lectures faciles pour les commencants

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  • nf ihc

    llnilicrsitu ol (Eoroxito

    MRS. RHYS D. FAIRBAIWI

  • 0.^^^

    ^LECTURES FACILES^

    POUR LES COMMENANTS

    LEONS DE CHOSESHISTORIETTES ET ANECDOTES

    EXERCICES DE MMOIRE

    COMPILED

    WiTH A FrENCH-EnGLISH V0CAHUI.AKY

    JULES LAZAREBachblibr es Lettres

    515513te. ' se

    GINN AND COMPANYBOSTON NEW YORK CHICAGO LONDON

    ATLANTA . DAI.I.AS COLUMBUS SAN FRANCISCO

    A II righis reserved

  • BY JULES LAZARE

    Lectures Faciles (for beginners)

    Premires Lectures (for elementary

    work)

    Contes et Nouvelles, First Sries

    (for intermediate work)

    Contes et Nouvelles, Second Sries

    (for intermediate work)

  • PREFACE.

    In order to introduce more variety in the teach-

    ing, it will be advisable to use the anecdotes

    contained in the second part of this little Reader

    in conjunction with the object-lessons.

    Much advantage will be derived from therptition of ail the pices by means of ques-

    tions and answers, but the Editor did not think

    it dsirable to frame questions on such easy

    subjects, as every teacher can do so on the

    spur of the moment, thus avoiding the artifi-

    ciality of ready-made conversations.

  • LEONS DE CHOSES

    I. Pour crire une lettre.

    Je prends une feuille de papier. Je prends uneplume. Je trempe la plume dans l'encre. J cris lalettre. Je la plie. Je la mets dans une enveloppe.Je ferme l'enveloppe. Sur l'enveloppe j'cris l'adressede la personne qui la lettre est destine. Dansle coin, droite, je colle un timbre-poste (Sur leslettres pour l'Angleterre, on met un timbre dedeux sous. Sur les lettres pour l'tranger, on metun timbre de cinq sous). Ensuite je porte la lettre la poste.

    Lliomme qui distribue les lettres s'appelle unfacteur.

    2. Le dpart.Je fais mes prparatifs. J'envoie chercher un

    fiacre. Le fiacre s'arrte devant la porte. Je disau cocher: " la gare!" Je monte dans le fiacre.Le cocher fouette son cheval (pii part au trot.Nous arrivons la gare. Je descends du fiacre etje paie le cocher. Je vais au guichet. Je prendsun billet de deuxime classe, aller et retour. Jemonte dans le train. Les emjiloys forment lesportires. Le chef de train donne le signal dudpart. La locomotive sitlle. Le train pai't.

  • 2 LEONS DE CHOSES

    3. La table.La bonne tend sur la table une nappe blanche.

    Puis elle met une assiette pour chaque personne.Sur chaque assiette elle met une serviette. Nousavons besoin de la serviette pour essuyer notrebouche et pour prserver nos vtements des taches.

    A ct de chaque assiette, la bonne met unecuiller, une fourchette, un couteau et un verre. Aumilieu de la table, elle met le sel, le poivre, lacarafe, les bouteilles et les plats.

    Aprs le dner, la bonne enlve tout ce quicouvre la table. Elle plie la nappe. Elle emporteles plats, les assiettes, les cuillers, les fourchettes,les couteaux. Elle les lave, elle les essuie et lesremet leur place.

    4. Les meubles.Les tables, les chaises, les commodes, les armoires

    sont des meubles. Les meubles se composent demorceaux de bois assembls avec des clous et dela colle. Les arbres gnralement employs pourfaire les meubles sont le chne, le sapin, le noyerqui poussent dans nos pays.

    Les meubles ordinaires qu'on voit chez lespauvres ou dans les cuisines sont fabriqus par lemenuisier. Les meubles fins qu'on voit dans lessalons des riches sont fabriqus par l'bniste.L'bniste emploie des bois qui viennent des payschauds, comme l'bne qui est un bois noir trs dur.

    5. Les doigts.

    Nous avons cinq doigts chaque main. Voicileurs noms ; le pouce, l'index, le mdius, l'annulaireet l'auriculaire. Le pouce est le plus gros et le

  • LEONS DK riIOSKfl 3

    plus court do tous, L'indox est ainsi appolf^ pnrroqu'il sert indiciuor les objets. Le mdius est ainsiappel parce qu'il est plac a\i milieu. I/annulairoest le doiijt qui porte l'anneau. L'auriculaire (is{ ledoi^t de l'oreille. On l'appelle ainsi parce qu'il estfacile de l'introduire dans l'oreille, cause de sapetitesse. Au bout des doigts nous avons desongles.

    Fermez la main. La main ferme s'appelle lepoing. Comptez en mettant le doigt sur les saillieset dans les creux. Janvier 31 jours, Fvrier 28,Mars 31, Avril 30, Mai 31, etc. Les saillies reprsen-tent les mois de 31 jours. Les creux reprsententles autres mois.

    6. Chez l'picier.La mnagre prend son panier. Elle va faire

    ses emplettes chez l'picier. Quand elle arrive, elletrouve la boutique remplie de clients. Elle estoblige d'attendre. Enfin son tour vient. Elledemande une livre de sucre, une demi-livre de th,un quart de caf, un pot de confiture, des bougies,du savon. L'picier la sert et fait le compte. Total6 francs 50 centimes. La bonne mnagre paietoujours comptant. Elle donne une pice d'or devingt francs. L'picier lui rend la monnaie et laremercie. Elle retourne chez elle avec ses pro-visions.

    7. Les points cardinaux.H y a quatre points cardinaux qui sont l'est,

    l'ouest, le nord et le sud. L'est est le point oi lesoleil se lve. L'ouest est le point o le soleil secouche. Le nord est le point que nous avons devantnous quand l'est est notre droite et l'ouest notregauche. Le sud ou midi est le point oppos au

  • 4 LEONS DE CHOSES

    noi-d. Il se trouve derrire nous quand nous re-gardons le nord. Sur une carte, le nord est enhaut, le sud en bas, l'est droite, l'ouest gauche.

    On met des girouettes sur les toits pour indiquerhi direction du vent. En Angleterre le vent dunord est froid, le vent du sud est chaud. Le ventd'est est sec. Le vent d'ouest amne la pluie.Quand un homme change souvent d'opinion, ondit: cet homme est une girouette.

    8. La France.La Pi-ance est borne l'est par la Belgique,

    l'Allemagne, la Suisse et l'Italie ; au sud par laMditerrane et l'Espagne ; l'ouest par l'OcanAtlantique ; au nord par la Manche. La capitalede la France est Paris, une trs jolie ville btie surla Seine.

    La France est un pays agricole. Les petitspropritaires y sont trs nombreux. Elle envoieen Angleterre de grandes quantits de vin, d'eau-de-vie, de beurre, de fromage, d'ufs, de fruits etde lgumes. La France est aussi renomme pourses toffes de laine et de soie. Elle est fire deses crivains, de ses savants, de ses peintres etde ses sculpteurs qui ont rpandu sa rputationdans le monde entier.

    Les Franais ont le caractre gai. Ils aimentbeaucoup la socit.

    9. Un mnage pauvre.Le pre est un artisan. Il travaille tous les jours

    de la semaine. Il ne se repose que le dimanche.Le vendredi il apporte de l'argent. Il faut payerle loyer, la nourriture, le charbon. Il faut cono-miser pour acheter des habits, et pour les dpensesimprvues.

  • LEONS 1)1.: CHOSES 5La mro trjivaille autant que son mari. Elle

    fait la cuisine. Elle fait le mnage. Elle lave lelinge. Elle raccommode les vtements.

    Les enfants vont l'cole. Quand ils serontglands, ils aideront leurs vieux piirents.

    10. L'horloge.

    Le jour se divise en vingt-quatre heures.L'heure se divise en soixante minutes. La minutese divise en soixante secondes. Les heures et lesminutes sont marques sur le cadran des horlogeset des montres. Au centre du cadran sont fixesdeux aiguilles. Une i)etite qui marche lentement:elle indique les heures. Une grande qui marcheplus vite : elle indique les minutes.

    La grande aiguille fait le tour du cadran unefois en une heure. La petite aiguille fait le tour(lu cadran une fois en douze heures. Voici com-ment on lit l'heure : Une heure. Une heure cinq.Une heure et quart. Une heure et demie. Deuxheures moins vingt-cinq. Deux heures moins lequart. Deux heures moins cinq. Midi (jour).Minuit (nuit).

    II. Les bruits familiers.

    Le chat qui dort au coin du feu fait ronron.L'oiseau qui annonce le retour du printemps faitcoucou. Le chien fait ouah ! ouah ! la nuit, quand ilentend du bruit. Le marteai du forgeron fait pou!pati ! sur l'encluine L'abeille, en volant de fleur enfleur, fait bon hou. Le

  • 6 LEONS DE CHOSES

    chrtien l'glise fait ding dong. L'ne auxlongues oreilles fait hihan! Quand vous mettezune montre votre oreille, vous entendez tic tac.La bouteille qu'on vide fait glouglou. Le matreaux coliers bavards ait chut!

    12. Les animaux domestiques.Les animaux domestiques sont trs utiles. Les

    chevaux tirent les voitures et les charrues et nousportent sur leur dos. Les nes et les mules sontmoins forts, mais ils rendent aussi de grandsservices. La vache et la chvre nous donnent dulait avec lequel on fait du beurre et du fromage.Les brebis et les agneaux nous fournissent la lainepour nos habits. Les chiens gardent les maisons.Les chats attrapent les souris et les rats. Lapoule, le canard, l'oie nous donnent des ufs, desplumes pour nos oreillers et une chair dlicate.

    13. L'arbre fruitier.

    Les racines de l'arbre sont enfonces dans laterre. Le tronc s'lve dans l'air ; il est couvertd'une espce de peau qu'on appelle corce. Letronc porte les branches. Celles-ci produisent desbourgeons qui au printemps donnent des feuilleset des fleurs. Les fleurs se fanent bientt, maiselles produisent des fruits qui grossissent pendantl't et sont mrs en automne. Quand les fruitssont mrs on les cueille. Le sang de l'arbres'appelle la sve. L'arbre dort en hiver, mais il serveille au printemps.

  • LEONS DE CHOSES 7

    14. L'eau.

    L'eau se trouve dans les mers, les lacs, lesfleuves, les tangs. Quand il fait chaud, elle sechange en vapeur invisible. Cette vapeur montedans l'air.

    Quand l'air se refroidit, la vapeur devientvisible et forme des nuages. En t les nuagessont souvent accompagns d'clairs et de tonnerre.L'eau retombe sur la terre sous forme de pluie,de neige ou de grle.

    En hiver, la surface des tangs (et quand il faittrs froid la surface des fleuves et des lacs) gleet se couvre d'une couche de glace sur laquelle oupeut glisser et patiner.

    15. Le jour et la nuit.Le jour commence quand le soleil se lve. Il

    finit quand le soleil se couche. La nuit succdeau jour et le jour succde la nuit. A la fin deMars et la fin de Septembre les jours sont aussilongs que les nuits. En t les jours sont pluslongs que les nuits. En hiver les nuits sont pluslongues que les jours. On travaille pendant lejour. On dort pendant la nuit. Le moment quiprcde le lever du soleil s'appelle l'aube. Lemoment qui suit le coucher du soleil s'appelle lecrpuscule.

    Les nuits sont noires, mais quelquefois elles sontclaires par de magnifiques clairs de lune. Quandle ciel n'est pas couvert de nuages, on voit brillerles toiles qui sont des soleils comme le notre.Elles semblent si petites cause de leur distancenorme.

  • LEONS DE CHOSES

    i6. Le mdecin.La semaine dernire, je me sentais malade.

    J'avais mal la tte. J'avais la fivre. J'ai appelle mdecin. Le mdecin est venu aussitt. Ilm'a tt le pouls, il m'a regard la langue, ilm'a pos des questions. Puis il a dit: "Kassurez-vous. Ce n'est pas grave. Vous avez attrapun refroidissement. Je vais vous crire uneordonnance." La bonne a port l'ordonnance chezle pharmacien. Elle a rapport une bouteille avecune tiquette. Les instructions taient crites surl'tiquette : Premh'e une cuillere bouche trois foispar jour. J'ai suivi l'ordonnance. J'ai gard le litpendant deux jours. Maintenant je suis guri.

    17. La tte.Le haut de la tte est couvert de cheveux.

    Los vieillards qui ont perdu leurs cheveux sontchauves. Le haut du visage se nomme le front.Sous le front sont les sourcils. Sous les sourcilssont les yeux protgs par les paupires et lescils. Nous voyons avec les yeux. Si un homme aperdu la vue, il est aveugle. Si un homme a perduun il, il est borgne. Entre les yeux se trouvele nez. Nous sentons avec le nez. A droite et gauche du nez sont les joues et les oreilles.Nous entendons avec les oreilles. Un homme quin'entend pas est sourd. Sous le nez se trouve labouche qui comprend les lvres, les dents, la langue,le palais. Nous gotons avec la langxie et le palais.Le bas du visage se nomme le menton.

  • LEONS DK CHOSES 9

    18. Le bord de la mer.

    Il est agrable de passer ses vacances nu bordde la inor. On peut so baijj^ner, aller en bateau,pcliei', ramasser des coquillages. La nier s'avanceet se retire deux fois par jour : c'est la mare.Quelquefois le bord de la mer est plat et couvert(If sable t)u de galets: c'est une plage. Quelquefoisla mer se brise contre de hautes murailles qu'onappelle falaises.

    Sur le bord de la mer on voit de grandes tours.Pendant la nuit on allume une lumire leursommet. Ce sont des phares. Les phares servent diriger les vaisseaux dans le port. Ils indiquentaussi les cueils o les vaisseaux pourraient fairenaufrage.

    19. Les habits.

    Nos habits sont faits avec de la laine, du cotonet de la soie qu'on file et qu'on tisse avec desmachines. Les habits nous protgent contre lefroid, la chaleur et l'humidit. Le chapeau estfait pour la tte, les souliers et les bottines pourles pieds, les gants pour les mains. Les hommesportent des pantalons, des gilets, des redingotesou des vestons. Les femmes portent des jupes etdes corsages. En hiver nous mettons des vtementsplus pais. En outre les hommes mettent despardessus et les femmes des manteaux.

    Les vtements sont faits par les tailleurs et lescouturires qui se servent de ciseaux, de fil etd'aiguilles. Le cordonnier fait les souliers et lesbottines avec du cuir.

  • lO LEONS DE CHOSES

    20. La maison.Les terrassiers creusent les fondations. Les

    maons construisent les murs avec des pierres oudes briques et du mortier. Les charpentiersassemblent les pices de bois qui supportent lestuiles ou les ardoises du toit. Les pltrierscouvrent les murs intrieurs et les plafonds avecdu pltre. Les menuisiers font les planchers, lesportes et les fentres. Les vitriers mettent lescarreaux aux fentres. Les serruriers posent lesserrures. Les plombiers posent les tuyaux pourl'eau et pour le gaz. Les peintres peignent lesboiseries.

    L'homme qui possde la maison est le propri-taire. Celui qui la loue est le locataire. Il paiele loyer au propritaire. Les principales picesd'une maison sont : la cuisine, la salle manger,le salon, les chambres coucher. Les tagescommuniquent au moyen de l'escalier.

    21. Le feu.On fait le feu dans le foyer. Le foyer est

    muni d'une grille. Au fond de la grille on metdu papier et de petits morceaux de bois. Puison met du charbon de terre avec la pelle. Onallume une allumette en la frottant sur la boteet on l'approche du papier. Le papier brle, lebois s'allume, le charbon prend feu son tour :la fume monte dans la chemine.

    Si le charbon brle mal, on le remue avec letisonnier. Si un morceau de charbon tombe, on leramasse avec les pincettes. Pour empcher lestincelles de voler dans la chambre, on met ungarde-feu devant le foyer. Si le feu n'est pasentretenu, il s'teint.

  • LEONS DE CUOSfclS 11

    2 2. Les livres.

    Beaucoup de personnes ont travaill pourproduire un livre. L'auteur, aprs avoir tudi etrflchi pendant lonj^tenips a crit le manuscrit.L'inii)rinieur l'iiuprinie. Le relieur plie et coudles feuilles et il y ajoute une couverture de papier,de carton ou de toile. Il porte les exemplaires chezle libraire qui les vend au [)ublic. 11 y a deshommes qui achtent beaucoup de livres. Ils lesrangent sur des rayons et ils t'ormtMit une collectionappele bibliothque.

    L'imprimerie fut invente au quinzime siclepar Gutenberg. Avant cette poque les livrestaient copis la main, de sorte qu'ils taienttrs chers. Aujourd'hui, grce au l)on march deslivres, l'instruction est la porte de tout le inonde.

    23. Le chne.Le chne est un des plus beaux arbres de nos

    forts. Il ne demande aucun soin. Il pousselentement. Son bois, qui est trs dur, ne pourritpas dans l'eau. Il est utilis par les constructeursde vaisseaux, les charpentiers, les menuisiers, lesbnistes, etc. Le chne vit pendant des sicles.Quand son corce est moulue, elle forme le tan.Les tanneurs se servent du tan pour prparer lecuir avec lequel les cordonniers font les souliei's.Le lige est l'corce d'un chne qui pousse dansle midi de la France et en Espagne. Le fruitdu chne s'appelle le gland. C'est une bonnenourriture pour les cochons. Quand un homme aune sant robuste, ou dit : il se port connue unchne.

  • 12 LEONS DE CHOSES

    24. Le cheval.

    Le cheval a le cou garni d'une p ^.se crinire.Son corps est couvert d'un poil fin et luisant; i'est termin par une queue touffue compose decrins trs longs. Ses jambes sont hautes. Sessabots sont entiers et non fendus comme ceux dela vache. On met des fers aux sabots pour lesempcher de s'user trop vite.

    Le cheval se nourrit de foin et d'avoine. Ilcouche sur la paille dans une curie. C'est unserviteur trs utile. On l'attelle la voiture et la charrue. S'il ne marche pas assez vite, on lefouette. On lui met une selle et on monte surson dos. S'il ne court pas assez vite, le cavalierl'excite avec ses perons.

    25. Le train.

    Le train se compose d'un certain nombre devoitures qui roulent sur des rails. Ces voituressont tranes par une machine vapeur appelelocomotive. La machine est confie aux soins dumcanicien qui est aid par le chauffeur. Cedernier jette du charbon de terre dans le foyerde la machine. Le feu transforme en vapeur l'eaude la chaudire. La vapeur a une force norme.Elle pousse un piston qui va et vient et faittourner les roues de la locomotive.

    Il y a des trains omnibus qui s'arrtent danstoutes les gares, des trains express qui vont trsvite et des trains de marchandises qui vontlentement. Pour arrter le train, le mcanicienserre les freins.

  • LEONS DE CHOSES I3

    26. Les aliments.

    Les pritipaux aliments sont le pain, la viande,le poisson, les lgumes et les fruits. Le pain blancest fait avec de la farine ; le pain bis avec de lafarine et du son. La viande est la cbair desanimaux. On mange principalement la chair dubuf, de la vache, du veau, du mouton, de l'agneau,du porc. On mange aussi la volaille : poules,dindes, canards, oies, et le gibier : livres, lapins,perdrix, faisans. Il y a deux sortes de poissons :le poisson de mer, et le poisson d'eau douce qu'onpche dans les rivires, les lacs et les tangs. Lesprincipaux lgumes sont les pommes de terre, les2houx, les pois. Les principaux fruits sont lespommes, les poires, les prunes, les noix.

    27. Le pain.En automne, le fermier laboure la terre avec

    la charrue. Puis il sme le bl. Au printemps lebl pousse. En t les pis se montrent. Quandils sont mrs, on les coupe avec la faux ou avec unemachine appele moissonneuse. C'est la moisson.On lie le bl en gerbes, on le porte la grange,on le bat pour sparer le grain de la paille. Onporte le grain au moulin. Le meunier crase le^rain pour obtenir la farine. Le boulanger achtea farine. Il la ptrit avec de l'eau et du sel et1 ajoute du levain pour rendre le pain plus lger.La pte est coupe en morceaux et mise au four.(Vu bout d'une demi-heure le pain est cuit. Leboulanger porte les pains dans sa boutique et lesrend ses clients.

  • 14 LEONS DE CHOSES

    28. Les boissons.Les gens trs sobres boivent de l'eau pure qui

    est une boisson fort saine. Les principales boissonsferinentes sont la bire, le vin, le cidre. La bireest faite par les brasseurs avec de l'orge et duhoublon. Le vin se fait avec des raisins. Auconiniencement de l'automne, quand les raisinssont mrs, les vignerons les cueillent. Ils lesjettent dans de grandes cuves, puis ils les crasentet laissent fermenter le liquide. Quand le vin acess de fermenter, on le tire et on le conservedans des tonneaux. Plus tard le meilleur vin estmis en bouteilles. Le cidre se fait avec le jus despommes qu'on crase sous un pressoir.

    Toutes les boissons fermentes enivrent. Ceuxqui s'enivrent frquemment sont des ivrognes. Ilsperdent leur saut et leur intelligence.

    29. Les ufs.

    L'oeuf se compose de la coquille, du blanc etdu jaune. Les ufs sont trs nourrissants. Lesmeilleurs sont les ufs de poule, mais on mangeaussi les ufs d'oie et de canard. On peut fairecuire les ufs de plusieurs manires. 1 Vousmettez l'uf dans l'eau bouillante i:)endant troisminutes. Cela s'appelle un uf la coque. 2 Vousfaites fondre du beurre dans un plat de terre oudans la pole. Quand le beurre est fondu, vouscassez les ufs sans crever le jaune et vous lesfaites cuire lgrement. Cela s'appelle des ufssur le plat. 3 Vous cassez plusieurs ufs. Vousles brouillez. Vous les faites cuire dans la poleavec du beurre. C'est une omelette.

    On emploie aussi les ufs pour faire deagteaux et des friandises.

  • LEONS DE ( IIOSKS I5

    30. Les poissons.Les poissons vivent dans l'eau. Leur sanp est

    froid. Leur peau est couverte d'ccaillos. Ils n'ontpas de poumons, mais ils respirent avec leursbranchies. Ils n'ont pas de pattes, mais ils naj^ciitavec leur queue et leurs nageoires.

    Les uns habitent l'eau douce des rivires et destantes, par exemple : la carpe, la truite, le brochet,ranj,'uille. Les autres habitent l'eau sale de lamer, par exemple : le hareng, la sole, la morue quinous donne l'huile de foie de morue, le recpiin quimange les naufrags.

    On pche les poissons avec un filet ou la ligne.La ligne se compose d'une ficelle et d'un hameon.On met une amorce au bout de l'hameon pourattraper le poisson.

    31. Les oiseaux.Les oiseaux font des nids. Ils pondent des ufs.

    La mre couve les ufs. Les petits brisent la cocpiilleavec leur bec et sortent de l'anif. Les parents vontchercher leur nourriture. Le corps des petits estd'abord couvert de duvet. Bientt leurs plumespoussent. Ils apprennent voler. Quand leurs ailessont assez fortes, ils quittent le nid. Certains oiseauxmangent les chenilles et les insectes. Ils sont trsutiles. D'autres oiseaux se nourrissent de graineset de fruits. Ils sont nuisibles. Il y a aussi desoiseaux de proie qui tuent et mangent les petitsoiseaux et les petits quadrupdes. Les oiseaux demer mangent du poisson.

    L'aigle est le roi des oiseaux. Le rossignolet l'alouette sont des chanteurs admirables. Le

  • l6 LEONS DE CHOSES

    paon est trs fier de son plumage. Le perroquetparle, mais il ne sait pas ce qu'il dit. L'hirondellepasse l'hiver dans les pays chauds, mais elle revientchaque printemps.

    32. Les abeilles.Les abeilles ressemblent de grosses mouches.

    On les appelle quelquefois mouches miel. Leurmaison s'appelle la ruche. Au printemps et ent elles travaillent sans cesse. Nous les avonstous entendues bourdonner. Nous les avons tousvues voler de fleur en fleur et rentrer la ruchecharges de butin. Les abeilles font de la cire.Avec la cire elles font des cellules. Dans lescellules elles conservent leur miel. Le miel estsucr et sent trs bon. Il ne faut pas taquinerles abeilles. Quand elles sont en colre ellespiquent avec leur aiguillon, et la piqre cause uneenflure trs douloureuse. Les abeilles ont peur dufroid ; elles restent la maison pendant l'hiver.

    Les gupes et les bourdons sont plus jolis queles abeilles, mais ils nous sont inutiles.

    33. Les mtaux.Les principaux mtaux sont : l'or, l'argent, le

    cuivre, le fer, le plomb, le mercure. L'or est jaune,l'argent est blanc, le cuivre est rouge. Avec cestrois mtaux on fait les pices de monnaie. Lefer est le plus utile de tous. Il prend les formesles plus diverses : il devient clef, serrure, ustensilede cuisine, marteau, pelle, pioche, bche, etc. Ildevient les puissantes machines des usines, leslocomotives, les vaisseaux de guerre, les canons,

  • LEONS DE CHOSES I7

    les ressorts, les couteaux, les ciseaux, les aif^uilles,les clous, les charrues, les poles, les limes, lesfusils. Le fer se rouille quand il est expos riuiniidit.

    La fonte et l'acier sont du f(>r (^ui contient unecertiine quantit de carbone. L'acier en contienttrs peu. La fonte en contient davantage. Leplomb est trs lourd. On le fond pour faire destuyaux, des balles, etc. Le mercure est liquide.On s'en sert pour faire des baromtres et desthermomtres.

    34. Les bateaux.Il y a de petits bateaux qu'on fait avancer

    sur l'eau avec des rames. Les pcheurs ont desbateaux plus grands qui marchent l'aide devoiles. Les voiles sont de grandes pices de toileattaches aux mts. Les paquebots qui portentles voyageurs et les marchandises marchent l'aide d'une hlice place l'arrire. Les hlicessont mises en mouvement par la vapeur. Lesmarchandises sont places au fond dans la cale.Les cabines et les salons pour les voyageurs sontcouverts par le pont. Les passagers montent surle pont pour se promener et pour prendre l'air.

    Le capitaine est debout sur la passerelle. Toutl'quipage lui obit. On fait aller le vaisseau droite ou gauche au moyen du gouvernail. Laboussole indique la route suivre.

    35. Le chien.Le chien est pour l'homme un ami fidle et

    dvou. Il avertit son niait re par ses aboiementsquand un inconnu entre chez lui. Les voleurs

    B

  • l8 LEONS DE CHOSES

    n'osent pas s'introduire dans une maison o il y aun chien. Avez-vous jamais vu un chien de bergeravec son troupeau? Il court aprs les brebis quis'cartent, il les ramne, il mord celles quin'obissent pas assez vite. Son matre n'a qu'unsigne faire, le chien comprend et excute sesordres. Le chien de chasse a l'odorat trs fin.Il sent le gibier une grande distance. Il faitpartir les livres, les lapins, les perdrix, et quandson matre les a tus avec son fusil, il va leschercher et les lui apporte.

    En retour de tous ces services, le chien nedemande que les restes de notre table, quelquesos ronger et une niche pour dormir. Il est sisoumis qu'il lche la main qui le frappe.

    36. Un village franais.Les maisons du village ne sont pas serres les

    unes contre les autres comme celles des villes. Act de chaque maison il y a presque toujours unjardin et un verger. On voit aussi des granges,des hangars, des curies pour les chevaux, destables pour le btail. Les maisons les pluspauvres ont seulement un rez-de-chausse et sontcouvertes de paille. On les appelle des chaumires.Les autres ont un premier et quelquefois undeuxime tage.

    Presque tous les habitants du village sont deslaboureurs ou des vignerons. On y trouve quelquesartisans : le menuisier qui fait les meubles, lebourrelier qui fait les harnais et les selles, lecordonnier qui fait les chaussures, le marchal quiferre les chevaux. On y trouve aussi un cur, unmdecin qui soigne les malades, un instituteur quiinstruit les enfants. Les seuls difices sont l'glise,la mairie et la maison d'cole.

  • ANECDOTES ET HISTOEIETTES.

    I. Rponse inattendue.Dans une ville du midi de- la France frquente

    en hiver par de nonil)reux trangers, on voitl'inscription suivante sur la porte d'un htel :

    Ici on jiarle anglais, allemand, russe, italien,e^spar/uol.

    Un anglais entre et demande l'interprte."Nous n'avons pas d'interprte," lui dit le garon.

    " Mais alors qui parle les langues mentionnes surla porte?""Les voyageurs, Monsieur," rponditle garon.

    2. Un bon dner.Un Franais voyageait en Chine. Un jour,

    comme il se promenait dans les rues de Pkin, ilse perdit dans cette ville immense. Il avait faim,il tait fatigu, et vo^'ant un restaurant chinois, ily entra. Il ne parlait pas le chinois, mais il fit unsigne et un garon trs poli lui apporta un j)t''.Le voyageur le gota, le trouva bon et le mangea.Voulant savoir avec quoi ce pt tait fait, ilappela le garon, et montrant l'assiette vide, ildit: ''couac, couac" (canard). Le garon comprit.Il fit un signe tie tte ngatif et rpondit: ''ouah,ouah" (chien).

  • 20 ANKCDOTES ET HISTORIETTES

    3. A bon chat bon rat.Napolon I*"" causait un jour avec sa femme,

    l'impratrice Josphine.Comme elle parlait un peu tourdiment il lui

    dit: "Savez-vous, Madame, quelle diffrence il y aentre un miroir et vous ?Non, rpondit-elle.Eh bien, c'est que le miroir rflchit sans

    parler et que vous parlez sans rflchir.Ah ! et vous, Monsieur, dit vivement Josphine,

    savez-vous quelle diffrence il y a entre un miroiret vous-mme VNon, rpond son tour Napolon.Eh bien, mon ami, le miroir est poli et vous

    ne l'tes pas."

    4. Une explication scientifique." Pouvez-vous me dire, demandait l'examinateur

    un candidat, quels sont les effets de la chaleuret du froid?" Aprs un moment de rflexion, lejeune homme rpondit d'une voix assure : " Lachaleur dilate et le froid contracte.Et inaintenantpouvez-vous me donner un exemple de la dilatationpar la chaleur et de la contraction par le froid ?

    En hiver, quand il fait froid, les jours sont trscourts et en t quand il fait chaud, les jours sonttrs longs." L'histoire ne dit pas si le candidatfut admis.

    5. Comment on devient riche.Un jeune commerant qui tait trs dpensier

    ne pouvait pas russir dans ses affaires. Un soiril reut la visite de son oncle, riche ngociant,

  • ANECDOTES ET IIIS lOIlIETrES 2 1

    qui il avait plusiours fois oiiiprunt do l'ar^oiit.' Mon oncle, conunent avez-voiis t'ait pour (Icvcnirsi riche?" demanda le jeune lionnne.

    Il y avait deux bougies allumes sur la table.L'oncle en teignit une et rpondit : " C'est enn'allumant pas deux bougies quand une seulesuilisait.

    "

    6. La richesse et le bonheur.Une mre de famille demandait Franklin

    pourquoi la possession de grandes richesses est sisouvent accompagne de dceptions. Celui-ci pritune pomme dans un jjanier et la prsenta unentant qui jouait dans la chambre. L'enfantpouvait i)eine la tenir dans sa petite main.Franklin lui en offrit une seconde. Le bambintout joyeux la prit de l'autre main. Alors Franklinlui en prsenta une troisime. L'enfant ne putpas la recevoir malgr tous ses efforts et il semit pleurer.

    Franklin dit alors la mre de famille: "Voiciun petit homme qui a trop de richesses. Avecdeux pommes il tait heureux ; il ne l'est plusavec trois."

    7. Un jugement quitable.Deux i)etits garerons trouvrent une noix sous

    un grand arbre prs de leur maison. " Elle est moi, dit Pierre, car c'est moi qui l'ai vue lel)iemier.Non, elle m'appartient, dit Jean, car c'estmoi qui l'ai ramasse." L-dessus une violentequerelle s'leva. Un jeune homme qui passait semit au milieu des deux gar

  • 22 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    celui qui le premier a vu la noix. L'autre estpour celui qui l'a ramasse. Quant l'amande, jela garde pour prix du jugement que je prononce."Ainsi Unissent la plupart des procs.

    8. Le Normand et le boulanger.Un Normand entra un jour chez un boulanger

    et demanda un pain de deux livres. Le boulangeren mit un sur le comptoir. Le Normand endemanda le prix. "Cinquante centimes," rponditle boulanger."Il n'a pas le poids," dit l'acheteuren le pesant dans sa main."N'importe," rpliqual'autre, " il sera plus facile porter." Le Normanddposa alors quarante centimes sur le comptoir."Ce n'est pas assez," dit le boulanger."N'importe,"rpliqua le Normand, "ce sera plus facile compter."

    9. Un animal extraordinaire.Un jour, dans une foire, on entendait un homme

    qui criait :" Entrez, messieurs, entrez, mesdames ! pour dix

    centimes, deux sous, vous allez voir un animalextraordinaire. C'est un chat, et ce n'est pas unchat ; il a la tte d'un chat, mais ce n'est pas unchat ; il a les yeux d'un chat, mais ce n'est pas unchat ; il a les oreilles d'un chat, mais ce n'est pasun chat ; il a le museau d'un chat, mais ce n'estpas un chat ; il a la gueule, les dents, les griffesd'un chat, mais ce n'est pas un chat ; il ressemble un chat comme deux gouttes d'eau, mais ce n'estpas un chat.

  • ANECDOTES ET HISTORIEITES 23

    Qui veut vdir cet animal curioux ?Dix cen-times, deux sous, messieurs, mesdames ! Entrez,s'il vous plat, cela ne cote que deux sous."

    On entrait pour voir ce que c'tait ; et savez-vous ce qu'on voyait?

    Devinez un peu !C'tait . . . une chuttc.

    10. Dvouement sublime.On construisait une maison. Plusieurs ma(,'ons

    travaillaient sur un chafaudage trs lev. Tout coup le plancher charg de pierres se brise etles malheureux maons sont prcipits dans larue, except deux qui ont eu le temps de secramponner une poutre moiti casse. Maisce fragile supi)ort craque sous leur poids et va serompre. "Jean, dit l'un, nous sonnnes trop lourds,mais un seul pourrait attendre du secours.""C'estvrai, mais qui se dvouera?""J'ai quatre enfants,"murmura le premier." Eh bien, adieu, Pierre,"reprit le second, et il se laissa tomber eurecommandant son me Dieu.

    II. Les rsultats de l'intemprance.Les Arabes racontent qu'un dmon d'un aspect

    terrifiant apparut un jour un honnte musulmanet lui dit d'une voix tonnante: "Tu vas mourir."Le pauvre homme se mit trembler de tous sesmembres. Alors le dmon reprit en adoucissantsa voix : "Je puis te laisser vivre, mais l'une destrois conditions suivantes: Frai)pe ton pre, tueta soiur, ou bois du vin."

  • 24 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    Le musulman pensa : "Je suis trop jeune pourmourir ; mais je ne puis pas frapper mon pre, ceserait un sacrilge ; ni tuer ma sur, ce serait uncrime pouvantable. Je boirai du vin."

    Et il but du vin, mais il s'enivra, et pendantqu'il tait priv de sa raison il frappa son preet il tua sa sur.

    12. En Chine.Un voyageur vit un jour, assis au bord du

    chemin, un grand et fort Chinois, de quarante quarante-cinq ans, qui pleurait chaudes larmes."Mon ami, lui demanda le voyageur com-

    patissant, pourquoi pleurez-vous ainsi, comme unenfant ?Oh, Monsieur, rpondit l'autre, mon pre m'a

    battu.N'tes-vous pas honteux? Comment pouvez-

    vous, votre ge, pleurer pour si peu de chose ?Ce n'est pas pour les coups que j'ai reus

    que je pleure, rpondit le Chinois, mais j'ai sentique mon pauvre pre n'a pas longtemps vivre.Son bras devient plus faible de jour en jour."

    13. Une heureuse famille." Ma chrie, j'ai t au march et je vous ai

    rapport cette belle poire," dit une mre safille. La jeune fille remercia sa mre et prit lefruit, mais elle ne le mangea pas. Elle le gardapour son frre et elle le lui donna quand il revintde l'cole. Le petit garon se prparait mangerla poire qui tait mre et qui sentait trs bon,quand il se rappela que son pre travaillait au

  • ANECDOTES ET HISTORIETTES 25

    soleil dans le jardin et devait tre altt^r. Ilcourut lui porter sa poire. Le pre fut touchde cette marque d'affection, mais il garda le fruitpour sa femme et le lui ofrit qu.-md il rentra la maison.

    Ainsi la poire revint entre les mains de lamre qui l'avait donne et celle-ci remercia leciel en voyant la tendre afYoction qui unissaittous les membres de la famille.

    14. Le chat de la vieille femme.Je vis un jour dans la rue une bonne femme

    entoure par un cercle de badauds.Elle tait assise par terre contre le mur ; elle

    avait sur ses genoux le corps pantelant d'un chatet elle sanglotait.

    On me raconta le drame. Le chat tait tombdu troisime tage, sain et sauf, parat-il, mais unpeu tourdi de la chute ; un mauvais gamin l'avaitsaisi et l'avait jet sous les roues d'une voiturequi passait.

    La bonne femme pleurait toujours. Autourd'elle, les uns riaient, les autres essayaient de laconsoler ; enfin, levant vers un des assistants safigure ride, toute ruisselante : " Je sais bien quece n'tait qu'un chat, dit-elle ; mais ma petite fillel'avait lev. Elle est morte aussi. A qui pourrai-je maintenant parler d'elle?"

    15. Gnrosit de Turenne.Turenne avait apcrt.u un jour en passant la

    revnie de ses troupes un officier trs brave, mais

  • 26 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    trs pauvre, si pauvre qu'il ne possdait qu'unmauvais cheval peine capable de suffire auxncessits du service. Turenne invita l'officier dner. Aprs le repas, il lui dit: "Permettez-moide vous demander un service. J'espre que vousne refuserez rien votre gnral. Vous savez queje n'ai plus trente ans. Les chevaux trop vifs mefatiguent. J'ai vu ce matin votre cheval qui feraitbien mon affaire. Voulez-vous me le cder ? "

    L'officier, croyant rendre service son chef, con-sentit avec empressement, et le lendemain ilrecevait un des meilleurs chevaux de l'arme. Jen'ai pas besoin de vous faire sentir la dlicatessede ce procd.

    i6. Le chou monstre.

    Quelques personnes coutaient avec beaucoupd'intrt un homme qui avait visit les quatreparties du monde. Il racontait que, entre autrescuriosits, il avait vvi au Japon un chou monstre,tellement grand qu'une troupe de cinquantecavaliers pouvait facilement s'abriter sous sesfeuilles. "Et moi, dit une autre personne de lasocit, j'ai beaucoup voyag aussi, et dans le paysen question j'ai vu une chose aussi extraordinaireque ce chou. J'ai vu une immense casserole ; ellen'tait pas encore termine, mais plus de troiscents ouvriers travaillaient l'extrieur, tandisque cinquante autres la polissaient l'intrieur.

    Mais quel usage tait donc destine cettecasserole?" demanda le premier narrateur avec unsourire d'incrdulit. "A faire cuire votre chou,"rpondit l'autre.

  • ANECDOTIvS KT MIS TOK 1 1: ITES 2^

    17. Le boucher et l'avocat.Vu gros chien passait devant la hontitiue d'un

    bouclier. Il saisit un nior

  • 28 ANECDOTES ET HISTORIETPES

    Ce n'est pas luoi, rpond l'autre.Tant mieux, mon ami.Et pourquoi cela?Parce que, reprend La Fontaine, j'avais mis

    de l'arsenic dedans pour empoisonner les rats.Ah ! mon Dieu ! de l'arsenic ! s'crie son ami,

    je suis empoisonn !Tranquillisez-vous, mon cher, dit La Fontaine

    en riant, c'est une plaisanterie que j'ai faite poursavoir qui a mang ma pomme."

    19. Lgende Persane.Zoroastre qui fonda la religion des Parsg. se

    demandait un jour quelles taient les punitionsrserves aux mchants aprs leur mort. Un ange,dit une lgende persane, lui apparut, le conduisitdans les rgions souterraines et lui montra lespeines infliges ceux qui n'avaient commis quede mauvaises actions durant leur vie.

    Zoroastre constata qu'il y avait l des gens detoutes les conditions. Il vit parmi eux plusieursrois et il en remarqua un qui n'avait qu'un pied.

    "Pourquoi donc, dit-il, celui-ci est-il estropi?"L'ange rpondit :

    "Ce souverain mchant n'a fait qu'un acte debont dans son existence. En allant la chasseil vit un dromadaire qui tait li trop loin de sonauge. L'animal avait faim ; il tirait sur sa corde,mais il ne j)ouvait pas atteindre sa nourriture.Le roi approcha l'auge d'un coup de pied. Nousavons mis le pied dans le ciel. Le reste est ici."

  • ANEC'i)t)ii;s KT nisr()Kii;iTi:8 2q

    20. Le derviche offens.Le favori d'un sultan jt'ta uni^ pici-rt h un

    pauvre clorviclu' qui lui loniandait l'auiniu'. Ia'derviclii' insult n'osa pas se plaindre, mais ilramassa la pierre et l'emporta. " Tt ou tard,"pensa-t-il, "je trouverai certainement l'occasion deme venger avec cette mme pierre de cet honnueor^jucilleux et cruel."

    (^ueUiuos jours ai)rs, il entendit des cris dansla rue ; ayant demand quelle en tait la cause, ilapprit que le favori venait tle tomber en disgrce,que le sultan avait donn l'ordre de le mener surun chameau par les rues et de l'exposer auxinsultes de la populace. Aussitt le deivichesaisit sa pierre ; mais, aprs avoir rflchi queKpiesinstants, il la jeta dans un puits en disant: "Jesens maintenant qu'il ne faut jamais se venger

    ;

    car, si notre ennemi est puissant, cela est imprudent;si, au contraire, il est malheureux, cela est bas etcruel."

    (Hkkker.)

    2 1. L'oreille fine.

    Mont sur une chaise pour attraper une mouchebleue, je m'appuie contre la glace du salon. Sesclous uss cdent. Elle tombe et entrane avec ellela pendule, les chandeliers et deux grands vasesvides.

    Tout se brise sur le plancher avec un bruit detonnerre.

    Je reste frapp de stupeur. Le chien aboiedans la cour.

    De la chambre voisine, grand-pre, malade etcouch, m'ajipelle : "Il me sembla (jue j'ai entc^uduun bruit, petit? Qu'est-ce donc?"

  • 30 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    Je rponds sans savoir ce que je dis : " Rien,grand-pre, j'ai laiss tomber mon porte-plume !

    Ton porte-plume, petit! ton porte-plume!"Grand-pre est trs tonn. Il se soulve sur soncoude, montre une bonne figure contente, et metapotant la joue : " Hein, petit, ils croient que jesuis sourd, mais j'ai encore l'oreille fine!"

    (D'aprs Jules Renard.)

    22. Honntet rare.Deux cultivateurs se prsentrent un jour

    devant un juge. L'un dit au magistrat : " Mouvoisin m'a vendu dernirement un morceau de terre.Hier, en labourant le champ, j'ai trouv cettebourse pleine d'or. Je ne peux pas la garder, carje n'ai achet que la terre, et je n'ai aucun droitsur cet or."

    Le voisin dit son tour au juge : " Ce n'estpas moi qui ai cach cette bourse dans le sol ; etcomme j'ai vendu la terre telle qu'elle tait etavec tout ce qu'elle renfermait, je ne peux pasprendre cet or."

    Le juge, admirant l'honntet de ces deuxhommes, s'cria : " En vrit, voil la premire foisque je suis appel juger une affaire de ce genre.... Vous, dit-il l'un d'eux, vous avez un fils

    ;

    et vous, dit-il l'autre, vous avez une fille. Mariezvos enfants ensemble et donnez-leur cet or afinqu'ils achtent une ferme et qu'ils lvent unefamiUe."

    23. Le cheval et les hutres.Un soir d'hiver, un voyageur arriva, grelottant

    de froid, dans une auberge. La salle mangertait remplie de monde et il ne pouvait pas

  • ANECDOTKS KT HISTOIilETrKS 31

    approcher du feu. " Portez vite deux douzainesd'hutres mon cheval," dit-il ;i l'aul^M-^istr. "Deshutres votre clieval?" (iciuaiidc crliii-ci foii,surpris."Oui, il les aime beaucoup."

    L'aubergiste mit les hutres dans un panier etsortit pour les porter au cheval. Aussitt, tousles voyageurs, pousss par la curiosit, quittent lachemine et se rendent l'curie pour voir cecheval extraordinaire manger des hutres. Pendantce temps, le nouveau venu ]irend la meilleure placeau coin du feu et se chauffe son aise.

    Au bout de quelques minutes l'aubergiste revintet dit que le cheval ne voulait pas toucher auxhutres. "Ah ! reprit le voyageur, il ne veut pasen manger aujourd'hui ; eh bien ! apportez-les moiet donnez-lui un demi-boisseau d'avoine."

    24. L'ne retrouv.Un bon fermier, nomm Lucas, revenait de

    la foire, en compagnie de six nes qu'il avaitachets. Aprs avoir march quelque temps, il sesentit fatigu et monta sur l'un des baudets.Mais quelle fut sa surprise et sa douleur quandil s'aperut qu'un des nes avait disparu. Troptroubl pour rflchir, le pauvre villageois retournesur ses pas. Pendant trois heures, il court larecherche de l'ne qui est sous lui. Aprs avoirchevauch en vain travers les montagnes, lesvalles et les forts, il se dcide, en pleurant, retourner la maison. De loin, sa femmel'aperoit ; elle accourt et lui demande la cause deson retard. Lucas est si mu qu'il ne songe pas descendre de sa monture. Il montre sa femmeles cinq nes qui lui restent, et s'crie en pleurant:

  • 32 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    Le sixime est perdu !La fermire compte les nes, regarde son mari,

    et lui dit en haussant les paules :Console-toi, pauvre sot ; tu ne vois que cinq

    nes et moi j'en trouve sept.

    25. Trait de reconnaissance.Une pauvre ouvrire fut transporte dans un

    hpital cause d'une paralysie du larynx quil'avait rendue muette. Elle tait dsole de sevoir dans ce triste tat et pleurait sans cesse.

    Le mdecin en chef la soumit un traitementrigoureux et longtemps inutile. Enfin, une nuitcomme elle essayait, selon sa coutume, de fairemovivoir son gosier rebelle, un mot s'en chappe.Elle parle, elle est sauve! Que va-t-elle faire?Sans doute appeler ses compagnes d'infortune etleur dire : " Je parle ! " le leur dire pour entendreelle-mme le son de sa propre voix ! Non, elle setait ! Six heures, sept heures sonnent. Les garde-malades lui apportent sa nourriture ; elle se taittoujours, et seulement parfois, cachant sa ttesous la couverture, elle s'assure de sa gurisonpar quelques syllabes prononces tout bas. Enfin,la porte s'ouvre, le mdecin entre et s'approchede son lit. Alors avec un sourire plein de larmes :" Monsieur, lui dit-elle, je parle, j'ai voulu garderma premire parole pour mon sauveur."

    (E. Legouv.)

    26. L'ennemi gnreux.Le rjrand-'ph'e.Tu seras un jour soldat, mon

    enfant. Si la guerre clate, tu te battras enconscience, parce que c'est ton devoir; mais, une

  • ANECDOTES ET HISTOUIKTTE9 33

    fois le foinhat fini, si ton ennemi est bless, tu ne(lois voir en lui {juiin frie nuilheureux.

    Il y a cin(iuante ans, nous avons eu iin^queiH^le avec les Russes et nous sommes alU'schez l'ux en Crime. Aprs un combat sanglant,deux blesss se trouvi-ent un soir tendus ctt^ te sur la terre nue : on n'eut pas le temps deles emporter.

    L'un tait un Fraiu;ais, l'autre tait un Russe.Ils soulVraient cruellement : ils essayrent de separler, et, s'ils ne se comprirent pas beaucoup, ilsse tmoignrent du moins de la sympathie et del'amiti. La nuit vint ; un des deux s'endormit.Le n>atin. (juand il s'veilla tout fait, il vit surlui un manteau qu'il ne comiaissait pas. Il tournales yeux vers son voisin : celui-ci tait m

  • 34 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    vendre et quel prix. Le charretier, voyantqu'il avait affaire un tranger, lui vendit troislouis ce qui valait au plus huit francs.

    Le march conclu, le voiturier alla l'aubergepour y djeuner et se vanta d'avoir trompl'tranger. Comme l'aubergiste lui faisait desreproches, il rpondit que ce bois tait saproprit et qu'il avait le droit de le vendre leprix qu'il voulait.

    Le djeuner fini, le voiturier demande ce qu'ildoit. " Trois louis," rpond l'aubergiste." Com-ment, trois louis pour un morceau de pain, un peude viande et deux verres de bire !Oui, c'est monbien, je suis libre de le vendre le prix que jeveux. Si vous n'tes pas content, allons chez lebourgmestre."

    Cette proposition fut accepte. Chacun exposasa cause devant le magistrat qui rendit sonjugement en faveur de l'aubergiste. Ce bravehomme reut les trois louis, donna six francs auvoiturier et courut porter le reste au Franais.

    28. Le cheval de l'Arabe.Un Arabe possdait un trs beau cheval auquel

    il tait fort attach. Une nuit le cheval disi)arut.Le matre ft des recherches dans le voisinage,mais sans aucun succs. Deux jours .aprs il serendit la ville voisine pour en acheter un autre.En arrivant sur le march il reconnut son chevalparmi ceux qui taient exposs en vente. Il saisitla bride et cria haute voix : " Ce cheval est moi, on me l'a vol il y a deux jours." Aussittun rassemblement se forma autour de lui. Lemarchand s'avana et lui dit poliment : " Vous

  • ANKcntn'Ks Kl' MisroRii/rrKs 35

    vous troni|)pz, mou ami, ce cheval rossomhlo pout-trc au v(")t i"e, uiais il est cortaiiUMurut ujoi. .lol'ai achet il y a phis d'un au."

    Ah)rs rAral)e jeta sou uiauteaii sur la tctc del'auiiual et cria : " Puisque vous possdez ce chevaldepuis phis d'uu au, vous devez bien le connatre

    ;

    de ([uei ci>il est-il borgne?"Cette question embarrassa le marchand, mais

    \oulant cacher son tr()ul>l(', il n'poudit au iiasaid :"De IVeil droit.Vous vous trompez." dit l'Aiabe.

    "Ah. c'est vrai, s'cria le fripon, je voulais direde l'il gauche."

    Alors l'Arabe, dcouvrant les ycnix du cheval,dit la foule qui l'entourait : " Vous voyez.Messieurs, que cet homme est un menteur et unvoleur. Le cheval n'est borgne ni de l'ceil droitni de l'il gauche." Tous les assistants clatrentde rire. On mena le voleur devant le juge quile condamna la prison.

    29. Le talisman.In marchand de Bagdad, voyant sa jeune

    femme en danger de mort, courut chercher unmdecin. Il rencontra en chemin un derviche

  • 36 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    Il courut alors chez le plus illustre docteur dela ville, mais il trouva sa maison entoure d'unemultitude d'mes dont les clameurs s'levaientjusqu'au ciel. En vain il continua ses recherches : la porte de tous les mdecins le mme spectacles'offrait ses yeux.

    Enfin, dans vm quartier pauvre, on lui donnal'adresse d'un jeune docteur la porte duquel ilne vit que deux mes. Il se dcida entrer etexpliqua l'objet de sa visite. " Je vous suis, ditle mdecin, mais comment avez-vous dcouvertmon adresse ?Votre habilet est bien connue,"rpondit le marchand." Vous me flattez, dit lejeune Esculape. je me suis tabli la semainedernire et je n'ai trait que deux malades."

    30. Le Repentir.Quelques enfants, en sortant de l'cole, rencon

    trrent un boiteux qui marchait avec beaucoupde peine. Ils le suivirent en imitant sa dmarcheet en se moquant de lui de la manire la pluscruelle. Le pauvre homme supporta tout ensilence, mais il avait de grossies larmes dfins lesyeux.

    Un vieillard qui avait assist cette scne fitsigne aux enfants de s'approcher : " Savez-vous,leur dit-il, quel est cet homme que vous insultez?coutez son histoire. A dix -huit ans, Mathieutait droit comme un I. Une nuit, un incendieclata dans le village. Rveill par le tocsin, ilarriva devant la maison qui brlait. Il appritqu'une femme avait t sauve, mais qu'un de ses^enfants tait rest dans une chambre du secondtage. Cette mre poussait des cris dchirants,

  • ANECDOTIvS Kl" M IS TOKI l", ITi;s 37

    suppliant tous k's assistants dallfr cIumtIut sonlils au milieu dos flammes. Nul n'osait so hasarder,tant le pril tait grand. Mathieu saisit une{'(heile, arri\e au toit, pt'nti'e dais la chamhrepar unt> lucarne ; ot, (jnehiues instants a|)i"s, onvoyait descendre au ])out d'une conU' un paTiiero dormait l'enlant. (Juand le courageux jeunehomme regagna son ciiclle, elle tait k demiconsume par la flamme ; il avait peine descenduquelques chelons qu'il fut prcipit sur le sol.C'est depuis ce temps qu'il est Ijoiteux."

    Les enfants avaient cout(5 ce rcit les yeuxhaisss. Le vieillard n'ajouta rien : il avait vu quele repentir, un repentir sincre et profond taitentr dans leur me.

    31. Tous ces pieds.Grand-pre a dans sa garde-rohe une longue

    range de bottes, bottines, souliers, pantoufles, etc.,en tout dix-huit paires. Sous le rideau qui couvreses habits, toutes ces chaussures ressemblent despieds d'hommes cachs. Bb pense aux femmespendues dans le cabinet noir de Barbe-Bleue.

    Mais comme il est trs brave, sa faon, iln'entre jamais dans le cabinet sans s'armer dv lacanne du grand-j)re ; et frappant tour de brassur le rideau qui cache des formes d'hommes, ilinjurie les souliers vides en rptant :

    "Pieds, pieds! je n'ai pas peur de vous! Jen'ai pas peur de tous vos pieds ! Je me moque devos pieds !"

    Or, un jour qu'il criait cela, une des grandesbottes se leva toute seule, sa pareille se leva

  • 38 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    ensuite ; et les deux hottes, marquant la mesvire,se mirent crier d'une voix tonnante sous lerideau :

    " Ah ! ail ! Qu'est-ce que c'est ? Nous allonsvoir !"

    Bb, poussant des cris affreux, se jeta dehorset tomba dans l'escalier. Il se fit une bosse latte et il ne voulut jamais plus rentrer dans lecabinet du grand-pre. En vain on lui jura queFirmin, le domestique, avait voulu lui jouer untour. Firmin lui-mme l'avoua. Jamais il nele crut.

    Chaque nuit, dans ses rves, il voyait les bottess'agiter, et les entendait parler de leur grosse voix.

    (D'aprs P. & V. Margueritte.Poitn, Plon. Nourrit & Cie.)

    32. Le petit vendeur d'allumettes I.La touchante histoire que vous allez lire est

    vraie. Le narrateur est un riche Anglais qui l'asouvent raconte ses amis sur lesquels elle nemanquait jamais de faire une grande impression :Un jour, disait-il, comme je sortais de ma

    maison situe au coin d'une grande rue de Londres,un enfant d'une douzaine d'annes, en haillons, levisage maigre et ple, m'offrit des botes d'allumettesen me priant de lui en acheter une par charit.

    Je tirai ma bourse : elle ne contenait que de l'or."Je suis bien fch, mon garon, lui dis-je, mais

    je n'ai pas de monnaie sur moi et je ne veux pasrentrer la maison pour en prendre.Oh, Monsieur, cela ne fait rien. Donnez-moi

    cette pice d'or, je vais courir chez un marchandet je vous rapporterai la monnaie.

  • ANECDOTES ET HISTORIETTES 3g

    Bienvi'ai? dis-jc (>n k' ivgardant lixruiont.Oh, Monsieur, lcu vrai. Je ne suis pas un

    voleur, Monsieur."Il y avait dans sa ple fij^^ure un air d'iioiuu'tet

    et de fiert. Je lui riMuis la i)ice d'or, il ])artiten courant et disparut clans la foule des passants.

    Cinq minutes se passrent, puis dix. Mal^ri'^l'honnte visage de l'enfant, je coninien(,'ais avoirdes st)up(;ons. J'attendis encore, mais au hout d'unedemi-heure il n'tait pas revenu. Je continiuii mapromenade en me promettant de profiter de laleon et de ne plus me lier aux petits vagabonds.

    33. Le petit vendeur d'allumettes ILQuand je rentrai au bout de (pielcpies heures,

    j'avais dj oubli cet incident. Mon domestiquem'annona qu'un enfant, qui dsirait me parler,attendait dans l'antichambre. Le petit garonque j'y trouvai ressend)lait mon voleur, mais iltait vidennnent plus jeune de (pu-Npies annes.Son visage, plus maigre encore et plus ple quecelui de l'autre, etiiit troidil par une expressionde cluigrin dsespr.

    "Monsieur, s'cria-t-il, est-ce vous (pii avez remis Robert une pice d'or'?" Je fis signe que oui,

    " Voici la monnaie. Monsieur, Kobert m'envoievous la remettre . . . C'est mon frre, et noussommes orphelins ... Il n'a pas pu vous larapporter , , . Une voiture l'a renvers, Monsieur,et prsent il est chez nous ... et je crois (pi'ilva mourir , . ."

    La voix du pauvre jietit se perdit dans lessanglots,

    " Oia est-il"? dis-je. Conduis-moi auprs d- lui.

  • 4 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    Je sortis avec l'enfant. Nous quittmes lesquartiers riches et nous pntrmes dans des ruestroites et sombres. Mon guide marchait aussivite que ses petites jambes pouvaient aller. " C'estici, Monsieur," dit-il au bout de quelques instantsen s'arrtant devant la porte d'une sorte de caveauqui s'ouvrait comme un trou noir au bas d'unevieille maison moiti ruine.

    34. Le petit vendeur d'allumettes III.Nous descendmes quelques marches disloques

    et ruisselantes d'humidit. Dans un coin du sombrecaveau, auprs d'un vieux fourneau teint, sur untas de haillons, je reconnus mon petit mendiant,tendu, immobile. Son visage, maintenant, taitd'une blancheur de cire, rendue plus blanche encorepar un mince filet rouge coulant du front fendu.

    Ses yeux se tournrent vers nous. " Monsieur,dit-il d'une voix faible comme un souffle, approchez-vous, s'il vous plat." Je m'agenouillai prs de luiet je pris sa main, une pauvre i^etite main glace.

    "Tu lui as donn l'argent, n'est-ce pas? dit-il son frre. Vous voyez bien, Monsieur, que je nesuis pas un voleur."

    Tout coup ses traits exprimrent une tristesseaffreuse. " Oli ! mon Dieu, gmit-il, Charley, monpetit Charley, qui prendra soin de toi ! Il n'avaitque moi, Monsieur, et maintenant . . . Oh ! mon

    ,

    Dieu! . . ."Je me penchai vers lui, je baisai le pauvre

    front bris, et je lui dis d'tre en paix, que jeveillerais sur son petit frre ; je lui parlailongtem])s, doucement. La petite main maigretait toujours dans la mienne, plus froide de

  • ANECnOTKS KT HISK t|; 1 1 : riKS 41

    minute en niiiuitc. II no parlait plus, ne ^ruiissaitplus. Ses yeux soult'uuMit allaient do son t'n'To moi avt'c une ox])i'(vssi()n de calmr pi

  • 42 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    rsultat : il tomba encore. Mais rien ne putarrter cet homme indomptable. "J'apprends,dit-il, ce qvie je dois faire. Recommenons." A laquatrime fois il sauta la barrire et resta enselle. De la part d'un homme qui inontait uncheval pour la premire fois, c'tait un exploittonnant.

    36. Vouloir c'est pouvoir II.Clout avait t nomm directeur d'une fabrique

    d'armes. Il eut un jour une discussion trs viveavec un officier qui se dclara insult et leprovoqua en duel. L'officier choisit le sabre.Clout n'avait jamais tenu un sabre de sa vie,mais il ne voulut pas reculer pour si peu. Il allatrouver un matre d'armes et lui dit: "Montrez-moiles principes d'une lutte au sabre.Voici, dit lematre d'armes en donnant son lve une sortede reprsentation.Est-ce tout ? demanda Clout.Non, on peut encore attaquer son adversaire detelle ou telle manire.Trs bien. Voil ce qu'onapprend dans un cours d'escrime?Voil en quoinotre art consiste.Cela suffit, je vous remercie."

    Clout avait son ide: "Voyons, se dit-il, ce quemon adversaire a appris et puis je chercherai uncoup qui sera une nouveaut et auquel, par con-squent, il ne sera pas prpar."

    Il retourna chez lui, s'enferma dans sa chambreet aprs avoir longtemps cherch il trouva uneattaque tout fait diffrente de ce que le matred'armes lui avait montr. " Cela suffit, pensa-t-il,je tiens mon homme."

    Le lendemain, le duel eut lieu. Le militaire futsurpris par un coup qu'il n'avait jamais vu et futmis hors de combat avant qu'il et le temps demontrer sa supriorit.

  • ANK( IXVIKS KT 1

    1

    IS ToHiprrrKS 43

    2)7 . Frdric II et son page.Frdiic II, roi do Prusse, tant un joui- trs

    nffaiiH' dans son i-al)inot, sonna plusieurs icprisc's;nuiis personne ne vint. Il ouvrit sa porto ot vitson pa;e profondment endornu dans un fauteuil.11 s'awinra vers lui et allait le rt'neiller, lor.stpi'ilap( itMit un l)ille( ipii sortait do sa poeho. Il futcurieux le savoir ce qu'il contoiuiit ; il le prit et lelut. Cot^iit une lettre de la mre du jeune homme,dans laquelle elle le remerciait do lui avoir envoyune partie de ses gages. Elle finissait on disantque Dieu le IxMiirait pour son bon ocour ot sa bonneconiluite. Le roi, aprs avoir lu, rentra doucementdans son cabinet, {)rit une bourse remplie d'or etla glissa avec la lettre dans la poche ilu page. Ilrentra dans sa chambre, et sonna si fort cette foisque le jeune homme se rveilla et entra. "Tu asbien dormi?" dit le roi. Le page tcha de s'excuser.Dans son embarras, il mit la main dans sa j)ocheet sentit avec tonnement la bourse. Il la tira,l)lit ot regarda le roi en versant des larmes, sanspouvoir prononcer une seule parole: "Qu'est-ce?dit le roi; qu'as-tu?""Ah! sire, fit le jeunehomme, quoiqu'un veut me ])erdre. Je ne sais pasd'o vient cet argent que je trouve diins ma poche.""Mon ami, dit Fn'dric, Dieu nous envoie souventses favoiu's pendant notre sommeil. Envoie cola ta mre, fais-lui mes compliments et dis-lui quej'aurai soin d'elle et de toi."

    38. L'me du docteur.Deux coliers allaient ensemble Salamanque.

    Se sentant fatigus et altrs, ils s'arrtrent aubord d'une fontaine qu'ils rencontrrent sur leur

  • 44 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    chemin. L, tandis qu'ils se reposaient aprs avoirapais leur soif, ils aperurent par hasard auprsd'eux, sur une pierre fleur de terre, quelques motsdj un peu effac-s par le temps et par les piedsdes troupeaux qu'on menait boire cette fontaine.Ils jetrent de l'eau sur la pierre pour la laver, etils lurent ces paroles en castillan: "Ici est enfermel'me du docteur Pierre Garcias."

    Le plus jeune de ces coliers, qui tait trstourdi, dit en riant de toutes ses forces : " Rienn'est plus drle: ici est enferme l'me .... Uneme enferme ! ... Je voudrais savoir quel imbcilea fait une pitaphe aussi ridicule." En achevantces paroles, il se leva pour s'en aller. Son com-pagnon, plus judicieux, dit en lui-mme : "Il y al-dessous quelque mystre ; je veux demeurer icipour l'claircir." Il laissa donc partir l'autre et,sans perdre de temps, il se mit creuser avec soncouteau autour de la pierre. Il russit l'enlever.Il trouva dessous une bourse de cuir qu'il ouvrit.Elle contenait deux cents pices d'or avec une cartesur laquelle taient crites ces paroles en latin :"Sois mon hritier, toi qui as eu assez d'intelligencepour deviner le sens de l'inscription, et fais unmeilleur usage que moi de mon argent."

    L'colier, ravi de cette dcouverte, remit lapierre comme elle tait auparavant et continua sonchemin avec l'me du docteur.

    (D'aprs Le SAGii.)

    39. La lgende du bonhomme Misre.Un jour deux pauvres voyageurs arrivent

    tremps jusiju'aux os dans un |)auv"re village.Aprs a\ oir vainement demand l'hospitalit unriche bourgeois du lieu, ils sont conduits, par une

  • ANKcnniKs Kl" MisroiMirrrKS 45

    niisrnble laveust'. ({u'ils renooiitivnt lavant sonliu'^t' au bord d'un ruisseau, cIic/ un paysan, lohouhoimne Misf^rc.

    .M.il

  • 40 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    H faut composer, et pour redescendre, elle promet Misre de ne venir le prendre qu'au jour dujugement dernier.

    D'oii il rsulte que Misre restera sur la terretant que le monde sera monde.

    40. Une histoire sans fin.n y avait une fois Bagdad un calife dont

    le plus grand plaisir tait d'entendre raconter deshistoires. Il offrit la main de sa fille quiconqueinventerait un conte qui n'aurait pas de tin. Ungrand nombre de candidats se prsentrent, maisils avaient trop compt sur la puissance de leurimagination. Ils chourent tous et furent mis mort.

    Enfin un nouveau conteur se prsenta et ilcommena par raconter comment un grand roi,dans un pays lointain, voulant prvenir une famine,btit un grenier aussi grand qu'une montagne etle remplit de grain. Le roi n'avait laiss qu'unetoute petite ouverture pour donner de l'air, maisun nuage de sauterelles qui obscurcissait le cielarriva dans le pays, et les voraces insectesdcouvrirent cette ouverture.

    " Et alors, continua le conteur, une sauterelleemporta un grain de bl, puis une autre sautei'elleemporta un autre grain de bl, puis une autresauterelle emporta un autre grain de bl."

    " Mais qu'arriva-t-il, demanda le Calife,aprs que les sauterelles eurent emport tout lebl?"

    " Oh ! rpliqua le conteur, nous n'en sommespas encore l, il faut suivre le fil de l'histoire.

  • ANFXnOTKS RT H FST(>RIP:TTES 47

    Et puis une Mutro sautorollo oiiporta un aulro^Muin (io bl, et puis une autre sauterelle emportaun autre grain de bl, et puis une autre sauterelleemporta un autre grain de bl "

    On dit qu'aprs trois semaines de cette incessanterptition, le Calife, craignant de devenir fou, sedclara satisfait et accorda la main do sa fille l'infatigable conteur.

    41. La libert.Un tranger passait un jour sur le Pont-Neuf k

    Paris. Il remarqua deux enfants appuys contrele parapet. L'an tenait en main une cage(pli contenait cinq petits oiseaux. Les pauvresprisonniers n'taient pas encore habitus leurcaptivit, car ils faisaient des efforts dsesprespour s'chapper et se heurtaient sans cesse contreles barreaux.

    A cette vue, la figure du passant devint sombre.

    "Combien vendez-vous ces oiseaux?" dit-il l'enfant qui tenait la cage.

    Les deux enfants changrent quelques paroles voix basse. Voyant qu'ils avaient devant eux untranger, ils rsolurent de lui demander le doublede leur jirix ordinaire. "C'est vingt sous, monsieur,"rpondirent-ils.

    L'tranger ne marchanda pas. Il donna Fargent,reut un des oiseaux, le caressa un instant et luirendit la libert. Puis il le regarda avec joiemonter vers le ciel. Ensm'te l'tranger d

  • 48 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    "Monsieur, pourquoi avez-vous achet ces

    oiseaux, si vous ne dsirez pas les garder ? " luidemandrent-ils enfin.

    "Je viens d'Italie, rpondit l'tranger; pendantdix ans j'ai t injustement retenu dans une sombreprison o je gmissais dans l'horreur de la nuit.C'est pour remercier Dieu de m'avoir rendu lalibert que je la donne ces petits tres."

    Les enfants le regardrent tout mus. Honteuxd'avoir tromp cet homme si gnreux, ils luirendirent la moiti de l'argent qu'ils avaient reude lui.

    42. Une vasion.Un vizir avait eu le malheur de dplaire au

    sultan. Il fut condamn tre emprisonn pourle reste de ses jours au sommet d'une tour.Cette tour tait si leve que toute tentatived'vasion semblait impossible.

    Une nuit, la femme du vizir, qui tait incon-solable, vint au pied de la tour et se mit appelerson mari grands cris. Celui-ci qui ne dormaitpas l'entendit. Il lui dit doucement: "Ne pleurezpas, mais faites ce que je vais vous dire et jeserai bientt en libert. Retournez la maison.Apportez une blatte vivante, un peu de beurre, ettrois pelotons : l'un de soie trs fine, l'autre de filet l'autre de ficelle, et enfin un rouleau de cordeet une lime."

    La femme courut la maison et apporta au piedde la tour tout ce que le prisonnier demandait.Alors celui-ci dit: "Attachez le fil de soie la pattede la blatte, mettez-lui un peu de beurre sur latte et posez-la sur le mur." Cela fut bientt

  • ANECDOTES ET HISTORIl'rrTKS 4g

    fait. La blatti, sentant du hcnric au-dessus d'elle,se mit grimper le lou^ du mui- la recluTr'hed'uu bon repas. Elle tinit par ai rivei- la feiu'-treoh tait le vizir tpii saisit l'insecte et \r iil desoie aucpiel sa t'enmie attacha le fil tU coton.Puis il tira doucement pour amener le Iil de cotonau bout (hupiel tait attache la ticelle, et aveccette dernire, il amena la corde et la lime.

    Il dit ensuite sa femme de retourner lamaison, de seller deux bons chevaux et de se tenirprte partir avec son or et ses bijoux. La nuitsuivante, le vizir coupa avec sa lime yn desbarreaux de la fentre, et ayant attach solidementla corde l'intrieur de la tour, il descendit jusqu'terre. Quand on s'aperut de sa fuite, il taitdj en sret.

    43. Le peloton de fil.Une fe fit un jour son tilleul un merveilleux

    cadeau. Elle lui donna un peloton de fil en luidisant: "Avec ce peloton, tu tiens dans ta main letil de tes jours. Pour grandir tu n'auras qu' ledrouler, mais sois prudent, ne le droule pas tropvite."

    Le petit garon n'avait que sept ans, mais ilavait trs bien compris le langage de la fe. Dsqu'il fut seul, il se dit: "Voyons si je suis vraimentle maitre de mes jours," et il se mit drouler sonpeloton.

    En un clin d'ceil, il eut dix ans. Il pouvait direque le temps volait ! Cependant il n'tait passatisfait. A dix ans, un petit garon va encore l'cole, et cela l'ennuyait beaucoup. Il tire encoreun peu de fil et il arrive si's (piinze ans. Mais quinze ans, on ne peut pas faire ce qu'on veut. II

  • 50 ANECDOTES ET HISTORIETTES

    faut avoir vingt et un ans pour tre vraiment unhomme libre, et vite le filleul de la fe continue dedrouler son peloton pour avoir vingt et un ans.

    A cet ge, il perdit sa mre. C'tait une grandedouleur. Pour se consoler, il tire un long bout defil et le voil mari, puis pre de famille. Il estagrable de voir grandir les enfants qu'on aime.Le filleul de la fe continue drouler son peloton,et ses enfants grandissent, ils se marient, ils sontheureux. Mais lui est tout blanc : c'est maintenantun vieillard ; il marche courb en s'appuyant sur unbton. Alors le regret de ses jeunes annes si vitepasses le remplit d'amertume ; il souffre d'trevieux, il maudit le prsent de la fe, et dans sondsespoir, il droule le reste du peloton et meurt.Pendant trois jours, il avait vcu quatre-vingts ans.

    44. La fraternit.Jrusalem tait encore un champ labour. Deux

    frres avaient hrit de leur pre le terrain o plustard le temple fut bti et ils cultivaient ce terrainen commun. L'un de ces frres tait mari et avaitplusieurs enfants, l'autre vivait seul. Le tempsde la moisson venu, les deux frres lirent leursgerbes et en firent deux tas gaux qu'ils laissrentsur le champ. Pendant la nuit, celui des deux frresqui n'tait pas mari eut une bonne pense ; il sedit lui-mme: "Mon frre a une femme et desenfants nourrir, il est juste que sa part soit plusforte que la mienne. Je vais prendre de mon tasquelques gerbes que j'ajouterai secrtement auxsiennes ; il ne le remarquera ])as et ainsi il nepouri'a pas refuser." Et il fit comme il avait pens.

  • ANECDOTKS KT 1 1

    1

    ST( )

    K

    I l'TPTKS 51

    I^a niiiK' nuit, l'autre frtNro H'vcilla et dit h hhfeiiiine: "Mou t'r

  • EXERCICES DE MEMOIRE

    I. La cloche du village.Tin ! tin ! tin ! lve-toi matin !C'est la cloche du villageQui te dit en son langage :Tin ! tin ! tin ! lve-toi matin.

    2. La renoncule et l'illet.La renoncule, un jour, dans un bouquet,

    Avec l'illet se trouva runie.Elle eut le lendemain le parfum de l'illet.On ne peut que gagner en bonne compagnie.

    (BRANGER.)

    3. Ma montre.Tic ! tac ! Je la mets l'oreille :Elle bat comme un petit cur;Elle vit. C'est une merveille.Elle est moi seul. Quel bonheur !

    (Jean Aicard.)

    4. Le violon bris.Un jour tombe et se brise un mauvais violon :

    On le ramasse, on le recolle.Et de mauvais il devient bon.

    L'adversit souvent est une heureuse cole.(Thvenot.)

  • kxi:hcui;s di; .mi:.M()ii{k 53

    5. La poule aux ufs d'or.Une poulo poiulait ios (viifs tl'or son matre. Dans son corps, se dit-il, est un tit'sor pcut-rtro.11 l'ouvrit: o douleur! il n'y trouva plus rien.l*ar trop d'avidit souvent on j)ertl son l)ien.

    6. Le tonneau vide.Ce tonneau qu'au pressoir un vigneron conduit

    En la poussant d'un pied rapide.Pourquoi donc fait-il tant de bruit?Mon bon ami, c'est qu'il est vide.

    7. Devinette.Quelle est la mignonne maisonQui n'a ni fentre ni porte?Pour que le petit matre en sorte,Il faut qu'il perce la cloison.

    (Rponse : un cruf.)

    8. La vie.Un jour de fte,Un jour de deuil,La vie est faiteEn un clin d'cwil.

    (Ml^.RY.)

    9. Devinette.Cinq voyelles, inie consonne.Voil ce (jui forme mon nom,Et je porte sur ma personneDe quoi l'crire sans crayon.

    (Rponse: ciseau.)

  • 54 EXERCICES DE MMOIRE

    lo. L'pi strile.Tandis que ces pis qu'on coupera bientt

    Inclinent leur front vers la terre,D'o vient que celui-ci s'lve encor si haut ?C'est qu'il n'a pas de grain dans sa tte lgre.

    II. Ecrit au bas d'un crucifix.Vous qui pleurez venez ce Dieu car il pleure.Vous qui souffrez venez lui car il gurit.Vous qui tremblez venez lui car il sourit.Vous qui passez venez lui car il demeure.

    (Victor Hugo.)

    12. Devinette.Sur quatre pieds le matin marchant mal ;Fier, midi, sur deux il se dandine ;Sur trois, le soir, lentement il chemine.Lecteur, quel est cet trange animal?

    (Rponse : rhonime.)

    13. Madame la lune.Madame la lune est trs curieuse,Montre son nez blanc ds que vient le soir,Et reste l-haut bien silencieuse,carquillant l'il afin de tout voir.

    (Xanroff.)

    14. Les yeux bleus."Je possde, dit la mre.Deux bluets, d'un bleu si douxQue ceux des champs sont jaloux .Qui devine le mystre? ..."

    L'enfant dit en riant: "Oh! moi je le connais.Mes deux yeux sont tes deux bluets."

    (Sophie IIub)

  • EXKKCICES DK MI^MOIUE 55

    15. L'aiguille.

    Jt> suis l)()Miu' aij^iiilJoD'acier dur v{ clair.Ma taille est ^entillo,Mon d'il bien ouvert.Et je passe, passe,Jamais, jamais lasse.Jusqu'au dernier point,Je n'arrte point.

    16. La mre et son fils.'Est-il vrai qu'en paradisOn n'aura plus rien faire'?"Demandait Paul sa mre.

    "Trs vrai ; mais nul n'est admis.Mon enfant, en pjiradis,S'il n'a travaill sur terre."

    (P. B. DES VaI ADES.)

    17. Le lierre et le rosier.In lierre, en seri)entant au haut d'une nnnaille,Voit un petit rosier et se rit de sa taille.L'arbuste lui rpond: "Apprends que sans appui

    J'ai su ni'lever par nn)i-mnie :Mais toi, dont l'orgueil est extrme.

    Tu ramperais encor sans le secours d'autrui."

    18. La Fourmi.Sur lej cornes tl'un bteuf revt'nant du lalieur,

    Une fourmi s'tait niche.D'o viens-tu '? lui cria sa soeur.Et que fais-tu si haut percluse'? D'oii je viens':' l'eux-tu rij.n(rer 'r*Eh ! nous venons de labourer.

  • 56 EXERCICES DE MMOIRE

    19. La nuit.La nuit s'avance,Et le silenceSuccde au bruit

    ;

    Dans la naturePlus un murmure

    ;

    Tout s'assoupit.La lune blancheDj se pencheA l'horizon,Et sa lumireGlisse, lgre,Sur le gazon.

    (Auguste Eck.)

    20. Le papillon et l'abeille."S'il fait beau temps,

    Disait un papillon volage,S'il fait beau temps.

    J'irai foltrer dans les champs.Et moi, lui dit l'abeille sage,Je me mettrai vite l'ouvrage

    S'il fait beau temps."

    21. En hiver.La glace pend au bout des branches,Et sur la terre et sur les eaux,La neige tend ses nappes blanches.O les pauvres petits oiseaux !Les orphelins, dans leurs mansardes,Vont se coucher tout grelottants :Us n'ont ni pain, ni feu, ni hardes.O les pauvres petits enfants !

    (Achille Paysant.)

  • EXERCICKS DK MltlMOIllK 57

    22. Les deux socs de charrue."Le soc (l'une cliarnie, aprs un lou^ ropos,S'tait couvert do rouille. Il voit pnsse- sou frre

    Tout radieux, revenant des travaux :Forg des mmes bras, de seml)lal)l' matire,Lui dit-il. je suis terne, et toi j)!!. Itrillant:O i)ris-tu cet clat, mou frre"?En travaillant.

    (Mme. de Segkais.)

    23. Invitation au sommeil.Petit enfant, dj la bruneAutour de la maison s'tend.On doit dormir quand vient la lune,

    Petit enfant.

    Petit enfant, dans la chaumire,Les moutons rentrent en blant.De tes yeux bleus clos la paupire,

    Petit enfant.(A. Cartkret.)

    24. Bonsoir.Bonsoir, brillantes toiles,Belles flammes de la nuit.Que dans un grand ciel sans voiles

    La lune conduit.Bonsoir, paisibles villages,Dont le clocher, dans la nuit,Seul, au-dessus des feuillages,

    Scintille et reluit.

    Qu'un peu de sommeil suspendePartout toutes les douleurs !Que la douce nuit rpande

    Sa paix dans les coeurs !(L. TOURMKE.)

  • 58 EXERCICES DE MMOIRE

    25 Chaud et froid.Chaud ! chaud ! nous avons chaud

    '

    La chemine est pleineDe sapin et de chne.Le bois ptille dans le feu.Oh ! le bon feu blanc, rouge et blou !Froid ! froid ! ils ont bien froid !Voyez par les fentresMendier les pauvres tres :Les pauvres n'ont jamais de feu,Jamais de feu blanc, rouge et bleu !

    (Octave Aubf.rt.)

    26. La lampe de l'aveugle.Pniblement charg, poursuivant son chemin,Un aveugle portait une lampe la main.Un jeune homme le voit, s'arrte, rit, et crie:"Bonhomme! c'est sans doute une plaisanterie.Car la nuit et le jour ont mme efiPet sur toi ;Que te sert cette lampe? Va, jette-la, crois-moi.'L'aveugle rpondit avec un doux sourire:" Ma lampe est pour les fous que je peux rencontrer.Elle les avertit de ne point me heurter."

    27. Le soldat de Marathon.Ce n'tait qu'un soldat obscur entre dix mille.Quand on eut la victoire, il voulut, le premier.En porter la nouvelle la lointaine ville,Et partit, fier coureur, agitant un laurier.Epuis par sa course effrayante et sans trveIl mourut ds qu'il fut au terme du chemin . . .Heureux fjui peut, de mme, ayant atteint son rve^Mourir, la flan\me au cur et la palme la main.

    (Armand Renaud.)

  • EXKKCK i:s i)i: Mi-:.M(iKi-; 5g

    2S Henri IV et le batelier.Henri (luatiHi on l)ati';ni passait un Joui- la Lniro.Le batelier, robuste, homme de eintiuaiite ans,Avait les cheveux blancs,La barbe toute noire.Le prince, familier et bcm,Voulut en savoir la raison.

    "La raison, pardi. Sire, est toute naturelle,"Rpondit le numant (]ui ne tut pas honteux:

    "C'est que mes cheveuxSont de vingt ans plus gs qu'elle !"

    29. Le papillon blanc.

    Il tait un papillon blancQui sur le cur trais et tremblantDes roses peine fleuries,Toujours pris de nouveaux cicux,Menait le vol capricieuxDe ses changeantes rveries.

    Or il advint qu'un jour de Mai,(iris' d'un rayon parfum.Il rencontra sur son passageUne gupe d'or ; et ravi,Quittant les roses, il suivitLa gupe d'or au tin corsage.

    On retrouva dans un silhjnLe corps du pauvre papillon.Le flanc perci', l'aile brise ;Et depuis lors, \\v\\ attendri,Les Roses, quand l'aube sourit,Pleurent des larmes de rose.

    (MLLt. u'ALVIEI-LA.)

  • 6o EXERCICES DE MMOIRE

    30. Tout doux.

    Quand j'tais petit, tout petit,Je dormais dans un petit lit.Ma mre chantait en cadence:

    'Petit mignon, endormez-vous !Endormez-vous, le berceau danse

    Tout doux, tout doux!"

    Quand ses cheveux seront tout blancs.Quand ses genoux seront tremblants,Pauvre mre aujourd'hui si vive !

    C'est moi qui gagnerai des sousEn travaillant pour qu'elle vive

    Tout doux, tout doux.(Octave Aubert.)

    31. Le retour du printemps.

    Papillon qui sur tes ailesNous amnes le printemps.C'est toi qui sais des nouvellesDu muguet et du beau temps.

    Dis-nous si les prsDe fleurs sont pars

    ;

    Dis-nous si les boisOnt repris leur voix.

    Dis si les oiseauxOnt des chants nouveaux,Si le rossignolDit: "Fa, r, mi, sol!"

    (Mlle. Montoolfier.)

  • EXERCICES DE MMoKK 6l

    32. Le moulin vent.Joli moulin ventPlant sur la collineVers le soleil levant,

    Fais-nous farine finePour (jue le pain soit blanc.Joli moulin vent.

    Joli moulin vent,Sois au meunier fidle,Ne chme pas souvent,Et que tes grandes ailesTournent, tournent gumentJoli moulin veut.

  • VOCABULART.

    i, at, to, in, with, from.

    abeille, y. bee.

    aboiement, vt. barking.abord (d'), at first.aboyer, to bark.

    abriter (s'), to take shelter.

    accorder, to grant.

    accourt, runs up.

    acheter [], to buy [from].acheteur, m. purchaser.

    achever, to finish.

    acier, m. steel.

    admis, received.adoucir, to soften.

    advint (il), it happened.affaire (avoir), to hve to

    deal with.affair, busy.

    affreux, frightful, awful.

    afin de, in order to ; afin que,so that.

    agenouiller (s'), to kneel down.agiter, to move, to wave ; agiter

    s'i, to move.

    agneau, ni. lamb.agrable, pleasant.

    agricole, agricultural.

    aide de ( T), ^vith the help of.aider, to help.

    aigle, m. eagle.

    aiguille, y! needle, hand.aiguillon, m. sting.

    aile, f. wing.aimer, to like, to love,an, m. aider.

    ainsi, so, thus.

    air (prendre I'), to take dnairing.

    aisc,y^. ease.

    ajouter, to add.aliments, m. pi. food.

    Allemagne, y. Germany.allemand, German.aller, to go ; aller (s'en), to goaway; aller et retour, return[ticket].

    allons (nous), we are going;

    allons, let us go.

    allumer, to light ; s'allumer, tobe lighted.

    allumette, /. match.alors, thon,

    alouette, /. lark.

    altr, ihirsty.

    amande, y. almond, kernel,me, y. sol.

  • VOCABUI.AKY 63

    amener, to brinp.amertume, /. bitterness.ami, ///. friend.amorce, y. bait.

    nc, m. ass, donkey.ange, m. an^^el.

    anijlais, Enj^jlish.Angleterre, /. England.anguille, /. eel.

    anneau, m. ring,

    anne, /i year.annulaire, w. ring-finger.apaiser, to appease, to quench.ipercevant, seeing.aperoit, sees.

    aperut, s'aperut de, aper-urent, saw, noticed.

    aptre, rn. apostle.

    appartenir, to belong.appartient, belongs.

    appeler, to call; appel, called;

    appelle (s'\ is called.

    apporter, to bring.

    apprendre, to learn.apprends, learn, know.apprennent, learn.appris, apprit, iearnt, heard.approcher, to bring near ur

    nearer.

    approfondir, to search into, toHnd out.

    appui, m. protection.appuyer (s'), to lean ; appuy,

    ItMnint,'-.

    aprs, after.arbre, m. tree.

    arbuste, ///. shrub.

    ardoise, /! slate.argent, m. silver, money.armoire, y. cupboard.arrter, to stop

    ; s'arrter, tostop.

    arrire, f. stern.arriver, to arrive, to happen.as, set' avoir.assez, enoiigh.

    assiette, y. plate.

    assis, sitting.

    assistant, ///. bystander.assister , to witness.assoupir, to slumber.atteindre, to reach.atteint, attained, realised.atteler, to hamess.attendre, to wait [for]

    ; eaattendant, meanwhile.

    attendri, moist.

    attraper, to catch,

    aube, /. dawn.auberge, /'. inn.aubergiste, ///. inn-keeper.aucun, any.

    au-dessus de, above.auge, /. trough.

    aujourd'hui, to-day.aumne, /. alms.auparavant, before.auprs de, near.auquel, to which.

    aurait, would hve,

    auriculaire, m. little finger.

    aussi, aiso, so ; aussi que,as . . . as.

  • 64 VOCABULARY

    aussitt, at once.

    autant que, as much as.autour de, round.

    autre, other.

    autrui, other people.

    aux, to the, with the.

    avais, avait, had ; il y avait,there was.

    avant, before.

    avec, with.

    avertir, to wam.

    aveugle, blind.

    avocat, m. barrister.

    avoine, y^. oats.

    avoir, to hve. Qu'as-tu, whatis the matter with you ?

    avons (nous), we hve,avouer, to confess.

    ayant, having.

    B

    badaud, m. idler, gazer.baigner (se), to bathe.baiser, to kiss.

    baiss, lowered, downcast.balle,/. buUct.bambin, m. little fellow.Barbe-Bleue, y. Elue Beard.barreau, m. bar.

    barrire,/, barrier, hurdle.bas, m. bottom ; en bas, at the

    bottom.bas, m., basse,/, low ; tout bas,

    in a whisper.

    bat, thrashes, beats.

    bateau, m. boat.

    batelier, fn. boatman.bti, built.

    btir, to build.

    bton, m. stick.battre (se}, to fight.

    battu, beaten.

    baudet, ^n. donkey.bavard, chattering.beau, fine.

    beaucoup [de], much, many,bec, m. beak.bche,/ spade.blant, bleating.

    Belgique,/ Belgium.belle, / {m. beau), fine,

    beautiful.

    bnir, to bless.

    berceau, m. cradle.berger, m. shepherd.besoin, need.

    btail, m. cattie.

    beurre, i. butter.

    bibliothque,/ library.bien, th. property.

    bien, adv. well, very, quite ;bien des, many.

    bienheureux, blessed.bientt, soon.

    bijou, m. jevvel.billet, m. note, short letler,

    ticket.

    bis, brown.blanc, TH., blanche,/", white.blancheur,/ whiteness.blatte,/ black-beetle.bl, m. corn,

    bless, wounded.

  • VlK .MUt.Ali'Y 65

    bluet, m. corn-flower.

    boeuf, w ox.boire, to driiik.

    bois, rn . wood.bois, (Irink.

    boiserie, /^. woodwork.boisseau, w. bushel.

    boisson, /". drink.

    boite, A box.boiteux, ///. lame man.boivent, drink.

    bon, "i., bonne, A e^ood.bonheur, m. happiness, hick.bonhomme, w. good man.bonne, /. servant.bonsoir, g-ood night.

    bont, f. kindness.bord, w. edge, side.

    borgne, blind of one eye.born, bounded.bosse, /. bump.botte,/, top -boot ; bundle.bottine,/", boot.

    bouche, /. moiith.1 oucher, m. butcher.

    bougie, A candie.bouillant, boiling.

    boulanger, m. baker.

    bouquet, m. nosegay.

    bourdon, m. humble bee.bourdonner, to hum.bourgeois, rn. citizen.

    bourgeon, w. bud.bourgmestre, m. burgomaster.

    bourrelier, m. harness-maker.

    bourse,/", purse.

    boussole, /. compass.bout, ///. bit, pice, tij), ciid.bouteille, /. bottle.

    boutique, A shop.branchies, A /'' giUs.bras, w. arm.

    brasseur, rn. brower.

    brave homme, good man.brebis, A slieep.bride, A bridle.briller, to shine.

    briser, to break,

    brochet, m. pike.

    brouiller, to beat [eggs].bruit, ///. noise,

    brler, to burn.

    brune, A dut>k.bche, A log.but, drank.butin, f/i. booty, spoil.

    cabinet, m. closet.

    cacher, to hide, to conceal.

    cadeau, m. prsent,

    cadran, ni. face,

    cale, A hold.calme, calm, calmness.

    canard, m. duck.

    canne, A stick.car, for, because.

    caractre, m. disposition,

    carafe, A dcanter,carreau, fn. [window] pane-carte,/, map.

  • 66 VOCABULARY

    carton, w. cardboard.

    casser, to break [down].casserole,/, saucepan.

    cause de (), on account of.

    causer, to talk.

    cavalier, m. rider,

    caveau, m. cellar.

    ce (/.cette, //.ces), this,it,that,tliese, they; ce que, what.

    cder, to cde, to give up, tomake over, to give way.

    cela, that.

    celle, /. that ; celles, those ;celle-ci, the latter.

    cellule,/, cell.

    celui, m . the one, the man ;celui-ci, this one, the latter;celui qui, the man who.

    cependant, however.

    ;esse (sans), unceasingly, in-cessantly.

    cesser, to cease.

    cette,/, this, that.

    ceux, m. pi. those.

    chacun, each one.

    chagrin, m. grief,

    chagrin, annoyed.chair,/ flesh, mat,chaleur,/ heat.chambre coucher, / bed-

    room.

    chameau, m. camel.chandelier, w. candlestick.

    chant, m. song.

    chanteur, m, songster.

    chapeau, vt. hat.

    chaque, each.

    charbon [de terre], m. coals.charger, to load.

    charretier, m. waggoner.charrette,/ cart.charrue,/ plough.chasse, /. hunt, shooting ; chcn

    de chasse, m. sporting dog.

    chat, ni. cat ; a bon chat bonrat, tit for tat.

    chatte,/ she-cat.chaud, warm, hot ; avoir chaud,

    to be warmchaudire,/, boiler.chauffer, to warm.

    chauffeur, m. freman.

    chaumire,/ cottage,chaussures, /. pi. boots and

    shoes.

    chauve, bald.

    chef de train, m. guard.

    chemin, m. way, road.chemine, / chimney, hearth,

    fire-side, mantel-piece.

    cheminer, to go along.chne, m. oak.chenille,/. Caterpillar,

    cher, dear, dearly.

    chercher, to fetch, to look for.

    chrie, darling.

    cheval, m. horse.

    chevaucher, to ride,

    cheveux, m. pi. hair.

    chivre,/ goat.chez, in or to the house of, at,

    to ; cher elle, to her house ;chez eux, to their country;chez lui, into his house.

  • VOf'ARI'I.ARY 67

    chien, m. dojr.

    chimiste, ni. rhemist.Chine, /. China,chinois, Chinese.choisir, to clioose.

    chme pas (ne), do not remainidif.

    chose, /. thinj^; leon de choses,object lesson.

    chou, m. {pi. choux), cabbago.chrtien, rn. Christian.chute, /". fall.

    ciel, m. sky, heaven.cil, m. eyelash.

    cinq, five.

    cinquante, fifty.

    cire, /'. wax.

    ciseaux, m. pi. scissors.

    clair de lune, m. moonli^ht.clef,/', key.

    client, m. customer.

    clin d'oeil, m. twinkling of aneye

    .

    cloche, y. bell.

    clocher, m. steeple,

    cloison, y^, partition, wall.

    clos, closed, shut.

    clou, m. nail.

    cocher, m. coachman.cochon, m. pig.

    coeur, m. heart.

    coin, m. corner ; coin du feu,m. fire-side.

    colre,/", temper.

    colle, /". glue.

    coller, to stick,

    colline,/, hill.

    comme, as, like.

    comment, how.commerant, m. tradrsman.commis, committed.commode, /. chest of drawers.compatissant, compassionatr.composer, to compose, to corne

    to terms; se composer de, to

    consist of.

    comprend, comprises, under-stands.

    comprirent, understood.compris, understood.comprit, understood.comptant, cash.compte, m. account.compter, to count.

    conduis-moi, take me.conduit, takes, taken.conduite,/", conduct.confi, entrusted.

    confiture,/, jam.connais (je), I know.connatre, to know.connu, known.conscience fen),conscientiously-conserver, to prserve.

    constater, to ascertain.

    conte, m. taie.

    content, pleased.

    conteur, m. story-teller.

    contre, against.

    coq, m. cock.

    coque,/ sheli ; uf la coque,boiled egg.

    coquillage, m. shell.

    coquille,/ shell.

  • 68 VOCABULARY

    corde, /. rope.

    cordonnier, m. shoemaker.corne, /. horn.

    corps, m. body.

    corsage, w. bodice, bust, waist.

    cte cte, side by side.cte, m. side ; ct de, by the

    side of.

    cou, m. neck.

    couche,y. sheet, layer.couch, in bed.coucher, to sleep ; se coucher,

    to lie down, to sleep, to ^oto bed, to set ; vont secoucher, go to bed.

    coud, sews

    coude, ni. elbow.couler, to run.

    coup, m. blow, stroke; coup de

    pied, m. kick ; tout coup,ail of a sudden.

    couper, to eut.

    cour, /. yard,

    courb, bent.coureur, m. runner.

    course, y. race,

    court, adj. short,court, runs.

    courut, ran.

    couteau, m. knife.

    coter, to cost.

    coutume, f. custom.

    couturire, y. dressmaker.couver, to hatch.

    couvert de, covered with.couvert (s'tait), had become

    covered.

    couverture, y. cover, blanket.couvre, covers.

    couvrir, to cover.

    craignant, fearing.cramponner (se), to cling.craquer, to creak.

    crpuscule, fn. twilight.creuser, to dig.

    creux, m. hollow.

    crever, to break, to burst.crier, to shout.

    crin, m. hair.

    crinire,y. mane.croc, tn. hook.

    croient (ils), tlicy bciieve, theythink.

    crois, believe.

    croyant, bclieving.

    crut, believed.

    cueillent, gather.

    cueillir, to gather.

    cuiller, /". spoon.

    cuillere bouche, /. table-spoonful.

    cuir, m. leather.

    cuire, to cook ; faire cuire, tocook [sometliing].

    cuisine,y. cooking, kitchen.cuit, cooked, baked.cuivre, m. copper.

    cultivateur, m. farmer.

    cur, tn. priest.

    curieux, inquisitive.

    cuve, y. vat.

  • VfK ARl'LARY 6q

    dandiner (sc\ tn waddle.dans, in.

    davantage, more.de, of, from, with, by, in, on;

    sonic. De r, de la, some.debout, standing, upright.dception, /. disappointment.dchirant, heartrending.dcouverte, y^. discover)'.dcouvrir, to discover, to un-

    cover.

    dedans, in it.dehors, outside, out.

    dj, alrcady.djeuner, to breakfasl.demander, to ask [for], to re-quiro; se demander, towondcr.

    dmarche, y^. walk.demeurer, to remain, to live.demi, half.dmon, m. fiend, devil.dent, /