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Hélène Guerard

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Reims Port Colbert

Etudes Préalables à l’aménagement du quartier « Port Colbert » et Assistance à Maîtrise d’Ouvrage

Mission 1 : Etude économique de positionnement stratégique, éléments de prospective et de programmation immobilière

Informations supplémentaires Discuto |16 juin 2016

Pour le compte de:

Reims Métropole – Pôle développement et services à la population – Direction de l’urbanisme, de l’aménagement et de l’archéologie

Partenaires

Debarre Duplantiers Associés/ mandataire/ Urbanisme, Architecture, Paysage Idea Consult/ Développement des territoires, stratégie économique et territoriale, programmation urbaine Artelia/ BET VRD, Hydraulique urbaine, Sites et Sols Pollués, Ingénierie bâtiment Tractebel/ BET mobilité et déplacements FRANCK BOUTTE CONSULTANTS/ Conception et ingenierie environnementale Etude Cheuvreux/ Conseil juridique

DISCUTO 2.

0 Introduction

0.1 Contexte et objectifs de l’étude

Reims Métropole a engagé, depuis le début d’année 2016, des études économiques et urbaines sur le secteur du Port Colbert situé sur les communes de Reims et de Saint Brice Courcelles. En porte d’entrée Ouest de l’agglomération rémoise, à l’articulation du tissu de Faubourg Clairmarais et des espaces verts du bois d’amour et de la Coulée verte, ce territoire de près de 200 hectares bénéficie d’une position stratégique. Présentant de nombreux atouts dont la grande proximité du centre-ville, la desserte autoroutière, ferroviaire et fluviale, ainsi que des qualités paysagères indéniables (jardins familiaux, présence du canal,…), le Port Colbert souffre néanmoins d’une certain nombre de faiblesses, dont sa situation enclavée avec la présence de grandes infrastructures qui créent de véritables ruptures urbaines difficilement franchissables du nord au sud, d’une perte d’identité au regard des évolutions récentes liées notamment à la cessation d’activité de certaines entreprises présentes sur le site de façon historique (les Magasins généraux en bord de canal et les Verreries Mécaniques rue Pierre Maitre notamment), également d’un territoire morcelé avec de nombreux espaces délaissés. C’est dans ce contexte que Reims métropole, propriétaire de nombreuses friches industrielles, a souhaité accompagner l’évolution de ce secteur afin de définir, avec les forces vives du territoire, une vision prospective de son devenir à court, moyen et long terme. Au travers de la première mission d’étude, confiée à IDEA CONSULT sur le volet économique, les élus métropolitains ont souhaité que soit interrogé le potentiel de création d’un « quartier des innovations » dont la nouvelle vocation reste à identifier, l’enjeu étant de s’appuyer sur les dynamiques en place et les richesses du territoire à l’échelle locale et supra-locale (Reims et la grande Région), pour faire du quartier Port Colbert un territoire de référence, source d’attractivité pour le territoire.

En tant qu’acteur économique, institutionnel, ou culturel, participant au développement de notre territoire, nous avons souhaité vous associer pleinement à cette démarche, notamment par le biais du présent « Discuto ».

Périmètre d’étude Port Colbert – Cartographie DDA

DISCUTO 3.

0.2 La mission confiée à IDEA CONSULT et la finalité du projet urbain

La commande faite par Reims métropole à IDEA CONSULT, est définie de la façon suivante :

� Réaliser un diagnostic de territoire à l’échelle de Reims mais aussi du bassin rémois et de la Région, afin d’identifier les dynamiques en place et les filières d’avenir existantes ou à promouvoir ;

� Proposer des stratégies de positionnement économique en termes de prospective et de programmation, dont les enjeux seront de :

− Définir une vocation de long terme pour le Port Colbert, qui se concrétiserait par la matérialisation rapide de premières opérations à court terme permettant d’engager une dynamique de quartier,

− Assurer le redéveloppement économique du quartier au travers de l’innovation. Les notions de filières innovantes, de technopole et quartier des innovations sont invoquées ;

− Prendre en compte le tissu entrepreneurial existant dans le périmètre d’étude.

In fine, le projet d’aménagement du quartier n’aura pas vocation à uniformiser le quartier à l’échelle des 200 hectares, mais bien à identifier des sous-secteurs de projets qui fassent sens avec le tissu urbain environnant et permettent une meilleure intégration du Port Colbert dans la ville.

A l’issue des études préalables, le projet urbain définira une programmation urbaine et immobilière à l’échelle du quartier, dont la mise en œuvre sera hiérarchisée dans le temps en fonction de la mutabilité des sites et des priorités d’actions.

0.3 Objectifs poursuivis du Discuto et dynamique de projet

Par le biais de la plateforme virtuelle « Discuto », Reims Métropole souhaite partager avec vous les éléments de diagnostic et les différents scénarios de positionnement qui émergent à ce jour au travers de l’étude. En effet, « Discuto » permet de discuter de documents en ligne en organisant la discussion, le vote, l’enrichissement de « propositions écrites » entre un nombre conséquent d’acteurs divers. Une suite d’entretiens a été effectuée préalablement au Discuto, et une table-ronde sera organisée à l’issue afin de vous faire un retour sur les résultats de cette discussion et engager une démarche de projet. L’objectif poursuivi par le Discuto est de discuter les propositions de positionnement économique établies sur la base du diagnostic. Une synthèse de ce diagnostic est reprise en annexe.

0.4 Les filières économiques identifiées et bref aperçu des résultats du diagnostic

Les filières ci-dessous ont été retenues sur la base des documents stratégiques, de l’examen quantitatif du tissu économique (grandes tendances, croissance en nombre d’emplois, d’entreprises, spécialisation de La Métropole vis-à-vis de la Région), des entretiens menés et de l’optique de création d’un « quartier des innovations ». Chacune des filières a été étudiée et évaluée quant à sa potentialité vis-à-vis du Port Colbert : dynamique en cours, soutiens institutionnels et ambitions, spatialisation des activités d’innovation et soutien aux développements de la filière, et enfin, ancrage potentiel au Port Colbert. Un diagnostic précis de l’activité entrepreneuriale dans le périmètre a également été mené dont la synthèse est reprise en annexe.

� Bioéconomie : Filière importante qui est consacrée en pôle de compétitivité. La structuration de la filière est forte et située aux alentours de Reims. Le Port Colbert pourrait toutefois héberger des activités économiques et d’innovations localisées en périphérie de la filière, dans un rôle de support à celle-ci (par ex : distribution de produit).

DISCUTO 4.

� Santé et silver economy : filière d’avenir selon les divers documents stratégiques. A Reims, il apparait que les nombreuses activités d’innovation sont polarisées autour de Croix-Rouge et Bezannes avec les projets de regroupement des cliniques Courlancy et de cluster Santé porté par le Foyer rémois, même si ce dernier est encore en devenir. Dans ce contexte, peu d’activités directement au cœur de la filière se retrouveraient au Port Colbert. Toutefois, la grande diversité potentielle des activités connectées de près ou de loin à la filière santé restent envisageables notamment celles ayant trait aux innovations technologiques non-directement liées aux acteurs traditionnels de la santé (impression 3D, numérique…).

� Usine du futur et matériaux : la filière est déjà fortement structurée en ce qui concerne les matériaux, Charleville-Mézières renforce sa position de hub pour les entreprises industrielles développant des nouveaux matériaux. Toutefois, le champ d’application considéré sous cet item est large et les éléments ci-dessous, en lien avec les technologies nouvelles, pourraient être envisagés à Port Colbert : pour l’innovation produit ou procédé, de moyenne ou basse technologie et en lien direct avec le design (industriel), tout ce qui est en en lien avec l’impression 3D et l’usinage ; les activités d’accueil d’entreprises débutantes, l’hébergement pour des entreprises en phase de croissance ou de maturation, avec des espaces plus ou moins importants pour le développement de la production de petite échelle et le stockage.

� Industries créatives et culturelles : la ville de Reims détient en France la 5ème position en termes de poids des ICC (Industries créatives et culturelles). La filière n’est actuellement pas ou faiblement structurée spatialement. Par ailleurs, certains aspects clés tels que le déménagement potentiel/nécessaire de l’ESAD crées des opportunités intéressantes en lien avec les potentialités du site Port Colbert (caractère industriel/friche en zone urbaine, etc.). Le quartier Port Colbert pourrait, entre autres, offrir un espace structurant d’activités économiques liées aux industries créatives et culturelles (pôle urbain de la création) : ateliers pour prototypage/démonstrations/production, installation ESAD, démonstrateurs, pépinière d’entreprises etc.

� Artisanat : les caractéristiques du site ainsi que les premiers éléments de positionnement relevés ci-avant tendent à indiquer qu’il existe de claires complémentarités potentielles entre des positionnements éventuels du Port Colbert et des activités liées à l’artisanat. En particulier, les différentes activités suivantes sont envisagées : ateliers ouverts pour prototypage/démonstration et production (technologie basse, moyenne), soutiens à la réorientation de l’outil de production, pépinières/hôtel d’entreprises (startups), local pour entreprise en phase de croissance-consolidation (espace de production, de stockage).

� Numérique : secteur transversal, le numérique est moyennement structuré et faiblement spatialisé à Reims. Outre l’extension de la polarité tertiaire Clairmarais parfois liée au numérique, les activités suivantes pourraient donc selon prendre place à Port-Colbert : hébergement de jeunes entreprises numériques liées aux activités créatives (applications, jeux vidéo, etc.), E-commerce, etc.

� Green economy : des dynamiques de croissance sont en cours dans des secteurs pouvant être liés à la « green economy » (entreprises actives dans la collecte, traitement et élimination des déchets-récupération ; réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques). Certaines activités existantes au Port Colbert ainsi que les diverses activités pressenties présentent des complémentarités potentielles en termes de réutilisations des intrants. Un écosystème pourrait potentiellement être créé pour lequel la mise en place d’une économie circulaire entre différents acteurs présents sur le site pourrait être menée, avec la création d’activés liées : traitement déchets, distribution matériaux, etc.

0.5 Diagnostic du tissu économique du Port Colbert et de la situation foncière

� A priori, il n’y a pas, dans le périmètre d’étude, d’activité sur laquelle appuyer un développement tourné vers l’innovation. On a plutôt affaire à une activité relevant de l’économie traditionnelle. Les deux activités principales sont le transport et le commerce de gros.

� La partie ouest du périmètre d’étude avec le canal comme limite, est très peu utilisée par les entreprises : hormis ERDF, seules 5 entreprises sont actives dans le périmètre. Parmi elles, Marnes Béton et Blandin qui semblent peu compatibles avec la fonction résidentielle (charroi, bruit et poussière). La ZA Courcelles (10ha), partiellement intégrée au périmètre d’étude (terrain ex Yara et jardin ouvrier – 5ha) présente une masse critique faible et semble assez déconnectée de ce qui se joue dans le périmètre d’étude.

DISCUTO 5.

� A l’est du Canal, l’usage est plus intense en particulier le long de la darse. La darse fait partie de la zone industrielle Port Colbert (221ha largement occupés au nord de la rue de Courcelles). Les entreprises présentent dans le périmètre d’étude sont peu compatibles avec la fonction résidentielle car principalement activent dans le transport et le commerce de gros avec certaines caractéristiques industrielles (présence de silos, de cuves pour hydrocarbure et engrais liquides, de bonbonnes de gaz). Celles qui ont été contactées ont mentionné leur désir de maintenir leur activité compte tenu des investissements consentis en infrastructure, des coûts de location du foncier très bas (dont le corolaire est une certaine sous-utilisation du foncier), et de la bonne accessibilité du site. Notons également qu’il n’y a pas de stratégie concernant l’utilisation économique de la voie d’eau sur ce tronçon contrairement à d’autres (on peut penser à la Meuse), et que le gabarit actuel (Freycinet) ne sera pas mis à un niveau supérieur, condamnant toute perspective de développement du trafic fluvial (hors plaisance).

Domaine d’activités des entreprises présentent sur le périmètre d’étude Port Colbert – Cartographie DDA

DISCUTO 6.

1 Synthèse du diagnostic

Cette synthèse revient succinctement sur les éléments étudiés dans le cadre du diagnostic : les enseignements tirés d’un premier exercice de benchmark, l’analyse des filières potentielles, l’état de la situation des entreprises dans le périmètre et les points d’accroche potentiels liés aux dynamiques en cours.

1.1 Enseignements tirés des benchmarks

� Les cas de quartiers innovants observés se trouvent souvent dans une situation comparable à celle de Reims :

− La proximité d’une grande métropole (Roubaix vis-à-vis de Lilles, Saint-Etienne et Lyon etc). − Des problématiques de friches et bâtiments industriels.

� Plusieurs principes pertinents y sont relevés :

� Se situer dans des secteurs de niches (nécessaires pour se différencier des voisins), mais qui jouent sur des segments nécessitant plus d’espace que ceux qui se développent dans les grandes métropoles. Les friches et bâtiments industriels permettent d’accueillir ces activités qui ne trouvent plus leur place dans les grands centres urbains parce qu’elles nécessitent trop de place et/ou ne sont pas en mesure de financer les prix fonciers et immobiliers pratiqués dans ces centres.

De part lesdits loyers hauts, les grandes métropoles se spécialisent davantage dans les produits d’ultra pointe ou de luxe, nécessitant moins d’espace et plus d’agrégation de valeur ajoutée par le capital humain. Les villes périphériques gagnent alors à jouer un rôle de popularisation des technologies, de stockage ou de logistique.

− Ex. Positionnement dans le champ du Design entre Saint-Etienne (Design du quotidien) et Lyon (design de luxe)

− Ex. Positionnement dans le champ de l’économie circulaire entre Bruxelles (conception de services) et Vilvoorde (accueil des activités de stockage).

� Souvent, il y a présence d’un thème propre et d’un thème transversal (qui peut être appliqué dans divers secteurs d’activité).

− Ex. Le Design, la Silver Economy, le Numérique, l’Economie Circulaire.

1.2 Diagnostic des potentialités par filière

� Filière potentielle : la Bioéconomie. La bioéconomie est un ensemble d'activités économiques liées à l'innovation, au développement, à la production et à l'utilisation de produits et de procédés biologiques. Cette filière comprend donc une série d’activités très diverses, allant de la production de matières premières (céréales etc.) à l’exploitation, transformation et distribution de celles-ci.

− La région ex Champagne-Ardenne se caractérise par une renommée internationale forte en matière de bioéconomie (leader internationaux, dynamique entrepreneuriale, etc). Spécialisation stratégique autour de la filière - un pôle de compétitivité IAR (contribue aux efforts de R&D) grâce à des appels à projets. La bioraffinerie est une des thématiques clés de la stratégie S31.

− La structuration de la filière est forte et située aux alentours de Reims et selon les activités :

§ Pomacle : RetD, démonstration Production et transformation, § Farman RetD, § au sein des industries et exploitations en dehors de la ville : RetD, production

commercialisation.

1 La S3 est la stratégie de spécialisation intelligente réalisée par l’ensemble des régions européennes en vue de mieux mobiliser

l’ensemble des Fonds structurels an service de la stratégie Europe 2020 pour une croissance intelligente, durable et inclusive.

DISCUTO 7.

§ L’accueil des jeunes entreprises dans le secteur se localise également dans des parcs existants ou à venir dont ceux de Rosières-Près-Troyes (Biogaz Valley) et de Val-des-Bois (Bioeconomy Park, commercialisation).

− Cela étant, bien que les activités au cœur de la filière ne trouvent, selon nous, pas de places

pertinentes au cœur du quartier Port Colbert, ce dernier, selon le positionnement choisi, pourrait accueillir des activités liées à la bioéconomie :

§ L’hébergement d’activités économiques et d’innovations localisées en périphérie de la filière, dans un rôle de support à celle-ci. En particulier, des activités d’innovation et de support à la commercialisation liées à la distribution des produits, en particulier ceux à hautes valeurs ajoutée, (biocosmétique, etc.) ainsi que les modes de distribution en ligne des produits.

§ Bien que des efforts et des réalisations effectives soient déjà réalisés au sein de la filière en termes d’économie circulaire, certains extrants résultants d’activités de la filière pourraient servir d’intrants à des activités prenant place sur le Port Colbert.

� Filière potentielle : Santé et silver economy. Cette filière englobe différentes activités - de production (machines médicales, etc.) de biens et services - qui se structurent de manière moins schématique que la filière de la bioéconomie que nous venons de traiter. La silver économie est le terme qui désigne l’ensemble des activités économiques qui se rapportent à la population senior.

− A l’image de la bioeconomie, la filière de la santé et du bienvieillir a été identifiée comme filière d’avenir dans les documents stratégiques clés, tels que la S3 (en particulier la domo-médecine avec le programme PICADO qui réunit 40 collaborateurs académiques, médicaux et Domocare à Montmirail). Entre 2011 et 2015, le nombre d’entreprises a augmenté de 16% dans le secteur des Activités pour la santé humaine (hausse de 16%) et de 12% dans la Fabrication d'instruments et de fournitures à usage médical et dentaire (12% de croissance).

− A Reims, il apparait que les nombreuses activités d’innovation sont polarisées autour de Croix-Rouge (URCA, CHU) et Bezannes (regroupement des cliniques Courlancy et projet Foyer rémois). Les thématiques Sport (Reims comme territoire de compétition sportive bien positionné au niveau médecine du sport)-Prévention-Bien-être sont mises en avant (Fabrik du Sport). A plus grande échelle, citons le cluster Nogentech à Nogent, le living lab « vie d’un patient simulée » à l’UTT de Troyes.

− Dans ce contexte, peu d’activités directement au cœur de la filière seraient liées aux développements économiques de Port Colbert. Toutefois, la grande diversité des activités potentiellement liées de près ou de loin à la filière santé restent envisageables :

§ Certaines innovations technologiques non-directement liées aux acteurs traditionnels de la santé (impression 3D, numérique) font leur apparition dans la filière. Dans ce cadre, et selon les orientations choisies pour Port Colbert, certaines activités d’innovation pourraient être envisagées pour des acteurs proches de la filière :

• Prototypage et démonstration pour impression 3D de prothèses, etc. • Start-up activent dans la collecte et le traitement d’information

numérisée (patients, tests de fatigue, etc.) • Hôtel/pépinières pour accueil d’entreprises (startup’s) du secteur et

accès services mentionnés ci-dessus, en particulier dans le cas où le projet du Foyer rémois ne se concrétiserait pas.

� Filière potentielle : usines du futur et « matériaux ». Cette filière englobe différentes activités regroupées de par leur nature d’industrie manufacturière traditionnelle/lourde. Nous incluons dans ce contexte la métallurgie, machinerie, forges, fonderies, etc. avec un axe d’analyse spécifique des « matériaux » et du concept « d’industrie du futur ».

− Le plan d’« Usine du Futur » est une initiative du Conseil Régional mais il s’aligne très bien avec les stratégies Champagne-Ardenne 2020 et S3.

DISCUTO 8.

− Le secteur des matériaux fonctionnalisés est très développé sur le territoire. En effet, l’ex région Champagne-Ardenne avait tissé des partenariats avec la Lorraine afin de mettre sur pied un pôle de compétitivité qui y serait dédié : MATERALIA. Le pôle principalement ancré à Charlevilles-Mézière a mis sur pied le cluster FabAdd axé sur la fabrication additive et d’autres initiatives : un centre de ressources technologiques CRITT MDTS, la plateforme régionale de fabrication additive (Platinium 3D) en cours de développement à laquelle viendrait s’insérer une fonction d’incubateurs d’entreprises.

− A Reims, le Laboratoire d'Ingénierie et Sciences des Matériaux (LISM) est situé sur le site du Moulin

de la Housse et est actif au niveau RetD orienté. Plus généralement, l’Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA) et en particulier l’Institut de Formation Technique Supérieur (IFTS), sont actifs dans ce champ d’application. Plus en aval, les aspects allant du prototypage à la démonstration sont couverts par différents acteurs tels que le FabLab Smart Materials, porté par l’URCA via l’IFTS. Au niveau de la commercialisation, le Cetim (situé sur le parc technologique Henri Farman) propose un accompagnement « matériaux » à chaque étape du process industriel de ses clients.

− La filière est déjà fortement structurée, Charleville-Mézières renforce sa position de hub

pour les entreprises industrielles développant des nouveaux matériaux. Toutefois, le champ d’application considéré dans cette section est large. En particulier, il est dorénavant établi que l’impression 3D aura des impacts importants sur différents secteurs économiques. Dans ce cadre, la proximité de telles machines ainsi que d’autres infrastructures partagées seront importantes pour le développement continu des produits et procédés des différentes PME situées sur la Métropole ou autour (dans de nombreux secteurs tels que le textile, etc.). Les éléments ci-dessous pourraient être envisagés au Port Colbert :

§ Pour l’innovation produit ou procédé, de moyenne ou basse technologie et en lien direct avec le design (industriel) :

• Prototypage impression 3D • Démonstration impression 3D • Traitements surfaces • Usinages

§ Hôtel/pépinières pour accueil d’entreprises (startup’s) du secteur, en phase de développement de produit de basse à moyenne technologie, pour lesquelles une proximité d’acteurs de haute technologie ne serait pas requise mais pour lesquelles un tissu créatif et urbain serait pertinent (voir artisanat).

§ En complément du point mentionné ci-dessus, il s’agirait d’offrir également de l’hébergement pour des entreprises en phase de croissance ou de maturation, avec des espaces plus ou moins importants pour le développement de la production de petite échelle et le stockage (en lien également avec l’artisanat, voir ci-dessous). En particulier, il s’agirait de donner la possibilité aux acteurs issus de l’« artisanat » de passer en production plus industrielle/automatisée, sur la base de locaux qui offriraient la possibilité d’héberger des stocks et des outils de productions de taille plus importante (en comparaisons aux possibilités offertes dans l’hôtel/pépinière d’entreprises).

� Filière potentielle: Industries créatives et culturelles. Cette filière concerne des secteurs d’activités « ayant comme objet principal la création, le développement, la production, la reproduction, la promotion, la diffusion ou la commercialisation de biens, ou services, et d’activités qui ont un contenu culturel, artistique et/ou patrimonial ».

− La ville de Reims détient en France la 5ème position en termes de poids des ICC (Industries créatives et culturelles) avec un taux de 8.1%. Reims métropole contient 82% des activités de la filière dans le bassin rémois et la ville de Reims en concentre 62,5%. En termes d’évolution, le nombre d’établissements de la filière présents à Reims a augmenté de 20,6% entre 2008 et 2012.

− Différents acteurs sont repartis actuellement sur l’ensemble du territoire de la métropole, sans véritable concentration :

§ L’ESAD, école de design, compte environ 220 étudiants. § la Résidence design’R est une initiative qui vise à rassembler et faire collaborer des

entreprises et projets concernant la filière culturelle et créative. § La Fileuse a pour vocation de promouvoir la création artistique dans des domaines variés. § Le Saintex (Centre Culturel Saint Exupéry) est un espace d’accueil et d’échanges autour des

pratiques numériques et des cultures digitales, qui a pour vocation de participer au développement culturel de la région.

DISCUTO 9.

§ Enfin, certains liens avec le secteur industriel sont établis. On peut citer par exemple les liens entre le design et le secteur emballages (en lien avec Esi Reims et IUT à FARMAN mais également des collaborations avec l’Institut de Formation Technique Supérieur).

§ Un « centre international du graphisme » est localisé à Chaumont.

− La filière n’est actuellement pas ou faiblement structurée spatialement. Par ailleurs, certains aspects clés tels que le déménagement potentiel/nécessaire de l’ESAD créé des opportunités intéressantes en lien avec les potentialités du site Port Colbert (caractère industriel/friche en zone urbaine, etc.). Le quartier Port Colbert pourrait, entre autres, offrir un espace structurant d’activités économiques liées aux industries créatives et culturelles (pôle urbain de la création) :

§ Implantation de l’ESAD § Ateliers (ouverts) pour prototypage/démonstrations/production. § Démonstrateurs, prototypage pour biens customisables (3DP) en industries créatives, tels

que luminaires, mode, textile, meubles) en complémentarité (ou non) avec les activités de design. Ces infrastructures devraient permettre d’aborder les défis suivants :

• intégration pièces 3DP avec autres matériaux • certification • usinage selon surfaces • tests • démonstration valeur ajoutée aux consommateurs

§ Expositions des produits créés (design) § Logements pour étudiants § Hôtel/pépinières pour hébergement d’entreprises (startup’s) du secteur et accès services

mentionnés ci-dessus.

� Filière potentielle : Artisanat. Cette filière englobe les activités situées à la frontière entre les industries culturelles et créatives et les industries manufacturières traditionnelles, activités très variées telles que : Fabrication de joaillerie, bijouterie et d’instruments de musique (hausse de 80% entre 2011 et 2015); Fabrication de textiles; Fabrication de meubles (19% mais nombre faible d’entreprises); Industrie de l'habillement (hausse de 43%) et également d’autres entreprises actives dans des filières industrielles diverses suivant un mode de production artisanal (PME et TPI dont l’outil de production n’est pas fortement automatisé/industrialisé).

− Les caractéristiques du site ainsi que premiers éléments de positionnement potentiels tendent à indiquer qu’il existe de claires complémentarités potentielles entre des positionnements éventuels du Port Colbert et des activités liées à l’artisanat. En particulier, les différentes activités suivantes sont envisagées :

§ Ateliers ouverts pour prototypage/démonstration et production (technologie basse, moyenne),

§ Soutiens à la réorientation de l’outil de production, § Pépinières/hôtel d’entreprises (startups), § Local pour entreprise en phase de croissance-consolidation (espace de production, de

stockage).

� Filière transversale potentielle: numérique (secteur qui s’applique à toutes les autres filières)

L’ex-région Champagne-Ardenne entend développer la puissance et la couverture numérique de son territoire, qui représente un driver de développement économique. Le Schéma Directeur Territorial d’Aménagement Numérique (SDTAN) est en cours d’application, mais il n’en ressort encore que très peu d’éléments concrets.

− En 2014, l’ex-région Champagne-Ardenne comptait environ 1000 entreprises actives dans le numérique (télécoms, éditeurs, consultants,…). Le multimédia occupe un tiers de ces entreprises, les éditeurs un second tiers et l’infrastructure et les télécommunications occupe le reste. Certains acteurs mentionnent que, durant ces dernières années, ce sont principalement les activités de « back office » qui ont porté la croissance du numérique. Il est toutefois important de noter que, en tant qu’outil horizontal, le numérique est un outil clé pour de nombreux secteurs dont la bioeconomie (outils aides à la décision, pilotage des exploitations, etc.). Le e-commerce est également cité comme un segment en croissance.

− Ci-dessous certains support/activités/initiatives spécifiques liées au numérique :

DISCUTO 10.

§ Le Saintex, comme indiqué ci-dessus, est un espace d’accueil et d’échanges autour des pratiques numériques et des cultures digitales, qui a pour vocation de participer au développement culturel de la région.

§ Le Numica est un « club » rassemblant les acteurs clés du numérique. § Le #58, incubateur d’entreprises développé par Innovact, accueille depuis début 2016 des

start-up au tout venant dont du numérique. § Start in bloc et son projet d’accueil des start-up actives dans le numérique. § Par ailleurs, le « Village by C.A. » va prochainement être créé sur Bezannes. Ce dernier qui

devait à la base accueillir incubateurs, pépinières et accélérateurs devrait de façon plus complémentaire à l’initiative Start in Bloc agir comme centre d’entreprises.

§ Il n’y a actuellement pas d’école du numérique à proprement parler. § Par contre, suffisamment de datacenters seraient disponibles ou en développement. § La R&D liée au numérique a plutôt lieu au niveau de l’Université de Reims. § Le supercalculateur de Reims est un élément polarisant et permettant des avancées (big

data) dans de nombreuses applications. § Le quartier Clairmarais polarise des activités tertiaires de back office éventuellement liées au

numérique.

− En conclusion, les activités suivantes pourraient prendre place sur le Port-Colbert :

§ Hébergement de jeunes entreprises numériques liées aux activités créatives : applications, jeux vidéo, etc. (Start in Bloc ?)

§ E-commerce § Extension de la polarité tertiaire Clairmarais dans un focus numérique.

� Filière transversale potentielle : Green economy. Celle-ci est considérée ici selon deux angles : « la création d’activité nouvelle (construction durable) » et « le traitement déchet, la réparation et l’économie circulaire ».

− Des dynamiques de croissance sont en cours dans des secteurs pouvant être liés à la « green economy » : une hausse de 43% du nombre d’entreprises actives dans la collecte, traitement et élimination des déchets-récupération a pu être observée entre 2011-2015, alors que celle-ci s’élevait à 30% dans la réparation d'ordinateurs et de biens personnels et domestiques.

− Les activités existantes dans le périmètre de projet (retraitement de déchet de la construction et

réparation d’appareils électroniques) ainsi que les diverses activités pressenties présentent des complémentarités potentielles en termes de réutilisations des intrants. Un écosystème pourrait potentiellement être créé, pour lequel les principes d’économie circulaire entre différents acteurs présents sur le site pourraient être encouragés, avec la création d’activités liées : traitement déchets, distribution matériaux, etc.

DISCUTO 11.

1.3 Diagnostic du tissu économique du Port Colbert et de la situation foncière

Domaine d’activités des entreprises présentent sur le périmètre d’étude Port Colbert – Cartographie DDA

� A priori, il n’y a pas, dans le périmètre d’étude, d’activité sur laquelle appuyer un développement tourné vers l’innovation. On a plutôt affaire à une activité relevant de l’économie traditionnelle. Les deux activités principes sont le transport et le commerce de gros.

� Pour autant, certains liens ont pu être établis eu égard aux filières prises en compte dans les premiers chapitres de la présente analyse :

− Les activités liées à l’industrie du Champagne :

§ la Maison Mélan-Moutet qui produit et commercialise des bouchons pour l’emballage alimentaire et dont une bonne partie des clients sont les maisons de Champagne. Son siège se trouve dans le périmètre, elle y mène également une activité de stockage et une petite activité de production.

§ L’entreprise Soredis (ex-Guy Roger), grossiste en boisson, dont le Champagne, qui a également une activité de stockage sur site.

§ Le transporteur Caillot, locataire de certains bâtiments OI Manufacturing (ex VMC, propriété de Reims Métropole) qui stocke et transporte des contenants dont des bouteilles destinées au champagne.

§ L’entreprise Trim-Line, agence de communication, qui compte certaines maisons de Champagne parmi ses clients.

− Les activités liées au domaine médical et pharmaceutique

§ Handisport, Sterilmed (commerce de gros de matériel médical), et probablement d’autres non identifiables, activent dans le centre d’entreprise Locabat.

§ Proximed (commerce de matériel médical à domicile).

− Les activités liées à la construction et à l’immobilier

§ Marne béton (usine à béton) et Etablissement Blandin (vente en gros de granulat) qui fonctionnent ensemble.

§ XAS TP (recyclage béton, terre, déchet vert organique, vente de sable etc.).

DISCUTO 12.

§ Gedibois (vente de matériel de construction). § Demathieu Bard et Construction (promoteur et entrepreneur). § ERPI (ingénérie, études techniques/protection incendie). § Foncilis, Vibis Conseil et Diagno+ (conseil immobilier). § Synapse et ABP ingénierie (entrepreneur en bâtiment – siège rue Vernouillet).

− Les entreprises liées aux énergies

§ ERDF § Air Liquide et Antar Gaz (commerce de gros gaz et gaz industriel). § Bollorée énergie.

− Les activités liées aux industries créatives et culturelles

§ Ideephoto (sutdio photo). § JP Thomas Architecte. § Emergence production/Reims tv.fr/Agence rich media. § Trim line. § Hyperespace (espace co-working pour industries créatives situé rue Vernouillet)

− Les entreprises liées à la bio-économie

§ Groupe Vivescia (site les Grands Moulins sur Brebant et le silo le long de la darse) § Ex-maloiseau – actuellement entreprise active indéterminée (stockage de jus de bettrave).

� Concernant l’emploi présent dans le périmètre, l’état des données que nous avons pu collecter, incomplète, estime la présence de 450 emplois dans le périmètre.

� La partie ouest du périmètre d’étude avec le canal comme limite, est très peu utilisée par les entreprises : hormis ERDF, seules 5 entreprises sont actives. Parmi elles, Marnes Béton et Blandin qui semblent peu compatibles avec la fonction résidentielle (charroi, bruit et poussière). La ZA Courcelles (10ha), partiellement intégrée au périmètre d’étude (terrain ex Yara et jardin ouvrier – 5ha) présente une masse critique faible et semble assez déconnectée de ce qui se joue dans le périmètre d’étude.

� A l’est du Canal, l’usage est plus intense en particulier le long de la darse. La darse fait partie de la zone industrielle Port Colbert (221ha largement occupés au nord de la rue de Courcelles). Les entreprises présentent dans le périmètre d’étude sont peu compatibles avec la fonction résidentielle car principalement activent dans le transport et le commerce de gros avec certaines caractéristiques industrielles (présence de silos, de cuves pour hydrocarbure et engrais liquides, de bonbonnes de gaz). Celles qui ont été contactées ont mentionné leur désir de maintenir leur activité compte tenu des investissements consentis en infrastructure, des coûts de location du foncier très bas (dont le corolaire est une certaine sous-utilisation du foncier), et de la bonne accessibilité du site. Notons également qu’il n’y a pas de stratégie concernant l’utilisation économique de la voie d’eau sur ce tronçon contrairement à d’autres (on peut penser à la Meuse), et que le gabarit actuel (Freycinet) ne sera pas mis à un niveau supérieur, condamnant toute perspective de développement du trafic fluvial (hors plaisance).

� En termes immobilier, un constat porte sur la présence d’immeubles que nous avons nommés Centres d’entreprises et qui présentent, tous secteurs confondus, des activités plus urbaines. Les caractéristiques immobilières de ces bâtiments sont intéressantes : ils offrent des surfaces tertiaires modulables, dès 50m², qui permettent aux très petites entreprises de s’installer tout en conservant, sous réserve de disponibilité, des marges d’expansion. Ils offrent également des possibilités de stockage. Ils permettent ainsi une grande diversité d’usage et d’activité.

1.4 Dynamiques potentiellement moteurs pour le Port Colbert

Eu égard au diagnostic des activités présentes, la démarche promue par Reims Métropole au travers de la présente étude est de s’appuyer sur un développement ex nihilo. Elle peut toutefois se co-construire à partir de projets concrets et de potentialités identifiées :

� Le Bloc : le projet privé de Start in bloc s’adresse à l’ensemble des startuper rémois. Il vise à offrir une offre en incubation, en pépinière et en accélérateur. Outre un projet immobilier, le bloc est aussi un projet de financement d’entreprises puisque des prises de participation seront associées à l’entrée dans le bâtiment. Une levée de fond est en court auprès des investisseurs.

� L’ESAD souhaite se rassembler en un seul lieu. Il y a là une opportunité d’inclure un établissement scolaire renommé susceptible d’être porteur d’innovation, rapidement applicable au marché, et d’ores et déjà en dialogue ténu avec les entreprises du territoire.

DISCUTO 13.

� Le secteur des industries créatives et culturelles se structure à Reims depuis quelques années. Dans une logique d’accompagnement à l’émergence de projets, d’animation du territoire, certains acteurs seraient en mesure d’occuper les lieux dans des délais très courts avec des occupations temporaires susceptibles de faire « effet-levier ». Cette dynamique, rencontrée presque systématiquement dans les Villes créatives (une première génération d’occupants émanant du domaine artistique et culturel, suivi de l’installation de premières entreprises de l’économie créative, avant enfin, d’attirer start-up et entreprises urbaines d’autres secteurs), pourrait, de ce point de vue, inspirer les porteurs de projets quant aux choix des activités à accueillir.