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LETTRES LIBRES Fred Dubé L’APOCALYPSE DURABLE PAMPHLET À L’USAGE DES ÉCOANXIEUX POUR RADICALISER LEUR FAMILLE

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LETTRES LIBRES

Fred Dubé

L’APOCALYPSE DURABLEPAMPHLET À L’USAGE DES ÉCOANXIEUX POUR RADICALISER LEUR FAMILLE

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Fred Dubé

L’APOCALYPSE DURABLEPAMPHLET À L’USAGE DES ÉCOANXIEUX POUR RADICALISER LEUR FAMILLE

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© Lux Éditeur, 2021www.luxediteur.com

Dépôt légal : 3e trimestre 2021Bibliothèque et Archives CanadaBibliothèque et Archives nationales du Québec

isbn : 978-2-89596-400-1isbn (epub) : 978-2-89596-401-8isbn (pdf) : 978-2-89596-402-5

Ouvrage publié avec le concours du Conseil des arts du Canada, du Programme de crédit d’impôt du gouvernement du Québec et de la SODEC. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada pour nos activités d’édition.

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Quand je vais dans un tout-inclus à Cancún, j’apporte ma paille en bambou pour faire moins de déchets.

Un touriste québécois

Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.

Bossuet, écrivain écoanxieux

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Pourquoi couper des arbres pour écrire un mauvais livre sur l’écologie ?

L’humour, c’est l’arme blanche des hommes désarmés ; c’est une déclaration de dignité, de supériorité de l’humain sur ce qui lui arrive.

Romain Gary

Cibles à abattre :1. l’État ;2. les entreprises ;3. les médias mainstream ;4. l’industrie culturelle ;5. les réveille-matin.

Je débute par le punch final. Je dévoile les coupables et les armes du crime. Les livres qui démarrent len-tement comme une vieille bagnole qui tousse pis qui cale, du genre à celle de l’Oncle Buck, ça m’emmerde. Alors, embarquez et fonçons si vous le voulez bien.

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Ce bouquin pratique le covoiturage. Pour décrire bêtement ce que vous tenez entre les mains, disons que c’est un pamphlet satirique sur le thème de l’éco-logie, mais qui ne parle pas d’environnement. Je pré-cise d’emblée que pour être cohérent avec mes valeurs d’écologiste, le papier du livre provient à 100 % de jambes de bois volées. Le vol, c’est la forme de récu-pération la plus noble. Il est possible, d’ailleurs, que vous ayez piqué ce bouquin fabriqué à partir de pulpe de jambes de bois volées sur les rayons d’une grande entreprise ( je connais mes lecteurs !). Cela serait doublement écolo. Après l’avoir lu, je vous invite à le réutiliser comme sous-verre ou comme essuie-tout. Mieux : comme plaquette pour égrainer votre herbe. Puis,prêtez-le à une autre personne pour agrandir le cercle du covoiturage. Une lecture décarbonisée. Tabarnak ! On est juste au premier paragraphe pis on a déjà presque sauvé la planète !

Pourquoi écrire un livre au lieu de descendre dans la rue et brûler un Costco ? Ce serait plus concret. Plus courageux. Plus pragmatique, pour parler comme les anarcho- caquistes. Eh bien, parce que même si de bons samaritains le brûlent, ce Costco, vous êtes tellement cons et tellement des analphabètes politiques que vous seriez en rogne contre ceux qui ont mis le feu. Vous lan-ceriez une campagne de sociofinancement pour rebâtir cette cathédrale d’Amérique. Faut avoir un minimum de conscience politique pour comprendre qu’un Costco en

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Pourquoi couper des arbres…

feu, c’est moins violent qu’un Costco en opération. Sur un forum zéro déchet, un homme posait la question : « Quelle est la façon la plus écologique et abordable de se brosser les dents ? » Je lui ai conseillé de se brosser les dents devant un Costco en feu. C’est pour ça que j’écris encore un autre livre : pour renverser notre per-ception de la violence comme on retourne une mitaine. Je ne le fais même pas par plaisir. Ça me stresse, vous n’avez pas idée. Quand je dors, j’ai la forme d’un bretzel. Mon corps est à la fois un nœud et une boucle. Je peux bien avoir une gueule de vieille godasse déchaussée. L’acte d’écrire, c’est l’équivalent d’insérer ses couilles à l’intérieur d’un anus, ça demande du doigté et de l’abnégation.

Petite pause. Je viens de traiter les lecteurs de cons et d’analphabètes, malgré que mon éditeur m’ait forte-ment conseillé d’éviter ces insultes contre-productives. Il prétend que ce prêchi-prêcha me donne des airs de mère supérieure, qu’un donneur de leçons, ça ne fait pas un bon humoriste. Franchement ! Quel connard cet édi-teur de merd… Le sal… il vient de censurer le reste de la phrase. ON PEUT PU RIEN DIRE !!! (Je suis inca-pable d’écrire cette dernière phrase en minuscule, c’est contre le règlement : la vraie censure se dénonce en caps lock suivi de plusieurs points d’exclamation, c’est pas moi qui le dit, ce sont les chroniqueurs du Journal de Montréal). Tout ça pour dire que j’estime tellement le lecteur que je me permets de l’insulter. Aussi aimable

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qu’une porte de prison, le Fred. Je vous insulte à voix haute, mais j’ai beaucoup d’estime pour vous dans ma tête. Tout le contraire des vedettes que vous admirez. Si leurs discussions en coulisse étaient enregistrées, y’au-rait pas mal moins de monde qui voterait au gala Artis. Que penser d’une industrie culturelle qui catégorise la valeur humaine par des lettres, comme des pièces de viande : « Il nous faut des vedettes catégorie A en entre-vue ! Je ne veux voir aucun C ! Pis si tu m’apportes un D, je vomis sur ta bedaine de femme enceinte ! » Bref, si vous êtes un branlomane végétatif incapable de lire un essayiste tel que Murray Bookchin, ce petit pamphlet est pour vous. C’est pas Gwyneth Paltrow, la militante écolo sauce hollywoodienne, qui aurait l’honnêteté de vous dire ça, hein ? Elle préfère commercialiser ses chandelles This Smells like My Vagina. Vous avez bien lu. J’en ai commandé. C’est maintenant impossible pour moi d’allumer une chandelle sans que mon doberman s’excite. Pu besoin d’aller en Italie pour admirer la tour de Pise. Je vous le confirme : devoir masturber un molosse avant de souper aux chandelles avec une date, ça brise la romance.

J’écris un livre parce que cet objet, surtout de se conde main, donne beaucoup et coûte peu. Il fait de nous une personne riche. En fait, l’amoureux des livres est le seul riche qui ne fait pas de victime.

J’écris un livre parce que je suis tout mêlé. Emberli-ficoté d’actualités. Submergé par les flots d’infor mations,

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ces hurlements fragmentés qu’on nous crache en pleine gueule comme s’il n’y avait aucun lien entre l’écolo-gie, la santé mentale, l’urbanisme, la police, la justice sociale, le patriarcat, le colonialisme, les vedettes, la spiritualité, le sommeil, le manque de temps quotidien et l’investissement d’argent dans une guillotine pour se payer la tête du Conseil du patronat. On essaye tous de se bâtir un semblant d’idée en s’informant dans les médias mainstream qui relaient l’opinion de ses riches propriétaires et de ses commanditaires, ou sur des sites complotistes qui nous font croire que des lézards à forme humaine ont pris le contrôle du Parlement, que la Terre est plate et que les libéraux sont à gauche. « Justin Trudeau est membre d’un culte pédosatanique cannibale ! » Voyons donc. La réalité est bien pire : il est le chef du Parti libéral ! Lâchez-moé avec vos euphé-mismes. Les médias et les réseaux sociaux nous rendent tellement dingues que pour contrer les rumeurs qui cir-culaient en pleine crise de la COVID- 19, l’OMS a dû inscrire en gros sur son site web : « L’urine des enfants ainsi que la cocaïne ne protègent pas contre le nou-veau coronavirus1. » Démasqués, hein ! Avis aux filous félins, il vous faudra trouver une nouvelle excuse pour consommer ces petits péchés mignons. Si la cocaïne et

1 Coralie Lemke, « Coronavirus Covid-19 : les faux remèdes et les pires idées farfelues pour lutter contre la maladie », Sciences et Avenir, 28 février 2020.

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la pisse de gamin immunisaient contre cette maladie, les partys privés de Guy Laliberté seraient plus effi-caces qu’un vaccin. Le genre de party mondain faisant passer Sodome et Gomorrhe pour des villes puritaines. Nous sommes au xxie  siècle, mais il faut encore se battre contre des remèdes miracles de charlatan aussi absurde que de manger des gosses de magicien pour guérir la diverticulite, la maladie de Lyme, un mal de tête et une peine d’amour. Sauve ta peau, Luc Langevin, y’a Jacynthe René qui veut le scalp de tes valseuses.

Rassurez-vous, ce livre n’a pas pour but de vous inviter à vous repentir afin d’empêcher la fin du monde. Tout au plus, s’agit-il de l’orienter dans sa chute. Je ne suis pas écologiste pour sauver une espèce qui mérite de mourir. Je le suis pour empêcher que les riches oli-garques s’en sortent confortablement sur le dos des vulnérables, des minorités, des punks et des pros-tituées sur le coin des rues qui ne survivront pas à la montée des océans parce qu’ils ne savent pas flotter. Savez-vous la différence entre quelqu’un qui se baigne pis quelqu’un qui lutte pour ne pas se noyer ? Le plai-sir. Je suis un malheureux sinistré qui se noie en agrip-pant la cheville d’un bourgeois pour l’emporter avec lui dans les abysses, tout en espérant qu’un pauvre du Sud s’accroche à la mienne pour être certain que personne ne remonte à la surface. Y’a rien de plus excitant (mise à part la chandelle odeur d’abricot à Paltrow) que de m’imaginer m’accrocher à la jambe d’un chroniqueur

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vedette, alors qu’il mange un tartare de bœuf à la fran-çaise, pour l’entraîner au fond des mers et calculer pen-dant combien de minutes un collabo peut retenir son souffle sans le respirateur artificiel de La Presse.

Sauver le monde, je laisse ça à des personnages ima -ginaires : Superman, Dieu, Thanos, Laurent Duvernay- Tardif, les multinationales écoresponsables, les influenceurs pertinents ou les politiciens de gauche. Lire que « cette civilisation se meurt » est en fait une merveilleuse nouvelle ! Il faut imaginer Sisyphe heu-reux à l’annonce de cet événement. Prenant conscience de ce nouvel état de fait, il se mettrait sans doute à drib-bler avec son rocher, tel un joueur de soccer extatique. Albert Camus soutenait que « l’absurde, c’est la raison qui constate ses limites ». Notre rapport à l’écologie tient de l’absurde. On s’en soucie avec la même incon-séquence qu’on protège nos librairies : c’est-à-dire en se gardant de nuire à Amazon. Alors, il est normal qu’un humoriste écrive un livre absurde sur les limites de notre monde.

J’écris ces lignes la clope au bec, pendant que la sauce spaghetti bolognaise de ma mère réchauffe sur le poêle. Ouais, mon écoanxiété me fait parfois fumer. Pis la sauce à ma mère est une source de réconfort pour mon âme mazoutée. La nostalgie, les pâtes, la viande d’orignal de la sauce, la cigarette, ça m’aide à rester écolo. C’est la même logique qu’une féministe qui danse sur du gangsta rap. Des contradictions qui empêchent

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de devenir fou. Je ne suis pas un militant écolo exem-plaire, ceinture noire en zéro déchet et en carboneu-tralité. Je me bats contre les mêmes vices que tout le monde. Quand je vais au cinoche voir un blockbuster américain, je m’achète un gros pop-corn, un gros Pepsi pis un gros sac de M&M’s. Un 200 piasses bien investi. Mes plus grandes actions environnementales sont acci-dentelles. Je fais de la simplicité volontaire malgré moi ; on appelle ça la pauvreté. Je ne prends pas l’avion, malgré moi, parce que personne ne m’attend nulle part. (Ma meilleure amie est une mangue coiffée d’un petit chapeau melon.) Et n’oublions pas que j’ai quand même participé à l’émission Les échangistes à Radio-Canada, alors pour ce qui est de polluer l’environnement, j’ai fait ma part. On n’a pas à être parfait ni à se mettre cette pression sur les épaules. Sinon, on culpabilise, on pleure en mangeant un pot de mayonnaise à la cuillère pis c’est Hellmann’s qui gagne. « Nous nous efforçons individuellement de gagner des luttes collectives », résumerait Hubert Aquin – écrivain génial, homme armé et créateur de la F1 à Montréal. Une militante ou un militant n’est pas quelqu’un qui dit : « Faites comme moi », c’est quelqu’un qui dit plutôt : « Imaginons ce qu’on peut faire ensemble. » Des êtres imparfaits qui marchent de concert vers un horizon commun, tout en s’accordant le droit de danser, c’est ça l’engagement.

Je le précise parce que j’entends déjà les petits génies autoproclamés, le torse bombé de fierté avec un

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regard de bambin qui fait caca pour la première fois dans le petit pot, me dire : « T’es écolo, mais tu uti-lises du pétrole pour te déplacer, pour t’habiller, pour te nourrir. Pis tes oranges de Floride ? Pis ton ordi ? T’es pas cohérent, Fred ! Je veux fouiller tes poubelles et sentir tes bobettes ! » Cet argument de petite police lobotomisée, on le sert souvent pour briser les élans bien intentionnés. À ces pignoufs de la rhétorique, il est permis de répondre par une gifle du revers de la main, dans un gant de cuir. Cuir végane, je souligne. De toute manière, dès que t’es à gauche, tu y’échappes pas. Être de gauche, c’est se faire dominer par la droite, mentir par les progressistes et sermonner par les radicaux.

Si vous me lisez à la recherche de solutions tech-niques faciles et rapides pour changer le monde, vous allez être déçu. Vous devez être du type à lire Gaston Miron en disant : « C’est ben beau La marche à l’amour, mais j’aurais aimé que le poète nous propose des pistes concrètes pour draguer dans les bars ainsi que des conseils pratiques pour réussir une vie de couple avec un budget bien équilibré. » C’est dommage, vous avez été mordu par Pierre-Yves McSween, le vampire- comptable. Je ne peux plus rien faire pour vous. Je vous invite donc à refermer cet ouvrage, à louer une chambre d’hôtel et à vous gunner dans le bain. N’oubliez pas de tirer le rideau avant. Pensez à la personne qui nettoiera. Ou à votre mère qui vous trouvera. ON PEUT PU RIEN DIRE !!!

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L’inepte « humoriste » Fred Dubé vient de franchir allègrement ce pas, cette ligne entre l’humour « bête et méchant » et les propos haineux. Là,

il dépasse les bornes. Je l’ai dénoncé à Facebook.

Sophie Durocher, Le Journal de Montréal, 30 mars 2020

Pis ? Apprivoisez-vous votre écoanxiété ? Commencez- vous à faire de vos éco- émotions un moteur de chan-gement ? Dans le chapitre suivant, je vous montrerai comment modifier votre vieille centrale énergétique en centrale éconucléaire en bannissant les ustensiles en plastique de la cafétéria. Ça, c’est pragmatique !

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L’Homme rapaillé crossé

Nous ne serons jamais plus des hommessi nos yeux se vident de leur mémoire.

Gaston Miron

N ous sommes un peuple de crossés. C’est ce qui nous unit au Québec : d’être une gang de crossés

amoureux de ses crosseurs. Se faire avoir est une de nos valeurs fondamentales, bien plus respectée que l’égalité entre homme et femme. On souligne cette valeur avec des célébrations politiques, des drapeaux et des chapeaux commandités pis ben du crémage révisionniste. La crosse est une religion et on est pratiquant sur un osti d’temps ! Si un nouveau mes-sie prêchait sur une colline « Crossez-vous les uns les autres comme je vous ai crossés », on serait huit mil-lions la bouche en cul de poule à applaudir, pis à en redemander ! On le trouverait rafraîchissant, authen-tique, près du peuple. On le nommerait Dragon dans l’émission du même nom où l’on peut admirer, grâce à l’argent de nos impôts, des riches parvenus se payer

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la tête d’artisans bien intentionnés en jetant à leurs pieds quelques écus en échange de royautés et d’un droit de cuissage.

On nous dit que pour lutter contre les change-ments climatiques, il faut un effort de guerre. Batèche de batèche ! On perd toutes nos guerres : la guerre des plaines d’Abraham, la guerre des Patriotes, la guerre contre la pauvreté, celle des felquistes, même à La guerre des clans, on a l’air d’une gang de navets agoniques. Si la conclusion du film La guerre des tuques nous a appris une chose, c’est que notre chien est mort. C’est totalement inutile de dessiner un plan d’action qui sauverait la planète pour une gang de possédés fidèles à ses possesseurs. Si des bernés épiques s’en vont en guerre, ils vont se tirer dessus jusqu’au dernier avant même d’arriver au front.

Un Québécois modèle, ce silencieux raboteux raboté 1, tolère depuis plus de cent cinquante ans ans les ultra-méga-giga-arnaques de l’État au service des multinationales violentes, mais pourfend en vociférant, gonflé comme un morceau de baloney dans la poêle, ses frères et ses sœurs qui commettent des pseudo-crossettes au petit bonheur la chance. Un osti d’BS qui reçoit un cadeau de 110 piasses à sa fête ! Un osti

1 Gaston Miron, « Le damned Canuck », dans L’Homme rapaillé, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, coll. « Études françaises », 1970.

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Eric Martin et Maxime Ouellet, Université inc.

Pierre Mertens, À propos de l’engagement littéraire

Hugo Meunier, Walmart

François Morin, L’hydre mondiale

François Morin, La grande saignée

Jean-François Nadeau, Les radicaux libres

Jean-François Nadeau, Un peu de sang avant la guerre

Gabriel Nadeau- Dubois, Lettre d’un député inquiet à un premier ministre qui devrait l’être

Dominique Payette, Les brutes et la punaise

Lise Payette, Le mal du pays

Jean-Marc Piotte et Pierre Vadeboncoeur, Une amitié improbable

Julia Posca, Le manifeste des parvenus

Jacques Rancière, Moments politiques

Gwenola Ricordeau, Pour elles toutes

Anne-Cécile Robert, La stratégie de l’émotion

Anne-Cécile Robert, Dernières nouvelles du mensonge

Simon Tremblay-Pepin, Illusions

Alain Vadeboncoeur, Privé de soins

Pierre Vadeboncoeur, L’injustice en armes

Pierre Vadeboncoeur, La dictature internationale

Pierre Vadeboncoeur, La justice en tant que projectile

Pierre Vadeboncoeur, Les grands imbéciles

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cet ouvrage a été imprimé en août 2021 sur les presses l’imprimerie marquis pour le compte de lux, éditeur à l’enseigne d’un chien d’or de légende dessiné par robert lapalme

La mise en page est de Jolin Masson

La révision du texte est de Laurence Jourde

Lux ÉditeurC.P. 83578 BP GarnierMontréal, Qc H2J 4E9

Diffusion et distributionAu Canada : Flammarion

Imprimé au Québecsur papier recyclé 100 % postconsommation

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« L’inepte “humoriste” Fred Dubé vient de franchir allègrement

ce pas, cette ligne entre l’humour “bête et méchant” et les propos

haineux. Là, il dépasse les bornes. Je l’ai dénoncé à Facebook. »

Sophie Durocher, Le Journal de Montréal, 30 mars 2020

Rassurez-vous, ce livre n’a pas pour but de vous inviter à vous repentir

afin d’empêcher la fin du monde. Tout au plus, s’agit-il de l’orienter dans

sa chute. Je ne suis pas écologiste pour sauver une espèce qui mérite de

mourir. Je le suis pour empêcher que les riches oligarques s’en sortent

confortablement sur le dos des vulnérables, des minorités, des punks et

des prostituées sur le coin des rues qui ne survivront pas à la montée

des océans parce qu’ils ne savent pas flotter.

Je suis un malheureux sinistré qui se noie en agrippant la cheville d’un

bourgeois pour l’emporter avec moi dans les abysses, tout en espérant

qu’un pauvre du Sud s’accroche à la mienne pour être certain que

personne ne remonte. Y’a rien de plus excitant que de m’imaginer

m’accrocher à la jambe d’un chroniqueur vedette, alors qu’il mange

un tartare de bœuf à la française, pour l’entraîner au fond des mers.

Sauver le monde, je laisse ça à des personnages imaginaires :

Superman, Dieu, Thanos, Laurent Duvernay-Tardif, les multinationales

écoresponsables, les influenceurs pertinents ou les politiciens de gauche.

En plus de ses spectacles solos, Fred Dubé écrit pour la télé, la radio,

ainsi que pour divers journaux. Il a publié chez Lux Une pipée d’opium

pour les enfants.