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  • THE CANADIAN AIR FORCE JOURNAL is an official publication of the Chief of the Air Staff and is published quarterly. It is a forum for discussing concepts, issues and ideas that are both crucial and central to aerospace power. The Journal is dedicated to disseminating the ideas and opinions of not only Air Force personnel, but also those civilians who have an interest in issues of aerospace power. Articles may cover the scope of Air Force doctrine, training, leadership, lessons learned and Air Force operations: past, present or future. Submissions on related subjects such as ethics, technology and Air Force history are also invited. This Journal is therefore dedicated to the expression of mature professional thought on the art and science of air warfare and is central to the intellectual health of the Air Force. It serves as a vehicle for the continuing education and professional development of all ranks and personnel in the Air Force as well as members from other environments, employees of government agencies and academia concerned with Air Force affairs. n

    EDITORIAL STAFFEditor-in-Chief: Colonel Derek Joyce, OMM, CDSenior Editor: Major William March, CD, MA

    EDITORIAL BOARDColonel William Lewis, OMM, CD, M Eng, M Ed, MBA, MDS, PhD, (Retired) Royal Military CollegeLieutenant-Colonel Paul Johnston, CD, MA J2 Operations and Training, Chief Defence IntelligenceMajor Raymond Stouffer, CD, PhD Royal Military CollegeDr. Allan English, CD, PhD Queens UniversityDr. James Fergusson, PhD University of ManitobaDr. Stephen Harris, CD, PhD Directorate of History and HeritageDr. Randall Wakelam, CD, PhD Royal Military College

    Published by Canadian Forces Aerospace Warfare Centre, Trenton, OntarioISSN 1916-7032

    ASSISTANT EDITORSErnie Alkenbrack , Adri Boodoosingh and Franoise Romard

    GRAPHIC DESIGNDenis Langlois and Luc Leroy

    ONLINE EDITION ANIMATION Hope Smithhttp://www.airforce.forces.gc.ca/cfawc/eLibrary/Journal/Current_Issue_e.asphttp://trenton.mil.ca/lodger/cfawc/eLibrary/Journal/Current_Issue_e.asp

    PRODUCTION MANAGERAnne Pennington

    For copies of this publication or to be placed on a distribution list contact Anne Pennington at [email protected]

    NOTE TO READERSAs a bilingual journal, readers should take note that where quotations are translated from their original language, we will use the term [Translation] at the end of the quote to indicate that readers can find the original text in the other language version of the Journal.LA REVUE DE LA FORCE ARIENNE DU CANADA est une publication officielle du Chef

    dtat-major de la Force arienne du Canada (CEMFA) publie sur une base trimestrielle. Il sagit dune tribune permettant dchanger sur les concepts, les questions et les ides centrales et cruciales en lien avec la puissance arospatiale. La Revue a pour vocation de dissminer les ides et les points de vue, non seulement des membres de la Force arienne, mais aussi des civils qui sintressent aux questions relatives la puissance arospatiale. Les articles peuvent traiter de la porte de la doctrine de la Force arienne, de la formation, du leadership, des leons retenues et des oprations passes, prsentes ou futures de la Force arienne. On accepte galement des articles sur des sujets connexes tels que lthique, la technologie et lhistorique de la Force arienne. Cette Revue est donc destine permettre lexpression dune pense professionnelle mature sur lart et la science de la guerre arienne et joue un rle cl au sein de la vie intellectuelle de la Force arienne. Elle sert de vhicule de formation continue et de perfectionnement professionnel pour le personnel militaire de tous les grades, ainsi que pour les membres dautres forces et les employs dorganismes gouvernementaux et duniversits qui sintressent aux questions lies la Force arienne. n

    MEMBRES DE LA RDACTIONRdacteur en chef : Colonel Derek Joyce, OMM, CDRdacteur principal : Major William March, CD, M.A.

    COMIT DE RDACTIONColonel William Lewis, O.M.M., CD, M. Ing., M. d., M.B.A., MED, Ph. D., (retrait) - Collge militaire royalLieutenant-colonel Paul Johnston, CD, M.A. J2 Oprations et formation, Chef du renseignement de la DfenseMajor Raymond Stouffer, CD, Ph. D. Collge militaire royalMonsieur Allan English, CD, Ph. D. Queens UniversityMonsieur James Fergusson, Ph. D. Universit du ManitobaMonsieur Stephen Harris, CD, Ph. D. Direction Histoire et patrimoineMonsieur Randy Wakelam, CD, Ph. D. - Collge militaire royal

    Publie par le Centre de guerre arospatiale des Forces canadiennes, Trenton, OntarioISSN 1916-7032

    RDACTEURS ADJOINTSErnie Alkenbrack, Adri Boodoosingh et Franoise Romard

    CONCEPTION GRAPHIQUEDenis Langlois et Luc Leroy

    ANIMATION DANS LA VERSION LECTRONIQUEHope Smithhttp://www.airforce.forces.gc.ca/cfawc/eLibrary/Journal/Current_Issue_f.asp http://trenton.mil.ca/lodger/cfawc/eLibrary/Journal/Current_Issue_f.asp

    DIRECTRICE DE LA PRODUCTIONAnne Pennington

    Pour des copies de cette publication ou tre inclus dans une liste de distribution contactez Anne Pennington [email protected]

    NOTE AUX LECTEURS ET LECTRICESLa Revue de la Force arienne est entirement bilingue; lorsquune citation originale a t traduite, le terme [Traduction] indique que le lecteur trouvera le texte orignal de la citation dans la version de la Revue rdige dans lautre langue officielle du Canada. Afin de faciliter la lecture, le masculin sert de genre neutre pour dsigner aussi bien les femmes que les hommes.

  • LA REVUE DE LAF RCE ARIENNE

    DU CANADA

  • DIRECTIVES SUR LA SOUMISSION DE MANUSCRITSLquipe de rdaction de LA REVUE DE LA FORCE ARIENNE DU CANADA est intresse recevoir des articles, des comptes rendus de livres et de courts textes portant sur des sujets dintrt ou traitant de la porte de la doctrine de la Force arienne, de la formation, du leadership, des leons retenues et des oprations passes, prsentes ou futures. Les textes paratront sous les rubriques Lettres la rdaction, Sujets dintrt et lavant-garde. On accepte galement les textes traitant de sujets connexes tels que lthique, la technologie et lhistorique de la Force arienne.

    RUBRIQUES DE LA REVUERubrique Limite de mots* Dtails

    Lettres la rdaction 50-250 Observations traitant de matriel dj publi dans La Revue

    Articles 3000-5000 Rdigs selon un style acadmique.

    Critiques de livres 500-1000

    Rdiges selon un style acadmique et doivent contenir: titre complet du livre (y compris le sous-titre); nom complet de tous les auteurs tel quils figurent sur la page de titre; diteur du livre ainsi que lieu et date de publication; numro ISBN et nombre de pages; une photo de la couverture du livre en image haute rsolution (pas moins de 300 dpi)

    en format .jpg et mesurant au moins 12 x 18 cm (5 x 7 po).

    Sujets dintrt 250-1000 Observations traitant de sujets varis (oprations, exercices et anniversaires) pouvant captiver le lectorat sintressant aux questions arospatiales.

    lavant-garde 250-2000 Tribune de commentaires, opinions ou ractions portant sur le matriel dj paru dans La Revue ou sur des sujets pouvant captiver le lectorat intress aux questions arospatiales. * excluant les notes en fin de texte

    LES AUTEURS SONT PRIS DE RESPECTER LES DIRECTIVES SUIVANTES : Les articles peuvent tre rdigs dans lune ou lautre des langues officielles. Les auteurs doivent inclure une courte notice biographique (un paragraphe) dans laquelle ils indiquent leur fonction actuelle ou poste et leur numro de tlphone

    ainsi que leur adresse lectronique. Tous les titres professionnels et acadmiques ainsi que les dcorations militaires doivent tre indiqus. Les articles slectionns qui ont t examins par des pairs afficheront un la gauche de leur titre respectif ou au dbut du texte de larticle. Le rdacteur principal avisera les auteurs de ltat de leur article. Tous les manuscrits soumis ne seront pas ncessairement publis. Tous les textes doivent tre en format numrique (Microsoft Word ou format RTF). Les fichiers ne doivent pas tre protgs par un mot de passe ni contenir de macros.

    Les textes peuvent tre soumis par courrier postal, ou envoys ladresse courriel mentionne plus bas. Tout tableau, image et figure auxiliaires qui accompagne le texte doit tre envoy dans un fichier distinct et dans son format original, c.--d. quils ne sont pas

    incorpors dans le texte. La prfrence est accorde aux fichiers vectoriels originaux, les fichiers haute rsolution (pas moins de 300 dpi) en format .psd ou .jpg peuvent aussi tre soumis.

    Les autorisations en matire de droit dauteur dutiliser du matriel ntant pas la proprit du ministre de la Dfense nationale ou de lauteur mme doivent tre fournies. Il incombe lauteur dobtenir et de joindre les autorisations crites en incluant le nom de lauteur ou de lartiste, ainsi que le nom et lendroit ddition. Tout matriel qui ne satisfait pas ces exigences peut tre omis de La Revue.

    Le rdacteur principal peut fournir des images ou faire crer des graphiques, au besoin, pour accompagner des articles. Les auteurs devraient utiliser lorthographe indique dans le Petit Robert ou lOxford English. Au besoin, les notes doivent se trouver la fin du texte plutt quen bas

    de page et suivre la norme de prsentation du Guide du rdacteur. Pour toute question lie la rdaction, veuillez vous rfrer au Guide du rdacteur, au Little, Brown Handbook ou vous adresser aux Services de production du Centre de guerre arospatiale des Forces canadiennes ladresse suivante : [email protected]

    Les acronymes et les abrviations doivent tre utiliss de faon parcimonieuse: Si leur usage est requis par le texte, le terme complet devra tre inscrit lors de la premire occurrence, suivi de la forme abrge entre parenthses. Si lon sen sert dans les tableaux et les figures, le tableau ou la figure devra contenir une liste des abrviations utilises. Un tableau de toutes les abrviations (accompagnes de leurs termes correspondants) utilises dans un texte devra tre inclus la fin du texte.

    Le rdacteur principal se rserve le droit de rviser les manuscrits pour des raisons de style, de grammaire et de concision, mais napportera aucun changement de nature ditoriale susceptible davoir un effet sur lintgrit des propos sans avoir pralablement consult lauteur.

    POUR OBTENIR DE PLUS AMPLES RENSEIGNEMENTS OU POUR SOUMETTRE UN MANUSCRIT, VEUILLEZ COMMUNIQUER AVEC LE RDACTEUR PRINCIPAL AUX COORDONNES SUIVANTES:

    Centre de guerre arospatiale des Forces canadiennes8e Escadre TrentonC. P. 1000, succ. ForcesAstra (Ontario) K0K 3W0 lattention de : Major William March

    [email protected]

    AVERTISSEMENTLes opinions exprimes dans La Revue nengagent que leurs auteurs et ne refltent aucunement les politiques du Ministre ou des Forces canadiennes. Les textes traitant des derniers dveloppements en matire de doctrine et dinstruction ou dans un domaine quelconque ne confrent personne lautorit dagir cet gard. Tous les docu-ments publis demeurent la proprit du ministre de la Dfense nationale et ne peuvent tre reproduits sans autorisation crite.

    INVITATION PROPOSER

    DES ARTICLESpour ldition dhiver 201

    2 : 30 octobre 2011

    pour ldition du printemps 2012 : 30 janvier 2012

    pour ldition dt 2012 : 30 avril 2012

    pour ldition dautomne 2012 : 30 juillet 2012

  • DANS CE NUMROT 2011 VOL. 4, NO 3 4 MESSAGE DU RDACTEUR PRINCIPAL 6 LETTRES LA RDACTION

    ARTICLES 10 QUI EST LE PROPRITAIRE DE VOS COURRIELS?

    Par le Major Franois Dufault, CD

    14 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE (et les mesures qui devraient tre prises) Par le Major Bernie Thorne, CD, M. Sc.

    28 CC150 (A310) POLARIS Guide pour le remplacement du systme de

    gestion de vol et la mise niveau des programmes de navigation polaire

    (Capacits de prochaine gnration) Par le Major Rob Aman, CD et Mike Dimic

    38 LHISTORIEN DE LAVIATION 1repartie Par Hugh Halliday

    CRITIQUES DE LIVRES46 DRESSED TO KILL: The True Story of a Woman

    Flying Under Fire Compte rendu de Lisa Moulton

    48 THE BATTLE OF BRITAIN: Five Months that Changed History, May-October 1940 Compte rendu du Lieutenant-Colonel Doug Moulton, CD, MBA

    50 EMPIRE OF THE CLOUDS: When Britains Aircraft Ruled the World Compte rendu de James Hamilton-Paterson

    SUJETS DINTRT52 SMINAIRE DINSTRUCTION COLLECTIVE POUR LES COMMANDANTS DE COMPOSANTE ARIENNE Par le Lieutenant-colonel John Anderson, CD

    CF Photo: Cpl Marc-Andre Gaudreault

    CF Photo: Sgt Matthew McGregorn

  • 4 MESSAGE DU RDACTEUR PRINCIPAL T 2011 VOL. 4, NO 3

    A vec le retrait progressif imminent des forces arospatiales canadiennes en Afghanistan , la Force arienne se voit dj engage dans un autre thtre de conflit cette fois-ci en Libye. Les lments ariens et maritimes canadiens participent une opration mene par lOrganisation du Trait de lAtlantique Nord (OTAN) pour soutenir lapplication de la Rsolution10200 du Conseil de scurit (CS) de lOrganisation des Nations Unies (ONU) visant assurer le respect de la zone dexclusion arienne au-dessus de la Libye et qui autorise prendre toutes les mesu-res ncessaires pour protger les civils. Il sagit dune mission denvergure et complexe, mais cest nanmoins le type de mission fait sur mesure pour la Force arienne.

    Toutefois, cette mission comporte une diffrence importante par rapport aux autres missions : le commandant est Canadien; il sagit du Lieutenant-gnral (Lgn) CharlesBouchard, un officier suprieur de la Force arienne. Le Lgn Bouchard, qui dirige lensemble de lopration Unified Protector de lOTAN, est responsable de toutes les forces de lOTAN et des forces coalises charges de remplir le mandat de lONU. Environ 650 membres des Forces canadiennes participent lopration et sont rpartis comme suit: 50 militaires au quartier gnral (Force oprationnelle Naples), 250 bord du NCSMCharlottetown (Force oprationnelle Charlottetown) dot dun dtachement de Sea King bord, et 350 la Force oprationnelle Libeccio.

    La Force oprationnelle Libeccio est un exemple de puissance arospatiale expditionnaire que la Force arienne peut apporter en situation de conflit. Elle est dote de sept CF188Hornets, dun ravitailleur air-air CF150Polaris, de deux aronefs de transport CC130Hercules, et de deux aronefs de patrouille maritime CP140Aurora maritime. Sous le commandement du Colonel Alain Pelletier, la Force oprationnelle Libeccio fournit une gamme complte de capacits arospatiales telles que de la supriorit arienne, des frappes de prcisions et de la surveillance maritime, le tout solidement appuy par des ressources de transport local et de ravitaillement; une combinaison modeste, mais puissante. Si lon ajoute en plus cette force le Sea King bord du Charlottetown, la seule capacit de combat manquant lquation est laviation tactique et les vhicules ariens sans pilotes, lesquels sont trs actifs en Afghanistan.

    Laspect de la puissance arospatiale du Canada dans le cadre des oprations continues en Afghanistan et en Libye devra tre examin attentivement. Un tel examen permettra certes de recueillir les leons retenues et les perspectives sur ce qui sest pass lors des oprations de com-bats (elles seront sans aucun doute trs nombreuses), mais il permettra aussi de recueillir de telles donnes sur des domaines moins en vue comme lorganisation, le maintien en puissance, le soutien

    MESSAGE DURDACTEUR PRINCIPAL

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 MESSAGE DU RDACTEUR PRINCIPAL 5

    et linstruction. En jetant un bref coup dil aux deux thtres oprationnels, on pourrait en tirer lide gnrale que les diffrentes Forces ariennes sont engages dans leurs propres batailles: Dune part, en Libye, les chasseurs qui survolent le pays, les patrouilles maritimes ainsi que la prsence dhlicoptres dans les eaux territoriales et, dautre part, en Afghanistan, laviation tactique qui mne ses oprations. Toutefois, rien nest plus loign de la vrit; il est vrai que chacune de ces communauts doit se concentrer sur des rles et des responsabilits bien dfinis, mais ce nest pas ncessairement le cas pour les lments chargs dappuyer la Force arienne.

    Les deux missions ncessitent lapport des autres composantes de la machine bleue , notamment ladministration, le transport, lapprovisionnement, la maintenance, la police mili-taire, le renseignement et le personnel. Il ne faut pas oublier non plus les missions rgulires auxquelles nous participons au pays, notamment notre rle au sein du Commandement de la dfense arospatiale de lAmrique du Nord (NORAD), les dploiements dans le Nord, laide apporte la population canadienne et linstruction; ces tches sont toutes aussi intenses, et elles sollicitent lapport des composantes de soutien et oprationnelles. Tout cela ncessite un effort impressionnant duquel dcoulent les sentiments de fiert et daccomplissements, mais aussi un lot de stress et de tensions pour lorganisation, le personnel et les ressources.

    Comment russissons-nous effectuer les tches qui nous sont confies? Comment pouvons-nous faire encore mieux? Quelles rpercussions le rythme de nos oprations aura-t-il sur notre avenir? Ce ne sont l que trois questions auxquelles nous devons rpondre au moment dexaminer les oprations de la Force arienne en Afghanistan et en Libye. Procder un tel examen constitue une tche laborieuse, mais il sagit dun lment essentiel laccomplissement de notre travail.

    Cest ainsi quon slve aux toiles

    Major William March, CD, MA Rdacteur principal

    Liste des abrviations

    Lgn lieutenant-gnral

    OTAN Organisation du Trait de lAtlantique Nord

    ONU Organisation des Nations Unies

  • 6 XXX FALL 2009 VOL. 2, NO. 4

    THE CANADIAN AIR FRCE JOURNALTHE CANADIAN AIR F RCE JOURNALLETTRES LA RDACTION

    6 LETTRES LA RDACTION T 2011 VOL. 4, NO 3

    Monsieur le rdacteur principal,

    Je vous remercie davoir publi lexcellent rsum du Colonel Todd Balfe intitul : Lexer-cice Vigilant Eagle 2010 : une collaboration rvolutionnaire avec la Russie (volume 4, nu-mro 1). Jaimerais fournir des renseignements contextuels supplmentaires qui intresseront peut-tre vos lecteurs au sujet de cet vne-ment historique. Lorigine de VigilantEagle2010 (VE2010) remonte dcembre2005, au moment o le Gnral-lieutenant (Gn-lt) russe Igor Khvorov, commandant de la37e arme arienne et de laviation long rayon daction (LRA), visite le quartier gnral du Commandement de la dfense arospatiale de lAmrique du Nord (NORAD) et le Commandement du Nord des tats-Unis Colorado Springs. Tenant compte du fait quune telle visite navait jamais eu lieu auparavant, notre commandant, lAmiral Tim Keating, voulait donner aux Russes une preuve concrte de notre transparence et de notre volont daller beaucoup plus loin dans ce domaine. Il tenait aussi fournir une occasion pratique de nous entraner ensemble pour une cause commune: le contre-terrorisme.

    Par la suite, lors de ce qui devait tre une ren-contre de 20minutes visant proposer un exer-cice de coopration arienne entre le NORAD et la Russie, le soussign passe prs dune heure et demie aider clarifier nos objectifs dentrane-ment dans une atmosphre tendue trahissant clairement les extraordinaires possibilits quof-fre cette runion historique et un demi-sicle de tensions dues la guerre froide. De son ct, le Gn-lt Khvorov, qui se montre affable et pas-sionn tout au long de la runion, surprend tout le monde dans la salle en proposant dutiliser un de ses bombardiers surnomms ours comme avion pirat factice plutt que de louer un avion daffaires raction (qui simulerait un avion de li-gne Boeing757) pour servir de cible durant lexer-cice. Je pense quencore aujourdhui, personne ne sait quel point Khvorov tait srieux ou conscient des rpercussions dune proposition aussi trange. Toutefois, on convient de poursuivre la planification sans ide prconue relativement lavion qui sera utilis pour lexercice.

    Quoi quil en soit, le NORAD cre un Groupe de travail responsable des projets avec la Russie en janvier 2006 pour aider concrtiser un certain nombre dinitiatives lies cette visite. La premire dentre elles consiste tablir une ligne tlphonique scurise destine changer de linformation et (au besoin) amliorer la coordination entre le commandant du NORAD et le ministre de la Dfense russe. Les lignes tlphoniques commerciales non classifies qui seront installes aux centres de commandement de la Russie et du NORAD pour mener bien lexercice VE 2010 constituent manifestement une excellente premire tape vers latteinte de ces objectifs de communication stratgiques.

    Lexercice de vol en coopration entre le NORAD et la Russie est le deuxime objectif et comprend trois tapes: un exercice de planification sur table (qui aura lieu Ottawa), un exercice de poste de commandement et un vol dentranement rel. Un troisime but, qui est un des objectifs gnraux de lAmiral Keating, est damliorer la transparence des Russes en ce qui concerne les vols dentranement de laviation long rayon daction en extrme arctique. On espre que cette coopration en matire dantiterrorisme et de contre-terrorisme incitera un jour les Russes faire connatre lavance leur intention de mener des activits ariennes militaires dans les rgions de lArctique adjacentes aux espaces ariens amricain et canadien. Bien entendu, une telle coopration permettrait de diminuer considrablement les cots si les forces amricaines et canadiennes en tat dalerte taient avises au pralable.

    Dans le but datteindre tous ces objectifs ambitieux, une quipe de planification du NORAD visite le ministre de la Dfense russe en mai 2006. Toutefois, limmense potentiel dcoulant des runions entre Khvorov et Keating ne se ralisera pas, du moins court terme, comme le montre laccueil trs froid rserv aux interlocuteurs du NORAD Moscou. En fait, on a limpression que, si la guerre froide est termine, les soupons demeurent bien prsents. En outre, lenthousiasme des Russes en ce qui concerne lexercice de contre-terrorisme semble avoir diminu considrablement, ce qui a des

  • FALL 2009 VOL. 2, NO. 4 LETTERS TO THE EDITOR 7

    LETTRES LA RDACTION

    T 2011 VOL. 4, NO 3 LETTRES LA RDACTION 7

    Bonjour Bill,

    Jai t heureux de vous rencontrer samedi au Palm Springs Air Museum loccasion de lhom-mage rendu lAviation royale du Canada (ARC). Comme je vous disais, je suis encore trs fier davoir servi dans lARC durant ma jeunesse, de 1965 1968.

    Aprs avoir termin mon instruction de base St-Jean, au Qubec, jai eu le privilge dtre slectionn pour frquenter les tablissements de formation arienne pour radaristes Clinton et au camp Borden. Aprs avoir t diplm, jai t affect la Base des Forces canadiennes Trenton, o jai travaill sur les systmes radar des Hercules, des Buffalo et des Yukon. La formation subsquente que jai reue Trenton sur les radars de recherche a t un atout important pour mes perspectives davenir, mon aprs Force

    arienne. Aprs Trenton, jai t affect Rivers, au Manitoba, pour travailler sur le T33 et sur les quipements lectroniques de bord de diffrents hlicoptres de lArme de terre.

    Alors que jtais Rivers, la Force arienne suni-fiait et rduisait ses effectifs. Je me suis port volontaire pour quitter la Force arienne et jai t libr la fin de 1968. Vous ntes pas sans savoir que Rivers fermait ses portes et que le per-sonnel a t envoy Cold Lake, en Alberta, pour travailler sur les CF5, qui taient les chasseurs les plus rcents lpoque.

    Aprs ma libration de la Force arienne, jai travaill pour Northern Radio, une entreprise manufacturire en communication. Lentreprise tait situe Ottawa et semployait principale-ment la production de rpteurs pour chemins de fer. Ctait une excellente occasion de mettre

    rpercussions sur la planification. Plus inquitant encore, comme le mentionne le Colonel Balfe, linvasion de la Gorgie par les Russes deuxans plus tard retardera ces projets, mais pour moins dun an seulement, ce qui est remarquable.

    Enfin, je mempresse dajouter que linitiative de transparence du NORAD est dabord conue dans lesprit dun effort semblable men par lOrganisation du Trait de lAtlantique Nord (OTAN) lpoque : lInitiative sur lespace arien en coopration. Cette initiative est une dcision historique prise par le Conseil OTAN-Russie en 2002. Elle tablit un lien de confiance en envisageant un change de renseignements sur le trafic arien civil et militaire entre les pays de lOTAN et la Fdration de Russie. Elle a t de nouveau approuve par les ministres des Affaires trangres en avril dernier lors dune runion du Conseil OTAN-Russie Berlin et devrait tre applique plus tard cette anne. Les ministres conviennent plus prcisment de mettre en place un systme dchange dinformations et de favoriser la coopration pour ce qui concerne les questions relatives la sret de lespace arien, lobjectif tant, en particulier, de renforcer les

    capacits de lutte contre les menaces ariennes terroristes [traduction]. Idalement, dans ce contexte, le NORAD devrait trouver des moyens de reproduire des dispositions cls de cette initiative dans sa propre sphre de responsabilit. Jai hte den apprendre davantage ce sujet dans un prochain numro de la Revue de la Force arienne du Canada(RFAC).

    En rsum, la russite de lexercice VE 2010 ne tmoigne pas seulement de la clairvoyance de lAmiral Tim Keating, mais aussi de la persvrance des dirigeants du NORAD tous les chelons et des efforts remarquables investis par un nombre incalculable de planificateurs au cours des cinq annes ou presque qui ont t ncessaires pour mener bien ce projet. Bravo! Esprons que le prochain chapitre de cette noble tche soit dj en train de scrire.

    Sic itur ad astra.

    PatrickM.DennisColonel (retrait)Professeur auxiliaireDpartement de sciences politiquesUniversit WilfridLaurierWaterloo(Ontario)

  • THE CANADIAN AIR F RCE JOURNALLETTRES LA RDACTION

    8 LETTRES LA RDACTION T 2011 VOL. 4, NO 3

    Les lettres la rdaction sont les bienvenues et doivent tre accompagnes du nom, grade et poste de lauteur. Un numro de tlphone doit tre galement indiqu pour fin de vrification. Nous nous rservons le droit de rviser et mme dabrger un texte tout en prservant lobjectif principal de lauteur. Nous ne pouvons garantir la publication daucune lettre. Prire de faire parvenir les lettres par la poste, courrier lectronique ou tlcopie au bureau du rdacteur principal.

    Pour de plus amples renseignements, prire de communiquer avec le Rdacteur principal ladresse : [email protected]

    en pratique une bonne partie des connaissances sur les transistors et les circuits intgrs que javais acquises lors de mon passage lARC. Par la suite, jai dmnag Vancouver o jai dabord travaill comme technicien pour la Compagnie de tlpho-ne de la Colombie-Britannique (B.C. Tel) et ensuite comme directeur des services de rseau.

    lpoque, le domaine de la tlvision par cble commenait prendre de lexpansion, et jai t recrut par une grande entreprise de cblodistri-bution. Jai donc quitt B.C. Tel aprs 13 annes de service. Une fois de plus, jai dcid de faire confiance au destin, et jai commenc travailler en tant que vice-prsident (vp) des oprations pour Rogers. Cinq ans plus tard, jai accept le poste de vice-prsident et directeur gnral au sein dune plus petite entreprise prive, exploitant des systmes multiples, appartenant en partie Rogers; jai eu beaucoup de plaisir travailler dans un environnement dentreprise familiale. Par la sui-te, Rogers a fait lacquisition de lentreprise; quoi quil en soit, il sagissait dune occasion pour moi dobtenir un poste chez Shaw Communications, pour qui je travaille maintenant depuis plus de 21ans. Sous ma prsidence chez Shaw, lentreprise a connu une croissance fulgurante. Comme vous lavez peut-tre appris en lisant les journaux, lan-ne dernire, nous avons achet Canwest/Global pour un peu plus de 2 milliards de dollars. Cette acquisition a ajout du contenu notre gamme de socits de distribution comprenant des services Internet, de tldistribution, de communication par satellite et de tlphonie.

    Je serai toujours reconnaissant pour ce que ma apport mon service au sein de lARC, du point de vue du cheminement personnel. Je ne dirai jamais assez nos jeunes daujourdhui combien il est b-nfique de servir dans la Force arienne, ou dans toute autre composante des forces armes. Rien ne peut galer lapport dune telle exprience sur

    le plan de la discipline, du dveloppement et du sentiment dappartenance.

    En terminant, si je me suis adress vous au Air Museum, ctait pour vous exprimer toute ma recon-naissance envers lARC pour ce quelle a fait pour moi.

    Cordialement, Peter BissonnettePrsident et directeurShaw Communications Inc.

    RPONSE DE LDITEUR:

    Peter, jai t heureux de vous rencontrer au Palm Springs. Jaurais aim avoir plus de temps pour discuter avec vous, mais il en est ainsi lors dune rception.

    Vous me voyez ravi de savoir que votre exp-rience lARC a t gratifiante et mmorable. Je ressens la mme chose ce qui explique probable-ment pourquoi je suis rest dans la Force arienne pour plus de 33 ans. Jaime la vie et les dfis qui se dressent sur ma route tous les jours.

    De fait, le rsum de votre carrire me prouve que vous ntes pas non plus tranger aux dfis. Tout ce que je peux dire en tant que Canadien, cest que les gens comme vous mritent notre reconnaissance et notre respect, car, mon avis, vous avez grandement contribu faonner le tissu social et conomique du pays. Les emplois que vous et votre entreprise avez crs ont apport un soutien dinnombrables familles sur tout le territoire, leur permettant ainsi de grandir, de prosprer et de btir ce que je crois tre le meilleur pays du monde. Mes propos peuvent vous sembler clichs, mais cest ce que je ressens. Et si votre travail dans la Force arienne est lun des facteurs qui ont contribu votre succs et dvelopper votre capacit redonner au Canada, alors je pense que la Force arienne a russi sa mission.

  • COMMANDEZ VOS LIVRES MAINTENANT!

    POUR DES COPIES DE CES PUBLICATIONS, FAITES VOS DEMANDES LADRESSE SUIVANTE:

    [email protected]

    VENIR

  • Par le Major Franois Dufault, CD

    Conception photographique par le CGAFC

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 QUI EST LE PROPRITAIRE DE VOS COURRIELS? 11

    D e nos jours, ce serait un euphmisme de dire que le courriel est essentiel. Sans le courriel, bon nombre daffaires, y compris celles du gouvernement, seraient paralyses. Nous sommes fortement dpendants de cette mthode de communication, qui est souvent la seule que nous utilisons pour mener nos opra-tions quotidiennes. Il sagit dun excellent outil de travail qui nous permet daccomplir certaines tches rapidement et avec efficacit. Nous luti-lisons galement la maison pour communiquer avec nos familles et amis. Or, parfois, la limite entre lutilisation officielle et personnelle du courriel devient un peu floue, et nous utilisons notre courriel de travail pour des fins person-nelles. Le prsent article examine le caractre officiel de cet outil dont nous nous servons au quotidien, ainsi que la lgalit et les responsabi-lits qui sy rapportent.

    Le premier aspect analyser est la lgalit de la communication par courriel dans le cadre des affaires. Autrement dit, les courriels constituent-ils des documents juridiquement contraignants dans une relation de travail? La Loi uniforme sur le commerce lectronique, dont ladoption a t recommande par la Confrence pour lharmo-nisation en septembre1999 et qui sinspire de la Loi type sur le commerce lectronique de lOrgani-sation des Nations Unies1, 2, indique en substance quau Canada les communications lectroniques sont considres comme lquivalent fonctionnel des copies papier correspondantes.3 Pour que ce soit applicable, les documents lectroniques doi-vent respecter certaines rgles:4

    La validit et lapplicabilit des documents ne sont pas annules par leur caractre lectronique.

    Les parties impliques doivent pouvoir accder aux documents et en conserver une copie.

    La prsentation des renseignements doit tre reconnue par la loi.

    Lintgrit des renseignements doit tre fiable.

    La signature lectronique, qui doit identifier de manire fiable la personne qui lappose, satisfait lexigence lgale dune signature originale.

    Ainsi, si un gestionnaire de projet dun ministre ou dun organisme gouvernemental accepte par courriel une modification technique qui avait t demande par un organisme sous contrat, ce courriel prend force obligatoire com-me si le gestionnaire avait sign un formulaire papier. De ce point de vue, le courriel est loin dtre un outil de communication informel.

    Or, quen est-il des courriels personnels entre collgues qui nont pas pour objet le tra-vail? Sont-ils considrs comme informels? Des exemples aux tats-Unis (.-U.), documents en 2004 par Womack et coll., dmontrent clai-rement que certains employeurs se sont servis de courriels de nature personnelle pour mettre fin lemploi de certaines personnes.5 Dans tous ces cas, les employeurs ont utilis les renseignements contenus dans les comptes courriel de lentreprise pour justifier les renvois. Les employs ont tous maintenu quil sagissait dune invasion de la vie prive. Certains individus avaient mme protg leurs courriels personnels laide dun mot de passe afin de crer une barrire entre les cour-riels de travail et les messages personnels. Dans tous les cas, les tribunaux ont donn raison aux employeurs et dclar que les courriels ntaient plus considrs comme privs tant donn que lemploy les avait envoys volontairement par lintermdiaire du systme de lentreprise. Bien que ces cas soient survenus aux . U., des argu-ments pareils pourraient bien sappliquer au Canada. Par consquent, mme sil sagit de questions nayant aucun rapport avec le travail, le courriel nest pas considr comme un outil de communication informel.

    Dailleurs, les courriels de personnes appartenant un organisme peuvent engager la responsabilit de celui-ci. Il nest pas ncessaire que lexpditeur fasse partie de la direction de lorganisme pour que ce soit vrai. Dans une affaire bien relaye par les mdias, des employes de Chevron, aux . U., ont poursuivi en justice leur employeur pour harclement sexuel en 1995, car, selon elles, lentreprise avait cr un

  • 12 QUI EST LE PROPRITAIRE DE VOS COURRIELS? T 2011 VOL. 4, NO 3

    milieu de travail toxique pour les femmes ou navait pas su viter que cela soit ainsi. Lune des preuves principales tait un courriel distribu 25 employs mles de lentreprise qui donnait 25raisons pour lesquelles la bire tait prfrable aux femmes. Chevron a rgl laffaire en dboursant 2,2millions de dollars US. Voil un autre exemple de courriels qui sont loin dtre informels.

    Que font les organisations pour grer les risques lis aux courriels quenvoient ou que reoivent leurs employs? Pour la plupart, les organisations ont tabli des codes de conduite portant sur lutilisation du courriel. Ces codes sont composs dau moins lune des mesures suivantes:7

    restriction de lutilisation du courriel et dInternet des fins personnelles;

    politiques interdisant le harclement et les messages insultants, menaants ou illgaux, y compris ceux qui enfrei-gnent aux lois sur la protection de la vie prive et le droit dauteur;

    surveillance de lutilisation du courriel et dInternet;

    accs bloqu aux messageries lectroni-ques sur Internet;

    accs bloqu aux blogues externes et certains sites Web (p. ex., sites porno-graphiques, sexistes, racistes, marchands, de rseautage, de jeu).

    Examinons donc titre dexemple la politique de gestion du courriel du gouvernement du Canada.8 Les courriels portant sur les affaires du gouvernement sont considrs, selon cette politique, comme des documents et doivent donc tre sauvegards dans les archives du gouvernement du Canada. Ils doivent tre conservs pour veiller lintgrit de la mmoire institutionnelle du gouvernement 9, mais les courriels phmres et ceux de nature personnelle doivent tre effacs une fois quils ont servi leur objectif.

    Pour conclure, Neil Sherratt a propos, dans un article en 2007, dix aspects que tout utilisateur de courriel devrait prendre en considration:10

    Dautres personnes lisent vos courriels, pas seulement les destinataires.

    Dautres personnes dtiennent des copies de vos courriels.

    Vous tes risque et responsable juridiquement et financirement.

    Quiconque peut trs facilement modifier vos courriels.

    Quiconque peut trs facilement se faire passer pour vous.

    La livraison de courriels nest pas fiable.

    On peut facilement forcer les mots de passe.

    Votre entreprise est en danger; des rapports provenant du Royaume- Uni indiquent que 70 p.100 des infractions la scurit sont commises par les employs.

    Ni les systmes antivirus ou antipourriel, ni les pare-feu nassurent la scurit.

    Des accidents commis par des employs, comme peser sur le bouton rpondre tous et envoyer des renseignements exclusifs lextrieur de lorganisation, peuvent entraner des consquences graves.

    Finalement, il est prudent de prendre la mesure suivante concernant le courriel : ne jamais croire que le courriel est un moyen de communication informel. Lorsque vous pesez sur le bouton Envoyer , vous perdez votre droit de proprit et pouvez tre tenu responsable du contenu. De plus, votre courriel pourrait atterrir dans la messagerie de nimporte qui. Par consquent, faites toujours preuve de prudence lorsque vous communiquez par courriel. n

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 QUI EST LE PROPRITAIRE DE VOS COURRIELS? 13

    Le Major Franois Dufault sest enrl dans les Forces Canadiennes en 1994. Il a obtenu un diplme en gnie civil du Collge militaire royal du Canada et est pilote dhlicoptres de type CH146Griffon. Le Major Dufault est responsable des besoins lis aux CH146 Griffon la Direction Besoins arospa-tiaux9. Il poursuit galement des tudes temps partiel dans le cadre du programme de gestion en ingnierie lUniversit dOttawa.

    Abrviation

    . U. tats-Unis

    Notes1. Canada. Programme des services de dpt, Faciliter le commerce lectronique par l laboration de lois

    reconnaissant les documents et les transactions lectroniques, prpar par Margaret Smith (Division du droit et du gouvernement) 20novembre 2000. Sur Internet : http://dsp-psd.tpsgc.gc.ca/Collection-R/LoPBdP/BP/prb0012-f.htm (consult le 27 juin 2011).

    2. Fraser Milner Casgrain LLP, Doing Business in Canada (FMC Law), mai 2010, p. 70. Sur Internet: http://www.fmc-law.com/upload/en/publications/2009/DBIC_March2009.pdf (consult en anglais le 27 juin 2011).

    3. Il faut galement noter que certains documents et contrats, comme les testaments et les contrats de vente ou dachat de biens immobiliers, ne peuvent pas tre lectroniques. Voir Fraser Milner and Casgrain LLP, p.72.

    4. Ibid., p.71.

    5. L.Womack, D. E. Braswell et W. K. Harmon. Email Policy Enforcement: Techniques and Legality, Journal of Accounting and Finance Research, t2011, p.102-108.

    6. Ray Zambroski, Think before you send, Communication World, mai2006. Sur Inernet: http://www.thefreelibrary.com/ (consult en anglais le 27 juin 2011).

    7. J. M. Moore, Your E-mail Trail: Where Ethics Meets Forensics, Business and Society Review, vol.114, no2, p. 273-293.

    8. Canada. Bibliothque et Archives du Canada. Gestion du courrier lectronique au sein de ladminis-tration fdrale. Sur Internet: http://www.collectionscanada.gc.ca/gouvernement/002/007002-3008-f.html (consult le 27 juin 2011).

    9. Ibid.

    10. N. Sherratt, The dos and donts of email, NZ Business, vol. 21, no3, p.21-22.

    T 2011 VOL. 4, NO 3 QUI EST LE PROPRITAIRE DE VOS COURRIELS? 13

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  • PAR LE MAJOR BERNIE THORNE, CD, M.Sc.

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  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 15

    Larticle suivant est influenc par la thse de matrise de l auteur. Dans cette thse, l auteur a cherch dterminer pourquoi certains militaires russissent tudier temps partiel alors que dautres ny parviennent pas. Fait paradoxal, dans sa thse, l auteur soutient que les personnes les plus dynamiques et les plus motives taient celles qui avaient tendance ne pas terminer leurs tudes. Lorsquune charge de travail complte, une vie de famille, des activits personnelles et des tudes sont en concurrence pour l attention et les efforts de personnes trs motives, ces dernires peuvent spuiser si elles nont pas rduit leur charge de travail et que leur programme dtudes se rvle plus long que leur endurance. Le militaire qui chemine vers l puisement sexpose des cots, tant pour lui que pour l organisation. Cet article aurait pu avoir t rdig pour mettre les tudiants en garde contre les dangers de l puisement et exposer les comptences ou mesures dappui susceptibles de les prvenir; toutefois, la suite dune discussion avec le rdacteur, il est vident que cet article vise informer les responsables des orientations politiques des effets prjudiciables des programmes temps partiel dapprentissage distance et des faons de les amliorer.

    INTRODUCTION

    Les Forces canadiennes (FC) ne cessent dexiger un niveau dinstruction de plus en plus lev. Ds nos dbuts en tant que militaires de profession, la ncessit de former un bassin dofficiers ayant reu une ducation librale tait gnralement admise. En raison de lvolution croissante de la technologie, les FC sont tributaires de lenseignement suprieur si elles veulent avoir accs des comptences spcialises. Quant la complexit grandissante des mcanismes de contrle bureaucratique, elle exige une connaissance approfondie des thories de base, la mise en uvre et le respect des contrles ainsi que la conception de mcanismes, au besoin. Le public cible, qui ne se limite plus au corps des officiers, comprend les FC en entier. En englobant les FC dans leur ensemble, il sest largi de faon inclure une gamme de programmes qui ne sont normalement pas offerts par le systme dinstruction militaire.

    Les FC aident et encouragent leurs membres entreprendre des programmes dtudes. Une profusion de programmes daide financire aux tudes suprieures ont t mis sur pied, notamment le programme de poursuite des tudes suprieures et le Programme scolaire des rservistes. De plus, des initiatives ont t lances

    afin de relever le caractre officiel de linstruction militaire de haut niveau de telle sorte quelle soit quivalente la formation dispense par les universits civiles, dans la mesure du possible. Les programmes tels que le Programme dtudes militaires professionnelles pour les officiers, qui accorde des crdits universitaires, et le Collge dtat-major, qui permet de dcrocher une matrise vocation professionnelle par le moyen dune charge de travail accrue, sont populaires.

    Par ailleurs, comme une importance croissante est accorde aux comptences avances dans le cadre de certains postes, mtiers et grades, les militaires accordent une certaine valeur au diplme dtudes. Lvaluation de lducation par les conseils de promotion aux fins de lavancement professionnel, des affectations et de laccs des cours trs recherchs se rpand un rythme lent, mais constant. Les effectifs civils accordent aussi de limportance aux titres de comptence, et la possibilit dentamer une deuxime carrire satisfaisante compte souvent parmi les motivations, tout comme le dsir de faire ses preuves ou de samliorer.

    Puisque les FC ne permettent pas tous leurs membres datteindre le niveau dinstruction quils souhaitent pendant les heures de travail, plusieurs programmes ont t crs pour parrainer en partie les militaires qui souhaitent entreprendre des tudes pendant leur temps libre. Par exemple, jai obtenu ma matrise dans le cadre du programme de poursuite des tudes suprieures. Un programme plus rcent, le Programme scolaire des rservistes, est maintenant en place. Ces programmes offrent de laide financire aux participants qui poursuivent leurs tudes pendant leur temps libre tout en continuant travailler. Dans un milieu o les affectations et les missions surviennent presque sans pravis, de nombreux militaires optent pour la mthode de lapprentissage distance afin davoir la chance de terminer leur programme dtude.

    RisquesLducation est un dsir partag la fois par

    les FC en tant quorganisation et les militaires qui souhaitent y avoir accs. En temps normal, disput par un grand nombre de militaires,

  • 16 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    laccs aux programmes entirement financs (temps et frais) fait lobjet dune chaude lutte. Les militaires retenus mettent leur travail de ct pendant un an ou deux pour se concentrer sur leurs tudes. En gnral, on sattend ce quils mettent en pratique les connaissances et les comptences acquises ds leur retour au travail. En raison du rythme des oprations actuel et des pnuries continues de personnel, il est difficile daccorder aux militaires la priode de congs dont ils ont besoin pour retourner sur les bancs dcole . Le soutien financier, lui seul, est beaucoup plus facile obtenir, mais la poursuite dtudes suprieures par lapprentissage distance, paralllement une carrire et une vie familiale, reprsente une entreprise tellement dangereuse que les risques et les contrecoups doivent tre pris en considration avant de se lancer.

    Le risque dabandon du programme dtudes est beaucoup plus lev pour lapprentissage distance que les cours en salle de classe. Daprs lanalyse de certains ouvrages, les rsultats les plus optimistes montrent un taux dattrition suprieur de 10 20p.100 seulement celui de lenseignement en classe traditionnel.1 Cependant, la plupart des tudes prsentent des perspectives plus pessimistes. Sparks et Simonson indiquent des taux dattrition de 40 50p.100 plus levs.2 Quant Menager-Beeley, il estime que le taux dattrition est de 20p.100 pour lenseignement traditionnel, comparativement 50 p. 100 pour lapprentissage distance.3 Ltude la plus accablante fait tat dun taux de passage de seulement 44,2 p. 100 pour lapprentissage distance.4 Combins, ces rsultats suggrent que le taux dabandon se situe entre 20et 50p.100 pour lapprentissage distance, lequel est beaucoup plus lev que celui de lenseignement en classe traditionnel.

    Malheureusement, aucune des tudes susmentionnes ne tient compte dun facteur dterminant dans cette discussion: la diffrence entre les professionnels qui continuent travailler et qui tudient pendant leur temps libre seulement et les personnes qui ne travaillent pas du tout ou qui travaillent temps partiel tout en allant lcole. La seule tude ayant pris en considration ce facteur a rvl que 68p.100des professionnels qui tudient le soir

    ou la fin de semaine sont beaucoup plus risque dabandonner leur programme dtudes, contre 18p.100 des tudiants qui travaillent seulement pour payer leurs tudes.5 Les personnes menant une carrire courent 3,8 fois plus de risques dchouer que les simples tudiants. La synthse des rsultats de ces tudes dresse un portrait sombre de la situation: le taux dabandon total dun programme gnrique dapprentissage distance est de 20 50p.100, et le professionnel en emploi est 3 4 fois plus susceptible de compter parmi les tudiants qui chouent. Ainsi, les membres des FC qui travaillent et qui sinscrivent un programme dapprentissage distance sont trs risque de ne pas terminer ce dernier.

    Les frais engags par les militaires qui participent un programme dapprentissage distance tout en conservant leur emploi sont considrables. Dans lventualit dun chec, ils pourraient tre obligs de rembourser le financement octroy (jusqu 25 000 $). Le service obligatoire est impos dans certains programmes, indpendamment de la russite ou de lchec du militaire. Les tudiants des FC que jai interviews trouvent tous du temps pour tudier dune faon similaire. Cest tout dabord leur temps libre (consacr la pratique de leurs passe-temps, la dtente, lexercice physique et au sommeil) qui est grug, suivi du temps pass en famille. Dans plusieurs cas, ce vol de temps est tellement grave et prjudiciable quils le qualifient d empitement . Comme ces programmes durent normalement de deux cinq ans, les militaires doivent souvent composer en mme temps avec des affectations, des promotions, des missions et larrive de nouveaux membres de leur famille. Le stress qui en dcoule, sil se prolonge pendant des annes, risque dentraner des effets long terme sur la motivation et mme la sant.

    La plupart du temps, je faisais mes travaux scolaires une fois quils taient couchs [...] Je travaillais de 23 2h ou mme de 23 3h du matin, puis je me levais 6ou 7 h pour aller travailler le lendemain [...] Le fait de ne pas avoir termin [mon programme] me pse tous les jours. Cela me fait littralement souffrir tous les jours.6

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 17

    Mme sil est rare que des heures de travail soient consacres ltude, il nest pas draisonnable de supposer que le degr de stress physiologique et psychologique rduit le rendement au travail (bien que cette mesure ne soit pas prise en considration par la prsente tude). Comme les militaires saperoivent du prix queux et leurs familles doivent payer, il est raisonnable de sattendre du ressentiment envers les FC. Maintenu pendant des annes, ce degr de stress peut entraner un puisement professionnel qui ne se soigne pas court terme, mme lorsquil est reconnu, et une quantit deffets nfastes sur le rendement.

    TUDEContexteLa prsente tude sefforce de dgager ce

    qui permet certains adultes actifs de terminer des programmes dapprentissage distance de niveau suprieur, contrairement dautres. Il a t dtermin que les adultes actifs qui dcident dentreprendre un programme dtudes sont trs risque de labandonner. Donc, limportance de cette tude est vidente pour ces adultes. Toutefois, les FC et les tablissements denseignement devraient manifester un vif intrt pour cette

    question. Outre leur proccupation morale lgard de ltre humain, les FC ont tout intrt ce que leurs membres acquirent des comptences et des qualifications pousses. Un grand nombre de motivations (le sentiment de comptence, par exemple), qui sont susceptibles dtre transposes toutes les activits et tous les objectifs de la personne, peuvent amliorer (ou altrer) le rendement au travail. Quant aux tablissements denseignement, ils cherchent amliorer leur rputation et, consquemment, recrutent et forment plus dtudiants. La prsente thse pose la question suivante : quest-ce qui permet certains adultes actifs de terminer un programme dapprentissage distance de niveau suprieur, contrairement dautres?

    En ce qui concerne la thorie de la motivation, il existe deux principales coles de pense. Les thories des besoins (ou du contenu) mettent laccent sur les dsirs et les besoins qui motivent lhumain. Le modle hirarchique des besoins de Maslow en est un exemple connu. Les thories cognitives (ou relatives au processus) forment lautre cole de pense majeure, qui tente dexpliquer comment nous pensons, dcidons, agissons, ragissons, changeons, etc. Afin de dresser un portrait complet de la

    Photo FC : Cplc Angela Abbey

  • 18 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    motivation, les deux coles de pense doivent tre tudies. Chacune des centaines de thories de la motivation contient une part de vrit, mais nous devons trouver celle qui convient le mieux afin dexpliquer ce qui arrive aux tudiants et comment amliorer les rsultats.

    Mthodologie Pour rpondre la question que pose ltude,

    nous devions trouver laquelle des thories de la motivation expliquait le mieux la voie du succs ou de lchec pour pouvoir dterminer quand, o et comment intervenir pour offrir la meilleure chance de russite. Compte tenu des centaines de thories et de sous-thories qui appartiennent ces coles, la tche de limiter ces thories ou den choisir une des fins danalyse pourrait sembler impossible.

    Heureusement, la majorit des thories sont similaires. Elles expliquent essentiellement les mmes lments, qui interagissent de faon lgrement diffrente, ou mettent laccent sur un aspect plutt quun autre. Une tude qui se penche sur tous les lments possibles et leur interaction dans le cas de chaque sujet laide dentretiens approfondis devrait nous permettre de nous limiter quelques thories expliquant bien la cl du succs dans ce groupe particulier.

    Pour tudier la motivation, il est prfrable deffectuer un chantillonnage alatoire, cest--dire de choisir au hasard des personnes dans un groupe dtude cibl. Pourquoi? Les personnes les plus dmotives sont beaucoup moins enclines se porter volontaires. Il a t ncessaire dobtenir lapprobation du comit dexamen des sciences sociales pour mener une tude parmi les membres des FC, et des questions lies la protection des renseignements personnels nous ont empchs davoir directement accs aux dossiers et aux personnes. Le personnel de lAcadmie canadienne de la Dfense a gentiment contribu ltude en envoyant des demandes environ 200 tudiants dans le but de recruter des volontaires. Sur la quarantaine demploys qui se sont proposs, 13taient des sujets acceptables. Comme il a fallu renoncer un chantillonnage au hasard, il est important de prendre note que les pires cas nont probablement pas t entendus.

    RsultatsLa prdiction selon laquelle de nombreux

    lments de motivation taient saps et menaient labandon des programmes dtudes sest rvle fausse. Les besoins (les avantages, les comptences et la reconnaissance) des personnes ayant chou taient toujours prsents et les aspects des processus mentaux, ou cognitifs, les plus importants pour la motivation (le sentiment de comptence, le contrle, etc.) demeuraient vigoureux.

    Les membres du groupe sujet se sentaient extrmement efficaces et comptents, et mme lchec lissue de plusieurs annes dtude navait pas amoindri ce sentiment. La matrise du processus dapprentissage sest manifestement avre un avantage motivationnel, mais le groupe na pas cit le manque de contrle du processus dapprentissage comme un dtracteur majeur de la motivation. Lincapacit maintenir un quilibre entre des objectifs a t mentionne comme lun des principaux motifs de perte de contrle. Les membres ont voqu leur engagement lgard de leur objectif scolaire, lequel dcoulait de leurs besoins, compte tenu des cots et des avantages. Les changements de vie quils ont subis de faon rapide et inattendue ont accru leur difficult maintenir lquilibre souhait entre le travail, les tudes et la famille. Ces changements de vie nont cependant pas t cits comme principal motif de leur perte dquilibre.

    Plus intressant encore, certains dentre eux taient trs dsireux datteindre leur objectif en matire dducation et semblaient ressentir le besoin dexceller bien au-del du niveau requis pour se raliser. Ils se sont exposs des rpercussions seulement pour combler leur dsir de faire leurs preuves. Peu importe la raison, une partie du groupe sujet risquait de dployer tellement defforts et daccepter tellement de stress pendant des priodes prolonges que je me suis vu contraint de considrer l puisement professionnel comme tant la cause de leur manque de persvrance.

    Lvaluation de tous les lments de la motivation a permis de dgager provisoirement les facteurs qui engendraient le plus de risque dpuisement professionnel. Lorientation vers un but daccomplissement, qui renvoie la tendance

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 19

    naturelle de lhumain poursuivre les buts quil sest fixs, est un trait extrmement stable. Les trois types dorientation sont les suivants : lapprentissage, le sentiment de comptence et la peur de lincomptence. Les orientations de lapprentissage et du sentiment de comptence peuvent tre adoptes simultanment diffrents degrs. Lorientation de lapprentissage amne une personne chercher des occasions de se perfectionner et de spanouir. Comme on pouvait sy attendre, tous les sujets qui ont entrepris volontairement un programme dtudes taient trs orients vers lapprentissage. Les orientations du sentiment de comptence et de la peur de lincomptence ont trait la motivation de la personne au regard des autres. La peur de lincomptence pousse une personne viter les situations o elle pourrait tre compare dfavorablement ou qui comportent un risque. Naturellement, les sujets ne montraient aucun signe de cette orientation. Cependant, lorientation du sentiment de comptence tait la seule caractristique variable.

    Je savais quen minscrivant un programme dtudes suprieures temps plein, je naurais aucune chance dtre promu pendant un certain temps. Probablement que ma promotion au grade de major aurait t retarde [...] On veut obtenir les meilleures notes possible, pour ne pas que ce soit de lnergie gaspille. Les regards taient braqus sur moi. Jai fini premier dans la cohorte des 9000tudiants la matrise lAMU.7

    Une orientation marque vers le sentiment de comptence incite une personne chercher des occasions stimulantes de se mesurer aux autres et de dmontrer sa comptence ainsi quun sentiment daccomplissement. En thorie, la combinaison qui stimule le plus lexcellence et laccomplissement est forme du dsir ardent dapprendre et de prouver sa comptence. Les

    personnes orientes vers ces buts possdent des traits qui les poussent simposer des tches ardues et risques au travail. Nanmoins, la prsente tude rvle que cette combinaison les a menes se fixer des objectifs professionnels et scolaires ambitieux et refuser de renoncer, mme lorsque ces derniers perturbaient gravement leur vie pendant plusieurs annes.

    puisement professionnelLpuisement professionnel est caus par

    une forte motivation et laccomplissement defforts considrables dans le but de rpondre des besoins cruciaux. Nous souhaitons tre stimuls et trouver un exutoire utile pour nos capacits et notre nergie. Si nous rentrions la maison aprs avoir seulement fait ce que lon nous demande au travail, lpuisement professionnel nexisterait pas. Lpuisement professionnel peut perptuer un cercle vicieux. Le dtachement

    cynique prouv lgard des buts et des activits ainsi que la fatigue chronique empchent presque la personne de se rtablir, puisque les ressources dont elle a besoin pour se dgager disparaissent sans que les conditions ayant caus lpuisement professionnel changent.8

    Avec du recul, je narrive pas croire que je men suis sorti. Physiquement, jtais sur les genoux, je dois dire. Je suis tomb malade un moment donn.9

    Burisch a dcrit de faon dtaille un modle dpuisement professionnel comprenant une unit danalyse de base, appele un pisode daction . Lpisode daction pourrait tre considr comme une action particulire qui a un but, un dbut et une fin. La dure de lpisode daction nest pas prcise, mais, en pratique, elle va de quelques minutes des dizaines dannes. Les pisodes daction peuvent semboter de faon hirarchique, et la plupart des personnes vivent plusieurs pisodes daction un moment donn. Lpisode daction dbute lorsque la perception dune situation suscite des motivations et se

    MON POUSE A VRAIMENT ESSAY DE

    MOFFRIR DU SOUTIEN, MAIS, AU

    FOND, JAI ABANDONN MA FAMILLE PENDANT

    DEUX ANS. CTAIT TERRIBLE ET JE NE LE

    REFERAIS JAMAIS.

  • 20 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    traduit par la prise dun engagement lgard dun avantage ou dun but. Lacteur planifie et se cre des attentes quant aux besoins, au temps, aux ressources, aux avantages possibles et aux risques deffets secondaires ngatifs. Si laction est concluante et que la personne obtient lavantage dsir ou atteint son but sans y consacrer plus de ressources que prvu, lpisode daction est considr comme tant non perturb, ce qui est improbable pour lensemble des avantages, lexception des plus simples.10

    Lorsque les choses ne se droulent pas comme prvu, lpisode daction est perturb. Il se peut que le but soit bloqu (motivations contrecarres), que des difficults imprvues exigent un investissement plus grand que ce quoi lon sattendait (obstruction du but), que le but soit atteint sans que les rsultats soient la hauteur des attentes (rcompense insuffisante) ou que des rsultats ngatifs inattendus annulent une partie ou la totalit des avantages (effets secondaires ngatifs et inattendus). Ces perturbations provoquent un stress que Burisch qualifie de premier ordre ou de deuxime ordre. Lorsquun pisode daction est perturb, le stress de premier ordre se fait sentir initialement, et lacteur tente de remdier la situation. Peuvent ensuite venir le stress de deuxime ordre et lpuisement professionnel si les nombreuses tentatives faites pour corriger la situation sont infructueuses. Il nexiste plus de portes de sortie ni de filets de protection. En rgle gnrale, le stress de deuxime ordre cause un sentiment de perte de matrise. Dans certains cas, lorsque sa vision du monde ne correspond pas la ralit, lacteur peut amliorer ses comptences une fois quil la intriorise. La tentative dadaptation, si elle se solde par un chec, peut entraner lpuisement professionnel. Par ailleurs, une incapacit sadapter peut modifier considrablement les motivations, ce qui pourrait avoir les rsultats suivants : la planification est excessivement perfectionniste, la panique rend la planification inadquate, une raction remplace la planification et les aspirations diminuent. Lacteur risque de perdre son sentiment dtre efficace. Certaines personnes sont prdisposes lpuisement professionnel, et il est possible quelles surestiment systmatiquement leurs

    capacits ou la joie engendre par des pisodes daction satisfaisants, tout en sous-estimant ou ngligeant les rpercussions ngatives.11

    Autant Grasha que Savickas tablissent une distinction entre les mcanismes de dfense (frustration ou mcanisme msadapt) et dajustement (constructifs ou adaptatifs) en ce qui concerne le stress.12 Ils considrent que les mcanismes de dfense, notamment la rgression, la fixation ou le repli sur soi-mme, comprennent toujours un certain niveau de dformation ou daveuglement et sont malsains long terme. Les mcanismes dadaptation englobent les actions suivantes : obtenir de linformation, demander de laide, rsoudre un problme, reconnatre ses propres sentiments et fixer de nouveaux buts. Ces mcanismes et ces stratgies peuvent sapprendre et, par consquent, ils permettent dintervenir de faon efficace.13

    Lorsquelle se trouve dans une situation qui pourrait aboutir lpuisement professionnel, la personne doit utiliser des outils dadaptation efficaces ds le dpart. Malheureusement, un grand nombre de programmes dapprentissage distance noffrent pas les relations ni les rseaux de soutien ncessaires pour demander de laide. En outre, la personne est gnralement beaucoup plus avance (dans le domaine dtudes donn) que ceux qui lentourent. Le seul mcanisme dadaptation efficace la porte dune personne autonome consiste reconnatre la situation relle et se fixer des buts raisonnables (au lieu dtre aveugle ou de faire une fixation). Lorientation du sentiment de comptence, si elle est marque, rduit la disposition du sujet demander des jours de cong ou un volume de travail moindre parce quil est port prouver quil est la hauteur du dfi. Il est trs regrettable que les personnes les plus enclines se fixer des buts nombreux et ambitieux sont les moins disposes avoir recours des mthodes dadaptation efficaces. la place, la fixation simpose comme norme, et latteinte des buts est une question dendurance.

    Mon pouse a vraiment essay de moffrir du soutien, mais, au fond, jai abandonn ma famille pendant deux ans. Ctait terrible et je ne le referais jamais.14

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 21

    Ceux qui empruntent cette voie et qui sont atteints dune pathologie affrente lpuisement professionnel souffrent cruellement. Les effets nfastes que subissent le respect de soi, la qualit de vie ainsi que la volont ou la capacit de faire des efforts supplmentaires pour les FC sont terribles chez les personnes les plus motives. Plusieurs sujets avaient commenc songer quitter les FC ou y songeaient srieusement. La majorit des sujets avaient tabli comment ils allaient restaurer lquilibre relativement leur famille et leur personne. Ces derniers taient beaucoup moins susceptibles daccepter de nouvelles exigences professionnelles importantes. Ce problme est aussi grave pour les FC que la personne mme. Heureusement, des mesures peuvent tre prises pour rduire lpuisement professionnel. Il a t prouv quil est possible dapprendre sadapter efficacement, et la politique en matire dducation peut tre rvise de faon aider offrir les services de soutien les plus cruciaux.

    En apart, je suis parti en mission Kandahar pendant six mois, priode pendant laquelle jai interrompu mes tudes. Malgr les

    difficults que posait la mission, le relchement du stress et de la pression ma relativement donn limpression dtre en vacances, une excellente occasion de faire le plein dnergie. Les FC se soucient de la qualit de vie et ne permettent pas leurs membres denfiler successivement les missions sans passer suffisamment de temps la maison . temps partiel, les tudes suprieures peuvent durer de deux septtemps

    sans interruption. Par bien des cts, elles sont aussi nfastes que les missions, voire pires, pour le militaire et sa famille. Pourtant, le militaire qui poursuit ses tudes ne bnficie daucune surveillance ou protection.

    RECOMMANDATIONSIl est crucial que les dcideurs comprennent

    la menace qui plane sur les militaires et les FC lorsquils les encouragent entreprendre des tudes pousses tout en continuant travailler. Il est difficile den valuer les rpercussions, puisque le militaire change graduellement pendant plusieurs annes. Nanmoins, les changements sont considrables. Ladoption des recommandations ci-dessous devrait rduire lincidence et la gravit de lpuisement professionnel, sans toutefois le prvenir dans tous les cas. Le programme doit convenir autant aux militaires qu lorganisation pour que les risques soient justifis.

    Lutilit du programme, sil porte explicitement sur le travail du militaire, est vidente, et lducation sen voit grandement amliore. Selon les principes de lducation des

    adultes, il est important dappliquer la thorie ds que possible. Un milieu de travail en harmonie totale avec un domaine dtudes offre des expriences riches qui renforcent la formation et permettent aux tudiants de discuter de lapprentissage avec leurs pairs, ce qui peut amliorer le milieu de travail. Un rseau de soutien (lment important dun mcanisme dadaptation efficace) est trs susceptible de se crer.

    Photo FC : Sgt Eileen Redding

  • 22 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    Formation au dbut du programme dtudesLa formation des tudiants potentiels avant

    et pendant leurs tudes est peut-tre llment le plus dterminant dans la prvention de lpuisement professionnel. Dans chaque rgion, des confrences ducatives sont prsentes et des relations sont tablies avec un officier de slection du personnel, qui est indispensable la ralisation de plans dapprentissage personnaliss et aux procdures dinscription divers programmes. Il est possible de mettre profit ces confrences et ces relations pour donner une formation essentielle et offrir une occasion aux diplms de dresser un compte rendu de leur travail et aux tudiants de chercher ou dexaminer des suggestions de thse, etc. Si les confrences ne relvent pas du domaine de lofficier de slection du personnel, il est probable que les tudiants soient prts en organiser lchelle rgionale, sils y sont autoriss.

    La plupart des sujets ayant particip ltude ont mal valu les efforts et le temps quils devraient consacrer leurs tudes ainsi que les rpercussions sur eux-mmes et leur famille. Cette sous-valuation est probablement en partie attribuable la dficience de leur capacit prendre des dcisions, mais aussi la dsinformation. Le nombre dcoles qui soutiennent quune charge de travail de dixheures par semaine pendant deuxans permet dobtenir un diplme de matrise est tonnant! Les coles doivent faire la promotion de leur produit . La majorit des tudiants temps plein qui nont aucune distraction et qui ont les ressources et le soutien requis porte de main doivent consacrer de 40 60heures par semaine leurs tudes pendant plusieurs annes. Les rcits des anciens tudiants et, en particulier, les tmoignages des diplms rcents aideraient clarifier les inconvnients probables et encourager la prise de dcisions plus claires.

    La plupart des bases offrent dj des cours tels que la lecture rapide et la rdaction. Le fait de ne pas avoir frquent le monde scolaire pendant un certain nombre dannes pose un obstacle initial majeur ceux qui retournent aux tudes. Les anciennes habitudes et aptitudes sont rouilles ou perdues, mais un grand nombre

    dentre elles sont aussi dsutes. Tous ceux qui ont fait de la recherche universitaire pour la dernire fois au moyen de classeurs de fiches et de microfiches auront toute une surprise! Par consquent, il est important dencourager les futurs tudiants avoir recours des moyens de rafrachir ou dacqurir des comptences essentielles et suivre un cours ou deux luniversit pour schauffer avant de sauter pieds joints dans un programme dtudes.

    Crer une communaut dont les membres se trouvent tous dans la mme situation procure non seulement un rseau de soutien social, mais aussi un bassin de personnes qui ont fait face ou risquent de faire face des difficults similaires. Tous les tudiants apprennent surmonter des problmes particuliers et, leur tour, leurs problmes deviennent un moyen dapprentissage pour les autres. Un officier de slection du personnel local qui fait office de facilitateur permet de dgager les lacunes des politiques, des coles, des programmes ou des units. La dtermination des lacunes constitue la premire tape dun processus damlioration continue.

    La formation qui est peut-tre la plus importante consiste encourager ladoption de mthodes dadaptation efficaces qui aident corriger les situations auxquelles les tudiants devront probablement faire face et reconnatre celles qui risquent dtre dlicates. Les mthodes dadaptation comprennent les suivantes : demander de laide (prendre des jours de cong, demander quelquun de passer du temps avec les enfants, etc.) et revoir les buts tablis (accepter des normes de travail infrieures et reporter un projet ou une session). Il serait important dutiliser des exemples rels pour faire comprendre aux personnes qui nont pas encore t exposes ces facteurs de stress le danger des comportements inefficaces comme faire une fixation (accrotre le niveau deffort en rduisant le nombre dheures consacres au sommeil ou la vie de famille et planifier de faon obsessive), avoir une raction qui remplace la matrise de soi et fuir lactivit pratique sans prendre consciemment la dcision de changer de buts. La mesure du degr dorientation vers laccomplissement permettrait certains tudiants de comprendre pourquoi ils sont

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 23

    prdisposs lpuisement professionnel et mieux les prparer ragir de manire efficace.

    Mesures de soutien prvues par la politique en matire dducationCertaines parties de la politique en

    matire dducation sont actuellement plutt inquitables. Aucun financement nest prvu pour les exigences relatives aux internats, notamment les frais de dplacement ou de subsistance, ce qui limite le choix de programmes pour ceux qui ne souhaitent pas assumer personnellement les cots affrents. En outre, par suite dune affectation, il arrive que des tudiants engagent des dpenses imprvues sils sont obligs de retourner ce qui tait une cole locale. Certains commandants reconnaissent cet inconvnient et leur accordent un service temporaire de faon ce que les frais de dplacement et de subsistance des tudiants soient pris en charge et ce que ces derniers ne prennent pas de cong ou prennent des congs en combinaison avec des dplacements dfrays. Un montant daide financire quitable pour les internats devrait tre tabli et octroy tout le personnel de la mme faon.

    De plus, les commandants sont libres de dcider sils accordent des congs dtude ou non au cours dune anne donne. Annuellement, le nombre de jours maximal permis est de 20, mais certains commandants accordent plus de temps encore, comme un jour par semaine pour tudier pendant toute lanne. La formation dtat-major dans le cadre dun programme dapprentissage distance est un exemple courant de certains commandants qui accordent beaucoup de congs, tandis que dautres nen accordent aucun. Ceux qui occupent les postes les plus chargs et qui ont le plus besoin de soutien sont peu susceptibles dobtenir des jours de cong. En outre, les affectations annulent un grand nombre dententes prises avec les commandants. Un niveau de soutien quitable doit tre tabli afin de rendre les tudiants admissibles des congs dtude et au financement de leur internat. Comme le cong de maternit, il ne serait pas obligatoire de prendre tous les jours de cong prvus, mais ces congs ne devraient pas tre refuss. De surcrot, le cong dtude doit peut-tre tre encourag, puisque les personnes

    les plus dsireuses de faire leurs preuves et les plus prdisposes lpuisement professionnel sont les personnes les moins susceptibles de demander des jours de cong.

    Le fait que les programmes ont diffrentes exigences en matire de grade reprsente un autre aspect injuste de la politique. Le programme de poursuite des tudes suprieures, par exemple, sadressait seulement aux officiers. Si elles souhaitent vraiment tre une organisation apprenante et tre composes de militaires qui apprendront pendant toute leur vie, les FC doivent examiner ou rexaminer quelques aspects de leur politique. Les adultes recherchent la formation dont ils ont besoin pour spanouir et tre comptents. Le blocage de laccs une formation dsire est un facteur de dmotivation majeur pour des effectifs axs sur le savoir. Les connaissances spcialises enseignes dans le cadre de programmes dtudes suprieures sont de plus en plus requises tous les chelons. Enfin, comme le march de lemploi externe deviendra plus rigoureux au cours des prochaines annes, il sera utile aux FC dapprendre mieux perfectionner et faire progresser linterne ses militaires les plus mritants et brillants.

    Les rgles sur la libration restreinte et le remboursement de certains programmes de financement sont assez dsquilibres. La libration restreinte dun mois pour chaque tranche de 2000$ est plutt normale; toutefois, la libration restreinte nest pas permise avant lobtention dun diplme dans certains programmes. Par exemple, la libration restreinte peut dbuter de deux septans aprs le dbut dtudes temps partiel. Les FC profitent de lavantage apport par les comptences nouvellement acquises, tandis que les militaires sacrifient essentiellement leur temps libre et le temps quils consacraient leur famille pour tudier. Cette injustice a t reconnue. Certains programmes, comme le Programme scolaire des rservistes, nimposent aucune condition relativement la libration restreinte. Cest un pas dans la bonne direction, mais les divers programmes doivent tre quitables dans lensemble. Je me suis entretenu avec certaines personnes qui navaient pas termin leurs tudes et qui taient certaines de ne jamais les terminer,

  • 24 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    mme aprs des annes dtude et de travail. ce stade, elles envisageaient dannuler leur inscription afin dtre en mesure daccomplir leur service obligatoire et de prendre leur retraite. Il est dommage que tout le travail accompli et les comptences acquises soient gaspills au moment de la retraite.

    La vie militaire est caractrise par des affectations de nouveaux postes (dont certains sont beaucoup plus exigeants que dautres), des promotions des postes comportant de nouveaux niveaux de responsabilit, des dparts la guerre ou des missions de maintien de la paix, des priodes de travail intense, etc. Ces changements de vie peuvent entraner linterruption des tudes entreprises. Dans la plupart des programmes dapprentissage distance, les tudiants bnficient dune certaine latitude quant lachvement des tudes. La perte de leur vitesse de croisire est la principale difficult qui se pose pour eux. Sils souffrent dpuisement professionnel et ne russissent pas atteindre leur objectif en matire dducation pour des raisons militaires, ils risquent dabandonner leur programme dtudes de faon subconsciente sans lavouer consciemment ou annuler leur programme. cause du stress supplmentaire caus par le remboursement de laide financire, les rgles sur la libration restreinte, limpression dtre vu comme un rat, etc., il est trs facile de fermer les yeux sur le problme. Cependant, ce nest pas une mthode de gestion du stress efficace. Cette boule dinquitude persiste, volant une partie de ltudiant sa famille, aux FC et lui-mme. Les FC devraient tre prtes accepter des retards dans lachvement des programmes et des annulations. Lobligation de rembourser laide financire et les priodes de libration restreinte devraient tre abolies pour les programmes dapprentissage temps partiel. En outre, ladministrateur du programme daide financire devrait effectuer le suivi de faon active des retards par rapport au programme. Permettre un militaire de mettre de ct son programme pendant un an ou plus ne laide en rien. Une intervention est ncessaire, quelle vise le sortir de son inertie ou lui recommander de revoir ses buts, normalement afin quil abandonne ses tudes.

    CONCLUSIONLes militaires qui entreprennent un

    programme dtudes suprieures distance tout en continuant travailler sont trs risque de causer des prjudices leur famille et leur personne. Les FC courent le risque que les militaires qui sont les plus motivs et qui incarnent les valeurs quelles dfendent souffrent dpuisement professionnel. une poque o lorganisation et les militaires ncessitent de plus en plus de qualifications officielles, nous continuerons probablement encourager nos membres poursuivre leurs tudes. Les quelques lus recevront une aide financire pour leur formation entire, quils suivront pendant les heures de travail, tandis que les autres sacrifieront le temps quils passaient habituellement en famille pour tudier.

    De bonnes tudes aident un militaire spanouir paralllement son cheminement de carrire et accroissent les possibilits doccuper un emploi satisfaisant au sein des FC et aprs sa libration. En outre, elles permettent au militaire doffrir un meilleur rendement dans le cadre de son emploi actuel ou futur, renforcent le cadre rgissant les postes suprieurs et montrent lensemble de la population canadienne que les FC sont un excellent endroit pour apprendre et spanouir. Notre dfi consiste offrir la meilleure ducation possible, et ce, dune manire exemplaire. Une combinaison de mesures de soutien destines lapprentissage et prvues par la politique en matire dducation peut lever certaines des pires barrires qui bloquent la voie de lducation permanente. Les principaux aspects amliorer comprennent les suivants : aider les tudiants dvelopper leur capacit prendre des dcisions et leur facult dadaptation en offrant des confrences et de la formation lchelle de la base ou de lescadre et niveler les programmes pour sassurer quils sont quitables, particulirement en ce qui concerne les priodes dtude pour ceux qui en ont le plus besoin. Il ny a probablement rien de pire que de confier aux commandants le pouvoir discrtionnaire daccorder des congs dtude.

    Les tudes temps partiel demeureront des entreprises ardues et continueront de poser

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE 25

    un risque considrable pour la qualit de vie. Lorsque les familles en payent le prix, il est trs important que les tudiants sachent quils sont traits de la mme faon que les autres tudiants des FC temps partiel. Les militaires auront beaucoup de difficult trouver un juste quilibre entre leurs buts et leurs responsabilits, mais avec un peu de chance, ils seront bientt

    mieux arms pour faire face ces dfis. Une fois trouv, lquilibre permettra et favorisera leur panouissement permanent.

    Si vous avez des questions ou si vous souhaitez lire cette thse, vous pouvez envoyer un courriel lauteur ladresse [email protected]. n

    Le MajorBernieThorne, qui est originaire de Terre-Neuve-et-Labrador, sest joint aux Forces canadiennes en1987. Aprs avoir obtenu un baccalaurat en sciences du Collge militaire royal du Canada Saint-Jean, au Qubec, en1992, il a suivi linstruction de navigateur arien Winnipeg, au Manitoba. Affect la base des Forces canadiennesGreenwood pour faire partie de lquipage dun CP140 Aurora, il a occup tous les siges de navigateur (dsormais officier des systmes de combat arien) pour finir son affectation titre de navigateur tactique et chef dquipage. Aprs avoir t attach au vol oprationnel pendant six ans au sein du 405eEscadron de patrouille maritime, avoir suivi cinq ans dinstruction au sein du 404eEscadron de patrouille et dentranement maritime et pass quatre ans dans le domaine des essais oprationnels et de lvaluation au sein de lUnit maritime dessais et dvaluation, il a particip au soutien daviation de nombreux autres ministres, notamment dans le cadre de grandes catastrophes. Pendant une affectation larodrome de Kandahar, il a t inform de son affectation actuelle la tte du Centre dexprimentation de la Force arienne, une section du Centre de guerre arospatiale des Forces canadiennes, o lquipe travaille dterminer, valuer et promouvoir le potentiel de technologies nouvelles aptes amliorer lefficacit ou lefficience de la mission de la Force arienne. Il a obtenu dernirement une matrise en sciences de Leicester, au Royaume-Uni, grce au programme de poursuite des tudes suprieures.

    Abrviation

    FC Forces canadiennes

    Notes1. M. Herbert, Staying the Course: A Study in Online Student Satisfaction and Retention, Online Journal of

    Distance Learning Administration, vol.9, n4, hiver2006. [http://www.westga.edu/~distance/ojdla/winter94/herbert94.htm] (consult en anglais le 3juin2011).

    2. Sous la direction de K.Sparks et de M.Simonson, Annual Proceedings of Selected Research and Development Papers (Prsent lors du congrs national de lAssociation for Educational Communications and Technology [AECT] 22nd, Long Beach, Californie, 16au 20fvrier2000, district de Columbia: Association for Educational Communications and Technology, 2000, 213).

    3. R. Menager-Beeley, Student Success in Web Based Distance Learning: Measuring Motivation to Identify at Risk Students and Improve Retention in On-Line Classes dans Webnet 2001, World Conference on the WWW and Internet Proceeding, Orlando, Floride, 23au 27octobre2001, p. 1.

    4. G. Lauri, Barriers to Learners Successful Completion of VET Flexible Delivery Programmes dans Research to Reality: Putting VET Research to Work (compte-rendu de la quatrime confrence de lAustralian Vocational Education and Training Research Association (AVETRA), Adelade, Australie, 28au 30mars2001), [http://www.avetra.org.au/PAPERS%202001/grace.pdf, 4.] (lien maintenant inactif ).

  • 26 RVLER LES VRITABLES RPERCUSSIONS DE LDUCATION DISTANCE T 2011 VOL. 4, NO 3

    5. A. Berker et autres, Work First, Study Second: Adult Undergraduates Who Combine Employment and Postsecondary Enrolment (U.S. Department of Education, Institute of Education Sciences, National Center for Education Statistics), [http://nces.ed.gov/pubs2003/2003167.pdf ] (consult en anglais le 3 juin 2011).

    6. Membre des FC, entretien anonyme avec lauteur, sans lieu, sans date.

    7. Ibid.

    8. C. Maslach, et M. Leiter, The Truth About Burnout: How Organizations Cause Personal Stress and What to do About It, San Francisco: Jossey-Bass Publishers, 1997.

    9. Membre des FC, entretien anonyme avec lauteur, sans lieu, sans date.

    10. Sous la direction de Wilmar B.Schaufeli, de Christian Maslach et de Tadeusz Marck. Professional Burnout: Recent Developments in Theory & Research, Philadelphia, PA: Taylor & Francois, 1996.

    11. Ibid.

    12. University of Leicester: Centre for Labour Market Studies (CLMS), Stress dans CLMS, MSc in Training, version 9.2, module 1, unit3, 15-25.

    13. L.J. Mullins, The Nature of Work Motivation dans CLMS, MSc in Training, version 9, pages355 et 421.

    14. Membre des FC, entretien anonyme avec lauteur, sans lieu, sans date.

  • Photo FC : Cpl Jackson Yee

  • Conception photographique par le CGAFC

    Par le Major Rob Aman, C

    D et Mike Dimic

  • T 2011 VOL. 4, NO 3 CC150 (A310) POLARIS 29

    Problmes visant lancien avion A310 dAirbus

    L avion A310 produit en 1995 par Airbus est confront deux problmes distincts et, en 2005, deux noncs dinsuffisance en capacits (EIC) ont t tablis pour la flotte davions CC150. Ds 2005, on a tent de trouver des solutions pour remdier aux problmes. Finalement, aprs une troisime tentative amorce en mars 2010, une solution a t approuve pour rgler ces deux problmes, et une date de mise en uvre a t fixe dcembre2010. En mars 2010, un groupe de travail a t mis sur pied pour dfinir les exigences, examiner les options et attnuer les risques. Ce groupe comprenait le Directeur, Besoins arospatiaux (DBA), le Directeur, Gestion du programme dquipement arospatial (Aronefs de transport et hlicoptres) (DPEAG [AT et H]) ainsi que des reprsentants de lEscadrille dvaluation et dessais oprationnels -Transport (Ele EEOT), du 437eEscadron et dAveos Fleet Performance Inc. Lquipe en question a dtermin des options, puis choisi une solution garantissant lamlioration de la capacit de navigation verticale couple de lAirbus, pour sassurer que la certification actuelle demeure valide ainsi que pour favoriser une croissance future en vue de la prochaine gnration davionique, notamment le futur systme de navigation arienne1 de premire gnration de Boeing (FANS-1) et celui de premire gnration dAirbus (FANS 1/A), le systme mondial de positionnement (GPS) et le systme de renforcement couverture tendue (WAAS). Ces problmes (lis aux EIC) seront prciss davantage ci-aprs.

    Le prsent article donne des prcisions sur le processus de certification que lon entend suivre pour remplacer le FMS et mettre niveau le GPS WAAS de la flotte davions CC150 configurs pour le transport de fret et de trois passagers.

    On y abordera galement la mise niveau distincte des systmes de navigation polaire de deux avions polyvalents de transport et

    de ravitaillement en vol (MRTT) CC150T, des avions de ravitaillement rservs des missions spciales, laquelle mise niveau sera effectue selon un processus semblable, mais qui comprend galement le remplacement du FMS dans le cadre dune solution avionique intgre propre cette fonctionnalit. Dans le cadre de la modification, les limites actuelles du manuel de vol seront supprimes pour les deux avions en question; ces derniers seront certifis pour voler par une latitude suprieure 72degrs nord et infrieure 60degrs sud, leur permettant ainsi de naviguer en rgion polaire laide du nouveau FMS, un guidage au nord vrai au moyen dtiquettes de donnes des systmes de navigation par inertie (INS) ainsi que dun GPS WAAS comme capteur de navigation supplmentaire.

    Description de la flotteLe ministre de la Dfense nationale (MDN)

    exploite en tout cinq avions CC150, et leur maintenance est assure par Aveos en vertu dun contrat attribu par Travaux publics et Services gouvernementaux Canada (TPSGC). Le MDN contrle tous les aspects de la maintenance, de la navigabilit et de la configuration des avions par lentremise du DPEAG (AT et H). Le A310 dAirbus est un avion bimoteur fuselage large, monoplan voilure basse, dont le fuselage est pressuris et la queue dune configuration normale. Les avions de la flotte ont t construits par Airbus Industries vers 1986; i