100 premiers exemplaires numérotés en romains, parmi ceux-ci un des exemplaires signés par Michel Houellebecq (seuls cinquante cinq exemplaires furent signés par l’écrivain).

Figurent au sommaire six textes inédits de Michel Houellebecq :

- Extrait de la monumentale «Histoire des civilisations boréales»;- Nouvelle confrontation (avec Pierre-Henri Don);- Commentaire sur l’article de Salman Rushdie ;- Correspondance avec Teresa Cremisi- Mourir ;- Mourir IIainsi que de très nombreux autres textes parus auparavant en revue et des textes critiques, des témoi-gnages, des entretiens, etc..

Une réussite.

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83. HUGO (Victor). Odes - Nouvelles odes - Odes et ballades. .

Paris, Ladvocat, 1824, 1827 et 1827. 3 volumes in-12, demi-maroquin vert à long grain avec coins, dos orné, tranches marbrées (Reliure de l’époque), frontispice (La Chauve souris), XII pp., 1 f., 236 pp. (Odes), frontispice (Sylphe), XXVIII pp., 232 pp. (Nou-velles Odes), 1 f., frontispice (Les Deux iles) XX pp., 1 f., 238 pp., 1 f. (Odes et Ballades).

Réunion en reliure uniforme de la totalité des Odes de Victor Hugo, ornées de 3 frontispices gravés sur cuivre d’après Devéria.

Seules les Nouvelles odes sont en édition originale.

Bon exemplaire en reliure d’époque.

Provenance : Marquise J. de Preaulx, née Catherine Rouillé de Boissy (Cachet armorié en tête de chacun des volumes), professeur Th. Alajouanine.

Bertin, Chronologie des livres de Victor Hugo, n°17

84. HUGO (Victor). Les Orientales.

Paris, Renduel, 1834. In-8 (21,4 x 18 cm), percaline havane à la Bradel, pièce de titre, tête dorée sur témoins, non rogné, cou-verture muette et dos conservés (rel. signée G. Gauché), 368 pp..

Volume des Orientales seul, extrait de la première édition collective des oeuvres de Victor Hugo, parue en 27 volumes entre 1832 et 1842.

Exemplaire unique imprimé sur Chine, imprimé spécialement pour l’éditeur Eugène Renduel, sans justification de tirage.

Exemplaire à toutes marges, en reliure moderne, provenant des collections Eugène Renduel et Adolphe Jullien (1933, n°48 où il figurait alors broché).

Bertin, Chronologie des livres de Victor Hugo, n°98

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85. HUGO (Victor). Les Misérables.

Paris, Pagnerre [A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie], 1862. 10 vol. in-8 (22 x 14,4 cm), demi-chagrin noir à petits coins, sur bro-chures, dos à nerfs, encadrements et fleurons dorés dans les caissons, titre, auteur et tomaison dorés, papier moucheté sur les plats, gardes de papier rocaille (reliure de l’époque), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), II pp. (Préface), 1 f. n. ch. (autre faux-titre), 355 pp. (Tome I, Première partie - Fantine I), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 382 pp. (Tome II, Première partie - Fantine II), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 358 pp. (Tome III, Deuxième partie - Cosette I), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 318 pp. (Tome IV, Deuxième partie - Cosette II), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 320 pp. (Tome V, Troisième partie - Marius I), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 297 pp., 1 f. blanc (contrecollé sur le feuillet de garde) (Tome VI, Troisième partie - Marius I), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 432 pp. (Tome VII, Quatrième partie - L’Idylle rue Plumet et l’épopée sur Saint-Denis, I), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 399 pp. (Tome VIII, Quatrième partie - L’Idylle rue Plumet et l’épopée sur Saint-Denis, II), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 400 pp. (Tome IX, Cinquième partie - Jean Valjean, I) et 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 311 pp. (Tome X, Cinquième partie - Jean Valjean, II).

Édition originale parisienne de ce chef-d’oeuvre de la littérature universelle.

«Depuis Les Misérables (1862) jusqu’à la fin de l’Empire, les oeuvres originales de Victor Hugo ont été simultanément publiées à Paris et à Bruxelles, et [...] c’est toujours l’édition française qui doit être consi-dérée comme l’édition originale, [l’auteur] ne corrigeant que les épreuves de cette édition» (Vicaire, IV, 328-329).

Très bel exemplaire de première émission (tous les titres vierges de mention d’édition) en reliure stric-tement d’époque, sur brochures (ce qui facilite grandement l’ouverture et la lecture), grand de marges (22 x 14,4 cm).

Quelques rares et pâles rousseurs.

Les volumes comportent une double tomaison (i.e. de I à X pour Les Misérables et de 17 à 26 en tomaison générale, ces 10 volumes étant extraits d’un ensemble d’Oeuvres de Victor Hugo).

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86. JAMMES (Francis). Trente-six femmes.

1925. Grand in-4 (27,3 x 22 cm), demi-maroquin à coins orange sertis d’un double filet doré, dos à deux nerfs, titre doré, date en pied, manuscrit autographe, signé plusieurs fois, rédigé à l’encre sur 160 feuillets montés sur onglet.

Manuscrit complet de Trente-six femmes, Psychologie féminine, ouvrage paru en 1926 au Mercure de France constitué de portraits et de courtes nouvelles.

Sur les 36 chapitres, un seul (L’Ambitieuse) n’est pas de la main de Francis Jammes, mais de son épouse. Les 35 chapitres autographes sont tous signés par Francis Jammes, certains sont datés de sep-tembre à décembre 1925.

Sommaire : La Tyranne (6 ff.), La Poétesse provinciale, La Martyre (5 ff.), La Belle difficile (6 ff.), La Cla-risse (4 ff.), La Noble illusionnée (5 ff.), La Dame qui ne dit pas merci (4 ff.), L’Infirmière bénévole (2 ff.), L’Éternelle enfant (6 ff.), La Théologienne (3 ff.), La Conférencière (4 ff.), La Contrediseuse (5 ff.), La Jalouse (3 ff.), La Snob (5 ff.), La Dévote tracassière (7 ff.), La Dame aux renseignements (6 ff.), Le Sphinx (3 ff.), L’Ambitieuse (5 ff. de la main de l’épouse de Francis Jammes), La Chouanne (3 ff.), La Féministe (4 ff.), L’Avare prodigue (4 ff.), La Fille de la Charité (6 ff.), Celle qui méprise les hommes (4 ff.), L’Institutrice (6 ff.), La Rangearde (3 ff.), Celle qui porte culottes (8 ff.), La Félibresse (5 ff.)

28. Celle que l’ange terrasse (3 ff.), Vénus (4 ff.), La Devineresse (5 ff.), La Belle-mère (4 ff.), La Puante (4 ff.), La Philantrope (4 ff.), Le Bas-bleu (5 ff.), La Jeune fille (3 ff.) et La jeune forte (5 ff.).

Provenance : Bibliothèque du Comte Alain de Suzannet (ex-libris) qui possédait une importante collection de manuscrits et livres de Francis Jammes.

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88. MABILLE (Pierre). Le Miroir du merveilleux.

Paris, Les éditions de Minuit, 1962. In-8, broché, couverture imprimée, 5 gravures originales, 327 pp..

Edition en partie originale, augmentée d’une préface d’André Breton, hommage à Pierre Mabille disparu depuis dix ans.

Un des 118 premiers exemplaires réimposés sur Johannot numérotés, Illustrés de 5 gravures originales hors-texte en couleurs de Max Ernst, Victor Brauner, Jacques Herold, Wifredo Lam et Roberto Matta, signés au colophon par les cinq artistes, le nôtre l’un des 19 ex. hors commerce réservés aux col-laborateurs.

Exemplaire broché, tel que paru, non coupé.

87. [LÉAUTAUD (Paul)] BAES (Rachel).

Trois entretiens avec Paul Léautaud à Fontenay-aux-Roses.

Paris, [chez l’auteur], 1949. In-12 (20 x 15 cm), en feuilles, couverture rempliée rose, 48 pp., étui-chemise noir..

Édition originale hors commerce, tirée à seulement 19 exemplaires sur vergé anglais, n°12 signée par l’auteur.

Illustrée d’une gravure originale de Rachel Baes représentant Paul Léautaud chez lui à Fontenay le 5 janvier 1947.

Envoi autographe signé, en décembre 1949 à Jef de Vlieger : «A mon cher Jef de Vlieger, / en sympa-thie commune pour / P. Léautaud, et en souvenir des / jours heureux ! / Rachel Baes / Déc. 1949».

Jef de Vlieger, avocat de profession, était un passionné de peinture. Il était un critique d’art apprécié et écouté. Ensor, Permeke, les frères De Smet, Spilliaert comptaient parmi ses intimes et il était également très proche de Gustave Nellens. Jef de Vlieger est à l’origine des grandes expositions d’été qui se sont tenues régulièrement au Casino de Knokke.

Comme la plaquette Journal (Au Père Lachaise avec Paul Léautaud) tirée également à 19 exemplaires en 1953, Rachel Baes livre ici des souvenirs d’échanges avec Paul Léautaud à propos de Picasso, Matisse, Rouveyre, les Guitry, Goethe, Éluard, Le Petit ami, etc.

Corrections autographes aux pages 23 et 43. Très rare.

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89. MALLARMÉ (Stéphane). Les Poésies.

Paris, La Revue Indépendante, 1887. In-folio, demi-maroquin bleu-nuit à grain long et à coins, dos lisse, 9 fascicules, couv. sur papier Japon conservées réunies en fin de volume portant les titres : Premiers poèmes, Le Parnasse satirique, Le Premier par-nasse contemporain, Autres poèmes, Hérodiade, L’Après midi d’un faune, Toast funèbre, Prose [pour des Esseintes] et Derniers sonnets, texte photolithographié, frontispice de Félicien Rops (reliure de l’époque), étui moderne.

Rare et importante première édition du premier recueil poétique de Mallarmé illustré d’une composi-tion originale de Félicien Rops en frontispice, gravure connue comme La grande lyre tirée en héliogravure après reprise au vernis mou par Rops.

Tirage unique à 47 exemplaires sur Japon impérial, dont 7 hors commerce, celui-ci portant le n°10 (numérotation uniforme sur les couvertures des neufs fascicules).

Le texte photolithographié reproduit 35 poèmes autographes, dont 13 paraissent ici pour la première fois.

En effet, L’Après-midi d’un faune avait fait l’objet d’une publication préalable en 1876 chez Derenne et sept poèmes avaient été publiés par Verlaine dans Les Poètes maudits (1884), d’autres poèmes avait été publiés en revue dans L’Artiste (1862), Le Parnasse contemporain (1866 et 1869), Le Parnasse satyrique (1878), Lutèce (1883), La Revue critique (1884), La Revue indépendante (1885), La Vogue (1886), etc..

Très précieux envoi autographe signé de Mallarmé sous forme d’un quatrain octosyllabique : «Mes vers joyeux dans tout ceci / De briller par l’or de ta rente, / Ô Rodolphe Darzens merci, / Te proclament un des Quarante. / Stéphane Mallarmé».

Ces vers ont été reproduits dans Vers de circonstances (Nouvelle Revue Française, 1920). Cependant la note relative à ce quatrain figurant dans la Pléiade (Tome I, p. 1291) indique que l’original du poème est inconnu et que «le clin d’oeil académique aux Quarante pourrait faire penser qu’il agit de la dédicace des Poésies de 1887, tirées à 40 exemplaires». Le doute est maintenant levé.

On ne connaît que très peu d’exemplaires dédicacés des Poésies de 1887 ; les deux derniers passés en vente, celui des Dames (Marie, son épouse et sa fille Geneviève) ne comportant que trois mots auto-graphes de la main du maître : «des ces Dames» sans signature (Sotheby’s, De la bibliothèque de Sté-phane Mallarmé, 15 octobre 2015 n°123), celui de Méry Laurent, non signé également, portant sur chaque couverture des neuf fascicules un vers autographe formant un long et beau poème en l’honneur de sa maîtresse (Bibliothèque de Pierre Bergé, 11 décembre 2015, n°102).

Personnage protéiforme, à la fois poète symboliste, fondateur de revue, secrétaire au Théâtre Libre d’An-dré Antoine, revendeur de bicyclettes d’occasion, coureur automobile, duelliste, traducteur d’Ibsen et de Strinberg, moniteur de boxe, Rodolphe Darzens fut l’un des tous premiers à s’intéresser à l’oeuvre d’Arthur Rimbaud rassemblant ses poèmes éparpillés et recueillant des informations de première main permettant de commencer à reconstituer le parcours du poète maudit. Genonceaux qui le premier édita en volume la poésie en vers de Rimbaud ouvrit son Reliquaire par une préface inachevée de Rodolphe Darzens. Celui-ci n’ayant pu en relire les épreuves fit saisir l’édition et supprimer la préface des invendus.

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Darzens rédigera ensuite une étude consacrée à «l’homme aux semelles de vent» qu’il ne put publier par suite d’une opposition de la famille du poète. Elle restera inédite jusqu’en 1998 date à laquelle elle fut reproduite par Jean-Jacques Lefrère dans Les Saisons littéraires de Rodolphe Darzens (Fayard).

Habitué de la première heure des mardis de la rue de Rome, il reçut des mains de Mallarmé un exemplaire de son premier grand livre, Le Corbeau traduit de Poe, publié par Richard Lesclide en 1875 et admirable-ment illustré de zincographies de Manet, ainsi dédicacé : «Aux encans où l’or aime braire, / Le prodigue Darzens a beau / S’exténuer comme un libraire / Je lui signe, moi, ce Corbeau».

Ami et amateur fervent de l’oeuvre de Villiers de l’Isle-Adam, il publiera le 25 mai 1890, dans la Revue d’aujourd’hui, la conférence donnée par Mallarmé en l’honneur de l’auteur d’Axël disparu un an plus tôt.

Quelques taches habilement effacées.

Très belle provenance.

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90. MALLARMÉ (Stéphane).

Lettre autographe signée inédite à [Méry Laurent]

accompagnée d’un quatrain autographe signé à sa muse.s.l., s.d. [noël 1895]. Une page in-12 (16,7 x 10,7 cm) rédigée à l’encre sur feuillet plié en deux, quatrain autographe sur carte de visite à en tête pré-imprimé « Stéphane Mallarmé « (et en bas à droite) « 89 rue de Rome « (10,4 x 6,2 cm) et petite aquarelle de Louise Abbéma (15,8 x 12 cm).

Lettre d’amour autographe inédite signée de Stéphane Mallarmé [à Méry Laurent] dans laquelle le poète déclare sa flamme dès les premiers mots :

« Jeudi soir / Je t’aime. / Tu entends bien mon chéri ; laisse / moi n’écrire que cela, c’est bon, / entends-tu, cœur. Voilà, je pense, / sur le petit carton ci-joint un / compliment facile à lire, à / comprendre (même pour toi) et à / apprendre. Je voudrais te le réciter, / si tu voyais quelle jolie révérence / je te ferais aussi. A ce soir. / Ton Stéphane Mallarmé »

Ton Stéphane Mallarmé

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Stéphane Mallarmé adressa également des «vers de circonstance» à cette artiste peintre mondaine qui fut un temps la compagne de Sarah Bernhardt.

Bien que Stéphane Mallarmé écrivit de nombreuses lettres à sa muse, il n’en reste que peu en mains privées, une large proportion de cette correspondance étant conservée à la Bibliothèque Jacques Doucet.

Ce quatrain figure dans Vers de circonstance (quatrième poème des «Autres dons de nouvel an»). La note relative à ces vers figurant dans la Pléiade (Tome I, p. 1281) indique que l’original du poème est inconnu et que ce quatrain était destiné à Méry «avec un verre d’eau / Noël 1895».

La lettre qui l’accompagne était jusqu’à présent inconnue et apporte un éclairage nouveau sur les circons-tances de son envoi.

L’ensemble est accompagné d’un carton aquarellé signé de Louise Abbéma représentant des pen-sées entourant le nom de «Méry» peint en son centre.

Sur le carton joint, un poème autographe signé en hommage à Méry :

«Ta lèvre contre le cristal / Gorgée à gorgée y compose / Le souvenir pourpre et vital / De la moins éphé-mère rose / SM ».

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91. MALRAUX (André). La Voie royale.

Paris, Bernard Grasset, 1930. 19,2 x 12,5 cm, broché, double couverture, 269 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale.

Un des 36 ex. num. imprimés sur vélin d’Arches (après 7 ex. sur Vieux Japon et avant 16 ex. or Turner et 17 ex. sur Hollande), tous tirés pour les bibliophiles du Nord, le tirage en grand papier dans le commerce étant constitué de 52 ex. sur Madagascar et 170 ex. sur vélin pur fil Lafuma.

Envoi autographe signé de l’auteur à la princesse Hélène Soutzo : «A Madame Paul Morand / avec le respectueux souvenir d’ / André Malraux».

Petits déchirures angulaires au deux premiers plats de couverture. Bel état intérieur.

En partie autobiographique, La Voie royale, assez proche des Conquérants, raconte l’exploration par un jeune aventurier français de la forêt vierge du Siam ; l’analyse de ses aspirations et la description de ses aventures recoupent celles de l’expédition de Malraux lui-même en pays Khmer.

André Malraux et Paul Morand se rencontrèrent pour la première fois à Saïgon, le 2 novembre 1925 à la clinique du docteur Angier, le premier rendant visite au second hospitalisé pour dysenterie. En 1929, Paul Morand rédigea une critique des Conquérants qui sera recueilli dans Papiers d’identité (Grasset, 1931).

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92. MALRAUX (André). L’Espoir.

Paris, Gallimard, 1937. In-8 (21 x 14,8 cm), broché, couv. imprimée, 1 f. n. ch., 365 pp., 2 ff. n. ch..

Édition originale.

Un des 95 ex. num. imprimés sur vélin pur fil des papeteries Lafuma Navarre (après 6 ex. sur Chine, 12 ex. sur Japon impérial et 23 ex. sur vélin blanc de Hollande).

Bel exemplaire broché, non coupé, non rogné, tel que paru.

Roman historique, L’Espoir relate les évènements les plus marquants du début de la Guerre d’Espagne du putsch militaire franquiste du 18 juillet 1936 à la bataille de Guadalajara en mars 1937, conflit auquel André Malraux participa aux côtés des républicains. Le roman se divise en trois parties : L’Illusion lyrique, Le Manzanarès et L’Espoir.

93. MALRAUX (André). Antimémoires.

Paris, Gallimard, 1967. Fort in-8 (20,5 x 14,3 cm), broché, couverture blanche imprimée en noir, 602 pp., 3 ff. n. ch., étui-che-mise en box bleu de Daniel-Henri Mercher.

Jeu d’épreuves non corrigées avec numéro d’édition et date d’achevé d’imprimer non renseignées.

Ce premier volume des Antimémoires regroupent les textes suivants Les Noyers de l’Altenburg, Antimé-moires, Tentation de l’Occident, La Voie royale et La Condition humaine.

Exemplaire broché, avec une couverture blanche différente de la couverture classique crème des éditions Gallimard.

Traces de papier collant sur les garde, par ailleurs en bel état. Très rare.

Conservé dans un étui chemise signé de D.-H. Mercher.

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94. MAUPASSANT (Guy de). Yvette.

Paris, Victor-Havard, 1885. In-12 (18,4 x 11,7 cm), plein maroquin bleu, doublure de maroquin sable orné de motifs dorés, garde de soie, dos à nerfs, caissons ornés d’encadrements dorés, triple filet d’encadrement doré sur le plats, double filet doré sur les coupes, toutes tranches dorées, couv. conservées (reliure signée de Marius Michel), 1 f. blanc, faux-titre, titre, dédicace, 291 pp., 2 ff. n. ch. (table et achevé d’imprimer).

Edition originale.

Un des 50 ex. imprimés sur Hollande (seul grand papier), celui-ci non justifié.

Très bien établi par Marius Michel en maroquin doublé.

Bel exemplaire malgré de très légères épidermures.

95. MAUPASSANT (Guy de). Le Horla.

Paris, Paul Ollendorff, 1887. In-18 (17,7 x 11,2 cm), demi-basane bordeaux de l’époque, dos lisse fileté, couv. non cons., faux-titre, titre, 354 pp., 1 f. n. ch. (table).

Edition originale sur papier d’édition (après 40 ex. sur Hollande) de l’un des plus importants recueils de nouvelles de Guy de Maupassant.

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Monsieur Claveau, / son dévoué confrère, / Guy de Maupas-sant».

Romancier et essayiste, Anatole Claveau (1835-1914) donna une chronique de Bel-ami qui fut recueillie dans Contre le flot, publié par Paul Ollendorff en 1886. Il fut également critique littéraire pour différents journaux dont le Figaro et le Gaulois. En 1887, Anatole Claveau rédigea un article, à la demande de Vic-tor Havard, à propos de Mont-Oriol qui devait être publié dans le Gaulois. L’article fut refusé au dernier moment par le directeur du journal, Arthur Meyer, avec qui Claveau se brouilla.

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96. MAUPASSANT (Guy de). Clair de lune.

Paris, Ollendorff, 1888. In-12 (18,8 x 12,8 cm), demi-maroquin bleu à coins, dos à nerfs richement orné de fleurons sous enca-drements dorés, couv. conservées, faux-titre, titre, 318 pp..

Edition en partie originale, quatre contes paraissant ici pour la première fois (La porte, Le père Moiron, Nos Lettres et La Nuit).

Un des 20 ex. sur Hollande (seul grand papier, ici le n°2 qui appartenait à l’éditeur).

Exemplaire bien relié (très légers frottements au dos) et de belle provenance. Rare.

97. MAUPASSANT (Guy de). Pierre et Jean.

Paris, Ollendorff, 1888. In-12 (18,7 x 12,4 cm), demi-chagrin tabac serti d’un filet doré, dos long avec auteur et titre dorés et ornementation dorée, tête dorée, papier oeil de chat, couv. non conservées (reliure de l’époque) faux-titre, titre, XXXV pp. (préface), 277 pp..

Edition originale du meilleur roman de l’auteur au jugement de beaucoup.

Un des 100 ex. sur Hollande (après 5 ex. sur Japon).

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Monsieur Olivieri / très cordial hommage / Guy de Maupas-sant».

Bon exemplaire en reliure de l’époque.

Les envois autographes sur les grands papiers des meilleurs livres de Guy de Maupassant sont rares et vivement recherchés.

Dans ce court roman, presque une longue nouvelle, Maupassant décrit avec un cruel talent la rivalité de deux frères qui vont finalement apprendre que l’un d’entre eux est le fruit d’un adultère.

Avec un manifeste esthétique de Maupassant en guise de préface, originellement paru dans le supplé-ment littéraire du Figaro le 7 janvier 1888. Défendant Flaubert et critiquant aussi bien les naturalistes que les symbolistes, Maupassant y proclame que le roman n’est pas la relation servile de la vie ni une collec-tion de termes rares, mais l’expression par un écrivain d’une vision personnelle et originale : « Le réaliste, s’il est artiste, cherchera, non pas à nous montrer la photographie banale de la vie, mais à nous donner la vision plus complète, plus saisissante, plus probante que la réalité même [...]. Faire vrai consiste donc à donner l’illusion complète du vrai suivant la logique des faits, et non à les transcrire servilement dans le pêle-mêle de leur succession [...]. Les grands artistes sont ceux qui imposent à l’humanité leur illusion particulière «.

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98. MAUPASSANT (Guy, de). Fort comme la mort.

Paris, Paul Ollendorff, 1889. 18,8 x 13,2 cm, demi-maroquin tabac à coins, dos à nerfs, non rogné, tête dorée, couvertures et dos conservés (rel. signée de Lucie Weill), 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), 353 pp., 1 f. blanc.

Edition originale du cinquième roman de l’auteur.

Un des 100 exemplaires num. imprimés sur Hollande (après 5 ex. sur Japon).

Exemplaire bien relié en demi-maroquin par Lucie Weill. Quelques feuillets brunis.

99. MAUPASSANT (Guy de). La Vie errante.

Paris, Ollendorff, 1890. In-12 (18,3 x 14 cm), demi-chagrin tabac, dos à nerfs richement orné de fleurons sous encadrements dorés, couv. conservées, faux-titre, titre, 233 pp., 1 f. n. ch. (table).

Edition originale sur papier d’édition (après 5 ex. sur Japon et 100 ex. sur Hollande).

Envoi autographe signé de l’auteur à son éditeur : «À Paul Ollendorff son ami Guy de Maupassant».

Exemplaire bien relié et de belle provenance.

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100. MICHAUX (Henri). Un certain Plume.

Paris, Les Éditions du Carrefour, 1930. In-12, plein box noir, dos lisse, titre doré, toutes tranches dorées, couv. jaune et dos cons. (rel. signée Devauchelle), 175 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale d’une oeuvre majeure de Michaux, celle qu’il préférait parmi toutes.

Un des 30 ex. num. imprimés sur Hollande Pannekoek (après 10 Japon impérial).

Bon exemplaire en reliure signée de Devauchelle, petite tache sur le premier plat de couverture.

Rare et recherché en grand papier.. Rare et recherché en grand papier.

Recueil de neuf historiettes absurdes, empreintes d’humour noir, de poésie et de sarcasme, mettant en scène monsieur Plume, double de Michaux et sorte de Candide moderne évoluant dans un monde qui lui échappe.

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101. MIRBEAU (Octave). Sébastien Roch. Roman de moeurs.

Paris, G. Charpentier et Cie, 1890. In-8 (19 x 14,5 cm), broché, couverture jaune imprimée en noir, non rogné, 4 ff. n. ch., 364 pp., 1 f. fin.

Édition originale.

Un des 25 exemplaires numérotés sur Hollande (seul grand papier, le nôtre portant le n° 8).

Bel exemplaire broché tel que paru.

Ce texte avait d’abord paru en feuilletons dans L’Echo de Paris du 15 janvier au 2 avril 1890, avant la publication en volume, chez Charpentier.

Troisième roman signé par Mirbeau, il fut très froidement accueilli par la critique en raison de son sujet subversif, «le meurtre d’une âme d’enfant», et de la fougue avec laquelle l’auteur dénonce l’hypocrisie et les dégâts que la société exerce, à travers le double viol, physique et mental, commis par un Père Jésuite sur le jeune Sébastien Roch.

102. MIRBEAU (Octave).

Les Vingt et un jours d’un neurasthénique.

Paris, Charpentier et Fasquelle, 1901. In-12 (18,7 x 14 cm), broché, couverture jaune imprimée en noir, 1 f. blanc, faux-titre, titre, 435 pp., 1 f. blanc.

Edition originale.

Un des 30 ex. imprimés sur Hollande, seul grand papier après 10 ex. sur Japon.

Exemplaire broché, restaurations marginales à la couverture.

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103. MIRO (Joan) & LEIRIS (Michel). Marrons sculptés pour Miro.

s. l., Edwin Engelberts, s. d. [1961]. 26,5 x 17 cm à l’italienne, broché, couv. rempliée, non paginé [32 pp.], étui en plexiglas.

Edition originale.

Tirage limité à 138 exemplaires sur Auvergne num. et signés par Michel Leiris et Joan Miro.

La couverture rempliée est ornée d’une lithographie originale en couleurs de Joan Miro imprimée sur papier japon nacré et tirée sur les presses de Maeght à Paris.

104. NÉMIROVSKY (Irène). David Golder.

Paris, Grasset, Coll. Pour mon plaisir, 1929. In-8° couronne (19 x 12,4 cm), broché, couverture imprimée à rabats, 240 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale du second et tragique roman de l’auteure qui la rendit célèbre et fut adapté à l’écran en 1931 par Julien Duvivier.

Un des 300 ex. imprimés sur alfa pour la presse.

Envoi autographe signé de l’auteure à l’écrivain et critique littéraire Gaston Rageot (1871-1942).

Bon exemplaire broché malgré un petit accroc en pied.

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105. NERUDA (Pablo). Dulce Patria.

Santiago del Chile, Editorial del Pacifico, 1949. In-4 (31 x 23,3 cm), cartonnage toilée à la Bradel, pièce de titre, couv. non cons., 44 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale (en espagnol).

Un des 240 premiers exemplaires imprimés sur papier Ingres (le n°29) avant 2 760 ex. sur papier pluma.

Envoi autographe de l’auteur à l’encre verte au poète Pierre [Seghers] agrémenté d’un dessin : «À poète Pierre / poète Pablo / Paris / 1951».

Relié en cartonnage, choc à un coin.

Dulce Patria est un extrait, alors inédit, de Los Libertadores qui est à son tour un fragment du Canto Gene-ral, un des chefs-d’oeuvre de Pablo Neruda, qui sera publié un an plus tard en 1950 à México par Talleres Gráficos de la Naciónde.

Ce texte original porte l’annotation suivante en dernière page : «écrit dans les nuages, en Août 1948».

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106. [NOUVEAU (Germain)]. Les Poèmes d’Humilis. Enrichis de quatre compositions inédites d’Auguste Rodin.

Paris, Collection de La Poétique, 1910. In-4 (23,8 x 18,5 cm), demi-percaline bleue à la Bradel, pièce de titre de maroquin rouge, couv. conservées (reliure de l’époque), 4 ff. n. ch. (faux-titre, justification, titre, liste des membres du comité d’amis et d’admi-rateurs du poète), VII pp. (Allocution de M. Maurice Saint-Chamarand), 192 pp., 4 photographies en couleurs d’aquarelles d’Auguste Rodin, 2 ff. n. ch. (achevé d’imprimer, f. blanc).

Nouvelle édition augmentée de la Doctrine de l’Amour, réalisée en souscription aux soins d’un Comité Humilis présidé par Stephen Liégeard et dans lequel on retrouve les noms de Jean Richepin et Auguste Rodin.

Un des 20 exemplaires de tête sur japon impérial (avant 40 ex. sur Hollande et 260 ex. sur papier vergé anglais), portant le nom du souscripteur : exemplaire imprimé pour Madame la Duchesse de Rohan, chez qui eut lieu la première audition des Poèmes d’Humilis le 25 juin 1908.

Illustration composée de 4 photographies en couleurs d’aquarelles sensuelles inédites d’Auguste Rodin, contrecollées hors-texte.

Seuls les exemplaires en grand papier comportent ces beaux tirages en couleurs par Vizanova, seuls à restituer les subtiles variations chromatiques des lavis de Rodin, les exemplaires du tirage courant sur vergé étant illustrés de phototypies imprimées en noir.

Ce deuxième volume publié de Germain Nouveau, toujours à son insu et toujours anonymement, le fut une nouvelle fois par Léonce de Larmandie.

Les Poèmes d’Humilis reprennent certaines pièces de Savoir Aimer et en ajoutent de nouvelles (deux strophes et neuf aphorismes).

Rarissime en tirage de tête.

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107. O’NEDDY (Philotée). Feu et flamme.

Paris, Dondey Dupré, 1833. In-8 (22,5 x 14,3 cm), demi-veau glacé bleu à coins à la bradel, dos orné, non rogné, couv. conser-vées (rel. signée de Carayon), faux-titre, XIV pp. (avant-propos), 1 f. blanc, 150 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale d’un des livres romantiques les plus rares dont le tirage fut limité à 300 exemplaires.

Complet du beau frontispice sur Chine appliqué dessiné et gravé par Célestin Nanteuil.

Belle reliure signée de Carayon, un coin émoussé, le doreur ayant orthographié le nom de l’auteur avec un seul d.

Rare.

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108. [PEILLET (Emmanuel)].

Oraison funèbre de Mélanie Le Plumet.Prononcée par sa Magnificence Le Vice-Curateur-Fondateur du Collège de Pataphysique le 4 gueules LXXVI.

s. l., Collège de ‘Pataphysique, 26 gueules LXXVI [1949]. 14 x 11 cm, plaquette, couverture crème imprimée en vert, cordelette jaune, 1 f. de garde, 17 pp., 4 ff. n. ch..

Rarissime édition originale de la toute première publication du Collège de Pataphysique.

Le tirage fut limité à 20 ex., exemplaire optimatique imprimé spécialement pour J. C. Bourasset.

Plaquette illustrée d’un monogramme par Jean Smaragdis et de six dessins de François Laloux. Les feuil-lets noirs de l’ouvrage sont imprimés à l’encre dorée, les illustrations en blanc. Magnifique typographie.

Jean-Claude Bourasset fut élève d’Emmanuel Peillet à Reims et dataire de la première heure. Son por-trait photographique est reproduit dans le livre de Ruy Launoir consacré à Emmanuel Peillet (Gestes & Opinions de quelques pataphysiciens illustres - Emmanuel Peillet, Jean-Hugues Saintmont, Latis, etc., L’Hexaèdre, 2008, cahier en couleurs après la p. 224).

109. PEREC (Georges), LUSSON (Pierre) & ROUBAUD (Jacques).

Petit traité invitant à la découverte de l’art subtil du go.

Paris, Christian Bourgois, 1969. In-12 (21,3 x 12,8 cm), broché, couverture blanche imprimée à rabats, 146 pp., 7 ff. n. ch..

Edition originale.

Un des 30 ex. num. imprimés sur alfa mousse des Papeteries Navarre (seul grand papier).

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110. PEREC (Georges). La Disparition.

Paris, Denoël, Les Lettres Nouvelles, 1969. 21,4 x 12,8 cm, broché, couverture blanche imprimée en noir, 319 pp..

Edition originale.

Un des 30 ex. du tirage de tête sur vélin pur fil Lafuma sous couverture blanche imprimés à grandes marges, seul grand papier et seul tirage numéroté outre les 37 ex. réservés aux collaborateurs de l’ou-vrage.

Oeuvre oulipienne magistrale sur la disparition et le manque.

Rare en grand papier.

111. PÉRET (Benjamin). Il était une boulangère.

Paris, Aux éditions du Sagittaire, chez Simon Kra, Coll. Les Cahiers nouveaux, 1925. In-12 (15,8 x 12 cm), broché, couverture imprimée, 1 f. blanc, 75 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale.

Un des 750 exemplaires sur vélin de Rives (après 50 ex. sur Japon).

Bel envoi autographe signé de l’auteur :

«A André Masson / Abaissez la perpendiculaire. Si / vous caressez votre chien de la / queue vers la tête elle se relève. / Je serais très heureux de vous / voir. A quand ? / Benjamin Péret / 8 octobre 1925».

Très belle provenance.

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Dos fendillé et bruni, renfort de papier, papier uniformément bruni (comme toujours), deux petites déchi-rures marginales sans manque à la couverture.

Roger Allard (1885 - 1961) publia deux livres aux éditions du Beffroi en 1905 : La Divine Aventure, recueil de poésie et Les Noces de Léda. Il figurait à l’époque parmi les jeunes poètes prometteurs.

Engagé successivement comme soldat d’infanterie et aviateur, durant la Grande Guerre, il fut blessé par deux fois. Louis Pergaud eut un destin moins chanceux, le conflit lui fut fatal le 8 avril 1915.

113. PERGAUD (Louis). La Revanche du corbeau. Nouvelles histoires de bêtes.

Paris, Mercure de France, 1911. In-12 (19,2 x 12,5 cm), demi-maroquin à coins havane à la Bradel, couv. et dos conservées, non rogné (L. Lévêque), 353 pp., 1 f.n.ch...

Édition originale.

Un des 19 exemplaires num. imprimés sur Hollande, seul tirage en grand papier avec les 20 exem-plaires sur vélin réservés à la société de bibliophiles « Les XX «.

Bel exemplaire en reliure signée de Louise Lévêque.

112. PERGAUD (Louis). L’Herbe d’Avril. Poèmes.

Roubaix, Éditions du Beffroi, 1908. 18,5 x 12,8 cm, broché, couverture imprimée illustrée du beffroi de Roubaix, 106 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale de ce recueil de poèmes dédiés à Léon Deubel.

Exemplaire du tirage courant (après 10 Hollande) avec une petite vignette illustrée d’un coq.

Envoi autographe signé de l’auteur : «Au poète Roger Allard, / bien cordialement / L. Pergaud / 7 rue de l’Estrapade Paris».

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114. PRASSINOS (Gisèle). Sondue.

Paris, GLM, Coll. «Biens nouveaux», 1939. 16,5 x 11,5 cm, broché, surcouverture originale de Gisèle Prassinos réalisée spécia-lement pour cet exemplaire et cousue à même la couverture de l’éditeur : épi de blé séché retenu par des fils de coton vert et deux fines bandes de rhodoïd, au centre du premier plat collage original des tête et jambes d’un personnage en costume ottoman, légende «son père» cousue en fil jaune, petite languette de rhodoïd ornée de fils roses cousus formant fermoir, non paginé [20 ff. n. ch.], chemise et étui..

Edition originale.

Un des 15 ex. num. de tête sur vieux Japon, le n° 7, (avant 300 ex. sur vélin blanc).

Envoi autographe signé de Gisèle Prassinos sur le faux-titre : «à Georges Hugnet qui m’a donné envie de fabriquer des petites couvertures drôles».

Séduisant et unique habillage, réalisé par Gisèle Prassinos, pour ce conte surréaliste, faisant écho aux créatives reliures que Georges Hugnet réalisait dans son atelier du «Livre-Objet» ouvert en 1934, au 13 rue de Buci.

Provenance : Georges Hugnet (envoi).

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115. PRÉVERT (Jacques). Spectacle.

Paris, Gallimard, coll. «Le point du jour», 1951. 19,3 x 15 cm, plein maroquin rouge, dos lisse, titre doré, toutes tranches dorées, papier peint rouge sur les gardes, couverture rouge et dos conservés, chemise étui (J. T. Boirat), 365 pp., fac-similé in-fine.

Edition originale.

Un des 40 exemplaires num. du tirage de tête imprimés sur Madagascar, le nôtre le n°8.

Exemplaire magnifiquement établi en plein maroquin par Boirat.

116. PRÉVERT (Jacques). Collage original.

juin 1966. Une feuille 33,5 x 50 cm pliée en deux, collage sur la troisième page.

Beau collage original signé de Jacques Prévert adressé à Monique et Francis [Viaud], représentant des acrobates en exercice sur une pomme au quart mangée dans un paysage de montagne.

Résistant, Grand maître du Grand Orient de France à trois reprises de 1945 à 1948, 1949 à 1952 et 1953 à 1956, écrivain, Francis Viaud et sa femme Monique furent des intimes de Jacques et Janine Prévert qu’ils fréquentèrent à Paris et Antibes.

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117. PROUST (Marcel) & RUSKIN (John). La Bible d’Amiens.

Paris, Société du Mercure de France, 1904. In-12, plein maroquin prune janséniste, dos à nerfs, tête dorée, double filet sur les coupes, quadruple filet d’encadrement des contreplats, couvertures cons. (rel. signée de M. Albinhac), 1 f. blanc, 347 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale française, traduction, notes et longue préface (de plus de cent pages) de Marcel Proust.

Un des exemplaires du tirage courant numérotés, n° 903 (après 7 ex. sur Hollande).

Envoi autographe signé de Marcel Proust à Édouard Rod, écrivain et journaliste suisse (1857-1910) : « A Monsieur Edouard Rod. Hommage de respectueuse et profonde admiration. Marcel Proust ».

Comme, en 1896, Edouard Rod avait publié une bonne critique des Plaisirs et les Jours dans Le Gau-lois (cf. Correspondance, II, n° 36), Proust espéra une critique de sa traduction de La Bible d’Amiens. Le critique dut dire à Proust tout le bien qu’il en pensait, puisque, dans une lettre datée de mai 1904, Proust lui répond : «Si je n’étais dans un état de santé chaque jour empiré j’aurais été (...) vous remercier aussi d’avoir pris la peine de m’écrire à propos de mon étude sur Ruskin et de ma traduction de La Bible d’Amiens. Si jamais au cours d’un article vous aviez l’occasion de le signaler j’en serai très fier et très heureux.» Malgré cette supplique, il semble que Rod n’ait pas consacré de chronique dans le Figaro à la traduction de Proust.

Très bel exemplaire. Deux petites éraflures sur le premier plat.

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118. PROUST (Marcel). A la recherche du temps perdu. .

Paris, Editions de la Nouvelle Revue Française, 1919-1927. 13 vol. in-4 (21,7 x 17 cm), brochés, couv. imprimées, 386 pp., 1 f. n. ch (Du côté de chez Swann), 443 pp., 2 ff. n. ch. (A l’ombre des jeunes filles en fleurs), 279 pp. (Le côté de Guermantes, 1), 282 pp., 1 f. n. ch. (Le côté de Guermantes, 2 et Sodome et Gomorrhe, 1), 230 pp., 1 f. n. ch., 236 pp., 2 ff. n. ch. & 237 pp., 2 ff. ch. (Sodome et Gomorrhe, 2), 280 pp., 1 f. n. ch. & 287 pp., 2 ff. n. ch. (La Prisonnière (Sodome et Gomorrhe, III), 225 pp., 1 f. n. ch. & 213 pp., 1 f. n. ch. (Albertine disparue), 237 pp., 1 ff. n. ch. & 260 pp., 2 ff. n. ch. (Le Temps retrouvé).

Série complète de La Recherche du temps perdu en édition originale (sauf le premier volume qui est en 2ème édition).

Tous les volumes sont réimposés et réservés aux Bibliophiles de la Nouvelle Revue Française (premier papier).

I. Du côté de chez Swann. 1919 (deuxième édition, après celle de 1913 chez Grasset). Un des 128 exemplaires réimposés, n° 28.

II. A l’ombre des jeunes filles en fleurs. 1918. Un des 128 exemplaires réimposés, n° 26.

III. Le Côté de Guermantes, 1. 1920. Un des 133 exemplaires réimposés, n° XXVIII (nominatif pour M. F. Écot). Complet des 4 ff. d’errata.

IV. Le Côté de Guermantes, 2 et Sodome et Gomorrhe, 1. 1921. Un des 133 exemplaires réimpo-sés, n°L (nominatif pour M. Daniel Wepler).

V. Sodome et Gomorrhe, 2. 1922. 3 volumes. Un des 108 exemplaires réimposés, n° XXIII.

VI. La Prisonnière (Sodome et Gomorrhe, III). 2 volumes. 1923. Un des 112 exemplaires réimpo-sés, n° XV.

VII. Albertine disparue. 2 volumes. 1925. 2 volumes. Un des 128 exemplaires réimposés, n° LXVIII.

VIII. Le Temps retrouvé. 2 volumes 1927. Un des 129 exemplaires réimposés, n° XXXIV.

Très bel ensemble, les exemplaires brochés tels que parus, tous conservés sous étui-chemise.

Annotations à l’encre à l’avant dernier feuillet du second volume de La Prisonnière.

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119. PROUST (Marcel). Le Côté de Guermantes I.

Paris, Editions de la Nouvelle Revue Française, 1920. In-12 (19 x 14 cm), demi-chagrin chocolat, dos à nerfs, auteur et titre dorés, tête dorée, couverture non cons. (reliure signée de A. Lavaux), 279 pp...

Edition originale sur papier d’édition (après 133 ex. réimposés in-4 Tellière et 1040 ex. sur vélin pur fil), portant sur la page de titre la mention fictive de troisième édition (achevé d’imprimer le 20 août 1920).

Long envoi autographe signé de l’auteur sur le premier feuillet blanc : «Monsieur j’ai mis la / longue dédicace sur / Guermantes II, alors que / cela aurait dû être le / contraire. J’ai taché de / vous envoyer des éditions pas trop avancées comme / n°, mais hélas n’ai / pu trouver de 1ères, enfuies / depuis longtemps / Votre reconnaissant et dévoué / Marcel Proust.»

Corrections et annotations à l’encre rouge d’une main inconnue en page 9, 13, 14, 17, 25, 29, 42, 43, 44, 48, 49, 53, 54, 55, 56, 57, 61.

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120. RADIGUET (Raymond). Le Bal du comte d’Orgel.

Paris, Bernard Grasset, 1924. In-12 (19 x 12,8 cm), broché, couv. imprimée, 239 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale.

Un des 10 ex. premiers ex. num. imprimés sur Chine (avant 25 Japon, 125 Hollande, 250 vélin pur fil et 1 100 Alfa).

Dans sa préface, Jean Cocteau, qui s’occupa de la publication du livre après la mort de son auteur, écrit : Le seul honneur que je réclame est d’avoir donné pendant sa vie à Raymond Radiguet, la place illustre que lui vaudra sa mort.

Très bel exemplaire, broché tel que paru.

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121. REBELL (Hugues). Les Nuits chaudes du Cap Français.

Paris, La Plume, 1902. In-12 (19 x 12,6 cm), plein maroquin noir, dos lisse, titre et auteur dorés, date en pied, couv. et dos cons., étui brodé (reliure signée de Paule Ameline), 4 ff. n. ch. (2 blancs, titre, faux-titre), 317 pp., 3 ff. n. ch. (annonce de la parution prochaine de L’Orgie noire, achevé d’imprimer, f. blanc).

Edition originale.

Un des 3 exemplaires imprimés sur Chine (le n°3), premier papier avant 7 Japon Impérial et 15 Hol-lande van Gelder.

Exemplaire établi en plein maroquin par Paule Ameline en plein maroquin.

Reliure en parfait état, quelques discrètes taches sur la couverture conservée, petits frottements à l’étui.

Très rare sur Chine.

Roman érotique le plus célèbre d’Hugues Rebell, se déroulant dans les Antilles, sur l’île de Saint-Do-mingue, Les Nuits chaudes du Cap Français rend compte des pratiques sexuelles, parfois violentes et non consenties, en vigueur à l’époque des colonies mais aussi de l’univers des plantations et de l’esclavage.

Le roman fut couronné du prix Nocturne en 1966.

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122. RESTIF DE LA BRETONNE (Nicolas).

Le Paysan perverti, ou les dangers de la ville ; Histoire récente mise au jour d’après les véritables Lettres de Personnages.

La Haie et Paris, Chez Esprit, 1776. 4 vol. in-12 (17,5 x 10,4 cm), demi-veau bleu-nuit, dos à nerfs filetés or, caissons ornés de petits fers, palettes et filets dorés, pièces de titre et de tomaison de maroquin, têtes dorées (rel. du XIXe siècle), frontispice, VI pp. (préface), 1 f. (Point de vue), 294 pp., (Tome I), frontispice, 315 pp. (Tome II), frontispice, 1 f. (titre) 324 pp. (Tome III), frontispice, 228 pp. (Tome IV), 32 figures hors-texte sous serpente (8 par vol.).

Edition comportant le fleuron de titre à la grappe de raisin, contrefaçon probable de la troisième, réper-torié par Rives Child possédant 27 gravures, bien qu’elle soit ici illustrée de 36 gravures par Binet (4 frontispices et 32 hors-texte).

Provenance : Charles Monselet avec son ex-libris comportant «Ch. M.» et un dessin de muse portant une tablette : «A mes livres / Chères délices de mon âme / Gardez-vous bien de me quitter / ...».

Auteur de Rétif de la Bretonne, sa vie et ses amours (Alvarès et Fils, 1854), Charles Monselet fut l’un des principaux artisans de la résurrection et de la réévaluation de l’oeuvre de Rétif.

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123. RILKE (Rainer Maria). Vergers suivis de Quatrains valaisans. Avec un portrait de l’auteur par Baladine gravé sur bois par Georges Aubert.

Paris, Nouvelle Revue Française, Collection «Une Oeuvre, Un Portrait», 1926. In-8 (18,7 x 13,2), broché, couverture verte impri-mée en noir, sous chemise et étui, dos de soie mordorée, gardes fleuries (Ateliers Laurenchet), 91 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale du dernier recueil paru du vivant de l’auteur, écrit directement en français.

Un des 868 ex. num. sur vélin Navarre (après 16 ex. sur vieux Japon).

Très précieux exemplaire d’Elisabeth de Clermont-Tonnerre (1875-1954) portant l’envoi autographe en vers signé suivant :

«à Madame la Duchesse / de Clermont-Tonnerre / ... auront le paradis ceux qui vantent les choses, / car quel examen de félicité / que de refaire avec des paroles, la rose / ou d’imiter de la pomme la belle prose ! / Quelle universelle complicité ! / Rainer Maria Rilke / (fin de juin 1926) / Muzot.»

Une note au crayon indique que ces vers sont inédits.

Truffé de deux importantes lettres autographes inédites signées :

- la première de Rainer Maria Rilke, une page et demi in-8, rédigée à l’encre, adressée à Elisabeth de Clermont-Tonnerre, dans laquelle le poète la félicite pour son livre de souvenirs consacré à Proust et Mon-tesquiou et lui fait part de sa santé fragile :

«Hotel Foyot / 33, rue de Tournon / VIème / ce 23 avril 1925 / Madame, / Très touché de votre souvenir, / comment ne vous dirais-je tout mon / zèle d’apprendre le rythme et de / l’entretenir d’un retour à l’autre. / Votre lettre est venu (sic) continuer / une suite de consolations moins immé- / diates que j’avais reçues

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par votre / livre, si lucide et si pénétrant, sur / Montesquiou et Proust ; on me l’a lu / pendant une assez méchante grippe / d’où je sors si fatigué et si faible que / je ne puis même pas vous prier de m’ / appeler auprès de vous un de ces jours : / je ne vais voir que le soleil. / J’espère cependant de ne pas quitter / Paris, sans vous avoir répété de vive / voix l’essentiel de mon admiration, tout / en y ajoutant ses dernières nouvelles. / R M Rilke»

- la seconde de Paul Claudel, missive assassine à propos de Rainer Maria Rilke, d’une page 1/4 in-8 adressé à Robert Denoël :

«Brangues le 16 mars 1941 / Mon cher Denoël / Je crois à la religion, mais je ne / crois absolument pas à ce genre de / poésie dont Fontaine s’est faite l’ex- / posante. Ce sont des amusettes dans / le genre des Mots croisés et cela ne / vaut pas la peine et l’argent que v. / y dépensez. J’ai connu ce Rilke / dont vous faites tant de cas. Il avait / un air malheureux rongé par le / sentiment de son infériorité. Il / représentait ce que je déteste le plus / au monde, la médiocrité et la / tristesse ; avec cette mysticail- /lerie allemande et protestante que / je ne pense pas souffrir. / Amicalement / P Claudel».

Quelques pâles rousseurs aux premiers feuillets.

124. RILKE (Rainer Maria). Les Cahiers de Malte Laurids Brigge. .

Paris, Stock, Coll. Les Contemporains, 1923. 13,8 x 9,5 cm, plein maroquin noir, dos à nerfs, titre doré, tête dorée, couverture jaune imprimée en noir et dos cons. (rel. signée Devauchelle), 122 pp., 3 ff. n. ch..

Edition originale française, de ce roman d’allure autobiographique, rédigé sous la forme d’un journal intime.

Traduction et introduction de Maurice Betz.

Un des 50 ex. num. imprimés sur Hollande van Gelder, seul grand papier, paraphés par les éditeurs.

Le présent volume contient environ un quart des Cahiers de Malte Laurids Brigge. Une édition complète

sera publiée par Emile-Paul Frères en 1926.

Restaurations à la couverture jaune et au dos. Parfaitement établi par Devauchelle.

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125. [RIMBAUD (Arthur)]. La Vogue. Tome I (avril - juillet 1886), II (juillet - octobre 1886) et III (octobre - janvier 1887).

Paris, La Vogue, 1886. 3 volumes in-12 (18,5 x 12 cm), demi-percaline verte, pièces de titre rouge, fleurons dorés, tête violette, couvertures orange ou exceptionnellement jaunes conservées, 36 pp. (Numéro 1 daté du 4 avril 1886) puis pagination continue du n°1 bis (du 11 avril 1886) au n°12 : 432 pp. et 2 ff. de table (Tome I), 428 pp. (Tome II) et 359 pp. (Tome III), feuillets d’annonce, collection complétée par un exemplaire (broché) [du n°1] 36 pp. et les trois numéros du Tome IV (datés de juillet, août et sep-tembre 1889) brochés, pagination continue de 307 pp. avec couvertures.

Rare réunion complète de cette importante revue dirigée dans un premier temps par Gustave Kahn rejoint ensuite par Félix Fénéon comprenant les 34 premiers fascicules de La Vogue, parus du 4 avril au 3 janvier 1887 à laquelle on joint les 3 numéros brochés parus en 1889 (Tome IV - de juillet à septembre 1889) et le numéro non daté de 1886 comprenant l’intégralité de «La Meule».

La revue cessera de paraître en janvier 1887 et sera reprise en juillet 1889 pour trois numéros mensuels seulement. Une nouvelle série de La Vogue verra le jour en 1899.

Notre collection comprend le très rare numéro 1 dans ses trois états, savoir :

- Le n°1 du 4 avril 1886 comprenant notamment les deux premiers chapitres de La Meule de [Jules Renard] parus anonymement et

- Le n°1 [bis] daté du 11 avril 1886 dans lequel La Meule ne figure plus remplacée par Médailles de Léo d’Orfer (à propos de Paul Bourget) et un poème de Gustave Kahn intitulé «Nocturne».

- Le numéro de 1886 (non précisément daté, décrit comme étant le premier état (sur trois) du n°1 dans la description de l’exemplaire Destribats maintenant conservé à la Bibliothèque Kandinsky) comprenant : l’intégralité de «La Meule» de Jules Renard, «Evangile» de Jean Lorrain (poème tiré de Griseries), «Conte mystique» de Robert Godet, «L’Au-dela» de Jacques Le Lorrain, «Un accueil innatendu» de F. de Nocé, «Mi-décadence» de Jean Le Guillou, «Monsieur, Madame et Kati» de Félix Alix et des «Fragments» de «Très russe» de Jean Lorrain, suivis du Bulletin bibliographique du mois (ici broché sans couverture).

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On trouve dans cet ensemble de nombreuses pré-originales mythiques :

- Premières communions (T I, n°1) d’Arthur Rimbaud (présent dans le rarissime n°1 du 4 avril 1886 et recomposé dans le n°1 bis une semaine plus tard)

- Les Illuminations (T I, n°5,6,7,8 et 9) ;

- Les Impressionnistes en 1886 de Félix Fénéon (T I, n°8) ;

- Le Concile féérique de Jules Laforgue et des extraits des Derniers vers et des Moralités légendaires du même;

- Une partie de la seconde série des Poètes maudits (Marceline Desborde-Valmore et Pauvre Lélian) qui paraîtront dans l’édition de 1888 ;

- la traduction française de Jules Laforgue d’extraits des Brins d’herbe de Walt Whitman ;

- des poèmes de Mallarmé, Verlaine, ...

C’est aussi ici que paraît pour la première fois en revue La Saison en enfer (T II, n°8, 9 et 10) d’Arthur Rimbaud, véritablement donnée à lire pour la première fois, la plaquette de 1873 n’ayant pas été diffusée à l’exception d’une dizaine d’exemplaires d’auteur.

Ensemble en reliure uniforme de l’époque pour les Tomes I à III, comprenant les fragiles couvertures de chaque numéro reliées in-fine (à l’exception du premier plat du n°1 du 4 avril 1886 qui figure en tête du premier volume), les rares feuillets publicitaires sur feuillets de couleur, les trois tables, le tome IV de 1889 et le numéro non daté de 1886 joints sont brochés (sans couverture pour ce dernier).

On trouve en tête du premier tome un feuillet comprenant le titre calligraphié de La Vogue, document unique à l’encre noire, probablement de la main de Léo d’Orfer qui sera imprimé en couverture de chacun des 34 premiers fascicules.

Quelques rousseurs acceptables concentrées au début des deux premiers volumes.

Absolument rare aussi complet.

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126. ROBBE-GRILLET (Alain). Les Gommes.

Paris, Editions de Minuit, 1953. In-8 (21,1 x 14 cm), demi-chagrin bleu à coins, dos à nerfs, fleurons dorés, titre et auteur dorés, tête dorée, couv. et dos cons., 6 ff. n. ch., 257 pp., 2 ff. n. ch..

Première édition publique d’une des premières oeuvres du Nouveau Roman (parue deux jours après l’édi-tion au Club français du livre).

Un des 50 exemplaires sur papier vélin de Teka, seul grand papier.

Dos très lég. passé. Petite décharge sur le premier feuillet blanc.

Provenance : Bibliothèque Jean-Claude Lissarragues (ex-libris).

127. ROUSSEL (Raymond). Locus Solus.

Paris, Alphonse Lemerre, 1914. 20 x 14 cm, broché, couverture à rabats, 3 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre), 459 pp., 1 f. n. ch. (achevé d’imprimer).

Edition originale.

Un des ex. imprimés sur papier Japon (seul grand papier).

Exemplaire du ténor Georges Féodoroff avec un très bel envoi autographe signé de l’auteur sur le faux-titre :

«Page 351 / «La pointe, remuant sur ce chemin / rugueux, transmit maintes vibrations / à la membrane, et, s’échappant du / cornet, une voix de femme, pareille / à celle de Malvina, chanta clairement, / sur les notes demandées : «O Rebecca...»»/ Combien Lucius Egroizard / eût été heureux si l’occasion / se fût offerte à lui de reproduire / à l’aide de son procédé l’admirable / voix de Georges Féodoroff ! / Raymond Roussel / 22 novembre 1913».

101

Cette dédicace est partiellement reproduite dans la biographie consacrée à Raymond Roussel, publiée par François Caradec chez Fayard en 1997 (cf. p. 27).

Passionnée de musique lyrique, Marguerite Roussel, mère de Raymond, assistait à la plupart des spec-tacles donnés à l’Opéra où elle avait une loge et une baignoire. Elle fut une amie intime de la cantatrice Rose Caron et la bienfaitrice du chanteur Edmond Clément.

Georges Féodoroff figurait aussi parmi les amis proches des Roussel. Raymond Roussel lui dédicaça plusieurs livres, dont son tout premier, La Doublure, en mentionnant que leur amitié «était juste aussi vieille que ce livre paru en 1897». La correspondance de Raymond Roussel adressée à Pierre Leiris nous apprend qu’il soutenait financièrement le ténor et ceci jusqu’à son décès en 1933.

Belle provenance.

128. SACHS (Maurice). Tableau des moeurs de ce temps.

Paris, Gallimard, 1954. In-8 (20,7 x 14,3 cm), broché, couv. imprimée, 348 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale de ce saisissant témoignage sur la société occidentale du XXe siècle composé d’une galerie de portraits écrits par Maurice Sachs durant sa détention à Hambourg durant les deux dernières années de la seconde guerre mondiale.

Un des 66 ex. imprimés sur vélin pur fil Lafuma Navarre (seul grand papier).

Très bel exemplaire, broché.

Maurice Sachs avait initialement prévu de rédiger mille portraits pour son Tableau des moeurs de ce temps. Le livre n’en contiendra finalement que trois cent soixante-huit, classés en vingt-cinq catégories, l’auteur n’ayant pas survécu à son évacuation du camp de concentration de Fuhlsbüttel en avril 1945. A bout de force, il est abattu d’une balle dans la nuque par un officier S.S..

102

130. SAND (George). Lélia.

Paris, Henri Dupuy, imprimeur-éditeur, L. Tenré, libraire, 1833. 2 volumes in-8 (21,6 x 13,8 cm), brochés, couvertures imprimées, étiquettes de titre vertes au dos, 1 f. de brochage, 4 ff. n. ch. (faux-titre, titre, dédicace, épigraphe), petit retour amputé du f. de brochage, 350 pp., 1 f. n. ch. (Volume I), 4 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre, 6 vers signés d’Alfred de Musset), 383 pp., 1 f. blanc n. ch. avec son retour amputé entre les p. 368 et 369 (Volume II), chemises à recouvrement aux dos à nerfs richement ornés, étui (Devauchelle)..

Edition originale très rare.

C’est, avec Indiana, un des ouvrages de George Sand les plus rares et les plus estimés. (Carteret).

Parfait exemplaire broché, tel que paru, sans mention fictive de seconde édition, condition rarissime.

L’exemplaire a figuré sous le n°218 au catalogue de l’exposition «Dix siècles de livres français». Ex-libris Robert von Hirsch.

129. SAINT-EXUPÉRY (Antoine, de). Pilote de guerre.

Paris, Gallimard, 1942. In-8, demi-chagrin à la bradel, auteur, titre et date en pied poussés au palladium, tête argentée, papier bleu vert sur les plats, couv. et dos, non rogné (rel. signée de Boichot), étui bordé assorti, 246 pp., 1 f. n. ch..

Première édition française de ce récit d’une mission effectuée par l’auteur dans le ciel du Nord de la France en mai et juin 1940 à bord de son Bloch MB 174.

Un des 21 exemplaires de tête imprimés sur Mûrier d’Annam (le nôtre chiffré III).

Rare et bel exemplaire, bien relié à grandes marges. Rarissime en grand papier.

Rédigé en 1941 lors de son séjour à New York, Pilote de Guerre parut initialement le 20 février 1942 aux États-Unis où il reçut un excellent accueil. Avec l’aval du gouvernement de Vichy, Gallimard l’édite en France en novembre de la même année à petit nombre (2100 exemplaires). Mais dès février 1943, la cen-sure allemande en interdit la vente et en ordonne la destruction. Des éditions pirates sont alors imprimées à Lille et Lyon et sont diffusées sous le manteau.

103

131. SAND (George). Le Compagnon du Tour de France.

Paris, J. Hetzel et Cie, Victor Lecou, 1852. In-12 (18,4 x 12 cm), broché, couv. jaune imprimée, 1 f. fin, faux-titre, titre, 455 pp., 1 f. fin.

Volume extrait des oeuvres complètes de George Sand.

Unique et précieux exemplaire imprimé sur Hollande, provenant de la bibliothèque de George et Maurice Sand (ex-libris manuscrit de ce dernier sur la couverture).

Très attaché à sa mère dont il avait adopté le pseudonyme, Maurice Sand vécut toute sa vie auprès de George Sand.

Exemplaire broché (couverture restaurée) conservée dans un élégant emboitage moderne en demi-ma-roquin noir.

L’édition originale du Compagnon du tour de France parut en 1841 chez Perrotin.

132. SARTRE (Jean-Paul). Le Mur.

Paris, Gallimard, 1939. 18,3 x 11,8 cm, plein chagrin rouge, dos à nerfs, tête dorée, couverture et dos conservés, 220 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale.

Un des 40 ex. imprimés sur vélin pur fil des Papeteries Lafuma-Navarre (premier papier).

Bel exemplaire.

104

133. SCHWOB (Marcel) & GUIEYSSE (Georges). Étude sur l’argot français.

Paris, Émile Bouillon, 1889. In-8 (22,2 x 15,5 mm), demi-maroquin noir à la Bradel, dos lisse titré or en long, couvertures conser-vées (Atelier Laurenchet), 1 f. n. ch. (faux-titre), VIII pp., pp. [5]-28..

Rare édition originale du premier livre de Marcel Schwob tiré à petit nombre (pas de grand papier).

Il fut rédigé en collaboration avec Georges Guieysse, meilleur ami de Schwob, qui se suicida d’une balle dans le coeur à l’âge de vingt ans tandis que l’ouvrage était sous presse. Marcel Schwob lui rend un vibrant hommage en introduction.

«Le petit livre publié par Schwob [...] va bouleverser les données et les méthodes de l’étude argotique. Si Francisque Michel, ainsi que le rappelle André L. Stein, est»le fondateur de l’étude linguistique de l’argot», Schwob et Guieysse apportent des éléments contradictoires dans la philologie de l’argot : tout d’abord, en affirmant, que l’argot est un langage artificiel, et, d’autre part, en appliquant au décryptage des termes les procédés de la filiation synonymique et de la filiation patronymique» (Sylvain Goudemare, Marcel Schwob ou les vies imaginaires, Le Cherche midi, 2000, p. 81)

Bien établi en demi-maroquin, feuillets doublés.

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134. SCHWOB (Marcel). Le Livre de Monelle.

Paris, Léon Chailley, 1894. In-16 (14,5 x 11,2 cm), plein maroquin vert amande, doublure de maroquin ocre sous encadrement, garde de soie havane, dos à nerfs sertis de filets à froid, double filet doré sur les coupes, toutes tranches dorées, couv. et dos cons. (rel. signée de Georges Mercier, 1923), 1 f. blanc, VI pp., 286 pp., 1 f. n. ch., feuillet d’errata.

Edition originale de ce délicieux recueil de récits écrits entre octobre 1892 et mai 1894 inspirés par la jeune Louise-Vise, fille de joie à la santé fragile dont l’auteur s’était épris.

Un des 15 ex. sur Hollande (après 10 Japon).

Complet du feuillet d’errata et des rares couvertures en date de 1894, les invendus ayant été rachetés par le Mercure de France et recouverts de couvertures de relais datées de 1897.

Belle reliure en maroquin doublée de Georges Mercier datée de 1923. La couleur amande au dos a pris le soleil.

Provenance : Paul Éluard (avec son ex-bris «après moi le sommeil» dessiné par Max Ernst), Robert Moureau (ex-libris) et Barnaud (ex-libris).

135. [SCHWOB (Marcel)] LOYSON-BRIDET. Moeurs des diurnales.

Paris, Mercure de France, 1903. In-12 (18 x 11,8 cm), pleine toile bleu ciel à la Bradel, pièce de titre, couv. et dos cons. (rel. signée F. Saulnier), 1 f. blanc, 222 pp., 2 ff., 4 ff. fins rose (extrait du catalogue éditeur).

Édition originale publiée sous le pseudonyme de Loyson-Bridet de cet extraordinaire et féroce pamphlet contre le journalisme et les journalistes.

Exemplaire du tirage courant (après 12 ex. sur Hollande et 1 ex. sur Chine, ce dernier non indiqué au colophon).

Envoi autographe signé de l’auteur : «A Robert de Souza / hommage / de Loyson-Bridet».

Dos et haut du premier plat brunis mais bon exemplaire néanmoins en reliure signée.

Bel état intérieur.

Poète symboliste, disciple de Stéphane Mallarmé, théoricien du vers librisme, Robert de Souza fut un collaborateur de la revue du Mercure de France. La maison d’édition publia ses poèmes (Sources vers le fleuve en 1897) et son ouvrage théorique La poésie populaire et le Lyrisme sentimental en 1899.

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136. Comtesse de SÉGUR [ROSTOPCHINE (Sophie)].

Pauvre Blaise.

Paris, Hachette, 1862. In-16 (17,5 x 11,2 cm), demi-veau fauve, dos à faux-nerfs orné de filets dorés et à froid et pointillés dorés, titres dorés, plat de papier chagriné aubergine (rel. de l’époque), 4 ff. n. ch. (faux-titre, titre, frontispice gravé, dédicace), 349 pp., 1 f. n. ch. (table).

Rare édition originale.

Illustration par Horace Castelli composée de 65 vignettes in-texte et à pleine page.

Relié à la suite : BERQUIN (Arnaud) - Choix de petits drames et de contes Paris, Hachette, 1861. 2 ff. n. ch. (faux-titre, titre), II pp. (avertissement) 334 pp., 1 f. n. ch. (table)

Édition illustrée de 36 vignettes par Foulquier et Forest, comprenant onze contes : La Neige, Un bon coeur fait pardonner bien des étourderies, Jacquot, La Petite glaneuse, Si les hommes ne te voient pas, Dieu te voit, La Vanité punie, Le Vieux Laurent, L’Incendie, Le Déserteur, Le Congé et Relation d’un naufrage sur l’Île Royale.

Bel exemplaire, relié à l’époque, sans rousseurs, petites taches à quelques feuillets.

137. TOLSTOÏ (Comte Alexis). La Mort d’Ivan le Terrible. Drame en cinq actes et dix tableaux.

Paris, Ernest Leroux, Bibliothèque slave elzévirienne, 1879. In-12 (16,5 x 10,9 cm), broché, couverture bleu clair imprimée, 186 pp., 1 f. n. ch. (Notes explicatives).

Edition originale française. Préface et traduction du russe par Céleste Courrière.

Mis en vers et adapté à la scène française par le poète Paul Demeny et Georges Izambard, tous deux amis d’Arthur Rimbaud, et respectivement récipiendaire de La Lettre du Voyant et professeur de rhétorique du poète maudit à Charleville.

La pièce fut créée à Paris, sur le Théâtre de la Gaîté, le 12 janvier 1879.

Bel exemplaire broché, en grand partie non coupé (seules les premières pages, jusqu’à la fin de la préface ont subi les assauts du coupe papier). Rare.

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La Mort d’Ivan le Terrible est la première des trois importantes tragédies historiques de l’auteur, mettant en scène le Tsar Ivan IV Vassiliévitch dit le Terrible, premier Tsar de Russie, le Tsarévitch Fédor Ivanovitch et Boris Godounov (beau-frère du tsarévitch). Suivront Le Tsar Fédor Ivanovitch et Le Tsar Boris publiés en 1868 et 1870.

C’est à Alexandre Pouchkine,qui eut une forte influence sur Alexis Konstantinovitch Tolstoï, que l’on doit Boris Goudounov, premier drame historique russe, écrit de novembre 1824 à novembre 1825 et publié à Saint-Pétersbourg en 1831.

138. TRUFFAUT (François). Les Aventures d’Antoine Doinel. Les Quatre cents coups, L’Amour à vingt ans, Baisers volés, Domicile conjugal.

Paris, Mercure de France, 1970. In-8 (20,5 x 14,2 cm), broché, couverture imprimée, jaquette illustrée, 380 pp., 2 ff. n. ch..

Edition originale des scenarios des quatre films formant le cycle des aventures d’Antoine Doinel réalisés par François Truffaut.

Envoi autographe signé du cinéaste sur le faux-titre : «Pour Dimitri Balachoff / avec l’amical / souvenir de / François / Truffaut / oct. 1970».

Broché tel que paru, complet de sa jaquette en bel état.

Programmateur de cinéma, critique et journaliste, Dimitri Balachoff (1925 - 2005) créera et animera, pen-dant une vingtaine d’années, le Ciné-Club de Minuit, principale émission de télévision consacrée au ciné-ma en Belgique.

Dans l’émission diffusée le 1er septembre 1959, soit quelques mois après la présentation, en avant-pre-mière, des Quatre cents coups au festival de Cannes (4 mai 1959), Dimitri Balachoff interviewa François Truffaut et lui demanda son point de vue critique sur la Nouvelle Vague.

Dimitri Balachoff invita également Jean-Pierre Léaud en mars 1967 à l’occasion de la sortie du Départ de Jerzy Skolinowski. Durant cet entretien, l’acteur qui incarne le personnage d’Antoine Doinel, reviendra en détail sur sa «rencontre fracassante et bouleversante» avec François Truffaut.

Belle provenance.

108

140. VERLAINE (Paul). Poèmes saturniens.

Paris, Lemerre, 1866. In-12 (18,2 x 12 cm), broché, couverture jaune imprimée, 4 ff. n. ch. (blanc, faux-titre, titre, dédicaces en vers), 163 pp.., étui-chemise bordé, dos à nerfs en maroquin fauve, pièce de titre noir, auteur, titre et date dorée en pied (P.-L. Martin).

Edition originale du premier recueil de poésies de Paul Verlaine.

Un des exemplaires sur vélin blanc (après 5 Chine et 9 Hollande).

Exemplaire broché, en très belle condition, conservé dans un élégant étui-chemise signé P.-L. Martin.

139. TZARA (Tristan). Grains et issues.

Paris, Denoël et Steele, 1935. 19,8 x 15 cm, broché, couverture blanche imprimée en vert, 317 pp., 1 f. n. ch..

Edition originale.

Un des 40 ex. imprimés sur vergé d’Arches signés par l’auteur (après 15 vieux Japon ornés d’une eau-forte de Salvador Dali et 10 sur papier rose réservés à l’auteur).

Bel exemplaire broché non coupé.

Poèmes surréalistes, incluant le fameux vers «pain de minuit aux lèvres de soufre, accompagnés de notes théoriques sur le problème de la poésie et de l’angoisse de vivre» présentant pour Jean Cassou « une admirable analyse de la conscience moderne» (Les Nouvelles littéraires).

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141. VERLAINE (Paul). Parallèlement.

Paris, Léon Vanier, 1889. In-12 (18,2 x 11,8 cm), plein maroquin bleu nuit janséniste, doublure de maroquin rouge sous enca-drement, gardes de moire noire, dos à nerfs, toute tranches dorées, couv. et dos cons., étui (Semet & Plumelle), 6 ff. n. ch. (3 blancs, faux-titre, titre, préface), 116 pp., 2 ff. n. ch. (Chasteté), 2 ff. blancs, couv. de l’édition de 1894, 1 f. n. ch. (Avertissement), pp. [79] à 85, 2 ff. n. ch..

Édition originale. Tirage limité à 600 exemplaires sur papier vélin crème (pas de grand papier).

Complet du poème «Chasteté», livré séparément et ne figurant que dans un nombre limité d’exem-plaires.

Sont jointes en fin de volume des pages inédites figurant dans la seconde édition de Parallèlement don-née par Léon Vanier en 1894 comprenant l’avertissement, «Sur une statue de Ganymède» et «Prologue supprimé à un livres «d’Invectives»».

Exemplaire de choix établi en maroquin doublé par Semet et Plumelle.

Provenance : Bibliothèque Georges Degryse (ex-libris).

142. VERLAINE (Paul). Mes prisons.

Paris, Léon Vanier, 1893. 19,5 x 14 cm, bradel demi-veau ombré châtaigne à coins, dos lisse orné, pièce de maroquin rouge, tête or, couverture gris-bleu conservées, (rel. signée Haupmann), 3 ff. n. ch. (faux-titre, portrait-frontispice, titre), 81 pp., 1 f. n. ch. (table).

Édition originale. Portrait frontispice de Verlaine par F.-A. Cazals (daté dans la planche novembre 1888) réservé au tirage en grand papier.

Un des 25 ex. num. imprimés sur Hollande (seul grand papier), le nôtre paraphé à la plume par Léon Vanier porte le n°1.

Petite étiquette dorée de la Librairie et Art religieux à Lyon (2 rue Émile Zola). Très bel exemplaire.

À la demande du Chat noir, Verlaine entreprit une série d’articles sur «ses prisons» ; très vite il songea à les réunir en un volume. À cette fin il compléta les six chapitres destinés au journal. C’est en réalité le récit en prose de sa conversion.

Il y est question du coup de pistolet à Bruxelles à l’encontre de Rimbaud et de son incarcération à la prison de Mons.

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143. VIAN (Boris). L’Écume des jours.

Paris, Gallimard, nrf, 1947. in-12 (18,6 x 12 cm), broché, couverture imprimée, 218 pp., 1 f. n. ch..

Édition originale en S. P. (pas de grand papier) du chef-d’oeuvre de l’auteur.

Important envoi autographe signé de l’auteur : «Pour Jean Paulhan / avec toute ma / considération / Boris Vian».

Exemplaire broché en bel état (habile restauration au dos). Très rare avec envoi significatif.

Second roman de Boris Vian paru aux éditions Gallimard, après Vercoquin et le plancton, L’Écume des jours, avant même d’être publié est en lice en 1946 pour le prix de la Pléiade récompensant l’auteur d’un manuscrit inédit, distinction Gallimard par excellence son jury étant principalement constitué de membres du comité de lecture et d’auteurs maison.

Ce prix, Boris Vian y tient. Il lui assurerait d’entrer dans le monde littéraire par la grande porte.

Raymond Queneau, emballé par le manuscrit dont il fut l’un des premiers lecteurs, assure au jeune Vian que c’est dans la poche. Jean-Paul Sartre, bien que caricaturé dans le roman sous les traits de Jean-Sol Partre, fait également partie de ses soutiens.

Jean Paulhan, fondateur et membre influent du comité de lecture, lui est également favorable mais dans un premier temps seulement. Au dernier moment, il change d’avis, rejoint les «anti», au rang desquels figurent Albert Camus et André Malraux, et convainc Marcel Arland de voter contre. Le prix revient finale-ment à un recueil de poèmes, Terre du temps, de l’abbé Jean Grosjean.

Vian est terriblement déçu, effondré. «Il enrage. Le prix lui avait été promis ! Sa confiance en lui est provi-soirement meurtrie» (Philippe Boggio, Boris Vian, 1993).

Le roman est publié en mars 1947. Vian le dédicace à Paulhan, peut-être pour s’assurer d’un appui pour l’édition de ses prochains ouvrages. Mais le livre se vend mal et c’en est fini de la carrière de Boris Vian chez Gallimard. L’auteur verra ses prochains livres publiés par de petits éditeurs.

Peu de temps après, Boris Vian se vengera de Paulhan et d’Arland en affublant deux personnages de L’Automne à Pékin, le baron et le contremaître, des noms d’Ursus de Janpolent et d’Arland et en qualifiant ce dernier de «beau salaud».

La reconnaissance littéraire ne viendra qu’après son décès, au début des années 60, par l’entremise de Jean-Jacques Pauvert qui réédite ses romans. La maison Gallimard lui demandera alors «comme un service de la débarrasser du stock d’invendus [de l’originale de L’Écume des jours] qui lui restaient sur les bras» (Jean-Jacques Pauvert dans Lire en 2009). 7 500 €

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144. VIAN (Boris). L’Automne à Pékin.

Paris, Editions de Minuit, 1956. 18,8 x 12 cm, broché, couverture illustrée, 317 pp., 1 f. n. ch..

Seconde édition revue par l’auteur considérée comme l’édition originale bis, le texte et les titres de cha-pitre ayant été légèrement modifiés par rapport à l’édition du Scorpion.

Exemplaire sur papier d’édition (après 15 ex. sur papier Alfama et 26 ex. imprimés pour les amis de l’auteur sur papier ignoble).

Envoi autographe signé de Boris Vian à l’un des pionniers de la télévision : «A Roger Féral / pour lui faire / perdre son temps... / Bien cordialement / Boris Vian». Roger Féral avait interviewé Boris Vian dans sa fameuse émission Télé-Paris du 3 octobre 1951.

Illustration de Mose sur la première de couverture. Texte de présentation de Jérôme Lindon en quatrième de couverture : «Cet ouvrage ne traite naturellement pas de l’Automne, ni de la Chine. Tout rapprochement avec ces coordonnées spatiales et temporelles ne pourrait être que le fait de coïncidences involontaires.»

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145. VILLIERS de L’ISLE-ADAM (Auguste, Comte de). Axël.

Paris, Quantin, 1890. In-8 (22,8 x 14 cm), demi-percaline bleu à coins à la Bradel, pièce de titre rouge titrée or, fleuron et date en pied, couv. et dos cos. (rel. signée Victor Champs), 4 ff. n. ch. (blanc, Du même auteur, faux-titre, titre), 300 pp., 2 ff. n. ch. dont table.

Edition originale posthume, de ce grand classique du théâtre symboliste, imprimée sur papier d’édition (après 20 ex. sur Hollande).

Exemplaire provenant de la bibliothèque du romancier naturaliste Léon Hennique (ex-libris sur le premier contreplat) parfaitement établi à l’époque par Victor Champs.

Belle provenance.

146. WELLS (H.-G.). L’Homme invisible.

Paris, Société d’éditions littéraires et artistiques, Librairie Paul Ollendorff, 1901. In-12 (18,3 x 12 cm), broché, couverture bleue imprimée, f. fin, faux-titre, titre, 328 pp., f. fin.

Edition originale française.

Exemplaire du tirage courant (après 5 ex. sur Hollande).

Traduit de l’anglais par Achille Laurent.

Quelques menus défauts à la couverture (discrètes marques de plis sur le premier plat, petites fentes, légers manques en tête et queue du dos, petits accrocs), bel état intérieur.

Rare et recherché.

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147. [YOURCENAR] AURY (Dominique).

préface du Labyrinthe du monde.

s.d. [1990]. 11 feuillets de 21 x 29,7 cm, rédigés à l’encre au recto.

Manuscrit signé de la préface que donna Dominique Aury pour l’édition en un volume du Laby-rinthe du Monde (Gallimard, coll. «Biblos», 1990) regroupant les trois récits autobiographiques de Mar-guerite Yourcenar : Souvenirs pieux, Archives du Nord et Quoi ? l’éternité.

Dominique Aury y trace avec brio un portrait émouvant de l’auteure des Mémoires d’Hadrien.

Ratures, corrections et ajouts à tous les feuillets donnant le texte définitif de la préface. Une petite déchi-rure marginale au premier feuillet jauni.

Les deux grandes figures des lettres françaises que furent Marguerite Yourcenar et Dominique Aury se vouaient une estime mutuelle.

L’auteure d’Histoire d’O, adjointe de la direction de la seconde NRF durant un quart de siècle, fut chargée en 1968 par Gaston Gallimard de la rédaction du Prière d’insérer de L’Oeuvre au noir.

Dans une lettre adressée à Gaston et Claude Gallimard le 3 mai 1968, Marguerite Yourcenar confia sa satisfaction : «J’ai lu avec émerveillement (le mot n’est pas trop fort) le texte de présentation de Dominique Aury que vous m’avez communiqué hier. On n’est pas plus clair, plus direct, plus simple dans l’énoncé de ce qu’il y a à dire sur un livre, de cette grande simplicité qui sait que les choses sont com-plexes et n’ont pas besoin qu’on les entortille».

Six ans plus tard, Dominique Aury signa l’élogieuse critique de Souvenirs Pieux publiée dans le n°259 de la NRF en juillet 1974 qui suscita l’enthousiasme de Marguerite Yourcenar. Cette dernière confiera, à Jeanne Carayon, correctrice chez Gallimard et amie intime, qu’elle trouvait cette critique «belle comme un poème» (Lettre à Jeanne Carayon du 14 août 1974).

En 1990, à l’occasion de la publication en un volume du Labyrinthe du monde qui s’ouvre par Souvenirs pieux, Dominique Aury fut naturellement sollicitée pour en rédiger la préface.

Celle-ci se termine ainsi : «Marguerite Yourcenar est un moraliste qui ne fait la morale à personne, que la beauté, le courage et la modestie bouleversent, et qui pour le reste, si atroce que soit le spectacle, refuse de fermer les yeux. Songez-y bien, la lucidité est contagieuse, le courage aussi. Si vous lisez vous vou-drez relire, on ne s’en lasse jamais. Et vous aussi vous verrez clair.».

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148. ZAO (Wou-ki).

Affiche d’exposition d’aquarelles et Lithographies a la hune.

[Paris], Impr. E. J. Desjobert, 1958. Lithographie en couleurs de 56 x 37,8 cm sous encadrement.

Lithographie originale en trois couleurs pour la toute première exposition de lithographies de l’artiste organisée par la galerie La Hune en novembre 1953.

Tirage limité à 50 exemplaires sur papier de Rives (non numéroté, non signé).

Imprimé par E. et J. Desjobert.

La partie supérieure de l’affiche fit l›objet d›un tirage à 30 exemplaires numérotés et signés.

Rare et belle épreuve du début des années 50 ici exceptionnellement signée à l’encre par l’artiste (signature en bas à droite de la partie supérieure de la lithographie).

Jorgen Agerup, Ed. Heede et Moestrup, Copenhague, 1994 (n°85)

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149. ZAO (Wou-ki) & MICHAUX (Henri). Annonciation - Moments.

[Paris], Les bibliophiles de l’Automobile Club de France, 1996. In-folio, 40 ff. dont les 2 premiers et 2 derniers blancs, en feuilles sous couverture, chemise et étui cartonné de toile rouge de l’éditeur, suite des 7 aquatintes sous portefeuille cartonné de toile de l’éditeur.

Édition en partie originale, tirée à seulement 130 exemplaires sur vélin BFK de Rives, celui-ci portant le n°50.

De ces deux poèmes, «Annonciation» paraît ici pour la première fois, tandis que «Moments» avait déjà été publié, sous le titre «Lieux, moments, traversées du temps», d’abord en 1967 dans la revue Promesse puis en 1973 dans le recueil Moments. Traversées du temps.

Illustré de 7 aquatintes en couleurs par Zao Wou-ki, dont une avec la mention «d’après Henri Michaux».

Exemplaire enrichi de la rare suite des 7 aquatintes tirée à seulement 40 exemplaires. La nôtre est l’une des 20 suites sur vélin Zerkall dont chaque planche est signée par l’artiste au crayon et justifiée de même 20/20.

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150. [ZOLA (Émile)] GILL (André).

Portrait charge d’Émile Zola face au buste de Balzac.

Paris, Les hommes d’aujourd’hui n°4, 1878. Fascicule de 30 x 20,2 cm, couverture illustrée en couleurs, 4 pp..

Rarissime épreuve d’essai du quatrième numéro de la série des Hommes d’aujourd’hui, illustré de l’une des plus spirituelles caricatures d’André Gill, en couleurs : Émile Zola, les Rougon-Macquart sous le bras, rendant hommage à Balzac, son modèle incarnant pour lui la modernité, et Balzac répondant au salut de son digne héritier.

Pièce unique comportant la mention manuscrite suivante signée par Émile Zola : «J’autorise ce dessin, Médan, 29 sept. 1878 Émile Zola».

Le document est contresigné en tête : «autorisé le 4 octobre 1878».

Important document. Pour Zola, Balzac incarne la modernité littéraire.

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