introduction au centiloquium par giuseppe bezza1

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  • 7/26/2019 Introduction Au Centiloquium Par Giuseppe Bezza1

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    Introduction au Centiloquium

    Par Giuseppe Bezza

    [Aprs de longues annes de recherche accomplies avec Franco Martorello qui a tabli le texte arabe duCentiloque, Giuseppe Bezza vient de faire publier, sous le titre Commento al Centiloquio tolemaco, satraduction tant attendue des textes arabe et grec du Centiloquium, accompagne de leur commentaire, de notes,dun glossaire, dune bibliographie, et dune introduction qui fait le point sur la question de la paternit duCentiloque, si discute pendant des sicles. G. Bezza a eu accs des documents exceptionnels qui prsententun intrt astrologique immense. Ce livre possde une grande valeur.Vous trouverez ci-dessous ma traduction de cette Introduction au Centiloquium rdige par Giuseppe Bezza.

    Danile JAY]

    Dans sa prface ldition critique du texte grec du Centiloquium,Emilina Boerfaisait observer quil ntait pas possible dtablir avec certitude qui taitlauteur de cet opuscule, un Syrien, un Grec ou un Arabe. Aprs soixante ans, onpeut encore se ranger cette amre conclusion et les hypothses qui peuvent treavances doivent encore attendre une tude consciencieuse de la traditionconcernant ce petit texte crit dans les trois langues : arabe, grecque, latine.

    Dans la mouvance arabe et au Moyen-Age latin, on faisait le rapprochemententre le Centiloquium, uvre authentiquement considre ptolmaque, et leQuadripartitum, de sorte que le premier constituait le complment naturel dusecond. Dj, dans sa prface au Quadripartitum, Ibn Ridwan faisait observerque celui qui lit le texte ptolmaque sans sarrter sur la signification cache deses jugements, en ne dcouvrant pas les nombreux corollaires implicites dechaque thorme, est comme celui qui passe ct dun arbre riche et charg defruits, quil ne cueille pas1. Et, dans sa prface au Centiloquium, CorradoHemgartner note que cette oeuvre contient le fruit de tous les livres dastrologie,et en particulier celui de tout ce que Ptolme a crit dans le Quadripartitum2.Dans lintroduction son commentaire du Centiloquium, au milieu du XVmesicle, Georges de Trbisonde dit que Ptolme a nomm ce livre Karps, le

    fruit, car aprs le Quadripartitum et les autres traits dastronomie, il enconstitue lissue naturelle, tout comme les fruits viennent aprs les branches, lesfeuilles et les fleurs. Ce livre, conclut-il, est comme le fruit : petit en quantit,grand en utilit3. Traduit en hbreu par Kalonymus ben Kalonymus en 1314, en

    1 Ibn Ridwan, cc.2rb : Verumtamen si bene non inspexeris et leviter per eum transiveris assimilaberis circabonam arborem traneunti et de fructu suo non accipit et sic melius fuisset tibi ut non laborasses in legendo hunclibrum .2ms. BN-Paris lat. 7432 : In hoc enim volumine fructus sub compendio omnium librorum astrologie continetur() est fructus omnium librorum quatuor parcium .3 Fructum autem hunc librum appellavit, quia ex illis quadripartitis libris, huius libri documenta ita sequuntur,

    sicut ex ramis, folijs, floribus, fructus sequuntur (). Adde quod sicut fructuum, sic huius quoque libri quantitasparva est, utilitas vero magna : quoniam centum hi Aphorismi sententiarum pleni sunt , Trapezuntius (1544 :cc.A7v).

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    mme temps que le commentaire dIbn al-Daya (Steinschneider 1925 : 207),avec le titre de Sefer ha-Peri,LeLivre du fruit, il tait dj connu dIbn Ezra unsicle auparavant sous le titre de Sefer-ha-Ilan, Le Livre de larbre, (Sela 2003 :241, 321).

    Nous sommes donc en prsence dune allgorie du fruit, dun vritable arborscientiarum. Cette allgorie transparat dans le titre mme de quelquesmanuscrits latins : dans le jugement de sa propre nativit, Henri Bate de Malinescite le Liber arboris ou Liber fructus arboris. Il en est de mme dans certainsmanuscrits mdivaux4. Cette allgorie est bien prsente dans la mouvanceislamique : le titre mme du commentaire de Nasir al-Din al-Tusi, pour lequel leCentiloquium constitue le complment, tamam, du Quadripartitum5, parle dufruit, tamara, des arbres, sajarat, de Ptolme ; on peut encore citer lecommentaire au verbum72 dIbn al-Daya : nous y lisons que Ptolme a exposles racines dans lAlmageste, les branches dans le Quadripartitum, et ce livre enconstitue le fruit.

    En mme temps que le commentaire dIbn al-Daya, la premire version latine duCentiloquiumremonte en 1136 luvre de Jean de Sville, deux ans avant latraduction du Quadripartitumptolmaque effectue par Platon de Tivoli. Maisla diffusion de ce texte et sa fortune au Moyen-ge europen allrent crescendo,entre la fin du XIIIme et le dbut du XIVme sicle, lorsque, aprs le rejet delinterdiction que lon imposait la lecture des Libri naturalesdAristote (cf.

    Grabmann 1941), ce texte entra dans les principales Universits dEurope(Bjrnbo 1903) dans le curriculum des tudiants en mathmatiques, puis ensciences naturelles et en mdecine. Vers le milieu du XIVme sicle et le dbutdu XVme, ce texte est prsent Paris, Erfurt, Cracovie, Bologne6. Maisnotre rle nest pas ici de rendre compte de la tradition du texte latin, dont ondnombre plus de cent manuscrits et diverses traductions7.Le Centiloquium reprsenta une petite summa de toutes les branches delastrologie, une synthse de toutes ses doctrines, quelles soient grecques ou

    4

    Henri Bate (ms.BN-Paris lat.10270 : fo.30vb), cf. Catalogue (1872 : ms.695, n.198) du XIVme sicle : Expsitio Abumasar filii Ioseph Abrahe scriptoris super librum Tholemei qui liber Fructus arboris intitulatur.Incipit : Dixit Tholomeus Iam scripsi tibi, o Domine IesureDesinit : anno Arabum 520, explicit liber CentilogiiPtholomei ; cf. Wstenfeld (1877 : 28). Bien que lhistoire de la tradition manuscrite du Centiloquium soitencore crire en entier, nanmoins le titre de Liber arboris est clairement attest, cf. il ms. BN-Paris7302 (Incipit liber quatuor tractatuum Ptholomei cognomine alfillud in sciencia astrorum iudiciorum), ilcontient des gloses anonymes avec des rfrences au commentaire dIbn Ridwan ; au fol.98v il renvoie auCentiloquium : Et hoc locum expositum est in 87 verbo libri arboris .5cf. Steinschneider (1897 : 211,n.4).6 Pour Paris cf. Lemay(1976), pour Cracovie Birkenmajer (1972), pour Erfurt cf. Gray (1949), pour BologneBortolotti (1947 : 8-13), Malagola (1888).7 Dans la plus grande partie des manuscrits le texte des sentences est accompagn du commentaire de Haly,souvent confondu avec Ibn Ridwan, commentateur du Quadripartitum ptolmaque. La premire dition sous

    presse est de 1484, et fait suite au Quadripartitum : Liber quadripartii Ptolomei id est quattuor tractatum : inradicanti discretione per stellas de futuris in hoc mundo constructionis et descrutionis contengentibus,imprim Venise pour Erhardum Ratdolt de Augusta, le 15 du mois de janvier 1484.

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    orientales. Le Dialogus de Jean Abbiosi en donne un exemple, assez obscur :dans cette uvre Ptolme et Albumasar rpondent au sophiste qui critique lesdoctrines astrologiques. Nous y voyons Ptolme citer le Centiloquium etexposer avec minutie la thorie arabo-sassanide des grandes conjonctions, tandis

    quAlbumasar, dans sa justification de liatromathmatique, ne trouve rien demieux que de se rfrer lautorit dAlbert le Grand et de Pierre dAbano8. Laposition dAbbiosi est celle dun syncrtisme radical et ne constitue pas un casisol parmi les astrologues du Moyen-ge, toutefois la position dominanteconsiste justifier le non-dit de Ptolme, selon lheureuse expression deGermaine Aujac (1993,22) : Le non-dit ne manque pas non plus dintrt dansluvre de Ptolme . Or, comme, dans le Quadripartitum, Ptolme ne faitaucune allusion aux interrogations et aux lections qui font, en revanche, lobjetde plusieurs sentences du Centiloquium, Pierre dAbano fait observer que si lesinterrogations ne sont pas traites dans le Quadripartitum, mais seulementpartiellement dans le Centiloquium, ce nest pas parce que Ptolme les rfute,mais plutt parce quil reconnat leur faiblesse, comme lavait dj exprim IbnRidwan9.

    Il y eut ensuite une autre anomalie plus cuisante encore concernant les dires dePtolme dans le Quadripartitum: comment justifier et incorporer, dans ladoctrine ptolmaque des vnements mondiaux, les aphorismes qui ont trait auxconjonctions des plantes suprieures ?

    Vers la moiti du XVme sicle, la tche difficile des humanistes qui pouvaientlire le Centiloquiumen grec, en retenant sa langue dorigine, tait de trouver unesignification diffrente ces sentences. Les plus exemplaires en sont les verba58 et 6410. Dans les manuscrits mdivaux, ce premier texte prsente le termealkirem, translitration de larabe al-qiran. Mais Trapezunzio et Pontanus, quisappuyaient sur le texte grec du Centiloquium, ont lu sunodos, et parconsquent, ils ont retenu que Ptolme faisait allusion la conjonction du

    8Abbiosi cc.biiiv ; ciiv.9

    Abano (1992 : 116-117) : Nosce quippe quod Ptholomeus in Quadripartitonon tetigit interrogationes nequeelectiones eo quod, secundum Haly Rodoan ipsum commentantem, existimavit ipsas res viles et debiles fore,neque ipso dignas ; eas tamen partialiter tetigit in Centiloquio, quas etiam maximus iudicum Doroteus, seuDoronius, concessit. Qui vero eis consentiunt, stabiliunt ipsas in revolutiones et proprie in nativitatesdeducendo . Cf. Ibn Ridwan, Prambule : Du fait que les lections et les interrogations peuvent tre comprisespar ce qui est dj dit dans ces quatre parties, Ptolme ne veut pas les traiter, dautant plus quelles reposent surdes principes trs faibles . Ibn Abi al-Rigal a une opinion plus claire (Hilty 1954 : 20) : Tolemeo niegaquestiones e electiones e dize que la verdat no es si non en las revoluciones de los annos () E Tolomeo nonpudo passar en su entendimiento ni en su seso que la election ni la question pueda redrar nonguna cosa de lo quemostro la nacencia et la revolucion del anno ; cf. Abenragel (Venise 1485, I, 5, cc.a7v).10 Pour v.58, Georges de Trebisonde donne cette traduction : Adverte coniunctionis locum, in quo loco abascendente anni est. Tunc enim erit casus, quando profectio illuc perveniet , et Pontanus : Coniuctionis locum,quo in loco ab anni ascendente est, inspice : siquidem quum profectio illuc pervenerit, tunc eventus erit . Et

    pour v. 64 : Trapezunzio traduit : In minima coniuntionis differentia mediae coniuctionis, et in mediadifferentia maximae , et Pontanus : In minima coniunctione, differentia mediae coniunctionis, et in mediamaximae coniunctionis differentia .

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    Soleil et de la Lune11. Dj, Pic de la Mirandole, convaincu de la paternitptolmaque de luvre, lui qui ntait pas sans ignorer le commentaire dePontanus12, faisait observer : Ptolme utilise le terme sunodos, expression quelon comprend toujours, dans un sens absolu, comme la rencontre du Soleil et de

    la Lune. Il est par consquent trs vident, pour quiconque est familier du textegrec, quil entendait la conjonction des luminaires (Pic,Disputationes, 1946 I :550). Le second texte traite des conjonctions de Jupiter et de Saturne,conjonctions majeures, moyennes et mineures. L encore, les deux interprtesavouent leur perplexit : Trapezunzio (Coloniae1544, cc.G2r) obscurus sanehic aphorismus est , Pontanus ( : 114) verba ipsa magnopere me addubitarefaciunt propter obscuritatem . Francesco Cigalini (1655 : 407-410) a cherch trouver la signification vritable de cette sentence, mais en ralit soninterprtation est celle mme que donne Pic de la Mirandole : si les troisconjonctions sont les conjonctions des luminaires, la majeure sera la coniuctiodefectiva, cest--dire lclipse, la moyenne sera la coniunctio qui prcdechaque saison, la mineure celle qui prcde chaque mois. Linterprtation dePierre Ciruelo est lgrement diffrente : La carte du commencement duprintemps est comme une conjonction majeure, sous laquelle il en existe trois,qui sont moyennes et qui la subdivisent, et qui sont les cartes du commencementde lt, de lautomne et de lhiver, et sous chacune desquelles il y a leslunaisons mensuelles, qui sont comme les conjonctions mineures qui subdivisentles moyennes et les majeures . Et il avertit : sed has figuras omnes, morePtholemei, figuras coniunctionum vel oppositionum solis et lune facere

    intendimus, utpote quia in eis est maior certitudo (Ciruelo, II, 3, cc.hv).

    Pendant des sicles, on a estim que cette petite uvre tait le fruit desrflexions apotlesmatiques de Ptolme. Les esprits critiques comme celui dePic de la Mirandole (Disp. III, 14) ne mettaient pas en doute la paternitptolmaque, ni les puristes de la tradition astrologique de Ptolme, commeAgostino Nifo (Dieb. Decr), ni galement le cercle de Mlanchton deWittenberg, o, dans la premire moiti du XVIme sicle, tait expose, bienque dj amorce, une renovatio de lastrologie dans le sens physico-naturel.

    Cest seulement partir de Cardan, qui pourtant se mouvait dans lesprit de larforme mlanchtonienne de lastrologie, que furent exprims les premiersdoutes ou, si vous prfrez, les premires certitudes quant au caractre nonauthentique du Centiloquium13. Dans son commentaire du prambule du

    11Trapezunzio cc.F3v ; Pontanus 104-105.12Sur limportance queut pour Pic la lecture du commentaire de Pontanus, cf. Rinaldi (2013 : 348ss).13Cf. Cardan (Opera Omnia V, 242) : Quaerit Haly quod superfluum est, cur Ptoemaeus, scilicet, non tractes deelectionibuset interrogationibus. Cum interrogationes omnino sint sortilegae atque indignae, non solum viroChristiano, sed viro bono. Similiter electiones plus inventae sunt causa avaritia Astrologorum, quam quodquicqam conferant in utilitatem eligentis. Et si quippiam modo continent veritatis, illud adeo est tam exiguum

    atque abstrusum, ut dignum arte non videatur. Ars enim est de evitentibus et quae commode parari possunt.Horum cum neutrum sit in his, non est ars de illis. Velut nec de imaginibus faciendis in nubibus, tanquam inspeculo, quae cum fieri possint, ad artem tamen nullam sprctant, cum sint maximae difficultatis, et nullius

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    troisime livre du Quadripartitum, Cardan expose quelles sont, selon ses dires,les trois similitudes entre la conception et la nativit : la seconde est celle quisobserve par la Lune et qui est expose par Herms, comme le dit Ibn Ridwan(Haly) dans son commentaire, et de cela, il sensuit galement que, selon le

    jugement dIbn Ridwan, le Centiloquium est luvre dHerms et non dePtolme14. Le jugement de Cardan exprimait, par insinuation, des doutes sur lapaternit ptolmaque du Centiloquium15, et un sicle plus tard Girolamo Vitaliaffirmait quArgoli et les hommes les plus savants de son temps tenaient pourcertain que luvre devait tre attribue Herms16.

    En 1894, dans ses Etudes sur Ptolme, Franz Boll consacre une seule petitepage au Karpos. Il sagit, fait-il observer, dun artefact, Machwerk, qui met envidence un arrangement linguistique de beaucoup postrieur au IIme sicle. Etbien que lon puisse dire quil provient dun compendium du Quartipartitum, ilmontre le recours des sources dune autre doctrine (1894 : 180), il attribue aux

    paranatllontaune signification importante dans le destin des individus, commechez Teucros ou Manilius (Boll 1903 : 391). Le pseudo-Ptolme duCentiloquium est un mystique et il assimile les astres aux dieux eux-mmes(Boll 1908 : 10, n.3) : il nutilise pas les expressions ho tou chronou aster,lastre de Saturne etc. comme le fait Ptolme, mais il dit simplement hochronos. On pourrait objecter que cette seconde expression rpond unehaplologie en usage auprs des astrologues de lantiquit tardive, comme chezVettius Valens, Ephestion ou Rhetorius, les exceptions tant peu nombreuses,

    comme par exemple celle de Paul dAlexandrie. Les Gundel (1966 : 211)reprennent les observations de Boll et soulignent en particulier le caractre

    propemodum utilitatis. Unde facile est intelligere, tum ob haec, tum ob diversas de eisdem rebus sentencias, quaea Ptolomaeo in his libris referuntur, et ab authore Centiloquij, non esse authorem Centiloquij ipsum Ptolemaeo.Verum quod maius est argumentum in oppositum est Proemium Centiloquij, in quo de Syro meminis et de hislibris : Sed huius rationem reddit Galenum dicens : Olim Reges ut instruerent bibliothecas magno pretio emendoillustrium virorum scripta, causam dedisse ut sua veteribus attribuerent . Cf. ibid; p.93 : Et qui haec scripsit,tractavit etiam Geographica, et Musica, et Arithmetica, nec dubium est de his, scripsit et de speculis : Sed ancentum illas propositiones forsan dubitationes dignum est : dicemus autem de hoc loco suo .14Cardan, ibid., p. 245 : Secunda concordia est a luna et est Hermetis, ut etiam recitat Haly in commento. Ex

    qua patet quod etiam iudicio Haly Centiloquium sit Hermetis et non Ptolemaei . Cf. Ibn Ridwan (cc.54vb) : Etdixit Hermes quod locus lune hora casus spermatis ipsemet est ascendens in exitu creature. Et ego probavi hocdictum Hermetis et ipsum inveni vicibus multis certum et aliquandfo incertum : luna tamen semper concordabatcum ascendente et de hoc non errat .15 Morsheymer 90 : Quanquam autem doctissimus nostrae aetatis in hoc genere studij vir Cardanus, inCommentarijs, huius operis fidem, quo ad autorem ipsum Ptolemaeum, in dubium vocat, et supposititias atquealterius cuiusdam esse has Centiloquij (ut vocant) sentencias serio contendit : tamen nos adhuc Trapezuntij,Pontani, et aliorum doctorum hominum iudicio communi freti, rem in medio relinquemus, nec in praesentiarumlitem nostra facemius. Suo enim fortasse tempore exactior nobis (Deo dante) hac de re censura sumetur, quamnunc huius loci ratio patitur .16Vitali (99, n.63) : Verum magna controversia est inter Astronomos, an is revera sit Ptolemaei opus, an potiusHermetis Trismegisti, cuius altera Aphorismorum Centuria circumfertur . Hali Heben Rodoan Ptolemaeicommentator in Commentarijs super Quadripartitum affirmat illud non esse Ptolemaei, sed Hermetis (..).

    Hieronymus Cardanus post haec rem bene considerans, ac dicta fictis obijciens, sententiae unitatem in ijs nonesse comperijt. Ac tandem Argolus, alijque nostri temporis doctissimi viri pro liquido habent, id Ptolemaei opusnon esse, sed dicti Hermetis .

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    mystique qui soppose lapproche rationnelle de Ptolme. Ils sarrtent,nanmoins, deux considrations qui peuvent avoir jou un rle dcisif danslattribution, faite par les savants byzantins, de luvre Ptolme : la ddicace Syrus, comme dans le Quadripartitum, et le fait que la majeure partie des

    manuscrits grecs du Karpos contienne des travaux authentiquementptolmaques. Effectivement, des 51 manuscrits qui rapportent le texte, il y en abien 21 qui rapportent aussi la Tetrabiblos (et parmi ceux-ci, il en figure 4,Vaticanus gr.208, Laurentianus Pluteus 28, 16, Marcianus gr. 324, Angelicus 29,que Boll, Cumont et Pingree aprs eux, ont reconnu tre luvre de JeanAbramius, mdecin, astrologue et conseiller dAndronique IV). Il y en a ensuite7 autres dans lesquels le texte du Karpos suit directement la paraphrase duQuadripartitumfaite par Proclus. Dans 3 autres manuscrits, le Karpos apparat la suite des uvres de Ptolme ayant un contenu typiquement astronomique :lAlmageste, les Hypothses desplantes, les Tables manuelles. Il reste 16manuscrits qui ont rapport le texte du Karpossous forme isole, en entier ouseulement en excerpta, sans contenir dautres uvres de Ptolme. Les Gundelont ensuite conclu, de faon plutt surprenante, que, sil ntait pas possible delocaliser lauteur, ce dernier pouvait en toute probabilit appartenir encore auIIme sicle. En accord partiel avec la thse des Gundel, mais sans les citer,Barton (1994 : 82), auteur dune tude relativement rcente caractrevulgarisateur sur lastrologie grecque, pense que le Karpos serait un recueildaphorismes qui remonte au Vme ou VIme sicles.

    Identique est la position de Tester : aprs avoir not que le Karposdcoulait duQuadripartitumet dautres sources, parce quenviron un tiers des aphorismes nepouvait pas concorder avec la doctrine ptolmenne, il conclut que lecompendium reflte lastrologie de Vme sicle ou lastrologie plus tardive(1989 : 92-93 ; 154). Mais il est peut-tre temps de donner la parole auxarabistes, parce que lhistoire du Karposne peut rester confine la sphre de laculture greco-byzantine. Quant aux histoires rcentes de lastrologie, decaractre vulgarisateur, elles ne mentionnent mme pas le Karpos (Stuckrad2003 ; Beck 2007).

    Sezgin (1979 : 42-45 ; cf. 8-9, 98) affirme que lexistence dune version grecquedu Kitab al-tamaraexclut lhypothse dune origine arabe. Il insiste, en outre,sur les traductions du grec des textes alchimiques et hermtiques, encouragespar le prince Ommayade Halid ibn Yazid (il mourut en 704 AD). Parmi celles-ciaurait figur le Karpos, selon le tmoignage dAl Biruni (Haddad, Kennedy,Pingree 1960 : 31 ; 48), reprsentant ainsi le premier texte astrologique traduitdu grec en arabe.

    Quelques annes avant que le 7me

    volume de lHistoire de la littrature arabede Sezgin aille limpression, Richard Lemay proposait une thse trs

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    vocatrice : lauteur du Kitab al-tamarantait autre que le commentateur lui-mme, cest--dire Ibn al-Daya, le premier commentateur qui nous soit connu.Sa thse se fonde sur trois lments (Lemay 1978 : 93ss)17. 1) Les sentences sontinintelligibles sans le commentaire et cest seulement grce lui quelles

    acquirent leur pleine signification, et cest le commentaire qui forme lasubstance relle du Kitab al-tamara. Le commentateur renvoie ce quil a ditdans le commentaire dune autre sentence et cette interdpendance entrecommentaire et sentence incite supposer un seul et mme auteur. 2) Dans latradition astrologique arabe prcdant Ibn al-Daya, il y a une absence totale demention ou de trace de ce texte. La grande vague de traductions duvresscientifiques du grec se produit au temps dAbu Masar et dAl Kindi, et bien queces deux auteurs aient eu une bonne connaissance des uvres ptolmaquesaccessibles par les traductions du grec, du syriaque, du palhavi, ils nont pasmontr quils connaissaient un tant soit peu le Kitab al-tamara.

    Or, du fait que le premier est mort en 886 et le second en 875, nous pouvonsconclure qu ce moment-l, aprs la grande priode de traductions duvresastronomiques et astrologiques grecques sous al-Mamun et les Banu Musa, cerecueil daphorismes nexistait pas. Le Fihrist dAl-Nadim (376H/987AD)mentionne le Kitab al-tamara, en ajoutant quil est comment par Ibn al-Daya,mais il nen mentionne pas le traducteur ni lauteur. 3) Il ny a pas trace duKarpos dans la tradition grecque prcdant lpoque dIbn al-Daya. Lespremiers manuscrits grecs datent du XIVme sicle et Lemay prsume quils

    sont, soit une traduction de larabe, soit des premires versions latines duXIIme sicle. Il note en outre que limpact de la culture latine Byzance,comme effet de loccupation de Constantinople entre 1204 et 1261, devrait trereconsidr pour expliquer lintrt tardif des rudits byzantins pour le Karpos.Les Byzantins ont cherch mettre le Karpos dans le contexte dunercupration de leur propre tradition classique et ceci explique pourquoi lamajeure partie des manuscrits ne rapportent que les sentences, tandis que huitseulement rapportent le commentaire dIbn al-Daya.

    Lemay met ensuite en cause deux tmoignages incertains concernant laconnaissance du texte grec de luvre avant lIslam. Le premier est le renvoi deProclus celle que lon nomme la Trutina Hermetis, cest--dire laressemblance de la Lune et de lhoroscope avec la conception etlaccouchement. Pour contredire Boer et Boll, qui ont vu dans ce passage deProclus18une allusion la sentence 51 du Karpos, Lemay (1978 : 98) affirme

    17Lemay confirmera plusieurs fois sa thse de la falsification, cf. pour la dernire Lemay 1999 : 172.18 Proclus, in remp. (Kroll 1901, II :59) : Les Egyptiens qui suivent Petosiride et Zoroastre soutiennent, etPtolme les approuve, que lhoroscope de la conception devient le lieu de la Lune au moment de

    laccouchement et le lieu de la Lune la conception lhoroscope de laccouchement. Par consquent, si cela estvrai, connaissant le lieu de la Lune la conception, il est possible de connatre galement lhoroscope de lasparation et vice-versa .

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    que, dans le Quadripartitum, Ptolme rfute cette doctrine : il considre lemoment de la conception more scientifically valid que celui delaccouchement, mais du fait quil est pratiquement impossible de le dterminer,il labandonne en faveur de lheure de laccouchement.

    Cette interprtation nest pas correcte, elle est au contraire oppose au ressentide Ptolme : il nabandonne pas le moment de la conception sous prtexte quece dernier est impossible connatre, mais il tablit une distinction qualitativeentre lui et laccouchement. Si lon ignore le moment de la conception, commecest habituellement le cas, on se tournera vers le commencement de lanaissance et il sera ncessaire de sen tenir lui seul en tant que fondementprincipal, lequel diffre de lautre, seulement en ceci quen vertu du premiercommencement il est possible de connatre les vnements qui prcdent lavenue au monde. En vrit, si quelquun disait que la conception est la source, etla naissance le commencement, limportance de ce dernier serait secondaireseulement par rapport au moment, mais en tant que puissance il lui est gal oumme plus excellent ; il nest donc pas impropre de dfinir le premier comme lagnration de la semence humaine, et le second comme la gnration delhomme en tant que tel. Car alors, lenfant commence acqurir la majeurepartie des qualits quil navait pas en propre auparavant, lorsquil tait dans leventre de sa mre, et celles-ci sont particulires la nature de lhomme etconstituent la conformation du corps (Quadr. III, 2, p.169)19. Toutefois lepassage de Proclus est trop vague pour constituer une allusion valable au

    Karpos. Le second tmoignage provient de Sevr Sebokht, qui au VIIme sicleaurait cit la sentence n 100 du Karpos(Nau 1931-1932 ; cf. Idem 1929-1930 :329) concernant les astres cadents qui annoncent la scheresse et les ventsviolents. Cette citation, accepte comme un tmoignage valable par Sezgin(1979 : 42), parvient par contre dinterpolations inscrites dans luvre deSebokht par Bar Hebraeus au XIIIme sicle.

    Quant laffirmation de Sezgin sur les traductions des textes alchimiques etastrologiques, encourages par le prince Oumayade Halid ibn Yazid dj la fin

    du VIIme sicle, elles se sont rvles une pure lgende, puisque, dans lapriode oumayade les traductions du grec en arabe avaient un butprincipalement administratif (cf. Ullman 1978). Lemay fait le point (Liber I,

    19Cf. le commentaire dIbn Ridwan (cc. 54ra) : Dans ce passage Ptolme dclare son doute et le rsout. Ledoute consiste en ceci : que quelquun dise que le commencement premier est le commencement certain, tandisque le second suit le premier. Or Ptolme lve ce doute en disant que le commencement second a plus de forceet de perfection, parce que le premier est le commencement de la semence humaine, le second est lecommencement de la gnration de lhomme. Quand en vrit la nature commence gnrer lhomme, lhommene peut devenir tel en vertu de ce commencement, mais la nature produit un corps vivant qui se dispose devenirhomme et cest cela que la nature accomplit en vertu du second commencement. Et en vrit, si les choses se

    passaient autrement, il y aurait des commencements infinis : par exemple, avant ce commencement premier, il yen aurait un autre, savoir lorsque la semence est dans le corps du pre. Ptolme dmontre cela avec desarguments que personne ne peut contredire .

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    115) en dclarant que le tmoignage dAl Biruni, sur lequel sappuie Sezgin, serfre uniquement aux traductions du Quadripartitumptolmaque.

    La thse de Lemay fut, dans un premier temps, repousse par Pingree. Dans sa

    recension adresse Sezgin (Pingree 1982 : 560), il affirme que lauteur nousfournit des preuves valables selon lesquelles le Kitab al-tamara ne peut treloeuvre dIbn al-Daya, et que nanmoins Sezgin a tort en estimant que le textegrec tait lasource originaire. Quelques annes plus tard, Pingree (1990 : 298)est dun avis diffrent : R. Lemay is probably right in asserting that Ahmadhimself forged this Centiloquium20. Il semble, nanmoins, que la thse deLemay, selon laquelle le Kitab al-tamaraserait une fausse invention dunhaut secrtaire des Tulunides, soit aujourdhui amplement accepte par leschercheurs, mais malheureusement, sans aucun esprit critique21. Maintenant,considrons brivement les trois lments sur lesquels repose la thse deLemay : les deux derniers sont de type ngatif. Cependant, en ce qui concerne ledeuxime point, Haggi Halifa (II, 496) rapporte le nom de quatrecommentateurs, dont lun est bien connu, Ahmad b. Muhammad al-Sarahsi, quidevance Ibn al-Daya dune paire de gnrations (Sezgin 1979 : 45 ; 269). Il estdonc ncessaire de dlimiter la vie dIbn al-Daya, sur laquelle existent beaucoupde dsaccords, et dont la mort est situe par Yaqut al-Rumi entre 330/941 et340/95122. En tout cas, le mme Lemay (1978 : 92, Liber I, 115) pose commedate de composition du Kitab al-tamara 309H/922 AD, tandis qual-Sarahsimourut en 889. En outre, Ullmann (1972 : n. 2) a signal une rfrence au Kitab

    al-tamarafaite par Muhammad b. Ishaq al-Saimari (213H/828 275H/888), quieffectua pendant un certain temps la fonction de qadi Saimara et qui fut connupour ses crits astrologiques (Suter 1900 : 30-31 ; Sezgin 1979 : 152-153).

    20Citons ici, simplement en note du fait que le jugement nest pas argument, lopinion de Julio Samso (1999 :277) Another work which has been incorrectly ascribed to Ptolemy, the Karposor Centiloquium (Kitab al-thamarain Arabic) was probably translated into Arabic and commented upon in the second/eighth century AD.The Arabic translation on which Ahmad b. Yusuf b. al-Daya (d.300/912-913) based his commentory included

    corrections of yhe translator who, thus, tried to clarify difficult passages and make the Karpos agree with theTetrabiblos.

    21Cf. Corsi (1983 : 448), Hackett (1997 : 113), George (2001 : 42, n.10), King (2004 : 699-700), Maya (2005 :1,69), Dolan (2007 : 149; n.342), Campion (2009 : 61). Bien que ne stant pas approch du seuil de lespritcritique, Sela (2003a : 322) russit nous donner un motif cette forgery, en nous offrant un essai de fineanalyse socio-psychologique : Why did Ahmad b. Yusuf al-Misri disclaim his own authorship over the Kitabal-tamara in favor of Ptolemys ? In all likelihood, he did not have much confidence in his own worth as anastrological writer, ad at the same time held in high esteem the astrological work of Claudius Ptolemy.Consequently, he did not find a better artifice to assure the publication of his own astrological work than toconvert part of it into a commentory upon a book attributed to Claudius Ptolemy, a book which in reality hewrote himself.22Il a t propos de nombreuses dates :Brockelmann (1898 : I ; 149) situe la mort en 334/945, Suter (1900 : 42),

    faisant suite Haggi Halifa (III, 639), indique 334/945-946, Schrader (1970, I, 82) se demande sil sagit de 912-913 ; Rosenthal (1986, III, 745) dit quil est n aux alentours de 245-250/859-864 et quil est mort entre 330-340/941-951, Sezgin (1979 : VII, 157) place la mort aux environs de 330/941.

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    Toutes ces choses bien considres, observe Kunitzsch (1982 : 176), la thse deLemay perd son fondement23.

    Le troisime lment, lui aussi dordre ngatif, porte sur labsence de trace du

    Korpos dans la tradition greco-byzantine prcdant le XIVme sicle. Mais ilnen est pas ainsi : des manuscrits grecs du Karpos pouvaient tre lus par lessavants du Moyen-ge avant cette poque. Vers la fin du XIIIme sicle HenriBates de Malines (1246-1310 ?), dans la prsentation dtaille de sa proprenativit, cite la sentence 38 du Centiloquium, celle o il est question de Mercuredans la maison de Saturne et de Mars. Cette sentence allait comme un gant lagniture dHenri, n quand Mercure se trouvait dans le Blier. Par consquent, ilcite quatre traductions latines de larabe, mais aucune ne lui convient, toutesinsistant sur la signification de perfidie et de fourberie (qui par ailleurs ne sediscutent gure cause du terme safah, impudence), que nous lisons dans letexte du Kitab al-tamararapport par le commentaire dIbn al-Daya. Il se tournedonc vers la traduction du grec et traduit : in domo autem Martis dabit facilemlinguam et maxime in Ariete,o lexpressionfacilis linguarend bienleuglottiadu texte grec (Bate fo.31rb). Un autre tmoignage vident du Karpos dans lemilieu byzantin remonte au XIIme sicle. Dans sa controverse avec lethologien Michele Glykas, Manuele I Comneno (1143-1180) reprend, sans enciter la source, deux aphorismes du Karpos, le n 19 et le n 2024. Puis Manuelepoursuit et dit que ces aphorismes et dautres semblables25sont utilespour quien connat la cause naturelle. Lexpression, omoia remata, aphorismes de mme

    nature, nous la retrouverons plus avant, dans les manuscrits arabes quirapportent le commentaire dIbn al-Daya. Or, il nous suffit dobserver queDavid Pingree, sur la base de ce tmoignage, avance lhypothse dunetraduction du Kitab al-tamarade larabe en grec au XIme (Pingree 1991 : I,215) ou au Xme sicle (Pingree 1997 : 68-69), cest--dire dans la premirepriode des traductions de textes astronomiques et astrologiques de larabe, etgalement dans la prsence Constantinople dastrologues provenant de paysislamiques, de Perse et dEgypte (Magdalino 2006 : 104ss).

    Cest cette poque que lon doit placer la traduction en grec du commentairedIbn al-Daya. la diffrence des traductions plus tardives, en particulier cellede lcole de Jean Abramius au XIVme sicle, traductions qui se bornaient translittrer les termes techniques arabes26, les premires traductions montrentun effort videntpour rester fidle au lexique astrologique grec. Cette diffrence

    23 Weill.Parot (2002 : 81, n.161) se borne observer : Les conclusions de R. Lemay sur lorigine duCentiloquiumlui-mme sont hypothtiques .24CCAG, V, 1, p.111, 17.20.25CCAG, V, 1, p.111, 29-30.26

    Cf. Neugebauer (1960) et Saliba (2006 : 366), o lon montre que les textes astronomiques byzantins plustardifs mettent en vidence des influences arabes, quil sagisse de termes techniques ou de termes delinguistique.

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    abient mise en vidence par Pingree propos de la version grecque du Kitabmasa ilde Masaallah, qui remonte au Xme sicle (Pingree 2006 : 236ss.). Sipar exemple, dans un petit trait sur les nativits trs influenc par Ibn Labban,Eleutorio au XIVme sicle rend dalil, significateur, par talelet qasim, diviseur,

    par Kasim (Bezza 2002), notre traducteur, en revanche, recherche toujours lesvocables grecs les plus appropris : dans la sentence 29, il rend tasriq, lacondition dorientalit des plantes, par haresis, et dasturiyahpar epikentrosis;dans la sentence 34 namudar, indicateur, devient okodespotes ; et seulementdans la sentence 49, qabul, rception, est translitr par kapel, l o le termeupodochaurait t mieux adapt. Ceci suffit pour ce qui concerne la datation dela version grecque.

    Finalement, en ce qui concerne la paternit du Kitab al-tamara, adressons-nous Ibn al-Daya lui-mme, ce qui est un argument dordre positif. Dans soncommentaire de la premire sentence, il crit avoir peru une interprtationdshonorante de sa signification, qabih tawil al-maanihi.Puis, dans la suite ducommentaire, Ibn al-Daya parle souvent dastrologues incomptents, et danscertaines sentences il se rfre expressment aux mauvais interprtes du Livredu fruit. Dans le commentaire de la deuxime sentence, il crit : Beaucoup ontcru que Ptolme parlait l des lections, en ralit il voulait dire que la sphreest anime . Et pour la sentence 26 : Beaucoup se sont tromps surlinterprtation de ce passage [sur le significateur combuste ou plac dans toutautre position dfectueuse], parce quils nont pas fait la diffrence entre

    lindividu et laction . Si, par consquent, nous nous fions la parole dIbn al-Daya, la thse du Kitab al-tamara comme tant le rsultat dune contrefaonperptre par lui-mme, napparat pas dfendable. Si dautre part, nousinsistions pour soutenir cette thse, ses paroles laccuseraient dtre unirrductible menteur. Sil en tait ainsi, et ici nous prendrions en compte lepremier lment de la thse de Lemay, comment Ibn al-Daya aurait-il procddans sa falsification ? Rponse de Rinaldi (2000 : 133, n.26) : Il aurait dabordmis par crit une srie dobservations puises dans ses expriences personnellesdastrologue professionnel (et ces observations auraient prcisment compos

    ses commentaires), puis il aurait confectionn cent brefs aphorismes qui enauraient synthtis le contenu ; finalement, dans sa tentative de confrer la plusgrande autorit tout son travail, il aurait attribu les sentences Ptolme, et lui-mme, seulement les commentaires .

    Il est vrai que la thse de la falsification est une proposition incontestable etjustifie, si nous considrons le grand nombre duvres et doeuvrettesastrologiques apocryphes, places sous le nom dAristote, dHipparque ou dePtolme. Nous savons, en outre, que dans le Livre du fruit, il existe des

    sentences qui sont trangres la doctrine de Ptolme, et cependant nous

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    savons bien que tous, jusqu lHumanisme, et la majeure partie jusqu laRenaissance, ont accept le livre comme uvre authentique de lAlexandrin.

    Cet tat de chose a t rendu possible par le caractre particulier de lastrologie

    de ce temps-l, et pas seulement dans le milieu islamique, mais encore enEurope, o lastrologie renat comme science des Arabes et des Perses, et dansune moindre mesure, des Indiens. Cette nature syncrtiste, cette fusion dedoctrines dorigine diverse, ont caractris le penser astrologique dj lpoque de lAntiquit tardive. Et cest, semble-t-il, une ironie du sort que, sousle nom de Ptolme, qui plus que tout autre stait oppos la contamination et la dispersion de la doctrine, il se soit constitu un recueil daphorismesprovenant de plusieurs sources. Le Livre du fruit nous apparat donc, non pascomme une falsification, non pas comme la cration dune uvre apocrypheplus ou moins voulue par celui-ci ou celui-l, mais comme le rsultat dunsyncrtisme qui sest dvelopp pendant une priode de temps assez longue. Etune fois que la compilation daphorismes reoit sa forme dfinitive, il devientdifficile de reconnatre de qui elle provient.

    Et cest le cas des sentences qui concernent la pratique des interrogations et deslections, et surtout de celles qui rappellent la doctrine des grandes conjonctions.Il nest pas ici possible de dire, avec certitude, si telle ou telle sentence provientde Thophile dEdesse, dAbu Masar, de Masa allah, de Musa ibn Nawbaht, oudautres. Parmi toutes les sentences qui certifient le caractre apocryphe de

    luvre, il y en a toutefois une dont la paternit est atteste : la n81 estrapporte la lettre par Ibn al-Rigal, comme tant la doctrine de Dorothe sur ladtermination des temps futurs, et comme ntant pas lopinion de Ptolme.Mais elle est entre comme beaucoup dautres dans le Kitab al-tamara pourenrichir la compilation dorigine dans la phase de sa gestation. Dautre part,divers sont les aphorismes que lon peut rapporter Dorothe ou dautresastrologues grecs, antrieurs ou postrieurs Ptolme. Dans la conclusion dequelques manuscrits arabes, nous lisons que Ptolme a compil ces sentencesen les tirant de ses livres et de ceux dautres sages. Une telle compilation ne fut

    certes pas luvre de Ptolme, mais elle fut accepte comme ptolmaque,cest--dire reprsentative de ltat de lart dans son expression la plus haute etla plus accomplie.

    Cest un fait propre la littrature aphoristique quelle naisse aprs une priodeplus ou moins longue de gestation, et qu sa production, diffrents facteursaient concouru. Il nest donc pas surprenant quil y ait des paralllismes ou descontaminations entre un recueil et un autre, et il nest pas surprenant non plusque la sentence 22 du Karpos sur les habits revtus quand la Lune est dans le

    Lion, nous la retrouvions dans le n32 du Centiloquium Hermetis, que la menaceapporte par Mars et par la Tte de Mduse (sentence 73) soit insre dans le

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    chapitre 122 du Liber GenethliacusdAlbubater (Abu Bakr al-Hasan al-Hasib,floruit 845 AD), que la sentence n17 sur les lieux de peur rapparaisse, sanscitation, dans lIntroduction lastrologie de Kusyar ibn Labban (III, 1, 7)27,que la n74 sur la cicatrice au visage soit en substance identique la n14 des

    Propositiones Almasoris, que la n91 sur la combustion du significateur dumalade soit confirme chez Zahel 129b. Et nous pourrions continuer, mais toutcela suffit en guise dexemple.

    Un autre recueil daphorismes, catalogu par al-Nadim comme Commentaire aupremier livredu Quadripartitum ptolmaque, et tabli sous le nom dEutocio diAlascona, prsente des aphorismes similaires ceux du Karpos28. Parmi lesdeux cents aphorismes du recueil attribu Eutocio, fortement influenc par deslments arabo-sissanides, il ny en a que deux qui se retrouvent, notreconnaissance, chez Eutocio et dans le Karpos. Lun concerne les dons accordspar les toiles fixes (Eutocio 33, Karpos 29), lautre la prsence de Mercuredans les maisons de Saturne et de Mars (Karpos, 38), dj cit par Henri Bate.Ces aphorismes, qui portent respectivement sur la fortune matrielle et sur lesqualits de lme, ne sont pas en contradiction avec la doctrine ptolmaque etpourraient faire office de gloses aux chapitres respectifs du Quadripartitum.

    Ces deux recueils daphorismes, celui attribu Eutocio et celui pseudo-ptolmaque, ont ceci en commun : nous connaissons le stade final de leurprsentation, mais nous navons pas une connaissance certaine de leur gestation,

    et surtout la conception de lensemble nous chappe. De ces trois phases nouspouvons conjecturer un tant soit peu leur moment et leur mode de gestation,mais, comme Ptolme nous avait dj avertis dans le chapitre in casuspermatiset exitu infantis, seule la connaissance de la conception nous donne la pleineconnaissance du dveloppement. Nanmoins, une suggestion nous est offerte parle colophon que rapportent un certain nombre de manuscrits arabes ducommentaire dIbn al-Daya : Le Livre du fruit appel Aqatan ramata, quisignifie les cent sentences, est termin . Aqatan ramataest la translittrationdu grec ekaton remata, ces remata, aphorismes, auxquels faisait allusion

    Manuele Comneno dans sa controverse avec Michel Glykas.

    27Une autre similitude entre la sentence 86 du Karpossur les virtutes planetarum et Ibn Labban (III, 1, 10).28

    Par exemple, la n22 dEutocio, sur la ccit, sapparente la n69 du Karpos, la n26 dEutocio sur lesbnfiques placs dans le VIIIme lieu la n76 du Karpos,la n28 sur laccord entre deux personnes la n33du Karpos, la n21 sur la cicatrice au visage la 74 du Karpos. Sur ce texte cf. (Bezza 2009).

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