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INTERPRÉTATIONS RADICALES

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Danie l Laur i e r

INTERPRÉTATIONS RADICALES

Les Presses de l’Université de Montréal

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Laurier, Daniel, 1951-

Interprétations radicales

Comprend des réf. bibliogr. et un index.

isbn 978-2-7606-2524-2

1. Davidson, Donald, 1917-2003. 2. Langage et langues - Philosophie.

3. Interprétation (Philosophie). 4. Cognition et langage. I. Titre.

b945.d384l38 2008 191 c2008-940558-7

Dépôt légal : 2e trimestre 2008

Bibliothèque et Archives nationales du Québec

© Les Presses de l’Université de Montréal, 2008

Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide fi nancière du gouver-

nement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de

l’indus trie de l’édition (PADIÉ) pour leurs activités d’édition.

Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien fi nancier le

Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises cultu-

relles du Québec (SODEC).

imprimé au canada en mai 2008

isbn 978-2-7606-2089-6e

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Paul Bernier et Étienne Daignault ont tous les deux relu une pénul-tième version de la quasi-totalité du manuscrit, et suggéré plusieurs cor-rections ou améliorations. Martin Montminy et Étienne Daignault ont respectivement traduit de l’anglais les chapitres 2 et 6. Les recherches qui ont conduit à la rédaction des essais réunis dans ce livre ont bénéfi cié, à différentes étapes, du soutien fi nancier du Fonds FCAR du Québec et du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Plusieurs personnes m’ont fait la faveur de lire, de commenter ou de discuter dif-férentes portions du manuscrit, à différentes étapes de sa rédaction ; elles sont identifi ées et remerciées en note, à la fi n de chaque chapitre.

Trois des sept chapitres qui composent ce livre ont été publiés anté-rieurement, parfois sous des formes légèrement différentes ; deux autres sont des traductions françaises d’articles originellement parus en anglais. Il s’agit de :

Chapitre 1 : « Comprendre ou interpréter ? », in Daniel Laurier (dir.), Essais sur le sens et la réalité, Montréal/Paris : Bellarmin/Vrin, 1991, 101-131.

Chapitre 2 : « Holismes », in Pascal Engel (dir.), Lire Davidson, Combas : éd. de l’éclat, 1994, 133-161.

Remerciements

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Chapitre 5 : « Pangloss, l’erreur et la divergence », Journal of Philosophical Research 19, 1994, 345-372.

Chapitre 6 : « Rationality and Intentionality : A Defence of Optimization in Theo-ries of Interpretation », Grazer Philosophische Studien 43, 1992, 125-141.

Chapitre 7 : « On the Principle of Charity and the Sources of Indeterminacy », inDenis Fisette (dir.), Consciousness and Intentionality : Models and Modalities of Attribution, Dordrecht/Boston : Kluwer, 1999, 327-354.

Je dois aussi signaler que le texte du chapitre 4 recoupe en partie celui des deux articles suivants :

« Le paradoxe de Wittgenstein et le communautarisme », Dialogue 39, 2000, 263-278.

« La publicité et l’interdépendance du langage et de la pensée », Dialogue 43, 2004, 281-315.

Enfi n, les deux premières sections du chapitre 3 ont été publiées sous le titre « Interprétation et intentionnalité », in Denis Fisette et Vincent Rialle (dir.), Penser l’esprit, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1996, 215-229.

Je remercie vivement les responsables de ces publications de m’avoir autorisé à réutiliser ces matériaux.

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j’ai regroupé dans ce livre une série de sept études critiques dans les-quelles j’explore diverses facettes de la philosophie du langage de Donald Davidson. Ces études n’ont pas pour but d’exposer la doctrine sémanti-que de Davidson, et passent un grand nombre de questions sous silence, en particulier les questions d’analyse strictement logico-linguistique1 ; elles visent plutôt à éprouver la cohérence, la validité ou la solidité de certaines des thèses centrales qu’il défend (ou a défendues) concernant la nature du langage et ses liens avec les phénomènes mentaux. Parmi les questions abordées, celles du holisme, du réalisme et du naturalisme intentionnels, du principe de charité, et du caractère public du langage et de la pensée occupent la plus grande place. Comme chaque chapitre est précédé d’un court résumé qui en décrit les grandes lignes, je me contenterai, dans cette introduction, de dégager la trame générale qui sous-tend l’ensemble. Car bien que chacun puisse être lu indépendam-ment des autres et forme ainsi un texte autonome, il y a entre les diffé-rents chapitres des liens thématiques relativement étroits.

1. Pour une présentation de la philosophie du langage de Davidson, on peut consulter Engel (1994a) ou Laurier (1983 ; 1985 ; 1993b).

Introduction

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Ainsi, après avoir soutenu, dans le chapitre 1, que la validité de l’argu-mentation de Dummett en faveur de l’antiréalisme sémantique dépend de son rejet du holisme, de sorte que la résolution de son différend avec Davidson exige une évaluation de ses objections contre le holisme, j’entre prends, dans le chapitre suivant, de préciser la nature du holisme, d’en distinguer plusieurs variétés et de déterminer si on peut trouver de bons arguments en sa faveur. Ces deux chapitres, ensemble, se terminent par une sorte de match nul : ni les objections de Dummett ou de Fodor et Lepore, ni les arguments de Davidson ne me satisfont, et j’en conclus qu’il reste beaucoup de travail à faire pour vider la querelle. Depuis que ces deux chapitres ont été rédigés, je me suis convaincu qu’il y avait des raisons internes à la doctrine de Davidson, qui sont liées à son rejet de toute forme de relativisme conceptuel, pour conclure qu’il doit y avoir une limite à l’étendue du holisme sémantique qu’il peut admettre sans risque d’incohérence. Mais l’exposé de ces raisons reste encore à rédiger et on ne le trouvera pas dans les pages qui suivent.

La question du réalisme et du naturalisme intentionnels n’est abordée qu’au chapitre 3, et uniquement sous l’angle de la question de savoir s’ils sont compatibles avec une approche interprétationniste des phé-nomènes sémantiques ou intentionnels, du type de celles défendues, entre autres, par Dennett et Davidson. J’y suggère qu’au moins certaines formes d’inter prétationnisme satisfont certains des critères qui pour-raient permettre de les compter comme des formes de réalisme, mais pas celui auquel Dummett semble attacher le plus d’importance, ce qui répond en partie à certaines préoccupations exprimées au chapitre 1. En ce qui concerne le naturalisme, je parviens, par d’autres voies, à la même conclusion que Davidson, à savoir qu’on ne pourra prétendre naturali-ser l’intentionnalité qu’en naturalisant simultanément les normes de la rationalité.

Il se trouve que c’est précisément sur la thèse du caractère normatif de la signifi cation et du contenu intentionnel que repose l’argument scep-tique développé par Kripke dans sa discussion du problème des règles et du langage privé chez Wittgenstein. Dans le chapitre 4, je discute assez longuement de la solution sceptique avancée par Kripke, pour fi nale-ment la rejeter et soutenir que même si elle était acceptable, elle ne per-mettrait pas d’établir l’impossibilité d’un langage privé. J’explore ensuite différentes stratégies devant permettre d’établir le caractère essentielle-ment public du langage ou de la pensée. Cela m’amène à soutenir qu’on ne peut s’appuyer sur le caractère public du langage pour établir celui

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introduction 11

de la pensée, ou sur le caractère public de la pensée pour établir celui du langage, qu’à condition de pouvoir montrer que le langage et la pensée sont interdépendants, et cela sans présupposer le caractère public du langage ou de la pensée (selon le cas). J’explique ensuite comment l’argu-mentation avancée par Davidson pour établir que la pensée dépend du langage ne semble faire exception à cette contrainte qu’en commettant une pétition de principe.

Dans les trois chapitres qui suivent, c’est la question de la nature et de la légitimité du principe de charité ou de rationalité qui occupe le devant de la scène. Au chapitre 5, je développe l’idée que l’approche générale de Davidson au problème de l’interprétation présente plu-sieurs analogies intéressantes avec au moins certaines formes de téléo-sémantique celle proposée par David Papineau en particulier ; ce qui en soi n’est guère étonnant, compte tenu des homologies structurales troublantes, et souvent exploitées, entre certains modèles de la sélection naturelle et certains modèles de la rationalité. Cela me permet de sug-gérer que les théories téléosémantiques en question ne proposent pas réellement une alternative au type d’approche préconisé par Davidson. Dans le court chapitre qui suit, je propose une manière de rendre plus acceptables certaines conséquences du principe de rationalité qui sont souvent retenues contre lui, en insistant sur le fait qu’un tel principe n’opère pas dans un vacuum, mais seulement dans le contexte d’autres contraintes et à plusieurs niveaux. J’examine, dans le dernier chapitre, différentes formulations ou interprétations du principe de charité, qui sont toutes suggérées par Davidson lui-même (dans différents contex-tes). Cet examen m’amène à soutenir qu’on a eu tort de négliger les remarques de Davidson concernant les liens étroits qui unissent, et doi-vent unir, la théorie de la signifi cation et la théorie de l’action, et que le principe de charité prend, dans un tel contexte plus large, une tout autre allure, et soulève quelques questions diffi ciles concernant les relations entre la rationalité pratique et la rationalité théorique. Mon enquête débouche donc sur le constat qu’en dépit du rôle absolument central que les normes de rationalité sont appelées à jouer dans la doctrine de Davidson, celui-ci a fi nalement fort peu fait (peut-être par la force des choses) pour en élucider la nature et en expliciter le contenu.

Je demeure malgré tout convaincu que les détracteurs du principe de charité (et ils sont nombreux) n’apprécient tout simplement pas à sa juste mesure la radicalité, et le caractère non empirique, du pro-blème de l’interprétation radicale. Nous n’avons naturellement aucune

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garantie que l’interprétation radicale soit possible, même en principe. Mais en réfl échissant aux conditions dans lesquelles elle serait possible, on peut espérer dégager non seulement certains des éléments qui nous distinguent d’autres amas de matière, mais aussi certains des présup-posés métaphysiques sur lesquels repose notre spécifi cité. Se deman-der si l’inter prétation radicale est possible, c’est alors se demander si ces présupposés sont acceptables ; et il se pourrait qu’en cette matière, comme en quelques autres, l’acceptabilité rationnelle de ces présupposés dépende en bonne partie de la valeur que nous attachons à leurs consé-quences. J’espère que les essais proposés ici contribueront à stimuler la réfl exion dans ce domaine. Mais je n’ai guère de raison d’être optimiste, étant donné que la principale chose qu’ils auront réussi à mettre en lumière, c’est peut-être seulement la diffi culté, l’opacité et la multiplicité des problèmes. Ils sont, en ce sens, autant d’interprétations radicales du problème de l’interprétation radicale.

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Résumé

L’objectif de ce chapitre est de dégager et de clarifi er les principaux enjeux de la controverse qui oppose Dummett et Davidson sur la question de savoir quelle forme devrait prendre une théorie de la signifi cation pour une langue naturelle et à quelles contraintes elle devrait être soumise. Après avoir brièvement présenté les concep-tions de Dummett (1975a ; 1976), je donne des raisons de penser que, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le véritable objet de sa querelle avec Davidson n’est pas tant la question du réalisme, mais bien celle du holisme. Je m’efforce ensuite d’expliquer en quoi la théorie de Davidson, bien que vériconditionnelle, s’avère compati-ble avec le principe de l’immanence de la signifi cation sur lequel Dummett fait reposer (en partie) l’antiréalisme. J’explore ensuite différentes manières de comprendre et de répondre à l’objection de Dummett selon laquelle le point de vue de Davidson obligerait à attribuer à chaque locuteur une connaissance des jugements de vérité de l’ensemble des locuteurs de sa communauté, pour conclure que si elle met bien le doigt sur certaines diffi cultés, il ne s’agit pas de diffi cultés que Dummett lui-même (ou qui que ce soit) serait en mesure de surmonter.

1. Prémisses dummettiennes

Dummett part de l’idée naturelle (mais peut-être pas tout à fait inno-cente) que tout locuteur capable de parler et de comprendre une langue

Chapitre I

Comprendre ou interpréter ?

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manifeste de ce fait la connaissance pratique (et généralement implicite) qu’il a de cette langue. Par conséquent, une théorie de la signifi cation, si elle prétend rendre compte de la maîtrise que les locuteurs d’une langue ont de celle-ci, doit rendre compte de la connaissance que tout locu-teur de cette langue doit posséder, et constituer en ce sens une théorie de la compréhension (puisque comprendre une expression c’est savoir ce qu’elle signifi e). Une théorie de la signifi cation vise ainsi, au mini-mum, à fournir une représentation explicite de la connaissance implicite qu’ont les locuteurs d’une langue1, ce qui ne veut cependant pas dire ( Dummett, 1975a : 100) qu’elle doit nécessairement utiliser le concept de connaissance, mais qu’elle doit représenter sous forme propositionnelle ce que savent les locuteurs de la langue donnée (c’est-à-dire le contenu de leur connaissance implicite).

D’autre part, toute théorie systématique de la signifi cation doit mon-trer comment le contenu de chaque phrase de la langue donnée dépend de celui de ses constituants, c’est-à-dire montrer comment la connais-sance que chaque locuteur a du contenu de chaque phrase dérive de la connaissance qu’il a du sens des mots dont elle est composée. Elle ne peut apparemment s’acquitter de cette tâche qu’en spécifi ant récursive-ment les conditions d’application d’un certain concept, désigné comme central, à chacune des phrases de la langue. Mais il semble bien que quel que soit le concept choisi comme central, la compréhension que tout locuteur a d’une certaine phrase ne peut pas consister seulement dans le fait qu’il sache à quelles conditions ce concept est applicable à cette phrase, car tout locuteur compétent sait un nombre indéterminé de choses concernant les usages possibles de chaque phrase de la langue. Il s’ensuit que toute théorie systématique de la signifi cation doit se

1. Dummett (1978b ; 1979) distingue cependant le type de connaissance qu’un locu teur a de sa langue maternelle de la connaissance pratique que possède, par exemple, quelqu’un qui sait nager. Les deux types de connaissance sont implici-tes, et peuvent être représentés sous forme théorique (c’est-à-dire sous la forme d’un ensemble de propositions) mais seule la connaissance pratique au sens strict est telle qu’il est possible de savoir en quoi elle consiste sans pour autant être en mesure de l’exercer. Autrement dit, alors qu’il est possible de savoir ce que c’est que nager (c’est-à-dire de savoir ce qu’il faut pouvoir faire pour pouvoir nager) sans savoir nager, il n’est pas possible de savoir ce que c’est que parler une langue donnée, sans être capable de la parler (ou du moins de la comprendre) soi-même. La maîtrise d’une langue serait ainsi à mi-chemin entre la connais-sance purement pratique et la connaissance théorique.

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prévaloir d’une distinction du type de la distinction frégéenne entre le sens et la force d’un énoncé, et avoir par conséquent au moins deux com-posantes que Dummett appelle la théorie de la référence et la théorie de la force. La première spécifi e récursivement les conditions d’application du concept désigné comme central à chacune des phrases de la langue, tandis que la seconde spécifi e ce qu’un locuteur doit connaître, en plus de la théorie de la référence, pour pouvoir déterminer tous les aspects pertinents de l’usage de chaque phrase. En d’autres termes, la théorie de la force doit rendre compte des différents types d’actes de discours que l’énonciation de chaque phrase de la langue permet (conventionnelle-ment) d’accomplir.

Une théorie de la signifi cation répondant au signalement que je viens de donner devrait dans la terminologie de Dummett (1975a : 101-102)être qualifi ée de modeste, dans la mesure où elle viserait seulement à expliquer le contenu de la connaissance implicite des locuteurs, tandis qu’une théorie robuste (full-blooded) devrait de plus préciser en quoi consiste ou comment se manifeste cette connaissance. Cette distinc-tion entre une théorie modeste et une théorie robuste correspond donc à deux façons de comprendre ce que c’est que rendre compte de la connaissance qu’un locuteur a d’une langue. Une théorie robuste de la signifi cation doit inclure, outre une théorie de la référence et une théorie de la force, ce que Dummett appelle une théorie du sens, dont la tâche est d’expliquer en quoi consiste la connaissance que les locu-teurs ont de la théorie de la référence (ou d’une partie quelconque de celle-ci). Il semble donc que la distinction entre une théorie modeste et une théorie robuste ne concerne en rien la théorie de la force.

Cela suggère que l’idée d’une théorie de la force doit être comprise de telle façon qu’il soit exclu qu’une telle théorie se contente de préciser ce qu’un locuteur doit savoir d’une phrase (outre le fait qu’elle ait tel ou tel contenu) pour pouvoir l’utiliser correctement, sans cependant dire en quoi cette connaissance consiste. Cette impression me semble être confi rmée par le fait que la distinction entre théorie de la référence et théorie du sens semble s’évanouir lorsque la notion centrale de la théorie de la référence renvoie à un aspect de l’usage des énoncés (comme c’est le cas par exemple lorsqu’il s’agit des notions de vérifi cation ou de falsi-fi cation). Dans ce cas, en effet, la théorie de la référence cumule (comme apparemment la théorie de la force) deux fonctions : celle de dire ce que savent les locuteurs et celle de dire en quoi consiste cette connaissance. Ainsi, si une théorie de la référence implique qu’une certaine phrase

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16 interprétations radicales

est vérifi ée si et seulement si une certaine condition p est satisfaite, la connaissance que les locuteurs ont de ce fait consiste simplement dans leur capacité à reconnaître que cette phrase est vérifi ée si et seulement si p. Mais si une théorie de la référence implique qu’une certaine phrase est vraie si et seulement si p, la connaissance que les locuteurs ont de ce fait peut ne pas consister dans une capacité à reconnaître que cette phrase est vraie si et seulement si p, de sorte que la question de savoir en quoi consiste cette connaissance reste posée, et qu’il y a place alors pour une théorie du sens distincte de la théorie de la référence.

Dummett (1975a : 101-102) qualifi e de modeste une théorie de la signifi cation qui vise seulement à dire quelles expressions de la langue donnée correspondent à quels concepts, sans chercher à expliquer en quoi consiste la possession de ces concepts. Compte tenu des remarques qui précèdent, il semble plus juste de dire qu’une théorie modeste en est une qui ne contient pas de théorie du sens, ou dont la théorie de la référence se contente d’associer les expressions à leur signifi cation sans dire en quoi consiste la connaissance que les locuteurs ont de la signifi -cation de ces expressions. Mais qu’est-ce qu’expliquer en quoi consiste la connaissance d’une certaine proposition ? Dummett semble avoir deux réponses à cette question.

Selon la première, cela consiste à identifi er une capacité pratique dont l’exercice constitue une manifestation de cette connaissance. Dummett s’exprime parfois comme si la possession d’une certaine capacité pra-tique comptait elle-même comme une manifestation d’une certaine connais sance mais il s’agit de toute évidence d’un abus de langage. Ainsi on peut dire que la connaissance explicite d’une proposition consiste en une capacité pratique à énoncer (dans des circonstances appropriées) cette proposition et qu’elle se manifeste par l’énonciation de cette pro-position. Mais une connaissance implicite d’une proposition ne peut consister en une telle capacité à l’énoncer, elle doit se manifester par l’exercice d’un autre type de capacité pratique. Comme un locuteur n’a généralement qu’une connaissance implicite de la théorie de la référence pour sa langue, il s’ensuit apparemment que celle-ci ne peut consister en une capacité à énoncer les propositions de cette théorie (en d’autres termes, à dire quelles sont les conditions d’application du concept cen-tral de la théorie aux phrases de sa langue).

La seconde réponse de Dummett conduit immédiatement à la même conclusion. Selon cette conception, une théorie robuste de la signifi cation se propose d’expliquer ce que quelqu’un qui n’a encore la connaissance

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d’aucune langue doit acquérir pour en venir à connaître la langue donnée (1976 : 70). En d’autres termes, une théorie robuste devrait permettre à quelqu’un non seulement d’apprendre quels concepts sont exprimés par quelles expressions de la langue donnée, mais aussi d’acquérir la maî-trise de ces concepts. Il serait manifestement circulaire de prétendre que ce que quelqu’un qui voudrait avoir la maîtrise d’une langue doit acqué-rir c’est une capacité pratique à formuler les propositions de la théorie de la référence pour cette langue. Dummett (1975a : 103-104) exprime apparemment la même idée lorsqu’il dit qu’une théorie modeste pré-suppose la connaissance d’au moins une langue, tandis qu’une théo-rie robuste ne présupposerait la connaissance d’aucune langue.

Il serait surprenant que Dummett entende ici contester qu’une théorie ne peut être d’aucune utilité à quiconque ne comprend pas la langue dans laquelle elle est formulée, de sorte que cette seconde explication de la distinction entre une théorie robuste et une théorie modeste ne doit vraisemblablement pas être prise au pied de la lettre. L’opposition ne peut donc pas être comprise comme une opposition entre une théorie qui ne pourrait être comprise que par quelqu’un qui aurait déjà la maî-trise d’une langue et une théorie qui pourrait être comprise par quel-qu’un qui n’a aucune compétence linguistique.

Une théorie n’est intelligible qu’à qui en comprend la langue, qu’il s’agisse d’une théorie qui dit simplement, par exemple, que telle expres-sion signifi e telle chose, ou d’une théorie qui dit, de plus, que la connais-sance que les locuteurs ont de la signifi cation de cette expression consiste en leur capacité à faire telle ou telle chose. Il n’en reste pas moins qu’il y a une différence signifi cative entre les deux types de théorie, qu’on pour-rait peut-être caractériser en disant que seule une théorie du premier type (c’est-à-dire une théorie modeste) doit être supposée implicitement connue des locuteurs de la langue-objet. Il serait en effet peu naturel, ou pour le moins superfl u, de dire qu’un locuteur qui sait implicitement que telle expression signifi e telle chose sait aussi implicitement que cette connaissance implicite consiste en sa capacité pratique à faire telle ou telle chose. On ne voit pas pourquoi, dans le cas contraire, on ne devrait pas aussi préciser en quoi consiste cette seconde connaissance implicite, et on risquerait ainsi de s’engager dans une régression à l’infi ni. Je conclus, provisoirement, que seule la première réponse de Dummett, en vertu de laquelle une théorie robuste est une théorie qui identifi e les capaci-tés pratiques par lesquelles les locuteurs manifestent leurs connaissances implicites de la théorie de la référence, est acceptable, et que la théorie

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18 interprétations radicales

du sens, qui est la composante propre d’une théorie robuste, ne doit pas elle-même être supposée implicitement connue des locuteurs.

Dummett (1975a : 115-116 ; 1976 : 71-72, 79) appelle « holiste » une théorie robuste de la signifi cation2 qui ne permet pas de décomposer la capacité pratique générale qu’a un locuteur de parler une langue en constituants spécifi ques correspondant à sa compréhension de parties spécifi ques de cette langue. En d’autres termes, une théorie holiste implique que la compréhension qu’un locuteur a d’une phrase ou d’une expression de sa langue ne consiste pas dans le fait qu’il ait une certaine capacité pratique spécifi que, mais seulement dans le fait qu’il maîtrise la langue dans sa totalité. Un locuteur ne peut, selon cette conception, manifester sa com-préhension de telle ou telle expression sans manifester du même coup sa compréhension de la langue dans son ensemble. Une théorie holiste rend compte de la maîtrise que le locuteur a de la langue, au sens où elle dit en quoi consiste sa connaissance de la langue, mais aucune partie de la théorie (de la référence) ne correspond à la connaissance que le locuteur aurait d’une partie de la langue. Dans cet ordre d’idées, une théorie non holiste est atomiste lorsqu’elle associe à chaque expression de la langue la capacité pratique spécifi que en quoi consiste la compréhension de cette expression. Elle est moléculaire au sens fort lorsqu’elle associe une telle capacité pratique spécifi que à chaque phrase de la langue donnée, et moléculaire au sens faible lorsqu’il y a au moins deux phrases de la langue donnée qu’elle n’associe pas à la même capacité pratique.

Dummett qualifi e de « réaliste » toute thèse impliquant que tous les énoncés d’une certaine classe ont une valeur de vérité déterminée, indé-pendamment de la capacité qu’ont les locuteurs de la reconnaître. Dans le cas d’une théorie de la signifi cation, il semblerait ainsi qu’on puisse dire qu’elle est réaliste soit 1) si elle implique que toute phrase de la langue-objet tombe ou ne tombe pas sous son concept central, indépen-damment de la capacité qu’ont les locuteurs de reconnaître les condi-tions dans lesquelles elle tombe ou ne tombe pas sous ce concept, soit 2) si elle est telle que chacun de ses propres énoncés a (ou est supposé avoir) une valeur de vérité déterminée. Si on peut admettre qu’une théo-rie réaliste (en l’un ou l’autre sens) de la signifi cation doit être formu-lée en termes de conditions de vérité, il ne semble pas cependant que toute théorie de la signifi cation formulée en termes de conditions de

2. Dummett utilise aussi le terme « holiste » dans d’autres sens, qui sont applicables à des théories modestes mais qui ne sont pas pertinents ici.

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vérité compte de ce fait comme réaliste (en l’un ou l’autre sens) puis-qu’une théorie tarskienne de la vérité, par exemple, est compatible avec le rejet de la loi du tiers exclu (et donc du principe de bivalence) pour la langue-objet comme pour la métalangue (comme Dummett, 1976 : 107-108 l’admet d’ailleurs lui-même). Or cette situation complique considé-rablement l’interprétation et l’évaluation de l’argumentation développée par Dummett (1975a ; 1976) pour défendre la conception selon laquelle une théorie de la signifi cation doit être robuste, moléculaire, antiréaliste et non-vériconditionnelle.

Dummett procède en apparence de la façon suivante. Il cherche dans un premier temps (1975a) à établir, par le biais d’une critique de la conception davidsonienne, qu’une théorie de la signifi cation doit être robuste et moléculaire. Il soutient ensuite, dans un deuxième temps (1976), qu’une théorie robuste et moléculaire de la signifi cation ne peut être formulée en termes de conditions de vérité et doit par conséquent être antiréaliste. Si mon interprétation est correcte, cette deuxième étape de son argumentation consiste essentiellement à montrer qu’il serait impossible, dans le cadre d’une telle théorie, de dire en quoi consiste la connaissance implicite que les locuteurs devraient avoir des condi-tions de vérité de certaines phrases (qu’il appelle « indécidables »), ce qui revient à dire qu’une telle théorie ne pourrait pas contenir une théorie du sens satisfaisante. Il apparaît donc que le vériconditionnalisme, et avec lui le réalisme, est rejeté au nom du principe selon lequel la signi-fi cation ne peut transcender l’usage (c’est-à-dire les capacités pratiques des utilisateurs de la langue à reconnaître les conditions dans lesquelles le concept central de la théorie de la référence s’applique aux phrases de la langue) mais seulement sous la présupposition qu’une théorie de la signifi cation ne peut être ni modeste ni holiste. Or, il est intéressant de noter que les raisons invoquées pour écarter la possibilité d’une théorie modeste ou holiste de la signifi cation ne concernent directement ni le réalisme ni le principe de l’immanence de la signifi cation. Il semble clair, d’autre part, que l’argument anti-vériconditionnaliste de Dummett ne serait applicable ni à une théorie modeste ni à une théorie holiste (et par conséquent robuste), à supposer que l’une ou l’autre forme de théorie de la signifi cation s’avère fi nalement possible (puisqu’une théorie modeste ne se propose pas de dire en quoi consiste la connaissance implicite des locuteurs et qu’une théorie holiste ne s’engage pas à associer à chaque phrase de la langue une capacité pratique spécifi que).

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Comme je tiens pour acquis qu’une théorie modeste serait relative-ment inintéressante et qu’il faut développer une théorie aussi robuste que possible, de sorte qu’il n’y aurait qu’un intérêt polémique à montrer que (comme je le crois en effet) Dummett n’a donné aucune raison convaincante de penser qu’une théorie modeste soit impossible, la première question que je souhaite soulever se réduit à celle de savoir si une théorie robuste, holiste et vériconditionnelle de la signifi cation est possible. Cette question peut être comprise comme étant exactement la question de savoir s’il y a des objections de principe qui pourraient être soulevées contre la conception davidsonienne de la signifi cation et qui ne s’appliqueraient pas de la même façon à une théorie molécu-laire et antiréaliste du type de celles préconisées par Dummett (1976). Cette dernière précision est importante car il n’est pas dit qu’une théo-rie moléculaire et antiréaliste soit elle-même possible. Toute réponse à la question posée serait donc incomplète sans un examen critique des doctrines positives de Dummett, que je dois malheureusement remettre à une autre occasion. La discussion qui suit de cette question sera donc toute provisoire.

Il est bon d’insister sur le fait qu’une réponse positive à cette question ne conduirait nullement, par elle-même, à un argument en faveur du réalisme. Mon propos ici n’est pas de défendre le réalisme, mais seu-lement d’indiquer qu’il y a selon moi une faille dans l’argument anti-réaliste de Dummett, qui vient de ce qu’une théorie vériconditionnelle n’est pas nécessairement réaliste, alors que l’argument de Dummett ne vise le réalisme qu’indirectement, par le biais du vériconditionna-lisme. Il resterait donc éventuellement à vérifi er si une théorie holiste et vériconditionnelle pourrait être réaliste sans violer le principe de l’immanence de la signifi cation ; c’est-à-dire il resterait à se demander si l’argument anti-vériconditionnaliste pourrait être transformé en un argument spécifi quement antiréaliste dans le cas d’une théorie holiste et vériconditionnelle.

Ceci me permet d’évoquer rapidement une question un peu délicate. Il peut paraître curieux, en effet, que dans le cas d’une théorie molé-culaire, Dummett ne rejette le réalisme qu’en vertu d’une objection dirigée contre le vériconditionnalisme alors que celui-ci n’est pas fon-cièrement réaliste. Peut-être l’argument de Dummett doit-il fi nalement être interprété comme un argument qui ne vise que les théories molé-culaires, vériconditionnelles et réalistes de la signifi cation. Mais dans ce cas il manquerait une prémisse pour pouvoir conclure que le concept

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de vérité ne peut être le concept central d’une théorie de la signifi ca-tion, et il resterait à considérer la possibilité d’une théorie moléculaire, vériconditionnelle et antiréaliste. Il faudrait éventuellement revenir sur cette question s’il s’avérait que Dummett a raison d’exclure les théories holistes et vériconditionnelles, mais je laisserai jusque-là la question en suspens. Je n’exclus pas cependant que ma première impression soit cor-recte, et qu’il y ait une explication simple du fait que Dummett (1976)n’ait pas considéré explicitement la possibilité d’une théorie moléculaire, vériconditionnelle et antiréaliste.

2. Holisme et conditions de vérité

I l n’est pas évident à première vue qu’une théorie davidsonienne de la signifi cation puisse être considérée comme une théorie robuste au sens de Dummett, dans la mesure où le nom de Davidson est immédiatement associé à la thèse (ou plutôt le slogan) selon laquelle (lequel) une théorie de la signifi cation doit prendre la forme d’une théorie tarskienne de la vérité ; or une telle théorie ne dit manifestement pas en quoi consiste la connaissance implicite que les locuteurs de la langue-objet en ont (à supposer qu’on doive admettre qu’ils en ont une). Dummett (1975a)lui-même s’y méprend et critique longuement l’approche de Davidson en présupposant qu’elle ne vise qu’une théorie modeste, avant de s’avi-ser qu’une théorie davidsonienne pouvait à la réfl exion être considérée comme robuste. Cette méprise s’explique assez facilement par le fait que ce que Davidson appelle en effet (parfois) la théorie de la signifi -cation correspond (approximativement) à ce que Dummett appelle la théorie de la référence, et ce que Dummett appelle la théorie du sens correspond (approximativement) à ce que Davidson appelle la théorie de l’interprétation radicale, et non à une composante de la théorie de la signifi cation.

Sans vouloir soulever une querelle terminologique, il me semble que Davidson s’exprime de façon plus heureuse que Dummett, dans la mesure où, comme je l’ai déjà souligné, la théorie du sens se distingue de la théorie de la référence au moins en ceci qu’elle ne fait pas partie de la connaissance implicite attribuée aux locuteurs, mais qu’elle a au contraire (en un certain sens) cette connaissance pour objet. Les deux théories ne sont donc manifestement pas de même niveau.

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Table des matières

Remerciements 7

Introduction 9

I. Comprendre ou interpréter ? 131. Prémisses dummettiennes 132. Holisme et conditions de vérité 213. Holisme et robustesse 28

II. Holismes 471. Un peu d’ordre dans notre topographie 472. Une excursion sur le terrain de Davidson 59

III. Misères de l’interprétationnisme 711. Introduction 712. Les paramètres de l’interprétation 743. L’interprétationnisme, le réalisme et le naturalisme 86

IV. La publicité du langage et de la pensée 951. Le paradoxe sceptique 962. La conclusion sceptique 993. Une version de la solution sceptique 1094. La solution sceptique et le langage privé 1155. La solution sceptique et la communauté 1256. Anatomicité et publicités 1417. Le langage d’abord ou la pensée d’abord ? 1468. L’interdépendance du langage et de la pensée 163

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V. Pangloss, l’erreur et la divergence 1751. Une demi-douzaine de formes d’interprétation 1752. Charité et humanité 1833. L’échec et l’erreur 1884. Le désir et la convergence 198

VI. Optimisation et interprétation 2091. Rationalité optimale et simulation 2092. L’étrangeté de la rationalité optimale 219

VII. Du principe de charité 225 et des sources de l’indétermination

1. Tenir-vrai et préférer-vrai 2252. Rationalité épistémique et rationalité prudentielle 241

Bibliographie 251

Index 271

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