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CENTRE SUISSE DE CARTOGRAPHIE DE LA FAUNE CSCF Editeur: CSCF, Centre suisse de cartographie de la faune, Neuchâtel Photos: Thierry Spenlehauer, Biederthal (F) Auteur: Darius Weber, Hintermann & Weber AG, Rodersdorf Traduction: Béatrice Nussberger, Hintermann & Weber AG, Bern Mise en page: Office for Design, Basel Les cadavres de chat sauvage sont précieux! Ils aident à répertorier l’aire de répartition et à mieux protéger l‘espèce. Ils renseignent aussi sur l’état de santé, la reproduction, la structure d’âge, le sex-ratio et les causes de mortalité des chats sauvages. Si vous découvrez un cadavre de chat sauvage, vous pourrez peut-être fournir la preuve de présence de l’espèce dans votre région. Vous trouvez un chat suspect – que faire? Envoyez ou apportez le cadavre le plus vite possible au Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvages à Berne (FiWi, adresse cf. ci-dessous). Notez l’endroit, la date et le contexte de la découverte et transmettez ces informations au FiWi. Vous pouvez aussi en informer le garde-chasse responsable et le prier de s’en occuper. Le cadavre ne devrait pas être congelé, si possible. Le FiWi procédera à différentes analyses et diagnostiquera, en collaboration avec le Musée d’Histoire Naturelle de Berne, s’il s’agit bien d’un chat sauvage. Vous recevrez un premier feed-back en quelques semaines. Jusqu’à ce que la détermina- tion soit certaine, il peut cependant s’écouler jusqu’à un an, car la détermination peut nécessiter des analyses de génétique moléculaire. Vous avez observé ou photographié un chat sauvage ou trouvé des traces sans équivoque? Annoncez le au Musée d’Histoire Naturelle à Berne ou au CSCF! Vous trouverez là des personnes compétentes. cadavres: Dr. Marie-Pierre Ryser Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvages Institut de pathologie animale, Länggass-Strasse 122, Case postale 3001 Berne [email protected] Tél. 031 631 24 43 Natel: 079 694 27 94 tous types d’observations: Dr. Stefan T. Hertwig Musée d’Histoire Naturelle de Berne Bernastrasse 15, 3005 Berne [email protected] Tél. 031 350 72 80 Dr. Simon Capt Centre suisse de Cartographie de la Faune Terreaux 14, 2000 Neuchâtel [email protected] Tél. 032 724 92 95 Le chat «forestier» ou «sauvage» vit en Suisse! Les chats sauvages ne sont pas des chats domes- tiques retournés à l’état sauvage Les chats domestiques et les chats sauvages ont un ancêtre commun. Mais leur ligne d’évolution s’est développée séparément déjà depuis 200'000 ans. Notre chat sauvage ou forestier est l'espèce originale en Europe. Les chats domestiques, eux, descendent de chats sauvages africains-asiatiques. La domestication remonte à quelques milliers d’années et a eu lieu au Moyen Orient. Depuis, l’homme a amené le chat domestique presque partout. En Suisse, les chats domestiques sont présents au plus tard à partir du Moyen-Âge. Depuis, les deux types de chats coexistent. Le chat domestique vit le plus souvent à proximité des humains, tandis que le chat sauvage, farouche, vit en liberté et à l’abri des regards. Chasseur discret de campagnols vivant en forêt Les chats sauvages vivent principalement en forêt. Pour des raisons naturelles, ils sont assez rares (un animal nécessite à lui seul plusieurs kilomètres carrés). Comme ils sont principalement nocturnes, on ne les voit presque jamais. La meilleure occasion pour les observer, c’est l’été, au crépuscule, lorsque ils chassent les campagnols sur des prés fraîchement fauchés, en lisière de forêt. Les chats sauvages se nour-rissent presque exclusivement de rongeurs de tous genres. Ils évitent les zones trop enneigées, car ils ne peuvent pas chasser les campagnols sous la neige. Hybrides chat sauvage-chat domestique Des chats errants domestiques, voire harets, peuplent pratiquement toute la surface de l’habitat potentiel du chat sauvage. Vu que les chats issus de croisement entre chats sauvage et domestique sont des hybri- des fertiles, les rares chats sauvages risquent de disparaître à la longue, à force de se croiser avec les chats domestiques bien plus nombreux. Des hybrides ont aussi été trouvés en Suisse ces dernières années.

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Page 1: Le chat «forestier» ou «sauvage» vit en · Hybrides chat sauvage-chat domestique Des chats errants domestiques, voire harets, peuplent pratiquement toute la surface de l’habitat

CENTRE SUISSEDE CARTOGRAPHIE DE LA FAUNE

CSCFEditeur: CSCF, Centre suisse de cartographie de la faune, NeuchâtelPhotos: Thierry Spenlehauer, Biederthal (F)Auteur: Darius Weber, Hintermann & Weber AG, RodersdorfTraduction: Béatrice Nussberger, Hintermann & Weber AG, BernMise en page: Office for Design, Basel

Les cadavres de chat sauvage sont précieux!

Ils aident à répertorier l’aire de répartition et à mieux protéger l‘espèce. Ils renseignent aussi sur l’état de santé, la reproduction, la structure d’âge, le sex-ratio et les causes de mortalité des chats sauvages. Si vous découvrez un cadavre de chat sauvage, vous pourrez peut-être fournir la preuve de présence de l’espèce dans votre région.

Vous trouvez un chat suspect – que faire?

Envoyez ou apportez le cadavre le plus vite possible au Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvages à Berne (FiWi, adresse cf. ci-dessous). Notez l’endroit, la date et le contexte de la découverte et transmettez ces informations au FiWi. Vous pouvez aussi en informer le garde-chasse responsable et le prier de s’en occuper. Le cadavre ne devrait pas être congelé, si possible. Le FiWi procédera à différentes analyses et diagnostiquera, en collaboration avec le Musée d’Histoire Naturelle de Berne, s’il s’agit bien d’un chat sauvage. Vous recevrez un premier feed-back en quelques semaines. Jusqu’à ce que la détermina-tion soit certaine, il peut cependant s’écouler jusqu’à un an, car la détermination peut nécessiter des analyses de génétique moléculaire.

Vous avez observé ou photographié un chat sauvage ou trouvé des traces sans équivoque?

Annoncez le au Musée d’Histoire Naturelle à Berne ou au CSCF! Vous trouverez là des personnes compétentes.

cadavres:

Dr. Marie-Pierre Ryser

Centre pour la médecine des poissons et des animaux sauvagesInstitut de pathologie animale, Länggass-Strasse 122, Case postale3001 [email protected]él. 031 631 24 43Natel: 079 694 27 94

tous types d’observations:

Dr. Stefan T. Hertwig

Musée d’Histoire Naturelle de BerneBernastrasse 15, 3005 [email protected]él. 031 350 72 80

Dr. Simon Capt

Centre suisse de Cartographie de la FauneTerreaux 14, 2000 Neuchâ[email protected]él. 032 724 92 95

Le chat «forestier» ou «sauvage» vit en Suisse!

Les chats sauvages ne sont pas des chats domes-tiques retournés à l’état sauvage

Les chats domestiques et les chats sauvages ont un ancêtre commun. Mais leur ligne d’évolution s’est développée séparément déjà depuis 200'000 ans. Notre chat sauvage ou forestier est l'espèce originale en Europe. Les chats domestiques, eux, descendent de chats sauvages africains-asiatiques. La domestication remonte à quelques milliers d’années et a eu lieu au Moyen Orient. Depuis, l’homme a amené le chat domestique presque partout. En Suisse, les chats domestiques sont présents au plus tard à partir du Moyen-Âge. Depuis, les deux types de chats coexistent. Le chat domestique vit le plus souvent à proximité des humains, tandis que le chat sauvage, farouche, vit en liberté et à l’abri des regards.

Chasseur discret de campagnols vivant en forêt

Les chats sauvages vivent principalement en forêt. Pour des raisons naturelles, ils sont assez rares (un animal nécessite à lui seul plusieurs kilomètres carrés). Comme ils sont principalement nocturnes, on ne les voit presque jamais. La meilleure occasion pour les observer, c’est l’été, au crépuscule, lorsque ils chassent les campagnols sur des prés fraîchement fauchés, en lisière de forêt. Les chats sauvages se nour-rissent presque exclusivement de rongeurs de tous genres. Ils évitent les zones trop enneigées, car ils ne peuvent pas chasser les campagnols sous la neige.

Hybrides chat sauvage-chat domestique

Des chats errants domestiques, voire harets, peuplent pratiquement toute la surface de l’habitat potentiel du chat sauvage. Vu que les chats issus de croisement entre chats sauvage et domestique sont des hybri-des fertiles, les rares chats sauvages risquent de disparaître à la longue, à force de se croiser avec les chats domestiques bien plus nombreux. Des hybrides ont aussi été trouvés en Suisse ces dernières années.

Page 2: Le chat «forestier» ou «sauvage» vit en · Hybrides chat sauvage-chat domestique Des chats errants domestiques, voire harets, peuplent pratiquement toute la surface de l’habitat

Le chat sauvage (Felis silvestris silvestris, Schreber 1777) est aussi nommé chat forestier. (Presque?) exterminé, il est en train de recoloniser la Suisse depuis la France.

Le but du suivi national des chats sauvages 2008 – 2010

Le suivi sur mandat de l’OFEV poursuit les buts suivants:

Relever la répartition du chat sauvage en Suisse (part des kilomètres carrés occupés).

Évaluer la précision de cette estimation.

Fournir une base objective et reproductible pour un contrôle de l’évolution de la présence dans quelques années.

Fournir une base objective et reproductible pour l’analyse écologique de la présence/absence des chats sauvages à l’intérieur de leur zone de répartition.

La précision des résultats s’oriente d’après les besoins de l’Etat. On vise une précision qui permette de fournir les informations essentielles pour la région biogéographique du «Jura», resp. pour le compartiment Jura du monitoring des grands carnivores.

La présence ou l’absence de chats sauvages en Suisse est relevée pendant dix semaines sur 156 surfaces d’un kilomètre carré, chacune échantillonnée à l’aide de trois lattes impreignées de valériane.

Répartition

Le chat sauvage ou forestier (Felis silvestris silvestris, Schreber 1777) a probablement de tout temps été absent dans les Alpes et Préalpes Suis-ses. Au Néolithique, il était cependant largement répandu sur le Plateau et dans le Jura. Suite aux persécutions directes intensives, l’espèce a été exterminée sur le Plateau déjà au 18ème siècle et fortement décimée dans le Jura au 19ème siècle. Autour de 1950, l’espèce avait peut-être complètement disparu de Suisse.

Depuis, le chat sauvage regagne peu à peu du terrain dans le Jura, à partir de la frontière française. Certains lâchers dans les années 1970 ont éventuellement aussi contribué à l’expansion de l’espèce. La répartition actuelle n’est cependant pas bien connue, car il n’existe que peu de preuves de présence de chats assurément sauvages. Un modèle de l’ha-bitat potentiel établi en 2008 montre que la Suisse ne présente presque pas d’habitat favorable au chat sauvage en dehors du Jura.

De la difficulté de prouver la présence de chats sauvages

Les chats sauvages ne sont que très rarement observés, et cela générale-ment dans une lumière médiocre. Ils ne peuvent être déterminés avec assurance seulement sur la base de leur aspect, resp. leur pelage. En effet, il existe des chats domestiques à l’aspect sauvage. Même les experts en la matière ne sont pas toujours d’accord si un chat est sauvage ou domestique.

Pour distinguer avec certitude un chat sauvage d’un chat domestique, il faut mesurer crâne ou intestins, ou alors analyser genétiquement un échantillon de tissu de l’animal (p.ex. poils).

Collecte de poils avec lattes imprégnées de valériane et détermination génétique

La teinture de valériane imprégnée sur des lattes attire les chats sauvages et les invite à se frotter contre les lattes placées à des endroits propices dans la forêt. Lors de ce frottement, des poils en plus ou moins grande quantité restent accrochés sur les lattes rugueuses. Les poils peuvent être récoltés et analysés génétiquement dans un laboratoire spécialisé.

Comme les frais de laboratoire sont importants, il faut s’efforcer de prélever les poils de chats sauvages et éviter au possible les poils de chats domestiques (les chats domestiques sont tout autant attirés par la valé-riane que les chats sauvages). Pour cette raison, l' emplacement optimal des lattes est important.

On recherche les chats sauvages sur les surfaces en rouge

Les surfaces marquées en gris ne sont pas échantillonnées, car les chats sauva-ges n’y trouvent pas d’habitat propice

l’habitat favorable est indiqué en vert sur la carte