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Histories of Felix and Thomas Platter at Montpellier, taken largely from their diaries. 1500s.

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FLIXETTHOMAS FLATTER MONTPELLIER 1))2-1)59-- 1)9)-1)99 DEVOYAGE DE DEUX TUDIANTS nALOlS PI:BllESo'APRt'iLESWANt:SCiiUT3ORIGll\AI:X APPARTEN.,NTAlABIBLIOTHtQUECED:'!B.\I.'E 'DEUX'PORTR.UTS MONTPELLIER CHEZC .4Ali L LEC 0U LET,1.1 R lU 1RE 5,GRAND'RIJE, DCCC XCII 'PUBLICATIONS Dl1.4 SOCI'ETDESBIBLIOPHILES DEMONTPELLIER TIRA190EXDIPLAIRES: J 5ExemplairessurpapierdeHollande ,grandraisin , 155formatcarr. ~0 106 () FLIXETTHOMAS PLATTER A MONTPELLIER 1552-1559-- 1595-1599 NOTES DE VOYAGEDEDEUX BALOIS PUBLIDs .D'APJlts LESMANUsaiTS ORIGINAUX APPARn:NANTALABIBLIOTHtQt1J!DE L'llNIVEllSlrt DEBALE .AYEC'DEUX'PORTIUlTS MONTPELLIEI\ CHEZCAMILLECOULET,LIBRAIRE S,GRAND'RUE,S MDCCC XCJI TTIRS,comme grand nombredeleurs con-temporains,parla retrommit denotre cole dontl'enseignemmt tait alorsdanstout son klat, deuxBdlois, lesfrresPlatter,vinrent sucees-.sivementtudierlamdecineMontpellierpendant lasecondemoitiduxviesikle. Sousla formetoute familired'unjournaldevayage,ils ont racontle sjour de plusieurs annes qu'ils y .firent, coup par de frquentesexcursionsettLanguedoc,enProvenceet en Catalogne, ainsi que leur retour en Suisse aprb un longcircuit traversla Franceetlestatsvoisins. Bien qu' cette poque les voyages fussent nzozs faciles quedenosjours,lesrelationstaient cependant a s s ~ activesd'unpaysl'autre,lesgrandes foires,les villes commerantes,lesuniversits,les couvents ou les pilerinages cltbrts,mettant sur lescheminsune foule d'allants etdevenantsdetoutecondition.Malheu-reusement,cavaliers cmpitons d'il y a 11oiscents ans n'ont eugrandsouci (tros/entristesmodernes y mettent moins dediscrilion)denouslaisserleursimpres-sions, et ce journal est, si nousne nous trompons,le premier exemple d'un ouvrage de ce genre. Maiscen'estpasleseulintrttqtlil offre; 011y trouve m effetsur la pbysiotromie,les monuments etles murs desdiverses contres qu'ils visitmt, une foule de particularits restes jus 1u'ici compUtement ignores et qui,parleur importance dleur originalit,fontde ce double rcit un document historique des plus curieux. Nousn'en donnonsici, pour nepassortir denotre cadre,quelesparties prsentantnaturellementpour nous.un inlrlt tout particulier:celles quiconcernent Montpellier et notre rgion mridionale. LepiredenosdmxtudiantstaitceThomas Platterbienconnudansl'histoire pdag(lgique dela Renaissarrceparl'dprenergieetletravailper-stant grdce auxquels, de simple chevrier, il devint, aprsles mtierslesplusdivers ,gymnasiarcusde lavilledeBle.Parvenucettesituationparles seules ressor1rces de sanature vraiment exceptionnelle, il n'oubliapasluobstaclessurmontsetrsolut d'assurer sonfilsFlix,nenoctobre1536,les bienfaits, qu'iln'avaitpasconnuslui-tnlme,d'une ducationlibrale.Danscebut,ill'mvoya, vers la fin de1 J 52,faireses tudes mdicales Motltpellier. Pendant les quatre annes qu'il y passa, Flix rpondit par son travail aux Jacrifices tt aux vues de son pre i et aprs atooirpris Bd le le doctorat,le 20 septembre 1 J 57, il eut bienvite acquisdanssa patrieet mime l'tranger une rputationque justifiaientses talmts et que soutittrtnt sesservices.Onle toit,tn sa qua/iii d'archiater dela ville, se prodigtter pendant les pid-mies qui la dsolerent la fin du xv1 sikle, tt, rornme profesuur, il rtln:a sonUnhrersit de so11long dpris-Ses eollt&tions d'hisloire naturelle, innorJation vritable pour son sicle, furentvisitks par plus d'un WJDftllrillustre.Montaigney remarquale premier herbieramnu.Nanmoins,et ledtail peint l'homme enrappelantladijfic14lttksesdbuts,ceMuse privne louwait qu'auprix tk rtributionsdontle totalestsoigneusementportsurl'tatqu'il a laiss tk sa fortune. De sonmariage awc Madelei11e fedttlmann,a ltJ-qule il ne devait survivre que moins d'une annie( 1 ), Flixn'eutpa$d'enfants.Cefutprobablementcette considrationquiengageasonpre,veuf soixantetreite ans , contracter aussiMtnouvelle union. Son espoir, a cd dge,tk perptuerun nom dja ciWwe,enurag par un prcdent dans sa famille ( 2), ne futpas du:EstherGrosslui donnasix enfants, dont,seul d'ailleurs,le seconddoitnous occuper. N le 24 juillet 1574,ThomasPlalter (3) trouva dansson frre,l'atmtktrentehuitans,unappui assur lorsquemourut leur pre,le26 janvier15 82. (1)FlixP!atter mourut lez8juillet1614. (z) Jean Summermater, grand-pre maternel deThomas Platter, quimourut:lgde126ans ,auraiteuunfils cent ans ( E. Fick ,Vie deTh.Platter,p.2). (3)Morten1628,aprsavoiroccupsontour les charges d'arcbWer de:la ville de Ble et deson Universit."est par luique sec;ontinuala famille Planer qui,teinte en1711dans sabranc;hemasculine,vientde finirgalement dans la branche fminine,en la personne de la demoiselle Anne-Marie Legrand, morte le 11aoOt1886, l'ige de 90 ans. Al'exemple de celui-ci,Fi/ix, aprs avoir lui-mime prsidlapremireducationdujeunehomme, voulutqu'il al/dt tudier quelques annes lamdecine Montpellier.Le sjour qtu fitThomas dansle Midi secvmplta par utlgraud voyage travers la France, les Pays-Bas etl'Angleterre,voyageentrepris, acette poque,par toutBd/ois ais.Son absence seprolongea ainsi duI6 15 95 auI5 fvrier16oo,un tempsgal celui deFlix,mais autrement employ. Entrelesdeux frres,eneffet,comme entre leurs rcits, iecaractreetlesvnements ont tablibie11 des diffreuces.L'an a vude preslesefforts du chef dela famille;convi y joindrelessiens,il s'estdebonne heurelOIImis,avecune docilitpleined'entrain, ce travail qtlemnera au succs,deuxmotsrsumant sajeunesseetsaviemtire.Naturedouce,timide mtnejusqu'l'exagration,quicontrasted'une manire sitrange avecl'dpretinquitede scmpre , Flixestdoud'uneimpressionnabilittout fait r;marquable,encoreaccentueparsacandeur:de lcecachetprofondmentpersonnel,prltanta son journalintimeun charmequisduitetrelevantla vulgaritdecertains dtailspar la sensibilit la plus relle etla plusabsolue sincrit. Tel nenoussemblepasThomas.De cinqans plus g queson frrelorsqu'il entreprendsonvoyage,il a profitenoutre del'exprience deFlix, comme il use ducrditdecelui-ci.Laroute est aplanie sousses pas; mais, siloinqu'il lesporte,la curiosit plut6t quel'intrlt suitu11rcito sonpropre caractreren-chrit surlatendance gnrale del'poque.E t ~toutes choses,Thomas parait agirsous l'impulsm, presque au rompre d'autrui, deMonsieur son frre,le docteur Flix Platter ,pour les collectionsduquelil fait,en toutpays, desachatsrpts.Ilobserveetconstate; ils'enquiertetrapporte;11oustz'osermsaffirmer qu'ilapprcieetqu'iljuge.Qu'Ottnechetchepas nonplusche:zluiceltemotionpersonnelledeson ain,nave et fugitive commeuneimpression d'enfant; unerudition derommande- d'ailleurs tropdnue de critique pour quemaintes foisnousn'ayons pas da tnretrancher, quantauxpointsd'histoire- ena ruurp la place. Abien des gards,l'intrt de l'uvre n'mapas faibli;il s'estseulementtransform. ttraitcommtmaux deux frh'esestJesoinpris pareux deconsigner _au jourle jour ce qu'ils ont fait ouvuderemarquable et plus tard d'encoordonnerle rcit.Contraste curieux:le dernier pour ce travail de rdactiondfinitive estnattmoins l'instigateur. Ce fut stU letnenteneffetenr6r 2,etparconsquent l'ge de soixante-seiteans,que Flix transcrivit ses notes de jeunesse,conservesaujourd'hui labibliothquede l'Universit deBd le( 1 ) .Mais quarante ans aupara-vantilavaitobtenudesonpreuneautobiographie plusieursfoispublie,etc'estluicertainementqui demanda semfrtreun,-ci t dtailldesesvoyages. Thomasl'entrepritens'admttdesesnotesetthses (1) Ms. l, m. 3,in-folio. compos de 200 feuilletsmonts sur onglets, renfermant le journal de Flix et diverses autres pices. ,. souvenirs encorercetlts et il l'eut achev en o n ~ emois, 1" juillet 160) Lecture en fut faite, porte /'original galementconservdanslemmedpt( I) ,le1 J mai1606 ,enprsence denoble detnoiselleAnnavon Brenfels. Le manuscritdeFlix,prcidi del'autobiographie du pre,futpublipour lapremirefoisen1840, parkdoeteur A. Fechter(2). C'est sur cettedition, (1)Ms.).,v,7,deuxvol.in-folio,de16o8feuillets. Voicilatraductionlittrale dutitre :c Descriptiondes voyagesque ThomasPlatter,docteur en philosophie et en mdecineBile,afaitsen quatre ansetcinqmois,de BledansleclbreroyaumedeFrance ,etdelen Espagne,etdenouveauenFrance;puis,parlemme royaume , danslesPays-Bas;ensuite,parlaFranceen Angleterre, et de nouveauparlaFrance dansles Pays-Bas ; enfindesPays-BasBleenpassantparlaFrance: dans laquelledescription ilest racont comment il a voyag chaque joar, ce qui s'est pass demmorabledurant toutle voyageetcequ'ilavud'important dans chaqueendroit; avecquelquespaysages ,villes ,dificesetautreschoses remarquablesdcritstout aulongetdessinsengrande partie la plume ouautrement :.,etc. - Thomas faitpr-cder sonrcitdel'avertissement suivant: Que le lecteur bienveillant veuille prendre enbonnepart toutesleschoses quej'aicriteset songerquej'aicud'abordenvuela gloiredeDieuetlebienduprochain,ensuitelalouange due MonsieurmonfrreledocteurFlixPlatter,qui m'aentretenusilongtemps l'trangeretlapensede rappelertoutcequ'ilafaitpour moidurantmonvoyage de quatre annes et demie. (2)Thomas und Felix Plalter, zwri aulobiographiem.Hazel, SeulundWast,1840, in-8, vm-2o8 pages . mpllle par l'inlerpollltm de fragments dl lettres de T'1JomQS PJal ter son {ils ain ( 1) et rduite aussi par denombreuxretranchements,queM. EdouardFiclt fitimprimerGeniveen1866rmetraductiontres agrablelalectam,maispeut-/Ireunpeutrop a"ange(2). M. Henri Boos a remdi heureusement maltrations,entkmnanldu pereetdu fils,en 1878,letextecritique quia tsuividansla IU1lre.lASocittksBibliophilesestredevable de alle-ci M.L.Kiejfer,aujourd'huiprofesseurau lyciedeLyon,quipendamsonsjourdequelques annesMontpellier ,abienvouluconsacrersa rmaissanuspcialedudialectebdlois, mettreen franalercitdesdeuxfreres.lA Description des JTO"/agesdeThomastaitdemeurejwsqu'prsent inditedtznssonensemble ( 4) ellelerestera encore ( 1)Ces lettresviennentd'trepubliesparM.Achille urckhardt:Thoffi4SPlaller'sBriefeansn,. solmFelix. Basel,Detloff,1890,in-8,v1-1o6pages. (2)Mmoires de Flix Platter, mJduifJ Btllois. Genve, J.-G. Fid, 1866 , iu-So, xv-11;pages. 1 3TbowtzsundF1lixPlalrzursillengesdliehUdesXVI jriUUrts.Leipzig,S. Hirzel,1878,in-8, XVI-J72 pages. - Aprscetexcellentouvrage ,nousnecitons quepour mmoirelapublicationmodernisedeJ.-K.R.Homan. Gtersloh,1882. (4)Voici lesfragmentsquien ont tjusqu' jour: DrB.Brommc:l :BesclwiNifg'I11t1tndPlatter' s Reism. (BaskrJahrbuch,1879).&sel ,Detlaff,in-12. -C'estle u voyage de Thomas, de Bllc Montpellier, mais la suite:n'a pasparu. dansune assezlarge mesure,carnousavonsdjdit quenous endonnonsici seulement ce qui concerne plus particulierementnotre contre. Si, danslepanoramaretrosptctifdroulparla plume desPlatter,chacun faitchoixdupoint de vue a u q u ~s'attacheunintrt local,notre publication se justifie d'autantmieuxque nous pouvons revendiquer dans cette z1vreune plus largepart.Surun simple fragment, M. A. Germain signalait dj l'importance du journal deFlix pour l'tude desmursuniversi-taires dans notre ville au XVI8 sikle ( 1 ). En le publiant aujourd'hui danssonintgrit eJy joignantceluide Thomas,nous pouvons tendrecette remarque l'his-toiremlme deMontpellier ddela rgiml.En effet,ces rcits corresponde11t des poques fort diffrentes d'aspect C.L.( CharlesLefort) :Hr1itjoursdGenveen1 I9I ( Mm.tl Doc.publisparlaSoc.d'Rist.eld'Archol.de Genve,t.xx[oct.1879],pp.157-61 ). P;Je Flice:UntudiantBloisdOr/(ansenII99 Orl>;mais il fut inca-pabled'acheverle motvale,ilneputdire que: va ... et s'loignatoutmu.J'euslecur gros, et je continuaitout attristun voyage dont laperspective m'avait remplidejoie.Monpre m'crivitdanslasuite, qu' sonretouril avait trouv notreservante Annemaladedelapeste ; quelaservantedeThomas Schpfiusavaitt atteintelemmejour,etilremerciaitDieude nousavoirlaissspartiravantd'avoirprouv nos familles;carla contagion fitalorsdegrands ravagesdans Ble et dans notre rue. Nousarrivmes asseztarddanslapetiteville de Waldenburg, unmilledeLiestal. On rso-lutnanmoinsdepousserjusqu' Balstal;mais la nuitnoussurprit surleHauenstein,etmon AMONTPELLIER. 7 cheval fitune chute et mejeta contre un rocher; jen'euspourtantaucunmal.Enarrivantdans le village deLangenbruck,unmilledeWal-denburg,nousnousarrtmesl'aubergedu Cheval. Le1 Ioctobre, nouspass1mes Balstal, qui est un milledeLangenbruck ,puisdanslapetite ville de Wiedispach,qui est unmilledeBal-stal ,et nous atteignmes Soleure,un mille au-del de BalstalNous allmes diner au Lion.C'tait justelemomentdelafoire.MatreGeorges, l'organiste,nousconduisitl'glise,etnousfit voirl'orgue,sur lequelmoncompagnonTho-mas Schpfiusjouaaussiunmorceau.Lesoir asseztardnouspass1mesdevantlecouvent de Frauwbrunnen,deuxmillesdeSoleure.Prs delnousvmesdansleschampsunecolonne depierre( r),aveccetteinscriptionsurune plaque : 1 J7 5ansaprslanaissancedeJsus-Christ,lejourdelaSaint-JeandeNol,les Anglais( 2),qu'onappelleCigler ,furent,avec l'aidedeDieu ,vaincusetmis enfuite,dansun rombatloyal,par lesgensdeBerne.Lou soit Dieu jamais.11Ilfaisaitdjsombre et nous delapeine lirel'inscription.Plusloin,nous arriv1mes ,traversunefort ,danslevillage (t) Elleest figureen marge dumanuscrit. (2)CesAnglaisles dbris del'arme queleroi douardIIIavaitenvoye en France en1374 8FLIXPLATTER deJgisdorf,olanuitnousfortdenous arrter.L'1ubergetaitpleinedepaysans,etla fumenous incommoda toute la nuit. Le12 octobre,nous arrivmesdebonne heure: Berne,unmillede Jagisdorf.Nousdescen-dmesauFaucon,etnousvisitmeslaville,les glises,lesbannires,sansoublier lesours;il y enavaitsixdanslesfosss.Aprsmidi,nous nousremmesenroute.Enpassantaupontde Koniz,jebusunecharmantefontaine.Nous yrencontrmesdeuxjeunesmaris,quifirent routeavecnous.Maispendantquelajeune femmechevauchaitctdemoi,etsonmari aveclesautres,elles'embarrassadansunpom-mier ,tombadechevaletrestapendueaux branches de l'arbre,avec lesjupes toutes releves jusqu'cequ'onvintsonsecours.Atrois millesde Berne,nousatteignmesFribourgo nouslogemeslaCroixblanche.C'estlque l'on commenanous traiter etnouscoucher la franaise. Le I3 octobre, le temps se mit la pluie,ce qui me contraria beaucoup.NousfOmestremps en traversantlesvillagesfranaisquiprcdent Romont;maisarrivsdanscedernierendroit, nousnousarrtmes auLion,pourschernos vtements.Aprsdner,nousprimeslaroute deLausanneetatteignmeslehameaudeRue. Acemoment,Thomasnotrecompagnonnous perdit,etnousdOrnesl'attendrelongtemps. AMONTPEIJ..IER. 9 Survint la nuit avecun brouillard, qui nous fitperdrenotrechemin.Nousarrivmesdans une fort du Jorat, o il pas sr de voyager cene Nous ne qu'une grange, unabriquelconquepournousgarantirdela pluie.Aprsavoir longtempserr ,nousvrimes unpetitvillage ,maisonrefusade nous donner Alorsnousloumesun jeunehommepournousmontrerlechemin travers les bois,et nousarrivmesunendroit nommMezire.C'tait unemchante auberge, avecquelquesmaisonsdissminesauloin. L'aubergetaittenueparunefemme,etelle n'avaitnousdonner qu'unepiceaurez-de-chausse,ouvertetouslesvents.Danscette pice se trouvait une longuetable o taient assis despaysanssavoyards etdesmendiants,entrain demangerdeschtaignesrtiesavecdupain noir ,etdeboiredelapiquette. Nous aurions volontiers continu notre chemin, maisnoustionstranspercsparlapluie ,etla nuittaitnoire.Nousfmesdoncobligsde rester,bienquelafemmedel'aubergenous dclartqu'ellen'avaitnilitnicurie.Nous remismesnos chevaux,tant bien quemal,dans unetroite et basse, o ilsrestrent toute la nuit sells et brids.Quant nous ,il fallut nous asseoir ct de ces vagabonds,et nous contenter dummeordinaire. Nous emesbientt compris quellesgens nousavions affaire;car ils exami-IOFLIXPLATTER naientnosarmesetnousrudoyaient ,malgr notresoinnepasleurenfournirl'occasion. Ilss'enivrrent,etallrentenchancelantse coucherhors dela salledevant lefeuquibrO.lait encoredansl'tre.llsnetardrentpas s'endormir. C'est ce qui nous sauva,car ils avaient projetdenous assassiner,commenousl'apprit le lendemainmatinnotre guide,quile leuravait entendudire ,pendant qu'iltaitcouchsurle foin. Cependantnoustionspleinsd'inquitude. Nousfermmeslesvolets,etnouspoussmes un mauvais lit devantlaporte;puis,ayntpos surlat