histoire et découvertes de la radioactivité atmosphérique...

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Histoire et découvertes de la radioactivité atmosphérique naturelle The Discovery and history of knowledge of natural atmospheric radioactivity Professeur André RENaU X (*) RÉSUMÉ Chacun sait que la radioactivité a été découverte, il y a 100 ans, par le Français Henri Becquerel, à Paris (Février 1896), à la suite de travau x qu'il effectuait sur les rayons X découverts par Rôntgen un an plus tôt. En Juillet et Décembre 1898, les Curie découvraient et séparaient le Polonium et le Radium et, en 1899, Debierne et Giesel isolaient l'actinium. La découverte du Radon, gaz rare radioactif, est due à P. et M. Curie en 1898 et F. Dorn en 1900. Le Thoron e 2 °Rn) était décou- vert par Rutherford et Owens en 1899-1900, et l'actinon ( 2 19 Rn) par Debierne et Geisel à peu près au même moment. Mais, en fait, ce sont les Allemands Elster et Geitel qui, en 1901 environ, furent les premiers à constater que la radioactivité est présente dans l'atmosphère. A partir de là, beaucoup d'études furent réalisées (par Marie Curie, par exemple) mais c'est à partir des années cin- quante que les travaux et progrès les plus importants ont été réalisés. L'accent sera mis sur les pionniers de l'après seconde guerre mondiale, les Evans, Kawano, Wilkening, Israel, Junge, Schuman, Siksna, Chamberlain, Dyson, Nolan, Bricard, PradeL.. Renoux, Made laine, Blanc, Fontan... jusqu'aux travaux plus récents. Et finalement, nous atteindrons nos années 90, pé- riode qui voit un nouvel essor des recherches sur la radioactivité atmosphérique naturelle, orientées surtout sur l'étude du radon et ses descendants à l'intérieur des locaux. Nous constaterons que dans ce domaine, tout com me dans celui de la radioactivité de l'air extérieur ou celle de l'air des mines d'uranium, la contribution fran- çaise est d'une particulière importance. 1. I ntroduct ion C'est en 1896, par ie plus grand des hasards du reste, et alors qu'il travaille sur les rayons X mis en évidence par R6ntgen, un an plus tôt, que Henri Becquerel [1] découvre la radioactivité. On peut (*) Laboratoire se Physique des Aérosols et de Transfert des Contaminations (LPATC), Faculté des Sciences, Université Paris XII, avenue du Général de Gaul/e, 94010 Créteil Cedex. ABSTRACT Everybody knows that the radioactivity was discove- red, 100 years ago, by the Frenchman Henri Becquerel at Paris, in Feb. 1896, stemmed from the discovery of X-rays by Hôntçen in the preceding year. In 1899, Ru- therford was able to show the existence of a and f3 rays, and in 1900 Villard showed the presence of a third class of rays, the y rays. The discovery of the rare radioactive gas radon is attributed to P. and M. Curie in 1898 and F. Dom in 1900. Thoron F ORn) was discovered by Rutherford and Owens in 1899-1900 and Actinon f l9 Rn) by oebieme and Geisel about the same time. The radon's radiotoxicity was stu- died in France since 1904 by Bouchard and Balthazard and in 1924 it was formulated the hypothesis that the great mortality observed in the uranium miners of Schneeberg in Germany and Joachimsthal in Czechoslo- vakia was maybe due to the radon. But, in fact, Elster and Geitel was the first to see that the radioactivity is present in the atmosphere in about 1901. Atter this date, many investigations were made (M. Curie, for example), but it is during the fifties and, of course, until today that the most numerous works were developed. ln this paper, we speak about the researches of the after second war pioneers : Evans, Wilkening, Kawano, Israel, Junge, Schuman, Bricard... Renoux, Madelaine, Blanc, Fontan, Siksna, Chamberlain, Dyson, Nolan, etc. and the works developed later. Final/y, we reach to the nineties, period where the works are particularly directed in the aim of radon and radon progeny indoor, with in particular, many works effectued in France. encore voir l'emplacement de son laboratoire au Jardin des Plantes, à Paris. Et en 1899, toujours à Paris, les Curie commençent leurs monumentales séries d'expériences. En 1899, Owens [2] et Ru- therford [3] découvrent le thoron appelé, à cette époque, ec émanation ». La figure 1 montre le dis- positif original utilisé par Rutherford. Et on peut dire que 1900 marque le début de la grande aventure de la radioactivité... et de la radio- activité atmosphérique naturelle. En ce qui con- cerne cette dernière, nous envisagerons trois pé- 1950-1980, 1980... AVRIL-JUIN 1996 -59 - POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE

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  • Histoire et découvertes de la radioactivitéatmosphérique naturelleThe Discovery and history of knowledge of naturalatmospheric radioactivity

    Professeur André RENaUX (*)

    RÉSUMÉ

    Chacun sait que la radioactivité a été découverte, il ya 100 ans, par le Français Henri Becquerel, à Paris(Février 1896), à la suite de travau x qu'il effectuait sur lesrayons X découverts par Rôntgen un an plus tôt.

    En Juillet et Décembre 1898 , les Curie découvra ientet séparaient le Polonium et le Radium et, en 1899,Debierne et Giese l isolaient l'actinium. La découverte duRadon, gaz rare radioac tif, est due à P. et M. Curie en1898 et F. Dorn en 1900. Le Thoron e2°Rn) était déco u-vert par Rutherford et Owen s en 1899-1900, et l'actinon(219Rn) par Debierne et Geisel à peu près au même

    moment.

    Mais, en fai t, ce sont les Allemands Elster et Geitelqui , en 1901 environ, furent les premiers à constater quela radioactivité est présente dans l'atmosphère. A partirde là, beaucoup d'études fure nt réalisées (par Mar ieCurie, par exemp le) mais c'est à part ir des années cin-quante que les travaux et progrès les plus importants ontété réalisés.

    L'accent sera mis sur les pionniers de l'après secondeguerre mond iale, les Evans, Kawano, Wilkening, Israel,Junge, Schuman, Siksna, Chamberlain, Dyson, Nolan,Bricard , PradeL.. Renoux, Made laine, Blanc, Fontan...jusqu 'aux travaux plus récent s.

    Et finaleme nt, nous atteindro ns nos années 90, pé-riode qui vo it un nouvel essor des recherches sur laradioactivité atmosphérique naturelle, orientées surtoutsur l'étude du radon et ses descendants à l'intérieur desloca ux. Nous constaterons que dans ce domaine, toutcom me dans celui de la radioactivité de l'air extér ieur ouce lle de l'a ir des mines d'uranium, la contribution fran -çaise est d'une particulière importance.

    1. Introduction

    C'est en 1896, par ie plus grand des hasards dureste, et alors qu'il travaille sur les rayons X mis enévidence par R6ntgen, un an plus tôt, que HenriBecquerel [1] découvre la radioactivité. On peut

    (*) Laboratoire se Physique des Aérosols et de Transfertdes Contaminations (LPATC), Faculté des Sciences,Université Paris XII, avenue du Général de Gaul/e,94010 Créteil Cedex.

    ABSTRACT

    Everybody knows that the radioactivity was discove-red, 100 years ago, by the Frenchman Henri Becquerelat Paris, in Feb. 1896, stemmed from the discovery ofX-rays by Hôntçen in the preceding year. In 1899, Ru-therford was able to show the existence of a and f3 rays,and in 1900 Villard showed the presence of a third classof rays, the y rays.

    The discovery of the rare radioactive gas radon isattributed to P. and M. Curie in 1898 and F. Dom in 1900.Thoron F ORn) was discovered by Rutherford and Owensin 1899-1900 and Actinon f l9Rn) by oebieme and Geiselabout the same time. The radon's radiotoxicity was stu-died in France since 1904 by Bouchard and Balthazardand in 1924 it was formulated the hypothesis that thegreat mortality observed in the uranium miners ofSchneeberg in Germany and Joachimsthal in Czechoslo-vakia was maybe due to the radon. But, in fact, Elster andGeitel was the first to see that the radioactivity is presentin the atmosphere in about 1901. Atter this date, manyinvestigations were made (M. Curie, for example), but itis during the fifties and, of course, until today that themost numerous works were developed.

    ln this paper, we speak about the researches of theafter second war pioneers : Evans, Wilkening, Kawano,Israel, Junge, Schuman, Bricard... Renoux, Madelaine,Blanc, Fontan, Siksna, Chamberlain, Dyson, Nolan, etc.and the works developed later. Final/y, we reach to thenineties, period where the works are particularly directedin the aim of radon and radon progeny indoor, with inparticular, many works effectued in France.

    encore voir l'emplacement de son laboratoire auJardin des Plantes, à Paris. Et en 1899, toujours àParis, les Curie commençent leurs monumentalesséries d'expériences. En 1899, Owens [2] et Ru-therford [3] découvrent le thoron appelé, à cetteépoque, ec émanation » . La figure 1 montre le dis-positif original utilisé par Rutherford.

    Et on peut dire que 1900 marque le début de lagrande aventure de la radioactivité... et de la radio-activité atmosphérique naturelle. En ce qui con-cerne cette dernière, nous envisagerons trois pé-riodessuces~ves: 1900-1950 , 1950-1980, 1980...

    AVRIL-JUIN 1996 -59 - POL LUT ION ATMOSPHÉRIQUE

  • électromètre

    ,.bourre de coton

    hydroxyde de thorium

    circulation d'air======::::::;;:::::=====aII--===.._=~"------'

    Figure 1.Le dispositif original de Rutherford.

    The original device of Rutherford.

    2. De 1900 à 1950

    Durant cette période, on observe un parallé-

    lisme étroit entre l'ensemble des recherches qui

    s'amplifient autour de ce tout nouveau phénomène

    qu'est la radioactivité , et sa conséquence dans

    l'environnement, la radioactivité atmosphérique

    naturelle.

    Ainsi, en 1901 , en étudiant les petits ions atmo-

    sphériques et après avoir développé la théorie des

    ions formulée par J.-J. Thomson en 1898, Elster et

    Geitel découvrent que la radioactivité est présente

    dans l'air [4].

    En Juillet et Décembre 1898, respectivement,

    Pierre et Marie Curie [5] séparent deux nouveaux

    radioéléments, le Polonium et le Radium, dont,

    maintenant , nous connaissons l'importanc e vis-à-

    vis de l'aérosol radioactif naturel. Ces découvertes

    sont faites à Paris, dans un laborato ire qu'on peut

    encore voir actuellement, et que le hasard a placé

    à environ 300 m du Panthéon, ou les corps de

    Pierre et Marie Curie reposent depuis Avril 1995.

    En 1899, Debierne et Geisel, indépendamment l'un

    de l'autre, isolent l'Actinium. Et en 1900, F. Dorn et

    P. et M. Curie [6] isolent le Radon. L'Actinon

    (21 9Rn) est découvert par Debierne et Geisel en

    1899-1900. Le tableau 1 indique les dates et les

    noms des découvreurs des différents radioélé-

    ments. Bien entendu, on constate combien grand

    est le parallélisme entre les recherches de base

    sur la radioactivité et celles portant sur la radioac-

    tivité atmosphérique naturelle. Il ne faut pas oublier

    non plus que ce début du 20e siècle est, dans ces

    domaines, une période de découvertes intenses,

    avec des compétitions farouches entre différentes

    équipes de pays différents (France, Grande-Breta-

    gne, Allemagne, principalement). Ceci conduit à

    une publication scientifique pratiquement tous les

    quinze jours !

    Il est amusant (Tab. Il) d'observer l'évolution de

    l'évaluation du nombre de masse du radon (222)

    entre 1901 et 1908 et, à cette date, on est encore

    relativement loin de la bonne valeur. La figure 2

    montre la connaissance des éléments liés à la

    Tableau 1.

    Les éléments radioact ifs naturels (découvreur et date).

    Naturally Radioactive Elements (discover and date) .

    Série (4 n)

    Elément Découvreur Date

    Thor ium Mme Curie; Schmidt 1898

    Mesothorium 1 O. Hahn 1907

    Mesothorium Il O. Hahn 1908

    Radiothorium O. Hahn 1905

    Thorium X Rutherford and Soddy 1899/1900

    Thoron Rutherford and Owens 1899/1900

    Thorium B Rutherford 1904

    Thorium C Rutherford 1904

    Sér ie (4 n + 2)

    Elément Découvreur Date

    Uranium Becquerel 1896

    Uranium Xl Crookes 1900

    Uranium X2 Fajans and Gôhrlnq 1913

    lonium Bolrwood 1907

    Radium Mme Curie 1898

    Radon Mme and P. Curie ; Dorn 1898/1900

    Radium B + C Mme Curie 1899

    Radium D Hoffmann and Strauss 1901

    Polonium Mme Curie 1898

    Sér ie (4 n + 3)

    Elément Découvreur Date

    Acrino-Uranium Dempster 1935

    Uranium Y Antonoff 1911

    Protactinium Hahn, Soddy, Meitner 1918

    Actinium Debierne ; Geisel 1899

    Radioactinium O. Hahn 1906

    Actinium X Geisel and Godlewsky 1904

    Actinium K Mlle Perey 1939

    Actinon Debierne and Geisel 1899/1900

    Actinium B + C Geiger, Debierne, 1899/1911

    Brooks and Rutherford

    POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE -60- AVRIL-JUIN 1996

  • Tableau II.Historique de la valeur de la masse du Radon.

    History of the mass number of the Radon.

    Chercheur Année Poidsmoléculaire

    Rutherford et Brooks 190 1 40 à 100

    Curie et Danne 1903 40 à 100

    Bumstead et Wheeler 1904 180

    Makower 1905 85 ,5 à 97

    Perkins 1908 235

    radioactiv ité atmosphérique naturelle que possèdeJ .-J. Thomson en 1906 [7]. Si on les compare auxvaleurs actuelles données par le tableau III [8], onobserve des erreurs énormes.

    Par exemple, en ce qui concerne les périodesradioactives du ThA, 216p O, 11h au lieu de...0,145s, celle de l'AcA, 215p O, 36 min. au lieu de1,83.10-3s. Le mot « Radon " n'apparaît pas : ils'appelle « émanation » , mais la précision sur sapériode est assez bonne. Enfin, pour Thomson, unmême radioélément pouvait être émetteur a, p,y àla fois.

    Ainsi, dès 1901, on connaît l'existence d'uneradioactivité atmosphérique naturelle. Mais cen'est qu'en 1903 que Rutherford et Soddy dévelop-pent leur théorie de la décroissan ce radioactivemontrant, pour chaque radioélément, l'existenced'un paramètre caractéristique, la constante radio-active À. C'est aussi en 1903 que Rutherford [9] etJ .-J . Thomson [10] (mais lui en 1904) prouvent queles rayons a sont des particules chargées positive-ment en mouvement. La figure 3 montre l'appa-reillage original de J .-J. Thomson . Et toujours en1903, H. Becquerel (11) obtient la photographie dela trajectoire des a émis par du bromure de radiumdans un champ magnétique. Mais il a fallu attendre1904 pour que la nature exacte des a soit confir-mée par Rutherford et Roy.

    Une remarque amusante . Dans son livre de1906 [7], Thomson indique la date de 1905 pour lesexpériences de Rutherford (qui fut son élève) (Phil.Mag., 1905, p. 193), omettant de citer ses expé-riences de 1903, donc antérieures aux siennes !

    Dès la fin de 1898, on sait que les rayons psontdes électrons se déplaçant rapidement , et en 1900,Villard montre la présence d'un troisième type derayonnement radioactif : les rayons , plus péné-trants que les p mais moins ionisants. Mais en1911, on ignorait toujours la nature électromagné-tique de ces y et par exemple, J .-J . Thomson sub-

    Rl\o.1I.:1"1''/&

    l

    THOFl'UI>I TH . XJI. 'tllo"Jlr'$. ".JlI'

    AC.TINIU"'f ACT X E.MAN ACTA AcT B'0

  • Tableau III.

    Les caractéristiques actuelles des trois familles radioactives nature lles.

    The actual values concerning the three radon lamilles

    B

    G

    Figure 3.

    L'appareil original utilisé par J.-J. Thomsom pour montrer la charge électri

    que positive des a .

    The original device used by J.-J. Thomson for ta show the positive electri

    cal charge of the Cl rays .

    POLLUTION ATMOSPHÉRIOUE-62-

    AVRIL-JUIN 1996

  • odorai t seulement une certaine analogie entre euxet les rayons Rbntgen (les rayons X).

    Et c'es t seulement en 1932 que Chadwik, re-prenant des expériences mal interprétées par F. et1. Joliot-Curie, découvre le neutron qui permet d'ex-plique r la radioactivité ~ (celle du RaB, par exem-ple) . En 1930, Pauli prédit l'existence du neutrino.

    En fait, en 1930, la présence du radon, gaznoble radioactif, dans l'air est bien connue. Maisles mesures de radon et de thoron dans l'atmo-sphère et, plus encore , de leurs descendants, sontlimitées par la faible sensibili té des mesures, ba-sées en général sur la détection d'ions par unélectromèt re. Aux Etats-Unis, Aliverti en 1932 [12]et Evans en 1935 [13] développent les premièresmesures significatives de concentration du radondans l'air. En 1939, Evans [14] met au point unapparei l mesurant le Thoron (Fig. 4), mais seule-ment pour les concentrations élevées rencontréesdans les industries raffinant et utilisant des subs-tances radioactives. Dès 1931, Becker [15] montreque le radon est un excellent tracteur des mouve-ments des masses d'ai r.

    3. De 1950 à 1980

    C'est certa inement la période la plus productivequant aux découvertes concernant la radioactivitéatmosphérique naturelle. En effet, après la se-cond e guerre mondiale, un nouveau détecteur ap-paraît : le photomultiplicateur qui permet d'utiliserles scintillations émises par certaines substancesfluorescentes pour détecter, avec une très grandesensibilité, les émetteurs a , ~ ou y. Il est ainsi

    Disque collecteur

    ...Sortie

    ...

    l,,,HI, d'alumlnlum

    possible de détecte r le RaA e18po) avec des sein-tillateurs de sulfure de zinc . Et, petit à petit, lephotomultiplicateur remplace l'électromètre.

    On peut classer les travaux qui se développentdurant cette période en deux catégories : ceuxportant sur la radioact ivité naturelle de l'air exté-rieur et ceux consacrés à la radioactivité de l'atmo -sphère des mines d'uranium.

    3.1. La rad ioactivité extérieure naturellede l'air

    En 1950, les caractéristiques essentielles duradon et de ses descendants : période radioactive,masse atomique, énergie des a, ~ , y émis, sontrelativement bien connues . Et cette année marquele départ de recherches particulièrement attracti-ves et originales portant sur la mesure directe duRadon et du Thoron (220Rn), la détection des ionsradioactifs naturels , la distribution granulométriquedes descendants du radon, principa lement enFrance, Japon, Etats-Unis, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède et Russie.

    3.1.1. Mes ures directes du Radon (222 Rn)et du Thoron (22o Rn)

    Une des premières méthodes utilisées pour lamesure directe de la concentration du Radon dansl'air utilise le charbon actif, car le radon est adsorbépar un piège de charbon refroidi. La figure 5 mon-tre, à titre d'exemple, le dispositif utilisé par Naka-tani [16] au Japon.

    Mais en général , entre 1950 et 1960, la concen-tration extérieure de l'air en radon est évaluée par

    Air + descendants du thoron

    haute tension

    Air + descendants du thoron

    Figure 4.L'appareil d'Evans.

    The Evans apparatus .

    AVRIL-JUIN 1996 - 63 - POLLUTION ATMOS PHÉRIQUE

  • RECHAUFFEUR

    ,· ···· ···d

    1· rp

    CHAMBRE

    POMPE

    REFRIGERANT

    FILTRE

    AIR

    CHA RBON ACTIF

    Figure 5.Le piégeage .du radon sur du charbon actif.

    The collect ion of radon by means of ac tivated charcoa l.

    '--- -- - - - -----"pompe

    d •asp iration d~l'a ir

    filtr~ de

    sortie

    En 1979, cette technique est perfectionnée, à

    Brest, par G. Tymen [23] (Fig. 7) qui construit, sur

    ce principe, un appareil automatique permettant de

    mesurer la concentration de l'air en radon toutes

    les trente minutes. La figure 8 montre quelques-

    uns de ses résultats typiques obtenus à Brest. Bien

    entendu, ici également, la détection des a. émis est

    faite par une association scintillateur au SZn-pho-

    tomultiplicateur.

    Ainsi, à la fin des années 70, on peut dire que

    les techniques permettant la mesure directe du

    radon dans l'air sont parfaitement au point.

    3.1.2. Mesure des descendants à vie courte du222 Rn et du 220Rn

    A partir de 1950, on assiste au développement

    d'une nouvelle discipline : la Science des Aérosols.

    Et les théories et les techniques créées à cette

    occasion vont pouvoir s'appliquer à la caractérisa-

    tion de l'aérosol radioactif naturel issu du radon :

    concentration, distribution granulométrique, pro-

    priétés électriques, etc.

    CHAMBRE DE

    DESINTEGRATION

    VOLUME ETANCHE

    OU

    -----------lillr-es

    d'entr éo~

    . -air aanalYHr

    des méthodes indirectes reposant sur l'hypothèse

    d'un équilibre radioactif, à tout moment, entre le

    radon et son dépôt actif. Ainsi, Hess en 1950 [17]

    et Cotton en 1955 [18] utilisent des chambres d'io-

    nisation basées sur cette hypothèse.

    Mais avec l'apparit ion du photomultiplicateur, il

    devient très facile de mesurer la radioactivité d'un

    filtre de très haute efficacité ayant collecté les des-

    cendants solides du radon. Cette méthode est uti-

    lisée, par exemple, par Wilkening [19] aux Etats-

    Unis, Renoux [20] en France, et de par de

    nombreux autres chercheurs.

    En fait, les premières mesures directes du ra-

    don dans l'atmosphère sont réalisées par Blanc et

    Fontan à Toulouse en 1961 : c'est la méthode dite

    des deux filtres [21] (Fig. 6). Cette méthode est

    adaptée en Allemagne par Israel [22] qui associe à

    la chambre de désintégrations à deux filtres une

    chambre d'ionisation de 324 litres. Il lui est alors

    possible de séparer les courants d'ionisation dus

    au radon et au thoron.

    Figure 6.La méthode des deux filtres.

    The two fi/ters meth od.

    POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE -64- AVRIL-JUIN 1996

  • » < ~ r c:- C z

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    -0 o r r C -l ë5 z ~ s: o (f) -0 I rn-

    :Il i5 c m

    630

    2200

    320

  • Heure Locale

    Figure 8.Variation s horaires de la teneur de l'air

    en radon (Bq . rn" ).

    Variation of the mean concentra tion (Bq. m'3)as a function of the time.

    Natural aerosol size distribution (Curve 1) and the attachmentof radon and thoron decay produ cts (Curves 2 and 3

    and scale on the right).

    Figure 9.Courbes de distribution granulométrique de l'aérosolnaturel (1) et des descendants à vie courte du radon

    (2 et 3 et échelle de droite).

    Rayon cm

    101r----+- - - - -t- - - - -\-f-4-1

    ~ ~;; 10 'I-H'---t---t----/---'riè-

  • "10

    '00

    (\ 0

    a:"V~

    Ir 60II: « ,

    ~! 40

    20

    CI

    10-6 10-5

    x Poi n t s E x p è ri me n t a ux

    Figure 10.Courbe granulométrique cumulée de l'aérosol rédioactif naturel.

    Cumulated aerosol size distribution of the natu ral radioactive aerosol .

    la'"

    tionnelle de la distribution granulométrique de l'aé-rosol radioactif naturel. C'est ainsi que, entre 1975et 1979, Tymen et Renoux [45] peuvent améliorerles calculs de Fuchs [39], Bricard [46), Keefe etNolan [47]. Ils déterminent la fonction 1 (R) ducoefficient de fixation des petits ions de coefficientde diffusion D sur les particules de rayon R,

    4rcDR .~ (R) =- - (courbe 1 de la figure 11).

    1(R)

    I(R)

    \.

    ';\~ \ :',\ .\

    v .

    1\,-.....;.,:,,: .. .. , ..., . . .. ... . . . .

    R CMola"

    cules de dimensions inférieures à 2.10-2 um, résul-tat confirmé depuis par d'autres auteurs.

    Au milieu des années 70 , on assite à l'appari-tion et au développement des micro-ordinateurs. Ildevient alors possible d'affiner les calculs associésaux théories portant sur la fixation des petits ionsradioactifs sur l'aérosol atmosphérique. En clair, ildevient enfin possible d'obetenir l'explication ra-

    3

    2

    Figure 11.La fonction I(R).

    The I(R) function.

    AVRIL-JUIN 1996 - 67 - POLLUTION ATMOSP HÉRIQUE

  • La figure 12 montre le dispositif expérimentalutilisé par G. Tymen à Brest [23] entre 1975 et 1979pour obtenir la distribution granulométrique de latotalité de l'aérosol atmosphérique et la figure 13

    montre le bon accord entre les résultats expéri-mentaux et les courbes théoriques résultant del'application de l'informatique aux théor ies de laPhysique des Aérosols.

    F

    t1

    (a) Porw -liI~

    (bl)TlJ~ à peuts iOrti KI =Q'Zcm2y-! 54

    (~)Tu[:q.l lJ"05 ions K =xr3~m2.;1 S1

    (C) Baller'" ~ diliusicn

    (d) RolatrJtLN

    (e) Pcmpe

    (f) Ccxrplqur lodutrJtlrqJ

  • 3.2. La radioactivité nat urelle de J'air desmines d'uranium

    Pour préserver la santé des mineurs, il est im-portant de connaître, en particulier , les caractéris-tiques de l'aérosol radioactif naturel dans l'atmo-sphère des mines d'uranium. Dès 1904, en France ,Bouchard et Balthazard subodorent déjà une ra-diotoxicité du radon. En 1924, on suppose quel'importante mortalité observée chez les mineursdes mines d'uranium de Schneeberg en Allema-gne et Joachmisthal en Tchécoslovaquie peut êtredue au radon. En 1932, Pirchan [48] établit unecorrélation entre une très forte radioactivité atmo-sphérique et l'apparition de cancers du poumon.

    Enfin, au début des années 60, le développe-ment des centrales nucléai res entraîne une aug-mentation très importante de l'exploitation des mi-nes d'uranium. De ce fait, à cette époque, on voitse déve lpper, dans différents pays, beaucoupd'études sur la radioactivité naturelle de l'air desmines d'uranium. De sorte que différentes métho-des de mesu re du radon dans l'air sont mises aupoint. C'est ainsi que, en France, Pradel, en 1954[49], utilise la méthode des fioles scintillantes(Fig. 14). On voit aussi apparaître la méthode con-tinue de la chamb re de désintégration basée surles calculs de Thomas [50]. Tout cela entraînel'apparition de nouvea ux paramètres : le « Work ingLevel » (W.L.) et, plus tard, l'Energie Alpha Poten-tielle (EAP), basés tous les deux sur l'énergie desa émis par les descendants à vie courte du radon.

    De la sorte , dans les mines d'uranium de diffé-rents pays , on voit se développer un certain nom-bre de recherches portant sur la concentration del'air en radon et en thoron, la distribution granulo-métrique des aérosols provenant de ces deux gaz.Citons, par exemple, les travaux des équipes deGeorge [51] [52] dans les mines d'uranium du Nou-veau Mexique , ou de Palmier [53].

    En France, à part ir de 1954, des études trèsimportantes et systématiques sont effectuées dansles mines d'uranium du CEA situées près de Limo-ges , d'abord par les équipes de Blanc et Fontan[54], puis par celle de Renoux [55] [56] (Fig. 15) en

    1) PRELEVEMENT 2) INJECTION 3) COMPTAGEda,," une lMi""u. œr. la fiole

    Figure 14.La méthode des fioles scintillantes.

    The scintillating f1ask method.

    AVRIL-JU IN 1996 - 69 -

    ro 100or:0-

    ro'

  • Air

    disque

    ~ r ieur

    disque i nf ér i eur

    Air

    buse

    d ' entrée d ' a i r ,.----,,.-t,.-----,

    Figure 16.Appareils utilisés pour mesurer la fraction libre du Radon.

    Deviee for the measurement of the radon unattached fraction in uranium mines.

    piquage mesureradon gaz

    CAISSON

    ... -

    • • • 7Gt

    g:;chblende broy~r 4 l

    '- 1

    -1 1

    BOITE à GANTS

    Figure 17.The first french CEA radon inhalation device.

    The first Radon inhalation by rats CEA device .

    POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE - 70 - AVRIL-JUIN 1996

  • 4. De 1980 à aujourd'hui

    A partir des années 70, on assiste à une dimi-nution progressive des recherches portant sur laradioactivité atmosphérique naturelle. Ainsi, en1965, au Symposium CACR sur la Chimie de l'At-mosphère, la Circulation et les Aérosols qui se tientà Visby en Suède, 40 % des communications por-tent sur ce thème. Mais en 1977, au Congrèsidentique de Galway en Irlande, il n'y avait plusqu'une seule communication (par notre équipe, dureste) sur ce sujet, sur une centaines de présenta-tions.

    Or, au début des années 80, on voit apparaîtreun nouveau phénomène : la pollution intérieure. Eneffet, du fait de la crise mondiale de l'énergie géné-rée par le choc pétrolier du milieu des années 70,des efforts considérables ont été faits, surtout dansles pays occidentaux, pour améliorer l'isolationthermique des appartements et des immeubles.Mais cette isolation, qui conduit à confiner les lo-caux d'habitation, a pour effet d'augmenter leurpollution interne [66], et, entre autre, le risque ra-don. Et c'est ainsi que, du fait de très fortes concen-trations en radon mesurées dans certaines habita-tions (par exemple, plus de 10 000 Bq.m-3 danscertaines pièces, et jusqu'à 100 000 Bq.rrr'' danscertaines caves de Hongrie [67]. Rappelons que lavaleur moyenne à l'intérieur est de l'ordre de 50 à60 Bq.rrr" et de 4 à 5 Bq.rnê à l'extérieur), onpouvait craindre pour la santé des habitants [68].C'est pourquoi, à partir de 1980, beaucoup de paysse sont intéressés au problème du radon et sesdescendants à vie courte, confirmant le fait que lesconcentrations internes sont au moins dix fois plusfortes que les concentrations externes. Du fait quel'Homme passe plus de temps à l'intérieur qu'àl'extérieur, il risque de se trouver exposé à desdoses d'irradiation relativement élevées.

    Et naturellement, on s'est alors appuyé sur cer-taines des technologies utilisées dans les minesd'uranium pour aborder ce nouveau problème. Ain-si, à la fin des années 70, le CEA développe undosimètre alpha basé sur la détection solide destraces par le nitrate de cellulose [69], qui permet demesurer la teneur de l'air en radon et en ses des-cendants à vie courte. Ce dosimètre, étalonné àpartir des techniques de la Physique des Aérosols[70], est maintenant utilisé par G. Tymen et leséquipes du CEA [71] lors de campagnes de me-sure effectuées dans les habitations bretonnes.

    Et, tout comme pour l'air des mines d'uranium,la détermination de la fraction libre des descen-dants du radon est du plus grand intérêt. C'estpourquo i différents Chercheurs mènent d'impor-tantes recherches dans ce domaine, commeHopke aux Etats-Unis [72] [73], Tymen en France[74], Porstendorfer en Allemagne [75], MacLau-ghlin en lrlande, etc.

    De la même façon, Porstendorfer adapte lemodèle de Jacobi établi pour les mines d'uranium

    AV RIL-JUIN 1996 -71 -

    et crée son " room model » [76] qui permet dedécrire l'évolution du radon et de ses descendantsdans l'air intérieur des appartements . Très récem-ment, dans nos laboratoires, A.M. Gouronnec [8]l'améliore et établit son modèle " Praddo ». Ce toutnouveau modèle donne, pour le dépôt actif duradon, des résultats en bon accord avec des me-sures expérimentales effectuées dans une maisonde Bretagne [77] et une mesure expérimentale dela diffusion de la fraction libre des descendants duradon est en cours pour améliorer ses paramètresd'entrée [78].

    C'est ainsi que, en 1996, nous assistons, à unnouvel essor des recherches liées à la radioactivitéatmosphérique naturelle. A nouveau, d'importantscongrès s'intéressent à ce domaine (plus de500 participants à l'" International Symposium »ou the Natural Radiation Environment NRE VI deMontréal en Juin 1995), prouvant que ce phéno-mène, découvert au début du 20e siècle, suscite lemême intérêt à l'aube du second millénaire. Et ons'aperçoit que, de Becquerel à A.M. Gouronnec, lacontribution de la France a été particulièrementimportante et fructueuse.

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