les effets de la lactation sur les performances de

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HAL Id: hal-00896103 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00896103 Submitted on 1 Jan 1995 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés. Les effets de la lactation sur les performances de reproduction chez la lapine Laurence Fortun-Lamothe, G. Bolet To cite this version: Laurence Fortun-Lamothe, G. Bolet. Les effets de la lactation sur les performances de reproduction chez la lapine. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1995, 8 (1), pp.49-56. hal-00896103

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Page 1: Les effets de la lactation sur les performances de

HAL Id: hal-00896103https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00896103

Submitted on 1 Jan 1995

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiés ou non,émanant des établissements d’enseignement et derecherche français ou étrangers, des laboratoirespublics ou privés.

Les effets de la lactation sur les performances dereproduction chez la lapineLaurence Fortun-Lamothe, G. Bolet

To cite this version:Laurence Fortun-Lamothe, G. Bolet. Les effets de la lactation sur les performances de reproductionchez la lapine. INRA Productions Animales, Paris: INRA, 1995, 8 (1), pp.49-56. �hal-00896103�

Page 2: Les effets de la lactation sur les performances de

L. FORTUN-LAMOTHE, G. BOLET

INRA Station de Recherches CunicolesBP 27, 31326 Castanet Tolosan Cedex* INRA Station d’Amélioration Génétique des Animaux

I BP 27 31326 Castanet Tolosan Cedex

Depuis les années 1960, la rationalisationdes techniques d’élevage et le progrès géné-tique ont permis une augmentation considé-rable de la productivité pour la majorité desespèces de rente. La productivité numérique,définie par le nombre de jeunes produits parfemelle reproductive et par unité de tempsest tributaire de deux paramètres : l’augmen-tation du nombre de sevrés par portée et laréduction de l’intervalle entre deux mise bas.Cette dernière est permise par un sevrage deplus en plus précoce chez les femelles présen-tant un anoestrus de lactation (truie) ou parune saillie au cours de la lactation (vache,lapine). C’est pourquoi d’importants efforts derecherches sont consacrés depuis plusieursannées à l’étude des interactions entre la ges-tation et la lactation.

De ce point de vue, la lapine, dont l’ovula-tion n’est pas spontanée mais provoquée parl’accouplement, est originale. En effet, unpourcentage important de lapines peuvents’accoupler, ovuler et être fécondées aussitôtaprès la parturition, mais également tout aulong de la lactation. Par conséquent, chez lalapine, la simultanéité de la gestation et de lalactation peut être partielle ou totale. Dansce dernier cas l’intervalle théorique entredeux mise bas est réduit à son minimum (32jours, soit la durée de la gestation).

Les effetsde la lactation surles performancesde reproductionchez la lapine

La saillie post-partum (1 ou 2 jours après laparturition) s’est beaucoup développée dansles années 1970 en raison de l’avantage théo-rique qu’elle présentait. Néanmoins, cettepratique a été progressivement abandonnéecar elle se traduisait par une diminution dutaux de fertilité (nombre de mise bas parsaillie) et une augmentation du taux de réfor-me du cheptel. Ainsi, le rythme semi-intensif(saillie 3-5 jours ou saillie 8-10 jours après laparturition) a peu à peu remplacé le rythmeintensif. Depuis quelques années la produc-tion cunicole est à nouveau en pleine évolu-tion. Dans un contexte économique difficile(érosion des prix à la production), les éleveursessaient de diminuer au maximum leurscoûts de production et de rentabiliser aumieux leur temps de travail. C’est ainsi qu’estapparue, au début de années 1990, la condui-te « en bandes ». Cette technique consiste àsynchroniser le cycle de reproduction d’ungroupe de femelles. Pour être efficace et ren-table, cette méthode nécessite donc une har-monisation maximale de l’état physiologiquedes lapines d’une même bande. Celles-ci doi-vent toutes être réceptives au même moment,ce qui bien souvent n’est pas le cas si l’insé-mination artificielle ou la saillie n’ont paslieu le lendemain de la mise bas. Dans cecadre, une connaissance plus approfondie etune meilleure compréhension des interac-tions entre la lactation et la reproductions’avèrent nécessaires.

Toutes les études s’accordent pour montrer

que la simultanéité de la gestation et de lalactation n’affecte pas la production laitièreni la composition chimique du lait pendantles trois premières semaines (Lebas 1972,figure 1). A l’opposé, à partir du 22, jour degestation, la quantité de lait produit ne dimi-nue que faiblement chez les femelles non gra-vides tandis qu’elle chute de façon brutalechez les lapines gravides (elle devient nulleau 28, jour de gestation). Cependant, durantcette période, le lait produit par ces dernièresa une teneur en énergie (15 Mj/kg vs10 Mj/kg) et en protéines (30 g/kg vs 19 g/kg)plus élevées (Partridge et al 1986). Par ailleurs,

Résumé -

La lapine peut être fécondée aussitôt après la mise bas ou tout au long de la lac-tation, et être simultanément gravide et allaitante. Néanmoins, la réceptivité desfemelles est variable au cours de la lactation : elle est maximale aussitôt après lamise bas (proche de 100 %) et minimale 3-5 jours après (40-65 %). Bien que lesrésultats expérimentaux concernant les effets de la lactation sur le taux d’ovula-tion et la mortalité embryonnaire soient parfois contradictoires, la fertilité et laprolificité des lapines allaitantes sont globalement plus faibles que celles deslapines non allaitantes. En effet, la lactation a, d’une manière générale, un effetnégatif sur le pourcentage de femelles ovulant (- 26 %), le taux de gestation(- 33 %), et la viabilité foetale (- 10 %). De plus, la lactation entraîne une diminu-tion de la croissance pondérale des foetus (- 20 %). L’hyperprolactinémie et lafaible progestéronémie chez les lapines simultanément gravides et allaitantes,ainsi que le déficit nutritionnel engendré par la production laitière, semblentêtre les principaux facteurs responsables des effets observés.

Page 3: Les effets de la lactation sur les performances de

les lapereaux augmentent leur ingestiond’aliment solide durant la dernière semainede lactation. Ainsi, la croissance de la portéeallaitée n’est pas affectée par la superpositionde la gestation et de la lactation.

Par contre, les effets de la lactation sur lesperformances de reproduction sont plus mar-qués. Cet article est une synthèse des résultatsconcernant ces effets. Il faut remarquer que les

premières études réalisées sur ce sujet se limi-taient à comparer les performances de lapinesconduites selon différents rythmes de repro-duction. Par conséquent toutes les lapinesn’étaient pas dans le même état physiologiqueau moment de l’accouplement. L’effet de la lac-tation a donc pu être confondu avec d’autresfacteurs, tels que le statut hormonal ou l’étatcorporel de la femelle au moment de la fécon-dation. C’est pourquoi nous avons développéun modèle expérimental dans lequel toutes leslapines sont dans les mêmes conditions physio-logiques au moment de la fécondation (sailliesle lendemain de la mise bas). La portée deslapines témoins (gravides non allaitantes) estretirée à la naissance, tandis que les lapinessimultanément gravides et allaitantes allai-tent une portée égalisée à 10 lapereaux le jourde la naissance. Ce modèle expérimental s’estrévélé un outil pertinent permettant d’isolerl’effet propre de la lactation.

1 / Effets de la lactation sur lefonctionnement de l’ovaire

l.i / Croissance folliculaire

Chez la plupart des espèces de mammifères,la lactation a un effet inhibiteur sur la crois-sance folliculaire. Chez la lapine, une vague decroissance folliculaire débute à l’approche de laparturition, au moment où le taux de progesté-rone diminue. Ainsi, contrairement à la plu-part des autres espèces de mammifères, l’ovairede lapine présente des follicules préovulatoirespendant toute la période post partum (Gosal-vez 1986). Cependant, ceux-ci seraient moinsnombreux pendant la lactation que pendant lagestation ou après le sevrage.Comme chez les autres espèces, la sécrétion

de LH et de FSH est diminuée pendant la lac-tation chez la lapine, ce qui peut expliquercette réduction du développement folliculaire.En outre, il a été démontré que, chez la lapineallaitante, les taux de LH et de FSH augmen-tent lorsque le nombre de lapereaux allaitésdiminue. Par ailleurs, la prolactine, injectéeou naturellement présente à des concentra-tions sanguines élevées (lactation), inhiberaitdirectement la croissance folliculaire et lacapacité stéroïdogénique des cellules follicu-laires (Dorrington et Gore-Langton 1981).

1.2 / RéceptivitéUne lapine est dite réceptive lorsqu’en pré-

sence d’un mâle elle adopte la position de lor-dose et accepte l’accouplement. Certaineslapines refusent l’accouplement à des périodesdont le moment et la durée sont variables.L’origine et le déterminisme de ce phénomènerestent très mal connus. Il a cependant étédémontré qu’une faible réceptivité est associéeà un nombre restreint de follicules préovula-

Page 4: Les effets de la lactation sur les performances de

toires. En effet, chez la lapine, comme pour denombreuses espèces de mammifères, le com-portement sexuel, et plus particulièrementl’acceptation du mâle, est sous la dépendancedes stéroïdes ovariens. Les oestrogènes et lesandrogènes favorisent l’acceptation du mâletandis que la progestérone, dont le rôle sur laréceptivité n’est pas totalement établi, auraitplutôt un effet dépressif (Stoufflet etCaillol 1988).Toutes les expériences montrent une récep-

tivité maximale (nombre de lapines acceptantl’accouplement/nombre de lapines présentéesau mâle proche de 100 %) dans les heures quisuivent la mise bas (figure 2). Ceci peut êtreexpliqué par l’inversion rapide du rapportoestrogènes/progestérone à l’approche de laparturition. Par la suite, les résultats obser-vés sont variables sans doute en raison desdifférences de saison, de numéro de portée...Globalement, la réceptivité décroît pouratteindre un minimum au 3-4e jour de lacta-tion (40-65 %), puis augmente progressive-ment jusqu’au 12-14&dquo; jour de lactation. Néan-moins, elle ne retrouve son niveau initial(85-90 %) qu’après le sevrage (Diaz et

al 1988, Lamb et al 1988, Stoufflet,Caillol 1988, Theau-Clément et al 1990, For-tun et al 1993 ; figure 2). Diaz et al (1988)ainsi que Garcia et Perez (1989) ont montréque la réceptivité diminue lorsque le nombrede lapereaux augmente.La réceptivité des lapines conditionne lar-

gement leurs performances de reproduction.En effet, que ce soit en insémination artifi-cielle ou après une saillie forcée, les femellesnon réceptives ont un taux de fertilité et uneprolificité plus faibles que les femelles récep-tives (Theau-Clément et Roustan 1992). C’estpourquoi de nombreux travaux sont actuelle-ment consacrés à l’étude de l’induction de laréceptivité chez les lapines allaitantes. Plu-sieurs voies ont été envisagées parmi les-quelles la modification du photopériodisme etl’utilisation de la PMSG (Pregnant MareSerum Gonadotrophin). Le passage d’un ryth-me 8 h de lumière/24 h à 16 h de lumiè-re/24 h ou une injection de 30 UI de PMSG48 h avant insémination artificielle permet-tent une augmentation significative du tauxde réceptivité (Theau-Clément et Lebas 1994,Mirabito et al 1994). La PMSG favorise laréceptivité des femelles en stimulant la crois-sance folliculaire, et donc la production d’oes-tradiol (Bonanno et al 1990).

1.3 / Ovulation

La lactation a globalement un effet négatifsur le pourcentage de femelles ovulant, celui-cidiminuant lorsque le nombre de lapereauxallaités augmente. Les résultats concernantl’effet de la lactation sur le nombre d’ovulespondus (taux d’ovulation) sont plus contradic-toires. On observe le plus souvent une diminu-tion de ce nombre chez les femelles allaitantes

(figure 3). Cependant, certains auteurs n’ob-servent pas d’effet ou bien un effet positif de lalactation sur ce paramètre. Le stade de lacta-tion influence également la fréquence et le

taux d’ovulation. Ainsi, le stade 3-4 jours delactation semble avoir un effet particulière-ment dépressif sur ces deux paramètres(Theau-Clément et Roustan 1992).Chez les femelles à ovulation spontanée

telles que la vache, la brebis ou la truie, lesmécanismes d’action de la lactation sur l’ovu-lation commencent à être connus. Ainsi, lesrôles respectifs de l’allaitement et celui de lasous-nutrition engendrée par la production delait sur la reprise de la cyclicité et l’ovulationont pu être démontrés (MacNeilly 1988,Peters, Laming 1990, Randel 1990). La tétéeet(ou) une balance énergétique négativeentraînent une libération de peptides opiacés(enképhalines et (3-endorphines) au niveau dusystème nerveux central. Ceux-ci diminuentla sécrétion des hormones gonadotropes etstimulent la sécrétion de prolactine. La pro-lactine aurait un effet direct sur l’ovaire enretardant le développement normal des folli-cules et en diminuant la stéroïdogénèse et lasensibilité ovarienne aux gonadotrophines.A l’opposé, très peu de données sont dispo-

nibles pour expliquer comment la lactationaffecte l’ovulation chez la lapine. L’inhibitionse ferait au niveau hypothalamo-hypophysaireet au niveau ovarien. Rodriguez et al (1989)font l’hypothèse d’une plus faible sensibilitéhypophysaire à la GnRH chez les femellesallaitantes, et plus particulièrement chez lesfemelles non réceptives. Par conséquent, lapratique de l’insémination artificielle desfemelles allaitantes pourrait nécessiter l’in-jection d’une plus forte dose de GnRH quecelle nécessaire pour induire le pic de LH etl’ovulation chez les femelles nullipares. Lambet al (1993) montrent qu’il n’existe pas derelation directe entre la sécrétion de prolactineaprès l’allaitement et la sécrétion de LH chezla lapine. Cela est conforme à ce que l’onobserve chez les autres espèces. A l’inverse, la

La fertilité et laprolificité deslapines sont plusfaibles lorsqu’ellessont en lactation.

Page 5: Les effets de la lactation sur les performances de

Le déficitnutritionnel des

lapines gravides etallaitantes ne

semble pas être la

cause directe de lamortalité foetale

plus élevée.

prolactine aurait, comme chez les autresespèces, un effet direct sur l’ovaire. Hamadaet al (1980) montrent, in vitro, que la perfu-sion de l’ovaire de lapine par de fortes dosesde prolactine inhibe l’ovulation. La prolactinepourrait agir en diminuant le nombre derécepteurs à la LH sur l’ovaire (Kermabon etal 1994).

2 / Effets de la lactation sur la

gestation2.i / Fertilisation

L’hypothèse d’une mauvaise fertilisationchez les lapines allaitantes a été émise parSelme et Prud’hon (1973). Par la suite, plu-sieurs auteurs ont montré que la fertilisationétait effectivement réduite de 10 à 20 % chezdes lapines saillies pendant la lactation (Fox-croft et Hasnain 1973a et 1973b, Torrès etal 1977, Theau-Clément et al 1990). On neconnaît pas l’origine de cet effet. La lactationinhibant partiellement la croissance folliculai-re, on peut penser que l’ovulation (provoquéepar l’accouplement ou par une injection deGnRH) peut-être obtenue pour des folliculesnon matures dont les ovocytes seraient stériles.Par ailleurs, Chilton et Daniel (1987), ainsi queDaniel et Juneja (1989) ont montré que la pro-lactine pouvait modifier le développement del’utérus et les sécrétions endométriales. Ainsi,pendant la lactation, l’environnement utérinserait défavorable à la migration et donc à lafertilisation des gamètes.

2.2 / Mortalité embryonnaire etfoetale

Les résultats concernant l’effet de la lacta-tion et/ou du stade de lactation sur la mortalitéembryonnaire sont contradictoires. Certainsauteurs ont observé une mortalité plus élevée(20 % vs 10 %) chez les femelles allaitanteset/ou saillies aussitôt après la mise bas (Selmeet Prud’hon 1973, Theau-Clément et al 1990),mais la différence n’est pas toujours significa-tive. Torrès et al (1977) n’observent aucun effetde la lactation sur la mortalité embryonnaire.Enfin, Foxcroft et Hasnain (1973b) rapportentune mortalité plus faible chez les femellesallaitantes que chez les femelles non allai-tantes (9 % vs 16 %). Par conséquent, chez lalapine, l’involution utérine n’est pas un obs-tacle absolu au démarrage d’une nouvelle ges-tation. Cependant, une involution utérineinachevée pourrait augmenter la mortalitéembryonnaire ou diminuer le nombre d’em-bryons qui s’implantent.En ce qui concerne la mortalité foetale, Har-

ned et Casida (1969) mentionnent qu’entre le7’ et le 11 jour de gestation, elle est plus éle-vée chez les femelles allaitantes que chezcelles qui n’allaitent pas. Fortun et al (1993)montrent que la lactation entraîne une dimi-nution significative de la viabilité foetale tar-dive (2° moitié de la gestation ; - 10 % ;Tableau 1). Par ailleurs, le taux de mortalité

foetale augmente lorsque la taille de la portéeallaitée augmente (Fortun et Lebas 1994).

a / Effets nutritionnels

L’hypothèse d’une relation de cause à effetentre le déficit nutritionnel engendré par lalactation et l’augmentation du taux de morta-lité foetale était intéressante à tester. Chezdes lapines gravides et non allaitantes, lacréation, par rationnement, d’un déficit nutri-tionnel global de même ampleur que celui deslapines gravides et allaitantes (- 12 MJ) n’af-fecte pas de façon significative le taux de sur-vie foetale tardive (Fortun et al 1994b). Il nesemble donc pas y avoir de relation entre cesdeux paramètres. Néanmoins, la restrictionalimentaire tend à diminuer le taux de survieprécoce (- 7,7 % pendant la 1‘e moitié de lagestation). Par conséquent, l’étude des rela-tions entre le déficit nutritionnel des lapinesallaitantes et le nombre total de foetusdemande à être approfondie.

b / Effets hormonaux

L’augmentation de la prolactinémie consécu-tive à la tétée semble impliquée dans la dimi-nution du taux de survie foetale. En effet, desinjections de prolactine (1 mg/j en s.c. pendant14 jours) chez des lapines gravides augmen-tent significativement le taux de mortalité desfoetus (24,5 % vs 10,6 % ; Fortun et al 1994a).Néanmoins, les mécanismes impliqués danscet effet de la prolactine sur la survie foetalerestent à préciser. L’augmentation de la pro-lactinémie pourrait également affecter le tauxde survie embryonnaire en modifiant les sécré-tions endométriales (facteurs de croissance,protéines utérines). En effet, chez la truie,

Figure 4. Variations de la progestéronémie aucours de la gestation chez des lapines gestantesou simultanément gestantes et allaitantes (Fortunet al 1993).

Page 6: Les effets de la lactation sur les performances de

Young et al (1989) ont montré qu’une hyper- ouune hypoprolactinémie peut modifier qualitati-vement l’activité sécrétoire de l’utérus. Cepen-dant, ce fait et sa relation avec la mortalitéembryonnaire restent à vérifier chez la lapine.Harned et Casida (1969) ont formulé l’hypo-

thèse d’une déficience en progestérone chezles lapines allaitantes. Par la suite, Fortun etal (1993) ont effectivement démontré que laconcentration de progestérone dans le sangpériphérique est plus faible (- 21 %) chez leslapines allaitantes que chez les lapines nonallaitantes, aux 7e et 17’ jours de gestation(figure 4). Cette diminution du taux de pro-gestérone serait, au moins en partie, respon-sable de l’augmentation de la mortalité foetaleobservée chez les lapines allaitantes. En effet,un apport de progestérone à partir du 7&dquo; jourde gestation (implants) entraîne une augmen-tation significative du nombre total de foetusprésents au 28’ jour de gestation (+ 1 foetus).L’effet négatif de la diminution de la progesté-ronémie sur la viabilité embryonnaire ou letaux d’implantation reste à démontrer.

L’origine de la diminution des niveaux deprogestérone circulante n’est pas établie.L’oestradiol est l’hormone lutéotrope essentiellechez la lapine. Toutefois, elle ne semble pasêtre à l’origine de la plus faible progestéroné-mie observée chez les lapines simultanémentgravides et allaitantes. En effet, il a été mon-tré que la concentration d’oestradiol dans lesang est similaire chez les lapines gravides,qu’elles soient allaitantes ou non (Fortun etal 1993). Une augmentation du taux de clai-rance de la progestérone est probablementresponsable d’une partie de cette diminution.Ainsi, Symonds et Prime (1989) ont montréque, chez la truie, la production laitière asso-ciée à une augmentation de l’ingestion d’ali-ment (comme on le rencontre chez les lapinesallaitantes) entraîne une augmentation dutaux de clairance de la progestérone par lefoie et une diminution de la concentration decette hormone dans le sang périphérique.Chez la lapine, cette hypothèse est étayée parle fait que les niveaux de progestérone sontplus élevés chez les femelles gravides ayantune alimentation restreinte que chez les

lapines nourries à volonté. L’hyperprolactiné-mie associée à la lactation serait également,au moins partiellement, responsable de ladiminution des niveaux de progestérone dansle sang périphérique. En effet, ceux-ci sontaugmentés chez des lapines allaitantes dontla sécrétion de prolactine est artificiellementinhibée (injections de bromocriptine), tandisqu’ils sont diminués chez des femelles gra-vides recevant des injections de prolactine(Fortun et al 1994a). Il avait précédemmentété souligné que cette hormone lutéotrope pos-sède un rôle permissif à faible concentration,mais qu’à forte concentration elle inhibe lastéroïdogénèse. Plusieurs autres hypothèsesnon exclusives peuvent par ailleurs être for-mulées : 1) le poids des placentas étant plusfaible chez les lapines allaitantes, une réduc-tion de la sécrétion de lutéotrophine placen-taire pourrait contribuer à l’abaissement dutaux de progestérone dans le sang ; 2) la tétéeentraîne une libération d’ocytocine qui a uneffet lutéolytique. L’ocytocine pourrait doncêtre impliquée dans la diminution desniveaux de progestérone chez les lapines allai-tantes ; 3) la glande mammaire est un sited’utilisation important des lipoprotéines quise trouvent en quantité insuffisante au niveauovarien pour permettre une stéroïdogénèseoptimale.

2.3 / Croissance foetaleFortun et al (1993) rapportent une diminu-

tion significative du poids des placentas (- 9 %)et des foetus au 28’ jour de gestation (- 20 %)chez les femelles allaitantes en comparaisonde celles qui n’allaitent pas (Tableau 1). Parailleurs, Parigi-Bini et al (1991) mentionnentque, à la naissance, les teneurs en énergie(4,85 vs 5,46 MJ), en protéines (129 vs136 g/kg) et en lipides (52 vs 64 g/kg) sont plusfaibles pour les lapereaux issus de lapinessimultanément gravides et allaitantes.

a / Effets nutritionnels

La création d’un déficit nutritionnel chezdes lapines gravides (d’ampleur équivalente àcelui des lapines simultanément gravides et

La moindre

viabilité des foetuschez les lapines enlactation pourraitêtre due à

l’augmentation dela prolactinémieet au plus faibletaux de

progestérone.

Page 7: Les effets de la lactation sur les performances de

La croissance des

foetus est affectéequantitativement

et qualitativementpar le déficit

nutritionnel quela lactation

engendre. L’utéruset la glandemammaireseraient en

compétition pourles mêmes

nutriments.

allaitantes) entraîne une réduction du poidsdes foetus au 28, jour de gestation (Fortun etal 1994b). Cette réduction s’accompagned’une modification de la composition chi-mique des foetus: augmentation de la teneuren eau (+ 1,2 %) et diminution de la teneur enprotéines (- 12 %). Ces résultats suggèrentque le déficit nutritionnel engendré par lalactation serait, au moins en partie, respon-sable de la diminution de la croissance pondé-rale des foetus et de la modification de leurcomposition chimique.

Ainsi, la superposition de la gestation et dela lactation semble entraîner une compétitionentre l’utérus et la glande mammaire pour larépartition des nutriments, qui se réaliseraitau détriment de la croissance foetale. Au coursde la lactation, le flux sanguin est dirigé prio-ritairement vers la glande mammaire, notam-ment sous l’action de la prolactine, tandis quependant la gestation il est dirigé vers l’utérus.Par conséquent, il pourrait exister une compé-tition entre ces deux organes pour la réparti-tion des flux sanguins. Celle-ci serait néfasteà la croissance foetale, puisque Johnson et al(1985) ont montré que le poids des foetus estpositivement corrélé avec le flux sanguin pla-centaire. Par ailleurs, la mamelle et l’utérusétant utilisateurs des mêmes nutriments, cer-tains d’entre eux peuvent devenir limitantspour la croissance foetale. Enfin, l’étude del’état corporel des lapines allaitantes au 28,jour de gestation montre que le poids des tis-sus adipeux dissécables (périrénal et intersca-pulaire) est beaucoup plus faible que chez leslapines gravides non allaitantes (- 70 % ; For-

tun et al 1993). Par conséquent, les réservescorporelles lipidiques mobilisables sont forte-ment réduites au moment où la croissancefoetale et les besoins nutritionnels qui lui sontassociés augmentent fortement.

b / Effets hormonaux

Chez des lapines gravides et allaitantes, larestauration du taux de progestérone auniveau observé chez des lapines non allai-tantes ne modifie pas le poids des foetus ni laproduction laitière, estimée d’après la crois-sance des lapereaux allaités (Fortun 1994). Ilne semble donc pas y avoir de relation entrela diminution des niveaux de progestérone, ladiminution de la croissance pondérale desfoetus et la production laitière chez leslapines simultanément gravides et allai-tantes.

Une supplémentation en prolactine chezdes lapines gravides entraîne une diminutionsignificative de l’ingestion spontanée d’ali-ment pendant la période de supplémentation(- 26 %) qui est accompagnée d’une réductiondu poids des foetus (- 7,2 % ; Fortun etal 1994a). A l’inverse, les foetus sont signifi-cativement plus lourds chez les lapines dontle pic de prolactine qui suit la tétée a été sup-primé par des injections de bromocriptine(+9,5 % ; Fortun et al 1994a). Cependant,chez ces lapines, la production laitière, esti-mée d’après la croissance des lapereaux allai-tés, a été diminuée et l’ingestion d’alimentaugmentée, par rapport aux lapines témoins.Par conséquent, l’effet du niveau de prolac-

Page 8: Les effets de la lactation sur les performances de

tine sur le poids des foetus pourrait n’êtrequ’indirect.

Conclusion

La lactation peut influencer chacune desétapes du cycle de reproduction : réceptivité,ovulation, fertilisation, développementembryonnaire puis foetal. Malgré les résul-tats parfois contradictoires relatifs à l’effet dela lactation sur certains de ces paramètres,les données concernant la taille de la portéesont plus cohérentes. La majorité des travauxmontre que le nombre total de lapereaux nésest moins élevé chez les femelles allaitantes.

Les mécanismes physiologiques impliquésdans les effets de la lactation sur les perfor-mances de reproduction commencent à êtreconnus (figure 5). Globalement, on peut dis-tinguer deux types de phénomènes associés àla lactation qui modifient le déroulement dela gestation :

- Les taux élevés de prolactine après latétée et la réduction des niveaux de progesté-rone circulante chez les lapines allaitantesprovoquent une diminution du taux de surviefoetale. Le rôle d’autres hormones dont leniveau est modifié pendant la lactation (ocy-tocine) ou en relation avec le déficit nutrition-nel (insuline, GH) demande à être étudié.

- Le déficit nutritionnel engendré par laproduction laitière entraîne une compétitionentre l’utérus et la glande mammaire pour larépartition des nutriments. Son rôle sur

l’ovulation et la mortalité embryonnaire resteà préciser.

Des interactions entre les deux phéno-mènes ci-dessus ont par ailleurs été mises enévidence. Ainsi, nous avons souligné que lesniveaux de progestérone dans le sang péri-phérique peuvent être modifiés par la quanti-té d’aliment ingérée. A l’inverse, une supplé-mentation en prolactine diminue l’ingestionspontanée d’aliment.

Malgré les effets négatifs de la lactationsur les performances de reproduction, la pro-ductivité globale d’un élevage (nombre deproduit / femelle / unité de temps) est supé-rieure pour le rythme de reproduction semi-intensif (saillie 11 à 12 jours après la misebas, environ 47 lapins/femelles/an pour) com-paré au rythme extensif (saillie après lesevrage, environ 34 lapins/femelles/an). Eneffet, la diminution de l’intervalle entre misebas compense la diminution de la taille de laportée à la naissance. Par conséquent, lesétudes des interactions entre la gestation etla lactation chez la lapine doivent être pour-suivies. Un approfondissement des connais-sances et une meilleure compréhension desmécanismes sont, en effet, nécessaires à unebonne maîtrise de l’élevage intensif. Uneapproche plus précise des besoins nutrition-nels de la lapine simultanément gravide etallaitante à chaque stade de sa vie productives’avère plus particulièrement nécessaire pourlimiter le déficit nutritionnel engendré par lalactation, et pallier ses inconvénients.

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Abstract

Effects of lactation on reproductive perfor-mances in rabbit dœs.

Rabbit does could be fertilized soon after parturi-tion and all over lactation, and be concurrentlypregnant and lactating. Nevertheless, receptivityof the females varies during lactation: it is maxi-mal after parturition (near 100 %) and minimal 3-5 days later (40-65 %). Studies of the effects of lac-tation on ovulation rate and embryonic mortalitylead to conflicting results. However, fertility andlitter size are lower for lactating rabbits than fornon lactating ones. Indeed, lactation decreases

the percentage of females wich ovulates (- 26 %),gestation rate (- 33 %) and foetal viability rate(- 10 %). Moreover, lactation leads to an impairedfoetal growth (- 20 %). Hyperprolactinemia andhypoprogesteronemia in concurrently pregnantand lactating rabbits and nutritional deficicencydue to milk production seem to be the main fac-tors involved in these effects.

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