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© Véronique Boudreault, 2018
Le discours interne en contexte sportif : analyse auprès de joueurs de tennis d'élite et de leur parent en tournoi
Thèse
Véronique Boudreault
Doctorat en psychologie - recherche et intervention (orientation clinique)
Philosophiæ doctor (Ph. D.)
Québec, Canada
Le discours interne en contexte sportif : analyse
auprès de joueurs de tennis d’élite et de leur parent
en tournoi
Thèse
Véronique Boudreault
Sous la direction de :
Martin D. Provencher, directeur de recherche
Christiane Trottier, codirectrice
iii
Résumé
Alors que plusieurs chercheurs se sont intéressés au discours interne comme stratégie pour
améliorer la performance sportive, peu d’études ont porté sur le discours interne automatique des
athlètes juniors d’élite en compétition. De plus, bien que l’expérience des parents s’avère
importance à étudier, le contenu de leur discours interne lors des compétitions de leur enfant n’a pas
été documenté jusqu’à présent. Cette thèse se penche sur le discours interne automatique des
joueurs de tennis juniors d’élite et de leur parent le plus impliqué, en lien avec les émotions vécues
pour les événements jugés importants des matchs d’un tournoi de tennis. En guise de premier
article, une synthèse critique de l’état de la littérature sur le discours interne en contexte sportif a été
réalisée. Il a identifié les principales conclusions et les limites des recherches afin de soulever les
avenues de recherche future. L’importance d’étudier en profondeur le discours interne automatique
en contexte de compétition a notamment été mise de l’avant. Le deuxième article rapporte une
analyse thématique du discours interne automatique de joueurs de tennis juniors d’élite pour des
événements jugés importants d’un tournoi de tennis. Des entretiens semi-structurés ont été réalisés
auprès de six joueurs de tennis âgés de 14 à 17 ans, après le dernier match disputé lors d’un tournoi
d’envergure. Durant ces entretiens, les participants ont été interrogés au sujet de leur discours
interne et de leurs émotions pour les événements jugés importants de leurs matchs. L’analyse
thématique, guidée par l’approche de Miles, Huberman, et Saldaña (2013), a révélé la présence de
huit catégories de discours interne : (a) émotion positive (b) inquiétudes (c) ruminations (d) pression
de performance (e) désengagement (f) motivationnel (g) cognitif et (h) contrôle émotionnel.
L’importance accordée aux émotions a permis de relever que certaines catégories de discours
interne représentent l’expression de l’émotion vécue (p. ex. ruminations) alors que d’autres formes
de discours interne sont utilisées par l’athlète dans le but de s’autoréguler et gérer une émotion (p.
ex. contrôle émotionnel). Parmi les catégories identifiées, deux d’entre elles (c.-à-d. les ruminations
et le discours interne lié à la pression de performer) n’avaient pas été observées jusqu’à présent dans
la littérature sur le discours interne. La présence de nouvelles catégories pourrait s’expliquer
notamment par la réalité propre à l’expérience unique et au contexte des joueurs de tennis
interrogés, de même que la méthodologie novatrice employée. Le troisième article présente une
étude de cas multiple portant sur le contenu du discours interne automatique de joueurs de tennis
junior d’élite et de leur parent durant les matchs d’un tournoi. Les entretiens individuels semi-
structurés réalisés auprès de deux cas contrastes parmi les six joueurs (un cas étant représenté par un
joueur de tennis et son parent le plus impliqué) ont été sélectionnés pour cette étude. Les résultats
ont été analysés suivant la stratégie de l’étude de cas multiple (Yin, 2014) combinée à l’enquête de
iv
narration (Polkinghorne, 1995). L’analyse du discours interne révèle que son contenu est lié à
l’expérience émotionnelle des joueurs et des parents selon les événements jugés importants durant
les matchs. Les analyses intracas révèlent qu’il existe une similarité quant à l’importance de gagner
les matchs dans le discours interne du premier cas alors qu’une tendance plus prononcée à
s’autoréguler se reflète dans celui du second cas. Ces similarités amènent à s’interroger sur
l’influence des parents dans l’importance que les athlètes accordent à gagner et dans les stratégies
qu’ils utilisent pour s’autoréguler. Les analyses intercas révèlent la présence de différences entre les
joueurs et entre les parents, pouvant être comprises à la lumière de leur profil respectif. Sur la base
de ces résultats, il semble important de s’intéresser aux différences individuelles dans l’étude du
discours interne. Ce projet de thèse est, à notre connaissance, le premier projet à étudier le
phénomène du discours interne automatique chez des joueurs de tennis juniors d’élite et de leur
parent à l’aide d’une méthodologie novatrice. Ce projet offre un portrait riche et détaillé du discours
interne automatique des joueurs et des parents interrogés.
v
Table des matières
Résumé ................................................................................................................................................ iii Table des matières ................................................................................................................................ v Liste des annexes ............................................................................................................................... vii Liste des tableaux .............................................................................................................................. viii Liste des figures .................................................................................................................................. ix Liste des abréviations ........................................................................................................................... x Remerciements .................................................................................................................................... xi Avant-propos ..................................................................................................................................... xiii Chapitre 1 : Introduction ...................................................................................................................... 1
Discours interne............................................................................................................................ 5 Conceptualisations du discours interne ........................................................................................ 6 Principaux résultats des études sur le discours interne .............................................................. 14 Bilan de la littérature sur le discours interne .............................................................................. 22 Considérations pour les études futures ....................................................................................... 23 Expérience des parents ............................................................................................................... 27 Objectifs de la thèse ................................................................................................................... 29 Position épistémologique ........................................................................................................... 30
Chapitre 2 : Discours interne en contexte sportif : synthèse critique des connaissances................... 32 Résumé ....................................................................................................................................... 33 Abstract ...................................................................................................................................... 34 Introduction ................................................................................................................................ 35 Définition du discours interne .................................................................................................... 36 Conceptualisation du discours interne........................................................................................ 38 Principales méthodes de mesure du discours interne ................................................................. 41 Principaux résultats de recherche sur le discours interne ........................................................... 44 Perspectives de recherche future ................................................................................................ 54 Conclusion et implications pratiques ......................................................................................... 55 Références .................................................................................................................................. 57
Chapitre 3: Investigation of the self-talk of elite junior tennis players in a competitive setting ....... 63 Résumé ....................................................................................................................................... 64 Abstract ...................................................................................................................................... 66 Introduction ................................................................................................................................ 67 Method ....................................................................................................................................... 71 Results ........................................................................................................................................ 75 Discussion .................................................................................................................................. 81 References .................................................................................................................................. 85
Chapitre 4 : Automatic self-talk of elite junior tennis players and their parents: A multiple-case
study ................................................................................................................................................... 88 Résumé ....................................................................................................................................... 89 Abstract ...................................................................................................................................... 91 Introduction ................................................................................................................................ 92 Method ....................................................................................................................................... 94
vi
Results ........................................................................................................................................ 98 Discussion ................................................................................................................................ 110 Chapitre 5 : Discussion générale .............................................................................................. 119 Synthèse des principaux résultats ............................................................................................. 120 Principales contributions à l’avancement des connaissances ................................................... 127 Principales contributions sur le plan des implications pratiques.............................................. 128 Principales limites des études ................................................................................................... 130 Avenues de recherche future .................................................................................................... 131
Chapitre 6 : Conclusion.................................................................................................................... 132 Bibliographie de la thèse .................................................................................................................. 136 Annexes ............................................................................................................................................ 148
vii
Liste des annexes
Annexe 1. Première page de l’article publié dans la revue STAPS .................................................. 148 Annexe 2. Fiche d’identification des participants ............................................................................ 151 Annexe 3. Grille d’autonotation du discours interne ....................................................................... 154 Annexe 4. Guide des entretiens........................................................................................................ 158 Annexe 5. Formulaires de consentement ......................................................................................... 163
viii
Liste des tableaux
Chapitre 2
Tableau 1. Questionnaires autorapportés pour l’étude du discours interne ....................................... 42
Chapitre 3
Table 1.Self-talk categories reported by the study participants ......................................................... 76
Chapitre 4
Table 1. Content of Anna’s and her father’s self-talk and emotions for important events. ............. 101 Table 2. Content of Tom’s and his mother’s self-talk during for important events. ....................... 105
ix
Liste des figures
Figure 1. Classification du discours interne, inspirée de Latinjak et al. (2014) et Van Raalte et al.
(2016) ............................................................................................................................................ 6 Figure 2. Modèle conceptuel du discours interne selon Hardy et al. (2009). ...................................... 7
x
Liste des abréviations
ASTQS: Automatic Self-Talk Questionnaire for Sports
FSTQ: Functions of Self-Talk Questionnaire
PSIFS: Psychological Skills Inventory for Sports
SSTPQ: Soccer Self-Talk Pattern Questionnaire
STAGRS: Self-Talk and Gestures Rating Scale
STAPS : Revue Internationale des Sciences du Sport et de l’Éducation Physique
S-TQ: Self-Talk Questionnaire
STUQ: Self-Talk Use Questionnaire
TOQS: Thought Occurrence Questionnaire for Sport
xi
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier sincèrement mes superviseurs, Martin Provencher et Christiane
Trottier, pour leur soutien et leur disponibilité tout au long de la réalisation de cette thèse. Martin, je
tiens à te remercier pour tes encouragements constants et la confiance que tu m’accordes. Grâce à
ton ouverture et ton écoute, il m’a été possible d’initier ce projet de thèse en psychologie du sport.
À de nombreuses occasions dans mes études en psychologie, j’ai senti que tu croyais en mes projets
et cela a favorisé ma motivation, ma confiance et ma détermination. J’apprécie également beaucoup
ton humour et ton accessibilité, qui m’ont aidé à prendre du recul lors des défis rencontrés. Malgré
tes responsabilités importantes à la direction de programme, j’ai toujours senti que je pouvais
compter sur ton soutien. Christiane, tu m’as initié à la recherche et à l’intervention en psychologie
du sport. Tu as su me guider au travers ce domaine de recherche qui était nouveau pour moi. Ta
rigueur scientifique, ton encadrement constant et tes commentaires toujours constructifs m’ont aidé
à développer mes compétences en recherche. Tes attentes élevées, mais claires et réalistes m’ont
permis d’amener ce projet à la hauteur d’une thèse doctorale. Je tiens à te remercier pour les heures
que tu as consacrées à passer au peigne fin chacun de mes articles. Tu m’as transmis les valeurs de
la rigueur scientifique en méthode qualitative. Malgré tes obligations familiales et l’encadrement
des autres étudiants de l’équipe, je pouvais compter sur ta disponibilité dans les moments les plus
importants. Ta passion pour les relations humaines et ton ouverture envers l’expérience de chacun
se traduit dans tes recherches, mais également dans ta manière de superviser. Vous représentez tous
les deux des modèles de détermination pour moi. J’espère sincèrement avoir la chance de collaborer
avec vous dans le futur.
Je tiens également à remercier les membres de mon comité de thèse et les membres du jury,
Tamarha Pierce, Jean Fournier, Frédéric Guay et Diane Culver, pour les commentaires très
constructifs m’ayant permis d’améliorer la qualité du projet. Un grand merci à Daniel Fortin-
Guichard pour son implication rigoureuse dans les analyses et Emanuelle Bisson-Bernatchez, pour
l’aide à la retranscription des verbatims.
J’aimerais aussi remercier les joueurs de tennis et les parents qui ont accepté de prendre part à cette
étude. Merci de m’avoir donné accès à votre réalité et de m’avoir partagé vos pensées et vos
sentiments.
xii
Enfin, je tiens à remercier les membres de ma famille. Plus particulièrement, merci à mes parents et
mon copain qui m’ont offert un appui inconditionnel à travers ces études ambitieuses. J’ai toujours
senti que vous étiez derrière moi et fiers de mes accomplissements.
xiii
Avant-propos
Cette thèse de doctorat est rédigée avec l’insertion de trois articles. Le premier chapitre est une
introduction générale menant aux objectifs des trois articles de la thèse. Les chapitres 2, 3 et 4 sont
des articles scientifiques. Dans l’ordre, voici les auteurs des trois articles : Véronique Boudreault,
Christiane Trottier et Martin. D. Provencher. L’article du chapitre 2 a été publié dans la Revue
Internationale des Sciences du Sport et de l’Éducation Physique (STAPS) au printemps 2016.
L’article du chapitre 3 a été accepté pour publication dans la revue International Journal of Sport
Psychology le 13 juin 2018. L’article faisant l’objet du chapitre 4 a été soumis dans la revue
Qualitative Research in Sport, Exercise and Health le 31 août 2018. Outre la mise en page, les
articles insérés dans cette thèse sont identiques aux versions soumises et publiées et respectent les
normes de rédaction de la revue ciblée. Le chapitre 5 présente une discussion générale résumant les
principaux résultats et les contributions des trois articles, des implications pratiques, les limites de la
thèse et des avenues de recherche future. Enfin, le chapitre 6 fait l’objet d’une conclusion qui porte
sur le partage de l’expérience de l’étudiante-chercheure dans la réalisation de la thèse.
En tant que première auteure de ces trois articles, Véronique Boudreault a effectué la recension de
la littérature, le recrutement des participants, la collecte des données, les analyses et l’interprétation
des données et la rédaction des trois articles. Une assistante de recherche a procédé à la
transcription des verbatim des entretiens. Un second assistant de recherche a participé de manière
indépendante au codage des entretiens dans le cadre des articles du chapitre 3 et 4. Les directeurs de
recherche, Christiane Trottier et Martin D. Provencher, ont offert une assistance constante et
ponctuelle à Véronique Boudreault à toutes les étapes de la réalisation du projet de thèse.
Il est à noter que les annexes sont présentées à la fin du document à la suite de la bibliographie (c.-
à-d. Annexe 1. Approbation éthique ; Annexe 2. Première page de l’article publié dans la revue
STAPS ; Annexe 3. Fiche d’identification des participants ; Annexe 4. Grille d’autonotation du
discours interne ; Annexe 5. Guide des entretiens ; Annexe 6. Formulaires de consentement. Enfin,
les normes anglophones de l’American Psychological Association (APA 6e édition) sont respectées
pour les références, à l’exception des références de l’article faisant l’objet du quatrième chapitre de
la thèse. L’article du chapitre 4 respecte le style bibliographique Chicago (Chicago Manual of Style
16e édition), respectant ainsi les normes de la revue dans laquelle l’article a été soumis pour
publication (Qualitative Research in Sport, Exercise and Health). La mise en page de la thèse
correspond aux règles de la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval.
1
Chapitre 1 : Introduction
2
Nicolas est un athlète de tennis âgé de 17 ans. Il s’apprête à participer aux
championnats canadiens dans la catégorie des 15 à 16 ans (catégorie U16). Dans les
semaines avant cette compétition importante, Nicolas a perdu plusieurs matchs en
tournoi. Il éprouve de la difficulté avec son service et commet plusieurs erreurs qu’il
ne faisait pas avant. Nicolas s’inquiète de continuer à perdre en tournoi et sa confiance
est fragilisée. Son discours interne à l’entraînement est de plus en plus négatif et
critique (p. ex. « Je n’ai plus de talent »). Cette attitude se répercute également dans le
langage non verbal de Nicolas, qui devient parfois agressif sur le terrain. La mère de
Nicolas, qui l’accompagne aux entraînements et aux matchs, constate que l’attitude de
son fils s’est détériorée. Ce dernier semble triste et il se fâche dès qu’elle veut lui
parler de son attitude. La mère de Nicolas se préoccupe de voir son fils dans cet état et
elle s’inquiète pour son bien-être. Parallèlement, elle se dit qu’avec tout l’argent et le
temps qu’elle investit dans le tennis de Nicolas, il devrait faire preuve d’une attitude
plus positive.
L’heure du premier match de Nicolas aux championnats canadiens est arrivée. Il se
sent nerveux, mais se dit : « Cette fois, c’est la bonne ». Malgré son optimisme,
Nicolas perd les deux premiers jeux de la première manche ; c’est 30-0 pour son
adversaire. Sa confiance diminue, son discours interne devient négatif et il devient
tendu. Il tente de se contrôler en se disant : « Ce n’est que le début du match », « Je
dois relaxer ». Il perd de nouveau et son adversaire remporte la première partie.
Nicolas se décourage et ne peut s’empêcher de penser : « Je vais encore me faire
battre ». La mère de Nicolas, assise dans les estrades, observe son fils et analyse ses
réactions. Elle se dit : « Nicolas mérite de gagner ». La mère de Nicolas se sent
anxieuse et anticipe les réactions de son fils en cas de défaites. En observant son fils
qui perd sur le terrain, elle le voit se décourager de plus en plus. Elle se sent
impuissante et elle aimerait que son fils change d’attitude : « S’il te plaît Nicolas, reste
positif ! ».
L’adolescence est une période déterminante dans le développement des athlètes d’élite (Vealey,
2007). Pour certains sports, cette période représente une fenêtre pour le développement d’aptitudes
physiques et psychologiques jugées indispensables à l’atteinte d’une performance optimale (Lauer,
Zakjarsek, & Lauer, 2017). Pour d’autres (p. ex. gymnastique), elle correspond à l’atteinte de la
maturité physique et psychologique jugée optimale à la performance. Parallèlement, l’adolescence
est une période très importante pour le développement de l’identité (Erikson, 1959). Notamment,
l’adolescent est confronté à des responsabilités plus importantes et doit assumer la transition vers
l’âge adulte en faisant des choix déterminants pour son avenir. Ainsi, une importante littérature
scientifique s’est développée entourant l’expérience sportive des athlètes juniors depuis la fin des
années 1990.
Cette littérature s’inscrit autour de deux principaux champs d’intérêt. Un premier champ concerne
le développement du talent dans le sport alors que le second porte sur le développement positif des
jeunes au travers du sport. Le premier champ de recherche est guidé par la philosophie selon
laquelle il importe de développer l’excellence puisque le succès des athlètes professionnels et
olympiques contribue à la prospérité économique et au pouvoir politique des provinces et pays (p.
3
ex. Martindale, Collins, & Abraham, 2007). Dans le second champ de recherche, le sport constitue
un véhicule pour aider les adolescents à se développer positivement, à se maintenir en santé et à
s’adapter efficacement aux transitions de la vie (p. ex. Fraser-Thomas, Côté, & Deakin, 2005).
Malgré les débats entourant l’importance accordée à la performance versus au développement
positif, il importe d’étudier l’expérience des jeunes athlètes en compétition afin de mieux
comprendre ce qui contribue à leur succès et leur bien-être (Fraser-Thomas & Côté, 2009).
Le fait de participer à des compétitions de haut niveau s’avère particulièrement exigeant pour les
adolescents-athlètes (Nicholls, Hemmings, & Clough, 2010). En effet, les athlètes compétiteurs
consacrent plusieurs heures à l’entraînement et aux compétitions. Ceux-ci doivent gérer leurs études
en fonction de leur sport et ils ont parfois à s’éloigner de leur famille pour rejoindre les centres
d’entraînement. Ainsi, ces jeunes font souvent face à des défis supplémentaires tant au niveau
social, familial que scolaire pour remplir les exigences du sport de compétition. De plus, ils sont
exposés à la pression de performer et aux attentes élevées de la part de leur entourage (Ommundsen,
Klasson-Heggebø, & Anderssen, 2006). Ainsi, ces athlètes doivent apprendre à gérer leurs émotions
et la pression ressentie (Lauer et al., 2017). Pour ces raisons, des chercheurs s’intéressent à
l’expérience des athlètes d’élite en compétition de même qu’à l’efficacité de certaines interventions
pour optimiser leur bien-être et leur performance.
Certains membres de l’entourage de l’athlète jouent également un rôle clé dans la qualité de
l’expérience des adolescents-athlètes. Notamment, l’entraîneur et les parents représentent des
personnes significatives dans l’accompagnement et l’encadrement des jeunes sportifs (Harwood &
Knight, 2015 ; Thelwell & Hill, 2017). Étant donné leur rôle et l’influence qu’ils exercent sur les
athlètes, il est important que les membres de l’entourage contribuent à favoriser l’expérience des
athlètes. Ainsi, la qualité de l’expérience des personnes impliquées auprès de l’athlète est également
importante à étudier.
De façon plus spécifique à l’expérience des athlètes juniors, les parents sont reconnus comme
jouant un rôle clé dans la participation sportive de leur enfant (Wiese-Bjornstal, LaVoi, & Omli,
2009). Notamment, ils sont reconnus comme étant la principale source d’influence de l’implication
sportive de leurs enfants. De plus, le soutien et les encouragements reçus de la part des parents sont
associés à la perception de compétence, au plaisir et à l’investissement sportif de l’enfant (Knight,
Berrow, & Harwood, 2017). En contrepartie, les attentes irréalistes des parents et une attitude
critique sont associées à moins de plaisir et de motivation, une perception de compétence plus faible
et un plus haut niveau d’anxiété. Ainsi, afin de mieux comprendre ce qui détermine la nature de
4
l’influence qu’ont les parents sur l’expérience des athlètes juniors d’élite dans le sport, des
chercheurs se sont intéressés plus spécifiquement à leur expérience. Les résultats de ces études
démontrent que la nature et la qualité de l’expérience des parents en compétition ont une influence
sur celle de leur enfant (Knight et al., 2017). Par exemple, le stress vécu par les parents lors des
compétitions de leur enfant influence leurs comportements et les interactions avec leurs enfants
(Burgess, Knight, & Mellalieu, 2016 ; Harwood & Knight, 2015). Les résultats témoignent
également de l’ampleur de l’investissement émotionnel de certains parents lors des compétitions de
leur enfant. Par exemple, des auteurs s’étant intéressés aux émotions vécues par des joueurs de
tennis et leurs parents ont observé que certains parents vivent des émotions similaires à celles de
leur enfant (Dorsch, Smith, & McDonough, 2009 ; Harwood & Knight, 2009a, 2009b ; Wiersma &
Fifer, 2008). La complexité de la relation entre les athlètes et les parents en contexte de compétition
invite les chercheurs à poursuivre les recherches en s’intéressant à l’expérience des athlètes juniors
en compétition en parallèle avec celle de leurs parents.
Une avenue de recherche afin de mieux comprendre l’expérience des athlètes et de leur parent en
compétition est de s’intéresser à leur discours interne automatique. En contexte sportif, le discours
interne automatique reflète l’émotion vécue par l’athlète et renseigne sur la manière dont il gère ses
pensées, émotions et comportements (Latinjak, Zourbanos, Lopez-Ros & Hatzigeorgiadis, 2014;
Van Raalte, Vincent, & Brewer, 2016a). Ainsi, en questionnant les athlètes et leur parent sur leur
discours interne automatique durant une compétition, il est possible de mieux comprendre leur
expérience. De plus, étant donné son influence sur les émotions et les comportements, le discours
interne représente une cible d’intervention pour améliorer la performance et le bien-être
psychologique des athlètes (Anderson, 2009). Dans le but de contribuer à l’avancement des
connaissances sur le discours interne automatique et sur l’expérience des athlètes et de leur parent
en compétition, cette thèse s’intéresse au discours interne automatique de joueurs de tennis juniors
d’élite et de leurs parents en compétition.
Dans ce premier chapitre, un résumé de l’état des connaissances sur le discours interne en contexte
sportif et sur l’expérience des parents est présenté. Puisque le second chapitre de cette thèse est une
synthèse critique de la littérature sur le discours interne publiée en 2016, ce premier chapitre est un
résumé critique de la littérature et inclut certains résultats publiés depuis la publication de la
synthèse critique (c.-à-d. de 2016 à mars 2018). Plus précisément, ce chapitre se concentre sur la
définition, la conceptualisation et les principaux résultats de recherche sur le discours interne afin
d’introduire le rationnel menant aux objectifs des trois articles de la thèse. Certains résultats
5
concernant l’expérience des parents en contexte sportif sont aussi présentés afin de justifier la
pertinence de s’intéresser à leur discours interne en parallèle avec celui de leur enfant.
Discours interne
Plusieurs définitions du discours interne ont été proposées au sein de la littérature scientifique (p.
ex. Hackfort & Schwenkniezger, 1993; Hardy & Hall, 2006; Hardy & Zourbanos, 2016;
Theodorakis, Weinberg, Natsis, Douma, & Kazakas, 2000; Van Raalte et al., 2016a), dénotant
l’absence d’unanimité au sein des chercheurs sur la façon d’opérationnaliser le concept. Certains
chercheurs définissent le discours interne comme un phénomène survenant à chaque fois qu’une
personne pense à quelque chose (p. ex. Wiliams, Zinsser, & Bunker, 2014). Par exemple, selon
Theodorakis et ses collaborateurs (2000), le discours interne représente ce que les individus se
disent à eux-mêmes, exprimé sous la forme d’une petite voix dans leur tête ou sous la forme de
verbalisations à voix haute. Pour leur part, Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) définissent le
discours interne comme « l’articulation d’un état interne pouvant être exprimée verbalement ou
intérieurement, dont l’émetteur du message est également le destinataire » (traduction libre, p. 141).
Plus récemment, prenant en considération la littérature, Hardy et Zourbanos (2016) ont énoncé une
définition à jour du discours interne. Selon ces auteurs, le discours interne représente les « énoncés,
phrases ou mots clés adressés à soi-même, pouvant survenir de façon automatique ou être utilisés à
des fins stratégiques, formulées à voix haute ou sous la forme d’une voix interne, de façon positive
ou négative, ayant une fonction cognitive ou motivationnelle, dont le contenu est matière à
interprétation et s’apparente à la forme grammaticale du langage quotidien » (traduction libre, p.
450). Ainsi, selon cette définition, le discours interne est un concept multidimensionnel pouvant se
présenter selon différentes formes (p. ex. phrases ou mots clés, positif ou négatif) et dont le contenu
est matière à interprétation par l’athlète. De plus, le discours interne peut être utilisé à des fins
stratégiques ou survenir de manière automatique.
À ce propos, dans le but de faciliter la compréhension des lecteurs, une distinction entre deux
avenues de recherche est effectuée dans ce chapitre : (a) le discours interne stratégique et (b) le
discours interne automatique (Hardy & Zourbanos, 2016). Le discours interne stratégique
représente le discours interne utilisé volontairement par l’athlète dans un but précis (p. ex. favoriser
la concentration, la technique ou la motivation) et qui est planifié d’avance (p. ex. « Tourne les
épaules »). Pour sa part, le discours interne automatique représente les pensées que l’athlète
entretient automatiquement durant la pratique de son sport et qui ne sont pas déterminées à
l’avance. Il existe deux formes de discours interne automatique : le discours interne spontané et le
6
discours interne orienté vers les buts. Le discours interne spontané représente l’expression
automatique de l’émotion que vit l’athlète. Le discours interne orienté vers les buts est utilisé par
l’athlète dans un but précis sans toutefois être planifié d’avance. La classification du discours
interne selon sa forme stratégique ou automatique s’appuie sur la conceptualisation proposée par
Latinjak et ses collaborateurs (2014), le modèle développé par Van Raalte et ses collaborateurs
(2016a), ainsi que sur la base des études récentes sur le discours interne (p. ex. Latinjak 2018). Une
représentation visuelle de la classification du discours interne, inspiré de Latinjak et ses
collaborateurs (2014) et Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) est présentée dans la Figure 1 afin
d’en faciliter la compréhension.
Figure 1. Classification du discours interne, inspirée de Latinjak et al. (2014) et Van Raalte et al.
(2016)
Conceptualisations du discours interne
À notre connaissance, trois conceptualisations du discours interne ont été proposées jusqu’à présent
au sein de la littérature. La première a été proposée par Hardy, Oliver et Tod en 2009, en réponse à
l’absence de théories pour l’étude du discours interne. La seconde représente une initiative de Van
Discours interne
stratégique
Intervention planifiée
(système 2 proactif)
Le discours interne
Discours interne
automatique
Discours interne qui survient
de façon automatique (non
planifié)
Cognitif Motivationnel
Spontané
Expression d’une
émotion
(système 1)
Orienté vers les
buts
Autorégulation des
émotions
(système 2 réactif)
Positif Négatif Cognitif Motivationnel
7
Raalte et ses collaborateurs en 2016 pour bonifier le modèle de Hardy et ses collaborateurs. Ces
deux premières conceptualisations sont présentées en détail dans le second chapitre de cette thèse.
Malgré tout, dans l’optique de présenter un portrait suffisamment clair et détaillé de la littérature
dans ce premier chapitre d’introduction, ces deux premières conceptualisations sont présentées et
critiquées une première fois dans ce premier chapitre. Enfin, la troisième conceptualisation est
propre à la forme automatique du discours interne et a été initialement proposée en 2014 par
Latinjak et ses collaborateurs, puis préciser dans un article publié en 2017. Étant donné l’intégration
récente de la conceptualisation de Latinjak et ses collaborateurs dans les études sur le discours
interne, celle-ci n’est pas abordée dans la recension critique faisant l’objet du deuxième chapitre de
la thèse.
Modèle conceptuel du discours interne de Hardy et ses collaborateurs (2009)
Hardy et ses collaborateurs (2009) ont développé un modèle conceptuel du discours interne sur la
base de certains résultats de recherche dans le but de fournir un cadre de travail aux chercheurs. Ce
modèle est présenté dans la Figure 2. Afin de développer leur modèle, les auteurs se sont inspirés du
modèle développé pour l’imagerie mentale en contexte sportif par Hall, Mack, Paivio et Hausenblas
en 1998.
Figure 2. Modèle conceptuel du discours interne selon Hardy et al. (2009).
Facteurs personnels
- Personnalité
- Croyances en
l’influence du
discours interne
- Préférence de
traitement de
l’information
Facteurs
situationnels
- Difficulté de la
tâche
- Circonstances
- Entraîneur
- Contexte
Mécanismes cognitifs
- Attention
- Concentration
Mécanismes motivationnels
- Motivation
- Confiance en soi
Mécanismes comportementaux
- Techniques
Mécanismes émotionnels
- Émotions
- Anxiété
Performance
sportive Discours
interne
8
Selon ces auteurs, le discours interne de l’athlète est influencé par deux principaux types de
facteurs : (a) des facteurs personnels et (b) des facteurs situationnels. Les facteurs personnels
incluent la personnalité de l’athlète, sa croyance par rapport au degré d’influence du discours
interne et sa modalité préférentielle de traitement de l’information (auditive ou visuelle). Les
facteurs situationnels incluent la difficulté de la tâche, circonstances situationnelles (p. ex. le fait
d’avoir perdu une manche), contexte de compétition (p. ex. tournoi de tennis) et attitude de
l’entraîneur (p. ex. rétroaction positive). Les auteurs précisent également par l’entremise de quels
mécanismes le discours interne peut avoir une influence sur la performance. Ainsi, ces auteurs ont
identifié quatre principaux mécanismes d’influence : (a) cognitifs (e.g, optimisation de la
concentration) (b) motivationnels (p. ex. amélioration de confiance en soi) (c) comportementaux (p.
ex. amélioration de la technique) et (d) émotionnels (p. ex. gestion de l’anxiété).
Critique du modèle conceptuel de Hardy et ses collaborateurs
Il importe d’abord de souligner l’apport significatif des travaux de Hardy et ses collaborateurs sur le
discours interne en contexte sportif. En effet, le modèle développé par les auteurs représente une
première tentative pour proposer un modèle conceptuel et faire avancer la recherche sur le discours
interne. D’ailleurs, Hardy et ses collaborateurs précisent que leur modèle devrait servir d’outil de
travail pour les chercheurs pour contribuer à l’avancement des connaissances. De plus, une force de
ce modèle repose sur l’identification de facteurs qui influencent le contenu du discours interne. La
reconnaissance de ces facteurs a contribué au développement de la recherche au sujet de l’influence
que peuvent avoir certains facteurs personnels (p. ex. la personnalité de l’athlète) et situationnels (p.
ex. le rôle de l’entraîneur) sur le discours interne.
Malgré ces contributions, le modèle de Hardy et ses collaborateurs peut être critiqué notamment sur
le fait qu’il repose sur un modèle développé pour une habileté mentale différente (l’imagerie
mentale). Ainsi, les fondements théoriques du modèle ne sont pas spécifiques au discours interne et
leurs origines ont été critiquées dans le domaine de l’imagerie (Fournier, Deremaux, & Bernier,
2008). De plus, bien que la fonction d’autorégulation du discours interne est centrale dans le
modèle, les auteurs ne précisent pas s’ils font référence au discours interne stratégique ou
automatique. Par ailleurs, malgré la pertinence des antécédents du discours interne proposés par les
auteurs, d’autres facteurs pourraient être inclus parmi ceux-ci. Notamment, alors que l’entraîneur
apparaît comme un antécédent possible du discours interne, les parents ne sont pas inclus dans le
modèle malgré leur rôle crucial auprès de l’athlète à l’adolescence (Knight et al., 2017). Enfin, ce
modèle a été développé pour expliquer l’influence du discours interne sur la performance sportive.
9
Il ne prend donc pas en considération que le discours interne peut jouer un rôle non seulement sur la
performance de l’athlète, mais également sur son bien-être.
Modèle conceptuel du discours interne de Van Raalte et ses collaborateurs (2016a)
(Sport-Specific Model of Self-Talk)
Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) ont récemment proposé une bonification du modèle de
Hardy et ses collaborateurs (2009) et ont développé le Sport-Specific Model of Self-Talk. Dans leur
modèle, les auteurs considèrent les facteurs du modèle de Hardy et ses collaborateurs, mais
s’inspirent principalement des théories sociales reliées au discours interne (Dual Process Theories ;
Kahneman, 2011 ; Stanovich & West, 2000). Selon ces théories sociales explicatives du
comportement humain, il existe deux formes de systèmes cognitifs qui transforment l’information
traitée de l’environnement en contenu cognitif articulé dans la conscience (c.-à-d. le discours
interne). Ainsi, Van Raalte et ses collaborateurs conceptualisent le discours interne selon ces deux
systèmes de langage interne distincts dont les mécanismes diffèrent : (a) le système 1 et (b) le
système 2. Le premier système est intuitif, rapide, ne requiert pas d’effort et n’implique pas la
mémoire de travail. Le second système est plus conscient, lent et il implique le raisonnement
volontaire et la mémoire de travail. Le système 1 ramène l’expérience actuelle chargée
émotionnellement à la conscience sous forme de discours interne spontané. Le système 2 est
responsable de la planification ainsi que de la régulation et engendre le discours interne utilisé par
l’athlète afin de s’autoréguler.
De plus, Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) précisent que le discours interne du système 2
peut être réactif ou proactif. Le discours interne réactif survient en réaction à une interprétation de
l’information générée par le discours interne spontané (c.-à-d. système 1). Par exemple, le discours
interne spontané exprimant une frustration (« Je n’y arrive pas ») pourrait engendrer un discours
interne cognitif dans le but de se reconcentrer (« Détends les épaules ») ou un discours
motivationnel afin de maintenir un effort (« Ça va bien aller »). Ce discours interne correspond au
discours interne orienté vers les buts. Le discours interne proactif serait quant à lui utilisé de façon
planifiée par l’athlète sous la forme d’une stratégie cognitive pour atteindre un but précis. Ainsi, un
athlète pourrait employer un mot clé ou une phrase spécifique à des moments précis dans le but de
favoriser l’exécution adéquate d’un mouvement (c.-à-d. discours interne cognitif) ou de favoriser un
état mental optimal (c.-à-d. discours interne motivationnel). Cette dernière forme de discours
interne (c.-à-d. proactif) correspond au discours interne étudié sous la forme d’une stratégie
cognitive assignée à l’athlète (discours interne stratégique).
10
En ce qui a trait au contenu du discours interne, les auteurs avancent qu’il peut varier selon
différentes caractéristiques telles que la fonction (c.-à-d. cognitive et motivationnelle), la valence
(positive et négative) et l’ouverture (internalisé ou verbalisé). Ils reconnaissent aussi que certaines
formes de discours interne ne peuvent être classées selon ces caractéristiques. Par exemple, lors
d’une performance sportive impliquant l’endurance physique, le discours interne peut être associatif
(c.-à-d. relié aux sensations physiologiques) ou dissociatif (c.-à-d. non relié à la tâche en cours).
Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) soulignent également l’importance des antécédents
personnels et contextuels ainsi que les mécanismes du discours interne initialement proposés par
Hardy et ses collaborateurs (2009). Ainsi, les auteurs reconnaissent que le discours interne est
influencé par des facteurs personnels et situationnels (contextuels) et influencerait les
comportements par l’entremise des mécanismes cognitifs (représentés par le système 2),
motivationnels et affectifs (reliés à la fois aux systèmes 1 et 2). Toutefois, les auteurs proposent que
la relation entre ces facteurs et le discours interne soit dynamique et réciproque, postulant qu’il
existe une interinfluence entre les éléments du modèle. Par exemple, les auteurs soutiennent que le
discours interne affecte les comportements qui, à leurs tours, peuvent avoir une influence sur le
discours interne par l’intermédiaire des systèmes 1 et 2. Ainsi, un discours interne spontané (p. ex.
« J’ai peur de manquer ») pourrait influencer un comportement (p. ex. un coup raté au tennis). Ce
comportement pourrait ensuite influencer le discours interne subséquent, générant un nouveau
discours interne spontané (système 1) (p. ex. « J’ai encore raté ! »), pouvant conduire l’athlète à
générer un discours interne réactif (système 2) pour s’autoréguler (p. ex. « Regarde la balle »).
Van Raalte et ses collaborateurs précisent que le discours interne régulé par le système 2 implique
les processus conscients du système cognitif dont les ressources sont limitées. Ainsi, lors de la
réalisation d’une tâche exigeante au plan cognitif (c.-à-d. demandant beaucoup de concentration),
moins de ressources cognitives sont disponibles pour permettre à l’athlète d’autoréguler son
discours interne par l’entremise du système 2. Les auteurs avancent que cette proposition fournit
une explication plausible au phénomène d’affaissement (choking) parfois observé en contexte de
performance. En effet, les auteurs soutiennent que les demandes attentionnelles élevées en contexte
de performance pourraient se traduire par une surutilisation du système 2, conduisant à un
épuisement des ressources nécessaires à l’autorégulation. Lorsque les ressources cognitives
impliquées dans le discours interne régulé par le système 2 sont épuisées, le discours interne
engendré par le système 1 prend la relève. Le système 1 étant plus inconscient, rapide, intuitif et lié
aux émotions, il peut générer un discours interne spontané nuisible qui s’avère difficile à modifier
dans ces circonstances (p. ex. « J’abandonne »). Il pourrait alors s’en suivre une baisse du contrôle
11
attentionnel combinée à une augmentation de la saillance d’un discours interne spontané
contreproductif qui influencerait négativement la performance. En résumé, les auteurs avancent que
lorsque la demande attentionnelle est moins importante, le discours interne utilisé pour
s’autoréguler (c.-à-d. système 2) permettrait de diriger l’attention vers l’action ou la stratégie
appropriée et contribuerait ainsi à améliorer la performance. En contrepartie, lorsque la demande
attentionnelle est importante, il y a un risque que le processus de régulation du système 2 flanche.
Lors d’une telle circonstance, le système 1 prend la relève par défaut (c.-à-d. l’expérience
émotionnelle empreinte de biais), ce qui risque de contribuer à une baisse de la performance.
Critique du modèle de Van Raalte et ses collaborateurs (Sport-Specific Model of Self-Talk)
Une force importante de ce modèle repose sur la distinction claire entre le discours interne
automatique spontané des athlètes (système 1), le discours interne automatique orienté vers les buts
(système 2 réactif) et le discours interne stratégique (système 2 proactif). De plus, ce modèle est
cohérent avec certaines théories attentionnelles importantes (p. ex. ironic process theory)
permettant d’expliquer que le discours interne peut parfois s’avérer nuisible à la performance. De
plus, un apport important du modèle repose sur la reconnaissance du lien étroit entre le discours
interne et les émotions. En effet, bien que le rôle du discours interne dans la régulation des émotions
est généralement reconnu au sein de la littérature scientifique, sa fonction d’expression des
émotions n’avait jusqu’alors pas été clairement explicitée. Enfin, sur la base du modèle, les auteurs
fournissent des pistes d’applications pratiques pertinentes pour l’intervention auprès des athlètes.
Ces pistes d’interventions font l’objet d’un article publié par les auteurs (Van Raalte, Vincent, &
Brewer, 2016b) et certaines d’entre elles sont présentées dans le chapitre deux de la thèse. Ce
modèle est donc susceptible de contribuer au développement de la recherche appliquée au sujet du
discours interne en contexte sportif.
Quelques limites du modèle peuvent toutefois être soulevées. Puisqu’il s’agit d’un modèle récent,
peu d’études ont jusqu’à présent été réalisées sur la base de ce cadre conceptuel. Ainsi, la principale
limite de ce modèle représente le manque de soutien empirique reçu pour le discours interne en
contexte sportif (pour une exception, voir Latinjak, 2018). La pertinence de ce modèle pour l’étude
du discours interne repose donc sur des postulats basés sur la logique d’un modèle inspiré de
théories connexes à la littérature sur le discours interne en sport. De plus, les terminologies
employées (système 1, système 2 réactif et système 2 proactif) rendent la compréhension du modèle
complexe dans le contexte du discours interne.
12
Conceptualisation de Latinjak et ses collaborateurs (2014) (goal-oriented self-talk)
Latinjak et ses collaborateurs (2014) ont développé une conceptualisation concernant
spécifiquement le discours interne automatique. Reposant sur une théorie du domaine plus large de
la psychologie (undirected et goal-direct thoughts ; Christoff, Gordon, & Smith, 2012), ces auteurs
distinguent deux types de discours interne automatique : (a) le discours interne spontané et (b) le
discours interne orienté vers les buts. Selon ces auteurs, le discours interne spontané survient à
l’esprit de façon non intentionnelle et sans effort et n’est pas utilisé à des fins d’autorégulation par
l’athlète. Cette forme spontanée de discours interne représente l’expression automatique de
l’émotion que vit l’athlète (p. ex. « J’ai peur de perdre »). De façon distincte, le discours interne
orienté vers les buts consiste à des phrases adressées à soi-même dans le but de modifier ou
promouvoir un état affectif, ou se donner des instructions concernant l’action. Ce discours interne
peut prendre la forme de consigne ou de critique que l’athlète s’adresse à lui-même (p. ex. « Il faut
que tu te concentres »).
Latinjak et ses collaborateurs distinguent le discours interne orienté ou non vers les buts en regard
du contenu, de la structure et de la formulation (wording). D’abord, en ce qui concerne le contenu,
le discours interne non orienté vers les buts concerne principalement la description, l’évaluation ou
la recherche de sens d’événements passés ou encore la prédiction concernant des événements futurs.
De façon distincte, le discours interne orienté vers les buts consiste généralement à des phrases
adressées à soi-même dans le but de modifier ou promouvoir un état affectif, ou se donner des
instructions concernant l’action. Ensuite, sur le plan de la structure, le discours interne non orienté
vers les buts peut varier selon la valence (c.-à-d. positif ou négatif) et la perspective temporelle (c.-
à-d. rétrospectif ou anticipatoire). La dimension de perspective temporelle permet de faire une
distinction entre le discours interne qui concerne un événement qui a eu lieu dans le passé (p. ex.
« J’ai bien joué ») ou qui se produira dans le futur (p. ex. « Je vais gagner »). Le discours interne
orienté vers un but peut quant à lui varier selon l’orientation temporelle (c.-à-d. orienté vers le passé
ou le futur) et l’activation (c.-à-d. vise à augmenter ou à diminuer l’activation). Concernant
l’orientation temporelle, elle permet de distinguer quatre formes de discours interne : (a) orienté
vers le présent (p. ex. « N’aies pas peur ») (b) orienté vers un état affectif survenu dans le passé qui
perdure dans le présent (p. ex. « Ce n’est pas grave ») (c) orienté vers un état affectif du moment
présent qu’on souhaite conserver dans le futur (p. ex. « C’est va bien ») et (d) orienté vers le futur
(p. ex. « Ça va bien aller »). Concernant l’activation, le discours interne peut viser à diminuer
l’activation (p. ex. « Relax ») ou à l’augmenter (p. ex. « Donne ton 100 %). Enfin, en ce qui
concerne la formulation, le discours interne non orienté vers les buts est presque toujours formulé à
13
la première personne et rarement à la deuxième personne alors que celui orienté vers les buts est
presque toujours formulé à la deuxième personne et rarement à la première personne.
Critique du modèle de Latinjak et ses collaborateurs (goal-oriented self-talk)
Une contribution de la conceptualisation proposée par Latinjak et ses collaborateurs (2014) est
qu’elle s’avère spécifique au discours interne automatique, ce qui représente un premier pas vers
une meilleure distinction entre les deux avenues de recherche (c.-à-d. discours interne automatique
et discours interne stratégique). En effet, il existe maintenant une conceptualisation propre à la
forme automatique du discours interne, ce qui permet aux chercheurs de s’y référer pour mieux
circonscrire leurs travaux à l’intérieur de cette avenue de recherche. Une seconde contribution
représente l’importance accordée aux émotions. En effet, s’inspirant de Van Raalte et ses
collaborateurs (2016a), les auteurs précisent que le discours interne non orienté vers les buts
représente une expression des émotions vécues par l’athlète alors que le discours interne orienté
vers les buts est utilisé volontairement par les athlètes dans le but d’autoréguler les émotions. De
plus, quelques recherches s’appuyant sur cette conceptualisation ont été publiées récemment et
supportent sa pertinence pour l’étude du discours interne (p. ex. Latinjak et al., 2017 ; Latinjak,
2018).
Malgré ces forces, la terminologie des concepts proposée par Latinjak et ses collaborateurs
gagnerait à être clarifiée. En effet, selon ces auteurs, le discours interne spontané et le discours
interne orienté vers les buts sont deux sous catégories appartenant à l’avenue de recherche sur le
discours interne automatique. Cependant, la distinction que font les auteurs entre « spontané » et
« automatique » n’est pas clairement expliquée. Sans explication, cette distinction terminologique
peut porter à confusion. Malgré tout, il s’agit de la conceptualisation la plus à jour dans la
littérature, c’est pourquoi elle est adoptée dans le cadre de cette thèse.
Résumé des principales conceptualisations du discours interne
En résumé, les trois conceptualisations présentées apparaissent complémentaires et apportent des
contributions pertinentes à la littérature sur le discours interne. Bien que les auteurs emploient des
terminologies différentes et s’appuient sur des fondements théoriques différents, la
conceptualisation de Van Raalte et ses collaborateurs (2016a), et celle de Latinjak et ses
collaborateurs (2014) offrent une compréhension similaire du discours interne qui s’avère logique et
cohérente avec la littérature. Par exemple, une distinction claire est faite entre le discours interne
stratégique et le discours interne automatique, ce qui permet de mieux circonscrire les deux avenues
14
de recherche. De plus, ces deux groupes de chercheurs font la distinction entre deux sous catégories
de discours interne automatique, une première forme qui représente l’état émotionnel des athlètes
(discours interne spontané ou système 1) et une seconde forme utilisée automatiquement par
l’athlète dans un but précis (discours interne orienté vers les buts ou système 2 réactif).
Étant donné les différences entre le discours interne stratégique et le discours interne automatique,
les résultats des études propres à chacune des deux avenues de recherche sont présentés séparément
dans la section qui suit, en commençant par le discours interne stratégique, puis par le discours
interne automatique.
Principaux résultats des études sur le discours interne
Discours interne stratégique
Étant donné l’intérêt des intervenants et des chercheurs pour l’optimisation de la performance
sportive, la majorité des études réalisées jusqu’à présent a porté sur la forme stratégique du discours
interne. À titre de rappel, le discours interne stratégique représente les mots clés ou phrases
employés de manière planifiée par l’athlète dans un but précis (Theodorakis, Hatzigeorgiadis, &
Zourbanos, 2012). Le discours interne stratégique vise généralement l’atteinte d’une performance
optimale par l’entremise d’une consigne ciblant l’exécution appropriée d’une action ou la régulation
d’un état affectif. La plupart des études réalisées jusqu’à présent sur le discours interne stratégique
concernent l’efficacité de cette stratégie sur des variables en lien avec la performance sportive. Il
s’agit donc pour la plupart d’études expérimentales, quasi expérimentales ou d’interventions testant
l’efficacité de phrases ou mots, déterminés la plupart du temps par les chercheurs, lors d’une
performance réalisée par des athlètes de différents niveaux compétitifs.
Discours interne positif et négatif
S'appuyant sur la croyance populaire en psychologie du sport selon laquelle les pensées positives
influencent positivement la performance, des études ont porté sur l’effet du discours interne
stratégique positif et négatif sur la performance. L’efficacité d’un discours interne stratégique
positif pour améliorer la performance a été démontrée dans certaines études avec différentes tâches
et niveaux de difficulté (p. ex. Masciana, Van Raalte, Brewer, Branton, & Coughlin, 2001; Rushall,
Hall, Roux, Sasseville, & Rushall, 1988). Par exemple, Rushall et ses collaborateurs (1988) ont
observé que les fondeurs de l’équipe nationale canadienne utilisant un discours interne stratégique
positif ont significativement amélioré leur performance comparativement à une condition contrôle.
D’autres auteurs ont cependant obtenu des résultats n’appuyant pas l’utilisation d’un discours
15
interne stratégique positif. Par exemple, Harvey, Van Raalte et Brewer (2002) n’ont pas observé de
différence significative entre les participants utilisant un discours interne stratégique positif assigné
et ceux utilisant un discours négatif dans une tâche évaluant la précision d’un coup au golf. Ainsi,
bien que certains résultats d’étude appuient l’utilisation d’un discours interne stratégique positif sur
la performance (p. ex. Hamilton, Scott, & McDougall, 2017), d’autres ne sont pas parvenues à
démontrer l’efficacité supérieure de ce type de discours (p. ex. Harvey et al., 2002). Ces résultats
inconsistants ont amené les chercheurs à établir deux précisions importantes d’intérêts pour les
chercheurs et les intervenants (Bell & Hardy, 2009 ; Hamilton et al., 2007 ; Theodorakis et al.,
2012). Premièrement, le discours interne stratégique dont le contenu est négatif peut s’avérer
motivationnel pour certains athlètes. Deuxièmement, il importe de bien distinguer le contenu du
discours interne stratégique (positif ou négatif) de son effet sur la performance sportive (facilitant
ou nuisible).
Discours interne cognitif et motivationnel
Des auteurs ont quant à eux cherché à tester l’efficacité des fonctions cognitives et motivationnelles
du discours interne stratégique. Les résultats de ces études, menées principalement en contexte de
laboratoire, indiquent que le discours interne stratégique peut s’avérer efficace pour améliorer la
performance. Par exemple, l’influence du discours interne stratégique a été démontrée notamment
sur la performance à une tâche précise (p. ex. Araki & Mintah, 2006), sur l’apprentissage d’une
nouvelle tâche (p. ex. Aghdasi & Touba, 2012), sur le focus attentionnel (p. ex. Hatzigeorgiadis,
Theodorakis, & Zourbanos, 2004), sur le sentiment d’efficacité personnelle (p. ex. Kolovelonis,
Goudas, & Dermitzaki, 2012), sur le temps de réaction (p. ex. Boroujeni & Ghaheri, 2011;
Hanshaw & Sukal, 2016) et sur l’anxiété (p. ex. Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Mpoumpaki, &
Theodorakis, 2009). Dans la majorité de ces études, l’efficacité du discours interne a été évaluée
pour des tâches requérant de la précision ou de l’habileté ou pour des sports d’endurance et de
puissance musculaire.
Des chercheurs ont également voulu comparer l’efficacité du discours interne stratégique
motivationnel au discours interne cognitif sur la performance. Les résultats de ces études suggèrent
que certains facteurs modèrent la relation entre le discours interne stratégique et la performance
sportive telle que la nature de la tâche exécutée et le niveau d’expertise de l’athlète. Par exemple,
certains résultats d’études indiquent que le discours interne stratégique motivationnel s’avère plus
efficace pour les tâches d’endurance et de puissance (p. ex. cyclisme, course à pied, ski de fond,
saut en longueur) alors que le discours interne stratégique cognitif est plus efficace pour les tâches
16
de précision et d’habiletés (p. ex. lancer de fléchette, golf). D’autres études n’ont toutefois pas
observé de différences entre ces deux types de discours interne stratégique sur l’une ou l’autre type
de tâche (p. ex. Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Goltsios, & Theodorakis 2008; Kolovelonis et al.,
2012).
Des auteurs ont également observé que le discours interne stratégique cognitif peut s’avérer nuisible
pour les athlètes expérimentés lorsque le mot clé employé dirige l’attention sur l’exécution du
mouvement (Hardy, Begley, & Blanchfield, 2014). Ces auteurs expliquent cet effet potentiellement
nuisible du discours interne stratégique par un réinvestissement des connaissances procédurales qui
nuiraient à l’exécution automatique du mouvement.
Résumé des études sur le discours interne stratégique
En résumé, les études jusqu’à présent tendent à appuyer l’utilité du discours interne stratégique sur
la performance sportive (Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Galanis, & Theodorakis, 2011). L’efficacité
du discours interne stratégique semble reposée sur son effet d’autorégulation sur la concentration et
la motivation. Cependant, certains résultats suggèrent que le discours interne stratégique n’est pas
efficace en toutes circonstances et que l’efficacité peut varier selon la tâche exécutée et le niveau
d’expertise. Étant donné les différences importantes entre les demandes des différents sports et
contextes, il est difficile de parvenir à des conclusions de recherche universelles s’appliquant à
l’ensemble des sports, niveau et contexte. De plus, les résultats révèlent qu’il existe des différences
individuelles quant à l’interprétation que fait un athlète du discours interne stratégique assigné (Bell
& Hardy, 2009 ; Hamilton et al., 2007 ; Theodorakis et al., 2012).
Ces considérations invitent les intervenants à être prudents dans l’application des recommandations
issues des différents résultats de recherche et à être attentifs aux différences individuelles quant à
l’interprétation que fait l’athlète du discours interne stratégique. Puisque la majorité de ces études
ont été réalisées en contexte de laboratoire, davantage d’études réalisées en contexte réel sur le
terrain sont nécessaires pour tester l’efficacité écologique de cette stratégie en situation de
compétition réelle.
Le discours interne automatique
Le discours interne automatique représente les phrases ou les mots clés que les athlètes s’adressent
à eux-mêmes et qui surviennent sans être planifiés d’avance (Latinjak et al., 2014; Van Raalte et al.,
2016a). Tel que mentionné précédemment, rappelons qu’il existe deux types de discours interne
automatique : (a) le discours interne spontané et (b) le discours interne orienté vers les buts. Le
17
discours interne spontané survient à l’esprit de façon non intentionnelle et sans effort et n’est pas
utilisé à des fins d’autorégulation par l’athlète. De façon distincte, le discours interne orienté vers
les buts consiste en des phrases adressées à soi-même dans le but de modifier ou promouvoir un état
affectif, ou se donner des instructions concernant l’action à réaliser. Jusqu’à présent, quelques
études ont porté sur le contenu du discours interne automatique et d’autres sur les facteurs qui
influencent le contenu.
Contenu du discours interne automatique
Les études sur le contenu du discours interne automatique ont initialement permis de le catégoriser
selon la valence (contenu positif ou négatif ; Van Raalte, Brewer, Rivera, & Petitpas, 1994) et la
fonction (motivationnel ou cognitif ; Hardy et al., 2001). D’une part, en ce qui concerne la valence,
le discours interne automatique peut être positif (p. ex. « C’est bien ! » ou négatif (p. ex. « Je suis
nul ! »). D’autre part, pour ce qui est de la fonction, celle-ci peut être motivationnelle, c’est-à-dire
qu’elle réfère au discours interne orienté vers les buts qui permet de réguler l’effort, se motiver,
construire la confiance, contrôler les réactions émotionnelles et cognitives, contrôler l’anxiété et se
calmer (Theodorakis et al, 2000). La fonction peut aussi être cognitive, c’est-à-dire qu’elle permet
d’améliorer la concentration, se donner des rétroactions, diriger l’attention et favoriser l’exécution
automatique du mouvement (Hardy, Hall, & Hardy, 2001 ; Theodorakis, Hatzigeorgiadis, & Chroni
2008).
Des chercheurs ont également entrepris de documenter le contenu du discours interne automatique
entretenu par les athlètes à l’aide de questionnaires administrés rétrospectivement (Hatzigeorgiadis
& Biddle, 2000; Zourbanos, Hatzigeorgiadis, Chroni, Theodorakis, Papaioannou, 2009). Par
exemple, Zourbanos et ses collaborateurs (2009) ont développé l’Automatic Self-Talk Questionnaire
for Sports (ASTQS) et ont identifié huit principales catégories de discours interne : quatre positives
(motivation, confiance en soi, contrôle de l’anxiété et instruction) et quatre négatives (inquiétudes,
désengagement, fatigue somatique et pensées impertinentes). Pour leur part, dans le but d’étudier le
discours interne d’athlètes d’élite compétitionnant spécifiquement lors de tâches d’endurance, Van
Raalte, Morrey, Cornelius et Brewer (2015) ont demandé à des marathoniens élites et non élites de
fournir des exemples de leur discours interne automatique à l’aide de questionnaires. Les auteurs
ont classé le discours interne automatique en huit catégories : (a) associatif (b) dissociatif (c)
motivationnel positif (d) motivationnel négatif (e) mantras/chants (f) spirituel et (g) fixation
d’objectifs à court terme. De plus, les auteurs ont identifié des formes de discours interne
automatique qui n’avaient pas été identifiées précédemment dans la littérature (p. ex. spiritual self-
18
talk, mantras), ce qui, selon les auteurs, pourrait s’expliquer par les particularités du contexte
étudié. Les différences de taxonomies retrouvées au sein des études suggèrent que le discours
interne automatique est susceptible de varier selon le sport pratiqué et le contexte de l’étude.
Facteurs qui influencent le discours interne automatique. Des auteurs se sont intéressés aux facteurs
qui influencent le contenu du discours interne automatique des athlètes. Jusqu’à présent, la
personnalité de l’athlète et les émotions vécues seraient considérées comme des facteurs personnels
qui influencent le discours interne automatique alors que les circonstances de la compétition (p. ex.
marquer un but) et le rôle de l’entraîneur (p. ex. son attitude) seraient des facteurs situationnels
déterminants.
La personnalité. D’abord, concernant la personnalité de l’athlète, Harwood, Cumming et Fletcher
(2004) ont observé qu’une personnalité enthousiaste et orientée vers l’accomplissement des buts est
associée à un discours interne automatique positif. Pour leur part, Burton, Gillham et Glenn (2012)
se sont intéressés à l’influence de la personnalité selon l’orientation motivationnelle d’athlètes
féminines de soccer faisant partie d’un programme de développement olympique. Les auteurs ont
observé que les participantes avec un style motivationnel orienté vers la maîtrise et orienté vers le
succès ont tendance à avoir un discours interne automatique plus positif comparé au groupe de
participantes ayant un style motivationnel orienté vers l’évitement de l’échec.
Le sport et le contexte de compétition. Hardy et ses collaborateurs (2005) ont étudié le contenu du
discours interne automatique des athlètes selon le type de sport et le contexte d’entraînement ou de
compétition. Ils ont observé que les athlètes pratiquant un sport individuel ont davantage tendance à
entretenir de discours interne automatique que les athlètes évoluant au sein d’un sport d’équipe. De
plus, les athlètes rapportent entretenir davantage de discours interne automatique en contexte de
compétition qu’en entraînement. Afin d’expliquer ces résultats, Hardy et ses collaborateurs
avancent que les athlètes qui pratiquent un sport individuel ressentent davantage le besoin de se
parler puisqu’ils sont les seuls responsables de leur performance. De plus, le contexte de
compétition susciterait davantage de réflexions puisqu’il revêt généralement une plus grande
importance pour l’athlète que les entraînements.
Le niveau des athlètes. Dans le but d’étudier le discours interne automatique d’athlètes
compétitionnant spécifiquement lors de tâches d’endurance, Van Raalte et ses collaborateurs (2015)
ont demandé à des adultes marathoniens d’élite et non-élites de fournir des exemples de leur
discours interne par écrit (in an open-ended written format) immédiatement après le marathon de
Boston. Les auteurs ont relevé quelques différences entre les athlètes d’élite et non-élites dans le
19
contenu de leur discours interne automatique. Par exemple, les athlètes élites ont rapporté plus de
discours interne automatique associatif (liées à la tâche en cours) que les athlètes non-élites.
Les émotions. Étant donné le lien entre le discours interne automatique et les émotions, des auteurs
ont exploré le lien entre les émotions d’anxiété et de colère vécues en compétition et le discours
interne automatique entretenu par les athlètes (Hatzigeorgiadis & Biddle, 2000 ; Latinjak et al.,
2017). Par exemple, Latinjak et ses collaborateurs (2017) ont exploré la différence dans le contenu
et l’occurrence du discours interne automatique lors de situations générant de l’anxiété ou de la
colère en compétition. Les auteurs ont demandé à des athlètes de différentes disciplines sportives de
rapporter par écrit toutes les pensées entretenues durant deux situations vécues au cours des deux
dernières semaines, l’une générant de la colère et l’autre de l’anxiété. Les résultats ont indiqué que
le contenu du discours interne automatique des athlètes concerne principalement l’évaluation, la
description ou l’explication d’événements passés (p. ex. « Je n’ai pas été chanceux ») ou la
prédiction d’événements futurs (p. ex. « Ça va bien se passer »). En ce qui concerne la valence du
discours interne automatique, les auteurs ont observé qu’en situation de colère, le discours interne
rapporté par les athlètes est généralement négatif alors qu’il peut être à la fois positif ou négatif en
situation d’anxiété. En regard de la dimension de perspective temporelle, les auteurs ont observé
que le discours interne automatique en situation d’anxiété est principalement anticipatoire alors que
celui en situation de colère est principalement rétrospectif.
Les circonstances de la compétition. D’autres chercheurs se sont intéressés au lien entre le contenu
du discours interne automatique des athlètes et les circonstances vécues en compétition (Van Raalte,
Cornelius, Brewer, & Hatten, 2000 ; Miles & Neil, 2014 ; Zourbanos, 2015). Par exemple, dans le
cadre de trois études réalisées auprès de joueurs de tennis d’élite adultes et de joueurs non élite
juniors, des auteurs (Van Raalte et al., 1994 ; Van Raalte et al., 2000 ; Zourbanos et al., 2015) ont
mesuré en temps réel le discours interne automatique observable prenant la forme de verbalisations
ou de gestuelles des joueurs durant un match de tennis. Les résultats de ces études ont notamment
révélé que les circonstances du jeu, tel que le fait d’avoir marqué un point ou d’être responsable du
service, sont associées au discours interne automatique subséquent. Plus précisément, la valence du
discours interne automatique concordait habituellement avec la nature de la circonstance vécue
(positive ou négative). Ces études ont toutefois porté uniquement sur le discours interne
automatique observable (c.-à-d. verbalisé des athlètes), ce qui représente une faible proportion du
discours interne des athlètes (Dickens, VanRaalte, & Hurlburt, 2017 ; Hardy et al., 2005).
20
Pour leur part, Miles et Neil (2013) se sont intéressés à l’influence des circonstances typiquement
vécues en tournoi sur le discours interne automatique de joueurs de cricket professionnels. Ces
auteurs ont filmé la performance de cinq joueurs pendant un tournoi, identifiant eux-mêmes six
incidents critiques d’un tournoi de criquet vécus par tous les participants (p. ex. walking out to bat).
Les auteurs ont rencontré les participants une semaine après leur performance afin de les interroger
sur le discours interne automatique pour chacun des incidents critiques, et ce, en s’appuyant sur le
visionnement de la vidéo afin de favoriser le rappel. Leurs résultats ont permis d’observer que le
discours interne automatique des joueurs est influencé par les circonstances (c.-à-d. événements
positifs et négatifs) de la compétition. Par exemple, une augmentation de l’emploi du discours
interne automatique négatif suivi d’un discours interne motivationnel ou cognitif a été rapportée par
les participants lors d’une baisse de leur performance (poor shot execution).
L’entraîneur. Basé sur les résultats des études menées jusqu’à présent, un dernier facteur important
qui influencerait le discours interne automatique des athlètes concerne l’attitude et les
comportements de l’entraîneur. Par exemple, des auteurs ont observé que les commentaires positifs
des entraîneurs sont associés au discours interne automatique positif des athlètes alors que les
comportements négatifs des entraîneurs sont corrélés à l’utilisation d’un discours interne
automatique négatif chez l’athlète (Zourbanos, Theodorakis, & Hatzigeorgiadis, 2006 ; Zourbanos,
Hatzigeorgiadis, & Theodorakis, 2007). De plus, Zourbanos et al., (2011) ont observé une relation
entre le discours interne automatique des athlètes et leur perception du soutien reçu de la part de
leur entraîneur. Ils ont remarqué que le discours interne automatique des athlètes a tendance à être
plus positif lorsqu’ils perçoivent que leur entraîneur leur apporte un soutien émotionnel positif et
favorisant leur estime de soi. En résumé, ces résultats indiquent que l’entraîneur a une influence sur
le discours interne automatique des athlètes. Ces auteurs soulignent la pertinence de s’intéresser à
l’influence des membres importants de l’entourage social de l’athlète, tel que les parents.
Résumé des études sur le discours interne automatique
En résumé, les études sur le discours interne automatique indiquent que le contenu des pensées des
athlètes peut s’avérer positif, négatif, cognitif ou motivationnel. Seulement quelques chercheurs se
sont intéressés à identifier de manière plus détaillée le contenu du discours interne des athlètes selon
des catégories (Van Raalte et al., 2015 ; Zourbanos et al., 2009). Ces chercheurs sont arrivés à des
catégories différentes de discours interne selon la spécificité du contexte étudié (plusieurs sports vs
marathon) et le niveau d’expertise des athlètes (élite vs non-élite). Le discours interne automatique
des participants de ces études a été mesuré à l’aide des questionnaires autorapportés administrés de
21
façon rétrospective. Les résultats actuellement disponibles sur le contenu du discours interne
automatique sont donc principalement descriptifs et quantitatifs et permettent de catégoriser le
discours interne selon des catégories fixes prédéterminées. Ces catégories peuvent être utiles afin
d’aider un athlète à prendre conscience du contenu de son discours interne pour ensuite être en
mesure de reconnaître si celui-ci s’avère favorable ou défavorable à son bien-être et sa performance.
Toutefois, bien qu’il peut être utile de pouvoir classer le discours interne des athlètes selon des
catégories prédéterminées, le discours interne demeure un phénomène idiosyncratique s’avérant
unique à l’expérience de chaque individu (Hardy & Zourbanos, 2016). Ainsi, il importe de
demeurer ouvert à la possibilité qu’un athlète présente un discours interne automatique qui ne
correspond pas à une catégorie retrouvée dans la littérature.
D’autres études ont permis d’identifier des facteurs situationnels et personnels qui influencent le
discours interne automatique des athlètes. Jusqu’à maintenant, la personnalité de l’athlète, le niveau
d’expertise, le contexte de compétition, les circonstances de compétitions, les émotions et
l’entraîneur ont été identifiés comme des facteurs qui influencent le contenu du discours interne
automatique des athlètes. La reconnaissance de ces facteurs soulève l’importance de prendre en
considération les facteurs personnels et environnementaux qui peuvent influencer positivement ou
négativement l’athlète durant une compétition. Notamment, les résultats d’études témoignent de
l’importance de s’intéresser aux circonstances vécues par les athlètes en compétitions de même
qu’aux émotions qu’ils expérimentent. Cependant, les auteurs qui se sont intéressés à étudier le
discours interne automatique en lien avec les circonstances et les émotions vécues en compétition
l’ont fait selon des événements et des émotions prédéterminées par les chercheurs à des moments
fixes dans le temps. Il est toutefois possible que les circonstances et les émotions jugées
significatives par les athlètes diffèrent de celles établies par les chercheurs. Pour cette raison, il
serait pertinent d’interroger les athlètes pour les moments et les émotions qu’eux-mêmes jugent
importants. Enfin, l’étude de l’influence de l’entraîneur révèle que leur comportement et leur
attitude ont une influence sur le discours interne automatique de l’athlète. Ces résultats amènent à se
questionner sur l’influence d’autres membres importants de l’entourage des athlètes. Plus
précisément, tel que mentionné précédemment, à l’adolescence, les parents continuent d’exercer un
rôle important dans l’investissement sportif des athlètes d’élite (Dorsch, Lowe, Dotterer, Lyons, &
Barker, 2016).
22
Bilan de la littérature sur le discours interne
En somme, au sein de la littérature scientifique, il n’existe pas de consensus quant à la façon de
définir et de conceptualiser le discours interne en contexte sportif. Cette absence de consensus
semble s’expliquer par l’absence de distinction claire au sein des études entre deux principales
avenues de recherche sur le discours interne : le discours interne stratégique et le discours interne
automatique. Malgré leurs limites, les propositions conceptuelles de Van Raalte et ses
collaborateurs (2016a) et de Latinjak et ses collaborateurs (2014), en bonification au modèle de
Hardy et ses collaborateurs (2009), représentent un pas vers une meilleure reconnaissance des
différences entre ces deux avenues de recherche.
En ce qui concerne les principaux résultats d’études, l’analyse de la littérature révèle que la majorité
des études ont porté sur le discours interne stratégique. Cette tendance témoigne de l’intérêt des
chercheurs pour l’efficacité de stratégies cognitives pour optimiser la performance. Les résultats de
ces études appuient généralement l’efficacité du discours interne stratégique pour optimiser la
performance par l’entremise de la concentration et la motivation (Hatzigeorgiadis et al., 2011).
Certains résultats suggèrent qu’il existe des différences individuelles dans l’interprétation (aidant vs
nuisible) du discours interne stratégique employé (Hardy & Zourbanos, 2016).
Concernant le discours interne automatique, il a reçu moins d’attention de la part des chercheurs
jusqu’à présent et très peu d’auteurs se sont intéressés à documenter de façon plus précise le
contenu des pensées des athlètes en compétitions. Les résultats disponibles jusqu’à présent reposent
principalement sur des données issues de questionnaires autorapportés complétés par les athlètes à
postériori (p. ex. Van Raalte et al., 2015 ; Zourbanos et al., 2009). Les résultats issus de ces études
peu nombreuses suggèrent que le contenu du discours interne automatique des athlètes peut être très
varié et peut prendre différentes formes selon l’athlète, le sport étudié et le niveau (élite ou non-
élite). Ces différences quant au contenu révèlent l’importance de documenter le discours interne
automatique à travers différents contextes afin d’améliorer nos connaissances au sujet des
différentes formes qu’il peut prendre. Quelques chercheurs se sont intéressés aux facteurs qui
influencent le discours interne automatique des athlètes. Les résultats de ces études indiquent
l’importance des facteurs personnels et socio-environnementaux sur le contenu du discours interne
automatique. La reconnaissance de l’influence de ces facteurs suggère que le contenu du discours
interne automatique d’un athlète en compétition est susceptible de varier considérablement d’un
athlète à l’autre. D’autres facteurs que ceux identifiés ont potentiellement une influence sur le
discours interne, mais n’ont pas fait l’objet d’études jusqu’à présent. Par ailleurs, à l’exception de
23
quelques études (p. ex. Latinjak et al., 2017 ; Latinjak, 2018), la distinction entre le discours interne
automatique spontané et le discours interne automatique orienté vers les buts n’est pas faite.
Sur la base de ce bilan de l’analyse de la littérature sur le discours interne, il est possible d’identifier
que l’étude du discours interne automatique des athlètes d’élite en contexte réel de compétition
s’avère une avenue de recherche prioritaire. En effet, notre compréhension du discours interne
automatique en situation de compétition réelle demeure limitée à certains contextes (cricket, tennis
adulte) et formes prédéfinies de discours interne automatique (positif, négatif, cognitif,
motivationnel). L’étude du discours interne automatique permet de documenter le contenu des
pensées des athlètes durant une compétition selon leur expérience, renseignant au sujet des facteurs
susceptibles de les influencer durant un tel événement. Une meilleure connaissance de ces facteurs
permettra ensuite de cibler les interventions adaptées aux besoins individuels visant l’optimisation
de la performance et le bien-être des athlètes (Theodorakis et al., 2012).
Considérations pour les études futures
En lien avec cette avenue de recherche prioritaire sur le discours interne automatique, trois
considérations se dégagent de l’analyse de la littérature : (a) l’importance de tenir compte des
émotions (b) les considérations méthodologiques et (c) l’intérêt d’étudier le discours interne
automatique des athlètes juniors d’élite. L’importance de considérer ces trois aspects est expliquée
dans les paragraphes qui suivent.
Importance des émotions
Une première considération qui se dégage de l’analyse de la littérature est l’inconsistance à travers
les études en ce qui concerne l’importance accordée aux émotions. En effet, bien que le rôle du
discours interne stratégique et automatique sur la gestion des émotions soit généralement reconnu
au sein de la littérature, le discours interne automatique et les émotions sont généralement étudiés
comme deux composantes distinctes plutôt qu’interreliées. Or, au sein de la littérature scientifique
sur les émotions dans le sport, le rôle des cognitions dans les réponses émotionnelles s’avère central
dans plusieurs théories importantes des émotions (p. ex. Jones, Meijen, McCarthy, & Sheffield,
2009 ; Lazarus, 1991 ; 2000). Par exemple, un élément central au Cognitive-Motivational-Relational
Theory de Lazarus repose sur l’évaluation cognitive que fait l’individu du stresseur potentiel, en
fonction notamment de ses ressources, de la demande perçue et des conséquences anticipées. De
plus, certains théoriciens avancent qu’une réponse émotionnelle ne peut survenir en l’absence d’un
24
processus cognitif conscient puisqu’une personne réagit de façon émotionnelle à un événement jugé
significatif (Ekman & Davidson, 1994 ; Jones et al., 2009).
Par ailleurs, dans le domaine de la psychologie clinique, le lien entre les émotions et les pensées est
bien reconnu. Notamment, plusieurs théories en psychologie clinique reconnaissent la relation
étroite entre le contenu des pensées automatiques et les émotions (p. ex. la thérapie rationnelle
émotive d'Ellis (1962) et la thérapie cognitive de Beck (1964). Par exemple, selon la théorie sous-
jacente à la thérapie cognitive, les individus développent des croyances fondamentales au sujet
d’eux-mêmes, du monde qui les entoure et du futur (Beck, 1964). Ces croyances sont développées
selon les expériences précoces de l’enfance et teintent ensuite les perceptions des individus de leur
environnement et influencent leurs comportements. De ces croyances fondamentales, découlent les
pensées automatiques, qui surviennent rapidement et automatiquement sans effort volontaire. Ceci
expliquerait la tendance observée chez certains individus à entretenir des pensées liées à des thèmes
communs dans différentes circonstances tels que le succès, l’échec, le rejet, l’acceptation et le
respect (Beck, 1991). Ainsi, l’une des prémisses clés sous-jacentes à la thérapie cognitive repose sur
le fait que l’expérience émotionnelle des individus est étroitement liée aux pensées automatiques
entretenues, qui à leur tour influencent les comportements.
De plus, malgré le lien étroit entre le discours interne automatique et les émotions, très peu
d’auteurs ont jusqu’à présent étudié le contenu du discours interne automatique en lien avec les
émotions vécues (voir Latinjak et al., 2017 pour une exception). Or, l’analyse du discours interne
automatique en lien avec les émotions vécues est susceptible de renseigner au sujet de
l’interprétation que fait l’athlète de son discours interne, qui est plus déterminante que son contenu
(Hardy, 2006 ; Hardy & Zourbanos, 2016).
Considérations méthodologiques
Une deuxième considération concerne les limites méthodologiques inhérentes aux études sur le
discours interne automatique. Une limite fréquemment rapportée par les chercheurs repose sur la
façon de mesurer le discours interne automatique des athlètes. L’étude du discours interne
automatique pose différents défis sur le plan méthodologique. En effet, il s’agit d’un concept
inhérent à l’expérience interne de l’athlète ce qui le rend complexe à étudier. Aussi, il se présente
souvent sous la forme d’une voix à l’intérieur de soi, ce qui complique son évaluation puisque seul
l’athlète peut en révéler le contenu. À cet effet, il peut s’avérer inconfortable pour certaines
personnes de révéler le contenu de leurs pensées les plus intimes. En effet, Masciana et ses
collaborateurs (2001) rapportent que certains participants ne sont pas à l’aise de révéler leur
25
discours interne et que cela affecte leur concentration. De plus, les méthodes visant à recueillir les
pensées reposent sur l’attention consciente et la mémoire et sont donc vulnérables à différentes
limites comme le biais de rappel (Koriat & Bjork, 2005 ; Nisbett & Wilson, 1977). En plus des biais
liés au rappel, la mesure du discours interne automatique en compétition peut s’avérer complexe,
étant donné les particularités inhérentes à chaque contexte sportif et les précautions à prendre pour
ne pas distraire les athlètes. Cette limite est d’autant plus importante lorsqu’on souhaite avoir accès
au contenu du discours interne automatique des athlètes en contexte de compétition réelle,
notamment en raison des enjeux entourant l’événement qui limitent l’accessibilité aux athlètes. Les
différents défis que comporte la mesure du discours interne automatique expliquent que la majorité
des données disponibles reposent sur des données descriptives (devis quantitatifs) recueillies à
l’aide de questionnaires complétés hors du contexte de compétition. Or, ces données ne renseignent
pas de façon précise quant à la diversité du discours interne automatique pouvant survenir chez un
athlète en particulier durant une compétition. Considérant l’essence idiosyncratique du discours
interne automatique (p. ex. Hardy & Zourbanos, 2016), l’absence de résultats au sujet de
l’expérience individuelle des athlètes quant à leur discours interne automatique apparaît une limite
importante de la littérature. Ces considérations justifient de se tourner vers des méthodologies
alternatives pour étudier le discours interne automatique des athlètes.
À cet effet, la méthode qualitative s’avère appropriée pour étudier des phénomènes complexes tels
que le discours interne automatique. Alors que les méthodes quantitatives s’inscrivent généralement
dans un paradigme positiviste (une seule réalité objective), les méthodes qualitatives s’inscrivent
généralement dans un paradigme constructiviste. Contrairement à la position positiviste postulant
l’existence d’une réalité observable, stable et mesurable, l’approche constructiviste conçoit la réalité
comme étant socialement construite et envisage qu’il peut y avoir plusieurs interprétations d’un
même phénomène (Merriam, 2009). L’objectif de la recherche qualitative est donc de comprendre
des phénomènes humains complexes et de donner un sens selon la perspective des gens étudiés.
Cette approche est donc particulièrement à propos pour l’étude du discours interne automatique.
Il existe différentes façons de collecter des données qualitatives. À cet effet, puisque le discours
interne automatique est un phénomène intériorisé, seul l’athlète lui-même est en mesure de
divulguer son contenu. Ainsi, le fait de questionner l’athlète en profondeur au sujet de son discours
interne automatique apparaît une stratégie appropriée. Jusqu’à présent, seuls Miles et Neil (2013)
ont interrogé en profondeur des athlètes au sujet de leur discours interne automatique. De par la
méthodologie employée par les auteurs, il s’agit de la première étude sur le discours interne
automatique fournissant l’opportunité aux participants de réfléchir à propos d’une performance de
26
la vie réelle. Cette méthode a permis d’obtenir une vision riche du discours interne automatique
rapporté par ces joueurs, illustrant notamment pour la première fois qu’il se présente sous la forme
d’une narration continue. Toutefois, les participants ont été questionnés au sujet de leur discours
interne automatique uniquement pour les incidents jugés importants par les auteurs de l’étude et non
selon les athlètes. Toutefois, il est possible que les événements jugés importants par les athlètes
diffèrent de ceux établis par les chercheurs. Enfin, les entretiens ont été réalisés une semaine après
la performance, ce qui rend les résultats vulnérables au biais de rappel malgré l’emploi des vidéos.
Tel que mentionné par les auteurs, il serait important d’interroger les athlètes le plus rapidement
possible après la performance afin d’avoir accès à des réflexions plus vivides au sujet de leur
discours interne automatique.
Discours interne automatique des athlètes juniors
Enfin, une troisième considération repose sur le fait que les quelques études réalisées en contexte de
compétition ont eu lieu principalement auprès d’une clientèle adulte. Seule l’étude réalisée par
Zourbanos et ses collaborateurs (2015) en contexte de tennis a porté sur les verbalisations des
joueurs âgés en moyenne de 13 ans. Toutefois, ces joueurs n’étaient pas de niveau élite et seul le
discours interne automatique verbalisé de ces athlètes a été étudié, ce qui représente une faible
proportion du discours interne (Dickens et al., 2017).
Tel que discuté au début de ce chapitre, prendre part à des compétitions à un niveau junior d’élite
implique des exigences particulières, ces athlètes étant notamment exposés à la pression d’atteindre
des standards de performance élevés lors d’une période identitaire déterminante pour leur
développement. Ces caractéristiques particulières propres au contexte sportif de niveau junior
d’élite risquent d’influencer le contenu de leur discours interne automatique. De plus, l’étude du
contenu du discours interne automatique des athlètes juniors d'élite a le potentiel de nous informer
sur leur expérience émotionnelle en compétition.
Comme discuté en début de chapitre, il est important de s’intéresser au rôle des acteurs clés qui
gravitent autour de l’athlète afin de mieux comprendre leur influence sur les athlètes et contribuer à
optimiser la qualité de l’expérience de chacun. À ce jour, il n’y a pas d’étude sur le discours interne
entretenu par les membres de l’entourage de l’athlète. Certaines études ont mis en lumière
l’influence des comportements et de l’attitude des entraîneurs sur la valence du discours interne
employé par les athlètes (p. ex. Zourbanos et al., 2007 ; 2011). Toutefois, malgré l’influence
importante qu’ont les parents sur l’expérience sportive des athlètes (p. ex. Bois & Sarrazin, 2006),
27
aucune étude n’a porté sur leur discours interne durant une compétition. Ce constat invite à
s’intéresser d’abord à l’expérience des parents dans le cadre de la pratique sportive des athlètes.
Expérience des parents
Les chercheurs en psychologie du sport s’entendent généralement pour affirmer que les parents sont
l’une des sources principales d’influence de l’implication sportive de leurs enfants (p. ex. Bois &
Sarrazin, 2006 ; Fredricks & Eccles, 2004). La contribution des parents au parcours sportif des
athlètes d’élite menant aux Jeux Olympiques est également reconnue (Gould, Dieffenbach, &
Moffett, 2002). Le processus de formation des athlètes vers le haut niveau comprend trois
principales phases : (a) une phase initiale (six à 12 ans) (b) une phase de spécialisation (12 à 16 ans)
et (c) une phase d’investissement (16 ans et plus) (Côté, 1999). Ce processus se traduit en un
investissement et un soutien important de la part des parents. Le soutien fourni par les parents prend
généralement deux formes : (a) le support tangible (p. ex. financier) et (b) le support émotionnel
(Bois, Lalanne, & Delforge, 2009). Plus spécifiquement, dans leur modèle de la socialisation
parentale, Fredricks et Eccles (2004) ont mis en évidence trois rôles particuliers joués par les
parents dans le cadre de l’expérience sportive de leur enfant. Un premier rôle est celui de
pourvoyeur d’expérience. Il réfère à l’implication des parents en ce qui a trait au support logistique
et financier (p. ex. transport des athlètes aux entraînements et aux tournois, financement de
l’équipement, de l’entraînement et des compétitions). Un deuxième rôle est celui d’interprètes. Il
réfère aux réactions et à l’attitude des parents envers l’expérience sportive de leur enfant (p. ex.
réactions des parents suite à la performance de leur enfant en fonction de leurs attentes).
Finalement, un troisième rôle réfère au rôle de modèle pour l’enfant. Ce dernier rôle consiste à
l’image que véhicule le parent à son enfant dans différentes situations liées au sport (p. ex.
comportements avec les autres parents, l’entraîneur, l’arbitre).
En psychologie du sport, les comportements des parents ont été étudiés selon deux principales
méthodes. La première consiste à distribuer un questionnaire, le Parental Involvement in Sport
Questionnaire aux athlètes (p. ex. Bois et al., 2009 ; Lee & Mac Lean, 1997) ou aux parents (p. ex.
Wuerth, Lee, & Alfermann, 2004) pour évaluer l’implication des parents dans la pratique sportive
de leur enfant. Ce questionnaire développé par Lee et Mac Lean (1997) comprend quatre
dimensions : (a) l’implication active (b) les comportements directifs et de contrôle (c) les
encouragements et la compréhension et (d) la pression. Les résultats de ces études révèlent
l’importance des comportements de soutien des parents sur l’expérience sportive de leur enfant.
28
La deuxième méthode consiste à mener des entretiens auprès des entraîneurs (p. ex. Gould & Lauer,
2008) ou auprès de la triade athlète/parent/entraîneur (Lauer, Gould, Roman, & Pierce, 2010 ;
Wolfenden & Holt, 2005). L’analyse qualitative de ces entretiens a permis de documenter de façon
riche l’influence des parents sur l’expérience sportive de leur enfant. Par exemple, Lauer et ses
collaborateurs (2010) ont réalisé une étude qualitative des comportements des parents qui
influencent le développement des joueurs de tennis professionnel selon la perspective de l’athlète,
du parent le plus impliqué dans la carrière de l’athlète et de l’entraîneur. Pour ce faire, les auteurs
ont réalisé des entretiens semi-dirigés avec chacun des participants afin d’obtenir la perspective de
chaque membre de la triade. Bien que les comportements de soutien soient les comportements les
plus fréquemment manifestés par les parents, les résultats de l’étude indiquent qu’il existe des
différences dans l’attitude des parents selon les différents stades d’investissement des athlètes au
tennis. Les résultats indiquent que lors du premier stade de développement du modèle de Fredricks
et Eccles (2004), les parents manifestent peu de comportements négatifs et se montrent
généralement soutenants. Le deuxième stade est la période où le plus de comportements négatifs
sont manifestés par les parents. Plusieurs parents feraient « pression » sur leur enfant pour les
encourager à s’investir dans leur carrière sportive. Par exemple, certains joueurs interrogés dans
l’étude ont indiqué que la nervosité de leur parent en compétition les exaspère durant les parties de
tennis. Les auteurs expliquent cette recrudescence de la pression exercée par les parents par
l’augmentation du soutien logistique et financier fourni par ces derniers en lien avec
l’investissement plus important que requiert le passage à ce stade (p. ex. déplacement aux
entraînements et aux tournois). Le troisième stade se caractérise par un désinvestissement graduel
des parents au profit de celui de l’entraîneur, les parents exerçant moins de pression sur leur enfant
et encourageant leur indépendance dans la pratique du tennis. En résumé, les résultats de l’étude
révèlent que les parents influencent la pratique tennistique de leur enfant par le biais de
comportements positifs et négatifs. Lauer et ses collaborateurs (2010) soulignent la possibilité que
les parents manifestent une attitude négative envers leur enfant sans le vouloir intentionnellement.
En appui à cette interprétation, Gould et Lauer (2008) ont observé que certains joueurs de tennis
admettent ressentir une pression de la part de leur parent même si ceux-ci ne leur manifestent pas
directement. Ces auteurs expliquent ce résultat par le fait que les athlètes sont conscients de
l’investissement que leur pratique sportive demande à leur parent. Ces derniers constats suggèrent
que l’influence qu’exercent les parents sur l’expérience sportive de leur enfant à l’adolescence est
complexe.
29
Les études venant d’être présentées révèlent que le parent exerce une influence significative sur
l’expérience sportive des athlètes à l’adolescence. Plus précisément, ces résultats illustrent qu’en
contexte de sport d’élite de niveau junior, les parents représentent des agents importants du contexte
social, notamment en raison du soutien émotionnel qu’ils fournissent aux athlètes (Bois & Sarrazin,
2006 ; Fredricks & Eccles, 2004). Des résultats d’études indiquent que l’influence qu’exercent les
parents sur les athlètes dépend en partie de la manière dont eux-mêmes interprètent et réagissent
aux événements dans le contexte sportif de leur enfant (Gould & Lauer, 2008 ; Lauer et al., 2010).
Ces considérations justifient l’importance de s’intéresser à l’expérience des parents afin de mieux
comprendre la nature de leur implication auprès des athlètes en compétition. À notre connaissance,
le discours interne entretenu par les parents n’a pas fait l’objet d’étude jusqu’à présent. Étant donné
le lien étroit entre les pensées et les émotions, et sachant que les parents vivent des émotions
susceptibles d’influencer les interactions avec leurs enfants, il s’avère pertinent de s’intéresser à leur
discours interne en plus de s’intéresser à celui des athlètes.
Objectifs de la thèse
Les conclusions des études réalisées jusqu’à présent sur le discours interne ainsi que les limites de
celles-ci ont mené à l’établissement, dans le cadre de cette thèse doctorale, d’un objectif principal et
de trois objectifs spécifiques. L’objectif principal de cette étude, basé sur une approche qualitative
exploratoire, est de mieux comprendre comment se manifeste le discours interne automatique des
joueurs de tennis d’élite et de leur parent durant les matchs d’un tournoi.
Le premier objectif spécifique de ce projet est de présenter une synthèse critique des études sur le
discours interne en psychologie du sport au cours des 15 dernières années. Cette synthèse a permis
de relever les principaux résultats de la recherche sur le discours interne, d’identifier les limites et
de dégager les principales avenues de recherche future. Il s’agit également d’une synthèse des
connaissances rédigée en français, pouvant ainsi être utile aux chercheurs et aux intervenants
francophones. Cet article fait l’objet du chapitre deux de la thèse.
Le deuxième objectif spécifique du projet est d’analyser le contenu du discours interne automatique
de joueurs de tennis d’élite en relation avec les émotions pour les événements jugés importants pour
au moins deux matchs d’un tournoi. Ce deuxième article fait l’objet du chapitre trois de la thèse.
Le troisième objectif spécifique est d’étudier le contenu du discours interne automatique de joueurs
de tennis juniors d’élite et celui de leur parent en lien avec les émotions vécues, selon les
événements jugés importants des matchs joués durant un tournoi de tennis. Cette étude de cas
30
multiple a donc porté sur le discours interne automatique de deux joueurs et de leur parent le plus
impliqué. Ce troisième et dernier article fait l’objet du chapitre quatre.
Position épistémologique
Avant de présenter les trois études, il importe de préciser que cette thèse s’inscrit dans une position
épistémologique de recherche constructiviste. Tel que mentionné précédemment, cette approche se
distingue de la position positiviste postulant l’existence d’une réalité observable, stable et
mesurable, souvent adoptée dans la stratégie de recherche quantitative. Ainsi, selon la philosophie
constructiviste, les individus développent une signification subjective de leur expérience qui est
dépendante du contexte, de l’histoire et des normes culturelles (Creswell, 2013).
Le chercheur qui adopte une philosophie constructiviste en recherche qualitative s’intéresse donc à
la façon dont les individus interprètent leur expérience et construisent leur monde ainsi qu’à la
signification ils accordent à cette expérience (Merriam, 2009). Les subtilités et les nuances dans
l’expérience du phénomène étudié sont considérées comme des éléments riches permettant
d’améliorer la compréhension du phénomène (Whitemore, Chase, & Mandle, 2001). L’objectif de
la recherche qualitative est donc de comprendre des phénomènes humains complexes et de donner
un sens selon la perspective des gens étudiés. En d’autres mots, plutôt que de vouloir isoler une
variable ou généraliser des conclusions à une population, les chercheurs qui réalisent une recherche
qualitative s’intéressent aux particularités de l’expérience d’individus, cette expérience ne pouvant
être isolée du contexte dans laquelle elle s’observe. En ce sens, tel que le souligne Van der Maren
(1996), la visée de la recherche qualitative est compréhensive plutôt qu’explicative.
Par ailleurs, il importe de préciser que la méthodologie employée dans les études deux (chapitre
trois) et trois (chapitre quatre) du projet de thèse est inspirée de la méthodologie employée par
Trottier (2006). Dans son projet de recherche, l’auteure a recueilli les pensées, sentiments et
comportements de joueurs de tennis d’élite et de parents à l’aide d’entretiens semi-dirigés afin de
mieux comprendre comment les athlètes et leurs parents manifestent leur optimiste lors du
cheminement tennistique du joueur. Trottier s’est également intéressée à explorer l’influence des
parents dans l’expérience sportive de leur enfant en s’intéressant aux émotions, sentiments et
comportements des athlètes. Comme la méthodologie utilisée par l’auteure s’est avérée adéquate et
pertinente pour recueillir les pensées, les sentiments et les comportements des participants, le
présent projet de thèse en est inspiré. Toutefois, différemment du présent projet, la recherche de
Trottier est une étude rétrospective de l’expérience tennistique des joueurs sur cinq ans et n’a donc
pas été réalisée en situation de compétition. Ainsi, dans la présente thèse, l’expérience des joueurs
31
de tennis et des parents est étudiée sous un angle nouveau, soit en contexte réel de compétition tel
que le suggère la littérature sur le discours interne.
32
Chapitre 2 : Discours interne en contexte sportif :
synthèse critique des connaissances
33
Résumé
Le discours interne est une habileté mentale utilisée par les athlètes afin d’optimiser la performance
sportive et le bien-être psychologique. Depuis une trentaine d’années, de plus en plus de chercheurs
s’intéressent au discours interne en contexte sportif. Les résultats des études effectuées dans
différents sports et auprès d’athlètes de différents niveaux compétitifs révèlent que le discours
interne a une influence sur la performance sportive. Certains résultats équivoques invitent toutefois
à se pencher sur la littérature afin de dégager les conclusions de recherche actuelles et relever les
pistes de recherche future. Le but de cet article est donc de présenter une synthèse critique des
études sur le discours interne en psychologie du sport au cours des 15 dernières années afin de
servir aux chercheurs et aux intervenants. Les bases de données psycINFO et SPORTdiscuss ainsi
que le moteur de recherche Google scholar ont été utilisés afin de recenser les articles publiés
depuis janvier 2000 dont le sujet principal est le discours interne. Cet article porte d’abord sur la
définition du discours interne, la conceptualisation du phénomène et les principales méthodes de
mesures. Puis, les principaux résultats de recherche et les principales limites qui y sont associées
sont présentés. Finalement, des pistes de recherche future sont proposées.
34
Abstract
Self-talk is a mental skill athletes use to enhance their sports performance and well-being. For over
30 years, researchers have been investigating the role of self-talk in sport. Results from studies
conducted among athletes from different sports and competitive levels suggest that self-talk does
influence sport performance; however, there have also been some equivocal results about its
efficacy. To obtain an overview of the research on self-talk, we conducted a critical review of this
literature in order to serve researchers and stakeholders. PsycINFO SPORTdiscuss and Google
scholar were used to identify articles on self-talk published during the last 15 years (since January
2000). Conceptualisation and methods used to assess self-talk are addressed, and the principle
findings and limitations of these studies are highlighted. Finally, future research avenues are
proposed.
35
Introduction
La préparation d’un athlète nécessite le développement d’habiletés physiques, mais également
psychologiques particulières. Ainsi, l’entraînement des habiletés mentales est souvent intégré dans
le programme de préparation globale de l’athlète (Vealy, 2007; Weinberg & Gould, 2014). Parmi
les habiletés mentales en sport, le discours interne (self-talk) représente la capacité d’un athlète à se
donner des auto-instructions afin de réguler les pensées, les émotions et les comportements et ainsi
améliorer la performance sportive (Elis, 1994; Meichenbaum, 1977; Zinsser, Bunker, & Wiliams,
2010). Puisque le discours interne est dans certains cas employé volontairement par les athlètes
pour s’autoréguler, il réfère non seulement à une habileté, mais également à une stratégie (ou
technique) cognitive.
En contexte sportif, le discours interne consiste à employer un mot clé ou une phrase spécifique
intérieurement dans le but d’avoir un impact sur différentes variables telles que la motivation et la
concentration par le biais d’un contrôle des pensées. Par exemple, l’emploi d’une phrase telle que
« tu es capable » pourrait motiver un athlète pendant une compétition. Par ailleurs, les études
révèlent que le discours interne est utilisé automatiquement par les athlètes et que son influence sur
la pratique sportive est considérée importante par les entraîneurs et les consultants en préparation
mentale (Zinsser et al., 2010). Malgré la popularité du discours interne, certains auteurs ont soulevé
la difficulté des études à démontrer un lien clair entre le recours à cette stratégie et l’optimisation
de la performance sportive (e.g., Birrer, Rathlin, & Morgan, 2012; Gardner & Moore, 2007; Hardy
& Hall, 2006; Theodorakis, Hatzigeorgiadis, & Zourbanos, 2012). Ainsi, ces constats incitent à se
pencher sur la littérature sur le sujet afin d’obtenir une vue d’ensemble des études et d’en dégager
les perspectives de recherche future.
De prime abord, il importe de mentionner que la littérature sur le sujet est presque exclusivement
anglophone et qu’à notre connaissance, il n’y a pas de consensus concernant la traduction
francophone du terme self-talk. Puisque l’état des connaissances actuelles suggère que ces pensées
peuvent survenir tant sous la forme d’un monologue que d’un dialogue, le terme discours interne
est choisi dans le présent article.
Quelques ouvrages théoriques ont été publiés récemment en anglais afin de résumer la littérature sur
le discours interne (e.g., Hardy, 2006 ; Hardy, Oliver, & Tod, 2009 ; Theodorakis et al., 2012). De
façon distincte à ces ouvrages, le présent article est rédigé en français dans le but de servir aux
chercheurs et aux intervenants francophones impliqués auprès de l’athlète (e.g., entraîneurs,
36
psychologues et consultants en préparation mentale). De plus, il présente les principaux résultats et
les limites des études publiées depuis les 15 dernières années afin de fournir une perspective
actuelle intégrant les articles publiés depuis la parution de ces ouvrages.
Soulignons que d’autres champs de recherche importants en psychologie du sport s’intéressent
également au rôle des pensées tels que la recherche sur la concentration et sur la gestion des
émotions (e.g., Eysenck & Calvo, 1992; Masters, 1992; Morgan & Pollock, 1977; Wegner, 1994;
Wulf & Prinz, 2001). Cependant, les résultats de ces recherches ne sont pas spécifiquement traités
dans la présente revue puisque la littérature sur le discours interne constitue un champ de recherche
à part entière dont les résultats peuvent être distingués de ces champs connexes. De plus, bien que
l’imagerie mentale peut être considérée comme une forme de cognition (i.e., forme de pensée), le
présent article ne traite pas des recherches sur ce sujet puisque l’imagerie est une habileté mentale
différente du discours interne. Finalement, notons que la présente revue se limite à l’étude du
discours interne en contexte sportif, mais que le discours interne a également été étudié dans
d’autres contextes (e.g., performance académique). Ainsi, afin de traiter le sujet en profondeur cette
revue cible principalement la littérature sur le discours interne en contexte sportif.
Les bases de données psycINFO et SPORTdiscuss ainsi que le moteur de recherche Google scholar
ont été utilisés afin de recenser les articles publiés depuis janvier 2000 dont le sujet principal est le
discours interne. Cet article se divise en cinq principales sections : (a) la définition du discours
interne, (b) la conceptualisation du discours interne, (c) les principales méthodes de mesures, (d) les
principaux résultats de recherche ainsi que les principales limites qui y sont associées et (e) les
perspectives de recherche future. Enfin, en guise de conclusion, des implications pratiques de la
recherche sont évoquées afin de proposer des pistes d’intervention pour les athlètes, les entraîneurs
et les consultants en préparation mentale.
Définition du discours interne
Il existe plusieurs définitions du discours interne (Hackfort & Schwenkniezger, 1993 ; Hardy, 2006 ;
Theodorakis, Weinberg, Natsis, Douma, & Kazakas, 2000 ; Zinsser et al., 2010). Par exemple, selon
Theodorakis et al. (2000), le discours interne représente ce que les individus se disent à eux-mêmes,
exprimé sous la forme d’une petite voix intérieure ou sous la forme de verbalisations à voix haute.
D’autres le définissent comme un phénomène survenant à chaque fois qu’une personne pense à
quelque chose (Zinsser et al., 2010). Hackfort & Schwenkniezger (1993) proposent quant à eux une
définition plus complète du discours interne en le définissant comme « un dialogue à travers lequel
les individus interprètent leurs émotions et leurs perceptions, régulent et modifient leurs évaluations
37
ainsi que leurs convictions et se donnent des instructions et des encouragements » (traduction libre,
p.355). Bien que cette définition soit plus détaillée, le terme dialogue implique une conversation
entre au moins deux sujets, ce qui n’est pas nécessairement le cas du discours interne (Hardy &
Hall, 2006). Plus récemment, Hardy et Hall (2006) ont proposé la définition suivante du discours
interne qui est actuellement utilisée par plusieurs auteurs (e.g., Kolovelonis, Goudas, & Dermitzaki,
2011; Weinberg, Miller, & Horn, 2012; Zetou, Nikolaos, & Evaggelos, 2014; Zourbanos, Chroni,
Hatzigeorgiadis, & Theodorakis, 2013) : « un concept multidimensionnel référant à des
verbalisations ou des déclarations adressées à soi-même, dont le contenu est interprétatif et pouvant
servir au moins deux fonctions : cognitive ou motivationnelle » (traduction libre, p. 84). Cette
définition est actuellement utilisée par plusieurs chercheurs et illustre les éléments clés du discours
interne. Cependant, cette définition tient compte uniquement de deux fonctions du discours interne
(motivationnelle et cognitive) ce qui peut nuire à la considération d’autres fonctions. Elle ne tient
pas compte non plus de l’influence de certains facteurs sur le discours interne, tels que les
entraîneurs et les autres membres significatifs qui gravitent autour de l’athlète (Theodorakis,
Hatzigeorgiadis, Zourbanos, 2012).
Ainsi, si l’on tient compte de l’ensemble des définitions présentées dans cette section, le discours
interne peut prendre deux formes : (a) celle de pensées ou de verbalisations que les athlètes
s’adressent à eux-mêmes (i.e., discours interne automatique) et (b) celle d’une stratégie (ou
technique) psychologique utilisée pour optimiser sa propre performance ou améliorer son propre
bien-être (i.e., discours interne stratégique).
Hardy et Hall (2006) proposent également certaines dimensions pour décrire le discours interne : (a)
la fréquence d’utilisation, (b) l’expression (déclaré ouvertement ou sous la forme d’une voix
intérieure), (c) la valence (positif ou négatif), (d) l’interprétation motivationnelle (facilitant ou
nuisible) et (e) la fonction (cognitive ou motivationnelle). Les deux fonctions du discours interne
sont détaillées plus spécifiquement par les auteurs. D’une part, la fonction cognitive du discours
interne représente les verbalisations visant à améliorer la performance par l’entremise d’un focus
attentionnel dirigé vers la technique (e.g., « plie les genoux ») et les mouvements adéquats à la tâche
(e.g., « déplace-toi rapidement »). D’autre part, la fonction motivationnelle se rapporte au discours
interne visant à améliorer la performance par l’entremise du développement de la confiance en soi
(e.g., « je peux le faire »), l’augmentation de l’effort (e.g., « donne tout ce que tu peux »),
l’optimisation de l’énergie déployée (e.g., « vas-y ») et en favorisant une humeur positive (e.g., « je
me sens bien ») (Theodorakis et al., 2000).
38
Bien que les dimensions proposées par Hardy et Hall (2006) visent à clarifier la nature du discours
interne, elles gagneraient à être testées empiriquement afin de mieux décrire le phénomène et
ajouter à sa clarté conceptuelle. Par exemple, peu de données existent concernant l’effet du discours
interne déclaré ouvertement ou sous la forme d’une voix intérieure, excepté que la majorité du
discours interne utilisé par les athlètes serait sous la forme d’une voix intérieure (Hardy, Hall, &
Hardy, 2005).
Conceptualisation du discours interne
À notre connaissance, il n’y a pas de théorie empiriquement supportée pour l’étude du discours
interne. Dans le cadre d’une synthèse critique de la littérature sur le sujet, Hardy (2006) a soulevé la
pertinence de certaines théories connexes pour l’étude du discours interne. Parmi celles-ci, il est
possible de citer la théorie des styles attentionnels de Nideffer (1976) et la théorie de l’efficacité
personnelle de Bandura (1977). Ces théories permettent de relier le discours interne à la littérature
concernant la concentration ou la confiance en soi par exemple. Toutefois, les résultats de recherche
révèlent que le discours interne pourrait influencer la performance par l’entremise de différents
mécanismes selon le contenu de la phrase ou du mot clé utilisé. Ainsi, ces théories fournissent une
perspective limitée puisqu’elles s’intéressent à un aspect unique de la relation entre le discours
interne et la performance sportive.
En critique à l’absence de théorie faisant l’unanimité, Hardy, Oliver et Tod (2009) ont développé un
modèle conceptuel du discours interne sur la base de certains résultats de recherche dans le but de
fournir un cadre de travail aux chercheurs. Leur modèle présente une relation séquentielle dans
laquelle certains facteurs influencent le discours interne qui, à son tour, influence la performance
sportive par différents mécanismes. Ainsi, le modèle suppose que le discours interne de l’athlète est
influencé par deux principaux types de facteurs : (a) des facteurs personnels et (b) des facteurs
situationnels. Les facteurs personnels sont des facteurs qui sont propres à l’individu : la personnalité
de l’athlète, sa croyance par rapport au degré d’influence du discours interne et sa modalité
préférentielle de traitement de l’information (auditive ou visuelle). Les facteurs situationnels
représentent des éléments de l’environnement : difficulté de la tâche, circonstances situationnelles
(e.g., le fait d’avoir perdu une manche), contexte de compétition (e.g., tournoi de tennis) et attitude
de l’entraîneur (e.g., rétroaction positive). Par ailleurs, le modèle suggère que le discours interne
peut influencer la performance via quatre principaux mécanismes : (a) cognitifs, (b) motivationnels,
(c) comportementaux et (d) émotionnels. Les mécanismes cognitifs représentent l’influence que
peut avoir le discours interne sur la performance par le biais de la concentration. Concernant les
39
mécanismes motivationnels, ils impliquent que l’influence du discours interne sur la performance
s’explique par son effet sur la motivation et la confiance en soi. Quant aux mécanismes
comportementaux, ils représentent l’effet que peut avoir le discours interne sur l’exécution d’une
habileté, qui elle, a une influence sur la performance. Finalement, les mécanismes affectifs
renvoient au fait que le discours interne peut influencer la performance par l’entremise de son
impact sur les émotions (e.g., l’anxiété).
Le modèle développé par Hardy et al. (2009) est en partie appuyé par des résultats de recherche et
quelques chercheurs s’y sont référés jusqu’à présent (e.g., Burton, Gillham, & Glenn, 2013 ;
Kolovelonis et al., 2011 ; Zourbanos, Hatzigeorgiadis, Bardas, & Theodorakis, 2012). Toutefois, il
comporte certaines limites pouvant être soulevées. D’abord, le modèle est inspiré des fonctions de
l’imagerie proposées par Munroe, Giaccobi, Hall et Weinberg (2000). Cela suppose donc que
l’utilisation du discours interne repose sur les mêmes fondements et mécanismes d’action que
l’imagerie, ce qui a été remis en question récemment (Longstaff, 2011). De plus, le modèle n’a pas
été testé empiriquement. Ainsi, tel que le soulignent les auteurs du modèle, la pertinence des
facteurs inclus dans le modèle reste à vérifier et des éléments nouveaux pourraient éventuellement
être ajoutés pour le compléter. Par exemple, alors que l’entraîneur est un facteur influençant le
discours interne dans le modèle, l’influence d’autres personnes significatives de l’entourage de
l’athlète tel que les parents n’apparaît pas. Or, des résultats de recherche démontrant l’influence
importante qu’ont les parents sur la pratique sportive des athlètes (e.g., Bois & Sarrazin, 2006)
suggèrent qu’il s’agit d’une piste de recherche intéressante qui gagnerait à être explorée. Aussi, le
modèle présente une relation séquentielle entre les facteurs qui influencent le discours interne, ses
mécanismes d’action et la performance alors qu’il existe peut-être une interaction entre ces
différents facteurs (Linner, 2011). De plus, la plupart des dimensions proposées précédemment par
Hardy et Hall (2006) afin de décrire le discours interne (la fréquence d’utilisation, l’expression, la
valence et l’interprétation motivationnelle) ne sont pas incluses dans le modèle.
Par ailleurs, en ce qui concerne les mécanismes d’action proposés par les auteurs, ceux-ci sont très
peu détaillés alors qu’ils sont centraux au rationnel de l’utilisation du discours interne pour
optimiser la performance sportive. En effet, il est nécessaire de bien connaître via quel processus le
discours interne influence la performance sportive pour être en mesure de l’utiliser aux fins
escomptées (e.g., optimisation de la concentration, gestion du stress). Dans une étude visant à
vérifier les différents mécanismes d’action du discours interne, Hatzigeorgiadis, Zourbanos,
Goltsios et Theodorakis (2008) ont demandé à des athlètes d’identifier les raisons pour lesquelles ils
ont recours au discours interne. Leurs résultats indiquent que le discours interne peut servir cinq
40
fonctions : (a) optimiser l’attention, (b) augmenter la confiance, (c) réguler l’effort, (d) contrôler les
pensées et les émotions et (e) favoriser l’exécution automatique du mouvement. Bien que ces
résultats sont basés sur une seule étude, ils constituent néanmoins une bonne piste pour des
recherches futures et pourraient être ajoutés au modèle de Hardy et Hall (2006). Finalement, les
mécanismes d’action proposés par les auteurs renvoient à des champs de recherche à part entière
pour lesquels des théories testées empiriquement ont été proposées et étudiées. Par exemple, des
théories sur l’attention suggèrent que le fait de tenter de contrôler ses pensées ou éliminer des
pensées dysfonctionnelles s’avèrerait nuisible pour la performance. Plus particulièrement, la théorie
du processus ironique des pensées (ironic process theory; Wegner, 1994), la théorie du
réinvestissement (reinvestment theory; Masters, 1992 ; Masters & Maxwell, 2008) et l’hypothèse de
l’action contrainte (constrained action hypothesis; Wulf et Prinz, 2001) suggèrent que le fait de
tenter de contrôler l’attention en situation de stress (i.e., discours interne délibéré) se traduirait par
une activité cognitive excessive qui empêcherait l’athlète d’exécuter automatiquement des
mouvements bien maîtrisés et de répondre adéquatement aux demandes environnementales.
Dans le but de faire des liens avec ces théories attentionnelles postulant qu’il peut s’avérer nuisible
à la performance de tenter de contrôler consciemment ses pensées, Van Raalte, Vincent et Brewer
(2015) ont récemment proposé une bonification du modèle de Hardy et ses collaborateurs. Ainsi,
ces auteurs suggèrent que le discours interne dépend de deux systèmes de langage interne distincts
qui ont des fonctions différentes : (a) le système 1 qui est responsable du discours interne
automatique et (b) le système 2 qui engendre le discours interne délibéré. Plus précisément, le
système 1 ramène l’expérience actuelle chargée émotionnellement à la conscience sous forme de
discours interne automatique alors que le système 2 est responsable de la planification ainsi que de
la régulation et engendre le discours interne délibéré cognitif et motivationnel. De plus, le discours
interne délibéré (i.e., système 2) peut résulter d’une interprétation de l’information générée par le
discours interne automatique (i.e., système 1). Par exemple, le discours interne automatique
exprimant une frustration (e.g., « je n’y arrive pas ») pourrait engendrer une réponse de discours
interne délibéré cognitif dans le but de se reconcentrer (e.g., « détends les épaules ») ou un discours
motivationnel afin de maintenir l’effort (e.g., « ça va bien aller »). Van Raalte et ses collaborateurs
ajoutent que l’utilisation accrue du système 2 en contexte de performance, requérant davantage
d’effort mental conscient que le système 1, pourrait se traduire en une baisse de son efficacité étant
donné les demandes attentionnelles importantes. Ce phénomène aurait alors pour impact de réduire
le contrôle du discours interne délibéré sur le discours interne automatique, expliquant ainsi
l’impact nuisible que peuvent avoir certaines pensées sur la performance sportive. Les contributions
41
du travail de Van Raalte et ses collaborateurs sont importantes puisqu’elles permettent de faire des
liens théoriques avec un champ de recherche important et contribuent à améliorer les fondements
théoriques pour les études futures.
Principales méthodes de mesure du discours interne
L’étude du discours interne pose différents défis sur le plan méthodologique. En effet, le discours
interne se présente souvent sous la forme d’une voix à l’intérieur de soi, ce qui complique son
évaluation (Vygotsky, 1986). De plus, il peut s’avérer inconfortable pour certaines personnes de
révéler le contenu de leurs pensées. Malgré tout, différentes méthodes et instruments de mesure sont
utilisés par les chercheurs afin de recueillir le discours interne des athlètes et chacune de ces
techniques comporte des forces et des limites pouvant être soulevées. Les mesures du discours
interne peuvent être classées en deux catégories : (a) les mesures rétrospectives (i.e., questionnaires
autorapportés, imagerie, entretiens, journal des pensées) et (b) les mesures prises en temps réel (i.e.,
enregistrement audio et observation directe). Les mesures de ces deux catégories sont présentées
dans les sections qui suivent.
Les mesures rétrospectives
Depuis les 15 dernières années, le discours interne a principalement été mesuré à l’aide de
questionnaires autorapportés dans lesquels le participant doit indiquer la fréquence d’utilisation
d’une liste d’items sur une échelle de type Likert. Différents questionnaires évaluant la fréquence de
différentes pensées ou la fréquence à laquelle les athlètes utilisent certaines stratégies de discours
interne sont disponibles au sein de la littérature. Les principaux questionnaires utilisés par les
chercheurs sont indiqués dans le Tableau 1.
Les questionnaires autorapportés comportent l’avantage d’être faciles à administrer à un grand
nombre de participants puisqu’ils sont peu couteux et nécessitent moins de temps que les entretiens.
De plus, les qualités psychométriques de la plupart de ces questionnaires ont été démontrées.
Cependant, ces outils sont vulnérables au biais de rappel des participants puisqu’ils sont complétés
après la performance (Glass & Arnkoff, 1997). Par ailleurs, une limite importante de ces
instruments tient au fait qu’ils évaluent uniquement la fréquence perçue d’items classés sous une
dimension précise (e.g., combien de fois l’individu a tenu un discours interne qui était positif) sans
tenir compte de la signification de ce discours pour l’individu. Or, plusieurs auteurs soulèvent
l’importance de l’interprétation que l’athlète attribue à son discours interne (e.g., Bell & Hardy,
2009 ; Hamilton, Scott, & MacDougall, 2007 ; Hardy, Gammage, & Hall, 2001).
42
Tableau 1.
Questionnaires autorapportés pour l’étude du discours interne
Questionnaires Fonctions
Psychological Skills Inventory for Sports
(PSIFS) (Mahoney, Gabriel, & Perkins, 1987)
Mesure différentes habiletés mentales dont le
discours interne.
Test Of Performance Strategy (TOPS)
(Thomas, Murphy, & Hardy, 1999)
Mesure le discours interne positif et négatif.
Thought Occurrence Questionnaire for Sport
(TOQS) (Hatzigeorgiadis & Biddle, 2000)
Mesure les pensées interférentes en contexte de
compétition : (a) les inquiétudes reliées à la
performance, (b) les idées liées à l’envie de fuir et
(c) les pensées impertinentes.
Self-Talk Use Questionnaire (STUQ) (Hardy
et al., 2005b)
Évalue 4 dimensions du discours interne : (a)
quand, (b) où, (c) comment et (d) pourquoi le
discours interne est utilisé.
Self-Talk Questionnaire (S-TQ)(Zervas,
Stavrou, & Psychountaki, 2007)
Évalue les deux principales fonctions du discours
interne : (a) cognitive et (b) motivationnelle.
Functions of Self-Talk Questionnaire (FSTQ)
(Theodorakis, Hatzigeorgiadis, & Chroni,
2008)
Mesure cinq fonctions du discours interne : (a)
l’attention, (b) la confiance en soi, (c) la régulation
de l’effort, (d) le contrôle des pensées et des
émotions et (e) l’exécution automatique du
mouvement.
Automatic Self-Talk Questionnaire for Sports
(ASTQS) (Zourbanos et al., 2009)
Évalue la fréquence de 8 dimensions du discours
interne : quatre positives (motivation, confiance en
soi, contrôle de l’anxiété et instruction) et quatre
négatives (inquiétudes, désengagement, fatigue
somatique et pensées impertinentes).
Soccer Self-Talk Pattern Questionnaire
(SSTPQ) (Burton et al., 2013)
Mesure le discours interne facilitant et nuisible.
De plus, ces questionnaires permettent de recueillir uniquement le discours interne en lien avec les
dimensions de l’instrument et limitent donc l’accès à l’ensemble du contenu des pensées des
athlètes lors de leur performance. Finalement, à notre connaissance, aucun de ces questionnaires
n’est disponible et validé en langue française, ce qui limite leur utilisation auprès d’athlètes
francophones.
Il existe des méthodes rétrospectives alternatives à l’utilisation de questionnaires autorapportés.
Parmi ces méthodes, on retrouve l’entretien, la tenue d’un journal des pensées et l’imagerie (Zinsser
43
et al., 2010). Ces méthodes sont utilisées principalement lorsque les chercheurs et les intervenants
s’intéressent au discours interne automatique des athlètes. Celles-ci permettent aux athlètes de
rapporter plus librement leur discours interne puisqu’elles ne se limitent pas à coter une liste
d’items prédéfinis. Les entretiens consistent à poser des questions ouvertes aux athlètes concernant
le contenu de leur discours interne alors que la tenue d’un journal des pensées consiste à demander
aux athlètes de mettre par écrit le discours interne qu’ils ont tenu dans différents contextes (e.g.,
entraînement, compétition) (Zinsser et al., 2010). L’emploi de l’imagerie implique que l’athlète se
détende et repasse sa performance intérieurement en essayant de la recréer et de se rappeler son
discours interne à différents moments (Zinsser et al., 2010). Bien qu’elles demeurent vulnérables au
biais de rappel et au biais de désirabilité sociale, ces techniques permettent un meilleur rappel que
les questionnaires autorapportés (Hanton, Mellalieu, & Hall, 2004 ; Tenenbaum, Lloyd, Pretty, &
Hanin, 2002).
Les mesures prises en temps réel
Afin de diminuer l’impact du biais de rappel, des auteurs ont employé des mesures permettant de
recueillir le discours interne des athlètes en temps réel. Ces méthodes impliquent d’enregistrer le
discours interne de l’athlète récité à voix haute ou consistent en des méthodes impliquant
l’observation du comportement de l’athlète. Par exemple, Van Raalte, Brewer, Rivera et Petitpas
(1994) ont développé le Self-Talk and Gestures Rating Scale (STAGRS). Il s’agit d’un outil
permettant d’évaluer le discours interne observable des joueurs de tennis. Son utilisation consiste à
évaluer 14 comportements observables de joueurs de tennis qui constituent soient des verbalisations
(e.g., emploi d’un discours interne positif) ou des gestes (e.g., geste de triomphe avec la main).
L’instrument permet notamment de documenter le lien entre le discours interne de l’athlète et les
circonstances du jeu au tennis (Van Raalte, Cornelius, Brewer, & Hatten, 2000).
À notre connaissance, à l’exception du STAGRS, les méthodes et technologies permettant de
recueillir le discours interne des athlètes en temps réel ont été jusqu’à présent peu exploitées. Étant
moins vulnérable au biais de rappel, ce type de méthode gagnerait à être davantage utilisé car il
permet une analyse riche du discours interne. De plus, tel que le mentionnent Hardy et al. (2009), ce
type de méthode comporte l’avantage de pouvoir observer la façon dont le discours interne est
exprimé (e.g., de façon agressive), permettant ainsi d’en savoir davantage sur sa signification pour
l’athlète. Ces méthodes ont cependant leurs limites : elles sont onéreuses, plus difficiles à valider
que les questionnaires autorapportés, limitées à un contexte sportif particulier (e.g., le tennis pour le
STAGRS), limitées à une quantité restreinte (25 % selon Hardy, Hall, & Hardy, 2005b) du discours
44
interne des athlètes et elles interrompent les pensées entretenues automatiquement par les athlètes
(Masters & Ogles, 1998).
À notre connaissance, il n’existe pas d’instrument validé permettant de recueillir avec assurance le
discours interne des athlètes en totalité lors d’une performance sportive. Compte tenu de ce défi, le
choix de la méthode utilisée devrait dépendre de l’objectif de l’étude. De plus, le fait de combiner
plus d’une méthode pour recueillir le discours interne semble être une alternative intéressante. La
section qui suit porte sur les principaux résultats des études publiées sur le discours interne.
Principaux résultats de recherche sur le discours interne
Tout d’abord, il importe d’établir une distinction entre deux orientations de recherche : (a) l’étude
du discours interne automatique (i.e., les pensées survenant automatiquement chez l’athlète) et (b)
l’étude du discours interne en tant que technique psychologique délibérément employée par l’athlète
dans le but d’améliorer la performance sportive et le bien-être. Dans cette section, les principaux
résultats de recherche sur le discours interne sont présentés selon l’orientation de recherche adoptée
par les auteurs.
Résultats de recherche sur le discours interne automatique
Les études sur le discours interne automatique des athlètes publiées depuis 2000 ont porté sur deux
principaux thèmes : (a) la nature et la structure du discours interne automatique et (b) les facteurs
qui influencent le discours interne automatique des athlètes (i.e., les antécédents du discours interne
automatique). Ces études ont pour but de mieux comprendre comment se manifeste le discours
interne automatique pour ensuite intervenir avec notamment des techniques de contrôle et de
régulation (e.g., restructuration cognitive) afin de limiter le discours interne automatique nuisible et
promouvoir un discours interne automatique facilitant la performance. Les résultats de ces études
sont présentés et les limites qui y sont associées sont ensuite soulevées.
La nature et la structure du discours interne automatique
La nature du discours interne automatique réfère à ce qui caractérise le discours interne (ses
dimensions) alors que sa structure renvoie à la façon dont le discours interne est utilisé par les
athlètes (e.g., dans quel contexte ils l’utilisent). Concernant la nature du discours interne
automatique, certains auteurs (e.g., Burton et al., 2013 ; Hardy et al., 2001 ; Hardy et al., 2005b) ont
étudié les dimensions permettant de définir ce discours interne tels que la valence (i.e., positif ou
négatif), la fréquence et l’efficacité perçue. Utilisant ces dimensions, Hardy et al., (2005b) ont
45
étudié le contenu du discours interne automatique des athlètes selon le genre, le type de sport, le
niveau (compétiteur ou récréatif) et le contexte. Ils ont observé que de façon générale, les athlètes
utilisent surtout un discours interne automatique positif plutôt que négatif. De plus, il semble que
les athlètes de sport individuel ont davantage recours au discours interne automatique que les
athlètes de sport d’équipe. Afin d’expliquer ces résultats, Hardy et al. avancent que les athlètes en
sports individuels ressentent davantage le besoin de se parler puisqu’ils sont les seuls responsables
de leur performance. Les auteurs ont également observé que la fréquence d’utilisation du discours
interne automatique est plus importante en contexte de compétition qu’en entraînement, le contexte
de compétition suscitant davantage de pensées puisqu’il revêt généralement une plus grande
importance pour l’athlète que les entraînements. De plus, la majorité du discours interne
automatique employé par les athlètes n’est pas exprimé à haute voix. L’étude n’a pas permis de
constater la présence d’une différence selon le genre et le niveau des athlètes. De leur côté, dans le
but de détailler la nature du discours interne automatique, Latinjak, Zourbanos, Lopez-Ros et
Hatzigeorgiadis (2014) ont demandé à des athlètes universitaires de différentes disciplines de
rappeler leur discours interne en lien avec des situations sportives significatives (ayant engendré des
émotions agréables ou désagréables). Les résultats ont montré que le contenu du discours interne
automatique des athlètes concerne principalement l’évaluation, la description ou l’explication
d’événements passés (e.g., « je n’ai pas été chanceux ») ou la prédiction d’événements futurs (e.g.,
« ça va bien se passer »).
En réponse au manque de données qualitatives riches au sujet de l’utilisation du discours interne
automatique par les athlètes d’élite en compétition, Miles et Neil (2013) ont interrogé des joueurs
d’élite de cricket en compétition sur le contenu de leur discours interne automatique à l’aide d’une
méthodologie qualitative novatrice. Pour ce faire, les auteurs ont filmé la performance des cinq
participants et les ont rencontrés une semaine plus tard afin de les interroger en profondeur sur leur
discours interne automatique. L’entretien a porté sur six événements clés de la partie (e.g., un
changement de lanceur). Le joueur était invité à visionner l’enregistrement de sa performance afin
de mieux se la rappeler et ainsi rapporter son discours interne automatique. Les résultats indiquent
que le discours interne automatique des athlètes varie considérablement au cours d’une performance
selon différents événements. De plus, les résultats révèlent que les athlètes ont recours au discours
interne cognitif pour diriger leur attention et au discours interne motivationnel afin de gérer
l’anxiété et améliorer leur confiance en soi. Finalement, le discours interne des joueurs de cricket se
présente sous la forme d’une narration fluide et continue (i.e., phrases complètes) et est utilisé
principalement afin d’évaluer le jeu et les opportunités pour marquer un point.
46
Sur le plan de la structure, des auteurs (Gammage, Hardy, & Hall, 2001 ; Hardy et al., 2001) ont
documenté à l’aide de questionnaires, quatre aspects liés à l’utilisation du discours interne
automatique d’athlètes universitaires et d’athlètes pratiquant dans un contexte sportif récréatif1 : (a)
où le discours interne automatique est-il utilisé, (b) quand l’utilisent-ils, (c) quel en est le contenu et
(d) pourquoi l’utilisent-ils. En ce qui concerne les endroits où le discours interne automatique est
utilisé, les résultats indiquent que les participants l’utilisent non seulement dans des environnements
sportifs (e.g., dans les vestiaires), mais aussi dans des environnements non sportifs (e.g., à la
maison). Au sujet des moments d’utilisation, les participants rapportent utiliser le discours interne
automatique surtout en contexte de compétition, mais également lors des entraînements. Quant à
son contenu, les auteurs ont identifié trois principaux aspects : la nature (positive et négative), la
syntaxe (mots clés, phrases courtes et phrases complètes) et l’expression (exprimé à la première
personne ou à la deuxième personne). Finalement, en ce qui concerne les raisons d’utilisation du
discours interne automatique, les participants rapportent deux principales fonctions : une fonction
cognitive (augmenter la concentration et améliorer la technique) et une fonction motivationnelle
(augmenter la motivation et réguler les émotions).
En parallèle à ces études descriptives, les résultats de l’étude ayant permis de développer
l’Automatic Self-Talk Questionnaire for Sports (ASTQS) fournissent un éclairage intéressant au
sujet de la forme que peut prendre le discours interne automatique chez les athlètes (Zourbanos,
Hatzigeorgiadis, Chroni, Theodorakis, & Papaioannou, 2009). Dans une étape initiale conduisant au
développement du questionnaire, les auteurs ont demandé à 355 athlètes compétiteurs de différentes
disciplines de noter rétrospectivement par écrit le contenu de leur discours interne automatique. Au
terme de l’étude, les résultats de l’analyse factorielle ont permis d’identifier huit catégories de
discours interne automatique. D’une part, on retrouve quatre catégories positives : activation
psychologique (e.g., « aller ! »), contrôle de l’anxiété (e.g., « calme-toi »), confiance (e.g., « fais de
ton mieux ») et instruction (e.g., « concentre-toi sur ta technique »). D’autre part, on retrouve quatre
catégories négatives : inquiétudes (e.g., « je vais perdre »), désengagement (e.g., « je veux partir
d’ici »), fatigue somatique (e.g., « je suis fatigué ») et pensées impertinentes (e.g., « j’ai faim »). Ces
résultats suggèrent que le contenu du discours interne automatique des athlètes est varié et peut
servir plusieurs fonctions.
1 Dans les études scientifiques nord-américaines, le contexte sportif récréatif réfère à la pratique régulière d’un sport pour le plaisir plutôt
que dans le but premier de participer à des compétitions. Dans ce contexte, on retrouve des athlètes de tous les âges, enfants et adultes (Trudel & Gilbert, 2006). Cette nomenclature est similaire à celle proposée par un chercheur de l’Angleterre, John Lyle (Lyle, 2002).
47
Les facteurs qui influencent le discours interne automatique des athlètes
L’étude des facteurs qui influencent la nature et la structure du discours interne automatique des
athlètes est importante car elle permet d’identifier des pistes d’intervention sur les facteurs qui
permettraient d’optimiser le discours interne automatique. Parmi les facteurs personnels pouvant
influencer le discours interne automatique, la personnalité de l’athlète serait un facteur
particulièrement influant alors que certaines études révèlent que les circonstances du jeu (e.g.,
marquer un but), le contexte (e.g., entraînement, compétition) et le rôle de l’entraîneur seraient des
facteurs situationnels déterminants.
Burton, Gillham et Glenn (2012) se sont intéressés à la personnalité comme antécédent du discours
interne automatique auprès d’athlètes féminines de soccer faisant partie d’un programme de
développement olympique. Reprenant les principes de la théorie des buts d’implication (Ames,
1992), Burton et al. ont séparé des joueuses de soccer en trois groupes selon leur style
motivationnel : (a) orienté vers la maîtrise, (b) orienté vers la performance et (c) orienté vers
l’évitement de l’échec. Les auteurs ont observé une fréquence plus élevée d’utilisation du discours
interne automatique positif dans les groupes de participantes avec un style motivationnel orienté
vers la maîtrise et orienté vers la performance par rapport au groupe de participantes ayant un style
motivationnel orienté vers l’évitement de l’échec.
Van Raalte, Cornelius, Brewer et Hatten (2000) ont exploré la relation entre les circonstances du jeu
et le discours interne automatique observable de joueurs de tennis en compétition dans le cadre de
quatre tournois. Ils ont observé que les circonstances du jeu, tel que le fait d’avoir marqué un point
ou d’être responsable du service, étaient associées au discours interne automatique subséquent.
Ainsi, les auteurs ont noté qu’à la suite d’une perte de points, 78 % des participants utilisaient un
discours interne automatique à valence négative, alors que les autres participants utilisaient un
discours interne automatique positif ou un discours interne délibéré. Ils ont également relevé que les
circonstances favorables du jeu (e.g., gagner un point) prédisaient l’utilisation d’un discours interne
automatique positif pour 68 % des participants. Sur la base de ces observations, les auteurs
concluent que les athlètes utilisent davantage le discours interne automatique positif et négatif dans
des situations requérant beaucoup de ressources cognitives (e.g., la pression d’effectuer le service
ou tout juste après avoir perdu un point). Conroy et Metzler (2004) ont constaté quant à eux, que
des étudiants pratiquant leur sport dans un contexte récréatif rapportent utiliser un discours interne
automatique plus positif que négatif lors d’un succès comparativement à une situation d’échec.
Hatzigeorgiadis et Biddle (2008) se sont intéressés aux divergences entre les objectifs que se fixent
48
des coureurs et leur performance réelle en tant que prédicteur de leur discours interne automatique.
Ils ont remarqué une relation forte entre ces discordances et le recours au discours interne
automatique négatif. L’ensemble de ces résultats révèle que ce qui se passe durant une performance
sportive a une influence importante sur le contenu du discours interne automatique des athlètes.
Le contexte de compétition constitue un autre facteur situationnel ayant une influence sur le
discours interne automatique. En effet, les athlètes rapportent recourir au discours interne
automatique plus souvent en compétition qu’en contexte de pré-saison (Hardy et al., 2001 ; Hardy et
al., 2005b). Par exemple, Hardy, Hall, Gibbs et Greenslade (2005) ont observé une fréquence
rapportée d’utilisation du discours interne automatique plus grande en saison de compétition qu’en
pré saison. Les auteurs indiquent que cette plus grande fréquence d’utilisation du discours interne
automatique s’explique par l’augmentation de l’importance de l’enjeu. En effet, l’enjeu dans une
compétition s’avère plus important que dans un entraînement de pré-saison.
Finalement, un facteur important qui influencerait le discours interne automatique des athlètes
concerne l’attitude et les comportements de l’entraîneur. Par exemple, Zourbanos, Theodorakis et
Hatzigeorgiadis (2006) ont observé une relation entre les comportements négatifs des entraîneurs et
un discours interne automatique négatif teinté de pensées orientées vers l’échec chez les athlètes.
Une étude subséquente réalisée par les mêmes auteurs a révélé que les commentaires positifs des
entraîneurs sont associés au discours interne automatique positif des athlètes alors que les
comportements négatifs des entraîneurs sont corrélés à l’utilisation d’un discours interne
automatique négatif chez l’athlète (Zourbanos, Hatzigeorgiadis, & Theodorakis, 2007). Zourbanos
et al. (2011) se sont intéressés au rôle du support social fourni par l’entraîneur (i.e., le support perçu
par les athlètes) en relation avec l’utilisation du discours interne automatique chez les athlètes. Les
résultats révèlent une relation forte entre, d’une part, le support émotionnel et le support à l’estime
de soi fourni par les entraîneurs et, d’autre part, l’emploi du discours interne automatique positif et
négatif par les athlètes. En résumé, ces résultats indiquent que l’entraîneur a une influence
importante sur le discours interne automatique des athlètes.
Limites des études sur le discours interne automatique
Une limite importante des études sur le discours interne automatique, et qui est souvent rapportée
par les auteurs, concerne la mesure du discours interne automatique (e.g., Burton et al., 2013 ;
Hardy et al., 2001 ; Zourbanos et al., 2011). Tel que mentionné précédemment, la plupart des
auteurs ont utilisé des questionnaires autorapportés auprès d’un nombre élevé d’athlètes de
différentes disciplines malgré les limites y étant associées (Gammage et al., 2001 ; Hardy et al.,
49
2001 ; Zell, Warriner, & Albarracan, 2011 ; Zourbanos et al., 2011). À ce sujet, des auteurs
soulignent la difficulté d’avoir accès au contenu du discours interne automatique des athlètes et
indiquent que le fait de fournir des exemples de mots clés aux athlètes influence possiblement le
discours interne automatique rapporté par ces derniers (Gammage et al., 2001 ; Hardy et al., 2001).
Une seconde limite concerne le fait que l’importance pour l’athlète de la signification du discours
interne employé est rarement prise en considération. Or, les résultats d’une étude visant à vérifier
l’accord entre des athlètes et des chercheurs concernant le classement du discours interne selon son
contenu ont révélé qu’elle était cohérente dans seulement 50 % des cas (VanRaalte, Cornelius,
Copeyskey, & Brewer, 2015). Ces résultats suggèrent qu’il est important de questionner les athlètes
sur la signification de leur discours interne afin de connaître l’impact sur leurs émotions et leurs
comportements (Bell & Hardy, 2009 ; Hamilton et al., 2007 ; Hardy et al., 2001). À ce titre,
l’emploi des termes positifs et négatifs pour classer le discours interne automatique des athlètes
devrait être reconsidéré car cette classification ne tient pas compte des différences individuelles. Par
exemple, certains athlètes perçoivent qu’un discours interne automatique négatif est bénéfique à
leur performance puisqu’il leur permet de relâcher la tension (Van Raalte et al., 2000). Il est
possible d’étendre cette critique en mentionnant qu’il est fondamental de bien distinguer le contenu
du discours interne automatique de sa fonction. Cette distinction a été peu effectuée jusqu’à présent.
Finalement, il importe de mentionner que puisque la plupart des études sur les antécédents du
discours interne automatique reposent sur des analyses corrélationnelles, il n’est pas possible
d’établir de liens de causalité.
Résultats de recherche sur le discours interne délibéré
La majorité des études réalisées sur le discours interne délibéré depuis les 15 dernières années
concerne l’efficacité de cette stratégie sur des variables en lien avec la performance sportive. Il
s’agit donc pour la plupart d’études expérimentales, quasi expérimentales ou d’interventions testant
l’efficacité de phrases ou mots, déterminés la plupart du temps par les chercheurs, lors d’une
performance réalisée par des athlètes de différents niveaux compétitifs. L’objectif de ces études vise
principalement le développement de stratégies de discours interne délibéré afin d’améliorer la
performance sportive via le contrôle d’une variable précise telle que la motivation. Cette section
présente les principaux résultats de ces études, puis leurs principales limites.
Des études ont porté sur l’effet du discours interne délibéré positif et négatif sur la performance.
L’efficacité d’un discours interne délibéré positif pour optimiser la performance a été démontrée
dans quelques études avec différentes tâches et plusieurs niveaux de difficulté. Par exemple, dans
50
une étude où ils ont laissé le choix aux participants de choisir eux-mêmes leur discours interne
délibéré, Hamilton, Scott et MacDougall (2007) ont observé une augmentation significativement
supérieure de la performance à une tâche d’endurance sur vélo stationnaire chez les participants
ayant utilisé un discours interne délibéré positif par rapport à ceux utilisant un discours négatif.
D’autres auteurs ont cependant obtenu des résultats n’appuyant pas l’utilisation d’un discours
interne délibéré positif. Par exemple, Harvey, Van Raalte et Brewer (2002) n’ont pas observé de
différence significative entre les participants utilisant un discours interne délibéré positif assigné et
ceux utilisant un discours négatif dans une tâche évaluant la précision d’un coup au golf. Bien que
des différences méthodologiques ou conceptuelles peuvent expliquer ces résultats, ces études
suggèrent que la signification du discours interne délibéré pour l’athlète est importante. Par
exemple, Harvey et al. (2002) ont demandé aux participants d’utiliser un discours interne délibéré
positif qui leur avait été assigné et ce, même s’ils ne se sentaient pas nécessairement d’humeur
positive.
Basés sur les travaux de Hardy et al. (2001) au sujet des deux principales fonctions du discours
interne (motivationnelle et cognitive), des chercheurs ont étudié l’efficacité de l’un ou de ces deux
types de discours interne sur différentes variables. Ainsi, les auteurs ont étudié l’effet du discours
interne délibéré sur la performance à une tâche précise (e.g., Araki & Mintah, 2006), sur
l’apprentissage d’une nouvelle tâche (e.g., Aghdasi & Touba, 2012; Zourbanos, Hatzigeorgiadis,
Bardas, & Theodorakis, 2013), sur l’attention (e.g., Hatzigeorgiadis, Theodorakis, & Zourbanos,
2004), sur le sentiment d’efficacité personnelle (e.g., Chang et al., 2014; Kolovelonis, Goudas, &
Dermitzaki, 2012), sur le temps de réaction (e.g., Boroujeni & Ghaheri, 2011), sur la perception de
l’effort (e.g., Blanchfield, Hardy, De Morree, Staiano, & Marcora, 2014) et sur l’anxiété (e.g.,
Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Mpoumpaki, & Theodorakis, 2009). Les résultats de ces études
appuient généralement l’efficacité du discours interne délibéré, mais un débat persiste quant au type
de discours interne délibéré (motivationnel ou cognitif) qui devrait être utilisé et en quelle
circonstance. De plus, les études portant sur le discours interne délibéré ont fourni des résultats
inconsistants concernant l’efficacité du discours interne délibéré pour améliorer la performance
sportive (Theodorakis, Hatzigeorgiadis, & Zourbanos, 2012). Par exemple, Harvey et al. (2002)
n’ont pas obtenu de différences significatives entre le recours au discours interne délibéré et un
groupe contrôle en ce qui a trait à la précision d’un coup au golf. Dans le cadre d’une méta analyse
sur l’efficacité du discours interne délibéré, Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Galanis et Theodorakis
(2011) ont conclu en une taille d’effet positive modérée (d =.48). De plus, l’efficacité du discours
interne délibéré semble meilleure lorsqu’il s’agit de l’apprentissage d’une nouvelle tâche (d =.73)
51
par rapport aux tâches bien maîtrisées (d =.41) et pour les tâches demandant de la précision (d =.67)
versus des tâches d’endurance (d =.26). Ces résultats témoignent de l’efficacité variable du discours
interne délibéré dans les études effectuées jusqu’à présent.
S’intéressant aux différences entre les fonctions motivationnelles et cognitives du discours interne
délibéré, Theodorakis et al. (2000) ont proposé l’hypothèse que ces fonctions influenceraient la
performance par l’entremise de mécanismes différents. Selon cette hypothèse, la fonction cognitive
du discours interne délibéré serait plus efficace dans le cas de tâches de précision ou techniques
(e.g., lancer de fléchette, golf) alors que la fonction motivationnelle serait plus efficace dans le cas
de tâches d’endurance ou de puissance musculaire (e.g., cyclisme, course à pied, ski de fond, saut
en longueur). Ainsi, l’emploi d’un discours interne motivationnel a conduit à une amélioration de la
performance à une tâche d’endurance (10 km sur un vélo stationnaire) en comparaison avec
l’emploi d’un discours interne délibéré au contenu neutre chez des athlètes pratiquant un sport en
contexte récréatif (Barwood, Corbett, Wagstaff, Mcveigh, & Thelwell, 2014). Pour leur part,
Kolovelonis, Goudas et Dermitzaki (2009) ont voulu tester l’hypothèse de la demande de la tâche
en évaluant l’impact de ces deux types de discours interne délibéré sur une tâche impliquant
l’endurance et la force physique (faire des pompes) et sur une tâche technique (passe du ballon)
auprès d’élèves de cinquième et sixième années du primaire. Les auteurs ont observé une efficacité
comparable des deux types de discours interne délibéré dans la tâche technique alors que le type
motivationnel a montré un impact significativement supérieur au type cognitif dans l’épreuve de
pompes. Les auteurs ont conclu que les différents types de discours interne délibéré pourraient
opérer selon des mécanismes différents (via l’augmentation de l’attention dans le cas du type
cognitif et par l’entremise de la confiance en soi dans le cas du type motivationnel) et avoir un effet
différent selon la nature de la tâche, appuyant ainsi l’hypothèse proposée par Theodorakis et al.
(2000). Des résultats similaires ont été obtenus par Chang et al. (2014) auprès d’adolescents suivant
un cours de softball. En effet, les types de discours interne ont montré une efficacité comparable
dans une tâche de précision de lancer alors que le discours interne motivationnel s’est montré plus
efficace que le discours interne cognitif dans une tâche de puissance de lancer.
D’autres auteurs n’ont pas constaté de différence entre le type motivationnel et cognitif (e.g.,
Hatzigeorgiadis et al., 2008 ; Kolovelonis et al., 2012). Par exemple, les deux types de discours
interne délibéré ont montré une efficacité comparable pour la performance en saut en hauteur (Tod,
Thatcher, McGuigan, & Thatcher, 2009). De plus, s’appuyant sur les théories attentionnelles
suggérant qu’un discours interne délibéré peut nuire à la performance pour des gestes bien
maîtrisés, Hardy, Begley et Blanchfield (2014) ont étudié l’efficacité des deux types de discours
52
interne délibéré selon le niveau de maîtrise chez des athlètes expérimentés. Les auteurs ont comparé
la précision d’un tir chez des joueurs de football gaélique expérimentés selon quatre conditions : (a)
discours interne délibéré motivationnel et tir avec le pied dominant, (b) discours interne délibéré
cognitif et tir avec le pied non dominant, (c) discours interne délibéré cognitif et tir avec le pied
dominant et (d) discours interne délibéré motivationnel et tir avec le pied non dominant. Quand le
tir est exécuté avec le pied dominant, le discours interne délibéré motivationnel donne lieu à un tir
d’une plus grande précision que le discours interne délibéré cognitif. À l’opposé, quand le tir est
exécuté avec le pied non-dominant, il n’y a pas de différence dans la précision du tir entre les deux
types de discours. Bien que la direction de l’attention n’a pas été directement mesurée dans cette
étude, les auteurs suggèrent qu’une attention dirigée vers l’exécution de son geste peut nuire à la
performance d’une habileté maîtrisée, tel que proposé par certaines théories attentionnelles (e.g.,
Masters & Maxwell, 2008). Ainsi, Hardy et al. remettent en question le rationnel de l’utilité du
discours interne délibéré cognitif pour les athlètes expérimentés. Ces résultats équivoques suggèrent
qu’il existe possiblement un lien entre le type de discours interne délibéré et le type d’habiletés
impliquées dans la tâche, mais il n’est pas possible actuellement d’émettre des conclusions claires à
ce sujet.
Limites des études sur le discours interne délibéré
En premier lieu, il importe de mentionner qu’il existe des différences méthodologiques importantes
entre les études portant sur le discours interne délibéré, ce qui invite le lecteur à être prudent dans
l’interprétation des résultats des études. D’abord, différents protocoles de recherche ont été
employés par les chercheurs dont principalement des protocoles quasi expérimentaux incluant une
mesure post intervention. Très peu d’études randomisées contrôlées ont été réalisées (McCormick,
Meijen, & Marcora, 2015 ; Tod, Hardy, & Oliver, 2011). Il s’agit d’une limite sachant que ce type
d’études fournit les évidences d’efficacité les plus robustes. De plus, les tâches utilisées dans les
études varient considérablement d’une étude à l’autre, certains auteurs utilisant des tâches de
précision comme le lancer de fléchette alors que d’autres utilisent des tâches d’endurance comme le
temps d’un parcours de course.
Mentionnons également que certains auteurs dégagent les conclusions de leur étude à partir de
données recueillies auprès d’athlètes de différents niveaux compétitifs (i.e., athlètes débutants de
niveau régional comparés à des athlètes d’élite de niveau national) alors que d’autres ont recours à
des étudiants pour former leur échantillon. À ce sujet, Hardy et al. (2014) ont souligné le manque
d’études réalisées auprès d’athlètes d’élite. Or, tel que mentionné précédemment, certaines théories
53
importantes provenant de la littérature sur l’attention suggèrent que le fait de porter consciemment
son attention sur un geste moteur chez des athlètes expérimentés s’avère nuisible pour la
performance (e.g., Beilock, Carr, MacMahon, & Starkes, 2002; Wulf & Prinz, 2001). Cela suggère
donc qu’il existe des différences importantes à prendre en considération selon le niveau d’expertise
des athlètes.
Le contexte d’évaluation varie également beaucoup entre les études, certaines mesurant la
performance en contexte écologique (contexte de compétition formelle ou d’entraînement) et
d’autres en contexte de laboratoire (e.g., simulation de compétition). Ainsi, les résultats obtenus en
contextes d’entraînement ou de compétitions simulées sur le terrain ne peuvent être généralisés aux
contextes de compétitions réels.
Pour illustrer cette diversité dans les aspects méthodologiques des études portant sur le discours
interne délibéré, une recension des écrits récente portant sur la relation entre le discours interne
délibéré et la performance sportive (Tod, Hardy, & Oliver 2011) indique que 67 % des 47 articles
de la recension portent uniquement sur le discours interne délibéré de type cognitif alors que 33 %
des études portent sur le discours interne délibéré de type motivationnel seul ou en comparaison
avec le type cognitif. Par ailleurs, l’échantillon des études est composé d’étudiants pour 44 % des
articles alors que seulement 21 % des études ont été réalisées auprès d’athlètes d’élite, 13 % auprès
d’adultes compétiteurs, 11 % auprès d’athlètes débutants, 11 % auprès d’un échantillon formé de
jeunes enfants. En ce qui concerne le contexte de la réalisation des études, 23 % ont été réalisées en
contexte de laboratoire, 68 % ont été menées en contexte d’entraînement, de pratique ou d’essai sur
le terrain alors que seulement 6 % des études ont été réalisées en contexte de compétition ou de pré
compétition. Le contexte de la réalisation de l’étude était ambigu pour 3 % des études. Ces
différences limitent ainsi grandement la généralisation des résultats à différents sports, contextes et
niveaux d’expertise.
Outre ces différences méthodologiques importantes limitant la généralisation des résultats, d’autres
limites peuvent être soulignées. Parmi celles-ci, on retrouve la difficulté de s’assurer que les
participants n’ont pas utilisé d’autres discours internes que celui assigné, l’absence de considération
pour les différences individuelles, la possibilité que les résultats de l’étude s’expliquent par d’autres
facteurs, l’absence de familiarisation des athlètes avec l’intervention et l’utilisation d’un seul temps
de mesure. Finalement, en plus des limites qui viennent d’être énoncées, Theodorakis et al. (2012),
évoquent un manque de clarté conceptuelle. Cet élément est important et rejoint la critique adressée
précédemment concernant la conceptualisation du discours interne.
54
Perspectives de recherche future
La revue critique des études sur les discours internes automatique et délibéré rend compte de l’état
des connaissances à ce jour. Des études futures sont nécessaires afin d’améliorer notre
compréhension de la relation entre les discours internes automatique et délibéré et la performance
sportive. D’abord, concernant le discours interne automatique des athlètes, les pensées survenant à
l’esprit des athlètes d’élite en compétition gagneraient à être étudiées davantage. Ces études
devraient prendre en compte les facteurs qui influencent le discours interne automatique des athlètes
ainsi que la signification de ce discours et ses conséquences en termes d’émotions et de
comportements chez l’athlète.
L’étude des facteurs qui influencent le discours interne automatique est une avenue de recherche
importante afin de contribuer notamment aux avancements théoriques sur le discours interne. À ce
sujet, il serait pertinent d’explorer l’influence d’autres facteurs jusqu’à présent peu étudiés
susceptibles d’influencer le contenu et la signification du discours interne automatique des athlètes.
Par exemple, alors que l’importance de l’influence de l’entraîneur a été étudiée, l’influence des
parents sur le discours interne automatique des athlètes n’a pas fait l’objet d’étude jusqu’à présent.
La prise en considération du sport, du contexte de la pratique sportive, du niveau d’expertise et des
différences individuelles est également importante. Ces études auraient avantage à s’inspirer de
méthodologies alternatives (méthodes qualitatives) afin de laisser place à l’expérience des athlètes
qui peut s’avérer complexe et variée.
En ce qui concerne les études sur le discours interne délibéré, davantage d’études auprès d’athlètes
d’élite en compétition permettraient d’émettre des conclusions plus spécifiques à ce public. L’étude
du discours interne délibéré en contexte de compétition demeure toutefois un défi de taille compte
tenu des particularités du contexte qui limitent le contrôle pouvant être exercées sur des variables
confondantes (e.g., l’anxiété de performance vécue par les participants).
Finalement, la littérature sur les discours internes automatique et délibéré peut être critiquée
notamment pour son manque de fondement théorique (e.g., Hardy & Hall, 2006 ; Longstaff, 2011 ;
Theodorakis et al., 2012) susceptible de contribuer en partie à l’absence de conclusions claires au
sujet de l’efficacité de ces discours. Ainsi, l’étude des mécanismes d’action des discours internes
automatique et délibéré est une perspective prioritaire de recherche afin de mieux comprendre la
relation entre le discours interne et la performance sportive. Par ailleurs, Hardy, Begley et
Blanchfield (2015) soulignent l’intérêt de se tourner vers les théories connexes en psychologie du
55
sport (e.g., théories attentionnelles) rejoignant l’étude du discours interne afin d’améliorer notre
compréhension du lien entre le discours interne et la performance sportive.
Conclusion et implications pratiques
Pour conclure, l’étude du discours interne, qu’il soit automatique ou délibéré, est un domaine de
recherche prometteur en psychologie du sport vu son influence sur la pratique sportive des athlètes.
Cependant, tel qu’en rendent compte les perspectives de recherche future proposées, plusieurs
considérations s’avèrent importantes afin de guider l’évolution de ce champ de recherche.
Au plan des implications pratiques, la littérature propose que le discours interne automatique négatif
peut s’avérer fonctionnel pour certains athlètes dans certaines conditions. Il est donc important de
considérer des facteurs tels que le sport pratiqué, le niveau d’expertise et les préférences
individuelles avant de suggérer des stratégies pour modifier ou contrôler le discours interne
automatique.
De plus, malgré l’absence de conclusions claires concernant l’hypothèse de la demande de la tâche
proposée par Theodorakis et al. (2000), le choix de la stratégie de discours interne utilisée devrait en
partie déprendre de la variable que l’on souhaite influencer. En effet, les demandes motivationnelles
et attentionnelles sont susceptibles de varier considérablement d’un athlète à l’autre (e.g., un golfeur
professionnel versus un coureur débutant) et du même coup, les stratégies de discours interne
délibéré qui seront envisagées.
Finalement, l’utilisation du discours interne délibéré requiert notamment une bonne connaissance de
la littérature et des théories connexes au sujet de l’attention (e.g.,Masters & Maxwell, 2008). En
effet, ces théories sont importantes à prendre en considération puisqu’elles remettent en question le
rationnel de l’utilisation du discours interne délibéré cognitif en contexte de compétition et invite à
être prudent au sujet du recours à des stratégies pour modifier ou contrôler le discours interne
automatique. Tenant compte de ces théories, les approches basées sur la pleine conscience
(mindfulness; Kabat-Zinn, 1994) semblent être une alternative intéressante aux approches
traditionnelles de contrôle des cognitions parmi lesquelles figure le discours interne délibéré. Dans
ces approches considérées comme faisant partie de la troisième vague des thérapies cognitives-
comportementales, les pensées déplaisantes ou dysfonctionnelles sont simplement constatées dans
le moment présent, accueillies et acceptées, plutôt que contrôlées ou supprimées (Gardner & Moore,
2004 ; Hayes Strosahl, & Wilson 1999).
56
Il serait toutefois prématuré de conclure que les techniques de contrôle du discours interne devraient
être évitées, les résultats présentés précédemment montrant des évidences que ces techniques
peuvent être efficaces (Hatzigeorgiadis et al., 2011 ; Tod et al., 2011). L’étude des mécanismes
d’action du discours interne, qu’il soit automatique ou délibéré, permettra de fournir des
recommandations plus précises quant à l’utilisation du discours interne pour optimiser la
performance sportive et le bien-être psychologique des athlètes.
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63
Chapitre 3: Investigation of the self-talk of elite junior
tennis players in a competitive setting
64
Résumé
L’objectif de cette étude était d’explorer le contenu du discours interne de joueurs de tennis d’élites
juniors en relation avec les émotions vécus pour les moments jugés marquants durant au moins
deux matchs lors d’un tournoi. S’appuyant sur l’enquête narrative, des entretiens semi-structurés ont
été réalisés auprès de six joueurs de tennis 30 minutes après leur dernier match. Durant ces
entretiens, les participants ont été interrogé en profondeur au sujet de leur discours interne et de
leurs émotions pour les moments jugés importants de leur match. L’analyse thématique a révélé la
présence de 8 catégories principales de discours interne : (a) émotion positive, (b) inquiétudes, (c)
ruminations, (d) pression de performance, (e) désengagement, (f) motivationnel, (g) cognitif et (h)
contrôle émotionnel. Les ruminations et le discours interne concernant la pression de performer sont
des catégories émergentes. La méthodologie employée a permis d’obtenir un portrait riche et
détaillé de l’expérience de ces athlètes d’élite dans un contexte de compétition réel, permettant
d’améliorer notre compréhension du discours interne en relation avec les émotions. Les résultats de
cette étude sont interprétés et discutés à la lumière des avancées récentes sur le discours interne.
Des recommandations pratiques de même que des avenues de recherche sont finalement proposées.
65
Investigation of the Self-Talk of Elite Junior Tennis Players in a Competitive Setting
Véronique Boudreault, Christiane Trottier, and Martin. D. Provencher
Université Laval
Author Note
Véronique Boudreault, École de psychologie, Université Laval ; Christiane Trottier,
Département d’éducation physique, Université Laval ; Martin.D. Provencher, École de psychologie,
Université Laval.
Correspondence concerning this article should be addressed to Véronique Boudreault, École
de psychologie, Université Laval, Québec (Québec), Canada. Pavillon Félix-Antoine-Savard, 2325
rue des Bibliothèques, G1V 0A6.
E-mail : [email protected]
Accepted: June 13, 2018
66
Abstract
This study aims to explore the content of self-talk of junior elite tennis players in relation with
emotions for key events occurring during at least two matches played at a major tournament.
Following a narrative inquiry strategy, semi-structured interviews were conducted with six junior
elite players within 30 minutes following their last match. Data were analyzed using a thematic
analysis method, revealing eight main categories of self-talk used by these athletes: (a) positive
emotion expression, (b) worry, (c) rumination, (d) performance pressure, (e) disengagement, (f)
motivational, (g) instructional, and (h) emotional control. Rumination and performance pressure
were found to be novel emergent categories. The methodological approach employed allowed for an
in-depth investigation of these elite athletes' experiences in an actual competitive setting, providing
a deeper understanding of self-talk in relation to emotions. The results are discussed in reference to
recent advances in the self-talk literature. Practical recommendations and avenues for future
research are proposed.
Keywords: self-talk, narrative inquiry, thematic analysis, elite athletes, tennis
67
Introduction
Research studies on self-talk have increased significantly over the past 20 years (Hardy, Comoutos,
& Zourbanos, 2018). Currently, two main perspectives are recognized among researchers: (a)
automatic self-talk that refers to thoughts or verbalizations the athletes address themselves, and (b)
strategic self-talk that refers to cognitive or motivational strategies the athletes use to enhance
performance or improve well-being (Theodorakis, Hatzigeorgiadis, & Zourbanos, 2012). In light of
this recent distinction, Hardy and Zourbanos (2016) defined self-talk as:
“… statements, phrases or cue words addressed to the self that can be said automatically or
very strategically, either out loud or silently, phrased positively or negatively, having an
instructional or motivational purpose, an element of interpretation, and incorporating some
of the same grammatical features associated with everyday speech” (p. 450).
According to this definition, self-talk is a multidimensional concept that can take different forms
(e.g., phrases or key words, positive or negative valence) and thus the content is subject to
interpretation.
Hardy, Oliver, and Tod (2009) were the first to propose a model of how personal and
socioenvironmental factors influence self-talk and, in turn, how self-talk influences performance.
Recently, new conceptual models of self-talk have emerged thereby improving our understanding of
how self-talk influences athlete performance. On the one hand, Latinjak, Zourbanos, López-Ros,
and Hatzigeorgiadis (2014) developed a conceptual model specifically addressing automatic self-
talk. These authors distinguish between two types of automatic self-talk: (a) spontaneous self-talk
and (b) goal-directed self-talk. Spontaneous self-talk refers to “unintended, nonworking,
noninstrumental statements that come to mind unbidden and effortless but, nevertheless, linked to
the task or activity at hand and relevant contextual stimuli” (Latinjak, Hatzigeorgiadis, &
Zourbanos, 2017, p. 151). This spontaneous form of self-talk represents the automatic expression of
the athlete’s psychological state (e.g., I am scared to lose). Goal-directed self-talk refers to
“statements deliberately employed toward solving a problem or making progress on a task”. This
self-talk can take the form of self-instructions that the athlete addresses to himself in order to
improve concentration and motivation (e.g., focus on the ball).
On the other hand, Van Raalte, Vincent, and Brewer (2016a) improved the original model of Hardy
et al. (2009) by applying dual process theories to self-talk and found that self-talk is conceived as
68
two resource-limited internal language systems with different functions. System 1 corresponds to
self-talk that arises spontaneously in the athlete’s mind, representing an immediate cognitive
interpretation of an emotionally charged experience (spontaneous automatic self-talk). System 2 is
responsible for planning and regulation. It generates deliberate proactive (strategic self-talk) or
reactive instructional and motivational self-talk (goal-directed automatic self-talk). The proactive
function refers to self-talk used by the athlete for a specific purpose, whereas the reactive function
is a result of an interpretation of the information generated by the spontaneous self-talk that arises in
System 1. For example, spontaneous self-talk in System 1 may serve to express frustration (e.g.,
“Oh no!”), which could then generate a reactive response from System 2 (e.g., “I’m no good”). The
athlete is then able to react proactively, using instructional self-talk, in order to refocus (e.g., “Relax
your shoulders”). Although the authors use different terminologies and rely on different theoretical
foundations, the conceptual models of Van Raalte et al. and Latinjak et al. (2014) offer a similar
understanding of self-talk. Furthermore, the authors make a clear distinction between automatic
self-talk and strategic self-talk, which allows to better circumscribing of these two research
avenues. While several studies have focused on the effectiveness of strategic self-talk, fewer have
focused on automatic self-talk. Future research studies should explore this avenue to gain a better
understanding of how athletes’ self-talk naturally occurs.
To date, studies on the content of automatic self-talk mainly sought to document it according to the
valence (positive or negative), function (motivational or instructional), or both (Hardy, Gammage,
& Hall, 2001; Zourbanos et al., 2015; Van Dyke, Van Raalte, Mullin, & Brewer, 2018; Zourbanos,
Hatzigeorgiadis, Chroni, Theodorakis, & Papaioannou, 2009). Results of studies on the valence of
self-talk reveal that positive self-talk is usually associated with a better performance (Van Dyke et
al., 2018; Van Raalte, Brewer, Rivera, & Petitpas, 1994). Concerning the function of automatic self-
talk, research findings indicate that self-talk is used by athletes mainly for motivational or
instructional reasons (Latinjak, 2018; Zourbanos et al., 2009). Results also indicate that the content
of self-talk alone cannot inform the function of self-talk since two athletes may say the same thing
and have a different interpretation of the content (Hardy et al., 2001). These studies on automatic
self-talk were mainly conducted retrospectively using auto-reported questionnaires. The use of
questionnaires, although pertinent for obtaining quantitative data, has limitations when studying
self-talk in a competitive setting. For example, some form of automatic self-talk (i.e.,
spontaneous/system 1) occurs without conscious effort making it difficult for the athletes to
accurately remember it (Hulburt & Heavey, 2015). In addition, the measurement of self-talk during
competition can be complex due to the obstacles of the sport setting and the precautions needed to
69
not distract the performing athletes. Furthermore, the questionnaires used in self-talk are not
specific to elite athletes or athletes who compete in a particular sport setting.
To our knowledge, very few studies have focused on self-talk using the conceptual description of
Latinjak and collaborators (2014) about the spontaneous and goal-directed automatic forms of self-
talk. A few of the studies conducted by Latinjak and his colleagues support this conceptualization
and account for differences between spontaneous and goal-directed self-talk (e.g., Latinjak et al.,
2017; Latinjak, 2018). In particular, Latinjak et al. (2017) investigated the content of automatic self-
talk among athletes of different sports and levels in situations that generate anxiety or anger in
competition. Results revealed that in situations of anger the content of spontaneous self-talk is
mainly negative and directed toward the past, whereas in situations of anxiety it can be both
positive or negative and directed toward the future. Goal-directed self-talk is primarily used by
athletes for different cognitive or motivational reasons. Although this was a retrospective study, the
results suggest the content of spontaneous self-talk is related to emotions and that athletes used
goal-directed self-talk to autonomously regulate themselves in competition.
Only a few self-talk studies have been conducted with elite athletes in competitive settings. First,
among these few studies, three focused on the observable self-talk of tennis players in non-elite
junior level (Zourbanos et al., 2015), junior level (Van Raalte et al., 1994), and elite adults level
(Van Raalte, Cornelius, Brewer, & Hatten, 2000). In these studies, self-talk was monitored in real
time by observing verbalizations and gestures during a tennis match. Findings suggested the match
circumstances influenced verbalizations, but negative self-talk did not correspond to weaker
performance or vice versa (Van Raalte et al., 1994, 2000; Zourbanos et al., 2015). This highlights
the importance of distinguishing the content of self-talk from its effect on performance. However,
these studies evaluated exclusively observable self-talk from the perspective of an external observer
rather than from the athletes themselves. Furthermore, results demonstrated that the majority of the
athletes’ self-talk was not verbalized out loud (Dickens, VanRaalte, & Hurlburt, 2017). Results
from these studies do not inform athletes’ non-verbalized self-talk during competition.
Second, A. Miles and Neil (2013) examined the automatic self-talk of adult elite cricket players
during a competition in relation to the circumstances the athletes experienced. During a tournament,
the authors filmed five cricket players during six critical events that players usually experience
during a tournament, such as walking out to bat. One week later, the players were asked to describe
their self-talk for each critical event, using the video as an aid to recall details of their performance.
Their results indicated that, in general, the type of self-talk varied from cognitive to motivational,
70
and served different functions for the athlete (e.g., refocusing, enabling movement execution,
managing negative thoughts). More specifically, the players’ self-talk was influenced by the
circumstances of the match. For example, players who experienced a poor performance reported
greater use of negative self-talk followed by motivational or instructional self-talk. Even though this
study provided important insight into athlete’s use of self-talk during important competitive
moments, it was limited by the time between event and the interview (i.e., one week), as well as the
researchers’ choice of what constituted a critical event, which may have not been in agreement with
the athletes’ perception. With that in mind, this research design could be improved by interviewing
athletes about their self-talk moments after what they consider to be a critically important event.
Third, Van Raalte, Morrey, Cornelius, and Brewer (2015) studied the influence of athletes’ level
and sport setting on self-talk content during endurance sport. They asked elite and non-elite
marathon athletes to give examples of their self-talk in an open-ended written format immediately
after the Boston marathon. The authors observed that the elite athletes reported significantly more
associative self-talk related to a current task compared to non-elite athletes. Furthermore, they
identified new self-talk categories, such as spiritual self-talk and mantras, which could be attributed
to the uniqueness of the long-distance running setting. The results of this study bring an important
contribution to the literature by demonstrating that differences can exist in the content of self-talk
based on the specificities of sport and the level of expertise of the athlete. This highlights the
importance of conducting studies that are specific to a particular sport setting and athletic level.
When considering the findings and limitations mentioned above, few studies have been conducted
with elite athletes during competitive situations taking into consideration the two forms of
automatic self-talk. Furthermore, studies need to assess self-talk as experienced and reported by
elite athletes in a competitive setting. Such studies could shed light on how the athlete’s
interpretation of their self-talk is influenced by the emotional reactions the self-talk elicits in
relation to specific circumstances. In addition, taking the sport setting and the athletes’ level into
consideration would contribute to the development of sport-specific self-talk interventions that
could be tailored to the specific demands and particularities of each sport. To that end, the objective
of this study was to examine the content of junior elite tennis players’ self-talk in relation with
emotions that occurred during key events of matches played during a major tournament.
71
Method
Epistemology and Research Strategy
This study followed a constructivist approach and examined the manner in which participants
interpret their own unique experiences (Merriam & Tisdell, 2016). As such, this study was intended
to advance our understanding of the phenomenon of self-talk from the athlete’s viewpoint, while
considering the setting in which the events took place. This approach was key to investigating the
objective of this study, especially when considering the idiosyncratic nature and the variety of self-
talk athletes can have during a competition.
Consistent with a constructivist approach, a narrative inquiry (Polkinghorne, 1995) was conducted
to explore in detail the subjective experiences of each participant and to provide a rich and
comprehensive examination of self-talk in a competitive setting. Since the focus of the investigation
was on the participants’ emotional subjective experience, a narrative inquiry was adopted to capture
their accounts of self-talk at moments they personally deemed meaningful during the tournament
(Polkinghorne, 1995). This strategy is considered particularly relevant for the study of self-talk
since it is an internal phenomenon that depends on the perceptions and the way the athlete reacts
personally to his environment. For a rich analysis, it is appropriate to question the athletes in-depth
about their experience all the while taking into consideration the emotions they experienced, the
setting and the sequence of events.
Study Setting
Competitive junior tennis was chosen as the setting. Tennis provides an ideal setting to examine
self-talk because it is an individual sport with intermittent breaks that gives the athletes many
opportunities to talk to themselves and reflect on their experience (Weinberg, 2013). Furthermore,
successes and failures can be experienced within a short time frame, and can represent key events
for players, influencing their self-talk and emotions. Finally, a tennis tournament can be viewed as a
life event that takes place within a precise time frame (typically two to five days), with several
distinct phases (at least two matches, each containing sets). This allows making connections
between self-talk and the match circumstances as experienced by individual players, and to conduct
an ecological investigation of self-talk across key events of the competition.
72
Participants
Six participants were selected for this study according to the following inclusion criteria: (a) be a
member of the provincial tennis team of Quebec (Canada), (b) be among the top 10 tennis players in
the Quebec under 16 and under 18 rankings, and (c) be between 14 and 18 years old. All
participants were assigned a number for confidentiality purposes.
Once ethics approval was obtained from Research ethics committee of author’s institutions, the
participants were selected using Seidman’s (1998) snowball technique. A key informant with good
knowledge of Tennis Quebec’s ranking criteria provided a list of about 40 participants who met the
selection criteria. The first author then attended a training camp for the Quebec tennis team and
presented the study in detail to 12 potential candidates who were present at the event. Among these
candidates, six were interested and available to participate (three males and three females). One
week after the training camp, these six candidates received a telephone call to explain the study
protocol and the consent form, confirm their willingness to participate, and ask for their parents
verbal consent for them to participate. An appointment was also scheduled with the candidates for
data collection.
Data Collection
Data were collected through individual semi-structured interviews conducted at the end of the
tournament. Data were collected during three major tournaments (i.e., Provincial and National
championships) in Quebec, Canada, each lasting three to five days. The same data collection
procedure was used for each tournament. Individual meetings were held with each participant at the
beginning of the tournament to explain the procedure and to have the participants read and sign the
consent form. The written consent by the parents was also obtained at this time.
Following the recommendations by Merriam and Tisdell (2016), measures were taken to
complement the semi-structured interviews and optimize data collection. More specifically, two
techniques were employed to prepare the players for the interviews and facilitate recall of self-talk.
First, the researcher used a self-assessment grid of self-talk and emotions, which was completed by
participants after each match they played in the tournament. The self-assessment grid of self-talk
resembles a journal and has adequately been used to collect the self-talk of tennis players (cf.
Williams, Zinsser, & Bunker, 2014). Second, imagery was used before the interviews as a technique
to facilitate the recall of self-talk that took place during specific events of the matches (cf. Pavio &
73
de Linde, 1982). This technique has been shown to promote recall of self-talk in athletes (Williams
et al., 2014). Both of these recall techniques are explained in more details below.
To test the procedure, a pilot interview was held with a player who did not take part in the study.
More precisely, the pilot interview was used to evaluate the adequacy of the interview guide
towards the objective of the study and allowed the interviewer to become more familiar with the
interview guide. This individual was a member of the Quebec tennis team for youth aged 14 to 18
years, but was not among the top 10 players in his category. Based on the pilot interview the
procedure was deemed adequate to address the research questions, and no changes were made to the
interview guide.
Within 15 minutes after each match, the participants completed the self-assessment grid of their
self-talk and emotions that took place during key events of the match. The participants were
instructed that a key event could include any occurrence they deemed to be important during,
before, or after the match. For example, it could include an event directly related to the tennis match
(i.e., loss or gain of points), a social situation (i.e., a discussion with someone), or any other event
considered to be important by the participant. The self-assessment grid had two purposes: facilitate
the recall of self-talk and emotions the participants felt were significant, and allow the participants
to organize their thoughts before the interviews by reflecting on their experience. The participants
entered the content of their self-talk and the emotions that accompanied the self-talk for each key
event of the tournament. The grid structure included three phases of the tournament: 30 minutes
before each match, during the match (first set, second set, third set), and the aftermath of each
match.
In-depth semi-structured interviews lasting between 60–120 minutes were conducted within 30
minutes of participants’ last match (i.e., the second or third match). At the beginning of each
interview, the participants completed a personal identification form. Mental imagery (lasting about
3 minutes) was then used to help the athletes recall their experience as accurately as possible prior
to being questioned. First, the athletes were asked to close their eyes, take deep breaths, and relax.
Then, they were invited to recall their experience for each match played during the tournament,
focusing on self-talk and emotions involving the five senses. Following mental imagery, the
participants were asked to openly discuss the content of their self-talk in relation with emotions for
each personal key event, before, during, and after each match, while referring to the previously
completed grid. An interview guide containing the following two sections was used: (a) general
questions about the athlete’s self-talk content and emotions for key events of each match played in
74
the tournament, and (b) a brief summary of the interview. For example, the participants were asked:
“Using the grid you have completed, can you discuss the key events of your matches during the
tournament?” “At this particular moment, what were you thinking about and saying to yourself?”
And “how did you feel?” The interview ended with a summary of the discussion to allow the athlete
to add or correct information as needed. The interviews were recorded with the consent of the
participants for transcription purposes.
Data Analysis
The data were analyzed using qualitative data analysis methodology of Miles, Huberman, and
Saldaña (2013). The interviews were first transcribed verbatim by a research assistant and then read
several times so the researchers could familiarize themselves with the content. The data were then
subjected to inductive analysis to allow crucial themes to emerge from the interviews followed by
deductive analysis based on the self-talk literature. Throughout the data analysis, emphasis was
placed on identifying athletes' self-talk and the emotions associated with it in relation to the key
events of the matches played during the tournament.
Segments of text representing either self-talk or an emotion were initially identified using QDA
miner (Version 4.1 : Provalis Research, 2004). Definitions from the Oxford Dictionary of
Psychology (2015) were used for the segment coding of emotion. The definition of self-talk used in
this study is based on the one established Hardy and Zourbanos (2016). The first author and a
research assistant, a graduate student with a similar academic background, conducted an
independent analysis of the data. In cases of disagreement, agreement between the first and second
authors and the research assistant was determined using a code tree until consensus was reached.
The interviews were then reread deductively (i.e., literature-based) and inductively (i.e., to let
categories emerge) and text segments were assigned to one of the two major categories – self-talk or
emotions. The subcategories were then identified for the self-talk category. This procedure led to
the development of a coding grid. All the interviews were recoded using that grid to identify the
final self-talk categories. In accordance with the methodology used, the coding process was carried
out taking into account the key events and the overall content of the participants’ interviews. The
data were subsequently analyzed to reveal important relationships between the participants’ reports
and the self-talk categories and subcategories.
75
Study Quality
Three main strategies were put in place throughout the study to improve quality (Smith &
McGannon, 2017). First, the first author of this study, who is currently pursuing doctoral
studies in clinical psychology and who has sport psychology consultation experience,
conducted all the interviews. These experiences facilitated the establishment of a climate of
trust during the interviews to encourage the participants to express themselves freely and in
complete confidence. Second, the first author of this study was present for the duration of
each tournament, not only to conduct the semi-structured interviews, but also to follow the
participants throughout the process and to answer their questions. This enabled the first
author to get accustomed to the setting before conducting the semi-structured interviews,
and facilitated his understanding of the experiences described by the participants. Thirdly,
in order to improve the study credibility, a critical dialogue process (critical friends: Smith
& McGannon, 2017) was initiated between the study researchers and the research team to
encourage reflection during the different phases of the analysis and interpretation of the
results. Thus, the researchers solicited feedback from others to gain insight and to challenge
initial interpretations.
Results
Analysis of the results revealed eight main categories of self-talk reported by at least four of the six
participants: (a) positive emotion expression, (b) worry, (c) rumination, (d) performance pressure,
(e) disengagement, (f) motivational, (g) instructional, and (h) emotional control. Examples for each
category are presented in Table 1. Quotes in the text are presented to illustrate self-talk content in
relation to emotions for key events experienced by the athlete. The quotes were categorized taking
into account the entire repertoire of self-talk reported by the participants and the emotions
experienced during the key events of their matches.
76
Table 1.
Self-talk categories reported by the study participants
Self-talk Categories
Positive
emotion
Motivational Instructional Worry Rumination Performance
Pressure
Disengagement Emotional
Control
Players
1 Yes, I am
happy!
Let’s go! Hit it in;
attack!
I’m going to
lose the
match.
I’ve
disappointed
my parents.
This cannot
happen at the
Nationals!
Just quit tennis! It’s not
over: we’re
going to
start over
2 I’ve shown
everyone
that I’m
the best.
Come on! Spin the ball;
don’t hit so
hard.
Oh no! She
will make a
comeback.
I can’t believe
she cheated.
She’s younger
than me: I
should beat
her.
I want to stop
playing tennis.
One point at
a time.
3 Yes, I am
winning!
I can win!
Concentrate
on your game
plan.
The match
isn’t over;
she can still
make a
comeback.
You can’t hit
the ball; wake
up!
I’m the third
seed: I’m
supposed to
win.
I’ve had enough:
I want to stop
playing.
The worst
that will
happen is
that I’ll
lose.
4 I am
serving
well
Let’s go! You
can win.
Serve on her
forehand; stay
in the match.
It won’t be
an easy
match.
I let myself
get dominated.
You have to
win the next
set.
I no longer
believe I have a
chance.
I’ve got
nothing to
lose.
5 I am
happy with
the way I
am playing
Let’s go!
We’re going to
break the
opponent!
Hit the ball;
wait for him
to miss.
Semi-finals
are my curse.
You’re very
stupid to have
missed that
one.
You can’t lose
on your serve.
Whatever
happens,
happens.
6 Nice !
Well
played!
Common, go
get the game!
Start solid; a
good serving
game.
You couldn’t
get it done!
I have to
impose my
game.
Stay patient
and calm on
the next
point.
Note: The quotations were categorized taking into account the entire collection of participant responses.
77
Positive Emotion Expression
As previously observed by certain authors (e.g., Latinjak 2018), self-talk expressing positive
emotions represents spontaneous thoughts that are positive in content and reflect the positive
emotional state of athletes. This spontaneous self-talk to express positive emotions was reported by
all participants. For example, participants reported spontaneous positive self-talk reflecting joy and
confidence following a victory to congratulate themselves, as illustrated by Participant 1: “Yes, I
am happy” and Participant 6: “Nice ! Well played!” Some participants reported positive self-talk
accompanied by a feeling of pride, as expressed by and Participant 2: “I’ve shown everyone that
I’m the best”.
Worry
Worry refers to anxious spontaneous thoughts that are future-oriented, such as fears or
apprehensions about the score, the opponent’s reactions, or the consequences of losing (Borkovek,
1994). The participants reported experiencing worry in association with anxiety-provoking events.
The female participants frequently reported worry in association with various match circumstances
before and during a game. For example, before the tournament, Participant 3 worried about playing
badly: “I didn’t train enough. I’m afraid I’ll play badly.” These worries may also be felt as
anticipation, as expressed by Participant 5: “He’s a great player; it won’t be an easy match.” The
female athletes frequently imagined scenarios about the match’s score or outcome, as reported by
Participant 1 and Participant 2, respectively: “Oh no! It would have been 5 to 1 [for me], but now
there’s a chance that she’ll make a comeback.” “If I lose my serve, she’ll win hers and it’ll be 4 to
3.” In addition, worry appeared to be associated with previous confrontations with the same
opponent. For example, Participant 1 said she feared the consequences of losing against an
opponent she considered to be weaker than she was, while Participant 5 worried about the outcome
of a match against an opponent who he believed had cheated in a previous match.
Some participants experienced recurrent performance worries. For example, Participant 1
repeatedly worried about disappointing her parents: “If I lose, they’ll be disappointed in me.”
Participant 2 repeatedly feared being sanctioned in her second match: “I’m afraid of making a
mistake […] and getting a warning from the referee.” This type of worry appeared to be particularly
harmful for some participants, notably Participant 1 and Participant 5 were sometimes very tense
78
physically, to the detriment of their game. As for Participant 6, he had worried only once when he
was unsure about the outcome of his match in the semi-finals, and Participant 4 didn’t report any
worry.
Rumination
Rumination refers to negative spontaneous thoughts about oneself (self-criticism), the behaviour of
others, an unpleasant physiological state (e.g., fatigue, discomfort), the score, or poor game strategy
(Smith & Alloy, 2009). This type of self-talk was reported by all the participants and was a
spontaneous expression of negative feelings or regrets about game strategies. This rumination often
took the form of self-directed insults. For example, Participant 6 told himself, “You’re really stupid
to have missed that one.” Most of the participants felt that rumination was detrimental to their
performance. In the words of Participant 1 and Participant 5, respectively: “I missed it because I
was too negative.” “I feel like everything’s falling apart and I’ll have a hard time making a
comeback.” Yet Participant 2 and Participant 1 said that sometimes this type of self-talk helped
them let go of frustration so they could refocus, respectively: “It’s negative but […] at least you can
let go of negative thoughts.” “It lets me move on to the next thing.” In addition, Participant 6 said
that rumination sometimes helped him pinpoint errors so he could stop making them: “Next time,
you won’t do that.” Participant 4 said that he didn’t usually let himself be distracted by these kinds
of self-talk: “Usually, I’m fairly OK about that […] I can quickly focus on the next point.” Thus, it
appears that the participants did not necessarily feel that rumination in connection with negative
thoughts was detrimental to their performance.
Performance Pressure
Self-talk in the form of a presumed obligation or duty to perform well were reported by all six
participants, especially when they played against opponents they felt were inferior or equal to their
level. Participants used this form of self-talk mainly to express a feeling of pressure to perform. For
example, Participant 4, Participant 5, and Participant 6 used it several times during the tournament
in relation to the importance of beating their opponent, respectively: “I have to dominate the game
and be on my opponent as often as possible” “I’ll have to impose my style of play” “I have to
change it up if I want to break his rhythm.” Participant 3 felt anxious in connection with a
frequently recurring spontaneous thought during the tournament: “I’m the third seed. I’m supposed
to win.” Participant 2 also reported it several times in connection with the importance of winning:
“She’s younger than me, so I’ve got to beat her [...] I usually beat her, so I’ve got to beat her.” This
79
pressure to perform against a supposedly weaker opponent was also felt by Participant 6: “I’m
better than him. I should beat him.”
Disengagement
Disengagement self-talk refers to spontaneous self-talk related to the desire to withdraw from a
match, stop the match, or abandon the sport altogether (Zourbanos et al., 2009). Participant 1, 2, 3
and 4 reported self-talk about withdrawing from the match they were playing or about quitting
tennis entirely. These self-talk statements generally occurred when they severely judged
themselves, felt angry, sad, or discouraged. For example, after losing her first match, Participant 1
said to herself, “Just quit tennis!” Participant 2 had the following self-talk between the second and
the third set of her second match: “If I lose the match, I’ll stop playing tennis. It’s over.” Participant
5 said he gave up mentally towards the end of a match he was losing: “I no longer believe that I
have a chance.”
Motivational Self-Talk
Inspired by the definition by Theodorakis, Weinberg, Natsis, Douma, and Kazakas (2000),
motivational self-talk refers to positive self-directed thoughts that promote self-confidence,
increased effort, optimized energy, and positive attitude. All participants reported using
motivational self-talk at moments judged to be significant during the tournament to motivate
themselves or to manage negative emotions. For example, before her matches, Participant 3 used
motivational self-talk to encourage herself and boost her self-confidence: “I know I can win.”
Participant 1 and Participant 2, who claimed that they had been victims of cheating in one of their
matches, used motivational self-talk to manage their frustration and refocus, respectively: “OK
there, let’s go!; “Let’s go, keep a cool head!” Although the participants found that motivational self-
talk was generally helpful, as it promoted good arousal, self-confidence, and concentration, some
felt that it could also be harmful at times. Thus, Participant 1, 4, 5 and 6 said that at least once
during the tournament they had felt overconfident about winning, which actually decreased their
playing intensity. To quote Participant 5: “I was convinced I was going to win and that it was all
over.” This illustrates how athletes can be distracted by self-talk, and that they understand that this
can negatively impact their game. On the other hand, Participant 1’s remarks suggest that
motivational self-talk does not always have the intended effect: “I was encouraging myself, but it
wasn’t sincere.”
80
Instructional Self-Talk
Instructional self-talk refers to verbalizations meant to improve performance by intentionally
focusing on the technique and the appropriate movements to complete the task (Theodorakis et al.,
2000). All the participants used instructional self-talk during the tournament, generally to help them
focus and to give themselves strategic instructions or technical instructions. For example, when her
opponent was leading 5 to 3, Participant 1 consciously changed her game strategy by instructing
herself to: “Make her use her backhand more and rush the net.” Some participants used this type of
self-talk more than others. Participant 4 used instructional self-talk often, in positive, negative, and
neutral circumstances. He used it mainly to remain focused and to avoid being influenced by the
match circumstances or his emotions. For example, Participant 4 used it in order to not be distracted
by the attitude of his opponent, who seemed to be weakening, even though he was winning the
match: “It’s not over yet; maintain your intensity.” In turn, Participant 3 used it only once during a
match, when her opponent had the advantage. She remembered her coach’s instructions to focus
and keep following her game plan.
Emotional Control
Self-talk statements related to acceptance of the situation (spontaneous) and emotional control
(goal-directed) were reported by all the participants. This self-talk category is similar to anxiety
control, identified by Zourbanos et al. (2009), but it includes self-talk related to the management of
various emotions that may distract the athletes. This type of self-talk appeared to occur particularly
in circumstances where the participants felt they had nothing left to lose, following periods of
rumination or worry. It was often associated with a neutral emotional state, or letting the match
unfold. For example, when Participant 5’s opponent had dominated for most of the match, he said
spontaneously to himself: “I’ve got nothing to lose.” After that, Participant 5 said that his
concentration actually improved, his frustration and sense of discouragement dissipated, and he felt
he played well up to the end of the match. Similarly, Participant 3 played her best tennis when she
told herself she had nothing left to lose, at which point she “just let things go.” Participant 4 used
this type of self-talk when he was in a good position in order to maintain his concentration and not
get distracted by feeling on the verge of winning (goal-directed). For example, when he noticed his
opponent was visibly destabilized by his performance, he told himself to “stay focused.”
Aside from these eight self-talk categories, one participant (Participant 2) had spontaneous self-talk
that was completely unrelated to the task during one of her matches: “I have exams coming up
81
soon.” In addition, all the participants said that sometimes they weren’t thinking about anything
when they were completely concentrated and absorbed in the match. Participant 4 in particular said
that not letting himself get distracted by his self-talk constituted his best state of mind during a
match. For Participant 6, the absence of self-talk sometimes gave way to music, and he consciously
sang songs to himself: “What comes to my mind most frequently is music.” He said that playing
music in his head allowed him to stop thinking and gave him an edge.
Discussion
The present study examined the content of self-talk of junior elite tennis players in relation to
emotions for key events occurring during at least two matches played at a major tournament. To our
knowledge, this is the first study focussed on the automatic self-talk in a real competition setting
with elite junior athletes in relation to their emotions and their experiences. Furthermore, this is the
first narrative inquiry of junior elite athletes’ self-talk, using an in-depth exploration of the
participants’ individual experiences. The methodological approach was designed to prompt candid
disclosures through individual interviews with the participants. This approach was particularly
appropriate to study tennis players’ self-talk. Indeed, this investigation obtained a detailed and
nuanced portrait of the self-talk of junior elite tennis players during at least two matches.
Thematic analysis method revealed eight main categories of self-talk used by these athletes. The
results of the analysis allowed to identify new categories of self-talk, namely rumination and
performance pressure. The rumination category had not been previously identified in the literature
on self-talk. As opposed to worries, which are focused on the potential consequences of an event,
the ruminations are centered on events that have already happened (Nolen-Hoeksema, Wisco, &
Lyubomirsky, 2008). Although this type of self-talk is similar to the “negative motivational self-
talk” observed in marathon runners by Van Raalte et al. (2015), it differs in the sense that the
participants in the present study did not appear to use rumination for goal-directed motivational
purposes. Instead, it was a spontaneous expression of negative feelings such as anger, sadness,
discouragement, anxiety or regrets about game strategies. Performance pressure is also a new self-
talk category that, to our knowledge, has not yet been described in the self-talk literature. Although
this self-talk category contains some thoughts oriented towards the future, it differs from worries
since they are only centered on the duty to perform or to beat a specific opponent. This self-talk also
differs from instructional self-talk as it is not used as a way to intentionally focus on the technique
or on the appropriate movement. It is rather used by the athlete as a way to focus on his duty to do
well. This self-talk takes place in phrases such as “I have”, “I should”, “I’m supposed”, and “I’ve
82
got”, showing the athletes’ performance rules and standards. Although the study objective did not
include proposing new self-talk categories or replacing previously identified ones, it provides an
important contribution to the literature indicating that the self-talk reported by the junior elite tennis
players interviewed in this study can be only understood in association with the particular setting. In
fact, results indicate that these junior elite tennis players experience emotions in relation to match
circumstances that are specific to their experience (e.g., history with the opponent, rapid loss and
gain of points, concerns about ranking). This emotional experience appears to be linked to the
athletes’ self-talk, which supports the idea that athletes’ perceptions of different environmental
stimuli influence their self-talk.
Another significant contribution of this study is the support to the sport-specific self-talk model
proposed by Van Raalte et al. (2016a), as well as Latinjak and colleagues’ (2014) conceptualization
of automatic self-talk. The results reveal that automatic self-talk can take two main forms: (a) a
spontaneous, non-directed, emotion-charged thought (System 1), and (b) a more rational, goal-
directed self-talk used for self-regulation (System 2). In particular, among the categories identified,
five related to spontaneous self-talk (i.e., positive emotion expression, worry, rumination,
performance pressure, and disengagement) and three related to goal-directed self-talk (i.e.,
motivational, instructional, emotional control). In line with the model and Latinjak and colleagues’
conceptualization, the results indicate that goal-directed self-talk is sometimes used in response to
spontaneous self-talk, as if the athlete was trying to overcome a spontaneous self-talk that is
associated with an emotional expression. For example, goal-directed self-talk (e.g., instructional
self-talk: “Stay focus”) was sometimes used following negative spontaneous self-talk during the
same event judged important by the athlete (e.g., opponent winning the point). This demonstrates
that more than one form of self-talk can take place during the same event identified by the athlete,
which reflects the importance of considering how an athlete responds to certain circumstances to
better understand the significance of self-talk. This study adds to recent studies investigating
naturally occurring self-talk taking into account the distinction between spontaneous self-talk and
goal-directed self-talk (e.g., Dickens et al., 2017; Latinjak, 2018; Van Dyke et al., 2018). It once
again shows the importance of having this distinction to study automatic self-talk.
The results of this study also demonstrate the significance of the athletes’ interpretations of their
self-talk, and they underline the importance of properly distinguishing the content of self-talk from
its facilitative or debilitative impact on performance, as previously recommended (Hardy &
Zourbanos, 2016; Latinjak et al., 2017; Latinjak, 2018). To this effect, it appears that self-talk
usually categorized as being negative, and more specifically rumination, was not necessarily
83
perceived as harmful by some of the participants in the present study, corroborating previous results
in tennis players (Van Raalte et al., 2000; Zourbanos et al., 2015) and elite athletes (Van Dyke et
al., 2018). Notably, for some athletes within this study, negative self-talk allowed to evacuate a
negative emotion or to notice a mistake in order not to repeat it. However, these results should be
interpreted with caution. In general, having negative thoughts about past events (i.e., rumination) or
future events (i.e., worry) would tend to direct the focus towards certain aspects that were out of the
athlete’s control. Athletes would therefore end up getting distracted, losing their concentration, and
performing at less than their best. Similarly, the results indicate that motivational self-talk may be
detrimental for the performance of certain athletes when it is associated with overconfidence, which
can break one’s concentration. As previously mentioned by several authors (e.g., Hardy et al., 2001;
Theodorakis et al., 2012; Van Dyke et al. 2018), these results underline the importance of analyzing
athletes’ interpretations of their self-talk before intervening.
The results presented here suggest promising avenues for applications to sport psychology and
coaching. One noteworthy observation that emerges from the results is the fact that self-talk was
sometimes deemed detrimental to performance as it represents a distraction in some circumstances.
These observations support once again the relevance of prioritizing effortless self-talk in order to
free cognitive resources and allow the athlete to fully concentrate on competition (Van Dyke et al.,
2018). Moreover, content of performance pressure self-talk observed in this study relates to
irrational beliefs as conceptualized in the Rational Emotive Behavioral Therapy (REBT; Ellis,
1957). REBT represents a promising avenue for intervention to help athletes manage their irrational
thoughts and promote functional emotions (Latinjak, 2018; Turner & Baker, 2014). Despite the
relevance of encouraging athletes to have rational self-talk, all participants mentioned that to be free
of any thoughts was sometimes considered an optimal mental state for good performance, because it
allowed them to focus on the game giving them “an edge”. This description goes back to the flow
concept, or the optimal experience concept, which is defined “as complete absorption in the current
activity” (Jackson & Csikszentmihalyi, 1999). Therefore, for certain athletes, not being distracted
by their thoughts could be associated with this feeling of being utterly focussed on their match.
It would be risky, however, to encourage an athlete to try not to think knowing that this can have
the ironic effect of reinvesting that thought and increase its frequency (Wegner, 1994). Furthermore,
it would be unreasonable to ask tennis players to control all their self-talk for the entire duration of a
tennis match. From this perspective, it could be more appropriate to help athletes develop personal
strategies to remain focused on the present in performance situations. In this respect, the evidence
supports the effectiveness of goal-directed self-talk to manage certain harmful spontaneous self-talk
84
and promote optimal concentration (Hatzigeorgiadis, Zourbanos, Galanis, & Theodorakis, 2011).
Nevertheless, certain guidelines should be followed when using self-talk in competition, such as
choosing a simple key word that fits the desired physiological or emotional state and the specific
objective (Van Raalte, Vincent, & Brewer, 2016b). Because strategic self-talk is not always
associated with the desired emotional or cognitive state, it would be more useful to help athletes to
accept the situation and to let go of these harmful spontaneous self-talk statements rather than trying
to control them. Furthermore, letting go of control over thoughts has been identified as a facilitator
for experiencing the flow state (Gardner & Moore 2004). Following this logic, mindfulness-based
approaches, considered as part of the third wave of cognitive-behavioural therapies, are promising
alternatives to traditional approaches to cognitive control. In these approaches, unpleasant or
dysfunctional thoughts are simply observed in the moment, welcomed, and accepted rather than
controlled or suppressed (Kabat-Zinn, 1994).
In conclusion, some limitations of this study should be mentioned. First, the study participants were
not representative of all tennis players, limiting the results applicability. Second, the results are
based on the participants’ reports during interviews, and the participants may have had self-talk
other than those reported. Third, due to the retrospective nature of the semi-structured interview, it
is possible that the comments reported by the participants were influenced by the delay between the
matches and the timing of the interview. More precisely, it is possible that the self-talk reported by
the players was influenced by the reflections during the time of the interview. Fourth, there was a
potential for social desirability bias, whereby the participants may have wanted their responses to be
viewed favourably. This study opens the door to future research avenues. Given the importance of
the athletes’ interpretations of their self-talk, it would be enlightening to investigate the factors that
influence these interpretations. Future studies on self-talk could consider individual athlete profiles
and specific settings to learn more about personal experiences and perceptions. Finally,
investigations of parental influence would provide an important conceptual contribution to the
literature by identifying social factors that influence athletes’ self-talk.
85
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88
Chapitre 4 : Automatic self-talk of elite junior tennis
players and their parents: A multiple-case study
89
Résumé
À ce jour, plusieurs chercheurs ont démontré la pertinence de s’intéresser à la fois à l’expérience
des athlètes et à celle des parents afin de mieux comprendre ce qui contribue au bien-être et à la
performance (Knight, Berrow, & Harwood, 2017). Une façon d’avoir accès à cette expérience est
d’étudier le contenu du discours interne automatique. Or, le contenu du discours interne
automatique des athlètes et de leur parent durant une même compétition n’a pas été investigué
jusqu’à présent. Ainsi, l’objectif de cette étude de cas multiple est d’étudier le contenu du discours
interne automatique de joueurs de tennis juniors d’élite et de leur parent en lien avec les émotions
vécues, selon les événements jugés importants des matchs joués durant un tournoi de tennis. Des
entretiens individuels semi-structurés ont été réalisés auprès de deux cas (un cas étant représenté par
un joueur de tennis et son parent le plus impliqué). Durant ces entretiens, les joueurs et les parents
ont été questionnés en profondeur au sujet de leur discours interne automatique en lien avec les
émotions vécues pour les événements jugés importants des matchs. Les données ont été analysées
suivant la stratégie de l’étude de cas multiple (Yin, 2014) combiné à l’enquête de narration
(Polkinghorne, 1995). D’abord, le contenu du discours interne automatique au cours des
événements importants de chaque match a été analysé individuellement pour chaque athlète et son
parent. Ensuite, des analyses intracas et intercas ont été effectuées afin d’identifier les similarités et
les distinctions quant au contenu du discours interne automatique entre chaque joueur et son parent,
puis entre les cas. Les résultats révèlent que le contenu discours interne automatique de chaque
participant est lié aux émotions vécues durant les événements perçus importants des matchs. De
plus, les résultats indiquent qu’il existe certaines similarités entre chaque joueur et son parent dans
le contenu de leur discours interne automatique. Plus précisément, dans le premier cas, une
similarité s’observe quant à l’importance de gagner les matchs dans le discours interne spontané
alors que dans le deuxième cas, une tendance plus prononcée à s’autoréguler se reflète. Ces
similarités amènent à s’interroger sur le rôle qu’exercent les parents dans l’importance que les
athlètes accordent aux résultats et dans l’utilisation du discours interne orienté vers les buts pour
s’autoréguler. Les différences observées entre les joueurs et entre les parents témoignent de la
pertinence de s’intéresser au profil de chacun afin de bien comprendre leur discours interne
automatique.
Mots clés : Discours interne, étude de cas multiple, athlètes d’élite, parents, tennis,
émotions
90
Automatic self-talk of elite junior tennis players and their parents: A
multiple-case study
Véronique Boudreault, Christiane Trottier, and Martin. D. Provencher
Psychology department, Université du Québec à Trois-Rivières, Trois-Rivières (Québec), Canada
Correspondence concerning this article should be addressed to Véronique Boudreault, psychology
department, Université du Québec à Trois-Rivières, Trois-Rivières (Québec), Canada. Pavillon
Michel Sarrazin, 3600 rue Sainte Marguerite, G9A 5H7. E-mail : [email protected]
Submitted: September 1, 2018
91
Abstract
To date, there is a shortage of research examining elite junior athletes’ self-talk in competition
through a qualitative lens. Despite the key role parents play in the well-being and performance of
their child in competition (Knight, Berrow, and Harwood 2017), there is no study about junior elite
athletes’ and their parents’ self-talk during a competition. Hence, the aim of this multiple-case study
is to examine the content of elite junior tennis players’ automatic self-talk as well as of their
parents’ self-talk regarding the emotions felt during important matches. Individual in-depth semi-
structured interviews were conducted with two cases, each one composed of a tennis player and his
or her most dedicated parent. The results were analysed using Yin’s (2014) multiple-case study
strategy and Polkinghorne’s (1995) narration inquiry strategy. First, an analysis of automatic self-
talk content was conducted individually for each case, followed by an intra-case and cross-case
analysis. The results reveal that each player’s and parent’s automatic self-talk content is linked to
their emotions during important match events. Furthermore, certain similarities were observed
between each player and their parent in their automatic self-talk content. These intra-case
similarities give reason to question the parents’ role in the players’ spontaneous self-talk content
and in their use of goal-directed self-talk to self-regulate. The differences observed between the
players and the parents demonstrate the relevance of being interested in their profiles to better
understand the origin of individual differences in self-talk.
Keywords: Self-talk; multiple-case study; elite athletes; parents; tennis; emotions
92
Introduction
Self-talk is widely recognised as a cognitive strategy that athletes use to achieve high performance
(Hatzigeorgiadis et al. 2011). Recently, researchers have focused their interest on a specific type of
self-talk, called automatic, which is characterised by previously unplanned thoughts that athletes
address to themselves during a sport performance (Latinjak et al. 2014; Theodorakis,
Hatzigeorgiadis, and Zourbanos 2012). Latinjak and colleagues (2014) distinguish two forms of
automatic self-talk: (a) spontaneous and (b) goal-directed. Spontaneous self-talk is described as the
‘unintended, nonworking, non-instrumental statements that come to mind unbidden and effortless
but, nevertheless, linked to the task or activity at hand and relevant contextual stimuli.’ Goal-
directed self-talk refers to ‘statements deliberately employed toward solving a problem or making
progress on a task’ (Latinjak, Hatzigeorgiadis, and Zourbanos 2017, 151). This distinction is
consistent with the sport-specific self-talk model proposed by Van Raalte, Vincent, and Brewer
(2016), where self-talk is conceptualised as two distinct systems that transform the processed
information from the environment into cognitive content articulated in the consciousness. System 1
brings emotionally charged current experiences back to consciousness in the form of spontaneous
self-talk. System 2 does the planning and regulating, and creates the self-talk that athletes use to
self-regulate. Given the demands of high-level competition, it is important to pursue studies on
automatic self-talk to better understand elite athletes’ emotional experiences and thereby gain
further understanding of the factors contributing to their performance and well-being.
To date, most studies conducted in the competition setting have employed self-report written
questionnaires and have focused on automatic self-talk content and antecedents (Hardy 2006; Van
Raalte et al. 2015). Overall, these studies have indicated that self-talk content can be positive or
negative and has an instructional or motivational function for athletes (Hardy, Hall, and Hardy
2001). Furthermore, self-talk can be influenced by personal factors, for example, the athlete’s level;
social factors, for example, the attitude of people in the athlete’s circle; and environmental factors,
for example, competition circumstances (Van Raalte et al. 2015; Zourbanos et al. 2011). For
instance, studies have shown that self-talk content depends on the competition circumstances, self-
talk being generally positive (e.g., ‘Good job!’) during positive circumstances, and negative (e.g.,
‘You didn’t do what you were supposed to!’) during negative circumstances (Van Dyke et al. 2018 ;
Zourbanos et al. 2015). However, the results also indicated that negative self-talk is not necessarily
perceived as harmful by athletes (Hardy, Hall, and Gammage 2001; Van Dyke et al. 2018). These
findings highlight the importance of athlete’s interpretation of their self-talk. Moreover, differences
observed between studies regarding automatic self-talk content could be partly attributed to the
93
contextual particularities of the study, such as the sport or the athlete’s level (e.g., Van Raalte et al.
2015). These results reflect the idiosyncratic aspect of self-talk (Hardy 2006) and the importance of
deep interest in the competition setting, taking into account the particularities of that setting and the
characteristics of the athletes under study.
Elite junior competition level is particularly interesting to researchers, because sports competition is
especially demanding for adolescent athletes (Nicholls, Hemmings, and Clough 2010). Junior
athletes are compared with one another on the basis of their athletic performance and are exposed to
external pressure to achieve high performance standards (Ommundsen, Klasson-Heggebø, and
Anderssen 2006). To our knowledge, only a few studies have focused on automatic self-talk of
competing junior athletes (Thibodeaux and Winsler 2018; Van Raalte et al. 1994; Zourbanos et al.
2015). Although these studies have highlighted how important the influence of the circumstances of
the matches is on the verbalisations of junior tennis players, they have focused on observable
verbalisations of the players, which represent a small proportion of athletes' automatic self-talk
(Dickens, VanRaalte, and Hurlburt 2017). In addition, Thibodeaux and Winsler (2018) compared
observable and self-reported self-talk and found no correlation between the two measures,
suggesting that athletes' internal experiences may differ from an external evaluator’s interpretation.
To this end, these authors emphasised the relevance of conducting qualitative studies on self-talk to
better understand the nuances inherent to each athlete’s individual experience.
The parents’ role is among the key factors determining the quality of junior athletes’ experiences
(Fredricks and Eccles 2004). More specifically, parents provide emotional support for their
adolescent when performance becomes a more important issue (Côté 1999). Results of studies on
parents’ experiences in the tennis setting have indicated that attending their child’s competitions can
be emotionally challenging for parents (Harwood and Knight 2015). For example, tennis players’
parents reported feeling embarrassed when their children underperformed (Harwood and Knight
2009; Wiersma and Fifer 2008). To our knowledge, no study has focused on the athletes’ and their
parents’ self-talk. Knowing that the parents’ experience in competition influences the quality of
their parental support (Harwood and Knight 2015), a study on their self-talk during a competition is
likely to help us better understand this experience and provide further insight into their potential
influence. Considering all the points previously mentioned, the aim of this multiple-case study is to
examine the content of elite junior tennis players’ automatic self-talk as well as of their parents’
self-talk regarding the emotions felt during important matches.
94
Method
Epistemological position and research strategy
This study is based on a constructivist qualitative approach according to which all individuals’
reality is socially constructed and relies on their subjective experience (Merriam and Tisdell 2016).
Thus, in this study, the interest is in the meaning that individuals give to their experience and the
focus is on automatic self-talk from the players’ and parents’ perspectives. To this end, a multiple-
case study (Yin 2014) combined with a narrative inquiry (Polkinghorne 1995) was adopted. This
strategy was chosen to study the participants' automatic self-talk using the retelling of ‘their story’
during tournament matches. In addition, to be able to grasp each individual's experience, the unique
profile of each case is considered.
Study setting
First, tennis is a suitable sport to study self-talk because it is an individual sport involving several
breaks during the performance, offering many opportunities for the athletes to think (Weinberg
2013). Second, it is a sport where players can experience wins and losses in a short time lapse. This
succession of victories and losses is likely to influence the player’s and parent’s emotional
experience and self-talk. Third, being a sport where one parent is often very involved (Lauer et al.
2010), tennis is conducive to the study of parents’ self-talk. Fourth, a tennis tournament is seen as a
life event occurring in a specific time setting (usually two to five days) with distinguishable phases
(at least two matches played with sets). Consequently, links can be made between self-talk and the
events deemed important as experienced by the participants, and self-talk can be studied
ecologically for more than one competitive event.
Participants
The participants were two junior-level elite tennis players with the parent most involved in their
tennis career. A case is represented by one athlete and his or her parent. The players were selected
according to the following inclusion criteria: (a) being part of the provincial team, (b) being ranked
among the top 10 tennis players in the provincial 18 and under ranking (U16 and U18), (c) being
from 14 to 18 years old, and (d) having his or her most involved parent agree to participate in the
study. It should be noted that this study is part of a larger research project about tennis players’ self-
talk in a competition setting.
Before the study began, the project was approved by the University’s ethics committee. The
‘snowball’ technique proposed by Seidman (1998) was chosen to select the participants. Thus, a
95
‘key informant’ with good knowledge of the provincial tennis team’s ranking criteria (i.e., team
coordinator) provided researchers with a list of approximately 12 tennis players corresponding to
the selection criteria for the study. Then, with their parents’ consent, these potential players were
met by the first author at a training camp. During this meeting, the project was presented to the
players and their interest in participating was surveyed. Six players agreed to participate in the
larger research project about tennis players’ and their parents’ self-talk in a competition setting.
Among these six players, two were selected for this multiple-case study to conduct a detailed
analysis of their automatic self-talk for three matches played within a tournament. The cases were
chosen based on their contrasting profiles (descriptive characteristics that differ between cases),
depicting two distinct pictures of self-talk in a similar context (Yin 2014). The first author then
contacted these two candidates individually to explain the procedure, confirm their agreement to
participate, and set an appointment for data collection. With the players’ agreement, a telephone
conversation then took place with their most involved parent to explain the study and obtain his or
her verbal consent for his or her participation and the child’s.
Data Collection
For each case, the data were collected during a major tournament (i.e., a provincial and national
championship). The same process was used for both cases: (a) an individual meeting with the player
and his or her parent before the first match, (b) filling in of a self-assessment grid of self-talk and
emotions related to the events experienced by the player and his or her parent for the three matches
played, and (c) a semi-structured interview conducted first with the player and then with the parent
after the third match. The first author of the study made herself available for the duration of the
tournaments, to follow the players and their parents throughout the process, answer their questions,
and be ready to carry out the semi-structured interviews. A pilot study was conducted with a player
and his parent who were not part of the study. This player was on the provincial tennis team, was
between 14 and 17 years old, but was not ranked among the top 10 players in his category.
Following the pilot interview, the procedure was found to meet the aim of the study. No changes
were made to the interview guide. The details of the whole procedure are provided in the following
paragraphs.
First, before the first match of the tournament, the participants (i.e., players and parents) were met
individually on the tournament site to have the process explained and to sign the consent form.
During this meeting, they were given three copies of the self-assessment grid of self-talk and
emotions to be completed within 15 minutes after each of the three matches. Second, throughout
their respective tournaments, the athletes played their matches and completed the grid after each
96
one. The parents were invited to complete it in real time or immediately after the match, at their
convenience. This grid was used to achieve two goals. One was to promote recall of the self-talk
and related emotions for events considered important by the player and his or her parent during the
match. The other was to allow the participants time to reflect before the interviews. The grid was
designed for the participants to indicate for each match: (a) the events deemed important, (b) their
self-talk and (c) the emotions linked to the self-talk. Its structure follows the important phases of the
tournament: before each match, during each match (1st set, 2nd set, 3rd set), and after each match.
Third, to conduct the semi-structured interview, athletes were met individually in a distraction-free
room within 30 minutes following the end of their third match. The delay was chosen to allow the
players time to execute their post-match routine. The parents were interviewed immediately after
their child’s interview. The interviews were conducted to question the participants in depth about
their self-talk, following the logical sequence of each match played. With the participants'
agreement, the interviews were recorded for transcription purposes.
At the beginning of the interview, the athletes and parents were first asked to describe themselves
(i.e., as a person, athlete, parent) and to talk about their tennis experience to detail their profile.
Then, before the athletes were asked about each of their matches, imagery was used to help them
mentally and emotionally remember their experience as accurately as possible (Williams, Zinsser,
and Bunker 2014). To this effect, the athletes were first led to review their self-assessment grid to
remember their self-talk for important events of their matches. They were then asked to close their
eyes and relax with deep breaths. Then, guided by the interviewer, involving the five senses, they
were invited to recall their experience of each of their matches, focusing on the self-talk held and
the emotions felt for important events. This procedure, lasting about three minutes, was conducted
three times during the interview, before the athletes were questioned for each of the three matches
played. Due to a lack of time, imagery was not used with the parents. It was a priority to use this
technique with the athletes, because they were the key participants in this study. In addition, the
parents mentioned having completed the self-assessment grid in real time during the matches, while
the athletes were able to complete it only after their match.
Then, the participants were encouraged, while referring to the grid, to talk freely about their self-
talk content and the emotions associated with each important moment, before, during, and after
each match. To do so, following a semi-structured interview guide, the interviewer asked the
participants the following questions: (a) ‘Using the grid you have completed, can you tell me about
the important events of this match?’; (b) ‘For this important event, what did you say to yourself?’;
and (c) ‘How did you feel at that moment?’. Once the participant was interviewed for each
97
important match event, the interview ended with a summary of the discussion, allowing the
participant to add or correct information as needed. The duration of the interview (on average 90
minutes) was intended to allow the participants to elaborate enough on their self-talk for the three
matches played.
Data Analysis
The data analysis consisted of six stages involving Yin’s multiple-case study strategy (2014) and
the narrative inquiry (Polkinghorne 1995). First, the interviews for each of the cases were
transcribed verbatim by a research assistant and were re-read several times by the researchers to
familiarise themselves with their content. Second, once the data were transcribed, the main author
and a research assistant coded them independently according to the aim of the study. Thus, during
this stage, an analysis was made of all interview passages that included information about self-talk
and an emotion related to an event considered important by the participant. The Oxford Dictionary
of Psychology (Coleman 2015) was used to code some of the passages representing an emotion. For
the self-talk coding, Hardy and Zourbanos’ (2016) definition was used, because it is, to our
knowledge, the most complete and recent operational definition. These authors define self-talk as:
… statements, phrases or cue words addressed to the self that can be said automatically
or very strategically, either out loud or silently, phrased positively or negatively,
having an instructional or motivational purpose, an element of interpretation, and
incorporating some of the same grammatical features associated with everyday speech
(450).
Third, we analysed the self-talk content related to emotions experienced match by match for each
participant. To do so, we used the self-assessment self-talk grid as a coding grid. The structure of
the coding grid was the same as the one completed by the participants. Thus, combined with the
analysis of the participants’ narratives, the structure of the grid allowed for a rich analysis of the
participants' self-talk in relation to important events of the matches played. Fourth, a synthesis of
each case was made, tracing the content of their self-talk in relation to the emotions experienced,
match by match. Fifth, the similarities and differences in the self-talk content of each player and his
or her parent were analysed (intra-case analysis). Sixth, and last, the similarities and differences
between the cases were analysed; in other words, comparisons were made between the players and
then between the parents (cross-case analysis).
98
Study quality
Some measures were taken to maximise study quality (Smith and McGannon 2017). All the
interviews were conducted by the first author, a doctoral student in psychology with experience in
mental preparation with athletes. Therefore, she worked to establish a climate of trust so the
participants felt comfortable expressing themselves openly and in complete confidentiality. Being
present at the tournament venue also allowed the author to immerse herself in the setting, and thus
gain a better understanding of the players’ and parents’ reality within this study. It especially
enabled her to observe matches and social interactions. She also spoke with various key agents in
the tournament (e.g., referees, organisers, coaches, parents, various players). These experiences
contributed to a detailed analysis and a nuanced interpretation of the results. To encourage
reflection in the analysis process, the first author and a research assistant independently coded and
interpreted the data. Regular discussions between the coders and the second author, who also has
expertise in the field of elite junior tennis, were conducted to establish a critical dialogue process
(Smith and McGannon 2017). This process fuelled reflections on the data interpretation and raised
possible alternative interpretations.
Results
The results are presented in three sections to remain faithful to the multiple-case study strategy (Yin
2014) and the narrative inquiry (Polkinghorne 1995). In the first section, the two cases are presented
separately, the one of Anna and her father first, followed by the one of Tom and his mother. For
each case, the player’s and parent’s profiles are first described first described. Next comes a
narrative synthesis of the self-talk reported by each player and his or her parent for the first match,
following the events deemed important in connection with the emotions experienced. This narrative
synthesis follows the important phases of the first match: before the match, during the match (1st
set, 2nd set and 3rd set), and after the match. A complete overview of the self-talk of each case for
the three matches played is presented in tables following the narrative synthesis. Anna's case is
presented in Table 2 and Tom’s, in Table 3. In the second section, the similarities and distinctions
between the self-talk content of each player and of his or her parent are presented (intra-case
analysis). In the third section, the two cases are compared (cross-case analysis) to illustrate the
similarities and distinctions according to two types of comparisons: (a) between the athletes and (b)
between the parents.
99
Anna and her father’s case
Anna’s and her father’s profiles
At the time of the study, Anna was 14 years old. She had five years of tennis competition
experience and trained approximately 15 hours per week. She was in a period where she was
performing better, following a more difficult period. Anna described herself as an anxious person,
sensitive to the judgment of others, and extroverted. She added being a perfectionist athlete, who
takes defeat harshly. Finally, Anna described herself as a straight and honest person. She mentioned
that it is important for her to win the first match of a tournament to avoid being in the consolation
draw, because she feared it would disappoint the people in her circle.
Anna’s father described himself as a very demanding perfectionist. He added that he asks a lot of
himself and of his daughter and that he’s a stubborn person. He also mentioned being a very
generous person and enjoying the good things in life. He said it was important for him to be there
and to support his daughter in her tennis career. He would organise his work schedule so he could
follow her in tournaments.
Narrative summary of Anna’s self-talk during her first match
Before the first match. Whereas Anna reported being concerned by her opponent’s reputation, her
father did not mention any particular event before the first match but felt that his daughter was
confident. Anna’s self-talk took the form of worries, because she was afraid that her opponent
might cheat: ‘I’m afraid she’s going to cheat on a ball.’ Her reaction was to revert to a goal-directed
self-talk taking the form of encouragements to gain confidence: ‘I know I can win.’ Her father
stated that his self-talk was linked to the fact that he could see his daughter’s confidence: ‘Yes,
we’ll have a good match!’. The emotions reported by Anna were both confidence in her chances of
winning, motivation about playing her match, and anxiety linked to the fear of her opponent
cheating. Her father indicated feeling confident because he felt his daughter was confident.
1st set. In terms of important events, Anna mentioned being affected by the points scored by her
opponent while her father perceived his daughter as being ahead and in control. Anna’s self-talk
oscillated between worries when her opponent got ahead (‘I will lose if this continues’; ‘I have to
stop missing!’) and encouragement when she won the point (‘Let’s go, Anna, you just have two
games left to win!’). Her father’s self-talk was related mainly to his perception that his daughter
was playing a good match: ‘Yes! She will beat her, no problem!’. After winning the set, Anna's self-
talk was positive: ‘It's going to be easy!’. Anna's emotions were confidence and anxiety, depending
on whether the score was in her or her opponent’s favour. Anna also mentioned using goal-directed
100
self-talk in the form of encouragement to build confidence. Her father reported feeling confident
and encouraging his daughter in his mind. He mentioned an important event that was not mentioned
by his daughter: the fact that the opponent went to the bathroom between the 1st and 2nd sets. He
said he was affected by this event, that he felt angry. His self-talk was negative: ‘Anna will lose her
concentration. It should be forbidden!’.
2nd set. The main important event reported by Anna during the second set was her opponent
cheating (i.e., perception that her opponent voluntarily lied about the ball call) while her father did
not mention this event. For his part, the father indicated perceiving his daughter as destabilised, not
very confident, and eager to finish the match. Anna's self-talk was negative and she mentioned
being concerned about the outcome of the match: ‘It's not fair! I was going to win the match!’. She
also reported using goal-directed self-talk to motivate and recover: ‘Go Anna! It is not serious’; ‘I
do not want her to win.’ Her father’s self-talk was tinged mainly with negative thoughts about his
daughter's game: ‘You cannot win your match if you do not win your serves’; ‘She is too eager to
finish.’ The emotions reported by Anna were anxiety, anger, and determination whereas her father
mentioned feeling irritated and trying to make eye contact with his daughter to tell her to be more
active.
3rd set. While Anna mentioned being a victim of cheating a second time during the match; the father
did not report a particular event. Anna's self-talk concerned mainly her discouragement about being
a victim of cheating: ‘I can't believe she cheated again!’. She added remembering previous similar
events in tournaments where she might have lost in these situations. Her father reported self-talk
related to his daughter's bad game choices: ‘She makes too many unforced errors’; ‘She lacks
experience.’ Anna’s emotions were anxiety and discouragement while her father first felt irritated
and then disconnected from the match.
After the first match. Anna and her father were both affected by Anna’s loss. The self-talk narrated
by Anna was tinted mainly with self-criticism: ‘Ah you are so stupid! You could have won that
game. You should quit tennis!’. She also reported being concerned that her parents were angry at
her for losing the match and that they were disappointed because of their financial investment in her
tennis: ‘I disappointed my parents.’ She added being concerned that her peers would judge her:
‘What are they going to think of me at school?’. She felt disappointed, sad, and discouraged, and
she isolated herself in the bathroom to cry. She added that she felt particularly disappointed because
she expected to win. Her father reported that he would have liked to go over the match with his
daughter but said it was not a good time: ‘It’s not a good time to be tough on her.’
101
Table 1. Content of Anna’s and her father’s self-talk and emotions for important events.
Anna Her father
Match Moment Event Self-talk Emotion Event Self-talk Emotion
1 Before Opponent’s
reputation
‘I’m afraid she’s going to
cheat on a ball’
Anxious Perception of
his daughter
‘Yes, we’ll have a
good match!’
Confident
‘I know I can win’ Confident,
motivated
- - -
1st set The opponent
gets ahead
‘I will lose if it continues’
‘I have to stop missing!’
Anxious Perception of
his daughter
‘Let’s go Anna, you’re
able to beat her!’
Confident
Wins points ‘Let’s go Anna, you only
have two games left to
win!’
Confident Anna leads in
the set
‘Yes! She willbeat her,
no problem!’
Confident
Wins the set ‘It’s going to be easy’ Confident Anna’s
opponent goes
to the
bathroom
‘Anna will lose her
concentration. It
should be forbidden!’
Angry
2nd set Opponent
cheating
‘It’s not fair!’ ‘I was going
to win the match.’ ‘Go
Anna! It is not serious.’ ‘I
do not want her to win.’
Anxious
Angry
Determined
Perceives his
daughter is in
a hurry to
finish
‘You cannot win your
match if you do not
win your serves.’ ‘She
is too eager to finish.’
Angry
3rd set Opponent
cheating
‘I can’t belive she cheated
again!’
Anxious
Discouraged
Bad game
decision by his
daughter
‘She makes too many
unforced errors.’ ‘She
lacks experience.’
Irritated
After Anna’s loss ‘Ah you are so stupid! You
could have won that game.
You should quit tennis!’
‘I disappointed my
parents.’ ‘What are they
going to think of me in
school?’
Disappointed
Sad
Discouraged
Anna’s loss ‘It’s not a good time to
be tough on her’.
Disappointed
102
2 Before - ‘If I lose again, I’ll be in
the B draw and everyone is
going to think I’m bad.’
Anxious - ‘She went to bed late, I
feel her nervous’
Anxious
1st set Loses the 1st
game
‘If I lose, everyone will
judge me.’ ‘Worst that can
happen is she wins the set.
Worst case I’ll get back in
the third.’
Anxious Loses the 1st
game
‘If she loses, it’s going
to be hell in the car.’
‘No, you cannot lose
against this player!’
Anxious
Angry
Wins the 1st set ‘Yes, that’s good, keep
going like this.’
Confident
Happy
Wins the first
set
‘Go Anna, you can
beat her’
Confident
2nd set Mistakes in the
middle of the
second set
‘You make too many
mistakes’ ‘You will find
yourself the B draw’
Anxious Anna makes
mistakes
‘She hits all wrong’
‘She's going to lose if
it goes on like that’
Irritated
- - - Anna made a
victory gesture
‘You can’t lose against
this girl’
Confident
Determined
After Wins the match ‘It’s good! That’s the match
I had to win!’
Proud
Relieved
Wins the
match
‘If she’d lost it would
have been a
nightmare’
Relieved
3 Before Presence of her
coach
‘I’m afraid I’ll play bad; I
don’t want to disappoint
my coach’
Anna asks for
tips on how to
beat her
opponent
‘She is tall, she has to
hit hard’
Anxious
1st set Anna wins
points
‘I have chances of winning’ Focused
Confident
Perception of
Anna on the
court
‘She looks more in
control, less panicked’
Confident
2e set Loses and wins ‘Oh no, I’m tired, I don’t
want to play a third set’
‘Ok, let’s go !’
Anxious
Angry
Perceives his
daughter is not
playing well
‘She’s not hitting well;
she has trouble staying
focused’ ‘now relax,
you can’t allow yourself to lose’
Irritated
Anxious
After Wins the match ‘Everyone will be happy’ ‘I
played really well’
Proud ‘It’s good! She fought,
she didn’t give up!’
Proud
Relieved
103
Tom and his mother’s case
Tom’s and his mother’s profiles
Tom was 15 years old. He had seven years of competitive tennis experience and trained
approximately 20 hours a week. Tom was having a very good tennis season and was second seed
for this championship. Tom described himself above all as a competitive and serious boy. He added
that he does not get distracted easily and is focused on his goals. He immediately mentioned being a
good competitor and being technically talented. Tom also described himself as a person always
seeking to improve and open to criticism. He added that he is an introvert who is in control of his
emotions.
Tom's mother described herself as extroverted and expressive. She added that she is an altruistic
person who likes to take care of others. Tom's mother also reported being sensitive and a good
listener. She mentioned offering support by providing his food and managing his transportation.
Narrative summary of Tom’s self-talk during his first match
Before the first match. Tom did not report any important event in particular. His mother said she
was affected by the fact that she got lost on the way to the tournament and that her son was playing
on the court farthest from the stands. The self-talk reported by Tom concerned his playing strategy:
‘Play his backhand’; ‘I have to break often.’ His mother’s self-talk was about the impacts of taking
the wrong way there on her son’s stress levels (‘I didn’t have to give him that stress’) and concern
over having brought enough food. In connection with the second event, she mentioned irritation at
the idea of sitting far from her son: ‘I will not see anything of the match, I will faze out.’ Tom
mentioned feeling calm and confident. His mother reported feeling anxious and febrile.
1st set. Tom indicated that in this first set, he was affected by his many attempts to break his
opponent's serve which was an important event for him. For her part, his mother mentioned being
disturbed by the fact that Tom lost the first point and feeling upset by the attitude of the parents
sitting next to her. Tom’s self-talk was primarily goal-directed, focused on his game strategy or
encouragement to remain intense and focused: ‘Let's go’ ‘Come on!’. His mother reported self-talk
centred mainly on advice that she was giving her son in her mind (‘Just put your ball in play, do not
make easy mistakes’) as well as attempts to calm her own anxiety: (‘Stay calm. I’m not responsible
for his game’). She also mentioned thoughts related to the presence of the opponent’s parents:
‘They disturb me, I feel their anxiety.’
104
2nd set. The opponent’s emotional reaction was an important event related by Tom and his mother.
However, Tom and his mother experienced different self-talk and emotions in connection with this
same important event. Tom reported feeling confident to see his opponent destabilised and gave
himself instructions to maintain his concentration: ‘Don’t be distracted, stay focused.’ His mother
mentioned feeling frustrated that the referee did not intervene and worrying that her son was losing
his concentration: ‘He’s going to make him lose his focus.’ Tom's mother indicated a second
important event when her son looked at her with a gesture of victory, a moment not mentioned by
Tom. Tom's mother reported feeling very confident and encouraging her son with the same gesture
in return. She encouraged her son in her mind (‘Good job, keep going!’) and at the same time, she
said that the game was not won yet (‘We never shout victory before the end’).
After the first match. Tom did not report any particularly important event. He said he was happy and
proud to have won the first match. He went on to talk about goal-directed self-talk to focus on his
next game: ‘You have to keep playing well.’ Tom’s mother mentioned the desire to hug her son and
worried that he would push her away: ‘Will he reject me?’. She said she was proud her son won his
first match, but she felt worried that he might push her away.
105
Table 2. Content of Tom’s and his mother’s self-talk during for important events.
Tom His mother
Match Moment Event Self-talk Emotion Event Self-talk Emotion
1 Before Gets ready ‘Play his backhand’ ‘I
have to break often’
Confident
Took the wrong
way to the
tournament
‘I didn’t have to give him
that stress’
Anxious
- - - Sitting far away
from her son
‘I will not see anything of
the match, I will faze out.’
Anxious
1et set Tries to break the
opponent
‘Lets go, come on!’ Confident
Focused
Perception of
her son fighting
on the court
‘Just put your ball in play,
do not make easy
mistakes’ ‘Stay calm. I'm
not responsible for his
game.’
Anxious
The attitude of
the opponent’s
parents sitting
next to her
‘They bother me, I can
feel their anxiety’
Anxious
2nd set Opponent’s
disturbing
behaviour
‘Don’t be distracted, stay
focused’
Confident
Focused
Opponent’s
disturbing
behaviour
‘He’s going to make him
lose his focus’
Anxious
- - - Tom looks at his
mom and makes
a victory gesture
‘Good job! Keep going!’
‘We never shout victory
before the end’
Confident
Anxious
After Wins the match ‘You have to keep
playing well’
Proud
Focused
Worries that her
son will push
her away
‘Will he reject me?’ Proud
Anxious
2 Delay before the
start of the match
‘It's long, I'm going to
lose my activation’ ‘It's
long! It will hinder his
activation’.
Irritated
Delay before the
start of the
match
‘It will hinder his
activation’. ‘He has to get
away from his friends.’
‘Should I intervene?’
Anxious
106
1st set Tom got his serve
broken
‘You didn’t do what you
were supposed to! You
missed your chance!’
‘It’s not over, I still have
chances to win!’
Angry Tom gets his
serve broken
‘Don’t go down that road,
don’t open that door!’
‘I have to relax, like if I
were underwater’
Anxious
2nd set Tom got his serve
broken
‘I served poorly!’
‘It’s the beginning of the
set, I still have chances.’
Angry Tom’s opponent
broke his serve
‘Go back up the hill! You
slipped into the mud, it's
okay, get back!’
Sad
- - - Tom is having
difficulties on
the court
‘I see him fight and it flips
me upside down’ ‘I need
to control my heartbeat to
convey my composure’
Anxious
After Loss ‘I could have had him,
but I didn’t take
advantage of my
chances’
Disappointed Loss ‘He’s disappointed’ ‘I
don't know what to say for
comfort him’
sad
3 Before Gets ready ‘I have to play offense if
I want to have chances to
win’
Determined Perceives that
her son is
nervous
‘He looks tired, he puts
pressure on himself’
‘Tom, stay calm’
Anxious
1st set The opponent is
ahead
‘I can impose my
strategy’ ‘Stay focused’
Anxious Perceives her
son as being
angry
‘Oh no! He’s very angry’ Anxious
Picks up game
level
‘Come on, go get that
game !’
Focused Rivalry with the
opponent’s mom
‘It bothers me. I do not
want to feel rivalry with
this mother’.
Anxious
2nd set Tight score ‘Keep a good score and
break his serve at the
right moment’
Focused Tight score ‘My god my heart is
beating in all directions’
‘Stay calm’
Anxious
3rd set Opponent receives
a warning and the
match is interupted
‘Stay focused in your
bubble’
Confident
Focused
‘Stay calm’ ‘Let yourself
float, like in the Dead Sea.
Watch the match like you
would watch anyone’s
match.’
Anxious
Confident
After Wins the match ‘I played well’ Proud ‘He must be tired’ Proud
107
Similarities and distinctions between each of the players and their respective parent
(intra-case)
Anna and her father’s case
Some similarities were found between Anna’s and her father’s self-talk. More precisely, their self-
talk was mainly about Anna’s match scores, highlighting the importance they both attach to
winning (e.g., Anna : ‘I know I can win’; Father: ‘Go Anna, you can beat her’). This emphasis on
results are reflected in the self-talk and emotions reported by Anna and by her father for similar
events concerning Anna’s victories and losses during these matches. On these occasions, both of
them had positive self-talk and emotions when the score was in Anna’s favour (‘I played really
well’ ‘It’s good! She fought!’) and negative ones when the score was against Anna (‘I will lose if it
continues’). There were also differences between Anna’s and her father’s self-talk. First, unlike her
father, Anna had concerns about the judgment of others. Indeed, Anna’s self-talk was focused
mainly on the consequences of losing (‘If I lose, everyone will judge me’) or winning the match
(‘Everyone will be happy’). Regarding emotions, Anna experienced a great deal of anxiety during
her matches, while her father’s self-talk involved mostly criticism of his daughter’s performance
(‘She hits all wrong’) and the impact of the quality of her game on her performance (‘She’s going to
lose if it goes on like that’). His emotions also seemed to be influenced by the quality of his
daughter’s play, which made him feel proud and confident when she played well and angry when
she did not perform according to his expectations.
Thus, even though both mentioned similar important loss-related events, Anna’s self-talk on these
occasions was mainly worries and anxiety (‘You will find yourself in the B draw’), while her
father’s self-talk contained mostly criticism and anger (‘You can’t lose against this girl!’). During
common events related to success, Anna’s self-talk was mainly encouragement and came with
confidence and pride (‘I played really well!’) while her father’s self-talk consisted of positive
remarks about the quality of her playing and was often mixed with feelings of relief (‘It’s good! She
fought, she didn’t give up!’). Finally, some events deemed important by Anna were not reported by
her father, such as her opponent cheating (‘It’s not fair! I was going to win the match’). For his part,
Anna’s father mentioned having self-talk related to the fact that Anna’s opponent left for several
minutes to go to the bathroom between two sets (‘Anna will lose her concentration. It should be
forbidden!’), an event not mentioned by Anna. In addition, Anna’s father once again worried about
her daughter’s reaction in case of a loss (‘If she’d lost it would have been a nightmare’).
108
Tom and his mother’s case
Regarding the similarities between Tom and his mother, we noted that they both used self-talk to
manage their own emotions during important events of the matches. For example, Tom frequently
used self-talk to self-regulate (‘Don’t be distracted, stay focused’). Similarly, Tom’s mother used
self-talk to manage her own emotions (‘Stay calm’; ‘Let yourself float, like in the Dead Sea. Watch
the match like you would watch anyone’s match’). Tom and his mother also used self-talk in the
form of encouragement (‘Lets go!’). The frequent use of self-talk to self-regulate by Tom and his
mother seemed to reflect the importance they both place on regulating internal states, such as
emotions and activation. The importance attached to regulating internal states was reflected in the
self-talk they both reported at the same important events. For example, both mentioned the same
important event that had an impact on Tom’s activation (i.e., a long delay between two rounds). In
this circumstance, Tom and his mother were both concerned about the impact of this event on
Tom’s activation (‘It’s long, I’m going to lose my activation’; ‘It’s long! It will hinder his
activation’).
Although some similarities were observed between Tom and his mother concerning their self-talk,
certain distinctions were also noted. First, Tom’s self-talk was mostly about the quality of his
playing, while his mother was focused more on her perceptions of her son’s emotional state on the
court. For example, self-talk reported by Tom pertained primarily to his play strategy (‘Play his
backhand’) or positive or negative comments related to his game (‘I served poorly!’). Tom’s
emotions during his match were related mainly to the quality of his game, because he was mainly
focused and activated. Moreover, contrary to his mother, Tom seemed less distracted by his
surroundings (‘Stay focused, stay in your bubble’).
Meanwhile, his mother’s self-talk concerned mainly her son’s reactions on the court (‘He’s very
angry’), messages that she addressed to her son in her head (‘Tom, stay calm’), and her own
emotions (‘I see him fight and it flips me upside down’). The emotions reported by Tom’s mother
were related mainly to the way she perceived her son. In addition, she spoke a lot to her son in her
mind through her self-talk (‘Go back up the hill! You slipped into the mud, it’s okay, get back!’).
She also seemed to be trying to influence him by managing her own emotions (‘I need to control my
heartbeat to convey my composure’). She also reported concerns about her son’s reactions to her
(‘Will he reject me?’) and how she should react (‘I don’t know what to say for comfort him’).
Furthermore, Tom’s mother’s self-talk reflected a perception that her son was under pressure and
having difficult emotions during these games (‘He looks tired, he puts pressure on himself’). These
perceptions, however, were not reflected in the self-talk and emotions reported by Tom, who
109
mentioned staying focused most of the time, no matter what happened (‘It’s the beginning of the
set, I still have chances’).
Moreover, even though Tom and his mother reported some similar important events, their reactions
sometimes differed. For example, when Tom lost his second match, he had a critical self-talk about
his performance (‘I could have had it, but I did not take advantage of my chances’) and felt
disappointed. For her part, his mother worried about her son’s condition and how to react (‘He is
disappointed’; ‘I don’t know what to say to comfort him’).
Finally, some events reported by Tom’s mother were related to her own experience as an observer
in the stands, and were not reported by Tom. For example, Tom’s mother mentioned being
disturbed by the attitude of the parents sitting next to her. Thus, she seemed to be influenced by her
emotions and her surroundings (‘It bothers me, I do not want to feel rivalry with this mother’),
while Tom seemed to have less difficulty managing distractions.
Similarities and distinctions between the players and the parents (cross-case)
First, regarding similarities between the two athletes’ self-talk, we see that it could be spontaneous
or goal-directed. Indeed, the self-talk reported by the athletes could be manifested in the form of
spontaneous self-talk to express an emotion or directed towards self-regulation. Spontaneous self-
talk occurred mostly in response to an event deemed important by the athlete, and the content was
related to the related emotion (e.g., worries so anxiety). Meanwhile, goal-directed self-talk was
often used by the athletes as a result of spontaneous self-talk. For example, in the first set of his
second match, Tom said he encouraged himself immediately after experiencing frustration when his
opponent had just broken his serve. Similarly, Anna mentioned encouraging herself to manage her
self-talk and her emotions when her opponent cheated (‘Go Anna! It is not serious’). Thus, it seems
that goal-directed self-talk was used by athletes to manage their spontaneous self-talk and emotions.
When examining the similarities between the parents, we notice that their self-talk sometimes took
the place of thoughts they were addressing to their children. These thoughts were encouragements,
advice, or critiques aimed towards their children. For example, at a time when she felt anxious, the
self-talk reported by Tom’s mother concerned encouragement she wanted to convey to her son
(‘Tom, stay calm’). For his part, Anna’s father sometimes mentioned criticising his daughter in his
mind, especially when he felt angry (‘You cannot win your match if you do not win your serves’).
Second, the self-talk reported by the parents was often related to their perceptions of their child’s
condition (‘I feel her nervous’). Third, parents reported having concerns about their child’s
reactions (‘If she loses, it’s going to be hell in the car’). Finally, both parents’ self-talk in this study
110
showed that they sometimes reflected on the intention to adapt their reactions to their child. For
example, following the defeat of Anna’s first match, her father believed that although he wished to
comment on her match, it was not a good time to do so: ‘It’s not a good time to be tough on her.’
For her part, Tom’s mother repeatedly mentioned concerns about how she should behave with her
son: ‘Should I intervene?’.
When looking specifically at the differences between the athletes, we notice that Anna’s self-talk
was strongly influenced by her emotional experience, her concerns about the judgment of others,
and the score. Thus, as mentioned above, the content of her self-talk was related mainly to the
consequences of losing or winning the match, the fear of disappointing those around her, and being
judged. Similarly, the emotions experienced by Anna that complemented her self-talk were
generally negative when the event was perceived negatively (e.g., loss, cheating) and positive when
the event was perceived positively (e.g., victory). Separately, Tom’s reported self-talk seemed less
influenced by the consequences of losing or winning the match, and depended instead on the
evaluation of the quality of his game (e.g., his good moves, his poorer shots). Thus, Tom’s self-talk
was mainly goal-directed and concerned his technique, tactics, and concentration.
Finally, regarding the differences between the parents, we notice that Anna’s father’s self-talk was
centred mainly around his daughter’s game and her opponent, Anna’s good plays, and her mistakes.
Thus, during his daughter’s matches, it seemed that Anna’s father focused primarily on analysing
his daughter’s game and performance. For her part, Tom’s mother’s self-talk pertained mainly to
her perceptions of her son’s emotional state. She also reported concerns about how to interact with
her son. Thus, as opposed to Anna’s father, Tom’s mother’s self-talk seemed more influenced by
her emotions and her son’s well-being than by his performance. In addition, contrary to Anna’s
father, Tom’s mother reported using goal-directed self-talk to calm down or manage her own
anxiety.
Discussion
The aim of this multiple-case study was to examine the content of elite junior tennis players’
automatic self-talk as well as of their parents’ self-talk regarding the emotions felt during important
matches. Regarding the analysis of the players’ and parents’ automatic self-talk, it was related to
their own experience of the events considered important. The fact that this experience was
subjective and was linked to the emotions experienced during matches shows the close link between
self-talk and emotions. These observations reflect the idiosyncratic aspect of automatic self-talk
111
(Hardy 2006) and testify to the relevance of examining the topic from the players’ and parents’
perspectives while taking into account emotions.
Similarities and differences were also observed between the self-talk of each athlete and of his or
her parent. Indeed, similarities were observed in the importance attached to winning the match in
the self-talk of the player and the parent of the first case. Additionally, there was a stronger
tendency of the player and the parent in the second case to use goal-directed self-talk. Although this
study does not provide an understanding of what these similarities are attributable to within the
same case, it makes it possible to propose some interpretations based on the literature. First, in
terms of the importance of winning in the self-talk of players and parents, studies have shown the
influence parents can have on the value athletes place on the outcome of their match. For example,
children whose parents place a high value on outcomes would be more likely to feel pressure to
perform well (Wolfenden and Holt 2005). In this study, Anna’s self-talk reflected the importance
that her father places on her performance. Given that the importance parents place on the results of
a performance influences their interactions with their children (Dorsh, Smith, and Dotterer 2016), it
is possible that Anna's self-talk was influenced by the desire to meet her father’s expectations and to
not disappoint him. She also mentioned a few self-talks associated with the impact of her
performance on the judgment of those around her, including her parents.
Second, the similarity observed between Tom and his mother regarding the use of self-talk to self-
regulate raises the question of the influence parents can have on athletes' propensity to manage their
emotions and their self-talk in a competition setting. Indeed, parents are recognised as important
agents in their children's development of emotional regulation strategies (Zimmerman 2000).
Notably, research findings indicate that children learn to manage their emotions by observing their
parents' reactions to emotions (e.g., Denham et al. 1997). Besides this implicit learning, parents
have been shown to intentionally teach their children emotion management strategies (Morris et al.
2007). Thus, the similarity observed between Tom and his mother concerning the use of self-talk to
self-regulate raises the question of parents' influence on athletes’ use of goal-directed self-talk to
manage their emotions in competition.
Besides these similarities, some differences were observed in the content of the self-talk of each
athlete and of his or her parent. More specifically, the differences in the self-talk content reported
by the players and their parent for the same important event reflect different concerns related to
their respective roles. For example, while Tom's self-talk revealed that he was concerned by the
quality of his game following a loss, his mother's self-talk for the same event reflected concerns
about her son’s well-being and her way of interacting with him. These results indicate that parents
112
and players can experience events differently during matches. In addition, the parents mentioned
self-talk related to certain important events that were unique to their own experience as observers in
the stands. For example, Tom's mother reported self-talk about the discomfort of being near the
parents of her son's opponents. These results suggest that parents face demands specific to their
involvement as a parent, which has been previously observed by some authors (e.g., Harwood and
Knight 2009)
The cross-case analysis revealed the presence of similarities and differences between the players
and between the parents. First, regarding the similarities between the players, the results of this
study indicate that the content of their self-talk could be spontaneous or goal-directed. Indeed, the
two players in this study sometimes reported self-talk representing the expression of the emotion
experienced during their match (i.e., spontaneous self-talk). On other occasions, players reported
using self-talk to focus, activate, or manage an emotion (i.e., goal-directed self-talk). These results
support previous authors’ observations (e.g., Dickens, VanRaalte, and Hurlburt 2017; Latinjak
2018, Latinjak, Hatzigeorgiadis, and Zourbanos 2017, Van Dyke et al. 2018) and reveal that
spontaneous self-talk is a good indicator of the athlete’s internal state while goal-directed self-talk
informs on the athlete's own cognitive self-regulation strategies.
Although the two players in the study reported using both types of self-talk (spontaneous and goal-
directed), the results revealed differences in the manifestation of these types of self-talk. The
differences observed in the self-talk of the two players in this study can be understood in light of
their respective profiles. Indeed, the self-talk of Anna, who described herself as sensitive to the
judgment of others, seemed to be influenced by the importance attached to the consequences of
losing the match. Separately, Tom, who described himself as serious and in control of his emotions,
had a greater tendency to use goal-directed self-talk. The importance of considering individual
differences was also raised by Thibodeaux and Winsler (2018), who observed differences between
tennis players in the expression of self-talk (overt vs. covert speech) and content (positive and
negative). Although the importance of individual factors is considered in the conceptual self-talk
models (Hardy, Oliver, and Tod 2009; Van Raalte, Vincent, and Brewer 2016), they have received
little attention so far in self-talk research. The results of this study suggest that looking at the
characteristics of each athlete's profile provides a better understanding of individual differences.
Moreover, concerning the similarities observed between the parents, their self-talk was mainly in
the form of thoughts they were addressing to their children. These messages to their child seemed to
be influenced by the way they perceived their child on the court and took the form of
encouragement and advice. These observations indicate that parents feel very concerned about their
113
child’s experience in competition and support other researchers' results (e.g., Harwood and Knight
2015; Knight and Holt 2013) indicating that the emotions experienced by parents in competition are
influenced by their child's reactions on the court. The results of this study suggest that asking
parents about their self-talk in relation to experienced emotions provides information about their
interests and concerns during their child's competition, offering some insights to understand their
reactions.
Concerning the differences observed in the self-talk of the two parents in this study, they can, like
those between the athletes, be understood in the light of the parents’ respective profiles. More
specifically, the self-talk of Anna's father, who described himself as critical and demanding,
concerned mainly the analysis of his daughter's performance on the court. Meanwhile, the self-talk
of Tom’s mother, who described herself as altruistic and sensitive, concerned mainly her son's well-
being and their relationship. This distinction between the two parents’ self-talk can be interpreted in
light of the importance they place on well-being versus performance. In this regard, the results of a
study by Knight and his colleagues (2016) showed that parents' expectations of their children in
sport influence their attitudes and behaviours towards their children’s. Depending on these
expectations, parents would take on different roles, such as coach or supporter. This role, adopted
by the parents, interferes with their behaviour towards their child and positively or negatively
influences the pressure the athletes feel to perform well. Recently, researchers have turned their
attention to the factors explaining these attitudes to better understand parents' behaviours and their
influence on athletes. For example, Dorsh, Smith, and Dotterer (2016) identified positive and
negative emotions experienced by parents as a personal factor related to differences in support or
pressure behaviours adopted by parents. The results of this study suggest that considering parents'
descriptive characteristics is a potential research avenue to better understand the importance they
place on their child's performance and well-being and justifies the parents’ interest in their self-talk
to better understand their reactions.
To conclude, some limitations must be considered. First, there is the possibility that the
participants’ account of their self-talk was influenced by a social desirability bias. A second
limitation concerns the delay between matches and the time of the interview. Despite the interviews
being conducted quickly after the last match and a self-assessment grid of self-talk being used
during the tournament, it is possible that the self-talk reported by the participants were affected by
recall. The results of this study open the door to future research avenues. For example, it is
important to pursue studies of automatic self-talk by looking at it from an individual angle
according to each athlete's personal profile and experience, to better appreciate the idiosyncratic
114
nature of self-talk. In addition, it would be relevant to conduct a detailed analysis of an athlete’s and
his or her parent’s automatic self-talk for several tournaments to obtain a more representative
portrait of their experience through several competitions. In conclusion, it is relevant to continue
studying parents' self-talk to better understand their reaction and their potential influence on the
athletes.
115
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of Self-Regulation, edited by M. Boekaerts, P. R. Pintrich, and M. Zeidner, 13-39. San
Diego, CA : Academic Press
Zourbanos, N., Hatzigeorgiadis, A., Goudas, M., Papaioannou, A., Chroni, S., and Theodorakis, Y.
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Seceived from the Coach and Athletes' Self-Talk." Psychology of Sport and Exercise 12(4):
407-414. doi: 10.1016/j.psychsport.2011.03.001
Zourbanos, N., Tzioumakis, Y., Araújo, D., Kalaroglou, S., Hatzigeorgiadis, A., Papaioannou, A.,
and Theodorakis, Y. 2015. "The Intricacies of Verbalizations, Gestures, and Game
Outcome using Sequential Analysis." Psychology of Sport and Exercise 18: 32-41. doi:
10.1016/j.psychsport.2014.12.003
119
Chapitre 5 : Discussion générale
120
Comme il a été question dans les chapitres précédents, l’adolescence est une période déterminante
pour le développement des athlètes d’élite (Vealey, 2007). L’étude du discours interne automatique
de ces athlètes est apparue importante étant donné la pertinence d’étudier leur expérience pour
mieux comprendre ce qui contribue à leur bien-être et à leur performance. Puisque les parents ont
une influence sur le bien-être et la performance de ces athlètes (p. ex. Harwood & Knight, 2015;
Lauer et al., 2010), il s’est avéré pertinent de s’intéresser également à leurs discours interne en
compétition. Ainsi, l’objectif principal de cette thèse, basé sur une approche qualitative
exploratoire, était de mieux comprendre comment se manifeste le discours interne automatique des
joueurs de tennis d’élite et de leur parent durant les matchs d’un tournoi. Dans ce chapitre, une
synthèse des principaux résultats des trois articles de la thèse est d’abord présentée. Pour les articles
2 et 3, cette synthèse intègre certains éléments de discussions qui sont complémentaires à ceux
présentés dans les articles scientifiques. Puis, les principales contributions de cette thèse à la
littérature scientifique sont exposées, suivies des implications pratiques. Les limites issues des
articles de la thèse sont ensuite présentées et des avenues de recherche future sont proposées.
Synthèse des principaux résultats
Article 1 : Synthèse critique des connaissances sur le discours interne
La présence de certains résultats équivoques et un manque de clarté conceptuelle au sein de la
littérature sur le discours interne ont mené au premier objectif de ce projet. Ainsi, l’objectif du
premier article était de présenter une synthèse critique des études sur le discours interne en
psychologie du sport afin de servir aux chercheurs et aux intervenants francophones. Pour atteindre
cet objectif, les articles publiés depuis janvier 2000 jusqu’à 2016, dont le sujet principal est le
discours interne ont été identifiés à l’aide des bases de données psycINFO et SPORTdiscuss ainsi
que le moteur de recherche Google scholar. L’article a porté sur cinq principaux aspects du discours
interne (a) la définition du discours interne (b) la conceptualisation du discours interne (c) les
principales méthodes de mesures (d) les principaux résultats de recherche ainsi que les principales
limites qui y sont associées et (e) les perspectives de recherche future.
Premièrement, concernant la définition du discours interne, il a été possible d’observer qu’il n’y a
pas de définition qui fait actuellement consensus auprès des chercheurs. En considérant les
principales définitions disponibles, deux avenues de recherche sur le discours interne ont été
identifiées : (a) le discours interne sous la forme de pensées ou de verbalisations que les athlètes
s’adressent à eux-mêmes (c.-à-d. discours interne automatique) et (b) le discours interne sous la
forme d’une stratégie (ou technique) psychologique planifiée d’avance, utilisée pour optimiser la
121
performance ou améliorer le bien-être (c.-à-d. discours interne stratégique). Deuxièmement,
l’absence de théories spécifiques à l’étude du discours interne en sport faisant consensus dans la
littérature a été relevée. Malgré leurs limites respectives, les modèles conceptuels d’Hardy et ses
collaborateurs (2009) et celui de Van Raalte et ses collaborateurs (2016a) sont apparus
complémentaires et pertinents pour guider la recherche et mieux comprendre le discours interne en
contexte sportif. Troisièmement, une critique des principales méthodes de mesure du discours
interne a permis de rendre compte des défis que rencontrent les chercheurs pour recueillir le
discours interne des athlètes. Plus précisément, les mesures rétrospectives (p. ex. questionnaires),
utilisées par plusieurs chercheurs, sont faciles d’emploi, mais ne tiennent pas compte de l’aspect
idiosyncratique du discours interne. En revanche, il existe très peu de méthodes permettant de
mesurer le discours interne en temps réel et elles sont difficiles à implanter sans distraire les
athlètes. Sur la base de ces constats, il a été possible de conclure que la méthode de mesure
employée devrait dépendre de l’objectif de l’étude. De plus, la combinaison de plus d’une méthode
peut s’avérer utile. Quatrièmement, l’analyse des principaux résultats de recherche et de leurs
limites a permis de soulever que la majorité des études réalisées jusqu’à présent s’inscrivent à
l’intérieur de l’avenue de recherche sur le discours interne stratégique. Ainsi, cette synthèse critique
a mis en évidence le manque d’études portant sur le discours automatique des athlètes en contexte
réel de compétition. Cinquièmement, l’étude du discours interne automatique des athlètes d’élite en
contexte réel de compétition à l’aide de méthodes qualitatives a été identifiée comme une avenue de
recherche prioritaire.
Cet article a également permis d’énoncer certaines recommandations pratiques pour guider les
intervenants en psychologie du sport et les entraîneurs qui souhaitent travailler sur le discours
interne. Par exemple, l’importance de considérer des facteurs tels que le sport pratiqué, le niveau
d’expertise de l’athlète et les préférences individuelles de chacun avant de suggérer des stratégies
pour modifier ou contrôler le discours interne automatique des athlètes a pu être mise de l’avant.
Ainsi, cet article représente un outil de travail pertinent pour les chercheurs et les intervenants
(entraîneurs, athlètes, préparateurs mentaux) francophones.
Article 2 : Analyse du discours interne de joueurs de tennis juniors d’élite en
compétition
L’objectif de cette deuxième étude était d’analyser le contenu du discours interne de joueurs de
tennis d’élite juniors en compétition selon une analyse thématique. S’appuyant sur l’enquête de
narration (Polkinghorne, 1995), des entretiens semi-structurés ont été réalisés auprès de six joueurs
122
de tennis âgés de 14 à 17 ans, 30 minutes après le dernier match disputé lors d’un tournoi
d’envergure. Durant ces entretiens, les participants ont été interrogés en profondeur au sujet de leur
discours interne automatique et leurs émotions pour les moments jugés importants de leurs matchs.
L’analyse thématique, guidée par l’approche de Miles, Huberman, and Saldaña (2013), a permis
l’identification de huit catégories de discours interne automatique (a) émotion positive (b)
inquiétudes (c) ruminations (d) pression de performance (e) désengagement (f) motivationnel (g)
cognitif et (h) contrôle émotionnel. À notre connaissance, seulement quelques études avaient
jusqu’à présent porté sur le contenu du discours interne automatique entretenu par les athlètes afin
d’en dégager des catégories détaillées (p. ex. Van Raalte et al., 2015; Zourbanos et al., 2009). Des
différences ont été observées entre les catégories identifiées dans les études antérieures et celles
retrouvées dans la présente étude. Plus précisément, deux catégories (c.-à-d. les ruminations et le
discours interne concernant la pression de performer) ne se retrouvent pas dans les catégories
identifiées dans les études précédentes. Ces différences dans les résultats obtenus peuvent être
expliquées par la méthodologie novatrice employée dans cette étude ainsi que par les particularités
du sport étudié et des participants interrogés.
Au plan méthodologique, alors que les études précédentes ont utilisé des questionnaires
autorapportés, les participants de cette étude ont été interrogés en profondeur au sujet du discours
interne automatique entretenu pour les événements jugés importants et en lien avec les émotions
vécues. Plus précisément, dans le cadre de cette deuxième étude, l’intérêt portait sur le discours
interne automatique entretenu par les joueurs en les laissant s’exprimer librement, plutôt qu’en leur
demandant de répondre à un questionnaire. Ainsi, l’identification des catégories s’est faite en
considérant l’événement et les émotions vécues plutôt qu’une phrase écrite autorapportée dans un
questionnaire. L’étiquette attribuée au discours interne automatique rapporté par les joueurs dans
cette étude s’est donc faite sur la base d’une analyse en profondeur des propos contextualisés de
l’athlète.
Outre la méthodologie employée, il est possible que les différences dans les catégories obtenues
s’expliquent par les particularités du sport étudié. En effet, les exigences spécifiques du tennis
pourraient contribuer à expliquer les catégories de discours interne observées. Par exemple, la
présence d’une catégorie « ruminations » pourrait s’expliquer par les particularités du tennis qui
impliquent des moments d’arrêts pouvant s’avérer propices à ressasser des événements contrariants
ou l’impact négatif de certaines actions. Ces nombreux temps d’arrêt se produisent tout au long du
match, qui peut parfois durer plus de deux heures. Ainsi, chaque temps d’arrêt au tennis offre une
123
opportunité de rétroaction immédiate sur la performance, ce qui peut amener le joueur de tennis à
réfléchir davantage que des athlètes d’autres disciplines sur ce qui vient de se passer. Le rôle des
particularités du sport a été précédemment soulevé par Van Raalte et ses collaborateurs (2015), qui
ont observé des catégories de pensées propres aux sports d’endurance physique (c.-à-d. pensées
associatives et dissociatives). De plus, s’intéressant à l’expérience émotionnelle des adolescents-
athlètes au tennis, Lewis, Knight, & Mellalieu (2017) ont précédemment relevé que les joueurs de
tennis juniors vivent une vaste gamme d’émotions positives et négatives à l’intérieur de leur match.
Ces émotions varient durant un même match, dépendamment principalement de l’issue du match,
qui peut changer rapidement. Cela suggère que gagner revêt une importance particulière pour les
jeunes joueurs de tennis. Cette importance accordée à gagner s’observe également dans le discours
interne des joueurs de cette deuxième étude. Plus précisément, la catégorie « pression de
performance » illustre la pression que les jeunes joueurs de la présente étude s’imposent pour bien
performer. Ainsi, les particularités de l’expérience émotionnelle associée au fait de participer à un
tournoi de tennis pour de jeunes joueurs québécois de niveau élite pourraient contribuer à expliquer
les catégories de discours interne identifiées.
Par ailleurs, les résultats ont révélé que certaines catégories (émotion positive, inquiétudes,
rumination, pression de performance, désengagement) de discours interne sont spontanées et
représentent l’expression de l’émotion vécue par l’athlète. D’autres sont utilisées par l’athlète dans
le but de s’autoréguler et gérer une émotion (motivationnel, cognitif et contrôle émotionnel). Ces
résultats mettent donc en lumière les deux formes principales de discours interne automatique :
spontané et orienté vers les buts. La distinction entre ces deux principales formes de discours
interne automatique appuie les propositions conceptuelles de Latinjak et ses collaborateurs (2014) et
Van Raalte et ses collaborateurs (2016a). Concernant le discours interne orienté vers les buts, les
résultats de cette étude indiquent qu’il est utilisé par les athlètes principalement pour se motiver et
s’encourager (discours interne motivationnel) ou pour se donner des instructions et se reconcentrer
(discours interne cognitif). En ce qui a trait à la fonction motivationnelle, celle-ci est principalement
utilisée sous forme d’encouragement par les joueurs de cette étude pour gérer une émotion perçue
négative (p. ex. anxiété, frustration). Pour sa part, la fonction cognitive du discours interne est
utilisée principalement pour maintenir ou augmenter la concentration et permettre une exécution
appropriée des mouvements. La fonction cognitive du discours interne est également rapportée par
les athlètes de cette étude afin de ne pas se laisser distraire par les émotions associées aux
événements durant leurs matchs. Jusqu’à présent, les fonctions motivationnelle et cognitive du
discours interne ont été surtout étudiées sous la forme d’une intervention cognitive planifiée dans le
124
but notamment d’améliorer la performance (p. ex. Hatzigeorgiadis et al., 2009; Zourbanos, Chroni,
Hatzigeorgiadis, & Theodorakis, 2013). Les résultats de cette deuxième étude rejoignent ceux
obtenus récemment par Latinjak et ses collaborateurs (2017, 2018), ayant observé que les athlètes
utilisent par eux-mêmes (c.-à-d. pas nécessairement planifiée d’avance) le discours interne
motivationnel et cognitif pour gérer leurs émotions.
Outre l’identification des catégories, les résultats de cette étude indiquent que le discours interne
automatique négatif, plus précisément les ruminations, n’est pas nécessairement perçu comme étant
nuisible pour certains athlètes, rejoignant les résultats obtenus précédemment auprès de joueurs de
tennis (Hatzigeorgiadis & Biddle, 2008; Van Raalte et al., 2000; Zourbanos et al., 2015). Ces
résultats traduisent l’importance de l’interprétation que fait l’athlète de son discours interne et
soulèvent une fois de plus la nécessité de bien distinguer le contenu du discours interne de son
impact (facilitant ou altérant la performance), une recommandation précédemment effectuée par les
chercheurs (p. ex. Hardy & Zourbanos, 2016).
En résumé, cette analyse thématique a permis l’identification de catégories précises de discours
interne automatique entretenu par des joueurs de tennis d’élite juniors. L’identification des
catégories s’est faite sur la base d’une analyse détaillée et approfondie du discours interne entretenu
tout au long des matchs joués dans un tournoi important. De plus, les catégories ont été identifiées
en tenant compte des événements importants selon la perspective des joueurs et les émotions qui les
accompagnent. L’importance accordée aux émotions a permis d’observer que certaines catégories
de discours interne représentent l’émotion vécue par les joueurs alors que d’autres sont utilisées par
les joueurs pour s’autoréguler. À part quelques exceptions (p. ex. Latinjak et al., 2017; Latinjak,
2018), il s’agit d’une des premières études sur le discours interne qui fait la distinction entre le
discours interne automatique spontané et le discours interne automatique orienté vers les buts.
Enfin, les résultats ont permis de réitérer l’importance de prendre en considération l’interprétation
que fait l’athlète de son discours interne.
Article 3 : Discours interne des joueurs et de leur parent
Le but de cette troisième étude était de réaliser une étude de cas multiple au sujet du contenu du
discours interne automatique de joueurs de tennis juniors d’élite et de celui de leur parent en lien
avec les émotions vécues, selon les événements jugés importants des matchs joués durant un tournoi
de tennis. Les données obtenues auprès de deux cas (un joueur et son parent le plus impliqué) parmi
les six cas ayant fait l’objet de ce projet de thèse ont été analysées dans le cadre de ce troisième
article scientifique. Les deux cas ont été sélectionnés sur la base de leur profil contrastant ainsi que
125
sur la richesse des entretiens réalisés concernant trois matchs. Les données ont été analysées suivant
la stratégie de l’étude de cas multiple (Yin, 2014) et l’enquête de narration (Polkinghorne, 1995).
Dans un premier temps, l’analyse du discours interne automatique de chaque joueur et son parent
traduit l’aspect subjectif de l’expérience de chacun et le lien étroit entre le discours interne
automatique et les émotions. En effet, cette analyse a permis de relever que le contenu du discours
interne automatique de chaque joueur et chaque parent dépend de leur propre expérience des
événements jugés importants et s’avère lié aux émotions qui sont vécues. Ces résultats justifient la
pertinence de s’intéresser au discours interne automatique à l’aide de méthodes qualitatives
permettant une analyse détaillée et individualisée pour ainsi mieux apprécier les particularités liées
à l’expérience de chacun.
Dans un deuxième temps, l’analyse des similarités et les différences dans le discours interne de
chaque cas ont été analysées. Ces analyses ont permis de constater une similarité quant à
l’importance accordée aux résultats des matchs au sein du premier cas alors qu’une tendance à
utiliser plus fréquemment le discours interne pour gérer les émotions a été observée au sein du
second cas. D’une part, ces ressemblances ont amené à se questionner sur le rôle du parent dans la
pression ressentie par les athlètes à bien performer et ne pas décevoir leur entourage (Dorsh et al.
2016; Wolfenden & Holt, 2005). D’autre part, elles ont permis de relever le rôle que peuvent avoir
les parents dans l’apprentissage implicite ou explicite que font les enfants de la gestion de leurs
émotions (p. ex. Morris, Silk, Steinberg, Myers, & Robinson, 2007). Les différences observées
entre chaque athlète et son parent ont quant à elles mis en lumière les différences entre les joueurs et
les parents quant à leur expérience d’un tournoi de tennis. Plus précisément, les résultats indiquent
que les parents et les athlètes peuvent vivre de manière différente les événements vécus en
compétition selon les exigences propres à leur rôle respectif (parent vs athlète).
Dans un troisième temps, les similarités dans le discours interne automatique des joueurs et dans
celui des parents ont été analysées. Sur le plan des similarités entre les joueurs, tel qu’observé dans
l’étude 2, leur discours interne automatique peut être spontané ou orienté vers les buts. Cela permet
de rappeler l’importance de bien distinguer ces deux formes de discours interne automatique, selon
leur lien avec les émotions (c.-à-d. expression des émotions ou autorégulation) (Latinjak, 2017;
2018). Parmi les similarités observées entre les parents, il a été possible de relever que les deux
parents entretiennent un discours interne sous la forme de pensées (p. ex. conseils, critiques,
encouragements) qu’ils adressent à leur enfant durant les matchs. Bien que les parents de l’étude 3
n’aient pas été questionnés au sujet des attentes entretenues envers leur enfant, s’appuyant sur des
126
études antérieures (Knight et al., 2016), il est possible d’avancer que leur discours interne est
influencé par leurs désirs et leurs aspirations envers la performance et/ou le bien-être de leur enfant.
Les résultats ont également indiqué que les parents entretiennent des réflexions concernant la
manière dont ils devraient se comporter envers leur enfant selon les besoins perçus et les réactions
anticipées. Ces observations témoignent non seulement de l’investissement important des parents
dans les matchs de leurs enfants, mais également de la complexité pouvant opérer pour expliquer la
manière dont ils interagissent avec eux. Cela amène à réitérer la nécessité de s’intéresser à
l’expérience des parents en compétition afin de mieux comprendre leurs attitudes et l’influence
qu’ils exercent sur leur enfant (Harwood & Knight, 2015). À cet effet, les résultats de l’étude 3
suggèrent que le fait de questionner les parents au sujet de leur discours interne durant les
compétitions s’avère une avenue pertinente pour y parvenir.
En ce qui concerne les différences observées dans le discours interne des joueurs et dans celui des
parents, elles rendent compte de la présence de différences individuelles dans la manière
d’interpréter les événements ainsi que dans la gestion des émotions par l’entremise du discours
interne orienté vers les buts. Grâce à l’étude de cas multiple, ces différences ont pu être comprises à
la lumière du profil de chaque joueur et de chaque parent (c.-à-d. ses caractéristiques descriptives).
Ce lien entre le discours interne et leurs caractéristiques descriptives représente une piste
intéressante pour mieux comprendre les nuances qui s’observent dans le contenu du discours interne
automatique des joueurs et des parents, de même que son influence sur le bien-être et la
performance.
En résumé, les résultats du troisième article révèlent que le discours interne automatique de chaque
athlète et chaque parent dépend de l’expérience unique et subjective de chacun durant les matchs.
Les différences qui s’observent dans le contenu du discours interne de chaque athlète et de chaque
parent traduisent la présence de différences individuelles dans l’expérience de chacun. Ces
différences semblent s’expliquer par le profil unique de chaque joueur et de chaque parent, qui
influence la manière dont chacun interprète et réagit aux événements vécus. Les similarités
observées au sein de chaque cas amènent à réitérer l’influence que peuvent avoir les parents dans
l’expérience sportive des adolescents-athlètes. Cette influence semble se traduire plus
particulièrement dans la pression ressentie à bien performer et la tendance des athlètes à gérer leurs
émotions par le discours interne.
127
Principales contributions à l’avancement des connaissances
Les trois articles de cette thèse apportent des contributions pertinentes à la littérature sur le discours
interne en sport et contribuent à l’avancement des connaissances au sujet de l’expérience des
joueurs de tennis d’élite de niveau junior et celle de leur parent. Ces contributions sont présentées
dans les prochains paragraphes.
Une première contribution de cette thèse repose sur la synthèse critique des connaissances sur le
discours interne (premier article). Cette synthèse de la littérature rédigée en français offre un
portrait critique de la littérature et représente une référence pertinente pour les chercheurs et les
intervenants (p. ex. entraîneurs, athlètes, préparateurs mentaux) francophones. De plus, une
distinction est établie entre les résultats propres aux deux avenues de recherche principale sur le
discours interne (discours interne automatique et discours interne stratégique), ce qui encourage les
chercheurs à se positionner clairement quant à l’avenue concernée et ainsi contribuer à
l’avancement des connaissances.
À ce sujet, une seconde contribution concerne le positionnement quant à l’avenue de recherche sur
le discours interne empruntée (discours interne automatique) pour l’étude 2 et l’étude 3 (analyse
thématique et étude de cas multiple). Le fait de circonscrire les résultats de ces deux études à
l’intérieur de cette avenue de recherche représente une initiative pour promouvoir le développement
de la recherche propre au discours interne automatique.
Une troisième contribution concerne le deuxième article de cette thèse. L’analyse thématique a
mené à l’identification de catégories précises au sein du discours interne automatique des joueurs de
l’étude. Ces catégories peuvent représenter des références pour faciliter la distinction entre chaque
type de discours interne selon son contenu et l’interprétation qu’en font les joueurs de tennis. À ce
sujet, les résultats de l’analyse thématique soulignent l’importance de prendre en considération
l’interprétation que fait l’athlète de son discours interne. Ainsi, il est fondamental dans les études et
la pratique de bien distinguer le contenu du discours interne de son effet sur l’athlète. Pour ce faire,
il importe de questionner l’athlète au sujet de l’influence qu’il perçoit par rapport au discours
interne qu’il entretient.
Une quatrième contribution porte sur la distinction entre les deux formes de discours interne
automatique dans les études 2 et 3 (c.-à-d. spontané et orienté vers les buts). À notre connaissance,
il s’agit des premières études ayant porté sur l’analyse du discours interne automatique manifesté
par des athlètes d’élite en contexte réel de compétition à la lumière de cette distinction, pour
128
l’ensemble de leur expérience émotionnelle. Les résultats de ces deux études témoignent du lien
étroit entre ces deux formes de discours interne automatique et les émotions, et rendent compte de
l’importance de questionner l’athlète sur ses émotions lorsqu’on s’intéresse à son discours interne.
En effet, les résultats des études 2 et 3 indiquent qu’il est possible de mieux comprendre
l’interprétation que fait l’athlète du discours interne en s’intéressant aux émotions qui y sont reliées.
Étant donné les différences observées quant à ces deux formes de discours interne automatique et
leur lien avec les émotions, il est important de bien les distinguer dans la recherche et la pratique.
Concernant le discours interne automatique, les résultats des articles 2 et 3 indiquent que l’analyse
du contenu du discours interne automatique représente une porte d’entrée pour obtenir une
meilleure compréhension des réactions émotionnelles des athlètes en compétition. Quant au
discours interne orienté vers les buts, il semble jouer un rôle important dans la gestion émotionnelle
des athlètes durant une compétition. Cela suggère que les athlètes ont recours à des stratégies
d’autorégulation qui leur sont propres (Latinjak, 2018). En conséquence, il importe de s’intéresser à
la manière dont les athlètes utilisent le discours interne orienté vers les buts pour gérer leurs
émotions avant de proposer des interventions.
Une cinquième contribution est propre à l’article 3 de la thèse et provient de la prise en compte du
profil des cas. En effet, grâce à l’étude de cas multiple, il a été possible de mieux comprendre le
contenu du discours interne des joueurs et de leur parent à la lumière de leur profil respectif. Cette
importance accordée aux caractéristiques descriptives permet de mettre en lumière le fait qu’il
existe des différences individuelles dans le contenu du discours interne des athlètes et des parents.
Le lien observé entre les caractéristiques descriptives et le discours interne automatique illustre
l’aspect idiosyncratique du discours interne (Hardy & Zourbanos, 2016) et démontre la pertinence
au sein des études de s’intéresser aux caractéristiques personnelles.
Une sixième et dernière contribution concerne spécifiquement le discours interne des parents étudié
dans le troisième article. Plus précisément, il semble que l’étude du discours interne des parents
représente une avenue prometteuse pour mieux comprendre leurs réactions et l’influence qu’ils
exercent sur leur enfant. De plus, étant donné les similarités observées entre les athlètes et leur
parent, le discours interne et les comportements subséquents des parents gagneraient à être
considérés au sein des facteurs qui influencent le discours interne des athlètes.
Principales contributions sur le plan des implications pratiques
Des recommandations pratiques peuvent être dégagées à la lumière des résultats de ce projet de
thèse. Ces recommandations s’adressent principalement aux consultants en préparation mentale
129
ainsi qu'aux entraîneurs qui interviennent auprès des joueurs de tennis juniors d’élite. Une première
recommandation est qu'il est primordial d’analyser d’abord le contenu du discours interne
automatique des athlètes avant d’intervenir. Pour ce faire, les résultats de cette thèse indiquent qu’il
importe de s’intéresser aux émotions que vivent les athlètes, de même qu’à leur expérience unique
et subjective des événements vécus en compétition. Cette expérience unique et subjective semble
pouvoir être mieux appréciée lorsqu’on tient compte du profil unique de l’athlète (c.-à-d. ses
caractéristiques descriptives). Cette première recommandation est cohérente avec les
recommandations de McCann, Jowdy et Van Raalte (2002), qui proposent qu’avant d’intervenir, il
importe d’évaluer les besoins spécifiques à l’athlète.
Une deuxième recommandation issue de la méthodologie employée dans cette thèse est d’aider
l’athlète à prendre conscience de son discours interne en situation réelle (en entraînement et en
compétition) afin de l’amener à reconnaître le lien entre les événements, son discours interne et ses
émotions (voir la grille utilisée en annexe D). Cette analyse permet à l’athlète de déterminer ce à
quoi il accorde de l’importance durant un entraînement ou une compétition et comment cela
l’affecte en retour. De plus, cette analyse est pertinente afin d’identifier si un thème récurrent (p. ex.
peur du jugement des autres) s’observe dans le discours interne d’un athlète. Cette analyse permet
également d’identifier les stratégies qu’utilise l’athlète par lui-même pour s’autoréguler. Ainsi, cette
étape de prise de conscience est préalable à l’intervention puisqu’elle permet de considérer les
particularités de l’athlète et ainsi de mieux cerner ses besoins.
Une troisième recommandation est qu’il est important de prendre en compte l’interprétation que fait
l’athlète de son discours interne afin d’être en mesure de reconnaître s’il est perçu nuisible ou aidant
avant d’intervenir. En effet, certains athlètes interrogés dans ce projet ont rapporté être peu
influencés par leur discours interne négatif. D’autres ont rapporté que le discours interne négatif
pouvait s’avérer utile pour leur permettre d’évacuer une émotion négative. En ce sens, des athlètes
interrogés dans d’autres études ont rapporté que le discours interne dont le contenu est négatif
pouvait s’avérer motivationnel (p. ex. Hardy et al., 2005). Dans l’ensemble, ces observations
mettent en garde contre l’application systématique d’une pratique courante en psychologie du sport
consistant à encourager la pensée positive chez les athlètes. Ces constats soulignent une fois de plus
la pertinence de prendre en considération les différences individuelles et les préférences des athlètes
quant à l’effet du discours interne positif et négatif sur la performance sportive avant d’intervenir.
Par ailleurs, certains participants ont rapporté que l’absence de discours interne est caractéristique
de leur état mental optimal à une bonne performance, puisque cela leur permet d’être pleinement
130
concentrés sur le jeu sans se laisser distraire par leurs émotions. Ces observations renvoient à
certaines théories attentionnelles impliquant que l’emploi du discours interne en situation de stress
peut nuire à la performance puisque cela risquerait de surcharger la mémoire de travail ou de briser
les automatismes (reinvestment theory; Masters, 1992; Masters & Maxwell, 2008). Il serait
toutefois risqué d’encourager un athlète à ne penser à rien, sachant que le fait de se concentrer à ne
pas penser à quelque chose peut avoir comme effet ironique de réinvestir cette pensée (Wegner,
1994). De plus, il serait utopique de demander à un joueur de tennis de contrôler toutes ses pensées
pour la durée entière d’un match de tennis. Dans cette optique, il semble plus approprié d’aider
l’athlète à développer des stratégies pour l’aider à demeurer concentré dans le moment présent, en
toutes circonstances. À ce propos, les résultats des articles 2 et 3 suggèrent que certains athlètes sont
portés à s’autoréguler par eux-mêmes par l’entremise du discours interne. Il semble donc approprié
de s’intéresser d’abord aux stratégies que l’athlète utilise par lui-même et à l’efficacité qu’il perçoit
pour mieux cibler ses besoins (p. ex. renforcement des stratégies, ajustement ou modification).
Principales limites des études
Certaines limites générales des études de la thèse sont à souligner. La première limite est qu’il n’est
pas possible de généraliser les résultats à d’autres individus ou contexte. En effet, bien que l’étude
de cas permet une analyse riche et en profondeur de chacun, il implique également que chaque cas
est unique et distinct. Ainsi, les résultats de la présente étude doivent être interprétés à la lumière du
contexte dans lequel ils s’inscrivent, soit l’expérience de joueurs de tennis juniors d’élite québécois
et celle de leur parent durant un tournoi important.
Une deuxième limite concerne la collecte des données à l’aide d'entretien semi-dirigé réalisé après
le tournoi. Ainsi, malgré les mesures prises pour diminuer les effets du biais de rappel, il n’est pas
possible d'exclure la possibilité que le délai entre les matchs et le moment de l'entretien ait affecté
les propos rapportés par les participants. En effet, il est possible que les propos rapportés des
participants aient été influencés par leur interprétation des événements survenus entre les matchs. Il
se pourrait donc que les joueurs aient entretenu d’autres types de pensées que celles rapportées ou
encore, que leurs propos soient biaisés par l’impression qu’ils souhaitaient donner en entretien
(Merriam & Tisdell, 2016). Tel que Nisbett et Wilson (1977) ont avancé, toutes les procédures
visant à recueillir les pensées ont des limites, puisqu’elles reposent sur l’attention consciente et la
mémoire. Toutefois, les entretiens ont été réalisés dans un délai rapproché (environ 30 minutes)
après le dernier match faisant l'objet de l'étude. Par ailleurs, à plusieurs reprises durant l'entretien, il
était rappelé aux participants de rapporter le discours interne entretenu pour l'événement concerné,
131
afin d’éviter que les participants rapportent leurs pensées actuelles. De plus, la grille d'autonotation
a été complétée immédiatement après chaque match. Aussi, afin de favoriser le rappel durant
l’entretien, la technique d'imagerie mentale a été employée avec soin. Compte tenu des contraintes
organisationnelles et environnementales, cette procédure nous semblait le meilleur compromis pour
diminuer le biais de rappel tout en évitant de perturber le déroulement du tournoi et la concentration
des joueurs.
Avenues de recherche future
Cette thèse ouvre la porte à des avenues de recherche future. Une première avenue concerne la prise
en considération du profil de l’athlète dans les études sur le discours interne automatique. À cet
effet, des études gagneraient à être réalisées en s’intéressant de manière plus individualisée au
contenu du discours interne automatique en lien avec les émotions vécues. Pour ce faire, davantage
d’études qualitatives sont nécessaires pour étudier en profondeur le discours interne selon le profil
et la perspective des athlètes dans différents contextes. Ces études permettront de mieux apprécier
la nature idiosyncratique du discours interne et d’améliorer notre compréhension de son influence
sur la performance et le bien-être de l’athlète.
Une seconde avenue de recherche concerne le rôle du discours interne orienté vers les buts dans la
gestion émotionnelle des athlètes en compétition. Puisque la gestion émotionnelle revêt un rôle
central pour le bien-être et la performance des athlètes à l’adolescence, il importe d’accorder
davantage d’attention aux stratégies qu’ils utilisent naturellement pour s’autoréguler. Ainsi, des
études futures concernant l’utilisation du discours interne orienté vers les buts pourront contribuer à
en déterminer l’efficacité et à identifier les facteurs à l’origine de son apprentissage par les athlètes
(p. ex. les parents).
En terminant, l’étude du discours interne des parents représente une avenue de recherche à
développer afin de mieux comprendre leur expérience. Considérant les similarités qui s’observent
dans le discours interne des joueurs et des parents, ces études gagneraient à être réalisées en
s’intéressant en parallèle au discours interne des athlètes. Il pourrait également s’avérer pertinent de
questionner les athlètes au sujet de l’influence de leur parent sur leur discours interne en
compétition. Ces études permettraient d’en savoir davantage sur l’influence des parents sur
l’expérience de compétition des athlètes à l’adolescence et ainsi mieux soutenir les parents dans
leurs interventions.
132
Chapitre 6 : Conclusion
133
En guise de conclusion, dans ce dernier chapitre, mon expérience à travers les différentes étapes de
la thèse est partagée. En entreprenant ce projet de thèse doctorale, je souhaitais rallier deux
passions, celle pour la recherche et l’intervention en psychologie et celle pour le sport. Mes
premières expériences de stages en psychologie m’ont fait prendre conscience du lien important
entre la manière dont les individus interprètent leur expérience et comment cela se traduit dans leurs
pensées et les émotions qu’ils vivent. Parallèlement, étant donné ma propre expérience d’athlète à
l’adolescence, la psychologie des athlètes en compétition est un sujet qui m’a toujours animée. Sur
la base de mes expériences sportives et cliniques, l’idée d’étudier le discours interne des athlètes est
apparue. Une rencontre avec Martin D. Provencher, spécialiste en TCC et coureur déterminé, me
confirma qu’un tel projet était réaliste, mais qu’il comportait certains défis nécessitant un
engagement important.
Il a ensuite été nécessaire de me détacher des modèles en psychologie clinique et de ma propre
expérience pour m’intéresser aux écrits en psychologie du sport concernant le discours interne. Le
soutien de Christiane Trottier, passionnée de la recherche sur le développement positif des jeunes en
sport et spécialiste reconnue en préparation mentale, fut déterminant à cette étape. Celle-ci m’a
guidée dans mes lectures et mes réflexions concernant la psychologie du sport appliquée. Ces
lectures m’ont permis de cibler les limites dans la littérature au sujet du discours interne en contexte
sportif. Plus précisément, l’étude du discours interne automatique des athlètes juniors d’élite lors
d’une compétition réelle s’est avérée une avenue de recherche prioritaire. De plus, en m’intéressant
à la littérature au sujet de la réalité des adolescents-athlètes, l’importance de s’intéresser à
l’expérience des parents est apparue très pertinente et manquante à la littérature sur le discours
interne. L’identification de ces limites a mené à déterminer les objectifs du projet de thèse et à
réfléchir à la méthodologie s’avérant la plus appropriée pour y répondre. Le soutien de Christiane
fut de nouveau fondamental à ce stade, cette dernière détenant une expertise en recherche
qualitative. Ainsi, en parallèle à la recension de la littérature sur le discours interne en sport, je me
suis familiarisée avec les méthodes qualitatives en lisant plusieurs ouvrages (p. ex. Merriam &
Tisdell, 2016; Miles et al., 2013; Yin, 2014) et en suivant quelques formations. Cette familiarisation
avec les méthodes qualitatives, plus particulièrement selon la tradition constructiviste, a perduré
durant toutes les étapes du projet, de la conception à l’interprétation des résultats.
La conception de la méthodologie fut une étape très importante dans la réalisation du projet. Il était
notamment important de développer cette méthodologie en ayant clairement établi l’objectif des
articles 2 et 3. À travers mes lectures, mes formations et mes discussions avec Christiane, j’ai appris
que la rigueur méthodologique est très importante dans les études qualitatives. Or, tel que discuté
134
dans les chapitres précédents, l’étude du discours interne dans un contexte réel de tournoi de tennis
comporte plusieurs défis au plan méthodologique. Cette étape a donc demandé beaucoup de
réflexions ainsi que la considération de certains critères importants à respecter en recherche
qualitative (p. ex. Smith & McGannon, 2017). Le développement d’un guide d’entretien détaillé, et
la réalisation d’entretiens pilotes se sont révélés fondamentaux pour la crédibilité des données qui
allaient être recueillies. L’emploi de la grille d’autonotation du discours interne est apparu très utile
pour favoriser le rappel des joueurs, alors qu’il n’était pas possible de les questionner après chaque
match pour ne pas les distraire.
L’étape de la collecte des données fut particulièrement riche en expérience et en apprentissages. En
recherche qualitative, l’intérêt porte sur la compréhension de l’expérience de sujets humains selon
leur réalité. Cela a impliqué de m’imprégner du contexte des tournois de tennis afin d’être en
mesure d’apprécier cette réalité. Certaines balises ont été respectées dans cet investissement lors de
la collecte des données. Dans ce projet, je me suis positionnée tel un acteur témoin, en observation
sur le terrain. Je me suis insérée dans le contexte en me faisant connaître de différents acteurs clés
tels les entraîneurs, les arbitres, les joueurs et les parents, en étant présente et intéressée par ce qui
se passait durant la totalité des tournois. Durant ce processus, j’ai pris soin de conserver un rôle de
curiosité bienveillante sans chercher à intervenir pour ne pas modifier les comportements de ces
différents acteurs. Je me suis située comme apprenante et témoin dans ses interactions et non
comme experte ou intervenante. Les réflexions issues de ses expériences en tournoi, partagées avec
mes directeurs de recherche, se sont également avérées fondamentales pour arriver à prendre un
certain recul face à mes expériences et les analyser selon un regard de chercheurs. Lors de la
réalisation des entretiens, ma formation en psychologie clinique fut un atout important. En effet,
mes compétences en relation d’aide m’ont aidée à créer un lien avec les participants et à les
questionner de sorte à susciter leurs capacités d’autoréflexions et dévoiler le contenu de leur
discours interne et leurs émotions. Les rétroactions fournies par les six joueurs et leur parent à la fin
de la collecte des données ont indiqué qu’ils se sentaient à l’aise et disposés à se confier au sujet du
contenu de leur discours interne et de leurs émotions.
Durant l’analyse des résultats, j’ai su me détacher de mon expérience sur le terrain pour adopter une
démarche inductive et déductive. Durant cette étape, j’ai pris soin de suivre une procédure
structurée pour m’assurer de la crédibilité dans l’analyse des données. Afin d’assurer une rigueur
dans les analyses, il a été de nouveau important de prendre en considération des règles à respecter
en recherche qualitative. Notamment, la méthode de Miles et ses collaborateurs (2013) pour le 2e
article s’est avérée très aidante dans cette procédure. Une fois de plus, les recommandations de
135
Smith et McGannon (2017) ont été utiles à cette étape. Le codage des données par une personne
indépendante, et les discussions ponctuelles avec mes directeurs de recherche ont fait partie
intégrante de cette étape. Des remises en question ont été alimentées par ces échanges, m’amenant à
me rattacher aux objectifs de recherche. En recherche qualitative, la procédure d’analyse des
données se déroule sur une longue période et elle implique un processus de va-et-vient entre le
codage et les données brutes. Ainsi, tant pour l’article 2 que pour l’article 3, les données ont été
analysées sous plusieurs angles et différentes tentatives d’organisation des données ont été faites
afin de rendre honneur à la richesse des entretiens. Grâce aux discussions avec les membres de mon
équipe de recherche ainsi que l’analyse de la littérature, j’ai pu faire des choix éclairés quant à la
présentation des résultats.
Enfin, lors de la phase d’interprétation, il a été nécessaire de me replonger dans la littérature sur le
discours interne et celle au sujet de l’expérience des parents afin de faire des liens pertinents pour
l’avancement des connaissances. Dans ce projet, le fait de m’être imprégnée du contexte et
positionnée en témoin de l’expérience des participants a permis d’enrichir l’interprétation des
résultats. De par la qualité de ma compréhension de la réalité du contexte, j’étais en mesure de
mieux cerner la pertinence des liens pouvant être faits avec la littérature. Encore une fois à cette
étape, l’aide de mes directeurs de chercheur fut fondamentale pour me guider au travers ces
réflexions et demeurer fidèle aux résultats obtenus.
En terminant, il est possible de faire un parallèle entre mon expérience durant la réalisation de ce
projet de thèse et celle d’un joueur de tennis lors d’un tournoi. Tout comme le tournoi, la réalisation
d’une thèse est un événement de vie important parsemé de défis, nécessitant des objectifs clairs et
un engagement. La qualité de cette expérience a été influencée par ma façon d’interpréter et de
réagir aux événements importants qui ont marqué mon parcours. Cela s’est illustré au travers mon
discours interne et les stratégies mises en place pour atteindre mes objectifs. Ces apprentissages
réalisés me seront certainement utiles dans la réalisation de mes projets futurs visant à contribuer au
développement de la recherche appliquée en psychologie du sport.
136
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Zourbanos, N., Hatzigeorgiadis, A., Tsiakaras, N., Chroni, S., & Theodorakis, Y. (2010). A
multimethod examination of the relationship between coaching behavior and athletes'
inherent self-talk. Journal of Sport & Exercise Psychology, 32, 764-785. doi:
10.1123/jsep.32.6.764
Zourbanos, N., Theodorakis, Y., & Hatzigeorgiadis, A. (2006). Coaches' behaviour, social support,
and athletes' self talk. Hellenic Journal of Psychology, 3, 117-133.
Zourbanos, N., Tzioumakis, Y., Araújo, D., Kalaroglou, S., Hatzigeorgiadis, A., Papaioannou, A.,
& Theodorakis, Y. (2015). The intricacies of verbalizations, gestures, and game outcome
using sequential analysis. Psychology of Sport and Exercise, 18, 32-41. doi:
10.1016/j.psychsport.2014.12.003
148
Annexes
149
Annexe 1. Première page de l’article publié dans la revue STAPS
150
DIS COURS IN TERN E EN CON TEXTE S PORTIF : S YN THÈS E
CRITIQUE DES CON N AISS AN CESVé r on iq u e Bou d r e a u lt , Ch r is t ia n e Tr ot t ie r , M a r t in D. P r ove n ch e r
De Boe ck S u p é r ie u r | « S t a p s »
2 0 1 6 /1 n ° 1 1 1 | p a g e s 4 3 à 6 4
IS S N 0 2 4 7 -1 0 6 X
IS BN 9 7 8 2 8 0 7 3 9 0 7 9 9
Ar t ic le d is p on ib le e n lig n e à l'a d r e s s e :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
h t t p s ://w w w .ca ir n .in fo/r e vu e -s t a p s -2 0 1 6 -1 -p a g e -4 3 .h tm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Pou r c it e r ce t a r t ic le :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Vé r on iq u e Bou d r e a u lt e t al., « Discou r s in t e r n e e n con t e xte s p or t if : s yn th è s e
c r it iq u e d e s con n a is sa n ce s » , S tap s 2 0 1 6 /1 (n ° 1 1 1 ), p . 4 3 -6 4 .
DOI 1 0 .3 9 1 7 /s t a .1 1 1 .0 0 4 3
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Dis t r ib u t ion é le c t r on iq u e Ca ir n .in fo p ou r De Boe ck Su p é r ie u r .
© De Boe ck S u p é r ie u r . Tou s d r oit s r é s e r vé s p ou r t ou s p a ys .
La r e p r od u c t ion ou r e p r é s e n t a t ion d e ce t a r t ic le , n ota m m e n t p a r p h ot ocop ie , n 'e s t a u tor isé e q u e d a n s le s
lim it e s d e s con d it ion s g é n é r a le s d 'u t ilis a t ion d u s it e ou , le ca s é ch é a n t , d e s con d it ion s g én é r a le s d e la
lice n ce sou sc r it e p a r vot r e é t a b lis s e m e n t . Tou t e a u t r e r e p r od u c t ion ou r e p r é se n t a t ion , e n t ou t ou p a r t ie ,
sou s q u e lq u e for m e e t d e q u e lq u e m a n iè r e q u e ce soit , e s t in t e r d it e s a u f a ccor d p r é a la b le e t é c r it d e
l'é d it e u r , e n d e h or s d e s ca s p r évu s p a r la lé g is la t ion e n vig u e u r e n F r a n ce . Il e s t p r é c is é q u e son s t ocka g e
d a n s u n e b a se d e d on n é e s e s t ég a le m e n t in t e r d it .
D
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151
Annexe 2. Fiche d’identification des participants
152
Fiche d’identification de l’athlète
Prénom et nom :
Sexe : [] M [] F
Date de naissance : [] Jour [] Mois [] Année Âge : __________ ans
Adresse :
Téléphone (rés.) :
Occupation : __________________ [] temps plein [] temps partiel [] aucun
Plus haut niveau de scolarité atteint :
Depuis combien d’année faites-vous de la compétition ?
Lieu (x) d’entraînement :
Entraîneur (s) :
Nombre d’heures d’entraînement par semaine ?
Classement actuel au Québec :
Niveau compétitif : [] national [] international
MERCI BEAUCOUP !
153
Fiche d’identification des parents
Prénom et nom :
Sexe : [] M [] F
Date de naissance : [] Jour [] Mois [] Année Âge : __________ ans
Adresse :
Téléphone (rés.) :
Occupation : __________________[] temps plein [] temps partiel
Plus haut niveau de scolarité atteint :
Avez-vous déjà été athlète ? [] oui [] non
Si oui, dans quel sport ?
À quel niveau compétitif ?
Jouez-vous présentement au tennis ? [] oui [] non
Si oui, combien d’heures par semaine ?
MERCI BEAUCOUP !
154
Annexe 3. Grille d’autonotation du discours interne
155
Présentation de la grille d’autonotation du discours interne aux athlètes
Cette grille vise à recueillir tes pensées, tes émotions et tes comportements en lien avec des
situations survenues en tournoi.
Différentes situations peuvent être notées dans la grille, selon les événements que tu trouves
importants ou qui vous t’ont fait penser à quelque chose. Ces situations peuvent être :
- Un moment clé du tournoi (p. ex. ton arrivée au tournoi, ton échauffement) ;
- Une conversation que tu as eue avec quelqu’un ;
- Quelque chose qui a attiré ton attention (p. ex. la vue d’une personne importante) ;
- Tout autre chose qui a généré une pensée dans ta tête.
Les situations, pensées, émotions et comportements rapportés peuvent être positifs, neutres ou
négatifs.
Voici les consignes pour remplir la grille :
Tu dois remplir la grille après chaque partie jouée en tournoi. La grille est divisée en trois sections :
1) avant le match, 2) pendant le match (1er set, 2e set, 3e set) et 3) après le match. Dans cette grille tu
dois identifier 4 choses importantes :
1) La situation ayant généré la pensée.
2) La pensée qui est venue dans ta tête.
3) L’émotion que tu as ressentie en lien avec cette situation.
4) La façon dont tu as réagi.
Quand vient le temps de remplir la fiche, pose-toi les questions suivantes : À ce moment précis du
tournoi, qu’est-ce qui est arrivé ? À ce moment précis du tournoi, à quoi j’ai pensé ? À ce moment
précis du tournoi, comment je me suis senti ? À ce moment précis du tournoi, comment ai-je réagi ?
Merci de ta collaboration !
156
Présentation de la grille d’autonotation du discours interne aux parents
Cette grille vise à recueillir vos pensées, vos émotions et vos comportements en lien avec des
situations survenues en tournoi.
Voici les types de situations peuvent être notées dans la grille.
• Les situations ou événements que vous trouvez importants ou qui vous ont fait penser à
quelque chose. Ces situations peuvent être :
- Un moment clé du tournoi (p. ex. votre arrivée au tournoi) ;
- Une conversation que vous avez eue avec quelqu’un ;
- Quelque chose qui a attiré votre attention (p. ex. la vue d’une personne) ;
- Tout autre chose qui a généré une pensée dans votre tête.
Notez que les situations, pensées, émotions et comportements rapportés peuvent être positifs,
neutres ou négatifs.
Pour remplir la grille, vous devez suivre les consignes suivantes :
Vous devez remplir la grille après chaque partie jouée par votre enfant en tournoi. La grille est
divisée en trois sections : 1) avant le match, 2) pendant le match (1er set, 2e set, 3e set) et 3) après le
match. Dans cette grille vous devez identifier 4 choses importantes.
1) La situation ayant généré la pensée.
2) La pensée qui vous est venue en tête.
3) L’émotion que vous avez ressentie.
4) La façon dont vous avez réagi.
Quand vient le temps de remplir la fiche, posez-vous les questions suivantes : à ce moment précis
du tournoi, qu’est-ce qui est arrivé ? À ce moment précis du tournoi, à quoi j’ai pensé ? À ce
moment précis du tournoi, comment je me suis senti ? À ce moment précis du tournoi, comment ai-
je réagi ?
Merci de votre collaboration !
157
Grille d’autonotation du discours interne
Événement
Qu’est-ce qui s’est passé ?
Discours interne
Qu’est-ce que je me suis
discours internes dans ma tête ?
Émotion
Comment je me
suis senti ?
Comportement
Comment j’ai réagi ?
Avant Ex : Guy me rappelle d’être
concentré
« Je dois rester concentré » Anxiété Je prends quelques respirations
1re
manche
2e
manche
3e
manche
Après
Tiré et adapté par Véronique Boudreault de Williams et ses collaborateurs (2014).
158
Annexe 4. Guide des entretiens
159
Planification des entretiens
Renseignements généraux
Date de l’entretien : ____________________
Lieu : _______________________________
Nom de l’interviewer : ______________________
1. Préparatifs
(a) Réviser les buts de l’entretien
(b) Établir l’horaire de façon précise et déterminer le lieu de la rencontre.
(c) Choisir un matériel technique adapté et en vérifier le fonctionnement.
(d) Préparer une fiche d’entretien en tenant compte des particularités de la situation donnée
(avec thèmes et sous-thèmes).
(e) Préparer le formulaire de consentement à l’intention du participant.
(f) Se préparer sur le plan personnel.
2. Accueil, présentation de la recherche et demande de consentement
(a) Accueillir la personne interviewée et établir un bon contact avec elle.
(b) Donner un ton agréable à la relation et présenter la démarche de l’entretien dans les grandes
lignes : titre et résumé de la recherche, rappel des règles d’éthique et des modalités de
fonctionnement de la rencontre.
(c) Accepter que la personne interviewée exprime ses sentiments à l’égard de la situation
d’entretien.
(d) Vérifier si la personne interviewée a saisi les visées de la démarche qui sera suivie.
(e) Lire à la personne interviewée le formulaire de consentement et lui demander de signer si
elle est d’accord.
3. Déroulement de l’entretien
(a) Débuter l’entretien à partir d’une question ouverte.
(b) S’assurer de la compréhension des questions.
(c) S’assurer qu’il y a une bonne transition des thèmes couverts dans l’entretien.
(d) Encourager l’expression des sentiments, des émotions et des idées.
(e) Être attentif aux comportements verbaux et non verbaux de la personne interviewée.
(f) Utiliser un langage adapté au niveau culturel de son interlocuteur.
4. Conclusion
160
(a) S’assurer que les thèmes abordés ont été couverts de façon convenable.
(b) Faire une synthèse avec la personne interviewée afin de vérifier la compréhension du
participant.
(c) Conclure l’entretien en remerciant la personne interviewée et en prenant soin de la rassurer
sur la confidentialité des propos tenus au cours de l’entretien.
5. Après l’entretien
(a) Procéder à un bref compte rendu de l’entretien.
(b) Indiquer dans quelles circonstances s’est déroulé l’entretien, sa durée, les commentaires des
personnes interviewées sur les sujets abordés, etc.
(c) Noter ses propres attitudes, résistances, etc., à l’égard de la situation investiguée.
(d) Relever l’information non prévue, mais pouvant être utile à une meilleure compréhension
des propos de la personne interviewée.
(e) Dégager des pistes de réflexion : autres aspects à approfondir, réponses laissées en suspens,
etc.
Tiré de Boutin (2008).
161
Guide d’entretien de l’athlète
Présentation de l’entretien
Nous menons une recherche auprès des parents et des athlètes de haut niveau en tennis. Tu as été
référé à cette étude par la directrice du développement des athlètes de Tennis Québec car tu es
classé parmi 10 les meilleurs joueurs de tennis au classement 18 ans et moins et tu es âgé de 15 ans
ou plus. Notre recherche vise à mieux comprendre l’expérience des athlètes de haut niveau.
Durant l’entretien, je vais te poser des questions sur le contenu de tes pensées, tes émotions et tes
comportements avant, pendant et après la compétition ainsi que sur l’influence de tes parents sur tes
pensées, tes émotions et tes comportements. L’entretien durera environ 90 minutes. L’entretien sera
enregistré et son contenu demeurera confidentiel. Un nom fictif sera utilisé dans l’étude pour référer
à tes propos. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Il s’agit seulement de décrire dans
tes mots ta propre expérience. Tu es libre de ne pas répondre à toutes les questions. As-tu des questions ou des commentaires ?
L’entretien
Il se passe beaucoup de choses dans la tête d’un joueur de tennis de haut niveau en tournoi.
J’aimerais savoir comment tu as vécu la partie de tennis que tu viens de jouer. Le fait d’en savoir
plus sur tes pensées, tes émotions et tes comportements nous aidera à mieux comprendre
l’expérience des athlètes de haut niveau.
Nous allons identifier ensemble des moments que tu juges importants de la compétition
d’aujourd’hui, qu’ils soient positifs ou négatifs. J’aimerais que tu essaies de te rappeler du mieux
que tu peux ce que tu t’es dit dans ta tête à ce moment précis de la partie. Qu’est-ce que tu t’es dit
dans ta tête à ce moment ? Selon toi, qu’est-ce qui a déclenché cette pensée ? Comment t’es-tu senti
en lien avec cette pensée ? Comment as-tu réagi ? Comment cette pensée a influencé la partie ?
Conclusion de l’entretien
Est-ce qu’il y a autre chose que tu veux ajouter ? Nous allons maintenant faire une synthèse de notre
discussion. Je vais te faire un résumé de ma compréhension de notre entretien d’aujourd’hui. C’est
important que tu interviennes si tu juges que je t’ai mal compris ou si tu désires ajouter quoi que ce
soit. As-tu des questions ou des commentaires ?
Je te remercie grandement de ta participation !
162
Guide d’entretien des parents
Présentation de l’entretien
Nous menons une recherche auprès des parents et des athlètes de haut niveau en tennis. Vous avez
été référé à cette étude par la directrice du développement des athlètes de la Fédération québécoise
de tennis car votre enfant est classé parmi 10 les meilleurs joueurs de tennis au classement 18 ans et
moins et il est âgé de 15 ans ou plus. Notre recherche vise à mieux comprendre l’expérience des
athlètes de haut niveau.
Je vais vous poser des questions reliées à votre expérience dans le tournoi de tennis de votre enfant.
L’entretien durera environ 60 minutes. L’entretien sera enregistré et son contenu demeurera
confidentiel. Un nom fictif sera utilisé dans l’étude pour référer à vos propos. Il n’y a pas de bonnes
ou de mauvaises réponses. Il s’agit seulement de décrire dans vos mots votre propre expérience.
Vous êtes libre de ne pas répondre à toutes les questions. Avez-vous des questions ou des
commentaires ?
L’entretien
Nous allons identifier ensemble des moments que vous jugez importants du tournoi, qu’ils soient
positifs ou négatifs. J’aimerais que vous essayiez de vous rappeler du mieux que vous le pouvez ce
que ce que vous vous êtes dit dans votre tête à ce moment précis de la partie ? Selon vous, qu’est-ce
qui a déclenché cette pensée ? Comment vous êtes-vous senti en lien avec cette pensée ? Comment
avez-vous réagi ?
Conclusion de l’entretien
Est-ce qu’il y a autre chose que vous voulez ajouter ? Nous allons maintenant faire une synthèse de
notre discussion. Je vais vous faire un résumé de ma compréhension de notre entretien
d’aujourd’hui. C’est important que vous interveniez si vous jugez que je vous aie mal compris ou si
vous désirez ajouter quoi que ce soit. Avez-vous des questions ou des commentaires ?
Je vous remercie grandement de votre participation !
163
Annexe 5. Formulaires de consentement
164
Formulaire de consentement du parent
Présentation du chercheur
Cette recherche est réalisée dans le cadre du projet de doctorat de Véronique Boudreault,
dirigé par Martin, D. Provencher, Ph.D. de l’École de psychologie à l’Université Laval et
par Christiane Trottier, Ph.D., du Département d’éducation physique à l’Université Laval
Avant d’accepter de participer à ce projet de recherche, veuillez prendre le temps de lire et
de comprendre les renseignements qui suivent. Ce document vous explique le but de ce
projet de recherche, ses procédures, avantages, risques et inconvénients. Nous vous invitons
à poser toutes les questions que vous jugerez utiles à la personne qui vous présente ce
document.
Nature de l’étude
Cette recherche a pour but d'étudier le discours interne des joueurs de tennis d’élite et de
leur parent en tournoi.
Déroulement de la participation
Votre participation à cette recherche consiste d’une part à remplir une grille d’autonotation
des pensées à quelques tournois durant la saison. Cette grille d’autonotation des pensées
consiste à rapporter les éléments suivants dans une grille construite à cet effet :
• Vos pensées à différents moments du tournoi ;
• Vos émotions à différents moments du tournoi ;
• Vos réactions à différents moments du tournoi ;
Votre participation à cette recherche consiste également à participer à un entretien, d’une
durée d’environ 60 minutes, qui portera sur les éléments suivants :
• Des éléments d’informations sur vous et sur votre implication dans le sport de votre
enfant ;
• Vos pensées à différents moments du tournoi ;
• Vos émotions à différents moments du tournoi ;
• Vos réactions à différents moments du tournoi ;
Avantages, risques ou inconvénients possibles liés à votre participation
Le fait de participer à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir et de discuter en
toute confidentialité, sur vos pensées, vos émotions et vos comportements en tournoi. De
plus, la grille d’autonotation des pensées est un outil facilitant la communication entre
l’athlète et l’entraîneur lors d’un retour sur la performance. Par ailleurs votre participation
contribuera à l’avancement des connaissances en permettant de mieux comprendre les
facteurs de réussite des athlètes de haut niveau.
Il est possible que le fait de raconter votre expérience suscite des réflexions ou des
émotions émouvantes ou désagréables. Si cela se produit, n’hésitez pas à en parler avec la
165
personne qui mène l’entrevue. Celle-ci pourra vous mentionner le nom d’une ressource en
mesure de vous aider, au besoin.
Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014
Participation volontaire et droit de retrait
Vous êtes libre de participer à ce projet de recherche. Vous pouvez aussi mettre fin à votre
participation sans conséquence négative ou préjudice et sans avoir à justifier votre décision. Si vous
décidez de mettre fin à votre participation, il est important d’en prévenir le chercheur dont les
coordonnées sont incluses dans ce document. Tous les renseignements personnels vous concernant
seront alors détruits. Si vous préférez ne pas répondre à certaines questions durant l’entretien, vous
pouvez simplement passer aux suivantes, sans conséquence négatives.
Confidentialité et gestion des données
Les mesures suivantes seront appliquées pour assurer la confidentialité des renseignements fournis
par les participants :
• les noms des participants ne paraîtront dans aucun rapport, des noms fictifs seront
utilisés pour référer à leurs propos ;
• les divers documents de la recherche seront codifiés et seuls le chercheur et les
chercheurs qui dirigent le projet auront accès à la liste des noms et des codes ;
• les matériaux de la recherche, incluant les données et les enregistrements, seront
conservés dans un classeur sous clé et les données informatisées seront protégées à
l’aide d’un mot de passe. Ils seront détruits deux ans après la fin de la recherche, soit en
janvier 2019 ;
• les résultats paraîtront dans la thèse doctorale de la chercheure et la recherche fera
l'objet de publications dans des revues scientifiques, et aucun participant ne pourra y
être identifié ;
• un court résumé des résultats de la recherche sera expédié aux participants qui en feront
la demande en indiquant l’adresse où ils aimeraient recevoir le document, juste après
l’espace prévu pour leur signature.
Pour des renseignements additionnels
Vous pouvez nous contacter en tout temps pour des questions sur la recherche, votre implication, ou
autre, en communiquant avec Véronique Boudreault à l’adresse suivante :
Remerciements
Votre collaboration est précieuse pour nous permettre de réaliser cette étude et nous vous
remercions d’y participer.
Signatures
Je soussigné(e) ______________________________consens librement à participer à la recherche
intitulée : « Discours interne des joueurs de tennis d’élite et de leur parent en compétition : une
étude à cas multiples de l’expérience des joueurs et de l’influence de leur parent ». J’ai pris
connaissance du formulaire et j’ai compris le but, la nature, les avantages, les risques et les
166
inconvénients du projet de recherche. Je suis satisfait(e) des explications, précisions et réponses que
le chercheur m’a fournies, le cas échéant, quant à ma participation à ce projet.
__________________________________________
_______________________
_
Signature du participant, de la participante Date
Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014
Un court résumé des résultats de la recherche sera expédié aux participants qui en feront la demande
en indiquant l’adresse où ils aimeraient recevoir le document. Les résultats ne seront pas
disponibles avant le ______. Si cette adresse changeait d’ici cette date, vous êtes invité(e) à
informer la chercheure de la nouvelle adresse où vous souhaitez recevoir ce document.
L’adresse (électronique ou postale) à laquelle je souhaite recevoir un court résumé des résultats de
la recherche est la suivante :
J’ai expliqué le but, la nature, les avantages, les risques et les inconvénients du projet de recherche
au participant. J’ai répondu au meilleur de ma connaissance aux questions posées et j’ai vérifié la
compréhension du participant.
__________________________________________ _______________________
Signature du chercheur Date
Renseignements supplémentaires
Si vous avez des questions sur la recherche, sur les implications de votre participation ou si vous
souhaitez vous retirer de la recherche, veuillez communiquer avec Véronique Boudreault
(investigatrice du projet) à l’adresse courriel suivante : [email protected].
Plaintes ou critiques
Toute plainte ou critique sur ce projet de recherche pourra être adressée au Bureau de l'Ombudsman
de l'Université Laval :
Pavillon Alphonse-Desjardins, bureau 3320
2325, rue de l’Université
Université Laval
Québec (Québec) G1V 0A6
Renseignements - Secrétariat : (418) 656-3081
Ligne sans frais : 1-866-323-2271
Télécopieur : 418 656 3846
Courriel : [email protected]
Copie du participant
Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014
167
Formulaire de consentement de l’athlète
Présentation du chercheur
Cette recherche est réalisée dans le cadre du projet de doctorat de Véronique Boudreault,
dirigé par Martin, D.Provencher, Ph.D. du l’École de psychologie à l’Université Laval et
par Christiane Trottier, Ph.D., du département d’éducation physique à l’Université Laval
Avant d’accepter de participer à ce projet de recherche, veuillez prendre le temps de lire et
de comprendre les renseignements qui suivent. Ce document vous explique le but de ce
projet de recherche, ses procédures, avantages, risques et inconvénients. Nous vous invitons
à poser toutes les questions que vous jugerez utiles à la personne qui vous présente ce
document.
Nature de l’étude
Cette étude a pour but d'étudier le discours interne des joueurs de tennis d’élite et de leur
parent en tournoi.
Déroulement de la participation
Votre participation à cette recherche consiste d’une part à remplir une grille d’autonotation
des pensées à quelques tournois durant la saison. Cette grille d’autonotation des pensées
consiste à rapporter les éléments suivants dans une grille construite à cet effet :
• Vos pensées à différents moments du tournoi ;
• Vos émotions à différents moments du tournoi ;
• Vos réactions à différents moments du tournoi.
Votre participation à cette recherche consiste également à participer à un entretien, d’une
durée d’environ 90 minutes, qui portera sur les éléments suivants :
• Des éléments d’informations sur vous et votre milieu sportif ;
• Vos pensées à différents moments du tournoi ;
• Vos émotions à différents moments du tournoi ;
• Vos réactions à différents moments du tournoi.
Avantages, risques ou inconvénients possibles liés à votre participation,
(compensation, le cas échéant)
Le fait de participer à cette recherche vous offre une occasion de réfléchir et de discuter en
toute confidentialité, sur vos pensées, vos émotions et vos comportements en tournoi. De
plus, la grille d’autonotation des pensées est un outil facilitant la communication entre
l’athlète et l’entraîneur lors d’un retour sur la performance. De plus votre participation
contribuera à mieux comprendre les facteurs de réussite des athlètes de haut niveau.
Il est possible que le fait de raconter votre expérience suscite des réflexions ou des
souvenirs émouvants ou désagréables. Si cela se produit, n’hésitez pas à en parler avec la
168
personne qui mène l’entrevue. Celle-ci pourra vous mentionner le nom d’une ressource en
mesure de vous aider, au besoin. Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014
Participation volontaire et droit de retrait
Vous êtes libre de participer à ce projet de recherche. Vous pouvez aussi mettre fin à votre
participation sans conséquence négative ou préjudice et sans avoir à justifier votre décision. Si vous
décidez de mettre fin à votre participation, il est important d’en prévenir le chercheur dont les
coordonnées sont incluses dans ce document. Tous les renseignements personnels vous concernant
seront alors détruits. Si vous préférez ne pas répondre à certaines questions durant l’entretien, vous
pouvez simplement passer aux suivantes, sans conséquence négatives.
Confidentialité et gestion des données
Les mesures suivantes seront appliquées pour assurer la confidentialité des renseignements fournis
par les participants :
• les noms des participants ne paraîtront dans aucun rapport, des noms fictifs seront
utilisés pour référer à leurs propos ;
• les différents documents de la recherche seront codifiés et seul le chercheur et les
chercheurs qui dirigent le projet auront accès à la liste des noms et des codes ;
• les matériaux de la recherche, incluant les données et les enregistrements, seront
conservés dans un classeur sous clé et les données informatisées seront protégées à
l’aide d’un mot de passe. Ils seront détruits deux ans après la fin de la recherche, soit en
janvier 2019 ;
• les résultats paraîtront dans la thèse doctorale de la chercheure et la recherche fera
l'objet de publications dans des revues scientifiques, et aucun participant ne pourra y
être identifié ;
• un court résumé des résultats de la recherche sera expédié aux participants qui en feront
la demande en indiquant l’adresse où ils aimeraient recevoir le document, juste après
l’espace prévu pour leur signature.
Pour des renseignements additionnels
Vous pouvez nous contacter en tout temps pour des questions sur la recherche, votre implication, ou
autre, en communiquant avec Véronique Boudreault à l’adresse suivante :
Remerciements
Votre collaboration est précieuse pour nous permettre de réaliser cette étude et nous vous
remercions d’y participer.
Signatures
Je soussigné(e) ______________________________consens librement à participer à la recherche
intitulée : « Discours interne des joueurs de tennis d’élite et de leur parent en compétition : une
étude à cas multiples de l’expérience des joueurs et de l’influence de leur parent ». J’ai pris
connaissance du formulaire et j’ai compris le but, la nature, les avantages, les risques et les
169
inconvénients du projet de recherche. Je suis satisfait(e) des explications, précisions et réponses que
le chercheur m’a fournies, le cas échéant, quant à ma participation à ce projet.
__________________________________________
_______________________
_
Signature du participant, de la participante Date
Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014
Un court résumé des résultats de la recherche sera expédié aux participants qui en feront la demande
en indiquant l’adresse où ils aimeraient recevoir le document. Les résultats ne seront pas
disponibles avant le ______. Si cette adresse changeait d’ici cette date, vous êtes invité(e) à
informer la chercheure de la nouvelle adresse où vous souhaitez recevoir ce document.
L’adresse (électronique ou postale) à laquelle je souhaite recevoir un court résumé des résultats de
la recherche est la suivante :
J’ai expliqué le but, la nature, les avantages, les risques et les inconvénients du projet de recherche
au participant. J’ai répondu au meilleur de ma connaissance aux questions posées et j’ai vérifié la
compréhension du participant.
__________________________________________ _______________________
Signature du chercheur Date
Renseignements supplémentaires
Si vous avez des questions sur la recherche, sur les implications de votre participation ou si vous
souhaitez vous retirer de la recherche, veuillez communiquer avec Véronique Boudreault
(investigatrice du projet) à l’adresse courriel suivante : [email protected].
Plaintes ou critiques
Toute plainte ou critique sur ce projet de recherche pourra être adressée au Bureau de l'Ombudsman
de l'Université Laval :
Pavillon Alphonse-Desjardins, bureau 3320
2325, rue de l’Université
Université Laval
Québec (Québec) G1V 0A6
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Ce projet a été approuvé par le Comité d’éthique de la recherche de l’Université Laval : No d’approbation 2014-165 / 03-
07-2014