la seconde guerre mondiale - paris diderot university · la seconde guerre mondiale. 1 les grandes...

44
La seconde guerre mondiale

Upload: others

Post on 29-Jul-2020

11 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

La seconde guerremondiale

Page 2: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en
Page 3: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

1

Les grandes périodes du conflitLes grandes périodes du conflitLes grandes périodes du conflitLes grandes périodes du conflitLes grandes périodes du conflit

Les victLes victLes victLes victLes victoires de l’Axoires de l’Axoires de l’Axoires de l’Axoires de l’Axe (1e (1e (1e (1e (1939-1939-1939-1939-1939-199999444441)1)1)1)1)

Une guerre éclair en Europe

1er septembre 1939 : Hitler décided’envahir la Pologne. Deux jours plus tard,le 3 septembre 1939, les alliés de laPologne, la France et le Royaume-Unidéclarent la guerre à l’Allemagne mais ilsne bougent pas. En moins de troissemaines la Pologne est sous contrôleallemand et soviétique (ces derniers ontenvahi la partie est de la Pologneconformément à une clause secrète duPacte Germano-Soviétique signé le 23 août1939).

Le 20 novembre 1939, Staline attaquela Finlande afin de repousser la frontièrefinnoise, trop proche à son goût del’importante ville de Leningrad. La Finlandesigne la paix le 12 mars 1940 et abandonneune partie de ses territoires (au passage,200 000 soldats soviétiques sont morts,confortant Hitler dans l’idée que l’ArméeRouge est impuissante).

Sur le front occidental, le 9 avril 1940les troupes d’Hitler occupent le Danemarket débarquent en Norvège. Les Alliés (quiétaient alors les Français et les Anglais)tentent désespérément de barrer la route auFührer.

Le 10 mai 1940, l’armée allemandeenvahit les Pays-Bas, le Luxembourg et laBelgique (3 pays pourtant neutres). Enfaisant cela, Hitler tend un piège aux Alliés :en effet les Alliés se précipitent en Belgiquealors que le gros des troupes allemandespasse par les Ardennes et prend à reversles armées françaises et anglaises. Sedanpasse sous contrôle allemand le 13 mai. Le15 mai les Pays-Bas capitulent suivis de laBelgique le 28. La France quant à elle(envahie aux trois quarts) signe l’Armisticeavec les nazis le 22 juin 1940.

Fort de cette victoire, Hitler espèrealors pouvoir débarquer en Angleterre. Pourcela, il souhaite acquérir la supérioritéaérienne. Le 8 août il lance la Luftwaffe(l’armée de l’air allemande) contre la RoyalAir Force. C’est un échec total pour lesnazis… Grâce à l’usage du radar lesAnglais sont parvenus à conserver la

Page 4: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

2

supériorité aérienne. Hitler renonce alors audébarquement, mais il décide de s’enprendre aux villes britanniques, espérantainsi briser le moral des anglais et paralyserle pays. Pour cela, toutes les nuits et cejusqu’en mai 1941 l’aviation allemande vase déchaîner sur les villes anglaises (c’estla fameuse « bataille d’Angleterre», lapremière 100% aérienne de l’histoire del’humanité).

La méditerranée à feu et à sang

Le 28 octobre 1940, l’Italie de Mussoliniattaque la Grèce à partir de l’Albanie. C’estun échec ! Churchill (le Premier ministrebritannique) en profite pour envoyer 4divisions sur le continent européen.

En Afrique du nord, l’armée italiennesubit une série de défaites devant lestroupes britanniques parties d’Egypte.Entre décembre 1940 et janvier 1941 lesItaliens reculent de 600 km et perdent 130000 hommes.

Mais Hitler envoie en février 1941 uncorps expéditionnaire, l’Afrikakorps,commandé par Erwin Rommel. Ce dernierparvient à faire reculer les Anglais jusqu’enEgypte.

En avril 1941, la Wehrmacht (l’arméede terre Allemande) attaque la Yougoslavie.Elle écrase ensuite les Grecs et rejette lesAnglais à la mer. Par la suite, la Hongrie, laRoumanie, la Slovaquie, la Bulgarie et laCroatie rejoignent l’Axe Berlin-Rome-Tokyo.C’est une chance pour Hitler qui peut ainsimettre la main sur le précieux pétroleroumain.

Opération Barbarossa

Le 22 juin 1941, 4 millions de soldatsattaquent l’URSS par surprise. L’Armée

Rouge est rapidement détruite. Lessoviétiques reculent de plus de 1500 km enjetant sans arrêt de nouvelles divisions dansla bataille. Les pertes allemandes grimpent,les pertes soviétiques sont énormes. Ennovembre le front se bloque à cause dumauvais temps, pourtant, le 3 décembre, lesallemands pénètrent dans la banlieue deMoscou.

La guerre dans le Pacifique

Le 7 décembre 1941, 400 avionsjaponais décollent de 6 porte-avions pourbombarder la base américaine de PearlHarbor, île où est regroupé l’ensemble dela flotte américaine. En une heure cettedernière est détruite. Mais le succès estlimité pour les Japonais, en effet, la plupartdes navires coulés sont renfloués et, manquede chance, les 4 porte-avions américainsn’étaient pas là…

De décembre 1941 à mai 1942 lesJaponais s’emparent des coloniesoccidentales en Asie : les Anglais perdentla Malaise et Singapour. Les Indesnéerlandaises (aujourd’hui Indonésie etancienne colonie hollandaise) sontconquises, la Birmanie est elle aussienvahie tout comme les Philippines,évacuées par le Général AméricainMacArthur.

Page 5: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

3

Le Tournant de la Guerre (1942)Le Tournant de la Guerre (1942)Le Tournant de la Guerre (1942)Le Tournant de la Guerre (1942)Le Tournant de la Guerre (1942)

La bataille de Midway

Les Japonais veulent à tout prixconquérir Midway, une petite îlecommandant le Pacifique central. Si lesJaponais réussissent, ils seront à l’abri dela puissance américaine pour longtemps…Les Japonais disposent de 6 porte-avionséquipés de 272 appareils. Seulement, lesAméricains (par le biais de leurs servicessecrets) connaissent la date de l’attaque :le 4 juin 1942. Et comble de malchance pourles Japonais, une escadrille américainetombe par hasard sur la flotte japonaise enplein ravitaillement ! En seulement 5minutes 3 porte-avions sont coulés, et aveceux, les exceptionnels pilotes del’aéronavale japonaise. Quelques heuresplus tard un quatrième porte-avions estcoulé par les Américains. L’attaque deMidway est donc annulée, 6 mois après ledébut de la guerre dans le pacifique le Japonest déjà sur la défensive.

Les Américains vont à nouveauremporter une bataille décisive contre leJapon : c’est la Bataille de Guadalcanal. Legénéral américain MacArthur débarquedans cette île le 7 août 1942. C’est unebataille longue et difficile. Elle ne prendrafin qu’en mars 1943 lorsque les Japonaisse retireront de l’île.

L’Allemagne chassée d’Afrique

En septembre 1942, l’Afrikakorps etl’armée italienne sont devant le village d’El-Alamein (situé à 100km d’Alexandrie). LeBritannique Montgomery accumule 3 foisplus de matériel que Rommel. C’est donc

tout naturellement que l’armée de l’Axe perdcette bataille et doit reculer face à la contre-attaque des Alliés le 23 octobre. Ilss’arrêteront 2 000 km plus loin, en Tunisie.Le 8 novembre, les Américains commandéspar le Général Eisenhower débarquent auMaroc et en Algérie et parviennent à prendrel’armée allemande à revers. Hitler prendalors conscience du danger : il envahit le 11novembre la moitié sud de la France, restéelibre sous l’autorité du Maréchal Pétain. Cedernier autorise les Allemands à déverseren Tunisie (colonie française) des renfortspour stopper les Américains. Mais c’est unéchec, l’aviation alliée empêche leravitaillement allemand, et ces dernierscapitulent le 7 mai 1943, faisant au passage275 000 prisonniers. Les Alliés sontdésormais maîtres de l’Afrique et de laMéditerranée.

La bataille de Stalingrad

Une fois le beau temps revenu enURSS, Hitler veut se contenter d’un objectiflimité : les champs de pétrole du Caucase.Le 28 juin 1942, les divisions allemandesse lancent à l’assaut du sud de la Russie.

Page 6: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

4

Ils arrivent jusqu’au Caucase et à la Volga.Mais Hitler ne se rend pas compte dudanger de cette offensive : désormais lefront s’étend sur plus de 4 500 km de long !

Fin août les Allemands entrent dans lesfaubourgs de Stalingrad. Staline décide dese battre pour la ville portant son nom. Lestroupes allemandes vont commettre l’erreurfatale d’engager leurs chars dans descombats de rue alors qu’ils ne sont pas faitpour cela… C’est une véritable batailled’usure qui a lieu… Mais Hitler veut à toutprix la ville et ne voit pas que les soviétiquessont en train d’encercler les troupesallemandes au nord et au sud. De plus, lessoviétiques amassent de plus en plus derenforts. Ils frappent le 19 novembre etréalisent un encerclement spectaculaire :300 000 allemands sont pris au piège.Hitler commet à nouveau une erreur qui valui être fatale : il refuse de donner l’ordre àses troupes de percer, comptant sur ungigantesque pont aérien pour ravitailler sestroupes. C’est un échec total et le 2 février1943 les allemands se rendent à moitié mortde faim et de froid. C’est une véritablehumiliation pour l’armée allemande.

Page 7: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

5

Le front italien

Le 10 juillet 1943 les anglo-américainsdébarquent en Sicile. Le régime deMussolini s’effondre et ce dernier est arrêtésur ordre du roi Victor-Emmanuel III. Dèsque les Alliés débarquent dans le sud dupays, Hitler envoit des troupes et uncommando délivre Mussolini. La résistanceallemande est extraordinaire (notammentgrâce au terrain très montagneux), lesarmées alliées progressent très lentement: elles n’entrent à Rome que le 5 juin 1944 !

Le rouleau compresseur soviétique

Hitler, conscient des difficultés de sestroupes sur le front soviétique, décide de secontenter d’un succès limité pour obligerStaline à signer la paix : ce sera la bataillede Koursk. La Wehrmacht attaque Kourskle 5 juillet 1943 où les Soviétiques ontamassé une quantité impressionnante deleurs troupes. 4 000 blindés soviétiquess’affrontent contre 2 700 blindés allemands.L’armée rouge se défend à merveille etprend le dessus sur les Allemands endétruisant leur réserve de blindés. La batailles’achève le 15 juillet. Staline est en positionde force, Hitler ne peut plus lui résister.

Dès la fin de la bataille de Koursk,Staline déclenche toute une série d’attaquesauxquelles les Allemands ne peuventrésister. L’armée rouge avance de 800 km,reprend aux mains des allemands lacapitale ukrainienne, Kiev.

Le 22 juin 1944 les Soviétiques lancentl’opération Bagration, détruisant à l’aide de

l’aviation plus de 30 divisions allemandesautour de la ville de Minsk. L’armée rougeatteint le même jour Varsovie.

Les Soviétiques entrent par la suite enRoumanie, qui, paniquée, change de campet déclare la guerre à l’Allemagne le 23 août(la conséquence pour l’Allemagne est laperte des champs de pétrole roumains, leschars allemands vont désormais tomberfréquemment en panne). Les Bulgareschangent eux aussi de camp, ce qui facilitel’avancée des troupes soviétiques enHongrie et en Yougoslavie. Par conséquent,les Allemands évacuent la Grèce oùChurchill organise un débarquement pouréviter que ce pays ne tombe aux mains deStaline.

La Finlande, qui avait attaqué l’URSSlors du déclenchement de l’opérationBarbarossa (22 juin 1941), signe la paixavec les Soviétiques. Sa résistancehéroïque lui vaut de rester indépendante.

La VictLa VictLa VictLa VictLa Victoire des Alliés (1oire des Alliés (1oire des Alliés (1oire des Alliés (1oire des Alliés (19999943 – 143 – 143 – 143 – 143 – 19999945)45)45)45)45)

Page 8: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

6

Les débarquements en France

Staline n’avait pas cessé de demanderà Roosevelt et Churchill d’ouvrir un secondfront à l’Ouest pour prendre les Allemandsen sandwich. L’opération Overlord, la plusgrande opération amphibie et aéroportéede l’Histoire en sera la démonstration :

Le 6 juin 1944, 5 800 navires, 10 000avions et 100 000 hommes débarquent surles plages de Normandie : les premièresdéfenses allemandes sont vite détruites. Deplus, ils ne vont pas envoyer de renforts toutde suite, et c’est là le succès des Alliés quisont parvenus à faire croire aux Allemandsgrâce à une formidable opérationd’intoxication que le gros des troupes alliéesallait débarquer dans le Nord Pas de Calais,et que le débarquement en Normandien’était qu’une diversion !

Malgré cela, la résistance allemandeest remarquable puisque les Alliésn’avancent que lentement et difficilement.Paris est libéré le 25 août par les divisionsdu général Leclerc. De Gaulle défile sur lesChamps-Élysées, acclamé par plusieurscentaines de milliers de parisiens.

Le 15 août, les troupes Américaines etles Françaises du Maréchal de Lattre deTassigny débarquent en Provence. Larésistance allemande est très faible et lajonction avec les troupes du Nord se faitrapidement. A partir du mois d’octobre toutela France sauf l’Alsace est libérée, mais lesAllemands ont eut le génie de laisser desdivisions dans les ports du Havre, Brest,Saint-Nazaire et Lorient et bloquent leravitaillement allié ! Les troupes du GénéralMontgomery sont obligées de s’arrêterfaute d’essence. Le front se retrouve bloquéà l’automne.

La fin du Reich

Hitler tente un dernier coup à l’Ouest :le 16 décembre 1944 il profite du mauvaistemps qui contraint l’aviation alliée à resterau sol pour lancer une contre-offensive dansles Ardennes. L’objectif est Anvers, laprincipale base alliée. Les Américains sontsurpris mais l’avancée des allemands estvite bloquée. Le beau temps revient dèsNoël et permet à l’aviation alliée deregagner le terrain perdu. Au final, c’est unecatastrophe pour Hitler : il a perdu 100 000hommes et ses derniers blindés…

A l’Est, les Soviétiques reprennentl’offensive dès le 12 janvier 1945. LaPologne est libérée et l’Allemagne estenvahie. En mars, l’armée rouge fait unepause à 80 km de Berlin. Les Anglo-Américains sont encore sur le Rhin.

En mars 1945 les occidentaux finissentpar franchir le Rhin. Plus aucune résistancene s’oppose à eux, ce qui leur permet des’enfoncer facilement et rapidement danstout le pays, mais Eisenhower ne veut pasrisquer la vie de ses hommes lors decombats à Berlin. De plus, Roosevelt estmort le 12 avril et laisse donc ses troupessans directives. Staline va en profiter pourprendre Berlin.

Page 9: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

7

Berlin est encerclé en avril 1945. LesAllemands de tous âges sont envoyés dansles rues par les nazis pour se battre contreles Soviétiques. Les pertes humaines sontastronomiques. Le 30 avril l’armée rougen’est plus qu’à 300 mètres du bunker d’Hitlerqui se suicide. Le 25 avril les Américains etles Soviétiques opèrent leur jonction àTorgau, sur l’Elbe. Le 8 mai, l’Allemagnesigne la capitulation sans conditions àReims. La cérémonie est répétée le 9 maià Berlin.

La guerre est finie en Europe.

La fin de l’empire Nippon

MacArthur met plus de 18 mois pourconquérir les Philippines qui tombent enoctobre 1944. Les derniers porte-avionsjaponais sont détruits rapidement.L’Américain Nimitz supervise des dizainesde débarquements faisant tomber les îles

de l’archipel Japonais les unes après lesautres, mais les pertes humaines sontimmenses : les Japonais se battent jusqu’audernier.

En juin les Américains sont enfin auxportes du Japon, mais plus de 20 000hommes sont tués pour prendre deux îlots.Des milliers de Japonais se suicident plutôtque de se rendre.

C’est cette résistance qui décide lenouveau président des Etats-Unis, HarryTruman, à employer l’arme atomique. Le 6août Hiroshima est bombardée, suivi parNagasaki le 9 août. Début août l’URSS, surla demande des Américains, a déclaré laguerre au Japon et envahi la Chine du Nord.Le 15 août l’empereur Hiro-Hito annonce lareddition de son pays. La capitulation sansconditions est signée le 2 septembre 1945.

La seconde guerre mondiale estterminée…

Victoires de l'Axe (1939-1941)Victoires de l'Axe (1939-1941)Victoires de l'Axe (1939-1941)Victoires de l'Axe (1939-1941)Victoires de l'Axe (1939-1941)- Invasion du nord de l'Europe et de la Méditerranée

- Guerre du Pacifique (7 décembre 1941: Pearl Harbor)

Tournant de la Guerre (1942)Tournant de la Guerre (1942)Tournant de la Guerre (1942)Tournant de la Guerre (1942)Tournant de la Guerre (1942)- Bataille de Midway, Guadalcanal, Stalingrad

- Allemagne chassée d'Afrique

Victoire des Alliés (1943-1945)Victoire des Alliés (1943-1945)Victoire des Alliés (1943-1945)Victoire des Alliés (1943-1945)Victoire des Alliés (1943-1945)- Effondrement du régime de Mussolini

- Débarquement de Normandie (6 juin 1944)

- Capitulation de l'Allemagne (8 mai 1945)

MémoMémoMémoMémoMémo

Page 10: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

8

Adolf Hitler (1889-1945)

Né en 1889, et issu d’une famille depaysans et de petits fonctionnaires (sonpère était douanier), il fut orphelin à l’âgede quatorze ans. Il suivit sa scolarité à Linzet, élève médiocre, quitta l’école en 1905,à la suite d’une maladie, sans obtenir sonbaccalauréat. Il resta toute sa vie unautodidacte et un dilettante dans tous lesdomaines. Féru de peinture, il nourrissaitdes rêves d’artiste et partit pour Vienne seprésenter au concours d’entrée del’Académie des beaux-arts où il échoua pardeux fois. Il passa cinq années de bohèmeà Vienne, occupant ses journées à la lectured’auteurs pangermanistes et antisémites(Gobineau, Vacher de Lapouge, H.SChamberlain mais aussi Gustave le Bon,Schopenhauer et Nietszche). Passionné depolitique, le jeune Hitler prit conscience,dans cet État multinational où le contact étaitconstant avec tant de non-Allemands(Polonais, Serbes, Hongrois), de l’acuité duproblème des nationalités et découvrit sahaine des sociaux-démocrates et des juifs,que le climat antisémite régnant à Viennene fit qu’encourager. Quand il quitta Vienne,en mai 1913, pour Munich, il portait déjà enlui, à vingt-quatre ans, une forte dose dehaine et de ressentiment. Le 3 août 1914,après la déclaration de guerre, Hitlers’engagea dans l’armée bavaroise. Deuxfois blessé, décoré de la Croix de fer, il nedépassa pourtant jamais le grade de

caporal, ses supérieurs n’ayant qu’uneconfiance toute relative en ses aptitudes aucommandement. À la suite de la défaite del’Allemagne, en 1918, Hitler retourna àMunich, alors en proie à l’agitationrévolutionnaire conduite par Kurt Eisner, quifut assassiné en février 1919. Militairejusqu’en 1920, Hitler attira l’attentiond’officiers (dont le capitaine Röhm quidirigea plus tard les sections d’assaut duparti nazi, les SA) de la Reichswehr qui firentde lui un commissaire politique chargé del’éducation et de la propagande, avec pourmission de lutter contre la propagation desidées pacifistes et démocratiques au seinde l’armée. En septembre 1919, sur ordrede ses supérieurs, il rejoignit le partinationaliste des ouvriers allemands, qui necomptait que quelques dizaines demembres, et ne tarda pas à en devenir letribun désigné. En février 1920, il rebaptisace mouvement Parti national-socialiste desouvriers allemands (parti nazi) et en fut éluprésident et maître absolu (Führer) en 1921.De 1922 à 1923, il multiplia le nombre desadhérents à son parti, qui atteignit le chiffrede cinquante-six mille membres, et entraînaavec lui ses alliés, les forces bavaroises deKahr et de Lossow et les corps francs dugénéral Ludendorff dans un soulèvementinsurrectionnel contre la République deWeimar, en profitant du mécontentementprovoqué par l’occupation de la Ruhr. Leputsch de la Brasserie (8 et 9 novembre1923), pendant lequel il se proclama

Les perLes perLes perLes perLes personnages imsonnages imsonnages imsonnages imsonnages imporporporporportantstantstantstantstants

Hitler et ses hommesHitler et ses hommesHitler et ses hommesHitler et ses hommesHitler et ses hommes

Page 11: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

9

chancelier d’un nouveau régime autoritaire,fut un échec total mais lui permit, au coursdu procès qui suivit son arrestation, de faireconnaître son nom et ses idées dans toutel’Allemagne. Il fut condamné à cinq ans dedétention. Pendant son incarcération qui nedura en fait que huit mois, il rédigea lepremier tome de son autobiographie-programme, Mein Kampf (Mon combat),ouvrage dans lequel il exposait l’ordrenouveau qu’il entendait imposer à l’Europe.Relâché à la suite d’une amnistie généraleen décembre 1924, il réorganisa son partisans que n’interfèrent les autorités deWeimar dont il avait pourtant essayé derenverser le gouvernement. Malgré uneinterdiction de tenir des réunions publiquespendant deux ans, Hitler trouva descapitaux, créa les SS (SchutzStaffel, enfrançais «!échelon de protection!») avecquelques fidèles (Himmler, Goebbels,Goering) et, méditant les leçons du putschmanqué de Munich, se prépara à laconquête du pouvoir par la voie légale.Lorsque éclata la grande crise économiquede 1929, il en attribua l’origine à un complotjuif et communiste, explication qui séduisitde nombreux Allemands à nouveauconfrontés à la misère, quelques annéesseulement après le traumatisme de ladéfaite de 1918. Profitant du désarroi de lapopulation et de la montée du chômage,promettant une Allemagne forte et du travail

pour tous, Hitler attira des millionsd’électeurs et remporta d’importants succèsélectoraux : de douze sièges aux électionsde 1928, le NSDAP obtint cent septdéputés au Reichstag (le Parlementallemand) en 1930 et deux cent trente enjuillet 1932. Hitler fut nommé chancelier d’ungouvernement de coalition par Hindenburg,le 30 janvier 1933, et arracha dès le débutune des positions clés du gouvernement enappelant Goering au ministère de laDéfense. Malgré des crises occasionnelles,il imposa sa dictature par étapessuccessives : en mars 1933, après ladissolution du parti communiste qui suivitl’incendie du Reichstag qu’il avait lui-mêmefomenté, il obtint les pleins pouvoirs pourquatre ans par un vote où seuls les sociaux-démocrates s’abstinrent!; en avril 1933, laGestapo (Geheime Staatspolizei, enfrançais «!police secrète d’État!») fut créée,et Hitler entreprit alors de mettre en œuvrele programme d’épuration raciale qu’il avaitexposé dans Mein Kampf. Enfin, en juin1933, une loi d’habilitation lui permitd’imposer une prestation de serment àl’administration et au pouvoir judiciaire,d’interdire les syndicats et tous les partispolitiques, à l’exception du parti nazi. Au seinde son propre parti, il réduisit touteopposition et n’hésita pas à sacrifier les SAde Röhm pendant la «!nuit des longscouteaux!» (30 juin 1934) afin de s’assurerle soutien et la loyauté de l’armée.

Hitler échappa à plusieurs tentativesd’attentats organisées par ses plus prochescollaborateurs, qu’il éliminaimpitoyablement (Ludwig Beck, WilhelmCanaris, Claus Von Stauffenberg). Dans lesderniers mois de la guerre, il jetal’Allemagne toute entière dans la guerre,réquisitionnant vieillards et adolescentspour les envoyer au front. À partir du moisde novembre 1944, il se réfugia dans lebunker souterrain de la chancellerie de

Page 12: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

10

Berlin. C’est de là qu’il dirigea les ultimesopérations militaires sur le Rhin et dans laRuhr et qu’il attendit l’arrivée des troupesalliées. Enfin, le 30 avril 1945, alors que lesRusses progressaient dans Berlin en ruine,Hitler se suicida d’une balle dans la bouche(ou dans la tempe) en compagnie de sacompagne, Eva Braun, qu’il venaitd’épouser la veille, après avoir désignécomme successeur Goebbels puis l’amiralDönitz.

Heinrich Himmler (1900-1945)

Né en 1900, il entre au NSDAP aprèsdes études d’agronomie, et participe auputsch de la Brasserie. Il devient chef de laSS en 1929. Il s’occupe de la formation del’élite de la nouvelle Allemagne. Himmler estégalement l’architecte de la « Solution finale» et procède à de nombreux déplacementsde population. Il est nommé ministre del’Intérieur en 1943. Malgré ses liens fortsavec Hitler, il tentera de prendre contactavec les Alliés en 1945. Il sera finalementdésavoué et démis de ses fonctions parHitler. Himmler se suicide en mai 1945.

Joseph Goebbels (1897-1945)

Né en 1897, il fut l’un des principauxlieutenants d’Hitler, responsable de lapropagande au sein du IIIe Reich. Il obtintun doctorat de philosophie. Il rejoignit le partinational-socialiste en 1922 adhérant à l’ailegauche du parti conduite par GeorgStrasser, dont il se détacha en 1925 pourse rapprocher d’Hitler. En 1926, il fut nommégauleiter, et fonda le journal officiel national-socialiste Der Angriff. Élu au Reichstag en1928, il se révéla un orateur exceptionnel. Ilse fit alors le chantre d’une haineextrêmement violante contre les Juifs etcontre tous les autres groupes «non-aryens», tels les Slaves. Nommé ministrede la Propagande et de l’Information dès1933, il mit la main sur la radio et surl’ensemble des institutions culturelles afin deservir l’idéologie nazie. En 1944, Hitler lechargea de la direction totale de la guerre.Le 1er mai 1945, alors que les troupessoviétiques prenaient d’assaut Berlin, il sesuicida.

Franz von Papen (1879-1969)

Né en 1879 et diplomate, von Papenest membre du Zentrum. Il est Chancelierdu Reich en juin 1932 et mène une politiqueouvrant la voie au parti Nazi. Il démissionneen décembre 1932 et négocie avec Hitlerla formation d’un nouveau gouvernementdirigé par le leader nazi. Vice-Chancelieret ministre-président de Prusse en janvier1933, il démissionne le 30 juin 1940 aprèsla nuit des longs couteaux. Il est acquitté lorsdes procès de Nuremberg et meut en 1969.

Page 13: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

11

Hermann Göring (1893-1946)

Né en 1893, il est un héros de laPremière Guerre Mondiale pour ses exploitsaériens. Il participe au putsch de laBrasserie en 1923. Après quatre annéesd’exil, il est élu député du Reichstag en 1928et en devient le Président en 1932. Ministreprussien de l’Intérieur en Janvier 1933, ilcommande la police et la Gestapo dePrusse. Il est l’un des organisateurs del’incendie du Reichstag et de la nuit deslongs couteaux. Il commande l’armée de l’airen 1935. En 1936 il prépareéconomiquement l’Allemagne à la guerre.

En 1938 il préside la confiscation des biensjuifs en Allemagne et demande à la SS depersécuter les Juifs. En 1940 il tente denégocier un compromis avec le Royaume-Uni, mais c’est un échec, et celui de labataille d’Angleterre va ternir son imageauprès d’Hitler. Mais il Göring reste tout demême l’homme clé du régime, en particuliergrâce à ses liens étroits avec les milieuxindustriels. En 1945 il dirige à Nurembergla défense des accusés. Il est condamné àmort et se suicide en prison en 1946.

Rudolf Hess (1894-1987)

Né en 1894 il rejoint le parti nazi en1920. Emprisonné après le putsch de laBrasserie en 1923, il devient le secrétaireprivé d’Hitler. Faisant parti des proches duFührer, il devient à partir de 1933 lereprésentant d’Hitler comme chef du parti.En 1941 il tente de conclure un compromisavec le Royaume-Uni qu’il estimecorrespondre au souhait profond du Führer.Il est emprisonné puis transférer àNuremberg où il est condamné à la prisonà perpétuité. Il meurt en 1987.

Albert Speer (1905-1981)

Né en 1905, Speer fut l’architected’Hitler. Il adhéra au Parti national socialisteen janvier 1931 après avoir entendu undiscours d’Hitler lors d’un rassemblementà Berlin. Son efficacité et son talent en firentl’un des favoris d’Hitler et lorsque celui-cidevint chancelier, en 1933, il confia à Speerde nombreuses commandes, dont laréalisation du stade de Nuremberg, où setint le Congrès du Parti national socialisteen 1934. En 1942, Speer fut nomméministre de l’Armement et de la Productionde guerre, et utilisa une main-d’œuvre detravailleurs réquisitionnés et de conscritspour construire des routes et des lignes dedéfenses stratégiques. À partir de 1944, serendant compte que l’Allemagne allaitperdre la guerre, il essaya en vain deconvaincre le Führer de se rendre, et lorsquecelui-ci donna l’ordre d’anéantir toutes lesinfrastructures d’Allemagne, il aurait mêmeenvisagé de l’assassiner. Au procès deNuremberg, Speer plaida coupable pourcrimes de guerre et fut condamné à vingtans de prison; il purgea sa peine à Spandau.Ses Mémoires (1969) sont un précieuxtémoignage sur la période nazie.

Page 14: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

12

Alfred Rosenberg (1893-1946)

Né en 1893, Rosenberg fut unthéoricien nazi qui développa unemythologie raciste fondée sur la «vérité dusang aryen». Né à Reval (aujourd’hui Tallinn,en Estonie), de parents allemands, ilrencontra Adolf Hitler et Ernst Röhm, en1919, et rejoignit le nouveau Parti national-socialiste. En 1921, il fut nommé rédacteurdu journal officiel du parti, le VölkischerBeobachter. Il publia de la propagandeantisémite et anticommuniste, et écrivit leMythe du XXe siècle (1930), où il tente dedémontrer la supériorité raciale desAllemands sur tous les autres peuples. En1933, Rosenberg dirige le service desAffaires étrangères du parti nazi. En mars1941, il est nommé ministre des Territoiresoccupés de l’Est. Les exactions qu’ilcommit en URSS le firent condamner à mortpour crimes de guerre par le tribunal deNuremberg. Il est exécuté en 1946.

Ernst Röhm (1887-1934)

Né en 1887 et officier de carrière. Il futl’un des premiers compagnons d’Hitler et ilcommanda les SA (Sturmabteilung), ousections d’assaut, la branche militaire duparti national-socialiste. Après l’échec duputsch de la Brasserie en 1923, il passaplusieurs années en Bolivie. À la demanded’Hitler, il revint en Allemagne en 1931 et futde nouveau chargé de diriger les SA.Lorsque les nazis arrivèrent au pouvoir en1933, Röhm insista pour que les SAobtiennent le contrôle de l’armée allemande,afin de créer une véritable arméerévolutionnaire. Afin de rassurer l’armée etles industriels, inquiets de cet extrémisme,Hitler fit assassiner Röhm et les autresdissidents SA lors de la «nuit des LongsCouteaux», le 30 juin 1934.

Reinhard Heydrich (1904-1942)

Né en 1904, il fut le chef adjoint desSS (Schutzstaffel, «échelon de protection»),qui présida la conférence de Wonnsee, aucours de laquelle fut organisée «la solutionfinale». Entre 1922 et 1931, il servit dans lamarine comme premier lieutenant devaisseau, fut révoqué pour indiscipline, puisadhéra au parti nazi. Lorsque Hitler devintchancelier en 1933, Heydrich fut nomméchef de la police à Munich et fut responsabledu camp de Dachau. Capitaine des SS dès1934, adjoint d’Himmler, il dirigea le servicede renseignements (SD). Il fut chargé deveiller à la soumission des pays conquis,ce qu’il fit avec un telle rigueur impitoyableque, en 1941, il fut nommé «protecteur duReich» en Bohême et en Moravie. En cinqsemaines, il fit exécuter 300 résistantstchèques. La brutalité de son actionpolicière lui valut d’être surnommé le«Boucher». Le 27 mai 1942, alors qu’ilroulait sur l’axe Prague-Berlin, desrésistants tchèques firent sauter sonvéhicule; en représailles, les Allemandsrasèrent complètement le village de Lidiceet massacrèrent les habitants.

Page 15: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

13

Erwin Rommel (1891-1944)

Né en 1891 et maréchal allemand, ilest célèbre pour ses victoires remportéesdans le désert au cours de la SecondeGuerre mondiale. Il rejoignit l’arméeallemande en 1910. Plusieurs foisrécompensé pour sa bravoure lors de laPremière Guerre mondiale, il enseigna dansles académies militaires. Au cours de lapoussée allemande en Manche en 1940,Rommel commanda la 7e division. Il futpromu lieutenant général l’année suivanteet reçut la direction de l’Afrikakorps enAfrique du Nord. Grand tacticien de l’artmilitaire dans le désert, ce qui lui valut lesurnom de «renard du désert», il mena sonarmée jusqu’à El Alamein en juin 1942, maisfut repoussé par Montgomery. Contraint dese replier, Rommel rejoignit l’Allemagne enmars 1943 avant la reddition finale del’Afrikakorps. En 1944, alors qu’il avaitacquis la conviction de la défaite de l’arméeallemande, Rommel fut nommé à la tête dugroupe d’armées B en France, mais il neput résister au débarquement de Normandieet fut blessé. Accusé de complicité dans lecomplot du 20 juillet 1944 contre Hitler, ilpréféra s’empoisonner.

Karl Dönitz (1891-1980)

Né en 1891, amiral allemand,organisateur de la flotte sous-marine etsuccesseur d’Hitler. Il servit comme officiersous-marinier pendant la Première Guerremondiale, puis, après l’arrivée au pouvoird’Hitler, supervisa la création d’une nouvelleflotte de sous-marins, malgré les clauses dutraité de Versailles, qui interdisaient àl’Allemagne d’en posséder. Nommécommandant de la flotte, en 1936, ilorganisa l’offensive contre la Grande-Bretagne, faisant subir de lourdes pertes àla marine anglaise. Ses succès lui valurentde remplacer l’amiral Raeder aucommandement en chef de la marineallemande en janvier 1943. À la fin de laguerre, il devint commandant militaire et civilde la zone Nord. En avril 1945, Hitler ledésigna dans son dernier testamentpolitique comme son successeur, présidentdu Reich, ministre de la Guerre etcommandant suprême. Dönitz entra enfonction le 2 mai 1945 et tenta de mettre enœuvre un plan de paix avec les Alliés, maisil dut accepter, le 7 mai, une reddition sanscondition. Le tribunal de Nuremberg lecondamna à dix ans d’emprisonnement.

Page 16: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

14

Sir Winston Leonard SpencerChurchill (1874-1965)

Né en 1874, homme d’Étatbritannique, chef du gouvernement pendantla Seconde Guerre mondiale, il fut l’un desprincipaux artisan de la résistance duRoyaume-Uni et des Alliés contre l’Axe.Diplômé de l’école militaire royale deSandhurst, il servit en Inde et au Soudan, etdémissionna de son commandement decavalerie en 1899 pour devenircorrespondant pendant la guerre des Boers.Il fut fait prisonnier, et son évasionspectaculaire en fit un héros national. En1900, il fut élu au Parlement dans les rangsdes conservateurs, puis il rejoignit le partilibéral en 1904. Ministre du Commercedans le gouvernement libéral d’HerbertHenry Asquith(1908), puis ministre del’Intérieur (1910-1911), il travailla encollaboration avec David Lloyd George.Nommé premier lord de l’Amirauté (1911-1915), il modernisa considérablement laflotte britannique.

L’effondrement du parti libéral et dugouvernement de Lloyd George éloignaChurchill du Parlement de 1922 à 1924.Réélu en 1924, cette fois comme députéconservateur, il devint chancelier del’Échiquier du gouvernement de StanleyBaldwin (1924-1929). Il fut écarté du pouvoirpar la défaite des conservateurs en 1929,et durant les années 1930, se consacraprincipalement à l’écriture. Churchill pritrapidement conscience de la menace quereprésentait le nazisme pour le Royaume-Uni. Pendant la crise tchèque de 1938, ilplaida en vain pour une action de la France,

du Royaume-Uni et de l’URSS, etcondamna les accords de Munich signéspar Neville Chamberlain. Il insistait sur lanécessité d’un réarmement. D’abord peusuivie par l’opinion publique, sa positionrallia un soutien grandissant, et Chamberlaindut le nommer premier lord de l’Amirautéaprès la déclaration de guerre àl’Allemagne, en septembre 1939. Lapolitique d’apaisement de Chamberlainayant été un échec, Churchill lui succéda auposte de Premier ministre le 10 mai 1940.Pendant les jours sombres de la batailled’Angleterre, la pugnacité et les discourspassionnés de Churchill persuadèrent lesBritanniques de poursuivre la lutte. Avecl’aide d’Antony Eden, il développa unecollaboration fructueuse avec le présidentFranklin D. Roosevelt, obtenant le soutienmilitaire et moral des États-Unis. Aprèsl’entrée en guerre de l’Union soviétique etdes États-Unis, en 1941, Churchill tissa desliens étroits avec les responsables de cequ’il appelait la «Grande Alliance», y

Les AlliésLes AlliésLes AlliésLes AlliésLes Alliés

Page 17: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

15

compris avec le général de Gaulle (qui nefut reconnu par les États-Unis qu’en 1942).Se déplaçant pendant toute la durée de laguerre, il contribua dans une large mesureà la coordination de la stratégie militairealliée. Il eut un rôle de premier plan dans lesgrandes conférences de paix, notammentà Yalta (1945). Il ne participa qu’auxpremières négociations de Potsdam, car ilperdit les élections de juillet 1945; letravailliste Clement Attlee le remplaça à latête du gouvernement.

Il critiqua les réformes de «l’Étatprovidence» introduites par son successeur.Dans le célèbre discours du «!rideau defer!» qu’il prononça dès 1946 à Fulton(Missouri), il mit en garde le «!monde libre!»contre les dangers de l’expansionsoviétique. À nouveau Premier ministre de1951 à 1955, il fut, en raison de son âgeavancé et de sa santé défaillante, empêchéde diriger le pays de façon aussi dynamique.Il céda le pouvoir en avril 1955 à AnthonyEden, et consacra ses dernières années àla peinture et à l’écriture. Il reçut pour sonœuvre le prix Nobel de littérature en 1953. Ilmourut le 24 janvier 1965, à l’âge de quatre-vingt-dix ans. Des funérailles nationaleseurent lieu à Bladon, près du palais deBlenheim.

Bernard Law Montgomery of Alamein(1887-1976)

Né en 1887, maréchal britannique quidirigea de nombreuses offensives alliéesen Afrique et en Europe pendant la SecondeGuerre mondiale. Né à Londres, il fit sesétudes à l’école militaire de Sandhurst.Entré dans l’armée britannique en 1908, ilservit pendant la Première Guerre mondialeen qualité de capitaine. En 1942, il futnommé commandant de la VIIIe arméebritannique en Afrique. Deux mois plus tard,il lança une offensive à El-Alamein, en

Égypte, qui permit d’expulser d’Égypte, puisde Cyrénaïque et de Tripolitaine, les forcesarmées germano-italiennes commandéespar Rommel. En 1943, il remporta une autrevictoire sur Rommel lors de la bataille deMareth, dans le sud de la Tunisie.Commandant en chef des arméesbritanniques sur le front occidental, il servitsous les ordres d’Eisenhower, de décembre1943 à août 1944, et participa auxdébarquements alliés en Sicile, en Italie eten Normandie. À la tête du 21e grouped’armées, il progressa vers l’Allemagne etreçut la capitulation des armées allemandesdu Danemark et de Hollande. Nommémaréchal, il fut anobli en 1946 et se vitconfier le commandement de chef de l’état-major impérial, puis fut commandant adjointdes forces atlantiques en Europe de 1951à 1958. Il meurt en 1976.

Page 18: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

16

Edouard Daladier (1884-1970)

Né en 1884-1970), président duConseil de 1939 à 1940.

Il fut élu après la Première Guerremondiale député radical-socialiste duVaucluse. Brillant orateur, il entra, après lavictoire du Cartel des gauches en 1924, augouvernement formé par Herriot. Il leremplaça à la présidence du parti radicall’année suivante. Nommé ministre de laGuerre en 1932, Daladier se spécialisadans les questions de défense. Il allait dirigerla politique militaire de la France de 1932 à1934 puis de 1936 à 1940. Président duConseil de janvier à octobre 1933, il futrappelé à ce poste le 30 janvier 1934.Daladier, surnommé «le taureau duVaucluse», apparaissait comme un hommefort et intègre, seul capable de s’opposeraux ligues d’extrême droite. Il dut pourtantdémissionner après l’émeute du 6 février1934, après avoir perdu le soutien duprésident de la République, Albert Lebrun,et celui du président du groupe radical à laChambre des députés, Édouard Herriot.Daladier revint pourtant au premier plan dela scène politique, à la faveur du Frontpopulaire. Daladier reprit la présidence duparti radical en janvier 1936. Après lavictoire du Front populaire et la formationdu gouvernement de Léon Blum, auprintemps, il devint vice-président duConseil et retrouva le ministère de laDéfense nationale. Toutefois, dès l’automne,il prit ses distances avec le Front populaire,conscient que la politique économique etsociale menée par le gouvernement nesatisfaisait pas la classe moyenne, principalsoutien électoral des radicaux. En juin 1937,la position prise par Daladier, candidatdéclaré à la succession de Blum, contribuaà la chute de ce dernier. Président duConseil de 1938 à 1940, Daladierconcrétisa la rupture des radicaux avec le

Front populaire. En septembre 1938,Daladier signait, avec Chamberlain, Hitleret Mussolini, les accords de Munich.Accueilli triomphalement à son retour dansla capitale française par une opinionmajoritairement pacifiste, il dut affronterl’hostilité des communistes, qui luireprochaient d’avoir failli aux engagementsantifascistes du Front populaire. PourDaladier cependant, les accords, quimaintenaient la paix en sacrifiant laTchécoslovaquie, ne constituaient qu’unsursis devant permettre le réarmement dela France. Il opposa dès lors une attitudetrès ferme aux revendications territorialesde l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste.Après la signature du pacte germano-soviétique en août 1939, le gouvernementDaladier fit prononcer la dissolution du Particommuniste français, dont les députésallaient être arrêtés en 1940. Le 3septembre 1939, la France déclarait laguerre à l’Allemagne. S’il avait contribué demanière décisive à l’effort de réarmementde la France, Daladier avait manifesté unetrop grande confiance envers un état-majorque la «drôle de guerre» devait désavouer.Sa politique militaire, qui fera de lui, auregard de l’histoire, l’un des responsablesde la défaite de 1940, fut désavouée par

Page 19: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

17

les députés. Daladier fut contraint à ladémission le 20 mars 1940. Arrêté enseptembre par le gouvernement de Vichy,il comparut, ainsi que d’autres dirigeants dela IIIe République, devant la cour de Riomen février 1942. Après la suspension duprocès, Daladier fut livré aux Allemands etdéporté en 1943. Après la Libération, ilrevint à la vie politique et fut député radicaljusqu’en 1958, sans retrouver cependant defonctions gouvernementales.

Charles de Gaulle (1890-1970)

Né en 1890 dans un milieutraditionaliste et conservateur, de Gaulles’orienta vers la carrière militaire et futadmis en 1908 à Saint-Cyr. Affecté au 33erégiment d’infanterie commandé par lecolonel Pétain, il avait atteint le grade delieutenant lors de la déclaration de guerre.Blessé à trois reprises, promu capitaine, ilse distingua à Verdun. Fait prisonnier à

du 507e régiment basé à Metz il s’aliéna lesoutien d’un autre chef militaire prestigieux,le général Giraud, gouverneur militaire dela ville, qui se montra un adversaire résolude l’emploi autonome des chars tel que lepréconisait de Gaulle. Après l’entrée enguerre de la France contre l’Allemagnenazie, il adressa à quatre-vingtspersonnalités civiles et militaires unmémorandum intitulé l’Avènement de laforce mécanique, dans lequel il critiquaitsévèrement la stratégie définie par le grandétat-major (janvier 1940). Nommé à la têtede la quatrième division cuirassée (en coursde formation) alors qu’il n’était encore quecolonel, il mena quelques brillantes contre-offensives en mai 1940 (à Montcornet et àAbbeville, notamment), donnant ainsi lapreuve que le théoricien de la stratégiemilitaire pouvait également être un bonpraticien. Promu général de brigade à titretemporaire, il fut appelé à Paris le 5 juin 1940par le président du Conseil Paul Reynaud,qui lui offrit le poste de sous-secrétaired’État à la défense dans le gouvernementresserré (douze ministres) qu’il dirigeait.

Douaumont le 2 mars 1916, il fut interné aufort d’Ingolstadt après plusieurs tentativesd’évasion. En 1925, son ancien coloneld’Arras, devenu le maréchal Pétain, l’appelaà son cabinet (il était alors vice-présidentdu Conseil supérieur de la guerre) commeofficier rédacteur, chargé d’écrire unehistoire du soldat français. Nommécommandant d’un bataillon de chasseurs àpied à Trèves (1927), de Gaulle,définitivement éloigné de Pétain, ne putobtenir la chaire qu’il briguait à l’École deguerre et fut envoyé au Liban où il devint de1929 à 1931 chef des 2e et 3e bureaux del’état-major. De retour à Paris en 1931, il futaffecté au Secrétariat général de la défensenationale. Il publia Vers l’armée de métier(1934), ouvrage dans lequel il plaidait pourun changement radical de la stratégiefrançaise et la création d’unités de«!moteurs cuirassés!» capables de prendrel’ennemi par surprise et confiées à desmilitaires professionnels. Nommé à la tête

Page 20: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

18

Déterminé avec le président du Conseil àpoursuivre la guerre en prévoyant, aubesoin, un repli du territoire métropolitain, ilrencontra l’opposition des partisans del’armistice (Pétain, Weygand, Laval) et,après la formation du cabinet Pétain,s’envola pour Londres le 17 juin. Le 18 juin1940 vers 20 heures, au micro de la BBC,Charles de Gaulle lança son fameux appeldu 18 juin, dans lequel il plaidait pour lacontinuation de la lutte contre les forces del’Axe aux côtés de la Grande-Bretagne.Rebelle à l’autorité officielle de la IIIeRépublique agonisante dont Philippe Pétainvenait de prendre la tête, de Gaulle seconsacra dès lors à l’organisation de sonComité de la France libre. Seulemententouré à l’origine de militaires inconnus etde journalistes aventureux, il obtint assezrapidement le soutien de Churchill qui lereconnut le 7 août 1940 comme «!chef desFrançais libres!». Condamné à mort par letribunal militaire de Clermont-Ferrand le 2août 1940, de Gaulle rassembla autour delui une équipe de militaires, d’universitaires,d’hommes politiques et de journalistes.Confronté à l’hostilité du présidentRoosevelt qui voyait en lui un aventurier etcherchait à ménager le gouvernement deVichy, de Gaulle chercha à rallier à sa causeles possessions de l’Empire français, maiséchoua lors de sa tentative dedébarquement à Dakar à la fin deseptembre 1940. Il parvint néanmoins àobtenir le ralliement du Tchad, de l’Afrique-Équatoriale française, de Madagascar etde la Réunion, et constitua le Conseil dedéfense de l’Empire (octobre 1940). Bienque ne disposant que de très maigres forcesmilitaires, de Gaulle s’employa, par sonattitude, à interdire à ses alliés, Anglais etAméricains, de traiter la France libre enlégion étrangère, et défendit partout où il leput les intérêts et les positions de la Francedans le monde. Parallèlement à son activitéinternationale, le général de Gaulle entretint

un contact constant avec la Résistanceintérieure par l’intermédiaire d’un ancienpréfet de la IIIe République révoqué parVichy, Jean Moulin, dont les effortsd’unification de la Résistance aboutirent en1943 à la création du Conseil national de laRésistance (CNR), qui reconnut de Gaullecomme chef de la France libre. Cinq joursaprès le débarquement des forcesanglaises, américaines et canadiennes enNormandie (juin 1944), de Gaulle débarquaà Courseulles. L’accueil qu’il reçut sur le solfrançais établit définitivement sa légitimitéaux yeux des Américains, qui durentrenoncer à l’établissement d’uneadministration alliée pour gouverner laFrance jusqu’à sa libération totale. Le 26août 1944, de Gaulle descendit lesChamps-Élysées en compagnie des chefsde la Résistance intérieure, acclamé par unmillion de Parisiens. Le 3 septembre 1944,de Gaulle prit la tête d’un gouvernementprovisoire qui perdura jusqu’en 1947.Craignant un retour aux institutions et auxpratiques de la IIIe République (division despartis, instabilité ministérielle,parlementarisme), de Gaulle proposa unprojet de Constitution renforçant le pouvoirexécutif et dut faire face à l’opposition d’unemajorité de l’Assemblée heurtée par sesconceptions «présidentialistes».

Page 21: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

19

Après avoir été confronté à plusieurs crisesavec les partis, le président dugouvernement choisi par la premièreAssemblée constituante finit par seconvaincre que ses options étaientinconciliables avec celles de la classepolitique, et il démissionna brusquement detoutes ses fonctions le 20 janvier 1946.

À partir du printemps de 1958, lesappels en direction du général de Gaulle semultiplièrent jusque dans les milieuxpolitiques qui lui étaient peu favorables et,en mars 1958, une «!antenne!» algéroiseinstallée par le ministre de la Défense,Jacques Chaban-Delmas, se mit àpréparer ouvertement son retour au pouvoir,et son nom fut intentionnellement mis enavant par le général Salan lors del’insurrection du 13 mai 1958. Entre menacede coup d’État militaire et intriguespolitiques, de Gaulle s’imposa comme leseul capable de résoudre la crise derégime, simultanément appuyé et par lestenants de l’Algérie française et par ceuxqui voyaient en lui l’homme de ladécolonisation. Le 15 mai, il se déclara«prêt à assurer les pouvoirs de laRépublique» et, quatre jours plus tard, alorsque la tension ne cessait de monter, ilconvoqua la presse pour bien marquer le«légalisme» de ses intentions, déclarantavec humour : «Ce n’est pas à soixante-septans que je vais commencer une carrière dedictateur.». De Gaulle se montra d’unegrande intelligence politique pendant cesjours d’agonie de la IVe République,manœuvrant entre déclarations publiques etcontacts privés jusqu’à se voir appeler parle président de la République René Coty àla présidence du Conseil le 29 mai.Bénéficiant d’un large soutien, il reçut del’Assemblée les pleins pouvoirs pour réviserla Constitution. Pendant l’été de 1958 futrédigée la nouvelle Constitution, que 80%des Français approuvèrent par référendum

en septembre 1958 et, en janvier 1959, deGaulle fut élu président de la République.Désavoué par les Français en 1969, deGaulle démissionna de ses fonctions deprésident de la République le 27 avril 1969.Il s’éteignit en 1970…

Jean-Marie de Lattre de T assigny(1889-1952)

Né en 1889, Jean-Marie Gabriel deLattre choisit la cavalerie à la sortie del’École militaire de Saint-Cyr en 1908.Versé à sa demande dans l’infanterie en1915, un an après le déclenchement de laPremière Guerre mondiale, quatre foisblessé, il termina la guerre commecapitaine, après avoir gagné huit citationsau combat. Il fut affecté en 1931 à l’état-major du général Weygand, puis restajusqu’en 1935 sous les ordres de sonsuccesseur, le général Georges. Nommécolonel, il commanda, de 1935 à 1937, le5e régiment d’infanterie, basé à Metz. Chefd’état-major de la Ve armée en Alsace, ilcombattit en 1940, lors de la guerre éclairde mai-juin, à la tête de la 14e divisiond’infanterie, et opposa une résistanceacharnée à la Wehrmacht, dans l’Aisne etles Ardennes. Nommé commandant militairedu Puy-de-Dôme, puis placé à la tête de laXIIIe région militaire après l’armistice, ilfonda plusieurs écoles de cadres, dans lalignée du programme de régénération dela jeunesse prôné par la révolution nationalequ’appelait de ses vœux le maréchal Pétain.

Page 22: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

20

Nommé en 1941 commandant des troupesde Tunisie, où il s’employa à remettre enétat le dispositif de défense à la frontièrelibyenne, il revint en France en janvier 1942et prit le commandement de la 16e divisionmilitaire à Montpellier. Cependant, l’invasionde la zone libre par les troupes allemandes,en novembre de la même année, et lesconsignes de passivité données par legouvernement à l’armée d’armisticedéterminèrent sa rupture avec le régime.Ayant tenté de résister, il fut arrêté etcondamné à dix années d’emprisonnementpour trahison. Transféré en février 1943 àRiom, il s’échappa en septembre et gagnaLondres, puis Alger. Chargé par le généralGiraud du commandement de l’armée B, ilprépara le débarquement de Provence, ausein de l’état-major franco-américain, placésous les ordres du général Patch. Après laprise de l’île d’Elbe (du 17 au 20 juin), deLattre débarqua en Provence le 17 août1944. Après Arles, Toulon et Marseille,l’armée B remonta vers le Rhône, jusqu’àLyon (3 septembre), puis gagna la Saôneet le Jura. Atteignant les Vosges, puis leRhin, mais buttant sur la poche de Colmar,la Ire armée pénétra en Allemagne en février1945 . De Lattre fut ensuite nommécommandant en chef de l’arméed’occupation française en Allemagne.Malade, très affecté par la mort de son filsBernard, il dut être rapatrié en France ennovembre 1951. Après sa mort, survenueen janvier 1952, il fut élevé à titre posthumeà la dignité de maréchal de France.

Alphonse Juin (1888-1967)

Alphonse Juin sortit major de l’écolemilitaire de Saint-Cyr en 1911 et servit auMaroc entre 1912 et 1914. Durant laPremière Guerre mondiale, il fut grièvementblessé sur le front de Champagne etrejoignit le Maroc pour être aide de campde Lyautey. Il intégra, en 1937, l’état-major

du Conseil supérieur de la Guerre. Promugénéral, il commanda, en 1940, la 15edivision motorisée qui combattit dans lenord de la France et en Belgique. Faitprisonnier par les Allemands à Lille, il futlibéré en 1941 sur une requête du maréchalPétain, qui le nomma commandant en chefdes forces françaises en Afrique du Norden remplacement du général Weygand.Après le débarquement des Alliés, ennovembre 1942, il se rallia au généralGiraud. Commandant les troupesfrançaises lors de la reconquête de laTunisie en 1943, il prit ensuite la tête ducorps expéditionnaire français en Italie. Juinremporta la victoire du Garigliano qui ouvritla route de Rome aux Alliés.

Rappelé à Alger par le général deGaulle, il fut nommé chef d’état-major de laDéfense nationale en 1944. De 1947 à1951, il fut résident général au Maroc.

Élevé au rang de maréchal de Franceen 1952, Juin occupa de très hautesfonctions, tant dans l’armée française —dont il fut inspecteur général — qu’au seinde l’Alliance atlantique : de 1951 à 1956, lemaréchal Juin fut le commandant interalliédes forces atlantique pour le secteur Centre-Europe. Ayant manifesté publiquement sondésaccord avec la politique algérienne dugénéral de Gaulle, il fut mis à la retraite en1962.

Page 23: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

21

Philippe de Hauteclocque, dit Leclerc(1902-1947)

Philippe de Hauteclocque, sorti del’École militaire de Saint-Cyr en 1924, del’École d’application de la cavalerie deSaumur l’année suivante, servit au Marocoù il participa à des opérations depacification. Instructeur à Saint-Cyr aprèsson retour en France, capitaine en 1934, ilréussit en 1938 le concours de l’École deguerre, dont il sortit major l’année suivante.Mobilisé comme capitaine d’état-major ausein de la 4e division au début de laSeconde Guerre mondiale, il combattit surle front belge. En mai 1940, alors que sadivision était encerclée par les Allemands,il obtint de son général l’autorisation derejoindre les lignes françaises. Capturé, ils’évada, retourna au combat dans unrégiment de cuirassiers, fut blessé, et parvintencore à échapper aux troupes allemandes.Ayant pris connaissance de l’appel dugénéral de Gaulle, incitant à continuer lecombat malgré la conclusion de l’armistice,il quitta la France par l’Espagne et gagnaLondres, où il se présenta au chef de laFrance libre, le 25 juillet 1940. Nommé chefd’escadron, celui qui se fera désormaisappeler Leclerc fut envoyé en Afrique avecla mission de gagner l’Afrique-Équatorialefrançaise à la cause de la France libre,mission qui fut accomplie dès la fin du moisd’août 1940. Gouverneur du Cameroun,puis commandant militaire du Tchad, Leclercs’empara le 1er mars de l’oasis de Koufra,tenue par les troupes italiennes, dans ledésert de Lybie, et fit devant ses hommesle serment «de ne déposer les armes quelorsque [les] couleurs [nationales] flotterontsur la cathédrale de Strasbourg». Généralde brigade en août 1941, il lança ses forcessur le Fezzan et, le 26 janvier, put faire lajonction avec les forces de Montgomery,qu’il rejoignit à Tripoli. Il participa à toutesles batailles menées dans le Sud tunisien,

puis prit part aux combats en Tripolitaine.Général de division au mois de mai 1943,Leclerc fut chargé par le général de Gaullede former au Maroc la 2e division blindée.La 2e DB rejoignit la Grande-Bretagne enavril 1944 pour préparer le débarquementen Normandie. Parvenu le 1er août 1944 surle sol français à la tête de ses troupes,Leclerc mena sa division jusqu’à Paris, oùelle entra triomphalement le 24 août.

Nommé commandant supérieur desforces françaises en Extrême-Orient l’annéesuivante, Leclerc assista à la capitulation duJapon, puis s’appliqua à rétablir lasouveraineté française en Indochine. Samort, survenue lors d’une tournéed’inspection, dans un accident d’avion prèsde Colomb-Béchar, fut ressentie comme undrame national. Il fut élevé à la dignité demaréchal de France à titre posthume en1952 et fut inhumé aux Invalides.

Page 24: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

22

Jean Moulin (1899-1943)

Jean Moulin entra dans l’administrationdu ministère de l’Intérieur et devint en 1930le plus jeune sous-préfet de France. Il futnommé préfet de Chartres en juin 1940.Peu après l’invasion allemande, il refusa designer, à la demande de l’occupant, unedéclaration accusant à tort une troupe detirailleurs sénégalais d’avoir commisdiverses exactions. Menacé, il tenta alorsde se suicider pour ne pas commettre unacte déshonorant. Le gouvernement deVichy, qui le jugeait suspect en raison deses convictions républicaines, le révoqua le2 novembre 1940. Il noua alors diverscontacts en zone libre, au sein del’administration comme dans les premiersgroupes isolés qui commençaient à menerdes actions contre l’occupant. Il acquit ainsila conviction qu’il était essentiel decoordonner l’action de la Résistance pourla rendre plus efficace. Rejoignant le généralde Gaulle à Londres en 1941, il s’attacha àlui faire un état aussi exact que possible dela Résistance française, et reçut de lui lamission de réaliser l’unité de tous lesmouvements en zone libre. Parachuté enProvence dans la nuit du 31 décembre 1941au 1er janvier 1942, Jean Moulin accomplit,en un an et demi, une tâche considérable :placé à la tête d’une véritableadministration, supervisant un service desparachutages, un bureau d’information et depresse, un comité général d’étude (chargéde préparer la réforme de la France aprèsla libération du territoire) ainsi qu’unorganisme chargé du noyautage desadministrations publiques (NAP), il réussit,tout en changeant en permanence de lieuxet d’identité, à remplir la mission qui lui avaitété confiée. Il revint d’un second séjour àLondres, en février 1943, investi d’unenouvelle mission, celle de constituer unorgane politique représentatif de toutes lestendances de la Résistance : ce fut le

Conseil national de la Résistance (CNR),groupant mouvements de résistance,syndicats et partis politiques, qui, sous laprésidence de Jean Moulin, tint sa premièreséance à Paris, rue du Four, le 27 mai 1943.

Cependant, dès le 9 juin suivant, unetrahison permit à la Gestapo d’arrêter àParis le général Delestraint, chef de l’Arméesecrète. Le 21 juin, lors d’une réunion àCaluire, près de Lyon, Jean Moulin fut à sontour arrêté par la Gestapo de Lyon, conduitepar Klaus Barbie, sans doute à la suite d’unedénonciation au sujet de laquelle témoinsde l’époque et historiens ont avancé denombreuses hypothèses. Soumis à latorture, celui qui portait le pseudonyme de«Max» refusa obstinément de parler.Agonisant, il succomba à ses blessures lorsde son transfert vers l’Allemagne. Ramenéà Metz, puis à Paris, son corps fut inhuméau cimetière du Père-Lachaise.

En 1964, ses cendres furenttransférées au Panthéon.

Page 25: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

23

Franklin Delano Roosevelt (1882-1945)

Né en 1882, il était le cousin duprésident Théodore Roosevelt. Aprèsl’obtention de son diplôme à l’universitéHarvard en 1904, Franklin Roosevelt suivitles cours de l’École de droit de l’universitéde Columbia. Élu sénateur démocrate del’État de New York en 1910, il soutint lacandidature du démocrate WoodrowWilson à l’élection présidentielle de 1912,et fut nommé, après la victoire de ce dernier,au poste de ministre-adjoint de la Marinequ’il occupa pendant la Première Guerremondiale. Il fut choisi comme vice-présidentpar James Cox pour l’élection présidentiellede 1920, mais les deux hommes furentbattus par le républicain Warren Harding.L’année suivante, Roosevelt fut atteint depoliomyélite, mais continua à remplir sesobligations politiques. Élu gouverneur deNew York en 1929, il mit en œuvre, dès ledéclenchement de la crise économique de1929, des mesures d’assistance sociale.Présenté par le parti démocrate commecandidat à l’élection présidentielle de 1932,il battit le président républicain Hoover.L’imminence de la guerre en Europe etl’engagement américain dans celle-cisuscitèrent un consensus qui permit àRoosevelt d’être réélu en 1940 et en 1944.En politique étrangère, Roosevelt, s’adaptaaux aspirations de l’électorat lorsque cedernier se tourna vers l’isolationnisme aucours des années 1920. Puis, à la fin desannées 1930, inquiet de la politiqueagressive d’Hitler en Europe et del’expansionnisme japonais dans lePacifique, Roosevelt engagea à nouveaules États-Unis dans les affaires mondiales.Il fut toutefois entravé par le fort sentimentisolationniste de son électorat et par la sériede lois sur la neutralité passée par leCongrès pour empêcher tout engagementaméricain dans un conflit mondial.Roosevelt remporta la bataille lorsque le

Congrès, alarmé par la victoire allemandesur la France en 1940, vota la loi prêt-bailpour aider la Grande-Bretagne dans sarésistance contre l’Allemagne. L’attaquejaponaise sur Pearl Harbor, le 7 décembre1941, entraîna les États-Unis dans la guerreaux côtés de la Grande-Bretagne et del’Union soviétique. Durant la période deguerre, Roosevelt formula un certain nombred’objectifs diplomatiques dans une série deconférences qui réunirent les Alliés. A Yalta(URSS, février 1945), il obtint l’admissionde la Chine aux discussions de paix, insistasur la libéralisation du commerceinternational qu’il voyait comme un moyende prévenir les guerres futures, et parvint àfaire accepter la création de l’organisationdes Nations unies pour maintenir la paix.

Page 26: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

24

Dwight David Eisenhower (1890-1969)

Né en 1890, il fit ses études àl’Académie militaire de West Point, dont ilsortit officier d’infanterie. Il fut appelé à servirau côté du général George Marshall, chefd’état-major de l’armée. À ce poste, ilprépara, en liaison avec l’état-majorbritannique, des projets de débarquementallié en Europe. Commandant en chef dudébarquement en Afrique du Nord, il futnommé en 1943 à la tête des forces alliéesen Europe, et dirigea les débarquementsen Italie (1943) et en Normandie (1944). Le9 mai 1945, il reçut la capitulation allemandeà Berlin. Jouissant d’une très grandepopularité, il fut présenté par le Partirépublicain à l’élection présidentielle de1952, et remporta une large victoire sur sonrival démocrate, Adlai Stevenson. Confrontédès la deuxième année de son mandat àune majorité démocrate au Congrès, il futcependant réélu en 1956. La crise cubaine(1960-1961) et l’implication jugéeinsuffisante du président dans les affairesintérieures firent préférer son vice-président,Richard Nixon, comme candidat républicainà l’élection présidentielle de 1960, maiscelui-ci fut battu par John Kennedy. Àl’expiration de son mandat, Eisenhower seretira de la vie politique.

Douglas MacArthur (1880-1964)

Né en 1880, fils de général, il sortitmajor de sa promotion à l’académie militairede West Point, en 1903, et poursuivit unebrillante carrière qui le conduisit auxPhilippines et au Japon. Conseiller duprésident Theodore Roosevelt, il dirigea la42e division américaine en France au coursde la Première Guerre mondiale puis prit lecommandement de West Point (1919-1922) avant d’être nommé chef d’état-majorde l’armée (1930-1935). Rappelé auservice actif en juillet 1941 pour commander

les troupes américaines aux Philippines, ilorganisa la résistance à l’agressionjaponaise à Bataan et à Corregidor, maisreçut l’ordre, en mars 1942, de gagnerl’Australie. Placé à la tête des forces alliéesdu Pacifique sud, il dirigea, conjointementavec l’amiral Nimitz, la contre-offensivealliée jusqu’à la prise des Philippines(octobre 1944-juillet 1945). MacArthur reçutla reddition du Japon à bord du cuirasséMissouri le 2 septembre 1945 puis, à la têtedes troupes d’occupation américaines(1945-1950), joua un rôle politique décisifdans la démilitarisation du pays et dans satransition démocratique. Il mourut àWashington le 5 avril 1964.

Georges Smith Patton (1885-1945)

Né en 1885, aide de camp du généralaméricain John Joseph Pershing lors del’expédition au Mexique en 1917, il futenvoyé durant la Première Guerre mondialeen France, où il participa notamment àl’attaque de Saint-Mihiel. Au cours de laSeconde Guerre mondiale, il commandales troupes américaines en Tunisie et enItalie et reçut, au début de l’année 1944, lecommandement de la IIIe armée, qu’il lança,

Page 27: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

25

le 2 août, à la conquête de la Normandiepuis de la Bretagne. Poursuivant sonavancée fulgurante, Patton franchit le Rhinen mars 1945. Ayant atteint Kassel, il sedirigea vers le Sud-Est et atteignit leterritoire de la Tchécoslovaquie. Après laguerre, il fut nommé gouverneur militaire deBavière mais fut démis de ses fonctions,soupçonné d’indulgence envers l’ancienennemi. Il fut nommé à la tête de la XVearmée à la fin de 1945, peu de temps avantd’être mortellement blessé dans un accidentde la circulation.

Joseph Staline (1879-1953)

Né en 1879, il fut envoyé au séminaireorthodoxe de Tiflis (aujourd’hui Tbilissi).Gagné aux idées socialistes, il adhéra auParti socialiste géorgien en 1898, futexpulsé du séminaire l’année suivante et seconsacra dès lors à l’action révolutionnaire.Il poursuivit son action en Géorgie, puis enRussie : arrêté et déporté par la police dutsar à plusieurs reprises, chaque fois libéréou évadé, il entra en 1904 au Parti social-démocrate russe, où il rejoignit l’ailebolchevique, puis participa à la révolutionde 1905. En 1912, Lénine l’appela auComité central du parti bolchevique qu’ilvenait de créer et lui confia la direction dujournal du parti, la Pravda (la «Vérité»).Commissaire du peuple aux Nationalitésdans le premier gouvernement formé parLénine, membre du Conseil du travail et dela défense et du Politburo (bureau politiquedu parti), Staline participa activement à laguerre civile, en inspectant les fronts et enorganisant en 1918 la défense de Tsaritsyne(rebaptisée Stalingrad de 1925 à 1961),puis en 1919 celle de Petrograd (aujourd’huiSaint-Pétersbourg). Dans le même temps,il s’employa habilement à renforcer saposition au sein du Parti, ce qui lui permitd’être élu en 1922 au poste clé de secrétairegénéral du Comité central.

À la fin de sa vie, Lénine tenta de s’opposerà cette ascension qui lui semblaitdangereuse pour la révolution; sa mort en1924 ouvrit une guerre de succession ausein des instances dirigeantes du Parti : faceà Staline, Trotski faisait lui aussi figure dedauphin. Staline, appuyé un temps parNikolaï Boukharine, représentant de l’ailedroite du parti, se retourna bientôt contre sespartenaires, purgeant progressivement leparti des derniers compagnons de Lénineet de toute opposition. Assisté par unebureaucratie comblée de privilèges et unepolice politique omniprésente (le NKVD),devenu secrétaire général du Particommuniste de l’Union soviétique, Stalinerégna dès lors en maître sur le pays. Malgréle pacte germano-soviétique signé en 1939par Molotov avec l’Allemagne nazie, lesarmées du Reich attaquèrent l’URSS sansdéclaration préalable en juin 1941. Lespertes subies dès le début de l’invasionamenèrent Staline à concentrer entre sesmains l’essentiel des pouvoirs militaires,comme président du Comité de défensenationale et commissaire du peuple à laGuerre en 1941, puis comme maréchal(1943) et généralissime (1945). Faisantappel au patriotisme russe, il réussit, au prixde lourds sacrifices humains, à renverserle cours de la guerre, en particulier lors de

Page 28: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

26

la bataille de Stalingrad (1942). Poursuivantl’armée allemande jusqu’à Berlin, il apparutcomme l’un des grands vainqueurs de laSeconde Guerre mondiale. Lors desconférences de Téhéran (1943), Yalta(1945) et Potsdam (1945), réunissant lesÉtats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Unionsoviétique, il manœuvra habilement pourobtenir la reconnaissance d’une sphèred’influence soviétique en Europe de l’Est oùil imposa le communisme après la chute duIIIe Reich. Dans la période de l’après-guerre, le culte de la personnalité entourantStaline atteignit un niveau inégalé. Isolé au

MémoMémoMémoMémoMémo

Adolph Hitler (1889-1945)Adolph Hitler (1889-1945)Adolph Hitler (1889-1945)Adolph Hitler (1889-1945)Adolph Hitler (1889-1945)- Maître absolu (Führer) du Parti national-socialiste

- Créateur des SS (Echelons de protection)

- Dirige les actions militaires de l’Allemagne pendant la guerre

Winston Churchill (1847-1965)Winston Churchill (1847-1965)Winston Churchill (1847-1965)Winston Churchill (1847-1965)Winston Churchill (1847-1965)- Chef du gouvernement britannique

- A réuni l’URSS, les Etats-Unis et la France sous la « Grande Alliance »

Charles de Gaulles (1890-1970)Charles de Gaulles (1890-1970)Charles de Gaulles (1890-1970)Charles de Gaulles (1890-1970)Charles de Gaulles (1890-1970)- Appel du 18 juin 1940 depuis Londres

- Président de la République de 1959 à 1969

Franklin Roosevelt (1882-1945)Franklin Roosevelt (1882-1945)Franklin Roosevelt (1882-1945)Franklin Roosevelt (1882-1945)Franklin Roosevelt (1882-1945)- Président Démocrate américain

- Création de l’ONU

Joseph Staline (1879-1953)Joseph Staline (1879-1953)Joseph Staline (1879-1953)Joseph Staline (1879-1953)Joseph Staline (1879-1953)- Secrétaire Général du Parti Communiste de l’Union Soviétique

- Bataille de Stalingrad 1942

sommet du pouvoir et affaibli physiquement,Staline, atteint d’une paranoïa de plus enplus aiguë, se voyait partout environné decomplots : en janvier 1953, il ordonnal’arrestation de plusieurs médecinsmoscovites, juifs pour la plupart, lesaccusant d’avoir perpétré des assassinatsdans l’exercice de leurs fonctions. Leprétendu complot des «blouses blanches»semblait annoncer un retour à la terreur desannées 1930, quand Staline mourutsoudainement d’une hémorragie cérébrale,le 5 mars 1953.

Page 29: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

27

Les Conséquences de la GuerreLes Conséquences de la GuerreLes Conséquences de la GuerreLes Conséquences de la GuerreLes Conséquences de la Guerre

Bilan de la guerreBilan de la guerreBilan de la guerreBilan de la guerreBilan de la guerre

Près de 60 millions de morts

Pendant la seconde guerre mondiale,il y eut 6 fois plus de morts qu’en 1914/18,mais surtout, il y eut de nombreuses victimesciviles. On peut d’ailleurs remarquer que lesvictimes civiles touchent à certains groupesethniques et religieux. De même, l’URSSdevait être colonisé, les nazis avaientd’ailleurs prévu de tuer 30 millions de russeset de réduire les autres en esclavage. Cetteguerre a été une guerre idéologique.

En revanche, certains pays n’ont paseu ou presque de victimes civiles, c’est lecas des Etats Unis ou du Canada. En effet,ces pays n’ont pas été occupés, à contrariode l’Europe. C’est pourquoi, le 11septembre, les Etats Unis ont été touchéspour la première fois de manière importantesur leur sol. Les pertes sont énormes, entre22 et 26 millions de morts pour l’URSS, soit14% de la population, 14 millions de mortspour la Chine, 7 millions pour l’Allemagne.

La Pologne paye un lourd tribut, avec18% de sa population, majoritairement descivils dont de nombreux juifs. D’ailleurs, en1959, l’URSS compte 4 hommes pour 7femmes. Conséquence de tout cela, il y auraun déséquilibre des sexes et des classescreuses, en URSS comme dans les autrespays.

Cette guerre « innove » sur denombreux points. Tout d’abord, il n’y a plusde distinction entre le front et l’arrière.Ensuite, tous les belligérants ont pratiquédes bombardements stratégiques. Au débutles allemands bombardèrent Rotterdam ouLondres. Plus tard, des bombardementsaméricains firent par exemple à Dresde, le8 février 1945 135000 morts. De même, àHiroshima, il y aura de nombreuses victimes.

Un autre aspect important concerne lasous alimentation et les épidémies, parexemple la tuberculose. En effet rien qu’àLeningrad, il y aura 700000 morts. Au paysBas, au cours de l’hiver 1945/1946, il y aura26000 morts. De plus 90% des prisonnierssoviétiques mourront, notamment de faim.Varsovie, pillée est aussi la proie de lafamine.

Enfin, la guerre civile entre serbes etcroates fera 1 million de morts, tandis queles allemands ou les japonais ( en Chinenotamment ) massacreront des civils ( par

Page 30: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

28

exemple à Oradour sur Glane).

Des destructions matériellesconsidérables

En Allemagne, après la guerre, 70%des villes sont détruites. En URSS, descentaines de villes ou de villages sontréduits à l’état de cendres, notamment àcause de la stratégie de la terre brûléeadoptée par les russes et des destructionssystématiques de la Wehrmacht. D’ailleurs,l’URSS compte 50% des destructionsmondiales, pendant la guerre et un tiers ducheptel a disparu. En Pologne, Varsovie aété entièrement détruite par les allemands,du fait des différents soulèvementspopulaires et du pillage systématique parles Nazis. D’autres villes comme Coventryou Dresde n’ont pas été épargnées.

Le japon est également en cendres etdépend des américains pour sonravitaillement. Tous les grands centresindustriels, dont Tokyo, sont détruits tandisque Hiroshima et Nagasaki ont subi le feunucléaire.

Dans toute l’Europe, le potentieléconomique a été réduit de moitié. Le PNBdu Japon et de l’Allemagne a été réduit de70%, tandis que celui de la France adiminué de 46%. Les états sont ruinés surle plan financier, et sont endettés envers lesEtats Unis. Les conditions de vie sontdramatiques, il y a des famines et lerationnement par ticket durera en Francejusqu’en 1948.

D’n autre côté, 30 millions d’Européensont été déplacés à cause des modificationsde frontière, où fuirent l’avance de l’arméerouge. 13 millions d’Allemands fuient. Enparallèle, 7 millions de japonais fuientdepuis la Mandchourie, la Corée ou Taiwan.Souvent faute de « patrie définie », ilattendront dans des camps.

Page 31: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

29

Il y aura de nombreux sans abris (8millions en Allemagne). Le marché noir etl’inflation accentuent encore la misère.

Il y aura des modifications territoriales.En effet Staline récupéra la frontière destzars, en déplaçant la frontière de 200kilomètres à l’ouest. L’URSS engloba alorsla Biélorussie et les Etats Baltes et s’ouvritencore plus sur la Baltique.

Les effets de la brutalisation

Ce mot, issu de l’anglais brutalization,a été inventé par l’anglais G. Mosse pourexpliquer un processus qui a rendu leshommes plus sauvages, après les deuxguerres. Selon lui, la guerre entraîne unebanalisation de la mort, pour des soldatsconfrontés à la mort de masse. Ils nereprennent plus une psychologie normale,ce qui explique l’emploi de moyens dedestruction massives jusqu’alors interdits.

Des hommes « normaux » sontintégrés à des Einsatzgruppen et la sciencesert la barbarie. Ainsi, le Zyklon B deschambres à gaz ou les expériencesscientifiques atroces.

Tout cela a conduit à l’émergence d’uneculture de guerre, les normes de la vie detous les jours sont abolis, tuer devient unacte de bravoure. Il y a une actionpsychologique visant à déshumaniserl’ennemi. D’où les discours racistes desallemands.

Dans le même registre, on peut parlerdu génocide du Rwanda.

Enfin, il y a le problème de laresponsabilité collective de l’Allemagne,des millions de personnes sont interrogéespour dénazifier le pays, certains sont privésde leurs droits civiques. Mais il est difficilede les condamner. Certains responsablespourront fuir.

La découverte du systèmeconcentrationnaire et de la Shoah

Après la libération des camps, lesdocumentaires sur les camps deconcentration passent en boucle dans lescinémas. On parle d’ailleurs des camps dela mort sans faire la distinction entre campsde concentration et camps d’extermination.Il faudra attendre le procès Eichmann pourque tout change et que la Shoah entre dansles consciences. Eichmann étaitresponsable de l’organisation industriellede l’extermination. C’était donc unemécanique INDUSTRIELLE. La découvertedes camps plonge l’Europe dans uneatmosphère de désespoir. Le tribunal deNuremberg est une grande première. Eneffet, les vainqueurs jugent les vaincus, c’estla justice des vainqueurs.

Un monde traumatiséUn monde traumatiséUn monde traumatiséUn monde traumatiséUn monde traumatisé

Page 32: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

30

Au cours de ce procès on inventaplusieurs nouvelles notions, comme le crimecontre l’humanité. Le crime de guerreconcerne les infractions aux règles de laguerre tandis que le crime contre l’humanitéest un synonyme de génocide. On reprocheaux hommes d’être nés. De plus, on parlede la participation de Vichy. Les inculpésdu procès sont de nature diverse, militaires,politiques, fonctionnaires du régime ... Il y aune gradation des crimes, certains serontpendus, d’autres acquittés. Goering sesuicidera dans sa cellule, tandis que Hesssera emprisonné à Spandow. Maisbeaucoup échapperont au jugement,puisqu’ils auront fui ou seront utilisés par lesservies spéciaux des deux blocs.

Le crime contre l’humanité estimprescriptible, tout comme les droits del’homme. En 1948 est publiée la déclarationuniverselle des droits de l’homme. Il y amaintenant un droit international même pourles chefs d’état. Les accusés sont inculpésindividuellement, car leur défense consistaità dire qu’ils ont obéi aux ordres. Ils auraientdu désobéir. Pour finir, la dénazification estle fait des alliés et non des allemands.Beaucoup d’allemands seront interrogés,privés de leurs droits civiques puis relâchésfaute de chef d’inculpation. Au Japon, lessoldats Japonais seront aussi jugés.

Une interrogation sur l’ « espècehumaine ».

Le traumatisme de la guerre conduit àune réflexion psychologique. Voir Anthelmeet son livre « l’espèce humaine ».

Il n’est pas facile de raconter ce quel’on a vécu pendant la guerre, mais si on netransmet pas son expérience, elle seraperdue. C’est pourquoi il a écrit son livre.

Page 33: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

31

Une autre question est : « Peut-oncroire en Dieu après Auschwitz ». Il n’y apas de réponse simple. Enfin, on s’interrogesur le rôle des scientifiques dans la créationd’armes de destructions massives. Il y uncôté de fierté et un coté de honte quand auprojet Manhattan.

Truman a dit “ le jour d’Hiroshima est leplus grand jour de l’histoire de l’humanité “.

« Il va falloir choisir, dans un avenir plusou moins proche, entre le suicide collectifou l’utilisation intelligente des conquêtesscientifiques ».

La reconstruction économique

En plus de la question de lareconstruction, on se demande comment onest arrivé à la guerre. On a rapidementcompris le rôle joué par la crise de 1929. Ilfaut donc reconstruire l »humanité de tellemanière que ça ne se reproduise pas, pourenvenimer la montée des fascistes. Il fauttrouver des moyens de régulation pur qu’iln’y ait plus de crise du capitalisme. C’estpourquoi en 1944, les 44 pays les pluspuissants du globe se retrouvent à BrettonWood. Leur objectif c’est créer un nouveausystème monétaire international, un SMI.

Les monnaies vont être gagées sur l’orou sur une monnaie convertie en or : le dollar.Le dollar est donc la nouvelle monnaie deréférence Chaque monnaie a une paritéfixe, c’est çà dire que son cours ne peutchanger brutalement. De plus, on va créerdes institutions :

- FMI : fond monétaire international.

Chaque pays cotise, pour aider un pays endifficulté.

- La BIRD : Banque internationalepour la reconstruction et le développement.Cet organisme doit veiller à ce que lesdécisions de Bretton Wood soientappliquées.

Tous ces organismes sont installés auxUSA, qui ont 75% des réserves d’ormondiales. Ainsi, les US appuient leurdomination sur leur zone d’influence.

Mais pour que cette guerre soit ladernière, on a aussi créé l’ONU...

L’ONU, espoir de la p aix

Cette organisation est une idéeaméricaine chère à Roosevelt, à laquelleChurchill s’associe. La décision de créel’ONU date de la conférence de SanFrancisco, en Avril-Mai 1945.

L’ONU émet des recommandations. Unde ses organes primordiaux est le conseilde sécurité. Il y a 5 membres principaux quiont un droit de veto et 6 membres nonpermanents élus pour 2 ans.

Un monde reconstruit par les vainqueursUn monde reconstruit par les vainqueursUn monde reconstruit par les vainqueursUn monde reconstruit par les vainqueursUn monde reconstruit par les vainqueurs

Page 34: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

32

Ce conseil s’occupe de toute questionqui pourrait mettre en péril la paix dans lmonde. Il peut néanmoins prendre dessanctions économiques et déclarer laguerre. Il a les casques bleus et lesembargos comme arme. Il y a aussi une courde justice internationale à La Haye aux PaysBas qui est un outil de maintien de madéclaration universelle des droits del’homme.

Dans cette déclaration, il y a denouveaux droits :

- droit à la protection sociale - droit à la culture - droit au travail

Le sort des vaincus

Le sort des pays vaincus est décidé aucours de deux conférences, celles de Yaltaet celle de Postdam. A ce moment, la Francen’est pas encore au banc des vainqueurs.

Ils veulent régler la fin de la guerre.A Yalta, Roosevelt obtient de l’URSS

une guerre contre le Japon et Churchillobtient que la France ait une zoned’occupation. Mais Staline, dont l’armée esttoute puissante ne s’engage pas sur lesfrontières.

A Postdam, Staline, Truman et Attleefixent le sort de l’Allemagne. Mais l’alliancese fissure et ils ne sont d’accord que sur lefait que l’Allemagne doit payer desréparations et sur les 3D : Allemagnedémilitarisée et désarmée, décentralisée(Länder) et dénazifiée (Nuremberg). Ils y ale problème des zones d’occupation et desfrontières de l’URSS et de la Pologne.

Un nouveau rapport de forces entrelles puissances

Comme en 1918, l’Europe s’efface deplus en plus, au profit des USA. La Franceet la Grande Bretagne deviennent despuissances secondaires et leurs coloniescommencent à douter. Ils sont ruinés etendettés. Le 8 mai 1945 il y a desmassacres en Algérie. Les mouvementsnationalistes sont renforcés.

Le Japon perd également son statut degrande puissance, il est occupé par lesaméricains, est démocratisé, démilitarisé etpasse sous l’aire d’influence des USA.

Il y a deux grandes puissances : - Les Etats Unis qui ont 75% du stock

d’or, 50% de la production mondiale etl’arme atomique.

- L’URSS apparaît comme le grandvainqueur de la guerre, en effet, le drapeaurouge flotte sur le Reichstag et le PCF sefait passer pour le seul grand mouvementde résistance. De plus, « aucune armée aumonde, même la plus puissante ne pourraitrésister à 10 millions de russes soutenuspar la machine de guerre soviétique ».

C’est l’avancée des armées qui fixerales frontières. A l’Est , les communistess’emparent du pouvoir. Mais la Yougoslaviea été libérée par Tito et la Tchécoslovaquiefait exception. En Grèce il y aura une guerrecivile jusqu’en 1947.

En 1946, Churchill dans son discoursde Fulton, parle de « Rideau de fer ».

Le monde vient d’entrer dans la guerrefroide.

Page 35: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

33

MémoMémoMémoMémoMémo

Bilan de la GuerreBilan de la GuerreBilan de la GuerreBilan de la GuerreBilan de la Guerre- 60 millions de morts

- 70% de villes détruites

TraumatismeTraumatismeTraumatismeTraumatismeTraumatisme- Banalisation de la mort

- Emergence d'une culture de guerre

- La Shoah entre dans les consciences

- Interrogation sur l'espèce humaine

ReconstructionReconstructionReconstructionReconstructionReconstruction- Economique (création du SMI, FMI, BIRD)

- ONU: Droits à la protection sociale, à la culture, au travail

- Conférences de Yalta et de Postdam

Le nouveau rapport de force entre les grandes puissances mènera à laGuerre Froide.

Page 36: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

34

TémoignagesTémoignagesTémoignagesTémoignagesTémoignages

“Je n’ai à offrir que du sang, du labeur,des larmes et de la sueur. Nous avonsdevant nous de longs, de très longs moisde lutte et de souffrance. Vous medemandez quelle est notre politique ? Jevous réponds : faire la guerre, sur mer, surterre et dans les airs, avec toute la puissanceet toute la forcé que Dieu peut nous donner; faire la guerre contre une tyranniemonstrueuse, qui n’a jamais eu d’égale […].Voilà notre politique. Vous me demandezquel est notre but ? Je vous réponds en deuxmots : la victoire, la victoire à tout prix, lavictoire malgré toutes les terreurs […].”

Discours radiodiffusé du 13 mai 1940,Churchill

“Nous ne nous rendrons jamais. Etmême s’il arrivait, ce que je ne crois pas unseul instant, que cette île fut réduite enesclavage, alors notre empire au-delà desmers, armé et protégé par la forcébritannique, poursuivrait la lutte.”

Discours du 4 juin 1940, Churchill

Témoignage sur l’exode

Gérard Avran, 13 ans, écolier parisien,est évacué dans la Sarthe. Il raconte sonexode (mi-juin 1940).

“Un jour, le directeur nous fit évacuer.On disait que les boches n’étaient pas loin.De l’école de Loué à la gare du Mans, il y a

plusieurs kilomètres que nous fîmes à pied.A peine arrivés à la gare, nous voilà prissous un bombardement aérien. Le fracasétait assourdissant, les gens hurlaient, lestrains sautaient.

Nous quittâmes la gare pour revenir àLoué. Sur la route, l’exode avait comencé.De longues files de charette, souventabandonnées, des chevaux cevés dans lesfossés, des chiens dans maîtres, desmilliers de gens qui poussaient une charetteou une simple brouette, des bagages pleinsles routes. Les avions continuaient leursinistre ballet et nous mitraillaient en rase-mottes. […]

Ce n’est que le soir que nous sommesrevenus à la gare du Mans. Nous sommesalors montés dans un train en partance pourAngers […].

Jeune rescapé d’Auschwitz 1999

Page 37: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

35

La bataille de Stalingrad

“ 22 octobre. Notre régimen n’a pasréussi à pénétrer dans l’usine que nousattaquons depuis trois semaines. Nousavons perdu beaucoup d’hommes.

27 octobre. Nos troupes se sont enfinemparées de l’usine, mais nous neparvenons pas à atteindre la Volga. LesRusses, ce ne sont pas des hommes, maisdes automates métalliques. Ils neconnaissent pas la fatigue et ne craignentpas le feu.

10 novembre. En Allemagne, on estconvaincu que la ville de Stalingrad estentièrement entre nos mains. Quelle terri-ble erreur !

29 novembre. Nous sommesencerclés.

14 décembre. Nous sommes toustorturés par la faim.

28 décembre. On a mangé tous leschevaux. Je suis prêt à manger de la viandede chat. Les soldats sont devenussemblables à des cadavres ou à des fous ;ils ne cherchent qu’un aliment quelconqueà se mettre sous la dent. Ils ne se terrentplus devant les obus russes. On n’a plus laforce de marcher, de se coucher. Qu’elle soitmaudite, cette guerre ! »

« Journal d’un soldat allemand » ParisMatch 23 janvier 1965

Le 6 juin 1944,« L’assaut venant du large, sous le

commandement général du maréchalMontgomery, eut lieu sur un large front […].A six heures trente, les premières vaguesd’assaut d’infanterie et les charsdébarquaient sur les plages d’invasion.

Les défenses allemandes sur toutes lesplages étaient formidables. Ellesconsistaient d’abord en une seried’obstacles sous-marins ; les mines étaientfréquemment employées pour rendre cesobstacles mortels. Les plages elles-mêmesétaient abondamment minées et obstruéesde fils barbelés. Des casemates et desemplacements bétonnés d’artillerie étaientdisposés de façon à couvrir les plages deleur feux croisés. Tous les accès versl’intérieur des terres étaient bloqués par desmurs et des fossés antichars, des champsde mines et des barrages de fils de ferbarbelés.

Le secteur de débarquementaméricain comprenait au total 9400 mètrede plage. A l’heure H, un bateau dedébarquement chargé d’infanterie d’assautaccosta tous les 60 mètres. Les troupesd’assaut s’ouvrirent un chemin à travers lesobstacles […]. Les tirs de marines et lesbombardements aériens pilonnèrent lesblockhaus et emplacements d’artillerieallemands. »

C. Marshall, La victoire dans le Pacifiqueet en Europe, DR.

Lettre d’un collaborateur français

« j’ai fait don de ma carcasse pour lavictoire de l’Allemagne […]. Il y en a quicroient que ceux qui servent l’Allemagnesont des traîtres ou des vendus et eux seprétendent de purs Français. Il fautcollaborer à fond, il faudrait même faire unealliance avec le peuple allemand. […]

Page 38: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

36

Il nous faut aider le peuple allemand etpar tous nos moyens écraser cette Russiebolchevique qui ne songe qu’à semer lahaine, la misère et la mort partout, et cetteperfide Albion qui s’est toujours servie dusans français pour remplir les coffres de laCity. Moi-même, je haïssais les Allemandsparce que je ne les connaissais pas.Maintenant que je les connais, je dis que cesont des hommes dignes de notre amitié etauxquels nous pouvons avoir confiance.Après la victoire, ils nous donneront ce qu’ilsnous ont promis.»

Correspondance d’un Français engagédans la SS, 1943

Les SS et les Slaves

« Un membre de la SS doit êtrehonnête, fidèle et bon camarade envers sescompatriotes, mais pas envers lesreprésentants d’autres pays. Par exemple,le destin d’un Russe ou d’un Tchèque nel’intéresse pas. Il nous est absolumentindifférent de savoir dans quelles conditionsces peuples vivent, dans le bien-être oudans la misère. Ce peuple nous intéresseuniquement du point de vue de notre besoind’esclaves. Que dix mille femmes russescrèvent d’épuisement en creusant un fosséantitank ne m’intéresse qu’autant que lefossé sera prêt pour l’Allemagne […].

Nous Allemands, qui sommes les seulsau monde à avoir une attitude correcteenvers les animaux, nous aurons égalementune attitude correcte envers ces animauxhumains. Mais ce serait un crime contrenotre race de nous soucier d’eux. Siquelqu’un vient à me dire : « je ne puis uti-liser des femmes et des enfants à creuserdes fossés antitanks, c’est inhumain, ils vonten mourir », je dois lui répondre : « Tu es unmeurtrier de ta race, car si la tranchée n’estpas finie, alors ce sont des soldatsallemands qui vont mourir, ce sont des fils

de mères allemandes, c’est notre propresang. »

Discours d’Himmler à Poznan, le 4 octobre1943

Le ghetto de V arsovie

« Je veux voir ce mur de brique quimonte, s’allonge et nous enferme. Près dela place de Parysowski, il ressemble au murd’une prison et tout notre quartier (car nousn’avons même pas le droit, a ordonné lehaut-parleur, de l’appeler ghetto) sera uneprison. »

Quelques jours plus tard…« Nous sommes enfermés et nous

sommes impuissants ! Le long du mur, lafoule massée, silencieuse, fascinée. Lesmorceaux de verre, les barbelés en haut dumur sont parfaitement visibles. Les gensregardent, repartent […]. J’ai suivi le mur dughetto. Je ne voyais que ce mur, jen’entendais qu’une phrase en moi : ils nem’enfermeront pas. »

Quelques semaines plus tard…« Toute la journée, j’ai marché dans le

ghetto. Cela faisait longtemps que je n’allaisplus au hasard dans ces ruellessurpeuplées. Des enfants fouillent dans lespoubelles, une femme, son bébé mort dansles bras, mendie ; un couple élégant,l’homme superbe, les bras croisés, lafemme maquillée, chante au milieu de lachaussée. Là, on vend des livres par paniers

Page 39: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

37

entier, ici un homme est allongé sansconnaissances : sans doute le froid et lafaim. Tout va mal : la mort est partout, unemort rongeante, rampante. »

Martin Gray 1971

La déport ation à T reblinka

« Un grincement, des hurlements, lalumière crève les yeux, le wagon qui sedéverse sous les coups et lesrugissements. C’est Treblinka. […]

Des hurlements : des SS, desUkrainiens, le fouet à la main, une matraquehaute qui tombe sur les têtes et sur les dos.Un haut-parleur, d’une voix tranquille, répète: hommes à droite, femmes et enfants àgauche. Adieu les miens, je les ai déjàperdus dans la foule courbée, les cheveuxgris, les cheveux blonds, ma mère, Rivka,mes frères. […]

Alors j’ai commencé à courir sous lescoups et les cris, suivant les autres, portantdes paquets de vêtements sur la place detri. Les Ukrainiens, le fouet à la main,frappaient et parfois un SS tirait ou tuait d’uncoup de crosse […]. On nous a ensuiterassemblés sur une place. Les SSpassaient, désignant des hommes quisortaient du rang et s’en allaient, entourésd’Ukrainiens. Puis éclataient des coups defeu. Enfin, on nous a poussés dans une desbaraques. J’étais en vie. Je me suisaccroupi auprès d’un homme qui, les yeux

fixes, tremblait, les poings et les mâchoiresserrés.

-Où vont-ils les autres, ceux du train, lesfemmes, les enfants ?

-Le gaz. […]Je me suis recroquevillé contre le mur

de bois. Les miens, des milliers, toutVarsovie… »

Martin Gray, 1971

Témoignage sur les chambres à gaz

« A auschwitz, deux médecins SSexaminaient les arrivages de transports deprisonniers. Les prisonniers devaientpasser devant l’un des médecins qui, àl’aide d’un signe, faisait connaître sadécision. Ceux qui étaient jugés aptes autravail étaient envoyés dans le camp, lesautres, dirigés sur les lieux d’extermination.Les enfants en bas âge étaient exterminéssans exception, puisque du fait de leur âge,ils étaient incapables de travailler […].

J’avais reçu l’ordre de mettre au pointdes procédés d’extermination à Auschwitz[…].

Je décidais d’employer le Zyklon B, unacide prussique cristallisé qui nousintraduisions dans la chambre à gaz par unepetite fente. Il fallait de trois à quinze min-utes pour tuer les gens se trouvant dans lachambre à gaz […].

Nous attendions d’habitude une demi-heure avant de rouvrir les portes et de sortirles cadavres. Nos groupes spécialisés leurretiraient alors bagues, alliances ou dentsen or. »

R Hoess, commandant du campd’Auschwitz, avril 1946.

Extrait du statut des Juinfs (octobre1940)

« Nous, Maréchal de France, chef de

Page 40: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

38

l’Etat français, décrétons :Article 1. Est regardé comme Juif toute

personne issue de trois grands-parents derace juive […].

Article 2. L’accès et l’exercice desfonctions publiques et mandats énumérésci-après sont interdits aux Juifs : Chef del’Etat, membre du gouvernement […] ;fonctionnaires de tous grades attachés auxservices de police ; membres des corpsenseignants ; officiers et sous-officiers desarmées.

Article 5. Les Juifs ne pourront exercerl’une quelconque des professions suivantes: drecteur, administrateurs, gérants,rédacteurs de journaux, revues etpériodiques […], metteurs en scène, entre-preneurs de spectacles […] ; gérants detoutes entreprises se rapportant à laradiodiffusion.

Vichy, 3 octobre 1940

Discours de Pétain

« Français !J’assume à partir d’aujourd’hui la direc-

tion du gouvernement des la France. Sûr lel’affection de notre admirable armée, quilutte avec un héroïsme digne de ses longuestraditions militaires, contre un ennemisupérieur en nombre et en armes ; sûr quepar sa magnifique résistance, elle a remplises devoirs vis-à-vis de nos alliés ; sûr de

l’appui des anciens combattants que j’ai eula fierté de commander, je fais à la Francele don de ma personne pour atténuer sonmalheur. En ces heures douloureuses, jepense aux malheureux réfugiés qui, dans undénuement extrême, sillonnent nos routes.[…]

C’est le cœur serré que je vous disaujourd’hui qu’il faut cesser le combat. Jeme suis adressé cette nuit à l’adversaire,pour lui demander s’il est prêt à rechercheravec nous, entre soldats, après la lutte etdans l’honneur, les moyens de mettre unterme au hostilités.

Que tous les Français se gropentautour du gouvernement que je préside pen-dant ces dures épreuves et fassent taire leurangoisse pour n’écouter que leur foi dansle destin de la patrie. »

17 juin 1940

La pénurie dans les villes

A Sanary, près de Toulon.« 20 avril 1941. Le ravitaillement em-

pire ici : avec ou sans tickets, on ne trouveni fromage, ni œufs, ni beurre. Les légumessont hors de prix.

17 mai 1941. Queue chez l’épicier.D’abord une heure ce matin, pour me voirferme la porte au nez sur le coup de midi.M.V. l’a faite cette après-midi à 14h30 et jelui ai succédé à 15h30 jusqu’à 18h15. Toutça pour 100g de saucisson par personne,deux boites de sardines, du faux auroquefort. »

A Toulouse.« 4 déc. 41. L’électricité est réduite un

peu partout au point que les grandsmagasins sont obligés de fermer boutique.

5 déc. 1941. Le papier devient de plusen plus rare. Les enveloppes sont de plusen plus grises ou brunes et manquent decolle.

24 sept. 41. Plus un légume à Toulouse

Page 41: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

39

depuis 15 jours. Queues interminables pourtoucher pommes de terre ou lait.

24 octobre 1941. On ne trouve plus uneseule chemise, ni pantalon, pyjama,caleçon, bas. Au marché noir, les bas sevendent 140 francs la paire (10 francs l’anpassé).

15 mars 1942. Menu dans les hôtels :radis, salade crue, salade cuite et parfoisune mandarine. »

G. et A. Valloton (deux jeunesadolescentes) 1939-1944

Etre Juif sous l’occupation

Roger Herman, Juif français vivant àparis.

« A l’école, nous avions des blousesnoires et ma mère avait cousu l’étoile jaunesur la mienne.

On n’avait pas le droit de la cacher. Leport de l’étoile entraînait tout une séried’interdictions : nous ne pouvions plus allerà la piscine, ni au cinéma, ni même jouerdans les squares. J’avais l’habitude de jouerdans le square de la place de laRépublique. Du jour au lendemain, je n’eusplus le droit d’y entrer. Alors je jouais àl’extérieur du square et mes camarades àl’intérieur […].

Hélène Rosental, Juive française vivantà Paris.

« Je suis restée à Paris jusqu’à l’été1942. J’avais assisté à des arrestations. Onarrêtait les Polonais, les Allemands, lesAutrichiens, tous juifs bien sûr. Nous autres,Juifs français, on n’imaginait pas qu’un jourcela pouvait nous arriver et j’ai étéparticulièrement choquée lorsqu’on a arrêtéma meilleure amie. Elle était Française. Jene l’ai jamais plus revue.

Nous étions sur leurs listes, mieux valaitpartir au plus vite […].

Hélène s’enfuira à Grenoble, où ellecachera ses origines juives.

Les bombardements à Rouen

« Les premières bombes éclatèrent.L’alerte ne fut donnée qu’après ces explo-sions. Suivirent cinquante minutes deterreur. Près de 6000 bombes furent jetéescette nuit-là sur la région, dont 300 sur laville de Rouen. Sirènes, canons de la DCA,ronflement des avions, bombes, cris deblessés, appel des pompiers, ce fut une nuitinfernale. Ceux qui la vécurent n’en ontconservé que le souvenir d’un cauchemar.Toute la ville n’était alors que flamme,décombres, cadavres.

Beaucoup d’habitants, qui s’étaientréfugiés dans les caves, y avaient étéenterrés. Sous les maisons écroulées, desfemmes et des enfants étaient murésvivants.

André Maurois, Rouen dévasté, Nagel,1948

L’appel du 18 juin 1940

« Ce gouvernement, alléguant la défaitede nos armées, s’est mis en rapport avecl’ennemi pour cesser le combat. Certes,nous avons été, nous sommes submergéspar la force mécanique terrestre et aériennede l’ennemi. Infiniment plus que leur nombre,ce sont les chars, les avions, la tactique desAllemands qui ont surpris nos chefs au pointde les amener là où ils sont aujourd’hui.

Mais le dernier mot est-il dit ?

Page 42: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

40

L’espérance doit-elle disparaître ? Ladéfaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous en parle en connaissancede cause et qui vous dit que rien n’est perdupour la France. Les mêmes moyens quinous ont vaincus peuvent faire venir un jourla victoire.

Car la France n’est pas seule. Elle n’estpas seule. Elle a un vaste empire derrièreelle. Elle peut faire bloc avec l’Empirebritannique qui tient la mer et continue lalutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utilisersans limite l’immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n’est pas limitée auterritoire malheureux de notre pays […].

Moi, général de Gaulle, actuellement àLondres, j’invite les officiers et les soldatsfrançais qui se trouvent en territoirebritannique ou qui viendraient à s’y trouver[..], j’invite les ingénieurs et les ouvrierspécialistes des industries d’armement quise trouvent en territoire britannique ou quiviendraient à s’y trouver, à se mettre en rap-port avec moi. Quoi qu’il arrive, la flame dela résistance française ne doit pass’éteindre et ne s’éteindra pas. Demain,comme aujourd’hui, je parlerais à la radiode Londres. »

Discours du général de Gaulle,radiodiffusé par la BBC.

En 1942, Evelyne Sullerot est élèvedans un collège d’Uzès, dans le sud de laFrance.

« Le samedi, on défilait en chantant «Maréchal nous voilà » [un hymne à la gloiredu Maréchal Pétain] et, un jour, un lundimatin, on me demande de lever le drapeauau milieu de la cours du collège. Il y avait cejour là quelque chose qui avait à faire avecJeanne d’Arc et, comme je venais deCompiègne, ville où elle a été emprisonnée,on me demande : « Mademoiselle, voulez-vous lever le drapeau en l’honneur deJeanne d’Arc et du Maréchal Pétain, notrenouvelle Jeanne d’Arc ? » Tous lesprofesseurs et les élèves étaient rangésalentour. Je me suis avancé jusqu’au pieddu mât et, d’une voix forte, j’ai crié : « Jeannea repoussé les ennemis hors de France.Quand le Maréchal Pétain en fera autant, lelèverais le drapeau mais pas avant ! » et jesuis retournée à ma place. Deux heuresaprès, les gendarmes sont venusm’arrêter.»

Un mouvement de résistance :Libération

Rémi Aubrac est un des fondateurs dumouvement Libération.

« Dès 1941, nous avions compris qu’ilfallait faire porter nos efforts surl’information, qu’on appela rapidementpropagande, pour dénoncer sans relâchele pillage du pays par l’occupant et l’appuisans réserves que lui prêtait Vichy sanscontrepartie. L’idée de produire un journals’imposa assez vite. Le premier numéro deLiberation sortit en juillet 1941. Les «porteurs de valises » sillonnaient la zone duSud et livraient leur paquets à Lyon,Grenoble, Marseille, Avignon, Montpellier.Dans chaque ville, la distribution étaitorganisée jusqu’à la remise de chaque jour-nal individuellement […].

En 1942, l’exemple de Combat et plus

Page 43: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

41

encore la mission de Jean Moulin nousavaient convaincus de créer dans notre or-ganisation un secteur orienté vers l’actionmilitaire, et j’avais été chargé de le mettresur pied. Les militants motivés pour le com-bat armé devaient s’organiser en petitgroupes et se procurer des armes […]. Il leurrevenait d’effectuer des actions de sabo-tage dans les usines, les dépôts, et les com-munications utiles à l’ennemi […].

Extrait de Raymond Aubrac, Où lamémoire s’attarde, Odile Jacob, 1996

Les combats d’un maquis

En 1944, René entre dans le maquisdu mont Mouchet, en Auvergne.

« Le capitaine Bertrand, commandantla compagnie, le lendemain, nous réunit etnous remit nos armes. Ce fut un grand mo-ment, un instant d’émotion. La distributionse fit au petit bonheur, fusil, ou mitraillette.

Les premiers jours, nous nous bornonsseulement à l’installation du camp et d’unsystème défensif. Dans la section, noussommes une vingtaine : un adjudant, unsergent, un caporal ; comme armementcollectif : trois fusils mitrailleurs ; je suis ausordres du sergent Riberolles.

2 juin : première attaque allemande.Les Fritz se replient à 16 abandonnant surle terrain deux camions, 70 morts. »

René Crozet, Enfants le l’ombre, Horvath,1980

La mort au bout du chemin

« A ma famille, à notre grand Parti etaux jeunesses communistes.

Ce n’est pas sans peine que je vousécrit ces dernières lignes […]. Nous avonstous été arrêtés fin avril, début mai. Dansles quinze premiers jours, nous avons subitinterrogatoires sur interrogatoires,

accompagnés chaque fois de « passagesà tabac » tels qu’ils se pratiquaient ils y acent ans. A chaque interrogatoire, on étaitcertain de recevoir sa ration de coup debâton avec un clou au bout, de coups dematraque et de cravache. Il fallait dénoncerles camarades, autrement, c’était la grèlede coups qui tombait […]. Notre grandcamarade Humbolt est mort en cellule, sanssoins, la colonne vertébrale brisée par lescoups reçus parce qu’il ne voulait pasdénoncer ses camarades.

Ces barbares vous font croire que vousavez une chance de sauver votre tête. Ilsvous disent que l’un a dit ceci, que l’autre adit cela, pour faire avouer les pauvresdiables qui n’ont pas le cran de résister.

Puis, le 8 juillet, nous avons été con-duits au tribunal. Le tribunal a condamné àmort 22 d’entre nous sur 27 […]. Ce qui merend heureux, c’est le cran et le couragemontré par les camarades. »

Lettre de Joseph Delobel, Arras, le 16 juillet1942

Page 44: La seconde guerre mondiale - Paris Diderot University · La seconde guerre mondiale. 1 Les grandes périodes du conflit Les victoires de l’Axe (1939-1941) Une guerre éclair en

42

MémoMémoMémoMémoMémo