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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 1 Prévention des catastrophes en Afrique SIPC Informations Bulletin semestriel publié par le Bureau Afrique de la Stratégie internationale de l’ONU pour la prévention des catastrophes (ONU/SIPC Afrique) Responsable du bureau Afrique Feng Min Kan . Rédacteur en chef R. Alain Valency Production Noroarisoa Rakotondrandria Page de couverture Mario Barrantes Noroarisoa Rakotondrandria Mise en pages Noroarisoa Rakotondrandria Photos ONU/SIPC Afrique, ICPAC (ex DMCN), Prof. D. Benouar Diffusion Ib Knutsen Pamela Mubuta Impression Imprimerie des Nations Unies Nairobi, Kenya Pour de plus amples informations sur la prévention des catastrophes, veuillez prendre contact avec : Secrétariat de l’ONU/SIPC, Palais des Nations, Genève 10, Suisse Tel. (+506) 224-6941, 224-6395, 224-6690, Fax (+506) 224-7758 E-mail : [email protected] Site web : www.unisdr.org ONU/SIPC Afrique Complexe des Nations Unies, Gigiri, PO Box 47074, Nairobi, Kenya Tel (254-2) 624568 ou 624119 Fax (254-2) 624726 E-mail : [email protected] Site web : www.unisdrafrica.org ONU/SIPC Amérique latine & Caraïbes PO Box 3745-1000, San Jose, Costa Rica Tel (506) 224-1186 Fax (506) 224-7758 E-mail : [email protected] ; [email protected] ; [email protected] Site web : www.eird.org ; www.crid.org Abonnements gratuits : veuillez nous faire parvenir votre nom, prénom(s) et adresse complète, ainsi que le nom et l’adresse complète de votre organisation (non obligatoire), de préférence au courrier électronique suivant: [email protected] Les opinions publiées dans ce bulletin ne sont nécessairement ni celles de l’ONU/SIPC ni conformes aux politiques de celle-ci. EDITORIALEDITORIAL Editorial La force d’un partenariat se mesure à celle du partenaire le plus faible Juillet 2004: les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains se penchent sur un projet de Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe et recommandent l’élaboration du Programme d’action y afférent. Il s’agit là un grand succès pour les gestionnaires de catastrophes en Afrique. Cette initiative, en effet, ils l’avaient prise seulement 12 mois auparavant, en juin 2003. Mais ils doivent désormais relever deux défis: celui d’élaborer ledit Programme d’action, et celui de devoir apporter leur pierre à la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes (CMPC) prévue a Kobé au Japon en janvier 2005. Deux défis qui, finalement, ne sont que les deux facettes d’un même problème. Car l’Afrique ne pourrait élaborer et mettre en œuvre pleinement – et avec succès – son futur Programme d’action sans un certain appui de la part de la Conférence mondiale. Comment donc obtenir cet appui? Il n’y a pas de recette toute faite, il faut surtout chercher à accroître les chances: 1. Nos gestionnaires des catastrophes se rendent à Kobé comme un club de foot formé en juin 2003, vainqueur de la Coupe d’Afrique en juillet 2004 et participant à la Coupe du Monde quelques mois plus tard. Nouveau venu dans la cour des grands, il lui serait plus avisé de ne pas viser la Coupe mais d’abord de gagner des supporters (sans quoi elle ne pourrait même pas jouer « normalement »). Gagner des supporters, obtenir un appui: tel devrait être l’objectif du continent à Kobé. 2. Mais de nos jours, appui signifie « partenariat ». Or, qui dit partenariat dit combinaison des atouts (forces) non combinaison des handicaps (faiblesses). A Kobé donc, l’Afrique devrait contribuer avec ses atouts. 3. Pour qu’un partenariat soit solide, il faut qu’il repose sur un accord clair et incontesté. C’est ici qu’intervient notre futur Programme d’action: celui-ci doit s’ accord er avec le futur Programme mondial d’action issu de Kobé. Un tel “accord” entre les deux programmes constitue un accord clair et incontesté. 4. Comment faire donc pour que celui-là s’accorde avec celui- ci? Il faut surtout que le futur Programme mondial soit conforme à nos intérêts. Il nous faut donc participer activement à la formulation en cours du Projet de Programme mondial. Bref, l’Afrique devrait s’impliquer à fond - avec ses atouts (non ses handicaps) - dans la formulation en cours du Projet de Programme mondial d’action. Elle est bien placée pour le faire car elle a déjà marqué un bon point: les rapports émanant des pays africains (à titre de contribution à la préparation de la Conférence mondiale) ont été hautement appréciés – tant en quantité qu’en qualité. Il s’agit là déjà d’un bon exemple « d’apport d’atouts » sur lequel on peut s’appuyer pour aller plus loin, pour rehausser davantage son profil. Et pour prétendre à un partenariat solide. Car un partenariat est semblable à une chaîne dont la force ne correspond finalement qu’à celle du maillon le plus faible : la force d’un partenariat se mesure à celle du partenaire le plus faible. R. Alain Valency [email protected]

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Page 1: FRENCH - INFORMS 4. · 2011-04-06 · Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 2 SOMMAIRESOMMAIRE 1 Editorial Prévention des catastrophes 3

Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 1

Prévention des catastrophes en AfriqueSIPC Informations

Bulletin semestriel publié parle Bureau Afrique de la

Stratégie internationale de l’ONUpour la prévention des catastrophes

(ONU/SIPC Afrique)

Responsable du bureau AfriqueFeng Min Kan

.Rédacteur en chef

R. Alain Valency

ProductionNoroarisoa Rakotondrandria

Page de couvertureMario Barrantes

Noroarisoa Rakotondrandria

Mise en pagesNoroarisoa Rakotondrandria

PhotosONU/SIPC Afrique, ICPAC (ex DMCN),

Prof. D. Benouar

DiffusionIb Knutsen

Pamela Mubuta

ImpressionImprimerie des Nations Unies Nairobi, Kenya

Pour de plus amples informations sur la prévention descatastrophes,

veuillez prendre contact avec :

Secrétariat de l’ONU/SIPC,Palais des Nations, Genève 10, Suisse

Tel. (+506) 224-6941, 224-6395, 224-6690,Fax (+506) 224-7758E-mail : [email protected]

Site web : www.unisdr.org

ONU/SIPC AfriqueComplexe des Nations Unies, Gigiri,

PO Box 47074, Nairobi, KenyaTel (254-2) 624568 ou 624119

Fax (254-2) 624726E-mail : [email protected] web : www.unisdrafrica.org

ONU/SIPC Amérique latine & CaraïbesPO Box 3745-1000, San Jose, Costa Rica

Tel (506) 224-1186Fax (506) 224-7758

E-mail : [email protected] ; [email protected] ;[email protected]

Site web : www.eird.org ; www.crid.org

Abonnements gratuits :veuillez nous faire parvenir votre nom, prénom(s) et adressecomplète, ainsi que le nom et l’adresse complète de votreorganisation (non obligatoire), de préférence au courrier

électronique suivant:[email protected]

Les opinions publiées dans ce bulletin ne sont nécessairement nicelles de l’ONU/SIPC ni conformes aux politiques de celle-ci.

EDITORIALEDITORIAL

Editorial

La force d’un partenariat se mesure à celle du partenairele plus faible

Juillet 2004: les Chefs d’Etat et de Gouvernement africains sepenchent sur un projet de Stratégie régionale africaine pour laréduction des risques de catastrophe et recommandentl’élaboration du Programme d’action y afférent. Il s’agit là ungrand succès pour les gestionnaires de catastrophes en Afrique.

Cette initiative, en effet, ils l’avaient prise seulement 12 moisauparavant, en juin 2003.Mais ils doivent désormais relever deux défis: celui d’élaborerledit Programme d’action, et celui de devoir apporter leur pierreà la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes(CMPC) prévue a Kobé au Japon en janvier 2005. Deux défisqui, finalement, ne sont que les deux facettes d’un mêmeproblème. Car l’Afrique ne pourrait élaborer et mettre en œuvrepleinement – et avec succès – son futur Programme d’actionsans un certain appui de la part de la Conférence mondiale.Comment donc obtenir cet appui? Il n’y a pas de recette toutefaite, il faut surtout chercher à accroître les chances:1. Nos gestionnaires des catastrophes se rendent à Kobé

comme un club de foot formé en juin 2003, vainqueur de laCoupe d’Afrique en juillet 2004 et participant à la Coupedu Monde quelques mois plus tard. Nouveau venu dans lacour des grands, il lui serait plus avisé de ne pas viser laCoupe mais d’abord de gagner des supporters (sans quoielle ne pourrait même pas jouer « normalement »). Gagnerdes supporters, obtenir un appui: tel devrait être l’objectifdu continent à Kobé.

2. Mais de nos jours, appui signifie « partenariat ». Or, qui ditpartenariat dit combinaison des atouts (forces) noncombinaison des handicaps (faiblesses). A Kobé donc,l’Afrique devrait contribuer avec ses atouts.

3 . Pour qu’un partenariat soit solide, il faut qu’il repose surun accord clair et incontesté. C’est ici qu’intervient notrefutur Programme d’action: celui-ci doit s’accorder avec lefutur Programme mondial d’action issu de Kobé. Un tel“accord” entre les deux programmes constitue un accordclair et incontesté.

4. Comment faire donc pour que celui-là s’accorde avec celui-ci? Il faut surtout que le futur Programme mondial soitconforme à nos intérêts. Il nous faut donc participeractivement à la formulation en cours du Projet de Programmemondial.

Bref, l’Afrique devrait s’impliquer à fond - avec ses atouts(non ses handicaps) - dans la formulation en cours du Projet deProgramme mondial d’action.Elle est bien placée pour le faire car elle a déjà marqué un bonpoint: les rapports émanant des pays africains (à titre decontribution à la préparation de la Conférence mondiale) ont étéhautement appréciés – tant en quantité qu’en qualité. Il s’agitlà déjà d’un bon exemple « d’apport d’atouts » sur lequel onpeut s’appuyer pour aller plus loin, pour rehausser davantageson profil. Et pour prétendre à un partenariat solide.

Car un partenariat est semblable à une chaîne dont la force necorrespond finalement qu’à celle du maillon le plus faible : laforce d’un partenariat se mesure à celle du partenaire le plusfaible.

R. Alain [email protected]

Page 2: FRENCH - INFORMS 4. · 2011-04-06 · Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 2 SOMMAIRESOMMAIRE 1 Editorial Prévention des catastrophes 3

Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 2

SOMMAIRESOMMAIRE

1 Editorial

Prévention des catastrophes 3 « Séparation » du continent africain: des catastrophes sont à craindre - Dr. Chris Hartnardy 7 MOZAMBIQUE: Comment intégrer la gestion des risques de catastrophe dans le développement rural - M.

Wolfgang Stiebens & Dr Christina Bollin 10 TCHAD : Stratégie de lutte contre la désertification - M. Mikail Abakar Ibrahim 13 KENYA : Gestion & coordination de la sécurité alimentaire - M. Maaboub Maalim 15 AFRIQUE AUSTRALE : Les gestionnaires de catastrophes sont interpellés - M. Haretsebe Mahosi

Analyse et Opinion 18 L’institutionnalisation de la gestion des risques et des catastrophes en Afrique – Mme Lucile Randrianarivelo 20 Vers des approches globales et à long terme de la gestion des catastrophes au Nigeria – Dr. Olusegun Ojo 23 La femme africaine: une ressource « sous-utilisee » - Mme Alice Kirambi

Les Plates-formes nationales en action 25 DJIBOUTI : Validation de la Stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes – M. Ahmed Madar 26 MADAGASCAR : Des améliorations au niveau du système d’alerte précoce et de l’organe de gestion des

catastrophes - Mme Gina Rakotoarimanana 28 OUGANDA : Activités récentes de la Plate-forme SIPC – M. Martin Owor 29 COMORES : Finalisation du Plan de préparation et de réponse aux urgences - M. Hamidi Soule 29 GHANA : Appel à la mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC – Brig. (Rtd) Joseph Odei 32 GABON : Mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC – ONU/SIPC Afrique 34 CONGO : Mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC – ONU/SIPC Afrique 36 KENYA : Mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC – ONU/SIPC Afrique 39 BOTSWANA: Lancement d’une plateforme nationale SIPC – ONU/SIPC Afrique

La SIPC en action 42 Un universitaire et activiste colombien remporte le Prix Sasakawa – Secrétariat de l’ONU/SIPC 44 La Journée mondiale de la prévention des catastrophes: temps fort de la sensibilisation – Melle Nicole Rencoret 45 ASIE CENTRALE: Première réunion régionale sur les risques de catastrophe – ONU/SIPC Asie centrale 47 AMERIQUE LATINE & CARAIBES: Aval des chefs d’etat andins à une stratégie commune de prévention reçoit

– ONU/SIPC Amérique latine et Caraïbes 49 L’ONU/SIPC ET LA PREVENTION DES CATASTROPHES EN ASIE : Le « Partenariat asiatique » - Melle

Takako Izumi 50 51

PREPARATIFS DE LA CONFERENCE MONDIALE DE JANVIER 2005 SUR LA PREVENTION DES CATASTROPHES : 1ère Session du Comité préparatoire (ComPrep 1) 2e Session du Comité préparatoire (ComPrep 2)

La SIPC Afrique en action

53 Journée mondiale de la prévention des catastrophes - ONU/SIPC Afrique 54 ONU/SIPC AFRIQUE: Activités réalisées en 2004 & priorités en 2005 – ONU/SIPC Afrique 59 AFRIQUE OCCIDENTALE ET SEPTENTRIONALE FRANCOPHONE : Appel à la création d’un fonds

régional pour la prévention des catastrophes - ONU/SIPC Afrique

La parole aux décideurs africains 61 AFRIQUE DE L’EST & CORNE DE L’AFRIQUE : Des ministres et hauts responsables s’expriment sur la

gestion des risques de catastrophe 63 Discours de clôture de M. Phandu C. Skelemani, Ministre botswanais des affaires présidentielles et de

l’administration publique

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005 64 Soumission de rapports nationaux à la conférence mondiale de 2005 : Contribution « remarquable » des pays

africains 66 Autre contribution africaine à la Conférence mondiale: les « Recommandations de Johannesburg » de juin 2004 69 La voix de l’Afrique au ComPrep 1 et au ComPrep 2

Les partenaires en action 73 REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE EN AFRIQUE : Le projet de Stratégie régionale africaine

reçoit l’aval des chefs d’Etat africains – ONU/SIPC Afrique 74 La région de l’IGAD se dote d’un comité ministériel sur la gestion des risques de catastrophe - ONU/SIPC Afrique 76 GRANDE CORNE DE L’AFRIQUE: Communication du 14e Forum sur les perspectives climatiques - ICPAC 79 GRANDE CORNE DE L’AFRIQUE: Premier Forum régional sur les perspectives de sécurité alimentaire - ICPAC 80 RAPPORT DE CONFERENCE : De quelle gestion des catastrophes a-t-on besoin en Afrique? - ICPAC

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 3

Prévention des catastrophes en Afrique

« Séparation » du continent africain: des catastrophessont à craindre

Lentement mais sûrement, lecontinent africain se sépare en deux àune vitesse de près de 10 mm par an.Et certaines des forces qui sontderrière ce processus peuventconstituer une menace gravesusceptible de provoquer descatastrophes de grande envergure.De grandes éruptions explosives sesont en effet régulièrement produitesau cours des 40.000 dernières années,et elles ne manqueront pas de sereproduire dans le futur. Déjà entredécembre 2000 et janvier 2001, uneforte activité sismique a détruit 600habitations et fait 6.000 sans-abri dansla zone de Rungwe et le long du LacTanganyika, des événements dont lamagnitude maximale n’était même passupérieure à 4.Ces informations ressortent d’un« Atelier d’experts sur les séismes etles aléas géologiques connexes enAfrique », atelier tenu à Nairobi, auKenya, les 18 et 19 juin 2004.Sponsorisé par ONU/SIPC Afrique,cet atelier a été organisé en vue de lapossibilité de catastrophes majeuresassociées à des activités sismiques enAfrique.Onze experts africains ont pris partaux travaux présidés par le professeurChris Hartnady d’Umvoto Africa(firme sud-africain de consultants

spécialisés dans les sciences de laTerre) épaulé par le professeur DjillaliBenouar de l’Université de BabEzzouar (Algérie), le professeurEvelyne Mbede de l’Université de Dares Salam (Tanzanie) et le professeurEzra Twesigomwe de l’Université deMakerere (Ouganda).L’atelier se proposait, entre autres, deprocéder (1) à une revue des aléassismiques et une évaluation desrisques sismiques en Afrique, (2) à unerevue des autres aléas directement ouindirectement liés aux aléas sismiques,et (3) à la mise en place d’un « Groupede travail d’experts africains engéotechnique, en séismologie et enaléas géologiques ».

Le rift pourrait devenir unegrave menaceSelon un rapport sur les travaux del’atelier, l’ancienne plaque tectoniqueafricaine est, depuis ces derniersmillions d’années géologiques, sujetteà une cassure entre les plaquesnubienne (ouest-africaine) etsomalienne (est-africaine), et que legrand Système du Rift est-africain estla manifestation visible d’un telprocessus de rift continental à grandeéchelle.Le rapport ajoute que les premiersHominiens (nos vieux ancêtres)avaient, à l’époque pliocène (quelques2 à 5 millions d’années auparavant),évolué dans ce rift est-africain dontl’environnement local leur auraitprobablement offert « des conditionsuniques exceptionnellement…favorables à la bipédie, à laconsommation de la viande et àl’usage de la pierre ».« Ces mêmes forces et conditionsnaturelles qui auraient conduit à uneimportante évolution de l’humanitéainsi qu’à l’expansion de celle-ci sur laTerre, ces forces restent présentesaujourd’hui en Afrique de l’Est.Toutefois, certaines d’entre elles –

notamment celles à l’origine deséismes et d’éruptions volcaniquesdévastateurs – peuvent désormaisconstituer une menace grave pour lavie moderne et le progrès économiquedans cet environnement instable qui,une fois, avait pourtant aidé nos vieuxancêtres à s’épanouir, » précise lerapport.

38 % des séismes se sontproduits en AfriqueSi moins de 10 mm de « séparation »par an ne semble pas trop alarmant,par contre vivre au dessus de deuxplaques tectoniques instables n’est passans danger. En fait, de nombreuxséismes importants se sont produitssur la masse continentale africaine.Un inventaire mondial des séismes endate de 1997 fait état de 618 séismesintra-continentaux de magnitudesupérieure ou égale à 5,3 de 1978 à

Le plus fort séismed’Afrique s’est

produit le 13décembre 1910 ausud de l’actuelleTanzanie. Il n’a

fait ni mort niblessé. Seuls les

bâtimentscoloniaux

allemands furentdétruits ougravement

endommagés. Lesméthodes locales,traditionnelles de

constructionétaient

supérieures.

Dr. Chris HartnardyUMVOTO Pty Ltd,Le Cape, Afrique du Sud

Le rift est-africain était uneaubaine pour nos vieuxancêtres. Aujourd’hui, desmillions d’années plus tard, ilconstitue une grave menace.Un fort séisme comme celui dusud de la Tanzanie en 1910serait catastrophique pour desgrandes villes côtières commeBeira, Dar es Salam etMombassa…

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 4

Prévention des catastrophes en Afrique

1994, et de 123 événements demagnitude supérieure ou égale à 7 de1900 à 1994 (ces deux ensembles dedonnées étant considérés exhaustifs).Il ressort de ces données que 280séismes se sont produits en Afrique,c’est-à-dire 38 % du total mondial.De « forts » séismes (de magnitude 7+) se sont produits en Tanzanie en1910, au Kenya en 1928, en Libye en1935, en Algérie en 1980 et au Soudanen 1990, soit cinq au cours du 20esiècle.

L’impact des séismesenregistrés en AfriqueLe rapport précise que c’est le séismedu 10 octobre 1980 à El Asnam enAlgérie qui a fait le plus grand nombrede victimes: 5.000 morts. Un autreséisme plus récent au nord del’Algérie, celui du 21 mai 2003, aégalement fait 2.266 morts, 10.261blessés, 180.000 sans-abri et plus de43.500 bâtiments détruits ouendommagés.En termes de nombre total devictimes de séismes au 20e siècle, c’estle Maroc qui vient en tête. Ce pays aconnu la plus grave catastrophesismique d’Afrique en 1960 à Agadir(de magnitude 5,9). Bien que ce paysait connu un peu de répit entre 1980et 2002, le séisme du Detroit deGibraltar a fait le 24 février 2004 aumoins 628 morts et 926 blessés,détruit ou endommagé 2.539habitations et fait plus de 15.000 sans-abri.En Egypte, les victimes sont surtoutcelles du séisme de 1992 près du Caire(de magnitude 5,9). Un séisme plusimportant (de magnitude 7,3) en 1995dans la région relativement peuhabitée du Golfe d’Aqaba n’a fait que12 morts.Mais le plus fort séisme d’Afrique au20e siècle (de magnitude 7,4) ne s’estpas produit en Afrique du Nord: ils’est produit le 13 décembre 1910 àRukwa (ou Kasanga, dans la partiesud-ouest de l’actuelle Tanzanie – prèsde la frontière tanzano-zambienne etprès de la frontière avec la RDCongo). Fait remarquable: cetévénement majeur n’a fait ni mort ni

blessé ; seuls les bâtiments coloniauxallemands (forts et stations demissionnaires) furent détruits ougravement endommagés.Mais entre-temps, du fait de lacroissance démographique et del’urbanisation, la vulnérabilité auxaléas sismiques s’est accrueconsidérablement dans la région desGrands lacs africains. Résultat: desséismes moins importants ont fait desvictimes et des dégâts au Malawi enmars 1989, en RD Congo enseptembre 1992, et au Burundi enfévrier 2004. En Afrique du Sud, cesont les activités minières qui sont àl’origine de tous les séismes connuspar ce pays, et la plupart des victimesétaient des mineurs opérantrelativement près des foyers sismiques.

Les aléas géologiquesconnexes (volcanisme,instabilité des flancs)Comme on l’a vu lors des événementsde janvier 2002 à Goma à l’est de laRD Congo (près de la frontièrerwandaise), un grand nombre depersonnes est exposé à des risques dusà l’activité volcanique et/ou à desmouvements de la masse terrestre àgrande échelle sur les flancs à forteinclinaison.En janvier 2002, une série de séismeslégers-modérés a fait plusieurs mortset détruit 307 bâtiments au Rwanda.

Ces séismes étaient liés à l’éruption duvolcan Nyiragongo voisin, volcandont les coulées de lave ont fait 45morts, détruit 14 villages et causé desdégâts sur près de la moitié de la villede Goma. Cette série de séismes aprovoqué un affaissement de terrainde l’ordre de 70 cm à Bukavu, 50 cm àGoma et 50 cm également sur l’îled’Idjwi (tous à l’est de la RD Congo).Plus tard dans la même année, enoctobre 2002, un séisme important(de magnitude 6,2) a fait deux morts àGoma et détruit et endommagé desbâtiments à Lwiro, à Bukavu et àGoma. Plusieurs bâtiments furentégalement endommagés dans lacapitale rwandaise Kigali.

Les Volcans du Rungwe: deloin plus dangereux et plusexplosifsL’impact de ces catastrophessismiques et volcaniques de laprovince volcanique du Kivu (à l’estde la RD Congo) - où les éruptionsvolcaniques sont relativement latenteset prévisibles -, risque cependant àl’avenir d’être nettement moins graveque celui de la province volcanique duRungwe qui est de loin plusdangereuse et plus explosive.Le Mont Rungwe (2,961 m au sud dela Tanzanie) est situé entre les lacsMalawi et Rukwa. Les Volcans duRungwe sont loin d’être éteints après

Maison détruite pendant le seisme de 2003 à Alger en Algérie

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 5

quelques 8 millions d’annéesd’existence, même si la dernièreéruption s’est produite il y a environ360 ans.Il est prouvé scientifiquement que degrandes éruptions explosives se sontproduites régulièrement au cours des40.000 dernières années, et que detelles éruptions ne manqueront pas dese reproduire dans le futur. Déjà entredécembre 2000 et janvier 2001, uneactivité sismique intense a étéressentie dans la zone de Rungwe etsur la rive Est du Lac Tanganyikavoisin, activité sismique qui a détruit600 habitations et fait quelques 6.000sans-abri bien que sa magnitudemaximale n’était même pas supérieureà 4, et que la plupart des dégâts seraitpar conséquent due à la vulnérabilitéde la population (surtout du fait debâtiments mal bâtis sur des flancs àforte inclinaison et peut-êtreégalement à proximité de foyerssismiques très peu profonds).Il se trouve en effet qu’il existe uneconcentration accrue de populationsur les flancs montagneux hautementextrêmement fertiles de la zone deRungwe, concentration qui accroît lespressions sur l’environnement et qui aun effet déstabilisateur. En effet,l’agriculture et le déboisement y sonttels que les terres sont désormaisvulnérables à l’érosion et que le fluxde sédiments déversés dans les lacs aaugmenté, ce qui constitue unemenace pour la diversité biologique.Les glissements de terrain et lescoulées de débris et de boue y sontégalement exacerbés par la pressionexercée par une activité humaineincontrôlée et une mauvaise utilisationdes terres dans un environnement déjàmécaniquement instable.

De futures réapparitions?Or, le rapport sur l’atelier de Nairobirévèle qu’une réapparition de fortesactivités sismiques et d’activitésvolcaniques explosives dans laprovince volcanique du Rungwe nemanquera pas d’avoir un impactsérieux sur la vie et les moyens desubsistance d’au moins 4,7 millions depersonnes au sud de la Tanzanie et

dans des régions voisines en Zambieet au Malawi.Et en ce qui concerne le Système durift est-africain dans son ensemble,celui-ci abrite l’une des plus grandesdensités démographiques du continent(par exemple, les Montagnes duVirunga entre l’Ouganda, le Rwandaet la RD Congo). Ce qui fait qu’unfort séisme de l’envergure de celui duRungwe en 1910 (le plus fort séismed’Afrique au 20e siècle) y aurait deseffets dévastateurs non seulementdans la zone proprement dite maisaussi sur des grandes villes (dotées debâtiments de type occidental) de lacôte orientale d’Afrique, des villescomme Mombassa au Kenya, Dar esSalam en Tanzanie, et Beira enMozambique.De telles grandes villes sont en effetfortement vulnérables à d’éventuelsséismes sur les branches orientales durift est-africain, outre d’autrescomplications occasionnées pard’éventuelles houles de mer d’originesismique (tsunami).Par ailleurs, le prix payé par leséconomies africaines touchées n’est nifacilement ni fiablement quantifié. Onassistera probablement, au 21e siècle,à une escalade extraordinaire du coûtdes catastrophes sismiques etvolcaniques sur l’économie. A titred’exemple, le séisme de mai 2003 aunord de l’Algérie a, à lui seul,

occasionné des dégâts et des effets surl’économie dont le coût total varieentre 600 million et 5 milliards dedollars américains.

Prévenir les catastrophesgéo-sismiques majeuresA la lumière des faits et des risquesrelatés ci-dessus, les participants àl’atelier de Nairobi se sont penchéssur les voies et moyens d’empêcher lesaléas géologiques (inhérents auSystème du rift est-africain) de setransformer en catastrophes majeures.Ils ont souligné que « si des mesuresappropriées sont prises pour anticiperet réduire leur impact, on peut lesempêcher de se transformer encatastrophes majeures. Anticipationimplique connaissance etcompréhension… »Par conséquent, souligne le rapport,chaque citoyen, y compris l’ingénieur,le planificateur et l’homme politique,doit comprendre la nature desphénomènes dangereux, et que, sur labase d’une telle compréhension, desdécisions peuvent être prises à troisniveaux d’engagement pour prendredes mesures de mitigation et depréparation: (1) engagement en faveur dudéveloppement des connaissances, (2)engagement en faveur d’une promotion de laprise de conscience et de l’éducation, (3)engagement pour des investissements dans lapréparation.

Maison détruite pendant le seisme de 2003 à Alger en Algérie

Prévention des catastrophes en Afrique

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 6

Prévention des catastrophes en Afrique

Connaissance, prise deconscience du public,préparationSur l’engagement souhaité en faveurdu développement des connaissances, lerapport précise que « sur de vastesétendues, le niveau général desismicité peut faire l’objet deprévisions sur les dizaines et centainesd’années à venir, et presque tous lespays disposent aujourd’hui de cartesrégionales d’aléas sismiques. Uneapproche exhaustive permettraitd’identifier rapidement les zonesgéographiques et les populations lesplus vulnérables afin de pouvoirmener des études détaillées et mettreen place les infrastructurescontribuant à la base fondamentale deconnaissances. » Le rapport ajoute queles Etats et les décideurs devraientcréer des cadres stratégiques et desprogrammes d’investissement danscette base de connaissances.Pour ce qui est du besoin d’unengagement en faveur de la promotionde la prise de conscience et de l’éducation, lerapport affirme que « lesconnaissances détenues par lesspécialistes de la géologie ne sontpleinement profitables que s’ils sontappliquées à travers des actions prisespar un public informé (Nuhfer,1994) », et que « en Afrique, on n’apas particulièrement besoind’approches haute technologiesophistiquée - telles que desrecherches en matière de prévision oude systèmes d’alerte précoce - maisd’une meilleure préparationcommunautaire à une cohabitationavec les séismes de manière à ce que lebesoin de ‘prédire’ soit limité. Pouraccroître la prise de conscience… ilest plus efficace de prendre pourcibles les élèves – qui sont plusmalléables – à travers des programmesaméliorés d’éducation en sciences dela Terre (Ledermann, 1995). »Enfin, en ce qui concernel’engagement en faveur d’investissementsdans la préparation, le rapport soulignequ’il s’agit là d’un programmed’assistance technique impliquant uneplanification concertée en vue d’uneprévention ou d’une mitigation des

catastrophes. On est généralementtenté de croire qu’une telle assistancetechnique – implicitement enprovenance des pays développés –devait comprendre une assistance enmatière d’architecture et d’ingénieriepour un meilleur choix des sites, de laconception et de la construction, etc.,mais il convient de tirer lesenseignements suivants du séisme de1910 à Rukwa (au sud de la Tanzanie):les techniques locales, traditionnellesde construction sont supérieures (cequi veut dire que les centres urbainsafricains dotés de bâtiments de typeoccidental sont plus vulnérables).Le rapport précise également quedans le contexte africain, la mise enœuvre de mesures de prévention decatastrophe doit être précédée d’unecollecte d’informations de base sur lamanière dont les traditions et lesméthodes de construction locales sesont adaptées au fil des ans et dessiècles à l’environnement naturel.

Résolutions etrecommandations del’atelierDans l’immédiat, les experts africainsont mis en place, lors de l’atelier, un« Groupe de travail d’experts africains engéotechnique, en séismologie et en aléasgéologiques », et émis 10recommandations, notamment lessuivantes:1. Le présent Groupe de travail se

propose d’être le noyau d’un futur« Comité consultatif africain sur lesséismes et les risques géologiques connexesen Afrique » (CCASRG), comitéreprésentatif de toutes les partiesdu continent et dont la fonctionest, entre autres, d’apporter unappui formel au « Groupe detravail africain sur la réduction desrisques de catastrophe » établi audébut de 2004.

2. On devrait aider le CCASRG à semettre en rapport avec lesinstitutions des communautéséconomiques régionales afind’accroître la prise de consciencede l’impact éventuel des séismes etdes catastrophes sismiques sur les

plans de développementéconomique, et afin de pouvoirorganiser un premier atelier deformation pour la région de laSADC (Communauté pour ledéveloppement de l’Afriqueaustrale) - de préférence vers ledébut de l’an 2005.

3. Des projets pilotes ou « modèles »devraient être identifiés au coursde l’année prochaine (2004-2005)en coopération avec les plates-formes nationales de l’ONU/SIPC, les agences étatiquescompétentes, les ONG et lescommunautés locales concernées.

4. Le CCASRG devrait organiser unsymposium spécial sur les séismeset les risques géologiques connexesen Afrique lors du 21e Colloquesur la géologie africaine prévu àMaputo au Mozambique en 2006.

Il est à noter que l’atelier a vu laparticipation du Bureau régionalAfrique de l’ONU/SIPC.Parmi les 11 experts africainsfiguraient des Kenyans issus desuniversités locales et de la sociétékenyane d’électricité KenGen – dontles installations hydroélectriques etgéothermales peuvent être touchéespar d’éventuelles activités sismiquesdans le Système du rift est-africain.

1 Le Mont Rungwe (2,961 m) se trouve ausud de la Tanzanie entre les lacs Malawi etRukwa.2 Sur ce sujet particulier, le rapport souligneque les méthodes locales, traditionnelles deconstruction de plus en plus adaptées au fildes siècles à l’environnement naturel local,étaient supérieures aux bâtiments de typeoccidental construits par les Allemands.3 Un des rôles du CCASRG consiste à servirde catalyseur et de facilitateur d’activitésd’animation, de promotion active et desensibilisation, activités dans lesquelles lesefforts doivent être coordonnés pour que desprogrès soient réalisés dans la prévention descatastrophes sismiques.

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Il s’agit surtout d’attribuer desresponsabilités institutionnelles et defaire en sorte que la GRC soit intégréede manière consciente dans lesstratégies de développement, ce quigarantit la pérennisation des mesuresde prévention. Cela, en gardant àl’esprit une chose: que c’est la naturedu risque étudié qui déterminel’importance de la GRC pour laplanification du développement auniveau des districts.

Un atelier sur l’intégrationde la GRCPuisque la GRC ne figurait pas dutout ou ne figurait que partiellementsur les plans sous-préfectoraux dedéveloppement, un atelier surl’intégration de la GRC dans les planssous-préfectoraux de développementa donc été organisé à Búzi, dans laprovince de Sofala, les 16 and 17septembre 2004 avec les objectifssuivants:• Echange d’informations et

d’expériences entre représentantsde divers districts et planificateursd’un côté et planificateurs de lagestion des catastrophes de l’autre.

Inondations à Mozambique en 2002

Prévention des catastrophes en Afrique

Comment intégrer la gestion des risques de catastro-phe dans le développement ruralM. Wolfgang Stiebens &Dr Christina BollinGTZMaputo, Mozambique

Mozambique. Les inondationsde 2000 et de 2001 ont faitquelques 800 morts et desdégâts très lourds dans lepays. Mais des efforts deprévention ont été entreprisdepuis. L’heure est maintenantà l’intégration de la gestiondes risques de catastrophedans le développement rural.

L’Agence allemande pour lacoopération technique GTZ, quiœuvre au Mozambique pour unereconstruction « résistante auxcyclones » dans le cadre d’un projetd’aide d’urgence , a introduit despremières mesures de gestion desrisques de catastrophe dans la prov-ince de Sofala au centre du pays, avecpour site pilote le district de Búzi.

Premiers résultats positifsDu fait de l’importance du sujet et depremiers résultats positifs, la GTZ acommencé en 2003 à intégrer lagestion des risques de catastrophe(GRC) dans le Programmed’assistance au développement rural,en tant qu’activité intersectorielle,dans les trois provinces du centre dupays.

L’approche adoptée fait intervenir leséléments importants suivants:• Sensibilisation et formation des

communautés villageoises et desautorités sous-préfectorales à laGRC;

• Mise en place de comités locaux deGRC au sein des communautésvillageoises;

• Evaluation participative desrisques;

• Mise en place d’un système d’alerteprécoce sur les inondations encoopération avec les communautésvillageoises et les diverses agencestechniques (hydrologiques etmétéorologiques au niveau provin-cial);

• Aide à l’établissement de rapportsde travail entre d’importantsacteurs de la GRC comme lesdirigeants locaux au niveauvillageois, les autorités sous-préfectorales et leurs comités sur laprotection contre les catastrophes,les structures de gestion descatastrophes et leurs comitéstechniques sur la protection contreles catastrophes ainsi que lesstructures techniques mentionnéesci-dessus et les autoritésprovinciales.

Se concentrer sur les dis-tricts les plus vulnérablesL’un des plus importants objectifs duProgramme (d’assistance audéveloppement rural) est l’intégrationde la GRC dans les plans dedéveloppement des districtsvulnérables aux catastrophes.

MOZAMBIQUE

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la Phase 2 joue un rôle déterminantsur le plan de la méthodologie.

Les grands acteurs de l’intégration dela GRC furent ensuite identifiés avecun accent particulier sur le rôle del’administrateur sous-préfectoral quiest responsable tant de la planificationdu développement que de la GRC auniveau du district.

Une approche“indépendante” de la GRCEn ce qui concerne les phases 3 et 4(Formulation de la stratégie etDéfinition du programme d’action),l’une des questions soulevées était desavoir si la GRC devait être intégréeexplicitement en tant que volet(chapitre) à part ou en tant qu’activitéintersectorielle figurant sous dessecteurs comme l’agriculture, etc.

Sur ce point particulier, les partici-pants ont estimé et recommandé qu’ilétait particulièrement crucial que laGRC soit traitée, dans les districtsvulnérables, comme un volet à partentière de la stratégie dedéveloppement ; mais que les activitésy afférentes pouvaient être menées ensimple rapport avec les autres secteursd’activité ou en étant rattachées àceux-ci pour souligner la natureintersectorielle de la question.

L’atelier a donc élaboré un modèle àdeux temps qui exige essentiellementune approche indépendante à la GRC.Les activités y afférentes devront êtrerattachées aux plans d’action parsecteur mais, au besoin, une catégorieparticulière destinée à la GRC peut yêtre ajoutée. Veuillez en trouver unexemple dans le diagramme ci-contre.

Etendre le processus àd’autres districtsIl est à noter que les participants àl’atelier avaient déjà une certaineexpérience tant de la planification dudéveloppement (au niveau sous-préfectoral) que de la GRC.

Par ailleurs, étant donné que leprocessus de planification du

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• Compilation des éléments de baseet/ou conception d’un modèled’intégration de la GRC dans lesplans sous-préfectoraux dedéveloppement.

Lors de cet atelier de deux jours,auquel ont surtout pris part desexperts chargés de la planification dudéveloppement aux niveaux sous-préfectoral et provincial, les bases del’intégration de la GRC dans lesprocessus de planification ont étédéfinies.

L’atelier a ainsi pu dégager unestructure de base pour l’intégrationen question, ainsi que desrecommandations sur le contenu duvolet GRC des stratégies et plansd’action de développement.

Structure de base pourl’intégrationLe Ministère mozambicain du plan etdes finances s’est alors prononcé en

faveur d’un modèle à phases multiplespour l’élaboration de plans sous-préfectoraux de développement, celapour une meilleure orientation desparticipants à l’atelier. Sur cette base,ceux-ci ont donc émis desrecommandations sur la manièred’intégrer la GRC dans le processusd’élaboration des plans dedéveloppement et sur la question desavoir à quelle phase particulièrel’intégrer. La structure de base ainsidéfinie est expliquée dans le tableauci-après.

Un accent particulier a été mis sur laphase initiale. Si les acteursintervenant dans cette phase, ou aumoins certains d’entre eux, ontsuffisamment de connaissance sur leGRC et étaient convaincus del’importance de celle-ci pour ledistrict, la GRC aura alors des chancesde jouer un rôle non négligeable dansle plan de développement. A noterque l’analyse des risques prévue dans

Phase de planification du développement au niveau sous-

préfectoral

Recommandations sur l’intégration de la GRC

1 Equipe d’experts (ETP en portugais) et publication

Sensibilisation des autorités sous-préfectorales, de l’EPAP et de l’ETP sur les besoins et les possibilités en matière de GRC

But: Expertise en GRC en vue de la mise en place de l’équipe d’experts ou pour gagner l’adhésion de tous les participants

2 Analyse de la situation initiale Analyse des vulnérabilités, des dangers, des régions à risque et des capacités existantes; utilisation de la cartographie des risques dans les localités

But: Prise en compte des risques de catastrophe dans l’analyse et l’identification initiales des problèmes; participation de la population

3 Formulation de la stratégie de développement

Formulation de stratégies de réduction des vulnérabilités en accordant une attention particulière au renforcement des capacités

But: Faire en sorte que la GRC devienne partie intégrante de la stratégie de développement

4 Définition du programme d’action Définition des activités avec mention des responsabilités et des sources possibles de financement de la GRC

But: Jeter les bases de la mise en œuvre de la GRC sur la base de la stratégie formulée

5 Revue et approbation des autorités provinciales

6 Mise en œuvre et suivi Intégration de la GRC dans le système de suivi 1 Selon les directives du Ministère mozambicain du plan et des finances sur la planification du développement au niveau des districts, 1998 2 EPAP: Equipe consultative des autorités provinciales pour la planification du développement des districts 3 ETP: Equipe d’ experts au niveau du district qui élabore le plan sous l’ encadrement de l’ administrateur

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développement en était encore à sesdébuts dans la plupart des districts desprovinces de Sofala, d’Inhambane etde Manica (tous dans le centre dupays), on pouvait s’attendre à ce queles résultats de l’atelier aient unecertaine influence sur les travaux àvenir, ce qui s’applique également auniveau des provinces.

En tout cas, en termes de contenu etde méthodologie, l’atelier a dégagé des

points de départ importants pour leprocessus entier. Mais en dépit de telsrésultats, l’atelier n’a pu cependantêtre que le début d’un processus.

Plusieurs points importants n’ont puen effet être clarifiés lors des travauxet/ou traités dans un laps de tempsaussi court. Par conséquent, laprochaine étape consiste àapprofondir davantage ces approchesdans les autres districts vulnérables du

centre du pays.

A noter que les résultats de l’atelierdevront encore être passés en revueavec des acteurs nationaux etinternationaux qui appuientl’élaboration et la mise en œuvre deplans sous-préfectoraux dedéveloppement dans les diversesprovinces du pays.

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M. Mikail Abakar IbrahimIngénieur forestier,Directeur adjoint des Pêches et del’Aquaculture,Ministère tchadien de l’Environnement et del’Eau

A l’instar des autre pays duSahel, le Tchad est confrontéau phénomène de ladésertification. Mais celle-ci,malgré les efforts de l’Etat etde ses partenaires, prend desproportions inquiétantes. Lesressources naturelles du paysconnaissent en effet unedégradation constante, voire« accélérée »…

Le territoire national tchadien s’étendsur 1.284.000 km2 avec un climatchaud et sec caractérisé par unemauvaise répartition de lapluviométrie dans le temps et l’espace.Le pays dispose de trois grandes zonesécologiques (correspondant à cinqdomaines bioclimatiques): la zonesaharienne (pluviométrie inférieure à200 mm) caractérisée par une steppe àépineux ; la zone sahélienne(pluviométrie entre 200 et 600 mm)caractérisée par une steppe arboréeassez dégradée ; et la zonesoudanienne (600 à 1.200 mm deprécipitations), zone de savanesarborées, boisées et des forêts claires.

La partie septentrionale du pays estécologiquement vulnérable à l’érosionéolienne et est le siège d’intensesprocessus de désertification dont lesconséquences sur la vie économiqueet sociale sont alarmantes. L’équilibreécologique y est rompu. Ladiminution de la pluviométrie a eu deseffets sur l’évolution régressive despeuplements végétaux, sur les activitésanthropiques et sur la stabilisationplus ou moins généralisée des dunesde sable anciennement fixés.

90 % des moyens desubsistance sont issus desressources naturellesPays à vocation agricole et pastorale(plus de la moitié du pays est àvocation pastorale), le Tchad tire sesmoyens de subsistance à 90 % del’exploitation des ressourcesnaturelles.

Son sous-sol recèle d’immensespotentialités (pétrole, or, fer, étain,tungstène, uranium, etc.). Les réservespétrolières de la région de Doba sontexploitées depuis fin 2003 avec uneproduction estimée à 1 milliard debarils pour une période de 25 ans.

Le réseau des eaux de surface estconstitué du fleuve Chari - et de sonaffluent le Logone -, de lacs (dont leLac Tchad) ainsi que de cours d’eau etde mares pérennes et temporaires, denombreux cours d’eau et marestemporaires contribuant à la rechargede la nappe souterraine dans la partiesahélienne. A noter que ces ressourcesen eau peuvent satisfaire les besoinsde l’agro-sylviculture, de l’irrigation,

de l’élevage et de la pisciculture.

En ce qui concerne les ressourcesfauniques, le pays dispose de deuxparcs nationaux et de plusieursréserves de faunes (éléphants lions,hyènes antilopes, gazelles, girafes,etc.). Le parc Zakouma, vaste de300.000 ha, abrite, par exemple,plusieurs espèces animales quelquepeu malmenées par les événementsconnus par le pays. En tout cas, laréhabilitation de ces parcs se faitactuellement de manière satisfaisante.

Pour ce qui est des ressourceshalieutiques, le secteur de la pêche estl’une des priorités des pouvoirspublics car il recèle d’énormespotentialités de développement etpeut contribuer de façon notable à lalutte contre la pauvreté.

En bref, les ressources naturelles dupays constituent un capitalindispensable de l’économie nationale.Rien que son potentiel hydrologiqueet agro-pastoral suffirait à promouvoirun développement rural durable.

Une partie du désert au Tchad (Photo: John Isaac, ONU)

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Stratégie de lutte contre la désertification

TCHAD

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Dégradation constante, voire« accélérée »Or, ces ressources naturelles sontconfrontées à d’énormes pressionsliées aux variations hydroécologiques.Depuis plus de trois décennies, ellessubissent une dégradation constante,voire accélérée, suite à uneconjonction de facteurs dont desconditions climatiques rigoureuses,une forte pression démographique etanimale, et les troubles politiques.

Il en résulte une surexploitation dupotentiel biologique et physique aveccomme conséquences la dégradationdes milieux physiques, l’érosionéolienne et pluviale, le tassementprogressif des cours d’eau, la baissede la fertilité des sols ainsi que ladisparition des espèces floristiques,fauniques et halieutiques.

Les approches de développementmenées jusque là pour résoudre cesproblèmes ont eu des effets trèslimités. Dirigistes, technocrates etfondées sur le reboisement et lapromotion des culturesagroindustrielles, elles ne prenaientpas non plus en compte le caractèreécologique, ni la préoccupation despopulations.

Devant cette situation, les autorités dupays ont fait preuve d’une politiquemarquée vers la recherche de pistes desolutions pour inverser les processusde dégradation et contribuerefficacement à l’amélioration desconditions de vie des paysans.

Ainsi, dans le cadre de la lutte contrela désertification, le Tchad a, depuisl’an 2000, clairement défini sesgrandes priorités nationales qui sontles suivantes: protection etrégénération des ressources naturelles,élaboration d’un schéma nationald’aménagement, renforcement ducadre institutionnel, amélioration dessystèmes de protection.

Les problèmesLe pays est confronté à des problèmesenvironnementaux, problèmes qui seramènent aux suivants: ensablementdes oasis, des cultures de bas fond,des points d’eau et desagglomérations; défense et

restauration des sols et conservationdes eaux et sols; protection etréhabilitation des ressourcessylvopastorales; déséquilibre entrel’offre et la demande de bois-énergie;conservation du patrimoine naturel(faune et flore); gestion des orduresménagères et vétusté du système dedrainage des eaux des pluies; et enfingestion des terroirs et intensificationdes productions agricoles.

Pour ce qui est de la désertificationproprement dite, le Programme desNations Unies pour l’environnement(PNUE) définit celle-ci comme unedégradation des zones arides, semi-arides et sub-humides. Cette définitionpermet, grâce au rapport de laprécipitation et de l’évapotranspirationpotentielle (Indice de Riquer et Roseti,1976), de subdiviser le Tchad en troisprincipales zones: une zone aride, unezone semi-aride et une zone sub-humide.Les causes de la désertification sontde deux ordres: naturel etanthropique. Parmi les causesnaturelles, on peut retenir pour leTchad la sécheresse cyclique qui sévitdepuis pratiquement quatre décennieset le déficit pluviométrique (une annéesur trois). Les causes anthropiques,quant à elles, sont - par ordred’importance - la déforestation oudéboisement pour la satisfaction desbesoins énergétiques et autres, lesurpâturage et les feux de brousse.

Des mesures de protection etde gestionLa politique du gouvernementtchadien en matière de développementrural, politique présentée aux bailleursde fonds en juin 1999, préconise undéveloppement s’opérant dans unenvironnement sain, débarrassé detoute forme de pollution, et undéveloppement socio-économiqueéquilibré à travers une gestionrationnelle des ressources naturelles, laconservation et l’accès équitable auxressources et à la diversité biologique,et la lutte contre la désertification etpour la maîtrise de l’eau.

Les orientations stratégiques retenuespour atteindre les objectifs cimentionnés sont la régénération dumilieu dégradé, la responsabilisationdes populations et l’approvisionne-ment de la population et du cheptel eneau potable.

Et pour la mise en œuvre de laPolitique nationale en matière deprotection de l’environnement, uncertain nombre de textes législatifs etréglementaires sont en vigueur, entreautres la Loi N° 14/PR/98 définissantles principes généraux de protectionde l’environnement, la Loi N° 24 du24 Juillet 1987 portant régime de lapropriété foncière et des droitscoutumiers et son décret d’applica-tion, l’Arrêté N° 510 du 8 Août 1995organisant l’encouragement au

Il y a déséquilibre entre l’offre et la demande de bois-énergie au Tchad

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reboisement par les collectivités et lesparticuliers, et la célébration de laSemaine nationale de l’arbre.

Le Tchad a, par ailleurs, ratifié desconventions et des traités parmilesquels on peut citer la Conventiondes Nations Unies sur la lutte contrela désertification, la Convention cadredes Nations Unies sur leschangements climatiques, laConvention sur la diversité biologique,la Convention de Vienne relative auxsubstances qui appauvrissent lacouche d’ozone, la Convention sur lesproduits organiques persistants(POP).

Certaines opportunités enmatière de lutte contre ladésertificationLa lutte contre la désertification est unaxe majeur de la Politique nationale enmatière de protection del’environnement. Ceci se traduitconcrètement par l’élaboration d’unPlan d’action national de lutte contrela désertification (PAN/LCD) dontles axes stratégiques sont :• la protection et la régénération des

ressources écologiques;• l’élaboration d’un schéma national

d’aménagement du territoire; et• l’amélioration des systèmes de

production et le renforcement ducadre institutionnel.

Il est à noter que les objectifs duPAN/LCD sont en harmonie avecceux de la Politique de développementrural, notamment en matière degestion et de valorisation desressources naturelles d’une part, et laconservation des potentiels productifset de la diversité biologique d’autrepart.

Par ailleurs, le Plan national d’actionpour l’environnement (PNAE)constitue un cadre de réflexionsystématique sur les questionsenvironnementales en vue de poser lesdiagnostics, d’identifier les stratégieset les actions - ainsi que leursmodalités techniques, institutionnelleset financières de mise en œuvre. Le

but du PNAE est de déboucher surune stratégie favorable à une gestionsaine et durable des ressourcesnaturelles et de l’environnement.

Enfin, l’Agence pour l’énergiedomestique et l’environnement a pourobjectif la promotion des énergiesrenouvelables et la substitution dubois de chauffe. Afin d’alléger lapression sur les ressources forestières,l’Agence appuie la gestion des terroirsà travers la responsabilisation despopulations rurales, l’utilisation denouvelles techniques économiquesd’énergie et la substitution du bois-énergie par d’autres sources.

ConclusionLe Plan d’action national de luttecontre la désertification (PAN/LCD)gravite autour de quatre axesstratégiques :• transfert des responsabilités de

gestion des ressources naturellesaux communautés rurales;

• sensibilisation, information,formation et vulgarisation;

• promotion de systèmes de

production non consommateursde ressources naturelles;

• mise en place d’un cadreinstitutionnel favorisant à la foisl’intersectorialité et l’intégrationentre développement rural etenvironnement.

Le Tchad, rappelons-le, a ratifié laConvention des Nations Unies sur lalutte contre la désertification, etélaboré des programmes nationauxafin de coordonner et de bien orienterles actions de lutte contre ladésertification. La Loi relative à ladécentralisation offre également uneopportunité pour la responsabilisationdes communautés rurales.

La désertification est un fléau auxconséquences désastreuses sur lesécosystèmes. Mais L’Etat, vu sesmaigres ressources, ne pourra pasfaire face de manière efficace. Lamobilisation de la population et de lacommunauté internationale s’avèredonc indispensable pour lutter contrela désertification.

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Gestion & coordination de la sécurité alimentaire

M. Maaboub MaalimSecrétaire général du Ministère desProgrammes spéciaux,Présidence de la République, Kenya

Le Kenya se compose de manièreglobale de quatre systèmes desubsistance/production: le systèmepastoral, le système agro-pastoral, lesystème d’agriculture marginale et lesystème d’agriculture à fort potentiel.La vulnérabilité à l’insécuritéalimentaire est maximale chez lescommunautés pastorales de laProvince du Nord-Ouest et decertaines parties des provinces de laVallée du rift, de la Côte et de laProvince orientale. Ceci est dû, entreautres, à de fréquentes sécheresses, àdes inondations occasionnelles, à desinfrastructures rudimentaires, àl’insécurité, à des moyens desubsistance très peu diversifiés et à demauvaises infrastructures decommercialisation de la productionanimale.Après ces communautés pastoralesviennent, sur le plan de la vulnérabilitéà l’insécurité alimentaire, les petitsagriculteurs et agro-éleveurs des terressemi-arides de la Province orientale,de l’intérieur de la Province de la Côteet des basses terres de la Province deNyanza (à l’ouest du pays). Dans cesrégions, les principaux moyens desubsistance sont la production vivrièreet, dans une moindre mesure, laproduction animale. Des sécheressesfréquentes ainsi qu’une pratiqueagricole très élémentaire y sont àl’origine de l’insécurité alimentaire.

Quant aux zones de fort potentielagricole, elles comprennent certainesparties de la Province de la Vallée durift, la majeure partie de la Provinceoccidentale, de la Province duNyanza, de la Province orientale et dela Province centrale. Ces régions sontgénéralement perçues comme étant àl’abri de l’insécurité alimentaire bien

que des cas d’insécurité alimentaire ysont observés en certains endroits encas de sécheresse grave.

Fréquence et sévéritéaccrues des sécheressesLa sécheresse est la plus grandecatastrophe qui s’abat sur la majeurepartie du pays, tout particulièrementdans les zones pastorales et agro-pastorales ainsi que dans les zonesd’agriculture marginale. Au cours des100 dernières années, quelques 28 casde sécheresse ont été enregistrés dansle pays, les plus récentes en 1983-84,1991-92, en 1996-97, en 1999 et en2001. Il ressort de ces dates que lessécheresses sont devenues plusfréquentes et plus sévères au Kenya.

La sécheresse de 1999-2001, qui étaitla plus grave de ces 100 dernièresannées, a touché la majeure partie dupays, y compris certaines zones de fortpotentiel agricole. Au plus fort de lasécheresse, 4,5 millions de personnesont perdu leurs moyens de subsistanceet leurs mécanismes de résistancepour finir par dépendre entièrementde l’assistance alimentaire fournie par

l’Etat et les donateurs.

Pour remédier à cette situation, l’Etatet la communauté des bailleurs defonds ont mis en œuvre, entre février2000 et septembre 2002, unProgramme des opérations d’urgence(EMOP en anglais) intervenant dansles domaines alimentaire, nonalimentaire et logistique, programmedont le coût est légèrement supérieurà 360 millions de dollars américains.

Pour gérer ces fréquentes sécheresseset leur impact négatif surtout sur lespopulations les plus vulnérables desterres arides et semi-arides (ASAL enanglais), le gouvernement, de concertavec les autres intervenants concernés,a mis en place plusieurs systèmes desurveillance de la sécheresse et d’alerteprécoce sur la sécurité alimentaire,systèmes qui fournissent desinformations exactes et crédibles aumoment voulu à des fins deplanification et de prise de décisions.

En outre, une structure decoordination de la sécurité alimentaire(le Kenya Food Security Meeting – Forumkenyan sur la sécurité alimentaire) a

Une des conséquences de la sécheresse au Kenya

KENYA

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 14

été également établie, structure quirassemble tous les intervenants ensécurité alimentaire dans le pays, ycompris les départements ministérielset les agences étatiques, les ONG etles agences onusiennes.

Des systèmes importants desurveillance, d’alerteprécoceLe pays dispose donc de systèmesimportants de surveillance de lasécheresse et d’alerte précoce sur lasécurité alimentaire. Ces systèmesprocèdent régulièrement à la collecteet à l’analyse de données relatives à lasécurité alimentaire, données tellesque les précipitations, la productionanimale et vivrière, les prix et lacommercialisation, etc.

Les grands systèmes d’alerte précocesont basés à la Présidence de laRépublique (Arid Lands ResourceManagement Project - Projet « Gestiondes ressources des terres arides ») ainsiqu’au Ministère de l’agriculture, à celuidu transport et de la communication,et à celui de la planification et dudéveloppement national.

Ce projet « Gestion des ressources desterres arides » entreprend des activitésde gestion des sécheresses s’étendant àl’alerte précoce ainsi qu’à lapréparation et à la planification desurgences dans 22 districts arides etsemi-arides. Il combine égalementinformations d’alerte précoce etactivités de mitigation.

« Catastrophe nationale » en2004Avant que l’Etat ne déclare l’Etatd’urgence sécheresse cette année(2004), le Kenya Food Security Meeting(KFSM) avait analysé, de manièrecontinue, les rapports émis par l’alerteprécoce sur la sécurité alimentaire.Des évaluations inter-institutionnellessur le terrain avaient été égalementconduites, évaluations couvrant leszones pastorales et les zonesd’agriculture marginale ainsi que laProvince de la Côte.

Tous les rapports d’alerte précoce etd’évaluation avaient alors indiqué que

les “courtes pluies” de 2003 et les“longues pluies” de 2004 étaientplutôt maigres dans plusieurs partiesdu pays. Et les maigres précipitationsobservées entre ces deux saisons,additionnées aux effets cumulés de lasécheresse de 1999-2001 danscertaines régions du pays, ont parailleurs aggravé la situation quiprévalait en termes de sécuritéalimentaire, tout particulièrement dansles zones arides et semi-arides. Parmiles zones les plus touchées figuraientles provinces de la Côte et du Nord-Est ainsi que la majeure partie de laProvince orientale et de la Province dela Vallée du rift.

Le gouvernement kenyan a alorsmobilisé d’énormes ressources pouressayer de faire face à la situation dansles districts les plus gravementtouchés. Mais au fur et à mesure quela sécheresse s’aggravait, de plus enplus de personnes et de districts ontété touchés.

En juillet 2004, le KFSM estima queles plus gravement touchés sechiffraient à quelques 3,3 millions depersonnes vivant dans 26 districts,dont 1,5 millions d’enfants scolarisés,et que ces victimes avaient besoind’une assistance alimentaire d’urgence.

Réponse intégrée d’urgencePour parvenir à une maîtrise totale dela situation dans le pays, des mesurescomplexes ont été alors prises auniveau de l’assistance alimentaire etnon alimentaire.

Le gouvernement et ses partenaires audéveloppement ont donc préparéconjointement un Plan intégréd’intervention d’urgence de six mois(d’août 2004 à février 2005) en vue deréduire au maximum l’impact négatifde la sécheresse sur les vies humaines,les moyens de subsistance et lacondition économique générale despopulations touchées.

Les estimations ont fait état d’unbesoin de 166.000 tonnes de diversproduits alimentaires pour six mois(d’août 2004 à janvier 2005), en sus del’assistance non alimentaire. A noterque l’ampleur du problème, à cemoment là, était déjà telle que la

situation ne pouvait plus être géréeuniquement par le gouvernement.

Le Président de la République duKenya, M. Mwai Kibaki, a donc, enjuillet 2004, décrété cette sécheresse“catastrophe nationale” pourpermettre au gouvernement desolliciter l’aide des partenaires audéveloppement.

A noter que tous les dons alimentairesen provenance de l’étranger sontcoordonnés et reçus par leProgramme alimentaire mondial(PAM) au nom du KFSM (Forumpour la sécurité alimentaire au Kenya)et que les dons reçus localementpassent, par contre, par la Sociéténationale de la Croix-Rouge.

Les principales agencesimpliquéesEtant donné que l’état des besoinsmensuels en assistance alimentaire pardistrict avait été préparé par le KFSM- sur la base du nombre de personnesnécessiteuse, tous les dons alimentai-res délivrés par le KFSM au PAM qui,à son tour, les livre aux principalesagences impliquées (des ONG pour laplupart). Et ce sont ces agences qui lesdistribuent aux bénéficiaires danschacun des 26 districts touchés - àtravers des comités à basecommunautaire.

Un tel système appelé “Distributionciblée à base communautaire” (CBTDen anglais) permet de s’assurer que lespopulations vulnérables couvertes parle Programme des opérationsd’urgence reçoivent l’assistancealimentaire qui leur est destinée. Ladistribution de l’assistance nonalimentaire se fait également de lamême manière.

Des réponses à l’appel lancé parl’EtatLa réponse à l’appel lancé par l’Etatest encourageante. Jusqu’ici, laquantité totale des dons - réels etpromis – s’élève à 66 % des besoinsannoncés. Le gouvernement a, pour sapart, offert 45.000 tonnes de diversproduits alimentaires au Programme.D’autres dons d’urgence –alimentaires et non alimentaires - sontégalement attendus.

Prévention des catastrophes en Afrique

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 15

Les enseignements tirésLes enseignements tirés de l’approcheet des opérations décrites ci-dessussont les suivants:1. De bonnes structures de

coordination/réponse sont le pivotdes interventions en cas d’urgence.

2. Dans l’intérêt de la transparence etde l’efficacité, on doit inciterdavantage les ONG à opérerpleinement dans le cadre desstructures existantes.

3. Les départements ministérielsdevraient s’engager davantagedans la réponse aux catastrophesau lieu de se confiner auxfonctions habituelles orientéesvers le développement (la plate-forme nationale ONU/SIPCnouvellement créée pourrait aider

à cela).

4. La flexibilité des systèmes estimportante. Par exemple l’USAIDa pu autoriser rapidement laconversion de son aide alimentaireau développement en aidealimentaire d’urgence; le PAM a puconvertir son Programme “Aidealimentaire” contre biens en voletSecours; le gouvernement a pumobiliser rapidement certainesressources pour obtenir du maïsimporté; la Banque mondiale a pudonner, en moins d’une semaine,son feu vert au déblocage de fondssupplémentaires.

5. Mettre en place une réserve decéréales s’avère tout à fait crucial.

6. Le KFSM devrait faire mieux enmatière de préparation de l’aide

non alimentaire.

7. Au niveau des districts, lesComités sous-préfectoraux dedirection sont très utiles etincontournables. Des ateliersrécents de renforcement descapacités de ces comités ont étéd’une grande utilité, surtout dansles districts où le Projet Terresarides n’est pas présent. Lesdistricts disposant du Projet Terresarides ont pris de l’avance sur lesautres.

8. L’évaluation multi-sectoriellerapide adoptée par le KFSM estd’une très grande utilité pourd’éventuelles mobilisations deressources.

M. Haretsebe MahosiResponsable de l’Office de gestion descatastrophes,Lesotho

M. Haretsebe Mahosi, responsable del’Office de gestion des catastrophes auLesotho, interpelle les gestionnaires decatastrophe d’Afrique australe. Ilsdevraient, selon lui, cesser de se“plaindre” du fait que la gestion desrisques de catastrophe demeureincomprise par les Etats, les hommespolitiques, les ONG, les organisationspatronales, par “tout le monde”.

S’adressant à ses collègues d’Afriqueaustrale, le responsable du Lesothoaffirme: “Nous devons faire lapromotion de notre propre cause. Nousdevons faire la promotion de nous-mêmeset nous positionner correctement. Nousdevons faire bon usage de notre place ausein de l’appareil étatique. Nous devonsutiliser ce que nous savons pourconvaincre nos gouvernements et nos

populations que nous sommes utiles.Nous devons faire en sorte que nosgouvernements prennent conscience et

comprennent vraiment ce que c’est que lagestion des risques de catastrophe.”

Ceci ressort d’un discours prononcé parM. Haretsebe Mahosi lors de la 2eSession d’un Atelier régional desintervenants en gestion des risques decatastrophe tenu à Johannesburg, enAfrique du Sud du 9 au 11 novembre2004, atelier organisé par le PNUD enpartenariat avec la Communauté pour ledéveloppement de l’Afrique australe(SADC en anglais).

Au menu de l’atelier figuraient desdiscussions sur la préparation d’unCadre pour le renforcement des capacitésen gestion des risques de catastrophe(pour les Etats membres de la SADC),l’objectif principal étant de se mettred’accord sur le concept et le processusd’évaluation des besoins en capacité,concept et processus servant de base à lapréparation du Cadre en question.

L’atelier a vu la participation dereprésentants des Etats membres de la

« Si nousn’investissons pas

dans la prévention et lapréparation [aux

catastrophes], nousdevons attendrel’arrivée d’une

catastrophe et nouscontenter d’apporterdes secours. Ce qui, a

mon avis, revient à direque les gens peuventmourir puisque nous

pouvons leur offrir unbon enterrement. »

Haretsebe Mahosi,Responsable de l’Office de

gestion des catastrophesau Lesotho.

Prévention des catastrophes en Afrique

AFRIQUE AUSTRALE

Les gestionnaires de catastrophes sont interpellés

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 16

SADC, y compris des gestionnaires decatastrophe et d’autres partenairesimpliqués (agences onusiennes, ONG,bailleurs de fonds et milieuxacadémiques).

M. Mahosi s’est exprimé à l’issue de la2e Session de l’atelier, session dont ilavait présidé les travaux.

Nous vous livrons lci-après le texteintégral de son allocution

“ Mesdameset Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de vousremercier de m’avoir donné l’occasionde présider aux travaux de cetteseconde session de l’atelier.

Je dois avouer que ma tâche n’a pasété facile à cause de la contrainte quenous avions au point de vue temps.Toujours est-il que tous les paysmembres de la SADC représentés iciaujourd’hui – à l’exception du payshôte (l’Afrique du Sud) – ont pu fairedes présentations sur les initiatives et/ou efforts de gestion des risques decatastrophe de leurs pays respectifs auniveau national. Dans cesprésentations, chaque pays a mis enrelief les principaux succès enregistrésainsi que les défis majeurs à relever. Etnous avons pu noter que nouspartageons certains succès, mais qu’ilexiste également des défis communsque nous devons relever.

Permettez-moi d’abord d’énumérercertains succès que nous partageonsdans le domaine de la gestion desrisques de catastrophe:

1. Chaque pays dispose d’une Unitéde gestion des catastrophes bienqu’on ait attribué à celle-cidifférentes appellations.

2. Des législations ont été soitadoptées soit en voie d’adoption(proposition ou projet de loi).

3. Ces unités de gestion descatastrophes opèrent au sein deMinistères clés, ce qui leur procureun certain avantage.

Ceci dit, un grand nombre de défissubsiste, défis qui semblent communsà beaucoup de nos pays. Parmi cesdéfis figurent les suivants:1. Contraintes budgétaires.2. Lacunes au niveau des

connaissances et du savoir-faire.3. Manque d’infrastructure

(équipement, outils et systèmes).4. Mauvaise communication.

Ceci étant, mesdames et messieurs,permettez-moi d’attirer votreattention sur le point suivant. Nousvenons souvent à des conférencescomme celle-ci pour faire desprésentations semblables à celles quenous avons faites cet après-midi. Detelles présentations sont certes utilespour échanger des informations etpour partager des techniquessusceptibles d’aider à résoudre nosproblèmes respectifs, mais l’on nepeut s’empêcher parfois d’être troublépar la façon dont nous nous plaignonsdes défis que nous devons relever.

Par exemple, nous venons toujours àces conférences pour dire aux uns etaux autres que nos populations necomprennent pas ce qu’est la gestiondes risques de catastrophe, que nosdirigeants politiques ne comprennentpas ou n’apprécient pas l’importanceet le rôle des unités de gestion desrisques de catastrophe dans nos paysrespectifs, que nos gouvernements necomprennent pas notre rôle et nousprennent pour des agences de secours,et que nos gouvernements ne font paspreuve d’engagement envers laprévention et la préparation auxcatastrophes mais qu’ils se focalisentsur la réponse – raison pour laquelleils n’augmentent pas le budget alloué ànos unités.

Mesdames et messieurs, je suispleinement d’accord avec vous surtous ces points, mais je voudraiscependant vous inviter à réfléchir uninstant sur les questions suivantes:1. Savons-nous, en tant que

praticiens de la gestion des risques

de catastrophe, ce qu’estréellement la gestion des risquesde catastrophe?

2. Comprenons-nous vraiment ceque c’est que la gestion des risquesde catastrophe?

3. Savons-nous et comprenons-noustrès bien notre rôle dans nos pays?

4. Et si nous savons ce que c’est quela gestion des risques decatastrophe, si nous comprenonsce que c’est qu’une unité degestion des risques de catastrophe,pourquoi devons-nous continuer ànous plaindre? Pourquoin’éduquons-nous pas carrémentnos dirigeants politiques sur cequ’est la gestion des risques decatastrophe? Pourquoin’éduquons-nous pas nosdépartements ministériels sur ceque sont ces unités et leur rôle?Pourquoi ne disons-nous pas auxONG, aux organisations

« Nous [gestionnaires decatastrophe] venons à

chaque fois à cesconférences pour direaux uns et aux autresque nos populations [y

compris nosgouvernements] ne

comprennent pas ce quec’est que la gestion desrisques de catastrophe…Nous devons désormais

nous mettre en avantpour changer et refondrela culture de gestion desrisques de catastrophe

dans nos paysrespectifs. Mais pour yparvenir, nous devonscommencer par nous-mêmes: nous devons

changer. »

Prévention des catastrophes en Afrique

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 17

Prévention des catastrophes en Afrique

simple option car il vaut toujoursmieux prévenir que guérir. Si nousn’investissons pas dans la préventionet la préparation, nous devonsattendre l’arrivée d’une catastrophe etnous contenter d’apporter dessecours. Ce qui revient à dire que lesgens peuvent mourir puisque nouspouvons leur offrir un bonenterrement. 

Mais n’oublions toutefois pas qu’unrégime élu est généralement aupouvoir pendant cinq (5) et que l’ons’attend à ce que ce régime soitperformant pendant cette période,autrement ses chances de réélectionsont compromises – une éventualitéque tout régime désire éviter à toutprix. Nous devons donc trouver debons arguments pour amener nosdirigeants à utiliser des ressourcesdestinées à des programmes tangiblesimmédiats vers des investissementsdans la prévention et la préparation,investissements du genre réservesnationales mises de côté en vued’éventuelles catastrophes prévisiblesou probables, cela afin de pouvoir enréduire l’impact si jamais ellesvenaient réellement à se produire.

Mesdames et messieurs, à vous tousqui êtes présents ici cet après-midi, jevous appelle à changer, une fois deretour dans vos pays, la culture de nosgouvernements et de nos pays enmatière de gestion des risques decatastrophe. Cela uniquement etexclusivement pour pouvoir sauverdes vies humaines, celles de nospropres compatriotes.

Je vous remercie.”1 Etablissements d’enseignement techniquesupérieur spécialisé en Afrique du Sud.

patronales, aux communautés, àtout le monde ce que noussommes et ce qu’est notre raisond’être?

Mesdames et messieurs, nous sommesles praticiens dans ce domaine, noussommes les technocrates, lesplanificateurs et les cellules deréflexion dans nos pays respectifs - dumoins en ce qui concerne la gestiondes risques de catastrophe. Je voudraisdonc appeler chacun de nous quisommes présents ici cet après-midi àprendre la responsabilité, à nousdonner la tâche de faire en sorte quenos dirigeants politiques, nosdépartements ministériels, nos ONG,nos organisations patronales et noscommunautés sachent, comprennentet apprécient désormais ce qu’est uneunité de gestion des risques decatastrophe et son raison d’être, etsurtout de faire en sorte qu’ils/ellespensent désormais gestion des risquesde catastrophe.

Nous devons faire la promotion denotre propre cause. Nous devons fairela promotion de nous-mêmes et nouspositionner correctement. Nousdevons faire bon usage de notre placeau sein de l’appareil étatique. Nousdevons utiliser ce que nous savonspour convaincre nos gouvernementset nos populations que nous sommesutiles. Nous devons faire en sorte quenos gouvernements prennentconscience et comprennent vraimentce que c’est que la gestion des risquesde catastrophe. Oui, nous devonsmettre au point et en place les moyenset les mécanismes permettant à nospopulations de faire face auxsituations.

Nous devons désormais nous mettreen avant pour changer et refondre laculture de gestion des risques decatastrophe dans nos pays respectifs.

Mais pour y parvenir, nous devonscommencer par nous-mêmes: nousdevons changer. Nous devonschanger notre manière de penser, decommuniquer, de coordonner et degérer si nous voulons avoir uneinfluence significative sur notreenvironnement. 

Il est plutôt inquiétant d’entendrecertaines allocutions faisant état dumanque d’éducation et de formationdans nos pays. Ne pensez-vous pasqu’il est grand temps d’introduire lagestion des risques de catastrophedans nos programmes scolaires?Combien d’universités, de technikons1,d’écoles et d’autres établissementsd’enseignement enseignent-ils lagestion des risques de catastrophecomme matière? Quelle est notreopinion là-dessus et qu’est ce quenous pouvons faire sur cela?Aucune des allocutions n’a non plusévoqué l’importance et l’utilisation dusavoir autochtone dans la gestion desrisques de catastrophe. Aurions-nouspar hasard oublié que les catastrophes,on les avait bien longtemps avantl’arrivée de la technologie moderne etque les gens (dans nos pays aussi bienqu’ailleurs) avaient en leur temps misen place des mécanismes, aussirudimentaires qu’ils aient pu être. Ilnous appartient dès lors de lesidentifier, de les améliorer et de lesutiliser.

Mesdames et messieurs, à notre retourdans nos pays respectifs, essayonsd’identifier de bons arguments pourconvaincre nos gouvernements et nosparlements qu’ils doivent désormais sefocaliser un peu moins sur la réponse– sans toutefois la négliger – etinvestir davantage dans la préventionet la préparation.

Investir dans la prévention et lapréparation n’est pas, à mon avis, une

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 18

L’institutionnalisation de la gestion des risqueset des catastrophes en Afrique

Mme Lucile RandrianariveloConsultante internationale en gestion desrisques et des catastrophes,Madagascar

De par le monde, les études, lesnouveaux concepts et les nouvellesapproches enclenchés par la Décenniemondiale de la prévention descatastrophes naturelles (1990-1999)ont été développés et repris par lesEtats.

Ils ont servi d’incitation concrète à lamise en œuvre d’un programme deformulation de politiques de gestiondes risques et des catastrophes (GRC)dont le but est de lutter contre lescatastrophes afin d’en réduire leseffets et les impacts négatifs.

Où en était la GRC enAfrique ?Le continent africain est sujet à unlarge éventail de risques et decatastrophes naturelles et autres quiont de graves répercussions sur lessociétés et les économies. Lescommunautés exposées sont d’autantplus vulnérables du fait de leurpauvreté, de la dégradation de leurenvironnement, du manqued’information, et d’une faiblesse decoordination au niveau national et àl’échelle du continent.

Pour la plupart des pays d’Afrique, lafréquence et la diversité descatastrophes ont instauré une pratiquede gestion des risques et descatastrophes qui s’est institutionnaliséeau fil des ans. Mais le dispositif légalet institutionnel est relativement flou,car souvent plusieurs institutions etorganismes nationaux etinternationaux interviennent suivantdes cadres juridiques peu précis où seretrouvent des doubles emplois ou deschevauchements. Et aucune de cesintervenants ne dispose d’un niveausuffisant d’autorité pour assurer la

coordination systémique des autresintervenants.

Faute de plans d’actions opérationnels,également la gestion des risques et descatastrophes est surtout basée sur laréponse, au dépens de la prévention,de la mitigation et de la préparation.Les problèmes sont résolus au gré deleur apparition et de leur nature. Lessecours d’urgence dépendentfortement des aides et desfinancements extérieurs. Les moyenslogistiques et humains étaient peudéveloppés et les contributions de lasociété civile ainsi que la mobilisationdu secteur privé sont négligeables.

Une préoccupation accruedes pouvoirs publicsSuite à l’absence de politiques et destratégies nationales de prévention descatastrophes naturelles d’une part, et àla nécessité d’une meilleurecoordination des actions face à ladiversité des situations d’urgenced’autre part, les pays se sont décidés àmettre en œuvre des politiques deprévention. Des mesures ont doncégalement été prises en vue de limiterl’impact des catastrophes (perte devies humaines, impacts économiques,dégâts matériels, etc.) conformémentaux engagements pris lors de laConférence mondiale de Yokohamasur la prévention des catastrophesnaturelles en 1994.

Pour chaque pays, les préparations àl’élaboration de sa propre stratégienationale de GRC ont favorisé latenue d’une concertation nationale quia permis la création d’opportunités dedialogue et de mise en commun desconnaissances et du savoir. Cela a aidéles pays à réfléchir sur certainesproblématiques internes, à analyser lessituations et à proposer ensemble dessolutions. Les visites sur le terrain ontété également bénéfiques pourdiscuter avec les autorités locales

impliquées dans les activités desecours.

Ce processus de participation active aégalement impliqué diverses autoritéset responsables, garantissant ainsi lapérennité du programme et sonappropriation au niveau des décideursdu pays. Aussi, pendant la diteDécennie internationale selon uncadre politique et institutionnel propreà chaque Etat, et en fonction destypes de risques auxquels chaque Etatetait exposé (séismes, inondations,incendies, conflits armés…), les paysafricains se sont dotés de structures deGRC ou ont renforcé les structuresexistantes.

Afin de résoudre les problèmes liés àla coordination, ces structures ont étérattachées à une haute institution del’Etat apte à assurer la liaison entre lesministères techniques impliqués et lesdifférents intervenants.

La politique de décentralisation et desréformes en cours dans la plupart despays de l’Afrique ont constitué uncontexte institutionnel favorable à lamise en place de structures àdifférents niveaux - local, régional,provincial, national - ainsi qu’à ladéfinition des rôles, des devoirs, desdroits, des responsabilités et desressources de ces structures.

Dans le même temps, dessensibilisations par l’information et laformation ont été intensifiées pourconscientiser et mobiliser toutes lesforces vives en impliquant descommunautés dans les différentesphases de la prévention des risques.De nouveaux équipements modernesd’intervention et de détection ont étéégalement acquis.

Bref, la prévention des catastrophesest devenue un élément capital de lapolitique des pouvoirs publics. Et l’ona même pu voir des mesures deprévention et de lutte contre les

Analyse et Opinion

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 19

catastrophes intégrées dans les planset stratégies sectorielles dedéveloppement durable ou de luttecontre la pauvreté.

Car il est évident que dans un grandnombre de régions en Afrique, la cléd’une bonne gestion des catastrophesnaturelles réside dans une politique dedéveloppement qui metsimultanément en place lesmécanismes de préparation, dedétection, de mobilisation rapide desressources et de réduction desvulnérabilités.

La mitigation des catastrophes a étéégalement prise en compte et a faitévoluer « une culture de la sécurité »en permettant à la population deprendre conscience des aléas qui laguettent, d’apprendre à mieuxconnaître son ennemi (les aléas) etd’être informée des démarches qu’elleaura à entreprendre pour se protégercontre.

Institutionnalisationprogressive… avec peud’impact sur la vulnérabilitéGrâce à cette dynamique qui s’estaccentuée ces dernières années grâceaux efforts du Bureau régionalAfrique du Secrétariat de l’ONU/SIPC (Stratégie internationale pour laprévention des catastrophes) – qui apris la relève après la Décenniemondiale -, la planification etl’organisation des secours en cas decatastrophe naturelle ont étéprogressivement instituées et l’on peutégalement considérer que les objectifsfixés au début de la Décennieinternationale ont été généralementenclenchés.

Malgré cette forte volonté politique del’Afrique à trouver des solutionsdurables aux catastrophes, et malgréles efforts importants déployés par lesgouvernements avec l’appui desagences onusiennes et d’autrespartenaires bilatéraux et multilatéraux,les mesures nécessaires n’ont pu êtregénéralisées en raison de leurs coûtsfinanciers et des difficultés à atteindrecertaines régions isolées.

Ces mesures ont été par ailleursinsuffisantes et d’efficacité limitée carelles n’ont pas permis d’atténuersuffisamment l’impact descatastrophes sur les populations et lessystèmes de production.

Résultat: la vulnérabilité en Afriquen’a pas substantiellement diminué. Etl’analyse des interventions post-catastrophe montre qu’il existe encoredes points à améliorer tant dans lesdiagnostics et les dispositifs existantsque dans les stratégies mises en place.

Deux impératifs: continuitéet mise en œuvreAfin que les résultats concretsenregistrés pendant et après laDécennie internationale ne soient pasperdus et que les politiques de GRCdécidées deviennent réalité, il fautabsolument œuvrer pour assurer lacontinuité et la réalisation des buts etdes objectifs fixés, cela par les moyenssuivants :

• Alimentater la dynamiquenationale des gouvernements quidoivent concrétiser et s’approprierles politiques déjà engagées.

• Elargir les programmes pourexploiter le concours précieux desfemmes et des jeunes en vue desoulager le sort critique descollectivités vulnérables. En effet,une meilleure participation desfemmes à toutes les phases de laGRC est à valoriser, que ce soit entermes de participation aux prisesde décision ou d’accès auxresponsabilités politiques, voire departicipation à la vie économiquedu pays.

• Considérer les collectivités localescomme des acteurs primordiauxde la conception, de l’adoption etde la mise en œuvre des politiqueset mesures en matière deprévention des catastrophes. Eneffet, la protection ne peut êtrel’apanage d’une seule autorité ouorganisme. C’est la communauté etles individus qui doivent êtresensibilisés à se protéger eux-

mêmes car il existe réellement descapacités de gestion des criseslocales, telles que lesconnaissances du terrain et lesréseaux formels et informels. Maispour faire face aux catastrophes,les populations auront également àmieux les connaître et à élaborerdes mécanismes adaptatifs pour sevaloriser.

Une nécessité: despropositions concrètes surl’allocation de ressourcesLa fonction de mobilisation et decoordination à l’échelon internationalassurée par les organismes desNations Unies et auparavant par leSecrétariat de la Décennieinternationale et aujourd’hui par leSecrétariat de l’ONU/SIPC a aidé lesgouvernements à améliorer lacoordination dans le domaine de laprévention et la gestion descatastrophes.

Mais beaucoup reste à faire,notamment pour répondre auxexigences de la bonne gouvernance etaux transferts progressifs decompétences vers les structures lesplus proches des populationsvulnérables.

Aussi est-il important que lacommunauté internationale continuede forger un système et une stratégiede GRC adaptés à l’évolution rapidedes nouvelles donnes mondiales et desréalités humanitaires afin d’accélérerun véritable développement durable.

Le souhait serait que toutes lesréflexions inhérentes à la GRCaboutissent à des propositionsconcrètes en termes d’allocation deressources, afin de consolider lesefforts en vue de prévenir lescatastrophes et sauver des vies.

Analyse et Opinion

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 20

Zone géopolitique Etats

Zone nord-centrale Kaduna, Kogi, Plateau, Benue, Niger, Nasarawa, Kwara

Zone nord-est Borno, Yobe, Bauchi, Adamawa, Taraba, Gombe

Zone nord-ouest Sokoto, Kebbi, Zamfara, Katsina, Kano, Jigawa

Zone sud-est Abia, Ebonyi, Anambra, Imo, Enugu

Zone sud-sud Edo, Delta, Rivers, Cross River, Akwa-Ibim, Bayelsa

Zone sud-ouest Lagos, Ekiti, Osun, Ondo, Oyo, Ogun

M. Olusegun E. OjoDirecteur adjoint,NEMA (National Emergency ManagementAgency - (Agence nationale de gestion dessituations d’urgence),Nigeria.

Ces 40 dernières années ont vudes aléas comme les séismes,les sécheresses, lesinondations, les tempêtes, lesfeux et les éruptionsvolcaniques provoquer, dans lemonde entier, des pertesénormes en vies humaines eten moyens de subsistance, etcauser des dégâts énormes surl’environnement et lesinfrastructures sociales etéconomiques.

Ces aléas, qui sont d’origine hydro-météorologique, géologique etécologique et dont l’impact estsouvent amplifié par l’activité humaineet technologique, font peser desmenaces graves sur les efforts dedéveloppement durable et deréduction de la pauvreté.

Par ailleurs, il se trouve que desprojets de développement menés avecla meilleure des intentions fontégalement accroître la vulnérabilitédes populations aux catastrophes, etn’ont finalement apporté que dessolutions à court terme et servi lesintérêts politiques des dirigeants.

Bref, un développement noncoordonné et non durable génère desrisques de catastrophe au lieu depromouvoir une croissance socio-économique et la résistance auxcatastrophes au sein des collectivités.

Hausse subite du nombre etde la gravité des inondationsAu Nigeria, la fréquence et la gravitédes catastrophes et des situations

d’urgence ont augmenté pendant les10 dernières années, mais surtout aucours de ces dernières années.

Des cas fréquents de déversementd’hydrocarbures ont provoqué, dans leDelta du Niger (au sud du pays), desdégâts irréparables sur la biosphèrecôtière. Et l’expansion du secteurindustriel a conduit à une hausse de lapollution industrielle et des déchetsindustriels.

Par ailleurs, on affirme qu’il existe unrapport entre le réchauffement généralde la planète et la hausse subite etrécente du nombre et de la gravité desinondations dans les Etats de Jigawa,de Kano, de Gombe (tous au nord dupays) et dans la plupart des Etats dusud.

En tout cas, les Nigérians sont

désormais de plus en plus exposés àdes risques émanant d’un largeéventail d’aléas naturels d’une part, etdes pressions de l’urbanisation etd’une pauvreté accrue d’autre part,pauvreté accrue qui les incite à vivresur des plaines inondables et desflancs instables - en violation desrèglements d’urbanisme en vigueur.Dans le même temps, l’utilisationincontrôlée du bois pour laconsommation ménagère d’énergieainsi que l’invasion croissante deravageurs de cultures - comme lescriquets et certains types d’oiseaux surl’axe Yobe-Borno (au nord-est dupays, près du Niger et du Tchad) -aggravent la menace dedésertification. Une forte croissancedémographique crée également uneconcurrence féroce pour des

Vers des approches globales et à long terme de lagestion des catastrophes

Analyse et Opinion

NIGERIA

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 21

ressources déjà « maigres », ce quiconduit à une dégradation des moyensde subsistance, à la marginalisationsociale, à la hausse du taux decriminalité, à une insécuritégénéralisée, à l’instabilité de la viecitoyenne, voire à des conflits ethnico-religieux - car une partie de lapopulation estime que certains de cesconflits ethnico-religieux sont leproduit des pressions socio-économiques actuelles sur desressources de plus en plus maigres.

Reconnaissance accrue de lanécessité d’une approche àlong termeEntre-temps - heureusement -, ontend à reconnaître, dans les secteurspublic et privé, qu’une approcheglobale et à long terme de la gestiondes catastrophes naturelles etanthropiques peut aider à faire face àl’escalade des pertes et des coûtsoccasionnés par les catastrophes. Maisles administrations locales et lescollectivités n’arrivent toujours pas àadmettre qu’il faut doncinstitutionnaliser la gestion descatastrophes ou s’engager dans desplans bien coordonnés de préventiondes catastrophes.

Or, institutionnaliser la gestion descatastrophes ou s’engager dans desplans bien coordonnés de préventiondes catastrophes veut dire, parexemple, que les intervenants auniveau communautaire, intervenantsqui sont habituellement les « plusgrandes victimes » immédiates et quisont d’habitude les premiers àintervenir en cas d’urgence, cesintervenants devraient et doiventdésormais être inclus dans l’équationde la gestion des catastrophes à traversdes formations adéquates, lerenforcement des capacités, lasensibilisation du grand public et uneéducation de tous les citoyens. Celaleur permettrait en effet de jouer unrôle complémentaire à celui desagences étatiques aux différentesphases de la gestion des situationsd’urgence et des catastrophes.

Et pour tirer profit de ce « corps » deréponses (communautaires)potentiellement disponible - mais« non qualifié » -, la NEMA (Agence

nationale de gestion des situationsd’urgence) se doit, avec l’habilesoutien des Etats et des autresintervenants, de relever le défi de ladécentralisation de la coordination desstructures de réduction des risques decatastrophe (RRC), décentralisationvers le dernier palier del’administration (ex., l’administrationlocale), surtout au niveaucommunautaire.

Ceci est tout à fait conforme au volet« Mitigation et réhabilitation à moyenet long terme » du mandat de laNEMA. D’autant plus qu’une telleaction aiderait à bâtir et descommunautés résistantes et qu’undéveloppement durable dans l’intérêtbien compris de la population.

La RRC est une affaire dedéveloppementEn fait, les défis posés par laréduction des risques de catastrophe(RRC) sont essentiellement une affairede développement. En effet, ajoutésles uns aux autres, les efforts entreprisindividuellement pour protéger lesvies et les biens au niveaucommunautaire seraient être tout àfait extraordinaires. Si l’aide d’urgencereste nécessaire dans certains cas, lesgouvernements devraient cependant,en toute urgence, voir comment faireen sorte que la réduction des risquesde catastrophes puisse bénéficier de laparticipation globale et multi-sectorielle des diverses professions etdes intervenants concernés – car il estindéniable que prévenir lescatastrophes est moins chère etmeilleure que guérir.

Les politiques et les programmes deprévention des catastrophes doiventdonc être conçus dans l’intention biendéterminée de bâtir des sociétéscapables de résister aux aléas etd’empêcher les activités dedéveloppement d’accroîtreinvolontairement la vulnérabilité à cesaléas.

Mais la réalisation de ces buts exige unengagement politique ainsi qu’unemobilisation et la participation activesdes collectivités locales tant à laconception qu’à la mise en œuvre desprogrammes. Pour que les mesures de

réduction des risques atteignent leurefficacité maximum, il faut en effetque les personnes les plus exposéesaux risques soient associées auxprocessus de planification et de prisede décisions.

Par ailleurs, une forte participationaux actions de prévention et auxprogrammes de redressement estégalement importante. L’élitepolitique, sociale et économique localedevrait assumer la responsabilitépremière de la protection de leurspropres communautés ou laresponsabilité de la réduction desvulnérabilités de celles-ci.

Il importe également de promouvoirdes activités d’éducation et derenforcement de capacités, cela pourune meilleure compréhension, chez lapopulation, des questions relatives auxcatastrophes, et pour la mobilisationdu savoir-faire autochtone en vue deréduire les risques.

Enfin, il est également important derenforcer les institutionscommunautaires - si besoin à traversdes législations adéquates - et derehausser les aptitudes individuelles àapprécier les causes profondes desaléas.

Programme d’appui à desactions communautaires depréventionAinsi, dans le cadre du volet“Mitigation et réhabilitation à moyenet long terme” du mandat de laNEMA, un programme technique decollaboration et technique d’appui àdes actions communautaires deprévention a été conçu pour:• accroître la prise de conscience du

public et mener des activitésd’éducation;

• renforcer les capacités locales et lesinstitutions/législations; et

• fournir une assistance technique àdes projets pilotes de mitigation etde réhabilitation au sein desadministrations locales/communautés dans les six zonesgéopolitiques du pays.

Et pour atteindre ces objectifs, uncertain nombre d’activités serontmises en œuvre en collaboration avec

Analyse et Opinion

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 22

les agences compétentes dugouvernement fédéral, les agencesintergouvernementales, les ONG etles organisations communautaires, etavec la participation active des Etats,des administrations locales et descommunautés locales. Ces activitéssont les suivantes:

1. Renforcement des capacités, auniveau des Etats, en vue de la miseen place et du renforcementinstitutionnel d’organes locaux degestion des situations d’urgence.

2. Tenue d’ateliers de formation deformateurs au niveau des Etats,ateliers portant sur les stratégiescommunautaires de mitigation etde réhabilitation (six ateliers).

3. Sensibilisation du public et descommunautés par la formation de12 clubs “Urgences” pilotes dansles écoles secondaires; compilationd’ouvrages et de publications ayanttrait à la prévention des

catastrophes et à la réhabilitationdans six administrations locales/communautés associées auprogramme.

4. Renforcement des capacités de sixagences de gestion des situationsd’urgence relevant des Etats, celapour pouvoir étendre plusfacilement les projetscommunautaires de prévention àd’autres administrations locales/communautés.

5. Projets de démonstration demitigation/réhabilitation chez descommunautés vulnérables bienchoisies.

6. Compilation d’un guideopérationnel d’évaluation et d’unmanuel de formation à lalogistique pour les interventionscommunautaires en gestion desurgences/catastrophes, guide etmanuel de généraliste à l’usage detous les intervenants en général.

7. Programme de documentationpour le suivi et l’évaluation,programme faisant intervenir latechnologie multimédia del’information pour saisir lesévénements et les activités.

8. Compilation d’une revuebisannuelle sur les activitéscommunautaires de prévention descatastrophes.

9. Etablissement d’un Prix nationalannuel des meilleures pratiques dela prévention des catastrophes auniveau communautaire.

Pour ce qui est du défi particulier posépar la nécessité de décentraliser lacoordination des structures deréduction des risques de catastrophe àla plus petite unité communautaire, laNEMA aurait cependant besoin del’appui d’un certain nombred’intervenants locaux etinternationaux, dont l’ONU/SIPC.

Une nouvelle publication d’ONU/SIPC Afrique

« L’exploitation des terres: risques et rétributions »

M. Andy PaigeConsultant d’ONU/SIPC Afrique,Le Cap, Afrique du Sud

Un petit ouvrage intitulé “L’exploitationdes terres: risques et rétributions” serabientôt publié par l’ONU/SIPCAfrique.

Il s’agit du troisième ouvrage d’unecollection d’ouvrages éducatifspréparés pour ONU/SIPC Afriquepar Umvoto Africa, une firme sud-africaine de consultants spécialisésdans les sciences de la Terre.

Cette collection se propose de fourniraux responsables communautairesafricains des guides pratiques pour lamise en œuvre de mesuresappropriées de réduction des risquesde catastrophe en tant qu’activitécontribuant au développementdurable. Les ouvrages paraissant danscette collection sont également

disponibles en version “école” dansun langage et avec un contenu adaptésaux écoliers.

“L’exploitation des terres: risques etrétributions” vise à soutenir et àencourager les responsablescommunautaires à évaluer la manièredont leurs communautés utilisent leursterres, et à apprécier le fait que debonnes pratiques d’exploitation desterres peuvent aider à réduire l’impactdes catastrophes et à améliorerl’aptitude des communautés à seredresser après les catastrophes.

L’ouvrage invite les responsablescommunautaires à recourir, là où celas’avère nécessaire, à des pratiques plusappropriées et plus profitables del’exploitation des terres et également,en même temps, à promouvoir desmesures pertinentes de réduction desrisques.

De tels changements en matière de

planification et de méthoded’exploitation des terres conduisent,au fil du temps, à une meilleureproductivité de la terre, à un moindreimpact des catastrophes et à uneamélioration des conditions de vie descommunautés.

Le rôle joué par la terre dans le bien-être des communautés y est égalementexpliqué. Des cas de dégradation dusol résultant d’une mauvaiseplanification de l’exploitation desterres – ou de l’inexistence d’une telleplanification – y sont égalementévoqués. L’ouvrage fait alors unedistinction entre aléas naturelsinévitables et aléas d’origineanthropique dus à une mauvaiseexploitation des terres.

Le rôle de la réduction des risques decatastrophe y est également mis enrelief. Y sont également abordées lesdiverses facettes de la dégradation des

Analyse et Opinion

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demeure, dans une large mesure, sous-utilisée et inexploitée.

Ne sauvent-elles pas des vies dans lessituations d’urgence? Et ne recréent-elles pas des moyens de subsistanceaprès la phase d’urgence? Ellesconstituent une force sur laquelle onpeut compter, une réserve de ressources.

Prenons l’exemple de ces fameusesinondations de Budalangi à l’ouest du

Mme Alice KirambiDirecteur,CPDA (Christian Partnership for DevelopmentAgency – Agence de partenariat chrétien pourle développement),Nairobi, Kenya

La femme africaine a été « rendue »vulnérable aux catastrophes et estdonc devenue « victime » de celles-ci.Avec le savoir-faire traditionnel dontdisposaient ses aïeules pourtant, ellepourrait faire mieux dans laprévention et la réponse auxcatastrophes.

Nos aïeules et nos aïeuls ne savaient-ils pas en effet prédire le temps et voirsi une catastrophe devaitprobablement se produire ou non?Mais au fil des intimidations et dupréjugé selon lequel la femme estbiologiquement « inférieure », elle afini par se désintéresser de tout ce quià trait aux catastrophes.

Jamais impuissantes, jamaissans ressourceOr, il ressort des études menéesjusqu’ici que les femmes ne sontjamais impuissantes, jamais sansressource en face même des

catastrophes les plus dévastatrices.Elles font preuve d’une forceextraordinaire, d’une capacité derésistance extrême et d’uneconnaissance étendue de la manièredont il faut faire face à l’adversité.Mais ces qualités, ce sens de l’initiativeet de l’effort restent dans l’ombre etn’est pas pris au sérieux. Résultat: leurcapacité à mettre ces qualités auservice d’une prévention et d’uneréponse adéquates aux catastrophes

terres: érosion, mauvaises pratiquesagricoles, déboisement, invasion devégétations non autochtones,urbanisation, pollution, activitésminières.

L’ouvrage traite également desproblèmes liés à certains régimesfonciers et à la surpopulation, ainsique de l’apport d’une exploitationadéquate des terres à la réduction desrisques des catastrophes.

Etant donné que réduire les risques decatastrophe constitue un pasimportant vers le développementdurable, réduire l’impact et la gravitédes catastrophes et améliorer lescapacités de récupération (à la suited’une catastrophe) aident donc à

rompre le cycle destructif descatastrophes cumulatives, etaugmentent la capacité de résistancedes communautés, ce qui peutcontribuer dans une large mesure à lapromotion d’un développementdurable et d’une certaine croissance.

L’ouvrage évoque, en outre, plusieurscas de réussite en provenance ducontinent africain lui-même pourdémontrer qu’une bonne exploitationdes terres est non seulement faisablemais aussi pratique.

Bien que l’ouvrage soit en premier lieudestiné à aider les responsablescommunautaires au niveau de leurscommunautés respectives,l’importance de la planification de

l’exploitation des terres aux niveauxlocal et régional y est égalementabordée. Ces deux activités sont eneffet perçues comme un facteurprimordial de la mitigation desimpacts négatifs de la surpopulation etdes mauvaises pratiques del’exploitation des terres, impactsnégatifs qui conduisent inévitablementà la dégradation du sol.

Enfin, cet ouvrage d’ONU/SIPCAfrique comporte, en annexe, lesdétails techniques de certains accordset initiatives internationaux pertinents,un glossaire des termes les plus utiliséset une liste de documents de référence– dont une liste de sites webintéressants.

La femme africaine: une ressource « sous-utilisée »

Des femmes déplacées victimes d’une inondation à l’ouest du Kenya

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Kenya, ces inondations qui seproduisent deux fois ... par an.

On a constaté que les technologiesrudimentaires et le savoir-fairemarginal utilisés par les femmes pourériger des digues contribuent souventénormément à atténuer l’impact deces inondations et les risques couruspar les moyens de subsistance. Unetelle contribution des femmes, si elleétait exploitée à fond, ne serait-ellepas hautement profitable aux effortscommunautaires de prévention descatastrophes?

Car même si la définition d’unecatastrophe diffère d’un spécialiste àl’autre et d’une agence spécialisée àl’autre, ces définitions se rejoignentsur un certain nombre de points: (1)les catastrophes sont des calamités –naturelles ou anthropiques – qui ontun impact énorme sur les vieshumaines et les moyens desubsistance; et (2) leur gravité est telleque des mesures exceptionnelles sontnécessaires pour faire face à lasituation qu’elles provoquent. Etantdonné que les catastrophesprovoquent d’énormes souffrances ausein des familles touchées, il est aiséde situer ce que devrait être le rôle dela femme, même dans le cadre durégime familial fortement patriarcalqui prédomine en Afrique.

Du côté des solutions maisnon pas des problèmesOr, on constate que les femmes sontparmi les personnes les plusgravement touchées. Elles vivent enfait une double tragédie: celle de seretrouver impuissantes face auxcatastrophes et celle de se sentirdésarmées face aux réalitésengendrées par ces catastrophes.

Pourquoi? L’approche qui a prévalujusqu’ici n’accorde aucun espace auxfemmes, celles-ci étant perçues etconsidérées comme des victimesauxquelles on devrait apporter dessolutions. Elles sont donc réduites àêtre des « receveurs » passifs desinterventions des experts et depersonnes étrangères à leurscommunautés. Pourtant, la femme

africaine, quand elle est face àl’adversité et si ses capacités ont étérehaussées, elle se verrait tout à faitdans le camp des pourvoyeurs desolutions – mais non pas dans celuides victimes qui attendentpassivement les « solutions ».

Fort heureusement, on commencetimidement à reconnaître qu’ellespeuvent jouer un rôle pivotal dans lagestion des risques de catastrophe etdans les situations d’urgence - si onpouvait les aider à améliorer leursavoir-faire.

Car si dans la mitigation descatastrophes et la préparation contrecelles-ci, sa place et son rôle peuventvarier d’un environnement et/oud’une approche à l’autre, la femmeafricaine, au milieu d’une catastrophe,va essayer à tout prix de se débrouillerpour survenir aux besoins de safamille et assurer la sécurité de sesenfants.

Elle est donc généralement au fait desréalités « réelles » d’une catastrophequi se produit dans sonenvironnement immédiat. Ce quireprésente déjà un grand atout, mêmesi celui-ci n’est peut-être pascomparable à celui de leurs aïeules quisavaient prédire l’arrivée decatastrophes imminentes.En tout cas, du fait de leur« vulnérabilité » et de certainespressions sociales et économiques,elles sont aujourd’hui confrontées àcertaines contraintes quand il s’agit de

mitigation des catastrophes. En raisonde divers facteurs - dont ceuxmentionnés précédemment -, sescapacités ne sont tout simplement passuffisantes pour prétendre à un rôleefficace dans la réduction des risquesde catastrophe.

La dimension « Genre » desrisques et des vulnérabilitésQue les questions de genre soientimportantes pour les programmes dedéveloppement, cela n’est plus àdémontrer: les perspectives Genres’imposent de plus en plus commeangle d’analyse certes, mais aussi entant qu’élément à part entière de laplanification et de la mise en œuvre dudéveloppement. Ce qui n’estmalheureusement pas encore le casdans le domaine de la réduction desrisques de catastrophe: la dimensionGenre des risques et des vulnérabilitésaux catastrophes y reste mal comprisemême au niveau mondial.

Ceci est dû en partie au fait que lesnombreux intervenants, dans cedomaine, ne sont pas pleinementconscients du fardeau excessivementlourd que les femmes portent quandune catastrophe se produit. Fortheureusement, ce sujet particulier afait l’objet d’un grand intérêt de lapart de certains chercheurs, et desétudes menées sur la question ont puidentifier les besoins et lespréoccupations des femmes pendantles catastrophes.

La rivière qui provoque l’inondation à Budalangi (Ouest de Kenya)

Analyse et Opinion

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 25

M. Ahmed Mohamed MadarPoint focal national de la gestion descatastrophes,République de Djibouti

Le Ministre de l’intérieur et de ladécentralisation, M. AbdoulkaderDoualeh Wais, a inauguré le jeudi 17juin 2004 les travaux d’un atelier devalidation de la Stratégie nationale degestion des risques et descatastrophes.

L’ouverture de l’atelier a été tenu enprésence du Ministre de l’habitat, del’urbanisme, de l’environnement et del’aménagement du territoire, duDirecteur de cabinet du PremierMinistre, de la Représentante duPNUD, des représentants du corpsdiplomatique, des représentants desagences onusiennes, des organisationsnationales, régionales etinternationales ainsi que des cadresissus des différents ministèresconcernés et les membres du Comiténational de gestion des risques et descatastrophes.

Par ailleurs, si les femmes descommunautés à la base jouent un rôleactif et sont à la fois membres etleaders des communautés dans ce quia trait aux catastrophes - allant mêmesouvent jusqu’à surpasser les hommesen nombre -, il se trouve qu’elles sontofficiellement moins représentées queles hommes au sein des instances dedécision, ou sont carrément absentesde celles-ci.

Reconnaître qu’elle est uneressourceAu vu des changements climatiquesen cours et de l’impact accru des

Validation de la Stratégie nationale de gestion desrisques et des catastrophes

Dans son allocution prononcée àcette occasion, le Ministre del’intérieur et de la décentralisation adéclaré: « Il est temps que notre paysse dote des moyens appropriés pourprotéger la population contre lesrisques de catastrophe. Le Ministèrede l’intérieur et de la décentralisation,

M. Ahmed Mohamed Madar, Coordinateur National etMme Lucile Randrianarivelo, consultante internationale

avec le soutien du PNUD, vient definaliser la Stratégie nationale degestion des risques et descatastrophes et devra mettre sur piedune structure institutionnellecompétente et efficace chargée de lacoordination et de la gestion desrisques et des catastrophes. »

catastrophes, on devrait soutenir lesfemmes dans leurs efforts. Un certainnombre d’obstacles empêche en effetd’apprécier ces efforts à leur justevaleur. Parmi ces obstacles figurentl’insuffisance de ressources, lestechnologies inadéquates et le peu decontrôle sur des éléments structurelscomme la terre et les marchés deproduits. Il n’en reste pas moins quereconnaître que la femme constitueune ressource est déjà un pasimportant vers une solution durable àtout ce qui a trait aux catastrophes.

Les gouvernements, les agencesinternationales et les communautés en

général devraient donc mettre enplace des stratégies capables d’abattreces barrières et d’aider les femmes àexprimer pleinement leur potentiel enreconnaissant qu’elles sont uneressource, en identifiant les faillesexistant au niveau des mécanismesd’appui aux femmes, et en soutenantleurs efforts.

De telles initiatives insuffleront laconfiance et l’estime à la femmeafricaine, et aideront à réduire sadépendance vis-à-vis de l’aide et dessecours extérieurs.

Les plates-formes nationales en action

DJIBOUTI

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 26

L’Analyse des

RISQUES

L’Analyse des ALÉAS

L’Analyse de la

VULNERABILITE

SYSTEME NATIONAL

d’ALERTE PRECOCE

Le SIRCat

GESTION: DONS Logistique, etc.

SURVOLS

ENQUETES Initiales et Approfondies

Surveillance Météorologique

et Télédétection

Systèmes THEME-

ATIQUES: SAP, CNA

etc.

Systèmes DECEN-

TRALISES:

SICs

MESSAGES Officiels: BLU, Telegramme, etc.

Système d’Infos sur les Risques et Catastrophes

Le Ministre a par ailleurs indiqué: « Jesuis convaincu qu’ensemble nousferons du thème de la gestion desrisques et des catastrophes un desdomaines d’action prioritaires pourun réel développement durable…».

M. Abdoulkader Doualeh Wais aconclu ses propos en adressant sesplus vifs remerciements à laReprésentante du PNUD, aucoordinateur de ce projet M. AhmedMohamed Madar, à la consultanteMme Lucile Randrianarivelo, et àl’ensemble des membres du Comité

national de gestion des risques et descatastrophes.

Au cours de son intervention, laReprésentante du PNUD a soulignél’importance de cette stratégie et apromis que les agences onusiennesappuieront sa mise en oeuvre.

M. Mohamed Ahmed Awaleh,Directeur de cabinet du PremierMinistre, a insisté avant à lui, sur lelien très étroit entre la réduction de lapauvreté et la réduction des risquesde catastrophes. Il a ajouté quel’élaboration d’une Stratégie nationale

de gestion des risques et descatastrophe est déjà mentionnée dansle Document stratégique de laréduction de la pauvreté (DSRP).

Après la cérémonie d’ouverture,des groupes de travail ont étéconstitués. Les participants ontapporté leurs commentaires etleurs observations au document.Ils ont par la suite validé ledocument sur la Stratégie nationalede gestion des risques et descatastrophes.

Des améliorations au niveau du système d’alerteprécoce et de l’organe de gestion des catastrophes

Mme Gina RakotoarimananaCARE Madagascar,Antananarivo, Madagascar

Madagascar est tous les ans frappé parau moins un aléa naturel ouanthropique. De par le niveau devulnérabilité de la population, l’impactde ces aléas devient dans la plupartdes cas une catastrophe. D’une part, leDocument stratégique sur la réductionde la pauvreté (DSRP) reconnaît lesaléas naturels et/ou anthropiquescomme facteur aggravant la pauvretéde la population.

Dans le même temps, la Stratégienationale sur la gestion des risques etdes catastrophes cite six (6) grandsaxes stratégiques. L’axe stratégique 3 -« Système d’information globalexhaustif » - répond à un besoind’informations sur les risques et lescatastrophes ressenti par les acteurs engestion des risques et descatastrophes.

Système d’infos sur les risques et catastrophes

Les plates-formes nationales en action

MADAGASCAR

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 27

Un système d’informationsur les risques et lescatastrophesDans la traduction de cet axe enaction, le Conseil national de secours(CNS), avec l’appui technique deCARE, avait mis en oeuvre l’UnitéSIRCat (Système d’informations surles risques et les catastrophes).L’objectif principal du SIRCat est defournir des informations dans unformat simple et compréhensif:

1. aux décideurs - afin de faciliter leurprise de décisions ;2. aux intervenants - afin de mieuxfocaliser leurs efforts (par thème ainsique par zone géographique) ; et3. aux communautés - afind’encourager une meilleureappréciation de leur environnement.

Modélisation des aléas, de lavulnérabilitéDepuis sa mise en œuvre en 1999, leSIRCat a pu réaliser les produitssuivants :

1. Modélisation des aléas principaux:cyclone, sécheresse, inondation,glissement de terrain.

2. Modélisation de la vulnérabilité.3. Des cartes, issus de ces

modélisations, qui montrentl’étendue géographique des aléaset de la vulnérabilité ainsi que leurniveau d’impact.

4. Le Système national d’alerteprécoce (SNAP).

5. Le Système d’informationcommunal (SIC).

6. Différents programmes et logicielsqui permettent au CNS (Conseilnational de secours) de mener àbien ses activités de coordinationen réponse/urgence:

• SUMA (SUpply Management) -Logiciel de gestion de stocks créépar le Système des NationsUnies.

• MORC (Message officiel sur lesrisques et les catastrophes) -Programme de gestion desmessages provenant des

communes suite à un événement,programme qui relate sondéroulement et ses impacts.

• EIMA (Enquête initial multialéa) - Evaluation post-aléa: fichede collecte, masque de saisie,programme de traitement desdonnées, canevasd’interprétation.

Un document de référencesur le Système nationald’alerte précoceLa réalisation de ces produits s’est faitde manière participative à travers unpartenariat avec les institutionsgouvernementales et nongouvernementales impliquées danschaque élément. Pour assurer lapérennité, les institutions ont prisl’initiative de créer un Task Force (TF)par élément: cyclone, sécheresse,inondation, vulnérabilité, etc., et lerenforcement des capacités se fait àtravers ces TFs.

L’élaboration d’un Document deréférence sur le Système nationald’alerte précoce (SNAP) a démarré enavril 2003. Le document a vu laparticipation active de tous lesMinistères clés ainsi que les autresinstitutions clés. Sa validation estattendue dans les prochains mois, et samise en œuvre sera assurée par l’entitéde tutelle (le Ministère de l’intérieur),la Présidence de la République ayantété désignée comme institutiond’ancrage du SNAP.

Un organe plus autonome etplus décentraliséIl est à noter que depuis le passage descyclones Elita et Gafilo cette année2004, le Conseil national de secours(CNS) a subi quelques changements.

Conformément à la Loi de 2003 sur laGestion des risques et descatastrophes, le Conseil est passé dustatut de Secrétariat permanent à celuide Secrétariat exécutif - avec unnouveau staff – et rebaptisé « Bureaunational de gestion des risques et descatastrophes » (BGRC). Cela signifieplus d’autonomie au niveau de la prisede décisions, de l’action et desressources.

Les partenaires ont unanimémentsalué une telle preuve de volonté etd’engagement politique ainsi qued’aspiration à la transparence de lapart du gouvernement.

Au niveau de la coordination, leBGRC s’est déjà démarqué par unedélégation de pouvoirs auxcollectivités décentralisées. En effet, ila encouragé et initié une coordinationentre les intervenants sur le terrain.Par ailleurs, pour la saison cyclonique2004–2005, un renforcement descapacités de prise de décisions viendrarenforcer le grand pas accompli par leCNS dans le volet Réponse/Urgencede la gestion des risques et descatastrophes.

Les dégâts d’un cyclone à Madagascar (2004)

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 28

M. Martin OworCommissaire adjoint chargé de la gestion descatastrophes,Kampala, Ouganda

La Plate-forme nationale ONU/SIPCougandaise s’est réunie une fois parmois. Ses activités récentes sont lessuivantes:1. Intégration de questions ayant trait

à la gestion des risques decatastrophe dans le Plan d’actionpour l’éradication de la pauvreté(PAEP), plan qui constitue le cadrede développement national etl’outil de planification à moyenterme du pays. Le PAEP sertégalement de Documentstratégique sur la réduction de lapauvreté (DSRP) encadrant laformulation de la politiquegouvernementale et la mise enœuvre de programmes à traversdes approches Secteur de laplanification et un systèmedécentralisé de gouvernance.

Le PAEP sert de cadre général del’action gouvernementale pourl’éradication de la pauvreté. Ilconstitue un cadre dans lequel lessecteurs comme la santé,l’éducation, l’agriculture, letransport, la communication etl’environnement élaborent endétails leurs plans respectifs. Il sertde guide à la traduction desimplications budgétaires endécisions concrètes de dépenses àtravers le Medium Term ExpenditureFramework (MTEF – Cadre desdépenses à moyen terme) et lesbudgets annuels.

2. Réussite de l’intégration dequestions ayant trait aux risques decatastrophes dans le PAEP sous

un nouveau pilier dénommé« Pilier Sécurité, Résolution desconflits et Gestion descatastrophes (Pilier SRG) ». En unmot, la gestion des risques decatastrophe figure désormaisparmi les priorités des efforts dedéveloppement du gouvernementougandais.

3. Tenue d’une réunion desintervenants organisée par la Plate-forme nationale de la SIPCougandaise le 22 septembre 2004pour s’assurer que les questionsrelatives aux risques decatastrophe sont prises enconsidération dans l’élaboration duBudget national 2005-2006 et duBudget des administrations localespour 2005-2006.

4. Mise en place des trois Groupesde travail sectoriel suivants et d’unSecrétariat lors d’une réunion desintervenants du Pilier SRG-PAEP:i) Le Groupe de travail sectoriel

Sécuritéii)Le Groupe de travail sectoriel

Résolution des conflits et constructionde la paix

iii) Le Groupe de travail sectoriel

Gestion des catastrophes etprogrammes spéciaux de réduction dela pauvreté

Les tâches des trois Groupes de travailsectoriel sont les suivantes:

i) Concrétisation des dispositionsdu Pilier SRG dans la versionrévisée du PAEP.

ii) Elaboration d’un plan d’actionpour la mise en œuvre desdispositions du Pilier SRG-PAEP.

iii) Appui à la coordination, ausuivi et à l’évaluation desréponses du gouvernement, desONG et de la société civile auxconflits et aux catastrophes surle territoire national.

iv) Assistance à la formulation dela Politique nationale derésolution des conflits.

v) Concrétisation des dispositionsde la Politique sur les personnesdéplacées à l’intérieur duterritoire.

vi) Appui à l’élaboration d’unProgramme général deredressement, de réconciliationet de développement pour larégion nord de l’Ougandasujette à des conflits.

5. Les trois Groupes de travailsectoriel PAEP se sont réunis deuxfois par mois et prennentactuellement part au processusd’élaboration du budget nationalpour s’assurer que les questionsayant trait aux risques decatastrophe sont intégrées dans lessecteurs cités dans les plansbudget nationaux, toutparticulièrement dans les secteurssanté, éducation, agriculture,transport et construction.

Activités récentes de la Plate-forme SIPC

M. Martin OworPoint focal de l’ONU/SIPC en Ouganda

Les plates-formes nationales en action

OUGANDA

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 29

M. Hamidi SouléPoint focal de l’ONU/SIPCMoroni, Comores

Un atelier de finalisation du « Rapportnational de préparation et réponse auxcatastrophes naturelles » a eu lieu àMoroni les 13 et 14 octobre 2004 dansles locaux de l’UNICEF.Cet atelier fait suite à un « Atelier surle renforcement des capacitésnationales et l’établissement de la plateforme nationale de la Stratégieinternationale de l’ONU pour laprévention des catastrophes (ONU/SIPC) » tenu les 4 et 5 décembre 2003,et à un « Atelier national deplanification sur la préparation et lesurgences aux Comores » au coursduquel un draft du Plan national depréparation et de réponse auxurgences avait été élaboré.

La réunion qui vient d’avoir lieu a vula participation de différentstechniciens des Ministères de la santé,du développement, de la défense et dela sûreté du territoire, de l’Etat-major,de l’Observatoire volcanologique etmétéorologique, avec l’appuilogistique et technique du Système desNations Unies aux Comores.

Au cours des cette réunion, lesprincipales discussions ont porté surl’analyse de la situation en matière deprévention des catastrophes, ladéfinition des principes directeurs etles stratégies, et l’élaboration de plansde réponses sectorielles. Un autresujet de discussion a porté sur lesprocessus d’adoption de ce plan.

A l’issue de l’atelier, le Plan nationalde préparation et de réponse auxurgences a été finalisé et adopté parl’assistance.

COMORES

Finalisation du Plan de préparation et de réponse auxurgences

Le plan “Karthala”, élaboré depuisplus d’un an par l’Etat-major encollaboration avec l’Observatoirevolcanologique du Karthala, a été parla même occasion finalisé et porté enannexe du Plan national. De même, leplan “Cyclone” déjà adopté par legouvernement a été constitué enannexe.

Après cet atelier de finalisation, ledocument final a été remis dans lesjours suivants au Ministre de ladéfense et de la sûreté du territoirepour signature et pour introduction enConseil de ministres.

Il a été convenu qu’après adoption dece Plan par le Gouvernement, unAtelier national de validation seraorganisé. La validation de ce Plan estprévue avant la fin de cette année2004.

Appel à la mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC

Le général de brigade (retraité) J. OdeiNADMO (National Disaster Management l degestion des catastrophes),

Accra, Ghana

Des participants à un Atelier nationalsur la gestion des catastrophes ontappelé à la mise en place d’une Plate-forme nationale ONU/SIPC sur lagestion des catastrophes au Ghana.

Ceci ressort des recommandationsd’un « Atelier national sur la réductiondes risques de catastrophe dansl’intérêt du développement durable »,

atelier qui a réuni 50 participants issusde diverses Ministères et organisationslocales, régionales and internationalesdans la capitale Accra du 20 au 22avril 2004.

Organisé par le PNUD et l’ONU/SIPC Afrique en collaboration avec leMinistère ghanéen de l’intérieur etNADMO (Office national de gestiondes catastrophes), l’atelier était lepremier atelier consultatif national surla gestion des catastrophes organisédans le pays.

Le but principal de l’atelier était

Les plates-formes nationales en action

GHANA

d’identifier des idées viables sur lamanière de rehausser la réduction desrisques de catastrophe (RRC) dans lepays, cela dans l’intérêt dudéveloppement durable. Ses objectifsétaient les suivants: (1) revue despolitiques et des activités nationales enmatière de gestion des catastrophes etde RRC; (2) meilleure compréhensionde la RRC et réflexion sur la manièrede l’intégrer dans la gestion descatastrophes; (3) mise en place d’unecoalition d’intérêts pour la RRC; et (4)consensus sur le chemin à faire.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 30

Les mesures de préventionen coursDiverses présentations ont étédonnées pour orienter les discussionset les travaux en groupe destinés àfaciliter la formulation d’une Stratégienationale de développement durable.

Il ressort de l’atelier que lespréoccupations de NADMO allaientsurtout à des questions decoordination, de prévention, deformation, d’éveil des consciences(par la dissémination desinformations), de création d’emploiset de réduction de la pauvreté. Et queles mesures prises en matière deprévention des catastrophes étaient lessuivantes:

• Exploitation au maximum desplans nationaux, régionaux etsous-préfectoraux de gestion descatastrophes pour assurer unebonne coordination et mise enœuvre des mesures de préventionet de mitigation des catastrophesainsi qu’une préparation adéquatecontre celles-ci.

• Elaboration d’un Plan stratégiquetriennal de gestion descatastrophes servantd’encadrement au renforcementdes capacités, de la prévention etde la gestion des catastrophes,ainsi que de la mobilisation sociale.

• Facilitation de la création decomités techniques chargés de laplanification et de l’apport deconseils.

• Renforcement du fluxd’informations.

• Mise en place de Groupes devolontaires sur les catastrophes(GVC) et appui à ceux-ci en vued’encourager la contribution dechacun.

• Intégration de questions deprévention des catastrophes dansles politiques nationales et localesde développement, cela pourrenforcer la prévention et lamitigation de l’impact descatastrophes.

De la coordination et de lacoopérationDans l’intérêt d’une coordination etd’une coopération adéquates, lesparticipants ont émis les suggestionssuivantes:• les ordres et le contrôle devraient

relever d’une même source;• les groupes institutionnels

devraient être rassemblés etunifiés;

• les ressources disponibles auprèsdes intervenants doivent êtreidentifiés et mis au service de laréduction des risques.

Passer de la réponse auxurgences à la réduction desrisquesEtant donné que le thème de l’atelierétait « Réduction des risques decatastrophe dans l’intérêt dudéveloppement durable » - thèmechoisi principalement pour attirerl’attention des participants sur lanécessité de se focaliser davantage surla réduction des risques decatastrophe (RRC) que sur la gestiondes réponses aux urgences -, lesmesures suivantes ont été suggéréespour aider les participants à se mettreau diapason avec la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes (SIPC):

1. Formuler une vaste Politiquenationale de réduction des risquesde catastrophe.

2. Emettre des recommandationsrelatives à des amendementsnécessaires à la Loi 517 de 1996.

3. Fournir une assistance juridique àla mise en application des mesuresrelatives aux réglementations sur laprévention des catastrophes.

4. Emettre des recommandationspour la mise en place d’un Fondnational de secours en cas decatastrophe.

5. Emettre des recommandationspour la mise en place d’un Conseild’administration chargé dedélibérer sur les politiques etd’apporter des conseils au Ministrede l’intérieur.

6. Renforcer la communication avecles intervenants

7. Promouvoir une approcheparticipative à la gestion descatastrophes à travers desprogrammes, par exemple, desensibilisation et de réduction de lapauvreté.

RecommandationsEn sus des diverses présentations, desdiscussions en groupe ont étéorganisées sur des sujets variés, dont:(1) les faiblesses actuelles au niveau de

Inondations au Ghana en 2002. (Photo: Kwaku A. Danso)

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 31

la RRC et de la gestion descatastrophes; (2) comment lespolitiques, la stratégie et le cadreinstitutionnel nationaux actuelspallient-ils aux faiblesses constatées;(3) les actions urgentes requises pouraccroître l’efficacité de la RRC et de lagestion des catastrophes; (4) rôles desgrands intervenants en RRC et engestion des catastrophes; (5) commentintégrer la gestion de l’environnementdans les stratégie de réduction desrisques; (6) quelles sont les priorités ence qui concerne l’integration de laréduction des risques à des fins dedéveloppement durable; (7) commentintégrer, dans l’intérêt dudéveloppement durable, lagouvernance dans la réduction desrisques; (8) comment intégrer ladimension Genre dans la réductiondes risques.

A l’issue de cet atelier de trois jours,les participants ont émis lesrecommandations suivantes:

1.Réorienter la gestion descatastrophes vers une approche“Réduction des risques decatastrophe”, approche faisantintervenir une plus grandefocalisation sur la prévention et lamitigation des risques decatastrophe ainsi qu’uneexploitation optimale desinterventions post-catastrophe(comme les programmesd’assistance aux victimes et dereconstruction) pour réduire lesrisques susceptibles d’êtreengendrés par de futures activitésde développement.

2.Accroître les connaissances et laprise de conscience sur lesprincipes et les pratiques de laRRC parmi les gestionnaires decatastrophes, les membres dugouvernement, au sein du grandpublic et des milieux scientifiques,et parmi les autres intervenants enRRC.

3.Réviser et renforcer le cadreinstitutionnel de la RRC (politique,législation et programme intégrés)

en se focalisant sur les pointssuivants:

• formulation d’une Politiquenationale de réduction desrisques de catastrophe;

• amélioration de la gouvernancedu système de gestion descatastrophes (réforme despolitiques, des structures et dumécanisme de surveillance dansl’intérêt d’une meilleure gestionde la prévention, y compris lacréation d’un Conseil national degestion des catastrophes);

• renforcement des capacités ausein du système de gestion de laprévention des catastrophes(formation, information,réseautage, etc.);

• coordination des responsabilitésau sein du système (dont lacréation d’une source unique decommande pour la gestion desopérations dans les situationsd’urgence);

• amélioration des ressources et dufinancement;

• renforcement du respect/mise envigueur des règlements (ycompris le besoin de revoirl’autorité conférée par leslégislations pour mettre enapplication la prévention descatastrophes).

4. Promouvoir l’intégration de laréduction des risques decatastrophe dans les processus dedéveloppement (dans les politiques,programmes, projets et budgets) àtous les niveaux (sous-préfectoral,régional, national), notammentintégrer la réduction des risquesdans les interventions au niveau dessecteurs de développement.

5. Renforcer l’engagement desorganes de gestion des catastrophes(agences de gestion descatastrophes) et des autresintervenants en RRC, et renforcerles rôles et les responsabilités deces entités, cela à travers certainesactions, y compris les suivantes:

• la nomination de points focauxde la prévention au sein desorganes de gestion descatastrophes;

• la rationalisation de lacommunicationinterinstitutionnelle au sein de lacommunauté des gestionnairesde catastrophe;

• la mise en place d’un système dediffusion d’alertes précocesfaisant intervenir une sourceunique d’alertes pour tous lesaléas au Ghana.

6. Accroître la production et ladissémination de données etd’informations sur les risques dansl’intérêt d’une meilleureconnaissance du profilCatastrophes du Ghana, des risquesde catastrophe et des optionsdisponibles en matière de gestionde risques.

7. Elaboration de programmesd’éducation et de formation sur laprévention des catastrophes, ycompris des formations à finalitéprofessionnelle au niveau del’enseignement supérieur.

8. Appui accru à la mise en place deGroupes de volontaires sur lescatastrophes (GVC) au niveau de labase pour servir de fondation à laparticipation locale à la RRC.

9. Intégrer une perspective Genredans les politiques et programmesde RRC.

10.Mettre en place une Plate-formenationale SIPC dont les membresfondateurs seront les participantsau présent atelier et les autresmembres étaient tous lesintervenants en RRC au Ghana.

11.Elaborer un programme d’actionpour faire avancer le processus detransformation du système degestion des catastrophes.

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 32

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Le Gabon a mis en place une Plate-forme nationale SIPC le 4 août 2004.L’événement a eu lieu lors d’un« Atelier national sur la gestion descatastrophes, le renforcement des capacités etl’établissement d’une Plate-forme nationaleSIPC » tenu à l’hôtel Rapotchombo àLibreville les 3 et 4 août 2004.

L’atelier, qui a réuni 50 participantsissus de divers Ministères, des agencesonusiennes et de la Croix-Rougegabonaise, a été organisé par leMinistère gabonais de la solidariténationale, des affaires sociales et dubien-être avec l’appui d’ONU/SIPCAfrique.

Parmi les participants figuraient despersonnalités comme M. GérardMezui M’Ella (contrôleur d’Etat),Mme Joséphine Rahandi Chambrier(maire du 4e Arrondissement deLibreville), M. Célestin Ndong Ngoua(conseiller spécial pour lacommunication auprès du vicePremier ministre et Ministre de laplanification foncière) et MmeMarianne Moutsinga (conseillèreauprès de l’Organisation mondiale dela santé).

Vers une politique nationalede gestion des risques decatastropheLes travaux ont débuté le 3 août par lacérémonie protocolaire d’ouvertureprésidée par L. Maurent MengouaAngoue, Directeur du cabinet duMinistère de la solidarité nationale,des affaires sociales et du bien-être,représentant le ministre empêché.

Procédant à la lecture du discoursd’ouverture de son ministre, M.Maurent Mengoua Angoue a faitremarquer que l’atelier s’inscrit dans leprocessus de la mise en place de la

Politique en matière de gestion descatastrophes. Aussi, a-t-il souligné, ilest devenu impérieux pour legouvernement gabonais de disposerd’une plate-forme pour la gestion descatastrophes visant à préserver lespopulations des sinistres. Pour cefaire, a-t-il poursuivi, la gestion dessinistres, conformément aux textes envigueur, a été confiée à sondépartement. Cette Plate-forme quisera mise en place, a-t-il conclu,constituera la courroie detransmission entre le Gabon et lesorganisations internationales et lesautres pays du réseau régional.

Dans son discours, M. KristianLaubjerg, Représentant de l’UNICEFassurant l’intérim du Coordonnateurrésident du Système des NationsUnies au Gabon, a tenu à féliciter legouvernement gabonais pourl’initiative et de la mise en pqlce d’unePlate-forme nationale de la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes. Il a souligné que cettedécennie a connu une grande ampleurdes catastrophes dans le monde au

regard de leur fréquence et du nombredes victimes. Il a rappelé que leSommet mondial sur ledéveloppement durable - qui a eu lieuà Johannesburg en 2002 - a soulignéque le développement durable ne peutêtre atteint sans la prise en compte del’impact des catastrophes. Aussi, dansle cadre du NEPAD, les chefs d’Etatafricains ont-ils adopté en 2004, lorsdu Sommet d’Addis Abéba, uneStratégie régionale africaine pour laprévention des catastrophes. Parailleurs, il a émis le vœu que lesprésentes assises permettent de mieuxcomprendre l’intégration de laprévention des catastrophes dans laplanification et la pratique dudéveloppement durable et dans lesstratégies de réduction de la pauvreté.

Vers une politique nationalede gestion des risques decatastropheL’objectif global de l’atelier était derenforcer les capacités et lescompétences nationales en matière deprévention et de réponse aux

Mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC

Solange Loubamono, membre de la Plate-forme nationale nouvellement créée

Les plates-formes nationales en action

GABON

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 33

catastrophes d’une part ; et lacoordination des interventionsrelatives aux catastrophes d’autre part.

Les objectifs spécifiques de l’atelierétaient par contre les suivants: (1)renforcer la compréhension du cyclede gestion des catastrophes; (2)renforcer la compréhension de lagestion des risques de catastrophe; (3)renforcer la compréhension des rôleset des responsabilités des plates-formes nationales SIPC; (4) présenterd’autres outils et méthodes derenforcement de la coordination.

Après la cérémonie protocolaire, il y aeu mise en place du bureau de l’atelier.Puis, le programme des travaux ayantété adopté, la première journée a étéconsacrée aux exposés en plénière - 13au total – sur les thèmes suivants: (1)revue de la situation – aléas naturels,catastrophes et risques; (2) aléas,vulnérabilité et prévention descatastrophes; (3) revue de la gestionnationale des catastrophes: état actuel,difficultés existantes et futurs défis;(4) plan d’organisation de secours(ORSEC); (5) stratégie de préventiondes catastrophes et gestion desurgences; (6) service d’aide médicaled’urgence (SAMU); (7) rôle de laCroix-Rouge gabonaise dansl’organisation des secours; (8)présentation de la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes (SIPC) et tendancesmondiales en matière de préventiondes catastrophes; (9) l’ONU/SIPC, samise en œuvre, ses fonctions et sesmandats; (10) les étapes du processusde gestion des catastrophes; (11)l’ONU/SIPC et les Plates-formesnationales; (12) campagne pour laJournée mondiale de lutte contre lescatastrophes; (13) rôle des médiasdans la gestion des catastrophes.

Un système de gestion descatastrophes est déjà enplaceLa deuxième et dernière journée a étéconsacrée à des discussions en groupesur la prévention des catastrophes etla coordination dans la gestion descatastrophes.

Pour la mise en œuvre des mesures deprévention, un certain nombre delacunes a été mis en exergue,notamment l’absence de collaboration,l’insuffisance de moyens (matériels,humains et financiers) et l’inefficacitédes plans sectoriels (non application).

A cet effet, les solutions préconiséesétaient les suivantes: la création d’unestructure indépendante rattachée à laPrimature; le renforcement descapacités et la coordination desmoyens humains; la création d’unfonds; la mise en place d’un cadreréglementaire; la finalisation et la miseen œuvre des plans en cours;l’information, la sensibilisation,l’éducation des communautés pourune meilleure culture de préventiondes catastrophes.

S’agissant de la coordination, deuxprincipaux constats ont été faits: (1)l’absence de coordination ; (2)l’existence d’un système de gestiondes catastrophes - avec ses lacunes etses atouts.

Lacunes et atouts dusystème existantLe groupe a identifié les lacunessuivantes du système de gestionexistant: absence de mesuresopérationnelles prévues par le Décret248 de la Protection civile; nondésignation d’un coordonnateurnational en matière de gestion descatastrophes au sein du secteurpétrolier jusqu’à ce jour; nonapplication de la réglementation envigueur; insuffisance des moyenshumains, financiers et matériels;caractère expérimental du SAMU(Service d’aide médicale d’urgence),limité à la seule ville de Libreville;insuffisance de déploiement du Centrenational de transfusion sanguine(CNTS); absence permanente deplanification de l’aide et des secoursaux sinistrés; impréparation de lacommunauté, manque de formationappropriée à la gestion descatastrophes et manque de prise deconscience collective.

Mais le groupe a également noté desatouts portant essentiellement sur:

• l’existence d’une cartographie desrisques élaborée par le Ministèrede l’environnement ;

• l’existence de plans d’expositionaux risques, en discussion auParlement sur la base d’un Projetde loi initié par le Ministère de lasolidarité nationale, des affairessociales et du bien-être ;

• l’existence de plans spéciaux(maritime, etc.) dans les secteursgouvernementaux ;

• l’existence d’un certain nombre deressources humaines (Forces dedéfense et de sécurité, ONG etautres organisations de la sociétécivile, SAMU, Bataillon dessapeurs pompiers, Croix-Rouge,etc.) ;

• l’existence de certains moyensmatériels et juridiques (le régimede réquisition prévu par les textesen vigueur, etc.).

RecommandationsSur la base de tout ce qui précède, lesparticipants ont émis lesrecommandations suivantes:

1. La mise en place d’un Conseilnational de gestion des risques etdes catastrophes sous l’autorité duPremier Ministre Chef dugouvernement, conseil nationaldoté d’un Secrétariat permanent etqui fera office de Plate-formenationale SIPC;

2. Adoption et promulgation dans undélai rapide de la Loi relative auxplans d’exposition aux risques;

3. La nomination d’uncoordonnateur national duSecrétariat permanent chargéd’animer la Politique nationale enmatière de gestion de risques et decatastrophes ;

4. Participation et implication desexperts gabonais dans lesconférences et colloquesinternationaux relatifs à la gestiondes risques et des catastrophes.

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 34

Les plates-formes nationales en action

Des membres de la Plate-forme nationale de la République du Congo

Lancement d’une Plate-forme SIPC

CONGO

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

La République du Congo a mis enplace le 7 août 2004 une Plate-formeSIPC lors d’un « Séminaire-ateliernational sur le renforcement des capacités etl’établissement d’une plate-forme nationale enmatière de prévention et de gestion descatastrophes ».

Le séminaire-atelier, qui a réuni 39représentants des administrationspubliques, d’organismes nationaux etinternationaux, des ONG et diversesassociations intervenant dans lagestion des catastrophes et intéresséespar celle-ci, a été organisé les 6 et 7août 2004, dans la capitale Brazzaville,par le Ministère de l’économieforestière et de l’environnement enpartenariat avec ONU/SPIC Afrique. 

Pour une meilleurecompréhension de la gestiondes catastrophesDans son mot d’ouverture, M. ValèreGabriel Eteka-Yemet, Directeur decabinet du Ministre de l’économieforestière et de l’environnement, aprécisé que le séminaire-atelier viseessentiellement à: (1) aider leGouvernement à renforcer lescapacités et les compétences enprévention et en gestion descatastrophes; et (2) à établir une Plate-forme nationale de la Stratégieinternationale de la prévention descatastrophes.

Il a exprimé l’importance accordée parle Gouvernement congolais, etparticulièrement par le Ministère del’économie forestière et del’environnement, à une telle Plate-forme nationale dont la raison d’êtreest de renforcer la compréhensiongénérale de ce qu’est la gestion desrisques de catastrophe.

M. Gabriel Valère Eteka-Yemet a parailleurs indiqué que les objectifsspécifiques du séminaire étaient de:(1) renforcer la compréhension ducycle de gestion des catastrophes; (2)renforcer la compréhension de lagestion des risques de catastrophe, desrôles et des responsabilités des plates-formes nationales SIPC; (3) présenterd’autres outils et méthodes derenforcement de la Plate-formenationale.

Dans le même ordre d’idées, il asouligné qu’il s’agissait aussi de palperla contribution des participants àidentifier les priorités des actions àmener en matière de gestion descatastrophes, et à élaborer uneStratégie nationale pour la préventiondes catastrophes naturelles.

Enfin, après s’être rassuré d’avance dusuccès du séminaire-atelier, M. GabrielValère Eteka- Yemet a déclaré leséminaire ouvert.

Intervenant au nom de l’ONU, leCoordonateur résident du Système desNations Unies au Congo et

Représentant résident du PNUD M.Aurélien Agbénoncinthe a toutd’abord circonscrit l’événement. Il asitué celui-ci dans son contextehistorique en retraçant l’itinéraire de laprise de conscience de la communautéinternationale face au phénomène decatastrophes. Puis il a émis le vœu decompter le Congo parmi les paysdisposant d’une Stratégie nationale degestion des catastrophesopérationnelle.

Ensuite, après avoir mis en relief leconcours des Nations Unies aux Etatsmembres en matière de gestion descatastrophes, il a également émis levœu de voir la Plate-forme nationaleSIPC devenir un instrumentdynamique et efficace de définition depolitiques et de mobilisation desressources, en vue de favoriser la priseen compte des aspects liés auxcatastrophes dans les politiques etprogrammes nationaux.

Au terme de la cérémonie officielled’ouverture, les participants ont mis

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 35

en place des équipes chargées desuperviser les travaux.

Vers un Comité national degestion des catastrophesLes travaux proprement dits ontensuite commencé par uneprésentation sur la prévention descatastrophes et la Stratégieinternationale pour la prévention descatastrophes (SIPC) de la part deMme Noro Rakotondrandria,d’ONU/SIPC Afrique ; et uneprésentation sur la gestion descatastrophes au Congo par M.Bienvenu Ebaka Sander, Directeurnational du secours, de la préparationet de la réponse aux catastrophes à laDirection générale de la Croix-Rougecongolaise. Ces deux presentationsont été suivies de celle sur le Pland’Organisation des secours (PlanORSEC) par le Colonel AlphonseStanis Gankia, Directeur des études etde l’organisation des secours à laDirection générale de la sécuritécivile ; et d’une autre sur la Campagnemondiale pour la prévention descatastrophes et la Conférencemondiale de janvier 2005 sur laprévention des catastrophes par MlleNicole Rencoret, Responsable de lasensibilisation et de la promotion ausiège du Secrétariat de l’ONU/SIPC àGenève.

Par la suite, les participants se sontrépartis en deux groupes de travail surles thèmes suivants: (1) La réductionde l’impact des catastrophes:prévention, mitigation et préparation;et (2) La coordination dans la gestiondes catastrophes.

Il ressort clairement des travaux engroupe que les participants souhaitentla mise en place d’urgence d’unComité national pour la prévention etde gestion des catastrophes (CNPGC)afin d’accélérer la formulation d’uneStratégie nationale de prévention et degestion des catastrophes.

RecommandationsLes travaux en groupe ont abouti auxsuggestions suivantes sur les activitésdevant être menées par le futurComité national pour la prévention etla gestion des catastrophes(CNPGC):• Finaliser le Projet de décret

portant création d’un Comiténational pour la prévention et lagestion des catastrophes(CNPGC), projet de décret initiépar le Ministère de l’économieforestière et de l’environnement.

• Procéder à une inventaire desdiverses catastrophes et àl’identification des faiblesses de lapolitique actuelle.

• Proposer des mesures pourtransformer de telles faiblesses enatouts, et identifier des actionsprioritaires en matière deprévention et de gestion descatastrophes.

• Définir le type d’outils et demécanismes nécessaires à une

bonne coordination dans lagestion des catastrophes.

• Chercher les voies et moyens demaximiser les résultats.

Apres lecture du communiqué final,les participants ont exprimé leurprofonde gratitude au Président de laRépublique, au Gouvernement et àl’ONU/SIPC Afrique pourl’organisation du séminaire-atelier. Ilsont sollicité l’appui du Gouvernementet d’ONU/SIPC Afrique dans laformulation et la mise en œuvre de laStratégie nationale pour la préventionet la gestion des catastrophes.

Clôturant le séminaire-atelier, M.Benjamin Dzaba-Boungou, Directeurgénéral de l’environnement, a tenu àféliciter les participants, au nom duMinistre de l’économie forestière et del’environnement empêché, pour letravail bien fait et pour la pertinencedes résultats atteints. Il s’est égalementengagé à transmettre leurs doléancesaux autorités compétentes.

Quelques membres de la Plate-forme nationale de la République du Congo.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 36

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Le Kenya a procédé au lancement desa Plate-forme nationale SIPC.L’événement a eu lieu lors d’un« Atelier national de lancement d’une Plate-forme nationale pour la réduction des risquesde catastrophe » tenu à Nairobi les 18 et20 août 2004.

Organisé par le Ministère kenyan desprogrammes spéciaux (auprès de laPrésidence de la République) avecl’appui d’ONU/SIPC Afrique, l’ateliera réuni 45 participants issus de diversservices et agences de l’Etat, desONG, des agences onusiennes etd’autres organisations internationales.

L’atelier avait pour but de promouvoir(1) une coopération et unecollaboration multisectorielles et àplusieurs niveaux dans le domaine dela réduction des risques decatastrophe (RRC), et (2) l’intégrationde la RRC dans la planification et lespolitiques de développement ainsi quedans la mise en œuvre dudéveloppement lui-même.

2,3 millions de personnestouchées par la sécheresseDans son mot d’introduction, leprofesseur R. M. Ocharo, facilitateurde l’atelier et enseignant la gestion descatastrophes à l’Université de Nairobi,a déclaré que le gouvernement kenyanse focalise désormais davantage sur laprévention que sur la réponse auxcatastrophes, davantage sur uneapproche intégrée mettant lesquestions de prévention en rapportavec le développement que sur uneapproche isolée de la gestion descatastrophes. C’est dans le cadre d’untel changement de perspective, a-t-ildéclaré, que l’atelier a été organisé parle Ministère kenyan des programmesspéciaux.

Intervenant au nom du Coordinateurrésident du Système des NationsUnies, M. Timmo Pakala a indiquéque 2.3 millions de personnes sonttouchées par la sécheresse dans lepays, et que la famine devraitinterpeller encore une fois lesgestionnaires de catastrophes surl’extrême importance de lapréparation aux catastrophes auniveau communautaire et sur lanécessité d’allouer des ressources plussubstantielles et d’accorder uneattention plus grande à une tellepréparation aux catastrophes. En cequi concerne l’assistance de l’ONU audéveloppement, M. Pakala a déclaréque le Système des Nations Uniess’était déjà engagé à apporter sonappui à la Politique nationale degestion des catastrophes du pays àtous les niveaux.

Dans son mot d’ouverture, le viceministre kenyan des programmesspéciaux M. Wilfred Machage asouligné que la prévention descatastrophes fait appel à plusieurssecteurs et que, par conséquent, ils’agit d’une activité interministérielle,intersectorielle et interdisciplinaire. Ila ajouté que la mise en place d’unePlate-forme nationale donne auxdivers Ministères l’occasion d’intégrerla gestion des catastrophes dans leursplans de développement et leursprocessus d’élaboration de budgets. Ila enfin appelé les participants àréfléchir sur la manière dont le Kenyaa fait usage des catastrophes du passépour faire face à l’avenir.

Les mesures prises depuis1965Ouvrant les travaux, le secrétairegénéral du Ministère kenyan desprogrammes spéciaux M. MaaboubMaalim a fait une « Revue despolitiques nationales, des législationset des stratégies sur la réduction des

risques de catastrophe et la gestiondes catastrophes » depuisl’indépendance, revue à l’issue delaquelle il a déclaré que legouvernement actuel se focalise sur lacoordination des intervenants engestion des catastrophes. Il a toutefoistenu à préciser que coordination nedoit pas être confondue avecsupervision.

Sa présentation a été suivie d’uneautre présentation intitulée « Revuedes initiatives en cours sur laréduction des risques de catastropheet la gestion des catastrophes » de lapart de M. Moses Ogola, économistetraitant de questions relatives auxsecours et de la réhabilitation auprèsde la Présidence. Celui-ci a indiqué,entre autres, que le processusd’adoption d’une Politique nationalede gestion des catastrophes est à unstade avancé. La version 2004 dudraft, a-t-il affirmé, est prête et ellesera suivie d’un projet de loi àprésenter au Parlement.

Concernant ladite Politique nationale,le secrétaire général adjoint duMinistère des programmes spéciauxM. S. K. Maina a fait une présentationintitulée « De la Politique nationale degestion des catastrophes ». M. Maina adéclaré que la Politique en questionmet l’accent sur le développement entant que moyen de renforcer lescapacités des communautés à venir àbout de l’impact négatif descatastrophes. Il a ajouté que laPolitique n’opère pas dans le vide maisa des rapports avec des activités et desprogrammes nationaux comme lesplans de développement national. LaPolitique, a-t-il poursuivi,recommande entre autres la mise enplace d’une Agence nationale degestion des catastrophes (NationalDisaster Management Agency -NADIMA).

Mise en place d’une Plate-forme nationale SIPC

Les plates-formes nationales en action

KENYA

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 37

Les défis posés parl’intégration de la RRC audéveloppementLa présentation a été suivie d’uneautre sur « L’intégration de la gestiondes catastrophes dans la planificationdu développement » de la part dusecrétaire général du Ministère du planet du développement national M. P. B.Ondieki. Celui-ci a d’abord préciséque planifier signifie par essenceanticiper les événements au lieu deréagir face à eux. Il a indiquéqu’intégrer la planification relative auxcatastrophes dans tous lesprogrammes des Ministères et dusecteur privé devrait être la norme. Ila cependant tenu à souligner que levéritable défi – en ce qui concerne laplanification relative aux catastrophes– résidait dans l’intégration desprogrammes de prévention dans lesactivités de développement.

Après une plénière sur lesprésentations ci-dessus, le Conseillerprincipal du PNUD pour laprévention des catastrophes M.Kenneth Westgate a fait uneprésentation intitulée « La préventiondes catastrophes: un défi pour ledéveloppement durable ». Il a déclaréque les catastrophes représentent unemenace pour le développement maisque les décisions prises en matière dedéveloppement peuvent à leur tourengendrer de nouveaux risques decatastrophe. Il a alors indiqué que lebut ultime des programmes de gestion

des catastrophes devrait être uneprogrammation harmonieuse entre laprévention des catastrophes et ledéveloppement. Le développement, a-t-il poursuivi, doit être conçu demanière à ce qu’il n’engendre pas derisques de catastrophe et vice versa.

La présentation du conseiller duPNUD a été, à son tour, suivie decelle du responsable du Bureaurégional Afrique de l’ONU/SIPCMme Feng Min Kan sur « Lestendances en matière de préventiondes catastrophes au niveau mondial etla SIPC ». Elle a rappelé auxparticipants le fait que la réductiondes risques de catastrophe est uneaffaire de développement et que, parconséquent, réduire les risques estl’affaire de tout le monde. Elle adonné des explications sur la créationde plates-formes nationales et leursrôles en soulignant qu’ici les grandesexigences sont les suivantes: (1) unevision claire et pragmatique de laréduction des risques de catastropheaux niveaux national etcommunautaire; (2) une forteappropriation nationale de l’initiative;(3) la tenue des consultationsnécessaires pour identifier lesproblèmes et les domaines de priorité;et (4) un engagement individuel etinstitutionnel ferme.

Les lacunes identifiéesApres cette série de présentations, desdiscussions en groupe ont été tenues

et les lacunes suivantes ont étéidentifiées:

• Inexistence d’une politiquenationale relative aux catastropheset d’un cadre institutionnel biendéfini.

• Faible intégration/harmonisationentre les activités/structuresexistant au niveau des diversintervenants.

• Politisation de la gestion descatastrophes.

• Planification médiocre.

• Manque de ressources adéquateset capacités réduites pour la miseen application de stratégies deRRC et de gestion descatastrophes.

• Faible capacité de réponse aumoment opportun.

• Faible compréhension du conceptde RRC.

• Inexistence d’un inventairenational des ressourcesdisponibles.

• Lacune dans le partage vertical ethorizontal des informations.

• Faible mise en application deslégislations.

• Incapacité à tirer profit desmécanismes communautaires derésistance qui ont longuement faitleur preuve.

• Incapacité à susciter laparticipation des communautés etune appropriation des initiativespar celles-ci.

• Infrastructures rudimentaires.

Les facteurs suivants ont été identifiéspar les participants comme étant àl’origine des lacunes pre-citées:• L’inexistence d’un organe de

coordination.• Faible priorité accordée aux

catastrophes.• Dépendance à l’égard des

donateurs.• Incapacité à comprendre les vrais

mandats des diverses institutions.• Corruption, culture de l’impunité,

pauvreté, etc.Les membres de la Plate-forme nationale kenyane

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 38

RecommandationsLes participants ont émis lesrecommandations suivantes:

1. Nécessité d’une bonne volonté auniveau politique.

2. Focalisation accrue sur ledéveloppement.

3. Renforcement des capacités descommunautés pour une plusgrande participation aux activitésde réduction de risques.

4. Nécessité de mettre en place unepolitique de gestion descatastrophes.

5. Mise en place d’une plate-formenationale.

6. Renforcement institutionnel desentités ayant la réduction desrisques et la gestion descatastrophes parmi leursattributions.

7. Allocation de ressources plussubstantielles aux activités relativesaux catastrophes (budget).

8. Renforcement de la participationcommunautaire aux activités deréduction des risques.

9. Amélioration de la communicationet du flux d’informations entre legouvernement, les diversesorganisations et les communautés.

10.Réactivation de structuresexistantes, par exemple les comitéssous-préfectoraux de gestion descatastrophes.

11.Surveillance et évaluationrégulières des situations decatastrophe.

12.Elaboration de plans national etsous-préfectoraux de réponse auxurgences pour toutes lescatastrophes.

Mesures correctivesimmédiates• Adoption de la Politique sur les

catastrophes et lui doter desmoyens juridiques nécessaires à samise en application.

• Utilisation des donnéesdisponibles en matière de RRC.

• Evaluation des risques, desvulnérabilités et des capacités.

• Renforcement des capacités.• Intégration de la sensibilisation

aux catastrophes dans le systèmed’éducation.

• Sensibilisation et éveil desconsciences.

• Mobilisation de ressources etpositionnement stratégique.

Les participants ont égalementrecommandé l’integration de la RRCdans la planification dudéveloppement, cela à travers desinitiatives comme les suivantes:• Renforcer les communautés sur le

plan économique et mettre enœuvre une stratégie deredressement économique.

• Réguler les activités des ONG envue d’une poursuite plus efficacedes objectifs de développement, cequi, à son tour, aide à réduire lesrisques de catastrophe dans diversdistricts.

• Améliorer les systèmes d’alerteprécoce.

• S’assurer que les plans/projets dedéveloppement comportent unvolet RRC doté du budget requis.

• Concevoir les projets dedéveloppement de manière à cequ’ils n’engendrent pas des risquesde catastrophe (par exemple, desconséquences non intentionnées).

• Promouvoir des améliorations auniveau des infrastructures.

• Sensibiliser les décideurs à la RRC.• Faire en sorte que la RRC

devienne une priorité dans lespolitiques.

• Mettre au point des directives surl’évaluation des risques.

• Mettre en place des formations enRRC dans les centres de formationrelevant de l’Etat.

• Assurer une consistance au niveaude la représentation des Ministèresau sein de la Plate-formenationale.

Vers une politique deprotection contre lesincendiesEtant donné que l’atelier se proposaitégalement de servir de forum deconsultations intenses entre lesparticipants issus des Ministères, desagences onusiennes et d’autres

intervenants, consultations sur lespolitiques nationales relatives auxcatastrophes naturelles et relatives à laprotection contre les incendies, uneprésentation sur ce dernier sujet a étédonnée par le colonel (retraité) B.Wendo, coordinateur du Centrenational d’interventions (NOC enanglais), centre qui est chargé de laréponse aux catastrophes. Laprésentation en question a porté surun Avant-projet de Politique relative àla protection contre les incendies auKenya.

Il a affirmé que les grandes incendiesqui se produisent dans le pays sontsoit accidentelles soit criminelles, et que lesincendies naturelles comme cellesprovoquées par la foudre et la lavesont rares.

Apres avoir énuméré un certainnombre de lacunes au niveau de lagestion des incendies, il a déclaré quele Kenya devrait désormais disposerd’une « Politique relative à laprotection contre les incendies » baséesur une revue minutieuse deslégislations, des codes et desréglementations existantes. L’avant-projet de politique présenté par leColonel Wendo stipule la nécessité demettre en place un organeindépendant dénommé  « Kenya FireAgency » (Office kenyan pour laprotection contre les incendies).

Le colonel Wendo a précisé que lavision est de faire du Kenya un pays àl’abri des incendies et que la missionest de promouvoir une culture deprotection contre les incendies dans lepays.

Les résolutions de l’atelierApres cette présentation, desdiscussions en groupe ont été tenuestant sur le projet de Politiquenationale relative à la gestion descatastrophes que sur l’Avant-projet dePolitique relative à la protectioncontre les incendies. Tous les groupesont unanimément reconnu, sur la basede ces deux documents, que le Kenyaétait dans la bonne voie. Apres avoirnoté quelques lacunes et émis dessuggestions relatives aux deuxdocuments, les participants ont adopté

Les plates-formes nationales en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 39

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Un atelier national de lancement d’unePlate-forme nationale SIPC a eu lieudans la capitale botswanaise Gaboroneles 15 et 16 novembre 2004.

Organisé par l’Office national degestion des catastrophes (NationalDisaster Management Office,NDMO) avec l’appui d’ONU/SIPCAfrique, l’atelier a réuni 50responsables étatiques issus de diversMinistères et sous-préfectures, dontdes économistes, des planificateurs,des géologues et des hydrologues.

L’atelier avait pour objectifs lessuivants: (1) sensibiliser lesresponsables étatiques au fait qu’ilexiste un rapport entre réduction desrisques de catastrophe (RRC) etdéveloppement durable, et (2)améliorer la coordination et lacollaboration entre les diversintervenants opérant dans le pays.

Les catastrophes freinent laréduction de la pauvretéDans son mot d’ouverture, Mme

Joyce Mosweu, directeur de NDMO, asouligné que non seulement l’atelierest d’une extrême importance mais ils’est fait attendre depuis longtemps.

Son importante, a-t-elle dit, s’expliquedu fait qu’il est un lieu d’échange et departage d’idées et d’informations, cequi permet d’accroître lesconnaissances et la prise deconscience sur les risques de

catastrophe, la réduction de lavulnérabilité aux catastrophes et lagestion des catastrophes ainsi que lesrapports entre ceux-ci et ledéveloppement.

Cet atelier s’est fait attendre depuislongtemps, a-t-elle poursuivi, car leBotswana a toujours été victime decatastrophes. La pauvreté, l’insécuritéalimentaire et le sous-développement,

les résolutions suivantes:1. Le secrétaire général du Ministère

des programmes spéciaux M.Maaboub Maalim devra adresserune lettre aux secrétaires générauxdes autres Ministères et auxresponsables des organisationsreprésentées à l’atelier pour les prierde nommer les personnes qui lesont représentées (à l’atelier)membres de la Plate-formenationale qui vient d’être créée etconfirmer ces nominations.

2. Ces Ministères et ces organisationsmettront en place des unités

Catastrophe pour renforcer le fluxcommunicationnel et l’archivage.

3. Les termes de référence de la Plate-forme nationale seront définiespour être examinées et confirméesau cours de la prochaine réunionprévue le 9 septembre 2004.

Il est à noter que les participants ontégalement décidé que la Plate-formenationale nouvellement créée devaits’atteler immédiatement à laformulation d’une Stratégie nationalede prévention des catastrophes.

Note: Selon des informations récentes, la Plate-forme nationale s’est réunie une fois tous les mois

Lancement d’une plateforme nationale SIPC

M. Rebonyebatho B. Moaneng, représentant du Coordinateur résident du Systèmedes Nations Unies, et Mme Joyce Mosweu, directeur de l’Office national de

gestion des catastrophes (NDMO)

Les plates-formes nationales en action

depuis sa création le 20 août 2004; et que peu detemps après sa création, elle a mis en place ungroupe de travail chargé de définir les termes deréférence de la Plate-forme. Le groupe de travails’est réuni également une fois tous les mois. Parailleurs, lors de sa réunion du 9 septembre 2004,la Plate-forme nationale a procédé à lafinalisation du projet de Politique nationale degestion des catastrophes mentionnée dans l’articleci-dessus. Ce projet de politique nationale estdésormais entre les mains du Garde des sceauxen vue de la rédaction du projet de loi y afférentqui sera présenté au Parlement.

BOTSWANA

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 40

Les plates-formes nationales en action

a-t-elle précisé, sont exacerbés par lescatastrophes et leur impact, et lescatastrophes entament les acquis de laréduction de la pauvreté et détournentles programmes de développementdes objectifs fixés. Elle a affirmé quel’impact environnemental de cescatastrophes représente désormais unemenace pour la croissance et lesmoyens de subsistance.

Changer de paradigmeIntervenant au nom du coordinateurrésident du Système des NationsUnies, M. Rebonyebatho B. Moanenga indiqué que les catastrophesbouleversent les conditions sociales,politiques, écologiques etéconomiques des sociétés et des pays,et que leur impact est ressenti à tousles niveaux – individuel, national etmondial. Par conséquent, a-t-il dit, ilfaut changer de paradigme dans ledomaine de la gestion descatastrophes: il faut désormais passerà l’integration de la réduction desrisques de catastrophe dans leprocessus de développement, et celade manière à établir un partenariatdynamique avec les communautés.

L’approche actuelle qui consiste àrépondre aux urgences et à procéder àune reconstruction a fait son temps, a-t-il poursuivi, il faut désormais mettrel’accent sur la prévention, et cet atelierconstitue un pas dans cette direction.

Revue de la politique et de lastratégie de gestion descatastrophesUne revue de la Politique nationale degestion des catastrophes – adoptée àtravers une Directive présidentielle en1996 – a été faite par M. David I.Mathe, responsable de l’information,de l’éducation et de la sensibilisationauprès du NDMO. M. Mathe aindiqué que cette Politique nationalesert de cadre général de la gestion descatastrophes dans le pays et qu’elleprévoit l’intégration de celle-ci dans ledéveloppement. Ceci, a-t-il précisé,veut dire qu’une composante ne doitpas être privilégiée par rapport à unautre.

En ce qui concerne l’application decette Politique nationale, a-t-ilpoursuivi, une structure d’ensemble aété mise en place à différents niveauxsous la coordination du NDMO, dontun Comité national de gestion descatastrophes et un Comité nationaltechnique sur la gestion decatastrophes ainsi que des comitéssous-préfectoraux et villageois degestion des catastrophes. L’approchedu Botswana aux interventions enmatière de gestion des catastrophes, a-t-il souligné, repose également sur unedécentralisation très poussée basée surles initiatives locales et à travers lapleine utilisation des capacitésexistantes aux niveaux sous-préfectoral et communautaire.

En conclusion, le responsable duNDMO a indiqué que la Politiquenationale de gestion des catastrophesest en parfaite harmonie avec d’autrespolitiques et stratégies formulées etadoptées par le gouvernementbotswanais.

Des lacunesCette revue de la politique et de lastratégie nationales du pays a étésuivie de deux présentations faitesrespectivement par la Société de laCroix-Rouge du Botswana et ONU/SIPC Afrique.

Celle de la Croix-Rouge a porté sur laréponse aux catastrophes et lesactivités de prévention menées avec lacoopération du gouvernementbotswanais et de gouvernementsétrangers. Celle d’ONU/SIPC Afrique– faite par le responsable de sonBureau régional Afrique Mme FengMin Kan - a couvert quatre thèmes: 1)la Stratégie internationale pour laprévention des catastrophes (SIPC) etsa mise en œuvre; 2) lier la réductiondes risques de catastrophe audéveloppement; 3) la Conférencemondiale de janvier 2005 sur laprévention des catastrophes: progrèset défis; et 4) des plates-formes etcomités nationaux de réduction desrisques de catastrophe.

Ces deux présentations ont été suiviesde discussions en groupe tenus pour

identifier les lacunes existant dans lesdomaines de la prévention descatastrophes et de la gestion descatastrophes, et également pourdégager des recommandations sur lechemin à faire en ce qui concerne laRRC et son intégration dans ledéveloppement durable.

Parmi les lacunes identifiées figurentles suivantes: une coordinationintersectorielle inadéquate à tous lesniveaux et de faibles consultationsentre les intervenants pendant laformulation des projets; des activitésplutôt sporadiques d’information,d’éducation et de sensibilisation dupublic et de diffusion d’informations;une absence d’intégration de lagestion des catastrophes dans laplanification du développement; uneabsence de mesures permettantd’assurer l’efficacité de la préparationaux catastrophes; et l’absence delégislations et de plans de gestion descatastrophes aux niveaux national etsous-préfectoral.

Les recommandations del’atelierPour pallier à ces lacunes, lesparticipants ont émis lesrecommandations suivantes sur laRRC et son intégration dans laplanification et la pratique dudéveloppement:• intégrer la gestion des catastrophes

dans les plans de développement(dont les plans de développementnational ainsi que les plans sous-préfectoraux et urbains dedéveloppement) lors de laprochaine évaluation à mi-parcoursdes plans de développement encours de réalisation;

• intensifier les activitésd’information, d’éducation et desensibilisation du public sur lesquestions relatives auxcatastrophes, et renforcer lacommunication à tous les niveaux;

• établir des relations ou renforcercelles déjà existantes entre lesdivers secteurs/intervenants enmettant l’accent sur la coordinationet les consultations;

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 41

Les plates-formes nationales en action

• mettre en place des outils de suiviet d’évaluation pour s’assurer queles divers secteurs sont prêts àréagir très rapidement face auxcatastrophes;

• formuler une législation sur lagestion des catastrophes avantdécembre 2005;

• identifier les zones à risque,cartographier ces zones et procéderà une évaluation des vulnérabilitéscommunautaires;

• élever l’Office national de gestiondes catastrophes (NDMO) au rangde département gouvernemental àpart entière doté de plus depersonnel au siège et de personnelde représentation au niveau sous-préfectoral;

• renforcer les capacités des hautsresponsables impliqués dans laprévention des catastrophes(hommes politiques, secrétairesgénéraux des Ministères,responsables sous-préfectoraux etcommunautaires); et

• promouvoir une collaborationentre les intervenants.

Un atelier de courte duréemais productifProcédant à la clôture de cet atelier decourte durée mais productif, leMinistre botswanais des affairesprésidentielles et de l’administrationpublique M. Phandu C. Skelamanis’est déclaré convaincu de

l’importance particulière de l’atelier,surtout, a-t-il précisé, à la lumière dela fréquence et de la gravité sans cesseaccrues des catastrophes dans le pays.

Il est préférable de prévenir lescatastrophes et d’atténuer leur impactque de s’occuper de leursconséquences, a-t-il précisé, et intégrerla gestion des catastrophes dans laplanification du développementrevient à traduire cet esprit en action.C’est pour cette raison, a-t-ilpoursuivi, que l’Office national degestion des catastrophes (NDMO) adécidé d’organiser cet atelier delancement d’une Plate-forme

nationale pour la mise en œuvre de laStratégie internationale pour laprévention des catastrophes. Enconclusion, le ministre a remerciél’ONU/SIPC Afrique pour son appui.Il a exprimé à cette organisationonusienne l’assurance du pleinengagement du gouvernementbotswanais envers une préventionefficace des catastrophes et uneintégration adéquate de la réductiondes risques de catastrophe dans laplanification du développementdurable. (Voir l’intégralité du discours duministre à la page 63).

Inondations dans la capitale Gaborone au Botswana

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 42

Secrétariat de l’ONU/SIPCGenève, Suisse

Le professeur Omar DarioCardona, universitaire etchercheur colombien etactiviste de la prévention descatastrophes, vient deremporter le prestigieux « PrixSasakawa de l’ONU pour laprévention des catastrophes »pour l’an 2004.

La remise des prix a eu lieu le 7octobre 2004 à Genève à l’occasion dela 10e Session du Groupe de travailinter-institutionnel1 de l’ONU sur laprévention des catastrophes.

Le Prix Sasakawa de l’ONU pour laprévention des catastrophes a été crééen 1986 par Sasakawa Foundation(rebaptisée Nippon Foundation) pourrécompenser les individus et lesorganisations, où qu’ils soient dans lemonde, pour leurs contributions à laréduction des risques et desvulnérabilités des communautés faceaux catastrophes naturelles par despratiques innovantes etexceptionnelles.

Ingénieur sismologue, le professeurCardona est professeur et chercheur àl’Université nationale de la Colombie àManizales (à l’ouest de la Colombie).Ce Prix lui a été décerné enreconnaissance de son œuvre et deson engagement de longue date tantsur le plan scientifique que dans lapromotion de politiques de préventionet de solutions techniques à laréduction des risques et à l’évaluationdes vulnérabilités. En plus de sesactivités d’enseignant et de chercheur,il prend part régulièrement enColombie aux décisions sur les

mécanismes de prévention. Il atoujours plaidé la cause de laprévention dans les forumsinternationaux et régionaux.

Le professeur Cardona est reconnuinternationalement pour sesapproches d’ensemble à la gestion desvulnérabilités et des risques decatastrophe. Il est à l’origine duconcept de « vulnérabilité sismiquestructurelle », concept important enréduction des risques sismiques.

La candidature du professeur Cardonaa été parrainée par les personnalités etinstitutions suivantes: M. Ian Davis,lauréat du Prix Sasakawa en 1996; leprofesseur Yepes, directeur del’Institut de géophysique de l’Ecolenationale polytechnique de l’Equateur,institut qui a remporté le PrixSasakawa en 1992; et l’Associationcolombienne pour l’ingénieriesismique (AIS en espagnol).

Le jury a apprécié la qualitéexceptionnelle de sa contribution ainsi

que son engagement personnel dans lacause de la prévention descatastrophes, engagement qui peutservir d’inspiration aux autres.

Des Certificats de distinctionont été décernés à:

Walter Hays (USA), spécialiste del’ingénierie sismique, professeurassocié au Global Institute for Energy andEnvironmental Systems (Institut mondialsur l’énergie et les systèmesécologiques) à l’Université de laCaroline du Nord à Charlotte, etdirecteur exécutif de GADR (GlobalAlliance for Disaster Reduction – Alliancemondiale pour la prévention descatastrophes).

Ce certificat a été décerné auprofesseur Walter Hays pour sonengagement de longue date à la miseen œuvre et à l’exécution de plusieursprogrammes de prévention descatastrophes naturelles tant dans sonpays qu’au niveau international. Sa

PRIX SASAKAWA 2004 DE L’ONU POUR LAPREVENTION DES CATASTROPHES

Un universitaire et activiste colombien remporte lePrix Sasakawa

Le professeur Omar Dario Cardona, lauréat du Prix Sasakawa en 2004

La SIPC en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 43

Le Prix Sasakaw a: Administration, sélection & liste des lauréats

Administration, sélection & remise des prix Lauréat

Administration du Prix Sasakawa de l’ ONU pour la prévention des catastrophes

• Jusqu’ en 1988 : Département des affaires humanitaires du Secrétariat général de l’ ONU;

• De 1988 à 1999 : Secrétariat de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles;

• Depuis janvier 2000 : Secrétariat d’ ONU/SIPC – sous la supervision du Secrétaire Général adjoint de l’ ONU aux affaires humanitaires.

Sélection

Le Secrétariat de la SIPC est aidé d’ un jury représentatif des cinq continents.

Les membres de ce jury sont choisis par le directeur de la SIPC qui prend les décisions finales en tant qu’ Administrateur du Prix.

Le jury se réunit tous les ans pendant trois ou quatre jours pour délibérer.

Remise des prix

Le Prix Sasakawa de l’ ONU pour la prévention des catastrophes est décerné tous les ans.

La cérémonie de remise de prix a lieu le deuxième mercredi du mois d’ octobre – dans le cadre de la Journée internationale de la prévention des catastrophes.

2004: M. Omar Dario Cardona (Colombie)

2003: Mme Esther Anwi Tadzong (Cameroun)

2002: Professeur Serguei Balassanian (Arménie)

2001: Global Fire Monitoring Centre [Centre de surveillance mondiale des feux] (Allemagne)

2000: Fondo para la Reconstruccion y el Desarrollo Social del Eje Cafetero [FOREC – Fonds pour la reconstruction et le développement social de la filière Café] (Colombie)

1999: Professeur Mustafa Er dik (Turquie)

1998: Son Excellence M. Ji Cai Rang (Chine)

1997: Observatorio Sismologico del Sur-Occidente [OSSO Observatoire sismologique du Sud-Ouest] (Colombie)

1996: M. Ian Davis (Royaume-Uni) 1995: Aucun lauréat 1994: Commission nationale pour les

secours d’ urgence (Costa Rica) 1993: M. Vit Karnik (République

tchèque) 1992: Institut de Géophysique de

l’ Ecole nationale polytechnique (Equateur)

1991: M. Franco Barberi (Italie) 1990: M. Julio Kuroiwa (Pérou) 1989: Relief and Rehabilitation

Commission [Commission pour l’ assistance et la réhabilitation] (Ethiopie)

1988: ESCAP/Typhoon Committee [Comité Typhon] (Philippines)

1987: Ratu Kamisese Mara (Fiji)

candidature a été parrainée parGADR.

Gustavo Wilches-Chaux(Colombie), juriste, philosophe etauteur engagé dans la promotion de lagestion des risques de catastrophe etdu développement durable au sein desadministrations locales et descommunautés. Ce certificat lui a étédécerné en reconnaissance de sacontribution remarquable à laprévention des catastrophes.

Le professeur Gustavo Wilches-Chauxs’est distingué par sa dévotion et sonœuvre de pionnier de la gestioncommunautaire des risques dans sonpays. Il est l’auteur de plus de 30ouvrages et essais, dont « Vulnérabilité

mondiale », œuvres qui mettent unaccent particulier sur la formation,l’éducation et le renforcement descapacités de tous les membres descommunautés. Sa candidature a étéparrainée par Corporación GrupoVigias Salvando Vidas.

Des Certificats de mérite ontété décernés auxorganisations suivantes:

La Municipalité de La Paz(Bolivie)Un Certificat de mérite a été décernéà La Municipalité de La Paz enreconnaissance d’un programme encours très intéressant. Ce programmeprend en compte divers éléments tels

que les mécanismes de gouvernance,la gestion des risques, lesinfrastructures de prévention auxendroits les plus exposés auxglissements de terrain et auxavalanches de boue, ainsi que lerenforcement institutionnel, lerenforcement des capacités et laformation. Ce programme, qui est misen œuvre étape par étape sous ladirection d’un maire très dévoué,contribue à l’établissement d’unhabitat urbain durable.

La candidature de la Municipalité deLa Paz a été parrainée par leCoordinateur résident du Système desNations Unies en Bolivie.

La SOPAC (South Pacific AppliedGeoscience Commission –Commission du Pacifique Sud surles sciences de la Terreappliquées), Fiji

Ce certificat a été décerné à la SOPACen reconnaissance des efforts précieux- mondialement reconnus - qu’elle adéployés pour promouvoir laprévention des catastrophes au niveaucommunautaire. La SOPAC a réussi àaccroître la compréhension del’exposition aux risques dans les îlesdu Pacifique, au sein de leurs sociétéset dans le processus dedéveloppement. Il s’agit d’un modèleréussi de coopérationinterinstitutionnelle sous-régionale. Lacandidature de la SOPAC a étéparrainée par EMA (EmergencyManagement Australia – Gestion desurgences Australie).A noter que le Processus denomination pour l’an 2004 avaitdébuté en janvier 2004. Trente-quatre(34) candidatures émanant d’Afrique,d’Asie, d’Europe et des Amériquesont été reçues et évaluéesminutieusement en septembre 2004par le jury indépendant du PrixSasakawa.1 Une des deux structures de la SIPC auniveau international, l’autre étant leSecrétariat inter-institutionnel dont le bureaurégional Afrique est ONU/SIPC Afrique.Dirigé par le Secrétaire général adjoint del’ONU aux affaires humanitaires, ce Groupede travail, qui est chargé de la formulation depolitiques, se compose de 25 agencesonusiennes, organisations internationales,organisations régionales et organisations dela société civile.

La SIPC en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 44

Melle Nicole RencoretResponsable de la sensibilisation et de lapromotion,ONU/SIPC (Genève)

La « Journée mondiale de laprévention des catastrophes » estmarquée tous les ans, dans le mondeentier, le deuxième mercredi du moisd’octobre. Pour cette année 2004, elle aété commémorée le mercredi 13octobre dernier sous le thème«Apprendre des catastrophes d’aujourd’huipour faire face aux menaces de demain».La Journée mondiale sert en premierlieu à la sensibilisation du public et àfavoriser une meilleure compréhensiondes aléas et des risques de catastrophe.Ce sont là deux éléments vitaux de toutestratégie d’ensemble de prévention descatastrophes. Sensibiliser consiste ici àtransmettre des connaissances et desinformations qui permettent d’élever laprévention des catastrophes au rang devaleur acceptée du public, une telleacceptation se manifestant par sacompréhension du sujet et saparticipation.Les Journées mondiales offrent doncl’occasion d’intéresser les médias et legrand public à la prévention descatastrophes, cela à travers diversesactivités menées dans le cadre de la« Campagne mondiale pour laprévention des catastrophes ».Cette campagne, qui est organisée par leSecrétariat de l’ONU/SIPC tous les ans,permet à divers intervenants d’interagiret d’inciter un nombre plus élevé depersonnes à s’intéresser à la réductiondes risques de catastrophe. Le tempsfort de cette Campagne est la Journéemondiale commémorée par desorganisations mondiales et desinstitutions régionales, mais égalementpar des communautés locales.La mise en ordre de diversesexpériences et initiatives prises dans lemonde entier offre à un nombre plusélevé de personnes une premièreinitiation à la prévention des

catastrophes, première initiation quipourrait plus tard engendrer unchangement de perception et decomportement.Parmi les activités menées lors de laJournée mondiale du 13 octobre dernierfigurent les suivantes : rencontres

La Journée mondiale de la prévention descatastrophes: temps fort de la sensibilisation

éducatives communautaires deconception de cartes de risques, coursd’écolier sur ce qu’on doit faire en casde catastrophe, formations à l’intentionde praticiens de la prévention descatastrophes et élaboration de politiquesnationales de gestion des catastrophes.

NATIONS UNIES

MESSAGE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’OCCASIONDE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA PRÉVENTION

DES CATASTROPHES NATURELLESle 13 octobre 2004

“Le thème de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles,«Apprendre des catastrophes d’aujourd’hui pour faire face aux menaces de demain», nous rappellequ’il incombe à chacun de tirer les enseignements de l’expérience dans ce domaine.Au lendemain d’une catastrophe, les pouvoirs publics, les entreprises, les associationset les individus devraient tous se demander si les mesures voulues ont été prisespour éviter les pertes humaines et matérielles, par exemple si l’alerte a été donnéeaussi vite que possible. Tous doivent prendre la ferme résolution de ne pas répéterles erreurs du passé. Tous doivent collaborer pour améliorer la diffusion del’information et la prise des décisions, afin que les collectivités soient mieux préparéesen cas de nouvelle catastrophe.Les jeunes doivent eux aussi être encouragés à apprendre ces leçons, que ce soit àl’école, à l’université ou dans le cadre de réseaux communautaires. En participant àdes activités éducatives ou à des exercices d’évaluation des risques, ou en s’informantles uns les autres des meilleures dispositions à prendre, les jeunes apprendront deschoses qui leur serviront toute leur vie et aideront leur collectivité à mieux se prémunircontre les catastrophes.Au niveau mondial, il y a beaucoup à apprendre aussi. La Conférence mondiale surla prévention des catastrophes, qui se tiendra en janvier de l’année prochaine àKobe, au Japon, donnera aux décideurs et aux experts une excellente occasion defaire le bilan de tous les enseignements tirés de leur expérience directe descatastrophes naturelles ces 10 dernières années, et d’arrêter des orientations clairesconcernant la mise en pratique de ces enseignements.Les tremblements de terre, les ouragans, les inondations, les éruptions volcaniqueset les autres catastrophes naturelles font partie de la vie.Cela ne veut pas dire que nous ne puissions rien faire pour mieux nous prémunir.Comme on l’a vu lors de la dernière saison des ouragans dans les Caraïbes, mieuxles collectivités sont préparées, moins elles risquent d’être sinistrées. Après unecatastrophe, la première tâche des équipes locales de secours et de leurs partenairesinternationaux est de venir en aide aux victimes.Mais tous les participants doivent aussi veiller à tirer les enseignements de ce quis’est passé et prendre des dispositions pour que les collectivités soient à l’avenirmieux préparées et donc moins vulnérables, et pour réduire les risques futurs. Encette Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles, montrons

que nous sommes résolus à agir dans ce sens.”

La SIPC en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 45

Première réunion régionale sur les risquesde catastrophe

ONU/SIPC Asie centraleDouchanbe, Tadjikistan

La toute première Réunionconsultative régionale sur la réductiondes risques de catastrophe (RRC)tenue en Asie centrale a eu lieu àDouchanbe, capitale du Tadjikistan,les 1er et 2 décembre 2004.

Organisée conjointement par leGouvernement du Tadjikistan, leProjet de l’ONU sur la gestion desrisques de catastrophe au Tadjikistanet le Bureau régional Asie centralenouvellement créé de l’ONU/SIPC, laconsultation a réuni des représentantsdes Gouvernements de quatre paysd’Asie centrale (Kazakhstan,Kirghizistan, Tadjikistan,Ouzbékistan) et des représentantsd’ECHO (Bureau de la Communautéeuropéenne pour les affaireshumanitaires), de l’Agence suisse pourla coopération au développement(SCD), de la Banque asiatique dedéveloppement et du PNUD.

Vers une Plate-formerégionale sur la RRCLes objectifs de la réunion ont été lessuivants:• promouvoir une coopération et

une collaboration régionales dansle domaine de la RRC;

• intégrer la RRC dans laplanification du développement,les politiques de développement etla mise en œuvre dudéveloppement - dans le cadre despréparatifs des pays d’Asie centralepour la Seconde Conférencemondiale de janvier 2005 sur laprévention des catastrophes et lesrésultats de cette conférencemondiale;

• discuter des mesures urgentesnécessaires à la planification et à la

formulation de programmes dedéveloppement durable;

• créer une Plate-forme régionale surla RRC, notamment pour intégrer laRRC dans les politiques de l’Etat etpour promouvoir la réponse auxurgences en cas de catastrophe, laRRC au niveau communautaire et lerenforcement des capacitésprofessionnelles.

• tenir des consultations avec lesparticipants issus desGouvernements des pays d’Asiecentrale, essayer de fixer despriorités régionales et jeter les basesd’une Stratégie régionale pour laRRC.

La réunion consultative a démarré avecdes allocutions d’ouverture prononcéespar des représentants du gouvernementdu Tadjikistan, du Système de l’ONU auTadjikistan et d’ONU/SIPC Asiecentrale, discours suivis par desprésentations par les pays(Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistanet Ouzbékistan) et les organisationsreprésentés (PNUD, ECHO, SCD,ONU/SIPC), présentations sur laRRC axées surtout sur les progrès

accomplis et les tâches à accomplir.

La nécessité d’unecoopération régionale accrueIl ressort de ces présentations quel’impact social et économique descatastrophes sont sévères dans larégion, et que beaucoup reste à faireen ce qui concerne la menacegrandissante de la part des aléas.L’importance et la nécessité d’unecoopération régionale accrue entre lespays d’Asie centrale ont donc étésoulignées, mais tout effort de mise enplace d’une telle coopération doitpartir des initiatives existantes ou êtrerattaché à celles-ci.

Après les présentations, lesparticipants se sont scindés en deuxgroupes de travail pour se pencher surles deux sujets suivants:1. Les aléas majeurs et les domaines

de priorité de la coopérationrégionale;

2. Le chemin à faire pour établir unecoopération régionale en matièrede RRC.

Les délégués à la Réunion consultative de Douchanbé

La SIPC en action

ASIE CENTRALE

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 46

Principaux résultats de laréunionA l’issue de discussions animées etproductives, plus de 25recommandations ont été émises, dontles plus importantes sont les suivantes:1. Une Consultation régionale entre

les cinq pays d’Asie centrale(Kazakhstan, Kirghizistan,Tadjikistan, Turkménistan,Ouzbékistan) devrait êtreconvoquée deux fois par an enrotation dans chacun des pays. LeBureau régional Asie centrale del’ONU/SIPC fera œuvre desecrétariat pour faciliter la tenued’un autre forum régional de suivide la présente initiative. Cettedeuxième réunion sera organiséepar le programme dénommé« Initiative régionale du PNUD »(basé en Iran) avec la coopérationd’ONU/SIPC Asie centrale. Desefforts devraient également êtremenés pour étoffer le réseauinstitutionnel et établir une liaisonavec une initiative dénommée« Initiative inter-étatiquerégionale ».

2. Les séismes constituent unemenace commune à tous les paysd’Afrique centrale. Le forumrégional précité focalisera sonattention sur deux actionsconcrètes soutenues par lesdonateurs:

• Les législations sur la RRCdevraient être harmonisées encommençant par celles relativesaux séismes et les règlements sur laconstruction. Le Tadjikistan joueraun rôle majeur dans la rédactiondu texte de la future législation etle texte ainsi dégagé sera circuléaux autres pays et débattu avecceux-ci. Il a été recommandé àchacun des pays d’organiser deuxréunions de consultation avec desinstitutions nationales pourfinaliser la législation en question.

• La cartographie des aléassismiques devrait être unifiée enAsie centrale à travers l’œuvreconjoint des établissementstechniques et des centres derecherche scientifique.

3. Le partage des informations et desconnaissances entre les paysdevrait être harmonisé et renforcéà travers un site web régional baséen Iran, et le Centre de formationà la gestion des risques decatastrophe basé à Douchanbé(éducation et matérielspédagogiques) devrait être agrandi.Une banque de données sur laRRC devrait également être miseen place.

4. La coopération régionale avec lesdonateurs devrait être harmoniséedans le domaine de la RRC.

5. Une assistance devrait être fourniepour améliorer les systèmes de

Création d’un bureau de l’ONU/SIPCen Asie centrale

L’ONU/SIPC a ouvert un bureau régional en Asie centrale. Le bureau estentré en fonction quelques semaines seulement avant la Réunionconsultative régionale mentionné dans l’article ci-contre. Basé àDouchanbé, capitale du Tadjikistan, ce bureau couvre les cinq pays d’Asiecentrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan,Ouzbékistan) dans le cadre d’un projet conjoint avec le PNUD et OCHA(Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaireshumanitaires).Notons que ces cinq pays d’Asie centrale sont tous prédisposés à unegamme de catastrophes provoquées par des aléas naturels. Plus de 10 pourcent de la population totale de ces pays ont été touchées par lescatastrophes naturelles au cours des 10 dernières années. L’impact de cescatastrophes a été également aggravé par une chute grave du PIB dans lescinq pays, chute due à l’arrêt des transferts financiers et technologiques enprovenance de l’ex-Union soviétique.Par ailleurs, étant donné que la plupart des organisations internationalesintervenant dans le domaine des catastrophes dans la région se sont fixéespour but fondamental la résistance des populations face aux catastrophesainsi que la coopération; et vu que les spécificités culturelles, sociales etpolitiques des sociétés de la région ont manifesté un intérêt accru pour lepartage de connaissances, le réseautage, les stratégies et plates-formescommunes dans le domaine de la prévention des catastrophes, l’ONU/SIPC - qui elle aussi œuvre pour une plus grande résistance despopulations face aux aléas naturels - a estimé qu’une telle convergenced’approches et d’intérêts est tout simplement favorable au renforcementdes capacités nationales et régionales de prévention des catastrophes dansla région.Enfin, étant une structure interinstitutionnelle qui plaide la cause d’unestratégie et celle de la prévention – tout cela dans le cadre d’une approched’ensemble aux catastrophes, l’ONU/SIPC privilégie le partenariat. Sonnouveau bureau pour l’Asie centrale aspire donc à œuvrer ensemble avecles organes étatiques, les organisations intergouvernementales, d’autresagences onusiennes, les ONG ainsi que d’autres entités de la société civiledans la région Asie centrale.

surveillance et d’alerte précoce auniveau des constructions les plusvulnérables (grands barrages etréservoirs) en Asie centrale. Unetelle assistance devrait comprendrel’évaluation, l’établissement depriorités, la sensibilisation et laformation des communautés,l’approvisionnement etl’installation.

Les participants se sont engagés àmettre en pratique lesrecommandations précitées. Ils ontégalement reconnu pleinementl’importance que revêt la réalisationdes Objectifs du Millénaire dans larégion.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 47

Mme. Elina PalmResponsable du Bureau régional Amériquelatine & Caraïbes de l’ONU/SIPC,San José, Costa Rica

Les présidents de la Bolivie, de laColombie, de l’Equateur, du Pérou etdu Venezuela ont donné leur aval à unprojet de « Stratégie andine pour laprévention des catastrophes et laréponse aux catastrophes ».La stratégie en question estl’aboutissement de consultationsmulti-sectorielles tenues dans chacundes pays concernés. Conforme au« Cadre de l’ONU/SIPC pour la miseen œuvre et le suivi de la réductiondes risques de catastrophe », laStratégie comprend desrecommandations détaillées sur lespolitiques, l’information,l’identification des risques, lasurveillance et l’évaluation des risques,le renforcement institutionnel et lerenforcement des capacités, ainsi quel’assistance mutuelle en cas decatastrophe. Cette Stratégie identifieégalement les activités et lesprogrammes devant être élaborés parles différents secteurs.

L’élaboration de la Stratégie avait étéconduite sous la houlette du « Comitéandin pour la prévention descatastrophes et la réponse auxcatastrophes » (CAPRADE enespagnol) - comité nouvellement créé- et sponsorisé par le PNUD et laSociété andine de développement(CAF en espagnol). L’avalisation de laStratégie par les cinq chefs d’Etat estperçue comme un tournant importantpour les politiques de prévention descatastrophes dans la région.

Par ailleurs, le Bureau régionalAmérique latine et Caraïbes del’ONU/SIPC s’est impliquéactivement, au cours de ces derniers

Aval des chefs d’etat andins à une stratégiecommune de prévention reçoit

mois, dans la préparation de laConférence mondiale de janvier 2005sur la prévention des catastrophes.Dans le cadre de cette préparation, leBureau a sponsorisé plusieursréunions thématiques et régionalesdans la région Amérique latine etCaraïbes ALC, réunions sur des sujetscomme l’éducation, lacommunication, la sensibilisation dupublic et la santé (voir l’encadré ci-dessous).

Toujours dans le cadre de lapréparation de la Conférencemondiale, le Gouvernement del’Equateur a organisé, en collaborationavec l’Organisation panaméricaine dela santé, le PNUD et le Secrétariat del’ONU/SIPC à Genève, uneconsultation régionale relative auxpolitiques. Cette consultation a réuniune centaine de participants issus de17 pays et d’organisationsinternationales et régionales. Elle adonné aux participants l’occasion demettre en ordre les contributions de larégion à la formulation du Document

de programme devant être adopté lorsde la Conférence mondiale, documentdont un draft a été présenté enoctobre 2004 à la 2e Session duComité préparatoire (ComPrep 2) dela Conférence mondiale.

En ce qui concerne ce bureau régionald’ONU/SIPC, à noter que son origineremonte à 1992 pendant la Décennieinternationale de la prévention descatastrophes naturelles (1990-1999),bien que le Secrétariat de l’ONU/SIPC n’ait été créé par l’ONU qu’enl’an 2000.

Basé à San José au Costa Rica dans leslocaux de l’Organisationpanaméricaine de la santé, ce bureaurégional travaille étroitement avec uncertain nombre d’agences onusiennes,d’organisations régionales, degouvernements et d’entités de lasociété civile dans la poursuite de cetobjectif général qu’est l’intégration dela réduction des risques decatastrophe dans le développementdurable à tous les niveaux.

Des Officielles présents à un atelier organisé par ONU/SIPC ALC

AMERIQUE LATINE & CARAIBES

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 48

AMERIQUE LATINE & CARAÏ BES Communication & éducation pour la prévention des

catastrophes Deux réunions régionales sur la prévention des catastrophes ont eu lieu au Guatemala et au Salvador, respectivement sur (1) les stratégies de communication et d’information du public pour la prévention des catastrophes, et (2) l’éducation pour la réduction des risques de catastrophe.

Réunion régionale sur « La communication pour la prévention des catastrophes » au Guatemala Une réunion régionale sur « Les stratégies de communication et d’information du public pour la prévention des catastrophes » a eu lieu au Guatemala en Amérique centrale.

Ont pris part à cette réunion des experts en communication, des représentants des autorités nationales et locales, des scientifiques et des professionnels des médias en provenance de 14 pays d’Amérique latine.

Les autres participants étaient issus d’organisations internationales et régionales ainsi que d’institutions donatrices comme le PNUD, l’ONU-Habitat, l’Association des Etats des Caraïbes et du Trinidad et Tobago, le CEPREDENAC (Centre de coordination de la prévention des catastrophes naturelles en Amérique centrale), JICA (Agence japonaise de coopération internationale), la SCD (Agence suisse pour la coopération et le développement) et DIPECHO (Département Préparation contre les catastrophes du Bureau de la Communauté européenne pour les affaires humanitaires).

L’atelier a été un lieu de partage d’expériences et d’enseignements (en matière de stratégie de communication pour la gestion des risques et la prévention des catastrophes) pour voir où formuler des stratégies devant être adoptées aux niveaux national et régional.

L’atelier a également émis des recommandations particulières et défini des objectifs à atteindre avant 2015, recommandations et objectifs destinés à être introduits dans les discussions lors de la Conférence mondiale de janvier 2005 sur la prévention des catastrophes. Trois domaines importants ont été ainsi identifiés:

• politiques et stratégies relatives à la communication éducative et à l’information du public ; • le rôle des médias dans la prévention des catastrophes ; • l’utilisation de l’information scientifique et la compréhension de celle-ci par le public.

Cette réunion a été organisée conjointement par l’Organisation panaméricaine de la santé/OMS, l’UNESCO, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et ONU/SIPC Amérique latine et Caraïbes avec l’appui du Centre de formation de l’Agence espagnole pour la coopération internationale (AECI). Réunion régionale sur « L’ éducation pour la prévention des catastrophes » au Salvador Une réunion des pays d’Amérique latine et des Caraïbes sur « L’éducation pour la réduction des risques de catastrophe » a eu lieu au Salvador en Amérique centrale.

La réunion a vu la participation de 114 délégués en provenance de 17 pays : dont des spécialistes de l’éducation; des responsables des infrastructures scolaires et de la gestion des risques; des représentants des autorités publiques, d’organisations sous-régionales, régionales et internationales et d’ONG ; et des responsables communautaires entre autres participants.

La réunion a introduit aux participants un Plan hémisphérique d’action (EDUPLAN hemisférico) sur les infrastructures matérielles d'éducation et la participation du public ainsi que l’aspect Education d’une telle participation. Des recommandations concrètes ont été émises, recommandations qui soulignent l’importance de l’éducation tant formelle qu’informelle ainsi que l’importance de l’éducation à la gestion des risques - dans le cadre des politiques nationales sur l’éducation.

La réunion a bénéficié de l’appui de l’ONU/SIPC, de l’UNESCO, de l’Organisation des Etats américains (OAA), de l’UNICEF, de FUSAI (Fondation salvadorienne pour l’assistance intégrale), du Ministère de l’environnement et des ressources nationales du Salvador et du Département national du Salvador pour les études portant sur les territoires, entre autres agences de coopération importantes.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 49

Mlle Takako IzumiResponsable des programmes,Bureau de l’ONU pour la coordination desaffaires humanitaires (OCHA),Kobé, Japon

Région fortement prédisposée à unelarge variété de catastrophesnaturelles, l’Asie, selon la Banque dedonnées de la CRED1 sur lescatastrophes naturelles, a connu entre1997 et 2001 un nombre decatastrophes équivalent à plus de 40pour cent du nombre total enregistrédans le monde. En bref, la gestion descatastrophes y est un défi sérieux.Pluies torrentielles, arrivée précoce dela saison de la mousson, récessiontardive des inondations,réchauffement de la planète,déboisement et envasement : ons’accorde à dire que tels sont lesfacteurs principaux de la gravitéaccrue des catastrophes dans larégion.

D’autre part, du fait d’uneurbanisation et d’une industrialisationrapides ainsi que la densitédémographique urbaine galopante quien résulte, les risques de catastropheet les vulnérabilités s’y aggravent dejour en jour. Dès lors, les catastrophesdeviennent également etinévitablement une importante affairede développement. Cela d’autant plusque leur impact sur la société et surl’économie demeure un obstacle audéveloppement durable.

Entre-temps, la prévention descatastrophes est passée d’une questionrégionale à une affaire mondiale. Carpour faire face convenablement auproblème des catastrophes et desrisques de catastrophe, il est impératifd’avoir une compréhension plusglobale de tout ce qui a traitdirectement ou indirectement à celles-ci. Par ailleurs, la volonté politique,l’engagement et les ressources desEtats d’une part et des mécanismesbien ajustés de coopération entre lesintervenants et le renforcement des

Le « Partenariat asiatique »

capacités, d’autre part, sont devenuségalement nécessaires etincontournables.

Le « Partenariat asiatique »A la lumière de tout ce qui précède, etpour une plus grande coopération surla prévention des catastrophes enAsie, le Secrétariat de l’ONU/SIPC,l’ADPC (Asian Disaster PreparednessCenter – Centre asiatique pour lapréparation contre les catastrophes,basé en Thaïlande) et l’ADRC (AsianDisaster Reduction Center – Centreasiatique pour la prévention descatastrophes - basé au Japon) ontdonc pris l’initiative conjointe demettre en place un partenariat régional– ouvert à tous - pour la préventiondes catastrophes en Asie, partenariatdénommé « Partenariat asiatique ».

Etabli en consultation avec le Bureaudu PNUD pour la prévention descrises et le relèvement (PNUD/BPCR) et la Commission économiqueet sociale de l’ONU pour l’Asie et lePacifique, ce « Partenariat asiatique »se concentre sur les initiativesessentielles à la prévention descatastrophes et regroupe despartenaires régionaux et nationaux -dont la contribution collective estsusceptible d’engendrer unchangement positif en matière deréduction des risques et desvulnérabilités dans la région.

• Appuyer le processus depréparation régionale à la SecondeConférence mondiale de janvier2005 sur la prévention descatastrophes, y compris laconduite d’une enquête au niveaurégional destinée à servir decontribution tant à la Revue de laStratégie de Yokohama de 1994qu’à la formulation d’unProgramme d’action pour 2005-2015.

• Entretenir un forum de discussions,de partage d’informations etd’échange d’informations pourpermettre à tous les secteurs de lasociété civile de prendre part auxdécisions et donc d’accéder à unrôle actif.

• S’assurer que les recommandationsadoptées à la Conférence mondialede 2005 sur la prévention descatastrophes soient suivies dans larégion.

• Ouvrir la voie à d’autres actions et àd’autres initiatives dans la région,dont des levées de fonds pour deprojets importants dans desdomaines comme ceux del’éducation, de la gestion del’information et du réseautage parréseau au niveau régional.

1 Centre de recherche sur l’épidémiologie descatastrophes (Université catholique de Louvain àBruxelles en Belgique)

Ce partenariat s’estdonné notamment lestâches suivantes:

• Promouvoir laprévention descatastrophes en Asieà travers desinitiativesstratégiquesentreprises dans lespays ou les sous-régions, cela enpartenariat avecd’autres entités selonle cas à traiter. Dégâts causés par le séisme de Hanshin-Awaji à Kobé au Japon en 1995

ASIE

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 50

Date & Lieu: 6 et 7 mai 2004; Palaisdes Nations, Genève, Suisse.

Contexte: Il s’agit de la premièreréunion d’une série de 2 réunions duComité préparatoire de la 2eConférence mondiale sur laprévention des catastrophes,conférence prévue à Kobé-Hyogo auJapon du 18 au 22 janvier 2005. Latenue de cette conférence mondialeavait été décidée par l’Assembléegénérale de l’ONU en février 2004(Résolution 58/214).

Organisateur: Le Secrétariat del’ONU/SIPC en tant que Secrétariatde la Conférence mondiale.

Ordre du jour• Revue de l’état général

d’avancement de l’organisation etdes préparations de la Conférence.

• Adoption du programme de travailde la Conférence.

• Proposition de règles de procédurepour la Conférence.

• Négociation de deux projets detexte devant être adoptés par laConférence: (1) celui d’une« Déclaration politique » (dotéed’une vision stratégique de laréduction des risques decatastrophe naturelle ettechnologique et des vulnérabilitésà celles-ci pour la période 2005-2015); et (2) celui d’un« Document de programme »(contenant les éléments desmesures de mise en application dela vision stratégique stipulée dansla « Déclaration politique »,mesures relevant de politiques lesencadrant).

A noter qu’une revue de la mise enapplication de la « Stratégie deYokohama pour un monde plus sûr »(adoptée internationalement en 1994)

et du Plan d’action de cette stratégieétait destinée à servir de base à cesdeux projets de texte.

Participants: Quelques 200participants, y compris desreprésentants de 103 pays (dont 25pays africains), de Missionspermanentes auprès de l’ONU,d’agences onusiennes, d’organisationsintergouvernementales et d’ONG.

Membres élus du bureau de laréunionL’ambassadeur Hernán Escudero(Equateur): Président (il est égalementprésident du bureau du Comitépréparatoire)L’ambassadeur Shigeru Endo (Japon):Coprésident.M. Seyed Mohammad Sadati Mejad(Iran): Rapporteur.

Allocution d’ouvertureL’ambassadeur Hernán Escudero(Equateur), président du bureau duComité préparatoire, a ouvert laSession en soulignant que laConférence mondiale de 2005 était unévénement important pour le profilinternational de la réduction desrisques de catastrophe en tantqu’élément à part entière dudéveloppement durable. Il a déclaréque cette Conférence mondiale offrel’occasion de réfléchir sur les progrèsaccomplis depuis l’adoption de laStratégie de Yokohama en 1994, etque la Conférence aiderait àl’avènement d’une approche pluscoopérative et plus cohérente de laréduction des risques et desvulnérabilités.

Résultats des travaux• Les personnalités proposées par le

bureau du Comité préparatoire ontété élues pour la Session.

• L’ordre du jour a été adopté sansamendement.

• Les règles de procédure proposéespour la phase de préparation etpour la Conférence mondiale ontété adoptées provisoirement enattendant l’issue de consultationsen cours entre les Etats-Unis etl’Union européenne.

• Bonne note a été prise del’accréditation et de laparticipation des ONG et d’autresgroupes majeurs à la phase depréparation et à la Conférencemondiale.

• La date limite de soumission desrapports nationaux (sur laprévention au niveau national) estfixée au 15 juin 2004, mais lesrapports reçus après cette dateseront encore acceptés.

• Accord général sur les produits dela Conférence; des concertationsinformelles seront tenues entre la1ère et la 2e Session.

• Concernant le processus deconsultations entre ComPrep 1 etComPrep 2, le Secrétariat circuleraun document révisé sur cettequestion avant fin mai 2004,document incorporant tous lescommentaires etrecommandations émis lors de laSession du Groupe de travail inter-institutionnel de l’ONU sur laprévention des catastrophes et duComPrep 1.

• Une conférence en ligne sur lesconclusions de la revue en coursde la mise en œuvre de la Stratégiede Yokohama et des futursobjectifs aura lieu du 15 juin au 16juillet 2004.

• Un draft révisé et annoté du textede cette Revue de la mise enœuvre de la Stratégie deYokohama, revue incorporant lesapports du ComPrep 1, des

PRÉPARATIFS DE LA CONFÉRENCE MONDIALE DE JANVIER2005 SUR LA PRÉVENTION DES CATASTROPHES

1ère Session du Comité préparatoire (ComPrep 1)6 et 7 mai 2004

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 51

consultations et de la revue encours - de la même Stratégie - seraterminé avant le 9 août 2004.

• Des consultations seront menéesavec le Groupe de soutien à laSIPC (un forum de partaged’expériences) et des séances debriefing sont prévues à l’intentiondes Missions permanentes à

Genève et à New York avant lamême date du 9 août 2004.

• ComPrep 2 aura lieu en octobre2004 (à une date fixéeultérieurement). [Rapport surComPrep 2 présenté plus bas]

Observations finalesL’ambassadeur Shigeru Endo (Japon),

coprésident de la Session, s’est déclarésatisfait du progrès accompli durant laSession, surtout, a-t-il précisé, comptetenu du peu de temps qui reste avantla tenue de la Conférence mondiale(qui commence le 18 janvier 2005).

Date & Lieu: 11 et 12 octobre 2004;Palais des Nations, Genève, Suisse.

Contexte: Il s’agit de la 2e réuniond’une série de 2 réunions du Comitépréparatoire de la Conférencemondiale sur la prévention descatastrophes prévue à Kobé-Hyogo auJapon du 18 au 22 janvier 2005,conférence mondiale dont la tenueavait été décidée par l’Assembléegénérale de l’ONU en février 2004(Résolution 58/214). La 1ère Session(ComPrep 1) s’est déroulée au mêmeendroit les 6 et 7 mai 2004 (voir rapportsur ComPrep 1 ci-dessus).

Depuis ComPrep 1, des activités inter-session ont été entreprises, y comprisdes réunions régionales et thématiquesen Asie, en Afrique, en Amériquelatine et aux Caraïbes. Ces activitésont dégagé des idées et desrecommandations pour la Conférencemondiale. Une compilation desrésultats de ces réunions a étépréparée par le Secrétariat.

Organisateur: Le Secrétariat del’ONU/SIPC en tant que Secrétariatde la Conférence mondiale.

Ordre du jour : Poursuite del’examen de certaines questionsabordées lors du ComPrep 1 (voirrapport sur ComPrep 1 ci-dessus) et revuede la préparation de la Conférencemondiale.

Participants: Quelques 400participants, y compris des

représentants de 106 pays (dont 27pays africains), de Missionspermanentes auprès de l’ONU,d’agences onusiennes, d’organisationsintergouvernementales et d’ONG.

Membres du bureauL’ambassadeur Hernán Escudero(Equateur): Président (il est égalementprésident du bureau du Comitépréparatoire)L’ambassadeur Shigeru Endo (Japon):CoprésidentM. Seyed Mohammad Sadati Mejad(Iran): Rapporteur

Sujets abordésSur la base du ComPrep 1 et desactivités inter-session, ComPrep 2s’est penché sur une nouvelle versiondu Projet de Programme d’action(Programme mondial d’action pour2005-2015 devant être adopté par laConférence mondiale). Lesdiscussions sur la « Déclarationpolitique » ont commencé dès que desprogrès notables avaient été accomplissur le Programme d’action. Lesdélégués ont également examiné lesquestions suivantes: accréditation desONG et d’autres groupes majeurspour la phase de préparation et laConférence mondiale; règlesprovisoires de procédure pour laphase préparatoire et la Conférence;format proposé pour la Conférence etordre du jour provisoire de celle-ci;document faisant l’ébauche d’un

« Projet de mécanisme de partenariatsdans le contexte de la 2e Conférencemondiale sur la prévention descatastrophes ». Les délégués ontégalement auditionné un rapport surl’état d’avancement de la phase depréparation de la Conférencemondiale, et examiné un projet detexte de la Revue de la mise en œuvrede la Stratégie de Yokohama.

Allocution d’ouvertureL’ambassadeur Hernán Escudero(Equateur), président du bureau duComité préparatoire, a ouvert laSession. Se référant aux catastrophesqui se sont produites à travers lemonde entier, il a indiqué que cescatastrophes mettent en relief lanécessité de la tenue de la Conférence

2e Session du Comité préparatoire (ComPrep 2)11 et 12 octobre 2004

M. Salvano Briceno, directeur duSecrétariat de l’ONU/SIPC

La SIPC en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 52

mondiale ; conférence qui devrait, a-t-il souligné, aboutir à des résultatsviables, pratiques et concrets. Il asuggéré que le Projet de Programmed’action soit axé sur la réduction despertes provoquées par les catastrophesen tenant compte du fait qu’il seraitnécessaire d’incorporer lespréoccupations relatives aux risquesdans les programmes et plans dedéveloppement durable, et que lesinstitutions, les mécanismes et lescommunautés soient renforcés pourplus de capacité et de résistance faceaux catastrophes naturelles.

Résultats des travaux• L’organisation du travail du

Comité préparatoire a étéapprouvée par les délégués.

• Réponse positive à une requêteémanant de cinq (5) nouvellesorganisationsintergouvernementales, requêtesde participation à la Conférence.

• Réponse positive à des demandesd’accréditation de la part de 55ONG et groupes majeurs.

• En ce qui concerne les règlesprovisoires de procédure pour leComité préparatoire et laConférence proprement dite,aucun accord n’a été conclu sur leschangements proposés lors duComPrep 1. Les résultats desconsultations en cours entre lesparties concernées devront êtretransmis dès que possible auSecrétariat.

• Des progrès ont été accomplis auniveau des dispositions à prendrepour disséminer des informationssur la Conférence auxgouvernements, aux médias et àd’autres groupes intéressés.

• Adoption du format proposé pourla Conférence (3 volets: voletintergouvernemental, voletthématique et volet Forum public).

• En ce qui concerne le documentfaisant l’ébauche d’un « Projet demécanisme de partenariats dans le

contexte de la 2e Conférencemondiale sur la prévention descatastrophes », le présidentEscudero a indiqué que 36partenariats dignes d’intérêt ontété enregistrés auprès de laCommission des Nations Uniessur le développement durable, etque tout nouveau partenariatdevrait de préférence êtreenregistré auprès de cetteCommission.

• Adoption sans autre commentaireni amendement de l’ordre du jourprovisoire proposé, y compris lamise en place d’un Comitéprincipal dans le cadre del’organisation du travail.

• Les « recommandations » du projetde texte de la Revue de la mise enœuvre de la Stratégie deYokohama devraient êtreconsidérées plutôt comme des« conclusions ». Lesdites« conclusions » seront revuessoigneusement afin qu’elles soientconformes au texte du Projet deProgramme d’action. Il a été notéque toutes les déclarations figurantsur la Revue n’ont pas été relatéesdans le Projet de Programmed’action : cela est dû à desrestrictions en matière d’espace,restrictions imposées par lespolitiques de l’ONU en matière detraduction.

• En ce qui concerne le Projet deProgramme d’action – sur lequeldes commentaires ont été émis par50 délégations sur une largevariété de préoccupations(relatives, par exemple, aux buts etaux échéances, aux engagements etaux obligations, aux exigences enmatière de soumission de rapports,aux liens avec d’autres processus etaccords multilatéraux, à desquestions d’ordre financier, aurenforcement des capacités, à desquestions d’ordre régional, auxsystèmes d’alerte précoce, àl’étendue du champ desdiscussions lors de la Conférence,au partage d’informations ainsi

qu’à divers autres sujets) - lesdélégués ont convenu de mettre enplace un Comité de rédaction pourfaire avancer la formulation duProjet de Programme d’action.

• Les termes de référence duditComité de rédaction serontfinalisés par le bureau duComPrep.

• Marco Ferrari (de la Suisse) a étédésigné président dudit Comité derédaction.

• Le Comité de rédaction enquestion sera à composition nonlimitée et tiendra sa premièreréunion à une date fixée par leprésident Ferrari.

• Les discussions au sein du Comitéde rédaction seront menées sur labase d’un nouveau draft duProgramme d’action, nouveaudraft qui intègre les commentairesreçus lors du ComPrep 2. Le draftrévisé sera circulé aux déléguésavant la première réunion duComité de rédaction.

• Le Comité de rédaction sepenchera également sur le Projetde Déclaration politique.

• Le Comité de rédaction se réunirarégulièrement à Genève jusqu’auvendredi 14 janvier 2005.

• Une 3e et dernière session duComPrep (ComPrep 3) aura lieuen janvier 2005 à une date fixéeultérieurement.

Observations finalesLe Directeur du Secrétariat del’ONU/SIPC Salvano Briceno aremercié les délégués pour leurscontributions. Il a émis l’espoir que laConférence mondiale seraitproductive, positive et décisive.

L’ambassadeur Escudero (del’Equateur) a fait une brève revue desrésultats des travaux du ComPrep 2, etannoncé la tenue d’une 3e et dernièresession du Comité préparatoire(ComPrep 3) en janvier 2005 – à unedate fixée ultérieurement.

La SIPC en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 53

Concours africain de dessinet de rédactionpour les moins de 17 ansDes enfants et des adolescentsafricains participent actuellement à unConcours de dessin et de rédactionsur la prévention des catastrophes. LeConcours a été lancé en Afrique dansdiverses écoles et au sein de certainescommunautés lors de la Journéemondiale de la prévention descatastrophes marquée le 13 octobre2004 dernier. La date limite de laparticipation au concours est fixée au30 novembre 2004 et les prix serontremis aux gagnants le 13 décembre2004.

Le concours, qui est donc ouvert auxenfants africains, permettra à ceux-cide partager leurs expériencespersonnelles de la prévention descatastrophes et/ou de la gestion descatastrophes.

Ce concours vise également àpromouvoir une meilleurecompréhension de la prévention descatastrophes chez les enfants, lesquelsfigurent parmi les groupes les plusvulnérables aux catastrophes. Un teleffort de compréhensions’accompagne et/ou est suivigénéralement d’un effort similaire dela part des membres plus âgés desfamilles et des communautés de cesenfants.Les autorités nationales chargés de laprévention des catastrophes dans tousles pays africains ont invité les enfantsà soumettre leurs dessins et rédactionssur le thème suivant: « Parer aux aléasde demain à la lumière des catastrophesd’hier ».Tout enfant africain âgé de 4 à 16 ansrésidant sur le continent africain sontéligibles à ce concours qui estcependant interdit aux enfants dupersonnel de l’ONU/SIPC et desagences et organisations de l’ONU.

Deux catégories ont été fixées pourchaque type d’activité. Pour les

dessins, les enfants de moins de 7 ansont été placés dans la premièrecatégorie et ceux de 7 à 13 dans ladeuxième catégorie. Pour la rédaction,la première catégorie est pour lesenfants de 11 à 13 ans et la deuxièmecatégorie pour les enfants de 14 à 16ans. Les sujets à traiter sont: (1) lacompréhension de la prévention descatastrophes; (2) la protection del’environnement; (3) l’eau et lesrisques; et (4) le rôle des enfants dansla gestion des catastrophes

La rédaction est de 700 mots aumaximum tandis que le dessin doitavoir un titre, des dimensionsinférieures au format A4 (210mm X290mm) utilisé horizontalement ouverticalement. L’œuvre doit êtreoriginal et exécuté à main levée àl’huile, au crayon, à l’eau, austylo marqueur, au charbon ou àl’acrylique (les dessins exécutés parordinateur ne sont pas acceptés).

Il y aura deux catégories de gagnants :(1) Gagnants par pays ; (2) GagnantsAfrique

Les noms des 3 premiers gagnants parpays et pour chaque catégorie d’âge(c’est-à-dire 12 gagnants par pays)seront annoncés le 13 décembre 2004.Leurs œuvres seront publiés dans lesjournaux nationaux locaux et envoyésà l’ONU/SIPC pour être sélectionnésen vue d’être publiés en Afrique et/ouailleurs dans le monde. Un prix seradécerné au lauréat de chaquecatégorie.

Les 4 gagnants Afrique (1 parcatégorie d’âge) seront désignés parl’ONU/SIPC Afrique à partir desœuvres gagnants en provenance despays. Les noms des Gagnants Afriqueseront annoncés par l’ONU/SIPCAfrique au plus tard le 13 janvier2005. Leurs œuvres seront publiés parl’ONU/SIPC en Afrique et/ouailleurs dans le monde. Un prix offertpar l’ONU/SIPC Afrique seradécerné à chacun des 4 GagnantsAfrique.

JOURNEE MONDIALE DE LA PREVENTION DES CATASTROPHES13 octobre 2004

RD CongoLes activités suivantes ont marqué laJournée mondiale de la prévention descatastrophes en Républiquedémocratique du Congo le 13 octobre2004:• Marche par des enfants, des jeunes

et d’autres membres de lapopulation;

• Différentes allocutions visant àpromouvoir une meilleurecompréhension de la réduction desrisques de catastrophe;

• Exposition de photos sur l’impactdes catastrophes naturelles;

• Concours de dessin et derédaction pour des nationaux âgésde moins de 17 ans.

En ce qui concerne le concours dedessin et de rédaction, la sélection desgagnants est en cours dans le pays.

DjiboutiLe Djibouti a commémoré la Journéemondiale de la prévention descatastrophes le 13 octobre 2004.L’événement a été marqué par lelancement conjoint d’un Concours dedessin et de rédaction par la Plate-forme nationale SIPC du Djibouti etle Ministère djiboutien de l’éducation.Le Ministère procédera à la sélectionde 10 gagnants de chaque catégoriepour les soumettre à un Comiténational de sélection composé de 8membres (4 membres de la Plate-forme nationale et 4 autres issus duMinistère de l’éducation). La sélectionfinale des gagnants aura lieu le 25novembre. Les résultats serontannoncés le 9 décembreimmédiatement après la tenue d’unAtelier national sur la gestion descatastrophes.

MadagascarA l’occasion de la Journée mondialede la prévention des catastrophes du13 octobre 2004, les Ministères

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 54

Sur la base des progrès et des impactsréalisés en 2002 et 2003, de saconnaissance relativement claire detous les intervenants en préventiondes catastrophes en Afrique et desactions menées individuellement ounon par ceux-ci, et en partant de lanécessité de trouver un équilibre entrebesoins à satisfaire et fondsdisponibles, le Programme régionald’ONU/SIPC d’animation en Afrique– connu généralement sousl’appellation « ONU/SIPC Afrique » -a poursuivi sa tâche en 2004 à traversune politique d’animation, deréseautage, de coopération et decoordination avec les principauxintervenants, cela par le biais de sonapproche catalytique.

Cette approche demeure en effetadaptée tant aux ressources limitéesd’ONU/SIPC Afrique qu’à une bonnerentabilisation des efforts - sur unvaste continent caractérisé par desressources humaines et financièreslimitées.

Activités réalisées en 2004 & priorités en 2005

malgaches de l’intérieur et del’éducation ont conjointement lancéun Concours de dessin et de rédactionle 20 octobre. Le Comité de sélectiona fixé la date limite de réception desparticipations au 20 novembre 2004.

MauriceLe Ministère mauricien de l’éducationa été approché par la Primature (quiest actuellement chargé de laréduction des risques de catastrophedans le pays) pour procéder aulancement du Concours de dessin etde rédaction marquant lacommémoration de la Journéemondiale de la prévention descatastrophes du 13 octobre 2004 enAfrique. De plus amples informations

Rassemblement des enfants pendant la commémoration de la Journée mondiale de laprévention des catastrophes en RD Congo.

vous seront livrées dans notreprochaine édition.

Les priorités d’ONU/SIPCAfrique en 2004Conformément à la vision évoquéedans le document intitulé « Stratégiepour un monde plus sûr au 21esiècle: la prévention descatastrophes », l’objectif général duProgramme d’animation de l’ONU/SIPC en Afrique est d’aider à sauverdes vies et des biens par unemeilleure gestion des risques et uneculture de prévention descatastrophes.

Pour favoriser l’appropriation duprocessus de prévention descatastrophes par les entités nationales,ONU/SIPC Afrique a poursuivi sonassistance « sur mesure » en faveur dela mise en place, sur requête officielledes gouvernements intéressés, deplates-formes nationales en s’assurantque le processus de mise en place soitpiloté par les gouvernementsnationaux. ONU/SIPC Afrique aégalement déployé tous les efforts

requis pour renforcer son partenariatavec les plates-formes nationales SIPCà travers un soutien mutuel auxinitiatives de prévention descatastrophes.

A la lumière de tout ce qui précède,les priorités d’ONU/SIPC Afriqueétaient les suivantes en 2004 :

1. Faciliter la créationd’environnements incitateurs;

2. Accroître la prise de consciencedes risques de catastrophe;

3. Encourager les consultations etpromouvoir la coopération et lacollaboration;

4. S’attaquer aux questions de genredans la prévention descatastrophes;

5. Faire la promotion active durapport qui doit être établi entreprévention des catastrophes etéradication de la pauvreté dans lapoursuite des Objectifs duMillénaire;

ONU/SIPC AFRIQUE

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 55

6. Faciliter les préparatifs de la régionAfrique pour la DeuxièmeConférence mondiale sur laprévention des catastrophes dejanvier 2005.

Activités réalisées et encours en 2004Sous l’encadrement du directeur del’ONU/SIPC et avec l’appui dupersonnel de son siège de Genève,ONU/SIPC Afrique a pu consoliderses relations constructives de travailavec les organisations régionales etsous-régionales et réaliser unprogrès tangible en 2004 en ce quiconcerne la mise en œuvre de sonProgramme régional d’animation enAfrique.

Ses réalisations ainsi que les activitésen cours en 2004 sont les suivantespour chacune des six (6) prioritésprécitées (voir pages 57,58 et 59).

Les priorités d’ONU/SIPCAfrique en 20051. Appui à la mise en place depolitiques et de stratégiesLa responsabilité première de lapromotion d’une culture de préventionau niveau national incombe auxGouvernements nationaux. Ilsdevraient, par conséquent, manifesterleur engagement en donnant à leurspays une politique et une stratégierelative à la prévention descatastrophes et en associant tous lesintervenants aux processus y afférents.

2. Promotion active de la réductiondes risques de catastrophe etsensibilisationL’éveil des consciences est d’uneimportance particulièrement crucialepour la prévention des catastrophes.Une bonne compréhension du sujetde la part du public aide à accroîtrel’efficacité des alertes précoces et àappliquer les politiques nationales. EnAfrique, la plupart des communautésvulnérables n’ont pas accès àl’information et ne sont pasconscientes des risques de catastropheauxquels elles sont exposées. Il est, parconséquent, nécessaire que les

populations comprennent que laprévention des catastrophes est unélément du processus dedéveloppement.

3. Promotion du partaged’informations et de l’échange deconnaissancesEn Afrique, l’information et lesconnaissances sur la réduction desrisques de catastrophe existent dansune certaine mesure au sein decertains groupes, mais ce sont lesmécanismes de partage de cesinformations et de ces connaissancesqui n’existent presque pas. Par ailleurs,seul un petit pourcentage de lapopulation a accès à des outilsmodernes de communication comme courrier électronique, l’Internet, letéléphone, le fax ; et, d’autre part, ungrand nombre de jeunes et depersonnes du troisième âge ne saventni lire ni écrire les langues officielles(souvent étrangères) en usage dansleurs pays. Dès lors, promouvoir lepartage d’informations et l’échange deconnaissances s’avère particulièrementdifficile alors qu’il s’agit là d’un facteurimportant et indispensable de réussitedu développement durable.

Le renforcement et/ou mise enplace de réseaux, de partenariats etde coordination dans l’integrationde la réduction des risques decatastrophe dans le développementLa réduction des risques decatastrophe est une activité dedéveloppement intersectorielle à longterme. Le processus y afférent estinséparable du processus dedéveloppement durable. Parconséquent, réduire les risques decatastrophe relève de la responsabilitépartagée de tous les intervenantsopérant dans tous les secteurs et àtous les niveaux. Une coopération etune collaboration multidisciplinaires etmultisectorielles y sont nécessairesmais pas suffisantes: il faut égalementdes consultations et une coordinationà plusieurs niveaux et entre différentsniveaux (régional, sous-régional,national et local). Le . Le succès del’integration de la RRC dans ledéveloppement repose largement surune coopération et collaborationtransparente, saine et intensive entretous les intervenants œuvrant tantdans le domaine du développementque celui de la gestion descatastrophes.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 56

PRIORITE 1 (2004)

Faciliter la création d’ environnements incitateurs (politiques, législations, stratégies, cadres institutionnels, capacités humaines et ressources financières nationales par le biais de la promotion active, de l’appui technique, du partage d’informations et de l’échange de connaissances)

ACTIVITES (2004)

§ Accompagnement et appui à tout le processus qui a mené à l’adoption de la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe.

§ Accompagnement et appui au processus (en cours) de formulation du Programme d’action afférent à la Stratégie régionale africaine précitée.

§ Appui à la tenue à Nairobi d’un atelier sur les aléas sismiques et connexes, atelier au cours duquel a été mis en place un Groupe d’experts africains sur les aléas sismiques et connexes.

§ Tenue à Nairobi d’un atelier sur les médias et la prévention des catastrophes à l’intention d’une vingtaine de journalistes d’Afrique orientale et australe, atelier au cours duquel a été mis en place un réseau de journalistes en faveur d’une culture de prévention des catastrophes en Afrique.

§ Mise en place de Plates-formes nationales SIPC dans d’autres pays - en plus de celles déjà opérationnelles à Djibouti, à Madagascar, en Ouganda et aux Comores. Ainsi, le Botswana, la République du Congo, le Gabon, le Ghana et le Kenya ont rallié cette année le réseau mondial des plates-formes nationales dans le cadre de la mise en œuvre de la SIPC au niveau mondial.

§ Appui à la mise en place d’un Groupe de travail sur la prévention des catastrophes en Afrique.

PRIORITE 2 (2004)

Accroî tre la prise de conscience des risques de catastrophe (sensibilisation des autorités et du public en général aux risques de catastrophe, cela par le biais de la promotion active, de la publication de lettres d’information, de documents d’information, de matériels éducatifs et d’analyses en profondeur de l'impact des catastrophes sur le développement socio-économique)

ACTIVITES (2004)

• Publication en 3 langues (anglais, français et portugais) du magazine semestriel d’ONU/SIPC Afrique appelé « Prévention des catastrophes en Afrique – ONU/SIPC Informations ».

§ Elargissement du partage d’informations et de l’échange de connaissances à travers les réseaux électroniques existants et les bureaux du PNUD dans les pays, et par la traduction du magazine semestriel précité en français et en portugais.

§ Production et diffusion d’ouvrages éducatifs sur le lien existant entre réduction des risques de catastrophe et développement durable, ouvrages publiés à l’intention des responsables communautaires. Les titres de ces ouvrages sont les suivants:

1. Safari et les inondations 2. Safari et la sécheresse 3. L’eau et les aléas en Afrique 4. L’exploitation du sol : risques et rétributions (traduction de l’ouvrage vers le français en cours) 5. La protection de l’environnement et la réduction des risques de catastrophe (traduction de

l’ouvrage vers le français en cours) 6. La gouvernance, la réduction des risques de catastrophe et le développement durable

(traduction de l’ouvrage vers le français en cours) 7. L’allégement de la pauvreté et la réduction des risques de catastrophe (traduction de l’ouvrage

vers le français en cours) 8. Les meilleures pratiques en réduction des risques de catastrophe (traduction de l’ouvrage vers le

français en cours)

§ Lancement conjoint – avec un certain nombre de Gouvernements africains - le 13 octobre 2004, d’un Concours africain de dessin et de rédaction pour les moins de 17 ans, cela dans le cadre de la Campagne pour la Journée mondiale de la prévention des catastrophes en Afrique. Le concours a pour but d’élargir la prise de conscience aux enfants en les aidant à s’exprimer sur les catastrophes et leurs expériences de celles-ci.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 57

PRIORITE 3 (2004)

Encourager les consultations et promouvoir la coopération et la collaboration (mettre en route et encourager des consultations multidimensionnelles et à plusieurs niveaux sur des sujets bien définis ayant trait à la prévention des catastrophes, cela par le biais de réunions formelles et informelles aux niveaux national, sous-régional et continental)

ACTIVITES (2004)

§ Appui à la tenue d’une Réunion d’experts africains sur les aléas sismiques en Afrique et incitation à la mise en place d’un organe consultatif d’appui aux initiatives régionales de prévention des catastrophes.

§ Facilitation et coordination d’un atelier régional à l’intention des pays francophones d’Afrique de l’Ouest et du Nord à Conakry en Guinée, atelier organisé conjointement en septembre 2004 par l’ONU/SIPC et l’Organisation islamique pour l’éducation, la science et la culture (ISESCO). L’atelier a réuni 19 hauts responsables de l’Etat en provenance du Mali, de la Mauritanie, du Cameroun, du Sénégal, de la Guinée, du Tchad, de la Tunisie et du Maroc. L’atelier a servi de forum de consultations sur les domaines de priorité d’un futur Programme africain d’action en matière de prévention des catastrophes. L’atelier se proposait de sensibiliser davantage les responsables présents sur les risques de catastrophe et leur impact sur le développement, de rechercher leur appui à la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe (RRC) et de discuter sur la nécessité d’intégrer la RRC dans la planification du développement au niveau national.

§ Coordination des travaux du Groupe de travail sur la prévention des catastrophes en Afrique, groupe de travail dont la création a bénéficié également de l’appui de la Commission de l’Union africaine et du Secrétariat du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement africain). Le Groupe de travail a tenu 3 réunions depuis sa création en début 2004:

1ère réunion (Johannesburg, 26-27 avril 2004): La réunion s’est penchée sur un rapport sur l’état de la prévention des catastrophes en Afrique, un projet de Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe, les termes du mandat du Groupe de travail nouvellement créé ainsi que sur l’organisation de celui-ci et sur sa composition (membres). Des suggestions ont été émises sur la composition (membres) du Groupe de travail.

2e réunion (Johannesburg, 3 juin 2004): Le Groupe de travail a adopté les termes de son mandat, résolu la question relative aux membres et adopté le programme de travail suivant: (1) promouvoir, aux niveaux régional, sous-régional et national, la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe (RRC), l’intégration de la RRC dans la planification et la pratique du développement ; et (2) soutenir la participation et les vues de l’Afrique à la Conférence mondiale de janvier 2005 sur la prévention des catastrophes.

3e réunion (Nairobi, 9-10 décembre 2004): La réunion s’est penchée sur la formulation d’un Programme d’action conforme à la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe, programme d’action dont la formulation a été recommandée par les chefs d’Etat africains lors du Sommet d’Addis Abeba de juillet 2004.

§ Appui à une réunion régionale de consultations organisée sous l’impulsion d’UA/NEPAD. Cet appui d’ONU/SIPC Afrique à UA/NEPAD a rendu possible un déplacement du centre d’intérêt vers la RRC (au dépens de la réponse aux catastrophes et de la sécurité alimentaire) et vers une plus longue échéance des programmes de gestion des catastrophes (échéance qui fait intervenir une revue du processus de prévention des catastrophes au niveau régional, ainsi que l’élaboration de stratégies et de programmes) au dépens d’une brève échéance de ceux-ci. Cet appui de la part d’ONU/SIPC Afrique à UA/NEPAD a également éveillé un intérêt accru de la part du PNUD et du PNUE et invité ces deux agences onusiennes à apporter leur soutien à l’initiative conjointe du Secrétariat du NEPAD et d’ONU/SIPC Afrique.

§ Renforcement du réseau d’ONU/SIPC Afrique au niveaux national, sous-régional et régional: l’élargissement de ce réseau aux agences onusiennes et à des organisations régionales et sous-régionales a aidé au renforcement du partage d’informations et de l’échange de connaissances sur la prévention des catastrophes. Par ailleurs, depuis la mise en circulation de son magazine semestriel, ONU/SIPC Afrique a reçu un nombre sans cesse croissant de demandes d’abonnement, de contributions sous forme d’articles ainsi que des manifestations d’intérêt de la part de diverses institutions et d’un certain désir de contribuer au magazine de la part de ces institutions.

§ Renforcement de la coordination et de la collaboration avec les principaux intervenants régionaux à travers une participation active à diverses rencontres (aux niveaux national, sous-régional et régional) sur la réduction des risques de catastrophe.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 58

PRIORITE 4 (2004)

S’ attaquer aux questions de genre dans la prévention des catastrophes (promouvoir l’examen de questions de genre dans la réduction des risques de catastrophe et accroître la prise de conscience de l’impact - différent - des catastrophes sur les hommes et sur les femmes)

ACTIVITES (2004)

§ Organisation et facilitation d’un atelier sur « Les femmes et la réduction des risques de catastrophe », atelier sur les préoccupations et les besoins Genre ainsi que sur la promotion d’une participation active des femmes à la RRC.

§ Appui à une étude sur les « Femmes et la prévention des catastrophes en Afrique » et facilitation de plusieurs études de cas.

§ Appui à la participation d’une femme africaine à un atelier tenu à Hawaii sur « L’égalité entre hommes et femmes et la gestion des risques de catastrophe », et envoi de contributions à d’autres conférences sur les femmes par le biais d’ONU/SIPC.

PRIORITE 5 (2004)

Faire la promotion active du rapport qui doit être établi entre prévention des catastrophes et éradication de la pauvreté dans la poursuite des Objectifs du Millénaire (entreprendra des études approfondies dans des zones défavorisées d’Afrique et établir, sur la base des résultats des ces études approfondies, des principes directeurs sur la manière d’associer la prévention des catastrophes à l’éradication de la pauvreté)

ACTIVITES (2004)

§ Mise en route et appui au processus d’élaboration d’une Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe conjointement avec UA/NEPAD et la Banque africaine de développement (AfDB).

§ Mise en route, appui et coordination de l’élaboration d’un document intitulé « Guidelines for Mainstreaming Disaster Risk Réduction into Sustainable Development » (Principes directeurs de l’integration de la réduction des risques de catastrophe dans le développement durable) en plus de la collection d’ouvrages mentionnée sous la Priorité 2 ci-dessus.

PRIORITE 6 (2004)

Faciliter les préparatifs de la région Afrique pour la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes en janvier 2005 (faciliter la revue au niveau continental en cours avec les gouvernements nationaux, les organisations intergouvernementales sous-régionales et régionales et le Système des Nations Unies. ONU/SIPC Afrique se servira également de l’occasion offerte par cette revue pour impliquer davantage les Gouvernements et les communautés dans la prévention des catastrophes.)

ACTIVITES (2004)

§ Tenue d’une Consultation régionale africaine sur les préparatifs des pays africains à la Conférence mondiale de janvier 2005 sur la prévention des catastrophes, consultation qui a débouché sur un document intitulé « Recommandations de Johannesburg sur la réduction des risques de catastrophe ».

§ Facilitation de l’élaboration de Rapports nationaux pour la revue de la Stratégie et Plan d’action de Yokohama (34 pays africains sur 54 ont envoyé leurs rapports à l’ONU/SIPC) et facilitation de la participation de l’Afrique aux 1ere et 2e sessions du Comité préparatoire (ComPrep 1 et 2) de la Conférence mondiale de janvier 2005.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 59

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Des gestionnaires de catastrophesissus de 10 pays francophonesd’Afrique de l’Ouest et du Nord ontappelé à la création d’un fondsrégional pour la prévention descatastrophes au niveau de leurscommunautés économiquesrégionales.

Ceci ressort de recommandationsémises par des hauts responsablesétatiques chargés de la gestion descatastrophes en provenance du Bénin,du Cameroun, du Tchad, de laGuinée, du Mali, de la Mauritanie, duNiger, du Sénégal, du Maroc et de laTunisie lors d’un « Atelier régional surla prévention des catastrophes pourles pays francophones », atelier tenudans la capitale guinéenne Conakry du7 au 10 septembre 2004.

L’atelier régional a été organiséconjointement par l’ISESCO(Organisation islamique pourl’éducation, la science et la culture –dont le siège est au Maroc) et ONU/SIPC Afrique. Les travaux se sontdéroulés sous l’encadrement logistiquede l’ISESCO et l’encadrementtechnique d’ONU/SIPC Afrique.

L’atelier de 4 jours se proposait: (1)d’accroître la prise de conscience desrisques de catastrophe et de leurimpact sur le développement socio-économique, et (2) de promouvoirl’integration de la prévention descatastrophes dans la planification dudéveloppement et les politiques dedéveloppement ainsi que dans la miseen œuvre du développement dans lespays représentés.

L’atelier était destiné à de hautsresponsables étatiques francophonesqui, de par leurs fonctions, disposent

d’une certaine influence sur lesdécideurs et sont en mesure deprendre des décisions stratégiquesmais pratiques sur l’application depolitiques de prévention descatastrophes au niveau national.L’atelier a réuni 19 participants issusde 10 pays francophones d’Afrique del’Ouest et du Nord.

Pendant les travaux, les participantsont pu échanger des informations etdes expériences sur la prévention descatastrophes, faire le bilan des progrèsaccomplis, discuter de la manière desoutenir les efforts de prévention descatastrophes menés au niveaurégional, identifier des domainesd’action pour les 10 années à venir –dont la préparation en cours de laConférence mondiale de janvier 2005sur la prévention des catastrophes -, etdiscuter des mesures urgentesnécessaires pour intégrer la préventiondes catastrophes dans l’allégement dela pauvreté, la gestion des ressourcesen eau, l’adaptation aux changementsclimatiques, l’exploitation de la terre etla planification de celle-ci, et laprotection de l’environnement.

RecommandationsVers la fin des travaux, les participantsont émis les recommandationssuivantes sur les points suivants:

1. Intégration de la réduction des risques decatastrophe dans le développement durable• Mettre en place des politiques

nationales de prévention descatastrophes;

• Harmoniser les structures deprévention des catastrophes entreelles;

• Sensibiliser les décideurs enmatière de réduction des risquesde catastrophe;

• Formuler des politiques deréduction des risques decatastrophe et faire de leurintégration dans la planification dudéveloppement une priorité;

• Mettre en place des législations etdes structures qui pourraient parexemple être une Plate-formenationale SIPC;

• Entreprendre une identificationdes risques et une évaluation desimpacts;

Appel à la création d’un fonds régional pour laprévention des catastrophes

Ouverture officielle de l’atelier de Conakry

AFRIQUE OCCIDENTALE ET SEPTENTRIONALE FRANCOPHONE

La SIPC Afrique en action

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 60

• Elaborer des programmes et desprojets de réduction des risques decatastrophe;

• Identifier des indicateurs derisque.

2. Mobilisation et engagement politique• Donner des formations sur

l’éducation et la communicationaux décideurs, aux autorités localeset à la population;

• Promouvoir l’implication de lasociété civile, des médias et despartenaires au développement.

3. Coopération régionale• Procéder à une inventaire des

conventions et des accordsrégionaux et sous-régionaux enmatière de réduction des risquesde catastrophe;

• Entreprendre une étudecomparative des législations et deslois existantes en matière deréduction des risques decatastrophe;

• Harmoniser les stratégiesnationales avec la Stratégierégionale africaine pour laréduction des risques decatastrophe;

• Donner des formations sur laréduction des risques decatastrophe;

• Créer un Centre national et sous-régional de surveillance des risquesde catastrophe, centre pouvantégalement servir de centred’information et dedocumentation pour la sous-région;

• Elaborer un programme sous-régional sur la formation et lacommunication, programmefinancé par les pays francophonesmembres d’ISESCO et lespartenaires au développement.

4. Mise en œuvre de la Stratégie régionaleafricaine pour la réduction des risques decatastrophe• Créer ou rendre opérationnelles

des institutions nationales chargéesde la réduction des risques decatastrophe;

• Mettre en place un fonds régionalpour la réduction des risques decatastrophe au niveau descommunautés économiquesrégionales;

• Mobiliser et associer descommunautés scientifiques ettechniques africaines etinternationales à la réduction desrisques de catastrophe;

• Faire de la réduction des risquesde catastrophe une matièred’enseignement et introduire celle-ci dans le programme scolaire etuniversitaire;

• Exploiter le savoir et savoir-fairetraditionnels sur la réduction desrisques de catastrophe.

Les participants ont également émisles recommandations suivantes à titrede priorité:• Obtenir l’assistance technique des

partenaires, notamment l’ONU/SIPC, pour l’application de laStratégie régionale africaine pourla réduction des risques decatastrophe;

• Promouvoir cette Stratégierégionale africaine à tous lesniveaux ;

• Commémorer la Journée mondialede la prévention des catastrophesle 13 octobre 2004.

Des communautéséconomiques régionales plusavancéesIl est à noter que certainescommunautés économiques régionalesafricaines telles que l’IGAD (Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement – pour les paysd’Afrique de l’Est et la Corne del’Afrique), la SADC (Communautépour le développement de l’Afriqueaustrale) ou la COI (Commission del’Océan indien) ont une avance sur lesautres en matière de réduction desrisques de catastrophe.

L’IGAD a, par exemple, mis en placeen juillet dernier un Comité régionalministériel de gestion des risques decatastrophe (voir article à la page suivante)et un Comité consultatif techniquerégional sur la gestion des risques decatastrophe pour maintenir l’élanimpulsé par l’aval donné par les chefsd’Etat des pays membres à unestratégie sous-régionale de réductiondes risques de catastrophe.

Entre-temps, la CEDEAO(Communauté économique des Etatsd’Afrique de l’Ouest) et la CEEAC(Communauté économique des paysd’Afrique centrale) projettentactuellement d’accroître leurengagement dans la gestion desrisques de catastrophe.

Les participants à l’atelier de Conakry pour les pays francophones

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 61

M. Njenga Karume, Ministre d’Etat kenyan pour les programmes spéciaux auprès de la Présidence dela République (discours lu par le vice ministre M. Wilfred G. Machage):… « J’espère que les résultats de la réunion d’aujourd’hui formeront les bases de la position de notre région lors de laConférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui aura lieu à Kobé, au Japon, en janvier 2005, et qu’ils servirontégalement à harmoniser les activités de réduction des risques de catastrophe dans la région. J’espère également que vousavez pris en compte la Stratégie régionale africaine pour la réduction des risques de catastrophe qui vient d’être finalisée àJohannesburg. » …

Le général de corps d’armée (retraité) Moses Ali, Premier vice-Premier ministre et Ministre ougandaischargé de la préparation contre les catastrophes et des réfugiés:… « Apres trois années de débat passionné et de lobbying, le Département de la Préparation contre les catastrophes [et desréfugiés - rattaché à la Primature en Ouganda] a réussi en décembre 2003 à convaincre les planificateurs de l’Etat àintroduire des programmes de préparation contre les catastrophes et de gestion des conflits dans le Cadre national deplanification du développement en tant que 3e priorité de 5 piliers fondamentaux. En un mot, la gestion des catastrophesest désormais reconnue comme outil essentiel de développement en Ouganda. » …

M. Wilfred G. Machage, Vice-Ministre kenyan des programmes spéciaux auprès de la Présidence de laRépublique:… « …La stratégie adoptée par le gouvernement [kenyan] est une stratégie d’anticipation mais non pas de réaction…Certains programmes mis en place et actions prises par le gouvernement [kenyan] en vue d’une réduction adéquate etefficace des risques de catastrophe comprend :… la création d’un Centre national d’interventions sur les catastrophes en1998, centre qui surveille 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 l’évolution de toute situation d’urgence susceptible de setransformer en catastrophe; la révision de la Politique nationale et du Projet de loi sur la gestion des catastrophes et de laPolitique nationale sur la protection contre les incendies; et enfin le lancement d’une Plate-forme nationale sur laprévention des catastrophes, lancement prévu en août 2004 – date avant laquelle des Documents d’orientation sur lagestion des catastrophes et la protection contre les incendies auront été finalisés. » …

AFRIQUE DE L’EST & CORNE DE L’AFRIQUE

Des ministres et hauts responsables s’expriment surla gestion des risques de catastrophe

L’Autorité intergouvernementale sur ledéveloppement1 (IGAD) a procédé le 9juillet 2004 dernier au lancement de deuxorganes régionaux relatifs à la gestion desrisques de catastrophe: un Comité sectorielministériel sur la gestion des risques decatastrophe et un Groupe consultatiftechnique sur la gestion des risques decatastrophe. (Voir article à la page 74)L’événement a eu lieu lors de la toute« Première réunion des ministres et descommissaires responsables de la gestion descatastrophes dans la région de l’IGAD »,réunion tenue du 7 au 9 juillet 2004 àNairobi, au Kenya.Au total, six hauts responsables (ministres,commissaires et autres hauts cadres del’Etat) ont pris part à la réunion, ainsi que Ouverture officielle de la réunion du Comité sectoriel ministériel à Nairobi, Kenya

le secrétaire exécutif du Secrétariat de l’IGAD, le directeur régional par intérim de la branche Afrique orientale et australe d’USAID/REDSO (Bureau de l’USAID pour les services relatifs au développement économique régional) et au moins 25 experts de la gestion des risquesde catastrophe, experts issus de la région de l’IGAD.Des allocations d’ouverture ont été prononcés. Nous vous livrons ci-après des extraits2 des discours d’ouverture prononcés au nom des pays etorganisations représentés à la réunion:

La parole aux décideurs africains

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 62

M. Attalla H. Bashir, Secrétaire exécutif du Secrétariat de l’ IGAD:… « … Une inondation s’est produite récemment à Djibouti. Puisque notre secrétariat est basé à Djibouti, nous avons ététémoins des pertes en vies humaines et en biens provoquées par cette inondation. Mais étant donné qu’aucun mécanismen’a été mis en place et qu’aucun fond ne nous était disponible, tout ce que je pouvais faire c’était d’envoyer des messagesde solidarité et de condoléances aux victimes.Fort heureusement, nous n’allons plus vivre ce genre d’expériences, ce genre de problèmes grâce à la mise en place de cesstructures au niveau politique et technique. Vos Excellences peuvent en ce jour décider de faire en sorte que les Etatsmembres de l’IGAD soient les premiers à venir au secours de toute population victime dans notre région. Charité bienordonnée, dit-on, commence par soi-même: les Etats membres de l’IGAD devraient pouvoir intervenir avant que desappels ne soient lancés à d’autres, ailleurs dans le monde. »…

M. Deragon Haile-Melekot (Erythrée), Commissaire de l’ERREC (Eritrean Relief and RefugeeCommission – Comité érythréen pour les secours et les réfugiés):… « Ma délégation estime que la région de l’IGAD est certes prédisposée aux risques de catastrophe, mais qu’elle estégalement dotée de fortes potentialités en matière de prévention et de gestion des catastrophes, et qu’il faut donccommencer par créer des mécanismes qui favorisent la collaboration…Ma délégation estime en effet qu’on peut réduire au minimum, sinon éviter, les risques de catastrophe en renforçant lesinitiatives nationales et en consolidant de manière efficace la collaboration régionale et internationale – par le biais demécanismes de préparation contre les catastrophes, d’actions de prévention et de mécanismes efficaces de réponserégionale basée sur la collaboration... »…

M. Simon Mechale (Ethiopie), Commissaire du DPPC (Ethiopia’s Disaster Prevention andPreparedness Commission – Comité pour la prévention des catastrophes et la préparation contre lescatastrophes en Ethiopie):… « Pour faciliter davantage les opérations [du DPPC], divers groupes sectoriels de travail (alerte précoce, alimentation,santé et nutrition, eau et hygiène, agriculture) ont été mis en place et opèrent sous la coordination d’un Groupe de gestiondes crises présidé par le DPPC.Parfois, des opérations locales de levée de fonds sont menées avec l’appui d’un Comité national dont les membres sont despersonnalités connues issues de divers horizons (religions, gouvernement, secteur non gouvernemental, chambres decommerce, etc.).Les opérations bénéficient dans l’ensemble de l’appui et de l’encadrement, au besoin, du DPPC présidé par le vice-Premierministre. Des structures identiques ont été établies à divers échelons administratifs…Fort d’une telle expérience et de tels efforts de collaboration ainsi que de la transparence, le Comité, c’est-à-dire leGouvernement éthiopien, a pu gérer de manière efficace les catastrophes et leurs impacts. Ceci étant, beaucoup resteencore à faire pour renforcer et lier davantage la réponse aux urgences et la gestion des urgences aux efforts dedéveloppement menés dans notre pays.En bref, nous voulions surtout montrer, à travers ces quelques exemples, que l’Ethiopie dispose d’une certaine expériencequ’elle peut partager aux autres Etats membres de l’IGAD. »…

M. Badri Ali, Secrétaire général du Ministère djiboutien des affaires étrangères et de la coopérationinternationale (intervenant au nom du Ministre djiboutien de l’intérieur et de la décentralisation):… « … Nous ne sommes pas forcés de nous soumettre aux caprices de la nature et aux catastrophes anthropiques de plusen plus nombreuses, car l’expérience a démontré dans le monde qu’il est possible d’atténuer l’impact des catastrophes surl’économie, sur l’environnement et sur la communauté…Mon pays vient de finaliser sa Stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes et devra mettre sur pied unestructure institutionnelle compétente et efficace chargée de la coordination et de la gestion des risques et descatastrophes. » …

Le général de division Elhadi Mohammed Ahmed du Ministère soudanais de l’intérieur (intervenantau nom du Ministre soudanais de l’intérieur):… « Le Soudan dispose, au niveau national, du Haut conseil de la protection civile comme mécanisme de premièreréponse aux risques de catastrophe. Ce Conseil est composé de 15 ministres et d’un certain nombre de directeurs exécutifs.Il joue un rôle important de coordination et d’appui dans tout risque de catastrophe dans le pays.En ce qui concerne la formation, nous disposons d’un certain nombre d’établissements bien implantés: le Centred’enseignement sur les catastrophes de l’Université de Rebat et l’Institut sur les catastrophes de l’Université internationaleafricaine. » …

1 Communauté économique régionale des pays d’Afrique de l’Est et de la Corne de l’Afrique.2 Les extraits cités ici, à l’exception de celui du discours de Djibouti, sont traduits librement de l’anglais.

La parole aux décideurs africains

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 63

“ L’intégration de stratégies de prévention de catastrophes dans la planification du développement: tel a été surtout le sujetle plus longuement évoqué lors de cet Atelier de mise en place d’une Plate-forme nationale. Ce qui est tout à fait normalpuisque l’importance de cette question n’est plus à vérifier, surtout à la lumière de l’impact et de l’ampleur sans cesse accruesdes catastrophes au Botswana. Il est à noter que parmi ces catastrophes, nous avons, par exemple, la sécheresse, les incendiesnaturelles, les inondations, les épidémies de maladies animales et humaines, l’invasion d’insectes nuisibles. Et de tous ceux-ci,la pénurie d’eau et la menace de sécheresse sont actuellement présentes dans plusieurs parties de notre pays. Or, toutes cespénuries et ces menaces exigent des efforts collectifs et concertés visant à faire de la réduction des risques de catastrophe unélément à part entière de notre planification. Car dans l’intérêt de l’avenir de notre Nation, nous devons à tout moment noustenir prêts à parer à toute éventualité.D’autre part, les catastrophes peuvent se produire en divers endroits de notre pays - simultanément ou à différentes époquesde l’année. Leurs intensités peuvent également varier. Et, bien sûr, elles se produisent généralement à l’improviste, sansémettre aucun avertissement. Par conséquent, les processus de planification doivent tenir compte de tous ces facteurs etveiller à ce que les capacités de réponse nécessaires soient en place. Et cela exige une collaboration multi-sectorielle,collaboration qui devrait déboucher sur des stratégies rentables au point de vue coût – au moment où notre budget nationalfait justement face à certaines pressions émanant du VIH/Sida et d’autres contraintes dans le domaine du développement.Enfin, les catastrophes provoquent de graves perturbations au niveau de la vie et des moyens de subsistance des populations,et il faut beaucoup de temps aux gens pour rétablir la situation et réhabiliter les infrastructures. On estime, par exemple, lesinondations de 1999/2000 ont fait 13 morts, causé des dégâts de l’ordre de 100 millions de dollars US et touché 18.000foyers dans tout le pays. Mais une telle estimation ne reflète pas encore une autre conséquence grave de ces inondations : ils’agit de la stagnation du développement socio-économique en général, stagnation due au fait que certaines ressourcesinitialement destinées au développement ont du être affectées aux opérations d’assistance et aux travaux de reconstruction.En bref, il vaut mieux prévenir ou atténuer l’impact des catastrophes que s’occuper de leurs conséquences. Intégrer laprévention des catastrophes dans la planification du développement revient justement à donner une expression concrète àcette approche. C’est pour cette raison que l’Office national de gestion des catastrophes avait décidé d’organiser le présent« Atelier national de mise en place d’une Plate-forme nationale pour la mise en œuvre de la Stratégie internationale pour laprévention des catastrophes ». Au cours de cet atelier, les participants ont analysé les catastrophes qui se sont produites dansle pays ainsi que les forces et les faiblesses de nos stratégies de gestion - pour que nous puissions introduire les améliorationsnécessaires. Désormais donc, nous sommes mieux équipés pour affiner nos stratégies, nos programmes et nos modesd’opération. Et les participants auront également acquis une meilleure compréhension des risques de catastrophe existantdans les différents secteurs relevant de leurs responsabilités.J’espère que cet atelier aura mis bien en relief la corrélation entre prévention des catastrophes et développement durable.Autrement dit, si nous n’arrivons pas à contenir ou à gérer l’impact des catastrophes, c’est le développement durable lui-même qui est mis en péril.Mais l’atelier a dû également souligner que la prévention des catastrophes est parfois une affaire bien complexe. L’impact descatastrophes en effet a plusieurs facettes: une sécheresse, par exemple, perturbe à la fois l’approvisionnement en eau, laproduction agricole, le revenu des agriculteurs et même le commerce intérieur et extérieur. D’où l’importance absolumentcruciale d’une collaboration intersectorielle : pour pouvoir exercer leurs mandats de manière effective, les structuresnationales de gestion des catastrophes ont besoin de l’appui et de la coopération de tous les secteurs. Et à ce sujet, jevoudrais exprimer ici l’assurance de l’engagement total du gouvernement botswanais à la mise en place de stratégies deprévention de catastrophes et à l’integration de telles stratégies dans la planification du développement. Avec l’appui del’ONU/SIPC et de la communauté internationale, soyez rassurés que nous serons en mesure d’éviter, aux niveaux national etrégional, les effets négatifs des catastrophes. Et ainsi, nous pourrions prendre le bon chemin vers le développement durable.Mesdames et messieurs, nous comptons donc sur vos précieux efforts pour refondre et redynamiser notre politique, notre

stratégie et nos programmes de gestion des catastrophes. ”

DISCOURS DE CLÔTURE DE M. PHANDU C. SKELEMANI,MINISTRE BOTSWANAIS DES AFFAIRES PRÉSIDENTIELLES

ET DE L’ADMINISTRATION PUBLIQUE

A L’ATELIER NATIONAL DE MISE EN PLACE D’UNEPLATE-FORME NATIONALE SIPC AU BOTSWANA

15-16 novembre 2004, Gaborone, Botswana

La parole aux décideurs africains

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 64

M. Haris SanahujaSecrétariat de l’ONU/SIPC,Genève, Suisse

Des rapports sur l’état de laprévention des catastrophes au niveaunational ont été reçus ces derniersmois au siège de l’ONU/SIPC enprovenance de toutes les régions duglobe. Sur plus 100 rapports reçus, 34proviennent de pays africains.Ceci ressort d’une décompte rapidedes rapports nationaux reçus à titre decontributions des pays à la Conférencemondiale de 2005 sur la préventiondes catastrophes, conférence prévuedu 18 au 22 janvier 2005 à Kobé-Hyogo au Japon.

Rappelons que le Secrétariat del’ONU/SIPC avait, au début del’année, invité les autorités nationaleset les plates-formes nationales SIPC àfournir des informations - sous formede rapport national – qui aideraient àidentifier les besoins et à formuler desrecommandations en matière depolitique à soumettre à la Conférencemondiale.

Remarquables « tant en quantitéqu’en qualité »La réponse à la requête de l’ONU/SIPC a été significative du point devue quantité et qualité. En effet, plusd’une centaine de rapports nationauxa été reçue jusqu’ici. La contributiondu continent africain est remarquable:le continent a envoyé 34 rapportsnationaux, c’est-à-dire 35 pour cent dutotal (voir Répartition par continent et Listedes 34 pays africains ci-après).

Premier constat : le contenu desrapports envoyés par les pays africainsvarie selon l’approche adoptée.Certains pays ont privilégié lesconsultations avec un large éventaild’acteurs engagés dans la réductiondes risques de catastrophes. D’autres,

SOUMISSION DE RAPPORTS NATIONAUX À LA CONFÉRENCE MONDIALE DE 2005

Contribution « remarquable » des pays africains

D i s t r i b u t i o n o f I n f o r m a t i o n S u b m i t t e d b a s e d o n G e o g r a p h i c a l A g g r e g a t e s

2 % 7 %1 7 %

2 5 %

1 4 %

3 5 %

A s ia

A f r ic a

E u r o p e a n d C I SC o u n t r i e s

L a t i n A m e r i c aa n d t h eC a r i b b e a nN o r t h A m e r i c a

Pac i f i c

Pourcentage des rapports nationaux reçus par zonegéographiqueAfrique = 35%Europe et pays membres du Commonwealth des Etatsindépendants = 25%Amérique latine et Caraïbes = 17%Asie = 14%Pacifique = 7%Amérique du Nord = 2%

Liste des 34 pays africains1. Afrique du Sud2. Algérie3. Angola4. Botswana5.Burkina Faso6.Burundi7. Cameroun8. Comores90. Congo(RD)10.Congo11. Côte d’Ivoire12. Djibouti13. Ethiopie14. Gabon15. Ghana16. Kenya17. Madagascar

18. Malawi19. Mali20. Mauritanie21. Maurice22. Maroc23. Mozambique24. Namibie25. Rwanda26. Somalie27. Sénégal28. Afrique du Sud29. Soudan30. Swaziland31.Tchad32. Tunisie33. Ouganda34. Zambie35.Zimbabwe

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 65

comme le Sénégal et l’Afrique du Sud,ont réuni leurs informations sur labase de la coordination d’un Ministèreou d’une structure de gestion descatastrophes après consultationd’autres départements, d’ONG et dela société civile en général. D’autresencore, comme l’Ethiopie et le Kenya,ont associé le Système des NationsUnies à leurs efforts.En tout cas, à quelques exceptionsprès, la qualité générale des rapportsdressés par les pays africains estexcellente. Ils offrent une largeperspective sur chaque élément durapport.

Les points saillants desrapports des pays africainsQuelques points saillants desinformations fournies par les paysafricains sont résumés ci-après:

Engagement politique et considérationsd’ordre institutionnel• L’énoncé de l’engagement

politique envers la réduction desrisques de catastrophe n’est pastoujours suivi d’exécution.

• Le manque de ressourcesfinancières, humaines ettechniques ainsi que les capacitésinadéquates sont généralementévoqués comme obstaclespalpables. La majorité des paysaffirme que leurs pays disposentde législations sous forme dedécrets ou lois, ou encore depolitiques ou stratégies nationales.

• Depuis 1994, des politiques oulégislations nationales ont étéadoptées ou revisées dansbeaucoup de pays mais, dans laplupart des cas, le processus esttoujours en cours.

• En ce qui concerne la mise enplace de législations ou de comitésnationaux, le Botswana et le Marocqualifient explicitement laDécennie internationale de laprévention des catastrophesnaturelles (1990-1999) de“tournant”.

• La coordination entre lesgouvernements, les ONG, lesmilieux académiques, les médias et

la société civile s’améliore mais ellereste un défi dans certains pays.Les Plates-formes nationales, là ouelles existent, semblent être unmécanisme efficace derenforcement de la coordinationmulti-sectorielle.

• En ce qui concerne la mise enœuvre proprement dite de laréduction des risques decatastrophe, l’Afrique du Sud, quidispose de centres de gestion descatastrophes et de forums deconsultations sur la gestion descatastrophes aux niveauxprovincial et municipal, offre debons exemples d’attribution durôle principal aux administrationslocales.

• Un certain nombre de bonnespratiques de l’intégration de laréduction des risques decatastrophe dans les activités dedéveloppement est fourni par despays comme les Comores,Djibouti, l’Ethiopie, la Côted’Ivoire, Maurice, l’Afrique duSud, l’Ouganda. Sous diversesrubriques, on y retrouve laréduction des risques dans lesDocuments stratégiques deréduction de la pauvreté (DSRP),dans les documents de Bilancommun des pays,/Cadresd’assistance de l’ONU audéveloppement ou dans lesObjectifs du Millénaire. A Djiboutipar exemple, la réduction desrisques de catastrophe est unepriorité du document de Bilancommun des pays, est introduitedans le DSRP et est considérécomme une activité intersectorielledans le Cadre d’assistance del’ONU au développement.

Identification, évaluation et surveillancedes risques et alerte précoce• Un grand nombre de pays

africains reconnaît de plus en plusque les risques de catastrophe sontliés à des problèmes écologiques età des problèmes non résolus quisont essentiels au développementdurable.

• La cartographie des aléas résulte,dans beaucoup de pays, de la

collaboration des gouvernementsavec des entités scientifiques,académiques et de recherche auxniveaux central et local.

• L’évaluation des vulnérabilités etdes capacités est souvent évoquécomme le résultat d’effortsconjoints. Certains rapports fontétat d’évaluations annuellesmenées conjointement par lesgouvernements, l’ONU, les ONG,et, dans un petit nombre de cas,par le secteur privé.

• Les rapports nationaux duBotswana, de la RD Congo et del’Ouganda reflètent despréoccupations relatives à desrisques comme le VIH/Sida.

• Le Ghana et Madagascarsoulignent la nécessité d’adopterune approche plus méthodique del’analyse des pertes dues à l’impactsocio-économique etenvironnemental des catastrophes.

• Beaucoup de pays affirment qu’ilsdisposent de systèmes d’alerteprécoce mais ceux-ci ne sontfinalement que de simplessystèmes d’alerte dont les capacitésde collecte, d’analyse et dedistribution des informations sontréduites. L’Ethiopie et Mauricefont montré d’une certaine avancedans l’efficacité de leurs systèmesd’alerte précoce.

Gestion des connaissances• Tous les rapports estiment que la

gestion des connaissances estcruciale pour les recherches encours, la planification nationale, lasurveillance des aléas et dans toutce qui a trait à la réduction desrisques de catastrophe.

• Le dialogue entre les structuresnationales et les milieuxacadémiques/scientifiques sembletrès présent là où des comitésnationaux existent.

• Différents types de programmes deformation seraient disponiblesdans la plupart des pays mais cespays appellent également aurenforcement de leurs capacités deformation. Des formationsuniversitaires orientées sur la

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 66

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Une « Consultation régionale africainesur la réduction des risques decatastrophe » a eu lieu à Johannesburg,en Afrique du Sud, les 2 et 3 juin2004. Organisée par la Commissionde l’UA (Union africaine), leSecrétariat du NEPAD (Nouveaupartenariat pour le développement del’Afrique) et ONU/SIPC Afrique, laconsultation a réuni des représentants

réduction des risques decatastrophe sont disponibles auMaroc.

• L’importance du savoir traditionnelest soulignée clairement dans lesinformations provenant des paysafricains où ce type deconnaissances est, dans unecertaine mesure, transmissystématiquement de générationen génération.

• Un grand nombre de rapportsnationaux fournit d’excellentsexemples et des idées sur lasensibilisation du public. L’Algérie,par exemple, dissémine desmessages vers les coins les plusreculés du pays à l’aide detechniques de l’Art dramatique.

Applications et instruments de gestiondes risques• Il ressort des rapports reçus que

les instruments de gestion desrisques ont proliféré,particulièrement avec une certainereconnaissance de l’importance dela gestion de l’environnement etdes ressources naturelles.

• Les applications les pluscommunes semblent être la

maîtrise de la sécheresse par laconservation de l’écosystème et lagestion des terrains marécageux etdes bassins versants, gestion visantà réduire les risques d’inondationet de déboisement dans le but deprévenir les glissements de terrain.

• L’Ouganda fait état de certainesexpériences du réseautage et decertaines initiatives de partenariat– tous au niveau communautaire –dans le pays.

• Le système des assurances sembleêtre difficile à appliquer dans laplupart des pays. C’estl’indemnisation en argent liquideet la distribution de semences quiy sont adoptées commeinstrument provisoire derécupération à la place des policesd’assurance.

• Les exemples les plus fréquents demesures techniques appliquéessont les techniques de contrôle desinondations, les projets deprotection des littoraux, lespratiques de conservation du sol etla résistance aux séismes.

Préparation et réponse efficaces• La majorité des informations

fournies font état de l’existencede plans de réponse aux urgencesau niveau tant national que local.

• La protection civile semble jouerun rôle actif dans ces pays,surtout dans le domaine de lapréparation contre lescatastrophes, domaine qui exigedes compétences spécialisées et lamobilisation du public.

• La participation communautaire àla préparation contre lescatastrophes et à la réponse estlargement reconnue et les ONGsont plus impliquées dans les paysà faibles revenus.

• Un certain nombre de contraintesest mis en exergue au niveau de lacoordination de la réponse auxcatastrophes, les plusfréquemment mentionnées étantl’insuffisance de ressourcesfinancières et humaines.

• Un défi partagé par tous est lanécessité de renforcer lescapacités dans l’intérêt demécanismes plus performants decoordination.

Autre contribution africaine à la Conférence mondiale

les « Recommandations de Johannesburg »de juin 2004

d’organes de gestion des catastropheset de Ministères chargés de la gestiondes catastrophes en provenance de 25pays africains.Ont pris également part à laconsultation des délégués issus del’UA, du Secrétariat du NEPAD, de laBAD (Banque africaine dedéveloppement), de la CEEAC(Communauté économique des Etatsd’Afrique centrale), du COMESA(Marché commun de l’Afriqueorientale et australe), du PNUD, del’OMM (Organisation météorologique

mondiale), du PAM (Programmealimentaire mondial), du PNUE(Programme des Nations Unies pourl’environnement), du siège duSecrétariat de l’ONU/SIPC à Genèveet d’ONU/SIPC Afrique, ainsi qued’un certain nombre de consultantsafricains en développement.Les objectifs de la consultation étaientles suivants: (1) approuver le texted’un projet de « Stratégie régionaleafricaine pour la réduction des risquesde catastrophe » devant être soumis àla Conférence ministérielle africaine

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 67

sur l’environnement et aux chefsd’Etat et de Gouvernement africains;et (2) contribuer aux préparatifs de la2e Conférence mondiale sur laprévention des catastrophes prévue du18 au 22 janvier 2005 à Kobé-Hyogo,au Japon.

La consultation a eu lieu après une« Réunion d’experts africains sur laprévention des catastrophes » tenue aumême endroit au cours des deux joursprécédants (31 mai et 1er juin),réunion organisée en vue de finaliserle projet de Stratégie régionaleafricaine pour la réduction des risquesde catastrophe (au menu de laConsultation régionale), projet destratégie élaboré par la Commissionde l’UA et le Secrétariat du NEPADavec l’appui de la BAD et d’ONU/SIPC Afrique.

La Consultation régionale africaine aapprouvé le projet de Stratégierégionale africaine et les discussionsont ensuite porté sur les préparatifs dela Conférence mondiale de 2005.

A l’issue de deux jours de travaux, lesdélégués ont émis desrecommandations à titre decontributions du continent africain àla préparation de la Conférencemondiale de 2005. Lesrecommandations en question -intitulées “Recommandations deJohannesburg” – étaient basées sur leprojet de Stratégie régionale africaine.

Ces “Recommandations de

Des délégués à la Consultation régionale africaine

Johannesburg” mettent l’accent sur lesbesoins suivants:

• Engagement politique et meilleursdispositifs institutionnels en tantque priorité.

• Meilleure identification etévaluation des risques et alerteprécoce plus performante.

• Meilleure gestion desconnaissances, sensibilisation dupublic et éducation du public.

• Intégration de la réduction desrisques à la réhabilitation et à lareconstruction.

• Renforcement de la préparationcontre les catastrophes, de laplanification contre les urgences etde la participation communautaire.

• Faire de la coopération régionale

et internationale un élément clé durenforcement des connaissances,des capacités et des motivations.

La partie « Recommandations »proprement dite de ces« Recommandations deJohannesburg » est reproduite ci-après.

A noter que quelques joursauparavant, le 27 mai 2004, 18 paysasiatiques avaient également émis unedéclaration intitulée « Déclaration deBeijing sur la Conférence mondiale de2005 sur la prévention descatastrophes ». C’était lors d’uneConférence internationale sur laprévention des catastrophes tenue àBeijing, en République populaire deChine, avec l’appui du Secrétariat del’ONU/SIPC.

Recommandations de Johannesburg du 3 juin 2004[extrait]

1. Engagement politique accru et meilleurs dispositifs institutionnels en matière de réduction des risques de catastrophe, en tantque priorité régionale, sous-régionale et nationale, priorité qui exige une base organisationnelle solideOrientations stratégiques proposées pour accroître l’engagement politique envers la réduction des risques de catastrophe:

• Renforcer les actions de lobby et de promotion active en vue d’un engagement politique, d’une responsabilité et d’une redevabilitéaccrus.

• Renforcer les cadres institutionnels de la réduction des risques de catastrophe à tous les niveaux.• Augmenter l’allocation de ressources à la réduction des risques de catastrophe.• Renforcer les capacités des communautés économiques régionales (CER) à faciliter la mise en œuvre de la Stratégie régionale africaine.• Harmoniser les terminologies et les politiques en matière de réduction de risques de catastrophe.• Mettre en place des plates-formes nationales pour la réduction des risques de catastrophe.• Renforcer la décentralisation des interventions en matière de réduction des risques de catastrophe.• Accroître la participation de la population à la planification et à la mise en œuvre des interventions en matière de réduction des risques

de catastrophe.

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 68

• S’assurer que les politiques, les législations et les programmes relatifs à la réduction des risques de catastrophes soient davantagesensibles aux questions de genre.

• Promouvoir une coopération et une coordination accrues entre pays.

2 . Meilleure identification et évaluation des risques de catastrophe et alerte précoce plus performanteOrientations stratégiques proposées pour améliorer l’identification et l’évaluation des risques de catastrophe:

• Améliorer la qualité des informations et des données sur les risques de catastrophe.• Améliorer l’identification, l’évaluation et la surveillance des aléas, des vulnérabilités et des capacités.• Renforcer les systèmes, les institutions, les capacités et la dotation en ressources en matière d’alerte précoce, y compris les sous-

systèmes d’observation et de recherche.• Améliorer la communication et l’échange d’informations entre les intervenants en identification et évaluation des risques.• Engendrer et améliorer l’intégration et la coordination des processus et des interventions en matière d’identification et d’évaluation

des risques.

3. Meilleure gestion des connaissances et meilleure sensibilisation et éducation de la population pour promouvoir une culture decommunautés résistantes aux catastrophes

Orientations stratégiques proposées pour améliorer la gestion des connaissances relatives à la réduction des risques de catastrophe:• Améliorer la génération d’informations (statistiques et données).• Améliorer l’accès à l’information et la dissémination de celle-ci.• Améliorer la communication en matière de réduction des risques de catastrophe.• Faire l’inventaire des bonnes pratiques et favoriser le partage de telles pratiques.• Développer et renforcer les structures techniques, d’éducation et de formation en matière de réduction des risques de catastrophe.• Mettre en place un programme clair de recherche et mener davantage de recherches sur la réduction des risques de catastrophe.

Orientations stratégiques proposées pour une meilleure sensibilisation et éducation de la population à la réduction des risques decatastrophe:

• Améliorer la dissémination et la communication des informations.• Promouvoir l’intégration de la réduction des risques de catastrophe à tous les niveaux des systèmes d’éducation.• Elargir le rôle des médias pour promouvoir une culture de prévention.• Renforcer le rôle des autorités traditionnelles et locales, et incorporer leurs expériences dans les actions prises aux niveaux local et

national.• Renforcer le rôle des femmes, des jeunes et d’autres groupes importants dans la réduction des risques de catastrophe.

4. Intégration de la réduction des risques de catastrophe dans la réhabilitation et la reconstruction, y compris dans les situationsd’après-conflit

Parmi les orientations stratégiques proposées pour faire face aux défis auxquels les pays sont confrontés après avoir connu des aléasmajeurs et des conflits figurent les suivantes :§ Assurer la pérennité des programmes de réinsertion des personnes déplacées, des rapatriés et des combattants à la vie sociale, et

s’assurer que les déplacements massifs de population qui en résultent ne créent pas d’autres risques sur le développement.§ S’attaquer à la dégradation des terres et de l’environnement.§ S’assurer que des considérations relatives à la réduction des risques soient prises en compte dans la réhabilitation des infrastructures

endommagées.§ Inclure la réduction des risques de catastrophe dans la mise en place de programmes de développement rural, cela afin de s’attaquer à

la grande pauvreté.§ Faire usage des opportunités en matière de redressement pour développer les capacités et des programmes de réduction de l’impact des

aléas naturels.§ Fournir une assistance aux efforts de déminage menés par les Gouvernements en situation d’après-conflit, cela en tant que composante

à part entière des projets de développement.

5 . Renforcer la préparation aux catastrophes, la planification de la réponse aux urgences et l’engagement communautaire dans laréduction des risques

Parmi les orientations stratégiques proposées pour intégrer la réduction des risques de catastrophe à la planification de la réponse auxurgences et à l’engagement communautaire, y compris la gestion des urgences, figurent les suivantes :§ Promouvoir activement l’intégration de la réduction des risques de catastrophes aux stratégies de développement aux niveaux local,

national et sous-régional.§ Elaborer et disséminer des principes directeurs sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe à la planification et aux

activités de développement.§ Faciliter la réorientation de la gestion des réponses d’urgence vers la réduction des risques de catastrophe.§ Faciliter le renforcement de la planification relative aux urgences et celui des autres mesures de préparation en matière de gestion des

urgences.§ Intégrer le savoir et les mécanismes de survie traditionnels et autochtones aux politiques de prévention des catastrophes.§ S’assurer de l’existence de processus de consultation des communautés.

6 . La coopération régionale et internationale en tant qu’élément clé du renforcement des connaissances, des capacités et desmotivations nécessaires aux niveaux national et local dans les pays africains

Orientations stratégiques proposées pour faire en sorte que la coopération internationale vienne appuyer les efforts nationaux d’intégrationde la réduction des risques de catastrophe au développement:§ Fournir un appui systématique aux initiatives de réduction des risques de catastrophe menées dans les pays africains, notamment

à travers une assistance au renforcement des capacités et une assistance financière et technique.§ Introduire un volet Réduction des risques de catastrophe dans tout programme humanitaire et d’assistance au développement,

cela afin de protéger les acquis en matière de développement tout en s’assurant que ces programmes ne contribuent pas à uneaccumulation de risques.

§ Le Secrétaire Général de l’ONU devrait s’assurer un engagement plus profond des Nations Unies à accompagner et à appuyerles efforts menés par les pays membres pour intégrer, de manière coordonnée, la prévention des catastrophes dans les programmesde l’ONU en Afrique.

§ S’assurer que la réduction des risques de catastrophe soit présente dans toutes les activités des institutions financièresinternationales et des institutions internationales de développement comme assurance des investissements et des acquis dedéveloppement en Afrique.

§ Entreprendre des études sociales et des études d’analyse des coûts de l’impact des catastrophes sur le développement en Afrique, ainsique des analyses des épargnes réalisées quand on investit dans la réduction des risques de catastrophe.

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 69

25 Etats africains représentés. La1ere Session du Comité préparatoirede la Conférence mondiale de 2005sur la prévention des catastrophess’est tenue à Genève les 6 et 7 mai2004 avec la participation de quelques200 délégués dont des représentantsde 25 pays africains.

Déclaration générale au nomdu Groupe africain au débutdes travaux:Le Maroc a relevé la grandevulnérabilité des pays africains. LeMaroc a appelé les gouvernementsafricains à faire de la prévention descatastrophes une priorité; àl’intégration des politiques relativesaux catastrophes dans les processus dedéveloppement national; à des étudessur l’impact des catastrophes sur letrafic d’êtres humains; à la mise enplace de mécanismes de partenariatdans la prévention des catastrophes; àla promotion de l’appropriationnationale de la prévention descatastrophes; et à la création d’unfonds international d’assistance auxpays en développement dans lesdomaines de la gestion des risques decatastrophe et de la réponse auxcatastrophes.

Concernant les élémentspossibles du Programmedevant être adopté par laConférence mondiale:… Le Congo a appelé à uneassistance aux pays en développementdans l’élaboration de programmes

d’action au niveau national. …

… Maurice, au nom des Petits Etatsinsulaires en développement (PEID),a souligné que la Revue de la mise enapplication de la Stratégie deYokohama devrait recommander lamise en place de fonds d’urgence etde régimes d’assurance. Maurice a faitremarquer que toute une gammed’événements d’origine climatiquedevrait être prise en considération, etque les obstacles à la réhabilitationétaient également importants. Mauricea souligné qu’il est nécessaired’améliorer les règlements sur laconstruction, la prévision descatastrophes, l’exploitation des terreset la planification des zones côtières,ainsi que les capacités des structuresnationales de gestion des catastrophes.Maurice a également relevé qu’il étaitnécessaire d’améliorer lacompréhension des causes et deseffets des aléas aux niveaux national etrégional, de renforcer la résistance descommunautés en combinant le savoirtraditionnel aux connaissancesscientifiques et techniques, de faciliterles partenariats avec les agencesinternationales, et d’explorerdavantage la possibilité d’avoir desrégimes d’assurance et de réassurancerentables. …

… L’Afrique du Sud a encouragétous les gouvernements africains àparticiper à deux réunions devant setenir dans les semaines suivantes àJohannesburg [fin mai et début juin2004] et à dresser, en vue de cesréunions, des rapports nationaux surl’état d’avancement de la mise en

application de la Stratégie deYokohama dans leurs pays respectifs.L’Afrique du Sud a mis en exergue lavulnérabilité de la majorité de lapopulation africaine aux aléas et lacorrélation entre impact descatastrophes et autres menacesd’ordre sanitaire et environnemental.…… [A la suite d’un commentaire del’Indonésie selon lequel la préventionet la réponse aux catastrophesdevraient également être couvertespar les résultats de la Conférence] LeMaroc a relevé l’importance d’unenouvelle dialogue sur la préventiondes risques et a appelé l’ONU à fairede la prévention des catastrophes unede ses priorités. Le Maroc a appelé à lacréation d’un mécanisme definancement qui aiderait les pays endéveloppement à mettre en place desprogrammes nationaux pertinents et àrenforcer leurs capacitésinstitutionnelles et juridiques. LeMaroc a appelé à l’adoption d’une« Convention internationale sur laprévention des catastrophes et lagestion des risques de catastrophe » eta souligné l’importance des plansd’intervention d’urgence et de lasensibilisation du public. Le Maroc aémis l’espoir de voir la Conférencemondiale accoucher de conclusionsconcrètes et tangibles. …

… Le Congo a exigé que le traficd’êtres humains soit traité dans ledocument. ...

La voix de l’Afrique au …

ComPrep 11ère Session du Comité préparatoirede la Conférence mondiale de 2005 sur la prévention des catastrophesGenève, 6 et 7 mai 2004

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 70

28 pays africains représentés. La 2eSession du Comité préparatoire de laConférence mondiale de 2005 sur laprévention des catastrophes s’esttenue à Genève les 11 et 12 octobre2004 avec la participation de quelques400 délégués. 122 Etats et 62organisations ont été représentés, dont28 Etats africains et l’Union africaine.

Déclarations généralesLe Maroc a émis l’espoir de voir laConférence mondiale accoucher d’uncadre de coopération internationale

La voix de l’Afrique au …ComPrep 22e Session du Comité préparatoirede la Conférence mondiale de 2005 sur la préventiondes catastrophesGenève, 11 et 12 octobre 2004

Concernant les feed-back surles documents relatifs auxéléments possibles duProgramme devant êtreadopté à la ConférencemondialeLe Secrétariat de la Conférence a notéque les vues divergentes sur lesobjectifs mondiaux devraient êtrerapprochées pendant les prochainsmois. Sur ce qui devrait interveniraprès la Conférence mondiale, leSecrétariat a indiqué que la questionétait examinée avec des agencespartenaires parmi lesquels étaient desmembres du Groupeinterinstitutionnel de l’ONU sur laprévention des catastrophes.

En ce qui concerne le projet deprogramme des travaux, le Canada aindiqué qu’il préférait recevoir le draftrévisé du document avant le moisd’août - tout en notant que le moisd’août était une période de vacances.Appuyé dans sa position par le

Bangladesh, la Thaïlande et le CostaRica, le Canada a alors appelé à latenue de consultations informelles surles éléments possibles des documentsdevant être adoptés à la Conférencemondiale avant la seconde réunion duComité préparatoire (ComPrep 2).L’Afrique du Sud est alors intervenuepour suggérer qu’au besoin, l’onpouvait tenir ces négociationsinformelles après la seconde sessiondu Comité préparatoire (ComPrep 2).

Le Canada avait auparavant indiquéque les consultations prévues devaientuniquement porter sur des questionsayant trait à la préparation de laConférence. Le Costa Rica a, pour sapart, précisé qu’il ne restait pas assezde temps puisque la date limite desoumission des rapports nationauxétait le 15 juin 2004, mais le CostaRica a cependant appuyé les vues duCanada selon lesquelles on devraitfaire circuler le draft révisé avant lemois d’août.

Concernant la soumission derapports nationaux sur l’étatde la prévention descatastrophes au niveaunational, à titre decontribution aux préparatifsde la Conférence mondiale… Le Maroc a appelé le PNUD àfournir aux pays en développementune assistance financière et techniquepour les aider à dresser leurs rapportsnationaux. Le Secrétariat de laConférence a informé les déléguésque le PNUD avait déjà donné sonaccord sur ce point.

Notant que beaucoup de pays neseraient probablement pas en mesured’envoyer leurs rapports à la datelimite fixée, l’Afrique du Sud a prié leSecrétariat d’introduire directementtoutes les informations reçues dans ledocument relatif aux élémentspossibles du Programme devant êtreadopté à la Conférence mondiale.

sur la prévention des catastrophes,cadre qui pourrait, par exemple,prendre la forme d’une conventionmultilatérale. Le Maroc a égalementproposé que la Conférence mondialese penche sur le volet « Prévention descatastrophes » de la Convention-cadredes Nations Unies sur leschangements climatiques pouridentifier les éventuelles faiblesses decelle-ci au niveau de la prévention descatastrophes, et que la Conférencemondiale mette en place un fondsspécial d’appui aux activités relatives à

la prévention des catastrophes dansles pays les plus vulnérables. …

… Au nom du Groupe africain, leSoudan a noté que le Plan de mise enœuvre [des résultats du Sommetmondial de 2002 sur ledéveloppement durable] deJohannesburg appelle à des actionspour aider l’Afrique à faire face demanière efficace aux catastrophesprovoquées par les aléas naturels et lesconflits, cela dans le cadre duNouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique ou

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 71

Nepad. Après avoir relevé l’existencedes Recommandations deJohannesburg [du 3 juin 2004] et de laStratégie régionale africaine pour laréduction des risques de catastrophe,le Soudan a exprimé l’appui duGroupe africain, entre autres choses, àla conduite d’une étude sur lafaisabilité d’une « Conventioninternationale sur la réduction desrisques de catastrophe », à un appuiaccru à l’ONU/SIPC, à un transfertde technologies et à une assistancefinancière envers les pays endéveloppement, au renforcement descapacités en matière d’observation etd’alerte précoce, et à la mise en placed’un mécanisme de suivi après laConférence mondiale. …

… L’Algérie a attiré l’attention del’assistance sur le NEPAD et saStratégie [régionale africaine] pour laréduction des risques de catastrophe,stratégie qui, selon l’Algérie, exigel’appui de la communautéinternationale. L’Algérie a prié laConférence mondiale de renforcer lescapacités financières et technologiquesdes pays en développement par lacréation d’un mécanisme definancement de la prévention descatastrophes. L’Algérie a égalementexprimé son appui à la mise en placed’un réseau régional ou sous-régional

facilitant l’échange d’informations, eta pris fait et cause pour la créationd’un Observatoire mondial desurveillance et d’étude descatastrophes. …

… Le Congo a relevé la nécessité decomprendre les vulnérabilitésparticulières de chaque pays,d’intégrer les stratégies de réponse etde prévention dans les objectifs deréduction de la pauvreté et dedéveloppement, et d’identifier lespriorités et les lacunes existant auniveau des politiques. Le Congo aappelé à une assistance technique, àdes formations et à une échanged’informations sur les meilleurespratiques en tant que moyens deréduire les vulnérabilités. …

Concernant le projet deformat de la Conférencemondiale… Le Royaume-Uni, appuyé parl’Australie et l’Algérie, a exprimé sonappui à une suggestion du Groupe detravail interinstitutionnel de l’ONUsur la prévention des catastrophes[l’organe de formulation de politiquesde l’ONU/SIPC], suggestion selonlaquelle il faudrait réduire le nombrede sessions thématiques lors de laConférence mondiale. …

La Papouasie-Nouvelle-Guinée asouligné qu’il était nécessaire deprévoir du temps pour des discussionsrégionales pendant la Conférencemondiale, cela pour que les besoinsspécifiques des PEID soient reflétésdans les documents finaux de laConférence mondiale. … L’Ougandaa souligné l’importance desdiscussions régionales prévuespendant la Conférence mondiale et asuggéré que les politiques nationalessoient abordées et que celles-ci soientliées entre elles par le biais de plates-formes sous-régionales et régionales.

Concernant le projet deProgramme d’action 2005-2015 [sur lesquels plus de50 délégations se sontexprimées]Liens avec d’autres processus et accordsmultilatéraux: Plusieurs pays, dont leRoyaume-Uni, l’Allemagne, la Suède,le Bangladesh et le Nigeria, ontsoutenu l’idée selon laquelle lesrésultats de la Conférence mondialedevraient être rendus conformes à desprocessus de développement plusvastes comme les Objectifs duMillénaire, le Plan de mise en œuvre[des résultats du Sommet mondial de2002 sur le développement durable]de Johannesburg et la Déclaration deJohannesburg.

La République dominicaine a suggéréqu’il fallait introduire une référence àla Convention des Nations Unies surlutte contre la desertification. LeMozambique a attiré l’attention del’assistance sur le fait qu’il étaitimportant d’établir des liens avec laConvention-cadre des Nations Uniessur les changements climatiques carcela pourrait conduire vers despartenariats avec des institutionsfinancières et des agences dedéveloppement. …

Questions relatives aux financements: …Le Bangladesh a déclaré que lesengagements pris lors de laConférence mondiale devraient êtreaccompagnés des ressourcesnécessaires à leur exécution, et qu’unesection à part devait être rédigée sur lamobilisation de financements. Le

Description explicative du logo - Ce logo se compose de deuxéléments: un globe et des lignes. Le globe symbolise le fait quenous, où que nous soyons et peu importe qui nous sommes, nouspouvons tous être victimes des catastrophes. Les lignes courbesreprésentent un globe frappé par les catastrophes, et les lignes droitesparallèles symbolisent l’ordre instauré par des actions de préventiondes catastrophes.

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 72

Kenya et la Bolivie ont émis l’espoirde voir un soutien accru aux pays endéveloppement après la Conférencemondiale, et le Cambodge a avancéque l’on devrait faire de l’appui desdonateurs à la prévention descatastrophes une priorité.

… La Zambie a appelé tant auxorganismes publics que privés ainsiqu’aux investisseurs d’aider les pays endéveloppement à renforcer leurscapacités de prévention descatastrophes.

L’Ouganda et le Népal ont relevé lesbesoins particuliers des PMA [pays lesmoins avancés] et ont appelé àl’introduction d’un texte déclarant quele soutien aux PMA devrait être unobjectif figurant dans le projet deProgramme d’action. L’Ouganda anoté qu’il était nécessaire de renforcerles plates-formes nationales des PMAet le rôle de l’ONU/SIPC à ce sujet.Le Népal a souligné qu’il étaitimportant de soutenir les pays endéveloppement en mobilisant desressources pour la réduction desrisques de catastrophe.

Renforcement des capacités: Notant queles capacités nationales de résistanceface aux catastrophes pouvaient varierénormément d’un pays à l’autre, le

Maroc s’est prononcé en faveur durenforcement des capacités des paysen développement et a proposé latenue, après la Conférence mondiale,de réunions intergouvernementalespériodiques de suivi des progrèsréalisés dans la mise en application desrésolutions de la Conférencemondiale. …

… Le Nigeria s’est prononcé enfaveur d’un partage des connaissancestechniques avec les pays endéveloppement et d’une coopérationentre organisations régionales dans laproduction et le partaged’informations sur la gestion desrisques de catastrophe. …

Questions d’ordre régional: … LeSoudan a indiqué qu’il fallait sefocaliser également sur unecoopération régionale et sous-régionale en matière de prévention descatastrophes et de mitigation del’impact des catastrophes. Relevant lanécessité d’organiser des ateliers etséminaires régionaux et sous-régionaux, le Soudan s’est déclarédisposé à abriter ce genre derencontres. …

Systèmes d’alerte précoce: … LaRépublique tchèque, la Colombie, laNouvelle Zélande et le Nigeria ont

relevé que le projet de texte devraitaccorder une plus grande attentionaux systèmes d’alerte précoce. LaNouvelle Zélande et la Grèce ontajouté que les systèmes d’alerteprécoce étaient d’une importancecruciale pour le côté technique de laréduction des risques. …

Partage d’informations: Le Canada, laSuède et le Kenya ont indiqué que laConférence mondiale devrait sefocaliser également sur le partage desmeilleures pratiques et adopter uneapproche pratique. …

Autres sujets: Parmi les autresquestions soulevées en ce quiconcerne le projet de Programmed’action, l’Afrique du Sud et laZambie ont proposé que laConférence mondiale tienne comptede l’impact significatif de l’épidémiedu VIH/Sida sur la résistance descommunautés face aux catastrophesen Afrique.

L’Afrique du Sud a égalementsuggéré l’insertion d’un texte appelantà l’introduction d’éléments deréduction des risques de catastrophedans les programmes dereconstruction mis en œuvre après unconflit. ….

Les préparatifs africains à la Conférence mondiale de 2005

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 73

ONU/SIPC AfriqueNairobi, Kenya

Les chefs d’Etat et de Gouvernementafricains ont noté avec appréciation unprojet de « Stratégie régionale africainede réduction des risques decatastrophe » et ont appelé laformulation du Programme d’actionévoqué dans la Stratégie en question.Ceci ressort du Sommet des chefsd’Etat et de Gouvernement de l’Unionafricaine (UA) tenu à Addis Abéba, enEthiopie, en début juillet 2004.Auparavant, cette Stratégie avait reçul’aval de la Conférence ministérielleafricaine sur l’environnement, aprèsavoir été finalisée par des experts et desresponsables africains de la gestion descatastrophes - avec l’appui d’expertsinternationaux et de partenaires audéveloppement - lors d’une « Réuniondes experts africains » (le 31 mai et 1erjuin 2004) et d’une « Consultationrégionale africaine sur la prévention descatastrophes » (le 2 juin 2004) tenus aumême endroit à Johannesburg enAfrique du Sud.Ces deux réunions avaient vu laparticipation d’experts et deresponsables issus de 15 pays africains,de communautés économiquesrégionales africaines et d’organesspécialisés.

Initiative de l’UA/Nepadappuyée par la BAD et ONU/SIPC AfriqueCette stratégie, connue également sousl’appellation « Stratégie régionaleafricaine de l’UA/NEPAD pour laréduction des risques de catastrophe », aété élaborée sous l’égide de laCommission de l’UA et du Secrétariatdu NEPAD (Nouveau partenariat pourle développement de l’Afrique) avecl’appui de la Banque africaine dedéveloppement (BAD), du PNUD/BPCR (Bureau pour la prévention descrises et le relèvement), de la Banque

mondiale et d’ONU/SIPC Afrique.La raison d’être de la Stratégie est decontribuer à l’avènement dudéveloppement durable et del’éradication de la pauvreté en facilitantl’intégration de la réduction des risquesde catastrophe dans le développement.Son but est de servir de guide à laformulation de politiques de mise enœuvre d’initiatives régionales, sous-régionales et nationales de préventiondes catastrophes.La Stratégie s’articule autour des grandsaxes suivants: (1) engagement politiqueaccru envers la réduction des risques decatastrophe; (2) meilleure identificationet évaluation des risques de catastrophe;(3) meilleure gestion des connaissancesdans l’intérêt de la réduction des risquesde catastrophe; (4) plus grande prise deconscience de la réduction des risquesde catastrophe de la part du public; (5)meilleure gouvernance des organeschargés de la réduction des risques decatastrophe; et (6) intégration de laréduction des risques de catastrophedans la gestion de la réponse auxurgences.

Programme africain d’action,Programme mondial d’actionApres avoir été revu par les expertsafricains, le projet de Stratégie avait subi

un autre examen le jour suivant - celuide la Consultation régionale africainesur la prévention des catastrophes tenueau même endroit le 2 juin àJohannesburg - avant d’être soumis àl’approbation de la 10e Session de laConférence ministérielle africaine surl’environnement puis à celle du Sommetde l’UA de juillet 2004.En ce qui concerne le Programmed’action dont la formulation avait étérecommandée par les chefs d’Etat et deGouvernement lors de ce sommet, seséléments fondamentaux – basés sur laStratégie – avaient été égalementdiscutés lors de ces mêmes réunions deJohannesburg.Pour l’instant, le processus d’élaborationdu Programme d’action est en cours, ilne sera finalisé qu’après la Conférencemondiale sur la prévention descatastrophes prévue du 18 au 22 janvier2005 au Japon. Cela afin que (1)l’Afrique puisse, dans un premier temps,œuvrer sereinement à l’integration deces éléments fondamentaux (de sonfutur Programme d’action) dans leProgramme mondial d’action 2005-2015devant être adopté à la Conférencemondiale, et que (2) le futur Programmeafricain d’action puisse ensuite êtreharmonisé avec ce Programmemondial.

REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE EN AFRIQUE

Le projet de Stratégie régionale africaine reçoit l’avaldes chefs d’Etat africains

Les chefs d’Etat et de Gouvernement africains. (Photo: Union africaine)

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 74

d’ouverture du 7 juillet, le secrétaireexécutif du Secrétariat de l’IGAD M.Attalla Hamad Bashir a déclaré: « Lamise en œuvre du Programme[régional de l’IGAD sur la gestion desrisques de catastrophe] exige nonseulement un appui et un engagementfinanciers, elle exige aussi et surtoutdes mécanismes régionaux tant auniveau technique qu’à celui despolitiques. Un comité au plus hautniveau – au niveau des ministres et descommissaires – devrait être « aupremier plan » pendant les phases demise en œuvre. Cela permet d’assurerl’appropriation du Programme etd’insuffler un certain rythme à la miseen œuvre de celui-ci selon uneapproche consensuelle. Il est dès lorsextrêmement important qu’un Comitésectoriel de niveau ministériel et unGroupe technique consultatif soientétablis au niveau régional. »

A noter que le Programme régional del’IGAD sur la gestion des risques decatastrophe a été élaboré sur la basede sa Stratégie sous-régionale pour lapréparation contre les catastrophes,stratégie qui avait reçu l’aval des chefsd’Etat et de Gouvernement del’IGAD en novembre 2000.

Les pays membres de l’Autoritéintergouvernementale sur ledéveloppement1 (IGAD) - les paysd’Afrique de l’Est et de la Corne del’Afrique -, ont mis en place un« Comité sectoriel de Ministres et deCommissaires sur la gestion desrisques de catastrophe » et d’un« Groupe technique consultatif sur lagestion des risques de catastrophe ».Les deux organes ont été établisofficiellement lors d’une réunion desMinistres et des Commissaires del’IGAD responsables de la gestion desrisques de catastrophe (GRC),réunion tenue à Nairobi du 7 au 9juillet 2004.

“Première” réunion desministres ayant en charge laGRCLa réunion a vu la participation de sixministres, commissaires et hautsresponsables de l’Etat (représentantleurs ministres chargés de la GRC)ainsi que de plus de 25 experts issusde la région.

Etaient également présents, lors de lacérémonie d’ouverture, le directeurpar intérim de la branche Afriqueorientale et australe d’USAID/REDSO (Bureau pour les services dedéveloppement économique régional)Mme Nancy Hardy et des membresdu corps diplomatique.

Les six ministres, commissaires ethauts responsables étaientrespectivement : le général de corpsd’armée (retraité) Moses Ali, premiervice-Premier ministre et ministreougandais chargé de la préparationcontre les catastrophes et des réfugiés;M. Wilfred G. Machage, vice-ministrekenyan pour les programmes spéciaux(auprès de la Présidence); M. DeragonHaile-Melekot, commissaire auComité érythréen pour les secours etles réfugiés (ERREC en anglais); M.Simon Mechale, commissaire auComité éthiopien pour la préventiondes catastrophes et la préparation

contre les catastrophes (DPPC enanglais); le général de division ElhadiMohammed Ahmed de Ministèresoudanais de l’intérieur; et M. BadriAli, secrétaire général du Ministèredjiboutien des affaires étrangères et dela coopération internationale. (Voirextraits de leurs allocutions à la page 61)

A noter que cette réunion a été la« Première réunion des ministres etdes commissaires responsables de lagestion des risques de catastrophe »tenue par l’IGAD.

Au cours des deux premières journéesde travaux (le 7 et 8 juillet), les expertsse sont penchés sur un projet de« Termes des mandats du Comitésectoriel des ministres et descommissaires sur la gestion desrisques de catastrophe et du Groupetechnique consultatif sur la gestiondes risques de catastrophe ». Et le 3ejour, le 9 juillet, les ministres et lescommissaires ont examiné puis adoptélesdits Termes des mandats quidevaient, par la suite, être présentés àl’Assemblée des chefs d’Etat et deGouvernement de l’IGAD.

Assurer l’appropriationIntervenant lors de la cérémonie

La région de l’IGAD se dote d’un comité ministériel sur lagestion des risques de catastrophe

Les délégués du Kenya à la réunion de l’IGAD

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 75

Déclaration finaleA l’issue des trois journées de travaux, une Déclaration a été émise. Nous vous en livrons ci-après, en encadré, un extrait:.

Conformément à l’Accord d’établissement de l’IGAD et convaincus de la nécessité de mettre en place un organede formulation de politiques sur la gestion des risques de catastrophe, un Comité sectoriel des ministres et descommissaires ayant en charge la gestion des risques de catastrophe est créé par le présent document.

Termes du mandat du Comité sectoriel des ministres et des commissaires:

a) Etablir un Groupe technique consultatif sur la gestion des risques de catastrophe (DMTAP en anglais) issu desorganes nationaux de gestion des risques de catastrophe et qui est chargé d’apporter des conseils au Secrétariatde l’IGAD et d’interagir avec une structure dénommée “Unité de gestion du Programme”.

b) Etablir une Unité de gestion du Programme en tant que sous-section ou unité du Département des affairespolitiques et humanitaires pour aider à la promotion de la gestion des risques de catastrophe dans la région.

c) Assurer la mise en place d’un point focal national dans chaque Etat membre en tant que premier point decontact du Secrétariat de l’IGAD.

d) Faciliter la mise en place et le renforcement, dans chaque Etat membre, de processus d’élaboration de stratégiesde préparation contre les catastrophes et et de planification de la réponse aux urgences.

e) Orienter le Secrétariat de l’IGAD sur les mécanismes appropriés nécessaires à l’élaboration de stratégies etplans compatibles entre eux, ainsi qu’à l’harmonisation des activités transfrontalières dans les endroits à hautsrisques.

f) Assurer et faciliter la mise en place et l’application de politiques et de législations nationales sur la gestion desrisques de catastrophe.

g) Assurer et faciliter l’exécution du mandat donné à l’IGAD pour établir une structure et un mécanisme decollaboration régionale avec pour but de renforcer la coopération et le réseautage entre l’IGAD, les organes degestion des risques de catastrophe et d’autres partenaires.

h) Promouvoir la mise en place et le renforcement, aux niveaux national et régional, d’un réseau de systèmesd’informations d’alerte précoce entre les Gouvernements et les entités non gouvernementales et du privé,réseau au service des décideurs et au service de la formation et de la recherche.

i) Assurer l’intégration et la mise en œuvre de programmes de formation et de sensibilisation éducative du publicet des écoles dans les stratégies et plans régionaux et nationaux de gestion des risques de catastrophe.

j) Mandater le Secrétariat de l’IGAD à élaborer et à faciliter des cours standard de formation en gestion desrisques de catastrophe.

k) Appuyer et faciliter la participation des agences nationales aux conférences, séminaires, symposiums et ateliersrelatifs à la gestion des risques de catastrophe.

l) Promouvoir la mise au point de principes directeurs pour améliorer l’évaluation des besoins, la mobilisation deressources et le ciblage des bénéficiaires dans la région de l’IGAD.

m)Créer, auprès du Secrétariat de l’IGAD, un fonds de réserve pour les activités régionales de réponse auxcatastrophes.

n) Encourager les Etats membres à se doter de fonds/ressources de réserve pour la réponse aux catastrophes.o) Assurer la mise en place, dans les Etats membres, de Comités intersectoriels nationaux de gestion des risques de

catastrophe.p) Désigner le pays assurant la présidence de l’IGAD et/ou le Secrétariat de l’IGAD, selon le cas, pour représenter

les Etats membres aux forums régionaux et internationaux.q) Mandater le Secrétariat de l’IGAD à servir de centre régional de coordination disposant et véhiculant les

informations requises pour faciliter et coordonner l’assistance des Etats membres à la réponse aux catastrophes,et à mettre en place le mécanisme requis pour cela.

r) Revoir et amender,si besoin, le Programme de gestion des risques de catastrophe.s) Le Comité sectoriel des ministres et des commissaires se réunit une fois par an et aussi souvent que nécessaire

pour la réalisation des objectifs du Programme de gestion des risques de catastrophe.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 76

Termes du mandat du Groupe technique consultatif sur la gestion des risques de catastrophe:• Revoir et évaluer le plan de travail de l’Unité de gestion du Programme et fournir des conseils d’ordre technique.

• Apporter des conseils et des orientations d’ordre technique à l’harmonisation des activités du Programme.

• Identifier les endroits à hauts risques et concevoir des accords/protocoles réciproques de collaboration etd’assistance transfrontalière qui seront soumis à l’approbation du Comité sectoriel des ministres et descommissaires ainsi qu’à la ratification du Sommet de l’IGAD.

• Aider l’Unité de gestion du Programme à mettre en place des formations standard en gestion des risques decatastrophe et à mettre à jour, par la suite, de tels programmes de formation.

• Fournir un appui technique aux organes de gestion des catastrophes.

• Aider l’Unité de gestion du Programme à concevoir des mécanismes standard de gestion des risques decatastrophe et fournir des conseils sur la mise en œuvre et suivi efficaces de tels mécanismes.

• Revoir et soumettre des rapports sur l’état d’avancement de la mise en œuvre du Programme.

• Fournir des conseils pour la conception de mécanismes de mobilisation de ressources.• Aider le Secrétariat de l’IGAD dans la préparation de rapports destinés au Comité sectoriel des ministres et des

commissaires, rapports sur les activités relatives au Programme de gestion des risques de catastrophe.• Aider l’Unité de gestion du Programme à mettre en application toutes les décisions prises par le Comité sectoriel

des ministres et à exécuter toute autre tâche requise.• Le Groupe technique consultatif se réunit une fois par an et aussi souvent que nécessaire.

1 Autorité intergouvernementale sur le développement : communauté économique régionale des pays de l’Afrique de l’Est et de la Corne

de l’Afrique.

GRANDE CORNE DE L’AFRIQUE

Communication du 14e Forum sur les perspectives climatiques

Le « 14e Forum sur lesperspectives climatiques pour laGrande corne de l’Afrique1 »s’est tenu du 23 au 26 août2004 à Nairobi en vue d’unconsensus sur les grandestendances de la saisonpluvieuse de septembre àdécembre 2004 dans la sous-région. La communicationsuivante a conclu les travaux.

RésuméUne possibilité accrue deprécipitations près de la normale estobservée dans la majeure partie de laGrande corne de l’Afrique (GCA)pendant la saison de septembre àdécembre 2004.

Une forte possibilité de précipitationsprès de la normale à au-dessus de lanormale est signalée aux endroits

suivants: nord-est du Soudan; nord del’Erythrée; sud du Djibouti; centre etouest de l’Ethiopie; sud du Soudan,une grande partie de l’Ouganda saufle sud-ouest; une grande partie del’ouest du Rwanda; une grande partiedu Burundi; ouest et nord-est de laTanzanie; sud, ouest et partie littoraledu Kenya; est de la Somalie.Une possibilité accrue deprécipitations près de la normale àsous la normale est signalée auxendroits suivants: centre du Soudan;nord et sud-est de l’Ethiopie; ouest dela Somalie; une grande partie du norddu Kenya; nord-est et sud-ouest del’Ouganda; nord-ouest et est duRwanda; est du Burundi; centre etnord-ouest de la Tanzanie.Il est à rappeler que certaines partiesde la sous-région sont en proie à lasécheresse ces derniers mois, et que

les précipitations près de la normaleprévues pour la saison risquent de nepas être suffisantes pour contrecarrerles impacts du déficit cumulé deprécipitations qui a persisté danscertaines parties des endroits précités.Il est à noter également que lesévénements sporadiques intenses et decourte durée ainsi que les inondationséclairs sont fréquents en beaucoupd’endroits de la sous-région - surtoutdans les zones arides et semi-arides -même pendant les saisons où lesprécipitations sont sous la normale.Les présentes perspectives climatiquessont valables uniquement à l’échellesaisonnière et sur des étenduesrelativement vastes. Des variationslocales et au mois par mois peuvent seproduire. Des températures pluschaudes que la normale de la surfacede la mer ont été observées sur la

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 77

partie centrale et est-équatoriale del’Océan indien ainsi que dans la partiesud de l’Océan atlantique.Toutefois, des températures plusfraîches que la normale de la surfacede la mer ont été observées au nord-ouest de l’Océan indien avec unetendance à des conditions près de lanormale pendant la saison considérée.Les modèles de prévision signalent égalementqu’une forte possibilité de températures pluschaudes que la normale de la surface de lamer - températures souvent appelés El Niño– peut se développer sur la partie centre-équatoriale de l’Océan pacifique. De tellesconditions ne risquent peut-être pasd’avoir des répercussions sur le climatde la sous-région au début de lasaison, mais elles peuvent avoir desimpacts d’une portée considérablevers la fin de la saison étudiée. Parexemple dans le passé, certainsphénomènes liés à El Niños’accompagnaient dans la sous-région,en novembre et décembre, de pluiestorrentielles.Les présentes prévisions seront misesà jour par les Météorologies nationaleset le Centre de l’IGAD2 pour lesprévisions climatiques et leursapplications. Il est par conséquentfortement conseillé aux usagers derester en contact avec leursMétéorologies nationales pour accéderà l’interprétation des présentesperspectives, à des informations plusdétaillées et à des conseilssupplémentaires.

Le ForumLe 14e Forum sur les perspectivesclimatiques a été organisé du 23 au 26août 2004 à Nairobi, au Kenya, parICPAC en collaboration avec lesServices météorologiques ethydrologiques nationaux et lespartenaires pour formuler unconsensus sur les grandes tendancesde la saison pluvieuse de septembre àdécembre 2004 dans la région de laGrande corne de l’Afrique (GCA). Leforum a passé en revue l’état dusystème climatique mondial et sesimplications sur le climat saisonnier dela sous-région.

Parmi les principaux facteursconsidérés étaient les températures

avec d’autres facteurs influant sur leclimat de la sous-région. Ces facteursont été évalués à l’aide de modèlesclimatiques combinés océan-atmosphère, de modèles climatiquesdynamiques régionaux et de modèlesstatistiques empiriques ainsi qu’à l’aidede l’interprétation des experts.

Si les capacités actuelles en matière deprévisions saisonnières etinterannuelles permettent d’aboutir àdes moyennes prévisibles dansl’espace et le temps, elles nepermettent nécessairement pasd’expliquer entièrement les facteursphysiques et dynamiques qui influentsur la variabilité climatique régionaleet nationale. Les experts ont doncétabli des distributions probabilistespour indiquer la possibilité deprécipitations au-dessus de la normale,près de la normale ou sous la normaledans chaque zone (voir Carte plus bas).

Les précipitations au-dessus de lanormale sont définies comme étantdans les limites du tiers le plus humide

LATITUDE (0 N/S)LONGITUDE (0 E)A Au-dessus de la normaleP Près de la normaleS Sous la normale

observées et prévisibles de la surfacede la mer dans la région tropicale del’Océan pacifique et dans une grandepartie de la région tropicale del’Océan atlantique et de l’Océanindien.

Parmi ceux qui ont participé demanière active aux travaux du forumfigurent des usagers issus, entre autres,des secteurs de l’agriculture, de lasécurité alimentaire, de la gestion descatastrophes, de la santé, de laproduction animale, des ressources eneau et des médias. Ces usagers ontrelevé les implications possibles desperspectives climatiques pour la saisonseptembre-décembre 2004 et élaborédes stratégies de mitigation pour leurspays et secteurs respectifs.

Méthodologie appliquéeLe forum a examiné les anomaliesactuelles et prévisibles de latempérature de la surface de la merdans l’Océan pacifique ainsi que dansl’Océan indien et l’Océan atlantique

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 78

de la hauteur de précipitationsobservée dans chaque zone, lesprécipitations près de la normalecomme étant dans les limites du tiersde la hauteur de précipitations autourde la médiane climatologique, et lesprécipitations sous la normale commeétant dans les limites du tiers le plussec de la hauteur de précipitations. Laclimatologie s’applique là où ces troiscas sont équiprobables.

Les perspectives proprementditesLa période de septembre à décembreest une saison pluvieuse importantedans une grande partie de la sous-région de la Grande corne del’Afrique. Les perspectivespluviométriques pour chaque zone dela sous-région se présentent commesuit.

Perspectives pluviométriquesconsensuelles pour la périodeseptembre-décembre 2004dans la Grande corne del’AfriqueZone I :Possibilité accrue de précipitationsprès de la normale à au-dessus de lanormale sur le nord-est du Soudan etle nord de l’Erythrée.

Zone II :Le recours à la climatologie estsuggéré pour le nord du Soudan, unegrande partie de l’Erythrée et deDjibouti, ainsi que pour l’extrêmenord de l’Ethiopie.

Zone III :Possibilité accrue de précipitationsprès de la normale à sous la normalesur le centre du Soudan et certainesparties du nord de l’Ethiopie.Zone IV :Possibilité accrue de précipitationsprès de la normale à au-dessus de lanormale sur le sud du Djibouti; lecentre, l’ouest et l’extrême est del’Ethiopie; le sud du Soudan, unegrande partie de l’Ouganda; le nord-est de la Tanzanie; le sud, l’ouest,l’extrême nord et la cote du Kenya;l’est de la Somalie.

Zone V :Possibilité accrue de précipitations

près de la normale à sous la normalesur le nord-est de l’Ouganda, unegrande partie du nord du Kenya,l’ouest de la Somalie et une grandepartie de l’est de l’Ethiopie.

Zone VI :Possibilité accrue de précipitationsprès de la normale à au-dessus de lanormale sur une grande partie duRwanda et du Burundi, ainsi que surl’ouest de la Tanzanie.

Zone VII :Possibilité accrue de précipitationsprès de la normale à sous la normalesur le sud-ouest de l’Ouganda, lenord-ouest et l’est du Rwanda, l’est duBurundi et une grande partie de laTanzanie.

Note relatice à la carte: Les chiffresmentionnées sur chaque zoneindiquent les taux de probabilité(chances d’apparition) desprécipitations pour chacune des troiscatégories suivantes: au-dessus de lanormale, près de la normale et sous lanormale. Le chiffre du haut indique letaux de probabilité des précipitationsde la catégorie « au-dessus de lanormale », le chiffre du milieu celui dela catégorie « près de la normale » et lechiffre du bas celui de la catégorie« sous la normale ». Par exemple, pourle cas du nord-est du Soudan et dunord de l’Erythrée (Zone I), il y a 35% de probabilité pour l’apparition deprécipitations au-dessus de la normale;40 % de probabilité pour l’apparitionde précipitations près de la normale et25 % de probabilité pour l’apparitionde précipitations sous la normale. Ilest à souligner que les démarcationsentre les zones devraient êtreconsidérées comme des espaces detransition.

Divers contributions auxtravaux du ForumLe 14e Forum a été organiséconjointement par ICPAC,l’Organisation météorologiquemondiale (OMM), le DépartementProgrammes mondiaux del’Administration nationale(américaine) des affaires océaniques etatmosphériques (NOAA/OGP enanglais) et l’Institut international de

recherche sur les prévisionsclimatiques dans le cadre d’un projetfinancé par l’USAID, projet dénommé« Production pérenne et applicationsdurables des informations, desproduits et des services climatiquespour la préparation contre lescatastrophes et le développementdurable dans la Grande corne del’Afrique ».

Parmi ceux qui ont contribué auxprésentes perspectives climatiquesconsensuelles sont:

• des représentants desMétéorologies nationales suivantesdes 10 pays de la Grande corne del’Afrique: l’Institut géographiquedu Burundi, la Météorologienationale de Djibouti, le Servicemétéorologique de l’Erythrée,l’Agence nationale des servicesmétéorologiques d’Ethiopie, leDépartement météorologique duKenya, le Service météorologiquedu Rwanda, le Départementmétéorologique de la Républiquede la Somalie, l’Officemétéorologique du Soudan,l’Agence météorologique de laTanzanie et le Départementmétéorologique de l’Ouganda;

• des experts en sciences du climatet d’autres experts issus d’organesinternationaux et d’autresorganisations comme ICPAC, leDrought Monitoring Centre(Centre de surveillance de lasécheresse) Harare, l’Institutinternational de recherche sur lesprévisions climatiques, l’OMM,l’Université de Nairobi etl’Université de Maseno (au Kenya).

D’autres contributions ont émané,entre autres, de Centres nationaux deprévision écologique/prévisionclimatique et du Bureaumétéorologique du Royaume-Uni.

1 Zone délimitée par l’Erythrée, Djibouti, laSomalie, le Kenya, la Tanzanie, le Burundi, leRwanda, l’Ouganda, le Soudan etl’Ethiopie.2 Autorité intergouvernementale sur ledéveloppement : communauté économiquerégionale des pays d’Afrique de l’Est et dela Corne de l’Afrique.

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 79

ICPAC(IGAD Climate Prediction & ApplicationCentre –Centre de l’IGAD pour les prévisionsclimatiques et leurs applications)Nairobi, Kenya

Immédiatement ou presque aprèsle 14e Forum sur lesperspectives climatiques pour laGrande corne de l’Afrique1 enaoût 2004, un autre forum pourla même région, cette fois-ci sur« les perspectives de sécuritéalimentaire », a eu lieu. Lacommunication suivante a étéémise à l’issue des travaux.

CommunicationPartout dans le monde, c’est le climatqui détermine la répartition desressources dans l’espace et dans letemps. Le climat exerce dès lorsd’énormes influences sur ledéveloppement socio-économiqued’un pays. Des perspectives comme le« 14e Forum sur les perspectivesclimatiques pour la Grande corne del’Afrique », si on sait les utilisercorrectement, permettent deminimiser l’impact négatif desvariabilités climatiques.

C’est là une des raisons pour laquelleun « Premier forum régional sur lesperspectives de sécurité alimentaire » aété organisé à Nairobi du 25 au 27août 2004, immédiatement ou presqueaprès un autre – le « 14e Forum surles perspectives climatiques pour laGrande corne de l’Afrique » – tenuégalement à Nairobi du 23 au 26 août2004.

Ce Premier forum régional sur lesperspectives de sécurité alimentairerelevait d’une initiative du Centre del’IGAD2 pour les prévisionsclimatiques et leurs applications(ICPAC en anglais), du Programmealimentaire mondial (PAM), de

l’Institut international de recherchesur les prévisions climatiques, duBureau américain de prospectiongéologique (USGS en anglais) et duRéseau des systèmes d’alerte précocesur la famine (FEWS NET en anglais).

Etant la toute première réunion dugenre, les perspectives présentées étaitd’ordre expérimental et devaient parconséquent être considerées commedes scénarios. Les communicationsprésentées lors du forum reposaientsur l’hypothèse selon laquelle toutfacteur autre que le climat n’altère pas,par exemple, l’approvisionnement enintrants ainsi que l’existence demarchés et de prix équitables. Etantdonné que les définitions données àl’expression « zones d’insécuritéalimentaire » n’étaient pas les mêmesdans les pays, une certaine incertitudea plané sur l’identification exacte des« points chauds » reflétés sur descartes plutôt inconsistantes. Parailleurs, les délégués n’étaientnécessairement ni des membres actifsdes réseaux Sécurité alimentaire ni trèsà l’aise avec l’analyse des moyens desubsistance. De plus, ils n’ont pas

GRANDE CORNE DE L’AFRIQUE

Premier Forum régional sur les perspectives de sécuritéalimentaire

toujours consulté les autrespartenaires sur la sécurité alimentaireavant de venir au forum.

Chaque équipe (par pays) étaitcomposé d’experts en sécuritéalimentaire, d’experts en agriculture etde climatologues. Chaque équipe apassé plusieurs heures sur lesprévisions de précipitations émises parle 14e Forum sur les perspectivesclimatiques (tenu les jours précédants),les prévisions de récolte et deproduction animale et la situationactuelle en matière de sécuritéalimentaire, pour dégager desperspectives de sécurité alimentairepour la période de septembre àdécembre 2004.

Il est important de noter que si leclimat a bien un impact majeur sur lasécurité alimentaire dans la région,tous les facteurs qui déterminent l’étatde la sécurité alimentaire nedépendent pas tous du climat. Lecomportement du marché peut, parexemple, influer sur les prix auproducteur et à l’acheteur sans aucunrapport avec le climat. En outre, les

Carte régionale des perspectives d’insécurité alimentairedans la Grande corne de l’Afrique en fin décembre 2004

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Prévention des risques de catastrophes - SIPC Informations No 4/novembre 2004 80

M. Charles KellyDirecteur Afrique,TIEMS (The International EmergencyManagement Society –Association internationale pour la gestion desurgences)

IntroductionLe présent rapport résume les travauxd’une conférence sur la gestion descatastrophes en Afrique, conférence

méthodes actuelles d’évaluation de lasécurité alimentaire ont, dans certainscas, des difficultés à représenterpleinement l’éventail de stratégies derésistance existant au niveau desfoyers. Les zones abritant les moyensde subsistance n’ont pas été non plusentièrement et régulièrementcartographiées dans la région, ce qui arendu l’évaluation de l’impact duclimat plutôt subjective dans certainscas plus que dans d’autres.

Au vu de la nature probabiliste desprévisions enfin, les cartes deprécipitations étaient dressés pourtrois scénarios: le pire, le meilleur et leplus probable. Les scénarios les plusprobables étaient utilisés par les payspour établir leurs perspectives desécurité alimentaire. La situation quiprévaut actuellement en matière desécurité alimentaire ainsi que lesperspectives sectorielles ont étéinterprétées et affinées par desjugements d’expert. On a reconnu quela sécurité alimentaire est le résultat defacteurs multiples dont certainsn’étaient pas au menu du forum.

Les scénarios les plus probables, tantpour le secteur agricole que pour celuide la production animale, ont servi debase à la compréhension de l’impactpossible des conditions climatiquesprédites sur les conditions de sécuritéalimentaire dans la région (voir carte).

La couleur rouge (sur la carte) indiqueune menace d’insécurité alimentaireextrême, la couleur orange unemenace d’insécurité alimentaireimportante, et la couleur jaune unemenace d’insécurité alimentairemodérée. Ces classifications ont étéétablies à l’aide principalement de lacomposante Climat.

Il est à noter toutefois que les causesde l’insécurité alimentaire dans lespays de la Grande corne de l’Afriquesont complexes et multiples. Parmi cescauses, on peut citer, par exemple, lesdésordres civils, les maladies, lesinondations et la pauvreté chronique.Dès lors, les interprétationsconduisant à de telles classificationsde l’insécurité alimentaire exigent desinformations détaillées sur les causesles plus déterminantes aux niveauxnational et régional.

Par ailleurs, ces autres causes possiblesprécitées aggravent la situation decrise déjà précaire en matière desécurité alimentaire chez les peupladeséleveurs d’Erythrée, de l’est del’Ethiopie et du nord et de l’est duKenya. Une partie du centre de laSomalie est également susceptible detomber dans la catégorie « menacéed’insécurité alimentaire extrême », cequi peut se traduire par un nombreaccru d’éleveurs appauvris à lapériphérie des centres urbains.

A noter également que ces scénariosportent en eux les germes d’une« explosion écologique » du fait de lasurexploitation des ressourcesnaturelles pour la production decharbon de bois ou de bois à brûler.Mais la sécurité alimentaire devraits’améliorer dans les autres pays de laGrande corne de l’Afrique à la lumièrede précipitations favorables.

La carte ci-dessus indique enfin quebeaucoup de zones sont susceptiblesde connaître une insécurité alimentaireextrême, notamment l’ouest duSoudan, certaines parties du sud et del’est de l’Ethiopie, le nord de laSomalie, le nord-ouest et le nord-estdu Kenya ainsi que le nord del’Ouganda. Les zones d’insécuritéalimentaire importante y sontnotamment le sud-ouest du Soudan,une grande partie de l’Erythrée, le sudde l’Ethiopie et le nord-est du Kenya.Et les zones d’insécurité alimentairemodérée seraient, par exemple, le sud-est du Soudan, le sud-est et les zoneslittorales du Kenya ainsi que le centreet le sud de la Somalie.

1 Zone délimitée par l’Erythrée, Djibouti, laSomalie, le Kenya, la Tanzanie, le Burundi, leRwanda, l’Ouganda, le Soudan etl’Ethiopie.2 Autorité intergouvernementale sur ledéveloppement: communauté économiquerégionale des pays d’Afrique de l’Est et dela Corne de l’Afrique.

De quelle gestion des catastrophes a-t-on besoin enAfrique?

sponsorisée par TIEMS (TheInternational Emergency ManagementSociety - Association internationalepour la gestion des urgences). Laconférence s’est déroulée surl’Internet du 17 avril au 16 mai 2004.Au total, 75 personnes se sont faitesinscrire officiellement commeparticipants, mais d’autres personnesnon inscrites ont également puaccéder aux échanges de vues. La

conférence s’est déroulée un moisavant la réunion annuelle de TIEMSdans le comté de Yarra dans l’Etat deVictoria en Australie (voirwww.tiems.org). L’encadrementgénéral de la conférence était assurépar Charles Kelly (Directeur Afriquede TIEMS) avec l’appui techniqued’Ulrich Raape et du personnel deFraunhofer Institut für Fabrikbetriebund –automatisierung (Magdeburg, en

RAPPORT DE CONFÉRENCE

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catastrophes en Afrique. Trop peud’attention a été accordée aux cas deréussite qui relèvent souvent d’effortslocaux et de la participation de lapopulation à la base.Recommandation 2: Les cas deréussite en matière de gestion descatastrophes en Afrique doivent fairel’objet d’une documentation etd’analyses adéquates qui permettentd’identifier les approches adaptées auxdifférentes communautés dans desconditions bien déterminées. Lesrésultats de telles analyses doiventfaire l’objet d’une large diffusion surun rayon allant des communautés à labase au niveau international.

Comprendre les catastrophes sous uneperspective africaineCertaines catastrophes qui seproduisent en Afrique sont différentesde celles que l’on rencontre dansd’autres parties du globe. LesAfricains s’inquiètent, par exemple,des conséquences désastreuses desconflits, du VIH/Sida, du traficd’enfants et d’autres fléaux qui ne sontpas considérés comme descatastrophes potentielles en d’autresendroits du globe.

Recommandation 3: La définitiond’une catastrophe - et donc desmesures de prévention, de mitigationet de préparation y afférentes - devraitprendre en considération lespréoccupations du continent et lesproblèmes particuliers qui s’y posentsur le plan social, matériel ettechnologique.

Utiliser le développement pour réduirel’impact des catastrophesPrévenir ou atténuer l’impact descatastrophes fait partie intégrante duprocessus de développement enAfrique. Or, c’est à l’assistance auxvictimes des catastrophes que l’onaccorde le plus d’intérêt sur lecontinent. On devrait dorénavantaccorder - dans les processus, lesprogrammes et les projets dedéveloppement – autant d’importanceà la mitigation, à la prévention, à lapréparation, à la réduction desvulnérabilités et des risques, ainsiqu’au renforcement de la résistancedes populations face aux catastrophes.

Recommandation 4: En Afrique, lesGouvernements et les bailleurs defonds du développement doiventadopter et suivre des politiquesmenant à une réduction des risques etdes vulnérabilités; et doiventégalement renforcer la résistance ausein de toutes les couches sociales.Autrement, le processus dedéveloppement échouera avant mêmed’être enclenché, un tel échec relevanten fait d’un échec en matière degouvernance.

Partage accru des informations sur la gestiondes catastrophesLe partage d’informations est d’uneimportance cruciale pourl’amélioration de la gestion descatastrophes en Afrique. Cetteconférence sponsorisée par TIEMSest un pas dans cette direction, mais leprocessus entamé doit être poursuivide manière régulière et formelle.

Recommandation 5: D’autreséchanges sur la gestion descatastrophes en Afrique devraient êtreorganisées par tout autre moyendisponible, par exemple sur l’Internetou par des rencontres et des réunions« normales ». De tels efforts seraientbeaucoup plus productifs si un« Réseau de prévention descatastrophes de toute l’Afrique » étaiten place, réseau établi selon d’autresmodèles du genre existant dansd’autres parties du globe. Un telréseau s’occuperait de formation et derenforcement des capacités ainsi qued’activités de promotion active,d’information/éducation du public etde mobilisation de ressources.

But de la ConférenceTrès peu de forums, que ceux-cisoient des conférences ou d’autresmécanismes d’échange d’informationset d’expériences, est consacré à lagestion des catastrophes en Afrique.TIEMS avait auparavant, à l’occasiond’autres conférences, essayéd’encourager une participationafricaine ainsi que des discussions surla gestion des catastrophes en Afriquemais en vain; l’obstacle le plusimportant étant les frais de

Allemagne). Les infrastructuresInternet de l’Institut Fraunhofer ontservi à abriter le programmeinformatique et le site web sur lequella conférence était organisée.

Le présent rapport aborde d’abord lesconclusions et les recommandationsde la conférence (celles qui, à nosyeux, présentent le plus d’intérêt pourla plupart des lecteurs). Ensuiteviennent des informations sur le butde la conférence et les enseignementstirés. Pour avoir accès à l’intégralité detoutes les échanges de vuesenregistrées, veuillez consulter le siteweb http://listserv.tiems.org/mailman/listinfo/virtualconference.

Conclusions etrecommandations de laConférenceLes conclusions et recommandationssuivantes ont été dégagées deséchanges et des récapitulatifs destravaux de séance dressés par lesprésidents de séance Salibo Some etDewald van Niekerk. A la demandedes participants, ces conclusions et cesrecommandations seront publiées etdistribuées à des organismesinternationaux choisis comme l’Unionafricaine (UA), les agences onusiennes,le Secrétariat de l’ONU/SIPC,l’Union européenne, les principauxbailleurs de fonds et lesgouvernements.

Rôle clé de l’éducationL’éducation est la clé d’une meilleuregestion des risques, des aléas et desvulnérabilités et des aléas relatifs auxcatastrophes en Afrique.

Recommandation 1: L’éducationrelative aux catastrophes doit être : (1)offerte à plusieurs niveaux – duprimaire au second cycle universitaireen passant par la formation continue ;(2) destinée, entre autres, au grandpublic, à la société civile, auxdécideurs, aux transnationales et auxgroupes spéciaux (par exemple leshandicapés) ; et (3) présentée dans unlangage compris par l’apprenant.

Mettre en évidence les cas de réussiteBeaucoup d’énergies ont étédépensées sur l’échec de la gestion des

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déplacement et la délivrance de visasd’entrée.

C’est dans un tel contexte, etégalement dans un souci decontribution à l’avènement d’unemeilleure gestion des catastrophes enAfrique, que l’idée d’une conférencesur Internet est née. Une conférencesur Internet était en effet perçuecomme un moyen de contourner lesproblèmes de frais de déplacement etde délivrance de visas. L’Internet, quiest accessible partout en Afrique, estun médium pratique à travers lequelles Africains et ceux qui sontintéressés par l’Afrique peuventéchanger des vues et discuter de lagestion des catastrophes selon uneperspective particulièrement africaine.

Thème et structure de laConférenceLe thème général de la conférenceétait « De quelle gestion des catastrophes a-t-on besoin en Afrique? ». Les échangesde vues devaient s’articuler autour destrois sujets ci-après, chaque sujet dediscussion étant introduit par unecommunication présentée par leprésident de séance.

Semaines 1 et 2: Que signifiegestion des catastrophes enAfrique? Travaux présidés par SaliboSome, directeur exécutif du Conseilafricain sur le développement durableau Burkina Faso. Début des travaux :18 avril 2004.

Semaine 3: Intégrer les activités deréduction des risques dans laplanification du développement.Travaux présidés par Dewald vanNiekerk, African Centre for DisasterStudies (Centre d’études africain sur lescatastrophes), Université du Nord-Ouest, Afrique du Sud. Début destravaux: 2 mai 2004.

Semaine 4: Que faire pour améliorerl’efficacité de la gestion descatastrophes en Afrique? Travauxprésidés par Steve Hansch, chercheurdans le domaine de la gestion descatastrophes et enseignant qui a pris

part récemment à des assises appelées« Lessons Learned from Review of the FoodCrisis in Southern Africa »(Enseignements tirés d’une revue de lacrise alimentaire en Afrique australe),assises tenues avec l’appui de C. Kelly.Début des travaux: 9 mai 2004.

Les enseignements tirésParticipation active plutôt réduite desAfricains à la conférenceS’il est difficile de définir clairement leterme « participation » sur la based’une adresse e-mail, il ressort decertaines indications (noms despersonnes inscrites et pays d’originede l’adresse e-mail) qu’un grandnombre de participants n’était pas issudu continent africain ou ne résidaitpas sur le continent africain. Si êtreAfricain ou résider en Afrique n’étaitpas un critère de participation, uneplus large participation des Africainset de ceux qui résident en Afrique estsouhaitable à l’avenir. Une plus largeparticipation « africaine » devrait doncêtre réalisée lors des conférences àvenir.

Participation réduite dans l’ensembleDes efforts ont été faits pour faireconnaître la conférence partout maisfinalement il n’y avait que 75participants. Malgré l’intervention dequelques “rôdeurs” (des personnesnon inscrites mais qui ont eu accèsaux échanges de vues par le biais detiers), le nombre de participants étaitlargement en deçà du nombre depersonnes engagées dans la gestiondes catastrophes en Afrique. Maispuisque TIEMS n’aurait probablementpas réussi à regrouper physiquement75 personnes autour de travaux surl’Afrique, la conférence était donc,dans une certaine mesure, réussie. Iln’en reste pas moins qu’une plus largeparticipation est égalementsouhaitable ici.

Des personnes intéressées ont trouvé qu’ilétait difficile de participer à la conférence.Un certain nombre de raisons sembleêtre à la source de ce problème,raisons allant des caractéristiques du

logiciel utilisé à une maîtriseinsuffisante du procédé d’inscription.En tout cas, un nombre inconnu depersonnes n’a pas pu participer à laconférence. Le problème est depuisexaminé de plus près ; il devrait êtrerésolu avant la tenue d’une autreconférence virtuelle du même genrefaisant intervenir le même logiciel et lemême procédé.

Comme dans toute conférence, ceux quiécoutent sont plus nombreux que ceux quiparlentEn d’autres termes, les participantsinscrits n’ont pas tous participé auxéchanges de vues. Il s’agit là d’un traitcommun à toutes les conférences. Cephénomène s’est produit égalementlors d’autres conférences virtuelles etil ne devrait donc pas être perçucomme un résultat particulièrementnégatif. Toutefois, à l’avenir, uneparticipation maximale doit êtrerecherchée par tous les moyens, pouréviter que les mêmes personnesparlent toujours de la même choseindéfiniment.

Les conférences Internet sur la gestion descatastrophes ont un certain avenir en AfriqueLe procédé de base du mécanisme desconférences sur Internet a marchépour cette conférence. Une échangede vues et d’informations a eueffectivement lieu, ce qui aurait étémille fois difficile si on avait demandéaux 75 participants de venir enpersonnes à un endroit particulier. Parailleurs, il ressort des échanges qu’uncertain nombre de problèmes et desujets devraient être approfondis oufaire l’objet de nouvelles discussionssusceptibles d’être tenues surl’Internet sous la forme d’uneconférence. Mais pour être réussie,toute future conférence Internet sur lagestion des catastrophes en Afriquedevrait jouir d’une participationgénérale plus large ainsi que d’uneparticipation élevée dans lapréparation et l’encadrement detravaux et de sujets intéressant ceuxqui s’intéressent à la gestion descatastrophes en Afrique.

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