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Le Courrier des addictions (17) – n° 2 – avril-mai-juin 2015 34 French deconnection, au cœur des trafics Philippe Pujol Coédition Robert Laffont/Wildproject, 168 pages, 15 Le 12 mai 2014, le prix Albert-Londres pour la presse écrite a été décerné à Philippe Pujol, 38 ans, journa- liste “localier” au quoti- dien La Marseillaise, “reporter deuxième échelon”. Une (presque) première, pour ce prix habituellement remis à un grand reporter de la presse nationale, qui l’a distingué parmi 50 candidats, pour la série de reportages, Quar- tiers Shit, qu’il a publiée durant l’été 2013 dans les pages de son journal. “Un électrochoc dans la couverture de l’actualité marseillaise et de ses quartiers nord”, a déclaré le jury dans un communiqué, saluant le style “plein d’audace et de fulgurances” du lauréat. “Un autre regard sur des quartiers rongés par l’économie du cannabis”, commentait Le Monde. Un Graal du journalisme qui lui vaut, depuis… le chômage pour raison économique, La Marseillaise se portant, comme on le sait, très mal ! Il y a quelque chose qui ne tourne vraiment plus rond… La French connection, c’était, dans les années 1970, la drogue fabriquée dans les laboratoires clandestins de Marseille et revendue aux États- Unis. La French deconnection, aujourd’hui, c’est celle qui, elle aussi délocalisée, est fabriquée au Maroc et revendue dans la cité phocéenne. Avec les mêmes symptômes ici qu’à l’époque aux États-Unis : misère et ghettos. Philippe Pujol a enquêté dans les cités des quar- tiers nord, qu’il connaît depuis son enfance. Il s’est plongé dans les caves, au cœur des trafics, au plus près des “choufs” et des nourrices, des délinquants et des politiques, des dealers, des caïds et des habitants. “Il est très important de comprendre qu’il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Il y a une imbrication. Tu peux avoir des gens qui sont allés très loin dans la violence, et qui ont un cousin, un frère ou un ami ‘normal’. Ils vont s’entraider. Parce que c’est comme ça, c’est la famille”, explique-t-il. Dans Quartiers Shit, il a détricoté le système politique marseillais et montré comment celui-ci exploite la misère. C’est ce que l’on appelle le clientélisme, dont le terme même, accolé au nom de Marseille, fait office de tautologie ! Même les associations qui assurent un vrai travail sur la réinsertion des jeunes pratiquent une forme de clientélisme ! Et ces jeunes, enfermés dans leurs ghettos, sont facilement “harponnés” par les réseaux, de stups, de l’islam. “On dit qu’on ne peut pas entrer dans nos quartiers, moi je dis qu’on ne peut pas en sortir”, a dit un jour l’un d’entre eux au reporter. Au-delà des “stups”, Philippe Pujol aborde la complexité de la violence sociale et ses consé- quences, la délinquance, mais aussi le mal- être, le mal-vivre, avec son cortège de maladies chroniques, dépression, obésité… Celui qui se définit comme “un anti-Zemmour, ce parasite des médias qui déterre le cadavre de Pétain”, refuse de mettre un symbole de corrélation entre la délinquance et l’immigration, mais la relie à la problématique de l’intégration et aux chemins de traverse pour y parvenir. Et il l’explique : aujourd’hui, à Marseille, le terrain des stups commence à être “grignoté” par les immigrés des Comores, les derniers arrivés, les Maghrébins, un peu mieux intégrés, se lançant dans l’immobilier… Et, au bout du bout, tout le monde est d’accord pour chasser les Roms ! Éternelle construction, “en vagues”, des sociétés d’immigration, comme on l’a vue décrite dans Gangs of New York de Martin Scorsese, où le dernier qui rentre… ferme la porte (de l’enfer ?). Philippe Pujol, journaliste, vit et travaille à Marseille. Lauréat du prix Albert-Londres 2014, il enquête sur la délinquance depuis 2004 pour le journal La Marseillaise. Vernon Subutex Virginie Despentes éditions Grasset, tome 1, 400 pages, 19,90 € C’est dit : “Vernon Su…”, comme Vernon Sullivan, le pseudo de Boris Vian qui fit “buzz” en 1946 pour J’irai cracher sur vos tombes, avant que celui de Romain Gary, Émile Ajar, ne le fasse pour La vie devant soi , en 1975. Puis développé en Subutex, comme bouée de sauvetage médica- menteux pour un enfant perdu du rock, devenu SDF… Le nouveau roman de l’auteure de Baise- moi raconte, en son premier tome, l’effondre- ment de la vie de Vernon Subutex, disquaire ruiné, qui a baissé en 2006, à 50 ans, le rideau de Revolver, son magasin rock, faute de la béquille financière d’Alex Bleach, chanteur million- naire et populaire succombé d’une overdose… Sauf que celui-ci lui a laissé un enregistrement testamentaire derrière lequel le tout-Paris court, alors que lui, court derrière… un toit ! Et c’est à travers l’ouverture, une à une, des portes d’appartements plus ou moins improbables, que Virginie Despentes raconte les dérives de la société française : deuil des idéaux, précarité, défis de la modernité la prennent maintenant “à la gorge”, depuis le terrorisme installé en septembre 2001, jusqu’à internet et les réseaux sociaux omniprésents, véritables personnages du roman. Et on se glisse avec ce looser magnifique, derrière ces portes, plus ou moins cocaïnées, du cinéma, du porno, de la finance, de l’édition, de la poli- tique... On y rencontre de surprenants person- nages, parmi lesquels Aïcha, une étudiante en droit fiscal, qui porte le voile, et Sophie Fredin, une bourgeoise pathétique dépressive qui a perdu son fils aîné d’une overdose. Le tout donne un roman… total, fourmillant de détails, tout à la fois chronique sociale, polar, comédie grâce à laquelle “on se marre tout le temps. Je n’écris pas pour casser les couilles à tout le monde”, disait Virginie Despentes, présentant Vernon Subutex le 5 janvier dernier, sur France Inter. C’est dit ! La tête en désordre − L’exposition prénatale à l’alcool Catherine Dartiguenave, Stéphanie Toutain L’Harmattan, 240 pages, 25 Pas facile de raconter une grossesse “coupable” d’alcooli- sations avec, en consé- quence, la naissance d’un enfant souffrant des troubles avérés du comportement qui leur sont imputables ! Quatre familles s’y sont courageusement risquées dans cet ouvrage consacré à l’accueil des enfants atteints d’un syndrome d’alcoolisation fœtale : “Quand il n’arrivait pas à faire ce qu’on lui demandait, il se mettait en colère et cassait les crayons ou déchirait son travail. Les mauvaises apprécia- tions ont véritablement commencé à tomber à partir de la grande section de maternelle : ne suit pas la consigne, dissipé, ne travaille pas, perturbe la classe...”, raconte l’une. “Apprendre à écrire a été très difficile : il avait du mal à maîtriser le tracé des lettres. Nous lui avons offert un petit tableau noir pour dessiner et écrire. Quand il n’arrivait pas à dessiner ce qu’il avait en tête, il jetait les choses à terre et les fracassait. On percevait en lui une extrême frustration. Je me souviens d’un jour où, de désespoir, il nous a dit qu’il voulait se jeter à la poubelle”, se souvient l’autre. Un dernier chapitre, davantage théorique, s’adresse plus particulièrement aux profession- nels de l’enfance qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet. Catherine Dartiguenave, médecin de santé publique de formation pédiatrique a rejoint la mairie de Paris, puis le ministère de la Santé après 15 ans de pratique clinique, en concen- trant son action sur la femme et l’enfant, les détenus, les gens du voyage, les migrants. Elle a ensuite rejoint l’Agence française de l’adop- tion, comme médecin-conseil et chargée des

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Le Courrier des addictions (17) – n° 2 – avril-mai-juin 2015 34

French deconnection, au cœur des trafi csPhilippe PujolCoédition Robert Laff ont/Wildproject, 168 pages, 15 €

Le 12 mai 2014, le prix Albert-Londres pour la presse écrite a été décerné à Philippe Pujol, 38 ans, journa-liste “localier” au quoti-dien La Marseillaise, “reporter deuxième échelon”. Une (presque) première, pour ce prix habituellement remis à un grand reporter

de la presse nationale, qui l’a distingué parmi 50 candidats, pour la série de reportages, Quar-tiers Shit, qu’il a publiée durant l’été 2013 dans les pages de son journal. “Un électrochoc dans la couverture de l’actualité marseillaise et de ses quartiers nord”, a déclaré le jury dans un communiqué, saluant le style “plein d’audace et de fulgurances” du lauréat. “Un autre regard sur des quartiers rongés par l’économie du cannabis”, commentait Le Monde. Un Graal du journalisme qui lui vaut, depuis… le chômage pour raison économique, La Marseillaise se portant, comme on le sait, très mal ! Il y a quelque chose qui ne tourne vraiment plus rond…La French connection, c’était, dans les années 1970, la drogue fabriquée dans les laboratoires clandestins de Marseille et revendue aux États-Unis. La French deconnection, aujourd’hui, c’est celle qui, elle aussi délocalisée, est fabriquée au Maroc et revendue dans la cité phocéenne. Avec les mêmes symptômes ici qu’à l’époque aux États-Unis : misère et ghettos.Philippe Pujol a enquêté dans les cités des quar-tiers nord, qu’il connaît depuis son enfance. Il s’est plongé dans les caves, au cœur des trafi cs, au plus près des “choufs” et des nourrices, des délinquants et des politiques, des dealers, des caïds et des habitants. “Il est très important de comprendre qu’il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Il y a une imbrication. Tu peux avoir des gens qui sont allés très loin dans la violence, et qui ont un cousin, un frère ou un ami ‘normal’. Ils vont s’entraider. Parce que c’est comme ça, c’est la famille”, explique-t-il.Dans Quartiers Shit, il a détricoté le système politique marseillais et montré comment celui-ci exploite la misère. C’est ce que l’on appelle le clientélisme, dont le terme même, accolé au nom de Marseille, fait offi ce de tautologie ! Même les associations qui assurent un vrai travail sur la réinsertion des jeunes pratiquent une forme de clientélisme ! Et ces jeunes, enfermés dans leurs ghettos, sont facilement “harponnés” par les réseaux, de stups, de l’islam. “On dit qu’on ne peut pas entrer dans nos quartiers, moi je dis qu’on ne peut pas en sortir”, a dit un jour l’un d’entre eux au reporter.

Au-delà des “stups”, Philippe Pujol aborde la complexité de la violence sociale et ses consé-quences, la délinquance, mais aussi le mal-être, le mal-vivre, avec son cortège de maladies chroniques, dépression, obésité… Celui qui se défi nit comme “un anti-Zemmour, ce parasite des médias qui déterre le cadavre de Pétain”, refuse de mettre un symbole de corrélation entre la délinquance et l’immigration, mais la relie à la problématique de l’intégration et aux chemins de traverse pour y parvenir. Et il l’explique : aujourd’hui, à Marseille, le terrain des stups commence à être “grignoté” par les immigrés des Comores, les derniers arrivés, les Maghrébins, un peu mieux intégrés, se lançant dans l’immobilier… Et, au bout du bout, tout le monde est d’accord pour chasser les Roms ! Éternelle construction, “en vagues”, des sociétés d’immigration, comme on l’a vue décrite dans Gangs of New York de Martin Scorsese, où le dernier qui rentre… ferme la porte (de l’enfer ?).

Philippe Pujol, journaliste, vit et travaille à Marseille. Lauréat du prix Albert-Londres 2014, il enquête sur la délinquance depuis 2004 pour le journal La Marseillaise.

Vernon SubutexVirginie Despenteséditions Grasset, tome 1, 400 pages, 19,90 €

C’est dit : “Vernon Su…”, comme Vernon Sullivan, le pseudo de Boris Vian qui fit “buzz” en 1946 pour J’irai cracher sur vos tombes, avant que celui de Romain Gary, Émile Ajar, ne le fasse pour La vie devant soi, en 1975. Puis développé en

Subutex, comme bouée de sauvetage médica-menteux pour un enfant perdu du rock, devenu SDF… Le nouveau roman de l’auteure de Baise-moi raconte, en son premier tome, l’eff ondre-ment de la vie de Vernon Subutex, disquaire ruiné, qui a baissé en 2006, à 50 ans, le rideau de Revolver, son magasin rock, faute de la béquille financière d’Alex Bleach, chanteur million-naire et populaire succombé d’une overdose… Sauf que celui-ci lui a laissé un enregistrement testamentaire derrière lequel le tout-Paris court, alors que lui, court derrière… un toit ! Et c’est à travers l’ouverture, une à une, des portes d’appartements plus ou moins improbables, que Virginie Despentes raconte les dérives de la société française : deuil des idéaux, précarité, défi s de la modernité la prennent maintenant “à la gorge”, depuis le terrorisme installé en septembre 2001, jusqu’à internet et les réseaux sociaux omniprésents, véritables personnages du roman.

Et on se glisse avec ce looser magnifi que, derrière ces portes, plus ou moins cocaïnées, du cinéma, du porno, de la fi nance, de l’édition, de la poli-tique... On y rencontre de surprenants person-nages, parmi lesquels Aïcha, une étudiante en droit fi scal, qui porte le voile, et Sophie Fredin, une bourgeoise pathétique dépressive qui a perdu son fi ls aîné d’une overdose. Le tout donne un roman… total, fourmillant de détails, tout à la fois chronique sociale, polar, comédie grâce à laquelle “on se marre tout le temps. Je n’écris pas pour casser les couilles à tout le monde”, disait Virginie Despentes, présentant Vernon Subutex le 5 janvier dernier, sur France Inter. C’est dit !

La tête en désordre −L’exposition prénatale à l’alcoolCatherine Dartiguenave, Stéphanie ToutainL’Harmattan, 240 pages, 25 €

Pas facile de raconter u n e g r o s s e s s e “coupable” d’alcooli-sations avec, en consé-quence, la naissance d’un enfant souffrant des troubles avérés du comportement qui leur sont imputables ! Quatre familles s’y sont courageusement r i s q u é e s d a n s c e t

ouvrage consacré à l’accueil des enfants atteints d’un syndrome d’alcoolisation fœtale : “Quand il n’arrivait pas à faire ce qu’on lui demandait, il se mettait en colère et cassait les crayons ou déchirait son travail. Les mauvaises apprécia-tions ont véritablement commencé à tomber à partir de la grande section de maternelle : ne suit pas la consigne, dissipé, ne travaille pas, perturbe la classe...”, raconte l’une. “Apprendre à écrire a été très diffi cile : il avait du mal à maîtriser le tracé des lettres. Nous lui avons off ert un petit tableau noir pour dessiner et écrire. Quand il n’arrivait pas à dessiner ce qu’il avait en tête, il jetait les choses à terre et les fracassait. On percevait en lui une extrême frustration. Je me souviens d’un jour où, de désespoir, il nous a dit qu’il voulait se jeter à la poubelle”, se souvient l’autre.Un dernier chapitre, davantage théorique, s’adresse plus particulièrement aux profession-nels de l’enfance qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet.

Catherine Dartiguenave, médecin de santé publique de formation pédiatrique a rejoint la mairie de Paris, puis le ministère de la Santé après 15 ans de pratique clinique, en concen-trant son action sur la femme et l’enfant, les détenus, les gens du voyage, les migrants. Elle a ensuite rejoint l’Agence française de l’adop-tion, comme médecin-conseil et chargée des

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Le Courrier des addictions (17) – n° 2 – avril-mai-juin 201535

relations avec les départements. Stéphanie Toutain, sociologue-démographe, maître de conférences à l’université Paris-Descartes, est chercheure au CERMES3 (Inserm, CNRS, EHESS), dans le domaine des eff ets de l’alcool pendant la grossesse et de la prise en charge des enfants porteurs de l’ensemble des troubles de l’alcoolisation fœtale. Elle est vice-présidente de l’association SAF France.

L’Éducation thérapeutique du patient : la maladie comme occasion d’apprentissageCatherine Tourette-TurgisÉditions De Boeck, collection Éducation théra-peutique, soin et formation, 19,00 €

Cet ouvrage porte un regard nouveau sur les malades chroniques et l’éducation théra-peutique du patient. En posant la maladie c o m m e u n e o c c a -sion d’apprentissage et de redéploiement personnel, l ’ouvrage défi nit les activités qu’un

malade chronique doit mener pour se maintenir en santé et en vie. L’auteure conduit ainsi un plaidoyer pour la reconnaissance de l’expérience des malades en s’appuyant sur les travaux qu’elle a menés, en pionnière, dans des situations de

soin inédites comme celles ayant trait au VIH/sida. Avec près de 20 % de la population concernée par les pathologies chroniques en France, l’éducation des patients est en plein essor. D’ailleurs, rendue obligatoire depuis 2009, l’éducation théra-peutique du patient reste une priorité dans les recommandations nationales de santé publique.

Catherine Tourette-Turgis est enseignante, chercheure qualifiée, professeur des univer-sités. Elle dirige le master en éducation théra-peutique à l’université Pierre-et-Marie-Curie, Sorbonne Universités, où elle a fondé en 2009 l’université des patients. Elle a vécu plusieurs années en Californie, où elle a enseigné dans les universités de Berkeley et de Santa Cruz. Engagée dans la lutte contre le sida dès 1984, Catherine Tourette-Turgis est spécialiste de l’observance thérapeutique et du counselling.

Coca ! Une enquête dans les AndesFrédéric FauxActes Sud, questions de société, 336 pages, 21,90 €

Road-movie “de la petite feuille verte magique”, à travers la Bolivie, le Pérou et la Colombie, Coca ! est un très beau travail de reportage et d’en-quête journalistique. L’auteur, Frédéric Faux, reporter français vivant en Bolivie, sait de quoi il parle : correspondant pour Le Figaro, il a vécu 6 ans au Salvador, avant de s’installer, en 2012,

en Bolivie. Cela donne une série de repor-tages croisés avec des témoignages d’experts, qui s’articulent autour de plusieurs thèmes  : l’histoire de la coca, sa culture et son impact sur les sociétés des 3 pays producteurs, sa consommation dans les Andes, et les dernières

évolutions dans les pays producteurs de coca et consommateurs de cocaïne. “Sur la piste de la petite feuille magique, j’ai croisé les planteurs boliviens des Yungas, aff airés sur des terrasses agricoles remontant à l’époque inca, écrit-il. J’ai accompagné les mineurs péruviens de La Rinconada, la ville la plus haute du monde, et les yatiris d’El Alto, qui lisent l’avenir dans la plante sacrée. J’ai écouté les ‘mules’ européennes qui moisissent dans les prisons de Lima, et les paysans colombiens victimes de fumigations aériennes. J’ai rencontré le frère de Pablo Escobar, à moitié sourd et aveugle, et les habitants du Chapare bolivien, nouvelle capitale du narcotrafi c.”

Frédéric Faux est aussi l’auteur de Les Maras, gangs d’enfants. Violences urbaines en Amérique centrale (Autrement, 2006), et coréalisateur, avec Hugo Van Off el, de Qui a tué Christian Poveda ?, diff usé en avril 2012 sur Canal Plus.

Le Courrier des addictions

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Adhérent au SPEPS – Revue indexée dans la base PASCAL (INIST-CNRS)Les articles publiés dans Le Courrier des addictions le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés réservés pour tous pays. © décembre 1998  Edimark SAS - Dépôt légal à parution. Imprimé en France - Bialec - 54001 Nancy.

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Un supplément “Neurobiologie et addictions – Une action de prévention des addictions sur les réseaux sociaux–Prise en charge de la dépendance à l’alcool – Comorbidités” (12 pages) est routé avec ce numéro.