la mise en Œuvre nationale du droit international humanitaire
TRANSCRIPT
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIREUN MANUEL
Base de donneacutees Mise en œuvre nationale du droit international humanitaire httpwwwicrcorgihl-nat
Base de donneacutees des traiteacutes du CICR httpwwwicrcorgdih
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIREUN MANUEL
Genegraveve Pont du Mont-B lanc
Drapeaux agrave l rsquooccas ion de
la X X Xe Confeacute rence in te rnat iona le
de la Cro ix-Rouge et du Cro issant-Rouge
copy Jorge Perez Feacutedeacuterat ion
Table des matiegraveres
AVANT-PROPOS 5
OBJECTIF DU MANUEL 7
REMERCIEMENTS 9
CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION ndash LES REgraveGLES DE BASE DU DIH 11
CHAPITRE DEUX TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE 17
CHAPITRE TROIS DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL 27
CHAPITRE QUATRE LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS 43
CHAPITRE CINQ TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS 63
CHAPITRE SIX TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES 77
CHAPITRE SEPT LA COUR PEacuteNALE INTERNATIONALE 117
CHAPITRE HUIT SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH 127
ANNEXES 135
SITES PERTINENTS 437
BIBLIOGRAPHIE 439
1
2
3
4
5
6
7
8
5
Avant-propos
Les personnes toucheacutees par les conflits armeacutes sont de plus en plus souvent celles qui ne participent pas ou plus aux combats Le droit international humanitaire a eacuteteacute conccedilu comme un ensemble de regravegles visant agrave reacuteduire les effets des conflits armeacutes sur ces groupes de personnes La seacuterie de conventions et protocoles qui le composent porte sur de nombreux domaines tels que la protection des blesseacutes et des malades des civils des prisonniers de guerre et de certains biens ainsi que sur la restriction ou lrsquointerdiction de certains moyens et meacutethodes de guerre
Certains traiteacutes de droit international humanitaire ont eacuteteacute largement ratifieacutes De fait les Conventions de Genegraveve sont agrave preacutesent accepteacutees de maniegravere universelle et leurs Protocoles additionnels de 1977 figurent parmi les instruments juridiques les plus largement accepteacutes Cependant le chemin vers la ratification universelle de certains autres traiteacutes de droit international humanitaire est encore long
Lrsquoadheacutesion agrave ces conventions internationales ne constitue qursquoune premiegravere eacutetape Le respect du droit international humanitaire exige qursquoune seacuterie de mesures concregravetes soient prises au niveau national mecircme en temps de paix afin de creacuteer un cadre juridique qui garantisse que les autoriteacutes nationales les organisations internationales les forces armeacutees et les autres porteurs drsquoarmes comprennent et respectent les regravegles Il importe eacutegalement que des mesures pratiques pertinentes soient prises et que les violations du droit humanitaire soient preacutevenues et punies lorsqursquoelles se produisent De telles mesures sont indispensables pour que le droit fonctionne en cas de besoin Pour mener cela agrave bien de maniegravere efficace les diffeacuterents organes gouvernementaux lrsquoarmeacutee et la socieacuteteacute civile doivent travailler en coordination
Le CICR a toujours joueacute un rocircle important dans le deacuteveloppement et la promotion du droit international humanitaire Conscient des difficulteacutes lieacutees au plein respect de celui-ci il a creacuteeacute en 1996 des Services consultatifs afin drsquoecirctre mieux agrave mecircme drsquoapporter ses services aux Eacutetats en la matiegravere
Le preacutesent Manuel sur la mise en œuvre du droit international humanitaire reacutedigeacute par les Services consultatifs du CICR se fonde sur pregraves de 14 ans drsquoexpeacuterience dans le domaine Il couvre les eacutetapes concregravetes agrave franchir pour mettre en œuvre les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels les diffeacuterents traiteacutes relatifs aux armes le Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale et drsquoautres traiteacutes pertinents Il propose des dossiers de ratification des lois modegraveles et des fiches techniques outils permettant de garantir que la leacutegislation et la pratique des Eacutetats soient pleinement conformes aux obligations deacutecoulant des traiteacutes de droit humanitaire
Jrsquoespegravere que le preacutesent Manuel sera utile aux gouvernements dans leurs efforts pour assurer la mise en œuvre totale du droit international humanitaire en effet une augmentation du nombre des ratifications et une mise en œuvre efficace sont sans aucun doute les garanties drsquoune meilleure protection des victimes des conflits armeacutes
Dr Jakob Kellenberger Preacutesident du Comiteacute international
de la Croix-Rouge
AvAnt-propos
7
Objectif du Manuel
Les Services consultatifs du CICR ont eacuteteacute creacuteeacutes en 1996 au sein de la Division juridique de lrsquoinstitution Depuis lors le nombre drsquoEacutetats parties agrave des instruments de droit interna-tional humanitaire (DIH) a consideacuterablement augmenteacute Cependant les Eacutetats ont encore beaucoup agrave faire pour garantir que les obligations stipuleacutees dans ces instruments soient refleacuteteacutees de maniegravere adeacutequate dans le droit national et appliqueacutees en pratique
Le preacutesent Manuel a eacuteteacute reacutedigeacute en premier lieu agrave lrsquointention des responsables politiques et des leacutegislateurs ainsi que des personnes qui les aident agrave respecter leur obligation drsquoassurer le respect du DIH Le Manuel vise agrave leur venir en aide dans la ratification des instruments pertinents et agrave leur offrir des recommandations dans le processus de mise en œuvre leur permettant ainsi de rendre leurs lois et leur pratique conformes aux exigences du DIH
Le preacutesent Manuel met lrsquoaccent le plus possible sur les principes et obligations geacuteneacuteraux afin de se placer au-delagrave des diffeacuterences de traditions juridiques et de niveaux de deacuteveloppement institutionnel Il suit une meacutethode fondeacutee sur les traiteacutes par exemple un chapitre important (chapitre quatre) est consacreacute aux instruments de base du DIH soit aux Conventions de Genegraveve de 1949 ratifieacutees de maniegravere universelle et agrave leurs Protocoles additionnels de 1977 et 2005 Drsquoautres chapitres traitent drsquoinstruments compleacutementaires relatifs agrave la protection de personnes et de biens speacutecifiques durant les conflits armeacutes (chapitre cinq) aux armes (chapitre six) et agrave la Cour peacutenale internationale (chapitre sept) Tous les chapitres contiennent un bref aperccedilu du contenu des traiteacutes sans aller dans le deacutetail de chaque disposition du traiteacute en question Le Manuel eacutetant destineacute en premier lieu aux leacutegislateurs et aux personnes qui les assistent il met lrsquoaccent sur les dispositions qui exigent que des mesures leacutegislatives ou reacuteglementaires soient prises Des informations geacuteneacuterales sur le DIH et sa mise en œuvre peuvent ecirctre trouveacutees dans les chapitres introductifs (chapitre premier agrave chapitre trois) qui traitent eacutegalement des liens entre le DIH et le droit peacutenal au niveau national Le Manuel propose des outils pratiques une bibliographie complegravete ndash avec des titres en anglais en espagnol et en franccedilais ndash ainsi que des annexes contenant des lois modegraveles et des recommandations reacutedigeacutees par le CICR et drsquoautres organisations speacutecialiseacutees
Ce Manuel nrsquoa pas pour but de fournir des interpreacutetations juridiques preacutecises et deacutefinitives des dispositions des instruments qursquoil deacutecrit Il doit ecirctre consideacutereacute comme un outil pratique que les Services consultatifs du CICR mettent agrave la disposition de toutes les personnes qui participent agrave la mise en œuvre du DIH Il reflegravete le savoir-faire accumuleacute par les Services consultatifs durant leurs presque 14 ans drsquoexpeacuterience dans la mise en œuvre du DIH Ce Manuel combineacute aux bases de donneacutees disponibles sur le site internet du CICR concernant les mesures nationales de mise en œuvre (wwwicrcorgihl-nat) qui fournissent des exemples de leacutegislation et de jurisprudence de diffeacuterents pays du monde et les traiteacutes et documents de DIH (wwwicrcorgdih) qui indiquent lrsquoeacutetat actuel des signatures et des ratifications devrait apporter un certain nombre de reacuteponses
Les Services consultatifs en droit international humanitaire du CICR demeurent agrave la disposition des Eacutetats pour les aider agrave respecter davantage leurs obligations en matiegravere de DIH Ils peuvent ecirctre contacteacutes par le biais de leur reacuteseau de conseillers juridiques reacutegionaux ou agrave Genegraveve agrave lrsquoadresse suivante
Services consultatifs en DIHComiteacute international de la Croix-Rouge19 avenue de la PaixCH ndash 1202 GenegraveveTeacutel +41 22 734 6001Fax +41 22 733 2057Courriel advisoryservicegvaicrcorg
objectif du MAnuel
9
reMercieMents
Remerciements
Les Services consultatifs du CICR remercient toutes les personnes et organisations ayant contribueacute agrave la reacutedaction de ce Manuel qui est le reacutesultat drsquoun intense travail drsquoeacutequipe Ils remercient en particulier les organisations qui leur ont permis de reproduire certains de leurs documents concernant la mise en œuvre du droit international humanitaire Le CICR assume toutefois seul la responsabiliteacute du preacutesent Manuel
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
1
1 INTRODUCTION ndash LES REgraveGLES DE BASE DU DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
12
Sommaire
CHAPITRE PREMIER INTRODUCTION ndash LES REgraveGLES DE BASE DU DIH
Qursquoest-ce que le DIH 13Quand le DIH srsquoapplique-t-il 14Que reacutegit le DIH 15
Qursquoest-ce qui est proteacutegeacute et contre quoi 15Quelles sont les restrictions aux moyens et meacutethodes de guerre 15
Quelle est la diffeacuterence entre le DIH et le droit relatif aux droits de lrsquohomme 16Le DIH et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme sont-ils applicables dans les mecircmes situations 16Qui est lieacute par le DIH et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme 16
1 INTRODUCTION ndash LES REgraveGLES DE BASE DU DIH
13
Le droit international humanitaire (DIH) est un ensemble de regravegles qui pour des raisons humanitaires cherchent agrave limiter les effets des conflits armeacutes Le DIH protegravege les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostiliteacutes et limite les moyens et meacutethodes de guerre Le DIH est eacutegalement appeleacute laquo droit de la guerre raquo ou laquo droit des conflits armeacutes raquo
Le DIH fait partie du droit international lrsquoensemble des regravegles qui reacutegissent les relations entre Eacutetats Les sources du droit international comprennent notamment les accords eacutecrits entre Eacutetats (traiteacutes ou conventions qui lient uniquement les Eacutetats ayant consenti agrave y ecirctre lieacutes) les regravegles coutumiegraveres (qui sont des regravegles non eacutecrites tireacutees de la pratique constante des Eacutetats que ceux-ci considegraverent comme juridiquement contraignante) et les principes geacuteneacuteraux du droit
Le DIH a ses racines dans les regravegles des civilisations et religions anciennes ndash la guerre a toujours eacuteteacute soumise agrave certains principes et agrave certaines coutumes
Crsquoest au XIXe siegravecle qursquoa commenceacute la codification universelle du DIH Depuis lors les Eacutetats se sont mis drsquoaccord sur une seacuterie de regravegles pratiques fondeacutees sur lrsquoexpeacuterience douloureuse de la guerre moderne Ces regravegles eacutetablissent un eacutequilibre deacutelicat entre les preacuteoccupations drsquoordre humanitaire et les exigences militaires des Eacutetats Parallegravelement agrave la croissance de la communauteacute internationale un nombre toujours plus grand drsquoEacutetats ont contribueacute au deacuteveloppement de ces regravegles
Une partie essentielle du DIH se trouve dans les quatre Conventions de Genegraveve de 1949 Celles-ci ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees et compleacuteteacutees plus reacutecemment par trois autres accords les Protocoles additionnels I et II de 1977 relatifs agrave la protection des victimes de conflits armeacutes et le Protocole additionnel III de 2005 relatif agrave lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel
Drsquoautres traiteacutes de DIH viennent compleacuteter ces instruments fondamentaux Certains interdisent ou limitent lrsquoutilisation de moyens et meacutethodes de guerre et protegravegent certaines cateacutegories de personnes et de biens On peut citer par exemple bull le Protocole de 1925 concernant la prohibition drsquoemploi agrave
la guerre de gaz asphyxiants toxiques ou similaires et de moyens bacteacuteriologiques
bull la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute de 1954 et ses deux Protocoles de 1954 et 1999
bull la Convention sur les armes biologiques de 1972 bull la Convention de 1976 sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des
techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles
bull la Convention de 1980 sur certaines armes classiques et ses cinq Protocoles
bull la Convention sur les armes chimiques de 1993 bull la Convention sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel
de 1997 bull le Statut de la Cour peacutenale internationale de 1998 bull le Protocole facultatif agrave la Convention relative aux droits
de lrsquoenfant concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes de 2000 et
bull la Convention sur les armes agrave sous-munitions de 2008
On considegravere aujourdrsquohui que de nombreuses dispositions de ces traiteacutes reflegravetent eacutegalement le droit international coutumier En 2005 le CICR a publieacute une vaste eacutetude sur le droit international humanitaire coutumier Cette eacutetude (ci-apregraves DIHC) eacutenumegravere 161 regravegles reacutegissant les conflits armeacutes dont la vaste majoriteacute srsquoapplique aux conflits armeacutes internationaux et non internationaux Une introduction agrave cette eacutetude peut ecirctre consulteacutee sur le site internet du CICR agrave lrsquoadresse wwwcicrorgfre
Qursquoest-ce que le DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
14
Le DIH srsquoapplique aux conflits armeacutes (internationaux et non internationaux) et aux situations drsquooccupation Il ne couvre pas les situations de tensions internes ou de troubles inteacuterieurs comme les actes de violence isoleacutes Il ne deacutetermine pas si un Eacutetat a le droit drsquoavoir recours agrave la force ou srsquoil lrsquoa fait de maniegravere leacutegitime cela est reacuteglementeacute par un domaine important mais distinct du droit international eacutenonceacute en premier lieu dans la Charte des Nations Unies
Le DIH eacutetablit une distinction entre les conflits armeacutes internationaux et non internationaux Les conflits armeacutes internationaux sont ceux qui opposent au moins deux Eacutetats indeacutependamment de savoir si une deacuteclaration de guerre a eacuteteacute faite ou si les parties concerneacutees reconnaissent lrsquoeacutetat de guerre Les parties agrave un conflit armeacute international sont soumises agrave un large eacuteventail de regravegles notamment celles eacutenonceacutees dans les quatre Conventions de Genegraveve et dans le Protocole additionnel I Ce droit srsquoapplique uniquement lorsqursquoun conflit a eacuteclateacute et de la mecircme maniegravere pour toutes les parties quelle que soit celle qui a deacuteclencheacute les hostiliteacutes
Les conflits armeacutes non internationaux (souvent appeleacutes eacutegalement laquo conflits armeacutes internes raquo) se deacuteroulent habi- tuellement sur le territoire drsquoun seul Eacutetat et opposent soit des forces armeacutees reacuteguliegraveres agrave drsquoautres groupes armeacutes soit diffeacuterents groupes armeacutes entre eux Les conflits armeacutes internes sont soumis agrave un ensemble de regravegles plus restreint que les conflits armeacutes internationaux (en particulier agrave lrsquoarticle 3 commun aux Conventions de Genegraveve et au Protocole additionnel II) mecircme si le droit coutumier a tendance agrave reacuteduire cette distinction et eacutetend la protection accordeacutee par certaines regravegles de DIH agrave tous les types de conflit armeacute
Quand le DIH srsquoapplique-t-il
1 INTRODUCTION ndash LES REgraveGLES DE BASE DU DIH
15
Le DIH couvre en geacuteneacuteral deux domaines bull la protection des personnes qui ne participent pas ou
plus aux combats bull les restrictions aux moyens de guerre ndash en particulier
les armes ndash et aux meacutethodes de guerre telles que les tactiques militaires
Qursquoest-ce qui est proteacutegeacute et contre quoi Comme indiqueacute plus haut le but du DIH est de proteacuteger les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostiliteacutes Les Conventions de Genegraveve applicables aux conflits armeacutes internationaux reacutegissent le traitement des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne (Convention I) des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer (Convention II) des prisonniers de guerre (Convention III) et des civils notamment en territoires occupeacutes (Convention IV) Les civils proteacutegeacutes par la quatriegraveme Convention de Genegraveve sont ceux qui se trouvent aux mains drsquoune partie au conflit ou drsquoune Puissance occupante dont ils ne sont pas ressortissants ce groupe inclut les deacuteplaceacutes internes les femmes les enfants les reacutefugieacutes les apatrides les journalistes et drsquoautres cateacutegories de personnes De mecircme les regravegles applicables aux conflits armeacutes non internationaux (lrsquoarticle 3 commun aux Conventions de Genegraveve et le Protocole additionnel II) concernent le traitement des personnes qui ne participent pas ou plus directement aux hostiliteacutes
Ces cateacutegories de personnes ont droit au respect de leur vie et de leur inteacutegriteacute physique et mentale Elles beacuteneacuteficient eacutegalement de garanties juridiques Elles doivent ecirctre proteacutegeacutees et traiteacutees avec humaniteacute en toutes circonstances sans aucune distinction de caractegravere deacutefavorable
De maniegravere plus speacutecifique il est interdit de tuer ou de blesser un ennemi qui se rend ou qui est incapable de se deacutefendre et les malades et les blesseacutes doivent ecirctre recueillis et soigneacutes par la partie aux mains de laquelle ils se trouvent Le personnel sanitaire le mateacuteriel meacutedical les hocircpitaux et les ambulances doivent ecirctre proteacutegeacutes
Des regravegles deacutetailleacutees reacutegissent eacutegalement les conditions drsquointernement des prisonniers de guerre et la maniegravere de traiter les civils sous le controcircle drsquoune Puissance ennemie (en territoire eacutetranger ou sous occupation) Ces regravegles preacutevoient notamment que ces personnes doivent recevoir de la nourriture un abri et des soins meacutedicaux et ont le doit drsquoeacutechanger des messages avec leur famille
Le droit deacutecrit un certain nombre de symboles clairement reconnaissables appeleacutes laquo signes distinctifs raquo qui peuvent ecirctre utiliseacutes afin drsquoidentifier des personnes lieux et objets proteacutegeacutes Ces signes distinctifs sont la croix rouge le croissant rouge le lion-et-soleil rouge ainsi que le cristal rouge reacutecemment adopteacute Par ailleurs drsquoautres symboles identifient des objets tels que les biens culturels les forces dangereuses le personnel et les installations de protection civile
Quelles sont les restrictions aux moyens et meacutethodes de guerre Le DIH interdit tous les moyens et meacutethodes de guerre qui notamment bull ont pour objectif principal de reacutepandre la terreur parmi
la population civile bull ne font pas de distinction entre les personnes qui
participent directement aux hostiliteacutes et celles qui ne le font pas comme les civils le but eacutetant de proteacuteger la population civile dans son ensemble les civils isoleacutes et les biens civils
bull causent des blessures superflues ou des souffrances inutiles
bull causent des dommages eacutetendus graves ou durables agrave lrsquoenvironnement
Ainsi les traiteacutes de DIH interdisent lrsquoutilisation de nombreuses armes notamment les balles explosives les armes chimiques et biologiques les armes agrave laser aveuglantes et les mines antipersonnel
Que reacutegit le DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Le droit international relatif aux droits de lrsquohomme est constitueacute drsquoune seacuterie de regravegles internationales fixeacutees par des traiteacutes ou par la coutume sur la base desquelles les individus et les groupes peuvent srsquoattendre agrave un certain comportement ou agrave certaines prestations de la part des gouvernements ou les faire valoir Les droits de lrsquohomme sont des droits inheacuterents agrave la personne humaine qui appartiennent agrave toutes les personnes du fait mecircme qursquoelles sont des ecirctres humains Les regravegles de droit international relatif aux droits de lrsquohomme comportent eacutegalement de nombreux principes et directives qui ne deacutecoulent pas de traiteacutes (droit indicatif ou laquo soft law raquo)
Les traiteacutes constituant les sources principales du droit international relatif aux droits de lrsquohomme incluent notamment les Pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques et aux droits eacuteconomiques sociaux et culturels (1966) les conventions sur le geacutenocide (1948) la discrimination raciale (1965) lrsquoeacutelimination et la reacutepression du crime drsquoapartheid (1973) la discrimination agrave lrsquoeacutegard des femmes (1979) la torture (1984) et les droits de lrsquoenfant (1989)
Si historiquement le DIH et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme se sont deacuteveloppeacutes de maniegravere seacutepareacutee certains traiteacutes reacutecents contiennent des dispositions appartenant aux deux reacutegimes On peut citer agrave titre drsquoexemples la Convention de 1989 relative aux droits de lrsquoenfant en particulier son Protocole facultatif de 2000 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes le Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale (CPI) de 1998 et la Convention de 2006 pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees
Le DIH et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme sont-ils applicables dans les mecircmes situations Le DIH srsquoapplique en peacuteriode de conflit armeacute que celui-ci soit international ou non international
En principe le droit international relatif aux droits de lrsquohomme est applicable en tout temps crsquoest-agrave-dire en temps de paix et dans des situations de conflit armeacute Cependant certains traiteacutes de droit international relatif aux droits de lrsquohomme permettent aux gouvernements de deacuteroger agrave certains droits dans des situations de danger public menaccedilant la survie de la nation y compris la guerre Ces deacuterogations doivent cependant faire lrsquoobjet drsquoune notification repreacutesenter le seul moyen de faire face au danger et ecirctre proportionnelles agrave la crise en question En outre elles ne doivent pas ecirctre mises en place de maniegravere agrave eacutetablir des discriminations et ne doivent pas enfreindre drsquoautres regravegles de droit international ndash y compris les regravegles de DIH
Certains droits de lrsquohomme ne peuvent cependant jamais faire lrsquoobjet de deacuterogations et sont proteacutegeacutes par le DIH et par le droit international relatif aux droits de lrsquohomme en toutes circonstances En font partie lrsquointerdiction de la torture et drsquoautres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants lrsquointerdiction de lrsquoesclavage et de la servitude et lrsquointerdiction des lois peacutenales reacutetroactives
Qui est lieacute par le DIH et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme Le DIH lie toutes les parties agrave un conflit armeacute Pendant un conflit international le DIH doit ecirctre respecteacute par les Eacutetats concerneacutes tandis que pendant un conflit interne le DIH lie le gouvernement et les groupes qui se battent contre lui ou entre eux Le DIH eacutenonce ainsi des regravegles applicables aux acteurs eacutetatiques et non eacutetatiques Il stipule eacutegalement que les personnes peuvent ecirctre consideacutereacutees peacutenalement responsables de maniegravere individuelle pour des infractions graves aux Conventions de Genegraveve et au Protocole additionnel I et pour drsquoautres violations graves du DIH durant les conflits armeacutes tant internationaux que non internationaux
En revanche le droit international relatif aux droits de lrsquohomme eacutenonce des regravegles qui lient les gouvernements dans leurs relations avec les individus Il preacutevoit eacutegalement une responsabiliteacute peacutenale individuelle pour des violations qui peuvent constituer des crimes internationaux tels que le geacutenocide les crimes contre lrsquohumaniteacute les disparitions forceacutees et la torture
Pour plus drsquoinformations vous pouvez consulter les ouvrages suivants
minus H-P Gasser laquo Le droit international humanitaire raquo in Hans Haug (directeur de publication) Humaniteacute pour tous le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Institut Henry-DunantEacuteditions Paul Haupt BerneStuttgartVienne 1993 pp 491-579
minus F Kalshoven L Zegveld Constraints on the Waging of War An introduction to international humanitarian law CICR Genegraveve 2006
minus M Sassograveli A Bouvier Un droit dans la guerre CICR Genegraveve 2e eacuted 2012
Quelle est la diffeacuterence entre le DIH et le droit relatif aux droits de lrsquohomme
2
2 TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
18
Sommaire
CHAPITRE DEUX TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
Devenir partie aux traiteacutes de DIH 19Pourquoi est-il important de devenir partie aux traiteacutes de DIH 20Comment ratifier les traiteacutes de DIH ou y adheacuterer 21Que signifie devenir partie agrave un traiteacute de DIH avec une reacuteserve ou une deacuteclaration interpreacutetative 22Que faut-il faire pour mettre en œuvre le DIH 23Quelles sont les principales diffeacuterences de mise en œuvre dans les pays monistes et dualistes 24Comment reacuteussir la mise en œuvre du DIH 25
2 TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
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Les traiteacutes sont des accords eacutecrits qui creacuteent des obligations juridiques entre pays (ou laquo Eacutetats raquo) La proceacutedure drsquoadheacutesion aux traiteacutes multilateacuteraux1 peut ecirctre reacutesumeacutee de la maniegravere suivante Le texte du traiteacute est adopteacute lors drsquoune confeacuterence internationale agrave laquelle participent les Eacutetats Le traiteacute est ensuite ouvert agrave la signature durant une peacuteriode deacutetermineacutee par exemple 12 mois Les Eacutetats apposent leur signature dans un livre indiquant ainsi leur volonteacute drsquoecirctre lieacutes par ce traiteacute La signature ne lie pas lrsquoEacutetat au libelleacute du traiteacute mecircme si lrsquoEacutetat ne peut pas priver le traiteacute laquo de son objet et de son but raquo entre le moment de sa signature et celui de sa ratification2
1 Les traiteacutes multilateacuteraux sont ceux auxquels sont parties plus de deux Eacutetats et sont souvent ouverts agrave tous les Eacutetats
2 Voir la Convention de Vienne de 1969 sur le droit des traiteacutes art 18
Apregraves avoir signeacute le traiteacute lrsquoEacutetat le ratifie en envoyant une lettre au deacutepositaire (crsquoest-agrave-dire le Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU ou lrsquoEacutetat deacutepositaire) geacuteneacuteralement apregraves avoir effec-tueacute au plan national les deacutemarches juridiques neacutecessaires agrave la ratification Si un Eacutetat nrsquoa pas signeacute le traiteacute pendant qursquoil eacutetait ouvert agrave la signature il peut tout de mecircme y devenir partie en y laquo adheacuterant raquo en reacutealisant une seule deacutemarche consistant agrave envoyer une lettre au deacutepositaire indiquant sa volonteacute drsquoecirctre lieacute 3
Ces proceacutedures peuvent ecirctre reacutesumeacutees de la maniegravere suivante
3 Pour plus de deacutetails voir le Manuel des traiteacutes des Nations Unies disponible agrave lrsquoadresse httptreatiesunorgdocsourcepublicationsTHBFrenchpdf
Lrsquoobligation de mettre en œuvre le DIH incombe en premier lieu aux Eacutetats Ceux-ci doivent prendre une seacuterie de mesures juridiques et pratiques ndash en temps de paix et en peacuteriode de conflit armeacute ndash dans le but drsquoassurer le plein respect de cet ensemble de regravegles
Le terme laquo mise en œuvre nationale raquo englobe toutes les mesures qui doivent ecirctre prises pour garantir que les regravegles de DIH soient pleinement respecteacutees Cependant il ne suffit pas de se borner agrave appliquer ces regravegles lorsqursquoun conflit a eacuteclateacute certaines mesures doivent ecirctre prises en temps de paix Elles sont neacutecessaires pour garantir que bull les civils et le personnel militaire connaissent les regravegles de DIH bull les structures les proceacutedures administratives et le personnel requis pour respecter le droit soient
disponibles etbull les violations du DIH soient preacutevenues et punies le cas eacutecheacuteant
De telles mesures sont indispensables pour garantir que le droit soit reacuteellement respecteacute
Devenir partie aux traiteacutes de DIH
Moment Mesures agrave prendre
Avant lrsquoadoption du texte bull LesEacutetatsneacutegocientlelibelleacutedutextedutraiteacute
Apregraves lrsquoadoption lorsque le traiteacute est ouvert agrave la signature bull LesEacutetatspeuventsignerletraiteacuteetpeuventensuitedeacuteposer un instrument de ratification (laquo ratifier raquo)
Apregraves lrsquoeacutecoulement de la peacuteriode de signature bull RatificationsiletraiteacuteaeacuteteacutesigneacuteparlrsquoEacutetatsinonparledeacutepocirct drsquoun instrument drsquoadheacutesion (laquo adheacuterer raquo)
Agrave drsquoautres moments bull LesEacutetatspeuventeacutegalementdevenirpartiesauxtraiteacutesagrave la suite de la division drsquoun Eacutetat en plusieurs nouveaux Eacutetats Le terme utiliseacute est laquo succession drsquoEacutetats raquo
3 Pour plus de deacutetails voir le Manuel des traiteacutes des Nations Unies disponible agrave lrsquoadresse httptreatiesunorgdocsourcepublicationsTHBFrenchpdf
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Tout drsquoabord il est important que les Eacutetats ratifient les traiteacutes de DIH parce que ces instruments sont conccedilus speacutecialement pour apporter une protection aux victimes en peacuteriode de conflit armeacute Ces conventions qui reacuteglementent la conduite des hostiliteacutes et visent agrave proteacuteger les personnes qui ne participent pas ou plus directement agrave celles-ci constituent la base juridique indispensable qui protegravege la vie et la digniteacute des victimes des conflits armeacutes
Le DIH reflegravete un compromis deacutelicat entre des consideacuterations humanitaires et militaires drsquoun cocircteacute la conviction que les guerres ont des limites de lrsquoautre lrsquoideacutee que la guerre doit ecirctre meneacutee le plus rapidement possible et avec le moins de ressources possible La ratification des traiteacutes de DIH par les Eacutetats envoie un message clair ils sont precircts agrave respecter ces regravegles dont lrsquoobjectif est de reacuteduire les souffrances qui sont malheureusement neacutecessairement lieacutees aux situations de conflit armeacute
De plus le DIH eacutenonce certaines regravegles de jus cogens auxquelles il ne peut ecirctre deacuterogeacute mecircme en temps de guerre (par exemple lrsquointerdiction de la torture et de lrsquoesclavage) Ainsi en ratifiant les traiteacutes de DIH et en les inteacutegrant dans leur droit national les Eacutetats prennent des mesures claires pour respecter et assurer le respect de certains droits fondamentaux reconnus par la communauteacute internationale
La ratification des traiteacutes de DIH creacutee pour les Eacutetats lrsquoobligation de diffuser les regravegles et les obligations contenues dans ceux-ci afin de faire en sorte qursquoils soient respecteacutes par toutes les parties agrave un conflit armeacute et de garantir que les conflits armeacutes soient meneacutes de maniegravere plus humaine En inteacutegrant ces conventions dans leur droit national les Eacutetats doivent preacutevoir des sanctions en cas drsquoinfractions graves agrave leurs dispositions La perspective drsquoecirctre sanctionneacute peut par conseacutequent avoir un effet dissuasif sur les criminels et les auteurs de crimes de guerre potentiels et lorsque les dispositions sont appliqueacutees reacuteduire lrsquoimpuniteacute En drsquoautres termes la ratification des traiteacutes de DIH qui implique la diffusion de connaissances et la garantie que des sanctions adeacutequates et suffisantes soient preacutevues en cas drsquoinfractions graves agrave leurs dispositions devrait contribuer agrave un plus grand respect du DIH et des droits de lrsquohomme en geacuteneacuteral
En bref il est important que les Eacutetats ratifient les traiteacutes de DIH parce que ceux-ci sont le reacutesultat drsquoun consensus international quant agrave la neacutecessiteacute de limiter les effets des conflits armeacutes Une ratification universelle devrait mener agrave une plus grande preacutevisibiliteacute et une plus grande protection des victimes des conflits armeacutes puisqursquoelle implique que les mecircmes regravegles srsquoappliquent agrave toutes les parties Le fait que les quatre Conventions de Genegraveve aient eacuteteacute ratifieacutees par tous les Eacutetats teacutemoigne du consensus universel sur les obligations entourant la conduite agrave tenir durant un conflit armeacute De plus en plus drsquoEacutetats reconnaissent les obligations deacutecoulant des traiteacutes de DIH ceux-ci contribuent donc agrave renforcer le cadre international des droits fondamentaux et agrave aider agrave proteacuteger les personnes les plus vulneacuterables en peacuteriode de conflit armeacute
Pourquoi est-il important de devenir partie aux traiteacutes de DIH
2 TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
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Aucune regravegle stricte ne doit ecirctre suivie pour ratifier les traiteacutes de DIH ou y adheacuterer Ce qui est important crsquoest que lrsquoEacutetat concerneacute deacuteclare formellement son consentement agrave ecirctre lieacute par le traiteacute conformeacutement agrave ses proceacutedures nationales drsquoadheacutesion agrave des accords internationaux Ces proceacutedures exigent freacutequemment lrsquoapprobation par le parlement du pays en question Degraves que la deacutecision formelle drsquoecirctre lieacute a eacuteteacute prise conformeacutement aux proceacutedures nationales lrsquoEacutetat deacutepose un instrument drsquoadheacutesionde ratification aupregraves du deacutepositaire (habituellement lrsquoONU ou un Eacutetat) Crsquoest le deacutepocirct de cet instrument qui donne une porteacutee internationale agrave lrsquoengagement de lrsquoEacutetat et qui creacutee des relations convention-nelles notamment des droits et des obligations envers les autres parties
Des modegraveles de lettres drsquoadheacutesion et de ratification peuvent ecirctre consulteacutes agrave lrsquoannexe I
Comment ratifier les traiteacutes de DIH ou y adheacuterer
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Une reacuteserve est une deacuteclaration unilateacuterale quelle que soit la maniegravere dont elle est formuleacutee ou intituleacutee faite par un Eacutetat au moment de devenir partie agrave un traiteacute par laquelle celui-ci indique qursquoil exclut ou modifie lrsquoeffet juridique de certaines dispositions de ce traiteacute pour ce qui est de leur application agrave lrsquoeacutegarddecetEacutetatCertainstraiteacutestelsqueleStatutdeRomede la Cour peacutenale internationale de 1998 la Convention de 1993 sur les armes chimiques la Convention de 1997 sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel ou la Convention de 2008 sur les armes agrave sous-munitions nrsquoacceptent pas ce genre de deacuteclarations Drsquoautres stipulent que seules des reacuteserves deacutetermineacutees peuvent ecirctre faites Dans tous les cas une reacuteserve ne peut jamais ecirctre incompatible avec lrsquoobjet et le but du traiteacute et les autres Eacutetats peuvent srsquoopposer agrave la reacuteserve Contrairement agrave une reacuteserve une deacuteclaration interpreacutetative ne fait que clarifier le point de vue drsquoun Eacutetat quant agrave sa compreacutehension drsquoun sujet reacutegi par un traiteacute ou agrave son interpreacutetation drsquoune disposition particuliegravere et ne vise pas agrave exclure ou modifier lrsquoeffet juridique drsquoun traiteacute
Lorsqursquoun traiteacute de DIH ne contient aucune clause concernant la possibiliteacute ou lrsquoimpossibiliteacute de faire une reacuteserve les Eacutetats peuvent faire des reacuteserves ou des deacuteclarations interpreacutetatives au moment ougrave ils deviennent parties agrave ce traiteacute agrave la condition que celles-ci ne soient pas contraires agrave lrsquoobjet et au but du traiteacute et qursquoelles ne portent pas atteinte au fond de celui-ci En pratique les Eacutetats joignent agrave leur instrument de ratification la reacuteserve ou la deacuteclaration qursquoils souhaitent faire et si la question se pose confirment les deacuteclarations de toutes sortes faites au moment de la signature srsquoils souhaitent les maintenir
Que signifie devenir partie agrave un traiteacute de DIH avec une reacuteserve ou une deacuteclaration interpreacutetative
2 TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
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Aux termes du DIH une seacuterie de mesures doivent ecirctre prises les principales eacutetant bull traduire les instruments de DIH dans les langues
nationales bull faire en sorte que ces instruments soient connus le plus
largement possible au sein des forces armeacutees et de la population en geacuteneacuteral
bull sanctionner toutes les violations des instruments de DIH et en particulier adopter une leacutegislation peacutenale qui punit les crimes de guerre
bull srsquoassurer que les personnes les biens et les lieux proteacutegeacutes speacutecifiquement par le droit soient ducircment identifieacutes et signaleacutes
bull prendre des mesures pour eacuteviter lrsquoutilisation abusive de la croix rouge du croissant rouge du cristal rouge et des autres emblegravemes et signes preacutevus par le DIH
bull srsquoassurer que les personnes proteacutegeacutees jouissent des garanties judiciaires et autres garanties fondamentales durant les conflits armeacutes
bull nommer des personnes et les former au DIH assurer en particulier la preacutesence de conseillers juridiques au sein des forces armeacutees
bull preacutevoir la mise en place etou la reacuteglementation des minus SocieacuteteacutesnationalesdelaCroix-RougeetduCroissant-Rougeetdrsquoautressocieacuteteacutesdesecoursvolontaires
minus organisations de protection civile minus bureaux nationaux de renseignements
bull tenir compte du DIH en choisissant les sites militaires et en mettant au point et en deacuteveloppant des armes et des tactiques militaires
bull preacutevoir la mise en place de zones sanitaires zones neutres et zones deacutemilitariseacutees
Certaines de ces mesures exigent lrsquoadoption drsquoune leacutegislation ou de regraveglements et seront examineacutees aux chapitres suivants Drsquoautres requiegraverent la creacuteation de programmes drsquoeacuteducation le recrutement etou la formation de personnel la fabrication de cartes drsquoidentiteacute et drsquoautres documents la mise en place de structures speacuteciales la creacuteation de proceacutedures administratives et de planification Toutes ces mesures contribueront agrave assurer la mise en œuvre efficace du DIH Chaque traiteacute possegravede cependant ses propres modaliteacutes de mise en œuvre et le but du preacutesent Manuel est de faciliter la compreacutehension de ce qui est speacutecifiquement requis
Que faut-il faire pour mettre en œuvre le DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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On deacutecrit en geacuteneacuteral les Eacutetats comme eacutetant soit monistes soit dualistes4 Dans les Eacutetats monistes les traiteacutes sont en geacuteneacuteral applicables directement dans le droit national sans leacutegislation distincte drsquoapplication Dans le cadre de la proceacutedure drsquoadheacutesion au traiteacute le parlement du pays adopte ce qursquoon appelle une laquo loi de ratification raquo et ordonne que celle-ci soit publieacutee dans le Journal officiel De nombreuses dispositions des traiteacutes de DIH requiegraverent cependant davantage que lrsquoadoption drsquoune laquo loi de ratification raquo habituelle Cela est ducirc en partie au fait que la plupart des traiteacutes de DIH exigent lrsquoadoption drsquoune seacuterie de dispositions speacutecifiques comme par exemple la mise en place de mesures visant agrave proteacuteger lrsquoemblegraveme ou la creacuteation drsquoun bureau national de renseignements
4 En pratique les Eacutetats se servent des deux modegraveles selon que les dispositions du traiteacute en question sont deacutetailleacutees ou non
Dans les Eacutetats dualistes la neacutecessiteacute de disposer drsquoune leacutegislation de mise en œuvre est encore plus eacutevidente car sans celle-ci les traiteacutes ne sont pas applicables directement en droit national
De nombreux systegravemes juridiques peuvent eacutegalement ecirctre deacutecrits comme eacutetant fondeacutes soit sur le laquo common law raquo soit sur le laquo droit continental raquo (eacutegalement appeleacute laquo droit civil raquo) Les Eacutetats de common law sont le plus souvent dualistes ceux de droit civil sont geacuteneacuteralement monistes Ces termes geacuteneacuteraux reflegravetent lrsquohistoire du systegraveme juridique de ces Eacutetats inspireacute soit par le common law anglais soit par le droit romain Mecircme si chacun de ces systegravemes influence fortement lrsquoautre et si en pratique aucun nrsquoexiste sous sa forme laquo pure raquo leurs principales diffeacuterences sont les suivantes
Quelles sont les principales diffeacuterences de mise en œuvre dans les pays monistes et dualistes
Afin de mettre en œuvre le DIH au plan national de nombreux Eacutetats de common law adoptent une loi distincte (indeacutependante) reacutegissant les obligations deacutecoulant de chacun des principaux traiteacutes Ainsi on trouvera souvent une loi relative aux Conventions de Genegraveve une loi sur la Cour peacutenale internationale une loi sur les mines antipersonnel etc contenant habituellement des infractions peacutenales En revanche les Eacutetats de droit continental integravegrent souvent toutes les infractions peacutenales deacutecoulant de ces traiteacutes dans leur code peacutenal qursquoil soit civil ou militaire ou les deux
Domaine Common law Droit continental
Jurisprudence La jurisprudence des tribunaux supeacuterieurs est une source de droit et lie souvent les juges en plus de la leacutegislation
Les juges se fondent en premier lieu sur la leacutegislation eacutecrite
Droit peacutenal et proceacutedure peacutenale Recoursagravedesjureacutesregravegledelapreuvepar ouiuml-dire infractions peacutenales dans des lois autres que le code peacutenal existence drsquoinfractions de common law
Recoursagravedesjugesdrsquoinstructiondavantage drsquoimplication des juges dans le procegraves plutocirct qursquouniquement des conseils
2 TRAITEacuteS DE DIH ET MISE EN ŒUVRE NATIONALE
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Une planification minutieuse et des consultations reacuteguliegraveres sont les cleacutes drsquoune mise en œuvre efficace De nombreux Eacutetats ont creacuteeacute des organes dans ce but tels que les commissions nationales de DIH qui feront lrsquoobjet du chapitre quatre Dans certains pays les Socieacuteteacutes nationales peuvent eacutegalement apporter leur aide pour la mise en œuvre du DIH
Par le biais de ses Services consultatifs en droit international humanitaireleCICRfournitauxgouvernementsdesconseilset de la documentation en matiegravere de mise en œuvre nationale Les Services consultatifs peuvent ecirctre contacteacutes par lrsquointermeacutediairede ladeacuteleacutegationduCICR laplusprocheou agrave lrsquoadresse suivante
Services consultatifs en droit international humanitaire ComiteacuteinternationaldelaCroix-Rouge19 avenue de la Paix1202 GenegraveveSuisse
Teacutel + 41 22 734 60 01Fax + 41 22 733 20 57
Courriel advisoryservicegvaicrcorg
Comment reacuteussir la mise en œuvre du DIH
33 DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Sommaire
CHAPITRE TROIS DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL
La reacutepression peacutenale en DIH 29Proceacutedure peacutenale 30
Entamer des poursuites 30Choix du tribunal compeacutetent 30Reacutecolte et examen des preuves 30
Comment inteacutegrer les crimes internationaux dans le droit national 31Formes de peacutenalisation 33Prescription 34
La prescription dans les systegravemes nationaux de droit peacutenal 34Deacutelais de prescription en droit international des traiteacutes 34Deacutelais de prescription en droit international coutumier 34
Formes de responsabiliteacute peacutenale individuelle 35Ordres supeacuterieurs 36Garanties judiciaires 37Fondement de la compeacutetence 38
Geacuteneacuteraliteacutes 38Compeacutetence universelle 38Infractions graves au DIH 39
Coopeacuteration et assistance en matiegravere peacutenale 41
3 DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL
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Comme indiqueacute plus haut le DIH est un ensemble de regravegles visant agrave proteacuteger les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostiliteacutes et agrave limiter les moyens et meacutethodes de guerre Il preacutevoit eacutegalement des meacutecanismes permettant de garantir le respect des regravegles de ce domaine du droit Parmi ces meacutecanismes la preacutevention et le cas eacutecheacuteant la reacutepression des infractions graves revecirctent une importance particuliegravere La responsabiliteacute premiegravere en la matiegravere incombe aux Eacutetats
En DIH lrsquoauteur drsquoune infraction grave est tenu pour individuellement responsable de celle-ci et doit ecirctre poursuivi et puni Les quatre Conventions de Genegraveve de
1949 (ci-apregraves CG I-IV) leur Protocole additionnel I de 1977 (ci-apregraves P I) et drsquoautres traiteacutes eacutenoncent les obligations preacutecises des Eacutetats parties en matiegravere de reacutepression peacutenale des infractions graves aux regravegles de DIH durant un conflit armeacute La nature et la porteacutee de ces obligations varient drsquoun traiteacute agrave lrsquoautre Cependant une seacuterie de questions doivent ecirctre examineacutees pour assurer une reacutepression efficace au niveau national telles que la proceacutedure peacutenale les moyens drsquointeacutegrer la reacutepression dans le droit peacutenal la prescription les types de responsabiliteacute peacutenale individuelle et les modes de responsabiliteacute tels que la laquo responsabiliteacute du commandement raquo et la coopeacuteration et lrsquoassistance entre les Eacutetats en matiegravere peacutenale
Lrsquoun des eacuteleacutements les plus importants de la mise en œuvre nationale des obligations de DIH est lrsquoadoption drsquoun cadre juridique complet permettant de poursuivre et de punir efficacement les infractions graves au DIH Presque tous les traiteacutes examineacutes dans ce Manuel exigent que soit preacutevue la poursuite de toutes les infractions graves agrave leurs dispositions ou de certaines de ces infractions mesure qui neacutecessite habituellement lrsquoadoption drsquoune leacutegislation approprieacutee Afin drsquoaider les Eacutetats dans leur reacuteflexion au sujet drsquoune telle leacutegislation le preacutesent chapitre propose un aperccedilu des principales questions lieacutees agrave la mise en place de sanctions peacutenales Pour un point de vue plus complet le lecteur est inviteacute agrave consulter eacutegalement le chapitre sept qui traite plus speacutecialement de la mise en œuvre du Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale (CPI)
La reacutepression peacutenale en DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Le droit peacutenal de fond et la proceacutedure peacutenale de tous les Eacutetats ainsi que lrsquoensemble de leur systegraveme judiciaire doivent permettre de poursuivre des personnes preacutesumeacutees responsables drsquoinfractions graves au DIH La pratique des Eacutetats ne connaicirct geacuteneacuteralement pas de proceacutedure particuliegravere pour la reacutepression des crimes au titre du droit international La poursuite et la reacutepression de ces crimes suivent habituellement la proceacutedure standard devant les tribunaux du pays qursquoils soient civils ou militaires ou les deux
Entamer des poursuitesDes infractions graves au DIH peuvent ecirctre commises par les membres des forces armeacutees ou par drsquoautres personnes sur le territoire national ou agrave lrsquoeacutetranger durant un conflit armeacute international ou non international Les autoriteacutes qui souhaitent poursuivre une personne preacutesumeacutee responsable de tels crimes doivent examiner au preacutealable plusieurs points Tout drsquoabord il srsquoagit de deacuteterminer si lrsquoacte preacutesumeacute constitue un crime au sens du droit national et si les tribunaux nationaux sont compeacutetents pour connaicirctre de telles affaires La question de la compeacutetence du tribunal est particuliegraverement importante pour les crimes commis hors du territoire national pour lesquels une base speacutecifique de compeacutetence comprenant la compeacutetence universelle doit ecirctre preacutevue par la leacutegislation
Il convient ensuite de deacutecider si des poursuites doivent ecirctre entameacutees Lrsquoeacuteleacutement principal agrave prendre en compte pour une telle deacutecision devrait ecirctre la qualiteacute des preuves reacutecolteacutees Lorsque la personne poursuivie appartient aux forces armeacutees il faut deacutecider si crsquoest le droit militaire ou ordinaire qui est applicable et devant quel tribunal cette personne sera jugeacutee Lrsquoindeacutependance de lrsquoorgane chargeacute drsquoentamer des poursuites revecirct une importance cruciale pour garantir un systegraveme efficace de reacutepression des infractions graves au DIH Dans certains pays par exemple le fait drsquoentamer des poursuites peacutenales pour de telles infractions est soumis agrave lrsquoapprobation drsquoune autoriteacute exeacutecutive Afin drsquoeacuteviter une eacuteventuelle inertie de la part du gouvernement par exemple pour des raisons drsquoopportuniteacute politique les critegraveres permettant drsquoengager une poursuite peacutenale etou les motifs permettant de la refuser devraient ecirctre deacutefinis clairement dans la leacutegislation nationale Enfin il est important que les victimes de telles infractions puissent acceacuteder agrave la justice de maniegravere simple et directe
Choix du tribunal compeacutetentLe droit international ne se prononce pas sur le choix du tribunal compeacutetent Si au niveau national la mise en place de tribunaux extraordinaires est en geacuteneacuteral contraire agrave lrsquoexigence drsquoun tribunal impartial et reacuteguliegraverement constitueacute lrsquoattribution de compeacutetences agrave des tribunaux civils ou militaires pour connaicirctre des violations du DIH est laisseacutee agrave la discreacutetion de chaque Eacutetat Il nrsquoest pas facile de deacuteclarer a priori ou de maniegravere geacuteneacuterale qursquoune solution est preacutefeacuterable agrave lrsquoautre Cependant en vue de reacuteprimer les infractions graves au DIH (crimes de guerre) le leacutegislateur national devrait garder agrave lrsquoesprit les points suivants bull les crimes de guerre peuvent ecirctre commis par des civils
aussi bien que par des militaires bull leurs auteurs peuvent ecirctre poursuivis en temps de paix
comme en temps de guerre bull ces affaires peuvent entraicircner des enquecirctes agrave lrsquoeacutetranger
ou le recours agrave la coopeacuteration judiciaire internationale dans les cas ougrave la compeacutetence universelle est exerceacutee ou lorsque le jugement est rendu contre les propres troupes de lrsquoEacutetat envoyeacutees agrave lrsquoeacutetranger
Les solutions choisies deacutependront de la relation entre le droit commun et le droit militaire et entre les pouvoirs civil et militaire au sein de lrsquoEacutetat
Reacutecolte et examen des preuvesLe jugement de crimes commis agrave lrsquoeacutetranger pose des problegravemes particuliers en ce qui concerne la reacutecolte des preuves et le droit de la deacutefense de les examiner Il est important de se pencher sur ces questions et si neacutecessaire de preacutevoir des proceacutedures adeacutequates telles que lrsquoadmission de teacutemoignages par videacuteo ou lrsquoenvoi de commissions rogatoires agrave lrsquoeacutetranger et de renforcer les accords de coopeacuteration judiciaire internationale
Afin drsquoeacutetablir la culpabiliteacute de lrsquoaccuseacute dans des affaires de crimes de guerre il faut deacutemontrer entre autres que lrsquoacte en question a eacuteteacute commis durant un conflit armeacute ou en lien avec un tel conflit Crsquoest pourquoi la leacutegislation nationale indique souvent quelle autoriteacute est habiliteacutee agrave qualifier une situation donneacutee de conflit armeacute En outre les victimes devraient ecirctre autoriseacutees agrave participer de maniegravere active agrave la proceacutedure Au besoin elles devraient eacutegalement beacuteneacuteficier drsquoune protection agrave lrsquoinstar des accuseacutes et des teacutemoins Cela serait justifieacute dans les cas ougrave le ressentiment et le risque de vengeance sont eacuteleveacutes Enfin dans la proceacutedure peacutenale il faut eacutegalement tenir compte de la neacutecessiteacute de proteacuteger les secrets militaires ou la seacutecuriteacute nationale mais la confidentialiteacute ne doit pas ecirctre invoqueacutee dans le seul but drsquoeacuteviter une poursuite Si neacutecessaire la proceacutedure peut se deacuterouler agrave huis clos
Proceacutedure peacutenale
3 DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL
31
Plusieurs possibiliteacutes srsquooffrent au leacutegislateur au moment de transposer les infractions graves au DIH dans la leacutegislation peacutenale nationale et de les soumettre au droit national
La premiegravere possibiliteacute consiste agrave appliquer le droit peacutenal national militaire ou ordinaire existant Cette meacutethode part de lrsquoideacutee que le droit peacutenal national preacutevoit une reacutepression adeacutequate des infractions graves au DIH et qursquoil est donc inutile drsquointroduire de nouveaux crimes Si lrsquoon part du principe que le droit international prime sur le droit national la leacutegislation nationale doit ecirctre interpreacuteteacutee conformeacutement aux dispositions du droit international qui lient lrsquoEacutetat et les eacuteventuelles lacunes de la loi doivent ecirctre combleacutees
Avantage bull les codes peacutenaux modernes preacutevoient la reacutepression
drsquoune seacuterie de crimes diffeacuterents y compris des violations graves des droits de lrsquohomme fondamentaux comme le droit agrave la vie agrave la santeacute agrave lrsquointeacutegriteacute physique et mentale agrave la liberteacute personnelle et agrave la proprieacuteteacute
Inconveacutenients bull les crimes deacutefinis par le droit peacutenal interne ne
correspondent souvent que de maniegravere approximative au comportement criminel qui caracteacuterise les conflits armeacutes
bull les conditions et les proceacutedures conformeacutement auxquelles les criminels peuvent ecirctre punis selon le droit peacutenal national ne correspondent pas toujours aux exigences du DIH
bull les peines preacutevues par le droit existant ne sont pas forceacutement approprieacutees agrave la graviteacute des crimes en question
La deuxiegraveme possibiliteacute consiste agrave peacutenaliser les infractions graves au DIH au niveau national en faisant reacutefeacuterence de maniegravere geacuteneacuterale aux dispositions pertinentes de DIH au droit international dans son ensemble ou aux regravegles et coutumes de la guerre (droit coutumier) et agrave deacutefinir une seacuterie de peines
Avantages bull cette solution est simple et eacuteconomique Toutes les
infractions au DIH sont punissables gracircce agrave une simple reacutefeacuterence aux instruments pertinents et le cas eacutecheacuteant au droit coutumier
bull aucune nouvelle leacutegislation nationale nrsquoest neacutecessaire lorsque des traiteacutes sont modifieacutes ou que de nouvelles obligations se creacuteent pour un Eacutetat qui devient partie agrave un nouveau traiteacute
Inconveacutenients bull la peacutenalisation par le biais drsquoune disposition geacuteneacuterique
peut srsquoaveacuterer insuffisante au regard du principe de leacutegaliteacute en particulier parce que cette meacutethode ne permet pas de prononcer des peines diffeacuterentes en fonction de la graviteacute de lrsquoacte agrave moins que cette deacutecision ne soit laisseacutee au juge en application de critegraveres stricts fixeacutes par la loi
bull cette meacutethode demande au juge du tribunal national de clarifier et drsquointerpreacuteter le droit agrave la lumiegravere des dispositions de droit international ce qui donne agrave celui-ci une marge de manœuvre consideacuterable Le fait que les deacutefinitions des crimes de guerre contenues dans les instruments internationaux ne correspondent pas forceacutement exactement au libelleacute qursquoon trouve habituellement dans la leacutegislation interne ne facilite pas sa tacircche
La troisiegraveme possibiliteacute consiste agrave preacutevoir dans le droit national des crimes speacutecifiques correspondant agrave ceux deacutefinis dans les traiteacutes internationaux Cela peut ecirctre fait de diffeacuterentes maniegraveres notamment bull en reprenant dans le droit national la liste complegravete des
crimes avec un libelleacute identique agrave celui des traiteacutes et en fixant les peines applicables agrave chaque crime de maniegravere individuelle ou par cateacutegorie de crimes ou
bull en redeacutefinissant ou en reformulant dans le droit national la description de chaque type de comportement constituant un crime
Avantages bull lorsque ces crimes sont deacutefinis individuellement dans
le droit peacutenal national la violation drsquoun traiteacute est punissable mecircme si celui-ci nrsquoa pas eacuteteacute ratifieacute par lrsquoEacutetat engageant des poursuites
bull srsquoagissant de lrsquoaccuseacute une peacutenalisation speacutecifique respecte davantage le principe de leacutegaliteacute puisqursquoelle fixe de maniegravere claire et preacutevisible les types de comportement consideacutereacutes comme criminels et donc punissables
bull cette meacutethode facilite la tacircche des personnes chargeacutees de lrsquoapplication de la loi en les deacutechargeant en partie du travail souvent fastidieux de recherche et drsquointerpreacutetation dans le domaine du droit international
Inconveacutenients bull cette deacutefinition speacutecifique des crimes repreacutesente une
tacircche eacutenorme pour le leacutegislateur qui exige des efforts consideacuterables de recherche et de reacutedaction Elle peut entraicircner un reacuteexamen approfondi de la leacutegislation peacutenale existante
Comment inteacutegrer les crimes internationaux dans le droit national
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
32
bull si la deacutefinition est trop deacutetailleacutee et speacutecifique elle peut manquer de la flexibiliteacute neacutecessaire pour inteacutegrer les modifications du droit international agrave un stade ulteacuterieur
Enfin en choisissant la quatriegraveme possibiliteacute les autoriteacutes nationales peuvent preacutefeacuterer adopter une meacutethode mixte consistant agrave combiner la peacutenalisation au moyen drsquoune disposition geacuteneacuterique et la deacutefinition preacutecise et speacutecifique de certains crimes Dans ce cas la disposition geacuteneacuterique est reacutesiduelle en ce sens qursquoelle concerne les actes qui ne sont pas speacutecifiquement peacutenaliseacutes et passibles drsquoune peine (conformeacutement au principe lex specialis derogat lege generali) Cette combinaison drsquoune peacutenalisation geacuteneacuterale et speacutecifique peut eacutegalement ecirctre compleacuteteacutee par lrsquoapplication subsidiaire drsquoautres dispositions de droit peacutenal ordinaire
Avantage bull sous ses diffeacuterentes formes possibles cette meacutethode
permet drsquohonorer pleinement et avec les nuances neacutecessaires les obligations deacutecoulant des traiteacutes en matiegravere de reacutepression des violations du DIH
Inconveacutenient bull avec cette meacutethode le juge doit ecirctre capable
drsquointerpreacuteter simultaneacutement les dispositions de droit international et national
3 DIH ET DROIT PEacuteNAL NATIONAL
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Les diffeacuterentes meacutethodes exposeacutees plus haut en particulier les meacutethodes 2 agrave 4 prennent geacuteneacuteralement la forme suivante bull une loi speacuteciale indeacutependante distincte des codes
peacutenaux oubull un ajout dans la leacutegislation peacutenale existante
(habituellement le code peacutenal ordinaire ou le code peacutenal militaire ou les deux)
Le fait de combiner dans un mecircme instrument leacutegislatif les crimes et les principes geacuteneacuteraux du droit peacutenal conformeacutement aux exigences speacutecifiques du droit peacutenal international facilite assureacutement le travail des praticiens du droit dans les Eacutetats dans lesquels une telle meacutethode peut ecirctre utiliseacutee Cependant lrsquoadoption par un Eacutetat drsquoune loi speacuteciale indeacutependante du code peacutenal ne srsquoinsegravere pas toujours facilement dans la structure du systegraveme leacutegislatif peacutenal Cela va en outre agrave lrsquoencontre de la tendance dans certains pays agrave regrouper au maximum les dispositions de droit peacutenal dans un seul instrument juridique
La solution consistant agrave inteacutegrer des infractions dans la leacutegislation existante outre le fait qursquoelle oblige le leacutegislateur agrave deacuteterminer la maniegravere dont il va les inteacutegrer (section ou chapitre speacutecifique ajout aux crimes existants etc) pose un autre problegraveme il srsquoagit de deacutecider si en droit interne les infractions punissables seront placeacutees dans le droit peacutenal ordinaire ou dans le droit peacutenal militaire Les personnes responsables de violations du DIH pouvant ecirctre soit des civils soit des militaires certains Eacutetats ont inseacutereacute les dispositions pertinentes dans le droit peacutenal ordinaire et dans le droit peacutenal militaire ou ont eacutetendu la porteacutee de lrsquoun de ces reacutegimes pour qursquoil srsquoapplique aux militaires et aux civils Dans la mesure ougrave les systegravemes leacutegislatifs peacutenaux et les relations entre les droits peacutenaux ordinaire et militaire varient eacutenormeacutement drsquoun pays agrave lrsquoautre il est difficile de preacuteconiser de maniegravere abstraite une variante plutocirct que lrsquoautre Ce qui est important crsquoest de srsquoassurer que la deacutecision nrsquoentraicircne pas une absence de juridiction in personam
Enfin dans les pays agrave tradition de common law les infractions graves au DIH sont souvent reacuteprimeacutees par la leacutegislation principale qui transpose et met en œuvre le traiteacute dans le systegraveme juridique national (par exemple dans une loi relative aux Conventions de Genegraveve) Ce genre de loi deacutefinit en geacuteneacuteral la porteacutee mateacuterielle des crimes et la juridiction agrave laquelle ils sont soumis
Formes de peacutenalisation
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Le fait de fixer un deacutelai de prescription de lrsquoaction juridique en cas drsquoinfraction peut porter sur deux aspects de la proceacutedure Drsquoune part la prescription peut srsquoappliquer agrave la poursuite Si un certain temps srsquoest eacutecouleacute depuis la commission drsquoune infraction cela signifie qursquoaucun procegraves ne peut plus ecirctre intenteacute et qursquoaucun verdict ne peut ecirctre prononceacute Drsquoautre part la prescription peut srsquoappliquer uniquement agrave lrsquoexeacutecution de la peine elle-mecircme Dans ce cas le fait qursquoun certain laps de temps se soit eacutecouleacute signifie que la peine ne peut pas ecirctre exeacutecuteacutee La reacutepression des infractions graves au DIH eacutetant essentielle pour assurer le respect de ce domaine du droit la question de la prescription de ces infractions doit ecirctre souleveacutee Cela est particuliegraverement important eacutetant donneacute la graviteacute de certaines infractions qualifieacutees de crimes de guerre qui vont agrave lrsquoencontre des inteacuterecircts de lrsquoensemble de la communauteacute internationale
La prescription dans les systegravemes nationaux de droit peacutenalLa plupart des systegravemes juridiques preacutevoient des deacutelais de prescription relativement courts pour les infractions mineures Pour les crimes plus graves les Eacutetats ont choisi deux autres formules La premiegravere adopteacutee par de nombreux pays de droit civil fixe des deacutelais de prescription beaucoup plus longs que pour les infractions plus leacutegegraveres La seconde qui concerne principalement les pays de common law ne fixe aucune prescription pour la poursuite des crimes de guerre
Deacutelais de prescription en droit international des traiteacutesLa plupart des instruments de DIH demeurent muets sur cette question Le 26 novembre 1968 lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies a adopteacute la Convention sur lrsquoimprescriptibiliteacute des crimes de guerre et des crimes contre lrsquohumaniteacute Cette convention entreacutee en vigueur en 1970 srsquoapplique agrave la poursuite et agrave lrsquoexeacutecution des peines et couvre les crimes de guerre ndash en particulier les infractions graves aux Conventions de Genegraveve ndash et les crimes contre lrsquohumaniteacute y compris lrsquoapartheid et le geacutenocide commis en temps de paix et en temps de guerre Elle a un effet reacutetroactif dans la mesure ougrave elle exige la suppression des deacutelais de prescription fixeacutes auparavant dans des lois ou autres instruments et elle srsquoapplique aux crimes qui existent deacutejagrave en vertu de telles dispositions
Deacutelais de prescription en droit international coutumierLa tendance reacutecente agrave poursuivre les criminels de guerre preacutesumeacutes de maniegravere plus vigoureuse devant les cours et les tribunaux peacutenaux nationaux et internationaux ainsi que le corpus juridique croissant de regravegles attribuant des compeacutetences pour connaicirctre des crimes de guerre sans deacutelai de prescription ont transformeacute les dispositions conventionnelles existantes interdisant la prescription pour les crimes de guerre en droit coutumier (voir la Regravegle 160 DIHC) En outre la prescription pourrait empecirccher les enquecirctes sur les crimes de guerre et la poursuite des suspects ce qui constituerait une violation de lrsquoobligation de droit coutumier agrave cet eacutegard
Prescription
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Des personnes peuvent ecirctre deacuteclareacutees responsables peacutenalement non seulement pour avoir commis des crimes de guerre mais aussi pour avoir tenteacute de les commettre pour avoir aideacute agrave les commettre ou pour avoir faciliteacute ou encourageacute leur commission Elles peuvent eacutegalement ecirctre tenues responsables drsquoavoir planifieacute la commission de crimes de guerre ou drsquoen avoir eacuteteacute les instigatrices Les commandants et autres supeacuterieurs peuvent ecirctre consideacutereacutes comme peacutenalement responsables des crimes commis en reacuteponse agrave leurs ordres
Le fait de ne pas agir peut eacutegalement constituer une violation Dans des situations de conflit armeacute les forces armeacutees ou les groupes armeacutes reacutepondent en geacuteneacuteral agrave un commandement qui est responsable du comportement de ses subordonneacutes Afin que le systegraveme reacutepressif soit efficace il faut que les supeacuterieurs hieacuterarchiques encourent une responsabiliteacute peacutenale individuelle lorsqursquoils ne prennent pas les mesures adeacutequates pour eacuteviter que leurs subordonneacutes ne commettent des infractions graves au DIH La question de la responsabiliteacute du commandement srsquoest poseacutee avec acuiteacute pendant la Deuxiegraveme Guerre mondiale Si les Chartes des tribunaux militaires internationaux de Nuremberg et de Tokyo ne contenaient aucune regravegle agrave cet eacutegard les procegraves tenus apregraves la guerre ont eacutetabli des principes geacuteneacuteraux ayant trait agrave la responsabiliteacute du commandement Ces principes sont actuellement reconnus comme faisant partie du droit international coutumier applicable aux conflits armeacutes internationaux et non internationaux (voir la Regravegle 153 DIHC) Ils peuvent ecirctre reacutesumeacutes ainsi bull la responsabiliteacute du commandement implique un
supeacuterieur crsquoest-agrave-dire une personne ayant lrsquoautoriteacute effective sur un subordonneacute qui peut ecirctre civil ou militaire
bull la relation entre le commandant et son subordonneacute peut exister de jure ou de facto en mettant lrsquoaccent sur la capaciteacute mateacuterielle drsquoempecirccher et de punir la commission de crimes
bull la responsabiliteacute peut deacutecouler drsquoune connaissance reacuteelle ou implicite dans ce dernier cas lorsque le supeacuterieur laquo avait des raisons de savoir raquo ou laquo eacutetant donneacute les circonstances du moment aurait ducirc savoir raquo que des crimes eacutetaient ou allaient ecirctre commis cela suffit pour que sa responsabiliteacute soit engageacutee
bull le supeacuterieur nrsquoa pas pris toutes les mesures neacutecessaires et raisonnables qui eacutetaient en son pouvoir pour empecirccher le comportement criminel ou pour y mettre un terme Cela inclut le manquement au devoir de sanctionner des subordonneacutes qui commettent des crimes de guerre qui deacutecoule drsquoun manquement agrave lrsquoobligation drsquoenquecircter sur les alleacutegations de crimes de guerre ou au devoir de les deacutenoncer aux autoriteacutes supeacuterieures
Srsquoagissant du droit des traiteacutes les Conventions de Genegraveve ne se prononcent pas sur la question contrairement agrave lrsquoart 86 al 2 du Protocole additionnel I qui stipule
laquo Le fait qursquoune infraction aux Conventions ou au preacutesent Protocole a eacuteteacute commise par un subordonneacute nrsquoexonegravere pas ses supeacuterieurs de leur responsabiliteacute peacutenale ou disciplinaire selon le cas srsquoils savaient ou posseacutedaient des informations leur permettant de conclure dans les circonstances du moment que ce subordonneacute commettait ou allait commettre une telle infraction et srsquoils nrsquoont pas pris toutes les mesures pratiquement possibles en leur pouvoir pour empecirccher ou reacuteprimer cette infraction raquo
En outre lrsquoart 87 du Protocole additionnel I eacutenonce les devoirs et les obligations des commandants militaires par rapport agrave leurs subordonneacutes Les supeacuterieurs doivent empecirccher que leurs subordonneacutes commettent des infractions graves et au besoin reacuteprimer ces infractions et les deacutenoncer aux autoriteacutes compeacutetentes Crsquoest uniquement srsquoil manque agrave ces devoirs qursquoun commandant risque drsquoecirctre deacuteclareacute peacutenalement responsable de ne pas avoir agi
Formes de responsabiliteacute peacutenale individuelle
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Sur la base de deux regravegles de droit coutumier applicables aux conflits armeacutes internationaux et non internationaux une responsabiliteacute pour des crimes de guerre peut naicirctre mecircme si ceux-ci ont eacuteteacute commis agrave la suite drsquoordres supeacuterieurs Ces regravegles stipulent premiegraverement que tout combattant a le devoir de deacutesobeacuteir agrave un ordre manifestement illeacutegal Deuxiegravemement le fait drsquoobeacuteir agrave un ordre supeacuterieur nrsquoexonegravere pas le subordonneacute de sa responsabiliteacute peacutenale srsquoil savait ndash ou aurait ducirc savoir eacutetant donneacute la nature de lrsquoacte en question ndash que lrsquoordre eacutetait illeacutegal (voir les Regravegles 154 et 155 DIHC)
Cette regravegle eacutetait formuleacutee dans les Chartes des tribunaux militaires internationaux de Nuremberg et de Tokyo plus reacutecemment elle a eacuteteacute reprise dans les Statuts des tribunaux peacutenaux internationaux pour lrsquoex-Yougoslavie et pour le Rwanda du tribunal speacutecial pour la Sierra Leone et de la Cour peacutenale internationale
Il convient de mentionner ici que le fait que des crimes de guerre aient reacutesulteacute drsquoordres supeacuterieurs a eacuteteacute pris en compte comme facteur drsquoatteacutenuation de la peine On peut citer agrave cet eacutegard la pratique de Nuremberg et de Tokyo des tribunaux peacutenaux internationaux plus reacutecents et de nombreux manuels militaires de nombreuses leacutegislations nationales et deacuteclarations officielles des Eacutetats
Ordres supeacuterieurs
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Selon la pratique actuelle des Eacutetats dans les conflits armeacutes internationaux et non internationaux nul ne peut ecirctre reconnu coupable ou condamneacute srsquoil nrsquoa pas eacuteteacute soumis agrave un procegraves eacutequitable offrant toutes les garanties judiciaires fondamentales Le droit agrave un procegraves eacutequitable est ancreacute dans les quatre Conventions de Genegraveve et dans les Protocoles additionnels I et II Le fait de priver une personne proteacutegeacutee drsquoun procegraves reacutegulier et impartial constitue une infraction grave au sens des troisiegraveme et quatriegraveme Conventions de Genegraveve et du Protocole additionnel I Lrsquoarticle 3 commun aux quatre Conventions de Genegraveve interdit de prononcer des condamnations ou drsquoeffectuer des exeacutecutions sans un jugement preacutealable rendu par un tribunal reacuteguliegraverement constitueacute Si une partie au conflit prive une personne du droit agrave un procegraves eacutequitable elle commet un crime de guerre en vertu des Statuts de la Cour peacutenale internationale des Tribunaux peacutenaux internationaux pour lrsquoex-Yougoslavie et pour le Rwanda et du Tribunal speacutecial pour la Sierra Leone
Nombre de ces garanties judiciaires sont deacutejagrave preacutevues dans le droit interne des Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve et sont tregraves semblables aux droits ancreacutes dans les instruments internationaux relatifs aux droits de lrsquohomme tels que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (art 14) Il convient de signaler qursquoil ne peut pas ecirctre deacuterogeacute aux droits eacutenonceacutes agrave lrsquoart 75 al 4 du Protocole additionnel I comme crsquoest pourtant le cas de certaines garanties deacutecoulant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques
Les Eacutetats doivent veiller agrave ce que les garanties judiciaires eacutenonceacutees dans les instruments auxquels ils sont parties soient inteacutegreacutees dans leur leacutegislation interne dans des instruments tels que leur code de proceacutedure peacutenale et leurs regravegles sur la preuve dans la leacutegislation indeacutependante relative aux personnes proteacutegeacutees au titre des Conventions de Genegraveve et de leurs Protocoles et dans leur constitution
Voici un aperccedilu des principales garanties judiciaires preacutevues par les Conventions de Genegraveve (surtout la troisiegraveme et la quatriegraveme) leurs Protocoles additionnels et le Statut de la Cour peacutenale internationale Il est eacutegalement fait reacutefeacuterence aux regravegles pertinentes de lrsquoeacutetude du CICR sur le droit international humanitaire coutumier (DIHC) bull le principe de la responsabiliteacute peacutenale individuelle
(art 754 (b) P I art 62 (b) P II art 252 CPI Regravegle 102 DIHC)
bull le principe nullum crimen et nulla poena sine lege (pas de crime sans loi pas de peine sans loi) (art 991 CG III art 754 (c) P I art 62 (c) P II art 22-23 CPI Regravegle 101 DIHC)
bull le principe non bis in idem (autoriteacute de la chose jugeacutee) (art 86 CG III art 1173 CG IV art 754 (h) P I art 62 (a) P II art 20 ICC une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquoecirctre jugeacute sans deacutelai par un tribunal indeacutependant impartial et reacuteguliegraverement constitueacute (art 842 CG III art 754 P I art 62 P II art 671 CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquoecirctre informeacute de la nature et de la cause de lrsquoaccusation (art 1042 CG III art 712 CG IV art 754 (a) P I art 62 (a) P II art 671 (a) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull les droits et moyens de deacutefense par exemple le droit de se deacutefendre ou drsquoecirctre assisteacute drsquoun avocat qualifieacute librement choisi (art 99 et 105 CG III art 72 et 74 CG IV art 754 (a) et (g) P I art 62 (a) P II art 671 (d) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit agrave une assistance juridique gratuite lorsque les inteacuterecircts de la justice lrsquoexigent (art 1052 CG III art 722 CG IV art 671 (d) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute de communiquer librement avec son deacutefenseur (art 1053 CG III art 721 CG IV art 671 (b) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit agrave un deacutelai et agrave des faciliteacutes suffisants pour preacuteparer sa deacutefense (art 1053 CG III art 721 CG IV art 671 (b) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquointerroger des teacutemoins et de faire entendre des teacutemoins (art 963 et 1051 CG III art 721 CG IV art 754 (g) P I art 671 (e) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull la preacutesomption drsquoinnocence (art 754 (d) P I art 62 (d) P II art 66 ICC une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquoecirctre preacutesent agrave son procegraves (art 754 (e) P I art 62 (e) P II art 671 (d) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute de ne pas teacutemoigner contre lui-mecircme ni srsquoavouer coupable (art 754 (f) P I art 62 (e) P II art 671 (g) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute agrave ce que son jugement soit rendu publiquement (art 754 (i) P I art 745 et 764 CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquoecirctre informeacute de ses droits de recours (art 106 CG III art 73 CG IV art 754 (j) P I art 63 P II une partie de la Regravegle 100 DIHC)
bull le droit de lrsquoaccuseacute drsquoecirctre assisteacute par un interpregravete si besoin est (art 964 et 1051 CG III art 723 et 1232 CG IV art 671 (f) CPI une partie de la Regravegle 100 DIHC)
Garanties judiciaires
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GeacuteneacuteraliteacutesUn Eacutetat peut exercer sa compeacutetence sur son propre territoire Cette compeacutetence inclut le pouvoir de faire la loi (compeacutetence leacutegislative) le pouvoir drsquointerpreacuteter ou drsquoappliquer la loi (compeacutetence judiciaire) et le pouvoir de prendre des mesures pour faire respecter la loi (compeacutetence drsquoexeacutecution) Cependant si la compeacutetence drsquoexeacutecution est en geacuteneacuteral limiteacutee au territoire national le droit international admet que dans certaines circonstances un Eacutetat puisse leacutegifeacuterer ou statuer sur des faits se produisant hors de son territoire (compeacutetence extraterritoriale)
En ce qui concerne le droit peacutenal une seacuterie de principes sont consideacutereacutes comme le fondement de cette compeacutetence extraterritoriale Ils incluent la compeacutetence pour des actes bull commis par des personnes ayant la nationaliteacute de lrsquoEacutetat
du for (principe de la nationaliteacute ou de la personnaliteacute active)
bull commis contre des citoyens de lrsquoEacutetat du for (principe de la personnaliteacute passive) ou
bull mettant en jeu la seacutecuriteacute de lrsquoEacutetat (principe de protection)
Ces principes qui rencontrent un soutien plus ou moins fort dans la pratique et lrsquoopinion geacuteneacuterale exigent tous un lien entre lrsquoacte commis et lrsquoEacutetat revendiquant sa compeacutetence En revanche le principe de lrsquouniversaliteacute qui permet eacutegalement de fonder une compeacutetence extraterritoriale ne requiert pas la preacutesence drsquoun tel lien
Compeacutetence universelleLa compeacutetence universelle deacutesigne la compeacutetence pour connaicirctre des infractions indeacutependamment de lrsquoendroit ougrave celles-ci ont eacuteteacute commises ou de la nationaliteacute de leur auteur ou de leur victime Le droit drsquoexercer une telle compeacutetence pour les crimes de guerre commis pendant des conflits armeacutes internationaux et non internationaux est reconnu comme une regravegle de droit international humanitaire coutumier (Regravegle 157 DIHC) Lrsquouniversaliteacute srsquoapplique eacutegalement agrave une seacuterie drsquoinfractions habituellement les crimes internationaux fondamentaux dont la reacutepression par tous les Eacutetats est justifieacutee ou neacutecessaire pour des raisons de politique publique internationale
Une seacuterie de traiteacutes obligent les Eacutetats parties agrave preacutevoir la compeacutetence universelle pour certains crimes y compris lorsque ceux-ci sont perpeacutetreacutes durant un conflit armeacute Parmi ces crimes le reacutegime des infractions graves preacutevu par les Conventions de Genegraveve et le Protocole additionnel I sera examineacute seacutepareacutement dans la prochaine section On peut citer drsquoautres instruments universels comme la Convention contre la torture la Convention sur la seacutecuriteacute du personnel des Nations Unies et du personnel associeacute le
deuxiegraveme Protocole relatif agrave la Convention de La Haye pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute et la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees
La compeacutetence universelle peut ecirctre exerceacutee soit par le biais de lrsquoadoption drsquoune loi nationale (compeacutetence leacutegislative universelle) soit par lrsquoenquecircte sur des crimes preacutesumeacutes et le jugement de leurs auteurs (compeacutetence judiciaire universelle) La premiegravere se retrouve plus souvent dans la pratique des Eacutetats et est geacuteneacuteralement la base neacutecessaire agrave une enquecircte et un procegraves Un tribunal peut cependant du moins en principe fonder directement sa compeacutetence sur le droit international et exercer une compeacutetence judiciaire universelle sans se reacutefeacuterer agrave la leacutegislation nationale
Les Eacutetats ont adopteacute une seacuterie de meacutethodes pour ancrer la compeacutetence universelle dans leur droit national Agrave cet eacutegard les dispositions constitutionnelles sont drsquoune importance cruciale pour deacuteterminer le statut du droit coutumier ou conventionnel dans le systegraveme juridique interne Les tribunaux peuvent se fonder directement sur ces dispositions ou sur le droit international pour exercer leur compeacutetence universelle lorsque cela est permis ou neacutecessaire Cependant comme les dispositions pertinentes de droit international ne sont pas toutes drsquoapplication directe (non self-executing) il est preacutefeacuterable que les bases de compeacutetence qui srsquoappliquent aux crimes de guerre soient preacutevues expresseacutement en droit interne
Un certain nombre drsquoEacutetats agrave systegraveme de droit civil (fondeacute sur un code) preacutevoient la compeacutetence universelle dans leur code peacutenal ordinaire etou militaire Ce code peut deacutefinir le champ drsquoapplication mateacuteriel et juridictionnel de lrsquoinfraction dans le mecircme chapitre Il est cependant plus freacutequent que les dispositions sur la compeacutetence universelle se trouvent dans la section geacuteneacuterale du code et fassent reacutefeacuterence agrave des infractions concregravetes deacutefinies ailleurs dans le mecircme instrument La compeacutetence universelle peut eacutegalement ecirctre ancreacutee dans une loi de proceacutedure peacutenale ou dans une loi sur lrsquoorganisation des tribunaux Certains Eacutetats ont attribueacute agrave leurs tribunaux une compeacutetence universelle par rapport agrave certaines infractions par le biais drsquoune loi speacuteciale indeacutependante
Dans les pays qui ne se fondent pas sur des codes ndash en geacuteneacuteral les pays agrave systegraveme de common law ndash la pratique habituelle consiste agrave preacutevoir la compeacutetence universelle dans la leacutegislation primaire qui deacutefinit agrave la fois le champ drsquoapplication mateacuteriel et juridictionnel de lrsquoinfraction
Fondement de la compeacutetence
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Quelle que soit la meacutethode utiliseacutee la question la plus importante agrave examiner est celle de savoir si la compeacutetence universelle requiert un lien particulier avec lrsquoEacutetat du for En geacuteneacuteral on comprend par lagrave que lrsquoaccuseacute doit se trouver sur le territoire avant que la poursuite ne soit entameacutee
En inteacutegrant la compeacutetence universelle dans le droit national il faut en outre tenir compte des points suivants bull afin drsquoeacuteviter lrsquoimpuniteacute tous les crimes de guerre
qursquoils soient commis dans le cadre drsquoun conflit armeacute international ou non international doivent ecirctre soumis agrave la compeacutetence universelle
bull il est important drsquoindiquer clairement que la compeacutetence srsquoeacutetend agrave toutes les personnes responsables directement ou indirectement de la commission des crimes en question indeacutependamment de leur nationaliteacute et du fait que le crime ait eacuteteacute commis sur le territoire de lrsquoEacutetat ou agrave lrsquoeacutetranger
bull les critegraveres relatifs agrave lrsquoouverture drsquoune proceacutedure peacutenale ou au refus drsquoen entamer une doivent ecirctre fixeacutes de maniegravere claire et preacutecise
bull comme les compeacutetences de plusieurs Eacutetats peuvent ecirctre concurrentes lrsquoexercice de sa compeacutetence par un Eacutetat peut ecirctre soumis agrave certaines conditions telles que le respect du principe non bis in idem la prise en compte de peines deacutejagrave prononceacutees agrave lrsquoeacutetranger et lrsquoexercice preacutealable de la compeacutetence par un autre Eacutetat ou par un tribunal international
Cependant la condition de la double responsabiliteacute peacutenale selon laquelle le crime poursuivi doit ecirctre consideacutereacute comme un crime eacutegalement agrave lrsquoendroit ougrave il a eacuteteacute commis est incompatible avec les exigences du DIH
Enfin la poursuite et le jugement de crimes commis agrave lrsquoeacutetranger posent des problegravemes particuliers en ce qui concerne la reacutecolte des preuves le respect des droits de lrsquoaccuseacute et la protection des teacutemoins et des victimes Des proceacutedures adeacutequates de poursuite et de jugement au titre de la compeacutetence universelle doivent reacutepondre agrave ces problegravemes au moyen de dispositions approprieacutees visant agrave faciliter les enquecirctes et la reacutecolte et lrsquoeacutevaluation des preuves Agrave cet eacutegard des accords de coopeacuteration judiciaire internationale sont essentiels et peuvent devoir ecirctre renforceacutes dans certains cas
Infractions graves au DIHLes infractions graves sont des violations particuliegraverement seacuterieuses du DIH eacutenumeacutereacutees dans les quatre Conventions de Genegraveve de 1949 et le Protocole additionnel I qui impliquent une responsabiliteacute peacutenale individuelle et qui entraicircnent la compeacutetence universelle Une liste complegravete des infractions graves se trouve agrave la page suivante
Plus preacuteciseacutement selon les dispositions pertinentes des Conventions de Genegraveve et du Protocole additionnel I les Eacutetats ont lrsquoobligation de rechercher les personnes suspecteacutees drsquoavoir commis des infractions graves laquo indeacutependamment de leur nationaliteacute raquo et soit de les traduire en justice devant leurs propres tribunaux soit de les remettre agrave un autre Eacutetat partie pour qursquoil les juge (principe aut dedere aut judicare) Si les Conventions ne deacuteclarent pas expresseacutement que la compeacutetence doit ecirctre revendiqueacutee indeacutependamment du lieu ougrave lrsquoinfraction a eacuteteacute commise elles ont eacuteteacute interpreacuteteacutees de maniegravere geacuteneacuterale comme instaurant une compeacutetence universelle Agrave ce titre elles figurent parmi les premiers exemples de compeacutetence universelle en droit des traiteacutes En outre elles preacutevoient une compeacutetence universelle obligatoire puisqursquoelles obligent les Eacutetats agrave juger les personnes preacutesumeacutees avoir commis des infractions graves ou agrave entamer les proceacutedures neacutecessaires agrave lrsquoextradition de ces personnes Les Eacutetats peuvent commencer une enquecircte ou une proceacutedure mecircme agrave lrsquoencontre de personnes se trouvant hors de leur territoire Lorsque lrsquoextradition vers un autre Eacutetat nrsquoest pas possible les Eacutetats doivent neacuteanmoins disposer drsquoune leacutegislation peacutenale leur permettant de juger les auteurs preacutesumeacutes drsquoinfractions indeacutependamment de leur nationaliteacute et du lieu de commission des infractions
Plus preacuteciseacutement le DIH demande aux Eacutetats de prendre les mesures suivantes en matiegravere drsquoinfractions graves
Premiegraverement les Eacutetats doivent adopter une leacutegislation nationale qui interdit et reacuteprime les infractions graves soit en creacuteant une loi distincte soit en modifiant des lois existantes Cette leacutegislation doit srsquoappliquer agrave toutes les personnes ndash indeacutependamment de leur nationaliteacute ndash qui commettent des infractions graves ou qui ordonnent que de telles infractions soient commises y compris les cas ougrave les infractions consistent agrave ne pas agir malgreacute une obligation juridique de le faire Elle doit srsquoappliquer aux actes commis sur le territoire de lrsquoEacutetat et agrave lrsquoeacutetranger
Deuxiegravemement les Eacutetats doivent rechercher et poursuivre les personnes preacutesumeacutees coupables drsquoinfractions graves Ils doivent poursuivre ces personnes ou les extrader vers un autre Eacutetat pour qursquoelles y soient jugeacutees
Troisiegravemement les Eacutetats doivent demander agrave leurs com- mandants militaires de preacutevenir et reacuteprimer les infractions graves et de prendre des mesures contre les personnes se trouvant sous leur controcircle qui commettent de telles infractions
Quatriegravemement les Eacutetats doivent se precircter assistance en ce qui concerne les proceacutedures peacutenales lieacutees agrave des infractions graves
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INFRACTIONS GRAVES EacuteNONCEacuteES DANS LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE DE 1949 ET LE PROTOCOLE ADDITIONNEL I DE 1977
Infractions graves eacutenonceacutees dans les quatre Conventions de Genegraveve de 1949 (art 50 51 130 et 147 respectivement)
Infractions graves eacutenonceacutees dans les troisiegraveme et quatriegraveme Conventions de Genegraveve de 1949 (art 130 et 147 respectivement)
Infractions graves eacutenonceacutees dans la quatriegraveme Convention de Genegraveve de 1949 (art 147)
- homicide intentionnel
- torture ou traitement inhumain
- expeacuteriences biologiques
- fait de causer intentionnellement de grandes souffrances
- fait de porter des atteintes graves agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou agrave la santeacute
- destruction et appropriation de biens non justifieacutees par des neacutecessiteacutes militaires et exeacutecuteacutees sur une grande eacutechelle de faccedilon illicite et arbitraire
(cette derniegravere disposition ne se trouve pas agrave lrsquoart 130 de la troisiegraveme Convention)
bull faitdecontraindreunprisonnierdeguerre ou un civil proteacutegeacute agrave servir dans les forces armeacutees de la Puissance ennemie
bull faitdepriverunprisonnierdeguerreou une personne proteacutegeacutee de son droit drsquoecirctre jugeacute reacuteguliegraverement et impartialement selon les prescriptions des Conventions
- deacuteportation ou transfert illeacutegaux
- deacutetention illeacutegale drsquoune personne proteacutegeacutee
- prise drsquootages
INFRACTIONS GRAVES EacuteNONCEacuteES DANS LE PROTOCOLE ADDITIONNEL I DE 1977 (ART 11 ET 85)
- fait de compromettre gravement par un acte ou une omission intentionnel et injustifieacute la santeacute ou lrsquointeacutegriteacute physique ou mentale des personnes au pouvoir de la Partie adverse ou interneacutees deacutetenues ou drsquoune autre maniegravere priveacutees de liberteacute en raison drsquoun conflit armeacute en particulier les mutilations physiques les expeacuteriences meacutedicales ou scientifiques les preacutelegravevements de tissus ou drsquoorganes pour des transplantations qui ne seraient pas motiveacutes par lrsquoeacutetat de santeacute de la personne concerneacutee et qui ne seraient pas conformes aux normes meacutedicales geacuteneacuteralement reconnues que la Partie responsable de lrsquoacte appliquerait dans des circonstances meacutedicales analogues agrave ses propres ressortissants jouissant de leur liberteacute
Lorsqursquoils sont commis intentionnellement et qursquoils entraicircnent la mort ou causent des atteintes graves agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou agrave la santeacute
- soumettre la population civile ou des personnes civiles agrave une attaque
- lancer une attaque sans discrimination atteignant la population civile ou des biens de caractegravere civil en sachant que cette attaque causera des pertes en vies humaines des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractegravere civil qui sont excessifs
- lancer une attaque contre des ouvrages ou installations contenant des forces dangereuses en sachant que cette attaque causera des pertes en vies humaines des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractegravere civil qui sont excessifs
- soumettre agrave une attaque des localiteacutes non deacutefendues et des zones deacutemilitariseacutees
- soumettre une personne agrave une attaque en la sachant hors de combat
- utiliser perfidement le signe distinctif de la croix rouge du croissant rouge ou drsquoautres signes protecteurs
Lorsqursquoils sont commis intentionnellement et en violation des Conventions et du Protocole
- le transfert par la Puissance occupante drsquoune partie de sa population civile dans le territoire qursquoelle occupe ou la deacuteportation ou le transfert agrave lrsquointeacuterieur ou hors du territoire occupeacute de la totaliteacute ou drsquoune partie de la population de ce territoire
- tout retard injustifieacute dans le rapatriement des prisonniers de guerre ou des civils
- les pratiques de lrsquoapartheid et les autres pratiques inhumaines et deacutegradantes fondeacutees sur la discrimination raciale qui donnent lieu agrave des outrages agrave la digniteacute personnelle
- le fait de diriger des attaques contre les monuments historiques les œuvres drsquoart ou les lieux de culte clairement reconnus qui constituent le patrimoine culturel ou spirituel des peuples et auxquels une protection speacuteciale a eacuteteacute accordeacutee provoquant ainsi leur destruction sur une grande eacutechelle alors que les monuments historiques œuvres drsquoart et lieux de culte en question ne sont pas situeacutes agrave proximiteacute immeacutediate drsquoobjectifs militaires ou utiliseacutes par la partie adverse agrave lrsquoappui de lrsquoeffort militaire
- le fait de priver une personne proteacutegeacutee par les Conventions ou par le Protocole I de son droit drsquoecirctre jugeacutee reacuteguliegraverement et impartialement
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La reacutepression des infractions graves au DIH requiert la coopeacuteration entre diffeacuterents Eacutetats et organes non seulement parce que les personnes impliqueacutees dans les procegraves lieacutes au DIH (accuseacutes victimes teacutemoins etc) peuvent ecirctre de nationaliteacutes diffeacuterentes ou se trouver dans des pays diffeacuterents mais eacutegalement parce que la communauteacute internationale dans son ensemble a un inteacuterecirct direct agrave ce que ces infractions soient reacuteprimeacutees de maniegravere efficace Partant de ce point de vue le droit international preacutevoit diverses formes drsquoentraide allant de la reacutecolte de preuves agrave lrsquoeacutetranger agrave lrsquoexeacutecution des jugements eacutetrangers
Le besoin drsquoentraide judiciaire est particuliegraverement eacutevident dans le cas de crimes dont les auteurs preacutesumeacutes doivent ecirctre traduits en justice ou extradeacutes par les Eacutetats Lrsquoextradition est preacutevue dans les Conventions de Genegraveve et preacuteciseacutee agrave lrsquoart 88 du Protocole additionnel I et dans drsquoautres traiteacutes de DIH Cependant aucun de ces instruments nrsquoaborde la question de lrsquoapplication des exceptions habituellement preacutevues par le droit national et qui pourraient exclure lrsquoextradition dans certaines circonstances comme la nationaliteacute de la personne dont lrsquoextradition est demandeacutee la nature politique du crime la prescription ou lrsquoexistence drsquoun traiteacute bilateacuteral ou multilateacuteral drsquoextradition
Srsquoagissant de lrsquoentraide judiciaire en matiegravere peacutenale ces instruments internationaux imposent eacutegalement lrsquoobligation de garantir lrsquoentraide judiciaire Lrsquoefficaciteacute drsquoun systegraveme de reacutepression fondeacute sur le principe de la compeacutetence universelle en matiegravere de poursuite et de jugement drsquoactes criminels (et qui est donc transfrontalier par nature) deacutependra en grande partie de la qualiteacute de la coopeacuteration et de lrsquoentraide judiciaire entre les autoriteacutes de poursuite des diffeacuterents Eacutetats
Coopeacuteration et assistance en matiegravere peacutenale
44 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Sommaire
CHAPITRE QUATRE LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
Aperccedilu des traiteacutes les Conventions de Genegraveve de 1949 et les Protocoles de 1977 et 2005 45Mesures leacutegislatives reacuteglementaires et administratives de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve et de leurs Protocoles additionnels 47
Traduction diffusion et formation 47Personnel qualifieacute 47Conseillers juridiques 47
Le rocircle du conseiller juridique 48Compeacutetences techniques 48Tacircches 48La place du conseiller juridique dans la hieacuterarchie 48
Protection speacuteciale 48Protection des personnes et objets habiliteacutes agrave utiliser les emblegravemes 49
Usage protecteur de lrsquoemblegraveme 49Usage indicatif de lrsquoemblegraveme 50Neacutecessiteacute de preacutevenir les abus de lrsquoemblegraveme 50Directives concernant la reacuteglementation nationale sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme et la preacutevention de toutes les formes drsquoabus 50Documentation du CICR relative agrave lrsquousage de lrsquoemblegraveme 51
Protection civile 51Qursquoest-ce que la protection civile 51Qui accomplit les tacircches de protection civile 52Identification de la protection civile 52Mise en œuvre nationale 52
La protection des enfants dans les conflits armeacutes 52Les enfants qui ne participent pas directement aux hostiliteacutes 53Les enfants qui participent aux hostiliteacutes 53
Les personnes disparues et leur famille ndash lrsquoimportance de la question 53Cartes drsquoidentiteacute de capture et drsquointernement 54
Nature et importance 54Cartes drsquoidentiteacute 55Plaques drsquoidentiteacute 55Cartes de capture 55Cartes drsquointernement 55Identification des enfants 55Mise agrave disposition de moyens drsquoidentification et formation 55
Bureau nationaux de renseignements 55Signalisation des objets devant ecirctre proteacutegeacutes 56
Forces dangereuses 56Biens culturels 57
Proceacutedures drsquoeacutevaluation des nouvelles armes 58Commission internationale humanitaire drsquoeacutetablissement des faits 59
Composition 59Pouvoirs et fonctionnement 59Commission drsquoenquecircte 59Rapport de la Commission 59Reconnaissance de la compeacutetence de la Commission 59Deacuteclaration unique 59
Reacutecapitulatif articles cleacutes exigeant lrsquoadoption de mesures nationales de mise en œuvre du DIH 61
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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Quatre Conventions de Genegraveve ont eacuteteacute adopteacutees en 1949 Chaque Convention porte sur la protection drsquoune cateacutegorie speacutecifique de personnes qui ne participent pas ou plus aux hostiliteacutes
Premiegravere Convention pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne (y compris la protection des installations et du personnel sanitaires et de lrsquoemblegraveme et les infractions graves)
Deuxiegraveme Convention pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer (y compris la protection des installations et du personnel sanitaires concerneacutes et de lrsquoemblegraveme et les infractions graves)
Troisiegraveme Convention sur le traitement des prisonniers de guerre (y compris des regravegles relatives agrave la protection geacuteneacuterale des prisonniers de guerre au deacutebut de la captiviteacute agrave lrsquointernement au travail aux relations avec lrsquoexteacuterieur aux sanctions peacutenales et disciplinaires agrave la proceacutedure judiciaire agrave la fin de la captiviteacute agrave la libeacuteration et au rapatriement aux bureaux de renseignements et agrave lrsquoAgence centrale de renseignements et aux infractions graves)
Quatriegraveme Convention sur la protection des personnes civiles en temps de guerre (y compris des regravegles relatives agrave la protection geacuteneacuterale des civils dans les conflits armeacutes aux eacutetrangers sur le territoire drsquoune partie au conflit aux territoires occupeacutes au traitement des interneacutes civils y compris les sanctions peacutenales et disciplinaires et la libeacuteration et le rapatriement les bureaux de renseignements et lrsquoAgence centrale de renseignements et les infractions graves)
Les Conventions de Genegraveve de 1949 sont fondamentalement une conseacutequence de la Deuxiegraveme Guerre mondiale Sur la base de lrsquoexpeacuterience tragique acquise lors de ce conflit elles ameacuteliorent grandement la protection juridique des victimes de la guerre Aujourdrsquohui tous les Eacutetats sont parties aux Conventions de Genegraveve de 1949 Comme elles sont reconnues par lrsquoensemble de la communauteacute des nations elles sont veacuteritablement devenues des instruments universels
Les diffeacuterents traiteacutes qui constituent ce que lrsquoon appelle laquo le droit de Genegraveve raquo reacutegissent dans le deacutetail le sort des personnes qui ont cesseacute de combattre ou qui sont tombeacutees aux mains de lrsquoadversaire Elles ne fixent pas de limites agrave la maniegravere de mener des opeacuterations militaires Parallegravelement au deacuteveloppement du droit de Genegraveve les Eacutetats ont codifieacute en diffeacuterentes eacutetapes les regravegles internationales fixant des limites agrave la conduite des opeacuterations militaires Lrsquoideacutee fondamentale de ce que lrsquoon appelle laquo le droit de La Haye raquo qui se reflegravete principalement dans les diffeacuterentes Conventions de La Haye de 1907 est de limiter la guerre aux attaques contre les objectifs qui sont importants pour lrsquoissue des opeacuterations militaires La population civile doit donc ecirctre preacuteserveacutee des attaques militaires
Les Conventions de Genegraveve de 1949 nrsquoont pas deacuteveloppeacute les regravegles du droit de La Haye En particulier elles ne reacutegissent pas une question fondamentale du DIH la protection de la population civile contre les effets directs des hostiliteacutes (crsquoest-agrave-dire la protection contre les attaques directes sur la population civile les bombardements sans discrimination etc)
En outre apregraves lrsquoadoption des Conventions de Genegraveve le deacuteveloppement de nouvelles technologies a permis drsquoune part de produire de nouvelles armes doteacutees drsquoun potentiel de destruction plus important et drsquoautre part de mettre au point de nouvelles techniques destineacutees agrave ameacuteliorer la protection des victimes de la guerre
La deacutecolonisation a plus que doubleacute le nombre drsquoEacutetats et avec lrsquoeacutemergence de nouveaux conflits (guerres de libeacuteration nationale) de nouvelles regravegles de DIH ont ducirc ecirctre envisageacutees
Enfin lrsquoaugmentation constante du nombre de guerres civiles et le recours freacutequent agrave la gueacuterilla ont mis en lumiegravere la neacutecessiteacute de renforcer la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux
En reacuteponse agrave ces reacutealiteacutes la Suisse a organiseacute une confeacuterence diplomatique agrave Genegraveve Entre 1974 et 1977 cette confeacuterence a reacutedigeacute deux nouveaux traiteacutes de DIH les Protocoles additionnels aux Conventions de Genegraveve Ceux-ci ont eacuteteacute adopteacutes le 8 juin 1977 et sont depuis lors ouverts agrave la ratification ou lrsquoadheacutesion par tous les Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve de 1949
Aperccedilu des traiteacutes les Conventions de Genegraveve de 1949 et les Protocoles de 1977 et 2005
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Protocole additionnel I (1977) aux Conventions de Genegraveve de 1949
sur la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (y compris la protection geacuteneacuterale des blesseacutes des malades et des naufrageacutes et du personnel et des transports sanitaires des regravegles concernant les personnes disparues et deacuteceacutedeacutees les meacutethodes et moyens de guerre le statut des combattants et des prisonniers de guerre la protection de la population civile y compris la protection contre les effets des hostiliteacutes les biens civils les mesures de preacutecaution la protection civile les secours en faveur de la population en geacuteneacuteral le traitement des personnes aux mains drsquoune partie au conflit les infractions graves et la reacutepression des crimes de guerre et la Commission internationale humanitaire drsquoeacutetablissement des faits)
Protocole additionnel II (1977) aux Conventions de Genegraveve de 1949
sur la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux (y compris des regravegles concernant le traitement humain des personnes qui ne participent pas directement aux hostiliteacutes les personnes dont la liberteacute a eacuteteacute restreinte et les poursuites peacutenales la protection et le traitement des blesseacutes des malades et des naufrageacutes la protection de la population civile les socieacuteteacutes et les actions de secours)
Protocole additionnel III (2005) aux Conventions de Genegraveve de 1949
sur lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel (institue un emblegraveme additionnel appeleacute le laquo cristal rouge raquo)
Le texte de ces traiteacutes et drsquoautres traiteacutes de DIH ainsi que lrsquoeacutetat des signatures et des ratifications des Eacutetats peuvent ecirctre consulteacutes agrave lrsquoadresse wwwicrcorgdih
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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Outre lrsquoobligation des Eacutetats mentionneacutee plus haut de punir les personnes qui ont commis des infractions graves au DIH les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels preacutecisent dans un certain nombre de domaines les mesures agrave adopter pour mettre pleinement en œuvre le DIH au niveau national Ces mesures sont reacutesumeacutees ci-dessous Certaines concernent la diffusion du DIH y compris la formation de personnel qualifieacute et la preacutesence de conseillers juridiques au sein des forces armeacutees Drsquoautres visent agrave apporter une protection particuliegravere agrave des cateacutegories speacutecifiques de personnes ou de biens notamment le personnel sanitaire les enfants et les personnes disparues Certaines mesures requiegraverent ou suggegraverent eacutegalement la signalisation drsquoobjets ou de personnes pour garantir qursquoils soient correctement proteacutegeacutes en peacuteriode de conflit armeacute Selon le Protocole additionnel I les Eacutetats doivent eacutegalement mettre en place des meacutecanismes permettant de veacuterifier la leacutegaliteacute des nouvelles armes Enfin le preacutesent chapitre examinera les meacutecanismes de mise en œuvre tels que la Commission internationale drsquoeacutetablissement des faits La grande majoriteacute des dispositions de ces instruments fondamentaux (les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels) font partie du droit coutumier
Traduction diffusion et formationLes Conventions de 1949 demandent aux Eacutetats parties de se communiquer les laquo traductions officielles raquo des Conventions de Genegraveve par lrsquoentremise du Conseil feacutedeacuteral suisse ainsi que les lois et regraveglements adopteacutes pour en assurer lrsquoapplication
Elles imposent eacutegalement aux parties de diffuser en temps de paix et en temps de guerre laquo le plus largement possible raquo le texte des Conventions aupregraves de la population civile et des militaires dans leurs pays respectifs Elles les invitent en outre agrave incorporer lrsquoeacutetude des Conventions dans les programmes drsquoinstruction militaire Les forces armeacutees le personnel sanitaire et les aumocircniers devraient en particulier connaicirctre le contenu des Conventions
Personnel qualifieacuteLrsquoarticle 6 du Protocole additionnel I demande aux Eacutetats de former laquo un personnel qualifieacute en vue de faciliter lrsquoapplication des Conventions et du preacutesent Protocole et notamment lrsquoactiviteacute des Puissances protectrices raquo Des accords speacuteciaux entre les parties concerneacutees sont preacutevus pour lrsquoenvoi de ce personnel qualifieacute hors de son territoire national Le travail envisageacute de ce personnel peut varier et inclut des questions
militaires juridiques meacutedicales techniques administratives et lieacutees aux secours
La mission du personnel qualifieacute peut comprendre des actions telles que bull diffuser le contenu du DIH notamment aupregraves des forces
armeacutees bull fixer un ordre de prioriteacutes parmi les domaines de la
leacutegislation nationale qui doivent ecirctre deacuteveloppeacutes ou modifieacutes avec lrsquoadoption des obligations de DIH au niveau national
bull aider agrave la traduction des instruments de DIH bull assurer le respect de lrsquoemblegraveme et aider agrave la prise des
mesures correctives neacutecessaires en cas drsquoabus bull aider agrave la creacuteation drsquoun service de protection civile bull aider agrave la formation des services de protection civile bull donner des conseils relatifs agrave la construction drsquoabris au
mateacuteriel utiliseacute agrave la fourniture de nourriture et drsquoeau aux installations drsquoassainissement etc
bull dresser agrave lrsquointention des autoriteacutes une liste des groupes qui pourraient fournir des beacuteneacutevoles et aider agrave fournir des informations de base sur le DIH
bull dispenser une formation compleacutementaire pour le personnel meacutedical et parameacutedical en matiegravere de chirurgie de guerre drsquoautres techniques meacutedicales et drsquoeacutevacuation des victimes drsquoattentats agrave la bombe
bull encourager le stockage de denreacutees alimentaires et non alimentaires drsquourgence
bull rappeler aux autoriteacutes lrsquoimportance de placer des objets susceptibles de devenir des objectifs militaires agrave une distance suffisante des zones fortement peupleacutees
bull suivre lrsquoeacutevolution du DIH dans les enceintes internationales afin de pouvoir conseiller les autoriteacutes et
bull prendre drsquoautres mesures propices agrave assurer la mise en œuvre efficace du DIH
On peut consideacuterer que les tacircches de certains membres de commissions nationales de DIH reflegravetent par certains aspects le travail du personnel qualifieacute
Conseillers juridiquesLa connaissance du droit est une condition preacutealable indispensable agrave son application adeacutequate Lrsquoart 82 du Protocole additionnel I qui exige la preacutesence de conseillers juridiques dans les forces armeacutees a pour objectif drsquoameacuteliorer la connaissance ndash et donc le respect ndash du DIH Puisque la conduite des hostiliteacutes devenait de plus en plus complexe
Mesures leacutegislatives reacuteglementaires et administratives de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve et de leurs Protocoles additionnels
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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tant au plan juridique que technique les Eacutetats ont consideacutereacute qursquoil eacutetait judicieux au moment de neacutegocier le Protocole additionnel I de mettre agrave la disposition des commandants militaires des conseillers juridiques pour les aider agrave appliquer et enseigner le DIH
Le rocircle du conseiller juridiqueLrsquoarticle 82 donne une deacutefinition flexible du rocircle du conseiller juridique tout en fixant quelques regravegles Les conseillers juridiques ont un double rocircle ils conseillent les commandants militaires quant agrave lrsquoapplication correcte du DIH et leur donnent des indications sur lrsquoenseignement approprieacute agrave dispenser aux forces armeacutees dont ils sont responsables Si ces tacircches sont distinctes elles sont aussi compleacutementaires dans la mesure ougrave le fait de former correctement le personnel militaire en temps de paix permet au conseiller de donner des conseils plus efficaces en temps de guerre Ainsi lrsquoarticle 82 donne un aperccedilu du travail des conseillers juridiques tout en laissant agrave chaque Eacutetat la responsabiliteacute de deacutefinir leur rocircle et les conditions dans lesquelles ils le remplissent
Compeacutetences techniquesSi le Protocole additionnel I laisse aux Eacutetats parties une certaine marge de manœuvre quant aux fonctions de leurs conseillers juridiques il exige que ceux-ci possegravedent un niveau adeacutequat de compeacutetences techniques en DIH pour pouvoir conseiller les commandants militaires de maniegravere efficace
Les Eacutetats sont libres de choisir des conseillers juridiques civils ou militaires Le rocircle du conseiller juridique qui est principalement preacuteventif et opeacuterationnel diffegravere cependant de celui du juge-avocat ( judge advocate) qui srsquooccupe de la justice militaire
Les Eacutetats parties doivent deacutefinir le rocircle et le statut de leurs conseillers juridiques dans des termes preacutecis afin que ceux-ci puissent exeacutecuter les tacircches qui leur sont deacutevolues par lrsquoart 82 de maniegravere efficace
TacircchesEn temps de paix la fonction principale du conseiller consiste agrave deacutevelopper le cadre juridique destineacute aux forces armeacutees tant du point de vue doctrinal que juridique en ayant recours agrave des outils tels que des manuels militaires des codes de discipline et des directives
Les conseillers juridiques apportent eacutegalement leur soutien en matiegravere drsquoenseignement du DIH Le groupe cible se compose principalement des eacutetudiants des eacutecoles militaires du personnel du quartier geacuteneacuteral de lrsquouniteacute agrave laquelle les conseillers sont rattacheacutes des commandants en deacutebut de carriegravere et des soldats en particulier en exercice
Les conseillers participent agrave la planification des principaux exercices et opeacuterations et eacutevaluent quelles seront les
conseacutequences juridiques de lrsquoexeacutecution de ces plans en particulier en ce qui concerne les meacutethodes et les moyens de combat preacutevus
Les conseillers peuvent eacutegalement participer au processus drsquoexamen des nouvelles armes et des nouveaux moyens et meacutethodes de guerre preacutevu agrave lrsquoart 36 du Protocole additionnel I (voir ci-dessous)
En temps de guerre la fonction principale du conseiller juridique consiste agrave donner des conseils sur lrsquoapplication et le respect du DIH En particulier le conseiller juridique donne son avis sur les opeacuterations militaires en cours et preacutevues il applique ses compeacutetences techniques aux problegravemes speacutecifiques qui touchent un commandant il veacuterifie le respect du processus juridique de consultation par les uniteacutes concerneacutees et rappelle aux commandants leurs obligations au regard de lrsquoart 87 du Protocole additionnel I En cas drsquoopeacuterations conjointes ou multilateacuterales les conseillers juridiques des diffeacuterentes forces armeacutees concerneacutees doivent coopeacuterer afin drsquoassurer une certaine coheacuterence en particulier dans lrsquointerpreacutetation du droit
Le conseiller juridique ne remplace toutefois pas le commandant Les commandants conservent toujours leur rocircle de dirigeants et leur responsabiliteacute dans le processus de deacutecision Le rocircle du conseiller se limite agrave informer les officiers supeacuterieurs agissant dans un environnement juridique de plus en plus complexe
La place du conseiller juridique dans la hieacuterarchieApregraves avoir deacutefini clairement le rocircle de leurs conseillers juridiques les Eacutetats doivent eacutegalement indiquer agrave quel eacutechelon de la structure de commandement ils vont apporter leurs compeacutetences techniques Lrsquoart 82 suggegravere deux niveaux bull dans leur rocircle de consultants par rapport agrave lrsquoapplication
des Conventions et du Protocole additionnel I les conseillers juridiques peuvent ecirctre affecteacutes agrave de grandes uniteacutes et agrave des niveaux de commandement eacuteleveacutes
bull lorsque les conseillers juridiques doivent soutenir lrsquoenseignement du DIH il est utile de les placer dans un contexte plus opeacuterationnel peut-ecirctre au niveau de la brigade ou du reacutegiment
Les Eacutetats doivent eacutegalement deacuteterminer la relation hieacuterar-chique entre les conseillers juridiques et les commandants qursquoils assistent
Protection speacutecialeAfin de garantir que les personnes qui ne participent pas ou plus directement aux hostiliteacutes soient traiteacutees humainement et soient prises en charge les personnes qui leur portent secours et les objets neacutecessaires agrave ce secours doivent ecirctre proteacutegeacutes et aiseacutement identifiables Crsquoest par exemple le cas du personnel sanitaire et des personnes et objets impliqueacutes dans la protection civile
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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Protection des personnes et objets habiliteacutes agrave utiliser les emblegravemes
Bien qursquoils aient eacuteteacute creacuteeacutes agrave lrsquoorigine pour identifier les services sanitaires des forces armeacutees et pour assurer la protection des malades et des blesseacutes dans des situations de conflit armeacute ces emblegravemes repreacutesentent aujourdrsquohui lrsquoassistance humanitaire impartiale apporteacutee aux personnes qui souffrent Le DIH deacutefinit et reacuteglemente de maniegravere stricte lrsquoutilisation des emblegravemes et la protection qursquoils confegraverent Ainsi le fait qursquoune personne une organisation ou une entreprise participe ou deacutesire srsquoassocier agrave de lrsquoassistance humanitaire ne lui donne pas automatiquement le droit drsquoutiliser la croix rouge le croissant rouge ou le cristal rouge
Historiquement le DIH tel que codifieacute dans les Conventions de Genegraveve de 1949 avait reconnu trois emblegravemes de valeur
eacutegale la croix rouge le croissant rouge et le lion-et-soleil rouge (ce dernier nrsquoest toutefois plus utiliseacute depuis 1980) En deacutecembre 2005 une confeacuterence diplomatique a adopteacute le nouveau Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve (Protocole III) relatif agrave lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel (qui jouit du mecircme statut et sert les mecircmes buts que la croix rouge et le croissant rouge) appeleacute le cristal rouge Le Protocole additionnel III est entreacute en vigueur le 14 janvier 2007
Lrsquoutilisation de ces emblegravemes et la protection qursquoils confegraverent sont aujourdrsquohui reacutegies par les Conventions de Genegraveve de 1949 leurs deux Protocoles additionnels de 1977 et le Protocole additionnel III de 2005 ainsi que par la leacutegislation interne des Eacutetats
Ces traiteacutes deacutefinissent les personnes organisations et services habiliteacutes agrave se servir des emblegravemes ainsi que les fins auxquelles ces signes distinctifs peuvent ecirctre utiliseacutes Leur emploi est reacuteglementeacute en tout temps en peacuteriode de conflit armeacute comme en temps de paix Tout usage non autoriseacute des emblegravemes est interdit
Usage protecteur de lrsquoemblegravemeLe principal objectif de lrsquoemblegraveme est drsquoecirctre la manifestation visible de la protection accordeacutee par le DIH aux services sanitaires en peacuteriode de conflit armeacute Sous reacuteserve de lrsquoautorisation de lrsquoEacutetat drsquoautres personnes ou objets peuvent eacutegalement se servir de lrsquoemblegraveme agrave des fins de protection en temps de guerre Crsquoest ce qursquoon appelle couramment lrsquolaquo usage protecteur raquo de lrsquoemblegraveme
Les personnes et objets autoriseacutes agrave se servir de lrsquoemblegraveme agrave titre protecteur sont notamment
En peacuteriode de conflit armeacute bull les services sanitaires (personnel uniteacutes telles que les
hocircpitaux les moyens de transport etc) et le personnel religieux des forces armeacutees de lrsquoEacutetat
bull le personnel et les uniteacutes et transports sanitaires des Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge du Croissant-
Rouge et du Cristal-Rouge ducircment reconnues et autoriseacutees par leur gouvernement agrave assister les services sanitaires des forces armeacutees lorsqursquoelles utilisent lrsquoemblegraveme exclusivement agrave ces fins et conformeacutement aux lois et regraveglements militaires
bull les hocircpitaux civils (publics ou priveacutes) reconnus comme tels par les autoriteacutes eacutetatiques et autoriseacutes agrave arborer lrsquoemblegraveme dans les territoires occupeacutes et les zones drsquoopeacuterations militaires le personnel impliqueacute dans les activiteacutes et lrsquoadministration de tels hocircpitaux civils
bull tout le personnel civil sanitaire et religieux dans les territoires occupeacutes et dans les reacutegions ougrave des combats ont lieu ou auront probablement lieu
bull toutes les uniteacutes et tous les transports sanitaires civils reconnus et autoriseacutes par les autoriteacutes compeacutetentes agrave porter lrsquoemblegraveme
bull les autres socieacuteteacutes de secours volontaires reconnues et autoriseacutees aux mecircmes conditions que les Socieacuteteacutes
Articles cleacutes reacutegissant lrsquoutilisation et la protection de lrsquoemblegraveme ainsi que les deacutenominations croix rouge croissant rouge et cristal rouge
CONVENTION DE GENEgraveVE I DE 1949 art 38-44 53-54
CONVENTION DE GENEgraveVE II DE 1949 art 41-45
CONVENTION DE GENEgraveVE IV DE 1949 art 18-22
PROTOCOLE ADDITIONNEL I DE 1977 art 8 18 37-38 66 85 annexe I
PROTOCOLE ADDITIONNEL II DE 1977 art 12
PROTOCOLE ADDITIONNEL III DE 2005 art 1-7
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nationales de la Croix-Rouge du Croissant-Rouge et du Cristal-Rouge
bull la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
bull le CICR
En temps de paix bull les services sanitaires et le personnel religieux des forces
armeacutees de lrsquoEacutetat bull les uniteacutes et les transports sanitaires de la Socieacuteteacute
nationale dont il a eacuteteacute deacutecideacute qursquoils serviraient agrave des fins meacutedicales en cas de conflit armeacute peuvent arborer lrsquoemblegraveme agrave titre protecteur en temps de paix avec lrsquoaccord des autoriteacutes nationales
bull la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
bull le CICR
Usage indicatif de lrsquoemblegravemeAgrave condition de respecter des regravegles preacutecises les emblegravemes et les deacutenominations Croix-Rouge Croissant-Rouge et Cristal-Rouge peuvent eacutegalement ecirctre utiliseacutes agrave des fins drsquoidentification des Socieacuteteacutes nationales de la Feacutedeacuteration internationale et du CICR Lrsquoemblegraveme destineacute agrave lrsquoidentification doit ecirctre plus petit que celui destineacute agrave la protection on appelle cela lrsquolaquo usage indicatif raquo de lrsquoemblegraveme
Les personnes et objets autoriseacutes agrave se servir de lrsquoemblegraveme agrave titre indicatif sont notamment
En peacuteriode de conflit armeacute bull les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge du Croissant-
Rouge et du Cristal-Rouge bull la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge bull le CICR
En temps de paix bull les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge du Croissant-
Rouge et du Cristal-Rouge bull la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-
Rouge et du Croissant-Rouge bull le CICR bull les ambulances et les postes sanitaires geacutereacutes par des
tiers srsquoils sont destineacutes exclusivement agrave fournir un traitement gratuit aux blesseacutes et aux malades agrave titre exceptionnel agrave la condition que lrsquoemblegraveme soit utiliseacute de maniegravere conforme agrave la leacutegislation nationale et que la Socieacuteteacute nationale ait expresseacutement autoriseacute un tel usage
Enfin il convient de mentionner que les Socieacuteteacutes nationales qui ont choisi drsquoutiliser le cristal rouge agrave titre indicatif peuvent deacutecider drsquoajouter au centre de celui-ci un autre signe ou emblegraveme agrave condition que lrsquoemblegraveme ou le signe en question soit bull un emblegraveme ou signe reconnu par les Conventions de
Genegraveve ou une combinaison de tels signes ou
bull un autre emblegraveme ou signe qui est effectivement utiliseacute par un Eacutetat et qui a fait lrsquoobjet drsquoune notification au CICR et aux autres Hautes parties contractantes aux Conventions de Genegraveve
Les Socieacuteteacutes nationales qui deacutecident drsquoutiliser le cristal rouge peuvent eacutegalement conformeacutement agrave la leacutegislation nationale utiliser lrsquoemblegraveme ou le signe ajouteacute au centre du cristal rouge seul ainsi que sa deacutesignation sur leur territoire national
Neacutecessiteacute de preacutevenir les abus de lrsquoemblegravemeLes emblegravemes reconnus par les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels constituent en temps de guerre la manifestation visible de la protection apporteacutee par le DIH au personnel aux uniteacutes et aux transports sanitaires
Pour que cette protection soit efficace en peacuteriode de conflit armeacute les regravegles pertinentes de droit international doivent ecirctre strictement respecteacutees et appliqueacutees en temps de guerre et en temps de paix Agrave cette fin les Eacutetats ont lrsquoobligation de mettre en place toutes les mesures juridiques et pratiques neacutecessaires Ils peuvent le faire en adoptant une leacutegislation nationale reacutegissant lrsquousage et la protection de lrsquoemblegraveme
Si un Eacutetat nrsquoadopte pas une telle leacutegislation des abus de lrsquoemblegraveme risquent drsquoecirctre commis et le respect et la confiance dont devrait jouir celui-ci peuvent srsquoen trouver diminueacutes Lrsquoadoption drsquoun reacutegime juridique complet reacutegissant lrsquousage et la protection de lrsquoemblegraveme est donc neacutecessaire afin de garantir qursquoen cas de conflit armeacute les blesseacutes et les malades soient respecteacutes et proteacutegeacutes des hostiliteacutes et que les secours auxquels ils ont droit puissent effectivement arriver jusqursquoagrave eux
Directives concernant la reacuteglementation nationale sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme et la preacutevention de toutes les formes drsquoabusCe sont les Eacutetats qui ont la responsabiliteacute drsquoautoriser lrsquoutilisation des emblegravemes et qui doivent la reacuteglementer conformeacutement aux dispositions des Conventions de Genegraveve et de leurs Protocoles additionnels Afin de controcircler et surveiller efficacement lrsquoutilisation des emblegravemes un Eacutetat doit mettre en place des mesures internes qui bull identifient et deacutefinissent les emblegravemes qui ont eacuteteacute
reconnus et proteacutegeacutes par cet Eacutetat bull deacuteterminent lrsquoautoriteacute nationale compeacutetente pour
reacuteglementer et surveiller lrsquoutilisation des emblegravemes
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bull deacuteterminent les entiteacutes autoriseacutees agrave utiliser les emblegravemes
bull deacutefinissent les usages pour lesquels une autorisation est neacutecessaire
En outre les Eacutetats doivent adopter une leacutegislation nationale interdisant et punissant en tout temps lrsquousage non autoriseacute des emblegravemes et de leurs deacutenominations Cette leacutegislation doit srsquoappliquer agrave toutes les formes drsquoutilisation personnelle et commerciale et interdire les imitations ou les motifs pouvant ecirctre confondus avec les emblegravemes
Il est essentiel que les mesures visant agrave preacutevenir les abus srsquoappliquent eacutegalement aux membres des forces armeacutees Elles peuvent prendre la forme de reacuteglementations internes sur la discipline militaire et les proceacutedures disciplinaires Lrsquoutilisation des emblegravemes pour dissimuler ou proteacuteger des combattants ou des installations militaires durant un conflit armeacute de maniegravere intentionnelle et entraicircnant la mort ou portant des atteintes graves agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou agrave la santeacute est consideacutereacutee comme un crime de guerre par le droit coutumier Les violations moins graves des emblegravemes doivent eacutegalement ecirctre sanctionneacutees
La preacutevention et la reacutepression des abus de lrsquoemblegraveme ne sont pas reacutealiseacutees par la seule adoption de mesures peacutenales ou reacuteglementaires Les Eacutetats doivent eacutegalement informer le public les entreprises et la communauteacute meacutedicale de lrsquousage adeacutequat des emblegravemes
Srsquoagissant de la mise en œuvre en droit interne des regravegles de DIH sur lrsquoemblegraveme on peut identifier plusieurs tendances geacuteneacuterales
(i) Une leacutegislation speacuteciale indeacutependante eacutenonccedilant des regravegles deacutetailleacutees sur lrsquousage et la protection de lrsquoemblegraveme associant les regravegles agrave des sanctions peacutenales que ce soit en fixant les peines applicables ou en faisant reacutefeacuterence agrave des dispositions speacutecifiques du droit peacutenal interne en cas drsquoabus Cette meacutethode a eacuteteacute choisie par diffeacuterents Eacutetats agrave tradition de droit civil
(ii) Lrsquointeacutegration de regravegles pertinentes sur la protection de lrsquoemblegraveme en particulier de dispositions deacutecrivant les sanctions peacutenales dans une loi geacuteneacuterale de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve et le cas eacutecheacuteant des Protocoles additionnels dans le droit interne (souvent appeleacutee Loi relative aux Conventions de Genegraveve) Cette meacutethode peut ecirctre observeacutee dans de nombreux pays agrave tradition de common law
(iii) La reacuteglementation des questions drsquoutilisation et de protection de lrsquoemblegraveme dans diffeacuterents regraveglements et lois internes pertinents (codes peacutenaux civils ou militaires lois sur les marques lois sur la reconnaissance ou le statut de la Socieacuteteacute nationale regraveglements militaires etc)
Documentation du CICR sur lrsquoemblegravemeLe CICR a publieacute une seacuterie de documents et drsquoarticles exposant plus en deacutetail la signification des emblegravemes et les conditions de leur utilisation
En outre les Services consultatifs du CICR en DIH ont reacutedigeacute une loi modegravele complegravete relative agrave lrsquousage et agrave la protection de lrsquoemblegraveme (annexe II) et une version mise agrave jour de leur loi modegravele relative aux Conventions de Genegraveve (annexe III) qui reacutegit la protection des emblegravemes et integravegre les dispositions du Protocole additionnel III Les Eacutetats sont inviteacutes agrave reprendre ces modegraveles ou agrave les utiliser comme base ou comme orientation au moment de reacutediger leur propre leacutegislation interne Par ailleurs des exemples de leacutegislation interne proteacutegeant et reacutegissant lrsquoutilisation des emblegravemes peuvent ecirctre consulteacutes dans la base de donneacutees du CICR sur la leacutegislation et la jurisprudence nationales
Ces outils et documents peuvent ecirctre consulteacutes sur le site du CICR agrave lrsquoadresse suivante httpwwwcicrorgfrewar-and-lawemblemindexjsp
Protection civileLa creacuteation drsquoun systegraveme de protection civile reflegravete le souhait de reacuteduire les pertes les dommages et les souffrances infligeacutes aux civils par la guerre ou une catastrophe Lrsquoart 63 de la quatriegraveme Convention de Genegraveve autorise deacutejagrave les organisations de protection civile et leur personnel comme il le fait pour les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge agrave mener leurs activiteacutes sous occupation eacutetrangegravere Le Protocole additionnel I eacutetend la protection accordeacutee aux organisations de protection civile agrave toutes les situations de conflit armeacute international Il garantit leur protection et celle de leur personnel contre les attaques directes lorsqursquoelles accomplissent des tacircches de protection civile Il stipule qursquoelles doivent ecirctre autoriseacutees agrave reacutealiser leurs tacircches civiles sauf en cas de neacutecessiteacute militaire impeacuterative Il preacutevoit eacutegalement un signe distinctif qui les identifie ainsi que les bacirctiments et le mateacuteriel utiliseacutes agrave des fins de protection civile Si le Protocole additionnel II ne fait aucune reacutefeacuterence directe agrave la protection civile les regravegles relatives agrave cette activiteacute doivent eacutegalement ecirctre respecteacutees durant les conflits armeacutes non internationaux car elles font partie de la protection geacuteneacuterale accordeacutee agrave la population civile contre les dangers reacutesultant des opeacuterations militaires (art 13 par 1) La protection civile est un eacuteleacutement essentiel de cette protection
Qursquoest-ce que la protection civile Le DIH deacutefinit la protection civile en fonction des tacircches reacutealiseacutees plutocirct qursquoen fonction des organisations qui les reacutealisent
Ainsi le Protocole additionnel I (art 61) deacutefinit la protection civile comme une liste de laquo tacircches humanitaires raquo agrave accomplir dans les buts suivants bull proteacuteger la population civile contre les dangers reacutesultant
des hostiliteacutes ou des catastrophes
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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bull lrsquoaider agrave surmonter les effets immeacutediats de tels eacuteveacutenements
bull assurer les conditions neacutecessaires agrave sa survie
La liste est limiteacutee aux 15 tacircches suivantes bull service de lrsquoalerte bull eacutevacuation bull mise agrave disposition et organisation drsquoabris bull mise en œuvre des mesures drsquoobscurcissement bull sauvetage bull services sanitairesndash y compris premiers secours ndash
et assistance religieuse bull lutte contre le feu bull repeacuterage et signalisation des zones dangereuses bull deacutecontamination et autres mesures de protection
analogues bull heacutebergement et approvisionnements drsquourgence bull aide en cas drsquourgence pour le reacutetablissement
et le maintien de lrsquoordre dans les zones sinistreacutees bull reacutetablissement drsquourgence des services drsquoutiliteacute publique
indispensables bull services funeacuteraires drsquourgence bull aide agrave la sauvegarde des biens essentiels agrave la survie bull activiteacutes compleacutementaires neacutecessaires
agrave lrsquoaccomplissement de lrsquoune des tacircches mentionneacutees ci-dessus
Qui accomplit les tacircches de protection civile Les dispositions du Protocole additionnel I couvrent les organisations de protection civile mises en place par les Eacutetats leur personnel et tous les civils chargeacutes par les autoriteacutes compeacutetentes drsquoaccomplir des tacircches de protection civile sous leur controcircle Ces personnes sont proteacutegeacutees dans la mesure ougrave elles sont affecteacutees exclusivement agrave une (ou plusieurs) des laquo tacircches humanitaires raquo citeacutees plus haut mecircme agrave titre temporaire
Le Protocole additionnel I protegravege eacutegalement le personnel des organisations civiles drsquoEacutetats neutres ou non impliqueacutes dans le conflit qui accomplissent des tacircches de protection civile sur le territoire du pays belligeacuterant avec lrsquoaccord et sous le controcircle de celui-ci agrave condition que toutes les parties ennemies concerneacutees en soient informeacutees La mecircme regravegle srsquoapplique aux organisations internationales telles que lrsquoOrganisation Internationale de Protection Civile (OIPC) qui coordonne les activiteacutes de protection civile des organisations susmentionneacutees
Les membres des forces armeacutees et les uniteacutes militaires peuvent eacutegalement accomplir des tacircches de protection civile Cependant ils sont proteacutegeacutes uniquement srsquoils sont affecteacutes de maniegravere permanente et exclusive agrave de telles tacircches et srsquoils reacutepondent aux exigences exposeacutees ci-dessous
Identification de la protection civileLe signe distinctif international de la protection civile deacutecrit par le Protocole additionnel I est constitueacute drsquoun
triangle eacutequilateacuteral bleu sur fond orange (art 66 et annexe I chap V)
Ce signe peut ecirctre utiliseacute uniquement pour identifier les organisations de protection civile et leur personnel les bacirctiments et le mateacuteriel exclusivement consacreacutes agrave lrsquoaccomplissement des tacircches humanitaires ainsi que les abris mis agrave la disposition de la population civile Les parties agrave un conflit peuvent eacutegalement se mettre drsquoaccord sur lrsquoutilisation de signaux distinctifs (signaux lumineux et siregravenes) pour lrsquoidentification des services de protection civile
Avec le consentement de lrsquoEacutetat le signe distinctif international de la protection civile peut eacutegalement ecirctre utiliseacute pour identifier ces services en temps de paix
Mise en œuvre nationaleEn temps de paix deacutejagrave les Eacutetats sont encourageacutes agrave prendre des mesures de mise en œuvre des regravegles sur la protection civile
Les Eacutetats ne sont pas obligeacutes de modifier la structure de leur protection civile en temps de paix cependant ils doivent faire en sorte que ces structures soient reconnaissables en temps de guerre Ils doivent donc eacutedicter des regravegles pour garantir que les structures civiles et militaires de protection civile reacutepondent aux exigences du Protocole additionnel I Il est recommandeacute aux Eacutetats drsquoeacutetendre volontairement lrsquoapplicabiliteacute de ces regravegles aux conflits armeacutes non internationaux
Il est essentiel de faire en sorte que les membres des forces armeacutees soient conscients de leurs obligations envers les personnes et les objets qui arborent le signe distinctif international de la protection civile Par ailleurs les Eacutetats doivent srsquoassurer que toutes les personnes travaillant dans la protection civile connaissent les regravegles de DIH en particulier celles qui srsquoappliquent agrave leur mission
Les Eacutetats doivent controcircler lrsquoutilisation du signe distinctif international de la protection civile comme instrument de protection et preacutevenir et reacuteprimer tout usage abusif (art 66 par 8) en particulier en adoptant la leacutegislation peacutenale approprieacutee
La protection des enfants dans les conflits armeacutesLes enfants repreacutesentent une cateacutegorie de personnes pour laquelle le DIH a mis en place une protection particuliegravere et pour laquelle les Eacutetats doivent prendre des mesures
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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drsquoapplication speacutecifiques La preacutesente section expose lrsquoeacutetendue de la protection accordeacutee aux enfants qursquoils soient utiliseacutes directement dans les hostiliteacutes ou non au titre des Conventions de Genegraveve et des Protocoles additionnels Compte tenu de lrsquoimportance de la question de la participation des enfants aux hostiliteacutes les Services consultatifs du CICR ont reacutecemment publieacute des Principes directeurs relatifs agrave la mise en œuvre nationale drsquoun systegraveme complet de protection des enfants associeacutes agrave des forces ou agrave des groupes armeacutes Ces Principes directeurs figurent en annexe XVI agrave ce Manuel Ils sont par ailleurs disponible agrave lrsquoadresse suivante httpwwwicrcorgfreresourcesdocumentspublicationp4028htm Les mesures particuliegraveres de mise en œuvre que les Eacutetats doivent prendre au titre drsquoautres instruments sont exposeacutees agrave la section qui traite de la Convention relative aux droits de lrsquoenfant (chapitre cinq B et annexe XVI)
Les enfants qui ne participent pas directement aux hostiliteacutesEn cas de conflit armeacute international les enfants qui ne participent pas directement aux hostiliteacutes sont proteacutegeacutes par la quatriegraveme Convention de Genegraveve relative agrave la protection des civils (agrave condition qursquoils remplissent le critegravere de nationaliteacute fixeacute agrave lrsquoart 4 de cette Convention) et par le Protocole additionnel I Ils beacuteneacuteficient des garanties fondamentales accordeacutees par ces traiteacutes agrave toutes les personnes proteacutegeacutees en particulier le droit drsquoecirctre traiteacute avec humaniteacute et sans aucune distinction deacutefavorable et lrsquointerdiction du meurtre de la torture des peines corporelles et collectives (art 27-34 CG IV et art 75 P I) et sont couverts par les regravegles du Protocole additionnel I sur la conduite des hostiliteacutes y compris le principe selon lequel il convient de distinguer en tout temps entre les civils et les combattants et en particulier lrsquointerdiction de lancer des attaques directes contre des civils (art 48 et 51)
En cas de conflit armeacute non international les enfants beacuteneacuteficient eacutegalement des garanties fondamentales accordeacutees aux personnes qui ne participent pas directement aux hostiliteacutes (art 3 commun et art 4 P II) En outre ils sont proteacutegeacutes par les regravegles relatives agrave la conduite des hostiliteacutes notamment celle selon laquelle laquo ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne devront ecirctre lrsquoobjet drsquoattaques raquo (art 13 P II)
De plus la quatriegraveme Convention de Genegraveve contient des dispositions particuliegraveres applicables aux seuls enfants mais crsquoest le Protocole additionnel I qui eacutetablit le principe de la protection particuliegravere laquo Les enfants doivent faire lrsquoobjet drsquoun respect particulier et doivent ecirctre proteacutegeacutes contre toute forme drsquoattentat agrave la pudeur Les Parties au conflit leur apporteront les soins et lrsquoaide dont ils ont besoin du fait de leur acircge ou pour toute autre raison raquo (art 77) Un principe analogue srsquoapplique eacutegalement aux conflits armeacutes non internationaux (art 4 par 3 P II) Les dispositions qui eacutenoncent cette protection peuvent ecirctre reacutesumeacutees ainsi
bull eacutevacuation zones speacuteciales ndash art 14 17 24 (par 2) 49 (par 3) et 132 (par 2) CG IV art 78 P I art 4 (par 3 (e)) P II
bull assistance et soins ndash art 23 24 (par 1) 38 (par 5) 50 et 89 (par 5) CG IV art 70 (par 1) et 77 (par 1) P I art 4 (par 3) P II
bull identification reacuteunion familiale et enfants non accompagneacutes ndash art 24-26 49 (par 3) 50 et 82 CG IV art 74 75 (par 5) 76 (par 3) et 78 P I art 4 (par 3 (b)) et 6 (par 4) P II
bull eacuteducation environnement culturel ndash art 24 (par 1) 50 et 94 CG IV art 78 (par 2) P I art 4 (par 3 (a)) P II
bull enfants arrecircteacutes deacutetenus ou interneacutes ndash art 51 (par 2) 76 (par 5) 82 85 (par 2) 89 94 119 (par 2) et 132 CG IV art 77 (par 3 et 4) P I art 4 (par 3 (d)) P II
bull exemption de la peine de mort ndash art 68 (par 4) CG IV art 77 (par 5) P I art 6 (par 4) P II
Les enfants qui participent aux hostiliteacutesLa participation des enfants aux conflits armeacutes est un pheacutenomegravene tregraves freacutequent Leur participation peut aller de lrsquoaide aux combattants (en leur apportant des armes et des munitions en effectuant des missions de reconnaissance etc) agrave lrsquoengagement concret dans les opeacuterations de combat Les Protocoles additionnels de 1977 furent les premiers traiteacutes internationaux agrave preacutevoir de telles situations
Ainsi le Protocole additionnel I oblige les Eacutetats agrave prendre toutes les mesures possibles pour que les enfants de moins de 15 ans ne participent pas directement aux hostiliteacutes Il interdit expresseacutement leur recrutement dans les forces armeacutees et encourage les parties lorsqursquoelles incorporent des personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans agrave donner la prioriteacute aux plus acircgeacutees (art 77) Le Protocole additionnel II va plus loin puisqursquoil interdit le recrutement et la participation ndash directe ou indirecte ndash aux hostiliteacutes des enfants de moins de 15 ans (art 4 par 3 (c))
Si malgreacute ces regravegles des enfants prennent directement part aux hostiliteacutes ils doivent continuer de beacuteneacuteficier de la protection speacuteciale qui leur est reacuteserveacutee (art 77 par 3 P I et art 4 par 3 (d) P II)
Les personnes disparues et leur famille ndash lrsquoimportance de la questionEn peacuteriode de conflit armeacute les familles demeurent souvent sans nouvelles de leurs proches et doivent faire face agrave une situation tregraves difficile Leur preacuteoccupation principale est de savoir si les personnes disparues sont vivantes ou deacuteceacutedeacutees de geacuterer les conseacutequences de leur perte ndash qursquoelle reacutesulte de lrsquoabsence ou du deacutecegraves de ces personnes ndash et bien sucircr de reacutepondre agrave la question eacuteternelle de savoir pourquoi elles ont disparu Il existe toute une seacuterie de raisons pour lesquelles des personnes peuvent disparaicirctre dans la mesure ougrave les disparitions se produisent dans diffeacuterents contextes En particulier dans presque toute situation de conflit armeacute ou autre situation de violence des dangers caracteacuteristiques entraicircnent la seacuteparation et la disparition de soldats et de
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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civils Dans le contexte des conflits armeacutes internationaux et non internationaux les violations du DIH et des droits de lrsquohomme sont agrave lrsquoorigine de la plupart des cas de personnes disparues
Il existe des regravegles fondamentales de DIH et de droit relatif aux droits de lrsquohomme visant agrave eacuteviter la disparition de personnes dans des situations de conflit armeacute ou drsquoautres situations de violence Le fait de respecter ces regravegles revient agrave respecter lrsquointeacutegriteacute et la digniteacute de tous les ecirctres humains y compris les personnes deacuteceacutedeacutees Dans le contexte des personnes disparues ces regravegles constituent un obstacle aux disparitions et aident agrave reacutesoudre les cas de disparitions qui malheureusement se produisent Si les civils et les membres des forces armeacutees ou des groupes armeacutes qui sont malades blesseacutes captureacutes deacuteceacutedeacutes ou priveacutes de leur liberteacute eacutetaient traiteacutes conformeacutement agrave ces regravegles il y aurait moins de personnes porteacutees disparues et moins de familles qui ignorent ce qursquoelles sont devenues Il est important que toutes les parties agrave un conflit agissent avec deacutetermination pour preacutevenir les disparitions qursquoelles ne se livrent pas agrave des enlegravevements ou agrave drsquoautres disparitions forceacutees qursquoelles eacuteclaircissent le sort des personnes disparues et apportent leur aide aux familles sans nouvelles de leurs proches
Plusieurs mesures existent pour les aider agrave atteindre cet objectif notamment lrsquoeacutemission de cartes drsquoidentiteacute et lrsquoenre-gistrement correct des informations personnelles de base concernant une personne Ces mesures qui vont eacutevidem-ment au-delagrave de la question des personnes disparues mais y sont eacutetroitement lieacutees seront examineacutees plus en deacutetail ci-apregraves
Lorsqursquoune personne a disparu sa famille a le droit drsquoecirctre informeacutee de son sort et peut srsquoadresser aux parties au conflit pour obtenir des informations conformeacutement agrave lrsquoart 32 du Protocole additionnel I et au droit coutumier Afin de respecter ce droit de savoir les parties agrave un conflit doivent donc rechercher les personnes porteacutees disparues comme le stipulent lrsquoart 33 du Protocole additionnel I les art 122 agrave 124 de la troisiegraveme Convention de Genegraveve et les art 136 agrave 141 de la quatriegraveme Convention de Genegraveve Les parties doivent reacutepondre aux requecirctes des membres de familles seacutepareacutees en raison du conflit afin de les aider agrave reacutetablir le contact et de les reacuteunir
Les parties agrave un conflit ont eacutegalement une responsabiliteacute eacutenonceacutee dans le deacutetail par le DIH en ce qui concerne les personnes deacuteceacutedeacutees Les art 15 de la premiegravere Convention de Genegraveve 18 de la deuxiegraveme Convention de Genegraveve 16 de la quatriegraveme Convention de Genegraveve et 34 du Protocole additionnel I exigent que toutes les mesures possibles soient prises afin de rechercher recueillir et identifier les personnes deacuteceacutedeacutees et de tenir des listes indiquant le lieu exact et la signalisation des tombes ainsi que des informations sur les morts qui y sont enterreacutes Afin de centraliser les informations pertinentes et de pouvoir reacutepondre aux demandes de
maniegravere efficace les Eacutetats ont lrsquoobligation de mettre en place degraves qursquoun conflit eacuteclate un bureau national de renseignements dont les deacutetails sont exposeacutes ci-apregraves
Eacutetant donneacute lrsquoimportance du problegraveme des personnes disparues dans les conflits armeacutes et les autres situations de violence les Services consultatifs du CICR ont publieacute reacutecemment les Principes pour leacutegifeacuterer sur la situation des personnes porteacutees disparues par suite drsquoun conflit armeacute ou de situation de violence interne qui devraient aider les Eacutetats et leurs autoriteacutes nationales agrave adopter une leacutegislation qui reacutegisse preacutevienne et reacutesolve les cas de personnes disparues Ces principes directeurs ont pour but de constituer un cadre juridique global qui aide les Eacutetats agrave mettre en place leur leacutegislation interne relative aux personnes disparues Ce cadre englobe les principes fondamentaux du droit en ce qui concerne les droits des personnes disparues et de leur famille ainsi que lrsquoobligation des Eacutetats de garantir et faire respecter ces droits Ce modegravele se veut donc un outil agrave lrsquointention des Eacutetats qui souhaitent compleacuteter ou parfaire leur leacutegislation existante ainsi que de ceux qui cherchent agrave combler une eacuteventuelle lacune juridique en matiegravere de gestion des cas de personnes disparues Il peut ecirctre utiliseacute dans son entier ou en partie et peut mettre lrsquoaccent selon les besoins sur la preacutevention la reacutesolution ou tout autre aspect du problegraveme des personnes disparues
Une version complegravete des Principes pour leacutegifeacuterer sur la situation des personnes porteacutees disparues par suite drsquoun conflit armeacute ou de situation de violence interne se trouve agrave lrsquoannexe IV et peut ecirctre consulteacutee agrave lrsquoadresse wwwcicrorgwebfresitefre0nsfhtmlmodel-law-missing-300908
Cartes drsquoidentiteacute de capture et drsquointernementAfin drsquoappliquer le DIH il est essentiel drsquoecirctre en mesure drsquoidentifier les combattants et les personnes proteacutegeacutees Les Conventions de Genegraveve de 1949 et le Protocole additionnel I de 1977 contiennent des dispositions qui visent agrave atteindre cet objectif Les mesures drsquoidentification personnelle permettent de preacuteciser le statut des personnes impliqueacutees dans un conflit armeacute ou toucheacutees par celui-ci et donc drsquoindiquer la protection agrave laquelle elles ont droit Le simple fait de posseacuteder un document drsquoidentification ne suffit cependant pas agrave donner droit agrave une protection (sauf dans le cas du personnel militaire affecteacute agrave des organisations de protection civile) crsquoest en effet la fonction de la personne qui est le critegravere deacuteterminant
Comme indiqueacute plus haut les mesures drsquoidentification aident eacutegalement agrave preacutevenir les disparitions et agrave faciliter la recherche des personnes disparues Il incombe aux Eacutetats et aux parties au conflit de mettre en œuvre ces mesures qui permettent aux organisations preacutevues par le DIH de fonctionner correctement (comme les bureaux nationaux de renseignements et lrsquoAgence centrale de recherches dont la mission est drsquoinformer les Eacutetats du sort de leurs ressortissants et drsquoinformer les familles de ce que sont devenus leurs proches)
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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Nature et importanceLes mesures drsquoidentification des personnes sont eacutetroitement lieacutees agrave la notion de protection qui constitue le fondement mecircme des instruments du DIH Elles sont pour les personnes concerneacutees un moyen de prouver leur statut et de reacuteclamer la protection qui leur est due
Cartes drsquoidentiteacuteLa carte drsquoidentiteacute est le document de base permettant de deacuteterminer le statut et lrsquoidentiteacute des personnes tombeacutees aux mains de la partie adverse Elle doit ecirctre fournie par les Eacutetats agrave toute personne susceptible de devenir prisonnier de guerre (art 17 CG III)
Elle doit indiquer au moins le nom le preacutenom la date de naissance le numeacutero matricule ou indication eacutequivalente et le grade de son deacutetenteur La carte drsquoidentiteacute peut eacutegalement contenir des informations compleacutementaires telles que la description la nationaliteacute la religion le groupe sanguin et le facteur rheacutesus les empreintes digitales ou la photo de son deacutetenteur ou la date drsquoeacutecheacuteance
Parallegravelement agrave cette mesure les autoriteacutes doivent fournir des cartes drsquoidentiteacute particuliegraveres au personnel militaire qui exeacutecute des tacircches speacuteciales ou agrave certaines cateacutegories de civils contenant les informations de base ainsi que certains renseignements concernant leur mission (comme le signe distinctif de lrsquoactiviteacute la formation ou le poste de la personne ou le sceau et la signature de lrsquoautoriteacute compeacutetente)
Plaques drsquoidentiteacuteLes autoriteacutes peuvent compleacuteter ces mesures en fournissant des plaques drsquoidentiteacute (art 16 CG I art 19 CG II) La plaque drsquoidentiteacute se porte en permanence autour du cou sur une chaicircne ou une sangle Elle peut se composer drsquoune plaque simple ou double si possible en une matiegravere inoxydable solide et qui reacutesiste aux conditions reacutegnant sur un champ de bataille Les inscriptions qui y sont graveacutees sont similaires agrave celles figurant sur la carte drsquoidentiteacute et doivent ecirctre ineffaccedilables
Cartes de captureLes parties agrave un conflit qui deacutetiennent des prisonniers de guerre doivent permettre agrave ces derniers drsquoadresser directement une carte agrave leur famille et agrave lrsquoAgence centrale de recherches pour les informer de leur capture (art 70 CG III) Une carte de capture individuelle contiendra les nom et preacutenom du prisonnier son Eacutetat drsquoorigine son grade son numeacutero matricule et sa date de naissance lrsquoadresse de sa famille ainsi que des informations relatives agrave sa captiviteacute son adresse et son eacutetat de santeacute Cependant si un prisonnier refuse de remplir une carte de capture ou souhaite eacuteviter de reacuteveacuteler certaines informations son souhait doit ecirctre respecteacute
Cartes drsquointernementLa carte drsquointernement analogue agrave la carte de capture est adapteacutee agrave la situation des interneacutes civils Elle est eacutegalement
destineacutee aux familles et agrave lrsquoAgence centrale de recherches et indique clairement la situation geacuteneacuterale de lrsquointerneacute civil en fournissant notamment des informations sur son internement son adresse et son eacutetat de santeacute si lrsquointerneacute considegravere qursquoil est utile de reacuteveacuteler ces renseignements (art 106 CG IV)
Des modegraveles des moyens drsquoidentification mentionneacutes ci-dessus se trouvent agrave lrsquoannexe V
Identification des enfantsEacutetant donneacute le fait que suivant leur acircge les enfants ne sont pas capables de se prendre en charge et sont extrecircmement vulneacuterables en peacuteriode de conflit armeacute le DIH preacutevoit des mesures particuliegraveres pour les identifier
Ainsi les autoriteacutes peuvent fournir aux enfants de moins de 12 ans des plaques drsquoidentiteacute adapteacutees agrave leur statut et similaires agrave celles deacutecrites ci-dessus (art 24 CG IV)
Dans les circonstances particuliegraveres de lrsquooccupation les autoriteacutes doivent prendre les mesures neacutecessaires pour identifier les enfants (art 50 CG IV) par exemple en leur fournissant une carte drsquoidentiteacute ou une plaque drsquoidentiteacute qursquoils portent en permanence
Enfin si des enfants ont eacuteteacute eacutevacueacutes vers un pays eacutetranger pour des raisons impeacuteratives de santeacute ou de seacutecuriteacute lrsquoEacutetat qui a proceacutedeacute agrave lrsquoeacutevacuation et lorsqursquoil convient les autoriteacutes du pays drsquoaccueil doivent eacutetablir une fiche drsquoinformations et lrsquoenvoyer agrave lrsquoAgence centrale de recherches afin de faciliter le retour des enfants dans leur famille (art 78 par 3 P I)
Mise agrave disposition de moyens drsquoidentification et formationLes moyens drsquoidentification personnelle devant ecirctre disponibles en tout temps les autoriteacutes doivent se preacuteparer degraves le temps de paix Il leur incombe eacutegalement de faire en sorte que les personnes concerneacutees portent ou du moins sachent qursquoelles doivent porter leurs documents drsquoidentiteacute si un conflit armeacute eacuteclate
Lrsquoutiliteacute et lrsquoimportance de ces mesures doivent ecirctre expliqueacutees dans le cadre drsquoune formation du personnel militaire et drsquoautres cateacutegories de personnes speacutecifiquement concerneacutees Une attention particuliegravere devrait eacutegalement ecirctre accordeacutee agrave cet aspect lors de la diffusion du DIH aupregraves drsquoun public plus large
Bureaux nationaux de renseignementsDes bureaux nationaux de renseignements doivent ecirctre mis en place (troisiegraveme et quatriegraveme Conventions de Genegraveve) laquo degraves le deacutebut drsquoun conflit et dans tous les cas drsquooccupation raquo Les art 122 agrave 124 de la troisiegraveme Convention de Genegraveve deacutecrivent les responsabiliteacutes des bureaux en ce qui concerne les prisonniers de guerre et leur relation avec lrsquoAgence centrale de renseignements sur les prisonniers de guerre Les art 136 agrave 141 de la quatriegraveme Convention de Genegraveve srsquoappliquent agrave toutes les personnes proteacutegeacutees en deacutetention
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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La reacutesolution 14 de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (1986) recommande aux Eacutetats de constituer leur Bureau national de renseignements en temps de paix avant le deacutebut drsquoun conflit afin drsquoecirctre mieux preacutepareacutes
Les mesures que les Eacutetats peuvent et devraient prendre pour la creacuteation et le bon fonctionnement des Bureaux nationaux de renseignements afin de reacuteduire le nombre de personnes porteacutees disparues dans les conflits armeacutes peuvent ecirctre reacutesumeacutees ainsi
A Lorsqursquoun conflit eacuteclate (et dans tous les cas drsquooccupation) chaque Eacutetat doit prendre toutes les mesures neacutecessaires pour constituer un Bureau national de renseignements
minus qui centralise sans aucune distinction deacutefavorable toutes les informations sur les blesseacutes les malades les naufrageacutes les morts les personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute les enfants dont lrsquoidentiteacute nrsquoest pas eacutetablie et les personnes porteacutees disparues et qui communique ces informations aux autoriteacutes compeacutetentes par le biais des Puissances protectrices et de lrsquoAgence centrale de recherches du CICR
minus qui est chargeacute de reacutepondre agrave toutes les requecirctes concernant des personnes proteacutegeacutees et de faire les requecirctes neacutecessaires pour obtenir des informations demandeacutees qui ne sont pas en sa possession
minus qui sert drsquointermeacutediaire pour transporter gratuite-ment les choses notamment la correspondance envoyeacutees agrave et par des personnes proteacutegeacutees
B Un bureau de renseignements ayant des responsabiliteacutes similaires doit ecirctre mis en place si neacutecessaire lors drsquoun conflit armeacute non international Son mandat pourrait consister agrave
minus informer les familles du sort de leurs proches ou du lieu ougrave ils se trouvent
minus sur demande prendre toutes les mesures neacutecessaires pour se renseigner sur le lieu ougrave se trouve une personne disparue ou sur son sort au cas ougrave il ne possegravede pas les informations pertinentes et rechercher des informations suppleacutementaires
C Dans les conflits armeacutes internationaux et non internationaux les bureaux de renseignements doivent eacutegalement centraliser les informations sur les personnes appartenant agrave la partie dont ils deacutependent
D La structure et les meacutethodes de travail du bureau de renseignements agrave creacuteer le rocircle de la Socieacuteteacute nationale de la Croix-Rouge du Croissant-Rouge du Cristal-Rouge et les meacutecanismes de coordination pour la reacutecolte et la transmission des informations doivent ecirctre deacutefinis en temps de paix
E Des proceacutedures directives ou instructions doivent ecirctre eacutedicteacutees pour garantir qursquoen peacuteriode de conflit armeacute
international toutes les personnes appartenant agrave la partie adverse qui sont deacutetenues ou interneacutees et tous les deacutecegraves connus dus aux hostiliteacutes soient enregistreacutes et que ces informations soient transmises aux autoriteacutes compeacutetentes Ces proceacutedures directives ou instructions doivent stipuler que
minus les informations enregistreacutees sont de nature agrave permettre drsquoidentifier preacuteciseacutement les personnes et drsquoavertir rapidement leurs proches
minus les informations dont la transmission peut porter preacutejudice agrave la personne concerneacutee ou agrave ses proches sont transmises uniquement agrave lrsquoAgence centrale de recherches du CICR
F Des proceacutedures directives ou instructions similaires doivent ecirctre eacutedicteacutees pour garantir qursquoen peacuteriode de conflit armeacute non international toutes les personnes appartenant agrave la partie adverse qui sont deacutetenues ou interneacutees et tous les deacutecegraves connus dus aux hostiliteacutes soient enregistreacutes et que les informations qui ne portent pas preacutejudice agrave la personne concerneacutee ou agrave ses proches soient transmises aux familles ou aux autoriteacutes compeacutetentes
G La loi et les reacuteglementations nationales doivent stipuler que les bureaux de renseignements et lrsquoAgence centrale de recherches du CICR beacuteneacuteficient drsquoun affranchissement gratuit pour lrsquoensemble de leur courrier La gratuiteacute doit ecirctre eacutetendue agrave tous les autres moyens de communication disponibles tout au moins les frais doivent ecirctre fortement reacuteduits
Signalisation des objets devant ecirctre proteacutegeacutesEacutetant donneacute leur nature et la neacutecessiteacute de les proteacuteger en peacuteriode de conflit armeacute certains objets doivent ecirctre facilement identifiables pendant les hostiliteacutes Cela peut ecirctre fait par une signalisation approprieacutee Crsquoest le cas des installations contenant des forces dangereuses et des biens culturels
Forces dangereusesLrsquoart 56 par 7 du Protocole additionnel I preacutevoit la signalisation des ouvrages ou des installations contenant des laquo forces dangereuses raquo (laquo agrave savoir les barrages les digues et les centrales nucleacuteaires de production drsquoeacutenergie eacutelectrique raquo) par un groupe de trois cercles orange vif comme speacutecifieacute agrave lrsquoannexe I du Protocole
Les ouvrages et installations concerneacutes sont a priori des objets civils et ne peuvent donc pas ecirctre lrsquoobjet drsquoattaques
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
57
Mecircme srsquoils deviennent des objectifs militaires tels que deacutefinis agrave lrsquoart 52 par 2 du Protocole additionnel I ils jouissent tout de mecircme drsquoune protection speacuteciale et ne peuvent pas ecirctre lrsquoobjet drsquoattaques lorsque de telles attaques peuvent provoquer la libeacuteration de forces dangereuses et en conseacutequence causer des pertes seacutevegraveres dans la population civile La protection speacuteciale contre les attaques cesse dans les circonstances particuliegraveres eacutenonceacutees agrave lrsquoart 56 par 2 du Protocole additionnel I La protection des barrages et des digues cesse lorsque trois conditions cumulatives sont remplies (1) ils sont utiliseacutes agrave des fins autres que leur fonction normale (2) ils sont utiliseacutes pour lrsquoappui reacutegulier important et direct drsquoopeacuterations militaires (3) une attaque est le seul moyen pratique de faire cesser cet appui Quant aux centrales nucleacuteaires de production drsquoeacutenergie eacutelectrique la protection speacuteciale ne cesse que si elles fournissent du courant eacutelectrique pour lrsquoappui reacutegulier important et direct drsquoopeacuterations militaires et si de telles attaques sont le seul moyen pratique de faire cesser cet appui
La signalisation est facultative par conseacutequent les ouvrages ou installations beacuteneacuteficient de la protection speacuteciale mecircme srsquoils ne sont pas signaliseacutes Cependant il semble eacutevident que
si une partie au conflit souhaite que ses barrages digues ou centrales nucleacuteaires de production drsquoeacutenergie eacutelectrique soient respecteacutes il est dans son inteacuterecirct drsquoen transmettre une liste accompagneacutee de leur emplacement agrave son adversaire par lrsquointermeacutediaire des Puissances protectrices ou des organisations qui les remplacent
Lrsquoart 15 du Protocole additionnel II preacutevoit de maniegravere similaire lrsquointerdiction drsquoattaquer des ouvrages et des installations contenant des forces dangereuses pendant les conflits armeacutes non internationaux
Biens culturelsLes deux Protocoles additionnels de 1977 interdisent la commission drsquoactes drsquohostiliteacute contre des biens culturels ou leur utilisation agrave lrsquoappui de lrsquoeffort militaire (art 53 P I art 16 P II) Le Protocole additionnel I ajoute que dans certaines circonstances la destruction de biens culturels clairement reconnus qui beacuteneacuteficient drsquoune protection speacuteciale au titre drsquoun accord speacutecifique peut constituer une infraction grave entraicircnant une responsabiliteacute peacutenale individuelle Pour plus drsquoinformations sur lrsquoidentification des biens culturels veuillez vous reacutefeacuterer au chapitre cinq A
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
58
Proceacutedures drsquoeacutevaluation des nouvelles armes
Lrsquoart 36 du Protocole additionnel I demande agrave tous les Eacutetats parties de deacuteterminer si lrsquoemploi drsquoune nouvelle arme de nouveaux moyens ou drsquoune nouvelle meacutethode de guerre qursquoils eacutetudient mettent au point acquiegraverent ou adoptent serait interdit dans certaines circonstances ou en toutes circonstances par le droit international Il est dans lrsquointeacuterecirct de tous les Eacutetats de veacuterifier la leacutegaliteacute des nouvelles armes qursquoils soient parties au Protocole I ou non Cela contribue agrave garantir que les forces armeacutees drsquoun Eacutetat sont en mesure de conduire des hostiliteacutes conformeacutement aux obligations internationales de celui-ci Le fait drsquoexaminer les nouvelles armes proposeacutees sous lrsquoangle juridique est particuliegraverement important au regard de lrsquoeacutevolution rapide des nouvelles technologies
Lrsquoart 36 du Protocole additionnel I ne preacutecise pas comment doit ecirctre meneacute agrave bien lrsquoexamen de la leacutegaliteacute des nouvelles armes des nouveaux moyens ou des nouvelles meacutethodes de guerre Il faut tenir compte des questions de fond et de proceacutedure au moment de mettre en place un meacutecanisme drsquoexamen juridique Lrsquoexamen juridique srsquoapplique aux armes au sens large ainsi qursquoagrave la maniegravere dont elles sont utiliseacutees en gardant agrave lrsquoesprit qursquoun moyen de guerre ne peut pas ecirctre examineacute indeacutependamment de la maniegravere dont il est preacutevu qursquoil soit utiliseacute Le cadre juridique de cet examen est constitueacute par le droit international applicable agrave lrsquoEacutetat y compris le DIH Il se compose en particulier des interdictions et restrictions conventionnelles et coutumiegraveres portant sur des armes speacutecifiques ainsi que des regravegles geacuteneacuterales de DIH applicables agrave toutes les armes tous les moyens et toutes les meacutethodes de guerre Ces regravegles geacuteneacuterales incluent celles qui ont pour but de proteacuteger les civils contre les effets des armes et les combattants contre les souffrances inutiles Lrsquoeacutevaluation drsquoune arme agrave la lumiegravere des regravegles pertinentes exige lrsquoexamen de toutes les informations concregravetes et significatives relatives agrave cette arme telles que ses caracteacuteristiques techniques et sa performance reacuteelle et ses effets sur la santeacute et sur lrsquoenvironnement Crsquoest la raison pour laquelle des experts en diffeacuterents domaines sont mis agrave contribution au cours du processus drsquoeacutevaluation
Parmi les questions de proceacutedure importantes agrave examiner dans la mise en place drsquoun meacutecanisme drsquoexamen il convient de deacuteterminer quelle autoriteacute nationale sera chargeacutee de cet examen qui devra participer au processus agrave quelles eacutetapes du processus drsquoacquisition des examens auront lieu et quelles sont les proceacutedures en matiegravere de prise de deacutecisions et de conservation des donneacutees Il est important que les Eacutetats srsquoassurent que quel que soit le meacutecanisme choisi ils soient capables drsquoentreprendre lrsquoexamen juridique des nouvelles armes de maniegravere impartiale et multidisciplinaire et qursquoils eacutechangent des informations sur leurs proceacutedures drsquoexamen
Pour plus drsquoinformations veuillez consulter Guide de lrsquoexamen de la liceacuteiteacute des nouvelles armes et des nouveaux moyens et meacutethodes de guerre Mise en œuvre des dispositions de lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I de 1977 (annexe VI)
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
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Dans le but de preacuteserver les garanties accordeacutees aux victimes des conflits armeacutes lrsquoart 90 du Protocole additionnel I preacutevoit la constitution drsquoune Commission internationale drsquoeacutetablissement des faits Creacuteeacutee officiellement en 1991 la Commission est un organe permanent dont la fonction essentielle consiste agrave enquecircter sur tout fait preacutetendu ecirctre une infraction grave au DIH ou une autre violation grave de ce droit En tant que telle la Commission est un meacutecanisme important qui veille agrave lrsquoapplication et agrave lrsquoobservation du droit international humanitaire en temps de conflit armeacute
CompositionLa Commission est composeacutee de quinze membres eacutelus par les Eacutetats qui ont reconnu sa compeacutetence Les membres de la Commission servent agrave titre personnel et ne repreacutesentent pas les Eacutetats dont ils sont originaires Chacun drsquoentre eux doit ecirctre de haute moraliteacute et drsquoune impartialiteacute reconnue Les eacutelections ont lieu tous les cinq ans et les Eacutetats sont tenus de veiller agrave ce qursquoune repreacutesentation geacuteographique eacutequitable soit assureacutee au sein de la Commission
Pouvoirs et fonctionnementLa mission principale de la Commission est de deacuteterminer si une infraction grave ou une autre violation grave des Conventions de Genegraveve ou du Protocole additionnel I a effectivement eacuteteacute commise ou non
La Commission est eacutegalement compeacutetente pour faciliter en precirctant ses bons offices le retour agrave lrsquoobservation des dispositions des Conventions et du Protocole I En geacuteneacuteral cela signifie qursquoelle peut outre le fait de communiquer ses conclusions quant aux faits eacutemettre des observations et des suggestions pour favoriser le respect des traiteacutes de la part des parties belligeacuterantes
Mecircme si les Conventions de Genegraveve et le Protocole additionnel I sont applicables uniquement aux conflits armeacutes internationaux la Commission srsquoest deacuteclareacutee disposeacutee agrave enquecircter sur les violations du droit humanitaire dans des conflits armeacutes non internationaux agrave condition que toutes les parties au conflit y consentent
Commission drsquoenquecirctePour agir la Commission doit recevoir une demande drsquoenquecircte Ont la capaciteacute de formuler une telle demande les Eacutetats ayant reconnu la compeacutetence de la Commission qursquoils soient ou non parties au conflit viseacute par la demande Les particuliers les organisations ou autres organes
repreacutesentatifs ne sont pas autoriseacutes agrave le faire et la Commission nrsquoest pas habiliteacutee agrave agir de sa propre initiative
Geacuteneacuteralement lrsquoenquecircte est confieacutee agrave une Chambre composeacutee de sept membres dont cinq membres de la Commission proprement dite et deux membres ad hoc nommeacutes respectivement par chacune des parties au conflit Neacuteanmoins les membres de la Chambre ne doivent ecirctre ressortissants drsquoaucune de ces parties
Pendant le deacuteroulement de lrsquoenquecircte les parties belligeacuterantes sont inviteacutees agrave assister la Chambre ainsi qursquoagrave produire et discuter des preuves En outre la Chambre est autoriseacutee agrave entreprendre ses propres recherches Tous les eacuteleacutements de preuve obtenus sont communiqueacutes aux parties ainsi qursquoaux Eacutetats qui peuvent ecirctre concerneacutes chacun ayant le droit de preacutesenter ses observations
Rapport de la CommissionLa Commission preacutesente aux parties un rapport fondeacute sur les reacutesultats de lrsquoenquecircte de la Chambre Le rapport contient les conclusions de la Commission au sujet des faits et les recommandations qursquoelle juge approprieacutees La Commission ne communique pas publiquement ses conclusions agrave moins que toutes les parties au conflit ne le lui demandent
Reconnaissance de la compeacutetence de la CommissionLrsquoune des caracteacuteristiques essentielles de la Commission est qursquoelle ne peut mener une enquecircte qursquoavec le consentement des parties concerneacutees La signature ou la ratification du Protocole I par un Eacutetat nrsquoimplique pas la reconnaissance de la compeacutetence de la Commission Le consentement doit ecirctre donneacute seacutepareacutement Ainsi un Eacutetat peut soit faire une deacuteclaration unique par laquelle il reconnaicirct la compeacutetence de la Commission agrave titre permanent soit donner son consentement agrave ce que la Commission enquecircte sur un diffeacuterend particulier
Deacuteclaration uniqueUne deacuteclaration unique peut ecirctre faite au moment de la signature de la ratification ou de lrsquoadheacutesion au Protocole I ou agrave tout autre moment ulteacuterieur
Par le biais de sa deacuteclaration unique un Eacutetat autorise la Com-mission agrave enquecircter sur toute demande relative agrave un conflit lrsquoopposant agrave un autre Eacutetat ayant fait la mecircme deacuteclaration Lrsquoaction de la Commission nrsquoest alors subordonneacutee agrave aucune forme drsquoapprobation suppleacutementaire La deacuteclaration doit
Commission internationale humanitaire drsquoeacutetablissement des faits
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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ecirctre transmise au deacutepositaire crsquoest-agrave-dire agrave la Confeacutedeacuteration suisse
Un modegravele de deacuteclaration de reconnaissance de la compeacutetence de la Commission se trouve agrave lrsquoannexe VII
Une partie agrave un conflit armeacute qui nrsquoa pas fait de deacuteclaration unique peut reconnaicirctre la compeacutetence de la Commission agrave titre temporaire dans le cadre limiteacute drsquoun conflit qui lrsquooppose agrave une autre partie Cette forme de consentement ne constitue pas une reconnaissance permanente de la compeacutetence de la Commission
Toute partie agrave un conflit peut demander agrave la Commission de mener une enquecircte Lorsqursquoune plainte est deacuteposeacutee contre une partie qui nrsquoa pas donneacute son consentement la Commission transmet cette plainte agrave ladite partie et lui demande si elle consent agrave lrsquoenquecircte En cas de refus la Commission nrsquoest pas autoriseacutee agrave enquecircter En cas de consentement la proceacutedure drsquoenquecircte deacutebute
Dans un conflit opposant des parties qui nrsquoont pas fait la deacuteclaration unique une partie nrsquoest jamais lieacutee par un consentement anteacuterieur et il lui appartient de reacuteaffirmer la compeacutetence de la Commission au moment ougrave une plainte est deacuteposeacutee contre elle La demande drsquoenquecircte doit naturellement eacutemaner drsquoun Eacutetat ayant lui aussi reconnu lrsquoautoriteacute de la Commission
De plus amples informations sur la Commission peuvent ecirctre obtenues sur le site internet de celle-ci et agrave lrsquoadresse suivante
Commission internationale humanitaire drsquoeacutetablissement des faitsPalais feacutedeacuteral Nord3003 BerneSuisseTeacutel +41 31 322 35 25 Fax +41 31 324 90 69 wwwihffcorg
4 LES CONVENTIONS DE GENEgraveVE ET LEURS PROTOCOLES ADDITIONNELS
61
Conventions de Genegraveve de 1949 Protocoles de 1977
Premiegravere Deuxiegraveme Troisiegraveme Quatriegraveme I II
Traduction 48 49 41 128 99 145 84
Diffusion et formation 47 48 41 127 99 144 80 82-83 87 19
VIOLATIONS
Dispositions geacuteneacuterales 49-54 50-53 129-132 146-149 85-91
Crimes de guerre 49-50 50-51 129-130 146-147 11 85-90
Indemniteacute 91
PROTECTION
Garanties fondamentales 3 12 3 12 3 13-17 3 27-34 11 75-77 4-5 7
Garanties judiciaires et disciplinaires droits des prisonniers et des deacutetenus 3 3
3 5 17 82-90
95-108 129
3 5 31-35 43 64-78 99-100 1
17-126
44-45 75 6
Personnel sanitaire et religieux 40 41 42 20 15-16 18 10 12
Uniteacutes et moyens de transport sanitaires 19 36 39 42-43
22 24-27 38-39 41 43 18 21-22 12 18 21-23 12
Biens culturels 53 16
Forces dangereuses 56 15
Cartes drsquoidentiteacute 27 40 41 annexe II 42 annexe 17
annexe IV 2018 66-67
78-79 annexes IampII
Cartes de capture et drsquointernement 70 annexe IV 106 annexe III
Usageusage abusif des emblegravemes et symboles 44 53-54 44-45
18 37-38 66 85
annexe I12
EXPERTS ET CONSEILLERS
Personnel qualifieacute 6
Conseillers juridiques 82
ORGANISATIONS
Socieacuteteacutes nationales 26 63 81 18
Protection civile 63 61-67
Bureaux de renseignements 122-124 136-141
Commissions meacutedicales mixtes 112 annexe II
PLANIFICATION MILITAIRE
Armestactiques 36
Sites militaires 57-58
LOCALITEacuteS ET ZONES PROTEacuteGEacuteES 23 annexe I 14 15 59-60 annexe I
Reacutecapitulatif articles cleacutes exigeant lrsquoadoption de mesures nationales de mise en œuvre du DIH
Le tableau suivant reacutesume une grande partie des obligations les plus importantes et indique les articles les concernant dans les traiteacutes pertinents
5
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
64
Sommaire
CHAPITRE CINQ TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
PROTECTION DES BIENS CULTURELS EN CAS DE CONFLIT ARMEacute 65
Contexte 65Aperccedilu des traiteacutes 66
La Convention de La Haye du 14 mai 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute 66Le Protocole de La Haye de 1954 66Le deuxiegraveme Protocole de 1999 relatif agrave la Convention de La Haye de 1954 66
Comiteacute pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute 67Fonds pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute 67
Directives pour la mise en œuvre nationale 68La Convention de La Haye de 1954 68
Identification et inventaires 68Signes distinctifs 68Cartes drsquoidentiteacute 69Registre international des biens culturels sous protection speacuteciale 70Diffusion 70Sanctions peacutenales 70
Le deuxiegraveme Protocole de 1999 relatif agrave la Convention de La Haye de 1954 70Identification et sauvegarde 70Octroi de la protection renforceacutee 70Diffusion 71Sanctions peacutenales et administratives 71
Le Statut de Rome 71
AUTRES TRAITEacuteS INTERNATIONAUX CONCERNANT LrsquoIMPLICATION DrsquoENFANTS DANS LES FORCES ARMEacuteES ET LES GROUPES ARMEacuteS 72
Contexte 72Aperccedilu de la protection accordeacutee aux enfants contre le recrutement illeacutegal et la participation illeacutegale aux hostiliteacutes 73
La Convention de 1989 relative aux droits de lrsquoenfant 73Le Protocole facultatif de 2000 agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant 73
Coopeacuteration entre Eacutetats 74Eacutetablissement de rapports 75Directives pour la mise en œuvre nationale 76
Participation aux hostiliteacutes 76Diffusion 76
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
65
Le nombre eacuteleveacute de conflits interreligieux et interethniques entraicircne non seulement des attaques contre les civils mais aussi dans de nombreux cas la destruction drsquoobjets civils notamment de biens culturels La destruction de biens culturels est particuliegraverement courante dans de tels conflits car ces biens symbolisent lrsquoidentiteacute culturelle et lrsquohistoire de lrsquoadversaire
Comme le stipule la Convention ndeg IV de La Haye de 1907 les biens culturels agrave proteacuteger durant un conflit armeacute incluent les monuments historiques et les institutions consacreacutees agrave la religion aux œuvres de chariteacute et agrave lrsquoenseignement ainsi que les ouvrages et les institutions deacutedieacutes aux arts et agrave la science
Actuellement outre les Conventions de Genegraveve de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 les principaux traiteacutes de DIH concernant la protection des biens culturels sont la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute et ses Protocoles de 1954 et de 1999 (ci-apregraves laquo la Convention et les Protocoles de La Haye de 1954 raquo)
Certaines dispositions des Conventions de Genegraveve et de leurs Protocoles additionnels ont eacuteteacute compleacuteteacutees et la protection qursquoils accordent renforceacutee par lrsquoadoption drsquoinstruments speacutecifiques qui preacutevoient la protection de cateacutegories speacutecifiques de personnes ou de biens en cas de conflit armeacute Le preacutesent chapitre aborde de maniegravere plus particuliegravere la protection des biens culturels ainsi que le problegraveme du recrutement des enfants dans les conflits armeacutes et de leur participation agrave ces conflits qui a eacuteteacute examineacute briegravevement au chapitre preacuteceacutedent
PROTECTION DES BIENS CULTURELS EN CAS DE CONFLIT ARMEacute
Contexte
A
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
66
La Convention de La Haye du 14 mai 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacuteLa Convention de la Haye de 1954 preacutevoit un systegraveme de protection geacuteneacuterale et speacuteciale des biens culturels Elle deacutefinit les biens culturels comme eacutetant bull les biens meubles ou immeubles qui preacutesentent une
grande importance pour le patrimoine culturel des peuples tels que
minus les monuments drsquoarchitecture drsquoart ou drsquohistoire religieux ou laiumlques
minus les sites archeacuteologiques les ensembles de constructions qui en tant que tels preacutesentent un inteacuterecirct historique ou artistique
minus les œuvres drsquoart minus les manuscrits livres et autres objets drsquointeacuterecirct
artistique historique ou archeacuteologique minus les collections scientifiques et les collections
importantes de livres ou drsquoarchives minus les reproductions des biens deacutefinis ci-dessus
bull les eacutedifices dont la destination principale et effective est de conserver ou drsquoexposer des biens culturels meubles tels que
minus les museacutees minus les grandes bibliothegraveques minus les deacutepocircts drsquoarchives minus les refuges destineacutes agrave abriter des biens culturels en
cas de conflit armeacutebull les centres comprenant un nombre consideacuterable de
biens culturels dits laquo centres monumentaux raquo
La Convention de 1954 est compleacuteteacutee par un Regraveglement drsquoexeacutecution dont le but est de fixer les mesures pratiques permettant de garantir le respect de la protection Ces instruments srsquoappliquent aux situations de conflit armeacute international (art 18) Dans le cas drsquoun conflit armeacute non international chacune des parties au conflit est tenue drsquoappliquer au moins les dispositions de la Convention de 1954 qui ont trait au respect des biens culturels les autres dispositions (en particulier lrsquoart 4) peuvent ecirctre mises en vigueur par voie drsquoaccords speacuteciaux (art 19)
Protection geacuteneacuterale Le principe geacuteneacuteral de la protection des biens culturels dans les conflits armeacutes se fonde sur lrsquoobligation de sauvegarder et respecter ces biens (art 2) La sauvegarde des biens culturels englobe toutes les mesures preacuteliminaires agrave prendre en temps de paix afin de mettre en place les meilleures conditions mateacuterielles de protection possibles (art 3) Le respect des biens culturels implique de srsquoabstenir de tout acte drsquohostiliteacute agrave leur eacutegard et drsquointerdire de preacutevenir et au besoin de faire cesser tout acte de vol de pillage ou de deacutetournement de biens culturels ainsi que tout acte de vandalisme agrave lrsquoeacutegard
desdits biens Le seul motif pour lequel il peut ecirctre deacuterogeacute agrave lrsquoobligation de respect est celui de la laquo neacutecessiteacute militaire impeacuterative raquo Protection speacuteciale Le fait drsquoaccorder agrave un bien culturel une protection speacuteciale lui donne une immuniteacute contre tout acte drsquohostiliteacute et contre toute utilisation de ce bien ou de ses abords agrave des fins militaires (art 9) Pour ecirctre placeacute sous protection speacuteciale le bien culturel ne doit pas ecirctre utiliseacute agrave des fins militaires et doit ecirctre situeacute agrave une distance suffisante des objectifs militaires
Des modegraveles de lettres drsquoadheacutesion agrave la Convention et agrave ses deux Protocoles se trouvent agrave lrsquoannexe 1 E Le contenu des Protocoles est expliqueacute plus en deacutetail ci-dessous
Le Protocole de La Haye de 1954Le but de cet instrument est de preacutevenir lrsquoexportation de biens culturels hors drsquoun territoire occupeacute partiellement ou entiegraverement par un Eacutetat partie agrave la Convention Il comprend des obligations relatives agrave la restitution des biens culturels exporteacutes illeacutegalement drsquoun territoire occupeacute ou placeacutes temporairement dans des Eacutetats tiers
Le deuxiegraveme Protocole de 1999 relatif agrave la Convention de La Haye de 1954Le deuxiegraveme Protocole srsquoapplique aux situations de conflits armeacutes internationaux et non internationaux (art 3 et 22) Il complegravete la Convention de La Haye de 1954 sur des questions lieacutees au respect des biens culturels et agrave la conduite des hostiliteacutes en particulier par le biais de mesures visant agrave renforcer leur mise en œuvre
Il creacutee une nouvelle cateacutegorie de protection ndash protection renforceacutee ndash visant les biens culturels qui revecirctent la plus haute importance pour lrsquohumaniteacute et qui ne sont pas utiliseacutes agrave des fins militaires Il deacutefinit eacutegalement les sanctions encourues pour des violations graves commises agrave lrsquoencontre de biens culturels et eacutenumegravere les conditions auxquelles une responsabiliteacute peacutenale individuelle est en jeu
Un bien culturel peut ecirctre placeacute sous protection renforceacutee srsquoil satisfait aux trois conditions suivantes (art 10) bull il srsquoagit drsquoun patrimoine culturel qui revecirct la plus haute
importance pour lrsquohumaniteacute bull il est proteacutegeacute par des mesures internes juridiques et
administratives adeacutequates qui reconnaissent sa valeur culturelle et historique exceptionnelle et qui garantissent le plus haut niveau de protection et
bull il nrsquoest pas utiliseacute agrave des fins militaires ou pour proteacuteger des sites militaires et la partie sous le controcircle de laquelle il se trouve a confirmeacute dans une deacuteclaration qursquoil ne sera pas ainsi utiliseacute
Aperccedilu des traiteacutesA
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
67
Le deuxiegraveme Protocole preacutevoit la creacuteation de deux nouvelles institutions le Comiteacute pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute et le Fonds pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
Comiteacute pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacuteLe Comiteacute est composeacute de 12 parties Ses attributions sont notamment les suivantes (art 27) bull accorder suspendre ou retirer la protection renforceacutee agrave
des biens culturels bull eacutetablir tenir agrave jour et assurer la promotion de la Liste des
biens culturels sous protection renforceacutee bull suivre et superviser lrsquoapplication du deuxiegraveme Protocole
etbull examiner les rapports qui lui sont soumis par les parties
tous les quatre ans sur la mise en œuvre du deuxiegraveme Protocole et formuler des observations agrave leur sujet
Un Eacutetat partie au deuxiegraveme Protocole peut demander au Comiteacute de lui apporter (art 32) bull une assistance internationale en faveur de biens culturels
sous protection renforceacutee etbull une assistance pour lrsquoeacutelaboration la mise au point ou
lrsquoapplication des lois dispositions administratives et mesures pour la protection renforceacutee de biens culturels viseacutees agrave lrsquoarticle 10 par b
Fonds pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacuteCe Fonds est un fonds de deacutepocirct qui fonctionne conformeacutement aux dispositions du Regraveglement financier de lrsquoOrganisation des Nations Unies pour lrsquoeacuteducation la science et la culture (UNESCO) (art 29 par 2) Ses ressources sont constitueacutees par (art 29 par 4) bull les contributions volontaires des parties bull les contributions dons ou legs eacutemanant
minus drsquoautres Eacutetats minus de lrsquoUNESCO ou des autres organisations du systegraveme
des Nations Unies minus des autres organisations intergouvernementales ou
non gouvernementales et minus des organismes publics ou priveacutes ou des personnes
priveacutees bull tous inteacuterecircts dus sur les ressources du Fonds bull le produit des collectes et les recettes des manifestations
organiseacutees au profit du Fonds etbull toutes autres ressources autoriseacutees par les orientations
applicables au Fonds
Les deacutepenses du Fonds sont engageacutees pour apporter une assistance financiegravere afin de soutenir en premier lieu bull les mesures preacuteparatoires agrave prendre en temps de paix etbull les mesures drsquourgence les mesures provisoires ou toute
autre mesure de protection des biens culturels en peacuteriode de conflit armeacute ou de reacutetablissement suivant immeacutediatement la fin des hostiliteacutes
A
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
68
La Convention de La Haye de 1954Des mesures administratives devraient ecirctre adopteacutees pour assurer (1) lrsquoidentification lrsquoinventaire et la signalisation des biens culturels (2) lrsquoeacuteducation et la formation Des mesures leacutegislatives doivent ecirctre prises pour garantir la reacutepression des violations drsquoobligations internationales
Identification et inventairesLes biens culturels devraient ecirctre identifieacutes et reacutepertorieacutes Les mesures suivantes peuvent ecirctre prises agrave cette fin bull identification consiste agrave deacutecider de consideacuterer un
objet un bacirctiment ou un site comme eacutetant un bien culturel digne drsquoecirctre proteacutegeacute Cette protection peut relever de la responsabiliteacute de diffeacuterentes autoriteacutes nationales par exemple des autoriteacutes feacutedeacuterales ou centrales dans le cas de biens culturels drsquointeacuterecirct international et national la responsabiliteacute pour des biens culturels drsquointeacuterecirct reacutegional ou local peut ecirctre deacuteleacutegueacutee aux autoriteacutes locales La ou les autoriteacute(s) compeacutetente(s) doi(ven)t ecirctre deacutetermineacutee(s) au cas par cas
bull inventaire reacutepertorier tous les biens proteacutegeacutes et mettre les listes agrave la disposition des organes concerneacutes par la protection des biens culturels crsquoest-agrave-dire les autoriteacutes civiles ou militaires les organisations speacutecialiseacutees ou drsquoautres institutions inteacuteresseacutees
Les inventaires peuvent contenir les informations suivantes bull informations geacuteneacuterales sur le bien en question bull informations juridiques concernant son inscription dans
les registres de lrsquoEacutetat bull informations sur son proprieacutetaire bull utilisation preacutevue du bien (publique didactique
religieuse etc) bull nature de la valeur du bien (archeacuteologique historique
artistique etc)
bull informations sur son origine (construction anneacutee peacuteriode style etc)
bull dimensions mateacuteriaux et techniques utiliseacutes bull description du bien bull informations sur les donneacutees graphiques archiveacutees
au sujet du bien documents photos modegravele(s) informations audiovisuelles etc
Il serait utile de conserver des documents afin qursquoen cas de dommage le bien puisse ecirctre restaureacute ou reconstruit Suivant le type de bien en question diverses meacutethodes peuvent ecirctre utiliseacutees pour reacuteunir de la documentation de reacutefeacuterence bull descriptions eacutecrites dessins photos plans et
diagrammes copies reproductions moules ou images numeacuteriques
bull microfilms ou eacutetudes photogrammeacutetriques en particulier pour le stockage des informations susmentionneacutees
Les inventaires de biens culturels sont utiles non seulement dans des situations de conflit armeacute mais eacutegalement en cas de catastrophes naturelles Ils sont par ailleurs lrsquoun des moyens les plus efficaces pour proteacuteger les œuvres drsquoart contre le vol le pillage ou la destruction y compris le vandalisme
De plus les endroits qui peuvent ecirctre utiliseacutes comme refuges pour des biens culturels mobiliers doivent ecirctre identifieacutes ou si neacutecessaire construits
Signes distinctifsLes biens culturels peuvent (pour les biens placeacutes sous protection geacuteneacuterale art 6) ou doivent (pour les biens placeacutes sous protection speacuteciale art 10) ecirctre identifieacutes par un emblegraveme Les signes distinctifs des biens culturels sont les suivants
Directives pour la mise en œuvre nationale
PROTECTION GEacuteNEacuteRALE PROTECTION SPEacuteCIALE
A
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
69
Le signe distinctif ne peut ecirctre placeacute sur un bien culturel immeuble sans que soit apposeacutee en mecircme temps une autorisation ducircment dateacutee et signeacutee par lrsquoautoriteacute nationale compeacutetente (art 17)
Mecircme si la Convention de La Haye de 1954 stipule que le signe doit ecirctre bleu-roi (art 16 par 1) un ton de bleu plus clair permet de le rendre plus visible pour la protection en peacuteriode de conflit armeacute
Cartes drsquoidentiteacuteLes personnes chargeacutees de proteacuteger des biens culturels portent une carte drsquoidentiteacute speacuteciale munie du signe distinctif Cette carte mentionne au moins les noms et preacutenoms la date de naissance le titre ou le grade et la qualiteacute de la personne concerneacutee Elle contient la photo de son titulaire et en outre sa signature ou ses empreintes digitales ou les deux Elle porte eacutegalement le sceau des autoriteacutes compeacutetentes Un exemplaire de la carte choisie doit ecirctre transmis pour information aux autres Hautes parties contractantes (art 21 par 2 et 3 du Regraveglement)
Le modegravele de carte drsquoidentiteacute proposeacute agrave lrsquoannexe du regraveglement est le suivant
A
Recto Verso
Signature du titulaire ou empreintes digitales ou les deux
Photographie du porteur
Taille
Yeux
Cheveux
Timbre sec de lrsquoautoriteacute deacutelivrant la
carte
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
CARTE DrsquoIDENTITEacutepour le personnel affecteacute agrave la protection de biens culturels
Nom
Preacutenoms
Date de naissance
Titre ou grade
Qualiteacute
est titulaire de cette carte en vertu de la Convention de La Haye du 14 mai 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
Date de lrsquoeacutetablissement de la carte
Numeacutero de la carte
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
70
Registre international des biens culturels sous protection speacutecialeLes refuges les centres monumentaux et les autres biens immobiliers sous protection speacuteciale doivent ecirctre inscrits dans le Registre international des biens culturels sous protection speacuteciale tenu par le Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO
Afin drsquoobtenir la protection speacuteciale les autoriteacutes nationales doivent envoyer au secreacutetariat de lrsquoUNESCO des indications quant agrave lrsquoemplacement des biens et certifier que ces derniers remplissent les conditions de protection speacuteciale preacutevues (art 13 du Regraveglement)
La demande drsquoinscription doit ecirctre accompagneacutee drsquoune description geacuteographique preacutecise du site en question contenant par exemple bull lrsquoindication des limites des centres monumentaux et des
principaux biens culturels conserveacutes dans chacun de ces centres
bull la distance approximative entre le site et le siegravege de lrsquouniteacute administrative la plus proche
bull une carte topographique indiquant son emplacement de preacutefeacuterence agrave une eacutechelle de 125000 ou 150000
Il est conseilleacute aux Eacutetats qui demandent la protection speacuteciale de consulter le secreacutetariat de lrsquoUNESCO quant aux conditions drsquoinscription au Registre avant de remplir leur demande afin de srsquoassurer que celle-ci contient toutes les informations exigeacutees
DiffusionAfin de faire largement connaicirctre ces instruments il est essentiel que le texte de la Convention et de son Regraveglement drsquoexeacutecution soit traduit dans la (les) langue(s) nationale(s) Les langues officielles de la Convention et du Protocole de 1954 sont lrsquoanglais le franccedilais lrsquoespagnol et le russe Les traductions officielles dans drsquoautres langues doivent ecirctre envoyeacutees au Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO pour qursquoil les communique aux autres Eacutetats parties (art 26) Le deuxiegraveme Protocole est reacutedigeacute en arabe chinois anglais franccedilais russe et espagnol (art 39)
Les obligations deacutecoulant de la Convention et de son Regraveglement doivent ecirctre diffuseacutees le plus largement possible Agrave cette finbull les Eacutetats parties doivent inteacutegrer les regravegles
internationales et les obligations nationales deacutecoulant de ces instruments dans les regraveglements ou les instructions militaires et inculquer degraves le temps de paix aux membres de leurs forces armeacutees un esprit de respect agrave lrsquoeacutegard des cultures et des biens culturels de tous les peuples (art 7 de la Convention)
bull lrsquoeacutetude de ces regravegles et obligations doit ecirctre eacutetendue de telle maniegravere que les principes en puissent ecirctre connus de lrsquoensemble de la population en particulier des forces armeacutees et du personnel affecteacute agrave la protection des biens culturels (art 25 de la Convention)
Sanctions peacutenalesPour que ces regravegles soient respecteacutees il est indispensable que leurs violations soient reacuteprimeacutees Agrave cette fin la leacutegislation peacutenale nationale doit preacutevoir des mesures pour que soient rechercheacutees et frappeacutees de sanctions les personnes quelle que soit leur nationaliteacute qui ont commis ou donneacute lrsquoordre de commettre une infraction agrave la Convention de La Haye de 1954 (art 28)
Le deuxiegraveme Protocole de 1999 relatif agrave la Convention de La Haye de 1954Le deuxiegraveme Protocole eacutenumegravere une seacuterie drsquoobligations dont les Eacutetats doivent tenir compte et qursquoils doivent remplir si neacutecessaire degraves qursquoils lrsquoont ratifieacute il srsquoagit notamment de mesures visant agrave bull lrsquoidentification et la sauvegarde des biens culturels bull lrsquooctroi de la protection renforceacutee bull la diffusion etbull la mise en place de sanctions peacutenales et administratives
Identification et sauvegardeLrsquoidentification et la sauvegarde (art 5) des biens culturels consiste agrave bull eacutetablir des inventaires des biens culturels bull planifier des mesures drsquourgence pour assurer la
protection des biens contre les risques drsquoincendie ou drsquoeacutecroulement des bacirctiments
bull preacuteparer lrsquoenlegravevement des biens culturels meubles ou la fourniture drsquoune protection in situ adeacutequate desdits biens
bull deacutesigner les autoriteacutes compeacutetentes responsables de la sauvegarde des biens culturels
Octroi de la protection renforceacuteePour qursquoun bien culturel beacuteneacuteficie de cette protection les autoriteacutes de lrsquoEacutetat dans lequel celui-ci se trouve doivent demander son inscription sur la Liste des biens culturels sous protection renforceacutee (art 11) Cette demande doit contenir toutes les informations permettant de deacutemontrer que ce bien remplit les conditions eacutenonceacutees agrave lrsquoart 10 La deacutecision quant agrave lrsquoinscription sur la Liste est prise agrave la majoriteacute des quatre cinquiegravemes des membres preacutesents et votant du Comiteacute pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute (art 11 par 5) le Comiteacute peut eacutegalement suspendre ou annuler la protection renforceacutee (art 14)
Les parties agrave un conflit doivent assurer lrsquoimmuniteacute des biens culturels placeacutes sous protection renforceacutee en srsquointerdisant (art 12) bull drsquoen faire lrsquoobjet drsquoattaque bull drsquoutiliser ces biens ou leurs abords immeacutediats agrave lrsquoappui
drsquoune action militaire
La protection renforceacutee est perdue (art 13) bull si elle est suspendue ou annuleacutee conformeacutement agrave
lrsquoart 14 qui stipule que le Comiteacute peut deacutecider de suspendre ou drsquoannuler la protection renforceacutee lorsqursquoun
A
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
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bien culturel ne satisfait plus agrave lrsquoun des critegraveres qui lui donnent droit agrave cette protection ou si une partie agrave un conflit viole lrsquoimmuniteacute du bien sous protection renforceacutee
bull si et aussi longtemps que le bien par son utilisation est devenu un objectif militaire sous reacuteserve des limites fixeacutees aux paragraphes suivants de lrsquoart 13 (preacutecautions agrave prendre durant lrsquoattaque exigence de leacutegitime deacutefense immeacutediate etc)
DiffusionLa traduction du texte du deuxiegraveme Protocole dans la (les) langue(s) nationale(s) fait partie inteacutegrante de sa diffusion
Afin de respecter leur obligation de diffusion les Eacutetats parties doivent srsquoil y a lieu bull incorporer des orientations et des consignes sur la
protection des biens culturels dans leurs regraveglements militaires
bull eacutelaborer et mettre en œuvre en coopeacuteration avec lrsquoUNESCO et les organisations gouvernementales et non gouvernementales compeacutetentes des programmes drsquoinstruction et drsquoeacuteducation en temps de paix
bull se communiquer mutuellement par lrsquointermeacutediaire du Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO des informations concernant les lois les dispositions administratives et les mesures prises pour donner effet aux deux points susmentionneacutes
bull se communiquer le plus rapidement possible les lois et les dispositions administratives qursquoils viennent agrave adopter pour assurer lrsquoapplication du deuxiegraveme Protocole
Sanctions peacutenales et administrativesLes Eacutetats srsquoengagent agrave prendre les mesures neacutecessaires en matiegravere de fixation de la responsabiliteacute peacutenale de compeacutetence drsquoextradition et drsquoentraide judiciaire
Agrave cet effet chaque Eacutetat doit prendre les mesures neacutecessaires pour incriminer dans son droit interne les infractions suivantes et les reacuteprimer par des peines approprieacutees lorsqursquoelles sont commises de maniegravere intentionnelle et en violation de la Convention ou du deuxiegraveme Protocole (art 15) bull faire drsquoun bien culturel sous protection renforceacutee lrsquoobjet
drsquoune attaque bull utiliser un bien culturel sous protection renforceacutee ou ses
abords immeacutediats agrave lrsquoappui drsquoune action militaire bull deacutetruire ou srsquoapproprier sur une grande eacutechelle des biens
culturels proteacutegeacutes bull faire drsquoun bien culturel couvert par la Convention ou le
deuxiegraveme Protocole lrsquoobjet drsquoune attaque bull voler piller ou deacutetourner des biens culturels proteacutegeacutes par
la Convention ou commettre des actes de vandalisme dirigeacutes contre ces biens culturels
Toutes les infractions relegravevent de la compeacutetence de lrsquoEacutetat dans lequel elles ont eacuteteacute commises ou de celui dont lrsquoauteur
preacutesumeacute est ressortissant (art 16 par 1 (a) et (b)) Dans le cas des trois premiegraveres infractions les Eacutetats sont eacutegalement compeacutetents lorsque lrsquoauteur preacutesumeacute est preacutesent sur leur territoire (art 16 par 1 (c)) Cependant le deuxiegraveme Protocole stipule clairement que les ressortissants drsquoEacutetats qui nrsquoy sont pas parties nrsquoencourent pas de responsabiliteacute peacutenale individuelle en vertu du deuxiegraveme Protocole et que celui-ci ne fait nullement obligation agrave ces Eacutetats drsquoeacutetablir leur compeacutetence agrave lrsquoeacutegard de ces personnes sauf si elles servent dans les forces armeacutees drsquoun Eacutetat qui est partie au Protocole (art 16 par 2 (b))
De plus les Eacutetats sont tenus de poursuivre ou drsquoextrader toute personne accuseacutee drsquoavoir commis les trois premiegraveres infractions citeacutees plus haut contre des biens culturels sous protection renforceacutee ou drsquoavoir causeacute une importante destruction de biens culturels (art 18) Des obligations geacuteneacuterales sont eacutegalement preacutevues en matiegravere drsquoentraide judiciaire comme par exemple lrsquoentraide lieacutee agrave des investigations agrave lrsquoextradition ou agrave lrsquoobtention drsquoeacuteleacutements de preuve (art 19)
Outre les sanctions peacutenales preacutevues par la Convention (art 28) les parties au deuxiegraveme Protocole doivent adopter les mesures leacutegislatives administratives ou disciplinaires neacutecessaires pour faire cesser ou reacuteprimer les autres actes suivants degraves lors qursquoils sont accomplis intentionnellement (art 21) bull toute utilisation de biens culturels en violation de la
Convention ou du deuxiegraveme Protocole bull toute exportation autre deacuteplacement ou transfert de
proprieacuteteacute illicites de biens culturels depuis un territoire occupeacute en violation de la Convention ou du deuxiegraveme Protocole
Le Statut de RomeLrsquoart 8 du Statut de Rome deacuteclare que laquo le fait de diriger intentionnellement des attaques contre des bacirctiments consacreacutes agrave la religion agrave lrsquoenseignement agrave lrsquoart agrave la science ou agrave lrsquoaction caritative des monuments historiques des hocircpitaux et des lieux ougrave des malades ou des blesseacutes sont rassembleacutes agrave condition qursquoils ne soient pas des objectifs militaires raquo constitue un crime de guerre srsquoil est commis dans le cadre drsquoun conflit armeacute international ou non international (par 2 (b) (ix) et (e) (iv))
Conformeacutement au principe de compleacutementariteacute la CPI exerce sa compeacutetence seulement si un Eacutetat nrsquoest de fait pas en mesure de poursuivre des criminels de guerre preacutesumeacutes au sein de sa juridiction ou ne souhaite pas le faire Afin de se preacutevaloir de ce principe et de garantir une peacutenalisation au niveau national les Eacutetats parties au Statut de Rome devraient adopter une leacutegislation leur permettant de poursuivre les auteurs de tels crimes
A
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
72
Le problegraveme des enfants lieacutes agrave des forces armeacutees ou agrave des groupes armeacutes existe depuis des deacutecennies et a des effets terribles sur la vie de milliers drsquoenfants Mecircme si les Conventions de Genegraveve de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 ont abordeacute partiellement cette question celle-ci parmi drsquoautres problegravemes a eacutegalement eacuteteacute prise en compte dans un cadre geacuteneacuteral traitant de tous les droits des enfants la Convention relative aux droits de lrsquoenfant et de maniegravere plus approfondie dans le Protocole facultatif de 2000 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes Le problegraveme des enfants soldats est eacutegalement abordeacute par le droit international du travail dans la Convention de lrsquoOrganisation internationale du travail (OIT) ndeg 182 de 1999 sur les pires formes de travail des enfants Ces trois traiteacutes exigent des Eacutetats qursquoils prennent des mesures de mise en œuvre speacutecifiques Enfin le droit peacutenal international traite eacutegalement du problegraveme des enfants soldats dans le Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale de 1998
AUTRES TRAITEacuteS INTERNATIONAUX CONCERNANT LrsquoIMPLICATION DrsquoENFANTS DANS LES FORCES ARMEacuteES ET LES GROUPES ARMEacuteS
Contexte
B
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
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La Convention de 1989 relative aux droits de lrsquoenfantCe traiteacute couvre tous les droits fondamentaux de lrsquoenfant et a eacuteteacute ratifieacute de maniegravere presque universelle Lrsquoart 38 de la Convention srsquoapplique aux conflits armeacutes internationaux et non internationaux Aux termes de lrsquoart 38 les Eacutetats doivent srsquoabstenir drsquoenrocircler dans leurs forces armeacutees toute personne nrsquoayant pas atteint lrsquoacircge de quinze ans et prendre toutes les mesures possibles pour veiller agrave ce que les personnes nrsquoayant pas atteint lrsquoacircge de quinze ans ne participent pas directement aux hostiliteacutes (par 2) Lors du recrutement de personnes de plus de quinze ans mais de moins de dix-huit ans la prioriteacute doit ecirctre donneacutee aux plus acircgeacutees (par 3) Cet article est donc insuffisant et affaiblit le principe de lrsquointerdiction de la participation directe ou indirecte poseacute par le Protocole additionnel II examineacute au chapitre quatre
Lrsquoart 39 de la Convention traite de la reacuteadaptation et de la reacuteinsertion des enfants victimes de diffeacuterentes formes drsquoabus notamment dans des situations de conflit armeacute Les Eacutetats ont lrsquoobligation de prendre toutes les mesures approprieacutees pour faciliter la reacuteadaptation physique et psychologique et la reacuteinsertion sociale des enfants victimes de conflits armeacutes Cette reacuteadaptation et cette reacuteinsertion doivent se deacuterouler dans des conditions qui favorisent la santeacute le respect de soi et la digniteacute de lrsquoenfant
Le Protocole facultatif de 2000 agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfantLe Protocole facultatif de 2000 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes renforce de maniegravere geacuteneacuterale la protection des enfants dans les conflits armeacutes bull Les Eacutetats parties doivent prendre toutes les mesures
possibles pour veiller agrave ce que les membres de leurs forces armeacutees qui nrsquoont pas atteint lrsquoacircge de 18 ans ne participent pas directement aux hostiliteacutes (art 1) Les mesures concregravetes que doivent prendre les Eacutetats peuvent ecirctre drsquoordre leacutegislatif administratif ou autre et peuvent comprendre des mesures visant agrave eacuteviter qursquoun membre des forces armeacutees qui nrsquoa pas atteint lrsquoacircge de 18 ans ne soit envoyeacute ou maintenu dans une zone ougrave ont lieu des hostiliteacutes
bull Lrsquoenrocirclement obligatoire de personnes de moins de 18 ans dans les forces armeacutees est interdit (art 2) Lrsquoobligation qui incombe aux Eacutetats parties est absolue et doit ecirctre interpreacuteteacutee comme une obligation de reacutesultat de ne recruter aucune personne de moins de 18 ans Cette regravegle reflegravete eacutegalement lrsquoobligation des Eacutetats drsquoeacuteliminer et drsquointerdire les pires formes de travail
des enfants y compris leur enrocirclement obligatoire ou forceacute comme stipuleacute par la Convention ndeg 182 de lrsquoOIT Par le biais de mesures drsquoordre leacutegislatif administratif ou autre les Eacutetats doivent veiller agrave ce que la proceacutedure de recrutement obligatoire de lrsquoenregistrement agrave lrsquointeacutegration physique dans les forces armeacutees garantisse le respect de lrsquoexigence drsquoacircge minimum de 18 ans
bull Les Eacutetats parties doivent relever lrsquoacircge minimum de lrsquoengagement volontaire au-dessus de 15 ans Les Eacutetats parties au Protocole facultatif de 2000 doivent deacuteposer lors de la ratification ou de lrsquoadheacutesion agrave celui-ci une deacuteclaration contraignante dans laquelle ils indiquent lrsquoacircge minimum agrave partir duquel ils autorisent lrsquoengagement volontaire dans leurs forces armeacutees nationales Ils peuvent renforcer cette deacuteclaration agrave tout moment par voie de notification adresseacutee au Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU en qualiteacute de deacutepositaire (art 3 par 4) Lrsquoart 3 par 3 stipule que les Eacutetats parties qui autorisent lrsquoengagement volontaire avant lrsquoacircge de 18 ans doivent mettre en place des garanties assurant que cet engagement soit effectivement volontaire et que les personnes engageacutees soient pleinement informeacutees Enfin lrsquoart 3 par 5 preacutevoit que lrsquoacircge minimum de lrsquoengagement volontaire ne srsquoapplique pas aux eacutetablissements scolaires placeacutes sous lrsquoadministration ou le controcircle des forces armeacutees des Eacutetats parties
bull Les groupes armeacutes qui sont distincts des forces armeacutees drsquoun Eacutetat ne devraient en aucune circonstance enrocircler (de maniegravere obligatoire ou volontaire) ni utiliser dans les hostiliteacutes des personnes acircgeacutees de moins de 18 ans et les Eacutetats parties doivent prendre toutes les mesures possibles pour empecirccher interdire et sanctionner peacutenalement de telles pratiques (art 4)
bull Les Eacutetats parties doivent prendre toutes les mesures possibles pour que les enfants qui ont eacuteteacute enrocircleacutes et utiliseacutes dans des hostiliteacutes en violation du Protocole facultatif de 2000 soient deacutemobiliseacutes ou de quelque autre maniegravere libeacutereacutes des obligations militaires (art 6 par 3) Si neacutecessaire les Eacutetats parties sont tenus drsquoaccorder agrave ces enfants laquo toute lrsquoassistance approprieacutee en vue de leur reacuteadaptation physique et psychologique et de leur reacuteinsertion sociale raquo
Des modegraveles de lettres drsquoadheacutesion agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant et au Protocole facultatif de 2000 se trouvent agrave lrsquoannexe I D
Aperccedilu de la protection accordeacutee aux enfants contre le recrutement illeacutegal et la participation illeacutegale aux hostiliteacutes
B
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Selon lrsquoart 7 du Protocole facultatif de 2000 et conformeacutement agrave lrsquoart 8 de la Convention ndeg 182 de lrsquoOIT les Eacutetats doivent coopeacuterer agrave lrsquoapplication de ces instruments y compris par une coopeacuteration technique et une assistance financiegravere
Coopeacuteration entre EacutetatsB
5 TRAITEacuteS CONCERNANT LES PERSONNES ET LES BIENS DANS LES CONFLITS ARMEacuteS
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La Convention relative aux droits de lrsquoenfant et le Protocole facultatif de 2000 demandent aux Eacutetats parties de soumettre au Comiteacute des droits de lrsquoenfant des rapports peacuteriodiques sur les mesures qursquoils ont prises pour remplir leurs obligations Lrsquoart 44 par 1 de la Convention relative aux droits de lrsquoenfant et lrsquoart 8 par 1 et 2 du Protocole facultatif de 2000 stipulent que les Eacutetats ont lrsquoobligation de soumettre un rapport initial deux ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention ou du Protocole dans leur pays et tous les cinq ans par la suite Dans ces documents les Eacutetats doivent donner des informations sur les mesures qursquoils ont prises pour donner effet aux diffeacuterentes dispositions pour les Eacutetats parties au Protocole facultatif de 2000 ces informations doivent inclure les mesures prises pour appliquer les dispositions sur la participation et lrsquoenrocirclement des enfants Le Comiteacute peut en outre demander aux Eacutetats parties un compleacutement drsquoinformation concernant lrsquoapplication de la Convention (art 44 par 4) et du Protocole facultatif de 2000 (art 8 par 3)
La Convention ndeg 182 de lrsquoOIT demande eacutegalement aux Eacutetats de rendre compte des mesures prises pour veiller agrave ce que le droit et la pratique soient conformes agrave ses dispositions Leurs rapports sont examineacutes par un comiteacute drsquoexperts qui peut demander des informations compleacutementaires et lrsquoadoption de mesures speacutecifiques
Eacutetablissement de rapports B
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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En deacutepit des regravegles eacutedicteacutees par le droit international de nombreux enfants sont enrocircleacutes dans les forces armeacutees ou les groupes armeacutes et participent activement aux hostiliteacutes Il est suggeacutereacute de donner la prioriteacute agrave lrsquoapplication des regravegles suivantes
Participation aux hostiliteacutesbull Les Eacutetats parties au Protocole additionnel I (art 77
par 2) et agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant (art 38 par 3) doivent adopter des mesures leacutegislatives qui interdisent le recrutement et la participation directe des enfants de moins de 15 ans aux hostiliteacutes ainsi que des mesures garantissant que dans le recrutement la prioriteacute soit donneacutee aux plus acircgeacutes des enfants de plus de 15 ans et moins de 18 ans
bull Les Eacutetats parties au Protocole additionnel II doivent adopter des mesures leacutegislatives qui interdisent le recrutement drsquoenfants de moins de 15 ans et leur participation aux conflits armeacutes non internationaux (art 4 par 3 (c))
bull Les Eacutetats lieacutes par le Protocole facultatif de 2000 agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant doivent prendre des mesures leacutegislatives qui interdisent et reacutepriment lrsquoutilisation dans les hostiliteacutes et lrsquoenrocirclement obligatoire dans leurs forces armeacutees des enfants de moins de 18 ans (art 1 2 et 6) Ces Eacutetats doivent eacutegalement prendre des mesures leacutegislatives qui interdisent et reacutepriment lrsquoutilisation dans les hostiliteacutes et toute forme drsquoenrocirclement des enfants de moins de 18 ans par des groupes armeacutes distincts des forces armeacutees nationales (art 4)
bull Les Eacutetats parties agrave la Convention ndeg182 de lrsquoOIT doivent prendre drsquourgence des mesures immeacutediates et efficaces pour assurer en tout temps lrsquointerdiction et lrsquoeacutelimination de lrsquoenrocirclement forceacute ou obligatoire des enfants pour les utiliser dans un conflit armeacute quelle que soit sa nature Cette Convention souligne eacutegalement lrsquoimportance de lrsquoeacuteducation et insiste pour que les Eacutetats parties prennent des mesures efficaces dans un deacutelai deacutetermineacute pour tenir compte de la situation particuliegravere des filles agrave cet eacutegard (art 7 par 2 (e))
bull Afin de tirer parti du principe de compleacutementariteacute les Eacutetats parties au Statut de Rome doivent veiller agrave ce que leur leacutegislation peacutenale nationale leur permette de poursuivre des personnes qui
minus dans un conflit armeacute international ont proceacutedeacute agrave la conscription ou agrave lrsquoenrocirclement drsquoenfants de moins de 15 ans (lrsquoacircge devrait ecirctre de 18 ans si lrsquoenrocirclement est obligatoire ou forceacute si lrsquoEacutetat est eacutegalement partie agrave la Convention ndeg 182 de lrsquoOIT ou au Protocole facultatif de 2000) dans les forces armeacutees nationales ou les ont fait participer activement agrave des hostiliteacutes (art 8 par 2 (b) (xxvi))
minus dans un conflit armeacute non international ont proceacutedeacute agrave la conscription ou agrave lrsquoenrocirclement drsquoenfants de moins de 15 ans (lrsquoacircge devrait ecirctre de 18 ans si lrsquoenrocirclement est obligatoire ou forceacute si lrsquoEacutetat est eacutegalement partie agrave la Convention ndeg 182 de lrsquoOIT ou au Protocole facultatif de 2000) dans les forces armeacutees nationales ou les ont fait participer activement agrave des hostiliteacutes (art 8 par 2 (c) (vii)) Voir aussi annexe XVI
Compte tenu de lrsquoimportance de la question de la participation des enfants aux hostiliteacutes les Services consultatifs du CICR ont reacutecemment publieacute des Principes directeurs relatifs agrave la mise en œuvre nationale drsquoun systegraveme complet de protection des enfants associeacutes agrave des forces ou agrave des groupes armeacutes
Ces Principes directeurs figurent en annexe XVI agrave ce Manuel Ils sont par ailleurs disponible agrave lrsquoadresse suivante httpwwwicrcorgfreresourcesdocumentspublicationp4028htm
DiffusionPour assurer le respect veacuteritable des enfants un vaste travail de renforcement de la diffusion et de lrsquoobservation du DIH est neacutecessaire Les Eacutetats sont juridiquement tenus drsquoentreprendre des activiteacutes de diffusion (outre les obligations deacutecoulant des Conventions de Genegraveve de 1949 et de leurs Protocoles additionnels de 1977 voir eacutegalement lrsquoart 6 par 2 du Protocole facultatif de 2000)
Les Eacutetats devraient ainsi inteacutegrer la notion de protection speacuteciale des enfants dans la formation et les exercices en temps de paix agrave tous les eacutechelons des forces armeacutees et de seacutecuriteacute nationales
De mecircme il faudrait envisager drsquointroduire ce sujet dans les programmes drsquoeacutetudes des universiteacutes et des institutions speacutecialiseacutees et drsquoorganiser des campagnes de sensibilisation du grand public en particulier aupregraves des enfants et des adolescents
Directives pour la mise en œuvre nationaleB
6
6 TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Sommaire
CHAPITRE SIX TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES
LE PROTOCOLE DE GENEgraveVE DE 1925 ET LA CONVENTION DE 1972 SUR LES ARMES BIOLOGIQUES 80
Contexte 80Aperccedilu du traiteacute 81
Destruction 81Violations de la Convention 81
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 82Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale drsquoapplication de la Convention 83Statut de Rome 84Loi modegravele 85
LA CONVENTION DE 1976 SUR LrsquoINTERDICTION DrsquoUTILISER DES TECHNIQUES DE MODIFICATION DE LrsquoENVIRONNEMENT Agrave DES FINS MILITAIRES OU TOUTES AUTRES FINS HOSTILES 86
Contexte 86Aperccedilu du traiteacute 87
Interdictions 87Violations de la Convention par un Eacutetat partie 87
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 88Confeacuterence drsquoexamen 88Consultation coopeacuteration et eacutechanges scientifiques 88
Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale drsquoapplication de la Convention 89
LA CONVENTION DE 1980 SUR CERTAINES ARMES CLASSIQUES ET SES CINQ PROTOCOLES (AVEC DEUX AMENDEMENTS) 90
Contexte 90Aperccedilu de la Convention et de ses Protocoles 91
La Convention 91Protocole I eacuteclats non localisables 91Protocole II modifieacute mines piegraveges et autres dispositifs 91Protocole III armes incendiaires 92Protocole IV armes agrave laser aveuglantes 92Protocole V restes explosifs de guerre 92
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 93Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale 94
Introduction 94Preacutevention et reacutepression des violations du Protocole II modifieacute 94Deacutemarches possibles pour mettre en œuvre les autres Protocoles agrave la Convention 94
Statut de Rome 96Loi modegravele 97
LA CONVENTION DE 1993 SUR LES ARMES CHIMIQUES 98
Contexte 98Aperccedilu du traiteacute 99
Interdictions et destruction 99Armes prohibeacutees et installations de fabrication 99Veacuterification 99LrsquoOrganisation pour lrsquointerdiction des armes chimiques (OIAC) 99
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 100
6 TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES
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Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale 101Statut de Rome 102Loi modegravele 103
LA CONVENTION DE 1997 SUR LrsquoINTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNEL 104
Contexte 104Aperccedilu du traiteacute 105
Obligations fondamentales 105Deacuteminage et destruction des mines antipersonnel 105Suivi de la Convention 105
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 106Rapports annuels 106Assistance internationale 106
Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale 107Mesures leacutegislatives exigeacutees par lrsquoart 9 107Deacutefinitions 108Composants des mines antipersonnel 108Exceptions 108Sanctions 108Compeacutetence 108Destruction des stocks et deacuteminage des zones mineacutees 108Missions drsquoeacutetablissement des faits 109Autres mesures approprieacutees notamment leacutegislatives et administratives 109
Loi modegravele 110
LA CONVENTION SUR LES ARMES Agrave SOUS-MUNITIONS 111
Contexte 111Aperccedilu du traiteacute 112
Interdictions 112Destruction et enlegravevement des armes agrave sous-munitions 112Assistance aux victimes 112Suivi de la Convention 112
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats 113Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale 114
Mesures exigeacutees par lrsquoart 9 114Deacutefinitions 114Exceptions 114Sanctions 114Compeacutetence 115Destruction des stocks et deacutepollution des zones contamineacutees 115Respect de la Convention 115
Loi modegravele 116
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Comme le deacuteclare son Preacuteambule lrsquoobjectif fondamental de la Convention de 1972 sur les armes biologiques est drsquolaquo exclure totalement la possibiliteacute de voir des agents bacteacuteriologiques (biologiques) ou des toxines ecirctre utiliseacutes en tant qursquoarmes raquo
Lrsquoutilisation drsquoarmes bacteacuteriologiques est interdite par le Protocole de Genegraveve de 1925 concernant la prohibition drsquoemploi agrave la guerre de gaz asphyxiants toxiques ou similaires et de moyens bacteacuteriologiques La Convention de 1972 nrsquointerdit pas expresseacutement lrsquoutilisation drsquoarmes biologiques mais elle complegravete le Protocole de Genegraveve comme le stipulent le Preacuteambule et lrsquoart VIII de la Convention en interdisant la mise au point la fabrication le stockage lrsquoacquisition la conservation et le transfert de telles armes et en exigeant leur destruction La Convention de 1972 a eacuteteacute ouverte agrave la signature le 10 avril 1972 et est entreacutee en vigueur le 26 mars 1975 Les gouvernements deacutepositaires de la Convention sont la Feacutedeacuteration de Russie le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et drsquoIrlande du Nord et les Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique
La Convention de 1972 plus que le Protocole de 1925 est lrsquoinstrument principal autour duquel srsquoarticule le travail de mise en œuvre nationale Mecircme si elle nrsquointerdit pas expresseacutement lrsquoutilisation drsquoarmes biologiques la Confeacuterence des Eacutetats parties organiseacutee pour examiner le fonctionnement de la Convention (la Confeacuterence drsquoexamen) a deacuteclareacute qursquoune telle utilisation non seulement irait agrave lrsquoencontre des objectifs de la Convention mais violerait eacutegalement lrsquointerdiction totale de la fabrication et du stockage drsquoarmes biologiques dans la mesure ougrave lrsquoutilisation preacutesuppose la possession1
1 Cf art 1 par 3 de la Deacuteclaration finale de la quatriegraveme Confeacuterence drsquoexamen de la Convention de 1972 qui stipule laquo La Confeacuterence reacuteaffirme que le fait pour des Eacutetats parties drsquoemployer des agents microbiologiques ou drsquoautres agents biologiques ou des toxines de quelque maniegravere et en quelques circonstances que ce soit sans que cela reacuteponde agrave des fins prophylactiques ou de protection ou agrave drsquoautres fins pacifiques constituerait effectivement une violation des dispositions de lrsquoarticle premier de la Convention raquo (BWCCONFIV9 deuxiegraveme partie art 1 par 3 1996)
Le preacutesent chapitre propose un aperccedilu des mesures neacutecessaires (ou recommandeacutees) pour que les Eacutetats soient agrave mecircme de preacutevenir et reacuteprimer en vertu de leur droit national les violations des traiteacutes de DIH relatifs aux armes Ces traiteacutes qui complegravetent les Conventions de Genegraveve de 1949 et leurs Protocoles additionnels ainsi que les Conventions Regraveglements et Deacuteclarations de La Haye de 1899 et 1907 visent agrave limiter ou agrave interdire certains moyens de guerre Ces restrictions et interdictions ont eacuteteacute mises en place aux termes de la Deacuteclaration de St-Peacutetersbourg de 1868 dans le but drsquolaquo atteacutenuer autant que possible les calamiteacutes de la guerre raquo
Le DIH contient des interdictions drsquoutiliser des armes de nature agrave causer des souffrances inutiles ou des maux superflus et des armes qui frappent ou peuvent frapper sans discrimination
Les traiteacutes et ensembles de traiteacutes contenant des interdictions et des restrictions speacutecifiques comprennent bull le Protocole de Genegraveve de 1925bull la Convention sur les armes biologiques de 1972bull la Convention de 1976 sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins
militaires ou toutes autres fins hostilesbull la Convention de 1980 sur certaines armes classiques et ses cinq Protocolesbull la Convention de 1993 sur les armes chimiquesbull la Convention de 1997 sur lrsquointerdiction des mines antipersonnelbull la Convention de 2008 sur les armes agrave sous-munitions
Le preacutesent chapitre propose un aperccedilu des interdictions ou restrictions faisant lrsquoobjet de chacun de ces traiteacutes ainsi que des recommandations pour permettre aux Eacutetats de remplir les obligations deacutecoulant de ces traiteacutes qui exigent ou peuvent exiger la mise en place drsquoune leacutegislation interne
LE PROTOCOLE DE GENEgraveVE DE 1925 ET LA CONVENTION DE 1972 SUR LES ARMES BIOLOGIQUES
Contexte
A
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Le Conseil de seacutecuriteacute de lrsquoONU srsquoest eacutegalement prononceacute sur lrsquointerdiction des armes biologiques Le 28 avril 2004 il a en effet adopteacute la reacutesolution 1540 qui demandait agrave tous les Eacutetats drsquoadopter une leacutegislation nationale pour preacutevenir et reacuteprimer les actes interdits par la Convention de 1972 en mentionnant en particulier les acteurs non eacutetatiques La reacutesolution reacuteaffirmait en outre lrsquoobligation des Eacutetats parties agrave la Convention de srsquoassurer qursquoils avaient pris les mesures neacutecessaires agrave sa mise en œuvre totale
A
Aperccedilu du traiteacute
Lrsquoobligation fondamentale de chaque Eacutetat partie agrave la Convention de 1972 reacuteside dans son engagement agrave ne jamais et en aucune circonstance mettre au point fabriquer stocker acqueacuterir drsquoune maniegravere ou drsquoune autre ou conserver (art I)
laquo des agents microbiologiques ou autres agents biologiques ainsi que des toxines quels qursquoen soient lrsquoorigine ou le mode de production de types et en quantiteacutes qui ne sont pas destineacutes agrave des fins prophylactiques de protection ou agrave drsquoautres fins pacifiques
des armes de lrsquoeacutequipement ou des vecteurs destineacutes agrave lrsquoemploi de tels agents ou toxines agrave des fins hostiles ou dans des conflits armeacutes raquo
Chaque Eacutetat partie srsquoengage eacutegalement agrave ne pas transfeacuterer agrave qui que ce soit ni directement ni indirectement et agrave ne pas aider encourager ou inciter de quelque maniegravere que ce soit un Eacutetat un groupe drsquoEacutetats ou une organisation interna-tionale agrave fabriquer ou agrave acqueacuterir de toute autre faccedilon lrsquoun quelconque desdits agents toxines armes eacutequipements ou vecteurs (art III)
DestructionChaque Eacutetat partie srsquoengage agrave deacutetruire ou agrave convertir agrave des fins pacifiques tous les agents toxines armes eacutequipements et vecteurs qui se trouvent en sa possession ou sous sa juridiction ou son controcircle (art II)
Si la Convention stipule que la destruction ou la conversion doit avoir lieu pas plus tard que neuf mois apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention la Confeacuterence drsquoexamen a deacuteclareacute que tout Eacutetat qui adheacuterait agrave celle-ci apregraves cette date devait avoir rempli cette obligation au moment de lrsquoadheacutesion
Violations de la ConventionChaque Eacutetat partie agrave la Convention qui constate qursquoune autre partie agit en violation des obligations deacutecoulant des dispositions de la Convention peut deacuteposer une plainte aupregraves du Conseil de seacutecuriteacute de lrsquoOrganisation des Nations Unies (art VI)
Chaque Eacutetat partie srsquoengage agrave fournir une assistance agrave toute partie qui en fait la demande si le Conseil de seacutecuriteacute deacutecide que cette partie a eacuteteacute exposeacutee agrave un danger par suite drsquoune violation de la Convention ou agrave faciliter lrsquoassistance fournie agrave ladite partie (art VII)
Des modegraveles de lettres drsquoadheacutesion agrave la Convention se trouvent agrave lrsquoannexe I F
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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La Convention preacutevoit la tenue drsquoune Confeacuterence des Eacutetats parties afin drsquoexaminer le fonctionnement de la Convention (art XII) De fait cette Confeacuterence drsquoexamen srsquoest reacuteunie reacuteguliegraverement depuis 1980 et a adopteacute des recommandations (sous la forme de Deacuteclarations finales) visant agrave promouvoir lrsquoapplication et lrsquoefficaciteacute de la Convention et agrave indiquer la maniegravere dont les Eacutetats parties interpregravetent ses dispositions
Les Eacutetats parties doivent eacutegalement fournir des informations relatives au respect des art I agrave III et participer aux meacutecanismes de mise en œuvre de certaines dispositions de la Convention en particulier des art V et X
Des mesures de confiance introduites agrave la suite de la deuxiegraveme Confeacuterence drsquoexamen de 1986 demandent aux Eacutetats parties bull drsquoeacutechanger des donneacutees sur les centres de recherche
et les laboratoires les programmes nationaux de recherche-deacuteveloppement en matiegravere de deacutefense biologique et lrsquoapparition de maladies contagieuses ou autre accident causeacute par des toxines
bull drsquoencourager la publication et lrsquoutilisation des reacutesultats de la recherche biologique portant sur la Convention et de promouvoir les contacts entre les scientifiques travaillant dans ce domaine
bull de deacuteclarer les mesures leacutegislatives reacuteglementaires et autres adopteacutees pour mettre en œuvre la Convention
bull de deacuteclarer les activiteacutes anteacuterieures dans le cadre de programmes de recherche-deacuteveloppement biologique de caractegravere offensif etou deacutefensif
bull de deacuteclarer les installations de production de vaccins
Les informations qui font lrsquoobjet de ces mesures doivent ecirctre envoyeacutees au Bureau des affaires du deacutesarmement des Nations Unies suivant une proceacutedure standard au plus tard le 15 avril de chaque anneacutee et doivent porter sur lrsquoanneacutee civile eacutecouleacutee Une uniteacute drsquoappui a eacuteteacute creacuteeacutee afin drsquoapporter un soutien et une assistance en matiegravere administrative et pour la mise en œuvre nationale pour les mesures de confiance et lrsquouniversaliteacute de la Convention
Les Eacutetats parties srsquoengagent agrave se consulter et agrave coopeacuterer entre eux pour reacutesoudre tous problegravemes qui pourraient eacuteventuellement surgir quant agrave lrsquoobjectif de la Convention ou quant agrave lrsquoapplication de ses dispositions (art V) Chaque Eacutetat partie a le droit drsquoorganiser une reacuteunion consultative ouverte agrave toutes les parties
Les Eacutetats parties srsquoengagent eacutegalement agrave faciliter un eacutechange aussi large que possible drsquoeacutequipement de matiegraveres et de renseignements ayant un rapport avec lrsquoemploi drsquoagents et de toxines agrave des fins pacifiques (art X)
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
A
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La Convention demande agrave chaque Eacutetat partie de prendre selon les proceacutedures preacutevues par sa constitution les mesures neacutecessaires pour interdire et empecirccher la mise au point la fabrication le stockage lrsquoacquisition ou la conservation drsquoagents de toxines drsquoarmes drsquoeacutequipement et de vecteurs sur son territoire sous sa juridiction ou sous son controcircle en quelque lieu que ce soit (art IV)
Si cette disposition fait uniquement reacutefeacuterence expregraves agrave lrsquoapplication de lrsquoart I les Confeacuterences drsquoexamen ont deman-deacute aux Eacutetats parties de prendre les mesures neacutecessaires pour interdire et empecirccher tous les actes qui pourraient constituer une violation de nrsquoimporte quelle disposition de la Convention Elles ont reacuteaffirmeacute en particulier lrsquointerdiction de lrsquoemploi et tireacute au clair des questions concernant lrsquointer-diction du transfert drsquoarmes bacteacuteriologiques et lrsquoobligation de les deacutetruire
Afin de remplir toutes ses obligations deacutecoulant de la Convention chaque Eacutetat devrait donc bull prendre des mesures leacutegislatives administratives et
autres pour garantir le respect des dispositions de la Convention
Les Eacutetats devraient en outre envisager bull drsquoadopter une leacutegislation qui preacutevoie la protection
physique des laboratoires et des autres installations pour empecirccher lrsquoaccegraves non autoriseacute agrave du mateacuteriel pathogegravene ou toxique et son enlegravevement
bull de faire en sorte que les manuels et les programmes de formation meacutedicale scientifique et militaire integravegrent les interdictions contenues dans la Convention et le Protocole de 1925
En particulier les Eacutetats devraient envisager drsquoadopter une leacutegislation peacutenale qui interdise et preacutevienne toute activiteacute violant la Convention Outre les actes mentionneacutes expresseacutement dans celle-ci les Eacutetats peuvent songer agrave ajouter agrave la liste lrsquoimportation lrsquoexportation la reacute- exportation le transport le transit le transbordement et le transfert afin de garantir lrsquointerdiction totale des actes viseacutes agrave lrsquoart I Par ailleurs les Eacutetats devraient envisager de faire reacutefeacuterence agrave des infractions accessoires comme lrsquoassistance lrsquoencouragement ou lrsquoincitation agrave commettre ces actes Srsquoagissant de la juridiction ces mesures doivent ecirctre prises pour les actes commis nrsquoimporte ougrave sur le territoire de lrsquoEacutetat sous sa juridiction ou sous son controcircle De plus chaque Eacutetat devrait appliquer ces mesures aux actes commis par ses ressortissants en dehors de son territoire Des sanctions doivent ecirctre creacuteeacutees pour ces infractions Les Eacutetats devraient penser agrave permettre la saisie et la confiscation drsquoobjets lieacutes aux actes interdits
Par ailleurs les Eacutetats devraient envisager de creacuteer un systegraveme drsquoautorisations pour empecirccher les transactions non autoriseacutees lieacutees agrave des agents microbiologiques et biologiques et agrave des toxines en particulier lorsqursquoils sont combineacutes agrave des armes des eacutequipements ou drsquoautres vecteurs et de mettre en place des mesures nationales de controcircle par le biais drsquoun systegraveme drsquoinspection Cela impliquerait eacutevidemment drsquoattribuer aux inspecteurs des pouvoirs en matiegravere de fouille et de saisie drsquoexamen et de reacutecolte drsquoinformations Des sanctions devraient eacutegalement ecirctre creacuteeacutees pour entrave au travail drsquoun inspecteur
Enfin le ministegravere compeacutetent devra eacutegalement avoir le pouvoir drsquoadopter des reacuteglementations sur une seacuterie de questions notamment lrsquoeacutetablissement de rapports sur le respect de la Convention agrave lrsquointention de la Confeacuterence drsquoexamen
Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale drsquoapplication de la Convention
A
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Il convient de mentionner que selon lrsquoart 8 du Statut de Rome laquo le fait drsquoutiliser du poison ou des armes empoisonneacutees raquo et laquo le fait drsquoutiliser des gaz asphyxiants toxiques ou assimileacutes et tous liquides matiegraveres ou engins analogues raquo constituent des crimes de guerre Mecircme si ce libelleacute diffegravere de celui de la Convention sur les armes biologiques il a eacuteteacute interpreacuteteacute par la majoriteacute comme comprenant les armes biologiques Conformeacutement au principe de compleacutementariteacute la Cour peacutenale internationale est compeacutetente dans les situations ougrave un Eacutetat nrsquoest pas en mesure drsquoentamer une poursuite ou ne le souhaite pas Afin de tirer parti de ce principe et de garantir que ces crimes soient eacuterigeacutes en infraction au niveau national les Eacutetats devraient adopter une leacutegislation qui leur permette de poursuivre les auteurs de tels crimes
Statut de RomeA
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Loi modegravele
Le CICR en collaboration avec le Verification Research Training and Information Centre (VERTIC centre de veacuterification de recherche de formation et drsquoinformation) a publieacute une loi modegravele conccedilue pour contenir les sanctions peacutenales neacutecessaires au respect du Protocole de Genegraveve de 1925 et de la Convention de 1972 (annexe VIII) Bien que cette loi soit destineacutee en premier lieu aux Eacutetats de common law elle peut eacutegalement srsquoaveacuterer utile aux Eacutetats de traditions juridiques diffeacuterentes Cette loi modegravele srsquoinspire de la leacutegislation drsquoEacutetats parties agrave la Convention
A
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LA CONVENTION DE 1976 SUR LrsquoINTERDICTION DrsquoUTILISER DES TECHNIQUES DE MODIFICATION DE LrsquoENVIRONNEMENT Agrave DES FINS MILITAIRES OU TOUTES AUTRES FINS HOSTILES
Contexte
La Convention sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles (Convention ENMOD) est un instrument de DIH et de droit international du deacutesarmement conccedilu speacutecifiquement pour empecirccher la modification de lrsquoenvironnement naturel comme moyen de mener un conflit armeacute Le Protocole additionnel I aux Conventions de Genegraveve de 1949 contient eacutegalement des dispositions visant agrave proteacuteger lrsquoenvironnement celles-ci complegravetent les dispositions de la Convention ENMOD La Convention ENMOD a eacuteteacute neacutegocieacutee lors de la Confeacuterence de la Commission du deacutesarmement et adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies le 10 deacutecembre 1976 Elle a eacuteteacute ouverte agrave la signature agrave Genegraveve le 18 mai 1977 et est entreacutee en vigueur le 5 octobre 1978 Son deacutepositaire est le Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU
B
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La Convention ENMOD vise de maniegravere speacutecifique agrave empecirccher lrsquoutilisation de lrsquoenvironnement comme moyen de guerre en interdisant la manipulation deacutelibeacutereacutee de processus naturels qui pourrait causer des pheacutenomegravenes comme des inondations des ouragans des raz-de-mareacutee ou drsquoautres changements climatiques graves
InterdictionsLes Eacutetats parties agrave la Convention srsquoengagent laquo agrave ne pas utiliser agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles des techniques de modification de lrsquoenvironnement ayant des effets eacutetendus durables ou graves en tant que moyens de causer des destructions des dommages ou des preacutejudices agrave tout autre Eacutetat partie raquo (art 1 par 1) Ils srsquoengagent ensuite agrave ne pas laquo aider encourager ou inciter raquo un Eacutetat un groupe drsquoEacutetats ou une organisation internationale agrave mener de telles activiteacutes (art 1 par 2) Les techniques de modification de lrsquoenvironnement viseacutees sont celles qui ont laquo pour objet de modifier ndash gracircce agrave une manipulation deacutelibeacutereacutee de processus naturels ndash la dynamique la composition ou la structure de la Terre raquo (art 2) Pour ecirctre proscrit par lrsquoart 1 lrsquoemploi de techniques interdites doit reacutepondre agrave tous les critegraveres suivants bull avoir lieu agrave des fins hostiles bull causer des destructions des dommages ou des
preacutejudices agrave un autre Eacutetat partie bull avoir des effets eacutetendus durables ou graves
Des laquo accords interpreacutetatifs raquo qui ne font pas officiellement partie de la Convention ENMOD mais ont eacuteteacute reacutedigeacutes au moment de lrsquoadoption de celle-ci deacutefinissent les critegraveres drsquoeacutetendue de dureacutee et de graviteacute (art 1) pour lrsquoapplication de la Convention2 Lrsquoaccord interpreacutetatif indiquant ce que signifient les termes laquo eacutetendus raquo laquo durables raquo et laquo graves raquo revecirct une importance particuliegravere Selon celui-cibull il faut entendre par laquo eacutetendus raquo les effets qui srsquoeacutetendent
agrave une superficie de plusieurs centaines de kilomegravetres carreacutes
bull laquo durables raquo srsquoentend drsquoune peacuteriode de plusieurs mois ou environ une saison
bull laquo graves raquo signifie provocant une perturbation ou un dommage seacuterieux ou marqueacute pour la vie humaine les ressources naturelles et eacuteconomiques ou drsquoautres richesses
2 Cf CDD518 de septembre 1976 (comiteacute consultatif drsquoexperts) reacuteaffirmeacute dans ENMODCONFI13II p 3 (art II)
Les accords interpreacutetatifs contiennent eacutegalement agrave titre drsquoexemples une liste non exhaustive de pheacutenomegravenes qui pourraient reacutesulter de lrsquoutilisation de techniques de modification de lrsquoenvironnement tremblements de terre et tsunamis bouleversement de lrsquoeacutequilibre eacutecologique drsquoune reacutegion modifications des conditions atmospheacuteriques (nuages preacutecipitations cyclones et tornades) modifications des conditions climatiques des courants oceacuteaniques de lrsquoeacutetat de la couche drsquoozone ou de lrsquoionosphegravere
Violations de la Convention par un Eacutetat partieTout Eacutetat partie qui a des raisons de croire qursquoun autre Eacutetat partie agit en violation de la Convention peut deacuteposer une plainte aupregraves du Conseil de seacutecuriteacute de lrsquoONU celui-ci peut entreprendre une enquecircte sur la base de cette plainte (art 5 par 3 et 4)
Par ailleurs chaque Eacutetat partie srsquoengage agrave venir en aide agrave tout Eacutetat partie qui en fait la demande si le Conseil de seacutecuriteacute deacutecide que ladite partie a eacuteteacute leacuteseacutee ou risque drsquoecirctre leacuteseacutee par suite drsquoune violation de la Convention (art 5 par 5)
Aperccedilu du traiteacute B
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Confeacuterence drsquoexamenLa Convention preacutevoit une proceacutedure drsquoexamen reacutegulier de la mise en œuvre de la Convention (art 8) La Confeacuterence drsquoexamen ENMOD srsquoest reacuteunie en 1984 et en 1992
Consultation coopeacuteration et eacutechanges scientifiquesLes Eacutetats parties ont lrsquoobligation de se consulter mutuellement et de coopeacuterer entre eux pour reacutesoudre tous problegravemes qui pourraient se poser agrave propos des objectifs de la Convention ou de lrsquoapplication de ses dispositions (art 5 par 1 et 2) En particulier un comiteacute consultatif drsquoexperts peut ecirctre convoqueacute agrave cette fin Les fonctions du comiteacute et son regraveglement inteacuterieur sont eacutenonceacutes dans une annexe agrave la Convention
Les Eacutetats parties srsquoengagent eacutegalement agrave faciliter un eacutechange aussi complet que possible drsquoinformations scientifiques et techniques sur lrsquoutilisation des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins pacifiques et agrave coopeacuterer dans les domaines eacuteconomique et scientifique en vue de la protection de lrsquoameacutelioration et de lrsquoutilisation pacifique de lrsquoenvironnement (art 3)
Pour des modegraveles drsquoinstruments drsquoadheacutesion agrave la Convention cf annexe I G
Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
B
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Les Eacutetats nrsquoont aucune obligation formelle de prendre des mesures leacutegislatives par rapport agrave cette Convention comme crsquoest le cas pour drsquoautres traiteacutes de DIH relatifs aux armes cependant chaque Eacutetat partie agrave la Convention srsquoengage agrave laquo prendre toutes les mesures qursquoil jugera neacutecessaires conformeacutement agrave ses proceacutedures constitutionnelles pour interdire et preacutevenir toute activiteacute contrevenant aux dispositions de la Convention en tous lieux relevant de sa juridiction ou de son controcircle raquo (art 4)
Tous les Eacutetats devraient adopter une leacutegislation peacutenale pour prohiber et reacuteprimer lrsquoutilisation de techniques interdites sur leur territoire et en tous lieux sous leur juridiction ou leur controcircle En outre cette leacutegislation devrait contenir des dispositions qui garantissent une application extraterritoriale permettant aux Eacutetats de poursuivre leurs ressortissants agrave lrsquoeacutetranger
Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale drsquoapplication de la Convention
B
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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La Convention sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de certaines armes classiques qui peuvent ecirctre consideacutereacutees comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination applique deux regravegles coutumiegraveres geacuteneacuterales du droit international humanitaire agrave des armes speacutecifiques agrave savoir (1) lrsquointerdiction drsquoemployer des armes qui frappent sans discrimination et (2) lrsquointerdiction drsquoemployer des armes de nature agrave causer des souffrances inutiles ou des maux superflus Elle a eacuteteacute adopteacutee le 10 octobre 1980 et est entreacutee en vigueur le 2 deacutecembre 1983 Son deacutepositaire est le Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies Bien que la Convention contienne des regravegles deacutetailleacutees sur des armes speacutecifiques qui posent des problegravemes humanitaires elle ne limite pas lrsquoobligation faite aux Eacutetats de srsquoabstenir drsquoemployer des armes qui nrsquoy sont pas mentionneacutees mais qui violeraient neacuteanmoins des regravegles coutumiegraveres du droit international humanitaire
LA CONVENTION DE 1980 SUR CERTAINES ARMES CLASSIQUES ET SES CINQ PROTOCOLES (AVEC DEUX AMENDEMENTS)
Contexte
C
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La ConventionLa Convention sur certaines armes classiques comprend un cadre et cinq Protocoles reacutegissant lrsquoemploi de cateacutegories speacutecifiques drsquoarmes qui posent des problegravemes humanitaires Les Protocoles I agrave III ont eacuteteacute adopteacutes la mecircme anneacutee que la Convention en 1980 Les Protocoles IV et V ont eacuteteacute ajouteacutes ulteacuterieurement par les Eacutetats parties respectivement lors des premiegravere et deuxiegraveme Confeacuterences drsquoexamen La premiegravere Confeacuterence drsquoexamen a eacutegalement amendeacute le Protocole II en 1996 afin de renforcer les regravegles sur les mines les piegraveges et autres dispositifs
La Convention srsquoapplique aujourdrsquohui agrave toutes les situations de conflit armeacute Mecircme si agrave lrsquoorigine elle eacutetait censeacutee srsquoappliquer uniquement aux conflits armeacutes internationaux son champ drsquoapplication a eacuteteacute eacutelargi en 2001 aux conflits armeacutes non internationaux lorsque lrsquoart 1 de lrsquoinstrument cadre a eacuteteacute amendeacute En outre si la plupart de ses regravegles reacutegissent le comportement durant un conflit armeacute la Convention impose aussi de prendre des mesures apregraves la cessation des combats En particulier le Protocole II modifieacute et le Protocole V exigent des parties agrave un conflit qursquoelles prennent apregraves la cessation des hostiliteacutes actives des mesures speacutecifiques pour reacuteduire au minimum les risques inheacuterents aux mines aux piegraveges et autres formes drsquoengins non exploseacutes et abandonneacutes
Protocole I eacuteclats non localisablesLe Protocole I interdit drsquoemployer toute arme dont lrsquoeffet principal est de blesser par des eacuteclats qui ne sont pas localisables par rayons X dans le corps humain
Protocole II modifieacute mines piegraveges et autres dispositifsLe Protocole II tel qursquoil a eacuteteacute modifieacute le 3 mai 1996 reacutegit lrsquoutilisation des mines terrestres des piegraveges et de certains autres dispositifs explosifs et exige des mesures speacutecifiques visant agrave reacuteduire au minimum les effets de ces armes sur la population civile Il est entreacute en vigueur le 3 deacutecembre 1998
Le Protocole contient des regravegles interdisant ou limitant lrsquoutilisation de mines terrestres (antipersonnel et antiveacutehicules) de piegraveges et drsquoautres dispositifs (art 3) Ces regravegles comprennent lrsquointerdiction drsquoutiliser de telles armes si elles sont de nature agrave causer des souffrances inutiles ou des maux superflus (art 3 par 3) sont conccedilues pour exploser sous lrsquoeffet drsquoun appareil de deacutetection (art 3 par 5) sont dirigeacutees contre des civils ou des biens de caractegravere civil (art 3 par 7) ou sont utiliseacutees sans discrimination (art 3 par 8) Chaque fois que de telles armes sont utiliseacutees des renseignements concernant leur emploi leur emplacement et drsquoautres informations doivent ecirctre enregistreacutes et conserveacutes (art 9) et des preacutecautions doivent ecirctre prises pour atteacutenuer leurs effets sur les civils (art 3 par 10)
Par ailleurs il existe des restrictions plus speacutecifiques agrave lrsquoemploi de mines antipersonnel Il est par exemple interdit drsquoemployer des mines antipersonnel qui ne sont pas deacutetectables (art 4) En outre lrsquoemploi de mines antipersonnel sans meacutecanismes drsquoautodestruction et drsquoautodeacutesactivation est limiteacute agrave des situations tregraves preacutecises (art 5) Lrsquoart 6 interdit eacutegalement lrsquoemploi de mines antipersonnel mises en place agrave distance qui ne sont pas conformes aux dispositions de lrsquoannexe technique au Protocole Cependant eacutetant donneacute le grand nombre drsquoEacutetats ayant adheacutereacute agrave la Convention sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel les regravegles du Protocole II modifieacute qui concernent les mines antipersonnel ne preacutesentent pas drsquointeacuterecirct pour la plupart des Eacutetats
Outre les regravegles geacuteneacuterales de lrsquoart 3 il existe des regravegles speacutecifiques sur lrsquoemploi de piegraveges et autres dispositifs (art 7) Par exemple il est interdit drsquoemployer des piegraveges et drsquoautres dispositifs ayant lrsquoapparence drsquoobjets portatifs inoffensifs ou qui sont attacheacutes ou associeacutes agrave des emblegravemes ou signes protecteurs reconnus (par ex croix rouge croissant rouge ou cristal rouge) agrave des malades des blesseacutes ou des morts agrave du mateacuteriel sanitaire des jouets des aliments ou des monuments historiques En outre lorsqursquoaucun combat ne se deacuteroule de telles armes ne doivent pas ecirctre utiliseacutees dans les villes les localiteacutes ou les zones ougrave se trouve une concentration de civils agrave moins que des preacutecautions speacutecifiques ne soient prises
Une des regravegles centrales du Protocole II modifieacute exige des parties au conflit qursquoelles prennent des mesures speacutecifiques apregraves la fin des hostiliteacutes actives pour reacuteduire les dangers que repreacutesentent apregraves le conflit les mines piegraveges et autres dispositifs pour les civils
Les parties qui emploient des mines des piegraveges et drsquoautres dispositifs doivent bull enregistrer et conserver des renseignements concernant
lrsquoemplacement de ces armes (art 9) bull les enlever retirer deacutetruire ou entretenir apregraves la
cessation des hostiliteacutes actives (art 3 par 2 et art 10) bull mettre les enregistrements et les autres informations
pertinentes agrave la disposition des autres parties au conflit et du Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU (art 9)
Les Eacutetats parties doivent prendre toutes les mesures approprieacutees leacutegislatives et autres pour preacutevenir et reacuteprimer les violations des dispositions du Protocole qui seraient commises par des personnes ou en des lieux placeacutes sous leur juridiction ou leur controcircle Ces mesures comprennent des sanctions peacutenales agrave lrsquoencontre des personnes qui intentionnellement tuent ou blessent gravement des civils (art 14)
Aperccedilu de la Convention et des ses Protocoles C
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Protocole III armes incendiairesLes armes incendiaires sont celles qui sont essentiellement conccedilues pour mettre le feu agrave des objets ou pour infliger des brucirclures agrave des personnes par lrsquoaction des flammes ou de la chaleur par exemple le napalm et les lance-flammes (art 1)
Il est interdit en toutes circonstances de faire de la population civile lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires Il est interdit eacutegalement de faire drsquoun objectif militaire situeacute agrave lrsquointeacuterieur drsquoune concentration de civils lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires lanceacutees par aeacuteronef Il est interdit en outre de faire drsquoun objectif militaire situeacute dans une zone civile lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires autres que des armes incendiaires lanceacutees par aeacuteronef sauf quand un tel objectif militaire est nettement agrave lrsquoeacutecart de la concentration de civils et quand toutes les preacutecautions possibles ont eacuteteacute prises pour eacuteviter les pertes accidentelles en vies humaines dans la population civile les blessures qui pourraient ecirctre causeacutees aux civils et les dommages occasionneacutes aux biens de caractegravere civil Il est en outre interdit de soumettre les forecircts et autres types de couverture veacutegeacutetale agrave des attaques au moyen drsquoarmes incendiaires sauf si ces eacuteleacutements naturels sont utiliseacutes pour dissimuler des combattants ou drsquoautres objectifs militaires (art 2)
Protocole IV armes agrave laser aveuglantesLe Protocole IV adopteacute le 13 octobre 1995 et entreacute en vigueur le 30 juillet 1998 interdit drsquoemployer ou de transfeacuterer agrave un Eacutetat ou agrave toute autre entiteacute non eacutetatique des armes agrave laser speacutecifiquement conccedilues pour provoquer la ceacuteciteacute permanente (art 1)
Dans lrsquoemploi des systegravemes agrave laser qui ne peuvent pas ecirctre consideacutereacutes comme des armes le Protocole demande que toutes les preacutecautions reacutealisables soient prises pour eacuteviter la ceacuteciteacute permanente De telles preacutecautions doivent comprendre lrsquoinstruction des forces armeacutees ainsi que drsquoautres mesures pratiques (art 2) Le but est de reacuteduire au minimum les dangers pouvant reacutesulter de lrsquoemploi de lasers conccedilus pour calculer la distance ou identifier des cibles
Protocole V restes explosifs de guerreLe Protocole V adopteacute le 28 novembre 2003 et entreacute en vigueur le 12 deacutecembre 2006 oblige les parties agrave un conflit agrave prendre des mesures pour reacuteduire les dangers inheacuterents aux restes explosifs de guerre
Les restes explosifs de guerre sont deacutefinis comme des muni-tions explosives qui ont eacuteteacute employeacutees ou tireacutees et auraient ducirc exploser mais ne lrsquoont pas fait (munition non exploseacutee) et des stocks de munitions explosives abandonneacutees sur le champ de bataille (munition abandonneacutee) Il srsquoagit des obus drsquoartillerie ou de mortier des grenades des sous-munitions et autres armes similaires Le Protocole nrsquoest pas applicable aux armes couvertes par le Protocole II modifieacute (mines piegraveges et autres dispositifs)
Le Protocole exige de chaque partie agrave un conflit armeacute bull qursquoelle enregistre des renseignements concernant
les munitions explosives employeacutees par ses forces armeacutees et apregraves la cessation des hostiliteacutes actives qursquoelle communique ces informations aux autres parties au conflit et aux organisations qui travaillent agrave lrsquoenlegravevement des restes explosifs ou agrave des programmes de sensibilisation de la population civile aux dangers inheacuterents agrave ces engins (art 4)
bull qursquoelle prenne toutes les preacutecautions faisables pour proteacuteger la population civile contre les effets des restes explosifs de guerre notamment lrsquoinstallation de clocirctures la surveillance des zones ougrave se trouvent de tels restes des avertissements et des actions de sensibilisation aux risques (art 5)
bull qursquoelle marque et enlegraveve les restes explosifs de guerre dans les territoires qursquoelle controcircle apregraves un conflit (art 3 par 2)
bull pour les territoires qursquoelle ne controcircle pas qursquoelle fournisse une assistance technique mateacuterielle et financiegravere afin de faciliter lrsquoenlegravevement des restes explosifs de guerre qui reacutesultent de ses opeacuterations militaires dans ces zones Cette assistance peut ecirctre fournie directement agrave la partie qui controcircle le territoire ou par le truchement de tiers comme les Nations Unies des organisations internationales ou des organisations non gouvernementales (art 3 par 1)
Outre les obligations qui incombent aux parties au conflit tous les Eacutetats parties qui sont en mesure de le faire doivent fournir une assistance pour le marquage et lrsquoenlegravevement des restes explosifs de guerre la sensibilisation aux risques inheacuterents agrave ces restes les soins agrave donner aux victimes la reacuteadaptation des victimes ainsi que leur reacuteinsertion sociale et eacuteconomique (art 8)
Bien que le Protocole ne soit contraignant pour un Eacutetat que lorsqursquoil est entreacute en vigueur dans celui-ci les Eacutetats deacutejagrave affecteacutes par la preacutesence de restes explosifs de guerre ont laquo le droit de solliciter et de recevoir une assistance raquo drsquoautres Eacutetats parties pour le regraveglement des problegravemes poseacutes par ces restes Parallegravelement les Eacutetats parties qui sont en mesure de le faire ont lrsquoobligation de fournir une assistance aux Eacutetats parties affecteacutes par des restes explosifs de guerre pour les aider agrave reacuteduire les dangers que ceux-ci preacutesentent
Des modegraveles drsquoinstruments drsquoadheacutesion agrave la Convention et agrave ses Protocoles se trouvent agrave lrsquoannexe I H
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Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
Les Eacutetats parties agrave la Convention se reacuteunissent chaque anneacutee pour examiner les progregraves reacutealiseacutes par rapport agrave celle-ci et agrave ses Protocoles et les questions de mise en œuvre et de respect de ces instruments En outre les parties au Protocole II modifieacute doivent fournir des renseignements sur la mise en œuvre de celui-ci Les Eacutetats se reacuteunissent eacutegalement de maniegravere formelle en tant qursquoEacutetats parties Le Groupe drsquoexperts gouvernementaux de la Convention lui-mecircme se reacuteunit chaque anneacutee depuis 2002 pour discuter des propositions de nouveaux Protocoles Les Eacutetats parties au Protocole V se reacuteunissent une fois par an ils ont tenu leur propre reacuteunion drsquoexperts gouvernementaux en 2008 Ils travaillent eacutegalement agrave la mise en place de modegraveles pour la reacutedaction de rapports sur la mise en œuvre du Protocole
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LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale
IntroductionLa Convention sur certaines armes classiques reacuteglemente les armes soit en interdisant tout emploi drsquoune arme durant un conflit armeacute soit en reacutegissant son emploi dans certaines circonstances Pour garantir que ces regravegles soient respecteacutees et pour preacutevenir et reacuteprimer les violations de celles-ci les Eacutetats doivent inteacutegrer ces interdictions dans leur droit national et adopter des sanctions peacutenales qui reacutepriment les actes illeacutegaux De telles mesures sont deacutejagrave requises pour les violations du Protocole II modifieacute (voir ci-dessous)
Preacutevention et reacutepression des violations du Protocole II modifieacuteLe Protocole II modifieacute est le seul Protocole qui oblige les Eacutetats agrave prendre des mesures leacutegislatives de mise en œuvre Son art 14 demande expresseacutement aux Eacutetats de laquo prendre toutes les mesures approprieacutees leacutegislatives et autres pour preacutevenir et reacuteprimer les violations raquo du Protocole (y compris des sanctions peacutenales) commises par des personnes ou en des lieux placeacutes sous sa juridiction ou son controcircle
Le Protocole poursuit en stipulant que ces mesures doivent comprendre laquo les mesures requises pour faire en sorte que quiconque intentionnellement tue ou blesse gravement des civils dans le cadre drsquoun conflit armeacute [hellip] soit passible de sanctions peacutenales raquo
Ainsi conformeacutement aux restrictions de la Convention un Eacutetat devra srsquoassurer que selon sa leacutegislation interne ou ses politiques militaires le cas eacutecheacuteant lrsquoemploi de mines antipersonnel non deacutetectables soit interdit de mecircme que les mines piegraveges et autres dispositifs qui bull causent des souffrances inutiles ou des maux superflus bull utilisent un meacutecanisme ou dispositif conccedilu pour exploser
sous lrsquoeffet drsquoun appareil de deacutetection bull sont dirigeacutes contre la population civile des civils isoleacutes
ou des biens de caractegravere civil bull sont utiliseacutes sans discrimination bull sont mis en place agrave distance et ne sont pas eacutequipeacutes drsquoun
meacutecanisme drsquoautodestruction ou drsquoautoneutralisation
Il convient de mentionner que de telles mesures sont superflues en ce qui concerne les mines antipersonnel si lrsquoEacutetat est partie agrave la Convention sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel lrsquoobligation de leacutegifeacuterer pour mettre en place de telles restrictions par rapport aux mines autres qursquoantipersonnel aux piegraveges et aux autres dispositifs demeure cependant
En outre les Eacutetats ont lrsquoobligation drsquointerdire le fait drsquoattacher ou drsquoassocier agrave des piegraveges des objets comme les jouets drsquoenfants les animaux ou les personnes malades blesseacutees ou deacuteceacutedeacutees Ils doivent mettre en place des sanctions pour ces comportements interdits
Chaque Eacutetat doit eacutegalement deacutecider de la meilleure maniegravere de mettre en œuvre drsquoautres dispositions du Protocole II modifieacute par exemple la protection des personnes et des populations civiles (art 3 par 10) lrsquoenregistrement des zones toucheacutees (art 9) lrsquoenlegravevement et le retrait des mines piegraveges et autres dispositifs (art 10) lrsquoeacutechange drsquoeacutequipements et de renseignements pertinents la fourniture drsquoinformations agrave la base de donneacutees sur le deacuteminage et lrsquoassistance au deacuteminage (art 11)
Deacutemarches possibles pour mettre en œuvre les autres Protocoles agrave la ConventionLorsque les Eacutetats mettent en œuvre le Protocole II modifieacute ils peuvent aussi envisager de reprendre dans leur droit interne les interdictions drsquoarmes stipuleacutees par les Protocoles I et IV Agrave cet eacutegard le droit devrait conformeacutement au Protocole I interdire lrsquoemploi drsquoarmes dont lrsquoeffet principal est de blesser par des eacuteclats qui ne sont pas localisables par rayons X dans le corps humain En outre il peut ecirctre utile drsquointerdire la fabrication lrsquoacquisition le stockage la conservation et le transfert de telles armes Mecircme si le Protocole I nrsquoexige pas speacutecifiquement lrsquointerdiction de tels actes une telle interdiction garantira que des actions diffeacuterentes de lrsquoemploi telles que la mise au point la fabrication la possession et le transfert de telles armes soient eacutegalement reacuteprimeacutees Lrsquointerdiction de tels actes a eacuteteacute incluse dans des traiteacutes relatifs aux armes adopteacutes reacutecemment comme la Convention sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel et la Convention sur les armes agrave sous-munitions
Une deacutemarche similaire pourrait ecirctre adopteacutee concernant le Protocole IV qui proscrit lrsquoemploi drsquoarmes agrave laser aveuglantes Ce Protocole interdit lrsquoemploi et le transfert de lasers aveuglants et ces actes devraient ecirctre repris dans la leacutegislation peacutenale interne des Eacutetats De maniegravere analogue agrave ce qui a eacuteteacute dit plus haut le fait drsquointerdire expresseacutement la mise au point la fabrication et la conservation de telles armes garantira que des armes interdites ne soient pas fabriqueacutees posseacutedeacutees ou vendues
Les restrictions eacutenonceacutees au Protocole III sur les armes incendiaires devront eacutegalement faire lrsquoobjet de mesures drsquoapplication internes Les Eacutetats devraient veiller agrave ce que par le biais drsquoune leacutegislation de mesures reacuteglementaires ou de politiques militaires les actes suivants soient interdits
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bull faire de la population civile de civils isoleacutes ou de biens de caractegravere civil lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires
bull faire drsquoun objectif militaire situeacute agrave lrsquointeacuterieur drsquoune concentration de civils lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires lanceacutees par aeacuteronef
bull faire drsquoun objectif militaire situeacute agrave lrsquointeacuterieur drsquoune concentration de civils lrsquoobjet drsquoune attaque au moyen drsquoarmes incendiaires autres que des armes incendiaires lanceacutees par aeacuteronef sauf quand un tel objectif militaire est nettement agrave lrsquoeacutecart de la concentration de civils et quand toutes les preacutecautions possibles ont eacuteteacute prises pour limiter les effets incendiaires agrave cet objectif militaire et pour eacuteviter et en tout eacutetat de cause reacuteduire les pertes accidentelles en vies humaines dans la population civile les blessures qui pourraient ecirctre causeacutees aux civils et les dommages occasionneacutes aux biens de caractegravere civil
bull soumettre les forecircts et autres types de couverture veacutegeacutetale agrave des attaques au moyen drsquoarmes incendiaires sauf si ces eacuteleacutements naturels sont utiliseacutes pour couvrir dissimuler ou camoufler des combattants ou drsquoautres objectifs militaires ou constituent eux-mecircmes des objectifs militaires
Les Eacutetats parties au Protocole V devront eacutegalement veiller agrave ce que des mesures approprieacutees existent pour mettre en œuvre les dispositions suivantes bull enregistrement et conservation des renseignements
concernant les munitions explosives employeacutees et les munitions explosives abandonneacutees (des systegravemes drsquoenregistrement et de conservation doivent exister avant le deacutebut du conflit)
bull marquage et enlegravevement retrait ou destruction des restes explosifs de guerre dans les zones toucheacutees sous leur controcircle
bull reacuteduction des risques que repreacutesentent les restes explosifs de guerre dans de telles zones en
minus eacutetudiant et eacutevaluant les dangers preacutesenteacutes par les restes explosifs de guerre
minus eacutevaluant et hieacuterarchisant les besoins et la faisabiliteacute en matiegravere de marquage et drsquoenlegravevement de retrait ou de destruction
minus prenant des dispositions pour mobiliser les ressources neacutecessaires agrave lrsquoexeacutecution de ces opeacuterations
bull prise de toutes les preacutecautions possibles pour proteacuteger la population civile les civils isoleacutes et les biens de caractegravere civil contre les risques inheacuterents aux restes explosifs de guerre et les effets de ces restes notamment par des avertissements des actions de sensibilisation des populations civiles aux risques inheacuterents aux restes explosifs de guerre le marquage lrsquoinstallation de clocirctures et la surveillance du territoire ougrave se trouvent de tels restes
bull protection des organisations et missions humanitaires contre les effets des restes explosifs de guerre
bull fourniture drsquoinformations aux bases de donneacutees sur lrsquoaction antimines eacutetablies dans le cadre des organismes des Nations Unies
bull prise de mesures preacuteventives geacuteneacuterales comme la gestion adeacutequate des munitions et de leur fabrication ainsi que des mesures de formation visant agrave minimiser lrsquoapparition de restes explosifs de guerre
La Convention et les Protocoles demandent eacutegalement que les manuels militaires reflegravetent les obligations contracteacutees La formation devrait bien sucircr aussi mettre en eacutevidence ces obligations
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Lrsquoart 8 (b) (xx) du Statut de Rome stipule que le fait drsquoemployer des armes projectiles mateacuteriels et meacutethodes de combat de nature agrave causer des maux superflus ou des souffrances inutiles ou agrave frapper sans discrimination en violation du droit international des conflits armeacutes est un crime de guerre Il creacutee cependant une reacuteserve qui limite cette disposition aux armes projectiles mateacuteriels et meacutethodes de combat qui font lrsquoobjet drsquoune interdiction geacuteneacuterale et qui sont inscrits dans une annexe au Statut Cette annexe nrsquoexiste pas pour lrsquoinstant
Statut de RomeC
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Loi modegravele
Vous trouverez des informations sur les mesures adeacutequates prises par les Eacutetats pour mettre en œuvre la Convention et ses Protocoles au niveau interne agrave lrsquoadresse suivante
Une loi modegravele drsquoapplication de la Convention et de ses cinq Protocoles se trouve agrave lrsquoannexe IX
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LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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LA CONVENTION DE 1993 SUR LES ARMES CHIMIQUES
Contexte
La Convention de 1993 sur les armes chimiques vise agrave exclure en tout temps la possibiliteacute drsquoemploi drsquoarmes chimiques Agrave lrsquoinstar de la Convention de 1972 sur les armes biologiques elle complegravete et agrave de nombreux eacutegards renforce le Protocole de Genegraveve de 1925 interdisant lrsquoemploi de gaz asphyxiants toxiques ou similaires La Convention a eacuteteacute adopteacutee le 30 novembre 1992 et ouverte agrave la signature le 13 janvier 1993 elle est entreacutee en vigueur le 29 avril 1997 Son deacutepositaire est le Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU
La Convention ne tolegravere aucune reacuteserve (art XXII) et eacutetend lrsquointerdiction de lrsquoemploi des armes chimiques agrave la mise au point agrave la fabrication au stockage agrave la conservation et au transfert de ces armes en plus drsquoexiger tant leur destruction que celle des installations ougrave elles sont fabriqueacutees
Fondeacutee sur lrsquoideacutee que les progregraves dans le domaine de la chimie devraient ecirctre utiliseacutes exclusivement au profit de lrsquohumaniteacute la Convention encourage et eacutetablit une surveillance des activiteacutes de lrsquoindustrie chimique qui sont dangereuses au sens de la Convention Elle preacutevoit en outre un systegraveme drsquoassistance et de protection des Eacutetats menaceacutes ou attaqueacutes au moyen drsquoarmes chimiques (art X)
Le Conseil de seacutecuriteacute de lrsquoONU a eacutegalement renforceacute lrsquointerdiction des armes chimiques stipuleacutee par la Convention Le 28 avril 2004 il a adopteacute la reacutesolution 1540 qui demandait agrave tous les Eacutetats drsquoadopter une leacutegislation nationale pour preacutevenir et reacuteprimer les actes interdits par la Convention de 1993 en se reacutefeacuterant en particulier aux acteurs non eacutetatiques En outre cette reacutesolution reacuteaffirmait lrsquoobligation des Eacutetats parties agrave la Convention de srsquoassurer qursquoils avaient pris les mesures neacutecessaires agrave sa mise en œuvre totale
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Aperccedilu du traiteacute
Interdictions et destructionChaque Eacutetat partie agrave la Convention srsquoengage agrave ne jamais en aucune circonstance employer mettre au point fabriquer acqueacuterir drsquoune autre maniegravere stocker conserver ou transfeacuterer drsquoarmes chimiques entreprendre de preacuteparatifs militaires quels qursquoils soient en vue drsquoun emploi drsquoarmes chimiques aider encourager ou inciter quiconque de quelque maniegravere que ce soit agrave entreprendre quelque activiteacute que ce soit qui est interdite en vertu de la Convention (art I par 1) Celle-ci interdit eacutegalement lrsquoemploi drsquoagents de lutte antieacutemeute en tant que moyens de guerre (art I par 5)
Drsquoautre part tout Eacutetat partie srsquoengage agrave deacutetruire les armes chimiques ainsi que les installations de fabrication drsquoarmes chimiques qursquoil deacutetient possegravede ou qui se trouvent en un lieu placeacute sous sa juridiction ou son controcircle (art I par 2 et 4) La destruction doit ecirctre acheveacutee au plus tard dix ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour lrsquoEacutetat en question (art IV par 6 et art V par 8) Toutes les armes chimiques qursquoil a abandonneacutees sur le territoire drsquoun autre Eacutetat partie doivent eacutegalement ecirctre deacutetruites conformeacutement agrave lrsquoannexe sur la veacuterification compleacutetant la Convention (art I par 3)
Armes prohibeacutees et installations de fabricationLa Convention adopte une deacutefinition large des armes chimiques qui couvre tous les produits chimiques toxiques Elle interdit eacutegalement la fabrication de produits chimiques toxiques agrave lrsquoexception de ceux qui sont destineacutes agrave des fins non interdites par la Convention notamment industrielles agricoles de recherche meacutedicales pharmaceutiques ou de protection contre les produits chimiques toxiques Elle couvre eacutegalement les munitions et dispositifs speacutecifiquement conccedilus pour provoquer la mort ou drsquoautres dommages par la libeacuteration de produits chimiques toxiques et tout mateacuteriel speacutecifiquement conccedilu pour ecirctre utiliseacute en liaison directe avec ces derniers
VeacuterificationLa Convention met en place un systegraveme de veacuterification du respect par les Eacutetats de leurs obligations conventionnelles en matiegravere de destruction Ce systegraveme deacutetailleacute dans les annexes compleacutetant la Convention preacutevoit la formulation de deacuteclarations initiales puis annuelles relatives agrave la production chimique industrielle de lrsquoEacutetat (art III IV par 7 art V par 9 et art VI par 7 et 8 et annexe sur la veacuterification)
La veacuterification proprement dite srsquoeffectue selon trois types drsquoinspection les inspections de routine sur la base des deacuteclarations nationales (art IV agrave VI) les inspections par mise en demeure agrave seule fin drsquoeacutetablir les faits se rapportant au non-respect eacuteventuel de la Convention (art IX) et les inspections sur la base drsquoune alleacutegation drsquoemploi drsquoarmes chimiques (art X)
Les produits chimiques toxiques utiliseacutes agrave des fins non interdites par la Convention et les installations qui leur sont lieacutees font eacutegalement lrsquoobjet de mesures de controcircle en vertu de lrsquoannexe sur la veacuterification (art VI par 2)
LrsquoOrganisation pour lrsquointerdiction des armes chimiques (OIAC)LrsquoOIAC a pour mission de veiller agrave lrsquoapplication de la Convention et de meacutenager un cadre dans lequel les Eacutetats parties qui sont de facto membres de lrsquoOrganisation puissent coopeacuterer et se consulter entre eux (art VIII par 1 et 2) Le Secreacutetariat technique de lrsquoOIAC qui a son siegravege agrave La Haye est chargeacute drsquoexeacutecuter les mesures de veacuterification et de fournir aux Eacutetats parties une assistance technique dans la mise en œuvre des dispositions de la Convention (art VIII par 3 et par 37 ss)
Chaque Eacutetat partie doit creacuteer ou deacutesigner une autoriteacute nationale dont le mandat la structure et les pouvoirs drsquoexeacutecution sont laisseacutes agrave la discreacutetion de lrsquoEacutetat qui servira de centre national en vue drsquoassurer une liaison efficace avec lrsquoOIAC (art VII par 4) et qui jouera un rocircle de premier plan dans la mise en œuvre de la Convention
Un modegravele de lettre drsquoadheacutesion se trouve agrave lrsquoannexe I I
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Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
Les Eacutetats parties agrave la Convention se reacuteunissent chaque anneacutee pour examiner les progregraves reacutealiseacutes dans la mise en œuvre de la Convention et les Eacutetats eacutetablissent reacuteguliegraverement des rapports sur le respect de leurs obligations Les membres de lrsquoautoriteacute nationale de chaque Eacutetat partie se reacuteunissent eacutegalement une fois par an
En outre une seacuterie de mesures drsquoassistance notamment de formation et drsquoaide agrave la reacutedaction de lois ont eacuteteacute mises en place souvent par lrsquointermeacutediaire du Secreacutetariat de lrsquoOIAC et des Eacutetats membres Vous trouverez davantage drsquoinformations agrave lrsquoadresse wwwopcworg
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6 TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES
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Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale
Chaque Eacutetat partie a lrsquoobligation drsquoadopter conformeacutement aux proceacutedures preacutevues par sa constitution les mesures neacutecessaires pour mettre en œuvre les obligations deacutecoulant de la Convention (art VII) et drsquoinformer lrsquoOIAC des mesures prises (art VII par 5) Afin drsquoeacuteviter des diffeacuterences drsquointerpreacutetation la leacutegislation nationale devrait incorporer la deacutefinition des armes chimiques preacutevue par la Convention
Tout Eacutetat doit en particulier eacutetendre sa leacutegislation peacutenale afin qursquoelle couvre les activiteacutes interdites par la Convention crsquoest-agrave-dire la mise au point la fabrication lrsquoacquisition drsquoune autre maniegravere le stockage ou la conservation drsquoarmes chimiques ou le transfert direct ou indirect drsquoarmes chimiques agrave qui que ce soit ou le fait drsquoentreprendre des preacuteparatifs militaires en vue drsquoun emploi drsquoarmes chimiques ou lrsquoemploi drsquoagents de lutte antieacutemeute en tant que moyens de guerre Il doit par ailleurs preacutevoir la poursuite de ses citoyens (art VII par 1) et lrsquoapplication extraterritoriale de ces mesures peacutenales
Lrsquoart VII de la Convention vise agrave eacutetendre la reacutepression des activiteacutes interdites entre les Eacutetats parties au moyen de mesures de coopeacuteration Une autoriteacute nationale doit ecirctre creacuteeacutee pour assurer une liaison sur des questions deacutecoulant de la Convention de la maniegravere suivante bull chaque Eacutetat partie coopegravere avec les autres Eacutetats parties
et apporte une assistance juridique pour faciliter lrsquoexeacutecution des obligations deacutecoulant de la Convention en particulier la preacutevention et reacutepression des activiteacutes interdites (art VII par 2)
bull chaque Eacutetat partie doit creacuteer ou deacutesigner une autoriteacute nationale en vue drsquoassurer une liaison efficace avec lrsquoOIAC et les autres Eacutetats parties (art VII par 4)
La forme et le contenu des autres mesures neacutecessaires agrave la mise en œuvre de la Convention deacutependront des stocks drsquoarmes et des installations deacutetenus par un Eacutetat partie ainsi que de la nature de son industrie chimique Ces mesures doivent assurer et faciliter entre autres bull la transmission obligatoire par les entiteacutes concerneacutees
des informations indispensables agrave la production de deacuteclarations nationales justes et complegravetes agrave lrsquoautoriteacute nationale
bull dans le cadre du systegraveme de veacuterification et conformeacutement agrave lrsquoannexe sur la veacuterification lrsquoentreacutee et la sortie des eacutequipements drsquoinspection de lrsquoOIAC et du mateacuteriel approuveacute lrsquoaccegraves de lrsquoeacutequipe drsquoinspection aux installations et la conduite des inspections notamment pour ce qui a trait au preacutelegravevement et agrave lrsquoanalyse des eacutechantillons
bull la reacutevision de la reacuteglementation nationale en matiegravere de commerce de produits chimiques pour la rendre compatible avec lrsquoobjet et le but de la Convention (art XI par 2 (e)) conformeacutement aux mesures de controcircle exigeacutees par la Convention
bull le traitement confidentiel conformeacutement agrave lrsquoannexe sur la confidentialiteacute des informations reccedilues en confidence de lrsquoOIAC (art VII par 6)
bull le respect des privilegraveges et immuniteacutes neacutecessaires agrave lrsquoexercice des fonctions de lrsquoOIAC et des personnes deacutesigneacutees par la Convention (art VIII par 48 agrave 51 et annexe sur la veacuterification)
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Statut de Rome
Selon le Statut de Rome la Cour peacutenale internationale est compeacutetente pour juger les auteurs preacutesumeacutes de crimes de guerre notamment le fait drsquoutiliser des gaz asphyxiants toxiques ou assimileacutes et tous liquides matiegraveres ou engins analogues commis en situation de conflit armeacute international (art 8 par 2 (b) (xviii)) Cela inclut donc les armes chimiques
En vertu du principe de compleacutementariteacute la compeacutetence de la Cour ne peut srsquoexercer que lorsqursquoun Eacutetat est dans lrsquoincapaciteacute de poursuivre les criminels preacutesumeacutes ou nrsquoa pas la volonteacute de le faire Il convient de rappeler ici que pour beacuteneacuteficier de ce principe un Eacutetat doit au preacutealable adapter sa leacutegislation de maniegravere agrave permettre la poursuite des auteurs de crimes de guerre
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Loi modegravele
LrsquoOIAC a publieacute une loi modegravele qui est reproduite avec son accord agrave lrsquoannexe X
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LA CONVENTION DE 1997 SUR LrsquoINTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNEL
Contexte
La Convention sur lrsquointerdiction de lrsquoemploi du stockage de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (la Convention sur lrsquointerdiction des mines antipersonnel) vise lrsquointerdiction totale des mines antipersonnel Ces mines ont eacuteteacute interdites en raison des graves problegravemes humanitaires qursquoelles causent et sur la base du principe selon lequel les parties agrave un conflit armeacute nrsquoont pas un droit illimiteacute agrave choisir leurs meacutethodes et moyens de guerre du principe de lrsquointerdiction de lrsquoemploi dans les conflits armeacutes drsquoarmes de projectiles de mateacuteriel et de meacutethodes de guerre de nature agrave provoquer des souffrances inutiles ou des blessures superflues et du principe selon lequel il faut distinguer les civils des combattants La Convention a eacuteteacute ouverte agrave la signature agrave Ottawa le 3 deacutecembre 1997 et est entreacutee en vigueur le 1er mars 1999 Son deacutepositaire est le Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU
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Aperccedilu du traiteacute
Obligations fondamentalesLes Eacutetats qui adhegraverent agrave ce traiteacute ne doivent jamais en aucune circonstance employer ou mettre au point produire acqueacuterir de quelque autre maniegravere stocker conserver ou transfeacuterer directement ou indirectement des mines antipersonnel ou aider de quelque maniegravere que ce soit une autre personne agrave le faire (art 1) Ils doivent aussi deacutetruire les mines antipersonnel existantes qursquoelles soient stockeacutees ou dans le sol dans un deacutelai deacutetermineacute Un nombre limiteacute de mines peut cependant ecirctre conserveacute dans le seul but de mettre au point des techniques de deacuteminage ou de destruction des mines et de former des personnes agrave ces techniques (art 3)
Deacuteminage et destruction des mines antipersonnelLes stocks de mines antipersonnel doivent ecirctre deacutetruits dans un deacutelai de quatre ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour lrsquoEacutetat partie en question (art 4) Les mines placeacutees doivent ecirctre enleveacutees et deacutetruites dans un deacutelai de 10 ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour lrsquoEacutetat partie (art 5) En attendant cette destruction chaque Eacutetat doit faire tout son possible pour identifier les zones mineacutees et les marquer les surveiller et les proteacuteger par une clocircture ou drsquoautres moyens afin drsquoempecirccher effectivement les civils drsquoy peacuteneacutetrer Si un Eacutetat partie ne peut pas deacutetruire toutes les mines antipersonnel placeacutees dans le deacutelai de 10 ans il peut preacutesenter agrave lrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties ou agrave une Confeacuterence drsquoexamen une demande de prolongation allant jusqursquoagrave dix ans
Suivi de la ConventionLa Convention comprend une seacuterie de mesures visant agrave garantir le respect de celle-ci et agrave faire face agrave des violations preacutesumeacutees Elle oblige les Eacutetats agrave reacutediger un rapport annuel (art 7 voir ci-dessous) et agrave collaborer pour faciliter le respect de leurs obligations par les Eacutetats parties
En cas de doute quant au respect de la Convention par un Eacutetat partie tout Eacutetat partie peut soumettre agrave celui-ci par lrsquointermeacutediaire du Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU une demande drsquoeacuteclaircissements sur cette question Si lrsquoEacutetat partie demandeur ne reccediloit pas de reacuteponse ou la juge insatisfaisante il peut soumettre la question agrave lrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties Celle-ci peut deacutecider drsquoenvoyer une mission drsquoeacutetablissement des faits dans le pays concerneacute Sur la base du rapport de cette mission lrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties peut demander agrave lrsquoEacutetat partie concerneacute de prendre des mesures en vue de corriger la situation de non-respect dans un deacutelai fixeacute Elle peut eacutegalement recommander agrave celui-ci des mesures et des moyens permettant de clarifier davantage la question examineacutee ou de la reacutegler notamment lrsquoouverture de proceacutedures approprieacutees conformeacutement au droit international
Un modegravele de lettre drsquoadheacutesion se trouve agrave lrsquoannexe I J
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Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
Rapports annuelsLrsquoart 7 de la Convention demande aux Eacutetats parties de preacutesenter un rapport annuel au Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU couvrant lrsquoanneacutee civile preacuteceacutedente Ces rapports doivent ecirctre preacutesenteacutes au plus tard le 30 avril de chaque anneacutee
Ces rapports doivent donner des informations sur une seacuterie de questions notamment sur toutes les mines antipersonnel stockeacutees et leur destruction lrsquoemplacement des zones mineacutees le nombre de zones deacutemineacutees les mines conserveacutees agrave des fins de formation et les mesures prises pour eacuteviter que des civils ne peacutenegravetrent dans les zones mineacutees Les Eacutetats parties doivent eacutegalement donner des renseignements sur les mesures de mise en œuvre qursquoils ont prises pour respecter leurs obligations au titre de lrsquoart 9 de la Convention
LrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties agrave la Convention a adopteacute un modegravele qui peut ecirctre utiliseacute par les Eacutetats pour preacuteparer ces rapports Il peut ecirctre obtenu agrave lrsquoadresse suivante Bureau des affaires de deacutesarmement (Genegraveve)Secreacutetariat APLCPalais des Nations salle C-1 131Avenue de la Paix 8-14 1211 Genegraveve 10 SuisseFax +41 22 917 0034Courriel aplcarticle7reportunogchSite internet wwwunogchdisarmament
Assistance internationaleLrsquoart 6 de la Convention eacutenumegravere les principaux domaines dans lesquels les Eacutetats parties qui sont en mesure de le faire doivent se fournir mutuellement une assistance pour remplir leurs obligations conventionnelles Il stipule que Chaque Eacutetat partie qui est en mesure de le faire fournira une assistance pour le deacuteminage ainsi que pour des programmes de sensibilisation aux dangers des mines pour les soins aux victimes des mines et leur reacuteadaptation Les Eacutetats qui sont toucheacutes par des mines ont le droit de demander et drsquoobtenir une telle assistance directement de la part drsquoautres parties au traiteacute et par le biais de lrsquoONU drsquoorganisations reacutegionales ou nationales des composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ou drsquoorganisations non gouvernementales Ces eacuteleacutements de coopeacuteration sont censeacutes jouer un rocircle aussi important que lrsquointerdiction imposeacutee par la Convention dans la mise en place drsquoune reacuteponse internationale efficace aux souffrances provoqueacutees par ces armes
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Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale
Mesures leacutegislatives exigeacutees par lrsquoart 9La Convention demande aux Eacutetats drsquoadopter une leacutegislation pour mettre en œuvre les obligations qui en deacutecoulent Ces mesures sont drsquoordre leacutegislatif reacuteglementaire et administratif
Lrsquoart 9 demande agrave chaque Eacutetat partie agrave la Convention de prendre toutes les mesures leacutegislatives reacuteglementaires et autres qui sont approprieacutees y compris lrsquoimposition de sanctions peacutenales pour preacutevenir et reacuteprimer toute activiteacute interdite agrave un Eacutetat partie en vertu de la Convention qui serait meneacutee par des personnes ou sur un territoire sous sa juridiction ou son controcircle
La leacutegislation nationale doit donc interdire et eacuteriger en infraction conformeacutement agrave lrsquoart 1 de la Convention le fait drsquoemployer de mettre au point produire acqueacuterir de quelque autre maniegravere stocker conserver ou transfeacuterer des mines antipersonnel et doit preacutevoir une peine approprieacutee pour reacuteprimer chacune de ces activiteacutes et punir les personnes qui assistent encouragent ou incitent agrave la commission de tels actes
La liste de controcircle suivante a pour but drsquoaider les Eacutetats agrave deacuteterminer si leur leacutegislation est suffisante au regard de lrsquoart 9
Est-ce que votre leacutegislation interdit ces violations et preacutevoit des sanctions (art 9)
La loi contient-elle une interdiction drsquoassister encourager et inciter agrave commettre ces violations (art 1 (c) et art 9)
Emploi (art 1 (a))
Acquisition (art 1 (b))
Stockage (art 1 (b))
Conservation (art 1 (b))
Transfert y compris le retrait mateacuteriel des mines antipersonnel du territoire drsquoun Eacutetat ou leur introduction mateacuterielle dans celui drsquoun autre Eacutetat et le transfert du droit de proprieacuteteacute et du controcircle sur ces mines (art 1 (b) et art 2 par 4)
Mise au point (art 1 (b))
Production (art 1 (b))
Agrave noter que la loi doit srsquoappliquer en toutes circonstances que lrsquoacte soit commis en peacuteriode de conflit armeacute on non et ecirctre applicable aux actes commis par des personnes ou sur un territoire sous la juridiction ou le controcircle de lrsquoEacutetat
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DeacutefinitionsLes Eacutetats doivent veiller agrave ce que les deacutefinitions contenues dans leur leacutegislation correspondent agrave celles eacutenonceacutees agrave lrsquoart 2 de la Convention
Lrsquoart 2 de la Convention deacutefinit les termes laquo mine anti- personnel raquo laquo mine raquo laquo dispositif antimanipulation raquo laquo transfert raquo et laquo zone mineacutee raquo La leacutegislation drsquoapplication devrait deacutefinir chacun de ces termes ou faire reacutefeacuterence aux deacutefinitions contenues dans la Convention Si la leacutegislation contient des deacutefinitions celles-ci doivent correspondre agrave celles de la Convention Cela permettra drsquoeacuteviter des divergences entre la Convention et le droit national ainsi que des lacunes indeacutesirables
Outre les deacutefinitions contenues dans la Convention une seacuterie drsquoEacutetats de common law ont inseacutereacute dans leur leacutegislation drsquoapplication des deacutefinitions de termes tels que laquo composant raquo laquo Convention raquo laquo mission drsquoeacutetablissement des faits raquo laquo bacirctiments raquo et laquo objet interdit raquo
Composants des mines antipersonnelBien que la Convention ne fasse pas expresseacutement reacutefeacuterence aux composants des mines antipersonnel une seacuterie drsquoEacutetats ont qualifieacute les composants conccedilus ou adapteacutes pour faire partie drsquoune mine antipersonnel drsquolaquo objets interdits raquo rendant ainsi punissable le fait de posseacuteder drsquoacqueacuterir ou de transfeacuterer ces composants
ExceptionsLrsquoart 3 par 1 de la Convention autorise la conservation ou le transfert drsquoun certain nombre de mines antipersonnel pour la mise au point de techniques de deacutetection des mines de deacuteminage ou de destruction des mines et pour la formation agrave ces techniques Le nombre de mines conserveacutees ou transfeacutereacutees ne doit toutefois pas exceacuteder le minimum absolument neacutecessaire agrave ces fins Selon lrsquoart 3 par 2 le transfert de mines antipersonnel aux fins de destruction est permis
Si un Eacutetat partie deacutecide de conserver des mines antipersonnel pour la mise au point de techniques de deacutetection des mines de deacuteminage ou de destruction des mines et pour la formation agrave ces techniques il doit preacutevoir ces exceptions dans sa leacutegislation drsquoapplication Certains Eacutetats fixent le nombre maximum de mines antipersonnel qui peuvent ecirctre conserveacutees ou transfeacutereacutees agrave ces fins autoriseacutees Outre ces exemptions les Eacutetats peuvent devoir permettre agrave certaines personnes de posseacuteder des mines dans le but speacutecifique de mener une enquecircte peacutenale de rendre une mine antipersonnel inoffensive de la deacutetruire ulteacuterieurement ou de la remettre agrave lrsquoautoriteacute ou au ministegravere compeacutetent pour qursquoelle soit deacutetruite Certains Eacutetats ont fait valoir que la conservation de mines antipersonnel dans ces buts nrsquoeacutetait pas neacutecessaire
SanctionsLrsquoart 9 de la Convention demande aux Eacutetats parties drsquoimposer des sanctions peacutenales pour reacuteprimer les activiteacutes interdites en vertu de la Convention sans preacuteciser quelles peines doivent srsquoappliquer
Les Eacutetats parties doivent veiller agrave ce que leur leacutegislation drsquoapplication preacutevoie des sanctions peacutenales proportionnelles agrave la nature et agrave la graviteacute de lrsquoinfraction ainsi qursquoau systegraveme de peines applicables agrave drsquoautres infractions La leacutegislation stipule en geacuteneacuteral que les auteurs de telles infractions sont passibles drsquoune peine drsquoemprisonnement etou drsquoune amende
Les Eacutetats parties peuvent aussi souhaiter inclure dans leur leacutegislation une disposition permettant la saisie ou la confiscation de mines antipersonnel ou drsquoautres objets interdits (avant tout des composants de mines antipersonnel) ayant servi agrave la commission drsquoune infraction
CompeacutetenceSelon lrsquoart 9 de la Convention les Eacutetats parties doivent imposer des sanctions peacutenales pour reacuteprimer les activiteacutes interdites en vertu de la Convention qui seraient meneacutees par des personnes ou sur un territoire sous leur juridiction ou leur controcircle
Les Eacutetats parties doivent veiller agrave ce que la leacutegislation drsquoapplication preacutevoie leur compeacutetence pour connaicirctre des infractions commises sur leur territoire ou sur un autre territoire sous leur controcircle ainsi que des actes commis par leurs ressortissants en dehors de leur territoire
Destruction des stocks et deacuteminage des zones mineacuteesAu titre des art 4 et 5 de la Convention chaque Eacutetat partie doit deacutetruire ou veiller agrave la destruction de bull tous les stocks de mines antipersonnel dont il est
proprieacutetaire ou deacutetenteur ou qui sont sous sa juridiction ou son controcircle degraves que possible et au plus tard quatre ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour cet Eacutetat partie
bull toutes les mines antipersonnel dans les zones mineacutees sous sa juridiction ou son controcircle degraves que possible et au plus tard dix ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour cet Eacutetat partie
Un certain nombre drsquoEacutetats ont inseacutereacute dans leur leacutegislation des dispositions visant agrave faciliter la destruction de mines antipersonnel et le deacuteminage Elles accordent le droit drsquoentrer dans des bacirctiments et de les fouiller et autorisent lrsquoenlegravevement et le transfert des mines antipersonnel agrave des fins de destruction Pour les Eacutetats qui ont des mines antipersonnel stockeacutees ou dans des zones mineacutees sous leur juridiction ou leur controcircle de telles dispositions peuvent srsquoaveacuterer utiles pour faciliter les programmes de destruction ou de deacuteminage
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La leacutegislation drsquoapplication de certains Eacutetats contient une disposition qui fixe une date speacutecifique agrave laquelle doit ecirctre termineacutee la destruction des stocks De telles dispositions peuvent ecirctre utiles pour assurer le respect du deacutelai fixeacute par la Convention Il est possible que les Eacutetats doivent preacutevoir une disposition qui exige le marquage la surveillance et la protection des zones mineacutees connues ou suspecteacutees sous leur juridiction ou leur controcircle par la mise en place de clocirctures ou par drsquoautres moyens afin drsquoempecirccher efficacement les civils de peacuteneacutetrer dans ces zones avant la fin du deacuteminage
Missions drsquoeacutetablissement des faitsLrsquoart 8 de la Convention preacutevoit une proceacutedure drsquoeacuteclaircis- sement qui peut ecirctre utiliseacutee si un Eacutetat partie srsquoinquiegravete du respect de la Convention par un autre Les mesures possibles vont de la demande drsquoeacuteclaircissements agrave lrsquoenvoi drsquoune mission drsquoeacutetablissement des faits
Chaque Eacutetat partie doit permettre la coopeacuteration avec une mission drsquoeacutetablissement des faits menant des activiteacutes sur son territoire ou sur un territoire sous son controcircle conformeacutement agrave lrsquoart 8 de la Convention Cela peut impliquer lrsquoadoption de mesures leacutegislatives reacuteglementaires et administratives pour bull garantir que les membres de la mission drsquoeacutetablissement
des faits jouissent des privilegraveges et immuniteacutes preacutevus par la Convention (art 8 par 10)
bull accueillir transporter et loger la mission et assurer dans toute la mesure du possible sa seacutecuriteacute (art 8 par 11)
bull permettre agrave la mission drsquoapporter sur le territoire de lrsquoEacutetat solliciteacute lrsquoeacutequipement neacutecessaire agrave la collecte de renseignements sur le cas de non-respect preacutesumeacute (art 8 par 12)
bull permettre agrave la mission de srsquoentretenir avec toutes les personnes susceptibles de fournir des renseignements pertinents (art 8 par 13)
bull accorder agrave la mission lrsquoaccegraves agrave toutes les zones et toutes les installations sous le controcircle de lrsquoEacutetat (art 8 par 14)
La leacutegislation drsquoapplication de la plupart des Eacutetats contient des dispositions portant sur lrsquoune ou plusieurs de ces questions Les Eacutetats devraient eacutegalement se demander si leur leacutegislation doit preacutevoir des sanctions pour le fait de faire obstruction au travail des membres drsquoune mission drsquoeacutetablissement des faits dans lrsquoexercice de leurs fonctions ou de leurs pouvoirs conformeacutement agrave la Convention ou de les induire en erreur
Autres mesures approprieacutees notamment leacutegislatives et administrativesLes Eacutetats devraient en outre se poser la question suivante concernant leur systegraveme interne actuel existe-t-il des lois des regraveglements ou drsquoautres mesures permettant drsquoaider le ministegravere ou le deacutepartement chargeacute de reacutediger les rapports annuels au titre de lrsquoart 7 par exemple en demandant agrave toutes les personnes concerneacutees y compris aux autres fonctionnaires du gouvernement de lui fournir les renseignements neacutecessaires
Par ailleurs il convient de rappeler que la Convention contient drsquoautres obligations qui peuvent exiger des mesures administratives ou pratiques de mise en œuvre On peut citer le deacuteblayage des terrains mineacutes la fourniture de soins meacutedicaux et de reacuteadaptation aux victimes des mines et drsquoassistance aux pays toucheacutes par des mines La doctrine militaire peut devoir ecirctre reacuteviseacutee
Les Eacutetats parties devraient se demander si leur leacutegislation doit confeacuterer des pouvoirs de collecte drsquoinformations au ministegravere chargeacute de reacutediger des rapports au titre des art 7 et 8 de la Convention dans le but de reacutepondre aux exigences concernant les rapports agrave preacutesenter au Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU et drsquoapporter des reacuteponses aux demandes drsquoeacuteclaircissement reccedilues des Eacutetats parties Il est possible que les Eacutetats aient agrave revoir leurs lois existantes pour veacuterifier qursquoelles nrsquoempecircchent pas lrsquoaccegraves aux informations neacutecessaires au respect des obligations deacutecoulant des art 7 et 8 ni la communication de ces informations
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Loi modegravele
Le CICR a publieacute une loi modegravele reproduite agrave lrsquoannexe XI
Des conseils pour la reacutedaction de lois sur lrsquoaction contre les mines (portant davantage sur le statut juridique des organismes de deacuteminage et drsquoaction contre les mines dans le droit national que sur les dispositions peacutenales srsquoappliquant aux violations de la Convention) peuvent ecirctre trouveacutes agrave lrsquoadresse suivante httpwwwicrcorgfreresourcesdocumentsmisc5fzhvehtm
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LA CONVENTION SUR LES ARMES Agrave SOUS-MUNITIONS
Contexte
La Convention sur les armes agrave sous-munitions vise agrave mettre fin aux pertes en vies humaines aux blessures et aux souffrances constantes subies par les populations civiles et deacutecoulant de lrsquoemploi drsquoarmes agrave sous-munitions Ces armes ont tueacute ou blesseacute des milliers de civils dans les pays ougrave elles ont eacuteteacute utiliseacutees Le 30 mai 2008 107 Eacutetats ont conclu un traiteacute international interdisant les armes agrave sous-munitions telles que deacutefinies par la Convention Ces neacutegociations srsquoinscrivaient dans le cadre du laquo Processus drsquoOslo raquo une initiative norveacutegienne ayant pour objectif qursquoun traiteacute sur les armes agrave sous-munitions soit conclu avant la fin de lrsquoanneacutee 2008 La Convention a eacuteteacute ouverte agrave la signature le 3 deacutecembre 2008 Son deacutepositaire est le Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU
La Convention vient renforcer les regravegles fondamentales du DIH coutumier applicables agrave lrsquoensemble des Eacutetats lesquelles imposent aux parties agrave un conflit de faire la distinction en tout temps entre les populations civiles et les combattants de ne diriger les opeacuterations que contre des objectifs militaires et de srsquoefforcer en permanence drsquoeacutepargner les civils ainsi que les biens de caractegravere civil
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Aperccedilu du traiteacute
InterdictionsLes Eacutetats qui adhegraverent agrave cette Convention srsquoengagent agrave ne jamais en aucune circonstance employer ou mettre au point produire acqueacuterir de quelque autre maniegravere stocker conserver ou transfeacuterer des armes agrave sous-munitions Ils ont eacutegalement lrsquointerdiction drsquoassister encourager ou inciter quiconque agrave le faire (art 1 par 1)
Destruction et enlegravevement des armes agrave sous-munitionsSelon la Convention chaque Eacutetat doit deacutetruire les stocks drsquoarmes agrave sous-munitions sous sa juridiction ou son controcircle dans un deacutelai de huit ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour cet Eacutetat (art 3) Ce deacutelai peut ecirctre prolongeacute de quatre ans et des prolongations suppleacutementaires peuvent ecirctre accordeacutees dans des circonstances exceptionnelles La Convention autorise eacutegalement un Eacutetat agrave conserver acqueacuterir et transfeacuterer un nombre limiteacute drsquoarmes agrave sous-munitions et de sous-munitions non exploseacutees pour la formation aux techniques de deacutetection drsquoenlegravevement ou de destruction ou pour le deacuteveloppement de contre-mesures
Chaque Eacutetat doit eacutegalement enlever les sous-munitions abandonneacutees ou non exploseacutees (restes drsquoarmes agrave sous-munitions) situeacutees dans les zones contamineacutees dans un deacutelai de dix ans apregraves ecirctre devenu partie agrave la Convention (art 4) Si un Eacutetat nrsquoest pas en mesure de le faire il peut demander une prolongation pour une dureacutee suppleacutementaire ne deacutepassant pas cinq ans Avant lrsquoenlegravevement les Eacutetats parties ont lrsquoobligation de proceacuteder agrave lrsquoexamen de la menace repreacutesenteacutee par les restes drsquoarmes agrave sous-munitions de lrsquoeacutevaluer et drsquoenregistrer les informations la concernant et de prendre toutes les mesures possibles pour proteacuteger les civils
Assistance aux victimesTout Eacutetat partie qui compte des victimes de sous-munitions sur son territoire ou dans des zones sous son controcircle a lrsquoobligation de leur fournir des soins meacutedicaux une reacuteadaptation physique un soutien psychologique et une insertion sociale et eacuteconomique (art 5) Il doit en outre eacutevaluer les besoins des victimes dans les zones toucheacutees et eacutelaborer des plans et mobiliser des ressources pour y reacutepondre Crsquoest la premiegravere fois que des dispositions aussi preacutecises sur lrsquoassistance aux victimes figurent dans un traiteacute de DIH La Convention demande eacutegalement aux Eacutetats parties de ne pas faire de discrimination entre les victimes drsquoarmes agrave sous-munitions et les personnes souffrant de blessures ou de handicap reacutesultant drsquoautres causes
Il convient de souligner que lrsquoexpression laquo victime drsquoarmes agrave sous-munitions raquo ne deacutesigne pas seulement les personnes tueacutees ou blesseacutees par ces armes mais aussi leur famille et leur communauteacute Elle reflegravete lrsquoeacutevolution qui a eu lieu dans
le contexte de lrsquoenlegravevement drsquoarmes qui reconnaicirct que le terme laquo victime raquo comprend non seulement les personnes directement tueacutees ou blesseacutees mais aussi leur famille et les communauteacutes qui subissent des conseacutequences socio-eacuteconomiques et autres
Suivi de la ConventionLes Eacutetats parties doivent preacutesenter un rapport annuel au Secreacutetaire geacuteneacuteral de lrsquoONU sur des questions lieacutees agrave la mise en œuvre de la Convention (art 7) Ces questions comprennent notamment les types et quantiteacutes drsquoarmes agrave sous-munitions deacutetruites la superficie et la localisation des zones contamineacutees lrsquoeacutetat drsquoavancement des programmes de deacutepollution les mesures prises pour dispenser aux civils une eacuteducation agrave la reacuteduction des risques et les alerter lrsquoeacutetat des programmes drsquoassistance aux victimes et les mesures nationales prises afin de preacutevenir et de reacuteprimer les violations de la Convention
Les Eacutetats parties doivent se reacuteunir reacuteguliegraverement pour examiner le fonctionnement de la Convention (art 11) Crsquoest pour eux une occasion importante de faire le point sur sa mise en œuvre de deacutebattre des meilleures pratiques et de reacutesoudre les problegravemes lieacutes agrave lrsquoapplication et au respect de ce traiteacute
En cas de doute quant au respect de la Convention par un Eacutetat partie des eacuteclaircissements peuvent ecirctre demandeacutes par lrsquointermeacutediaire du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies Au besoin la question peut ecirctre soumise agrave une Assembleacutee des Eacutetats parties qui peut adopter des proceacutedures ou des meacutecanismes speacutecifiques afin de clarifier la situation et peut aussi suggeacuterer des moyens de la reacutegler En cas de diffeacuterend entre deux ou plusieurs Eacutetats parties ceux-ci srsquoefforceront de le reacutegler par la neacutegociation ou par tout autre moyen pacifique de leur choix y compris la saisine de la Cour internationale de justice conformeacutement agrave son Statut (art 10)
Chaque Eacutetat partie a lrsquoobligation de prendre toutes les mesures leacutegislatives reacuteglementaires et autres qui sont approprieacutees pour mettre en œuvre la Convention y compris lrsquoimposition de sanctions peacutenales pour preacutevenir et reacuteprimer toute violation par des personnes ou sur un territoire sous sa juridiction ou son controcircle (art 9) Agrave cette fin il peut souvent srsquoaveacuterer neacutecessaire drsquoadopter des lois nationales et drsquoamender les regraveglements applicables aux forces armeacutees
Des modegraveles drsquoinstruments de ratification et drsquoadheacutesion se trouvent agrave lrsquoannexe I K
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6 TRAITEacuteS RELATIFS AUX ARMES
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Coopeacuteration et assistance internationales et entre Eacutetats
Lrsquoart 6 de la Convention eacutenumegravere les principaux domaines dans lesquels les Eacutetats parties doivent se precircter assistance pour respecter les obligations deacutecoulant de la Convention Chaque Eacutetat partie a le droit de chercher agrave obtenir et de recevoir une assistance des autres Eacutetats En outre chaque Eacutetat partie qui est en mesure de le faire doit fournir une assistance technique mateacuterielle et financiegravere dans le but de mettre en œuvre les obligations de la Convention Cela comprend lrsquoassistance agrave la destruction des armes agrave sous-munitions lrsquoenlegravevement des restes drsquoarmes agrave sous-munitions les mesures de protection des civils et le traitement et la reacuteadaptation des victimes
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Directives pour lrsquoeacutelaboration drsquoune leacutegislation nationale
Mesures exigeacutees par lrsquoart 9La Convention demande aux Eacutetats de prendre des mesures speacutecifiques pour mettre en œuvre les obligations deacutecoulant de celle-ci Selon lrsquoart 9 chaque Eacutetat partie doit prendre
toutes les mesures leacutegislatives reacuteglementaires et autres qui sont approprieacutees pour mettre en œuvre la preacutesente Convention y compris lrsquoimposition de sanctions peacutenales pour preacutevenir et reacuteprimer toute activiteacute interdite agrave un Eacutetat partie en vertu de la preacutesente Convention qui serait meneacutee par des personnes ou sur un territoire sous sa juridiction ou son controcircle
Dans la plupart des Eacutetats lrsquoadoption de sanctions peacutenales pour preacutevenir et reacuteprimer les violations de la Convention neacutecessitera drsquoadopter une loi nationale ou drsquoen modifier une Une telle loi devrait donc creacuteer une infraction conformeacutement agrave lrsquoart 1 de la Convention consistant agrave employer mettre au point produire acqueacuterir de quelque autre maniegravere stocker conserver ou transfeacuterer des armes agrave sous-munitions et agrave assister encourager ou inciter directement agrave commettre un tel acte Elle devrait eacutegalement preacutevoir une peine approprieacutee pour punir chacune de ces activiteacutes
Il convient eacutegalement de noter qursquoil existe drsquoautres obligations dans la Convention dont la mise en œuvre peut ecirctre assureacutee au moyen de regraveglements et de deacutecrets administratifs On peut citer la deacutepollution des terres contamineacutees la fourniture de soins meacutedicaux et de reacuteadaptation aux victimes et lrsquoapport drsquoassistance aux pays toucheacutes par les armes agrave sous-munitions La neacutecessiteacute de reacuteexaminer les permis drsquoexportation la notification aux entreprises se consacrant agrave la production et agrave la vente drsquoarmes agrave sous-munitions et la reacutevision de la doctrine militaire sont eacutegalement importantes
DeacutefinitionsLes Eacutetats parties doivent veiller agrave ce que leur loi drsquoapplication leurs deacutecrets administratifs leurs regraveglements et les autres mesures qursquoils ont prises contiennent si neacutecessaire les deacutefinitions eacutenonceacutees agrave lrsquoart 2 de la Convention Cela permettra de garantir que ces mesures sont conformes agrave la Convention et eacutevitera des divergences et des lacunes indeacutesirables
Lrsquoart 2 de la Convention deacutefinit les termes laquo arme agrave sous-munitions raquo laquo victimes drsquoarmes agrave sous-munitions raquo laquo sous-munition explosive raquo laquo arme agrave sous-munitions ayant rateacute raquo laquo sous-munition non exploseacutee raquo laquo armes agrave sous-munitions abandonneacutees raquo laquo restes drsquoarmes agrave sous-munitions raquo laquo transfert raquo laquo meacutecanisme drsquoautodestruction raquo laquo autodeacutesactivation raquo laquo zone
contamineacutee par les armes agrave sous-munitions raquo laquo mine raquo laquo petite bombe explosive raquo laquo disperseur raquo et laquo petite bombe explosive non exploseacutee raquo
La loi drsquoapplication les deacutecrets administratifs les regraveglements et les autres mesures peuvent soit reprendre le libelleacute de chacun de ces termes soit contenir une reacutefeacuterence aux deacutefinitions de la Convention
ExceptionsLrsquoart 3 par 6 de la Convention autorise la conservation ou lrsquoacquisition drsquoun nombre limiteacute drsquoarmes agrave sous-munitions pour le deacuteveloppement et la formation relatifs aux techniques de deacutetection drsquoenlegravevement ou de destruction La quantiteacute drsquoarmes agrave sous-munitions conserveacutees ou acquises ne devra pas deacutepasser le nombre minimum absolument neacutecessaire agrave ces fins En vertu de lrsquoart 3 par 7 le transfert drsquoarmes agrave sous-munitions agrave un autre Eacutetat partie aux fins de leur destruction est eacutegalement autoriseacute
Si un Eacutetat partie deacutecide de conserver ou drsquoacqueacuterir des armes agrave sous-munitions agrave des fins de formation ou agrave drsquoautres fins autoriseacutees il doit preacutevoir ces exceptions dans sa leacutegislation drsquoapplication et dans drsquoautres mesures reacuteglementaires approprieacutees Outre ces exemptions les Eacutetats peuvent devoir permettre agrave certaines personnes de posseacuteder des armes agrave sous-munitions et des sous-munitions explosives dans le but speacutecifique de mener une enquecircte peacutenale de rendre des armes agrave sous-munitions et des sous-munitions explosives inoffensives de les deacutetruire ulteacuterieurement ou de les remettre agrave lrsquoautoriteacute ou au ministegravere compeacutetent pour qursquoelles soient deacutetruites
SanctionsLrsquoart 9 de la Convention stipule que les Eacutetats parties doivent imposer des sanctions peacutenales pour les actes interdits par la Convention sans preacuteciser quelles sanctions doivent srsquoappliquer
Les Eacutetats parties doivent veiller agrave ce que leur leacutegislation drsquoapplication preacutevoie des sanctions peacutenales proportionnelles agrave la nature et agrave la graviteacute de lrsquoinfraction ainsi qursquoau systegraveme de peines applicables agrave drsquoautres infractions La leacutegislation stipule en geacuteneacuteral que les auteurs de telles infractions sont passibles drsquoune peine drsquoemprisonnement etou drsquoune amende
Les Eacutetats parties peuvent aussi souhaiter inclure dans leur leacutegislation une disposition permettant la saisie ou la confiscation des armes agrave sous-munitions ou drsquoautres objets interdits ayant servi agrave la commission drsquoune infraction
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CompeacutetenceSelon lrsquoart 9 de la Convention les Eacutetats parties doivent imposer des sanctions peacutenales pour reacuteprimer les activiteacutes interdites en vertu de la Convention qui seraient meneacutees par des personnes ou sur un territoire sous leur juridiction ou leur controcircle
Les Eacutetats parties doivent veiller agrave ce que leur leacutegislation drsquoapplication preacutevoie leur compeacutetence pour connaicirctre des infractions commises sur leur territoire ou sur un autre territoire sous leur controcircle ainsi que des actes commis par leurs ressortissants en dehors de leur territoire
Destruction des stocks et deacutepollution des zones contamineacuteesAu titre des art 3 et 4 de la Convention chaque Eacutetat partie doit deacutetruire ou veiller agrave la destruction de bull tous les stocks drsquoarmes agrave sous-munitions qui sont sous sa
juridiction ou son controcircle degraves que possible et au plus tard huit ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour cet Eacutetat partie
bull tous les restes drsquoarmes agrave sous-munitions dans les zones sous sa juridiction ou son controcircle degraves que possible et au plus tard dix ans apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la Convention pour cet Eacutetat partie
Des regraveglements des deacutecrets administratifs et dans certains cas une loi interne devront ecirctre adopteacutes ou amendeacutes pour permettre la mise en œuvre de ces exigences Si un Eacutetat est contamineacute par des restes drsquoarmes agrave sous-munitions il devrait adopter une disposition preacutevoyant le marquage la surveillance et la protection des zones contamineacutees connues ou suspecteacutees sous sa juridiction ou son controcircle par la mise en place de clocirctures ou par drsquoautres moyens afin drsquoempecirccher efficacement les civils de peacuteneacutetrer dans ces zones avant la fin de la deacutepollution
Respect de la ConventionLrsquoart 8 de la Convention preacutevoit une proceacutedure drsquoeacuteclaircis- sement qui peut ecirctre utiliseacutee si un Eacutetat partie srsquoinquiegravete du respect de la Convention par un autre Les mesures possibles vont de la demande drsquoeacuteclaircissements au recours agrave lrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties ou agrave la saisine de la Cour internationale de justice
Lrsquoart 7 de la Convention demande aux Eacutetats de preacutesenter des rapports sur diffeacuterentes questions comme exposeacute plus haut Les Eacutetats parties devraient se demander si leur leacutegislation doit confeacuterer des pouvoirs de collecte drsquoinformations au ministegravere chargeacute de reacutediger des rapports au titre de lrsquoart 7 de la Convention et exiger la communication des informations concernant les armes agrave sous-munitions Il est possible que les Eacutetats aient agrave examiner ou amender leurs lois et regraveglements internes pour srsquoassurer qursquoils nrsquoempecircchent pas lrsquoaccegraves aux informations neacutecessaires au respect des obligations deacutecoulant de lrsquoart 7 ni la communication de ces informations
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Loi modegravele
Le CICR a publieacute une loi modegravele qui couvre une grande partie de ces questions Elle se trouve agrave lrsquoannexe XII
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L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
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Sommaire
CHAPITRE SEPT LA COUR PEacuteNALE INTERNATIONALE
Contexte 119Aperccedilu du traiteacute 120
Crimes relevant de la compeacutetence de la CPI 120Quand la CPI peut-elle exercer sa compeacutetence 121Application du principe de compleacutementariteacute 121
Quelles sont les mesures nationales de mise en œuvre neacutecessaires 122Conditions preacuteliminaires agrave remplir 122Problegravemes constitutionnels agrave reacutesoudre 123
Directives pour la mise en œuvre interne 124Application des deacutefinitions des crimes selon le Statut de Rome 124Prescription 124Amnistie 124Deacutefaut de pertinence de la qualiteacute officielle 124Formes de participation 125Responsabiliteacute des chefs civils et militaires 125Exceptions 125Garanties lieacutees au procegraves 126Peines 126Reacuteparation en faveur des victimes 126
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119
Depuis la fin de la Deuxiegraveme Guerre mondiale les Nations Unies ont envisageacute agrave plusieurs reprises lrsquoideacutee de creacuteer un tribunal peacutenal international permanent En 1993 et 1994 elles ont mis en place deux tribunaux ad hoc pour punir les violations graves du DIH commises respectivement en ex-Yougoslavie et au Rwanda En 1994 une seacuterie de neacutegociations visant agrave eacutetablir un tribunal peacutenal international permanent qui puisse connaicirctre des crimes internationaux les plus graves ont eacuteteacute entameacutees elles ont meneacute agrave lrsquoadoption en juillet 1998 agrave Rome du Statut de la Cour peacutenale internationale (Statut de Rome) entreacute en vigueur le 1er juillet 2002 Ce reacutesultat positif repreacutesente le couronnement drsquoanneacutees drsquoefforts La creacuteation de la CPI est une eacutetape suppleacutementaire vers une condamnation approprieacutee des personnes ayant commis les crimes internationaux les plus graves
Contexte
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120
Le Statut de Rome est un traiteacute international qui porte creacuteation drsquoun tribunal international compeacutetent pour connaicirctre des crimes les plus graves Il peut donc aider les Eacutetats agrave juger des personnes accuseacutees drsquoavoir commis de tels actes conformeacutement au principe de compleacutementariteacute expliqueacute ci-dessous
Crimes relevant de la compeacutetence de la CPILa CPI peut connaicirctre de quatre crimes internationaux lrsquoagression le geacutenocide les crimes contre lrsquohumaniteacute et les crimes de guerre
Agression Mecircme si ce crime est preacutevu dans le Statut de Rome la Cour exercera sa compeacutetence agrave lrsquoeacutegard du crime drsquoagression seulement quand une disposition aura eacuteteacute adopteacutee qui le deacutefinira et fixera les conditions de lrsquoexercice de la compeacutetence de la Cour agrave son eacutegard (art 5 par 2)
Geacutenocide La CPI a compeacutetence agrave lrsquoeacutegard du crime de geacutenocide dont la deacutefinition reprend les termes employeacutes dans la Convention pour la preacutevention et la reacutepression du crime de geacutenocide de 1948 (art 6 du Statut de Rome) Plus preacuteciseacutement le crime de geacutenocide est deacutefini dans le Statut comme lrsquoun des actes suivants commis dans lrsquointention de deacutetruire en tout ou en partie un groupe national ethnique racial ou religieux bull meurtre de membres du groupe bull atteinte grave agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou mentale de
membres du groupe bull soumission intentionnelle du groupe agrave des conditions
drsquoexistence devant entraicircner sa destruction physique totale ou partielle
bull mesures visant agrave entraver les naissances au sein du groupe
bull transfert forceacute drsquoenfants du groupe agrave un autre groupe
Crimes contre lrsquohumaniteacute Ces crimes comprennent les actes suivants commis dans le cadre drsquoune attaque geacuteneacuteraliseacutee ou systeacutematique lanceacutee contre une population civile (art 7) bull meurtre bull extermination bull reacuteduction en esclavage bull deacuteportation ou transfert forceacute de population bull emprisonnement ou autre forme de privation grave
de liberteacute physique en violation des dispositions fondamentales du droit international
bull torture bull viol esclavage sexuel prostitution forceacutee grossesse
forceacutee steacuterilisation forceacutee et toute autre forme de violence sexuelle de graviteacute comparable
bull perseacutecution de tout groupe ou de toute collectiviteacute identifiable pour des motifs drsquoordre politique racial national ethnique culturel religieux ou sexiste ou en
fonction drsquoautres critegraveres universellement reconnus comme inadmissibles en droit international en correacutelation avec tout acte viseacute agrave lrsquoarticle 7 du Statut ou tout crime relevant de la compeacutetence de la Cour
bull disparitions forceacutees bull apartheid bull autres actes inhumains de caractegravere analogue causant
intentionnellement de grandes souffrances ou des atteintes graves agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou agrave la santeacute physique ou mentale
Crimes de guerre La CPI est compeacutetente pour connaicirctre des crimes de guerre commis durant les conflits armeacutes internationaux et non internationaux (art 8) Un des aspects positifs de lrsquoart 8 est qursquoil propose pour la premiegravere fois agrave lrsquoeacutechelon international une liste assez complegravete de crimes de guerre applicable agrave tous les types de conflit armeacute comprenant en particulier les crimes tels que la violence sexuelle et le fait de faire participer activement des enfants de moins de 15 ans agrave des hostiliteacutes Malheureusement neacuteanmoins toutes les infractions graves eacutenonceacutees au Protocole additionnel I nrsquoont pas eacuteteacute reprises dans le Statut de Rome mecircme si elles peuvent ecirctre consideacutereacutees comme faisant partie du droit coutumier Les infractions graves qui nrsquoont pas eacuteteacute reprises sont notamment
minus le fait de lancer une attaque contre des ouvrages ou installations contenant des forces dangereuses en sachant que cette attaque causera des pertes en vies humaines des blessures aux personnes civiles ou des dommages aux biens de caractegravere civil qui sont excessifs
minus les retards injustifieacutes dans le rapatriement des prisonniers de guerre ou des civils
minus lrsquoapartheid mecircme si ce crime est consideacutereacute comme une forme de crime contre lrsquohumaniteacute
En outre la liste des crimes de guerre applicable durant les conflits armeacutes non internationaux mecircme si elle repreacutesente un succegraves fondamental du Statut de Rome nrsquoest toujours pas agrave la hauteur de la liste et de la deacutefinition des crimes de guerre reconnues durant les conflits armeacutes internationaux en particulier en ce qui concerne les crimes de guerre lieacutes agrave la conduite des hostiliteacutes
Un tableau exposant les crimes de guerre eacutenonceacutes dans le Statut de Rome et leur source dans les traiteacutes de DIH se trouve agrave lrsquoannexe XIII
Les crimes eacutenonceacutes dans le Statut de Rome sont compleacuteteacutes par un document intituleacute laquo Eacuteleacutements des crimes raquo adopteacute par lrsquoAssembleacutee des Eacutetats parties le 1er septembre 2000 Ce document a pour but drsquoaider la Cour agrave interpreacuteter et appliquer les dispositions concernant les crimes mentionneacutes plus haut
Aperccedilu du traiteacute
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121
Quand la CPI peut-elle exercer sa compeacutetence Degraves qursquoun Eacutetat devient partie au Statut de Rome il accepte la compeacutetence de la CPI agrave lrsquoeacutegard des crimes mentionneacutes plus haut Selon les art 25 et 26 du Statut la Cour a compeacutetence agrave lrsquoeacutegard des personnes physiques (de plus de 18 ans) et non des Eacutetats La CPI peut exercer sa compeacutetence agrave lrsquoinitiative du procureur ou drsquoun Eacutetat partie pour autant que lrsquoun des Eacutetats suivants soit lieacute par le Statut bull lrsquoEacutetat sur le territoire duquel le crime a eacuteteacute commis oubull lrsquoEacutetat dont la personne qui est accuseacutee du crime est
ressortissante
Un Eacutetat qui nrsquoest pas partie au Statut peut eacutemettre une deacuteclaration selon laquelle il accepte la compeacutetence de la Cour En outre dans le cadre du reacutegime de seacutecuriteacute collective preacutevu au chapitre VII de la Charte des Nations Unies le Conseil de seacutecuriteacute peut deacutefeacuterer une situation au procureur pour enquecircte Il peut aussi demander qursquoaucune enquecircte ni poursuite ne soit engageacutee ou meneacutee pendant une peacuteriode de douze mois renouvelable
Application du principe de compleacutementariteacuteSi les conditions susmentionneacutees sont remplies la CPI entre en jeu uniquement si le principe de compleacutementariteacute est eacutegalement respecteacute Selon ce principe la compeacutetence de la CPI ne peut et ne doit ecirctre que compleacutementaire agrave celle des tribunaux peacutenaux nationaux En drsquoautres termes il est preacutevu que la CPI ne soit que le dernier recours pour les cas ougrave des Eacutetats ne remplissent pas correctement leurs obligations de poursuivre les crimes internationaux les plus graves ou sont dans lrsquoincapaciteacute de le faire Le principe de compleacutementariteacute ne prive en aucun cas les autoriteacutes nationales de leur pouvoir souverain de traduire en justice les personnes relevant de leur compeacutetence peacutenale En substance ce principe reacuteaffirme que la responsabiliteacute premiegravere de reacuteprimer les crimes internationaux incombe aux systegravemes judiciaires nationaux des Eacutetats Plus preacuteciseacutement selon lrsquoart 17 du Statut de Rome la CPI nrsquoest pas habiliteacutee agrave reprendre une affaire qui fait veacuteritablement lrsquoobjet drsquoune enquecircte ou de poursuites de la part drsquoun Eacutetat ayant compeacutetence en lrsquoespegravece sauf si cet Eacutetat nrsquoa pas la volonteacute ou est dans lrsquoincapaciteacute de mener agrave bien lrsquoenquecircte ou les poursuites Il ressort clairement de ce qui preacutecegravede que ce principe a une seule vocation ecirctre utiliseacute comme un outil permettant de faire fonctionner plus efficacement un vaste systegraveme de reacutepression qui vise agrave preacutevenir les crimes internationaux les plus graves y mettre un terme et les reacuteprimer
Un modegravele de lettre drsquoadheacutesion au Statut de Rome se trouve agrave lrsquoannexe I L
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
122
Aux termes des Conventions de Genegraveve de 1949 et du Protocole additionnel I de 1977 les Eacutetats doivent poursuivre les personnes accuseacutees drsquoavoir commis des infractions graves devant leurs tribunaux nationaux ou les extrader pour qursquoelles soient jugeacutees ailleurs (voir chapitre trois) Rien dans le Statut de Rome ne libegravere les Eacutetats de leurs obligations deacutecoulant des instruments de droit international humanitaire existants ou du droit international coutumier En vertu du principe de compleacutementariteacute la compeacutetence de la CPI srsquoexerce uniquement quand un Eacutetat est dans lrsquoincapaciteacute drsquoengager des poursuites contre des criminels de guerre preacutesumeacutes relevant de sa compeacutetence ou nrsquoa pas la volonteacute de le faire comme indiqueacute plus haut Pour beacuteneacuteficier de ce principe les Eacutetats devront disposer drsquoune leacutegislation adeacutequate qui leur permette de poursuivre de tels crimes En outre les Eacutetats parties agrave drsquoautres instruments de DIH nrsquoen sont pas moins tenus drsquoadopter une leacutegislation de mise en œuvre qui donnera effet agrave leurs obligations deacutecoulant de ces instruments
Nombre drsquoorganisations internationales et non gouvernementales travaillent dans le domaine de la mise en œuvre du Statut de Rome Certaines drsquoentre elles proposent mecircme des directives et des lois modegraveles pour aider les Eacutetats agrave cet eacutegard Les lecteurs sont inviteacutes agrave consulter par exemple les documents suivants
minus Coalition pour la Cour peacutenale internationale information on (draft) legislation for the implementation of the Rome Statute disponible agrave lrsquoadresse wwwiccnoworgmod=romeimplementationamplang=fr
minus Amnesty International laquo Liste des principes agrave respecter en vue drsquoune mise en œuvre efficace de la Cour peacutenale internationale raquo aoucirct 2000 disponible agrave lrsquoadresse wwwamnestyorgfrlibraryassetIOR400112000en9a0d5dbb-df5e-11dd-acaa-7d9091d4638fior400112000frapdf
minus Commonwealth Secretariat laquo Report of the Commonwealth Expert Group on Implementing Legislation for the Rome Statute of the International Criminal Court raquo 2004 et laquo Model Law on Rome Statute raquo disponibles agrave lrsquoadresse httpwwwthecommonwealthorgInternal19071419093238061documents
minus Centre international pour la reacuteforme du droit criminel et la politique en matiegravere de justice peacutenale laquo La Cour peacutenale internationale manuel de ratification et de mise en œuvre du Statut de Rome raquo mars 2008 disponible agrave lrsquoadresse wwwiccnoworgdocumentsRightsDemampICCLR_Manual_Frepdf
Conditions preacuteliminaires agrave remplirUn certain nombre de conditions doivent ecirctre remplies afin de mettre en place un systegraveme de reacutepression peacutenale complet et efficace dans lequel les Eacutetats jouent un rocircle essentiel Les Eacutetats devraient par exemple bull ratifier le Statut de Rome le plus rapidement possible
puisqursquoune ratification universelle renforce le principe de compleacutementariteacute et le rend plus efficace
bull srsquoabstenir drsquoutiliser la clause drsquoexception (art 124) ou de formuler des deacuteclarations eacutequivalant agrave des reacuteserves ces derniegraveres eacutetant interdites (art 120)
bull srsquoentraider et aider la CPI en ce qui concerne les proceacutedures relatives aux crimes relevant de la compeacutetence de la Cour Il faudra pour cela adopter des lois ou amender la leacutegislation existante afin de garantir une coopeacuteration totale avec la CPI y compris le transfert en cas de neacutecessiteacute des personnes accuseacutees de tels crimes
Le principe de compleacutementariteacute exige des Eacutetats qursquoils mettent en place de vastes meacutecanismes pour assurer la coopeacuteration avec la Cour et entre eux agrave tous les stades de la proceacutedure En termes de mesures de mise en œuvre au niveau national cela signifie que les Eacutetats doivent examiner leur constitution et leur leacutegislation nationales de maniegravere approfondie pour srsquoassurer qursquoils puissent beacuteneacuteficier du principe de compleacutementariteacute sur lequel se fonde la CPI et juger les personnes sous leur propre systegraveme judiciaire pour des crimes relevant de la compeacutetence de la Cour
Quelles sont les mesures nationales de mise en œuvre neacutecessaires
7 LA COUR PEacuteNALE INTERNATIONALE
123
Problegravemes constitutionnels agrave reacutesoudreEn ce qui concerne les eacuteventuelles modifications des constitutions nationales la pratique deacutemontre que la ratification du Statut de Rome par un Eacutetat ne creacutee pas de problegravemes insurmontables de maintien de son systegraveme constitutionnel Cependant il est vrai que le Statut de Rome contient un certain nombre de normes juridiques qui peuvent devoir faire lrsquoobjet drsquoun examen par les autoriteacutes nationales lrsquoimmuniteacute des personnes dans lrsquoexercice de leurs fonctions lrsquoobligation des Eacutetats de livrer leurs propres ressortissants agrave la CPI agrave la demande de celle-ci la relation entre les tribunaux internationaux et nationaux ancreacutee dans leur constitution etc Enfin il convient de souligner que les Eacutetats sont libres drsquoassurer la compatibiliteacute de leur constitution de la maniegravere qui convient le mieux agrave leur systegraveme leacutegal Lrsquoexpeacuterience internationale accumuleacutee jusqursquoagrave preacutesent montre que plusieurs possibiliteacutes juridiques (strateacutegies de mise en œuvre) existent pour garantir la compatibiliteacute des constitutions nationales avec les regravegles du Statut de Rome telles que bull lrsquoadoption drsquoun amendement geacuteneacuteral de la constitution
afin de reconnaicirctre la compeacutetence de la CPI au niveau constitutionnel
bull lrsquoadoption drsquoamendements speacutecifiques dans le but de rendre certaines normes constitutionnelles compatibles avec le Statut de Rome
bull lrsquointerpreacutetation du Statut de Rome de maniegravere agrave assurer sa compatibiliteacute avec la constitution nationale sans amender celle-ci
bullPour plus de deacutetails veuillez consulter la fiche technique des Services consultatifs du CICR relative au Statut de Rome reproduite agrave lrsquoannexe XIV
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
124
Mecircme si des directives deacutetailleacutees et des lois modegraveles sur la mise en œuvre du Statut de Rome peuvent ecirctre consulteacutees dans les documents et sur les sites des organisations susmentionneacutes certaines des questions les plus importantes en la matiegravere seront traiteacutees ci-apregraves
Afin de garantir lrsquoapplication totale du systegraveme de compleacutementariteacute les Eacutetats doivent proceacuteder agrave lrsquoexamen de leur constitution et de leurs lois de maniegravere approfondie Cet examen porte sur de nombreux domaines tels que la deacutefinition des crimes les bases de la compeacutetence les principes geacuteneacuteraux du droit peacutenal et les moyens de deacutefense possibles ainsi que sur les demandes drsquoassistance de la CPI notamment lrsquoarrestation et la remise de personnes les moyens de preuve les garanties judiciaires lrsquoexeacutecution des peines et les questions de seacutecuriteacute nationale Nous examinerons certaines de ces questions plus en deacutetail ci-dessous en mettant en particulier lrsquoaccent sur les eacuteleacutements visant agrave rendre plus efficace le principe de compleacutementariteacute Il convient de garder eacutegalement agrave lrsquoesprit les sujets abordeacutes au chapitre trois sur le DIH et le droit peacutenal national
Application des deacutefinitions des crimes selon le Statut de RomePour garantir que le principe de compleacutementariteacute soit pleinement applicable les Eacutetats devraient veiller agrave ce que les crimes deacutefinis dans le Statut de Rome soient consideacutereacutes comme des crimes dans leur leacutegislation nationale soit le geacutenocide les crimes contre lrsquohumaniteacute et les crimes de guerre
Dispositions pertinentes dans les textes fondamentaux minus Statut de Rome articles 6 (geacutenocide) 7 (crimes contre
lrsquohumaniteacute) 8 (crimes de guerre) minus Eacuteleacutements des crimes de la CPI
Afin de respecter leurs autres obligations deacutecoulant du droit conventionnel et coutumier les Eacutetats peuvent eacutegalement adopter une clause geacuteneacuterale couvrant toutes les autres violations graves du DIH impliquant une responsabiliteacute peacutenale individuelle
minus Pour une liste des crimes de guerre reconnus comme tels par le DIH veuillez vous reacutefeacuterer agrave la Regravegle 156 de lrsquoeacutetude du CICR sur le droit international humanitaire coutumier et agrave son commentaire pp 568-603
Pour tous les crimes contenus dans le Statut de Rome qui sont eacutegalement des infractions graves au regard des Conventions de Genegraveve et de leur Protocole additionnel I (art 8 par 2 (a) du Statut de Rome) les Eacutetats doivent srsquoassurer de pouvoir exercer leur compeacutetence indeacutependamment de lrsquoendroit ougrave le crime a eacuteteacute commis ou de la nationaliteacute de lrsquoauteur ou
de la victime preacutesumeacutes conformeacutement au principe de la compeacutetence universelle
La mecircme chose srsquoapplique aux crimes eacutenonceacutes dans les traiteacutes universels suivants la Convention contre la torture (art 5) la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees (art 9) la Convention sur la seacutecuriteacute du personnel des Nations Unies et du personnel associeacute (art 10) et le deuxiegraveme Protocole relatif agrave la Convention de La Haye de 1954 (art 16 par 1)
Pour les autres crimes internationaux eacutenumeacutereacutes dans le Statut de Rome les Eacutetats ont le droit drsquooctroyer agrave leurs tribunaux nationaux la compeacutetence universelle
Dans tous les cas les Eacutetats doivent veiller agrave pouvoir exercer leur compeacutetence par rapport aux crimes commis sur leur territoire ou par leurs ressortissants ou contre ces derniers
Pour plus drsquoinformations sur la compeacutetence universelle veuillez consulter le chapitre trois
PrescriptionLes Eacutetats doivent garantir que les crimes eacutenumeacutereacutes dans le Statut de Rome ne soient pas soumis agrave la prescription (art 29) Pour plus de deacutetails voir le chapitre trois prescription
AmnistieLrsquooctroi drsquoune amnistie ne doit pas ecirctre interpreacuteteacute comme permettant drsquoeacuteviter la reacutepression des crimes de guerre ou la punition des personnes coupables de crimes internationaux en vertu du Statut de Rome Le mecircme principe srsquoapplique au pardon et agrave drsquoautres mesures similaires Cependant les Eacutetats doivent respecter leur obligation au titre du DIH de srsquoefforcer agrave la fin des hostiliteacutes drsquoaccorder lrsquoamnistie la plus large possible aux personnes qui ont participeacute agrave un conflit armeacute non international ou agrave celles priveacutees de liberteacute pour des raisons lieacutees au conflit armeacute agrave lrsquoexception des personnes soupccedilonneacutees ou accuseacutees de crimes de guerre ou condamneacutees pour de tels crimes
Deacutefaut de pertinence de la qualiteacute officielleLes Eacutetats doivent faire en sorte que les crimes eacutenonceacutes dans le Statut de Rome srsquoappliquent agrave toutes les personnes sans aucune distinction fondeacutee sur la qualiteacute officielle y compris celle de chef drsquoEacutetat ou de gouvernement de membre drsquoun gouvernement ou drsquoun parlement de repreacutesentant eacutelu ou drsquoagent drsquoun Eacutetat (voir le Statut de Rome art 27)
Il convient de noter que ce principe nrsquoest pas nouveau en droit international Premiegraverement le fait que lrsquoimmuniteacute soit accordeacutee aux agents de lrsquoEacutetat uniquement dans le cadre de certaines fonctions publiques et pas de maniegravere absolue est
Directives pour la mise en œuvre interne
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125
devenu une regravegle de droit courante dans de nombreux Eacutetats La commission drsquoun crime international ne peut pas relever de la compeacutetence drsquoun fonctionnaire Deuxiegravemement le principe de non-immuniteacute des agents de lrsquoEacutetat ne doit pas ecirctre consideacutereacute comme un laquo produit exclusif raquo du Statut de Rome Il ne constitue eacutevidemment pas la premiegravere mesure prise en vue de traduire en justice les agents de lrsquoEacutetat coupables de crimes internationaux Les Conventions de Genegraveve de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 preacutevoient une obligation claire des Eacutetats parties de ne pas srsquoexoneacuterer ni drsquoautres de la responsabiliteacute en cas drsquoinfractions graves au DIH Drsquoautres traiteacutes internationaux tels que la Convention de 1948 pour la preacutevention et la reacutepression du crime de geacutenocide et la Convention de 1973 sur lrsquoeacutelimination et la reacutepression du crime drsquoapartheid auxquelles de nombreux Eacutetats sont deacutejagrave parties et qui sont censeacutees refleacuteter le droit international coutumier agrave caractegravere universel preacutevoient eacutegalement lrsquoapplication du principe de non-immuniteacute Agrave cet eacutegard le Statut de Rome ne fait donc que renforcer les regravegles deacutejagrave existantes de droit international contemporain
Formes de participationLe Statut de Rome est assez preacutecis quant aux formes de participation qui peuvent entraicircner une responsabiliteacute peacutenale individuelle et qui doivent ecirctre introduites dans la leacutegislation interne des Eacutetats parties Le Statut de Rome stipule en particulier que
minus les Eacutetats doivent preacutevoir non seulement la responsabiliteacute des personnes ayant commis des crimes internationaux mais eacutegalement de celles qui ont ordonneacute solliciteacute encourageacute apporteacute leur aide leur concours ou toute autre forme drsquoassistance agrave la commission de tels crimes (art 25 par 3 (a) agrave (c))
minus les Eacutetats doivent eacutegalement preacutevoir la responsabiliteacute des personnes qui contribuent agrave la commission ou agrave la tentative de commission drsquoun crime lorsque cette participation a pour but de reacutealiser un objectif criminel commun (eacutegalement appeleacute laquo entreprise criminelle commune raquo) (art 25 par 3 (d))
minus la tentative de commission drsquoun crime doit eacutegalement ecirctre eacuterigeacutee en infraction dans la mesure ougrave lrsquoacte commis par son caractegravere substantiel constitue laquo un commencement drsquoexeacutecution mais sans que le crime soit accompli en raison de circonstances indeacutependantes de [l]a volonteacute raquo de la personne (art 25 par 3 (f))
minus enfin pour le crime de geacutenocide et conformeacutement agrave la Convention pour la preacutevention et la reacutepression du crime de geacutenocide le Statut de Rome preacutevoit la responsabiliteacute pour lrsquoincitation directe et publique agrave commettre ce crime (art 25 par 3 (e))
Responsabiliteacute des chefs civils et militairesLes chefs civils et militaires doivent eacutevidemment ecirctre tenus responsables pour leur participation directe agrave un crime y compris pour avoir ordonneacute solliciteacute encourageacute apporteacute leur aide ou leur concours agrave la commission de ce crime Le Statut de Rome est le premier instrument international qui
preacutevoit expresseacutement la responsabiliteacute peacutenale des chefssupeacuterieurs civils et militaires qui nrsquoont pas empecirccheacute ni reacuteprimeacute les crimes commis par leurs subordonneacutes
Pour les chefs militaires et conformeacutement agrave ce que preacutevoit le droit coutumier (voir le chapitre trois et lrsquoeacutetude du CICR sur le droit international humanitaire coutumier Regravegle 153 pp 558-563) la CPI stipule
laquo Un chef militaire ou une personne faisant effectivement fonction de chef militaire est peacutenalement responsable des crimes relevant de la compeacutetence de la Cour commis par des forces placeacutees sous son commandement et son controcircle effectifs ou sous son autoriteacute et son controcircle effectifs selon le cas lorsqursquoil ou elle nrsquoa pas exerceacute le controcircle qui convenait sur ces forces dans les cas ougrave
(i) ce chef militaire ou cette personne savait ou en raison des circonstances aurait ducirc savoir que ces forces commettaient ou allaient commettre ces crimes et
(ii) ce chef militaire ou cette personne nrsquoa pas pris toutes les mesures neacutecessaires et raisonnables qui eacutetaient en son pouvoir pour en empecirccher ou en reacuteprimer lrsquoexeacutecution ou pour en reacutefeacuterer aux autoriteacutes compeacutetentes aux fins drsquoenquecircte et de poursuites raquo
Srsquoagissant des supeacuterieurs hieacuterarchiques autres que les chefs militaires le Statut de Rome est plus restrictif concernant le degreacute de connaissance et de controcircle que doivent avoir ceux-ci sur les activiteacutes criminelles (voir art 28 par (b)) Plus preacuteciseacutement le supeacuterieur civil peut ecirctre deacuteclareacute responsable srsquoil laquo savait que ces subordonneacutes commettaient ou allaient commettre ces crimes ou a deacutelibeacutereacutement neacutegligeacute de tenir compte drsquoinformations qui lrsquoindiquaient clairement raquo En outre les crimes doivent ecirctre laquo lieacutes agrave des activiteacutes relevant de sa responsabiliteacute et de son controcircle effectifs raquo ce qui nrsquoest pas exigeacute pour les chefs militaires
ExceptionsLe Statut de Rome mentionne un certain nombre de motifs drsquoexclusion de la responsabiliteacute peacutenale (voir art 31 agrave 33) Les exceptions concernant les crimes internationaux doivent ecirctre compatibles avec le droit international Certains des motifs eacutenonceacutes dans le Statut de Rome pourraient srsquoappliquer agrave tous les comportements criminels Drsquoautres sont plus speacutecifiques aux crimes internationaux tels que les moyens de deacutefense fondeacutes sur la contrainte qui sont soumis agrave des conditions tregraves strictes (la contrainte peut ecirctre admise uniquement si elle reacutesultait drsquoune menace de mort imminente ou drsquoune atteinte grave continue ou imminente agrave lrsquointeacutegriteacute physique de la personne accuseacutee ou agrave celle drsquoautrui et si celle-ci a agi par neacutecessiteacute et de faccedilon raisonnable pour eacutecarter cette menace agrave condition qursquoelle nrsquoait pas eu lrsquointention de causer un dommage plus grand que celui qursquoelle cherchait agrave eacuteviter (voir art 31 par 1 (d)) Le Statut de Rome ne se prononce pas sur lrsquoadmissibiliteacute de la contrainte en cas de meurtre
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De plus srsquoagissant du moyen de deacutefense fondeacute sur les ordres hieacuterarchiques le Statut de Rome reflegravete le droit coutumier puisqursquoil eacutetablit comme regravegle geacuteneacuterale que laquo le fait qursquoun crime relevant de la compeacutetence de la Cour a eacuteteacute commis sur ordre drsquoun gouvernement ou drsquoun supeacuterieur militaire ou civil nrsquoexonegravere pas la personne qui lrsquoa commis de sa responsabiliteacute peacutenale raquo Cependant reprenant une exception preacutevue par la leacutegislation interne de certains Eacutetats le Statut de Rome admet que les ordres hieacuterarchiques puissent ecirctre consideacutereacutes comme un moyen de deacutefense si les trois conditions suivantes sont remplies (a) cette personne avait lrsquoobligation leacutegale drsquoobeacuteir aux
ordres du gouvernement ou du supeacuterieur en question (b) cette personne ne savait pas que lrsquoordre eacutetait illeacutegal et(c) lrsquoordre nrsquoeacutetait pas manifestement illeacutegal
Le Statut de Rome deacuteclare en outre clairement que lrsquoordre de commettre un geacutenocide ou un crime contre lrsquohumaniteacute est toujours manifestement illeacutegal En ce qui concerne les crimes de guerre reacutesultant drsquoordres illeacutegaux la pratique nrsquoest pas claire bien que le Statut de Rome soit si deacutetailleacute qursquoil laisse peu de place pour invoquer lrsquoignorance
Garanties lieacutees au procegravesComme indiqueacute au chapitre trois les Eacutetats doivent veiller agrave ce que leur proceacutedure peacutenale en matiegravere de crimes internationaux preacutevoie toutes les garanties judiciaires fondamentales Le but est en particulier de garantir lrsquoapplication totale du principe de compleacutementariteacute Le Statut de Rome ajoute agrave la liste mentionneacutee au chapitre trois le droit de lrsquoaccuseacute de faire sans precircter serment une deacuteclaration eacutecrite ou orale pour sa deacutefense (art 67 par 1 (h))
PeinesLes peines preacutevues pour les crimes eacutenonceacutes dans le Statut de Rome doivent ecirctre proportionneacutees aux crimes commis et agrave la responsabiliteacute de leurs auteurs Les Eacutetats doivent envisager drsquoavoir recours aux sanctions stipuleacutees par le Statut de Rome crsquoest-agrave-dire
minus lrsquoemprisonnement pour un nombre deacutetermineacute drsquoanneacutees nrsquoexceacutedant pas 30 ans au maximum ou
minus lrsquoemprisonnement agrave perpeacutetuiteacute si lrsquoextrecircme graviteacute du crime et la situation personnelle du condamneacute le justifient
En plus de la peine drsquoemprisonnement les Eacutetats peuvent deacutecider de prononcer les peines suppleacutementaires preacutevues par le Statut de Rome soit
minus une amende ou minus la confiscation des profits biens et avoirs tireacutes
directement ou indirectement du crime sans preacutejudice des droits des tiers de bonne foi
Reacuteparation en faveur des victimesLes Eacutetats doivent veiller agrave ce que les jugements et deacutecisions rendus par la CPI concernant la reacuteparation en faveur des victimes soient pleinement exeacutecutables dans leur juridiction La leacutegislation nationale doit preacutevoir des meacutecanismes visant agrave accorder une reacuteparation approprieacutee aux victimes de crimes internationaux conformeacutement au droit international Agrave cet eacutegard il faudrait envisager dans la mesure du possible de preacutevoir dans la leacutegislation nationale que les tribunaux peacutenaux ordonnent la reacuteparation y compris la remise en eacutetat ou la restitution des biens en faveur des victimes (Statut de Rome art 75 et 79)
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8 SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
128
Sommaire
CHAPITRE HUIT SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH
Commissions nationales de DIH 129Fonctions 129Composition 130Meacutethodes de travail 130Eacutetudes de compatibiliteacute 131Autres documents 131
Socieacuteteacutes nationales 132Activiteacutes des Socieacuteteacutes nationales 132Ressources des Socieacuteteacutes nationales 132Coopeacuteration et assistance 133
8 SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH
129
Le fait de creacuteer une commission nationale peut srsquoaveacuterer une deacutemarche utile et mecircme deacutecisive pour garantir une application eacutetendue du DIH Une telle deacutemarche indique que lrsquoEacutetat srsquoengage agrave sauvegarder les garanties de base accordeacutees aux victimes des conflits armeacutes et deacutemontre que celui-ci prend des mesures pour honorer son obligation fondamentale de respecter le DIH et de veiller agrave ce qursquoil soit respecteacute
Ni les Conventions de Genegraveve de 1949 ni leurs Protocoles additionnels nrsquoexigent la creacuteation drsquoune telle commission LrsquoEacutetat concerneacute est donc totalement libre de deacutecider de sa creacuteation de son mode de fonctionnement et de lrsquoidentiteacute de ses membres
Le rocircle et les caracteacuteristiques de ces commissions peuvent ecirctre deacutetermineacutes de maniegravere assez flexible Certains des eacuteleacutements les plus importants sont mentionneacutes ci-dessous mais les Eacutetats sont libres drsquoen ajouter drsquoautres Il est important de souligner que la mise en œuvre complegravete du DIH est un processus de longue haleine et ne se termine pas avec la seule adoption de lois et de regraveglements Une mise en œuvre eacutetendue implique de surveiller lrsquoapplication et la promotion du droit de srsquoinformer de son eacutevolution et drsquoy contribuer Il est donc recommandeacute que la commission nationale de DIH soit conccedilue comme un organe permanent et non ad hoc
FonctionsLa mise en œuvre du DIH relevant en premier lieu de la responsabiliteacute des gouvernements les organes nationaux creacuteeacutes agrave cette fin doivent ecirctre lieacutes au pouvoir exeacutecutif Leur statut juridique deacutependra de la structure constitutionnelle de lrsquoEacutetat concerneacute et des proceacutedures qursquoil applique La promotion du respect du DIH et en particulier sa mise en œuvre agrave lrsquoeacutechelon national est un processus constant Le fait de doter lrsquoorgane de DIH drsquoune structure formelle garantira la continuiteacute de ce processus
Les organes nationaux de DIH devraient ecirctre habiliteacutes agrave promouvoir et coordonner toutes les questions lieacutees agrave la mise en œuvre du DIH au niveau national ainsi qursquoagrave donner des conseils sur ces questions Ils doivent pouvoir encourager le respect du droit et son deacuteveloppement Les compeacutetences et la composition de ces organes doivent ecirctre deacutefinies
de maniegravere claire et peuvent ecirctre ancreacutees dans un texte reacuteglementaire Ils doivent favoriser lrsquoadheacutesion aux traiteacutes humanitaires ou leur ratification œuvrer agrave lrsquoharmonisation de la leacutegislation des reacuteglementations et des pratiques nationales avec les instruments internationaux de droit humanitaire auxquels lrsquoEacutetat est partie et promouvoir la mise en œuvre de ceux-ci Ils doivent eacutegalement ecirctre en mesure drsquoeacutevaluer la leacutegislation nationale les deacutecisions judiciaires et les dispositions administratives existantes agrave la lumiegravere des obligations deacutecoulant des Conventions de Genegraveve de 1949 et le cas eacutecheacuteant des Protocoles additionnels de 1977 et 2005 et des autres instruments de droit humanitaire de preacutesenter aux autoriteacutes nationales des avis consultatifs sur les questions lieacutees agrave la mise en œuvre du droit humanitaire et drsquoeacutemettre des recommandations et des propositions en la matiegravere
Ces avis et recommandations peuvent porter en particulier sur les domaines suivants bull inteacutegration des dispositions des traiteacutes humanitaires
dans le droit national bull preacuteparation de toutes les mesures leacutegislatives
reacuteglementaires ou administratives neacutecessaires agrave lrsquoapplication effective des regravegles de droit humanitaire et donc agrave leur respect
bull adoption drsquoune leacutegislation adeacutequate preacutevoyant la reacutepression des infractions graves au droit et reacutegissant lrsquoutilisation de lrsquoemblegraveme de la croix rougedu croissant rougedu cristal rouge et drsquoautres signes proteacutegeacutes
bull adoption de regravegles qui deacutefinissent et garantissent le statut des personnes proteacutegeacutees par le droit humanitaire et qui assurent le respect des garanties individuelles et fondamentales en peacuteriode de conflit armeacute
bull formation et nomination de personnel compeacutetent dans le domaine du droit humanitaire en particulier de conseillers juridiques dans les forces armeacutees
bull localisation et marquage des sites proteacutegeacutes par le droit humanitaire
Les commissions nationales de DIH doivent pouvoir surveiller la mise en œuvre de leurs recommandations et conclusions mener agrave bien les autres tacircches lieacutees au droit humanitaire que leur confie le gouvernement et donner leur avis sur toute question de droit qui leur est soumise elles
Une seacuterie drsquoorganismes peuvent aider les autoriteacutes nationales agrave mieux appliquer le DIH Au niveau interne les Eacutetats peuvent deacutecider de creacuteer des groupes de travail interministeacuteriels souvent appeleacutes commissions de mise en œuvre du DIH ou commissions nationales de droit humanitaire dont le but est de conseiller et drsquoassister le gouvernement dans la mise en œuvre du DIH et la diffusion drsquoinformations au sujet de celui-ci En dehors des structures eacutetatiques les organisations internationales et la socieacuteteacute civile en geacuteneacuteral peuvent eacutegalement jouer un rocircle important en partageant leur savoir-faire et en coopeacuterant Les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sont essentielles dans ce domaine
Commissions nationales de DIH
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
130
jouent un rocircle essentiel dans la diffusion des connaissances en droit humanitaire et dans ce but doivent ecirctre habiliteacutees agrave reacutealiser des eacutetudes proposer des activiteacutes de diffusion et y participer
Ces organes doivent eacutegalement participer agrave la conception de programmes de formation au droit humanitaire pour les forces armeacutees et de seacutecuriteacute et pour toute autoriteacute civile ou militaire responsable de lrsquoapplication du DIH Ils doivent en outre participer agrave la mise en place de programmes drsquoenseignement du DIH dans les eacutecoles et drsquoautres eacutetablissements supeacuterieurs et professionnels y compris dans les universiteacutes
CompositionAfin de remplir leur rocircle les organes nationaux de DIH doivent ecirctre eacutetablis de maniegravere agrave ecirctre repreacutesentatifs Ils doivent ecirctre composeacutes de repreacutesentants de tous les services du gouvernement concerneacutes par le droit humanitaire et doivent comprendre en particulier des repreacutesentants des pouvoirs exeacutecutif judiciaire et leacutegislatif habiliteacutes agrave prendre des engagements au nom de leurs supeacuterieurs Les ministegraveres concerneacutes deacutependront du mandat de la commission mais comprendront probablement les deacutepartements de la deacutefense des affaires eacutetrangegraveres de lrsquointeacuterieur de la justice des finances de lrsquoeacuteducation et de la culture
La commission doit mettre agrave contribution la Socieacuteteacute nationale eacutetant donneacute le rocircle attribueacute agrave celle-ci par les traiteacutes humanitaires et par les Statuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et en raison des connaissances et du savoir-faire des Socieacuteteacutes nationales dans le domaine humanitaire Le mode de fonctionnement de la commission doit lui permettre de consulter ou drsquoassocier agrave ses travaux des experts tels que des speacutecialistes en droit des meacutedecins des professeurs drsquouniversiteacute et du personnel militaire ainsi que des repreacutesentants de la socieacuteteacute civile tels que des associations professionnelles et des organisations non gouvernementales
Il est important de deacuteterminer si la participation de repreacutesentants de la socieacuteteacute civile (ONG mouvements de la jeunesse associations de femmes etc) en tant que membres agrave part entiegravere de la commission ou en tant que membres ad hoc va apporter une valeur ajouteacutee agrave son travail agrave long terme ou au contraire constituer un obstacle agrave des deacutebats francs et efficaces entre les membres repreacutesentant les diffeacuterentes autoriteacutes Dans un cas comme dans lrsquoautre la commission doit trouver un eacutequilibre entre un degreacute souhaitable drsquoouverture et un besoin eacuteventuel de confidentialiteacute de ses discussions
Meacutethodes de travailLes proceacutedures de fonctionnement des organes nationaux de DIH devraient tenir compte des facteurs suivants bull Continuiteacute Ils doivent ecirctre organiseacutes de maniegravere agrave
assurer la continuiteacute de leur travail en matiegravere de DIH afin que celui-ci fasse toujours partie des prioriteacutes du gouvernement Ils doivent se reacuteunir aussi souvent que
neacutecessaire reacuteguliegraverement avec la participation de tous les membres
bull Deacutefinition drsquoobjectifs et de strateacutegies Les organes doivent deacutecider de leurs meacutethodes de travail et en particulier reacutediger un tableau des domaines qui neacutecessitent des mesures de mise en œuvre deacuteterminer les mesures agrave prendre et les autoriteacutes concerneacutees fixer un plan drsquoaction et des prioriteacutes Ils doivent mener leurs discussions dans le cadre de seacuteances pleacuteniegraveres ou si neacutecessaire deacuteleacuteguer la responsabiliteacute de certaines activiteacutes agrave des membres individuels ou agrave des sous-commissions
bull Rapports de situation Les organes doivent preacutesenter des rapports peacuteriodiques au gouvernement et aux autres autoriteacutes concerneacutees par leurs travaux Ces rapports sont souvent rendus publics et les rapports annuels des commissions sont preacutesenteacutes lors de reacuteunions reacutegionales
bull Ressources Ils doivent disposer de suffisamment de ressources humaines mateacuterielles et financiegraveres pour srsquoacquitter de leurs tacircches Mecircme srsquoil nrsquoest pas neacutecessaire de reacutemuneacuterer leurs membres il est tout agrave fait souhaitable que les commissions disposent drsquoun budget leur permettant de couvrir leurs propres frais de fonctionnement (photocopies courrier teacuteleacutephone) Les autoriteacutes nationales doivent les doter automatiquement de ressources logistiques (un lieu de reacuteunion une photocopieuse une personne responsable du secreacutetariat un accegraves agrave lrsquointernet) et drsquoun budget de fonctionnement Quelle que soit la situation dans la mesure ougrave la commission est composeacutee de repreacutesentants de ministegraveres une reacutepartition interne des frais de fonctionnement doit ecirctre fixeacutee degraves le deacutebut Cela peut ecirctre fait en deacuteterminant les frais que chaque ministegravere ou deacutepartement est disposeacute agrave assumer (photocopies ressources humaines production de documents) La commission peut eacutegalement chercher agrave obtenir un financement ponctuel pour lrsquoorganisation drsquoeacuteveacutenements occasionnels (seacuteminaires ou confeacuterences) ou agrave conclure des partenariats externes par exemple avec la Socieacuteteacute nationale de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge ou avec des universiteacutes ou drsquoautres eacutetablissements drsquoenseignement supeacuterieur
bull Coopeacuteration Les organes nationaux de DIH doivent reacuteguliegraverement prendre contact les uns avec les autres et coopeacuterer dans la mesure ougrave les problegravemes et les questions dont ils srsquooccupent sont souvent similaires Ainsi ils devraient entretenir des relations et eacutechanger des informations avec les organes se trouvant dans des pays de la mecircme reacutegion ou avec un systegraveme juridique similaire au sujet de leurs activiteacutes et leurs expeacuteriences organiser des activiteacutes communes etou inviter des experts provenant drsquoautres commissions agrave participer agrave leurs travaux Ils devraient mettre en place des contacts reacuteguliers avec drsquoautres institutions impliqueacutees dans la mise en œuvre du droit humanitaire ainsi qursquoavec les Services consultatifs en DIH du CICR Le fait pour les commissions drsquoinformer reacuteguliegraverement ces derniers
8 SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH
131
en particulier de leur communiquer tout nouveau deacuteveloppement en matiegravere de droit humanitaire agrave lrsquoeacutechelon national permet aux Services consultatifs drsquoapporter aux commissions un soutien et une assistance adeacutequats Celles-ci doivent attirer lrsquoattention des autoriteacutes mais eacutegalement drsquoautres groupes cibles inteacuteresseacutes au DIH sur leurs activiteacutes
bull Tenue de reacuteunions Les commissions doivent organiser et participer agrave des reacuteunions multinationales et reacutegionales entre organes du mecircme type et demander le soutien drsquoorganisations reacutegionales et internationales agrave cet effet
Eacutetudes de compatibiliteacuteLa premiegravere tacircche drsquoune commission nationale de DIH consiste souvent agrave analyser lrsquoeacutetat de mise en œuvre du DIH au niveau national Cette analyse eacutegalement appeleacutee eacutetude de compatibiliteacute permet drsquoidentifier les lacunes et de fixer des prioriteacutes dans les mesures agrave adopter Elle doit contenir une description et une eacutevaluation des meacutecanismes nationaux de
mise en œuvre du DIH une description de la relation entre droit interne et droit international dans lrsquoEacutetat en question et un examen des mesures nationales de mise en œuvre comme par exemple les mesures leacutegislatives prises
Dans la mesure du possible ces eacutetudes de compatibiliteacute devraient ecirctre mises agrave la disposition du public pour consultation ou mecircme ecirctre publieacutees Cela permettrait en particulier aux autres commissions de les consulter Cependant les autoriteacutes peuvent preacutefeacuterer que ces eacutetudes demeurent confidentielles une telle deacutemarche peut garantir dans certains cas une plus grande efficaciteacute dans lrsquoadoption des mesures nationales recommandeacutees Dans ce cas lrsquoeacutetude doit au moins pouvoir ecirctre consulteacutee sur demande sur deacutecision de la commission au cas par cas
La commission doit garder agrave lrsquoesprit que le fait de mener une eacutetude pour identifier toutes les mesures agrave prendre nrsquoest qursquoune premiegravere eacutetape vers la reacutealisation de ces mesures
Autres documentsLes Services consultatifs du CICR ont publieacute une seacuterie de documents et de livres sur le travail des commissions nationales de DIH par ailleurs des informations peuvent ecirctre trouveacutees sur le site internet du CICR agrave lrsquoadresse
httpwwwcicrorgfrewar-and-lawihl-domestic-lawnational-committeesindexjspVous trouverez drsquoautres conseils pratiques pour faciliter le travail des commissions nationales de DIH agrave lrsquoannexe XV
Eacutetude de compatibiliteacute entre le droit interne de [Eacutetat] et les obligations deacutecoulant du DIH
I INTRODUCTION [Objectifs utilisation distribution]
II MEacuteCANISMES NATIONAUX DE MISE EN ŒUVRE DU DIH [Description et eacutevaluation de ces meacutecanismes]
III DROIT INTERNE ET DROIT INTERNATIONAL PUBLIC [Description de la relation entre le droit international et le droit interne dans lrsquoEacutetat en question]
IV EacuteVALUATION DES MESURES NATIONALES DE MISE EN ŒUVRE DU DIH1 Participation aux traiteacutes2 Traduction des traiteacutes dans la (les) langue(s) nationale(s)3 Diffusion et formation4 Mesures leacutegislatives et reacuteglementations
minus protection des noms et emblegravemes de la croix rouge du croissant rouge et du cristal rouge et des autres signes distinctifs
minus reacutepression des crimes de guerre minus garanties judiciaires minus protection des enfants minus identification (activiteacutes meacutedicales et religieuses forces armeacutees presse installations et ouvrages contenant
des forces dangereuses biens culturels et lieux de culte) minus structures proposant protection et assistance (Socieacuteteacute nationale de la Croix-Rouge ou du Croissant-
Rouge protection civile bureau national de renseignements zones et localiteacutes proteacutegeacutees service drsquoenregistrement des tombes)
minus environnement minus planification militaire (seacuteparation des objectifs militaires et des objets civils examen de la leacutegaliteacute des
nouvelles armes)
V CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS [Reacutesumeacute des conclusions des points II et IV et recommandations quant aux mesures agrave prendre]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
132
Les Socieacuteteacutes nationales occupent une position privileacutegieacutee pour promouvoir la mise en œuvre du DIH dans leur pays Les Statuts du Mouvement reconnaissent le rocircle que jouent les Socieacuteteacutes avec leur gouvernement pour garantir le respect du DIH et des emblegravemes protecteurs Les contacts qursquoentretiennent les Socieacuteteacutes avec les autoriteacutes nationales et les autres entiteacutes concerneacutees et dans de nombreux cas leurs propres connaissances speacutecialiseacutees du droit national et international leur permettent de jouer un rocircle cleacute dans ce domaine Elles peuvent eacutegalement ecirctre en mesure de solliciter ou de donner des conseils ou un soutien au sein du Mouvement
Activiteacutes des Socieacuteteacutes nationalesLes Socieacuteteacutes nationales peuvent prendre toute une seacuterie de mesures
Participation aux instruments de DIHbull discuter de leur contenu et de leur but avec les autoriteacutes
nationales bull favoriser le soutien agrave ces instruments
Adaptation de la leacutegislation nationalebull faire prendre conscience aux autoriteacutes de la neacutecessiteacute
drsquoune leacutegislation de mise en œuvre du droit bull reacutediger la leacutegislation nationale etou commenter les
projets de lois des autoriteacutes nationales bull encourager lrsquointroduction et lrsquoadoption drsquoune leacutegislation
de mise en œuvre bull expliquer au leacutegislateur et au public la neacutecessiteacute de
mettre en œuvre le droit humanitaire en adaptant la leacutegislation nationale
Protection des emblegravemesbull sensibiliser les autoriteacutes nationales les professionnels les
chefs drsquoentreprises et le public bull attirer lrsquoattention sur la neacutecessiteacute drsquoune leacutegislation de
protection des emblegravemes et encourager son adoption bull surveiller lrsquousage des emblegravemes bull signaler tout usage abusif des emblegravemes aux autoriteacutes
nationales concerneacutees bull conseiller les autoriteacutes nationales sur les questions
juridiques lieacutees agrave lrsquousage des emblegravemes
DiffusionOutre la tacircche des Socieacuteteacutes nationales consistant agrave diffuser la connaissance du droit leurs activiteacutes dans ce domaine peuvent ecirctre les suivantes bull rappeler aux autoriteacutes nationales leur propre obligation
en matiegravere de diffusion bull conseiller les autoriteacutes et leur fournir du mateacuteriel de
promotion bull participer aux programmes de promotion meneacutes par les
autoriteacutes
bull veiller agrave la poursuite des programmes nationaux et surveiller leur contenu
Conseillers juridiques dans les forces armeacutees et personnel qualifieacutebull attirer lrsquoattention des autoriteacutes nationales sur la neacutecessiteacute
drsquoavoir recours agrave des conseillers juridiques dans les forces armeacutees et agrave du personnel qualifieacute
bull participer agrave la formation des conseillers des forces armeacutees et du personnel qualifieacute
bull recommander des candidats adeacutequats au titre de personnel qualifieacute
Commissions nationales de mise en œuvre du droit humanitairebull faire prendre conscience aux autoriteacutes nationales des
avantages de ces commissions bull fournir des conseils et des documents en vue de leur
creacuteation bull fournir des services de secreacutetariat et autres bull conseiller les commissions une fois celles-ci creacuteeacutees bull encourager les commissions agrave se reacuteunir reacuteguliegraverement
Ressources des Socieacuteteacutes nationalesLes Socieacuteteacutes nationales disposent drsquoune palette de ressources leur permettant drsquoencourager la mise en œuvre du DIH Elles devraient en tirer pleinement parti
Compeacutetences techniques en droit international humanitaireCes compeacutetences peuvent ecirctre apporteacutees par bull le propre conseiller juridique de la Socieacuteteacute nationale ou
le membre de son personnel chargeacute de la diffusion du droit humanitaire
bull des experts juridiques travaillant agrave un autre titre dans la Socieacuteteacute nationale
bull un speacutecialiste universitaire ou militaire agissant en tant que conseiller juridique honoraire de la Socieacuteteacute nationale
bull des experts juridiques en particulier ceux disposant drsquoune formation universitaire ou militaire qui sont reacuteguliegraverement en contact avec la Socieacuteteacute nationale
La Socieacuteteacute nationale peut ecirctre en mesure drsquoapporter des connaissances speacutecialiseacutees auxquelles les autoriteacutes nrsquoauraient pas accegraves Ses experts disposeront probablement des connaissances neacutecessaires tant en droit national qursquoen droit international humanitaire pour assurer une mise en œuvre effective de ces dispositions
Socieacuteteacutes nationales
8 SOUTIEN Agrave LA MISE EN ŒUVRE DU DIH
133
Interlocuteurs nationauxLes Socieacuteteacutes nationales peuvent encourager la mise en œuvre en srsquoadressant bull au gouvernement (y compris les ministegraveres des Affaires
eacutetrangegraveres de la Deacutefense de la Justice et de la Santeacute) bull aux forces armeacutees et de seacutecuriteacute bull au pouvoir leacutegislatif bull au pouvoir judiciaire et aux repreacutesentants des
professions juridiques bull aux organisations de protection civile et de secours bull aux repreacutesentants des professions meacutedicales et des
enseignants
Eacutetant donneacute le rocircle et le statut des Socieacuteteacutes nationales dans leur pays respectif elles seront probablement bien placeacutees pour cultiver de tels contacts
Coopeacuteration et assistancePour promouvoir la mise en œuvre du DIH les Socieacuteteacutes nationales peuvent eacutegalement avoir recours aux conseils au mateacuteriel et agrave lrsquoaide directe drsquoautres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge notamment bull drsquoautres Socieacuteteacutes nationales dans la mecircme reacutegion bull des Socieacuteteacutes nationales de pays disposant drsquoun systegraveme
juridique semblable bull des Socieacuteteacutes nationales ou des ONG disposant
drsquoexpeacuterience dans un domaine drsquoapplication particulierbull du CICR
En se servant de leurs propres ressources et en les deacuteveloppant et gracircce aux conseils et agrave lrsquoaide drsquoautres composantes du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge les Socieacuteteacutes nationales peuvent largement contribuer agrave la mise en œuvre effective du droit international humanitaire
135
Annexes
Annexe I MODEgraveLeS DrsquoInSTRUMenTS De RATIFICATIOn DrsquoADHEacuteSIOn AUx TRAITEacuteS De DIH 137
A LES DEUX PROTOCOLES ADDITIONNELS DE 1977 138B SUCCESSION AUX QUATRE CONVENTIONS DE GENEgraveVE DU 12 AOUcircT 1949
ET Agrave LEURS DEUX PROTOCOLES ADDITIONNELS DU 8 JUIN 1977 139C PROTOCOLE ADDITIONNEL III AUX CONVENTIONS DE GENEgraveVE ADOPTEacute LE 8 DEacuteCEMBRE 2005 140D LE PROTOCOLE FACULTATIF Agrave LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE LrsquoENFANT 141E LA CONVENTION DE LA HAYE DE 1954 ET SES PROTOCOLES DE 1954 ET1999 142F LA CONVENTION SUR LES ARMES BIOLOGIQUES 144G LA CONVENTION ENMOD 145H LA CONVENTION SUR CERTAINES ARMES CLASSIQUES ET SES PROTOCOLES 146I LA CONVENTION SUR LES ARMES CHIMIQUES 148J LA CONVENTION SUR LrsquoINTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNEL 149K LA CONVENTION SUR LES ARMES Agrave SOUS-MUNITIONS 150L LE STATUT DE ROME 151
Annexe II LOI MODEgraveLe COnCeRnAnT LrsquoUTILISATIOn eT LA pROTeCTIOn De LrsquoeMbLEgraveMe 153
Annexe III LOI MODEgraveLe ReLATIVe AUx COnVenTIOnS De GenEgraveVe 161
Annexe IV pRInCIpeS DIReCTeURS LOI TYpe SUR LeS peRSOnneS pORTEacuteeS DISpARUeS 171
Annexe V LeS MeSUReS DrsquoIDenTIFICATIOn peRSOnneLLe 233
Annexe VI GUIDe De LrsquoexAMen De LA LICEacuteITEacute DeS nOUVeLLeS ARMeS eT DeS nOUVeAUx MOYenS eT MEacuteTHODeS De GUeRRe 239
Annexe VII MODEgraveLe De DEacuteCLARATIOn De ReCOnnAISSAnCe De LA COMpEacuteTenCe De LA COMMISSIOn InTeRnATIOnALe DrsquoEacuteTAbLISSeMenT DeS FAITS 265
Annexe VIII LOI MODEgraveLe ReLATIVe AUx InFRACTIOnS en MATIEgraveRe DrsquoARMeS bIOLOGIQUeS eT Agrave TOxIneS 267
Annexe Ix LOI MODEgraveLe ReLATIVe Agrave LA COnVenTIOn SUR CeRTAIneS ARMeS CLASSIQUeS 277
Annexe x LEacuteGISLATIOn nATIOnALe - REacuteFEacuteRenTIeL pOUR LeS LOIS ReLATIVeS Agrave LrsquoAppLICATIOn nATIOnALe De LA COnVenTIOn SUR LeS ARMeS CHIMIQUeS copy 287
Annexe xI LOI MODEgraveLe ReLATIVe Agrave LA COnVenTIOn SUR LrsquoInTeRDICTIOn DeS MIneS AnTIpeRSOnneL 303
Annexe xII LOI MODEgraveLe ReLATIVe Agrave LA COnVenTIOn SUR LeS ARMeS Agrave SOUS-MUnITIOnS 313
Annexe xIII LeS CRIMeS De GUeRRe DrsquoApREgraveS Le STATUT De ROMe De LA COUR pEacutenALe InTeRnATIOnALe eT LeUR SOURCe DAnS Le DROIT InTeRnATIOnAL HUMAnITAIRe 321
Annexe xIV QUeSTIOnS SOULeVEacuteeS pAR LeS COURS COnSTITUTIOnneLLeS nATIOnALeS LeS COURS SUpRecircMeS eT LeS COnSeILS DrsquoEacuteTAT AU SUjeT DU STATUT De ROMe De LA CpI 339
Annexe xV pLAn DrsquoACTIOn MODEgraveLe FICHe De TRAVAIL eT RAppORT AnnUeL pOUR LeS COMMISSIOnS nATIOnALeS 369
Annexe xVI pRInCIpeS DIReCTeURS ReLATIFS Agrave LA MISe en œUVRe nATIOnALe DrsquoUn SYSTEgraveMe COMpLeT De pROTeCTIOn DeS enFAnTS ASSOCIEacuteS Agrave DeS FORCeS OU Agrave DeS GROUpeS ARMEacuteS 373
I
I MODEgraveLES DrsquoINSTRUMENTS DE RATIFICATION DrsquoADHEacuteSION AUX TRAITEacuteS DE DIH
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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A LES DEUX PROTOCOLES ADDITIONNELS DE 1977Note Comme tous les Eacutetats sont parties aux Conventions de Genegraveve nous fournissons des modegraveles de lettres uniquement en ce qui concerne les Protocoles additionnels Vous trouverez des modegraveles de lettres similaires sur le site du CICR agrave lrsquoadresse httpwwwicrcorgwebengsiteeng0nsfhtmlall57jr4uopendocument
Ratification deadheacutesion aux deux Protocoles additionnels du 8 juin 1977
Agrave lrsquoattention du Conseil feacutedeacuteral suisse
Berne
Monsieur le PreacutesidentMesdames et Messieurs les Conseillers feacutedeacuteraux
Jrsquoai lrsquohonneur de porter agrave votre connaissance que le gouvernement de helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip conformeacutement au deacutecret du helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip1 deacuteclare sa ratification son adheacutesion aux deux Protocoles additionnels aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 pour la protection des victimes de la guerre adopteacutes le 8 juin 1977 agrave savoir
minus le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I)
minus le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux (Protocole II)
Je vous saurais greacute de bien vouloir porter ce qui preacutecegravede agrave la connaissance des Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949
Veuillez croire Monsieur le Preacutesident Mesdames et Messieurs les Conseillers feacutedeacuteraux agrave lrsquoassurance de ma tregraves haute consideacuteration
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipDate Ministre des Affaires eacutetrangegraveres
1 Il peut srsquoagir eacutegalement drsquoun deacutecret gouvernemental ou drsquoune loi
ANNExE I
139
B SUCCESSION AUX QUATRE CONVENTIONS DE GENEgraveVE DU 12 AOUcircT 1949 ET Agrave LEURS DEUX PROTOCOLES ADDITIONNELS DU 8 JUIN 1977
Deacutepositaire Conseil feacutedeacuteral suisse Berne Suisse
Le gouvernement de helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip a lrsquohonneur drsquoinformer le Conseil feacutedeacuteral suisse qursquoen vertu drsquoune succession drsquoEacutetat il se considegravere lieacute par les traiteacutes suivants auxquels helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip eacutetait partie
1 Convention I de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne du 12 aoucirct 1949
2 Convention II de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer du 12 aoucirct 1949
3 Convention III de Genegraveve relative au traitement des prisonniers de guerre du 12 aoucirct 1949
4 Convention IV de Genegraveve relative agrave la protection des personnes civiles en temps de guerre du 12 aoucirct 1949
5 Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) du 8 juin 1977
6 Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux (Protocole II) du 8 juin 1977
(deacuteclaration facultative)
En revanche le gouvernement de helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip ne maintient pas les reacuteserves faites agrave ces traiteacutes par helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip et par conseacutequent se considegravere lieacute par lesdits traiteacutes sans aucune reacuteserve
(deacuteclaration facultative)
Le gouvernement de helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip deacuteclare reconnaicirctre de plein droit et sans accord speacutecial agrave lrsquoeacutegard de toute autre Haute Partie contractante qui accepte la mecircme obligation la compeacutetence de la Commission internationale drsquoeacutetablissement des faits pour enquecircter sur les alleacutegations drsquoune telle autre partie comme lrsquoy autorise lrsquoarticle 90 du Protocole I
helliphelliphelliphelliphellip helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipSceau Date Signature
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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C PROTOCOLE ADDITIONNEL III AUX CONVENTIONS DE GENEgraveVE ADOPTEacute LE 8 DEacuteCEMBRE 2005Agrave lrsquoattention du Conseil feacutedeacuteral suisse
Berne
Monsieur le PreacutesidentMesdames et Messieurs les Conseillers feacutedeacuteraux
Jrsquoai lrsquohonneur de porter agrave votre connaissance que le gouvernement de helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip conformeacutement au deacutecret du helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip2 deacuteclare sa ratification son adheacutesion au Protocole additionnel III aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 pour la protection des victimes de la guerre relatif agrave lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel adopteacute le 8 deacutecembre 2005
Je vous saurais greacute de bien vouloir porter ce qui preacutecegravede agrave la connaissance des Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949
Veuillez croire Monsieur le Preacutesident Mesdames et Messieurs les Conseillers feacutedeacuteraux agrave lrsquoassurance de ma tregraves haute consideacuteration
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellip helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipDate Ministre des Affaires eacutetrangegraveres
2 Il peut srsquoagir eacutegalement drsquoun deacutecret gouvernemental ou drsquoune loi Certains Eacutetats nrsquoexigent pas cette eacutetape auquel cas la reacutefeacuterence agrave un tel deacutecret ou une telle loi peut ecirctre omise
ANNExE I
141
D LE PROTOCOLE FACULTATIF Agrave LA CONVENTION RELATIVE AUX DROITS DE LrsquoENFANTNote Le Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies est le deacutepositaire de la Convention et du Protocole Puisque presque tous les Eacutetats sont parties agrave la Convention nous fournissons des modegraveles de lettres drsquoadheacutesion uniquement en ce qui concerne le Protocole
CONSIDEacuteRANT QUE le Protocole facultatif agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes a eacuteteacute adopteacute et ouvert agrave la signature le 25 mai 2000
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ledit Protocole le ratifie y adhegravere et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat ou premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
Veuillez noter eacutegalement lrsquoobligation deacutecoulant de lrsquoarticle 3 paragraphe 2 du Protocole facultatif de deacuteposer une deacuteclaration contraignante au moment de lrsquoadheacutesion ou de la ratification
laquo 2 Chaque Eacutetat partie deacutepose lors de la ratification du preacutesent Protocole ou de lrsquoadheacutesion agrave cet instrument une deacuteclaration contraignante indiquant lrsquoacircge minimum agrave partir duquel il autorise lrsquoengagement volontaire dans ses forces armeacutees nationales et deacutecrivant les garanties qursquoil a preacutevues pour veiller agrave ce que cet engagement ne soit pas contracteacute de force ou sous la contrainte raquo
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
142
E LA CONVENTION DE LA HAYE DE 1954 ET SES PROTOCOLES DE 1954 ET 1999Note Les Eacutetats concerneacutes doivent deacuteposer un instrument de ratification (pour les Eacutetats signataires) ou drsquoadheacutesion (pour les Eacutetats qui nrsquoont pas signeacute la Convention) aupregraves du Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO Lrsquoinstrument doit ecirctre envoyeacute agrave lrsquoadresse suivante
Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO7 place Fontenoy75352 Paris 07 SPFrance
LA CONVENTION
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute est ouverte agrave la ratification agrave lrsquoadheacutesion par [nom de lrsquoEacutetat]
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie y adhegravere et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
ANNExE I
143
LES PROTOCOLES
Note Seuls les Eacutetats qui sont deacutejagrave parties agrave la Convention peuvent devenir partie agrave ses Protocoles en deacuteposant un instrument de ratification drsquoacceptation ou drsquoapprobation aupregraves du Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO Un Eacutetat non signataire des Protocoles peut cependant y adheacuterer en deacuteposant un instrument drsquoadheacutesion Lrsquoinstrument doit ecirctre envoyeacute agrave lrsquoadresse suivante
Directeur geacuteneacuteral de lrsquoUNESCO7 place Fontenoy75352 Paris 07 SPFrance
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que le Protocole de 1954 1999 agrave la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute est ouvert agrave la ratification agrave lrsquoadheacutesion par [nom de lrsquoEacutetat]
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ledit Protocole le ratifie y adhegravere et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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F LA CONVENTION SUR LES ARMES BIOLOGIQUESNote contrairement aux autres traiteacutes de DIH trois Eacutetats sont deacutepositaires de cette Convention le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et drsquoIrlande du Nord les Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique et la Feacutedeacuteration de Russie Les Eacutetats peuvent choisir drsquoenvoyer le document agrave lrsquoun ou lrsquoautre des trois Eacutetats Il convient neacuteanmoins drsquoenvoyer une confirmation du deacutepocirct drsquoun instrument drsquoadheacutesion aux deux autres Eacutetats deacutepositaires pour leur information
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction de la mise au point de la fabrication et du stockage des armes bacteacuteriologiques (biologiques) ou agrave toxines et sur leur destruction a eacuteteacute adopteacutee le 16 deacutecembre 1971 et ouverte agrave la signature agrave Londres Moscou et Washington le 10 avril 1972
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le Gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie lrsquoaccepte lrsquoapprouve et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
ANNExE I
145
G LA CONVENTION ENMODNote pour devenir parties agrave cette Convention les Eacutetats doivent deacuteposer un instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation ou drsquoadheacutesion aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies deacutepositaire du traiteacute agrave lrsquoadresse suivante
United NationsTreaty Section Office of Legal AffairsNew York NY 10017
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles (avec son annexe) a eacuteteacute adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies le 10 deacutecembre 1976
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie lrsquoaccepte lrsquoapprouve et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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H LA CONVENTION SUR CERTAINES ARMES CLASSIQUES ET SES PROTOCOLESNote pour devenir parties agrave cette Convention les Eacutetats doivent deacuteposer un instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation ou drsquoadheacutesion aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies deacutepositaire du traiteacute agrave lrsquoadresse suivante
United NationsTreaty Section Office of Legal AffairsNew York NY 10017
De plus pour devenir parties agrave la Convention sur certaines armes classiques les Eacutetats doivent exprimer leur consentement agrave ecirctre lieacutes par au moins deux des cinq Protocoles agrave la Convention
Modegravele A ndash destineacute aux Eacutetats parties agrave la Convention de 1980
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de certaines armes classiques qui peuvent ecirctre consideacutereacutees comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination a eacuteteacute adopteacutee agrave Genegraveve le 10 octobre 1980 (avec les Protocoles I II et III y annexeacutes)
CONSIDEacuteRANT que lrsquoEacutetat de [nom de lrsquoEacutetat] a deacuteposeacute son instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation drsquoadheacutesion agrave ladite Convention et a notifieacute le [date] son consentement agrave ecirctre lieacute par les Protocoles I II et III y annexeacutes
CONSIDEacuteRANT que les Confeacuterences drsquoexamen ou les reacuteunions des Eacutetats parties agrave ladite Convention ont adopteacute le 13 octobre 1995 le Protocole IV le 3 mai 1996 le Protocole II modifieacute le 21 deacutecembre 2001 la modification de lrsquoarticle premier de la Convention et le 28 novembre 2003 le Protocole V
DEacuteCLARONS par les preacutesentes que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute les instruments mentionneacutes ci-dessus accepte drsquoecirctre lieacute par [le Protocole I le Protocole II tel qursquoil a eacuteteacute modifieacute le 3 mai 1996 le Protocole III le Protocole IV le Protocole V] 3 et ratifie accepte approuve adhegravere agrave la modification de la Convention et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
[signature] + [sceau]
3 Les Eacutetats parties agrave la Convention qui ont deacutejagrave consenti agrave ecirctre lieacutes par au moins deux des Protocoles devront modifier lrsquoinstrument en conseacutequence
ANNExE I
147
Modegravele B ndash destineacute aux Eacutetats non parties
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de certaines armes classiques qui peuvent ecirctre consideacutereacutees comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination a eacuteteacute adopteacutee agrave Genegraveve le 10 octobre 1980 (avec les Protocoles I II et III y annexeacutes)
CONSIDEacuteRANT que les Confeacuterences drsquoexamen ou les reacuteunions des Eacutetats parties agrave ladite Convention ont adopteacute le 13 octobre 1995 le Protocole IV le 3 mai 1996 le Protocole II modifieacute le 21 deacutecembre 2001 la modification apporteacutee agrave lrsquoarticle premier de la Convention et le 28 novembre 2003 le Protocole V
DEacuteCLARONS par les preacutesentes que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention ses protocoles et la modification apporteacutee agrave la Convention adhegravere agrave ladite Convention ainsi qursquoagrave sa modification et accepte drsquoecirctre lieacute par [le Protocole I le Protocole II tel qursquoil a eacuteteacute modifieacute le 3 mai 1996 le Protocole III le Protocole IV le Protocole V]4 et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
4 Les Eacutetats doivent accepter drsquoecirctre lieacutes par au moins deux des Protocoles
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
148
I LA CONVENTION SUR LES ARMES CHIMIQUESNote pour devenir parties agrave cette Convention les Eacutetats doivent deacuteposer un instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation ou drsquoadheacutesion aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies deacutepositaire du traiteacute agrave lrsquoadresse suivante
United NationsTreaty Section Office of Legal AffairsNew York NY 10017
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du Gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction de la mise au point de la fabrication du stockage et de lrsquoemploi des armes chimiques et sur leur destruction a eacuteteacute adopteacutee le 13 janvier 1993
CONSIDEacuteRANT que ladite Convention a eacuteteacute signeacutee au nom du gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] le [date]
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie lrsquoaccepte lrsquoapprouve et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
ANNExE I
149
J LA CONVENTION SUR LrsquoINTERDICTION DES MINES ANTIPERSONNELNote pour devenir parties agrave cette Convention les Eacutetats doivent deacuteposer un instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation ou drsquoadheacutesion aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies deacutepositaire du traiteacute agrave lrsquoadresse suivante
United NationsTreaty Section Office of Legal AffairsNew York NY 10017
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur lrsquointerdiction de lrsquoemploi du stockage de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction a eacuteteacute adopteacutee agrave Oslo le 18 septembre 1997
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie lrsquoaccepte lrsquoapprouve y adhegravere et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres[sceau]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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K LA CONVENTION SUR LES ARMES Agrave SOUS-MUNITIONSNote pour devenir parties agrave cette Convention les Eacutetats doivent deacuteposer un instrument de ratification drsquoacceptation drsquoapprobation ou drsquoadheacutesion aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies deacutepositaire du traiteacute agrave lrsquoadresse suivante
United NationsTreaty Section Office of Legal AffairsNew York NY 10017
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]
CONSIDEacuteRANT que la Convention sur les armes agrave sous-munitions a eacuteteacute adopteacutee agrave Dublin le 30 mai 2008
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ladite Convention la ratifie lrsquoaccepte lrsquoapprouve et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
ANNExE I
151
L LE STATUT DE ROMENote les Eacutetats peuvent devenir parties au Statut de Rome en deacuteposant lrsquoinstrument de ratification drsquoacceptation ou drsquoapprobation aupregraves du Secreacutetaire geacuteneacuteral des Nations Unies agrave lrsquoadresse suivante
The Secretary-GeneralUnited Nations HeadquartersSecretariat BuildingNew York NY 10017Eacutetats-Unis drsquoAmeacuterique
Lrsquoinstrument peut ecirctre reacutedigeacute de la maniegravere suivante
NOUS [nom et titre du chef de lrsquoEacutetat du chef du gouvernement ou du ministre des Affaires eacutetrangegraveres]CONSIDEacuteRANT que le Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale a eacuteteacute adopteacute agrave Rome le 17 juillet 1998
DEacuteCLARONS par la preacutesente que le gouvernement de [nom de lrsquoEacutetat] apregraves avoir examineacute ledit Statut lrsquoaccepte lrsquoapprouve y adhegravere et srsquoengage agrave en exeacutecuter fidegravelement toutes les clauses
EN FOI DE QUOI nous avons signeacute et scelleacute le preacutesent instrument
Fait agrave helliphellip [lieu] le helliphellip [date] helliphellip
[Signature]
helliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphelliphellipChef de lrsquoEacutetat Premier ministre ou ministre des Affaires eacutetrangegraveres [sceau]
II
II LOI MODEgraveLE CONCERNANT LrsquoUTILISATION ET LA pROTECTION DE LrsquoEMbLEgraveME
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
154
Annexe 2 Loi type1 concernant lrsquoutilisation et la protection des emblegravemes de la croix rouge
du croissant rouge et du cristal rouge 2
I REgraveGLES GEacuteNEacuteRALES
ARTICLE 1 Objet de la protection
Au regard
minus des Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 de leurs Protocoles additionnels I et II du 8 juin 1977 3 y compris lrsquoAnnexe I au Protocole additionnel I en ce qui concerne le Regraveglement relatif agrave lrsquoidentification des uniteacutes et des moyens de transport sanitaires4 et du Protocole additionnel III du 8 deacutecembre 2005 5
minus du Regraveglement sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme de la croix rouge ou du croissant rouge par les Socieacuteteacutes nationales adopteacute par la XXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et des amendements ulteacuterieurs 6
minus de la reacutesolution 1 de la XXIXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 20-21 juin 2006) 7
minus de la loi (du deacutecret etc) du hellip [date] reconnaissant la [Socieacuteteacute nationale de hellip] 8 minus sont proteacutegeacutes par la preacutesente loi
minus les emblegravemes de la croix rouge du croissant rouge et du cristal rouge sur fond blanc 9 minus les deacutenominations laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo et laquo cristal rouge raquo 10 minus les signaux distinctifs destineacutes agrave identifier les uniteacutes et les moyens de transport sanitaires
1 Cette loi type est proposeacutee agrave lrsquoexamen des Eacutetats ayant un systegraveme de droit civil Elle deacutecrit succinctement les dispositions qui devraient faire partie drsquoun reacutegime leacutegal complet reacuteglementant lrsquoutilisation et la protection de lrsquoemblegraveme conformeacutement aux exigences des Conventions de Genegraveve de leurs deux Protocoles additionnels de 1977 et du Protocole additionnel III de 2005 Il leur est possible de satisfaire agrave ces exigences en adoptant une loi autonome dont la preacutesente loi type peut servir de modegravele
Dans les Eacutetats ougrave la common law est appliqueacutee la protection de lrsquoemblegraveme est geacuteneacuteralement reacutegie par un chapitre drsquoune loi de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve Compte tenu du Protocole additionnel III ces Eacutetats devraient revoir leur loi de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve drsquoune part pour eacutetendre au nouvel emblegraveme ndash le cristal rouge ndash le reacutegime de protection dont beacuteneacuteficient la croix rouge et le croissant rouge et drsquoautre part pour y incorporer en tant qursquoannexe le texte du Protocole additionnel III Les Services consultatifs en droit international humanitaire du CICR ont eacutelaboreacute une loi type de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve On peut les consulter pour obtenir une assistance technique dans la mise en œuvre des dispositions du Protocole additionnel III
2 Le laquo cristal rouge raquo nrsquoest pas officiellement reconnu comme eacutetant la deacutenomination du nouvel emblegraveme distinctif dans le texte du Protocole III additionnel aux Conventions de Genegraveve adopteacute le 8 deacutecembre 2005 Par sa reacutesolution 1 la XXIXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 20-21 juin 2006) a deacutecideacute drsquoutiliser la deacutenomination laquo cristal rouge raquo pour deacutesigner lrsquoemblegraveme distinctif du Protocole III Par conseacutequent lrsquoarticle premier du preacuteambule de la preacutesente loi type preacutevoit la protection de la deacutenomination laquo cristal rouge raquo
3 Pour faciliter la recherche de ces traiteacutes il est conseilleacute drsquoindiquer lrsquoendroit preacutecis ougrave ils se trouvent dans le recueil officiel des lois et traiteacutes Ils sont eacutegalement reproduits dans le Recueil des Traiteacutes des Nations Unies Vol 75 (1950) pp 31-417 et Vol 1125 (1979) pp 3-699 et publieacutes sur le site Web du Deacutepartement feacutedeacuteral des affaires eacutetrangegraveres de la Confeacutedeacuteration suisse (httpwwwedaadminchedafrhometopicsintlaintreachdepwarvichtml)
4 Cette Annexe a eacuteteacute reacuteviseacutee le 30 novembre 1993 et sa version amendeacutee est entreacutee en vigueur le 1er mars 1994 Elle est reproduite dans la Revue internationale de la Croix-Rouge ndeg 805 janvier-feacutevrier 1994 pp 31-43
5 Le texte inteacutegral du Protocole additionnel III est disponible sur le site Web du Deacutepartement feacutedeacuteral des affaires eacutetrangegraveres de la Confeacutedeacuteration suisse (httpwwwedaadminchedafrhometopicsintlaintreachdepwarvicgvapr3html)
6 Le Regraveglement actuel a eacuteteacute adopteacute par la XXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge en 1965 et reacuteviseacute par le Conseil des Deacuteleacutegueacutes en 1991 Il a ensuite eacuteteacute soumis aux Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve avant drsquoentrer en vigueur le 31 juillet 1992 Le Regraveglement est reproduit dans la Revue internationale de la Croix-Rouge ndeg 796 juillet-aoucirct 1992 pp 353-376
7 Disponible sur le site Web du CICR (httpwwwicrcorgwebfresitefre0nsfhtmlinternational-conference-resolution-220606)
8 En tant que socieacuteteacute de secours volontaire et auxiliaire des pouvoirs publics dans le domaine humanitaire Partout ougrave il est question dans la preacutesente loi de laquo Socieacuteteacute nationale de hellip raquo le nom de la Socieacuteteacute devrait ecirctre mentionneacute Il conviendrait drsquoutiliser le nom officiel tel qursquoil figure dans la loi ou le deacutecret de reconnaissance
9 Il est important que dans tous les cas la leacutegislation nationale protegravege les emblegravemes de la croix rouge du croissant rouge et du cristal rouge ainsi que les deacutenominations laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo et laquo cristal rouge raquo
10 Quand on se reacutefegravere agrave lrsquoemblegraveme on eacutecrit geacuteneacuteralement laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo ou laquo cristal rouge raquo avec des lettres minuscules et sans trait drsquounion alors que la deacutenomination laquo Croix-Rouge raquo laquo Croissant-Rouge raquo ou laquo Cristal-Rouge raquo en lettres majuscules et avec trait drsquounion est reacuteserveacutee aux institutions de la Croix-Rouge du Croissant-Rouge ou du Cristal-Rouge Cette regravegle permet drsquoeacuteviter des confusions
ANNExE II
155
ARTICLE 2Usage protecteur et usage indicatif
1 En temps de conflit armeacute lrsquoemblegraveme utiliseacute agrave titre protecteur est la manifestation visible de la protection accordeacutee au personnel sanitaire ainsi qursquoaux uniteacutes et aux moyens de transport sanitaires par les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels Lrsquoemblegraveme aura donc les plus grandes dimensions possibles
2 Lrsquoemblegraveme utiliseacute agrave titre indicatif montre qursquoune personne ou un bien a un lien avec une institution du Mouvement international de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge Lrsquoemblegraveme sera alors de petites dimensions
II REgraveGLES DrsquoUTILISATION DE LrsquoEMBLEgraveME
A Usage protecteur de lrsquoemblegraveme11
ARTICLE 3Utilisation par le service de santeacute des forces armeacutees
1 Sous le controcircle du Ministegravere de la Deacutefense le service de santeacute des forces armeacutees de [nom de lrsquoEacutetat] utilisera en temps de paix comme en temps de conflit armeacute lrsquoemblegraveme de [nom de lrsquoemblegraveme qui sera utiliseacute] pour signaler son personnel sanitaire et ses uniteacutes et ses moyens de transport sanitaires sur terre sur mer et par air
Le personnel sanitaire portera un brassard et une carte drsquoidentiteacute munis de lrsquoemblegraveme qui seront deacutelivreacutes par hellip [Ministegravere de la Deacutefense par exemple] 12
Le personnel religieux attacheacute aux forces armeacutees beacuteneacuteficiera de la mecircme protection que le personnel sanitaire et se fera reconnaicirctre de la mecircme maniegravere
2 Les services sanitaires et le personnel religieux des forces armeacutees pourront sans porter atteinte agrave leur emblegraveme actuel utiliser agrave titre temporaire lrsquoun ou lrsquoautre des autres emblegravemes distinctifs reconnus et ayant le mecircme statut dans les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels si cette utilisation est susceptible de renforcer leur protection
11 Afin de confeacuterer une protection optimale lrsquoemblegraveme utiliseacute pour marquer les uniteacutes et moyens de transport sanitaires sera des plus grandes dimensions possibles On utilisera en outre les signaux distinctifs preacutevus agrave lrsquoAnnexe I au Protocole I
12 Selon lrsquoarticle 40 de la premiegravere Convention de Genegraveve le brassard sera porteacute au bras gauche et devra reacutesister agrave lrsquohumiditeacute la carte drsquoidentiteacute sera munie de la photographie du titulaire En ce qui concerne la carte drsquoidentiteacute les Eacutetats peuvent srsquoinspirer du modegravele annexeacute agrave cette Convention Lrsquoautoriteacute qui au sein du Ministegravere de la Deacutefense deacutelivrera les brassards et les cartes drsquoidentiteacute devra ecirctre clairement deacutesigneacutee
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
156
ARTICLE 4Utilisation par les hocircpitaux et autres uniteacutes sanitaires civiles
1 Avec lrsquoautorisation expresse du Ministegravere de la Santeacute13 et sous son controcircle le personnel sanitaire civil les hocircpitaux et autres uniteacutes sanitaires civiles ainsi que les moyens de transport sanitaire civils affecteacutes en particulier au transport et au traitement des blesseacutes des malades et des naufrageacutes seront signaleacutes en temps de conflit armeacute au moyen de lrsquoemblegraveme agrave titre protecteur14
2 Le personnel sanitaire civil portera un brassard et une carte drsquoidentiteacute munis de lrsquoemblegraveme qui seront deacutelivreacutes par hellip [Ministegravere de la Santeacute] 15
3 Le personnel religieux civil attacheacute aux hocircpitaux et autres uniteacutes sanitaires se fera reconnaicirctre de la mecircme maniegravere
ARTICLE 5Utilisation par la [Socieacuteteacute Nationale dehellip] 16
1 La [Socieacuteteacute nationale de hellip] est autoriseacutee agrave mettre agrave la disposition du service de santeacute des forces armeacutees du personnel sanitaire ainsi que des uniteacutes et des moyens de transport sanitaires
Ce personnel ces uniteacutes et ces moyens de transport seront soumis aux lois et aux regraveglements militaires et pourront ecirctre autoriseacutes par le Ministegravere de la Deacutefense agrave arborer lrsquoemblegraveme de la croix rouge [ou du croissant rouge ou du cristal rouge] agrave titre protecteur ou ils pourront sans porter atteinte agrave leur emblegraveme actuel utiliser agrave titre temporaire lrsquoun ou lrsquoautre des autres emblegravemes distinctifs reconnus et ayant le mecircme statut dans les Conventions de Genegraveve et leurs Protocoles additionnels si cette utilisation est susceptible de renforcer leur protection17
Ce personnel portera un brassard et une carte drsquoidentiteacute conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 paragraphe 2 de la preacutesente loi
2 La Socieacuteteacute nationale pourra ecirctre autoriseacutee agrave utiliser lrsquoemblegraveme agrave titre protecteur pour son personnel sanitaire et ses uniteacutes sanitaires selon lrsquoarticle 4 de la preacutesente loi
13 Il est important drsquoindiquer clairement lrsquoautoriteacute qui a compeacutetence pour accorder de telles autorisations et controcircler lrsquousage de lrsquoemblegraveme Cette autoriteacute coopeacuterera avec le Ministegravere de la Deacutefense qui pourra le cas eacutecheacuteant fournir conseils et assistance
14 Voir les articles 18 agrave 22 de la IVe Convention de Genegraveve et les articles 8 et 18 du Protocole I Lrsquoarticle 8 deacutefinit notamment les expressions laquo personnel sanitaire raquo laquo uniteacutes sanitaires raquo et laquo moyens de transport sanitaire raquo Il convient de marquer les hocircpitaux et autres uniteacutes sanitaires civiles seulement en temps de conflit armeacute Le marquage deacutejagrave en temps de paix risque du reste de creacuteer la confusion avec les biens de la Socieacuteteacute nationale
15 Pour ce qui est des brassards et des cartes drsquoidentiteacute pour le personnel sanitaire civil lrsquoarticle 20 de la IVe Convention de Genegraveve et lrsquoarticle 18 paragraphe 3 du Protocole I preacutevoient leur emploi dans les territoires occupeacutes et dans les zones ougrave des combats se deacuteroulent ou sont susceptibles de se deacuterouler Il est toutefois recommandeacute de proceacuteder agrave une large distribution en temps de conflit armeacute Un modegravele de carte drsquoidentiteacute pour les personnels sanitaire et religieux civils figure agrave lrsquoAnnexe I au Protocole I Il convient drsquoindiquer lrsquoautoriteacute qui deacutelivrera les brassards et les cartes drsquoidentiteacute (par exemple un deacutepartement du Ministegravere de la Santeacute)
16 Selon lrsquoArticle 27 de la 1re Convention de Genegraveve une Socieacuteteacute nationale drsquoun pays neutre peut aussi mettre son personnel sanitaire et son mateacuteriel sanitaire agrave disposition du Service de santeacute drsquoun Eacutetat partie agrave un conflit armeacute
Les Articles 26 et 27 de la 1re Convention de Genegraveve preacutevoient eacutegalement la possibiliteacute que des autres socieacuteteacutes de secours volontaires reconnues par les autoriteacutes soient autoriseacutees en temps de guerre agrave mettre agrave disposition du Service de santeacute des forces armeacutees de leur pays ou drsquoun Eacutetat Partie agrave un conflit armeacute du personnel sanitaire et des uniteacutes et moyens de transport sanitaires Comme pour le personnel des Socieacuteteacutes nationales ce personnel sera alors soumis aux lois et regraveglements militaires et doit ecirctre affecteacute exclusivement agrave des tacircches sanitaires De telles socieacuteteacutes de secours peuvent ecirctre autoriseacutees agrave utiliser lrsquoemblegraveme Ces cas sont toutefois rares Si une telle autorisation a eacuteteacute accordeacutee ougrave srsquoil est preacutevu de la faire il pourrait ecirctre utile de le mentionner dans la preacutesente loi
En outre lrsquoArticle 9 para 2 let c) Protocole I preacutevoit la possibiliteacute qursquoune organisation internationale impartiale de caractegravere humanitaire mette agrave la disposition drsquoun Eacutetat Partie agrave un conflit armeacute international du personnel sanitaire et des uniteacutes et moyens de transport sanitaires Ce personnel sera alors placeacute sous le controcircle de cette Partie au conflit et soumis aux mecircmes conditions que les Socieacuteteacutes nationales et autres socieacuteteacutes de secours volontaires Il sera en particulier soumis aux lois et regraveglements militaires
17 Ce devrait en principe ecirctre le mecircme emblegraveme que celui utiliseacute par le service de santeacute des forces armeacutees Avec lrsquoautorisation de lrsquoautoriteacute compeacutetente la Socieacuteteacute nationale peut en temps de paix utiliser lrsquoemblegraveme pour signaler les uniteacutes et les moyens de transport dont lrsquoaffectation sanitaire en cas de conflit armeacute a deacutejagrave eacuteteacute deacutecideacutee Voir lrsquoarticle 13 du Regraveglement sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme
ANNExE II
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B Usage indicatif de lrsquoemblegraveme18
ARTICLE 6Utilisation par la [Socieacuteteacute nationale de hellip]
1 La [Socieacuteteacute nationale de hellip] est autoriseacutee agrave utiliser lrsquoemblegraveme agrave titre indicatif pour montrer qursquoune personne ou un bien a un lien avec elle Lrsquoemblegraveme sera de petites dimensions afin drsquoeacuteviter toute confusion avec lrsquoemblegraveme utiliseacute agrave titre protecteur19
2 La [Socieacuteteacute nationale de hellip] peut en conformiteacute avec sa leacutegislation nationale et dans des circonstances exceptionnelles et pour faciliter son travail utiliser agrave titre temporaire le cristal rouge 20
3 La [Socieacuteteacute nationale de hellip] appliquera le Regraveglement sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme de la croix rouge ou du croissant rouge par les Socieacuteteacutes nationales21
4 Les Socieacuteteacutes nationales drsquoautres pays preacutesentes sur le territoire de [nom de lrsquoEacutetat] avec lrsquoautorisation de la [Socieacuteteacute nationale de hellip] auront le droit drsquoutiliser lrsquoemblegraveme dans les mecircmes conditions
C Organismes internationaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
ARTICLE 7Utilisation par les organismes internationaux du Mouvement international
de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
1 Le Comiteacute international de la Croix-Rouge et la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pourront utiliser les emblegravemes de la croix rouge et du croissant rouge en tout temps et pour toutes leurs activiteacutes22
2 Le Comiteacute international de la Croix-Rouge et la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que leur personnel ducircment autoriseacute pourront dans des circonstances exceptionnelles et pour faciliter leur travail faire usage du cristal rouge23
18 Selon lrsquoArticle 44 para 4 de la 1re Convention de Genegraveve lrsquoemblegraveme pourra exceptionnellement ecirctre utiliseacute en temps de paix seulement agrave titre indicatif pour signaler les veacutehicules utiliseacutes par des tiers (ne faisant pas partie du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) comme ambulances ainsi que les postes de secours exclusivement reacuteserveacutes aux soins gratuits aux blesseacutes et malades Cette utilisation de lrsquoemblegraveme devra ecirctre cependant expresseacutement autoriseacutee par la Socieacuteteacute nationale qui en controcirclera lrsquousage Elle nrsquoest toutefois pas recommandeacutee car elle favorise le risque drsquoabus et de confusion On peut assimiler aux postes de premiers secours les boicirctes et trousses contenant du mateacuteriel de premiers secours utiliseacutees par exemple dans des entreprises (magasins fabriques etc)
La Convention des Nations Unies du 8111968 sur la signalisation routiegravere preacutevoit des signaux routiers sur lesquels figure lrsquoemblegraveme pour signaler les hocircpitaux et les postes de secours Ces signaux nrsquoeacutetant pas conformes avec les regravegles sur lrsquousage de lrsquoemblegraveme il est recommandeacute drsquoutiliser des signaux alternatifs par exemple le signal laquoHraquo sur fond bleu pour les hocircpitaux
19 Par exemple lrsquoemblegraveme ne pourra pas ecirctre apposeacute sur un brassard ou le toit drsquoun bacirctiment En temps de paix et exceptionnellement lrsquoemblegraveme pourra ecirctre de grandes dimensions notamment lors de manifestations ougrave il est important que les secouristes de la Socieacuteteacute nationale soient vite identifieacutes
20 Le paragraphe 2 nrsquoest pas drsquoapplication srsquoagissant de la leacutegislation nationale des Eacutetats dont la Socieacuteteacute Nationale a choisi drsquoutiliser le cristal rouge conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 paragraphe 1 dudit Protocole additionnel III
21 Ce Regraveglement permet agrave la Socieacuteteacute nationale drsquoautoriser des tiers de faccedilon tregraves restrictive agrave utiliser le nom de la Croix-Rouge ou du Croissant-Rouge ainsi que lrsquoemblegraveme dans le cadre de ses activiteacutes de recherche de fonds (article 23 laquo sponsoring raquo)
22 Article 44 paragraphe 3 de la premiegravere Convention de Genegraveve et article 1 paragraphe 4 du Regraveglement inteacuterieur de la Feacutedeacuteration internationale des Socieacuteteacutes de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
23 Article 4 du Protocole additionnel III
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
158
III CONTROcircLE ET SANCTIONS
ARTICLE 8Mesures de controcircle
1 Les autoriteacutes de [nom de lrsquoEacutetat] veilleront en tout temps au strict respect des regravegles relatives agrave lrsquoutilisation des emblegravemes de la croix rouge du croissant rouge et du cristal rouge des deacutenominations laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo et laquo cristal rouge raquo ainsi que des signaux distinctifs Elles exerceront un controcircle strict sur les personnes autoriseacutees agrave utiliser lesdits emblegravemes deacutenominations et signaux 24
2 Elles prendront toutes les mesures propres agrave preacutevenir les abus notamment
minus en diffusant aussi largement que possible les regravegles en question aupregraves des forces armeacutees des forces de police des autoriteacutes et de la population civile 25
minus en adressant des directives aux autoriteacutes civiles et militaires nationales concernant lrsquoutilisation de lrsquoemblegraveme distinctif conformeacutement aux Conventions de Genegraveve et agrave leurs Protocoles additionnels et en preacutevoyant les sanctions peacutenales administratives et disciplinaires neacutecessaires en cas drsquoabus
ARTICLE 9Abus de lrsquoemblegraveme agrave titre protecteur en conflit armeacute 26
1 Celui qui intentionnellement a commis ou donneacute lrsquoordre de commettre des actes qui entraicircnent la mort ou causent des atteintes graves agrave lrsquointeacutegriteacute physique ou agrave la santeacute drsquoun adversaire en utilisant lrsquoemblegraveme de la croix rouge ou du croissant rouge ou un signal distinctif en recourant agrave la perfidie a commis un crime de guerre et sera puni de lrsquoemprisonnement de [hellip] anneacutees27 Lrsquousage perfide du cristal rouge dans les mecircmes conditions fera lrsquoobjet des mecircmes sanctions28
Recours agrave la perfidie signifie faire appel avec lrsquointention de la tromper agrave la bonne foi de lrsquoadversaire pour lui faire croire qursquoil avait le droit de recevoir ou lrsquoobligation drsquoaccorder la protection preacutevue par les regravegles du droit international humanitaire
2 Celui qui en temps de conflit armeacute intentionnellement et sans y avoir droit a fait usage de lrsquoemblegraveme de la croix rouge du croissant rouge ou du cristal rouge ou drsquoun signal distinctif ou de tout autre signe ou signal constituant une imitation ou pouvant precircter agrave confusion sera puni de lrsquoemprisonnement de [hellip] mois ou anneacutees]
24 Il est recommandeacute de fixer clairement les responsabiliteacutes soit dans la preacutesente loi soit dans une loi drsquoexeacutecution ou un deacutecret
25 En particulier aupregraves des repreacutesentants des professions meacutedicales et parameacutedicales ainsi que drsquoorganisations non gouvernementales que lrsquoon encouragera agrave utiliser drsquoautres signes distinctifs
26 Ce sont ces abus qui sont les plus graves car lrsquoemblegraveme est ici de grandes dimensions et concerne sa vocation premiegravere qui est de proteacuteger des personnes et des biens en temps de guerre Il convient drsquoharmoniser cet article avec la leacutegislation peacutenale (par exemple le Code peacutenal militaire) qui sanctionne drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les infractions au droit international humanitaire et en particulier aux Conventions de Genegraveve et agrave leurs Protocoles additionnels
27 En vertu de lrsquoarticle 85 paragraphe 3 alineacutea f) du Protocole I lrsquoutilisation perfide de lrsquoemblegraveme repreacutesente une infraction grave agrave ce Protocole et est consideacutereacutee comme crime de guerre (article 85 paragraphe 5) Cet abus est donc particuliegraverement grave et doit faire lrsquoobjet de sanctions tregraves seacutevegraveres
28 Voir lrsquoarticle 6 paragraphe 1 du Protocole additionnel III
ANNExE II
159
ARTICLE 10Abus de lrsquoemblegraveme agrave titre indicatif en temps de paix et lors des conflits armeacutes29
1 Celui qui intentionnellement et sans y avoir droit a fait usage de lrsquoemblegraveme de la croix rouge du croissant rouge ou du cristal rouge des deacutenominations laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo ou laquo cristal rouge raquo drsquoun signal distinctif ou de tout autre signe deacutenomination ou signal en constituant une imitation ou pouvant precircter agrave confusion quel que soit le but de cet usage
celui qui notamment a fait figurer lesdits emblegravemes ou deacutenominations sur des enseignes affiches annonces prospectus ou papiers de commerce ou les a apposeacutes sur des marchandises ou des emballages ou a vendu mis en vente ou en circulation des marchandises ainsi marqueacutees
sera puni de lrsquoemprisonnement de [hellip jours ou mois] etou de lrsquoamende de [montant en monnaie locale] 30
2 Si lrsquoinfraction est commise dans la gestion drsquoune personne morale (socieacuteteacute commerciale association etc) la peine sera appliqueacutee aux personnes qui ont commis ou donneacute lrsquoordre de commettre lrsquoinfraction
ARTICLE 11Abus de la croix blanche sur fond rouge
En raison de la confusion qui peut naicirctre entre les armoiries de la Suisse et lrsquoemblegraveme de la croix rouge lrsquousage de la croix blanche sur fond rouge de mecircme que tout autre signe en constituant une imitation est eacutegalement interdit en tout temps soit comme marque de fabrique ou de commerce ou comme eacuteleacutement de ces marques soit dans un but contraire agrave la loyauteacute commerciale soit dans des conditions susceptibles de blesser le sentiment national suisse les contrevenants seront punis drsquoune amende de [montant en monnaie locale]
ARTICLE 12Mesures provisionnelles
Les autoriteacutes de [nom de lrsquoEacutetat] 31 prendront les mesures provisionnelles neacutecessaires Elles pourront en particulier ordonner la saisie des objets et du mateacuteriel marqueacutes en violation de la preacutesente loi exiger lrsquoenlegravevement de lrsquoemblegraveme de la croix rouge du croissant rouge ou du cristal rouge et des mots laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo ou laquo cristal rouge raquo aux frais de lrsquoauteur de lrsquoinfraction et deacutecreacuteter la destruction des instruments servant agrave leur reproduction
29 Mecircme si lrsquousage abusif de lrsquoemblegraveme agrave titre indicatif est moins grave que celui deacutecrit agrave lrsquoarticle 9 il doit ecirctre pris au seacuterieux et reacuteprimeacute avec rigueur En effet lrsquoemblegraveme sera mieux respecteacute lors drsquoun conflit armeacute si sa protection en temps de paix a eacuteteacute efficace Cette efficaciteacute deacutecoule en particulier de la seacuteveacuteriteacute des sanctions Il est degraves lors recommandeacute de preacutevoir comme peine lrsquoemprisonnement etou une amende substantielle susceptible de dissuader les abus
30 Pour preacuteserver lrsquoeffet dissuasif de lrsquoamende il est important que les montants soient revus peacuteriodiquement pour qursquoil soit tenu compte de la deacutepreacuteciation de la monnaie locale Cette remarque vaut eacutegalement pour lrsquoarticle 11 Il conviendrait degraves lors de fixer les montants des amendes par drsquoautres moyens que la preacutesente loi par exemple par un regraveglement de mise en œuvre
31 Indiquer lrsquoautoriteacute compeacutetente (tribunaux autoriteacutes administratives etc)
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
160
ARTICLE 13Enregistrement drsquoassociations de raisons de commerces et de marques
1 Lrsquoenregistrement drsquoassociations et de raisons de commerce le deacutepocirct de marques de fabrique de commerce de dessins et de modegraveles industriels utilisant lrsquoemblegraveme de la croix rouge du croissant rouge ou du cristal rouge ou les deacutenominations laquo croix rouge raquo laquo croissant rouge raquo ou laquo cristal rouge raquo en violation de la preacutesente loi sera refuseacute
2 Les personnes qui utilisaient le cristal rouge ou la deacutenomination laquo cristal rouge raquo ou tout signe qui en constitue une imitation avant lrsquoadoption du Protocole additionnel III32 seront autoriseacutees agrave poursuivre cet usage pour autant que ledit usage ne puisse apparaicirctre en temps de conflit armeacute comme visant agrave confeacuterer la protection des Conventions de Genegraveve et des Protocoles additionnels et pour autant que les droits autorisant cet usage aient eacuteteacute acquis avant lrsquoadoption de la preacutesente loi
ARTICLE 14Rocircle de la [Socieacuteteacute nationale de hellip]
La [Socieacuteteacute nationale de [hellip] collaborera avec les autoriteacutes dans leurs efforts visant agrave preacutevenir et agrave reacuteprimer tout abus33 Elle aura le droit de deacutenoncer les abus aupregraves de [autoriteacute compeacutetente] et de participer agrave la proceacutedure peacutenale civile ou administrative
IV APPLICATION ET ENTREacuteE EN VIGUEUR
ARTICLE 15Application de la preacutesente loi
Le hellip [Ministegravere de la Deacutefense Ministegravere de la Santeacute] est chargeacute de lrsquoapplication de la preacutesente loi 34
ARTICLE 16Entreacutee en vigueur
La preacutesente loi entrera en vigueur le [date de la promulgation etc]
32 Le Protocole additionnel III a eacuteteacute adopteacute le 8 deacutecembre 2005
33 Les Socieacuteteacutes nationales ont agrave ce propos un rocircle tregraves important Les Statuts du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge stipulent expresseacutement que les Socieacuteteacutes nationales laquo collaborent aussi avec leur gouvernement pour faire respecter le droit international humanitaire et assurer la protection des emblegravemes de la croix rouge et du croissant rouge raquo (article 3 paragraphe 2)
34 Il est particuliegraverement important de preacuteciser quelle autoriteacute nationale a la responsabiliteacute finale de lrsquoapplication de la preacutesente loi Une coopeacuteration eacutetroite entre les ministegraveres directement concerneacutes en geacuteneacuteral les Ministegraveres de la Deacutefense et de la Santeacute serait tregraves judicieuse Un comiteacute national pour la mise en œuvre du droit international humanitaire pourrait jouer un rocircle utile agrave cet eacutegard
III
III LOI MODEgraveLE RELATIVE AUX CONVENTIONS DE GENEgraveVELeacutegislation relative aux Conventions de Genegraveve de 1949 et agrave leurs Protocoles additionnels de 1977 et 2005 agrave lrsquointention des Eacutetats de common law
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
162
LOI MODEgraveLE RELATIVE AUX CONVENTIONS DE GENEgraveVEagrave lrsquointention des Eacutetats de laquo common law raquo
En se fondant sur les lois relatives aux Conventions de Genegraveve adopteacutees par diffeacuterents Eacutetats et apregraves des discussions avec des experts en common law les Services consultatifs en DIH du CICR ont
reacutedigeacute la preacutesente loi modegravele relative aux Conventions de Genegraveve qui met en œuvre les dispositions des quatre Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 des Protocoles additionnels I et II du 8 juin 1977
et du Protocole additionnel III du 8 deacutecembre 2005
LOI MODEgraveLE RELATIVE AUX CONVENTIONS DE GENEgraveVE [20XX]
Loi de mise en œuvre des Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 des Protocoles additionnels agrave ces Conventions adopteacutes agrave Genegraveve le 8 juin 1977 (Protocoles I et II) et du Protocole additionnel
agrave ces Conventions du 8 deacutecembre 2005 (Protocole III)
Le Parlement de [inseacuterer le nom du pays] arrecircte
1re PARTIE ndash INTRODUCTION
1 Titre abreacutegeacute et entreacutee en vigueur (1) La preacutesente loi peut ecirctre citeacutee de la maniegravere suivante Loi relative aux Conventions de Genegraveve [inseacuterer lrsquoanneacutee] (2) La preacutesente loi entrera en vigueur le [inseacuterer date]
2 Interpreacutetation (1) Dans la preacutesente loi en lrsquoabsence drsquoindication contraire on entend
(a) que le terme laquo tribunal raquo ne comprend pas la cour martiale ou tout autre tribunal militaire
(b) par laquo premiegravere Convention raquo la Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949 dont le texte est reproduit (sans les annexes) agrave lrsquoannexe 1
(c) par laquo deuxiegraveme Convention raquo la Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949 dont le texte est reproduit (sans les annexes) agrave lrsquoannexe 2
(d) par laquo troisiegraveme Convention raquo la Convention de Genegraveve relative au traitement des prisonniers de guerre adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949 dont le texte est reproduit (sans les annexes) agrave lrsquoannexe 3
(e) par laquo quatriegraveme Convention raquo la Convention de Genegraveve relative agrave la protection des personnes civiles en temps de guerre adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949 dont le texte est reproduit (sans les annexes) agrave lrsquoannexe 4
(f) par laquo les Conventions raquo la premiegravere Convention la deuxiegraveme Convention la troisiegraveme Convention et la quatriegraveme Convention
ANNExE III
163
(g) par laquo repreacutesentant des prisonniers raquo relativement agrave un prisonnier de guerre proteacutegeacute particulier agrave un moment donneacute la personne qui exerccedilait la fonction de repreacutesentant des prisonniers au sens de lrsquoarticle 79 de la troisiegraveme Convention par rapport agrave ce prisonnier dans le camp ou le lieu dans lequel celui-ci se trouvait agrave ce moment ou avant ce moment deacutetenu en tant que prisonnier de guerre proteacutegeacute
(h) par laquo interneacute proteacutegeacute raquo une personne proteacutegeacutee par la quatriegraveme Convention ou par le Protocole I et interneacutee en [inseacuterer le nom du pays]
(i) par laquo prisonnier de guerre proteacutegeacute raquo une personne proteacutegeacutee par la troisiegraveme Convention ou une personne proteacutegeacutee en tant que prisonnier de guerre par le Protocole I
(j) par laquo Puissance protectrice raquo relativement agrave un prisonnier de guerre proteacutegeacute ou un interneacute proteacutegeacute la puissance ou lrsquoentiteacute qui srsquoacquitte dans lrsquointeacuterecirct de la puissance dont il est citoyen ou dont il est ou eacutetait agrave un moment deacuteterminant membre des forces des obligations imposeacutees aux Puissances protectrices par la troisiegraveme Convention la quatriegraveme Convention ou le Protocole I selon le cas
(k) par laquo Protocole I raquo le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) adopteacute agrave Genegraveve le 8 juin 1977 dont le texte est reproduit (y compris lrsquoannexe 1 agrave ce Protocole) agrave lrsquoannexe 5
(l) par laquo Protocole II raquo le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux (Protocole II) adopteacute agrave Genegraveve le 8 juin 1977 dont le texte est reproduit agrave lrsquoannexe 6
(m) par laquo Protocole III raquo le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel (Protocole III) adopteacute agrave Genegraveve le 8 deacutecembre 2005 dont le texte est reproduit agrave lrsquoannexe 7
(n) par laquo les Protocoles raquo le Protocole I le Protocole II et le Protocole III
(2) Si la ratification au nom de [inseacuterer le nom du pays] de lrsquoune des Conventions ou de lrsquoun des Protocoles est soumise agrave une reacuteserve ou est accompagneacutee drsquoune deacuteclaration ladite Convention ou ledit Protocole portera effet et sera interpreacuteteacute aux fins de la preacutesente loi conformeacutement agrave cette reacuteserve ou cette deacuteclaration
2e PARTIE ndash REacutePRESSION DES INFRACTIONS AUX CONVENTIONS ET AU PROTOCOLE I
3 Reacutepression des infractions graves aux Conventions et au Protocole I(1) Toute personne quelle que soit sa nationaliteacute qui en [inseacuterer le nom du pays] ou ailleurs commet ou aide apporte assistance ou incite une autre personne agrave commettre une infraction grave agrave lrsquoune des Conventions du Protocole I ou du Protocole III est passible de poursuites pour cette infraction
(2) Aux fins de la preacutesente section
(a) une infraction grave agrave la premiegravere Convention deacutesigne une infraction agrave ladite Convention impliquant un acte mentionneacute agrave son article 50 commis contre des personnes ou des biens proteacutegeacutes par cette Convention
(b) une infraction grave agrave la deuxiegraveme Convention deacutesigne une infraction agrave ladite Convention impliquant un acte mentionneacute agrave son article 51 commis contre des personnes ou des biens proteacutegeacutes par cette Convention
(c) une infraction grave agrave la troisiegraveme Convention deacutesigne une infraction agrave ladite Convention impliquant un acte mentionneacute agrave son article 130 commis contre des personnes ou des biens proteacutegeacutes par cette Convention
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
164
(d) une infraction grave agrave la quatriegraveme Convention deacutesigne une infraction agrave ladite Convention impliquant un acte mentionneacute agrave son article 147 commis contre des personnes ou des biens proteacutegeacutes par cette Convention
(e) une infraction grave au Protocole I deacutesigne tout acte mentionneacute comme une infraction grave agrave son article 11 alineacutea 4 ou 85 alineacutea 2 3 ou 4 et
(f) une infraction grave au Protocole III deacutesigne tout usage abusif de lrsquoemblegraveme du Protocole III constituant une utilisation perfide au sens de lrsquoarticle 85 alineacutea 3-f) du Protocole I
(3) Si une infraction agrave la preacutesente section est commise en dehors de [inseacuterer le nom du pays] une personne peut faire lrsquoobjet de poursuites ecirctre inculpeacutee jugeacutee et punie pour cette infraction en tout lieu en [inseacuterer le nom du pays] comme si lrsquoinfraction avait eacuteteacute commise en ce lieu et lrsquoinfraction sera consideacutereacutee comme ayant eacuteteacute commise en ce lieu pour tous les besoins lieacutes ou conseacutecutifs agrave son jugement ou sa reacutepression
4 Reacutepression des autres infractions aux Conventions et aux Protocoles(1) Toute personne quelle que soit sa nationaliteacute qui en [inseacuterer le nom du pays] ou ailleurs commet ou aide apporte assistance ou incite une autre personne agrave commettre une infraction agrave lrsquoune des Conventions ou des Protocoles non viseacutee agrave la section 3 est passible de poursuites pour cette infraction
(2) Tout citoyen de [inseacuterer le nom du pays] qui en dehors de [inseacuterer le nom du pays] commet ou aide apporte assistance ou incite une autre personne agrave commettre une infraction agrave lrsquoune des Conventions ou des Protocoles non viseacutee agrave la section 3 est passible de poursuites pour cette infraction
5 Sanctions et proceacutedure(1) La sanction drsquoune infraction agrave la section 3 ou agrave la section 4 est la suivante
(a) lorsque lrsquoinfraction implique lrsquohomicide intentionnel drsquoune personne proteacutegeacutee par la Convention concerneacutee ou par le Protocole I lrsquoemprisonnement agrave vie ou pour une dureacutee moindre et
(b) dans tous les autres cas lrsquoemprisonnement pour une dureacutee ne deacutepassant pas 14 ans
(2) Une infraction agrave la section 3 ou agrave la section 4 ne sera poursuivie devant un tribunal que sur acte drsquoaccusation eacutemis par le [procureur geacuteneacuteraldirecteur du Ministegravere public] ou au nom de celui-ci
6 Preuve de lrsquoapplication des Conventions ou des ProtocolesSi au cours drsquoune proceacutedure au titre de la preacutesente partie portant sur une infraction agrave lrsquoune des Conventions ou lrsquoun des Protocoles une question est souleveacutee relativement agrave
(a) lrsquoarticle 2 ou lrsquoarticle 3 de la Convention concerneacutee (portant sur les cas dans lesquels la Convention srsquoapplique)
(b) lrsquoarticle premier ou lrsquoarticle 3 du Protocole I (portant sur les cas dans lesquels ce Protocole srsquoapplique) ou
(c) lrsquoarticle premier du Protocole II (portant sur les cas dans lesquels ce Protocole srsquoapplique)
(d) lrsquoarticle premier du Protocole III (portant sur les cas dans lesquels ce Protocole srsquoapplique)
Un certificat signeacute par le [ministre des Affaires eacutetrangegraveres] attestant de tout eacuteleacutement relatif agrave cette question constitue une preuve prima facie de son contenu
7 Compeacutetence des tribunaux (1) Une personne peut ecirctre jugeacutee pour une infraction agrave la section 3 ou agrave la section 4 uniquement devant [inseacuterer le nom du tribunal]
(2) Les dispositions concernant le procegraves devant un tribunal militaire de personnes ayant commis des infractions civiles sont applicables pour ce qui est de deacuteterminer la compeacutetence des tribunaux militaires mis en place en [inseacuterer le nom du pays] nonobstant les dispositions de la preacutesente Partie
ANNExE III
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3e PARTIE ndash PROCEacuteDURES JUDICIAIRES Agrave LrsquoEacuteGARD DE PERSONNES PROTEacuteGEacuteESAvis de procegraves agrave lrsquoencontre de personnes proteacutegeacutees devant ecirctre notifieacute agrave la Puissance protectrice etc
8 (1) Le tribunal devant lequel (a) un prisonnier de guerre proteacutegeacute est ameneacute afin drsquoy ecirctre jugeacute pour un crime ou
(b) un interneacute proteacutegeacute est ameneacute afin drsquoy ecirctre jugeacute pour un crime pour lequel ledit tribunal est habiliteacute agrave le condamner agrave lrsquoemprisonnement pour une dureacutee de deux ans ou plus
ne doit pas commencer le procegraves avant qursquoil ait eacuteteacute prouveacute agrave la satisfaction du tribunal qursquoun avis contenant les informations mentionneacutees agrave la sous-section (2) dans la mesure ougrave celles-ci sont connues du procureur a eacuteteacute notifieacute au moins trois semaines auparavant agrave la Puissance protectrice (srsquoil y en a une) et si lrsquoaccuseacute est un prisonnier de guerre proteacutegeacute agrave ce dernier et au repreacutesentant des prisonniers
(2) Les informations auxquelles il est fait reacutefeacuterence agrave la sous-section (1) sont les suivantes
(a) nom complet date de naissance et description de lrsquoaccuseacute y compris sa profession ou son secteur drsquoactiviteacute lorsque lrsquoaccuseacute est un prisonnier de guerre proteacutegeacute son grade et son numeacutero de matricule
(b) le lieu de deacutetention drsquointernement ou de reacutesidence de lrsquoaccuseacute
(c) lrsquoinfraction qui est reprocheacutee agrave lrsquoaccuseacute et
(d) le tribunal devant lequel le procegraves doit ecirctre meneacute ainsi que le lieu et la date preacutevus pour le procegraves
(3) Aux fins de la preacutesente section un document deacuteclarant
(a) ecirctre signeacute au nom de la Puissance protectrice ou par le repreacutesentant des prisonniers ou par la personne accuseacutee selon le cas et
(b) qursquoun avis deacutecrit dans ledit document comme eacutetant un avis au titre de la preacutesente section a eacuteteacute reccedilu agrave une date speacutecifique par cette Puissance ce repreacutesentant ou cette personne
constitue sauf preuve du contraire une preuve suffisante de la notification de lrsquoavis exigeacute par la sous-section (1) agrave cette Puissance ce repreacutesentant ou cette personne ce jour-lagrave
(4) Si un tribunal ajourne un procegraves afin que les exigences de la preacutesente section soient satisfaites il peut nonobstant toute disposition contraire placer lrsquoaccuseacute en deacutetention provisoire pour la dureacutee de lrsquoajournement
9 Repreacutesentation leacutegale de certaines personnes (1) Le tribunal devant lequel
(a) une personne est ameneacutee afin drsquoy ecirctre jugeacutee pour une infraction au titre de la section 3 ou de la section 4 de la preacutesente loi ou
(b) un prisonnier de guerre proteacutegeacute est ameneacute afin drsquoy ecirctre jugeacute pour une infraction
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ne doit pas commencer le procegraves avant
(i) que la personne accuseacutee soit repreacutesenteacutee par un avocat et
(ii) qursquoil ait eacuteteacute prouveacute agrave la satisfaction du tribunal qursquoune peacuteriode drsquoau moins 14 jours srsquoest eacutecouleacutee depuis que lrsquoaffaire a eacuteteacute confieacutee agrave lrsquoavocat de lrsquoaccuseacute pour qursquoil puisse le repreacutesenter au procegraves
et si le tribunal ajourne le procegraves afin que les exigences de la preacutesente sous-section soient satisfaites il peut indeacutependamment de ce qui deacutecoulerait drsquoune autre loi placer lrsquoaccuseacute en deacutetention provisoire pour la dureacutee de lrsquoajournement
(2) Lorsque lrsquoaccuseacute est un prisonnier de guerre proteacutegeacute et en lrsquoabsence drsquoun avocat accepteacute par celui-ci pour le repreacutesenter un avocat mandateacute agrave cette fin au nom de la Puissance protectrice sera consideacutereacute indeacutependamment des exigences deacutecoulant du paragraphe (ii) de la sous-section (1) comme repreacutesentant lrsquoaccuseacute aux fins de ladite sous-section
(3) Si le tribunal ajourne le procegraves conformeacutement agrave la sous-section (1) au motif que lrsquoaccuseacute nrsquoest pas repreacutesenteacute par un avocat le tribunal ordonnera que soit nommeacute un avocat pour veiller aux inteacuterecircts de lrsquoaccuseacute lors de toute proceacutedure ulteacuterieure lieacutee agrave lrsquoinfraction qui lui est reprocheacutee et au cours de ces proceacutedures ulteacuterieures en lrsquoabsence drsquoun avocat soit accepteacute par lrsquoaccuseacute pour le repreacutesenter soit mandateacute conformeacutement agrave la sous-section (2) lrsquoavocat nommeacute conformeacutement agrave la preacutesente sous-section sera consideacutereacute indeacutependamment des exigences deacutecoulant du paragraphe (ii) de la sous-section (1) comme repreacutesentant lrsquoaccuseacute aux fins de la sous-section (1)
(4) Lrsquoavocat sera nommeacute au titre de la sous-section (3) conformeacutement agrave la loi ou en lrsquoabsence de disposition correspondante dans la loi conformeacutement aux instructions du tribunal Lrsquoavocat ainsi nommeacute aura le droit de se faire verser par [le ministre] au titre drsquohonoraires et deacutepenses les montants prescrits par la loi
10 Appel interjeteacute par les prisonniers de guerre et les interneacutes proteacutegeacutes(1) Lorsqursquoun prisonnier de guerre proteacutegeacute ou un interneacute proteacutegeacute a eacuteteacute condamneacute agrave une peine drsquoemprisonnement drsquoune dureacutee de deux ans ou plus le deacutelai dans lequel cette personne doit notifier son appel ou sa demande drsquoautorisation drsquoappel agrave [inseacuterer le nom du tribunal drsquoappel] indeacutependamment de toute disposition relative agrave un tel appel court depuis la date de la condamnation ou si lrsquoappel est interjeteacute contre un prononceacute de peine depuis la date de ce prononceacute et jusqursquoagrave 10 jours apregraves la date agrave laquelle la personne reccediloit la notification
(a) dans le cas drsquoun prisonnier de guerre proteacutegeacute de la part drsquoun officier de [Forces armeacutees] ou
(b) dans le cas drsquoun interneacute proteacutegeacute de la part ou au nom du gouverneur ou drsquoune autre personne responsable de la prison ou du lieu dans lequel lrsquointerneacute est incarceacutereacute
selon laquelle la Puissance protectrice a eacuteteacute notifieacutee de sa condamnation et de sa peine
(2) Lorsqursquoapregraves qursquoil a eacuteteacute statueacute sur un appel contre la condamnation ou le prononceacute de peine drsquoun prisonnier de guerre proteacutegeacute ou drsquoun interneacute proteacutegeacute la peine est maintenue ou devient une peine drsquoemprisonnement pour une dureacutee de deux ans ou plus le deacutelai dans lequel la personne doit demander au [procureur geacuteneacuteral] un certificat autorisant un appel devant [inseacuterer le nom du tribunal drsquoappel] court depuis la date de la deacutecision preacuteceacutedente sur appel jusqursquoagrave sept jours apregraves la date agrave laquelle la personne reccediloit la notification de la part drsquoune personne mentionneacutee au paragraphe (a) ou (b) de la sous-section (1) selon le cas selon laquelle la Puissance protectrice a eacuteteacute notifieacutee de la deacutecision du tribunal sur lrsquoappel preacuteceacutedent
(3) Lorsque la sous-section (1) ou (2) srsquoapplique agrave une personne condamneacutee sauf si le tribunal en deacutecide autrement une ordonnance du tribunal concernant la restitution de biens ou le paiement drsquoune indemnisation agrave une personne leacuteseacutee ne prendra pas effet et une disposition drsquoune loi concernant la restitution de biens apregraves une condamnation ne prendra pas effet par rapport agrave cette condamnation tant qursquoun appel de la personne condamneacutee contre sa condamnation ou sa peine est possible
(4) Les sous-sections (1) et (2) ne srsquoappliquent pas en ce qui concerne un appel contre une condamnation ou un prononceacute de peine ou contre la deacutecision drsquoun tribunal sur un appel preacuteceacutedent si au moment de la condamnation ou du prononceacute de la peine ou de la deacutecision du tribunal sur lrsquoappel preacuteceacutedent selon le cas il nrsquoy a pas de Puissance protectrice
ANNExE III
167
11 Reacuteduction de peine et deacutetention des prisonniers de guerre et des deacutetenus proteacutegeacutes(1) Lorsqursquoun prisonnier de guerre proteacutegeacute ou un interneacute proteacutegeacute est deacuteclareacute coupable drsquoune infraction et condamneacute agrave une peine drsquoemprisonnement le [procureur geacuteneacuteral] est habiliteacute agrave ordonner que soit deacuteduit de cette peine une peacuteriode de temps nrsquoexceacutedant pas celle durant laquelle il a eacuteteacute deacutetenu le cas eacutecheacuteant par suite de cette infraction soit agrave titre provisoire soit apregraves son renvoi agrave procegraves (y compris pour la dureacutee du procegraves) avant que la peine ait commenceacute ou soit consideacutereacutee comme ayant commenceacute agrave ecirctre purgeacutee
(2) Lorsque le [procureur geacuteneacuteral] constate qursquoun prisonnier de guerre proteacutegeacute accuseacute drsquoune infraction a eacuteteacute deacutetenu en relation avec cette infraction que ce soit agrave titre provisoire ou apregraves son renvoi agrave procegraves (y compris pour la dureacutee du procegraves) pour une dureacutee totale de trois mois au moins le [procureur geacuteneacuteral] est habiliteacute agrave ordonner que ce prisonnier soit transfeacutereacute depuis ce lieu de deacutetention vers le lieu de deacutetention deacutependant de [un officier des Forces armeacutees] et qursquoil demeure ensuite en deacutetention militaire dans un camp ou un lieu dans lequel sont deacutetenus les prisonniers de guerre proteacutegeacutes et qursquoil soit ameneacute devant le tribunal au moment fixeacute par lrsquoordonnance de placement en deacutetention provisoire ou de renvoi
4e PARTIE ndash USAGE ABUSIF DE LA CROIX ROUGE ET DrsquoAUTRES EMBLEgraveMES SIGNES SIGNAUX
CARTES DrsquoIDENTITEacute INSIGNES ET UNIFORMES
12 Utilisation de la croix rouge du croissant rouge et drsquoautres emblegravemes(1) Sous reacuteserve des dispositions de la preacutesente section aucune personne nrsquoest autoriseacutee agrave utiliser ou afficher agrave quelque fin que ce soit les eacuteleacutements suivants sans lrsquoaccord eacutecrit du [ministre de la Deacutefense ou une personne autoriseacutee par eacutecrit par le ministre agrave donner son accord au titre de la preacutesente section]
(a) lrsquoemblegraveme drsquoune croix rouge comportant des bras verticaux et horizontaux de mecircme longueur sur et encadreacutee complegravetement par un fond blanc ou la mention laquo croix-rouge raquo ou laquo croix de Genegraveve raquo
(b) lrsquoemblegraveme drsquoun croissant de lune rouge sur et encadreacute complegravetement par un fond blanc ou la mention laquo croissant-rouge raquo
(c) lrsquoemblegraveme rouge sur et encadreacute complegravetement par un fond blanc drsquoun lion passant de la droite agrave la gauche de lrsquoobservateur et la tecircte tourneacutee vers celui-ci tenant droit dans sa patte avant droite leveacutee un cimeterre avec apparaissant au-dessus du dos du lion la partie supeacuterieure du soleil lanccedilant ses rayons ou la mention laquo lion et soleil rouge raquo
(d) lrsquoemblegraveme rouge sur et encadreacute complegravetement par un fond blanc drsquoun cadre ayant la forme drsquoun carreacute poseacute sur la pointe (qursquoil comporte ou non en son centre un autre emblegraveme ou signe ou une combinaison de ces emblegravemes conformeacutement agrave lrsquoarticle 3 alineacutea 1 du Protocole additionnel III) ou la mention laquo cristal-rouge raquo ou laquo Emblegraveme du troisiegraveme Protocole raquo
(e) lrsquoemblegraveme drsquoune croix blanche ou argenteacutee comportant des bras verticaux et horizontaux de mecircme longueur sur et encadreacutee complegravetement par un fond rouge puisqursquoil srsquoagit de lrsquoemblegraveme heacuteraldique de la Confeacutedeacuteration suisse
(f) le signe drsquoun triangle eacutequilateacuteral bleu sur et encadreacute complegravetement par un fond orange puisqursquoil srsquoagit du signe distinctif international de la protection civile
(g) tout signe distinctif mentionneacute au chapitre III de lrsquoannexe I au Protocole I puisqursquoil srsquoagit des signaux drsquoidentification des uniteacutes et moyens de transport sanitaires
(h) le signe consistant en un groupe de trois cercles orange vif de mecircme dimension disposeacutes sur un mecircme
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axe la distance entre les cercles eacutetant eacutegale au rayon puisqursquoil srsquoagit du signe speacutecial international pour les ouvrages et installations contenant des forces dangereuses
(i) un motif un libelleacute ou un signal ressemblant tellement agrave lrsquoun des emblegravemes des signes signaux ou mentions citeacutes aux paragraphes (a) (b) (c) (d) (e) (f) (g) ou (h) qursquoil peut ecirctre prise agrave tort pour lrsquoun de ces emblegravemes signes signaux ou mentions ou compris le cas eacutecheacuteant comme faisant reacutefeacuterence agrave lrsquoun de ces derniers
(j) tout autre drapeau emblegraveme mention signe signal motif libelleacute carte drsquoidentiteacute carte drsquoinformation insigne ou uniforme conccedilu dans le but de donner effet aux Conventions ou aux Protocoles
(2) Le [ministre de la Deacutefense ou une personne autoriseacutee par lui par eacutecrit agrave donner son accord au titre de la preacutesente section] donnera son accord uniquement dans le but de donner effet aux dispositions des Conventions ou des Protocoles il peut refuser ou retirer son accord si neacutecessaire
(3) La preacutesente section couvre lrsquoutilisation dans ou en dehors de [inseacuterer le nom du pays] de tout emblegraveme signe signal motif libelleacute insigne uniforme et de toute mention carte drsquoidentiteacute carte drsquoidentification mentionneacutes agrave la sous-section (1) sur tout navire ou aeacuteronef enregistreacute en [inseacuterer le nom du pays]
13 Infractions et sanctions(1) Quiconque enfreint la section 12(1) se rend coupable drsquoune infraction et est passible drsquoune amende maximale de [inseacuterer montant maximal] ou de lrsquoemprisonnement pour une dureacutee nrsquoexceacutedant pas [inseacuterer la dureacutee maximale drsquoemprisonnement] ou des deux
(2) Lorsqursquoun tribunal condamne une personne pour une infraction agrave la section 12(1) il peut ordonner la confiscation en faveur de lrsquoEacutetat de
(a) tout bien ou autre article utiliseacute par cette personne en lien avec un emblegraveme une mention un signe signal motif ou libelleacute et
(b) toute carte drsquoidentiteacute carte drsquoidentification tout insigne ou uniforme utiliseacute pour la commission de lrsquoinfraction
(3) Lorsqursquoil est eacutetabli qursquoune infraction agrave la section 12(1) commise par une personne morale lrsquoa eacuteteacute avec lrsquoaccord ou la connivence drsquoun directeur responsable secreacutetaire ou autre dirigeant de cette personne morale ou drsquoune personne deacuteclarant agir agrave ce titre cette personne sera consideacutereacutee coupable de lrsquoinfraction au mecircme titre que la personne morale et pourra ecirctre poursuivie et punie en conseacutequence
(4) Des poursuites au titre de la section 12(1) ne pourront ecirctre engageacutees qursquoavec lrsquoaccord eacutecrit du [procureur geacuteneacuteral]
14 ReacuteservesDans le cas ougrave une marque de commerce a eacuteteacute enregistreacutee avant lrsquoadoption de la preacutesente loi les sections 12 et 13 ne sont pas applicables au seul motif que cette marque constitue un emblegraveme mentionneacute au sous-paragraphe 12(1) (b) (c) ou (d) ou un motif ressemblant agrave un tel emblegraveme ou le contient lorsqursquoune personne est accuseacutee drsquoutiliser un tel emblegraveme signe ou motif agrave toute fin que ce soit et qursquoil est eacutetabli que cette personne lrsquoa utiliseacute autrement que comme faisant partie drsquoune marque ainsi enregistreacutee cette personne peut se disculper en prouvant
(a) qursquoelle utilisait de maniegravere licite ledit emblegraveme signe ou motif agrave cette fin avant lrsquoadoption de la preacutesente loi ou
(b) si elle est accuseacutee drsquoavoir utiliseacute ledit emblegraveme signe ou motif sur des biens ou drsquoautre articles que lrsquoemblegraveme signe ou motif avait eacuteteacute appliqueacute sur les biens ou les articles avant leur acquisition par une autre personne qui les a fabriqueacutes ou a eacuteteacute mise en leur preacutesence au cours drsquoopeacuterations commerciales et qui utilisait lrsquoemblegraveme le signe ou le motif de maniegravere licite sur des biens ou articles similaires avant lrsquoadoption de la preacutesente loi
ANNExE III
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5e PARTIE ndash REgraveGLEMENTS
15 Regraveglements[inseacuterer le nom de lrsquoautoriteacute de reacuteglementation] peut adopter des regraveglements
(a) preacutevoyant la forme des drapeaux emblegravemes mentions signes signaux motifs libelleacutes cartes drsquoidentiteacute cartes drsquoinformation insignes ou uniformes agrave utiliser dans le but de donner effet aux Conventions etou aux Protocoles et reacutegissant leur utilisation
(b) preacutevoyant la sanction pouvant ecirctre prononceacutee en cas drsquoinfraction aux dispositions adopteacutees en vertu du paragraphe (a) de la preacutesente section ou de non-respect de ces dispositions qui peut consister en une amende maximale de [inseacuterer le montant maximal] ou en une peine drsquoemprisonnement pour une dureacutee ne deacutepassant pas [inseacuterer la dureacutee maximale drsquoemprisonnement] ou en les deux et
(c) reacutegissant drsquoautres questions dont il est neacutecessaire permis ou utile qursquoelles soient reacuteglementeacutees afin drsquoappliquer la preacutesente loi ou de lui donner effet
ANNExES1 Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne
adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949
2 Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949
3 Convention de Genegraveve relative au traitement des prisonniers de guerre adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949
4 Convention de Genegraveve relative agrave la protection des personnes civiles en temps de guerre adopteacutee agrave Genegraveve le 12 aoucirct 1949
5 Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) adopteacute agrave Genegraveve le 8 juin 1977
6 Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes non internationaux (Protocole II) adopteacute agrave Genegraveve le 8 juin 1977
7 Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave lrsquoadoption drsquoun signe distinctif additionnel (Protocole III) adopteacute agrave Genegraveve le 8 deacutecembre 2005
8 Reacutesolution 1 de la XXIXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 20 et 21 juin 2006)
IV
IV pRINCIpES DIRECTEURS LOI TYpE SUR LES pERSONNES pORTEacuteES DISpARUESPrincipes pour leacutegifeacuterer sur la situation des personnes porteacutees disparues par suite drsquoun conflit armeacute ou de situation de violence interne
Mesures de preacutevention des disparitions et de sauvegarde des droits et des inteacuterecircts des personnes porteacutees disparues et de leur famille
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
172
TABLE DES MATIEgraveRES
INTRODUCTION 173
CHAPITRE I ndash DISPOSITIONS GEacuteNEacuteRALES 175Article 1 Objet de la loi 175Article 2 Deacutefinitions 176
1) Personne porteacutee disparue 1762) Proche drsquoune personne porteacutee disparue 1763) Instance nationale chargeacutee de la recherche des personnes disparues 1764) Bureau national de renseignements 1765) Registre 1766) Informations fiables sur la disparition drsquoune personne 1767) Donneacutees minimales sur une personne disparue 1778) Identification des restes humains 177
CHAPITRE II ndash DROITS ET MESURES EacuteLEacuteMENTAIRES 178Article 3 Droits fondamentaux 178Article 4 Droits des personnes arrecircteacutees deacutetenues ou interneacutees 179Article 5 Droits des proches des personnes arrecircteacutees deacutetenues ou interneacutees 181Article 6 Droits des personnes porteacutees disparues 182Article 7 Droits des proches de connaicirctre le sort des personnes porteacutees disparues 183
CHAPITRE III ndash STATUT JURIDIQUE DES PERSONNES PORTEacuteES DISPARUES ET DROITS CONNEXES 185Article 8 Reconnaissance de lrsquoabsence 185Article 9 Droits des proches touchant le statut juridique des personnes porteacutees disparues 186Article 10 Le droit agrave une assistance financiegravere et agrave des prestations sociales
pour les personnes porteacutees disparues et leurs proches 187
CHAPITRE IV ndash LA RECHERCHE DES PERSONNES PORTEacuteES DISPARUES 189Article 11 Mesures drsquoidentification preacuteventives 189Article 12 Lrsquoinstance drsquoEacutetat chargeacutee de la recherche des personnes porteacutees disparues 190Article 13 Le Bureau national de renseignements 191Article 14 Le Registre de donneacutees sur les personnes porteacutees disparues 193Article 15 Deacutepocirct drsquoune demande de recherches 193Article 16 Fin des recherches 195Article 17 Lrsquoaccegraves aux informations sur les personnes porteacutees disparues 195Article 18 La protection des donneacutees 196
CHAPITRE V ndash LA RECHERCHE LA REacuteCUPEacuteRATION ET LE TRAITEMENT DES MORTS 198Article 19 Lrsquoobligation de tout faire pour assurer la recherche et la reacutecupeacuteration des morts 198Article 20 La deacuteclaration de deacutecegraves 199Article 21 Le traitement des restes humains 199Article 22 Inhumation et exhumation 201Article 23 Les morts non identifieacutes 202
CHAPITRE VI ndash LA RESPONSABILITEacute PEacuteNALE 203Article 24 Les actes criminels 203Article 25 Les poursuites en cas drsquoactes criminels 204
CHAPITRE VII ndash LA SUPERVISION 205Article 26 La supervision 205
CHAPITRE VIII ndash CLAUSE FINALE 206Article 27 Entreacutee en vigueur 206
ANNEXE 1 ndash MODegraveLE DE CERTIFICAT Drsquo ABSENCE 207ANNEXE 2 ndash MODegraveLE DE CERTIFICAT DE DEacuteCegraveS 208ANNEXE 3 ndash LES DISPOSITIONS PREacuteVUES PAR LE DIH 209
ANNEXE IV
173
INTRODUCTIONPour le Comiteacute international de la Croix-Rouge (CICR) le problegraveme des personnes porteacutees disparues qui suscite une preacuteoccupation croissante dans le monde moderne demeure un domaine drsquoaction essentiel Les familles sans nouvelles de leurs proches sont confronteacutees agrave une reacutealiteacute tregraves douloureuse Leur premier souci est naturellement de savoir si les personnes disparues sont en vie ou deacuteceacutedeacutees il srsquoagit aussi pour elles de faire face aux conseacutequences de la perte qursquoil srsquoagisse drsquoune absence ou drsquoun deacutecegraves et bien entendu de reacutepondre agrave la question cruciale du motif de la disparition Les raisons peuvent ecirctre tregraves diverses car le pheacutenomegravene se produit dans des contextes tregraves diffeacuterents allant des disparitions forceacutees ou involontaires ndash comme en cas drsquoenlegravevement ndash jusqursquoaux disparitions causeacutees par des catastrophes naturelles ou des mouvements de migration Plus particuliegraverement les dangers inheacuterents agrave presque toutes les situations de conflit armeacute ou de violence interne provoquent des seacuteparations et des disparitions de soldats comme de civils Dans le contexte des conflits armeacutes internationaux et non internationaux la majoriteacute des disparitions sont causeacutees par des violations du droit international humanitaire et des droits de lrsquohomme
Il existe des regravegles fondamentales de droit international humanitaire et de droit relatif aux droits de lrsquohomme qui ont pour objet de contribuer agrave empecirccher que des personnes ne soient porteacutees disparues dans des situations de conflit armeacute ou de violence interne Respecter les principes du droit international revient agrave respecter lrsquointeacutegriteacute et la digniteacute de tous les ecirctres humains y compris les personnes deacuteceacutedeacutees en ce qui concerne les personnes disparues le respect du droit constitue un garde-fou et favorise le regraveglement des cas de disparition Si les personnes civiles ainsi que les membres des forces armeacutees ou de groupes armeacutes qui sont malades blesseacutes captureacutes deacuteceacutedeacutes ou priveacutes de liberteacute eacutetaient traiteacutes dans le respect de ces regravegles les personnes disparues et les familles laisseacutees dans lrsquoignorance de leur sort seraient moins nombreuses Il est important que tous les Eacutetats agissent avec deacutetermination pour empecirccher les disparitions srsquoabstiennent de perpeacutetrer des enlegravevements ou autres actes provoquant des disparitions forceacutees et agissent pour eacutelucider le sort des personnes disparues et pour apporter une aide aux familles qui sont sans nouvelles de leurs proches
Ces principes pour leacutegifeacuterer sur la situation des personnes porteacutees disparues par suite drsquoun conflit armeacute ou de situations de violence interne sont conccedilus comme un outil pour aider les Eacutetats et leurs organes nationaux compeacutetents agrave adopter une leacutegislation permettant de traiter de preacutevenir et de reacutesoudre les situations qui donnent lieu agrave des disparitions de personnes Les Eacutetats ont lrsquoobligation de faire connaicirctre le droit international humanitaire et de mettre en œuvre ses principes et ses regravegles fondamentales dans leur systegraveme leacutegislatif national et dans leur pratique Avec lrsquoacceptation deacutesormais universelle des Conventions de Genegraveve de 1949 lrsquoapplicabiliteacute de lrsquoarticle premier commun qui reacuteaffirme lrsquoobligation de toutes les Parties de respecter et de faire respecter les principes fondamentaux du droit humanitaire en toutes circonstances est drsquoautant plus pertinente Respecter cela signifie que lrsquoEacutetat a lrsquoobligation de faire tout ce qui deacutepend de lui pour garantir que les regravegles en question sont respecteacutees par ses organes ainsi que par toutes les instances placeacutees sous sa juridiction Faire respecter cela signifie que les Eacutetats qursquoils soient engageacutes ou non dans un conflit doivent prendre toutes les mesures possibles pour veiller agrave ce que les regravegles soient respecteacutees par tous et en particulier par les parties au conflit Ce principe sous-jacent est essentiel pour la cause des personnes disparues et il est impeacuteratif que les Eacutetats prennent des mesures pour empecirccher les disparitions et pour proteacuteger les droits et les inteacuterecircts des personnes disparues et de leur famille
Afin de garantir la meilleure protection possible aux personnes disparues et agrave leur famille il importe que ces situations soient traiteacutees sur la base de consideacuterations juridiques adapteacutees agrave chaque cas Le preacutesent guide est conccedilu comme un cadre juridique complet susceptible drsquoaider les Eacutetats agrave perfectionner leur leacutegislation nationale sur les personnes disparues La loi type est fondeacutee sur les principes du droit international en particulier le droit relatif aux droits de lrsquohomme et le droit international humanitaire Les traiteacutes des droits de lrsquohomme srsquoappliquent en tout temps et en toutes circonstances agrave lrsquoensemble des personnes soumises agrave la juridiction drsquoun Eacutetat partie ce qui signifie qursquoils continuent agrave srsquoappliquer dans des situations de violence parallegravelement au droit international humanitaire qui est speacutecifiquement applicable dans les situations de conflit armeacute et qui ne peut faire lrsquoobjet drsquoaucune deacuterogation La question de savoir quelles sont les dispositions obligatoires pour les Eacutetats et quelles sont celles qui nrsquoont qursquoun caractegravere de forte recommandation donne souvent lieu agrave deacutebat cet aspect ne sera toutefois pas abordeacute ici lrsquoobjectif eacutetant drsquoassurer la meilleure protection possible des victimes qui comprennent agrave la fois la personne disparue et sa famille Les dispositions du droit international et du droit international humanitaire touchant les disparus sont eacutenumeacutereacutees dans le rapport du CICR Les personnes porteacutees disparues et leurs familles publieacute en 2003 agrave titre de mesure de suivi de la Confeacuterence internationale drsquoexperts gouvernementaux et non gouvernementaux organiseacutee en feacutevrier 2003 Cette liste complegravete est reproduite agrave lrsquoannexe 3 du preacutesent document
Les principes du droit international font une large place agrave la preacutevention des disparitions Plusieurs mesures peuvent ecirctre prises pour concourir agrave cet objectif y compris la deacutelivrance de cartes drsquoidentiteacute et lrsquoenregistrement approprieacute des donneacutees
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
174
drsquoidentiteacute essentielles En cas de disparition drsquoune personne les familles ont le droit drsquoecirctre informeacutees de son sort et peuvent srsquoadresser agrave lrsquoEacutetat pour obtenir des informations conformeacutement agrave lrsquoarticle 32 du Protocole additionnel I (PA I) Pour sauvegarder ce droit les parties agrave un conflit doivent donc rechercher les personnes porteacutees disparues conformeacutement aux articles 32 et 33 du PA I et aux articles 136 agrave 141 de la quatriegraveme Convention de Genegraveve (CG IV) LrsquoEacutetat doit faciliter les deacutemarches entreprises par les membres de familles qui ont eacuteteacute disperseacutees en raison du conflit afin de les aider agrave reacutetablir le contact et agrave se reacuteunir Les parties agrave un conflit ont aussi des responsabiliteacutes agrave lrsquoeacutegard des personnes deacuteceacutedeacutees responsabiliteacutes deacutecrites de maniegravere deacutetailleacutee dans les textes de droit international humanitaire Les articles 15 de la CG I 18 de la CG II 16 de la CG IV et 34 du PA I exigent notamment que soient prises toutes les mesures possibles pour rechercher les morts reacutecupeacuterer et identifier les morts et dresser des listes indiquant lrsquoemplacement exact et les marquages des seacutepultures ainsi que lrsquoidentiteacute des personnes qui y sont enterreacutees
Les regravegles internationales concernant les personnes disparues srsquoappliquent dans les conflits armeacutes internationaux et non internationaux La regravegle 117 de lrsquoeacutetude sur le Droit international humanitaire coutumier publieacutee par le CICR en 2005 indique que la pratique des Eacutetats a institueacute une norme applicable dans les conflits armeacutes tant internationaux que non internationaux selon laquelle chaque partie au conflit doit prendre toutes les mesures pratiquement possibles pour eacutelucider le sort des personnes porteacutees disparues et doit transmettre aux membres de leur famille toutes les informations dont elle dispose agrave leur sujet
La nouvelle Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees reacutecemment adopteacutee par lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies est le premier instrument universel contraignant traitant des disparitions forceacutees qursquoelle deacutefinit comme lrsquoenlegravevement ou la privation de liberteacute drsquoune personne par des agents de lrsquoEacutetat suivis de la dissimulation du sort de la personne disparue ou du lieu ougrave elle se trouve La disparition forceacutee est consideacutereacutee comme une violation des droits de lrsquohomme et elle est cateacutegoriquement interdite Lorsqursquoelle est commise dans le cadre drsquoune attaque geacuteneacuteraliseacutee ou systeacutematique lanceacutee contre toute population civile elle constitue un crime contre lrsquohumaniteacute au regard du Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale
Les principes directeurs sont preacutesenteacutes ici sous la forme drsquoune loi type eacutetayeacutee par un commentaire de chaque article afin drsquoaider agrave la mise au point du texte leacutegislatif preacutecis que lrsquoEacutetat devra adopter Elle couvre les notions cleacutes de la loi touchant les droits des personnes disparues et de leur famille ainsi que lrsquoobligation de lrsquoEacutetat de garantir et de sauvegarder ces droits La loi type est diviseacutee en chapitres qui formulent des droits fondamentaux ainsi que certaines mesures de mise en œuvre qui srsquoappliquent dans des situations anteacuterieures agrave la disparition de personnes une fois qursquoune disparition srsquoest produite et en cas de deacutecegraves soupccedilonneacute ou aveacutereacute La notion de preacutevention est couverte par une disposition sur lrsquoadoption de mesures preacuteventives drsquoidentification directement lieacutee au chapitre sur la responsabiliteacute peacutenale qui tente de deacutefinir les infractions agrave la loi comme des crimes passibles de poursuites et de sanctions peacutenales Cette loi type peut donc ecirctre utile aux Eacutetats deacutesireux de compleacuteter ou de parachever leur leacutegislation tout comme agrave ceux qui aimeraient combler une eacuteventuelle lacune juridique concernant le traitement des cas de personnes disparues Elle peut ecirctre utiliseacutee en tout ou en partie et peut selon les besoins ecirctre axeacutee sur la preacutevention sur le regraveglement des cas ou sur tout autre aspect de la question Plusieurs exemples de leacutegislation nationale sont disponibles agrave titre de reacutefeacuterence dans la base de donneacutees du CICR sur la mise en œuvre du droit international humanitaire agrave lrsquoeacutechelon national sur le site Web du CICR agrave lrsquoadresse lthttpwwwicrcorgihl-natgt Les Services consultatifs en droit international humanitaire du CICR se tiennent agrave disposition pour toute consultation et pour apporter leur concours aux Eacutetats durant le processus de discussion et de reacutedaction drsquoune leacutegislation nationale qui met en œuvre les principes du droit international humanitaire
Le CICR demeure activement saisi du problegraveme des personnes disparues il coopegravere partout dans le monde avec les parties aux conflits les organisations humanitaires et drsquoautres partenaires concerneacutes par la question Il srsquoefforce de faire connaicirctre le droit international existant de soutenir le renforcement du droit national pertinent de coopeacuterer avec les forces armeacutees pour veiller agrave ce que les soldats portent des signes drsquoidentification et agrave ce que les restes humains soient traiteacutes de maniegravere approprieacutee sur les champs de bataille Lrsquoobjectif agrave court terme consiste agrave mettre en place un cadre leacutegislatif national qui traite de la situation des personnes disparues Agrave plus long terme il srsquoagit de reacutesoudre tous les cas de personnes disparues actuellement en suspens pour eacutecourter les souffrances de leur famille et drsquoeacuteviter que se produisent de nouvelles disparitions
ANNEXE IV
175
CHAPITRE I ndash DISPOSITIONS GEacuteNEacuteRALES
ARTICLE 1Objet de la loi
1) La preacutesente loi a pour objet de preacutevenir la disparition des personnes et drsquoaider agrave la recherche et agrave lrsquoidentification drsquoune personne porteacutee disparue dans le cadre drsquoun conflit armeacute ou drsquoune situation de violence interne ainsi que de proteacuteger les droits et les inteacuterecircts des personnes disparues et des membres de leur famille
2) Eu eacutegard aux obligations qui incombent aux Eacutetats de faire connaicirctre et de promulguer les principes du droit international humanitaire et du droit des droits de lrsquohomme la preacutesente loi met en œuvre les dispositions des traiteacutes et conventions internationaux pour la protection des victimes de la guerre et pour la protection des droits de lrsquohomme auxquels [nom de lrsquoEacutetat] est partie qui peuvent contribuer agrave empecirccher la disparition des personnes et agrave proteacuteger les personnes disparues ainsi que les membres de leur famille Ces textes comprennent entre autres
1 La Convention (I) de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes et des malades dans les forces armeacutees en campagne 12 aoucirct 1949
2 La Convention (II) de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades et des naufrageacutes des forces armeacutees sur mer 12 aoucirct 1949
3 La Convention (III) de Genegraveve relative au traitement des prisonniers de guerre 12 aoucirct 1949 4 La Convention (IV) de Genegraveve relative agrave la protection des personnes civiles en temps de guerre 12 aoucirct 1949 5 Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) 6 Le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des
conflits armeacutes internationaux (Protocole I) 8 juin 1977 7 Le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des
conflits armeacutes non internationaux (Protocole II) 8 juin 1977 8 La Convention relative aux droits de lrsquoenfant (1989) 9 Le Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale (1998) 10 La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees (2006)
COMMENTAIRE
bull On trouve des dispositions touchant des questions relatives aux personnes disparues dans plusieurs traiteacutes internationaux de nature universelle ou reacutegionale notamment
minus Droit international humanitairebull LaConvention(I)pourlrsquoameacuteliorationdusortdesblesseacutesetdesmaladesdanslesforcesarmeacuteesencampagne(1949)bull LaConvention(II)pourlrsquoameacuteliorationdusortdesblesseacutesdesmaladesetdesnaufrageacutesdesforcesarmeacuteessurmer
(1949) bull LaConvention(III)relativeautraitementdesprisonniersdeguerre(1949)bull LaConvention(IV)relativeagravelaprotectiondespersonnescivilesentempsdeguerre(1949)bull LeProtocoleadditionnelauxConventionsdeGenegravevedu12aoucirct1949relatifagravelaprotectiondesvictimesdes
conflits armeacutes internationaux (Protocole I) (1977) bull LeProtocoleadditionnelauxConventionsdeGenegravevedu12aoucirct1949relatifagravelaprotectiondesvictimesdes
conflits armeacutes non internationaux (Protocole II) (1977)
minus Droit international des droits de lrsquohommebull LePacteinternationalrelatifauxdroitscivilsetpolitiques(1966)bull LaConventionrelativeauxdroitsdelrsquoenfant(1989)bull LaConventioninternationalepourlaprotectiondetouteslespersonnescontrelesdisparitionsforceacutees(2006)bull LesConventionsreacutegionalessur laprotectiondesdroitsdelrsquohommeConventioneuropeacuteennedesauvegardedes
droits de lrsquohomme et des liberteacutes fondamentales (1950) Convention ameacutericaine relative aux droits de lrsquohomme (1969) et Charte africaine des droits de lrsquohomme et des peuples (1981)
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
176
minus Autres textes internationaux pertinents de nature universelle ou reacutegionale notamment bull LeStatutdeRomedelaCourpeacutenaleinternationale(1998)bull LaDeacuteclarationdesNationsUniessurlaprotectiondetouteslespersonnescontrelesdisparitionsforceacutees(1992)bull LesPrincipesdirecteursdesNationsUniespourlareacuteglementationdesfichiersinformatiseacutescontenantdesdonneacutees
agrave caractegravere personnel (1990) bull LaConventionduConseildelrsquoEuropepourlaprotectiondespersonnesagravelrsquoeacutegarddutraitementautomatiseacutedes
donneacutees agrave caractegravere personnel (1981) bull LesLignesdirectricesdelrsquoOCDEsurlaprotectiondelaviepriveacuteeetlesfluxtransfrontiegraveresdedonneacuteesdecaractegravere
personnel (1980)
bull Il existe aussi des principes de droit international coutumier relatifs agrave la protection et au respect des droits des personnes disparues et de leur famille Ces principes sous-tendent ou complegravetent les dispositions adopteacutees dans les traiteacutes internationaux Ils sont reacutepertorieacutes dans lrsquoeacutetude reacutealiseacutee par le Comiteacute international de la Croix-Rouge [Droit international humanitaire coutumier] publieacutee en 2005
bull Pour que les obligations deacutecoulant des textes citeacutes ci-dessus soient respecteacutees et pour donner effet aux droits reconnus sur le plan international par le droit humanitaire et le droit relatif aux droits de lrsquohomme il importe de prendre des mesures de nature leacutegislative reacuteglementaire et autres ayant pour objet drsquoempecirccher les disparitions de personnes et drsquoeacutetablir le sort des personnes porteacutees disparues La promulgation drsquoune leacutegislation nationale contribue au respect des obligations contracteacutees par un Eacutetat de respecter et de faire respecter le droit international humanitaire en diffusant et en appliquant les principes fondamentaux de ce droit dans son systegraveme juridique et sa pratique
ARTICLE 2Deacutefinitions
Aux fins de la preacutesente loi
1) On entend par personne porteacutee disparue une personne dont la famille ignore le lieu ougrave elle se trouve ou qui selon des informations fiables a eacuteteacute porteacutee disparue au regard de la leacutegislation nationale en rapport avec un conflit armeacute international ou non international une situation de violence interne ou de troubles inteacuterieurs une catastrophe naturelle ou toute autre situation qui pourrait exiger lrsquointervention drsquoune instance eacutetatique compeacutetente
2) Lrsquoexpression proche drsquoune personne disparue est utiliseacutee sauf indication contraire conformeacutement aux dispositions [du Code civilde la leacutegislation relative agrave la famille] Elle inclut au minimum les personnes suivantes
bull lesenfantsneacutesdeparentsmarieacutesouhorsmariagelesenfantsadopteacutesoulesenfantsduconjointbull lepartenaireleacutegalementmarieacuteouleconcubinbull lesgeacuteniteurs(yinclusbelle-megraverebeau-pegravereetparentsadoptifs)bull lesfregraveresetsœursdemi-fregraveresousœursetlesfregraveresetsœursadopteacutes
3) On entend par instance nationale chargeacutee de la recherche des personnes disparues une instance deacutesigneacutee au plan national compeacutetente pour rechercher les personnes disparues et chargeacutee de reacutealiser drsquoautres fonctions ou tacircches conformeacutement agrave la preacutesente loi
4) On entend par Bureau national de renseignements le service chargeacute de reacuteunir et de transmettre les informations les documents et les objets concernant des personnes proteacutegeacutees par le droit international humanitaire et tombeacutees aux mains drsquoune partie adverse en particulier les prisonniers de guerre et les interneacutes civils
5) On entend par Registre la base de donneacutees centraliseacutee servant agrave geacuterer les demandes de recherches concernant des personnes disparues
6) On entend par Informations fiables sur la disparition drsquoune personne les informations permettant de conclure raisonnablement que le lieu ougrave se trouve une certaine personne est inconnu des membres de sa famille ou dans le cas drsquoune personne sans famille qursquoune personne nrsquoapparaicirct pas agrave son lieu de domicile ou lieu de seacutejour temporaire
ANNEXE IV
177
7) On entend par donneacutees minimales sur une personne disparue les donneacutees contenant des informations telles que le nom drsquoune personne disparue ses lieu et date de naissance son eacutetat civil sa profession son adresse la date et les deacutetails des derniegraveres nouvelles connues la concernant ou les circonstances de sa disparition et pour le personnel militaire ou les combattant le grade
8) On entend par identification des restes humains lrsquoactiviteacute effectueacutee par un fonctionnaire deacutesigneacute agrave cet effet dont les compeacutetences en la matiegravere sont reconnues par les autoriteacutes de lrsquoEacutetat pertinentes et qui a pour objet drsquoeacutetablir lrsquoidentiteacute drsquoune personne deacuteceacutedeacutee ou de restes humains
COMMENTAIRE
bull Les autoriteacutes nationales doivent veiller agrave ce que la deacutefinition de la personne disparue soit suffisamment large pour proteacuteger les droits de la personne disparue et de sa famille qui a besoin de soutien dans de telles circonstances La deacutefinition doit inclure la notion drsquoincertitude touchant le sort de la personne porteacutee disparue mecircme si la reconnaissance du statut de disparu peut avoir entre autres conseacutequences des effets similaires agrave ceux drsquoune deacuteclaration de deacutecegraves
La maniegravere dont le droit national deacutefinit la personne disparue deacutecoule souvent du contexte dans lequel les mesures ont eacuteteacute adopteacutees La loi peut reconnaicirctre le statut de personne disparue de maniegravere plus ou moins restrictive selon la nature et le nombre des personnes disparues et des familles concerneacutees Le leacutegislateur national pourra souhaiter eacutetablir une distinction entre les personnes disparues en raison drsquoun eacuteveacutenement particulier drsquoune situation drsquourgence ou drsquoune situation de violence au cours drsquoune peacuteriode preacutecise ou eacuteventuellement en raison de circonstances speacutecifiques comme les cas de disparition faisant suite agrave lrsquoarrestation ou agrave la deacutetention en relation avec un conflit armeacute La deacutefinition peut aussi ecirctre eacutelargie pour couvrir les personnes disparues du fait drsquoune catastrophe naturelle et les disparitions dues agrave drsquoautres causes Plus la cateacutegorie de personnes concerneacutees est deacutefinie de maniegravere eacutetroite et plus il est probable que certaines personnes disparues ne seront pas couvertes par les dispositions leacutegales Il peut ecirctre souhaitable de formuler des dispositions speacutecifiques afin de couvrir des situations particuliegraveres en cas de besoin parallegravelement agrave drsquoautres dispositions de nature geacuteneacuterale
Pour les Eacutetats qui sont parties agrave la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees la loi devrait incorporer la deacutefinition de la disparition forceacutee inscrite agrave lrsquoarticle 2 de la Convention
bull La deacutefinition geacuteneacuterale de proches de la personne disparue devrait ecirctre assez large pour inclure les personnes qui pacirctissent de lrsquoignorance du lieu ougrave se trouve la personne disparue bien qursquoil puisse ecirctre neacutecessaire de restreindre la deacutefinition dans certaines dispositions speacutecifiques qui octroient certains droits Indeacutependamment des dispositions geacuteneacuterales sur les relations familiales dans la leacutegislation existante aux fins de la protection et de lrsquoassistance aux laquo proches raquo des personnes disparues le terme devrait ecirctre compris comme incluant
minus les enfants neacutes de parents marieacutes ou hors mariage les enfants adopteacutes ou les enfants du conjoint minus le partenaire leacutegalement marieacute ou le concubin minus les geacuteniteurs (y inclus la belle-megravere le beau-pegravere et le parent adoptif) minus les fregraveres et sœurs demi-fregraveres ou sœurs et les fregraveres et sœurs adopteacutes
La deacutefinition du proche pourrait aussi ecirctre eacutelargie afin de tenir compte du cadre culturel speacutecifique qui peut eacutetendre la notion de la famille pour englober par exemple les amis proches
bull Afin drsquoassurer une interpreacutetation et une application coheacuterentes et uniformes de la loi drsquoautres termes et notions peuvent ecirctre deacutefinis en fonction des besoins Le modegravele proposeacute deacutefinit quelques notions suppleacutementaires et deacuteveloppe leur contenu dans des dispositions speacutecifiques englobant les divers principes reacutegissant la situation des personnes disparues Par exemple
minus Instance drsquoEacutetat chargeacutee de la recherche des personnes disparue minus Bureau national de renseignements minus Registre minus Informations fiables sur la disparition drsquoune personne minus Donneacutees minimales concernant les personnes disparues minus Identification des restes humains
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
178
CHAPITRE II ndash DROITS ET MESURES EacuteLEacuteMENTAIRES
ARTICLE 3Droits fondamentaux
1) Tout ecirctre humain doit jouir des droits fondamentaux eacutenumeacutereacutes ci-dessous sans aucune distinction fondeacutee notamment sur la race la couleur le sexe la langue la religion les opinions politiques ou autres opinions lrsquoorigine nationale ou sociale la fortune la naissance ou tout autre critegravere
(a) le droit agrave ne pas ecirctre priveacute arbitrairement de la vie (b) le droit agrave ecirctre proteacutegeacute contre la torture ainsi que contre tout autre traitement cruel inhumain ou deacutegradant (c) le droit agrave la liberteacute et agrave la seacutecuriteacute de sa personne et le droit agrave ne pas ecirctre priveacute arbitrairement de sa liberteacute y
compris les garanties fondamentales et judiciaires qui doivent ecirctre accordeacutees agrave toutes les personnes priveacutees de liberteacute
(d) le droit agrave un procegraves eacutequitable offrant toutes les garanties judiciaires (e) le droit au respect de sa vie familiale (f) le droit de connaicirctre les raisons de son incarceacuteration et drsquoeacutechanger des nouvelles avec des parents ou avec drsquoautres
personnes proches par tout moyen de communication disponible (g) le droit de ne pas faire lrsquoobjet drsquoune disparition forceacutee ou involontaire ni drsquoun enlegravevement illeacutegal ou arbitraire (h) le droit agrave la reconnaissance de sa personnaliteacute juridique
2) Les personnes disparues et les membres de leur famille ne doivent faire lrsquoobjet drsquoaucune discrimination fondeacutee sur des critegraveres tels que la langue la race le sexe la nationaliteacute la religion la couleur de la peau ou les convictions politiques
3) Les ressortissants eacutetrangers beacuteneacuteficient au regard de la preacutesente loi des mecircmes droits que les nationaux de [nom de lrsquoEacutetat] sauf si drsquoautres textes leacutegislatifs leur accordent une meilleure protection
4) Aucune circonstance exceptionnelle quelle qursquoelle soit qursquoil srsquoagisse drsquoun eacutetat de guerre ou drsquoune menace de guerre drsquoinstabiliteacute politique interne ou de toute autre situation drsquourgence publique ne peut ecirctre invoqueacutee pour justifier des disparitions forceacutees
COMMENTAIRE
bull Afin drsquoeacuteviter que des personnes ne soient porteacutees disparues et de rendre compte du sort des personnes porteacutees disparues des mesures leacutegislatives reacuteglementaires et autres doivent ecirctre prises pour mettre en œuvre les obligations deacutecoulant du droit international humanitaire et pour donner effet aux droits de lrsquohomme proteacutegeacutees sur le plan international Ces droits comprennent
minus le droit agrave ne pas ecirctre priveacute arbitrairement de la vie minus le droit agrave ne pas ecirctre priveacute arbitrairement de sa liberteacute minus le droit agrave un procegraves eacutequitable offrant toutes les garanties judiciaires minus le droit au respect de sa vie familiale minus le droit de connaicirctre le sort des personnes disparues et drsquoeacutechanger des nouvelles avec les membres de la famille
ou avec drsquoautres personnes proches par tout moyen de communication disponible minus le droit de ne pas ecirctre soumis agrave la torture et agrave tout autre traitement cruel inhumain ou deacutegradant minus le droit de ne pas faire lrsquoobjet de disparitions forceacutees minus le droit agrave la reconnaissance en tous lieux de sa personnaliteacute juridique
bull Il convient de veiller lors de la reacutedaction drsquoune loi sur les personnes disparues agrave ce qursquoelle ne contienne aucun eacuteleacutement de seacutelection injustifieacute La maniegravere la plus simple de garantir lrsquoabsence de discrimination consiste agrave limiter les restrictions
ANNEXE IV
179
agrave lrsquoapplicabiliteacute de la loi et agrave la rendre pertinente pour toutes les personnes disparues relevant de la juridiction drsquoun Eacutetat Ce point est particuliegraverement important lorsqursquoil srsquoagit de personnes disparues qui sont des ressortissants eacutetrangers ou des membres de groupes ethniques ou autres qui vivent ou qui ont veacutecu dans un territoire dont les frontiegraveres ont eacuteteacute redeacutefinies en raison du conflit Les familles de personnes qui ont eacuteteacute porteacutees disparues sur le territoire de lrsquoancien Eacutetat peuvent se trouver priveacutees de toute voie de recours si par suite des changements survenus concernant leur Eacutetat ou leur nationaliteacute elles nrsquoont pas la possibiliteacute de beacuteneacuteficier des mesures conccedilues pour les aider
bull Dans les cas ougrave un ressortissant drsquoun Eacutetat tiers est porteacute disparu et ougrave sa famille ne reacuteside pas sur le territoire de lrsquoEacutetat concerneacute il faut veiller agrave ce que les autoriteacutes de ce territoire soient informeacutees de la disparition Les autoriteacutes judiciaires et autres des Eacutetats tiers reconnaicirctront plus facilement la validiteacute de lrsquoenregistrement drsquoune disparition enregistreacutee ou drsquoun certificat drsquoabsence ou de deacutecegraves si elles peuvent constater que les proceacutedures eacutetablies pour la deacutelivrance de ces documents ont une base leacutegale et sont appliqueacutees par des autoriteacutes compeacutetentes ducircment deacutesigneacutees agrave cet effet
bull Apregraves un conflit armeacute international la coopeacuteration bilateacuterale et multilateacuterale entre Eacutetats en conjonction avec des organisations humanitaires peut permettre une assistance plus efficace aux familles Les Eacutetats devraient srsquoefforcer de traiter les aspects humanitaires du problegraveme indeacutependamment des autres questions traiteacutees entre Eacutetats afin drsquoeacuteviter des souffrances suppleacutementaires pour les familles des personnes disparues dans lrsquoattente du regraveglement des questions politiques
bull Les institutions reacutegionales et internationales devraient encourager la coopeacuteration entre les Eacutetats Elles peuvent aussi avoir un rocircle propre important agrave jouer Le rocircle de lrsquoAgence Centrale de Recherches indeacutependante et impartiale creacuteeacutee par le CICR en application des Conventions de Genegraveve est essentiel pour donner la prioriteacute aux besoins des disparus tout particuliegraverement lorsque plusieurs acteurs eacutetatiques sont concerneacutes LrsquoAgence Centrale de Recherches est chargeacutee de centraliser toutes les informations sur les prisonniers de guerre et les personnes proteacutegeacutees et de les transmettre le plus rapidement possible aux autoriteacutes concerneacutees sauf lorsque cela pourrait porter preacutejudice aux personnes concerneacutees ou aux membres de leur famille
bull Le respect de la loi devrait ecirctre assureacute notamment en apportant les moyens techniques et financiers neacutecessaires ainsi que par des sanctions administratives ou peacutenales lorsque des infractions sont commises par les fonctionnaires chargeacutes de faire appliquer la loi Les peines preacutevues pour manquements aux responsabiliteacutes et aux obligations agrave lrsquoeacutegard des personnes disparues et de leur famille preacutevues par la loi figurent agrave lrsquoarticle 24
ARTICLE 4Droits des personnes arrecircteacutees deacutetenues ou interneacutees
1) Lrsquoarrestation la deacutetention et lrsquoemprisonnement doivent se deacuterouler et ecirctre ducircment enregistreacutes dans le respect des dispositions preacutevues par la loi et ils doivent ecirctre exeacutecuteacutes par des fonctionnaires compeacutetents ou par des personnes leacutegalement autoriseacutees agrave cette fin ces personnes doivent ecirctre identifiables et devraient srsquoidentifier lorsque cela est possible Les informations agrave enregistrer comprennent
(a) lrsquoidentiteacute de la personne priveacutee de liberteacute (b) la date lrsquoheure et le lieu de la privation de liberteacute ainsi que le nom de lrsquoautoriteacute qui a priveacute la personne de liberteacute (c) le nom de lrsquoautoriteacute qui a deacutecideacute la privation de liberteacute et les motifs de la mesure (d) le nom de lrsquoautoriteacute chargeacutee de superviser la privation de liberteacute ainsi que le lieu de privation de liberteacute la date et
lrsquoheure de lrsquoadmission dans ce lieu et lrsquoautoriteacute responsable du lieu de privation de liberteacute (e) les dates auxquelles la personne arrecircteacutee doit comparaicirctre devant lrsquoautoriteacute judiciaire ainsi que toute autre
information pertinente touchant la proceacutedure judiciaire (f) les eacuteleacutements relatifs agrave lrsquointeacutegriteacute physique de la personne priveacutee de liberteacute (g) en cas de deacutecegraves pendant la privation de liberteacute les circonstances et causes du deacutecegraves et la destination des restes de
la personne deacuteceacutedeacutee (h) la date et lrsquoheure de la libeacuteration ou du transfert dans un autre lieu de deacutetention la destination et lrsquoautoriteacute
responsable du transfert
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
180
2) Les personnes priveacutees de liberteacute qursquoelles soient interneacutees ou deacutetenues sont informeacutees au moment de leur arrestation des raisons de cette arrestation et reccediloivent notification dans le plus court deacutelai de toute accusation porteacutee contre elles
3) Toute personne priveacutee de liberteacute est en droit quelles que soient les circonstances drsquointroduire un recours devant un tribunal afin que celui-ci statue sans deacutelai sur la leacutegaliteacute de la privation de liberteacute et ordonne la libeacuteration si la privation de liberteacute est illeacutegale Ce paragraphe ne srsquoapplique pas aux personnes proteacutegeacutees au titre des troisiegraveme et quatriegraveme Conventions de Genegraveve citeacutees agrave lrsquoarticle premier qui sont interneacutees
4) Toute personne arrecircteacutee deacutetenue ou emprisonneacutee peut demander un examen meacutedical et doit recevoir des soins de santeacute adeacutequats en fonction des besoins Les examens meacutedicaux doivent se deacuterouler en priveacute hors de la preacutesence ou de lrsquoinfluence des autoriteacutes deacutetentrices
5) Les cas de maladie grave ou de deacutecegraves drsquoune personne priveacutee de liberteacute sont signaleacutes sans deacutelai au conjoint agrave un parent proche ou agrave toute autre personne preacutealablement deacutesigneacutee par la personne interneacutee ou deacutetenue
6) Les personnes priveacutees de liberteacute qursquoelles soient interneacutees ou deacutetenues ont le droit drsquoinformer toute personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime comme leur famille ou leur conseil au minimum de leur capture ou de leur arrestation de lrsquoendroit ougrave se situe leur lieu de deacutetention et de leur eacutetat de santeacute Elles sont autoriseacutees agrave communiquer avec leur famille leur conseil ou toute autre personne de leur choix et agrave recevoir leur visite sous la seule reacuteserve des conditions eacutetablies par la loi et si elles sont eacutetrangegraveres dans le pays ougrave elles sont priveacutees de liberteacute agrave communiquer avec leurs autoriteacutes consulaires conformeacutement au droit international applicable
7) Le transfert ou la libeacuteration des personnes priveacutees de liberteacute doit ecirctre signaleacute au conjoint agrave un parent proche ou agrave toute autre personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime
8) Aux fins du paragraphe 3 lrsquoautoriteacute compeacutetente doit eacutedicter une reacuteglementation preacutevoyant la deacutelivrance de cartes de capture et drsquointernement agrave lrsquousage des prisonniers de guerre et des civils interneacutes dans des situations de conflit armeacute international
COMMENTAIRE
bull Les opeacuterations drsquoarrestation de deacutetention et drsquoemprisonnement doivent toujours se deacuterouler dans le respect absolu des dispositions leacutegales et ecirctre exeacutecuteacutees par des fonctionnaires compeacutetents ou des personnes ducircment autoriseacutees qui doivent ecirctre identifiables et qui devraient srsquoidentifier lorsque cela est possible Les proceacutedures reacutegissant lrsquoarrestation et la deacutetention doivent ecirctre deacutefinies dans des regraveglements arrecircteacutes et instructions
bull Les personnes priveacutees de liberteacute doivent ecirctre informeacutees sans deacutelai des raisons de leur arrestation ou de leur deacutetention En outre les autoriteacutes compeacutetentes doivent veiller agrave ce que soit garanti entre autres le droit de demander un examen meacutedical et de recevoir des soins de santeacute
bull Des registres officiels de toutes les personnes priveacutees de liberteacute doivent ecirctre eacutetablis et tenus agrave jour dans tous les lieux drsquointernement ou de deacutetention (y compris les postes de police et les bases militaires) et mis agrave disposition des proches des magistrats des avocats et de toute autre personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime agrave cet eacutegard ainsi que drsquoautres autoriteacutes Les informations enregistreacutees doivent inclure
minus lrsquoidentiteacute de la personne priveacutee de liberteacute minus la date lrsquoheure et le lieu de la privation de liberteacute ainsi que le nom de lrsquoautoriteacute qui a priveacute la personne de liberteacute minus le nom de lrsquoautoriteacute qui a deacutecideacute la privation de liberteacute et les motifs de la mesure minus le nom de lrsquoautoriteacute chargeacutee de superviser la privation de liberteacute minus le lieu de privation de liberteacute la date et lrsquoheure de lrsquoadmission dans ce lieu et lrsquoautoriteacute responsable du lieu de privation
de liberteacute minus les eacuteleacutements relatifs agrave lrsquointeacutegriteacute physique de la personne priveacutee de liberteacute minus en cas de deacutecegraves pendant la privation de liberteacute les circonstances et causes du deacutecegraves et la destination des restes de la
personne deacuteceacutedeacutee minus la date et lrsquoheure de la libeacuteration ou du transfert dans un autre lieu de deacutetention la destination et lrsquoautoriteacute
responsable du transfert
ANNEXE IV
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bull Tant le droit humanitaire que le droit des droits de lrsquohomme affirment le droit des personnes drsquoinformer leur famille ou toute autre personne de leur choix de leur capture de leur arrestation ou de leur deacutetention La leacutegislation et la reacuteglementation nationales doivent donc garantir aux personnes priveacutees de liberteacute quelles que soient les raisons de leur internement ou de leur deacutetention le droit drsquoinformer leur famille au minimum de leur capture ou arrestation de leur adresse et de leur eacutetat de santeacute Des moyens de communication adeacutequats doivent ecirctre fournis agrave cette fin Ce droit ne devrait pas ecirctre interpreacuteteacute comme limitant le droit de correspondre avec les membres de sa famille
bull Dans des situations de conflit armeacute international des cartes de capture ou drsquointernement doivent ecirctre deacutelivreacutees par les autoriteacutes afin de permettre que soit eacutetabli un contact entre les prisonniers de guerre ou interneacutes civils et leur famille
bull Carte de capture les parties agrave un conflit qui deacutetiennent des prisonniers de guerre doivent les autoriser agrave eacutecrire une carte directement agrave leur famille ainsi qursquoagrave lrsquoAgence Centrale de Recherches pour les informer de leur capture Une carte de capture individuelle doit contenir en particulier des informations touchant le nom et les preacutenoms du prisonnier son pays drsquoorigine son grade son numeacutero matricule et sa date de naissance lrsquoadresse de sa famille sa captiviteacute son adresse et son eacutetat de santeacute Cependant au cas ougrave un prisonnier souhaiterait ne pas reacuteveacuteler certaines informations sa volonteacute doit ecirctre respecteacutee
bull Carte drsquointernement cette carte baseacutee sur le mecircme modegravele que la carte de capture est adapteacutee agrave la situation des interneacutes civils Elle est aussi destineacutee aux familles et agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches et deacutecrit clairement la situation geacuteneacuterale dans laquelle se trouve lrsquointerneacute civil en donnant notamment des informations sur son internement son adresse et on eacutetat de santeacute agrave condition que la personne interneacutee juge approprieacute de reacuteveacuteler ces informations
bull En cas de deacutecegraves il est obligatoire de fournir un certificat de deacutecegraves de traiter les restes humains avec respect et digniteacute et de restituer le corps agrave la famille ou drsquoassurer la seacutepulture
bull Les personnes proteacutegeacutees au titre de la Troisiegraveme et de la Quatriegraveme Conventions de Genegraveve peuvent ecirctre interneacutees pendant la dureacutee des hostiliteacutes (pour les prisonniers de guerre) ou pour drsquoimpeacuterieuses raisons de seacutecuriteacute (pour les interneacutes civils) Les Conventions preacutevoient des proceacutedures speacutecifiques touchant lrsquointernement de ces personnes proteacutegeacutees
ARTICLE 5Droits des proches des personnes arrecircteacutees deacutetenues ou interneacutees
1) Le plus proche parent connu lrsquoavocat ou le repreacutesentant deacutesigneacute drsquoune personne priveacutee de liberteacute doit recevoir de lrsquoautoriteacute compeacutetente les informations suivantes
(a) le nom de lrsquoautoriteacute ayant prononceacute la privation de liberteacute (b) la date lrsquoheure et le lieu de la privation de liberteacute et de lrsquoadmission dans le lieu de privation de liberteacute (c) le nom de lrsquoautoriteacute chargeacutee de superviser la privation de liberteacute (d) le lieu ougrave se trouve la personne priveacutee de liberteacute y compris en cas de transfert dans un autre lieu de privation de
liberteacute la destination et lrsquoautoriteacute responsable du transfert (e) la date lrsquoheure et le lieu de la libeacuteration (f) les eacuteleacutements relatifs agrave lrsquointeacutegriteacute physique de la personne priveacutee de liberteacute (g) en cas de deacutecegraves pendant la privation de liberteacute les circonstances et causes du deacutecegraves et la destination des restes de
la personne deacuteceacutedeacutee
Des informations exactes doivent ecirctre fournies sans deacutelai
2) En cas de disparition forceacutee toute personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime agrave cet eacutegard telle qursquoun proche de la personne priveacutee de liberteacute son repreacutesentant ou son avocat est en droit drsquointroduire un recours devant un tribunal afin que celui-ci statue sans deacutelai sur la leacutegaliteacute de la privation de liberteacute et ordonne la libeacuteration si la privation de liberteacute est illeacutegale
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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3) Nul ne doit encourir de responsabiliteacute peacutenale ni faire lrsquoobjet de menaces de violences ni de quelque forme drsquointimidation que ce soit pour srsquoecirctre enquis du sort de proches deacutetenus ou interneacutes ou du lieu ougrave ils se trouvent ou pour maintenir des contacts priveacutes ou personnels avec eux quelle que soit la nature de lrsquoacte pour lequel une personne a eacuteteacute arrecircteacutee deacutetenue ou interneacutee ou qursquoelle est soupccedilonneacutee drsquoavoir commis
COMMENTAIRE
bull Les proches de la victime ont le droit de connaicirctre la veacuteriteacute sur les circonstances de lrsquoarrestation de la deacutetention ou de lrsquointernement lrsquoavancement et les reacutesultats de lrsquoenquecircte et le sort de la personne disparue
bull Afin drsquoempecirccher que des personnes soient porteacutees disparues des informations exactes concernant lrsquoarrestation et le lieu de deacutetention ou drsquointernement y compris tout transfert et toute libeacuteration doivent ecirctre mises sans deacutelai agrave la disposition des proches et des avocats ou repreacutesentants Cette obligation de lrsquoautoriteacute deacutetentrice est reconnue dans plusieurs dispositions inscrites dans des instruments de droit international humanitaire des instruments de droits de lrsquohomme et dans drsquoautre textes agrave caractegravere international Elles sont fondeacutees sur
minus le droit de ne pas ecirctre deacutetenu dans des lieux secrets ni deacutetenu au secret minus le droit de la personne priveacutee de liberteacute drsquoinformer ou de demander aux autoriteacutes compeacutetentes de notifier un proche
ou toute autre personne de son choix de son arrestation de son adresse et de son eacutetat de santeacute minus le droit agrave lrsquoassistance drsquoun avocat librement choisi minus le droit agrave un examen meacutedical et agrave des soins de santeacute
bull Le fait pour des proches de chercher agrave obtenir des informations concernant le sort drsquoun parent deacutetenu ou interneacute ou agrave maintenir des contacts priveacutes ou personnels avec lui ne saurait entraicircner aucune responsabiliteacute peacutenale Ce droit doit ecirctre sauvegardeacute quelle que soit la nature de lrsquoacte que la personne a commis ou est soupccedilonneacutee drsquoavoir commis mecircme srsquoil srsquoagit drsquoun acte criminel ou drsquoune atteinte agrave la sucircreteacute de lrsquoEacutetat
ARTICLE 6Droits des personnes porteacutees disparues
Les droits et les inteacuterecircts des personnes porteacutees disparues sont proteacutegeacutes en tout temps jusqursquoagrave ce que leur sort ait eacuteteacute eacutetabli ou leur deacutecegraves reconnu
COMMENTAIRE
bull En reconnaissant un statut juridique speacutecial aux personnes porteacutees disparues la leacutegislation nationale reacutepond aux besoins touchant les droits et les obligations juridiques de la personne disparue ainsi que les incertitudes et difficulteacutes auxquelles la famille est confronteacutee Elle pose un cadre et apporte les voies de recours approprieacutees pour traiter les questions pratiques et quotidiennes
bull Les personnes disparues doivent ecirctre preacutesumeacutees vivantes aussi longtemps que leur sort nrsquoa pas eacuteteacute deacutetermineacute Le premier droit drsquoune personne disparue est le droit drsquoecirctre rechercheacutee et retrouveacutee Dans le cadre de son droit agrave la vie et agrave la seacutecuriteacute une personne disparue a droit agrave ce qursquoune enquecircte approfondie soit meneacutee sur les circonstances de sa disparition jusqursquoagrave ce qursquoune conclusion satisfaisante puisse ecirctre formuleacutee quant agrave son sort
bull Aussi longtemps que le sort drsquoune personne nrsquoa pas eacuteteacute eacutelucideacute son statut juridique de personne absente devrait ecirctre reconnu et un certificat eacutemis pour attester de lrsquoincertitude du sort de la personne et pour preacuteserver ses droits
bull Une personne ne doit ecirctre deacuteclareacutee morte que si des eacuteleacutements de preuve suffisants du deacutecegraves ont eacuteteacute reacuteunis Il est donc souhaitable de preacutevoir une peacuteriode intermeacutediaire drsquoabsence avant qursquoun certificat de deacutecegraves soit eacutetabli Cette peacuteriode doit ecirctre drsquoune dureacutee raisonnable afin de permettre une enquecircte approprieacutee sur les circonstances de la disparition et sur le
ANNEXE IV
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sort de la personne disparue La dureacutee de la peacuteriode inteacuterimaire peut deacutependre des circonstances de la disparition et des possibiliteacutes drsquoenquecircter sur la disparition Si la personne est retrouveacutee vivante le certificat drsquoabsence doit ecirctre annuleacute et le statut juridique de la personne ainsi que ses droits doivent ecirctre pleinement reacutetablis
bull Les droits et les inteacuterecircts des personnes disparues y compris leur eacutetat civil leurs biens et leurs avoirs doivent ecirctre proteacutegeacutes en tout temps jusqursquoagrave ce que leur sort ait eacuteteacute eacutetabli ou leur deacutecegraves reconnu Dans un systegraveme juridique ougrave les personnes porteacutees disparues doivent ecirctre preacutesumeacutees vivantes jusqursquoagrave ce que leur sort ait eacuteteacute eacutetabli ou leur deacutecegraves officiellement deacuteclareacute des dispositions provisoires peuvent ecirctre prises pour lrsquoadministration des biens et des avoirs de la personne disparue Ces dispositions doivent tenir compte de la neacutecessiteacute de preacuteserver les inteacuterecircts de la personne disparue et des besoins des proches et des personnes agrave charge de la personne disparue Des mesures de controcircle judiciaire ou administratif doivent donc ecirctre prises par exemple par la deacutesignation drsquoun tuteur temporaire ou provisoire des biens et des avoirs de la personne disparue
bull Un repreacutesentant devrait ecirctre deacutesigneacute en cas de besoin pour sauvegarder les inteacuterecircts de la personne disparue Le repreacutesentant devrait le cas eacutecheacuteant pouvoir saisir les autoriteacutes exeacutecutives administratives ou judiciaires compeacutetentes de questions telles que les droits et les obligations lieacutes agrave lrsquoeacutetat civil ou agrave des questions familiales ainsi que de questions concernant la gestion financiegravere ou des biens ou de toute autre question
ARTICLE 7Droits des proches de connaicirctre le sort des personnes porteacutees disparues
1) Chacun a le droit de connaicirctre le sort de ses proches porteacutes disparus y compris le lieu ougrave ils se trouvent ou srsquoils sont deacuteceacutedeacutes les circonstances du deacutecegraves et le lieu de seacutepulture si celui-ci est connu et de recevoir les restes humains Les autoriteacutes doivent tenir les proches informeacutes de lrsquoavancement et des reacutesultats des enquecirctes
2) Nul nrsquoencourra de responsabiliteacute peacutenale ni ne fera lrsquoobjet de menaces de violence ou de quelque autre forme drsquointimidation que ce soit pour srsquoecirctre enquis du sort ou du lieu de ses proches ou du lieu ougrave ils se trouvent ni pour avoir maintenu des contacts priveacutes ou personnels avec eux si le lieu ougrave ils se trouvent a eacuteteacute eacutetabli quelle que soit la nature de lrsquoacte ayant valu lrsquoarrestation la deacutetention ou lrsquointernement ou dont ils sont soupccedilonneacutes
COMMENTAIRE
bull Le droit de la famille de connaicirctre le sort drsquoun proche porteacute disparu est garanti par le droit international des droits de lrsquohomme et par le droit international humanitaire
bull En vertu du droit international humanitaire toute partie agrave un conflit armeacute est tenue de prendre les mesures neacutecessaires pour eacuteclaircir le sort des personnes porteacutees disparues et pour en informer leur famille Cette obligation peut ecirctre remplie en partie en enquecirctant sur les cas de disparitions survenus sur le territoire placeacute sous leur autoriteacute et en tenant les proches informeacutes des progregraves et des reacutesultats des enquecirctes
bull Tant le droit de connaicirctre le sort drsquoun proche porteacute disparu que lrsquoobligation correspondante des autoriteacutes publiques de mener une enquecircte effective sur les circonstances de la disparition sont reconnus par le droit international des droits de lrsquohomme notamment par la protection du droit agrave la vie par lrsquointerdiction de la torture et des autres formes de traitement cruel inhumain ou deacutegradant et par le droit agrave la vie familiale
bull La probabiliteacute de voir revenir des personnes dont on est sans nouvelles diminue avec le temps La responsabiliteacute des autoriteacutes de fournir des informations sur le sort des personne porteacutees disparues demeure mais leurs responsabiliteacutes eacutevolueront probablement vers des domaines tels que lrsquoexhumation des corps dans des sites de seacutepulture et lrsquoidentification et la restitution des restes humains
bull Cette modification de perspectives se reflegravete aussi dans lrsquoattitude des familles qui avec le temps eacutevoquent de plus en plus la neacutecessiteacute de se voir remettre les restes humains de leurs proches Cette mesure est importante pour que
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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les familles puissent accepter lrsquoideacutee du deacutecegraves et entamer le processus de seacuteparation et de deuil associeacute aux rituels de lrsquoenterrement
bull Le fait pour des proches de chercher agrave obtenir des informations concernant le sort drsquoun parent ou agrave maintenir des contacts avec lui une foi que son sort a eacuteteacute eacutetabli ne saurait entraicircner aucune responsabiliteacute peacutenale Ce droit doit ecirctre sauvegardeacute quelle que soit la nature de lrsquoacte que la personne a commis ou est soupccedilonneacutee drsquoavoir commis mecircme srsquoil srsquoagit drsquoun acte criminel ou drsquoune atteinte agrave la sucircreteacute de lrsquoEacutetat
ANNEXE IV
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CHAPITRE III ndash STATUT JURIDIQUE DES PERSONNES PORTEacuteES DISPARUES
ET DROITS CONNEXES
ARTICLE 8Reconnaissance de lrsquoabsence
1) La loi doit reconnaicirctre et eacutetablir la personnaliteacute juridique drsquoune personne porteacutee disparue
2) Conformeacutement agrave [reacutefeacuterence agrave la leacutegislation nationale] une deacuteclaration drsquoabsence est deacutelivreacutee agrave la demande de toute personne inteacuteresseacutee ou de lrsquoautoriteacute compeacutetente par [nom de lrsquoautoriteacute judiciaire] srsquoil est eacutetabli qursquoune personne est porteacutee disparue depuis plus de [hellip] ans
3) Lrsquo[autoriteacute judiciaire] peut deacutelivrer une deacuteclaration drsquoabsence sur preacutesentation drsquoun certificat drsquoabsence eacutemis conformeacutement au paragraphe 4
4) Un certificat drsquoabsence peut ecirctre deacutelivreacute par [nom de lrsquoautoriteacute administrative ou militaire compeacutetente] Il sera consideacutereacute comme une preuve drsquoabsence aux fins des demandes agrave caractegravere administratif ou des demandes de pension
5) Le tribunal deacutesigne un repreacutesentant de la personne absente Le repreacutesentant agit au nom de la personne absente dans son inteacuterecirct supeacuterieur pendant la peacuteriode drsquoabsence Il en exerce les droits et les obligations conformeacutement agrave [la loi nationale sur la tutelle]
6) Si une personne inteacuteresseacutee qui nrsquoest pas membre de la famille deacutepose une demande de deacuteclaration drsquoabsence un proche ou le repreacutesentant deacutesigneacute par le tribunal peut intervenir aupregraves de lrsquoautoriteacute compeacutetente et srsquoopposer agrave la deacutelivrance drsquoune telle deacuteclaration
COMMENTAIRE
bull Il est essentiel de reconnaicirctre et drsquoattribuer un statut juridique agrave une personne porteacutee disparue Une deacuteclaration drsquoabsence doit ecirctre eacutemise agrave la demande de proches drsquoautres personnes inteacuteresseacutees ou de lrsquoautoriteacute compeacutetente srsquoil a eacuteteacute eacutetabli qursquoune personne est porteacutee disparue depuis un laps de temps deacutefini La peacuteriode minimale drsquoabsence avant qursquoune deacuteclaration drsquoabsence ne soit deacutelivreacutee ne devrait pas ecirctre infeacuterieure agrave une anneacutee mais on peut preacutevoir des dispositions stipulant une peacuteriode plus courte dans des circonstances particuliegraveres ou en cas drsquoeacuteveacutenements preacutecis
bull Un repreacutesentant ayant de preacutefeacuterence des pouvoirs juridiques devrait ecirctre deacutesigneacute pour proteacuteger les inteacuterecircts et pourvoir aux besoins de la personne disparue et des personnes agrave sa charge La deacuteclaration permettrait au repreacutesentant de la personne porteacutee disparue de sauvegarder les droits de celle-ci et drsquoadministrer ses avoirs et ses biens dans son inteacuterecirct Pour les personnes agrave charge de la personne disparue une assistance financiegravere sous forme drsquoune allocation preacuteleveacutee sur les avoirs de la personne disparue pourrait ecirctre instaureacutee dans les cas ougrave aucune assistance publique nrsquoest disponible Une deacuteclaration drsquoabsence devrait permettre aux heacuteritiers de prendre provisoirement possession de la succession au mecircme titre qursquoune deacuteclaration de deacutecegraves si le cas lrsquoexige il convient cependant de prendre des dispositions en cas de retour drsquoune personne disparue en matiegravere de deacutedommagementreacuteparation restitution drsquoassistance et de mesures sociales
bull Il est suggeacutereacute qursquoune autoriteacute administrative ou militaire compeacutetente ait mandat pour eacutemettre un laquo certificat drsquoabsence raquo permettant aux proches de faire valoir leurs droits en particulier devant les autoriteacutes administratives Un tel certificat devrait pour ecirctre valable se preacutesenter sous une forme preacutecise porter la marque drsquoauthentification approprieacutee de lrsquoautoriteacute compeacutetente et inclure une disposition preacutevoyant son adaptation ou sa reacutevocation en cas de changement de statut de la personne porteacutee disparue Une validation judiciaire du certificat par une proceacutedure simplifieacutee (deacuteclaration drsquoabsence) devrait ecirctre neacutecessaire pour faire valoir les droits de la personne disparue
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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bull Il convient de tenir compte des difficulteacutes que preacutesente la tacircche de rassembler et de preacutesenter les documents ou les preuves neacutecessaires en temps de conflit armeacute ou de violence interne ainsi que dans des situations suivant un conflit Il y a donc lieu de preacutevoir la possibiliteacute de preacutesenter des documents ou des preuves de substitution agrave titre de piegraveces probantes y compris les attestations drsquoabsence eacutetablies par des uniteacutes militaires par des institutions locales fiables ou par le CICR (par exemple les attestations deacutelivreacutees par le CICR sur la base de demandes de recherches)
bull Les inteacuterecircts juridiques des personnes disparues doivent ecirctre proteacutegeacutes comme il se doit par la deacutesignation drsquoun repreacutesentant approprieacute le cas eacutecheacuteant dans la deacuteclaration drsquoabsence Dans certains cas il peut ecirctre approprieacute de confier le rocircle de repreacutesentant leacutegal agrave une autoriteacute de lrsquoEacutetat qui pourra alors saisir un tribunal ou drsquoautres instances sur des questions speacutecifiques telles que la garde ou la tutelle de mineurs la cession des biens lrsquoaccegraves aux comptes en banque et lrsquoutilisation des revenus Dans drsquoautres cas une personne telle que le conjoint ou un geacuteniteur pourrait srsquooccuper de ces questions seule agrave condition que sa capaciteacute soit reconnue officiellement par enregistrement ou par un autre moyen Il devrait ecirctre possible de reacutevoquer les pouvoirs du repreacutesentant leacutegal au cas ougrave la personne porteacutee disparue serait retrouveacutee
bull Durant la peacuteriode drsquoabsence lrsquoeacutetat civil de la personne disparue doit rester inchangeacute Tous les droits affeacuterents doivent ecirctre preacuteserveacutes et les responsabiliteacutes connexes remplies par lrsquointermeacutediaire drsquoun repreacutesentant deacutesigneacute
bull Au cas ougrave une personne inteacuteresseacutee qui nrsquoest pas membre de la famille demande une deacuteclaration drsquoabsence un proche devrait pouvoir intervenir aupregraves de lrsquoautoriteacute compeacutetente pour srsquoopposer agrave ce qursquoune telle deacuteclaration soit eacutemise On garantira ainsi que les biens de la personne disparue sont administreacutes avec toute la prudence neacutecessaire et qursquoils sont geacutereacutes de maniegravere responsable tout au moins pendant toute peacuteriode durant laquelle rien ne permet de preacutesumer le deacutecegraves de la personne disparue
bull On trouvera agrave lrsquoannexe 1 du preacutesent document un modegravele de certificat drsquoabsence
ARTICLE 9Droits des proches touchant le statut juridique des personnes porteacutees disparues
1) Lrsquoeacutetat civil du conjoint drsquoune personne deacuteclareacutee disparue ne doit pas ecirctre modifieacute avant que lrsquoabsence ou le deacutecegraves de la personne disparue ait eacuteteacute reconnu juridiquement conformeacutement agrave lrsquoarticle 8 ou agrave lrsquoarticle 20 de la preacutesente loi
2) Agrave titre exceptionnel et par deacuterogation au paragraphe 1 au cas ougrave les deux parents sont disparus ou absents une tutelle provisoire sera eacutetablie pour leurs enfants mineurs dans les 15 jours agrave compter de la date de preacutesentation drsquoune demande de recherches de la personne disparue agrave lrsquoautoriteacute compeacutetente lrsquointeacuterecirct supeacuterieur de lrsquoenfant est une consideacuteration primordiale dans cette deacutecision
3) Au cas ougrave lrsquoabsence a eacuteteacute officiellement reconnue et apregraves lrsquoexpiration drsquoune peacuteriode inteacuterimaire de [hellip] anneacutee(s) apregraves une telle deacuteclaration drsquoabsence le mariage sera dissous agrave la demande du conjoint restant Au cas ougrave le deacutecegraves a eacuteteacute officiellement reconnu le mariage sera dissous agrave la demande du conjoint survivant
4) Au cas ougrave lrsquoabsence a eacuteteacute officiellement reconnue un proche de la personne disparue peut saisir un tribunal compeacutetent pour demander lrsquoautorisation drsquoadministrer temporairement les biens et les avoirs de la personne disparue Lorsque lrsquoabsence nrsquoa pas eacuteteacute officiellement reconnue un proche de la personne disparue peut saisir un tribunal compeacutetent pour demander une telle autorisation et administrer temporairement les biens et les avoirs de la personne disparue si cela est dans lrsquointeacuterecirct supeacuterieur de la personne disparue
5) Les proches de la personne disparue qui peuvent prouver qursquoils deacutependent mateacuteriellement du revenu de la personne disparue devraient ecirctre en droit de preacutesenter une demande au tribunal compeacutetent pour demander qursquoune allocation soit preacuteleveacutee sur les avoirs de la personne disparue afin de couvrir leurs besoins immeacutediats
6) Au cas ougrave une personne inteacuteresseacutee autre qursquoun proche demande un certificat drsquoabsence les proches peuvent intervenir aupregraves de lrsquoautoriteacute compeacutetente pour preacuteserver leurs droits et srsquoopposer agrave ce qursquoune telle deacuteclaration soit eacutemise
ANNEXE IV
187
COMMENTAIRE
bull Lrsquoeacutetat civil du conjoint et des enfants drsquoune personne deacuteclareacutee disparue ne doit pas ecirctre modifieacute aussi longtemps que le deacutecegraves de la personne disparue nrsquoa pas eacuteteacute juridiquement reconnu
bull Le conjoint de la personne disparue doit ecirctre consideacutereacute comme toujours marieacute sauf si le mariage est dissous ou annuleacute On peut envisager de preacutevoir la possibiliteacute de dissolution du mariage sur demande du conjoint agrave condition que les inteacuterecircts de la personne disparue soient pris en consideacuteration Ceci peut ecirctre possible par lrsquoapplication ou par une adaptation approprieacutee des lois en vigueur sur le divorce
bull Il convient drsquoaccorder une attention particuliegravere aux inteacuterecircts des enfants car il se peut qursquoil nrsquoy ait pas de deuxiegraveme parent ou drsquoautre personne srsquooccupant de lrsquoenfant pour remplacer la personne deacuteclareacutee disparue Une disposition pourrait garantir que les enfants sont ducircment proteacutegeacutes dans ces situations de la maniegravere la mieux adapteacutee agrave leurs besoins Il est recommandeacute que des mesures soient prises pour la garde provisoire de lrsquoenfant degraves lrsquoinstant ougrave le ou les parent(s) ont eacuteteacute signaleacutes disparus et que toute mesure drsquoadoption soit conforme aux dispositions de la Convention de 1989 relative aux droits de lrsquoenfant et ne soit pas prononceacutee contre les vœux exprimeacutes par lrsquoenfant par des proches concerneacutes ou par ses repreacutesentants leacutegaux
bull Les proches des personnes disparues peuvent soulever un certain nombre de questions touchant lrsquoadministration des biens des personnes disparues que ces biens soient situeacutes dans le pays ou agrave lrsquoeacutetranger Des biens peuvent avoir eacuteteacute perdus ou deacutetruits Les biens immobiliers sont souvent lrsquoavoir le plus important et le plus preacutecieux de la famille et la perte des droits de proprieacuteteacute ou de la possession peut avoir de graves conseacutequences eacuteconomiques sur la situation de la famille Les questions lieacutees aux revendications sur les biens diffeacutereront en fonction de la situation Elles peuvent concerner des eacuteleacutements eacutetrangers en cas de conflit armeacute ou de deacuteplacement de population agrave lrsquointeacuterieur comme agrave lrsquoexteacuterieur des frontiegraveres nationales Dans lrsquoimmeacutediat tout au moins la famille doit ecirctre en mesure drsquoadministrer les biens de la personne disparue qui apportaient un revenu ou qui offraient un abri
bull Dans un systegraveme juridique ougrave les personnes porteacutees disparues doivent ecirctre preacutesumeacutees vivantes jusqursquoagrave ce que leur sort ait eacuteteacute eacutetabli ou leur deacutecegraves officiellement deacuteclareacute des dispositions provisoires peuvent ecirctre prises pour lrsquoadministration des biens et des avoirs de la personne Ces dispositions doivent tenir compte des besoins immeacutediats des proches de la personne disparue et de la sauvegarde des inteacuterecircts de celle-ci Des mesures de controcircle judiciaire ou administratif doivent donc ecirctre prises par exemple par la deacutesignation drsquoun tuteur temporaire ou provisoire des biens et des avoirs de la personne disparue Ce repreacutesentant devrait ideacutealement ecirctre en mesure de satisfaire les droits et les obligations immeacutediats de la personne disparue ainsi que les besoins de ses personnes agrave charge Une assistance financiegravere au moyen drsquoune allocation preacuteleveacutee sur les avoirs de la personne disparue pourrait ecirctre mise en place si possible dans les cas ougrave aucune assistance publique nrsquoest disponible
ARTICLE 10Le droit agrave une assistance financiegravere et agrave des prestations sociales
pour les personnes porteacutees disparues et leurs proches
1) Lrsquoautoriteacute compeacutetente eacutevalue et reconnaicirct les besoins financiers et sociaux speacutecifiques des personnes disparues et de leur famille
2) Le droit agrave une assistance financiegravere et agrave des prestations sociales est un droit individuel intransmissible
3) Conformeacutement agrave la preacutesente loi et agrave condition que lrsquoabsence ou le deacutecegraves ait eacuteteacute reconnu(e) les personnes agrave charge de la personne disparue qui beacuteneacuteficiaient de son soutien mateacuteriel ou qui se trouvent dans le besoin du fait de sa disparition ont droit agrave une assistance financiegravere mensuelle Un fonds speacutecial sera creacuteeacute agrave cette fin
4) Le fait drsquoaccepter une aide publique ne sera pas consideacutereacute comme une renonciation au droit drsquoobtenir reacuteparation ou deacutedommagement pour dommages subis du fait drsquoune violation du droit national ou international par des individus ou par des organes de lrsquoEacutetat ou des fonctionnaires
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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COMMENTAIRE
bull Les personnes disparues sont souvent des hommes qui eacutetaient les gagne-pain de leur famille les femmes et les enfants agrave charge sont de ce fait plus vulneacuterables Les autoriteacutes devraient sur la base drsquoune eacutevaluation des besoins reacutepondre aux besoins speacutecifiques des familles et des personnes agrave charge des personnes disparues qui ont eacuteteacute deacuteclareacutees absentes en relation avec un conflit armeacute ou une situation de violence interne Elles devraient avoir droit aux mecircmes prestations sociales ou financiegraveres fournies agrave drsquoautres victimes Un certificat drsquoabsence du type deacutecrit agrave lrsquoarticle 8 ou une attestation deacutelivreacutee par le CICR par exemple devraient suffire pour eacutetayer toute demande drsquoassistance
bull Une assistance devrait aussi ecirctre fournie en cas de besoin aux personnes dont on est sans nouvelles depuis un certain temps En leur absence leurs droits et leurs avoirs financiers y inclus leurs biens doivent ecirctre ducircment proteacutegeacutes Les personnes porteacutees disparues qui reacuteapparaissent apregraves une longue peacuteriode drsquoabsence devraient avoir droit agrave une assistance agrave la reacuteinsertion sociale en plus drsquoune aide financiegravere directe Le reacutegime fiscal applicable aux revenus et aux biens des personnes disparues devrait aussi tenir compte de la peacuteriode drsquoabsence
bull Aucune discrimination neacutegative ne doit ecirctre exerceacutee agrave lrsquoeacutegard des personnes agrave charge des militaires et des civils ni sur la base de lrsquoappartenance sexuelle Les personnes disparues sont souvent des hommes qui eacutetaient les gagne-pain de leur famille de ce fait les femmes et les enfants agrave charge sont plus vulneacuterables et doivent beacuteneacuteficier drsquoune protection speacuteciale
bull Les personnes agrave charge de personnes disparues devraient beacuteneacuteficier de services sociaux de base pouvant inclure une allocation pour les besoins mateacuteriels eacuteleacutementaires des prestations drsquoaide au logement et des possibiliteacutes drsquoemploi des soins de santeacute une allocation drsquoeacuteducation pour les enfants et une assistance juridique Lorsqursquoun systegraveme de seacutecuriteacute sociale est en place les familles des personnes disparues devraient y avoir accegraves
bull Il convient drsquoinstaurer un meacutecanisme drsquoeacutevaluation des besoins et de traitement des demandes drsquoassistance aiseacutement accessible aux victimes et agrave leur famille
bull Les demandes drsquoassistance financiegravere doivent ecirctre preacutesenteacutees agrave lrsquoautoriteacute locale ou nationale compeacutetente chargeacutee de la protection sociale au lieu de reacutesidence de la personne elle examinera la requecircte et formulera un avis La requecircte et lrsquoavis seront ensuite transmis agrave lrsquoinstitution fournissant lrsquoassistance qui rendra dans un deacutelai raisonnable (10 agrave 15 jours par exemple) sa deacutecision finale quant agrave lrsquoassistance octroyeacutee La deacutecision pourra faire lrsquoobjet drsquoun recours devant un tribunal administratif
bull Afin de garantir la bonne application de la preacutesente loi lrsquoautoriteacute drsquoEacutetat ou locale compeacutetente devrait soumettre la liste des demandes traiteacutees agrave lrsquo[autoriteacute] qui controcirclera le traitement de ces demandes par les autoriteacutes nationales ou municipales
ANNEXE IV
189
CHAPITRE IV ndash LA RECHERCHE DES PERSONNES PORTEacuteES DISPARUES
ARTICLE 11Mesures drsquoidentification preacuteventives
1) Conformeacutement agrave la leacutegislation nationale applicable les autoriteacutes nationales compeacutetentes veillent agrave ce que toute personne se voie deacutelivrer agrave sa demande une piegravece drsquoidentiteacute personnelle ou tout autre moyen drsquoidentification Les enfants doivent disposer de leur propre document drsquoidentiteacute ou ecirctre inscrits dans les documents drsquoidentiteacute de leurs parents
2) En peacuteriode de conflit armeacute ou de violence interne les autoriteacutes nationales compeacutetentes veillent agrave ce que les personnes vulneacuterables y compris en particulier les enfants non accompagneacutes les personnes acircgeacutees ou handicapeacutees les reacutefugieacutes et les demandeurs drsquoasile soient enregistreacutees individuellement et le plus rapidement possible dans le respect des regravegles relatives agrave la protection des donneacutees agrave caractegravere personnel
3) Lrsquoautoriteacute compeacutetente adopte des regraveglements preacutevoyant lrsquoeacutetablissement lrsquoenregistrement et la deacutelivrance de cartes et de plaques drsquoidentiteacute au personnel militaire et associeacute y compris
(a) les membres des forces armeacutees et les autres personnes susceptibles drsquoecirctre faites prisonniers de guerre (b) le personnel sanitaire et religieux des forces armeacutees (c) les membres des forces armeacutees et des uniteacutes militaires voueacutees agrave la protection civile
4) Lrsquoautoriteacute compeacutetente adopte des regraveglements preacutevoyant lrsquoeacutetablissement lrsquoenregistrement et la deacutelivrance de cartes drsquoidentiteacute au personnel civil tel que
(a) le personnel sanitaire civil et le personnel religieux civil (b) le personnel permanent ou temporaire des hocircpitaux civils (c) le personnel civil de la protection civile (d) le personnel employeacute agrave la sauvegarde des biens culturels (e) les journalistes qui accomplissent des missions professionnelles peacuterilleuses agrave condition qursquoils remplissent les
conditions correspondant agrave cette fonction
COMMENTAIRE
bull Il est de la plus haute importance drsquoadopter des mesures drsquoidentification afin de contribuer agrave preacutevenir les disparitions et agrave faciliter les recherches au cas ougrave une personne viendrait neacuteanmoins agrave disparaicirctre Ces mesures peuvent ecirctre adopteacutees ou ecirctre neacutecessaires selon les besoins en temps de paix en temps de conflit armeacute ou dans drsquoautres situations de violence ou encore dans des situations faisant suite agrave un conflit Cependant le cadre leacutegal et institutionnel devrait deacutejagrave ecirctre arrecircteacute en temps de paix afin que les diverses proceacutedures puissent ecirctre activeacutees sans deacutelai au moment ougrave cela est neacutecessaire
bull En droit international humanitaire les mesures permettant drsquoidentifier les personnes sont eacutetroitement lieacutees agrave la notion de protection qui constitue le fondement mecircme des instruments juridiques de droit international humanitaire Il est donc essentiel drsquoidentifier comme il convient les personnes qui ont droit ou qui pourraient avoir droit agrave la protection preacutevue par le droit international humanitaire
minus Carte drsquoidentiteacute ndash Il srsquoagit du document de base permettant de deacuteterminer le statut et lrsquoidentiteacute des personnes tombeacutees aux mains de la partie adverse Elle doit ecirctre deacutelivreacutee agrave toute personne susceptible de devenir prisonnier de guerre et doit mentionner au moins les nom et preacutenoms du titulaire sa date de naissance son numeacutero matricule ou autre indication eacutequivalente son grade son groupe sanguin et son facteur rheacutesus Agrave titre drsquoinformation compleacutementaire optionnelle la carte drsquoidentiteacute pourra en outre comporter la description la nationaliteacute la religion les empreintes digitales et la photographie du titulaire
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
190
minus Carte drsquoidentiteacute speacuteciale ndash Ce document doit ecirctre deacutelivreacute au personnel militaire effectuant des tacircches speacuteciales ou agrave certaines cateacutegories de civils Elle devrait contenir les informations de base plus certaines autres donneacutees concernant la mission comme lrsquoemblegraveme distinctif de lrsquoactiviteacute la formation et le poste de la personne ainsi que le cachet et la signature de lrsquoautoriteacute compeacutetente Les cateacutegories concerneacutees par ces mesures comprennent le personnel civil sanitaire et religieux ainsi que les personnes attacheacutees aux forces armeacutees le personnel civil de la protection civile ainsi que les journalistes qui accomplissent des missions professionnelles peacuterilleuses agrave condition qursquoils remplissent les conditions correspondant agrave cette fonction
minus Plaque drsquoidentiteacute ndash Les autoriteacutes peuvent compleacuteter les mesures ci-dessus par lrsquoemploi de plaques drsquoidentiteacute La plaque drsquoidentiteacute est porteacutee en permanence autour du cou au moyen drsquoune chaicircne ou drsquoune laniegravere Elle doit dans la mesure du possible ecirctre fabriqueacutee dans un mateacuteriau durable et inalteacuterable reacutesistant aux conditions reacutegnant sur le champ de bataille La plaque portera les mecircmes inscriptions que la carte drsquoidentiteacute elle doit ecirctre indeacuteleacutebile et ineffaccedilable
Il est important par ailleurs que la deacutelivrance et lrsquoemploi du document drsquoidentiteacute ou de lrsquoinformation qursquoil comporte ne soit pas de nature agrave donner lieu agrave une discrimination arbitraire ou illeacutegale Un document drsquoidentiteacute personnel ou tout autre moyen drsquoidentification devrait pouvoir ecirctre obtenu par toute personne qui en fait la demande
bull Lrsquoutiliteacute et lrsquoimportance des moyens et des proceacutedures opeacuterationnelles permanentes drsquoidentification des personnes doivent ecirctre expliqueacutees en particulier dans le cadre de la formation du personnel militaire et drsquoautres cateacutegories de personnes speacutecifiquement concerneacutees Une attention particuliegravere devrait aussi ecirctre consacreacutee agrave cet aspect dans le cadre des activiteacutes de diffusion du droit international humanitaire aupregraves du grand public
bull Le droit international humanitaire contient des mesures speacutecifiques pour lrsquoidentification des enfants en particulier lorsqursquoils sont acircgeacutes de moins de 12 ans ils doivent disposer de leur propre document drsquoidentiteacute personnel ou figurer sur les piegraveces drsquoidentiteacute de leurs parents Si des enfants ont eacuteteacute eacutevacueacutes dans un pays eacutetranger pour des raisons impeacuterieuses tenant agrave la santeacute ou agrave la seacutecuriteacute lrsquoEacutetat qui procegravede agrave lrsquoeacutevacuation et le cas eacutecheacuteant les autoriteacutes du pays drsquoaccueil doivent eacutetablir une fiche drsquoinformation qursquoils enverront agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR afin de faciliter le retour des enfants dans leur famille
bull Les mesures neacutecessaires doivent ecirctre prises pour veiller agrave ce que toutes les personnes vulneacuterables soient enregistreacutees individuellement dans le respect des regravegles reacutegissant la protection des donneacutees agrave caractegravere personnel
ARTICLE 12Lrsquoinstance drsquoEacutetat chargeacutee de la recherche des personnes porteacutees disparues
1) Dans les 60 jours suivant lrsquoentreacutee en vigueur de la preacutesente loi une instance nationale indeacutependante et impartiale chargeacutee de la recherche des personnes porteacutees disparues et de lrsquoidentification des restes humains (ci-apregraves laquo [lrsquoinstance] raquo) sera institueacutee
2) [Lrsquoinstance] sera chargeacutee des tacircches suivantes
(a) recevoir les demandes de recherches et sur la base des demandes soumises collecter veacuterifier et fournir au demandeur ainsi qursquoaux autoriteacutes de lrsquoEacutetat les informations disponibles sur les cas de disparition ainsi que des informations sur le lieu ougrave se trouvent les personnes rechercheacutees ou sur leur sort conformeacutement agrave la leacutegislation nationale et aux normes relatives agrave la protection et agrave la gestion des donneacutees agrave caractegravere personnel deacutefinies dans la preacutesente loi
(b) tenir agrave jour le Registre de donneacutees (ci-apregraves laquo le Registre raquo) creacuteeacute en vertu de lrsquoarticle 14 de la preacutesente loi et adopter les regraveglements neacutecessaires agrave cette fin
(c) prendre les mesures approprieacutees pour garantir le droit des personnes priveacutees de liberteacute drsquoinformer leurs proches de leur situation du lieu ougrave elles se trouvent et des circonstances de leur deacutetention ou de leur emprisonnement conformeacutement agrave lrsquoarticle 4 de la preacutesente loi
(d) veiller agrave ce que les morts soient ducircment rechercheacutes en collaboration avec les autoriteacutes compeacutetentes nationales ou locales degraves que possible pendant et apregraves tout eacuteveacutenement y compris un conflit armeacute susceptible drsquoavoir provoqueacute un grand nombre de deacutecegraves ou de disparitions
ANNEXE IV
191
(e) assurer lrsquoadoption de toutes les mesures preacuteparatoires requises pour la creacuteation et le fonctionnement drsquoun Bureau national de renseignements en cas de conflit armeacute ou en cas drsquooccupation conformeacutement agrave lrsquoarticle 13 de la preacutesente loi
(f) prendre des mesures pour garantir la jouissance des droits des proches des personnes disparues conformeacutement agrave la preacutesente loi et aux autres textes leacutegislatifs
(g) accomplir toute autre tacircche deacutecoulant de ses fonctions
3) [Lrsquoinstance] fonctionnera et assumera ses fonctions gracircce agrave un bureau central ainsi que par des repreacutesentations locales Le champ de compeacutetences et les proceacutedures opeacuterationnelles de [lrsquoinstance] seront deacutefinis par ses statuts
4) Les informations reacuteunies ou soumises agrave [lrsquoinstance] avant lrsquoentreacutee en vigueur de la preacutesente loi peuvent aussi si le demandeur le souhaite ecirctre soumises agrave [lrsquoinstance] apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la loi Elles seront consideacutereacutees acceptables si elles remplissent les exigences minimales en matiegravere de donneacutees preacutevues au paragraphe 7 de lrsquoarticle 2 de la preacutesente loi
5) Les attributions de lrsquoinstance nationale eacutetablie aux termes de la preacutesente disposition ne preacutejugent en rien des compeacutetences des tribunaux nationaux ou internationaux ni des autres organes chargeacutes de la recherche des personnes disparues ou de lrsquoidentification des restes humains
COMMENTAIRE
bull On peut envisager de deacutesigner une autoriteacute compeacutetente [lrsquoinstance] qui sera chargeacutee de traiter des questions touchant les personnes disparues et leur famille Il peut srsquoagir drsquoun service existant au sein drsquoun ministegravere preacutecis ou drsquoun service speacutecialement creacuteeacute agrave cette fin Les besoins institutionnels pour la recherche de personnes disparues varieront eacutevidemment beaucoup selon le champ drsquoapplication de la loi y compris les choix opeacutereacutes en matiegravere de porteacutee personnelle temporelle et mateacuterielle de la loi
bull [Lrsquoinstance] de recherches devrait ecirctre compeacutetente pour recevoir des demandes de recherches de personnes dont on est sans nouvelles pour effectuer une enquecircte sur les circonstances entourant la disparition et pour reacutepondre au demandeur
bull [Lrsquoinstance] devrait aussi ecirctre compeacutetente pour servir drsquointermeacutediaire avec drsquoautres instances de lrsquoEacutetat pour toutes les questions touchant la recherche de personnes disparues lrsquoidentification des restes humains et la protection des droits des personnes disparues et de leurs proches
bull Il est essentiel que les Eacutetats respectent leur obligation de creacuteer des Bureaux nationaux de renseignements On garantira ainsi que les informations sur les personnes priveacutees de liberteacute sont disponibles et sont transmises Cette mesure servira aussi agrave preacutevenir les disparitions agrave rassurer les familles sur le sort de leurs proches et agrave assurer le respect des garanties fondamentales dont chacun doit beacuteneacuteficier
ARTICLE 13Le Bureau national de renseignements
1) [Lrsquoinstance] doit veiller agrave ce que dans les 60 jours suivant lrsquoentreacutee en vigueur de la preacutesente loi un Bureau national de renseignements (ci-apregraves laquo BNR raquo) soit creacuteeacute sous lrsquoeacutegide de [nom de lrsquoautoriteacute nationale concerneacutee] Le BNR doit ecirctre opeacuterationnel en cas de conflit armeacute de caractegravere national ou non international
2) Le BNR sera chargeacute de centraliser sans aucune distinction de caractegravere deacutefavorable toutes les informations sur les personnes blesseacutees malades naufrageacutees deacuteceacutedeacutees sur les personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute sur les enfants dont lrsquoidentiteacute est incertaine et sur les personnes porteacutees disparues
3) La structure la composition et les proceacutedures de fonctionnement du BNR ainsi que les meacutecanismes de coordination pour la collecte des renseignements et leur transmission aux autoriteacutes compeacutetentes y inclus le Registre eacutetabli par lrsquoinstance nationale et agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR seront deacutefinis par [des regraveglements]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
192
COMMENTAIRE
bull Lrsquoenregistrement des personnes deacutetenues ou interneacutees est parfaitement conforme agrave lrsquoobjectif de la loi consistant agrave proteacuteger les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostiliteacutes De par les tacircches qursquoils doivent effectuer et les informations qursquoils doivent rassembler et transmettre aux proches des personnes priveacutees de liberteacute les Bureaux nationaux de renseignements (BNR) jouent un rocircle crucial pour preacutevenir les disparitions En outre la creacuteation drsquoun BNR telle que preacutevue par les Conventions de Genegraveve de 1949 est un moyen drsquoeacutelucider le sort des personnes porteacutees disparues sur le champ de bataille ou en territoire sous controcircle de lrsquoennemi et par lagrave de soulager lrsquoangoisse de leur famille
bull Le BNR doit ecirctre opeacuterationnel degraves le deacutebut des hostiliteacutes Il est donc recommandeacute de prendre les mesures neacutecessaires agrave sa creacuteation en temps de paix Si un tel Bureau nrsquoexiste pas encore lrsquoautoriteacute doit veiller agrave sa creacuteation Outre le rocircle qursquoil est appeleacute agrave jouer pendant un conflit armeacute le BNR peut aussi ecirctre autoriseacute agrave jouer un rocircle plus important pour soutenir la recherche de personnes disparues dans un contexte plus large en temps de paix et dans des situations de violence interne et structureacute en conseacutequence
bull Le BNR sert de lien entre les diverses parties agrave un conflit armeacute qui doivent lui fournir le plus rapidement possible certaines informations concernant les prisonniers de guerre et les autres personnes proteacutegeacutees Le BNR doit immeacutediatement transmettre ces informations aux Eacutetats concerneacutes (dans le cas des prisonniers de guerre) ou agrave lrsquoEacutetat dont les personnes proteacutegeacutees sont ressortissantes ou sur le territoire duquel elles reacutesident (dans le cas de personnes proteacutegeacutees qui sont deacutetenues pendant plus de deux semaines assigneacutees agrave reacutesidence ou interneacutees) par lrsquointermeacutediaire de lrsquoAgence Centrale de Recherches LrsquoEacutetat qui reccediloit les informations doit les communiquer dans les meilleurs deacutelais aux familles concerneacutees Le BNR doit aussi reacutepondre agrave toutes les demandes qursquoil peut recevoir touchant des prisonniers de guerre ou des personnes proteacutegeacutees Dans le cas des prisonniers de guerre le BNR peut effectuer toutes deacutemarches neacutecessaires pour recueillir des informations dont il ne dispose pas
bull Les traiteacutes de droit international humanitaire ne contiennent pas de regravegles strictes touchant la nature la composition et les meacutethodes de travail du BNR Il fait habituellement partie drsquoun service de lrsquoEacutetat Comme lrsquoEacutetat est responsable de veiller agrave ce que le BNR srsquoacquitte de sa mission il doit ecirctre en mesure de controcircler ses activiteacutes LrsquoEacutetat peut choisir de creacuteer un ou deux BNR Si crsquoest un service de lrsquoEacutetat qui doit en assumer la responsabiliteacute il peut ecirctre logique de creacuteer un BNR pour les civils et un autre pour les militaires puisque ces deux cateacutegories de personnes sont geacuteneacuteralement traiteacutees par deux ensembles drsquoautoriteacutes diffeacuterents
bull Les faciliteacutes accordeacutees au BNR doivent ecirctre deacutefinies agrave lrsquoavance par voie leacutegislative ou reacuteglementaire Elles peuvent inclure
minus lrsquoexoneacuteration des taxes postales sur la correspondance les envois de secours et les envois drsquoargent adresseacutes aux prisonniers de guerre et aux interneacutes civils ou expeacutedieacutes par eux
minus lrsquoexemption dans toute la mesure possible de la franchise teacuteleacutegraphique (ou tout au moins importantes reacuteductions de taxes)
minus la fourniture de moyens de transport speacuteciaux mis agrave disposition par les Puissances protectrices ou par le CICR afin drsquoacheminer la correspondance les listes et les rapports eacutechangeacutes entre lrsquoAgence Centrale de Recherches et le BNR
minus la fourniture des locaux du mateacuteriel et du personnel neacutecessaires pour que le BNR puisse fonctionner de maniegravere efficace
bull En fonction de la cateacutegorie agrave laquelle appartiennent les personnes proteacutegeacutees ndash par exemple combattants malades blesseacutes naufrageacutes ou morts prisonniers de guerre ou personnes civiles proteacutegeacutees ndash le BNR peut reacuteunir les informations les documents et les objets pouvant aider agrave leur identification Ces informations incluent les donneacutees concernant la capture lrsquoeacutetat de santeacute les blessures la maladie ou la cause du deacutecegraves et les changements de situation (transferts libeacuterations rapatriements eacutevasions hospitalisations deacutecegraves) Il peut aussi ecirctre neacutecessaire de recueillir les notifications de recapture de prisonniers de guerre eacutevadeacutes les listes certifieacutees de tous les prisonniers de guerre morts en captiviteacute les certificats de deacutecegraves ou les listes de morts ducircment authentifieacutees les informations indiquant le lieu exact et le marquage des seacutepultures et les articles de valeur (y compris les devises eacutetrangegraveres et les documents importants pour les proches tels que derniegraveres volonteacutes ou drsquoautres articles ayant une valeur intrinsegraveque ou sentimentale)
bull Eu eacutegard au droit relatif aux droits de lrsquohomme un autre meacutecanisme de recherche peut ecirctre mis sur pied autorisant une
demande devant un tribunal local qui pourrait fonctionner en temps de paix ou de conflit non international
ANNEXE IV
193
ARTICLE 14Le Registre de donneacutees sur les personnes porteacutees disparues
1) Afin de favoriser la rapiditeacute et lrsquoefficaciteacute des recherches et de lrsquoeacutelucidation du sort des personnes disparues un Registre de donneacutees centraliseacute sur les personnes disparues sera creacuteeacute
2) Le Registre compile et centralise les donneacutees relatives aux personnes disparues afin drsquoaider agrave eacutetablir leur identiteacute ainsi que le lieu et les circonstances de leur disparition
3) Lrsquoexactitude des donneacutees inscrites dans le Registre fera lrsquoobjet drsquoune veacuterification indeacutependante impartiale et approfondie ces donneacutees seront recoupeacutees avec les informations contenues dans les dossiers officiels des personnes disparues conserveacutes en [nom de lrsquoEacutetat]
4) Tous les organes publiques de [nom de lrsquoEacutetat] sont tenues drsquoapporter toute lrsquoassistance et la coopeacuteration neacutecessaires agrave [lrsquoinstance] pour faciliter la tenue du Registre
COMMENTAIRE
bull Les informations sur les personnes disparues devraient ecirctre regroupeacutees dans une institution centraliseacutee afin de permettre une vision coheacuterente de lrsquoampleur du problegraveme drsquoaider agrave retrouver les personnes disparues et de servir de point de reacutefeacuterence agrave drsquoautres autoriteacutes y compris des autoriteacutes eacutetrangegraveres qui pourraient ecirctre mieux agrave mecircme drsquoidentifier une personne disparue que lrsquoautoriteacute locale fournissant les informations Tel est le cas en particulier lorsque en raison drsquoun conflit ou de troubles internes des familles peuvent avoir quitteacute la zone dans laquelle le rapport initial a eacuteteacute reacutedigeacute elles ne devraient pas avoir agrave revenir sur place uniquement pour des raisons administratives lieacutees agrave la personne disparue si la question peut ecirctre traiteacutee ailleurs Il convient de tout faire pour veiller agrave ce que les donneacutees enregistreacutees localement soient compileacutees de maniegravere centrale le plus rapidement possible pour eacuteviter les confusions et les informations contradictoires
bull Le Registre compilera et centralisera les donneacutees relatives aux personnes disparues afin drsquoeacutetablir leur identiteacute ainsi que le lieu et les circonstances de leur disparition Ces donneacutees seront de nature administrative ndash nom acircge domicile ndash et qualitative y compris des informations sur lrsquoactiviteacute professionnelle les autres activiteacutes et les lieux de seacutejour connus
bull Lrsquointroduction et le maintien de mesures de protection des donneacutees conformes aux principes applicables concernant la collecte et le traitement des informations relatives aux personnes disparues et agrave leur famille ne devrait pas alourdir excessivement la tacircche des autoriteacutes nationales ni des personnes chargeacutees de collecter ou de traiter les informations Ces mesures sont indispensables car agrave deacutefaut de nombreuses informations souvent de nature tregraves deacutelicate risqueraient drsquoecirctre employeacutees agrave mauvais escient ce qui pourrait mettre en danger la personne concerneacutee ou un membre de sa famille
ARTICLE 15Deacutepocirct drsquoune demande de recherches
1) Toute personne inteacuteresseacutee peut signaler sans deacutelai la disparition drsquoune personne et deacuteposer une demande de recherches directement aupregraves de lrsquoinstance nationale institueacutee en vertu de lrsquoarticle 12 de la preacutesente loi ou par lrsquointermeacutediaire drsquoautoriteacutes locales deacutesigneacutees agrave cet effet
2) Les compeacutetences de [lrsquoinstance] de recevoir de telles demandes et drsquoentreprendre la recherche des personnes disparues ne reacuteduisent en rien les compeacutetences drsquoautres autoriteacutes de lrsquoEacutetat chargeacutees des poursuites peacutenales
3) [Lrsquoinstance] veille agrave ce que les proceacutedures permettant de signaler la disparition drsquoune personne soient largement connues et faciliteacutees
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
194
4) Une personne qui deacutepose une demande de recherches doit fournir des informations minimales sur lrsquoidentiteacute de la personne disparue conformeacutement aux dispositions du paragraphe 7 de lrsquoarticle 2 de la preacutesente loi Au cas ougrave ces informations minimales ne seraient pas fournies la personne qui a deacuteposeacute la demande fournira des informations compleacutementaires dans un deacutelai raisonnable
5) Les demandes de recherches de ressortissants eacutetrangers deacuteposeacutees conformeacutement agrave la preacutesente loi peuvent ecirctre deacuteposeacutees par les proches drsquoun ressortissant eacutetranger et par les autoriteacutes compeacutetentes de lrsquoEacutetat dont la personne disparue est ressortissante en suivant la mecircme proceacutedure que pour les ressortissants de [nom de lrsquoEacutetat] agrave condition que
minus la personne disparue reacutesidait agrave titre temporaire ou permanent sur le territoire de [nom de lrsquoEacutetat] minus la personne disparue ne reacutesidait pas agrave titre temporaire ou permanent sur le territoire de [nom de lrsquoEacutetat] mais le
demandeur peut fournir des informations fiables indiquant que la disparition srsquoest produite sur son territoire
6) Les demandes de recherches soumises aux autoriteacutes de [ministegravere de lrsquointeacuterieur ou autre ministegravere compeacutetent] avant lrsquoentreacutee en vigueur de la preacutesente loi peuvent aussi si le demandeur le souhaite ecirctre soumises agrave [lrsquoinstance] apregraves lrsquoentreacutee en vigueur de la loi Elles seront consideacutereacutees recevables si elles remplissent les exigences minimales preacutevues au paragraphe 7 de lrsquoarticle 2 de la preacutesente loi
COMMENTAIRE
bull Lrsquoenregistrement drsquoune demande de recherches constitue un engagement de prendre toutes les mesures possibles pour donner suite agrave la notification de la disparition drsquoune personne Il peut ecirctre impossible agrave certaines peacuteriodes drsquoeacutelucider le sort de toutes les personnes disparues en raison des circonstances comme dans les cas ougrave des violences sont en cours et compromettent la seacutecuriteacute geacuteneacuterale Cependant une telle situation ne devrait en aucun cas dans les faits exclure totalement lrsquoenregistrement des disparitions ni les enquecirctes sur les disparitions Bien au contraire [lrsquoinstance] devrait en pareil cas mettre en place et soutenir un dispositif actif qui insiste particuliegraverement sur la preacutevention des disparitions
bull Dans la plupart des cas il sera neacutecessaire drsquoinstituer une proceacutedure permettant de signaler et drsquoenregistrer la disparition drsquoune personne de maniegravere agrave ce que la deacuteclaration puisse ulteacuterieurement avoir des effets juridiques Le signalement de la disparition drsquoune personne peut coiumlncider avec la deacutenonciation drsquoun crime (enlegravevement par exemple) mais des proceacutedures devraient permettre drsquoenregistrer la personne comme porteacutee disparue qursquoelle ait eacuteteacute ou non victime drsquoun crime Dans les cas ougrave un eacuteventuel acte criminel est signaleacute aux autoriteacutes celles-ci devraient lancer une enquecircte en suivant les proceacutedures habituelles
bull La possibiliteacute de signaler une disparition devrait ecirctre ouverte agrave un large eacuteventail de personnes Les autoriteacutes nationales devraient veiller agrave ce que toute personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime puisse signaler une disparition Ceci inclut les membres de la famille et les personnes agrave charge ainsi que les repreacutesentants leacutegaux de la personne disparue ou de la famille On peut aussi inclure drsquoautres personnes en situation de pouvoir deacutemontrer leur inteacuterecirct leacutegitime agrave cet eacutegard comme des amis et des voisins ou toute personne qui peut teacutemoigner de maniegravere creacutedible de la disparition drsquoune personne Toute demande drsquoenregistrement de ce type devra naturellement pouvoir ecirctre contesteacutee au cas ougrave des informations seraient donneacutees sur le lieu ougrave se trouve la personne ou si la personne signaleacutee disparue se manifestait
bull Afin de faciliter la notification et lrsquoenregistrement les autoriteacutes nationales peuvent choisir de deacutesigner des institutions locales (police ou autres) comme autoriteacute approprieacutee pour recevoir ces informations Il srsquoagira la plupart du temps du bureau le plus proche du lieu de domicile de la personne disparue ou du lieu ougrave la personne a eacuteteacute vue pour la derniegravere fois mais il devrait aussi ecirctre possible de proceacuteder agrave lrsquoenregistrement dans un autre lieu srsquoil y a agrave cela de bonnes raisons La loi nationale peut eacuteventuellement eacutenumeacuterer ces raisons mais elle devrait en pareil cas laisser ouverte la possibiliteacute drsquoinvoquer drsquoautres motifs raisonnables qui pourront comprendre le lieu de reacutesidence de la famille srsquoil est diffeacuterent de celui de la personne disparue
bull Il devrait ecirctre possible de signaler la disparition degraves que lrsquoabsence drsquoune personne suscite des preacuteoccupations Aucun deacutelai preacutecis ne devrait ecirctre prescrit en principe mais si un laps de temps est speacutecifieacute il devrait ecirctre raisonnable et devrait deacutependre des circonstances signaleacutees Une trace doit ecirctre gardeacutee de toute tentative de signaler la disparition drsquoune personne quel que soit le moment Le moment de la deacuteclaration devrait ecirctre clairement eacutetabli afin de deacuteterminer lrsquoinstant ougrave drsquoeacuteventuelles conseacutequences juridiques pourraient prendre effet
ANNEXE IV
195
bull Il importe de recueillir des informations complegravetes sur la personne disparue au moment de lrsquoenregistrement Il est essentiel de veiller agrave ce qursquoun nombre suffisant de faits touchant la personne disparue et les circonstances de la disparition soient enregistreacutes au moment de la deacuteclaration car des informations importantes risquent drsquoecirctre oublieacutees avec le temps Outre des donneacutees de base telles que le nom lrsquoacircge et le sexe il est essentiel de noter les habits que portait la personne disparue lorsqursquoelle a eacuteteacute vue pour la derniegravere fois le lieu ougrave elle a eacuteteacute aperccedilue en dernier la raison qui amegravene agrave penser que la personne a disparu ainsi que les donneacutees relatives aux membres de la famille et agrave la personne qui signale la disparition Afin de ne pas empecirccher lrsquoenregistrement drsquoune disparition par manque de certaines donneacutees il devrait ecirctre suffisant aux fins de lrsquoenregistrement que la personne signalant la disparition soit en mesure de donner lrsquoidentiteacute de la personne consideacutereacutee comme disparue et drsquoexpliquer les raisons pour lesquelles on craint sa disparition
bull Les informations recueillies ne devraient en aucun cas porter preacutejudice agrave la personne dont la disparition a eacuteteacute signaleacutee Les informations fournies seront communiqueacutees selon les besoins aux autoriteacutes compeacutetentes mais lrsquoensemble de ces donneacutees doivent ecirctre proteacutegeacutees
ARTICLE 16Fin des recherches
1) Une demande de recherches est consideacutereacutee close une fois que la personne rechercheacutee a eacuteteacute trouveacutee et que la famille ainsi que les autoriteacutes compeacutetentes ont eacuteteacute ducircment informeacutees
2) Dans le cas ougrave une personne disparue est deacuteclareacutee deacuteceacutedeacutee et ougrave ses restes ne sont pas retrouveacutes la proceacutedure de recherches ne sera pas close sauf si la personne qui a deacuteposeacute la demande de recherches en exprime le souhait
COMMENTAIREbull Une demande de recherches peut ecirctre consideacutereacutee close dans les cas suivants
minus La personne rechercheacutee a eacuteteacute trouveacutee Une personne porteacutee disparue doit ecirctre consideacutereacutee comme identifieacutee lorsque la proceacutedure drsquoidentification permet drsquoeacutetablir clairement que les caracteacuteristiques physiques ou biologiques de la personne du cadavre ou des restes humains correspondent agrave ceux de la personne disparue ou lorsque le lieu ougrave elle se trouve a eacuteteacute eacutetabli La proceacutedure drsquoidentification doit ecirctre meneacutee conformeacutement agrave la leacutegislation en vigueur
minus Lrsquoenquecircteur a eacuteteacute informeacute que le lieu ougrave se trouve la personne disparue a eacuteteacute identifieacute que le contact avec elle ait pu ecirctre eacutetabli ou non
minus En cas de deacutecegraves des informations dignes de foi sur le deacutecegraves de la personne ont eacuteteacute transmises agrave la famille et les restes humains ont eacuteteacute restitueacutes si possible ou traiteacutes avec digniteacute et respect avec un enterrement digne de ce nom En lrsquoabsence de restes humains la transmission par voie officielle de toutes les informations fiables aux parties inteacuteresseacutees est essentielle
minus Lors de la clocircture drsquoune demande de recherches lrsquoensemble des donneacutees agrave caractegravere personnel reacuteunies afin de clore le dossier devraient ecirctre traiteacutees conformeacutement agrave la loi relative agrave la protection des donneacutees agrave caractegravere personnel y inclus leur effacement ou leur destruction le cas eacutecheacuteant
ARTICLE 17Lrsquoaccegraves aux informations sur les personnes porteacutees disparues
1) Les services de lrsquoEacutetat chargeacutes des affaires eacutetrangegraveres de la deacutefense de la justice de lrsquointeacuterieur ainsi que les collectiviteacutes locales coopegraverent dans la mesure de leurs compeacutetences respectives avec [lrsquoinstance] lui fournissent les informations disponibles et lrsquoassistance neacutecessaire dans lrsquoaccomplissement de ses tacircches en particulier en matiegravere de recherches et drsquoidentification des personnes disparues
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
196
2) Lrsquoaccegraves aux informations doit ecirctre accordeacute agrave la personne agrave laquelle elles se rapportent aux proches et aux repreacutesentants leacutegaux des personnes disparues aux autoriteacutes de lrsquoEacutetat et aux autres organismes autoriseacutes agrave mener des activiteacutes de recherches des personnes disparues Les donneacutees seront mises agrave disposition dans le respect de la leacutegislation pertinente concernant la protection des donneacutees
3) Les informations ne feront lrsquoobjet drsquoaucune restriction agrave lrsquoexception de celles qui sont preacutevues par la loi et qui sont neacutecessaires afin de proteacuteger la seacutecuriteacute nationale ou lrsquoordre public Si les autoriteacutes requises refusent de fournir les informations en invoquant des motifs de ce type tous les moyens de coopeacuteration disponibles seront utiliseacutes pour fournir agrave [lrsquoinstance] les informations strictement neacutecessaires pour rechercher la personne disparue ou pour identifier des restes humains
4) [Lrsquoinstance] ainsi que les autres autoriteacutes de lrsquoEacutetat concerneacutees coopegraverent avec le Comiteacute international de la Croix-Rouge et avec la Socieacuteteacute nationale de la Croix-Rougedu Croissant-Rouge dans le respect de leurs mandats afin de retrouver les personnes disparues et de sauvegarder les droits de leur famille
5) Une demande drsquoaccegraves aux informations sur la personne disparue peut ecirctre soumise agrave [lrsquoinstance] par un proche de la personne ou par les autoriteacutes de lrsquoEacutetat [Lrsquoinstance] examine et statue sur la requecircte dans les 30 jours suivant la date de deacutepocirct de la demande
6) Toute personne insatisfaite de la deacutecision de [lrsquoinstance] au sujet de sa demande peut contester cette deacutecision devant le tribunal dans les 30 jours suivant la date de la deacutecision
COMMENTAIRE
bull Afin que [lrsquoinstance] puisse accomplir sa mission il est essentiel que la coopeacuteration avec drsquoautres organismes et instances publics soit efficace Une grande partie des informations utiles pour la recherche et lrsquoidentification des personnes disparues devant ecirctre fournies agrave lrsquoenquecircteur viendra de divers deacutepartements gouvernementaux ou ministegraveres agrave lrsquoeacutechelon national ou local Tous les ministegraveres compeacutetents doivent manifester un engagement clair et apporter un soutien actif en remplissant leurs rocircles clairement deacutefinis pour rassembler et traiter les informations touchant les personnes disparues
bull Lrsquoaccegraves aux donneacutees agrave caractegravere personnel doit ecirctre accordeacute agrave la personne concerneacutee Chacun doit ecirctre informeacute de lrsquoexistence de lrsquoutilisation et de la divulgation des informations personnelles le concernant y inclus les personnes disparues et leurs proches Le droit drsquoobtenir une copie des donneacutees drsquoen contester lrsquoexactitude et lrsquoexhaustiviteacute et drsquoy faire apporter les corrections requises doit aussi ecirctre preacutevu
bull Lrsquoautoriteacute chargeacutee de controcircler lrsquoaccegraves aux dossiers doit ecirctre autoriseacutee agrave refuser lrsquoaccegraves en partie ou totalement si les informations demandeacutees eacutevoquent drsquoautres personnes ou sources drsquoinformation communiqueacutees agrave titre confidentiel y compris des informations proteacutegeacutees par des accords de confidentialiteacute conclus agrave des fins humanitaires Lrsquoaccegraves aux informations peut aussi ecirctre limiteacute lorsque lrsquoon peut srsquoattendre agrave ce qursquoil menace gravement un inteacuterecirct public important (seacutecuriteacute nationale ordre public etc) agrave ce qursquoil porte gravement atteinte aux inteacuterecircts de tiers ou agrave ce qursquoil empecircche ou compromette la reacutealisation de lrsquoobjectif qui a preacutesideacute agrave la collecte drsquoinformations y compris des objectifs humanitaires
ARTICLE 18La protection des donneacutees
1) Les donneacutees inscrites dans le Registre ne seront ni divulgueacutees ni transmises agrave des personnes agrave drsquoautres fins que celles en vue desquelles elles ont eacuteteacute recueillies conformeacutement agrave la preacutesente loi
2) Les proceacutedures reacutegissant lrsquoutilisation la saisie la suppression et lrsquoeacutechange de donneacutees leur veacuterification et leur traitement seront fixeacutees dans des textes reacuteglementaires concernant le Registre
ANNEXE IV
197
COMMENTAIRE
bull Les informations concernant la personne disparue doivent ecirctre traiteacutees de maniegravere agrave respecter la vie priveacutee de cette personne et de sa famille Des regravegles et pratiques approprieacutees de protection des donneacutees agrave lrsquoeacutechelon national peuvent garantir que toutes les informations personnelles demeurent suffisamment proteacutegeacutees en termes de personnes autoriseacutees agrave y acceacuteder et agrave quelles fins et que lrsquoaccegraves agrave ces informations soit autoriseacute lorsque des besoins humanitaires lrsquoexigent Les regravegles relatives agrave la protection des donneacutees doivent preacuteserver lrsquoeacutequilibre entre ces besoins potentiellement contradictoires et exigent une souplesse explicite ou inheacuterente dans lrsquoapplication de toutes les mesures administratives ou juridiques en vigueur sur le plan national
bull De nombreux systegravemes nationaux contiennent deacutejagrave des dispositions leacutegales complexes visant agrave garantir la protection des donneacutees agrave caractegravere personnel et de la vie priveacutee Dans bien des cas cependant mecircme les systegravemes les plus perfectionneacutes ne preacutecisent pas clairement comment il convient de traiter les questions concernant les personnes disparues et leur famille rares sont les dispositions qui leur sont speacutecifiquement consacreacutees Certaines lois nationales protegravegent uniquement les donneacutees concernant les personnes vivantes srsquoagissant de personnes disparues on doit partir de lrsquohypothegravese qursquoelles sont toujours en vie et que les donneacutees les concernant doivent ecirctre proteacutegeacutees Lorsque la loi nationale ne protegravege pas les informations relatives agrave des personnes deacuteceacutedeacutees il pourrait ecirctre neacutecessaire de preacutevoir des dispositions speacuteciales pour les cas de deacutecegraves survenant au terme drsquoune peacuteriode pendant laquelle la personne eacutetait porteacutee disparue les donneacutees pouvant ecirctre toujours consideacutereacutees par la famille comme de nature personnelle
bull Les mesures prises doivent assurer la protection des donneacutees et de la vie priveacutee des personnes porteacutees disparues et de leurs proches tout en garantissant que les donneacutees ne seront pas employeacutees agrave drsquoautres fins que celles en vue desquelles elles ont eacuteteacute recueillies Lrsquointention qui preacuteside agrave la collecte des donneacutees doit ecirctre clairement eacutetablie lors du recueil des informations Le consentement de la personne concerneacutee qursquoil srsquoagisse de la personne disparue ou de la personne fournissant les informations doit ecirctre entendu comme incluant le consentement agrave lrsquoutilisation des donneacutees aux fins speacutecifiques qui sont viseacutees agrave savoir entre autres deacuteterminer lrsquoidentiteacute le lieu de seacutejour la situation et le sort des personnes porteacutees disparues identifier des restes humains fournir des informations aux familles concernant un parent disparu ou deacuteceacutedeacute et le cas eacutecheacuteant contribuer agrave lrsquoadministration de la justice Les informations consideacutereacutees comme sensibles telles que les donneacutees relatives agrave lrsquoADN recueillies aupregraves des membres de la famille pour comparaison avec celui de restes humains sont de plus en plus souvent utiliseacutees en rapport avec des enquecirctes et des proceacutedures peacutenales ainsi que dans des situations de catastrophe naturelle drsquoaccident et de recherche de personnes disparues La leacutegislation nationale devrait en principe stipuler les situations dans lesquelles des eacutechantillons drsquoADN peuvent ecirctre preacuteleveacutes les meacutethodes de preacutelegravevement et le traitement des donneacutees dans le cadre de lrsquoobjectif viseacute Il est important de veiller agrave ce que les analyses de lrsquoADN reacutealiseacutees aux fins drsquoidentification drsquoune personne disparue soient bien seacutepareacutees de toute autre utilisation par exemple dans des proceacutedures peacutenales agrave deacutefaut les proches et les parties inteacuteresseacutees pourraient se montrer reacuteticents agrave recourir agrave ce type de collecte drsquoinformations
bull Ces mesures de protection ne doivent cependant en aucune maniegravere faire obstacle aux efforts de recherche ou drsquoidentification de la personne disparue Il est donc impeacuteratif que les organismes qui collectent traitent ou conservent des donneacutees agrave caractegravere personnel soient doteacutes de proceacutedures claires garantissant le respect de la vie priveacutee et drsquoun systegraveme de controcircle et de suivi Les mesures drsquoapplication doivent comprendre des dispositions en cas de manquement deacutecrivant les conseacutequences graves que de tels manquements peuvent entraicircner
bull Tout transfert de donneacutees personnelles agrave un tiers doit ecirctre eacutevalueacute au regard de lrsquoobjectif preacutecis en vue duquel les donneacutees ont eacuteteacute obtenues de lrsquoobjectif preacutecis de la collecte de donneacutees ou drsquoinformations requises par le tiers et des garanties de protection que ce tiers est en mesure drsquooffrir Il convient aussi drsquoeacutevaluer dans quelle mesure les personnes concerneacutees auraient confieacute ces informations au tiers et dans quelle mesure le consentement au recueil et au traitement des donneacutees comprenait un consentement implicite ou explicite agrave un tel transfert
bull Les donneacutees agrave caractegravere personnel qui ont eacuteteacute utiliseacutees conformeacutement agrave lrsquoobjectif en vue duquel elles avaient eacuteteacute reacuteunies doivent ecirctre effaceacutees ou deacutetruites afin qursquoelles ne puissent ulteacuterieurement ecirctre employeacutees agrave mauvais escient Les informations speacutecifiques collecteacutees ou traiteacutees aux fins de la recherche drsquoune personne disparue ou de lrsquoidentification de restes humains ne sont plus neacutecessaires une fois que la personne a eacuteteacute retrouveacutee ou que les restes ont eacuteteacute identifieacutes Elles doivent donc ecirctre deacutetruites agrave moins que des besoins humanitaires impeacuteratifs neacutecessitent de les conserver encore pendant une peacuteriode deacutetermineacutee Les donneacutees peuvent aussi ecirctre rendues anonymes de maniegravere agrave ce qursquoelles ne permettent plus drsquoidentifier la personne agrave laquelle elles se rapportent au cas ougrave elles seraient employeacutees agrave des fins drsquoanalyse statistique ou historique Les donneacutees anonymes ne sont plus proteacutegeacutees en tant que donneacutees agrave caractegravere personnel
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
198
CHAPITRE V ndash LA RECHERCHE LA REacuteCUPEacuteRATION ET
LE TRAITEMENT DES MORTS
ARTICLE 19Lrsquoobligation de tout faire pour assurer la recherche et la reacutecupeacuteration des morts
Une fois qursquoil a eacuteteacute eacutetabli qursquoune personne porteacutee disparue est deacuteceacutedeacutee tous les moyens disponibles doivent ecirctre mis en œuvre pour permettre la reacutecupeacuteration du corps ainsi que des eacuteventuels effets personnels
COMMENTAIRE
bull Le deacutecegraves drsquoune personne porteacutee disparue peut ecirctre constateacute par la deacutecouverte de restes humains ou preacutesumeacute agrave partir drsquoautres eacuteleacutements de preuve de faits ou de certaines situations deacutefinies ou encore preacutesumeacute agrave lrsquoeacutecheacuteance drsquoun certain laps de temps Il nrsquoest geacuteneacuteralement pas souhaitable de preacutevoir une preacutesomption automatique de deacutecegraves sauf dans des circonstances preacuteciseacutement deacutefinies qui laissent agrave penser que le deacutecegraves eacutetait ineacutevitable En pareil cas un laps de temps raisonnable doit srsquoecirctre eacutecouleacute depuis lrsquoenregistrement de la disparition Le deacutecegraves peut ecirctre preacutesumeacute au terme drsquoune certaine peacuteriode (probablement plusieurs anneacutees) et agrave la demande du repreacutesentant leacutegal ou du conjoint ou de la famille ou encore de lrsquoautoriteacute compeacutetente Pour des raisons de certitude lieacutees entre autres agrave la succession il nrsquoest probablement pas souhaitable que le statut juridique de personne disparue soit de dureacutee indeacutetermineacutee et il convient de preacutevoir des dispositions qui mettent un terme agrave ce statut sinon sur demande peut-ecirctre agrave une date agrave laquelle la personne disparue aurait atteint un acircge particuliegraverement avanceacute
bull Dans des situations de violence interne la leacutegislation et la reacuteglementation nationales doivent preacutevoir le deacuteclenchement drsquoune enquecircte officielle effective sur les circonstances du deacutecegraves lorsqursquoune personne a eacuteteacute ou semble avoir eacuteteacute tueacutee du fait de lrsquoemploi de la force par des agents de lrsquoEacutetat Dans les conflits armeacutes internationaux et non internationaux les autoriteacutes compeacutetentes doivent adopter des proceacutedures approprieacutees pour fournir des informations sur lrsquoidentiteacute le lieu et la cause du deacutecegraves aux autoriteacutes concerneacutees ou aux familles
bull Le changement de statut de la personne disparue une fois le deacutecegraves confirmeacute entraicircne lrsquoobligation pour les autoriteacutes de prendre toutes les mesures neacutecessaires agrave disposition pour retrouver les restes humains La proceacutedure peut couvrir aussi les eacuteventuels effets personnels de la victime
bull [Lrsquoinstance nationale deacutefinie agrave lrsquoarticle 12 de la preacutesente loi] doit identifier la personne deacuteceacutedeacutee et informer les proches Tous les dossiers doivent ecirctre mis agrave jour et aligneacutes y compris le BNR et le Registre en incluant des informations de reacutefeacuterence concernant les personnes deacuteceacutedeacutees relevant de leur juridiction ou placeacutees sous leur controcircle qursquoelles aient ou non eacuteteacute identifieacutees les donneacutees sur les sites des restes humains et des seacutepultures et la deacutelivrance de certificats de deacutecegraves Il peut ecirctre neacutecessaire agrave ce stade de reacuteeacutevaluer le statut juridique et les droits qui en deacutecoulent ainsi que la neacutecessiteacute drsquoune assistance financiegravere pour les personnes agrave charge de la personne deacuteceacutedeacutee
bull Aucune deacuteclaration de deacutecegraves ne sera deacutelivreacutee avant que toutes les mesures ou actions disponibles pour eacutelucider le sort de la personne disparue aient eacuteteacute prises y compris des avis publics annonccedilant qursquoune deacuteclaration de deacutecegraves sera prochainement eacutetablie Il convient de preacutevoir des dispositions en cas de retour de personnes disparues qui ont officiellement eacuteteacute deacuteclareacutees mortes
bull Toutes les mesures neacutecessaires doivent ecirctre prises pour garantir la prise en charge approprieacutee des restes humains et des effets personnels des personnes deacuteceacutedeacutees La digniteacute et le respect des morts sont de la plus haute importance Les restes doivent ecirctre restitueacutes agrave la famille si cela est possible En cas inverse il convient de proceacuteder agrave une inhumation en bonne et due forme
ANNEXE IV
199
ARTICLE 20La deacuteclaration de deacutecegraves
1) Une deacuteclaration de deacutecegraves est eacutetablie agrave la demande de toute personne concerneacutee ou drsquoune autoriteacute compeacutetente de lrsquoEacutetat par [lrsquoautoriteacute nationale administrative ou militaire compeacutetente] srsquoil est eacutetabli qursquoune personne a eacuteteacute deacuteclareacutee disparue ou absente pendant une peacuteriode supeacuterieure agrave [hellip] anneacutee(s) Si une personne exteacuterieure agrave la famille demande une deacuteclaration de deacutecegraves les membres de la famille peuvent srsquoadresser agrave lrsquoautoriteacute nationale compeacutetente pour srsquoopposer agrave ce qursquoelle soit deacutelivreacutee
2) Aucune deacuteclaration de deacutecegraves nrsquoest deacutelivreacutee avant que toutes les mesures ou actions disponibles pour eacutetablir le sort de la personne disparue aient eacuteteacute prises y compris des avis publics annonccedilant qursquoune deacuteclaration de deacutecegraves sera prochainement eacutetablie
COMMENTAIRE
bull Une deacuteclaration de deacutecegraves peut ecirctre eacutetablie agrave la demande de toute personne concerneacutee ou de lrsquoautoriteacute compeacutetente Si une personne exteacuterieure agrave la famille demande que soit deacutelivreacutee une deacuteclaration de deacutecegraves les membres de la famille devraient pouvoir srsquoy opposer Une telle deacuteclaration de deacutecegraves ne doit pas ecirctre eacutemise avant que toutes les mesures ou actions disponibles pour eacutetablir le sort de la personne disparue aient eacuteteacute prises y compris des avis publics annonccedilant qursquoune deacuteclaration de deacutecegraves sera prochainement eacutetablie
bull La deacuteclaration de deacutecegraves ou le certificat de deacutecegraves doivent ecirctre deacutelivreacutes par une autoriteacute judiciaire ou toute autre autoriteacute compeacutetente deacutesigneacutee agrave cet effet Les tribunaux du lieu de domicile de la personne disparue ou du lieu de domicile actuel de la famille devraient ecirctre compeacutetents pour examiner une demande de deacuteclaration de deacutecegraves Il convient aussi de tenir compte des difficulteacutes particuliegraveres que preacutesentent les deacutemarches aupregraves drsquoun tribunal et la tacircche de rassembler et de preacutesenter les preuves ou documents neacutecessaires en temps de conflit armeacute ou de violence interne ou encore dans des situations suivant un conflit Il faut donc preacutevoir en outre la possibiliteacute qursquoun meacutedecin ou une autre personne compeacutetente puisse deacutelivrer un certificat de deacutecegraves dans un deacutelai raisonnable Il convient aussi de preacutevoir la possibiliteacute de preacutesenter des preuves ou documents de substitution et il pourrait ecirctre approprieacute de consideacuterer comme des piegraveces probantes les attestations drsquoabsence ou de deacutecegraves eacutetablies par des uniteacutes militaires par des institutions locales fiables ou par le CICR (par exemple les attestations deacutelivreacutees par le CICR sur la base de demandes de recherches)
bull La deacutelivrance drsquoun certificat de deacutecegraves apregraves que le deacutecegraves a eacuteteacute constateacute ou preacutesumeacute devrait avoir les mecircmes effets pour une personne porteacutee disparue que pour toute autre personne Le certificat de deacutecegraves doit aussi mettre un terme agrave tout arrangement juridique particulier conclu pour reacutepondre au fait que la personne eacutetait porteacutee disparue Le conjoint par exemple devrait ecirctre libre de se remarier et les dispositions relatives agrave la succession devraient pouvoir suivre leur cours normal Il convient de preacutevoir une disposition sur les mesures de deacutedommagements ou reacuteparations de restitution drsquoassistance et drsquoassistance sociale qui srsquoappliqueraient au cas ougrave une personne consideacutereacutee disparue venait agrave reacuteapparaicirctre
bull On trouvera agrave lrsquoannexe 2 du preacutesent document un modegravele de certificat de deacutecegraves
ARTICLE 21Le traitement des restes humains
1) Lrsquoinstance nationale compeacutetente doit veiller agrave ce que les morts soient traiteacutes avec respect et digniteacute Les morts doivent ecirctre identifieacutes et inhumeacutes dans des tombes individuelles marqueacutees dans des sites identifieacutes et enregistreacutes
2) Si des exhumations sont neacutecessaires lrsquoinstance nationale compeacutetente doit veiller agrave ce que lrsquoidentiteacute des restes humains ainsi que les causes du deacutecegraves soient eacutetablis avec la diligence neacutecessaire par une personne ayant les compeacutetences
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
200
requises pour proceacuteder agrave des exhumations et agrave des examens post mortem et pour prononcer officiellement lrsquoidentiteacute du deacutefunt et la cause du deacutecegraves
3) Dans des situations de conflit armeacute international les exhumations ne seront autoriseacutees que dans les cas suivants
(a) pour faciliter lrsquoidentification et la restitution des restes de la personne deacuteceacutedeacutee et de ses effets personnels agrave son pays drsquoorigine agrave la demande de ce dernier ou agrave la demande du parent le plus proche
(b) lorsque lrsquoexhumation srsquoimpose pour des motifs drsquointeacuterecirct public y compris dans les cas de neacutecessiteacute sanitaire et drsquoenquecircte auquel cas le pays drsquoorigine sera aviseacute de lrsquointention de proceacuteder agrave lrsquoexhumation en donnant des preacutecisions sur lrsquoendroit preacutevu pour la nouvelle inhumation
4) Les restes humains et les effets personnels seront restitueacutes agrave la famille
COMMENTAIRE
bull Le traitement des personnes deacuteceacutedeacutees est habituellement reacutegi par la leacutegislation et la reacuteglementation nationales Cette leacutegislation doit cependant contenir des dispositions qui couvrent la situation des morts et des restes humains dans le cas de personnes disparues La loi adopteacutee au sujet des personnes disparues doit donc contenir une disposition qui renvoie agrave cette leacutegislation nationale
bull Les questions touchant les circonstances du deacutecegraves ou dans certains cas le nombre de personnes qui pourraient ecirctre deacuteceacutedeacutees ou le fait que les deacutecegraves peuvent srsquoecirctre produits de nombreuses anneacutees auparavant pourraient conduire certaines personnes agrave suggeacuterer que les regravegles normales ne sont pas applicables Ces facteurs doivent certes ecirctre pris en consideacuteration mais il convient de partir du principe que le traitement normal est approprieacute sauf dans les cas ougrave les autoriteacutes peuvent invoquer une raison bien fondeacutee drsquoagir diffeacuteremment Toute proceacutedure diffeacuterente doit neacuteanmoins tenir compte des regravegles de droit international et du besoin fondamental de garantir le respect des morts et des besoins de leur famille
bull En outre les regravegles nationales de proceacutedure et drsquoenquecircte peacutenales devraient stipuler que les informations recueillies au cours de lrsquoexhumation qui pourraient contribuer agrave identifier les victimes drsquoun conflit armeacute ou de situations de violence interne seront communiqueacutees aux autoriteacutes responsables de lrsquoidentification des victimes Ces regravegles doivent aussi garantir que toutes les informations et preuves reacuteunies au sujet des personnes deacuteceacutedeacutees pendant les proceacutedures ou enquecirctes judiciaires sont directement transmises agrave la famille ou au CICR ce dernier agissant soit en qualiteacute drsquointermeacutediaire ou pour veiller agrave ce que les informations soient ducircment conserveacutees en attendant leur communication agrave la famille
bull Dans toutes les mesures prises apregraves la deacutecouverte de corps et de restes humains non identifieacutes quelle que soit leur ancienneteacute et le lieu ougrave ils ont eacuteteacute deacutecouverts il importe de toujours garder preacutesent agrave lrsquoesprit le fait que lrsquoidentiteacute des personnes deacuteceacutedeacutees pourrait ecirctre eacutetablie ulteacuterieurement et qursquoils doivent ecirctre traiteacutes dans toute la mesure possible de la mecircme maniegravere qursquoun cadavre identifieacute
bull La deacutecouverte de sites de seacutepulture peut ecirctre importante non seulement pour retrouver des personnes disparues mais aussi pour eacutetablir si des crimes ont eacuteteacute commis et pour deacutecider drsquoeacuteventuelles poursuites Par conseacutequent les exhumations doivent toujours avoir eacuteteacute ducircment autoriseacutees et elles doivent se deacuterouler dans le respect des conditions fixeacutees par la loi On fera normalement appel agrave un speacutecialiste en meacutedecine leacutegale ducircment qualifieacute un cadre devrait ecirctre preacutevu identifiant le type de qualification professionnelle requis pour exeacutecuter ou superviser toute activiteacute associeacutee au traitement de restes humains
bull Les regravegles deacuteontologiques geacuteneacuteralement admises par la communauteacute internationale en ce qui concerne lrsquoutilisation de moyens drsquoidentification en particulier pour les enquecirctes meneacutees dans un contexte international doivent ecirctre respecteacutees et encourageacutees ou adopteacutees par les autoriteacutes compeacutetentes Les proceacutedures drsquoexhumation et drsquoexamen post mortem doivent respecter les principes eacutenumeacutereacutes ci-dessous
minus La digniteacute lrsquohonneur la reacuteputation et la vie priveacutee des personnes deacuteceacutedeacutees doivent ecirctre respecteacutes en tout temps minus Les opinions et les convictions religieuses du deacutefunt et ses proches doivent ecirctre prises en consideacuteration lorsqursquoelles
sont connues
ANNEXE IV
201
minus Les familles doivent ecirctre informeacutees des deacutecisions prises au sujet des exhumations et des examens post mortem ainsi que des reacutesultats de tout examen de ce type Lorsque les circonstances le permettent il convient drsquoenvisager la possibiliteacute de la preacutesence des familles ou de repreacutesentants de celle-ci
minus Apregraves les examens post mortem les restes doivent ecirctre rendus agrave la famille dans les meilleurs deacutelais minus Il est essentiel en cas drsquoexhumation que toutes les informations neacutecessaires aux fins de lrsquoidentification soient
recueillies les regraveglements et proceacutedures doivent ecirctre conformes aux principes reacutegissant la protection des donneacutees agrave caractegravere personnel et des informations geacuteneacutetiques il est important de preacuteserver les eacuteleacutements probants drsquoidentification qui pourraient ecirctre requis au cas ougrave une enquecircte peacutenale serait diligenteacutee en vertu du droit national ou du droit international
bull Selon les circonstances apparentes du ou des deacutecegraves la responsabiliteacute geacuteneacuterale de la protection et de la reacutecupeacuteration des restes sera confieacutee agrave une autoriteacute preacutecise en coopeacuteration avec drsquoautres le cas eacutecheacuteant Cette maniegravere de proceacuteder favorise la mise en place drsquoune structure hieacuterarchique indiquant clairement les compeacutetences les responsabiliteacutes et le devoir de rendre compte de toutes les parties Les opeacuterations de reacutecupeacuteration devraient ecirctre soumises agrave une forme drsquoautorisation claire incluant des dispositions approprieacutees en matiegravere de seacutecuriteacute et de santeacute
ARTICLE 22Inhumation et exhumation
1) Les proches des personnes disparues ont le droit drsquoexiger le marquage des sites de seacutepulture et drsquoexhumation ougrave les personnes disparues ont eacuteteacute enterreacutees ou exhumeacutees
2) Le marquage du site de seacutepulture ou drsquoexhumation relegraveve de la compeacutetence de [lrsquoinstance] une fois eacutetablie lrsquoidentiteacute des personnes enterreacutees ou de leurs restes
3) [Lrsquoinstance] deacutelivre une autorisation de poser une plaque ou toute autre marque commeacutemorative Les questions touchant le marquage des sites de seacutepulture ou drsquoexhumation sont reacutegies par les regraveglements adopteacutes par [lrsquoinstance] dans les 60 jours suivant la date drsquoentreacutee en vigueur de la preacutesente loi
4) [Lrsquoinstance] veille agrave la creacuteation et au fonctionnement drsquoun Service officiel des tombes chargeacute drsquoenregistrer les donneacutees concernant les morts et leur seacutepulture Ce service srsquooccupe aussi des informations relatives aux personnes proteacutegeacutees dans les conflits armeacutes internationaux
COMMENTAIRE
bull Les restes des personnes tueacutees au combat et des autres personnes deacuteceacutedeacutees doivent ecirctre traiteacutes en conformiteacute avec les regravegles de droit international en particulier en ce qui concerne la recherche la reacutecupeacuteration lrsquoidentification le transport lrsquoenlegravevement ou lrsquoinhumation ainsi que le rapatriement des personnes deacuteceacutedeacutees
bull Quelles que soient les circonstances les proceacutedures directives et instructions applicables devraient respecter entre autres les principes suivants
minus Les morts doivent ecirctre traiteacutes avec respect et digniteacute minus Lrsquoidentiteacute des restes humains et les causes du deacutecegraves doivent ecirctre eacutetablies avec toute la diligence requise et toutes les
informations disponibles devraient ecirctre enregistreacutees avant lrsquoenlegravevement des restes Un fonctionnaire ou une personne compeacutetente qui sera de preacutefeacuterence un speacutecialiste en meacutedecine leacutegale ducircment formeacute doit ecirctre deacutesigneacute pour reacutealiser les examens post mortem et pour prononcer officiellement lrsquoidentiteacute du deacutefunt et la cause du deacutecegraves Les regravegles deacuteontologiques reconnues sur le plan international doivent ecirctre respecteacutees durant ce processus
minus Lrsquoinhumation doit si possible ecirctre preacuteceacutedeacutee par un examen meacutedical qui donnera lieu agrave lrsquoeacutetablissement drsquoun rapport minus Les morts seront enterreacutes individuellement sauf si les circonstances imposent une tombe collective minus Les morts seront enterreacutes dans la mesure du possible conformeacutement aux rites de la religion agrave laquelle ils
appartenaient
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
202
minus La creacutemation devrait ecirctre eacuteviteacutee sauf en cas de neacutecessiteacute (par exemple pour des raisons de santeacute publique) auquel cas on conservera trace des raisons de la creacutemation les cendres seront conserveacutees
minus Toutes les tombes seront marqueacutees
bull Des instructions permanentes drsquoopeacuteration directives ou instructions destineacutees aux membres des forces armeacutees y compris ceux qui participent agrave des opeacuterations de maintien ou drsquoimposition de la paix aux membres des groupes armeacutes et des services civils auxiliaires ou drsquoautres organes participant agrave la reacutecupeacuteration et agrave la prise en charge des deacutepouilles devraient ecirctre eacutemises sur les points suivants
minus la recherche la reacutecupeacuteration et lrsquoidentification des morts sans distinction minus lrsquoexhumation lrsquoenlegravevement le transport lrsquoentreposage ou lrsquoinhumation temporaires et le rapatriement des restes
humains et des cadavres minus lrsquoinstruction et les informations sur les moyens drsquoidentification et la prise en charge des morts
bull Lors de conflits armeacutes internationaux les autoriteacutes doivent veiller agrave ce que les morts et les enterrements soient enregistreacutes ainsi que les donneacutees concernant les seacutepultures et les personnes qui y sont enterreacutees Cette tacircche peut ecirctre reacutealiseacutee efficacement par le Service officiel des tombes agrave deacutefaut elle exigera la creacuteation et le fonctionnement drsquoun systegraveme compleacutementaire chargeacute drsquoenregistrer les informations sur les deacutecegraves et les internements des personnes proteacutegeacutees
ARTICLE 23Les morts non identifieacutes
1) Les restes humains non identifieacutes sont traiteacutes conformeacutement aux articles 19 agrave 22 de la preacutesente loi
2) Les informations y relatives sont conserveacutees dans le Registre et lrsquoaccegraves aux donneacutees pertinentes est faciliteacute pour veiller agrave ce que les morts non identifieacutes reccediloivent lrsquoattention neacutecessaire jusqursquoagrave ce que leur identiteacute soit eacutetablie et leur famille ainsi que les parties inteacuteresseacutees soient informeacutees
COMMENTAIRE
bull Tous les moyens disponibles doivent ecirctre employeacutes pour identifier les restes humains
bull Lorsque les restes drsquoune personne sont deacutecouverts mais ne peuvent ecirctre identifieacutes ou ne sont pas identifiables le corps ainsi que tous les effets personnels doivent neacuteanmoins faire lrsquoobjet de toutes les mesures garantissant un traitement et une seacutepulture dignes
bull Il est impeacuteratif de conserver des informations accessibles afin de permettre lrsquoidentification agrave une date ulteacuterieure ainsi que la notification qui srsquoensuivra aux proches et aux parties inteacuteresseacutees y compris les autoriteacutes de lrsquoEacutetat
ANNEXE IV
203
CHAPITRE VI ndash LA RESPONSABILITEacute PEacuteNALE
ARTICLE 24Les actes criminels
1) Les actes suivants lorsqursquoils sont commis en violation de la preacutesente loi ou de toute autre loi peacutenale applicable sont poursuivis et sanctionneacutes conformeacutement aux peines preacutevues
(a) lrsquoarrestation la deacutetention ou lrsquointernement illeacutegaux (b) le refus injustifieacute par un fonctionnaire de fournir des donneacutees sur une personne disparue demandeacutees par un
proche de la personne disparue par [lrsquoautoriteacute compeacutetente] ou par toute autre autoriteacute de lrsquoEacutetat (c) le refus ou le retard injustifieacutes de fournir des informations sur une personne disparue de la part drsquoun fonctionnaire
prieacute de fournir de tels renseignements conformeacutement agrave la preacutesente loi et au regraveglement du Registre (d) la diffusion intentionnelle par un fonctionnaire drsquoinformations fausses et non veacuterifieacutees sur une personne disparue
entravant les recherches de cette personne (e) le fait drsquoutiliser et de divulguer de maniegravere illeacutegale des donneacutees personnelles (f) le deacuteni systeacutematique et deacutelibeacutereacute du droit drsquoune personne drsquoinformer ses proches de sa capture ou de son
arrestation de son adresse et de son eacutetat de santeacute en violation du paragraphe 5 de lrsquoarticle 4 de la preacutesente loi (g) le deacuteni systeacutematique et deacutelibeacutereacute du droit drsquoeacutechanger des nouvelles avec ses proches en violation du paragraphe 5
de lrsquoarticle 4 de la preacutesente loi (h) la mutilation intentionnelle le deacutepouillement et la profanation des morts (i) le fait de causer des disparitions forceacutees
2) Un fonctionnaire responsable qui manquerait agrave son obligation de veiller au respect des dispositions de la preacutesente loi et des textes leacutegislatifs connexes y compris les lois et regraveglements administratifs reacutegissant les instances drsquoEacutetat compeacutetentes qui y sont mentionneacutees sera passible des sanctions deacutefinies dans [mention de la leacutegislation peacutenale nationale] pour les actes qui constituent des violations de ces dispositions
3) La preacutesente loi est compleacuteteacutee par [mention de la leacutegislation peacutenale nationale] en ce qui concerne les actes qui constituent des violations du droit international humanitaire ou des crimes au regard du droit international
COMMENTAIRE
bull Le deacuteni systeacutematique et deacutelibeacutereacute du droit de connaicirctre le sort drsquoun proche doit ecirctre sanctionneacute comme un crime par la leacutegislation nationale Les sanctions preacutevues devraient ecirctre proportionnelles agrave la graviteacute de lrsquoinfraction
bull Le deacuteni systeacutematique et deacutelibeacutereacute du droit drsquoune personne drsquoinformer ses proches de sa capture ou de son arrestation de son adresse et de son eacutetat de santeacute doit ecirctre sanctionneacute comme un crime par la leacutegislation nationale Les sanctions preacutevues devraient ecirctre proportionnelles agrave la graviteacute de lrsquoinfraction
bull Agrave lrsquoinstar de la plupart des traditions religieuses et culturelles le droit humanitaire interdit le deacutepouillement et la mutilation des morts Des mesures nationales devraient exister dans la plupart des systegravemes juridiques pour veiller au respect de cette interdiction en deacutefinissant comme un crime tout acte de mutilation ou de deacutepouillement Ces actes peuvent entraicircner des complications dans lrsquoidentification des morts et risquent donc drsquoaccroicirctre la probabiliteacute qursquoune personne soit consideacutereacutee comme disparue alors qursquoelle a eacuteteacute tueacutee Ils ont donc un effet indirect sur la capaciteacute de la famille de connaicirctre le sort de la personne disparue
bull Le non-respect des sites de seacutepulture et la profanation des tombes devraient ecirctre consideacutereacutes comme des infractions du mecircme ordre Le fait de mutiler ou de deacutepouiller les morts peut ecirctre constitutif du crime de guerre drsquoatteinte agrave la digniteacute de la personne et en particulier de traitement humiliant et deacutegradant tel que deacutefini aux alineacuteas 2 b) xxi) et 2 c) ii) de lrsquoarticle 8 du Statut de la Cour peacutenale internationale La leacutegislation nationale devrait garantir que les crimes de deacutepouillement et de profanation des morts soient passibles de sanctions peacutenales La mutilation intentionnelle devrait
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
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aussi ecirctre deacutefinie comme un crime et pourrait en outre constituer un eacuteleacutement de dissimulation drsquoautres actes criminels ayant entraicircneacute la mort
bull La loi en vigueur doit contenir une reacutefeacuterence au caractegravere criminel des violations graves du droit international humanitaire et des autres actes deacutefinis comme des crimes par le droit international ainsi qursquoaux sanctions peacutenales associeacutees agrave ces crimes telles que preacutevues par la leacutegislation nationale Si de telles dispositions nationales de mise en œuvre du droit international humanitaire nrsquoexistent pas encore [lrsquoautoriteacute compeacutetence] prendra des mesures de promotion et drsquoincorporation des principes du droit international humanitaire agrave lrsquoeacutechelon national et elle se reacuteservera le droit drsquointenter au besoin des poursuites peacutenales en cas de violation
bull Tout fonctionnaire responsable qui manquerait agrave son obligation de veiller au respect des dispositions de la preacutesente loi sera passible des sanctions prescrites par la leacutegislation peacutenale nationale La responsabiliteacute des fonctionnaires srsquoeacutetend aux actes commis par leurs subordonneacutes
ARTICLE 25Les poursuites en cas drsquoactes criminels
1) Les autoriteacutes de lrsquoEacutetat adoptent des lois garantissant que les infractions eacutenumeacutereacutees agrave lrsquoarticle 24 de la preacutesente loi sont deacutefinies comme des crimes par la leacutegislation nationale et que des poursuites peacutenales peuvent ecirctre engageacutees par la personne disparue ou par son repreacutesentant leacutegal par les membres de sa famille par des parties inteacuteresseacutees ou par lrsquoEacutetat
2) Une amnistie peut ecirctre accordeacutee aux particuliers pour leurs actes sous certaines conditions Aucune forme drsquoamnistie ne peut ecirctre accordeacutee pour des actes constituant des crimes au regard du droit international ni pour des violations graves du droit international humanitaire
COMMENTAIRE
bull Les autoriteacutes nationales doivent prendre les mesures neacutecessaires pour eacutetablir leur compeacutetence sur les infractions eacutenumeacutereacutees agrave lrsquoarticle 24
bull Toute personne ou groupe de personnes jugeacutes pour les crimes deacutefinis agrave lrsquoarticle 24 doivent beacuteneacuteficier de toutes les garanties judiciaires accordeacutees en temps normal agrave toute personne passant en jugement
bull Si un crime a eacuteteacute commis et si lrsquoautoriteacute de lrsquoEacutetat deacutesigneacutee agrave cet effet (par exemple le ministre de la fonction publique) ne poursuit pas les actes criminels lrsquoEacutetat devrait intervenir pour assurer lrsquoapplication de la loi et la poursuite des crimes
bull Si une amnistie est accordeacutee par un acte leacutegislatif le texte doit indiquer clairement quelles personnes et quelles infractions sont couvertes par la disposition ou ne peuvent pas en beacuteneacuteficier et dans quelles circonstances Par exemple une amnistie ne doit pas
minus couvrir des personnes ayant commis des crimes au regard du droit international humanitaire y compris des crimes de guerre des actes de geacutenocide et des crimes contre lrsquohumaniteacute
minus empecirccher des poursuites civiles ni avoir un effet juridique sur le droit des victimes agrave obtenir des reacuteparations minus circonvenir agrave lrsquoune quelconque des garanties drsquoune proceacutedure reacuteguliegravere minus eacuteliminer la possibiliteacute pour les victimes identifiables de contester une deacutecision et de deacuteposer recours
ANNEXE IV
205
CHAPITRE VII ndash LA SUPERVISION
ARTICLE 26La supervision
Le controcircle de lrsquoexeacutecution de la preacutesente loi relegraveve de la responsabiliteacute de lrsquoautoriteacute de supervision de [nom de lrsquoinstance nationale compeacutetente]
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
206
CHAPITRE VIII ndash CLAUSE FINALE
ARTICLE 27Entreacutee en vigueur
La preacutesente loi entre en vigueur conformeacutement agrave la leacutegislation nationale de [nom de lrsquoEacutetat]
ANNEXE IV
207
ANNEXE 1 ndash MODegraveLE DE CERTIFICAT DrsquoABSENCE
(Titre de lrsquoinstance compeacutetente)
CERTIFICAT DrsquoABSENCE
Numeacutero de reacutefeacuterence
Nom et preacutenoms
Lieu et date de naissance
Adresse
Nationaliteacute Sexe
Profession
Type et numeacutero de la piegravece drsquoidentiteacute
Nom du pegravere
Nom de la megravere
Nom du conjoint
Personnes agrave charge
Date et lieu ougrave la personne a eacuteteacute vue pour la derniegravere fois
Nom de la personne signalant le cas
Adresse de la personne signalant le cas
REPREacuteSENTANT DE LA PERSONNE DISPARUE
Autoriteacute
ou
Nom et preacutenoms
Adresse
Nationaliteacute
Type et numeacutero de la piegravece drsquoidentiteacute
Dureacutee de validiteacute de la deacuteclaration drsquoabsence
(Date timbre et signature de lrsquoautoriteacute responsable)
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
208
ANNEXE 2 ndash MODegraveLE DE CERTIFICAT DE DEacuteCegraveS
(Titre de lrsquoinstance compeacutetente)
CERTIFICAT DE DEacuteCEgraveS
Numeacutero de reacutefeacuterence
Nom et preacutenoms
Lieu et date de naissance
Derniegravere adresse connue
Nationaliteacute Sexe
Profession
Type et numeacutero de la piegravece drsquoidentiteacute
Nom du pegravere
Nom de la megravere
Nom du conjoint
Personnes agrave charge
Autoriteacute
ANNEXE IV
209
ANNEXE 3Les dispositions preacutevues par le DIH
Extrait du rapport du CICR Les personnes porteacutees disparues et leurs familles publieacute apregraves la Confeacuterence internationale drsquoexperts gouvernementaux et non gouvernementaux tenue du 19 au 21 feacutevrier 2003
Avant-propos
Le droit international humanitaire et le droit international relatif aux droits de lrsquohomme sont lrsquoun et lrsquoautre applicables en peacuteriode de conflit armeacute Les traiteacutes des droits de lrsquohomme srsquoappliquent en tout temps et en toutes circonstances agrave toutes les personnes soumises agrave la juridiction drsquoun Eacutetat partie Ils continuent donc agrave srsquoappliquer en temps de conflit armeacute sauf dans la mesure ougrave un Eacutetat partie deacuteroge leacutegitimement agrave certaines de ses obligations deacutefinies par un traiteacute Les conditions permettant de deacuteroger leacutegitimement agrave ces regravegles sont tregraves strictes Quant au droit international humanitaire il est applicable en situation de conflit armeacute et il est impossible de deacuteroger agrave ses dispositions
Afin drsquoeacuteviter les reacutepeacutetitions nous ne citerons ci-apregraves les dispositions du droit international relatif aux droits de lrsquohomme qursquoen relation avec les situations de violence interne seules les dispositions qui mentionnent speacutecifiquement les conflits armeacutes ou qui renvoient agrave une obligation agrave laquelle il est impossible de deacuteroger sont citeacutees en ce qui concerne les regravegles applicables dans les conflits armeacutes internationaux et non internationaux
Ni cette liste des regravegles du droit international humanitaire applicables aux conflits armeacutes ni celle des regravegles de droit international relatif aux droits de lrsquohomme applicables dans les situations de violence interne ne sont exhaustives
A Le droit international
Le droit international applicable dans les conflits armeacutes internationaux
[1] Les Eacutetats parties srsquoengagent agrave respecter et agrave faire respecter les Conventions de Genegraveve et le Protocole additionnel I en toutes circonstances et dans les cas de violations graves des Conventions de Genegraveve ou du Protocole additionnel I les Eacutetats parties srsquoengagent agrave agir tant conjointement que seacutepareacutement en coopeacuteration avec lrsquoOrganisation des Nations Unies et conformeacutement agrave la Charte des Nations Unies
Connaicirctre le sort des membres de sa famille
[2] Les familles ont le droit de connaicirctre le sort de leurs membres
[3] Chaque partie au conflit doit prendre toutes les mesures possibles pour eacutelucider le sort des personnes dont la disparition a eacuteteacute signaleacutee agrave la suite drsquoun conflit armeacute
Mesures de protection geacuteneacuterale
[4] Toute personne proteacutegeacutee a droit au respect de sa vie familiale
[5] La vie de chaque combattant hors de combat et de chaque personne civile doit ecirctre respecteacutee et proteacutegeacutee
[6] Toutes les fois que les circonstances le permettront et notamment apregraves un engagement toutes les mesures possibles seront prises sans tarder pour rechercher et recueillir les blesseacutes les malades et les naufrageacutes sans distinction de caractegravere deacutefavorable
[7] Les combattants hors de combat et les personnes civiles doivent ecirctre traiteacutes avec humaniteacute
[8] La torture et les autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants sont interdits
[9] La prise drsquootages est interdite
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
210
[10] La privation arbitraire de liberteacute est interdite
[11] Les disparitions forceacutees sont interdites
[12] Toute discrimination fondeacutee sur la race la couleur la religion ou la croyance le sexe la naissance ou la fortune ou sur tout autre critegravere analogue est interdite
[13] Chacun a droit agrave un procegraves eacutequitable devant un tribunal indeacutependant impartial et reacuteguliegraverement constitueacute qui se conforme agrave toutes les garanties judiciaires reconnues sur le plan international
[14] Sous reacuteserve de traitement plus favorable les Eacutetats neutres appliqueront par analogie les dispositions pertinentes des quatre Conventions de Genegraveve et du Protocole additionnel I aux personnes proteacutegeacutees qui seront reccedilues ou interneacutees sur leur territoire
[15] Chaque partie au conflit accordera le libre passage et ne srsquoopposera pas arbitrairement agrave la distribution de secours de nature purement humanitaire destineacutes agrave la population civile dans le besoin dans les zones placeacutees sous son autoriteacute et le personnel de secours humanitaire doit beacuteneacuteficier de la liberteacute de mouvement neacutecessaire agrave lrsquoexercice de ses fonctions sauf si des raisons militaires impeacuteratives lrsquoexigent
La conduite des hostiliteacutes
[16] Les parties au conflit doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les combattants ainsi qursquoentre les biens de caractegravere civil et les objectifs militaires et par conseacutequent ne diriger leurs opeacuterations que contre des objectifs militaires
[17] Les attaques sans discrimination sont interdites
[18] Dans la conduite des opeacuterations militaires des preacutecautions doivent ecirctre prises dans lrsquoattaque et contre les effets des attaques afin drsquoeacutepargner la population civile les personnes civiles et les biens de caractegravere civil
[19] Les combattants hors de combat et les personnes civiles ne doivent pas ecirctre utiliseacutes pour couvrir des opeacuterations militaires
La protection des personnes civiles
[20] Les parties au conflit ne doivent pas ordonner le deacuteplacement ni mettre en œuvre le deacuteplacement forceacute de la totaliteacute ou drsquoune partie de la population civile pour des motifs en relation avec le conflit sauf si la seacutecuriteacute de la population ou des raisons militaires impeacuteratives lrsquoexigent auquel cas ces mesures ne seront prises que pour la dureacutee strictement neacutecessaire les personnes civiles ainsi eacutevacueacutees doivent ecirctre reconduites chez elles degraves que les hostiliteacutes ont cesseacute dans la zone en question
[21] En cas de deacuteplacement les besoins essentiels de la population civile doivent ecirctre satisfaits sa seacutecuriteacute assureacutee et lrsquouniteacute familiale preacuteserveacutee
[22] Le retour librement consenti et dans la seacutecuriteacute des personnes deacuteplaceacutees ainsi que leur reacuteinstallation doivent ecirctre faciliteacutes
[23] Les personnes deacuteplaceacutees qui regagnent leur lieu drsquoorigine ne doivent pas faire lrsquoobjet de discrimination
[24] Le transfert par la Puissance occupante drsquoune partie de sa population civile dans le territoire qursquoelle occupe ou la deacuteportation ou le transfert agrave lrsquointeacuterieur ou hors du territoire occupeacute de la totaliteacute ou drsquoune partie de la population de ce territoire sont interdits
[25] Les femmes les personnes acircgeacutees et les infirmes affecteacutes par un conflit armeacute ont droit agrave une protection speacuteciale
[26] Les enfants affecteacutes par les conflits armeacutes ont droit agrave une protection speacuteciale
ANNEXE IV
211
La protection des personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit
[27] Les informations personnelles relatives aux personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit doivent ecirctre enregistreacutees
[28] Les informations enregistreacutees au sujet des personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit doivent ecirctre de nature agrave permettre drsquoidentifier exactement la personne et drsquoaviser rapidement ses proches
[29] Internement des civils
A Lrsquointernement ou la mise en reacutesidence forceacutee des personnes proteacutegeacutees se trouvant sur le territoire drsquoune partie au conflit ne peut ecirctre ordonneacute que si la seacutecuriteacute de la Puissance deacutetentrice le rend absolument neacutecessaire Cette mesure doit ecirctre reconsideacutereacutee dans le plus bref deacutelai par un tribunal ou un collegravege administratif compeacutetent deacutesigneacute agrave cet effet par la Puissance deacutetentrice si lrsquointernement ou la mise en reacutesidence forceacutee est maintenu le tribunal ou le collegravege administratif proceacutedera peacuteriodiquement et au moins deux fois lrsquoan agrave un reacuteexamen du cas de cette personne en vue drsquoamender en sa faveur la deacutecision initiale si les circonstances le permettent
B Si la Puissance occupante estime neacutecessaire pour drsquoimpeacuterieuses raisons de seacutecuriteacute de prendre des mesures de sucircreteacute agrave lrsquoeacutegard de personnes proteacutegeacutees elle pourra tout au plus leur imposer une reacutesidence forceacutee ou proceacuteder agrave leur internement Les deacutecisions relatives agrave la reacutesidence forceacutee ou agrave lrsquointernement seront prises suivant une proceacutedure reacuteguliegravere qui devra ecirctre fixeacutee par la Puissance occupante conformeacutement aux dispositions de la CG IV y compris le droit drsquoappel des inteacuteresseacutes Il sera statueacute au sujet de cet appel dans le plus bref deacutelai possible et si la deacutecision est maintenue elle sera lrsquoobjet drsquoune reacutevision peacuteriodique si possible semestrielle
C Lorsqursquoune personne proteacutegeacutee commet une infraction uniquement dans le dessein de nuire agrave la Puissance occupante mais que cette infraction ne porte pas atteinte agrave la vie ou agrave lrsquointeacutegriteacute corporelle des membres des forces ou de lrsquoadministration drsquooccupation qursquoelle ne creacutee pas un danger collectif seacuterieux et qursquoelle ne porte pas une atteinte grave aux biens des forces ou de lrsquoadministration drsquooccupation ou aux installations utiliseacutees par elles cette personne est passible de lrsquointernement ou du simple emprisonnement eacutetant entendu que la dureacutee de cet internement ou de cet emprisonnement sera proportionneacutee agrave lrsquoinfraction commise
D Toute personne proteacutegeacutee interneacutee sera libeacutereacutee par la Puissance deacutetentrice degraves que les causes qui ont motiveacute son internement nrsquoexisteront plus
[30] Les interneacutes membres drsquoune mecircme famille doivent ecirctre logeacutes ensemble dans le mecircme lieu drsquointernement
[31] Les femmes priveacutees de liberteacute doivent ecirctre seacutepareacutees des deacutetenus de sexe masculin sauf srsquoils sont membres de leur famille et placeacutees sous la surveillance immeacutediate de femmes
[32] Chaque interneacute civil doit ecirctre autoriseacute agrave recevoir agrave intervalles reacuteguliers et aussi freacutequemment que possible des visites et en premier lieu celles de ses proches
[33] Les prisonniers de guerre les personnes en territoire occupeacute et les interneacutes civils qui font lrsquoobjet de poursuites judiciaires doivent ecirctre autoriseacutes agrave recevoir des visites de leur deacutefenseur
[34] Le CICR doit se voir accorder lrsquoaccegraves agrave toutes les personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit
[35] Les personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec un conflit armeacute international doivent ecirctre libeacutereacutees et rapatrieacutees conformeacutement aux Conventions de Genegraveve
La communication entre membres drsquoune mecircme famille
[36] Toute personne se trouvant sur le territoire drsquoune Partie au conflit ou dans un territoire occupeacute par elle pourra donner aux membres de sa famille ougrave qursquoils se trouvent des nouvelles de caractegravere strictement familial et en recevoir Cette correspondance sera achemineacutee rapidement et sans retard injustifieacute
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
212
[37] Les prisonniers de guerre et les interneacutes civils doivent ecirctre autoriseacutes agrave expeacutedier et agrave recevoir des lettres et des cartes la censure de la correspondance adresseacutee aux prisonniers de guerre ou aux interneacutes civils ou expeacutedieacutee par eux devra ecirctre faite dans le plus bref deacutelai possible et uniquement par les autoriteacutes approprieacutees
[38] La correspondance adresseacutee aux prisonniers de guerre ou aux interneacutes ou expeacutedieacutee par eux par voie postale soit directement soit par lrsquoentremise des Bureaux de renseignements doit ecirctre exempteacutee de toute taxe postale
[39] Au cas ougrave les opeacuterations militaires empecirccheraient les Puissances inteacuteresseacutees de remplir lrsquoobligation qui leur incombe drsquoassurer le transport de la correspondance et des envois de secours la Puissance protectrice le CICR ou tout autre organisme agreacuteeacute par les Parties au conflit peut entreprendre drsquoassurer le transport de ces envois avec les moyens adeacutequats
Le traitement des morts et des seacutepultures
[40] Chaque fois que les circonstances le permettent et notamment apregraves un engagement toutes les mesures possibles doivent ecirctre prises sans tarder pour rechercher et relever les morts sans distinction de caractegravere deacutefavorable
[41] Chaque partie au conflit doit traiter les morts avec respect et digniteacute et empecirccher qursquoils soient deacutepouilleacutes
[42] Chaque partie au conflit doit prendre des mesures pour identifier les morts avant leur prise en charge
[43] Les morts doivent ecirctre traiteacutes avec deacutecence et de maniegravere respectueuse et leurs tombes doivent ecirctre respecteacutees
[44] Les morts doivent ecirctre enterreacutes individuellement sauf cas de force majeure qui imposerait une tombe collective Toutes les tombes doivent ecirctre marqueacutees
[45] Chaque partie au conflit doit prendre toutes les mesures possibles afin de communiquer aux autoriteacutes compeacutetentes ou agrave la famille de la personne deacuteceacutedeacutee les informations concernant son identiteacute lrsquoemplacement de la tombe et la cause du deacutecegraves des personnes deacuteceacutedeacutees
[46] Chaque partie au conflit doit srsquoefforcer de faciliter le retour des restes des personnes deacuteceacutedeacutees et de leurs effets personnels dans le pays drsquoorigine agrave la demande de ce pays ou agrave la demande de la famille
Collecte et communication drsquoinformations
[47] Degraves le deacutebut drsquoun conflit et dans tous les cas drsquooccupation chacune des Parties au conflit doit constituer un Bureau officiel de renseignements chargeacute des tacircches suivantes
A centraliser sans distinction de caractegravere deacutefavorable toutes les informations sur les blesseacutes les malades les naufrageacutes les morts les personnes proteacutegeacutees priveacutes de liberteacute les enfants dont lrsquoidentiteacute est incertaine et les personnes porteacutees disparues et communiquer ces informations aux autoriteacutes compeacutetentes par lrsquoentremise drsquoune part des Puissances protectrices et drsquoautre part de lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR [51]
B reacutepondre agrave toutes les demandes qui lui seraient adresseacutees concernant les personnes proteacutegeacutees et proceacuteder aux enquecirctes neacutecessaires afin de se procurer les renseignements demandeacutes qursquoil ne posseacutederait pas [52]
C servir drsquointermeacutediaire pour le transport gratuit des envois y compris la correspondance adresseacutes aux personnes proteacutegeacutees ou expeacutedieacutees par elles (et en cas de demande par lrsquoentremise de lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR) [53]
[48] Les informations enregistreacutees concernant les personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute ou les personnes deacuteceacutedeacutees doivent ecirctre de nature agrave permettre drsquoidentifier exactement la personne et drsquoaviser rapidement sa famille
ANNEXE IV
213
[49] Chaque partie au conflit doit deacutelivrer aux personnes placeacutees sous son autoriteacute susceptibles drsquoecirctre faites prisonniers de guerre une carte drsquoidentiteacute indiquant
bull nometpreacutenomsbull gradenumeacuteromatriculeouindicationeacutequivalentebull datedenaissance
[50] Le personnel sanitaire et religieux portera une carte drsquoidentiteacute speacuteciale portant le timbre sec de lrsquoautoriteacute militaire faisant apparaicirctre
A emblegraveme distinctif B noms et preacutenoms C grade et numeacutero matricule D date de naissance E qualiteacute en laquelle il a droit agrave la protection F photographie G signature etou empreintes digitales
[51] Dans le plus bref deacutelai possible chacune des parties au conflit doit transmettre au Bureau de renseignements les informations ci-dessous dans la mesure ougrave elles sont disponibles sur chaque prisonnier de guerre (et sur le personnel sanitaire et religieux)
A nom et preacutenoms B grade et numeacutero matricule C lieu et date de naissance D indication de la Puissance dont le prisonnier de guerre deacutepend E preacutenom du pegravere F nom de jeune fille de la megravere G nom et adresse de la personne qui doit ecirctre informeacutee H adresse agrave laquelle la correspondance peut ecirctre adresseacutee au prisonnier de guerre I indications relatives aux mutations libeacuterations rapatriements eacutevasions hospitalisations et deacutecegraves J renseignements sur lrsquoeacutetat de santeacute des prisonniers de guerre malades ou blesseacutes gravement atteints agrave
transmettre reacuteguliegraverement et si possible chaque semaine
[52] Dans le plus bref deacutelai possible chacune des Parties au conflit doit transmettre au Bureau de renseignements des informations sur les autres personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit comprenant au moins les eacuteleacutements suivants
A nom et preacutenoms B lieu et date de naissance C nationaliteacute D derniegravere reacutesidence E signes particuliers F preacutenom du pegravere G nom de jeune fille de la megravere H date et nature de la mesure prise agrave lrsquoeacutegard de la personne ainsi que le lieu ougrave elle a eacuteteacute prise I adresse agrave laquelle la correspondance peut ecirctre adresseacutee agrave la personne proteacutegeacutee priveacutee de liberteacute J nom et adresse de la personne qui doit ecirctre informeacutee K informations relatives aux mutations libeacuterations rapatriements eacutevasions hospitalisations et deacutecegraves L renseignements sur lrsquoeacutetat de santeacute des personnes proteacutegeacutees priveacutees de liberteacute malades ou blesseacutes
gravement atteints agrave transmettre reacuteguliegraverement et si possible chaque semaine
[53] Dans le plus bref deacutelai possible chaque partie au conflit doit communiquer au Bureau de renseignements les informations suivantes sur chaque blesseacute malade naufrageacute et mort
A nom et preacutenoms B numeacutero matricule
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
214
C date de naissance D tout autre renseignement figurant sur la carte ou la plaque drsquoidentiteacute E date et lieu de la capture ou du deacutecegraves F enseignements concernant les blessures la maladie ou la cause du deacutecegraves
[54] En cas de deacutecegraves les informations suivantes doivent ecirctre recueillies et transmises au Bureau de renseignements
A date et lieu (de la capture et) du deacutecegraves B renseignements concernant les blessures la maladie ou la cause du deacutecegraves C tous les autres effets personnels du deacutefunt D date et lieu drsquoinhumation ainsi que les renseignements neacutecessaires pour identifier la tombe E le cas eacutecheacuteant la moitieacute de la plaque drsquoidentiteacute restera sur le cadavre tandis que lrsquoautre moitieacute sera
transmise
[55] Au deacutebut des hostiliteacutes les parties au conflit doivent organiser un Service officiel des tombes chargeacute de srsquooccuper des morts y compris des inhumations et drsquoenregistrer les informations concernant lrsquoidentification des tombes et des cadavres qui y sont enterreacutes
[56] Les autoriteacutes drsquoune partie au conflit qui procegravedent agrave lrsquoeacutevacuation drsquoenfants vers un pays eacutetranger et le cas eacutecheacuteant les autoriteacutes du pays drsquoaccueil doivent eacutetablir pour chaque enfant une fiche accompagneacutee de photographies qursquoelles doivent faire parvenir agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR Cette fiche doit porter chaque fois que cela est possible et ne risque pas de porter preacutejudice agrave lrsquoenfant les renseignements suivants
A le(s) nom(s) et preacutenom(s) de lrsquoenfant B le sexe de lrsquoenfant C le lieu et la date de naissance (ou si cette date nrsquoest pas connue lrsquoacircge approximatif) D les nom et preacutenom du pegravere E les noms et preacutenom de la megravere et son nom de jeune fille F les proches de lrsquoenfant G la nationaliteacute de lrsquoenfant H la langue maternelle de lrsquoenfant et toute autre langue qursquoil parle I lrsquoadresse de la famille de lrsquoenfant J tout numeacutero drsquoidentification donneacute agrave lrsquoenfant K lrsquoeacutetat de santeacute de lrsquoenfant L le groupe sanguin de lrsquoenfant M drsquoeacuteventuels signes particuliers N la date et le lieu ougrave lrsquoenfant a eacuteteacute trouveacute O la date agrave laquelle et le lieu ougrave lrsquoenfant a quitteacute son pays P eacuteventuellement la religion de lrsquoenfant Q lrsquoadresse actuelle de lrsquoenfant dans le pays drsquoaccueil R si lrsquoenfant meurt avant son retour la date le lieu et les circonstances de sa mort et le lieu de sa seacutepulture
[57] Les informations dont la transmission pourrait porter preacutejudice agrave la personne inteacuteresseacutee ou agrave sa famille doivent ecirctre communiqueacutees exclusivement agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR
[58] Le Bureau de renseignements et lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR doivent jouir de la franchise de port en matiegravere postale et dans toute la mesure possible de la franchise teacuteleacutegraphique ou tout au moins drsquoimportantes reacuteductions de taxes
Le droit international coutumier
Au moment de la reacutedaction de ces lignes la question de savoir si la regravegle [62] relegraveve du droit coutumier nrsquoest pas trancheacutee cependant toutes les autres regravegles mentionneacutees ci-dessus sont largement reconnues comme relevant du droit international coutumier applicable dans des conflits armeacutes internationaux
ANNEXE IV
215
Le droit international applicable dans les conflits armeacutes non internationaux
Protection geacuteneacuterale
[1] Chacun a droit au respect de sa vie familiale
[2] La vie de toute personne qui ne participe pas directement ou ne participe plus aux hostiliteacutes doit ecirctre respecteacutee et proteacutegeacutee
[3] Chaque fois que les circonstances le permettent et notamment apregraves un engagement toutes les mesures possibles doivent ecirctre prises sans retard pour rechercher et recueillir les blesseacutes les malades et les naufrageacutes sans distinction deacutefavorable
[4] Les personnes qui ne participent pas directement ou ne participent plus aux hostiliteacutes doivent ecirctre traiteacutees avec humaniteacute
[5] La torture et les autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants sont interdits
[6] La prise drsquootages est interdite
[7] Toute discrimination baseacutee sur la race la couleur la religion ou la croyance le sexe la naissance ou la fortune ou tout autre critegravere analogue est interdite
[8] Toute personne a droit agrave un procegraves eacutequitable devant un tribunal indeacutependant impartial et reacuteguliegraverement constitueacute respectant toutes les garanties judiciaires reconnues sur le plan international
[9] Chaque partie au conflit autorisera le libre passage et ne srsquoopposera pas arbitrairement agrave lrsquoacheminement de secours de caractegravere exclusivement humanitaire destineacutes aux civils dans le besoin dans les zones placeacutees sous son controcircle et le personnel de secours humanitaire doit disposer de la liberteacute de deacuteplacement essentielle agrave lrsquoexercice de ses fonctions sauf si des raisons militaires impeacuteratives lrsquoexigent
La conduite des hostiliteacutes
[10] Les parties au conflit doivent en tout temps faire la distinction entre la population civile et les personnes participant directement aux hostiliteacutes ainsi qursquoentre les biens de caractegravere civil et les objectifs militaires et par conseacutequent ne diriger leurs opeacuterations que contre des objectifs militaires
[11] Les attaques sans discrimination sont interdites
[12] Dans la conduite des opeacuterations militaires des preacutecautions doivent ecirctre prises dans lrsquoattaque et contre les effets des attaques pour eacutepargner la population civile les personnes civiles et les biens de caractegravere civil
[13] Les personnes qui ne participent pas directement ou ne participent plus aux hostiliteacutes ne doivent pas ecirctre utiliseacutees pour couvrir des opeacuterations militaires
La protection des personnes civiles
[14] Les parties agrave un conflit armeacute ne doivent pas ordonner le deacuteplacement de la population civile ni la deacuteplacer par la force en totaliteacute ou en partie pour des raisons ayant trait au conflit sauf dans le cas ougrave la seacutecuriteacute des personnes civiles ou des raisons militaires impeacuteratives lrsquoexigent et en pareil cas uniquement pour la dureacutee neacutecessaire
[15] En cas de deacuteplacement les besoins fondamentaux des populations civiles doivent ecirctre satisfaits leur seacutecuriteacute doit ecirctre assureacutee et lrsquouniteacute des familles doit ecirctre preacuteserveacutee
[16] Les enfants affecteacutes par un conflit armeacute ont droit agrave une protection speacuteciale
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
216
La protection des personnes priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit
[17] Les femmes priveacutees de liberteacute doivent ecirctre seacutepareacutees des hommes deacutetenus sauf srsquoils sont de la mecircme famille et doivent ecirctre gardeacutees par des femmes
[18] Le CICR devrait se voir accorder lrsquoaccegraves agrave toutes les personnes priveacutees de liberteacute pour des motifs en relation avec le conflit
[19] Agrave la cessation des hostiliteacutes les autoriteacutes au pouvoir doivent srsquoefforcer drsquoaccorder le plus largement possible une amnistie aux personnes qui ont participeacute au conflit armeacute ou aux personnes priveacutees de liberteacute pour des raisons ayant trait au conflit qursquoelles soient interneacutees ou deacutetenues
La communication entre membres drsquoune mecircme famille
[20] Les personnes priveacutees de liberteacute pour des raisons ayant trait au conflit armeacute doivent ecirctre autoriseacutees agrave expeacutedier et agrave recevoir des lettres et des cartes dont le nombre peut ecirctre limiteacute par lrsquoautoriteacute compeacutetente si elle lrsquoestime neacutecessaire
Le traitement des morts et des seacutepultures
[21] Chaque fois que les circonstances le permettent et notamment apregraves un engagement toutes les mesures possibles doivent ecirctre prises sans retard pour rechercher et recueillir les morts sans distinction de caractegravere deacutefavorable
[22] Chaque partie au conflit doit traiter les morts avec respect et digniteacute et empecirccher qursquoils soient deacutepouilleacutes
[23] Les morts doivent ecirctre traiteacutes avec deacutecence et de maniegravere respectueuse et leurs tombes doivent ecirctre respecteacutees
Le droit international coutumier
[24] Il est largement reconnu que [les regravegles ci-dessus relegravevent du droit international coutumier Il est aussi admis que celles mentionneacutees aux points 1 agrave 3 10 11 22 23 25 27 46 48 et 49 mentionneacutees pour les conflits armeacutes internationaux sont] applicables mutatis mutandis dans les conflits armeacutes non internationaux
Le droit international applicable dans les situations de violence interne
Protection geacuteneacuterale
[1] Chacun a droit au respect de sa vie familiale
[2] Nul ne peut ecirctre arbitrairement priveacute de la vie
[3] Toute personne doit ecirctre traiteacutee avec humaniteacute et avec le respect de la digniteacute inheacuterente agrave la personne humaine
[4] Toute personne a droit agrave une nourriture un vecirctement et un logement suffisants ainsi que le droit de jouir du meilleur eacutetat de santeacute physique et mentale qursquoelle soit capable drsquoatteindre
[5] La torture et les autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants sont interdits
[6] La prise drsquootages est interdite
[7] Toute personne a droit agrave la liberteacute et agrave la seacutecuriteacute de sa personne nul ne peut ecirctre priveacute arbitrairement de sa liberteacute
[8] La mise au secret ou la deacutetention dans un lieu secret est interdite
ANNEXE IV
217
[9] Les disparitions forceacutees sont interdites
[10] Toute discrimination fondeacutee sur la race la couleur la religion ou la croyance le sexe la naissance ou la fortune ou sur toute autre situation similaire est interdite
[11] Chacun a droit agrave un procegraves eacutequitable devant un tribunal indeacutependant impartial et reacuteguliegraverement constitueacute qui se conforme agrave toutes les garanties judiciaires reconnues sur le plan international
La protection de la population
[12] La deacuteportation ou le transfert forceacute de toute population civile commis dans le cadre drsquoune attaque geacuteneacuteraliseacutee ou systeacutematique lanceacutee contre cette population et en connaissance de cette attaque sont interdits
[13] Toute personne a le droit de quitter tout pays y compris le sien et de revenir dans son pays
[14] Le principe du non-refoulement doit ecirctre respecteacute
[15] Les personnes deacuteplaceacutees qui regagnent leur lieu drsquoorigine ne doivent pas faire lrsquoobjet de discrimination
[16] Les enfants ont droit agrave une protection speacuteciale
La protection des personnes priveacutees de liberteacute
[17] Des registres officiels des personnes priveacutees de liberteacute doivent ecirctre dresseacutes et tenus agrave jour et lorsque la leacutegislation nationale le prescrit ils doivent ecirctre mis agrave la disposition des membres de la famille de la personne deacutetenue des magistrats des avocats de toute personne ayant un inteacuterecirct leacutegitime ainsi que drsquoautres autoriteacutes
[18] Les personnes priveacutees de liberteacute devraient ecirctre autoriseacutes agrave recevoir des visiteurs
La communication entre membres drsquoune mecircme famille
[19] Chacun a le droit de correspondre avec des membres de sa famille
Reacutefeacuterences droit international (les chiffres renvoient aux crochets)
1 Article 1 commun aux CG I-IV article 1 par 1 et article 89 du PA I
2 Article 32 du PA I
3 Articles 32 et 33 du PA I articles 136 agrave 141 de la CG IV
4 Articles 26 27 al 1 49 al 3 82 al 2 et 116 de la CG IV articles 74 75 par 5 77 par 4 du PA I article 46 du R CH (IV) articles 17 par 1 et 27 par 2 de la CADH
5 Articles 12 et 50 de la CG I articles 12 et 51 de la CG II articles 13 et 130 de la CG III articles 27 et 147 de la CG IV articles 75 par 2 et 85 du PA I articles 6 al a 7 par 1 al a 8 par 2 al a ch i et 8 par 2 al b ch vi du Statut de la CPI de 1998 articles 4 et 6 du PIDCP articles 2 et 15 par 2 de la CEDH articles 4 et 27 par 2 de la CADH article 4 de la CADHP
6 Article 15 de la CG I article 18 de la CG II article 16 de la CG IV article 10 du PA I
7 Article 12 de la CG I article 12 de la CG II article 13 de la CG III articles 5 al 3 et article 27 al 1 de la CG IV articles 10 par 2 et article 75 par 1 du PA I article 4 du R CH (IV)
8 Articles 12 al 2 et 50 de la CG I articles 12 al 2 et 51 de la CG II articles 17 al 4 87 al 3 89 et 130 de la CG III articles 32 et 147 de la CG IV articles 75 par 2 et 85 du PA I articles 7 par 1 al f 7 par 2 al e 8
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
218
par 2 al a ch ii et 55 par 1 et al b du Statut de la CPI de 1998 articles 1 et 2 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants articles 4 par 2 et 7 du PIDCP articles 3 et 15 par 2 de la CEDH articles 5 par 2 et 27 par 2 de la CADH article 5 de la CADHP articles 1 et 5 de la Conv interameacutericaine de 1985 pour la preacutevention et la reacutepression de la torture article 37 de la CDA
9 Articles 34 et 147 de la CG IV articles 75 par 2 al c et 85 du PA I article 8 par 2 al a ch viii du Statut de la CPI de 1998
10 Articles 43 et 78 de la CG IV article 75 par 1 du PA I articles 55 par 1 al d et 59 par 2 du Statut de la CPI de 1998
11 Articles 7 par 1 al i et 7 par 2 al i du Statut de la CPI de 1998 article X de la Conv interameacutericaine de 1994 sur la disparition forceacutee des personnes Cette regravegle ne figure pas sous cette forme dans le droit international humanitaire conventionnel mais la pratique des disparitions forceacutees violerait drsquoautres regravegles citeacutees plus haut par exemple aux points [2 5 8 agrave 11 13 et 29]
12 Articles 12 al 2 et 31 de la CG I articles 12 al 2 et 30 de la CG II articles 14 16 43 61 et 88 de la CG III articles 13 27 54 98 et 118 de la CG IV preacuteambule articles 9 par 1 69 par 1 70 par 1 75 par 1 et 85 par 4 al c du PA I article 7 par 1 al h et j du Statut de la CPI de 1998
13 Articles 49 al 4 de la CG I article 50 al 4 de la CG II articles 84 al 2 86 96 par 3 et 4 99 102 agrave 108 129 al 4 et 130 de la CG III articles 5 33 66 67 71 agrave 78 117 agrave 126 146 al 4 et 147 de la CG IV articles 75 par 4 et 7 85 par 1 et 4 al e du PA I article 50 du R CH (IV) articles 8 par 2 al a ch vi 20 par 2 25 55 60 63 par 1 64 66 67 agrave 69 et 76 du Statut de la CPI de 1998 article 17 par 2 du Protocole II de1999 agrave la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
14 Article 4 de la CG I article 5 de la CG II articles 4B 109 al 2 110 111 et 114 agrave 116 de la CG III articles 24 al 2 36 al 1 et 132 al 2 de la CG IV article 19 du PA I articles 11 12 et 14 de la Conv (V) de La Haye de 1907 concernant les droits et les devoirs des Puissances et des personnes neutres en cas de guerre sur terre
15 Articles 72 et 73 de la CG III articles 23 59 108 et 109 de la CG IV article 70 du PA I
16 Articles 48 51 52 et 85 par 3 al a du PA I articles 8 par 2 al b ch i et 8 par 2 al b ch ii du Statut de la CPI de 1998 articles 1 par 2 et 3 par 7 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 article 2 du Protocole III de 1980 agrave la CAC de 1980 article 4 de la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflits armeacutes article 6 du Protocole II de 1999 agrave la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
17 Articles 51 par 4 et 5 et 85 par 3 al b du PA I articles 1 par 2 et 3 par 8 et 9 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 article 2 du Protocole III de 1980 agrave la CAC de 1980
18 Articles 57 et 58 du PA I article 26 du R CH (IV) articles 1 par 2 et 3 par 10 et 11 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 articles 6 lettre d 7 et 8 du Protocole II de 1999 agrave la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
19 Article 19 de la CG I article 23 de la CG III article 28 de la CG IV articles 12 par 4 et 51 par 7 du PA I article 8 par 2 al b ch xxiii du Statut de la CPI de 1998
20 Articles 49 et 147 de la CG IV article 85 par 4 al a du PA I articles 7 par 1 al d 8 par 2 al a ch vii et 8 par 2 al b ch viii du Statut de la CPI de 1998
21 Article 49 al 3 de la CG IV article 78 du PA I
22 Articles 45 et 49 al 2 de la CG IV
23 Il srsquoagit drsquoune application du principe geacuteneacuteral de la non-discrimination (voir point 1014)
ANNEXE IV
219
24 Articles 49 et 147 de la CG IV article 85 par 4 al a du PA I articles 8 par 2 al a ch vii et 8 par 2 al b ch viii du Statut de la Cour peacutenale internationale
25 Article 12 par 4 de la CGI article 12 par 4 de la CGII articles 14 par 2 16 25 44 45 49 et 88 par 2 et 3 de la CG III articles 14 al 1 17 27 76 par 4 82 85 et 119 de la CG IV articles 8 al a 70 al 1 75 al 5 et 76 du PA I articles 4 al 2 par e 5 al 2 par a et 6 al 4 du PA II
26 Articles 23 al 1 24 al 1 38 par 5 50 76 al 5 et 89 al 5 de la CG IV articles 8 lettre a 70 par 1 et 77 par 1 du PA I article 38 de la CDE article 22 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant articles 1 agrave 4 et 6 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 19 et 27 par 2 de la CADH
27 Articles 122 et 123 de la CG III articles 136 137 et 140 de la CG IV article 14 par 1 du R CH (IV)
28 Article 122 al 4 de la CG III article 138 al 1 de la CG IV
29 Article 79 de la CG IV
30 Articles 41 agrave 43 de la CG IV
31 Article 78 de la CG IV
32 Article 68 de la CG IV
33 Article 132 al 1 de la CG IV
34 Article 82 al 2 et 3 de la CG IV article 77 par 4 du PA I
35 Articles 25 al 4 29 al 2 97 al 4 et 108 al 2 de la CG III articles 76 al 4 82 85 al 4 et 124 al 3 de la CG IV article 75 par 5 du PA I
36 Article 116 de la CG IV
37 Article 105 de la CG III articles 72 et 126 de la CG IV
38 Articles 56 al 3 et 126 de la CG III articles 76 al 6 96 et 143 de la CG IV Lrsquoarticle 56 al 3 de la CG III et lrsquoarticle 96 de la CG IV stipulent que les deacuteleacutegueacutes de la Puissance protectrice du CICR ou drsquoautres organismes venant en aide aux prisonniers de guerre peuvent visiter les deacutetachements de travail
39 Article 20 du R CH (IV) articles 109 agrave 117 de la CG III (rapatriement direct et hospitalisation en pays neutre de prisonniers de guerre ayant des besoins speacuteciaux) articles 118 et 119 de la CG III (libeacuteration et rapatriement des prisonniers de guerre agrave la fin des hostiliteacutes) articles 35 45 al 4 et 132 agrave 135 de la CG IV (libeacuteration rapatriement et hospitalisation en pays neutre des interneacutes civils) article 85 par 4 al b du PA I
40 Article 25 de la CG IV
41 Articles 35 70 71 al 1 et 76 de la CG III articles 25 al 3 93 106 107 et 112 de la CG IV
42 Article 74 al 1 de la CG III article 110 de la CG IV article 16 du R CH(IV)
43 Article 75 de la CG III article 111 de la CG IV
44 Article 15 de la CG I article 18 de la CG II article 16 de la CG IV article 33 du PA I
45 Article 15 de la CG I article 18 de la CG II article 16 de la CG IV article 34 du PA I
46 Articles 16 et 17 de la CG I articles 19 et 20 de la CG II articles 120 et 121 de la CG III articles 129 et 131 de la CG IV
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
220
47 Article 17 de la CG I article 20 de la CG II article 120 de la CG III article 130 de la CG IV article 34 par 1 du PA I
48 Article 17 de la CG I article 20 de la CG II article 120 de la CG III article 130 de la CG IV article 34 du PA I
49 Articles 16 et 17 de la CG I article 19 de la CG II article 120 de la CG III article 130 de la CG IV article 33 du PA I
50 Article 34 par 2 al c du PA I
51 Articles 16 et 17 al 4 de la CG I articles 19 al 2 et 20 de la CG II articles 120 122 et 123 de la CG III articles 130 136 agrave 138 et 140 de la CG IV article 33 par 3 du PA I articles 14 et 16 du R CH (IV)
52 Article 122 al 7 de la CG III article 137 al 1 de la CG IV article 33 par 3 du PA I article 14 du R CH (IV)
53 Article 74 de la CG III article 110 de la CG IV article 14 du R CH (IV)
54 Article 16 de la CG I article 19 de la CG II articles 120 et 122 de la CG III articles 129 138 al 1 et 139 de la CG IV article 34 du PA I
55 Articles 4 et 17 et annexe IVA de la CG III
56 Articles 40 al 2 agrave 4 41 al 2 et annexe II de la CG I article 42 al 2 agrave 4 et annexe de la CG II Pour la deacutefinition du personnel sanitaire et religieux voir les articles 24 26 et 27 de la CG I les articles 36 et 37 de la CG II et lrsquoarticle 8 par c et d du PA I
57 Article 16 de la CG I article 19 de la CG II articles 17 70 122 et annexe IVB de la CG III
58 Articles 136 agrave 138 de la CG IV article 14 du R CH (IV)
59 Article 16 de la CG I article 19 de la CG II
60 Articles 16 17 et 40 al 2 de la CG I article 19 20 et 42 al2 de la CG II article 120 de la CG III articles 129 130 et 139 de la CG IV articles 14 et 19 du R CH (IV) article 34 du PA I
61 Article 17 al 3 de la CG I article 20 al 2 de la CG II article 120 al 6 de la CG III article 130 al 3 de la CG IV
62 Article 78 par 3 du PA I
63 Article 137 al 2 et article 140 al 2 de la CG IV
64 Articles 74 et 124 de la CG III articles 110 141 de la CG IV article 16 du R CH (IV) article 7 par 3 de la Conv postale universelle (1994)
65 Article 4 par 3 al b et article 5 par 2 al a du PA II articles 17 par 1 et article 27 par 2 de la CADH
66 Article 3 commun aux CG I-IV article 4 par 2 du PA II articles 6 lettre a 7 par 1 al a et 8 par 2 al c ch i du Statut de la CPI de 1998 articles 4 et 6 du PIDCP articles 2 et 15 par 2 de la CEDH articles 4 et 27 par 2 de la CADH article 4 de la CADHP
67 Article 3 commun aux CG I-IV articles 7 et 8 du PA II
68 Article 3 commun aux CG I-IV articles 4 5 par 3 et article 7 par 2 du PA II
69 Article 3 commun aux CG I-IV article 4 par 2 du PA II articles 7 par 1 al f 7 par 2 al e 8 par 2 al c ch i et 55 par 1 al b du Statut de la CPI de 1998 articles 1 et 2 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants articles 4 par 2 et article 7 du PIDCP articles 3 et 15 par 2 de la CEDH articles 5 par 2 et 27 par 2 de la CADH article 5 de la CADHP articles 1 et 5 de la Conv interameacutericaine de 1985 pour la preacutevention et la reacutepression de la torture article 37 de la CDE
ANNEXE IV
221
70 Article 3 commun aux CG I-IV article 4 par 2 al c du PA II article 8 par 2 al c ch iii du Statut de la CPI de 1998
71 Article 3 commun aux CG I-IV articles 2 par 1 4 par 1 7 par 2 et 18 par 2 du PA II articles 7 par 1 al h et j du Statut de la CPI de 1998
72 Article 3 commun aux CG I-IV article 6 par 2 et 3 du PA II articles 8 par 2 al c ch iv 20 par 2 25 55 60 63 par 1 64 66 67 agrave 69 et 76 du Statut de la CPI de 1998 article 17 par 2 du Protocole II de 1999 agrave la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
73 Articles 5 par 1 al c 18 par 2 du PA II
74 Article 3 commun aux CG I-IV articles 4 et 13 du PA II article 1 par 2-3 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 article 2 du Protocole III de 1980 agrave la CAC de 1980 articles 8 par 2 al e ch i et 8 par 2 al e ch xii du Statut de la CPI de 1998
75 Articles 1 par 2-3 et 3 par 8 et 9 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 article 2 du Protocole III de 1980 agrave la CAC de 1980
76 Article 13 par 1 du PA II articles 1 par 2-3 et 3 par 10 et 11 du Protocole II amendeacute de 1996 agrave la CAC de 1980 articles 6 lettre d 7 8 et 22 du Protocole II de 1999 agrave la Conv de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
77 Articles 4 et 13 par 1 du PA II
78 Article 17 du PA II articles 7 par 1 al d et 8 par 2 al e ch viii du Statut de la CPI de 1998
79 Article 4 par 3 al b et 17 par 1 du PA II
80 Article 4 par 3 du PA II article 38 de la CDE article 22 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant articles 1 agrave 4 et 6 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 19 et 27 par 2 de la CADH
81 Article 5 par 2 al a du PA II
82 Il nrsquoexiste aucune disposition conventionnelle speacutecifique qui exige que le CICR se voie accorder lrsquoaccegraves aux personnes priveacutees de liberteacute dans le contexte de conflits armeacutes non internationaux mais ce principe est largement reconnu comme une regravegle de droit international coutumier applicable dans les conflits armeacutes non internationaux
83 Articles 5 par 4 et 6 par 5 du PA II
84 Article 5 par 2 al b du PA II
85 Article 8 du PA II
86 Article 8 du PA II
87 Article 8 du PA II
88 Article 12 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 8 de la CEDH articles 17 et 23 par 1 du PIDCP article 10 par 1 du PIDESC articles 17 et 27 par 2 de la CADH article 18 de la CADHP article 15 par 1 du Protocole additionnel de 1988 agrave la Conv ameacutericaine relative aux droits de lrsquohomme traitant des droits eacuteconomiques sociaux et culturels articles 9 10 et 37 de la CDE articles 18 19 et 25 par 2 al b de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
89 Articles 4 et 6 par 1 du PIDCP articles 2 et 15 par 2 de la CEDH article 4 et 27 par 2 de la CADH article 4 de la CADHP articles 6 lettre a et 7 par 1 al a du Statut de la CPI de 1998
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
222
90 Article 5 de la CADHP article 10 par 1 du PIDCP article 5 de la CADH
91 Articles 11 et 12 du PIDESC article 25 par 1 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme de 1948 articles 10 et 12 du Protocole additionnel de 1988 agrave la Conv ameacutericaine relative aux droits de lrsquohomme traitant des droits eacuteconomiques sociaux et culturels article 16 de la CADHP article 20 21 et 23 de la Conv de 1951 relative au statut des reacutefugieacutes article 22 de la CDE article 23 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
92 Articles 1 et 2 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants articles 4 par 2 et 7 du PIDCP articles 3 et 15 par 2 de la CEDH preacuteambule de la Conv europeacuteenne de 1987 pour la preacutevention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou deacutegradants articles 5 par 2 et 27 par 2 de la CADH articles 1 et 5 de la Conv interameacutericaine de 1985 pour la preacutevention et la reacutepression de la torture article 5 de la CADHP article 37 de la CDE articles 7 par 1 al f 7 par 2 al e et 55 par 1 al b du Statut de la CPI de 1998
93 Article 5 de la CEDH articles 9 et 12 du PIDCP articles 7 et 22 de la CADH article 6 de la CADHP article 2 de la Conv de 1973 sur la preacutevention et la reacutepression des infractions contre les personnes jouissant drsquoune protection internationale y compris les agents diplomatiques articles 1 8 et 12 de la Conv internationale de 1979 contre la prise drsquootages
94 Article 3 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 9 par 1 du PIDCP article 5 par 1 de la CEDH article 7 par 2 et 3 de la CADH article 6 de la CADHP article 37 de la CDE article 55 par 1 al d du Statut de la CPI de 1998
95 Cette regravegle ne figure pas sous cette forme dans le droit international conventionnel relatif aux droits de lrsquohomme mais la violation de cette interdiction enfreindrait drsquoautres regravegles citeacutees plus haut (p ex aux points 122 agrave 124 126 agrave 128 1210 1212 et 1221 agrave 1223)
96 Preacuteambule et articles I II X XI XII de la Conv interameacutericaine de 1994 sur la disparition forceacutee des personnes article 7 par 1 al i et article 7 par 2 al i du Statut de la CPI de 1998
97 Article 1 par 3 de la Charte des Nations Unies articles 2 et 7 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme de 1948 articles 2 et 4 du PIDCP articles 14 et 15 de la CEDH articles 1 et 27 de la CADH article 2 de la CADHP articles 2 et 5 de la Conv internationale de 1965 sur lrsquoeacutelimination de toutes les formes de discrimination raciale article 2 par 1 de la CDE article I de la Conv internationale de 1973 sur lrsquoeacutelimination et la reacutepression du crime drsquoapartheid articles 7 par 1 al h et 7 par 1 al j du Statut de la CPI de 1998
98 Articles 9 par 3 et 14 du PIDCP articles 5 par 3 6 et 40 par 1 de la CEDH articles 2 et 4 du Protocole ndeg 7 (de 1984) agrave la CEDH articles 7 et 8 de la CADH article 7 de la CADHP article 40 par 2 al b de la CDE articles 20 par 2 55 60 63 par 1 64 66 67 agrave 69 et 76 du Statut de la CPI de 1998 article X de la Conv interameacutericaine de 1994 sur la disparition forceacutee des personnes
99 Article 7 par 1 al d du Statut de la CPI de 1998 (laquo aux fins du paragraphe 1 par laquo attaque lanceacutee contre la population civile raquo on entend le comportement qui consiste en la commission multiple drsquoactes viseacutes au paragraphe 1 agrave lrsquoencontre drsquoune population civile quelconque en application ou dans la poursuite de la politique drsquoun Etat ou drsquoune organisation ayant pour but une telle attaque raquo) article 13 du PIDCP articles 3 et 4 du Protocole ndeg 4 (de 1963) agrave la CEDH article 1 du Protocole ndeg 7 (de 1984) agrave la CEDH article 22 de la CADH article 12 par 5 de la CADHP article 3 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants article 16 de la Conv de 1989 relative aux peuples indigegravenes et tribaux
100 Article 13 par 2 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 12 par 4 du PIDCP article 3 du Protocole ndeg 4 (de 1963) agrave la CEDH article 22 par 5 de la CADH article 12 par 2 de la CADHP article 3 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants article 5 de la Conv de 1969 reacutegissant les aspects propres aux problegravemes des reacutefugieacutes en Afrique article 16 de la Conv de 1989 relative aux peuples indigegravenes et tribaux
ANNEXE IV
223
101 Articles 32 et 33 de la Conv de 1951 relative au statut des reacutefugieacutes article 2 par 3 de la Conv de 1969 reacutegissant les aspects propres aux problegravemes des reacutefugieacutes en Afrique article 3 de la Conv de 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants
102 Il srsquoagit de lrsquoapplication de la regravegle geacuteneacuterale de non-discrimination (voir point 1211) articles 4 et 5 de la Conv de 1969 reacutegissant les aspects propres aux problegravemes des reacutefugieacutes en Afrique article 3 de la Conv de 1951 relative au statut des reacutefugieacutes
103 Article 25 par 2 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 24 du PIDCP articles 19 et 27 par 2 de la CADH article 10 du PIDESC article 18 par 3 de la CADHP articles 3 et 20 de la CDE article 4 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
104 Article XI de la Conv interameacutericaine de 1994 sur la disparition forceacutee des personnes
105 Articles 1 et 2 de la Conv europeacuteenne de 1987 pour la preacutevention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou deacutegradants article X de la Conv interameacutericaine de 1994 sur la disparition forceacutee des personnes
106 Article 12 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 17 par 1 du PIDCP article 11 par 2 de la CADH article 8 par 1 de la CEDH
Reacutefeacuterences additionnelles
Deacuteclaration des Nations Unies sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees (1992)
Principes directeurs relatifs au deacuteplacement de personnes agrave lrsquointeacuterieur de leur propre pays (1998)
Ensemble de regravegles minima pour le traitement des deacutetenus (1955)
Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises agrave une forme quelconque de deacutetention ou drsquoemprisonnement (1988)
Principes fondamentaux relatifs au traitement des deacutetenus (1990)
Comiteacute des droits de lrsquohomme des Nations Unies cas Maria del Carmen Almeida de Quintero et Elena Quintero de Almeida (Uruguay) deacutecision du 21 juillet 1983 communication ndeg1071981 par 14
Commission interameacutericaine des droits de lrsquohomme rapport ndeg 13699 (22 deacutecembre 1999) cas Ignacio Ellacriacutea et al cas ndeg 10488 par 221 et 224
Rapport ndeg 199 (27 janvier 1999) cas Lucio Parada Cea et al cas ndeg 10480 par 151
Rapport OEASerLVII116 Doc 5 rev1 corr (22 octobre 2002) laquo Report on Terrorism and Human Rights raquo par 304 305
Cour interameacutericaine des droits de lrsquohomme cas Velasquez Rodriguez (Honduras) jugement du 29 juillet 1988 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 4 par 166 174 et 181
Cas Godinez Cruz jugement du 20 janvier 1989 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 5 par 191
Cas Castillo Paeacutez jugement du 3 novembre 1997 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 34 par 90
cas Blake jugement du 24 janvier 1998 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 36 par 66 97 et 103
Cas Baacutemaca Velaacutequez jugement du 6 deacutecembre 2000 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 70 par 129 145 al f 160 agrave 166 182 al a c et g et 197 agrave 202
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
224
Cas Las Palmeras jugement du 6 deacutecembre 2001 seacuterie C - Arrecircts et jugements ndeg 90 par 58 agrave 61 65 et 69
Cour europeacuteenne des droits de lrsquohomme jugement du 25 mai 1998 affaire Kurt cTurquie cas ndeg1519977991002 par 134
Jugement du 10 mai 2001 Chypre c Turquie cas ndeg 2578194
Chambre des droits de lrsquohomme pour la Bosnie-Herzeacutegovine deacutecision sur la recevabiliteacute et le fond (rendue le 11 janvier 2001) cas Advo et Esma c la Reacutepublique Srpska cas ndeg CH993196
Deacutecision sur la recevabiliteacute et le fond (rendue le 9 novembre 2001) cas Dordo Unkovic c la Feacutedeacuteration de Bosnie- Herzeacutegovine cas ndegCH992150
Reacutesolution 3452 (XXX) de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1975) ndash Deacuteclaration sur la protection de toutes les personnes contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants
Reacutesolution 3220 (XXIX) de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1974) ndash Assistance et coopeacuteration dans la recherche de personnes disparues ou deacuteceacutedeacutees lors de conflits armeacutes
Reacutesolution 34169 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1979) ndash Code de conduite pour les responsables de lrsquoapplication des lois
Reacutesolution 37194 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1982) ndash Principes drsquoeacutethique meacutedicale applicables au rocircle du personnel de santeacute en particulier des meacutedecins dans la protection des prisonniers et des deacutetenus contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou deacutegradants
Reacutesolution 4034 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1985) ndash Deacuteclaration des principes fondamentaux de justice relatifs aux victimes de la criminaliteacute et aux victimes drsquoabus de pouvoir
Reacutesolutions 4032 et 40146 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1985) ndash Principes fondamentaux relatifs agrave lrsquoindeacutependance de la magistrature
Reacutesolution 43173 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1988) ndash Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises agrave une forme quelconque de deacutetention ou drsquoemprisonnement
Reacutesolution 45111 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1990) ndash Principes fondamentaux relatifs au traitement des deacutetenus
Reacutesolution 47133 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (1992) ndash Deacuteclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forceacutees
Reacutesolution AC357L46 de lrsquoAssembleacutee geacuteneacuterale des Nations Unies (2002) ndash Personnes disparues
Conseil de seacutecuriteacute des Nations Unies ndash SPRST20026 Annex ndash Aide Memoire for the consideration of issues pertaining to the protection of civilians during the Security Councilrsquos deliberation of peacekeeping mandate
Reacutesolutions 663 C (XXIV) et 2076 (LXII) du Conseil eacuteconomique et social des Nations Unies (1957 et 1977) ndash Ensemble de regravegles minima pour le traitement des deacutetenus
Reacutesolution 198450 du Conseil eacuteconomique et social des Nations Unies (1984) ndash Garanties pour la protection des droits des personnes passibles de la peine de mort
Reacutesolution 198965 du Conseil eacuteconomique et social des Nations Unies (1989) ndash Principes relatifs agrave la preacutevention efficace des exeacutecutions extrajudiciaires arbitraires et sommaires et aux moyens drsquoenquecircter efficacement sur ces exeacutecutions
Reacutesolution 200260 de la Commission des droits de lrsquohomme (2002) ndash Personnes disparues
ANNEXE IV
225
Document Nations Unies ECN419811435 ndash Rapport du Groupe de travail sur les disparitions forceacutees ou involontaires (22 janvier 1981)
Document Nations Unies ECN4199853Add2 ndash Principes directeurs relatifs au deacuteplacement de personnes agrave lrsquointeacuterieur de leur propre pays (16 octobre 1998)
Rapport XIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1925) ndash Eacutetude des mesures propres agrave diminuer le nombre de disparus en temps de guerre
Rapport XIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (La Haye 1928) ndash Eacutetude des mesures propres agrave diminuer le nombre des laquo disparus raquo en temps de guerre
Reacutesolution XIV de la XVIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Londres 1938) ndash Rocircle et action de la Croix- Rouge en temps de guerre civile
Reacutesolution XXIII de la XXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Vienne 1965) ndash Localisation des seacutepultures
Reacutesolution XXIV de la XXe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Vienne 1965) ndash Traitement des prisonniers
Reacutesolution XI de la XXIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Istanbul 1969) ndash Protection des prisonniers de guerre
Reacutesolution V de la XXIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Teacuteheacuteran 1973) ndash Personnes disparues ou deacuteceacutedeacutees au cours de conflits armeacutes
Reacutesolution I de la XXIVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Manille 1981) ndash Port drsquoune plaque drsquoidentiteacute
Reacutesolution II de la XXIVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Manille 1981) ndash Disparitions forceacutees ou involontaires
Reacutesolution XXI de la XXIVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Manille 1981) ndash Action de la Croix-Rouge internationale en faveur des reacutefugieacutes
Reacutesolution IX par 5 de la de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1986) ndash Protection des enfants dans les conflits armeacutes
Reacutesolution XIII de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1986) ndash Obtention et transmission de renseignements nominatifs en tant que moyen de protection et de preacutevention des disparitions
Reacutesolution XIV de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1986) ndashBureau national de renseignements (BNR)
Reacutesolution XV de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1986) ndash Collaboration entre les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les gouvernements en vue du regroupement des familles disperseacutees
Reacutesolution II de la XXVIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 1996) ndash La protection de la population civile en peacuteriode de conflit armeacute
Plan drsquoaction pour les anneacutees 2000-2003 adopteacute par la XXVIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 1999)
Inter-Agency Guiding Principles on Unaccompanied and Separated Children ndash ICRC UNHCR UNICEF IRC SCFUK WVI (projet avril 2002)
Le Bureau national de renseignements en faveur des victimes des conflits armeacutes par Marco Sassograveli ndash Revue internationale de la Croix-Rouge Ndeg 763 janvier-feacutevrier 1987 pp 6ndash24
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
226
B La protection speacuteciale due aux enfants
La protection speacuteciale due aux enfants le droit international applicable dans les conflits armeacutes internationaux
[1] Les enfants sont proteacutegeacutes par la CG IV relative agrave la protection des personnes civiles en temps de guerre ainsi que par le PA I ils sont proteacutegeacutes par les garanties fondamentales preacutevues par ces traiteacutes en particulier le droit agrave la vie les interdictions des chacirctiments corporels de la torture des peines collectives et des repreacutesailles et [2] par les regravegles du PA I relatives agrave la conduite des hostiliteacutes y compris le principe de la distinction obligatoire entre les civils et les combattants et lrsquointerdiction des attaques contre les civils
Les enfants affecteacutes par les conflits armeacutes ont droit agrave une protection speacuteciale la CG IV preacutevoit des garanties speacuteciales en faveur des enfants mais crsquoest le PA I qui deacutefinit le principe de la protection speacuteciale laquo Les enfants doivent faire lrsquoobjet drsquoun respect particulier et doivent ecirctre proteacutegeacutes contre toute forme drsquoattentat agrave la pudeur Les Parties au conflit leur apporteront les soins et lrsquoaide dont ils ont besoin du fait de leur acircge ou pour toute autre raison raquo [3]
Les dispositions qui preacutecisent les modaliteacutes de cette protection sont reacutesumeacutees dans les regravegles ci-dessous
[4] Eacutevacuation et zones speacuteciales lrsquoeacutevacuation doit ecirctre temporaire et limiteacutee aux cas ougrave elle est rendue neacutecessaire par des raisons impeacuterieuses tenant agrave la santeacute ou agrave un traitement meacutedical des enfants ou lorsqursquoelle est effectueacutee agrave partir de zones de combat pour des raisons de seacutecuriteacute des zones speacuteciales peuvent ecirctre creacuteeacutees par les parties afin de mettre agrave lrsquoabri des effets de la guerre les enfants de moins de 15 ans les femmes enceintes et les megraveres drsquoenfants de moins de sept ans
[5] Assistance et soins les enfants doivent beacuteneacuteficier de la prioriteacute en termes drsquoaccegraves aux vivres et aux soins de santeacute les enfants de moins de 15 ans doivent recevoir des suppleacutements de nourriture proportionneacutes agrave leurs besoins physiologiques
[6] Eacuteducation et environnement culturel lrsquoeacuteducation des enfants doit ecirctre faciliteacutee et leur environnement culturel doit ecirctre preacuteserveacute
bull Identification regroupement des familles et enfants non accompagneacutes
[7] A Les parties au conflit doivent srsquoefforcer de prendre les mesures neacutecessaires pour que tous les enfants de moins de 12 ans puissent ecirctre identifieacutes par le port drsquoune plaque drsquoidentiteacute ou par tout autre moyen
[8] B Les parties au conflit doivent prendre les mesures neacutecessaires pour que les enfants de moins de 15 ans devenus orphelins ou seacutepareacutes de leur famille du fait de la guerre ne soient pas laisseacutes agrave eux-mecircmes et pour que soient faciliteacutes en toutes circonstances leur entretien la pratique de leur religion et leur eacuteducation Celle-ci doit si possible ecirctre confieacutee agrave des personnes de mecircme tradition culturelle
[9] C Toute personne proteacutegeacutee a le droit de correspondre avec des membres de sa famille
[10] D Chaque Partie au conflit doit faciliter les recherches entreprises par les membres des familles disperseacutees par la guerre pour reprendre contact les uns avec les autres et si possible pour se reacuteunir
[11] E En cas de deacuteplacement les besoins fondamentaux des populations doivent ecirctre satisfaits leur seacutecuriteacute doit ecirctre assureacutee et lrsquouniteacute des familles doit ecirctre preacuteserveacutee
[12] F Les informations sur les enfants non accompagneacutes et les enfants seacutepareacutes de leur famille doivent ecirctre centraliseacutees et transmises agrave lrsquoAgence Centrale de Recherches du CICR
bull Enfants arrecircteacutes deacutetenus ou interneacutes
[13] A Il doit ecirctre tenu compte du reacutegime speacutecial preacutevu pour les mineurs
[14] B Srsquoils sont arrecircteacutes deacutetenus ou interneacutes pour des raisons lieacutees au conflit armeacute les enfants doivent ecirctre gardeacutes dans des locaux seacutepareacutes de ceux des adultes sauf dans le cas de familles logeacutees en tant qursquouniteacutes familiales
ANNEXE IV
227
[15] C Les cas des femmes enceintes et des megraveres drsquoenfants en bas acircge deacutependant drsquoelles qui sont arrecircteacutees deacutetenues ou interneacutees pour des raisons lieacutees au conflit armeacute doivent ecirctre examineacutes en prioriteacute absolue
[16] Exemption de la peine de mort une condamnation agrave mort pour une infraction lieacutee au conflit armeacute ne doit pas ecirctre exeacutecuteacutee contre les personnes qui nrsquoavaient pas 18 ans au moment de lrsquoinfraction
bull Enrocirclement et participation aux hostiliteacutes
[17] A Il est interdit de proceacuteder agrave la conscription ou agrave lrsquoenrocirclement drsquoenfants de moins de 15 ans dans les forces armeacutees nationales ou de les faire participer activement agrave des hostiliteacutes
[18] B Si dans des cas exceptionnels des enfants qui nrsquoont pas 15 ans reacutevolus participent directement aux hostiliteacutes et tombent au pouvoir drsquoune Partie adverse ils continuent agrave beacuteneacuteficier de la protection speacuteciale accordeacutee par le droit international humanitaire qursquoils soient ou non prisonniers de guerre
[19] C En cas drsquoenrocirclement de personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans les plus acircgeacutes doivent ecirctre enrocircleacutes en prioriteacute
[20] D Les Eacutetats doivent prendre toutes les mesures possibles pour veiller agrave ce que les membres de leurs forces armeacutees qui nrsquoont pas atteint lrsquoacircge de 18 ans ne participent pas directement aux hostiliteacutes
[21] E Les enfants acircgeacutes de moins de 18 ans ne doivent pas faire lrsquoobjet drsquoun enrocirclement obligatoire dans les forces armeacutees
[22] F Les Eacutetats qui autorisent lrsquoengagement volontaire dans leurs forces armeacutees nationales avant lrsquoacircge de 18 ans doivent mettre en place des garanties assurant au minimum que
minus cet engagement soit effectivement volontaire minus cet engagement ait lieu avec le consentement en connaissance de cause des parents ou gardiens leacutegaux de lrsquointeacuteresseacute minus les personnes engageacutees soient pleinement informeacutees des devoirs qui srsquoattachent au service militaire national minus ces personnes fournissent une preuve fiable de leur acircge avant drsquoecirctre admises au service militaire
[23] G Les groupes armeacutes qui sont distincts des forces armeacutees drsquoun Eacutetat ne devraient en aucune circonstance enrocircler ni utiliser dans les hostiliteacutes des personnes acircgeacutees de moins de 18 ans
[24] Toute personne proteacutegeacutee a droit au respect de sa vie familiale
Il est largement reconnu que les regravegles eacutenonceacutees aux points 1 agrave 16 17 18 et 24 relegravevent du droit international coutumier applicable dans les conflits armeacutes non-internationaux
La protection speacuteciale due aux enfants le droit international applicable dans les conflits armeacutes non internationaux
[25] Les enfants sont couverts par les garanties fondamentales concernant les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus directement aux hostiliteacutes ils sont en outre proteacutegeacutes par le principe selon lequel laquo ni la population civile en tant que telle ni les personnes civiles ne devront ecirctre lrsquoobjet drsquoattaques raquo [26]
[27] Les enfants toucheacutes par des conflits armeacutes ont droit agrave une protection speacuteciale laquo les enfants recevront les soins et lrsquoaide dont ils ont besoin (hellip) raquo Les dispositions qui preacutecisent les modaliteacutes de cette protection sont reacutesumeacutees dans les regravegles qui figurent ci-dessous
[28] Eacutevacuation zones speacuteciales des mesures doivent ecirctre prises si neacutecessaire et chaque fois que ce sera possible avec le consentement des parents ou des personnes qui en ont la garde pour eacutevacuer temporairement les enfants du secteur ougrave des hostiliteacutes ont lieu vers un secteur plus sucircr du pays
[29] Assistance et soins les enfants doivent recevoir les soins et lrsquoaide dont ils ont besoin
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
228
[30] Identification regroupement familial et enfants non accompagneacutes toutes les mesures approprieacutees doivent ecirctre prises pour faciliter le regroupement des familles momentaneacutement seacutepareacutees
[31] En cas de deacuteplacement les besoins de base des populations doivent ecirctre satisfaits leur seacutecuriteacute assureacutee et lrsquouniteacute de la famille preacuteserveacutee
[32] Eacuteducation et environnement culturel les enfants doivent recevoir une eacuteducation y compris une eacuteducation religieuse et morale
[33] Exemption de la peine de mort la peine de mort ne peut ecirctre prononceacutee contre les personnes acircgeacutees de moins de 18 ans au moment de lrsquoinfraction et elle ne peut ecirctre exeacutecuteacutee contre les femmes enceintes et les megraveres drsquoenfants en bas acircge
bull Enrocirclement et participation aux hostiliteacutes
[34] A Il est interdit de proceacuteder agrave la conscription ou agrave lrsquoenrocirclement drsquoenfants de moins de 15 ans dans les forces armeacutees nationales ou de les faire participer activement agrave des hostiliteacutes
[35] B La protection speacuteciale preacutevue par le droit international humanitaire pour les enfants de moins de 15 ans leur reste applicable srsquoils prennent directement part aux hostiliteacutes
[36] C En cas drsquoenrocirclement de personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans les plus acircgeacutes doivent ecirctre enrocircleacutes en prioriteacute
[37] D Les Eacutetats doivent prendre toutes les mesures possibles pour veiller agrave ce que les membres de leurs forces armeacutees qui nrsquoont pas atteint lrsquoacircge de 18 ans ne participent pas directement aux hostiliteacutes
[38] E Les enfants acircgeacutes de moins de 18 ans ne doivent pas faire lrsquoobjet drsquoun enrocirclement obligatoire dans les forces armeacutees
[39] F Les Eacutetats qui autorisent lrsquoengagement volontaire dans leurs forces armeacutees nationales avant lrsquoacircge de 18 ans doivent mettre en place des garanties assurant au minimum que
minus cet engagement soit effectivement volontaire minus cet engagement ait lieu avec le consentement en connaissance de cause des parents ou gardiens leacutegaux de lrsquointeacuteresseacute minus les personnes engageacutees soient pleinement informeacutees des devoirs qui srsquoattachent au service militaire national minus ces personnes fournissent une preuve fiable de leur acircge avant drsquoecirctre admises au service militaire
[40] G Les groupes armeacutes qui sont distincts des forces armeacutees drsquoun Eacutetat ne devraient en aucune circonstance enrocircler ni utiliser dans les hostiliteacutes des personnes acircgeacutees de moins de 18 ans
[41] Chacun a droit au respect de sa vie familiale
Il est largement reconnu que outre les regravegles citeacutees aux points 26 agrave 32 34 35 et 41 la regravegle 9 et 14 relegravevent aussi du droit international coutumier applicable mutatis mutandis aux conflits armeacutes non internationaux
La protection speacuteciale due aux enfants le droit international applicable dans les situations de violence interne
[42] Les enfants ont droit agrave une protection speacuteciale
[43] Toute personne a droit agrave lrsquoeacuteducation
bull Enfants arrecircteacutes deacutetenus ou interneacutes
[44] A Tout enfant priveacute de liberteacute doit ecirctre seacutepareacute des adultes agrave moins que lrsquoon estime preacutefeacuterable de ne pas le faire dans lrsquointeacuterecirct supeacuterieur de lrsquoenfant
[45] B Les jeunes deacutelinquants doivent ecirctre soumis agrave un reacutegime approprieacute agrave leur acircge et agrave leur statut leacutegal
ANNEXE IV
229
[46] Une peine de mort ne peut ecirctre imposeacutee pour des crimes commis par des personnes acircgeacutees de moins de 18 ans
[47] Chacun a le droit de correspondre avec des membres de sa famille
[48] Chacun a droit au respect de sa vie familiale
Enrocirclement
[49] A La conscription ou lrsquoenrocirclement dans les forces armeacutees nationales drsquoenfants nrsquoayant pas atteint lrsquoacircge de 15 ans est interdit (50)
[50] B En cas drsquoenrocirclement de personnes de plus de 15 ans mais de moins de 18 ans les plus acircgeacutes doivent ecirctre enrocircleacutes en prioriteacute (51)
[51] C Les enfants de moins de 18 ans ne doivent pas ecirctre enrocircleacutes obligatoirement dans les forces armeacutees
[52] D Les Eacutetats qui autorisent lrsquoengagement volontaire dans leurs forces armeacutees nationales avant lrsquoacircge de 18 ans doivent mettre en place des garanties assurant au minimum que
minus cet engagement soit effectivement volontaire minus cet engagement ait lieu avec le consentement en connaissance de cause des parents ou gardiens leacutegaux de lrsquointeacuteresseacute minus les personnes engageacutees soient pleinement informeacutees des devoirs qui srsquoattachent au service militaire national minus ces personnes fournissent une preuve fiable de leur acircge avant drsquoecirctre admises au service militaire
[53] Les Eacutetats qui admettent etou autorisent lrsquoadoption srsquoassurent que lrsquointeacuterecirct supeacuterieur de lrsquoenfant est la consideacuteration primordiale en la matiegravere et
minus veillent agrave ce que lrsquoadoption drsquoun enfant ne soit autoriseacutee que par les autoriteacutes compeacutetentes qui veacuterifient conformeacutement agrave la loi et aux proceacutedures applicables et sur la base de tous les renseignements fiables relatifs au cas consideacutereacute que lrsquoadoption peut avoir lieu eu eacutegard agrave la situation de lrsquoenfant par rapport agrave son pegravere et megravere ses parents et repreacutesentants leacutegaux et que le cas eacutecheacuteant les personnes inteacuteresseacutees ont donneacute leur consentement agrave lrsquoadoption en connaissance de cause apregraves srsquoecirctre entoureacutees des avis neacutecessaires
minus reconnaissent que lrsquoadoption agrave lrsquoeacutetranger peut ecirctre envisageacutee comme un autre moyen drsquoassurer les soins neacutecessaires agrave lrsquoenfant si celui-ci ne peut dans son pays drsquoorigine ecirctre placeacute dans une famille nourriciegravere ou adoptive ou ecirctre convenablement eacuteleveacute
minus veillent en cas drsquoadoption agrave lrsquoeacutetranger agrave ce que lrsquoenfant ait le beacuteneacutefice de garanties et de normes eacutequivalant agrave celles existant en cas drsquoadoption nationale
minus prennent toutes les mesures approprieacutees pour veiller agrave ce que en cas drsquoadoption agrave lrsquoeacutetranger le placement de lrsquoenfant ne se traduise pas par un profit mateacuteriel indu pour les personnes qui en sont responsables
minus poursuivent les objectifs du preacutesent article en concluant des arrangements ou des accords bilateacuteraux ou multilateacuteraux selon les cas et srsquoefforcent dans ce cadre de veiller agrave ce que les placements drsquoenfants agrave lrsquoeacutetranger soient effectueacutes par des autoriteacutes ou des organes compeacutetents
Reacutefeacuterences la protection speacuteciale acordeacutee aux enfants
1 Articles 27 agrave 34 de la CG IV article 75 du PA I
2 Articles 48 et 51 du PA I
3 Article 77 du PA I article 38 de la CDE article 22 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant articles 17 19 et 27 par 2 de la CADH
4 Articles 14 (zones de seacutecuriteacute) 17 24 al 2 49 al 3 et 132 al 2 de la CG IV article 78 du PA I
5 Articles 16 23 al 1 24 al 1 38 par 5 50 81 al 3 et 89 al 5 de la CG IV articles 8 lettre a 70 par 1 et 77 par 1 du PA I
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
230
6 Articles 24 al 1 50 et 94 de la CG IV article 78 par 2 du PA I
7 Article 24 al 3 de la CG IV
8 Article 24 al 1 de la CG IV
9 Articles 35 70 et 71 de la CG III articles 25 93 106 et 107 et 112 de la CG IV
10 Articles 26 et 50 de la CG IV article 74 du PA I
11 Article 49 al 3 de la CG IV article 78 du PA I
12 Articles 25 50 et 136 agrave 140 de la CG IV article 78 par 3 du PA I
13 Articles 76 al 5 85 al 2 89 al 5 94 119 par 2 et 132 de la CG IV
14 Articles 76 par 5 et 82 de la CG IV article 77 par 4 du PA I
15 Articles 89 al 5 91 127 et 132 de la CG IV articles 75 par 5 et 76 du PA I
16 Article 68 al 4 de la CG IV article 77 par 5 du PA I
17 Article 8 par 2 al b ch xxvi du Statut de la CPI de 1998 article 77 par 2 du PA I article 50 al 2 de la CG IV article 38 par 2 et 3 de la CDE articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (interdiction de participer et drsquoecirctre enrocircleacute avant 18 ans) articles 1 et 3 de la Conv de 1999 sur les pires formes du travail des enfants
18 Article 77 par 3 du PA I articles 16 et 49 de la CG III
19 Article 77 par 2 du PA I article 38 par 3 de la CDE
20 Article 1 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (interdiction de participer et drsquoecirctre enrocircleacute avant 18 ans)
21 Article 2 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
22 Article 3 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes
23 Article 4 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes
24 Articles 26 27 al 1 49 al 3 82 al 2 et 116 de la CG IV articles 74 75 par 5 et 77 par 4 du PA I article 46 du R CH (IV) articles 17 par 1 et 27 par 2 de la CADH
25 Article 3 commun aux CG I-IV article 4 du PA II
26 Article 13 du PA II
27 Article 4 par 3 du PA II article 38 de la CDE article 22 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant articles 17 19 et 27 par 2 de la CADH
28 Article 4 par 3 al e du PA II
ANNEXE IV
231
29 Article 4 par 3 du PA II
30 Article 4 par 3 al b du PA II
31 Article 4 par 3 al b 17 par 1 du PA II
32 Article 4 par 3 al a du PA II
33 Article 6 par 4 du PA II
34 Article 8 par 2 al e ch vii du Statut de la CPI de 1998 article 4 par 3 al c du PA II article 38 par 2 et 3 de la CDE articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (interdiction de participer et drsquoecirctre enrocircleacute avant 18 ans) articles 1 agrave 3 de la Conv de 1999 sur les pires formes du travail des enfants)
35 Article 4 par 3 al d du PA II
36 Article 38 par 3 de la CDE
37 Article 1 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (interdiction de participer et drsquoecirctre enrocircleacute avant 18 ans)
38 Article 2 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
39 Article 3 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes
40 Article 4 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes
41 Articles 4 par 3 al b et 5 par 2 al a du PA II articles 17 par 1 et 27 par 2 de la CADH
42 Article 25 par 2 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 24 du PIDCP article 10 du PIDESC articles 17 19 et 27 par 2 de la CADH article 18 par 3 de la CADHP articles 3 et 20 de la CDE article 4 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
43 Article 26 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 13 du PIDESC article 17 de la CADHP article 28 de la CDE article 11 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
44 Article 37 lettre c de la CDE article 10 par 2 al b et par 3 du PIDCP article 5 par 5 de la CADH article 17 par 2 al b de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
45 Article 10 par 3 du PIDCP articles 20 37 et 40 de la CDE article 5 par 5) de la CADH article 17 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
46 Article 6 par 5 du PIDCP article 4 par 5 de la CADH article 1 du Protocole de 1990 agrave la CADH traitant de lrsquoabolition de la peine de mort articles 1 et 2 du Protocole ndeg 6 (de 1983) agrave la CEDH articles 1 et 2 par 1 du deuxiegraveme Protocole facultatif (de 1989) se rapportant au PIDCP visant agrave abolir la peine de mort
47 Article 12 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 17 par 1 du PIDCP article 11 par 2 de la CADH article 8 par 1 de la CEDH article 16 de la CDE
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
232
48 Article 12 de la Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme article 8 de la CEDH article 23 par 1 du PIDCP article 10 par 1 du PIDESC article 17 de la CADH article 18 de la CADHP article 15 par 1 du Protocole additionnel de 1988 agrave la Conv ameacutericaine relative aux droits de lrsquohomme traitant des droits eacuteconomiques sociaux et culturels articles 8 agrave 10 16 et 37 de la CDE articles 18 19 et 25 par 2 al b de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
49 Article 38 par 3 de la CDE article 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (interdiction drsquoenrocircler des enfants de moins de 18 ans) articles 1 agrave 3 de la Conv de 1999 sur les pires formes du travail des enfants
50 Article 38 par 3 de la CDE
51 Article 2 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes articles 2 et 22 par 2 de la Charte africaine de 1990 relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant
52 Article 3 du Protocole facultatif de 2000 se rapportant agrave la CDE de 1989 concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes
53 Article 21 de la CDE
54 Articles articles 1 lettre a et 4 de la Conv de La Haye de 1993 sur la protection des enfants et la coopeacuteration en matiegravere drsquoadoption internationale
Reacutefeacuterences additionnelles
Deacuteclaration universelle des droits de lrsquohomme (1948)
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966)
Convention relative aux droits de lrsquoenfant (1989)
Protocole facultatif se rapportant agrave la Convention relative aux droits de lrsquoenfant concernant lrsquoimplication drsquoenfants dans les conflits armeacutes (2000)
Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale (1998)
Statut du Tribunal speacutecial pour la Sierra Leone (2001)
Charte africaine relative aux droits et agrave la protection de lrsquoenfant (1990)
Reacutesolution II de la XXIVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Manille 1981) ndash Disparitions forceacutees ou involontaires
Reacutesolution XV de la XXVe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge (Genegraveve 1986) ndash Collaboration entre les Socieacuteteacutes nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les gouvernements en vue du regroupement des familles disperseacutees
Reacutesolution II de la XXVIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 1996) ndash La protection de la population civile en peacuteriode de conflit armeacute
Plan drsquoaction pour les anneacutees 2000-2003 adopteacute par la XXVIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (Genegraveve 1999)
Inter-Agency Guiding Principles on Unaccompanied and Separated Children ndash CICR HCR UNICEF IRC SCF-UK WVI (projet avril 2002)
VV LES MESURES DrsquoIDENTIFICATION pERSONNELLE
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
234
1egravere Convention de Genegraveve de 1949 ndash blesseacutes et malades des forces armeacutees sur terre ndash Annexe II
Recto Verso
2e Convention de Genegraveve de 1949 ndash blesseacutes malades et naufrageacutes des forces armeacutees sur mer ndashAnnexe I
Recto Verso
(Place reacuteserveacutee agrave lrsquoidentification du pays et de lrsquoautoriteacute militaire qui deacutelivrent la preacutesente carte)
(Place reacuteserveacutee agrave lrsquoidentification du pays et de lrsquoautoriteacute militaire qui deacutelivrent la preacutesente carte)
Nom
Preacutenoms
Date de naissance
Grade
Numeacutero matricule
Le titulaire de la preacutesente carte est proteacutegeacute par la Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades dans les forces armeacutees en campagne du 12 aoucirct 1949 en qualiteacute de
Nom
Preacutenoms
Date de naissance
Grade
Numeacutero matricule
Le titulaire de la preacutesente carte est proteacutegeacute par la Convention de Genegraveve pour lrsquoameacutelioration du sort des blesseacutes des malades dans les forces armeacutees sur mer du 12 aoucirct 1949 en qualiteacute de
Date de lrsquoeacutetablissement de la carte
Date de lrsquoeacutetablissement de la carte
Numeacutero de la carte
Numeacutero de la carte
CARTE DrsquoIDENTITEacute
CARTE DrsquoIDENTITEacute
pour les membres du personnel sanitaire et religieux attacheacutes aux armeacutees
pour les membres du personnel sanitaire et religieux attacheacutes aux forces armeacutees sur mer
Signature du titulaire ou empreintes digitales ou les deux
Signature du titulaire ou empreintes digitales ou les deux
Photographie du porteur
Photographie du porteur
Taille
Taille
Yeux
Yeux
Cheveux
Cheveux
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
Timbre secde lrsquoautoriteacute
militairedeacutelivrantla carte
Timbre secde lrsquoautoriteacute
militairedeacutelivrantla carte
ANNExE V
235
Protocole additionnel I de 1977 ndash conflits armeacutes internationaux ndash Annexe I art 2
Recto Verso
3e Convention de Genegraveve de 1949 ndash prisonniers de guerre ndash Annexe IV A
Remarques ndash Cette carte devrait ecirctre eacutetablie de preacutefeacuterence en deux ou trois langues dont lrsquoune drsquousage international Dimensions reacuteelles de la carte qui se plie suivant le trait pointilleacute 13 x 10 cm
(espace preacutevu pour le nom du pays et de lrsquoautoriteacute
deacutelivrant la carte)
Nom
Date de naissance (ou acircge)
Ndeg drsquoimmatriculation (eacuteventuel)
Le titulaire de la preacutesente carte est proteacutegeacute par les Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 et par le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) en sa qualiteacute de
Date drsquoeacutemission
Date drsquoexpiration
Carte Ndeg
CARTE DrsquoIDENTITEacutepour le personnel sanitaire civil PERMANENT
Signature ou empreinte du pouce du titulaire
ou les deux
PHOTOGRAPHIE DU TITULAIRE
Timbre
Taille
Yeux
Cheveux
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
PERMANENT TEMPORAIRE
sanitaire religieux
Signature de lrsquoautoriteacute deacutelivrant la carte
Che
veux
Yeux
Type
sang
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(Tim
bre
de
lrsquoaut
oriteacute
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Relig
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Poid
s
Taill
e
Empreintes digitales (facultatif)
(Index gauche) (Index droit)
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
Photographie du porteur
(Indication du pays et de lrsquoautoriteacute m
ilitaire qui deacutelivrent la preacutesente carte)
Nom
Preacutenom
Date et lieu de naissance
Suivant les forces armeacutees en qualiteacute de
CA
RTE DrsquoID
ENTITEacute
POU
R PERSON
NE SU
IVAN
T LES FO
RCES A
RM
EacuteES
Date de lrsquoeacutetablissem
ent de la carte
Signature du porteur
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
236
Protocole additionnel I de 1977 ndash conflits armeacutes internationaux ndash Annexe I art 15
Recto Verso
Convention de La Haye de 1954 ndash protection des biens culturels en cas de conflit armeacute ndash Regraveglement drsquoexeacutecution Annexe
Recto Verso
Signature du titulaire ou empreintes digitales ou les deux
Photographie du porteur
Taille
Yeux
Cheveux
Timbre sec de lrsquoautoriteacute deacutelivrant la
carte
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
CARTE DrsquoIDENTITEacutepour le personnel affecteacute agrave la protection de biens culturels
Nom
Preacutenoms
Date de naissance
Titre ou grade
Qualiteacute
est titulaire de cette carte en vertu de la Convention de La Haye du 14 mai 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armeacute
Date de lrsquoeacutetablissement de la carte
Numeacutero de la carte
(espace preacutevu pour le nom du pays et de lrsquoautoriteacute
deacutelivrant la carte)
Nom
Date de naissance (ou acircge)
Ndeg drsquoimmatriculation (eacuteventuel)
Le titulaire de la preacutesente carte est proteacutegeacute par les Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 et par le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) en sa qualiteacute de
Date drsquoeacutemission
Date drsquoexpiration
Carte Ndeg
CARTE DrsquoIDENTITEacutedu personnel de la protection civile
Signature de lrsquoautoriteacute deacutelivrant la carte
Signature ou empreinte du pouce du titulaire
ou les deux
PHOTOGRAPHIE DU TITULAIRE
Timbre
Taille
Yeux
Cheveux
Autres eacuteleacutements eacuteventuels didentification
Deacutetention drsquoarmes
ANNExE V
237
Protocole additionnel I de 1977 ndash conflits armeacutes internationaux ndash Annexe II
Exteacuterieur de la carte
Inteacuterieur de la carte
VI
VI GUIDE DE LrsquoEXAMEN DE LA LICEacuteITEacute DES NOUVELLES ARMES ET DES NOUVEAUX MOYENS ET MEacuteTHODES DE GUERREMise en œuvre des dispositions de lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I de 1977
L A M I S E E N Œ U V R E N A T I O N A L E D U D I H
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
240
Auteur principal Kathleen Lawand uniteacute Armes Division juridique CICR Contributions de Robin Coupland et Peter Herby uniteacute Armes Division juridique CICR
Reacuteviseacute en novembre 2006
ANNExE VI
241
SOMMAIRE
REacuteSUMEacute 242
INTRODUCTION 243
STRUCTURE 245
1 Champ drsquoapplication mateacuteriel du meacutecanisme drsquoexamen 24611 Types drsquoarmes devant faire lrsquoobjet drsquoun examen juridique 24612 Cadre juridique regravegles agrave appliquer aux nouvelles armes et aux nouveaux moyens et meacutethodes de guerre 247
121 Interdictions ou restrictions concernant certaines armes speacutecifiques 2481211 Interdictions ou restrictions speacutecifiques deacutecoulant du droit international des traiteacutes 2481212 Interdictions ou restrictions speacutecifiques deacutecoulant du droit international coutumier 249
122 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales concernant les armes et les moyens et meacutethodes de guerre 2501221 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales deacutecoulant du droit international des traiteacutes 2501222 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales deacutecoulant du droit international coutumier 2511223 Interdictions ou restrictions fondeacutees sur les principes de lrsquohumaniteacute et les exigences
de la conscience publique (laquo clause de Martens raquo) 25113 Donneacutees empiriques agrave prendre en compte lors de lrsquoexamen 252
131 Description technique de lrsquoarme eacutevalueacutee 252132 Performances techniques de lrsquoarme eacutevalueacutee 252133 Preacuteoccupations lieacutees agrave la santeacute 252134 Preacuteoccupations lieacutees agrave lrsquoenvironnement 253
2 Aspects fonctionnels du meacutecanisme drsquoexamen 25421 Comment le meacutecanisme drsquoexamen devrait-il ecirctre mis en place 254
211 Par voie leacutegislative reacuteglementaire administrative ou par le biais drsquoinstructions ou de lignes directrices 254212 De quelle autoriteacute le meacutecanisme drsquoexamen devrait-il relever 254
22 Structure et composition de lrsquoinstance chargeacutee de lrsquoexamen 255221 Agrave qui faut-il confier la responsabiliteacute de conduire lrsquoexamen 255222 Quelles instances gouvernementales devraient ecirctre impliqueacutees dans lrsquoexamen
Agrave quels types drsquoexperts faut-il faire appel 25523 Proceacutedure drsquoexamen 256
231 Agrave quel stade une arme nouvelle devrait-elle faire lrsquoobjet drsquoun examen juridique 256232 Comment et par qui le meacutecanisme de lrsquoexamen juridique doit-il ecirctre deacuteclencheacute 257233 Comment des informations sur lrsquoarme en question sont-elles obtenues et aupregraves de quelles sources 257
24 Prise de deacutecisions 257241 Comment lrsquoautoriteacute drsquoexamen prend-elle ses deacutecisions 257242 La deacutecision de lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait-elle avoir force obligatoire ou ecirctre consideacutereacutee
comme une recommandation 257243 Lrsquoautoriteacute drsquoexamen peut-elle assortir de conditions son approbation drsquoune arme nouvelle 258244 La deacutecision de lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait-elle ecirctre finale ou devrait-elle pouvoir faire lrsquoobjet
drsquoun appel ou drsquoune reacutevision 25825 Conservation des donneacutees 258
251 Faut-il garder trace des deacutecisions de lrsquoautoriteacute drsquoexamen 258252 Quiet sous quelles conditions devrait avoir accegraves agrave ces donneacutees 258
CONTACTS 260
ANNExE I XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge Genegraveve 2-6 deacutecembre 2003 Agenda pour lrsquoaction humanitaire Objectif final 25 261
ANNExE II Deacuteclaration agrave lrsquoeffet drsquointerdire lrsquousage de certains projectiles en temps de guerre Saint-Peacutetersbourg 29 novembre11 deacutecembre 1868 262
ANNExE III Articles seacutelectionneacutes du Protocole additionnel I 263
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
242
ReacutesumeacuteLe but de la preacutesente publication est drsquoaider les Eacutetats agrave eacutetablir ou agrave ameacuteliorer les meacutecanismes devant leur permettre de veacuterifier la liceacuteiteacute des armes nouvelles et des nouveaux moyens et meacutethodes de guerre en application de lrsquoarticle 36 du Protocole I additionnel aux Conventions de Genegraveve de 1949 Son eacutelaboration a fait suite agrave une reacuteunion drsquoexperts organiseacutee par le CICR en janvier 2001 et agrave lrsquoadoption par les Eacutetats parties aux Conventions de Genegraveve lors de la XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge de lrsquoAgenda pour lrsquoaction humanitaire En effet lrsquoAgenda engage les Eacutetats agrave garantir la liceacuteiteacute de toutes les armes nouvelles et de tous les nouveaux moyens et meacutethodes de guerre en les soumettant agrave un examen rigoureux et pluridisciplinaire Des experts gouvernementaux de dix pays ont apporteacute leurs commentaires aux projets preacuteceacutedents du preacutesent document
Lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I fait obligation agrave chaque Eacutetat partie de deacuteterminer si lrsquoemploi de toute nouvelle arme ainsi que de tout nouveau moyen ou meacutethode de guerre qursquoil eacutetudie met au point se procure ou adopte serait interdit dans certaines circonstances ou en toutes circonstances par le droit international Qursquoils soient ou non lieacutes par le Protocole additionnel I tous les Eacutetats ont inteacuterecirct agrave eacutevaluer la liceacuteiteacute des nouvelles armes un tel examen contribuera agrave donner lrsquoassurance que les forces armeacutees drsquoun Eacutetat sont en mesure de conduire des hostiliteacutes conformeacutement agrave ses obligations internationales Lrsquoeacutevolution rapide des nouvelles technologies confegravere en outre aujourdrsquohui une importance particuliegravere agrave lrsquoexamen juridique des nouvelles armes proposeacutees
Lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I ne preacutecise pas comment doit ecirctre conduit lrsquoexamen de la liceacuteiteacute des armes moyens et meacutethodes de guerre Fondeacute sur des interpreacutetations du texte de lrsquoarticle 36 et sur la pratique des Eacutetats le preacutesent ouvrage attire lrsquoattention sur les problegravemes de fond et les questions de proceacutedure agrave prendre en compte lors de la mise en place drsquoun meacutecanisme drsquoexamen juridique
Lrsquoeacutevaluation preacuteconiseacutee porte agrave la fois sur les armes au sens le plus large et sur les faccedilons dont elles sont employeacutees un moyen de guerre ne peut pas ecirctre jugeacute indeacutependamment de la maniegravere probable dont il sera utiliseacute Le cadre juridique de lrsquoexamen est constitueacute par le droit international applicable agrave lrsquoEacutetat concerneacute y compris le droit international humanitaire (DIH) Il srsquoagit notamment des interdictions et limitations que le droit conventionnel et le droit coutumier imposent agrave lrsquoemploi de certaines armes speacutecifiques de mecircme que des regravegles geacuteneacuterales du DIH applicables agrave toutes les armes ainsi qursquoagrave tous les moyens et meacutethodes de guerre Les regravegles qui visent agrave proteacuteger les civils contre les effets indiscrimineacutes des armes ainsi que les combattants contre les souffrances inutiles figurent parmi ces regravegles geacuteneacuterales La deacutetermination de la conformiteacute drsquoune arme au droit en vigueur exige un examen de toutes les donneacutees empiriques pertinentes relatives agrave cette arme (telles que sa description technique et ses performances reacuteelles ainsi que ses effets sur la santeacute et sur lrsquoenvironnement) Crsquoest la raison pour laquelle des experts de diverses disciplines doivent ecirctre associeacutes au processus drsquoexamen
Certaines questions de proceacutedure sont eacutegalement importantes Il convient notamment de deacuteterminer agrave quelle autoriteacute nationale la responsabiliteacute de lrsquoexamen doit ecirctre confieacutee et qui devrait y ecirctre associeacute Les stades du processus drsquoacquisition auxquels lrsquoexamen juridique doit avoir lieu sont aussi agrave deacutefinir de mecircme que les proceacutedures agrave preacutevoir en matiegravere de prise de deacutecisions et de conservation des donneacutees Deux autres eacuteleacutements importants sont souligneacutes le meacutecanisme mis en place quelle qursquoen soit la forme doit permettre de deacuteterminer de maniegravere impartiale et pluridisciplinaire la conformiteacute au droit des nouvelles armes et inciter les Eacutetats agrave eacutechanger des informations sur leurs proceacutedures drsquoexamen
Ainsi ceux qui ne sont pas absolument sucircrs des inconveacutenients de lrsquoemploi des armes ne peuvent pas ecirctre absolument sucircrs des avantages de lrsquoemploi des armes [Traduit de lrsquoAnglais]
ndash Sun Tzu LrsquoArt de la guerre env 500 av J-C
Si les terribles moyens de destruction dont les peuples disposent actuellement paraissent devoir agrave lrsquoavenir abreacuteger la dureacutee des guerres il semble que les batailles nrsquoen seront en revanche que plus meurtriegraveres
ndash Henry Dunant Un Souvenir de Solfeacuterino 1862
La Commission [militaire internationale] ayant fixeacute drsquoun commun accord les limites techniques ougrave les neacutecessiteacutes de la guerre doivent srsquoarrecircter devant les exigences de lrsquohumaniteacutehellip
ndash Deacuteclaration de Saint-Peacutetersbourg 1868
ANNExE VI
243
INTRODuCTION
Le droit des combattants de choisir leurs moyens et meacutethodes de guerre1 nrsquoest pas illimiteacute2 il srsquoagit lagrave de lrsquoun des principes de base du droit international humanitaire (DIH) eacutegalement connu sous les noms de droit des conflits armeacutes et de droit de la guerre
Le DIH est un ensemble de regravegles qui srsquoappliquent pendant un conflit armeacute avec pour objectifs de proteacuteger les personnes qui ne participent pas ou ne participent plus aux hostiliteacutes (comme par exemple les civils et les combattants blesseacutes malades ou faits prisonniers) et de reacuteglementer la conduite des hostiliteacutes (crsquoest-agrave-dire les moyens ou meacutethodes de guerre) Le DIH impose des limites agrave la violence armeacutee en temps de guerre afin de preacutevenir ou tout au moins de reacuteduire les souffrances humaines Fondeacutees sur des normes aussi anciennes que la guerre elle-mecircme ses regravegles sont profondeacutement ancreacutees dans les traditions de toutes les socieacuteteacutes Au cours des 150 derniegraveres anneacutees les regravegles de DIH ont eacuteteacute deacuteveloppeacutees et codifieacutees dans des traiteacutes internationaux Les regravegles deacutetailleacutees du DIH se trouvent eacutenonceacutees dans les Conventions de Genegraveve de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977 ainsi que dans un certain nombre drsquoautres traiteacutes portant sur des sujets speacutecifiques tels que la protection des biens culturels les enfants-soldats la justice peacutenale internationale et lrsquoutilisation de certaines armes Nombre de regravegles du DIH sont eacutegalement consideacutereacutees comme faisant partie du droit international coutumier lui-mecircme fondeacute sur une pratique des Eacutetats freacutequente repreacutesentative et pratiquement uniforme accepteacutee en tant qursquoobligation juridique et ayant donc force exeacutecutoire pour toutes les parties engageacutees dans un conflit armeacute
Le droit des combattants de choisir leurs moyens et meacutethodes de guerre est limiteacute par un certain nombre de regravegles fondamentales du DIH relatives agrave la conduite des hostiliteacutes de fait beaucoup de ces regravegles figurent dans le Protocole additionnel I de 1977 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux3 Drsquoautres traiteacutes interdisent ou limitent lrsquoemploi de certaines armes speacutecifiques telles que notamment les armes biologiques et les armes chimiques les armes incendiaires les armes agrave laser aveuglantes et les mines terrestres En outre un grand nombre de regravegles fondamentales et drsquointerdictions et limitations speacutecifiques relatives aux moyens et meacutethodes de guerre deacutecoulent du droit international coutumier4
Lrsquoexamen de la conformiteacute au droit des armes nouvelles et des nouveaux moyens ou meacutethodes de guerre nrsquoest pas un concept reacutecent Le premier instrument international faisant reacutefeacuterence agrave lrsquoeacutevaluation sous lrsquoangle juridique des technologies militaires eacutemergeantes fut la Deacuteclaration de Saint-Peacutetersbourg adopteacutee en 1868 par une Commission militaire internationale La mise au point des armes futures y est eacutevoqueacutee en ces termes
laquoLes Parties contractantes ou acceacutedantes se reacuteservent de srsquoentendre ulteacuterieurement toutes les fois qursquoune proposition preacutecise serait formuleacutee en vue des perfectionnements agrave venir que la science pourrait apporter dans lrsquoarmement des troupes afin de maintenir les principes qursquoelles ont poseacutes et de concilier les neacutecessiteacutes de la guerre avec les lois de lrsquohumaniteacute raquo5
La seule autre reacutefeacuterence dans des traiteacutes internationaux agrave la neacutecessiteacute de proceacuteder agrave lrsquoexamen juridique des armes nouvelles et des nouveaux moyens et meacutethodes de guerre se trouve agrave lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I de 1977
laquo Dans lrsquoeacutetude la mise au point lrsquoacquisition ou lrsquoadoption drsquoune nouvelle arme de nouveaux moyens ou drsquoune nouvelle meacutethode de guerre une Haute Partie contractante a lrsquoobligation de deacuteterminer si son emploi en serait interdit dans certaines circonstances ou en toutes circonstances par les dispositions du preacutesent Protocole ou par toute autre regravegle du droit international applicable agrave cette Haute Partie contractante raquo
1 Lrsquoexpression laquo moyens et meacutethodes de guerre raquo deacutesigne les laquo outils raquo de la guerre ainsi que les diverses faccedilons de les utiliser Le Protocole additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 relatif agrave la protection des victimes des conflits armeacutes internationaux (Protocole I) du 8 juin 1977 [ci-apregraves deacutenommeacute laquo Protocole additionnel I raquo] fait alternativement reacutefeacuterence aux laquo meacutethodes ou moyens de guerre raquo (art 35 par 1 et par 3 art 51 par 5 al a art 55 par1) aux laquo meacutethodes et moyens de guerre raquo (intituleacutes du Titre III et de la Section I du Titre III) aux laquo moyens et meacutethodes drsquoattaque raquo (art 57 par 2 al a let ii) enfin il y est fait usage des termes laquo nouvelle arme nouveaux moyens ou nouvelle meacutethode de guerre raquo (art 36)
2 Ce principe est eacutenonceacute par exemple agrave lrsquoart 22 du Regraveglement de La Haye de 1907 concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre ainsi qursquoagrave lrsquoart 35 par 1 du Protocole additionnel I
3 Le Protocole additionnel I inclut des dispositions imposant des limites agrave lrsquoemploi des armes moyens et meacutethodes de guerre et proteacutegeant les populations civiles contre les effets des hostiliteacutes Voir en particulier Titre III section I et Titre IV section I chapitres I agrave IV
4 Voir ci-dessous dans la section 12 du preacutesent Guide une liste des regravegles du DIH ndash drsquoordre conventionnel ou coutumier et de caractegravere geacuteneacuteral ou speacutecifique ndash qui sont applicables aux armes meacutethodes et moyens de guerre
5 Deacuteclaration agrave lrsquoeffet drsquointerdire lrsquousage de certains projectiles en temps de guerre signeacutee agrave Saint-Peacutetersbourg le 29 novembre (11 deacutecembre) 1868 Le texte inteacutegral de la Deacuteclaration de Saint-Peacutetersbourg est reproduit agrave lrsquoannexe II du preacutesent Guide
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Lrsquoarticle 36 vise un double but preacutevenir lrsquoemploi drsquoarmes qui contreviendraient au droit international en toutes circonstances et imposer des restrictions agrave lrsquoemploi drsquoarmes qui contreviendraient au droit international dans certaines circonstances en deacuteterminant leur liceacuteiteacute avant qursquoelles ne soient mises au point acquises ou autrement incorporeacutees dans lrsquoarsenal de lrsquoEacutetat
Lrsquoobligation de veacuterifier systeacutematiquement la conformiteacute au droit de toutes les armes nouvelles et de tous les moyens et meacutethodes de guerre nouveaux vaut sans doute pour tous les Eacutetats qursquoils soient ou non lieacutes par le Protocole additionnel I Elle deacutecoule logiquement du truisme selon lequel il est interdit aux Eacutetats drsquoemployer des armes meacutethodes et moyens de guerre illicites ou drsquoemployer de maniegravere illicite des armes meacutethodes et moyens de guerre licites Pour honorer de maniegravere rigoureuse et responsable les obligations que lui impose le droit international chaque Eacutetat devrait srsquoassurer que les nouvelles armes et les nouveaux moyens ou meacutethodes de guerre qursquoil met au point ou se procure ne violeront pas ces obligations6 Compte tenu de lrsquoeacutevolution rapide des technologies en matiegravere drsquoarmement lrsquoexamen juridique des nouvelles armes revecirct une importance particuliegravere aujourdrsquohui
Lrsquoarticle 36 est compleacuteteacute par lrsquoarticle 82 du Protocole additionnel I aux termes duquel des conseillers juridiques doivent ecirctre disponibles en tout temps pour conseiller les commandants militaires en matiegravere de DIH et laquo quant agrave lrsquoenseignement approprieacute agrave dispenser aux forces armeacutees agrave ce sujet raquo Ces deux dispositions creacuteent un cadre permettant de srsquoassurer en veacuterifiant au preacutealable la liceacuteiteacute des moyens ou meacutethodes de guerre preacutevus que les forces armeacutees pourront conduire les hostiliteacutes de maniegravere rigoureusement conforme au DIH Lrsquoarticle 36 ne preacutecise pas de quelle maniegravere il convient de deacuteterminer la liceacuteiteacute des armes moyens et meacutethodes de guerre il indique simplement qursquoun Eacutetat doit eacutevaluer une nouvelle arme de nouveaux moyens ou une nouvelle meacutethode de guerre agrave la lumiegravere des dispositions du Protocole additionnel I et de toute autre regravegle du droit international applicable Selon le Commentaire des Protocoles additionnels publieacute par le CICR lrsquoarticle 36 laquo implique obligatoirement la mise sur pied de proceacutedures internes propres agrave eacuteclaircir ce problegraveme de leacutegaliteacute les autres Parties contractantes pouvant demander agrave ecirctre renseigneacutees sur ce point raquo7 Neacuteanmoins la pratique des Eacutetats ne permet pas de deacuteterminer avec preacutecision quel genre de laquoproceacutedures internes raquo devraient ecirctre mises en place en effet seul un nombre restreint drsquoEacutetats ont fait savoir qursquoils avaient mis en place des meacutecanismes ou des proceacutedures leur permettant de proceacuteder agrave un examen juridique des armes nouvelles8
Lrsquoimportance de lrsquoexamen juridique des armes a eacuteteacute souligneacutee lors drsquoun certain nombre de reacuteunions internationales En 1999 la XXVIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a encourageacute les Eacutetats laquo agrave eacutetablir des meacutecanismes et des proceacutedures pour deacuteterminer si lrsquoutilisation drsquoarmes qursquoil srsquoagisse de celles qursquoils possegravedent dans leurs arsenaux ou de celles qui sont en cours drsquoacquisition ou de mise au point serait conforme aux obligations qui leur incombent en vertu du
6 Voir par exemple la pratique de la Suegravede et des Eacutetats-Unis qui ont mis en place des meacutecanismes formels drsquoexamen des armes degraves 1974 trois ans avant lrsquoadoption du Protocole additionnel I
7 Commentaire des Protocoles additionnels du 8 juin 1977 aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 Eacutediteacute par Yves Sandoz Christophe Swinarski et Bruno Zimmerman Genegraveve CICR et Dordrecht Martinus Nijhoff Publishers 1986 [ci-apregraves deacutenommeacute laquo Commentaire des Protocoles additionnelsraquo] par 1470 et 1482 Aux termes de lrsquoarticle 84 du Protocole additionnel I les Eacutetats parties sont tenus de faire connaicirctre aux autres Eacutetats parties les proceacutedures qursquoils adoptent voir ci-dessous la note 96 et le texte correspondant
8 Les Eacutetats dont on sait qursquoils ont mis en place des meacutecanismes nationaux pour eacutevaluer la leacutegaliteacute des armes et qui ont communiqueacute au CICR les instruments portant creacuteation de ces meacutecanismes sont les suivants Australie Legal review of new weapons Deacutepartement de la Deacutefense Instruction (Geacuteneacuterale) OPS 44-1 2 juin 2005 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Instruction Australie raquo] Belgique Deacutefense Eacutetat-major de la Deacutefense Ordre geacuteneacuteral - J836 (18 juillet 2002) eacutetablissant La Commission drsquoeacutevaluation juridique des nouvelles armes des nouveaux moyens et des nouvelles meacutethodes de guerre [ci-apregraves deacutenommeacute laquo Ordre geacuteneacuteral Belgique raquo] Pays-Bas Beschikking van de Minister van Defensie (Directive du ministre de la Deacutefense) nr 458614A 5 mai 1978 eacutetablissant le Adviescommissie Internationaal Recht en Conventioneel Wapengebruik (Comiteacute pour le droit international et lrsquoemploi des armes classiques) [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Directive Pays-Bas raquo] Norvegravege Direktiv om folkerettslig vurdering av vapen krigforingsmetoder og krigforingsvirkemidler (Directive relative agrave lrsquoexamen juridique des armes meacutethodes et moyens de guerre) ministegravere de la Deacutefense 18 juin 2003 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Directive Norvegravege raquo] Suegravede Foumlrordning om folkraumlttslig granskning av vapenproject (Ordonnance relative agrave lrsquoexamen au regard du droit international des projets drsquoarmement) Lois organiques de la Suegravede SFS 1994 536 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Ordonnance Suegravede raquo] Eacutetats-Unis Review of Legality of Weapons under International Law Deacutepartement de la Deacutefense Instruction 550015 16 octobre 1974 Weapons Review US Air Force Instruction 51-402 13 mai 1994 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Instruction US Air Force] Legal Services Review of Legality of Weapons under International Law US Army Regraveglement 27-53 1er Janvier 1979 [ci-apregraves deacutenommeacute laquo Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis raquo] Implementation and Operation of the Defense Acquisition System and the Joint Capabilities Integration and Development System US Navy Instruction 50002C 19 novembre 2004 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Instruction US Navy raquo] Policy for Non-Letal Weapons Deacutepartement de la Deacutefense Directive 30003 9 Juillet 1996 [ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Directive armes non leacutetales (Eacutetats-Unis) raquo] The Defense Acquisition System Deacutepartement de la Deacutefense Directive 50001 12 mai 2003 [ci- apregraves deacutenommeacutee laquo Directive Acquisition (Eacutetats-Unis)] Deux Eacutetats (France et Royaume-Uni) ont fait savoir au CICR qursquoils procegravedent agrave des examens en application des instructions donneacutees par leurs ministegraveres de la Deacutefense respectifs toutefois ces instructions nrsquoont pas eacuteteacute communiqueacutees au CICR En ce qui concerne le Royaume-Uni les proceacutedures sont mentionneacutees dans The Manual of the Law of Armed Conflict Oxford University Press 2004 p 119 par 6201 [ci-apregraves mentionneacute sous le nom de laquo Manuel militaire Royaume-Uni raquo] En Allemagne lrsquoAgence feacutedeacuterale compeacutetente (BWB) sur instruction du deacutepartement des technologies militaires au sein du ministegravere feacutedeacuteral de la Deacutefense a commandeacute un manuel publieacute en 2000 Rudolf Gridl Kriterienkatalog zur Uumlberpruumlfung von Beschaffungsvorhaben im Geschaumlftsbereich des BWBBMVg mit voumllkerrechtlichen Vereinbarungen Internationale Ruumlstungskontrolle und humanitaumlres Voumllkerrecht Ebenhausen im Isartal Stiftung Wissenschaft und Politik 2000 Des informations geacuteneacuterales sur lrsquoarticle 36 et des meacutecanismes drsquoexamen existants figurent dans Lt Col Justin McClelland laquo The review of weapons in accordance with Article 36 of Additionnal Protocol I raquo Revue internationale de la Croix-Rouge Vol 85 Ndeg 850 (juin 2003) pp 397-415 Isabelle Daoust Robin Coupland et Rikke Ishoey laquo New wars new weapons The obligation of States to assess the legality of means and methods of warfare raquo Revue internationale de la Croix-Rouge Vol 84 Ndeg 846 (juin 2002) pp 359-361 Croix- Rouge danoise Reviewing the legality of new weapons deacutecembre 2000
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droit international humanitaire raquo Les Eacutetats ont eacutegalement eacuteteacute encourageacutes agrave laquo promouvoir chaque fois que possible lrsquoeacutechange drsquoinformations et la transparence en ce qui concerne ces meacutecanismes proceacutedures et eacutevaluations raquo9
Lors de la deuxiegraveme Confeacuterence drsquoexamen de la Convention sur certaines armes classiques en 2001 les Eacutetats parties ont exhorteacute laquo les Eacutetats qui ne lrsquoont pas encore fait agrave proceacuteder agrave des examens tels que ceux qui sont preacutevus agrave lrsquoarticle 36 du Protocole I additionnel aux Conventions de Genegraveve du 12 aoucirct 1949 en vue de deacuteterminer si une arme nouvelle ou un moyen et une meacutethode de guerre nouveaux seraient interdits par le droit international humanitaire ou drsquoautres regravegles du droit international applicables aux Eacutetats raquo10
En deacutecembre 2003 la XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a reacuteaffirmeacute par consensus lrsquoobjectif consistant agrave garantir laquo la liceacuteiteacute des armes nouvelles conformeacutement au droit international raquo - cela laquo agrave la lumiegravere de lrsquoeacutevolution rapide de la technologie des armes et afin de proteacuteger les civils contre les effets indiscrimineacutes des armes ainsi que les combattants contre les souffrances inutiles et les armes prohibeacutees raquo11 La Confeacuterence a deacuteclareacute que les armes nouvelles ainsi que les moyens ou meacutethodes de guerre nouveaux laquo doivent tous ecirctre soumis agrave un examen rigoureux et pluridisciplinaire raquo preacutecisant en particulier que ces proceacutedures laquo devraient preacutevoir une approche pluridisciplinaire tenant compte notamment des preacuteoccupations drsquoordre militaire juridique et environnemental ainsi que celles lieacutees agrave la santeacute raquo12 La Confeacuterence a eacutegalement encourageacute les Eacutetats agrave laquo examiner avec une attention particuliegravere toutes les armes nouvelles ainsi que les meacutethodes ou moyens de guerre nouveaux dont les effets sur la santeacute sont peu connus du personnel meacutedical raquo13 Enfin la Confeacuterence a inviteacute les Eacutetats qui ont mis en place de telles proceacutedures agrave coopeacuterer avec le CICR afin de faciliter les eacutechanges volontaires drsquoexpeacuterience sur les proceacutedures drsquoexamen14
Dans le preacutesent Guide les termes laquo armes moyens et meacutethodes de guerreraquo deacutesignent agrave la fois les moyens de combat et la maniegravere dont ils sont utiliseacutes Afin drsquoalleacuteger le texte seul le terme laquo armes raquo sera mentionneacute mais les expressions laquo moyens de guerre raquo laquo meacutethodes de guerre raquo laquo moyens et meacutethodes de guerreraquo ainsi que laquo armes moyens et meacutethodes de guerreraquo seront eacutegalement employeacutees si le contexte lrsquoexige15
sTRuCTuRE
Ce Guide comprend deux parties distinctes la premiegravere traite des questions de fond souleveacutees par tout examen portant sur la mise en œuvre de lrsquoarticle 36 (crsquoest-agrave-dire sur son champ drsquoapplication mateacuteriel) la seconde preacutesente des consideacuterations fonctionnelles crsquoest-agrave-dire relatives agrave la forme et agrave la proceacutedure Si le champ drsquoapplication mateacuteriel est traiteacute avant les consideacuterations fonctionnelles crsquoest parce que des deacutecisions concernant ces derniegraveres ne peuvent intervenir que lorsque le premier a eacuteteacute clairement deacutefini (il serait difficile par exemple de deacuteterminer le niveau drsquoexpertise requis par lrsquoexamen avant drsquoavoir compris en quoi celui-ci consiste)
Dans la premiegravere partie consacreacutee au champ drsquoapplication mateacuteriel du meacutecanisme drsquoexamen trois questions sont abordeacutees bull Quels types drsquoarmes doivent faire lrsquoobjet drsquoun examen juridique (section 11)bull Quelles regravegles lrsquoexamen juridique doit-il appliquer agrave ces armes (section 12)bull Quels types de facteurs et donneacutees empiriques lrsquoexamen juridique doit-il prendre en compte (section 13)
9 Section 21 Objectif final 15 du Plan drsquoaction pour les anneacutees 2000-2003 adopteacute par la XXVIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Genegraveve 31 octobre - 6 novembre 1999 La Confeacuterence a eacutegalement deacuteclareacute que laquo Les Eacutetats et le CICR peuvent engager des consultations pour promouvoir ces meacutecanismes (hellip) raquo
10 Deacuteclaration finale de la deuxiegraveme Confeacuterence drsquoexamen des Eacutetats parties agrave la Convention sur certaines armes classiques Genegraveve 11-21 deacutecembre 2001 CCWCONFII2 p 11 (cf httpdisarmament2unorgccwccwmeetingshtml)
11 Objectif final 25 de lrsquoAgenda pour lrsquoaction humanitaire adopteacute par la XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Genegraveve 2-6 deacutecembre 2003 [ci-apregraves Agenda pour lrsquoaction humanitaire] Le texte inteacutegral de lrsquoObjectif final 25 est reproduit agrave lrsquoannexe I du preacutesent document Lors de la Confeacuterence internationale deux Eacutetats (Canada et Danemark) ont pris lrsquoengagement drsquoexaminer leurs proceacutedures relatives agrave la mise au point ou agrave lrsquoacquisition des armes nouvelles et des moyens ou meacutethodes de guerre nouveaux
12 Id par 251
13 Id par 252
14 Id par 253
15 Voir note 1 ci-dessus et section 11 ci-dessous
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Dans la seconde partie ce sont des consideacuterations fonctionnelles qui sont preacutesenteacutees en particulier bull La mise en place du meacutecanisme drsquoexamen (section 21) par quel type drsquoinstrument constitutif ce meacutecanisme est-il
eacutetabli et sous quelle autoriteacute est-il placeacute bull La structure et la composition de lrsquoinstance chargeacutee de lrsquoexamen (section 22) qui est responsable de proceacuteder agrave lrsquoexamen
quels ministegraveresdeacutepartementssecteurs sont repreacutesenteacutes quel est le type drsquoexpertise requis dans le cadre de lrsquoexamen bull bullLaproceacutedureagravesuivrepourmenerlrsquoexamen(section 23) agrave quel stade lrsquoexamen des nouvelles armes doit-il avoir lieu
comment et par qui la proceacutedure drsquoexamen doit-elle ecirctre deacuteclencheacutee comment les informations relatives agrave lrsquoarme agrave eacutevaluer sont-elles rassembleacutees
bull Prise de deacutecisions (section 24) comment parvient-on aux deacutecisions les deacutecisions prises ont-elles un caractegravere obligatoire pour le gouvernement ou sont-elles consideacutereacutees comme de simples recommandations ces deacutecisions peuvent-elles assortir de certaines conditions lrsquoapprobation des nouvelles armes la deacutecision prise au terme de lrsquoexamen est-elle finale ou peut-elle faire lrsquoobjet drsquoun appel
bull Conservation des donneacutees (section 25) faut-il garder trace des examens qui ont eacuteteacute effectueacutes ainsi que des deacutecisions prises qui peut avoir accegraves agrave ces dossiers et sous quelles conditions
1 Champ drsquoapplication mateacuteriel du meacutecanisme drsquoexamen
11 Types drsquoarmes devant faire lrsquoobjet drsquoun examen juridique
Lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I fait reacutefeacuterence aux nouvelles armes aux nouveaux moyens et aux nouvelles meacutethodes de guerre Selon le Commentaire des Protocoles additionnels publieacute par le CICR
laquo Les mots laquo meacutethodes et moyens raquo couvrent les armes au sens large et la faccedilon de les utiliser Lrsquousage drsquoune arme peut ecirctre illeacutegal en lui-mecircme ou seulement sous certaines conditions Le poison est illeacutegal en lui-mecircme comme le serait toute arme qui par nature serait si impreacutecise qursquoelle exercerait neacutecessairement des ravages sans discrimination (hellip) Mais une arme preacutecise peut eacutegalement ecirctre dirigeacutee contre la population civile par la volonteacute abusive de celui qui srsquoen sert Ce nrsquoest pas lrsquoarme qui est alors interdite mais la meacutethode la maniegravere de srsquoen servir raquo16
Le champ drsquoapplication mateacuteriel de lrsquoexamen juridique effectueacute au titre de lrsquoarticle 36 est donc tregraves vaste Il couvrirait en effet bull les armes de tous types qursquoelles soient destineacutees agrave un usage antipersonnel ou antimateacuteriel laquo leacutetales raquo laquo non-leacutetales raquo ou
laquo moins leacutetales raquo de mecircme que les systegravemes drsquoarmes17 bull les diverses maniegraveres dont ces armes doivent ecirctre utiliseacutees en application des regravegles militaires (doctrine tactiques regravegles
drsquoengagement proceacutedures drsquoopeacuteration et contre-mesures)18 bull toutes les armes dont lrsquoacquisition est preacutevue qursquoil soit envisageacute de les obtenir par le biais de la recherche et du
deacuteveloppement sur la base de speacutecifications militaires ou de les acheter laquo precirctes agrave servir raquo (off the shelf)19 bull toute arme que lrsquoEacutetat preacutevoit drsquoacqueacuterir pour la premiegravere fois sans que celle-ci soit neacutecessairement laquo nouvelle raquo au sens
technique20
16 Commentaire des Protocoles additionnels par 1402 (sans italiques dans lrsquooriginal)
17 Dans son article 3 a) lrsquoInstruction Australie deacutefinit le terme laquo arme raquo aux fins de lrsquoInstruction comme laquo un instrument de combat offensif ou deacutefensif utiliseacute pour deacutetruire blesser battre ou menacer Cela inclut les systegravemes drsquoarmes les munitions les sous-munitions les dispositifs de ciblage et drsquoautres meacutecanismes pouvant endommager ou causer des blessures raquo (traduction CICR) Lrsquoarticle 1 par a lrsquoOrdre geacuteneacuteral Belgique donne la deacutefinition suivante laquo on entend par arme tout type drsquoarme de systegraveme drsquoarme de projectile de munition de poudre ou drsquoexplosif conccedilu pour mettre hors de combat des personnes etou du mateacuteriel raquo Dans son article 14 la Directive Norvegravege deacutefinit le terme laquo armes raquo aux fins de la Directive comme laquo tout moyen de combat tout systegraveme projet drsquoarmes toute substance etc qui est particuliegraverement adapteacute agrave une utilisation au combat y compris les munitions et les parties fonctionnelles analogues drsquoune arme raquo (traduction CICR) Aux Eacutetats-Unis lrsquoexamen de laquo toutes les armes ou tous les systegravemes drsquoarmes raquo est requis voir Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis article 2 a) Instruction US Navy p 23 article 26 Directive Acquisition (Eacutetats-Unis) p 8 article E1115 Aux Eacutetats-Unis eacutegalement le Groupe de travail sur le droit de la guerre du deacutepartement de la Deacutefense a proposeacute des deacutefinitions standard en vertu desquelles le terme laquo armes raquo recouvre laquo toutes les armes et munitions tout le mateacuteriel tous les instruments meacutecanismes ou engins qui sont conccedilus pour causer des blessures endommager deacutetruire ou neutraliser le personnel ou les biensraquo lrsquoexpression laquosystegraveme drsquoarmeraquo fait reacutefeacuterence agrave laquolrsquoarme elle-mecircme et aux composants requis pour son fonctionnement y compris les technologies nouvelles perfectionneacutees ou eacutemergentes susceptibles de conduire agrave la mise au point drsquoarmes ou systegravemes drsquoarmes et qui ont drsquoimportantes implications sur les plans du droit et de la politique Les systegravemes drsquoarmes sont limiteacutes aux composants ou technologies ayant un effet direct (blessures ou dommages) sur les personnes ou les biens (y compris toutes les munitions et les technologies telles que projectiles armes de petit calibre mines explosifs et tous les autres engins et technologies qui causent des dommages mateacuteriels ou des blessures) raquo (traduction CICR) Voir W Hays Parks Bureau du Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) de lrsquoArmeacutee laquo Weapons Review Programme of the United States raquo rapport preacutesenteacute lors de la reacuteunion drsquoexperts sur lrsquoexamen juridique des armes et le projet SIrUS tenue agrave Jongny sur Vevey Suisse du 29 au 31 Janvier 2001 (Tant cette preacutesentation que le rapport de la reacuteunion peuvent ecirctre obtenus (en anglais seulement) aupregraves du CICR)
18 Voir par exemple Directive Norvegravege articles 14 et 24
19 Voir eacutegalement section 231 ci-dessous
20 Commentaire des Protocoles additionnels par 1472
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bull toute arme existante qui est modifieacutee drsquoune maniegravere qui altegravere son fonctionnement ou toute arme qui a deacutejagrave fait lrsquoobjet drsquoun examen juridique mais qui a eacuteteacute modifieacutee par la suite21
bull une arme existante quand un Eacutetat se lie agrave un nouveau traiteacute international qui est susceptible drsquoavoir une incidence sur la liceacuteiteacute de lrsquoarme22
En cas de doute quant agrave savoir si lrsquoengin ou le systegraveme dont on preacutevoit lrsquoeacutetude la mise au point ou lrsquoacquisition est bien une laquo arme raquo des conseils juridiques devraient ecirctre solliciteacutes aupregraves de lrsquoautoriteacute chargeacutee de deacuteterminer la liceacuteiteacute des armes
Une arme (un moyen de guerre) ne peut pas ecirctre eacutevalueacutee sans tenir compte de la meacutethode de guerre selon laquelle elle sera utiliseacutee Il srsquoensuit que la liceacuteiteacute drsquoune arme ne deacutepend pas uniquement de sa conception ou du but rechercheacute mais aussi de la maniegravere dont on peut attendre qursquoelle sera utiliseacutee sur le champ de bataille De plus une arme utiliseacutee drsquoune certaine maniegravere peut laquo reacuteussirraquo lrsquoexamen preacutevu agrave lrsquoarticle 36 mais laquo eacutechouer raquo quand elle est utiliseacutee drsquoune autre maniegravere Crsquoest la raison pour laquelle lrsquoarticle 36 demande aux Eacutetats de deacuteterminer si lrsquoemploi drsquoune arme donneacutee laquo serait interdit dans certaines circonstances ou en toutes circonstances raquo par le droit international (sans italiques dans lrsquooriginal)
Comme cela est releveacute dans le Commentaire des Protocoles additionnels publieacute par le CICR un Eacutetat est seulement tenu de deacuteterminer laquo si lrsquoemploi normal ou projeteacute drsquoune arme serait interdit dans certains cas ou en toutes circonstances Il nrsquoest pas exigeacute drsquoun Eacutetat qursquoil preacutevoie ou eacutetudie tous les emplois abusifs possibles de lrsquoarme en question car presque toutes les armes peuvent avoir des emplois abusifs qui seraient interdits raquo23
12 Cadre juridique regravegles agrave appliquer aux nouvelles armes et aux nouveaux moyens et meacutethodes de guerre
Pour deacuteterminer la liceacuteiteacute drsquoune arme nouvelle lrsquoautoriteacute drsquoexamen doit appliquer les regravegles existantes du droit international qui lient lrsquoEacutetat que ces regravegles soient de caractegravere conventionnel ou coutumier Lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I se reacutefegravere en particulier au Protocole lui-mecircme et agrave laquo toute autre regravegle du droit international applicable raquo agrave lrsquoEacutetat Les regravegles pertinentes incluent les regravegles geacuteneacuterales du DIH srsquoappliquant agrave toutes les armes agrave tous les moyens et meacutethodes de guerre ainsi que les regravegles particuliegraveres du DIH et du droit international interdisant lrsquoemploi de certaines armes et moyens de guerre speacutecifiques ou imposant des restrictions agrave leurs meacutethodes drsquoutilisation
La premiegravere deacutemarche consiste agrave deacuteterminer si une interdiction ou des restrictions frappent lrsquoemploi de lrsquoarme en question que ces mesures deacutecoulent drsquoun traiteacute liant lrsquoEacutetat qui procegravede agrave lrsquoexamen ou du droit international coutumier (section 121 ci- dessous) En lrsquoabsence de telles interdictions speacutecifiques lrsquoeacutetape suivante consiste agrave deacuteterminer si lrsquoemploi de lrsquoarme ou du moyen de guerre examineacutes ndash ainsi que les meacutethodes drsquoemploi normal ou projeteacute - seraient conformes aux regravegles geacuteneacuterales applicables agrave toutes les armes agrave tous les moyens et meacutethodes de guerre telles qursquoeacutenonceacutees dans le Protocole additionnel I et autres traiteacutes liant lrsquoEacutetat qui procegravede agrave lrsquoexamen ou relevant du droit international coutumier (section 122 ci-dessous) En lrsquoabsence de regravegles conventionnelles ou coutumiegraveres pertinentes lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait examiner lrsquoarme proposeacutee agrave la lumiegravere des principes de lrsquohumaniteacute et des exigences de la conscience publique (section 1223 ci-dessous)
Parmi les Eacutetats ayant mis en place des meacutecanismes formels pour eacutevaluer la conformiteacute au droit des nouvelles armes certains ont demandeacute agrave lrsquoautoriteacute chargeacutee de proceacuteder agrave cette veacuterification de prendre en consideacuteration non seulement le droit en vigueur au moment de lrsquoexamen mais aussi les probables deacuteveloppements futurs du droit24 Une telle approche vise agrave eacuteviter les coucircteuses conseacutequences drsquoune deacutecision consistant agrave approuver et acqueacuterir une arme dont lrsquoemploi risquerait drsquoecirctre frappeacute de restrictions voire mecircme drsquointerdiction dans un avenir proche
21 Voir par exemple Instruction Australie articles 2 et 3 b) ainsi que sa note de bas de page ndeg3 Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5 par i et j Directive Norvegravege article 23 in fine Instruction US Air Force articles 111 112 113 Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis article 6 a) (3)
22 Voir par exemple Directive Norvegravege articles 22 (laquo Pour autant que cela soit neacutecessaire il doit eacutegalement ecirctre proceacutedeacute agrave un examen juridique des armes meacutethodes et moyens de guerre existants en particulier quand la Norvegravege contracte de nouvelles obligations juridiques sur le plan international raquo) et 26 (laquo En outre les regravegles pertinentes du droit international dont on peut attendre qursquoelles entreront en vigueur pour la Norvegravege dans un avenir proche doivent eacutegalement ecirctre prises en consideacuteration De plus une importance particuliegravere sera accordeacutee aux opinions sur le droit international preacutesenteacutees par la Norvegravege au niveau international raquo (traduction CICR) Voir eacutegalement Instruction US Air Force article 113
23 Commentaire des Protocoles additionnels par 1469 (sans italiques dans lrsquooriginal)
24 Voir par exemple le Manuel militaire Royaume-Uni p 119 par 6201 laquo Non seulement la proceacutedure drsquoexamen tient compte du droit en vigueur au moment de lrsquoexamen mais elle srsquoefforce eacutegalement de tenir compte des probables deacuteveloppements futurs du droit des conflits armeacutes raquo (traduction CICR) Voir eacutegalement Directive Norvegravege par 26 laquo les regravegles pertinentes du droit international dont on peut attendre qursquoelles entreront en vigueur pour la Norvegravege dans un avenir proche doivent eacutegalement ecirctre prises en consideacuteration raquo La mecircme disposition ajoute laquo une importance particuliegravere sera accordeacutee aux opinions sur le droit international preacutesenteacutees par la Norvegravege au niveau international raquo (traduction CICR)
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
248
Les sections ci-dessous preacutesentent les regravegles conventionnelles ou coutumiegraveres pertinentes sans speacutecifier dans quelles situations elles srsquoappliquent crsquoest-agrave-dire sans preacuteciser si ces regravegles srsquoappliquent lors de conflits armeacutes de caractegravere international ou non international ou en toutes situations Leur applicabiliteacute doit ecirctre deacutetermineacutee par rapport agrave la regravegle conventionnelle ou coutumiegravere pertinente tout en gardant agrave lrsquoesprit que la plupart des regravegles srsquoappliquent agrave tous les types de conflit armeacute Par ailleurs comme cela a eacuteteacute stipuleacute dans lrsquoarrecirct rendu par la Chambre drsquoAppel du Tribunal peacutenal international pour lrsquoex-Yougoslavie dans lrsquoaffaire Dusko Tadic agrave propos des moyens et meacutethodes de guerre prohibeacutes laquo ce qui est inhumain et par conseacutequent interdit dans les conflits internationaux ne peut pas ecirctre consideacutereacute comme humain et admissible dans les conflits civils raquo25
121 Interdictions ou restrictions concernant certaines armes speacutecifiques
1211 Interdictions ou restrictions speacutecifiques deacutecoulant du droit international des traiteacutes
Lors de tout examen juridique un Eacutetat doit tenir compte des instruments internationaux auxquels il est partie qui interdisent lrsquoemploi de certaines armes et de certains moyens de guerre speacutecifiques ou qui imposent des limitations agrave la maniegravere dont certaines armes speacutecifiques peuvent ecirctre utiliseacutees Ces instruments sont notamment les suivants citeacutes dans lrsquoordre chronologique26 bull Deacuteclaration agrave lrsquoeffet drsquointerdire lrsquousage de certains projectiles en temps de guerre Saint-Peacutetersbourg 11 deacutecembre 1868
(ci-apregraves deacutenommeacutee laquo Deacuteclaration de Saint- Peacutetersbourg de 1868 raquo)bull Deacuteclaration (2) concernant lrsquointerdiction de lrsquoemploi de projectiles qui ont pour but unique de reacutepandre des gaz
asphyxiants ou deacuteleacutetegraveres La Haye 29 juillet 1899bull Deacuteclaration (3) concernant lrsquointerdiction de lrsquoemploi de balles qui srsquoeacutepanouissent ou srsquoaplatissent facilement dans le corps
humain La Haye 29 juillet 1899bull Convention (IV) concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre et son Annexe Regraveglement concernant les lois et
coutumes de la guerre sur terre La Haye 18 octobre 1907 article 23 a) lequel interdit drsquoemployer du poison ou des armes empoisonneacutees
bull Convention (VIII) relative agrave la pose de mines sous-marines automatiques de contact La Haye 18 octobre 1907bull Protocole concernant la prohibition drsquoemploi agrave la guerre de gaz asphyxiants toxiques ou similaires et de moyens
bacteacuteriologiques Genegraveve 17 juin 1925bull Convention sur lrsquointerdiction de la mise au point de la fabrication et du stockage des armes bacteacuteriologiques
(biologiques) ou agrave toxines et sur leur destruction Ouverte agrave la signature le 10 avril 1972 agrave Londres Moscou et Washington
bull Convention sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles 10 deacutecembre 1976
bull Convention sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de certaines armes classiques qui peuvent ecirctre consideacutereacutees comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination Genegraveve 10 octobre 1980 et Amendement de lrsquoarticle premier 21 deacutecembre 2001 La Convention a cinq Protocoles
minus Protocole relatif aux eacuteclats non localisables (Protocole I) Genegraveve 10 octobre 1980 minus Protocole sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de mines piegraveges et autres dispositifs (Protocole II) Genegraveve 10
octobre 1980 ou Protocole sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi de mines piegraveges et autres dispositifs modifieacute le 3 mai 1996 (Protocole II modifieacute)
minus Protocole sur lrsquointerdiction ou la limitation de lrsquoemploi des armes incendiaires (Protocole III) Genegraveve 10 octobre 1980 minus Protocole sur les armes agrave laser aveuglantes (Protocole IV) Vienne 13 octobre 1995 minus Protocole relatif aux restes explosifs de guerre (Protocole V) Genegraveve 28 novembre 200327
bull Convention sur lrsquointerdiction de la mise au point de la fabrication du stockage et de lrsquoemploi des armes chimiques et sur leur destruction Paris 13 janvier 1993
bull Convention sur lrsquointerdiction de lrsquoemploi du stockage de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction Ottawa 18 septembre 1997
25 Le Procureur c Dusko Tadic Arrecirct relatif agrave lrsquoappel de la deacutefense concernant lrsquoexception preacutejudicielle drsquoincompeacutetence (2 octobre 1995) affaire Ndeg IT-94-1 par 119 et 127
26 Il est fait ici reacutefeacuterence aux seuls instruments et non aux interdictions ou restrictions speacutecifiques qursquoils contiennent sauf dans le cas du Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale
27 Le Protocole relatif aux restes explosifs de guerre nrsquoimpose ni interdiction ni restriction agrave lrsquoemploi des armes par contre il eacutenonce les responsabiliteacutes en ce qui concerne la prise en charge une fois les hostiliteacutes termineacutees des effets drsquoarmes consideacutereacutees per se comme eacutetant licites Toutefois lrsquoarticle 9 du Protocole encourage chaque Eacutetat partie agrave prendre laquo des mesures preacuteventives geacuteneacuterales visant agrave reacuteduire autant que faire se peut lrsquoapparition de restes explosifs de guerre et notamment mais non exclusivement celles qui sont mentionneacutees dans la troisiegraveme partie de lrsquoannexe technique raquo
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bull Statut de Rome de la Cour peacutenale internationale 17 Juillet 1998 Lrsquoarticle 8 par 2 al b (xvii agrave xx) inclut dans la deacutefinition des crimes de guerre aux fins du Statut les actes suivants commis au cours drsquoun conflit armeacute international28
laquo xvii) Le fait drsquoutiliser du poison ou des armes empoisonneacutees
laquo xviii) Le fait drsquoemployer des gaz asphyxiants toxiques ou similaires ainsi que tous liquides matiegraveres ou proceacutedeacutes analogues
laquo xix) Le fait drsquoutiliser de balles qui srsquoeacutepanouissent ou srsquoaplatissent facilement dans le corps humain telles que des balles dont lrsquoenveloppe dure ne recouvre pas entiegraverement le centre ou est perceacutee drsquoentailles
laquo xx) Le fait drsquoemployer les armes projectiles matiegraveres et meacutethodes de guerre de nature agrave causer des maux superflus ou des souffrances inutiles ou agrave frapper sans discrimination en violation du droit international des conflits armeacutes agrave condition que ces armes projectiles matiegraveres et meacutethodes de guerre fassent lrsquoobjet drsquoune interdiction geacuteneacuterale et qursquoils soient inscrits dans une annexe au preacutesent Statut par voie drsquoamendement adopteacute selon les dispositions des articles 121 et 123 raquo29
1212 Interdictions ou restrictions speacutecifiques deacutecoulant du droit international coutumier
Lors de lrsquoexamen preacutevu agrave lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I un Eacutetat doit eacutegalement tenir compte des interdictions ou restrictions que le droit international coutumier impose agrave lrsquoemploi de certaines armes et moyens ou meacutethodes de guerre speacutecifiques Selon lrsquoeacutetude du CICR portant sur Le droit international humanitaire coutumier30 ces interdictions ou restrictions sont notamment les suivantes bull Il est interdit drsquoemployer du poison ou des armes empoisonneacutees31bull Il est interdit drsquoemployer des armes biologiques32bull Il est interdit drsquoemployer des armes chimiques33bull Il est interdit drsquoemployer des agents de lutte antieacutemeute en tant que meacutethode de guerre34bull Il est interdit drsquoemployer des herbicides en tant que meacutethode de guerre sous certaines conditions35bull Il est interdit drsquoemployer des balles qui srsquoeacutepanouissent ou srsquoaplatissent facilement dans le corps humain36bull Il est interdit drsquoemployer agrave des fins antipersonnel des balles qui explosent agrave lrsquointeacuterieur du corps humain37bull Il est interdit drsquoemployer des armes dont lrsquoeffet principal est de blesser par des eacuteclats qui ne sont pas localisables par
rayons X dans le corps humain38bull Il est interdit drsquoemployer des piegraveges qui sont attacheacutes ou associeacutes drsquoune faccedilon quelconque agrave des objets ou des personnes
auxquels le droit international humanitaire accorde une protection speacuteciale ou agrave des objets susceptibles drsquoattirer des personnes civiles39
bull Lorsque des mines terrestres sont employeacutees des preacutecautions particuliegraveres doivent ecirctre prises afin de reacuteduire au minimum leurs effets indiscrimineacutes Apregraves la cessation des hostiliteacutes actives une partie au conflit qui a employeacute des mines terrestres doit les enlever ou les neutraliser drsquoune autre maniegravere afin qursquoelles ne puissent porter atteinte agrave des
28 Il ne srsquoagit pas de nouvelles regravegles du DIH par contre ces dispositions criminalisent des actes prohibeacutes en vertu drsquoautres traiteacutes ainsi que du droit international coutumier
29 Agrave la date de reacutedaction du preacutesent Guide aucune annexe de ce type nrsquoeacutetait jointe au Statut de la CPI
30 J-M Henckaerts et L Doswald-Beck (eacuteds) Droit international humanitaire coutumier CICR et Bruylant Bruxelles 2006 (agrave paraicirctre)
31 Id Vol I regravegle 72 p 333
32 Id Vol I regravegle 73 p 340
33 Id Vol I regravegle 74 p 344
34 Id Vol I regravegle 75 p 350
35 Id Vol I regravegle 76 p 353 Cette regravegle eacutenonce les conditions dans lesquelles lrsquoemploi drsquoherbicides en tant que meacutethode de guerre est interdit agrave savoir si ces herbicides laquo a) sont de nature agrave ecirctre des armes chimiques interdites b) sont de nature agrave ecirctre des armes biologiques interdites c) sont destineacutes agrave ecirctre employeacutes contre une veacutegeacutetation qui ne constitue pas un objectif militaire d) sont susceptibles de causer incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile des blessures aux personnes civiles des dommages aux biens de caractegravere civil ou une combinaison de ces pertes et dommages qui seraient excessifs par rapport agrave lrsquoavantage militaire concret et direct attendu ou e) sont susceptibles de causer des dommages eacutetendus durables et graves agrave lrsquoenvironnement naturelraquo
36 Id Vol I regravegle 77 p 357
37 Id Vol I regravegle 78 p 362
38 Id Vol I regravegle 79 p 365
39 Id Vol I regravegle 80 p 369
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civils ou faciliter leur enlegravevement40bull Si des armes incendiaires sont employeacutees des preacutecautions particuliegraveres doivent ecirctre prises en vue drsquoeacuteviter et en tout
cas de reacuteduire au minimum les pertes en vies humaines dans la population civile les blessures aux personnes civiles et les dommages aux biens de caractegravere civil qui pourraient ecirctre causeacutes incidemment Il est interdit drsquoemployer agrave des fins antipersonnel des armes incendiaires sauf srsquoil nrsquoest pas pratiquement possible drsquoemployer une arme moins nuisible pour mettre une personne hors de combat41
bull Il est interdit drsquoemployer des armes agrave laser speacutecifiquement conccedilues de telle faccedilon que leur seule fonction de combat ou une de leurs fonctions de combat soit de provoquer la ceacuteciteacute permanente chez des personnes dont la vision est non ameacutelioreacutee42
122 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales concernant les armes et les moyens et meacutethodes de guerre
Dans les cas ougrave il apparaicirct qursquoaucune interdiction ou restriction speacutecifique ne srsquoapplique lrsquoarme ou le moyen de guerre faisant lrsquoobjet de lrsquoexamen de mecircme que leurs meacutethodes drsquoemploi normal ou projeteacute doivent ecirctre eacutevalueacutes agrave la lumiegravere des interdictions ou restrictions geacuteneacuterales preacutevues par des traiteacutes et par le droit international coutumier srsquoappliquant agrave toutes les armes et agrave tous les moyens et meacutethodes de guerre
Un certain nombre des regravegles eacutenumeacutereacutees ci-dessous sont principalement deacutependantes du contexte En effet leur application est geacuteneacuteralement deacutetermineacutee sur le terrain par les commandants militaires au cas par cas en fonction de lrsquoenvironnement dans lequel ils megravenent leurs opeacuterations agrave ce moment lagrave ainsi que des armes moyens et meacutethodes de guerre dont ils disposent Cela dit ces regravegles sont eacutegalement pertinentes lorsqursquoil srsquoagit drsquoeacutevaluer la liceacuteiteacute drsquoune arme nouvelle avant qursquoelle ait eacuteteacute utiliseacutee sur le champ de bataille dans la mesure ougrave les caracteacuteristiques lrsquoemploi preacutevu et les effets preacutevisibles de lrsquoarme permettent agrave lrsquoautoriteacute drsquoexamen de deacuteterminer si lrsquoarme est ou non de nature agrave ecirctre utiliseacutee de maniegravere licite dans certaines situations preacutevisibles et sous certaines conditions Par exemple si son rayon de destruction est tregraves grand il peut ecirctre difficile drsquoutiliser une arme contre un ou plusieurs objectifs militaires situeacutes dans une concentration de civils sans violer lrsquointerdiction concernant lrsquoemploi de moyens ou meacutethodes de guerre ayant des effets indiscrimineacutes43 etou le principe de proportionnaliteacute44 En conseacutequence au moment drsquoapprouver une telle arme lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait assortir sa deacutecision drsquoapprobation de conditions ou de commentaires destineacutes agrave ecirctre incorporeacutes dans les regravegles drsquoengagement ou les proceacutedures drsquoopeacuteration associeacutees agrave lrsquoarme en question
1221 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales deacutecoulant du droit international des traiteacutes
Il convient de prendre en consideacuteration un certain nombre drsquointerdictions ou restrictions geacuteneacuterales relatives aux armes moyens et meacutethodes de guerre qui sont de caractegravere conventionnel En particulier les Eacutetats parties au Protocole additionnel I doivent tenir compte des regravegles eacutenonceacutees dans ce traiteacute comme lrsquoexige lrsquoarticle 36 Il srsquoagit des dispositions suivantes45 bull Interdiction drsquoemployer des armes des projectiles et des matiegraveres ainsi que des meacutethodes de guerre de nature agrave causer
des maux superflus (art 35 par 2)bull Interdiction drsquoutiliser des meacutethodes ou moyens de guerre qui sont conccedilus pour causer ou dont on peut attendre qursquoils
causeront des dommages eacutetendus durables et graves agrave lrsquoenvironnement naturel (art 35 par 3 et art 55)bull Interdiction drsquoemployer des meacutethodes ou moyens de combat qui ne peuvent pas ecirctre dirigeacutes contre un objectif militaire
deacutetermineacute - et qui en conseacutequence sont de nature agrave frapper indistinctement des objectifs militaires et des personnes civiles ou des biens de caractegravere civil (art 51 par 4 al b)
bull Interdiction drsquoemployer des meacutethodes ou moyens de combat dont les effets ne peuvent pas ecirctre limiteacutes comme le prescrit le Protocole additionnel I - et qui en conseacutequence sont de nature agrave frapper indistinctement des objectifs militaires et des personnes civiles ou des biens de caractegravere civil (art 51 par 4 al c)
bull Interdiction des attaques par bombardement quels que soient les meacutethodes ou moyens utiliseacutes qui traitent comme un objectif militaire unique un certain nombre drsquoobjectifs militaires nettement espaceacutes et distincts situeacutes dans une ville un
40 Id Vol I regravegles 81-83 pp 372 376 et 379 respectivement La regravegle 82 speacutecifie qursquoune partie au conflit qui pose des mines terrestres doit enregistrer leur emplacement dans toute la mesure du possible
41 Id Vol I regravegles 84 et 85 pp 381 et 384 respectivement
42 Id Vol I regravegle 86 p 387
43 Voir Protocole additionnel I article 51 par 4 al b et c mentionneacute dans la section 1221 ci-dessous ainsi que la regravegle de droit international coutumier interdisant les attaques sans discrimination mentionneacutee dans la section 1222 ci-dessous
44 Voir Protocole additionnel I article 51 par 5 al b mentionneacute dans la section 1221 ci- dessous et le principe de proportionnaliteacute deacutecoulant du droit international coutumier dans la section 1222 ci-dessous
45 Les dispositions pertinentes du Protocole additionnel I sont reproduites agrave lrsquoannexe III de ce Guide
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village ou toute autre zone contenant une concentration analogue de personnes civiles ou de biens de caractegravere civil (art 51 par 5 al a)
bull Interdiction des attaques dont on peut attendre qursquoelles causent incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile des blessures aux personnes civiles des dommages aux biens de caractegravere civil ou une combinaison de ces pertes et dommages qui seraient excessifs par rapport agrave lrsquoavantage militaire concret et direct attendu (regravegle de proportionnaliteacute) (art 51 par 5 al b)
1222 Interdictions ou restrictions geacuteneacuterales deacutecoulant du droit international coutumier
Il convient eacutegalement de tenir compte des interdictions ou restrictions geacuteneacuterales relatives agrave lrsquoutilisation des armes moyens et meacutethodes de guerre qui deacutecoulent du droit international coutumier Il srsquoagit notamment des normes suivantes bull Il est interdit drsquoemployer des moyens ou des meacutethodes de guerre de nature agrave causer des maux superflus46bull Il est interdit drsquoemployer des armes qui sont de nature agrave frapper sans discrimination47 Cette disposition inclut les
meacutethodes ou moyens de guerre qui ne peuvent pas ecirctre dirigeacutes contre un objectif militaire deacutetermineacute ainsi que les meacutethodes ou moyens de guerre dont les effets ne peuvent pas ecirctre limiteacutes comme le prescrit le droit international humanitaire48
bull Les attaques par bombardement quels que soient les meacutethodes ou moyens utiliseacutes qui traitent comme un objectif militaire unique un certain nombre drsquoobjectifs militaires nettement espaceacutes et distincts situeacutes dans une ville un village ou toute autre zone contenant une concentration analogue de personnes civiles ou de biens de caractegravere civil sont interdites49
bull Lrsquoutilisation de meacutethodes ou moyens de guerre conccedilus pour causer ou dont on peut attendre qursquoils causeront des dommages eacutetendus durables et graves agrave lrsquoenvironnement naturel est interdite La destruction de lrsquoenvironnement naturel ne peut pas ecirctre employeacutee comme une arme50
bull Il est interdit de lancer des attaques dont on peut attendre qursquoelles causent incidemment des pertes en vies humaines dans la population civile des blessures aux personnes civiles des dommages aux biens de caractegravere civil ou une combinaison de ces pertes et dommages qui seraient excessifs par rapport agrave lrsquoavantage militaire concret et direct attendu (regravegle de proportionnaliteacute)51
1223 Interdictions ou restrictions fondeacutees sur les principes de lrsquohumaniteacute et les exigences de la conscience publique (laquo clause de Martens raquo)
Il convient drsquoexaminer si lrsquoarme en cours drsquoeacutevaluation est conforme aux principes de lrsquohumaniteacute et aux exigences de la conscience publique tels qursquoils sont eacutenonceacutes agrave lrsquoarticle premier par 2 du Protocole additionnel I dans le preacuteambule de la Convention (IV) de La Haye de 1907 et dans le preacuteambule de la Convention (II) de La Haye de 1899 Cela fait reacutefeacuterence agrave ce que lrsquoon nomme la laquo clause de Martens raquo qui est eacutenonceacutee de la maniegravere suivante agrave lrsquoarticle premier par 2 du Protocole additionnel I
laquo Dans les cas non preacutevus par le preacutesent Protocole ou par drsquoautres accords internationaux les personnes civiles et les combattants restent sous la sauvegarde et sous lrsquoempire des principes du droit des gens tels qursquoils reacutesultent des usages eacutetablis des principes de lrsquohumaniteacute et des exigences de la conscience publique raquo
Dans son avis consultatif sur la Liceacuteiteacute de la menace ou de lrsquoemploi drsquoarmes nucleacuteaires la Cour internationale de Justice (CIJ) a affirmeacute lrsquoimportance de la clause de Martens laquo qui continue indubitablement drsquoexister et drsquoecirctre applicable raquo52 ajoutant qursquoelle srsquoeacutetait laquo reacuteveacuteleacutee ecirctre un moyen efficace pour faire face agrave lrsquoeacutevolution rapide des techniques militaires raquo53 La CIJ a eacutegalement estimeacute que la clause de Martens repreacutesentait laquo lrsquoexpression du droit coutumier preacuteexistant raquo54
46 Henckaerts et Doswald-Beck (eds) note 30 ci-dessus Vol I regravegle 70 p 315
47 Id Vol I regravegle 71 p 244 Voir eacutegalement regravegle 11 p 50
48 Id Vol I regravegle 12 p 54
49 Id Vol I regravegle 13 p 58
50 Id Vol I regravegle 45 p 201 Il est releveacute dans le reacutesumeacute que laquo Les Eacutetats-Unis semblent ecirctre un laquo objecteur persistant raquo agrave la premiegravere partie de cette regravegle En outre la France le Royaume- Uni et les Eacutetats-Unis sont des objecteurs persistants en ce qui concerne lrsquoapplication de la premiegravere partie de cette regravegle agrave lrsquoemploi drsquoarmes nucleacuteaires raquo Voir eacutegalement la regravegle 44
51 Id regravegle 14 p 62
52 CIJ Liceacuteiteacute de la menace ou de lrsquoemploi drsquoarmes nucleacuteaires Avis consultatif La Haye 8 juillet 1996 par 87
53 Id par 78
54 Id par 84
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Une arme non couverte par les regravegles existantes du droit international humanitaire serait consideacutereacutee non conforme agrave la clause de Martens srsquoil est eacutetabli que per se elle contrevient aux principes de lrsquohumaniteacute ou aux exigences de la conscience publique
13 Donneacutees empiriques agrave prendre en compte lors de lrsquoexamen
Afin drsquoeacutevaluer la liceacuteiteacute drsquoune arme donneacutee lrsquoautoriteacute drsquoexamen doit en examiner non seulement la conception et les caracteacuteristiques (les laquo moyens raquo de combat) mais aussi la maniegravere dont il est preacutevu qursquoelle soit utiliseacutee (la laquo meacutethode raquo de combat) tout en gardant agrave lrsquoesprit que les effets de cette arme reacutesulteront agrave la fois de sa conception et de la maniegravere dont elle sera utiliseacutee
Afin de pouvoir deacuteterminer si lrsquoarme faisant lrsquoobjet de lrsquoexamen tombe sous le coup des interdictions ou restrictions speacutecifiques (eacutenumeacutereacutees dans la section 121 ci-dessus) ou si elle contrevient agrave une ou plusieurs regravegles geacuteneacuterales du DIH applicables aux armes moyens et meacutethodes de guerre (eacutenumeacutereacutees dans la section 122 ci-dessus) lrsquoautoriteacute drsquoexamen devra prendre en consideacuteration une large gamme de facteurs militaires techniques lieacutes agrave la santeacute ou agrave lrsquoenvironnement Crsquoest ce qui justifie la participation drsquoexperts de diverses disciplines au processus drsquoexamen55
Pour chaque cateacutegorie de facteurs mentionneacutes ci-dessous les regravegles geacuteneacuterales pertinentes du DIH sont mentionneacutees srsquoil y a lieu
131 Description technique de lrsquoarme eacutevalueacutee
Toute eacutevaluation drsquoune arme deacutebutera logiquement par lrsquoeacutetude de sa description technique et de ses caracteacuteristiques et portera notamment sur les eacuteleacutements suivants bull description technique complegravete de lrsquoarme eacutevalueacutee56 bull lrsquoutilisation pour laquelle lrsquoarme a eacuteteacute conccedilue ou preacutevue y compris les types de cibles viseacutees (par exemple personnel ou
mateacuteriel cible ou zone deacutetermineacutee etc)57 bull les moyens par lesquels elle provoque destructions dommages ou blessures
132 Performances techniques de lrsquoarme eacutevalueacutee
Les performances techniques de lrsquoarme eacutevalueacutee revecirctent une importance particuliegravere quand il srsquoagit de deacuteterminer si son utilisation est de nature agrave causer des effets indiscrimineacutes Les facteurs pertinents seraient notamment bull le degreacute de preacutecision et de fiabiliteacute du meacutecanisme de viseacutee (y compris par exemple le taux de deacutefaillance le degreacute de
sensibiliteacute des munitions non exploseacutees etc) bull la zone couverte par lrsquoarme bull les effets preacutevisibles de lrsquoarme peuvent-ils ecirctre limiteacutes agrave la cible viseacutee ou ecirctre controcircleacutes dans le temps et dans lrsquoespace
dans quelle mesure lrsquoarme continuera- t-elle agrave preacutesenter des risques pour la population civile apregraves que le but militaire ait eacuteteacute atteint
133 Preacuteoccupations lieacutees agrave la santeacute
Une question est directement lieacutee au meacutecanisme par lequel lrsquoarme cause des blessures (meacutecanisme de dommage) quels types de blessures lrsquoarme nouvelle pourra-t-elle infliger Les facteurs suivants sont notamment agrave prendre en compte pour pouvoir apporter une reacuteponse agrave cette question58 bull la taille de la blessure preacutevue quand lrsquoarme est utiliseacutee dans le but pour lequel elle a eacuteteacute conccedilue (taille deacutetermineacutee par
tests balistiques)
55 Lrsquoimportance de preacutevoir une approche pluridisciplinaire pour lrsquoexamen juridique des armes est souligneacutee dans lrsquoaction 252 de lrsquoAgenda pour lrsquoaction humanitaire adopteacute par la XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge elle avait deacutejagrave eacuteteacute releveacutee lors de la reacuteunion drsquoexperts sur lrsquoexamen juridique des armes et le projet SIrUS (mentionneacutee dans la note 17 ci-dessus) Voir eacutegalement la section 22 ci-dessous
56 Outre la conception la composition mateacuterielle et le systegraveme de mise agrave feu de lrsquoarme la description technique devra inclure des donneacutees telles que laquo porteacutee vitesse forme mateacuteriaux fragments preacutecision effet deacutesireacute et nature du systegraveme ou sous-systegraveme employeacute pour le tir le lancement le lacircchage ou la dispersion raquo (traduction CICR) voir Instruction US Air Force 51-402 Weapons Review 13 mai 1994 (mise en œuvre de la Directive 51-4 de lrsquoUS Air Force Compliance with the Law of Armed Conflict 26 avril 1993 et de la Directive 510077 du deacutepartement ameacutericain de la Deacutefense DoD Law of War Program 9 deacutecembre 1998 article 121
57 Certains parlent de la laquo mission raquo ou du laquo but militaire raquo de lrsquoarme
58 Voir par exemple Instruction US Air Force article 121 selon laquelle lrsquoexaminateur doit recevoir des informations concernant inter alia la laquo nature des blessures que lrsquoarme infligerait aux personnes (y compris des donneacutees meacutedicales si elles sont disponibles) raquo (traduction CICR)
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bull le taux de mortaliteacute probable parmi les victimes quand lrsquoarme est utiliseacutee dans le but pour lequel elle a eacuteteacute conccedilue bull le fait que lrsquoarme pourrait causer des blessures anatomiques ou une infirmiteacute anatomique ou encore un deacutefigurement
qui reacutesultent speacutecifiquement de la conception mecircme de lrsquoarme
Si une arme nouvelle cause des blessures drsquoune autre maniegravere qursquoen explosant ou en lanccedilant des projectiles ou provoque de toute autre maniegravere sur la santeacute des effets qui sont qualitativement ou quantitativement diffeacuterents de ceux que provoquent les armes et moyens de guerre licites existants il convient notamment de prendre en compte les facteurs suppleacutementaires suivants59 bull toutes les donneacutees scientifiques pertinentes quant aux effets preacutevisibles de la nouvelle arme sur les humains ont-elles eacuteteacute
rassembleacutees bull comment est-il preacutevu que le meacutecanisme de blessure ait un impact sur la santeacute des victimes bull si lrsquoarme est utiliseacutee dans le contexte drsquoun conflit armeacute quel est le taux de mortaliteacute preacutevu sur le terrain le taux de
mortaliteacute sera-t-il eacuteleveacute plus tard (en milieu hospitalier) bull existe-t-il un risque (preacutevisible ou preacutevu) drsquoalteacuteration agrave long terme ou permanente de lrsquoeacutetat psychologique ou
physiologique des victimes bull les effets seront-ils reconnus par les professionnels de la santeacute seront-ils laquo geacuterables raquo dans les conditions propres au
terrain les blesseacutes pourront-ils ecirctre soigneacutes dans une structure meacutedicale raisonnablement bien eacutequipeacutee
Ces preacuteoccupations lieacutees agrave la santeacute comme quelques autres sont importantes pour permettre agrave lrsquoautoriteacute drsquoexamen de deacuteterminer si lrsquoarme en question est de nature agrave causer des maux superflus ou des souffrances inutiles Eacutevaluer la liceacuteiteacute drsquoune arme agrave la lumiegravere de cette regravegle implique de mettre en balance drsquoune part les facteurs pertinents touchant agrave la santeacute et drsquoautre part le but militaire attendu ou lrsquoavantage militaire preacutevu de lrsquoarme nouvelle60
134 Preacuteoccupations lieacutees agrave lrsquoenvironnement
Afin de deacuteterminer les effets que lrsquoarme faisant lrsquoobjet de lrsquoexamen pourrait avoir sur lrsquoenvironnement naturel ndash et en particulier tenter drsquoeacutetablir srsquoil est preacutevu que lrsquoarme cause agrave lrsquoenvironnement naturel des dommages excessifs ou des dommages eacutetendus durables et graves61 ndash les questions pertinentes agrave se poser seront notamment les suivantes bull des eacutetudes scientifiques adeacutequates sur les effets sur lrsquoenvironnement naturel ont-elles eacuteteacute meneacutees et examineacutees bull quel type de dommages et de quelle eacutetendue est-il preacutevu que lrsquoarme cause - directement ou indirectement - agrave
lrsquoenvironnement naturel bull combien de temps est-il preacutevu que les dommages durent est-il pratiquement et eacuteconomiquement possible de
laquo corriger raquo les dommages crsquoest-agrave-dire de ramener lrsquoenvironnement agrave son eacutetat originel Combien de temps faudrait-il pour y parvenir
bull quel est lrsquoimpact direct ou indirect sur la population civile des dommages lieacutes agrave lrsquoenvironnement bull lrsquoarme est-elle speacutecifiquement conccedilue pour deacutetruire ou provoquer des dommages agrave lrsquoenvironnement naturel62 ou pour
causer une modification de lrsquoenvironnement63
59 La XXVIIIe Confeacuterence internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a encourageacute les Eacutetats laquo agrave examiner avec une attention particuliegravere toutes les armes nouvelles ainsi que les nouveaux moyens ou meacutethodes de guerre dont les effets sur la santeacute sont peu connus du personnel meacutedical raquo (point 252 de lrsquoAgenda pour lrsquoaction humanitaire) En outre il a eacuteteacute releveacute lors de la reacuteunion drsquoexperts sur lrsquoexamen juridique des armes et le projet SIrUS (mentionneacutee dans la note 17 ci-dessus) laquo nous connaissons les effets des armes qui causent des blessures en explosant en lanccedilant des projectiles ou par brucirclures et les armes qui ont de tels effets doivent ecirctre eacutevalueacutees en tenant compte de ces effets raquo et laquo il est neacutecessaire de proceacuteder agrave un examen juridique particuliegraverement rigoureux des armes qui provoquent des blessures par des moyens que nous ne connaissons pas et causent des effets que nous ne connaissons pas raquo (Rapport de la reacuteunion p 8 - traduction CICR)
60 Selon lrsquoeacutetude du CICR portant sur le droit international humanitaire coutumier laquo Lrsquointerdiction des moyens de guerre de nature agrave causer des maux superflus est lieacutee agrave lrsquoeffet qursquoexerce une arme sur les combattants Bien qursquoil y ait accord geacuteneacuteral sur lrsquoexistence de cette regravegle il existe des divergences de vue sur la maniegravere dont on peut reacuteellement deacuteterminer qursquoune arme cause des maux superflus Les Eacutetats srsquoentendent geacuteneacuteralement sur le fait que les souffrances qui ne reacutepondent pas agrave un objectif militaire constituent une violation de la regravegle De nombreux Eacutetats relegravevent que la regravegle exige que soit respecteacute un eacutequilibre entre la neacutecessiteacute militaire drsquoune part et les blessures ou souffrances que lrsquoon peut srsquoattendre agrave infliger agrave une personne drsquoautre part de ce fait toute blessure ou souffrance excessive crsquoest-agrave-dire hors de proportion avec lrsquoavantage militaire escompteacute enfreint la regravegle Quelques Eacutetats eacutevoquent aussi la question des autres moyens disponibles comme eacuteleacutement agrave prendre en compte pour eacutevaluer si une arme cause des maux superflus raquo Henckaerts et Doswald-Beck (eds) note 30 ci-dessus agrave propos de la regravegle 70 pp 319-320 (notes de bas de page non reproduites)
61 Voir les articles 35(3) et 55 du Protocole additionnel I mentionneacutes ci-dessus dans la section 1221 et les regravegles du droit international humanitaire coutumier dans la section 1222 Dans la prise en compte des facteurs lieacutes agrave lrsquoenvironnement une attention particuliegravere est agrave porter agrave la regravegle 44 eacutenonceacutee dans lrsquoeacutetude du CICR sur le droit international coutumier il y est notamment dit que laquo Lrsquoabsence de certitude scientifique quant aux effets sur lrsquoenvironnement de certaines opeacuterations militaires nrsquoexonegravere pas une partie au conflit de son devoir de prendre raquo toutes les preacutecautions possibles laquo en vue drsquoeacuteviter et en tout cas de reacuteduire au minimum les dommages qui pourraient ecirctre causeacutes incidemment agrave lrsquoenvironnement raquo Voir Henckaerts et Doswald-Beck (eds) note 30 ci-dessus p 195
62 Voir la regravegle de droit international coutumier mentionneacutee dans la note 50 ci-dessus
63 Convention sur lrsquointerdiction drsquoutiliser des techniques de modification de lrsquoenvironnement agrave des fins militaires ou toutes autres fins hostiles (1976) mentionneacutee dans la section 1211 ci- dessus
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2 Aspects fonctionnels du meacutecanisme drsquoexamen
Lors de la mise en place drsquoun meacutecanisme drsquoexamen juridique des armes des deacutecisions doivent ecirctre prises sur plusieurs points agrave savoir la maniegravere dont le meacutecanisme sera mis en place sa structure et sa composition la proceacutedure agrave suivre pour reacutealiser lrsquoexamen le processus de prise de deacutecisions et la conservation des donneacutees
Les questions figurant ci-dessous reflegravetent les eacuteleacutements agrave prendre en compte Les reacutefeacuterences agrave la pratique des Eacutetats se limitent aux proceacutedures rendues publiques
21 Comment le meacutecanisme drsquoexamen devrait-il ecirctre mis en place
211 Par voie leacutegislative reacuteglementaire administrative ou par le biais drsquoinstructions ou de lignes directrices
Lrsquoarticle 36 du Protocole additionnel I ne preacutecise pas de quelle maniegravere et sous quelle autoriteacute doivent ecirctre conduits les examens de la liceacuteiteacute des nouvelles armes Il incombe agrave chaque Eacutetat drsquoadopter les mesures leacutegislatives administratives reacuteglementaires etou toute autre mesure approprieacutee pour remplir cette obligation de maniegravere effective Au minimum lrsquoarticle 36 exige que chaque Eacutetat partie se dote drsquoune proceacutedure formelle en outre selon lrsquoarticle 84 du Protocole additionnel I les autres Eacutetats parties au Protocole peuvent demander des informations sur la proceacutedure mise en place64 Une proceacutedure formelle sous-entend lrsquoexistence drsquoun meacutecanisme permanent precirct agrave conduire lrsquoexamen de nouvelles armes toutes les fois qursquoun Eacutetat partie procegravede agrave lrsquoeacutetude agrave la mise au point agrave lrsquoacquisition ou agrave lrsquoadoption de telles armes
Sur les six Eacutetats ayant agrave ce jour fait connaicirctre leurs proceacutedures drsquoexamen des armes un seul a mis en place son meacutecanisme drsquoexamen en application drsquoune ordonnance du gouvernement65 les cinq autres ayant mis en œuvre des instructions des directives ou des ordres de leur ministegravere de la Deacutefense66
212 De quelle autoriteacute le meacutecanisme drsquoexamen devrait-il relever
Le meacutecanisme drsquoexamen peut ecirctre mis en place par lrsquoinstance gouvernementale responsable de lrsquoeacutetude la mise au point lrsquoacquisition ou lrsquoadoption des nouvelles armes et crsquoest agrave cette instance qursquoil devra faire rapport Il srsquoagit geacuteneacuteralement du ministegravere de la Deacutefense ou son eacutequivalent Cela preacutesente un avantage le ministegravere de la Deacutefense eacutetant eacutegalement lrsquoautoriteacute de qui eacutemanent les instructions relatives au maniement des armes dont la liceacuteiteacute est en question La plupart des Eacutetats ayant mis en place un meacutecanisme drsquoexamen lrsquoont fait sous lrsquoautoriteacute de leur ministegravere de la Deacutefense
Alternativement le meacutecanisme drsquoexamen peut ecirctre mis sur pied par le gouvernement lui-mecircme et confieacute agrave une entiteacute interministeacuterielle (solution pour laquelle a opteacute lrsquoun des Eacutetats67) Il est eacutegalement concevable que la responsabiliteacute de la mise en place du meacutecanisme drsquoexamen soit confieacutee agrave une autre entiteacute gouvernementale compeacutetente telle que par exemple lrsquoautoriteacute en charge de lrsquoapprovisionnement
Quelle que soit lrsquoautoriteacute preacutesidant agrave sa mise en place il convient de veiller agrave ce que lrsquoinstance responsable soit en mesure de mener ses travaux de maniegravere impartiale et fondeacutee sur le droit et qursquoelle dispose de lrsquoexpertise requise68
64 Voir note 7 ci-dessus et note 96 ci-dessous
65 Voir Ordonnance Suegravede
66 Les ministegraveres de la Deacutefense des Pays-Bas et de la Norvegravege ainsi que le deacutepartement de la Deacutefense des Eacutetats-Unis ont adopteacute des laquo Directives raquo pour mettre en place leurs meacutecanismes drsquoexamen juridique Aux Eacutetats-Unis la Directive a eacuteteacute mise en œuvre par le biais drsquoinstructions eacutemanant de chacun des Eacutetats-majors (US Army US Navy et US Air Force) En Belgique le ministegravere de la Deacutefense a adopteacute un laquo Ordre geacuteneacuteral raquo pour la mise en place de son meacutecanisme drsquoexamen juridique Le deacutepartement de la Deacutefense drsquoAustralie a adopteacute une laquo Instruction raquo pour la mise en place de son meacutecanisme drsquoexamen juridique Pour les reacutefeacuterences complegravetes voir note 8 ci-dessus
67 En Suegravede la Deacuteleacutegation chargeacutee drsquoeacutevaluer au regard du droit international les projets en matiegravere drsquoarmements est mise en place par le gouvernement qui par ailleurs en nomme les membres Voir Ordonnance Suegravede article 8
68 Voir section 222 ci-dessous
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22 Structure et composition de lrsquoinstance chargeacutee de lrsquoexamen
221 Agrave qui faut-il confier la responsabiliteacute de conduire lrsquoexamen
La responsabiliteacute de lrsquoexamen juridique peut ecirctre confieacutee agrave un organisme speacutecial ou agrave un Comiteacute composeacute de repreacutesentants permanents des instances compeacutetentes Cette option a eacuteteacute choisie par quatre des Eacutetats ayant fait connaicirctre leur meacutecanisme drsquoexamen69 Deux drsquoentre eux ont adopteacute un systegraveme laquo mixte raquo (un seul repreacutesentant du gouvernement ndash le responsable de la Deacutefense ndash est conseilleacute par un Comiteacute permanent qui procegravede agrave lrsquoexamen70)
Dans les deux autres Eacutetats la responsabiliteacute de lrsquoexamen est confieacutee agrave un seul fonctionnaire (dans un Eacutetat le directeur geacuteneacuteral du service juridique du Ministegravere de la Deacutefense et dans lrsquoautre Eacutetat le Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge-Advocate General) du deacutepartement militaire responsable drsquoacqueacuterir une arme donneacutee) Au cours de lrsquoexamen le fonctionnaire consulte les secteurs concerneacutes ainsi que les experts compeacutetents71
Le champ drsquoapplication mateacuteriel de lrsquoexamen exige le recours agrave des speacutecialistes drsquoune large gamme de disciplines de mecircme que la prise en compte drsquoune varieacuteteacute drsquoopinions Le fait de confier la responsabiliteacute de lrsquoexamen agrave un Comiteacute peut offrir lrsquoavantage de garantir la participation de lrsquoensemble des secteurs et des domaines drsquoexpertise approprieacutes72
Si lrsquoautoriteacute drsquoexamen est en fait un individu ou un Comiteacute elle doit posseacuteder les qualifications requises en particulier une connaissance et une compreacutehension complegravetes et approfondies du DIH Agrave cet eacutegard il serait approprieacute que les conseillers juridiques nommeacutes aupregraves des forces armeacutees prennent part agrave lrsquoexamen ou dirigent le Comiteacute chargeacute de lrsquoexamen
222 Quelles instances gouvernementales devraient ecirctre impliqueacutees dans lrsquoexamen Agrave quels types drsquoexperts faut-il faire appel
Qursquoil soit conduit par un Comiteacute ou par un individu lrsquoexamen devrait srsquoappuyer sur les opinions eacutemises par les secteurs et deacutepartements compeacutetents et faire appel agrave une large varieacuteteacute drsquoexpertises Comme cela a eacuteteacute releveacute dans la premiegravere section du preacutesent document il est essentiel drsquoadopter une approche pluridisciplinaire ndash englobant notamment les experts requis speacutecialistes des domaines juridique et militaire de la santeacute des technologies de lrsquoarmement et de lrsquoenvironnement il est ainsi possible drsquoeacutevaluer dans leur inteacutegraliteacute les informations relatives agrave une nouvelle arme dont la conformiteacute au droit peut ensuite ecirctre analyseacutee en conseacutequence73 Agrave cet eacutegard il peut ecirctre neacutecessaire dans le cadre de lrsquoexamen de faire appel non seulement aux secteurs compeacutetents du ministegravere de la Deacutefense et des forces armeacutees mais aussi agrave des experts du ministegravere des Affaires eacutetrangegraveres (en particulier agrave des speacutecialistes du droit international) et des ministegraveres de la Santeacute et de lrsquoEnvironnement des conseils drsquoexperts exteacuterieurs agrave lrsquoadministration peuvent eacutegalement ecirctre parfois requis
Dans trois des Eacutetats ayant fait connaicirctre leur meacutecanisme drsquoexamen les membres permanents sont issus des secteurs compeacutetents du ministegravere de la Deacutefense ou de son eacutequivalent Outre les juristes responsables de conseiller le ministegravere comme par exemple les juristes du bureau du Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge-Advocate General) figurent parmi les membres permanents un meacutedecin militaire des services de santeacute des Armeacutees74 et des repreacutesentants des deacutepartements responsables de la planification opeacuterationnelle de la logistique et du geacutenie militaire75 De tels dispositifs preacutevoient eacutegalement la possibiliteacute de recourir de maniegravere ponctuelle agrave des experts drsquoautres ministegraveres ainsi qursquoagrave des experts exteacuterieurs76
69 Belgique Pays-Bas Norvegravege et Suegravede voir note 8 ci-dessus
70 La Belgique srsquoest doteacutee drsquoune Commission qui conseille le Chef de la Deacutefense lui-mecircme responsable de laquo prendre les actions requises par le droit international en la matiegravere raquo sur la base des conseils eacutemanant de la Commission voir Ordre geacuteneacuteral Belgique article 2 par b La Norvegravege srsquoest doteacutee drsquoun Comiteacute qui conseille le ministre de la Deacutefense lui-mecircme responsable de conseiller et de faire rapport agrave lrsquoOrganisation militaire de la Deacutefense voir Directive Norvegravege article 21
71 Voir Instruction Australie article 6 et Eacutetats-Unis Instruction du deacutepartement de la Deacutefense 550015 article IV A En termes concrets aux Eacutetats-Unis cela signifie que lorsque le Bureau du Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) de lrsquoun des deacutepartements militaires procegravede agrave lrsquoexamen juridique drsquoune arme nouvelle il coordonne en geacuteneacuteral lrsquoexamen juridique avec les autres deacutepartements militaires et services de mecircme qursquoavec le Bureau du Conseiller geacuteneacuteral (General Counsel) du deacutepartement de la Deacutefense de maniegravere agrave garantir la coheacuterence de lrsquointerpreacutetation
72 Voir Lt Col McClelland laquo The Review of weapons in accordance with Article 36 of Additional Protocol I raquo note 8 ci-dessus (p 403)
73 Voir note 55 ci-dessus et le texte correspondant
74 Voir par exemple Ordre geacuteneacuteral Belgique article 4 par a 1
75 Par exemple en Norvegravege le Comiteacute inclut des repreacutesentants de plusieurs instances section de la planification opeacuterationnelle du Deacutepartement de la planification opeacuterationnelle et des interventions drsquourgence Eacutetat-major opeacuterationnel interarmeacutees Acadeacutemie militaire section de lrsquoorganisation de la logistique de la Deacutefense et Institut de recherche de la Deacutefense - voir Directive Norvegravege article 42
76 Voir par exemple Ordre geacuteneacuteral Belgique article 4 par c et Directive Norvegravege article 43
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Un autre Eacutetat a inclus en tant que membres permanents de son organisme drsquoexamen des fonctionnaires nrsquoappartenant pas au ministegravere de la Deacutefense ndash en particulier des chercheurs speacutecialistes de la technologie des armements des membres du bureau du meacutedecin-chef (Surgeon-Generalrsquos office) et un expert en droit international du ministegravere des Affaires eacutetrangegraveres77
Qursquoen est-il des deux autres Eacutetats ougrave un seul fonctionnaire se voit confier lrsquoautoriteacute de conduire lrsquoexamen juridique des armes Lrsquoun exige de ses agences de la deacutefense responsables de la santeacute du deacuteveloppement des capaciteacutes et des sciences et de la technologie (parmi drsquoautres champs de compeacutetence) qursquoelles fournissent au fonctionnaire laquodes conseils techniques des informations balistiques des analyses et des eacutevaluations sur les effets des armes et [hellip] des experts compeacutetentsraquo (traduction CICR) Les proceacutedures mises en place par lrsquoautre Eacutetat preacutevoient pour le fonctionnaire la possibiliteacute de consulter des membres des professions meacutedicales et autres experts compeacutetents78
23 Proceacutedure drsquoexamen
231 Agrave quel stade une arme nouvelle devrait-elle faire lrsquoobjet drsquoun examen juridique
Lrsquoapplication temporelle de lrsquoarticle 36 est tregraves vaste Elle exige que la veacuterification de la conformiteacute au droit des nouvelles armes ait lieu agrave divers stades agrave savoir ceux de laquo lrsquoeacutetude la mise au point lrsquoacquisition ou lrsquoadoption raquo Il srsquoagit lagrave de tous les stades du processus drsquoacquisition des armes en particulier des stades initiaux correspondant aux phases de la recherche (crsquoest-agrave-dire de la conception de lrsquoeacutetude) de la mise au point (crsquoest-agrave-dire du deacuteveloppement et de la mise agrave lrsquoeacutepreuve des prototypes) et enfin de lrsquoacquisition (y compris dans le cas de lrsquoacquisition drsquoarmes laquo precirctes agrave lrsquoemploi raquo (off- the-shelf))79
En termes concrets cela signifie que bull Pour un Eacutetat qui produit lui-mecircme des armes (que ce soit pour son propre usage ou agrave des fins drsquoexportation) les examens
doivent avoir lieu degraves le stade de la conception de lrsquoarme et ensuite aux diffeacuterents stades de son deacuteveloppement technologique (mise au point de prototypes et essais) et en tout cas avant de conclure un contrat de production80
bull Pour un Eacutetat qui achegravete des armes soit aupregraves drsquoun autre Eacutetat soit sur le marcheacute commercial (y compris par le biais de lrsquoacquisition drsquoarmes laquo precirctes agrave lrsquoemploi raquo off-the-shelf ) lrsquoexamen doit avoir lieu degraves le stade de lrsquoeacutetude de lrsquoarme proposeacutee pour lrsquoachat et en tout cas avant de conclure lrsquoaccord concernant lrsquoachat Il conviendrait de souligner que lrsquoEacutetat acheteur a lrsquoobligation de proceacuteder agrave son propre examen de lrsquoarme qursquoil envisage drsquoacqueacuterir et qursquoil ne peut pas simplement se reposer sur lrsquoavis du vendeur ou du fabriquant quant agrave la liceacuteiteacute de lrsquoarme pas plus qursquoagrave lrsquoeacutevaluation reacutealiseacutee par un autre Eacutetat81 Agrave cette fin toutes les informations et donneacutees pertinentes relatives agrave lrsquoarme en question devraient ecirctre obtenues aupregraves du vendeur avant drsquoacheter lrsquoarme
bull Pour un Eacutetat qui adopte une modification technique ou une modification sur le terrain apporteacutee agrave une arme existante82 un examen de la modification proposeacutee devrait eacutegalement avoir lieu au stade le plus preacutecoce possible
77 Suegravede voir Croix-Rouge danoise note 8 ci-dessus p 28 et site Internet du gouvernement sueacutedois (wwwswedengovse)
78 Voir Instruction Australie article 6 et pour les Eacutetats-Unis voir par exemple Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis article 5d) laquo Sur demande du [Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General)] [le meacutedecin chef (Surgeon-General)] fournit lrsquoavis meacutedical requis pour mener agrave bien lrsquoexamen juridique drsquoune arme ou drsquoun systegraveme drsquoarme raquo (traduction CICR)
79 Voir par exemple Instruction Australie article 7 (laquo Srsquoagissant des Projets drsquoinvestissement majeur en capital (Major Capital Investment Projects) [le Chef du groupe de deacuteveloppement des capaciteacutes (Chief of Capability Development Group)] est responsable des demandes drsquoexamen juridique tout au long du processus drsquoapprobation de ces projets raquo (traduction CICR) Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5 par a) laquo Lorsque les Forces Armeacutees eacutetudient mettent au point ou souhaitent acqueacuterir ou adopter une nouvelle arme un nouveau moyen ou une nouvelle meacutethode de guerre il faut que cette arme ce moyen ou cette meacutethode soit soumis agrave la CEJ pour eacutevaluation juridique et ce au stade le plus preacutecoce possible et de toute maniegravere avant lrsquoacquisition ou lrsquoadoption raquo Voir aussi Directive Norvegravege article 23 (laquo Des examens doivent ecirctre reacutealiseacutes le plus tocirct possible normalement degraves la phase de conception drsquoeacutetude quand les besoins opeacuterationnels ont eacuteteacute identifieacutes les objectifs militaires deacutefinis et les deacutecisions neacutecessaires prises sur les plans des techniques des ressources et des conditions financiegraveres raquo (traduction CICR) Manuel militaire Royaume-Uni p 119 par 6201 (laquo Au Royaume-Uni la proceacutedure drsquoexamen des armes est conduite de maniegravere progressive agrave mesure que les concepts pour de nouveaux moyens ou meacutethodes de guerre sont mis au point et agrave mesure que le processus de la conception eacutevolue vers lrsquoacquisitionraquo(traduction CICR) Instruction US Air Force 51-402 articles 111 (laquo Le Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) srsquoassurera que toutes les armes qui sont en cours de mise au point drsquoachat de construction ou de tout autre mode drsquoacquisition de mecircme que toutes les armes modifieacutees par lrsquoArmeacutee de lrsquoAir (US Air Force) font lrsquoobjet drsquoun examen visant agrave deacuteterminer leur conformiteacute au droit international avant drsquoecirctre utiliseacutees lors drsquoun conflit raquo (traduction CICR) et 112 (laquo au stade le plus preacutecoce possible du processus drsquoacquisition y compris aux stades de la recherche et du deacuteveloppement raquo (traduction CICR)
80 Voir par exemple Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5 par a ( laquo au stade le plus preacutecoce possible et de toute maniegravere avant lrsquoacquisition ou lrsquoadoption raquo) Directive 550015 du deacutepartement ameacutericain de la Deacutefense article IVA1 (laquo Lrsquoexamen juridique aura lieu avant lrsquoattribution drsquoun premier contrat de production raquo (traduction CICR)
81 Voir Commentaire des Protocoles additionnels par 1473 Voir eacutegalement Manuel militaire Royaume-Uni p 119 par 6201 laquo Cette obligation [Article 36 du Protocole additionnel I] est imposeacutee agrave tous les Eacutetats parties et non pas uniquement agrave ceux qui produisent des armes raquo (traduction CICR)
82 Voir par exemple Instruction US Air Force article 111 le Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) laquo srsquoassurera que toutes les armes qui sont en cours de mise au point drsquoachat de construction ou de toute autre mode drsquoacquisition de mecircme que toutes les armes modifieacutees par lrsquoArmeacutee de lrsquoAir (US Air Force) font lrsquoobjet drsquoune eacutevaluation visant agrave deacuteterminer leur conformiteacute au droit international avant drsquoecirctre utiliseacutees lors drsquoun conflit raquo (sans italiques dans lrsquooriginal) (traduction CICR) Voir eacutegalement Instruction Australie article 10 (laquo Toute proposition de modifications drsquoarmes effectueacutees sur le terrain doit ecirctre examineacutee selon cette instruction raquo (traduction CICR) Voir eacutegalement note 21 ci-dessus
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De fait agrave chaque stade du processus drsquoeacutevaluation lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait tenir compte de la maniegravere dont il est proposeacute ou preacutevu que lrsquoarme soit utiliseacutee crsquoest-agrave-dire des meacutethodes de guerre associeacutees agrave lrsquoarme en question
Outre que cela est requis par lrsquoarticle 36 srsquoil est bon de proceacuteder aux examens juridiques au stade le plus preacutecoce possible crsquoest que cela permet drsquoeacuteviter de devoir financer de coucircteuses avanceacutees dans le processus menant (parfois au terme de plusieurs anneacutees) agrave lrsquoacquisition drsquoune arme qui risque en fin de compte de ne pas pouvoir ecirctre utiliseacutee en raison de son illiceacuteiteacute Le mecircme raisonnement srsquoapplique lorsqursquoil est preacuteconiseacute de conduire des examens agrave diffeacuterents stades du processus drsquoacquisition tout en gardant agrave lrsquoesprit que les caracteacuteristiques techniques de lrsquoarme et ses emplois preacutevus peuvent changer au cours de la mise au point de lrsquoarme En conseacutequence un nouvel examen devrait ecirctre reacutealiseacute si de nouveaux eacuteleacutements apparaissaient quant aux performances opeacuterationnelles ou aux effets de lrsquoarme en question tant pendant qursquoapregraves le processus drsquoacquisition83
232 Comment et par qui le meacutecanisme de lrsquoexamen juridique doit-il ecirctre deacuteclencheacute
Chacune des autoriteacutes responsables de lrsquoeacutetude de la mise au point de lrsquoacquisition de la modification ou de lrsquoadoption drsquoune arme devrait ecirctre tenue de porter lrsquoaffaire devant lrsquoautoriteacute drsquoexamen afin que celle-ci procegravede agrave une eacutevaluation juridique aux divers stades eacutenumeacutereacutes ci-dessus Cela peut se faire par le biais notamment drsquoune notification84 ou drsquoune demande drsquoavis consultatif85 ou drsquoexamen juridique86
En outre lrsquoautoriteacute drsquoexamen pourrait elle-mecircme ecirctre habiliteacutee agrave entreprendre des eacutevaluations de son propre chef87
233 Comment des informations sur lrsquoarme en question sont-elles obtenues et aupregraves de quelles sources
Agrave chaque stade de tout nouvel examen entrepris lrsquoautoriteacute responsable de lrsquoeacutetude de la mise au point de lrsquoacquisition ou de lrsquoadoption drsquoune arme nouvelle devrait mettre agrave la disposition de lrsquoautoriteacute drsquoexamen lrsquoensemble des informations pertinentes concernant cette arme en particulier les informations deacutecrites dans la section 13 ci- dessus
Lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait ecirctre habiliteacutee agrave solliciter et agrave obtenir toute information suppleacutementaire requise ainsi qursquoagrave donner instruction de proceacuteder aux essais ou expeacuteriences neacutecessaires pour effectuer et mener agrave bien lrsquoexamen cela tant aupregraves des instances gouvernementales compeacutetentes qursquoaupregraves drsquointervenants externes srsquoil y a lieu88
24 Prise de deacutecisions
241 Comment lrsquoautoriteacute drsquoexamen prend-elle ses deacutecisions
Cette question est pertinente dans les cas ougrave lrsquoautoriteacute drsquoexamen est un Comiteacute Ideacutealement les deacutecisions devraient ecirctre prises par consensus toutefois une autre proceacutedure de prise de deacutecisions devrait ecirctre preacutevue dans les cas ougrave un consensus nrsquoest pas possible Parmi les modaliteacutes envisageables figurent un systegraveme de vote la preacutesentation de rapports de majoriteacute etou de minoriteacute ou lrsquooctroi agrave la preacutesidence du Comiteacute de lrsquoautoriteacute finale pour la prise de deacutecisions
242 La deacutecision de lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait-elle avoir force obligatoire ou ecirctre consideacutereacutee comme une recommandation
Eacutetant donneacute que lrsquoautoriteacute drsquoexamen est appeleacutee agrave se prononcer sur la conformiteacute ndash ou la non-conformiteacute ndash de lrsquoarme nouvelle aux obligations juridiques contracteacutees par lrsquoEacutetat sur le plan international il est difficile de justifier la proposition selon laquelle
83 Voir par exemple Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5 par i laquo Si de nouvelles informations pertinentes sont connues apregraves traitement du dossier par la CEJ lrsquoarme le moyen ou la meacutethode de guerre sera agrave nouveau soumis agrave lrsquoeacutevaluation juridique de la CEJ conformeacutement agrave la proceacutedure deacutecrite ci-dessus raquo Voir aussi Directive Norvegravege article 23 in fine (laquo Si agrave un stade ulteacuterieur les circonstances devaient se modifier de maniegravere significative une nouvelle eacutevaluation au regard du droit international devra avoir lieu raquo) (traduction CICR)
84 Voir par exemple Ordonnance Suegravede article 9
85 Voir par exemple Directive Norvegravege article 46
86 Voir par exemple Instruction Australie articles 7 et 8 et Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5 par b
87 Comme cela est preacutevu dans la Directive Norvegravege article 43 En Suegravede lrsquoorganisme chargeacute de lrsquoexamen possegravede eacutegalement un droit drsquoinitiative voir Croix-Rouge danoise note 8 ci- dessus p 28 et I Daoust et al id p 355
88 Voir par exemple Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis article 5b par 3 et 5 si le Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) le lui demande le concepteur du mateacuteriel (Material Developer) doit fournir laquo des informations suppleacutementaires speacutecifiques agrave propos de chaque arme ou systegraveme drsquoarme raquo et proceacuteder agrave laquodes expeacuteriences y compris des eacutetudes balistiques des blessures sur les armes ou les systegravemes drsquoarmes assujettis agrave lrsquoexamenhellip raquo (traduction CICR) Voir eacutegalement Instruction Australie articles 6 agrave 8 et Ordre geacuteneacuteral Belgique article 5e)
LA MISE EN ŒUVRE NATIONALE DU DIH
258
lrsquoacquisition drsquoune arme nouvelle peut avoir lieu sans attendre une deacutetermination favorable de lrsquoautoriteacute drsquoexamen Par exemple si lrsquoautoriteacute drsquoexamen eacutetablit que lrsquoarme nouvelle est interdite par le DIH applicable agrave lrsquoEacutetat concerneacute en tant que question de droit il devrait ecirctre mis un terme au processus de mise au point ou drsquoacquisition de lrsquoarme eacutevalueacutee89
243 Lrsquoautoriteacute drsquoexamen peut-elle assortir de conditions son approbation drsquoune arme nouvelle
Aux termes de lrsquoarticle 36 lrsquoautoriteacute drsquoexamen est tenue de deacuteterminer si lrsquoemploi de lrsquoarme en cours drsquoeacutevaluation serait licite laquo dans certaines circonstances ou en toutes circonstances raquo90 Elle peut donc estimer que lrsquoemploi de cette nouvelle arme est interdit dans certaines situations Dans ce cas lrsquoautoriteacute pourrait opter pour lrsquoune des deux solutions suivantes approuver lrsquoarme agrave condition que des restrictions soient imposeacutees agrave son utilisation opeacuterationnelle (ces restrictions devant degraves lors ecirctre incorporeacutees dans les regravegles drsquoengagement ou dans les proceacutedures standard drsquoopeacuteration relatives agrave cette arme) drsquoune part ou drsquoautre part demander que des modifications soient apporteacutees agrave cette arme (condition devant ecirctre remplie avant que lrsquoarme puisse ecirctre approuveacutee91)
244 La deacutecision de lrsquoautoriteacute drsquoexamen devrait-elle ecirctre finale ou devrait- elle pouvoir faire lrsquoobjet drsquoun appel ou drsquoune reacutevision
Deux des Eacutetats qui ont fait connaicirctre leur meacutecanisme drsquoexamen preacutevoient expresseacutement la possibiliteacute de soumettre agrave appel ou agrave reacuteexamen les deacutecisions de lrsquoautoriteacute drsquoexamen92 Si un dispositif drsquoappel est preacutevu il convient de veiller agrave ce que lrsquoinstance de recours ou celle qui est chargeacutee de lrsquoexamen soit eacutegalement qualifieacutee en matiegravere de DIH et qursquoelle conduise son eacutevaluation en se fondant sur des consideacuterations juridiques en tenant compte des eacuteleacutements pluridisciplinaires pertinents
25 Conservation des donneacutees
251 Faut-il garder trace des deacutecisions de lrsquoautoriteacute drsquoexamen
Lrsquoaction meneacutee par lrsquoautoriteacute drsquoexamen sera drsquoautant plus efficace agrave long terme que celle-ci aura conserveacute des archives de tous les avis et deacutecisions rendus au sujet des armes qursquoelle a eacutevalueacutees En permettant agrave lrsquoautoriteacute drsquoexamen de se reacutefeacuterer agrave ses deacutecisions preacuteceacutedentes les archives facilitent eacutegalement lrsquohomogeacuteneacuteiteacute de la prise de deacutecisions Cela se reacutevegravele en outre particuliegraverement utile lorsque lrsquoarme qui fait lrsquoobjet de lrsquoexamen est en fait une version modifieacutee drsquoune arme ayant deacutejagrave eacuteteacute eacutevalueacutee
Deux des Eacutetats ayant fait connaicirctre leur meacutecanisme drsquoexamen demandent que lrsquoautoriteacute responsable conserve des dossiers permanents des eacutevaluations juridiques qursquoelle a effectueacutees93 Dans un autre de ces Eacutetats lrsquoautoriteacute drsquoexamen est tenue de conserver des dossiers permanents en vertu drsquoune obligation geacuteneacuterale faite agrave lrsquoadministration drsquoarchiver les deacutecisions94
252 Qui et sous quelles conditions devrait avoir accegraves agrave ces donneacutees
Il appartient agrave chaque Eacutetat de deacutecider drsquoaccorder ou non lrsquoaccegraves aux archives de lrsquoautoriteacute drsquoexamen (en totaliteacute ou en partie) et de deacutefinir qui doit pouvoir les consulter La deacutecision de lrsquoEacutetat sera influenceacutee par le fait qursquoune arme donneacutee ayant fait lrsquoobjet de lrsquoexamen est elle-mecircme consideacutereacutee ou non comme confidentielle
89 Aux Eacutetats-Unis une arme ne peut pas ecirctre acquise sans avoir fait lrsquoobjet drsquoun examen juridique voir par exemple Instruction US Navy article 26 laquo Aucune arme ou systegraveme drsquoarme ne peut ecirctre acquis ou deacuteployeacute sans examen juridique preacutealable raquo (traduction CICR) Voir eacutegalement Instruction Australie articles 5 et 11
90 Voir section 11 ci-dessus
91 Par exemple lrsquoarticle 7 de lrsquoOrdonnance Suegravede stipule laquo Si le projet drsquoarmement ne reacutepond pas aux exigences du droit international humanitaire la Deacuteleacutegation demandera instamment agrave la Partie qui a soumis lrsquoaffaire agrave la Deacuteleacutegation drsquoapporter des modifications agrave la construction drsquoenvisager des projets alternatifs en matiegravere drsquoarmements ou drsquoimposer des limitations agrave lrsquoutilisation opeacuterationnelle de certaines armes raquo (traduction CICR)
92 Voir la Directive 550015 article IVC du deacutepartement ameacutericain de la Deacutefense un avis rendu par le Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) sera examineacute par le Conseiller geacuteneacuteral (General Counsel) du deacutepartement de la Deacutefense si la demande en est faite par le secreacutetaire agrave la Deacutefense par le secreacutetaire drsquoun Deacutepartement militaire par le Directeur du service Research and Engineering du deacutepartement de la Deacutefense par le Secreacutetaire-adjoint agrave la Deacutefense (Installations and Logistics) ou par lrsquoun ou lrsquoautre des Juges-avocat geacuteneacuteraux voir eacutegalement Ordonnance Suegravede article 10 selon laquelle une deacutecision peut faire lrsquoobjet drsquoun appel laquo aupregraves du gouvernement raquo
93 Voir Instruction Australie article 13 qui exige du Directeur geacuteneacuteral du service juridique des forces de la Deacutefense (Director-General Defence Force Legal Service) de laquomaintenir un Registre de lrsquoexamen des armes (Weapons Review Register) [qui] inclura une copie de tous les examens juridiques et constituera le dossier officiel relatif agrave toutes les armes qui auront eacuteteacute examineacuteesraquo (traduction CICR) et la Directive 550015 article IV A2 du deacutepartement ameacutericain de la Deacutefense qui demande agrave chaque Juge-avocat geacuteneacuteral (Judge Advocate General) de laquo tenir des dossiers permanents des avis qursquoil a rendus raquo Voir agrave ce propos lrsquoarticle 113 de lrsquoInstruction US Air Force lrsquoarticle 5 al e par 2 du Regraveglement de lrsquoArmeacutee des Eacutetats-Unis et lrsquoarticle 26 de lrsquoInstruction US Navy
94 Voir Belgique Loi du 24 juin 1955 relative aux archives