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Traitement de l’information

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PlanIntroduction

L’étude du traitement de l’information par les groupes

Deux approchesPartage de l’information

Le modèle du traitement de l’informationLes études sur la prise de décisionLe partage collectif de l’information (biais de discussion)La pensée groupale

Activité symbolique au sein des groupes Le courant interprétatif – symboliqueLa communication métaphorique

Orientation de l’actionQuestions pour retour et analyse

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Traitement de l’information

Famille de recherches visant à rendre compte des facteurs influençant le partage des informations et les représentations des membres.

Exemples de questions de recherche :Comment l’information circule-t-elle dans un groupe, comment les membres se l’approprient-elle ? Qu’est-ce qui aide ou nuit à la prise de décision ? Comment les membres construisent-ils du sens ? Comment interpréter les échanges entre les membres ?

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Traitement de l’information

(ex. de définition)Un ensemble d'individus dont l'effectif est tel qu'il permet à ceux-ci des communications

explicites et des perceptions réciproques, dans la poursuite de buts communs (Anzieu et Martin,

1982).

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Traitement de l’informationL’information est traitée à l’aide de la

communication :verbaleparaverbale non verbale Et écrite (incluant l’électronique).

Perspectives sous-jacentes (Dervin, 2003; Maillé et Saint-Charles, soumis, Saint-Charles, 2001)

L’information comme objetL’information comme coconstruction

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Deux approches

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Information objet Information objet

Instrumentale — (partage d’information)Relative aux objectifs des individus et des groupes. Orientée vers la tâche. Établissement de priorités, attention portée à la gestion du temps; organisation

Partage de l’information éléments qui affectent le partage d’idées, de représentationseffet de ce partage sur le groupe (Hinsz et al. 1988).

biais de la discussion, pensée groupale, processus de solution de problèmes, jugements, inférences, interprétations et prises de décisions et autres processus cognitifs en groupe Le modèle du traitement de l’information

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Information constructionInformation comme coconstruction

Traitement symbolique et métaphorique

Activité symbolique au sein des groupes Le courant interprétatif

utilisation de symboles par les membres;influence réciproque entre processus de groupe et vie symbolique;

La communication métaphorique prend plusieurs formes.

Représentations du groupe, de son histoire et de son environnement). Rituels, nom du groupe, « insides jokes », histoires récurrentes, images du groupe, fantaisies groupales. Communication par images et récits.

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Partage de l’information

Comment les membres échangent et partagent leurs informations

Communication instrumentaleInformation objet

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Le groupe comme processeur d ’information (Hinsz et coll., 1997)

Le groupe est conçu comme une unité d’interaction collective de traitement de l’information (Hinsz, Tindale, and Vollrath, 1997)

perspective analogue à la vision de l’individu comme « processeur d’information »

issue de la psychologie cognitive.

un « nouveau paradigme » offrant une nouvelle perspective sur les groupes (Hinz et al. 1997; Brauner et Scholl, 2000).

Modélisation du processus traitement de l’information dans les groupes :

encodage, entreposage et récupération de l’informationproduction de réponses et traitement du feedback (Brauner et Scholl, 2000).

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MODÈLE DE HINSZ (1997)

• OBJECTIFcadre interprétatif à partager

• ATTENTIONprise en compte d’information

• ENCODAGEconstruction de représentations partagées

• ENTREPOSAGEmémoire individuelle x interactions; capacité à retrouver de l’information

• RÉCUPÉRATIONmeilleure stimulation et évaluation des informations retrouvées

• FEED-BACKmieux utilisé par un groupe qu’une personne

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EntreposageMémoire individuelle x interactions;

capacité à retrouver de l’information

Concept de mémoire transactive (Wegner, 1987)Membres d’un groupe organisent et se rappellent les informations nécessaires à la réalisation d’une tâche commune.Qui sait quoi à propos de quoi dans le groupe?

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La prise de décision

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Exemples de la manière dont les groupes prennent des décisions

Par manque de réactionLes suggestions se succèdent jusqu'à ce que le groupe décide implicitement de s'arrêter à une proposition particulière.

Par voie d’autoritéLe groupe peut suggérer des idées et discuter librement, mais le ou la responsable se réserve le droit de décider à tout moment qu'ayant entendu la discussion en cours, il ou elle choisit ceci ou cela.

MajoritairementDemander le vote (pour, contre, abstention) après avoir énoncé une proposition.

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Par une minoritéprendre pour acquis que les autres sont d'accord avec une suggestion et en commencer la réalisation;après que deux ou trois personnes se soient exprimées positivement sur une idée, prendre pour acquis que les autres sont d'accord, etc.

Par consensusralliement compte tenu du contexte.

À l’unanimitétous les membres auraient pris, individuellement, la même décision.

Exemples de la manière dont les groupes prennent des décisions

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Processus « classique »de prise de décision

• Quatre grandes étapes communes aux modèles prescriptifs

Doray, Michel (1969)Lemaître (1983)Duvot et Guillemette (1989)Lavergne (1983)et autres

Discussion

Prise de décision

Définition

Collecte d’opinions

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Prise de décision Lors de la discussion :

Les groupes ont tendance à ne pas considérer les propositions (solutions alternatives) qui ne sont pas soutenues par une personne du groupe

(voir « Les biais de discussion » (Hollingshead, 1996)).

La contribution (acceptée) de personnes critiques à l’égard du groupe augmente la qualité des décisions (Valacich et Schwenk, 1995).

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Prise de décision modèles contemporains(Gouran et Hirokawa, 1983; 1996; Hollingshead et al., 2005; Orlitzky et Hirokawa, 2001)Trois opérations de communication favorisant de manière significative la prise de décision (méta-analyse) :

évaluer des conséquences négativesdes différentes solutions, particulièrement pour les tâches ambiguës à hautes exigences d’évaluation;

comprendre le problème nature, étendue et importance, causes, conséquences;

établir des critères d’évaluation.

Et deux opérations moins clairement corréléesidentifier ou développer des solutions alternatives;évaluer des conséquences positives.

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L’importance des opérations est médiatisée (affectée ) par :

La complexité et l’ambigüité de la tâche clarté de l’objectif, clarté du chemin pour atteindre l’objectif, nombre d’étapes requises, obstacles;

Les besoins informationnels distribution de l’information, exigences de traitement de l’information;

Les exigences d’évaluation multiplicité des solutions, clarté des critères, vérifiabilité de l’objectif.

(Poole, 1990)

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Les biais de discussionPartage collectif de l’information (objet)

Les membres d’un groupe prennent des décisions non optimales parce qu’ils ont tendance à discuter d ’éléments d’information partagés et à ignorer les éléments non partagés (Stasser et Titus, 1995; Stasser,

1999).

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Les biais de la discussion (Wittenbaum et coll. 2004)

Les membres du groupe considèrent l’information partagée comme étant plus importante que l’information non partagée (Postmes et coll., 2001, Wittenbaum et coll., 1999).

Effet de primauté : les informations liées à des thèmes déjà traités stimulent plus l’attention des membres (Klein, 1989).

Les membres sont jugés plus aptes à accomplir la tâche lorsqu’ils communiquent des informations partagées que lorsqu’ils communiquent des informations non partagées (Wittenbaum et Bowman, 2004; Wittenbaum et al., 1999; Wittenbaum et Park, 2001).

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Les biais de la discussion Les informations en cohérence avec des stéréotypes sont plus susceptibles d’être prises en compte (Baudenhausen, 1988).

Les informations non partagées sont mentionnées tardivement (Stasser et Titus, 1985,1987).

Les informations négatives sont plus souvent discutées que les informations positives (Stewart, 1998).

L’information dispensée par les membres considérés comme experts ou les membres à haut statut est plus souvent prise en compte par le groupe.

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L’échange d’informations non partagées

(Wittenbaum et coll. 2004)

Favorisé par :

L’ordonnancement des choix plutôt que par la sélection du meilleur choix.

L’augmentation du temps de discussion.

Une pression modérée du temps (Kelly, 1992).

Un plus grand nombre de membres (groupes de 6-8 vs de 3-4).

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L’échange d’informations non partagées

Une norme d’évaluation critique favorise plus le partage d’information qu’une norme sur le consensus (Postmes et coll. 2001).

La mise en commun d’information et la qualité de la prise de décision sont favorisées lorsque l’information non partagée est saillante (explicitée) et abondante et lorsque les membres sont en désaccord quant à la meilleure solution.

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LimitesLes études en laboratoire ne peuvent recréer la complexité des groupes en milieux naturels.

La perspective est « cognitive – informationnelle », et ignore l’aspect « affectif - interactionnel ».

Quelques éléments négligés :les objectifs des membresles impacts des tours de parolela construction des dynamiques et de l’information au fil des interactionsles relations affectives entre les membresl’échange d’information en sous-groupes

(Bonito, 2007; Meyers et Seibold, 1990; Wittenbaum, 2004).

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La pensée groupale (Groupthink)Janis (1972, 1982, 1989)

Janis et Mann (1977)

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Pensée groupaleMode de traitement de l’information par lequel le besoin prématuré que les membres d'un groupe ont de s'entendre surpasse leur aptitude à évaluer de façon réaliste leur choix.

Le désir d'unanimité l'emporte sur l'appréciation réaliste des différentes possibilités.

En termes systémiques, le groupe n'est plus sensible aux messages de l'environnement.

Processus qui entraîne de mauvaises décisions.

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Modèle de développement de la pensée groupale

0- Certaines conditions sont favorables à la pensée groupale, par exemple :

haut niveau de cohésion• isolement du groupe• partialité du ou de la leader• manque de normes procédurales• niveau de stress élévé pour le groupe• manque d’efficacité du groupe• compétition externe élevée

1- Recherche de confluenceLes membres du groupe adhèrent publiquement à ce qu’ils croient être l’opinion du groupe quoiqu’ils en pensent.

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• 2- SymptômesApparition des premiers symptômes dans la prise de décision :• rationalisation collective• pressions à la conformité• auto-censure• perceptions biaisées des non-membres• illusions d’invulnérabilité, de moralité et

d'unanimité• perception que les décision du groupe sont

bonnes et justes• émergence de « protecteurs » qui bloquent

l'entrée d'informations.

Modèle de développement de la pensée groupale

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• 3- Problèmes de prise de décisions• peu de considération des choix alternatifs• mauvaise quête d’information• pas de « plan B »• pas de recherche d’opinions externes• pas d’examen des risques de la décision

retenue, etc.• En somme, selon Janis, le groupe traite mal

l’information.• 4- Mauvaises décisions

Ce phénomène conduit le groupe à être incapable de prendre de bonnes décisions.

Modèle de développement de la pensée groupale

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Nuances au modèle• Pour Zimbardo (2007), la conformité peut être

dysfonctionnelle dû au « maléfice de l’inaction » (evil of inaction)

• Selon des recherches plus récentes, il existerait deux processus de pensée groupale, chacun associé à des symptômes spécifiques (Henningsen et al., 2006) :• renforcement mutuel : illusions de moralité,

d'invulnérabilité et de consensus;• soumission (inaction) : pressions vers la

conformité, perception biaisée des non- membres, auto-censure.

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Pour prévenir la « Pensée groupale »

• Permettre la communication des doutes et des incertitudes• Rôle d'avocat du diable

• Favoriser que les leaders n'expriment pas leur point de vue en premier.

• Soumettre le problème à d'autres groupes ou personnes extérieures.

• Analyser les signaux provenant de groupes « rivaux ».

• Allouer un temps de réflexion avant les décisions finales.

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Activité symbolique au sein des groupes

Approche symbolique-interprétativeCommunication métaphorique

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Centré sur :• Comment les membres utilisent les symboles.

• En quoi les processus du groupe influencent sa vie symbolique.

• L’effet de cette utilisation sur les processus individuels, relationnels et collectifs.

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Paradigme constructivisme

• La communication est un processus de coconstruction de sens.

• L’information est construite• La construction du sens passe par une

interprétation et le cadre de l’interprétation est lui-même construit dans l’interaction avec les autres (Mead, 1934; Blumer, 1969)

• Notes connexes :• Les médias (incluant la parole, le geste, l’écrit…)

ne sont pas que des canaux de transmission• ils médiatisent (affectent) l’échange

• ils ne font pas que transporter, ils transforment.

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Constructivisme• Ce que nous appelons la réalité est une construction

qui se développe à travers et par les relations que nous entretenons avec les autres, en particulier par le langage (Gergen, 1985; Pearce, 1995).

• Le groupe construit de manière continue une compréhension partagée; il y a des modèles mentaux partagés, une cognition partagée (Rouse et Morris, 1960, 1986; Roschelle et Teasley; 1995)

• L'ordre social (formel et informel) se construit dans une dynamique temporelle et interactionnelle complexe qui engage les individus qui y participent (Strauss, 1978, 1994).

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Convergence symbolique• Création d'une réalité partagée (commune) à

travers l'échange de symboles et de « fantaisies » (Bormann, 1972; Bormann, Cragan et Shields, 2001).

• Sens, émotions, valeurs et motivations à l’action sont dans la rhétorique cocréés par les membres du groupe qui cherchent à donner un sens à leur expérience commune.

• Les fantaisies sont les interprétations créatives et partagées d’événements qui comblent les besoins rhétoriques et psychologiques du groupe (Bormann, 1985).

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Cognitions partagées (communes)

• Pensées, attitudes, connaissances, croyances et attentes partagées par (commune à) tous les membres d’un groupe (Park, 2008).

• Règles partagées (communes) de manières d ’interagir (Cushman et Whiting, 1972).• favorisent la réalisation d’activités

interdépendantes

• Croyances partagées (communes) quant aux manières de « communiquer adéquatement »• favorisent le partage d’information (objet) (Clark

et Carlson, 1982).

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Approche symbolique-interprétative

• Symboles• L’humain est un animal symbolique (Langer,

1942); • La communication est une action symbolique,

• comprend : l’acte, la scène, l’acteur, les choix-action (agency) et l’objectif (Burke, 1966).

• L'humain est un animal raconteur d'histoires (MacIntrye, 1981); • une histoire cohérente qui donne un sens (Fisher,

1987).

• Pratiques symboliques• Les rituels et les pratiques « ordinaires »

permettent à un groupe de donner un sens au monde (Garfinkel, 1967).

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Communication métaphorique

• Contribue à la création de la réalité sociale du groupe et au développement de sa culture groupale.

• Permet au groupe de se créer des représentations (du groupe, de son histoire et de son environnement).

• Quelques exemples : rituels, nom du groupe, « insides jokes », histoires récurrentes, images du groupe.

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Fantaisie groupale (Bormann)

• Narration qui parle métaphoriquement de ce qui se passe dans le groupe • « dramatisation » chez Bales.

• La fantaisie groupale peut revêtir trois dimensions :• contenu manifeste;• miroir de la situation actuelle du groupe• expression de la dynamique personnelle des

membres.

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Fantaisie groupale (suite)• Les narrations (mises en scénario, histoires) ne sont

pas toutes des fantaisies, les conditions pour qu'elles le deviennent sont les suivantes :

• lancement du thème,

• reprise du thème par un autre, puis un autre, puis un autre... (chaining out)

• acquisition par le thème d'une vie propre

• climat d'excitation ou d'attention, d'enthousiasme, d'intérêt pour la plupart (pas d'indifférence).

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Orientation de l’action• Lors des discussions :

• Valoriser l’expression d’éléments nouveaux et critiques• sans négliger les aspects positifs de propositions

• Prendre le temps de discuter • tout en rappelant les échéances (sans insister)

• Se méfier des consensus trop rapides• du refus de considérer un plan « B »

• Porter attention aux échanges verbaux, paraverbaux, non verbaux et sur supports (papier, électroniques ou autres).

• Considérer l’aspect symbolique des échanges récurrents et chargés affectivement (rires ou tensions).• Si cela avait un sens quel serait-il ?

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Orientation de l’action• Lors des prises de décisions

• Évaluer des conséquences négatives des différentes propositions,

• Chercher à comprendre la nature et l’importance, ainsi que les causes et conséquences des propositions;

• Établir des critères pour ordonnancer les différentes propositions.

• Identifier ou développer des propositions alternatives.

• Évaluer des conséquences positives

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Traitement de l’informationConvergence et partage

CognitifÉlaboration, échange de représentations

Prise de décisionBiais de discussionFantaisie groupale et métaphoresConvergence symbolique

AffectifAttractions, répulsions. émotions

Privilégie les informations déjà partagéesIdées non «portées» par une personne sont négligéesPrivilégie les informations apportées par des personnes à haut statutPensée groupale

SpatialSituation ou déplacement dans l’espace

Pratiques (manières de faire)

TemporelSéquence, fréquence,durée

Pression modérée du temps a un effet positifRécurrence des fantaisies

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Questions pour retour et analyse

• Éléments-clés à discuter : partage des informations, processus de décision et discours à propos du groupe.

• Comment partage-t-on les informations ? Recherche-t-on les informations non encore partagées ou critiques ?

• Comment les membres traite-t-ils les informations émises par des membres à plus haut statut ?

• Comment les décisions sont-elles prises ? Comment sont évaluées les propositions ? Les conséquences sont-elles anticipées ? Cherche-t-on des alternatives ?

• A-t-on observé des histoires récurrentes ? Des métaphores ? Blagues d'initiés ? Les membres nt-ils recours à des noms ou surnoms d’équipe ? À des rituels ?

• Que racontent les membres à propos du groupe ?