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Analyse de la situation et recommandations opérationnelles LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD ÉTUDE SUR REPUBLIQUE DU TCHAD

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Cette étude a pour but de doter le Gouvernement de la République du Tchad et ses partenaires techniques et financiers d’une base de connaissances indispensables préalables pour entreprendre l’élaboration d’une politique nationale de la protection sociale, telle que prévue dans la Stratégie Nationale de la Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (SNRP). A l’heure actuelle, ces connaissances sont limitées, à cause de la nature éparse et fragmentée des expériences dans le domaine de la protection sociale dans le pays.Dans sa première partie, l’étude introduit un cadre conceptuel de la protection sociale qui met l’accent, d’une part, sur sa pluri-dimensionnalité et, d’autre part, sur l’aspect pluridisciplinaire de toute approche ou réflexion s’y référant, en particulier par rapport à une protection sociale sensible aux vulnérabilités multiples des enfants et des femmes. La deuxième partie de l’étude présente une analyse des principaux cadres politiqueset programmes qui touchent aux différents domaines de la protection sociale et identifie les principales institutions nationales concernées. Cette analyse comporte une revue des principales initiatives, une appréciation de leurs forces et faiblesses ainsi que l’identification des options potentielles pour l’avenir. La troisième partie de cette étude passe en revue les principaux aspects juridiques, budgétaires et institutionnels sous-jacents aux efforts nationaux pour la protection sociale. Elle analyse les options et les opportunités pour les renforcer, tout en identifiant les partenariats possibles à différents niveaux.La quatrième partie de l’étude est une conclusion pour l’ensemble de l’étude et constitue ‘une feuille de route’pour les prochaines étapes. Elle fournit une synthèse des recommandations ‘sectorielles’ proposées dans les chapitres précédents du rapport; identifie quelques actions pilotes qu’il faudrait entreprendre dans le cadre des transferts sociaux; et formule un certain nombre de principes de base à prendre en considération en tant que recommandations globales pour guider l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale.

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Page 1: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 1

Analyse de la situation et recommandations opérationnelles

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADÉT

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REPUBLIQUE DU TCHAD

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RAPPORT FINAL | Octobre 2010

Analyse de la situation et recommandations opérationnelles

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADÉT

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REPUBLIQUE DU TCHAD

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4 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 5

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS 13

SIGLES ET ABRÉVIATIONS 16

REMERCIEMENTS 21

RESUME ANALYTIQUE 23

PARTIE I CONTEXTE 29

1. INTRODUCTION ET CADRE D’ANALYSE 29 1.1Laprotectionsociale:Définitionsetcadreconceptuel 29 1.2Butdel’étude 31 1.3Méthodologie,démarches,etorganisationdel’étude 33 1.4Organisationdurapport 34

2. CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT, DE LA PAUVRETE ET DE LA VULNERABILITE AU TCHAD 38 2.1.Lescontextesgéographiqueetclimatique 38 2.2.Lecontextesocio-économique 38 2.3.Lecontextepolitiqueetadministratif 43 2.4.Analysedelapauvreté/vulnérabilitéetsesimplicationspourlaprotectionsociale 45 2.4.1.Pauvretémonétaire 46 2.4.2.Insécuritéalimentaire 48 2.4.3.Chômage 48 2.4.4.Femmesetenfants 49 2.4.5.Autrestypesdeprivation 49 2.4.6.Implicationspourlaprotectionsociale 50

3. QU’EST-CE QUE LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD ? 51 3.1PlacedelaprotectionsocialedanslaSNRP 51 3.2ConceptdelaprotectionsocialeauTchad 55 3.3.Questionscléspourunepolitiquenationaledeprotectionsociale 58

TABLE DES MATIÈRES

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 7

PARTIE II ANALYSE DE PROGRAMMES ET POLITIQUES 61

4. PROTECTION ET PROMOTION DE L’ENFANT, DE LA FEMME, DES PERSONNES HANDICAPEES ET D’AUTRES CATEGORIES SOCIALES VULNERABLES 61 4.1Protectiondel’enfant 61 4.1.1Introduction 61 4.1.2Problèmesprioritaires 62 4.1.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 67 4.2Promotionetprotectiondesfemmes 68 4.2.1Introduction 68 4.2.2Prioritéspolitiquesdugouvernementetprogrammesencours 68 4.2.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 68 4.3L’insertionsocialedespersonneshandicapées 69 4.3.1Introduction 69 4.3.2Mesuresdeprotectionetdepromotionencoursouprévus 70 4.3.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 71 4.4.Actionsocialeenversd’autrespopulationsvulnérables 71 4.4.1Définitionsetportéede‘l’actionsociale’ 71 4.4.2Activitésetcontraintes 72 4.4.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 73 4.5Conclusions,recommandationsetpistesderéflexiongénérale 73

5. SECURITE SOCIALE 74 5.1.Introductionetcontexte 74 5.2Lesystèmeformeldesécuritésociale 75 5.2.1LaCaisseNationaledePrévoyanceSociale 75 5.2.2LaCaisseNationaledesRetraitésduTchad 79 5.3Lessystèmesd’entraide 81 5.3.1Lesformesdesolidaritéislamique 82 5.3.2Lesformesdesolidaritéchrétienne 85 5.3.3Denouvellesformesdesolidarité 88 5.4.Conclusions,recommandations,etélémentsderéflexion 89

6. SANTE 90 6.1Introductionetcontexte 90 6.2LaPolitiqueNationaledeSanté 91 6.3Lesdéfisdel’accèséquitableauxsoinsdesanté 92 6.4Lerecouvrementdescoûts 93 6.4.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 95 6.5Lagratuitédessoinsdesanté 97 6.5.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 100 6.6Santédelamèreetdel’enfant 101 6.6.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 105 6.7Lesmutuellesdesanté 106 6.8Systèmed’assurancemaladie 108 6.8.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 111

7. LUTTE CONTRE LE VIH ET SIDA 113 7.1Introductionetcontexte 113 7.2.LapriseenchargedesPVVIHetdesOEV. 114 7.2.1Lapriseenchargemédicale 115 7.2.2Lapriseenchargecommunautaire 115 7.3Principauxobstaclesetmesurescorrectrices 118 7.4Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 120

8. SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITION 121 8.1Introductionetcontexte 121 8.2Lasécuritéalimentaire 122 8.2.1Cadreinstitutionnel 122 8.2.2Sécuritéalimentaireetvulnérabilité 125 8.2.3Stratégiesetpolitiquesdeluttecontrel’insécuritéalimentaire 127 8.2.4Lesprincipalescontraintesenmatièredelasécuritéalimentaire 131 8.2.5Leseffetsduchangementclimatique 132 8.2.6Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 133 8.3Nutrition 135 8.3.1Introduction 135 8.3.2Donnéessurlasituationnutritionnelle 135 8.3.3Causesdelamalnutrition 136 8.3.4Structuresdesuivietderéponse 138 8.3.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 140

TABLE DES MATIÈRES

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 9

9. EDUCATION 141 9.1Introductionetcontexte 141 9.2Organisationdusecteuretlesdifférentesstratégiesetprogrammes 142 9.2.1Organisationdusecteur 142 9.2.2Stratégiesetprogrammesdusecteur 142 9.3Lesinégalitésdanslesecteurdel’éducation. 144 9.3.1Lesdisparitésselonlegenre 144 9.3.2Lesdisparitésselonlesdépartements 146 9.3.3Lesdisparitésselonlemilieud’habitation(urbain-rural) 148 9.3.4Lesdisparitésselonleniveaudepauvreté 149 9.4Lesréactionsfaceàcesexclus 150 9.4.1Renforcementdelascolarisationdesfilles 150 9.4.2Récupérationdesenfantsnonscolarisésetdéscolarisés 151 9.4.3Alphabétisationdesadultes 152 9.4.4AppuidesPartenairesTechniquesetFinanciers(PTF) 153 9.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 153

10 EMPLOI ET FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE 155 10.1Introductionetcontexte 155 10.2Cadreinstitutionnel 156 10.3Créationetdéveloppementdel’emploi 157 10.4Laformationprofessionnelleetl’emploi 158 10.5Lajeunesseetl’emploi 160 10.6Lamicrofinanceetlesautresactivitéséconomiques 161 10.6.1Mécanismesetpolitiques 162 10.6.2Lescontraintesdelamicrofinance 165 10.6.3Lesautresactivitéséconomiques 166 10.7Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 168

11. INFRASTRUCTURES SOCIALES 170 11.1.Lesous-secteurdel’eauetdel’assainissement 170 11.2.Lesous-secteurdel’habitat 175 11.3.Lesoussecteurdel’énergie 178 11.4.Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 182

12. SITUATIONS D’URGENCE COMPLEXE 183 12.1Introductionetcontexte 183 12.2Coordinationdel’assistancehumanitaire 185 12.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 185

PARTIE III ASPECTS JURIDIQUES, INSTITUTIONNELS ET BUDGETAIRES 187

13. CADRE JURIDIQUE POUR LA PROTECTION SOCIALE 187 13.1Lestextesinternationaux 187 13.2Lalégislationetrèglementsnationaux 192 13.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 196

14. ANALYSE DE L’ESPACE BUDGETAIRE 197 14.1Aperçuglobaldelasituationbudgétaire 197 14.2Budgetetdépensesdanslessecteurssociaux 200 14.2.1Actionsociale 200 14.2.2Santé 201 14.2.3Education 202 14.2.4Dépensesrurales 204 14.3EspacebudgétairepourlaprotectionsocialeauTchad 205 14.3.1Lasituationactuelledufinancementdelaprotectionsociale 205 14.3.2Créationetdurabilitédel’espacebudgétairepourlaprotectionsociale 206 14.4Lagestiondesfinancespubliques 210 14.5Conclusions,recommandations,etélémentsderéflexion 210

15. CADRES DE COORDINATION INSTITUTIONNELLE 211 15.1.Lesstructuresd’actiondanslesdomainesdelaprotectionsociale 211 15.1.1Secteurdel’Education 211 15.1.2SecteurdelaSanté 212 15.1.3Secteurdel’ActionSociale 213 15.1.4Secteurdelaformationprofessionnelleetdel’emploi 215 15.1.5Secteurdudéveloppementrural 215 15.1.6SecteurdelaJustice 215 15.1.7SecteurdelaCulture,JeunesseetSports 218 15.1.8SecteurdelaMicrofinance 219 15.2.Quelquesexemplesdestructuresinstitutionnellesdecoordinationexistantes 219 15.3Propositiond’unestructuredecoordinationpourlaprotectionsociale 225

TABLE DES MATIÈRES

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 11

16. PARTENARIATS POTENTIELS228 16.1Introduction 228 16.2Partenairestechniquesetfinanciers 228 16.3Organisationsnon-gouvernementalesetassociationsdelasociétécivile 232 16.4Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 233

PARTIE IV CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR 235

17. PERSPECTIVES SUR LA FAISABILITE DE TRANSFERTS DIRECTS EN ESPECES AU TCHAD 235 17.1Introduction 235 17.2Expériences,perceptionsetperspectivesauTchad 240 17.3TransfertsenespècesauTchad:Thèmesetmodèleséventuels 243 17.4Dimensionstechniquesàconsidérer 249 17.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 252

18. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES, PAR SECTEUR ET PAR THEME 253 18.1Unregardd’ensemble 253 18.2Conclusionsetrecommandationsparsecteuretdomaine 254 18.3Conclusionsetrecommandationssurlesaspectsjuridiques, budgétaires,institutionnelsetpartenariats 259 18.4Conclusionsetrecommandationssurlesmécanismesappropriés/actionspilotes 260

19. PROCHAINES ETAPES : VERS UNE POLITIQUE NATIONALE DE LA PROTECTION SOCIALE 261 19.1Recommandationsglobales,principesdebaseetprocessusàprévoir 261 19.2Chronogrammepréliminaire 265

ANNEXES 269 ANNEXE1.MEMBRESDEL’EQUIPEDERECHERCHE 270

ANNEXE2.MEMBRESDUCOMITEDEPILOTAGE 270

ANNEXE3.PERSONNESRENCONTREESLORSDELARECHERCHE AN’DJAMENA(MARS-AVRIL2010) 271

ANNEXE4.REFERENCESBIBLIOGRAPHIQUES 275

ANNEXE5.TERMESDEREFERENCEDEL’ETUDESURLAPROTECTION SOCIALEAUTCHAD 287

ANNEXE6.GUIDED’ENTRETIEN:ETUDESURLAPROTECTION SOCIALEAUTCHAD 295

ANNEXE7.TableauxSanté 297

ANNEXE8.TableauxEducation 299

ANNEXE9.TableauxEmploietFormationProfessionnelleetTechnique 302

ANNEXE10:Cadrejuridique 304

ANNEX11:Lesdifférentstypesdetransfertsenespècesetleursobjectifs 306

ANNEXE12:Méthodesdeciblage 307

ANNEXE13.RESULTATSDESTRAVAUXDEGROUPEDEL’ATELIER DEVALIDATIONDURAPPORTSURLAPROTECTIONSOCIALEAUTCHAD 308

ANNEXE14.SYNTHESEDESTRAVAUXDEL’ATELIERDEVALIDATION DURAPPORTSURLAPROTECTIONSOCIALEAUTCHAD 312

ANNEXE15.FICHESD’IDENTIFICATIONDESSTRUCTURES PUBLIQUES/PARAPUBLIQUESOEUVRANTDANSLESDOMAINESRELATIFS ALAPROTECTIONSOCIALE 314

TABLE DES MATIÈRES

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12 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 13

Tableau 1 :Protectionsocialeenfaveurdel’enfant 32Tableau 2:Evolutiondequelquesindicateursmacroéconomiques 40Tableau 3:Evolutiondescontributionssectoriellesàlacroissance 41Tableau 4:Evolutiondel’économietchadienne 42Tableau 5:Quintilesdebienêtre 46Tableau 6:Indicateursdepauvretéparmilieuderésidence 47Tableau 7:Disponibilitésalimentairesetsousalimentation 48Tableau 8:Assuranceobligatoirecouvrantlesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles 79Tableau 9:Effectifdesretraitésmilitaires2010 81Tableau 10:Situationdepensionnésdesannées2007,2008et2009. 81Tableau 11:Synthèsederecouvrementdescoûts 94Tableau 12:Situationdelapolitiquedegratuitédessoinsd’urgenceetdesvaccins 98Tableau 13:Récapitulatifdes10premièrescausesdeconsultationauCSchez lesenfantsdemoinsde1-4ans. 104Tableau 14:Tauxd’accouchementparrégion 105Tableau 15:Assurancevolontaire(mutuellesdesanté) 109Tableau 16:Assuranceobligatoirecouvrantlesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles 109Tableau 17 :Evolutiondunombredesassociationsetcoordinationscommunautaires delariposteauVIH 116Tableau 18:Tauxbrutdescolarisation(%)pargenreetindicedeparité,1990-91à2006 145Tableau 19:Statistiquesdesfluxd’élèvesdanslesystèmeéducatifpargenre,2003-04 146Tableau 20:Probabilité(%)d’accèsetd’achèvementduprimaireselonlemilieuetlesexe 149Tableau 21:Probabilité(%)d’accèsetd’achèvementduprimaireselonlerevenudesfamilles 149Tableau 22:Répartitiondesentreprisesselonladatedecréation 158Tableau 23:Evolutiondequelquesindicateursdusecteurdelamicrofinance 164Tableau 24 :Répartitiondesbénéficiairesselonlesactivitésetlegenre 165Tableau 25 :Programmationdesouvragessurlapériode[2005-2010] 174Tableau 26:Situationsd’urgencecomplexeauTchad:Rôlesetresponsabilités 184Tableau 27:PrincipauxagrégatsbudgétairesenpourcentageduPIB 198Tableau 28:Répartitioninterministérielledesdépenses 199Tableau 29:EvolutiondubudgetduMASSNF 201Tableau 30:EvolutiondesdépensesdeSantéde2002à2008(EnmilliardsdeFCFA) 202Tableau 31:Dépensesd’éducationfinancéesparl’Etat 203Tableau 32:Tauxd’exécutionbudgétaireparsecteurde2002à2005 205Tableau 33:CompositionbudgétaireprévuedanslaSNRPIIpour2010 206Tableau 34:CompositiondesdépensespubliquesdanslaSNRPII etdanslesloisdefinancesen2010(enpourcentage). 208Tableau 35:Dispositifinstitutionnelauniveaudel’EducationNationale 212Tableau 36:StructureorganisationnelleduPNLS 213Tableau 37:Structured’actionduMinistèredel’ActionSociale 214Tableau 38:Structured’actionduMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail 216

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS

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Figure 11:Tauxdecouverturedel’hydrauliqueurbaineetsemiurbaine 172Figure 12:Etatdesinvestissementsurbains 177Figure 13:Evolutiondesbesoinsenfoyersaméliorésselonlesrythmesdecroissance 180Figure 14:EvolutiondelaconsommationdegazàN’Djaména 181Figure 15:Contributiondesdépensescourantesetdedéveloppementàl’évolution desdépensestotales 199Figure 16:Compositiondesdépensesd’éducationparsous-secteur etparcatégorieéconomique 204Figure 17:EvolutiondesrecettestotalesetdesrecettespétrolièresauTchad (enmilliardsdefrancCFA) 207Figure 18:Evolutiondel’APDauTchad,1997-2006 209

ENCADRÉS

Encadré 1:Quatredimensionsdeprotectionsociale 30Encadré 2:Programmesprévuspourlavalorisationdesressourceshumaines(SNRP2) 51Encadré 3:Recueildedéfinitionsetdimensionsclésdelaprotectionsocialeselon lesprincipauxacteursauTchad 55Encadré 4:ExemplesdemesuresenplaceauTchadpourlaprotectiondel’enfant 66Encadré 5:Impactetdéfisdel’annulationdesfraisd’utilisationdeservicesdesantédebase 99Encadré 6:Vulnérabilitéselonl’activité 126Encadré 7:Insécuritéalimentaireetmesuresd’urgencepourl’année2010 129Encadré 8:CrisealimentaireetnutritionnelleauTchad(2010) 139Encadré 9:Ecolescommunautaires 150Encadré 10:LesprincipauxréseauxdemicrofinanceenactivitéauTchad 162Encadré 11:LecontenuduSchémaDirecteurdel’Eauetdel’Assainissement 173Encadré 12:LesmissionsduMinistèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques 173Encadré 13:Lesprioritésdugouvernementenmatièred’eauetd’assainissement 175Encadré 14:Lesobjectifsdesstratégiesélaboréesdansledomainedel’habitat 176Encadré 15:Lesobjectifsdesstratégiesdansledomainedel’aménagementduterritoire 177Encadré 16:Lesprioritésdugouvernementenmatièred’habitat 178Encadré 17:Lesstratégiesdusecteurdel’énergie 179Encadré 18:LesmissionsduComitédePilotage 227Encadré 19:Lesfiletssociauxdesécuritéauseind’uneprotectionsocialepluslarge 235Encadré 20:Pointsclésdel’étudesurlestransfertsenespècesenAfrique del’OuestetduCentre 240Encadré 21:PerceptionsdelafaisabilitédestransfertsenespècesauTchad 241Encadré 22:Aperçud’unprojetpilotedetransfertenespècesàTessaoua(Niger)SCUK 245Encadré 23:Mutualisationdurisquecommesolutionàl’accèsauxsoinsobstétricaux: LecasdelaMauritanie 247

LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS

Tableau 39:Structured’actionduMinistèredel’Agriculture 217Tableau 40:Structured’actionduMinistèredelaCulture,JeunesseetSports 218Tableau 41:Structured’actionduMinistèredelaMicrofinanceetdelaluttecontrelapauvreté 219Tableau 42:Récapitulatifdesavantagesetinconvénientsdedifférentesstructures 226Tableau 43:Analysecomparativedestypesetcontenudetransfertssociaux 237Tableau 44:Versunepolitiquenationaledelaprotectionsociale 265Tableau 45:Stratégienationaledelaprotectionsociale:Chronogrammepréliminaire(2010-12) 266Tableau 46:Actionsimmédiatesetprochainesétapes 267Tableau 47 :Naturedesurgencesmédicales,chirurgicalesetgynéco-obstétricale 297Tableau 48 :Bilandesactivitésliéesàlagratuitéjanvier-décembre2008 297Tableau 49:Nombredesexamenscomplémentaireseffectuésen2007-2008 298Tableau 50 :Coûtsdelagratuité2007-2008 298Tableau 51 :Coutsdesaccouchementsliésàlagratuitéavril2007à2008 298Tableau 52 :Récapitulatifgénéraldescoûtsavril2007à2008 299Tableau 53:Partdesressourcespubliquesappropriéesparles10%lespluséduqués 299Tableau 54:Distributiondelapopulation5-25ansselonlequintilederevenu,legenre etlalocalisationurbaineoururaleauxdifférentsniveauxd’étudesMICS2000 300Tableau 55:Disparitéssocialesdansl’appropriationdesressourcespubliquesenéducation 301Tableau 56 :Caractéristiquesdesproduitsdecrédit 302Tableau 57:Structuredelapopulationactiveoccupéeparmilieuetrégionderésidence selonlesecteurd’activité(en%) 303Tableau 58:Loisnationales 304Tableau 59:Conventionsinternationales 305Tableau 60:Lesdifférentstypesdetransfertsenespèces 306Tableau 61:Méthodesdeciblage 307

FIGURES

Figure 1:Carted’incidencedelapauvretéauTchad 47Figure 2 :CasdeSIDAdéclarésde1986à2006 114Figure 3 :Lasecuritéalimentaire:Systèmedesuivietd’intervention 124Figure 4 :Tchad,vulnérabilitéconjoncturelle 125Figure 5:Evolutiondutauxdeprévalencedelamalnutrition(%)desenfantsdemoins decinqansd’aprèslesquatreenquêtesentre2001et2009auTchad 136Figure 6 :Cadreconceptueldelasécuritéalimentaireetnutritionnelle 137Figure 7 :EvolutiondesTauxBrutdeScolarisationdansleprimaire (garçons,filles,l’ensemble) 145Figure 8 :AccèsetachèvementducycleprimaireparDDEN,2004 147Figure 9:Problèmed’offreetdedemandeentermesdecontinuitééducativedanslesDDEN 148Figure 10:Tauxd’accèsàl’eaupotableetcourbeOMDdel’hydrauliquevillageoise 171

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 17

CFTP CentredeFormationTechniqueetProfessionnelleCIDR CentreInternationaldeRechercheetdeDéveloppementCILONG Centred’InformationetdeLiaisondesONGCILSS ComitéInter-étatsdeLuttecontrelaSécheresseauSahelCNA CentredeNutritionAmbulatoireCNAR CommissionNationaled’AccueiletdeRéinsertiondesRefugiesCNCJ ConseilNationalConsultatifdesJeunesCNDH CommissionNationaledesDroitsdel’HommeCNNTA CentreNationaldeNutritionetdeTechnologieAlimentaireCNLS ComitéNationaldeLuttecontreleSIDACNPS CaisseNationaledePrévoyanceSocialeCNRT CaisseNationaledesRetraitésduTchadCNS CentredeNutritionSupplémentaireCNT CentredeNutritionThérapeutiqueCOGES ComitédeGestionCONEFE ComiteNationalepourl’EducationetlaFormationenLiaisonavecl’EmploiCONFEJES ConférencedesMinistresdelaJeunesseetdesSportdesEtatsayantleFrançais enPartageCOOPEC Coopératived’EpargneetdeCréditCOSAN ComitédeSantéCPA CentralePharmaceutiqued’AchatsCPN ConsultationPrénataleCRA ComitésRégionauxd’ActionCS CentredeSantéCSAI ConseilSupérieurpourlesAffairesIslamiquesduTchadDDEN DélégationDépartementaledel’EducationNationaleDFIF DepartmentforInternationalDevelopment(UK)DHD DéveloppementHumainDurableDIJET DéveloppementIntégralduJeuneEnfantTchadienDPA DirectiondelaProductionetdesStatistiquesAgricolesDPVC DirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnementDREM DirectiondesRessourcesenEauetdelaMétéorologieEBNF EducationdeBaseNonFormelleECHO Officedel’AideHumanitairedelaCommissionEuropéenneECOSIT EnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformelauTchadEDST EnquêteDémographiqueetSantéauTchadEEMET EntentedesEglisesetMissionsEvangéliquesduTchadEIMT EnquêteàIndicateursMultiplesduTchadEMF EtablissementdelaMicroFinanceENASS EcoleNationaledesAgentsSociauxetSanitairesENI EcoleNormaledesInstituteurs

ACF ActionContrelaFaimACSP AfricanCivilSocietyPlatformforSocialProtectionADH AssociationdesDroitsdel’HommeAFD AgenceFrançaisedeDéveloppementAGR ActivitéGénératricedeRevenuAFJT AssociationdesFemmesJuristesduTchadAPD AidePubliqueauDéveloppementAPE AssociationdesParentsd’ElèvesAPICA AssociationpourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesAfricainesAPICED AgencepourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesdel’EducationAPLFT AssociationpourlaPromotiondesLibertésFondamentalesauTchadAPT-EMF AssociationProfessionnelleTchadiennedesEtablissementsdeMicrofinanceARV AntirétrovirauxASTBEF AssociationTchadienneduBien-êtreetdelaFamilleATPE AlimentsThérapeutiquesPrêtsàl’EmploiBAC Bureaud’AppuiConseilBAD BanqueAfricainedeDéveloppementBEG BahrelGazalBELACD BureaudeLiaisondesAssociationsCatholiquesDiocésainsBET Borkou-Ennedi-TibestiBID BanqueIslamiquedeDéveloppementBIT BureauInternationalduTravailBM BanqueMondialeCADE CharteAfricainedesDroitsetduBien-êtredel’EnfantAfricainCADH CollectifdesAssociationsdeDéfensedeDroitsdel’HommeCARMMA Campagnepourl’AccélérationdelaRéductiondelaMortalitéMaternelleenAfriqueCASAGC Comited’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesCEMAC CommunautéEconomiqueetMonétairedel’AfriqueCentraleCCA CommonCountryAssessment(BilanCommunduPays)CCIAMA ChambredeCommerce,del’Industrie,d’Agriculture,desMinesetd’ArtisanatCCSRP CollègedeContrôleetdeSurveillancedeRessourcesPétrolièresCDA ComitesDépartementauxd’ActionCDE ConventionRelativeauxDroitsdel’EnfantCDMT CadredesDépensesàMoyenTermeCDV CentredeDépistageVolontaireCEDEF Conventionsurl’ÉliminationdetouteslesFormesdeDiscriminationàl’Égarddes FemmesCEFOD CentredeFormationpourleDéveloppementCELIAF CelluledeLiaisonetd’InformationdesAssociationsFémininesCFPR CentredeFormationetdePromotionRuraleCFSVA ComprehensiveFoodSecurityandVulnerabilityAssessment

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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ODI OverseasDevelopmentInstitute(UK)OEV OrphelinsetEnfantsVulnérablesOIT OrganisationInternationaleduTravailOMD ObjectifsduMillénairepourleDéveloppementOMS OrganisationMondialedelaSantéONAPE OfficeNationalpourlaPromotiondel’EmploiONASA OfficeNationalpourlaSécuritéAlimentaireONDR OfficeNationaldeDéveloppementRuralONG OrganisationNonGouvernementaleONU OrganisationdesNationsUniesONUSIDA Programmecommundel’OrganisationdesNationsUniessurleVIH/SIDAOSC OrganisationdelaSociétéCivileOUA Organisationdel’UnionAfricainePADE Programmed’AppuiauxDiplôméssansExpériencePAEB Programmed’Appuiàl’EnseignementBilinguePAEPS Projetd’Appuiàl’ElaborationdesPolitiquesetduSuiviPAM ProgrammeAlimentaireMondialedesNationsUniesPAN-EPT Pland’ActionNationaldel’EducationpourTousPARPIA Projetd’AppuiàlaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentairePARSET Projetd’AppuiàlaReformeduSecteurdel’EducationduTchadPASE Programmed’AppuiauSecteurdel’EducationPCIME PriseenChargeIntégréedesMaladiesdel’EnfantPCPF ProjetdeCodedesPersonnesetdelaFamillePEC PriseEnChargePEV ProgrammeElargiedeVaccinationPIB ProduitIntérieurBrutPME PetitesetMoyennesEntreprisesPNDE ProgrammeNationaldeDéveloppementdel’ElevagePNDS PlanNationaldeDéveloppementSanitairePNLAP ProgrammeNationaldeLutteAntipaludiquePNLS ProgrammeNationaldeLuttecontreleVIH/SIDAPNSA ProgrammeNationaldeSécuritéAlimentairePNUD ProgrammedesNationsUniespourleDéveloppementPPTE PaysPauvresTrèsEndettésPRONAFET ProgrammeNationalpourl’ActionenFaveurdel’EnfantTchadienPTF PartenairesTechniquesetFinanciersPTPE PréventiondeTransmissionParent-EnfantPVVIH PersonnesVivantaveVIHRCA RépubliqueCentreAfricaineRDP RevuedesDépensesPubliques

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ENPS EnfantNécessitantuneProtectionSpécialeEPT EducationpourTousESDP EtudessurleSuividesDépensesPubliquesETFP EtablissementTechniquedeFormationProfessionnelleETMS ÉquipeTechniqueMultisectorielleFAO OrganisationdesNationalUniespourl’Alimentationetl’AgricultureFASR Facilitéd’AjustementStructurelRenforcéeFAWE ForumforAfricanWomenEducationalistsFCFA FrancdelaCommunautéFinancièredel’AfriqueFEWSNet FamineEarlyWarningSystemFIJ Fondsd’InsertiondesJeunesFMI FondsMonétaireInternationalFNUAP FondsdesNationsUniespourlaPopulationFONAJ FondsNationald’AppuiauxInitiativesdeJeunesFONAP FondsNationald’AppuiàlaFormationProfessionnelleFONAPE FondsNationalpourlaPromotiondel’EmploiFRPC FacilitepourlaRéductiondelaPauvretéetlaCroissanceGTI GroupedeTravailInterdisciplinairesurlaSécuritéAlimentaireGTZ CoopérationTechniqueAllemandeHa HectareHEA HouseholdEconomyApproahcHIMO HautIntensitédeMaind’ŒuvreIDH IndiceduDéveloppementHumainINSEED InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiqueetDémographiquesIPC IndicedePrixàlaConsommationIPPTE InitiativesenfaveurdesPaysPauvresTrèsEndettésLFI LoidesFinancesInitialeLFR LoidesFinancesRectificativeLGRP LoiportantGestiondesRevenusPétroliersMASSNF Ministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleMAT Ministèredel’AdministrationduTerritoireMEN Ministèredel’EducationNationaleMGF MutilationGénitaleFéminineMII MoustiquairesImprégnéesd’InsecticideMSF MédecinsSansFrontièresMSP MinistèredelaSantéPubliqueNEPAD NewPartnershipforAfricanDevelopmentOANET OrganisationdesActeursNon-EtatiquesduTchadOBSEFE Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’EmploiOCHA OfficefortheCoordinationofHumanitarianAffairs

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Cerapportaétéécritparuneéquipepluridisciplinairecomposéedesconsultantsnationauxdel’UniversitédeN’Djamena:ThierryMamadouAsngar;DionkoMaoundé;BeguyOlivier;etYounousAbdoulayeMahamat;etuneconsultanteinternationale,CarolWatson.

LesconsultantsdésirentremerciersincèrementM.BlaguéAdoum,Directeurdel’EnfanceduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)quiarégulièrementprésidélesréunionsducomitédepilotagedecetteétudesurlaprotectionsocialeauTchad.Untrèsgrandremerciementestaussiadresséàtouslesmembresdececomitédepilotage.L’équipeaappréciéletempsqueluiontaccordélesreprésentantsdedifférentesinstitutionsgouvernementalesetlespartenairestechniquesetfinanciers.Elleaaussibénéficiédelaconnaissanceetdel’expérienceacquiseparlesONGetlesacteursdelasociétéciviledansledomainedelaprotectionsociale.Lescommentairesapportésauxversionspréliminairesdecerapportparlesmembresducomitédepilotageainsiqueparlesparticipantsdel’ateliernationaldevalidationdel’étudeontpermisàl’équiped’enrichirlerapportdanssaversionfinale.

Enfin,lesconsultantsdésirentremerciersincèrementl’équipedel’UNICEF,quiasoutenuetrendupossiblelaconduitedecetteétude,enparticulierM.AhmatHamid,Spécialiste,PolitiquesSociales,quiacoordonnéceprojet,aparticipédanslesentretiensaveclespartenairesetlestravauxd’équipe,etquin’aménagéaucuneffortpourassurerlebondéroulementdel’étude.MerciégalementàDrMarzioBabille,Représentantdel’UNICEF;JeanBaptisteNDikumana,ReprésentantAdjoint;PrashantKishor,Chef,Politiques,PartenariatsetPlanificationettouslescollèguesdubureauUNICEFquiontpartagéavecgénérositéleursconnaissancestechniquesdanslesdifférentsdomainestouchantàlaprotectionsociale.L’analyseaégalementbénéficiédescommentairesfaitssurlerapportprovisoireparl’OverseasDevelopmentInstitute(ODI).

REMERCIEMENTS

REPA-FEM RéductiondelaPauvretéetActionenFaveurdesFemmesRESEN Rapportd’EtatduSystèmeEducationNationalRGPHT RecensementGénéraldelaPopulationetdel’HabitatauTchadSAP Systèmed’AlertePrécoceSASDE Stratégied’AccélérationdelaSurvieetduDéveloppementdel’EnfantSC-UK SavetheChildrenUKSDEA SchémaDirecteurdel’Eauetdel’AssainissementSECADEV SecoursCatholiquepourleDéveloppementSIM Systèmed’InformationsurlesMarchésSIS Systèmed’InformationSanitaireSISA Systèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireauTchadSISAAR Systèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapideSMIG SalaireMinimumGarantiSNBG StratégieNationaledeBonneGouvernanceSNMF StratégieNationaledelaMicro-financeSNRP StratégieNationaledeRéductiondelaPauvretéSNSA StockNationaldeSécuritéAlimentaireSNU SystèmedesNationsUniesSOU SoinsObstétricauxd’UrgenceSSP SoinsdeSantéPrimaireTAFP Taxed’ApprentissageetdeFormationProfessionnelleTBS TauxBrutdeScolaritéTMM5 TauxdeMortalitédeMoinsde5ansTNM TétanosNéonataleetMaternelleTRS TauxdeRetardScolaireUA UnionAfricaineUNAD UnionNationaledesAssociationsDiocésainesdeSecoursetdeDéveloppementUNDAF UnitedNationsDevelopmentAssistanceFrameworkUE UnionEuropéenneUNHCR HautCommissariatdesNationsUniespourlesRefugiésUNICEF FondsdesNationsUniespourl’EnfanceUSAID UnitedStatesAgencyforInternationalDevelopmentVAM VulnerabilityAssessmentandMonitoringVAT VaccinationAnti-tétaniqueVIH/SIDA Virusdel’immunodéficienceHumaine/Syndromed’ImmunodéficienceAcquise

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CetteétudeapourbutdedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitique nationale de la protection sociale,tellequeprévuedanslaStratégieNationaledelaCroissanceetdelaRéductiondelaPauvreté(SNRP).Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,àcausedelanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.

Dans sa première partie,l’étudeintroduituncadre conceptuel de la protection socialequimetl’accent,d’unepart,sursapluri-dimensionnalitéet,d’autrepart,surl’aspectpluridisciplinairedetouteapprocheouréflexions’yréférant,enparticulierparrapportàuneprotectionsocialesensibleauxvulnérabilitésmultiplesdesenfantsetdesfemmes.Ellesouligneaussilefaitqu’auTchadilyadésormaisl’émergenced’uneprise de conscience grandissantesurlanécessitédedisposerd’unevéritablestratégienationaleàcesujet.Cettestratégies’inscriraitdansunestratégieglobaledelaluttecontrelapauvretéetseraitàmêmedefourniruneassistancecohérente,efficaceetéquitableauxpopulationslesplusvulnérables.

L’étudeanalysela place accordée à la protection sociale par la SNRP2,oùellesesitueàlafoiscommeprogramme à partauseindel’axestratégiquesurlavalorisationdesressourcesetcommeaspect transversalinsérédansplusieursautresprogrammesprioritaires.Cedoublepositionnementreflètebienlanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,quin’estpasunsecteurséparé,maistoucheàplusieurssecteursdifférents.Enmêmetemps,celaposeundéfiencequiconcerne la coordination et la concertation institutionnellespourl’articulationd’unevisioncommunedelaprotectionsocialeainsiquel’identification,lamiseenœuvreetlesuividesactionsprioritairesàentreprendre.

Danslecadred’uneanalysegénéraleducontexte politico-administratif, géographique et démographiqueduTchad,cerapportprésentelesdonnéeslesplusrécentesconcernantla variété et la diversité de l’économie et des caractéristiques de la pauvreté et des vulnérabilités desménages,enfonctiondesmilieux(urbainourural),deszonesgéographiquesetdesrégionsadministratives.LeTchadestl’undespayslespluspauvresdumonde,classéau171èmerangsur177paysselonledernierrapportmondialsurledéveloppementhumain2009.Enplusdesonétatchroniquedepauvreté,lepaysconnaîtaussiunegrandeinsécuritéalimentaireetunevulnérabilitéhumanitairegénéralisée,dueauxinteractionsentrel’étatdepauvretéextrêmeetl’insécuritécivile.

La deuxième partie de l’étudeprésenteuneanalyse des principaux cadres politiques et programmesquitouchentauxdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeetidentifie les principales institutions nationalesconcernées.Cetteanalysecomporteunerevuedesprincipalesinitiatives,uneappréciationdeleursforcesetfaiblessesainsiquel’identificationdesoptionspotentiellespourl’avenir.C’estainsiquel’étudeportesur:

• Lesdomainesd’actionduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleparrapportàla protection et la promotion de l’enfant, de la femme, des personnes handicapées et des autres couches vulnérables.C’estceministèrequiestchargédel’élaborationetlamiseenplacedelapolitiquenationaledelaprotectionsociale.Uneanalyseparticulièreportesurlesforcesetlesfaiblessesdesapprochesetdesprogrammesdeceministère,ainsiquesursescapacitésdecoordinationetdeconcertationavecdesautresacteurs

RESUME ANALYTIQUE

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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RESUME ANALYTIQUE

legenre(éducationdesfilles),surlesvaleurssocioculturelles(choixdelangues;sensibilisationdesparents;écolecoranique);ousurlesmodesdevie(écolesnomades),ainsiquesurlescontraintesfinancières(priseenchargedesdiverscoûtsd’éducationpourlespluspauvres;liensentrelestransfertsenespèceset/oulesmicrocréditsetlascolarisationdesenfants).

• Le développement et la promotion de l’emploi.L’analysedelasituationauTchadpermetdeconstaterlefaitqueletauxélevédechômageetlaproliférationdestaxesarbitrairescontribuentpourbeaucoupauxproblèmesd’appauvrissementetàlaprécarisationdesconditionsdevie.Apresavoiranalysécertainsdesprogrammesactuellementencours,quivisentàpromouvoiretsoutenirl’insertiondesindividuslesplusvulnérablesdansdesactivitésgénératricesderevenus,lesrecommandationsdecetteétudeportentsur:l’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiintégrantlesplusvulnérables;l’adéquationentrelaformationetlerenforcementderéseauxexistants;lacréationd’unfondsdesolidaritépourl’emploidetouslesjeunes(ycomprislesjeuneshorsdusystèmescolaire);lapromotiond’activitésàhauteintensitédemaind’œuvre;lesoutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenus;lesprogrammesdemicrocrédits/épargnes;etl’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialepourmieuxrenforcerlescapacitésdesassistantssociaux.

• Les services sociaux et infrastructures de base.L’étudeexaminelasituationdespopulationslesplusvulnérablesparrapportauxinfrastructuressociales,analysantlesconditionsdel’habitat,lesproblèmesdel’énergiedomestiqueetl’accèsauxservicesdel’eauetl’assainissement.Lesprincipalesrecommandationsconcernentdesmesuresappropriéesvisantà:augmenter le taux d’accès à l’eau potableàdesprixabordables;lamiseenplaced’uncadredecoordinationpourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvredesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène;dessubventionsauxmatériauxdeconstruction;lamiseenplace‘d’unebanquedel’habitat’etl’octroidecréditspourpermettrel’accès à la propriété à un nombre plus grand de ménages;etladiversification des sources d’énergie–cherchantenparticulierdepromouvoirdestechnologiesappropriéesetlesénergiesrenouvelablesetdesubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.

• Les situations d’urgence complexe.Dansuncontextede‘vulnérabilitéhumanitairegénéralisée’,toutepolitiquetchadienneenmatièredeprotectionsocialedevraitimpérativementprévoirdesmesuresappropriéespourfairefaceàdessituationsd’urgencecomplexe(risquesetconséquences).Cesmesuresdevraientmettrel’accentsurla protection des populations les plus affectéesainsique la réhabilitation et le renforcement de réseaux sociauxplusharmonieux–etcelaparlebiaisdedispositionsjuridiquesappropriéesetlamiseenplace(oumiseàjour)d’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.Enprévisiondesituationsd’urgencecomplexes,toutepolitiquenationaledeprotectionsocialedevraitcomporterunplandecontingence,etcelaenvuedesoutenirlespopulationsàtraversdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.

La troisième partie de cette étudepasseenrevuelesprincipauxaspectsjuridiques,budgétairesetinstitutionnelssous-jacentsauxeffortsnationauxpourlaprotectionsociale.Elleanalyselesoptionsetlesopportunitéspourlesrenforcer,toutenidentifiantlespartenariatspossiblesàdifférentsniveaux:

nationauxclésdanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsociale.DesrecommandationsgénéralesetspécifiquessontformuléesenvuederenforcerlacapacitédeceMinistèredanscesmultipleschampsd’action,etdesprioritéspourlaprotectionsocialesontidentifiées.

• Lesprincipauxélémentsdusystème formel de la sécurité sociale.AuTchadlasécuritésocialeestorganiséeàtraverslaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(secteurprivé)etlaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(secteurpublique).Pourtouslesdeuxsystèmes,lesseulescatégoriessocialescouvertessontcellesquiopèrentdanslesecteurformeletquiconstituentuneminoritéinfimedelapopulationtotaledupays.Pourlamajoritédelapopulationcequicomptecesontles systèmes informels d’entraide,baséssurlessolidaritésreligieuses,socioculturellesoudevoisinage.Desrecommandationssontpréconiséesenvuederenforceretd’étendrelacouverturedusystèmeformel,toutenencourageantl’émergenced’autresformesdesolidaritéauseindessystèmesinformels.

• L’importance,enmatièredeprotectionsociale,d’initiativesconcernantla santé(leTchads’étantengagéàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentielles).Lerapportbrossed’abordletableausombredelasituationsanitaireactuelledupays,oùletauxdemortalitéinfantiles’élèveà191pour1.000naissancesvivantes,tandisqueletauxdemortalitématernellesesitueà1.099pour100.000naissancesvivantes.Parlasuite,l’analyseportesurtoutsurlesquestionsrelativesàl’accessibilité financière des services de santépourlespopulationslesplusvulnérables(avecdesrecommandationssurlagratuitédessoins);lesprogrammes prioritaires de santé de la mère et de l’enfant(aveclarecommandationsurlamiseenplaced’unsystèmedeforfaitobstétrical);etlesmesuressusceptiblesd’étendrelamutualisationdesrisques(avecdesrecommandationssurlessystèmesdemicro-assuranceetdesmutuellesdesantéainsiqueledéveloppementdel’assurancemaladie).

• LesprogrammesprioritairespourleVIH/SIDAenmatièredeprotectionsociale.Lesrecommandationsportentsurl’importancedesmesuresdesoutienauxpersonnesvivantavecleVIH(PVVIH)ainsiqu’auxorphelinsetautresenfantsvulnérables(OEV);l’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppement,notammentlaStratégienationalederéductiondelapauvreté;etl’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetderéductiondesimpactsdelamaladie.

• L’ensembledesproblématiquesconnectéesà la sécurité alimentaire et de la nutrition. Enparticulier,l’étudeanalyselesdispositifsderéponsenationaledanscesdeuxdomainesprioritairespourleTchadetidentifielesprogrammesactuellementencoursquis’attaquentnonseulementauxcrisesponctuellesparlebiaisd’uneaidehumanitaired’urgence,maisaussiauxproblèmeschroniquesquidemandentdesactionsàlongtermedeplusgrandeenvergure.L’unedesrecommandationsspécifiquesportesurlamiseenœuvred’unprojet pilote de transferts directs en espècesdestinésauxménagespauvres/vulnérablesdupointdevuenutritionnelleetalimentaire.

• Lesecteurdel’éducation,dontlaprotectionsocialeviseàrétablirl’équitéensonsein.L’étudeexaminelessourcesdel’exclusionetdesdisparitésenmatièredel’éducationetexplorelamanièredontl’éducationtantformellequenon-formelleciblelesenfantslesplusvulnérablespardesmesuresspécifiques.Lesrecommandationss’adressentauxproblèmesdesdisparitésbaséessur

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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RESUME ANALYTIQUE

La quatrième partie de l’étudeestuneconclusionpourl’ensembledel’étudeetconstitue‘unefeuillederoute’pourlesprochainesétapes.Ellefournitunesynthèsedesrecommandations‘sectorielles’proposéesdansleschapitresprécédentsdurapport;identifiequelquesactionspilotesqu’ilfaudraitentreprendredanslecadredestransfertssociaux;etformuleuncertainnombredeprincipesdebaseàprendreenconsidérationentantquerecommandationsglobalespourguiderl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.

• Actions pilotes:Lerapportprésentelesréflexionspréliminairesconcernantlafaisabilitédelamiseenplaced’unprojetpilotedetransfertsdirectsenespècescommemécanismedeprotectionsociale.Ilsuggèrecertainsdesthèmesprioritairesd’untelprojet,enparticulierceuxquisontliésàlanutritionetlasécuritéalimentaire,l’éducationetlasanté.Pourcettedernière,le‘forfaitobstétrical’estproposécommeuninstrumentimportant,susceptibledecontribueràréduirelamortalitématernelleetinfantile,ens’adressantauxobstaclesfinanciersdel’accèsauxconsultationsetauxsoins.Touteactionpilotenécessiteraitaupréalablelaconduited’uneétudedefaisabilitéapprofondie,pourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesdesdifférentesapprochesetmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéescapablesdeleurgarantirunecertaineréussite.

• Feuille de route pour l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale:Enplusdesprioritésspécifiquesauxdifférentsdomainessectorielsetthématiques,cetteétudeoffredesrecommandationsglobalesvisantàétablir‘unefeuillederoute’pourl’avenir.Ainsi,pourassurerlesconditionspermettantd’identifierlesprincipesdirecteursdelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetleprocessusdeleurmiseenœuvre,l’étuderecommande:

(i)lacréationd’unestructureinstitutionnelledecoordinationintersectoriellesolideetperformante;(ii)l’établissementd’uneconsultationélargiedetouteslesprincipalespartiesprenantes(liéeauprocessusdudéveloppementdelaSNRP3);(iii)lamiseenplaced’unsystèmepermanentdecommunicationàdoublevoieetàtouslesniveaux;(iv)l’adoptiond’unevisionbaséesurlacomplémentaritédesdifférentesinitiativesetledéveloppementdemécanismesappropriéspourrenforcerlessynergiespositives;(v)lamiseenœuvred’unebaseanalytiquefiablealimentéeparunsystèmerigoureuxdesuivietévaluation;(vi)ladéfinitiond’uncadrejuridiqueclairpourlaprotectionsociale,accompagnépardesmesuresd’applicationappropriées;(vii)lelancementd’unprogrammederenforcementdescapacitésnationalesenmatièredeplanificationetgestiondelaprotectionsociale;(viii)l’établissementd’undispositiffinancierpermettantdesinvestissementsd’unecertaineenvergure;(ix)l’établissementd’uncadredepartenariatetlamobilisationdespartenairesstratégiques;et(x).l’élaborationd’unpland’actionpourlamiseenœuvreprogressivedelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetl’identificationdedifférentsprogrammescomprenantdesactionsprioritairesetdesmesuresd’accompagnementàcourt,moyenetlongterme.

Lesparticipantsdel’atelierdevalidationdecetteétudeontadoptécesrecommandationsetleurstravauxontconduitàl’élaboration,d’unefaçonparticipative,d’unchronogrammedesétapesqu’ilfaudraitprévoirprochainementpourledéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.Lesrecommandationsprincipalesdel’atelierainsiquelerésumédestravauxdesgroupessontreprisenannexeàlafindecerapportetlescommentairesreçuslorsdel’atelierontétéprisencomptedanslafinalisationdurapport.

• Par rapport à l’aspect juridique:L’étudeidentifieplusieurstextesdeloiquiautorisent-voireobligent-l’Etatàagirdansledomainedelaprotectionsociale.Cestextes,quiserventenmêmetempsdebasejuridiqueàuneéventuellepolitiquedeprotectionsocialeauTchad,émanentprincipalementdedeuxsources:lesconventionsinternationalesratifiéesparleTchadetlesloisetrèglementsnationaux.Lesrecommandationsportentsur:lacodificationdestextestouchantaudomainelaprotectionsociale;lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;l’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsociale,etlarévisiondelaloin°6portantsantédelareproduction;etl’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux.

• Par rapport au domaine budgétaire:L’étudeexaminelestendancesbudgétairesnationalesdanslessecteurssociauxetanalyse‘l’espacebudgétaire’oulamargedemanœuvrepourdesinvestissementsplusimportantsenmatièredeprotectionsociale.Lesrecommandationsconcernentlesélémentssuivants:élaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiairesqui,dansnotrecas,sont‘lesplusvulnérables’;etveilleràcequelesdotationsbudgétairesintra-sectoriellessoientmieuxorientéesverslesbesoinsdesplusvulnérables.

• Par rapport au cadre institutionnel:L’élaboration,lesuivietl’évaluationdelastratégienationaledelaprotectionsocialeimpliquentl’existencedestructuresinstitutionnellesdecoordinationefficaces,susceptiblesd’assurerlacohérencedesactionsentreprisesauniveausectoriel.Enfait,uneanalyseducadreactueldesinterventionsdanslesdifférentsdomainesetsecteursdelaprotectionsocialemontrel’existenced’unemultiplicitéd’acteursinstitutionnelsimpliqués,plusoumoinsdirectement,danslaprotectionsociale,maisopérantdemanièrepeucoordonnée.Parailleurs,l’analysedesdispositifsdecoordinationinterministériellemontrel’existencedequelquesmodèlespotentielssusceptiblesdepromouvoir,renforceretcanaliserlacoordinationintersectoriellenécessaireàlaréussited’unestratégienationaledeprotectionsociale.Ainsi,l’étuderecommandelacréationd’unestructureinterministérielledecoordination,concertationetsuividelapolitiquedeprotectionsociale,baséesuruneplateformeselonlesdifférentsaxesets’appuyantsurlemodèleexistantducomitédupilotagedelaStratégienationalederéductiondelapauvreté.

• Par rapport aux partenariats:L’étudeinsistesurl’importancededifférentesformesdepartenariatpourlaréussitedetoutestratégienationaledeprotectionsociale.D’unepart,ellesoulignelaprésenceauTchadd’uncertainnombred’acteursclés(PTF,ONG),déjàœuvrantdansdifférentsdomainesprioritaireset,d’autrepart,identifiequelquesinitiativesdepartenariatpossiblesàl’échelleinternationale.Ilestrecommandéspécifiquement(i)d’élaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégrantedelapolitiquedeprotectionsocialeet(ii)decréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsociale,afindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvreetlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale.

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PARTIE I CONTEXTE

1. Introduction et cadre d’analyse 1.1 La protection sociale : Définitions et cadre conceptuel

Laprotectionsocialeestdeplusenplusperçueauplanmondialcommeunecomposante-clédesstratégiesderéductiondelapauvreté.Elleconstitueunmaillonimportantdeseffortsvisantlaréductiondelavulnérabilitééconomique,sociale,alimentaire/nutritionnelleetlaprotectioncontred’autreschocsetstress.Elleestparticulièrementimportantepourlesenfantseuégardàl’ampleurdeleurvulnérabilité,comparativementauxadultes,etégalementcomptetenudurôlequelaprotectionsocialepeutjouerpourassurerunenutritionadéquateainsiqu’unmeilleuraccèsauxservicessociauxdebase(éducation,santé,eauetassainissement).

Danslecadredelapolitiquesocialepourl’Afriquedel’UnionAfricaine,dontlebutestlerenforcementdesaspectssociauxdesprogrammesetpolitiquestellesquelescadresstratégiquesdeluttecontrelapauvreté(CSLP)etleNouveauPartenariatpourleDéveloppementenAfrique(NEPAD),laprotectionsocialefigureparmil’unedespriorités.SurlabasedesengagementsdanslesprocessusdeLivingstoneetdeYaoundé,lesgouvernementssontencouragésà:inclurelaprotectionsocialedansleurplansnationauxdedéveloppementetdansleursCSLPrespectifs;établiretcoordonnercesprogrammesàtraverslesinstancesinterministériellesetintersectoriellesauplushautniveau;etutiliserlesmécanismesdedéveloppementsocialpoursauvegarderlespauvresdeschocsfinanciersetéconomiques.L’investissementdanslesapprochesintégréesestconsidérécommelemeilleurmoyendebriserlecycleintergénérationneldepauvretéetderéduirelesinégalitéscroissantesquientraventledéveloppementsocio-économiquedel‘Afrique.1

Ilyadifférentesdéfinitionsdelaprotectionsocialeet,enplus,cesdéfinitionsévoluentdansletemps.Chaquepaysluidonnedesaccentsetdesinterprétationsparticuliersselonlesprioritésetlespolitiquesnationales.Engénéral,laprotectionsocialeenglobetoutunensembled’investissementspublicsetd’initiatives,tantformellesqu’informelles,susceptiblesdirectementderemédierauxrisques,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchronique.Auplanopérationnel,laprotectionsocialecomprend:

• Une assistance socialeauxpersonnesetménagesextrêmementpauvres.Ellecomportegénéralementdestransfertsréguliers,prévisibles(enespècesouennature,ycomprislesexonérationsdefrais)delapartd’entitésgouvernementalesetnongouvernementalesenfaveurd’individuset/oudeménages.Cestransfertsvisentàréduirelapauvretéetlavulnérabilité,accroîtrel’accèsauxservicesdebaseetassurerl’accumulationderichesses.

• Des services sociauxenfaveurdesgroupesmarginalisésquiontbesoindesoinsparticuliersouquiseverraientrefuserl’accèsauxservicesdebaseàcausedeleurscaractéristiquessociales(plutôtqu’économiques)particulières.Detelsservicessontnormalementdestinésàceuxquiontconnulamaladie,ledécèsd’unsoutienfamilial/parental,unaccidentouunecatastrophenaturelle,ouquisouffrentd’unhandicap,deviolencesfamilialesouextra-familiales,del’effondrementdelastructuresfamiliale,duchômage,ouquisontdesancienscombattantsoudesrefugiés.

1 AU(2008)SocialpolicyframeworkforAfrica

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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• Une assurance socialepourprotégerlesgenscontrelesrisquesetleursconséquencessurlesconditionsdevie,lasantéetc.L’assurancesocialepermetauxménagespauvresd’avoiraccèsauxservicesentempsdecrise.Elleprendgénéralementlaformedemécanismesdesubventioncontrelesrisques,avecdesdérogationsdepaiementpotentiellespourlespauvres.

• Des mesures d’équité socialepourprotégerlesgenscontrelesrisquessociauxtelsqueladiscriminationetlamaltraitance.Ils’agit,entreautres,dedispositifslégislatifscontreladiscrimination(entermesd’accèsàlapropriété,aucrédit,auxbiensetauxservices)demêmequedesmesuresdediscriminationpositiveenvuederedresserdescasdediscrimination.Ladimensiond’expressionetd’actionpeutêtrecrucialeégalementdanslaconception,l’évaluationetl’opérationnalisationdesinstrumentsdeprotectionsociale.2

Deplusenplus,laprotectionsocialen’estpasuniquementperçuecommeunmoyendeprévoyancepourlesménagesfrappéspardeschocsexogènes(ceschocsexposantlesmembresdesménagesàdesformesdevulnérabilitéspécifiquesetlespoussantàadopterdesstratégiesdesurvienégatives).Elleestaussivuecommeungarantd’unniveauderevenuoudeconsommationpourunménage.Laprotectionsocialeconstitueégalementunevoiepourpromouvoirlaproductivitédesménagesenaugmentantleurcapacitéd’achatd’intrantsetpoursoutenirledéveloppementdesenfants.Lapriseencomptedecesquatredimensionsdelaprotectionsociale(voirencadré1)estl’undesfacteursquipourraitaideràbriserlecycledepauvretéetcontribueràlacroissanceéconomique.

Encadré 1: Quatre dimensions de protection sociale

• Mesures de prévention, qui cherchent directement à éviter aux pauvres de tomber dans la misère, en leur fournissant des incitations et des moyens. Il peut s’agir d’une auto-assurance, par l’épargne, de transferts sociaux, d’une aide à la gestion des risques liés aux revenus, de programmes générateurs d’emploi à forte intensité de main-d’œuvre, d’un soutien à un partage local des risques, et de l’introduction de produits d’assurance adaptés aux pauvres.

• Mesures de protection, qui offrent une protection sociale assez large à des groupes économiquement vulnérables (par exemple, assurance sociale et divers filets de sécurité), garantissent des secours contre la misère, pour établir un niveau de vie minimum acceptable.

• Mesures de promotion, qui accroissent les revenus réels et les capacités par un ensemble de programmes à l’intention des ménages ou des individus et visant à améliorer les modes d’existence, comme par exemple, la micro finance ou les cantines scolaires).

• Mesures de transformation, qui visent à transformer les systèmes d’inégalité qui maintiennent les pauvres dans leur état de pauvreté et qui concernent plus particulièrement le domaine juridique, le foncier, etc.

Source : D’après Devereux et Sabates-Wheeler, 2004

Unconsensusgrandissantparmidesprincipauxpartenairesauniveauinternationalencourageledéveloppementdepolitiquesnationalesdeprotectionsocialequiprennentencomptelesvulnérabilitésspécifiquesdesenfants(‘child-sensitivesocialprotection’)commegagederéussiteàcourtetàlongterme:

«La protection sociale est de plus en plus considérée comme un investissement crucial en matière de capital humain et aussi comme un moyen pour briser les pièges de la pauvreté intergénérationnelle – ces résultats étant encore plus probables si les intérêts des enfants sont pris en considération dès le début. L’incapacité à faire des investissements pour le bien-être des enfants dès leur très jeune âge comporte à long terme des implications pour les enfants et pour la société, parce que cela peut augmenter les probabilités de pauvreté à l’âge adulte et perpétuer la transmission intergénérationnelle de la pauvreté.»3

Lesinstrumentsdeprotectionsocialequiserventàcombattrelesvulnérabilitésdelapopulationengénéral,peuventégalementêtreadaptésàlaluttecontredesvulnérabilitésspécifiquesetdesrisquesauxquelssontconfrontéslesenfants(voirtableau1).

Etantdonnélesliensétroitsetpotentielsentrel’épanouissementdelafemmeetlebien-êtredel’enfant(cequel’UNICEFasurnomméla“doubledividende”),chacunedesmesuresgénéralesdeprotectionsocialepourraitêtreutilementévaluéeaussiàtraversuneperceptiondeladimension‘genre’.Ceciamèneraàuneapprochedeprotectionsocialesusceptibledeprendreencomptelesvulnérabilitésspécifiquesdesfillesetdesfemmesàchaqueétapedeleursvieset,àcetitre,deromprelecycledetransmissiondelapauvretéd’unegénérationàuneautre.

1.2 But de l’étude

CetteétudeapourbutdedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitiquenationaledelaprotectionsociale,tellequeprévuedanslaStratégieNationaledelaCroissanceetdelaRéductiondelaPauvreté(SNRP).Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,àcausedelanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.

Leredressementdecedéficitdeconnaissancesestdevenuuneprioritéurgente,étantdonnéquel’Etatetlesautrespartenairesaudéveloppementontdeplusenplusconsciencedel’importancedelaprotectionsocialedanslesstratégiesderéductiondelapauvreté.

Enconséquence,cetteétudeapourobjectifd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifetpotentieldesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisques,surtoutchezlesenfants.Plusprécisément,elledoitfournirlesrésultatssuivants:

• UneanalysesituationnelledelapauvretéetdestypesprincipauxderisquesetdevulnérabilitéaffectantlespopulationsvulnérablesauTchad,ycomprislesenfants;

• Uneanalysedel’étatactueldessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchadetleursimpactssurlesenfantsetlespopulationsvulnérables;

3JointStatementonAdvancingchild-sensitivesocialprotection,2008(DFID,HelpAgeInternational,Hope&HomesforChildren,IDS,ILO,ODI,SavetheChildren-UK,UNDP,UNICEF,andTheWorldBank

2«Laprotectionsocialeestunensembled’initiativesofficiellesouinformellesquioffrent:uneassistancesocialeàdesindividusetménagesextrêmementpauvres;desservicessociauxàdesgroupesquinécessitentdessoinsspéciauxou,pourquelqueautreraison,n’ontpasaccèsauxservicespublicsdebase;uneassurancesocialequiprotègel’individucontrelesrisquesetlesvicissitudesdel’existencematérielle;etl’équitésocialepourprotégerl’individucontredesrisquessociauxtelsqueladiscriminationoulessévices.»Source:DevereuxetSabates-Wheeler,2004

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 33

• Uneévaluationdesbesoinsprioritairesenmatièrederenforcementdusystèmedeprotectionsocialepourréduirelapauvretéetlavulnérabilité;

• DesrecommandationspréliminairespourguiderleGouvernementetsespartenairesdansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeauTchad.

Unefoisvalidés,lesrésultatsdecetteétudepourraientaussiservircommebasederéflexiondelaprochaineSNRP(2012),dontleprocessusd’élaborationcommencedèscetteannée

1.3 Méthodologie, démarches, et organisation de l’étude

Cetteétudeaalliéunelargerecherchedocumentaireàdesentretiensaveclesacteurscléssurleterrain,envuededisposerd’unebased’informationetd’analyseàlafoisqualitativeetquantitativesurlasituationactuelleetsurlesprogrammesetsystèmesexistantsdansledomainedelaprotectionsocialeetdesapprochessectoriellesdanslepays,ainsiquelesperspectivesd’avenir.

Lesinformationsetlesdonnéesdelarecherchedocumentaireontététiréesnonseulementdespublications,donnéesetdocumentsofficielsàl’échelledupays(notammentlaSNRP,lestextesdelois,lesdocumentsdeprogrammesdanslaplupartdessecteurssociaux,lesenquêtesnationales,lesbudgetsetlescomptesduTrésorPublic),maisaussideladocumentationdisponibleauniveaudesorganismesinternationaux(bailleursdefondsmultilatérauxetbilatérauxetagencesdusystèmedesNationsUniesetdesinstitutionsuniversitaires).UnerecherchesurdifférentssitesInternetetlaconsultationdessourcescomparativesconcernantd’autrespaysauniveausous-régionaletinternationalontcomplétélacollectededocuments,pouraboutiràunebibliographiedeplusde200ouvragesorganisésd’unefaçonthématique(voirlistederéférencesbibliographiquesenannexe).Unfichierélectroniqueaaussiétépréparépourlaplupartdesdocumentscollectés.Cefichierpouvantservircommeunebanquededonnéespourtouttravailanalytiqueultérieur.

Envertudesaméthodologie,l’étudeaégalementpermislacollecteetl’analysed’informationsspécifiquesetdedonnéescomplémentairesàpartird’entretiensetderéunionsaveclesautoritésgouvernementalesconcernées,lespersonnesressourcesauniveaudesstructuresuniversitaires,desorganisationsdelasociétécivileetdesorganisationsnon-gouvernementales,ainsiquelesreprésentantsdesagencesdesNationsUnies,desbailleursdefondsetd’autrespartenairestechniquesaudéveloppementopérantdanslepays.Autotal,descontactsontpuêtreétablisavecunetrentained’agencessurleterrain(auniveaudeN’Djamena),etdesentretiensindividuelsoucollectifsontpuêtreorganisésavecplusdecentpersonnes,àpartird’unguided’entretienélaboréspécialementpourl’étude(voirenannexelalistedepersonnesrencontréesainsiqueleguided’entretien).

Lesdiscussionsaveclesacteurs-clésàdifférentsniveaux,quiontportésurleursdéfinitionsetperceptionsdelaprotectionsociale,ontétéparticulièrementrichesetontfourniunebasededépartpourlesprocessusdeconsultationetdeconcertationfutursenvuedeladéfinitiondelanature,delaportéeetdescaractéristiquesdelaprotectionsocialeauTchad.Pareillementsignificativesetfructueusesontétélesdiscussionsavecunensembled’interlocuteursausujetdelafaisabilitédelamiseenplaceauTchadd’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespèces,commemécanismespécifiquedeprotectionsociale(voirdanslerapportlestableauxdesdéfinitionsetdesréponses).

Tableau 1: Protection sociale en faveur de l’enfant

Type de protection sociale

Mesures générales pour le ménage Mesures spécifiques pour les enfants

Promotion

Assistancesociale TransfertsenEspèces,TransfertsConditionnelsenEspèces,Aidealimentaireetc.

Bourses,cantinesscolaires,TCEavecdesconditionnalitéspourlesenfants,dérogationspourlesécoles,gratuitédessoinsinfanto-juvéniles

Protectif

Assurancesociale Assurancemaladie,mécanismessubventionnésd’absorptionderisques–assurancecontrelescatastrophes,assurancecontrelechômage,etc.

Gratuitédel’assurancemaladiepourlesenfants

Préventif

Servicessociaux Distinctsdesservicesdebaseétantvulnérablesquellequesoitlasituationdepauvreté–servicessociauxfocalisessurceuxquiontbesoindeprotectioncontrelaviolenceetlanégligence–parexempleabrispourlesfemmes,servicesderéhabilitation,etc.

Systèmesd’adoptiond’enfants,préventiondelaviolencefaiteauxenfantsàdomicileetdanslacommunauté,etservicesdeprotection,servicesderéhabilitationaprèslatraite,éducationalternativedebasepourlesenfantstravailleurs,etc.

Transformatif

Mesuresd’équitésociale

Législationantidiscriminatoire,politiquesdediscriminationpositive,protectiondesbiens

Législationenvuedepromouvoirlesdroitsdel’enfantentantquevictime(parexempledelaviolence,delatraite,desmariagesprécoceschezlesenfants,etc.)etentantqu’auteurs(traitementspécialetservicesderéhabilitationpourlesjeunesdélinquants);effortsenvuedepromouvoirlavoixetl’actiondesenfants

Mesures complémentaires

Servicesdebasecomplémentaires

Santé,éducation,économie/finances,vulgarisationagricole

Servicesdesoinsaxéssurlesenfants,enseignementpréscolaire,primaire,secondaire,servicespédiatriques

Cadrespolitiquesmacro-économiquescomplémentairesenfaveurdespauvresoudelacroissanceavecéquité

Politiquesdesoutienàlacroissance+distribution

Politiquesquisoutiennentlaréalisationprogressivedesdroitsdel’enfantenligneaveclesindicateursdecroissancemacro-économique

Source:UNICEF/ODI(2009)Strengtheningsocialprotectionforchildren,WestandCentralAfrica

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 35

Laconduitedel’étudeaétéguidéeparuncomiténationaldepilotageprésidéparleMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)etcomposédesmembresdedifférentsdépartementsministériels,departenairestechniquesetfinanciersetdereprésentantsdelasociétécivile(voirenannexelalistecomplètedesmembresduComitédepilotage).Aucoursdelaphasededémarrage,lecomitéadéjàpuseréunirplusieursfois,surtoutenvuede1)discuteretapprouverlestermesderéférencedel’étudeetlasélectiondesconsultantspoursaconduite;2)rencontrerlesmembresdel’équipederechercheets’accordersurlesgrandeslignesdel’analyseetlesdémarchesàentreprendre;et3)offrirdescommentairessurlespremiersrésultatsdel’étudeainsiquedessuggestionspourlesinitiativesfutures.

UNICEFafourniuneaidetechnique,financièreetdecoordinationàcetravail,endéveloppantlesTdR,enorganisantletravailsurleterrainetenaccompagnantlesconsultantsdansleursdémarches(voirlesTdRenannexe).L’étudeaétéconduiteparuneéquipedecinqconsultants,dontuneconsultanteinternationaleindépendanteetquatreconsultantsnationauxrattachésàl’UniversitéduTchad(voirlistedesmembresdel’équipederechercheenannexe).Letravailsurleterrains’estdérouléàN’Djamenaentremarsetavril2010,aveclespremiersrésultatsdel’étudeetlesgrandeslignesdégagéesami-parcoursprésentésaucomitédupilotagele29avril2010.

Lerapportpréliminairedel’étudeaétésoumisauxmembresducomitédepilotageenjuin2010.Ontétéprisencomptedanscetteversionfinaledurapportleurssuggestionsetcommentaires,ainsiquelescommentairesémisparlesparticipantsdel’ateliernationaltenuenoctobre2010,quiapermisdevaliderlesrésultatsdel’étudeetdedéfinirdecommunaccordlesprocéduresetlesmécanismespermettantl’élaborationd’unevéritablepolitiquenationaledeprotectionsociale.

1.4 Organisation du rapport

Cerapportcomportequatreparties.La première partieprésentelecontextedel’étude.

• Lechapitre 1introduitladéfinitiondesprincipalesnotionsetlecadreconceptueldelaprotectionsocialeainsiquelastructuredurapportetlesbutsdel’étude.

• Lechapitre 2décritlecontextedudéveloppement,pauvretéetvulnérabilitéauTchad,avecunbrefaperçusurlescadresgéographique,démographique,politiqueetadministratifdupaysainsiquelesprincipauxdéfissocio-économiquesetlesgrandeslignesdelaluttecontrelapauvreté.

• Lechapitre 3,quidécouled’uneanalysedétailléedelaStratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté(SNRP2)ainsiquedesentretiensavecdesacteurscléssurleterrain,permetd’identifierlanaturemultisectorielleettransversaledelaprotectionsociale,àlafoisauniveaudesperceptionsetdespratiques.

La deuxième partieprésenteuneanalysedesprincipauxcadrespolitiquesetprogrammesquitouchentauxdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeainsiquedesinstitutionsnationalesconcernées.Cetteanalysecomporteunerevuedesprincipalesinitiatives,uneappréciationdeleursforcesetfaiblessesainsiqu’uneidentificationdesoptionspotentiellespourl’avenir.Enparticulier,ontrouvera,d’unepart,uneanalysetransversaledesapprochespoursuiviessousl’optiquede‘l’action

sociale’tellequ’elleestconçueauTchadet,d’autrepart,uneanalysesectoriellequiessaye,quantàelle,d’identifierlescomposantesquidanschaquesecteursontsusceptiblesd’êtreprisesencomptedansladéfinitiond’unchampd’actionpluslargedelaprotectionsociale.

• Lechapitre 4analyselesdomainesd’actionduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleparrapportàlaprotectionetlapromotiondel’enfant,delafemme,despersonneshandicapéesetlesautrescouchesvulnérables.Ceministèreestchargédel’élaborationetlamiseenplacedelapolitiquenationaledelaprotectionsociale.Uneanalyseparticulièreportesurlesforcesetlesfaiblessesdesapprochesetdesprogrammesdeceministère,ainsiquesursescapacitésdecoordinationetdeconcertationavecdesautresacteursclésdanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeauniveaunational.

• Lechapitre 5présenteuneanalysedesprincipauxélémentsdusystèmeformeldelasécuritésocialeauTchad,passeenrevuedifférentesrecommandationsquiontdéjàétéformuléesenvuederenforcercesystèmeetpourenélargirlacouverture,etanalyseparlasuitedifférentssystèmesetpratiquesnonformelsoucoutumiers.

• Lechapitre 6soulignel’importance,enmatièredeprotectionsociale,d’initiativesconcernantlasanté,mettantsurtoutl’accentsurdesmesures(actuellementencoursouprévues)visantàassurerlamutualisationdesrisquesouàélargirl’accessibilitéfinancièredesservicesdesantéauxpopulationslesplusvulnérables.

• Lechapitre 7analyselesprogrammesetpolitiquesnationalesdelaluttecontreleVIHetSIDAdansleursdimensionsmultiples,enidentifiantlesaspectsprioritairesquidevraientêtreprisencompteparunepolitiquenationaledeprotectionsociale.

• Lechapitre 8traitedel’ensembledesproblématiquesconnectéesàlasécuritéalimentaireetdelanutrition.Enparticulier,ilanalyselesdispositifsderéponsenationaledanscesdeuxdomainesprioritairesetidentifielesprogrammesactuellementencoursquis’attaquentnonseulementauxcrisesponctuellesparlebiaisd’uneaidehumanitaired’urgence,maisaussiauxproblèmeschroniquesquidemandentdesactionsàlongtermedeplusgrandeenvergure.

• Lechapitre 9examinelessourcesdel’exclusionetdesdisparitésenmatièredel’éducationetexplorelesmanièresdontlesecteurdel’éducationcontribueoupourraitcontribueràlaprotectionsociale,ensoulignantlesmesuresspécifiquesquiciblentlesenfantslesplusvulnérables.

• Lechapitre 10attirel’attentionverslesecteurdel’emploi.Demanièreparticulière,ilpermetdeconstaterlefaitqueletauxélevédechômagecontribuepourbeaucoupauxproblèmesd’appauvrissementetàlaprécarisationdesconditionsdevie.Enoutre,lechapitreanalysecertainesmesures(encours,prévues,oupossibles)visantàpromouvoiretsoutenirl’insertiondesindividuslesplusvulnérablesdansdesactivitésgénératricesderevenus.

• Lechapitre 11examinelasituationdespopulationslesplusvulnérablesfaceauxinfrastructuressociales,analysantlesconditionsdel’habitat,lesproblèmesdel’énergiedomestiqueetl’accèsauxservicesdel’eauetl’assainissement.

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• Lechapitre 12indiquel’importanced’unepolitiquetchadienneenmatièredeprotectionsocialequi,d’unepart,prendraitencomptedesaspectsconcernantl’insécuritécivileetlesvulnérabilitésdepopulationsderefugiésoudedéplacéset,d’autrepart,formuleraitdesréponses appropriées.

La troisième partiepasseenrevuelesprincipauxaspectsjuridiques,budgétairesetinstitutionnelssous-jacentsauxeffortsnationauxpourlaprotectionsociale.Elleanalyselesoptionsetlesopportunitéspourlesrenforcer,toutenidentifiantlespartenariatspossiblesàdifférentsniveaux.

• Lechapitre 13identifielesprincipalesloisetdécretspertinentsàlaprotectionsocialeauTchad,identifiantdeséventuellescarencessoitdanslestextessoitdansleurapplication,etanalyselerôledesprincipauxacteursdanscedomaine.

• Lechapitre 14examinelestendancesbudgétairesnationalesdanslessecteurssociauxetanalyse‘l’espacebudgétaire’oulamargedemanœuvrepourdesinvestissementsplusimportantenmatièredeprotectionsociale.

• Lechapitre 15identifiedifférentsmodèlesinstitutionnelsquiexistentouquipourraientêtrecrééspourpromouvoir,renforceretcanaliserlacoordinationintersectoriellenécessairepourlaréussited’unestratégienationaledeprotectionsociale.

• Lechapitre 16insistesurl’importancededifférentesformesdepartenariatpourlaréussitedetoutestratégienationaledeprotectionsociale,soulignantlaprésenceauTchadd’uncertainnombred’acteursclés(ONG,PTF)déjàœuvrantdansdifférentsdomainesprioritaires,etidentifiantquelquesinitiativesdepartenariatpossiblesàl’échelleinternationale.

Enfin,la quatrième partieconstitueuneconclusionpourl’ensembledel’étude.

• Lechapitre 17présentelesréflexionspréliminairesconcernantlafaisabilitédelamiseenplaced’unprojetpilotedetransfertsdirectsenespècescommemécanismedeprotectionsociale,avecuneidentificationdespistesnécessitantdesanalysesplusdétaillées.Cechapitreestessentiellementbasésurdesentretiensavecdesacteursclésetdevraitparlasuiteêtrecomplétéparuneétudedefaisabilitéplusapprofondie.

• Lechapitre 18reprendlesgrandeslignesetlesconclusionsdégagéesparlesanalysesprécédenteset,pouraideràlaréflexion,lesregroupeenquelquesthèmesprincipaux.

• Lechapitre 19identifiequelquesrecommandationsgénéralesetprincipesdebasequidoiventguiderleprocessusd’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeenévoquantdesprocessusd’accompagnementqu’ilfaudraitprévoir.Ilprésenteégalementunchronogrammedesactionsimmédiatesetdesétapesàentreprendreprochainement,avecl’identificationdesresponsabilitésprécisespourchacunedesétapes.Cechronogrammeaétéélaboréd’unefaçonparticipativeaucoursdel’atelierdevalidationdurapport.

Lerapportestcomplétéparuneséried’annexes.

2. Contexte du developpement, de la pauvreté et de la vulnerabilité au tchad

2.1. Les contextes géographique et climatique

LeTchadestunpaysentièrementenclavé,situéenpleincentredel’Afrique.Lesouverturessurlamerlesplusprochesdelacapitale(N’Djaména)sontlesportsdeDoualaauCameroun(1500km)etHarcourtauNigeria(1700km).Parsasuperficiede1284000km2,iloccupelecinquièmerangdespayslesplusvastesd’Afrique.DuNordauSud,ils’étendsur1700kmet,del’Estàl’Ouest,sur1000km.LepaysestlimitéauNordparlaLibye,àl’EstparleSoudan,auSudparlaCentrafriqueetàl’OuestparleCameroun,leNigeretleNigeria.Cettefortecontinentalitéreprésenteunecontraintesupplémentairequipèsesursacompétitivitédanslamesureoùl’essentieldesesexportationsdoiventsupporterdescoûtsdetransportélevés.

Lapopulationtchadienneestestiméeà11.175.915habitantsen2009,dont50,7%defemmes,selonleRGPH2.Cettepopulationesttrèsjeune:plusdelamoitiéamoinsdevingtansetseulement4%a60ansouplus.Deplus,prèsdehuittchadienssurdixviventenmilieurural.N’Djaména(lacapitale)etlestroisprincipalesvillesdupaysregroupentmoinsde11%delapopulation.ToujoursselonleRGPH2,letauxd’accroissementnatureldelapopulationestdel’ordrede3,6%paran4.Cerythmerelativementélevédecroissancedémographique,liéàuneabsencedepolitiquedelapopulation,représenteunecontrainteimportantequipèsesurlaprogressiondurevenuparhabitant.Enoutre,l’indicesynthétiquedeféconditéestde6,6enfantsparfemme.Enfin,lapopulationtchadienneesttrèsinégalementrépartiesurl’ensembleduterritoire,ladensitéallantde0,1habitantaukm2auNord(BET)àplusde54habitantsaukm2auSud-ouest(LogoneOccidental),soitunedensitéglobalede4,9habitantsaukm2.Lazoneseptentrionale(ycomprislacapitale)abrite42%deshabitantsdupaysetlazoneméridionale38%.

Surleplanclimatique,onnoteduNordauSud,troiszonesspécifiques:lazonesahariennequis’étendsurenviron780000km2,avecunepluviométrietrèsfaible(moinsde300mmparan);lazonesahéliennequicouvreunesuperficied’environ374000km2,avecunepluviométriemoyenne(entre300et500mmparan);lazonesoudaniennequioccupeunesuperficied’environ130000km2,avecunefortepluviométriesurtoutdansl’extrêmesuddupays(entre500et1200mm).Lesterrescultivablesreprésentent39millionsd’hectaresdont10%seulementsontmisenexploitationchaqueannée.Lasuperficiedesterresirrigablesestdel’ordrede5,6millionsd’hectaresdontseulement7000hectaresirrigués.Lesressourceseneauxsouterrainessontaussiimportantes.Misesàpartlesressourcesdusous-sol,lepaysdisposeaussidesressourcesensel,natron,marbre,uranium,oretdiamant,maiscepotentieln’estpasexploité,nivalorisé.

2.2. Le contexte socio-économique

LeTchadestunpaysessentiellementrural5.L’agriculture,l’élevageetlapêchesontlesactivitésdominantes.LeNorddupaysestdésertique,sapopulationessentiellementnomadeetsesmoyensdesubsistancesontl’élevageetlecommerce.Enpériodedetranshumance,lesconvoisdenomadestraversentlepaysversdeszonesmoinssèches.Lespointsd’accèsàl’eausontraresetlaproduction

4Selonl’INSEED,letauxdecroissancedémographiqueseraitenréalitéde2,8%paran5Plusde80%delapopulationvitdanslesecteurrural.Cf,RGPH2(2009)

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agricoleinexistante.Lecentredupays(Guera,ChariBaguirmi,SudOuaddaï)connaîtunepluviométriefaiblemaislesnappesphréatiques,lescoursd’eauetleszonesinondablesoffrentunaccèsàl’eaupotentiellementsatisfaisant,bienquelargementinexploité.L’intensitécapitalistiquedelaproductionagricoleyestextrêmementfaible.Lazonesoudanienne,avecprèsdelamoitiédesterrescultivables,constituelegrenierdupays.Leclimatsemi-humidetropicaletlefleuve(Chari)quitraverselarégionpermettentàseshabitantsetauxagriculteursdenepasmanquerd’eau.Ilfautcependantsoulignerqu’endépitdesespotentialités,lazonesoudanienneconnaîtquelquesdifficultésliéesnotammentàlafortecroissancedémographiqueconduisantàunepressiondeplusenplusfortesurlefoncier,àlalimitationdelapériodedejachèreetàladégradationdessols.Acela,s’ajoutel’éloignementdescentresdecommercialisationetsurtoutlesaléasclimatiquesquiaccentuentlavulnérabilitédespopulations.

Outrel’enclavementdupays,lessécheressesetlachutedescoursmondiauxducotonontaussicontribuéàfragiliserlasituationdespaysans.L’irrégularitédesressourcesetlesdisparitésgéographiquessontlesdeuxtermesquiqualifientl’environnementagricoleetlesressourceseneauduTchad.Etantdonnécesfortesdifférencesclimatiquesentrelesrégions,lesmanifestationsdelapauvretésontellesaussidifférentes.Lazonesahéliennesouffredefaminesendémiquesetletauxdescolarisationyestparticulièrementfaible.Enrevanche,danslazonesoudanienne,letauxdescolarisationestplusélevémaislaplupartdesindicateurssocioéconomiquestémoignentdumauvaisétatdesantédespopulations.Parailleurs,lespaysansdecetterégionontunpatrimoineréduitencomparaisondeséleveurssahéliensaubétailnombreuxetdegrandevaleur,etleursniveauxdeconsommationsontplusbasquedanslenorddupays.6

Toutefois,onpourraitfaireunedistinctionentreleconceptdevulnérabilitéquiaffectedavantagelenorddupays,etceluidepauvreté,quiaffecterelativementpluslesud.Seloncettedistinction,leszonesdunorddisposeraientenmoyennedeniveauxdeconsommationplusélevésenparticuliergrâceauxrevenustirésdel’élevage,maisellesseraientaussidavantagetouchéesparlavulnérabilité,etenparticulierparlesrisquesdecrisealimentaireencasdesécheresse.Danslesud,parcontre,lapauvretéseraitplusrépandue.Ceciseraitdûenpartieaufaitqu’unegrandepartiedelaproductionvivrièreestrachetéeàbasprixparlescommerçantspourêtreexportéeversd’autreszonesetonconstateunedétériorationdestermesdel’échangeentrelesvillesetlescampagnes.Deplus,lespaysansdusudn’obtiennentquedesrevenuslimitésducoton,etaumomentdel’enquêteECOSIT2,lesprixauxproducteursducotonétaientrelativementbas.Bienentendu,uneforteproportiondeshabitantsdunorddupaysestaussitouchéeparlapauvretéetleshabitantsdusudnesontpasnonplusàl’abridelavulnérabilité.

Comptetenudel’importancedusecteurprimairedansl’économietchadienne,laluttecontrelapauvretédoitpasserentreautresparunegrandeperformancedusecteuragricole.Horsdusecteurpétrolier,lastructuredel’économietchadiennerestedominéeparlesactivitéstraditionnelles.Laforteimplantationruraledelapopulation,letauxélevéd’analphabétismeetlepeud’opportunitésoffertesdanslesecteurformelnelaissentpasbeaucoupdechoixenmatièredediversificationd’activitéséconomiques.SelonlamatricedecomptabilitésocialeduTchad,avantlepétrole,l’économiecomprenaitcinqprincipalesactivités:lesservicesmarchands,lesactivitéscommerciales,l’élevage,l’agriculturevivrièreetlesservicesnonmarchands.

Enplusdecescinqsecteursd’activités,letableauentrées-sorties(TES)duTchadcontient14autressecteursdontlescontributionsauPIBvarientde0,2%pourlaRecherche-Développementà3,4%pourlesecteuragrégédesmines,pêcheetforêts.Ainsi,lesmoyensd’existencedelamajoritédelapopulationdépendentfortementdusecteurprimaire,enparticulierdel’agriculturequiestelle-mêmeaffectéeparlesaléasclimatiquesetlesvariationsdesprixinternationaux.En2003-2004,laproductioncéréalièreaatteintunrecordavec1,62milliondetonnesetunanaprès,laproductionestretombéeàmoinsd’unmilliondetonnesenraisondepluiesinsuffisantesetdedégâtscausésparlescriquetspèlerins.Cesperformancesendentsdesciesontunecauseimportanted’insécuritéalimentaireetdevulnérabilité.

Depuis2003,legouvernementaadoptéuneStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(SNRP).Lastratégieadoptéecomportaitcinqorientationsstratégiques:

• l’améliorationdelagouvernanceetdel’environnementsocial,juridique,politiqueetéconomique;

• uneffortenvued’assurerunecroissanceéconomiquerapideetsoutenue;

• desinvestissementsmassifsdanslecapitalhumain;

• l’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;

• lasauvegardedel’écosystème.

Cependant,ladégradationcontinuedel’environnementéconomiqueetsocialdupaysmalgrél’avènementdel’èrepétrolièreestundesfacteursexplicatifsdesdifficultésrencontréesaucoursdelapremièrephasedelastratégie(SNRP1).Fortdececonstat,legouvernementaentreprislarévisiondelaSNRP1,considéréedésormaiscommelecadrederéférencedelapolitiquededéveloppementdugouvernementetlelieudeconvergencedetousleseffortspourluttercontrelapauvretéetatteindrelesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD)auxquelsleTchadasouscrit.

LaSNRP2vaêtremiseenœuvredansunenvironnementrénovéetmoinsdominéparlacroissancedusecteurpétrolier.Lesgrandesprioritéssontmaintenues.Cependant,lacroissancedel’économietchadienneen2008aétéplusfaibleparrapportauxobjectifsinitiauxprévus.LePIBréelareculéde1,1%parrapportauxprévisions.Lacroissancesensibledusecteurréelhorspétrolede6,9%aétécontrebalancéeparlachutede-11,0%del’activitépétrolièreàpartirdutroisièmetrimestre2008.

L’analysedescontributionssectoriellesàlacroissancemontrequelesecteurruralconsidérécommeprioritairedanslaSNRP2aconnuunecroissancesupérieureàcequiétaitprévue(6,1%).Lesmoteursdecettecroissanceontétélesculturesvivrières(10,1%),suiviesdesactivitésdesylvicultureetdelapêche(3,0%).Lacontributiondusecteursecondaire,bienquemoindreparrapportauxprévisions(4,2%),estrestéeprochedelatendancede5,1%enmoyennesurlapériode.Cettecontractiondel’activitésecondaires’explique,enpartie,parleralentissementdesactivitéssuiteauxévénementsdefévrier2008.Lesecteurtertiaireaconnuunessorparticulierpoursesituerà7,5%soit4pointsaudessusdesprévisions.Cesecteurabénéficiédeseffetsd’entraînement,enamontetenaval,del’expansiondesdépensespubliquesaulendemaindesévénements.6Tchad:Diagnosticdelapauvreté.RapportN°38288-TD,Banquemondiale(2007)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 41

Quantauxgrandsagrégatsmacroéconomiques,leurévolutiondemeurecontrastée.Eneffet,l’épargneetl’investissementontconnuuneévolutionendentsdescie.Négativeen2002et2003,l’épargnenationaleaatteint10,7%duPIBen2005.Selonlesprévisions,elleseraitdel’ordrede6%duPIBen2006.Quantàl’investissementglobal,ilaétéenmoyennede36,3%duPIBsurlapériode[2001-2005].Sil’ons’intéresseàl’investissementhorspétrole,celui-cin’aétéquede8%surlapériodeconsidérée,cequitraduitunefoisdepluslafragilitédusystèmeproductifquidépendexcessivementdusecteurpétrolier.

L’inflation,mesuréeparl’indicedesprixàlaconsommation(IPC),quiavaitbaisséde5,3%en2004,aaugmentéen2005(7,9%)enraisonnotammentdelafaiblessedesstocksdecéréalessuiteàl’invasionacridiennede2004.Selonlesestimationsdel’INSEED,letauxd’inflationvaaugmenteren2007,enraisondelahausseduprixdesproduitsalimentaires.

Surleplanextérieur,lepaysaaccumulédesarriérésimportantssursadetteextérieuremalgrélesressourcespétrolièresexceptionnelles.Eneffet,pourlapériodeallantdu1erau15février2007,aucuneéchéancen’aétépayéeetlesprévisionsindiquentqueleséchéancesserontimportantes.Ilenestdemêmeencequiconcernelesarriéréssurladetteinternequidépassentles10milliardsFCFA7.De6,6%en2000,lesoldeglobaldelabalancedespaiementsaétédéficitaireenmoyennede5,3%surlapériode.Lesexportationsontreprésenté16,4%duPIBcontreunemoyennede67,2%

pourlesimportationsetleratioexportations/importationsdesbiensetservicesn’aétéenmoyennequede29,5%enraisonduvolumetrèsimportantdesimportationsliéesauxinvestissementspétroliersdeDoba.S’agissantdeladette,sonencourssechiffraitenmoyenneà61,5%duPIB,cequireprésente400%desexportationset484%desrecettesbudgétairespourunservicedeladettede14%desrecettesbudgétaires.

7NoteN°051/DD/2007delaDirectiondelaDette

Tableau 3: Evolution des contributions sectorielles à la croissance Croissanceannuelle(enpourcentage) 2003 2004 2005 2006 2007

2008 Objectif 2011Prév. Réal.

PIB réel 14,3 33,7 7,9 0,2 1,4 3,6 2,5 4,0PIB Pétrolier 253,6 292,8 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -11,0 -5,8PIB Non pétrolier 5,6 2,2 10,9 4,7 3,3 4,6 6,9 6,5

Secteur primaire 32,8 82,4 5,6 -2,7 -2,0 1,9 -2,8 0,4 Secteur rural 5,2 -5,6 12,1 6,2 -0,2 3,5 6,1 5,9

Agriculture 7,0 -12,9 20,9 9,8 -3,2 3,9 9,2 6,9 Vivrière 14,3 -21,2 26,6 16,6 -6,2 3,5 10,1 6,9 Industrielle -32,2 61,7 -4,6 -30,0 26,0 6,4 2,1 7,3Elevage 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 4,4Sylviculture,pêche 5,9 0,1 10,5 1,1 4,8 4,1 3,0 5,7Exploitationpétrolière 417,5 1,1 -9,6 -3,7 0,5 -10,9 -4,1

Secteur secondaire 2,3 -7,6 14,7 0,7 0,8 6,2 4,2 4,9

Industrie 2,1 -16,6 36,0 -2,3 -14,9 7,8 11,9 6,8 dont coton-fibre 1,4 -38,5 95,8 -10,9 -44,4 13,1 22,5 6,9Pétrole -0,7 -26,4 8,1 -25,7 -10,9 3,8 -13,3 -45,8 dont travaux de développement

-0,7 -26,4 8,1 -25,7 -10,9 3,8 -13,3 -45,8

Artisanat 1,8 3,8 16,4 8,6 3,9 3,5 -13,3 1,8Eauetélectricité -1,2 29,7 0,8 12,6 7,5 10,2 4,8 7,6Bâtimentettravauxpublics 15,5 12,1 -1,0 14,3 10,9 12,0 2,3 15,5

Secteur tertiaire 6,7 7,8 9,1 3,4 5,1 3,5 7,5 5,7

Commerce 5,0 7,0 5,1 4,2 6,3 4,1 2,3 5,8Transportettélécommunication -11,2 1,9 15,9 4,0 4,2 4,4 2,1 6,8Administration 18,1 11,9 10,4 1,5 5,1 2,4 21,3 5,7Autres 5,4 6,8 14,2 3,7 2,8 3,4 2,9 5,2Taxes nettes sur les produits 4,0 8,9 10,4 7,1 9,2 5,2 7,1 5,8

Source:MEP/INSEED,Mars2009

Tableau 2: Evolution de quelques indicateurs macroéconomiques

2003 2004 2005 2006 20072008 Objectif

2011Prév. Réal.

CroissanceduPIBréel(%) 14,3 33,7 7,9 0,2 1,4 3,6 2,5 4,0 PIB pétrolier 253,6 292,8 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -11,0 -5,8 PIB non pétrolier 5,6 2,2 10,9 4,7 3,3 4,6 6,9 6,5CroissanceduPIBréelparhabitant 11,4 30,2 5,1 -2,4 -1,3 0,9 -0,2 1,4

CroissanceduPIBréelhorspétroleparhabitant 2,9 -0,5 8,0 2,0 0,6 1,9 4,2 3,8

Tauxdepressionfiscalehorspétrole 7,8 8,4 8,3 7,6 8,6 9,2 9,4 11,2

Tauxd’investissementspublics(hp) 14,4 17,0 13,8 12,8 13,5 14,5 16,1 13,8

Soldeprimairehorspétrole -5,1 -16,6 -22,3 -17,7 -28,6 -10,1Variationannuelledesprixàlaconsommation -1,8 -5,3 7,8 8,0 -9,0 4,0 8,3 3,0

Termesdechange(croissance) 22,7 22,8 29,1 18,7 1,8 10,6 10,7 12Servicedeladettesurexportation 7,7 1,2 1,7 1,6 1,6 1,7 1,7 2

Source:MEP/INSEED,Mars2009

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 43

Enfin,lamiseenexploitationdesgisementspétroliersdepuis2003estàl’originedureculdusecteurprimairedanslaformationduPIB.Demême,l’exploitationdupétroleaeuunimpactprofondsurlavieéconomiqueetpolitiquedestchadiens.Dès2004,lepétrolereprésentaitplusde80%desexportationsnationales,permettantàlabalancecommercialededevenirnettementexcédentaire.Depuisl’entréeduTchaddanslecercledespaysexportateursdepétrole,sonéconomieconnaîtunetransformationgrâceàdestauxdecroissancerelativementélevés.Eneffet,surlapériode[2001-2005],letauxdecroissancemoyenduPIBaétédedeuxchiffres(15,32%).SelonlesestimationsduFMI,lacroissanceduPIBréelaétéde12,7%,endépitdelastagnationdusecteurpétrolier.LacroissanceduPIBréelnonpétrolierauraitatteint17,9%en2005,sousl’effetd’unefortereprisedel’agricultureetdesactivitéscotonnières.8 Cettecroissanceaétéréaliséeendépitd’uneproductionpétrolièreinférieureauxprévisions.9

Toutefois,cetteembelliedevraits’atténuerdès2006sousl’effetconjuguédelabaissedelaproductiondepétroleetduralentissementdesactivitésdanslessecteurstraditionnels.Maisl’applicationdesdispositionsdelaloiportantgestiondesrecettespétrolièresafaitquelescréditsbudgétairesallouésauxsecteursprioritairesontfortementaugmenté.Malgréuneperformancerelativementmoinssatisfaisanteenmatièred’exécutionbudgétaire,onconstateglobalementunenetteprogressiondesdépensespubliquesenfaveurdessecteursprioritaires,quiontreprésentéen2005,53%desdépensestotales,contre50%en2004et46%en2003.Cetteévolutionfavorables’expliqueessentiellementparlahaussedesdotationsbudgétairesdanscessecteurs,suiteàl’entréeenapplicationduprogrammedegestiondesrecettespétrolières.

Tableau 4: Evolution de l’économie tchadienne

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011Moyenne 2008-2011

CroissanceduPIBréel 7,9 0,2 1,3 3,1 1,9 3,1 3,7 2,9

PIBpétrolier 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -6,6 -5,4 -5,8 -4,3

PIBnonpétrolier 10,9 4,7 3,3 4,0 4,7 5,6 6,2 5,1

CroissanceduPIBréelparhabitant 5,1 -2,4 -1,3 0,4 -0,7 0,4 1,0 -1,3

CroissanceduPIBréelhorspétroleparhabitant 8,0 2,0 0,6 1,3 2,0 2,8 3,5 2,4

Tauxdepressionfiscalehorspétrole 8,1 7,7 8,6 8,7 9,1 9,5 9,9 9,2

Progressiondesdépensesd’investissementspublics(%) 13,8 12,8 16,6 15,1 14,3 13,6 13,6 14,2

Soldeprimairehorspétrole -22,3 -17,0 -14,0 -11,5 -11,5 -13,5

Source:MEP/INSEED,2007

Cettesituation,oùlescontributionsdessecteurstraditionnelsàlavaleurajoutées’inscriventenbaisse,traduitlesymptômedusyndromehollandais.Eneffet,lesecteurpétrolierestentraindeprendrelepassurlesautressecteursetilestdoncurgentdeprendredesmesurespourluttercontrecephénomène.Cesmesurespourraientêtrelaréorientationdesressourcespétrolièresverslessecteursprimaireetsecondaire(surtoutlesactivitésdetransformation)quioccupentprèsde80%delapopulationactive.Celapourraitcontribueràlaréductiondelapauvretégrâceàlacréationd’emploisnouveauxdanslesecteursecondaire.Aujourd’hui,avecunrevenuparhabitantdel’ordrede400$,leTchadapparaîtencorecommeunpayspauvre.BienquelePIBréelparhabitantaitconnuuntauxmoyendecroissancede15,8%surlapériode[2003-2005],avecunpicde30,2%en2004,iln’endemeurepasmoinsvraiquelesconditionsdeviedespopulationssesontdégradées.

Surleplansocial,lasituationrestecaractériséeparunaccèsdifficiledespopulationsauxservicessociauxdebase.Lapauvretétoucheplusdelamoitiédelapopulationets’avèreêtreunphénomèneessentiellementruraloùviventprèsde90%despauvres.10Cependant,lasituationdumonderuraln’estpasuniforme.Eneffet,danslenorddupays,seuleunepersonnesurdeuxestclasséepauvre;aucontraire,danslesuddupays,plusdedeuxpersonnessurtrois(70%)sontpauvres,pourtantils’agitd’unezoneoùlesconditionsécologiquessontfavorablesàuneagriculturediversifiée.L’analysedesdifférentescomposantesdel’IDHmontrequeleretardduTchadestdûàlafaiblessedesindicateurssociaux(éducationetsanté).

Dansledomainedelasanté,lesindicateurssontparmilesmoinsbonsdelasousrégion.Deplus,nonseulementlesindicateurssanitairesstagnent,11maislafaiblefréquentationdesstructuresdesoinsmetenexerguelemauvaisrendementdesinvestissementsconsentisdanslaconstructiondenombreuxcentresdesantéquidemeurentdescoquillesvides.Parexemple,concernantlesaccouchements,seulement30%desaccouchementsontlieuàlamaternité.Dansledomainedel’éducation,septpersonnessurdixviventdansdesménagesdontlechefn’aaucuneinstructionscolairealorsqu’àl’inverse,1%seulementdecettepopulationvitdansdesménagesdontlechefaatteintl’université.S’ilyaeudesprogrèsimportantsenmatièredescolarisationaucoursdesdernièresannées,forceestdeconstaterqueleschefsdeménage,dontl’âgemoyenestde42anssontenmajoritédelagénérationdestchadiensayanteupeud’opportunitésdefréquenteruneécole.Dansledomainedel’eau,seulement27%descentresurbainssontbranchésàunréseaud’eaupotable.Sil’ons’intéresseautauxdecouverturedelapopulation,seulement31%aaccèsàunesourced’eaupotable.

2.3. Le contexte politique et administratif

Aprèsunelonguepérioded’instabilitépolitiqueetdeconflits,leTchadaretrouvéunerelativestabilitépolitiquedepuisledébutdesannées1990,cequiluiapermisdes’engagerdansunprocessusdedémocratisationetderéformesinstitutionnellesetéconomiques.Maislepaysconnaîtencoredesdifficultésquimenacentlefragileéquilibresociopolitique.

Officiellement,leTchadestuneRépubliqueetlerégimepolitiqueestunedémocratieparlementaireparticulièrecarleparlementnecomportequ’uneseulechambre(l’Assembléenationale).LePrésidentdelaRépubliquequidisposedepouvoirsconsidérablesestéluausuffrageuniverselpourunmandat

10RépubliqueduTchad(2008):Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté:SNRP22008-2011.11EnquêtedémographiqueetdesantéauTchad,INSEED-ORC,septembre2005

8LesestimationsduFMIau24mai20068Cetteévolutions’expliqueparunebaisseinattenduedelaproductionpétrolière(de210000barils/jouràfin2004à173000barils/jouren2005),causéeparuneremontéeprécoced’eaudanslespuitsdepétrole.Leseffetsdelabaissedeproductionontétéatténuésparuneaugmentationduprixdubruttchadien,quiaenregistrénotammentunehaussede35%aucoursdudeuxièmesemestre

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 45

decinqansrenouvelablesanslimitedepuislamodificationdel’article61delaconstitutionen2005.Ladernièreélectionprésidentielleaeulieule3mai2006..Lesdifférentesinstitutionsdel’Etattchadiensont:

• PrésidencedelaRépublique• Primature• Assembléenationale• Conseiléconomique,socialetculturel• Conseilconstitutionnel• Coursuprême• Hautconseildelacommunication• Hautecourdejustice

Parailleurs,lepaysestconfrontéàunesituationhumanitairedifficiledansl’Est(Darfour),où235000réfugiéssoudanaissesontinstallésdansdescampsaprèsavoirfuilescombatsquiopposentl’arméesoudanaiseauxgroupesrebellesdepuis2003.Laconséquenceestquedesdizainesdemilliersdetchadiensontquittéleursvillagesàcausedel’insécuritépermanentelelongdelafrontièreavecleSoudanmaisaussiàcausedesconflitsintercommunautaires. Acetégard,Ilestutiledesoulignertroispointsimportantsquiconditionnenttouslesautres:labonnegouvernance,l’indépendancedelajusticeetlemaintiendescadrescompétentsàleurposte.

L’undesdéfisauquelleGouvernementfaitfacerésidedanslanécessitédepromouvoirlabonnegouvernancedansuncontextedepauvreté,decapacitéinstitutionnellelimitée,desociétécivilefragiliséeetdesecteurprivéembryonnaire.Labonnegouvernanceestunélémentessentieldelaluttecontrelapauvreté:elledemandeunEtateffectif;unesociétécivilemobilisée;etuneadministrationpubliqueetunsecteurprivéefficaces.Legouvernementacréeunministèredel’assainissementpublicetdelapromotiondelabonnegouvernancequiapourmissionlaluttecontrelacorruptionetlesactesdélictueux(détournementsdefondspublics,blanchimentd’argent,transfertsillégauxd’argent,etc.).Lesactionsdeceministèrecommencentàdonnerdesbonsrésultatsmaisilresteencorebeaucoupàfairepourchangerlesmauvaiseshabitudes.

Undiagnosticfaitdanslecadredel’analysedelabonnegouvernanceen2004aidentifiécertainsdysfonctionnementsdel’administrationpublique,enparticulierl’insuffisantedéfinitionetappropriationdelaréformedelafonctionpublique,leniveaudecompétenceinsuffisantdenombreuxagents,l’affectationdesfonctionnairesàdespostesdontilsn’ontpasforcémentlaqualitéoulacompétenceetlacadenceélevéedeschangementsàlatêtedesdépartementsministériels.Encequiconcernel’organisationetlefonctionnementdel’administrationterritoriale,cemêmediagnosticaconstatéquel’orientationconstitutionnelledécentralisatriceatrouvéundébutd’applicationavecl’adoptiondenombreuxtextes.Néanmoins,ilexistedesobstaclesàlamiseenœuvredecettedécentralisation,dontsescoûtsélevésetundécoupageterritorialprenantinsuffisammentencomptedescontrainteséconomiques,socialesetculturelles(BAD/PNUD,2004). SelonuneanalyseplusrécentedelaBanqueMondiale,ilyaeuduprogrèslimitédanslamiseenplacedesreformesstructurellesnécessairespouraméliorerlaqualitédegouvernanceauTchad.Encequiconcernelagestionfinancière:en2009,ladisciplinefiscalerestefaible,avecdesdépenses

importanteshorsbudget(environs25%),surtoutencequiconcernelesdépensespourladéfense,etlarentabilitédesinvestissementspubliquescontinuedesouffrirdesprévisionsinadéquatespourlescoutsrécurrents.UnForumàHautNiveaucomprenantautoritésgouvernementaux,membresdeParlement,représentantsdusecteurprivéetdelasociétécivileaconcluen2010qu’ilestimpératifpourlacrédibilitédupaysqueleTchads’engageaentreprendredesprogrammesdereformes,avec,enpremierlieu:laprioritisationdesengagementsdéjàentamésdanslesprogrammeencours;lalimitationdansl’utilisationdesautorisationspréalablespourlesdépenses;etlagestiondesfinancespubliquespourmaintenirladisciplinefiscale.Lesautoritésdoiventaussifournirdeseffortsaccrusencequiconcernelacollectiondestaxesetl’augmentationdesallocationseffectivesdesressourcesauxsecteurssociauxetprioritaires(WorldBank,2010).

Quantàl’indépendancedelaJustice,malgrélesétatsgénérauxdelajustice,lescomportementsdesautoritéscivilesetmilitairessontrestéslesmêmes(intrusionexcessivedanslesaffairesjudiciaires).Danscesconditions,ilesttrèsdifficiledepromouvoirlaprotectionsocialequinécessiteunenvironnementsocio-économiquestableetledéveloppementdusecteurprivéquireposesurlerespectscrupuleuxdesengagements.

2.4. Analyse de la pauvreté/vulnérabilité et ses implications pour la protection sociale

LeTchadestl’undespayslespluspauvresdumonde.Selonledernierrapportmondialsurledéveloppementhumain2009,ilestclasséau171èmerangsur177pays.12Cependantl’analysedelapauvretéauTchadn’afaitl’objetquedetravauxassezrécents.LaDirectiondelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographique(DSEED),danslerapportfinaldel’enquêtesurlesconditionsdeviedesménagesdeN’Djamenade1991,acalculépourlapremièrefoisunseuildepauvretérelativefixéà30%delamoyennedesdépensesdesménagesetunseuildepauvretéabsolueàpartirdustrictminimumdedépensesnécessairesàlavie.Ilenressortque13,4%desménagesdeN’Djamenaétaientpauvresen1991selonlapremièreoptiqueetque52,8%l’étaientselonlaseconde.Beyeme(1996)autilisélesdonnéesdecetteenquêteenconsidérantlesquestionsd’accèsàlasantépourétablirque77,8%desménagesdeN’Djamenaétaientpauvresen1991.

LerapportfinaldelapremièreEnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformel(ECOSIT1)aaffinélecalculdesseuilsdepauvreté:leseuildepauvretéalimentaireestbasésurleminimumdebesoinscaloriques,auquelilfautajouterunedépenseminimaledeconsommationnonalimentairepourobtenirleseuildepauvretéglobale.Ilressortdecetteétudeque44,2%detchadiensétaientpauvresselonleseuilalimentaireet54%l’étaientselonleseuilglobal.Taboetal.(2006)onteffectuéuneanalysemultidimensionnelledelapauvretéàpartirdesdonnéesdel’EnquêteDémographiquedeSantéduTchad(EDST)etdel’EnquêteparGrappesàIndicateursMultiples(EIM).Ilressortprincipalementdeleurétudequ’ilya24%depauvresenzoneurbaineetquelapauvretéestplusimportantechezlesfemmes(73%)quechezleshommes(63%).

LadernièreenquêtederéférencequiaexaminédefondsencombleetdemanièreplusaffinéelapauvretéauTchadestladeuxièmeEnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformelauTchad(ECOSITII)quis’estdérouléeen2003/2004.L’analysedelapauvretéàtraverssesmultiples

12Rapportmondialsurledéveloppementhumain2009.PNUD

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 47

dimensionsserafaiteparlasuiteaveclesdonnéesd’ECOSITII(2006).Danslecadredel’ECOSITII,l’approchemonétaireestcellequiestretenue.Toutefoisl’analyseporteraaussisurd’autresdimensionsdepauvretéetdevulnérabilitétellesquel’insécuritéalimentaire,lechômage,lasituationdesfemmesetdesenfants,etdiversautrestypesdeprivation.

2.4.1. Pauvreté monétaire

L’analysedelapauvretémonétaireestappréhendéeparECOSITIIsuivantdeuxangles:l’approcherelativeetl’approcheabsolue.

Approcherelative:L’approcherelativedelapauvretéutiliséeparECOSITIIestanalyséeparlebiaisdesquintilesdedépensesdeconsommation.Lesquintilesformentunepartitiondel’ensembledesménagesencinqproportionségalesde20%.Ainsi,lesménagessontrépartisdelamanièresuivante:les20%premiersquisontaubasdel’échelle,les20%suivantsetainsidesuitejusqu’aux20%derniersquisontausommetdel’échelle.Lavariabled’intérêtretenueestladépensemoyenneannuellepartête.Larépartitiondesménagesselonladépensemoyenneannuellepartêtedansletableausuivantmontreque20%destchadiensontunniveaudevieinférieurà75030FCFAetque40%sontàmoinsde109200FCFA.Parmiles20%destchadienslespluspauvres,88,1%viventenzoneruraleetseulement11,9%résidentdanslescentresurbainsCescouchesdelapopulationconstituentainsiungrandenjeupourlaProtectionsociale.Toutledéfiestd’arriveràciblercespersonnesquisonttrèsvulnérablesparrapportàleurrevenu.

Tableau 5: Quintiles de bien être

Niveau de bien être Dépenses moyennes par tête et par an (FCFA)

Pluspauvre: Moinsde75030Moyenpauvre: de75030àmoinsde109200Médian: de109200àmoinsde156804Moyenriche: de156804àmoinsde237960Plusriche: de237960etplus

Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004

Tableau 6: Indicateurs de pauvreté par milieu de résidence

Incidence de la pauvretéProfondeur

de la pauvretéSévérité de la pauvreté

Milieu de résidence N’djamena 20,8 6,1 2,7Abéché/Moundou/Sarh 34,4 11,0 4,7Villessecondaires 47,8 19,9 10,3Ruralseptentrional 50,6 17,9 8,4Ruralméridional 70,3 30,1 15,8Ensemble 55,0 21,6 10,8

Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004

Approcheabsolue:L’approcheabsolueconsisteàfixerobjectivementunseuildepauvretéàpartirdesrésultatsd’enquête.PourECOSITII,c’estl’approcheparlesbesoinsnutritionnelsessentielsquiestretenue.Surlabased’unbesoincaloriquede2400Kilocaloriesparjourparadulte,leseuildepauvretéaétéfixéà144570FCFApartêteetparan,soit396FCFApartêteetparjourenconsidérantlacapitalecommezonederéférence.Parconséquentilendécoulequelesménagesdontladépensepartêteestinférieureà144570FCAparansontconsidéréscommepauvresetilenestdemêmepourtoussesmembres.

Ainsienfonctionduseuildéterminéci-dessus,lapopulationtchadiennevivantendessousduseuildepauvretéd’aprèsECOSITII,c’estàdirequidisposed’unedépensepartêteinférieureà144570FCFA,représente55%delapopulationtotale.Autrementdit,lapauvretéd’unemanièreabsoluetoucheplusd’unepersonnesurdeuxauTchad.

Apartl’incidence,deuxautresindicateurssontcalculésàsavoirlaprofondeurdelapauvretéetlasévéritédelapauvreté.Laprofondeurdelapauvretéindiquel’écartrelatifentreleseuildepauvretéetlesdépensesmoyennesdesménagespauvres.Ainsidéfinie,plusleniveaudesdépensesmoyennesestinférieurauseuildepauvreté,pluslaprofondeurdelapauvretéestgrande.Tandisquelasévéritédelapauvretémesurelarépartitiondespauvresautourdeleurniveaudedépensesmoyennes.Pluslaproportiondesménagestrèspauvresestgrande,pluslasévéritéestforte.AuTchadonremarquequelaprofondeurdelapauvretétoucheunpeuplusd’unepersonnesurcinq(21,6%)etlasévéritédelapauvretéunepersonnesurdix(10,8%).Lespopulationshabitantsdansleruralméridionalsontleplustouchéesparlapauvretéavecuntauxd’incidencede70,3%,laprofondeurdelapauvretéà30,1%etlasévéritéà15,8%.

Figure 1 : Carte d’incidence de la pauvreté au Tchad

Légende

20,8-52,2 (4)

69,3-71,7 (2)

62,8-69,3 (2)

57,6-62,8 (2)

52,2-57,6(classemoyenne) (2)

Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 49

Enessayantd’examinerlesdisparitésentrelesrégions,onremarqued’aprèslaFigure1quel’onpeutlesclasserendeuxcatégories.Unepremièrecatégoriedontlapauvretéyestdavantageaccentuéecomprenantdansl’ordrecroissant:leLogoneoccidental,laTandjilé,leGuéra,leLogoneOriental,leMoyenCharietleMayoKebbi.Unedeuxièmecatégorieàpauvretémodéréeconstituéedansl’ordrecroissantduOuaddaï,duBatha,duChariBaguirmietduKanem/Lac.

2.4.2. Insécurité alimentaire

Enplusdecetétatchroniquedepauvretédanslequellepaysestplongé,l’insécuritéalimentairevientaccentuersurtoutlavulnérabilitéauTchad.13Lepaysn’arrivepastoujoursàjouird’uneautosuffisancealimentaire.L’offredeproduitsalimentairesauTchadn’arrivepasàcouvrirlebesoindel’ensembledelapopulation.LeniveaudedisponibilitéscaloriquesconformeàlanormeédictéeparlaFAOde2400kcalparjouretparpersonne.CeseuilestdifficilementatteignableauTchad.D’aprèsletableausuivant,38%delapopulationestsous-alimentée.

13Lesdépensesd’alimentationcomptentpour61,7%

Tableau 7: Disponibilités alimentaires et sous alimentation

PaysCameroun Congo Gabon

Guinée Equatoriale

République Centrafrique

TchadTotal

CEMACProduits

Disponibilitésalimentaires 2190 2170 2540 Nd 2000 2070 2390

Populationsous-alimentée(%) 29 32 8 Nd 41 38 13

Déficitalimentairemoyenparpersonne

-210 -230 140 Nd -400 -330 -10

Importationsagricoles/importationstotales

10,6% 25,8% 16,0% 14,5% 13,6% 173% 30,6%

Source:CEMAC2003

2.4.3. Chômage

D’aprèsECOSITII,22,6%delapopulationactivede10ansetplussontensituationdechômage.Lechômagetouchepluslespauvres(24,5%)quelesnonpauvres(20,5%).Selonlemilieuderésidence,ilapparaîtqueleruralseptentrionalestmarquéparuntauxdechômageparticulièrementélevé(32%)quelesautresmilieuxderésidence.Cetauxestprobablementimputableaupoidsdesfemmesaufoyerdecemilieu.Horsmisleruralseptentrional,lacapitaleN’Djaménasembleavoiruntauxdechômageélevé(23,9%).L’observationduchômageselonleniveaudevierévèleque,saufdanslesvillessecondaires,lestauxdechômagesontplusélevéschezlespauvresquelesnonpauvres.

Lechômageestparailleursliéauniveaudescolarisationdesindividus.Eneffet,iltouchepluslesactifsn’ayantjamaisfréquenté(24,4%)etceuxquin’ontpaseudediplômependantleurformation(20,1%).LesactifsayantobtenuleCEPE,leBEPCouleBACsemblentêtremoinsvulnérablesauchômage.Lemoindrerisquedenepassombrerdanslechômagerevientauxactifsdétenteursdediplômesuniversitairesdontletauxdechômageestleplusfaible(4,5%).

2.4.4. Femmes et enfants

LadeuxièmeEnquêteDémographiqueetdeSanté(EDSTII)de2004fournitdesindicateurssurcettecouchevulnérabledelapopulationàsavoirlesfemmesetlesenfants.Ilenressortque:

• Lesfemmesdumilieurural(12%),cellessansinstruction(13%),cellesappartenantauxménageslespluspauvres(4%)etcellesn’ayantreçuaucunsoinprénatal(5%)sont,cellesdontl’accouchementaétélemoinsfréquemmentassistépardupersonnelqualifié;

• LacouverturevaccinaleresteextrêmementfaibleauTchad:40%desenfantsde12-23moisontreçuleBCG,20%lestroisdosesdeDTCoq,36%cellesdelapolio,23%ontétévaccinéscontrelarougeoleet20%ontreçulavaccinationantiamarile;

• Lesindicesconcernantl’étatnutritionnelmontrentque41%desenfantsâgésdemoinsdecinqanssouffrentdemalnutritionchronique,ouaccusentunretarddecroissance;

• Letauxdemortalitéinfantileestde102pour1000naissancesvivantesetletauxdemortalitéinfantojuvénilesesitueà191pour1000naissancesvivantes;

• Letauxdemortalitématernelleestestiméà1099décèsmaternelspour100000naissancesetlerisquedemortalitématernellesurladuréedevie(RDV)0,074.Cequiveutdirequ’auTchad,unefemmecourtunrisqued’environ1sur14dedécéderpourcausematernellependantlesâgesdeprocréation.

Ilestclairquelesfemmesetlesenfants–etsurtoutlesfilles-souffrentdesvulnérabilitésspécifiquesaucoursdesdifférentesétapesdelavie,cequisertàperpétuerlatransmissionintergénérationnelledelapauvreté.Desenfantsmalnutrisetmalinstruitsd’aujourd’huirisquentdedevenirdesadultesdedemainquicontinuerontàsouffrirdeslimitationsplacéessurleurscapacitésdedéveloppementhumain.

2.4.5. Autres types de privation

D’aprèsledernierrecensementde2009,lapopulationtchadienneestcomposéede3,5%denomadesdontlemodedevierenddifficilel’accèsauxservicesoffertsparl’Etat.Enmatièred’habitat,lasituationesttrèsdéplorable,car9ménagessur10habitentdeslogementsdontlesmurssontenmatériauxtraditionnelsnondurables(briquenoncuite,terrebattueoupaille/secko).L’électricitédemeureencoreunluxecarseulement3,2%delapopulationyaccède.Letauxd’analphabétismequiestde67,1%delapopulationmontreainsiquedeuxpersonnessurtroissontexcluesdusystèmeéducatiftchadien.65,4%desménagesconsommentl’eauprovenantdespuitsetladuréemoyennepouratteindrelaprincipalesourced’approvisionnementeneaudeboissonla

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 51

plusprocheestd’environ31minutes.Enfin,uneproportionimportantedesménagesnedisposentpasdetoiletteetutilisentparcontrelanaturecommelieud’aisance(69,1%)et62,7%utilisentlabroussaillecommemoded’évacuationdesordures.

2.4.6. Implications pour la protection sociale

SelonuneanalyserécentedelaBanqueMondiale,‘lesfiletssociauxdesécurité’n’arriventpasàprotégerlesgroupeslespluspauvresetvulnérablesauTchad.Unsigned’insatisfactiongrandissantesurlesconditionsdevieaétérécemmentmanifestéaprèsquelegouvernementainterditlaventeducharbon.Tandisquelafournituredegazbutanealégèrementaméliorélasituation,surtoutdanslescentresurbains,lafortebaissedesrevenuespétrolièrsposeravraisembleblementdegravesdéfisàl’exécutiondelaSNRP.Legouvernementestsouspressionpouraugmenterlessalairesetmaintenir/renforcerlesmesuresprisesen2009envued’attenuerl’impactdelacrisealimentairesurlapopulation,àsavoir:(i)l’éliminationdestaxesetdesfraissurlesventesdomestiquesetlesexportationsdebétail;(ii)lasuspensiondesexportationsdesculturesvivrièresetdubétail;(iii)ladistributiondecéréalesauxfonctionnaires;et(iv)uneallocationmonétairetemporaire,enuneseulefois,enfaveurdefonctionnairesàfaiblerevenu.Malgrécesefforts,ils’avèreque,surquelquesmarchés,lesprixactuelssontentre10%et12%plusélevésqu’en2008(WorldBank,2010).

L’analysedelapauvretépermetdeciblerlescoucheslesplusvulnérablesafindepouvoirlesidentifiercommebénéficiaireéventueld’unestratégienationaledeprotectionsociale.Enidentifiantparexempleparl’approcherelativeque88,1%destchadienslespluspauvres,c’est-à-direvivantavecmoinsde75030FCFA,habitentenmilieurural,ceciblagepermettrad’orienterlastratégieafind’aboutiràdemeilleursrésultats.Enutilisantl’approcheabsolue,ECOSITIIdémontrequel’équivalentmonétairedesimpactsdespolitiquesminimalesdeluttecontrelapauvretéàengager,entermesdemontantsàgénéreroupotentiellementtransférablespouraffranchircespauvres,s’élèveà232,8milliardsFCFA.

Ilfautreconnaitreenplusquecettesommeconcernetouslespauvresdemanièregénérale.Ainsilaprotectionsociales’occupantessentiellementdelacouchesetrouvantdansl’extrêmepauvretén’aurapasbesoindetoutcemontant.Parconséquent,leTchadquiavusonbudgetaugmenterfortementcesdernièresannéesgrâceaupétrolepeutsepermettred’avoiruneambitionetdesedonnerlesmoyens,pourmettreenplaceunepolitiquenationaledeprotectionsocialeafindecouvrirlesplusvulnérables.

L’analysemultidimensionnelledelapauvretémontreégalementlesaspectsnon-monétairesdesvulnérabilitésqui,deplus,risquentdesetransmettred’unegénérationàl’autre,encommençantaveclesenfants,etentouchantparticulièrementlesfemmes.Cequiimpliquel’importanced’unestratégiedeprotectionsocialesensibleauxvulnérabilitésspécifiquesdesenfantsetdesfemmes,etsusceptible–entreautres–demieuxprendreencomptelessituationsdevulnérabilitéetdepauvretédesdifférentszonesdupays.Cependant,ilfaudraitdavantageapprofondir,parlebiaisd’étudesetanalysesappropriées,notreconnaissancedesconditionsdeviedescatégorieslesplusvulnérablesdelapopulation.

3. Qu’est-ce que la protection sociale au Tchad ?

3.1 Place de la protection sociale dans la SNRP

L’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérablesafiguréparmilescinqobjectifsdelapremièrestratégienationalederéductiondelapauvretéauTchad-SNRP1pourlapériode2003-2007.Pourtant,selonl’analysefaiteaucoursdelapréparationdelaSNRP2(2008-2011),desprogrèsmodestesontétéréalisésàcejour,cequisoulignel’importanced’uneréflexionplusprofondesurladéfinitionetlamiseenœuvreeffectived’unepolitiquedeprotectionsociale.

AtraverslaSNRP2,legouvernemententendpoursuivresapolitiquedepromotiondesressourceshumainesafindepermettreauxpopulationsdeparticiperettirerpleinementprofitdudéveloppementsocio-économiquedupays.Parmilesobjectifsprincipaux,laSNRP2viseà«éliminerlesinégalités–pargenreetrégions–d’accèsàl’éducation,àlasanté,àlanutritionetàl’emploinonagricoleetmettreenplacelespolitiquessocialesetlesinstitutionsindispensablesàl’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentlesenfantsdelarue,leshandicapés,lesfemmesetlespersonnesdu3emeâge».

LaSNRP2s’articuleautourdecinqaxesstratégiques:

• Promotiondelabonnegouvernancepourfavoriserlacohésionsocialeetl’efficacitédespolitiques

• Créationd’unenvironnementfavorableàunecroissanceéconomiquerobusteetdiversifiée

• Valorisationdupotentieldecroissancedusecteurrural

• Renforcementdesinfrastructurescommelevierdelacroissance

• Valorisationdesressourceshumaines

Laprotectionsocialesesitueàlafoiscommeunprogrammeàpartentière,auseindel’axe5surlavalorisationdesressourceshumaines,oùelleestconfiéeauMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,etcommeaspecttransversalinsérédansplusieursautresprogrammesprioritairesqui,quantàeux,sontcoifféspardifférentsministèrestechniques.Cedoublepositionnementreflètebienlanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,quin’estpasunsecteuràpart,maistoucheplusieurssecteurs.

Enmêmetemps,celaposeundéfiencequiconcernelacoordinationetlaconcertationinstitutionnellepourl’articulationd’unevisioncommunedelaprotectionsocialeainsiquel’identification,lamiseenœuvreetlesuividesactionsprioritairesàentreprendre.Ilestabsolumentcritiqued’identifieretd’analyserlesdifférentsdomainesdanslaSNRP2quitouchentlaprotectionsocialecommebasededépartpourl’élaborationd’unestratégiecohérented’ensemblequichercheraàpromouvoirlessynergiespositivespouraccentuerl’impactsurlespopulationslespluspauvresetvulnérables.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 53

• Dansl’axe1,commemesuredepromotiondelabonnegouvernance,l’améliorationdelaprotectionsocialeviselerenforcementdelaprotectionsocioprofessionnelledestravailleurs(programme1.2.4)parlarestructurationdelaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)etl’adaptationdesesproduits,ainsiqueparlaconceptiondenouveauxdispositifsopérationnelsdeprotectionsociale.Enmêmetemps,parmilesmesuresprévuesparlareformedelajustice,ilyal’élaborationdetextesjuridiques(lecodedespersonnesetdelafamille)etlecodedelaprotectiondel’enfantquifontégalementpartiedelaprotectionsocialedanssavisionlarge(programmes1.3.3et1.3.6).Onpourraitaussivoirdansleprogramme1.4.1(portantsurlamiseenœuvredelastratégienationalederéductiondelapauvreté,avecsonsystèmedecollecteetanalysededonnéessurlapopulationetlapauvreté),unmodèlemêmepourlamiseenœuvred’unsystèmenationaldeprotectionsocialedépendantaussid’unebasesolidededonnéessurl’évolutiondelapauvretéetlavulnérabilité.

• Encequiconcernel’axe2visantl’environnementfavorableàlacroissanceéconomique,lapromotiondel’emploienmilieuurbainetrural(programme2.3)revêtuneimportancecapitalepourlaprotectionsociale.Lerenforcementdesinitiativesdecréationdemicroetpetitesentreprises,etl’intégrationdesactivitésdehauteintensitédemaind’œuvre(HIMO)sontautantdemesuresdeprotectionsociale.Celles-civisentàsécuriserlespopulationsvulnérablesàtraverslacréationd’emploismassifspourainsiréduirelechômageetoffrirlespossibilitésdegagnerdesressourceséconomiquessurtoutauxjeunesdanslesmilieuxurbainsetruraux.

• Danssonaxe3,laSNRP2metl’accentsurledéveloppementdusecteurruralquiemploieplusde80%detchadiens.Cetaxeestparticulièrementimportantpourlaprotectionsociale,étantdonnélavulnérabilitéextrêmequiconditionnelaviedespaysans,deséleveurs,despécheursetdesautresgroupesquicherchentàsécuriserleursmodesetmoyensd’existencedansunenvironnementdeplusenplusfragile.Pourneciterquedeuxprogrammes,lasécuritéalimentaire(programme3.1.3)etlaformationrurale(programme3.1.6)serontautantdeprioritéspourtoutepolitiquenationaledelaprotectionsociale;parailleurs,l’améliorationdel’environnementsocio-économiquedespopulationsruralespauvres(programme3.1.8)préconiseunensembled’actionsvisantaussibienunmeilleuraccèsauxservicessociauxquel’intensificationdespossibilitésd’activitéséconomiquesauniveaulocal.

• L’axe4visantledéveloppementdesinfrastructurestoucheàdesdomainesdeprotectionsocialeimportants,surtoutàtravers:leprogramme4.2.3,quichercheàaméliorerlaqualitédulogementetdel’habitat;leprogramme4.3.1,quivisel’extensiondel’accèsàl’eaupotableetl’assainissement;etleprogramme4.4.3,quiprévoitlapromotiondesénergiesrenouvelablesetdesubstitution.Cederniercherchearéconcilierlesdeuxprioritésnationalesquiconsistent,d’uncoté,àlaprotectionsocialeetl’améliorationdesconditionsdeviedespopulationsruralesetpériurbaines(quidépendentenlargepartiejusqu’àprésentduboiscommesourcedénergiedomestique)et,d’autrecoté,àlaprotectiondel’environnementetlaluttecontreladésertification.

• L’axe5surlavalorisationdesressourceshumainespourraitêtrevu,enquelquesorte,commepartieintégranted’unestratégiedeprotectionsocialepluslarge,àtraverslesmesurespréconiséespourlerenforcementdesservicessociauxdebaseetl’éliminationdesdisparitésd’accès.Ilya,eneffet,desmécanismesdeprotectionsocialequipeuventcontribuerauxobjectifsidentifiésdanslessecteursdel’éducationetdelasanté,surtoutàtraversl’effortde

réduirelesobstaclesfinanciersauxservicesdebasepourlespopulationslesplusvulnérables.Maiscesontsurtoutlesprogrammesprévussouslarubrique‘protectionsociale,promotiondelafemmeetdugenre’quimettentl’accentsurdesmesuresspécifiquesenfaveurdespopulationslesplusdéfavorisées:

‘L’objectifgénéraldusecteurestdecontribueraudéveloppementducapitalhumaindupays.Outrelafamille,leGouvernementaccordeuneattentionparticulièreàlasituationdesfemmesetdespersonnesdéfavorisées(handicapés,mendiants,exclus…).Lesobjectifsspécifiquespoursuiviescesdernièresannéesreposentsurlestroisaxesprogrammatiquessuivants:i)améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;ii)assurerlaprotectionjuridiqueetsocialedesgroupesdéfavorisés;etiii)favoriserl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapés.Pouratteindrecesobjectifs,laprioritépremièreestaccordéeàlaprotectiondesenfantsnécessitantuneprotectionspéciale,àlaprotectionetàl’insertionéconomiqueetsocialedespersonneshandicapées,àlapromotiondelafemmeetàl’intégrationdugenre,alaprotectiondespersonnesde3emeâgeauxfamillesendifficulté.»

C’estàtraverscinqprogrammesspécifiquesqueleGouvernemententendpoursuivresesobjectifsdanscedomaine(voirEncadré2).

Encadré 2 : Programmes prévus pour la valorisation des ressources humaines (SNRP 2)

• Programme 5.3.1 Protection et développent du jeune enfant et de l’adolescent - Créerunenvironnementjuridiqueetsocialfavorablealaprotectiondel’enfance- Accroitrel’encadrementdelapetiteenfance- Améliorerl’enregistrementdesnaissances

• Programme 5.3.2 Protection et promotion des personnes handicapées- Améliorerlaréadaptationetl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapées (physiquesetmentaux)

• Programme 5.3.3 Promotion de la femme et du genre- Valoriserlestatutsocio-économiqueetjuridiquedelafemme- Promouvoirlapriseencomptedel’approchegenredanslespolitiquesetprogrammesnationaux dedéveloppement

• Programme 5.3.4 Protection et promotion de la famille- Disposerd’uncadrelégaldeprotectionsociale Codesdespersonnesetdelafamilleetélaborationd’unepolitiquedeprotectionsociale)

- Contribueral’améliorationdesconditionsdeviedespersonnesvulnérablesetdesfamillesaccueillantlesOEV- RenforcerlescapacitésinstitutionnellesetenressourceshumainesdelaDirectiondel’ActionSociale

• Programme 5.3.6 Renforcement des capacités institutionnelles- Renforcerlesressourceshumaines- Accroitrelescapacitésdeplanificationetdemiseenœuvredesprogrammesetprojetsdedéveloppementsocial

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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Danslaperspectivededéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeetd’unepolitiquenationaledegenreenlienétroitaveclaréductiondelapauvreté,laSNRP2aretenuquatregrandesorientations:

• Développerunensembledeprogrammescomplémentairesetréalistesenvue,d’unepart,d’aiderlesfamillesàmieuxgérerlesrisquesclimatiques,environnementaux,socio-économiquesetpolitiques,etd’autrepart,deprotégerlespopulationslesplusvulnérables

• Développerunensembled’interventionscomplémentairesenvuederéduirelesinégalitésentrelessexesnotammentenmatièred’accèsàl’éducation,auxservicesdesanté(ycomprislasantédelareproduction),auxrevenus,àl’informationetauprocessusdeprisededécision

• Créerunenvironnementpropice,afinderendreeffectifl’ensembledesprogrammesmisenplace(renforcementdelaresponsabilitépubliqueetsociale,partenariatpublicetprivé,rôledescommunautés,renforcementdescapacités,mobilisationdesressources)

• Instituerunsystèmedesuividelavulnérabilitéetdesévaluationsdesprogrammes.15

Toutepolitiquenationaledeprotectionsocialedevraitparconséquentprendreencomptelesobjectifsetlesactivitésspécifiquesenfaveurdespopulations‘lesplusdéfavorisées’(commecelles-ciontétésidentifiéesdansl’axe5delaSNRP),ainsiquelesmesuresportantsurlesaspectsrelatifsàlaprotectionsocialedanslesautresgrandsaxesstratégiquesdelaSNRP.

SelonleconstatfaitdansunerevuedelamiseenœuvredelapremièreSNRP,16leproblèmeadeuxdimensions,àsavoir:

• mieuxciblerlesstratégiesetlesprogrammessectorielsparrapportauxpopulationslespluspauvres,

• organiserdesactionsplusspécifiquesenfaveurdeshandicapés,desorphelinsetdeschômeursurbainscommeaussidesfemmesquijouentunrôlecapitalnonseulementdansl’activitééconomique,maisencoredanslasantéfamilialeetl’éducationdesenfants.

Ilestreconnuque,comptetenudelavariétédeschampsd’actionetdeladiversitédesgroupesvulnérables,lastratégiedeprotectionsocialedoitêtrebienharmoniséeaveclesautresstratégiesdelaSNRP.CelasignifieaussiqueleMinistèredel’ActionSociale,deSolidaritéNationaleetdelaFamilleasurtoutunrôledecoordinationetdesuividelamiseenœuvredeprogrammes,enpartenariatétroitaveclesautresministèresetavecl’appuidesONG.17Cecisoulignedoncl’importancedelamiseenplaced’unestructureinstitutionnelledecoordinationinterministérielleplacéeàunniveauassezhautpourstimuleretpérennisercettecoordinationdansunespritdecomplémentaritéetdetravailconjoint.

3.2 Concept de la protection sociale au Tchad

Lesdifférentescompréhensionsdeladéfinition,delaportéeetdesdimensionsessentiellesdelaprotectionsocialerecueilliesauprèsdesprincipauxacteurslorsdesrencontresorganiséesdanslecadredecetteétudeconfirmentlebien-fondédelavisionglobaledelaprotectionsocialequiestdéveloppéedanscerapport.Maisellesmontrentaussiunegrandediversitédesperspectivesenlamatière,etcelapousseimpérativementàmettreenplaceunprocessusdeconsultationpluslargeaucoursdel’élaborationdelapolitiquenationaledelaprotectionsocialepourarriveràunevisionconsensuelle.

15SNRP2(2008-2011),p.9716Comitédepilotage,Rapportdesuivietévaluation2005,p.917SNDRP2(2008-2011),p.96

Encadré 3: Recueil de définitions et dimensions clés de la protection sociale selon les principaux acteurs au Tchad

Notions du contrat entre l’état et ses citoyens

• L’Etat sécurise l’existence pour que la dignité humaine soit confortée et que tous les individus de la société puisse bénéficier d’un parapluie qui les met à l’abri de tous les problèmes – santé, alimentation, éducation, habitat.

• La protection sociale permet à l’Etat d’avoir un rôle régulateur. L’état, garant de la protection sociale et du bien-être de la population, doit disposer, en matière de protection sociale, d’une politique et d’un dispositif, allant bien au-delà de la sécurité sociale.

• La protection sociale est un élément de la politique sociale plus large d’un pays, qui viserait, entre autres, à : fournir des services sociaux de base; créer un environnement protecteur (conditions de sécurité civile; et appliquer les lois; réglementation équitable) afin de promouvoir le bien être de ses citoyens.

• La protection sociale n’est pas seulement un outil dans la lutte contre la pauvreté, mais un aspect de bonne gouvernance: dans l’absence d’un système de sécurité sociale étatique, par exemple, les fonctionnaires cherchent à se sécuriser eux-mêmes, par n’importe quel moyen, au risque de dégrader la bonne gouvernance.

• Les mesures mises en place par le gouvernement doivent suivre l’évolution de la société : quand la famille traditionnelle éclate, par exemple, avec l’exode rural, l’urbanisation et la paupérisation de la vie, l’état doit mettre en place des mesures de protection sociale appropriée.

Notions de droits

• La protection sociale doit assurer les droits des populations vulnérables : pour l’enfant, ce sont les droits à la survie, au développement et à la protection judiciaire/législative comme partie intégrale d’une protection sociale plus large.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 57

• La protection sociale permettra à chaque tchadien de jouir de tous ses droits – alimentation en quantité et qualité suffisante; l’accès aux soins; l’éducation; services sociaux de bases – bref, tout ce qui lui permet de vivre.

Notions de vulnérabilité, de risque et d’exclusion

• La protection sociale pourrait être aussi vaste que la SNRP : c’est pour cela qu’elle doit être ciblée, pour viser surtout les exclus, en prévoyant les mécanismes appropriés pour qu’ils ne soient plus exclus du processus de développement.

• Sont considérés comme vulnérables et premiers cibles pour la protection sociale ceux qui ont besoin d’appui et qui se trouvent dans une situation de dépendance – sociale, économique, etc.

• La protection sociale comprend les filets de sécurité pour les gens les plus vulnérables, ces filets pouvant les mettre à l’abri de chocs divers.

• Les mesures destinées à protéger les groupes vulnérables – les enfants (surtout les orphelins, les enfants de la rue, dans l’armée et dans des circonstances difficiles); les femmes (surtout les veuves, les chefs de ménages); les personnes retraitées, les personnes du ‘troisième âge’; les handicapés.

• Protection des citoyens vulnérables à travers un ensemble de dispositifs légaux et administratifs pour leur permettre de faire face aux risques majeurs de la vie, de les soutenir aux moments difficiles, et d’améliorer leur vie.

• La protection sociale doit prévoir des actions de prévention du couple mère/enfant qui, au sein de la famille, est le plus exposé aux risques de mortalité (maternelle et infantile).

Notions de capital humain et services sociaux de base

• La protection sociale se réfère au capital humaine-peut-être surtout d’un point de vue juridique. Mais, pour développer le capital humain, il faut assurer une base minimale de services en faveur des couches vulnérables dans plusieurs domaines – juridique, économique, social, politique.

• La protection sociale c’est d’abord le parapluie que les parents ouvrent pour protéger leur progéniture, couplé des services que l’état apporte à la population pour les protéger dans les domaines de la santé, la nutrition, l’eau et l’assainissement, l’éducation, etc.

• La protection sociale est une action de prévention en faveur de la population en vue d’améliorer leurs conditions de vie (aspects sanitaires, alimentaires, sécuritaires, et autres) : elle va au delà de la sécurité sociale qui, quant à elle, ne concerne qu’une certaine couche sociale.

• La protection sociale englobe tous ces mécanismes qui sont mis en place pour assurer la sécurité sociale et permettre aux individus d’avoir accès aux services sociaux de base. Cela implique avant tout la responsabilité de l’Etat. Mais, cela nécessite aussi une valorisation des mécanismes traditionnels de protection et de sécurisation.

• La protection sociale concerne toute une série de mesures, stratégies et actions allant dans le sens d’une sécurisation et d’une amélioration des conditions de vie et traitant de différentes questions (éducation, santé, hygiène, protection des droit sociaux), dont l’ensemble concourt à créer un environnement protecteur dans lequel les citoyens puissent s’épanouir – en visant surtout certaines catégories sociales considérées particulièrement vulnérables.

• La protection sociale est l’ensemble de textes juridiques, services sociaux et mécanismes économiques qui permettent l’épanouissement de l’être humain, ensemble avec un processus global visant à assurer un système de promotion du bien-être de l’homme et la femme.

• La protection sociale met l’être humain au cœur de la lutte contre la pauvreté.

Domaines spécifiques

• Une solidarité pour assurer la vie – l’assurance maladie.

• La protection sociale de la femme sera assurée si les besoins et les intérêts des femmes soient pris en compte dans tous les domaines juridiques, économiques et sociaux du pays.

• Dans le domaine de la lutte contre le VIH et SIDA, la protection sociale comprend la lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes infectées ou affectées par le SIDA et leur prise en charge (ARV et soins accessibles; orphelins et autres enfants vulnérables -OEV); la protection des non-infectés par les infectés.

• La base de la protection sociale est la sécurité alimentaire pour que tous les individus puissent avoir un accès à une nourriture suffisante, capable de satisfaire leurs préférences et leurs besoins énergétiques pour une vie saine.

• La création d’emplois pour la génération des ressources propres est une forme de protection sociale de base : il y a un lien étroit entre la protection sociale et la réduction du chômage à travers la création d’emplois avec des revenus susceptibles de sécuriser les populations.

• La protection sociale pourrait comprendre également l’appui aux initiatives de microcrédit et un programme d’insertion des gens dans la vie active.

Liens avec l’action sociale et la solidarité nationale

• D’un côté, la protection sociale offrirait une politique capable de pérenniser les actions sociales, qui sont plutôt ponctuelles : d’autre côté, l’action sociale s’inspirerait de la politique de protection sociale pour mieux agir sur le terrain.

• Il y a encore une grande confusion entre solidarité sociale, action sociale, protection sociale, sécurité sociale et politique sociale.

Source : Entretiens avec acteurs clés à D’Ndjamena, Mars/Avril 2010

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 59

Pourcequiconcernelescatégoriesciblesdelaprotectionsociale,plusieursthèmesprioritairesontétéévoquésparnosinterlocuteursaucoursdenosentretiens.Entreautres,lescatégoriessuivantes(d’autresapparaissentdansleschapitresthématiquesquisuivent):

• Les femmes:Accélérerleprocessusd’adoptionducodedespersonnesetdelafamille(surtoutpourréglerlesproblèmesliésauxmariagesprécoces;héritageinégale,etc.);réaliserunepolitiquedel’intégrationdegenredansledéveloppement(surtoutpourgarantirunaccèségalàl’emploietauxactivitésgénératricesderevenusetauxplacesdeprisededécision/pouvoir);mettrel’accentsurl’éducation(ycomprisalphabétisationfonctionnelle,formationtechniqueetprofessionnelle);prioriserlasantématernelle.

• Les enfants et les jeunes:Assurerlesdroitsàlasurvie(santéetnutrition),ledéveloppement(éducation,formationetaccèsauxemploisappropriés);etlaprotectionjudiciaire/législativedesenfantsencirconstancesparticulièrementdifficiles(orphelins/abandonnés,atteintsdeSIDA;travailleurs;exploités;delarue;handicapésetc.)

• Les handicapés:Assurerlessoins;promouvoirl’intégration/insertionsociale(formationetemploi).

• Les ménages-surtoutpauvresoudéfavorisés:Assurerlasécuritésociale;soutenirlepouvoird’achat;sécuriserlesmoyensd’existence;répondreauxconditionsdecrisechroniquedepauvretéet/oudevulnérabilitéaccrue(insécuritéalimentaire;crisecotonnière…).

• Les retraités:Sécurisationcontrelesrisquesdetomberdanslapauvreté,unefoisleurtravailestfini(cequin’estpaslecasdanslasituationactuelle).

• Toutes les personnes à risque:Visernonseulementlespersonnesactuellementpauvres/vulnérables,maisaussicellequirisquentdeledevenir,àlasuitedechocsdetoutenature.

3.3. Questions clés pour une politique nationale de protection sociale

Ilmanqueunepolitiquenationaledeprotectionsocialeetd’initiativesconcrètespourfairefaceauxbesoinslesplusélémentairesdelamajoritédelapopulationetassurerunecouvertureuniverselledesservicessociauxdebase.Selonlesproposdel’undenosinterlocuteurs:‘Ilyaunvideénormeencequiconcernelaprotectionsocialedanstouslessens:videjuridique,politique,économiqueetsocial.’Lesacteurssurplacereconnaissentqu’ildoityavoir,avanttout,unevolontépolitiqueclaireetprécise.Maisilsidentifientégalementd’autresproblèmes,commelemanquedemoyenstechniquesetfinanciersappropriés.

Oùfaudra-t-ilchercherlefinancementd’unsystèmedeprotectionsocialequirenforceraitlacouvertureexistante,toutenl’élargissantauxpopulationsexclues?Commentfaudra-t-ilcorrigerlesdéfaillancesactuelles,toutencréantdenouveauxmécanismesdeprestationsoudepartagedesrisques?Quelsarbitragesfaudra-t-ilétablirentreleprincipedelagratuitédeservicesdebaseetlacontributionfinancièredescommunautésauxcoûtsdecesservices?(Selonl’undenosinterlocuteurs:‘Ilnefautsurtoutpasavoirdessoinsgratuitsetpuismanquerdemédicaments’).Commentfaireunciblageentrelescatégorieslesplusvulnérables(les‘cassociaux’;les‘indigents’;

les‘démunis’),alorsque,del’avisdenombreusespersonnes:‘Ici,d’unemanièreoul’autre,toutlemondeestvulnérable’?

QuelsmécanismesdeprotectionsocialeseraientlesplusappropriéespourleTchad,dansuncontextedepauvretérépandue,insécuritégénéraliséeetfaiblecapacitéadministrative?S’agirait-ild’approchesuniverselles,tellesquelespensionssocialesoud’approchesciblées,tellesquelestransfertssociauxàdescatégoriesouàdescouchessocialesspécifiques?Etparquietparquelsmoyensseraientcespopulationsidentifiéesetlesbénéficestransmis?

Autantdequestionsquicherchentuneréponsecollectivedansuncontexteassezflouoù,selonplusieursrépondants,‘Danslesocial,onprocèdepartâtonnements!’Cependant,ilyaparallèlementunevolontédeposerlesvraiesquestionsoulesquestionsdifficiles,toutententantdedéfinir‘unefeuillederoute’pourl’avenir.

Notreétudechercheàapporterunecontributionàceteffortcollectif.Ellesoulignelefaitprimordialquetoutedéfinitionconcernantlanature,lanotionetlaportéemêmedelaprotectionsocialedoitêtreétabliedecommunaccord,auboutd’unprocessusderéflexionparticipative.

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60 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 61

4. Protection et promotion de l’enfant, de la femme, des personnes handicapees et d’autres categories sociales vulnerables

AuTchad,lesfemmes,lesenfants,etlespersonneshandicapéessontidentifiéscommecatégoriessocialesparticulièrementvulnérablesetnécessitantunsoutienspécifique.Lesjeunesdéscolarisés,lesdiplôméssansemploi,lespersonnesdetroisièmeâgeetlesrefugiésetdéplacéssontégalementincluscommedespersonnesvulnérables.Lesaléasclimatiquesportantatteintauxmoyensd’existencedesménagesruraux;lescrisespolitico-militaireschroniques;l’accélérationdel’urbanisationetladésintégrationdesvaleurssocialesetfamiliales;lapandémieduVIH/SIDAetlapauvretégénéraliséesontautantdefacteursquifragilisentencoredavantagecescouchesdelasociété.

Dansl’optiqued’uneprotectionsocialequicontribueaudéveloppementducapitalhumaindupays,leGouvernementvisesurtoutà:i)améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;ii)assurerlaprotectionjuridiqueetsocialedesgroupesdéfavorisés;etiii)favoriserl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapées.18

LeMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF),parlamissionquiluiestassignée,estchargédelaconception,delacoordination,dusuivietdelamiseenœuvredelapolitiquesocialedugouvernementetjoueunrôlecrucialdansledomainedelapromotionetdelaprotectionsocialedesgroupesvulnérables.Envertudesesprogrammespropresetdesonrôledecoordinationdetousleseffortsentreprisdemanièretransversale,leMASSNFestappeléàopérerdansunchampd’actiontrèsvaste,qui,d’aprèslesanalyseslesplusrécentes,dépassedeloinsescapacitéshumaines,financièresettechniques.19Ilestimpératifquelapolitiquenationaledeprotectionsocialepuisseprendreencomptecesfaiblessesinstitutionnelleschroniquesetprévoirdesstructuresdecoordinationadéquatesauxtâchesprévues.(Voirtableauenannexeconcernantorganigramme,mandat,atoutsetfaiblessesdesdifférentsdépartementsduMASSNF.)

4.1 Protection de l’enfant

4.1.1 Introduction

AuTchad,plusdelamoitiédelapopulation,soit5,3millions,ontmoinsde20ans,et3,6millionssontâgésdemoinsde15ans.Cettetranched’âgefaitfaceàdegravesproblèmesdemortalitéetdemorbidité,etunedifficilescolarisation,enparticulierchezlesfilles.Laplupartd’entreeuxnepeuventpasjouirdesdroitsdel’enfantlesplusfondamentaux.Alalumièredesactionsmenéesparlegouvernementcontrelaprécaritédelaviedesenfants,lesobjectifsescomptéssemblentêtredifficilementatteintscomptetenudesdifficultésdansleurconception,leurexécution,etleursuivi.20

LeMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationale,etdelaFamille(MASSNF)estchargéd’assurerlacoordinationdetouteslesactionsenfaveurdel’enfant,parlebiaisdesaDirection

18SNRP2(2008-2011),ProgrammeprioritaireV19OuedraogoetSamadingar(2003)Analysedescapacitésdeformulationetdesuividelamiseenœuvredepolitiquessociale,ProgrammederenforcementdescapacitésduMASF;ObservatoiredelaPauvreté(2009)RapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRP2-200820UNICEF,RépubliquedeTchad(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes

PARTIE II ANALYSE DE PROGRAMMES ET POLITIQUES

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 63

del’Enfance,crééeàceteffeten1994.Cependant,vulecaractèremultisectorieldelaquestiondelaprotectiondel’enfantetlesmoyenslimitésdontdisposeleMinistère,forceestdeconstaterquelesinitiativesduMASSNFnesauraientêtreefficacessanslamiseenplaced’unsystèmedecollaborationetpartenariatavecd’autresacteursétatiquesetnon-étatiques(enparticulier,lesorganisationsnon-gouvernementalesetlesassociationsdelasociétécivile).

Lesquestionsrelativesàlasantéetnutritiondesenfants,leurscolarisation,et–pourlesjeunes–leurpossibilitésd’emploisonttraitéesdansleschapitres‘sectoriels’quisuivent.Cechapitre,parcontre,sepenchesurtoutsurlesaspectstouchantàlaprotectiondel’enfantcontrelamaltraitance,laviolence,l’exploitationetlanégligence,cherchantàidentifierlesproblèmesprioritaires,lesmesuresactuellementenplaceetlesstructuresinstitutionnellesgarantissantleurdroitàlaprotection.Lechapitretireaussiuncertainnombredeconclusionsetformuledesrecommandationspourlerenforcementdesliensetlessynergiesentrelesystèmedeprotectiondel’enfantetunestratégiedeprotectionsocialepluslarge.

4.1.2 Problèmes prioritaires

• Droit d’être reconnu et d’être enregistréLadéclarationetl’enregistrementdesfaits(naissance,mort)etactes(mariage,adoption,etc.)d‘étatcivilestàunniveaualarmantauTchad.Selonl’enquêtedémographiqueetdesantéde2004,seulement9%desenfantsendessousde5anssontdéclarésetenregistrésàlanaissance,dont6%aucoursdestroismoissuivantlanaissance-unesituationquis’estsansdoutedétérioréeencorecesdernièresannées.Ilya,enplus,desdisparitésimportantesdecestauxenfonctiondelalocalité(géographique;urbaine/rurale);leniveauéconomiquedesménages;etleniveaud’éducationdelamère.Aucuneinformationfiablen‘estdisponibleausujetdunombretotaldelapopulationnonenregistrée,cariln’yaaucunsystèmederapportageenplace,etmêmelerecensementrécemmententreprisn’afinalementpasabordéleproblème.Lesestimationsdel‘UNICEFmontrentqu‘ilyaplusoumoinsunmilliond‘enfantsinscritsdansleprimairequinesontpasdéclarésetenregistrésàl‘étatciviletdontleschancesdecontinuerlesétudesaprèsleniveauprimairepourraientêtrecompromises.21

Lasituationactuelleexigeuneactionimmédiate,aumoinspourlesenfants,afind’assurer,danslamesuredupossible,leurprotectionlégaleetsocio-économiqueparl’enregistrementdeleursnaissances.Lesdéfismajeursincluentlemanquederessourceshumainesetmatériellesetl’absenced‘équipementsdebasepourl’enregistrementdesactescivils;l‘éloignementetlesdistances,surtoutdanslenorddupays,descentresd’enregistrement;lemanqued’informationchezlapopulationtchadiennequantauxdocumentsd‘étatciviletàleurutilité;etlemanqued‘unenvironnementdeconfianceetcompréhension.Aceux-cis’ajoutentlescoûtsdedélivrancedel’acte(fraisdetimbres)etdel‘établissementd‘unacted‘étatcivilenbased‘unjugementsupplétif(aprèslesdélaisprévus),tandisqueladéclarationetl’enregistrementàl’étatcivilsontgratuits.

• Encadrement de la petite enfanceMalgrél’existencedesmesurestellequelapolitiquededéveloppementintégraldujeuneenfant,lastratégied’éducationparentaleetl’intégrationdel’éducationpréscolairedanslapolitiquenationaledel’éducation,trèspeud’enfantsauTchadbénéficientd’unencadrementoptimal

-soitauseindeleursfamilles,souventdépourvuesdemoyens,soitauseindesstructuresprivéesouétatiquesétabliespourl’encadrementdelapetiteenfance,tellesquelescrèchescommunautairesoulesjardinsd’enfants.Selonlesestimationsd’UNICEF,moinsde3%desenfantsde3à5ansbénéficieraientdesstructuresd’encadrementconséquentes.22Lesquelquesstructuresquiexistentsontimplantées,pourlaplupart,danslesmilieuxurbains,renforçantdonclesdisparitésd’opportunitésentrelesenfantsdedifférentsmilieux.

L’expérienced’autrespaysetlesrésultatsdesétudesderechercheconduitesauniveauinternationalmontrentclairementquedesinvestissementsportantsurdesmesuresenfaveurdesenfantsdebasâgeportentdesfruitsénormesencequiconcernelaprotectiondel’enfant,sapréparationpourl’éducationformelleetsesopportunitésfutures.L’existencedestructuresd’encadrementappropriéessoulageégalementlesfemmes-mères,quiassumenttoujoursundoubletravaildeproductionetdereproduction,libérantleurtempspourd’autresactivités.

• Problèmes d’orphelins et autres enfants vulnérables (OEV)Lenombred’enfantsde0-14vivantavecleVIHestestiméà18.000(ONUSIDA,2003)tandisquelenombred’orphelinsestestiméà96.000(ONUSIDA,2003).Ilestestiméque7%desenfantsorphelinsviventdanslesménages,selonl’EDST2004.23PlusieursactionssoutenuessouventparlesONGoulesorganismesconfessionnelssontmenésenfaveurdesorphelins(voir,parexemple,chapitre5),maislaplupartd’entreellesontunepetiteechelle.Al’heureactuelle,ilmanqueunsystèmeperennisableauniveaunational.

Uneétudefaiteparl’UNICEF(2003)aidentifié7.031enfantsvivantoutravaillantdansseptvilles:laplupartàN’Djamena,24oùilexisteunseulcentred’accueilpourleurpriseencharge-le‘CentreEspoirdeKoundoulpourl’Enfance’,qui,d’ailleurs,n’acceptequelesgarçonsetennombrelimité(120en2008).25Ledéfiseraitd’élaborerunestratégievisantl’insertionfamilialedesenfants‘delarue’etautresenfantssanssoutienfamilial,afindemieuxrépondreauxbesoinscroissants.Celaestparailleursrecommandéparle‘ComitédesDroitsdel’Enfant’danssesobservationsfinalessurlerapportpériodiqueduTchad(CRC/C/TCD/CO/2,12février2009),quisoulignel’importancepourl’Etat‘d’élaborerunestratégievisantàfairebaisserlenombred’enfantsprivésdeprotectionparentale,etprévoyantnotammentl’octroid’unsoutienauxfamillesdémunies.’

Lesenfantsensituationd’urgencereprésententuneautrecatégoried’enfantsparticulièrementvulnérables.Suiteauxconflitssurvenusen2003auDarfouretenRCA,leTchadadûfairefaceàunaffluxderefugiés.LeTchadamisenplaceune‘CommissionNationaled’AccueildesRefugiées’(CNAR),pardécretdu31Décembre1996:lesrefugiéssontprisenchargeparlegouvernementavecl’appuidesagentsdesNationsUniesetdesorganisationsinternationalesintervenantenfaveurdesrefugiées.Entre2004et2006,UNICEF,enpartenariatavecleHCRetdesONG,amisenplaceunsystèmed’éducationdanslescampsderefugiéstantàl’Estqu’auSud:dansl’Est,cesécolesabritentenvirons75.000enfants(dansleprimaireetlepréscolaire).Lesconditionsdeconflitetd’insécuritéontégalementprovoquéledéplacementinternedepopulationseten2006uncomiténationalchargédel’assistanceauxpersonnes

21UNICEF(2009)Evaluationdusystèmed’étatcivil

22UNICEFRépubliqueduTchad(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes23MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)24Ibid25NoubatoingarLogto(2008)

PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 65

26UNICEF-Tchad,Etudesurlesenfantsenconflitaveclaloi;NodjiadoumNgarjimtiEric,novembre200627MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)

28Ils’agitdesenfantsdequelquesécolescoraniques,quisontsontenvoyésmendierdanslesruesparlesmaîtrescoraniquesquienontlatutelle29Ibid30Hurtubise(2007)31UNICEF,Mai200832Revueannuelledeprotection,MASSNF,Novembre200933MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)34Ibid

PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION

déplacéesaétécréé,placésousl’autoritéduMinistèredel’ActionSocialeen2007(pararrêténo034/PR/PM/2007)(voirsection4.3enbas).Lasituationdecrisecomplexeamobilisél’aideinternationale,avecplusieurspartenairesactifssurleterrain(voiraussichapitre12surlessituationsd’urgencecomplexe).

• Enfants en conflit avec la loiLesproblèmesdesenfantsenconflitaveclaloidoiventégalementêtreprisencompte,avecunrenforcementdesactionsaussibiendepréventionquedeprotection.IlfautcitericiletravaildesservicespénitentiairescommeaussidesserviceschargésdelaRéinsertionSocialeetduSuiviJuridiqueetJudicairedel’enfantquiinterviennentdanscedomaineauseinduMinistèredelaJustice. Certes,ledécretn°371/77/CSM/MJdu09novembre1977prévoitensonarticle1erdescentresderééducationsdesmineursdélinquants.Malheureusement,danslapratique,onremarquequ’aucuncentrederééducationpourmineursdélinquantsn’apaspuêtrecréédepuis1977.Ainsi,enl’absencedecadreappropriédeplacementprovisoire,lesjugesdesenfantsrecourentquasisystématiquementàladétentionprovisoire.Or,lorsquelemineurestdétenupréventivement,sasituationdevientplusprécaire:ledélaidegardeàvuede10heuresn’estpasgénéralementrespectédufaitdeladuréeexcessivedeladétention.Eneffet,uneétuderéaliséeen2006parl’UNICEFsurlesenfantsenconflitaveclaloidanslesvillesdeN’Djamena,Abéché,Mongo,BiltinemontreclairementqueleTchadnerespectepascetteexigencefondamentaledurespectdeladignitédesdétenusmineursprévueparlaConventionrelativeaudroitdel’enfant.Lesmineurssontentassésdansunecelluleuniqueetdormentàmêmelesoloulorsquemalades,ilsnepeuventêtreconsultésparunmédecin.26

• Le travail des enfantsLemanquededonnéesrécentesetfiablessurl’ampleuretlestypesdetravaildesenfantsauTchadprésenteunobstacleénormeàl’élaborationd’unestratégienationaledanscedomaine.Uneenquêtesurletravaildesenfantsdanslesecteurinformel(UNICEF1998)aestiméà19%laproportiond’enfantstravailleursâgésde6à18ans,dont5%d’enfantsde6-9ans;18%demoinsde12ans;et28%de13-14ans.Selonl’enquêtedémographiqueetdesanté(EDST2004),43%desenfantsâgésde5à17anstravaillentaumoins4heuresparjour.Troisenfantssurquatre(75%)effectuentdestâchesdomestiqueset13%yconsacrentplusdequatreheuresparjour.Globalement,65,5%desenfantssontconsidéréscommetravailleurs(69,5%enmilieururalcontre52,3%enmilieuurbain.27

Dansunpaysà80%ruralcommeleTchad,laparticipationdesenfantsauxtravauxchampêtresoud’élevagefaitpartiedesstratégiesdeviedesménages,etilfauttoujoursdistinguerentreletravailsocialisantetletravailabusif.L’âgeminimumlégald’admissionàl’emploiestde14ans.Maislapauvretéendémiquepoussesouventlesparentsàenvoyertrèstôtleursenfantssurlemarchédutravail,lesexposantainsiauxpiresformesdetravail.

LaréalisationdesétudessurletravaildomestiquedesenfantsdanslavilledeN’Djamena(2005)etsurlasituationdesenfants‘mouhadjirins’28(2006)ontétabliunebasede

connaissancesurcescatégoriesd’enfantstravailleurs,permettantdemieuxcernerlesdimensionsduproblème.29Egalement,l’évaluation(2007)d’unprojetdeluttecontreletravaildesenfantsbouviers(gardiensdebétailpourcompted’autrui)adéplorélemanquededonnéesdebasesurlasituation,maisadégagénéanmoinsquelquesrecommandationscléspourlerenforcementdeseffortsdesensibilisation,leplaidoyeretlamobilisationsocialedesdifférentspartenairesœuvrantdanscedomaine.30

Encequiconcernel’enrôlementdesmineursdanslesforcesetgroupesarmés,leconflitduDarfouretlestensionsentreleTchadetlaSoudanontentraînédegravesviolationsdesdroitsdel’enfantnotammentlerecrutementmassifetutilisationdesenfants:7000à10.000enfants(ycomprisdesfilles)sontimpliquésdirectementdanslesconflitsarmés.31En2007,leTchadasignésuccessivement«l’EngagementsdeParis»etunautreprotocoleavecl’Unicefpourlaprotectiondesenfantsensituationdeconflitarmés.C’estdanslecadredecesaccordsqu’en2009,225enfantsde10à17ansontétédémobilisés.32

Legouvernementadéveloppéetmisenœuvre,encollaborationavecdesONG,unprogrammederéinsertionfamilialeetsocioéconomiquepourlapriseencharged’enfantsnécessitantuneprotectionsocialespéciale–parmicesenfantsceuxquisontvictimesdespiresformesdetravail.De2002à2004,1.450enfantsontpujouirdeleurdroitàl’éducationetunecentained’enfantsaétéplacéedansdesatelierspourl’apprentissageprofessionnel,avecpaiementdesfraisetdotationdekitsd’outils.33

• Violence basée sur le genreEndépitdel’âgeminimumlégalementfixé,lemariageprécoceresteunphénomèneencoretrèsrépandudanslepays.Danslapratique,selonl’enquêtedémographiqueetdesanté(2004),l’âgemoyende50%desfemmesde25-49ansaumomentdecontracteruneunionestde15,6ans;71%desfemmessontmariéesavantl’âgede18ans(65%enmilieuurbaincontre74%enmilieurural);età17ans,42%desjeunesfemmesontdéjàunenfantousontenceintespourlapremièrefois.SelonlesstatistiquessanitairesduTchad(2004),lesfillesâgéesde12-15anscontribuentpour15,3%àlanatalitéet13%àlafécondité.

Lesmutilationsgénitalesféminines(MGF)sontencoretrèspratiquéesdansquelquesrégionsdupays,avecuneprévalencetotalede45%(43%enmilieuurbaincontre46%enmilieurural.Lagrandemajoritédesfemmessontexciséesentre5et14ans.Plusieursassociationsféminines(CELIAF,CONACIAFTchad,AFJT)mènentdescampagnesdesensibilisationauprèsdesdifférentescouchesdelapopulationpourenrayercettepratique.34Unprocessusd’élaborationd’unestratégienationaledeluttecontrelaviolenceàl’égarddesenfantsetdesfemmesestactuellementencours.

Page 34: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 67

PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION

4.1.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Dansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialevisantàrenforcerlaprotectiondel’enfant,lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:

• Renforcerlesstratégiesenplacepourl’améliorationdelasituationdesenregistrementsdesnaissancesàtraversdesmesuresspécifiquesàprévoirdanslecadred’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.CelafigureégalementcommeprioritédansleSNRP2.

• Renforcerlesmesuresvisantàaméliorerl’efficacitéd’encadrementdel’enfanceetlamiseenœuvreeffectivedelapolitiquedudéveloppementdujeuneenfant.

• Harmoniserlescartesscolairesetpréscolairesetrendregratuitel’inscription;chercherlesmécanismesappropriéspourpromouvoirl’éducationdesfilles.

• Préconiserdesmesuresspécifiquespourrenforcerl’accèsàl’encadrementappropriépourlesenfantsdesménageslesplusvulnérables,ainsiquelesenfantsorphelinsouabandonnés.Cecidevraitallerdepairaveclapolitiquenationaleenfaveurdesorphelinsetautresenfantsvulnérables.

• Al’instardesexpériencesmenéesdansd’autrespays,considérerlafaisabilitédelamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesenfaveurdeménagesdémunisayantenchargedesorphelinsetdesautresenfantsvulnérables.Detelstransfertspourraient,dansunepremièrephase,êtreoctroyésauxfamillescibléesetenregistréesavecleMASSNFauprèsdesCentresSociauximplantésdanstouslesquartiersdeN’Djamena,quiserviraientainsicommecentresdedistribution.Selonlesrésultatsobtenus,uneextensionprogressiveduprogrammepourraitsesuivre,d’abordauxautrescentressociauximplantésdansleschefslieuxdechaquerégion,etpuisauxzonespériphériquesàtraversdeséquipesmobiles.(Pourplusdedétailssurlafaisabilitédecegenredeprogrammesetlesconsidérationstechniquesàprendreencomptepourélaborerunetelleapproche,voirchapitre17).

• Disposerdemécanismesdepréventionetderéponseappropriésparrapportauxenfantsaffectésparlessituationsd’urgence(enfantsrefugiés,enfantsdéplacésetenfantsvivantdansdesménages‘hôtes’).

• Prévoirdessynergiespositivesentrelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetunestratégienationaledeluttecontreletravaildesenfants,surtoutautour(i)deseffortsdeprévention(soutienéconomiqueauxfamillespauvres,pouréliminerleurdépendanceautravaildesenfants;(ii)desprogrammeséventuelsdetransfertsenespècesconditionnés(parl’envoietlarétentiondel’enfantàl’école);et(iii)lamiseenplaced’unsystèmedesuivi(renforcementetharmonisationdelabasededonnéessurlespopulations–etenfants–vulnérables(registreunique)àtraversdesenquêtesrégulières(avecunappuitechniqueapproprié,parexempleparlebiaisdesprogrammesd’enquêtesurletravaildesenfantsduBITouduprogrammeconjoint‘UnderstandingChildWork’(UCW).

• Chercherdessynergiesentrelapolitiquedeprotectionsocialeetlastratégienationaleémergeantedeluttecontrelesviolencesàl’égarddesfemmesetdesenfants.

Encadré 4 : Exemples de mesures en place au Tchad pour la protection de l’enfant

• Loi no 06/PR/2002, 15 avril, portant Promotion de la Santé de Reproduction. Cetteloiprévoitlalibertédechoisirenresponsableetavecdiscernementdesemarieroudenepassemarieretfonderunefamille,ledroitàl’informationetàl’éducation.Elleinterdittoutesformesdeviolencestellesquelesmutilationsgénitalesféminines(MGF).

• Politique de Développement Intégral du Jeune Enfant validéeen2005avecpourobjectifsqued’ici2015, «touslesenfantsde0à8anssoientenregistrésàlanaissance,protégéscontrelaviolence,l’exploitationetladiscrimination,soientenbonnesanté,sedéveloppentharmonieusementsurlesplansphysique,cognitif,socioaffectifetpsychologique».

• Stratégie Education Parentale miseenœuvredanslecadreduProgrammedeCoopérationTchad-UNICEF2006-2010.Enplusdel’encadrementdelapetiteenfance,lesparentsserontformésenmatièredepréventiondesmaladiesetdesoinsauxenfants.

• Miseenœuvredela Stratégie d’Accélération de la Survie et du Développement de l’Enfant (SASDE) dans3districtssanitairesdupays(Kélo,Béré,Gounou-Gaya)

• Révisionetvalidationen2003,del’ordonnancenº3/INTdu2juin1961réglementantl’Etat Civil sur le Territoire National (attendantpromulgation);Projetdemodernisationdel’étatcivil;etProjetd’appuiaurenforcementdel’étatcivilauTchad(Documentdestratégienationaledel’étatcivil

• RévisionduCode Pénalpourprendreencomptelarépressiondesatteintesàl’intégritéphysiqueetmoraledelafemmeetdel’enfant,notammentletraficdesenfants,leharcèlementsexuel,lapédophilie,l’incesteattendantadoptionparleparlement

• Conclusiondes Accords d’Entraide JudiciaireaveclesautrespaysdelaCommunautéEconomiqueetMonétairedel’AfriqueCentrale(CEMAC)etdelaCommunautédesEtatsSahélo-saharienspourleDéveloppement(CENSAD)etdépositiondesinstrumentsderatificationdel’Accordmultilatéralcontrela traite et l’implication desenfantsdanslesconflitsarmés.

• Validationen2004dudécretd’applicationduCode de travailréglementantletravaildesenfants.

• ElaborationencoursdelaPolitique Nationale en faveur des Orphelins et Enfants Vulnérables et l’instaurationàpartirdubudget2006,d’une«redevanceanti-rétroviraux»surletabacetlescartestéléphoniquespourlefinancementdelapriseenchargedesmaladesduSIDA.

• Elaborationencoursd’unprojetduCode de Protection de l’enfantdanslecadreduprogrammedecoopérationTchad/UNICEF2006-2010

• UnprojetduCode des personnes et de la familleencours

• L’âge minimum de recrutement dans l’arméefixéà18ansparOrdonnanceno001du16janvier1991.

• L’adoptiondelaLoiNo.06/PR/2002du15avril2002,quiinterditlesmutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces et les violences domestiques et sexuelles

Sources:RapportpériodiqueCDE(2006);Revueàmi-parcoursdupland’actiond’unmondedigned’enfants(2007);Afrcia4womensrights.org

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68

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 69

4.2 Promotion et protection des femmes

4.2.1 Introduction

Lesfemmesconstituent50,7%delapopulation.Ellessontessentiellementrurales(80%)etenmajoritéanalphabètes.Ellesconstituentuneproportiontrèsimportantedelamaind’œuvresurtoutdanslesecteuragro-pastoraletdanslesecteurinformel,oùellesforment86%delapopulationactiveféminine.(SNRP2,p.174)Maisellessonttrèspeuvaloriséesdufaitdesdiscriminationsdetoutessortesdontellesfontl’objet.Leurstatutestcaractériséparunmanqued’opportunitéspolitiquesetéconomiques,unefaibleimplicationdanslesprisesdedécisionsàtouslesniveauxainsiqu’unaccèslimitéauxservicessociauxdebase.LetauxdemortalitématernelleestextrêmementélevéauTchad–1.099pour100.000naissances(2004),cequireprésenteunehausseparrapportautauxde827pour100.000naissancesvivantesen1997:lesfemmescourentdesrisquesbeaucouptropélevéesdemourirendonnantnaissance.35Ellescontinuentd’êtrevictimesdesviolencesbaséessurlegenreetellessontdeplusenplusexposéesauxrisquesduVIH/SIDA.Ellessontaussiplusexposéesàlapauvreté,surtoutlesfemmeschefsdeménages,etsouffrentdesurmenagerésultantdeleursdoublesrôlesetresponsabilitésdanslesdomainesdelaproductionetlareproduction.

4.2.2 Priorités politiques du gouvernement et programmes en cours

Danssonprogrammeprioritairedepromotiondelafemmeetdugenre,legouvernementtchadienvise:i)l’améliorationdel’environnementsociojuridiquedelafemme;ii)lerenforcementdesactionsenvuedel’autonomisationdelafemme;iii)lerenforcementdescapacitésetdeplaidoyerpourlaprisesencomptedugenredanslespolitiquesetstratégiesdedéveloppement;etiv)lerenforcementdupartenariatenfaveurdel’égalitéetdel’équitédugenre.36

AuseinduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,laDirectiondelaPromotiondelaFemmeetdel’IntégrationduGenretravailleenpartenariatavecd’autresacteurs–ycomprislasociétécivile–pourfaireavancercespriorités.Unepolitiquenationale‘genre’estencoursd’élaborationainsiqu’unestratégienationaledeluttecontrelesviolencesfaitesauxfemmesetauxenfants.Un‘CodedesPersonnesetdelaFamille’–instrumentessentielpourétablirlesbasessocio-juridiquesdelaprotectionsociale-aétéélaboré,maissonadoptionrencontredesdifficultésetdesblocagesdetoutenature(enparticulierparrapportauxsensibilitéssocioculturellesetreligieusessurlemariageetl’héritage).Desactivitésetdescampagnesdesensibilisationsontencours,ainsiquedeseffortsvisantàpromouvoirlestechnologiesappropriéespourallégerletravaildesfemmes(énergiedomestique,parexemple).Unsystèmedepointsfocauxpourl’intégrationdugenredansletravaildesautresdépartementsaétéétabli,maissonefficacitén’estpasencoreclaire.

4.2.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Dansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialevisantàrenforcerlaprotectionetlapromotiondelafemme,lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:

• S’appuyersurlesmesuresprévuesouleseffortsencourspourl’approbationduCodedelafamilleetdespersonnescommebasesocio-juridiquepourlesaspectsimportantspourlaprotection sociale.

• Intégrerl’aspectgenredanstouslesdomainescouvertsparlapolitiquenationaledeprotectionsociale,afinquelesquestionsrelativesauxfemmesetauxfillesetlaspécificitédesvulnérabilitéséprouvéesàchaquestadedelaviesoientprisesencompted’unemanièretransversale.

• Renforcerlessynergiesentrelapolitiquenationaledelaprotectionsocialeetlapolitiquenationaledugenre(quandcelle-ciauraétéfinalisée).

• Renforcerlacapacitéd’analysedelapauvretéenrelationauxquestionsdugenre(observatoiredugenre)commebasededépartpourl’élaborationdepolitiquesetdeprogrammesdeprotectionsocialeappropriés.Ils’agiraitdemesuresspécifiquesvisant,parexemple,lesfemmeschefsdeménage;lesfemmesveuves;lesfemmesaffectéesouinfectéesparleVIH/SIDA;lesfemmesayantenchargelesorphelinsetautrespersonnesvulnérables;lesfemmesâgées;lesfemmespauvres/démunies(avecdessystèmesdemicrocrédit/épargne/tontines/transfertsenespèces/AGR);lesfemmesenceintes(subventionssanitaires;systèmesdemicro-assuranceobstétricale,etc.;lesfemmesruralesdansdifférenteslocalités(spécificitéslocales);lesfemmesdanslesmilieuxpériurbains.

• Renforcerlesassociationsdesfemmescommepartenairesprivilégiéesdelasociétécivilepourlamiseenœuvre/suividelapolitiquedeprotectionsocialetouchantauxaspectsdegenre.

4.3 L’insertion sociale des personnes handicapées

4.3.1 Introduction

Iln’yapasdedonnéesrécentesetfiablessurlaprévalencedel’handicapauTchad,nisurlestypesmajeursouleurscauses.SelonlesrenseignementsréunispourlerapportnationalsurlaConventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)en2006,5,3%delapopulationestestiméevivreavecaumoinsunhandicap.Lesdéficiencesvisuelles(2,3%)etlesdéficiencesmotrices(1,6%)touchentplusdepopulationquelesdéficiencesauditives(1,2%)oucellesdelaparoleoudulangage(0,5%).Lescatégoriesd’handicapsdenaissancedonnentlasituationsuivante:absencedemembresoudepartiesdesmembres(6,2%);déformationdesmembres(13%);déficiencevisuelle(5,6%);déficienceauditive(11,5%);déficiencedulangageoudelaparole(54%);pertesdecertainesextrémités(8,8%);troubledecomportements(25%).

Laprévalencedeshandicapschezlesenfantsde0à4ansestestiméeà1,6%.Pourlesenfantshandicapésvisuels,uncentrespécialisédénommés‘CentredeRessourcespourlesJeunesAveugles’enhéberge53etassureleurencadrement.DesécolesdesourdscréésaN’Djamena,Moundou,DobaetSarhencadrentlesdéficientsauditifs.Maiscesstructuresnesontpassuffisantespourrépondreauxbesoins.37

35RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2009)Feuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015

36SNRP22008-2011,Programme5.3.3 37MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 71

4.3.2 Mesures de protection et de promotion en cours ou prévus AuTchad,unepersonnehandicapéeestdéfiniecomme‘toutepersonnesetrouvantdansl’incapacitéd’assurerparelle-mêmeentoutoupartiedesnécessitesd’unevieindividuelleousocialenormaledufaitd’unedéficiencecongénitaleouacquise,desescapacitésphysiques,sensoriellesetmentales’(loino007/PR/2007).Elleestprotégéeparlaloino007/PR/2007portantprotectiondespersonneshandicapées,quiassurelesdroitsàlasante,àl’éducation,àlaformation,àl’insertionsocio-économique,àlaculture,auxsportsetloisirs,àlacommunication,autransport,àl’habitatetàlasécurité.L’adoptiondudécretd’applicationestactuellementencours38pourtraduirecesdroitsdanslesfaits.Selonlaversionpréliminairedecedécret,sontconsidéréescommeresponsabilitésnationales :

• Lapréventiondel’handicap,sondépistageprécoceetlalimitationdessesrépercussion;

• Laprotectiondespersonneshandicapéescontrel’exploitationéconomiqueetsexuelle,levagabondage,lanégligenceetl’abandon;

• Lagarantiedesservicesdesantéetdesprestationssocialespourlespersonneshandicapées;

• Laréhabilitation,l’éducation,l’enseignement,laformationdespersonneshandicapées;

• L’emploidespersonneshandicapéesetleurinsertiondanslavieencommunauté;

• Lacréationdesconditionsdeviedécenteauprofitdespersonneshandicapéesetleurpromotion.

Pourpréveniretluttercontreladiscriminationàl’égarddesenfantshandicapés,l’arrêténo136/PR/MCFAS/94du6juin1994leuraccordeuneinscriptiongratuitedanslesécolespubliquesouuneréductiondesdroitsd’inscriptiondanslesétablissementsscolairesprivés.Ceciestdemêmepourlesétudiantsàl’université.39

Pourassurerlapriseenchargedespersonneshandicapées,laDirectiondelaRéinsertiondesPersonnesHandicapéesduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamillealemandat,entreautresde‘Concevoiretcontribueràlamiseenœuvredesprogrammesetprojetsd’insertionsocialeetdepréventiondesphénomènesdemarginalisation;Elaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesrelatifsàlaprotectionetprotectionsocialedespersonneshandicapées’(DécretNo541/PR/PM/MASF/06de2006).

LesactionsdugouvernementsontrenforcéesparlesinterventionsdesONGouleséglisesœuvrantenfaveurdecegroupeàtraverslesformationsprofessionnelles(couture,tricotage,tannerie),lesuividanslesfamilles,oulafournitured’équipements(parexempleleCentreEmmanueld’appareillagedeshandicapésgéréparl’Eglisecatholique).Signalonségalementl’existenced’uneuniondesassociationsdespersonneshandicapéesouopérantenleurfaveur.40

Lesproblèmessonténormeset,endépitdelaloiquigarantitlanon-discriminationetlapromotiondespersonneshandicapées,lesmoyenspoursamiseenœuvremanquentcruellement.Unesériedepropositionsd’actionélaboréesparlaDirectiondelaRéinsertiondesPersonnesHandicapéescoupléesdemesuresprévuesdansletextepréliminairedudécretd’application,identifientquelquespistesd’actionprioritairesàentreprendre,aveclavisiond’unestratégienationaleoùpréventiondel’handicapetlimitationdesesrépercussionseteffetssontétroitementliées.

4.3.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Ilestrecommandéquelapolitiquenationaledeprotectionsocialeprenneenconsidérationlesgrandeslignesd’actionetlesmesuresprévuespourréaliserlesdroitsdespersonneshandicapées,afindelesrenforcer,l’optiqueglobaleétantcelledelaprotectionetlapromotiondespopulationsvulnérables.Pourcela,lesprioritésspécifiquessuivantesseraientàconsidérer:

• Renforcerleseffortsvisantàcernerlasituationactuelledeplusprésàpartirdelaconduited’uneenquête nationalepourlacollecteetl’analysedesdonnéesdebase.

• Etudierlafaisabilitéd’inclurelespersonneshandicapéeslesplusdémuniesdansunsystèmerégulierdetransferts sociaux(enespècesouennature)–etcelaenliaisondelamiseenœuvredecesmêmesmesuresenfaveurd’autrespopulationscibles.Aupréalable,celademandelamiseenplaced’unsystèmed’identificationdepersonnesnécessiteuses,selondescritèresclairs et transparents

• Renforcerlesystème d’exemption enplaceouprévu,envuedefaciliterl’accèsdespersonneshandicapéesauxservicessociauxdebase(gratuitédel’éducation;accèsauxsoinssanitaires)

• Veilleràcequelesmesuresprévuesouencourspour la promotion de l’emploi et/ou les activités génératrices de revenusprennentenconsidérationlesbesoinsspécifiquesdespersonneshandicapéesselonleprinciped’une‘discriminationpositive’.

4.4. Action sociale envers d’autres populations vulnérables

4.4.1 Définitions et portée de ‘l’action sociale’

Endehorsdescatégoriessocialesspécifiquesmentionnéesci-dessus,laDirectiondel’ActionSocialeduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamillealemandat‘d’élaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesrelatifsàlaprotectionetàlapromotionsocialedespopulationsengénéral,etdespersonnesinadaptées,défavoriséesoumarginaliséesenparticulier‘(Décret541portantorganigrammeduMASF).Ladirectiona,pourmissionségalement,entreautres,‘fairefaceauxsituationsd’urgenceetauxcassociaux’;‘créerdesconditionsfavorablesàlaréhabilitationsocialeetàl’insertiondesgroupesdéfavorisés:personnesde3emeâge,nécessiteuxetexclussociaux,etc.’etengénéraltraiterdelalégislation,delasolidariténationaleetinternationale;delaparticipationcommunautaire;desmodalitésd’interventiondanslescentressociaux.

38Draftdécretportantapplicationdelaloi007/PR/2007)39RapportpériodiqueCDE(2006)etentretienaveclaDirectricedelaDirectiondel’Insertiondespersonneshandicapées(Mars2010)40RapportpériodiqueCDE(2006)etentretienaveclaDirectricedelaDirectiondel’Insertiondespersonneshandicapées(Mars2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 73

4.4.2 Activités et contraintes

LesprincipalescontraintesidentifiéesparlaDirectiondel’ActionSocialeconcernentlesdomainessuivants:41

• Institutions:Absenced’unepolitiquenationalededéveloppementsocial/protectionsociale

• Structures:Dysfonctionnementdesorganigrammesfonctionnelsetdesméthodes

• Opérations:Confusiondesrôlesetresponsabilitésetinsuffisancedesdonnées

• Ressourceshumaines:Faiblemotivationdupersonnel

• Financement:Faibleallocationderessourcespubliques

Aussi,cedépartementestcaractériséparl’insuffisancedesmoyenstechniques,financiers,ethumainsnécessairespourassurercestaches,quisont,enfait,d’uneenvergurebeaucouptropvastepouruneseuledirection;avecl’absencedesstructuresefficacesdecoordinationaveclesautresacteursclés(départementsétatiquessectoriels;partenairestechniquesetfinanciers,etc.);etsansétudedebasepourdéfinirlesvraisparamètresdevulnérabilitépourencernerlespopulationsciblesquisouffrentd’unevulnérabilitéchronique.

Ilapparait,donc,que‘l’actionsociale’commeelleestappliquéeàl’heureactuellesedéfinitplutôtàtraversdesactivitésderoutinedanslescentressociaux(desséancesdesuividesenfantsetdesfemmesenceintes;desséancesd’éducationsocio-sanitaire;descoursdecouture(enseignementménager)pourlesveuves/fillesmères,etc.);l’organisationannuelledelafêtedesmèresestl’occasiondedonnerunappuimatérielauxgroupementsfémininssélectionnés(moulinàmilet/ouàpated’arachide,etc.);etl’assistanceponctuelleofferteauxpopulationsvictimesdescatastrophesousinistrées.42

Selonunrapportannuelrécent,lesactivitésréaliséesen2009parlaDirectiondel’ActionSocialeétaientengrandepartieliéesàcellesdu‘FondsdeSolidaritéNationale’,crééen2006pourrépondreauxbesoinsurgentsdespopulationssinistréesparlescatastrophesnaturelles.Commeonl’avuenhaut,cefondsestgéréparle‘ComitéNationald’AssistanceauxPersonnesDéplacées’,dontleMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleassurelaprésidencedepuis2007.C’estàtraverscefondsqu’uneassistanceapuêtreoctroyéeen2009auxvictimesdesincendiesetdesdestructionsdeschampspardeséléphants,auxgroupesd’enfantssous-alimentésetd’autresgroupesvulnérables,àdesgroupementsetassociationsdesveuvesetorphelinsetàquelquesassociationsdespersonnesvivantavecleVIHàN’Djamena.43Cependant,peuclairestledegréd’implicationdudépartementoudesesstructuresdécentralisés(centressociauxenprovince)danslaréponseàl’insécuritéalimentaireetlamalnutritionactuelle,quifrappeunegrandepartiedelazoneSahélienne.

4.4.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

ForceestdeconstaterquelaDirectiondel’ActionSocialenepourraitaccomplirsamissionsansunemeilleureadéquationentrelesmoyensdisponiblesetlesobjectifsescomptés.Acetégard,ilseraitpeut-êtreutile,dansl’optiqued’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,deréfléchirsurlespossibilitésd’élargirlechampd’actionduFondsdeSolidaritéNationale(oud’enidentifierdesvoletsspécifiques),envued’octroyeruneassistancerégulièreauxpersonneslesplusdémunies/vulnérables.Lamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècespourraitaussiêtreenvisagée.

4.5 Conclusions, recommandations et pistes de réflexion générale

En2003,uneanalysedescapacitésduMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilledanslaformulationetlesuividelamiseenœuvredepolitiquessocialesavaitidentifiéuncertainnombredefaiblesses:

• Difficultéd’assumerlerôledemécanismedeconception,decoordination,demiseenœuvreetdesuivi-évaluationdelapolitiquesocialedugouvernement(imagenégativeduministère;manquedecrédibilité;couverturerestreinteàuneinfimepartiedespopulationsdanslescentresurbains;moyensinadéquats)

• Organigrammepeufavorableaunebonnegestiontechniqueetadministrative(multiplicationsdeservicessanssynergied’action;dysfonctionnementsentrelecentreetlesdélégationsrégionales)

• Difficultéàdéfinirunepolitiqueclaired’actionsociale

• Insuffisancedecoordinationetdesuividesactivités(capacitéfragiledepérennisationetdedéveloppementdesactivités;manquedemoyenslogistiquespourlesuivisurleterrain)

• Mauvaisecirculationd’information(absencedeservicededocumentation;manquedeconnaissancedesdifférentsprojets)

• Insuffisancedesressourcesmatériellesetfinancières

• Besoind’unerestructuration;valorisationetdéveloppementdescompétences;acquisitiondesressourcesmatériellesetfinancières.44

Depuiscetteévaluation,malgréunerestructurationduministère,l’identificationdelaprotectionsocialecomme‘secteur’prioritairedanslaluttecontrelapauvreté,etlavolontépolitiqued’enréorienterlesperspectives,certainsdecesconstatssurlesfaiblessesdecapacitérestentpertinentsencoreaujourd’hui.LarevuerécentedelaSNRP2adéploré,entreautres,lefaiblesuivietévaluationdesprogrammes;l’insuffisancedeformationdesagentsenquantitéetqualité;lafaiblefréquentationdesstructuresd’encadrementdanslesprovinces;etlafaibleallocationdesressourcesfinancièresaussibienqu’unelenteurdansledécaissementdesfondsalloués.45

Toutcelaconstitueévidemmentuneentravedansunevisiontransversaledelaprotectionsociale,quidemanderaitnonseulementunevisionlargedelaproblématique,maisaussidescapacitéstechniques

41Directiondel’ActionSociale(2009)Budgetdeprogramme2010-201242EntretiensàlaDirectiondel’ActionSociale(MarsetAvril201043Directiondel’ActionSociale,Rapportd’Activités2009

44OuedraogoetSamadingar(2003)Analysedescapacitésdeformulationetdesuividelamiseenœuvredepolitiquessociale,ProgrammederenforcementdescapacitésduMASF

45Ministèredel’EconomieetduPlan(2009)Rapportdesuividelamiseenœuvredelastratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté,SNRP2,2008,Version2,documentdetravail

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 75

parrapportàl’identificationdesvulnérabilitéssocio-économiques,leciblagedespopulationslesplusàrisqueetl’identificationd’uneréponsemultisectorielleimpliquantplusieursdépartementsgouvernementaux,lesacteursdelasociétécivileetlespartenairestechniquesetfinanciers.

LeMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilleaurabesoind’un appui techniquepourélaborerunepolitiquenationaleetdesstratégiesenmatièredeprotectionsociale.Ilauraaussibesoind’unprogrammederenforcement des capacités internesd’analyse,deconceptualisationetdeplanification.Deplus,ilseraittrèsimportantdemettreenplaceetconsoliderune structure de concertation et de coordination interministérielle,dontlerôleseraitd’aiderleministèreàréunirdifférentsdépartementssectorielsautourdesprincipauxthèmesdesdomainesprioritaires.

Celapermettraitdemieuxcernerlesélémentsconstitutifsessentielsdelapolitique.Enfait,étantessentiellementundomainetransversal,laprotectionsocialenedevraitpasêtreassociéeàunseulministère.Cequicompte,ainsi,estuneapprocheconjointeenmatièredeconceptualisationdesesaspectsessentielsetdudéveloppementd’unepolitiqueglobale.Ilseraitégalementimportantdeprévoirlamiseenœuvreéventuelledeprogrammesappropriésetd’unsystèmedesuivietévaluationdel’impactdeseffortsconjugués.

LeprocessusdedéconcentrationdesactivitésduMinistère,notammentàtraverslacréationdesdélégationsrégionales,pourraitfavoriserl’identificationdesbesoinsprioritairesdespopulationsvulnérablesdansdifférenteslocalités,afind’éviterl’applicationd’uneréponse‘préfabriquée’auxdiversproblèmes.Mais,celaneserapossiblequegrâceàunecollaborationetuneconcertationplusétroiteentrelesacteursmultisectorielsauxniveauxrégionaux/sous-régionaux.

5. Securité sociale

5.1. Introduction et contexte

Lasécuritééconomiquedespersonnesestmenacéeparuncertainnombred’événementsaunombredesquelsfigurentlesrisquessociaux.46Lerisqueestunévénementfuturetplusoumoinsincertaindontlaréalisationnedépendpasentièrementdel’êtrehumainetqui,lorsqu’ilseproduit,faitnaîtreunbesoin.47Lerisquesocialestdonclerisqueinhérentàlaviesociale(chômage)etàl’existencehumaine(naissance,vieillesse,maladie).Cesévénementsempêchentl’acquisitiondurevenuprofessionnelouentraînecertainesdépensesparticulières:dépensesdesanté,chargesfamiliales,etc.C’estpourquoi,l’êtrehumainabesoindelaprotectiondanscesens.

AuTchad,lafamilleétaitlacelluledebasepourlaprotectioncontrecesrisquessociauxparlebiaisdelasolidaritécollectivebaséesur1’entraideconstanteàl’intérieurdesmembres.Néanmoins,lamodicitédescotisationsnepermettaitpasdesatisfairedemanièreconvenablelesbesoinsdesmembres.

C’estenvuedepalliercettedéfaillance,quel’Etat,àtraverslatechniquedecouverturederisquesestvenusesubstituerausystèmetraditionnel:ilaremplacéledroitsacrédesvieuxetdesimpotents

àl’égarddelafamilleparcelledestravailleursàl’égarddelasécuritésociale.Toutefois,onnepeutpasdirequelesystèmed’entraideadisparupourautant.Bienaucontraire,cesdernièresannéesilfaitl’objetd’undynamismeinsoupçonné.Cequipermettantenvillequ’enzoneruraledesubvenirauxbesoinsdelamajoritédelapopulationquinebénéficied’aucunecouverturesociale.

5.2 Le système formel de sécurité sociale

Ilexistedeuxorganismesdesécuritésociale:unorganismeprivégéréparlaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)etunorganismepublicgéréparlaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(CNRT).Lespopulationscouvertesparcessystèmessontlessalariéesdusecteurformelprivé,lesfonctionnairesdel’Etatetlesmilitaires.

5.2.1 La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale

Crééeen1966parlaloi7/66du04/03/1966,laCNPSestunétablissementpublicdotédelapersonnalitécivileetdel’autonomiefinancière.Elleestplacéesouslatutelleduministredutravailetestdirigéeparundirecteurnommépardécret.Samissionestd’assurerleservicedesprestationsetl’encaissementdescotisationsduesparlesemployeurs.LesystèmederetraitedelaCNPSfonctionneparrépartition,c’est-à-direquelestravailleurscotisentpourlagénérationdesretraitésaujourd’hui,l’âgedelaretraiteétantfixéà60ans.

Sesressourcesproviennent:

• descotisationsdesemployeurs(Etatetentreprisesprivées)etdesemployés.Lestauxdecotisationestde20%dusalairedont3,5àlachargedel’employéet16,5pourl’employeuràtitredespensionsderetraites,desaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelle,desprestationsfamilialesetdematernité;

• desmajorationsencasderetarddansleversementdescotisations(0,1%parjourderetard)

• desrevenusdeplacementseffectuésparlaCNPS;

• desdons,legs,contributionsdubudgetdel’Etat,d’unecollectivitépubliqueoud’unfondd’investissement.

LaCNPScouvresixrisquesrepartisentroisbranchesquisontlesaccidentsdutravailetmaladiesprofessionnelleslesallocationsfamilialesetmaternité,etlerégimedepensiondevieillesse,d’invaliditéetdedécès.

Accident de travail et maladies professionnelles

Lesaccidentsdetravailsontdesaccidentssurvenusàuntravailleur,pendantletrajetentresondomicileetlelieudetravail,saufinterruptionduparcoursoudétournementpourmotifpersonneletpendantlesvoyagesofficiels.Quantauxmaladiesprofessionnelles,cesontcellesauxquellessontexposéslestravailleursparlesmatièresutiliséesoumanutentionnées.Labranchedesrisquesprofessionnelsprendàchargeleservicedesprestationsenespèceetennaturedûauxsalariésvictimesd’unaccidentdetravailoud’unemaladieprofessionnelle.Lesprestationsdecettebranchecomprennent:46JeanJacquesDupeyrouxetXavierPrétot,droitdelasécuritésociale,MémentosDalloz11èmeEd.2005,P1.

47Inibidem.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 77

• lessoinsmédicauxnécessitésparleslésionsrésultantdel’accidentdutravailoudelamaladieprofessionnelle;

• l’indemnitéjournalièreencasd’incapacitétemporairedetravail;

• larentedel’incapacitépermanente;

• lapriseenchargedesfraisfunérairesetlarentedesurvivantencasdedécèsdelavictime;

• lesappareillagesdeprothèseetd’orthopédie.

LesprestationsdesantéserviesparlaCNPScouvrent:

• lacouverturedesfraisd’hospitalisationpourcaused’accidentoudemaladiesprofessionnelles;

• lesfraisexternes;

• lesévacuations.

Cesprestationssontdispenséesauxassurésenactivité;auxassurésdontlecontratdetravailestsuspendupourcaused’accidentoudemaladiesprofessionnellesetc.Lessoinsmédicauxontpourobjetdepréserver,derétabliroud’améliorerlasantédespersonnesassurées.

Prestations familiales et de maternité D’aprèsleCodedutravailetdelaprévoyancesociale,lesprestationsfamilialescomprennent:

• lesallocationsd’aideauxjeunesménages;

• lesallocationsfamiliales;

• l’indemnitéjournalièredesfemmessalariéesencouche. Lesallocationsfamilialessontverséespourlesenfantsàchargequifigurentrégulièrementsurlesregistresde1’étatcivil.L’octroidesallocationsfamilialesesttoutefoissubordonnéa:

• Pourlesenfantsquin’ontpasencoreatteintl’âgescolaire,auxexamensmédicauxpériodiquesjustifiéspardescertificatsquidoiventêtreadressésàl’organismedébiteur.Lesallocationsprévuesàcetâgepeuventêtrerefuséessicesprescriptionsnesontpasrespectées.CesexamensmédicauxouconsultationsmédicalesconstituentpourlaCNPSunmoyenpours’assurerque1’enfantestbienentretenu;

• Pourlesenfantsd’âgescolaire,àl’inscriptionetàlafréquentationscolairedesétablissementsd’enseignementoudeformationprofessionnelle,saufimpossibilitédûmentconstatéeparlesautoritéscompétentes.Ellessontverséesjusqu’àlamajorité(18ans);

• L’aideauxjeunesménages.

Lesprestationsdematernitécomprennentlesallocationsprénatalesetlesindemnitésenfaveurdesfemmessalariéesencongédematernité.

Les pensions Lesprestationsserviesautitredespensionscomprennent:

• lespensionsvieillesse

• lespensionsd’invalidité

• lesallocationsvieillesses

• lesallocationsd’invalidité

• lespensionsdesurvivant

• lesallocationsdesurvivant

L’action sanitaire et sociale

Outreleservicedesprestationsennature,l’article347duCodedelaPrévoyancesocialenedisposequel’actionsanitaireetsocialedelaCaisseNationaledePrévoyanceSociales’exerceparlacréationetlagestiondecentresmédicaux-sociauxpouvantêtrechargésenparticulierduservicedesprestationsennature.Etéventuellement:l’attributiondesubventionsauxorganismesouserviceschargésdel’enseignement,delapropagandeetdeladocumentationsurl’hygièneetl’économiefamiliale;l’attributiondesubventionsoudesprêtsàdesinstitutions,établissementsouœuvresd’intérêtsanitaireousocialenfaveurdesfamillesallocataires;l’acquisition,laconstruction,lapriseàbail,l’aménagementetlagestiondetoutétablissementsanitaireetsocialpouvantêtrecrééenfaveurdesfamillesdestravailleurs.

Les dysfonctionnements de la CNPS

Plusieursdysfonctionnementssontàrelevésauniveaudelacaisseetquinepermettentpasunepriseenchargeefficacedestravailleursetdeleurfamille.

LestauxdespensionsdestroisrégimesservisparlaCNPSnesontpasrevalorisésdepuis1977alorsquelemontantdescotisationsquantàelleaplusquedoublé.Lalistedesmaladiesprofessionnellesetaccidentsdetravail,n’apasétéactualiséedepuis1966,datedelacréationdelaCNPSalorsqueplusieursmaladiesliéesautravailontfaitleurapparition.

Ledéplafonnementdescotisationsde130.000à500.000francsainsiquelerelèvementdel’âgedelaretraiteà65ansapermisaujourd’huiàlaCaissed’êtreexcédentaire.Maiscettesituationneprofitepasencoreauxpensionnaires.Etpourcauseaucunn’arevuàlahausselesdifférentstauxdespensions.Alorsqu’ilauraitfalluprendreaussiunautredécretpourlesrevaloriser.Malheureusementdéplorentlestravailleurs,nilesprestationsfamilialesnil’aideaujeuneménage,nilespensionsn’ontvuleurtauxaugmenté.Orquandquelasécuritésocialeestunsystèmequireposesurlasolidariténationale,c’est-à-direceuxquitravaillentaujourd’huipaientpourceuxquisontàlaretraite,ilaurait

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étéplusjustederevaloriserlespensionsdesretraitésd’aujourd’huibienqu’ilsn’aientpascotisésurlabasedudéplafonnement.

Cettesituationexcédentairedelacaissepeutêtreunebombeàretardementsionn’yprendgardecarlacaissepourrasentirleseffetsplustardquandellevacommenceràpayerlespensionsdesretraitessurlabasedes500.000francs.Enprincipe,desétudesactuariellesdevraientpermettredefairedesprojectionstouslescinqanspouradapterlesprestationsaucoûtdelavieetsurtoutdecalculerlerendementdesobligations.

Surleplanorganisationnel,lesystèmedegestiontrèscentralisénepermetpasdemieuxprendreencomptelesbesoinsdesclients.Seulesquatreagencesexistentdanslesrégions:Moundou,Sarh,AbéchéetBongoretnegèrentquelespensionsetlepaiementdesrentes(accidentdetravail,maladiesprofessionnelle).Pourlesservicesdesaccidentsdetravailetlesallocationsfamiliales,lestravailleurssontobligésdeveniràN’Djaménapourlesdémarchesadministratives.

Aussi,faut-ilreleverqu’iln’existeàlaCNPSaucunestatistiqueconcernantlesvisitesdesveuvesetorphelinsdesretraitésdécédésendehorsdeceuxdelacapitale.Eneffet,detellesenquêtesauraientpupermettrededécelerdescasdefraudesàlasécuritésocialeoùdesparentsécartentparfoislesveuvesetorphelinspourdésignerd’autresmembresdelafamilleàleurplace.Ellespermettrontaussidepayermensuellementlapensionauplusindigentsquinepeuventpasattendrelafindutrimestre.

Pire,certainspensionnairestrèsmaladesoùsetrouvantdansl’impossibilitédesedéplacersontobligésdeseprésenteràlacaissepourpercevoirleurpension.

Autredifficulté,lescasdefraudesdesemployeursquinedéclarentpasdutoutouenpartieleursemployés.L’inspectiondetravailn’ayantpaslesmoyensdesdescentesdanslesentreprisespourdécelerlescasdefraude.Lesemployésn’ontplusnedénoncentcettesituationcraignantd’êtrelicenciésalorsquelaloileuraccordeuneprotectiondanscesens.D’oùlanécessitédemenerdescampagnesd’informationetdesensibilisationàl’endroitdesclientsdelaCNPS.Beaucoupassimilentencorel’institutionaufiscalorsqu’ils’agitd’uneorganisationquiperçoitcerteslesimpôtsmaisàfinalitésociale.

Quantàlapensiondesurvivant,seulssontprisesenchargelaveuveetlesenfantslégitimesmaispaslesenfantsnaturels.CequiestcontraireàlaConventionpourlesdroitsdel’enfantpourtantratifiéeparleTchad.Aussil’absenced’unrégimedenonsalariénepermetpasd’assurerlacouverturesocialesdesprofessionslibéralestellesquelesavocats,lesexpertscomptablessaufleurpersonneld’appui.

L’Etatdemandeaujourd’huiàlaCNPSdeprendreencharge(prestations,pensions)sescontractuelsetdécisionnairesalorsqu’iln’apasverséleurscotisationsàlaCNPS.Aussi,àlaCNPS,onsedemandeàpartirdequelledatecalculerleurretraiteparexemple,surtoutpourceuxquin’ontpasatteintles15annéesrequiseslestextes.Faudra-illeurverseruneallocationdevieillesseoudesurvivantauversementunique?Autantdequestionsquin’ontpasencoretrouvéesleursréponses.

Tableau 8: Assurance obligatoire couvrant les accidents de travail et maladies professionnelles

DésignationTextes de création

Nombre d’adhérents

BénéficiairesConditions d’adhésion

Prestations couvertes

CNPS Accidentdetravailetmaladiesprofessionnelle

2002:48.9132001:31.8372000:29.383

Employésetleursfamilles

Tauxdecotisation:4%:accidentdetravail:7,5%prestationsfamiliale(3,5%salaireet5%patronales)

-consultation-CPE-Soinsmédicaux-CPN-Accouchement-Petitechirurgie-Accidentdetravail

Sources:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladie2005.

5.2.2 La Caisse Nationale des Retraités du Tchad

CrééeparOrdonnanceN°003/PR/MF/1993du12/01/1993,l’objectifviséestdemieuxgérerlesretraitéscivilsetmilitaires.LaCNRTgèreunseulrégime,celuidespensionsdevieillesse,d’invalidité,dedécèsetdesurvivants.Lesfonctionnairesenactivitédoiventcotiseraucoursdeleurfonctionpourassurerleurretraiteconformémentauxdispositionsdelaloi17de2001portantstatutGénéraldelaFonctionPubliquequistipuleque:«lefonctionnairedétachéresteattributairedelaCaisseNationaledeRetraitésduTchadetdecefaitestsoumisauversementdelaretenuede5%calculéesursonsalaireindiciaire,l’organismeemployeuresttenuedeverser10%autitredesacontributionpatronale.»

Les bénéficiaires de la pension et les conditions de mise à la retraite

Auxtermesdudécretn°157/FET/Fdu23mai1969portantcodificationdespensionscivilesetmilitaires,lesbénéficiairesdecettepensionderetraitessontlestravailleurscivilsetmilitairesquioccupentunemploipermanentdel’Etat.Parcontre,lestravailleursoccupantdesemploisnonpermanentsnepeuventpasbénéficierdecettepensionderetraite.Letravailleurcivilpeutêtremisàlaretraited’officeousursapropredemande,l’âgededépartàlaretraiteétantfixédésormaisà60ans.«Sonadmissionàlaretraitedoitêtreprononcéeparl’autoritéquialepouvoirdenominationdanslecadreauquelappartientlefonctionnaire.ElleestdécidéesurpropositionduministredelaFonctionpublique,aprèsexamenpréalabledudossiercompletdel’intéresséparleservicepublicdespensionsetavisconformeduministredesfinancesencequiconcernesondroitàlapension.»Lessecondsbénéficiairesdecettepensionsontlesorphelins,lesveuvesetveufsdecestravailleurs.

Lesmilitairesquantàeuxpeuventalleràlaretraitesurleurpropredemandeouêtremisd’officeàlaretraite.Lesconditionsdemiseàlaretraitepourlesnon-officiersestlalimited’âgede55ans.Celledesofficiersetdessous-officiersestd’avoirdépasséles15annéesdeservices.L’admissionetlamiseàlaretraitedesofficiersestprononcépardécretprésidentielsurpropositionduministredeladéfense.Celledesnonofficiersestprononcéepardécisionduministredeladéfense.

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Ainsi,lorsqu’ilacesséd’exercersesfonctionsàlasuitedesamiseàlaretraite,lefonctionnairebénéficiedudroitàlapensionet,encasdedécès,cedroits’ouvreégalementpourlesayantscauseayantremplilesconditionspourbénéficierdelapension.Cesayantscausedufonctionnairesontlesveuvesouveufs,lesorphelins.Ilsontdroitàuneportiondelapensionqu’ilaobtenueouqu’ilauraitobtenuelejourdesondécèsetéventuellementdelarented’invalidité.

Les éléments constitutifs de la pension et les calculs de la pension

Lapensionestcalculéesurlabasedesservicesaccomplisauprèsdel’Etatàpartirde18anspourlescivilset16anspourlesmilitaires.Lemontantdelapensionestfixéà2%desémolumentsdebaseparannuitéliquidable.Silemontantdecettepensionn’estpasunmultipledequatre,ilestportéàceluidecesmultiplesimmédiatementsupérieurs.Lebarèmed’invaliditéestfixéparlePrésidentdelaRépubliqueenConseildesMinistres,aprèsavisduministredelaFonctionPublique,delaDéfensenationale,delasantépubliqueetduMinistredesfinances.Depuis2005,lesretardsdanslepaiementdesretraitesn’estplusqu’unmauvaissouvenir.Etpourcause:l’Etatainitiéplusieursréformesallantdanslesensdel’améliorationdesconditionsdeviedesretraités.

C’estainsiquelemontantdesretraitesaétérevuàlahaussepassantpourlapluspetitepensionquiétaitde600FCFApartrimestreal’époqueà29.400FCFAactuellement.«Lespensionssontpayéesàtermeéchusaufcetteannée2010oùnoussommesdéjàau2èmemoisdutroisièmetrimestreéchumaisnilespensionscourantes,nilesarriérésquis’élèventà23milliardsnesontversées»s’estindignéencestermesleprésidentdelaconfédérationsyndicaledesfonctionnairesretraitéscivilsetmilitaires,Jean-BaptisteLaokolé.C’estarriérésconstituentaujourd’huilavéritablerevendicationdesretraités.Eneffet,lesarriéréss’expliquentparlepaiementàl’époquedesdemisalairesauxfonctionnairescivils(1979à1989)etduforfaitauxmilitaires(1979à2004)quin’apaspermislaperceptiondescotisationssalariales.

Lesarriérésdepensionsavaientcommencépars’accumulerpouratteindreau31décembre1992lemontantde4564564671francsCFA.Faceàcettesituation,leGouvernement,surlabasedesconclusionsdel’auditdescomptesduTrésoretenaccordavecsespartenairesaudéveloppement,adécidédelacréationd’uneCaisseNationaledeRetraitesduTchad,dotéedelapersonnalitémoraleetdel’autonomiefinancière,capabledeprendreenchargeconvenablementlesretraités.C’estainsiqueparOrdonnanceN°003/PR/MF/93du12janvier1993laCaisseNationaledeRetraitésduTchad(CNRT)aétécrééeenprenantàsoncomptel’actifetlepassifdel’ancienneCaisse.L’élaborationd’unprotocoled’accordentrelegouvernementetlaCNRTen2005permetd’apurerlesarriérésdusparl’EtatàlaCNRTparl’allocationd’unepartiedesrevenuspétroliers.

Toutefois,lesretraitéssedisentsatisfaitsdel’acceptationparlegouvernementduprincipedelaréformedelaCaisse.Eneffet,cetteréformeviseàrendreplusautonomelacaisseetàpérenniserlabonnesantéfinancière,dumoinsconcernantlepaiementdesretraitescourantes.Elleviseenfinàenvisagerl’éventualitédupassaged’unsystèmederépartitionàceluidelacapitalisation,réputéplusavantageuxpourlesretraités.

Tableau 10: Situation de pensionnés des années 2007, 2008 et 2009

ANNEXES TYPE DE PENSION EFFECTIFS TOTAUX

ANNEXE2007PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES

1004347441615

16402

ANNEXE2008PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES

1029851321679

17109

ANNEXE2009PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES

1112050661768

17954

Source:CNRT,2010

Nb:Pourcompterdu01janvier2010;3657agentsmilitairesretraitésserontprisenchargedont:760officierset2897sousofficiers

Tableau 9: Effectif des retraités militaires 2010

EFFECTIF CATEGORIES DECRETS ET ARRETESMONTANT ANNUEL

MONTANT TRIMESTRIEL

760 OFFICIERDECRETSN°1666,1667,1668,1669,1670,1671,1672,1673/PR/PM/M/MDN/2009DU10/12/2009

1271614406 317903602

2897 NONOFFICIERARRETESN°167,168,169,170,171,172,173,174,175,176/MDN/SE/EMP/2009DU14/12/2009

1987661021 496915255

3657 TOTAL 3 259 275 427 814 818 857

Source:CNRT,2010

5.3 Les systèmes d’entraide

Lesindigentsetlesnombreusespersonnesexcluesdusystèmedesécuritésociale,peuventcomptersurlafamilleélargievoiresurdes«réseauxdesoutien».

DanssathèsedeDoctorat,NodjgotoEnockabordelaquestionencestermes:«baséessurlafamilleagnatique,groupesocialcomposénonseulementdesparentsdirectsmaisaussiétendusauxalliésetauxcollatéraux,lespopulationstchadiennessecaractérisentparunesolidaritéétroiteetspontanéequipermetdeportersecoursàtoutlemonde.»Cettesolidaritétrouvesonessencedansl’espritclaniqueàlabasedetoutregroupement(quartiers,villages,cantons…):«unhommeconsidèrelesautreshommesdesonclancommesespèresoufrèrescommesesmèresousœurs»;elleestmatérialiséeparlamiseencommundesressourcesetl’entraide.Parexempleexpliquel’auteur,«pours’assurercontrelafamine,lesvillageoisdécidentsouventdelaconstructiond’ungreniercommunoùeststockéeunepartiedelarécoltedechacund’euxqui,lemomentvenu,seraredistribuée.Lorsqu’unincendiesurvientdansunvillage,touslesmembresdu

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clancontribuentd’unemanièreoud’uneautreàlareconstitutiondesbiensessentielsdelavictimedétruits.Onseditquen’importequipourraitêtrevictimed’untelmalheur,alorsilfautaider.»

5.3.1 Les formes de solidarité islamique

L’entraidesocialeenislamestfortementrecommandéeàtraversl’aumôneou«zakat»quiestinstituéecommeétantuneobligationàtoutmusulman,possédantunniveauimposable50 et prescritdanslecoranencestermes:«prélèvesurleursbiensuneaumônepourlespurifieretlesrendremeilleures».51Ainsidonclespersonnesnantiessonttenuesdedégagersurleurfortuneunmontantpourledonnerauxpauvresdanslecasdel’aumôneobligatoire(zakat),maisaussiaiderdemanièresurérogatoire(sadaqua)lespauvresetlesvulnérables.

ConcrètementauTchad,l’élandecettesolidaritéestdensifiéeàtraverslesorganismesdesecoursetlesONGreligieusesquicollectentdesressourcesdesdonateursgénéralementdesRoyaumesetEmiratsduGolfepourlesmettreàladispositiondespauvresautraversdesprogrammesetprojetsdedéveloppement.Al’échelledupays,oncompteunedizained’institutionsd’aideetdesecoursquiinterviennentdemanièrenoncoordonnée,maisallègeconsidérablementlessouffrancesdespopulationsparunedisponibilitédeservicessociauxdebase(centredesanté,école,pointd’eaupotable,transfertenespècesauxorphelins…).Decefait,sansêtreexhaustif,nousbrosseronslesactionsdequelquesunesdecesinstitutions52parmilesquellesleConseilSupérieurpourlesAffairesIslamiquesduTchad(CSAI),leSecoursIslamique,l’AddawaIslamiqueetl’AgencedesMusulmansd’Afrique.

Le Conseil Supérieur pour les Affaires Islamiques du Tchad (CSAI)

LeCSAIdéveloppeplusieursactivitésrentrantdanslecadredelaprotectionsocialeetl’aideauxpersonnesdémunies.Sesactivitéssontorientéespourlaplupartverslesœuvresscolaires,médicale,accèsàl’eaupotable,etc.IlbénéficiedusoutiendeplusieursONGinternationaleetconfessionnellenotamment:l’OrganisationQatarideBienfaisance,LaCaisseKoweitiennedeZakat,l’OrganisationAcharikhadeBienfaisance,etc.

• Santé:LeCSAIdisposeensonseind’uncentremédicalégyptienquiapporteunsoutieninestimableàlapopulation.Ilestdotédeplusieursservicesdesoinsnotamment:gastro-entérologie,gynécologie,pédiatrie,ophtalmologie,imageriemédicaleetéchographie,laboratoired’analyses,etpharmaciedecession.Lesdonnéespour2008indiquentuntotalde150patientsprisenchargepourunejournéeparlesdifférentsservicesducentreégyptien-soitplusde45000consultationsetprisesenchargesmédicalesparandontlaplupartdespatientssontissusdescouchesvulnérablesetdespersonnesquiéprouventdesdifficultésfinancièresàpouvoirsesoignerdansleshôpitauxpublicsjugéstroponéreuxdufaitdelapolitiquederecouvrementdescoûts.

Al’intérieurdupays,ildisposedeplusieurscentresdesantéparmilesquels:AbouMaguel(Kanem),N’DjamenaBilala,Karal,Amdam,ainsiqu’unCentreophtalmologiqueenconstruction.

• Etablissements scolaires:LeConseilIslamiqueatoujoursœuvrédanslascolarisationetl’alphabétisationdespopulationsetdisposedecefaitd’unedizained’établissementsarabophonesallantduprimaire,ausecondairejusqu’ausupérieur.Onpeutciter:l’écoleetLycéeRoiFayçal,l’InstitutScientifique,écoleetLycéeAnnour,leCentreIslamique,l’InstitutAssalamd’AzhardeNdjamena,d’AbechéetdeSarh,L’UniversitéRoiFayçal,l’InstitutTaibapourlesadultes,l’InstitutdesLectures,etc.Atraverscesinstitutions,l’offredeformationannuelleestestiméeàplusde20000élèveset/ouétudiantsdontcertains,surtoutlesorphelinsetlesenfantsdesfamillespauvressonthébergés(MadinadeKaral).

• La prise en charge des orphelins:Unedesesactivitéslesplussoutenuesestlapriseenchargedesorphelins.Decefait,ilbénéficied’unsoutienaccrudesONG,fondationsetautresœuvrescharitables.Prèsde1000orphelinssontactuellementprisenchargeparleCSAIsoutenupardifférentsdonateurs,àsavoir:500parleCentreCoranique;232parl’OrganisationQatarideBienfaisance;113parlaCaisseKoweitiennedeZakat;et85parl’OrganisationAcharikhadeBienfaisance.

• Activités saisonnières:LeCSAIparticipeàdifférentsprogrammesd’aideetdesecoursauxpersonnespauvresetlesassociationsd’entraidedeshandicapés,desveuves,desaveugles,deslépreux,desmutilésdeguerresentermesd’aidesalimentairesetautresfournituresdebiensdepremièrenécessité.LeConseilœuvreaussidansladotationd’infrastructuresdebasetellesqueleforagedespuitsdanslesendroitsreculésetlespompesmanuellesdanslesmosquées.

L’Organisation de Secours Islamique Mondiale (bureau du Tchad)

LeSecoursIslamiqueMondialeestuneONGsaoudiennequiacommencéàintervenirdanslepaysdepuis1986.Elleamenédesactivitéstrèsvariéesdansledomainedel’aidesocialeauxpersonnesnécessiteuses.

• L’aide aux orphelins est de 2 sortes :-Unprogrammedeparrainagequiliedesdonateurs,généralementdesparticulierssaoudiensquiparrainentdesorphelinsparlebiaisduSecoursIslamique.Lestransfertssefontenespèceauprofitdesorphelinsleurpermettantdefairefaceàleursbesoinsvitaux.Ainsidoncprèsde3000orphelinsontpubénéficierdecetappuientre1987et2005.

-UnorphelinatdénomméDarAlhananeàFarchaavecuneécoleprimaireetsecondaireetoùviventetapprennent255élèves.53

• Un centre social Albirdisposed’unjardind’enfant,d’uneunitédeformationdesveuvesencouture,fabricationdesavonetconfiture;

• Un établissement de formation technique et industrielàNdjamenaoffrelaformationdansdesdomainestelsquel’électricité,lasoudure,lamenuiserie.

• Un dispensairedénomméeAlkheiràNdjamenaadministredessoinsenparticulierpourlesenfants,lesfemmesenceintesouallaitantesetdescessionsdemédicamentsàdesprix

50Letauxestde2,5%delafortune,1veaupour30bœufs,1brebispour40moutons,1chamellepour25,etc51Coran,Sourate9Lerepentirverset10952Tousleschiffresavancésdanscettesectionémanentdesresponsablesdesinstitutions 53Cetorphelinatestfermédepuis2006pourdifficultédefinancement

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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trèsréduitainsiqu’unlaboratoired’analysesmédicales.Ilbénéficiedel’appuidel’Etatenressourceshumaines.

• EnfinleSecoursintervientdanslesactivités saisonnièrestellesqueladistributiondelaviandeauxpauvresàl’occasiondelafêtedelaTabaskietlesrepasdusoirdumoisderamadanainsiqueleforagedepuitsdanscertainsvillagesdupays.

LeSecoursIslamiqueaœuvrédansledomainedusocialetsoninterventionaucoursdesvingtdernièresannéesestestiméeàplusde5milliardsdeFCFA.Maisiltraverseactuellementunsérieuxproblèmedefinancement,sesressourcessesontconsidérablementamenuiséesetplusieursdesesactivitésontcessédefonctionnerdepuis2005.Celaestengrandepartieliéauxévénementsdu11septembre2001quiaaffecténonseulementlesactivitésduSecoursIslamiquemaisaussilesautresstructuresd’aideetdesecoursreligieuximplantéesdanslemonde.

L’Organisation Addawa Islamique

AddawaIslamiqueestuneONGinternationaleayantsonsiègeàKhartoum(Soudan)etœuvreauTchaddepuislesannées1992danslesactivitéssocio-religieusesnotammentlesœuvressocialesendirectiondespersonnesdémunies,lesorphelins,lesveuvesetlesrefugiés.

Elledisposed’uncentredanslazonedePalaquicomprendensonseinundispensaire,uneécoleetunchâteaud’eau.Cecentrepermetauxriverainsd’accéderàdesservicessociauxdebaseàunbasprix.

Elleintervientdans:

• le forage de puits et les installations de pompes manuellesdanslesvillagesetlesquartierspériphériquesdesvillesoùlesinfrastructuressocialessontrares.Ainsidonc,chaqueannéeplusde200foragesetpompesmanuellessontréalisésdanslepays.

• la prise en charge des orphelinsoùl’organisationjouelerôled’interfaceentrelesdonateurs(particuliers,œuvresdecharitéetfondationspourlaplupartdugolfepersique)etlesorphelinstchadiensparuntransfertenespèce.54Acejour,plusde1000orphelinsontpubénéficierdecetteassistanceetactuellement250continuentd’enbénéficier.

• des établissements scolairesderenomtelsqueleLycéeIbnouCina,CheikhHamdaneBinRachiddeN’djamena,deSarhetd’Abechésontl’œuvred’AddawaIslamiqueainsiquedesboursesd’étudesdanslesUniversitésarabesontétéoctroyéàplusde1000étudiantstchadiensjusqu’àcejour.

Parailleursdes activités diversessontégalementdéveloppéesàtraverslepaysnotammentl’appuimatérieloufinancierauxautoritéspourfairefaceauxcatastrophesnaturelleset/ouépidémies:inondations,cholera,méningite;laformationetlerecyclagedeplusde1000enseignantsbénévoles,ladotationdefournituresscolairesàlarentréepourlesenfantsdespauvres,distributiondelaviandelesjoursdefêtesreligieusesetplusieursautresaidesponctuellesdiverses.

L’Agence des Musulmans d’Afrique

L’AgencedesMusulmansd’AfriqueestuneinstitutionquiestinstalléeauTchaddepuis1987.Elleintervientdansplusieursactivitéssocialesetautresœuvrescharitables.

• Elledisposede5 centres pour orphelinsrepartisàNdjamena,Bongor,Moundou,SarhetDounia(versDoba)etunsixièmeencoursd’ouvertureàMongo.Cescentressontdotésd’undispensaire,d’uneécole,d’unchâteaud’eauetundortoirquihébergentchacun100orphelinsgarçonsSoit500orphelinsquisontnourris,soignésetéduquésparl’Agence.Enplusdesgarçons,lesfilles(autotal400)sontprisesencharge.55Cesfillesdemeurentdansleurfamillemaissontappuyéesetsuiviesparl’Agence.

• Enoutrelescentresdisposentdesunités de formationencouturepourlesveuves,lespersonnesvulnérables,lesfille-mères…qui,àl’issuedeleurformationbénéficientd’unemachineàcoudrepourinitierdesAGR.

• L’Agencedisposede3dispensaires(N’Djamena,OumHadjer,etBeîboloumàl’extrêmesuddupays).Cesdispensairesoffrentdessoinsdesantéprimaireàtrèsbasprix56etdesmédicamentsgénériquescédésdanslesmêmesconditions.

• D’autres activités de bienfaisance socialesontprévuespourlescouchesvulnérablesnotamment:lesrationssèchesàemporter(riz,huile,sucre,…)àplusde1000personnesparanetunsoutiensubstantielauxassociationsféminines(soitplusde40associationsquiontdéjàbénéficiédel’assistancedel’Agencedepuissonimplantation).

5.3.2 Les formes de solidarité chrétienne

Conformémentàladoctrinesocialedel’Eglise,leséglisesetmissionsprotestanteetcatholiqueauTchadcontribuentàl’améliorationdesconditionsdeviedespopulationsparlapromotiondelasanté,del’éducation,dudéveloppementruraletdel’aided’urgence.

Les églises protestantes

Danslesoucidemieuxparticiperaudéveloppementdupays,l’EntentedesEglisesetMissionsEvangéliquesauTchad(EEMET)adécidéle6septembre1990decréerensonsein,leBureaud’AppuiConseil(BAC),érigéenOrganisationNonGouvernementale(ONG)nationalele26octobre2009.Ils’agitd’unestructuredeliaisonavecl’Etattchadienetlesautrespartenairesaudéveloppement.

LeBACappuielesorganisationsdedéveloppementdeséglisesévangéliquesdansquatre(4)domainesd’interventionàsavoirlasanté,l’eauetl’assainissement,ledéveloppementruraletl’éducation.

55Àraisonde40$parfillelabimensualité56Anoterquetouslesdispensairesrelevantdesœuvresreligieusesoffrentdesservicesadaptésauxmoyensdesmoinsnantis,parexemplelesconsultationsvariententre250à500FCFAalorsqu’ellessontde2000Fauminimumdansleshôpitauxpublics54D’unmontantvariantgénéralemententre60et80000Fletrimestrepourunorphelin

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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• Santé:L’appuiestdonnéenfaveurdesformationssanitairesévangéliquesàsavoirtrois(3)hôpitauxévangéliques(Bébalem,KoumraetKoyom)avecunplateautechniqueélevéetcentquatre(104)centresdesantéde1eréchelonimplantésdanslepays,etunorphelinatàAbéché.Unquatrièmehôpitalestàlarecherched’unmédecinpourcommencereffectivement.

Cesstructuressonttenuesparunpersonnelestiméà800agentsdetoutescatégoriesconfonduesquitravailleavecuncœurdévoué.Acelas’ajoutel’ECOSEET(EcoledeSantédel’EgliseEvangéliqueduTchad),elleestreconnueparl’Etat.CetteécoleformelesInfirmiersDiplômésd’Etat(IDE),lesSages-femmesDiplôméesd’Etat(SFDE)etlesTechniciensdeLaboratoire.Celapermetderésoudreleproblèmedupersonnelparamédicalenquantitéetenqualité.L’EEMETamisenplacelaCoordinationNationaledeLuttecontreleVIH/SIDA.

Leshôpitauxetlescentresdesantéévangéliquesontplusde40ansd’expérienceenmatièredesanté.Ilsreprésententenviron14%del’ensembledesformationssanitairessurleplannational.EtaccomplissentlesactivitésduPMAetPCA.Ilscouvrentunepopulationestiméeàplusd’unmilliond’habitantsen2008.C’estunpartenaireprivilégiédel’Etatetdetoutautrepartenaire.

• Eau et Assainissement :LeBACetlesœuvresontréalisédescentainesdeforagesetpuitspourdonnerdel’eauàlapopulation(danslesétablissementsscolaires,lesformationssanitairesetlesvillages).Desprogrammesdesantécommunautaireontétéréalisésdansplusieurslocalitésdelazoned’interventionpouraiderlapopulationàassainirleurenvironnement.

• Développement rural:LeBACappuieetsupervisel’exécutiondesprogrammesde5œuvresdedéveloppementruralàsavoirleCentreChrétiend’AppuiauDéveloppementCommunautaire(CECADEC)àPala,leServiceChrétienenMilieuRural(SCMR)àBéré,laCoopérativedeDéveloppementAgricoledeBébédja(CDAB)àBébédja,leProgrammeChrétiend’AnimationRural(PCAR)àBoussoetleProgrammeEvangéliquedeDéveloppementCommunautaireàOum-Adjer.

Cesœuvresdedéveloppementruralinterviennentdansledomainedel’agriculture,del’aménagementhydroagricole,del’hydrauliquevillageoise,delabanquedecéréalesetdesgrenierscommunautaires.Quantàlasécuritéalimentaire,ils’agitd’unepartdel’aidealimentairequenosstructuresapportentencollaborationavecnospartenairesduNord,etd’autrepartdelapérennisationdelasécuritéalimentairedanslepays.

LeBACetlesœuvresdedéveloppementruraldeséglisesévangéliquesappuientlesménagesdesproducteursàl’augmentationetàladiversificationdelaproductionalimentaire,austockage,àlagestiondesvivresetàlapréservation/restaurationdel’environnement.Brefilsinterviennentdansuneapprochedelasécuritéalimentairedurable.

Encasdecatastrophe,l’EEMETetsesdépartementsainsiquelesœuvresinterviennentchaquefoisàcôtéduGouvernementetdesONGhumanitairesdanslapriseenchargealimentaireetpréventiveavecl’appuifinancierdespartenairesextérieursetlesparticipationsdeschrétiensnationaux.Onpeutciterenexempleladistributiondesvivresencasdefamines,

lapriseenchargedesenfantsmalnutris,ladistributiondessemencesauxproducteurs.Ilconvientderelaterl’interventiondel’EEMETàl’EstetauSudduTchadpoursecourirlesréfugiéssoudanaisetcentrafricainsainsiquelesdéplacéstchadiensdontlaresponsabilitédelamiseenœuvredeceprogrammeaétécoordonnéeparlesresponsablesduBACetceuxdesœuvresdeséglises.

• Education:LeréseaudesétablissementsscolairesappuyéparleBACcomprend107écolesprimaires,19collègesetlycéesreconnusparleMinistèredel’EducationNationale.Ilyaaussideuxinstitutsauniveaudel’EnseignementSupérieurdontunestàN’Djamenaetl’autreàMoundou.

Lesétablissementsscolairesetprofessionnelsprivésévangéliquesontunelongueexpériencedansledomainedelaformationdesjeunes.Letauxderéussitedesélèvesquipassentenclassesupérieureestgénéralementsituéau-dessusde70%.Pourlesdifférentsexamensetconcours,lesrésultatsvariententre90et95%chaqueannée.Onconstateparailleursqueladéperditionconjuguéedueauredoublementetàl’abandonestfaible.

Outrel’appuiàlaformationdanslesétablissementsscolaires,leBACencollaborationavecsespartenairesextérieuresparraineaumoins915orphelinsetenfantsvulnérablesdanslapriseenchargescolaireetsanitaire.

LesfinancementsproviennentessentiellementdesoffrandesetdîmesdesfidèlesmaissurtoutdesautreséglisessœurssituéeenEuropeetauxUSA.

L’Eglise catholique

L’actioncaritativedel’Eglisecatholiquesefaitàtraversl’UNAD(Unionnationaledesassociationsdiocésaines)etquiregroupeensonseinhuitAssociations:leBELACDdePala,Moundou,Lai,Doba,Goré,Sarh,SECADEVdeN’DjamenaetAURADEMongo.

• Dansledomainedel’éducation,l’églisecompte107établissements(écolesprimaires,collègesetlycées)repartisdanslesdiocèsesdeN’Djamena,Mongo,Pala,Moundou,Lai,Doba,GoréetSarh.Ainsi,autitredelarentrée2009-2010,ellecompte34646élèvesdansl’enseignementdebaseet4550danslesecondairegénéral,techniqueetprofessionnel.

• Dansledomainede la santé,lesstructuressanitairesdiocésainessetrouventdanslesDélégationsSanitairesRégionalesdelaTandjilé,duLogoneOccidental,duLogoneOriental,duMoyenChari,duMayoKebbiest,duMayoKebbiOuest,deN’DjamenaetduGuéra.Cesstructuressontcomposéesdeshôpitauxdedistrict,descentresdesantéetdestructuresdeluttecontreleVIH/SIDA.SelonledocumentdePolitiqueNationaledeSanté,68des639zonesderesponsabilitéfonctionnellesdusystèmedesantéduTchadsonttenuesparlesassociationsmembresdel’UNADsoitunecontributionde10,65%àlacouverturesanitaireeninfrastructuresfonctionnelleset14,77%delapopulationtchadienne.

• Dansledomainedel’aide d’urgence,lasituationd’urgenceàl’estduTchadavul’interventionmassiveduSecoursCatholiquepourleDéveloppement(SECADEV).Ilapporteuneassistance

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 89

humanitairedanslescampsdesrefugiésdeFarchana,KounoungoetMile,oùelleassurelaresponsabilitéglobaledelagestiondecescamps(soituntotald’environ60.000réfugiés)encollaborationavecd’autresorganismesintervenants.L’appuiapportéconcernesurtoutlessecteursdel’eauetl’assainissement/promotiond’hygiène,l’animationcommunautaire,l’agriculture,l’élevageetlesbesoinsdomestiques/Appuiménager.

5.3.3 De nouvelles formes de solidarité

Onobservecesdernièresannées,surtoutchezlagenteféminineunenouvelleformedesolidaritéaveclephénomènedes«paris-vente»etautres«azouma».

Les paris-venteLespari-ventessontdesformesdemobilisationderessources.57Cesontdesfêtespopulairesorganiséesleplussouventleweek-endquigénèrentdesrevenusauxinitiateurs.Lemontantrécoltéparl’organisateurestlebénéficeréalisésurlaventedesboissonsetce,parrapportauxdépensesengagées.Pluslenombred’invitésestgrand,plusestélevélemontantdelasommeencaissée.Ilexisted’autresformesdemobilisationdesressourcestellesquelespari-marara,lespari-carpesetc.

AzoumaToutcommelespari-ventes,lesazoumasontdesmanifestationspopulairesquigénèrentaussilesrevenusauxfemmes.Ellessontplusanciennesettrèsconnuesetpratiquéesdanslemilieumusulman.Cesontdesmanifestationspopulairesd’entraidefinancièreàcaractèresocial.Lesazoumaleplussouventsontorganiséesàl’occasion,d’unmariage,d’unecirconcision,d’unbaptême,devoyageoupourrésoudreunproblème.Cellequiaorganisél’azoumaal’obligationderestitueràtourderôleauxautrescequ’ellesluiontdonnéàsontourtoutenmajorantlemontantreçu.

C’estsansdoutececourantdesolidaritéquiaeusonaboutissementdanslestontines,genredemutuelleslongtempsdemeuréesinformelles.Latontineestparessenceuninstrumentdelasolidaritécollective,unmécanismed’auto-organisationdesindividusdanslasociétécontemporaine.Perpétuelegreniercommunautairetraditionnelquiautrefoisservaitpourlestockagedesrécoltesàredistribuerenpériodedecrisealimentaire(famine,sècheresse).Adhéreràunetontinec’est«lasatisfactiond’unbesoinprofond,celuidelasécuritésociale».

Lespratiquescourantesmontrentdoncquedansl‘espacecritiquedessociétésurbainesetrurales,lessolidaritésconstituentpourlesindividus,nonseulement,l‘expressiond‘élémentsstratégiquesdesurviemaistoutautantlemoyendereproductionduliensocial.Entémoigne,parexemple,latontinequiestuneformed‘assurancemultirisqueàapplicationlibresuivantlespersonnesquis‘yengagent.Ils‘agitd‘uncercledeprêtoud‘unemutuelleautofinancéeparlespersonnesparticipantes,cesdernièresdisposantchacunàsontoursuivantunepériodicitédéterminée,del‘ensembledesparts.Letauxdecotisationestlemêmepourtousetchaquepersonnedisposedelamisedugroupesuivantsesbesoins.Deplus,letourdesparticipantspeutvariersuivantlescirconstances.

Dansceprocessuscomplexe,chacunmetenjeulesacquispropresàsapositionsociale.DidierTêtêviAgbodjan,dansuneétudeconsacréeausujetdécritlephénomène:

«Lasimplevisiteàunparentcitadinoupourtransmettreunecommissionestcourammentconstitutived‘unepremièreexpériencedepetitcommerce,deservicesproposés,d‘emploidomestique,informeloudesalariat.Telneveuduvillaged’originedébarqueenvilledanslamaisonetfoyerconjugaldel‘onclesalariéoùilestprisenchargequantaulogementetaurepas,s‘occupantencontrepartiedetravauxménagers,detâchesponctuelles;puistravailleàcedomicile,àtitreinformel,àlamaintenanceetréparationd‘appareilsradiophoniques,activitépourlaquelleilaétéformésurletas.Saclientèlesecompteparmilesmembresdelafamille,duquartieroudesamisquipassentàlamaisondontl‘infirmierduquartierquiluifacilitel‘accèsauxsoins,cequin‘estpaslecasdespatientsanonymesquisontplutôtrares.»58

5.4. Conclusions, recommandations, et éléments de réflexion

PartoutenAfrique,lesmeilleuresinstitutionsdesécuritésocialesonttoujoursdéficitairesàcausedulargeéventaildesprestationsverséesauxprestataires.AuTchadparcontre,laCNPSseretrouveexcédentaire,cequisupposequelenombredesrégimesqu’ellegèreainsiquelemontantdesprestationsverséessonttrèsréduitsvoiredérisoires.Aussi,serait-ilsouhaitablederevaloriserlesprestationsetdemenerunepolitiqued’ouvertureversd’autrescouchesdelapopulationenleurassurantdesprestationsdansledomainemédico-social,parexemple.Toutefois,ilyaunelueurd’espoirdepuisl’adoptionen2007parleTchaddelaconvention102del’Organisationinternationaledutravail(OIT)quiobligedésormaislegouvernementàétendrelacouverturesocialeycomprisautravailleurdusecteurinformel.

QuantauxproblèmesposésparlesystèmederetraitedelaCNRT,ilsnepeuventques’analyserentermesdechoixetderesponsabilitédel’Etat.«Qu’iloptepourlemaintiendurégimeactueloulepassageaurégimeparcapitalisationnechangerienàlasituation,carunrégimedepensionnes’équilibrepasdelui-même:l’Etat,responsabledusocialgénéralintervienttoujoursd’unemanièreoùd’uneautrepourmaintenirlesystème.»C’estdumoinscequiressortdesconclusionsd’unrapportde2004surlesmesuresvisantàredresserlal’institution.Auregarddecesobservations,nousrecommandonscequisuit:

Au titre de la CNPS :

• immatriculationdestravailleursdusecteurinformelafindeleurpermettredebénéficierdesdiversesprestationsoffertesparlaCaisse;

• constructiondeslogementsetautresservicessociauxcommec’estlecasauCamerounpourneciterqueleseulexemple;

• extensiondurégimedesaccidentsdetravailetdesmaladiesprofessionnellesauxélèvesdesécolesprofessionnelles,auxapprentisetauxstagiaires;

• créationdescentresmédico-sociauxdanslesvillesdesprovinces.

58AgbodjanD.«Lasécuritésociale:principesinternationauxetbesoinssociauxenAfriquesubsaharienne»Revuequébécoisededroitinternational(2000)n°13.

57RakiaDiakité,«Lesformesdemobilisationdel’épargnespécifiquesauTchad:lesParis-venteetAzouma»,Communicationauséminairedeformationsurlestontinesetautresformesdemobilisationderessources,N’Djaména23-25juin1997.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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Au titre de la CNRT :

• commettreuneexpertiseenvued’envisagerlaréformedelaCaisse;

• réviserlecodedespensionsde1969etquineprendpasenencomptecertainesréalitéstellesqueleconcubinagenotoire;

• rechercherdesressourcesadditionnelles(taxeparafiscale,taxesstatistique);

• décentraliserlagestiondelacaisseauniveaudechaqueministère;

• proposerdesprimesdedépartauxmilitairesquin’ontpaspassélenombred’annéenécessairepourpouvoirbénéficierdelaretraite;

• octroyerdeslopinsdeterreauxmilitairesdéflatésafind’ycultiver.

Au titre de la sécurité sociale :

• renforcementdescapacitésdesstructureschargéesdelasécuritésociale;

• adoptiondunouveauprojetdeCodedelasécuritésociale;

• adoptionducodedelasécuritésociale;

• réglementationdusystèmedesmutuellesdesanté;

• extensiondelaprotectionsocialeausecteurinformelainsiqu’auxtravailleursagricoles;

• miseenplacedel’assurancemaladie;

• créationd’unebranchemaladie.

Par rapport aux systèmes de solidarité et d’entraide :

• encouragerlessystèmesparl’organisationdesséminairesetautresétudessurlesmeilleurespratiquesdansledomaine;

• réglementerlesformeslespluspratiquées.

6. Santé

6.1 Introduction et contexte

L’enjeudefaireensortequelasantédespopulationstchadiennessoitaucentredespréoccupationsdel’Etatestd’autantplusimportantquelasurvieden’importequelsystèmeéconomiqueoulamiseenœuvreden’importequelleréformedépendentdumeilleurétatdesantédelapopulation.Lasantéestdoncundesfacteurslesplusimportantsdelaproductivité,durendementetdelamotivation.D’oùlanécessitépourunEtatdemettreenplacedesmécanismesdeprotectionsocialequipuissentgarantiràtousl’accèsàdesservicesdebasedequalité.

C’estjustementenvuedeprendreencomptecettepréoccupation,quelegouvernementàtoujoursréaffirmélaprioritéaccordéeausecteurdelasantéendéclarantqu’onnesauraitparlerde

développementetdubien-êtresocialsionneprenaitpasencomptelanécessitédel’améliorationdelasantédespopulationsAussi,àl’instardelaplupartdespaysenvoiededéveloppementleTchadaadhéréauprincipevisantl’atteintedesObjectifsduMillénairepourledéveloppement(OMD)d’iciàl’année2015.59Ens’engageantdansl’atteintedesOMD,leTchads’engageaussiàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentiellesdesanté.60Cetaccèsdevraitêtrefacilitépardesservicesdesantédedistrictperformants,capablesd’assurer,àtempsetàuncoûtabordable,desinterventionsessentiellesauxcommunautés,auxfamillesetauxindividus.Lastratégiedessoinsdesantéprimairesconstituealorsuncadreappropriépourl’accèsauxsoinsdesantéessentiels,àconditiond’êtreadaptéeaucontexteactueletfuturdupays.

LaStratégieNationaledeLuttecontrelaPauvreté,laPolitiqueNationaledeSanté(PNS),etlePlanNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)onttousmisenévidencelesfaiblessesquiexpliquentlafaibleperformancedusystèmedesantéduTchad.Cesont:uneinsuffisanceenressourceshumaines,unefaiblessedelaperformancedusystèmed’informationssanitaires(SIS),unefaiblessedanslagestiondesressourcesfinancières,unefaiblessedansl’accèsauxservicesdesanté,unefaiblessedansl’approvisionnementenmédicaments,produitspharmaceutiquesetvaccins,unefaiblessedanslacoordinationetlagestiondusystèmedesantéauxdifférentsniveaux.

Parailleurs,l’Annuairedesstatistiquessanitaires2007amisenévidencelatrèsfaiblefréquentationdesservicesdesanté0,19nouveaucasparhabitantetparanen2006.61Lorsquelesgenssontmalades,ilsconsultentenpremierlieulesecteurinformel(achatdirectdesmédicamentssurlesmarchés,recoursàunpersonnelsoignantqualifiéàdomicileouauxpraticienstraditionnels).

6.2 La Politique Nationale de Santé

LaPolitiqueNationaledeSantéestinspiréedesobjectifsdumillénairepourledéveloppement,delastratégienationaledeluttecontrelapauvretéetd’autresengagementsauxquelsleTchadasouscrit.ElletiresalégitimitédelaConstitutiondelaRépubliqueduTchadstipulantdanssonarticle17que:«lapersonneestsacréeetinviolable.Toutindividualedroitàlavie,l’intégritédesapersonne….».62

Envuedesonopérationnalisation,unPlanNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)aétéélaboré,visantàréduirelamorbiditéetlamortalitéauseindespopulations.Pouratteindrecetobjectif,ilaétéfixécinqobjectifsintermédiaires:

• réduirelamortalitématernelle,lamortaliténéonataleetlamortalitéinfantojuvénile;

• réduirelatransmissionduVIHetl’impactduSIDA;

• maîtriserlepaludisme,latuberculoseetlesautresmaladiesprioritairesetcommenceràinverserlatendance;

59 Lesystèmedesantéaétééprouvépardestroublessociauxetlesconflitsarmésdepuisplusde30ans,avecdegravesconséquencessurl’accèsauxservicesdesantédebaseetlaqualitédessoins,particulièrementenzoneruraleoùvivent80%delapopulation.

60 LegouvernementdelarépubliqueduTchadamisenœuvredepuis2003,unepremièreSNRPcouvrantlapériode,etunedeuxièmeversionestenvigueurdepuisavril2008.Cedocumentsertdecadrederéférencepourledéveloppementsocio-économiquedupays,autourduquelunconsensusaétéobtenuavecl’ensembledespartenairesaudéveloppement.

61 Selonuneanalyse«santéetpauvreté»faiteparlaBanqueMondialeen2004,cettesituationseraitdueauniveauélevédelapauvretédupays.

62 MinistèredelaSantéPublique,«PolitiqueNationaledeSanté2007-2015»,2007P.6.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 93

• assurerunemeilleuredisponibilitéetuneutilisationrationnelledesmédicamentssûrs,efficaces,debonnequalitéetàuncoûtabordablepourlespopulations;

• assurerladisponibilitédesressourceshumainesenquantitéetenqualitéàtouslesniveaux.

Surlabasedecesorientations,unCadredesDépensesàMoyenTerme(CDMT)aétéélaboréentenantcomptedescoûtsactuelsdusystèmedesantéd’unepartetdescoûtsadditionnelsnécessairesàl’accélérationdesinterventionsenvued’atteindrelesOMDàl’horizon2015.

Lecontextesocio-sanitaireduTchadestcaractériséparlaprévalencedesmaladiesendémiquesetépidémiquesparmilesquelleslepaludisme,latuberculose,lesinfectionsrespiratoiresaigues,leVIH/SIDAetladiarrhéetiennentlepremierrang.63Certainesmaladiesnontransmissiblesconstituentaussidescausesimportantesdemorbiditéetdemortalité.Cesmaladiestouchentparticulièrementlesenfantsetlesfemmes,groupeslesplusvulnérablesdelapopulation.

Lefinancementdusecteurdelasantéprovientdequatresources:i)l’EtatautraversdesonbudgetGénéral;ii)lesbailleursdefondsetlesorganisationsinternationales;iii)lesorganisationsnongouvernementalesetlescommunautésquiapportentdescontributionsdeplusenplusimportantesausecteur;etiv)lespopulationsquicontribuentaufinancementdelasantéautraversdurecouvrementdescoûtsmaisaussiparleursdépensesauprèsdesprestatairesprivés.

Lesecteurdelasantéestfaiblementfinancédemanièreglobaleetplusparticulièrementparl’Etat.Lafaiblemobilisationdesressourcesfinancièresdel’Etat,despartenairesextérieursetdelacommunautélimitefortementl’offredesoinsetaffectel’étatdesantédelapopulation.De2003à2007,lebudgetdelasantén’ajamaisatteint10%dubudgetgénéraldel’Etat.

6.3 Les défis de l’accès équitable aux soins de santé

Ilyaunefaibleaccessibilitéfinancière64pourlespopulationstchadiennesenraisonducoûttropélevédessoinsdansuncontextedepauvretétrèsétendue.Uneétudesurl’accessibilitéfinancièredespopulationsamontréqu’unefortemajoritédelapopulationestdisposéeàpayerlessoins,maispasau-delàde5000FCA.Silecoûtdessoinsdesantéauniveaudescentresdesantén’atteintpasceseuil,parcontrelecoûtdessoinshospitaliersledépasselargement.65

De2002à2009,lapartannuelledubudgetgénéralallouéàlasantén’aguèreatteint11%.Leretarddemobilisationdescréditsdéléguésetlemanquedesubventiondelapartdel’Etatpourlecoûtdemédicaments(exceptéARV)posentdesproblèmesauxhôpitaux.Enpluslesystèmed’assurancemaladieestquasiinexistantpourallégerleschargesdesantédelapopulation.

L’accessibilitéfinancièreetlaqualitédessoinssontidentifiéescommelesprincipauxfacteursquiinfluencentl’utilisationdesservicesparlespopulations.Desmilliersdepersonnesmeurentparce

qu’ellesnepeuventpass’offrirlessoinsdesantédontellesontbesoin,desbarrièresinsurmontablestellesquelesfraismédicauxreprésententunecontraintepourlesfamillesàtrèsfaiblerevenu.Demanderauxpatientsdepayerlesdécourageàsefairesoigner.Etquandilsviennenteffectivementpoursefairesoigner,c’estsouventtrèstard,lorsqueleurétatestdéjàtrèssérieux.D’autrescontractentdesdettesouvendentleursbiensdevaleurmettantainsienpérilleursubsistance.

Parailleurs,lacouverturesanitaireestenmoyennede49,8%-cequiconstitueuneautrelimitepourl’accessibilitédessoins.L’analysedesdonnéesdelaDivisionduSystèmed’InformationSanitairede2000à2007montreunefaibleutilisationdesservicescuratifsetpréventifsavecquelquesvariationsselonlesrégionsàcausedesbarrièresfinancièresetdelapauvretédesménages.

Plusieursstratégiesontétéadoptéesetmisesenœuvreafinderemédieràlafaibleaccessibilitéauxsoins.Parmicesstratégies,onpeutciterlerecouvrementdescoûtsdesantéetlagratuitédessoinsd’urgenceetpourcertainespathologies.

6.4 Le recouvrement des coûts

L’unedestroissourcesdefinancementdelasantéauTchad(aprèslebudgetdel’Etatetl’aideextérieure)provientdurecouvrementdescoûtsdesantéissudel’InitiativedeBamako.Cettepolitiqueseprésentecommeuneréponsepragmatiqueauxdifficultésdemiseenœuvredessoinsdesantéprimaires.Eneffet,afindepermettreauxcentresdesantédedisposerd’unfinancementpropre,elleconsacrelaparticipationfinancièredesusagersenleuroctroyantencontrepartieundroitderegardsurlagestion.Lesystèmederecouvrementdescoûtsvisedoncàréduireconsidérablementlabarrièrefinancièrequiempêchel’accessibilitédespopulationsbénéficiairesauxsoinsdesantéprimaires.Lesréticencesquis’exprimentaujourd’huicontrelagratuitédessoinssontjustifiéesparlavolontédepréservercemodèle.

ToutcommenceenSeptembre1987àBamakooù,lesministresafricainsdelasantésesontréunisàl’occasiondelatrente-septièmesessionduComitéRégionaldel’OrganisationMondialedelaSautépourl’Afrique,etontdiscutédubilandelamiseenœuvredelastratégiedemiseenœuvredessoinsdesantéprimairesdepuis1978.Leconstatétaitamer:leseffetsperversdel’ajustementstructurelétaientressentisdanstouslespays(réductionsbudgétaires,retardsdanslepaiementdessalairesdupersonnelsoignant,rupturesfréquentesdesmédicamentsdanslescentresdesanté,lemanquedelogistiquepourlaluttecontrelesmaladiesetlesvaccinationsdemasses).

Lapolitiquederecouvrementsdescoûtsétaitbaséealorssurlapolitiquedumédicamentgénériquecenséeassureruneplusgrandeaccessibilitédespopulationsauxsoins.Cetteinitiativeestintervenueenpleincontexted’ajustementstructurelmarquéparl’incapacitédel’Etatàprendreefficacementenchargelasantédespopulations.Ilafalludonctrouverunealternativeauxmédicamentsdespécialitéjugésfinancièrementtrèscoûteuxpourl’écrasantemajoritédespopulations.

Lesrecouvrementsdescoûtsontrapportéen2007environ3,1milliardsdeFCFAdont1,7milliardsproviennentd’autressourceset1,4milliardsdelaventedesmédicaments).Lesautressourcesderecettessontlaventedescarnets,lessoins,lessubventions,l’hébergement,lesanalysesdelaboratoireetc.66

63MinistèredelaSantéPublique,PolitiqueNationaledeSanté2007-15.64Lebilandelamiseenœuvredelapolitiquenationaledesanté(PNS)réaliséen2005-2006etledocumentdelastratégiedeluttecontrelapauvretéontrévéléunefaiblessedelaréponsedusystèmefaceàcesproblèmesdesanté.Ilaétéconstatéunefaiblessed’accèsdelapopulationauxservicesdesanté,deladisponibilitédecesservices,deleurutilisation,deleurcouvertureetdeleurqualité.Parailleurs,cetteanalyseasoulignélesousfinancementdusecteurdelasantéetuneinsuffisancedanslagestiondesressourcesmobilisées.

65OMSPauvretéetménages,2004. 66MinistèredelaSantéPublique,DivisionduSystèmed’InformationSanitaire«AnnuairesdesstatistiquessanitairesduTchad»édition2007.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 95

Tableau 11: Synthèse de recouvrement des coûts

DSRRecettes

MédicamentsAutres Recettes*

Dépenses Médicaments

Autres dépenses*

Batha 23020231 7061335 19208595 11625845WadiFira 17862054 1245004 11099777 12549752BET 6115598 878175 4977729 64083375Guéra 45011104 20994510 37927470 16183136Kanem 32858524 8670215 25764975 11706737Lac 32947462 9084696 20399021 12357737LOC 89459957 36744269 63893336 73240058LOR 211830313 101780142 153377167 120390078OUA 48064424 654567840 38959967 26884267Sal 15483360 3960490 12677153 5385790Tan 157531805 73536401 109449445 124736840CB 41399030 519773201 37021968 19376957HL 63046151 18261876 44869913 24191584Ndja 15759010 6328266 8460808 6463675MKE 256839016 59905598 134959940 139756562MKW 224881174 74084258 113381117 85946945Man 69465480 106309826 71096619 72486607MC 63342351 38990041 46230252 53222479Total 1 414 917 044 1 742 176 143 953 755 252 880 588 424

Source:DSIS,2007

CertainesDélégationsSanitairesRégionales(DSR)fontd’importantesrecettes:Ouaddaï(702632264FCFA);Chari-Baguirmi(561172231FCFA);MayoKebbiEst(316744614FCFA);LogoneOriental(313610455FCFA);etMayoKebbiOuest(298965432FCFA).D’autresDSRprésententdessituationsdéficitaires:BET(6993773FCFA);WadiFira(19107058FCFA);Kanem(41528739FCFA);etLac(42032158FCFA).

Afinderépondreauprinciped’équiténotammentfinancière,l’article6del’arrêtén°362/MSP/SGDAS/DPMLdu2novembre2003duMinistèredelaSantéPublique(MSP)aharmonisélatarificationdesactesetdesmédicamentsdanslesformationssanitairespubliquesetprivéesàbutnonlucratif.LatarificationdesmédicamentsdisposequelaventedesproduitspharmaceutiquesdanslesPharmaciesRégionalesd’Approvisionnement(PRA)auxformationssanitairesestsoumiseàunefourchettedemargede16à25%,àpartirduprixdeventedelaCentralePharmaceutiqued’Achats(CPA).Aussi,laventedesproduitspharmaceutiquesauxmaladeshospitalisésetambulatoiresestassuréeparlapharmaciedecessionde1’hôpital.Lesproduitspharmaceutiquessontvendusauxmaladeshospitalisésavecunemargede10%surleprixd’achatdelaPRA,etauxmaladesambulatoiresavecunefourchettedemargede16à25%.

Lacontributiondesménages,danslecadredurecouvrementdescoûts,selondeleSIS,étaitde2,133milliardsen2005etde1,627milliarden2006pourtoutlesecteurdelasanté.Ladéterminationdelacapacitécontributivedelacommunautéestuné1émentessentieldelapérennisationdusystèmederecouvrementdescoûts.Toutefois,lerecouvrementdescoûtsnedoitpasexclurelespluspauvres(indigents)dessoins.Latarificationn’apasuneincidencemajeuresurladispositiondesgensàpayercarlaqualitél’emportesurtouslesautresfacteurs.

C’estpourquoil’arrêtédéterminantlesmodalitésdelaparticipationcommunautaireindiqueque«lescomitésdegestiondoiventidentifierlesmembresquidoiventbénéficierdesservicesgratuitsouréduitsd’uncommunaccordaveclesresponsableslocauxdesantésurlabasedescritèresbienprécis.»

6.4.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Lecoûtélevédesprestationsdessoinsetdesmédicamentsnepermetpasàcertainescatégoriesdepopulationsd’yaccéder.Aussi,lesrésultatsdel’enquêtesurlesprixdesmédicamentsmenéedanscinqpaysen2004(dontleTchad)ontmontréquelesmédicamentssontfinancièrementinaccessiblesàlamajoritédelapopulation.67C’estpourquoi,ilconviendraitd’entreprendreauniveaudupaysuneanalysefinedurecouvrementdescoûtsavecuneapprocheplusdétailléeauniveaudescentresdesanté(CS)permettantd’évaluerlesrésultats:

• En zone ruraleavecdespopulationsdiversementdispersées,lapartetlescaractéristiquesdesCentresdeSantéquinesontpasenmesured’atteindrel’équilibrefinancierdoiventêtreidentifiées.DesmécanismesderééquilibragefinancierdecesCS(parexempleenfaisantjouerlasolidaritéentreCSauseind’unDistrict)doiventêtreimaginéssil’onsouhaitegarantirleurpérennité.

• En zone urbaineoùl’offredemédicamentsenparticulierestbeaucouppluslargeetoùlesCentresdeSanténesontfréquentésquelorsquelespathologiessontplusgravesouàunstadeavancéaprèsl’échecd’uneautomédication.

Ilconviendraitégalementd’étudierlerecouvrementauniveaudesHôpitauxdeDistrictfonctionnelsdupaysdontonsaitquelaparticipationfinancièredespopulationsn’estpasenmesuredecouvrirlefonctionnementglobaldecesstructures.Ilenestdemêmedesstructureshospitalièrespratiquantunetarificationdesactesquileurpermettentdedégagerdesrecettespropresvisantàcouvrirleurschargesdefonctionnementencomplémentdessubventionsdel’Etat.

Cetteétudedevraégalements’attacheràévaluerl’accessibilitéfinancièredespopulationsàl’offredesoinsdanscesstructuresetenparticulierévaluerlapartdelapopulationlaplusvulnérablequin’estpasenmesured’assumercescoûts.Latendanceobservées’orientesurunedemandedeplusenplusimportantefaiteauxpopulationsd’assumerlescoûtsdefonctionnementdusystèmedesantéparallèlementàundésengagementprogressifdel’Etat.L’étudepermettraitégalementdedéfinirclairementcequipeutêtredemandéauxpopulationssansquel’accessibilitéfinancièreàl’offredesoinsnesoitremiseencauseetcesurquoil’Etatnepeutetnedoitpassedésengager.

67OMS/CERDI,EnquêterégionalesurlesprixdemédicamentsenAfrique,2001

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 97

Enfin,pourfavoriserl’accessibilitéfinancièreauxsoinsselonunprinciped’équité,ilestnécessaire:

• d’unepartdeprendretotalementenchargelespersonnesindigentes;

• d’autrepartdeprendrepartiellementenchargecertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées.

Pourcela,ilfaudra:

• Encouragerunepolitiquefavorisantl’utilisationdesmédicamentsgénériquesenstimulantlaprescriptiongénérique,enaugmentantlaprisedeconscienceetl’acceptationdeséquivalentsgénériquesparlesconsommateursetenintroduisantdesincitationspourlespharmaciensàrespecterlapolitiquedemédicamentsgénériques;

• Prendredesmesuresvisantàdiminuerlepoidsdesdroitsdedouane,destaxesetdesmargescommercialesdanslesecteurprivé.Unemesurecomplémentaireseraitd’introduireetdefairerespecterlesmargesmaximalesdanslesecteurprivé.Lacentraled’achatsdemédicamentsdoitêtreutiliséecommegrossistedemédicamentsessentielsaussibienpourlesecteurpublicquelesecteurprivé;

• ElaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens;

• Elaborerdestextespourrendrelesconsultationscurativesgratuitespourlespersonnesdu3èmeâge;

• Fairedesétudesderechercheopérationnelledepriseenchargedesindigentsainsiquedespersonnesdu3èmeâge;

• BudgétiserleFondsNationaldeSolidaritéafindelerendrepérennepourprendreencomptetouslesindigentsmaispasseulementlessinistrés.

• Fairedesétudesderechercheopérationnelledepriseenchargedesindigentsainsiquedespersonnesdu3èmeâge;

• Elaboreretmettreenœuvreunestratégienationaledepriseenchargedesindigents;

• ElaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens….

• Elaborerdestextespourrendrelesconsultationscurativesgratuitespourlespersonnesdu3ièmeâge;

• Allouerplusdesressourcesàl’actuelFondsNationaldeSolidaritépourprendreencomptelesindigents.

6.5 La gratuité des soins de santé

LeChefdel’Etat,conscientdeladifficultéd’accèsfinancierdespopulationsauxsoinsdesantéetenraisondesonmandatsocialainstituélagratuitépourunpaquetdeprestationsdeservicesen2007.68C’estainsiquel’Etatassuregratuitementlescoûtspourlesurgencesobstétricales,chirurgicalesetinfantiles;l’indépendancevaccinaleduPEVderoutine,lagratuitédelapriseenchargeduSida,lepaludismeetcertainesendémo-épidémiestellesquelatuberculose,l’onchocercoseetlalèpre.69

Toutefois,encequiconcernelagratuitédessoinspourlesurgencesmédicales,chirurgicalesetobstétricales,en2007,pour14Milliardsestimés,environ1MilliarddeFCFAaétémobilisés(Loidesfinances2009).

ForceestdeconstaterquemisàpartlapriseenchargedesPVVIH,aucuntexte(législatifouréglementaire)nesertdebaselégaleàtouteslesgratuités:soinsd’urgences,vaccinationsduPEV,CPN,accouchements,paludisme,endémo-épidémies,tuberculose,l’onchocercoseetlèpre.70 De sortequ’aujourd’hui,ilestdifficiledesavoirqu’est-cequiestgratuitetqu’est-cequinel’estpas.Etcommenousl’adéclarélorsdenotreentretien,uncadreduMinistèredelaSantéPublique,«puisquec’étaitlavolontéduchefdel’Etat,onavoulul’appliquertrèsvite,sanspenserauxautresconséquences.»Cequimontrebienqu’iln’yaaucunelisibilitédanslapolitiquedegratuitéaveclesconséquencesquecelasupposeparfois.71

Quandàlagratuitédessoins,deuxscénariisontproposés:

Lepremierscénariotientcomptedetouteslesvraiesurgences,lapriseenchargedesPVVIH,dudésengorgementdeshôpitauxcentraux,despersonnesdéplacéesetréfugiées.Lecoûtglobalestestiméà21.402.999.164 FCFA.Cebudgetprendencompte:

• touteslesDélégationsSanitairesRégionales

• l’HôpitalGénéraldeRéférenceNationale;

• l’hôpitaldelaLiberté;

• laPECdesPVVIH(10000);

• ledésengorgementdesHôpitauxcentraux;

• lespersonnesdéplacées;

• l’augmentationdelafréquentationdufaitdelagratuitédessoins.

68En2005,lePIB/hbt.avaitétéestiméparl’InstitutdesEtudesEconomiquesetDémographiques(INSED)à636,54dollars69Ilestimportantderappelerquel’Etataéchouédanssatentativedepourvoirdesservicesdebasegratuitsaucoursdespériodesallantde1960audébutdesannées1980.C’estpeut-êtrecequiexpliqueunepriseenchargelimitéeauxtroiscasd’urgence.

70Ilnes’agitpasd’uneremiseencausedelapolitiquederecouvrementdescoûtscarleservicedeconsultationsexternesestséparéduservicedesurgences.

71Cettefaiblesselaisseparfoislaporteouverteàdenombreuxabusobservésdanscertainesformationssanitairesoùdesprofessionnelsdesoinsperçoiventdel’argentpourlesaccouchementsvoirlesvaccinations.

Page 50: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 99

Ledeuxièmescénario,concernelapriseenchargedesurgencesgynécoobstétricalesetchirurgicales(lesplusdominantesentermesdemortalitédanslesstructuresdesanté),lespersonnesvivantavecleVIH/SIDAetledésengorgementdeshôpitauxcentraux.Lecoûtglobalestestiméà14 410 703 900 FCFA.Cebudgettientcompted’unemiseenœuvregraduelledelagratuitéenciblantlespathologieslespluscourantesetresponsablesd’unforttauxdemortalitéetdemorbidité.Ainsiontétéretenus:

• Lesurgencesobstétricales(UO);

• Lesurgenceschirurgicales(UC);

• Ledésengorgementdel’HGRN;

• LaPECdesPVVIH(5.000cas).

Decesdeuxscenarii,c’estledeuxièmequiaétéretenu.Envued’assurerlaréussitedelagratuitédessoins,uncertainnombredepréalablessontnécessaires.Ils’agitde:

• Créerunservicedesadmissionsdanschaquehôpital:

• Enregistrementsystématiquedesentréesetsorties;

• Fairejouerauservicedesentréessonvéritablerôle;

• Informatisationdubureaudesentréessouhaitable.

• Élaborerdesoutilsdegestion:

• Budgetquiintègreenrecettesetendépenseslesfondsnécessairespourcouvrirlagratuité;

• BordereaudePriseenCharge(BPC)quirécapitulelesprestationsréaliséespourlecomptedechaquepatient;

• Ordonnanceàsouchepourlesmédicaments,dontlatenuedelacomptabilitédoitêtreséparéedecelledesactes.

Tableau 12: Situation de la politique de gratuité des soins d’urgence et des vaccins

Année Budget accordé Au trésor public Viré dans le compte du MSP2007 3.000.000.000 3.000.000.000

800.000.0002008 3.000.000.000 3.000.000.0002009 3.880.000.000 3.880.000.000 621.860.2232010 4.000.000.000 0(nonencoreengagé) 500.000.000

13.880.000.000 9.880.000.000 1.921.860.223DépensevaccinUNICEF 878.139.777 773.177.225

9.001.860.223-1.921.860.223

Soldes 7.080.000.000 1.188.682.997

Sources:DAFM/MSP

Onnotesurcetableauquedepuis2007,l’Etataaccordéunbudgetde13.880.000FCFA.Malheureusement,surcemontant,seulement1.188.682.997ontétévirésdanslecompteduMinistèredelaSantéPublique.

Desréticencessemanifestent,ycomprisparmilesprofessionnelsdelasantéfaceàlaperspectivedudéveloppementd’uneoffredesoinsgratuits.Eneffet,lagratuitésembleremettreencauselesprincipesderecouvrementdescoûts.72

Encadré 5: Impact et défis de l’annulation des frais d’utilisation de services de santé de base

Des évidences se multiplient pour montrer l’impact positif de l’annulation des frais des soins de santé, bien qu’il y ait plusieurs préalables pour assurer sa réussite. Des interventions récentes au Burundi par Médecins Sans Frontières – passant d’une politique de frais supposés être abordables à une nouvelle politique de gratuité de la prise en charge des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans - a doublé le nombre d’accouchements dans des centres de santé cibles par MSF et a augmenté de 40% l’utilisation des services par des enfants de moins de cinq ans. Des recherches récentes de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et de Save the Children ont estimé que l’annulation des frais dans 20 pays africains permettrait d’éviter 233.000 décès d’enfants de moins de cinq ans.

La mise en œuvre réussie de la suppression des frais exige non seulement le remplacement du manque à gagner (en général pas plus de 5 a 10% des ressources totales des services de santé gouvernementaux et parfois beaucoup moins), mais également une augmentation de ressources pour faire face a l’accroissement de la demande produite par la diminution des barrières à l’accès. Des reformes des mécanismes de gestion des finances publiques sont souvent requises (pour assurer que des ressources adéquates arrivent aux prestataires de services au niveau local). Pour faire face à l’augmentation de la demande, il faudra aussi prévoir du personnel médical et des fournitures médicales adéquates. En l’absence de ces mesures, la suppression des frais peut tout simplement miner la qualité des services, déjà assez faible dans beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

ODI/UNICEF(2009)

Lamiseenœuvredelagratuitésupposedesurmonterlesnombreusesréticencesquiluisontopposéesendéfensedumodèleactueldefinancementdelasantéetquisoulignentlesobstaclespratiques.Lefinancementdelasantéreposesurlemodèledel’InitiativedeBamakoetdurecouvrementdescoûts,quelagratuitédel’accèsauxsoinsremettraitencause.Nouspensonsqu’iln’enestriendetoutcelacarils’agitd’unegratuitécibléequinetouchepasl’ensembledessoins.Toutefois,ilseraitintéressantdeconduireuneétudesurlesavantagesetlesinconvénientsdelagratuitédessoinsafindesedéterminerparrapportàlapolitiquederecouvrementdescoûts.

72Signalonsqued’aprèsleGroupedetravailsurlessoinsd’urgence,80à90%environdespatientsreçusauservicedesurgencessontenréalitédesurgencesressenties,autrementditdesfaussesurgencespouvantêtreprisesenchargeauniveaudu1eret/ou2èmeéchelon.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 101

6.5.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Silapolitiquedelagratuitédessoinsconstitueuneavancéemajeuredansl’accessibilitéauxsoinssurtoutdesplusdémunis,ellen’endemeurepasmoinsunesourcededifficultéssupplémentairespourlesformationssanitairesentermede:• poidssurlesrecettespropresdel’établissement;

• chargedetravailénorme;

• insuffisancedupersonnelqualifié;

• absencedecertainsmédicamentsetconsommablesdanslesdotationslivrées;

• insuffisanceduplateautechnique;

• difficultéàdifférencierlesvraiesurgencesaveclesurgencesressenties;

• insuffisancedeséquipementsdesurgences.

Auregarddetouscesconstats,leComitéDirecteuravaitrecommandé,lorsdesa16èmesessiontenueàN’Djaménadu01erau03avril2009cequisuit:

• prendreencomptelesbesoinsexprimésparlesformationssanitaires;

• rendredisponiblelesmédicaments,lespetitsmatérielsmédico-chirurgicauxetlesréactifsàlaCPA;

• renforcerl’équipementdesurgencesenmatérielderéanimationetsoinsintensifs;

• réaménageretéquiperleblocopératoiredelachirurgiegénérale.

Aussi,pourfavoriserl’accessibilitéfinancièreauxsoinsselonunprinciped’équité,ilestnécessaire:

• d’unepartdeprendretotalementenchargelespersonnesindigentes,

• d’autrepartdeprendrepartiellementenchargecertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées.

Autantdepréoccupationsquen’apasperdudevueleforumsurlagratuitédessoinsorganiséàN’DjamenaparleMinistèredelaSantéPubliquedu25au27août2010etquiavaitrecommandéentreautresde:

• Assurerladisponibilitédesmédicaments,réactifsetdispositifsmédicaux;

• Mettrelesmédicamentsd’urgencedanslecircuitnormald’approvisionnementhabituel(MettrelesfondsparrégionauprèsdelaCPAquivaenvoyerlesmédicaments,réactifsetconsommablesàlaPRA);

• Élaborerlestextesrégissantlagratuitédessoinsd’urgence:loioudécret;

• Motiverlepersonnelentre10ou15%dumontantallouéàlagratuitédessoinsd’urgence

• Adopterunmodedefinancementflexibledelalignebudgétairedelagratuitédessoinsurgencesliéeaufonctionnementambulance,primes,actesetc.;

• Elaborerunplandecommunicationenrelaisaveclesradioscommunautaires.

6.6 Santé de la mère et de l’enfant

Dansl’ensemble,lesindicateursdesantéillustrentunesituationalarmanteenmatièredeluttecontrelamaladie.L’espérancedevien’estquede49,6ans,dont50,6anspourlesfemmeset48,5anspourleshommes.Lesindicateurslesplussensiblessontrelatifsàlamortalitédelamèreetdel’enfant.Eneffet,letauxdemortalitédesenfantsde0à1moisestde39pour1000naissancesvivantes,etceluidesenfantsde0à1an,de102pour1000naissancesvivantes.D’aprèsledocumentdesstatistiquessanitaires,parmilesprincipalesmaladiesinfantiles,onretrouve,lepaludisme,lesdiarrhées,lesinfectionsrespiratoiresaigues(IRA),lesdysenteries,lamalnutrition,larougeole,letétanosnéonatal.Cesmaladiessontrestéeslespremiersmotifsdeconsultationchezlesmoinsde5ansdepuisplusde10ans.Aussi,toujoursselonlemêmedocument,prèsde90%desenfantssouffrantsd’IRAn’ontpasétévusparunpersonnelmédical.Prèsde60%desenfantsayanteuunépisodediarrhéiquen’ontpasbénéficiéd’unethérapiederéhydratationparvoieorale

Quantàlamortalitématernelle,elleestparticulièrementélevéeauTchad.73Estiméeà827pour100000NVen1997,cetauxestactuellementde1099décèspour100.000naissancesvivantesselonl’EDST2(2004).Cettetristesituations’expliqueselonl’EDST2parplusieursfacteursquisuivent:

Encequiconcernelesenfants:

• 11%desenfantsdemoinsd’unansontcomplètementvaccinés;

• 44%desenfantsdemoinsdecinqansnedormentpassousunemoustiquaire;

• 41%desenfantssouffrentdemalnutritionchroniquemodéréeetprèsd’unenfantsurcinqsouffredemalnutritionchroniquesévère.

Encequiconcernelesfemmes:

• 7%desfemmesenceintesn’ontbénéficiéd’aucunsuivipardupersonnelqualifié;

• 58%desfemmesenceintesn’ontpasétéprotégéescontreletétanosmaterneletnéonatal;

• lapremièreconsultationprénataleesttardiveetraressontlesfemmesquisesoumettentaux4visitesselonlesnormespréconiséesparl’OMS(1,2%desfemmesonteffectuéles4visites);

• 79%desaccouchementsn’ontpasétéassistésparunpersonnelqualifié.Lesraisonsensontlessuivantes:i)l’éloignement(33%),ii)lemanquedetemps(21%),iii)lapréférencedudomicile(16%),iv)lacherté(11%),et,v)lefaitdesesentirenbonnesanté(10%).Ilestutiledereleverquecetteraisonaétéautantavancéeenmilieururalqu’enmilieuurbain.

• 92%desfemmesayantaccouchésansassistancedepersonnelqualifién’ontensuitebénéficiéd’aucunevisitepost-natale.

73MinistèredelaSanté,DocumentdePolitiqueNationale2007.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 103

Etpourtantselonl’UNICEF,cesmaladiessontévitablespourlesenfantsquiensontatteints.Larechercheetl’expériencemontrentquesurprèsde11millionsd’enfantsquimeurentchaqueannée,sixmillionspourraientêtresauvéspardesmesuressimples,rentables,éprouvéescommelesvaccins,lesantibiotiques,lessupplémentsenmicronutriments,lesmoustiquairestraitéesàl’insecticide,lessoinsfamiliauxaméliorésetl’allaitementmaternel.

C’estpourquoileGouvernement,avecl’aidedesespartenairesaengagéplusieursactionsdanslesoucid’améliorerlasantédespopulations,etenparticulierlasantédesmèresetdesenfants.Ils’agitenparticulierdel’adoptiond’uneFeuillederoutenationalesurlaréductiondelamortalitématernelleetinfantojuvénileen2009.

Le Programme Elargi de Vaccination (PEV)

CréepararrêtéNo224/MSP/DG/DGEdu23mai1984,lePEVestrattachéàlaDirectiondelaSantédelaReproductionetdelaVaccinationetapourmissionessentielled’apporterunappuitechniqueauxDélégationssanitairespourlamiseenœuvredelapolitiquenationaledevaccinationdansl’ensembledupays.74Pourluipermettrederemplirsamission,lePEVbénéficiedusoutienconstantdudépartementdelasantépubliqueetdespartenairesaudéveloppement(leGAVI,OMS,UNICEF,RotaryInternational,l’UnionEuropéenne,laCroixRougeduTchad,MSF,etc.)réunisauseinduComitédeCoordinationInterAgence,quiluiassurentlesressourcesnécessairesàlaréalisationdesactivités.LecomitétechniqueduPEVestchargédelapréparationdesdocumentstechniquesàsoumettrepoursonapprobationparleComitédeCoordinationInterAgence(CCIA).

Malgrélesressourcesmobilisées,lesperformancesduPEVdemeurentfaibles.LesprincipalesraisonsquiexpliquentlafaibleperformanceduPEVsontentreautrel’irrégularitédelavaccinationauniveaudespostesfixesenraisondelamauvaiseounonapplicationdelapolitiquedesflaconsentamés,l’irrégularitéoul’absencedesstratégiesavancéesliéeàl’insuffisancedesmoyensroulantsouderessourcesfinancièrespourenassurerlescoûtsrécurrents,lafaiblecapacitédegestiondesvaccinsetlemanqued’intrantspourlefonctionnementdelachaînedefroid,lafaibleutilisationdesservicesdevaccinationparignorancedesmère,lesrupturesdevaccinsetlesdifficultésd’approvisionnementetdedistributiondesvaccinsauniveaupériphérique.

DesdispositionssontprisesparleservicePEVpouraccroîtrede10%lacouverturevaccinalenationaled’icilafindel’annéeàtraverslaconsolidationdelamiseenœuvredel’approcheAtteindrechaquedistrict(ACD)dans30districtsSanitairesetlaStratégied’AccélérationdelaSurvieetdeDéveloppementdel’Enfant(SASDE).Lemonitorageparphoniedelacouverturevaccinaleseraégalementpoursuivi.Lesanalysesetlefeedbackdesrésultatsdesactivitésdevaccinationserontassuréesdanstouslesdistrictssanitaires.

Le programme national de lutte antipaludique (PNLAP)

Enplacedepuisplusde16ans,ceprogrammeadesfaiblessesmisesenévidencedansleplanstratégiquedeluttecontrelepaludismeetlapropositionduTchadauFondMondialdeluttecontrelepaludisme.

Auniveaucentral,lePNLAPestpeuopérationnel.Leslocauxsontinsuffisants,vétustesetmaléquipés,lesmoyensdesupervisionsontinsuffisants,lecréditdefonctionnementestinsuffisantvoireabsent.Ilnedisposepasassezdecompétencespourrépondreàtouteslesdemandesdesniveauxrégionauxetdesdistricts.Lepersonnelestpeunombreuxetceluiquiestdisponiblenecouvrepastouslesdomainesdecompétencesrequises.Bienquedesguidesdeformationsdepriseenchargesoientréactualiséspours’adapteràlanouvellepolitiquedelutte,laformationcontinuedupersonnelduniveaustratégiqueetopérationnelenmatièredepréventionetdepriseenchargeestmoinsbienorganisée.

Lesstructuresdecoordinationdelaluttecontrelepaludismeauxdifférentsniveauxsontpeuefficaces.CelasetraduitparunapprovisionnementetunegestiondesmédicamentsetdesmoustiquairesavecdesrupturesfréquentestantauniveaudelaCPAqu’auniveaudespharmaciesrégionalessanitaires,deshôpitauxetdesCS.

L’introductiondel’approchecommunautairepourlaluttecontrelepaludismeestàsondébutetnecouvrequ’uneinfimepartiedesdistricts.LePNLPdanslecadredelapropositiondupaludismeauFondMondial7emeRound,aenvisagéledéveloppementdel’approchecommunautaireens’appuyantsurlesstructuresexistantes.

Malgrélamiseenœuvredescesprogrammes,lesrésultatsatteintsrestentcependantmitigés.Eneffet,lesactionsengagéesn’ontpaseuunimpactsignificatifsurlesindicateursdesanté,particulièrementenmatièredesantématernelleetnéonatalecommel’illustreleniveauélevédelamortalitématernelleetinfantilecitésci-dessus.Parailleursl’accessibilitéauxsoinsdemeureunepréoccupation,particulièrementenzoneruraleoùvitlamajorité(80%)delapopulation.Lecoûtdessoinsresteélevépourlespopulations,danslamesureoùcelles-ciparticipentdeplusenplusaufinancementàtraverslesystèmederecouvrementdescoûtsetalorsqu’iln’existeaucunsystèmedepartagedesrisquesetquelespopulationssontdeplusenpluspauvres.Lerecrutementdupersonnelforméestentravépardesconsidérationsmacroéconomiques.

C’estpourrésoudredefaçondurablelesproblèmesquihandicapentledéveloppementsocio-économiqueduTchadetplusparticulièrementpourréduirelamortalitédelamèreetdel’enfantqueleGouvernement,encollaborationavecsespartenaires,aélaborélafeuillederoutepourlaréductiondelamortalitématernelleetinfantileenvued’atteindrelesOMDd’icil’an2015.

La Feuille de Route Nationale

LavisiondelaFeuillederouteàl’horizon2015,estcelled’unesociététchadienne,oùchaqueindividu,chaquecouplealesmoyens,etlalibertédejouirpleinementdesasexualité,etdechoisirlenombreetl’espacementdesesenfants.Unesociétéoùlafemme,quelquesoitsonorigine,saconditionsocialeetéconomique,vitsesgrossesses,accouchementsetsuitesdecouchesentoutesécurité,aveccommerésultat,lamèreetlebébévivantsetbienportants.Lamiseenœuvredecettefeuillederouteseferaàtravers8(huit)axesstratégiquessuivants:

1.Améliorationdeladisponibilitéetdel’accessibilitéauxsoinsdesantématernelleetnéonatale

2.Améliorationdelaqualitédesservices74MinistèredelaSantéPublique,ProgrammeElargideVaccination,«Pland’actionPEV,2007.»

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 105

3.Renforcementdesservicesdesantédereproductiondesjeunesetdesadolescents

4.Renforcementdusystèmederéférence,contreréférenceetévacuationdesurgences

5.Renforcementducadredegestiondelaluttepourlaréductiondelamortalitématernelleetnéonatale

6.Renforcementduplaidoyerpourl’intensificationdel’engagementpolitiqueetl’augmentationdesressourcespourlasantématernelleetnéonatale

7.Améliorationdel’utilisationdesservicesparlacommunicationsurlessoinsmaternelsetnéonatalsetlasensibilisationdelacommunauté

8.Renforcementdupouvoirdelacommunauté,enparticulierceluidesfemmespourleurpermettredeparticiperauxdécisionsrelativesàl’utilisationdesservicesdeSantédelaReproduction,etresponsabilisationdeshommes

Elleestdestinéeàmettreenœuvreparticulièrementlesobjectifsspécifiques1,2et3delaPNSquivisentàréduirerespectivementd’ici2015:lamortalitématernellede1099à275décèspour100000NaissancesVivantes,lamortaliténéonatalede48à12pour1000,etlamortalitéinfanto-juvénilede194à64pourmille.

Tableau 13: Récapitulatif des 10 premières causes de consultation au CS chez les enfants de moins de 1- 4 ans

Ordre de fréquence Pathologie Importance absolue

1 Paludisme 134925

2 InfectionsrespiratoiresAigues(IRA) 79468

3 Diarrhées 51659

4 Dysenterie 13540

5 Conjonctivite 7272

6 Touxde+15jourset+ 3435

7 Rougeole 1610

8 Coqueluche 1091

9 Méningite 365

10 Trachome 118

Tableau 14: Taux d’accouchement par région

DSRCompl

(%)Total

Types d’accouchementsDécès

maternelDécès TotalNormal Compliqué

Compliqué Total

Batha 97,10 1866 1795 62 3,3 3 0,2WadiFira 93,42 2802 2668 134 4,8 1 0BET 70,37 166 145 21 12,7 0 0Guéra 96,43 4243 4096 147 3,5 8 0,2Kanem 92,45 5677 5543 118 2,1 13 0,2Lac 93,18 992 923 68 6,9 4 0,4LogoneOcc 74,59 6067 5623 450 7,4 6 0,1LogoneOri 93,29 8204 7791 407 5 14 0,2Ouaddaï 95,74 5863 5672 195 3,3 2 0Salamat 86,59 1756 1723 34 1,9 3 0,2Tandjilé 91,01 5888 5641 241 4,1 2 0ChariBag 93,18 2425 2289 136 5,6 14 0,6HadjerLamis 97,78 3911 3747 158 4 28 0,7N’Djaména 66,67 520 511 8 1,5 1 0,2MayoKebbiE 91,03 3482 3368 163 4,7 7 0,2MayoKebbiOOEOuest 93,00 3069 2900 167 5,4 6 0,2

Mandoul 96,56 10030 9776 254 2,5 15 0,1Moyen-Chari 84,19 5826 5641 179 3,1 4 0,1TCHAD 90,25 72787 69852 2942 4,0 131 0,2

Source:DSIS,année

NB.Laproportiond’accouchementscompliquésen2007estde4,0%;letauxdemortalitématernellenotifiéaupremieréchelonestde1,8%auniveaunational.

6.6.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Parmilesnombreusesbarrièrespouvantexpliquerlesdifficultésd’accèsàlasanté,l’obligationfaiteàl’usagerdepayerlesprestationsdesoinsestreconnueaujourd’huicommeunobstacledepremièreligne(Cf.OMSPRSPsandtheirsignifi¬canceforhealth,disponibleàl’adressehttp://www.who.int/hdp/en/prsp.pdf;RapportEMMUS2006,pp319-320).Lapolitiquedepaiementdirectparlespatients,introduiteàlafindesannées80,aeneffetlargementamputélacapacitédespopulationsàseprotégerefficacementcontrelerisquemaladie.Aujourd’hui,cettepolitiquedetarificationauxusagersfaitl’objetd’uneremiseencauseappuyéequisemanifestenotammentparl’émer¬gence,dansunnombrecroissantdepays,depolitiquesnationalesayantvocationàleverouatténuerlesbarrièresfinancièresauxquelleslespatientssontconfrontésreconnaîtl’ONGfrançaiseMédecinduMondedansunerapport(L’appelgratuitausoinsdesantéprimaire:unestratégiepayante,2008P5.Denombreuxbailleursinternationauxontégalementprisleurdistancevis-à-visdespolitiquesderecouvrementdescoûtsauprèsdesusagers.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 107

Danscesens,lapolitiquedesgratuitésdesoinsd’urgencesainsiquecelledecertainespathologiesconstitueenn’enpointdouteruneétapedécisiveversl’accèsuniverselauxsoinsdesantéprimaireauTchad.

Enattendantunjourd’yparvenir,etafindefairefaceàlaprécaritédelapolitiquedelagratuitédessoinsd’urgencequid’ailleursnetouchentquequelquesfemmesdanslescentresurbains,nousrecommandonsauxautoritésenchargedelaluttecontrelamortalitématernelleetnéonataledes’inspirerdel’exempleduforfaitobstétrical,unetechniquequiafaitsespreuvesdanscertainspaysafricainscommelaMauritanie.

Eneffet,cesystèmedeforfait,représenteunecotisationtoujoursdansuncontextesocial,organiquepermettantàtouteslesfemmesenceintesdebénéficierdusuividelatotalitédeleurgrossesseetd’accouchementdanslesstructurespubliques,lesmaternitéspourlapromotionsanitaireetsocialeàuntarifunique,abordablequelsquesoientledéroulementdelagrossesse,lemoded’accouchementetlescomplicationsimmédiatesetéventuelles.Acela,ilfaudraajouterlessoinsdunouveau-né.Cecidemandenécessairementunemobilisationdeplusieurscouchessociales.Lasociétécivileapourmissiondemeneruneréflexionsurlamiseenplaced’unforfaitobstétrical.Cequipermettradegarantiruneassistanceauxcouchesdéfavorisées,àpartirdecesystèmeadaptéderecouvrementdescoûts.Lesvertusdecettetechniqueserésumentendeuxpoints:lecaractèreforfaitaireduprix,pluslasécuritédescouchesdéfavorisées.

6.7 Les mutuelles de santé

Ledéveloppementdesdifférentesformesdeprépaiementestaussiunevoieàexplorerpouréviterlescoûtscatastrophiquesetl’hésitationdesmaladesàchoisirlechemindel’hôpital.Eneffet,l’instaurationdelaparticipationcommunautaireauxcoûtsdessoins,caractériséepardespaiementsdirectsdeservicedesanté,constitueunesourced’exclusiontemporairepartielleoupermanented’unefrangeimportantedelapopulationdesservicessanté.Cespaiementsdirectssontaussisourcesderuinefinancièreetdepauvretéencasd’hospitalisationdelonguedurée.Plusieursétudesscientifiques(Cf.«L’accèsgratuitauxsoinsdesantéprimaire:unestratégiepayante,unappelauG8»,MédecinsduMonde,2008)ontconfirméqu’unmauvaisétatdesantéentraîneunebaissedeproductivitéetderendement,entraînantparfoisunappauvrissementdûauxdépensesdesantétrèsélevées.

Faceàcettesituation,leMSPainscritdanssaPNS,ledéveloppementd’autrespossibilitésdefinancementdesservicesdesantéàsavoirlesrégimesd’assurancemaladieobligatoirepourlesecteurformeletvolontaire(micro,assurancedesantéàbasecommunautaire)pourlesecteurinformelcommesolutionalternativeàcetteexclusion.CettevolontéaétéréitéréedanslePlandeNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)

Lesstratégiesretenuesconsistentàcréerlesconditionsfavorablesaudéveloppementdel’assurancemaladievolontaire(microassurancedesantéàbasecommunautaire),encourageretdévelopperlesinitiativeslocalesdanscedomaineetrechercherlesappuisauprèsdesInstitutionsspécialisées.L’OrganisationMondialedelaSanté(OMS)etleCentreinternationaldedéveloppementetderecherche(CIDR),sesontpositionnéesenfaveurdecettestratégieetontdécidéd’accompagnerleMSPdansceprocessusenapportantunappuitechniqueetfinancier.

Onpeutdéfinirlesmutuellesdesantécommedesorganisationsàbutlucratifbaséessurlepartagederisquedemaladie(principedel’assurance)etsurlasolidaritéenbienportantetmalades,grâceauversementdecotisationquipermetlapriseenchargedecesderniersdanslesconditionsprévuesparlestextesdechaquemutuelle.Tellesquedéfinies,lesmutuellesdesantésonttroppeuconnuesauTchad.Néanmoinsquelquesexpériencesontétéréaliséesdontlaplupartestforméesurlabased’uneassistancemutuelle,delasolidaritédesmembres.Cesmutuellessontdepetitestaillesetvisentunepopulationspécifique(tontines,solidaritéencasdedécès).

Généralementcrééesàl’initiativedegroupesayantdesintérêtscommuns(souventimbriquéesdansdesstructuresdesolidaritéexistantes:organisationsdesolidarité,caissesd’épargne,tontines,etc.),cesontlesadhérentsquiorganisentlefonctionnementdesmutuelles.LesmutuellesdesantévisentselonleMinistèredelaSantéPubliqueàaméliorerl’accessibilitéfinancièredespopulationsauxsoinsessentielsens’appuyantsurlatarificationdesactesdesantéetlamaîtrisedurecouvrementdescoûts.L’Etatdoitdoncfavoriserledialogueentrelesdifférentsacteurs,etjouerunrôlederégulationetdetutelle,maisnepeutpasêtrel’acteurdirectdeleurcréation,nideleurmiseenœuvre.75

Silesmutuellesdesantéreprésententuninstrumentprivilégiépouraiderlespopulationsexcluesdel’assurancemaladie,leurampleurn’estpasbiendocumentéesurl’ensembleduterritoire.Danslesecteurprivé,oùellessontlesplusnombreuses,ellesrévèlentplusd’avantagesennaturefournisparlesentreprises(contributionessentielledeleurpart)qued’initiativesdessalariés.Danslesecteurinformel,lesexpériencessontraresetleurviabilitétechniqueetéconomiquedifficile.Toutefois,certainsarriventàsurvivredanslemonderuralsurtoutoùl’onassisteàl’existencedenombreusesformesdegroupementsainsiqu’àlamiseenplacedecoopérativedecréditetd’épargneàlafoisauniveaudeN’Djaménaetdesautresvillesdupays.76

Le10mars2010uneconventiondepartenariataétésignéeentreleCentreinternationalderechercheetdedéveloppement(CIDR)etleMinistèredelasantépublique.Autermedecetaccord,leCIDRs’engageàmettreenplaceunprogrammedepromotiond’unréseaudemutuellesdesantédanslesrégionsduLogoneOriental,Mayo-KebbiEst,duMayo-KebbiOuest,duMandoul,etduMoyenChari.Ceprogrammeviseàaméliorerl’étatdesantédespopulations,enmettantenplaceunsystèmepérenned’accèsauxsoins:lamicro-assurancesantéparticipative.

Al’heureactuelle,iln’yapasdetextespécifiquesurlesmutuellesdesanté.Adéfautdecadrelégislatif,lesmutuellesontadoptéunstatutprovisoired’associationrelevantdelaloide1962surlesassociations.Aussi,lechampdelamicro-assurancedesantéauTchadrestecaractériséparl’expérimentation,l’hétérogénéitéetlafragmentationdesinitiatives,etunecouvertureencoreextrêmementfaible.D’aprèsleDirecteurdel’organisationdesservicesdesanté,sil’Etatsouhaiteétendrecemodedecouverturedurisquemaladiedefaçonplusactive,celanécessiteraitlamiseenplaced’undispositifdéconcentréd’appuitechniqueetfinancierauxinitiativeslocales,comptetenudel’ensembledesétapespréalablesàlacréationdemutuellesdesanté(étudedefaisabilitédéterminantlecouplecotisation-prestationsenfonctiondelapopulationcible,miseenplacedemécanismesprévenantlesrisquesde

75Devantleslimitesdupaiementdesservicesdesantéàtraverslerecouvrementdescoûtsentermed’améliorationdel’accèsauxsoins,lesystèmedesmutuelledesantéaétéretenuparmilestroisorientationsdelaparticipationcommunautaireparleMinistèredelaSantéPublique.C’estainsiqu’avecl’aideduCentreInternationaldeDéveloppementetdeRecherche(CIDR),uneexpériencepiloteaétélancéedanscedomaine.Elleviselesfamillesrurales(90%)eturbaines(10%)quitirentleurrevenud’activitésinformellesouagricolessaisonnières,lesemployésdusecteurprivéetlespetitsfonctionnairesquicourentlerisquedetomberdansle«trappedel’indigence».

76KadaiA.«AnalysesurlasituationdesorganisationsdelamicroassurancesantéauTchad/OMSmai2006.»

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 109

surconsommationetd’adhésionmajoritairedepersonnesàrisque,formationauxmodalitésdegestioncomptable,appuiàlarédactiondesstatutsetrèglements,àlanégociationaveclesformationssanitaires

D’aprèslesconclusionsd’uneétudesurlesorganisationsdelamicro-assurancesantéauTchad77 et portantsurseptmutuellesdesanté,cesdernièresrencontrentdesdifficultés,soitdansledomainedel’organisationetdufonctionnement,soitdansledomainedelagestion,soitdansledomainedelasensibilisationetdel’information.C’estpourquoil’étuderecommande:• d’appuyerlesorganisationsdemicroassuranceàredéfinirlestextesréglementairespours’adapterauxrèglesdegestiondesmutuellesdesanté;

• deformerlesresponsablesdesorganisationsdelamicroassurancesantédansledomainedelasensibilisationetdel’informationafindesusciterl’adhésiondespopulations;

• d’apporterunappuitechniquepourlamiseenplacedesoutilsdegestiondelamicroassurancesanté;

• d’apporterunappuitechniqueauxorganisationsdemicroassurancedanslecadredelanégociation,d’élaborationetdesignaturedescontratsaveclesprestatairesdesoins;

• dedéfinirdespaquetsd’activitésàcouvrirselonlecontextedechaqueorganisation.

Cesconclusionssemblentrejoindrecellesd’uneautreétudesurlesujetetquirecommandedel’aideàlacréationdemicro-assurancesdesantépourlesecteurinformel,ancréesdanslessolidaritéstraditionnelles:mutuellesdesanté,réseaudetontines,épargne/créditsantéainsiquelamiseenplaced’unsystèmedepéréquationfinancièreentrecesdeuxsystèmesquidevraitpermettred’assureruneredistributionpourlespopulationslesplusdéfavorisées(enparticulierpouraiderlapriseenchargedelapopulationindigente),etdecréerunfondsderéassuranceetdegarantiepourlessystèmesdemicro-assurancesdesanté.78

6.8 Système d’assurance maladie

Al’heureactuelle,nilaCaisseNationaledePrévoyancesociale(CNPS)nilaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(CNRT)nedisposedebranched’assurance-maladiequicouvriraitl’ensembledessalariés.Seulesquelquessociétésetcompagniesd’assuranceprivéenotammentlaSTARNationaleetlaSAFARoffrentquelquesprestationsmarginalesdanscedomaine.79LaStarNationaloffrecommeserviceslagarantiechirurgieavecunplafondde1.000000Fparan:

• Lessoinsdentaires.

• Lesmaladiesordinaires:consultations,analyseavecplafonnement,médicamentsavecplafonnement,achatdesverrescorrecteursavecmontures.

• Accordements:simpleplafonnéà40000Fenjumelaireplafonné80000F

Tableau 15: Assurance volontaire (mutuelles de santé)

N° DésignationTexte de création

Nombre d’adhérents

Nombre de bénéficiaires

Conditions d’adhésion

Prestations couvertes

1 MutuelledesantéduTchad(MUSAT)

04avril2008

23personnes 69personnes A:3000FC:2000F

-Consultations-Ordonnancesmédicales-Petitechirurgie-Urgence

2 Mutuelledesanté«laSaintefamilledeN’Djaména(MUSADEF)

11 novembre2001

137personnes 137personnes Adhésion:500FCotisationA:3.600E:2400

-Consultations-Soinsdesantéprimaires-Ordonnancesmédicales-Examen-Traitement-Soinsd’urgence-Accouchement

3 STARNationaleExemple:CotonTchad

2.100personnes

20.0006.270

Standard:141.750Evacuation:424.650

-Consultations-Soinsmédicaux-Soinschirurgicaux-Soinsdentaires-Fraisfunéraires-Evacuationsanitaire

4 AssociationEFERTA

24personnes 60personnes Adhésion:2500Cotisation:1.500au-delàde4enfants

-Hospitalisation-Césarienne-Chirurgie6.000/enfants4.000/adultes

Source:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladies

77KadaiA.«AnalysesurlasituationdesorganisationsdelamicroassurancesantéauTchadOMSmai2006.»78AvocksoumaD.«communicationsurlamutualisationdesantéetl’assurancemaladieauTchad»,nonpubliée.79Ledécretn°214/PR/PM/MSP/2005portantrégulationdesévacuationssanitairesetdeshospitalisationshorsduterritoiredelaRépubliqueduTchadoffreàtoutcitoyendontl’étatdesanténécessiteunepriseenchargedansuncentredesantéspécialiséàl’étrangeruneévacuationsanitaire.»

Tableau 16: Assurance obligatoire couvrant les accidents de travail et maladies professionnelles

DésignationTextes de création

Nombre d’adhérents

Nombre de bénéficiaires

Conditions d’adhésion

Prestations couvertes

CNPS Accident detravailetmaladiesprofessionnelles

2002:48.9132001:31.8372000:29.383

Employés etleursfamilles

Tauxde cotisation:2,5%:accidentde travail:6%prestations familiale (2%salaireet6,5%patronales)

-consultation-CPE-Soinsmédicaux-CPN-Accouchement-Petitechirurgie-Accidentdetravail

Source:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladie,2006.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 111

Cesservicessontoffertssurleplannational.Encasd’évacuationsanitaireetrapatriementducorps.Lescoûtsdeservicesontplafonnésà3.000000F.Lesrisquesetdifficultésmajeursliésàl’assurancemaladieobligatoiresonttellementénormesqu’ilssontredoutésparlesassureurs.Eneffet,cesderniersnotammentlaCNPScraintuneexplosiondescoûtsliéeàl’instaurationd’uneassurancemaladie:difficileàmesurer,celle-ciseraitdueàunesurconsommationdesoins,induiteparladiminutionducoûtdessoinsàlachargedesménages,cequirisqueraitainsidecontrarierlesscenariid’équilibrefinancierdusystèmemisenplace,etsurtoutd’avoiruneffetglobalnégatifsurl’accessibilitéfinancière.

Aussi,lemanquededonnéesprécisessurlerecoursetlecoûtdessoins,etl’absencedecalculsdecoûtsdanslesformationssanitairesquipermettraientderemettreàplatunsystèmedetarificationrationnelrendentdélicatlescalculsprospectifsnécessairesàlamiseenplacedusystème(calculdescotisationsetniveaudesprestations).

LeprojetdeloiportantCodedelaSécuritésocialeinstituedésormaisdesprestationsdesoinsdesanté.CequiesttrèsdéterminantdanslamiseenplacedelabranchemaladieetconstitueuneavancéemajeuredanslaprotectionsocialeauTchad.Ainsiauxtermesdel’article99duditprojet,lessoinsmédicauxcomprennent:

• L’assistancemédicale,chirurgicaleetdentaire,ycomprislesexamensradiologiques,lesexamensdelaboratoireetlesanalyses;

• Lafournituredesproduitspharmaceutiquesetaccessoires;

• L’entretiendansunhôpitalouuneformationmédicale,ycomprislanourriturehabituellefournieparl’établissement;

• Lafourniture,l’entretienetlerenouvellementdesappareilsdeprothèseoud’orthopédienécessitésparleslésionsrésultantdel’accidentetreconnuparMédecin-conseildelaCaisseNationaledeSécuritéSocialeouleMédecindésigneparelle,commeindispensablesoudenatureàaméliorerlaréadaptationfonctionnelleoularééducationprofessionnelle;

• Laréadaptationfonctionnelle,larééducationprofessionnelleetlereclassementdelavictime;

• Lesfraisdetransportdelavictimedulieudel’accidentauxcentresmédicaux,àl’hôpital,àuncabinetouàsarésidence,ainsiquelesfraisdetransportoccasionnésparuncontrôleouuneexpertisemédicale.

Toutefois,précisel’article100,àl’exceptiondessoinsdepremièreurgencemisàlachargedel’employeur,lessoinsmédicauxsontfournisparlaCaisseNationaledeSécuritéSocialeousupportésparelle.

Enattendantl’adoptiondeceprojetdecodequipréconisemêmelacréation«desrégimesparticuliersdestinésàgérerlestravailleursindépendants,lesagriculteursainsiquelestravailleursdusecteurinformel»,ceuxquiontlesmoyenspeuventsouscrireàuneassurancemaladieauprèsdescompagniesprivéestellequelaStarNationalequioffreunecouverturequivarieentre20et

100%selonlescas.Cettecouvertureestlimitéeàcertainsrisquesetneconcernepasparexemplelesaccidentsrésultantdelaparticipationdel’assuréàunerixesaufcasdelégitimedéfense,lesaccidentsrésultantdel’ivresseoudedélirealcooliquedel’assuréouencorelesaccidentsoumaladiedusàuneguerreétrangèreoucivile.

Ledécretn°371/77/CSM/MJdu9novembre1977prévoitensonarticle26etsuivantslacréationdesinfirmeriesdanstouslesétablissementspénitentiairespourlesdétenusmalades.C’estainsiqu’unmédecindésignéparleMinistèredelasantépubliquevisitetouslesdétenusunefoisparsemaine,cecienvuededécelerl’existenced’éventuellesmaladiescontagieuses.Lanourrituredesmaladesetlerégimespécialprescritparlemédecinsontfournisparlessoinsdel’administration.

Unefoisparmoislemédecininspectelescellules,dortoirscommuns,ateliersetlieuxdepunition.Ilproposelesmesuresd’assainissementquiluiparaissentnécessaires.Maisforceestdeconstaterquetrèspeudevisitessonteffectuesdansl’année.Pire,danscertainelocalité,aucunmédecinn’aétédésignépourfairecetravail.

L’article55garantieauxdétenus,enrégimenormalunerationalimentairede2000caloriesjour.Laviandeétantserviedeuxfoisparsemaines.Larationforteéquivautà3000caloriesjouretestallouéeenpermanenceauxcondamnés,détenus,accusésouassimilésvolontairespourtravailler,classerapteàtoustravauxethabituellementemployéssoitàl’intérieur,soitàl’extérieuràdestâchesautresquelestravauxd’entretiensetdepropretésdeslocauxoutravauxdiverspeupublics.Cesrationspeuventêtremodifiéessurprescriptionmédicale.Anotertoutefoisquelesdétenusontlafacultédefairevenirdudehorsleurnourriture.

6.8.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

DanslecadredelamiseenœuvredelaPolitiquenationaledesanté,leMinistèredelasantépubliquearetenucommeobjectifgénérall’améliorationdel’accèsdelapopulationauxsoinsdesantédebasedequalité,enparticulierceuxdelamèreetdel’enfant.Or,auTchad,endépitdeseffortsfournisparlegouvernementcesdernièresannées,80lasituationsanitaireetnutritionnelledesenfantsetdesfemmesrestepréoccupante.SelonleRapportCountdownto2015,publiéen2010parl’OMSetl’UNICEF,lestauxdemortalitématernelleetinfantileauTchadsontparmilesplusélevéetontmêmeaugmentésdepuis1990.Letauxdemortalitéinfanto-juvénileestainsiestiméà209%en2008contre201%en1990.Letauxdemortalitématernelleestégalementtrèshaut.Selonlesdernièresestimationspubliéesen2010parl’OMSetl’UNICEF,l’UNFPAetlaBanquemondiale,ilsesituaità1200décèspour100000naissancesvivantesen2008.81

Cettesituations’expliqueenpartieparl’absencedetransfertsociauxenfaveurdesfamillespauvresquinebénéficientd’aucuneformedeprotectionsocialenidelagratuitédessoins.Or,lafortepartdespaiementsdirectsdesménagesdanslefinancementdelasanté(politiquederecouvrementdescoûts),lapratiquedelacorruption,lescoûtsindirects(transports,achatdemédicaments)

80MinistèredelaSantéPubliqueestdéfiniecommel’undessecteursprioritairesdanslaStratégienationaledeRéductiondelapauvretéetdanslaloiportantgestiondesrevenuspétroliers.Acetitre,ildoitbénéficierenprioritédel’allocationdesrevenusissusdel’exploitationdupétroledepuis2003.Malgrécela,Lapartdubudgetallouéàlasantén’aguèreatteint10%dubudgetgénéraldel’Etatalorsquel’OMSrecommande15%.

81Trendsinmaternalmortality:1990to2008.EstimatesdevelopedbyWHO,UNICEF,UNFPA,andtheWorldBank,OMS2010.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 113

représententunfardeausouventinsupportable.Or,lesdonnéesdel’enquêteMICS82attestent la fortecorrélationentreleniveaudeviedesfamillesetlerecoursauxsoinsdesantématernelleetinfantile.Etpourtantlapauvretéestparticulièrementprofondedanscertaineszonesenclavées,danslesfamillesmonoparentalesdirigéesparlesfemmesetchezlesnomades.Cequirisquefortbiendecompromettrel’atteintedesObjectifsduMillénairepourDéveloppementen2015notammentlesobjectifs4,5et6consacrésàlasantédelamèreetdel’enfant.

Pire,lepaysdevrafairefaceàdenouveauxdéfisparmilaquellefigurelaquestionduchangementclimatique.Selonl’OrganisationMondialedeSanté(OMS),nombredesgrandsfacteursdemortalité,commelesmaladiesdiarrhéiques,lamalnutrition,lepaludisme,dépendentbeaucoupdesconditionsmétéorologiquesetl’ons’attendàuneaggravationaveclechangementclimatique.Leclimatexerceuneforteinfluencesurlepaludisme,transmispardesmoustiquesdugenreAnophèlesquituentprèsd’unmilliondepersonnesparan,etquiresteauTchadlapremièrecausedemortalitédesenfantsdemoinsde5ans.Ettoujoursselonl’OMS,lestempératurescaniculairescontribuentdirectementàlamortalitéparmaladiescardiovasculairesourespiratoires,enparticulierchezlespersonnesâgées.Lecaractèredeplusenplusaléatoiredesprécipitationsauraprobablementdeseffetssurl’approvisionnementeneaudouce.Lemanqued’eausalubrepeutcompromettrel’hygièneetaugmenterlerisquedemaladiesdiarrhéiques,quituentdéjà2,2millionsdepersonnesparan.Lesinondationscontaminentlessourcesd’eaudouce,accroissentlerisquedemaladiesàtransmissionhydriqueetcréentdesgîteslarvairespourdesinsectesvecteursdemaladiestelsquelesmoustiques.Ellesprovoquentégalementdesnoyadesetdestraumatismesphysiques,endommagentleslogementsetperturbentlaprestationdesservicesdesoinsetdesanté.

Or,ilestdésormaisétabliquelebonétatdesantédespopulationsaforcémentundesimpactspositifsdanstouslesautressecteurs:économie,agriculture,éducation,élevage,etc.Car,unepopulationenbonnesanté,c’estplusdesgensquivontpayerlesimpôtsetautrestaxes.Destravailleursenbonnesantéestlegaged’unemeilleureproductivitéafindemieuxlutercontredefamineetlamalnutrition.

Maisenattendantd’yarriverunjour,l’Etatsedoitd’assurerlabonnegouvernancepourd’éviterladéperditiondesressourcesquifaitquemoinsde2%decellesconsacréesàlasantéarriventeffectivementauxdestinataires,selonuneétudedelaBanquemondiale.

Enfin,l’instaurationdelaparticipationcommunautaireauxcoûtsdessoins,caractériséepardespaiementsdirectsdeservicedesanté,constitueunesourced’exclusiontemporairepartielleoupermanented’unefrangeimportantedelapopulationdesservicessanté.Cespaiementsdirectssontaussisourcesderuinefinancièreetdepauvretéencasd’hospitalisationdelonguedurée.

C’estdirequel’assurancemaladieetsurtoutlesmutuellesconstituentleseulmoyend’atteindrecetobjectif.Aussi,leMinistèredelasantépublique,aucoursd’unateliersurlaparticipationcommunautairetenuàN’Djaménaen2004recommande-t-illedéveloppementd’autresformesalternativesdepaiementfacilitantl’accèsauxservicesdesantéàlapopulation.Ils’agiteneffetdedéveloppertouteslesautresformesdepaiementpossiblesréduisantlesrisquesfinancierspourlemalade.Ilseraquestiondansunpremiertempsdedévelopperessentiellementdifférentsrégimesdelacouverturerisquemaladie:régimed’assurancemaladieobligatoirepourlesecteurformel,

organisémoderne(fonctionnaireetcontractueldessecteurspublicsetprivés)etrégimed’assurancemaladievolontairepourlesecteurinformel(mutuelle)etuneassurancecomplémentairedusecteurformel(mutuelle,assurancecomplémentaire).

Envuedeprendreencomptelesrecommandationsissuesdecetatelier,noussuggérons:

• l’élaborationetl’adoptiond’uneloiquiseraplacéesousl’autoritéconjointedesMinistèresenchargeduTravail,del’ActionSocialeencequiconcernelaprotectionsocialedefaçonlargeetceluienchargedelaSantéPubliquepourcequiestdel’assurancemaladieetlesmutuelles;

• l’adoptionduprojetdeloiportantCodedelaSécuritésociale;

• lavalidationd’uncadreconceptuellorsd’unateliernational;

• lasoumissionàuncomitéinterministérield’unepropositiondecadreinstitutionnelorganisantl’assurancemaladieetlamutualitédesantéetl’adoptionparlegouvernementdececadre:

• ledébatàl’AssembléeNationaleetl’adoptiond’uncadrelégislatif;

• lamiseenplaced’unmécanismedeconcentrationpourlesmutuelles;

• lamiseenplaced’unestructureadéquatedelanaturedemutuelledesantépermettantd’atteindretouteslespopulationsestextrêmementnécessaire;

• l’adoptiondetextesd’applicationetdecritèresdeperformancesdesmutuellesetlelancementdemutuellesproprementdites.

7. Lutte contre le VIH et SIDA

7.1 Introduction et contexte

« Il n’ya pas une guerre au monde qui soit plus importante que celle contre le SIDA. Je suis le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, pas le Secrétaire à la santé. Mais comment se fait-il que je m’intéresse à la question ? Le SIDA est plus qu’une question de santé publique, c’est une question politique, c’est une question économique, c’est une question de pauvreté. »

Cettedéclarationdel’anciensecrétaired’Etataméricain,MadeleineAlbrightdevantl’Assembléemondialedelasantédel’OMSen2000,illustrebienlamenacequefaitpesersurlemondelapandémieduVIH/SIDA.

AuTchad,selonlesdonnéesdel’enquêtenationaledeséroprévalence(décembre2005),elleestde3,3%chezlesadultesde15à49ansdont4%chezlesfemmesetde2,6%chezleshommesdanslemêmegrouped’âgeavecdespicsdeséroprévalencede8,3%àN’Djaménaet6,4auLogoneoccidental.Enplus,ilexisteunedisparitéentrelemilieuurbain(7%)etlemilieurural(2,3%).Maistouslesspécialistesdelaquestions’accordentàreconnaîtrequelaréalitéesttoutautrecarceschiffresnesontquelapartievisibledel’iceberg.83

83MSP/PNLSRapportdelasituationnationaleàl’attentiondel’UNGASSjanvier2006-décembre2007P.4.82MICS2010

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 115

Eneffet,l’enquêtenationaledeséroprévalencenousdonneuntauxde3,3%.Maisilnes’agitlàquedecasnotifiés.Cequiveutdirequeles2/3descasréelsdesidanesontpasenregistrésdansleshôpitaux.Ilsfontrecoursàunemédecinetraditionnellequi,danscertaincasdonnedesrésultatsentermesdepriseenchargedessymptômes,pasunepriseenchargedel’infection.Aussi,selonlesprojectionsdel’ONUSIDA,lenombredepersonnevivantavecleVIHestpasséd’environ192.980en2006à200.000en2007.

7.2.1 La prise en charge médicale

L’unedesgrandesréalisationsdanslapriseenchargemédicaledesPVVIHestl’améliorationdel’accèsfinancierautraitementàtraverslagratuitédelapriseenchargemédicale.86AinsilasubventiondesARV,ladécentralisationdelapriseenchargeetlaformationdesprescripteursontétérenforcéesdurantlesdeuxdernièresannées(2008-2009).Ceteffortafortementcontribuéàl’améliorationdel’accèsàl’offredeservicesdepriseenchargemédicale,aussibienchezlesenfantsquechezlesadultes.

LacouvertureencentresdepriseenchargedesPVVIHs’estcependantamélioréepassantde26%en2007à32%en2008et76%en2009,d’aprèsleCadreStratégiqueNationaldeLutteContreleVIH/SIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles.D’importantesactivitésderenforcementdescapacitéstechniquesontétéréaliséesenvued’augmenterlescapacitésopérationnellesdessitesdepriseencharge.Jusqu’en2009,207prescripteursontétéformésàlapriseenchargemédicaleduSIDA.87

Ceseffortsontpermistoutdemêmed’augmenterl’accésgéographiqueetladisponibilitédesservicesdepriseenchargemédicaledescasdeVIH/SIDA.Malgrécela,souligneledocument,unnombreimportantdesbesoinsdesenfantsdemoinsde15ansenmatièredepriseenchargerestenttoujourspeucouvert.Eneffet,surles17900personnestraitéesen2008,seuls300enfantsontététouchés.Parailleurs,en2009,ondénombreautotal676séropositifssousARV.

Maisenmatièredepriseencharge,lesbesoinsdespersonnesvivantavecleVIHneselimitentpasàl’accèsauxmédicamentsetauxsoinsmédicaux.Enoutre,ilsontbesoinentreautred’unsoutienfinancier,psycho-socialetmatérielcarcelui-cipeutatténuerlasouffrancedecespersonnesainsiquecelledesorphelinslaissésenchargeetfavoriserleurmeilleureintégrationdanslasociété.

7.2.2 La prise en charge communautaire

UndesaxesstratégiquesdelaluttecontreleSIDAestlaréductiondelavulnérabilitédesindividus,desfamillesetdelacommunauté.Eneffet,leSIDAimposetantauxPVVIHqu’auménagesquiaccueillentlesOEVdescoûtstrèsimportants.D’aprèsuneétuderéaliséeauTchaden2001,88unmaladeduSIDAetsafamilleengagentdesdépensesmensuellesdel’ordrede102.475FCFA.Etpourladuréedelamaladie,latotalitédescoûtsduSIDAauniveaudesménagessesitueà812.032FCFAparpersonnemaladeduSIDA.Decemontant,58%descoûtssontconstituéspardesdépensespourlesmédicaments,lesconsultations,lediagnostic,l’hospitalisation,letransportetlesmodificationsdomiciliaires;29%parlespertesdeproductivitéet12%parl’enterrement.89Depuis2006legouvernementarendugratuitlesmédicaments.Cequiapermisderéduireconsidérablementcecoût.Toutefois,laproblématiquedel’alimentationdesPVVIHoucelledesOEVdemeure.90

Figure 2: Cas de SIDA déclarés de 1986 à 2006

Source:PNLS/IST,2007

84Unarrêtén°079/PR/PM/MSP/SE/SG/2007portantinstitutiondelagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAdansl’ensembledesstructuressanitairesduTchad.

85MSP/PNLSRapportdelasituationnationaleàl’attentiondel’UNGASSjanvier2006-décembre2007P.4.

Faceàcedrame,plusieursinitiativesontétédéveloppéesparleGouvernementavecl’appuidespartenairesaudéveloppementdepuisladécouverteauTchaddesdeuxpremierscasen1986parl’OrganisationMondialedeSanté(OMS).Demanièreglobale,cesinitiativesontétéfocaliséesdavantagesurlaprévention84quesurlapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDA(PVVIH),desorphelinsetenfantsvulnérables(OEV)etlesménagesaffectés.SurtoutellesontétémenéessansvéritabledémarchesmultisectoriellesàmoyentermedeluttecontreleVIH/SIDA.

Danscecontexte,ledéfimajeuràreleverestceluidel’améliorationdesconditionsdeviedecesgroupesdepopulations,notammentlesplusvulnérables.Celapassenécessairementparl’augmentationdesrevenusparhabitantetdespersonnesappartenantauxgroupesvulnérables,ledéveloppementdesactivitésgénératricesderevenus,l’augmentationdunombredesstructuresdefinancementetdepriseenchargedesPVVIHetdesOEV.

7.2. La prise en charge des PVVIH et des OEV.

Pendantlongtemps,lapriseenchargeglobalemédicaleetcommunautairedesPVVIHetdesOEVaétépeudéveloppée.85

86Unarrêtén°079/PR/PM/MSP/SE/SG/2007portantinstitutiondelagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAdansl’ensembledesstructuressanitairesduTchad.

87MSP/PNLSCadreStratégiqueNationaldeLutteContreleVIH/SIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles(2007-2011)P.29.88AlexandreY-P&N’DiekhorY,«LeSida,sonimpactsocio-économique,politiqueetculturelsurledéveloppementduTchad»N’Djaménaaoût2001.

89Inibidem.90Etpourtantausymposiumdesfemmesorganiséle26novembre2002àMoundou,lechefdel’Étataplaidépourlaconstitutiond’unfondsdesolidariténationaleenfaveurdespersonnesvivantavecleVIH/Sida.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 117

Le droit à la survie

L’alimentationestl’undesproblèmesmajeursauquellesenfantsorphelinsduVIH/SIDAsontconfrontés.Laplupartdesménagesquileshébergentéprouventdesdifficultéspourleuralimentation.Cesenfantssontfréquemmentsujetsàlamalnutritionetauxinfections.Cesorphelinssontspécialementexposés,enparticulierdanslecasoùlamèreetlepèredécèdentetoùilssontprisenchargepard’autrespersonnes.

Certainesorganisationsetassociationsàbasecommunautaireapportentleuraidemultiformeauxpersonnesinfectéesetauxorphelins.ParmicesassociationsetONG,onpeutciterWorldVision,leBureaudeLiaisondesassociationscatholiquesdiocésains(BELACD),leCentrediocésaind’informationsurleSIDAetd’accompagnementdesmalades(CEDIAM),l’InstituttropicalSuisse(ITS),CareTchad,CatholicReliefService(CRS),etc.

Cessoutienscouvrentl’assistancealimentaire,l’appuiàl’éducation/formationetauxsoinsmédicaux.CertainesassociationsouONGdisposentdesdispensaires,d’autresinterviennentdansledomainedelasensibilisationdesOEVsurleurdroit,etdanslaréinsertionsocio-économiquedesPVVIHàtraverslesAGR,dansdelapriseenchargescolaire(fraisscolaires,fournitures,habillement),alimentaireauxorphelinsavecl’appuiduProgrammeAlimentaireMondial(PAM)etd’autrespartenaires.

Desmécanismesdoiventêtremisenplace:lesprogrammesd’appuiauxconsultationsetautestvolontaireduSIDA,àlapréventiondelatransmissionduVIHdelamèreàl’enfant(PTME),ainsiqu’auxsoinsetausoutienauxpersonnesvivantaveclesSIDA,sontdesbonsmoyensd’identifierlesenfantsséropositifsetautresenfantsvulnérablesquiontbesoind’avoiraccèsàdesservicesmédicauxadéquats.LesenfantsorphelinsduVIH/SIDAontledroitdejouirdumeilleurétatdesantépossibleainsiquedelafournitured’alimentsnutritifs

Le droit à l’éducation et à l’information

LeTchad,s’estlancéedés1986danslaluttecontrel’épidémieduSIDA.CettevolontédeluttercontrelamaladieestaffirméparlesengagementsinternationauxauxquelsilaadhérételsqueleForumdeAddisAbeba(décembre2000),leSommetdel’OUA(avril2001)etlaSessionSpécialedesNationsUniessurleSIDA(juillet2010).LaconstitutiongarantitledroitàlasantéàtoutTchadien.Cettevolontéestrendueégalementeffectiveparl’adhésiondupaysàlaDéclarationUniverselledesDroitsdel’Homme.Ila,également,adhéréàladéclarationd’AlmaAtarelativeauxsoinsdesantéprimairesdontlesgrandsprincipesvisentl’équité,laparticipationcommunautaireetlacollaborationintersectorielle,laCharteafricainedesdroitsetdubien-êtredel’enfant.Cequis’esttraduitauniveaunationalparl’élaborationetl’adoptiond’unedéclarationnationaledepolitiquedepopulationen1995quireconnaîtàtoutenfantledroitàl’éducation.

L’éducationviseàpromouvoiretdévelopperlapersonnalitédel’enfant,sestalentsainsiquesescapacitésmentalesetphysiquejusqu’àleurpleinépanouissementetsurtoutapréparerl’enfantàmenerunevieresponsabledansunesociétélibre,dansunespritdecompréhension,detolérance,dedialogue,derespectmutueletd’amitiéentrelesgroupesethniques,lestribuetlescommunautésreligieuses.

LeTchadaadoptéen2007laloiportantluttecontreleVIH/SIDA/ISTetprotectiondesdroitsdespersonnesvivantavecleVIH/SIDAafindemieuxgarantirlerespectdesPVVIHetdesOEV.Auxtermesdecetteloi,lesprogrammesd’éducation,d’informationenmatièredeVIH/SIDA/ISTdoivent:

• susciterunchangementpositifdecomportement;

• combattrelesstéréotypesappliquésàcesgroupesetdissiperlesmythesetpréjugésexistantàleursujet;

• viserlapromotion,lerespectdesdroitsetdeladignitédespersonnestouchéesparleVIH/SIDA/IST;

• contribueràmodifierlesattitudesdediscriminationetdestigmatisationliéesauVIH/SIDA/IST.

Ainsi,l’éducationauVIH/SIDA/ISTestapparuecommel’unedesconditionsnécessairesdelaluttecontreleVIH/SIDA.Eneffet,dansuncontextemarquéparlapersistancedescomportementsàrisquefavoriséspardespesanteurssocioculturelles,l’analphabétismeetlapauvreté,leseulmoyendeprévenirlamaladierestel’éducationetl’informationdespopulationssurlesmodesdetransmissionetlesmoyensdeprotection.Unelargeutilisationdesmédiasestàceteffetessentiel.C’estainsiquedanslecadredelaStratégienationaledeluttecontrecefléau,denombreusescampagnesd’informationssontorganiséesàl’intentiondetouteslescouchessocialesauxmoyensdesséminaires,ateliersderéflexion,journéesderéflexion,desspotspublicitairesradiodiffusésetàlatélévision.

Laquestionéducativeestl’undesdomainescritiquesdelaviedesenfantsorphelinsduVIH/SIDA,carlaplupartnefréquententpasl’école.L’onobservedespratiquesdediscriminationàleurégardcaronrelèvesouventquelestuteursprivilégientlascolarisationdeleurspropresenfantsaudétrimentdecelledesenfantsorphelinsduVIH/SIDA.Lesprincipalesraisonssuivantesjustifientlanon

Tableau 17: Evolution du nombre des associations et coordinations communautaires de la riposte au VIH

2006 2007 2008

Réseaunational 7 7 8

Réseaurégional 2 2 2

Coordinationsreligieuses 3 3 4

ONG/Associationsspécialiséesdanslaprévention 94 108 150

Associationsspécialiséesdansletraitement 7 7 7

Associationsspécialiséesdanslapriseenchargeglobale ND 18 18

Source:RapportsFOSAPvoletsIDAetFondsMondial

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 119

fréquentationscolairedesenfantsorphelinsduVIH/SIDA:lafaim,lemauvaistraitement,l’absenced’actedenaissance,l’abandondel’écolepourassurerlagardeoul’entretiendelafratrie,lemanquedefourniturescolaire,lenonpaiementdesredevancesscolaires,etc.

Le droit à la protection

Quantàlaprotectiondesenfants,desprogrèssontnotésenmatièrederéformesjuridiques.LeTchadaprisencomptelaConventionrelativeauDroitdel’Enfant(CDE)enprocédantàunerévisiondesalégislation.Desprojetsdeloisrelatifsàlajusticeapplicableauxenfantsontétéadoptés,rendantpossibleuntraitementjuridiquespécialpourlesenfants.TouteslesactionsenfaveurdesenfantssefondentsurlaCDE.Seloncetteapproche,touteslesdécisionsquiconcernentlesenfants,desdiversessolutionspossiblesdoiventêtreuneconsidérationprimordiale.Ceprincipes’appliqueimmédiatementauxorphelinsetauxenfantsvulnérablesquandils’agitdeprendredesdécisionsconcernantlespersonnesquilesélèveront,leursbiensetleuravenir

L’EtatTchadienaratifiéplusieursinstrumentsinternationauxrelatifsàlaprotectiondesdroitsdel’enfant,parmilesquelslaCDE.Surleplanpolitique,lamiseenplaceduParlementpourenfants.LesdispositionsdecesinstrumentsontsuscitélamiseenplaceduParlementdesenfantsetl’émergenced’unemultituded’associationsprivéess’intéressantauxconditionsdel’enfant.Depuisquelquesannées,l’appuidecertainsorganismesdesNationsUniestelsquel’Unicef,l’UNFPA,l’OMSsefaitdeplusenplusimportant.Nousdevonsfairetoutcequiestennotrepouvoirpourprotégercesenfants,pourleurdonnerlaprioritéetleurassurerunmeilleuravenir.C’estunappelàl’action,unappelpourchangerdementalitéetmettrelesenfantslàoùilsappartiennentaucœurmêmedetousnosprogrammes.

La prostitution des mineures

L’undesproblèmesmajeursdeprotectionsocialeconcernelaprostitution,quiprenddesformesdeplusenplusinquiétantesàN’Djamenaetdanscertainesvillesdesprovinces.Autrefoisréservéeauxfemmesd’uncertainâge,elletoucheaujourd’huideplusenplusdesjeunesfillesmineuresavectouslesrisquesdecontaminationquecelasuppose.AN’Djamena,onlesrencontredanslesbarsdancingetdanslesgrandesartères.Lestenanciersdelachambredepasseexpliquentquecertainesprostituéesdoublelamiselorsquelesclientsrefusentl’utilisationdupréservatif.

Lapauvretéestlapremièrecausedecephénomène.“Jemeprostituejustepouravoirdequoivivre;carjevisseuleetjedoismebattrepourpayerleloyeretmanourriturequotidienne.Cetravailmedonnejusteleminimumpourvivremêmesij’aipeurdemefaireinfecter.C’estpourcelaquejene“fais“jamaissanspréservatif“,nousaexpliquéunejeuneprostituée.Toutefois,ellereconnaîtque,certainesdesescopinesn’exigentpasdepréservatifaunomdeleurappartenanceconfessionnelle,maiscen’estpaslecaspourtouteslesprostituées.

Faceàcephénomène,lapoliceresteimpuissantecaraucuntexten’interditlaprostitutionauTchad.Lesarticles279à282ducodepénalconsacrésaux«atteintesauxmœurset,atteintesàlamoralepublique»neréprimentqueleproxénétismec’est-à-direlefaitdetirerprofitdelaprostitutiond’autrui.

7.3 Principaux obstacles et mesures correctrices

LeGouvernementtchadiens’estengagéàluttercontrelesIST/VIH/SIDAdanslecadred’uneapprochemultisectorielleàlaquellesontpleinementassociéslespouvoirspublics,lesleadersd’opinion,lesorganisationsnongouvernementales,lesorganisationsàbasecommunautaireetlespersonnesvivantavecleVIH.Ils’estenoutreengagéàpromouvoirl’adhésiondesdécideursetdesleadersauxstratégiesnationalesdeluttecontreleSIDA,àprotégeretpromouvoirunenvironnementjuridiqueetsocialadéquatgarantissantlesdroitsdespersonnesnotammentceuxvivantavecleVIH/SIDA,àprotégerlespersonnesvivantavecleVIH/SIDAcontretoutediscriminationetexclusionenmilieudetravailetàfaireensortequelesenfantsetlesadolescentsaientunaccèsàuneformation,uneéducationetdesservicesadaptésenmatièredesanté,ycomprisdesinformationssurlapréventionduVIH/SIDA.MalgrécetengagementpolitiqueduGouvernement,denombreuxobstaclesdemeurentetquientraventlamiseenœuvred’uneriposteefficace,notamment:

• LastigmatisationpersistanteetladiscriminationdesPersonnesVivantavecleVIH(PVVIH);

• L’inégalitédessexesdansl’accèsauxservicesetuncomportementdefaiblerecoursauxsoins;

• L’absenced’uneripostenationaledécentraliséefaceauVIH;

• LescasderupturedesARV;

• L’insuffisancedesfinancementspourporteràl’échelleleprogrammeafind’atteindrel’accèsuniversel;

• Lafaiblessedel’intégrationdusidadanslessecteursdedéveloppement;

• LafaiblessedescapacitésnationalesàsuivreetévaluerlaripostenationaleauVIH;

• L’instabilitéetcrisesociopolitiquesurfondderébellionarmée;

• L’affluxcontinuderéfugiésàl’EstetauSuddupays.

• Lafaiblessedescapacitéshumainesnotammentpourlacoordinationnationaleetlacapacitédesorganisationsdelasociétécivileainsidesnoyauxanti-SidadesMinistèreschefsdefile.

Envuederemédieràcesdifficultés,différentesmesuresontétéprisesparleGouvernementetsoutenuespardesinterventionscombinéesdesdifférentsacteursappuyésparlespartenairesaudéveloppement.CesmesuresaffectentpositivementlaréponseauVIHetsetraduisentpar:

• LacoordinationdesactivitésdelutteautourduCNLS;

• LamiseenplacedeplusieursactivitésdeluttegrâceàuneimportantesubventionduFondsMondialdeLuttecontrelaTuberculose,lePaludismeetleVIH/SIDA;

• L’engagementtrèsfortetconstantduPrésidentdelaRépubliquedanslalutte;

• Lacréationd’unObservatoiredesdroitshumainsregroupantlesassociationsdedéfensedesdroitshumains,lesassociationsféminines,lesassociationsdesPVVIH,lesconfessionsreligieuses,leRéseaudesparlementairessurlaPopulationetDéveloppementetd’autresacteurs;

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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• L’adoptiondelaloiportantluttecontreleVIH/SIDAetlaprotectiondesPVVH(Annexen°19)aétéd’adoptéeetpromulguée;

• L’inscriptiondelaluttecontreleSIDAparmilesprioritésdéfiniesdansleCadredesDépensesàMoyenTerme;

• L’inscriptiond’unelignebudgétairedel’Etatpourl’achatdesmédicamentsetréactifsetlagratuitédesARVetdubilanimmuno-virologique;

• L’intégrationdesARV,réactifsetmédicamentsIOdanslalistedesmédicamentsessentielsdontl’approvisionnementestassuréparlaCPA;

• LasynergieentresecteurmédicaletcommunautairepourlacontinuitédelapriseenchargeduVIHetdesOEVàN’Djamenaetcertainesgrandesvilles;elletoucheraégalementleresteduterritoire;

• Laprioritéaccordéeàladécentralisationdesinterventionsavecunrenforcementprogressifduleadershiprégional

• LadisponibilitédelapriseenchargedesPVVIHdans13régionsàtravers22centresdedispensation.

7.4 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

PourunemeilleurepolitiquedeluttecontreleVIH/SIDA,laquestiondelavulnérabilitébiologiqueetsocio-économiquedesfemmesfaceàl’épidémiedoitfigurerenbonneplacedanslastratégiedelaluttecontrecefléau.Car,cettevulnérabilitébiologiquefaitd’ellesdespersonnesdeuxfoisplusinfectéesqueleshommes(4%chezlesfemmescontre2,6%chezleshommes).Pourcela,lapolitiquedeprotectionsocialedoitassurerunepriseenchargegratuitedesproblèmesdesantédesfemmesetdesenfants,enparticulierlesconsultationsprénatalesàtraverslesquellesledépistagevolontaireduVIH/SIDAainsiquelaPréventiondelaTransmissionMèreetEnfant(PTME)estpratiqué.Parmicesfemmes,cellesvivantaveclesfistulesobstétricalessontlesplusvulnérablesetn’ontpassouventdesréponsesàleursproblèmes

Aussi,l’enquêtenationaledeséroprévalenceduSidadonneuntauxde3,3%.Cettesituationesttrèsalarmantepourledéveloppementdupayssidesmesuresénergiquessontprisesàcourtterme.Etpourcause:selonuneétudedelaBanqueMondialeréaliséeen2000,untauxdeprévalencede5%entraîneuneréductionduPNBparhabitantdel’ordrede0,4%paran,untauxde10%,15%et30%correspondrespectivementàuneréductionannuelle0,8%,1%et1,4%.BienqueleseffetssurlacroissanceéconomiquepuissentapparaîtrerelativementmodestescomptetenudutauxactueldeprévalenceauTchad(3,3%),onpeuts’attendresirienn’estfaitàdesimpactsplusimportantssurlessecteurssocioéconomiquesessentielsdanslesannéesàvenir(augmentationdelapauvreté,baissedesrevenusdesménages,augmentationdesfraisdesanté,baissedelaproductionetdelaproductivitéauniveaudesstructuresdeproduction).Auplanéducation,leVIH/SIDApeutentraîneruneaugmentationdunombredesorphelinsquipourlapluspartontperduunoudeuxparentsquiconstituentleursoutienessentielenmatièredescolarité.

L’ONUSIDATchadaréalisédesétudesdiagnostiquesquiontproposélesgrandesorientationsdelapolitiquenationaledeluttecontreleSida.Danscecadre,leConseilNationaldeluttecontreleSida

(CNLS)adégagéquelquesrecommandations,dontlesprincipalesencoursdemiseenapplicationportentsurlesaspectssuivantes:

• lesoutienauxPVVIHetauxOEV;

• l’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppementnotammentlaStratégienationalederéductiondelapauvretésecondegénération(SNRPII);

• l’augmentationdelacontributiondugouvernementenyconsacrant15%dubudgetdelasantéàlaluttecontreleSIDAetaussicréerunelignebudgétairepourlesautresministèresimpliqués;

• l’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetdecellesrelativesàlaréductiondesimpactsdelamaladieenvued’atteindrelesobjectifsfixésparlepayspourl’accèsuniversel;

• l’intégrationdesARV,réactifsetmédicamentscontrelesIOdanslalistedesmédicamentsessentielsdontl’approvisionnementestassuréeparlaCentralepharmaceutiqued’achat;

• l’intégrationsocialede40%desorphelinsâgésdemoinsde19ansetdesoutienà38.400OEVenconformitéaveclesnormesinternationales.

8. Securité alimentaire et nutrition

8.1 Introduction et contexte

Laquestiondelasécuritéalimentaires’esttoujoursposéeauTchadendépitd’énormespotentialitésnaturellesdontregorgelepays.D’unemanièregénérale,danslespayssahéliens,l’insécuritéalimentairedesménagespauvres,parallèlementàlamalnutritiondeleursmembreslesplusvulnérables,estdevenueunproblèmedramatiqueetpersistantquicréeunevéritablesituation‘d’urgencechronique’.Lessystèmesdeproductiontantdanslazonesahéliennequedanslazonesoudaniennesonttributairesdelapluviométrieetlamaîtrisedeseaux.

Leseffetsconjuguésdesaléasclimatiques(sécheressesrépétées,invasionsacridiennes),desguerrescivilesetdesmouvementsdespopulationsqu’ellesprovoquentainsiquelesmouvementstransfrontaliers,constituentunhandicapsérieuxpourlamiseenplaced’unepolitiquestructuréedelasécuritéalimentaire.Dèslors,ilestimpératifquetoutepolitiquedeprotectionsocialedanscepaystiennecompteenprioritédecettesituation.

Laproductioncéréalièreesttributairedesvariationsclimatiquesavecsesconséquencessurlasécuritéalimentaire.Cetteinsécuritéalimentaireaffecte44,2%delapopulationdont64%91viventendessousduseuildepauvreté.Ellesemanifestesousdeuxformes:

• l’insécuritéalimentairestructurelledueàl’incapacitépermanentedeproduireassezoud’accéderauxalimentsessentielspoursatisfairelesbesoinsalimentairesdebase;

91DocumentdePNSA

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 123

• l’insécuritéalimentaireconjoncturelledueàunerupturemomentanéedel’équilibreentrelesdisponibilitésalimentairesetlesbesoinsdeconsommation.

Acettesituationdeprécaritéetdevulnérabilité,s’ajoutetouteunegammed’autresfacteursdéterminantlamalnutrition,alliantlemanqued’accèsauxservicessociauxdebase(santé,éducation,eauetassainissement)aumanqued’informationetd’encadrementencequiconcernelessoinsdesenfantsetauxinégalitésdegenre,pouraboutiràunevéritablesituationd’urgencepourlespopulationslesplusvulnérables.Cequiexpliquelanécessitéderéponsesconséquentesentermesdesécuritéalimentaire,denutritionetdeprotectionsociale.

Danscecontexte,lesdéfisrestentmajeurspouratteindrelasituationdesécuritéalimentairedanssonconceptdéfiniparl’OrganisationdesNationsUniespourl’Alimentationetl’Agriculture(FAO),àsavoir:unétatoù«touslesêtreshumainsont,àtoutmoment,unaccèsphysiqueetéconomiqueàunenourrituresuffisante,saineetnutritiveleurpermettantdesatisfaireleursbesoinsénergétiquesetleurspréférencesalimentaires,pourmeneruneviesaineetactive».

Vulaliaisonfonctionnellequirelielesconceptsalimentaireetnutritionnel,leprésentchapitretraitedelasituationliéeàlasécuritéalimentaire,lecadreinstitutionneletdesaspectsnutritionnels.

8.2 La sécurité alimentaire

L’accèsauxressourcesalimentairesadetouttempsétéunproblèmefondamentalauTchad.Celaestaccentuéparuneincidencedelapauvretéassezélevée.Ainsi,l’insécuritéalimentairetemporaireouchroniquetouche44%delapopulation,malgréuntauxd’affectationde61,7%durevenudesménagesconsacréàl’alimentation.

8.2.1 Cadre institutionnel

Afind’assurerl’approvisionnementalimentairedesapopulationencasd’insuffisancedesproductionsvivrières,lepayss’estdotéd’undispositifnationaldestinéàpréveniretàgérerlescrisesalimentaires.Cedispositifestplacésousl’autoritéduMinistèredel’Agriculture.LeprincipalorganedecedispositifestleComitéd’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesalimentaires(CASAGC).Soncomitédirecteur(autoritésnationales,organisationsinternationales,bailleursetautrespartenaires)estprésidéparleMinistredel’Agriculture.

Laveilledelasituationalimentaireestassuréeparuncomitétechnique(servicespourvoyeursd’information,ONG,partenairesdudomainedelasécuritéalimentaire),leSecrétariatPermanentestassuréparlaDirectiondelaProductionAgricole(DPA).

LeCASAGCsefondeprincipalementsurlesinformationsfourniesparleSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)quicoordonnel’ensembledesstructuresnationalesdecollecteetd’analysedesdonnées,notammentsurlesuividesmarchésdesproduitsagricolesetdel’élevage,lescampagnesagricoles,lespâturages,lasantéanimale.

LeSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)s’appuiesur:

• lescomitésdépartementauxetlocauxd’action,relaisdécentralisésdanslesquelsparticipentlesservicesdel’Etatpourl’agriculture,l’élevage,l’environnement,lasantéetl’éducation,lesONG,lesprojets,desreprésentantsdesagriculteursetlesorganisationsdelasociétécivile.Ilsontpourrôledecollecterdesinformations,réaliserundiagnosticdelasituationalimentairedeleurzoneetdeproposerdesactions.

• lesservicespourvoyeursd’informationquicollectentàpartird’agentsdécentralisésoudemissionsdeterraindesdonnéessurdifférentsaspectstouchantàl’analysedelavulnérabilitéalimentaire.Ils’agitprincipalementduSystèmed’InformationsurlesMarchés(SIM),delaDirectiondesRessourcesenEauetdelaMétéorologie(DREM),del’OfficeNationaldeDéveloppementRural(ONDR),delaStatistiqueagricole,del’OfficeNationaldeSécuritéAlimentaire(ONASA),delaDirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnement(DPVC),delaDirectiondesServicesVétérinaires(DSV),duCentreNationalpourleNutritionetlesTechnologiesAlimentaires(CNNTA),delaSociétépourleDéveloppementduLac(SODELAC)etleProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaire(PNSA);

• lesmissionsdesuividelacampagneagricoleetdelavulnérabilitéalimentairequicouvrenttoutelazoneagricoledupays.LesrésultatsdecesmissionssontsouventenrichisparceuxdelamissionannuelleCILSS–FAOetlaReprésentationnationaledeFews-Net(FamineEarlyWarningSystemNetwork).

92SNRP2

93 Fewsnetestleréseaudusystèmed’alerteprécoce,uneactivitéfinancéeparl’USAIDquicollaboreavecdespartenairesinternationaux,régionauxetnationauxpourfournirdesinformationsopportunesetrigoureusesd’alerteprécoceetdevulnérabilitésurdesquestionsdesécuritéalimentaire

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 125

Figure 3: La securité alimentaire : Système de suivi et d’intervention

Source:GroupedeRechercheetd’EchangesTechnologiques(GRET)

8.2.2 Sécurité alimentaire et vulnérabilité

OnconsidèrequeleTchad,estunpaysàrisquealimentaire.Huitdesesrégionssontconsidéréescommeparticulièrementvulnérables.Ellessontsituéesdanslabandesahélienne(notammentleKanem,BahrGazalleWaddiFira,leGuéra,leBatha)etsaharienne(leBorkou,EnnedietTibesti).

Figure 4: Tchad, vulnérabilité conjoncturelle

Danscecontexteoùlasécuritéalimentaireestfortementtributairedelapluviométrie,lavulnérabilitéalimentaireseraitdifficileàcernercar,lacapturedescouchesvulnérablesseraitbiaiséeparlefaitqu’unefrangeimportantedelapopulationnesentl’impactquedemanièreindirecte.D’oùlanécessitéd’adapterleconceptauxréalitéséconomiques.C’estpourquoiFEWSNETadéfiniàl’échelledupays,deszonesd’économiesalimentairesquipermettentdecaractériserl’originedesrevenusetdelaconsommationalimentairepourmieuxorienterlesaidesalimentaires.Ilendécouleque:

Services techniques centraux et

décentralisés (ONDR, secteur élevage, SIM,

DPVC, Sodelac, secteur santé)

Institutions internationales (Fews, FAO, CILSS, PAM)

Société civile(ONG,

groupementsde producteurs)

Projets

Systemed’information

Animation

Concertationprise de decision

Outils d’intervention

Mise en oeuvre

Comités Départementaux d’Action (CDA)

Division de la Sécurité Alimentaire

(Ministère de l’Agriculture)

SISAAR centralisation de

l’informationSecrétariat du

CASAGC

CASAGC(8 ministères tchadiens,

services techniques nationaux, Partenaires

étrangers, ONG) Analyse et Prise de décision

ONASA ONG PAM Organisations caritatives

confessionnelles

Niveausous-préfectoral

Niveaudépartemental

Niveau national

FCP et SFSONASAStock

céréalier

Autres(PAM,

Etats-Unis…)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 127

• Laconsommationalimentairedansleszonesagricolesrepose,pourlesplusaisés,surl’autoconsommationdescéréales.Pluslesménagessontpauvres,plusilsdoiventrecourirauxachatsd’aliments.Seulslesménagesquidépendentfortementdelaventedeleursanimauxontdesmodèlesdeconsommationbaséssurl’achatdecéréalesquelquesoitleurniveauderevenu.Lespluspauvresd’entreeuxpeuventrecevoirunepartsubstantielledeleurrevenuennature.

• Lesménagesdeszonesdeculturededécrueontenmoyenne20%deleuralimentationquidépenddelaconsommationdepoissonoudeproduitdecueillette.DansleNord,lesdonsdenourrituresauxpluspauvressonttraditionnelsetdansleszonesintermédiairesenparticulierleszonesdedécrues,leprêtdenourriturelorsdelasoudureestcourant.

• Cesontdonclesexcédentsissusdelaventedesproductions(animaux,coton,riz,poisson,céréales…)dominantesdanscertaineszonesetdesproduitsdecueillettedisponible(gommearabique,karité,autresfruits…)quiconstituentlessourcesderevenusmonétaires.OnobservedanslazonedeculturededécrueuneémigrationdecertainsmembresdeleurfamilleversN’Djamenaquicontribueaussiauxsourcesderevenusauvillage.

• LesgroupeslesplusvulnérablessetrouventgénéralementauKanem,auBahrElGazal,auHadjerLamis,auBathaetauNordGuera.Lesbrasvalidesdansceszones,migrentleplussouventverslesgrandscentresurbainsdontlestransfertsassurentl’essentieldel’accèsàlanourritureauxrésidentsdesvillagesconstituésessentiellementd’enfantsetdespersonnesâgées.Localement,lacollectedesgraminéesrécupéréessurlesreversesdesfourmilièresàtraversdesfouillesdemeureunestratégienonnégligeabled’accèsàlanourritureenparticulierdansleSudBathaetleNordGuéra.

Ainsidonc,pendantlespériodesdesoudureouàlasuitedemauvaisessaisonspluvieuses,lebradagedugrosbétail,laventedupetitruminantetl’intensificationdelaventeduproduitdelabassecoursconstituentd’autresopportunitésetstratégiesd’accèsàlanourritureetautresproduitsnécessaires.94

Encadré 6 : Vulnérabilité selon l’activité

De manière synthétique et selon le Rapport d’une enquête conjointe, les ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire sont respectivement ceux pratiquant les activités suivantes :

• Chasse, Cueillette et Commerce des produits issus desdites activités, Aides/Dons et Transferts d’argent (31.7% des ménages sont en insécurité alimentaire et 28.3% à risque) ;

• Travail journalier (23.8% des ménages en insécurité alimentaire et 27.4% en insécurité alimentaire à risque) ;

• Elevage, Vente de bétail et Commerce des produits d’élevage (17.1% des ménages en insécurité alimentaire et 22.6% à risque) et

• Artisanat /Petit métier d’élevage (16.8% des ménages en insécurité alimentaire et 27.1% à risque d’insécurité alimentaire).

Source:Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité,Rapportd’enquêteconjointePAM/FAO2009

94Lorsquelasaisonpluvieuseestbonne,lespaysans,aprèslesrécoltesinvestissentdansl’achatdebétail,cequifaitquelescéréalesetlebétail,surlemarché,ontdesprixquiévoluentensensinverse

LerégimealimentaireauTchadesttrèspeudiversifié:lescéréalesreprésententlamoitiédelarationcalorique.Cesontlescéréalesquiconstituentl’essentieldelaconsommation.CequiexpliquequetoutepolitiquedeprotectionsocialeauTchaddoitnécessairementsebasersurl’accèsdespersonnesvulnérablesàl’alimentationetàlacouverturedesbesoinscéréaliersétablisselonlanormeofficielledelaFAOde159kg/hab/an.

8.2.3 Stratégies et politiques de lutte contre l’insécurité alimentaire

Pourfairefaceauxproblèmesd’insécuritéalimentaire,diversesstratégiesetpolitiquesontétédéveloppées.Ilyad’abordcellesquiconsistentàgérerlescrisesrécurrentesàtraversledispositifEtatiqueetl’ensembledesespartenaires,centrésurledéveloppementrural;ensuiteundispositifdurableélaboréautourd’unprogrammeappeléProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaire(PNSA).Ceprogrammeaétéadoptéenjuin2005etcomprend8sous-composantes:Valorisationdesressourcesnaturelles,intensificationdescultures,diversificationdessystèmesdeproduction,commercialisationettransformation,santéetnutrition,aidealimentaireetdispositifdeveille,mesuresd’accompagnement,miseenœuvreetarrangementsinstitutionnels.D’uncoûtde103milliardsdeFCFA.Ildevraits’exécuterendeuxphasesdecinqanschacune,allantde2006à2010etde2011à2015etviselesobjectifssuivants:

• Eliminerl’extrêmepauvretéetlafaim(réduirede50%laproportiondelapopulationvivantsousleseuildelapauvreté,réduirede50%lenombredepersonnessouffrantdemalnutrition)

• Assurerunenvironnementdurable(intégrerlesprincipesdudéveloppementdurabledanslespolitiquesnationalesetréduiredemoitiéàl’horizon2015laproportiondespopulationsquin’apasaccèsàl’eaupotable)

Danslemêmeélan,ilestconçuunProgrammeNationald’InvestissementàMoyenTerme(PNIMT)suivantlespolitiquesduNEPADetleProgrammeDétaillépourleDéveloppementdel’AgricultureAfricaine(PDDAA),axésurledéveloppementdesfilières(coton,bétail,peaux,etgomme)quiconstituelesprincipauxproduitsd’exportationetl’élaborationd’unSchémaDirecteurAgricoleetPland’action(2006-2015)ainsiquelePlanNationaldeDéveloppementdel’Elevage(PNDE)validéen2008.Sonobjectifestd’augmenterdurablementlaproductionanimaleafind’amélioreretd’accroîtrelacontributiondel’élevageàlacroissancedel’économienationale,àlaréductiondelapauvretéetàl’améliorationdelasécuritéalimentaire.

Ilestprévu,danslecadreduPNSAetduSchémaDirecteurdel’Eau,l’aménagementde100000ha.Ainsi,lestravauxpourlapremièrephaseontétélancéspourpromouvoirlaculturedurizdanslarégiondelaTandjiléavec20000ha.Lelancementaétéeffectifle7mai2010avec3000hasurles12.000prévusdanslafermedeBoumou,localitésituéeàunequarantainedekilomètresdeLaï(Tandjilé).

Cesplansetprogrammesvisentlamaîtrisedelasécuritéalimentairedansladurée.Malheureusementleurmiseenapplicationpeineàs’asseoirdemanièreeffective.

Auxcotésdecesdispositifsdurables,setrouventlescadresdegestionetpriseenchargedescrisesrécurrentes.Ainsi,aprèslesannéesdeduressécheressesetpourparerauxproblèmesrécurrentsdefamine,unStockNationaldeSécurité(SNSA)aétécréé.Lagestiontechniquedustockestconfiée

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 129

àl’OfficeNationaldeSécuritéAlimentaire(ONASA).C’estunétablissementpublicàcaractèreindustrieletcommercial,dotédelapersonnalitémorale,del’autonomiefinancièreetplacésoustutelleduministèredel’Agriculture.Lesressourcesdel’ONASAproviennentduFondsdeSécuritéalimentaireetdeDéveloppementconstituépourl’essentieldessubventionsdel’Etatetlesdonateursinternationaux.

Lesentrepôtsdestockagedel’ONASAontunecapacitéde28450tonnesrepartissurl’ensembledupays.AveclesdisponibilitésdesressourcesEtatiquesdecesdernièresannées,lesinterventionsdel’ONASAsontdeplusenplusaccentuées.Desventessubventionnéesdecéréalessontsouventorganiséespourpermettreauxpopulationsd’accéderàdeprixraisonnablesauxproduitscéréaliers.Ilestprévudesconstructionsdehangarspourlestockagedesvivres.

UncomitéparitaireGouvernement/partenairesveilleaumaintiendecestockconstituédestockphysiquedevivresetdefondsdecontrepartiepourlasécuritéalimentairereconstituéannuellementparl’ONASA,lePAMetleSCAC(Servicedecoopérationetd’Actionculturelle).

Ceplanviseàcontribueràlaconstitutionetàlaconservationd’unstockoptimumde35000tonnes(ycomprislescontributionsd’autresbailleurs)decéréalesauboutde4ans.Aceteffet,l’Etattchadiens’engageàfourniruntotalde16000tonnesàraisonde4000tonnesdecéréalesparan.Danslapratique,lareconstitutiondustockestsouventtardiveetleniveauoptimalrarementatteint.L’ONASArencontresouventdesdifficultéspourassurerlepré-positionnementdescéréalesdanslesdifférentsmagasinsquisontimplantéssurl’ensembleduterritoirenational.Desproblèmesdegestionliésàl’organisationdesventessubventionnéesetdesdistributionsgratuitesdesvivresontégalementété constatés.

Pourlerenforcementdesescapacitésfinancièresilestprévuunrecouvrementadditionnelissudel’IRPPauprofitdel’ONASAautermedudécret389/PR/MA/2001.Maisjusquelàunproblèmed’exécutionduditdécretseposeetuneconcertationavecleministèredesfinancesàcesujets’avèreutile.

Silesactionsdel’ONASAsonttrèslouablesetappréciéesparlespopulations,illuiestsouventreprochédesproblèmesdeciblageetdegestiondeladistributiondesvivres.Despersonnesnécessiteusessontsouventévincéesauprofitdescommerçantsetautrespersonnesaiséesayantdesinfluencesnotoires.Cequidonneunemauvaiseimageàl’Officeet,desactesdevandalismesontsouventobservésdanssesentrepôtsdèsqu’unesituationd’instabilitésecréeaveclepillagedeceux-ci(incursionsrebellesd’Avril2006,novembre2007etFévrier2008).

Dansl’optiquedelaluttecontrel’insécuritéalimentaire,l’élevageaunrôlestructurantmajeurdansl’économietchadienne.Avecuncapitalbétailestiméàplusde10millionsdetêtes95(toutesespècesanimalesconfondues)soitenviron1têtedebétailparhabitant,lacontributiondel’élevages’élèveàplusde18%duPIBnational.96 Lavaleurdelaproductiondeviandeetdulaitestestiméeà155milliardsdeFCFAen2002.Lesous-secteurdel’élevagefaitvivredemanièredirecteouindirecteprèsde40%delapopulation.En

Encadré 7 : Insécurité alimentaire et mesures d’urgence pour l’année 2010

En 2010, la sécurité alimentaire est une préoccupation et à la limite une priorité des priorités du Gouvernement tchadien. C’est une année particulière et consécutive à une très mauvaise saison pluvieuse menaçant de famine près de 20%97 de la population. Pour faire face à cette crise d’urgence de 2010, le Gouvernement a déjà mobilisé:

• 23 250 tonnes divers vivres (dont 13 250 tonnes de céréales) ;

• 350 tonnes de semences de riz;

• 1 500 sacs de tourteaux et environ 200 sacs de sous produits/maïs pour aliments de bétails.

Dans la gestion de cette crise alimentaire, un ensemble d’institutions formées autour des principaux partenaires que sont le PAM, la FAO et plusieurs ONG réalisent des activités intenses pour assurer la couverture alimentaire et nutritionnelle aux populations vulnérables aux chocs exogènes. Ces activités se concentrent essentiellement dans les régions à fort déficit de production agricole (bande sahélienne), ainsi que les sites abritant les réfugiés soudanais et centrafricains. Ainsi, le PAM réalise des activités entre autres :

• la distribution des vivres aux 255 00098 réfugiés soudanais, 77 000 réfugiés centrafricains et 188 000 déplacés internes tchadiens ;

• des rations sèches dans le cadre du programme vivres contre travail à 155 000 personnes nécessiteuses (soit 10 kg par famille pour planter 1,5 ha);

• des vivres dans le cadre du programme scolaire en faveur des filles ;

• la dotation des vivres dans le cadre de l’éducation primaire pour tous (cantine scolaire) ;

• l’appui nutritionnel dans le but d’améliorer l’état de santé des groupes vulnérables (femmes enceintes et allaitantes, personnes infectées par le VIH/SIDA, etc.)

Le PAM compte mettre en œuvre un programme d’assistance de 47 000 tonnes de vivres au profit des 750 000 personnes touchées par la sécheresse dans les régions du Kanem, Barh El Ghazal, Guera, Batha, Lac et Hadjer Lamis. La FAO oriente des efforts considérables dans le but d’améliorer les capacités de production agricole par l’appui à divers programmes et de manière pratique la distribution des intrants aux populations vulnérables, des aliments de bétail et une large gamme de distribution de semences dans les régions les plus touchées par les effets de la sécheresse.

Ainsi, il est prévu, en coordination avec le Ministère de l’Elevage et des Ressources Animales un projet de distribution de compléments alimentaires pour le bétail de 615t, un projet d’appui à l’agriculture pluviale qui consiste en la distribution des semences de céréales pour plus de 33 000 ménages vulnérables de la bande Sahélienne.

Le CICR distribue une quantité de céréales et semences aux couches les moins aisées de la population d’Abéché et de Goz Beida par le biais des madrasas et orphelinats La dernière distribution de sorgho, de sel, d’huile et de produits non alimentaires (couvertures, nattes, jerrycans etc.) a été organisée du 9 au 11 février 2010 au profit d’environ 3 100 élèves dans les cinq écoles coraniques de la ville d’Abéché.

95Ledernierrecensementduchepteltchadienremonteà1976etleschiffresactuelssontdesestimations.Undeuxièmerecensementvientd’êtrelancéle8septembre2010

96DonnéesBEAC,200197Bulletind’informationhumanitaire,Février201097DonnéesrecueilliesauPAM

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 131

zonesaharienneetsahélienne,laproductionanimaleestlaprincipaleetsouventlaseulesourcederevenuetd’autoconsommationdespopulations.

L’élevagedisposed’importantsatoutsetpotentialitéssurlesquelspeuventsefonderdesréelsespoirspourassurersondéveloppementdemanièredurableetsurtoutlaluttecontrel’insécuritéalimentaire.Parmicelles-ci,onpeutciter:

• l’existenced’unpotentieldeproductiontrèsimportant;

• l’existencedestraditionspastoralesapermislaconceptionetlamiseenplacedessystèmesd’élevageassezperformantsetparfaitementadaptésauxconditionsécologiquesetclimatiquespourmieuxvaloriserlesressourcespastoralesdanscertaineszonesdupays.Lecaractèreextensifdel’élevageconfèredescoûtsdeproductionréduitsquiexpliquentsacompétitivitésurdesmarchésàl’exportation;

• laprésenced’unpatrimoineconstituéd’uneréservedeplusde84millionsd’hectares99depâturagesnaturelsetdeparcours,(soit37%delasuperficietotaledupays)etd’unpotentielhydriqueassezimportantetdiversifié;

• l’existenced’unmarchépotentielimportantpourlesproduitsdel’élevagedanslasousrégion.Eneffet,presquetouslespayslimitrophesduTchadsontdéficitairesenproduitscarnésd’origineanimale.

LamiseenœuvreduPNDEs’articuleautourdecinq(5)programmesintituléscommesuit:

• Programme1:Développementdelaproductionanimale;

• Programme2:AppuiàlaRechercheVétérinaireetZootechnique;

• Programme3:Transformationetcommercialisationdesproduitsdel’élevage;

• Programme4:Renforcementdescapacitésdesacteursetdesstructuresd’appui;

• Programme5:Mesuresd’accompagnementetmécanismedemiseenœuvre.

Lerenforcementdelasécuritéalimentairepasseégalementparuneassistanceausecteurdel’élevageentermesd’alimentdebétailpourlespopulationssédentairespratiquantunélevagedesubsistancecar,ilestàsignalerquecomparativementauxnomades,lavulnérabilitéestplusaccentuéechezcettecatégoried’éleveurssédentaires,vivantdansdeszonesaridesetdontleratiobêtes/hommeneleurpermetpasdes’adonneraunomadisme.100Decefaitunecommissionmiseenplaceaumoisdedécembre2009parleMinistèredel’Elevageaévaluélesbesoinsenalimentsdecomplémentpour30%ducheptel,correspondantàlaproportionconsidéréecommevulnérable.Unpeuplusde6000tdetourteauxdecoton,grainesd’arachide,drèchedebrasserieetnatrondevrontêtremobiliséesetcédéesàunprixsubventionnéauxéleveurstoutaulongdescouloirsdetranshumanceaucoursdelasoudurepastoralede2010.

D’autrespartenairesapportentunappuinonnégligeable(ACF,PremièreUrgence,Africare,ACRA,UE,IntermonOxfam,etc.)parundispositifsousformedecollierhumanitaireautourduclustersécuritéalimentaireinstituéparlesNationsUnies.Ilestco-présidéparlePAMetlaFAO.

Ilconvientdesignalerenfin,quelespopulationselles-mêmesadoptentdesstratégiesd’adaptationfaceauxproblèmesrécurrentsd’insécuritéalimentaire.Ainsi,lesménagesdisposentleplussouventdesgreniersfamiliauxoucommunautairesetdesstockssontsouventconstituéspourparerauxéventualités.Cesgreniers,généralementayantdescapacitéstrèslimitéessontparfoissoumisauxproblèmesdeconservationetunmanquedemaîtrisedestechniquesadaptées.

8.2.4 Les principales contraintes en matière de la sécurité alimentaire

Lasécuritéalimentairefaitfaceàuncertainnombredecontraintesliéesd’unepartàlamaîtrisedel’équilibreclimatique,d’autrepartauxdispositifsinstitutionnelsmobiliséspourlagérer.Eneffet,l’unedesprincipalescontraintesmajeuresdelaSécuritéAlimentairepourlespaysanseux-mêmessemanifesteàtraversleurmanquequasitotaldelamaîtriseducalendrieragricole.C’estsurtoutpendantlapériodedesoudurequis’étendgénéralementdumoisd’Aoûtàlami-septembre,quelesdifficultéséconomiquesmettentungrandnombredefamillesdémuniesdansledésarroi.

Uneautresituationnonmoinsimportantequecelleévoquéeatraitaux«pochesdefamine».Celles-cipeuventapparaîtredansleszonesmalarroséesouarroséestardivement,prévoyantainsidesrécoltesfaiblesetdoncdesdifficultésalimentairesetéconomiquesdansces«poches».

Descontraintesnaturellesconnues(invasionsacridiennes)nécessitantlamiseenplaced’unepolitiquedepréventionetdeluttecapablederéduiresignificativementlesdégâtsquecausentcesinsectesauxculturesetplusglobalementàtoutlecouvertvégétal,ouencorelesinondations,capablesderetarderlessemisouquipeuventétoufferlesplantesetlestuberculesquisontdanslesol.

Lasecondecontrainteprincipalequifreinelebonfonctionnementdusystèmeestinhérenteauxstructuresdegestionetd’interventiondescrisesetdemanièrespécifique:

• lafaibleperformancedesstructuresdecollectededonnéesquicomposentleCASAGC;

• lanonactualisationdesdonnéesdebasepourlesestimationsdeproductiondansledomainedel’agricultureetdel’élevage;

• l’absenced’uneméthodologieadaptéed’estimationdesproductionsagricolesautresquelescéréales(maraîchageetculturesfruitières,plantesàracinesettubercules);

• l’inexistencedesmoyensmisàladispositiondesstructuresdécentralisées:101CRA,CDAetCLAafindeleurpermettredejouerpleinementleurrôledanslacollectedesdonnéesprimairesetleurremontéeauniveaunational;

• lafaiblecapacitéetl’insuffisancedupersonneldunoyaucentraldeSISAARetl’absenced’uneméthodologieappropriéed’identificationdeszonesvulnérables;

99 SourcePNDE100 Ilestavéréquel’éleveurquisedéplaceenquêtedepâturagepossèdeaumoinsunequinzainedebêtes.Autrement,lenomadismeserait

irrationnel.Vusouscetangle,lesnomadessontmoinsvulnérablesentermededisponibilitééconomique 101CRA:ComitéRégionald’Actions;CDA:ComitéDépartementald’Action;CLA:ComitéLocald’Actions

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 133

Encequiconcernelagestiondescrisesalimentaires,bienquelesinterventionsrécentesdel’Etatdeviennentplusimportantes,lesproblèmesperdurent.Onpeutciterentreautres:

• lesdélaisgénéralementlongs(3à6mois)pourl’acheminementdesvivresetdel’aidealimentaireapportéeauxnécessiteux;

• lesproduitsdistribuésnecorrespondentparfoispasauxhabitudesalimentairesdesbénéficiaires;

• l’inaccessibilitéàcertainesrégionsvulnérablespendantlasaisondespluies.

Pourcequiestdelagestiondesaidesalimentaires,lesprincipalesfaiblessesrelevéessont:

• l’irrégularitédesréunionsdesorganesduCASAGClimitantainsilaconcertationentrelesacteurs;

• l’inexistenced’unmécanismeformeldecoordinationentrelesdifférentesstructuresdeconcertation(CASAGC,Comitéparitairedel’ONASA,comitéparitairedesFondsdecontrepartie,etc.);

• l’absenced’unmécanismepérennedefinancement(stockfinancier,fondscommundesbailleurs,etc.);

• l’aspectinstitutionnelquicommandeledéveloppementagricoleoururaldefaçonpluslargefaitquelesecteurruralestgéréparquatreDépartementsministérielsquisont:l’Agriculture,l’ÉlevageetlesRessourcesAnimales,l’EnvironnementetlesRessourcesHalieutiquesetl’Eau.Ici,lacontrainteinstitutionnellemajeureconcernelafaiblessedescapacitéstechniquesetorganisationnellesdecesMinistèresentermesd’effectifetdeprofilsdupersonnelorientéverslaluttecontrel’insécuritéalimentaire.

8.2.5 Les effets du changement climatique

Lechangementclimatiqueaccentuelestendancesactuellesàl’insécuritéalimentaireetàlavulnérabilité.Ilestessentieldedéfinirdesmécanismesinstitutionnelspropresàpermettreauxélémentslesplusvulnérablesdefairefaceauxconséquencesdeschangementsclimatiques.Celanécessiteuneréflexionetdesréponsescollectivesfaceauxdéfisdécoulantdel’interactionentrelesapprovisionnementsalimentaires,leschangementsclimatiquesetledéveloppementdurable.

Lestentativesenvued’améliorerlarésilienceauximpactsfutursincertainsparuneadaptationanticipéeetplanifiéecomporterontàlafoisdescoûtsimmédiatsetàpluslongterme–avecunarbitrageentreoptimiserlesconditionsactuellesetréduirelavulnérabilitéauxchocsfuturs.

Surleplaninternational,leschangementsintervenusdansl’agricultureetl’utilisationdessols,notammentladéforestation,contribuentrespectivementpour13et17%autotaldesémissionsdegazàeffetdeserreduesàl’activitéhumaine.L’impactdesgazàeffetdeserre(GES)produitparforçageradiatifdeN2Oest300102foissupérieuràceluiduCO2.Onprévoitquelesémissionsdeméthaneetd’oxydenitreuxaugmenterontencorede35à60%d’icià2030sousl’effetdel’utilisationcroissanted’engraisazotésetdel’accroissementdelaproductionanimalenécessairepourrépondreàlaprogressiondelademanded’aliments.

Lesprojectionspour2060indiquentuneréductiongénéraledesprécipitationsdanslesrégionssemi-arides,uneplusgrandevariabilitédelarépartitiondespluies,unefréquenceaccruedesphénomènesextrêmes(sécheressesetinondations)etunehaussedelatempératurequiinflueraenparticuliersurl’agriculture.CelasevérifietrèsaisémentauTchadavecunesaisonpluvieusetrèsmauvaiseen2009etunefortepluviométrieen2010aveccommecorollairedesinondationsetcatastrophesnaturellesdetousgenre.

SelonlaConférencedehautniveausurlasécuritéalimentaireliésauxdéfisduchangementclimatiquetenueàRome(3au5juin2008),ceux-ciaggraverontlesconditionsdeviedesfermiers,despêcheursetdesgenstributairesdelaforêtquisontdéjàvulnérablesetnebénéficientpasdelasécuritéalimentaire.Lafaimetlamalnutritionaugmenteront.Lescommunautésrurales,enparticuliercellesquiviventdansunenvironnementdéjàfragile,sontconfrontéesaurisqueimmédiatetenconstanteaugmentationdemauvaisesrécoltes,depertedebétailetdedisponibilitésréduitesenproduitshalieutiques,aquacolesetforestiers.AuTchad,lesautoritésprennentconsciencedudangercarlessignauxsontdonnésàtraverslerétrécissementdeseauxdulacTchadetl’avancéedudésertquisepoursuitàunrythmeaccélérédunordverslesud.Silespolitiquesdepréservationdel’environnementetdereboisementinitiéesrécemmentparlesautoritéscommencentàporterleurfruit,lesdéfisliésauxchangementsclimatiquesenrelationaveclasécuritéalimentairerestententiers.Lesinondationssesuccédantauxsècheressesetlesinvasionsacridiennesauxépizooties,lespopulationsvulnérabless’enlisentdansunengrenagedemalheurspourlesquelsilsnesontnisuffisammentconscientisées,niponctuellementdotées.Ainsi,toutepolitiquedeprotectionsociale,devraitréserveruneplacedechoixauxaspectsalimentairesmaisdansunancrageliéauxdéfissoulevésparleschangementsclimatiques.

8.2.6 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

LeTchad,deparsasituationsahélo-saharienneestmarquéparuneinsécuritéalimentairedueàunmanqued’opportunitésàmêmederéduirecetétatdefait,pourtantildisposederessourcesetpotentialitésimportantes,maisunepolitiquesectorielleaxéesurlesactivitésagro-pastoralesn’estpassoutenueouestinsuffisammentorientéeverslarésorptiondel’insécuritéalimentaire.Lesaléasclimatiques,lescyclesrépétésdesécheresses,lesattaquesacridiensetladégradationdesressourcesnaturellesaffectentstructurellementetprofondémentlescapacitésproductivesdespopulations.Lasuccessiondecrisesconjoncturellescréeuncontexted’insécuritéalimentairequasistructurelle,affectantenprofondeurlemilieurural–surtoutdanslabandesahélienne-etfragilisantlesconditionsdeviedespopulations,surtoutlespluspauvres,quinedisposentgénéralementpasdestocksdesécuritéalimentairenidebiensdesubstitution.

Celasignifieque,poursubveniràleursbesoinsalimentaires,lesménagesdoiventnécessairementrecouriraumarchéetquedèslors,l’alimentationconstitueleurdépenselaplusimportanteabsorbanttoutesleursressourcesquisont,trèsétriquées.Decefait,lesprixdeviennentdesvariablesdéterminantlacapacitéd’accèsdesménagesàlanourriture.Pourlesménagespauvres,l’enjeuestdetaille:toutefluctuationsurlaproductionnationaleet/ousurlesprixdesdenréesalimentairespeutavoirdesrépercussionsdirectesetimmédiatessurleursituationalimentaire.Etils’ensuittrèsrapidementuneexpositionàlafamineetàlamalnutrition.

102SitewebFAO

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 135

Pourfairefaceàcesproblèmes,leGouvernement,appuyédesespartenaires,mobilisentdesmoyensconséquentsaussibienpourjugulerlescrisesconjoncturellesquepoursolutionnerdemanièredurableleproblèmepardesprogrammesetpolitiquesappropriés.

Acetégard,lesecteurrural,bienqu’ilsoitlepilierprincipal,nepeutàluiseulatteindrel’objectifdesécuritéalimentairedanstoutessesdimensionsàsavoirladisponibilité,lastabilité,l’accessibilitéetlaqualité.LesautressecteurstelsqueleCommerce,lesInfrastructures,leTravail,laSécuritéPubliqueainsiquel’Administrationduterritoiredoiventêtreassociés.Laquestiondelamaîtrisedel’eausoustoutessesformesestaucentredelapolitiquedelasécuritéalimentaireetdevientainsiuneexigencedel’agriculturemoderne,compétitiveetdiversifiéesenséeapportélasolutionlaplusidoineauproblèmedelasécuritéalimentaire.

Pourlespopulationspauvresetdémunies,l’accèsàlanourrituredemeuretoujoursunequestionvitaleenl’absencedestratégiesmicromaisaussidifficilementmaitrisableàl’échellemacro.Unepolitiquedeprotectionsocialeaxéesurlasécuritéalimentairedevraitnotammentprendreencomptelesinterconnexionsliéesàlapromotiondel’emploi(activitésàHIMO)surtoutpourlesfemmesqui,danslecontexteduTchadconstituelamassecritiquelaplusexposéemaisaussietsurtoutlespolitiqueséducativesprenantencomptelesaspectsnutritionnelsetenfinceuxliésauxchangementsclimatiques.

Alalumièredecetteanalyse,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:

• l’extensiondefiletssociaux(argent/vivrescontretravail,cantinescolaire,distributionsciblées)pouraméliorerlasécuritéalimentairepouvantmieuxtoucherlescouchesvulnérables;

• laréductionaumaximumdesprocéduresetdélaisd’acheminementdel’aideauxcouchessituéesdansdesendroitsdifficilementaccessibles;

• lapromotiond’unepolitiquedeconvertibilitéallantdanslesensd’adapterl’aidealimentaireauxhabitudesalimentaires;

• l’augmentationdesramificationsetautrespointsd’interventiondeproximitétouchantleszonesàrisquesd’insécuritéalimentairesrécurrents;

• ladiversificationdel’aidealimentaireenoctroyantpasseulementdescéréalesmaisd’autresproduitsvivriers;

• laPromotion,ledéveloppementetlaconcrétisationdesProjetsetProgrammesdurables(PNSA,PNIMT,SDA)afindetrouverunesolutionefficaceetdurableauproblèmedesécuritéalimentaire;

• miseenplaced’unmécanismed’alerteprévisionnelleetd’interventionrapideencasd’insécuritéalimentaire;

• lapromotiondescoopérativesdescoopérativesetmettreenplacedesbanquesdecéréales(greniersvillageois)auniveaucommunautairequipourrontaussiagircommerégulateurdesprixenpériodedesoudure;103

•miseenplaced’unestructureinterministériellepouvantmieuxfédérerlesénergiesetimpliquer

d’autresdépartements(exempleCommerce,Travail,Infrastructures,Sécurité,etc.)auxcotésdesdépartementsenchargedumonderural;

• définitionethiérarchisationdesprérogativesetcompétencesclairespourlesstructuresenchargedelasécuritéalimentaire;

• étudedefaisabilitédetransfertsenespècesdanslebutd’améliorerlasécuritéalimentairetenantcomptedesspécificitésalimentairesdespopulations.

8.3 Nutrition

8.3.1 Introduction

Lesecteurdelanutritionoccupeuneplaceprépondéranteàlafoisdanslecadredelaluttecontrelapauvretéetdansceluidelasécuritéalimentaire.Eneffet,lamalnutritiondemeureunproblèmegrave,surtoutpourlespopulationsvivantdanslabandesahélienne,quisontégalementassujettiesauxproblèmesd’insécuritéalimentaireetaumanqued’accèsphysiqueoufinancierauxservicesdebase.Soussesdifférentesformes(malnutritionprotéino-caloriquedel’enfant,carencesenmicronutriments,autres),lamalnutritionestunecausemajeuredemortalitéetdemorbidité,surtoutchezlafemmeetl’enfant.Globalement,elleestassociéeà50%desdécèsd’enfantsdemoinsdecinqans.Parconséquent,laluttecontrelamalnutritiondoits’inscrirecommeélémentprioritaireauseind’unepolitiquedeprotectionsocialeglobale.

8.3.2 Données sur la situation nutritionnelle

Fauted’uneenquêtetypestandard,lesdonnéessurlanutritionviennentdeplusieurssourcesetsontsouventnon-comparablesounon-représentativesdelasituationglobale.104Néanmoins,desenquêtesnationalesrécentesdonnentuneindicationdel’étatactueletdel’évolutiondel’étatnutritionneldesenfantsdemoinsde5ans.Cesenquêtesindiquentunesituationalarmante,quiestennettedétériorationdurantlesdixdernièresannées.

Lesdonnéeslesplusrécentesdel’enquêteconjointesurlasécuritéalimentaireetlavulnérabilitémenéeen2009–annéedecrise-situentlaprévalencedelamalnutritionaiguëglobalechezlesenfantsde6à59moisauniveaunationalà16,6%età4.4%surformesévère.Lestauxdelamalnutritionaiguëglobalesontsupérieursà20%danslesrégionsdeKanem,Bahr-El-Gazal,Batha,Guéra,Ouaddaï,MoyenChari/MandouletSalamat.Laprévalencedelamalnutritionchroniqueglobale(retarddecroissance)auniveaunationalestde39,1%.Cestauxsontsupérieursà40%danslesrégionsdeKanem,Bar-el-Gazel,Lac,Chari-Baguirmi,HadjerLamisetWadi-Fira.Laprévalencedel’insuffisancepondéraleglobaleestde31,9%.Ils’agitd’uneaggravationapparentedelasituationnutritionnelleaucoursdesdernièresannées.105

Labandesahéliennedupaysestlazonelaplusaffectéeparlasituationactuelledesécheresseetcrisenutritionnelle,avecdestauxdemalnutritionaigueglobalelargementau-dessusduseuild’urgencede15del’OMS.

103Analyseglobaledelasécuritéetdelavulnérabilité,documentFAO104UNICEFaintroduitlaméthodologieSMARTen2010,quiserviradorénavantcommel’approchestandard105PAMetal(2010)Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité(CFSVA),RépubliqueduTchad(draftfinal)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 137

Figure 5 : Evolution du taux de prévalence de la malnutrition (%) des enfants de moins de cinq ans d’après les quatre enquêtes entre 2001 et 2009 au Tchad

Source:PAMetal(2010)EnquêteCFSVA

8.3.3 Causes de la malnutrition

Lescausesdelamalnutritioninfantilesontmultiplesetcomplexes.Lestatutnutritionneldesenfantsreflèteleurétatdebienêtregénéral(survie,croissanceetdéveloppement).Ilestfonctiondetroisdéterminantsclés,àsavoir:i)l’accèsàunealimentationadéquate(enquantitéetenqualité)etappropriéeàl’âgeetaustadededéveloppementdel’enfant;ii)l’accèsàdesservicesessentielsdesantéetàunenvironnementsalubre;etiii)l’accèsàdebonssoinsauniveauduménageetdelacommunauté(voirfigure6).

Ilestclairquecesconditionssontloind’êtreréunies.Apartlessituationsdecrisesponctuelles,tellequecelle-ciquisévitactuellement,leproblèmedelamalnutritioneststructurel.Unemajoritédelapopulationestconfrontéeauxproblèmesd’accèsàl’eaupotableetauxstructuresdesanté.Lesrégimesalimentairessontpauvres,etlespratiquesd’allaitement,d’alimentationsaineetd’hygiènesontinadéquates.Letauxd’allaitementmaternelexclusifesttrèsbasetlamiseauseintardivesuggèrequebeaucoupd’enfantssontprivésducolostrumquicontientdesanticorpspermettantdeprotégerlesenfantscontrelesmaladies.

Cettesituationexposedenombreuxenfantstchadiensàlamorbiditéetàlamortalitéàcaused’infectionsrespiratoiresaiguësetàladiarrhée.Letauxdecouverturevaccinaleestgénéralementbas,exposantencorepluslesenfantsauxrisquesdesinfectionstransmissibles.Lamorbiditéinfantileentretientaveclamalnutritionuncerclevicieux,l’uneetl’autreserenforçant.Selonl’analyse«Profiles»surlasituationnutritionnelleduTchadproduiteparl‘UNICEF,lamalnutritionestlacausedirecteet/ouindirectede50%dedécèsd’enfantsdemoinsdecinqans.

Le problème de la malnutrition est structurel au Tchad .Les hauts niveaux de malnutrition sont dus:• au problème d’accessibilité aux ressources (monétaire, alimentaire)• à un manque d’accès à l’eau potable et aux structures de santé • à la pauvreté de l’environnement sanitaire• aux mauvaises pratiques d’allaitement, d’alimentation saine et d’hygiène• aux mauvaises pratiques de soins des mères et des taux élevés de malnutrition maternelle

Source:PAM,PrésentationPPT

Figure 6: Cadre conceptuel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle 12

28 28

14

4137

16

32

38

16

34

40

Malnutrition aigue Malnutrition chronique Insuffisance pondérale

MICS2000 DHS2004 CFSVA2005 CFSVA2009

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 139

Lesmèressontsouventjeunes,voiretrèsjeunes,etlestauxrelativementhautsdelamalnutritionmaternellesontégalementuneffetnéfastesurlanutritiondesenfants.Cetteprévalencetrèsélevéedemalnutritionmaternellepourraitêtreexpliquéeparungrandnombredecontraintesquilimitentlacapacitédesmèresàaméliorerleurpropreétatnutritionneletceluideleursenfants.Celacomprend,parexemple,unaccèsprécaireauxressourcesetàl’information,unefaibleimplicationdanslesmécanismesdécisionnels,deshabitudessocioculturellespeuadaptées,destauxd’inscriptionscolairepeuélevésetdesabandonsprématurés,desmariagesprécoces,etc.

8.3.4 Structures de suivi et de réponse

SelonleprotocolenationalenvigueurauTchad,106lastratégieglobaledelapriseenchargedelamalnutritionconsisteàassurer:

• undépistageactifauniveaucommunautaire;

• undépistagesystématiqueauniveaudesstructuressociosanitaires;

• unepriseenchargeambulatoireauniveaudesstructuressociosanitaires,selonledegrédesévéritéetlaprésencedecomplications.

Cettestratégieglobale,sielles’adresseessentiellementàlamalnutritionaiguë,n’occultepasl’importancedesstratégiess’adressantauxcausessous-jacentesetfondamentalesdelamalnutrition(allaitementmaternel,pratiquedesevrageetalimentationdecomplément,sécuritéalimentaire,accèsauxservicesdesanté,accèsauxsoinsetaméliorationdel’environnement,del’eauetdel’assainissement).Lastratégies’adresseauxgroupesciblessuivants:enfantsde0à59mois;enfantsde5à15ans;femmesenceintes;femmesallaitantes;personnesvivantavecleVIH/SIDA;tuberculeux;personnesde3èmeâge.

Leprotocolenationalprévoitque:(i)Lespersonnessouffrantd’unemalnutritionaiguëmodéréesoientprisesenchargedanslesCentresdeNutritionSupplémentaire(CNS);(ii)LespersonnesaffectéesparunemalnutritionaiguësévèresanscomplicationssoientréférésverslesCentresdeNutritionAmbulatoire(CNA)oulesCentresdeSanté(CS);(iii)Lespatientssouffrantd’unemalnutritionaiguësévèreaveccomplicationssoientréférésversdeshôpitauxoudesCentresdeNutritionThérapeutiqueintensive(CNT).

Pourtant,laplupartdesstructuressanitairesn’ontnil’équipement,nilesalimentsthérapeutiques,nilepersonnelformépourlesuivietletraitementdelamalnutrition.AN’Djamena,parexemple,iln’yavaitpasdecentredenutritionthérapeutiqueavantlecentreétablirécemment,suiteàlacrisedelarougeole,parl’ONGMédecinsSansFrontières(MSF).Lesuivirégulierauniveaucommunautaireestrare,etlepersonneldescentresdesantéesttropdébordépourpouvoirassurerunsuiviadéquat.

Enprincipe,leCentreNationaldelaNutritionetlaTechnologieAlimentaire(CNNTA)estsupposécontrôlerlaqualitédesaliments,assurerlasurveillancenutritionnelle,fairedelarechercheopérationnelledansledomainedelanutritionetcoordonnertouteslesactivitésdenutritionauTchad.Enpratique,leCentreestlargementdépourvudemoyensdefonctionnement,cequireflète,auniveaunational,unmanquedevalorisationdelanutritioncommeproblèmeprioritaire.

Leseffortsdeplusieursintervenants,telsquel’UNICEF,lePAMetdifférentesONG(parmilesquelles,ACF,MSF,etlaCroixRouge)appuientleseffortsdugouvernementdansleursdomainesdecoopérationrespectifs.Pendantlapériodedecrisealimentaire/nutritionnelleactuelle,lesactivitésd’urgencedesacteurshumanitairesexternessontenpleineexpansion(voirencadréx).

Encadré 8 : Crise alimentaire et nutritionnelle au Tchad (2010)

Le contexte actuel du Tchad est caractérisé par la crise alimentaire et nutritionnelle qui sévit dans le pays. Les régions les plus affectées se trouvent dans la zone sahélienne. Il s’agit du Kanem, du Guéra, du Batha, du Bar El Ghazal, du Lac, d’Hajer Lamis. Des poches de vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle ont été identifiées dans l’est et le sud du pays. Les causes de cette situation préoccupante sont liées soit à la sécheresse (zone sahélienne, à l’est) soit aux inondations (au sud). Des études sont prévues pour évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle au nord du pays (région du Borkou Ennedi et Tibesti –BET-) qui, elle aussi, risque d’être alarmante.

• Insécurité alimentaire

Au total 2 000 000 de personnes, soit 18% de la population totale, se trouvent dans une situation de vulnérabilité alimentaire très élevée à élevée. Pour assister ces personnes, le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de mobiliser en urgence 80 000 à 100 000 tonnes d’assistance alimentaire; 10 000 tonnes de semences et 6 000 tonnes de compléments d’aliments de bétail.

• Malnutrition infantileLes informations disponibles pour le moment ne permettent pas de donner un chiffre global des enfants malnutris dans la zone sahélienne. Cette situation s’explique par le faible niveau de fonctionnement du système de collecte des données des structures sanitaires mais aussi la faible présence des organismes spécialisés. Toutefois les enquêtes nutritionnelles effectuées dans la zone sahélienne font état de taux de malnutrition aigue globale allant de 20 à 29%. Selon l’OMS un taux de 15% correspond à une situation d’urgence

• Santé Les cas de malnutrition avec complication nécessitent un suivi médical adéquat pour assurer la survie des enfants. Les acteurs intervenant dans le secteur médical sont préoccupés par les difficultés de fonctionnement des structures sanitaires qui sont fortement limitées par le manque de personnel qualifié, la faiblesse du système de collecte des données, le manque de médicaments et l’absence de chaînes de froid fonctionnelles. De plus dans cette zone, le système de recouvrement des coûts en vigueur ne facilite pas l’accès aux soins de santé. L’une des priorités principales, en ce moment, est d’éviter la surmortalité des enfants en assurant le dépistage des enfants malnutris avec complication et leur prise en charge gratuite.

• RéponsesLe gouvernement et les partenaires se mobilisent pour mettre en place un dispositif de réponse d’urgence sous la coordination du Ministère de l’Agriculture. Les agences des Nations Unies telle que le FAO, le PAM, l’UNICEF, et l’OMS; les ONG tels que Médecins sans Frontières (MSF), Action Contre la Faim (ACF) ; la Croix Rouge et autres, les autres partenaires techniques et financiers tels que l’Union Européenne et autres intensifient leurs efforts de faire face à la situation.

Source:OCHATchad–Rapportdesituation#1,04mars2010

106MSP(2007)Protocolenationaledelapriseenchargedelamalnutrition.Anoterqueceprotocoleestentraind’êtreréviséetmiseàjour.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 141

8.3.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

L’enquêterecentesurl’insecuritealimentaireetlavulnerabilitéauTchad107aaboutiàdesconclusionsgénéralesetdesrecommandationsopérationnellesqui,dansledomainedelanutrition,sonttoutàfaitpertinentesparrapportànotreétudesurlaprotectionsociale.Cesont:

• Mettreenœuvre,àgrandeéchelle,desinterventionsnutritionnellesàhautimpactpermettantdeprévenirdurablementlamalnutritionetdebriserlecycleintergénérationneldelamalnutrition.L’approchedoitêtreintégréeavec,parexemple,desinterventionspouraméliorerl’eau,l’assainissementetlespratiquesd’hygièneainsiquel’accèsauxsoinsdesantéetauxaliments;

• Mettreenplaceunestructuredecoordinationetdesuiviauniveaucentraletrégionalenvued’assurerlacollaborationetlasynergiemultisectorielle,etquel’engagementdel’Etatsoittraduitdansl’action;

• Elaborerunpland’actionnational(unestratégiederéponse)enassociantlesdifférentsacteursimpliquésdanslaluttecontrelamalnutrition;

• Mettreenœuvredesinterventionscurativesetpréventivesenfocalisantlesactionssurlesenfantsdemoinsde5ans,lesmèresallaitantesetlesfemmesenceintesdansleszonesaffectées;

• Mettreenœuvreuneapprochecommunautaireens’appuyantsurlesservicessanitaires;

• Souteniretpromouvoirlesbonnespratiquesdel’allaitementmaternel;

• Fournirunpaquetessentiel:accèsauxalimentsdecomplémentetdethérapie,communicationsurlespratiquesalimentairesadaptées,accèsauxservicesdesantéetd’éducation,debase/soins/hygiène,promotiondelavaccination,supplémentationenvitamineA,déparasitage,eaupotable/latrines,sécuritéalimentaire;

• Mettreenplaceunsystèmeintégrédesurveillancedelasituationalimentaireetnutritionnellepourmieuxanticiper,répondreetgérerlescrises;

• Appuyerleseffortsd’harmonisationdecedispositifavecceuxdelasousrégionentenantcomptedesspécificitésdupays;

• Focaliserlasurveillancedelacroissancesurlesenfantsde0-3ans,aussibiendanslescentresdesantéqu’auniveaucommunautaire,toutenciblanttouslesenfantsde0-5anspourtouteslesactivités;

• Renforcerl’intégrationdesinterventionsnutritionnellesauxautresprogrammesdelasantématernelleetinfantileenadoptantl’approche«ActionEnsembleenNutrition»;

• Promouvoirladiversificationdelaproductionetlaconsommationalimentaireàtraversledéveloppementdujardinageetdupetitélevagefamilialauniveaudessitesdenutritioncommunautaire;

• RenforcerlescapacitésnationalesnotammentcellesduCNNTAetdesstructuressanitairespourunelutteefficaceetdurablecontrelamalnutrition;

• Renforcerlepartenariatavecl’ensembledesacteursetplaidoyerpourunemeilleuremobilisationdesressourcesetuneréponseadaptéeauxproblématiquesdesécuritéalimentaireetdenutrition;

• Augmenterlenombredecantinesscolairesetfavoriserleurextensiondefaçonàenfairebénéficierleszoneseninsécuritéalimentaire,toutenenveillantàrenforcerlaparticipationdel’Etatetdescommunautés;

D’autresrecommandationsplusgénéralesportentsurlerenforcement de la coordinationdansledomainedelasécuritéalimentaireycomprislessystèmesdesurveillanceetd’alerteprécoce.

Pourrenforcerleseffortssectoriels,lapolitiquenationaledeprotectionsocialepourraitprévoirlamiseenplaceéventuelledemécanismesdesoutienauxménagesvulnérables,telsqueles transferts directs en espècespouraugmenterlepouvoird’achat,liésauxactionsd’accompagnementenéducation,informationetcommunicationpourlechangementdescomportementsnutritionnels(voirchapitre17pourplusdedétailsetuneanalysedesconsidérationstechniqueàprendreencomptepourcegenredeprogramme).

Lesactionsauniveaucommunautairepourraientégalementviseràencourageretrenforcerdespratiques de surveillance et de dépistage communautaireainsiquelaréférencedescasd’enfantsmalnutrisversdescentresdesanté.

9. Education

9.1 Introduction et contexte Aucœurdudispositifdelaprotectionsociale,lesecteurdel’éducationestd’uneimportancecapitale.Carenagissantdanscesecteur,l’onnecherchepasseulementàrétablirl’équitédemanièreconjoncturelle,maisaussiàmettreenplaceunsystèmedepréventionpermettantdeluttercontrelesinégalitésdanslefutur,vuleseffetspositifsquel’éducationpeutengendrersurlerevenu,lasanté,oulapauvretéd’unemanièregénérale.D’ailleursd’aprèslaSNRPII,ledéveloppementdel’éducationestlaconditiondelamodernisationdel’économietchadienne,delaconsolidationduprocessusdémocratiqueetd’untypedecroissanceàlaquelleparticipeunegrandemajoritédelapopulationAuTchad,beaucoupd’effortsontétéfournisdanslesecteurdel’éducationàtraversplusieursprojetsetprogrammes,cependantlesstatistiqueslaissentàdésirer.

LeTauxBrutdeScolarisation(TBS)encourageantdansleprimaireen2006(91%)restenéanmoinsàunniveautrèsfaibledanslesecondaire(20%).Letauxd’achèvementduprimairesesitueà39%,etceluidusecondairepremiercycleà19%108.D’aprèsECOSITII(2006)en2003/2004,109leTauxdeRetardScolaire(TRS)auprimaireestde33,7%,ladépensemoyenned’éducationparménageestde6723FCFA,etcesraisonsfinancièresexpliquentàhauteurde20%110l’abandondel’école.Enmatièred’offre,seulement58%desécolesoffrentuncyclecompletdansleprimaire.Lecycle

107PAMetal(2010)Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité(CFSVA),RépubliqueduTchad(draftfinal)

108MEN(2006),BudgetdeProgrammedusecteurdel’Education2007-2009109Périodedudéroulementd’enquête110Cetauxestde36,6%auprimaire

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 143

primairetchadien,avecenviron72élèvesenmoyenneparenseignantestdifficilementcompatibleavecunenseignementdequalité.Etparconséquentonnepeuts’étonnerquel’analphabétismetoucheplusdedeuxpersonnessurtrois(67,1%).

Cesindicateurssontinégalementrépartisselonlegenre,lemilieu(urbain,rural),leniveaudepauvreté,etc.Aprèsavoirdécritl’organisationdusecteuretlesdifférentsprogrammesquiyinterviennent,serontanalyséeslesinégalitésetlesréactionsdesacteursquipermettrontdetirerdesconclusionsetd’évoquerquelquesrecommandations.

9.2 Organisation du secteur et les différentes stratégies et programmes

9.2.1 Organisation du secteur

LaLoiN°16portantorientationduSystèmeEducatifTchadiendu13Mars2006organiselesecteurenstructuresformellesetstructuresnonformellesetinformelles.Lesystèmeformelcomprend:

• L’enseignementpréscolaire;

• L’enseignementfondamentalcomposédedeuxcyclesrépartisenenseignementprimaireetenseignementmoyenavecuneduréerespectivede6et4ans;

• L’enseignementsecondaire;

• L’enseignementsupérieur.

Lesystèmenonformelcomprendl’éducationnonformelleetl’éducationinformelle.L’éducationnonformelles’adresseàtoutepersonnedésireusederecevoiruneformationspécifiquedansunestructurenonscolaire(Centred’Alphabétisation,FormationProfessionnelleetc.).L’éducationinformelleestleprocessusparlequelunepersonneacquiertdurantsaviedesconnaissances,desaptitudesetdesattitudesparl’expériencequotidienneetlesrelationsavecsonenvironnement.

Pourlaprotectionsociale,ilestimportantdechercheràrétablirl’équitébeaucoupplusauniveaudel’enseignementpréscolaire,l’enseignementfondamentaletlesystèmenonformel.Cettedécisionestmotivéeparlefaitquec’estauniveaudecesdimensionsquel’instructions’acquiertetpourraitpermettreparlasuited’éviterl’exclusionoudefairepartieintégrantedescouchesvulnérables.Parconséquent,neseraprisencomptedansl’analysedusecteurdel’éducationparlasuite,quelesstructuresretenuesci-dessus.

9.2.2 Stratégies et programmes du secteur

EnfaisantsienslesObjectifsduMillénaireduDéveloppement(OMD),leGouvernementTchadienenmatièred’éducations’engageàfourniruneéducationdequalitépourtousd’icil’an2015.Ily’apresqu’unedécennie,ennovembre2000àBamako,leTchadaconfirmésavolontéderenforcersesoptionsstratégiquesenmatièred’éducationlorsdelaconférencesurlastratégied’accélérationdel’«ÉducationpourTous»en2015.Avecles6paysduSahel,leTchads’estengagéà:

• accroîtresubstantiellementlapartduPIBconsacréeàl’éducationavecunobjectifd’aumoins4%d’ici2015;

• accorderaumoins50%dubudgetdel’éducationaudéveloppementdel’éducationdebase;

• entreprendredesréformespouruneredéfinitiondespriorités,uneréallocationdesbudgetsetunpartagedesresponsabilitésdel’éducationentrel’État,lescommunautésetlescollectivitéslocales;

• introduireprogressivementl’utilisationdeslanguesnationalesdanslessystèmeséducatifsetpromouvoirleurdéveloppement.

LesobjectifsdéfinisparleGouvernementtchadiens’intègrentdanslePland’ActionNationaldel’ÉducationPourTous(PAN/EPT).LePAN/EPT,élaboréen2001,aététechniquementadoptéen2003.AveclesrésolutionspertinentesduPland’ActionàDakar,leGouvernementconfirmeainsisonengagementàconsentirdeseffortssupplémentairesenvuedepoursuivrecetteentreprisefondamentalequiviseàoffriruneéducationgratuite,universelleetdequalitéàtousenparticulierauxfillesetauxenfantsissusdesmilieuxdéfavorisésouayantdesbesoinséducatifsspéciaux(casdesenfantshandicapés,enfantsenmilieunomadeetceuxvivantdanslesîles).Cetteparticularitémontrequelepaysn’apasperdudevuecequ’onpourraitappelerparprotectionsocialeauniveaudusystèmeéducatif.

Pouratteindresesobjectifs,leGouvernementamisenplacelePARSET(Programmed’AppuiàlaRéformeduSecteurdel’ÉducationauTchad)quis’étaleen3phasesetavec3axesstratégiques:

• l’accroissementdel’accèsetdel’équitédel’éducation;

• l’améliorationdelaqualitédesenseignantsetdesconditionsd’apprentissage;

• lerenforcementdescapacitésinstitutionnellesdeplanification,degestionetdepilotagedusystème.

DanslecadredelamiseenœuvreduPARSETetpouratteindrelesgrandsobjectifsci-dessusfixés,leGouvernementadéfini5mesuresclésdepolitique:

• augmentationsubstantielledubudgetdel’éducationd’aumoins20%chaqueannée;

• affectationd’aumoins50%debudgetdel’éducationpourledéveloppementdel’éducationdebase;

• créationduCNC(CentreNationaldeCurricula);

• créationdel’APICED(AgencepourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesdel’Éducation);

• priseenchargeetformationd’aumoins8000maîtrescommunautairespendantlapremièrephaseduPARSET.

Page 73: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 145

Enmars2006,leTchadapromulguélaloi016/PR/2006,portantorientationdusystèmeéducatiftchadien.111Cetteloifixelecadrejuridiqueetorganisationnelgénéralainsiquelesorientationsfondamentalesdusystèmeéducatiftchadien.Elledéfinitdefaçondétailléelamission,lesfinalitésetlesobjectifsdusystèmeéducatiftchadiend’unepartetlesstructures,l’organisation,lespersonnels,lesdroitsetdevoirsdesélèvesetétudiants,lefonctionnementetlagestion,lesuivietl’évaluationainsiquelesmécanismesderégulationd’autrepart.

LeGouvernementtchadienavecl’appuidecertainspartenairesélaboreactuellementunPlanDécennalpourleDéveloppementdel’Educationetdel’Alphabétisation(PDDEA).Ceplansefixepourobjectifde:«promouvoirlesressourceshumainesparl’éducationetlaformationenvuedepermettreauxpopulationsdejouerleurrôledemoteurdansleprocessusdedéveloppementsocio-économique».

9.3 Les inégalités dans le secteur de l’éducation.

Primordialedansunmécanismedeprotectionsociale,laquestiond’équitédoitêtretraitéeavecungrandintérêtsurtoutencequiconcernelesystèmeéducatif.L’analysedel’équités’attacheessentiellementàladispersionquipeutexisterautourdestendancescentrales.Cettedispersion,oucesdisparités,peuventconcerneraussibienlesconditionsd’enseignement(d’unlieuàunautredescolarisation),quelescursusscolairesdesélèves(accès,rétention,acquisdanslesdifférentscyclesd’enseignement)selonleurscaractéristiquessociales(genre,milieugéographique,niveauderevenudesparents).Commeindiquéci-dessus,seronttraitéesessentiellementparlasuite,lesdisparitésselonlescaractéristiquessocialesauniveaupréscolaire,fondamentaletnonformel.

9.3.1 Les disparités selon le genre

Onobservequedansl’ensemble,ontendversunecouvertureuniverselledel’éducationauTchad(98,21%en2009),maisdesblocagespersistentencoreauniveaud’éducationdesfillesoùleTBSbienqu’enévolutionsesituejusteà80%.Cechiffremontrequ’unefilleenâged’êtrescolariséesur5n’apaslachanced’accéderàl’école.D’aprèsleRESEN(2005),lesinégalitéss’expliquentparunefaibledemandescolairedesfillesàl’âgedelapubertéetultérieurementdumariage(àunâgeplusjeunepourlesfillesquepourlesgarçons)quidétourneraitlesfillesdel’école;etl’augmentationduTBSdesfilless’expliqueparlefaitquelesfacteursculturelstraditionnelsperdraientd’importanceaveclamodernisationdelasociétéetenconséquencedeseffortsfaitsdanscettedirectiontantparlegouvernement,queparlesONGetlesinstitutionsinternationales.

Cependant,ilfautnoterqueleTBSesttirébeaucoupplusparceluiduprimaire.CarausecondairelasituationestencorepréoccupantechezlesfillesoùleTBSsesitueen2008/2009à19,5%112 et le TauxBrutd’Accèsen6emeà29%.Ainsitoutporteàcroirequelesfacteursculturelsn’ontvraimentpasperdud’influence.Bienquelesparentsconsententàlaisserleursfillesfréquenterauprimaire,contredesvivresdanscertainscas,ilsyvoientmalleuravenirsurtoutqu’onlesprédestinepourlaplupartenmilieururalàuneviedeménagère.Alapuberté,ellessontplusoccupéesparlestachesdomestiquesetéchappentrarementaumariage.Difficiledanscesconditionsderétablirl’équitéetdeboosterlademanded’éducationchezlesfilles.

111 REPUBLIQUEDUTCHAD(2008),BudgetdeProgrammeduMinistèredel’EducationNationalede2009-2011,Ministèredel’EducationNationale112MEN,2004,AnnuaireStatistique2008/2009

Figure 7: Evolution des Taux Brut de Scolarisation dans le primaire (garçons, filles, l’ensemble)

SOURCE:MEN

Leseffortsfaitsdanscedomaineontjustedéplacéleproblèmedelascolarisationdesfillesdel’accèsverslavéritableinstructionfondamentale.Levraiobstacleestl’idéequelescommunautéssefontdel’avenirdeleursfilles.Ellessontappeléesàsemariertôtetàs’occuperdestachesdomestiques.Cetteconceptionesttrèsfavoriséeparl’analphabétismequitouchelamajeurepartiedecesparentsquin’attachentpasd’importanceàlascolarisationdeleursfilles.

Tableau 18: Taux brut de scolarisation (%) par genre et indice de parité, 1990-91 à 2006

1990-91 1995-96 2002-03 2006

TBS(%) Indicede

parité F/G

TBS(%) Indicede

parité F/G

TBS(%) Indicede

parité F/G

TBS(%) Indicede

parité F/GFilles Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Garçons

Primaire 33,8 75,8 0,45 34,5 70,6 0,49 60,6 93,1 0,65 70 94 0,74

Secondaire 3,0 14,6 0,21 4,7 18,1 0,26 10,5 31,0 0,34 14 25 0,56

Source:RESEN(2005)

0%

20%

40%

60%

80%

100%

120%

2003 2004 2005 2006 2007

Garçons Filles Ensemble

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 147

Tableau 19: Statistiques des flux d’élèves dans le système éducatif par genre, 2003-04

Total Filles Garçons Filles/ Garçons

Tauxd’accèsauCP1(%)TauxderétentionprimaireCP1-CM2(%)Tauxd’accèsauCM2(%)

103,343,237,8

87,237,625,6

118,646,850,4

0,730,800,51

TauxdetransitionPrimaire/Collège(%) 75,9 66,5 80,2 0,83Tauxd’accèsauCollège(%)TauxderétentionCollège6ème-3ème(%)Tauxd’accèsen3ème(%)

24,857,112,6

13,654,65,7

35,957,919,4

0,380,940,29

TauxdetransitionCollège/Lycéedela3èmeen2nd(%) 77,1 67,1 80,0 0,84

Tauxd’accèsauLycée(%)TauxderétentionLycée2nd–Terminale(%)Tauxd’accèsenTerminale(%)

9,274,95,9

3,762,72,1

14,778,19,6

0,250,800,22

Source:RESEN(2005)

9.3.2 Les disparités selon les départements

Lesdisparitésdépartementalesparrapportauxindicateursdusystèmeéducatifnepeuvents’analyserseulementparrapportàlademandesanstoutefoistenircomptedel’offredescolarisation.Lesdonnéesde2004et2009utiliséesci-aprèsproviennentrespectivementduRESEN(2005)etdel’annuairestatistique2008/2009.Lafigureci-dessous,metenexergueletauxd’accèsauCP1etletauxd’achèvementduprimaireparDélégationDépartementaledel’EducationNationale(DDEN).Ellerelatelavariationtrèsexcessivedansl’accèsetl’achèvementenfonctiondesDDEN.Letauxd’accèsauCP1,en2004vade36%àBathaEstà120%dansleMontsdeLamenpassantpar100%àN’djamena,etletauxd’achèvementen2004variede7%(BathaEst)à78%(TandjiléOuest).LeTBSdansleprimaireen2008/2009estauplusbasde36,7%dansleHadjer-Lamisetculmineà187,7%dansLogoneOriental.

D’aprèslafigure,onpeutrepartirlesDDENentroisgroupesdistinctsenmatièredescolarisation:

• CellesquiontunaccèsauCP1inférieuràlamoyennenationale(moinsde95%)etunachèvementducycleprimaireégalementinférieuràlamoyennenationale(moinsde35%);ils’agitdesrégionsdeBathaEst,Lac,HadjerLamis,Sila,Biltine,Salamat,BahrElGazal,Ennedi,etdeBathaOuest.Cesdépartementssontlesplusenretardenmatièredescolarisationetaccumulentparrapportàlamoyennenationaleàlafoisunproblèmed’accèsetderétention.

• CellesquiontunaccèsauCP1supérieuràlamoyennenationalemaisunachèvementducycleendessousdelamoyennenationale,ils’agitdeGuera,Baguirmi,Ouaddaï,Dababa,Assongha,KanemetBorkou.

• EnfincellesquiontàlafoisunaccèsauCP1etunachèvementsupérieursàlamoyennenationale,ils’agitduLacIro,deTandjiléEst,deMandoul,duLogoneOccidental,deBahrkho,deMayoDallahdelaCommunedeN’Djamena,desMontsdeLametdeTandjiléOuest.

D’aprèsleRESEN(2005),cesobservationsmontrentdoncquelesdisparitésdépartementalessonttrèsmarquées.Ainsi,alorsqu’unenfantsetrouvantdanslesdépartementsdeTandjiléOuestoudesMontsdeLamaenviron8chancessur10d’êtrescolariséjusqu’auCM2,sonhomologuedudépartementdeBathaEsta,quantàlui,moinsd’unechancesur10d’atteindreceniveaudescolarisation.CettesituationdansleBathaEsts’expliqueenmajeurepartieparlecaractèreincompletducycledesécolesimplantéesdanslalocalité:61%desécolesysontincomplèteset32%seulementdesélèvesfréquententuneécoleàcontinuitééducativecomplète.Cesdisparitéssontencoreplusmarquéeslorsqu’oncroiseladimensiongéographiqueavecladimensiongenre.

Figure 8 : Accès et achèvement du cycle primaire par DDEN, 2004

NB:LeschiffresaffichésentreparenthèsespourchaqueDDENcorrespondentauxtauxd’accèsauCP1etd’achèvementduprimaire(en%)Source:RESEN(2005)

Problèmesd´accès etd´achèvementProblèmesd´achèvementMoinsdeproblèmesd´accèsetd´achèvementDonéesnondisponibles

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 149

Figure 9 : Problème d’offre et de demande en termes de continuité éducative dans les DDEN

NB:LechiffreaffichépourchaqueDDENcorrespondautauxderétention(en%)Source:RESEN(2005)

9.3.3 Les disparités selon le milieu d’habitation (urbain-rural)

Onconstatequ’ily’aunenettedifférenceentrelachanced’accéderauprimaireselonquel’onsetrouveenmilieurural(59%)ouurbain(78%).Ladifférenceestpluscriardelorsqu’oncroiselemilieud’habitationaveclegenre:àpeuprésunefillesurdeux(48%)enmilieururaln’apaslachanced’accéderàlascolarisation.Lasituationestsimilaireencequiconcerneletauxd’achèvementquiestde53%enmilieuurbainet20%danslerural.Plusalarmantestlefaitqueseulement12%desfillesquiontaccèsàl’école(unesurdeux)ontlachanced’acheverlecycleprimaire.Ladifférenceentrelesmilieuxd’habitationpeutêtreexpliquéeparlesfacteursdedemande(facteurssocioculturels,)oud’offre(inexistenced’écoles,écolesincomplètes,etc.)éducative.D’aprèsECOSITII,alorsqu’ilfaut88,5minutespouratteindrel’écolelaplusprocheenmilieurural,danslesgrandesvilles(N’djamena,Abéché,Moundou,Sarh)lesenfantsn’utilisentquemoinsd’unquartd’heure.

Urbain Rural

Classes Garçons Filles Total Garçons Filles Total

CP1 (Accès) 86 71 78 70 48 59

CM2 (Achèvement) 63 42 53 27 12 20

Source:MICS2000

Tableau 21: Probabilité (%) d’accès et d’achèvement du primaire selon le revenu des familles

20% les plus pauvres

2ème quintile 3ème quintile 4ème quintile 20% les plus riches

CP1 (Accès) 47 67 70 73 81

CM2 (Achèvement) 16 25 31 39 59

SourceMICS2000

Tableau 20: Probabilité (%) d’accès et d’achèvement du primaire selon le milieu et le sexe

9.3.4 Les disparités selon le niveau de pauvreté

Onobserveiciqued’aprèsl’enquêteMICS(2000),laprobabilitéd’accèsetd’achèvementaucycleprimairecroitaveclerevenu.Lesprobabilitésd’accèsetd’achèvementaucycleprimairesontrespectivementde47%et16%chezlespluspauvrestandisqu’ilssontà81%et59%chezlesplusriches.D’aprèsECOSITII,parmilesenfantsde6-11ansquinefréquententpas,36,6%justifientleurscaspardesraisonsfinancières.Etparmilespluspauvresl’impossibilitéfinancièreempêchepresqu’unenfantsurdeux(45,7%)defréquenter.Cecicontrasteaveclagratuitédel’écoleannoncéeparlesautoritéspolitiquesauTchad.Danslaréalité,lesparentsfontfaceàplusieurstypesdedépensespourlascolarisationdeleursenfants.Ils’agitentreautresdefraisd’inscription113,desfraisdetenue,desfournituresscolaires,etc.

Lagratuitédel’écolereprisedanslaloi016portantorientationdusystèmeéducatiftchadien,veutdireconcrètementquel’Etatnerecouvrepasderecettesauprèsdesécolespubliques.Acetitre,l’ensembledesservicesoffertsparl’Etatsontgratuits.Cependantcettegratuitén’annulepaspourautantlescoûts(APE,tenue,fournituresscolaires)quepeutsupporterunménagepourl’éducationdesesenfants.Enplusl’offredesservicesdel’Etatnecouvrepastoutleterritoirenational,cequiamènelesparentsàs’offrireux-mêmescesservicesavecleurspropresmoyens.Difficiledanscesconditionsd’affirmerquel’écoleestgratuiteauTchad.

113CesfraisconstituentlesressourcesdesAPEchargéesdegérerlesaffairescourantesdesécoles

Problèmesd´offre etdedemande

Problèmededemande

Donéesnondisponibles

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 151

D’aprèsRESEN(2005)ensupplémentàleurscontributionsennature,commeletravailetlematérielfournispourlaconstructiondesécoles–quis’avèrentdifficileàestimer-desenquêtesmenéesrécemmentontdémontréquelacontributionfinancièreenliquidedesparentsd’élèvess’élevaità12%ducoûtunitairedansl’éducationprimaire.

Encadré 9 : Ecoles communautaires

Etant donné que l’offre des services d’éducation offerts par l’Etat ne couvre pas tout le territoire, les communautés vivant dans les localités les plus reculées se voient ainsi obliger de relayer le Gouvernement en se dotant elles mêmes de structures afin d’assurer la scolarisation de leurs enfants. Ces structures sont appelées écoles communautaires et les instituteurs qui y exercent sont des maîtres communautaires. Ces derniers représentaient 56 % de la force enseignante dans le primaire en 2000.114 Les écoles communautaires sont financées de ce fait en majeure partie par les parents d’élèves.

D’après le PARSET (2003), les écoles communautaires sont généralement laïques et ne reçoivent quasiment pas de support financier de l’Etat. Bien que seulement 19 % des élèves soient inscrits dans les écoles communautaires, avec un taux de croissance de 20 % par an, ces écoles représentent le côté le plus dynamique du système de l’enseignement primaire au Tchad. Egalement, leur poids est largement sous-estimé car ces écoles sont reclassées « écoles publiques », une fois le recrutement de leur premier maître rémunéré par l’Etat. Une agence pour la Promotion des Initiatives Communautaires en éducation (APICED), financée par l’Etat, a été créée et est fonctionnelle, et au moins 7.000 maîtres communautaires (MC) ont été formés et reçoivent une subvention de l’Etat par l’intermédiaire de l’APICED.115

114CPARSET(2003)115PARSET(2003)

9.4 Les réactions face à ces exclus

Enplusdelagratuitéofficielleinstauréeparlaloi016,leGouvernementaapportéplusieursréponsesauproblèmedelascolarisation.

9.4.1 Renforcement de la scolarisation des filles

LeMinistèredel’EducationNationale(MEN)amisenplacepardécretn°416/PR/PM/MEN/07laDirectiondelaPromotiondel’EducationdesFilles(DPEF)pourunemeilleurepriseencomptedelaparitéetdel’équitéselonlegenredanslesystèmeéducatiftchadien.Pouratteindrecenobleobjectifdeparité,laDPEFmèneplusieursactivitésparmilesquelles:

• Lescampagnesdeplaidoyerauprèsdesdécideursetautrespartenairesetlasensibilisationdescommunautés;

• Lerenforcementdescapacitésdesagentsdesniveauxcentrauxetdéconcentrésdespartenairesdeterrain(AssociationdesMèresd’ElèvesetAssociationdesParentsd’Elèves)afindelesrendrecapablesd’appuyerlascolarisationdesfilles;

• Priseenchargedescoûtsdel’éducationdesfillesausecondairedanscertaineslocalités;

• Allégementdestachesdomestiquesdesmèresenleurallouantàtraversl’AssociationdesMèresd’Elèves(AME)certainsoutilstelsque:lesmoulins,porte-tout,Moulinex,etc.

• Miseenplacedesprixd’excellenceetd’unsystèmedetutoratexclusivementauxfilles.

Ilfautnotercependantquecettedirectionrencontrebeaucoupdedifficultésd’ordrefinanciermatérielethumain.ParallèlementàlaDPEF,ilaétémisenplaceungroupedetravailsurlascolarisationdesfillesetd’autresinitiativestellesqueleprogrammedel’Unicefconcernantlascolarisationdesfillesdanslesquatrelocalitésoùleurtauxdescolarisationestdesplusfaibles(Mayolemié,Kanem,BathaEstetBahrelGazal).

IlfautnoteraussiqueleProgrammeAlimentaireMondial(PAM)pourfavoriserlascolarisationdesfillesainstaurél’allocationdesrationssèchesauxparentsdanscertaineslocalitésenplusdesrepasoffertsàl’école.Del’avisdecertainsresponsablesdesdépartementsduministère,ceprogrammeaconnudesrésultatstrèsmitigés.Leursdescentessurleterrainontmontréquedanscertainesécoleslesfillesontremplacédesgarçonsetdansd’autresellesneviennentquelejourdeladistributiondesrationssèches.

9.4.2 Récupération des enfants non scolarisés et déscolarisés

Conscientdufaitquelascolarisationn’estpasuniverselleauTchad,leGouvernementpourpallieràcemanqueacréépardécretN°414/PR/PM/MEN/07portantorganigrammeduMEN,laDirectiondel’EducationdeBaseNonFormelle(EBNF).L’EBNFapourbutd’offrirauxjeunesde9à14ansdéscolariséset/ounonscolarisésuneéducationdebasedequalitéleurpermettantd’acquérirdescompétencesutiles,dessavoir-faireetdessavoir-êtrenécessairesenvuedeparticiperaudéveloppementdeleurterroiretdes’yinsérerharmonieusementd’unepartetassureruneéducationdebasedequalitépourtous.

Notonsquel’EBNFadéjàétéexpérimentéedanscertaineslocalitésdupaysmaislesrésultatssonttrèsmitigés.Lanouvelleapprocheencoreàlaphasepréparatoireveuts’étendresurtoutleterritoireenévitantlesmanquementsdupassé(nonappropriationparlesbénéficiaires,motivationdesanimateurs,faibleappropriationparlescadresduMEN,confusiondesEBNFaveclesécolescommunautairesmanquedematérielsdidactiques,équipementsnonadaptés,etc.).

Pouratteindresesobjectifs,lanouvelleapprochecompted’abordcommencerpardevastescampagnesdesensibilisationafind’aiderlescommunautésbénéficiairesàs’enapproprierdavantage.Ily’auralacréationdescentresmixtesavecunaccentparticulierauxfilles.Lescentresdispensentdescoursthéoriquesetdestravauxpratiquesauchoixdel’apprenantpardespersonnesressourceshabitantlalocalitébénéficiaire.Cesystèmeaaussipourbutdefaciliterunepasserelleentrelenon-formeletleformelpourlesenfantslesplusjeunes.

Unproblèmeseposequantàlapertinencedel’EBNF:silesparentsrefusentdefairescolariserleursenfantsdanslesstructuresformelles,qu’estcequilespousseraitàchangerd’avisdanslesstructuresnonformelles?Surtoutquelecoûtd’opportunitédesenfantsâgésestplusélevédanslesdifférentstravauxfamiliaux.Deplusl’enregistrementdesnaissancesdemanièreformelle

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 153

n’étantpasexhaustif,ildemeuretrèsdifficiledeclasserlesenfantsenfonctiond’âge.Toutcelaimpliqueauxpromoteursdusystèmededévelopperdavantagedespropositionssurlespistesderéflexiondansledomainedupartenariatentrel’Etatetlescommunautés,surl’identificationdeleurapportentermesd’infrastructuresoudeprisesencomptedesmaîtrescommunautaires.Ily’alieuaussideàyintégrerunsystèmedetransfertenespècesafindepermettreauxplusdémunisderépondrefavorablementàcetteoffre.

Notonsaussiquelarénovationdesécolescoraniquesdanslaquellel’Etats’estengagéestuneinitiativeassezlouable.UnatelieraétéorganiséparlaDirectiondelaPromotionduBilinguismedu12au17juillet2008surlesprincipalesétapesetstratégiesdelarénovationdesécolescoraniquesauTchad.Al’issuecetatelier,lesparticipantsontfaitremarquerqu’ilestsouhaitabled’organiserdanslesmeilleursdélaisunplaidoyerauprèsdelacommunautéreligieuseetdespartenaireséducatifspourréduirecertainesrésistancesàl’introductiondesmatièresacadémiquesettechnologiques.Maisd’embléeilvafalloird’abordrèglementeretl’assainirdecertainsmaraboutsauxcomportementsdéplorables.Ilfautaussiremarquerqu’ilexistedéjàdansunemoindremesure,unmécanismed’insertiondesélèvesdesécolescoraniquesdanslesystèmeformel.C’estuncycledecinqanspourles‘’goni’’(ceuxquiontmémoriséleCoran)quidébouchesurlebaccalauréatarabe.Ilapermisdefaireévoluercertainsélèvesverslemondeprofessionnel.

Pourpréveniretluttercontreladiscriminationàl’égarddesenfantshandicapés,l’arrêténo136/PR/MCFAS/94du6juin1994leuraccordeuneinscriptiongratuitedanslesécolespubliquesouuneréductiondesdroitsd’inscriptiondanslesétablissementsscolairesprivés.

Deseffortssontaussiélaborésmêmesic’estdemanièreassezisolée,pourintégrerlesenfantsdesnomadesdanslesystèmeéducatifnational.Ils’agitparexempledelarécupérationdecesenfantspendantlepassagedesnomadesdansunelocalitéetdelesscolariserpuisdelesremettreauxparentsàleurretour.

9.4.3 Alphabétisation des adultes

LeGouvernementnesecontentepasseulementderéintégrerlesenfantsdemoins15ansdanslesystèmeéducatifmaischercheaussiàassurerunecertaineinstructionauxautresquiyontéchappé.C’estainsiquedanslecadredelamiseenœuvreduPARSET,leGouvernementcomptemettreenœuvreunenouvellestratégiebaséesurl’approche«fairefaire»quiconfieralalivraisondesservicesd’alphabétisationàdesacteursactifssurleterraintelsquelesONG,Groupementsetautrespartenairesd’alphabétisationprivés.

L’expériencerécentedansd’autrespaysamontréquecetteapprocheimpliquantlasociétécivilepermetlaréalisationrapidedesobjectifs.116Lesopérateursproposerontetexécuterontdessousprojetsd’alphabétisationutilisantleslanguesauxchoixdel’apprenantdansdeszonesd’intervention.Lesapprenantss’approprierontdesconnaissancesleurpermettantderéaliserdesActivitésGénératricesdesRevenus(AGR).Lerôledesdirectionsenchargedel’Alphabétisation,del’ÉducationNonFormelleetcelledelaPromotiondesLanguesNationalesconsisteàassurerlacoordination,lesuivi/évaluationdesactivitésetlaconceptiondesprogrammesbaséssurlapolitiqueéducative.

Pourl’implicationdel’alphabétisationdanslaprotectionsociale,onpeutseréférerauprogrammedel’Unescoconcernant:«L’initiativepourl’alphabétisation:savoirpourpouvoir(LIFE)117».Ceprogrammeapourbutdepermettreauxapprenantsd’arriveràunecertaineautonomisation.Ainsiilpermettraauxpersonnesvulnérablesd’êtrecapablesd’entreprendredesAGRquipeuventlesconduireversuncertaindegréd’autonomiefinancière.Illeurpermettraenoutredes’organiseretdesemobiliserenvued’unchangementsocial,d’uneparticipationàlagestiondelachosepubliqueouàlamiseenœuvredesprojets,etc.

9.4.4 Appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF)

L’enseignementprimaireestundomaineprivilégiéd’interventiondesPTFs,EndehorsdesactionsduPAMévoquéesprécédemment,d’autrespartenairesinterviennentaussiefficacementdansledomaine,nous.Nouspouvonsciterentreautres:

• L’UnicefquiappuielaDPEFdanslamiseenplacedesAME,l’allègementdestachesménagères,letutorat,etc.

• LaBanqueMondialeintervientdansleprojetPARSETqu’ellefinanceengrandepartie;

• LaBanqueIslamiqueduDéveloppementquiépaulelesecteurdansl’alphabétisationetleProgrammed’Appuiàl’EnseignementBilingue(PAEB);

• LaBanqueAfricainedeDéveloppement(BAD)àtraversleProgrammed’AppuiauSecteurdel’Education(PASE)etleRenforcementdel’EnseignementTechniqueetdelaFormationProfessionnelle

• PlusieursONGtellesqueWorldVision,SecoursCatholiquepourleDéveloppement(SECADEV),ForumdesEducatricesTchadiennes(FORET/FAWE).

9.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

EnrappelantquelaProtectionSocialeàaussipourbutdestimulerlademandepourqu’ellepuisserépondreàl’offredesservicessociauxdebasefournisparl’Etat,onpeuténoncerquedanslesecteurdel’éducation,elleconcernelascolarisationdesfilles,l’accèsdesenfantsdepauvresàl’école,l’intégrationdesenfantsnomadesethandicapés,lepréscolaire,etc.

Toutaulongdel’analysesurl’éducation,onpeutremarquerqu’ilyauneforteconnexionaveclesautressecteursintervenantdanslaprotectionsociale.Lascolarisationdesfillesmontrequ’ilfautassocierlespolitiquesd’éducationaveclegenre;lafaiblescolarisationdespauvrespeutentretenirunlienaveclasécuritéalimentaireetlanutrition;l’alphabétisationdesadultespeutpermettreàaméliorerlasantédelamèreetdel’enfantainsiquelaluttecontreleSIDA;l’emploietlaformationprofessionnellebénéficierontsansnuldouted’uneéducationdebaseappropriée.

Lecloisonnementdesprogrammesdansunseulsecteursanspriseencomptedesautresdomainesconstitueleplussouventunfacteurd’échec.LesactivitésdelaDPEFsontvraimentlouablesetdemandentàêtreappuyéesdavantage.UnestratégiedeProtectionSocialeenmatière

116BDP2009-2011 117LiteracyInitiativeForEmpowerment

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154

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 155

d’éducationdesfillesdoits’appuyersurcesacquis.Tandisquel’EBNFparexemplenepourraitêtreopérationnellesansuneappropriationréelledesbénéficiaires.

Endéfinitive,malgréleseffortsfournisparleGouvernement,laproblématiquedel’éducationdemeure.Lesdisparitésexistentselonlegenre,lesrégions,lemilieud’habitation(rural-urbain)etleniveaudepauvreté.Pourlecasdesfillesparexemple,mêmesil’onobservequ’ellesontdavantageaccèsauprimaire,ellesonttoujoursdesdifficultésàachevercecycle.AinsidanslecadredelaProtectionSocialequichercheplutôtàstimulerlademandepourrépondreàl’offreilseraitjudicieuxdepréconiserlesrecommandationsquis’attaquerontauxcausesduphénomène.

Pourcequiestdelascolarisationdesfilles,ilestopportunderecommanderde:

• Sensibiliserlesparentssurl’éducationdesfillesenmettantl’accentsurlesbienfaitsdel’instructionmêmepourunefemmeaufoyer.Cequipermettraitdesurpasserd’unecertainefaçonlesfacteursculturels;

• Etablirdespistesderéflexionsurl’âgelégalaumariagepourlesfilles;

• Etablirunepromotiondelaformationdesfemmesinstitutricesoudansd’autresmétiersdelaplaceafinqueleursexemplessoientunesourcedemotivationdesparents;

• Instaurerdesprogrammessurlascolarisationdesfillesdanslescentresd’alphabétisation;

• Impliquerlesautoritésreligieusesdanslapromotiondel’éducationdesfilles;

• RenforcerlescapacitésdelaDPEFafindeluipermettredeprendreuneenvergurenationale.

Quantauxbarrièresconcernantlesvaleursculturellesetlescroyancesreligieuses,onpeut:

• Mettrel’accentsurlechoixdelalangue,pouréviterl’hostilitédecertainsparentsauFrançais;

• Revenirsurcertainsprogrammesd’enseignementenessayantdemettrel’accentsurlesvaleursculturellesdelaplace;

• Etablirunsystèmespécifiqueauxnomadesquipermettraavecunecertainesouplessed’intégrerleursenfants(programmeetcalendrierflexibles,enseignantsappropriés);

• Réglementerlesystèmedesécolescoraniquesdanslebutdepasseràsarénovationdanslefutur(formation,soutien);

• Développerlesystèmepréscolaireetétendresacouverturedanstoutleterritoirenational.

Encequiconcernelescontraintesfinancières,onpeutsuggérerde:

• Ciblerlesménagespauvresenmilieururaletétablirunepriseenchargecomplètedesdiverscoûtsd’éducation(transfertsenespècesconditionnésaveclafréquentationdel’enfantàl’école,subventionsdesfraisd’inscriptionàl’établissementmêmeouauxAPE,dotationdematérielpourl’allégementdestachesménagèresafinderéduirelecoutd’opportunitédestravauxdomestiquesdesenfants,etc.)(Voiraussilechapitre17pourlesdétailsetlesconsidérationstechniquesàprendreencomptepourunprogrammedetransfertsenespècesliéàl’éducation);

• Augmenterlesdépensesenbiensetservicesdel’éducationafindesupprimerlesfraisd’APEetd’assurerainsilagratuitéeffective.LesAPEnes’occuperontalorsquedelagestiondesécoles;

• Subventionnerparlebiaisdel’APICED,lessalairesdesmaitrescommunautairesquinesontpasencoreprisenchargeparl’Etat;

• Mettreenplacedespasserellesentremicrocréditsetscolarisationdesenfants.

10 Emploi et formation professionnelle et technique

10.1 Introduction et contexte Lasituationdel’emploiestcaractériséeparlemanquededonnéesfiablesetactualiséespermettantdemesurersonampleur.Néanmoins,l’évolutiondecertainsdesesdéterminantsquesontladémographie,lepotentieldumarchédutravailetlesopportunitésqu’iloffre,permettentdel’appréhender.Ilressortdel’enquêtesurlaconsommationetlesecteurinformelauTchad(ECOSIT2)quelechômagetouche22,6%delapopulationactive.Ilfautnoterquelechômagetouchel’ensembledespersonnesenâgedetravailler,privéesd’emploietenrecherchantun.118

Decefait,lesrésultatsdel’enquêtemontrentqueletauxd’activitédelapopulationenâgedetravaillerestestiméà44,8%.Ilestde54,2%chezleshommeset36,5%chezlesfemmes.Lastructuredelapopulationactiveoccupéeindiquequ’ilyauneforteprédominancedusecteurprimaire(agriculture,chasse,sylviculture,pêcheetélevage)dansl’économietchadienne.Cesecteuroccupe77,1%desactifs.119Celapourraits’expliquerparlefaitquelamajoritédelapopulationactive(soit80%)résideenmilieururaletpratiquel’agriculturederenteoucelledesubsistanceauxcotésd’autresactivitéstellesquel’élevageoulapêche.120

Lesménageslespluspauvresdisposentdepeudebiensmatérielsquileurpermettraientderéaliserlesactivitésdeproduction,enparticulierenagriculture.Cettesituationseposeavecacuitésurtoutpourlesfemmeschefdeménage,leplussouvent,sansqualificationprofessionnelleparticulièrepouraccéderàdesemploisdécentsetneviventquedepetitesactivitésdetransformationalimentaire,delaventedeboisdefeuoudetransfertscommunautaires.Lesjeunes,frangelaplusimportantedelapopulationsontprisdansunétaud’expositionlorsqu’ilssontconfrontésàl’oisivetédansleruraletàladébauchedansleszonesurbainesfauted’uneformationprofessionnalisante.

Aceproblèmedechômageambiantsegreffeceluidusous-emploi,c’estàdirelasousutilisationdescapacitésproductivesdesindividusoccupésquitoucheplusde10,5%delapopulationactive.121Cetteformedesous-emploiconcernelespersonnesexerçantunemploidontladuréedutravailestinférieureàlanorme.Ils’agitpourlaplupartdestravailleursquinesontoccupésqu’unepartiedeleurtempsconsacréenprincipeautravail.122Celaréduitconsidérablementlaproductivité,surtout

118Anoterqueleconceptduchômageestpluridimensionnel,etnousnousentenonsàcelledubureauInternationaldutravail(BIT),pourlequelunchômeurest:dépourvud’emploi(mêmeuneheureaucoursdelasemainedel’enquête),enâgedetravailler(15ansouplus)etenrechercheactived’unemploirémunéré

119Voirtableauenannexe120SelondonnéesSNRP2121Ecosit2122 Généralementmoinsde5joursparsemaine

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 157

danslafonctionpublique.Selonleniveaudevie,lesnonpauvressontrelativementplusensituationdesousemploi(11,8%travaillentmoinsde5jours)quelespauvres(5,6%).Etlesousemploitouchepratiquementautantleshommes(9,9%)quelesfemmes(14,4%).

Ainsi,danslecadred’unepolitiquedeprotectionsociale,l’adoptiondesstratégiesàmêmedepouvoircréeretdefavoriserl’emploiengénéraletlaluttecontrelesousemploienparticuliers’avèreimportante.Leprésentchapitretraitedel’emploiformelmaisaussietparticulièrementdel’emploinon-formeldufaitquel’économiedupaysestfortementassisesurl’informel.

10.2 Cadre institutionnel

L’emploiadetouttempsétélapréoccupationdesgouvernants.DèslaproclamationdelaRépublique,undépartementministérielluifutconsacré.123Ceministère,audépartchargédutravailetdesaffairessocialesserattacheraparlasuiteàlafonctionpubliqueetaccorderauneplacedechoixàl’emploietàlaformationprofessionnelle.Ainsi,unestructure,enl’occurrencelaDirectionGénéraledel’AdministrationduTravails’occuperadecevoletetellecomprendensonsein:

• uneDirectionduTravail;

• uneDirectiondelaSécuritéSociale;

• uneDirectiondel’Emploi,delaFormationProfessionnelleetduPerfectionnement

LaDirectiondel’Emploi,delaFormationProfessionnelleetduPerfectionnementestchargée,pourl’essentiel:

• deréaliserdesétudesrelativesàlasituationdesemploisetdeproposerdesmesuresdenatureàsouteniretpromouvoirl’emploi

• d’élaborerlaréglementation,desuivrelamiseenœuvredesprogrammesdepromotiondel’emploi;

• demettreenœuvrelapolitiquedeformationprofessionnelle,degérerlesdossiersdescentresdeformations,delesorganiseretdelescoordonner

AuxcotésdesstructurescentralesduministèreenchargeduTravailetdel’Emploisetrouventdeuxorganismesplacéssoustutelle:laCNPSetl’ONAPE.Cettedernière,initialement,appeléeONAMOOfficeNationaldelaMaind’Œuvre,créeparDécretN°256/PRdu30Octobre1967,aétérestructuréeetachangédedénominationparDécretN°471/PR/MFPT/1992du10septembre1992pourdevenirl’OfficeNationalpourlaPromotiondel’Emploi(ONAPE).C’estunétablissementpublic,dotédelapersonnalitémoraleetdel’autonomiefinancière.Ilapourmissionsessentielles:

• lapromotiondel’emploietlaluttecontrelechômageetlesous-emploi;

• l’ajustementdesdemandesetoffresd’emploi;

• leplacement,lareconversionetlamobilitédelamaind’œuvre;

• l’insertionetlaréinsertiondesjeunessortantdel’appareiléducatif,desdéflatésetdesnonscolarisés;

• lediagnosticetl’établissementdesbesoinsenmain-d’œuvrequalifiéedetouslessecteursd’activité;

10.3 Création et développement de l’emploi

Danslebutdepallierlesinsuffisancesetlesmultiplescarencesdansledéveloppementdel’emploietl’alignerdanslessignauxdeluttecontrelapauvreté,leGouvernementaélaboréundocumentcadresurlapolitiquedel’emploiquiaservidebaseàl’adoptionenavril2002delaDéclarationdelaPolitiqueNationaledel’Emploi.Ensuite,dansledocumentdelaSNRP2,lesstratégiesenmatièred’emploisontaxéessur3objectifsprioritairesquesont:

• laréductionduchômageetlesous-emploiparl’intensificationdesactivitéstantenmilieururalqu’urbain;

• l’améliorationdel’offredemaind’œuvreparuneadaptationdesformationsauxbesoinsdel’économie;

• l’informationetl’orientationsurlemarchédel’emploi.

C’estainsique,parl’entremisedel’organismesoustutelle,lapromotiondel’emploiaeutoutesonimportancedanslespolitiquesduMinistèredelaFonctionPublique,duTravailetdel’Emploi.L’ONAPEs’estfixépourdéfid’accélérerletauxdecréationd’emploisdécents,lacroissancedelaproductivité,etlamisesurpiedd’unmarchédutravailefficace,équitableetunifiégarantissantlastabilitééconomiqueetunecroissanceéconomiquedurabledanslepays.

Danscetélan,l’ONAPEestentraindepromouvoirunensemblededispositifspouvantàtermestimulerl’emploiauTchad.Ils’agitentreautres:

• del’adoptiondespolitiquesdeplacementauseindesentreprises;

• del’organisationdejournéesd’informationsetd’échanges;

• delaréalisationdesdocumentsd’étudessurlescréneauxporteursenmatièred’emploi;

• delamiseenplaceduProgrammePADE(Programmed’AppuiauxDiplôméssansExpérience)quiestunprogrammedestagesenentrepriseenfaveurdesjeunesdiplôméssansexpérienceprofessionnelle.

• delamiseenplaceduprojetd’appuiàlapromotiondel’auto-emploiquiviseàluttercontrelechômageenfavorisantl’émergencedespromoteursetcréateursd’entreprisespardesappuisappropriésauxdemandeursd’emploidétenteursdeprojetdecréationd’entreprises.

En2009,l’ONAPEaréaliséuneenquête-emploidanscinq(5)villesduTchadauprèsde800entreprisespourmesurerlepotentielemploidanslesecteurmoderne.Ilressortparexempleque,sur114entreprisescrééesen2009,seulement11emploissontcrééspourlesfemmes.123Gouvernementdu16Décembre1958

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 159

Leseffortsfournisparl’ONAPE,mêmes’ilssontlouables,restentmodestesetcirconscritsdansdessecteursspécifiques.Laplupartdesplacementsopéréssontconcentrésdansdesentreprisesexerçantdanslabranchepétrolière(Esso,Weatherford,Baker,Schlumberger,…..).Cequinepermetpasd’absorberlafrangelaplusvulnérabledelasociété,généralementsansqualificationetàlamargedescircuitsofficielsderecrutement.Lerôlejouéparl’Officedanslapromotiondel’emploiestsansenvergurecar,del’enquête-emploi2009,ilressortqueseulement4%desemploisdanslesecteurditmodernepasseparl’ONAPE.

L’efficacitéetlatransparencedanslagestiondesdossiersdesdemandeursd’emploisontsouventremisesencauseparcesderniersqui,àlalongueneluiaccordentguèredecrédibilité.Ilconvientdereleverégalementl’absenced’unepolitiquesocialed’emploiauniveaudel’ONAPEpouvantsebasersurunediscriminationpositiveàl’égarddescouchesmarginalisées(handicapés,victimesdeconflitsoudecatastrophesnaturelles,lesexclusdelasociété).

10.4 La formation professionnelle et l’emploi

Laformationprofessionnelleestundomainequisesitueàlacroiséedeplusieursdépartementsministériels(éducationnationale,enseignementsupérieur,agriculture,santé,infrastructures,….).L’accentseramisicisurlaformationprofessionnelleayantunliendirectavecl’emploietenrapportaveclescouchesdespopulationspauvres.

• AuMinistèredel’éducationnationale,ondénombreseize(16)établissementspublicsd’enseignementtechniqueetprofessionnel:troislycées,un(1)collègetechniqueetquatorze(14)centresdeformationtechniqueetprofessionnelle(CFTP);

• AuMinistèredelaFonctionpublique,duTravailetdel’Emploi,ondénombre8centresdeformationprofessionnelle;

• AuMinistèredel’Agriculture,34établissementscomposésd’unCollèged’EnseignementTechniqued’Agriculture,d’uncentredeperfectionnementetderecyclagedescadresdu

Tableau 22: Répartition des entreprises selon la date de création

Entreprises créées Emplois crées

Date de création Nombre % Masc. % Fém. % Total %

Avant2007 325 69,15 11372 66,35 1366 71,67 12738 66,88

En2007 30 6,38 475 2,77 65 3,41 540 2,84

En2008 40 8,51 561 3,27 66 3,46 627 3,29

En2009 9 1,91 103 0,60 11 0,58 114 0,60

Indéterminés 66 14,04 4629 27,01 398 20,88 5027 26,39

Total 470 100 17140 100 1906 100 19046 100

Source:EtudeEmploi/DSEE,2009

développementruraletde33centresdeformationetdepromotionrurale(CFPR)axéesurlaformationcontinueetl’alphabétisationfonctionnelle.Ilyaaussi,trois(3)établissementsdeformationruraleàcaractèreconfessionnellerelevantdel’églisecatholiqueetsoustutelleduministèreparlebiaisdelaDirectiondel’EnseignementAgricole,desFormationsetdelaPromotionRuralequienassurel’harmonisationdesprogrammes.Decesstructuresdeformationsortentdesagentstrèsoutillésetcapablesd’initierdesactivitésdeproduction,avecenperspectivesunobjectifd’auto-emploi,maisilmanqueunsoutienetunsuiviconséquentdelapartdesautorités.

• AuniveauduMinistèreduCommerceetdel’Industrie,oncompte4centresdeformationartisanale.124

D’autresinstitutionsdeformationprofessionnelle,dépendantgénéralementdesministèresemployeurssontprésentesdanslesillagedelaformationprofessionnelle.Onpeutciterlesécolesnationalesdesanté,del’élevage,destravauxpublics,despostesettélécommunications,unedizained’UniversitésetInstitutsUniversitairespublicsrepartissurl’ensembledupaysetplusieursétablissementsd’enseignementsupérieurprivésituésdanslesgrandesagglomérationsetdontlesdonnéeséchappentencoreauMinistèredetutelle.

Pourlecasdelasanté,etenliaisondirecteaveclaprotectionsociale,l’EcoleNationaledesAgentsSanitairesetSociaux(ENASS)quiformelesagentsdesanté,disposed’unefilièred’Assistant(e)sSociauxgénéralementorientésàl’issuedeleurformationverslescentressociaux,l’encadrementdelapetiteenfance,etlesuivinutritionneldesenfantsenbasâge.

Cesstructuresdeformationsdécritesci-hautontpourbutdeformerdesfutursagentsdanslesministèresrespectifsou,pourcequiconcernelescentresdeformationetdeperfectionnement,lerenforcementdescapacitésdestravailleursdecertainssecteursayantembrassédesmétierssansqualificationspréalables.D’oùlanécessitéaétépourl’Etatdecadrerlaformationavecl’emploi.

L’adéquationformationetemploiesteneffetretenuecommeaxeprioritairedelastratégieEducationetFormationenliaisonavecl’Emploi(EFE).Ainsi,unestructuredecoordinationinterministérielle,leComitéNationalpourl’Education,laFormationenliaisonavecl’Emploi(CONEFE)futcrééetplacésouslatutelleduMinistèreduPlan.C’estunestructurefonctionnantavecuneinstancepolitiqueausommet(septdépartementsministériels),unSecrétariatExécutifauniveautechniqueetenfinauniveauopérationneltroisorganes:l’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi(OBSEFE),leFondsNationald’AppuiàlaformationProfessionnelle(FONAP)etlacelluledeConcertationetdeCoordination(CCC).

Ainsi,grâceauFONAP,dontlamissionestdecollecterlataxed’apprentissageetdeformationprofessionnelle(TAFP)envuedefinancerlesactionsdeformationcontinueetdeperfectionnement,desplansdeformationsontétéélaborés.Cesformations,bienqu’ellesneciblentpasdescouchessocialesdéterminées,constituentunappuiimportantauxtravailleurssansqualificationintense,àl’adaptationdecertainstravailleursauxnouvellestechnologies.Ainsi,parexemple,de1997à2003,300actionsdeformationontétéfinancéesauprofitde5691bénéficiaires,salariésdesentreprises

124SelonEnquêtesurlesecteurinformelartisanalàN’Djamena,2003

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 161

àtraverslesPlansdeFormation(44%),membresdeGroupementsetAssociationsparlebiaisdesProjetsCollectifs(54%)et2%pourl’Apprentissage,initiédepuisjanvier2003.125

Selonl’enquêtesurlesecteurinformelartisanalàN’Djamena(2003)auprèsde544travailleurs,seuls118(soit22,8%)sontissusd’uneécoleprofessionnelleoutechniquecontre61,9%quin’ontapprislemétierquedansletas.Ainsi,despersonnesissusgénéralementdusecteurinformel(descoopérativesdetissagemanuelféminin,desassociationsdescouturiersformateurs,despersonnesexerçantdanslamécaniqueauto,lamenuiserie,lasoudure,l’électricité,lebâtiment,etc.)ontétésouventassociéesauxactivitésdel’OBSEFEsoitdanslesactivitésdeformation,soitdanslesétudesetenquêtesdesuivi.DesdossiersdedemandedeformationssontadressésauCONEFEqui,toutenciblantlesinstitutionsdeformationspécialiséesmobilisentleFONAPpourlapriseenchargedesfraisinhérents.C’estunepolitiquequi,endépitdemoyenslimitésmisàladispositiondel’OBSEFEparl’Etat,contribuedemanièreconséquenteaurenforcementdescapacitésd’unepopulationayantunfortpotentielhumainqu’estsajeunesse.

10.5 La jeunesse et l’emploi

Lapopulationtchadienneestglobalementjeune,etlesquestionsdejeunesseoccupentdeplusenplusuneplaceimportantedanslapolitiquedugouvernement.Cederniertravaillesurlaréalisationd’unepolitiquenationaledelajeunesse.Ilestindéniablequ’unemeilleurefaçond’amenerlesjeunesàparticiperefficacementaudéveloppementestdepouvoirleurtrouverunemploiconvenableetuncadred’épanouissementpropice.Celaleurpermettrad’assurerd’unepartuneautonomiefinancièrecar,trèssouventlesjeunessontperçuscommeunechargeéconomiqueconsidérablepourlapopulationoccupée,maisaussileuréviterd’autrepart,l’expositionàlavulnérabilitésocialeetlescomportementsmarginaux.

Detouttempslaquestiondel’insertiondesjeunesdanslescircuitsdeproductionaétéaucentredespréoccupationsdesautoritéstchadiennes.AuseinduMinistèredelaJeunesse,uneDirectiondel’Insertionsocio-économiqueetdesProjetsdesjeunesaétécréée,témoignantdelavolontépolitiquedel’épanouissementdelajeunesseparuneinsertionauxactivitéséconomiques.Deparlepotentieldémographique,lesjeunesdemoinsde18ansreprésentent57,4%.126Lafonctionpubliqueàelleseulenepeutabsorbertousleschômeursetdemandeursd’emploic’estpourquoidespolitiqueséducativespouvantdévelopperlacultureentrepreneurialeontétéinitiéesàtraverslesinstitutionsEtatiquesetlespartenairesaudéveloppement.LeGouvernementaprisunesériedemesuresenfaveurdesjeunesnotamment:

• LeFondsd’InsertiondesJeunes(FIJ):C’estunfondsalimentéparCONFEJES127etquiviseàpromouvoirl’emploiparmilesjeunesdiplôméschômeurs(âgésde16à30ans).Illesformeàl’espritd’entrepriseetàl’élaborationdeprojets(individueloucollectif).LesprojetsprésentéssontensuitesoumisàcompétitionpourleurfinancementparleFIJ.Cesprojetsconcernentlesdomainesdel’agriculture/jardinage;commercialisationoutransformationcéréalière;artisanat,etc.Lesprojetsprésentéspardesfemmessontprivilégies.Lemontantdesprêtsaccordésauxjeunessesitueentre100000et5000000FCFAaffectéd’untauxd’intérêtde5%remboursable

sur4ans,avecundifférésansintérêtsallantde6moisà1an.128L’existencedecefondsestcependantignoréeetpeuvulgarisée.Cependantletauxdefinancementesttrèsencourageant.Eneffetsur10dossiersprésentésparleTchad,7sontfinancéspouruntotalde14250000129 FCFApour25bénéficiaires.

• Unfondspourl’insertionsocio-économiquedesdéscolarisés(surtoutenzoneurbaine/périurbaine):Dansl’optiquedelaprotectionsociale,ilimportederenforcercevoletenfaveurdesplusvulnérables,ens’appuyantsurcevoletetadaptantdesstructuresd’appuietdesuividéjàenplacesousleMinistèrepourunaccompagnementconséquent.Pourétaleruntelserviceauxjeunesdanslesmilieuxruraux,ilfaudraitinvestirdanslaformationdesanimateurs/animatricesdeslocalitéspourl’encadrementetlesuivi.

D’autresmesures,bienqueponctuelles,témoignentdelavolontépolitiqued’accorderàlajeunessetoutesonimportance.Ils’agitde:

• lagratuitédel’enseignementdebase;130

• laconstructiondesécolesetlycéesdanslesrégionsdupays;

• lacréationetlamultiplicationdesInstitutsUniversitairesspécialisés;

• lerecrutementdesjeunesàlafonctionpublique;

• laréalisationdesouvragesetinfrastructurespublicscapablesd’absorberunnombreimportantdemaind’œuvre;

• créationencoursd’unfondsnationald’appuiauxinitiativesdesjeunes(FONAJ)

• constructiondescentresdelectureetd’animationculturelle(CLAC)

Leseffortsdugouvernementenmatièredejeunessesontappréciablesmaistrèslimitéseuégardàl’importancedelademandeUnepolitiquedeprotectionsocialeaxéesurl’emploietlaformationprofessionnelledoitnécessairementprendreencomptelespréoccupationsdesjeunesetleursensibilisationauxméfaitsdesconflitsetlescomportementspervers(drogues,banditisme,etc.).Eneffet,l’exoderuralestunphénomènequiestentraindeprendredel’ampleurcesdernièresannées.Desjeunes,brasvalidesenprincipepourlesactivitésagricoles,abandonnentlesvillagesetmigrentverslesgrandscentresurbainsàlarecherched’unequalitédevie‘meilleure’etseretrouvent-pourlaplupartd’entreeux-dansladébaucheetlaperdition.

10.6 La micro finance et les autres activités économiques

Danslafouléedespolitiquesvisantlaréductiondelapauvretéetlapromotiondel’emploi,lamicrofinancefutretenueparlegouvernementtchadiencommeunvecteurporteurversl’atteintedesOMD.Ainsi,bienquetardif,leTchadestleseulpaysdanslazoneCEMACàérigerundépartementministérielàlamicrofinancele28Août2006.Etpourrenforcerledispositifinstitutionnel,une

125SitewebFONAP126RGPH2127ConférencesdesministresdelaJeunesseetdesSportsdesEtatsayantleFrançaisenpartage(CONFEJES)

128Aujourd’huilefondsesttransforméensubventionnonremboursableallantde500000à5000000etdemanièredégressive;1èreannée:75%dumontantdemandé,2èannée15%,et3èannée10%

129BudgetFIJ2010selonsitewebCONFEJES130Voirchapitreeducation

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 163

StratégieNationaledelaMicrofinance(SNMF)aétéadoptéeenoctobre2008.L’adoptionetlamiseenœuvredelaStratégieNationaledelaMicrofinancevisaientdansl’esprit,depermettreàassurerl’accèsd’unplusgrandnombredepopulationspauvresàdesproduitsetservicesfinanciersadaptésàleursbesoinsafind’améliorerleursconditionsdevie.

Troisaxesstratégiquessontretenuspourlaréalisationdecetobjectif:131

• Uncadreinstitutionnelfavorableàlapromotionetaudéveloppementdelamicrofinanceinstauré

• Aumoins500000personnesactivespauvresetàfaiblesrevenusontaccèsauxproduitsetservicesfinanciersen2013;

• Ledéveloppementdepartenariatstratégiqueentrelesbanquesetlesétablissementsdemicrofinance(EMF)etladisponibilitédesprestatairesdesserviceslocauxqualifiésestétablie.

Encadré 10: Les principaux réseaux de micro finance en activité au Tchad132

131DocumentdeStratégieNationaledeMicrofinance132BIM,publicationdusiteportaildelaMicrofinance:www.lamicrofinance.org

10.6.1 Mécanismes et politiques

DufaitdelafaiblecouvertureduterritoirenationalparlesbanquesetlesEMF,laplupartdespopulationspauvresetàfaiblesrevenusn’apasaccèsauxservicesfinanciersdeproximité,àsavoirl’épargne,lecrédit,lestransfertsd’argent,lamicroassurance.Pourlescoucheslesplusdémuniesdelapopulation,ladimensionmicrocréditestprivilégiéesurlesautresproduitsetservicesproposésparlesEMF.Enmilieuurbain,lepubliccibleesttrèsdiversifié:

• lesfemmesexerçantdiversesactivitésgénératricesderevenus(commercedepoisson,decéréale,deproduitsmaraîchers,…);

• lesfonctionnairesetlessalariésdusecteurprivéàfaiblesrevenus;

• lesmicro-entrepreneursgérantsdepetitesentreprises;

• Lespersonnesexerçantdepetitsmétierslibéraux(tailleurs,artisans,soudeurs…);

• lesdifférentesassociationsetorganisations;

• lespersonnesemployéesdanslestravauxdomestiques.

Enmilieurural,lademandeprovientessentiellementdesagriculteurs,deséleveurs,despêcheurs,desfemmesquiexercentdesactivitésgénératricesderevenus(AGR),desorganisationspaysannes,desUnionsetFédérations,descommerçantsetd’autresopérateurséconomiques.

D’unemanièregénérale,lesecteurdelamicrofinancebienquetimide,sedéveloppegraduellementauTchad.Eneffet,lenombredesstructuresdeMicrofinanceetdesociétairesévolueconstamment.Demême,latendanceàlamobilisationdel’épargnes’accroîtd’annéesenannéespassantde5,1milliardsen2007à5,3milliardsen2008soitenviron4%d’augmentation.133

Enmilieurural,lesrevenusn’étantpasréguliers,l’épargneestmobiliséedefaçonpériodique,lesEMFintervenantenmilieururaloffrentdescréditsadaptésaurythmedesactivitésrurales:lesoctroisdecréditssefontaudébutdescampagnespourl’achatdesintrantsetdessemences,etlesremboursementsaprèslesrécoltes.Lesduréessontgénéralementcourtes(inférieuresàuneannée,9moisenmoyenne).Seulslescréditsd’investissementssontaccordéssurdespériodesdépassantuneannée(casdescharrettes).Lesremboursementssefontàterme,aumomentdelaventedesproduitsagricoles,saufpourlescréditsd’investissementséchelonnéssurplusieursmoisouannées.Cettepolitiques’adapteauxréalitésdespopulationspauvresqui,pourlaplupartnedisposentd’aucunmoyenpourinitierdesactivitésdeproduction.

Selon le recensement effectué en juin 2008 par l’Association Professionnelle Tchadienne des Etablissements de Micro finance (APT-EMF), il existe 210 établissements de micro finance au Tchad. Dans leur majorité, ces établissements fonctionnent en réseau. On y distingue :

• l’Ucec-MK (Union des clubs d’épargne et de crédit du Mayo-Kebbi) : le plus grand réseau du Tchad

• l’Ucec MC (Union des coopératives d’épargne et de crédit du Moyen-Chari) : implanté dans la région du Moyen-Chari au sud-est du pays,

• l’Asdec : implanté depuis 1994 dans les régions du Logone et de la Tandjilé, le réseau est organisé selon le modèle Cveca. Il est appuyé par plusieurs partenaires dont Intermon – Oxfam, Swissaid.

• l’Urcoopec (Union régionale des coopératives d’épargne et de crédit) : le réseau dispose de 8 caisses urbaines toutes implantées à N’djamena.

• l’Acel (Alliance pour le crédit et l’épargne locale) : réseau créé par le Ministère de l’Agriculture avec l’appui financier de la BAD dans la zone soudanienne.

• le Finadev : 1er EMF agréé du pays, Finadev est née de la volonté de la Financial Bank d’intervenir dans la micro finance au Tchad avec l’appui de la SFI.

• Express union : société d’origine camerounaise, elle est spécialisée dans le transfert d’argent.

Source:BIMn°-08septembre2009

133RapportdesEMF(2008)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 165

Tableau 23: Evolution de quelques indicateurs du secteur de la micro finance

Indicateurs 2005 2006 2007 2008

Structures(Caisses/agences) 206 203 210 214

Sociétariat(Membres/clients) 122950 128402 137053 162619

Epargnemobilisée(millions) 4357,2 4926,6 5059,3 5250,0

Créditoctroyé(millions) 3564,4 4669,1 5353,5 5300,0

Fondspropres(millions) 950,4 1265,5 1763,3 1600,0

Source:RapportdesEMF/2008

Ilestreconnuausecteursacontributiondanslaluttecontrelapauvreté,carenl’absencedestructuresbancairespouvantmieuxsepréoccuperdeproblèmesdepauvres,lesinstitutionsdemicrofinancesontdevenuesdesvéritablescatalyseursd’initiativesd’activitésgénératricesderevenus.Maisleurimpactréelneseressentquedemanièreévasive.Endépitducaractèremitigédesrésultatsdelamicrofinance,quelquesinitiativesontsuscitéunciblageplusaffiné.

Ils’agitduProjetd’AppuiàlaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentaire(PARPIA)qui,vuladualitédesesdimensions(réductiondelapauvretéetdel’insécuritéalimentaire),etavecl’appuiduPNUDetdelaFAOaspécifiquementvisé:

• l’accroissementdelaproductivitéagricole;

• lapromotiondel’accèsdespauvresauxservicesdelamicrofinance;

• laluttecontrelapauvretéetl’insécuritéalimentaire;

• l’améliorationdesrevenusdesruraux;

• lapromotiondel’emploietl’auto-emploi

Ceprojetsecaractériseparlefaitqu’ils’adresseauxpersonnesvulnérablesdesvillagesetdeszonespériurbaines.Eneffet,pourbénéficierdessubventionsduprojet,ilfautêtremembred’ungroupementetexerceruneactivitééconomique(élevagedepetitsruminants,maraîchageoulacommercialisationdesproduitsagricoles).

Selonletableau24,1827personnesontbénéficiédefondsallouésparlePNUDsousformedesubventionetrétrocédéensuiteauxmembresbénéficiairessousformedecrédit.Leremboursementestensuiteoctroyéauxnouveauxbénéficiaires.134Lesactionsduprojetontpermisauxpopulationspauvresd’améliorerleursconditionssocioéconomiques(besoinsalimentaires,habitat,soinsdesanté,diversificationdesactivités...)

Tableau 24: Répartition des bénéficiaires selon les activités et le genre

Activités Hommes Femmes Total %

Maraîchages 397 36 433 23,7Petit élevage 243 111 354 19,4Commerce/transformation 144 873 1017 55,7Culture du Manioc 20 3 23 1,2Total 804 1023 1827 100% 44 56 100

Source:FAO,2009

BienavantlePARPIA,leProjetREPA-FEM:RéductiondelaPauvretéetActionenfaveurdesFemmes(1999-2007)aeupourbutd’améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentdesfemmesdeszonesurbainesetrurales,danslapréfectureduChari-Baguirmi,enleurassurantunmeilleuraccèsauxressourcesproductivesetparlerenforcementdescapacitésdesorganisationsdelasociétécivile.LeprojetaétésoutenuparunfinancementdelaBanqueAfricaineduDéveloppement(BAD).Lacelluled’exécutionaétéplacéeenliaisonfonctionnelleavecleMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamille(MASF)pouryaccentuerladimensionsociale.Ainsi,452807975FCFAontétéoctroyésà4429personnesetqui,comptetenuducaractèresolidaireetcommunautairedespopulationsdevraientaméliorerlaviedeplusde20000personnes.

Danslamêmeoptiqueet,tenantcomptedesinsuffisancesenregistréesdanslestentativesderécupérationdusecteur,unProjetd’AppuiàlaMicrofinanceauTchad(PROMIFIT),financéparlaBanqueIslamiquedeDéveloppement(BID)estentraindeprévoirunensembledestratégiesaxéesnotammentsurlesgroupementsd’intérêtéconomiqueetvisantàaiderlesjeunesàlaréinsertiondanslavieactive.Ainsi,desProjetsJeunes(entrepreneuriat,autoemploi,…)àl’endroitdesjeunesdes10arrondissementsdelacapitalesontencoursd’élaborationetdesmodulesdeformationssontprévusavecl’appuiduFONAP.135

10.6.2 Les contraintes de la micro finance

Endépitdeseffortsconsentisparlesacteursimpliquésdanslesecteuretl’appuidespartenaires,desrigiditéssubsistentrendantmitigéslesrésultatsobtenusquantàl’impactdelamicrofinancedanslaluttecontrelapauvreté.Cescontraintessontdeplusieursordresnotamment:

• lespesanteurssocioculturellesinterdisentàunecoucheimportantedelapopulationtchadiennedefairepartiedelaclientèledesEMF.C’estlecasdesprêtsàintérêtsdanslemilieumusulmanoùl’implantationdesEMFesttrèsfaible(presquetoutelapartieseptentrionaledupays)etlepoidsdelatraditiondanscertainescontréesfavorisetrèspeul’adhésiondesfemmesauxEMF;

• lestauxd’intérêtpratiquéparlesEMFsonttrèsélevés,àlalimite,prohibitifs.Certainsproduitsproposésvontjusqu’à36%136detauxd’intérêtetvaàcontrecourantdel’espritdumicrocrédit.Ce

134DocumentduPARPIA135InformationsrecueilliesauprèsduCoordonateurduPROMIFIT136RapportdesEMF

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 167

qui,aulieudefavoriserlesplusdémunisdespopulationslesexposeaurisqued’enlisementdanslecrédit;

• desproblèmesdegouvernancesontobservésdefaçonrécurrenterendantinefficaceslesactionsdesEMF.Desdétournementssontfréquentsainsiquedesproblèmesdemaîtrisedegestion.Acelas’ajouteleciblagebiaiséquiconsisteàrendreéligibleàl’octroidumicrocréditdespersonnesaisées;cequiafavorisélacapturederessourcescollectéespardespersonnesnécessiteusesparlesplusnantis.Lecasdel’Urcoopecesttrèsillustratifavecsafailliteen2006,c’estpourquoil’onnoteunegrandeaversiondespopulationsauxproduitsdelamicrofinance;

• l’instabilitéauseindudépartementdelamicrofinancequientraîneleplussouventdesperturbationsdanslamiseenœuvredelastratégiecar,enl’espacedequatreansd’existenceonavu5ministres137sesuccéderàlatêteduDépartementdeMicroFinance.

EncequiconcerneleprojetREPAFEM,levoletaxésurlesmicrocrédits,lerésultatestresté,selonl’évaluationduprojet,endeçàdesattentes.Surlapériode2002-2007letauxderemboursementestde56,85%.Apartirde2005,lemontantdestinéàcevoletaétéréduitetredéployépoursubventionnerlesréalisationsdemicroinfrastructures.L’évaluationduprojetsoulèvelesconsidérationssuivantespourexpliquerlesfaiblessesrencontréesdanslamiseenœuvreduvoletmicrocrédits:

• lapauvretéetledénuementdelamajoritédesbénéficiaires,surtoutceuxquisontdanslemonderural;

• lemanqued’expérienceetd’expertiseenlamatière,car,nilesagentsetmoinsencorelesbénéficiairesneparaissentavoirunequelconqueexpériencesurlamanièred’opérerlesIMF;onrelèvedanscertainscas,desinitiativestotalementinadéquates(parexempledesgroupementsvillageoisquiutilisentlemicrocréditàlaréalisationdesinfrastructurespubliques:ponts,écoles,etc.…)alorsquecelarelèvedudomainerégaliendel’Etat;

• lescréditsoctroyéssontutilisés,engrandepartie,poursatisfairelesbesoinsvitauxetpeutêtreuntiersouunquartduprêtontserviàl’exécutiondesactivités.Lepouvoird’achat,trèsfaibledesconsommateurs,nepermetpaségalementd’exercerdesactivitéslucratives;

• laméconnaissancedescréneauxéconomiquesporteursfaitquetouslespromoteursseconcentrentsurunoudeuxsecteursporteursavecunaffluxdesmêmesproduitssurlemarché.Untelcomportementconduitsouventauxméventesdesmarchandisesetunecompétitioncontreproductive.

10.6.3 Les autres activités économiques

Pourfairefaceàleursproblèmesdebase,lespopulations,qu’ellessoientdémuniesoupas,développentdesstratégiesdesurvieetd’adaptationaumilieu.Ainsi,laréalisationdesinfrastructurespubliquessontsouventl’objetd’unedisponibilitéd’offred’emploipourlesriverainsqui,enmêmetempsqu’ilsbénéficientdesexternalitéspositives,leurfavorisentledéveloppementdesactivitésgénératricesderevenus.Ainsi,danslecadredesapolitiquesociale,leGouvernementalancéun

vasteprogrammeeninfrastructurespubliquesdebasedanslesdifférentesrégionsdupays.Pourcela,unMinistèreenchargedesInfrastructuresfutcrééetchargédeconduirelapolitiqueetlesprojetsprésidentiels.Cesactivitésontdonnélieuaulancementdechantierssurl’ensembledupaysetcréateursd’emploi.Enl’absencededonnéesrécapitulées,nouspouvonsciterleschiffresfournisparleMinistèredesInfrastructures.138Ils’agit:

• dubitumagede27axesinterurbainset27ruesprincipalesauniveaudeN’Djaménasoituntotalde1868kmderoutesbituméesouencoursen2009;

• Laréhabilitationetl’entretiende1836Kmderoutesetpistesrurales;

• Destravauxd’adductionsd’eauetautresouvrageshydrauliques;

• Desinfrastructuresscolairesetuniversitairesexécutéesouencoursen2009:10Universitéset/ouInstitutsUniversitaires,10lycéesàN’Djamena,117écolesprimaires,60écolesenconstruction;

• Desinfrastructuressocio-sanitaires:20hôpitauxetmaternités,53centresdesanté,9centressociauxetjardinsd’enfant

Cesouvragespublics,enmêmetempsqu’ellesparticipentd’unepolitiquedeprotectionsocialeendotantlesdifférenteslocalitésd’infrastructuressocialesdebase,créentdesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre(HIMO).Eneffet,desmanœuvres,desouvriers,despersonnessansqualificationprécise,etc.,sontsouventembauchésdansleschantiersetouvragespublics.

Ilconvientderappelerégalementqu’audébutdesannées2000,laconstructionduPipelineTchad-Cameroun,d’unelongueurde1070kmallantdeKomé(Tchad)àKribi(Cameroun)apermisdegénérerdesemplois(mêmesilaconstructiondupipen’aduréque3ans)àdescatégoriesdepersonnespourlaplupartpeuqualifiéesdeparetd’autresdesdeuxfrontières.Ceprojetapermisd’employer,demanièredirecteouindirecte,plusde44000personnes.Dansl’ensemble,lestravailleurslocauxconstituaientplusde86%139delamaind’œuvre(85%pourleTchadet88%pourleCameroun).Cettepolitiquedefaireparticiperlamaind’œuvrelocaleauxtravauxd’intérêtgénéralaccroîtladimensionprotectionsocialeetcontribueàl’appropriationdesprojetsdedéveloppementparlesautochtones.

Enjuillet2009,leGouvernementalancéundeuxièmeprojetpétrolierdanslapartieoccidentaledupaysaveclamiseenplaced’unpipe-linede311kms’étalantdeRig-Rig(Kanem)versunemini-raffineriequiserainstalléeauxabordsdeN’Djamena.Cepipe-lineainsiquel’installationdelamini-raffinerie,sesituantengrandepartiedansunezoneàrisqued’insécuritéalimentairepresquechronique(Kanem,BahrGhazal,etc.)devracontribuerdemanièreconsidérableàcréerdesemploispourdespersonnesdémuniesetsansressources.

Danslamêmelancée,leMinistèredel’Agriculture,avecl’appuidelaFAOetdel’UnionEuropéenne,ainitiéunprojetpilotededéveloppementdelafilièrespirulineou«dihé»auservicedelapopulationetdespersonnesvulnérables.C’estunprojetquiviselapromotionetledéveloppementd’uneespèce

137TchadetCultureN°282-décembre2009138SitewebMinistèredesInfrastructures139TsafackNanfossoRoger,LePipelineTchad-Camerounetl’Emploi,quellesleçon?

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 169

d’alguepoussantsurleseauxautourdulacTchadetdansquelquessitesdansleKanemetàterme,ildevraitconduireàl’exportationdeceproduitàlavaleurnutritiveexceptionnelle.140LeTchadestunpaysquidisposed’unpotentielimportantdeproductionnaturellededihé.Ilresteleseulpaysaumondeoùledihéestencoreconsommélocalement.Ceciconstitueunatoutconsidérablepourlasécuritéalimentairedelapopulationlocale.

LadimensionnovatricedeceprojetinspiréeparlapolitiqueagricoleduMinistèredel’Agricultureenmatièrederenforcementdesfilièresdeproductionémergentescommecelledelafilière«Dihé»s’insèrepleinementdanslecadreduProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaireduGouvernementtchadien.

Surlesite,quelque400tonnes,produitesparenviron1.500femmes,sontdéjàcommercialiséeschaqueannée.Cesfemmessontissuesgénéralementde20groupements,forméesdanslaproductionàtraverslesprocédéstraditionnelsetaméliorésdu«dihé».141L’exportationdevraitcommenceren2011aprèsunecertification.Laspirulineétantunproduitdontlesvertussontmultiples(nutritives,debeautéouparamédicale)avusonprixaukilopasserde1.000à5.000FCFA.Celaconstitueunesourcederevenualternativeetunrenforcementconsidérableauxressourcesdesfamilles,surtoutpourlesfemmesabandonnéesparleursconjointsdanslesvillages.C’estunemanneimportantepourcetterégionoùleshommes,souventdespêcheurs,voientleurrevenuchuteraveclerétrécissementdeseauxdulacTchadetsonappauvrissementenpoissons.

IlestànoterégalementquelePAM,danslecadredesesactivités,soutenuparl’UnionEuropéenne,amisenplacedesprogrammesvisantàstimulerl’emploiparl’octroidevivres,intituléprogramme«foodforwork»(vivrescontretravail).L’objectifétantdepermettreauxménagesdémunisdepouvoirinitierouaccroîtreleurproductionàtraversladotationd’unerationsècheconditionnéepardesactivitésproductives.C’estunemesureincitativeallantdanslesensdel’autonomisationdescouchesexposéesàl’oisivetéetàl’inertiefaceauxdénuements.Cesprogrammes,dontcertainsvisaientàaméliorerl’accessibilitédeszonesparl’implicationdespopulationsàlaréhabilitationdespistesrurales142menantverslescamps,etd’autres,visantdeshandicapésdit«vivrescontreformation»amélioresensiblementlaviedespopulationspauvres.

10.7 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Laquestiondel’emploiengénéraletcelledesactivitésgénératricesderevenusenparticulieresttoujoursmatièreàréflexionauTchad.Deparsesdotationsnaturelles,l’économietchadienneesttributairedelapluviométrie.Car,decelle-cidépendl’agriculture,l’élevageettoutlesecteurrural.Quandonsaitque,prèsde80%desapopulationnevitquedesactivitésagricolesetquecelles-cinedurentque3à5moisdansl’année,laquestiondel’employabilitédelapopulationestproblématique.Decefait,pourfairefaceàleursproblèmessociauxdebase,lespopulationssontamenéesàexercerdesactivitésgénératricesderevenus.Pourcela,uneformationprofessionnelleenliaisonavecl’emplois’avèrenécessaire.

Sil’Etats’attèleàmettreenplacedesinstitutionsdeformationsuivantlastratégieEFE,l’adéquationentrelaformationetl’emploiestdifficilementapplicables.Pourlescoucheslesplusdéfavorisées

delasociété,l’accèsàl’emploiaamenélesautoritésàadopterdesstratégiesleurpermettantdemettreenplacedesmécanismesetactionspourvoyeusesdemainsd’œuvres.Toutepolitiquedel’emploi,dansl’optiquedes’insérerdansunepolitiquedeprotectionsocialedevraits’asseoirsurunensembledemécanismesplurisectorielsenvued’unefédérationdesénergies.Laconstructiondesinfrastructuressocialesdebase(châteaud’eau,latrines,écoles,dispensaires,logementssociaux….)parexemple,enmêmetempsqu’ellespermettentauxpopulationsd’accéderauxbiensetservicesdebase,créentdesactivitésàHIMO,génèrentdesressourcespourl’accèsàl’alimentation,réduitl’analphabétismeetlamortalitéinfantile,etc.

Aussi,dansl’optiquedesesituerdanslecadred’uneprotectionsocialeetunecouvertureauxrisquesexogènesaxéessurledéveloppementetlapromotiondel’emploi,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:

• l’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiavecunaccentparticuliersurlespersonnesvulnérables;

• l’adéquationdelaformationetl’emploipardesmécanismesappropriésd’apprentissageetdeperfectionnementpourlespauvres,lesdiplôméssansemploietlescouchesvulnérables(handicapés,déplacés,etc.);

• l’évaluationdel’efficacitéexternedesstructuresdeformationexistantescaronsaitquel’économiedupaysestassisesurlesecteurprimaire(agriculture,élevage)alorsquelesformationssontorientéesversletertiaire(comptabilité-finances,transit-transport);

• lerenforcementderéseauxexistantsetlacréationdefilièresmieuxadaptéesauxbesoinsdumarchédetravail;143

• l’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialeàl’ENASSpourmieuxrenforcerlescapacitésdesAssistantesSocialesetétendreladimensiondeleurvision;

• lacréationd’unfondsdesolidaritéàl’emploidesjeunesdéscolarisésounon;

• lamiseàladispositiondespromoteursdecentresd’incubationetdepépinièresd’entreprises;144

• lapromotionetextensiondesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre;

• lesoutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenu;

• lacréationd’undispositifdesoutien(microcrédit,parcellesaménagées,intrantsetmatériauxagricoles)auxlauréatsdesécolesdeformationagricoleenvuedeleurpermettred’initierdesactivitésdeproductionets’autoemployer;

• l’initiationdepolitiquesallantdanslesensdefavoriserledépartvolontaireàlaretraitedanslafonctionpubliqueavecdesmesurescohérentesd’accompagnementdansl’initiationetlapromotiondesactivitésentrepreneurialesetagropastorales.

140Ladihécontient5à10foisplusdeprotéinesquelaviandeainsiquedesvitaminesAetB12141DocumentdeProjetPilotededéveloppementdelafilière«dihé»auTchad142Casdesréfugiéscentrafricainsausuddupays

143LPland’actionnationaldel’éducationpourtousàl’an2015(PAN/EPT)144SNRP2

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 171

11. Infrastructures sociales

Lesecteurdesinfrastructuressocialesregroupeplusieurssous-secteurs:sous-secteurdel’eauetdel’assainissement,sous-secteurdel’aménagementduterritoireetdudéveloppementurbain,sous-secteurdutransportetsous-secteurdel’énergie.L’absencededonnéessurlaplupartdessous-secteursnepermetpasdefaireressortir,defaçonclaire,l’évolutiondelatendancedansledomainedesinfrastructuressociales.Nousnousintéresseronsiciauxsous-secteursdel’eauetdel’assainissement(1),del’habitat(2)etdel’énergie(3)quiontunlienaveclaprotectionsociale.

11.1. Le sous-secteur de l’eau et de l’assainissement

Ledroitàl’eaupotableestundroitéconomiqueetsocialcouvertparlePacteinternationalrelatifauxdroitséconomiques,sociauxetculturels.Laliaisonétroiteentredroitàl’eauetdroitàl’assainissementaétéentérinéeparleSommetmondialsurledéveloppementdurabledeJohannesburg(2002)aucoursduqueldesobjectifsconcernantcesdeuxaspectsontétéunanimementadoptés.L’accèsàl’eaupotableestindispensablepouraméliorerlasantépubliqueetréduirelestauxdemortalitématernelleetinfantile.Eneffet,laplupartdesanalysessituentlemanqued’eaupotableetlesmauvaisesconditionsd’hygiènecommelesprincipalescausesdemorbidité.

Laproportiondelapopulationayantaccèsàl’eaupotablequiétaitde31%en2000s’estlégèrementamélioréeà36%en2004selonl’EDST2.145Cependant,leTchadrestelepaysoùlacouvertureeneaupotableestlaplusfaibledelarégionAfriquecentrale(CEMAC).Toutefois,l’adoptiondel’utilisationdesforagesmanuelspourassurerl’approvisionnementeneaupotabledespopulationsàunfaiblecoûttoutenrespectantlesstandardscontribueraàl’améliorationdel’accèsàl’eaupotabledespopulations.

SelonleDSCRP,146laréalisationde2581forageséquipésdepompemanuelleenmilieururalapermisd’accroîtreletauxd’accèsàl’eaupotablede17%en2000à30%en2006,avecautotal5600pointsd’eau.Aussi,ilfaudraitévitercertainscomportementsquinesontpasdenatureàfaciliterl’accèsàl’eau.Eneffet,toutaulongdel’année2008,ils’estposéuncertainnombredeproblèmesliésauversementdelacontrepartiedel’Etatdanslamiseenœuvredesprojets/programmes,retardantlaréalisationdesactivitésprogrammées.Toutefois,letauxglobal(milieuurbainetsemiurbain)d’accèsàl’eaurésultantdel’agrégationdesdonnéesdusecteurconcédéetdusecteurnonconcédéindiquequ’en2008,environ40%delapopulationtchadienneavaitaccèsàunesourced’eausainecontre29%en2004,31%en2005,34%en2006et35%en2007.

Surlapériode[1990-1999],lesinvestissementsréalisésdansledomainedel’eauontétéestimésà98,195milliardsFCFA.Ilsontpermisdeconstruireouréhabiliter3479ouvragesdont2868forageséquipésdepompesmanuelles,484puitsmodernes,30châteauxd’eauet97maresaménagées.Laplusgrandepartiedecesréalisationsaétéfaitedansledomainedel’hydrauliquevillageoiseetpastorale.Cependant,lesnormesactuelles147d’attributiondespointsd’eaumontrentquel’objectifrecherchénepeutpasêtreatteintentermesdecouverture.Eneffet,en2000,35%delapopulationruralerésidedansdesvillagesdemoinsde300habitants.Sil’onajoutecetteproportionàcelledel’hydrauliqueurbainequiprévoitenviron60%detauxdecouverture,lesciblesnepourrontpasêtreatteintes.

145DeuxièmeEnquêteDémographiqueetdeSantéauTchad.146Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté(2007).147Ilfautunvillagedeplusde300habitantsetl’acceptationparlesvillageoisdelacréationd’uncomitédegestionetlaconstitutiond’une

caisseeau.

Figure 10 : Taux d’accès à l’eau potable et courbe OMD de l’hydraulique villageoise

Source:DHA

Commeonpeutlevoirsurlegraphiqueci-dessus,letauxd’accèsàl’eaupotableenmilieuvillageoisestpasséde17%en2000à30%en2005etlesprojectionsindiquentqu’ilneseraquede39%en2015.Bienqu’uneffortimportantaitétéréalisé,ilsemblequecelanesoitpasencoresuffisantpouratteindrelesobjectifs.Lecheminementdelacourbe«projectiondesserte»enregarddelacourbe«EvolutionOMD»s’expliqueraitparlemanquedeprojetsactuellementidentifiésetquipermettraientdesuivrelacourbeOMD.

Cependant,l’identificationdenouveauxprogrammesd’aménagementdepointsd’eauetlamiseenœuvredesprojetsidentifiéspourlapériode[2005-2010]devraientconstituerlaprioritésil’onveutmaintenirlecapsurlesobjectifsdumillénaire.Ilenestdemêmedesobjectifsdansledomainedel’hydrauliquesemiurbaineeturbainequiviseàdesservireneausainelesagglomérationsdeplusde2000habitants.Iciaussi,l’évolutiondutauxdecouverture(graphiqueàlapagesuivante)montrequelasituationrestepréoccupante.

Lesprincipauxbailleursontétél’Agencefrançaisededéveloppement(AFD),l’Unioneuropéenne,laBanqueAfricainedeDéveloppementetlaBID.Enmilieurural,2581pointsd’eauvillageoisessentiellementconstituésdeforageséquipésdepompeàmotricitéhumaineontétéconstruitsentre2001et2005.Cesréalisationsontpermisdeporterlenombretotaldecetypedepointsd’eauà5506.Danslescentressemiurbainseturbains,30agglomérationsdeplusde2000habitantsontbénéficiéd’uneadductiond’eaupotable.LesbailleursdanscesecteursontTaiwanetleGouvernementduTchad.PourlavilledeN’Djaména,ilaétéconstruit5minischâteauxd’eaudanslesquartierspériphériques,avecunréseaudedistributionpublique.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

2000 2005 2010 2015

Taux

de

couv

ertu

re

Années

Courbe OMD

Taux d'accès

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172

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 173

Figure 11 : Taux de couverture de l’hydraulique urbaine et semi urbaine

Source:DHA

SelonlesdonnéesduSDEA,23%descentresurbainsavaientaccèsàl’eaupotableen2000.En2005,letauxestpasséà27%.Lesprévisionssontde28%en2010et34%en2015.Entermesdebesoinsennouveauxéquipements,etconformémentauxprojectionsduSDEA,ilfaudraitmunirenAEP(thermique)environ225agglomérationsdeplusde2000habitantsdusecteurnonconcédé,soitenvironunmilliondepersonnes.

Surleplaninstitutionnel,lesecteurestcaractérisépardeschangementsfréquentsauniveaudelatutelle.Eneffet,depuis2004,ilyaeuquatrechangementsministériels.Dansledomainedel’approvisionnementeneaupotable,ilexisteactuellementtroisdirectionsdel’hydrauliquedanstroisministèresdifférents(ministèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques,ministèredel’EauetministèredesInfrastructuresetdestravauxpublics).Enmatièred’assainissement,enplusdecestroisministères,s’ajoutentceluidelaSantéPubliqueainsiqueceluidel’IntérieuretdelaSécuritéPublique.Ceschevauchementsengendrentdesconfusionsdanslesrôlesetattributions,cequinefavorisepasdesinterventionsefficacesdanscedomaine,d’oùleslenteursobservéesdansl’exécutiondesprogrammes.

Surleplanréglementaire,leTchads’estdotéd’uncadreappropriédegestiondel’eau:leSchémaDirecteurdel’Eauetdel’Assainissement(SDEA)dontl’horizonestfixéà2020.LeSDEAestuncadrestratégiqueetmultisectorield’orientationpourlamiseenvaleurdurableetlagestiondesressourceseneauenvuedesatisfairelesbesoinsdebasedespopulationsetd’assurerledéveloppementéconomiqueetsocialdupays,danslerespectdesonenvironnement.L’objectiffondamentalduSDEAestdecontribueràlacroissanceetàlaréductiondelapauvretéenaméliorantdurablementl’accèsàl’eaupotableetàl’assainissementetenparticipantàl’exploitationrationnelleetéquitabledesressourcespastoralesetagricoles.Enparticulier,leSDEAviseàrépondreauxobjectifsfixésparlegouvernementpourl’atteintedesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD)telsqueprécisésetcomplétéslorsduSommetmondialpourledéveloppementdurabledeJohannesburg.

Encadré 11 : Le contenu du Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement

• une analyse détaillée de la situation actuelle du secteur

• la nouvelle politique de l’eau au Tchad

• les stratégies générales de mise en œuvre retenues pour le développement durable de chacun des sous-secteurs liés à l’eau

• les stratégies générales retenues pour les mesures d’accompagnement

Lesprioritésdansledomainedel’eaupotableconsistent,toutenpoursuivantl’aménagementd’infrastructureshydrauliquesd’approvisionnementeneaupotable,àentreprendredanslesplusbrefsdélaisdesprojetsaxéssurlerenforcementdescapacitésàtouslesniveaux.Parailleurs,considérantlesbesoinseninfrastructureshydrauliquesetconformémentauCodedel’eau,lesfutursprogrammesdevrontseconcentrerdansleszoneslesplusdémuniesduTchad.LeSDEAestcenséconstitueruninstrumentderéférenceadaptépourtouslesacteursinternesetexternesintervenantdanslesecteurdel’eau.Cependant,samiseenœuvreetenparticuliercelledesacomposanteeaupotableetassainissement,souffredel’absencedestructuredecoordination,d’animationetdesuivi-évaluation.

Encadré 12 : Les missions du Ministère de l’Environnement et des

• Initiation et coordination des études relatives aux ressources en eau

• Elaboration des textes relatifs à la définition et la standardisation des ouvrages et équipements hydrauliques et hydrogéologiques

• Conception d’ouvrages en matière d’hydraulique urbaine et villageoise

• Suivi de la maintenance des ouvrages hydrauliques

• Agrément, contrôle technique et méthodologique des opérations d’assainissement en relation avec les ministères concernés

• Mise en œuvre et suivi de la politique en matière d’assainissement

• Mise en place d’une base de données et d’un système d’échange et de diffusion des données en matière d’eau

• Mise en œuvre et suivi de la politique de GIRE

Ressources HalieutiquesDesinvestissementsimportantsontétéréalisésaussibiendanslesdomainesdel’hydrauliquepastoraleetvillageoisequedanscellesdel’hydrauliqueurbaineetsemiurbaine.Dansledomainedel’hydrauliquevillageoise,lesprogrammesencourssontaxéssurlesvillagesdeplusde300habitants.AN’Djaménaetdansplusieursautresgrandesvilles,lagestionetladistributiondel’eauestconcédéeàlasociététchadienned’eauetd’électricité(STEE).En2000,letauxdedesserteétaitdéjàde40%.Comptetenudel’expansionrapidedelavilledeN’Djaména,cinqsystèmesd’adductiond’eaupotable(AEP)ontétéréalisésdanslesquartierspériphériques.L’hydrauliqueurbaineetsemiurbainedusecteurnonconcédéàlaSTEEviseàdesservireneaupotablelesagglomérationsdeplusde2000

0%

10%

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2000 2005 2010 2015

Taux

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Années

Courbe OMD

Taux d'accès

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 175

personnes.L’élaborationduSDEAapermisd’identifierlesprojetsàréaliserpourles20prochainesannées.Lesouvragesàréaliserdurantcettepériodesontmentionnésdansletableauci-dessous.

Tableau 25: Programmation des ouvrages sur la période [2005-2010]

Ouvrages programmés PMH AEPPuits

pastorauxMares Latrines

Prévus 10.300 250 2.000 90 15.000Réalisés 3.019 150 0 0 0Aréaliser 7281 100 2.000 90 15.000

Source:DHA

Ilressortdutableauquepourlapériode[2005–2010],ilestprévudeconstruire2074nouveauxpointsd’eaudont2020forageséquipésdepompesàmotricitéhumaineet54stationssolaires.Lesprincipauxbailleurssontl’Unioneuropéenne(870nouveauxpointsd’eauenmilieuvillageois),laBanquemondiale(300ouvrageslocalisésdanslesécolesetlescentresdesanté),laBanqueAfricainedeDéveloppement(1000nouveauxpointsd’eauvillageois),leFondsinternationalpourledéveloppementagricole(80pointsd’eau)etlaCoopérationAllemande(hydrauliquevillageoiseauMayo-Kebbi),l’UNICEF(forages).Pourlapériode[2010–2015],leseulbailleurengagéformellementestl’Unioneuropéennequienvisagedeconstruireenviron800pointsd’eaudanslesdépartementsduBathaetduMandoul.

Concernantl’assainissementurbainetsemi-urbain,ilfautnoterquelesprojetsréalisésneconcernentqueleslatrinesdanslesécolesetlescentresdesanté,etsontencorelimitésàquelquesrégions.Enmatièred’assainissementindividuel,malgréquelquesprojetspilotesréalisésàN’Djaména,aucuneinterventiond’enverguren’aétéfaitedanslepays.Dansl’ensemble,lesprojetsd’assainissementprogramméspourlescinqprochainesannéesneportentquesurcinqvilles,cequisignifiequelesautresagglomérationsn’ontaucunechancedebénéficierd’infrastructures.Letauxdecouvertureestestiméà9%en2004.Enmilieurural,lacouvertureestquasinulle.

Enfin,enassainissementindustriel,ilestquestiondedéfinirdesnormesréglementairesquiréglemententlesdiversrejetsindustrielsdanslemilieuenvironnemental.

L’écoulementdeseauxdepluiesposeaussidegravesproblèmesdanslaquasitotalitédesvilles.Unegrandepartiedescentresurbainsestinondéependantlasaisondespluiesetdesquartiersentierssontconsidéréscommesinistrés.Lastagnationdeceseauxfavoriselaproliférationdesmoustiques,vecteursdupaludisme,delafièvrejaune,del’encéphaliteetdelatyphoïde.Ilarrivequeceseauxsales,parinfiltration,contaminentleseauxsouterraines.Lesmunicipalitésfontcequ’ellespeuventpourcirconscrirecesproblèmes,maisleursmoyensfinanciersettechniquessontlimités.Ilenestdemêmepourlesorduresménagères.Selonunenotedelamissiond’élaborationdelastratégiedegestiondesordures,lavilledeN’Djaménaproduit3,8tonnesd’ordureparménageetparan,cequinécessiteunepré-collectedontlecoûtestévaluéà1.974FCFApartonne,soit7500FCFAparménageetparan.Lagrandemajoritédesménagestchadiensnedisposenidetoilettesaménagéesnidesystèmesd’évacuationdesdéchetsetdeseauxusées.Ilestdoncurgentd’investirdanscesecteurpourprotégerlespopulationspauvresetaméliorerleuraccèsauxservicessociauxdebase.

Dansledomainedel’hygiène,lescomportementsnefavorisentpaslapréventiondesmaladiesliéesàl’eau,notammentlesmaladiesdiarrhéiquesquiconstituentlatroisièmecausedeconsultationdesenfantsdemoinsdecinqans.

Encadré 13: Les priorités du gouvernement en matière d’eau et d’assainissement

• Mise en œuvre progressive de l’assainissement autonome en milieu urbain et semi urbain

• Mise en place des systèmes d’assainissement urbain et semi urbain dans les villes

• Promotion des latrines en milieu rural et/ou urbain

• Promotion des mesures d’hygiène en matière d’assainissement villageois par la diffusion de programmes d’éducation sanitaire et la construction des systèmes à faible coût

• Dotation en AEP (thermique) environ 225 agglomérations de plus de 2000 habitants

• Construction de 12 000 forages à pompes manuelles (PM) et 2000 puits modernes

11.2. Le sous-secteur de l’habitat

Ils’agitd’unsous-secteurtrèspeudéveloppéquin’apasdestratégieauniveaunational.Al’origine,lapolitiquedel’habitatétaitélaboréeparleMinistèredesInfrastructuresetdesTravauxPublics,leMinistèredel’Eau,leMinistèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques,laMairie,etc.Aujourd’hui,ilexisteleMinistèredel’AménagementduTerritoire,del’Urbanismeetdel’Habitat(MATUH)quiestenchargedel’habitat.

Auniveauinstitutionnel,legouvernementadéjàprisuncertainnombredemesures:révisionducadrejuridique,préparationdesplansetdesprojets,lotissementdesparcelles,etréalisationdesinfrastructures.Cependant,l’améliorationdelaqualitédulogementetdel’habitatresteencorecontrainteparuncadrejuridiquedudéveloppementurbainmaldéfini:peudenormesd’aménagementetd’équipementsfiables.Enl’absenced’unestratégienationaled’aménagementduterritoire,legouvernementopèresurlabased’unestratégienationaledulogementde1999etd’unestratégienationaledudéveloppementurbainde1998,dontlesprioritéssont:

• l’améliorationdelaqualitédulogementetdel’habitat;

• l’appuiaudéveloppementurbainetàl’aménagementduterritoire;

• lerenforcementdescapacitésdusecteur.

Letauxd’urbanisation(environ20%delapopulationtotale148)resteencorefaible.Eneffet,depuislemilieudesannées90,letauxdecroissancedelapopulationurbaineestenmoyennede4,5%paran,soituntauxlégèrementsupérieuràlamoyenneafricaine.AN’Djaména,cetauxestde6,5%paran.

148Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté,op.cit.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 177

Jusqu’àprésent,ledéveloppementurbainn’apasbénéficiéd’unprogrammecohérent,mêmesiquelquesplansd’urbanismeontétéélaborésdanslesannées90.Endehorsdescinqprincipalesvilles,aucuneinterventionsignificativen’aétéréaliséedepuisplusdetrenteans.Laplupartdesvillescroissentanarchiquementetlesraresvillesquibénéficientdesinterventionsnelesontqueponctuellement.Parailleurs,lalégislationfoncièreetdomanialen’apasétémiseàjourdepuis1967etlestextesexistantsnesontpasappliqués.Lacoexistencedudroitmoderneetdudroitcoutumiernepermetpasdegérercorrectementledéveloppementdesvillesetlesaménageurspublicssontincapablesderéaliserlesaménagementsnécessaires,notammentlapréservationdesréservesfoncièrespourdesinvestissementsprioritairesdansledomainedelaprotectionsociale.

Encadré 14 : Les objectifs des stratégies élaborées dans le domaine de l’habitat

• Doter chaque ville principale de plan stratégique de développement urbain

• Fournir aux populations les infrastructures de base et un habitat sain répondant au mieux aux conditions socio économiques du pays

• Renforcer les capacités des institutions pour la définition et la mise en œuvre d’un cadre stratégique de réduction de l’habitat urbain précaire

• Accroître l’accès des habitants des villes aux infrastructures et services de base

• Renforcer la capacité des services techniques et financiers des administrations communales et des services centraux et déconcentrés

• Augmenter la proportion de la population urbaine ayant accès à l’eau potable

• Diminuer le nombre de personnes soumis aux risques d’inondations périodiques

• Accroître le nombre d’individus ayant accès aux infrastructures primaires ou secondaires

• Créer des emplois

Ilafalluattendrelafindesannées90pourqueGouvernementaccordeuneprioritéausecteuraveclamiseenplacedequelquesprojets.Enparticulier,deuxgrandsprojetsurbainsayantpourobjetlaréalisationdesinfrastructuresurbainesetlaplanificationdudéveloppementdesquatreprincipalesvilles,ontétéinitiés.Ils’agitduProgrammed’ActionpourleDéveloppementSocial/CelluleInfrastructuresetSalubrité(PADS/CIS)etduProjetdeDéveloppementUrbainauTchad(PDUT).LessecteursayantreçuleplusdefinancementsontlavoiriedeN’Djaména,l’électricité,ledrainage/assainissementetl’eaupotablecommelemontrelegraphiqueci-dessous.Iln’existepasdedocumentsrelatifsauxlogementssociauxdestinésauxclassesmoyennes,nipourlespauvres.

Soulignonsquelegraphiquecachequelquesdistorsionscarlesinvestissementsréaliséssontpourlaplusgrandepartiefaitsdansdesdomainesspécifiques.Parexemple,pourl’électricité,lesfinancementssontceuxdelaSTEEenvuedeconstruirelacentraleélectriquedeN’DjaménaetlaréhabilitationdecellesdeSarhetd’Abéché;pourlavoirie,cesontlesinvestissementsfaitsparlamairiedeN’Djaména.

Figure 12 : Etat des investissements urbains

Source:MinistèredesInfrastructuresetdesTransports,2005

Soulignonsquelegraphiqueci-dessuscachequelquesdistorsionscarlesinvestissementsréaliséssontpourlaplusgrandepartiefaitsdansdesdomainesspécifiques.Parexemple,pourl’électricité,lesfinancementssontceuxdelaSTEEenvuedeconstruirelacentraleélectriquedeN’DjaménaetlaréhabilitationdecellesdeSarhetd’Abéché;pourlavoirie,cesontlesinvestissementsfaitsparlamairiedeN’Djaména.

Encadré 15: Les objectifs des stratégies dans le domaine de l’aménagement du territoire

• Promouvoir la planification territoriale et la gestion des ressources nationales et régionales

• Assurer la mise en cohérence et l’équité dans l’implantation des grandes infrastructures, des équipements, des administrations publiques en donnant des directives d’aménagement et de développement du territoire

• Programmer, améliorer, gérer et entretenir durablement les infrastructures et les équipements en milieux urbain et rural

• Renforcer les capacités nationales de conception, de coordination, de mise en œuvre et du suivi de la politique d’aménagement du territoire

• Promouvoir et accompagner la décentralisation et la déconcentration

010 00020 00030 00040 00050 00060 00070 000

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Nature des investissements

Investissements urbains

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 179

LedeuxièmeprojetduMinistèredel’AménagementduTerritoire,del’Urbanismeetdel’Habitatestrelatifàlaconstructiondelogementséconomiques.Untelprogrammepourraitpermettred’atteindrelesOMDs’ilétaitréellementorientéverslescoucheslespluspauvresdelapopulation.Malheureusementlescoûtsdesconstructionssontsiélevésquelespauvresnepeuventpasyavoiraccès.Eneffet,leslogementsdebasdegammenecoûtentpasmoinsde10millionsFCFA,cequiestinaccessibleauxpauvres.

Lesrésultatsdel’ECOSIT2indiquentqu’environ90%desménagestchadiensviventdansdeslogementsdontlesmurssontconstruitsenmatériauxtraditionnelsnondurables,que76%deceslogementsontuntoitenpailleouenseckoetque69%deceslogementsnedisposentpasdelatrines.Lescoûtsexceptionnellementélevésdesmatériauxdeconstructionetl’absenced’unebanquedel’habitatrenforcentlesdifficultésd’accèsàlapropriétédespopulationspauvres,notammentlesfemmes.

Encadré 16 : Les priorités du gouvernement en matière d’habitat

• Mise en place de la SOPROFIM

• Création d’un observatoire de l’habitat et du développement urbain (OHDU)

• Lancement des fonds de promotion de l’habitat et des mécanismes de bonification d’intérêt

• Restructuration de quartiers anciens (concessions) et la production de parcelles assainies, et régularisera environ 1000 parcelles par an

• Rénovation de logements anciens mais aussi construction de logements neufs et établissement des mécanismes de crédit à la construction

11.3. Le sous secteur de l’énergie

AuTchad,leboisresteencoreleprincipalcombustibledanslesecteurdomestiqueetartisanal(poterie,forge,boulangerie,briqueterie)alorsqueledéveloppementdesvillesetenparticulierdeN’Djaména,entraîneunepressioncroissantesurleszonesforestièresenvironnantes,setraduisantparunesurexploitationdesressourcesforestières.Lesinterventionsdel’Etat,en2008,interdisantlacommercialisationducharbondebois,sontdenatureàrestaureràtermelesécosystèmes.

Laconsommationd’énergieaaugmentéaucoursdeladernièredécennie,d’abordlentement(de200kep/habitanten1993à240en2002),puisdefaçonaccélérée(292kep/habitanten2005).L’essentieldecetteconsommation(74%)sefaitdansleszonesrurales.Laconsommationnationaled’énergieestdominéeàconcurrencede96,5%parlaconsommationdecombustiblesligneux,avecdesconséquencesdésastreusespourlecouvertforestieretl’environnement.

• Augmentation de la production énergétique

• Promotion des énergies renouvelables et de substitution

• Promotion de l’énergie atomique

• Amélioration du cadre juridique

• Promotion de la recherche géologique

• Promotion du secteur minier

• Gestion saine du secteur

Encadré 17 : Les stratégies du secteur de l’énergie

149ECOSIT2

Lesénergiesconventionnellesoccupentunepartnégligeabledanslebilanénergétiquenational.Laconsommationdeproduitspétroliersreprésente3%delaconsommationtotaleetcelled’électricitéseulement0,5%.149Plusde80%delaproductiond’électricitéestconsomméeparN’Djaména.Toutefois,c’estseulementletiersdelavillequiestélectrifié.Unedizainedevillesetcentressecondairesdisposentderéseauxindépendants.Iln’yapasderéseauinterconnectédanslepays.

Enmatièred’énergiedomestique,l’objectifrecherchéestderéduirelaconsommationduboisénergieafindepréserverl’environnement.Lesélémentscontribuantàatteindrecetobjectifsontlegazbutane,lesfoyersaméliorés,lepétrolelampantetl’électricité.Lesprojetsréalisésjusqu’àcejour(PNG,PRS)n’ontpaseuunimpactréelauregardduconstatfaitsurleterrain,particulièrementenmilieururaloù,endehorsdeszonesdeprojets,lestechniquessonttotalementignorées.Danscemilieu,ilfaudraitmettrel’accentsurlesfoyersaméliorés,legazétantunluxeauqueln’ontpasaccèslespopulationsrurales.Partantdel’hypothèsequ’ilfautéquiper45%desménagesd’ici2015,conformémentauxOMD,ilfautuneprogressiond’environ5%paranàpartirde2008commeonpeutlevoirsurlegraphiqueci-dessous.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 181

Figure 13 : Evolution des besoins en foyers améliorés selon les rythmes de croissance

Source:RapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRP2,2008.

Pourlesénergiesrenouvelables,lesprojetsréalisésdanslecadreduPRS1etPRS2sontencoretrèslocalisésetn’ontconcernéque113communautésruralespourlepompagedel’eauet24pourl’éclairage.Demême,aucuneprogrammationpourlesusagesdomestiquesn’estfaite,surtoutentermesderéductiondescoûtsd’installationquirestentencoretrèsélevés(environ700000FCFA).Iln’yapasnonplusdeprojetdepromotiond’éolienne,tantpourl’usagepublicquecommunautaireetprivé,cequidémontrelepeud’intérêtpourcessourcesalternativesd’énergiequipourraientservirdeferdelancepourlaprotectiondel’environnement.

LapromotiondesénergiesrenouvelablesetdesubstitutionestainsiencoretimideauTchad,comparéauxautrespaysdel’AfriqueausudduSaharatantlapénétrationdesénergiesrenouvelablesetalternativestellesquelesolairephotovoltaïque,leséoliennes,lebiogazainsiquelegazbutane,estlente.Lapénétrationdusolaireestbloquéeparl’absenced’unepolitiquedepromotionenlamatière.Lataxeprélevéesurleproduitainsiquel’investissementdebaseassezélevédeskits,sontdesfacteursquinefavorisentnilacroissancedelatailledumarchédusolairenisacompétitivitéparrapportauxautressources.En2008,leprojet«électrificationausolaire»financéparl’Indearéaliséuneétudedefaisabilitécouvrant33villestchadiennes.Leprojetestestiméà15millionsdedollarsUSsoit7,5milliardsdeFCFA.Leprojetn’apasétémisenœuvre

Autotal,lacontributiondetouteslesinstallationssolairesréuniesaubilanénergétiquenationalestvraimentnégligeable.Enmatièredesolairephotovoltaïque,90%desinstallationssolairesexistantessontréaliséesàtraversleprogrammerégionalsolairepilotéparleCILSSsurfinancementdel’Unioneuropéenne.Ils’agitde70systèmesdepompaged’eauet24systèmescommunautairesdestinésessentiellementàl’éclairagedanslecadreduPRSI.LePRSII(2006-2008)ainstallé43autressystèmesdepompagesolaireetréhabilité47ancienssystèmes.Encequiconcerneleséoliennesetlebiogaz,aucuneactiondanslecadredelapolitiqueénergétiquen’aétéentreprisedanscedomainemalgrél’existenced’énormepotentialité.

Figure 14: Evolution de la consommation de gaz à N’Djaména

Source:MinistèredesMinesetdel’Energie,2005

Legraphiqueci-dessusmontrequ’aprèshuitansd’exercice,lesacquisduProgrammeNationalGazsontquelaconsommationdugazestpasséede5tonnes/moisen2000à40tonnes/moisen2006etàenviron50tonnes/moisen2008.Parailleurs,lebudgetduprogrammeestpasséde400millionsen2007àenviron600millionsfrancsCFAen2008.L’évolutiondelaconsommationentre2001et2008aétélenteendébutduprogramme(194000tonnesen2001)pourtripleren2008.Enfin2008,desfortesdemandesdugazetdekitsontétéobservées,cequicorrespondraitàlapérioded’applicationdelamesuremettantfinàl’utilisationabusiveducouvertvégétalcommesourced’énergie.

OnvoitquelesménagesdelavilledeN’Djaménamanifestentungrandintérêtpourlegazquipeutdevenircompétitiffaceauboisdechauffe.Ainsi,lenombredesménagesutilisantlegazestpasséde13000en2007àenviron15000en2008.Enoutre,laconsommationdegazpourl’année2008,estestiméeàenviron600tonneset2309équipementsontétévendus.Cependant,comptetenudel’étroitesseduréseaud’approvisionnementdugazetdeskitsd’unepartetdelafaiblessedelasubventiond’autrepart,despénuriessuccessivescouvrantunegrandepartiedel’annéesontconstatées.Euégardauxdemandescroissantesetàl’insuffisancedesfondsconsacrésàlasubventiondugaz,legouvernementdevraitàcourttermeaugmentersubstantiellementlasubventiondugazetidentifierlesopérateurscrédiblespouréviterlesruptures,etàmoyentermeétudierlapossibilitéd’exploitationdugazdesgisementspétroliersetdefabricationdeskitsauniveaunational.

Pouraméliorerl’accèsdespauvresauxservicesdebase,legouvernementdevraitdiversifierlessourcesd’énergie,enparticulierpromouvoirlesénergiesrenouvelablesetsubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.Ilestaussiimportantdesignalerquelamauvaisemanipulationdugazaétélacausedenombreuxincendiesetbrûlures.Cettesituationnécessitedoncuneattentionparticulièreenmatièredesécurité.Unprogrammedesensibilisationdevraitêtrelancéàceteffet.

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182

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 183

• Refugiés 352 233 (279 697 du Soudan 72 536 de la RCA)

• Personnes déplacées internes 168 467

• Retournées 20 000

• Population hôte 700 000

TOTAL 1240 700

Source:OCHA2010

150Source:OCHA(2010)ChadConsolidatedAppealetUNICEF

11.4. Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Encequiconcernel’eau et l’assainissement,ilestindispensabled’augmenterletauxd’accèsàl’eaupotableetleporterà60%sileTchadveutatteindrelesOMD.Cetobjectifestréalisabledanslamesureoùlepaysn’utiliseactuellementque2,7%desesréservesrenouvelablespourlasatisfactiondesbesoinsenhydrauliquevillageoise,pastorale,agricoleetindustrielle.Ilfautintensifierlesinvestissementsdansledomainedel’eauetl’assainissementsurtoutdanslemilieururaletlelongdescouloirsdetranshumanceparlaconstructiondespuitspastorauxquirenforcentautantlesdisponibilitésaucheptelqu’auxhumains.Danslemilieurural,laprioritédoitégalementêtreaxéesurlaconstructiond’infrastructuressanitairesdebasetellesqueleslatrinestraditionnellesaméliorées.Malgrél’existenceduSDEA,iln’existepasencemomentd’unitédecoordinationpoursamiseenœuvreetsonsuivi.

Chacundesdifférentsprojetsencoursdisposedesapropreunitédecoordinationréduiteàuneseulepersonne.Ilestdoncurgentdemettreenplaceuncadredecoordinationdanscedomainepourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvreetlacoordinationdesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène.Ilfaudraitégalementfavoriserdespolitiquesdanslebutdepromouvoirlaréalisationdetouteinfrastructureparlamiseenplaceauprofitdesriverainsdespointsd’eau(foragesdanslesécoles,centredesanté,marchés,centresdelectures,postesdegendarmerie).

Dansledomainedel’habitat,legouvernementdoitrenforcerleprojetDURAHetcréerunObservatoiredel’habitatetdudéveloppementurbain;ildevraenoutreréfléchirsurlamiseenplaced’unebanquedel’habitatpourpermettrel’accèsàlapropriétéduplusgrandnombredeménages.Comptetenuducoûtélevédeslogements,ilseraitsouhaitablequeleministèreintègredanssonbudgetprogramme,lapossibilitédeconstruire,chaqueannée,uncertainnombredelogementssociauxdestinésauxpauvres.Ilfaudraitaussiencouragerdespolitiquesdedétaxationdesmatériauxdeconstructionetleursubventionparl’Etatetpromouvoirdespolitiquesdel’habitatallantdanslesensd’octroyerdescréditspourl’habitatafindepermettreauxpopulationsdepouvoireuxmêmeconcevoirleurtyped’habitat.

Dansledomainedel’énergie,legouvernementdoitpromouvoirlessourcesalternativesetaugmenterlessubventionsrelativesaugazpourquelesclassesmoyennesetpauvrespuissentyaccédersansaccroîtreleurvulnérabilité.S’agissantdesénergiesrenouvelables,ilfautsoulignerqueleTchadsetrouvedanslazoned’ensoleillementsupérieurdel’Afrique:2850à3750heuresd’ensoleillementparanavecuneintensitéderayonnementglobalde4,5à6,5kwh/m2,cequireprésenteunatoutconsidérable.

12 Situations d’urgence complexe

12.1 Introduction et contexte

Depuisplusieursannées,lasituationauTchadestcaractériséeparune‘vulnérabilitéhumanitairegénéralisée’(OCHA2010),dueauxinteractionsentrel’étatdepauvretéextrêmeetl’insécuritécivile.LeTchadestclassifiécomme’paysdepriorité1’,selonlesystèmed’alerteprécoceétabliparleComiteinter-agencepermanent(IASC)desNationsUnies,et‘mesure3/3’surl’indicedevulnérabilitéetcrisedéveloppéparl’Officedel’AideHumanitairedelaCommissionEuropéenne(ECHO).150

Eneffet,lepaysestconfrontéàunproblèmed’insécuritéchronique(effetsdesconflitsdanslespaysvoisins–RCAetSoudan;oppositioninterne;conflitsintercommunautaires/interethniques;problèmesdemines/UXO).

AuxvulnérabilitésparticulièresdesrefugiéscherchantunabriauTchads’ajoutentlesproblèmesdespopulationstchadienneselles-mêmesdéplacéesparlaviolenceoul’insécuritéouretournéesauTchadaprèsunepérioded’exilendehorsdupays,ainsiquelesproblèmesdes‘populationshôtes’qui–elles-mêmes–souffrentdelapauvretéetdumanqued’accèsàtouteformedeservicedebase.

En2009,lespopulationscibléespourl’aidehumanitairecomprenaientlescatégoriessuivantes:

Lesestimationsdebesoinsenassistancesechiffraientà$451153765,aveclesrégionssuivantesciblées:

• L’EstduTchad(refugiéssoudanais;personnesdéplacées;personnesretournées)

• SudduTchad(refugiésdelaRCA)

• Zonesàhautniveaudemalnutrition;zonesàrisqued’inondations;zonesd’épidémies

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 185

Tableau 26: Situations d’urgence complexe au Tchad : Rôles et responsabilités

Cluster/sector name

Relevant governmental

institution

Cluster/sector lead

Cluster/sector members andother humanitarian stakeholders

Foodsecurity

Programme National de Sécurité Alimentaire

WFP/FAO

OXFAMIntermon,ACF,CAREInternacional,SECADEV,Africare,IRD,OXGAM-GB,INTERSOS,La Future Porte du Tchad (FPT)ATURAD,COOPI,BetterCottonInitiative,Agente d’aide à Ia Coopération Technique et au Développement(ACTED),ProgrammedeDéveloppementAgricoledeBiltineetduOuaddai(PRODABO),ACCORConcernWorldWide,WorldConcernDevelopmentOrganisation(WCDO),CHORA,PremiereUrgence(PU),SolidaritésObservers:InternationalCommitteeoftheRedCross(ICRC),MSF,URDGroup

Nutrition MinistryofHealth UNICEFWFP,WHO,UNHCR,UNFPA,FEWSNET,CRT,ACF-F,IMC,MSF-H,IRC,COOPI,IRD,CSSIObserver:ICRC

Health MinistryofHealth WHOWHO,UNHCR,UNFPA,FEWSNET,CRT,ACF-F,IMC,MSF-H,IRC,COOPI,IRD,CSSIObserver:ICRC

EducationMinistryofEducation,regionaldelegationforEducation

UNICEFChristianOutreachReliefandDevelopment(CORD),PU,JesuitRefugeeService(JRS),IRC,IRD,INTERSOS,SECADEV,GAREInternational

Waterandsanitation UNICEF

Protection MinistryofHumanRights UNHCR

UNICEF,UNFPA,INTERSOS,IRD,Solidarités,MINURCAT,OfficeoftheHighCommissionerforHumanRights(OHCHR),UNPOL-DIS,OXFAM-GB,OCHA,HebrewImmigrantAidSociety(HIAS),Internationaler Christlicher Friedensdienst-EIRENE, Association pour ta promotion des libertés fondamentales au Tchad(APLFT)Observer:ICRC

Multisector UNHCR

CCM/NFI/Shelter

Regionaldelegateforinfrastructures UNHCR

ConcernWorldwide,LutheranWorldFederation(LWF)/ACT,IRD,INTERSOS,OCHA,WFP,UNICEF,WHO,UNFPAObserver:ICRC

Logistic WFPEarlyrecovery MinistryofPlanning UNDP WFPaswellasallothersonthelistatthebeginningoftheERC

chapterEnvironment UNDPCoordination OCHATelecom UNHCR

Source:OCHA(2010)ChadConsolidatedAppeal

12.2 Coordination de l’assistance humanitaire

L’aidehumanitairecanaliséeparlesystèmedesNationsUniesauTchadestcoordonnéeparl’OfficepourlaCoordinationdesAffairesHumanitaires(OCHA)etorganiséepar‘clusters’thématiquesquicomprennentlescatégoriessuivantes:lasécuritéalimentaire;lanutrition;lasanté;l’éducation;l’eauetl’assainissement;laprotection;l’organisationdescamps/habitat/aidenon-alimentaire;l’environnement;‘relèvementprécoce’;ettélécommunications.Letableauci-dessousmontrelesrôlesetresponsabilitésdesacteursprincipauxdanslesdifférentsdomaines.

12.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Ilestclairqu’auTchad,toutepolitiquedeprotectionsocialedevraitimpérativementcomporterunvoletquiprévoituneréponseappropriéeauxsituationsd’urgencecomplexe.Cetteréponsedevraitviserlesbesoinsàlafoisdesrefugiés,despopulationsdéplacéesetdespopulationshôtes,toutencombinantlesmesuresquicherchentàsoulagerlesbesoinsimmédiatsdesurvieaveclesinitiativesquicherchentàrétablirlesconditionsdesécuritéetdedéveloppementàpluslongterme.

Uneanalysedesvulnérabilitésparticulièresdesdifférentsgroupesjetteraitdesbasessolidespourdesréponsesappropriéespendantlesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.

Dansceteffort,uneimportanceparticulièredoitêtredonnéeàdifférentesformesdepartenariatetdecoordinationentretouslesacteurs.L’accentsurlaprotectiondespopulationslesplusvulnérablesetlerétablissementetlerenforcementdesréseauxsociauxplusharmonieuxdevraientêtresoutenuspardesdispositionsjuridiquesappropriéesetparlamiseouremiseenplaced’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.

Ilestrecommandéqu’unplandecontingencefassepartieintégrantedelapolitiquenationaledeprotectionsociale,enprévisiondesituationsd’urgencescomplexes,envuedesoutenirlespopulationsselonlesdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.

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186 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 187

13. Cadre juridique pour la protection sociale

Silaprotectionsocialepeutêtredéfiniecomme«unensembled’investissementpublicsetd’initiatives,tantformellesqu’informelles,susceptiblesderemédierdirectementauxrisques,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchronique»,alors,onpeutaussisedemanderqu’est-cequiautoriseraitousurtoutobligeraitl’Etatàlesmettreenœuvre?Laquestionnousparaitd’importancecapitalequandonsaitquelaconstitutionensonarticle25repartitlesdomainesdecompétenceentrel’exécutifetlelégislatif.End’autrestermes,existe-ildestextesquipermettentaugouvernementdemettreenplacelaprotectionsocialedanstouslesdomaines(santé,éducation,emploi/formationetc.)quenousvenonsd’aborderàtraverslesdifférentschapitresdecetteétude?

Plusieurstextesautorisenteffectivementl’Etatàagirdansledomainedelaprotectionsociale.CestextesquiserventenmêmetempsdebasejuridiqueàuneéventuellepolitiquedeprotectionsocialeauTchadémanentprincipalementdedeuxsources:lesconventionsinternationalesratifiéesparleTchad,etlesloisetrèglements.

13.1 Les textes internationaux

La Déclaration universelle des droits de l’Homme

Texted’importancecapitalepourlaprotectiondesdroitsdel’Homme,adoptéeparl’AssembléegénéraledesNationsUniesle10décembre1948,ellereconnaîtensonarticle22que«Toutepersonneàdroitàunniveaudeviesuffisantepourassurersasanté,sonbien-êtreetceuxdesafamille,notammentpourl’alimentation,lelogement,lessoinsmédicaux,ainsiquepourlesservicessociauxnécessaires;elleadroitàlasécuritéencasdechômage,demaladie,d’invalidité,deveuvage,devieillesse,oudanslesautrescasdepertedesesmoyensdesubstance,parsuitedecirconstancesindépendantesdesavolonté.»L’alinéa2decetarticlevaplusloinetaffirmequelamaternitéetl’enfanceontdroitàuneaideetàuneassistancespéciale.Touslesenfants,qu’ilssoientnésdanslemariageouhorsmariage,jouissentdelaprotectionsociale.

L’énoncépremierdel’article22consacredemanièreirréfutableundroitàlaprotectionsocialedecaractèrecompositeetsynthétiquepuisqueleprolongementdecedroitseraitdanslaprétentionnaturelleàlasatisfactiondesdroitséconomiques,sociauxetculturels.Ils’agitd’unprincipecollectifetdesolidaritéenmatièreéconomique,socialeetculturelle,principefondantdesdroitsdéveloppésensuitedontceluispécifiquedesécuritésocialeausensclassiqueprésentantlesdroitsàl’assistancepourdespersonnessanscapacitécontributiveetdesdroitsàl’assurancesocialepourlespersonnesayantdescapacitéscontributives.

La Convention 102 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)

Elleestrelativeàla«normeminimumdesécuritésociale»etaétéadoptéeen1951.LeTchadyaadhéréen2004maisl’actederatificationn’apasencorevulejour.Cetteconventioncouvrel’ensembledecequeconstitueactuellementlasécuritésocialeauTchad.CesontlesneufbranchesdelaSécuritésociale:étatnécessitantdessoinsmédicaux,incapacitédetravaildueàlamaladie,chômage,vieillesse,accidentdutravailetmaladiesprofessionnelles,entretiendesenfants,maternité,invalidité,décèsdusoutiendefamille.

PARTIE III ASPECTS JURIDIQUES, INSTITUTIONNELS ET BUDGETAIRES

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 189

C’estpourquoi,dès2001,laConférenceinternationaledutravail,sorted’assembléegénéraledel’OIT,reconnaissaitsolennellementceci:

«Lasécuritésocialeesttrèsimportantepourlebienêtredestravailleurs,deleursfamilleetdelacollectivitétoutentière.C’estundroitfondamentaldel’êtrehumainetuninstrumentessentieldecohésionsociale,quiparlàmêmeconcourtàlapaixetàl’insertionsociale(…).Enfavorisantlasolidariténationaleetlepartageéquitabledescharges,lasécuritésocialepeutcontribueràladignitéhumaine,àl’équitéetàlajusticesociale.Elleestimportanteégalementparl’intégration,laparticipationdescitoyensetledéveloppementdeladémocratie.(..).Associéàuneéconomieenexpansionetàdespolitiquesactivesdumarchédutravail,elleestuninstrumentdedéveloppementéconomiqueetsocialdurable.Ellefacilitéleschangementsstructurelsettechnologiques(…)estégalementuninvestissementdansl’êtrehumainouunsoutienàcelui-ci.Danslecontextedelamondialisationdespolitiquesd’ajustementstructurels,lasécuritésocialedevientplusquejamaisnécessaire.»(Cf.http://www.ilo.org/public/libdoc/ilo/P/09662/09662(2001-89-1B).pdf)

La convention multilatérale de sécurité sociale pour la protection des travailleurs migrants

Adoptéele27février2006parlesEtatsmembresdelaConférenceInterafricainedelaPrévoyanceSociale(CIPRES)dontleTchad,cetteconventionestconsidéréecommeunoutilmajeurdeprotectionsocialedestravailleursmigrants.L’idéeestdepermettreauxtravailleursmigrantsetauxmembresdeleurfamilledeconserverlebénéficedesprestationsauxquellesilspourraientprétendredufaitdeleurassujettissementauxlégislationsdesdifférentspaysoùilsontétésuccessivementemployés.Ellepermetd’assurerauxressortissantsdesdifférentsEtatsmembresl’égalitédestraitementsaveclesnationaux,quelquesoitleterritoiredel’Etatoùilsrésident.

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)

Al’instardelaplupartdespaysendéveloppement,leTchadasouscritpourl’atteintedesOMDd’ici2015.TousleshuitObjectifsduMillénairepourledéveloppementintéressentledomainedelaprotectionsociale. Le Plan d’Action de Maputo

Aprèsavoirprisconsciencedel’ampleurdelamortalitématernelle,infantileetnéonataleenAfrique,l’Unionafricaineaprisunnombredemesures,notammentl’adoptiondepolitiquesetdestratégies,parexemplelePland’ActionsurlasantéetlesdroitssexuelsetreproductifsappeléPland’ActiondeMaputo.CePlanviseàréaliserunaccèsuniverselàtouslesaspectsdelasantéetdesdroitssexuelsetreproductifsenAfriqued’ici2015.LaCampagnepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,infantileetnéonataleenAfrique(CARMMA)quireconnaîtlebesoindes’attaqueraudéfidetaillequereprésentelamortalitématernelledanslaplupartdespaysafricains,faitpartiedelamiseenœuvreduPland’actiondeMaputo.

La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF)

C’estl’instrumentinternationalsurlesdroitsdesfemmeslepluscomplet.AdoptéeparlesNationsUniesen1979,leTchadl’aratifiéle6septembre1994.Ellecontientdesdispositionscontraignantesaxéessurl’éliminationdeladiscriminationfondéesurlesexeetjouedecefaitunrôledéterminantenmatièredepromotiondel’égalitédessexes.D’aprèsl’article2duPacte,lesEtatspartiescondamnent

ladiscriminationàl’égarddesfemmessoustoutessesformes,conviennentdepoursuivrepartouslesmoyensappropriésetsansretardunepolitiquetendantàéliminerladiscriminationàl’égarddesfemmes.Enoutre,etdefaçontrèssignificative,lePactetientlesÉtatspartiespourresponsablesdetoutactediscriminatoirecommispardesindividus,desorganisationsoudesentreprisesprivées.C’est-à-direquesilesautoritésd’unÉtatmanquentàleurobligationdeprotégerlesfemmescontredespratiquesabusives(parlebiaisparexempledelalégislationetdusystèmeéducatif),ouàleurobligationdetraduireenjusticelesauteursdecesabusetd’indemniserlesvictimes.

Pacte international relatif aux droits civils et politiques

LeTchadaratifiélePacteinternationalrelatifauxdroitscivilsetpolitiquesen1995.Cetteconventionreconnaîtlafamillecommel’élémentnatureletfondamentaldelasociétéetadecefaitledroitàlaprotectiondelasociétéetdel’Etat.Ilréaffirmeenoutreledroitàlavieestinhérentàlapersonnehumaineetquenulnepeutêtrearbitrairementprivédelavie.L’article26dispose:Touteslespersonnessontégalesdevantlaloietontdroitsansdiscriminationàuneégaleprotectiondelaloi.Acetégard,laloidoitinterdiretoutediscriminationetgarantiràtouteslespersonnesuneprotectionégaleetefficacecontretoutediscrimination,notammentderace,decouleur,desexe,delangue,dereligion,d’opinionpolitiqueetdetouteautreopinion,d’originenationaleousociale,defortune,denaissanceoudetouteautresituation.LePactefaitobligationauxEtatspartiesdeprendredesmesuresappropriéespourassurerl’égalitédedroitsetderesponsabilitésreconnuesdanslepacte.

La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples

L’énonciationdudroitàlasantéparl’article16delacharteenfaitunedessourcesrégionalesimportantesdudroitdelasanté.Cetarticleproclame,eneffet,que:«toutepersonnealedroitdejouirdumeilleurétatdesantéphysiqueetmentalequ’elleestcapabled’atteindre.LesEtatspartiesàlaprésentechartes’engagentàprendrelesmesuresnécessairesenvuedeprotégerlasantédeleurspopulationsetdeleurassurerl’assistancemédicaleencasdemaladie».Entantquepartieàlacharte,l’Etattchadiendevraitadresseràlacommissionafricainedesdroitsdel’homme,desrapportspériodiquessurlerespectdel’engagementcontenudanscetarticle.

Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale

LeTchadaadhéréàlaConventiondesNationsuniescontrelacriminalitétransnationaleorganisée,visantàréprimeretpunirlatraitedespersonnes.Ceprotocolevisenotammentàprotégerlesfemmesetlesenfantscontrel’exploitationsexuelle,l’esclavageetletravailforcé.Leprotocoleviseàpréveniretcombattrelatraitedespersonnes,notammentdesfemmesetdesenfants,perpétréeparungroupecriminelorganisétransnational;àprotégeretaiderlesvictimesdel’exploitation;promouvoirlacoopérationentrelespaysdanscedomaine.ChaqueÉtatpartieesttenudeprendrelesmesuresnécessairesafinquelesactesdetraitedespersonnes,ycomprislacomplicitédansdetelsactes,soientpénalementsanctionnables.

La Convention relative au Droit de l’Enfant (CDE)

LaConventionenglobelesdroitsuniverselsdéjàreconnusàl’hommeetdéfinitdesdroitsspécifiquesàl’enfant:droitàunnom,àdesrelationsfamiliales;droitd’êtreprotégécontretouteformedenégligence

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 191

oud’abandon;etc.Surleplandel’éducation,l’enfantaledroitdebénéficierdetouteslesconditionsfavorablesainsiquedejouirdumeilleurétatdesantépossible,etdebénéficierdeservicesmédicauxetderéadaptation;ilaledroitdebénéficierdelasécuritésociale;l’Etatal’obligationdeprendrelesmesuresnécessairespourassurerlapleineréalisationdecedroit(articles6et9).

Le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels

OuvertàlasignaturedesEtatsmembresdesNationsUniesen1966,lepacteestentréenvigueurle31décembre1976,leTchadl’aratifiéle9juin1995.Lesdroitséconomiques,sociauxetculturelssontceuxquiassurentlaprotectiondelapersonne,dansuneperspectivedejusticesocialeoùelleexercesimultanémenttoussesdroitsetlibertés.Cepacteesttellementimportantpuisqu’ilrésumeàluiseulledroitàlaprotectionsociale.Pourcetteraison,nousreprenonsinextensotroisdesesplusimportantesdispositionssurlasécuritésociale.

Ainsil’article10duPactedispose:«LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentque:uneprotectionetuneassistanceaussilargequepossibledoiventêtreaccordéesàlafamille,quiestl’élémentnatureletfondamentaldelasociété,enparticulierpoursaformationetaussilongtempsqu’ellealaresponsabilitédel’entretienetdel’éducationd’enfantsàcharge.Lemariagedoitêtrelibrementconsentiparlesfutursépoux.»Envertudecepacte:

• Uneprotectionspécialedoitêtreaccordéeauxmèrespendantunepériodedetempsraisonnableavantetaprèslanaissancedesenfants.Lesmèressalariéesdoiventbénéficier,pendantcettemêmepériode,d’uncongéaccompagnédeprestationsdesécuritésocialeadéquates.

• Desmesuresspécialesdeprotectionetd’assistancedoiventêtreprisesenfaveurdetouslesenfantsetadolescentscontrel’exploitationéconomiqueetsociale.Lefaitdelesemployeràdestravauxdenatureàcompromettreleurmoralitéouleursanté,àmettreleurvieendangerouànuireàleurdéveloppementnormaldoitêtresanctionnéparlaloi.LesEtatsdoiventaussifixerdeslimitesd’âgesau-dessousdesquellesl’emploisalariédelamain-d’œuvreenfantineserainterditetsanctionnéparlaloi.

Aussi,l’article11dispose:

• LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentledroitdetoutepersonneàunniveaudeviesuffisantpourelle-mêmeetsafamille,ycomprisunenourriture,unvêtementetunlogementsuffisants,ainsiqu’àuneaméliorationconstantedesesconditionsd’existences.LesEtatspartiesprendrontdesmesuresappropriéespourassurerlaréalisationdecedroitetilsreconnaissentàceteffetl’importanceessentielled’unecoopérationinternationalelibrementconsentie.

• LesEtatspartiesauprésentPacte,reconnaissentledroitfondamentalqu’àtoutepersonned’êtreàl’abridelafaim,adopteront,individuellementetaumoyendelacoopérationinternationale,lesmesuresnécessaires,ycomprisdesprogrammesconcrets:- pouraméliorerlesméthodesdeproduction,deconservationetdedistributiondesdenréesalimentairesparlapleineutilisationdesconnaissancestechniquesetscientifiques,parladiffusiondeprincipesd’éducationnutritionnelleetparledéveloppementoularéformedesrégimesagraires,demanièreàassureraumieuxlamiseenvaleuretl’utilisationdesressourcesnaturelles;

- pourassureruneréparationéquitabledesressourcesalimentairesmondialesparrapportauxbesoins,comptetenudesproblèmesquiseposenttantauxpaysimportateursqu’auxpaysexportateursdedenréesalimentaires.

Etenfinl’article12dispose:

• LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentledroitqu’àtoutepersonnedejouirdumeilleurétatdesantéphysiqueetmentalequ’ellesoitcapabled’atteindre.

• LesmesuresquelesEtatspartiesauprésentPacteprendrontenvued’assurerlepleinexercicedecedroitdevrontcomprendrelesmesuresnécessairespourassurer:- ladiminutiondemortinatalitéetdelamortalitéinfantile,ainsiqueledéveloppementsaindel’enfant

- l’améliorationdetouslesaspectsdel’hygiènedumilieuetdel’hygièneindustrielle;- laprophylaxieetlestraitementsdesmaladiesépistémiques,endémiques,professionnellesetautres,ainsiquelaluttecontrecesmaladies;

- lacréationdesconditionspropresàassureràtousdesservicesmédicauxetuneaidemédicaleencasdemaladie.

La Charte de développement sanitaire de la région africaine d’ici l’an 2000

Lesobjectifsdecettecharteavaientdéjàétéformulésenseptembre1974(avantlaDéclarationd’Alma-Ata);letextedéfinitifdelacharteaétéadoptéparlecomitérégionalOMSdel’Afrique,le24septembre1979àMaputo.Selonleseptièmerapportsurlasituationsanitairedanslemonde151,«touslespaysafricainsontsignélachartededéveloppementsanitaire;l’engagementdesEtatsseseraittraduitpardesdispositionsconstitutionnelleset/oudesdéclarations.»

Lepréambuleindiquequelachartedoit«servirdecadreàlaformulationetàlamiseenœuvredesstratégiessusceptiblesdeconduirelespeuplesafricainsàl’objectifsocialdelasantépourtousd’icil’an2000».Lessignatairesdelachartes’engagentàmettretoutenœuvreafinqueledroitfondamentaldel’hommeàl’éducation,àlasantédeviennentuneréalitéetenfinaccorderlaprioritéauxsoinsdelasantédelamèreetdel’enfant.

La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant

LaCharteafricainedesdroitsetdubien-êtredel’enfantaétéadoptéele9juillet1990àAddis-Abeba(Éthiopie)parlesÉtatsmembresdel’OUAquiontsouhaitéavoiruntextecontinentalrenforçantlaConventionsurlesdroitsdel’enfant.Elleproclameàl’article18undroitàlasécuritésocialequedoitassurerlesEtatsignatairesdontleTchad:toutepersonneadroitàlanourriture,aulogement,àl’habillement,àl’enseignementetauxsoinsmédicauxenfonctiondesressourcesdelacommunauté.Cetteobligationdelacommunautés’étendplusparticulièrementàtouslesindividusquinepeuventseprendreenchargeeux-mêmesenraisond’uneincapacitétemporaireoupermanente.

151OMS,Bureaurégionaldel’Afrique.Evaluationdelastratégiedelasantépourtousd’icil’an2000.Septièmerapportsurlasituationsanitairedanslemonde,vol.II,Régionafricaine,1987,Brazzaville

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 193

13.2 La législation et règlements nationaux

L’adoptionparleTchaddesprincipesuniversellementadmisetéditésenfaveurdelaprotectiondescitoyenssetraduitparuncertainnombredemesurestendantàlaprotectiondeleursdroitsdansuncadrelégal.Nousenavonsdénombrépasmoinsdevingtdontplusdelamoitiéestconstituéeuniquementdesdécretsetarrêtésministériels.Nepouvanttouslestraiterdanslecadredecetteétude,nousavonschoisideprésenterceuxquinousparaissentlespluspertinents,toutenrenvoyantlelecteuràlalistecomplèteenannexe10.

Parmilesplusimportants,onpeutciterlessuivants:

La Constitution

PremièresourcedudroitauTchad,elledisposeensonarticle125:«laloifixelesrèglesconcernant:leCodedelafamille,delasantépublique,desaffairessocialesetdesdroitsdel’enfant,durégimedesécuritésociale,delamutualité,del’épargneetducrédit,dudroitdutravail»Etl’article40depréciserque«l’Etats’efforcedesubvenirauxbesoinsdetoutcitoyenqui,enraisondesonâgeoudesoninaptitudephysiqueoumentale,setrouvedansl’incapacitédetravailler,notammentparl’institutiond’organismesàcaractèresocial.»Acela,ilfautyajouterladispositiondel’article26quiréaffirmelareconnaissancedudroitàlasantéetprécisequel’Étatœuvreàlapromotiondecedroit.

• La Constitution du 31 mars 1996 ;

• le Code du travail et celui de la sécurité sociale de 1966 ;

• Loi n° 7/66 du 4 mars 1966 portant code du travail et de la prévoyance sociale ;

• les Décrets n° 48 – 451 – 50 – 1215 – 57 – 1430 fixant la liste des maladies professionnelles ;

• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des accidents du travail et maladies professionnelles ;

• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des prestations familiales ;

• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès ;

• l’Arrêté 625/SP/AFF. SOC/DSP/I du 23 novembre 1967 portant création d’une commission médicale chargée de se prononcer sur les taux d’incapacité des accidents de travail et maladies professionnelles ;

• le Décret 35 du 1er mars 1963 portant réglementation de l’exercice de la clientèle privée en République du Tchad ;

• le Décret 343/PR.SP.AFF.SOC du 29 décembre 1973 portant réglementation de l’exercice de la clientèle médicale privée, du traitement des particuliers, des conventions de visites et de soins ;

• le Décret 156 du 30 mai 1969, relatif à la fourniture du logement au travailleur, le Décret 157 du 31 mars 1969 portant codification des pensions.

Le Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (DSCRP)

Toutenreconnaissantlatransversalitédesactionsrelevantdelaprotectionsociale(personnesvulnérablesoumarginalisées,lesfemmes,lesjeunesdéscolarisés,lesdiplôméssansemploi,lespersonnesdetroisièmeâge,leshandicapés,lesréfugiésetlesdéplacés,lesorphelinsetenfantsvulnérables(OEV)duVIH/SIDAetlesfamillesvivantdanslaprécarité)cettestratégieenconfielaresponsabilitédemiseenœuvreauMinistèreenchargedel’ActionSocialequipeutcomptersurl’appuidespartenairesdugouvernement,notammentlesONGquiopèrentdanscesecteur.

Le code de la sécurité sociale

LecodedesécuritésocialeduTchadaétéinstituéparlaloin°07/66du14mars1966.Cetteloiorganiselerégimedesécuritésocialedestravailleurssoumisaucodedutravail(lesfonctionnairesnesontpasconcernés).Troisbranchescomposentlasécuritésocialetchadienne:

• lesaccidentsdutravailetmaladiesprofessionnelles;

• lesallocationsfamilialesetmaternité;

• lerégimedespensionsdevieillesse,d’invaliditéetdedécès.

L’allocationdematernitéestverséeàlafemmesalariéeouconjointd’untravailleursalariéayantdonnénaissanceàunenfantvivantetviable.Lemontantallouéestde12foisletauxmensueld’allocationfamiliale.

LaCaissenationaledePrévoyanceSocialerembourseégalementlesfraismédicauxdegrossesseetdematernitéengagésàl’occasiondesexamensprénatauxoudel’accouchementquisontremboursésrespectivement5400francset6000francspourchaqueaccouchement.Quantauxallocationsfamiliales,leurmontantestde600FCFAparmois,soit1800FCFAtrimestriellement.

Le code du travail

Ilaétéinstituéparlaloin°038/PR/96du11décembre1996etdevraitnormalementêtrerévisébientôtafindeprendreencomptelesnombreuxchangementsintervenusdepuislors.Atraverssesdispositionsrelativesauxconditionsdetravailetàlaprotectiondecertainescatégoriesdesalariés,lecodedutravailfixelecadrelégaldelapréservationdelasantédestravailleurssalariés.C’estjustementdanslecadredel’améliorationdecesconditionsqueleSMIGquiétaitaudépartà15.000FCFAestpasséaujourd’huià28.000FCFA.

Lesfemmesetlesenfantsbénéficientd’uneprotectionparticulière.Ainsi,lesfemmesenceintesdontl’étataétéconstatémédicalementoudontlagrossesseestapparente,peuventquitterleurtravailsanspréavisetsansavoiràpayeruneindemnitéderupturedecontrat.Etaprèsl’accouchement,lafemmeadroitàunreposdequatorzesemainesquipeutêtreprolongédetroissemainesencasdemaladiedûmentconstatéeetrésultantdelagrossesse.Encequiconcernelesenfants,l’article18interditdelesemployeravantl’âgedequatorzeans.

Page 98: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 195

Loi 17 de 2001 portant statut de la Fonction publique

Auxtermesdelaloi17de2001portantstatutdelaFonctionpublique,lefonctionnaireadroitàlaprotectionsociale.Lesmodalitésdelaprotectionsocialesontdéterminéesparvoieréglementaire.Lesprimessontdessupplémentsdetraitementpouvantêtreaccordéesauxfonctionnairesappelésàassumerdesresponsabilités,soumisadessujétionsoudesrisquesparticuliersinhérentsàl’emploioccupéouayantaccomplidesprestationsexceptionnelles.Lesindemnitésontpourobjetderembourserdesfraisexcédantlesconditionsnormalesdel’emploioudecompenserdeschargesinhérentesauxfonctionsexercées.Lanatureetlemontantdesprimes,indemnités,avantagesetaccessoires,ainsiquelesconditionsdanslesquellesilssontaccordés,sontfixéspardécret.

Le Décret 509/2007 portant organigramme du Ministère de la Fonction Publique et du Travail.

Parcedécret,uneDirectiondelaSécuritéSocialeaétécréepourconcrétiseretappliquerlapolitiqueduGouvernementdanssavisiond’asseoiretderedynamiserlaprotectionsocialeauTchad.Ceciestpoursoulignerl’engagementdesplushautesautoritésdansledomainedelaprotectionsociale.

La loi N°007/PR/2007 portant protection des personnes handicapées

Cetteloiaffirmequelespersonneshandicapéesjouissentdesmêmesdroitsreconnusparlaconstitutionàtouslescitoyensetchargel’EtatàtraversleMinistèreenchargedel’actionsocialeàleurvenirenaidenotammentdansledomainedelasanté,del’éducation,delaformation,del’insertionsocioéconomique,dutransport,del’habitatetc.

La loi N° 016/PR/2006 du 13 mars 2006 portant orientation du système éducatif

Auxtermesdecetteloi,lesystèmeéducatifdéveloppel’enseignementetlaformationprofessionnelleenvued’uneinsertionprofessionnelledansl’environnementsocioéconomiqueetculturelduPays.Ilassureaussiàtouslesenfantstchadiensunaccèséquitableàuneéducationdequalité.C’estdanscecadrequ’unarrêtéde1995duMinistredel’éducationassurelagratuitédel’école.

Loi n° 006/PR/2002 du 15 avril 2002 portant santé de reproduction

«Toutepersonnealedroitdenepasêtresoumiseàlatortureetàdestraitementscruels,inhumainsoudégradantssursoncorpsengénéralousursesorganesdereproductionenparticulier»(art9).«Touteslesformesdeviolencestellesquelesmutilationsgénitalesféminines,lesmariagesprécoces,lesviolencesdomestiquesetsévicessexuelssurlapersonnehumainesontinterdites(alinéa2del’art9).»Ilconvientdesignalerquetouteslesdispositionsréprimantlesviolencescontrelesenfantsprévoientdespeinesd’emprisonnementetd’amendecontrelesauteursdetelsactes.Enoutre,lefaitquelesauteursdecesinfractionsaientunliendeparenté(ascendantsoututeurslégaux)ouuneautoritésurlemineurconstitueunecirconstanceaggravante.

Loi N°19/PR/2007 portant lutte contre le VIH/Sida/IST et protection des droits des personnes vivant avec le VIH/Sida/IST

DestinéeàpromouvoiretàprotégerlesdroitshumainsdespersonnesvivantavecleVIH/SIDAnotammentparl’organisationdelaluttecontrelamaladieàtraverslaredéfinitiondesorganesd’encadrementdelalutte,cetteloireprésenteaujourd’huiuneavancéemajeuredanslaluttecontreleVIH/SIDA.Ainsi,auxtermesdel’article18deladiteloi,«lespersonnesinfectéesetlesenfantsorphelinsrendusvulnérablesdufaitduVIH/Sidanedoiventpasfairel’objetdediscriminations,debrimades,d’humiliationoudeprivation.»AtraversleMinistèredelaSantépublique,«l’Etatal’obligationd’assurerlesservicesauxfinsdelaprophylaxieetdutraitementduVIH/Sida,notammentl’informationetlacommunication,etl’éducation,l’accèsauxtestsetconseilsprécisel’article3delaloi.»152

Aussi,«lesautoritéssanitairesetl’ensembledupersonnelmédicaletparamédicalsonttenusdenepasdivulguerl’étatsérologiquedumaladeaupublic.Exceptionnellement,lesrenseignementssurlasérologied’unepersonnevivantavecleVIH/Sidasontdivulguésavecl’autorisationpréalabledesautoritésmédicalescompétentes,etce,aprèsleconsentementexprèsdelapersonneconcernée(article44).«Lepersonnelsanitaireesttenuderespectercesrèglesdeconfidentialitémêmeaprèsledécèsdesconcernés»(article7).Même,«leprocèsliéauVIH/Sidadoitsedérouleràhuisclosàlademandedel’unedespartiesouduMinistèrepublic»(article46).

Maislespersonnesatteintesdesidanejouissentpasseulementquedesdroits,ellesontaussi,bienévidemmentdesdevoirsvis-visdelasociété.Ainsi,auxtermesdel’article50delaloi«toutepersonnevivantavecleVIH,informédesonétatsérologiquealedevoirdenepascontaminerlesautresmembresdelafamilleetdelasociété.»Mieux,obligationleurestfaitedecollaborerdefaçontransversaleaveclespersonnesmoralesetphysiquesengagéesetimpliquéesdanslaluttecontrelesida(article52).

La Feuille de Route Nationale pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle, néonatale et infantile 2009-2015

Danslesoucidefairefaceàlasituationalarmantedelasantédelamèreetdel’enfant,leMinistèredelaSantéPubliqueaélaboréenjuin2009,àpartirdelaFeuilledeRouteproposéeparl’UnionAfricaineetduPlanNationaldeDéveloppementSanitaire,uneFeuilledeRouteNationalepourl’AccélérationdelaRéductiondelaMortalitéMaternelle,néonataleetinfantileainsiqu’unPlanopérationneldemiseenœuvre.Elledéfinitlesactionsàmenerpendantlapériodede2009à2015etviseàaméliorerlacouverturesanitaireenmatièredesoinsobstétricauxetnéonatales,laplanificationfamilialeetdedévelopperlapriseenchargedescomplicationsobstétricalesetnéonatales.

Le Décret n°360 du 23 mai 2007 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Ministère de la Santé publique

Ledécretn°360portantorganigrammeduMinistèredelasantéPubliqueetsonarrêtéd’applicationn°100créentlaDirectiondeSantédelaReproductionetdelavaccinationlaquelleestchargéeentre

152C’estdanscecadrequ’unarrêtde2007duministredelasantépubliqueainstituélagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAainsiquelagratuitédesARV

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196

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 197

autred’élaboreretd’évaluerlespolitiquesetlesstratégiesenmatièredesantédelareproductionetdelavaccination,veilleràlaformationcontinuedupersonnelensantédelareproductionetdelavaccination.

Le Code civil

Danslecodecivil,l’enfantadroitàlaprotectiondanssavie,sasécurité,sonéducationetsamoralité(art.372).Etlorsquesasanté,sasécurité,samoralitéousonéducationsontcompromises,l’enfantpeutfairel’objetdemesuresd’assistanceéducative.

Le code pénal

Lecodepénalconstitueunesourceprivilégiée.delaprotectiondelamèreetdel’enfant:ilassurelaprotectiondudroitàlavieetàl’intégritéphysiquesanslaquelleledroitàlaprotectionsocialen’aaucunsens.CetteprotectionestorganiséeparlechapitreIduTitreIVducodepénaltchadien:«Desatteintesphysiquesauxpersonnes»(articles244etsuivants).Encequiconcernelaprotectiondelamèreetdel’enfant,l’article27«garantitl’intégritéphysiqueetmoraledel’enfantcontrelesagissementsirresponsablesdespèresetmères,tuteursougardiens.»L’article312punituncertainnombre«d’attitudesattentatoiresaudroitdel’enfantauxsoins,àl’alimentation,àlavie,àl’intégritéphysiqueetmorale:coupsetblessuressurl’enfantdemoinsdequinzeans,privationd’alimentsoudesoinsaupointdecompromettrelasantédel’enfant,mutilation;l’abandond’enfant»(article295).

13.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Endéfinitive,defaçonformelle,lestextesconsacrentlecaractèrefondamentaletirréductibledesdroitssociaux,quelquesfoisdansuneexpressionassezpauvre.Restent,toutcomptefait,lesconditionsréellesdeleurmiseenœuvre.End’autrestermes,lesdroitssociauxdoiventfairel’objetdemiseenœuvreàtraversunevolontépolitiqueambitieusedéfinissantlesmodalitésadéquatesenvued’unprocessusdedéveloppementfondésurlaprotectionsociale.Acepropos,lesdéfisàreleversonténormes:renforceretassurerlasécuritéalimentaireenpromouvantlasouverainetéalimentaire,assainirl’environnement,mettredel’eaupotableàladispositiondenospopulationsetleurapprendreàfairedel’eauunesourcedeproductionderichesses,partageretdispenserlesavoir,soigneretéduqueràlavie.Acettefin,laconstitutionprévoitl’institutiond’unConseilEconomiqueetSocialauxfinsd’analysedesproblèmessociauxetdepropositionslégislativesaugouvernementsurlesquestionssociales.

Toutefois,lesgarantiesjuridiquesnepermettentpasàellesseulesd’assureràtoutepersonneledroitd’accéderauxprestationsqu’elleconsidèreimportantespoursasanté,sonbien-être,sonéducation.Sansbaseéconomique,sansvolontépolitiqueetsansprisedeconsciencesocialedecesquestionslestextesresterontlettresmortes.C’estpourquoi,afinderéaffirmerl’engagementduGouvernementenfaveurdelapolitiquedeprotectionsociale,ledocumentdestratégieoudepolitiquedelaprotectionsocialedoitêtreadoptéparuneloiouaumoinsundécretenConseildesministres.Cequiconstitueraitunsignalfortenfaveurdecettepolitique.

Enfin,ilressortdel’analysedocumentaireainsiquedesentretiensquenousavonseuaveclesdifférentsacteursquelestextesquipeuventservirdebaseàl’élaborationd’unepolitiquedesécuritésocialeauTchadsontloind’êtreuneconstructionlogiqueavecunefinalitéclairementidentifiable,

enl’occurrence,laprotectiondespopulationscontrelesdifférentsrisques,vulnérabilitéetpauvretéchronique.C’estpourquoinousrecommandonscequisuit:

• Lacodificationdestextestouchantaudomainedelaprotectionsociale;

• Lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;

• L’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsocialenotammentcelledelaloiportantsantédelareproduction;

• L’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux(CDEetOIT);

• Lavulgarisationdestextes.

14. Analyse de l’espace budgetaire

PourlamiseenplacedelaStratégieNationaledelaProtectionSocialeseposeraévidemmentleproblèmedesonfinancement.Toutepolitiquenepeutêtremenéeàbienquesilespouvoirspublicsacceptentdesedonnerdesmoyensdeleursambitions.Ilaétéclairementévoquédansleschapitresprécédents,quelaprotectionsocialeesttransversaledoncsamiseenœuvretoucheraplusieursdépartementsministériels.C’estdanscetteoptiquequ’ilaétéjugéutiled’inscrireunchapitreconcernantl’aspectbudgétairedanscetteétude.Cechapitreapourbutd’examinerlasituationdesfinancespubliquesduTchaddanssaglobalité,avantdetoucherlessecteursclésquidoiventêtreimpliquésdansunestratégienationaledeprotectionsociale.Cetteanalysepourranouspermettreàlafind’examinerlesvoiesetmoyenssusceptiblesdecréerunespacebudgétairepourlaprotectionsociale.

14.1 Aperçu global de la situation budgétaire

Laproductionpétrolièreoccupeuneplaceimportantedanslebudgettchadiendepuis2003.CommeindiquédansleTableau2(chapitre2durapport),lacroissanceduPIBréelaétésoutenuesurlapériode2003-2008(engrandepartieduàlaproductionpétrolière).Depuis2006,ladécélérationdelacroissanceduPIBpétrolieraétécontrebalancéeparlacroissanceduPIBnonpétrolier.Laproductionpétrolièreselonletableau27,aentrainémalheureusementunechutedrastiquedessubventionsetfinancementsétrangersquisontpassésde26%en2003à10%en2006.Pendantlapériode2008-2011,lePIBréeldevraitprogresserenmoyennede1,7%,enraisondelatendanceàlabaissedelaproductionpétrolière.

Selonuneétuderéaliséeparl’Unicef(2009),àmoyenterme,ilestprévuunebaissedesrecettesintérieuresenraisond’uneforteréductiondesrecettespétrolières.Laraisonévoquéeenestque:

• mêmesilepaysétaitrestéstableen2007et2008,lesrecettesauraientcommencéàchuter,euégardàlabaissedesréservesdepétrole;

• commelesimpôtssurlesrevenuspétroliersontétéversésàl’avancejusqu’en2007,àpartirde2008larégularisationdecespaiementsdevraitconduireàunebaissedesrecettestiréesdel’impôtsurlesrevenuspétroliers;et,

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198

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 199

• aumomentdesprojections,uneflambéedescoursdupétrole,aveclesniveauxélevésde2007,n’étaitpasprévue,maisplutôtunebaissed’environ5%(FMI,2007:17).

Laforteaugmentationdesrecettespermetàl’Etatderétablirl’équilibredesesfinancespubliques.Onaobservéqueledéficitprimaireetledéficitaprèsprêtsnégatifsinitialementsontdevenuspositifsparlasuite.

Tableau 27: Principaux agrégats budgétaires en pourcentage du PIB

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Croiss. réelle 2002 - 2010

Moyenne annuelle

croissance réelle

Actuel Est. Actuel Projeté

Courantes 14% 13% 10% 11% 21% 26% 32% 22% 22% 127% 11%

CapitaletPrétsnets 14% 17% 12% 13% 12% 16% 18% 18% 19% 91% 8%

DeficitPrimaire -3% -4% 0% 3% 8% 8% -16% -1% 0% - -

DéficitaprésPrêts -8% -9% -5% -1% 5% 3% -19% -7% -6% - -

Receitesintérieures 11% 11% 13% 18% 34% 41% 26% 30% 31% 290% 19%

Subventions+FinancementsEtrangers

21% 26% 13% 15% 10% 13% 12% 13% 14% -23% -3%

Source:MinistèredesFinances,2007

D’aprèslafigureci-après,onremarquequelesdépensestotalesontaugmentéconsidérablementavecl’avènementdupétrole.Onnoteaussiquel’Etattchadienaccordedeplusenplusunepartimportanteaubudgetdefonctionnement.

Leproblèmedelacapacitéd’absorptionnes’estpasposéependantcettepériode,card’aprèsletableausuivant,deseffortsconsidérablesontétédéployésverslesinfrastructuresquisontpasséesde2%en2002à17%en2005supplantantainsilesautressecteursprioritairestelsquelasantéetl’actionsocialeetdéveloppementrural.Lesdépensesmilitairesontplutôtaugmentédepuis2005oùfaceàlacriseduDarfouravecsoncorolairelesattaquesrépétéesderebellestchadienssoutenusparleSoudan,leGouvernementasentilebesoindes’équipermilitairementpourassurerlastabilitédupays.

D’aprèslaRevuedesdépensespubliques(RDP)de2005malgrél’entréeenproductiondesgisementspétroliers,lamobilisationdesfinancementsextérieursestindispensablepourassurerlefinancementdesdépensespubliques,surtoutdanslessecteursprioritaires.Outrel’aidebudgétairecourante,leTchadesttrèsdépendantdesappuisextérieurspourlefinancementdeses

investissements.En2002-2003,lesdépensesd’investissementétaientfinancéesàhauteurde86-88pourcentparl’appuiprojets,lequelreprésentaitautotalprèsdelamoitié(45-50pourcent)desdépensestotalesdel’Etat.Avecl’arrivéedesrecettespétrolières,toutefois,lastructuredesdépensesselonlasourcedefinancements’estconsidérablementmodifiée.

Figure 15 : Contribution des dépenses courantes et de développement à l’évolution des dépenses totales

Source:MinistèredesFinancesetFMI,2007

Tableau 28: Répartition interministérielle des dépenses

% 2002 2003 2004 2005

Santéetactionsociale 10 11 10 7

Education 17 20 16 17

Développementrural 12 10 7 8

InfrastructuresetAT 2 4 14 17

Mineseténergie 5 1 3 4

Justice 2 2 2

Défenseetsécurité 25 20 18 20

Présidenceetprimature 6 5 3 4

Autre 21 28 28 24

TOTAL 100 100 100 100

Source:RDP2005

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200 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 201

Tableau 29: Evolution du budget du MASSNF

LFR 2006 (1) LFR 2007 (2) LFR 2008 (3) Variations (3)-(2)

Fonctionnement 2427 3057 3031 -0,9%

Fraisdepersonnel 1597 1847 1981 7,3%

Biensetservices 830 1210 1090 -13,2%

Transferts 0 4000 4000 0,0%

Investissements 3255 4045 2085 -48,5%

Intérieur 2685 2200 1530 -30,5%

Extérieur 570 1845 555 -69,9%

Ressources nationales 5112 9257 8561 -7,5%

En % du budget de l’Etat 0,7 1,1 0,9

En % du PIB hors pétrole 0,3 0,5 0,5

Source:MinistèredesFinances,2009

Enoutre,ilfautnoterqueleMASSNFnedérogepasàlarègleencequiconcernelafaiblessedutauxd’exécutionbudgétaire.Letauxd’exécutionbudgétaireduMASSNFquiétaitde82%en2002adrastiquementbaissépourtomberà74%en2005.CettetendanceestnaturellementinquiétantepourlaProtectionsocialequi,poursamiseenplaceseverraalloueréventuellementunbudgetquiauradesdifficultésàêtredécaissésilephénomènenechangepaspositivementdansladurée.

14.2.2 Santé

Enintégrantdanssanouvellepolitiquedesanté,l’accèséquitableàdesservicesdesoinsdequalitéetunesantématernelleetinfantileredynamiséeenperspectivedelaluttecontrelesgrandesendémies,leGouvernementtchadienfaitpreuveainsid’unevolontéenfaveurdescouchesvulnérables.Sedotet-ilalorsdesmoyensafind’yparvenir?

LeTableauci-dessousmontrequelesautoritésfontpreuvedebonnevolontécaronremarquequelapartdesdépensesdeSantésontpassésde7,4%en2002à10%en2007.L’augmentationdrastiquedesdépensesdedéveloppementen2003danslesecteur(de1à16milliardsdeFCFA)àfaitbondirconsidérablementlapartdesdépensesdeSanté(14,1%).Cependantlachutequel’onobserve3ansplustard(2milliards)illustrelefaitqueleGouvernementn’apasinscritceteffortdansladurée.

14.2 Budget et dépenses dans les secteurs sociaux

Commeévoquéprécédemment,laprotectionsocialeensevoulanttransversaletoucheàlafoisplusieursministères.C’estainsiqueseraanalyséparlasuite,lebudgetetlesdépensesdanslessecteursclésafind’identifierlaplacequ’elleoccupeactuellementauTchad.Cependant,ilfautremarquerquelesinformationsfourniesparlesdépartementsministérielsmanquentdelisibilitéetnepermettentpasdeserendrecomptedecequiestallouéeffectivementauxpersonnesvulnérables.Parconséquentseraprisencomptel’ensembledubudgetdesdépartementsministérielsretenusàsavoirl’actionsociale,lasanté,l’éducationetceuxquisontliésaumilieurural.153

14.2.1 Action sociale

DansunpaysaussipauvrequeleTchad,leMinistèredel’ActionSocialedelaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)doitdisposerd’unbudgetconséquentafindepouvoirprendreencompteefficacementlescoucheslesplusvulnérablesdupays.LeMASSNFidentifiecinqdomainesprioritairesquiconstituentlesprogrammespertinentssurlesquelslesactivitésdoiventseconcentrer.Ils’agitde:

• Protectionetdéveloppementdujeuneenfantetdel’adolescent;

• Protectionetpromotiondespersonnesdéfavorisées;

• Promotionsocio-économiqueetjuridiquedelafemme;

• Protectionetpromotiondelafamille;

• Renforcementdescapacitésinstitutionnellesetenressourceshumaines.

TouscesprogrammesontdesliensaveclaProtectionsociale.AinsionpeutconsidérerlebudgetentierduMASSNFpournotreanalyse.

Mêmesideseffortsontétéconstatésen2007(1,1%dubudgetglobal),onserendcomptequeleGouvernementadumalàconsentir1%desesressourcesauMASSNF.Pourtantlepaysatraversédegravescrises(réfugiés,déplacés,déguerpis,sinistrés,etc.)pendantcettepériode,doncondevraitplutôts’attendreàuneréallocationenfaveurduMASSNFafinqu’ilpuissepareràceséventualités.Difficiledanscesconditionsd’affirmerquelesdomainesd’actionduMASSNFsontprioritairespourleGouvernementtchadien.Parconséquent,lefinancementdelaProtectionsociale,favorableauxplusvulnérables,seradifficilementappréhendable.EnoutrecomptetenudufaitquelaProtectionsocialefaitpartieintégrantedelaSNRPII,leGouvernementseraobligédesefaireviolenceencréantunespacebudgétaireadéquatafind’atteindrelesOMDd’ici2015.

153Uneanalyseexhaustivedevraitintégreraussientreautres,lesMinistèresdeMicrocrédit,delaJustice,desDroitsdel’Homme,delaFonctionPubliqueetlaCNPS.Maisnousavonsdécidédenousconcentrersurceuxdontlaprotectionsocialesetrouvesurl’axeleplusprioritaireauTchad

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 203

Tableau 30: Evolution des dépenses de Santé de 2002 à 2008 (En milliards de FCFA)

2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Croiss. annuell moyenn 2002 à 2007

Croiss. annuell moyenn 2008 à 2010

RéelleEst.

réelleProjections

DépensesdeSanté(enmilliardsCFAprixconst.2002) 11 28 30 32 11 18 34 32 30 10% -6%

DontDépensesordinaires 10 11 13 13 10 15 11 8 14 8% 14%

DontDépensesdedéveloppement 1 16 17 19 2 3 24 23 17 23% -16%

PartDépensesdeSantédansDépensestotalesordinalres etd’invéstissement

7.4% 14.1% 12.5% 11.1% 9.2% 10.0% 11.7% 16.3% 16.9% - -

Source:MinistèredesFinances,2007

IlfautnoterqueceMinistèrerencontresouventdesdifficultésàconsommerl’ensembledescréditsquiluisontalloués.Entre2002et2007,leniveaudesous-utilisationdescréditsallouésàlasantéétaiténorme,avecseulement42%dubudgetdépenséen2002et90%en2007.Aucunetendanceàlahaussen’estànoterentrecesannées,avecdestauxd’exécutionquisontmontésen2003et2004pourretomberànouveaudemanièresignificativeen2005et2006154Enplusaussihallucinantquecelapuisseparaitre,Gauthieretal.(2004)montrequeseulement1%dubudgetestparvenujusqu’auniveauducentredesanté,cequimontrequelebudgeteffectifestincroyablementcentralisé.Ainsideseffortsnedoiventpasseulementêtreconsentisàl’augmentationdubudgetmaisilseraitplusjudicieuxdemettreenplaceundispositifquipuissetoucherdirectementlesplusvulnérablesdanslesstructuresdécentralisées.

Cesdiversproblèmesd’exécutionbudgétaireminentl’efficacitédescoûtssupportésparl’Etat.L’enquêtedesuividesdépensespubliquesde2004,arévéléqueplusde40%descentresdesantésontsanseaupotable,80%n’ontpasd’électricité,seuls3%ontunmédecin.Ilyaunmanquecriarddematériel,plusde15%n’ontpasdestéthoscopes,77%sontsanséquipementdestérilisation,et93%n’ontpasderadiopourlacommunication.Ilexisteégalementdegravesproblèmesd’approvisionnementenmédicaments,puisqu’ilssouffrentsouventderupturesdestocks.

14.2.3 Education

Commeévoquéprécédemment,pourrendrel’éducationuniverselle,leGouvernementTchadiens’estengagéentreautresàaccroîtresubstantiellementlapartduPIBconsacréeàl’éducationavecunobjectifd’aumoins4%d’ici2015etd’accorderaumoins50%dubudgetdel’éducationaudéveloppementdel’éducationdebase.

Tableau 31: Dépenses d’éducation financées par l’Etat

2002 2003

2004

2005 2006

2007

2008

2009

2010

Croiss. annuel moyen 2002 à 2007

Croiss. annuel moyen 2008 à 2010

RéellesEst.

réelleProjections

Dépenses d’Education(enmilliardsCFAprixconst.2002)

26 45 44 60 43 54 86 73 75 16% -7%

DesquelsDépensesordinaires 25 27 28 39 38 43 32 33 39 11% 11%

DesquelsDépensesdedeveloppement 1 18 17 21 4 11 54 40 35 58% -20%

Partdedépensesd’Educationdansdépensestotalesordinairesetd’investissenent

7.4% 14.1% 12.5% 11.1% 9.2% 10.0% 11.7% 16.3% 16.9% - -

Source:MinistèredesFinances,2007

Onobservequelapartdubudgetallouéàl’éducationapresquedoublépassantde7,4%en2002à14,1en2003Cettehausseestimputableenmajeurepartieàuneforteaugmentationdesdépensesdedéveloppementquisontpasséesde1milliarden2002à18milliardsen2003.Malheureusementcesdépensesontdéclinéd’annéeenannéepourretomberàsonniveauinitialà1milliardsen2007.

Lesdépensesd’éducationserépartissententreleMinistèredel’EducationnationaleetleMinistèredel’Enseignementsupérieur.Encequiconcernelesdomainesqueciblelaprotectionsociale,nousnousoccuperonsquedel’enseignementdebaseetdusecondaire.Legraphiqueci-dessousmontrequelesdépensesordinairesdansl’enseignementfondamentaletsecondaireontconnuunefortecroissance.Cependantonobserveunefluctuationannéeaprèsannéedesdépensesdedéveloppementdansl’enseignementfondamentaletsecondaire.Onnotetoutefois,unerelativelonguepérioded’investissemententre2003et2005.

Lesévolutionsdesdépensesd’investissementdansl’enseignementdebaseetdusecondairemontrentrelativementunregaind’intérêtpourlaprotectionsociale.Maisilfautremarquerquel’onsebutesouventsurlesmêmesobstaclestelsquesoulignéspourlesecteurdelasanté.Cetteallocationbudgétaireadumalàatteindrelesplusnécessiteuxdansleruralparexemple.L’existencedesécolescommunautairesprisesenchargeparlesparentsenestuneillustration.L’Etudesurlesuividesdépensespubliques(ESDP)de2003ontmontréquelesAssociationsdeParentsd’Elèves(APE)ontcontribuéenmoyennepour80%desdépensesordinairesdesécoles(RdT2003:5).

154UNICEF(2009)Etudesurlapriseencomptedesintérêtsdel’enfantdanslesDSRPetlesBudgetsenAfriquedel’OuestetduCentre:LecasduTchad,New-York,UNICEF

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 205

Figure 16 : Composition des dépenses d’éducation par sous-secteur et par catégorie économique

Source:MinistèredesFinances

Enoutrelesecteursouffrecruellementduproblèmed’exécutionbudgétaire.SelonlaRevuedesdépensespubliquesdanslesecteurdel’éducation(2005,2006),letauxd’exécutionbudgétairen’étaitquede43%en2005et54%en2006.

14.2.4 Dépenses rurales

ApartleMASSNF,lasantéetl’éducation,encequiconcernelaprotectionsocialed’autresdépartementsministérielssontappelésàintervenirafindenepasperdredevueladimensiontransversaledelastratégie.C’estpourquoiilestutiledeprendreencomptel’ensembledesdépensesrurales(agriculture,élevage,etc.)quipourraientagirefficacementsurl’insécuritéalimentaire,lemanqued’infrastructuressocialespourlesplusvulnérables,intégrationdesnomades,etc.

Etantdonnéquelesecteurruralconcerneplusieursdépartementsministériels,ilestdifficiledel’analyserdemanièredétaillée.Toutefois,nousnousconcentronssurl’analysedel’exécutionbudgétairedanscesministères.

Onremarqued’aprèsletableausuivantqueleproblèmedutauxd’exécutionbudgétaireestpluscriarddanscedomaine.L’indicateuresttotalementendessousdeceuxdelasantéetactionsocialeetdusecteurdel’éducationde2002à2004.IlestpasséaudessusdelaSantéetactionsocialeseulementen2005.Cetteexceptions’expliqued’aprèslaRevuedesDépensesPubliquesde2005parl’utilisationdesrecettespétrolièrespréaffectées.

Euégardàcetteanalyse,ilressortclairementqueleproblèmenes’arrêtepasauniveaudel’enveloppeàallouermaisilfautprendreencompteaussil’exécutionbudgétaire.Etcebudgetexécutédoitavoirunetraçabilitéassezclairesurtoutqu’ilestsensétoucherdesbénéficiairesdanslemilieurural.Parconséquentdeseffortsdoiventêtredéployésdavantagesil’onchercheàprotégerlesplusvulnérablesdecertainescrisestellesquel’insécuritéalimentaire,lamalnutrition,etc.

Pourl’ensembledecesministères,lafaiblessedel’exécutionbudgétaires’expliquepar:(i)l’absenced’unplandeconsommationdecréditsallouésdèsl’adoptiondubudgetgénéraldel’Etat;(ii)l’absencedemécanismedesuiviregulierdesengagementsdanslesditsministères;et(iii)lelongcircuitdepaiement(allantde1moisàplusieurstrimestresdanslecasdesmarchéspublics).

14.3 Espace budgétaire pour la protection sociale au Tchad

L’espacebudgétairepeutsedéfinirselonHeller(2005:3)commelamargequipermetaugouvernementd’affecterdesressourcesàlapoursuited’unobjectif,sansmettreenpérillaviabilitédesapositionfinancièreoulastabilitédel’économie.

14.3.1 La situation actuelle du financement de la protection sociale

Ilaétéévoquédansleschapitresprécédents,quecomptetenudelatransversalitédelaprotectionsociale,lesprogrammesdeprotectionsocialeconcernentplusieursdépartementsministériels(Actionsociale,Santé,Education,développementrural,Travail,Micro-finance,etc..).Danscesconditions,analyserlasituationactuelledufinancementdelaprotectionsocialedevientdifficile.Toutefois,nousavonstentéd’estimerlepoidsdelaprotectionsocialedanslebudgetdel’EtatàtraverslesbesoinsbudgétairesprévusdanslaSNRPII.

Tableau 32: Taux d’exécution budgétaire par secteur de 2002 à 2005

2002 2003 2004 2005

Santéetactionsociale 82 76 74 74

Education 93 88 86 86

Developpementrural 69 74 61 81

InfrastucturesetAT 32 71 92 89

Mineseténergie 96 100 100 85

TOTAL 79 80 81 84

Source:RevuedesDépensesPubliques2005

Page 104: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 207

Tableau 33: Composition budgétaire prévue dans la SNRP II pour 2010 (en pourcentage)

Axe Budget prévu dans la SNRP II

Budget Alloué

Axe1:Promouvoirlabonnegouvernance Dont Défense et sécurité Autres secteurs non prioritaires

39.115.321.1

55.822.830.5

Axe2:Créationd’unenvironnementfavorableàunecroissancerobusteetdiversifiée

5.7 6.1

Axe3:Valoriserlepotentieldecroissancedusecteurrural 16.6 7.3

Axe4:FairedesInfrastructuresunlevierdecroissance 13.4 15.2

Axe5:Valoriserlesressourceshumaines 26.1 15.6

Total 100 100

Source:SNRPII,auteurs

Onremarqued’aprèsletableauci-dessousqueleGouvernementréserveparlebiaisdelaSNRPIIunegrandeallocationbudgétaireauxsecteurslesplusconcernésparlaProtectionsocialequisesituentprécisémentdanslesaxes3et5.Cependant,lebudgeteffectivementallouéen2010parl’Etatausecteurdelaprotectionsocialenereprésenteque22.9%dubudgettotalalorsquelesbesoinsbudgétairesprévusdanslaSNRPsechiffraientà42.7%,cequin’indiquepasunengagementbudgétairesignificatifdelapartdesautoritéspubliques.ParconséquentdeseffortssupplémentairesdoiventêtreaccomplisàceniveaupourassurerlaréussitedelaProtectionSocialeauTchad.

14.3.2 Création et durabilité de l’espace budgétaire pour la protection sociale Selonuneétuderéaliséeparl’Unicef(2009)lesGouvernementspeuventcréerl’espacebudgétaireengénérantdesrevenussupplémentaires,grâceauxmesuresfiscalesouàuneplusgrandeefficacitédurecouvrementdesrecettesfiscales,ouauxempruntsauprèsdesourcesinternesouexternes,auxsubventionsextérieures,ouàunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,desprioritésplusfaiblesverslesplusfortes.

Revenus supplémentaires générés grâce à l’exportation du pétrole

Depuisl’exportationdupétroletchadienenoctobre2003,leGouvernementabénéficiéd’énormesrevenussupplémentaires.Legraphiquesuivantmontrequelesrecettesdel’Etatontétémultipliéespar5entre2004et2008.Cettesituationaétéaccéléréeen2006quandleGouvernementadécidédefairepayerauconsortiumdesimpôtsauxquelsilétaitexemptéconformémentàl’accordquiliaitlesdeuxparties.Lesrecettesprovenantdelasuppressiondecettenichefiscalesontpasséesde229.4milliardsen2006à452.6milliardsen2008.

Figure 17: Evolution des recettes totales et des recettes pétrolières au Tchad (en milliards de franc CFA)

Source:MinistèredesFinances.

Entretemps,lesrecettesfiscalesnonpétrolièresontétéaussiinfluencéesparladynamiqueimpulséeparl’avènementdupétroleetsontpasséesainside122milliardsdefrancCFAen2004à200,5milliardsdefrancCFAen2008.CetteentréemassivedefondspeutpermettreauGouvernementdenourrirdegrandesambitionsafindeprotégerlescoucheslesplusvulnérables.Decefait,onobservequ’ilexisteunemargedemanœuvreàcourttermeetpeutêtreàmoyentermepourfinancerdesprogrammesdeprotectionSociale.Toutefois,comptetenudelavolatilitédesressourcespétrolières,ledéfiestlasoutenabilitéàlongtermedufinancementdelaprotectionsociale.

Hiérarchisation des dépenses publiques en faveur des secteurs pris en compte dans la protection sociale a été élaborée par la SNRP II. D’abord,ilfautrappelerquelaloiNo001/PR/99portantgestiondesrevenuspétroliersdéfinissaitdéjàcommesecteursprioritaireslessecteursdelasanté,del’actionsociale,del’enseignement,desinfrastructures,dudéveloppementrural,del’environnementetdesressourceseneau.Seulscessecteurspouvaientbénéficierdefinancementsurrecettespétrolièresdirectespré-affectées.C’estlàunexempledecréationd’espacebudgétaireparunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,dontdevraitnormalementbénéficiercessecteurs.LaSNRPIIaallouéunpoidsimportantauxsecteursditsprioritairesdanslecadragebudgétaireélaboréàceteffet.ParconséquentencequiconcernelaProtectionSociale,ilseraitdifficiledefaireunplaidoyersurlahiérarchisationcarleGouvernementadéjàprisencomptepolitiquementlessecteursconcernés.

Mais dans les faits il existe une grande différence entre les engagements pris dans la SNRP II et les actes concrets que pose le Gouvernement. Atitred’exemple,d’aprèsletableausuivant,leGouvernementestpassélargementendessousdesobjectifsfixésparlaSNRPIIseulementdanslessecteurssociauxàsavoirlaSantéetaffairessociales,l’EducationetleDéveloppementrural.DanslaLoidesFinancesInitiale(LFI)etlaLoidesFinancesRectificative(LFR)lapartdesdépensessocialesestcompriméeénormément(42,7%danslaSNRPIIet22,9%danslaLFR)auprofitdesinfrastructures(13,4%danslaSNRPIIet15,2%danslaLFR)maissurtoutdeladéfenseetsécurité(15,3%danslaSNRPIIet22,8%danslaLFR)etdesautressecteursnonprioritaires(21,1%danslaSNRPIIet30,5%danslaLFR).

Page 105: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 209

Parconséquent,pourlaProtectionsocialeauTchad,pourrait-onencoresepencheràladernièrepisteévoquéeparl’Unicefconcernantunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,desprioritésplusfaiblesverslesplusfortes?Apartirdesdifférentsconstatssurlecomportementbudgétairedel’Etattchadien,laprotectionsocialerisquedenepasêtreuneprioritédanslesfaits,mêmesidestextespourraientêtreadoptésàceteffet.Ilseraitpeutêtrejudicieuxd’élaborerunehiérarchisationintrasectorielledanslesdépartementsministérielsquiaurontpourmandatdevéhiculerlaStratégiedelaProtectionSociale.

Pourcelailseraitimportantd’élaborerunenomenclaturebudgétairedanslesdépartementsconcernéspourpermettreunemeilleurelisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale.Unenouvellehiérarchisationdevraitêtreorientéeversuneréallocationdecertainesdépensesdiscrétionnairessurtoutlesinvestissementsenfaveurdesmécanismesefficacesdeprotectionsociale. Pourlefinancementexterne,lesrecettespétrolièrespeuventcréeruneffetd’évictionsurl’AidePubliqueauDéveloppement(APD).Ilseraitmoinsopportundesongeràcréerunespacebudgétaireparlebiaisdel’aidepubliquecarlepaysestcenséavoirdesmoyensconsécutifsauxavoirscaptésparl’exportationdupétrole.Enplusdel’exportationdupétrole,lesproblèmesdegouvernancesontaussiindexésparlespartenairescommeétantàl’originedefortesréductionsetsuspensionsdanslaprogrammationdel’aidetraditionnelledesdonateurs.Atitred’exemple,lesindisciplinesbudgétairesempêchentencoreleTchadd’atteindrelepointd’achèvementafindebénéficierdesfondsdel’allégementdeladetteconsécutifàl’InitiativedesPaysPauvresTrèsEndettés(IPPTE).CependantilfautnoterquelacriseduDarfouraentrainéuneforteaugmentationdel’aidedited’urgence.

Tableau 34: Composition des dépenses publiques dans la SNRP II et dans les lois de finances en 2010 (en pourcentage).

2010 2010 2010

SNRP II LFI LFR

Santéetaffairessociales 8.0 7.6 6.4

Éducation 18.1 12.0 9.2

Développementrural 16.6 4.8 7.3

Infrastructures 13.4 15.2 15.2

AutresDéveloppentEconomique 5.7 5.5 6.1

GouvernanceetJustice 1.8 3.4 2.6

Total Prioritaire 63.6 48.4 46.7

Défense et Sécurité 15.3 22.3 22.8

Autre non prioritaire 21.1 29.2 30.5

Total 100 100 100

Sources:SNRPIIetMinistèredesFinancesetduBudget

Figure 18 : Evolution de l’APD au Tchad, 1997-2006

Source:OCDE

D’aprèsl’OCDE,auTchaden2006,l’APDdusecteurdelasantéreprésentaitjuste5,4%dutotal,etceluidel’éducationque2,5%etc’estplutôtl’aidehumanitairequiconstituelamajeurepartiedel’«Autrecatégorie»;en2005-06,quiareprésentéprèsdelamoitiédesflux.D’aprèslebudgetdeprogramme2009-2011duMEN,lesprêts-donsprojetsquiétaitdeplusde10milliardsen2006sesontcomplètementeffondrésà0en2007.L’Etatafinancéentièrementlesecteurdel’éducationàluiseuldoublantaupassagesescrédits.Onremarqued’aprèslaFigureci-dessusqu’ily’aeuunenettediminutiondel’AidePubliqueauDéveloppement(APD)de1997jusqu’en2000.Apartirde2003l’APDpartêtes’estfortementaugmentéeavantdesestabiliserparlasuitepuisdebaisseren2006.

CependantcomptetenudufaitquelesbailleursdefondssontmotivésàinvestirdanslaProtectionSocialeparlebiaisd’uneassistancetechniqueoulefinancementdesprojetspilotes,ilseraitintéressantpourleTchaddebénéficierd’unappuidumoinspourlamiseenplacedelaStratégie.

Danslestextes,onpeutaffirmerquel’espacebudgétaireaétécrééavecl’avènementdupétrole.Maislegrandproblèmedemeurelerespectdesengagementsdel’Etatparlesautoritéspolitiques.CarauTchadlesrecettespétrolièresontcontribuéàcréerdavantagedel’espacebudgétaireauxdépensessécuritairesmalgrélefaitqu’ellesn’ontpasétéprioriséesaudépart.Cettesituationillustreàmerveilleladifférenceentrelesengagementsetlesactesconcrets.

Unautreproblèmemajeurdéjàévoquéprécédemmentestlefaibletauxd’exécutiondesbudgets.Touslessecteursprioritairesàpartlesinfrastructuresconnaissentunproblèmechroniqued’exécutionbudgétaire.Enoutre,lapartdesdépensesquiarriveàdestinationdesbénéficiairesestdérisoire.L’exempleleplusparlantestceluidusecteurdelasanté.Gauthieretal.(2004)montrequeseulement1%dubudgetdelaSantéestparvenujusqu’auniveauducentredesantéàcaused’uneincroyablecentralisation.

Endéfinitive,ledéfimajeurneconstituepasseulementàcréerunnouvelespacebudgétairequiimpliqueraitbeaucoupd’effortssanstoutefoisêtresûrd’yarriver.Etmêmesionyarrivele

APD par tête ($)

Apd en % du PIB

0

1

2

3

4

5

6

7

02468

101214161820

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

Page 106: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 211

Gouvernementadéjàmontréparlepassédesdifficultésàrespectersesengagements.Unesolutionenvisageableestdechercheràmettreenplaceencequiconcernelaprotectionsociale,unehiérarchisationintrasectorielleetunmécanismeayantunetraçabilitéclairepermettantdetoucheraisémentlespersonneslesplusvulnérables.

14.4 La gestion des finances publiques

LaSNRP12003-2007aidentifiédeslacunesdanslagestiondesfinancespubliquesetarecommandélamiseenplaced’unprogrammederenforcementdescapacitésdesservicesdel’Etat.D’oùlanaissanceduPland’ActionpourlaModernisationdesFinancesPubliques(PAMFIP)validéen2004envued’atténuerlesdisfonctionnementsconstatés,notammentlenonarrimageduCadredesdépensesàmoyenterme(CDMT)aubudgetannuel,leniveauélevédesdépensesextrabudgétaires,lesincessantesrévisionsbudgétairesetl’exécutionbudgétairelenteettrèscentralisée.

Cependant,malgrécettereforme,certainsdisfonctionnementspersistent.Leprocessusd’élaborationduCDMTconnaitsouventplusieursproblèmessurtout,lenon-arrimageaubudgetannuel,lesréallocationsencoursd’exercice,etenfinlemanquedecapacitéspourl’élaborationdesbudgets-programmessectoriels.Onpeutaussireleverlegranddéséquilibreentrelesdépensesdeconstruction,dedéfenseetsécuritéauxdépensdeséquipementsetdeschargesrécurrentesdanslessecteurssociaux.

UnautreproblèmeconcerneleniveauélevédesDépensesAvantOrdonnancement(DAO)quisontparfoiseffectuéeshorsdotationbudgétaireetsurtoutendehorsducircuitnormald’approbationdespaiements.C’estl’unedesraisonspourlesquellesonassistesouventàunefortemodificationquandonpassed’uneLoideFinanceInitialeàuneLoideFinanceRectificative.Ilfautnoterqu’ilexisteaussidesproblèmesliésauxretardsetauxgoulotsd’étranglementdansleprocessusnormaldeladépensepubliquequisontsouventfonctiondelasourcedesfondsetdelanaturedesdépenses.LesDAOcréentdesdéfautsdepaiementsurlesdépensesquisuiventleprocessusnormal,puisqu’ellesserontdifféréesjusqu’auxprochainesdisponibilitésduTrésorPublic.Cesréallocationsencoursd’exercicefaussentledosagedesintrantsdanslessecteurstelsquel’éducation,lasanté,ouleDéveloppementruralauprofitdesdépensesdeDéfense,deSécuritéetdesinfrastructures.

Cesmanquementsliésàlamauvaiseutilisationdesfondssontàprendreenconsidérationdansledéveloppementdetoutprogrammedeprotectionsociale.

14.5 Conclusions, recommandations, et éléments de réflexion

L’exportationdupétrolebrutaboostélebudgetpublic.L’analysedesdépensesmontrequelesautoritéspolitiquesonttenuleurengagementseulementdanslesecteurdesinfrastructures.Lesbudgetsdesautressecteursontdumalàprendredel’envol.Cesdernierssouffrentenplusd’unproblèmechroniqueconcernantletauxd’exécutionbudgétaire.Lesdotationsbudgétairessonttoujourslargementsupérieuresauxordonnancements.Etmêmepourlesbudgetsdécaissés,ilseposeunproblèmedetraçabilité.Eneffet,lapartquiarriveàdestination.

Pourlaprotectionsociale,onpeutaffirmerqu’unespacebudgétaires’estdégagéavecl’avènementdupétrole,cependantilexisteencoredesdifficultésauGouvernementdetransformerses

engagementsenréalisationsconcrètes.Desfondsadditionnelspeuventarriveràdestinationdesplusvulnérablessideseffortssontdéployésversunetraçabilitéadéquatedesdépensespubliques.

Euégardàtoutecetteanalyse,nouspréconisonsdespistesderéflexionsuivantes:

• Mettreenplaceunecohérenceentrelebudgetsectoriel,leCDMTetlebudgetannuel;

• Elaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;

• Mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiaires;

• Améliorerlacollectedesdonnéesadministratives,enyincluantlesdonnéesauniveaudesstructures;

• Renforcerlacollaborationdesniveauxdéconcentrésauprocessusd’élaborationdesbudgetsprogrammes.

15. Cadres de coordination institutionnelle

L’élaboration,lesuivietl’évaluationdelastratégienationaledelaprotectionsocialeimpliquentdedisposerdesstructuresinstitutionnellesdecoordinationefficacespourassurerlacohérencedesactionsentreprisesauniveausectoriel.Comptetenudufaitquelaprotectionsocialetouchetouslesdomaines,ilestindispensablededisposerd’uncadreinstitutionnelauplushautniveaupourpilotersamiseenœuvreetassurersonsuivi-évaluation.

L’analyseducadred’interventiondesacteursdansledomainedelaprotectionsocialemontreaussilamultiplicitédesacteursinstitutionnelsimpliqués,demanièredirecteouindirecte.Ainsi,ilfaudraitexaminerlaproblématiqueinstitutionnelleàdeuxniveauxrelatifsàlaresponsabilitédesministèressectorielsdanslesdomainesdelaprotectionsocialeetaucadredecoordinationinterministérielle.Nousprésenteronsd’abordquelquesdispositifsinstitutionnelsexistantsdanslessecteurssociaux,avecleurspointsfortsetleurspointsfaibles,pourensuiteproposeruncadreinstitutionneldepilotagedelastratégienationaledeprotectionsociale.

15.1. Les structures d’action dans les domaines de la protection sociale

15.1.1 Secteur de l’Education

Danslesecteurdel’EducationNationale,ledispositifinstitutionneldepilotagedesactionsdanslesdomainesdelaprotectionsocialecomportequatredirections:

• ladirectiondelapromotiondel’éducationdesfilles;

• ladirectiondel’éducationdebasenonformelle;

• ladirectiondel’alphabétisation;

• ladirectiondelapromotiondubilinguisme.

Page 107: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 213

15.1.2 Secteur de la Santé

DanslesecteurdelaSantéPublique,dèslanotificationdespremierscasdeSIDAen1986,legouvernementduTchadamisenplaceuncadreinstitutionneletdesstructureschargéesdedévelopperetdemettreenplacedespolitiquesnationalesdeluttecontreleVIH/SIDA.Ainsi,uncertainnombredetextesorganiquesrégissantlaluttecontreleVIH/SIDAontétéélaborésdontlesprincipauxsont:

• ledécretn°089/PR/PMT/MSP/95modifiantledécretn°35/PR/MSP/88portantcréationetorganisationduComitéNationaldeLuttecontreleSIDA(CNLS);

• l’arrêtén°012/PMT/95portantcréationdelaCommissionTechniquedeLuttecontreleSIDA(CTLS);

• l’arrêtén°0577/MSP/DG/98portantcréationetattributionsduProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles(PNLS/IST).

LeProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDA(PNLS)représentelecadreorganisationneletinstitutionneldepilotagedelaluttecontreleVIH/SIDA.Ils’agitd’undispositifàquatreniveaux:

• niveau1:national;

• niveau2:régional;

• niveau3:sous-régional;

• niveau4:sectoriel.

Tableau 35: Dispositif institutionnel au niveau de l’Education Nationale

Organes Missions Observations

Direction de la promotion de l’éducation des filles

Œuvrerpourlascolarisationdesfillesetleurmaintienàl’école

Insuffisancedesmoyensmatérielsethumains

Direction de l’éducation de base non formelle

Eduquerlesenfantsdéscolarisésetnonscolarisésde9à14ans

Manqued’expérienceFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de l’alphabétisation

Contribueràl’instructiondespersonnesanalphabètesAssurerlacoordination,lesuivi-évaluationdesactivitésetlaconceptiondesprogrammesbaséssurlapolitiqueéducative

InsuffisancedesmoyensmatérielsethumainsFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de la promotion du bilinguisme

Promouvoirl’enseignementetlaformationbilingues(français,arabe)

InsuffisancedepersonnelsqualifiésFaiblessedesdotationsbudgétaires

Tableau 36: Structure organisationnelle du PNLS

FonctionsOrganes/Structures par niveau

Niveaux Désignation

1.Orientation/DécisionNational ConseilnationaldeluttecontreleSIDA(CNLS)

Régionaletlocal Lesstructuresdedécisionetd’orientationpréexistantesayantdesvoletsSIDA

2.Coordination/Suivi

National SecrétariatExécutifNationalduCNLS

Sectoriel(Ministères) ComitésectorieldeluttecontreleSIDA

Régional/Sous-régional SecrétariatExécutifRégionalduCRLS

3.Consultatif/Appuiàlamiseenœuvre National Commissionsthématiquesspécialisées(CTS)

4.Miseenœuvre

National

1.Projetsnationaux

2.Centresderéférence

3.Institutionsnationalespubliques,privées,communautairesetconfessionnelles

4.Réseaux/ONGrelais

5.Services/ONG/Associations/Groupements

Régional

1.Projetsnationaux/régionaux

2.Institutionsrégionalespubliques,privées,communautairesetconfessionnelles

3.Réseaux/ONGrelais

4.Services/ONG/Associations/Groupements

Source:CadreStratégiqueNationaldeluttecontrelesIST/VIH/SIDA2007-2010

15.1.3 Secteur de l’Action Sociale

Danslesecteurdel’ActionSociale,leministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleapourmissionlamiseenœuvredelapolitiquedugouvernementenmatièresocialeetfamilialetellequedéfiniedanslaSNRP.Ildoitveilleraubien-êtresocialdelapopulationengénéraletenparticulierdesgroupesvulnérablesquesontlesfemmes,lesorphelins,lesprostituées,lesveuves,lespersonnesvivantavecleVIH,lesréfugiés,lesmigrants,etc.Decefait,lesactionssonttournéesbeaucoupplushorsdusecteurquedanslesecteurmême.Ledispositifinstitutionneldepilotagedesactionscomprendcinqdirectionsetlesdélégationsrégionales.

Page 108: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 215

Tableau 37: Structure d’action du Ministère de l’Action Sociale

Organes Missions Observations

Direction de l’enfance

Applicationdelapolitiquenationaleenmatièredesurvie,deprotectionetdudéveloppementdel’enfanceCréationd’unenvironnementjuridiqueetsocialfavorableàlaprotectiondel’enfant

AbsencedeCodeetdenormesdeprotectiondel’enfantInexistencedestructurepourlesenfantsdemoinsdedeuxansFaibletauxd’encadrementdesenfantsenâgepréscolaireFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de l’Action SocialeDivision du service social spécialiséDivision de la protection et promotion de la familleDivision du développement communautaire

ApplicationdelapolitiquenationaleenmatièredeprotectionetdepromotiondelafamilleMiseenplaced’uncadrelégaldeprotection socialeContributionàl’améliorationdesconditionsdeviedespersonnesvulnérablesetdesfamillesaccueillantlesOEV

AbsencedepolitiquenationalededéveloppementsocialOrganigrammesetméthodesinadaptésConfusiondesrôlesetresponsabilitésFaiblemotivationdespersonnelsFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de la réinsertion des personnes handicapéesDivision de la réinsertion socialeDivision du suivi et évaluation

DéveloppementdesactionsdeprotectionetdepromotiondespersonneshandicapéesRenforcementdescompétencessocialesdespersonneshandicapéesvivantaveclesVIH/SIDA

FaiblessedeséquipementsManquedepersonnelsspécialisésInadaptationdesinfrastructuressocialesFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de la promotion de la femme et de l’intégration du genre

Miseenœuvredelapolitiquenationaleenmatièredelapromotionsocioéconomique,juridiquedelafemmeetdel’intégrationdugenreValorisationdustatutsocioéconomiqueetjuridiquedelafemmePromotiondelapriseencomptedel’approchegenredanslespolitiquesetprogrammesnationauxdedéveloppement

AbsencedepolitiquenationaledugenreMéconnaissanceetmauvaiseperceptionduconceptgenreFortespesanteurssocioculturellesPrédominancedelacoutumesurleslois nationalesAbsencedeCodedespersonnesetdelafamilleTauxélevéd’analphabétismeFaiblessedesdotationsbudgétaires

Direction des études, de la planification et de la formation

RenforcementdescapacitésinstitutionnellesetdesressourceshumainesAccroîtrelescapacitésdeplanificationetdemiseenœuvredesprogrammesetprojetsdedéveloppementsocialAméliorerlacoordination,lesuivietl’évaluationdesprogrammes

InsuffisancedemobilisationdesressourcesFaiblecapacitéd’absorptiondesressourcesFaiblessedesressourceshumainesFaiblessedesdotationsbudgétaires

Source:BudgetdeProgramme2009-2011et2010-2012

15.1.4 Secteur de la formation professionnelle et de l’emploi

Danslesecteurdelaformationprofessionnelleetdel’emploi,lecadreinstitutionneldepilotagedesactionsresteleministèredelaFonctionPubliqueetduTravail.Auseindeceministère,ontrouvelaDirectionGénéraledel’AdministrationduTravailquiestchargéedelamiseenœuvredesactions.Acotédecettestructuresetrouventdeuxautresorganismessoustutelle:

• laCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)quiapourmissiond’octroyerauxtravailleurssalariésainsiqu’àleursfamillesdesprestationsfamiliales,d’accidentsdutravailoudemaladiesprofessionnelles,devieillesse,d’invaliditéetdedécès;

• l’OfficeNationalpourlaPromotiondel’Emploi(ONAPE)quiapourmissionessentiellelapromotiondel’emploi,laluttecontrelechômageetlesous-emploi.

15.1.5 Secteur du développement rural

Dansledomainedel’Agriculture,lesactionsrelativesàlaprotectionsocialesontmenéesauseindelaDirectionGénéraledelaProductionAgricoleetdelaFormation(DGPAF),quiestunestructuretechniquedeconception,d’élaborationdelapolitiqueagricoledugouvernementetdelacoordinationdesactivitésdesdirectionstechniques.Elles’articuleautourd’une:

• DirectiondelaProductionetdelaStatistiqueAgricoles;

• Directiondel’EnseignementAgricole,delaFormationetdelaPromotionRurale;

• DirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnement.

15.1.6 Secteur de la Justice

AuniveauduministèredelaJustice,lesactionsconcernantlaprotectionsocialesontmenéesauniveaudelaDirectiondelaProtectionetduSuiviJudiciairedel’Enfant.Cettedirectionestchargéede:

• protégerjuridiquementetjudiciairementl’enfant;

• formeretrééduquerlesjeunesâgésdemoinsdedix-huitansenconflitaveclaloiouendangermoral;

• diffuserlestextesnationauxetinternationauxrelatifsauxdroitsdel’enfant,leurharmonisationetconformité;

• élaborerlesrapportsinitiauxetpériodiquesdemiseenœuvredesinstrumentsjuridiquesinternationauxrelatifsauxdroitsdesenfants;

• tenirlesstatistiquesdesmineursprisenchargeetl’ajusterauxméthodespsychoéducativesenvuedelaréinsertiondesenfantsenconflitaveclaloietceuxendangermoral.

Page 109: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 217

Tableau 38: Structure d’action du Ministère de la Fonction Publique et du Travail

Organes Missions Observations

Direction Générale de la Fonction Publique

Appliquerlapolitiquederecrutementdesagentsdel’EtatDéfinirlapolitiquedeformationdupersonnelcivildel’EtatAppliquerlarèglementationenmatièredegestiondupersonnelConcevoiretmettreenœuvrelaréformedel’administrationpublique

Insuffisancedesdotationsbudgétaires

Direction Générale de l’Administration du travail

Réductionduchômageparl’intensificationdesactivitéstantenmilieururalqu’urbainAméliorationdel’offredemaind’œuvreparuneadaptationdesformationsauxbesoinsdel’économieinformationetorientationsurlemarchédel’emploi

FaiblessedescapacitésinstitutionnellesManquedepersonnelsqualifiés

Direction de la sécurité sociale

ProtectionsocialedestravailleursOctroiauxtravailleurssalariésainsiqu’àleursfamillesdesprestationsprévuesautitredesbranchesdeprestationsfamiliales,d’accidentsdutravail,desmaladiesprofessionnelles,devieillesse,d’invaliditéetdedécès

Faiblessedescapacitésorganisationnelles

Direction de l’emploi, de la formation professionnelle et du perfectionnement

RéalisationdesétudesrelativesàlasituationdesemploisPropositiondemesuresaptesàsouteniretpromouvoirl’emploiElaborationdelaréglementation,suividelamiseenœuvredesprogrammesdepromotiondel’emploiMiseenœuvredelapolitiquedeformationprofessionnelle,degérerlesdossiersdescentresdeformation,delesorganiseretdelescoordonner

Absencedepolitiquesocialed’emploiInsuffisancedesmoyensmatérielsethumains

ONAPE

Promotiondel’emploi,luttecontrelechômageetlesousemploiAjustementdesdemandesetoffresd’emploiPlacement,reconversionetmobilitédelamaind’œuvreInsertionetréinsertiondesjeunessortantdel’appareiléducatif,desdéflatésetdesnonscolarisésDiagnosticetétablissementdesbesoinsenmaind’œuvrequalifiéedetouslessecteursd’activité

AbsencedemécanismesappropriéspourlesplusvulnérablesFaiblevulgarisationdesactivitésRessourceshumaineslimitéesAbsencedebasededonnéesenmatièred’emploi

Source:Auteur

Tableau 39: Structure d’action du Ministère de l’Agriculture

Organes Missions Observations

Direction Générale de la Production Agricole et de la Formation (DGPAF)

Miseenœuvredelapolitiquedelaproductionagricole,delaformationetdelasécuritéalimentaireConception,élaborationetsuividesprogrammesdesdirectionstechniquesdeproductionagricoleetdeformation

ConcentrationdescadresauniveaucentralInsuffisancedesstatistiquesagricolesManqued’informationsfiablessurlesaménagementshydroagricolesFaibleopérationnalitéduSISAAR

Direction de la Production et des Statistiques Agricoles (DPSA)

PromotiondesproductionsagricolesMiseenœuvredespolitiquesdedéveloppementenmatièred’agroalimentaireEvaluationdelasituationalimentaireetdecoordinationdusystèmed’informationsurlesmarchésetd’alerteprécoceCoordinationetmiseenplacedelapolitiqueetducontrôledesactionsconcernantlesstockspublicsdesécuritéalimentaireetdesaidesalimentaires

Insuffisancedepersonnelqualifié

Direction de l’Enseignement Agricole, des Formations et de la Promotion Rurale (DEAFPR)

Organisation,coordinationetsuividespolitiquesenmatièred’enseignementetdesformationsprofessionnellesagricolesElaborationdesstratégiesettechniquesd’animationruraleAppuiàl’émergencedesorganisationsprofessionnellesruralescapablesdegérerdesactionscollectives

Faiblessedesdotationsbudgétaires

Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC)

ProtectionetcontrôlephytosanitairedesvégétauxetdesproduitsvégétauxMiseenœuvrepratiquedelalutteintégréeSurveillance,lutteetsuividesennemisdesculturesetdesrécoltesFormationdespaysansenvuedeleurautoencadrement

Insuffisancedesmoyenshumainsetmatériels

Source:Auteur

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 219

Tableau 41: Structure d’action du Ministère de la Micro finance et de la lutte contre la pauvreté

Organes Missions Observations

Direction de la Micro finance

AssurerlapromotiondelamicrofinanceAssurerlasensibilisationdespopulationsàlaculturedemicrofinanceAssurerlesuividesprogrammesmisenœuvredanslecadredelastratégienationaledelamicrofinance

Direction du Développement à la Base

Contribueràlacréationd’unenvironnementfavorableaudéveloppementdesopportunitéséconomiquesetdesmicrosentreprisesContribueràl’organisationdescommunautésdebaseAnimer,encadreretappuyerlesgroupementsetassociationsàvocationéconomiquePromouvoirl’entrepreneuriattantenmilieururalqu’urbainSuivreetévaluerlesmicrosprojetsréaliséspardesentrepreneursindividuelsetmicroentreprise

Direction des Etudes et de la Communication

Mettreenplaceundispositifdesuivietd’évaluationdusecteurIdentifierlesdomainesd’activitésporteursnécessitantdesinterventionsàcourtetmoyentermesEvaluerl’impactdelamicrofinancesurlasituationsocio-économiquedesbénéficiairesRéaliserdesétudesdefaisabilitéetdesétudesspécifiquespourleszonesnoncouvertesetlesnouveauxproduits

Source:Auteur

Tableau 40: Structure d’action du Ministère de la Culture, Jeunesse et Sports

Organes Missions Observations

Direction de la Jeunesse, des activités socio-éducatives et des loisirs

ContribueràlamiseenœuvredelapolitiquedugouvernementAssurerlacoordinationdesmouvementsetorganisationsdesjeunesElaborer,coordonneretévaluerlesprojetsenfaveurdesjeunesOrganiser,règlementer,animeretévaluerlesactivitéssocio-éducativesetlesloisirsdesjeunesConduiretouteétuderelativeauxactivitéssocio-éducativesetauxloisirs

Direction de l’Insertion socio-économique et des projets des jeunes

Définir,élaboreretmettreenœuvrelapolitiquedugouvernementenfaveurdelajeunesseElaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesd’insertionsocio-économiquedesjeunesencollaborationavecd’autresdépartementsministérielsContribueràlacréationetaurenforcementdesstructuresassociativesetsocio-éducativesdeproximitéPromouvoirlesformationsd’encadreursetdesjeunesElaboreretpromouvoirdesprogrammesdesensibilisation,d’informationetd’éducationdesjeunesdanslesdomainessocio-économiquesetdelasanté

Direction de l’éducation physique, des sports scolaires, universitaires et de masse

Organiser,règlementer,contrôleretévaluerl’éducationphysiqueetsportivedanslesenseignementsOrganiseretanimerlesportscolaireEncadrer,suivreetévaluerlesenseignantsd’éducationphysiqueetsportiveOrganiser,règlementer,animeretévaluerlesactivitéssportivesscolaires,universitairesetdemasseContrôleretsuivrelescentresprivésd’encadrementdesactivitésphysiquesContribueràlacréationetaurenforcementdesstructuressportivesscolaires,universitairesetdemasse

Source:Auteur

15.1.7 Secteur de la Culture, Jeunesse et Sports

AuniveauduMinistèredelaCulture,JeunesseetSports,ontrouvetroisstructuresd’actionrelativesàlaprotectionsociale.Ils’agitde:

• laDirectiondelaJeunesse,desactivitéssocio-éducativesetdesloisirs;

• laDirectiondel’Insertionsocio-économiqueetdesprojetsdesjeunes;

• laDirectiondel’éducationphysique,dessportsscolaires,universitairesetdemasse.

15.1.8 Secteur de la Micro finance

AuMinistèredelaMicrofinanceetdelaluttecontrelapauvreté,troisdirectionsmènentdesactionsrelativesàlaprotectionsociale:

• laDirectiondelaMicrofinance;

• laDirectionduDéveloppementàlaBase;

• laDirectiondesEtudesetdelaCommunication.

15.2. Quelques exemples de structures institutionnelles de coordination existantes

Nousprésenteronsiciquelquesexemplesdestructuresdecoordinationexistantesdansdiversdomaines,avecleursavantagesetleursinconvénients,commemodèlespotentielspourunestructuredepilotagedesactionsdelaprotectionsocialeauTchad.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 221

DanslesecteurdelaSanté Publique,lacoordinationdesactionsdeluttecontreleVIH/SIDAsefaitauniveauduComitéNationaldeLuttecontreleSida(CNLS).LeCNLSestprésidéparlePremierMinistre;lapremièreVice-présidenceestassuréeparleMinistredelaSantéPublique,ladeuxièmeVice-présidenceestassuréeparleMinistredel’EconomieetduPlan.Auniveaudusecrétariat,ontrouveleSecrétaireExécutifNationaletleCoordonnateurONUSIDA.LeCNLSestuneinstancepolitiqued’orientationetdedécision.Samissionestde:

• définirlesorientationsnationalesdelaluttecontreleVIH/SIDA;

• assurerleplaidoyer;

• assurerlamobilisationdesressources;

• coordonnerlaréponse.

Sesattributionssont:

• deveilleraurespectdelaréglementationetdel’éthiqueenmatièredeluttecontreleVIH/SIDA;

• dedéfinirlesorientationsdelapolitiquenationaledeluttecontreleVIH/SIDA;

• d’assurerleplaidoyer,laconduiteetlacoordinationdelapolitiquenationaledeluttecontreleVIH/SIDA;

• demobiliserlesressourcesfinancières,humaines,matériellesenfaveurdelaluttecontreleVIH/SIDA;

• d’assurerlepartenariatrégionaletinternationalauplushautniveaudanslecadredelaluttecontreleVIH/SIDA;

• dedélibérersurtouteslesquestionsrelativesàlaluttecontreleVIH/SIDAsurtoutel’étendueduterritoire national.

Dansledomainedelasécurité alimentaire,lacoordinationsefaitauniveauduComitéd’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesAlimentaires(CASAGC).LeCASAGCdisposed’uncomitédirecteurcomposédesautoritéspolitiquesnationales,desmembresdesorganisationsinternationalesetdesbailleursdefondsainsiqued’unSecrétariatpermanent.IlestprésidéparleMinistredel’Agriculture.

Laveilledelasituationalimentaireestassuréeparuncomitétechniquecomposédesservicespourvoyeursd’information,desONGetdespartenairesdudomaine;leSecrétariatPermanentestassuréparlaDirectiondelaProductionAgricole(DPA).LeCASAGCsefondeprincipalementsurlesinformationsfourniesparleSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)quicoordonnel’ensembledesstructuresnationalesdecollecteetd’analysedesdonnéessurlesstatistiquesagricoles,lesuividesmarchésdesproduitsagricolesetdel’élevage,lescampagnesagricoles,lespâturages,lasantéanimaleetc.

Dansledomainede l’emploi et de la formation professionnelle,lacoordinationdelastratégiesefaitauniveauduComitéNationalpourl’EducationetlaFormationenliaisonavecl’emploi(CONEFE).

LeCONEFEestprésidéparleSecrétaireGénéraldelaPrésidence(SGP)delaRépublique.Ils’agitd’undispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationnel.

Leniveaupolitiqueestresponsabledel’orientation,deladécisionetdelacoordinationdesactions;ilestcomposédeseptmembresissusdesixdépartementsministériels(plusleSGP)etdeneufmembresnongouvernementaux.Lesdépartementsministérielsconcernéssont:

• leministèredel’Agriculture;

• leministèredelaFonctionPubliqueetduTravail;

• leministèredel’EconomieetduPlan;

• leministèredel’EducationNationale;

• leministèredesFinancesetduBudget;

• leministèreduCommerceetdel’Industrie.

Lesneufmembresnongouvernementauxcomprennent:

• deuxreprésentantsdesproducteursruraux;

• deuxreprésentantsdupatronat;

• deuxreprésentantsdestravailleurs;

• deuxreprésentantsdesassociationsdesparentsd’élèves;

• unreprésentantdesartisans.

Leniveautechnique,composédecinqmembres,représenteparleSecrétariatExécutif.Onytrouve:

• lesecrétaireexécutif;

• uningénieur(ingénieriedeformation);

• unplanificateur(éducation);

• unplanificateur(emploietmaind’œuvre);

• unéconomiste(financespubliques).

Leniveauopérationnelestcomposédetroisorganes:

• l’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi(OBSEFE)

• leFondsNationald’AppuiàlaformationProfessionnelle(FONAP)

• lacelluledeConcertationetdeCoordination(CCC)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 223

L’OBSEFEestlegroupeopérationneld’appui(appuitechnique,traitementdesdossiers);leFONAP,dontlamissionestdecollecterlataxed’apprentissageetdeformationprofessionnelle(TAFP),estchargédufinancementdesactionsdeformationcontinueetdeperfectionnementetdesplansdeformationsouslasupervisionduSecrétaireExécutif.

Dansledomainedelalutte contre la pauvreté et la vulnérabilité,lacoordinationinstitutionnellesefaitauniveaud’unestructureàplusieursniveaux:leHautComitédeSupervision,leComitéEtat/Partenaires,l’Observatoiredelapauvretéainsiquedesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechnique.

• Le Haut Comité de Supervision :Ilestl’organepolitiquequisuperviselamiseenœuvre,lesuivietl’évaluationdelaSNRP.IlestprésidéparlePremierMinistreetcomprendlesMinistresresponsablesdelagestiondessecteursprioritairesetleSecrétaireGénéraldelaPrésidencedelaRépublique.LeHautComitéexamineetadoptelesrapportsetdocumentsproduitsparleComitédePilotagedelaSNRP.Lesdécisionsprisesàl’issuedesesdélibérationssonttraduitesenactesdugouvernementselonlesprocéduresenvigueuretexécutéesparlesinstitutionsetservicesconcernés.SonsecrétariatestassuréparleCoordonnateurdelaCelluleEconomiquequipréparelesréunionsetétablitlescomptesrendus.LeHautComitéseréunitunefoistouslessixmoisenséanceordinaire.Ilpeuttenirdesséancesextraordinairesencasdenécessité.Ilestchargénotamment:

- dedéfinirlesgrandesorientationsdelapolitiquedeluttecontrelapauvreté;- desuperviserlamiseenœuvredelaSNRP;- deprendrelesmesuresnécessairesaubonfonctionnementdesservicesimpliquésdansl’accomplissementdesobjectifsdelaSNRP;

- d’appuyerlamobilisationdesfondsnécessairespourfinancerlesactivitésderéductiondelapauvretéetlefonctionnementdesstructuresmisesenplacepourlesuividelastratégie.

• Le Comité Etat/Partenaires:Ilestuneinstancedeconcertationentrelesministresresponsablesdessecteursprioritaires,lespartenairesdudéveloppement,lespartenairessociauxetlesecteurprivé.Ilpermetauxreprésentantsdel’Etatdeconsulterleurspartenairessurlesprogrammesetprojetsencoursconcernantlaluttecontrelapauvreté,surlamobilisationdesressourcescorrespondantesetsurl’évaluationdelamiseenœuvredelaSNRP.Ilpeutaussiproposerdenouvellesorientationspourrenforcerl’efficacitédelastratégie.Lecomitéseréunitunefoistouslestrimestres.IlestprésidéparleMinistredel’EconomieetduPlan.LeMinistredesFinancesetduBudgetassurelaVice-présidence.

• L’Observatoire de la Pauvreté :Ilestl’organetechniquedudispositif.Ilsuitlamiseenœuvredelastratégie,l’évalueetproposelesajustementsetcorrectionsnécessairespouraméliorerl’impactdesprogrammesetactivitésderéductiondelapauvretéauservicedesobjectifsdelastratégie.L’ObservatoirecomprendunComitédePilotage,unSecrétariatTechniqueetdesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechnique.IlproduittouslesansunrapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRPetdesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD).IlproduitetdiffuseunrapportsurleDéveloppementHumainDurable(DHD).LeComitédePilotagedelaSNRPestl’organecentraldel’Observatoireaveclesfonctionssuivantes:

- vulgariserlaSNRP,lesOMDetleDéveloppementHumainDurable;- veilleràleurappropriationpartouslesacteursconcernésetparl’ensembledelapopulation;- veilleràlacohérencedesprojetsetprogrammessectoriels,intersectoriels,régionauxetlocauxenmatièrederéductiondelapauvreté;

- évaluerl’impactdelamiseenœuvredelaSNRPsurlesbénéficiaires;- orienteretsuperviserlesactivitésdusecrétariattechniquedel’Observatoireetluiapporterl’appuidontilabesoin.

• Le Comité de Pilotagecomprenddesreprésentantsdusecteurpublic,dusecteurprivé,desorganisationsdelasociétécivile,desONG,duParlementetduCollègedeContrôleetSurveillancedesRevenusPétroliers(CCSRP).D’autresinstitutionstellesquelaPrésidencedelaRépublique,laPrimature,leConseilEconomique,SocialetCulturel,l’Université,laMairiedeN’Djamena,laBanquedesEtatsdel’AfriqueCentrale(BEAC)etlesbanquesprimairessontaussireprésentées.LeComitéestprésidéparleSecrétaireGénéralduministèredel’EconomieetduPlanetleSecrétariatestassuréparleDirecteurdelaPlanificationetdesEtudesprospectives.IlseréunitunefoispartrimestrepourévaluerlamiseenœuvredelaSNRPetl’impactsurlesbénéficiairesdesprojetsconçuspourluttercontrelapauvreté.

• Lesministèresdessecteursprioritairessontreprésentésparleurssecrétairesgénéraux.LeDirecteurGénéraldel’INSEED,lesDirecteursGénérauxchargésdelaPlanificationdesministèresdelaSantéPubliqueetdel’EducationNationale,leCoordonnateurdelaCelluledesuividusecteurdestransportsetleCoordonnateurdelaCellulepermanentedusecteurdudéveloppementruralsontmembresduditComité.Lespartenairesdudéveloppementparticipentaussiauxréunions.Parailleurs,leComitédePilotageeststructuréensouscomitéschargésdusuividesactivitésprioritairesprogramméesselonlesaxesprincipauxdelaSNRP.LesDirecteursdesEtudesetdelaPlanificationdesministèresdessecteursprioritaireset/oulespointsfocauxsontmembresdecessouscomités.LesorganisationsdelasociétécivileetlesecteurprivésontreprésentéssurlesmêmesbasesquepourleurreprésentationauComitédePilotage.Cettestructurefacilitelesactivitésdessouscomitésetaugmentel’efficacitédeleursdélibérations.Lessouscomitésdesuiviseréunissentunefoispartrimestreetsontappuyésparlesecrétariattechniquedel’Observatoire.Ilssontchargés:

- d’assurerlesuividelamiseenœuvredesactionsderéductiondelapauvretéprogramméesdanschaquesecteurprioritaire,desOMDetduDHD;

- dereleverlesdistorsionsobservéesdansl’exécutiondesprojetsetprogrammes;- deproposerdesmesurespourgarantirlabonneexécutiondecesprojetsetprogrammes;- d’évaluerl’impactdesactionsetproposerleurmodificationencasdenécessité;- deproduiredesrapportsdesuivisectorielsurlamiseenœuvredelaSNRP.

• Le Secrétariat Technique de l’Observatoiredelapauvreté,structurelégèrerattachéeauSecrétariatGénéralduMinistèredel’EconomieetduPlan,estchargéd’appuyerl’ObservatoireetleComitédePilotagedanstoutesleursactivités,notamment:

- lapréparationdesréunionsduComitédePilotageetdessouscomités;- larédactiondesrapportsdesuividelaSNRP,desOMDetduDHD;

Page 113: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 225

- lerenforcementdescapacitésdesstructurescomposantlesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechniqueetdespartenairessociauxdel’Etatenmatièredeluttecontrelapauvreté;

- l’élaborationetlamiseenœuvred’unestratégiedecommunicationsurlaSNRP,lesOMDetleDHD.

LeSecrétariatTechniqueestlachevilleouvrièredudispositif.Ilcomprenduneéquiped’expertsmultisectorielsintervenantdanslesministèressectorielsprioritairesimpliquésdanslamiseenœuvredesprogrammesetprojetsdestinésàlaréductiondelapauvreté.Ils’appuiesurlesservicestechniquesdesministèresconcernésdanslesuividesactionsprioritairesdelaSNRPetcollectelesinformationsnécessairesàlaproductiondesrapportssurlaSNRP,lesOMDetleDHD.

Les instances sectorielles et locales d’interface techniquesontdesstructureschargéesdefournirauComitédePilotagedesinformationssurlamiseenœuvredelaSNRPparl’intermédiairedesdépartementsministérielsetdesunitésadministratives.Ellescomprennentessentiellementl’INSEED,laDirectionGénéraleduBudget,laDirectionGénéraleduTrésor,lesDirectionsdesEtudesetdelaPlanificationdesministèresdessecteursprioritaires,lesDirectionsdesAffairesAdministrativesetFinancièresetlesdélégationsrégionalesdesministèresconcernés.Ellesfournissentdesinformationssurl’évolutiondelapauvretéetsurl’impactdesprojetssurlesbénéficiairesdansdeslocalitésdéterminées.Ellessuiventlesprogrèsetlesconclusionsdesrevuesdesdépensespubliquesdanslessecteursprioritaires,ainsiquel’élaborationetl’exécutiondesbudgetsprogrammesdesministèresconcernés. Auniveaudesunitésadministratives,les comités locaux,quiontétécréésdansles18chefslieuxdesrégions,ontpourbut:

- desensibiliserlapopulationsurlesobjectifsdelaSNRP;- d’établirundiagnosticdelapauvretélocale;- deproduiredesrapportssurl’exécutiondesactivitésrégionalesetlocalesentreprisesdanslecadredelastratégie.Ilscomprennentdesreprésentantsdesservicespublics,dusecteurprivé,delasociétécivile,desONGetdescollectivitésterritorialesdécentralisées.

Ledispositifdevraêtreétendu,danslamesuredupossible,auxdépartementsetauxsouspréfecturespourunsuivilocalefficacedesactivitéséconomiquesetsocialesdebaseaxéessurlaluttecontrelapauvreté.LesuividelaSNRPdépendrabeaucoupdelacontributiondesministèressectoriels.Ilsdoiventdoncêtrepleinementimpliquésdanscettetâcheetresponsabilisés.Aceteffet,lesministèresdessecteursprioritairesdevrontélaborerpériodiquementunrapportsurl’exécutiondeleurstratégieetsursacontributionàlaréductiondelapauvreté.PourpérenniserlesystèmedesuividelaSNRPetdesOMD,despointsfocauxserontdésignésdanschaquesecteurpourservird’interfacetechniqueavecl’Observatoiredelapauvreté.Cependant,leComitédePilotageestconfrontéàdesproblèmessérieuxdefonctionnement.Eneffet,l’appartenancedesmembresàplusieursautresstructuresparallèlesneleurpermetpasd’assisteràtouteslesréunionsduditComité.Deplus,iln’existeaucuneformed’incitationdesmembres.

Commenousvenonsdelevoir,toutescesstructuresmarchentbiensurlepapiermaisdanslapratique,onpeutreleverdenombreuxdysfonctionnementsquipourraientnousédifierquantàlamise

enplacedelafuturestructuredecoordinationdelapolitiquedeprotectionsociale.C’estpourquoi,nousprésenteronsleurspointsfortsetleurspointsfaiblesetquiserontensuiterésumésdansletableausuivant.

Lamultiplicitédesacteurscomposantcesstructuresinstitutionnellespeutêtrevuecommeundespointsfortscarellecréeunesynergied’actionentrelesmembres.Danslemêmetemps,ellecréeunecertainelourdeurqu’onpeutconstaterdanslefonctionnementdecesstructures,rendantducoupdifficilelefonctionnementetlatenuedesréunionsdemembres.

Unautreavantageànoterdanslefonctionnementdecesstructuresconcerneleurpointd’encragesituégénéralementàunhautniveau.LesunessontplacéessouslaprésidenceduChefdel’EtatouduPremierministre(PM),lesautres,souslaprésidenceduMinistredel’EconomieetduPlan;d’autresencoresouslaresponsabilitéd’undépartementministériel.UntelencragefaciliteleplaidoyeretengénérallebonfonctionnementdecesstructuresgrâceauleadershipduPremierministreouduministredel’EconomieetduPlan.Néanmoins,ilpeutrendredifficilelatenuedesréunionsàcauseduprogrammetropchargéduPremierministre.

Cesstructuressontpourlaplupartd’entreellestrèscentralisées.Cequiapouravantagedefaciliterlamobilisationdesmembresquisonttousdanslacapitaleetpermetdecefaitunerapiditédanslaprisedesdécisions.Aussi,étantsouslaprésidenceduPM,celapermetd’éviterdesquerellesdeleadership.

Unautreproblèmeetnondemoindreconcernelapérennitédecesstructures.Etantdesstructurespérennes,ellespermettentunemeilleurecoordinationetunmeilleursuivi-évaluationdesactivitéssurleterrainenpartiegrâceauxbailleursquilesfinancent.Maisunefoisleurobjectifatteint,ilsseretirentetmalheureusementl’Etatneprendpassouventlarelève.Conséquence:absencedemotivationdesmembresquineperçoiventplusaucuneindemnité.

Onremarqueenfinunequerelledeleadershipauniveaudescomitéstechniquesmultisectorielschargésdelacoordinationentremembresissusdedifférentssecteursdel’administrationetdelasociétécivile.

15.3 Proposition d’une structure de coordination pour la protection sociale

Faceàl’ensembledescontraintesidentifiéesetàlamultisectorialitédudomainedelaprotectionsociale,undispositifmultisectorieldehautniveaus’imposepourassurerl’efficacitédesinterventionsetunegestionrationnelledesressourcesdisponibles,toutenpermettantàchaqueministèredeconserversesmissionsetsesspécificitéspropres.Aceteffet,ilimportedes’inspirerdesdispositifsinterministérielsdéjàexpérimentés,toutenlesadaptantauxspécificitésdelaprotectionsociale.Parconséquent,lamiseenplaced’unnouveaucadreinstitutionneld’élaborationetdesuividelastratégiedeprotectionsocialedevratenircomptedesdispositifsexistantsetétudierdemanièreapprofondiecommentmettreensynergie,lesavantagescomparatifsdesdifférentsacteursimpliquésdansuncadreglobaldeconcertationetdecoordination.

Page 114: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

226

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 227

Tableau 42: Récapitulatif des avantages et inconvénients de différentes structures

Points forts Points faibles

Cadre de concertation

Favoriselasynergied’actiondufaitdelamultiplicitédesacteurs.Permetunefortemobilisationdesmembres.

Lamultiplicitédesacteurscréeunelourdeurtantdanslefonctionnementquedanslatenuedesréunions.

Leadership

Cettestructureplacéeàunhautniveaupermetunemeilleurecoordinationdesactivitésgrâceàunleadershipfort(PM,MinistèredePlan)

Difficultéàseréuniràcausedel’emploidetempstropchargéduPM,Plan

Pérennisation

Permetunemeilleurecoordinationetunmeilleursuivi-évaluation

Réticencedespartenairestechniqueetfinanciersàfinancerdetellesstructures.l’Etatnemetpassouventlesmoyensnécessairespourlapérennisationdecesstructures.

Centralisation

Facilitelamobilisationdesmembresquisonttousdanslacapitale.Permetégalementunerapiditédanslaprisedesdécisions.Evitedesquerellesdeleadership.

Neprendpassouventencomptelesbesoinsduniveaudécentralisé

Source:auteur

Comptetenudelatransversalitédudomainedelaprotectionsociale,lastructuredecoordinationdevraprendreencomptetouteslescomposantesetlesacteursdudomaine.Pourcela,nousproposonsunestructuredecoordinationintersectorielle,deconcertationetdesuividelapolitiquedeprotectionsocialebaséesuruneplateformeselonlesaxesdelapolitiquedeprotection sociale.

Chaqueaxedelapolitiqueseraprésidéparleministèredetutelleayantl’avantagecomparatifsil’axenedisposepasd’organesexistantscommeleConseilNationaldel’enfance,celuidelanutritionoudespersonneshandicapées.L’arsenalexistantseracomplétépardesministèreschefsdefilequiparticipentauxréunionsdelaplateformeplacéesouslaprésidenceduMinistredel’EconomieetduPlan;lapremièreVice-présidenceseraassuréeparleMinistredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille;ladeuxièmeVice-présidenceparleMinistredelaFonctionPubliqueetduTravail.

Cettestructure,qu’onpourraitappelerCadreInterministérieldePilotagedelaProtectionSociale(CAIPIPROS),seraundispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationnel.Leniveaupolitiquecomprendratouslesministèresconcernés(orientations,décisions);leniveautechniqueseracomposédesreprésentantsdesministèresconcernés,lesmembresdelasociétécivileainsiquelespartenairestechniquesetfinanciers:ilserachargédelaplanificationdesactionsetle

niveauopérationneletassureralefinancementdudispositifainsiqueceluidesactionsretenues.Lefonctionnementdelastructuredevrasebasersurlesprincipesde:

• lacollaborationétroite,delatransparenceetdelabonnegouvernance;

• laparticipationactivedesacteursétatiquesetnonétatiquesainsiquel’implicationdespartenairestechniquesetfinanciers;

• l’implicationdesniveauxdécentralisésdanslaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuividesprogrammes;

• larecherchedesynergieentrelesactions.

Pourcefaire,chaquesousprogrammeetchaquevoletdelastratégieauraundispositifquiluiestpropremaisassurantuneparfaitesynergieetquisoitleplussoupleetefficacepossible.Lesmandatsetmodesopératoiresdecesdispositifsserontapprofondislorsdelaphasedel’élaborationdelastratégienationaledelaprotectionsociale.

Dansl’immédiat,pourlaphasedel’élaborationdelastratégiedelaprotectionsocialeetdesoninsertiondanslaSNRP,unecoordinationpourraitêtreassuréeparlecomitédepilotageactueldontlesmissionssontprésentéesdansl’encadrésuivant.

Encadré 18 : Les missions du Comité de Pilotage

• Vulgariser la SNRP, les OMD, le DHD

• Veiller à leur appropriation par tous les partenaires concernés et par la population

• Valider les approches et stratégies sectorielles pour la mise en œuvre de la SNRP, des OMD et du DHD

• Mettre en place un réseau de suivi de l’exécution de la SNRP, des OMD et du DHD

• Valider le calendrier établi pour le suivi et l’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD

• Coordonner le déroulement des projets et programmes sectoriels dans l’optique de la réduction de la pauvreté

• Veiller à la rationalisation et la cohérence des projets et programmes sectoriels, intersectoriels, régionaux et locaux en matière de réduction de la pauvreté

• Suivre l’impact produit par la mise en œuvre de la SNRP sur les bénéficiaires

• Elaborer et mettre en œuvre un plan de communication sur la SNRP, les OMD et le DHD

• Orienter et contrôler les activités du Secrétariat Technique de l’Observatoire et lui apporter l’appui nécessaire dans la réalisation de ses travaux

• Valider le rapport annuel de suivi de la mise en œuvre et de l’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD rédigé par le Secrétariat Technique de l’Observatoire

• Adopter le budget d’installation et de fonctionnement du mécanisme de coordination de la mise en œuvre, du suivi et d’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD

• Proposer la révision périodique de la SNRP

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228

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 229

16. Partenariats potentiels

16.1 Introduction

Ilestévidentque,selonlavisionlargedelaprotectionsocialeadoptéeparcetteétude,au-delàdesstructuresdecoordinationinstitutionnelleetdecollaborationinterministérielle,ledéveloppement,lamiseenœuvreetlesuivid’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeauTchadnécessiteraaussidesformesdepartenariatstratégiqueavectoutunensembledepartenairestechniquesetfinanciersmaiségalementl’implicationd’institutionsd’exécutioncapablesd’accompagneretsoutenirleprocessussurleterrain.

Lebutdecechapitreestd’aidercetteréflexion–et,partant,dejeterlesbasespouruneétudeplusapprofondieausujetdes‘partenariats’-àtraversunbreftourd’horizondequelquespartenairessurplaceetdeleursprogrammesdecoopérationquisemblentdavantageconcernerdifférentsaspectsdelaprotectionsociale.Cechapitreessaieégalementd’identifierquelquesréseauxet/oupartenariatsexistantauniveauinternational,auxquelslesresponsablestchadienspourraientfaireappelpourrenforcerleurseffortsdanscedomaine.155

16.2 Partenaires techniques et financiers

Système des Nations Unies

LePlanCadredesNationsUniespourl’aideaudéveloppementauTchad(UNDAF2006-2010)s’articuleautourdecinqobjectifsstratégiques:(i)améliorerlecapitalhumainenpermettantauxcatégoriessocialeslesplusdémuniesd’améliorerleursconditionsdevie;(ii)promouvoirlagouvernancedémocratiqueetéconomique;(iii)améliorerlagestiondesressourcesnaturellesetdesécosystèmes;(iv)créerlesconditionsquipermettentauxacteurssociauxdemieuxgérerlessituationsdecriseetd’urgence;et(v)stabiliserlaprévalenceduVIH/SIDAetréduiresonimpact.156 LaDéclarationdelaMissiondesNationsUniesauTchadcontientlapromesseexplicitede‘Soutenirleseffortsdugouvernement,delasociétécivile,descommunautésdebaseetdesopérateurséconomiquesquivisentlaréductiondelapauvretéetl’élargissementdescapacitésdesgroupeslesplusvulnérablesàsaisirdesopportunitéspourreleverleurniveaudevie’,cequirevêtd’uneimportanceparticulièrepourlaprotectionsociale.

Lepremieraxedecoopérationvisantl’améliorationducapitalhumainfédèrelaplupartdesagencesduSNUrésidentesetnonrésidentesdontlesprogrammesaiderontà:

• appuyerlessystèmesdeproductionetdecommercialisationàlabasenotammentlescoopératives(Banque mondiale, BIT, FAO, HCR, PNUD);

• améliorerladisponibilitédesalimentsenquantitéetenqualitésuffisantesenappuyantnotamment

lamaîtrisedestechniquesdeproductionettransformationdesaliments,ainsiqueceuxdepréventionetdepriseenchargedescasdemalnutritionsévère(FAO, HCR, PAM, UNICEF);

• luttercontrelesmaladiescourantesetaméliorerletauxdecouverturedesservicesdesantéprimaireetdelareproduction,(Banque mondiale, HCR, OMS, UNFPA, UNICEF);

• améliorerl’accessibilitéàl’eau,aulogementetauxservicesd’assainissement(Banque mondiale, PNUD, UNICEF);

• améliorerl’accessibilitéàl’école,étendrelacartescolaireetlescapacitésd’accueilauprimaire(Banque mondiale, HCR, PAM, UNFPA, UNESCO, UNICEF).

Cesappuiscomprennentledéveloppementdescapacitésinstitutionnellesetdesbénéficiaires,desincitationspardesdotationsmultiformespourrenforcerlessystèmesdeproduction,améliorerlecadredevieetrendreplusadéquatel’offredesservicessociauxdebaseenmatièred’éducation,d’assainissementetdesantépréventive.157

Commementionnéprécédemmentdanslechapitre12surlessituationsd’urgencecomplexe,lesystèmedesNationsUniesapporteégalementuneaided’urgenceethumanitaire,organiséeselonl’approchedes‘clusters’souslacoordinationdel’OfficedeCoordinationdesAffairesHumanitaires(OCHA).

EncequiconcernelesNationsUniesetla‘protectionsociale’auniveauglobal,uneinitiativeappelée‘SocledeProtectionSociale’(SocialProtectionFloorInitiative’)aétéadoptéeenavril2009parles‘ResponsablesduConseild’Administration’(ChiefsExecutiveBoard/CEB)commel’unedesneufprioritésidentifiéespourfairefaceàlacriseglobaleactuelle.Cetteinitiativeviseàpromouvoirl’accèsuniverselauxtransfertsetservicessociauxdebaseessentiels.AvecleBITetl’OMScommechefsdefileauniveauglobal,plusieursautresagencessontconcernées,ycomprisleFAO,leFMI,OHCR,lesCommissionsRégionalesdesNationsUnies,ONUSIDA,PNUD,UNESCO,UNFPA,UNICEF,UNHabitat,UNHCR,WFP/PAM;etlaBanqueMondiale,entresautres.158

Legouvernementpourraittirerdesavantagescertainsdescomplémentaritésencequiconcernelesdomainesd’expertisedisponiblesdanslesdifférentesagencesdusystèmedesNationsUnies,enessayantdecernerlesdimensionsplusprochesàlaprotectionsociale–parexemple:

• BITpourlesquestionsdelasécuritésociale(ànoterquelegouvernementtchadienarécemmentsollicitéunappuidanscedomaine;pourlemoment,leBITn’estpasprésentsurleterrainetsesintentionsfuturesnesemblentpasencoreavoirétédéfinies);

• OMSpourlesassurancesmaladiesetlamutualisationdesrisques(unprojetsoutenuparl’OMS,pourlapromotiondemutuellesdesantéetdemicro-assurancesanté,estactuellementencoursauTchad);

• PAM et FAOpourlesquestionsrelativesàlasécuritéalimentaireetauxtransfertssociauxennature(ànoterquelePAMprévoitlamiseenœuvred’unprojetpilotepourunsystèmede

155Cechapitre,basésurlesrenseignementsobtenuslorsdesentretienssurleterrainaucoursdelamissiond’étudeainsiquesurunelecturesélectivededocumentsdeprogrammesdecoopérationdisponiblesauniveaudel’équipe,neprétendenaucunsensd’êtreexhaustif,nidesignalerdesengagementsspécifiquesenmatièredeprotectionsocialedelapartdesorganisationsidentifiées.Ilcherche,plutôt,àidentifierlepotentialdepartenariatspossibles

156 RépubliqueduTchad/OrganisationdesNationsUnies(2005),UNDAF2006-2010157Ilfautnoterquelasituationdevraitfairel’objetd’uneévaluationaucoursdudéroulementdel’UNDAF,quiestdéjàdanssa5émeannée158Pourplusdedétailles,voir:http://www.ilo.org/gimi/gess/ShowTheme.do?tid=1321

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 231

transfertsparcouponsalimentaires;unprogrammedecantinesscolairespourencouragerl’éducationdesfilles;etl’intégrationsante/nutritionetHIV/SIDAauxdistributionsdevivres).D’unemanièregénérale,lesprogrammesduPAMdonnentuneimportancegrandissanteauxquestionsdeprotectionsociale;

• Banque Mondialepoursonexpertiseglobale,entreautres,danslamiseenplaceetlesoutiendesfiletsdesécuritésocialeycomprisdesprogrammesdetransfertssociauxenespèceset,auTchad,sonaccentsurlareformedusystèmed’éducation;

• UNFPApoursonexpertiseenmatièredegenre,populationetsantéreproductive–leFBUPAPdevraitêtreconsidérécommeunpartenaireimportantpourtouteffortderéductiondelamortalitématernelle

• PNUDàtravers,entreautres,sonappuiausuividelaSNRPainsiqu’àtraverssonsoutienàl’octroidemicrocréditauxpopulationspauvres

• UNICEFpoursescompétencesintersectorielles,savisionlargedelaprotectionsocialesensibleauxintérêtsdesenfants,sonexpériencesurleterrainavecunevariétédepartenairesetdeprogrammesdetransfertssociaux,etlesoutiendeplusenplusaccordéaurenforcementdescapacitésetl’élaborationdespolitiquesnationales.

Auniveausous-régional,enAfriquedel’OuestetduCentre,unréseaus’estcréeautourdelaprotectionsociale,animéparleBITetl’UNICEF.Ilseraitutilederéfléchirsurlespossibilitésd’activerceréseauauniveaunational.

Institutions financières internationales

EndehorsdelaBanque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque Islamique de Développement (BID)sontactivesauTchad.

• Depuisquatreoucinqans, la BIDmobiliseunfinancementconsidérableàtraversle‘FondsdeSolidaritéIslamique’poursoutenirdifférentesinitiativesdansplusieurspays,ycomprisleTchad(oùunprojetactuellementencoursoctroiedesmicrocréditsauxgroupementsquisoumettentdesprojetsviablesselonlesrèglementsislamiques,àsavoirsansintérêts).LaBIDseraitprêteàfinancerdesétudesapprofondiesdanscedomaine.D’autresvoletssontégalementpossibleset,selonleresponsablerencontréaucoursdecetteétude,desfondspourraientêtremobiliséspourdesobjectifssociaux:Danslepassé,laBIDacherchéàsoutenirdesactivitésenfaveurdespersonneshandicapéesetdespersonnesâgéesauTchad,maiscesdossierssontrestesàl’instancedepuis2006,fautederelancedelademande.Lesfondssontdéboursésdanslecadredel’aided’urgence,etunappuiestégalementdonnéauxONGislamiquesquiviennentensoutienauxpopulationsdéfavorisées.159

• La BADafinancéauTchadleprojetREPA-FEM(1999-2007)quiaeupourbutd’améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentlesfemmesdeszonesurbainesetrurales,danslapréfectureduChari-Baguirmi,enassurantunmeilleuraccèsdesfemmesauxressourcesproductivesetenrenforçantlescapacitésdesorganisationsdelasociétécivile.Lacelluled’exécutionopèreenliaisonfonctionnelleavecleMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamille(MASF).Leprojetacomportéquatrecomposantes:i)lamiseenœuvred’unFondsdeDéveloppementSocial(FDS)pourl’octroidesmicros-crédits(individuelsetcollectifs)etlasubventionauxréalisationsdesmicro-infrastructurescommunautaires(forages,périmètresirrigués,puits,magasins);ii)lerenforcementdescapacitésdeconceptionetdesuivi-évaluationduMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilleenmatièrederéductiondelapauvretéetparticipationdelafemmeaudéveloppement;iii)lerenforcementdescapacitéslocalesd’interventiondespartenairesduprojet;etiv)lamiseenplacedelacelluled’exécutionduprojet.Actuellement,laBADadesprojetsdanslessecteursd’éducation/formationetdelasantéouellefinanceentresautreslaconstructiondesinfrastructures.Pourlescinqansàvenir(2010-2014),laBADmetlaprioritésurlefinancementpourlesroutes,lagouvernanceetl’agriculture,ycomprisl’eau.160

Agences bilatérales et interétatiques

Fautedutemps,l’équipen’apaspurencontrertouslespartenairesopérantdanslessecteurssociauxauTchad.Cependant,elleapuavoirdesentretiensaveclesreprésentantsdelaDélégation de l’Union Européenne (UE),etdel’Agence Française du Développement (AFD).

• Le10emeFondsEuropéendeDéveloppement(10emeFED–2008-2012/13)soutientleprogrammedecoopérationdel’UnionEuropéenneauTchad,quiviseàappuyerlamiseenœuvredelaSNRP.Decettemanière,ceprogrammecouvreplusieursdomaines,ycomprislerenforcementdesdroitsdel’hommeetdeslibertéspubliques,labonnegouvernanceetlesoutienauxsecteurssociaux,l’appuiàlasociétécivile,auxapprochesparticipativesetaudéveloppementlocal;ledéveloppementrural,lagestiondurabledesressourcesnaturelles;ledéveloppementd’infrastructures;desprogrammesd’accèsàl’eaupotable(hydrauliquevillageoiseetsemi-urbaine);etl’appuiauxpopulationsdéplacéesetauxrefugiés.Danslesecteurdelasanté,unaccentseramissurlasantedelamèreetdel’enfant.Lasécuritéalimentaire,constitueuneautreprioritépourl’UnionEuropéenne.161

• EnsembleaveclaCoopérationSuisse,l’AFDapporteunappuifinancierauCentreInternationaldeDéveloppementetRecherche(CIDR)pourlapromotiondesréseauxdemutuellesdesantédansleSudduTchad.LeCIDRtravailleenpartenariataveclesacteurslocaux(UNAD,BELACD,Base,Serfi)pourlamiseenplaceetlesoutienauxmutuellesquienvisagentdecouvrir10,000personnes(90%enzonerurale)dans2ans.162

159EntretienavecunresponsabledelaBIDàN’Djamena,avril2010(Voirnomenannexe);Voiraussiwww.isdb.org

160EntretienavecunresponsabledelaBADàN’Djamena,Avril2010161Papierpréparéparl’UEpourlaTableRondsurlasécuritéalimentaireaN’Djamena,le25février2010;EchosdelaCelluleAction-FED,

Bulletintrimestrield’information,no009,Janvier2010;UnionEuropéenne,lettresd’information8(2008)et10(2009);entretiensavecdesresponsablesdeladélégationàN’Djamena,avril2010

162Entretienavecunresponsabledel’AFD.Voiraussiwww.afd-tchad.org

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 233

16.3 Organisations non-gouvernementales et associations de la société civile

Plusde100organisationsnon-gouvernementales,associationsdelasociétécivileetstructuresdecoordinationontétérecenséesauTchaden2009.163Lesprofilsetlescompétencessonttrèsvariésetbeaucoupparmicesinstitutionsopèrentdansdesdomainessociaux(santé,éducation,sécuritéalimentaire,promotiondelafemme,droitsdel’enfant,bien-êtrefamilial)AuxONGinternationales(tellequ’Oxfam,WorldVision,ActionContrelaFaim,CARE)avecdesprogrammesmultidimensionnelss’ajoutentdesassociationslocales(telleque‘l’AssociationdeluttecontrelamalnutritionauKanem’)àvocationplusspécifique.IlyaaussidesONGouassociationsconfessionnelles(‘Secourscatholiqueetdéveloppement’;‘SecoursIslamique’)ainsiquedesassociationsstrictementlaïques.Beaucoupdecesinstitutionscombinentdesactivitésdeplaidoyeravecdesactivitésauniveaudelabase.Ellesbénéficientdel’appuitechniqueetfinancierdesdifférentesstructures.

Plusieursplateformeset/ouréseauxopèrentactuellementpourregroupercesstructures.Parexemple:‘l’Organisationdesacteursnon-étatiquesduTchad’(OANET)fédèreunequinzainedecollectifs,plateformesthématiquesetstructuresreprésentativesdusecteurprivéafindepromouvoirleurparticipationàl’élaboration,ausuivietévaluationdespolitiques.La‘CelluledeLiaisonetd’InformationdesAssociationsFéminines’(CELIAF)estunorganismenationalfédérantenviron200associationsfémininesauTchaddanslebutdedéfendreleursintérêts;le‘Collectifdesassociationsdedéfensedesdroitsdel’homme’(CADH)regroupe6associationstchadiennesœuvrantenmatièredesdroitsdel’homme;‘l’Unionnationaledesassociationsdiocésainesdesecoursetdéveloppement’(UNAD)coordonnelesactivitésdes7associationsmembres;laFEDAPETestla‘FédérationnationaledesassociationsdesparentsdesélèvesauTchad’.Enfin,leCILONGest–quantàlui–membrefondateurduRéseaudesplateformesnationalesd’ONGd’Afriquedel’OuestetduCentre(REPAOC).

ConcernantlescontributionsénormesapportéesparcesONGetassociationsenmatièrededéveloppementsocial,ilseraitutiledeconsidérerlacréationd’unebranchetchadiennedela‘Plateformeafricainedesassociationsdelasociétécivilepourlaprotectionsociale’(dontl’acronymeanglaisestACSP).Créeenseptembre2008dansunsouciderenforcerlavoixetlaparticipationeffectivedelasociétéciviledanslespolitiquessociales,l’ACSPestunréseaud’individusetd’organisationsopérantauniveaulocal,nationaletrégional,pourpromouvoirlecontratsocialentrelesétatsetleurscitoyens,surtoutparrapportauxquestionsconcernantlaprotectionsociale.Leursstratégiescomprennent:i)lapromotiondudialoguenationalsurlaprotectionsocialeenvuededévelopperunconsensussurlesapprochesappropriées;ii)desactivitésd’informationetdesensibilisationsurl’importancedelaprotectionsocialedanslaluttecontrelapauvreté;iii)laformationenprotectionsocialepourlesreprésentantsdelasociétécivile;etiv)lerenforcementdepartenariatsavecunevariétéd’acteursetd’institutions.164

16.4 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Vul’importancedespartenariatsstratégiquespourlamiseenplaceetlesuivid’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,ilestimportantd’impliquerdesledébutlesacteursprincipauxdanslesdomainesconcernés.C’estdanscesensquesontformuléeslesrecommandationssuivantes:

• Elaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégraledelapolitiquedeprotectionsociale

• CréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsocialeafindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvre,etlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale

• Mettreenplacelesstructuresappropriéespourpromouvoirlacoordinationetlaconcertationdespartenairesauxniveauxcentraletlocalautourdesprogrammesprioritairespourlaprotectionsociale.

163CILONG(2009)Répertoire2009desorganisationsdedéveloppementauTchad;EntretienaveclecoordinateurduCILONG164Africancivilsocietyplatformforsocialprotection:http://www.africacsp.org/

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17. Perspectives sur la faisabilité de transferts directs en espéces au Tchad

17.1 Introduction

Lestransfertsdirectsenespèces–conditionnésounonconditionnés–constituentl’undesmécanismesdefiletssociauxdesécuritédeplusenplusutilisésdanslaluttecontrelapauvreté,lavulnérabilitéetl’insécuritéalimentairedesménages.Al’instardesautresinstruments,ilss’inscriventdansunevisionpluslargedelaprotectionsociale(voirencadrésuivant).Destinéssouventauxménagespauvresouvulnérablessélectionnésàpartird’uncertainnombredecritères,ilsontfaitpreuved’unegrandeefficacitédansdenombreuxpays,ycomprisenAfrique,oùilyadésormaisuneexpériencegrandissantedanscedomaine.

Encadré 19: Les filets sociaux de sécurité au sein d’une protection sociale plus large

PARTIE IV CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR

Le terme « filet social de sécurité » ou « assistance sociale » fait référence souvent à des programmes de transfert non contributifs ciblant, d’une manière ou d’une autre, les pauvres ou les personnes vulnérables, tels que :

• Les transferts en espèces ou les bons d’alimentation, catégoriels ou soumis à des conditions de ressources, comme les allocations familiales ou les pensions sociales.

• Les transferts en nature, les programmes de repas scolaires ou de supplémentation destinés aux mères et enfants étant les plus courants, mais également les distributions de rations alimentaires à emporter, de fournitures scolaires, d’uniformes, etc.

• La subvention des prix, souvent de la nourriture ou de l’énergie, au profit des ménages.

• L’emploi dans le cadre de programmes de travaux publics à forte intensité de main d’œuvre, parfois dénommé « allocations conditionnelles ».

• Les transferts monétaires ou en nature destinés aux ménages pauvres et soumis au respect de conditions spécifiques imposées en matière d’éducation ou de santé.

• L’exemption de droits pour les services de base, les soins de santé, la scolarisation, les services publics ou les transports.

Les filets sociaux de sécurité ne constituent qu’une partie de la politique de protection sociale ou politique sociale. La protection sociale inclut également les programmes d’assurance sociale contributifs tels que les pensions/retraites, l’assurance chômage ou d’autres politiques du marché du travail. La politique sociale comprend des programmes publics de protection sociale, de santé et d’éducation, avec parfois des éléments importants relatifs aux politiques énergétiques ou du logement.

Source:BanqueMondiale(2008)Pourlaprotectionetlapromotion.Conceptionetmiseenœuvredefiletssociauxdesécuritéefficaces.EcritparMargaretGrosh,CarlodelNinno,EmilTesliucetAzedineOuerghi.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 237

Lestransfertsdirectsenespèces,entantquetypespécifiquedetransfert,conduisentàdesaméliorationsconsidérablesentermesdenutrition,fréquentationscolaire,utilisationdesservicesdesantéetenregistrementdesnaissances,maisaussideréductiondutravaildesenfants.Lerenforcementdudéveloppementdel’enfantadesretombéespositives,contribuantainsiàlaréductiondelapauvretéàlongterme.Ilaaussiétédémontréquelestransfertsd’argentontunimpactpositifsurlesmodesetlesmoyensd’existencedesbénéficiairesprincipaux,toutenproduisantunensembledebénéficesindirectesetmultiplicateurspourdesbénéficiairessecondairesetpourleséconomieslocales.

Unenouvellevisiondelaprotectionsocialeconsidèrecestransfertscommedevéritablesinvestissementséconomiquesetnonpascomme‘desdévorateurs’desfondspublicsd’aidesociale.Selonlesétudesdecoûts-efficacité,ilspeuventêtreconsidéréscommeuneoptionabordablemêmepardespayspauvres.165

Cependant,ilfautaussiremarquerquelesprogrammesdetransfertsenespècesnesontpasunepanacée.Ilsontleurspropreslimites(nepouvantpascouvrirtouslesbesoins)etcomportentdesrisques(entermessurtoutdegestion,maisaussid’erreursd’exclusionetd’inclusiondepopulationsnécessiteuses).Ilsontleurproprecomplexité(parrapportauxquestionsdeciblage,de‘graduation’,de‘dépendance’,de‘cohésionsociale’)etleursproprescoûts(surtoutenl’absenced’infrastructuresadministrativesfortessusceptiblesdelessoutenir).Danscertainscontextes,parailleurs,ilsnesontpasappropriés(parexemple,dansdessituationsdecrisesalimentairesmarquéesparunmanquededisponibilitédeproduitsvivriersdebaseoulàoùlesmarchésnepeuventpasfonctionner).LeTableau43présente,d’unefaçonschématique,lespointsfortsetlespointsfaiblesdesdifférentstypesdetransfertssociaux(voiraussitableauenannexe11pouruneprésentationcomparativedesobjectifsdecesdifférentstypesdeprogramme).

Dansplusieurspays,ilyaaussilesdifficultésinhérentesàlacapitalisationetàlapérennisationdesexpériencesdeprojets-pilotesàuneéchellenationale.Laplanificationd’unprogrammedetransfertsmonétairesdoitprendreencomptetouscesfacteurs,toutensebasantsuruneanalysesolidedelavulnérabilité/pauvretélocaleetsurlecontextepolitique,institutionneletfiscalgénéral.Ilfautaussireconnaîtrequecesprogrammesnepeuventenaucuncassesubstituerauxautresmesuresetpolitiquesnationalesconcernantledéveloppementagro-économiqueetl’extensionuniverselledeservicesdebase.

UneétuderécentesurlestransfertsmonétairesenAfriquedel’OuestetduCentreasoulignélefaitquejusqu’àprésent,l’utilisationdetransfertsenespècescommeoutilderéductiondelapauvretén’apasencoreétéadoptéàunegrandeéchelledansunerégionoùcesontplutôtlestransfertsennature,telsqueladistributiondenourritureensituationd’urgenceetlesprogrammesdecantinesscolaires,àêtreplusfréquents.Cependant,surlabasedel’expérienced’autrespaysenvoiededéveloppement,unintérêtcroissantseportemaintenantverslepotentieldestransfertsenespècesentantqueformed’assistanceplussoupleetdavantagecapablederesponsabiliserlesbénéficiaires,leurpermettantderépondreàunegammepluslargedebesoins,ycomprisl’éducationetlasanté.166

165Devereux(2006);AdatoetBasset(2008);UNICEF/ODI(2009)166UNICEF/ODI(2009)

Tableau 43: Analyse comparative des types et contenu de transferts sociaux

Description Avantages Désavantages

TANSFERTS EN NOURRITURE/VIVRES

Plusieurs formes:•Distributiongratuitedevivres;

•Vivrecontreletravail;•Programmespourlesgroupesspécifiques(centresdenutrition;cantinesscolaires)

•Réponsedirecteàlafaimetàlamalnutrition

•Pourraitêtreplusacceptablepolitiquementquelestransfertsmonétaires

•Peutciblerdirectementlespopulationslesplusvulnérables

•Approprieàutiliserencasdefamine;absenceoufaiblessedemarché

•Pourraitdéstabiliserlessystèmesdeproductionlocaux

•Pourraitêtrealimentationnon-approprié•Ventedevivressurlemarché•Operationslogistiqueslourdes•Coutsopérationnelsélevés

TRANSFERTS PAR COUPONS/BONS (QUASI ARGENT)

•Bons–espèces•Bons–commodités(egfoodstamps)

•Utilisationpourl’achatd’alimentationouautresbesoins

•Facileàsuivre•Moinsvulnérableàl’inflationouàladévaluationquelecash

•Risquesdesécuritémoinsfortesqu’aveclestransfertsenespèces

•Coutsadministratifsélevés•Risquedefraude•Pourraitcréeruneéconomieparallèle•Pourraitexigerajustementrégulierpourprotégercontrel’inflation

•Prend6semainesoupluspourmettreen place

ARGENT CONTRE LE TRAVAIL

Utilisé,parexemple,danslesprogrammesdetravauxpublicsBasésurlessystèmes‘HIMO’(hauteintensitédemaind’œuvre

•Plusfacileàcibler/enregistrerquelesbonsoulecash(auto-sélection)

•Créationdebienspublics•Réponseaumanquéd’emploi•Necréepaslesyndromede‘dépendance’ou‘d’assisté’quiestunecrainteavecles‘dons’decash

•Coutsadministratifsélevésetprogrammessouventfaiblesdanslaconceptionetlamiseenœuvre

•Exclusionpotentielledesgroupeslesplusvulnérables(vieux;malades;ménagessansactifs;femmesavectachesménagères,etc.)

•Ilfaut6semainesoupluspourmettreenplace

•Pourraitgênerlemarchédetravailnormalet/oucréerdesconflitsavecd’autresactivités/priorités

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 239

DON D’ESPECES

Différentes formes de ciblage•Catégorique:allocationsenfants;pensionssociaux(pourlesvieux;pourleshandicapés,etc.);fondspourlesorphelins

•‘Means-tested’:basésurlesconditionséconomiques/niveaudepauvreté)

•CombinaisonDifférents formules:•Non-conditionné•Conditionné(e.gexigelaparticipationscolaireet/ouparticipationauxservicesdesanté/nutrition,etc.)

Différents buts:•Filetdesécuritéacourt-terme(réponseaunétatd’urgenceouprévupourunepériodedéterminée(àprévoirconditionsde‘graduation’)

•Assistancesocialeàlongueterme

•Viteàdistribueretàcirculer•Interventionminimaledelapartd’agenced’exécutionaupointd’utilisation

•Coutsadministratifsraisonnables•Pourraitavoirdeseffetspositifssurl’économielocale

•Bénéficiairesontladignitédechoixsurlesréponsesauxbesoinsprioritaires(pourlestransfertsnon-conditionnés)

•Contribueàlaresponsabilisationdesfemmesbénéficiaires(‘genderempowerment’)

•Contribueaudéveloppementdecapacitéhumaine,surtoutenliaisonavecd’autresprogrammessociaux

•Sertcommemécanismederedistributionsociale–visantàrenforcerlasolidariténationale/compactsocial

•Exigedescapacitésadministratives,logistiques,etdesuivi(coutsd’investissementinitialpourraientêtreélevés)

•Plusdifficileàsuivrel’utilisationdel’argentquedesvivres

•Ciblagepourraitêtredifficiledanslessituationsdepauvretégénéralisée(surtoutencasdefaiblessedessystèmesdecollecteetd’analysedesdonnées)

•Conditionnalitédifficileàadministreretdemandel’accessibilitédesservicesappropriés(cohérenceentrel’offreetledemande)

•Besoind’ajustementrégulierdevaleurencasdevariationsdeprix

•Questionsdesécuritépendantetaprèsladistribution

•Risquesdetensionssociales

INTRANTS AGRICOLES/ANIMAUX

Utilisédanslessituationsd’insécuritéchroniquesaussibienquedanslesphasesderétablissementaprèsunecriseDifférentesformes:•Subventionsoudistributiongratuited’engrais,semences,

•Donsouprêtsdebétail

•Contribueàlaprotectionetpromotiondesmoyensdevivreetdesrevenuesdesproducteursvulnérables

•S’accordauxbesoinsprioritairesdesproducteursruraux

•Pourraitêtreaccompagneparuneassistancetechniquespourassurerladurabilité

•Besoind’environnementsusceptibleàsupporterdesactivitésagro-pastorales

•Lescoutspourraientêtreélevés•Besoindecapacitélocaleainsiquedessystèmesdesoutientechniques

•Durabilitédépenddelaqualitédelaconceptualisation,lamiseenœuvre,etlesuivi

Tableau 43 (cont.)

SUBVENTIONS AUX PRIX (DENREES ET SERVICES)

Universelouciblé;comprendlessuivants:•Provisionparlegouvernementdesalimentsdebaseoudesaliments/produitsdepremiersnécessitégratuitsouàfaiblescouts

•Enlèvementouréductiondesfrais(ensanté,éducation,logement,transport,etc.)

•Protectiondespauvrescontrelesfluctuationsdeprixoulescoutsélevés

•Stimulel’utilisationdesserviceset–encequiconcernesurtoutlasanteetl’éducation–contribueàrenforcerledéveloppementhumain

•Demandeunepolitiquenationale•Aconsidérerlafaisabilitéparrapportauxcoutsetàl’administration/gestion

•L’enlèvementdesfraisd’utilisation(parexempleenéducationetsanté),demandelesétudespréalablesetlapréparationduterrainpourfairefaceàlademandecroissante

MICROFINANCE

•Systèmesdecrédit/épargnesindividuelsoucollectifs

•Pourraitprotégerlesmoyensdeviescontreleschocs(chroniquesouponctuels)

•Soutientlacapacitédeprendredesrisques

•Souventbienadaptéauxbesoinsdefemmespauvres

•Pourraitdonneraccèsauxinstitutionsfinancièresplusformelles

•Besoindeformationpréalableetdesuivirigoureux

•Difficultépotentielleàatteindrelespluspauvres/vulnérables

•Etablissementdesystèmesdefinancesparallèles

•Risqued’endettementencequiconcernelesmicrocrédits

•Manqued’infrastructure–surtoutenzonerurale

Sourcesdiverse:Oxfam(2006);Adato,AhmedandLund,IFPRI(2004);Devereux(2006);RHVP(2008)

Tableau 43 (cont.)

CetteétuderégionaleaidentifiélesforcesetlesfaiblessesdeprogrammesdetransfertsenespècesdéjàencoursauCapVert,Ghana,Nigéria,etSierraLeone.Parailleurs,uneinitiativesimilaireplusrécenteapurécemmentsemettreenplaceauSénégal.LeNigerestaussientraindeconsidérerlafaisabilitéd’untelprogramme.167Lesconclusionstiréesdel’analysedecesexpériencesrégionaless’avèrentpertinentespourlaconsidérationdelafaisabilitédestransfertsenespèceauTchad(voirencadré.)

167Lesrésultatsd’uneétudedefaisabilitésurunprogrammeciblédetransfertsenespècesliesàlanutritiondesenfantsauNiger(WatsonandMamane,2009),complétéparunesimulationdesescoûtsetbénéfices(Jonesetal,2010,draft),suggèrententreautresqu’untelprogramme:(i)auraitunimpactimportantsurlaréductiondel’écartdepauvreté;(ii)seraitabordabled’unpointdevuefinancieràtraversuneréallocationdesfondsd’autresprogrammeset/ouunappuiconsidérabledelapartdesbailleursdefonds;et(iii)devrait,pourêtreleplusefficacepossible,êtreaccompagnédeservicescomplémentaires.Aumêmetemps,ilestsuggéréquelescoûtsetbénéficesd’untelprogrammedetransfertenespècesdevraientêtrecomparésauxcoûtsd’autresinitiativesdeprotectionsocialeàpotentielefficace,pourarriverauchoixdesmeilleurescomposantesd’un‘paquet’deprotectionsociale.Cepaquetseraitcomposédetouteunegammed’interventionsdestinéesàdifférentsgroupesquifontfaceàdesformesdevulnérabilitésdifférentes(Jonesetal,2010).

Page 121: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 241

Encadré 20: Points clés de l’étude sur les transferts en espèces en Afrique de l’Ouest et du Centre

Le terme « filet social de sécurité » ou « assistance sociale » fait référence souvent à des programmes de transfert non contributifs ciblant, d’une manière ou d’une autre, les pauvres ou les personnes vulnérables, tels que :

• Les transferts en espèces pourraient jouer un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté chez l’enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre, en aidant à améliorer la nutrition, la santé et l’éducation et en réduisant des abus tels que le travail des enfants.

• Des programmes universels d’allocations pour les enfants contribueraient le plus à la réduction de la pauvreté chez l’enfant, et seraient à la portée de quelques pays riches en pétrole.

• Alors que le ciblage pose plusieurs défis majeurs, y compris le risque d’erreurs significatives d’exclusion et une charge administrative lourde, seuls des projets cibles de façon plus modeste pourraient être mis en œuvre dans les pays à faible revenu.

• Dans tous les cas, les programmes de transferts en espèces requièrent un renforcement des capacités pour leur réalisation efficace et doivent être accompagnes par des améliorations des dispositifs de services sociaux de base.

Source:ODI/UNICEF(2009)NotedeSynthèse,UnrôlepourlestransfertsmonétairesenAOC

17.2 Expériences, perceptions et perspectives au Tchad

LesprogrammesdetransfertsdirectsenespècessemblentassezmalconnusauTchad,l’expériencejusqu’àprésentétantplutôtbaséesurladistributiondevivres(àfinshumanitairesetdedéveloppement);les‘dons’ennatureponctuels;unsoutienmatérielliéauxprojetsdiversregroupantfemmes,producteurs,etc.(distributiondemoulinsàmil,décortiqueuses,intrantsagricoles,etc.)oul’octroidemicrocréditsremboursables(voirexemplescitésdansleschapitresprécédents).

Danslepassé,ilyaeuuneexpériencetimidecomportantl’octroid’allocationstrimestrielles(30.000CFApartrimestre)auxfamilles/tuteursd’orphelinsetd’autresenfantsvulnérables(OEV),danslecadred’unsystèmedeparrainageorganiséparleClubItalie/Tchadqui,selonlesresponsablesdel’ActionSociale,adurécinqans(2000-2005).Maisilyaapparemmenteudesproblèmesdegestion,etceprogrammen’apasétépérennisé.Bienqu’ilsembleavoirétéapprécié,iln’yaapparemmentpaseuuneévaluationdesonefficacitéetl’équipen’apaspuprendreconnaissancedesdocumentsdeprésentationoud’analysesurceprogramme.UnautreprojetdesoutienfinancierauxorphelinsaégalementétésoumisparlaDirectiondel’ActionSocialepourfinancementpotentielparuneONGIslamique,maiscelan’apaseudesuitepourlemoment.

LePAMcomptemettreenplacedansleszonesdesrefugiéscentrafricainsdansleSudunprojetpilotedetransfertsparcouponsliésauxachatsd’alimentationdebasechezdescommerçantslocauxaveclesquelsdescontratsseraientétablisaupréalable.Uneétudeseraréaliséecetteannée(2010)pourapprécierlafaisabilitéd’untelprojet(parrapport,entreautre,del’existencesurlemarchélocaldelanourrituredebased’unequantitéetqualitéégaleàcelledistribuéenormalementparlePAM).

LePAMpréfèreutiliserunsystèmedecoupons(bonsd’aliments),parcequeleprogrammeviseessentiellementàaméliorerlasécuritéalimentaireetlanutritionet,pourcela,lescouponspermettentdavantagedecontrôle.Leprojetapporteraégalementdesintrantsagricolesauxpetitsproducteurs(onalloueauxrefugiéscentrafricains1,7hectaresparménage)pourlesaideràs’intégrerdanslazone.Sil’étudedefaisabilitéestpositive,lePAMcomptemettreenœuvreleprojetdès2011.

Enl’absenced’expériencespréalablesdanscedomaine,ilestclairqu’ilfaudraitexaminerdeprèslapertinenceetlafaisabilitéd’unetelleapprocheauTchad.Cecidemande,évidemment,uneétudedefaisabilitéapprofondie–cequidépasselemandatdecetteétudesurlaprotectionsociale.Néanmoins,aucoursdesentretiens,ilaétéconduiteune‘minienquête’surlesperceptionsdesrisques,despotentialitésetdesthèmespossiblespourunprojetouprogrammedetransfertsenespècesauTchad,envued’aiderlaréflexionnationalesurlafaisabilitéd’unetelleoption.L’encadréci-dessousprésenteunrésumédesrésultatsprincipaux:

Encadré 21 : Perceptions de la faisabilité des transferts en espèces au Tchad

Risques/craintes :

• Manque d’expériences de ce genre de transferts au Tchad ou l’habitude est plutôt d’effectuer les transferts en nature/matériel/vivres

• Problèmes énormes de gestion et de suivi – surtout en ce qui concerne le cash. Manque de structures fiables pour effectuer les transferts et faiblesses de systèmes administratifs pour les suivre

• Questions de sécurité : dans les conditions actuelles au Tchad, comment assurer la sécurité des gens qui effectuent ces transferts ainsi que la sécurité de ceux qui les reçoivent ?

• Manque de compréhension populaire : les gens ne prendraient pas au sérieux les cadeaux ‘gratuits’, ce qui renforcerait les risques de leur manque d’utilisation pour les fins prévus

• Problèmes de ciblage : ‘On est tous pauvres ici’, on répète. Avec l’étendue de la pauvreté au Tchad, comment arriver à identifier/cibler les plus pauvres/vulnérables comme récipients de transferts en espèces ?

• Risque de briser la cohésion sociale en remplaçant les systèmes locaux d’entraide existant avec une aide éphémère/aléatoire…..Une fois terminés, qui aidera ces personnes ? (‘L’année pendant laquelle elles reçoivent les transferts et mangent à leur faim, alors que leurs voisins à coté souffrent, sera rappelée toujours comme une ‘année de honte’ pour eux, et ils ne s’en sortiront jamais’)

• Risque de créer la dépendance, surtout en ce qui concerne les transferts sans conditions

• Méfiance des receveurs : ‘On n’a jamais entendu une chose pareille – il faut se méfier’. A qui doit-t-on donner cet argent ? Est-ce qu’il sera utilisé aux fins prévus ? Ne serait-il pas mieux vaut payer directement les subventions sociales (frais de scolarité, par exemple, directement aux écoles)

• Manque d’efficacité à long terme : On donne l’exemple des cantines scolaires et des rations sèches qui attirent les élèves seulement le temps qu’elles sont distribuées – sans un véritable changement de comportement à long terme au niveau des parents

• Manque de pérennisation des effets : ‘Donner ainsi de l’argent ? Cela ne va pas aller très loin !’ L’argent va être utilisé pour les besoins courants et disparaître. Il serait préférable d’appuyer les moyens d’existence ou donner un petit capital qui pourrait fructifier

Page 122: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 243

• Donner de l’argent ne va pas résoudre les problèmes de base. En premier lieu, il faudrait prendre en compte les dynamiques qui créent la pauvreté

• Questions sur la forme du transfert – il faudrait privilégier les transferts en matériel (instruments de production, intrants agricoles, technologies appropriées, etc.) ou en animaux (petits ruminants, poules, vaches, etc.), accompagnés par un soutient technique.

• Problèmes de genre : Donner l’argent aux femmes risque de créer des problèmes au sein des ménages et des conflits avec des maris qui risquent d’arracher l’argent pour leurs propres comptes.

Réactions positives :

• Transferts de l’argent ? Pourquoi pas ? C’est un système déjà utilisé par le gouvernement à travers les crédits pétroliers (remboursables). Pourquoi ne serait-il pas possible d’y inclure un volet social en guise de subventions pour les ménages les plus démunis/vulnérables ?

• Un tel programme serait utile pour pérenniser les aides ponctuels, qui, à l’heure actuelle, sont octroyées au cas par cas.

• Un système de transferts en espèces aux ménages pour stimuler ou renforcer la demande de services pourrait être un complément aux efforts visant à améliorer la qualité et la couverture de l’offre des services.

Conditions préalables nécessaires:

• La définition d’une politique sociale appropriée; la conduite d’enquêtes sociales approfondies et d’études de faisabilité détaillées; l’élaboration de textes et structures pour une bonne réglementation

• La mise en place de systèmes de gestion, d’administration et de suivi, ainsi que de mécanismes surs et de pratiques de transferts de fonds et/ou d’identification des intermédiaires fiables (en l’absence de tout système bancaire, etc.….)

• L’identification de partenaires formés et engagés à tous les niveaux (central, régional, local)

• La définition d’un système de ciblage basé sur des données fiables et des critères clairs et transparents liés aux buts prévus

• La conduite d’un travail préalable de sensibilisation auprès des populations bénéficiaires (et non-bénéficiaires)

• La mise en œuvre d’une phase pilote préliminaire destinée à tester la validité de l’approche et en tirer des leçons

• Dans le cadre d’un programme lié a la nutrition, la conduite préalable d’une étude du marché, pour vérifier la disponibilité des produits vivriers

• La conduite d’une étude sociologique préalable pour identifier les dynamiques d’entraide existante – même pour les groupes les plus démunis

• L’adoption d’une approche adaptée aux différents contextes locaux (différences sociales, culturelles, économiques, etc.)

Source:EntretiensaveclesacteursclésàN’Djamenalorsdel’étudesurlaprotectionsociale(mars/avril2010)

Encadré 21 (cont.)Lesfacteursclésàprendreencomptepourlafaisabilitéd’unprogrammedetransfertsenespècesauTchadseraientsurtoutd’ordrepolitique(volontédugouvernementd’investirdansuntelprogrammecommeinstrumentmajeurdelaprotectionsociale);administratif(capacitésexistantesd’élaboreruntelprogrammeetdelemettreenœuvre);financier(budgetdel’étatdisponibleetsoutienpossibledespartenaires);ettechnique(choixdetypeetmodalitéduprogrammeparrapportauxvulnérabilitésdelapopulationcible).

17. 3 Transferts en espèces au Tchad : Thèmes et modèles éventuels

Lesdiscussionsaveclesresponsablesdanslesdifférentssecteursontaidéàdégagerquelquesthèmesprioritairesetquelquespistespotentiellespourdesdiscussionspluslargesconcernantlafaisabilitéd’unprogrammedetransfertssociaux.Acestade,ilnes’agitquedesuggestionsdestinéesàidentifieruncertainnombred’optionsprioritaires,quiparlasuitenécessiteraientd’êtrevérifiéesparuneétudedefaisabilitéplusapprofondiecommepréalableàtouteplanificationéventuelle.

• Améliorer la nutrition/sécurité alimentaire des ménages vulnérables à travers un transfert régulier en espèces qui, en renforçant le pouvoir d’achat local, s’attaquerait aux causes économiques du problème

Points forts/idées de base :L’insécuritéalimentaireetlamalnutritionsontdesproblèmesprioritairesauTchad,surtoutdanslazonesahélienneoùilssontliésàlafoisàlapauvretéchroniqueetauxcrisesponctuellesousaisonnières.Destransfertsenespècesrépondentàunbesoinréel:lesménagesachètentlaplupartdeleurnourrituresurlemarché–leurpropreproductionnedurequequelquesmois,etl’achatdel’alimentationconstitueuneportionimportantedesbudgetsfamiliaux,surtoutparmilesménagespauvres.

Lestransfertsenespèces(aulieudevivres)sontplusrespectueuxduchoixdesbénéficiairesdesachatsprioritaires,etilspeuventaussicontribueràstimulerl’économielocale(etparlesinvestissementspropresdesbénéficiaires,etparleseffets‘multiplicateurs’surlesautresoperateursdelaplace).Accompagnédesactivitésennutrition(éducation,informationetcommunicationpourlechangementdecomportement),unprogrammepilotedetransfertsenespècespourraits’adresseràdeuxdesdimensionsduproblèmecomplexedel’insécuritéalimentaireetlamalnutrition.

Points faibles/questions :D’aprèscertainsanalystes,danslesrégionsaffectéesparunegrandeinsécuritéalimentaire,ilneseraitpasconseilléderemplacerladistributiondevivresavecdesprogrammesdetransfertsenespèces,àcausedelanondisponibilitédevivressurlemarché(commec’estlecasmaintenantdanslazonesahélienne).D’autres,parcontre,suggèrentquesilecashestdisponible,ilyauraitdesmarchés….

Possibilités : - Prévoirunprojetpiloteenidentifiantlesménageslesplusvulnérablesdansuneouplusieurszone(s)àhautrisque(avecuntauxélevédemalnutritionetd’insécuritéalimentaire,maisavecdisponibilitéd’alimentssurlemarché).Leciblagedesménagesauseindesvillagessélectionnéspourraitsefaireselonlescritèrescatégoriques(ménagesavecenfantsdemoinsde5ans).

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 245

- Expérimenterdifférentsmodèles:cashseulement;cashplusaliments;cashplusbonsd’achat;cashplussoutienauxmoyensdeproduction(petitsruminants;intrantsagricoles;AGRetaccèsauxmicrocrédits,etc.).

- Considérerlesoptionssoitd’unprojetponctueld’uneduréelimitée(périodedesoudure)soitd’unprojetàpluslongterme(aumoinsunan)comportantdesactivitésd’accompagnementselonlesbesoins(information/éducationnutritionnelle;formationengestiondemicrocrédits/épargne,etc.).

- Réfléchirsurlapossibilitédelierletransfertàdesformationsappropriéesauxfemmes/mères(cashpourformation)liéesàlanutritiondesenfants.

- ChercherdespartenariatsauprèsdesONGactivesdansledomainedelanutritionetdelasécuritéalimentaire.Tenircomptedesleçonsdetelsprogrammesdetransfertsàpartirdel’expérienced’autrepayssahéliens(parexempleleNiger,voirencadre22).

• Encourager l’éducation – surtout des filles – (ou l’alphabétisation des femmes), à travers des transferts en espèces aux ménages/vulnérables pauvres conditionnés à l’envoi et le maintien des enfants à l’école

Points forts/idées de base :Ménagesetzonesàcibleridentifiésenfonctiondepauvretédesménages,tauxbasdescolaritéetexistencedestructuresscolairesfonctionnelles.Certainsinterlocuteurssontfavorablesàcetteidée,danslamesureoùcesménagespourraientêtreaidésàfairefaceauxdifficultésfinancièresetauxcoûtsd’opportunitéassociésàlascolarisationdeleursenfants.

Points faibles/questions:Certainsinterlocuteursremarquentqu’enfait,auTchad,lademandepourl’éducationestdéjàplusfortequel’offre:ilfaudraitainsiconcentrerleseffortsplutôtsurl’améliorationetl’expansiondesservicesd’éducationexistants.Ilfaudraitégalementunplaidoyerpourunevraiegratuitédel’éducation(quiexistedanslesdéclarationsmaispasdanslesfaits).

D’autressoulignentlebesoind’étudesplusapprofondiespourdéterminerlanatureexactedesfacteursdeblocagesdelascolarisationdesenfants,quinesontpastoujoursd’ordrefinancier.Certainssoulèventdesproblèmesliésauciblagedesménagespauvres(dansuncontexteoùlapauvretéesttrèsgénéralisée).

D’autresquestionnentlapérennisationdeschangementsdescomportements(expériencesdescantinesscolairesetrationssèchesoùlesparentsn’envoientplusleursenfantsàl’écoleunefoisqu’ellesseterminent).

Et,enfin,d’autresinsistentsurlefaitqu’ilnefaudraitpasfavoriserundésengagementcompletdesparentsvis-à-visdelaparticipationfinancièreauxcoûtsdel’éducation,puisquec’estjustementcetteparticipationquipermettraitderenforcerlavaleurdonnéeàl’éducation.

• Nombre de bénéficiaires : 1.500 ménages très pauvres avec un total de 11.100 membres (y compris 7.500 enfants <16, dont 2.550 enfants <5

• Critère de ciblage : Ménages très pauvres (en fonction des données d’une Analyse de l’Economie des Ménages (AEM) et d’une classification par niveau de richesse) et quelques ménages comportant des veuves et des personnes handicapées. La priorité a été donnée aux mères et aux personnes chargées d’enfants de moins de cinq ans. Les transferts d’argent liquide ont été effectués uniquement dans les régions que le gouvernement avait déclarées comme ‘atteintes d’insécurité alimentaire sévère’ (selon le SAP).170

• Couverture : Environ un tiers de la population des zones ciblées (le nombre total des habitants – bénéficiaires et non-bénéficiaires - des villages cibles est estimé à environ 30,417 personnes).

• Durée : Un an: les transferts ont été prévus seulement pendant les trois mois de la période de soudure (juin, juillet, août) de 2008; démarrage effectif : fin juillet 2008.

• Distributions : Un montant total de 60.000 francs CFA par ménage, distribués au cours de la période de soudure en trois tranches de 20.000 francs CFA (environ 40 dollars), ce montant ne tenait pas compte de la taille du ménage (un ménage moyen étant composé de sept personnes). Le montant total verse en forme de transfert : 88 940 000 FCFA (134 893,29 €), ce qui représente 54% du cout total du projet. L’argent a été distribué aux femmes. A cause des conditions de sécurité, Save the Children a établit des contrats avec les commerçants locaux pour la distribution mensuelle de l’argent, moyennent un taux de 5% de l’argent transféré.

• Conditionnalité: Les femmes dans ménages bénéficiaires du projet devaient participer à des séances de sensibilisation sur la malnutrition et les autres activités d’hygiène et de santé publique, notamment l’établissement de comités de salubrité publique (conditionnalité étant l’option préférée par le CSR/PGCA).

• Suivi et évaluation: Suivi de 100 ménages par le biais de la méthodologie ‘Analyse d’Economie de Ménage’ (AEM) comportant trois étapes essentielles : avant le commencement du projet (situation de référence), un mois après la première distribution d’argent (à l’apogée de la période de soudure) et un mois après la troisième distribution (évaluation). Le suivi a comporté un contrôle anthropométrique des enfants de moins de cinq ans avant le projet et après chaque distribution. L’évaluation finale a été conduite aussi auprès de 100 ménages non-bénéficiaires plus les autorités locales et leaders communautaires.

• Partenariat: Le CSR/PGCA du département de Tessaoua (au moment de la conception et de la mise en œuvre du projet); l’Office d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO) (pour le financement).

Source:SavetheChildrenUK(2009)

Encadré 22: Aperçu d’un projet pilote de transfert en espèces à Tessaoua (Niger) SCUK

170Lesvillagesciblessontceuxquiontenregistrélesdéficitsalimentaireslesplushauts(déficitde55%a90%parrapportauxbesoins)selonle“BilanAlimentaireNational”d’octobre2007duMinistèreduDéveloppementAgricoleàlarécolteagricolede2007-2008.Uncritèreadditionneld’exclusion:touslesvillagesidentifiéscommebénéficiairesduprogrammecash-contre-travailentreprisparleCCAàtraversson“PlandeSoutienauxPopulationsVulnérablesàl’InsécuritéAlimentaire”.Laphase(entre18-28juin)deciblagedesbénéficiairesdanslesvillagescibles,avecl’établissementdelistesdebénéficiaires,aétédifficile,ayantnécessitéuntravailconjointdeSavetheChildrenetdesreprésentantsdesbénéficiairesetdemandantplusieursrévisionsdeslistes(SavetheChildren-EchoFoodSecurityLivelihood,QuarterlyReportNov.08)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 247

Possibilités : - Aulieudetransfertsauxfamilles,plusieursinterlocuteursproposentplutôtl’octroidefondsdirectementauxétablissementsscolaires(ouauxAPE)poursubventionnerlesfraisdescolarité(paiementsdesmaîtrescommunautaires171;entretiendesécoles;acquisitiondematérieldidactiqueetpédagogique).Cesfondspourraientêtreconditionnésàlaperformancedel’école(entermesderétentionetpromotion/réussitedesélèves,parexemple,d’aprèslemodèleduprojetdesantéappuyéparlaBanquemondiale).

- D’autresévoquentl’exempledusoutienaccordéparl’UNICEFauxfamillesdesélèvesavecl’octroidematérieldestinéàallégerlestâchesménagèresdesfemmes(cequiapoureffetderéduirelebesoinpourlestravauxdomestiquesdesfilles).

- D’autresencoresuggèrentunepérioded’expérimentationpourtesterdifférentsmodèles(transfertsdirects,indirects,envivres–cantinesscolaires,etc.)danslecadreduPlanIntérimaireduProgrammedeDéveloppementdel’Educationetdel’Alphabétisation(PDEA-3ans).

- Toutcommepourlesautresoptions,uneétudeapprofondiedefaisabilitéseraitindispensablepourdéterminer:lapertinenced’unprogrammedetransfertsliéàl’éducation(cohérenceentrel’offreetledemande;lesprincipauxblocagesàl’éducation);lacapacitédeciblage,demiseenœuvreetdesuivi;lespartenairesdisponiblessurleterrain;letypedetransferts;leprincipedelaconditionnalité,etc.

• Contribuer à accélérer la réduction de la mortalité maternelle et infantile, en mettant en place des mesures spécifiques qui s’adressent aux obstacles financiers de l’accès aux soins (consultations prénatales, suivis gynécologiques et accouchements).

Points forts/idées de base :LaPolitiqueNationaledeDéveloppementdelaSanté(PNDS2009-2012)prévoitdanssonprogramme4.5l’améliorationdel’accessibilitéfinancièreauxsoinsàtraversplusieursactivités(promotiondemutuellesdesantéetassurancemaladie;subventionsdeshôpitaux;priseenchargedesindigentsetdespopulationsvulnérables;applicationetsuividestextesenvigueurrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,PTME,lesurgences,ARV,anti-paludisme…).

Lafeuillederoutepourl’accélérationdelaréductiondemortalitématernelle(2009-2012)faitleconstatdesobstaclesfinanciersquicontribuentàrendretrèsélevéslestauxdemortalitématernelle(1.099pour100.000naissancesvivantes),mêmesisonpland’actionn’offrepasdesolutionspourréduirecesobstacles.Ilseraitainsiimportant,au-delàmêmedelaréflexionnationalesurlagratuitédessoins(voirchapitresurlasanté),deréfléchirsurlesactionspossiblespourallégerlesbarrièresfinancièresàunematernitésansrisques.Destransfertspourraientainsiêtreoctroyésauxfemmesenceintesàconditionqu’ellesparticipentauxconsultationsprénatalesetaccouchentdanslescentresdesanté(cequinécessiteraitaussiquelescentresdesantésontbienéquipésetdisposentd’unpersonnelbienformé,etc.)D’autresinterventionssontégalementpossibles(voirci-dessous).

Points faibles/questions :Parmilesprofessionnelsdelasantérencontrésaucoursdel’étude,ilyadesavisassezpartagés.Certainss’opposentauxtransfertsd’argentauxfemmes,en

insistantquecelarisqueraitdefausserlaquestionetdemasquerlevraiintérêtquelesfemmesdevraitapporterausuivideleursgrossessesetàl’accouchementassisté.(Acesujet,certainscitentl’exempled’unprogrammedel’UNICEFquialiél’encouragementdelaPCIMEàunedistributiongratuitedesmoustiquairesimprégnés,cequidévaloriseraitcesmoustiquaires).Danscetteperspective,laprioritédevraitêtredonnéeàlasensibilisationdesfemmes,avecuneactioncomplémentairesurlagratuitédessoins.Ilyaégalementdesquestionssurlaqualitédel’offredessoinsetd’assistanceàl’accouchement.

Possibilités : Ilseraitpossibledemenerdesactionscomplémentaires:- unplaidoyerliéàuntravailtechniquepourassurerl’applicationdesloissurlagratuitédesoins(cequiprendraitsansdoutedutemps);

- uneffortpourassurerladisponibilitédessoinsenqualitéetquantitésuffisantes(servicesdesanté);et- desdémarchesvisantdirectementlesobstaclesfinanciers–soitparlebiaisd’unprogrammedetransfertsconditionnés,commesuggéréprécédemment,soitparunmécanismedemutualisationdesrisquesautourdelamaternité(mutuelledesantépourlesfemmesenceintes)quicouvriraitégalementlesuivietlessoinsdunouveau-né.Danscecasprécis,ilseraitintéressantdes’inspirerdumodèleutiliséenMauritaniepourfairefaceàceproblèmeàtraversunsystèmebasésurunforfaitobstétrical)(voirencadré).172

Encadré 23 : Mutualisation du risque comme solution à l’accès aux soins obstétricaux : Le cas de la Mauritanie

171Anoterque,selonl’expériencedelaBanquemondiale,cegenredetransfertscomporteaussicertainesdifficultéslogistiques(d’aprèsdesentretiensavecunresponsabledelaBanqueMondiale,avril2010)

172IlyaégalementdesexpériencesavecunsystèmepareilauBurkinaFaso,qu’ilseraitutileaétudierdeplusprès(entretienavecleconseillertechniquedanslasantédelareproduction,FNUAP,auTchad)

La limitation de l’accès aux soins obstétricaux d’urgence pour des raisons financières est une des causes du taux élevé de mortalité maternelle dans les pays en développement et particulièrement en Mauritanie. La mutualisation du risque telle qu’elle est réalisée par le forfait obstétrical permet à toutes les femmes enceintes de faire suivre l’intégralité de leur grossesse pour la somme de 22 US$ soit deux à dix fois moins que dans les autres maternités du service public. Les complications et les interventions chirurgicales en rapport avec la grossesse sont incluses dans l’offre de service. Outre la facilitation de l’accès aux soins, cette stratégie a pour objectifs l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux d’urgence et l’assurance de meilleures conditions de travail pour les prestataires.

Après cinq années d’expérience dans la capitale et plus de deux ans dans trois régions rurales, l’impact est très positif : on constate dans les quatre zones, grâce à une adhésion massive de la population, une augmentation croissante du nombre de prestations ayant abouti dans les zones rurales à un doublement du taux d’accouchements assistés. Le taux d’impayés est inférieur à 0,1% et le système totalement autonome une fois les investissements de départ réalisés. La gestion est assurée par un comité mixte usagères/prestataires/élus locaux, garantissant une transparence exemplaire. Ces premiers résultats ont incité le Ministère de la Santé à faire de la généralisation du forfait obstétrical une de ses priorités en fixant comme objectif une couverture de 80% du territoire d’ici 2010.

Source:Reynaudinetal.200

Page 125: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 249

• Remplacer la pratique de ‘dons’ ponctuels octroyés aux ‘cas sociaux’ dépistés en milieu urbain par les services du Ministère de l’Action Sociale par un système de transferts en espèces réguliers aux ménages/personnes ciblées comme les plus démunies/vulnérables.

Points forts/idées de base : Lesbesoinsenassistancedela‘clientèle’duMinistèredel’ActionSociale(MASSNF)dépassentdeloinlesmoyensdisponibles.LeMinistèreest,eneffet,chargédes’occuperdespopulationslesplusvulnérables,tellesquelesveuves,lesfilles-mères,lespersonnesâgées,lesorphelinsetautresenfantsvulnérables(OEV),lespersonneshandicapées,etc.Maisiln’apaslacapacitédeconcevoir,établiretpérenniserdesprogrammesappropriés(voirchapitre4).Lamiseenœuvred’unprogrammepilotedetransfertsréguliersenespècesdestinésauxménages/individuslesplusdémunis(àdéfiniret/ouprioriser)pourraitconstituerunebasesurlaquellegrefferd’autresformesdesoutien(AGR;formation;etc.).173Points faible/questions :leMinistèrenedisposepasdefondspourcegenred’activité:unFondsdeSolidaritéNationale,établien2006/07etgéréparleMASSNF,estréservéauxpersonnesdéplacées(surtoutdansl’Estdupays)ouauxpopulationssinistrées(inondations,incendies,etc.).Ilseraitimportantdeprévoirunfonds(ouunepartiedufondsexistant)pourdesgroupesàvulnérabilitéchronique.Pourcela,ilfaudraitd’abord:renforcerlescapacitésdegestionrequises;établirdescritèresclésdeciblageetde‘graduation’duprogramme;etmettreenplaceunsystèmeefficacedecollecteetd’analysededonnées,suivietévaluation.Laformationdesagentssurplace,coupléed’unsoutientechnique,seraitégalementnécessaire,étantdonnéesurtoutlafaiblesseactuelleenmatièretechniqueetgestionnaire.

Possibilités :Sicetteoptionestretenueaprèsl’étudedefaisabilité,ilfaudrait,aucoursd’unephasepréliminaireouphasepiloteetsurlabasedesrésultatsd’uneenquêteauniveaudeN’Djamena,élaborerunprogrammedetransfertsdirectsenespècesdestinésàl’undesgroupescibles(ouàunecombinaisondegroupes):- famillesavecorphelinsetautresenfantsvulnérablesencharge;- veuvesdémunies;- personneshandicapéessanssoutien;- personnesdetroisièmeâgesansrevenu/soutien.

Dansunpremiertemps,lestransfertspourraientêtreeffectuésàpartirdecentressociauxsélectionnésdelacapitale(surunepériodede2ans),pourtesterlafaisabilitéetl’efficacitédel’approche.Lestransfertsseraientaccompagnésd’autresactivitésdesoutienadaptéesàchaquecatégoriedebénéficiaire(AGRpourlesveuves;insertionéconomiquepourlespersonneshandicapées;soutienàlascolaritépourlesOEV,etc.).Selonlesrésultats,leprogrammepourraitêtreélargiprogressivementauxautrescentressociauxrégionaux.

Ilestfortementrecommandéd’appuyerunéchanged’expériencesavecd’autrespaysenAfriqueoùcegenredeprogrammesconnaitdéjàuncertainsuccès(parexempleauKenya,oùunprogrammeexécutéparlegouvernementassistéparsespartenaires,couvredesorphelinset

autresenfantsvulnérablesdans17districtsdupays;etauMalawi,oùleprogrammedetransfertssociauxenespècescouvreplusde24,000ménagespauvres(ycomprisplusde48,000orphelinsetenfantsvulnérables)dansseptdistrictsdupays.174

D’autres thèmes possibles pour un programme de transferts :

• Encourager l’enregistrement des naissances :Parexempleàtraverslepaiementdesfraisdesenregistrementstardifs,ouenliantlesenregistrementsauxpaiementsdetransferts;

• Réduire les coûts de l’eau dans le milieu périurbain : Atraversdessubventionsenfaveurdespetitsfournisseursorganisésengroupement;

• Aider à rétablir les moyens d’existence des ménages pastoraux des zones sahéliennes frappés par la sécheresse et par des pertes énormes de bétail :Aulieud’untransfertenespèces,untelprojetpourraittransférerdesanimaux(petitsruminants,voirmêmedesbovins)auxménagesdémunis.Acondition,cependantquecertainesconditionssoientréunies(entermesdedisponibilitéenressourcesfourragèresethydrauliques).

17.4 Dimensions techniques à considérer

Endehorsdesconsidérationsadministratives,plusieursaspectstechniquesdevraientêtreprisencomptedansl’élaborationd’unprogrammedetransfertsenespèces.L’étudedefaisabilitécerneraitsansdoutetouteslesdimensionscritiquesaveclaprécisionrequise,selonlethèmeéventuelretenucommeoptionpotentielleàpoursuivre.Ici,enréponseauxpointsprincipauxsoulevésparlesinterlocuteursauTchad,ilsuffitd’évoquerlesaspectssuivants:

Nature, conditions et mécanismes du transfert :

• Conditionné ou non-conditionné?LaplupartdesacteursrencontrésauTchadsemblentfavoriserdestransfertsconditionnésàunchangementdecomportementvisantledéveloppementdescapacitéshumaines(participationàl’école,participationauxformations(cash-contre-formation);etautres.Cetteapprocheestcenséemieuxgarantirquelestransfertssoientutiliséspourlesfinsprévus,etmilitercontreladévalorisationdes‘cadeauxgratuits.’

Ilfaudrait,pourtant,analyserdeprèslesconditionsdel’offre(écoles,centresdesanté)pours’assurerquelescontraintessurviennentsurtoutauniveaudelademande:sil’écolen’existepasousielleestenmauvaisequalité,ilnefaudraitpasinsisteràcequelesbénéficiairesenvoientleursenfantsàl’école.Ilfautaussiremarquerquel’évidencetiréed’autresexpériencesailleursdanslemonden’atoujourspasdémontré,d’unefaçonclaireetnette,quec’estenimposantdesconditionsqu’onpourraiteffectivementatteindredesrésultatspositifssurlerenforcementdescapacitéshumaines.Etenfin,ilfautprendreencomptequelesexigencesadministrativesd’unprogrammedetransfertsconditionnéssontbeaucouppluslourdesetcoûteusesquecellespourdestransfertsnon-conditionnés.

• Transferts aux individus, aux ménages, aux groupements ou aux structures?Ilyaplusieursoptionspourlestransferts–chacuneavecsesspécificités.

173Commeonavuenhaut,leMinistèreadéjàunepetiteexpérienceaveccegenredeprogramme;ladirectiondel’insertiondeshandicapésaégalementsoumisunepropositionpourunprogrammeponctueld’octroidestransfertsenespècesd’uneduréede4mois;donc,l’idéen’estpastotalementnouvellepourceMinistère

174PourleKenya:voirhttp://www.gender.go.ke/index.php/Divisions/cash-transfer-programme-for-orphans-and-vulnerable-children.html.PourleMalawi:voirhttp://www.undg-policynet.org/ext/MDG-Good-Practices/cases/Malawi.pdf

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 251

- Transfertsauxindividus/ménages:D’abordilyalaforteprobabilitédeserreursd’exclusionoud’inclusionliéesauxproblèmesdeciblage–surtoutdansunpayscommeleTchadoulessystèmesdecollecteetd’analysededonnéessurlapauvreté/vulnérabilitésontfaibles.Ilfautprendreencomptelapressionsocialequipousseraitàlaredistributionpotentielleauseindugroupe,accompagnéderisquesquelestransfertsnesoientpasutilisésauxfinsprévues(bien-êtredesmembresduménage).Ilyaégalementlerisqued’atteinteàlacohésionsociale,etleremplacementdessystèmeslocauxdesolidaritéetd’entraide.

- Transfertsauxgroupements:Ilfautreconnaitrelesdifficultésdanslesmodèlesdetransfertsauxgroupementspourdestravauxcollectifs–letravailétantplutôtindividuel;

- Transfertsauxstructures:Ceux-cipourraientsefaire,parexemple,auxorphelinats(commedanslecasd’unsoutienapporteparl’ArabieSaouditeauTchad);auxécoles/APEpoursoulagerlesfraisdescolarisationdesparents;ouselonlemodèleduprojetdesantésoutenuparlaBanquemondialeavecdestransfertsauxstructuressanitairesbaséessurlaperformance.

• Pour des transferts s’adressant à des individus au sein des ménages, qui seraient en fait les bénéficiaires directs?Ilestrecommandéquecestransfertsprivilégientlesfemmes,etcelapourmieuxs’assurerquel’argentsoitutilisépourlesfinsprévues.

Enfait,partoutdanslemonde,laplupartdesprogrammesdetransfertsenespècesmettentenplacedesprocéduresetmécanismesvisantàconfierl’argentdirectementauxfemmes.Cecicontribueégalementàunprocessusde‘genderempowerment’pourlesfemmes.(Anoter,qu’àpartirdecertainesexpériencesetétudes,lePAMarécemmentchangésapolitiquededistributionde‘carted’identité’pourlesrefugiés–auparavantcettecarteétaitétablieaunomduchefdefamille,maintenantelleestétablieaunomdelafemmepourtoutelafamille).

• Dons ou prêts?Jusqu’àprésent,l’expérienceauTchadsembleplutôtprivilégierladistributiondevivresgratuitsoul’octroidemicrocréditsremboursables.

Pourtant,ilfautprendrecomptelesavantagesetlesinconvenientsdeladistributiondesvivres(voiraussiTableau43ci-dessus).Etpourlesmicrocrédits,danslecasdepopulationsparticulièrementdémunies,quiutiliseraientl’argentsurtoutpourdesfraissociauxetpasforcementpourdesactivitésgénératricesderevenus,ilyadesfortsrisquesd’endettementoud’impossibilitéderemboursement.Ilfaudraitprévoirplutôttouteunegammedeservicesdansledomainedelamicro-finance–telsquel’épargneoulaculturefinancière(‘financialliteracy’),etc.-quirépondraitauxvraisbesoinsetcapacitésdesplusdémunies–surtoutlesfemmes.

IlfaudraitaussisebasersurlesexpériencespositivesdessystèmeslocauxdecréditetépargnequisontrépandusauTchadetailleursenAfriques(telsquelestontines)quipourraientêtrerenforcésetencadréspourassurerunecouverturepluslarge.

• Argent ; coupons/bons ; ou matériels/ moyens de subsistance?Unsystèmedecouponspermettraitdemieuxcontrôlerlesachats,maisexigeraituntravailadditionnelpourétablirdescontratsaveclescommerçants/fournisseurslocauxagréés.Lesintrantsagricoles,matérielagricoleoucheptel,pourtant,demanderaientunsuivitechniquedequalité.

• Argent seul ou accompagné (« Cash plus »)?Deplusenplus,lesprogrammesdetransfertsenespècessontaccompagnéspardesformesdesoutientechnique(parexemple,uneformationengestion,accèsauxmicrocrédits,soutientechniqueenAGR,etc.).Danstouslescas,lestransfertsdemandenttoujoursunsuivirégulier.Ilsseraientplutôtunélémentparmid’autres,auseind’unpaquetvariédeservicesetdeprestationsvisantlaprotectionsocialedespopulationslesplusvulnérablesselondesdimensionsdifférentes.

• Mécanismes de transferts :Enl’absencedesstructuresbancairesauTchad,faudrait-ilétudierlapossibilitéd’appuyerunprogrammeéventueldetransfertsenespècessurlessystèmesd’octroidemicrocrédits?Est-cequecessystèmessontassezfortsetstructuréspourservircommebasededépart?Yaurait-ild’autresréseaux(parexemple,leréseaudescommerçantsprivés,telsquisontutilisésauNigerdansunprojetpilote?)175L’utilisationdetélé-transfertsestrépanduedansquelquespaysd’Afrique(parexempleleKenya).Ilfaudra,àceteffet,suivrel’expérienceduprojetpilotedelaBanquemondialequientendtesterlafaisabilitédetélétransfertsauTchad.

• Montant et fréquence des distributions?Distributionsmensuelles?Trimestrielles?Plusieursfacteursdevraientêtreprisencompte,ycompris1)l’importancedelarégularitédestransferts;2)lesrisquesassociésauxtransfertstropgrands;3)lemanqued’infrastructuresconcernantlesservicesdebase;et4)lesimportantsdéfisdelogistiqueauTchad–paysimmensemarquéparlafaiblessedesinfrastructuresdecommunicationetl’enclavementdeplusieurszonespendantlapériodedespluies.

• Durée du programme.Ilfaudraitdéfinirdèsledébutlesdimensionstemporellesduprogramme.Uneannée?Deuxannées?Aucoursseulementdelapériodedite‘desoudure’(danslecadred’unprogrammeliésurtoutàlasécuritéalimentaire,parexemple)?Autredurée?Yaura-t-ildesperspectivesde‘graduation’duprogramme(c’est-à-direunmomentoùlesbénéficiairesseraientjugésprêtsàsortirduprogramme)?Sioui,quelsenseraientlescritères?Sinon,est-cequelebudgetpourraitsoutenirlapérennisationduprogramme?Autantdequestionsàréglerselonlesbutsescomptésetlesmoyensdisponibles.

Processus/paramètres et capacités de ciblage et de suivi :

• Une approche universelle ou ciblée?L’étuderégionalecitéeci-dessussuggèrequemalgrélepotentieldémontrédesprogrammesdetransfertsuniverselsderéduireletauxdepauvretéparmilesenfantsenAfriquedel’Ouest,cesprogrammespourraientêtresoutenusfinancièrementseulementparquelquespayspétroliersrichesdelarégion.Est-cequeleTchad(quinefaisaitpaspartiedecetteétude)seraitparmicespayset–donc–auraitlapossibilitéd’éviterlesproblèmesliésauxsystèmesimparfaitsdeciblage(erreursd’exclusion/inclusion;contextedepauvretérépandue;manquedesystèmeactuellementenplace)pourpouvoirsongeràmettreenplaceunecouvertureuniverselled’allocationssociales(auxenfantsaudessousd’uncertainâgeouauxpersonnesâgées,parexemple).176Oualorsest-cequ’uneapprocheciblée(commecelle

175SavetheChildrenUK(2009)Howcashtransferscanimprovethenutritionofthepoorestchildren:EvaluationofapilotsafetynetprojectinsouthernNiger

176Uneanalysecomparativefaitepar‘SavetheChildrenUK’aestiméqu’untransfertuniverselenfaveurdesenfantsen-dessousdel’âgede5anscoûteraitl’équivalentde2,5%duPIB-cescalculssontbaséessuruntransfertparenfantéquivalentàl’écartdepauvretémoyenafind’atteindrelalignedepauvrétédeUS$1,25parjour,plus15%pourlescoûtsadministratifs

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 253

quiestsuggéréedanslecasduNiger,paysauxcaractéristiquessimilaires)seraitpréférable?Entreautres,lesanalysesapprofondiesdel’espacebudgétaireetdescapacitésinstitutionnellesetadministrativesdevraientfairepartieintégrantedel’étudedefaisabilitéprévue,pourfournirdesélémentsderéponseàcesquestions.

• Quel système de ciblage à mettre en place si l’option de transferts universels n’est pas retenue ?Ilseraitutiledeprévoirunecombinaisondeméthodesetd’instrumentsdecollecteetd’analysededonnées(voirtableauenannexe12pourunedescriptionsommairedesdifférentesméthodologiesexistantes).- Dansunpremiertemps,ilfaudrasebasersurlesenquêtes nationales sur la pauvreté,

vulnérabilité et sécurité alimentaire(enrenforçantlescapacitésconcernantl’identificationdes‘zones’àrisque,au-delàd’uneperspectiveaxéesurdesménagesindividuels.)

- Lacapacitédemenerdesenquêtes sociales ponctuellesseraitégalementàrenforcer:voirl’exempledesenquêtesconduitesparleMASSNFdansledépistagede‘cassociaux’autourdescentressociauxenmilieuurbain,quimériteraientd’êtreaméliorées,systématisées,etétaléespourunecouverturepluslarge.Acelailfautajouterlesmesuresvisantàcomblerlemanqueactuelenmatièredebasesdedonnées,desystèmestandardd’enregistrementdebénéficiairesetdecapacitédesuivietdemiseàjour.

- Les enquêtes du type HEA(Analysedel’économieduménage)sontutilespourmieuxcernerlesdistinctionsentresdifférentsniveauxdepauvretéetderichesseauseind’unecommunautédonnée.Pourcela,uneformationtechniqueseraitàprévoir(liée–peut-être–àlamiseenplaced’unprogrammepilotedetransferts.)

- Lessystèmes de ciblage communautaireontl’avantagedesebasersurlescritèreslocauxdepauvretéetdevulnérabilitéet,dansladéfinitionetlamiseenplaceduprogramme,dedonnerunrôlepluslargeauxacteurslocauxàtraversdesprocessusparticipatifs.Ilfaut,toutefois,éviterlesrisquesquecessystèmesnereproduisent,d’unefaçonoud’uneautre,leshiérarchiesexistantesauseindelacommunauté.

17.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion

Danslamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesauTchad(oudetoutautreformedetransfertsocialoudesystèmedemutualisationdesrisques),touteoptiondevraitnécessairementtenirencomptedesrisquesetdesopportunitésmentionnésci-dessus.Parconséquent,une étude de faisabilité approfondie seraitnécessaireaupréalablepourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesd’unetelleapprocheetpourmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéesassurantunecertaineréussite.

Unefoislafaisabilitédémontrée,ilseraithautementconseillédeprocéderparétapes.Aceteffet,unprogramme pilote à couverture restreinte etpendantunepériodeprécisepermettraitdetesterl’approcheetdedégagerlesprincipauxenseignements,avantdelescapitaliseretdelesmettreàl’échelle.

Lesélémentsclésdecetteapprochesontlessuivants:leciblagedesbénéficiairesetlamiseenplaced’unsystèmeefficacedegestion,desuivietd’évaluation.Lesoutiendepartenairestechniquesetfinanciers;lechoixd’opérateursappropriés;l’engagementdesacteurssurleterrain(ONGou

autres)etl’ancrageinstitutionnelauseindesservicescompétentsdansledomaineseraientautantdegagesdesuccès.EtantdonnélanaturenovatricedecegenredeprogrammeauTchad,ilestconseillédeprévoirune phase de formation pour le personnel,ycomprisàtraversdesvoyagesd’étudedanscertainspaysvoisinspourmieuxserendrecomptedesprocéduresettirerdesleçonsdesexpériencesdéjàencours.

Lestransfertsenespècesfontl’objetd’unintérêtgrandissantdelapartdeplusieurspartenairestechniquesetfinanciers(entreautres,l’UnionEuropéenne,laBanqueMondiale,l’UNICEF,lePAM,leDFID).DanslecontexteduTchad,oùilyatrèspeud’expériencesdanscedomaineetoùlescapacitésdevraientêtredéveloppées,ilseraitimportantd’établir un cadre de coopération technique et financièrepouraideràlaréflexionsurcesdifférentsaspects,pourfaciliterdeséchangesd’expériencesavecd’autrespays,enparticulierceuxdelasous-régionet–sil’optionestretenue-pourrenforcerlescapacitésnationalesdansl’élaborationetlamiseenœuvreéventuelled’untelprogramme.

L’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeseraitlerésultatd’unprocessusdeconsultationetdeconsolidationdesexpériencesacquises.Atitreexpérimental,etsicelaseraindiquéparl’étudedefaisabilité,unprogrammepilotedetransfertsenespècespourraitalimenterlesdiscussionsetfournirdesélémentsprécieuxenmatièredemécanismesdeprotectionsocialeauTchad.

18. Conclusions et recommandations principales, par secteur et par thème

18.1 Un regard d’ensemble

Considéréecommetouteinitiativesusceptiblederemédierdirectementouindirectementauxdifférentstypesdechocs,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchroniquesoussesmultiplesdimensions,laprotectionsocialeestdevenueundessujetsquipréoccupefortementl’opinioninternationaleàl’instardel’UnionAfricaine(UA)àtraversparexemplelescadresstratégiquesdeluttecontrelapauvreté(CSLP)oùuneplacedechoixluiestréservée.ParconséquentleTchad,undespayslespluspauvresdelaplanète,nepeutlogiquementqu’êtreinterpeléamplementparcetteinitiative.

C’estdanscecontextequ’ilaétéjugéutiled’explorerleterrainafindedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitiquenationaledelaprotectionsocialetellequeprévuedanslaSNRPII.

Pourmeneràbiencetteétude,laméthodologieadoptéeaconsistéàallierunelargerecherchedocumentaireàdesentretiensaveclesacteurscléssurleterrain,envuededisposerd’unebased’informationssurlasituationactuelleetsurlesprogrammesetsystèmesexistantsdansledomainedelaprotectionsociale.

Partantd’uneanalysemultidimensionnelledelapauvretéauTchad,larechercheaportéaussibiensurlaplaceréservéeàlaprotectionsocialecommeapprochetransversaleauseindulaSNRPqu’auxdimensionsdesprogrammessectoriellesetleurmiseenplacedanslepays.Elleapasséen

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revueégalementlesressourcesfinancièresallouéesauxsecteurssociauxclés,lecadrelégislatifpourlaprotectionsocialeetlesstructuresinstitutionnellesetdecoordinationexistantesdanslepays,ainsiquelecadredepartenariatquisoutientlesacteursœuvrantsurleterrain.

C’estàpartirdecesdonnéesqu’onapuévaluerlecheminquiresteàparcourir,l’urgenceainsiquelanécessitéabsoluedelamiseenplaced’unePolitiqueNationaledelaProtectionSocialeauTchad.CarmalgrélavisionlargedelaprotectionsocialearticuléeparlaplupartdesacteursclésetlaplaceprioritairequiluiestallouéeauseindelaSNRP,d’unefaçonglobale,leseffortsdepromouvoirlaprotectionsocialeauTchadrestentparcellairesetsanscoordination,lesinstitutionschargéesd’élaboreretdemettreenplacedifférentsélémentsdelaprotectionsocialesontdépourvuesdemoyensadéquatsenressourcesfinancièresethumainesetl’impactdesprogrammessurlapauvretéetlavulnérabilitéapparaittrèsmitigé.

C’estpourcelaqu’enplusdesrecommandationsspécifiquesàchaquesecteur(récapituléesd’unefaçonsommairedanslessectionssuivantes),l’analyseglobalemènesurtoutàdesrecommandationsportantsurlespointsclésidentifiésdanslechapitre19.Ils’agitde(i)créerunestructuredecoordinationsolideetperformante;(ii)menerunprocessusdeconsultationlargepourladéfinitiond’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeancréedanlaSNRP;(iii)établirunsystèmedecommunicationpermanentàtouslesniveaux;(iv)articuleretagirselonunevisiondecomplémentaritéquichercheàrenforcerlessynergiespositivesentrelesdifférentsacteurs;(v)sedoterd’unebaseanalytiquefiablealimentéeparunsystèmerigoureuxdesuivietévaluation;(vii)créeruncadrejuridiqueclaireetveilleràsonapplication;(viii)renforcerlescapacitésenmatièredeprotectionsociale,planificationetgestion;(viii)prévoiruninvestissementdetaille;(ix)renforcerlecadredepartenariatetmobiliserlespartenairesstratégiques;et(x)élaborerunpland’actionpourlamiseenœuvreprogressived’unevraiestratégienationaledeprotectionsocialequiidentifiedesactionsprioritairesàentreprendreàcourt,moyenetlongterme.

18.2 Conclusions et recommandations par secteur et domaine

Comptetenuducaractèretransversaldelaprotectionsociale,l’étudead’abordrecensétouslessecteurssusceptiblesd’êtreimpliquésàlaprotectionsociale.C’estàl’issuedecetteidentificationqu’ilaétéprocédéàuntravaildeterrainquiapermisdedénicheravecunecertaineexhaustivitél’ensembledesactionsparsecteurmenéesdanslepaysquel’onpeutconsidérercommeétantprochesdudomainedelaprotectionsociale.Touteninsistantsurl’importancederenforcerlessynergiesentrelesactionsmenéesdanslesdifférentssecteurs,ilestimportantdeprévoirunensembled’actionsetdemécanismesquiferaitpartied’unestratégiedeprotectionsocialenationales’adressantauxdifférentstypesdevulnérabilité.C’estpartantdesconstatssurleterrainquelesprincipalesrecommandationssuivantesontétéesquisséesdanslesdifférentssecteursimpliqués:177

Pour renforcer la protection de l’enfant, lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:

• Améliorationdesenregistrementsdesnaissances,d’encadrementdel’enfanceetlamiseenœuvreeffectivedelapolitiquedudéveloppementdujeuneenfantainsiquel’harmonisationdescartes scolaires et préscolaires.

• Renforcementdel’accèsàl’encadrementappropriépourlesenfantsdesménageslesplusvulnérables,ainsiquelesenfantsorphelinsouabandonnés.

• Faisabilitédelamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesenfaveurdeménagesdémunisayantenchargedesorphelinsetdesautresenfantsvulnérables.

• Dispositiondemécanismesdepréventionetderéponseappropriésparrapportauxenfantsaffectésparlessituationsd’urgence(enfantsrefugiés,enfantsdéplacésetenfantsvivantdansdesménages‘hôtes’).

• Prévoirdessynergiespositivesentrelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetunestratégienationaledeluttecontreletravaildesenfantsainsiqu’unestratégienationaleémergeantedeluttecontrelesviolencesàl’égarddesfemmesetdesenfants.

Pour la protection et la promotion de la femme,onpeutpréconiserde:

• S’appuyersurl’approbationduCodedesPersonnesetdelaFamilleetcommebasesocio-juridiquepourlesaspectsimportantspourlaprotectionsocialeetIntégrerl’aspectgenredanstouslesdomainescouvertsparlapolitiquenationaledeprotectionsociale.

• Renforcerlessynergiesentrelapolitiquenationaledelaprotectionsocialeetlapolitiquenationaledegenreprévue.

• Renforcerlacapacitéd’analysedelapauvretéenrelationauxquestionsdugenre(observatoiredugenre)etlesassociationsdesfemmescommepartenairesprivilégiéesdelasociétécivile.

Encequiconcerneles personnes handicapées,lesprioritésspécifiquessuivantesdoiventêtreprisesenconsidération:

• Renforcerleseffortsvisantàcernerlasituationactuelledeplusprésàpartirdelaconduited’uneenquêtenationalepourlacollecteetl’analysedesdonnéesdebase.

• Etudierlafaisabilitéd’inclurelespersonneshandicapéeslesplusdémuniesdansunsystèmerégulierdetransfertssociaux(enespècesouennature).

• Renforcerlesystèmed’exemptionenplaceouprévu,envuedefaciliterl’accèsdespersonneshandicapéesauxservicessociauxdebase.

• Veilleràcequelesmesuresprévuesouencourspourlapromotiondel’emploiet/oulesactivitésgénératricesderevenusprennentenconsidérationlesbesoinsspécifiquesdespersonneshandicapéesselonleprinciped’une‘discriminationpositive’.

Pourcequiestdela sécurité socialedontlaconvention102obligedésormaislegouvernementàétendrelacouverturejusqu’ausecteurinformel,desrecommandationssuivantessontpréconisées:

• AutitredelaCNPS:AdoptiondunouveauprojetdeCodedelasécuritésociale;Immatriculationdestravailleursdusecteur;constructiondeslogementsetautresservicessociaux;l’extensiondurégimedesaccidentsdetravailetdesmaladiesprofessionnellesauxélèvesdesécolesprofessionnelles,auxapprentisetauxstagiaires;créationd’unebranchemaladie.177Pourplusdedétailsdanslesrecommandations,seréférerauxchapitresconcernés

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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 257

• AutitredelaCNRT:Commettreuneexpertiseenvued’envisagerlaréformedelaCaisse;décentraliserlagestiondelacaisseauniveaudechaqueministère;proposerdesprimesdedépartauxmilitairesquin’ontpaspassélenombred’annéesnécessairespourpouvoirbénéficierdelaretraite.

• Pourlessystèmesd’entraideinformels:Encouragercessystèmesparl’organisationdesséminairesetautresétudessurlesmeilleurespratiques;réglementerlesformeslespluspratiquées.

Parrapportà la santédontleTchads’engageàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentielles,ilfautmettrel’accentsurlespointssuivants:

• Autitredelagratuitédessoins:prendretotalementenchargelespersonnesindigentesetpartiellementcertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées;baisserleprixdemédicaments;élaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens,lesconsultationscurativespourlespersonnesdu3ièmeâge,etc.;budgétiserleFondsNationaldeSolidaritéafindelerendrepérennepourprendreencomptetouslesindigentsmaispasseulementlessinistrés.

• Autitredelasantédelamèreetdel’enfant:Mettreenplaceunsystèmedeforfaitobstétrical.

• Autitredesmutuellesdesanté:Appuyerlesorganisationsdemicroassuranceàredéfinirlestextesréglementairespours’adapterauxrèglesdegestiondesmutuellesdesanté;formerlesresponsablesdesorganisationsdelamicroassurancesanté;apporterunappuitechniquepourlamiseenplacedesoutilsdegestiondelamicroassurancesanté;apporterunappuitechniqueauxorganisationsdemicroassurancedanslecadredelanégociation,d’élaborationetdesignaturedescontratsaveclesprestatairesdesoins;définitiondespaquetsd’activitéàcouvrirselonlecontextedechaqueorganisation.

• Autitredel’assurancemaladie:L’élaborationetl’adoptiond’uneloiquiseraplacéesousl’autoritéconjointedesMinistèresenchargeduTravail,del’ActionSocialeencequiconcernel’assurancesocialedefaçonlargeetceluienchargedelaSantéPubliquepourcequiestdel’assurancemaladieetlesmutuelles;faireadopterleprojetdeloiportantCodedelaSécuritésociale;ledébatàl’AssembléeNationaleetl’adoptiond’uncadrelégislatif;l’adoptiondetextesd’applicationetdecritèresdeperformancesdesmutuelles.

Spécifiquementpour le VIH/SIDA,ilrecommandé,enmatièredeprotectionsociale,cequisuit:

• LesoutienauxPVVIHetauxOEV.

• L’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppementnotammentlarévisiondelaStratégienationalederéductiondelapauvretésecondegénération(SNRPII).

• L’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetcellesrelativesàlaréductiondesimpactsdelamaladie.

Encequiconcerne la sécurité alimentaire,lesrecommandationssuivantessontformulées:

• Autitredelaréactionfaceaurisque:L’extensiondefiletssociauxdesécuritéalimentaire;augmentationdesramificationsetautrespointsd’interventiondeproximitétouchantleszonesdéfiniesàrisquesrécurrents;réduireaumaximumlesprocéduresetdélaisd’acheminementdel’aide;prévoirunepolitiquedeconvertibilitéallantdanslesensd’adapterl’aidealimentaireauxhabitudesalimentairestoutenladiversifiant;mettreenplaceunmécanismed’alerteprévisionnelleetd’interventionrapide.

• Autitredelapréventioncontrel’insécuritéalimentaire:Promouvoirdescoopérativesetmettreenplacedesbanquesdecéréales(greniersvillageois)auniveaucommunautaire;développerlesProjetsetProgrammesdurables(PNSA,PNIMT,SDA),développerdespolitiquesquitiennentcomptedesaspectsliésauxchangementsclimatiquesetàladégradationdel’écosystème

Parrapportàlaproblématiquedela nutrition,enplusdesrecommandationssurl’insécuritéalimentaireleconcernantaussi,ilseraitjudicieuxdepréconiserlesrecommandationssuivantes:

• Miseenœuvre,àgrandeéchelle,desinterventionsnutritionnellesàhautimpactetmiseenplaced’unestructuredecoordinationetsuiviauniveaucentraletrégional.

• Elaborationd’unpland’actionnational(unestratégiederéponse)enassociantlesdifférentsacteurs;miseenœuvredesinterventionscurativesetpréventivesenfocalisantlesactionssurlesenfantsdemoinsde5ans,lesmèresallaitantesetlesfemmesenceintesdansleszonesaffectées.

• Soutienetpromotiondebonnepratiquedel’allaitement;etfournirunpaquetessentiel:accèsauxalimentsdecomplémentetdethérapie.

• Focalisationdelasurveillancedelacroissancesurlesenfantsde0-3ans,aussibiendanslescentresdesantéqu’auniveaucommunautaire,toutenciblanttouslesenfantsde0-5ans.

• Elaborationd’unprojetpilotedetransfertdirectenespècesauxménagespauvres/vulnérablesdupointdevuenutritionnelleetdelasécuritéalimentaire.

Pourcequiestdel’éducation,dontlaprotectionsocialeviseàrétablirl’équitéensonsein,onpeutsuggérerquelquesélémentssuivants:

• Autitredelascolarisation:Sensibiliserlesparentssurl’éducationdesfillesetétablirdespistesderéflexionsurl’âgelégalaumariagepourlesfillesetunepromotiondelaformationdesfemmesinstitutricesoudansd’autresmétiers;Instaurerdesprogrammessurlascolarisationdesfillesdanslescentresd’alphabétisation;impliquerlesautoritésreligieusesdanslapromotiondel’éducationdesfilles;renforcerlescapacitésdelaDPEFafindeluipermettredeprendrevraimentuneenvergurenationale.

• Autitredesbarrièresconcernantlesvaleursculturellesetlescroyancesreligieuses:Mettrel’accentsurlechoixdelalangue,pouréviterl’hostilitédecertainsparentsauFrançais;revenirsurcertainsprogrammesd’enseignement;établirunsystèmespécifiqueauxnomades;réglementerlesystèmedesécolescoraniquesdanslebutdepasseràsarénovationdanslefutur;étendrelacouverturedusystèmepréscolairedanstoutleterritoirenational.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 259

• Autitredescontraintesfinancières:Ciblerlesménagespauvresenmilieururaletétablirunepriseenchargecomplètedesdiverscoûtsd’éducation;mettreenplaceuneconnexionentremicrocréditsetscolarisationdesenfants.

Danslecadred’uneprotectionsocialeetunecouvertureauxrisquesexogènesaxéessurle développement et la promotion de l’emploi,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:

• L’adéquationentrelaformationetl’emploi,lerenforcementderéseauxexistantsetl’évaluationdel’efficacitéexternedesstructuresdeformation.L’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialepourmieuxrenforcerlescapacitésdesAssistantesSociales.

• Créationd’unfondsdesolidaritépourl’emploidesjeunesdéscolarisésounon;miseàladispositiondespromoteursdecentresd’incubationetdepépinièresd’entreprises;178promotiondesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre(HIMO);soutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenu–surtoutpourlesfemmes.

• L’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiavecuneplacedechoixpourlesplusvulnérables.

• Créationd’undispositifdesoutien(microcrédit,parcellesaménagées,intrantsetmatériauxagricoles)auxlauréatsdesécolesdeformationagricoleenvuedeleurpermettred’initierdesactivitésdeproductionets’autoemployer.

• Initiationdepolitiquesallantdanslesensdefavoriserledépartvolontaireàlaretraitedanslafonctionpubliqueavecdesmesurescohérentesd’accompagnementdansl’initiationetlapromotiondesactivitésentrepreneurialesetagropastorales.

Pouraméliorerl’accèsdespauvresauxservices et infrastructures de base,lesmesuressuivantessontàpréconiser:

• Augmenterletauxd’accèsàl’eaupotableauxprixabordables,etmettreenplaceuncadredecoordinationdanscedomainepourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvreetlacoordinationdesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène.

• Intensifierlesinvestissementsdansledomainedel’eauetl’assainissementsurtoutdanslemilieururaletlelongdescouloirsdetranshumanceparlaconstructiondespuitspastorauxquirenforcentautantlesdisponibilitésaucheptelqueleshumains.

• Réfléchirsurlamiseenplaced’unebanquedel’habitatpourpermettrel’accèsàlapropriétéduplusgrandnombredeménagesetpromouvoirlescréditsàl’habitat.

• Encouragerdespolitiquesallantdanslesensdeladétaxationdesmatériauxdeconstructionetleursubventionparl’Etat.

• Diversifierlessourcesd’énergie,enparticulierpromouvoirlesénergiesrenouvelablesetsubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.

Pourfairefaceauxrisquesetauxconséquencesdessituations d’urgence complexe,leTchaddoit:

• Mettrel’accentsurlaprotectiondespopulationslesplustouchéesainsiquelerétablissementetlerenforcementdesréseauxsociauxplusharmonieuxpardesdispositionsjuridiquesappropriéesetlamiseouremiseenplaced’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.

• Inclureunplandecontingencecommepartieintégrantedanslapolitiquenationaledeprotectionsociale,enprévisiondesituationsd’urgencescomplexes,envuedesoutenirlespopulationsàtraversdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.

18.3 Conclusions et recommandations sur les aspects juridiques, budgétaires, institutionnels et partenariats

Aprèsavoirdiagnostiquélesdifférentssecteursd’intérêtenmatièredeprotectionsociale,ilaétéquestionderéfléchirsurlesmodalitéspratiquesdesamiseenœuvre.Cetravailaconsistéàexplorersoncotélégalàtraversuneanalysejuridique;lapossibilitédesonfinancementparl’entremised’uneanalysebudgétaire;sastructurationparunscénariod’uncadredecoordinationinstitutionnelle;etlamobilisationdespartenairestechniquesetfinanciers.C’estainsiquequelquesrecommandationsconsécutivesàcesanalysesontétéretenues:179

Encequiconcernel’aspect juridique,ilestrecommandécequisuit:

• Lacodificationdestextestouchantaudomainelaprotectionsociale;

• Lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;

• L’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsocialenotammentcelledelaloiportantsantédelareproduction;

• L’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux(CDEetOIT).

Pourcequiestdudomaine budgétaire,ilestsuggérédesélémentssuivants:

• Elaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;

• Mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiaires;veilleràcequelesdotationsbudgétairesintrasectoriellessoientmieuxorientéesverslesbesoinsdesplusvulnérables

Ilestproposédanscettepartieunestructuredecoordination interministérielledeconcertationetdesuividelapolitiquedeprotectionsocialebaséesuruneplateformeselonlesdifférentsaxes.

178P 179Pourplusdedétailsdanslesrecommandations,seréférerauxchapitresconcernés

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 261

• Chaqueaxedelapolitiqueseraprésidéparleministèredetutelleayantl’avantagecomparatifsil’axenedisposepasd’organesexistantscommeleConseilNationaldel’enfance,celuidelanutritionoudespersonneshandicapées.

• Cettestructure,seraundispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationneldontlefonctionnementsebaserasurlesprincipesdelacollaborationétroite,delatransparenceetdelabonnegouvernance;laparticipationactivedesacteursétatiquesetnonétatiquesainsiquel’implicationdespartenairestechniquesetfinanciers;l’implicationdesniveauxdécentralisésdanslaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuividesprogrammes;etlarecherchedesynergieentrelesacteurs.

• Dansl’immédiat,pourlaphasedel’élaborationdelastratégiedelaprotectionsocialeetdesoninsertiondanslaSNRP3,unecoordinationpourraitêtreassuréeparlecomitédepilotageactueldelaSNRP2.

Dansledomainedespartenariats,ilestrecommandélespointssuivants:

• Elaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégraledelapolitiquedeprotectionsociale

• CréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsocialeafindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvre,etlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale

• Mettreenplacelesstructuresappropriéespourpromouvoirlacoordinationetlaconcertationdespartenairesauxniveauxcentraletlocalautourdesprogrammesprioritairespourlaprotectionsociale.

18.4 Conclusions et recommandations sur les mécanismes appropriés / actions pilotes

Enfindecompte,ons’estattardésurlafaisabilitédel’applicationauTchadd’undesinstrumentsdelaprotectionsocialelargementutilisédansd’autrespays,àsavoirles transferts en espèces.Acetégard,lespointssuivantssontsoulevésenvudelamiseenplaced’unprojetpilote:

• Lesthèmessuivantsseraientàconsidérercommethèmesprioritairespouruntelprojetpilote:lestransfertsenespècesauxménagesvulnérablesliesàlanutrition/sécuritéalimentaire;lestransfertsliésàlasanté,ycomprislessubventionsaccompagnantlamiseenplaced’unforfaitobstétrical;etlestransfertspourencouragerl’éducation.

• Uneétudedefaisabilitéapprofondieseraitnécessaireaupréalablepourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesd’untelleapprocheetpourmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéesquiluiassurerontunecertaineréussite.

• Unefoislafaisabilitédémontrée,ilseraithautementconseillédeprocéderparétapesavecunprogrammepiloteàcouverturerestreinteetpendantunepériodeprécisepermettraitdetesterl’approcheetdedégagerlesprincipauxenseignements,avantdelescapitaliseretdelesmettreàl’échelle.

• EtantdonnélanaturenovatricedecegenredeprogrammeauTchad,ilestconseillédeprévoirunephasedeformationpourlepersonnel,ycomprisàtraversdesvoyagesd’étudedanscertainspaysvoisinspourmieuxserendrecomptedesprocéduresettirerdesleçonsdesexpériencesdéjàencours.

19. Prochaines étapes : vers une politique nationale de la protection sociale

19.1 Recommandations globales, principes de base et processus à prévoir

Une structure de coordination solide et performante

Etantdonnélanaturetransversaledelaprotectionsocialequidemande,poursonefficacité,uneconjugaisonlargedesénergiesetdesapprochesmultisectoriellespourcréerdessynergiespositivesetenamplifierleursimpactssurleterrain,ilestessentieldecréeretderenforceruncadredeconcertationetdecoordinationinstitutionnelle.Lastructuredecoordinationàmettreenplacedoitêtredotéedemoyensadéquats(humains,financiers,logistiques)pouraccomplircestaches.Elledoitaussibénéficierd’unsoutienduplushautniveau,afindeluipermettred’avoiruneinfluencesurlesactionsdesautres.

Aulieudemultiplierlenombredestructuresdecoordinationsansvraivaleurajouté,ilseraitimportantd’ancrerunetellestructureauseindescadresdecoordinationexistants,commeceuxqui,parexemple,sontchargéesdecoordonnerlaSNRP.Ilfaudraitégalementveilleràcequ’iln’yaitpasdechevauchementdemandatentrelastructuredecoordinationintersectorielleetlesstructuresdetutellesectorielles.

Une consultation large (liée au processus du développement de la SNRP3)

Vulanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,ledéveloppementd’unestratégienationaledevraitêtrebasésurunprocessusdeconsultationlargeimpliquanttouslesacteursprincipauxsouslacoordinationd’un‘chefdefile’.AuTchad,untelprocessuspourraitprendreplacedanslecadredelapréparationdelaprochaineSNRP3.

LeprocessusnationalderévisiondelaSNRP2actuellepermettraaussid’impliquertouteslespartiesprenantesautourd’unerevuedesactionsconduitesjusqu’àcejourdansledomainedelaprotectionsocialeetd’arriveràunepositioncommuneausujetdesprioritésfutures.Pourcela,ilfaudraitmettreenplace‘ungroupedetravail’surlesquestionsdelaprotectionsociale,faisantpartieintégrantedesgroupestechniquesnécessairespourlarevueetl’élaborationdelaSNRP3,surtoutlescomitéstechniquessectoriels.

Une communication permanente à tous les niveaux

Dansundomaineaussicomplexeetnouveaucommelaprotectionsociale,oùmêmelespriorités,lesstratégiesetlesdéfinitionsrestentàcréeretàinterpréterselonlesperspectivesetlesréalitésnationales,leprocessusconsultatifdoitêtreaccompagnéd’uneffortproactifenmatièredecommunicationetd’échangedepointsdevue,etceciàtouslesniveaux.

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 263

Unsystèmedecommunicationdu‘hautverslebas’pourexpliquerlesconcepts,partagerlesleçonsacquisesàtraversdesexpériencesdansd’autrespays,etdissémineràuneaudiencepluslargelesconnaissancesetlesacquistechniquesdevraitêtrecomplétéparunsystèmedecommunicationdu‘basverslehaut’susceptibledesolliciterlespointsdevueetlesprioritésàlafoisdesbénéficiairespotentielsdelaprotectionsocialeetdesacteursclésdansledomaine.Danstoutestratégiedecommunication,laquestiondelalangueestessentielle:ilfaudras’assurerquelesprincipauxtextessoienttraduitsenarabeetaussiquedesmoyensappropriéssoientidentifiéspourencommuniquerlecontenuégalementdansleslangueslocales.

Une vision de complémentarité

Unestratégienationaledeprotectionsocialedoitnécessairementêtreincorporéedansunestratégieglobaledeluttecontrelapauvreté.Enplus,elledoitêtreconsidéréecommeunaccompagnementd’unestratégied’investissementpluslargeconcernantlesecteur,àlafoispourledéveloppementdesinfrastructures,del’agricultureetdel’élevage.End’autresmots,laprotectionsocialenedoitpasêtreconsidéréecommeunealternativeàl’extensionuniverselledesservicesdebase,maisplutôtcommeuneapprochecomplémentairesusceptibledemettreenvaleurcesservicesetdefavoriserleurutilisation,particulièrementdelapartdespopulationsvulnérables.

Ilestainsiimpératifdeprévoirl’établissementdetouteunegammeharmonieusedemesurespolitiquesàcourt,moyen,etlongterme,refletd’unevolontépolitiquesolide,pourunefournitureefficacedesservicessociaux(surtoutenfaveurdespauvres)etdesmesuresadéquatescapablesdeprotégeretdesécuriserlesmodesetlesmoyensd’existenceainsiquelebien-êtredesplusvulnérables.

Une base analytique fiable et un système rigoureux de suivi et évaluation

Ledéveloppementd’unestratégieefficacedelaprotectionsocialedoitsebasersurdesdonnéessolidesetdesanalysesfiablesconcernantlesdifférentesdimensionsdelapauvretéetdelavulnérabilitéauTchadainsiqueleurstendancesactuelles.Celadoitpermettrel’identificationetleciblagedeszones,descatégoriessocialesetdesgroupesdepopulationsvulnérables,commeaussilechoixdesoptionsetdesprioritésàentreprendre.Celafaciliteraitaussilaconstitutiond’un‘registreunique’debénéficiairespotentielsdetouteunegammedeservicesdel’assistancesociale.

Apartirdesdonnéesdebase,etenseréférantauxobjectifsetauxrésultatsdelastratégienationaledeprotectionsociale(quiserontdéfinisparlasuite),ilfaudraitcréerunsystèmeetdesmécanismesdesuivietd’évaluationliésàceuxquiseraientmisenplacepourlesuivietl’évaluationdelaSNRP.Aprévoir,entreautres,ledéveloppementd’indicateursappropriés(deperformanceetd’impact);ledéveloppementetlacoordinationdedifférentstypesd’enquêtes;lerenforcementetl’harmonisationdessystèmesadministratifssectorielsdecollecteetd’analysedel’information;l’intégrationdesoutilsqualitatifsetquantitatifsdesuivietévaluation.

Ilfaudraitégalementprévoirdesétudesspécialiséesdansdifférentsdomainesprioritaires(comme,parexemple,lasécuritésociale);desanalysesapprofondiesdelasituationdescatégoriesdepopulationslesplusvulnérables(personneshandicapées;enfantsetorphelinsvulnérables,etc.);desétudesdefaisabilitédesprogrammespilotesàmettreenœuvre(parexemple,unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesoulamiseenouvred’unforfaitobstétrical).

Un cadre juridique clair

Ilesttrèsimportantdebaserlapolitiquenationaledeprotectionsocialesuruncadrejuridiqueclair.HeureusementauTchadondisposedéjàdetextesrégissantcertainsaspectsdelaprotectionsocialenotammentdestextesnationauxetinternationaux.Toutefois,cestextessontépars,d’oùlanécessitédeslescodifierafindeleurdonneruneplusgrandelisibilité.Aussi,ilfaudraitétabliretapprouverdestextesd’application–làoùilsmanquent-pourrendrelesloiseffectives.

Le renforcement de capacités

Ilfaudraitprévoiruneformationappropriéedesmembresclésducomitédepilotageainsiquedesautresprincipauxacteurschargésdemenerl’élaborationetlamiseenœuvredelastratégienationaledeprotectionsociale.Acourtetàmoyentermes,ilseraitutiledeprévoirdesvoyagesd’étudeenvuedefavoriserdeséchangesd’expériencesdansledomainedelaprotectionsociale,ycomprissurlesquestionsprioritairesdufinancementdelasanté,l’extensiondelasécuritésocialeetlaconceptualisationetmiseenplacedesprogrammesdetransfertssociaux.Ilfaudraitégalementidentifierlescourstechniquesspécialisésdecourteduréedisponiblesàl’échellesous-régionale,régionaleetinternationaledanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeetfavoriserlaparticipationdupersonneldessecteursclésàcescours.

Ilseraitimportantdefavoriserledéveloppementdeliensd’assistancetechniqueàpluslongueduréeaveclesinstitutionsspécialiséesdanslesdifférentsdomainestechniquesportantsurlaprotectionsociale(parexemple,centresuniversitaires,agencesdeformationliéesausystèmedesNationsUnies,etc.).

Pourlemoyenetlongterme,ilseraitutilederéfléchiraudéveloppementdesprogrammesnationauxdeformationprofessionnelleettechniquedansledomainedelaprotectionsocialeàtraverslacréationd’unefilièrespécialisée–parexempleàl’ENASS(EcoleNationaledesAgentsSociauxetSanitaires).Egalementimportantseraitlerenforcementdescapacitéslocales(niveauxdécentralisés,régions/communes)pourlaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuivideprogrammesdeprotectionsociale(etsoutenirainsidesprojetspilotesauniveaulocal).

Un investissement de taille

Ilestdeplusenplusreconnuquel’investissementdansledéveloppementducapitalhumainparlerenforcementdesservicessociauxconstitueuninvestissementdedéveloppementàpartentière,avecunimpactquiaffecte,au-delàdelaconsommation,laproductionelle-même.Dansl’arbitragebudgétairequisefaitautourdesgrandsaxesstratégiquesdupays,ilfautalorstenircomptedesdépensesliéesàlaprotectionsociale,enlesconsidérantsparmilesmeilleursinvestissementspossibles.

Pourceci,ilseraitutilederéexaminerdepréslastructureetl’efficacitédesdépensesdessecteurssociaux,pourendégagerlesmargesbudgétairesnationalespourlaprotectionsociale(constructiond’unbudgetsocial)–celaimpliquantlanécessitéderéorganiser/ré-catégoriserleslignesbudgétaireselles-mêmes.Cecifaciliteraégalementuneévaluationdescoûtsdelastratégienationaledeprotectionsocialeetd’insérercescoûtsdansleCDMT,enliantcetteévaluationaudéveloppementd’un‘budgetsocial.’

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 265

Ilseraitutilederéfléchirsurlacréationd’unfondsspécialpourlaprotectionsociale(ousuruneadaptationdufonctionnementdesfondsdéjàexistants,commeparexemple‘leFondsNationaldeSolidarité)etélaborerdesoutilsdegestionefficace.

Egalementimportantseraitlamobilisationdesfondsdesoutiendisponiblespourlaprotectionsocialeàl’échelleglobale(Fondsmondial;programmeSNUdu‘soclesocial’;autresfondsauprèsdesdonateursspécifiques)autourdelastratégienationaledelaprotectionsocialeetmettreenplacedesprocédurestransparentesdesuivietdegestion.

Des partenariats stratégiques

Ilseraitimportantdedéfinirlesmodalitésd’unpartenariatstratégiqueaveclesprincipauxpartenairestechniquesetfinanciersinternationaux(BIT,UNICEF,PAM,OMS,UNFPA,Banquemondiale,Unioneuropéenne,DFID/UK,entreautres),poursoutenirledéveloppementetlamiseenœuvred’unestratégienationaledeprotectionsocialeintégrée.Danscesens,ilseraitutiled’activerleréseautechniquerégional(SNU)surlaprotectionsocialeauniveaunationaletpromouvoirdeséchangesrégionauxetinternationaux(parexemple,leprocessusdel’UnionAfricaine,leNEPAD,etc.).

IlfaudraitprévoirunpartenariatplusétroitaveclesONGnationalesetinternationalesetlesassociationsdelasociétécivile,enleurconférantunstatutetunmandatplusprécisenmatièredeprotectionsociale.Danssesens,ilseraitutiledeconsidérerlacréationd’une‘plateformedelasociétécivilesurlaprotectionsociale’,ens’inspirantdel’expérienced’autrespays.

Ilseraitégalementimportantd’ouvrirledébatsurlaprotectionsocialeàd’autresacteursinstitutionnels,auniveaucentraletlocal,enintégrant,entreautres,lesautoritéscommunales,lesmembresduparlement,lesautoritésreligieuses,etdesolliciterdemanièreproactivel’implicationdusecteurprivédansleseffortsnationauxpourlaprotectionsociale.

Ilfaudraitenfinadopteruneapprochequiviseaaméliorerlaparticipationdesbénéficiairespotentielsdelaprotectionsociale(ycomprislespluspauvres,lesfemmesetlesenfants)audébatsurlesstratégiesdeprotectionsociale,encréantdesespacesdedialogueappropriésetdesmécanismesdeconsultationcommunautaire.

Une mise en œuvre progressive

Ilseraitconseilléd’envisagerunemiseenœuvreprogressivedelapolitiquenationaledeprotectionsociale,enidentifiantlesactionsprioritairesàcourt,moyenetlongterme.Pourcela,ilfaudraitaupréalableprévoirl’élaborationd’unpland’actionspécifiqueetbudgétisé.Desprogrammespilotes(telqu’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesliésàlanutritionetàlasécuritéalimentaire;lestransfertsliésàl’éducation;oulamiseenœuvred’unmécanismedepartagederisquesautourdelasanté,surtoutlamaternité-forfaitobstétrical)pourraientfournirdesélémentsutilesàlaréflexionnationale.Cesprogrammesdevraientfairel’objetd’étudesdefaisabilitépréalablesetaccompagnéesd’unsystèmedesuivietévaluationefficace,afind’enmesurerl’impactetd’encapitaliserlesrésultatspouruneéventuellemiseàl’échellenationale.

Ilestégalementimportantdeprévoir,entantquemesuresd’accompagnement,lesétudesetlesanalysesapprofondiesliéesauxprioritésdelaprotectionsociale,ycomprispourl’identificationdesdimensionsprécisesdesvulnérabilitésdesdifférentescatégoriesdelapopulation,l’évaluationdesbesoinsenmatièrederenforcementdescapacitésetl’analysecomparativedesrelationscoûts/bénéficesdesdifférentesoptionsdeprotectionsociale,entreautres.

Tableau 44: Vers une politique nationale de la protection sociale

Principes de base Processus à prévoir

Unecoordinationmultisectorielle Créationd’undispositifinstitutionnelefficace

Uneconsultationlarge Processusparticipatif-liéàlaSNRP

Systèmedecommunicationpermanent Atouslesniveauxetàdoublevoie

Unevisiondecomplémentarité Mesuresbaséessurl’existant;partagedetaches

Unebaseanalytiquefiable Systèmedecollecte/analysededonnées;étudesapprofondies/ciblage/suivietévaluation

Uncadrejuridiqueclair Revueetcodificationdetextes;textesd’application

Lerenforcementdescapacités Partaged’expériences;formationàcourtetàlongterme

Uninvestissementdetaille Fondsdisponiblesetàrechercher

Despartenariatsstratégiques MobilisationdesPTF,ONG,associationslocales

19.2 Chronogramme préliminaire

Ilestimportantdeprévoiruncalendrierdutravailpourl’élaborationdelastratégienationaledeprotectionsocialeetpourlelancementdesactivitéspilotes.Letravaildelaphasepréparatoiredoitêtremenéenparallèleavecl’élaborationdelaStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(SNRP3).Unschémapréliminaireduchronogrammeaétéprésentépourdiscussionlorsdel’atelierdevalidationdurapportdecetteétude(voirtableau45).

Alasuitedesdiscussions,lechronogrammeprésentédansletableau46aétéélaboréd’unemanièreparticipativelorsdestravauxdegroupesdel’ateliernationaldevalidationdurapport:cetableaudistinguelesactionsimmédiatesetlesprochainesétapes,avecl’identificationdesresponsabilitéspourchaqueétape.

Entenantcomptedesrecommandationsglobalesetdesprincipesdebaseadoptéesparl’atelier,leTchadestactuellementenmesuredesedonnerunevéritable‘feuillederoute’pourledéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.Celaauneimportancecapitale,pourpermettreàtouslesTchadiens,etsurtoutlescoucheslesplusvulnérables,debénéficierd’unecouverturesocialedignedesaspirationsarticuléespasl’undenosinterlocuteursdelamanièresuivante:

« L’Etat sécurise l’existence pour que la dignité humaine soit confortée et que tous les individus de la société puisse bénéficier d’un parapluie qui les met à l’abri de tous les problèmes – santé, alimentation, éducation, habitat. »

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Analyse de la situation et recommandations operationnelles 267

Tableau 45: Stratégie nationale de la protection sociale: Chronogramme préliminaire (2010-12)

ACTIVITES RESULTATS ATTENDUS REMARQUESPHASE PREPARATOIRE(2010-2011)

Définitionetmiseenplacedudispositifinstitutionnel

Conduited’étudespréparatoireséventuelles

Processusparticipatifd’élaborationd’unestratégie

Etablissementd’undispositiffinancieradéquat

Renforcementsdescapacitésadministrativesettechniques

Définitiondemécanismesdesuivietévaluation

Lancementd’opérationspilotes(choixd’options)

Structuredecoordinationenplaceetfonctionnelle

Résultatsdesétudescontribuentàladéfinitiondespolitiquesetprogrammes

Stratégienationaledelaprotectionsocialevalidéeetapprouvée,servantcommeguidedirecteurpourtouteslesactivitésdansledomaine

Budgetrequispourl’implémentationdelastratégieinclusdansleCDMTetfondsadéquatsmobilisés

Acteursprincipauxcapablesd’assumerleursresponsabilitésrespectives

Unsystèmerigoureuxettransparentdesuivietévaluationenplace,avecindicateursdeperformanceetderésultatsbiendéfinis

Par exemple:Programmespilotesdetransfertsenespèceetdeforfaitobstétricalmisenplace

Asignalerl’importancecritiquedelacoordinationàhautniveauetprévoirlesmoyensdetravailadéquats

Ils’agitd’étudesprioritairessectoriellesainsiqued’analysespluslarges(àdéterminer)

CettestratégiedevraitêtreconsidéréecommepiliercentraldelaSNRP3;sondéveloppementetsamiseenœuvredevraientêtreaccompagnésparunsystèmeefficacedecommunication.

Aprévoirl’élaborationd’un‘budgetsocial’

Lesformationstiennentcomptedesbesoinsidentifiésparlesétudes

Associerdesactivitésdesuivietévaluationqualitativesaussibienquequantitatives

Besoindetravailpréalabledeconcertationetdeplanification,ainsiquedesétudesdefaisabilitépréalables

PHASE DE LANCEMENT(2011-2012)

Miseenœuvredespremièresphasesd’activitésdelastratégie

Miseenœuvredesprogrammespilotes:transfertsenespèces/forfaitobstétrical

Formationsetrecyclages

Suivietévaluationsystématique

DéroulementdelastratégieaucoursdelapremièreannéedelaSNRP3

Populationsvulnérablescibléesreçoiventdestransfertsréguliers;conditionspourlamiseenplaceduforfaitobstétricalréunies

Acteursprincipauxcapablesd’assumerleursresponsabilitésrespectives

Analysedesrésultatspréliminairespermettentdesajustementséventuellesdanslastratégie

Besoind’unprocessusdeplanificationetdemiseenœuvreparétapes

Lesleçonsacquisespendantlaphasepilotedevraientalimenteruneréflexionsurlacapitalisationetunemiseàl’échellepluslargedesprogrammes

Nécessitédedistinguerentrelecourt,moyenetlongterme

Importantdeprévoirsuiviàlafoisdel’impactetduprocessus

Tableau 46: Actions immédiates et prochaines étapes

Thematiques Calendrier Responsabilité Rapport d’étude

Validationparl’ateliernational 22-23sept. MASSNF/UnicefFinalisationselonrecommandationsdel’atelier 1 oct. ConsultantsPartagelargedurapportetcommunicationappropriéedesrésultatsàtouslesniveaux Oct.-15nov. MASSNF/Unicef

Structure institutionnelle et ressources humaines

Création/renforcementdelastructuredecoordination;désignationdespointsfocauxetétablissementd’unplandetravail

octobre MASSNF

Formationinitialeenprotectionsociale Finoct. UnicefAutresformations/étudesdevoyageàprévoir continu CoordinationRenforcementdepartenariats(PTF;ONG) continu CoordinationPréparation des actions pilotes/ études prioritaires

Etude(s)defaisabilité/définitiondesgrandeslignespourunprogrammepilotedetransfertsenespèces;forfaitobstétrical

octobre Coordination

Etudeapprofondiedel’espacebudgétaireetdescouts-efficacitédedifférentesoptionsàchoisir(modeling)

oct.-déc. Coordination

Elaboration de la politique nationale

Etablissementd’uncomitérestreintdetravail LiéàlamiseenplacedelaCoord Coordination

Recherched’assistancetechnique Continu CoordinationElaborationd’unplandetravail/procéduresparticipatives(niveauxcentraletrégional) Oct.-déc. Coordination

Processusd’élaborationdesprioritésàcourt,moyenetlongterme,encohérenceavecprocessusd’élaborationdelaSNRPIII

Oct.2010-Déc.2011 Coordination

Page 135: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

268 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 269

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

1. Membres de l’équipe de recherche

2. Membres du comité du pilotage

3. Personnes rencontrées lors de la recherche à N’Djamena (mars-avril 2010)

4. Références bibliographiques

5. Termes de référence de l’étude sur la protection sociale au Tchad

6. Guide d’entretien

7. Tableaux Santé

8. Tableaux Education

9. Tableaux Emploi et Formation Professionnelle

10. Cadre juridique

11. Les différents types de transferts en espèces et leurs objectifs

12. Méthodes de ciblage

13. Résultats du travail de groupe lors de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad

14. Synthèse des travaux de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad

15. Fiches d’identification des structures publiques/parapubliques œuvrant dans les domaines relatifs à la protection sociale

ANNEXES

Page 136: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

270 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 271

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

ANNEXE 1. Membres de l’équipe de recherche

• ThierryMamadou:Docteurenscienceséconomiques,spécialistefinancementdedéveloppement;ChefdedépartementdeGestionetdeSciencesEconomiquesàlaFacultéduDroitetdeScienceEconomique(FDSE),UniversitédeN’Djaména

• DionkoMaoundé:Docteurendroit;spécialisteendroitdelasanté;enseignantàlaFDSE• BeguyOlivier:Enseignant/chercheuràlaFDSE;spécialisteenéconomiedudéveloppement• YounousAbdulaye:Enseignant/chercheuràlaFDSE;spécialisteengestiondelapolitiqueéconomique

• CarolWatson:Docteurenanthropologiesociale,spécialisteenprotectionsociale,consultanteInternationale

• AhmatHamid:Docteurenscienceséconomiques,Spécialisteenpolitiquessociales,UNICEF,(coordinationduprojet)

ANNEXE 2. Membres du comité de pilotage

• SGMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,Président• SGMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail,Vice-Président• SGMinistèredelaSantéPublique• SGMinistèredel’EducationNationale• SGMinistèredelaJustice• SGMinistèredelaCulture,JeunesseetSports• SGMinistèredel’IntérieuretdelaSécurité• SGMinistèredesFinancesetduBudget• SGduMinistèredeDroitdel’HommeetdelaPromotiondeliberté• UnReprésentantdel’AssembléeNationale• UnReprésentantduParlementdesEnfants• UnReprésentantdelaPrimature• UnReprésentantdesADH• UnReprésentantdesAssociationsféminines• UnReprésentantdel’Unicef• UnReprésentantUE• UnReprésentantdelaCoopérationFrançaise• UnReprésentantdeBanqueMondiale• UnReprésentantdel’UNFPA• UnReprésentantdesEglises

• UnReprésentantduComiteIslamique• UnReprésentantdesChefstraditionnels

ANNEXE 3. Personnes rencontrées lors de la recherche à N’Djamena (mars-avril 2010)

UNICEF• DrMarzioBabille,Représentant• JeanBaptisteNdikumana,ReprésentantAdjoint• HamidAhmatSpécialiste,Politiquessociales(coordinationduprojet)• PrashantKishor,Chef,Politiques,PartenariatsetPlanification• AntoinetteGnayamKoumtingué,Spécialiste,Suivietévaluation• RogerSodjinou,Spécialiste,Nutrition• MariamRoumaneAl-Habbo,Spécialiste,Education• TingboG.PhilippeAssalé,Chef,Protectiondel’enfant• DésiréeMohindoMunhanda,Spécialiste,Protectiondel’enfant• MotoyanNanitom,Chargédeprotectiondel’enfant• MorgayeGueim,Spécialiste,VIH/SIDA• LillianOkwirry,Chef,Eauetassainissement• Dr.FrançoisKampundu,ChefdeBureau,UNICEFAbéché/EasternChad

GOUVERNEMENT

Ministère de l’action sociale, de solidarité nationale et de la famille• Direction de l’enfance- BlaguéAdoumLaurent,Directeurdel’enfance- NgaradoumadjiMikangar,Directeurdel’enfanceadjoint- MamiraGeneviève,ChefdeDivisiondelaprotectionsocialedel’enfant- DoumoulaIbed,ChefdeDivisiondel’encadrementdelapetiteenfance- AyaMahmat,Chefdeservicedesauvegardedel’enfantendanger- RonaïmouJulie,Chefdeservicedesauvegardedel’enfantendangeradjoint- MbainayeRamadan,Chefdeservicesocialenmilieuscolaireetextrascolaireadjoint- MahamatBang-madi,ResponsabledeCentreEspoirdeKoundoulpourl’Enfance(CENEKE)- NarcisseBiani,Agentauservicedeprotectionsocialedel’enfant- RatébayeFrançoise,ResponsableduParcdejeux- BandoumNodjiralModestine,Chefdeservicesuivi/évaluationdesstructuresdelapetiteenfance

- DénédobéKeytoroJeannette,ChefdeServiceAdjointedelaproduction,deladiffusiondumatérieldidactiqueetludique

• Direction de l’action sociale- BalyamalBanssitan,Directeur- BelloRabyatou,Directriceadjointe- HongressemAmina,DPPF- DjonfienePabame,DSSS- AllaramadjiTogdingam,DDC/AC- KamnadjiNodjigoto,SOACL/DDC/AC- AdoumAlphonse,DPPF- EssadraIsseine,DDC- SaloumBangaBengde,DSSS

Page 137: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

272 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 273

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

• Direction de la Réinsertion des Personnes Handicapées- MariamOurdi,Directrice- MenvieljiNeugreEunice,DRPH- KakesseTheophile,Chefdedivision- HassaneManre,Agent- HisseinMbaiterl,Agent- MahamatAdoumHassan,Agent- LoudjoulineHoitacher,Agent- FalmataMenkreo,ChefdeServices- MaimounaAlioum,Agent- TessemAsseyo,Secretaire- FobaRehaire,Secretaire

• Direction de la Promotion de la Femme et de l’Intégration du Genre- LydieAsingar,Directrice- IsmailAdoumHamid,Directeuradjoint- MalloumBarringa,Servicesuivietévaluation- NekossoKoulM’Baidje,Servicedetechnologie- NagartoinaThérèse,Servicedepromotiondesactivitésféminines- HalimeAbdelkarim,CFFB- OusmanHissene,SRST- NgamayeTobila,DAJDF- JophetDoudouneeMarieVierge,DAJDF- KodiNedoumalMarie,DivisionPromotiondes

Ministère de la Fonction Publique et du Travail

• Service de la Protection de l’enfant au travail, Direction du Travail- TarmadjiYota,Pointfocal- DauroumMbattou,Chefdeserviceadjoint

• Direction de la Sécurité Sociale- MahamatBichara,DirecteurAdjoint- AngambiMadawa,Servicedelaprotectionsociale- NaikissiaSiama,ServiceSantéetsécuritéautravail(DSS)- DossowaitaValansa,ServiceSantéetSécuritéauTravail

• Office National Pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE)- AbdelkarimBatilTogoi,Directeur

• Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)- MahamatNassourAbdoulaye,Directeur

Ministère de Finances• Caisse Nationale de Retraités du Tchad- MahamatSenoussiZakaria,Directeur- SilehMalloum,ChefdeGestiondeLivret- M.Narasingar,Auditeur

Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, • Direction de l’Insertion Socio-économique et des Projets de Jeunes- DjastoideLonira,DirecteurAdjoint- Keheba

Ministère de Droit de l’Homme- KortaTchaknmoneBlaise,Directeurdesdroitséconomiques,sociauxetculturels- MohametSalehAbdelaziz,DirecteurAdjoint,Droitséconomiques,sociauxetculturels- IssakaMahmatAli,Directeurdesdroitsdespersonnesvulnérables

Ministère de la Santé Publique• Khadidja Rahma Saleh, Coordinateur Adjoint, Programme Santé/Nutrition Tchad/UNICEF• Direction des Organisations de Services Sanitaires- DrDadjim,Directeur- MmeMalaCollette,ChefdeDivisiondelaParticipationCommunautaire(pointfocalpourl’étude)

• Direction de la santé de la reproduction et de la vaccination (DSRV)- Dr.FélicitéBilingar,Directrice

Centre National de Nutrition et de Technologie Alimentaire• Dr. Adoum Daliam, Nutritionniste et Responsable du CNNTA• Mme Guiral Celestine, Coordinatrice de Programme Surveillance Nutritionnelle• Membres du cluster nutrition (rencontrés au cours d’une réunion du cluster, 26 avril 2010,

à l’UNICEF)

Ministère de l’Education Nationale• Direction de l’Education des Filles- AllaranguéTrasbé,Chefdeservicerenforcementdescapacités- MbainoungamLardoumAlbertine,ChefdeDivisiondelaFormation- Rob-rohMadjilomJonathan,Chefdedivisionadjoint- GuidimbayeAdennieDaissala,Chefdeservicedecoordinationdesactivitésféminines

• Direction de l’Education de Base Non-Formelle- AbdoulayeHissein,Directeurdel’éducationnonformelle- SanoussiAhmat,Chefdedivisionéducationnonformelle- AhmatMahamatAmin,Directeuradjointdel’éducationdebasenonformelle- Nang-ouldéMalloum,Chefdeservice,éducationnonformelle- MbaitodjimSanengar,Chefdedivisionadministrative

• Direction de l’Alphabétisation et la Formation- AbdoulayeHamid,Directeur- LaokoleRoger,ChefdeDivisionAlphabétisationetFormation

• Programme d’Appui au Reforme du Système d’Education au Tchad (PARSET)- AlBoukharyAdamBarka,Coordinateur

Page 138: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

274 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 275

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Ministère de l’Economie et du Plan• Direction de l’Administration, de la Coordination et du Suivi de la Mise en Œuvre la SNRP - TolasMadonoji,DirecteurAdjointChargeduSuividelaSNRP- DjoamAssaneKagnour,ChefdeServiceSNRP- TchinchebeBatohanné,SuiviIndicateursOMDetDHD

• Secrétariat Technique Permanent de l’Observatoire de la Pauvreté- TobBaba,ConseillerTechniquePrincipal,ProjetPNUDd’AppuiàlamiseenŒuvredelaSNRP

• Appui Conseil Technique et Institutionnel à l’Ordonnateur National (ACTION/FED) :- AbatchaKadai,Coordonnateur

• Commission Nationale pour l’Education et la Formation en liaison avec l’Emploi (CONEFE)- Mme,Midebel,Directricedel’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi

Ministère chargé de la Micro-Finance et de la Lutte contre la Pauvreté• Malick Mahmat Al-Cheikh, Coordonnateur, Projet de Micro-Finance au Tchad (PROMIFIT)

Ministère de l’Agriculture• Docteur Paul, Directeur Adjoint de la Production et des Statistiques Agricoles

Office Nationale des Anciens Combatants et Victimes de Guerre• General Mahmat Ahmad Karachi, Directeur• Ahmat Al Hadji Mohamed, Chef Comptable• Adoum Alamdou Kaya, Chef de la Section des Retraités

Partenaires techniques et financiers

• PNUD - HobahRogoto(Ass.auRepRes,ProgrammePauvreté&Envir);- GouldoumWoubéSabine(Chargéeduprogrammegenre)

• PAM- GonMyers,ConseillerauProgramme/ChefdeProgramme- CyridionUsengumuremyi,AdministrateurdeProgrammedeCantineScolaire- EtienneKississou,VAM- VivianeDjoret,Nutrition- NathalieAvril,Nutritionniste

• FNUAP - MougeltaNicole,ChargéedeProgrammeGenre- DrThomasZoungrana,ConseillerenSantédelaReproduction

• OMS- YetnaDjafanouh,ResponsablePromotiondelaSanté

• FAO - BatedjimNoudjalbaye,AssistantduReprésentant,ChargedeProgramme;- M.Majestan,Consultant,Projetd’AppuialaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentaire(PARPIA)

• Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) - Kollies,Ute,Chefdubureau

• Banque Mondiale - JoelTokindang,EconomistePrincipal

• Banque Africaine de Développement (BAD)- DiogoyeTalansadi,Socioeconomiste,TchadFieldOffice

• Banque Islamique de Développement (BID)- AliOusman,PointFocalBID

• Union Européenne- DavidYim,AttachéUnionEuropéenne,DélégationdelaCommissioneuropéenneauTchad- MadelineOnclin,Conseiller,UnionEuropéenne,DélégationenRépubliqueduTchad

• Agences Française de Développement (AFD)- MahmatAssouyouti,Chargédeprojets,AgencedeN’Djamena

• FEWS Net Chad/USAID- MahmatFoye,ReprésentantNational,- BianpambePatallet,ReprésentantNationalAdjoint

Organisations non-gouvernementales

• Centre d’Information et de Liaison des ONGs (CILONG) - OyalTordegMedard,CoordinateurNational

• CARE International- LaurentUwumuremyi,DirecteurPaysAdjoint,ProgrammeEst

ANNEXE 4. Références bibliographiques

Pauvreté, vulnérabilité, développement national et analyses globales

• Akpapuna,JenniferetChiomaDuru(n.d.)‘ChadOverview’• BandoumalOuagadjio,KostelngarNodjimadji,TchobkréoBagamla,RiradjimMadnodji,JoëlSibayeTokindang,NingamNgakoutou,JoëlNodjimbatemNgoniri,CamanBédaou,DonatoKoyalta,BernardBarrère,MoniqueBarrère.2004.EnquêteDémographiqueetdeSantéTchad2004.Calverton,Maryland,U.S.A.:INSEEDetORCMacro

• DjidengarN’DjendiBassa(2006)‘Rapportdesuivi/évaluationdelastratégienationalederéductiondelapauvretéauTchad(SNRP)SanteetPauvreté(1ereversion)’Projetd’appuiausuivi/évaluationdealSNRP,desOMD,etdudéveloppementhumaindurableObservatoiredelapauvretéauTchad

• Douanodji,A(2007)‘SNRPI:unbilanmitigé’• FMI(2007)Chad:Stratégiederéductiondelapauvreté:Rapportd’étapeautitredel’année2005’• MDGMonitor(2007)‘ChadMDGProfile’.file:///C:/Users/user/Documents/Unicef/Tchad/MDG%20• RépubliqueduTchad(2008)Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté:SNRP2:2008-2011.

• RépubliqueduTchad,MinistèredeFinances,del’EconomieetduPlan,InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques–INSEED(2006)Tchad,Profilde

Page 139: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

276 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 277

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Pauvreté:DeuxièmeenquêtesurlaconsommationetlesecteurinformelauTchad–ECOSIT2(novembre)

• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EconomieetduPlan,InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques–INSEED(2009)Deuxièmerecensementgénéraldelapopulationetdel’habitat(RGPH2,2009)RésultatsGlobaux(septembre)

• RépubliqueduTchad,MinistèredelaPromotionEconomiqueetduDéveloppement,DirectionGénéraledelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques,BureauCentralduRecensement(2001)Enquêtepargrappesaindicateursmultiples:Rapportcomplet(janvier)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèreduPlan,duDéveloppementetdelaCoopération,SecrétariatGeneral,ComitédePilotagedelaStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(2004)Rapportsurlamiseenœuvredelastratégienationalederéductiondelapauvreté2003-2004.Versiondéfinitive.(décembre)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’EconomieetduPlan(2009)Rapportdesuividelamiseenœuvredelastratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté,SNRP2,2008,Version2,documentdetravail(septembre)

• RépubliqueduTchad/PNUD(s.d.)‘EtudedefaisabilitédesobjectifsdumillénairepourledéveloppementauTchad(versionprovisoire)’

• UNDP(2009)‘Humandevelopmentreport2009:Chadthehumandevelopmentindex–goingbeyondincome’

• UNICEFN’Djamena(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes(septembre)• WorldBank(2009)Chadataglancehttp://devdata.worldbank.org/AAG/tcd_aag.pdf

Programmes de coopération

• ACTION-FED(2010)EchosdelaCelluleACTION-FED:BulletinTrimestrield’Information(No.009,Janvier2010)

• Agencefrançaisededéveloppement.‘L’activitédugroupeAFDautchad’http://www.afd.fr/jahia/Jahia/site/afd/lang/fr/accespays?pays=TD&srcpage=lstpays&myprint=1

• CareTchad(s.d.)Brochure• CCA/Bilancommundupays/UNDAF(2004)• Centred’InformationetdeLiaisondesOrganisationsNonGouvernementales(CILONG)(2009)Répertoire2009desorganisationsdedéveloppementauTchad(livreetCD)

• IFAD(2009)RepublicofChad:CountryStrategicOpportunitiesProgramme’Exboard97thsession,Rome14-15Sept.2009(EB2009/97/R,10).

• ILOandWHO(2009)‘SocialProtectionFloorInitiative(version01.a)The6thinitiativeoftheCEBoftheglobalfinancialandeconomiccrisisanditsimpactontheworkoftheUNsystem.ManualandstrategicframeworkforjointUNcountryoperations.’Developedbyagroupofco-operatingagenciesanddevelopmentpartners.Geneva(Nov)

• ILOandWHO(s.d.)‘Socialprotectionfloorinitiatives)[www.socialsecuriteextension.org]• OMS(2009)‘Stratégiedecoopérationdel’OMSaveclespays2008-2013Tchad’• OMS(2009)‘TchadStratégiedecoopération,unaperçu’• RépubliqueduTchad/PNUD(2006)Pland’actionduprogrammedupaysentrelegouvernementduTchadetleprogrammedesnationsuniespourleDéveloppement2006-2010.

• RépubliqueduTchad/SystèmedesNationsUniesauTchad(2005)PlancadredesNationsUniespourl’aideaudéveloppementduTchad:Saisirlesopportunitésdel’èrepétrolière(UNDAF2006-2010)

• UNDG(2008)ResidentCoordinatorAnnualReportChadhttp://www.undg.org/unct• UNFPA(2005)‘CountryProgrammedocumentforChad;DP/FPA/CPD/TCD/5,5October.ExBoardofUNDPandUNFPA.

• UNICEF(2006)‘Projetdedescriptifdeprogrammedepaysrevisé,Tchad’(E/ICEF/2005/P/L.32/Rev.1,2Nov)

• UNICEFTchad(2006)Pland’actionduprogrammedepaysentrelegouvernementduTchadetlefondsdesnationsuniespourl’enfance(UNICRF)Draft27février

• UnionEuropéenne,DélégationdelaCommissionEuropéenneauTchad(2008)Lettred’informationno.8–Spéciale‘10emeFED’(mai)

• UnitedNations(2010)Chad:ConsolidatedAppeal.(OCHA)• WFP/PAM(2006)CountryProgrammeChad10478.0(2007-2010)’(WFP/EB.2/2006/8/3,12Oct.)

Nutrition/sécurité alimentaire

• Actioncontrelafaim(ACF)(2009)‘Résultatspréliminaires:Enquêtésanthropométriquenutritionnelleetdemortalité,RégionduBahrelGhazel–Tchad(novembre)

• ‘Consommationalimentaire–résultatspréliminaires’,PPTPAMCFSVAChad2009• ‘EnquêtedesécuritéalimentaireetdevulnérabilitéstructurelleauTchad(EVST2009)’PrésentationPPT.

• FAO(2010)‘ProgrammededistributiondesemencedecerealesSahelTchadienne2010(PresentationPPT)

• FEWSNet,USAID(2008)‘Tchad:Perspectivessurlasécuritéalimentaire,juilletàdécembre2008’

• NationsUnies,BureaudelaCoordinationdesAffairesHumanitaires(2009)‘RapportsurlasituationhumanitaireauTchad,26janvier2009’

• OCHA(2010)‘Tchad–ClusterSécuritéalimentaire:Activitésdesacteurs(carte)• OfficeNationaledeSécuritéAlimentaire(ONASA)‘Rapportd’activités2007-2008’• ‘Opérationd’urgence:Assistanceauxpopulationsvulnérablesaffectéesparlasécheresse’RéuniongénéraleClusterSécuritéAlimentaire(PPT)(avril2010)

• PAM(2005)Analyseetcartographiedelavulnérabilitéstructurelleal’insécuritéalimentaireenmilieururalauTchad(septembre)

• PAM(2008)Tchad:Analyseetcartographiedelavulnérabilité:Situationalimentairedansleszonesarisqued’insécuritéalimentaireenjanvier2008:Rapport

• PAM(2009)‘AssistancedansleGrandKanem,Actualisation23.12.2009’• PAM,BureaudePays–Tchad(2010)‘Aidemémoireévaluationdelasécuritéalimentaireensituationd’urgencedanslapartiesahélienneouestduTchad’

• PAM/FAO(2010)Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité(CFSVA)RépubliqueduTchad(draftfinal,Jan)

• Programmenationaldesécuritéalimentaire–PNSATchad(2010)‘TableRondesurlasécuritéalimentaire’,N’Djamena,le25février2010

• Programmerégionaldesécuritéalimentairedel’AfriqueCentrale(PRSA/AC)(2010)DéveloppementdeséchangesenAfriqueCentrale:RapportTechnique,Versioncorrigée(juin)

• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2007)Protocolenationaledepriseenchargedelamalnutrition(UNICEF/OMS)N’Djamena,Avril.

• RépubliqueduTchad(2010)Programmenationaldesécuritéalimentaire:deuxièmephase2011-2015’(janvier)

Page 140: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

278 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 279

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

• RépubliqueduTchad,CommissionEuropéenne,FranceCoopération,FAO(2009)‘Systèmed’informationsurlasécuritéalimentaire(SISA)auTchad’(GCP/CHD/028/ECetGCPS/CHD/030/FRA)

• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2007)‘Protocolenationaldepriseenchargedelamalnutrition’N’Djamena,UNICEFetOMS(avril).

• RépubliqueduTchad,Ministèredel’Elevage(2005)ProgrammeNationaldeDéveloppementdel’Elevage(PNDE).

• RépubliqueduTchad,MinistèreduPlanetdel’Economie,INSEE/UNICEF/PAM/OMS(2007)EnquêtenutritionnelleetdesécuritéalimentairedanslesrégionsduBatha,Guera,Kanem,Ouaddaietchezlesdéplacés.Rapportprovisoire(juin-juillet)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’EconomieetduPlan,SecrétariatGeneral,Appui&ConseilTechniqueetInstitutionnelal’OrdonnateurNational/UnionEuropéenne(2010)‘CompteRendudelaTableRondesurlaSécuritéAlimentaire,N’Djamena,le25Février2010alaCellulePermanente’

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’Agriculture(2005)Tchad:Schémadirecteuragricole(2006-2015)etpland’actions.Versionfinale(juin)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’Agriculture,Secrétariatd’Etat,SecrétaireGeneral(s.d.)‘Projetd’appuialaréductiondelapauvretéetdel’insécuritéalimentaire’(PARPIA)(PNUD/FAO/CHD/06/001/000533348)

• RéuniondeClusterSécuritéAlimentaire,22février2010,PAM,N’Djamena• Systèmed’informationsurlasécuritéalimentaire(SISA)auTchad(2009)‘Rapporttrimestriel,01juilletau31décembre2009’

• Systèmed’informationsurlasécuritéalimentaire,systèmed’alerteprécoce(SISA/SAP)(2009)Bulletintrimestrielsurlasécuritéalimentaireetlanutrition’(juin-aout)

• Tablerondsurlasécuritéalimentaire,N’Djamena,le25février2010(papierdel’UnionEuropéenne)

• UNICEFTchad(2010)‘Actionsplanifiéesparl’UNICEFauKanemetBEG’,ReunionOCHA,08/02/2010)et‘Interventionsdel’UNICEFdansleKanemetBahrelGhazel’

• UNOCHA(2010)‘Tchad–Crisealimentaireetnutritionnelle:Rapportdesituation#1’04(mars)• Vanderbroukce,P.etF.Cassard(2008)Rapportpréliminaire:Enquêtenutritionnelleanthropométriqueetdemortalitérétrospective.SitededéplacéstchadiensetpopulationhôtedeKerfi,DépartementduKimiti,RégionduSila,Tchad(novembre)ActionContrelaFaim.

Santé

• Arrêténo085/MSP/SG/DGAS/DOSS/2004portantcréationd’uncomitétechniqueetd’uncomitédepilotagechargesd’accompagnerledéveloppementdesrégimesdecouverturerisquemaladieauTchad

• ComitéRégionaldel’Afrique(2006)‘Résolution:Financementdelasanté:Unestratégiepourlarégionafricaine’(docAFR/RC56/10)

• Décretno364/PR/MSP/2001portantorganisationdelaparticipationcommunautaireauxcoutsdelasante

• Dionké,Maounde(2007)Rapportd’étudesurl’étatdeslieuxdestextesrégissantlasanteauTchad:versuneébaucheduCodedelaSantéPubliqueauTchad(RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique)

• Etudedocumentairesurlacouverturerisquemaladieetlesreformesencoursrelativesal’assurancemaladie(documentsdutravail)

• Kadai,Abatcha(2005)LamicroassurancesantécommepossibilitédefinancementdurableetéquitabledessoinsdesanteauTchad,Rapportdestageeffectueausiègedel’OMS(aout-octobre2005),Masterprofessionnel

• Kadai,Abatcha(2006)Rapportsurl’analysedelasituationdesorganisationsdelamicroassurancesanteauTchad,OM.(mai)

• Machibiya,L.(2008)Ajointanthropometric,retrospectivemortalityandestimationofhaemoglobinlevelssurveyconductedbyUNHCRincollaborationwithUNICEF,WFP,HealthandNutritionorganizationsEasternChad(July-August2008)

• Programmedepromotiond’unréseaudemutuellesdesantedanslesrégionsdeMayo-Kebbi,LogoneOriental,etMoyenChar(2010-2012)(CIDR;BELACD;UNAD,MSP)(financeparlaCoopérationsuisseetlaCoopérationfrançaise)

• Programmesd’actionI:Renforcementdescapacitésdegestiondesservicesatouslesniveauxdusystèmenationaldesanté

• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2008)Annuairestatistique2007• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2005)RapportNationalsurlesindicateursUNGASS.(décembre)

• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique,ProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDA(2006)CadrestratégiquenationaldeluttecontreleVIH/SIDAetlesIST2008-2010.

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2007)Politiquenationaledesanté2007-2015(aout)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2008)PlannationaldedéveloppementsanitaireduTchad2009-2012.Tome1:Analysesituationnelle,objectifs,orientationsstratégiques(octobre)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2008)PlannationaldedéveloppementsanitaireduTchad2009-2012.Tome2:Programmation,suivietévaluation(octobre)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)‘AnalysedelasituationdesressourceshumainesauTchad’(mars)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)Feuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015(juin)

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)Planopérationneldemiseenœuvredelafeuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015

• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2010)Cadrededépensessectoriellessantéàmoyenterme2009-2012(janvier)

• RépubliqueduTchad,ProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDA(2006)CadrestratégiquenationaldelaluttecontreleVIH/SIDAetlesIST2006-2010(Draft)(janvier)

• UNICEF-Tchad(2010)‘Programmenutritionneldedétection,depriseenchargedelamalnutrition,laluttecontreleVIH/SIDAetlaPTMEdanslavilledeBiltine,RégiondeWadi-Fira,Tchad’(Mars)

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280 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 281

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,Secrétariatd’Etatàl’ActionSocialechargédelaSolidaritéNationale,SecrétariatGeneral,Directiondel’ActionSociale(2009)‘Pland’Action2009,Directiondel’ActionSociale’

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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,Secrétariatd’Etat,SecrétariatGeneral(2010)‘LesactionsencoursetlesperspectivesduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille’(mars)

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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’ActionSocialeetdelaFamille,Secrétariatd’Etat,DirectionGénérale,Directiondel’Enfance(2009)Attributionet

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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

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ANNEXE 5. Termes de référence de l’étude sur la protection sociale au Tchad

1. Contexte et justificationLasituationpolitiqueetsocialeduTchads’estdétérioréedurantcesdernièresannéesdufaitdelapersistancedesconflitsarmés,politicomilitairesetintercommunautairesainsiquel’affluxderéfugiésetdedéplacésInternesàl’EstetauSudduPaysquiontcontribuéaufaibleniveaudedéveloppementsocialetéconomique.

Parailleurs,lacrisealimentaireinternationales’estrépercutéeprogressivementsurleplaninterneetdeshaussessoutenuesdesprixdesproduitsagricolesontétéconstatéesjusteaprèsdécembre2007.Lesprixdesprincipalescéréaleslocales(milpenicillaireetsorgho)en2008ontétésupérieursàceuxdelamoyennedecinqdernièresannées(2002/03–2006/07).Cettehaussedéjàressentiedanslesménagespauvresacertainementdesconséquencessurlesenfants.

Cettecrisealimentaireaétésuiviedeprèsparunecrisefinancièreinternationalemajeuredontlesconséquencesauniveaudespayspauvresontétécatastrophiquesetrisquentdel’êtredavantageaucoursdesprochainesannées.Lesétudesréaliséesparlesinstitutionsinternationales,enparticulierlaBanqueMondialeetleFMI,indiquentquel’impactdecettecriseinternationaleauniveaudelaplupartdespaysdumondeseraparticulièrementnégatifsurlescouchessocialeslesplusdémuniesetsurlesclassesmoyennes,etauradesconséquencesgravessurl’emploietsurlessystèmesdesécuritésocialeexistants.Cesétudespréconisentderenforcerlessystèmesdeprotectionsocialeexistantsenvued’atténuerlessouffrancesdespopulationspauvres.

Laprotectionsocialeenglobediversmécanismesdeprotection,depréventionetd’améliorationdescapacités,visantàdiminuerlavulnérabilitédespopulations,lesaideràmieuxgérerlesrisquesetfairefaceauxchocsexogènes,etcontribueràlaréductiondelapauvreté.AuTchad,selonlesdonnéesdel’enquêtesurlaconsommationdesménagesen2003,55%delapopulationvitau-dessousduseuildepauvreté(définientermesdeconsommationd’unpanierdeproduitsalimentairesetnonalimentairesessentiels)avecdesfortesdisparitésrégionales(87%delapopulationruraleestpauvre).Lesménagespauvressontprisdansunespiraledeprivationsquiserenforcentmutuellement,accentuentleurvulnérabilitéetlimitentleurcapacitédesortirdeleursituationprécaire.Selonencorecetteenquête,lesdépensesbudgétairesdansledomainedel’EducationetdelaSantéprofitentauxpopulationsurbainesetlesplusriches.Laquestiond’atteindrelespopulationsruralesetpauvresseposedemanièrecrucialeauTchad,notammentdansleszonesoùl’incidencedelapauvretéesttrèsélevée.Cettepauvretésemanifesteparlesdifficultésd’accèsauxservicessociaux(santé,éducation,protectiondesdroits),auxinfrastructuresdebase(eau,assainissementetc.)etàl’alimentation.Lespopulationsvivantdanscecontextesontpeupréparéespourrésisterauxchocsexternes(mauvaisesconditionsclimatiques,flambéesdesprix,etc…).Nonseulementleschocsexternestendentàaggraverlasituationdespauvresdanslecourtterme,maisaussiilslesobligentàadopterdesmécanismesd’adaptationquisapentdavantageleurcapacitéàaméliorerleursituationsurlelongterme.Ilspeuventêtreamenésàvendreleurbétailetautresbiensproductifset/ouàretirerleursenfantsdel’école.

Lesenfantssontparticulièrementvulnérablesenraisondeleurâgeetdeleurétatdedépendance.Ilsreprésententunepartimportantedelapopulationpauvreetextrêmementpauvre,letauxdefécondité

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288 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 289

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

étantplusélevéparmilesménagesàfaiblesrevenus.Lesenfantsélevésdanslapauvretérisquentdesouffrirdecarencesnutritionnellesgraves,maisaussidumanqued’abrietd’autresbesoinsdebase,cequiinfluenégativementsurleurbien-êtreetleurdéveloppement.Ilsontégalementmoinsdechancesd’êtrescolarisés.Deplus,ilssontplusexposésàl’exploitation,auxviolencesetauxabusdetoutesnatures.

Demême,dufaitdeleurage,lesenfantssontplusvulnérablesauxchocsexogènesquelesadultes.Unebaissesubitedesrevenusduménagepeutnonseulementprovoquerunedétériorationdel’étatnutritionneletdesantédel’enfant,maisaussiprovoquerladéscolarisationetletravailprécocedel’enfant.Cedésinvestissementdansledéveloppementdel’enfantaugmentelesrisquesdepauvretéàl’âgeadulteetdetransmissionintergénérationnelledelapauvreté.DanslecasdesenfantsrendusorphelinsparleVIH/SIDA,leurvulnérabilitéestaccentuéedavantageparlapertedeleursparents.

LeTchadadesmécanismestraditionnelsfamiliauxetcommunautairespourlapriseenchargedescoucheslesplusvulnérables.Toutefois,lasociététchadiennes’esttrouvéeconfrontéedepuisplusieursdécenniesàl’irruptiond’unemodernitéauxconséquencesd’autantplusdéstabilisatricesquecelle-cis’estfaitesurfonddeguerrescivilesparticulièrementtraumatisantespourlespopulationsetdévastatricespourl’économie.

D’unemanièregénérale,lessystèmesdeprotectionsocialemodernessecomposentdetroisgrandessouscomposantes:l’assistancesociale,l’assurancesocialeetlesservicesdeprotectionsociale(etlesloisetrèglementsconnexes).L’assistancesociale,quiestnoncontributiveparnature,reposesurlestransfertssociaux,qu’ilssoientenespèces,ennature(dontl’aidealimentaire)ou,danscertainscas,sousformedebonsd’achatauxpauvres.Lestransfertsdirectsd’espècesauprofitdespersonnesvulnérablesnesontpasencorepratiquésauTchad.Auniveaumondial,unintérêtcroissantaétéaccordéaurôledestransfertsenespècesdanslaréductiondelapauvreté,tantàcourtterme,parlebiaisdel’effetdirectdutransfertsurleniveaudeviedesbénéficiaires,qu’àlongterme,parleschancesaccruesdesbénéficiairesdes’engagerdanslaprisederisques,d’accroîtreleursressourcesetd’investirpourleursenfants,notammentpourleuréducation.

Lescantinesscolaires,quiprofitentàungrandnombred’enfantsscolarisés,constituentunautretypedetransfert,avecl’objectifprincipaldepromouvoirlascolarisationetlaréussitescolairedesélèves.

L’assurancesociale,quiestgénéralementcontributiveenpartie,viseàprotégerlespersonnesdesrisquescommelamaladie,lamortoulechômage.Elleimpliquelepartagedesrisques,quiestparfoissubventionnéparl’Etatenvued’engarantirl’accessibilitéetl’accèsauxpauvres.Lesprogrammesd’assurancesociale,dontl’assurancemaladie,selimitentpresqueexclusivementauxtravailleursdusecteurformel,quireprésententunepetiteminoritédelapopulation.

LeTchaddisposedesmécanismesformelsdeprotectionsocialebaséssurlacouverturedesfonctionnairesetautressalariéscontrelesrisquesdepertederevenusetlesmaladies.Cesmécanismesdestinésausecteurformelontpourobjectifdecontribueràconciliervieprofessionnelleetviefamiliale.Ilssontconstituésparlasécuritésociale(CNPS,CNRT)etlesassurancesprivées.Cependant,unegrandemajoritédelapopulation,notammentlestravailleursdusecteurinformeletdusecteurrural,lescatégoriessocialesvulnérablesnesontpascouvertsparcesdispositifsformels.Cegroupealeplussouventrecoursàdemultiplessystèmesalternatifsnotammentlessystèmesdits

traditionnelsdesolidaritésàl’échellefamiliale,territoriale(villages,quartiers,villes,etc.)etdanslesréseauxprofessionnels(tontines,etc.).

Letroisièmepilierdessystèmesdeprotectionsocialeestunensembledelois,réglementationsetservicesdestinésàprotégerlescitoyens,ycomprisdesgroupessociauxspécifiquescommelesenfants,lespersonnesâgéesetleshandicapés.Lesservicesdeprotectioninfantile,qu’ilssoientdenaturepréventiveouréactive,peuventêtreperçuscommeunepartieintégrantedecettecomposantedelaprotectionsociale.AuTchad,ilexisteunensembledisparatedetextesvisantlaprotectiondescouchesvulnérables,relevantdedifférentsdépartementsministériels.Lesservicesetprogrammesdestinésàprotégerlescitoyenssontgénéralementdepetiteéchelle,sousfinancésetpeuintégrés.

EndépitdelafaiblessehistoriquedessystèmesdeprotectionsocialedanslarégionAfriquedel’OuestetduCentre,onreconnaîtdeplusenpluslerôlepotentielquepourraientjouerdesprogrammesdeprotectionsocialerenforcésdanslaluttecontrelapauvretéetlaréductiondelavulnérabilitéauxrisques.CertainsEtatsontérigélaprotectionsocialeaurangdecomposanteimportantedeleursDocumentsdestratégiederéductiondelapauvreté(DSRP),notammentleTchad.Eneffet,laprotectionsocialeestretenuecommel’unedesprincipalescomposantesdelavalorisationdesressourceshumainesquiestl’undequatreaxesstratégiquesdelaStratégienationalederéductiondelapauvreté(SNRP)2008-2011.

Danslaperspectived’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,laSNRPaprévulesorientationsstratégiquessuivantes:

• Ledéveloppementd’unensembledeprogrammescomplémentairesetréalistesenvued’unepart,d’aiderlesfamillesàmieuxgérerlesrisquesclimatiques,environnementaux,socio-économiquesetpolitiquesetd’autrepart,deprotégerlespopulationslesplusvulnérables

• Ledéveloppementd’unensembled’interventionscomplémentairesenvuederéduirelesinégalitésentrelessexes,notammentenmatièred’accèsàl’éducation,auxservicesdesanté,auxrevenus,àl’informationetauprocessusdeprisededécision

• Lacréationd’unenvironnementpropiceàlamiseenœuvredecesprogrammes,notammentgrâceaurenforcementdupartenariatpublicetprivé,lamobilisationdesressources,laparticipationdescommunautés

• L’institutiond’unsystèmedesuividelavulnérabilitéetdesévaluationsprogrammes.

2. But et objectifs de l’étudeCetteétudeapourbutdedoterleGouvernementduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciers(PTFs)d’unebasedeconnaissancesindispensablesàl’élaborationd’unestratégienationaledeprotectionsociale.Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,duesàlanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.

Parailleurs,étantdonnéquel’Etatetlesautrespartenairesaudéveloppementontdeplusenplusconsciencedel’importancedelaprotectionsocialedanslesstratégiesderéductiondelapauvreté,cetteétudeapourobjectifd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifetpotentieldesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisqueschezlesenfants.Plusprécisément,elledoitfournirlesrésultatssuivants:

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290 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 291

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

• uneanalysesituationnelledel’étatactueldessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchadetdeleurimpactsurlesenfants;

• uneévaluationdesbesoinsprioritairesenmatièrederenforcementdusystèmedeprotectionsocialepourréduirelapauvretéetlavulnérabilitéchezlesenfants;

• desrecommandationspréliminairespourguiderleGouvernementetsespartenairesdansl’élaboration,d’unestratégienationaledeprotectionsocialeauTchad.

3. Portée de l’étudeCetteétudeallieraunerecherchedocumentairedespublications,documentsofficielsetdonnéesexistantsàl’échelledupays.Lesinformationsetdonnéesdelarecherchedocumentairedevrontêtretiréesdesdocumentsofficiels,notammentdelaSNRP2,desloispertinentes,desdocumentsdeprogrammes,desbudgetsetdescomptesduTrésorpublic,maisaussidesdocumentsdesagencesinternationales(bailleursdefondsmultilatérauxetbilatérauxetagencesdel’ONU)etdesrecherchesuniversitaires.

L’étudecomprendralacollecteetl’analysed’informationsetdedonnéescomplémentairesrecueilliesdanslecadred’entretiensetderéunionsaveclesautoritésgouvernementalescompétentes,lesexpertsuniversitaires,lesorganisationsdelasociétécivile,lesagencesduSNU,lesbailleursdefondsetd’autrespartenairesaudéveloppementétablisdanslepays..

L’analyseproprementditeporterasurseptcomposantesprincipales:

1. Brève revue de l’état de la pauvreté et des types de vulnérabilités et risques touchant les enfants.S’appuyantsurlessourcesd’informationsdéjàdisponibles,cetterevuedoitfournirdesinformationsdebasesurl’étatdelapauvretéchezlesenfants(àl’aided’indicateursderevenus/consommationetdesprivationsessentielles)ainsiquesurlesprincipauxtypesdevulnérabilitésetsourcesderisques,auxniveauxmacro,mésoetmicro.LarevuedoitaboutiràlamiseenévidencedesprincipauxbesoinsprioritairesenmatièredeprotectionsocialedesenfantsauTchad.Cetteconclusiondoitêtresynthétiqueetsuccincte,servantd’introductionaurestedel’analyse.

2. Evaluation des systèmes et programmes de protection sociale existants et de leur impact sur les enfants.Cetteévaluationdoitcomportertroiscomposantesprincipales:

a.Unedescription/uninventairedessystèmesetprogrammesexistants.Ils’agitdefournirdesinformationsdebasesurl’origine,lanature,lamissionetl’évolutiondessystèmesactuels,enmentionnantenparticuliertouteinitiativederéformerécente.L’inventairedoitenoutrefournirdesinformationssurlesprogrammesdeprotectionsocialespécifiques,notammentceuxquiintéressentdirectementlesenfants,avecdesinformationssurleursobjectifsainsiquesurletypeetlenombredebénéficiaires,maisaussisurtoutautreaspectpertinent,telquelesméthodesdeciblage.Cetinventairedoitêtred’unelargeportée,englobantnotammentlesinitiativesd’assurancesociale,d’assistancesocialeetlesservicesdeprotection.

b.Uneanalysedel’impactdesprogrammesexistantssurlaréductiondelapauvreté,lavulnérabilitéetlesrisqueschezlesenfants.Ils’agitd’évaluerlapertinence,l’efficacité,l’efficienceetladurabilitédesprogrammesetd’identifierleursprincipaleslacunesetfaiblesses.L’évaluation

delapertinenceconsisteàcomparerlanature,lesobjectifsetlaportéedesprogrammesexistantsauxprincipalesprioritésenmatièredeprotectionsocialedécoulantdel’évaluationdelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisquesdanslecadredelacomposante1etd’enidentifierlesprincipaleslacunes.

c.Uneanalysedesentravesàlapertinence,l’efficacitéetl’efficiencedessystèmesetprogrammesexistants.Cesentravespeuventenpartieêtred’ordrehistoriqueetsocio-économique,commedanslecasdessystèmesessentiellementfondéssurl’emploi,quidesserventexclusivementlestravailleursdusecteurformel.Ellespeuventsesitueràdiversniveaux:cadrepolitique/législatif,environnementinstitutionnel,dispositifsorganisationnels,ressourceshumaines,lacunestechniqueset/oufacteursfinanciers(coûtsetfinancement).L’analysedoitidentifierlesprincipalesentravesetlestypesdemesuresàprendrepourlessurmonter.

3. Evaluation du rôle potentiel des transferts sociaux dans la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité chez les enfants au Tchad.Cettecomposantedevraaccorderuneattentionparticulièreàlaquestiondesavoirsilestransfertssociaux(notammentlestransfertsenespècesauprofitdesménagesayantdesenfants)constituentunmoyenpratique,efficaceetefficientpourréduirelapauvretéetlavulnérabilitéchezlesenfants,Lesargumentsenfaveurdecetypedetransfertssontessentiellementtirésdel’expériencedel’Amériquelatine,desCaraïbesetdecertainesrégionsd’Asie,maisaussidel’Afriqueaustrale,notammentdel’AfriqueduSud.Cesargumentssont-ilsvalablespourleTchaddontlecontextesocial,économiqueetinstitutionnelesttrèsdifférent?Cesdifférencesexigent-ellesuneconceptionplusadaptéedesprogrammes?L’évaluationpeutexaminernotammentlespointssuivants:

• Quellessontlesconséquencesd’unepauvretéetd’unevulnérabilitéàgrandeéchelle,enparticulierentermesdeciblageetdecoûts?

• Quellessontlesconséquencesd’unedisponibilité(offre)insuffisantedeservicessociauxdebase?Cettesituationcontredit-ellel’undesprincipauxargumentsenfaveurdestransfertsenespèces,notammentqu’ilspermettentdedévelopperlecapitalhumainchezlesenfantsenvenantàboutdescontraintesenmatièred’accèsfinancierdesménagespauvresauxserviceséducatifsetsanitaires?Plusprécisément,est-cepertinentd’incluredesélémentsdeconditionnalité(ex:fréquentationscolaire,consultationsmédicales,etc.)dansdespays(ouleursrégions)oùl’offredeservicesestinexistanteouinsuffisante?

• Quelssontlescoûtsd’opportunitéenmatièred’utilisationdesressourcesbudgétairesentrelestransfertssociauxetl’accroissementdel’offredeservicessanitairesetéducatifs?ComptetenudescontraintesbudgétairesauTchad,est-ceplusjudicieuxdeconsacrerdesressourcesàlasuppressiondesfraisdescolaritéouàlagratuitédessoinsessentielsdesanté,quiconstituentunobstaclemajeuràl’accèsàl’éducationetauxservicesdesanté,oud’offrirdestransfertsenespèces,quipourraientleverd’autresbarrières(coûtsd’opportunité)?Demême,quelspourraientêtrelescompromis(entermesderendement)entrelesprogrammesdecantinesscolairesetlestransfertsenespèces?

• Queltypedeciblage(vérificationduniveauderevenuoud’avoirsdesménages,ciblagecatégoriqueougéographique,auto-ciblage,ciblagecommunautaire?)estadaptéetréalisableau

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292 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 293

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tchad,oùlesménagesdépendentenmajoritédusecteurinformel,avecdesrevenusdifficilesàévaluer?

• Quellessontlesconséquencesdelafaiblessedesinstitutions,ycomprisleproblèmedelacorruption,etdescapacitésorganisationnellesetderessourceshumaines(danslesministèresetorganismespublicspertinentsainsiquedanslesystèmebancaire)surl’éventuellemiseenœuvred’unprogrammedetransfertssociaux?

4. Evaluation du rôle potentiel de l’assurance sociale renforcée en matière de réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité chez les enfants.Ilestrecommandédeconsacrercettesectionaurôledel’assurancemaladiedansl’améliorationdel’accèsauxservicessanitaires,notammentpourlesenfantsetlesfemmes,maisaussidanslaprotectiondesfamillesetdesenfantscontreleseffetsgénérauxdelapauvretéliésaucoûtélevédesdépensesdesantédirectes.Cetaspectestparticulièrementpertinentdansunpaysdontlesservicesmédicauxsontgénéralementpayants.Entreautres,l’analyseestcenséeapporterdesréponsesauxdeuxgrandesquestionssuivantes:

• Queldoitêtrelerôleadéquatdel’assurancemaladieparoppositionàd’autresoptionsdepolitiquecommelaprestationdeservicessanitairesgratuitsbaséesurlesimpôts,comptetenudesobjectifsdesantépublique,desquestionsd’équité,desconditionsdumarchéetdesressourcespubliques?

• Unprogrammed’assurancemaladiegénéraliséeserait-iladministrativementfaisableetéconomiqueauTchadoùunegrandepartiedelapopulationtravailledanslesecteurinformelet/ouvitdansdeszonesrurales?

• Est-ilpossibledeprendredesmesurespermettantauxcouchesextrêmementpauvresdepayerleurscotisationsetco-paiements?

5. Le renforcement des services de protection des enfants dans le cadre des systèmes de protection sociale.Cettesectiondoitexaminerdansquellemesurelesservicesdeprotectiondesenfants,aussibienpréventifsqueréactifs,entrentdanslecadred’unsystèmedeprotectionsocialeintégréourestentunemosaïquedeprogrammesetprojetsponctuels,avecunecohérenceetuneefficacitécirconscrites.Cetteanalysedevraapprofondirenpartielacomposante2(l’évaluationdessystèmesetprogrammesexistants),enmettantl’accentsurlesprincipauxfacteursdecohérenceetd’efficacité,notammentlesmissionsetlesresponsabilités(etlesrôlesrespectifsdesacteursgouvernementauxetnongouvernementaux),lacoordinationentreacteurs,lesressourceshumainesetlefinancement.L’analysedoitidentifierlesprincipauxtypesdechangementsindispensablespourcréerunsous-systèmedeprotectiondesenfantscohérentetefficaceauseindessystèmesdeprotectionsocialenationaux.

6. Espace budgétaire pour une protection sociale renforcée.Cettecomposanteseraconsacréeaufinancementdessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeetàleurdurabilité.Lasituationactuelledessystèmesdeprotectionsocialedansleurensembleetdesprogrammesspécifiques(oudescatégoriesdeprogrammes)doitêtreanalyséeàl’aided’indicateursdedépenses,entermesdepourcentagedesdépensespubliquestotalesetduPIB.Descomparaisonsàl’échelleinternationale,notammentaveclesautrespaysendéveloppementetlespaysàrevenusfaiblesetintermédiaires,doiventêtrefaites.L’analysedoitaussiétudierlespossibilitésd’accroîtrelesdépensesenprotection

socialeàlalumièredelasituationbudgétairegénéraledupays.Pourcela,elledoitexaminerlesquestionsdedurabilitéàlalumièredesrisquespesantsurlasituationmacro-économiqueetbudgétaireglobaleduTchad.Enfin,cettecomposantedoitexaminersilesprogrammesdeprotectionsocialeontétéexplicitementprisencompteet/ouprivilégiésdanslaplanificationbudgétaireàcourtterme,parexempledanslesCDMT.

7. Conclusions et recommandations.Tenantcomptedesconclusionsdescomposantesprécédentesdel’étude,ledernierchapitredurapportdoitaboutiràdespropositionsgénéralessurlavoieàsuivrepourrenforcerledéveloppementdespolitiques,systèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchad.

4. Mise en place d’un Comité de pilotage de l’étude LeComitédepilotageseraco-présidésparlesMinistreschargésrespectivementdel’ActionsocialeetduTravailetseracomposédesprincipauxacteurs(représentantdelaPrimature,représentantsdesMinistèressectoriels,dusecteurprivé,delaSociétéCivile,despartenairesaudéveloppement).LeComitédepilotagemisenplaceseraassociédanstoutleprocessusderéalisationdel’étudeetassureralacoordinationglobaledel’étude.Ilserachargéd’orienterl’élaborationdel’étudeetdevaliderlesdifférentsdocumentsproduitsparlesconsultants.

5. ResponsabilitésL’étudeseraréaliséeparuneéquipededeuxconsultantsdontunexpertprincipal,Chefd’équipe.Lechefdel’équipeestleresponsabledurapportdel’étudeetdel’organisationdutravail,conformémentauxprésentsTDR.

6. Produits attendus de la consultationLesréalisations/rapportsci-dessoussontattendus:

• Présentation d’un plan et d’une méthodologie de travail.L’étudedébuteraparlapréparationd’unplandetravail,quiseraprésentéparlesconsultantsetexaminéparlecomitédepilotagedel’étude.Ceplanindiqueraclairementlesquestionsàtraiter,laméthodologieàadopter,lessourcesd’informations,lecalendrierdutravail,etlastructureprévisionnelledurapport.Cettephasevadureraumaximum5jours.

• Revue documentaire, entretiens, analyses et rapports provisoires.C’estlaphasedudéroulementdel’étude.Elleportesurl’analysedocumentaire,lacollectedesdonnéescomplémentairesrecueilliesdanslecadred’entretiensetdesréunionsaveclesstructuresconcernéesparlesquestionsdeprotectionsocialeainsiquelestravauxd’analyseetlarédactiondesrapportsprovisoires.DesréunionsrégulièresdebriefingsurleprogrèsdanslarédactiondurapportsetiendrontavecleprogrammePolitiques,PartenariatetPlanificationetencasdebesoinavecleComitédepilotage.Unpremierrapportprovisoireseradéposéle18Novembrepourcommentairesetsuggestionsetunsecondle2décembre2009.Lesversionsdurapportserontpasséesenrevueparlecomitédepilotagedel’étude.

• Rapport final et présentation.C’estladernièrephasedel’étude.Lesconsultantsproduirontunrapportsemi-finaliséetàprésenter(PowerPointàl’appui)danslecadred’unatelierdevalidationquiregrouperaoutrelecomitédepilotage,lesreprésentantsdesadministrations

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294 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 295

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

publiques,delasociétécivile,dusecteurprivéetdespartenairesaudéveloppementprésentsauTchad.Lesobservationsissuesdecetatelierserontprisesencompteparlesconsultantsdanslarédactiondurapportfinalquiestattenduauplustardle15décembre2009.Lerapportfinaldevracontenirunrésuméexécutifd’environ5pages.

7. CalendrierLaconsultationdurera11semaines,soit55joursdetravailrepartisentroisphases:

• Premièrephase:4semaines(soit20joursdetravail)audébutdelaconsultation:consultantinternationaletconsultantnationalconcernés

• Deuxièmephase:3semaines(soit15joursdetravail):consultantnationalconcerné

• Troisièmephase:4semaines(soit20joursdetravail):consultantinternationaletconsultantnational concernés

Elledébuteraàpartirdu15octobre2009,conformémentaucalendrierindicatifsuivant:

Activités Période Responsables

FinalisationdesTDRetlancementprocessusrecrutementdesconsultants Septàmi-Octobre2009 UNICEF-PPP

MiseenplaceduComitédepilotage 1èrequinzainedeOct2009 UNICEF-PPPPlanetméthodologiedetravail 15-20oct.2009 Lesconsultants/Chefd’équipeExamenPlanetméthodologiedetravail 22oct.2009 ComitédepilotageDépôt1èreversionrapportprovisoire 18Nov2009 LesconsultantsCommentaires/suggestionssur1èreversionrapport Du19Novau24Nov2009 Comitédepilotage

Dépôt2èmeeversionrapportprovisoire 2Déc2009 Lesconsultants

Réuniondevalidation 2èmesemainedeDéc2009 Comitédepilotageélargiàd’autresacteurs

Finalisationdurapport 30Décembre2009 Lesconsultants

8. Qualifications requisesL’équipedoitêtredirigéeparunconsultantprincipal,chefdel’équipe,titulaired’undiplômepost-universitaireensciencessocialesetjustifiantd’aumoinshuitansd’expérienceinternationaleenstratégiesetpolitiquesdeprotectionsociale,ycomprisenAfriquesubsaharienne.IldevraégalementavoirunebonneconnaissancedutravailduSNU,particulièrementdel’UNICEF,etavoirunebonnecapacitéderédactionetdesynthèse.Lechefdel’équipeseraappuyéparundeuxièmeconsultant,égalementtitulaired’undiplômepost-universitaireensciencessocialesavecconnaissancessurlesstratégiesderéductiondelapauvretéetlesystèmedeprotectionsocialeauTchad,justifiantd’aumoins4ansd’expérience.Lesmembresdel’équipedoiventenoutreparlercourammentlefrançais.

9. Supervision et coordination de la consultation LesconsultantsserontsouslasupervisionduProgrammePolitiques,PartenariatetPlanification/ProjetPolitiquesSocialesdel’UNICEF.DesréunionsdebriefingrégulièresaveclesconsultantssetiendrontavecleProgrammePolitiques,PartenariatetPlanification/ProjetPolitiquesSocialesdel’UNICEF.

LeComitédepilotageinterviendradanstouteslesétapesderéalisationdel’étudeetassureralacoordinationglobaledel’étude.

L’appuiduBureauRégionaldel’UNICEF(SectionPolitiquesSociales)serasollicitéàdifférentesétapesdel’évaluation(examendesTDR,Identificationconsultants,commentairessurlesdifférentesversionsdurapportdel’étude,appuifinancier…).

10. Arrangements administratifsLesdispositionsadministrativesetfinancièressuivantesdéterminentlesconditionsnécessairesàl’exécutiondutravail:

• Lechoixdesconsultantsetleursrecrutementsseferontselonlesprocéduresdel’UNICEF

• Lemontantdeshonorairesetlesmodalitésdepaiementserontdéfinisdanslecontratconformémentauxmêmesrèglesetprocédures.

ANNEXE 6. Guide d’entretien : étude sur la protection sociale au Tchad

Généralités• Présenterlesbuts/objectifsdel’étude(étatdelieusurlesdomainestouchantlaprotectionsocialepouraiderlegouvernementàdévelopperunepolitique/stratégienationale)

• Expliquerlecadred’organisationdel’étude(comitédepilotageinterministérielprésidéparMASSSNF,soutenuparl’UNICEF)

• Expliquerl’organisationdel’équipe(multidisciplinaire)etvotrerôleenparticulier(domainesspécifiques)

• Expliquerl’approche/méthodologiedel’étude(analysedocumentaire;entretiensavecacteursclés)

• Expliquernotrevisionlargedelaprotectionsociale(domainemultidimensionnel/transversalquitoucheàplusieurs‘secteurs)

• Expliquerl’importancedesrenseignementsfournispendantlesentretiens(partaged’informationetperspectives;identificationdespriorités,etc.)

Points à couvrir dans chaque domaine • Demanderleursperspectivessurlaprotectionsociale(commentilsladéfinissent;commentilsyvoientl’apportdeleurssecteursoulesliensentreleurssecteursetlaprotectionsociale)

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296 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 297

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

• Préciserlesstructuresorganisationnelles/institutionnels/départementaleschargéesdesdomainestouchantàlaprotectionsociale(sipossible,obtenirorganigrammes,etc.)

• Identifierlesprogrammes/stratégies/actionsclésdansleursdomainesquitouchentàlaprotectionsocialeetlesstructuresparlesquellesleursservicessontofferts(ycomprisuneidéesurlacouverture,présencedécentralisée,etc.)

• Identifierlespointsforts(atoutsetopportunités)etpointsfaibles(problèmes/défis)

• Identifierleurspartenairesprincipaux

• Identifierleurssystèmesdecollecte/analysededonnées,suivietévaluation

• Identifierleursprioritéspourl’avenir

• Demanderleuravissurd’autrespersonnes/départementsclésàtoucherdanscedomaine

• Demander–sipossible–lesélémentssurlesbudgets

• Demanderlesdocumentsdebase

• Demanderleursavissurlemeilleurdispositifinstitutionneldecoordinationinterministérielleàmettreenplacepourunestratégienationaledeprotectionsociale(audelàdeleursecteurspécifique)

• Demanderleursavissurl’utilité/lafaisabilitéd’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesdestinéauxménagespauvrescommemécanisme/instrumentpotentieldelaprotectionsociale(craintes;opportunités;domaines/populationspossiblesàcibler….)

• Laisserlaporteouverteàd’autresquestions,détails,suggestions,soucis,etc.

A faire après chaque entretien (ou groupe d’entretiens dans un domaine)• Faireunlistingcomplet(endocumentWord)despersonnesrencontrées(noms,désignations,départements,ministère)

• Remplirlesfichesd’identificationdesacteurs/programmesclés(dansleformatqu’onaélaboré)

• Ecrire(endocumentWord,dansleformatbibliographiquequ’onadiscuté–auteur/institution;date;titre)lalistedesdocumentsobtenues

• PartagertoutélémentseréférantauxaspectsbudgétairesàThierry;auxaspectslégislatifsàDionko;etauxaspectsseréférantauxautresdomainesàCarolpoursuiteàdonner

• Remettreunecopiedevosnotesd’entretienaThierrypourgarderdanslesarchivesduprojet

• Utiliserlesrenseignementsreçusdansvosanalysessectorielles

ANNEXE 7. Tableaux santé

Tableau 47: Nature des urgences médicales, chirurgicales et gynéco-obstétricale

Nature des urgencies Maladies concernées

Urgences médicales•Paludismegrave•IRAcompliquées•gastroentérique

Urgences chirurgicales

•Traumatismescrâniens•Diversesfracturesdesmembres•Abdomenaigue(appendicites,péritonites,occlusionetc.•Herniesétranglées•Blessurespararmeblancheouàfeu•Brûlurede2èmeet3èmedegréenparticulier

Actes et urgences gynéco-obstétricales

•Accouchementsnormaux•Césarienne•GEU•Prééclampsiesetéclampsies•Hémorragiespréetpost-partum

VIH/SIDA

•GratuitédesmédicamentspourletraitementdesIO(disponibilité);

•Gratuitédesexamenscomplémentaires:- Test CD4 ;- Examens de laboratoire ;- Examens de radiologie ;- Charge virale.

Source:MinistèredelaSantéPublique

Tableau 48: Bilan des activités liées à la gratuité janvier- décembre 2008

(HôpitalRégionaldeMoundou)

ServicesMaternité

(hors achats)Chirurgie PU Méd/P Total

Nombre de cas 330 161 229 292 1012

Source:MinistèredelasantéPublique

Page 150: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

298 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 299

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tableau 49: Nombre des examens complémentaires effectués en 2007-2008

(HôpitalRégionaldeMoundou)

Total Labo Radio Echo Total

2007 2.629 96 4.440

2008 4.860 4456 139 9.455

Total 7.887 6.173 235 13.897

Sources:MinistèredelaSantéPublique

Tableau 53: Part des ressources publiques appropriées par les 10% les plus éduqués

% de ressources pour les 10% les plus éduqués

Coefficient de Gini

Tchad 64 0,72Afrique francophone 46 0,56Afrique anglophone 28 0,36

Source:RESEN,année

Tableau 50: Coûts de la gratuité 2007-2008

(HôpitalRégionaldeMoundou)

Services Labo ImagerieMater.

(hors achats)Chirurgie PU Total

2007 3.054.500 3.150.000 878.120 356.270 614.490 10.652.9102008 5.939.00 7.724.000 836.485 1.845.530 1.431.275 23.492.410Total 8.993.500 10.880.000 8.510.650 2.201.800 2.045.765 34.453.320

Sources:MinistèredelaSantéPublique

Tableau 51: Couts des accouchements liés à la gratuité avril 2007 à 2008

(HôpitalRégionaldeMoundou)Actes Achats Coûts unitaire Coût total2007 1.575 2.500 3.937.5002008 2.877 2.500 7.192.500Total 4.452 2.500 11.130.000

Sources:MinistèredelaSantéPublique

Tableau 52: Récapitulatif général des coûts avril 2007 à 2008

(HôpitalRégionaldeMoundou)Type d’activités 2007 2008 Total

Activités médicales

(hors accouchements) 4.442.410 9.829410 14.271.820Examens complémentaires 6.210.500 13.663.000 19.873.500Accouchements 3.937.500 7.192.500 11.130.000Consommation des services 69.676.530 73.701470 143.378.000Total 84.266.940 104.386.380 188.653.320

Source:MinistèredelaSantéPublique

ANNEXE 8. Tableaux Education

Page 151: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

300 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 301

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tableau 54: Distribution de la population 5-25 ans selon le quintile de revenu, le genre et la localisation urbaine ou rurale aux différents niveaux d’études MICS 2000

Groupe de population

Non scolarisé

Non formelle

Pré scolaire

Primaire Secondaire 1

Secondaire 2 Supérieur Total

Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %

Revenu

20%+pauvres

1843 26 302 27 78 12 508 12 21 4 4 2 0 0 2757 20

Q2 1511 22 219 19 163 25 821 19 42 7 5 3 0 0 2760 20

Q3 1493 21 181 16 138 21 872 20 68 12 8 4 1 3 2760 20

Q4 1284 18 208 19 164 25 967 23 120 21 21 11 1 4 2766 20

20%+riches 851 12 214 19 120 18 1104 26 319 56 155 80 20 92 2784 20

Genre

Filles 4472 64 412 37 310 47 1861 44 191 33 54 28 5 23 7303 53

Garçons 2510 36 713 63 353 53 2411 56 379 67 139 72 17 77 6524 47

Localisation

Rural 5871 84 813 72 539 81 2913 68 183 32 18 10 2 9 10332 75

Urbain 1 111 16 312 28 124 19 1359 32 387 68 175 90 20 91 3496 25

Total 6982 100 1125 100 663 100 4272 100 570 100 193 100 22 100 13828 100

Source:RESEN

Tableau 55: Disparités sociales dans l’appropriation des ressources publiques en éducation

Groupe de population

Ensemble des cycles d’enseignement

%desdépensesd’éducationappropriéesparchaquegroupede

population(a)

%dechaquegroupedanslapopulationdes5-25ans(b)

R= I=

Rapport(a)/(b) Indiced’appropriation

Revenu 20%+pauvres 6,80 20 0,34 1Q2 11,24 20 0,56 1,7Q3 13,62 20 0,68 2,0Q4 17,90 20 0,89 2,620%+riches 50,45 20 2,52 7,1Genre Filles 36,0 53 0,68 1Garçons 64,0 47 1,36 1,9Localisation Rural 43,0 75 0,55 1Urbain 57,0 25 2,34 3,8

Source:RESEN,année

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302 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 303

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tableau 56: Caractéristiques des produits de crédit

Types de crédit Bénéfiaciaires Durée Montant plafond Taux d’intérêt

Creditcampagne Paysans 6à10mois 200000F 24%Creditmaterielagricole Paysans 2à3ans 400000F 18%Creditsolidaire Groupedefemmes 2à6mois 1000000F 15%Créditfilièrearachide Paysans 6mois 200000F 2%Creditscolaire Fonctionnaires,paysans,

commerçants6mois 200000F 2,5%

Creditauxmicroentrepreneurs

Commerçants,paysansaisés

1 an 5000000F 36%

Creditauxfonctionnaires Fonctionnairesdel’Etat 6mois 1000000F 1%Creditauxsalariésdusecteurprivé

Salariésduprivé 1 an 1000000F 24%

Credithabitat Fonctionnaires,salariésduprivés,commerçant

1 an 2000000F 24%

Source:RapportdesEMF

ANNEXE 9. Tableaux emploi et formation professionnelle et technique

Tableau 57: Structure de la population active occupée par milieu et région de résidence selon le secteur d’activité (en %)

Secteur d’activité

Secteur primaire

Secteur de transformation

Commerce Services Total

Milieu de résidence

N’Djaména 1,9 19,2 36,8 42,0 100Abéché/Moundou/Sarh 14,9 23,5 33,2 28,4 100Villessecondaires 56,6 13,7 14,3 15,3 100Ruralseptentrional 84,7 7,8 3,9 3,6 100Ruralméridional 89,0 5,9 2,0 3,1 100Région

Batha 63,9 20,0 10,4 5,7 100BET/Biltine 78,6 4,2 6,9 10,2 100ChariBaguirmi 86,1 7,0 4,8 2,1 100Guera/Salamat 88,0 6,6 2,4 3,0 100Kanem/Lac 75,8 9,9 3,9 10,4 100LogoneOccidental 83,7 5,1 5,1 6,1 100LogoneOriental 91,0 4,4 2,7 1,9 100MayoKebbi 66,8 12,7 7,5 12,9 100MoyenChari 78,2 10,9 5,1 5,8 100Ouaddaï 85,4 4,6 4,3 5,7 100Tandjilé 87,4 4,2 3,8 4,6 100N’Djamena 1,9 19,2 36,9 42,0 100Ensemble 77,1 8,5 6,8 7,5 100

Source:INSEED,ECOSIT2,2004

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304 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 305

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tableau 59: Conventions internationales

CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE TCHAD ET AYANT DES LIENS AVEC LA PROTECTION

N° Traité Date du traitéDate de la

ratification par le Tchad

Domaine

1 Laconventionn°102del’organisationinternationaledutravail 28juin1952 2004

Définitiondenormeminimumdesécuritésociale

2 LaDéclarationuniverselledesdroitsdel’Homme 10–12-1948

3 Objectifdumillénairepourledéveloppementd’ici2015 2000

4 Déclarationd’Alma-Ata 1978

5 Conventionrelativeaudroitdel’enfant 20novembre1989 28juillet1990

6 Pacteinternationalrelatifauxdroitséconomiques,sociauxetculturels

31décembre1976 9juin1995

7 Conventionsurl’éliminationdetouteslesformesdediscriminationsàl’égarddesfemmes 24juin1979 6septembre1994

8 Chartededéveloppementsanitairedelarégionafricained’icil’an2000

24Septembre1979

9 Charteafricainedesdroitsetdubienêtredel’enfant 9juillet1990

10 Charteafricainedesdroitsdel’hommeetdespeuples 18octobre1976

11 InitiativedeBamako 9septembre1987121314

15 Charteafricainedesdroitsetdubienêtredel’enfant 30mars2000

161718 7janvier200419202122 29janvier196323 22juin2004

Tableau 58: Lois nationales

01 Loin°7/66 1996 -codedutravailetlaprévoyancesociale02 Arrêtén°48/451/50/1215/57/1430 ?? -fixanterlalistedemaladiesprofessionnelles

03 Arrêté625/SP/AFF 1997-commissionmédicalechargéedeseprononcersurlestauxd’incapacitédesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles

04 Décret35du1er 1963 -réglementantl’exercicedelaclientèleprivéeenRépubliqueduTchad

05 Décret343/PR.SP.AFF.SOC 1973-réglementantl’exercicedelaclientèlemédicaleprivée,dutraitementdesparticuliers,desconventionsdevisitesetdesoins

06 Décret156 1969 -relatifàlafournituredulogementautravailleur07 Décret157 1969 -codifiantdespensions

08 Décret509 2007 -organigrammeduMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail

09 LoiN°007/PR 2007 -Relativeàlaprotectiondespersonneshandicapées010 LoiN°016/PR 2006 -Portantorientationdusystèmeéducatif011 LoiN°006/PR 2002 -portantsantédereproduction

012 LoiN°19/PR 2007 -RelativeàlaluttecontreleVIH/SIDA/ISTetprotectiondesdroitsdespersonnesvivantavecleVIH/Sida

013 DécretN°360 ?? -Relatifàl’organisationetaufonctionnementdusystèmedesanté

ANNEXE 10: Cadre juridique

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306 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 307

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Tableau 60: Les différents types de transferts en espèces

Type de transfert en espèces vers les

ménagesDétails du programme Objectifs principaux Bénéficiaires

Transfertsconditionnelsenespècespourledéveloppementhumain.

Subventionsciblantlesménagespauvresassortiesdeconditionstellesquelafréquentationscolaireoudescentresdesanté.

Améliorerlasanté,lanutritionetlesrésultatsscolairespourlesenfantsetlesmembresdesménages.

Lesménagespauvres–aveccommeciblelamèredefamille-lesbénéficiairesfinauxsontlesenfants

Transfertsenespècesinconditionnelsciblés.

Lesménageslespluspauvressontcibléspourunepetitesubvention.

Améliorerlerevenudesménagesdanslebutdesatisfairelesbesoinsélémentaires.

Lesménageslespluspauvres–souventceuxquinedisposentpasdemaind’œuvre;lesenfantspeuventêtredesbénéficiairesdirectsouindirects.

Argentcontretravail. Lesgensreçoiventdesespècesenfournissantlamaind’œuvrepourdesprojetsdetravauxpublics.

Réduirelavulnérabilitésaisonnièreetaugmenterlerevenudesménagesafindesatisfairelesbesoinsélémentaires.

Lesménagespauvres–adultescapablesdetravailler.

Pensionssociales. Subventionsousformed’argentauxpersonnesâgées.

Répondàlapauvretéquiaffectelespersonnesâgéesdefaçondisproportionnée.

Peutêtreuniverselouciblerlespauvresoulespersonnesdépassantuncertainâge;peutbénéficieraussiauxenfantsprisenchargepardespersonnesâgées.

Allocationspourlesenfants.

Lesménagesayantdesenfantsreçoiventdessubventionsenespèces.

Couvrelesbesoinsélémentairesdesenfantsdanslesménages.

Peutciblerlesménageslespluspauvres;lesbénéficiairesprincipauxsontlesrécipiendairesdessubventionsetlesenfants.

Prestationsd’invalidité Appuiauxpersonnesinvalides.

Aidelespersonnesinvalidesàavoiraccèsauxservicesetàsatisfaireleursbesoinsélémentaires.

Lespersonnesinvalides,enparticuliercellesquinepeuventpastravailler.

Source:Adaptésdel’UNICEF/ODI/RépubliqueduMali(Ministèredudéveloppementsocial,delasolidaritéetdespersonnesâgées)(2009)LaprotectionsocialeetlesenfantsenAfriquedel’OuestetduCentre:LecasduMali(février)

ANNEX 11 : Les différents types de transferts en espèces et leurs objectifs

ANNEXE 12 : Méthodes de ciblage

Tableau 61: Méthodes de ciblage

Le ciblage est caractérisé par quatre phases:

•Unensemblededécisionspolitiquesconcernantceuxquidoiventêtreinclus;•Laconceptionetmiseenœuvredesmécanismesvisantàassurerquel’appuiestfourniàceuxàquiilestdestinéavecdeserreursminimalesd’inclusionetd’exclusion;

•Lesprocessusd’identificationdespersonnesetlamiseàjourdetelleslistes•Faireensortequelesbénéficiairesvouluscomprennentlesallocationsauxquellesilsontdroit.

Danslapratique,certainesméthodesdeciblagesontgénéralementcombinéespouratteindreuneefficacitémaximale.Parmilesméthodesdeciblagecourantes,nousavons:

Evaluation individuelle ou de ménages,quiimpliquedesévaluationsdirectes,ménageparménage,ouindividuparindividu,pourdéterminersiuncandidatestéligibleounonpourleprogramme.Celasefaitgénéralementenutilisantuneenquêtedemoyensoudesinstrumentsd’indicateursdelapauvreté.Cetteméthodeestlaplustechnique,utiliseunemaind’œuvreintenseetparconséquentfaitappelàunecapacitéinstitutionnellerenforcée.Parmilestypesd’évaluationdesménagesilyadiverstypesdemécanismedontledegrédecohérencevarieetquirequièrentdoncdesdegrésdecapacitéadministrativeetinstitutionnelledifférentspourêtreréalisés.

L’enquête de moyens vérifiablerecueilledesinformations(presque)complètessurlerevenuet/oulesmoyensd’unménageetcomparelesinformationsrecueilliesàdessourcesindépendantescommelesfichesdepaie,ouladocumentationd’impôtsurlerevenuetsurlesbiens.Celanécessitequelespopulationsciblesaientdetelsdocumentspourpermettrelesvérifications,demêmequel’existenced’unecapacitéadministrativepourtraiteretactualisercontinuellementcesinformationschaquefoisqu’ilestopportundelefaire.Pourtoutescesraisons,lesenquêtesdemoyensvérifiablessontextrêmementraresdanslespaysendéveloppement,oùlesménageslesplusdémunisreçoiventdesrevenusdeplusieurssourcesetlaconstitutionformellededossiersn’existepas.

L’enquête de moyens simple:Cetteenquêtenenécessitepasdevérificationindépendantederevenuetesrelativementcourante.Unevisiteàdomicileparuntravailleursocialduprogrammepeutpermettredevérifierdemanièrequalitative/visiblesileniveaudevie,quiestlerefletdurevenuoudesmoyens,estplusoumoinsconformeauxchiffresdonnés.Cegenred’enquêtedemoyenssimpleestutiliséàlafoispourlesprogrammesdetransfertdirectetpouresprogrammesdegratuitédeservices,avecousansvisiteàdomicile.

L’enquête de moyens à variables représentatives:estdeplusenplusutilisée,bienqu’elledemeure relativement rare. Cetteenquête dénote un système qui produit un score pour lesménages candidats sur la base de caractéristiques deménagesassezfacilesàobserver,tellesquel’emplacementetlaqualitédelarésidence,lapossessiondebiensdurables,lastructuredémographiqueduménageetleniveaud’éducationet,sipossible,l’occupationdesadultesquiyvivent.Lesvariablesutilisésdanslecalculdesscoresetleurpoidsrelatifssonttirésd’analysesstatistiquesdedonnéesissuesd’enquêtesdétailléessurlesménages,dontlaréalisationpourtouslescandidatsdeprogrammesàgrandeéchellecoûteraitcher.

Le ciblage basé sur la communauté:utiliseungroupedemembresde lacommunautéouun leadercommunautairedont lesfonctionsprincipalesdanslacommunautén’ontrienàvoiravecleprogrammedetransfertpoursélectionnerceuxquiauseindelacommunautédoiventbénéficierduprogrammeounon.

Le ciblage par catégorie: implique la définition des catégories dont tous lesmembres sont éligibles pour les allocations. Ilimpliqueladéfinitiondel’éligibilitéentermesdecaractéristiquesindividuellesoudesménagesquisoientassezfacilesàobserver,difficilesàfalsifieretencorrélationaveclapauvreté.Parmilescatégoriescourammentutilisées,nousavonsl’âge(lesenfants,lespersonnesâgées,lesjeunes);lagéographie(oucartographiedelapauvreté);legenre.

Les programmes d’auto-sélection:Icil’accèsauxprogrammespeutêtreillimitée,sibienquelesprogrammespeuventparaîtrenonciblés,maisleurconceptlesrendattractifspourlespluspauvresuniquement,(parexemple,letransfertestaccordéàceuxquiparticipentàuneformedemaind’œuvre:letransfertestsousformed’unproduitdemoindrequalitéoulecoûtadministratifpoursefaireenregistrerpourlerecevoiresttropélevé)quiaurontprobablementuncoûtdeparticipationmoinsélevéquelesmieuxnantis.

Sources:Coadyetal.(202);Farringtonetal.(2007),citédansJonesetal,2010

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308 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 309

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

ANNEXE 13. Résultats du travail de groupe lors de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad

Ensebasantsurlerapportd’étude,laprésentationdesrésultatsetrecommandations,etlesdiscussionsdel’atelier,chaqueéquiperéfléchirasurunthèmedifférent,enessayantderépondreauxquestionsguidesetd’élaborerdesrecommandations.Chaquegroupedésigneraunprésidentetunrapporteur,etlesrecommandationsdugroupeserontprésentésenPowerpointpourdiscussionenplénière.Lesmembresdel’équipederechercheserontrepartisdanslesgroupesafindefaciliterlesdiscussionsoufournirdescomplémentsd’information.

Groupe 1 : Travail sur le dispositif institutionnel de coordination intersectorielle de la protection sociale au Tchad• QueldispositifinstitutionnelseraitleplusindiquépourcoordonnerlesactivitésliéesàlaprotectionsocialeauTchad(élaborationdelapolitique,samiseenœuvre,sonsuivietévaluation…)

• Quiprésideraetquiferontpartie?• Commenttraiterlesdimensionsdifférentesdanschaquesecteur?• Comments’assurerd’unecoordinationeffective?• Comments’assurerd’unlienétroitaveclaSNRP?• Commentfairelesliensentreleniveaucentraletlesrégions/communes?• Quelsrôlespourlespartenaires?(partenairestechniquesetfinanciers;SystèmedesNationsUnis;ONGetsociétécivile;autresacteursclés?)

• Quelsmoyensseraientrequis(renforcementdecapacitétechniqueetdegestion;moyenslogistique;financiers?)

• Quellessontlesprochainesétapes?

Résultats du travail de groupe 1Unequestiondefondsaétéproposéepourfaireunenuancesurledocument.Eneffet,ilnes’agitpasdemettreunepolitiquedel’actionsocialeseulementmaisunepolitiquenationaledeprotectionsociale.Laproblématiquefondamentaleestaxéeautourdelasolidariténationalequiestlefondementdelanation.

Desexemplesontétéévoquéspourclarifierlestypesdestructuressimilairesquiavaienteubeaucoupdeproblèmesdefonctionnementpendantplusieursannées.Cesstructuresn’ontpasputenirdesréunionscomptetenuducalendrierdeshautesautoritésetpourdiversesraisons.Lerisquedelalourdeuradministrativeetleproblèmed’ancrageinstitutionnelquipourraientsediscuterentreleMASSNFetleministèredelafonctionpubliqueetdutravail.Ledernierministèrealasécuritésocialedanssesattributionsconformémentaudécret.

Structure à mettre en place• PlacerleHautconseildelaProtectionsocialesouslepatronagedelaprimature(Premierministre)

• ConfierlaPrésidenceduComitéIntersectorielauMinistèreduplan• Coouvice-présidenceàdéterminerentrelesministèresdel’ActionsocialedelaSolidariténationaleetdelaFamilleetceluidelaFonctionpubliqueetleTravail

• Membreducomitédepilotage:Ajoutertouslesministèresdufaitdelatransversalitédelaprotection sociale

• Intégrerlasociétécivilenotammentlesplates-formes,lesconfessionsreligieuses(Catholique,Protestants,musulmans…)partenairesociaux,lessyndicats,lepatronat…

• NB:Chaqueentitédevants’occuperdesesattributionsetremontelesproblèmesspécifiquespourlesfairevaliderparlecomitédepilotage

Coordination efficace• Chaquepartieprenantedoitdésignerdespointsfocaux• Cahierdecharges,chronogrammedesactivités,pland’action• Réunionsfréquentesdelacoordinationtantauniveaucentralquedécentralisé.

Lien avec la SNRP• Intégrerl’éventuellepolitiquedanslesaxesdelaSNRPetfaireparticiperlesmembresdanslesdifférentsorganes.

Lien entre le niveau central et les régions et communes• Avoirdesdémembrementsetassurerunecirculationdel’informationdansles2sens

Rôle des partenaires• Appuitechnique,financier,suivi-évaluation,contrôle,sensibilisationdespopulations

Moyens • Renforcementdescapacitéstechniquesetdegestion;moyenslogistiques;financiers

Etapes suivantes• Validationdudocument• Processusd’élaborationdelapolitiquedeprotectionsociale• Adoptiondelapolitique

Groupe 2 : Travail sur les transferts en espèces comme mécanisme potentiel pour la protection sociale au Tchad

• Est-ce qu’un programme de transferts en espèces serait un mécanisme utile et faisable pour répondre à la situation de pauvreté et vulnérabilité au Tchad ?

• Si non :Pourquoietquellesalternatives?Est-cequevousavezdessuggestions?• Si oui : - Quelsthèmesseraientlesplusimportantsdansunephasepilote?- Quelleszones/populationsciblesseraientlesplusindiquées?- Quiseraitencharge?- Quellesmesurespréalablesfaudrait-ilprévoir:étudedefaisabilitéetdecoûts/efficacité;créationd’uncomitédepilotage;autres?

- Commentmettreenplacedesmesuresappropriéespourmitigerlesrisquesd’unetelleapproche?- Quellesmesuresderenforcementdecapacitéàprévoir?(capacitétechnique,degestion,desuivi/évaluation)

Page 156: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

310 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 311

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

- Commentmobiliserlesfondsnécessaires?- Quelspartenairesfaudrait-ilassocieràcetexercice?

Résultats du travail de groupe 2Le TS, est-il faisable ou pas ?• Enprincipeoui,maisavecdesmesuresd’accompagnementsetenréfléchissantsurdesspécificitéstchadiennes(transfertsauxgroupessansexclurelemêmebénéficeauxménages,enprivilégiantladeuxièmeoption,carayantunimpactimmédiatetplusvisible)

• Lesespècesmisesàdisposition,sirentabilisées,aiderontàréduirelapauvretédesgroupesvulnérablesciblés.

• Desexpériencespositivesentémoignent(OEV)

Quels thèmes ?Pourlaphasepilote• Sécuritéalimentaire(enpriorité)• Santé(commedeuxièmeoption)• Education(option3)

Quelles zones cibler ?• Leciblagedépendradesobjectifsvisés.• Pondérationdémographique• Choisirdeszonespilotesentenantcomptesdescartographiesdessecteurschoisis.

Qui sera en charge ?• Secteursconcernés• Comitédepilotage• Implicationdespopulationsbénéficiaires

Comment mettre en place des mesures préalables ?• Etudesdefaisabilité• Implicationdescommunautésetpopulationsciblées.

Comment mettre en place des mesures appropriées?• Implicationetsensibilisationdelacommunautéetdesgroupesciblés

Mesures de renforcement• Implicationdelacommunautéetdesgroupesciblés• Formationcontinuedesencadreursetbénéficiaires• Gestion(CapacitéstechniquesetCCC,gestion,suivi)• Echangesd’expériences• Suivietévaluation

Mobilisation de fonds• Plaidoyersàtousniveaux• Evènementspourcollectedefonds• Table-rondedesbailleurs

Partenaires• Gouvernement• Nationsunies• Bilatéraux• Patronat• Syndicats• ONG• OSC• Institutionsfinanciers• Charitésetconfessionsreligieuses

Groupe 3 : Travail sur les principes de base et les étapes prochaines dans le processus d’élaboration d’une politique nationale de protection sociale

• En se basant (1) sur les 10 principes de base180 (en y ajoutant d’autres, si vous voulez) et (2) sur l’esquisse de chronogramme fournie déjà, comment aller plus loin pour établir une vraie feuille de route pour l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale au Tchad ?- Quelsprocessusàprévoir;quifaitquoietquicoordonne?- Commentprévoirlerenforcementdecapacitésnationales;quand,etcomment?- Comments’assurerunlienétroitavecleprocessusdedéveloppementdelaSNRPIII?- Quellesactionsprécisesfaudrait-ilentamerdansles3prochainsmois?Danslemoyenterme?- Faitesunesquissedecalendrierplusdétaillé,avecindicationdequifaitquoi

Résultats du travail de groupe 3Principes de base• Adoptiondes10principes• N°8:amélioration“fondsdisponibleetàrechercher”

Actions immédiates et étapes suivantes• 1.ajouteruneautrecolonnederesponsabilitéRapportd’étudeA)Validation:MASSNF/UNICEFB)Finalisation…1erOctobre2010;ConsultantsC)Partagededoc:Octobre-15Novembre2010;MASSNF/UNICEF

Structure institutionnelle et RH• A)Création/renforcementdela….• -Initiationdel’ArrêtéparleMASSNF;Octobre2010• B)formationinitiale:UNICEF;FinOctobre2010(Douala)• C)Autresformations:formationlocaleavecplusdepanel;continu;Coordination• D)Renforcementdepartenariat:Continu;Coordination

180Coordination;Consultation;Communication;Complémentaritéd’action;Connaissancesdebase;cadrejuridique;RenforcementdeCapacités;Investissementdetaille;Implicationdepartenairesstratégiques;miseenplaceprogressivedelapolitique/programmes

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312 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 313

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD

Actions pilotes/Etudes prioritaires• A)Etudedefaisabilité:Octobre2010;Coordination (Leforfaitestimputableàtouslesautresdomaines);• Etudeapprofondiedel’espacebudgétaire;Coordination

Elaboration de la politique nationale• A)Etablissementd’uncomitérestreint:liéàlamiseenplacedelaCoordination;Coordination• B)Recherched’assistancetechnique;Continu;Coordination;• C)Elaborationd’unPT;Coordination;Octobre-Décembre• D)Prioritésàcourt;moyenetlongterme…SNRPIII:Coordination;Octobre2010–Déc.2011

Actions immédiates et prochaines étapes (voir tableau 46 inséré dans le chapitre 19 du rapport)

ANNEXE 14. Synthèse des travaux de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad

IntroductionDu22au23septembre2010,s’esttenuàl’HôtelLeMéridienChari,l’atelierdevalidationdurapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchad.

L’atelieraregroupé,outrelescadresetresponsablesdesministèrestechniquesconcernés,leConseillerdupremierMinistrechargédelaSanté,lesreprésentantsdesagencesduSN-Uetautrespartenairesaudéveloppementetlasociétécivile.

L’atelierapourobjectifsprincipauxdevaliderleRapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchadetd’adopterunefeuillederoutesurleprocessusdel’élaborationdelapolitiquesocialeauTchad.

Lacérémonied’ouverturedestravauxaétémarquéepardeuxinterventions:l’allocutiondureprésentantdel’Unicefetlediscoursd’ouvertureduMASSNF.

Danssonallocution,leReprésentantdel’Unicefadéclaréquelerapportdel’Etudesurlaprotectionsocialeestd’ungrandintérêtpourlepays,carilpermettradedoterleGouvernementd’informationsnécessairespourl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialed’unepart,etd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifdesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéchezlesfemmesetlesenfants,d’unepart.

Ilaensuitesignifiéque,l’Unicef,danslecadred’unecollaborationaveclesautrespartenairesdedéveloppement,resteratoujoursdisposéàaccompagnerleGouvernementdansledéveloppementdespolitiquessocialesnotammentceluidelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetlamiseenplacedetransfertsdirectsenespècesauxdomainesprioritairesquiserontretenus.

Enouvrantlestravaux,leMASSNFadéclaréqueleTchadensouscrivantàladéclarationfinaledelaConférenceInternationalesurl’IntégrationdelaPolitiquesocialedanslesOperationsdelaBanqueMondialeetleTravailEconomiqueetSectorielenAfrique,tenueàTunisen2005,aconcrétisécetengagementparlapriseencomptedelaProtectionsocialepartouslessecteursdansl’élaborationdelaSNRPII.

Enorganisantcetatelier,leGouvernemententendamorcerleprocessusdel’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsocialequis’inscritendroitelignedanslapolitiquesocialeduPrésidentdelaRépublique.

Deroulement des travauxLestravauxdel’ateliersesontdéroulésendeuxjours.Lapremièrejournéeetunepartiedeladeuxièmeontétéconsacréesauxprésentationsenplénièrequiontportérespectivementsurlesthèmessuivants:• Lesanalysessectorielles• Lescadreslégislatifetbudgétaire• Lecadredecoordinationinstitutionnelleetpartenarial• Lesperspectivespourlamiseenplacedesprogrammesdetransfertsenespèces• Lesprochainesétapesversl’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsociale

Lerestedeladeuxièmejournéeaétéconsacréeauxtravauxenatelierquisesontdéroulésautourdetroisthèmesquisont:1.LedispositifinstitutionneldecoordinationintersectorielledelaprotectionsocialeauTchad2.LestransfertsenespècescommemécanismepotentielpourlaprotectionsocialeauTchad3.Lesprincipesdebaseetlesétapesprochainesdansleprocessusd’élaborationsd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale

Points des debatsLesprincipauxpointssoulevésenplénièreaucoursdesdiscussionsquisuivilesdifférentesprésentationsetrestitutionsdestravauxdegroupesontétélessuivants:• Nécessitédetraduirelerapportdel’Etudeenarabepouruneplusgrandevulgarisation;• Nécessitéd’actualiserlesdonnéesdebaseetpriseencomptedesétudesspécifiquesencours;• Priorisationdesrecommandationsformulées;• Laquestiondestransfertsenespècesdanslecasdelasécuritéalimentaire;• Lajustificationdel’élaborationdelapolitiquedeprotectionsocialeauTchad;• Nécessitédesensibiliserlespopulationstchadiennesàunealimentationéquilibrée;

Conclusions/recommandationsAl’issuedesdiscussionsquiontsuivilesrestitutionsdesrésultatsdestravauxdegroupes,lesparticipantssontparvenusauxconclusionsetrecommandationssuivantes:• Lerapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchadestadoptésousresserved’intégrationdesamendementsformulésparlesparticipants

• Lacoordinationdestravauxdel’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsocialeseraassuréeparleMinistèreenchargeduPlan;

• LemécanismedefaisabilitédetransfertenespècesestfaisableauTchadsouscertainesconditionsnotammentprendredesmesuresd’accompagnementdontlamobilisationdesfonds

• Quelerapportdel’atelierdevalidationdel’étudesurlaprotectionsocialeauTchadfassel’objetd’unecommunicationenconseildesMinistres;

• Créerdansunbrefdélailecomitedecoordinationintersectoriellepourl’élaborationdelapolitiquedeprotectionsociale,parunarrêtéduPremierMinistre

FaitàN’Djamena,le23septembre2010Les participants

Page 158: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

314 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 315

AN

NEX

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Div

isio

ns:

-Concevoir,éla

borerlesprogram

mesetprojets

d’encadrementenfaveurdelapetite

enfance

-Organise

r,géreretassurerlefonctionnem

entdesjardins

d’e

nfantspublics,desgarderies,desc

rèchesetdes

centresd

’éducation

communautairesrurauxe

tpériurbains

etenassurerlesuivietl’évalu

ation

etassurerlatutelleet

lecontrôledesjardin

sd’en

fantsp

rives

-Collaboreralaprotection

juridiqu

edel’e

nfant

-Assurerl’a

ccèsdesenfantsauxs

ervic

esdebase

esse

ntiel

s-Informer,sensib

iliserlapopula

tionsurleCD

E,CAD

Eet

d’autresc

onvention

setassurerlavu

lgarisation

(ausside

laconventionsurlespiresformesd’ex

ploitation

dutravail

dese

nfants

-Assurerlesu

ivietcontrôledesa

ssociation

setautres

organis

ation

snation

alese

tinternation

alesœ

uvranten

faveurdel’enfant

-Contribueraladéfinition

desnormes,desprocédurese

tdesm

odalitésd

’interventiondanslesc

entress

ociau

x-E

laborerlesp

olitiquese

tprogram

mesdeprotectionet

deréins

ertiondese

nfantsvic

timesdelavio

lenced’ab

us

sexuels

,d’ex

ploitation

etdedis

crimina

tion

Protectiondel’e

nfancevise3

groupes:enfantse

ncirconstances

particulièrementdifficiles(enfantsde

larue;enfantstravaille

urs;enfants

déscola

risés;m

ineursp

rostitués;

mahadijirine

s)enfantsabandonneset

orphelins(yco

mprisaffecté

setin

fecté

sparleVIV/SIDA

);petite

enfance(0-8)

Structuresprévuespourlapetite

enfance:sousl’a

utoritéduMinistè

re:

Jardins

d’en

fants(enfantsd

e3-6;

publiquesauxce

ntress

ociau

x;prive

s)

Garderies

communautaires(enfants1

-6)

permanents;(enfants1

-3)sais

onnie

rs

(périodesd

etravauxagrico

les;m

obiles

(nom

ades)

Crèches(enfants0

-3)

Structuressp

écialisé

es:C

entre

EspoirdesE

nfantsaKo

undoulpour

l’enfance(orientation

etréin

sertion

socio

professio

nnelle)

Actionsocia

lesenmilie

uscola

ireet

extrascola

irePo

intfocalenfantsparlementaires

Part

enai

res

prin

cipa

uxUN

ICEF

ONGetassociation

slocale

sD’autresd

épartements(parexemple

Servic

edelaprotection

del’E

nfantauTravail(enfantsbouviers;travaille

urs

domestiques;enfantsd

anslesca

mpsderefugie

set

dépla

cés–

Abéché)

Forc

es-Volo

nté

-Focaliselesa

ctivitése

nfaveurdesenfants

-Structuresenzoneurbain

e(centress

ociau

x)

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r,géreretassurerlefonctionnem

entdes

structuress

pécia

liséesd

’encadrem

entdesenfantsen

situationparticulièrementdifficiles(O

rphelinats,Ce

ntre

espoirdeKoudou)etautress

tructuresd’en

cadrem

ent

soustutellesd

uMinistè

re(A

ssoc.desenfantsdelarue)

-Assurerleplac

ementsocioprofessio

nneldese

nfants

vulné

rable

s

Faib

less

es-M

anquedemoyens(humain

es,financiers;logis

tiquese

tde

matériel)

-Faib

lecapacitéd’a

bsorption

-Faib

lecouverture(servic

eslim

itésà

lazo

neurbain

e)-D

ifficultésd

ecoordin

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interneetexterneetpouvoirde

convocation

desautresm

inistè

res

-Peudeparte

nairestechniqu

esetfinanciers(àl’exception

del’U

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n

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Div

isio

ns:

-Élab

orer,coordonner,suivreetévalue

rlesprogram

mes

etstratégie

srela

tifsàlaprotection

etpromotion

socia

ledesp

opula

tionsengénéraletdespersonnesinadaptées,

défavoriséeso

umargin

aliséesenparticulier

-Contribueràladéfinition

,l’éla

borationetmise

enœuvre

delapolitiqueso

cialeduGouvernem

ent

-Participeral’é

laboration

etl’applicationdestextes

relatifsàlalégis

lation

socia

le-Veilleral’o

rganisa

tionetpromotion

de‘l’é

landesolidarité

natio

nales

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tern

ation

ale-Fairefaceauxsituation

sd’urgenceetauxca

ssociau

x-Appuyerlesindividus,les

groupesetle

scom

munautés

afinqu’ilsse

prennentenchargeetqu’ilss’a

daptenta

touteslesm

utation

ssociales

-Stim

ulerlespopula

tionsàs’organis

erpourune

particip

ation

effective

auprocessusd

edéveloppem

ent

Initie

retm

enerdesrecherchessu

rlesflé

auxs

ociau

xet

traduirelesrésultatse

nprogrammesd‘action

-Définirlesn

ormes,le

sprocédurese

tlesm

odalités

d’intervention

sdanslesce

ntress

ociau

xMenerdesaction

sdepréventionenfaveurdelapopulation

pourunemeilleu

reco

nditio

ndevie

-Créerdesco

nditio

nsfavorable

salaréhabilitationsocia

leetal’insertiondesg

roupesdéfavorisé

s,3emeâge,

nécessiteuxetexclus

socia

ux,etc.

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Page 159: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

316 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 317

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t.)

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2000

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ns:

-Concevoiretco

ntribueralamise

enœuvredes

programmesetprojetsd

’insertionso

cialeetdeprévention

desp

hénomènesdemargin

alisation

-Elab

orer,coordonner,suivreetévalue

rlesprogram

mes

etstratégie

srela

tifsàlaprotection

etprotection

socia

ledes

personnesh

andic

apées

-Collecter,analy

seretsystématise

rlesdonnéessu

rles

phénom

ènesdemargin

alisationsocia

leetdégagerles

tendancesd

’évolu

tion

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orerlesp

rogram

mesd’information

etde

sensibilisation

desparentsetdesco

mmunautéss

urles

problèm

espsycholo

giques,causes,etconséquencesd

es

handica

ps-Veilleràlacréationdesc

ondition

sd’ac

cèsa

la

rééducation

,auxse

rvice

sdebaseetalaformation

des

personnesh

andic

apées

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ividesaction

smenéesp

arlesa

ssociation

setONG

enfaveurdespersonneshandic

apées

-Luttercontretouteslesformesdevio

lencese

tatteintesà

l’intégritéphysiq

ueetm

orale

sdespersonneshandic

apées

-protection

àlaprotection

juridiqu

edel’e

nfanthandic

ape

-Contribueràladéfinition

desnormes,procédurierset

modalitésd

’interventiondanslesc

entress

ociau

x-Elab

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unprogrammed’a

ction

delutteco

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ité-Elab

orerunelégis

lation

enfaveurdespersonnes

handica

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ternation

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stgrâce

acaqueleministè

redel’Educationa

enlev

éles

frais

d’inscriptionauxé

coles

pourlesh

andic

apésetqueleslois

sont

arrêtées.

-Participeala

déce

nnie

Afri

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-Effortsde

réin

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lôméess

anse

mploi

auprèsduMinistè

redelaFonction

Publique,mais

can’av

ancepas(30

dossiersd

ont10spécialistesbénévole

sdanslesé

coles

desourdset18

dossiersd

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Publique:ils

continu

entàrecevoirdesd

ossie

rs)

-Sér

ies

de p

ropo

sitio

nsauPrem

ier

Ministre(2009)su

rl’ap

puim

atériel

etfin

ancie

r,l’octroidesmicrocrédits,

l’intégration

desdiplôm

ésala

fonctionpubliqueouentreprise

s;renforcementdecapacitédegestion,

etc.dontils

attendentla

suite.P

armile

spropositio

ns:uneassistancemensuelle

auxp

ersonneshandic

apéesd

émunies

d’u

nsacd

emile

td’un

esommede

30.000CFA

pour4mois

(pour353

personnesrecensées)

Part

enai

res

prin

cipa

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donnéedel’équipem

ent–fauteuilsroula

nts-,mais

c’est

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- Aut

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; Ministè

redeCo

mmunica

tion

(émiss

ionradio

);Ministè

redelaSa

nté(servic

espécialisé

pourlapriseench

argeal’h

ôpital);Ministè

redel’Education

(arrê

té);D

irection

del’Action

Sociale–donsdeviv

res

ponctuel;pasbeaucoupdeco

llaborationavecDirection

del’E

nfance(dom

ainessé

parés–

handic

apésenfantset

handica

pesa

dultes)

D’a

utre

s ac

teur

s au

Tch

ad(laDirection

nedis

posepas

d’unevu

ed’e

nsem

bleécrite:la

collaborationn’e

stpasc

laire)

-Handic

apInternation

al–surto

utvictimesdesmine

s-U

neunio

ndesa

ssociation

s,mais

sansmoyensp

our

le te

rrain

-LaFédérationSp

ortiveNa

tionaleestactive

-Erin

-Centrepourlesjeunesaveugles

(école/internat)

Forc

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ion

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pers

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s(textesd’ap

plicationencourse

ncours)

-‘Lavo

ixdesp

ersonneshandic

apées’–ém

ission

radio

hebdomadairegratuite(avecM

inistè

redela

Communica

tion);ilsc

herchentmain

tenantàétablirun

programmedeTV

-Un

earrêtéquiaenlev

éles

frais

àl’é

coleetàl’u

niversité

duTchadpourlesélèv

es/étudia

ntsh

andic

apés

Faib

less

es-N

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psauTchadmalconnu

(chiffresd

urecensem

entgénéralpasfi

ables

)manquede

données:

prio

rité:

une

étu

de s

ur la

pré

vale

nce

-Réin

sertion–undomain

etrèsv

aste:manquedemoyens

deréponseadéquate;ch

ômageetso

us-emploiaffecte

nt

toutlemonde–passe

ulementdeshandic

apes

-Ancien

centred’ap

pareilla

genefonctionplu

s-D

ifficultésd

’obtenirlesm

icrocréditsa

uprèsd

uMinistè

rede

Microcrédits(prévusse

ulementpourlesgroupem

ents):le

shandica

péso

ntbesoin

d’un

eprise

encharge–nepeuvent

pastoujou

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Dire

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la

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la

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ge

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-Pro

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ion

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ique

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-Veilleràlamise

enœ

uvrede

stextes

nationauxet

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geantla

femmee

tlafamille

-Veilleràlamise

enœ

uvreetlesu

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lapolitique

d’inté

grationde

lafemmea

udévelo

ppem

entapproche

genre,saprise

enco

mpte

danslesp

olitiques,programmes

nationaux,sectorielse

tprojetsd

edévelo

ppem

ent

-Elab

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ploiterle

sprotocoles

d’accordetprogrammes

defin

ancementdesac

tionsen

faveurde

sfem

mes

-Faired

esrecherchesetpu

blierav

ecl’a

idede

spoin

tsfocaux

lasituationd

esprogrammesetproje

tssecto

rielsenfaveurde

sfem

mes

-Elab

orer,co

ordonner,su

ivree

tévalue

rlesp

rogram

mesde

prom

otionso

cio-économiqu

edesfamille

s,deprom

otionde

l’égalité

etde

l’équitédu

genre

-Promouvoirl’éd

ucationàlavie

familia

le-D

éfinirlesn

ormes,procédurese

tmodalités

d’intervention

danslesfoyersfém

ininsrurauxetau

tress

tructu

res

d’application

Mettreen

placeu

nobservatoirede

l’égalité

etde

prom

otion

duge

nre

Leurtravails’articule

autou

rde5

axes

princ

ipaux:

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l’environnem

entsocio-

juridiqued

elafem

me(recensem

entdes

coutu

mes;élab

orationetprom

otionde

la

Cod

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fam

ille

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sonn

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’élaborationde

laP

oliti

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natio

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nre(enco

ursd

epuis

2006

-attendleprem

ierdraft);luttecontrela

violen

ce-actionse

nvuede

l’auto

nomisa

tiond

elafem

me(ce

ntrede

formationféminine;

alphabétisation;te

chnolog

iesap

propriées

-énergie

solaireetga

zpoursubstitue

ràlab

oisde

chauffeco

mmeé

nergie

domestique;fo

yersam

éliorésetplantation

desa

rbres;

-renforcementdec

apacitéetplaid

oyer

pourlaprise

enco

mpte

dege

nred

ans

touslesdom

ainesde

dévelop

pement

(semain

enationale

delafemme

SENA

FET)

-renforcementsdepa

rtenariats

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l’observatoiresu

rlege

nre

Parte

naire

s pr

inci

paux

FUNU

AP,B

AD;P

NUD,OMS,UNICE

F,FA

O,ONG

,association

sloc

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mes;association

sded

roitsde

l’hom

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focauxge

nred

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épartem

entsetsecte

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Forc

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ctivitésde

plaid

oyer/se

nsibilisation(sem

ainen

ationale

dela

femme–

SEN

AFET

,etc.

-Capacitéde

fairede

senquêtes

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les

Faib

less

es-P

roblè

med

enonap

plicationd

etextes

juridiqu

es-Ignoranced

esdroits(analp

habétisme)

-Pesanteu

rstraditio

nnels

-Bloc

agesen

cequ

iconcernel’ad

optiond

elaC

oded

ela

famille

(questionsd

emariag

e)âg

e,polyg

amie),héritage;

sensibilité

sreligie

uses;m

anqued

evolo

ntépolitique)

Page 160: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

318 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 319

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Cen

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Nat

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ion

et d

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limen

taire

-Contrôlerlaqualité

desalim

ents

-Assurerlasu

rveillan

cenutrition

nelle

-Fairedelarechercheopération

nelledans

ledomain

edelanutrition

-Coordonnertouteslesactivitésd

enutrition

*Note:LacréationduCNN

TAremonte

auxa

nnéesd

el’in

dépendance.Ilssonten

trainderéactualiserleurorganigram

me/

structures,alo

rspourlemom

ent,iln

’ya

pasd

edocumentcourantderéférence.

-Promotion

del’allaitement

exclu

sive

-Promotion

del’alim

entation

dujeuneenfant

-Program

mesurveillan

ce

nutritionnelle(enfant)

-Program

metoxi-infection

alimentaire(promotion

de

l’hygièn

ed’a

limentation

-Lutteco

ntreca

rencesen

micro-nutritien

ts

Part

enai

res

prin

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ICEF

;MSF

etA

CF(surtouturgences);OMS;

PAM;FA

O(sécuritéalim

entaire)

Forc

es-M

alnutrition

comprise

danslalutteco

ntrela

mortalité

infantile

Faib

less

es-M

anquedeprioritisa

tion/valorisa

tiondela

nutritioncommeproblèm

eprioritaireauniv

eau

natio

nal

Manquedebudgetdefonctionnem

ent

-Manquedelaboratoire

-Situation

flottanteentermesd’an

crage

institu

tionnelause

induMSP

(rattachéauSG)

-Pasdestructurese

npla

cepourlasurveillan

ce

nutritionnelle(ilfautquech

aquece

ntredesanté

aituncentrenutrition

nel,m

aislesa

gentsd

esanté

àcenive

auso

ntdépassés)

-Difficultédecoordin

ation

desactivitésd

esONG

activesdansl’urgence

-Besoin

derenforcer/influencerformation

en

nutritionàl’EcoleNa

tionaledeSantéetàl’E

cole

deMédicine

-Unestructureentrain

desech

ercher;Institutde

recherche?Autre?

(con

t.)

Dire

ctio

n de

s ét

udes

, pl

anifi

catio

n

et fo

rmat

ion

-Centraliserl’e

nsem

blede

donnéessu

rlesp

rogram

mes

-Plan

ifier/suiv

re/co

ntrôlerlesp

rojetse

tprogram

med

uMinistè

re-Etudie

r/mettreen

formelesdocum

entsdeproje

ts-Réaliserde

sétudes,assurerl’informationetdocum

entation

-Assurerlaco

llecte

,traitem

ent,é

valua

tione

tdiffu

siond

es

statistiquese

tinformationss

ociales

particip

eràlanégocia

tion,suivietév

aluationde

sprogram

mes

aveclesp

arten

aires

-Gérerlesp

rogram

mesde

formationinitia

leetcontinu

e

Parte

naire

s pr

inci

paux

Forc

es

Faib

less

es

Délé

gatio

ns

régi

onal

es (1

8)-Veilleralamise

enœ

uvrede

spolitiquese

tprogram

mes

-Supervis

er,co

ordonner,an

imeretsu

ivrelesstructu

res

d’application

-Elab

oreretso

umettrebu

dgetetgérerle

sressources

-Elab

oreretassurerl’a

pplicationd’unep

lanific

ationlocale

tenantcom

ptede

sprogram

mesna

tionaux

-Identifierlesfl

éauxso

ciauxsp

écifiq

uesd

ansles

circonscription

setoffrird

esmeilleu

resp

resta

tionsso

ciales

Parte

naire

s pr

inci

paux

Forc

es

Faib

less

es

Page 161: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

320 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 321

Min

istèr

e d

e l’E

du

cati

on N

ati

ona

le

Inst

itutio

nsM

anda

t/Dom

aine

s d’

Inte

rven

tion

Prog

ram

mes

/Pol

itiqu

es e

t Act

ions

pr

inci

paux

Pa

rten

aire

s Pr

inci

paux

; Fo

rces

; Fa

ible

sses

Dire

ctio

n de

la P

rom

otio

n de

l’Ed

ucat

ion

des

Fille

sŒuvrerpourlascola

risation

desfilles

et

leurm

aintienàl’école

Sensibilisation

etm

obilisation

des

parte

naire

sAp

puiàlaFormation

Collecte

dedonnées,Re

chercheetsu

ivi

évalu

ation

Part

enai

res

prin

cipa

ux: U

nice

f, B

anqu

e M

ondi

ale,

AG

S, F

AWE

Forc

es: E

xpér

ienc

eFa

ible

sses

: Man

que

de M

oyen

s hu

mai

ns e

t mat

érie

lD

irect

ion

de l’

Educ

atio

n de

Bas

e N

on

Form

elle

Eduquerlesenfantsdéscola

risésetnon

scola

risésde9à14ans

Mettreenpla

cedesce

ntresd

eformation

spécifiq

uesp

ourlesdéscolarisé

setnon

scola

risés

Part

enai

res

prin

cipa

ux: U

nice

f, B

IDFo

rces

: Fa

ible

sses

: A le

ur d

ébut

Dire

ctio

n de

l’A

lpha

bétis

atio

nCo

ntribueràl’instruction

despersonnes

analp

habètes

assurerlacoordin

ation

,lesu

ivi/

évalu

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desactivitése

tlaco

nception

desp

rogram

mesbaséssu

rlapolitique

éducative

.

Part

enai

res

prin

cipa

ux: B

anqu

e m

ondi

ale

Forc

es:

Faib

less

es:

Dire

ctio

n de

la P

rom

otio

n du

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iling

uism

eProm

ouvoirl’enseig

nementetla

formation

biling

ues(Français/Arabe)

Rénovationdesé

coles

coraniq

ues

Part

enai

res

prin

cipa

ux: B

IDFo

rces

: Fa

ible

sses

: Moy

ens

hum

ains

Min

istèr

e d

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Fon

ctio

n p

ub

liqu

e et

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tra

vail

Inst

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/Pol

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inci

paux

Pa

rten

aire

s Pr

inci

paux

; For

ces;

Fa

ible

sses

Dire

ctio

n de

la s

écur

ité s

ocia

lePlacéeso

usl’a

utoritéd’un

Directe

ur,la

Direction

delaSé

curitésocia

leestchargée

de:

-concevoirlapolitiquenationaleenmatière

desé

curitésocia

leain

siqueles

textes

législatifsetréglem

entairesy

relatifs;

-decontrôlerlesm

esuresd’hy

gièneetde

sécuritédutravail;

-mettreenœuvrelamédecine

dutravaile

tdel’h

ygièn

eind

ustrielle;

-d’organis

erleco

ntrôlemédica

ldes

travaille

urse

tlese

xpertisesmédica

les

danstouslesd

omain

esrelev

antdela

médecine

dutravail;

-veilleràlaprévention

desrisques

professio

nnels

.

-Nouvellerégle

mentationdesp

ensio

nset

desa

llocationsfamilia

les;

-Formation

ssurlesn

ormesd’hy

giène

etdesécuritédanslese

ntreprise

sles

entre

prise

s.

Part

enai

res

prin

cipa

uxPa

rtenairess

ociau

x,socié

técivile

Forc

esBo

nnerelation

avec

Faib

less

esJeuneDirection

crééeen2007,le

personnelestmoin

squalifiéetmanquede

moyensd

etravail.

Dire

ctio

n du

trav

ail

Placéeso

usl’a

utoritéd’un

Directe

ur,la

directiondutravailestchargée:

-d’ap

pliquerlalégis

lation

dutravail;

-derégle

rlesdifférendsdutravail;

-desupervise

retcoordonnerlesactivités

desinspection

sdetravail;

deco

llecte

retpublierlesstatistiqu

esdu

travail;

deve

illeràl’a

pplication

desnormes

inter

natio

nales

.

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

e

Page 162: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

322 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 323

Min

istèr

e d

e la

Jus

tice

, Gra

de

des

sce

au

x

Inst

itutio

nsM

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t/Dom

aine

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Prog

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/Pol

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t Act

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Pa

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s Pr

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paux

; Fo

rces

; Fa

ible

sses

Dire

ctio

n

Dire

ctio

n de

la p

rote

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n et

du

suiv

i ju

dici

aire

de

l’enf

ant

placéesousl’a

utoritéd’un

Directe

ur,

laDirection

delaprotectionetdusuivi

judiciairedel’e

nfantestchargéede:

Direction

delaprotectionetdusuivi

judiciairedel’e

nfant

-protégerjuridiquem

entetju

diciairement

l’enfant;

-formeretrééduquerlesjeunes,âgésde

moin

sdedix

-huit(18)ans,enconflita

vecla

loiouendangerm

oral;

-diffuserlestextesn

ation

auxe

tinternationauxrelatifsauxdroitsdel’enfant,

leurharmonisa

tionetco

nformité;

-élab

orerlesrapportsinitia

uxet

périodiq

uesd

emise

enœuvredes

instrumentsjuridiquesinternation

aux

relatifsauxdroitsdel’enfant;

-Harmonisa

tiondestextesn

ation

auxs

ur

lesdroitsdel’enfantaveclesco

nventions

ratifiéesp

arleTchad;

-Elab

oration

d’un

projetdecodede

protectiondel’e

nfant;

-Rédactiondelaloi007du6avril1999

porta

ntprocéduredepoursuiteetde

jugem

entdesinfraction

scom

mise

sparles

mine

ursd

e13à-18ans;

-Vulg

arisionsd

esdisp

ositio

ns.

Part

enai

res

prin

cipa

uxUN

ICEF,U

.E,A

mbassadedesU

SA.

Forc

esRô

ledeco

ncilia

tionentrelesp

arentset

leurprogéniture. Fa

ible

sses

-Absencedemiss

ionsd

eterra

in;-A

bsencedepersonnelqualifié;

-Absenced’un

bureausocia

l;-A

bsenced’un

centred’ac

cueilet

d’observationdesm

ineurs;

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ourles

enfantsv

ulnérables

,

Min

istèr

e ch

arg

é d

es D

roit

s d

e l’H

omm

e

Inst

itutio

nsM

anda

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s Pr

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paux

; Fo

rces

; Fai

bles

ses

Dire

ctio

n de

s dr

oits

éc

onom

ique

, so

ciau

x et

cu

lture

ls

Placéeso

usl’a

utoritéd’un

Directe

ur,la

DirectiondesDroitsEconomiqu

es,S

ociau

xetculturels

est

chargéede:

-Mettreenœuvrelesm

esuresgouvernem

entales

tendantàlaprotectiondesDroits

Econom

iques,S

ociau

xetculturels

;-participe

ràlamise

enœuvredesinstrum

entsinternationauxrelatifsauxDroitsdel’H

ommeet

deLibe

rtésfondamentales

etenassurerlesuivipourlecompteduMinistè

re;

-participe

ràlarédactiondesrapportssurlesinstrum

entsinternationauxrelatifsauxDroits

Econom

iques,S

ociau

xetculturels

;-suiv

reetappuyerlesa

ctionsd

eprotectiondesD

roitsEconomiqu

es,S

ociau

xetculturels

initié

es

parlesorganisa

tionsdelasocié

técivile;

-prépareretsoumettreàl’a

ttention

duMinistretoutdossie

rconcernantle

sviolencesd

esDroits

Econom

iques,S

ociau

xetC

ulturels

.

-Miss

ionàGenèveàlacommiss

ion

desd

roitsdel’H

ommepourdéfendre

lesrapportduTchadsurlerespectdes

Droitsé

conomiqu

e,so

ciauxetculturels

;-P

ublication

durapportnation

alsurle

respectdesDroitsdel’H

omme;

-cam

pagnesdesensibilisation

en

faveurdesdroitsdel’H

omme;

-Organisa

tiond

uforum

nationald

es

Droitsd

el’Hom

mep

ourid

entifierles

princ

ipales

causesde

viola

tionsde

sdroits

del’H

ommea

insiquelesp

rincip

aux

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roitsde

l’Hom

me.

Part

enai

res

prin

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uxUN

ICEF,U

nion

Européenne,M

INUR

CAT,

PNUD

,OIF Fo

rces

Cadresco

mpétentse

tdévoués Fa

ible

sses

Moyensmatériellim

ités

Dire

ctio

n

Dire

ctio

n de

s Dr

oits

des

pe

rson

nes

vuln

érab

les

placéesousl’a

utoritéd’un

Directe

ur,la

Directionch

argéedesd

roitsdepersonnesv

ulnérables

est

chargéede:

-participe

ràl’é

laborationde

sstratég

iesrelative

sàlaprote

ctionetàlaprom

otionde

sDroitsde

lafemm

e;-participe

ràlamise

enœuvredesmesuresgouvernem

entales

tendantàlaprotectiondesDroits

delafemme;

-suiv

reetm

ettreenœuvrelestextesn

ation

auxp

rotégeantla

femme;

-suiv

reetm

ettreenœuvrelesc

onvention

sinternationales

surlesDroitsdelafemme;

-suiv

reetappuyerlesa

ctionsd

eprotectiondeDroitd

el’H

ommeinitiéesparleso

rganisa

tionsde

lasocié

técivile;

-assurerlaprotectionjuridiqu

edel’e

nfant,enco

llaborationaveclesM

inistè

resc

hargésdes

AffairesS

ocialesetdelaJustice;

-assurerlesu

ividel’application

desinstrum

entsinternationauxrelatifa

uxDroitsdel’enfant;

-proposerlesprojetsd

etexte

snation

auxp

ourlaprotectiondese

nfantsvic

timesdelavio

lence,

d’abuss

exuels,del’exploitationetdedis

crimina

tionsaveclesDépartementconcernés;

-suiv

reetappuyerlesa

ssociation

setautreso

rganisa

tionsnation

alesœ

uvrantla

protectiondes

Droitsd

el’enfant;

-proposerdesprojetsd

etexte

slégislatifsetréglem

entairese

nfaveurdespersonnes

handica

péesencollaborationavecleMinistè

reChargédesA

ffairesS

ociales;

-suivrel’ap

plicationd

elalégislationrelative

àlaprote

ctionde

sDroitsde

spersonnesha

ndica

pées;

-Participe

ràlalutteco

ntretouteslesformesdevio

lencese

tatteintesàl’intégritéphysiqu

eet

morale

despersonneshandic

apées;

-Visitedesmais

onsd

’arrêt;

-Miss

ionsà

l’intérieu

rdupayspour

s’enquérirdesco

nditio

nsdevie

sdes

personnesv

ulnérables

;-C

ampagnedese

nsibilisation

surles

droitsd

el’enfant

Part

enai

res

prin

cipa

uxAffairess

ociales,U

NICE

F,UN

FPA,Ministè

redela

défense

Forc

esCo

nfiancedespartenaires

Faib

less

esManquedemoyens

financie

rsetm

atériel

Page 163: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

324 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 325

Min

istèr

e d

e la

l’A

gric

ultu

re

Inst

itutio

nsM

anda

t/Dom

aine

s d’

Inte

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tion

Prog

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es e

t Ac

tions

prin

cipa

ux

Part

enai

res

Prin

cipa

ux ;

Forc

es ;

Faib

less

es

Dire

ctio

n G

énér

ale

de la

Pr

oduc

tion

Agric

ole

et d

e la

Fo

rmat

ion

-élab

orerlapolitiquedelaproductionagricole

,dela

formation

etdelasécuritéalimentaire

-concevoir,élab

oreretsuiv

relesp

rogram

mesdes

directionstechniq

uesd

eproductionagricole

etla

formation

-assurerlesu

ividelacoopération

nation

aleet

internationaleaveclesinstitu

tionsco

ncernéesen

matièreagricole

-animeretcoordonnerlesactivitésd

esdirection

stechniq

ues

Part

enai

res

prin

cipa

uxFA

O,PAM

,UNICE

F,AC

F,CR

F,OC

HA,P

remière

Urgence,quelqu

esONG

:AF

D,GTZ

,FIDAet

asso

ciatio

ns lo

cales

Forc

es

Faib

less

es-C

oncentrationdesc

adresa

univ

eaucentral

-Forte

insuffisance(fiabilité,interprétationdes

données,etc.)desstatistiqu

esagrico

les;

-manqued’information

fiable

surles

aménagem

entshydro-agrico

les-faibleopération

nalité

dusystè

med’information

sur

lasécuritéalimentaireetd’alerterapide(S

ISAA

R)D

irect

ion

Gén

éral

e du

Gén

ie

rura

l et d

e l’H

ydra

uliq

ue

Agric

ole

-Concevoiretélab

oreretsuiv

relesp

rogram

mesdes

directionstechniq

ues

-suiv

idelacoopération

nation

aleetin

ternation

ale

aveclesinstitu

tionsco

ncernéesenmatièreagricole

-An

imeretcoordonnerlesactivitésd

esdirection

stechniq

ues

Part

enai

res

prin

cipa

uxFA

O,PAM

,UNICE

F,AC

F,CR

F,OC

HA,P

remière

Urgence,quelqu

esONG

:AF

D,GTZ

,FIDAet

asso

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ns lo

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Forc

es

Faib

less

es

Des

Org

anis

mes

sou

s tu

telle

SODE

LAC

ITRA

DON

ASA

l(ON

DR)

LaCotontch

ad

Part

enai

res

prin

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Forc

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Faib

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Min

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Cul

ture

, Jeu

ness

e et

Sp

orts

Inst

itutio

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Prog

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tions

Pa

rten

aire

s Pr

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paux

; For

ces;

Fa

ible

sses

Dire

ctio

n de

la J

eune

sse,

des

ac

tivité

s so

cio-

édu

cativ

es e

t de

s lo

isirs

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enœuvredelapolitiqueduGouvernem

ent,

-Assurerlaco

ordin

ation

desMouvementsetOrganisa

tionsdesjeunes

-Elab

orer,coordonneretévalue

rlesprojetse

nfaveursd

esjeunes

-organise

r,régle

menter,animeretévalue

rlesactivitéss

ocio-éducativeset

lesloisirsdesjeunes;

-Participer,encollaborationavecleso

rganisa

tionsdesjeuneseten

accordaveclesdépartementsintéressés,àlapla

nification,àl’e

xécutionet

àl’évalua

tiondesp

rogram

mesetprojetsd

anslesdom

ainesdesactivités

socio

-éducativesetdesloisirs,

-Conduiretouteétuderelative

auxactivitéss

ocio-éducativesetauxloisirs

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Dire

ctio

n de

l’in

sert

ion

soci

o-

écon

omiq

ue e

t des

pro

jets

de

jeun

es

-Elab

orer,coordonner,suivreetévalue

rlesprogram

mesetstratégie

sd’insertionsocio

-économiqu

edesjeunese

ncollaborationavecd’au

tres

départe

mentsministé

riels,

-Définir,élab

oreretm

ettreenœuvrelapolitiqueduGo

uvernementen

faveurdelajeu

nesse

-Contribueràlacréationetaurenforcementdesstructuresassociative

set

socio

-éducativesdeproximité

-Promouvoirles

formation

sd’en

cadreursetdesjeunes

-Concevoirdesp

rojetse

ntrepreneuriaux

-Elab

oreretpromouvoird

esprogram

mesdesensibilisation

,d’information

et

d’éducationdesjeunesd

anslesdom

ainesso

cio-économiqu

esetdelasanté

Coordonnerlesfondsd’insertiondesjeunesdelaCO

NFEJES

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Dire

ctio

n de

l’éd

ucat

ion

phys

ique

, des

spo

rts

scol

aire

s,

univ

ersi

taire

s et

de

mas

se

-Organise

r,régle

menter,contrôleretévalue

rl’EPS

dansles

enseign

ements

-Organise

retanim

erlesp

ortscolaire

-Encadrer,suivreetévalue

rlesenseig

nantsd

’EPS

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r,régle

menter,animeretévalu

erlesa

ctivitéss

portives

scola

ires,unive

rsitairese

tdemasse

-Contrôleretsuiv

relesc

entresp

rivésd’en

cadrem

entdesactivitésphysiq

ues

-Contribueràlacréationetaurenforcementdesstructuressp

ortives

scola

ires,unive

rsitairese

tdemasse

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Page 164: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

326 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 327

LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADM

inist

ère

de

la M

icro

fina

nce

et d

e la

lutt

e co

ntre

la p

auv

reté

Inst

itutio

nsM

anda

t/Dom

aine

s d’

Inte

rven

tion

Prog

ram

mes

/Po

litiq

ues

et A

ctio

ns

Part

enai

res

Prin

cipa

ux; F

orce

s;

Faib

less

esD

irect

ion

De

la M

icro

fina

nce

-Assurerlapromotion

delaMicrofinance

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delapolitiquenationaledelaMicrofinance

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laboration

destextesnation

auxe

tinternation

auxrela

tifsàlaMicro

finance

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desFina

ncesextérieu

res(Min.desFina

nces)

pourlerenforcementdesca

pacitésdesetsdeMicrofinance

-Définir,encollaborationaveclesa

utresd

irection

stechniqu

es,le

scritèresd’éligibilités

desm

icrosprojetsà

financer

-Veilleràlabonnegestionetausuividesrecouvrementsdesfondsinjec

tésd

ansle

secte

ur-A

ssurerlase

nsibilisation

despopula

tionsàlacu

lturedemicrofinance

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ividesprogram

mesmisenœ

uvredanslecadredelaStratégie

Nation

ale

delaMicrofinance

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Dire

ctio

n du

D

ével

oppe

men

t à la

bas

e-C

ontribueràlacréationd’u

nenvironnementfavorableaudévelo

ppem

entdes

opportu

nitéséconomiqu

esetdesmicro-entreprise

s-C

ontribueràl’o

rganisa

tiondesc

ommunautésd

ebase

-Anim

er,encadreretappuyerlesg

roupem

entsetassociation

sàvo

cationéconom

ique

-Promouvoirl’entrepreneuriattantenmilie

ururalqu’u

rbain

-Mettreenpla

ceunréperto

iredesgroupem

entsetassociation

sàvo

cationéconom

ique

-Apprécie

rlapertinencedesp

roposition

sd’ac

tionsdesgroupem

entsetassociation

vocationéconom

ique

-Suiv

reetév

aluerlesm

icroprojetsréaliséspa

rdesen

trepreneursind

ividuels

etmicro-en

treprise

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Dire

ctio

n de

s ét

udes

et

de la

Com

mun

icat

ion

-mettreenpla

ceundis

positifd

esuivietd’év

aluation

dusecte

ur-Ve

illeràl’a

pplication

dupla

nd’a

ction

delaSN

MF

-Définirlesindica

teursd

eperfo

rmancedesetsdeMicro

-identifierlesd

omain

esd’ac

tivitésp

orteursn

écessitantdesinterventionsàco

urtet

moyenterme

-œuvreràl’a

mélioration

dusystè

med’information

surlesecte

urdelaMicrofinance

-évalu

erl’impactdelaMicrofinancesurlasituationsocio

-économiqu

edesb

énéficia

ires

-réaliserdesétudesd

efaisa

bilitéetdesétudess

pécifi

quespourleszo

nesn

on

couvertese

tlesn

ouveauxp

roduits

-assurerl’é

valua

tiondesp

rogram

mesmisenœ

uvredanslecadredelaSNM

F

Part

enai

res

prin

cipa

ux

Forc

es

Faib

less

es

Credits

Coordination: Hamid Ahmat

Production: Julie Pudlowski Consulting

Dessin graphique: Rita Branco

Photographie: Julie Pudlowski

© UNICEF Tchad 2011

Page 165: Étude sur la protection sociale au Tchad: Analyse de la situation et recommandations opérationnelle (UNICEF, Octobre 2010)

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United Nations Children’s FundAddress Rit lor sequam vulla facillandio od mincipsuscil illaorp ercipisi blam quat lore veratio commy nullutpat nostin ulputpat.Per sim ing elenibh ea consed euisi blandip enis nibh ea facil irilis nonsequ amconsequis