les tranquillisants en Élevage. revue critique

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HAL Id: hal-00900823 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900823 Submitted on 1 Jan 1974 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE. REVUE CRITIQUE R. Dantzer To cite this version: R. Dantzer. LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE. REVUE CRITIQUE. Annales de Recherches Vétérinaires, INRA Editions, 1974, 5 (4), pp.465-505. hal-00900823

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Page 1: LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE. REVUE CRITIQUE

HAL Id: hal-00900823https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00900823

Submitted on 1 Jan 1974

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE. REVUECRITIQUE

R. Dantzer

To cite this version:R. Dantzer. LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE. REVUE CRITIQUE. Annales de RecherchesVétérinaires, INRA Editions, 1974, 5 (4), pp.465-505. �hal-00900823�

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LES TRANQUILLISANTS EN ÉLEVAGE.REVUE CRITIQUE

R. DANTZER

Station de Pharmacologie-Toxicologie, I. N. R. A.,r80, chemin de Tournefeuille,

31300 Toulouse

.- .

RÉSUMÉ

Le terme de tranquillisant regroupe deux catégories de substances différentes par leurs pro-priétés pharmacologiques et cliniques, les neuroleptiques (dérivés de la phénothiazine et butyro-phénones) et les sédatifs anxiolytiques (méprobamate et diazepoxides), que l’auteur propose dedésigner conjointement sous la dénomination de psycholeptiques. Un examen approfondi destravaux consacrés à l’utilisation de ces substances en élevage montre leur absence d’efficacitécomme facteur de croissance ou de production, leurs possibilités dans la protection contre les effetsdes agressions, mais dans des conditions restant encore à déterminer, leur utilité sur le plan dela prémédication ou de la capture, et leur intérêt dans la normalisation des comportementsindésirables. Dans ces diverses indications, les neuroleptiques ont fait l’objet d’un large usage,tandis que les sédatifs anxiolytiques, à action plus limitée, n’ont été que peu employés.

L’absence de connaissances concernant les facteurs déterminants de l’efficacité des substancesactuellement disponibles, ainsi que leurs limites d’emploi, constituent un obstacle au choix rai-sonné des drogues à préconiser dans des circonstances précises. Des études systématiques portantsur l’efficacité biologique et pratique de ces substances et cherchant à préciser leur mode d’actionsont nécessaires. Les méthodes utilisables à cet effet sont décrites.

1. - INTRODUCTION : LA NOTION DE TRANQUILLISANT

L’administration de tranquillisants aux animaux est une pratique répandue.Elle se justifie habituellement par la nécessité de soustraire l’animal aux influencesnocives du milieu environnant, soit parce qu’elles sont difficilement contrôlables(changement de locaux, stress social), soit parce qu’elles font partie intégrante desconditions techniques d’élevage (transports, tris et constitutions de lots). Ces agres-sions peuvent entraîner toute une série de troubles d’ordre comportemental, zoo-technique ou même pathologique dont l’incidence économique n’est pas négligeable.

Différentes substances ont été proposées, sous des motifs très variés, allant de

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l’amélioration des performances zootechniques à la normalisation des comportementsinadaptés. Avant d’en faire l’inventaire, il est cependant nécessaire de définir avecprécision le terme de « tranquillisant n dont le contenu sémantique est loin d’être lemême pour tout le monde.

Sous le terme d’action tranquillisante, on évoque habituellement la diminutionde l’anxiété et des réactions affectives, ainsi que des symptômes psychomoteurs etdes désordres neuro-végétatifs qui y sont associés, sans altération de la vigilance, desfonctions intellectuelles ou de la coordination motrice. Une telle action doit être diffé-renciée de la sédation qui désigne la réduction de l’excitabilité ou de l’hyperactivité.

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En clinique, on parle d’action tranquillisante ou de « tranquillisation » lorsd’administration de substances tranquillisantes ; pour éviter la circularité de la défi-nition, il est indispensable de savoir ce qu’est un tranquillisant. La définition de cettecatégorie de substances n’est cependant pas aisée : dans la classification de DELAY

(1961) (tabl. i), le terme de tranquillisant est réservé à des substances actives sur lesnévroses humaines, dénuées d’effets thérapeutiques sur les psychoses (1) et dont le

(1) En psychiatrie, le terme de névrose désigne une affection mentale caractérisée par des troublesfonctionnels sans atteinte de la personnalité, tandis que le terme de psychose est réservé aux affectionscomportant une atteinte de la personnalité avec une pensée souvent délirante.

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type idéal aurait le profil d’action évoqué plus haut. Par contre la nomenclatureanglo-saxonne rassemble sous ce terme les tranquillisants de DELAY et les anti-

psychotiques, en réservant aux premiers la dénomination de tranquillisants mineurset aux seconds celle de tranquillisants majeurs. D’autres classifications basées surla structure chimique ou les propriétés pharmacologiques ou empruntant des traitsà l’une et à l’autre des classifications précédentes ont été proposées (DENIKER, 1967 ;GIURG!A, ig6g ; VAizu-iLi, ig73). Celle préconisée par l’Organisation Mondiale dela Santé en ig67 (tabl. i) va encore plus loin, en supprimant le terme de tranquillisantet en distinguant, d’une part les neuroleptiques (correspondant aux antipsychotiquesou tranquillisants majeurs, ou ataraxiques), d’autre part les sédatifs anxiolytiques(ex-tranquillisants mineurs).

Ces classifications reposent sur l’action clinique des substances envisagées,mais avec des conséquences qui vont bien au-delà de la psychiatrie, puisqu’ellesont donné naissance à toute une série de tests pharmacologiques permettant deranger les molécules nouvellement synthétisées et ayant une activité psychotropedans une des catégories connues. Le pharmacologue a ainsi été amené à définir unprofil expérimental d’action tranquillisante qui, dans le cas des sédatifs anxioly-tiques, se traduit par l’absence de modifications de l’activité motrice, l’absence d’éta-blissement de conditionnements inhibiteurs et la présence d’effets myorelaxants etanticonvulsivants ; sera réputée par contre avoir une activité neuroleptique toutesubstance diminuant l’activité motrice, entraînant de la catalepsie, et montrant unantagonisme vis-à-vis des effets de l’amphétamine et de l’apomorphine (JANSSEN et

al., 1965 ; Jur,ou, rg67 ; SIMON et BOISSIER, 1972). Les avantages, mais égalementles limites de cette méthodologie, ont déjà été décrits (SIMON, 1970) : s’il est possiblede classer une nouvelle molécule à l’intérieur de telle ou telle catégorie et de la compa-rer, dans ses effets principaux et secondaires, aux substances de référence, le phar-macologue est condamné à ne trouver que des drogues se rapprochant plus ou moinsde celles déjà existantes, sans pouvoir réellement innover.

A côté de ce contexte clinique et pharmacologique de la tranquillisation, il estnécessaire de souligner qu’en pratique une véritable action tranquillisante est trèsdifficile à mettre en évidence : en effet la tranquillité psychique de l’animal n’est pasdirectement observable et en tout cas non communicable ; le vétérinaire ou l’éleveursera alors obligé de faire appel aux réactions comportementales, mais celles-ci pour-ront, suivant la situation génératrice d’anxiété, ne pas être modifiées ou subir unevariation dans un sens ou dans l’autre ; l’effet sera dans tous les cas beaucoup moinstranché que celui de la sédation.

Le cadre conceptuel délimité par les besoins de la thérapeutique humaine n’estpas forcément adapté à la pharmacologie vétérinaire ; faute d’autre référence suffi-samment élaborée, il nous servira cependant dans la suite de l’exposé où nous rempla-cerons le terme de tranquillisants par celui de psycholeptiques et distinguerons deuxcatégories, les neuroleptiques et les sédatifs anxiolytiques de la classification del’O. M. S.

Sous le terme d’animaux d’élevage, nous prendrons en considération les princi-pales espèces utilisées par l’Homme pour la production de viande ou de produitsd’origine animale et excluerons en particulier le Cheval et les animaux de

compagnie.

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II. - 1/ES PSYCHOLEPTIQUES UTILISÉS EN ÉLEVAGE (tabl. 2)

II. I. - Les neuroleptiques

Les substances appartenant à la classe des neuroleptiques présentent des effetssédatifs nets se traduisant par une réduction de l’activité motrice et de la réactivitéaux stimulations ; les animaux deviennent calmes et facilement manipulables, saufaux plus fortes doses où les difficultés de locomotion sont trop importantes. Bien qu’enétat de sommeil apparent, ils sont habituellement facilement réveillés. Lors des mani-pulations et en l’absence d’initiative motrice, les animaux peuvent conserver lesattitudes anormales qui leur sont imposées (catalepsie). A doses élevées, ou en casd’administration continue, peuvent apparaître des troubles neurologiques extra-pyramidaux se manifestant par exemple, chez le Porc, par l’apparition de mastica-tion incoercible à l’appui ; la fréquence de ces manifestations extrapyramidales selonles drogues utilisées semble recouper celle constatée en clinique humaine dans le casdes phénothiazines (DANTZER, résultats non publiés ; cf. également JULOU, 1967).On note par ailleurs une disparition de la plupart des réflexes conditionnés et en par-ticulier de la réponse d’évitement (DEws et MORSE, ig6i).

Le tableau 2 rassemble les principaux neuroleptiques qui ont été utilisés en éle-vage. Les dérivés de la phénothiazine viennent largement en tête, suivis des dérivésde la réserpine et des butyrophénones.

II. i.i. Dérivés de la phénothiazine.Parmi les dérivés de la phénothiazine, la perphénazine, la chlorpromazine et,

dans une moindre mesure, la propionylpromazine, peuvent être considérées a Prioricomme des substances de référence en raison du nombre élevé de travaux qui leuront été consacrés.

La perphénazine, dérivé pipéraziné de la phénothiazine (fig. i) et la chlorpro-mazine, dérivé aliphatique, ont été largement utilisées en médecine humaine. Dansles tests pharmacologiques, la perphénazine apparaît quelque peu différente de lachlorpromazine, essentiellement en raison d’un pouvoir adrénolytique plus faible(JANSSEN ! al., ig65). A côté de ses effets neuroleptiques, la chlorpromazine possèdeune activité adrénolytique importante et des effets anticholinergiques, antihistami-niques et antisérotoninergiques ainsi que spasmolytiques (GORDON, ig6! ; VA!,Z!!,!,I,1973) ; elle présente des effets anti-émétiques puissants et peut provoquer une hypo-thermie plus ou moins accusée suivant la température ambiante, en raison d’une inter-férence avec les mécanismes centraux mais aussi périphériques de la thermorégula-tion (CRÉMER et BW Gx, ig6g ; MAiCKEl., 1970). Au niveau neuroendocrinologique,on a longtemps admis que la chlorpromazine bloquait la réponse hypophyso-surréna-lienne au stress ; mais ce résultat n’a été obtenu qu’à des doses très élevées, de 50 à

200 mg/kg, et n’a pu être retrouvé par la suite (GoRDON, 1967) ; en fait, il semble quela chlorpromazine provoque d’abord une libération d’ACTH puis, par l’effet de

feedback des corticostéroïdes sécrétés, entraîne une diminution de la productiond’ACTH (BoHus et de WIED, ig66 ; de WIED, 1965). Cependant, des mesures du

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taux de corticotrophine, le releasing factor correspondant à l’ACTH (CRF), ontmontré que la réponse hypophysaire était secondaire à une hypersécrétion de CRFsuffisante pour produire une déplétion prolongée et expliquer le blocage de l’actionultérieure des stress (MARKS et al., 1970). Il est important de noter également que lachlorpromazine bloque la libération d’hormone de croissance, vraisemblablementen raison de son activité adrénolytique (MULLER, z9!3). Enfin, son activité mammo-trope et lactogène doit être également mentionnée.

l,a propionylpromazine a été exclusivement réservée à l’usage vétérinaire ; c’estun dérivé aliphatique de la phénothiazine, ne différant de la chlorpromazine que parun groupement propionyl en 2 du noyau phénothiazinique en remplacement du grou-pement chlore, ce qui, selon Goxnorr (zg67), ne devrait pas modifier de façon impor-tante l’activité.

II. 1.2. Butyrophénones.

I,’azapérone est la butyrophénone qui a été le plus utilisée, bien que cette utili-sation ait été limitée à l’espèce porcine ; c’est un dérivé pipéraziné de la butyrophé-none (fig. 2) qui s’apparente davantage cependant sur le plan de son action phar-macologique à la chlorpromazine qu’à l’halopéridol (NiEME&GERS ! al., résultatsnon publiés ; JANSSEN et al., rg67). Les drogues de la catégorie de l’halopéridol etdu dropéridol ont des propriétés neuroleptiques à très faibles doses, avec peu d’effetsadrénolytiques ; l’augmentation de la dose entraîne la sédation et l’apparition desymptômes extrapyramidaux ; par contre l’azapérone est plus sédative que neuro-leptique, avec des effets adrénolytiques très marqués.

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II. 1.3. Réserpine et dérivés (fig. 2).

I,e mélange à la nourriture de racines de Rauwolfia vomitoyia a préludé à l’utili-sation de la réserpine ou de ses dérivés. La réserpine elle-même n’a guère plus qu’unintérêt historique en tant que neuroleptique, en raison de l’importance de ses effetssecondaires neurologiques et végétatifs (la production d’ulcères de l’estomac en par-

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ticulier) ; par ailleurs, elle a le même retentissement que la chlorpromazine sur l’axehypothalamo-hypophysosurrénalien (SREBOCAN et al., 1966) et sur l’hormone de crois-sance (MULLER, 1973) ; son emploi actuel en pharmacodynamie est essentiellementdominé par son action de déplétion des monoamines cérébrales (SHORE, zg62). I,eséthers du méth!-lréserpate (fig. 3), et plus particulièrement le Pacitran utilisé surtoutchez les volailles, ont les effets neuroleptiques de la réserpine sans ses inconvénientset semblent être également actifs par voie orale ou intraveineuse (SCHLITTER etPLUMMER, zg67).

II. 1.4. Substances diverses (fig. 4).Les dérivés du thioxanthène, avec surtout le chlorprothixène n’ont été que peu

utilisés.

La tétrahydrozoline, dérivé de l’imidazole, n’a qu’une très faible activité neuro-leptique, se manifestant principalement par une potentialisation des dépresseursen médecine vétérinaire. Ses principales indications sont dues à ses propriétés sympa-thomimétiques en otho-rhino-laryngologie.

I,a phéneyclidine, dérivé de la pipéridine, a été rejetée de la médecine humaineà cause d’éventuelles propriétés psychodysleptiques (DOWNING, zg64) ; elle est pour-tant administrée au Porc, chez lequel elle manifesterait des propriétés sédatives ettranquillisantes. Enfin la xylazine, dérivé de la thioridazine, préconisée à l’origine

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pour la capture et l’immobilisation des bovins, offre dans les tests pharmacologiquescertaines des propriétés caractéristiques des neuroleptiques, au moins chez le Rat(SIMON et al., I(!’73).

II. 2. - Les sédatifs anxiolytiques

Sur le plan pharmacologique, les sédatifs anxiolytiques sont caractérisés parleur activité sur les comportements conflictuels et agressifs, à des doses sans actionsur la motricité spontanée. Ce n’est qu’aux doses les plus fortes qu’apparaissent deseffets sédatifs sous la forme d’une ataxie, d’une diminution de l’activité locomotriceet d’une potentialisation des dépresseurs du système nerveux central.

Les sédatifs anxiolytiques n’ont été que relativement peu employés en élevage(tabl. 3). Parmi les causes de cette défaveur, il faut vraisemblablement faire inter-venir, comme nous l’avons vu, le caractère fruste des manifestations cliniques de latranquillisation, par opposition à l’évidence des symptômes présentés par des animauxayant reçu des neuroleptiques (1).

Dans cette catégorie de psychotropes, l’hydroxyzine, dérivée de la pipérazine(fig. 5), est certainement la substance qui a fait l’objet du plus large usage ; ce n’est

) Cf. par exemple BooTH, 1965, dans la description de son expérience avec le méprobamate chezle Porc.

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pourtant pas un anxiolytique typique et elle se situe plutôt à la frontière entre lesneuroleptiques et les tranquillisants mineurs. Elle possède en effet à côté de sonactivité anxiolytique des effets secondaires importants dus à des propriétés anti-histaminiques, adrénolytiques, anticholinergiques, antiémétiques, hypothermiqueset hypotensives (MORREN et al., rg64 ; VA!,Z!!,!,I, ig73). Les doses préconisées enthérapeutique humaine sont de l’ordre de 50 à 200 mg fier os, alors qu’en élevageles doses préconisées sont 10 à 20 fois moins élevées.

Le méprobamate est surtout remarquable par son action myorelaxante (BERGERet I,unwrG, ig6q.) ; il possède cependant une activité anxiolytique et antiagressive,bien qu’à un degré moindre que les benzodiazépines ; ses effets végétatifs sont négli-geables. Par ailleurs cette substance a un effet favorable sur les mécanismes de défensecellulaire de l’organisme, démontré par KESSEL et al. (1962) sous la forme d’une inter-férence avec la multiplication des Brucella dans les monocytes ; la chlorpromazine,par contre, à faibles doses, diminuerait l’activité phagocytaire du système réticulo-endothélial (GORDON, ig67).

Les benzodiazépines (SCHALLEK et al., ig72 ; STERNBACH et al., ig6ç ; J ZBINDENet RarrDar,r&dquo; 1967) ont été introduites en pharmacologie au début des années 60.Par leur fréquence d’utilisation, elles sont de loin les plus importantes en thérapeu-tique humaine. Les principaux représentants de cette catégorie de psychotropes sontle chlordiazépoxide et le diazépam ; aux doses thérapeutiques, ces substances agissentde façon spécifique sur l’anxiété et la tension émotionnelle, avec des effets périphé-riques pratiquement nuls. Leur emploi en élevage a été très limité et elles ne sontrecommandées actuellement que pour la prémédication anesthésique ou leurs pro-priétés myorelaxantes.

Bien que faisant également partie des sédatifs anxiolytiques, les barbituriquesn’ont pas le même profil pharmacologique que les benzodiazépines ou le méprobamate,surtout à cause de leur action sédative beaucoup plus importante. Ils servent cepen-dant couramment de substances de référence (VAMËUJ, I973). Ils n’ont été que peuutilisés en élevage.

Parmi les psycholeptiques employés en élevage prédominent indubitablementles neuroleptiques et plus particulièrement les dérivés de la phénothiazine et desbutyrophénones ; par contre, une certaine défaveur semble se manifester enversles sédatifs anxiolytiques à action plus limitée. Les substances retenues ne possèdentpas le plus souvent les propriétés caractéristiques des principaux représentants descatégories de psychotropes auxquelles elles appartiennent. L’examen de leurs condi-tions d’utilisation pourra peut-être fournir des indications sur les raisons de ce choix.

III. - UTILISATION DES PSYCHOLEPTIQUES EN ÉLEVAGE

Les psycholeptiques ont été employés en élevage à des titres divers, depuis larecherche d’un meilleur engraissement jusqu’à la tentative de normalisation de

comportements inadaptés, en passant par la capture et l’immobilisation des animauxet la protection contre les agressions. Nous examinerons successivement ces diversaspects.

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III. I. - Les psycholeptiques, facteurs de croissance ou de Production

L’hypothèse à la base de l’utilisation des psycholeptiques en nutrition animaleest la suivante : la tranquillisation, par l’absence de toute excitation, favoriseraitl’engraissement des sujets soumis à une alimentation intensive ; de plus la réductiondes mouvements volontaires et donc de la dépense d’énergie devrait venir consolidercet effet. Cette hypothèse simple a rencontré un succès appréciable dans les années60, si l’on en juge par le nombre de travaux qu’elle a inspiré.

III. 1. 1. Effets sur l’engyaissement.

Les substances étudiées, parmi lesquelles prédominent l’hydroxyzine, diversesphénothiazines et les dérivés de la réserpine, ont été le plus souvent distribuées dansla ration, en même temps que des antibiotiques polyvalents, type tétracyclines, oumême, chez les Bovins et les Agneaux, l’implantation simultanée de substances àaction hormonale, le diéthylstilboestrol en particulier. L’effet recherché portait surles performances zootechniques (vitesse de croissance, efficacité alimentaire) au coursde la période d’engraissement, mais aussi sur la qualité des carcasses.

Quelques améliorations de performances ont été rapportées lors d’administra-tion d’hydroxyzine à des Bouvillons de I à 2 ans ou à des Génisses en engraissement,avec une augmentation de 6 à I2 p. 100 de la vitesse de croissance et une diminutionde 5 à 21 p. 100 de l’indice de consommation (MARION, Ig5g ; 1 MARIOX et al., ig6o ;PRESTON et AITK!N, Ig60 ; RAI,STON et DvER, IgSg ; SH!RMAN et cct., 1958, IgSg).Cependant, l’amélioration ne semble se manifester de façon significative que lorsquel’hydroxyzine est associée à des antibiotiques (terramycine ou oxytétracycline) ouà des dérivés à action hormonale qu’elle favoriserait (MARION et al., ig6o ; SHERMANet al., zg59). Dans les autres cas, l’effet n’est pas significatif (CARTwRIGHT, Ig58 ;PRESTON et AITKEN, 1960) ou le faible nombre d’animaux et l’absence de répétitionslimitent la portée des résultats (RAr,sTON et DYER, I959). PERRy et cil. (Ig6o), pourtenter de retrouver les résultats de SH!RMAN, ont administré pendant 98 à 258 joursà 216 Bouvillons en engraissement, recevant également des antibiotiques et implantésavec du diéthylstilboestrol, différentes doses d’hydroxyzine, de réserpine, de racinesde Rauze!olfia vomitoyia ou de trifluméprazine, sans pouvoir mettre en évidence uneaction marquante sur les performances ou la qualité de la carcasse. Sur I2$ Bouvillonsd’un an, cette absence d’effet a été confirmée par Kor,ARI et al. (Ig6I). De même laprochlorpérazine ne modifie pas les performances ni la qualité de la carcasse (HEN-RICKSON et al., 1959). Des actions détérioratrices ont même été constatées avec l’hy-droxyzine au niveau de la consommation (DODswoRTH et BALL, ig6i) avec pourconséquence une diminution du gain de poids (THOMAS, I959) !

Chez les Agneaux de boucherie, des résultats comparables à ceux rapportés pourles bovins ont été obtenus : HALE et al. (1959) et SH!RMAN et al. (1959) constatentdes augmentations de la vitesse de croissance pouvant atteindre 29 p. 100 avec

l’incorporation de 1,2 à 2 g d’hydroxyzine par tonne de ration; PERRY et at. (I960)obtiennent par implantation sous-cutanée de 10 mg de trifluoméprazine une amélio-ration faible (!- 10 g) mais significative du gain quotidien moyen. Par contre,l’adjonction à la ration de diverses doses de chlorpromazine, de trifluopérazine, detrifluoméprazine ou d’hydroxyzine ne modifie pas les performances, quel que soit le

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régime (JORDAN et HANKE, 1960). Il en va de même avec des doses plus faibles d’hy-droxyzine ou de réserpine (PERRY et al., ig5g) ; l’administration de 2,5 mg d’hydro-xyzine par jour à des Agneaux à l’herbe ou en engraissement n’entraîne aucune modi-fication du gain de poids ou de l’efficacité alimentaire (WOOLFOLK e1 al., rg59)!

Pour le Porc, les résultats sont en règle générale négatifs quelle que soit la sub-stance ou sa dose (BAIRD et al., 1050 ; BOwr,AND, zg62 ; HENNAUX et al., ig64 ;Ficx!TT et al., ig6o) lorsqu’elle est incorporée à la ration pendant toute la durée del’engraissement, depuis le sevrage jusqu’à l’abattage. La trifluoméprazine (I à 4 mg/kgd’aliments), la perphénazine (2 à 10 mg/kg d’aliments), la tétrahydrozoline (10 à

40 mg/kg d’aliments) et la réserpine (doses supérieures à i mg/kg d’aliments) pro-voquent même une diminution du gain quotidien moyen par réduction de la consom-mation (PICKETT et al., rg6o) ; la qualité des carcasses ne semble pas modifiée par letraitement (BAixn et al., !g5g ; H!NrrAUx et al., ng64).

Pour les Volailles, I,AnRAT et al. (1959) ont étudié l’action de la réserpine, à desdoses allant de 5 50o y par kilogramme d’aliments, sur la croissance de coquelets,sans observer de différences significatives de performances ni de modifications ducomportement. Par contre, l’incorporation de méprobamate dans la ration, à raisonde 40 g pour 100 kg d’aliments, améliorerait l’efficacité alimentaire chez le Poulet dechair (ZELIOLI, 1958). Cependant, lorsque la proportion de méprobamate est de1,4 p. i ooo, soit près de 3 fois plus, on assiste à une diminution de la croissance(BABCOCK et TAYLOR, 1957 ; KIDw!!!. et BOHMAN, 1957) ; il en est de même avec lediazépam à raison de 1,2 mg par jour pendant 75 jours (DARWISH, zg67). Chez lesDindonneaux, la réserpine, à 0,1 ou 0,2 p.p.m. dans la nourriture, depuis la naissance,n’a pas d’effet sensible sur le gain de poids (SPECKMAN et RINGER, ng62).

En définitive, les résultats obtenus avec différents psycholeptiques et des condi-tions d’administration variées, ne permettent pas de conclure à l’intérêt éventuelde ces substances en tant que facteur de croissance chez les animaux d’élevage. Sicertaines améliorations de performances ont parfois été constatées, leurs facteursdéterminants n’ont pu être identifiés avec certitude puisque bien souvent ces per-formances supérieures n’ont pas été retrouvées.

Par ailleurs, certains effets adverses allant à l’encontre du but visé ont pu êtreconstatés en particulier au niveau de la prise de nourriture.

III. 1.2. Effets sur la Production lactée.

Bien que n’ayant pas été utilisés de façon directe pour améliorer la productionde lait, les neuroleptiques ont souvent été administrés à des Vaches laitières afin deles rendre moins nerveuses et de faciliter la traite mécanique. La chlorpromazine,à des doses de 0,25 à o,!o g par jour pendant 24 semaines, n’a pas d’effet sur la pro-duction de lait ou sur le poids corporel (BpusH et al., 1960). La triflupromazine, eninjection intramusculaire ou intraveineuse, augmente légèrement la teneur en lipidesdu lait sans modifier quantitativement sa sécrétion (JORDAN et WARD, ig58). Parcontre, FARMER et al. (ig63) ont rapporté une diminution de la quantité de lait sécré-tée après injection de chlorpromazine, de perphénazine ou de tétrahydrozoline, l’effetle plus important étant obtenu avec la tétrahydrozoline ; une réduction temporairede la sécrétion lactée a également été obtenue après injection de propionylpromazine(KAMMERER, 1963) mais cette action n’a pas été retrouvée chez la Truie. Chez la

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Brebis laitière, l’injection intraveineuse d’halopéridol (0,1 mg/kg) entraîne une chutede la production lactée de 9 p. 100 le jour de l’injection, bien que la sécrétion de pro-lactine soit augmentée (SHANI et al., 1973) ; il faut cependant noter simultanémentune diminution de la consommation d’aliments. En fait, il semble, comme le suggèrentSHANI et at., que le taux de prolactine circulante chez la Vache ou la Brebis en lacta-tion, soit déjà suffisant pour produire l’effet galactopoïétique maximum, si bien qu’uneaugmentation ultérieure de son taux lors de l’injection d’un neuroleptique n’aurapas d’influence. Par contre, on pourra noter une diminution de sécrétion par inter-férence des effets sédatifs de la drogue avec le comportement alimentaire.

III. r.3. E!fets sur la ponte.Un relèvement de la ponte pendant les périodes chaudes a été observé chez des

Poules ayant reçu de la chlorpromazine ou de la réserpine, vraisemblablement à la suitede l’effet protecteur de ces substances vis-à-vis des stress thermiques (BURGER etI,OR!NZ, ig6o ; FPEEMAN, 1971 ; Wriss, ig6o ; cf. III. 3q). Chez des Poules pondeusesLeghorn blanches, recevant dans la ration i,5 à 2,5 p.p.m. de réserpine, il n’a pas éténoté de différences dans la production d’oeufs ou dans la fertilité (GILBREATH et al.,ig6o) ; par contre une diminution de la ponte et surtout de la fertilité a été constatéechez les Dindes pondeuses avec 2 p.p.m. de réserpine (ARTNDS et al., 1972; GREENEet al., ig6i ; JONES et al., rg66 ; TIERCE et at., zg68), alors que la production d’oeufsde Cane est diminuée à partir de 0,5 p.p.m. et totalement inhibée avec 2,! ou 10 p.p.m.

(GREENE et al., ig6i) ; une absence d’effet a également été notée lors d’administrationde réserpine à des Dindes pondeuses avant le début de la ponte (ARExns et at., zg72 ;CASÈY et al., rg63 ; 1 HARPER et PARKER, zg73). Un effet direct bénéfique des neuro-leptiques semble donc peu probable, ne serait-ce qu’en raison de l’interférence de cessubstances avec les fonctions hypothalamo-hypophyso-ovariennes (GORDON, y67 ;De WIED, rg67).

En résumé, il ne semble pas que les neuroleptiques ou les sédatifs anxiolytiquesaient d’effet direct améliorateur sur la production chez les animaux d’élevage. Il

faut cependant noter que les benzodiazépines qui augmentent la consommation etle gain de poids chez les animaux de laboratoire lors de traitement chronique (ST!R:!-Bncx et al., 1964) n’ont pratiquement pas été utilisées. Par ailleurs, alors que chezl’Homme la prise de poids, quelquefois importante, est de règle lors de l’administra-tion de neuroleptiques, un tel effet n’a pas été retrouvé en élevage : mais les traite-ments portent le plus souvent sur des animaux en croissance dont la sécrétion hypo-physaire en hormone somatotrope pourrait être sensible aux effets secondaires de ladrogue.

III. 2. - Les !sÿchole!tiques, agents de capture et d’immobilisation.La prémédication

La capture et l’immobilisation des Bovins et plus particulièrement des Taureaux,ainsi que la prémédication avant anesthésie constituent l’indication majeure des psy-choleptiques en thérapeutique vétérinaire. Nous ne ferons ici que la mentionner,car de nombreuses revues y ont été consacrées (Cox, 1973 ; HARTHOORN, ig!2 ; JONES,1972 ; KmD, 1971 ; MoNZA!,y et al., 1972) et elle n’entre pas directement dans le cadrede cet exposé. D’une façon générale, la plupart des neuroleptiques ont été employés

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pour faciliter la capture et la manipulation des animaux, soit avant transport, soitpour de petites interventions chirurgicales ou prophylactiques ; les neuroleptiqueshabituels sont cependant contre-indiqués en raison de leur faible vitesse d’actionou de leurs effets secondaires, en particulier sur l’appareil cardio-vasculaire et la tem-pérature corporelle (BENTEi.E, 1959 ; Bl,oon et HAYMAN, 1959 ; IIIDIxOGr,OU, Ig59 ; 1R.OSEUUS, IQb2 ; TEUSCHER et MII;TH, Ig6I ; THupsTAPPnN, Ig6o ; TOMICKI et

BOLLWAHN, 1968).Les drogues les plus employées sont certainement l’azapérone, seule ou en asso-

ciation et la sylazine ; la propionylpromazine a également fait l’objet d’un largeusage.

Pour la prémédication, pratiquement tous les neuroleptiques possèdent la pro-priété de potentialiser l’effet des hypnotiques à plus ou moins faible dose. Le choixd’une drogue dans ce but dépendra comme précédemment de l’intensité et de la rapi-dité de l’action sédative préalable souhaitée par le chirurgien, ou des éventuels effetssecondaires qu’il veut éviter ; à ce titre, les benzodiazépines méritent une mentionparticulière.

III. 3. - La protection vis-à-vis des agyessions

III. 3.I. Transports.Les transports constituent une agression fréquente en production animale en

raison de la séparation habituelle des activités « naisseur-engraisseur n et de l’éloigne-ment géographique des zones d’engraissement et des zones d’élevage. De plus, chezle Porc, ils interviennent le plus souvent juste après le sevrage, à un moment oùl’organisme est particulièrement fragilisé. A l’arrivée, à côté de blessures et de contu-sions, voire de mortalité parfois importante, on constate des pertes de poids nonnégligeables, de l’ordre de 4 p. 100 pour des distances de l’ordre de quelques centainesde kilomètres (PIETTRE, 1941 ; GORBATOW, 1957 ; SELF et GAY, Ig72) ; la perte réelle,en tenant compte du poids des excreta, est en fait plus faible, mais est quand mêmeégale en moyenne à 1,2 p. 100 du poids initial des animaux, dans le cas de porceletssevrés soumis à un transport de deux heures ; elle augmente avec la température etest d’autant plus importante que l’hygrométrie est plus faible (DANTZER, 1970 c).A côté de ces manifestations immédiates peuvent apparaître également des troublesà plus long terme, troubles respiratoires ou digestifs non spécifiques, fièvre des trans-ports des bovins ou « shipping fever » (SlrrriA et Ar,BINANTI, 1962), pour lesquelsle transport et les manipulations en découlant jouent le rôle de facteurs déclenchants.L’importance économique de ces troubles a été très tôt à l’origine de la recherche d’uneprévention, en particulier par l’utilisation de neuroleptiques avant le transport versles bâtiments d’engraissement ou l’abattoir.

Au cours d’une étude systématique portant sur 11 416 porcs transportés à l’abat-toir, l’administration d’azapérone à la dose de 40 mg par animal a réduit la mortalitéde 8,2 p. I ooo à 1,7 p. I o00 (DEVLOO et al., Ig72). En dehors de ce travail, il n’existepas de données suffisantes pour affirmer l’efficacité des neuroleptiques envers la mor-talité ; certains incidents ont d’autre part été signalés par divers auteurs chez lesanimaux traités, et attribués le plus souvent à l’c< étouffement n par ses congénèresde l’animal couché (TuÉRET ! al., 1972). Sur l’incidence des contusions, l’efficacitésemble satisfaisante, puisqu’elle a été observée même dans des cas où les pertes de

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poids n’ont pas été modifiées. Pour les pertes de poids, les résultats sont discor-dants : chez les Bovins, on constate le plus souvent l’absence d’effets ou une augmenta-tion de la perte de poids, que ce soit avec la tétrahydrozoline, l’éthylisobutrazine,la perphénazine ou l’hydroxyzine (ENGLAND et TAYr,OR, ig6o ; JUNY et al., ig65 ;KERCHER, rg59 ; 1 LUTHER e1 al., Ig6I ; SHERMAN ! al., i959). C’est seulement dansde rares occasions que l’on observe une réduction de la perte de poids (KERCHER,ig59 ; MARION, zg59). Un facteur important et souvent difficile à apprécier, en raisonde l’insuffisance de données d’ordre méthodologique, est représenté par le momentde l’injection de la substance étudiée. En effet, l’administration de neuroleptiquespeut se faire soit au moment de l’embarquement, lors de la pesée, soit au momentdu rassemblement des animaux et de la constitution des lots qui a souvent lieu laveille ; si les animaux ont alors accès à de la paille et à de l’eau, il est facile de concevoiret de vérifier que les animaux traités perdent plus de poids pendant la période d’at-tente que les témoins (IvUTHER ! al., ig6i), si bien qu’un éventuel effet bénéfiquedu traitement au cours du transport lui-même passera inaperçu. Par ailleurs la droguede choix semble avoir été la tétrahydrozoline dont nous avons vu précédemmentqu’elle a peu de rapports avec les neuroleptiques. Chez le Porc, l’azapérone entraîneune diminution non significative de la perte de poids des animaux traités qui passede 2,97 p. 100 du poids initial à z,5 p. 100 (ROUSSEAU, zg72).

Si on choisit comme indice d’efficacité le pouvoir relatif (PR), c’est-à-dire lerapport des pertes du groupe témoin sur les pertes du groupe traité, en tenantcompte des excreta, la drogue la plus efficace pour des porcelets d’une trentaine dekilogrammes, devrait avoir un PR de 2,4 correspondant au rapport 360 g (pertesde poids pendant le transport d’une durée de 2 heures d’animaux témoins) sur i5o g(perte physiologique) (DANTZER, 1970 c). Les études réalisées avec différents

neuroleptiques de la série des phénothiazines et l’azapérone montrent que la plupartdes drogues ont un PR compris entre i et i,5 et que seule la propériciazine atteintun PR de 2,!. Par ailleurs, les neuroleptiques s’avèrent plus actifs envers la perte depoids due au transport lui-même qu’envers celle liée à l’immobilisation et au confi-nement dans le véhicule de transport ; d’autre part, l’efficacité de la drogue variesuivant les conditions climatiques : une température peu élevée, voisine de o-C,produit une chute du PR. D’une façon plus générale, la perte de poids pendant letransport est due essentiellement à une déperdition d’eau et, pour une moindre part,à une augmentation du quotient respiratoire et du métabolisme (DANTZER, 1970 c).La déperdition d’eau s’effectue par les voies pulmonaire et cutanée ; il est nécessairede noter que les phénothiazines peuvent provoquer une vaso-dilatation cutanée et,dans certains cas, une accélération de la fréquence respiratoire (BLOOD et HAYMAN,

ig5g ; GORDON, ig67 ; JONES, 1972), autant d’éléments favorables à un accrois-sement des, pertes hydriques. De plus, les neuroleptiques dans leur ensemble nesont pas très actifs vis-à-vis du mal des transports (BRAND et PERRY, ig66 ; MONEY,tg7o), encore que la relation de ce syndrome, dont l’incidence est mal connue cheznos espèces domestiques, avec les troubles qu’ils présentent au cours des transportsreste encore à étudier. Une approche pharmacologique de ce problème, avec des droguesréputées efficaces dans le mal des transports (la scopolamine ou des dérivés de lapipérazine comme la cyclizine ou la méclizine) serait certainement intéressante.

En résumé, les neuroleptiques semblent diminuer l’incidence des mortalités etdes contusions parmi les animaux transportés ; leur action sur les pertes de poids

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s’avère plus sujette à caution ; la drogue ou la combinaison optimale de drogues resteencore à déterminer. Dans tous les cas, leur utilisation nécessite une posologie préciseafin d’éviter les phénomènes de surdosage et de sédation trop intense pouvant gênerl’embarquement ou le débarquement des animaux.

III. 3.2. Troubles de l’ada!tation.Sous ce terme sont rassemblés les retards de croissance et les manifestations

pathologiques présentés par les animaux dans les deux à trois semaines faisant suiteaux manipulations (transports et constitutions de lots, changement de locaux).L’incidence exacte de ces troubles est mal connue ainsi que l’étendue des pertes.Les problèmes d’adaptation au moment de l’entrée en porcherie ont été passés enrevue par RÉRAT (1968) qui a pu identifier plusieurs facteurs étiologiques d’ordresocial, microbien, alimentaire et physiologique. Le simple changement de case sansréassortissement des lots d’animaux peut avoir une influence fâcheuse sur les perfor-mances (DANTZER, 1970 b ; T!nGU!, 1963).

L’administration de neuroleptiques a été souvent préconisée pour prévenir lestroubles d’adaptation. Chez les Bovins, leur utilisation ne semble pas avoir donnéles résultats attendus : ainsi l’éthylisobutrazine (2 mg/kg) n’a pas d’action sur le

gain de poids pendant une période de 21 à 33 jours après le sevrage (HENRICKSOXet al., 1959) ; de même les performances pendant les 51 premiers jours d’engraisse-ment de Bouvillons traités par la tétrahydrozoline, avant et après le transport, nediffèrent pas de celles des témoins. Une étude détaillée portant sur 471 Bouvillonsrecevant de la tétrahydrozoline ou de la perphénazine, à différents intervalles detemps avant le transport, n’a pu mettre en évidence d’effet bénéfique des traitementssur les 14 jours de la période d’adaptation (I,u’rx!R et al., 1961) ; une diminutionde la consommation de nourriture pendant les premiers jours a été constatée chezles animaux traités. L’administration de perphénazine pey os à des doses allant de

25 à 70 mg par animal pendant la période d’adaptation s’est révélée sans effet. Signa-lons également que l’injection de 0,08 mg/kg de tétrahydrozoline n’a pas modifiéles pertes de poids enregistrées chez des Bovins attachés pour la première fois (DODS-WORTH et BALL, rg6r). Pour le Porc, les résultats sont plus nuancés : si l’on en croitTHÉRET et al. (1972), le décanoate de fluphénazine, administré avant transport,faciliterait c! l’adaptation comportementale n de porcelets à leur arrivée en porcherie,mais cette même substance diminue en même temps de façon non négligeable la prisede nourriture ; l’azapérone injectée à la dose de 2 mg/kg avant la constitution de lotsentraîne une amélioration significative du gain de poids chez les animaux traitéspendant les I4 jours suivant la manipulation (HARKONEN et PEKxON!B, 1971). Dansune autre série d’expérience des mêmes auteurs, une amélioration intervient égale-ment, mais n’est pas significative ; il semble en être de même pour les résultats rap-portés par I,UDVIGS!N (1970). L’importance de l’agression subie par les animauxpréalablement à l’entrée en porcherie pourrait jouer un rôle important : c’est ainsique chez des Porcelets passant directement de la maternité à la porcherie d’engraisse-ment, la propériciazine administrée avant les manipulations a un effet détériorateursur les performances, alors que si un transport de longue durée précède le changementde porcherie, on assiste à un effet bénéfique (DarrTZ!x, 1973 b) ; d’autre part l’effetdétériorateur tend à subsister alors que l’effet améliorateur se dilue et n’est plus visibleau bout de 4 semaines.

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En conclusion, une éventuelle efficacité des neuroleptiques sur la période d’adap-tation chez les Bovins n’a pas encore été démontrée ; chez le Porc, certains indiceslaissent penser à une action bénéfique, mais celle-ci demande à être précisée dans sonintensité et dans sa durée, en fonction des agressions subies par les animaux.

III. 3.3. Myopathies.Trois facteurs essentiels sont impliqués dans le déterminisme de la myopathie

exsudative et dépigmentaire du Porc (CHARPENTIER et GOUTEFONGUA, ig6g) : unétat d’anoxie relative de l’animal, un déséquilibre hormonal et une sensibilité parti-culière aux stimulations nerveuses. Ce dernier facteur semble pouvoir être contrôléde façon efficace par les neuroleptiques : en effet, chez les animaux abattus aprèsadministration de chlorpromazine, la vitesse de chute du pH du muscle post mortemse ralentit considérablement (CHARPENTIER, 1967) ; des résultats analogues ont étéretrouvés avec l’azapérone (CASTEELS et al., Ig69 ; D!vr,oo et al., 1972) et la pro-pionylpromazine (VAN I,OGT!STIJN, 1968). Les principaux facteurs de la vitesse dechute du pH sont la teneur en adénosine triphosphate (ATP) et en créatine phosphate(CP) du muscle (JuDGE, 1969) ; SAIR et al. (1970) ont montré que l’effet anesthésiquedu magnésium et ses propriétés vaso-dilatatrices amènent une élévation des concen-trations musculaires en CP et donc un ralentissement de la glycolyse post mortem ;le blocage nerveux produit par le curare est moins efficace. L’action des neuro-leptiques serait essentiellement due au blocage des réponses somatiques aux stimu-lations fournies par l’environnement, encore que leurs effets vasculaires ne soientcertainement pas à négliger. Nous devons signaler que la phéncyclidine exerce uneaction toxique sur le muscle, au moins chez le Rat où elle provoque une nécrose desmyofibrilles et une augmentation de la créatinine phosphokinase (M!LTZ!R, Ig72).

III. 3.4. Agressions diaeyses.

De nombreuses agressions, en plus de celles précédemment envisagées, peuventtrouver leur source dans la vie quotidienne de l’élevage. On peut les classer schéma-tiquement en deux catégories, suivant qu’elles ressortent de l’environnement socialou de l’environnement physique des animaux. Certaines agressions peuvent cependantêtre mixtes, la taille de la loge par exemple qui n’intervient que par référence à ladensité. Les agressions les plus étudiées sont celles qui prennent naissance dansl’environnement physique et surtout climatique des animaux (AI,BRIGHT et ALLI-STON, Ig70 ; ELAM, Ig70 ; HAFEZ, Ig68 ; RINGER, Ig70 ; WII,SON, 1970), avec, enparticulier, l’exposition à des températures élevées (stress thermique). Ainsi, alorsque des Porcs de 27 kg placés à 40°C et à 50 p. 100 d’humidité meurent en deux heures,l’administration préalable de 3 mg/kg de chlorpromazine ramène le taux de survieà 90 p. 100 et diminue les pertes de poids (juszkinwiez et JONES, 1961) ; de même leseffets de stress dus au coup de chaleur sont minimisés par la réserpine chez les volailles(VAN MATRE et al., 1957; FREEMAN, 1971 ; PARK!R, Ig63).

Les effets des agressions sociales, dont la fréquence et l’interférence avec la pro-ductivité ne sont pourtant pas négligeables (BRYANT, Ig72 ; DANTZER, 1970 a et b ;I1’,WBANK, Ig6g ; KI,INGFIAMMER et Fox, I97I ; McBRIDE, 1968, 1971 ; WIECK!RT,Ig7I), n’ont pas fait l’objet d’étude pharmacologique systématique. Chez le Porc,l’absence de modèle d’étude satisfaisant est certainement à la base de cette lacune ;

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les récents travaux de EWBANK, MEESE et BRYANT (1971-1973) ont montré que lesfacteurs impliqués dans la hiérarchie sociale étaient beaucoup plus complexes que nel’avaient laissé penser les premiers résultats de MCBRID! et al. (1964, 1965) ; parailleurs, les manifestations extérieures de cette hiérarchie sont trop variables pourpouvoir être utilisées comme indice d’efficacité d’une drogue (DANTZER, 1970 a et b).L’absence de connaissances étendues sur le comportement social des Bovins et sonincidence sur la production est la source de problèmes analogues dans cette espèce.Par contre, chez les Volailles, des corrélations entre le rang dans la hiérarchie socialeet les performances ont été mises en évidence (BISWAS et CRAIG, 1970, I97I ; CHOU-DARY et CRAIG, I972 ; CHOUDARY et aZ., I972 ; GOTTIER, I968 : SIEGEL et GROSS,1973) : la compétition sociale d’origine génétique ou due à l’entassement diminue laproduction d’oeufs et de viande et augmente la sensibilité aux maladies infectieuses.En dépit des travaux importants réalisés dans cette espèce et de l’intérêt fondamen-tal des modèles mis en place en particulier par la sélection génétique de lignées àdominance sociale élevée, avec pour résultat l’élévation du stress social (CRAIG et

ToTH, I969 ; CRAIG et at., I965, I969), aucun travail n’a encore recherché l’efficacitédirecte des psycholeptiques sur les effets des agressions à caractère social.

Parmi les réactions diverses aux stress, signalons les ulcères gastro-oesophagiensdont l’incidence est loin d’être négligeable chez le Porc, puisqu’ils atteindraient 20 à

40 p. 100 des animaux abattus (KowALczYcK, I969 ; TouRNUT et LABIE, Ig7o). Bienqu’il soit possible de produire des ulcères expérimentaux par l’immobilisation forcée(la contrainte) ou différents types de manipulations psychosociales chez les animauxde laboratoire (ADER, 1971 ; BRODIE, I968), le stress ne semble pas être le seul facteurimpliqué chez le Porc, et l’alimentation, par ses caractéristiques physiques, a égale-ment un rôle important (KowALczYcK, I96I ; TOURNUT et LABIE, Ig7o). L’admi-nistration de phénothiazines diminue la fréquence et la sévérité des ulcères fundiquesobservés chez le Porc lors de la contrainte (TouRNUT et al., I966), vraisemblablementen raison de leurs propriétés adrénolytiques et spasmolytiques ; l’incidence pratiqued’une telle observation est cependant difficile à apprécier. Par ailleurs, cet effet n’estpas une propriété commune à tous les neuroleptiques puisque la réserpine possèdeune activité ulcérigène importante par son action sur la sécrétion gastrique (CATA-NÈSE et al., 1970) ; de plus cette substance peut provoquer de la diarrhée à la dose de0,1 à o,2 mg/kg chez des Chapons (STURKIE et al., 1958) ou de 0,3 mg/kg chez desVeaux de plus d’une semaine (FAYET et VERDURA, I973).

En résumé, les psycholeptiques n’ont été que peu utilisés pour soustraire lesanimaux aux effets nocifs des agressions issues de l’environnement physique ou socialde l’élevage. L’importance sans cesse grandissante des données d’ordre fondamentalsur le rôle et le mode d’action de ces facteurs devrait cependant favoriser leur priseen compte dans des tests ayant valeur de modèle.

III. 4. - Les psycholeptiques et les troubles de comportement

Sous l’appellation « comportements anormaux » sont rassemblés un certainnombre de séquences comportementales ou de traits de caractère jugés indésirables,hors de la norme, par l’éleveur en raison d’une incidence directe ou indirecte sur la

production (cannibalisme, caudophagie, agressivité, nervosité et rétivité, troublesdu comportement maternel). L’anomalie réside vraisemblablement davantage dans

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les conditions de l’environnement que dans le comportement lui-même qui n’est quele reflet des troubles subis. Il n’a pas été toujours possible de préciser les facteursresponsables des modifications comportementales ; le cannibalisme et la caudophagieen représentent des exemples typiques puisque ont été successivement incriminés,sans succès, des facteurs génétiques, des conditions d’environnement physique, desfacteurs sociaux, des facteurs nutritionnels et des problèmes de dentition (EWBANK,Z973 ! VAN PUTTEN, ig6g).

Chez les Volailles, le cannibalisme a été réduit avec la fluanisone (HENx, ig67)et le méprobamate (BÉREND ! al., 1968) ; avec cette dernière substance, administréedans la nourriture à raison de o,o5 à 0,20 g/kg de poids vif, il a été constaté, sur uneffectif de 12 ooo poules pondeuses, une diminution de l’excitation et du cannibalismepar rapport aux témoins non traités ; en même temps, la production d’oeufs était peumodifiée ou augmentée tandis que la mortalité diminuait. Il s’agit là peut-être d’uneffet indirect de la drogue par l’intermédiaire d’une réduction non spécifique de l’acti-vité ; le cannibalisme semble en effet dériver d’une augmentation de fréquence descoups de bec dirigés vers le plumage ; et ce n’est qu’accidentellement, par l’apparitiond’égratignures et de saignements, que ce comportement dégénère en vice (EWBANK,ig69 ; HALE et al., ig6g). Un mécanisme semblable peut être postulé pour la caudo-phagie chez le Porc ; il n’existe cependant aucun travail permettant d’apprécierl’efficacité des psycholeptiques vis-à-vis de ce comportement.

Dans les élevages collectifs de Veaux ou d’Agneaux pourvus de distributeursautomatiques d’aliments d’allaitement, il n’est pas exceptionnel de constater qu’uncertain nombre d’animaux se mettent à lécher, voire à sucer les oreilles, le scrotum,le prépuce ou la région ombilicale de leurs congénères ; ce léchage peut égalements’exercer à l’égard des parois et surtout des recoins de la loge (STEPHENS et Bnr,nwiN,1971 ; STTPHENS, ig74). En l’absence de carence, ce comportement est interprétécomme le reflet d’une privation d’activité orale en raison du mode de distributionde la nourriture (STF:PH!NS, ig74). Il ne semble pas que l’on ait tenté de maîtriserces déviations comportementales par des psycholeptiques.

Une des manifestations les plus spectaculaires de l’agressivité, l’apparition decombats, a été rapportée à l’établissement de la hiérarchie sociale et, dans une cer-taine mesure, à la sauvegarde du territoire ; l’agressivité est modulée par des influencesintrinsèques à l’organisme (génétiques, endocrinologiques) et extrinsèques (situationde compétition alimentaire ou sociale par exemple). Les combats se constatent le plussouvent au moment de la constitution des lots et des mélanges d’animaux ; ils sedéveloppent suivant un mode très stéréotypé dans la plupart des espèces animales,avec des séquences caractéristiques (HAFEz, ig6g). Pour qu’il y ait agression, il fautqu’au minimum l’adversaire soit reconnu comme étranger ; les facteurs responsablesde cette différenciation entre individus d’un même groupe ou de groupes différentset leur mode de perception sont encore mal connus : chez les Bovins, la vue mais aussile contact physique semblent importants (Bomssou, zg7o ; HAFEz e1 al., ig6g) ;chez les Porcins, l’olfaction aurait un rôle primordial (MEESE et PàWBANK, tg!3). Lesmodifications des appendices et des plumes au niveau de la tête et du cou peuvententraîner un défaut de reconnaissance par l’intermédiaire de la vision chez les Poulets

(Guxr, et FISCHER, ig6g). Quoi qu’il en soit de leur déterminisme, les combats peuventoccasionner dans certains cas des pertes économiques considérables en raison de lamortalité, des contusions et des blessures consécutives, sans compter l’accentuation

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des phénomènes de stress social déjà envisagés. Chez le Porc, l’azapérone a étéemployée avec succès pour empêcher les combats au moment de la constitution deslots (CALLEAR et VAN GESTES, I97I ; DAVID, Ig6g ; F’ERGUSON, Ig7I ; KNIGHTLY etCoNNOLi.Y, 1971 ; SYMOENS et VAN DEN BRANDE, Ig69). L’acépromazine (LYso etNORDRUM, 1968) et le chlorprothixène (BoI,I,wAxN, 1962) ont également été utilisés.Pour expliquer l’effet durable de la réduction d’agressivité, SYMOENS et VAN DEN

BRANDE (Ig6g) ont admis que sous l’influence de la drogue qui les empêche physique-ment de se battre les animaux s’habitueraient l’un à l’autre ; un mécanisme semblablea été invoqué par CH!RI!IN et MEIN!CI!! (1971) pour rendre compte de la suppressiondes combats chez des Lapins émergeant simultanément d’une anesthésie aux barbi-turiques. Cette hypothèse, a priori séduisante, revient à admettre, d’une part que lessystèmes de perception sensorielle restent fonctionnels en dépit de l’administrationdu psycholeptique, d’autre part qu’un apprentissage est possible dans ces conditions.Effectivement, l’apprentissage de certaines tâches a pu être montré chez des animauxde laboratoire traités par les barbituriques ou la chlorpromazine (I;ssMAN, 1971) ;le transfert de cet apprentissage de l’état « drogue » à l’état « non drogue » n’est cepen-dant pas toujours possible (OVERTON, 1966).

Un autre emploi fréquent des psycholeptiques est constitué par le traitementde la nervosité des animaux. Bien qu’il ne soit pas toujours établi de distinction biennette entre la nervosité constitutionnelle et la nervosité réactionnelle, de bons résul-tats paraissent avoir été obtenus que ce soit avec la chlorpromazine, la perphénazineou la triflupromazine chez des Génisses primipares soumises pour la première foisà la traite mécanique (BucI!AI,z·;w, Ig6o ; JORDAN et WARD, Ig58). Dans le cas de lachlorpromazine et de la perphénazine, les faibles doses administrées, de l’ordre de0,2 mg/kg, ne semblent pas avoir eu d’incidence sur la production de lait (BucxAL!EV!!Ig6o). Une amélioration de la nervosité des Visons d’élevage, avec I mg de diazépampar animal et par jour, a également été rapportée (SANDELIEN, Ig66).

La nervosité des Truies au moment de la mise bas favoriserait le cannibalismeou l’écrasement des Porcelets (I3A!!z et SIGNOR!T, 1969) ; la chlorpromazine (KRIST-JANSSON, Igâ7), l’azapérone (SYMOENS et VAN GESTEL, 1972) et la propionylproma-zine (BROCKMANN, 1959) ont là également donné de bons résultats. Par ailleurs, l’aga-lactie constatée quelquefois à la naissance a pu être maîtrisée par l’injection de maléated’acépromazine (GRAY, 1969) ou de chlorpromazine (LEWIS et OAKLEY, 1971).

Signalons enfin qu’en élevage ovin il apparaît possible de favoriser l’adoptiond’Agneaux étrangers par l’administration de perphénazine aux brebis (NEATHERY,Ig7I), avec un effet durable : ce résultat est peut-être à rapprocher de l’action déjàenvisagée des drogues sur l’agressivité.

En résumé, l’utilisation des psycholeptiques permet de réduire l’incidence decertains des troubles du comportement rencontrés en élevage. La spécificité d’actiondes substances utilisées et a fortiori son mécanisme restent cependant à étudier.

III. 5. - Conclusion

Parmi les diverses indications des psycholeptiques en élevage, ce n’est que dansl’immobilisation, la prémédication et la normalisation de certains comportementsque les psycholeptiques utilisés à ce jour ont fait preuve d’une réelle efficacité. Pourles autres indications, les données actuelles laissent plutôt penser à une absence d’effi-

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cacité ou même dans certains cas à un effet adverse. Il n’est pas indifférent de noter

que les indications pour lesquelles sont observés des résultats favorables sont cellesoù l’effet neuroleptique et sédatif est recherché, indépendamment de l’existence éven-tuelle d’une interférence des fonctions de nutrition et le métabolisme. Par contre,dans la plupart des cas où les performances entrent en ligne de compte pour l’appré-ciation de l’efficacité, le résultat est négatif, l’effet anti-stress s’effaçant devant leseffets secondaires vraisemblablement d’origine neuroendocrinienne.

A la base de l’utilisation des psycholeptiques, on retrouve toujours le même soucicelui de « tranquilliser a les animaux ; mais la tranquillisation semble alors être confon-due au niveau de l’utilisateur avec l’absence de réactivité et la sédation, ce qui amèneà faire appel à des substances présentant des effets sédatifs puissants, c’est-à-diredotées de propriétés neuroleptiques d’où découlent les inconvénients déjà décrits.Il est difficile de renoncer à cette attitude car une véritable tranquillisation, c’est-à-dire une diminution d’anxiété et d’émotivité, n’est pas aisément décelable chez l’ani-mal normal ; et cette absence apparente d’effets ne va pas sans contrarier à la foisl’éleveur et le clinicien non averti. Si cet obstacle peut être levé, il reste encore à

apprécier l’intérêt d’une telle tranquillisation. Dans la mesure où toute agressioncomporte une composante non spécifique liée à son caractère de nouveauté et à sespropriétés anxiogènes (MASON, 1971) et qui peut en exagérer les effets, cet intérêtne fait aucun doute ; de plus l’inhibition de l’émotivité devrait également réduirel’incidence des agressions à caractère social dont nous avons déjà envisagé les méfaits.

Il semble donc, après cette revue de l’utilisation des psycholeptiques en élevage,que si de telles substances peuvent produire des effets favorables, le choix dessubstances à employer, les conditions d’emploi et les critères d’efficacité restent

encore à préciser.

IV. - PROBLÈMES POSÉSPAR L’UTILISATION DES PSYCHOLEPTIQUES

Avant de pouvoir recommander un psycholeptique en élevage, il est nécessaire

d’apprécier son efficacité suivant plusieurs étapes :- la première étape est constituée par la recherche de l’efficacité biologique du

produit et, le cas échéant, l’étude de son mode d’action ; elle comprend la détermina-tion de la dose efficace et des modalités d’administration ; cette partie est réaliséeau laboratoire, suivant un protocole expérimental assurant les conditions les plusfavorables à la mise en évidence de l’effet recherché ;- cette efficacité biologique étant démontrée, il faut évaluer l’efficacité pratique

de la substance dans les conditions de l’exploitation elle-même souvent défavorablesaux essais (essais cliniques) ;- cette efficacité étant éventuellement confirmée, il reste alors à chiffrer l’intérêt

économique de l’utilisation du produit.Cet ensemble d’opérations en élevage ne peut cependant aboutir à l’introduc-

tion de la substance considérée que pour autant que les problèmes législatifs et

sanitaires aient été auparavant résolus.

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IV. I. - La détermination de l’efficacité biologique

La détermination de l’efficacité biologique consiste à mesurer quantitativement,sur la base d’une réaction biologique appropriée, l’effet d’une substance, soit de façonabsolue, soit le plus souvent de façon relative, par rapport à une substance de réfé-rence ou standard. La méthodologie générale de ce type d’essai a fait l’objet de nom-breux ouvrages (BLISS, 1952, i967 ; FISHER et YATES, i963 ; L!!,!ouCx et I,AZnx,1968 ; SNEDECOR et COCHRAN, 1967) ; nous ne nous y attarderons donc pas, sinonpour rappeler que les principaux points à envisager sont représentés par l’organisa-tion de l’expérience (randomisation, prise en compte des variables concomitantes,choix du plan expérimental) et la détermination de la relation dose-effet et de lapuissance relative des substances à comparer.

La nature de la réaction biologique étudiée est particulièrement importante ;pour les psycholeptiques, on recherche a priori une action tranquillisante ou sédative,sauf si l’intérêt porte sur un effet marginal comme la prévention des ulcères ou la dimi-nution de l’agressivité. Cette action doit être appréciée dans des tests appropriés ;avec des drogues à activité psychotrope, il est nécessaire de procéder dans un premiertemps à une observation systématique du comportement suivant un protocole codifiéet permettant, dans le cas des psycholeptiques, de préciser la gamme de doses utili-sables, la durée d’action et la toxicité éventuelle du produit. Cette observation, réaliséeen double aveugle (double blind test) doit porter sur le comportement spontané etla réaction d’éveil à des stimulations d’intensité croissante. Il est d’autre part néces-saire de rechercher à ce stade l’apparition éventuelle de phénomènes d’ordre végétatif(troubles de la thermorégulation, modifications cardio-vasculaires ou respiratoires)ou de symptômes extrapyramidaux. Le tableau 4 donne un exemple de protocoled’observation systématique du comportement, utilisable chez le Porc.

Une fois la substance catégorisée et son activité mieux connue, il est possibled’envisager plus en détail son action psycholeptique. Parmi les critères utilisablespour juger d’une telle action, les modifications de comportement méritent une mentionparticulière. Le comportement explorateur d’un animal placé dans un nouvel envi-ronnement a été souvent utilisé pour mesurer l’émotivité ou la crainte chez les animauxde laboratoire (ARCHER, 1973 ; Russ!r,!&dquo; 1973) ; on admet en effet que le niveaud’exploration représente le résultat de la compétition entre la tendance à approcherles stimuli nouveaux et la tendance à les éviter, en raison de leurs propriétés anxio-gènes ; un animal sera donc d’autant moins émotif qu’il explorera davantage. Un desdispositifs les plus employés pour mesurer cette exploration est l’ct open-field o,

enceinte circulaire dont le plancher est divisé en un certain nombre d’unités d’égalesuperficie ; le caractère anxiogène de cette enceinte peut être contrôlé par l’intensitéde l’éclairage et du niveau sonore, et l’exploration est appréciée par le nombre d’unitéstraversées pendant les quelques minutes de l’essai ; chez le Rat, le nombre de déféca-tions sert également d’indice d’émotivité. Ce test a été employé chez le Porc pourrechercher, sans succès, une éventuelle corrélation entre la variable comportementaleet les performances zootechniques (BEUHARZ et Cox, 1967) ; bien que sa mise enoeuvre soit simple, il présente l’inconvénient majeur de nécessiter la manipulationd’un grand nombre d’animaux ; en effet, chaque animal ne peut servir qu’une fois,puisque la répétition de l’exposition à cette situation en modifie le caractère denouveauté.

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Plutôt que de rechercher les réactions spontanées de l’animal à son environne-ment, on peut être tenté de lui apprendre un comportement bien déterminé, qu’ilsera possible de modifier de façon contrôlée par l’emploi d’agressions rigoureusementdéfinies, pour les besoins de l’expérimentation pharmacologique. Des modèles de cegenre ont déjà été proposés en psychophysiologie et en psychopharmacologie, etentrent dans le cadre des méthodes de conditionnement instrumental ou opérant(P’!xsr!R et SKirrrr!x, 1957). Par exemple, l’acquisition expérimentale d’un compor-tement simple est réalisée dans le conditionnement alimentaire : un Porc affamé estplacé dans une cage comportant un panneau mobile et un distributeur de nourriture ;au cours de l’exploration de cet environnement, le hasard, éventuellement aidé parl’expérimentateur, va amener l’animal à appuyer sur le panneau ; il recevra alors enrécompense une petite quantité de granulés. Rapidement l’habitude sera acquiseet l’animal appuyera de plus en plus fréquemment sur le panneau. Dans la termi-nologie skinnérienne, la récompense est appelée renforcement et on désigne par réponsel’acte d’appuyer sur le panneau. Il est facile d’imaginer l’introduction d’une pertur-bation sur le comportement stable engendré par le programme de renforcement (larelation établie par l’expérimentateur entre la réponse et le renforcement), par exemplela mise en marche pendant quelques minutes d’un signal sonore pour lequel chaqueréponse sera à la fois récompensée par de la nourriture et punie par un choc électrique.Si ce signal est reproduit de façon répétée, l’animal va développer, en présence de cephénomène, un comportement conflictuel typique, accompagné de signes évidentsd’émotivité (DANTZER et BA!,nmN, 1974 a). Ce test, dit de punition, a servi de supportà l’étude des effets des anxiolytiques chez le Porc (DANTZER et BA!,DWIN, 1974 b ;DANTZER et ROCA, 1974) : sous l’influence du diazépam par exemple, on constate uneaugmentation du nombre de réponses en présence du signal avertisseur et en dépitdes chocs reçus simultanément. Cette désinhibition des comportements supprimésest d’ailleurs une caractéristique de cette catégorie de substances (GELLER et SEIFTER,ig6o ; GELI,ER et al., zg62 ; MARGULES et STEIN, 1967). D’autres types de réponsespeuvent être également utilisées ; on a fréquemment recours, en psychopharmacologie,à la réaction conditionnée d’évitement : l’animal doit, pour éviter l’apparition dechocs électriques, émettre un comportement approprié, passer d’un compartimentà un autre dans une boîte à deux compartiments, par exemple ; ce test se révèleparticulièrement approprié à l’étude des neuroleptiques (cf. revue dans Darr2z!x,I974)! D’une manière générale, les animaux domestiques constituent de bons sujetspour les techniques de conditionnement instrumental (Ber.nmN et INGRAM, 1967 ;DANTZER, zg72 ; KRATZER, 1971), mais l’emploi de ces techniques reste cependantencore très limité.

En effet, on a souvent tendance à substituer au comportement d’autres critèresd’émotivité plus facilement mesurables, les modifications de rythme cardiaque, parexemple. Celles-ci n’apportent cependant pas de renseignements supplémentairespar rapport aux variations de comportement, en raison de leur étroite dépendancevis-à-vis de l’activité motrice somatique, et ne se révèlent pas de toute façon plussensibles à l’action des sédatifs anxiolytiques (DANTZER et Bnr,nmrr, 1974 a et b).Par ailleurs, les substances étudiées peuvent avoir une action propre sur le rythmecardiaque : ainsi les dérivés de la phénothiazine provoquent une accélération car-

diaque chez les ruminants (BLOOD et HAYMAN, 1959 ; RUCKEBUSCH et BosT, ig62) ;le même phénomène est constaté chez le Porc avec la perphénazine (Ros!!ius, ig6i) ;

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par contre, l’azapérone diminue la fréquence cardiaque (MARSBOOM et SYMOEXS.z968). Un problème tout à fait similaire est rencontré en se servant de critères bio-chimiques : l’augmentation des acides gras libres plasmatiques est souvent appréciéecomme un corrélat métabolique du stress (BUCK!,!Y, ig7a : .’ BuCHEi< ! al., 1069 ;HRUBES et BENES, ig68 ; GoTTsCHALK et al., 1969) ; alors que la chlorpromazineet le méprobamate ne semblent pas avoir d’effet direct sur les acides gras libres(BuCHEr, et al., ig6g ; GORDON, ig67), le chlordiazepoxide détermine une élévationde leur taux plasmatique (Scxa!!,!x et al., 1972) ; d’autre part nous avons déjà vule retentissement des phénothiazines sur l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien,avec la libération induite d’ACTH et les divers effets secondaires en découlant, aug-mentation du taux de corticostérone plasmatique et chute de l’acide ascorbique surré-nalien (GORDON, ig67 ; de WIED, ig67).

A côté de cette étude expérimentale de l’action psycholeptique de la substanceenvisagée, il n’est pas inutile, pour les besoins de la pratique, de prendre en comptesimultanément son interaction avec les mécanismes neuroendocriniens. Une bonneintroduction à ce type de recherches peut être représentée par l’administration dela drogue à des animaux placés en cages à bilans, avec mesure des consommationset des excreta. L’exploration biochimique systématique des grandes fonctions peutégalement faciliter l’orientation des recherches. De tels travaux restent encore àentreprendre sur les espèces domestiques.

IV. 2. - La mise en évidence de l’efficacité pratique et économique ; tles essais cliniques

Le produit étant sélectionné et ses modalités d’administration connues, il est

nécessaire de passer aux essais sur le terrain. Nous avons déjà évoqué dans un articlerécent (DANTZER, 1973 a) la finalité à laquelle doivent obéir ces essais ainsi que lesmoyens à mettre en oeuvre pour y parvenir ; l’attitude pragmatique (SCHWARTZ et al.,rg7o), assortie de ses conséquences au niveau des divers termes de l’essai (traitementsà comparer, populations objets de l’étude, critères de jugement et mode de comparai-son), se révèle la plus apte à assimiler le problème pratique posé, tout en réduisantle coût de l’expérimentation et en tenant compte des indices économiques du traite-ment. Il est intéressant de revenir sur les critères de jugement et le mode de comparai-son qui constituent les éléments les plus originaux de l’essai pragmatique.

IV. 2.1. Critères de jugement.Au niveau de l’exploitation, l’action psycholeptique de la substance envisagée

perd beaucoup de son intérêt, hormis quelques cas particuliers où l’indocilité desanimaux et l’exagération de la réactivité émotionnelle jouent un rôle prépondérant ;les critères de jugement principaux sont alors représentés par des mesures directe-ment accessibles à l’éleveur et traduisant l’essentiel de ses préoccupations quoti-diennes ; à ce titre sera recherchée préférentiellement une diminution de l’indicede consommation des animaux traités ou une augmentation de leur gain quotidienmoyen, ou encore une amélioration de la qualité des carcasses. Mais il est indispen-sable de tenir compte également des incidences latérales du traitement comprenantson coût intrinsèque, celui de sa mise en oeuvre et les inconvénients secondaires.

Face à cette multiplicité de critères, une solution raisonnable consiste à axer la

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comparaison sur un ou deux critères privilégiés, le gain de poids et/ou l’efficacitéalimentaire, et à chiffrer les incidences latérales du traitement par ce que l’on appelleun « handicap », représentant l’équivalent économique de la somme algébrique desavantages et des inconvénients du traitement étudié. Par exemple, on peut estimerque le handicap apporté par le traitement envisagé est de 5 francs par animal et cal-culer l’équivalent de cette valeur en termes d’augmentation de la croissance pondé-rale (choisie ici comme critère principal), soit i kg si le prix de revient du kilogrammede croît est de 5 francs. Le traitement ne sera alors retenu que si le gain de poids desanimaux traités est plus élevé d’au moins i kg par rapport aux animaux témoins.Chaque éleveur pourra, en fonction de ses conditions d’exploitation, moduler lavaleur de ce handicap et en tirer les conclusions. La démarche inverse permettra deconnaître, pour un produit nouveau, la gamme de prix dans laquelle il pourra rai-sonnablement se situer.

La fixation du handicap ne suffit pas cependant pour apprécier pleinement l’effi-cacité de la substance testée ; il reste à déterminer l’effet bénéfique minimum recher-ché : on peut très bien imaginer que, sous certaines conditions, se dégage un effetfavorable du traitement, mais qu’il n’ait pas de signification pratique ; il en va ainsiavec une amélioration de quelques grammes du gain quotidien moyen si celui-ci aune valeur normale de l’ordre de plusieurs centaines de grammes. On peut en effetestimer qu’il existe en élevage un effet bénéfique-seuil en dessous duquel il n’est pasintéressant, ou plus exactement rentable de travailler. Suivant la technicité de l’éle-veur et ses facteurs de rentabilité, un effet améliorateur inférieur à p. 100 ou même

à 10 p. 100 pourra ainsi être rejeté. Cela conduit à fixer, préalablement à l’essai, unedifférence donnée correspondant à l’effet bénéfique minimum attendu et qui suppor-tera le poids du handicap précédent.

Cette façon de faire permet ainsi de substituer à la traditionnelle conclusion del’essai statistique (différence significative ou non significative) une politique de déci-sion intégrée à la logique économique de l’exploitation.

IV. 2.2. Mode de comparaison.Les résultats obtenus sont habituellement soumis à une analyse statistique desti-

née à rechercher leur signification éventuelle, c’est-à-dire à juger si la différence miseen évidence est supérieure à celle qui résulte de la seule fluctuation aléatoire. Sur leplan opérationnel, cela ne va pas sans inconvénient : si la différence est non significa-tive, on ne peut conclure à l’efficacité ou à la non efficacité de la substance étudiée,d’autant plus qu’avec davantage d’animaux la différence aurait peut-être été signifi-cative. L’éleveur ne peut pourtant rester dans l’incertitude et est bien obligé de choisirc’est-à-dire d’adopter le nouveau traitement ou de s’en tenir à ses pratiques habituelles.Traduite en termes statistiques, cette obligation de conclure rend inutile la minimi-sation du risque d’erreur de première espèce oc (risque de conclure que A ! B si A = B) ;on lui affecte alors la valeur maximum de 100 p. ioo ; si l’on conclut toujours, ce quiannule le risque de deuxième espèce p (risque de ne pas conclure alors que A ! B),encore faut-il que cette décision soit prise dans le bon sens, c’est-à-dire que l’on re-tienne le meilleur des traitements ; il faut donc assurer au risque de troisième espèce y(risque de conclure que A > B si A < B) une valeur faible par un nombre suffisantde sujets expérimentaux, nombre qui restera cependant toujours inférieur à celuinormalement exigé par la méthodologie traditionnelle (DANTZER, 1973 a).

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IV. 2.3. Collecte des yésultats.

La mise en oeuvre d’essais cliniques soulève de nombreuses difficultés d’organi-sation et de coordination ; s’il est malgré tout relativement facile de proposer unprotocole et d’en commencer l’exécution, l’expérience montre que la cause la plusfréquente d’échecs se situe au niveau de la collecte des résultats : ou bien ils ne sontpas communiqués par les intéressés, ou bien ils sont ininterprétables car appréciés endehors de toute référence à un cadre conceptuel précis. La seule solution consiste à éla-borer un questionnaire le plus succinct possible, qui sera soumis à l’éleveur ou au techni-cien d’élevage ; ce questionnaire doit être rigoureusement codifié et n’offrir commeréponse possible que le choix entre plusieurs éventualités non ambiguës, en dehorsdes questions nécessitant une réponse précise ou quantitative (résultats de mesuresde performances par exemple). Ses règles d’élaboration sont maintenant bien connues(SCHWARTZ et al., 197o) et il est possible de prévoir un dépouillement automatique.Les exemples d’utilisation de ce type de questionnaire en médecine vétérinaire restentencore exceptionnels ; dans le domaine des psycholeptiques, une telle démarche a étéretenue pour l’évaluation de l’efficacité clinique de l’azapérone chez le Porc, bienqu’il ne s’agisse pas d’un essai comparatif à proprement parler (CAI,LEAR et VAN

GESTEL, 1971).

IV. 3. - Aspects législatifs et sanitaires

Sur le plan de la réglementation, l’administration de psycholeptiques à desanimaux destinés à être consommés par l’Homme exige la prise en compte de leurefficacité et de leur sécurité d’emploi chez l’animal, mais aussi de l’innocuité pourl’Homme des produits alimentaires provenant des animaux traités. Les perspectivessont différentes d’autre part suivant que la substance est administrée à l’animal sousforme médicamenteuse ou destinée à être incorporée dans l’alimentation sous formed’additif. Ces problèmes ne sont pas particuliers aux psycholeptiques et de nombreusesrevues sur ce sujet sont à consulter (pour la réglementation américaine : FOGI,!MAN,1972 ; KRONFEi<D, Ig72 ; IaAMBF;RT, Ig72 ; WILLIAMS, Ig72 ; pour la réglementationfrançaise et européenne (FERRANDO, 1972).

Nous avons déjà été amené à discuter du problème de l’efficacité et de sa miseen évidence ; il reste à souhaiter que l’efficacité pharmacologique ne s’avère pas partrop différente de celle définie par le législateur.

Pour les!résidus, il faut reconnaître qu’à de rares exceptions près la large utilisa-tion qui a été faite des psycholeptiques n’a pas été accompagnée d’un souci très élevépour ce type de problèmes. Le travail le plus complet a été réalisé sur l’azapérone(HEYKANTS et al., 1971 b) avec l’établissement d’un bilan métabolique chez le Porcmontrant une disparition rapide de la radioactivité après injection d’azapérone tritiéeet l’absence de résidus 16 heures après administration ; les métabolites de l’azapéroneainsi que leur activité pharmacologique ou leur éventuelle toxicité n’ont cependantété étudiés que chez le Rat (HEYKANTS et al., 1971 a). Avec la chlorpromazine, injectéeà des doses de 0,4 à I mg/kg à des Bovins, il faut compter un délai d’abattage de troisjours pour ne plus pouvoir détecter de résidus dans les organes des animaux traités(HENRICKSON et al., Ig59). Quant à la réserpine, elle ne semble pas s’accumuler dansles tissus de Poulets de chair ou dans les oeufs si les niveaux recommandés de distribu-tion dans l’aliment sont respectés (HAYCOCg, 1966). Par contre, le traitement de

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Vaches laitières ou de Brebis avec des phénothiazines pose la question de la conta-mination éventuelle du lait (SHANI el al., zg7q.). Ces trop rares études ne peuventprétendre résoudre le problème des résidus après traitement par les psycholeptiques,et il reste là tout un travail à réaliser ; compte tenu de la diversité des substancesutilisables, celui-ci ne peut être valablement entrepris que si les étapes précédentesont été préalablement franchies.

Au cours de cette dernière étape peut se poser un problème économique redou-table, lié au coût des contrôles à mettre en oeuvre pour satisfaire aux dispositionsrèglementaires relatives à l’introduction d’une nouvelle drogue sur le marché (Kxorr-!!!,D, z972) ; la répercussion de ces dépenses sur le prix de vente risque en effet derendre le produit, jugé auparavant efficace, inutilisable en pratique.

V. - CONCLUSION : 1

LA TRANQUIUJSATION, MYTHE OU RÉAI,IT! ?

Sur le plan historique, le recours aux psycholeptiques a été le résultat de deuxcourants successifs : le premier, le plus ancien, trouve sa source aux États-Unis dansles années 50-60 et a été dominé par l’aspect nutritionnel ; le second, plus récent, atenté de limiter l’administration des psycholeptiques à des moments jugés critiquesde la vie des animaux d’élevage.

Les recherches faites dans ce domaine ont été, dans l’immense majorité des cas,réalisées dans le souci de mettre en évidence un effet - si possible favorable - de lasubstance considérée sur le critère retenu, sans aucune considération du moded’action ou même des circonstances d’apparition de l’effet observé ; les résultatseux-mêmes sont très souvent difficiles à apprécier parce que, soit rapportés ou quel-quefois récoltés de façon trop sommaire, soit obtenus dans des conditions insuffi-samment précisées. La grande diversité des psycholeptiques et des doses utiliséesne contribue pas à faciliter l’analyse.

De cet ensemble de travaux très hétérogènes, il est cependant possible de tirerun certain nombre d’enseignements : l’aspect nutritionnel a été un échec, surtoutavec les neuroleptiques ; quant à la sensibilité aux agressions, certains indices laissentpenser à une action favorable, mais sans qu’il soit possible actuellement de préconiser,dans un cadre scientifique exempt de toute publicité, la substance de choix et sesmodalités d’administration.

Le recours aux psycholeptiques s’inscrit en fait dans le contexte d’une certaineproduction dont le but avoué est de produire avec le maximum de rentabilité et leminimum de peines et de précautions. Sachant qu’un tel système est obligatoirementgénérateur d’agressions multiples, il est tentant de gommer, si possible en une seuleintervention, toute réaction des animaux à ces agressions. Que la thérapeutique ence cas porte le nom de tranquillisation ne pourrait être que le fruit du hasard si ellene servait en même temps à tranquilliser l’utilisateur et en tout cas à lui éviter d’êtrepréoccupé par l’identification des sources d’agression et l’étude de leurs mécanismesd’action. Un examen attentif montre cependant que cette notion simplifiée de tran-quillisation n’a pas d’existence réelle, ne serait-ce que sur le plan pharmacologique ;de plus elle fait appel au niveau de l’utilisateur plus au subjectif qu’au rationnel.

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Mais à un degré juste supérieur, la tranquillisation peut être également amenée à jouerun rôle explicatif (les animaux réagissent moins ou ne se battent pas parce qu’ils sonttranquillisés...), remplissant ainsi une des fonctions essentielles du mythe.

Bien que les mythes aient la vie dure, ils sont faits pour être « démythifiés n ; ;il en sera ainsi tôt ou tard de la tranquillisation qui retrouvera sa véritable dimensiond’autant plus facilement que les connaissances sur les réactions aux agressions desanimaux auront évolué et que l’éventail pharmacologique se sera élargi par l’intro-duction de nouvelles substances ou par une meilleure compréhension de l’activitédes substances déj proposées.

Reçu pour publication en octobre 1974.

SUMMARY

USE OF TRANQUILLIZERS IN HUSBANDRY. REVIEW

Although anxiolytic sedatives (meprobamate, diazepoxides) and neuroleptic drugs (pheno-thiazine derivatives, butyrophenones, thioxanthenes) have different pharmacological and clinicalproperties, they have been commonly grouped under the name « tranquillizers. p As their main

effect is not necessarily a tranquillizing one, such a name is unsuitable, and a more neutral termsuch as « psycholeptic a should be used.

Both categories of drugs have been used in husbandry to increase zootechnical performance(growth, feed efficiency, milk production, egg production), but usually without success mainlybecause of the neuroendocrine side effects of neuroleptic drugs or their interference with foodconsumption. They have also been preconized with some success to control stress from transportor environmental conditions and to prevent a abnormal a behavior patterns like fighting. However,the most successful results up to now come from their use as premedication or immobilizationagents. Neuroleptic drugs have been widely employed for these purposes, while anxiolytic seda-tives, which have more limited effects, have been only little used. Lacking carefully designedexperimental studies, we do not know what factors are responsible for variations in efficiencyof the drugs or their limits of use. The biological and practical effectiveness of such drugs in

husbandry must be systematically studied. Suitable methods of doing this are discussed.

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