le fantastique au cinéma / michel laclos
DESCRIPTION
À la fin des années cinquante sont publiés en France quelques ouvrages qui font une large place au cinéma hollywoodien. En 1958, Michel Laclos publie Le Cinéma fantastique, ouvrage essentiellement composé de photographies de films, mais comportant également un texte de présentation qui propose un rapide survol historique et s’efforce de poser la question théorique de la définition du fantastique au cinéma et de l’épineuse distinction avec la science-fiction.TRANSCRIPT
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I lE FANTASTip
I AU CINÉMA^ '.'
MICHEL lAClOS
JEAN-JACQUES
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iolem Nosfe:ire The JLost
ne Symphonielu Moulin Rouge Faus
Gorille TellHallucinations Frankenstein Vanr
t Soûls The Old ûark HouseA Midsummer Night's ] .
Gordon The Walkine Dead 1 ^.
Doctor X.Freaks. ^ - -o- - - -he Bride of Frankeni
'he Invisible Ray Flash Gordon The Walking Dead Things to corne Thenkenstein The Thief of Bagdad The Invisible Man return Doctor
l Daniel Webster La Corona di ferro Man M--^-»
sible Agent Frankenstein meets the Wolf-M?"» in the Dark Cry of Werewolf '^'-- ^' '-
i^.„ r»--'i of Night Blond"
xyuwn to Earth Le I
i Juliette ou la Clé des Songes Or-When Worlds Collide The Day the Earth Stood Still Le Boulanger de l'Ei
'^" tji^^i, <--tstle Les Belles de Nuit Scared Stiff Le Tour dus It Came
Mystery Topper" '^ ' ^"le Mask
pnn de Munî of Frankenst
LE FANTASTIQUE
JEAN-JACQUES PAUVERTJ
^u CINÉMA-4^
DE MICHEL LACLOS
'DITEUR 1958
Frontispice : La Fo/it du Docteur liée (Abel Gancc, 1915).
C Sotitté des éditions ].-]. Paiiverl, tfjg
Que de tout temps l'homme ait
eu un besoin profond, instinctif, de
Fantastique et de Merveilleux, voilà
qui est communément admis. Lapeinture, la littérature sensibles n'ont
jamais cessé, durant les siècles écou-
lés, de porter la marque plus ou
moins secrète, comme une blessure,
de ses terreurs et de son impuissance
(levant les mystères qui le cernent,
de témoigner de sa hantise en face
de l'inconnu aux limites perpétuelle-
ment reculées. L'art le plus valable
n'étant, au fond, qu'un exorcisme.
Mais, puisque ces mystères nous
rchappent, feignons <Fen être l'orga-
nisateur. Il était normal que l'hommeen vînt à donner une forme plus pré-
cise à ses angoisses, en ordonnât le
cours, les traduisant avec des mots,
en fixant des représentations approxi-
matives. Le xix' siècle (qualifié bien
à tort de stupide) , siècle d'émanci-
pations, de bouleversements idéolo-
giques, de réformes sociales, siècle
rationaliste par excellence, voit naître
et s'épanouir une étonnante florai-
son d'ouvrages fantastiques. Ce n'est
point par hasard. L'homme a secoué
le joug paralysant des terreurs ances-
traies; s'il ne vit plus, s'il ne subit
plus passivement le fantastique, il le
pense. Mieux, il le forge. Sur la tramedécouverte des vieux mythes, il brodedes variations. C'est l'époque où les
démons de la nuit, les monstres dudemi-jour domestiqués broutent dans
LE FANTASTIQUE
Londott ajter Midnighl (Londres, la nui/) deTod Browning, U.S.A., 1927.
AU CINEMA
la luain des auteurs, où le flambeau de la raisun, non plus déesse mais dcuioeratiquc,
indispose les vampires sommeillant au profond des tombeaux et les couche sur les
écritoircs. Pourtant jamais conquête n'a été moins sûre, victoire plus incertaine.
L'aube du XX' siècle fait lever un grand souffle d'espoir en même temps qu'elle
ranime inic angoisse qui n'était qu'assoupie. Jules Verne, bouclant son tour du monde
en soixante-dix-neuf jours, restreint le globe à des proportions raisonnables, mais
il lance sa fusée à l'assaut de la lune et des cosmogonies. La psychanalyse va per-
mettre d'étendre la connaissance de l'homme mais elle libère des monstres cent fois
plus redoutables que ceux déjà connus. La science enfin, la science qui progresse à
pas de géant, au lieu de disperser les ombres, les rassemble. Les points; d'interro-
gation se multiplient, le mystère s'épaissit encore.
Cependant la fin du siècle dernier a vu naître une singulière invention : le
cinématographe qui deviendra le ciné avant d'être le cinéma. Cette très vulgaire
attraction foraine va bouleverser le monde. Désormais les hommes disposent d'un
moyen d'expression, d'un art bientôt, qui, plus qu'aucun autre, et avec une puissance
de concrétisation inégalable, leur pcrnietlra d'étancher impunément leur soif de
merveilleux, de fantastique, d'apaiser leur fringale de miiaclcs, en se faisant l'écho
de leurs angoisses et de leurs rêves.
Le cinéma a exploré toutes les voies du Fantastique et du Merveilleux. Adaptant
des œuvres littéraires ou suscitant des sujets originaux, il en a exposé tous les thèmes,
exploité les innombrables ressources : fantômes; zombis; vampires; loups-garous;
sirènes; la gamme colorée des métamorphoses avec les femmes-oiseaux et les femmes-
panthères; Dieu et le Diable (avec une curieuse préférence toutefois pour ce dernier) ;
le Ciel et l'Enfer (idem) ; les anges sans distinction de sexe; les sorcières et leurs
sabbats; les homoncules et les mandragores; le gigantisme humain ou animal commele nanisme; l'invisibilité; la lévitation; la pélrificatiou; la résurrection; la réincar-
nation (notons à ce propos que moins d'un an après la fameuse mystification ilitc de
Bridey Murphy, Hollywood, mettant en chantier sous la direction de Noël Langley
et avec des acteurs comme Teresa Wright et Louis Hayward, un The Search for
Bridey Murphy, réactualisait un vieux mythe et ouvrait ainsi im débouché commer-
cial à toute une vague de « réincarnés » dont on n'a pas fini d'enregistrer les méfaits
(r/. James Dean!); le dédoublement de la personnalité; la voyance; la prémonition;
l'hallucination (d'ordre religieux ou non) et autres phénomènes métapsychiques;
l'onirisme; le Golem; les humanoïdes; les robots; la science-fiction enfin, avec le
cortège de ses accessoires : fusées, soucoupes volantes, désintégratcurs portatifs,
météores, planètes interdites, galaxies en folie, espaces interstellaires, etc., sans
oublier, bien sûr, les bataillons de monstres de tous acabits, martiens ou vénusiens,
IV
bellicistes ou pacifistes (ceux-là plus rarement, avouons-le!), du règne animal, végétal
ou même, oui, minéral.
S'il ne nous est guère possible, dans le cadre restreint de cette introduction,
d'étudier, comme il serait souhaitable qu'on le fît, les mythes sur lesquels s'appuie
le cinéma fantastique, de suivre un par un les thèmes méandreux qu'il développe
à longueur prolixe de pellicule, d'inventorier les objets insolites dont il s'encombre
(Nous nous proposons d'ailleurs d'y revenir dans un ouvrage ultérieur. On voudra
donc bien considérer cet album comme l'illustration de celui-là : la charrue avant
les bœufs ne messied pas au Fantastique!), il nous semble néanmoins indispensable
pour l'intelligence des documents qui vont suivre (dilt le lecteur, pardon! le specta-
teur, trépigner d'impatience!) d'examiner succinctement quelques films ou quelques
séries de films choisis parmi les plus significatifs.
A tout Seigneur tout honneur. Le cinéma semble vouloir démentir cet adage :
Dieu le Père n'apparaît que rarement sur les écrans. Nous noterons pourtant sa
divine présence, noire et bienveillante, dans Green Postures - Verts Pâturages (1936)
,
classique de ciné-clubs et bien médiocre film pourtant; dans Cabin in the Sky -
Un Petit Coin aux deux (1943) , où il apparaît, noir toujours mais vêtu d'un bel
uniforme blanc; dans le suédois Himlaspelet - Le Chemin qui conduit au Ciel (1941).
Ses représentants ont ime vie cinématographique plus active, soit qu'ils consentent
à accueillir au Ciel, pour une durée pas forcément définitive, quelque terrien égaré
{A Matter of Life and Dead • Une Question de vie ou de mort, 1946; Les Gueuxau Paradis, 1946) qui repartira parmi les vivants, le souvenir efifacé, soit qu'ils
condescendent, et ce pour des motifs souvent peu avouables, à se glisser parmi nous
(Liliom, 1934; It's a ivonderfull Life - C'est une vie merveilleuse, 1946; Miracolo a
Milano, 1951; The Bishop's Wife - Honni soit qui mal y pense, 1947).
Mais autrement attachant, doué d'une personnalité combien plus séduisante,
est le Diable, qu'il se nomme Satan ou Méphistophélès ou s'afiFuble d'un patronymeemprunté. Le cinéma balbutiait encore que le Malin se trouvait déjà pourvu d'un
contrat à long terme. Dès 1896, il est la vedette des courtes bandes de Méliès (Le
Manoir du Diable; Faust et Marguerite, 1897 et 1904; Le Cabinet de Méphistophélès,
1897; La Damnation de Faust, 1898; Faust aux Enfers, 1903; Les Quai"cents farces
du Diable, 1906), de Georges Hatot (Faust, 1897), de G.A. Smith [Faust, 1898), de
Ferdinand Zecca [Les Sept Châteaux du Diable, 1904), de Giuseppe de Liguoro
WEnfer, 1909), de Searle Dawley (Faust, 1909), d'Andréani (Faust, 1910), de Luigi
Maggi (Satana, 1911), témoignant ainsi d'un mépris des frontières, d'une universalité
de fort bon aloi. Sa carrière ne faiblira guère. Si, par timidité sans doute devant
cet iustrument diabolique qu'est la ciiinéra, il se rantonne au début dans des rôles
qui ne surprennent pas, il s'enbardit vite, multipliant ses déguisements, renouvelant
86» ruses. Il figure dans Blade av Satans Bog - Pages arrachées au Livre de Satan
(1919), L'Homme qui vendit son âme au Diable (1920), L'Etudiant de Prague (1925).
»e faufile à la faveur d'un bal dans Phantom of Opéra - Le Fantôme de l'Opéra (19251.
puis, ayant retrouvé dans les oonibles sa vieille et classicjue défroque, renoue, pour
le génial Murnau, ses relations avec Faust (1926). Américain, amateur de cigares
autant que d'âmes dans The Devil and Daniel Webster - Tous les Biens de la Terre
(1941), il emprunte ailleurs les traits d'un célèbre acteur de Boulevard, Jules Berry,
pour renouveler la magie blanche et jouer des tours pendables à un couple d'amants
dont l'amour sera phis fort que ses sortilèges {Les Visiteurs du soir, 19421. Dupé, il
l'est toujours au bout du compte. Cela ne le décourage point. Comme un courtier
d'assurances, ses pactes en blanc sous le bras, il va d'un film à l'autre en quête de
signatures, manque de peu quelques belles affaires (The Sorroiv of Satan - Les
Chagrins de Satan (1926), La Main du Diable (1943) et sait, à l'occasion, se montrer
gentleman parfaitement digne du smoking impeccable qu'il porte {Heaven can Wait -
Le Ciel peut attendre (194.^1. Tmputons-lui encore les aventures tragiques ou comiques
du Diable en bouteille (1935), Hère Comes Mr. Jordan - Le Défunt récalcitrant (1941),
Angel on my Shoulter - L'Evadé de FEnfer (1946), La Tentation de Barbizon (19461.
La Beauté du Diable (1949), Alias Nick Beal - Un Pacte avec le Diable (1949).
Flicken och Djavulen • La Sorcière (1949), Satan conduit le bal (1950), Marguerite
de la Nuit (19561 où une fois de plus Méphistophélès, j)ar la grâce de Pierre MacOrlan et Claude Autant-Lara, se retrouve en face de son vieil antagoniste le docteur
Faust. Nous devons abréger : la nomenclature des quat'cents coiq)s cinématogra-
phiques du Diable occuperait des pages et des pages...
Les pieds dans l'un et l'autre camp, mais travaillant pour son propre (omptcet sa propre satisfaction, la Mort, dont l'ondire plane sur une im]iortante partie
du cinéma fantastique, apparaît quelquefois en personne {Hilde Wnrren und Tod -
Hilde Warren et la Mort (1918), Der Mûde Tod Les Trois Lumières (1921), La
Petite Marchande d^allumettes (1928), Korkarlen - La Charrette fantôme (1920 et
1939), Death Takes a Holidays - La Mort prend des vacances (1934), On Borrowed
Time - L'Etrange Sursis (1939), Dead of Night - Au Cœur de la nuit (1945). Remar-
quons que, fait curieux, si son nom est du genre féminin, la Mort se présente presque
toujours sous une apparence masculine. Exceptons pourtant le beau visage de glace et
de flamme de Maria Casarès dans le sophistiqué et ennuyeux Orphée de Jean Cocteau
(1950) et la Mort à la faux, fugitivement entrevue dans Ossessione (1942) de Visconti.
Pour en finir avec les représentants de l'au-delà, signalons les visites, char-
mantes celles-là, de Vénus : Down to Earth - L'Etoile des Etoiles (1946) avec Rita
Hayworth et A Touch of Venus - Un caprice de Vénus (1948) avec Ava Gardner, plus
conforme à notre conception personnelle de la déesse.
Les Fantômes ! Ils sont innombrables, de tous sexes, de toutes espèces, tragiques
ou comiques, terrifiants ou burlesques, visibles ou invisibles. Le fantôme est singu-
lièrement cinématographique. Roger Manvell écrit dans Film : « Un fantôme cinéma-
tographique est un fantôme garanti parce qu'il est photographiquement vrai... » Les
multiples possibilités de truquages qu'offre le cinéma ont permis d'accorder aux
fantômes une existence (?) relativement confortable : ils apparaissent et disparaissent
à volonté, traversent les murs avec une enviable facilité, cohabitent avec nous à notre
insu, ce qui autorise quelques charmants malentendus. S'ils sont horrifiques parfois,
comme dans la Chute de la Maison Vsher (1928 et 1950), Phantom of Opéra (1925),
La Dame de Pique (trois versions, russe : 1916; française : 1937; anglaise : 1948) que
hante la terrifiante comtesse Ranievskaya, amie du comte de Saint-Germain, commedans The IJninvited - La Falaise mystérieuse (1943) où, invisible à tous, le fantôme ne
se signale que par un déplacement d'air et par une pénétrante et soudaine odeur de
mimosa, il convient d'admettre qu'ils sont beaucoup plus à l'aise et plus efficaces dans
la comédie. Topper (1937) et les deux films qui lui font suite : Topper takes a trip •
Fantômes en croisière (1939), Topper returns - Le Retour de Monsieur Topper (1941)
iitii
peuvent être considérés coniuir des chefs-d'œuvre. Nous ne soumies pas prêts d'oublier
le couple facétieux flanqué d'un petit chien pareillement fantomatique, qui dispa-
raissait et se matérialisait à son gré. Réussis aussi, à des degrés divers, sont : Ghostgoes West - Fantômp à vi'iidre (IÇS-S), Canterville Ghost - L« Fantôme de Canterville
(1943). Blylhf Spiril - L'Esprit s'amuse (1944), Sylvie et le fantôme (1946), Ghost andMrs Miiir - Le Fantôme de Madame Muir (1947), La Demoiselle et son reve-
nant {li951)
.
Bien entendu, tous ces fantômes sont parfaitement inoffensifs. Leur plus grand
péché est l'espièglerie. Ils se font volontiers redresseurs de torts et vont même,parfois, jusqii'à s'éprendre d'un mortel ou à se faire aimer de lui.
Au rendez-vous fixé par les fantômes, il arrive (|ue la poésie soit présente. Citons
le romantique et frénétique Malombra (1942), Le Baron fantôme (1943). sorti tout
droit des tourelles du château de Comhourg et surtout le méconnu Portrait of Jennie
- Le Portrait de Jennie (1948) an doux et séduisant fantôme revenu sur terre pour
connaître l'amour.
Le burlesque ne pouvait ignorer les possibilités comiques de l'ectoplasme. Cela
a donné, outre Malec chez les fantômes, avec Buster Keaton (vers 1914), Hold thaï
Ghost - Fantômes en vadrouille (1941) et The Time of their Lives - Deux nigauds dans
le manoir hanté (1946). tous deux joués par Bud Abbott et Lou Costello cpie nous
retrouverons dans toutes les parodies du Fantastique.
Curieuses variations sur le même thème : dans Half way House - L'Auberge
fantôme (1943), les personnages existent bien mais la maison qu'ils habitent n'est
«ju'une apparence: dans Your never can tell • Héritiers, strychnine et Cie (1951), un
chien, ayant hérité une colossale fortune de son maître excentrique, est assassiné
par les parents lésés. Dans l'au-delà, il obtient la permission de revenir sur terre sous
la forme d'un homme pour rechercher ses persécuteurs et s'en venger. Dans Rashomon(1950) enfin, l'admiralile film japonais d'Akira Kiroschava, le mort vient témoigner,
par le truchement d'une pythonisse «lont il adopte l'écorce, au procès de son propr»'
assassin.
Les morts n'ont pas tous la même chance. Si nos fantômes sont pour la plupart
gens de bonne et malicieuse compagnie dont on se prend à souhaiter la présence à
nos côtés, nombre d'entre eux étant la matérialisation imparfaite de nos rêves, d'autres
créatures savent excellemment nous distiller l'effroi et l'horreur dont ils se gavent,
nous englober dans le cauchemar glacé où ils se meuvent.
Le zombi fait son apparition dans la littérature vers les années 1930, grâce ù
l'Américain W. B. Seabroock et à son ouvrage largement romancé sur les indigènes
d'Haïti et le culte vaudou : Ulle magifiua (1). Jules Faivre, dans sa Philologie créolr,
définit ainsi le zombi : « Ce mot désigne on général un revenant, âme d'un autre
monde. Dans la croyance populaire, certains sorciers auraient le pouvoir, au moyen
de sortilèges, de provoquer la mort apparente chez des individus, et de les ramener
ensuite à la vie, même après la sépulture... » Rien de commun avec la Belle au Jjois
dormant ! Dès 1932 le cinéma s'emparait de ces morts-vivants d'une incroyable doci-
lité, dont il allait faire un très large usage. Ce fut The Ghoul - Le Mort ï'ivant suivi
en 1933 par White Zombie - Les Morts-vivants de Victor Halperin. Nous fiant à des
souvenirs d'enfance assez précis, nous décrivions dans Bizarre (première série, n° 1)
sous le titre Images cTiin film inconnu, quelques séquences caractéristiques de ce
W^hite Zombie, pour nous alors non identifié :
« La scène se passe dans un cimetière. Se dissimulant derrière un mausolée, un
homme enveloppé d'une pèlerine noire épie les dernières phases d'un enterrement,
avec une mine singulièrement réjouie... Plus tard, au milieu de la nuit, tandis que
la pluie et la tempête font rage, l'homme noir revient sur les lieux, cherche un instant
parmi les tombes récentes, s'arrête. Minuit sonne. L'homme tire de sa poche une
figurine de cire finement travaillée, i)uis, avec des gestes sûrs, la fait fondre au-dessus
d'une flamme qui ne vacille jamais. C'est alors que la porte d'un caveau s'ouvre et
que de ses profondeurs obscures apparaît, très belle et très pâle, l'enterrée de
l'après-midi. Elle est seulement revêtue d'un suaire ou d'une longue robe blanche qui
claque dans le vent. Ses cheveux blonds dénoués tombent sur ses épaules... Dans une
rue proche du cimetière, un fiacre fermé attend, qui emporte bientôt l'homme et
le cadavre consentant...
« Le château de l'homme noir. Architecture médiévale. Des couloirs inter-
minables débouchant sur des salles immenses entièrement vides. Toute la domes-
ticité est composée de ces morts-vivants, arrachés au tombeau le soir de leur enter-
rement. Ils sont muets, travailleurs et fidèles...
« Dans l'une des pièces du château, sont séquestrés — à quelles fins atroces? —un jeune homme et une jeune fille que je juge sotte. Epouvantés, ils voient s'avancer
vers eux, bras tendus com.me pour une supplication, et regard vide, l'un de ces
étranges serviteurs. Le jeune homme est armé. Il tire. Une balle, deux balles, le
chargeur tout entier, sans que l'autre semble s'en émouvoir. Mais, au milieu de sa
poitrine, les balles ont fait autant de petits trous ronds cl bien nets... »
(1) Grand el petit Larousse ignorent le zomhi. On en remarque cependant l'utilisation dans le titre d'unroman facétieux et obscène, écrit en français mais imprimé aux Antilles : Le Zombi du Grand-Pérou ou la
Comtesse de Cocagne (Nouvellement imprimé le quinze février 1697). Charles Nodier, qui fait mention de cet
ouvrage anonyme, note par ailleurs que le Obi, jongleur malfaisant, dont parle Victor Hugo dans Bug-Jargal
N'ayant jamais pu revoir ff'hitc Zombie, nous ne saurions affirmer que le
temps n'a point altéré notre souvenir. Mais ce dont nous sommes sûrs, c'est que le
ton y est. L'horreur ne faiblit pas quand les zonibis se lèvent de leur tombe fraîche
pour venir, poussés par une quelconque conscience criminelle, tourmenter les vivants.
Leur zèle ne s'est jamais démenti. Aujoiu'd'hui encore, bon an mal an, ils continuent,
ayant depuis longtemps (juitté le hoiimfort haïtien, à peupler nos nuits cinémato-
graphi(|ues {Revolt of the Zombies, 1936: The Walking Dead • Le Mort qui marche,
1936: King of the Zombies, 1941: The Valley of Vanishing Men, 1942; / WalkedH'ith a Zombie, 1943: Zombies on Broadtvay, 1945; Valley of the Zombies, 1946;
Vodoo Man, 1949; The Corpse Vanished, 19.'>1; Zombies of the Stratosphère. 19.'î3:
Vodoo Island, 1956; Vodoo Woman, 1957: Zombies of Moara Tau, 1957).
Le vampire se distingue du zondji en ce <|ue son activité est moins passive.
Mort, il l'est également, mais est capable d'initiatives personnelles bien étrangères
à son compagnon de cauchemar. Une obscure fatalité le contraint à se lever la nuit
de son cercueil, à sortir furtivement de sa tombe pour aller par la ville sucer le
sang des belles endormies. Malheur à celle <pii remarquera sur son cou blanc la
marque des dents du vampire! Celui-ci ne l'abandonnera qu'exsangue; morte, elle
ira grossir les rangs des buveurs de sang frais. Le vampirisme a ses lettres de noblesse.
Collin de Plancy. Dom Calmet, l'abbé Migne et tous les démonologues en font mention.
La littérature comi)te quelques belles figures de vamj)ires à peine supérieurs à ceux
de la réalité et dont les moins fameux ne sont pas la Carmilla de Shéridan Le Fanu
et le comte Dracula de Bram Stoker. Il était donc normal que le cinéma s'en emparât
et traduisît visuellement quelqnes-unes des légendes d'un folklore international.
Nous n'avons pas de renseignements sur A Village Vampire, tourné aux U.S.A.
en 1916. En 1921. F.W. Murnau, s'inspirant justement du roman de Stoker, réalisait
un chef-d'o'uvre jamais égalé : ISosfernlii, eine Symphonies des Gnuiens • JS'osferatu
le Vampire.
Dès qu'Huiler eut franchi le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre... Le
pont invisible qui mène au surréel. Murnau et son scénariste Henrik Galeen, à qui
nous sommes redevables de fort beaux films, nous le firent franchir avec eux. Les
images <lu \<)sfi'ratu sont inoubliables <omme est inoubliable la silhouette longue,
incroyablement maigre, du Comte Orlock profilée sur le navire maudit, et qui fut
jouée, s'il faut en croire Ado Kyrou, non par l'acteur de music-hall Max Schreck
qui figure au générique, mais par im inconnu dont l'identité réelle n'a jamais été
percée.
Après Mosferatu. les vampires, comme il >^c doit, vont criiître cl multiplier.
Tod Browning rate en partie London after Midnight • Londres, la nuit (1927),
et Dracula (1930), tonjours d'après Bram Stoker, mais réussit avec Mark of Vampire -
La Marque du Vampire ou Le Vampire de Prague (1935), une œuvre étrange, pleine
de bruines et de toiles d'araignées envahissantes où évoluent un Bêla Lugosi au
visage rond et blafard et une Carde Borland qui n'est pas sans rappeler le person-
nage inquiétant dessiné par Charles Addams. En 1931, C.T. Dreyer réalise Vampyr
ou l'Etrange Aventure de David Gray, d'après deux nouvelles de Sheridan Le Fanu.
C'est un film médiocre mais d'une incontestable séduction photographique. Vampyrsera appelé à devenir, curieusement, un classique de ciné-clubs. (Sur ce chapitre,
nous n'aurons jamais fini de nous étonner, tant est grande la confusion qui préside
au choix des films.) Suit The Vampire Bat (1933). Lambert Hillyer donne une fille
à Dracula {Dracula's Daughter. 1936) comme, en 1942, Robert Siodmak lui dénichera
un fils (Son of Dracula). Paternité sans conséquences. Ce sera ensuite Dead men
Vénus elle-mcme apparaît sous les
d'Alexander Hall, U. S.A., 1946.
Walk • ÏjC Vampire on Créature du Diuhle (1943), The Retiirn of the Vampire (1943).
The Vampire Ghost (1945). lloiise of Dracula - f,a Maison de Dracida (1945), Mother
Riley meets the Vampire (1952).
A nii-rheinin entre le zonibi et le vainpiro se situe la Momie, tl<inl la peste se
rompose, ù notre connaissance, de trois films : The Mummy (1932) réalisée aux
U.S.A. par le célèbre opérateur allemand Karl Freimd qui y était réfupié. The
Mummy's Hand - La Main de la Momie (1940) de Christy Cabanne, et TheMummy's Ghost - Le Fantôme de la Momie (1944) de Ré-iinald Le Borp. Cette pour-
rissante momie en rupture de sarcophape, condauuiée à revivre |)our veiller sur la
londie de la princesse Ananka qu'il avait osé aimer, a connu des fortunes diverses.
La plus heureuse n'a pas été sa rencontre avec les comiques Abl)ott et Costello dans
Biid Abbott et Lou Costello meet the Mummy - Deux Nigauds contre la Momie (1955)
.
Le poète Shelley. sa femme Mary, Byron et son médecin Polidori séjournant
en Suisse, au bord du lac de Genève, organisèrent entre eux un concours pour déter-
miner celui <|ui serait capable d'écrire la nieillcme bistoire de terreur. Polidori
rédigea un fragment assez curieux. Le Vampire, cpii nous a été révélé par F.dmond
Jaloux dans ses Nouvelles Histoires de Fantômes anglais. Mais Mrs Mary Sbelley
fut la seule à mener le jeu jusqu'au bout avec son Frankenstein ou le Promé.thée
moderne, ouvrage d'un romantisme exacerbé qui rencontra un certain succès, compa-
rable en rien, cependant, à celui que devait connaître, des années plus tard, sa très
libre transposition cinématographique.
D'une première version (1910), il ne noiis est malheureusement rien parvenu.
En 1931. Cari Laenunle. ayant inscrit au programme de l'Universal une adaptation
de ce roman par Francis Edward Faragoh et Garret Fort, en confie la réalisation
à James Whale. Robert Florey. qui avait été pressenti, doit se contenter d'un scénario
tiré du Meurtre de la rue Morgue dont il sera reparlé |)lus loin, et d'une petite place
de coadaptateur. au générique.
Franhensiein, rebaptisé L'Homme qui a créé un monstre (signalons un malen-
tendu assez répandu : Frankenstein est le créateur, non la créature, le savant impré-
gné des doctrines de Cornélius Agrippa, Paracelse, Saint-Germain et Mesmer, non
le monstre à la démarche mécanique à qui Boris KarlofT prêta la vie) est le plus
célèbre, sans aucun doute, des mythes du cinéma fantastique. Son influence fut
considérable et l'on peut dire qu'il orienta vers une nouvelle direction toute la
production horrifique «le l'époque. Ce film n'était pourtant pas sans défauts. Tropcaricatural, trop « théâtral » par le jeu des acteurs, il est permis de lui préférer
The Rride nf Frankenstein - La Fiancée de Frankenstein. de James Whale également.
qui suivit (1935), ou l'un des (lueJconques avatars du monstre. (^)uoi qu'il eu soit,
Frankenstein reste un des grands moments du cinéma, une borne lumineuse sur la
route, pas assez Iréquentée à notre gré, de l'insolite et du fantastique. En voici
l'argument :
Un jeune savant, le docteur Frankenstein, désire créer un être vivant à partir
d'un cadavre qu'il a déterré. Il est assisté dans ses travaux par un nain qui lui
est dévoué.
Elisabelii, sa fiancée, est inquiète à son sujet, car elle ne peut comprendre
pourquoi il s'enferme dans une vieille tour équipée en laboratoire et refuse obsti-
nément de la recevoir. Elisabeth, accompagnée de son ami Victor, va trouver le
docteur Waldman, un ancien professeur de Frankenstein, et le supplie de l'aider à
arracher le jeune savant à ses travaux démoniaques. Tous trois arrivent dans la
tour au moment où Frankenstein procède à une expérience décisive. Un terrible
coup de tonnerre retentit : sur la table d'opérations, la créature synthétique com-
mence à bouger...
L'homme créé par Frankenstein est enfermé dans la tour. C'est un monstre
hideux, ne connaissant que la haine et le crime, et qui parvient à s'échapper en
étranglant le nain préposé à sa garde.
Le père de Frankenstein se rend au laboratoire de son fils pour faire activer
son mariage. Frankenstein, dépité des suites fâcheuses de ses travaux, consent à
partir. Il est, d'ailleurs, très épris d'Elisabeth. La cérémonie nuptiale aura lieu dès
l'arrivée du docteur Waldman; mais on découvre celui-ci, assassiné, dans la salle
d'opérations. Frankenstein soupçonne immédiatement le monstre de ce nouveau
méfait. Pendant ce temps, le meurtrier est parvenu à entrer dans la chambre d'Eli-
sabeth qui s'évanouit dans ses voiles de mariée. Le monstre de Frankenstein s'enfuit
à nouveau...
A la tête d'une troupe de paysans, Frankenstein part à sa recherche. Il se trouve
soudain face à face avec lui. Le monstre l'assomme et l'entraîne dans un vieux moulin.
Les paysans, survenus trop tard, voient, impuissants, le monstre, perché sur le toit,
jeter le jeune savant dans le vide. Fort heureusement, celui-ci tombe sur l'aile dumoulin, ne se blessant que légèrement. Les paysans mettent alors le feu au bâtiment,
brûlant le monstre qui s'y est enfermé... Frankenstein retourne à la félicité conjugale.
Il était impossible que le monstre de Frankenstein succombât aussi banalement
dans les flammes. A l'instar de Fantomas, toutes ses morts ne seront qu'apparentes.
En 1935, James Whale, avec le concours de John Balderston, le lance dans de nou-
velles aventures : The Bride of Frankenstein - La Fiancée de Frankenstein. Nous
avons déjà dit que celle bande pouvail sembler supérieure à la première. Ësl-ce dû
à la présence d'Eisa Ijanchesler, « fiancée du monstre »? Ici, Frankenslein s'est
assagi. Il est marié, repentant. Est-ce sa faute si sa hideuse création u échappé à
Pincendie; si, convalescent, il accepte de recevoir le docteur Pretorius, autre spécia-
liste des sciences interdites, qui lui propose sa collaboration; si, menacé, il se voit
contraint de poursuivre des travaux abhorrés? Le résultat sera un autre monstre,
femelle celui-là. qu'on tentera vainement d'accoupler au premier. Le docteur Preto-
ria» possède une fort belle collection d'homunculi en bouteilles : un évêque, un
diable, une reine, une ballerine et une sirène. Suivant des méthodes personnelles,
il s'efforce «l'iunnaniser le monstre en lui apprenant à parler, à boire, à fumer. Seuls,
ses efforts pour lui actorder une vie sexuelle ne seront pas couronnés de succès. Le
monstre est repoussé avec horreur par la femelle qu'on lui destine, étonnant person-
nage à l'abondante chevelure hérissée, au corps encore mal dégagé des bandelettes
qui l'emprisonnaient. Humanisé, le monstre l'est au point de se suicider; s'il laisse
s'enfuir le docteur Frankenstein et sa femme, les autres périront avec lui.
Les Frankenslein suivants ne méritent qu'une mention. Thv Son oj Franken-
stein - Le Fils (le Frankenslein est de 1939. Dans The Ghost <>f Frankenslein - Le
Spectre de Frankenslein 0^-121. le docteur Frankenstein dirige une clinique psychia-
trique. Il est baron, père d'une fille ravissante, mais moins chanceux qu'au](aravant
puisqu'il jjerdra la vie à la fin <lu film. Cette fois encore, c'est le brasier que choisit
le monstre pour disparaître avec ses ennemis. Frankenstein meels the Wolf-Man -
Frankenslein rencontre le Loup-Garou (1943) marque la conjonction de deux des
plus riches inspirations du cinéma fantastique : le monstre de Frankenstein et le
Lycanthrope. Pareillement, llonse of Frankenslein - La Maison de Frankenslein
|19H) et Ilouse of Dracula • La Maison de DraculaI I91.'5) permettront la réunion
autour du monstre des plus infernales personnalités issues d'autres films. Le caractère
anthologique de ces bandes n'était pas sans nuire à l'unité de l'action et plus d'une
fois on pouvait évoquer le passage fameux d'Hellzapoppin où un chef indien emplumése trompait de film. Ce perpétuel surenchérissement dans l'horreur finit par tuer, nous
ne disons pas éviilemment la vraisemblance <lont nous nous soucions peu, mais le
charme de semblables entreprises. Fatigué de tant de morts et de résurrections, le
vieux monstre de Frankenstein, dont la meilleure incarnation reste celle de Boris
Karloff. n'avait plus (juà rencontrer les deux nigauds. Ce j|u"il fit : Abboll andCostello meel Frankenstein (19481. Les deux pitres parvinrent même à le dérider,
à lui arracher «les éclats »le rire. Le Français Paul Paviot ne put se retenir de jeter
quelques pierres supplémentaires au pantin déjà fort désarticulé. Cela donna unepauvreté au romiqiir laborieux. TnriicoUi contre Frankensberg (1951).
L'Auglelene semble vouloir prendre la relève. 37ie Curse of l'rankenslein •
Frankenstcin s'est échappé (remarquons que le malentendu signalé plus haut se voit
maintenu, du moins dans le titre français), réalisé en 1956 par Terence Fisher, vient
de nous être présenté. « Remake » assez peu convaincant du premier Frankenstein,
du moins dans sa première partie, son intérêt ne réside guère que dans la présentation
du monstre, interprété par Christopher Lee, qui apparaît sous un aspect inhabituel.
Mais tout espoir n'est peut-être pas perdu et la créature imaginée par Mary Shelley
au bord du Léman, im soir de l'été 1816, pourrait bien nous causer encore de belles
insonmies. C'est la grâce que nous nous souhaitons.
Quand le docteur Frankenstein, penché sur sa table d'opération, rassemblait
de macabres débris et s'efforçait s'insuffler la vie à un être fabriqué de ses mains,
il n'ignorait pas qu'il tentait une expérience que d'autres, bien avant lui, avaient
déjà risquée et peut-être, qui sait? réussie. Ce « Prométhée moderne » eut, en tout
cas, au moins un devancier illustre : le rabbin Loew qui vécut dans le ghetto de
Prague au temps de Rodolphe II de Habsbourg. Une légende judéo-tchèque rapporte,
en effet, que le vieux Loew, connaisseur de la Cabale et magicien, put animer une
statue d'argile, un golem, en lui glissant une formule magique sous la langue. Chaquesoir, il retirait la formule et le golem redevenait argile inerte. Une fois pourtant,
le rabbin oublia de retirer l'enchantement. Le golem, spectre sans raison, disparut
dans la nuit, pour revenir, tous les trente-trois ans, hanter la rue des Alchimistes
à Prague, cette rue où se trouve une maison qui n'est visible que dans la brume et
uniquement par les hommes nés un dimanche.
De cette curieuse légende et de ses prolongements, Gustav Meyrink tira un
admirable roman et Paul Wegener, acteur, scénariste et réalisateur allemand, unfilm, Der Golem - Le Golem (1914) , sur un scénario d'Henrik Galeen. En 1920,
Henrik Galeen, à son tour, réalisa Der Golem en s'inspirant de l'œuvre de Meyrinck.
Nous n'avons pas vu la version du Danois Urban Gad. Quant à celle de Julien
Duvivier, Le Golem (1936), avec Harry Baur et Roger Duehesne, passons-la chari-
tablement sous silence. En 1951, le Tchèque Martin Fric réutilisa intelligemment
le golem dans Le Boulanger de VEmpereur.
La pleine lune peut avoir d'étranges répercussions dont la moindre n'est pas
de changer certains hommes en loups. L'houmie, qui est pour l'homme un loup, subit
alors de singulières métamorphoses : son poil pousse, ses crocs s'avancent. Quittant
la position verticale, il s'enfuit à quatre pattes dans la lande pour hurler à son aise
et dévorer d'innocentes victimes. La mutation est provisoire. La crise passée, le garouréintègre la société où il se conduit en parfait gentleman, membre bienfaiteur de
»on club, clr. La plus célèbre vicliuio «le cel cusorccUcnicul u'est pa» Mabuchodouosor,
ain»i qu'un vain peuple le pense, mais le jeune Larry Talbot. Dans The Wolfman -
Lf Loup-gnroii (19tl), où il apparaît pour la première fois, Larry est mordu par
un loup (ji^anlesque qu'il parvient à faire fuir. Il se rétablit rapidement mais voit
uppuruîlre sur sa poitrine le signe cabalistiijue qui présage — nous sommes au Pays
(le (riilies — la vonjïcanre iln Loup-garon. Devenu loup-garou à son tour, Larry Talbot
fait lie nombreuses victimes avant d'être abaitu pur son propre père au loius il'une
eliasisc. Tout comme le monstre de Frankenstein, sa mort ne sera qu'apparente puis-
«ju'il ressurgit. cborcbant vainement la formule (jui le délivrera, dans Frunhvnstein
mrrts tho ff olf-Miiii (19431, déjà <ilé. Après une lutte épique avec le monstre et un
ensevelissement «'(unnnni. Larry Talbot ira frayer avec le comte de Dracula (House
<»/ Dracula - La Maison dr Dracula, 1945) . Son passage chez les vampires aura une
heureuse issue : il guérira — définitivement i* nous en doutons — et épousera Milixa,
sa jolie infirmière.
Même celui qui a lame pure
Et qui dit sa prière tous les soirs
l'eut, à la pleine lune, devenir loup
Quand le tue-loup fleurit.
Ce tue-loup, Wiconilum lycoclonum des botanistes, fleurit encore dans London
njlvr Midnight - Londres, la nuit (1927), dans Werewolf of London - Le Monstre
de Londres (1935) et dans Cry of Werewolf • La Fille du Loup-Garou (1944).
D'une certaine manière, on peut rattacher à cette inspiration le médiocre film
francjais Le Loup des Malveneur (1942) ainsi que les nombreiises adaptations du
roman de Conan Doyle, Le Chien des Baskervillc, parmi lesfjuelles Ilound of tho
Baskerville de .Maurice Elvey (1921) el Der llund von Baskerville <le Richard
Oswald (1929).
Ne quittons pas le chapitre des métamorphoses sans signaler Le Renne blanc
(1953), dont la Lapone héroïne se mue en renne afin d'entraîner les chasseurs sur
ses traces et de les mieux tuer; et La Belle rt la Bête (1946) où l'on assistait à une
transformation à rebouis, de la Bête sanglante au Prin«e Charmant (fort peu plau-
sible, il est vrai). Les félins ont aui-si leurs tenants. Simone Simon se distingua en
femme-chat dans The Cat People (1942) et The Curse of Cat People (1944). Jacques
Tourneur, réalisateur du premier, donna également un The Léopard Man (1944),
tandis que le personnage créé par Edgar Kice Burrough se débattait entre les griffes
des hommes-tigres {Tarzan and the Leopard-Woman, 1945).
XVI
Toutes ces transformations sont le fruit de malédictions ou la conséquence
d'une monstrueuse hérédité. Elles sont subies, avec désespoir souvent, non sollicitées.
Larry Talbot, par exemple, n'a de cesse qu'il ne soit rentré dans la norme et la
légalité. Pourtant l'homme peut choisir de révéler, volontairement, un autre aspect
de lui-même. La bête qui sommeille, d'aucuns cherchent à la réveiller. Tel est, du
moins, le cas du docteur Jekyll, immortalisé par R.L. Stevenson, qui, provoquant la
fission de la conscience, extériorisa d'une part le Bien et de l'autre le Mal. Ce clas-
sique dédoublement de la personnalité inspira bien des cinéastes. Le premier exemple
connu est danois (1910) et, pour nous, anonyme. Murnau réalisa en 1920 Der Janus
Kopf - La Tête de Janus, dont la distribution comprenait Conrad Veidt et Bêla
Lugosi; mais les meilleures adaptations du roman de Stevenson devaient être les
Dr. Jekyll and Mr. Hyde de John S. Robertson (1920) et de Robert Mamoulian
(1932), dominés par l'interprétation de John Barrymore et Fredric March. Victor
Fleming en fit par la suite un « remake » assez terne (1941). Le docteur Jekyll
n'avait pas mesuré l'étendue des dégâts que peut occasionner une science inconsidé-
rément expérimentée : en 1951, il accoucha d'un fils {Son of Dr. Jekyll). Cette mau-
vaise action était signée non de Hyde mais de Stephen Friedman. Et bien entendu
les deux nigauds arrivèrent à la rescousse dans Abbott and Costello meet Dr. Jekyll
and Mr. Hyde (1953) , précédés cette fois de pas mal d'encolures par Stan Laurel
{Dr. Pyckle and Mr. Pride, 1925)
.
Dédoublement de la personnalité aussi dans YEtudiant de Prague imaginé par
H.H. Ewers. Ici, la cause n'en est pas la science mais bien plutôt le diabolisme de
l'usurier Scapinelli (celui qui se cache sous ce nom d'opéra-comique n'est autre que
Satan), qui propose au pauvre Baldwin la fortune contre son reflet. Le marché étant
conclu, l'image de Baldwin, fort proprement découpée dans le miroir, mènera une
vie autonome, semant le malheur sur son passage. L'étudiant de Prague mourra
tristement au milieu des éclats de son miroir brisé, ayant visé au cœur le double qui
l'y narguait.
La première version de cette belle et poétique histoire est de 1913 (Réalisation :
Stellan Rye) . Henrik Galeen refit Der Student von Prag en 1925 et Arthur Robison
en 1935.
Variantes du même thème : le haut magistrat estimable le jour, assassin la nuit,
qui enquête sur ses propres crimes (Condemned to Dead - Condamné à mort, 1931) ;
et, à des titres divers : Der Andere - L'Autre (1913), Dodkyssen - Le Crime de l'ingé-
nieur Lebel (1916), Le Procureur Hallers, d'après la pièce de Paul Lindau (1931),
Doktor Mabuse, der Spieler (1922) , Black Friday Vendredi 13 (1940) , et Le Chevalier
de la nuit (1953).
xvn
Il n'est pas tellement abusif de rapprocher la réincarnation du dédoublement.
Au cinéma du moins, l'unique différence réside dans le fait que le dédoublé coexiste
avec son double, tandis que le réincarné le poursuit dans le passé. Nous n'avons puvoir en France The Search for Bridey Murphy ni / hâve lived before (1956) qui
témoignent de l'intérêt qu'on porte à Hollywood à cette veine, mais nous connaissons
Malombra (1942), le britannique Corridor of Mirrors L'Etrange rendez-vous (1948),
ainsi que le discret et réussi Pays sans étoiles (1946) de Georges Lacombe d'après le
roman de Pierre Véry.
Nous avons vu plus haut Larry Talbot le lycanthrope victime de sortilèges,
Satan user de diableries. Voici venir la sorcellerie.
Il est généralement d'usage de faire partir de l'œuvre de Méliès toutes les voies
du cinéma. Nous n'y manquerons point, ce diable d'homme (précisément !) ayant tout
inventé. Sorcellerie, Escamotage d'une dame chez Robert Houdin (1896), L'Illusion-
niste (1898), Le Portrait spirite (1903), FAuberge ensorcelée (1905), etc., mais il faut
attendre Heksin og Cycliste - La bicyclette et la Sorcière (1912) pour voir paraître à
l'écran une vraie magicienne nantie de ses attributs. Haxan - La Sorcellerie à travers
les âges (1922) de Benjamin Christensen constitue une entreprise de démystification
sans précédent comme, hélas ! sans récidive. « Ce documentaire reconstitué d'après
les ^neux manuscrits est un film d'une liberté déconcertante, écrit Ado Kyrou dans LeSurréalisme au cinéma; la magie triomphe et les vieilles sorcières trempent dans leur
potage des crapauds et des membres de jeunes enfants, pendant que se déroulent au
Sabbat les scènes les plus orgiaques de l'histoire du cinéma. Les diables et les animauxmaudits allument des feux d'enfer et les fidèles embrassent le derrière du démontandis que des femmes nues hurlent de joie. Haxan n'est pas seulement la description
fidèle d'une époque magique, son but est plus vaste et Christensen dépose avec son
film le plus violent réquisitoire contre la criminelle église, son inquisition et ses
instruments de torture. »
Les spectaculaires orgies du Sabbat sont le prétexte évident du Destin exécrable
de Guillemettp Babin (1947). L'unique objet de scandale de cette bande, inspirée
par un ouvrage de Maurice Garçon, est sa médiocrité. / Married a Witch - Ma Femmeest une sorcière (1942) de René Clair prouve, s'il en est besoin, que les films de cette
sorte ne sont supportables que traités sur un mode léger. Le beau et froid Dies Irae
ou Vredens Dag - Jour de colère (1943) de C.T. Dreyer relate un procès de sorcellerie
< au royaume de Danemark ». Ce qui nous amène, tout à fait littérairement, aux
immondes sorcières du Macbeth d'Orson Welles.
La parapsychologie, cette jeune discipline qui 8'est donné pour but l'étude des
phénomènes réputés paranormaux, ces « faits bizarres, étranges, mystérieux que ces
caractères déroutants permettent de grouper dans la vaste catégorie, profondément
hétéroclite, de l'occulte senti, du magique éprouvé, du merveilleux empirique »
(Robert Amadou) , peut trouver dans le cinéma un très vaste champ d'expériences.
Livrons à notre ami Robert Amadou les films où le spiritisme mène le jeu : Spiri-
tisten • Les Sinrites (19141, le scnu-documentaire truqué Mystères de la vie et de
la mort (19231 , Das Testament der Dr. Mabuse (1932) , et l'opéra filmé de Gian-Carlo
Menotti Le Médium (1952). Douglas Fairbanks réussit dans The Thief of Bagdad •
Le Voleur de Bagdad (1924) le fameux truc, réputé impossible, de la corde indienne.
L'hypnotisme est représenté par Le Crime d'une sainte (1923), Condamné à mort
(1931), Thirteen Women - Hypnose (1932), etc., la voyance par The Clair-
voyant ( 1935) et son « remake » Night has thousand Eyes • Les Yeux de la nuit
(1948). Le film fort ingénieux de John Farrow mérite qu'on s'y arrête. En voici
le sujet :
L'ex-magicien de foire John Triton possède réellement un don de seconde vue
qui lui permet de voir à distance certains événements. Cette faculté supra-normale
l'effraie. En effet, s'il a pu, grâce à elle, prévenir plusieurs accidents et permettre
à son ancien partenaire, Courtland, de devenir un riche magnat, elle l'a aussi contraint
à renoncer à la femme qu'il aimait, la « voyant » morte en couches. Celle-ci, qui a
épousé Courtland, meurt effectivement en mettant au monde sa fille Jane... Des années
ont passé. John, solitaire, protège Jane, mais il voit sur elle une grave menace dont
il la met en garde. Personne ne le croit. La police le suspecte même de la mort de
Courtland qu'il avait prédite. On le surveille. Jane est cependant victime de tenta-
tives d'assassinat. C'est alors que Triton « voit » la mort de la jeune fille ou plutôt
son cadavre gisant dans le jardin. Ne serait-ce pas un alibi qu'il se forge? Jane
est effectivement attaquée et s'effondre sans connaissance. Triton est abattu par les
policiers alors qu'il se précipitait pour la défendre. L'agresseur est l'associé de Court-
land, auteur également de son meurtre. John Triton s'est trompé de peu, mais il ne
pouvait prévoir qu'au-delà de sa mort, Jane serait sauvée. On découvre dans sa poche
le récit circonstancié de son intervention et de sa fin.
Aux films dits de voyance on })eut rapprocher la prémonition de Dead of Night
- Au cœur de la nuit (1945) Ice film, en tous points remarquable, constitue d'ailleurs
une véritable anthologie du paranormal) et It happened to morroiv - C'est arrivé
demain (1943), où il est donné à un jeune journaliste la possibilité, lourde de consé-
quences, de connaître chaque soir les événements du lendemain.
Le mythe du savant fou (son exploitation oiiupe une plaie iinportaulc dans
la filmo^aphie du Fantastique) est la continuité, raboutissenient moderne du mythe
cinématographique de la sorcière. Significativeinent, savant:; et sorcières de cinéma
s'abreuvent aux mêmes sources, tirent de la lecture des grimoires el des livres inter-
dits une supériorité dont ils jouiront diversement. Aux sabbats organisés dans la
clairière de la forêt succèdent les mystérieuses expériences perpétrées dans le secret
des laboratoires et qui sont toujours couronnées de succès. Leur but peut être désin-
téressé; il peut être aussi la domination du monde. Tiniagination perverse du savant
n'ayant point de limites. Pourtant, presque à tout coup, la possession des terribles
pouvoirs implique une démence qui précipite la chute. Tout se passe comme si la
Connaissance, ce péché, se trouvait nécessairement sanctionnée par la déraison. Méga-
lomanes, criminels raffinés si Ton veut, ces messieurs de la Faculté au milieu desquels
on distingue les docteurs Jekyll, Frankenstein et Mabusc, s'avancent en files serrées.
Voilà Le docteur Goudron et le professeur Plume (19121, le docteur Tube qui décou-
vrit, grâce à un ingénieux système de tubes de cristal, le moyen de distordre la vision
(La Folie du docteur Tube, 1915), le papelard D'' Caligari qui se fit peindre par
Warm et Rohrig, influencés sans doute par Tube, un singulier paysage pour y évoluer
nuitamment (Das Kabinett des Dr. Caligari, 19191, le docteur X, ne méritant guère
cet anonymat, puisqu'il inventa la chair synthétique {Doctor X, 19321, le docteur Fu-
.Manchu, spécialiste de la torture subtile {The Mask of Fu-Manchu - Le Musqué d'or,
1932), le docteur Crespi (The Crime of Dr. Crespi, 1935), le docteur Tliorkcl, rédiK-
teur de curieux (Dr. Cyclops, 1940) et le docteur Moreau, incontestable vedette de la
troupe, qui dans le domaine de la greffe humaine obtint <rétonnants résultats,
notamment une femme-panthère, un homme-singe, etc. (The Island of Lost Soûls -
L'Ile du Docteur Moreau, 1932). Parmi les brevets déposés par ces sommités scien-
tifiques figure en bonne place un rayon qui peut endormir tous les habitants d'une
capitale, ou presque {Paris qui dort, 1923), et servir éventuellement à des fins moins
proches de la physique amusante de Tom Titt (Loutch Smerti - Le Rayon de la Mort,
1924; La Cité foudroyée, 1924; The Invisible Ray - Le Rayon invisible, 1936). Nousretrouverons plusieurs de ces messieurs au chapitre de la science-fiction. N'anticipons
pas nous-même!
Dans Six Hours to Live - Six heures à vivre (1933). un savant ranime un mort
pour quelques heures seulement, le temps de faire échouer un complot et mourir de
frayeur celui qui l'a assassiné; mais l'obscur médecin drogué de Bowery ad Midnight
• Le Monstre de Minuit (1947) fait mieux, qui ressuscite à la fin du film toutes les
victimes de son criminel patron, y compris le jeune premier expédié ad patres dès
la première bobine, ce (jui nous débarrasse un moment de sa fade présence. Le
docteur Frauken^teiii a «le laborieux disciples dans The Mad Monster (1952), TheMagnetic Monster - Le Monstre magnétique (1953), dans Mon Mode Monster -
L'Echappé de la chaise électrique (1941) et dans Alraune (Mandragore) où la créa-
ture naît du « croisement d'une prostituée et des larmes équivoques d'un pendu ».
Alraune eut plusieurs versions inspirées par le roman d'H.H. Ewers (1928, 1930 et
1952). Si le docteur Miracle a créé un singe au cerveau humain [Murders in the rue
Morgue - Le Meurtre de la rue Morgue, 19311, tel autre isole un cerveau de son
corps et lui accorde une vie toute-puissante {Donovans Brain, 1953). La greffe
humaine, vulgarisée par le docteur Moreau, peut avoir de sinistres conséquences si
l'on substitue, par exemple, aux mains d'un grand pianiste accidenté, celles d'unassassin fraîchement exécuté iOrlacs Hande. 1924; The Mad Love - Les Mains d'Orlar,
1935). Celles-ci ne demandent d'ailleurs qu'à s'échapper pour mener à bien, deleur côté, de très répréhcnsibles activités (The Beast with Five Fingers • La Bête auxcinq doigts, 1947).
Comme par inadvertance, nos infatiguables chercheurs font parfois des décou-vertes « utiles » mais dont l'application n'est jamais de tout repos. Ainsi dans Turn-about - Changeons de sexe (1943), The Man in Half-Moon Street Le Sérum delongue vie (19441, Monkey Business Chérie, je me sens rajeunir (1952), aux titres
« doublés » suffisamment explicites, et dans Le Château de la dernière chance (1948),où un savant français change le caractcre de ses pensionnaires aussi facilement quel'on passe une chemise de nylon.
Griffin, le héros de The Invisible Man - UHomme invisible (1933) appartientlui aussi à cette catégorie d'hommes que le goût de l'expérimentation scientifique
mène à la folie, mais il présente de surcroît des possibilités mythiques, latentes et
peu développées certes, au moins aussi riches que celles du monstre de Frankenstein.Leur géniteur commun, James Whale, grâce à une technique impeccable, à une sciencedes truquages peu habituelle, réussit à imager excellemment le roman fameux deH.G. Wells. Qui n'a jamais rêvé de jouir de l'invisibilité, sûr garant de l'impunité?La drogue inventée par Griffin a ses inconvénients. Comme il se doit, l'homme renduinvisible succombe à la mégalomanie et veut réduire le monde à sa merci. Les farcesne lui suffisent plus; le meurtre, la démoralisation, la destruction d'un train devien-nent ses moyens d'action. Contraint de voyager ganté et le visage entouré de bande-lettes tel une quelconque momie. Griffin connaîtra une fin tragique digne du plusinfortuné de ses confrères. Si, traqué, il se réfugie dans une grange, l'incendieallumé par ses poursuivants l'en chasse. 11 ne restera plus à la police qu'à tirer
au-dessus de l'empreinte de ses pas dessinés dans la neige pour anéantir l'invention
eu même temps que riiiveiitcur. Ce n'ebt qu'au uiouieut de mourir, à l'hôpilal, que
Griffin redeviendra visible.
Le succès rencontré par The Invisible Man autorise Joë May, en 1940, à réuti-
liser la miraculeuse formule (The Invisible Man Returns • Le Retour lie l'Homme
invisible) et A. Edward Suthcrland à en faire profiter les dames (Tlie Invisible
If Oman La Femme invisible, 1941). La guerre contre le fascisme permettra à
l'Homme invisible de mettre ses facultés au service de la bonne cause (Invisible
Agent - L'Agent invisible ou L'Homme invisible contre la Gestapo, 1942). Il est infi-
niment regrettable quau jour des récompenses notre héros ait cru ne point devoir
se manifester. Cent fois nous eussions préféré voir accrocher, pour services rendus,
la Médaille militaire, à sa poitrine invisible, que de suivre ses démêlés avec les
sempiternels deux nigauds (Abbott and Costello meet the Invisible Man, 1951).
Il serait tendancieux de prétendre que la folie est le monopole des scientifiques.
Elle est équitablement partagée entre le sculpteur de figures de cire qui se contente
de couler une mince couche protectrice sur les cadavres de ses victimes avant de les
travestir en Jeanne d'Arc, Charlotte Corday, etc. (The Mystery of the Wax Muséum• Masques de cire, 1932, et son « remake » en 3-D., House of Wax - Le Cabinet des
Figures de cire, 1953), par le dilettante et sadique comte Zaroff, amateur de gibier
humain (The Most Dangerous Game - Les Chasses du comte Zaroff, 1932, et son
c remake » A Game of Dead, 1946), par le héros de Tell Taie Heart • Le Cœurrévélateur U928 et 1940).
La folie baigne entièrement The Old Dark House - Une Soirée étrange (1932),
le plus bizarre et le plus totalement réussi des films de James Whale. Old Dark
House, où n'intervient aucun phénomène surnaturel, doit son appartenance au genre
fantastique à son extraordinaire climat « gothique » (au sens anglais, légèrement
ironique, du termel. Adapté du Benighted de J.B. Pricstley par Benn Levy et
R.C. Sheriff (ce dernier étant aussi l'adaptateur de L'Homme invisible), Old Dark
House relatait l'aventure d'un groupe de voyageurs (parmi lesquels un industriel
de Manchester accompagné d'une chorus-girl, aimée d'un très sensible jeune hommequi pense que le malaise qu'il ressent se dissiperait si elle consentait à devenir sa
femme) se réfugiant, au cours d'un terrifiant orage qtii transforme les roules en
fleuves, dans une vétusté et sombre demeure. Là, ils sont accueillis par Horace et
sa sœur Rebecca. fous tous deux. Le père, âgé <lc cent deux ans, ne quitte pas son
lit; le plus jeune frère, dangereux pyromaniaque, est enfermé dans sa chambre. Le
service est fait par un domestique muet et lubrique. Que celui-ci s'enivre et libère
l'incendiaire, il n'en faut pas plus potir faire de cette soirée peuplée de monstres
XXII
.lyant conservé cependant toutes leurs caractéristiques humaines, une soirée que
l'on n'oublie pas.
Pareillement, Frenks - La Monstrueuse Parade ou Barnum (1932), le très
méconnu film de Tod Browning (une récente projection à la Cinémathèque Française
a tiré d'un injuste oubli ce film rarement mentionné dans les Histoires du Cinéma:
on en trouvera plus loin plusieurs photofiraphies rarissimes) n'est fantastique que
dans la mesure où son « réalisme » est mené jusqu'au paroxysme. Il s'agit là d'une
des plus singulières entreprises du cinéma. Tod Browning recruta sa figuration unique-
ment parmi les authentiques phénomènes de foire : femme à barbe, homme-tronc,
homme-squelette, sœurs siamoises, homme-araignée, dégénérés de toutes espèces. Ce
qui ajouta à la cruauté inégalée de son intrigue ime dimension supplémentaire.
Tout comme Old Dark House, Freahs est inracontable. L'horreur s'y trouve continuel-
lement dépassée et l'humour n'en est pas absent. Freaks, film « en marge », est le
chef-d'œuvre de 1' « Edgar Poe du cinéma » qui fit beaucoup pour le Fantastique.
Aux titres de cet auteur «léjà cités dans ce « panorama », il convient de ne pas
omettre The DeviFs Doll • Les Poupées du Diable (19.36), d'après Burn tvitch Burn
d'Abraham Merritt, au générique duquel figure, aux côtés des spécialistes de l'épou-
vante Garret Fort et Guy Endore, le coscénariste Eric von Stroheim.
Ne quittons pas le compartiment du Fantastique « horrifique » sans évoquer
les difficilement classables Histoires extraordinaires Q931) de Richard Oswald,
d'après Edgar Poe et R.L. Stevenson, « remake » de Rêves et Hallucinations du
même réalisateur: The Cat Creeps (1930) ; The Black Boom Mystery • Le Baron
Grégor (1935) ; les nombreuses adaptations du roman pédérastique d'Oscar Wilde
The Picture of Dorian Gray • Le Portrait de Dorian Gray (notamment en 1915 et
1945) , et enfin King-Kong (1933) . l'admirable anthropoïde géant qui, selon la règle
habituelle, devait faire se lever d'innombrables rivaux, jaloux de ses performances
et surtout de son potentiel erotique.
Le gorille, géant ou non, est l'avatar le plus courant de la Bête, entre les pattes
velues de qui la Belle connaît ses plus pathétiques pâmoisons. Le Fantastique « horri-
fique » qui nous occupe n'a jamais négligé l'érotisme. Le monstre, quel qu'en soit
l'aspect, s'insérant entre la Belle et nous, permet d'entrevoir de savoureuses nudités,
et la peur sait dévoiler un visage aussi sûrement que l'amour. Les jeunes personnes
sont denrées consommables, victimes propitiatoires sur l'utilisation desquelles la
Bètc ne se méprend point.
Sans faire appel à un freu-
disme qui n"a que faire de ce
qui nous est livré en clair, il est
loisible de saisir la si<!nificatioii
réelle, de comprendre le but du
soudain déferlement «le grands
singes qui suivit la réalisation
de King'Kong. Ses auteurs,
Merian C. Cooper et Ernest B.
Scboedsack. récidivèrent avec
Son of Kong - Le Fils di- King-
Kong (1933) et introduisirent
quelques onces d'humour dans
Mighty Joe Yoiing - Monsieur
Jof (1949). Le reste peut être
considéré comme quantité né-
gligeable. Quoi qu'il en soit, le
strip-tease involontaire de Fay
Wray, « épluchée » minutieu-
sement, délicatement, au-dessus
de New-York épouvantée, jiar
le roi des gorilles amoureux,
constitue un des plus beaux, un
des j)lus troublants moments du
cinéma.
Plus ({u'aucun autre
moyen d'expression, le cinéma
est le grand pourvoyeur de
rêves. On a trop insisté sur
l'identité plus ou moins par-
faite qui existe entre le dor-
meur et le sjiectateur <inémato-
graphicjue pour qu'il soit util<-
d'y revenir ici. Dans l'oiiscurilé
relative des salles, sur la fenê-
tre ouverte vers Tailleurs de
l'écran, les rêves naissent et
nieurcnt. Il en est d'anodin», <1'
prosaïques englués dans la f:ii
saille du réalisme quotidien: il
en est de brutaux, de sordidf-
ile sanglants; il en est de chai-
niants, d'agréables, de <|uiets:
il en est de terrifiants, encom-
brés de monstres issus des pro-
fondeurs de l'inconscient. Il \
a aussi des rêves en forme de
rêve.
L'onirisme cinématogra-
pbique peut donc se présenter
sous j>lusicurs aspects. « Il est
un certain nombre de films,
parfois consiilérés comme réa-
listes, mais dans lesquels la gra-
tuité totale de l'action, l'arbi-
traire constant des situations
revêtent tous les aspects d'une
hallucination », écrit Robert
Benayoun, qui interroge: « Qui
pourra nier les qualités pure-
ment oniriques des Forbans f/c
la Nuit, (lu Jour si' lève, du
(Irand Sommi'il ou de Unit
lleurvs de sursis ? {Agf du
Cinéma, n" 2l. Discriminoii-.
Oniricpies aussi sont les films di-
danse, les ballets cinématogra-
pliiés d"un Astaire. d'un Vlinclli
ou d'un (»ene Kelly, la presque
totalité des dessins animés. Anl'"antasti(]ue, au Merveilleux ap-
partiennent les rêves cinémato-
grapliiés (|ui sont le prolonge-
ment du nôtre.
RUE MORGUE
Souvent, le rêve a s^ervi (ralihi. de justification. Arbitraire d'ailleurs et dont
personne n'est dupe. Ainsi Fritz Lanp pour faire passer l'audace de son intrigue
iThe Woman in the Winâotv - Im Femme au portrait, 1944), réveille-t-il son héros
à la dernière minute. Par contre l'architecte de Dead of Night ne s'échappe du
cauchemar que pour le revivre vu réalité fmais ce n'est peut-être qu'un rêve dont
il sera tiré, etc.)
.
Le rêve — ou le cauchemar — iiuprèpne entièrement Dream of a Rarebit
Friend - Le Cauchemar du Pochard (1906). Reaching for the Moon Douglas dans
la Lune (1917), When the Clouds Roll l,y - Cauchemar et Superstition (1919), LeVoyage imaginaire (192.')). Le Brasier ardent (1923). La I\'uit fantastique (1942), Ladyin the Dark • Suits ensorrellées (1944). Juliette ou la Clé des songes (19.'î0), Kl
Membre sin Rostro - L'Homme sans visage (1952), Les Belles de Auit (19521.
Le rêve permet tout. Il est le tapis volant perfectionné qui emporte vers le
passé (François I'^. 1937; O.K. Nerone, 1951), la mystérieuse fiole d'Alice emplie d'un
élixir, rapetissant qui y poûte ijazz. 1926; Wolfs Clothing - Nuit d'aventures. 1928).
la clé magique qui ouvre la porte dorée du monde de l'enfance uieuMé de gigan-
tesques pianos (The 5 000 Fingers of Dr. T. - Les 5 000 doigts du docteur T., 19.53).
la main qui arrête ou précipite le temps (Onésime horloger. 1912).
Le rêve, c'est aussi la route qu'empruntent les amants pour so retrouver par-
dessus les contraintes, par-dessus la mort (Peter Ibbetson, 1927 et 1935). Il sait faire
un héros d'un pleutre (Secret Life of Walter Mitly • La Vie secrète de Walter Milty,
1947) et aider sa victime à triompher «lu destin (The Chase - L'Evadée, 1946).
Mentionnons encore les séquences oniriques dont certains films — noirs souvent
— se parent. Il s'agit là de brefs morceaux « entre parenthèses », d'exercices de
style à signification psychanalytique, dont la suppression n'entraînerait aucune modi-
fication notable de l'intrigue (Spellbound - La Maison du docteur Eduardes. 1945;
Murder my Siveet - Adieu ma jolie. 1945: Darl; Passage Les Passagers de la nuit.
1947, etc.)
.
Dès son entrevue célèbre avec les frères Lumière. George Méliès comprend
quelles possibilités merveilleuses offre la nouvelle invention. Au-delà de VArrivée
du train en gare de La Ciotat et de La Bouillie de Bébé, rillusionniste. le directeur
du Théâtre Robert-Houdin, entrevoit un spectacle cinématographique qui, fuyant la
plate reproduction de la réalité (s'il tourne par la suite des actualités, elles sont
reconstituées en studio), serait situé dans le prolongement de ses séances de magie
blanche. La caméra en main, il invente tout d'un langage qui. aujourd'hui encore,
n'a pas vieilli. Sa ftrofession. s«'s goûts le poussent à illustrer des contes où les
rlisparitione, les apparitions soudaines, les métamorphoses alionflent. Sans cesse il
innove, reculant toujours plus loin les frontières de l'impossilile. Pygmalion et Gala-
thée (1898), Le Brahmine et le Papillon d'or (18981, Cendrillon (1899), Le Miroir
de Cagliostro (1899). Les Voyafies de Gulliver (1902). La Femme volante (1902». La
Statue animée (19031. Le Royaume des fées (1903l. Le Voyafie à travers l'Impossible
(1904). Hydrothérapie fantastique ou le Secret du Docteur (19081. La Fée Libellule
OU le Lac enchanté (1908). Les Hallucinations du baron de Munchhausen 1 19111.
Cendrillon ou la Pantoufle mystérieuse (1912). etc., un nombre incalculable de films,
dont beaucoup malheureusement perdus. ténioif;nenl de rinsjiiration féeri(|ue. inten-
sément poétique du génial Méliès qui fut toujours de (dain-pied avec le Merveilleux.
La voie tracée par Méliès, beaucoup l'empruntent avec dc.> bonheurs ilivers.
Légendes, contes et féeries défilent sur les écrans. Georges 1 falot réalise Aladin ou
la Lampe merveilleuse (1907), Secundo de Chomon Le Roi des Aulnes (19091. Edwyn
S. Porter la première adaptation connue (VAlice in Wonderland (l'»09). Sydney Fran-
klin Ali.Baba (1919).
En 1924. Douglas Fairbanks anime de sa bondissante présence The Thief of
Bagdad - Le Voleur de Bagdad. La formule est définitivement au j)oinl. Scénaristes
et metteurs en scène se penchent sur le folklore oriental iThe Thief of Bagdad, 19.S9:
A Thousand and one Nights - Aladin et la Lampe m<'rveilleus<: 1945; The Magic
Carpet - L'Aigle rouge de Bagdad. 19.'>1 ; Aladdin and his Lamp • La Princesse et le
Voleur, 19.52), juif {Le Dibbouh. 19.S9) , allemand [La Légende de Parsifal, 19511.
marocain [La Septième Porte, 1946), etc.
La douce Alice nous enchante dans le savoureux film de Norman Z. Mac Leod
(Alice in fVonderland, 1935), nous consterne dans celui de Marc Maurette, Lou
Bunin et Dallas Bower (19481. Les filles-fleurs échapi)ées des alluims de Grandville
s'épanouissent dans Ciboulette (193.3). dans Les Aventures du baron de Munchhausen
(1943) qui, en dépit d'une certaine lourdeur germanicpie, «ontiennent d'assez belles
choses pour nous retenir. Jean Delannoy et Jean Cocteau, transcrivant la légende
de Tristan et de la blonde Iseult. actualisent le mythe de VEternel Retour (19431.
Le livre de L. Frank Bauni. The If isard of Oz - Le Magicien d'Oz. engendre un
médiocre film (19391 qui n'évoque .\liee que pour nous la mieux faire regretter.
Blondine (1945) n'avait d'autre invention que technique, le Simpli-film.
Ailleurs. A Midsummer l\ight's Dream - Le Songe dune !\'uit d'été ( 1935) libère
ses cortèges de filles aux cheveux <le verre filé, drapées dans la cellophane: le
Hollandais-Volant, dont le navire danse au large de Tossa de Mar. attend en peignant
des Chiricn métapby-i<|ues. celle cpii voudra l'aiiner et partager sa malt'dictiim
iPiindora and thv h'Iyinp Diitrhman - Pandora, 1951) ; Sadko (19521 poursuit, au son
«le la niusiqnr do Rimsky-Kor.>*akov, un lour «lu uiondo i|ui le mènera, non dan» lui
club lontlonien, mais aux pieds, aux j)attes devrait-on dire, d'une sibylline femme-
oiseau: les sirènes ne demandent (ju'à se laisser aimer {Mirartdn. 1948: Mr. Pi-nbody
nnd ihr Mairmaid • Mr. Prahody et la Sirènt'. 1948)
.
I.e (il n'est done pas rompu, la leçon de Georges Méiiès pas en<»)r<' oubliée...
C'est encore une fois le nom de Georges Méiiès qu'il convient (rin\(>iiiier au
moment d'aborder ce nouvel et dernier (?l aspect du Fantasticpie au cinéma : l'anti-
cipation scientifique ou, si l'on préfère, la science-fiction. En 1902, en «'ffet, Méiiès
construit, <lans son petit studio île Montreuil, une fusée faite de tôles rivées qui.
convenablement bourrée de savants à barbe et à parapluie, atteint un but depuis
longtemps visé : la Lune. Ce premier et mouvementé J'i>yng<' dnna la Lime aura île
nombreuses répercussions.
Il n'entre pas dans notre propos de faire l'historique d'un genre qui, sur le
pian littéraire, possède ses chefs-d'iruvre incontestés. Les voyages hors de notre vieux
inonde, le bond dans les galaxies, conséqueminent la vie sur les autres planètes ont
toujours hanté les hommes, avides d'inconnu. La littérature a diversement traduit
cette aspiration. Les multiples facettes d'un thème riibc entre tous trouveront dans
le cinéma un terrain idéal pour se développer. L'utopie littéraire avec son contexte
politique ou philosophique prête à penser, le cinéma donnr à voir.
L'ère atomique qui vient de .«'ouvrir a évidemment favorisé l'extension de la
science-fiction, qu'elle soit littéraire ou «inématographique. Les progrès constants
d'une science que rien ne saurait arrêter ont contraint romanciers et scénaristes à
imaginer toujours plus avant : pourtant le temps n'est peut-être pas si éloigné où
les meilleurs d'entre eux pourront être considérés eomnie des aimables auteurs de
« tranches de vie » plus ou moins naturalistes.
Il est remarquable que la S.F. cinématographique fado|itons une fois pour toutes
ces sigles commodes), inspiration permanente, a, depuis quelques années, assimilé
tous les thèmes du fantastique traditionnel. Martiens. Vénusiens ou mutants ont
pris la relève des vampires, tandis que les robots pallient les défaillances des xombis
et du Golem. Le cadre étroit de la maison hantée éclate aux dimensions du satellite
peuplé d'invisibles présences exira-lerrestres. King-Kong cède le pas à la pieuvre
géante, au dinosaure préhistorique, au monstre issu des profondeurs sous-marines,
que l'éclatement de la bombe H a tiré d'un sommeil quiet et millénaire. Le sorcier
trouve dans le savant atomisle un digne successeur capable de ilom[)tcr l'énergie
ou de l.T liliércr pour anéantir un continent. Il n'c»! pa» jii«<(u';i l;i malédiclioii
.\XVHI
Irantiforinunl IMioniine en loii|i-<:arou on f-n félin ijui n'aie un rc|iontlant : tout commeLarry Talbot, le scientifiqur peut suliir des transformations, «e muer en un être
hirleux aux instincts meurtriers.
La frontière entre le fantastique traditionnel et la .S.F. e*t malaisément diseer-
nalile. Frnnhi'nslrin par exemple, selon (|iie l'on retient son sujet ou son climat,
appartient à l'un ou l'autre j;enre. Le savant fou se retrouve ici à cheval sur la lij;ne
de démarcation. Ix" dinosaure, le plésiosaure, réveillés par Texplosion d'une bombeatomi(|ue, relèvent de la S.F.; le saurien gigantesque découvert en quel(|ue continent
perdu, en quelque recoin d'une jungle inexplorée, rejoint King-Kong et sa tribu.
Le (lisliiigiio, on le voit, est subtil. <^)uoi (ju'en pensent les farouches tenants de
la S. F., il est permis de considérer celle-ci. non comme un genre autonome possédant
ses règles propres, mais comme le surgeon vivace, mieux, l'excroissance un peu para-
sitaire qui soudain se développe sur le vieux tronc du Fantastique, et s'en nourrit.
En 1902, Méliès, donc, réalise Lr Voyage dans la Lune. C'est une bande poétique,
charmante, aux abondantes trouvailles cocasses. Le monstre extra-terrestre > fait
une entrée remarcpiée : le Ixmdissant Sélénite au corps hérissé de pointes, poursui-
vant à coups de trident les membres de l'expédition terrienne, est parfaitement au
point et n'a rien à envier à l'homme-taupe de Tlif Mitle People - Le Peuple de
rEnfer (1956) ni à l'amphibie de Créature from ihe Blach Lagoon . L'Etrange
Créature du Lac !\(}ir (1954), dont il est le petit-cousin.
Les imitateurs voiU suivre. Secunilo de Ohomon donne Voyage dans la Lune(190.3), Gaston Vclle Le Voyage dans une Etoile (1906). Chomon étend sa reconnais-
Bance : Le Voyage à Jupiter (1906), tandis que Méliès, abandonnant planètes et
galaxies, s'enfonce à la suite de Jules Verne sous les flots i 20.000 lieues sous les mers.
1907), réalise un projet avorté \Le Tunnel sous la Manche, 1907 1. «levance les explo-
rateurs arctiques (1 la ion<iuête du Pôle. 1912). L"anti<ipation scientifique sert les
desseins de Judex le justicier 1 19161 : mais, en 1917. llolger Madsen signe le premier
véritable film de S. F., Himmelskihel - 1 (junlorze millions île lieues dr la Terre ou
Le \avire du Ciel.
Nous l'avons dit. la distinction entre S.F. et Fantastique n'est point aisée à
faire. D'une certaine manière, et parce que la science et ses possibilités n'y sont
pas étrangères, on a pu ranger parmi les films qui nous occupent i)résentement. outre
Frankenstein. le Dr. Jehyll and Mr. Hyde. l)er Colem, L'Inhumaine. Charleston (?).
L'/Ze du docteur Moreait. etc. Personnellement, nous ne sousc-rivons pas à cette thèse.
Quelles que soient ses incidentes scientifiques, le film de fantastique (traditionnel)
ne va pas sans une certaine gratuité, alors que la S.F. ne s'inscrit que dans le«
perspectives du possible.
\X1X
LT'.R.S.S. hoiigc. Jacob A. Prolozanov réalise une anticipation constructivistr
— héritage du futurisme — Avlita (19241. singulier voyage dans la planète Mars dont
on connaît les favorables conditions climatiques; Vladimir Kulekov, Loutch Smerti •
Le Rayon de la mort (19241.
lliirry D. Hoydt ouvre avec Thf Lost World • Li- Mondr perdu (1925), d'après
le roman célèbre de Conau Doyle. la porte aux grands sauriens préhistoriques. Leur
incroyable longévité leur permettra d'apparaître, par la suite, dans One Million B.C. -
Tiiniak, fils de la jungle (1940). Unknonn hland - L'Ile Inconnue (1948), The Beast
from 20n00 Fathoms - Le Monstre des Temps perdus (1952), Godzilla, king of the
Monsler (1955), // Cnme from heneath the Sea • Le Monstre vient de la mer (1955).
The inimal ïï'orld (1956). The Land Unknow - L'Oasis des Tempêtes (1956), etc.
Fne remarque : si les monstres du Monde Perdu ne sont en fin de compte que gibier
volumineux, leurs frères en gigantisme ne tarderont pas à prendre une valeur symbo-
lique, voire psychanalytique. S'il est recommandé de voir en la masse argileuse du
Golem, dans Le Boulanger de l'Empereur (1951) le symbole transparent de la force
atomique capable du Bien comme du Mal, du meilleur comme du pire, il est loisible
de déchiffrer à travers ces bandes, puériles souvent, leur signification implicite :
n'éveillez pas le monstre qui dort! L'utilisation de la bombe atomique serait la fin
de la civilisation, le retour à la |>réhistoire!... Il ne nous appartient pas de commenter
ni de conclure.
Méiropolis (19261 est la satire de la société future dominée par le visage glacé
du Robot-Capital. Œuvre inégale, point sans beautés, où se manifeste — trop —le mauvais génie de Fritz Lang, sa scénariste et épouse Théa von Arbou, qui devait
devenir (anticipons!) l'une des égéries du nazisme. Les mêmes donnent en 1929 Die
Frau im Mond - La Femme sur la Lune. Notons ensuite High Treason - Point ne tueras
(19.30), Just Imagine - Le Monde en 1981 (19.S0), La Fin du Monde d'Abel Gance.
«ur un thème de Camille Flammarion (1930). En 1931, Jacques Feyder songe ù un
19W qui ne sera pas réalisé. C'est dommage! L'anticipation à court terme a, celui-ci
échu, «les vertus comiques (cf. les ouvrages de prévisions de Maurice Privât dont
nous fîmes, en leur tem|>s. nos délices) . Le choix de cette date n'en constitue pas
moins, à lui seul, et dans l'ignorance où nous sommes du scénario, une réussite.
Robert Siodmak anticipe dans le domaine de l'île flottante et du porte-avions
il.F.I. ne répond pas, 1933) : Serge de Poligny renoue avec la tradition alchimique
et fait fabriquer de l'or en dissociant les atomes du plomb (L'Or, 1934) ; Lambert
Hillyer libère un nouveau rayon {The Invisible Ray - Le Rayon invisible, 1936) ;
Frederick Stephani laïue le héros de « ccunics .> Flash Cordon contre la j)lanète
XXX
l'Iash Gordonest cntic les
mains de l'em-
pereur M i n g
.
l-latb Gordon:Rcalisatinn :
V. Stcphani,U.S.A.. I9}6.
Mongo gouvernée par le cruel iMing. Au cours (raventure? « absolument fantastiques »,
le blond athlète rencontrera successivement, outre Ming, « Empereur de l'Univers »,
sa fille Aura, les hommes-requins, les hommes-singes, les hommes-lions, les dragons,
les tigres, un « terrible monstre appelé Gocko », le feu, un rayon mortel, la « flotte
gyroscopique » ennemie, un rayon sauveur, les hommes-oiseaux, les hommes-rocher?,
etc. [Flash Gordon, 19361. Le inonde délirant des « comics » américains se retrouve
dans un très grand nombre de bandes débitées par tranches, les sériai (Flash Gordon s
trip to Mars, 19.37; Balmaru 1913; Dick Trary morts Gruesome • Dick Tracy contre
II' Gang, 1947; Siipvrnian, 1948; ilom man vs Superman (1950), etc., etc.
La S.F. atteint un certain classicisme avec Things to coinv - La Vie future ( i93(n
,
d'après H.G. Wells, classicisme qui n'est point uniquement dû aux tuniques néo-
grecques dont s'y parent nos arrières-petits-enfants. T^a forme est achevée. Nous retien-
drons en outre le décor -ilaeé et net comme une salle d'opérations. En 1939. Richard
Polticr donne Le Monde tremblera, dont le titre, au moins, est prophétique.
X.XXI
Peiidaut rOii-upaliou, les cinéastes fraii(,aib (leiiieiirés en activité se tounicnl
vers les sujets « «l'évasion ». La S.F. est pourtant peu représentée. Absence de moyens
techniques? Marcel Carné préi>are Les Hvadvs do l'un 2000, puis renonce. Croisières
sidérales ( 19421. crAndré Swohada, est une lamentable pauvreté. Outre-Manche. Basil
Dearden réalise Tluy Cumo to a City - Ils vinrent dans la ville (19441.
L"après-{:ucrre sera particulièrement fertile en films de S.F. L'expérience du
dernier conflit oriente les recherches scientifiques vers l'astronautique, les engins
téléguidés, la désintégration de l'atome, etc. lliroschima est encore proche; son sort
peut être, demain, celui de Paris, de Londres, de i\ew-York. Le umr du son va se
voir défoncé. Cybernétique, électronique sont les mots-clés. A l'ordre du jour figurent
la pluralité des mondes, l'analyse du temps-quatrième dimension, la géométrie non-
ruelidienne, etc.
Plus (|ue de ces graves et grands problèmes, L'Arche de Noé (1947), avec son
inventeur du moteur à eau, relève du Concours Lépine. Mais à Rocketship XM -
\ ingt-quatre heures chez les Martiens (1950). il ne manque guère que les soucoupes-
volantes et les robots pour posséder l'intégralité des thèmes et des accessoires «le la
S.F. contemporaine.
Primaire, puérile souvent, nous apparaîtra la presque totalité de la pro«luction
S.F. qui suivra. Les exceptions sont rares. Avouons-le, la S. F. n'a point tenu ses
promesses. Et s'il est possible île prendre «juelque plaisir à tel ou tel film, ce sera
pour «les raisons secondaires, annexes, la réussite particulière d'un décor, une image
fugitivement entrevue. En cet inventaire «le la S.F., mentionnons The Thing jrom
another World - La Chose d'un autre monde (1950) ; Destination Moon - Destination
Lune (19501: If lien If orlds Collide - Le Choc des Mondes (19511; The Day the
Earth stood still - Le Jour où la Terre s'arrêta (1951 - Un Martien pacifiste donne
«les leçons de niathémati(iues à Einstein!) ; Five - Cinq Survivants (1951 - Une presque
réussite. I : Them... - Des Monstres attaquent la ville (1953 - Des fourmis géantes.
La meilleure partie est la première, celle où n'apparaissent pas les cartonnages!) ;
The Magnetic Monster - Le Monstre magnétique (1953) ; Abbott and Costello go to
Mars - Abbott et Costello sur In plaui-te Mars (1953 - Bien sûr!... (>n vous recom-
niamlc les V énusiennes! ) ; The If ar oj the Worlds La Guerre des mondes (1953 -
D'après H.(i. Wells. .Ses soucoujics. ses monstres cyclopéens, sa conclusion «léisteil;
It came front outer Space - Le Météore de la nuit (1953) ; Tobor the Great Le Maître
du Monde (1953t ; Alerte au Sud (1953 - Français. Au cœur du Sahara, un rayon qui
paralyse ou qui tue.l ; Créature from the Black Lagoon • L'Etrange Créature du
Lac yioir 1 1954 - Un beau monstre interprété par Ben Chapmann, lequel a ses adu-
latrice». La Créature reviendra par deux fois.) ; 20.000 Lvaguca under tite Sia •
20.000 Lieues sous les mers (1954 - Jules Verne revxi par Richard Flcit*her) ; Robol
Monster (1954); Killers front Space (1954); Conquest of Space Lu Conquête ilr
l'Espace (1955 - Didactique I ; Revenge of the Créature - La Revanche de la Créutun-
(1955 - Suite 11; 77iis Island Eartli - Les Survivants de l'Infini 1 1955 - Intéressant.
Des décors qui sendjlcnt signés Max Krnst <iu Oscar Doniinguez. Ue l)cll«'5 ^ou^•oupc^.
des mutants aux cerveaux apparents et aux pinces de homard, l ne séance de strip-
tease intégral, cf. documents); Taruntula 1 1955 - Une tarentule grande comme un
immeuble); The Mole People • Le Peuple de l'Enfer |1956 - Des hommes-taupes
aux pattes fouisseuses. De l'humour involonlairel ; 1984 (I9,")6 - D'après le roman «le
George Orwell; l nidentified Flying Ohjecis (1956 - documentaire sur les soucoupes
volantes) ; Earth vs l'/ying Saucers Les Soucoupes volantes attaquent (1956 - Le
même, mais romancé) ; The Incredible Shrinking Man - L'Homme qui rétrécit (1956 -
D'après le roman de Richard Matheson. Raté, ennuyeux. Le point de départ était
bon pourtant, (juoique scientificpieinent peu valable : la réduction progressive — et
sans espoir do retour à la n(»rnic - - ilii héros, prov(>«|uée par sou passage dans un
nuage radio-aclifl : Forbidden Flanet - Planète interdite (1956 - In des meilleurs .S.1-.
de ces dernières années. Robby, le robot dernier cri et le monstre qui n'est autre
que la matérialisation d'un subconscient extériorisé) ; The Quatermass Experimeni -
Le Monstre (1956 - Britannicjuc. Ln monstre, contracté dans la stratosphère commeune vulgaire maladie, se développe en parasite, dévore hommes, fauves et cactée-
pour finir, masse gélatineuse, électrocuté dans l'abbaye de W estminster) ; IJn Amourde Poche (1957 - Du Fran<;ais féru île S. F. Pierre kast. La S.F. et la comédie de
boulevard. Dans la veine de Monkey Business)
.
Accidentelle en Europe, la production S. F", aux L.S.A. est considérable. Au
moment où nous écrivons ces lignes (avant cpie cet ouvrage paraisse, d'autres films
seront sans doute sortis), nous n'avons pu voir encore les annoncés Revenge of
Codzilla - La Revanche de Godzilla (américano-japonais), The Deadly Mantis - La
Chose surgie des ténèbres (la niante religieuse géante, scénario calqué r-ur celui de
Them...), The Créature walks among us - La Créature est parmi nous (les aventures
de la Créature, ter), The Monolith Monsters - La Cité pétrifiée (originalité: le
monstre est un minéral <pii, chu sur la Terre, se reproduit à une vitesse terrifiante
sous l'action îles pluies; une indiscrétion : Ihe Monolith Monster ne supporte abso-
lument pas l'eau de mer!).
Au tenue de ce panorama du cinéma fantastique, bien incomplet on s'en doute,
quelque- remarques s'imposent.
Si la S..F a prie, depuis plusieurs années, une place prépondéranle, le temps
du fantastique pur est loin d'être révolu. Le Diable et le diabolisme, les fautôraes,
le rêve, les féeries n'ont pratiquement jamais quitte les écrans. L'affaire Bridey
Murpliy, nous l'avons dit, a donné le jour à toute une série sur la réincarnation.
Demain, les vampires pourraient fort liion étendre à nouveau leurs ailes membra-
neuses sous le faisceau des projecteurs. Louis Séguin ne signalait-il pas récemment
le succès incroyable quobtient cliaquc soir à la télévision américaine, sitôt que
minuit sonne, Maïla ISurmi, Vampira sortie vivante des dessins de Cbarlcs Addanis,
V'ampira qui babite une maison de caucbemar meublée de cercueils et qui vient
d'engager un arcliitecte pour construire dans son jardin un four crématoire. Quel
nouveau James \\ baie réalisera enfin l'extraordinaire Je suis une légende, de Kicbard
Matbeson (d«)nl le premier contact avec le cinéma fut saboté par Jack Arnold, bon
à tout, bon à rien) i" Quel Browninj;, Une Histoire épouvantable, La Double Vie de
Théoffhruste Longuet, La Poupine sanglante, La Machine à assassiner de Gaston
Leroux? Qui, les admirables histoires vraies de fantômes des Quatre Cents (loups
du Diable de Lise Deharme";" Demain les chiens de Clifford Simak? L'Univers en
folie de Frcdric Brown?
Mais en ce domaine assujetti à la mode, aux engouements, tout pronostic
risque de se voir démenti.
.Nous souhaitons que ce cursif tour d'horizon ait pu donner une idée de la
multiplicité des thèmes du cinéma fantastique et de leur richesse inépuiséc et iné-
puisable (encore avons-nous simplifié : il en est qui se croisent, se rejoignent et se
mêlent inextricablement!!. Il va de soi que les films cités ne présentent pas un égal
intérêt. Si l'on peut recenser un nombre appréciable de chefs-d'œuvre qui suffirait,
si besoin était, à justifier l'existence du genre, les bandes médiocres pullulent, pâles
resucées d'un succès commercial, utilisations systématicpies d'une (juelconque formule
€ dans l'air ».
.Afin de ne point alourdir exagérément cette introduction, nous n'avons pas
(TU devoir mentionner — sauf en cas de nécessité — les noms des réalisateurs. Onse reportera doni-. pour complément d'information, à la Filmographie sommaire qui
ferme le volume.
Plusieurs <lc ces metteurs en scène, le» James Whale, Tod Browning, Koberl
Florey, Jacques Tourneur, Richard Oswald, Robert Wiene, Paul Wegener, Paul Léni,
Robert Mamoulian, Michaël Curtiz, Robert et Curt Siodmak, etc. (nous citons en vrac),
dont l'œuvre relève entièrement du Fantastique ou lui est redevable de ses meilleurs
moments, mériteraient clinrun une étude api>rofondie. (Tandis qu'un Rossellini, un
XXXIV
Orson Welles, un Hitchcock, par exemple, dont noiis ne méseetimons pas les qualités
probables, se voient consacrer coup sur coup plusieurs monopraphies, James Whale— qui vient de mourir dans des conditions fort étranges — ne suscite, bien inprate-
ment, que rapides articles nuancés d'ironie et de condescendance. N'insistons pas!)
De même les scénaristes, ces parents pauvres que l'on rclèpue tout au bout des
Histoires du Cinéma quand on ne les oublie j)as tout à fait, rlont l'apport, en matière
fantastique en tout ras, est considérable : Hcnrik Galeen, Karl Maycr, Hans Jano-
witz, Théa von Arbou, John Balderston, R.C. Sheriff, Garrett Fort, Guy Endore,
Curt Siodmak (encore), Ben Hecht, etc. Sans doute n'aurait-il pas été inutile de
gloser à l'aise sur les acteurs spécialisés dont les noms resteront indissolublement
liés à ce que le cinéma fantastique a i)roduit de meilleur, leur personnalité étant
assez robuste pour l'orienter : Carol Borland, Eisa Lanchester, Gloria Stuart, Fay
Wray, Leila Hyams, Boris Karloff, Conrad Veidt, Bêla Lugosi, Lon Chaney père
et fils, Peter Lorre, Lionel Atwill, Ernest Thesiger, Dwight Frye, etc.
La place nous a manqué.
Voici donc un lot de photographies extraites de films fantastiques. Nous les
avons choisies aussi significatives que possible, sans tenir aucun compte de nos goûts
personnels. Seule nous a retenu la valeur intrinsèque des documents. Il était impen-
sable que l'on puisse faire tenir dans cet album une image de chaque film. On ne
s'étonnera point, par conséquent, de lacunes regrettables, certes, mais inévitables.
Par contre, certaines œuvres se voient abondamment représentées. Telles Franken-
stein et Freaks. Mais la première est trop importante, trop illustre, la seconde trop
méconnue, ses photographies trop rarissimes pour que nous n'insistions pas, les
moyens nous en étant rlonnés. H ne nous échappe pas que les document* rassemblés
pourraient, sans que l'ensemble ni la démonstration y perdent rien, être remplacés
par d'autres, différents et tout aussi convainquants, tin second, un troisième volume
ne nuiraient aucunement à celui-ci. Nous avons dû nous limiter, nécessairement.
Cet ouvrage ne prétend pas, d'ailleurs, épuiser la question du Fantastique au
cinéma, dont nous avons à peine délimité les contours, ni établir un bilan provisoire
de ses réussites. Notre ambition est moindre et plus grande à la fois. Si, d'une certaine
manière, ces photos ont pu retenir, amuser ou intéresser, et par là même contribuer
à faire mieux connaître un aspect, pour nous essentiel, du cinéma, notre but se trou-
vera certainement atteint.
Michel L-4CL0S
() [ V \: R r l K !:
Des sa naissance - nu presque — grâce au
génial Méliés, le cinéma nous entraina sur le^
routes de l'Impossible, du Merveilleux, duI''antasti(|ue...
\Mks : I inti/ milU- lu.
^ >^<
w
L'auvit dt Robert Wiciit, U^s Kjhimll des Dr. C^Ugun (1^ Lahtiui du Dr Cahgari, Alkniagiic, lyiy;
dont l'importance historique n'est pas niable, ouvrit les portes toutes grandes sur le fantastique, le rêve et
la poésie. Sans elle, sans ces décors distors imaginés par Mermann Warm et Walter Rohrig, sans l'ombre
"le cinéma ne serait pas tout à fait ce qu'il est.bicme de Ccsare le somnambule
Scartd Sliff {Vais-moi ptiir ! ) de George Marsh'l'.S.A., 10^2) .ivtc Jcrr\ I.cwis.
ni|u(.- étant volontiers macabre, quoi d'étonnant à ce que les metteurs en scène et les
chercher dans les cimetières la matière première de nos épouvantes... autour des tombesfraichcs, vampires et zombis qui s'agitent, disparaîtront avec le jour ; tandis que le docteur Frankenstcin,
membre de plusieurs sociétés savantes, continuera à recueillir un à un les matériaux de son (cuvrc future...
Irankrnslrin ou l'Hommt qui a crti un monilre, Réalisation : James Whale, U.S. A., 1931.
^f'>- .. \fm).
CI M 1,11 1. K i:,s
Film allcmanil nnn idcniitic.
Ix: cimetière expression-
niste de Margutrilf dr la nuit
^^^^^^^^^^^^M iii*y» ^^^B
^tT'J
\Quand les oiseaux des funétailles commencent à crier derrière les bois et que les reptiles chanteni
d'une voix cassée quelques paroles monotones à la limite des marécages..." (Charles Nodier). Film non idcntitïc.
^^p
^1 le cimcticrc sert volontiers ilc
c;'ilre au t'ilm fantastique, le musée
de cire exerce, lui aussi, une bien
naturelle attirance sur les metteurs
en scène et les scénaristes spécialisés
clans " l'épouvante ": le cabinet «Je
ligures de cire n'est-il pas une sorte
lie cimetière aux cadavres particuliè-
rement bien conservés ? Plus encore
i|u'on ne le croit... puisqu'ici la mince
pellicule de cire dissimule les victimes
d'un sculpteur dément.
lloiue of «-«.v (Ij Cahinrl J,<
fiffirts dt cirt). Rcalisalinn : .Vndré
de Torh. |!.S.A., 19s V
IXs Mts/érrs liii Chàltaii noir ( Tlir HIatk Casilr ) i ceux du château «J'I'dolfo, il y a peu. Château méiiiéval
tn ruine, galeries sixrctes, souterrains, cercueils, catalepsie, gémissements dans la nuit sans lune, tout
l'attirail romantique dc-s nuvrage-s de Mrs. Anne Radclifle se retrouve ici, désuet et charmant... Qu'on se
rassure, si le serviteur tidcle y laisse la vie, le jeune couple sera sauvé in extremis. (Réalisation : Nathanlur.in, l'.S..\., 1952).
10
Cri-aiinii d'un Monstre ; naissance il'un Mythe cincniat<i(4rapliit|u
\r,mkemlrin ( l.'Homme t/iii irta m monstre j . première adaptation (très libre) par Robert Florty du romanlilcbn ili M.ir\ Mulkv. Rcalisatioii de James VC'hale (1951). Le monstre engendrera de nombreux héritiers...
13
Mt'.t qu'il pourra s'accoupler. Iht tiride ofi ranktnsirin (Im l'iamer de \rankcnslrin de James W haie (i9}5J
^^s#»4.
l'rankensirm, «Je JiuiKS \\ haie, n^ji.
15
\li ! .1111 im niiiiicl lie poumiit supporter h\ vue ili
ce visage horrible. Une mumie à qui le mouvement ;i
été rendu ne saurait être aussi hideuse. Je l'avais
contemplé avant qu'il fut achevé ; il était laid, sans
doute ; mais quand ses muscles et ses articulations
purent se mouvoir, cela devint une chose telle queliante lui-même n'aurait pu la concevoir...
Mai .\. Inwhiis/eiii on le Prnméthe'e iiiodei
W
Lon Chancy J' : ilit Glmtl of Vrankenilein (1942
Lli MONS'lKl' U1-: FKAXKliXSTlilN
ikcnstcin (1951).
jinn^
*^--*
//„• Sou ,.t
Irankcnslcn(l.v Vils de\rankenslein )
de Rowland V.
I.tx-, U.S. A.,
«959-
4M
ii„<
Irankeni/rin(l^ Maison <lr
l'ratikrnj/eia ) .
l-rlcC.KcmonU.S. A., 1944.
Dernière (en date) incarnation du monstre deFrankenstein. On remarquera un effort de renouvelle-
ment quant à l'esthétique de l'horrihque créature. I-a
" chose " est d'ailleurs britannique. The Ciirst oft Vrankeiijlein ( frankemleiii s'est échappe) de Terence
Fishcr, G.-B., 1956, avec Peter Cushing et Christopher
La fin d'un mythe. BudAbbott réussit — par quel
miracle ! — i faire rire le
Monstre de Frankcnsiein.
( Abboll and CoiIrlJo mtri
iranimsiem, Charles T.
(ai horiimc est mort. Ou du moins il le fut. Ranime par la I-aculié,
ins mémoire, ?ans avenir, ce mort qui marche poursuit de sa haine
ceux pour qui il fut injustement
Tbe Walkinn Dtad (Ij MorI qui marcht) de NJichacl Curtiz, avec 15o
KarlolT, l.S.A., 19}6.
L'origine de cette histoire remonte au
ilix-scpticmc siècle, dit-on. D'après des
récits égarés de la Cabale, un rabbin
;iurait créé un homme artiliciel nommé
le Goleni, pour l'employer comme
ilomcstique. Celui-ci devait lui aider à
sonner les cloches de la Synagogue et
faire des rudes travaux de toutes sortes.
tant c]ue lourd et demi-conscient, durant
le jour seulement. Et cela sous l'inHuence
il'unc inscription magique que le rabbin
lui cachait derrière les dents pour
ittircr sur lui les forces sidériques de
rabbin aurait négligé de
1 ctirer la formule de la bouche du Golem,
celui-ci serait tombé dans un délire
lurieux, aurait parcouru les rues sombres
it brisé tout ce qui lui tombait sous la
main. Ht cela jusqu'à ce que le rabbin
leùt rattrapé et eut enlevé l'inscription
lie la bouche, l.a créature se serait alors
ttfondrée sans vie...
MI.^KINK : /.< Cohm.
24
L E G O L E M
Der Co/em, aie tr in die ueil
Kiim {Ij Colem) Réalisation :
1 Unrik Galcin, Allemagne 1920 :
il'apri-s Piruvrc de G. Meyrink.
I.c Clokiii riapparait dans /.
Hr/ii/cini;er tir l' i:mf>ereiir, liln
tchtc|iii-, (Il Martin l-ric, ly^i.
1 ^^^K^PS^fSSM
w
l-onChaïKV ,|i
en loup-garoi.
rbe VolJSUrde G. Waggni
Cryoftbt Vitrta-otf. I\^ ïilU du Lonp-
Carou) de Henry Lcvin, U.S.A., 1944,
nvcc la belle Nina Foch et son loup
favori.
P 1 R H ^M
On .1 Jomic W nom il iipiirs uiipira i:nAus
Ktiicralcmc-nt vampires, en Occident, de bro-
cii/M/iirs ( proucoldcas ) enMi)rcc, de kalakhanh
,1 (^eylan, à des hommes morts et enterres
lit puis plusieurs années, ou du moins depuis
plusieurs jours, qui revenaient tn corps el en
àmr, parlaient, marchaient, infestaient les
vill;i){es. maltraitaient les hommes et les
animaux,et surtout qui suçaient le sang de
leurs proches, les épuisaient, leur causaient
1.1 mort. On ne se délivrait de leurs dange-
reuses visites et de leurs infestations qu'en
les exhumant, les empalant, leur coupant l.i
tète, leur arrachant le cn-ur ou les brûlant,
(xux qui mouraient sucés devenaient vam-
pires .1 leur tour.
I. \. S. C.llin de l'I./WCV.
Ili/iise of franketislein (lui Maison de
l rankenslein.l de R.C. Kenton. U.S.A.. i<m-4.
Dans le décor étonnant d'un manoir envahi par des toiles ilMiiigni . lu niistabli séductionplastique, Tod Browning, méconnu et génial réalisateur, faisait évoluer les mystérieuses et envoûtantes-ilhoucttcs de Carol Borland et de Bcla Lugosi. Mari oj ibt Vampire (La Marqiu du Vampire o\i Le VampireJe Prague). U.S.A., 1955.
34
Sl^I
">*>l^
« f
Un classique de l'épouvante
et du fantastique, I 'ampyr ou
ri-Jranff attnlurt de David
Gray, de Cari T. Dreyer,
France, 1951, d'après In a
nlaii Darkly de Shcridan LeFanu.
Cuiiiincnt s'il) Jcb.irrasscr... L'usage ilu crucifix, mcmc Je iliniciision rcJuitc. semble turt i
aurions mauvaise grâce à prétendre que le tilm de vampirisme ne sombre yaOTOM dans le ridicule... HoMf of
Dracula (Iji Maison dt Dratiila) de J-.rle C. Kenton, U.S. A., 1945.
37
L'nc variante de la mcmc scène. L'indisposition de Hchi l.ugosi, qui, à la ville, s'identifia complètement..«^ personnages qu'il représentait, est évidente. Cette inia)»i^ est tirée du fameux Dracula de Tod Hrowninf»,(L .S.A., 1950), adaptation cinéinatographique d'un rom.-in de Uram Stocker.
38
Ces vampires évoluant dans de caligarcsqucs décors
sont/a«A-. Ce sont des acteurs... Robert Florey imagina
de situer l'intrigue policière de son Tbf Preaieu- Murder
Myt/rn (U.S. A., I9j6) sur un plateau de cinéma
où l'<m tournait simultanément plusieurs rtlnis. Cela
nous valut de très spirituels pastiches de Vi'cstems et
d'Flpouvantes.
James Wha
i
T/jf Old Oark Home (i'ar Soirée e/ran/te)
Je James >Xhalc, L'.S.A., 19)2. Surnotre drxrument du bas, on reconnaît, •
gauche. Charles Iju^hton.
^.i
hfff
I .intastiquc et avant-garili.
ispircc de deux nouvtikslulgar Poe, \j Porirail orale ii
Il C.hiile de la Maison l'shtr qui
inna son titre au tilm, l'cruvrt
; Jean lipstein (192H) s'encoin-
rait des recherches formelles
lursoullces de la prétendue
avant-garde française ".
In détail : l'assistant d'I-.pstein
•• Kcmakc " parlant du muet Krirs er I lalliuinaiwns (photo <ju haut
et à droite) du mcmc réalisateur, fondait en une seule histoire
trois contes ; Ijt Cbal noir. Le Système du Dr. Giniilraii iX\\\)i:\r Pc.e
1 < Le Cliih des Saiddès de R. !.. Stevenson.
Nti>-C;ilif;:irisnic. I.'inlluLiici: iks dccoratturs du film de Rolxr
pourrait aflirmcr que toute trace en est aujourd'hui absente dans le cinéma contemporain ? Ici cela touche
au pastiche. Tell Taie Hear/ (Ij C.niir rénialeiir) d'après F.dgar Poe, réalisation du germano-américain Charles
Klein, U.S.A., 192X.
s est longtemps tait
cinéma contemporain ? Ici
44
• »T
IM. A J S A N T S
FANTOMES
Jantomes (vers 1914J.
L..iis(.mct Bcnntic dans le dclicitux
lopptr (Le Couple inviiible ) de NormanZ. Mac lATod, U.S.A., 1957.
Us Fantômes au Boulevard : Blylbe Spiril (L' Esprit s'amuse) de David Lcan, G.-B., 1944, d'après
pièce de \tx.l Coward avec Constance Cummings, Margaret Ruthcrford et Rcx Harrisson.
44
A i|ui)i pourniicnt bien rcvcr les jeunes
lilks romanesques qui habitent les châteauxDvenàgeux sinon aux fantômes. Voici
ceux lie Syhif (Claude Autant-Lara, 1946) :
le vrai par transparence — le faux —; Jr.ips de lit.
piut-ctrc rcvct, le fantôme li'uiu-
morlt pf)ur lui seul visible, boule-versera la vie du peintre Hervé Adaniset lui apportera avec un amourimpossible une raison d'exister.
Jennifcr Joncs dans le très beau et
méconnu Porlrail of Jennir (/,< l'or/rail
de Unnic) de William Oieterle, U. S.A.,iy.,«.
Ici, le fantôme est invisible. Sa présence n'est sensible que par des déplacements d'air et par une pcni
trante odeur de mimosa. Le spectateur doit donc se rapporter aux impressions, aux terreurs des pcrsonnagcs
Tbf Vnim'iltd (La Fa/aise mysiérieust) de Lewis Allen, U.S..\., 194J.
49
Clvnis Johnsdans .\\iriiiitl,i,
Ken Annakin, ("..-H., 194S.
SIRENES
Ami Blyth et William Powcll dans Mr. Peabodyd lh( SUrmaid {Mr. PtaboJy et la Sirèfu). U.S.A..
1.1. DijctLur .Muri:au (Charles Laughlonj tt quelques-unes de ses créatures. Ihe Islanil of losl soiils (L'Ile
du Dofleur Mortau) d'après le roman d'H. G. Wells, réalisation de Eric C. Kcnton (1952).
52
; stduisanti.- fimint-
V l'...ml.ko, r.K.^^
1
Film discutable empreint d'une certaine lourdeur,
îjs artnliirei du Baron de Mtuubbausen (réalisation :
Joseph von Baki, Allemagne, 194J), contenait néan-
moins d'assez belles images et de jolis trucages tels
cette lunaire tilIc-flcur (Use Werner) inspirée par
Grandvillc et ce Munchhausen (Dans Albcrs) voyageantsur un boulet de canon.
Y~"
S HOMMES -
LÉOPARDS
J--, Tartan and Ihe Léopard- W'oman
^^ . «A V (Tarzan et la Femme-Léopard) de
JÉpÎR»»^ - • -^^- >s ' '^"'•' ^'^""13"". "-'-SA., 945-
FEMMES FELINES
Tbe Cal People {l^ Féline), Jacques 'lour-
ntur, l'.S.A., 194^ ; avec Simone Simon.
È^ ^^^^s^
La parodie n'épargne rien. Voici, en burlesque posture, les femmes-panthères de The GliosI Calchtrs
( hasteurs Je fanlomet ) . film tout entier fantastique et parodique de Hdward F. Cline. (U.S.A, 1944). I-on
l.hanty Jr. ne dédaignn point de'participer à ces joyeux ébats déniystiricateurs.
56
L
^ i
Peter I.orrt dans
II,, Mad /.oir (;.f/
\l,jins ti'Orlac) de
Kirl Frcund,l . S. A. I9}î.
il'aprcs le romandeMauriceRcnard.
LA MOMIE
; /', Miimmr's lland {La Main de la Momie)
alisation : (lliristy Cialiaiinc, l'.S.A., i(;40.
Ihe Miimnn's Ghost (/,<• Vanlome de la
Momie) réalisation : Rcginald l.c Hor^,
U. S. A., 1944, avec I.on Chancy )r.
&'
m'
'I
... F.n entrant, ils virent contre
mur un spkndide portrait de 1
tel que, la veille encfire, ils l'avaient vu
, dans tt>ut l'éclat de sa jeunesse
exquise et de sa merveilleuse beauté. Surle pnrquet, un homme en habit de soirée
gisait, un couteau dans le cœur. Sonvisage était flétri, ridé, repoussant. Cene fut qu'à l'examen de ses hagues qu'ils
reconnurent ce mort.
Oscar VC'II.Di:. 7^ Por/rai/
de Poriitn Crar.
( Lt l'or/rai/ de Dorian Oray)
d'après Oscar Viildc ; Albert
I-cwin, L'.S.A., 1945.
61
bi?)
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I^,pr.^ le
Imc l.L-
rince Je
kauinoni.
1.;.('••
Bons Karlort au naturel.
H<»ris Karlulf, " rhommc aux cent
visages" dans OU Dark House (i'ne
Soirét lilrangf) de James Whale, U.S.A.,
IVicr Lorrc il.uis / /-, /,
Robert Florcy, U.S. A., 1940.
Sous le chapiteau d'un cirque ambulant peuplé
de phénomènes monstrueux (femme à barbe, homme-squelette, homme-tronc, sœurs siamoises, idiotes au
crâne en pain de sucre, etc.) un nain s'éprend d'uneravissante femme " normale ". Celle-ci l'encourage,
l'épouse mcmc, moins par amour ou par pitié que pourlui subtiliser ses économies. Le soir des noces, elle
l'empoisonne. Démasquée, les phénomènes se vengerontd'elle atrocement en la mutilant, en en faisant unhorrible morceau de chair aussi répugnant qu'eux-
mêmes...
}-reaks (La Moni/reuse Parade ou liarnum) de TodBrowning (U.S. A., 1952). 1-e tilm le plus insolite detoute l'histoire du cinéma, le chef-d'œuvre méconnudu grand Tod Browning réunissait une équipe hallu-
cinante de trais monstres. Aucun truquage n'intervenait
I .1 grandi' tuniilK
cirque dans l-reaki ( 1
HrouMine. r.S.A.. i.,;
I Deux sccncs de l'hallucinant repas de noces avec intermèdes, dans l'reaks de Tod Browning (i9}2)
68
I/accf'uchcmcnt «Je la Fcmmc-à-Barhc, inccinic de l'I lommt-araigncc. Vrraks ri'od Browning, 1952).
70
L li S
SAVANTSV O U S Dans la galerie sinistre des criminels cinématographiques, ces Messieurs
de la Faculté, les Docteurs Tube, Ciligari, Mabuse, Rothwang, Moreau,
Frankenstein, Crcspi, X., Fu-Manchu, Cyclops, Cornélius, Jekill, Bohmer,
Prctorius, assistés de quelques-uns de leurs confrères moins illustres,
occupent une place de choix due, sans doute, autant à l'ingéniosité de
leur esprit inventif qu'au raffinement de leur cruauté. Tout se passe
comme si la Connaissance, ce péché, se trouvait sanctionnée par de grf)S
grains de folie. Et dans le silence de leurs laboratoires secrets, devant
les appareils compliques d'où jaillissent signiticativement de fulgurants
éclairs, les savants fous œuvrent pour notre terreur en refaisant le monde
à la mesure de leur démence.
Le Dr. Cyclops (Albert Decker) réali;
H. Schoedsack, U.S. A,. lo.r .
IVrsonnagcs : k- Docim
licteur l'rctorius et sacrc-iniu
I he liride of l-rankensleiii il.
tiiia'e He l'raii/cens/e/n) ri-Mlis.i
.1. : |;i,nis Whak-, V.S..\.. i.u,
l.f fantastique
laboratoire du Dr.
l'rankcnstcin oùs'tngcnilrint I c s
monstres.
Thr Hridf of\ riinktmltin (Im] itimt'f df Vrankrn-
SI.,,,), .lamesWhak-, f. S. A..
Mati Mode Montltr (L' Fxhappt dr la
cbaiie iltclriqut) . Rcalisatirm : GeorRc^Xaggncr, L'.S.A., 1941.
1\
/.. Do,/fur \
NANISME
Wo/fs Clolliing (Nuit d'avenlnns) ilc Ruv cJcl Ri
U.S.A., 1928; avec Monte Bluc et l'atsy Kutli Mil
(JulIIi. Jr.ilc d'impression, dit Alict, je crois que je rentre en moi-même comme un télescope." 1 t
c'était vrai ; clic mesurait à peine vingt-cinq centimètres de haut et son visage s'illumina à la pcnscc qu'elle
avait la taille voulue pour franchir la petite porte du jardin merveilleux... Lewis CARROLL.Alice in Wondtriand, réalisation : Nfirman Z. Mac Leod, 1955.
F-idcle à l'esprit de Lewis Oirroll, ce film était une exceptionnelle, une miraculeuse réussite.
77
I
jinuncultscn hxxraux Jans /-j l laïutt di Irunkaiiltin ( IJji i'.ntle uj l ruiikcni/tinj, James Whalc, L'.S.A., 1935.
78
I-c Dr. Cyclops (F.rncst Schocdsack, U.S.A., 1940) rcdu
retrouveront, in txtrtmis leurs dimensions normales...
à cette taille intime. Mais ceux
79
T/tf Inirediblt Sbrinkinf, Wan ( Lllomme t/w rélrècil) de Jack Arnold, U.S. A,, 1956, d'après le roman de
Richard Malhevjn. Ici, la réduction est progressive et sans retour ; le nuage radio-actif a remplacé le savant
G 1 C, A N T 1 S M E
l.c j»<;;int (Rtx Ingram) et la fabuleuse cite orientale
de 7 Al- Thief of liagdad ( Le I vieur de Bagdad) . Réali-
-^iitlon : Michael Pfiwell et l.uJwig Berger, G.-B., 1959.
Gigantisme ou nanisme? Illusion d'optique. Le fantastique, ici, est accidentel : les deux h(
même taille, sont situés sur des plans différents mais la perspective du décor est cr)rrigée. Il
documentaire américain sur les aberrations de la perception : Dimonstralions in l'erccpliun.
82
:1if
. d'aprcs
\.. I9?i.)
^^
( on rail X'iidt clans L'i:/ndian/ de Prapie ( \liidenl mn Prague) (ilt- llcnrick Galtcn, Allemagne, 192s) V(.r,.i
son rctlct au Diable comme Peter Schlemihl cédait son ombre. Son image, détachée de lui, le précipite dansles malheurs. En voulant la détruire, il se tue. Cette histoire, imaginée par Hans-H. F-wers, aura de nombreusesles
versions
87
J
<*« -^
^^^'
iftr#
//v Invisible Man (L'Homme Ineisili/r). Le premier d'une longue série. Succès nblige. l.es attitudes sont
ilignes de la traKcdic. 1-e sujet ne l'était pas moins. Griftin, le héros, devait s'entourer de bandelettes pour
donner à ses formes un contour précis. Re:ili'i- en uns p.ir l.inits \\ hiile d'après le roman d'il. G. Wells,
ce tilni contenait d'admirables trucage^.
89
l'Homme mvisibic. InriiibU Agen/ {l'Hommr Inriiihle contrt la Gestapo). Réalisation :
l'.S.A., 1942.
Abbott and Cosltlh
mitl tbt Invisible Mnii
{Deux Nigauds
rHomme Inrisible)
Rcalisaiion ; Charlc"
l.;.m<>nt,L:.S.A., 1911
92
/ ., Corillf. Avic rh^T\W Miirny (L.S.A.. 19JS;.
Ln anthropoïde géant qui fera des petits, l'immortel, le jamais égalé AC/n^ A'om;?. d'ivrnest H. Schoedsacket Mcrian C. Coopcr, U.S.A., 1955.
f-/0
IIWIn l.ugfisi cl
.i»\ gorille" au
r V t a u humaintis Murdfrs m thr
riir Morgue, adapte
lIc lu nouvelle de
r. \. Poe p.r U
I1..I.V M.,-
^o,,^.. .rinuM H. .VhM.clr,.Kk. r.^.A.. U)',t,.
The Momler Maker (Le CrraMir tle Moiislres). Uiali-
tion : Sam Ncwlicld, U.S.A., 1944.
LA B I- I . I
LA BETE
Si Gloria Stuart semble redouter
IVtrtinte du monstre Karloff (0/</
n„rk Housf. James VChale. U.S.A.,
i9<i). Julie Ixmdon, par contre,
s'.iccommode aisément de la présence
d'un gorille géant. (Salmnffl, de SamNewlield, U.S.A., 195 1.)
^rr^^
^'•« -«
t, ;« >
!
1
.
nu
1j plus rcctnic (1952 ; rcalisaltur : A. M. Rabtiialt,) iks nonibrcusts
A'.Mraime (/^ Mandraf^orf) l'ouvrafÇf d'il. II. l-^wtrs. Apres Brigitit I lelni, la t
Alraunc, cette créature maictiquc ncc d'une prostituée et des " larmes cquivi»
ersions cincmatonraphiqu
jble Hiidcunr.lcNiir im;,r
s" d'un pen.li..
'n: *^
,
Richard Arlcn tn situatK.n amoureuse avec U)ta (Kathlccn Burkc) la fcmni,
I I
Docteur Morcau (ï/w Itland oj losl Soiils).
100
J
DiaJ of Nigb/ (.-1« caiir de la miil) réalise par
Alberto Cavalcanti, Basil Dcardcn, Charles
Crichton et Robert Marner, G.-B., 1945. L'ne
des grandes réussites du fantastique psychf>lo-
Hique.
... Un a le dr<jit d alhniier que le laïKiiaiiquc 11 appar-
tient pas seulement aux événements qui échappent à l'ordi-
naire de la vie, qui font entrer le surnaturel, l'irrationnel,
le fantomatique dans le cadre d'un récit. Il y a un autre
fantastique, né du mystère de la vie quotidienne, des in-
nombrables impressions d'étrangeté, de surprise, d'inat-
tendu, d'angoisse que nous y éprouvons. Nous ressentons
à de tels mr)ments le sentiment que ce que nous voyonsn'existe pas uniquement, qu'autour de nous des choses se
passent, qui sont à peine perceptibles à notre observation
ou qui ne relèvent pas de ce domaine clos que nou< appe-
lons la raison. Analogies, coïncidences, prémonitions,
sympathies inattendues, anxiétés métaphysiques, sans
compter les phénomènes enregistrés par la science commela voyance et la télépathie. Tout cela nous donne le senti-
ment précieux que notre univers n'est pas le seul univers
et que des contacts s'établissent entre nous et autre chose...
r£dm<.nd JALOUX.
FAS LES MAINS!. PAS LES MAINS !.
(iASlON I.I'KDLX
Mains qui ctrangicnt, mains qui planent étrangement dans 1";
rampent vers le cou offert de la belle endormie, mains crispées, matendues, mains coupées, courant seules sur le clavier du piano, maqui étreignent, mains du Diable, mains de singe, mains de momie, ma
d'Orlac, bétes à cinq doigts ou à cinq milles mains dans la nuit, macriminelles toujours...
Si le sein est le véhicule — sporadique — de l'érotisme, la main est
l'agent principal de la terreur cinématographique.
l .S.A., i9}o).
Orlaci Uande {Iji Mains il'Or/ai) <ic Rolxrt Wicnc (AllcmaRnc, 1924)il .iprcs II- roman ilc Maurice lUnanl, avec Conrail Wiilt.
lOÎ
Jeux de- mains (et d'omhrcs) dan
Cal Cretps fRupcrt Julian, U.S.A.
ïht Qiitinof Spadts (\m Krim Jes Caries). Rciilisaiion : Thornld Dickiiisoii, C'..-»., iy4y, d'aprcs la
illi- d'A. Pouchkine : Iji Dame de Pit/ite.
106
Il,r lif,ii/ uilh fivr
rinatri (Ijt Htlt anscinij doijfls). RubtriI-I..riv. l'.S.A.. I.,,-
Sifirerl Sliff {h'itis-moi
Imir !) de Cîcorgc Mar-I
shall, U.S.A., 1952. Troi- '
sicmc version (parodique)\
de Chiisl lirfakers. avec
]
LE CI E L
Un paradis tcchni-
.iilorisc pour pilotes
morts - ou presque -
ivec vestiaire pour les
liles et prêches frôlant
len rase -mottes) le
ridicule. Cette en-
luyeuse et britannique
Llucubration fut fort
ipprccice.
I .\la//tr uj l.ift mid Ofalh
(Qiieition de rie ou de mort) de
Michacl Powcll et Flmeric
IVssln.rncr. G.-H.. u„(.
<>-^' :-^-?rr
:M'à.
r ^yi?^r >
t
\}. Jg
nie M.,ri
ist scrgcnt-rccru
ttur. Elle est inipi
iiiyabic mais par
t' lis naïve. L'amouriii l'innoccnctpc.ivcnt la prcntin
iiidcfaut. La voici
prisonnière d'mirlire dans "-
\\(,rrou<ed 'Vin.-.
i\ .'Ètraiifif Siinii
,k Harold S. Un,lucr,U.S.A., ic;v.
M.iria Casâtes prêtait son beauvisj^c A la mort dans le très sophis-
tique Orpbt't de Jean &Ktcau, 1950.
DIABLES
Miiiubiii it richissiim-, It- piincc
RiiiRiKz (Adc.lphc Mc-njou) nVst;iutrc que Satan. T/je Sorrow of Salaii
(Les Chagrins de Satan) de DavidWark Griflith, U.S.A., 1926.
Mq,h,st„phclcs, auxliétauts bien connusdu Diable, ajoute la
paillardise. Hniil Jan-
nings et Yvette Guil-
hert dans Vaml de F.
\V. Murnau, Allcma-
UlK', li;2fi.
i:A,,l.r.,U, U,r.,.r. .i-..|„.> Upoiiiic de Ciirthc et Tiruvrc de Paul
Duk.is. Réalisation: lluno RicscnlcIJ
u W. ( ...ncr..,, NKn/us :|.,u .
IXux Diables fran-
çais : à gaucht-, Michil
Simon, Milphisiopht-
faire maigre (/.« Hetiiilé
^// Duihlf. de René
Clair, .950;.
A droite, Jules Uer-
ry, en diable médiéval
et traditionnel (Les
I isileiirsHii Soir, 1942;.
*^
K^:^
W'^i
Un Diable bici
anitiricain : VCn'
Huston, avec ci-
re et (îcus d'or
dans T/jf Devil aiul
Daniel W'ehsieriTn:n ',s biens de lu
isaiion:
Oietcrle,
)crr
ilatc)
Vûiist, revue par
Pierre Mac Orlan
et Claude Autant-
Lara (avec pacte,
llammes sponta-
nées et décorsexpressionnistes) :
Marguerite de la
Nuil. 1956.
^
(,)u;ind II Du.
larniitc...
V'cronika Lakc était la plus charmante sorcière qui
puisse imaginer, dans / Marritd A W'ileb (Ma FtmmtI ime sorciérr) de René Clair, U.S. A., 1942.
Un sabbat, l'.ros y était plus invoque que Satan ;
du moins dans l'esprit du metteur en «ccnc qui régla
cette morne «ans-pantalonnaile. Ciiillrmelle Hahin i.k
C;i,ill..unu U.i>|..t, Ur.,mv. t<,r
Ilaxan (/-« SonrIIrrie à Irattrs In l'gfs) t!c Hcnjamin Christinsin, Suéde-, 19
122
Maxan (Li» Sorctilerii à
In àgri) de Benjamin
n-îtcnscn, Sucdc. if^;:
IhciIrMint I nv/ens DagUonrdeCoJére).Ri::\\\'.
('Ar\ T. Orivcr Onncmark, 194}.
Fantasliquc n.iii;:v'. i!:h ik iijraphiquc. Nous n. iriKi^ m- n..ir^ ik;ii. .nsti.ni. m .1 ix i-t, i\t;i,pi.. lW ni)-
culc : l'apparition de la \ icrgc dans Ig ciel de Fatima, devant trois témoins agenouillés. On notera la parenté
certaine du costume de l'Apparue avec celui des fantômes traditionnels... Miracit l^dy 0/ l'a/ima (!^ Miracle
dr la/im,n. Réalisation : |ohn Brahm. l .S.A., i..w.
12-5
ne fccric de Jean Renoir. .r.i|ir«|
; conte d'Andersen (Framr, l'Hi),
<
1
là
r
à
^
Alice in Wonderland {Alice an l'uys des Merveilles) de
Norman Z. Mac Lcod, U.S. A., 1933.
Bien pâle fctric quoique
en technicolor - Tbe W'isard
of Oz (/^ .\/a?/f/>nrf'0^, tiré
d'un célèbre ouvrage pourenfants, n'évoquait Alice quepour la mieux faire regretter.
Héalisation : Victor Fle-
ming, L'.S.A., 1939.
Dorothy (Judy Garland) et ses muscompagnons : l.'Hpouvantail, le l,ion-ptu-
^
li/omhm. d'Henri M.Ik(|-"r;incc, 1945). Uncinnovaiiini technique, le Sim-
p/i/i/m qui permet d'utiliser
Jcs décors i échelle très
itc que l'un place
devint l'objectif, tels des
is, tandis que les
1rs sont photogra-
phiés par les échancrunsi dis ilisiances variables.
L'iu- économie certaine
nais qui ne suffisait pas
I justilier la hidcur des
léiiirs et l'indiiTenri- du
Fantastique et Opéra. Le convcn-
tionnalismc du style de l'opéra appa-
raît dans cette transposition espagnole
du Pariifal de VC'agner (Vedette :
Ludmilla Tchérina). l^ Ugtndt de
Pariifal. Réalisation : Daniel Man-
grané, l'yw.
& M^^'" ^
mApres avoir, par trois fois, nionic au théâtre .1 Midiummer \igbl's Drtams (l^ Sonft d'mu S'iii/ d'eu),
Max Rcinhardl assiste de Williani Dietcrle en réalisa une extraordinaire version cinématographique (L'.S.A..
I9}S) interprétée par Anita Ixiuisc (Titania). Victor Jor> (Obéron). Jean Muir (Hélène), Mickev Ro«)nc\(Puck). Joe P.. Brown (Flutt). James Cigncv (Bottom) et Dick Powell (l.vsandre).
suflit d'un
parfois.nn nitr les
A va Garilncr et
Robert Walkcrda.is : Om loiub of
I mus (In Caprtci
dr 1 ému) de VC'il-
li.imScitcr.(U.S.A.
i
1-i ItgciiJt luliciiiK. Grandil<x)ucnt, cubiu::.^ et sui
ftrrn (\m C.nimmu de ftr) aux multiples pnKligcs (1941).
\ ...l.l.lr.. M'.iscltl ; /-; ( -r-;., ,/:
n7
Ava GardriLT et Jaim
Mason dans une des pi"
hcllcs histoires d'amour ilu
cinéma fantastique : l'amJoi.j
and iht l'/yiiig Diilchman (l'an-
dora tl le Hollandais-volatil),
\lbcri l.iAviîi, r.S.A., KHI.
() \ I R I s M !
/,(/ jN'/«7 lan//is/i//iic
Kcalisaiion : Marcel
1,'Hcrbicr, 1942. Scé-
nario : Ixjuis Chavancc
it Maurice I k.irv.
Im Suit Vanlasliqut. Rcali
ition : Marcel L'Herbier
CAL CHHMARS
i: T R H V E S
.:ns visage) de J. Busiillo CJ
Mexique, 1952.
Lady in ibt Dark (Suils
ntorctiftt) de Micchell
I ciscn, L'.S.A., 1944,
SCIENCE - FICTION
Un classique du Fantastique et de la Science-Fiction
Méiropolis, la cité future. Réalisation : Frit/ Lang, Alk
inagnc, 1926.
k
l.'intlucncc du " cali-
^.irismc " est très sensible
J.ins Aèlila, l'un des tciut
premiers tilms soviétiques
lie Science- fie t ion.Kéalisation : Jacob A.
l'rotozanov, 1924. d'après
im ri)mnn<r Métis Tf)Nrni.
^l "i^K^
SCENES DE LA
VIE FUTURE.
I..1 iiiddc iiiiisculiiK- (mspiric par
l'aiitiquc ?) et le décor urbain dans
1 hingt 10 Corne (l.a I Vr future) de
William Camtron Mcnzic-s, G.-B.,
1956; d'après le roman célèbre d'il.
C, Wells.
Funcraillcç dans le vide des espaces
interstellaires. C.ompwsl n( V/v/.y (/«;
Contiiirlr dt l'eifsii/) de Hymn Haskin,
L'.S.A. I9Î5 ; t'uncraillcssous-niarines
.'0.000 l^aguff imdrr iIm Sta, (20.000
IJeiKS SOU! Ut mm) de Richard
Heisclur. l-.S,\.. MM 4.
J
Préparatifs, dans le studio
.Il Montrcuil, pour le premier
I oyage dans la Lime (1902).
Mtliés se souciait peu de
vraisemblance, mais ce pciii
i hef-d'iruvre,n'a, aujourd'lmi
oicore, rien perdu de ••11
FUSÉES,
SOUCOIPF.S VOLANTES,
VOYAGES IN'H;KPLAN'ÉTAIRES
Cimqueil nf Kpncf (Lu CnnifurK de l'iiipace) tic lîvron llaskii
L.S.A., lysv
'^!>1»5
^r T-1'-
Wl! Se»^^^"'"'
}jirih ri lit riying Samtn (Ijt Smuoiifxi rolanlri nlUuiiirnl) ilc I-riil F. Sears (L'.S.A., 1956).
152
t>,( Il ,;r oi i,f 11 oriil! ,1m C.nrrn lirs M'mdrn. lUron llnskin. l.M<
153
ifcriut iiianà luiriD \l^i .\umrams lit I Infini) t^K J<k- Ntwman (19^5). J.c clccor ilc In pl.incic Mttalun
était une rruuiic exceptionnelle.
'. V*
m-
(as images de TOe Manmlii
Monsicr (.Le Wonslre Mafitélique)
Je Curt Siodmak, U.S. A., 1955,
sont, en réalité, extraites du lilm
fiançais \.'Or de Serge de Poli-
Roy. '9J4' Souci d'économie,
plagiat y. .
1-t dccor lunaire de Deslinalion Moon {Dtilinalion Lune) réalise par Irving Pichcl (U.S.A., 1950) n'est
pas sans rappeler le savoureux canon-pàte des films de Mclics. 11 n'y manque que la [Xicsic cl la fantaisie.
157
K O B o r s
luirlb rt l'Irinf lauetn (/
SoiKoupti nlanlet allaqmnl), Fi
F. Scan, L.S.A.. 1956.
I-lst-cc vraiment surprenant si la planc.c Vénus est peuplée> *"P^''« "";"'"7,,";;/"7;^7;/,
ms doute ici le "symbolisme" du revolver-atomique astucieusement dirige. .4bbol, and Co,„lh go ,o Mon
Ahlmll ri Costfllo siir la planète Mars), Charles Ijimont, L'.S.A., 1955-
Al.
Ix rcgnc cincin.iti>graphiquc des f>i>rilli
gcanis n'a pas encore pris lin. mais danleur spécialité, le rapt - voire le viol, di.
moins la tentative des jeunes et jolii -
personnes, un concurrent est ne : le rob<.^
.lux muscles de Ter et aux jarrets d'aciir.
(.ette modernisation du thème contraindr.i
t-elle le<; grands anthropoides à retournerdans leur jungle natale se livrer à des jeuxplus innocents . . 1^ robot vcnusien de TirDat iIh V^rlh Slood Still (/^ Jour où h Irrr,
sarrila.ài:: Robert V£ ise. L'.S.A., 195 1.) a
bien retenu la leçon de king-Kong. Préci-sons que la dame n'atriciii Vcflh «'en tircn
(ATACIÏSMES nnni
U~befi U~orfJs Collidf (UCboc des MoaJti) de Rudolf
\t..ic (iwui r.s.A.
ANTICIPATIONK 1': T II O C 1 P A T I O N
Otif .\tiUinn H. C. {Tiimak. fils Ht la jungle) il>.
pcrc ic (ils, l'.S.A., 1940.
X'nknoun Island (L'Ile Inconnue) de Jack Hcrnhard, G. -H..
I94li.
^
Accuscra-t-on la S. I". Jl- manquer d'imagination ?
Un grand nombre de lilms, en clfct, ne nous révèlent
en guises de monstres que plésiosaures, dinosaures et
autres tyrannosaurcs. I^a fiction semble dépassée par
une réalité vieille, il est vrai, de plusieurs millions
d'années. Anticipation ou rétrocipation ? Notre vieille
planète condamnée voit se lever en masse les batra-
ciens et les sauriens géant?. Comme les rats quittent le
navire au moment du naufrage, du fond des mers sans
fond, des continents perdus, des cités englouties,
quittant leurs pays inconnus, leurs îles inconnues, ils
déferlent sur la terre, tirés de leur léthargie mille fois
millénaire par les explosions atomiques, croquant les
grattes-ciels comme des sucres d'orge, broyant les
ponts métalliques comme fétu de paille.
1.11 S. I'., on le sait, est volontiers moralisante. Faui-
il ilonc voir dans cette carence d'imagination, une
intentif)n dans cette obstination une leçon, un aver-
tissement ?
; , \]n m r,
Ibf Ij>sl World (U Mondr prrdii) de I larokl O.
t.ydt, 1925.
Die Sitbelimgen de Fritz Ijng, Allemagne, 192}.
I nn II*: ^^
fe^À^^r^^S// camtfrom htmalh Ibe Sea {Le Mnmlrr vient lit la mer)
lIc Robert Gordon, U.S. A., 19M-
(•aii-lILl. .le Isllirc. Il..,ul.i. |.ip<«i. lySS.
l.„/^,m< (U XtominJei T.
171
Comment naissent les monstres préhistorie|ues, soulentif d'irvinn Allen (Ih. .!«////,// Wor/ii, U.S.A., 1956).
^'':>i.w
M O N s 'r R li s CHOISIS
l.f Scicnitc, de Citorgcs Mclics
Cci homiiic-laupc aux pattes touisstusts, esclave d'une société sumé-
rienne (et albinos) réfugiée dans les entrailles de la Terre, ne possède
qu'un point faible : Il ne peut supporter la lumière. Tbe Mole Ptopli (Le
Peuple de l'I-Jtfer) de Virgil Vogel. U.S.A., 1956. -oTu S»f...Uc. J^
Ix- roman célèbre de H. G. Wells, permit au ria'.i-
Byron Haskin, d'inventer un monstre cyclopécn assez si
nant. Ce belliqueux envoyé de Mars atomisait proprt
spectateurs et émissaires. Une conclusion déiste inoppo
gâchait malheureusement d'assez jolis trucages. {T/jr H
//je Worlds (U.S.A., 19^ ^).
^
/^.
( c tilni, ijui ne manque pas de qualités, nous permet
'assister en cmtrc, à une fort curieuse séance de
stnp tcnsc imcj;ml ". rciilisé pnr Taith llotmr^îuc.
Lequel est le plu
laid:- Le créateur o\
sa créature } L'arai
gnce géante ou 1
savant fou Apreméfaits de l'alcoolisme,
les méfaits de l'ato-
misme. Taranliila, réa-
lisation : Jack Arnold
U.S.A.. 19^5.
i
(..rrarurr mm tht H/atM l^goon 'i. i:rr,iri;r irraiiirt du l^c Soir) dt Jack Arniild, l ..^.A., ly^^
Ile créature, " intcrprctcc "r«>r Ben Chapmann, nous reviendra dans deux autres lilms.
180
m^(/>» Crt'aliire tsi parmi mm). Rcnlisntiim : John Shcrwoncl, U.S. A., 1957.
182
'uaffcf/a'^u/r^/e s'éveille
JOHN BEVERLY
lléè^ BROMFltLD-ûARLANDp,,, -,.• • 1>CURT SlODM«K
EN COUI_EU«
Il monstre unioimc du Scrial " Vlash" Cm: 1 rtilcrick Stcphani. L".S.A., IVjfi.
I>cs méfaits d'une radio-activitc inconsidcrcmcnt libérée : les bestioles grandissent et prennent enfin sur
les hommes une revanche inespérée. Tbe Deadly Manlis {La ManU mortelle ou l^ " Chose ' 'siirii^ie des Ténèhres)
dévore màlcs, femelles, automobiles, etc.. (Réalisation : Nathan Juran, II. S.A., 1957).
184
M.11!. luul ccU ii'v.^i nc;i... Ap!i.,s !t iiiuuilii. J'ungiiit humaine, l.i" btti. i..\tra-ti.rrLiUi., k :i.u!.i
gigantesque, le vcgctal proliférant et Carnivore, voici le dernier cri d'horreur de la S. F. : Tbe Mono
Momter, Im Cili pélrijitt (réalisateur : John SherwcKx), U.S. A., 1957), le minéral qui tue!.. Issus d'une aui
planète, les cailloux croissent sous l'action de l'eiiu douce et se multiplient pétriliant toute vie.
1S5
Il
le fantastique f
i
i
FILMOGRAPHIE SOMMAIRE
Georges Melièt FAUST ET MARGUERITE France
Georges Hatot FAUST France
1902.
Georges Méliès LE VOYAGE DANS LA LUNE / France
1903
Georges Méliès FAUST AUX ENFERS ' France
1904
Ferdinand Zceea LES SEPT CHATEAUX DU DIABLE France
Georges Méliès LE VOYAGE A TRAVERS L'IMPOSSIBLE France
1906.
Edwin S. Porter DREAM OF A RAREBIT FRIEND / Le Cauchemar du po:hard / U.S. A.
Georges Mclics LES QUAT' CENTS FARCES DU DIABLE / France
1909.
Edwin S. Porter ALICE IN WONDERLAND ' USA.
1911.
Luigi Maggi SATANA Italie
1912.
Anonyme HEKSIN OG CYCLISTE / La Bicyclette et la Sorcière / Danemark
|ean Durand ONESIME HORLOGER ' France
191 3
Stcllan Rye DER STUDENT VON PRAG / L'Etudiant de Prague / Allemagne
Victorrn lasser BALAOO / France
Max Mack DER ANDERE / L'Autre / Allemagne
Maurice Tourneur L'HOMME AUX FIGURES DE CIRE / France
Wilhelm Gluckstadt /L'ILE DES MORTS / Danemark
1914
Stellan Rye / DAS HAUS OHNE TUREN UND FUNSTER / La Maison sans porte ni fenêtre / Alle-
magnePaul Wegener ef Henrik Caleen / LE COLEM / Allemagne
Holgcr Madsen SPIRITISTEN / Les Spirifes / Danemark
V»c»olod Meyerhold / LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY / Russie
Otto Ripert HOMUNKULUS. DER FUHRER / Allemagne
188
Louis Fcuilladc jUDcX / France
Paul Wcscncr YOGI / Allemagne
Victor Sjostrbm DODKYSSEN / Le Crime de lingénieur Lebel / Suède
1•;
1
7
Holgcr Mai$;n HIMMELSKIBET / A quatorze millions de lieues de la Terre / Danema-k
)oë May HILDE WARREN UND TOD Hilde Warren et la Mort / Allemagne
1919.
Robert Wiene / DAS KABINETT DES DR. CALICARI / Allemagne
F.W. Murnau / SATANAS / Allemagne
Hcnrik Calcen LE COLEM / Allemagne
Victor Sjostrom KORKARLEN / La Charrette fantôme / Suède
F.W. Murnau DER JANUS KOPF / La Tète de Janus / Allemagne
John S. Robcrtjon DR JEKYLL AND MR. HYDE USA.Pierre Ciron L HOMME QUI VENDIT SON AME AU DIABLE , France
Friti Lang DER MUDE TOD Les trois Lumières / Allemagne
F.W. Murnaj NOSFERATU. EINE SYMPHONIES DES CRAUENS / Nosfèratu. le Vampire / Alle-
1922
Benjamin Christensen / HAXAN / La Sorcellerie à travers les âges / Suède
Friti Lang DOKTOR MABUSE DER SPIELER / Mabuse le joueur / Allemagn
192 3
Arthur Robison / SCHATTEN ,' Le Montreur d'ombres / Allemagne
Rcnc Clair / PARIS QUI DORT ou LE RAYON INVISIBLE / France
Fritx Lanc DIE NIBELUNCEN ' Allemagne
Marcel LHcrbicr DON JUAN ET FAUST / France
Victor Tourjanski LE CHANT DE LAMOUR TRIOMPHANT / France
Ivan Mosjoukinc LE BRASIER ARDENT / France
Robert Wicnc ORLACS HANDE Les Mains d'Orlac / Allemagne
Vl.idimir Kuickov LOUTCH SMERTI / Le Rayon de la Mort / U.R.S.S.
j.icob A. Protoxanov AELITA U.R.S.S.
P.iul Lcni DAS WACHSENFICUREN KABINETT Le Cabinet des figures de cire / Allemagne
R.ioul Walsh THE THIEF OF BAGDAD , Le Voleur de Bagdad / USA.Luiti Morat / LA CITE FOUDROYEE / France
189
1925.
Hcnrik Caiccn STUDENT VON PRAC / L'Etudiant de Prague / Allemagne
Rcnc Clair LE VOYAGE IMAGINAIRE / France
Harry D. Hoydt THE LOST WORLD Le Monde perdu / USARcnc Clair LE FANTOME DU MOULIN ROUGE / France
Rupcrt Juiian PHANTOM OF THE OPERA / Le Fantôme de l'Opéra / U.S.A.
1926.
F.W. Murnau FAUST Allemagne
FriH Lang MtTROPOLIS Allemagne
D.ivid Wark Criffith THE SORROW OF SATAN / Les Chagrins de Satan / U.S.A.
Cuido Brignonc MACISTE ALLINFERNO / Maciste aux Enfers / Italie
lames Cruxe )AZZ / USA.
Paul Lcni THE CAT AND THE CANARI / La Volonté du mort / USA. .'
Tod Browning LONDON AFTER MIDNIGHT / Londres, la nuit / USA. ACcorgc Fitimaurice , PETER IBBETSON / U.S.A.
1928.
Jean Epstcin LA CHUTE DE LA MAISON USHER / France
Ican Renoir LA PETITE MARCHANDE D'ALLUMETTES / France
Richard Rosson THE V^/ISARD / Balaoo / U.S.A.
Hcnrik Caiccn ALRAUNE / La Mandragore / Allemagne
Roy dcl Ruth WOLFS CLOTHING / Nuit d'aventures / U.S.A.
Charles Klein LE CŒUR REVELATEUR / U.S.A.
1929.
Friti Lang / DIE FRAU IM MOND / La Femme sur la lune / Allemagne
Paul Léni , THE LASf V*/ARNINC ' Le dernier Avertissement / U.S.A.
1930.
Maurice Eivcy HIGH TREASON / Point ne tueras / Grande-Bretagne
Tod Browning DRACULA / USA.Frank Boriage LILIOM / U.S.A.
David Butler |UST IMAGINE, Le Monde en 1981 /Grande-Bretagne
Rupcrt Iulian THE CAT CREEPS / U.S.A.
Abcl Cance LA FIN DU MONDE / France
Richard Oswald ALRAUNE / La Mandragore / Allemagne
1931
Richard Oswald HISTOIRES EXTRAORDINAIRES / Allemagne
jamcs Whalc FRANKENSTEIN / U.S.A.
Cari T. Drcycr VAMPYR ou L'ETRANGE AVENTURE DE DAVID CRAY
190
Robert Florcy / MURDERS IN THE RUE MORGUE / Le Crime de la rue Morgue / U.S. A.
Robert Wicne LE PROCUREUR HALLERSWaltcr Fordc CONDAMNED TO DEAD , Condamne à mort / U.S. A.
193:.
Rouben Mamoulian DR )EKYLL AND MR. HYDE / USA.Eric C. Kcnton THE ISLAND OF LOST SOULS / Llle du Docteur Moreau / U.S. A.
Frin Lans DAS TESTAMENT DER DR. MABUSE / Allemagne
Karl Frcund THE MUMMY La Mom.e / USA.James Whale / OLD DARK HOUSE Une Soirée étrange / U.S.A.
Charles Brabin THE MASK OF FU-MANCHU / Le Masque d'or / U.S.A.
T. Hayes Hunter THE CHOUL Le Mort-vivant / USA.Michacl Curtix THE MYSTERY OF THE WAX MUSEUM / Masques ds cire / U.S.A.
Michacl Curtix DOCTOR X / Le Docteur X / USA.Ernest B. Schoedsack et M.C. Cooper / THE MOST DANCEROUS CAME / Les Chasses du comte
Zaroft USA.Tod Browning FREAKS / La monstrueuse Parade / U.S.A.
George Archainbaud / THIRTEEN WOMEN / Hypnose / U.S.A.
I93i
Merlan C. Coopsr et Ernest B. Schoedsack , KINC-KONC / USA.lames Whale THE INVISIBLE MAN L'Homme invisible / U.S.A.
Norman Z. Mac Leod ALICE IN WONDERLAND / Alice au Pays des Merveilles/ U.S.A.
Victor H.ilpcrin WHITE ZOMBIE /Les Morts-vivants / U.S.A.
Wilhclm Dictcric SIX HOURS TO LIVE / Six heures à vivre / U.S.A.
Claude Autant-Lara , CIBOULETTE / France
193-1.
Mitchcll Lcisen DEATH TAKES A HOLIDAY / La Mort prend des vacances / USA.Fritr Lang LILIOMFrank Lloyd BERKELEY SQUARE / USAEdgar Ulmer THE BLACK CAT Le Chat noir / USA.Serge de Poligny L'OR / France
Louis Friediander THE RAVEN / Le Corbeau / USA.André Berthomieu LA FEMME IDEALE / France
Arthur Robison DER STUDENT VON PRAC LEtudianf de Prague / Allemagne
Tod Browning MARK OF THE VAMPIRE La Marque du Vampire / U.S A.
H. Hilpcrf et R. Stcinblcker LE DIABLE EN BOUTEILLE ' Allemagne
Rcne Clair CHOST COES Vi/EST Fantôme à vendre / Grande-Bretagne
Henry Hathaway PETER IBBETSON / U.S.A.
Wilhclm Dicteric et Max Rheinhardt / A MIDSUMMER NIGHTS DREAM / Le Songe dune nuil
d'été / USA.
lames Whalc THE BRIDE OF FRANKENSTEIN / La Fiancée de Frankenstein / U.S.A.
Karl Freund THE MAD LOVE ' Les Mains d'Orlac / U.S.A.
Sfuart Walkcr VVEREWOLF OF LONDON / Le Monstre de Londres / U.S.A.
R.1V William Neill BLACK, ROOM MYSTERY / Le Baron Crégor / USA.Harry Lachmann DANTES INFERNO / L'Enfer / U.S.A.
1936
William Kcighiey CREEN PASTURES / Vc.ts Pâturages / USA.Lambert Hillyer THE INVISIBLE RAY / Le Rayon invisible / U.S.A.
Frederick Stephani FLASH CORDON / USA.Tod Browning THE DEVILS DOLL / Les Poupées du Diable / USA.William Camcron Menzies THINCS TO COME / La Vie future / Grande-Bretagne
Michael Curtii THE WALKINC DEAD Le Mort qui marche / U.S.A.
Lothar Mendcs THE MAN WHO COULD V^ORK MIRACLES / LHomme qui fait des miracles/
Cr.indc- Bretagne
Julien Duvivier LE COLEM / France
Victor Halperin REVOLT OF THE ZOMBIES / U.S.A.
Lambert Hillyer / DRACULAS DAUCHTER / La Fille de Dracula / U.S.A.
1937.
Norman Z. Mac Lcod TOPPER / Le Couple invisible / U.S.A.
Fedor Oicp LA DAME DE PIQUE / France
Frank Capra / LOST HORIZON / Horizons perdus / U.S.A.
Christian-laque FRANÇOIS I" / France
1939
Richard Potticr LE MONDE TREMBLERA / France
Harold S. Bucquet ON BORROWED TIME / L'étrange Sursis / U.S.A.
julien Duvivier LA CHARRETTE FANTOME / France
Victor Fleming THE WISARD OF OZ Le Magicien d'Oz / U.S.A.
Rowland V. Lee / THE SON OF FRANKENSTEIN / Le Fils de Frankenstein / U.S.A.
Norman Z. Mac Leod TOPPER TAKES A TRIP / Fantômes en croisière / U.S.A.
Michaël Powcll et Ludwig Berger THE THIEF OF BAGDAD / Le Voleur de Bagdad / Grande-
Bretagne
1940.
|oë May THE INVISIBLE MAN RETURN , Le Retour de l'Homme invisible / U.S.A.
George Marshall THE GHOST BREAKERS / Le Mystère du château maudit / U.S.A.
Ernest B. Schoedsack DR. CYCLOPS USA.Robert Florcy THE FACE BEHIND THE MASK / USA.Arthur Lubin THE PHANTOM OF THE OPERA / Le Fantôme de l'Opéra / U.S.A.
Iules Dassin TELL TALE HEART / Le Cœur révélateur / USA.Christy Cabanne / THE MUMMY'S HAND / La Main de la Momie / U.S.A.
Arthur Lubin BLACK FRIDAY / Vendredi I 3 / U.S.A.
192
1941.
Ccorgc Waggner / THE WOLF-MAN / Le Loup-Carou / U.S.A.
William Dictcric / THE DEVIL AND DANIEL WEBSTER / Tous les biens de la terre / U.S.A
Alexandre Hall / HERE COMES MR. )ORDAN / Le Défunt récalcitrant / U.S.A.
Ican Yarborough KINC OF THE ZOMBIES / USA.Victor Fleming DR )EKVLL AND MR. HYDE / USA.Arthur Lubin HOLD THAT CHOST / Fantômes en vadrouille / U.S.A.
Roy dcl Ruth TOPPER RETURNS / Le Retour de Mr. Topper / U.S.A.
Alt Sjoberj; HIMLASPELET / Le Chemin qui conduit au ciel / Suède
Aicssandro Blasetti LA CORONA Dl FERRO / Le Couronne de fer / Italie
A. Edward Suthcriand THE INVISIBLE WOMAN / La Femme invisible / U.S.A.
George Waggner MAN MADE MONSTER / L'Echappé de la chaise électrique / USA.
19-42
Erle C. Kenton THE CHOST OF FRANKENSTEIN / Le Spectre de Frankenstein / U.S.A
Renc Clair I MARRIED A WITCH Ma Femme est une sorcière / U.S.A.
Marcel LHerbier LA NUIT FANTASTIQUE / France
Marcel Carne LES VISITEURS DU SOIR France
André Swobada CROISIERES SIDERALES / France
Edwin L. Marin INVISIBLE AGENT / LHomme invisible contre la Gestapo / U.S.A.
Cuillaume Rade» LE LOUP DES MALVENEUR / France
Robert Siodmak SON OF DRACULA / Le Fils de Dracula / U.S.A.
Spencer Benne» THE VALLEY OF VANISHINC MEN / U.S.A.
Mario Soldati MALOMBRA / Italie
19-13.
Victor Fleming / A GUY NAMED |0E / Un nomme |oé / U.S.A.
Basil Deardcn / HALF WAY HOUSE / LAuberge fantôme / Grande-Bretagne
Hal Roach TURNABOUT / Changeons de sexe / USA.Cari T. Dreycr DIES IRAE / Jour de colère / DanemarkRoy William Neill FRANKENSTEIN MEETS THE WOLF-MAN / Frankenstein rencontre le Loup-
Ci. ^u USA.lacques Tourneur / 1 WALKED WITH A ZOMBIE / USA.Joseph von Baki LES AVENTURES DU BARON DE MUNCHHAUSEN / AllemagneMaurice Tourneur LA MAIN DU DIABLE / France
Serge de Poligny LE BARON FANTOME France
)ean Delannoy L'ETERNEL RETOUR France
julien Duvivicr FLESH AND FANTASY Obsessions / U.S.A.
Iules Dassin CANTERVILLE CHOST Le Fantôme de Canterville / U.S.A.
René Clair / IT HAPPENED TO-MORROW C'est arrivé demain / U.S.A.
Sam Ncwficld DEAD MEN WALK / Créature du Diable / U.S.A.
Lcw Landcrs THE RETURN OF THE VAMPIRE / USA.Lewis Allen THE UNINVITED / La Falaise mystérieuse / U.S.A.
193
Ernst Lubitch / HEAVEN CAN WAIT / Le Ciel peut attendre / USAJacques Tourneur THE CAT PEUPLE / La Féline / USA.Viecnte Minelli CABIN IN THE SKY / Un petit coin aux Cicux / U.S A
Mitchcll Lcisen LADY IN THE DARK Nuits ensorcelées U.S.A.
Henry Levin CRY OF WEREWOLF La Fille du Loup-Carou / U.S.A.
Rcsîinjld Le Borg THE MUMMYS CHOST / Le Fantôme de la Momie / U.S.A.
Eric C. Kcnton HOUSE OF FRANKENSTEIN / La Maison de Frankenstein / U.S.A
lacqucs Tourneur THE LEOPARD MAN USA,Mark Robson ISLE OF THE DEAD USA.Robert Wise et Cunfher Frish / THE CURSE OF THE CAT PEOPLE USA.David Lcan BLYTHE SPIRIT / L'Esprit s'amuse / Grande-Bretagne
Basil Deardcn THEY CAME TO A CITY / Ils vinrent dans la Cité , Grande-Bretagne
1945,
Albert Lcwin THE PIC PURE OF DORIAN GRAY Le Portrait de Dorian Gray / USA.Alberto Cavalcanti. Basil Dearden. Charles Crichton. Robert Hammcr DEAD OF NICH7
cœur de la nuit Grande-Bretagne
Cordon Douglas ZOMBIES ON BROADWAY / USA|ohn Cromwell THE ENCHANTED COTTAGE , Le Cottage enchanté / U.S.A,
Lcsiey Sclander THE VAMPIRES CHOST / Le Fantôme du Vampire / U.S.A.
Eric C. Kenton HOUSE OF DRACULA / La Maison de Dracula / U.S.A.
Henri Mahé , BLONDI NE / France
: 940
Philip Ford VALLEY OF THE ZOMBIES / U.S.A.
Claude Autant-Lara SYLVIE ET LE FANTOME / France
Michacl Powell et Emeric Pressburger / A MATTER OF LIFE AND DEATH / Question de vi
(le mort Grande-Bretagne
Arthur Ripley THE CHASE / L'Evadée / USA,lcan Stelli LA TENTATION DE BARBIZON / France
Georges Lacombc LE PAYS SANS ETOILES / France
|ean Cocteau et René Clément LA BELLE ET LA BETE / France
1947
lcan Delannoy LES )EUX SONT FAITS / France
loscph L. Mankiewicz GHOST AND MRS. MUIR / Le Fantôme de Mme Muir / U.S.A.
Henry Lcvin GUILT OF jANET AMES Peter Ibbctson avait raison / U, S.A.
Robert Florey THE BEAST WITH FIVE FINGERS / La Béte aux cinq doigts / U.S.A
Frank Wisbar DEVIL BATS DAUCHTER / USA.Ford Bccbc THE PHANTOM CREEPS / U.S.A,
Henri lacqucs L'ARCHE DE NOE / France
Henry Kostcr THE BISHOPS WIFE / Honni soit qui mal y pense/ US.A.
194
^9^8
William Dieterle / POt^TRAIT OF JENNIE / Le Portrait de Jennie / U.5.A.
William Sciter / ONE TOUCH OF VENUS / Un Caprice de Vénus / USA.Don Hartman et Rudolf Maté / IT HAD TO BE YOU / LHommc de mes rêves / U.S.A.
Ken Annakin MIRANDA ' Grande-Bretagne
André Cerf SI JEUNESSE SAVAIT France
John Farrow NICHT HAS A THOUSAND EYES / Les Yeux de la nuit / U.S.A.
Tcrcncc Young CORRIDOR OF MIRRORS / La Galerie des glaces / Grande-Bretagne
Spencer Bcnnctt et Thomas Carr SUPERMAN / USA.
1949
Mcrian C. Coopcr et Ernest B. Schocdsack MICHTY )0E YOUNG / USA.William Bcaudinc VODOO MAN USA.Thorold Dickinson THE QUEEN OF SPADES / La Dame de pique / Grande-Bretagne
|ohn Farrow ALIAS NICK BEAL / Un Pacte avec le Diable / U.S.A.
1950,
Ican Faurcx / HISTOIRES EXTRAORDINAIRES / France
Carminé Callonc SATAN CONDUIT LE BAL / Italie
Christian Nyby THE THINC FROM ANOTHER WORLD / La « Chose . d'un autre monde ' USA.Irvins Pichel DESTINATION MOON / Destination Lune / U.S.A.
Ican Boycr CAROU-CAROU. LE PASSE- MURAILLE / France
Marcel Carné JULIETTE ou LA CLE DES SONGES/ France
Ican Cocteau / ORPHEE France
Ivan Barnctf THE FALL OF THE HOUSE OF USHER / Grande-Bretagne
1951
Albert Lcwin PANDORA AND THE FLYING DUTCHMAN / Pandora / Grande-Bretagne
Steve Sekcly THE CORPSE VANISHED / USA.Rudolf Maté WHEN WORLDS COLLIDE Le Choc des mondes / U.S.A.
Bernard Knowlcs THE PERFECT WOMAN / La Femme parfaite / Grande-Bretagne
Vrttorio de Sica MIRACOLO A MILANO Italie
Robert Wisc THE DAY THE EARTH STOOD STILL / Le )our où la Terre s'arrêta / U.S.A.
Stcphcn Fricdman SON OF DR. jEKYLL / Le Fils du Dr. Jekyll / USA.Henri Decoin CLARA DE MONTARGIS / France
Claude Hcymann LA BELLE IMAGE / France
Arch Obolcr / FIVE / Cinq Survivants / USA.Lou Brcsiow / YOU NEVER CAN TELL / Héritiers, Strychnine et Cie ' USA.
19::
Nathan (uran / THE BLACK CASTLE / Le Mystère du château noir ,' USA.Rcnc Clair LES BELLES DE NUIT / France
Howard Hawks MONKEY BUSINESS / Chérie, je me sens rajeunir / U.S.A.
George Marshall SCARED STIFF / Fais-mo. peuri / USA.lohn Cillmg MOTHER RILEY MEETS THE VAMPIRE / Grande-Bretagne
195
Wjllacc Fox THE CASE OF THE MISSINC BRIDES U.S.A.
A. M. Rjbcnalt ALRAUNE / La Mandragore Allemagne
AIcKjndrc Ptouchko LE TOUR DU MONDE DE SADKO / U.R.S.S.
Raymond Bernard LE JUGEMENT DE DIEU ' France
Cordon Douglas THEM... / Des Monstres attaquent la ville / U.S.A.
Curt Siodmak THE MACNETIC MONSTER / Le Monstre magnétique / USA.Charles Lamont ABBOTT AND COSTELLO CO TO MARS / U.S.A.
Euncnc Lourie THE BEAST FROM 20 000 FATHOMS / Le Monstre des temps perdus / U S.A.
Byron Haskin THE WAR OF THE WORLDS / La Guerre des Mondes / U.S.A.
|ack Arnold IT CAME FROM OUTER SPACE / Le Météore de la nuit / USA.Roy Rowland THE 5 000 FINGERS OF DR. T Les cinq mille doigts du Dr. T , USA.André de Toth HOUSE OF WAX Le Cabinet des figures de cire / U.S.A.
Frcd C. Brannon ZOMBIES OF THE STRATOSPHERE / U.S.A.
Spencer Cordon Bennet THE LOST PLANET / U.S.A.
Lcc Sholem TOBOR THE GREAT Le Maître du Monde / U.S.A.
Eric Blomberg / LE RENNE BLANC Finlande
Charles Lamont ABBOTT AND COSTELLO MEET DR. JEKYLL AND MR. HYDE / Deux Nigauds
contre le Docteur )ekyll et Monsieur Hyde / U.S.A.
Félix Fcist DONOVANS BRAIN / U.S.A.
E.A. Dupont THE NEANDERTHAL MAN / U.S.A.
lean Devaivre ALERTE AU SUD / France
195-1.
laek Arnold CREATURE FROM THE BLACK LAGOON L'étrange Créature du lac noir / U.S.A.
Richard FIciseher 20.000 LEAGUES UNDER THE SEA 20.000 lieues sous les mers / U.S.A.
Phil Tucker ROBOT MONSTER / USA.|ohn Brahm THE MAD MAGICIAN / USA.
1955.
Byron Haskin CONQUEST OF SPACE / La Conquête de l'espace / U.S.A.
Ishiro Honda GODZILLA japon
Jack Arnold REVENGE OF THE CREATURE / La Vengeance de la créature / USA.Charles Lamont BUD ABBOTT AND LOU COSTELLO MEET THE MUMMY / Deux Nigauds contre
1.1 m.m.c U.S.A.
Robert Cordon IT CAME FROM BENEATH THE SEA / Le Monstre vient de la mer / USA.Joe Ncumann THIS ISLAND EARTH / Les Survivants de l'infini / USA.Jack Arnold TARANTULA / USA.Jacqueline Audry / HUIS-CLOS / France
Frcd F. Sears EARTH VS FLYINC SAUCERS / Les Soucoupes volantes attaquent / U.S.A.
Frcd Mac Leod Wileox / FORBIDDEN PLANET / Planète interdite / U.S.A.
Val Cucst THE QUATERMASS EXPERIMENT / Le Monstre / Grande-Bretagne
196
Virgil Vogcl THE MOLE PEUPLE / Le Peuple de lEnfer / U.S.A.
Claude Autant-Lara MARGUERITE DE LA NUIT / France
RcRinald Le Borg VODOO ISLAND / U.S.A.
Noël Langlcy THE SEARCH FOR BRIDEY MURPHY / U.S.A.
Michjcl Andcrson 198-4 / Grande-Bretagne
Roccr Corman IT CONQUERED THE WORLD USA.Winston loncj UNIDENTIFIED FLYINC OBJECTS / USA.Tcrcncc Fishcr THE CURSE OF FRANKENSTEIN / U.S.A.
Charles Lamont FRANCIS IN THE HAUNTED HOUSE / U.S.A.
Vircil Vogcl THE LAND UNKNOWN L'Oasis des Tempêtes / U.S.A.
lack Arnold / THE INCREDIBLE SHRINKING MAN / L'Homme qui rétrécit / USA.Edward Cahn VODOO WOMAN / USA.Pierre Kasf UN AMOUR DE POCHE / France
lohn Shcrwood THE MONOLITH MONSTERS La Cité pétrifiée / USA.Nathan juran THE DEADLY MANTIS ' La Mante mortelle ou La « Chose » surgie des ténèbres /
U b AJohn Shcrwood THE CREATURE WALKS AMONG US / La Créature est parmi nous / USA.
Cette Filmographie du Fantastique est. on s'en doute, loin d'être complète. Si les lacunes,
volontaires souvent, abondent, nous ne croyons pas. pourtant, avoir omis de titres importants.
Le lecteur, qui se double d'un spectateur certainement assidu, regrettera peut-être l'absence de
tel ou tel film qui l'a particulièrement frappé. C'est là la faiblesse de semblable travaux toujours
insatisfaisants.
Nous aurions aimé pouvoir donner, pour chaque film, outre le nom du metteur en scène, celui
de son scénariste et. éventuellement, celui de l'œuvre adaptée. En matière de fantastique, nous
l'avons dit. la chose a son importance. La liste des interprètes eût été fort utile aussi. Un court
résumé des intrigues n'aurait pas déparé l'ensemble. La place nous étant comptée, nous avons du
limiter notre ambition à ces brèves indications et remettre à plus tard la publication d'une Filmo-
graphie détaillée.
MICHEL LACLOS
Je remercie ici mes amis
Ado Kyrou, dont rérudition cinématographique m'a été pré-
cieuse,
Roger Cornoillc, dit LE MINOTAURE, libraire éclairé,
Jean Boullet, le plus grand amateur de monstres cinématogra-phiques « in the world »,
Romi,
Maurice Henry,
Fereydoun Hoveyda,
Jacques Delpal,
qui, tous, en m'ouvront généreusement les dossiers de leurs collec-
tions et en m'autorisant à en extraire les documents les plus rares,
m'ont permis de mener à bien la confection de cet album
Je remercie également les Productions Universel, Paramount, R.K.O.,Méfro Goldwyn-Meyer, Columbio, Artistes Associés, 20th. Century-Fox, Warner Bros., André Poulvé, J. Arthur Ronk, Palladium, OroFilms, David O. Selxnick, S.P.C, Georges Muller, Films Marceau,A.G.D.C., Consortium de Production de Films, etc qui m'ontaimablement communiqué une partie de la documentation dece livre.
CI I <)l \ K A(;l A I II A< Il I \ï
u iMi'RiMiiK i.i: 1% ii;vKii:K i«;s
SUR LUS PRESSKS DE LA S. I. P
A M O N T R E IM L (SEINE)ET INSCRIT SUR LES REGISTRES
DE LA SOCIÈTl- DES ÉDITIONSJ -J PAlrVERT SOUS LE N' 209.
Le Voyage dans la Lune Le Voyage à travers l'Impossible La Folie du Docte
des Grauens Haxam Orlacs Hande Die Nibelungen Aelita Student von F
Metropolis The Sorrow of Satan London after Midnight La Chute de la Ma
Taie Heart High Treason Dracula Just Imagine The Cat Creeps Histi i
j_ "^ivid Gray Murders in the Rue Morgue Nabonga Dr. Jekyll clu
King-Kong The Invisible Man Alice in Wonderland Son of Kong Lilior
tein The Mad Love Werewolf of London Black Room Mistery Green Pabcu,
Preview Murder Mistery Topper On Borrowed Time The Wisard of Oz 1
Cyclops The Face Behind the Mask The Mummy's Hand One Million B.C.*' ister The Ghost of Frankenstein I Married A Witch La Nuit Fantastique
itures du Baron de Munchhausen Dies Irae Cabin in the Sky The Uninv:
kenstein Bly the Spirit The Ghost Catchers The Monster Mal
La Belle et la Bête Sylvie et le Fantôme The Time of Their L
Beast with Five Fingers Le Destin exécrable de Guillemette Babin Unkn
Abbott and Costello meet Frankenstein Miranda The Queen of Spades 'me
phée Pandora and the Flying Dutchman Abbott and Costello meet the Invisibl(
pereur lom^Monde de Sadko
-ende de PanAlrauneThe 500(
Bud Abbott and LMaruuerite
from outer Space The 5000 Fingurs o*^ Dr.T.House ol Wax JL,e J
Godzilla King of the Monsters Revenge of the Créature Bud Arantula Huis-Clos The Mole People Marguerite de la Nuit lue i
The Incredible Shrinking Man The Monolith Monsters The Créature
possible La Folie du Docteur Tube Das Kabinett des Dr. Caligari
belungen Aelita Student von Prag Le Voyage imaginaire The Lo
after Midnight La Chute de la Maison Usher La Petite Marchande d'
Imagine The Cat Creeps Histoires Extraordinaires Rêves et Halh
I
Rue Morgue Nabonga Dr. Jekyll and Mr. Hyde The Island of Lost
Wonderland Son of Kong Liliom L'Or Mark of the Vampire Adon Black Room Mystery Green Pastures The Invisible Ray Flash
Borrowed Time The Wisard of Oz The Son of Frankenstein The TMummy's Hand One Million B.C. The Wolf-Man The Devill and L
ried A Witch La Nuit Fantastique Les Visiteurs du Soir Invis^"-'-
Irae Cabin in the Sky The Uninvited The Cat People Lady L. l..^
n Usher La Petite Marchande d'Ail
Extraordinaires Rêves et Hallucination
iid Mr. Hyde The Island of Lost Soi
L'Or Mark of the Vampire A Midsumtures The Invisible Ray Fl-=»- r-.^^.ïr.n
The Son of Frankenstein The Thief of h
The Wolf-Man The Devill and Daniel W.
Les Visiteurs du Soir Invis'^'- *~-
d The Cat People Lady L. l..^ ,
Ghost Catchers The Monster Maker The Picture c
le Fantôme The Time of Their Lives A Matter of
de Guillemette Babin Unknown Island Mr.Peabodyiueen of Spades The Thina from Another World
The Picture of Dorian Gray DemA Matter of Life and Death Do\»,_ T,-„u„j.. ,_j .u^Mermaid F
stination Moc
Das Kabinett des i
iC Voyage imaginaire i
sher la Petite Marchande d'alli
«traordinaires Rêves et Halluc
1 .liyUe The Isidna of Lout Souis
^ Mark of the Vampire A Midi' Invisible Ray Flash Gordor
»f Frankenstein The Thief ol
olfman The Devil and Danie
Is Visiteurs du Soir Invisible A:at People Lady in the Da
i:he Picture of Dorian Gray Dt
*'^tter of Life and Death DMr.Peabody and the Mermaic"m Another World Destinatic
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i Rostro The Black Castle Le:
i o Mars The Deast from 20000
t ture from the Black Lagoon 20(
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; Deadly Mantis Le Voyisierâtu Eine Symphonies des
intônne du Moulin-Rouge FauVolf's Clothing Le Gorille
J-ankenstein Vampyr ou l'i
( d Dark House Doctor X.Freak;ight's Dream The Bride of Fra
' 'Talking Dead Things to come l
~eturn Do
i di fcrro Man Madn L'nstein meets the Wolf-Man Le
Werewolf The Mummy' s GhosBlondine "" ^ ^"^ - '
Le Pays sans Etoiles The BeOne Touch of Veni
i Clé des Songes Orphée l \i
lE MNTASTip
AU CINÉMA
MICHEl lAClOS