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WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY N° 31/2015, 7 AOÛT 2015 ÉDITION FRANÇAISE Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904 PAYS-BAS L’AJAX VEUT RECONQUÉRIR LE TITRE SEPP BLATTER LE FOOTBALL DOIT RESTER INDÉPENDANT COUPE DU MONDE U-17 LE PARAGUAY DE RETOUR REGGAE BOYZ L’ÉQUIPE DE JAMAÏQUE A LE VENT EN POUPE

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Page 1: L’ÉQUIPE DE JAMAÏQUE A LE VENT EN POUPE REGGAE BOYZ · Après la finale de la Gold Cup perdue face au Mexique, les Jamaï - cains ont d’abord dû commencer par digérer leur

WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY

N° 31/2015, 7 AOÛT 2015 ÉDITION FRANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

PAYS-BAS L’A JAX VEUT RECONQUÉRIR LE TITRE

SEPP BLATTER LE FOOTBALL DOIT RESTER INDÉPENDANT

COUPE DU MONDE U-17 LE PARAGUAY DE RETOUR

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L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L

Amérique du Nord et Centrale 35 membres www.concacaf.com

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

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Le FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues. Il est également disponible gratuitement pour votre smartphone ou tablette. http://fr.fifa.com/mobile

6 Jamaïque

L’équipe nationale de ce petit État insulaire des Caraïbes a créé la sensation en terminant à la deuxième place de la Gold Cup de la CONCACAF. Mais ce résultat n’est pas le fruit du hasard. Le sélectionneur allemand, Winfried Schäfer, espère maintenant permettre à son équipe de décrocher sa deuxième qualification pour une Coupe du Monde de la FIFA™. Sarah Steiner brosse le portrait de cet entraîneur d’ores et déjà légendaire. Nous revenons également sur l’évolution des “Reggae Boyz” et sur l’amour du plus célèbre des Jamaïcains pour le football : Bob Marley.

16 Soudan Les amateurs de football soudanais bouillent d’impatience : les rivaux d’Al Merreikh et Al Hilal pourraient s’affronter en demi-finales de la Ligue des Champions de la CAF.

23 Sepp Blatter “Il ne doit plus arriver que des clubs, dans l’optique de gains pécuniaires rapides, se jettent dans les bras d’investisseurs évoluant hors du secteur et perdent finalement tout contrôle”, déclare le Président de la FIFA dans son billet hebdomadaire.

35 Günter Netzer “Tout club ambitieux se doit aujourd’hui d’avoir dans ses rangs un bon directeur de la formati-on”, souligne notre chroniqueur.

15 Mexique Le Club León renoue avec le succès. (En photo : Mauro Boselli)

28 Coupe du Monde U-17 De belle manière, le sélectionneur Carlos Jara Saguier a offert au Paraguay une qualification pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015™.

Oh, Jamaïque !La photo de notre page de couverture montre le musicien et chanteur jamaïcain Bob Marley (1945-1981) à Amsterdam. La photo a été prise en 1977, juste avant l’un de ses concerts.

David Burnett / Contact Press

Finale de la Copa Libertadores 2015

River Plate (Arg) – Tigres (Mex) 3:0 (match aller : 0:0) imag

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L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

24 Héros d’un match Parfois, un seul match peut suffire pour entrer à jamais dans l’histoire du football. (En photo : Harald Brattbakk)

17 Pays-Bas L’Eredivisie gagne en prestige grâce au talent de ses entraîneurs. (En photo : l’entraîneur de l’Ajax Frank de Boer)

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À D É C O U V E R T

Il existe de nombreux beaux et petits pays dont la majeure partie de la popu-lation de notre planète n’a pour ainsi dire jamais entendu parler. Mais il existe aussi de beaux et petits pays avec lesquels chacun s’identifie d’une manière ou

d’une autre, sans même y avoir jamais mis les pieds. C’est le cas de la Jamaïque. Trois millions d’habitants, des plages à perte de vue, un style de vie placé sous le signe de la décontraction, la musique de Bob Marley à chaque coin de rue… Une île paradisiaque en somme.

Les Jamaïcains eux-mêmes chérissent le calme de leur quotidien. Deux semaines après la finale de la Gold Cup perdue avec les honneurs, on serait même tenté de dire que c’est dans leur décontraction qu’ils puisent leur plus grande force. Mais tout n’est bien sûr pas aussi simple. Lorsque l’on termine en tête de son groupe devant le Costa Rica et le Canada puis que l’on élimine le grand favori de la compétition, à savoir les États-Unis, c’est que l’on dispose d’autres qualités, qu’elles soient tactiques, techniques ou physiques.

Le sélectionneur allemand de la Jamaïque, Winfried Schäfer, n’a jamais été aux commandes d’un grand club. Mais il a compris très tôt dans sa carrière qu’il pouvait réaliser des prouesses grâce à sa science du ballon rond et à ses compé-tences sociales. Sarah Steiner dresse le portrait d’un entraîneur qui a su gagner le cœur et le respect des Jamaïcains. Nous en profitons pour revenir sur la toute première qualification des Reggae Boyz pour une Coupe du Monde de la FIFA™ ainsi que sur l’amour de Bob Marley pour le football. Å

Alan Schweingruber

La belle vie

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Winfried Schäfer Le sélectionneur a permis à la

Jamaïque d’entrer dans l’histoire (photo prise avant la

finale de la Gold Cup 2015). MIST

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OLAprès avoir terminé deuxième de la Gold Cup, l’équipe de Jamaïque rêve à

présent de découvrir la Russie en 2018. Elle compte pour cela sur l’efficacité de

son sélectionneur, Winfried Schäfer, comme nous l’explique Sarah Steiner.

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Winfried Winnie Schäfer est un globe-trotter. Alle-magne, Cameroun, Dubaï, Azerbaïdjan, Thaïlande... Ce qui peut se lire comme un carnet de voyages est en réalité la liste des pays où cet homme de 65 ans a travaillé comme entraîneur. Aujourd’hui, il vit en Jamaïque. À Kingston, pour être plus précis, la ca-pitale de cette île des Caraïbes dont le soleil et les plages de sable fin font rêver de nombreux touristes. Mais qu’en pense Winfried Schäfer ? “La Jamaïque est un pays à part”, explique le sélectionneur alle-mand qui semble avant tout impressionné par la ma-nière dont les gens appréhendent la vie. “Quand on

leur demande comment ils vont, ils répondent toujours ’super, génial’. Jamais personne ne dira qu’il ne va pas bien”, poursuit-il.

Schäfer puise dans cette attitude positive pour faire jouer ses Reggae Boyz. Le football jamaïcain a cependant encore énormément de progrès à faire puisque le plus grand succès de la sélection remonte à la fin du siècle dernier. Elle s’était alors qualifiée pour la Coupe du Monde de la FIFA, France 1998™. Depuis, le pays a peu ou prou disparu de la carte du football mondial.

Winfried Schäfer ne cache pas ses ambitions. “La Coupe du Monde de 1998 est dans tous les esprits. Mais dans le football, 17 ans, c’est très long. C’est pourquoi nous travaillons dur afin d’offrir aux Jamaïcains un autre souvenir tout aussi plaisant”, explique-t-il. Avant d’affronter le Ni-caragua en septembre prochain dans le cadre des qualifications pour Russie 2018, son équipe a déjà eu l’occasion de faire ses preuves.

Succès historique à la Gold CupEntre le 11 juin et le 4 juillet, la Jamaïque a pris part à la Copa Amé-rica, où elle s’est retrouvée dans le même groupe que l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Si elle a perdu ses trois matches sur le même score de 1:0, elle a malgré tout réalisé un parcours plus qu’honorable au regard de la qualité de ses adversaires. “Je suis très fier de mon équipe”, avait déclaré Schäfer à l’issue du tournoi. “Lionel Messi est le meilleur joueur du monde. Mais après le match qui nous a opposés à l’Argentine, c’est Ángel Di María qui a été désigné Homme du match”, expliquait le sélectionneur en dressant le bilan du parcours de son équipe. “Cela signifie que nous avons réussi à faire en sorte que Messi ne joue pas son meilleur football.”

La Copa América à peine terminée, l’équipe de Jamaïque a ensuite participé à la Gold Cup de la CONCACAF et Winfried Schäfer s’est vu conforté dans son analyse. Avec sept points récoltés en trois matches, ses troupes ont en effet terminé en tête du groupe B avant de s’impo-ser en quart de finale face à Haïti. À la surprise générale, les Reggae Boyz ont ensuite poursuivi l’aventure jusqu’en finale malgré la pré-sence sur leur chemin d’un adversaire de taille, à savoir les États-Unis de Jürgen Klinsmann. Grâce à sa victoire 2:1, la Jamaïque est devenue la première équipe des Caraïbes à atteindre la finale de la Gold Cup. “Cela fait plus de 40 ans que je suis dans le football, j’ai déjà tout vu, mais croyez-moi  : je n’oublierai jamais cette nuit. Merci à tous !”, a twitté Schäfer après la demi-finale.

J A M A Ï Q U E

Journée historique Le 16 novembre 1997, la Jamaïque se qualifie pour sa première Coupe du Monde.

Copa América Lionel Messi souffre face aux hommes de Schäfer.

“En ce qui concerne la discipline, c’est par tout la même chose. Si tu n’es pas vigilant, tu te laisses

vite marcher sur les pieds. Peu impor te que tu sois en A llemagne, en Thaï lande ou au Real Madrid.”

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Après la f inale de la Gold Cup perdue face au Mexique, les Jamaï-cains ont d’abord dû commencer par digérer leur immense décep -tion : ils venaient en ef fet de rater une magnif ique occasion d’ac -crocher un titre à leur palmarès. Bien sûr, ils ont déjà remporté à plusieurs reprises la Coupe caribéenne des nations, six fois pour être exact, la dernière remontant à 2014. Mais la Gold Cup, le grand rendez-vous continental ? Aux États-Unis, qui plus est ? Ja-mais… Le sélectionneur allemand des Reggae Boyz, Winfried Schäfer, a peut-être raison lorsqu’il avance que son équipe aurait sûrement pu gagner si elle n’avait pas pris par t à la Copa América quelques semaines auparavant. Mais c’est bien connu, avec des si… Et puis comment refuser une invitation au prestigieux tournoi sud-américain ?

La Jamaïque sait faire la fête, comme elle l’a prouvé à maintes reprises. Ce petit État insulaire de près de 3 millions d’habitants est f ier de ses sportifs qui sillonnent le monde et portent haut ses couleurs. Quand Usain Bolt concourt aux Jeux Olympiques, tous les habitants de Kingston, la capitale, sont dans la rue. Il n’en a pas été autrement f in juillet, lorsque l’équipe nationale de football est parvenue à éliminer les États-Unis, pourtant grandissimes favoris dans la course au titre, en demi-f inale de la Gold Cup. Le match était d’ailleurs retransmis sur écrans géants. Schäfer, qui a eu droit à plusieurs salves d’applaudissements, a joué là un bien vilain tour à son compatriote Jürgen Klinsmann. Celui -ci, sur le banc de touche adverse, a connu une soirée autrement plus compliquée. Les cri -tiques se font de plus en plus vives et au pays du soccer, on se demande si l’Allemand est encore l’homme de la situation.

Une longue et belle fêteAu coup de sif f let f inal de la rencontre face à El Tri, le peuple ja-maïcain a donc laissé échapper quelques larmes. Mais bien vite, la joie d’avoir conquis une sensationnelle deuxième place a repris le dessus. Dans l’histoire du football jaune, noir et ver t, ce résultat compte assurément parmi les plus retentissants. À vrai dire, seule une date semble même en mesure de pouvoir lui disputer la pre -mière place au Panthéon local : celle du 16 novembre 1997. Ce jour -là, la Jamaïque se qualif iait pour sa première – et pour le moment unique – phase f inale de Coupe du Monde de la FIFA™.

Le match contre le Mexique, déjà, avait alors accouché d’un triste 0:0 ponctué de nombreuses frappes lointaines sans convic -tion et disputé sous une chaleur accablante. Avant même que les deux formations n’engagent les débats, de nombreux spectateurs

avaient dû être évacués pour cause d’insolation. Mais les “Reggae Boyz” sor taient d’une formidable phase qualif icative et grâce à ce match nul, ils avaient pu valider leur billet pour l’épreuve suprême organisée en France l’année suivante. Des jours durant, le ciel de Kingston avait été envahi par les feux d’ar tif ice et à chaque coin de rue, les DJs avaient fait chauffer leurs platines. Chez cer tains, cette longue et belle fête avait ravivé les souvenirs du 6 août 1962, lorsque la Jamaïque avait obtenu et célébré son indépendance vis-à-vis de l’Empire britannique.

Rasta RockettL’histoire du sport jamaïcain ne serait pas complète sans évoquer l’extraordinaire aventure de ses bobeurs aux Jeux Olympiques d’hi -ver de Calgary, en 1988. Il faut faire preuve d’une imagination dé-bordante pour s’imaginer quatre hommes originaires des Caraïbes dévaler des pentes verglacées. Il faut dire qu’en Jamaïque, sur les Blue Mountains, qui culminent à 2 000 mètres, il n’y a jamais de neige. Cela n’a pourtant pas ef frayé les hommes d’af faire améri-cains George Fitch et William Maloney, qui ont débarqué avec un concept inédit : dénicher en Jamaïque de bons athlètes et sprin-teurs afin de monter une équipe de bobsleigh. Après des recherches intensives et une campagne d’af f ichage, leur projet olympique a commencé à prendre forme. Deux coureurs de 100 mètres de haut niveau (Michael White et Chris Stokes), un adepte du demi-fond (Devon Harris) et un pilote d’hélicoptère (Dudley Stokes) se sont donc retrouvés au Canada, sur la ligne de départ de Calgary. Mal-gré leurs résultats pour le moins mitigés, ils sont devenus de véri -tables stars. En 1993, Hollywood s’est même permis d’en faire un film, passé depuis à la postérité : “Rasta Rockett”.

Alan Schweingruber

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FÊTE JAMAÏCAINEEn novembre 1997, la Jamaïque se qualifiait pour sa première Coupe du Monde de football.

Un événement historique pour le pays, de même que la participation de quatre bobeurs aux Jeux Olympique d’hiver de Calgary.

Des jours durant, le ciel de Kingston avait été envahi par les feux d’ar t if ice et à chaque coin de rue, les DJs avaient fait chauf fer leurs platines.

Légendaire La fameuse scène de la baignoire dans le film “Rasta Rockett” (1993).

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En finale, la Jamaïque s’est toutefois inclinée 3:1 face au Mexique. “À mes yeux, cette deuxième place n’est pas synonyme de médaille d’argent. Pour moi, elle vaut de l’or. La Jamaïque devrait être très fière de cette équipe. En tout cas, moi je le suis”, a déclaré Schäfer après la meilleure performance de sa sélection dans l’histoire du tournoi. En 1993, les foot-balleurs caribéens avaient terminé sur la troisième marche du podium.

L’Afrique et l’Asie avant les CaraïbesSur le plan personnel, le sélectionneur Schäfer est passé à deux doigts de son deuxième titre continental. En 2002, il avait en effet été sacré champion d’Afrique avec le Cameroun. À l’époque, il était déjà réputé pour son talent à insuffler un véritable esprit d’équipe à ses joueurs.

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Message à la famille Les Jamaïcains s’imprègnent de l’ambiance avant la finale de la Gold Cup.

À la tête des Lions indomptables lors de la Coupe du Monde 2002, il réussit un an plus tard à atteindre la finale de la Coupe des Confédérations de la FIFA™. La France devra marquer un but en or pour réussir à s’en défaire. Schäfer garde d’ailleurs un très bon souvenir de son passage sur le banc camerounais  : “Entre nous, ça a été le coup de foudre.”

Après l’Afrique, le parcours de Schäfer le conduit aux quatre coins du globe. En 2006, il est sacré à Dubaï champion des Émirats arabes unis avec Al Ahli. En 2009, il remporte avec Al Ain la Coupe Etisalat, la Coupe du Président ainsi que la Supercoupe des EAU. Un an plus tard, l’Allemand signe un contrat de deux ans avec le club azerbaïdjanais du FK Bakou avant d’être nommé en 2011 sélectionneur de l’équipe de Thaïlande. D

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Cela fait donc 14 ans que Winfried Schäfer entraîne des équipes du monde entier. Malgré les différences culturelles, il estime qu’elles ont toutes en commun un aspect non négligeable : “En ce qui concerne la discipline, c’est partout la même chose. Si tu n’es pas vigilant, tu te laisses vite marcher sur les pieds. Peu importe que tu sois en Allemagne, en Thaïlande ou au Real Madrid.” L’entraîneur a un don pour s’adapter à chaque nouveau pays et à sa population. Il essaie toujours de gagner le respect de la culture dans laquelle il vit. Quant à la retraite, cet homme de 65 ans ne semble pas encore y penser : “À chaque fois, j’en veux encore plus, plus, plus”. Son contrat avec la Jamaïque court, lui, jusqu’en 2018.

Faiseur de talents à KarlsruheWinfried Schäfer a mis les pieds dans le football il y a de cela plus de 45 ans. À l’époque, il court lui-même après le ballon. Sous les couleurs du Borussia Mönchengladbach, il remporte un titre de champion d’Allema-gne et une Coupe de l’UEFA. Après avoir raccroché les crampons, il choi-sit de devenir entraîneur et prend les commandes du Karlsruher SC. Il passera douze années sur le banc du club allemand, qui connaîtra avec lui ses plus belles années de ces dernières décennies. Au final, Karlsruhe connaîtra les joies de l’accession en Bundesliga et aura même la chance de disputer la Coupe de l’UEFA. Les habitants du Bade-Wurtemberg se souviennent encore du “Miracle du Wildpark”. Ce soir-là, Karlsruhe s’im-pose face au FC Valence, alors leader du championnat espagnol, sur le score sans appel de 7:0 et se qualifie pour les demi-finales.

Winfried Schäfer fait alors de nécessité vertu. Le club ne disposant pas de l’argent nécessaire pour acheter de grands joueurs, l’entraîneur n’a d’autre choix que de faire appel aux jeunes talents formés sur place. Oliver Kahn, Mehmet Scholl ou encore Jens Nowotny sont ainsi passés entre les mains de Schäfer avant de devenir des stars mondiales. Au-jourd’hui encore, l’intéressé est considéré comme un véritable héros à Karlsruhe où on le surnomme Winnie Wahnsinn, ou Winnie la Folie. “Quand tu ramènes à la vie un club que tout le monde croyait mort et que tu le conduis ensuite jusqu’en demi-finale de la Coupe de l’UEFA, les gens s’en souviennent.”

Une stratégie axée sur le collectifSi ses cheveux sont toujours aussi longs qu’à l’époque, le blond-roux a par contre viré au gris. Mais Schäfer n’envisage pas encore de mettre un terme à sa carrière. “Si un jour, je ne peux plus courir, alors peut-être que j’arrêterai”, explique-t-il. Il a également conservé ce don consistant à former une équipe efficace à partir d’un groupe hétéro-gène de footballeurs. Il reconnaît d’ailleurs lui-même que c’est là sa grande force. Le concept d’équipe est au cœur de sa philosophie. À son arrivée en Jamaïque, les conditions étaient loin d’être optimales. Il explique que le football jamaïcain était mal organisé, qu’il man-quait une vision sur le long terme. Il s’est alors mis au travail et a su trouver les mots adéquats pour motiver ses troupes.

Aujourd’hui, le sélectionneur est passé à l’étape suivante. Les Jamaï-cains ont repris confiance en leur sélection. Ici aussi, Winfried a accom-pli sa mission : grâce à un savant mélange de joueurs expérimentés et de jeunes enthousiastes, il a composé une équipe avec laquelle il s’imagine tout à fait passer encore quelques années. Mais son projet ne s’arrête pas là : “Il s’agit à présent de faire ce pas important vers l’avant. Nous devons conserver cet état d’esprit et continuer à travailler.”

Surprise générale Le 22 juillet 2015, la Jamaïque bat les États-Unis 2:1.

“Il s ’agit à présent de faire ce pas impor tant vers l ’avant . Nous devons conser ver cet état d’esprit et continuer à travailler.”

Winfried Schäfer

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Capitale : K ingstonSuper f ic ie : 10 991 km²

Nombre d’habitants : 2 950 210 ( jui l let 2015) Indépendance : 6 août 1962Régime polit ique : monarchie par lementaireFondation de la fédération de football : 1910Nombre de clubs de football : env. 275Confédération : CONC AC AFAf f i l iat ion à la FIFA: 1962

LA FIFA EN JAMAÏQUE : Depuis 2003, dans le cadre de son programme "Goal", la FIFA a appor té un sout ien f inancier de 1 800 000 dollars

US à la Fédérat ion jamaïcaine de footbal l . Cet te somme a été invest ie dans dif férents projets v isant à améliorer les condit ions d ’entraînement dans le pays . Cet argent a par exemple ser v i à construire des ter rains d’entraînement et des vest iaires à Mona. Le budget al loué dans le cadre du Programme d ’A ss is tance F inancière (FAP) de 2011 à 2015 s’es t é levé à 2 600 000 dollars US.

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Battersea Park, Londres Avec son groupe des Wailers, Bob Marley affronte une équipe d’Island Records (1977). Dav

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Le reggae est indissociable de l ’ ident i té culturel le de la Ja -maïque depuis que le pays a acquis son indépendance à l ’été 1962. Bien avant que l ’équipe nationale de football ne dispute le tout premier match de quali f icat ions pour une Coupe du Monde de la FIFA™ de son his toire, face à Cuba, Mil l ie Small occupe en mars 1964 la tête des hit -parades du monde ent ier grâce à sa chanson “My Boy Loll ipop”, alors qu’el le n’est âgée que de 17 ans. Au même moment, Bob Mar ley et les Wailers fêtent leur premier succès sur l ’ î le car ibéenne. À l ’époque, leur s t y le ne s’appelle pas encore le reggae, mais le “ska”.

Lorsque le “rhy thm & blues” de Fats Domino et consor ts , ex trêmement populaire en Jamaïque, commence à s’essouf f ler aux États -Unis, les propr iétaires des discothèques jamaïcaines ambulantes – les “Sound Systems” – se met tent à sat is faire la demande locale à l ’aide de leurs propres produc t ions. L’ap -proche de l ’ indépendance du pays leur donne assez de cou -rage et de conf iance pour s’éloigner d’un s t y le v iei l l issant, par exemple en transposant l ’accent r y thmique du premier temps sur le deuxième temps : le “ska” est né.

“Dreadlocks” et mobylettesTout s’enchaîne rapidement. La jeunesse se ser t enf in de ses cordes vocales et s’ouvre ainsi les por tes d’un avenir dif férent. Le “ska” devient le “bluebeat”, un peu plus lent, puis le reggae dans les années 60. Pour les Jamaïcains, il s’agit d’une musique capable de retranscr ire toutes les émotions d’un peuple en plein éveil.

À tout cela v ient s’ajouter le mouvement rastafar i, avec ses “dreadlocks”, ses “splif fs”, ses mobylet tes et ses ballons de foot . Oui, le football est bel et bien le spor t que l ’on associe au reggae, et non le cr icket, par exemple. Bob Marley est ainsi l ’un des pion -niers de la discipline dans son pays. Depuis son enfance, il est fan du club brésilien de Santos et de Pelé. “Le football, c’est la liber té”, clame -t - il un jour. “Si vous voulez faire ma connaissance, vous devez disputer un match contre les Wailers.”

Matches entre groupes de musiqueC’est A llan Sk i l l Cole, ancien footballeur professionnel chez les At lanta Chiefs , qui fait pendant des années of f ice de ma -nager du groupe d’ar t is tes . Quant à Mar ley, par tout où i l passe, i l organise des matches contre d’autres groupes ou contre sa maison de disques. Dans sa tombe, en plus d’une guitare, i l empor tera également un ballon.

La relation entre le reggae et le football est encore vivace aujourd’hui. En 2002, la scène musicale jamaïcaine a dédié tout un album à son équipe nationale : “Football Reggae – a Tr ibute to the Reggae Boyz”. Cedella, la f il le aînée de Bob Marley, a appor té tout son soutien à l ’équipe de Jamaïque de football féminin af in que cet te dernière puisse prendre par t aux quali -f ications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2015™. Et en Angleterre, les suppor ters de Chelsea tapent toujours dans leurs mains au son de “The Liquidator” (Harr y J Allstars) avant leurs rencontres à domicile.

Hanspeter Kuenzler, Londres

Bob Marley : “Le football, c’est la liberté”

Au fil du temps, bien rares sont les pays qui peuvent affirmer que leur naissance coïncide avec celle d’un style de

musique entièrement nouveau. Bienvenue à la Jamaïque.

J A M A Ï Q U E

“Nous vous devons le plus grand respect”Les 4 et 8 septembre prochains auront lieu les matches éliminatoires contre le Nicaragua. Si la Jamaïque passe cette épreuve avec succès, elle sera ensuite reversée dans le Groupe B du quatrième tour des qualifica-tions de la CONCACAF, où elle retrouvera le Costa Rica, le Panama et Haïti ou la Grenade, qui s’affrontent eux aussi en barrage. L’Allemand ne perd pas son objectif des yeux : il est bien décidé à aller en Russie avec la Jamaïque pour participer à la Coupe du Monde 2018.

Il peut en tout cas compter sur le soutien de la population. Sur cette île des Caraïbes, le football est entré dans une nouvelle dimension. Et les gens sont reconnaissants envers Winnie la Folie pour cette évolution. Il y a quelques jours, le journal local The Gleaner lui a ainsi adressé une lettre ouverte : “Merci, Monsieur Schäfer ! Vos talents d’ingénieur alle-mand ont permis à un pays au fort potentiel de renouer avec l’optimisme et de repartir vers l’avant. Une nation qui doit faire face à tant de défis a souvent besoin d’une ambiance positive telle que celle-ci. Les joueurs et le staff technique ne tarissent pas d’éloges à votre sujet. J’ai été d’au-tant plus fier de vous voir chanter l’hymne national lors de la finale de la Gold Cup. Nous vous devons le plus grand respect, monsieur. Vous l’avez amplement mérité !” Å

Victoire face aux États-Unis “Je n’oublierai jamais cette nuit”, twittera Schäfer (à d.) après le match.

“Merci, Monsieur Schäfer ! Vos talents d’ ingénieur allemand ont permis à un pays au for t potentiel de

renouer avec l ’optimisme.”Lettre ouverte du journal “The Gleaner”

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XX. Monat 2013

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Édition française

Fédération Internationale de Football Association – depuis 1904

GRASSROOTS

FIFA’s Grassroots programme is the core foundation of our development mission, aimed at encouraging girls and boys around the world to play and enjoy football without restrictions. Grassroots focuses on the enjoyment of the game through small-sided team games, and teaching basic football technique, exercise and fair play.

For more information visit FIFA.com

FIFA inspiring girls and boys to play football

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V U D E S T R I B U N E SL E S C H A M P I O N N A T S À L A L O U P E

leader aura toutefois dû attendre la seconde mi- temps pour prendre l’ascendant sur son adversaire.

Les Requins Rouges de Veracruz signent d’abord un très bon début de rencontre et prennent même la tête au tableau d’affichage grâce à un magnifique but inscrit au milieu de la première période par l’Uruguayen Juan Ángel Albín. León réagit aussitôt en augmentant la pression, mais Elías Hernández, pourtant très bien placé, a la malchance de voir sa frappe repoussée par la transversale. Au cours de la seconde mi-temps, la situation s’envenime rapidement pour Veracruz puisqu’à l’heure de jeu, Arturo Paganoni repousse de la main une tête de l’Argentin Guillermo Burdisso alors que le ballon s’apprêtait à franchir la ligne. Paganoni se voit donc signifier son expul-sion, avant d’assister à la parade de son gardien Melitón Hernández face au penalty tiré par Mauro Boselli, deuxième joueur argentin de León.

Liga M X mex ica ine Retou r en force du C lub León

Sven Goldmann est spécialiste du football au “Tagesspiegel” de Berlin.

Le Club León a repris du poil de la bête et semble bien décidé à renouer avec les succès de la

première décennie de ce troisième millénaire, lorsque les plus grands joueurs mexicains évoluaient sous les couleurs de ce club du centre du pays.

Rafael Márquez a beau être reparti depuis longtemps sur un autre continent (il a rejoint la Serie A italienne et le Hellas Vérone), León se souviendra longtemps du passage de ce joueur. Devenu une véritable idole, Márquez a évolué entre 2012 et 2014 au poste de défenseur sur la pelouse de l’Estadio León, que tout le monde appelle Nou Camp. Petit clin d’œil fortuit au FC Barcelone, pour lequel Márquez a également joué pendant plusieurs années. En Europe, celui-ci a décroché tous les titres dont un joueur peut rêver en club. Ligue des Champions, cham-pionnat d’Espagne, championnat de France, sans oublier la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA™. Mais il manquait à son palmarès un titre mexi-cain et ce titre, c’est León qui le lui a offert.

Revenu jouer dans son pays natal, Márquez a permis au club domicilié dans l’État du Guanajua-to de remporter coup sur coup le Tournoi d’ouver-ture 2013 et le Tournoi de clôture 2014. Il s’agit là des sixième et septième titres de León en cham-pionnat depuis sa création, 72 ans plus tôt. Capitaine de l’équipe, le défenseur Márquez est l’un des principaux artisans de ce succès et lorsque, l’été dernier, au lendemain de la Coupe du Monde brésilienne, il décide de rejoindre l’Italie, León traverse une période pour le moins difficile. Le club passe deux fois de suite à côté d’une qualification pour le tournoi à élimination directe réunissant les huit meilleures équipes du pays. Mais voici que cette année, dès le début du Tournoi d’ouverture 2015, les hommes en vert et blanc font à nouveau parler d’eux. Avec deux victoires en deux matches, León fait la course en tête grâce à une meilleure différence de buts, à égalité de points avec trois autres équipes.

Lors de la deuxième journée de la Liga MX, le Club Deportivo Tiburones Rojos de Veracruz a fait les frais de cette évolution, s’inclinant 4:1 face au Club León, auteur d’un excellent match. Le

Les Argentins allaient d’ailleurs refaire parler d’eux sur la pelouse du Nou Camp ce soir-là. Quatre minutes après le penalty manqué de Boselli, l’entraîneur de León, Juan Antonio Pizzi, originaire de Santa Fe, a la bonne idée de faire entrer le vétéran Miguel Sabah. Quatre autres minutes plus tard, l’attaquant de 35 ans marque le but de l’égalisation. León continue alors sur sa lancée et prend rapidement l’avan-tage grâce à une réalisation de Burdisso. Puis son compatriote Boselli ose défier à nouveau le gardien de Veracruz depuis le point de penalty. León mène déjà 3:1 lorsque, quelques minutes avant le coup de sifflet final, Boselli trouve une nouvelle fois le chemin des filets. Avec trois buts argentins en un seul match, cette soirée malgré tout mexicaine touche alors à sa fin. Å

Avantage pour León L’Argentin Guillermo

Burdisso exulte après avoir inscrit le but

du 2:1 contre Veracruz.

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P r e m i e r L e a g u e s o u d a n a i s e

Une impat ience croissa nte

Mark Gleeson est journaliste et commentateur de football et vit au Cap.

De nombreux championnats de la planète sont dominés

par une poignée de clubs. Parfois, cette poignée se réduit à deux clubs. C’est le cas du Soudan, où les voisins Al Hilal et Al Merreikh exercent une domination outran-cière sur la ligue nationale, créée en 1962. Sur les 50 éditions précédentes du cham-pionnat, Al Hilal en a gagné 28, Al Merreikh 19. Il n’est arrivé qu’à trois reprises qu’un autre club emporte la décision et la dernière fois remonte déjà à 1992.

La présente mouture du championnat soudanais prolonge cette tradition, le duo possédant déjà neuf longueurs d’avance sur ses premiers poursuivants. Al Merreikh est

en tête et Al Hilal suit à trois points, avec cependant un match en moins. Sur le papier, les deux ogres sont donc à égalité parfaite au moment d’aborder les trois derniers mois de compétition. À noter que dimanche, Al Merreikh a laissé échapper des points à Merreikh Al Fasher.

Al Merreikh recevra Al Hilal vers la fin de la saison. Les stades des deux clubs se dressent à proximité l’un de l’autre à Omdourman, banlieue tentaculaire de la capitale Khartoum située sur la rive ouest du Nil. La rivalité entre les deux clubs est l’une des plus chaudes de toute l’Afrique. Elle se traduit souvent par des scores des plus serrés. Ainsi, les trois dernières confrontations ont toutes accouché de matches nuls, les deux dernières fois sur le score de zéro à zéro.

Cette année, la course au titre pourrait être encore plus pimentée que d’habitude. De-puis une dizaine d’années, les deux clubs sont régulièrement présents en Ligue des Champions de la CAF, même si Al Merreikh reste à ce jour la seule formation soudanaise

à avoir remporté une épreuve continentale en Afrique, à savoir la défunte Coupe d’Afrique des Vainqueurs de Coupe, en 1989. À l’heure actuelle, Al Merreikh et Al Hilal sont toujours en lice dans la Ligue des Champions 2015 et si la phase de groupes devait s’arrêter aujourd’hui, Al Hilal – pre-mier de son groupe – affronterait en demi- finales Al Merreikh, deuxième de sa poule, au mois de septembre prochain.

Ce week-end, nous en saurons un peu plus sur la probabilité d’une telle confrontation soudano-soudanaise dans le dernier carré de l’épreuve reine du continent. En attendant, les fans des deux formations sont plus impatients que jamais à l’idée d’exporter leur rivalité hors des frontières de leur pays et de voir l’une ou l’autre équipe écrire le plus glorieux des chapitres de son histoire. Å

Leader Marhoum Mohamed et Al Merreikh sont en tête du championnat du Soudan.

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E r e d i v i s i e n é e r l a n d a i s e

L’Ajax en reconquêteAnnette Braun est membre de l’équipe de rédaction de FIFA Weekly.

Les noms des joueurs passés par le PSV Eindhoven ou

l’Ajax Amsterdam avant de connaître les sommets du football mondial sont presti-gieux, les carrières qui ont suivi impression-nantes. Romário, Gullit, Ronaldo ou Robben. Cruyff, van der Sar, Ibrahimović ou Suárez. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres. L’Eredivisie sert de tremplin vers les meilleurs championnats européens et les centres de formation des clubs néerlandais sont réputés pour leur excellence.

Cet été, Arsenal a ainsi recruté le jeune attaquant ajacide Donyell Malen, 16 ans. Amsterdam se sépare d’un immense talent et la première division néerlandaise passe à côté d’une future attraction. Voilà un bel exemple du fléau auquel les clubs ont dû s’habituer depuis longtemps, même si les

dirigeants de l’Ajax se sont montrés extrême-ment déçus du transfert de leur jeune pépite.

De son côté, l’entraîneur Frank de Boer suit certainement de très près l’évolution du cas Jasper Cillessen. Le portier de l’Ajax est très courtisé par Manchester United, mais son coach espère que le gardien international restera dans la capitale et disputera une nouvelle saison sous ses ordres.

Ce serait un atout certain pour le champion-nat et, surtout, pour la mission “reconquête du titre”. Les Lanciers ont dominé la pre-mière division des Pays-Bas pendant quatre ans, terminant chaque fois sur la plus haute marche du podium. Mais la saison passée, le PSV Eindhoven est parvenu à lui damer le pion. Avec 17 points d’avance sur Amsterdam, l’AZ Alkmaar et le Feyenoord Rotterdam, Eindhoven a décroché son premier titre de champion depuis 2008.

Le coup d’envoi de la nouvelle saison d’Eredivi-sie aurait dû être donné ce 7 août, mais une grève des forces de police est venue remettre le programme en question. Certaines rencontres ont ainsi dû être annulées, dont celle du tenant du titre, prévue contre l’ADO La Haye.

Ses dauphins, eux, devraient pouvoir débuter la compétition comme prévu. L’Ajax Ams-terdam entrera en lice face à Alkmaar. Quant au Feyenoord Rotterdam, il recevra le FC Utrecht. Les quatre premiers de la saison dernière ne sont pas uniquement unis par la lutte pour le titre, leurs entraîneurs ont également des points communs. Frank de Boer (Ajax), Phillip Cocu (PSV), Giovanni van Bronckhorst (Feyenoord) et John van den Brom (Alkmaar) sont autant de noms qui ont marqué toute une génération du football batave et qui, en plus de leurs exploits à domicile, ont fait fureur en Espagne, en Angleterre et en Turquie.

Aujourd’hui âgés d’au moins 40 ans, ils espèrent renouer avec le succès en entraî-nant une formation de leur pays. Cocu est le champion en titre, van den Brom le plus expérimenté, de Boer l’ancien champion en série et van Bronckhorst le débutant. Le championnat néerlandais n’en aura que plus de charme. Å

Concentré Le coach de l’Ajax, Frank de Boer (au c.), prépare son équipe pour la nouvelle saison.im

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On dit souvent que la victoire est d’autant plus belle qu’elle est inattendue. En foot-ball, le couronnement d’un promu en est le meilleur exemple. Un tel parcours constitue un tour de force, à plus forte raison quand le club en question évolue

au sein de l’élite pour la première fois. Les an-nales des différents championnats nationaux regorgent de ces histoires de nouveaux venus aussitôt propulsés vers la gloire.

Surprises et recordsEn France, le phénomène s’est produit trois fois. Le premier titre des Girondins de Bor-deaux, lors de la saison 1949/1950, a longtemps paru inespéré pour ce club fraîchement promu, qui comptait six points de retard sur Lille à la fin de la première moitié du championnat. Arrivé à l’intersaison, l’ailier international néerlandais Lambertus De Harder en a été le grand artisan, permettant finalement au club girondin d’arracher le titre, avec une avance de six points sur le favori lillois.

Quatorze ans après ce surprenant succès, Saint-Étienne réussit le même exploit. Cham-pions de deuxième division en 1963, les Verts remportent le titre l’année suivante à l’étage au-dessus, le deuxième d’une longue série de dix au total. Parmi les joueurs ayant participé au triomphe stéphanois, on trouve un certain Aimé Jacquet, qui permettra à la France de remporter la Coupe du Monde de la FIFA™ 34 ans plus tard.

Le titre décroché par l’AS Monaco en 1978 n’est pas non plus le premier de son histoire, mais il intervient après le retour du club de la principauté parmi l’élite, sous la houlette de Lucien Leduc. Ce troisième sacre est l’occasion pour un jeune gardien nommé Jean-Luc Ettori de se faire remarquer et de s’imposer dans les buts monégasques. Il conservera sa place pendant 604 matches de première division, un record qui tient toujours !

“Notre équipe avait changé de visage. Habi-tuellement il faut bien avouer que nous avions un point faible, la défense”, se souvient l’atta-quant Christian Dalger. “Mais là nous avions recruté Gardon, Courbis, Vitalis, Moizan et per-sonne n’avait peur de la relégation. Évidem-

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Du purgatoire à la gloireL’euphorie de la montée en première division peut donner des ailes à une équipe,

au point parfois qu’elle s’envole jusqu’au titre. Nottingham Forest, les Girondins de Bordeaux ou encore le 1. FC Kaiserslautern sont quelques exemples de ces clubs

qui ont connu une promotion immédiatement suivie d’un sacre.

Triomphe inattendu Le défenseur de Nottingham Forest Kenny Burns brandit le trophée (1978).

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ment, nous ne pensions pas au titre, mais nous étions persuadés que nous avions les moyens de finir au milieu de tableau ...”

La même année, de l’autre côté de la Manche, c’est Nottingham Forest qui défraye la chronique, en terminant devant Liverpool, champion en titre. Non content de ceindre la première couronne nationale de son histoire, Forest remporte la Coupe d’Europe des Clubs Champions la saison suivante.

La magie de RosarioDe l’autre côté de l’océan, Rosario Central a également réalisé l’exploit, pour le plus grand bonheur de ses fans passionnés. “Les suppor-ters de Rosario Central pensent que nous sommes les premiers dans tout, au moins en dehors de Buenos Aires”, avance l’écrivain Roberto Fontanarrosa, un des plus fervents supporters du club. “Central a été la première équipe de province à remporter le champion-nat, à se qualifier pour la Copa Libertadores et à remporter un titre international”.

En 1978, Not tingham Forest défraye la

chronique en terminant devant Liverpool,

champion en titre.

En 1986/87, le club a décroché le champion-nat national alors qu’il venait de monter en première division, devançant son voisin et ri-val Newell’s Old Boys d’un seul point. Cet ex-ploit a grandement contribué à souffler sur les braises de l’animosité historique entre les deux clubs. L’entraîneur de l’époque, Ángel Tulio Zof, n’en croyait pas ses yeux : “Je suis tout retourné. Ce qu’on vit actuellement est indescriptible. L’émotion, les gens, les joueurs … Nous avons atteint notre but. La chance nous a été favorable et cela pour le bien du football. Je tire mon chapeau à mes jeunes joueurs, qui ont fait ce qu’il fallait pour être champions”.

Le tour de force de KaiserslauternLe club allemand de Kaiserslautern, relégué en seconde division lors de la saison 1996/97, fait également partie de la liste des promus deve-nus champions. L’entraîneur Otto Rehhagel avait ramené les Diables Rouges parmi l’élite dès l’année suivante, avant de créer la sensa-tion en remportant la quatrième couronne de l’histoire du club.

Kaiserslautern comptait alors dans ses rangs plusieurs stars, dont Andreas Brehme, vainqueur de la Coupe du Monde 1990, Michael Ballack et Ciriaco Sforza, sans oublier Olaf Marschall, deuxième meilleur buteur de Bun-desliga cette année-là.

Fou et heureuxEn Asie, l’Olympic Beyrouth a réalisé une saison inoubliable au début de ce siècle, en

s’adjugeant le championnat et la Coupe du Liban un an seulement après sa montée en première division. Il faut dire que l’équipe avait constitué, grâce à son recrutement, une sorte de Dream Team nationale.

Au Qatar, le club de Lekhwiya a créé la surprise lors de la saison 2010/11 en arrachant le titre des mains d’Al-Gharafa, qui le mono-polisait depuis plusieurs années. Le club en-traîné par l’Algérien Djamel Belmadi a réalisé cet exploit historique quelques mois seule-ment après sa promotion parmi l’élite. “Tout le monde se demande comment un club si jeune et promu a pu réaliser cela. Les joueurs m’ont pris pour un fou lorsque je leur ai dit que nous visions le titre. Aujourd’hui, je suis très heureux”, confiait alors l’ancien Marseil-lais à FIFA.com. Depuis, Lekhwiya joue les premiers rôles au Qatar. Le club a remporté le championnat national à trois autres reprises, dont l’édition 2014/15.

À l’autre bout du continent asiatique, Kashiwa Reysol est devenu la première équipe japonaise à remporter successive-ment le championnat de deuxième division puis celui de première division. Après avoir dominé la J-League, le club a participé à la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2011™. Les Japonais ont fini à la quatrième place, après avoir perdu aux tirs au but contre les Qataris d’Al Sadd.

De quoi donner des idées aux clubs qui visent actuellement la montée ... Å

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Champion pour la première fois Le succès historique de Lekhwiya quelques mois seulement après sa promotion (2011).

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FOOTBALL FOR HOPE

Rendez-vous à la rubrique Développement durable sur FIFA.com pour en savoir plus.

Football for Hope témoigne de notre engagement pour bâtir un meilleur avenir à travers le football. Nous avons soutenu à ce jour plus de 550 projets communautaires socialement responsables qui utilisent le football comme outil de développement social afi n d’améliorer les conditions de vie et les perspectives d’avenir des jeunes et des communautés dans lesquels ils évoluent.

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L E B I L L E T D U P R É S I D E N T

Votre Sepp Blatter

La popularité et le rayonnement global du football n’ont pas tou-jours que des effets positifs. Ainsi, notre sport peut devenir l’objet de spéculations ainsi que (au sens premier du terme) le jouet d’in-

vestisseurs. À cet égard, la FIFA a pris une décision de principe entrée en vigueur le 1er mai 2015 – l’interdiction de propriété ou d’achat de droits de joueurs par des tierces parties. Fin juillet, un tribunal de Bruxelles a appuyé cette nouvelle règle en rejetant en première instance une demande de l’agence de droits sportifs Doyen Sports Investments et du club de deuxième division belge Seraing United visant à lever temporairement l’interdiction internationale de la pro-priété des droits économiques des joueurs par des tiers (TPO). En d’autres mots : le transfert des droits d’un joueur ne peut plus être effectué que de club à club.

Bien que sur le court terme, cette nouveauté puisse entraîner des difficultés économiques chez certains clubs, elle demeure d’une ex-trême importance pour l’avenir du football. Actuellement, 30 pour cent des sommes versées dans tous les transferts de par le monde reviennent à des tiers – et échappent ainsi aux clubs. Dans le pire des cas, cela peut miner les fondations mêmes du football. Afin de réali-ser dans quelles dimensions nous évoluons, il suffit de se pencher sur les flux financiers. Selon le système de régulation des transferts de la FIFA, les clubs issus des cinq grands championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France, Italie) ont investi, à eux seuls, 466 millions de dollars US au cours de la période de transferts de l’hiver 2014/2015.

L’interdiction de propriété par des tiers garantit l’indépendance et l’intégrité des clubs – et ainsi la crédibilité du football. Mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment des clubs concernés.

En raison de la portée politico-sportive ainsi que de la com plexité juridique de cette problématique, il convient d’avancer prudemment.

L’objectif est toutefois de réguler le marché en agissant dans le sens de la raison. Car il ne doit plus arriver que des clubs, dans l’optique de gains pécuniaires rapides, se jettent dans les bras d’investisseurs évoluant hors du secteur, se retrouvent au cœur d’un conflit d’intérêts – et perdent finalement tout contrôle.

Le football doit rester indépendant !

Lors de la première édition de la FA Cup féminine disputée à Wembley, un nouveau record d’affluence a été battu pour un match de clubs en Angleterre, grâce aux 30 710 spectateurs venus assis-

ter à la finale.Chelsea a profité de l’occasion pour remporter le premier trophée

de son histoire en football féminin, à l’issue d’une victoire 1:0 sur Notts County. L’internationale sud-coréenne Ji Soyun a inscrit en première période le seul but de la partie, sur une passe d’Eniola Aluko, élue joueuse du match.

En NWSL nord-américaine, l’histoire se répète, avec des affluences toujours aussi fortes et des buteuses toujours en forme. Le week-end des 1er et 2 août, Seattle Reign a accru son avance en tête à la faveur d’un succès 2:1 sur les Boston Breakers, dans une rencontre qui s’est jouée à guichets fermés. Même scénario pour les Chicago Red Stars sur leur terrain, qui ont mené deux fois au score grâce à des buts signés Christen Press avant de concéder le nul à Kansas City. Å

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F O O T B A L L F É M I N I N

Grosses affluences en Angleterre et aux États-Unis

Dans le sillage de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, l’engouement pour le

football féminin ne cesse de croître.

Wembley Plus de 30 000 spectateurs ont suivi le dénouement de la FA Cup féminine entre Chelsea et Notts County.

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H É R O S D ’ U N M A T C H

LES HÉROS D’UN MATCH

Parfois, un seul et unique match peut suffire pour entrer à jamais dans l’histoire du football. Stephen Sullivan se souvient de buts décisifs pour un titre, de relégations évitées de justesse et d’exploits en Coupe du Monde.

Couronné Brian Harris (g.) et Brian Labone portent en héros leur coéquipier Mike Trebilcock (au milieu) pour son doublé qui a permis à Everton de remporter la FA Cup.

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à l’une des périodes les plus sombres de l’histoire du Celtic. En 1998, alors que la formation attendait de remporter un championnat depuis dix ans, Harald Brattbakk a fait des étincelles. Lors de la dernière journée de la saison, il a marqué le but de la victoire (2:0) contre St. Johnstone, offrant ainsi le titre à son club.

“Ce but a empêché les Rangers de décrocher un dixième titre consé-cutif, ce qui leur aurait permis de faire tomber le record du Celtic”, explique Brattbakk. “Il s’agit, à n’en pas douter, du point d’orgue de ma carrière. Ce but valait de l’or pour tout un tas de gens.”

Tous en attaqueDifficile de trouver mieux que cet épisode en termes d’émotions et de suspense. Pourtant, Jimmy Glass pourrait se targuer d’avoir surpassé Brattbakk. En 1999, ce portier ayant connu de nombreux clubs était en prêt à Carlisle United, dont il gardait les cages lors du dernier match de la saison. Son équipe devait alors s’imposer face à Plymouth Argyle pour éviter de quitter le niveau professionnel du football anglais.

Ce jour-là, il ne reste plus que dix secondes à jouer et le score est de 1:1. Sur le dernier corner, Glass traverse le terrain pour créer le sur-nombre. Par miracle, il profite d’un ballon mal repoussé pour battre son homologue d’une volée. Carlisle est sauvé et une légende est née. “J’ai toujours été un attaquant contrarié”, a déclaré Glass au journal

“J’ai toujours été un at taquant contrarié”

Jimmy Glass, gardien de Carlisle United

Toute équipe possède ses héros, qui, dans la plupart des cas, ont atteint leur statut grâce à la répétition de leurs prouesses au fil des années. Pour certains footballeurs néanmoins, l’ascension au rang d’idole s’est faite beaucoup plus rapidement : il leur a suffi d’un match pour inscrire leur nom dans le livre d’or de leur club ou de leur pays.

Prenez Mike Trebilcock, par exemple. À en juger par son bilan statistique à Everton – 14 matches, trois buts –, il semblerait que cet attaquant n’ait pas cassé des briques à Goodison Park. Pourtant, Trebilcock, qui vit désormais en Australie, est sûr de recevoir un accueil triomphal lorsqu’il revient dans le Merseyside. La raison en est que l’un de ses 14 matches avec les Toffees s’est soldé par un triomphe en FA Cup. Ce jour-là, il réa-lisa une prestation qui changea sa carrière à tout jamais.

Étonnamment préféré à l’international anglais Fred Pickering pour la finale de la Coupe d’Angleterre 1966, Trebilcock a saisi sa chance en inscrivant un doublé qui a permis à Everton de remonter deux buts de retard pour s’imposer 3:2 face à Sheffield Wednesday. “Les gens me parlent encore de cette finale, ça ne changera jamais”, déclarait quelques années plus tard le héros de Wembley. “Ils me demandent : ‘Quand avez-vous arrêté de fêter ça ?’ Moi je réponds : ‘On n’a jamais arrêté !’ Même en Australie, cette rencontre est restée gravée dans les mémoires. On m’interroge sans arrêt sur ce match mémorable et je réponds invariable-ment : ‘On le fête encore et je le fêterai jusqu’au jour de ma mort’.”

Le but du titreIl est une autre grande ville de football qui a engendré le même type de héros. Ainsi, vous aurez beaucoup de mal à entendre un fan du Celtic Glasgow parler en mal de Harald Brattbakk. Si vous insistez un peu, les supporters reconnaîtront peut-être que le Norvégien a réalisé trois sai-sons sans relief au club. Mais ils oublient sans mal toutes les perfor-mances médiocres de l’attaquant en se remémorant un but qui a mis fin

H É R O S D ’ U N M A T C H

Mémorables Avec son but, Harald Brattbakk (à gauche) a offert le titre au Celtic Glasgow, lors du dernier match de la saison ; Jimmy Glass (en haut à droite), gardien et auteur du but qui a évité la

relégation à Carlisle United ; Roy Essandoh est entré dans l’histoire lorsqu’il a répondu à l’annonce des Wycombe Wanderers et les a propulsés en demi-finale de la FA Cup.

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H É R O S D ’ U N M A T C H

The Independent. “Les gens voient ce but comme un fait insolite, mais j’en avais mis trois la veille à l’entraînement.” En comptant cette fameuse rencontre, Glass n’aura disputé que trois matches avec Carlisle. Deux ans plus tard, il raccrochera définitivement les gants, à l’âge de 27 ans seulement.

À la recherche d’attaquantsRoy Essandoh fait partie de ces joueurs qui ont fait la une du jour au lendemain avant de disparaître de la circulation. En 2001, le Wycombe Wanderers FC, qui évoluait en quatrième division anglaise, a atteint les quarts de finale de la FA Cup, où il a retrouvé Leicester City, pensionnaire de Premier League. Wycombe était cependant en manque d’attaquants, car ses six avants étaient à l’infirmerie. Le manager Lawrie Sanchez n’a eu d’autre choix que d’utiliser des moyens peu conventionnels. Il a publié une annonce sur le désormais obsolète service de télétexte Ceefax : le club cherchait un attaquant en forme et n’ayant pas joué en FA Cup avec une autre équipe cette saison-là. Essandoh est le seul à y avoir répondu et Sanchez ne l’a jamais regretté. Son but de la tête, le plus important de toute l’histoire des Wycombe Wanderers, a envoyé le Petit Poucet en demi-finale.

Ce but aura toutefois été le seul inscrit par le Nord-Irlandais en 13 sor-ties sous les couleurs des Wanderers. Depuis, il navigue de club en club, dans l’anonymat le plus complet.

Héros et sauveursLe football britannique a fourni certains des exemples les plus mémo-rables de starisation éphémère, mais ce phénomène ne lui est pas exclu-sif. En Argentine, tous les fans de football connaissent Claudio Benetti et Rubén Bruno. Pourtant, aucun de ces deux joueurs n’a signé une car-rière phénoménale. Mais Benetti a inscrit pour Boca Juniors un but tout

aussi important que celui de Brattbakk avec le Celtic. En 1992, lors de la dernière journée d’Apertura, il a fait ses débuts contre San Martín et a offert aux Xeneizes leur premier titre en onze ans. Quant à Bruno, il avait mis un terme à la plus longue disette de River Plate. Profitant d’une grève des joueurs professionnels en 1975, il avait marqué à 17 ans le but qui avait donné aux Millonarios leur premier sacre depuis 1957.

De la même manière que ces deux hommes ne figureront jamais au panthéon du football argentin, Dirk Weetendorf n’apparaîtra jamais dans une liste des légendes de la Bundesliga. En fin de compte, il n’a fait trembler les filets qu’à trois reprises au cours d’une carrière décevante dans l’élite. Malgré tout, Weetendorf reste un chouchou à Hambourg et il a d’ailleurs été surnommé Horst-Uwe, en référence aux idoles du club Horst Hrubesch et Uwe Seeler. Pourquoi ? Parce que deux de ses trois buts sont intervenus lors d’une victoire 2:1 face au Borussia Dortmund qui a sauvé le club de la relégation, en 1997.

Contes de fées allemandsLes équipes nationales ont aussi connu des héros éphémères, à l’instar de la Mannschaft allemande. En 2013, David Odonkor a raccroché les crampons à l’âge de 29 ans en mettant un terme prématuré à son contrat avec le club ukrainien de l’Hoverla Uzhhorod. Il a ainsi stoppé une car-rière professionnelle qui n’aura jamais été à la hauteur des attentes. Cet ailier a pourtant laissé une trace indélébile dans son pays suite à la Coupe du Monde de la FIFA 2006™, où son accélération et son centre millimétré avaient offert à Oliver Neuville un but fatal à la Pologne et décisif pour la suite de la campagne des troupes de Jürgen Klinsmann. Le conte de fées allemand s’était finalement terminé à la troisième place de cette Coupe du Monde disputée à domicile.

En 2003, lorsque l’équipe féminine allemande s’est adjugé son pre-mier titre mondial, une joueuse est largement sortie du lot : Nia Künzer.

Bonheur allemand Nia Künzer (en haut à gauche) a inscrit le but du 2:1 face à la Suède, synonyme de titre mondial pour la “Mannschaft” féminine ; les deux réalisations de Dirk Weetendorf (en bas

à gauche) ont maintenu le HSV en Bundesliga ; le sprint de David Odonkor a entraîné la défaite de la Pologne contre l’Allemagne, en match de groupe de la Coupe du Monde.

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C’est elle qui a inscrit le but en or, d’un coup de tête magnifique, en finale contre la Suède. À l’époque, elle était âgée de 23 ans et semblait promise à une brillante carrière. Pourtant, alors que l’Allemagne et ses coéqui-pières, telles que Birgit Prinz, sont montées en puissance, Künzer a été victime quelques mois plus tard d’une blessure aux ligaments croisés du genou dont elle ne s’est jamais complètement remise. Elle a dû arrêter sa carrière en 2006.

Apparitions en Coupe du MondeTant que nous en sommes à parler de buts merveilleux, comment ne pas évoquer celui inscrit par le Saoudien Saeed Al-Owairan lors de la Coupe du Monde 1994 aux États-Unis, au terme d’un fantastique slalom dans la défense belge. Sa prouesse a emmené les siens en huitième de finale. Si vous vous demandez pourquoi vous n’avez plus trop entendu parler de ce Fils du Désert, c’est que sa carrière s’est délitée par la suite. Al-Owairan a touché le fond lorsqu’il a été suspendu un an et emprisonné pour avoir enfreint la loi sur l’alcool dans son pays.

Josimar n’est pas non plus passé inaperçu en Coupe du Monde, et pas seulement en raison de son but somptueux contre l’Irlande du Nord à

Mexique 1986. Le Brésilien avait aligné les performances de haute volée, au point d’être nommé meilleur arrière droit de la compétition. Il sem-blait s’ouvrir les portes d’une grande carrière, mais la pression inhérente à cette accession instantanée à la gloire a été à l’origine d’une dégringo-lade spectaculaire du jeune homme de 25 ans. “J’étais pauvre et du jour au lendemain, je suis devenu une célébrité”, a raconté Josimar dans les colonnes du magazine FourFourTwo. “Les distractions en dehors des pelouses ont eu raison de mon endurance et de ma concentration.”

La Coupe du Monde a toujours été un théâtre privilégié pour les belles aventures d’un jour. Demandez donc à Oleg Salenko. Quand il est arrivé à États-Unis 1994, l’attaquant russe n’avait jamais inscrit le moindre but en sélection. En un match, la correction 6:1 infligée au Cameroun, Salenko en a signé cinq, établissant au passage un record d’efficacité en phase de groupes.

Cet exploit, ainsi que son but face à la Suède, lui ont valu de décrocher le Soulier d’Or adidas, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, Salenko n’a pas été retenu pour le match suivant. Cela va même plus loin : celui qui est peut-être le modèle suprême du héros d’un match n’a jamais plus porté les couleurs de son pays. Å

“J’étais pauvre et du jour au lendemain, je suis devenu une célébrité”

Le Brésilien Josimar

Tombés dans l’oubli après la Coupe du Monde Bien qu’élu meilleur arrière droit du tournoi de 1986, Josimar (à gauche) n’a pas embrassé une grande carrière ; Oleg Salenko (en haut à droite) a fait trembler

les filets camerounais à cinq reprises pour la Russie, mais n’a ensuite plus jamais joué pour son pays ; Saeed Al-Owairan n’a pas réussi à confirmer après ses excellentes prestations à États-Unis 1994.

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Lors du Tournoi Olympique de Football d’Athènes, en 2004, Car-los Jara Saguier avait permis à la sélection paraguayenne U-23 de décrocher la médaille d’argent. Cette année, il a emmené l’équipe

U-17 de son pays jusqu’à une qualifica-tion pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, Chili 2015™. Absents de ce tour-noi depuis plus d’une décennie, les jeunes Paraguayens ont signé là une belle performance avec leur sélec-tionneur.

Le nom de Jara Saguier était cepen-dant entré dans l’histoire du football paraguayen bien avant cette qualifica-tion. Carlos fait en effet partie d’une famille dans laquelle pas moins de sept frères ont fait carrière dans le football de ce pays d’Amérique latine. “Je crois que c’est quelque chose d’unique au monde”, affirme en souriant l’entraî-neur de 64 ans. “En plus, mon père est le fondateur du club de Rubio Ñu, qui est aujourd’hui en première division. Il n’est donc pas exagéré de dire que j’ai le football dans le sang”, ajoute-t-il non sans humour.

La saga Jara SaguierCríspulo Jara Román et Lidia Saguier ont eu 13 enfants : 6 filles et 7 garçons. Darío, Toribio, Enrique, Ángel, Alberto, Carlos et Críspulo ont probablement cassé plus de vitres et piétiné plus de plates-bandes que ce que l’on peut s’imaginer. “C’était comme ça : à la fin de chaque réunion familiale, il fallait réparer toute la maison. Cela dit, il n’y a jamais eu une seule bagarre”, se sou-vient-il.

À l’exception d’Alberto, tous les frères ont joué à Cerro Porteño. Quatre d’entre eux ont même été champions du Paraguay avec le Ciclón, comme est surnommé le club de Barrio Obrero, un quartier d’Asunción. On dit souvent que Carlos était le meilleur joueur de la fratrie. “Chacun avait ses qualités. Moi, j’étais milieu offensif. À l’époque, dans l’équipe du Cerro, il y avait Saturnino Arrúa, qui était titulaire à ce poste. Alors on m’a fait redescendre en posi-tion de milieu récupérateur. Malgré cela, j’ai quand même marqué pas mal de buts, car j’avais une technique cor-recte et une bonne vision du jeu.”

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Le Paraguay de retour grâce à son entraîneurAprès 14 ans d’absence, le Paraguay fait son retour en Coupe du Monde U-17 sur le sol chilien. Un succès signé Carlos Jara Saguier, comme nous l’explique Diego Zandrino.

Joie Óscar Rodas (au c.), capitaine des U-17 paraguayens, fête la

qualification pour la Coupe du Monde avec ses partenaires.

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Carlos a remporté trois titres avec la forma-tion azulgrana, entre 1972 et 1975. Ensuite, il a pris la direction de Cruz Azul, au Mexique, où il a remporté deux titres nationaux, avant de revenir au Ciclón pour un baroud d’honneur, puis de prendre sa retraite en 1985. Sa première expérience comme entraîneur a justement dé-buté au Mexique, à Monterrey, en 1999.

Profiter de l’instant présentDes sept frères, Darío, Enrique, Ángel, Alber-to et Carlos ont porté le maillot de l’équipe nationale. C’est Carlos qui a eu la plus belle carrière en sélection. Il a participé aux quali-fications pour Allemagne 1974, Argentine 1978 et Espagne 1982, sans jamais toutefois réussir à s’ouvrir les portes de la phase finale de la Coupe du Monde de la FIFA™. Cela donne peut-être encore plus de poids à la qualifica-tion des U-17 paraguayens pour la Coupe du Monde de la catégorie au Chili.

“Pour moi, ce n’est pas une revanche, mais une belle opportunité de savoir à quoi res-semble l’atmosphère de la compétition reine. Quand j’étais joueur, j’ai tout fait pour jouer la Coupe du Monde, donc je connais toute la difficulté qu’il y a à se qualifier pour cette épreuve. C’est ce que je rappelle souvent aux garçons : ils doivent savoir qu’ils ne revivront peut-être jamais une telle expérience. Il faut qu’ils en profitent au maximum, avec le même sérieux que pendant le Championnat d’Amé-rique du Sud, mais sans oublier de prendre du plaisir”, explique celui qui est arrivé aux com-mandes de la sélection U-17 début 2014.

Jara Saguier n’a pas attendu le tirage au sort de la phase finale pour se fixer des objec-tifs. “L’adolescence est toujours une période de rébellion. Bien gérée, la rébellion est aussi une expérience positive. Nous leur parlons

beaucoup afin qu’ils comprennent l’impor-tance de ce moment pour leur carrière. Je suis satisfait de mes garçons car ils écoutent et ne rechignent jamais à l’effort.”

Philosophie et objectifsSes “garçons” ont effectué leur baptême du feu en tant qu’hôtes du Championnat d’Amé-rique du Sud. À cette occasion, le Paraguay a terminé premier de son groupe, avant de s’ad-juger le quatrième et dernier billet qualifica-tif sud-américain pour Chili 2015 en battant l’Uruguay, qui, avant la rencontre, occupait la quatrième place. “Ils ont ressenti une grosse pression, ce qui est compréhensible chez des adolescents de 16 ans. Nous n’avons pas tou-jours réussi à gérer cette pression. Cela ex-plique nos résultats irréguliers.”

Cette inconstance n’a pas empêché l’Albir-roja de boucler les qualifications pour la Coupe du Monde avec la meilleure attaque. “Sur le plan offensif, nous avons été irrépro-chables. Nous avons tourné à deux buts par match en moyenne. C’est en défense que nous avons eu des problèmes. Il faut que nous trou-vions l’équilibre. Pour bien jouer, il faut rem-plir trois conditions : se créer des occasions de but, les concrétiser à hauteur de 50 % et ne donner aucune possibilité à l’adversaire. Nous allons travailler ce dernier domaine car en Coupe du Monde, ça ne pardonnera pas.”

Jara Saguier n’attend pas le tirage au sort final, qui aura lieu le 6 août prochain, pour se fixer des objectifs. “Si je disais que notre but est de gagner la Coupe du Monde, je me voilerais la face. Aujourd’hui, je m’attache à faire comprendre à mes joueurs qu’ils doivent donner le meilleur d’eux-mêmes, car en foot-ball, beaucoup d’éléments conspirent contre vous : l’adversaire, le ballon, le terrain… Mais

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si vous donnez le meilleur de vous-même, la conspiration a déjà beaucoup moins de chances de réussir”, souligne le technicien.

Pas besoin de lui demander d’où lui vient cette philosophie. Encore aujourd’hui, il se retrouve à la maison avec ses frères pour dis-cuter de la sélection U-17. “Je leur demande leur avis et nous échangeons des idées, avec comme ligne de conduite de toujours faire en sorte que le Paraguay arrive à bon port. Et puis, je veux faire honneur à notre nom. Je tiens à ce qu’il soit associé à la réussite du football paraguayen.” Å

Coupe du Monde U-17 : une scène planétaire pour les jeunesC’est en 1985, en Chine, qu’a eu lieu la première Coupe du Monde U-17 de la FIFA™. Depuis, les meilleures équipes de jeunes s’affrontent tous les deux ans pour tenter de décrocher le titre mondial. L’édition 2015 se déroulera du 17 octobre au 8 no-vembre au Chili et le tenant du titre est le Nigeria. En tout, 24 sélections nationales U-17 y participe-ront. Elles ont validé leur billet à l’issue des cham-pionnats continentaux. Le tirage au sort des six groupes de quatre équipes pour le premier tour de la phase finale a eu lieu le 6 août, après la clôture de la rédaction de ce numéro. Vous trouverez plus d’infos à cette adresse : http://tinyurl.com/2d5j9dz

Le garant du succès Carlos Jara Saguier se prépare à la compétition en affinant son concept tactique.

Photo de famille Enrique, Darío et Ángel (de g. à d.) avec le maillot de Cerro Porteño.

Un duo sur le terrain Carlos (à g.) et Alberto.

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FIFA PARTNER

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La rubrique hebdomadaire de la rédaction de The FIFA Weekly

T R I B U N E C O U P D E P R O J E C T E U R

INFORMATIONS

GÉNÉRALES

Pays :

Liechtenstein

Trigramme FIFA :

LIE

Confédération :

UEFA

Continent :

Europe

Capitale :

Vaduz

INFORMATIONS

GÉOGRAPHIQUES

Superficie :

160,4 km²

Point culminant :

Vordere Grauspitz 2 599 m

Façade maritime :

FOOTBALL MASCULIN

Classement FIFA :

147e position

Coupe du Monde :

aucune participation

DERNIERS RÉSULTATS

Hommes :

Liechtenstein - Moldavie 1:1

14 juin 2015

INVESTISSEMENTS DE LA FIFA

Depuis 2003 :

3 000 000 USD

Gagner à tout prix. C’est certainement ce qu’a pensé Pablo Martel, entraîneur du club argentin de l’Atlético Unión Santiago.

Lors de la rencontre face au Deportivo Comer-cio de Santa Sylvina, un joueur adverse s’est lancé dans un sprint balle au pied le long de la ligne de touche en direction du drapeau de corner, une situation idéale pour ensuite adresser un centre millimétré.

Comment Martel a-t-il réagi sur cette phase de jeu ? Il aurait pu donner d’ultimes indications à ses défenseurs. Il aurait pu se préparer à une occasion de l’adversaire. Il aurait pu, déçu, tourner le dos à l’action et désapprouver la mauvaise attitude défensive de son équipe par des signes de tête. Il aurait même pu transformer sa colère en énergie positive pour remobiliser ses troupes.

Mais Pablo Martel a choisi une toute autre option. Il a donné un nouveau sens au concept de douzième homme. Lorsque l’atta-quant est arrivé à la hauteur du coach, ce der-nier s’est mis sur la ligne de touche, a tendu son pied gauche et n’a pas hésité à faire tré-bucher l’adversaire.

Cela nous rappelle le coup de tête d’Alan Pardew en 2014, même si dans le cas de l’en-traîneur de Newcastle United, il s’agissait d’une bagarre et non d’une intervention directe dans le jeu. À l’époque, Pardew avait agressé le joueur de Hull City David Meyler, alors que les Magpies l’avaient emporté 4:1. Ce

faux-pas lui avait valu sept matches de sus-pension dont trois journées d’interdiction de stade.

En réalité, seules certaines occasions per-mettent à l’entraîneur de sortir du cadre de ses attributions. Lors du match de gala “Soc-cer Aid” de l’été dernier, par exemple, José Mourinho ne s’en est pas privé et a joué les fauteurs de troubles en subtilisant le ballon au chanteur Olly Murs.

Mais personne ne s’est énervé sur le bord du terrain et le coach n’a pas été réprimandé. Au contraire, tous les participants ont rigolé. En fin de compte, le Portugais a agi pour la bonne cause. Å

Annette Braun

Au bord du terrain

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L E M I R O I R D U T E M P S

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Stockholm, Suède

1958

L’international soviétique Konstantin Krizhevsky s’accorde un peu de repos pendant la Coupe du Monde de la FIFA™.

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L E M I R O I R D U T E M P S

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Ibiza, Espagne

2015

L’attaquant de Beşiktaş Mario Gomez profite de la pause estivale.

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N E T Z E R L’ E X P E R T L E S D ÉC L A R AT I O N S D E L A S E M A I N E

Tout ce que vous avez voulu savoir sur le football. Posez vos questions à Günter Netzer : [email protected]

“Zlatan est le meilleur. Nous dormions souvent dans la même chambre avant

les matches. Une nuit, il s’est réveillé en me disant : ‘Adi, réveille-toi ! J’ai fait un cauchemar ! J’ai rêvé que Ronaldo était

meilleur que moi !’ Il n’a réussi à se rendormir qu’après que je lui ai dit :

‘Non, Zlatan ! Tu es le meilleur du monde ! Calme-toi !’”

Adrian Mutu à propos de Zlatan Ibrahimović, son ancien coéquipier à la Juventus

“Si je jouais encore aujourd’hui, je suis prêt à parier que je serais sacré meilleur joueur du monde deux ou trois fois. Avec

le football pratiqué en Europe, je mar-querais plus de 50 buts par saison. Facilement. Surtout en Espagne.”

Rivaldo

“La mode, c’est ma passion. Pour moi, c’est juste une af faire de confiance en

soi et en la manière dont on s’habille. Ça rend vraiment sexy. Hier, je portais

quelque chose qui mettait mes fesses en valeur, on voyait mes jambes, ça me

plaisait. Par fois, il fait vraiment chaud, mais tant que vous avez le bon look

et que vous vous sentez bien, la météo n’a pas d’importance.”

Kei Kamara (Columbus Crew)

“Je comprends que les gens aient besoin de boucs émissaires aussi bien que

de héros, mais Messi doit supporter les deux rôles. Quand il contribue à la victoire

de son équipe grâce à son incroyable talent, on se rend à l’autel pour l’aduler. Et quand son équipe perd, on se rend au

même autel pour le sacrifier.”Jorge Valdano au sujet de Lionel Messi

Tout club ambitieux se doit aujourd’hui d’avoir dans ses rangs un bon directeur de la formation. On a en effet compris qu’il

était possible d’influencer le cours de la car-rière d’un jeune joueur. Les grands clubs le savaient déjà, évidemment. Mais personne n’avait réellement conscience des consé-quences négatives que pouvait avoir le manque de professionnalisme dans la gestion des équipes espoirs, gestion qui jusqu’alors était souvent le fruit du hasard.

Un bon directeur de la formation doit avant tout savoir faire preuve de délicatesse, car il est en contact avec l’entraîneur de l’équipe première, mais il est aussi respon-sable des équipes de jeunes placées sous sa responsabilité. Il est en quelque sorte l’inter-face entre ces différentes sections. Son opi-nion joue donc souvent un rôle crucial lorsque des décisions difficiles doivent être prises. Par exemple lorsqu’il s’agit de fixer le moment adéquat pour lancer un jeune talent en équipe première. Si l’on écoute le joueur ou son en-tourage, ou encore la presse, il faudrait que ce soit tout de suite. Mais c’est loin d’être tou-jours le meilleur choix à faire.

Il me semble essentiel pour un entraîneur espoirs ou un directeur de la formation qu’il sache s’occuper de ses joueurs de manière in-dividuelle, comme un instituteur. Je ne parle pas ici de les chouchouter. Mais il doit garder à l’esprit que son équipe est composée de ca-ractères très différents. Il doit donc être ca-pable de sentir ce dont chaque joueur a besoin pour progresser. Certains doivent être stimu-lés tandis que d’autres ont au contraire be-soin qu’on les freine. Et un entraîneur doit bien sûr être en mesure de repérer les joueurs disposant des qualités nécessaires à la pour-suite d’une carrière professionnelle.

Dans le cas des transferts de jeunes es-poirs venus de l’étranger, c’est encore plus dé-licat. À l’adolescence, le cercle familial joue un rôle essentiel. Dans certains cas, il faut donc permettre à la famille de suivre le joueur dans son nouveau pays d’accueil. Comme pour Lio-nel Messi. En ce qui le concerne, le FC Barce-lone a fait les bons choix du début à la fin. Å

Quelles sont les qualités d’un bon directeur de la formation ?

Souvent sur la route Günter Netzer, le meneur de jeu de Mönchengladbach, à 20 ans.

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Dans la rubr ique “Le Tournant ”, de grands noms du footbal l rev iennent sur les moment s qui ont marqué leur v ie.

L E T O U R N A N T

NomCarolina MoraceDate et lieu de naissance5 février 1964, Venise (Italie)PosteAttaquantePrincipaux clubs fréquentés1989–1991 AC Reggiana Femminile1991–1993 ACF Milan Femminile1996–1998 CF ModènePrincipales équipes entraînées2000–2005 Italie2009–2011 CanadaPrincipaux succèsVice-championne d’Europe (joueuse)12 fois championne d’Italie (joueuse)Vainqueur de la Gold Cup 2010 (entraîneuse)Équipe d’Italie150 sélections, 105 buts

Je n’ai pas franchement la mémoire des dates, mais le 19 août 1990 représente une exception. Il s’agit du jour où, avec l’équipe d’Italie, j’ai affronté l’Angleterre dans le mythique stade de Wembley, en lever de rideau du Charity Shield entre

Liverpool et Manchester United. Avant la ren-contre, toutes les joueuses étaient réunies dans les vestiaires et notre entraîneur est venu me parler. Il m’a exhortée à tout donner dans ce match : “Carolina, si tu marques ici, tu vas vraiment te faire un nom.”

Ces mots m’ont touchée et j’étais donc particulièrement motivée en pénétrant sur la pelouse. Nous l’avons finalement emporté 4:1 et j’ai inscrit tous les buts de l’Italie. Après ma première réalisation, j’étais tout simplement heureuse, parce que j’avais effectivement réus-si à marquer à Wembley. Après la deuxième, je nageais en pleine euphorie. Après la troisième et la quatrième, quand les spectateurs se sont levés pour applaudir à tout rompre, j’ai commencé à réaliser que quelque chose de sin-gulier venait de se produire. Quatre buts à Wembley ? Personne n’y était encore jamais parvenu, homme ou femme.

J’ai vécu énormément de choses au cours de ma carrière, j’ai gagné des titres, j’ai termi-né parmi les quatre premières à l’élection de la Joueuse de la décennie et je suis la première femme à avoir été admise au Hall of Fame dans mon pays. Mais le moment le plus fort, c’est sans conteste ce match à Londres. Le plus beau, c'est que mon record a été officialisé sans distinction de sexe. Cela a confirmé l’impres-sion que j’ai eue tout au long de mon parcours

d’attaquante : je n’ai jamais ressenti le besoin de faire mes preuves spécialement en tant que femme. Au contraire, j’ai toujours eu le senti-ment d’être reconnue pour ce que je faisais, par tout le monde.

Quand on est entraîneuse, les choses sont un peu différentes. Pour être acceptée, il faut avoir un passé solide. Si tu n’as jamais connu le succès, il est très compliqué de s’intégrer dans le milieu. Mes buts inscrits à Wembley m’y ont aidée, de même que mon poste de com-mentatrice à la télévision. Cela m’a permis de montrer que je connaissais le football et cela m’a ouvert bien des portes, récemment encore, puisque je dirige désormais un centre d’entraî-nement pour le football féminin à Perth, en Australie. C’est la raison pour laquelle je gar-derai toujours ce record en mémoire. En plus, c’est un record qui restera pour l’éternité : le vieux stade de Wembley n’existe plus ! Å

Propos recueillis par Annette Braun

En Italie, Carolina Morace est la véritable figure de proue du football féminin. Elle est notamment connue pour ses quatre buts inscrits à Wembley en 1990, synonymes de record pour l’éternité.

“Si tu marques ici, tu vas te faire un nom”

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1 Argentine 0 1425

2 Belgique 1 1244

3 Allemagne -1 1226

4 Colombie 0 1218

5 Brésil 1 1186

6 Portugal 1 1177

7 Roumanie 1 1166

8 Angleterre 1 1157

9 Pays de Galles 1 1155

10 Chili 1 1124

11 Espagne 1 1110

12 Pays-Bas -7 1032

13 Croatie 1 1023

14 Slovaquie 1 1016

14 Autriche 1 1016

16 Italie 1 1001

17 Suisse 1 997

18 Uruguay -5 988

19 Algérie 0 941

20 République tchèque 0 933

21 Côte d’Ivoire 0 912

22 Albanie 14 888

23 France -1 882

24 Islande -1 877

25 Danemark -1 876

26 Mexique 14 838

27 Ghana -2 827

28 Bosnie-et-Herzégovine -2 819

29 USA 5 816

30 Ukraine -3 791

31 Russie -3 782

32 Écosse -3 774

33 Pologne -3 769

34 Tunisie -2 768

35 Hongrie -4 763

36 Équateur -1 758

37 Suède -4 752

38 Costa Rica 3 728

39 Sénégal 0 722

40 Irlande du Nord -3 721

41 Iran -3 718

42 Cameroun 0 667

43 Congo 4 666

44 Grèce 0 661

45 Turquie 3 627

46 Slovénie 3 626

47 Israël 4 620

48 Venezuela -3 617

49 Pérou -3 612

50 Cap-Vert 2 608

50 République d’Irlande 2 608

52 Égypte 3 606

53 Nigeria 4 601

54 République de Corée -2 599

55 Jamaïque 21 596

56 Trinité-et-Tobago 8 595

56 Japon -6 595

58 Paraguay -2 588

59 RD Congo 1 555

60 Guinée -2 552

61 Australie -2 551

62 Guinée équatoriale 1 546

63 Mali -2 545

64 Gabon 1 544

65 Panamá -3 528

66 Serbie -23 523

67 Bolivie -1 515

68 Norvège -1 495

69 Bulgarie -1 489

70 Émirats arabes unis -1 484

71 Burkina Faso 1 482

72 Afrique du Sud -2 478

73 Zambie -2 465

74 Ouganda -1 463

75 Îles Féroé -1 456

76 Ouzbékistan -1 452

77 Monténégro 4 423

78 Estonie 4 420

79 RP Chine -2 416

80 Togo 3 415

81 Honduras -1 409

82 Chypre 3 391

82 Maroc 2 391

84 Haïti -5 387

85 Irak 1 386

86 Lettonie 1 377

87 Soudan 3 375

88 Arménie 1 373

89 Angola 3 371

89 Finlande 1 371

91 Rwanda -13 369

92 Jordanie 0 357

93 Arabie saoudite -1 351

94 Libye 2 345

95 Qatar 1 344

96 Belarus 4 341

97 Mozambique -2 339

98 Malawi 10 335

99 Éthiopie 2 330

99 Oman 3 330

101 Canada 2 323

102 Niger -6 312

103 ARY Macédoine 2 311

104 Sierra Leone 7 304

105 Antigua-et-Barbuda 2 303

106 Azerbaïdjan 2 302

107 Lituanie 3 301

108 Zimbabwe 4 299

108 Guatemala -3 299

110 Salvador -22 289

111 Namibie 3 284

112 Bahreïn 1 282

113 Mauritanie 15 273

114 Bénin -18 269

115 St-Vincent-et-les-Grenadines 0 268

116 Kenya 0 266

117 Syrie 0 259

118 Palestine 1 255

119 Saint-Kitts-et-Nevis 1 254

119 Cuba -15 254

121 Botswana -1 253

122 Madagascar 0 251

123 Belize -5 242

124 RDP Corée 5 240

125 Philippines -1 239

126 Koweït -3 237

127 Moldavie -3 236

128 Lesotho 3 229

129 République dominicaine -3 224

130 Liban 0 223

131 Sainte-Lucie -4 220

132 Swaziland 6 218

132 Burundi -1 218

134 Afghanistan 0 212

135 Bermudes 1 209

135 Nouvelle-Zélande 1 209

137 Aruba -2 201

138 Barbade 3 198

139 Thaïlande 1 197

140 Tanzanie -1 194

141 Kazakhstan 1 193

142 Gambie 1 191

142 Guinée-Bissau -9 191

144 Nicaragua -1 188

145 Luxembourg 1 187

146 Guam 8 185

147 Liechtenstein 0 182

148 Curaçao 1 173

149 Turkménistan 3 172

150 Porto Rico 0 169

151 Hong Kong 3 168

152 Guyana 7 167

153 Vietnam -10 166

154 Géorgie -1 165

155 Singapour -5 162

156 Kirghizistan 1 160

156 Inde 0 160

158 Tadjikistan -10 159

159 Malte -1 157

160 Grenade 0 153

161 Liberia 0 150

162 Myanmar 0 142

C L A S S E M E N T M O N D I A L M A S C U L I N

Position Équipe +/- Points

163 Timor oriental 2 130

164 Bhoutan 2 128

165 Suriname -2 124

165 Indonésie -1 124

167 Nouvelle-Calédonie 0 118

168 Malaisie 0 116

169 République centrafricaine 1 111

170 Bangladesh -1 102

171 Pakistan 1 101

172 Tchad 1 100

173 Dominique 1 98

174 Yémen -3 96

175 Maldives 1 90

176 Îles Vierges américaines -1 88

177 Laos 0 86

178 Montserrat 0 74

179 Chinese Taipei 0 72

180 Cambodge 1 66

181 Maurice -1 63

182 Sri Lanka 1 62

183 Brunei 1 61

184 Népal 1 57

185 Seychelles 1 56

186 Comores 1 50

186 Tahiti 2 50

188 Macao -7 49

189 São Tomé-et-Principe 0 48

189 Îles Caïmans 0 48

191 Îles Salomon 0 47

192 Saint-Marin 0 40

193 Turks et Caicos 0 33

194 Îles Vierges britanniques 0 27

195 Soudan du Sud 0 22

196 Vanuatu 1 20

197 Samoa -1 19

198 Fidji 1 17

198 Tonga -1 17

200 Samoa américaines 1 12

201 Papouasie-Nouvelle-Guinée 1 9

201 Andorre 1 9

203 Érythrée 1 8

204 Mongolie 1 6

204 Somalie 1 6

206 Djibouti 1 4

206 Îles Cook 1 4

208 Anguilla 1 0

208 Bahamas -8 0

http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points Position Équipe +/- Points

LeaderEntrées dans le Top 10Sorties du Top 10Nombre total de matches disputésÉquipes avec le plus grand nombre de matchesPlus grande progression en termes de pointsPlus grande progression en termes de placesPlus grand recul en termes de pointsPlus grand recul en termes de places

Argentine (inchangé)Chili (10e, + 1)Pays-Bas (12e, - 7)29Jamaïque, Mexique, Panama, États-Unis (6 matches chacun)Albanie (+ 166)Jamaïque (+ 21)Allemagne (- 185)Serbie (- 23)

Dernière mise à jour :6 août 2015

38 T H E F I FA W E E K LY

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P U Z Z L E

8 2 7

4 3 7

5 2 1 3

4 7 1

9 2 1 6

3 4 2

5 3 1 6

8 2 9

9 3 6

8 9 1 7

2 4 5 1

7

5 3 8 2

8 5 2 4 3

4 7 6 5

8

6 8 5 3

8 2 4 7

2 7 4

5 1 2

2 3 1 8 6

3 5 1

7 4 2

5 9 3

9 2 8 6 5

7 8 3

5 6 1

1

2

3

FACILE

MOYEN

DIFFICILE

Le but du jeu est de remplir la grille avec des chiffres de 1 à 9, qui ne se trouvent jamais plus d’une fois dans la même ligne, la même colonne ou le même carré de 3x3.

Revue hebdomadaire publiée par la Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

ÉditeurFIFA, FIFA-Strasse 20, Case postale, CH-8044 Zurich

Téléphone +41-(0)43-222 7777, Fax +41-(0)43-222 7878

PrésidentJoseph S. Blatter

Secrétaire GénéralJérôme Valcke

Directeur de la Communication et des Affaires publiques

Nicolas Maingot (a. i.)

Rédacteur en chefPerikles Monioudis

RédactionAlan Schweingruber (rédacteur en chef adjoint),

Annette Braun, Sarah Steiner

Conception artistiqueCatharina Clajus

Service photoPeggy Knotz, Andreas Wilhelm (adjoint)

Mise en pageRichie Krönert (responsable), Tobias Benz, Susanne Egli

CorrectionNena Morf (responsable), Martin Beran, Kristina Rotach

Collaborateurs réguliersRonald Düker, Luigi Garlando, Sven Goldmann, Andreas Jaros,

Jordi Punti, Thomas Renggli, David Winner, Roland Zorn

Ont contribué à ce numéroMark Gleeson, Mohammed Hallal, Hanspeter Kuenzler,

Stephen Sullivan, Diego Zandrino

Assistante de rédactionAlissa Rosskopf

ProductionHans-Peter Frei

Responsables de projetBernd Fisa, Christian Schaub

Traductionwww.sportstranslations.com

ImpressionZofinger Tagblatt AG

[email protected]

Internetwww.fifa.com/theweekly

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XX. Monat 2013

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Édition française

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Football builds bridges. It has a unique power to inspire friendship, respect and equality. FIFA’s Say No To Racism campaign is part of our commitment to tackle all forms of discrimination in football. Everyone should have the right to play and enjoy football without fear of discrimination. Say no to racism. For more information visit FIFA.com

Football breaks down barriers