étude sur la protection sociale au tchad: analyse de la situation et recommandations...
DESCRIPTION
Cette étude a pour but de doter le Gouvernement de la République du Tchad et ses partenaires techniques et financiers d’une base de connaissances indispensables préalables pour entreprendre l’élaboration d’une politique nationale de la protection sociale, telle que prévue dans la Stratégie Nationale de la Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (SNRP). A l’heure actuelle, ces connaissances sont limitées, à cause de la nature éparse et fragmentée des expériences dans le domaine de la protection sociale dans le pays.Dans sa première partie, l’étude introduit un cadre conceptuel de la protection sociale qui met l’accent, d’une part, sur sa pluri-dimensionnalité et, d’autre part, sur l’aspect pluridisciplinaire de toute approche ou réflexion s’y référant, en particulier par rapport à une protection sociale sensible aux vulnérabilités multiples des enfants et des femmes. La deuxième partie de l’étude présente une analyse des principaux cadres politiqueset programmes qui touchent aux différents domaines de la protection sociale et identifie les principales institutions nationales concernées. Cette analyse comporte une revue des principales initiatives, une appréciation de leurs forces et faiblesses ainsi que l’identification des options potentielles pour l’avenir. La troisième partie de cette étude passe en revue les principaux aspects juridiques, budgétaires et institutionnels sous-jacents aux efforts nationaux pour la protection sociale. Elle analyse les options et les opportunités pour les renforcer, tout en identifiant les partenariats possibles à différents niveaux.La quatrième partie de l’étude est une conclusion pour l’ensemble de l’étude et constitue ‘une feuille de route’pour les prochaines étapes. Elle fournit une synthèse des recommandations ‘sectorielles’ proposées dans les chapitres précédents du rapport; identifie quelques actions pilotes qu’il faudrait entreprendre dans le cadre des transferts sociaux; et formule un certain nombre de principes de base à prendre en considération en tant que recommandations globales pour guider l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale.TRANSCRIPT
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 1
Analyse de la situation et recommandations opérationnelles
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADÉT
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REPUBLIQUE DU TCHAD
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RAPPORT FINAL | Octobre 2010
Analyse de la situation et recommandations opérationnelles
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADÉT
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REPUBLIQUE DU TCHAD
4 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 5
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS 13
SIGLES ET ABRÉVIATIONS 16
REMERCIEMENTS 21
RESUME ANALYTIQUE 23
PARTIE I CONTEXTE 29
1. INTRODUCTION ET CADRE D’ANALYSE 29 1.1Laprotectionsociale:Définitionsetcadreconceptuel 29 1.2Butdel’étude 31 1.3Méthodologie,démarches,etorganisationdel’étude 33 1.4Organisationdurapport 34
2. CONTEXTE DU DEVELOPPEMENT, DE LA PAUVRETE ET DE LA VULNERABILITE AU TCHAD 38 2.1.Lescontextesgéographiqueetclimatique 38 2.2.Lecontextesocio-économique 38 2.3.Lecontextepolitiqueetadministratif 43 2.4.Analysedelapauvreté/vulnérabilitéetsesimplicationspourlaprotectionsociale 45 2.4.1.Pauvretémonétaire 46 2.4.2.Insécuritéalimentaire 48 2.4.3.Chômage 48 2.4.4.Femmesetenfants 49 2.4.5.Autrestypesdeprivation 49 2.4.6.Implicationspourlaprotectionsociale 50
3. QU’EST-CE QUE LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD ? 51 3.1PlacedelaprotectionsocialedanslaSNRP 51 3.2ConceptdelaprotectionsocialeauTchad 55 3.3.Questionscléspourunepolitiquenationaledeprotectionsociale 58
TABLE DES MATIÈRES
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 7
PARTIE II ANALYSE DE PROGRAMMES ET POLITIQUES 61
4. PROTECTION ET PROMOTION DE L’ENFANT, DE LA FEMME, DES PERSONNES HANDICAPEES ET D’AUTRES CATEGORIES SOCIALES VULNERABLES 61 4.1Protectiondel’enfant 61 4.1.1Introduction 61 4.1.2Problèmesprioritaires 62 4.1.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 67 4.2Promotionetprotectiondesfemmes 68 4.2.1Introduction 68 4.2.2Prioritéspolitiquesdugouvernementetprogrammesencours 68 4.2.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 68 4.3L’insertionsocialedespersonneshandicapées 69 4.3.1Introduction 69 4.3.2Mesuresdeprotectionetdepromotionencoursouprévus 70 4.3.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 71 4.4.Actionsocialeenversd’autrespopulationsvulnérables 71 4.4.1Définitionsetportéede‘l’actionsociale’ 71 4.4.2Activitésetcontraintes 72 4.4.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 73 4.5Conclusions,recommandationsetpistesderéflexiongénérale 73
5. SECURITE SOCIALE 74 5.1.Introductionetcontexte 74 5.2Lesystèmeformeldesécuritésociale 75 5.2.1LaCaisseNationaledePrévoyanceSociale 75 5.2.2LaCaisseNationaledesRetraitésduTchad 79 5.3Lessystèmesd’entraide 81 5.3.1Lesformesdesolidaritéislamique 82 5.3.2Lesformesdesolidaritéchrétienne 85 5.3.3Denouvellesformesdesolidarité 88 5.4.Conclusions,recommandations,etélémentsderéflexion 89
6. SANTE 90 6.1Introductionetcontexte 90 6.2LaPolitiqueNationaledeSanté 91 6.3Lesdéfisdel’accèséquitableauxsoinsdesanté 92 6.4Lerecouvrementdescoûts 93 6.4.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 95 6.5Lagratuitédessoinsdesanté 97 6.5.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 100 6.6Santédelamèreetdel’enfant 101 6.6.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 105 6.7Lesmutuellesdesanté 106 6.8Systèmed’assurancemaladie 108 6.8.1Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 111
7. LUTTE CONTRE LE VIH ET SIDA 113 7.1Introductionetcontexte 113 7.2.LapriseenchargedesPVVIHetdesOEV. 114 7.2.1Lapriseenchargemédicale 115 7.2.2Lapriseenchargecommunautaire 115 7.3Principauxobstaclesetmesurescorrectrices 118 7.4Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 120
8. SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITION 121 8.1Introductionetcontexte 121 8.2Lasécuritéalimentaire 122 8.2.1Cadreinstitutionnel 122 8.2.2Sécuritéalimentaireetvulnérabilité 125 8.2.3Stratégiesetpolitiquesdeluttecontrel’insécuritéalimentaire 127 8.2.4Lesprincipalescontraintesenmatièredelasécuritéalimentaire 131 8.2.5Leseffetsduchangementclimatique 132 8.2.6Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 133 8.3Nutrition 135 8.3.1Introduction 135 8.3.2Donnéessurlasituationnutritionnelle 135 8.3.3Causesdelamalnutrition 136 8.3.4Structuresdesuivietderéponse 138 8.3.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 140
TABLE DES MATIÈRES
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 9
9. EDUCATION 141 9.1Introductionetcontexte 141 9.2Organisationdusecteuretlesdifférentesstratégiesetprogrammes 142 9.2.1Organisationdusecteur 142 9.2.2Stratégiesetprogrammesdusecteur 142 9.3Lesinégalitésdanslesecteurdel’éducation. 144 9.3.1Lesdisparitésselonlegenre 144 9.3.2Lesdisparitésselonlesdépartements 146 9.3.3Lesdisparitésselonlemilieud’habitation(urbain-rural) 148 9.3.4Lesdisparitésselonleniveaudepauvreté 149 9.4Lesréactionsfaceàcesexclus 150 9.4.1Renforcementdelascolarisationdesfilles 150 9.4.2Récupérationdesenfantsnonscolarisésetdéscolarisés 151 9.4.3Alphabétisationdesadultes 152 9.4.4AppuidesPartenairesTechniquesetFinanciers(PTF) 153 9.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 153
10 EMPLOI ET FORMATION PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE 155 10.1Introductionetcontexte 155 10.2Cadreinstitutionnel 156 10.3Créationetdéveloppementdel’emploi 157 10.4Laformationprofessionnelleetl’emploi 158 10.5Lajeunesseetl’emploi 160 10.6Lamicrofinanceetlesautresactivitéséconomiques 161 10.6.1Mécanismesetpolitiques 162 10.6.2Lescontraintesdelamicrofinance 165 10.6.3Lesautresactivitéséconomiques 166 10.7Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 168
11. INFRASTRUCTURES SOCIALES 170 11.1.Lesous-secteurdel’eauetdel’assainissement 170 11.2.Lesous-secteurdel’habitat 175 11.3.Lesoussecteurdel’énergie 178 11.4.Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 182
12. SITUATIONS D’URGENCE COMPLEXE 183 12.1Introductionetcontexte 183 12.2Coordinationdel’assistancehumanitaire 185 12.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 185
PARTIE III ASPECTS JURIDIQUES, INSTITUTIONNELS ET BUDGETAIRES 187
13. CADRE JURIDIQUE POUR LA PROTECTION SOCIALE 187 13.1Lestextesinternationaux 187 13.2Lalégislationetrèglementsnationaux 192 13.3Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 196
14. ANALYSE DE L’ESPACE BUDGETAIRE 197 14.1Aperçuglobaldelasituationbudgétaire 197 14.2Budgetetdépensesdanslessecteurssociaux 200 14.2.1Actionsociale 200 14.2.2Santé 201 14.2.3Education 202 14.2.4Dépensesrurales 204 14.3EspacebudgétairepourlaprotectionsocialeauTchad 205 14.3.1Lasituationactuelledufinancementdelaprotectionsociale 205 14.3.2Créationetdurabilitédel’espacebudgétairepourlaprotectionsociale 206 14.4Lagestiondesfinancespubliques 210 14.5Conclusions,recommandations,etélémentsderéflexion 210
15. CADRES DE COORDINATION INSTITUTIONNELLE 211 15.1.Lesstructuresd’actiondanslesdomainesdelaprotectionsociale 211 15.1.1Secteurdel’Education 211 15.1.2SecteurdelaSanté 212 15.1.3Secteurdel’ActionSociale 213 15.1.4Secteurdelaformationprofessionnelleetdel’emploi 215 15.1.5Secteurdudéveloppementrural 215 15.1.6SecteurdelaJustice 215 15.1.7SecteurdelaCulture,JeunesseetSports 218 15.1.8SecteurdelaMicrofinance 219 15.2.Quelquesexemplesdestructuresinstitutionnellesdecoordinationexistantes 219 15.3Propositiond’unestructuredecoordinationpourlaprotectionsociale 225
TABLE DES MATIÈRES
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 11
16. PARTENARIATS POTENTIELS228 16.1Introduction 228 16.2Partenairestechniquesetfinanciers 228 16.3Organisationsnon-gouvernementalesetassociationsdelasociétécivile 232 16.4Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 233
PARTIE IV CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR 235
17. PERSPECTIVES SUR LA FAISABILITE DE TRANSFERTS DIRECTS EN ESPECES AU TCHAD 235 17.1Introduction 235 17.2Expériences,perceptionsetperspectivesauTchad 240 17.3TransfertsenespècesauTchad:Thèmesetmodèleséventuels 243 17.4Dimensionstechniquesàconsidérer 249 17.5Conclusions,recommandationsetélémentsderéflexion 252
18. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS PRINCIPALES, PAR SECTEUR ET PAR THEME 253 18.1Unregardd’ensemble 253 18.2Conclusionsetrecommandationsparsecteuretdomaine 254 18.3Conclusionsetrecommandationssurlesaspectsjuridiques, budgétaires,institutionnelsetpartenariats 259 18.4Conclusionsetrecommandationssurlesmécanismesappropriés/actionspilotes 260
19. PROCHAINES ETAPES : VERS UNE POLITIQUE NATIONALE DE LA PROTECTION SOCIALE 261 19.1Recommandationsglobales,principesdebaseetprocessusàprévoir 261 19.2Chronogrammepréliminaire 265
ANNEXES 269 ANNEXE1.MEMBRESDEL’EQUIPEDERECHERCHE 270
ANNEXE2.MEMBRESDUCOMITEDEPILOTAGE 270
ANNEXE3.PERSONNESRENCONTREESLORSDELARECHERCHE AN’DJAMENA(MARS-AVRIL2010) 271
ANNEXE4.REFERENCESBIBLIOGRAPHIQUES 275
ANNEXE5.TERMESDEREFERENCEDEL’ETUDESURLAPROTECTION SOCIALEAUTCHAD 287
ANNEXE6.GUIDED’ENTRETIEN:ETUDESURLAPROTECTION SOCIALEAUTCHAD 295
ANNEXE7.TableauxSanté 297
ANNEXE8.TableauxEducation 299
ANNEXE9.TableauxEmploietFormationProfessionnelleetTechnique 302
ANNEXE10:Cadrejuridique 304
ANNEX11:Lesdifférentstypesdetransfertsenespècesetleursobjectifs 306
ANNEXE12:Méthodesdeciblage 307
ANNEXE13.RESULTATSDESTRAVAUXDEGROUPEDEL’ATELIER DEVALIDATIONDURAPPORTSURLAPROTECTIONSOCIALEAUTCHAD 308
ANNEXE14.SYNTHESEDESTRAVAUXDEL’ATELIERDEVALIDATION DURAPPORTSURLAPROTECTIONSOCIALEAUTCHAD 312
ANNEXE15.FICHESD’IDENTIFICATIONDESSTRUCTURES PUBLIQUES/PARAPUBLIQUESOEUVRANTDANSLESDOMAINESRELATIFS ALAPROTECTIONSOCIALE 314
TABLE DES MATIÈRES
12 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 13
Tableau 1 :Protectionsocialeenfaveurdel’enfant 32Tableau 2:Evolutiondequelquesindicateursmacroéconomiques 40Tableau 3:Evolutiondescontributionssectoriellesàlacroissance 41Tableau 4:Evolutiondel’économietchadienne 42Tableau 5:Quintilesdebienêtre 46Tableau 6:Indicateursdepauvretéparmilieuderésidence 47Tableau 7:Disponibilitésalimentairesetsousalimentation 48Tableau 8:Assuranceobligatoirecouvrantlesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles 79Tableau 9:Effectifdesretraitésmilitaires2010 81Tableau 10:Situationdepensionnésdesannées2007,2008et2009. 81Tableau 11:Synthèsederecouvrementdescoûts 94Tableau 12:Situationdelapolitiquedegratuitédessoinsd’urgenceetdesvaccins 98Tableau 13:Récapitulatifdes10premièrescausesdeconsultationauCSchez lesenfantsdemoinsde1-4ans. 104Tableau 14:Tauxd’accouchementparrégion 105Tableau 15:Assurancevolontaire(mutuellesdesanté) 109Tableau 16:Assuranceobligatoirecouvrantlesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles 109Tableau 17 :Evolutiondunombredesassociationsetcoordinationscommunautaires delariposteauVIH 116Tableau 18:Tauxbrutdescolarisation(%)pargenreetindicedeparité,1990-91à2006 145Tableau 19:Statistiquesdesfluxd’élèvesdanslesystèmeéducatifpargenre,2003-04 146Tableau 20:Probabilité(%)d’accèsetd’achèvementduprimaireselonlemilieuetlesexe 149Tableau 21:Probabilité(%)d’accèsetd’achèvementduprimaireselonlerevenudesfamilles 149Tableau 22:Répartitiondesentreprisesselonladatedecréation 158Tableau 23:Evolutiondequelquesindicateursdusecteurdelamicrofinance 164Tableau 24 :Répartitiondesbénéficiairesselonlesactivitésetlegenre 165Tableau 25 :Programmationdesouvragessurlapériode[2005-2010] 174Tableau 26:Situationsd’urgencecomplexeauTchad:Rôlesetresponsabilités 184Tableau 27:PrincipauxagrégatsbudgétairesenpourcentageduPIB 198Tableau 28:Répartitioninterministérielledesdépenses 199Tableau 29:EvolutiondubudgetduMASSNF 201Tableau 30:EvolutiondesdépensesdeSantéde2002à2008(EnmilliardsdeFCFA) 202Tableau 31:Dépensesd’éducationfinancéesparl’Etat 203Tableau 32:Tauxd’exécutionbudgétaireparsecteurde2002à2005 205Tableau 33:CompositionbudgétaireprévuedanslaSNRPIIpour2010 206Tableau 34:CompositiondesdépensespubliquesdanslaSNRPII etdanslesloisdefinancesen2010(enpourcentage). 208Tableau 35:Dispositifinstitutionnelauniveaudel’EducationNationale 212Tableau 36:StructureorganisationnelleduPNLS 213Tableau 37:Structured’actionduMinistèredel’ActionSociale 214Tableau 38:Structured’actionduMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail 216
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS
14 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 15
Figure 11:Tauxdecouverturedel’hydrauliqueurbaineetsemiurbaine 172Figure 12:Etatdesinvestissementsurbains 177Figure 13:Evolutiondesbesoinsenfoyersaméliorésselonlesrythmesdecroissance 180Figure 14:EvolutiondelaconsommationdegazàN’Djaména 181Figure 15:Contributiondesdépensescourantesetdedéveloppementàl’évolution desdépensestotales 199Figure 16:Compositiondesdépensesd’éducationparsous-secteur etparcatégorieéconomique 204Figure 17:EvolutiondesrecettestotalesetdesrecettespétrolièresauTchad (enmilliardsdefrancCFA) 207Figure 18:Evolutiondel’APDauTchad,1997-2006 209
ENCADRÉS
Encadré 1:Quatredimensionsdeprotectionsociale 30Encadré 2:Programmesprévuspourlavalorisationdesressourceshumaines(SNRP2) 51Encadré 3:Recueildedéfinitionsetdimensionsclésdelaprotectionsocialeselon lesprincipauxacteursauTchad 55Encadré 4:ExemplesdemesuresenplaceauTchadpourlaprotectiondel’enfant 66Encadré 5:Impactetdéfisdel’annulationdesfraisd’utilisationdeservicesdesantédebase 99Encadré 6:Vulnérabilitéselonl’activité 126Encadré 7:Insécuritéalimentaireetmesuresd’urgencepourl’année2010 129Encadré 8:CrisealimentaireetnutritionnelleauTchad(2010) 139Encadré 9:Ecolescommunautaires 150Encadré 10:LesprincipauxréseauxdemicrofinanceenactivitéauTchad 162Encadré 11:LecontenuduSchémaDirecteurdel’Eauetdel’Assainissement 173Encadré 12:LesmissionsduMinistèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques 173Encadré 13:Lesprioritésdugouvernementenmatièred’eauetd’assainissement 175Encadré 14:Lesobjectifsdesstratégiesélaboréesdansledomainedel’habitat 176Encadré 15:Lesobjectifsdesstratégiesdansledomainedel’aménagementduterritoire 177Encadré 16:Lesprioritésdugouvernementenmatièred’habitat 178Encadré 17:Lesstratégiesdusecteurdel’énergie 179Encadré 18:LesmissionsduComitédePilotage 227Encadré 19:Lesfiletssociauxdesécuritéauseind’uneprotectionsocialepluslarge 235Encadré 20:Pointsclésdel’étudesurlestransfertsenespècesenAfrique del’OuestetduCentre 240Encadré 21:PerceptionsdelafaisabilitédestransfertsenespècesauTchad 241Encadré 22:Aperçud’unprojetpilotedetransfertenespècesàTessaoua(Niger)SCUK 245Encadré 23:Mutualisationdurisquecommesolutionàl’accèsauxsoinsobstétricaux: LecasdelaMauritanie 247
LISTE DES TABLEAUX, FIGURES ET ENCADRÉS
Tableau 39:Structured’actionduMinistèredel’Agriculture 217Tableau 40:Structured’actionduMinistèredelaCulture,JeunesseetSports 218Tableau 41:Structured’actionduMinistèredelaMicrofinanceetdelaluttecontrelapauvreté 219Tableau 42:Récapitulatifdesavantagesetinconvénientsdedifférentesstructures 226Tableau 43:Analysecomparativedestypesetcontenudetransfertssociaux 237Tableau 44:Versunepolitiquenationaledelaprotectionsociale 265Tableau 45:Stratégienationaledelaprotectionsociale:Chronogrammepréliminaire(2010-12) 266Tableau 46:Actionsimmédiatesetprochainesétapes 267Tableau 47 :Naturedesurgencesmédicales,chirurgicalesetgynéco-obstétricale 297Tableau 48 :Bilandesactivitésliéesàlagratuitéjanvier-décembre2008 297Tableau 49:Nombredesexamenscomplémentaireseffectuésen2007-2008 298Tableau 50 :Coûtsdelagratuité2007-2008 298Tableau 51 :Coutsdesaccouchementsliésàlagratuitéavril2007à2008 298Tableau 52 :Récapitulatifgénéraldescoûtsavril2007à2008 299Tableau 53:Partdesressourcespubliquesappropriéesparles10%lespluséduqués 299Tableau 54:Distributiondelapopulation5-25ansselonlequintilederevenu,legenre etlalocalisationurbaineoururaleauxdifférentsniveauxd’étudesMICS2000 300Tableau 55:Disparitéssocialesdansl’appropriationdesressourcespubliquesenéducation 301Tableau 56 :Caractéristiquesdesproduitsdecrédit 302Tableau 57:Structuredelapopulationactiveoccupéeparmilieuetrégionderésidence selonlesecteurd’activité(en%) 303Tableau 58:Loisnationales 304Tableau 59:Conventionsinternationales 305Tableau 60:Lesdifférentstypesdetransfertsenespèces 306Tableau 61:Méthodesdeciblage 307
FIGURES
Figure 1:Carted’incidencedelapauvretéauTchad 47Figure 2 :CasdeSIDAdéclarésde1986à2006 114Figure 3 :Lasecuritéalimentaire:Systèmedesuivietd’intervention 124Figure 4 :Tchad,vulnérabilitéconjoncturelle 125Figure 5:Evolutiondutauxdeprévalencedelamalnutrition(%)desenfantsdemoins decinqansd’aprèslesquatreenquêtesentre2001et2009auTchad 136Figure 6 :Cadreconceptueldelasécuritéalimentaireetnutritionnelle 137Figure 7 :EvolutiondesTauxBrutdeScolarisationdansleprimaire (garçons,filles,l’ensemble) 145Figure 8 :AccèsetachèvementducycleprimaireparDDEN,2004 147Figure 9:Problèmed’offreetdedemandeentermesdecontinuitééducativedanslesDDEN 148Figure 10:Tauxd’accèsàl’eaupotableetcourbeOMDdel’hydrauliquevillageoise 171
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 17
CFTP CentredeFormationTechniqueetProfessionnelleCIDR CentreInternationaldeRechercheetdeDéveloppementCILONG Centred’InformationetdeLiaisondesONGCILSS ComitéInter-étatsdeLuttecontrelaSécheresseauSahelCNA CentredeNutritionAmbulatoireCNAR CommissionNationaled’AccueiletdeRéinsertiondesRefugiesCNCJ ConseilNationalConsultatifdesJeunesCNDH CommissionNationaledesDroitsdel’HommeCNNTA CentreNationaldeNutritionetdeTechnologieAlimentaireCNLS ComitéNationaldeLuttecontreleSIDACNPS CaisseNationaledePrévoyanceSocialeCNRT CaisseNationaledesRetraitésduTchadCNS CentredeNutritionSupplémentaireCNT CentredeNutritionThérapeutiqueCOGES ComitédeGestionCONEFE ComiteNationalepourl’EducationetlaFormationenLiaisonavecl’EmploiCONFEJES ConférencedesMinistresdelaJeunesseetdesSportdesEtatsayantleFrançais enPartageCOOPEC Coopératived’EpargneetdeCréditCOSAN ComitédeSantéCPA CentralePharmaceutiqued’AchatsCPN ConsultationPrénataleCRA ComitésRégionauxd’ActionCS CentredeSantéCSAI ConseilSupérieurpourlesAffairesIslamiquesduTchadDDEN DélégationDépartementaledel’EducationNationaleDFIF DepartmentforInternationalDevelopment(UK)DHD DéveloppementHumainDurableDIJET DéveloppementIntégralduJeuneEnfantTchadienDPA DirectiondelaProductionetdesStatistiquesAgricolesDPVC DirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnementDREM DirectiondesRessourcesenEauetdelaMétéorologieEBNF EducationdeBaseNonFormelleECHO Officedel’AideHumanitairedelaCommissionEuropéenneECOSIT EnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformelauTchadEDST EnquêteDémographiqueetSantéauTchadEEMET EntentedesEglisesetMissionsEvangéliquesduTchadEIMT EnquêteàIndicateursMultiplesduTchadEMF EtablissementdelaMicroFinanceENASS EcoleNationaledesAgentsSociauxetSanitairesENI EcoleNormaledesInstituteurs
ACF ActionContrelaFaimACSP AfricanCivilSocietyPlatformforSocialProtectionADH AssociationdesDroitsdel’HommeAFD AgenceFrançaisedeDéveloppementAGR ActivitéGénératricedeRevenuAFJT AssociationdesFemmesJuristesduTchadAPD AidePubliqueauDéveloppementAPE AssociationdesParentsd’ElèvesAPICA AssociationpourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesAfricainesAPICED AgencepourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesdel’EducationAPLFT AssociationpourlaPromotiondesLibertésFondamentalesauTchadAPT-EMF AssociationProfessionnelleTchadiennedesEtablissementsdeMicrofinanceARV AntirétrovirauxASTBEF AssociationTchadienneduBien-êtreetdelaFamilleATPE AlimentsThérapeutiquesPrêtsàl’EmploiBAC Bureaud’AppuiConseilBAD BanqueAfricainedeDéveloppementBEG BahrelGazalBELACD BureaudeLiaisondesAssociationsCatholiquesDiocésainsBET Borkou-Ennedi-TibestiBID BanqueIslamiquedeDéveloppementBIT BureauInternationalduTravailBM BanqueMondialeCADE CharteAfricainedesDroitsetduBien-êtredel’EnfantAfricainCADH CollectifdesAssociationsdeDéfensedeDroitsdel’HommeCARMMA Campagnepourl’AccélérationdelaRéductiondelaMortalitéMaternelleenAfriqueCASAGC Comited’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesCEMAC CommunautéEconomiqueetMonétairedel’AfriqueCentraleCCA CommonCountryAssessment(BilanCommunduPays)CCIAMA ChambredeCommerce,del’Industrie,d’Agriculture,desMinesetd’ArtisanatCCSRP CollègedeContrôleetdeSurveillancedeRessourcesPétrolièresCDA ComitesDépartementauxd’ActionCDE ConventionRelativeauxDroitsdel’EnfantCDMT CadredesDépensesàMoyenTermeCDV CentredeDépistageVolontaireCEDEF Conventionsurl’ÉliminationdetouteslesFormesdeDiscriminationàl’Égarddes FemmesCEFOD CentredeFormationpourleDéveloppementCELIAF CelluledeLiaisonetd’InformationdesAssociationsFémininesCFPR CentredeFormationetdePromotionRuraleCFSVA ComprehensiveFoodSecurityandVulnerabilityAssessment
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 19
ODI OverseasDevelopmentInstitute(UK)OEV OrphelinsetEnfantsVulnérablesOIT OrganisationInternationaleduTravailOMD ObjectifsduMillénairepourleDéveloppementOMS OrganisationMondialedelaSantéONAPE OfficeNationalpourlaPromotiondel’EmploiONASA OfficeNationalpourlaSécuritéAlimentaireONDR OfficeNationaldeDéveloppementRuralONG OrganisationNonGouvernementaleONU OrganisationdesNationsUniesONUSIDA Programmecommundel’OrganisationdesNationsUniessurleVIH/SIDAOSC OrganisationdelaSociétéCivileOUA Organisationdel’UnionAfricainePADE Programmed’AppuiauxDiplôméssansExpériencePAEB Programmed’Appuiàl’EnseignementBilinguePAEPS Projetd’Appuiàl’ElaborationdesPolitiquesetduSuiviPAM ProgrammeAlimentaireMondialedesNationsUniesPAN-EPT Pland’ActionNationaldel’EducationpourTousPARPIA Projetd’AppuiàlaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentairePARSET Projetd’AppuiàlaReformeduSecteurdel’EducationduTchadPASE Programmed’AppuiauSecteurdel’EducationPCIME PriseenChargeIntégréedesMaladiesdel’EnfantPCPF ProjetdeCodedesPersonnesetdelaFamillePEC PriseEnChargePEV ProgrammeElargiedeVaccinationPIB ProduitIntérieurBrutPME PetitesetMoyennesEntreprisesPNDE ProgrammeNationaldeDéveloppementdel’ElevagePNDS PlanNationaldeDéveloppementSanitairePNLAP ProgrammeNationaldeLutteAntipaludiquePNLS ProgrammeNationaldeLuttecontreleVIH/SIDAPNSA ProgrammeNationaldeSécuritéAlimentairePNUD ProgrammedesNationsUniespourleDéveloppementPPTE PaysPauvresTrèsEndettésPRONAFET ProgrammeNationalpourl’ActionenFaveurdel’EnfantTchadienPTF PartenairesTechniquesetFinanciersPTPE PréventiondeTransmissionParent-EnfantPVVIH PersonnesVivantaveVIHRCA RépubliqueCentreAfricaineRDP RevuedesDépensesPubliques
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ENPS EnfantNécessitantuneProtectionSpécialeEPT EducationpourTousESDP EtudessurleSuividesDépensesPubliquesETFP EtablissementTechniquedeFormationProfessionnelleETMS ÉquipeTechniqueMultisectorielleFAO OrganisationdesNationalUniespourl’Alimentationetl’AgricultureFASR Facilitéd’AjustementStructurelRenforcéeFAWE ForumforAfricanWomenEducationalistsFCFA FrancdelaCommunautéFinancièredel’AfriqueFEWSNet FamineEarlyWarningSystemFIJ Fondsd’InsertiondesJeunesFMI FondsMonétaireInternationalFNUAP FondsdesNationsUniespourlaPopulationFONAJ FondsNationald’AppuiauxInitiativesdeJeunesFONAP FondsNationald’AppuiàlaFormationProfessionnelleFONAPE FondsNationalpourlaPromotiondel’EmploiFRPC FacilitepourlaRéductiondelaPauvretéetlaCroissanceGTI GroupedeTravailInterdisciplinairesurlaSécuritéAlimentaireGTZ CoopérationTechniqueAllemandeHa HectareHEA HouseholdEconomyApproahcHIMO HautIntensitédeMaind’ŒuvreIDH IndiceduDéveloppementHumainINSEED InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiqueetDémographiquesIPC IndicedePrixàlaConsommationIPPTE InitiativesenfaveurdesPaysPauvresTrèsEndettésLFI LoidesFinancesInitialeLFR LoidesFinancesRectificativeLGRP LoiportantGestiondesRevenusPétroliersMASSNF Ministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleMAT Ministèredel’AdministrationduTerritoireMEN Ministèredel’EducationNationaleMGF MutilationGénitaleFéminineMII MoustiquairesImprégnéesd’InsecticideMSF MédecinsSansFrontièresMSP MinistèredelaSantéPubliqueNEPAD NewPartnershipforAfricanDevelopmentOANET OrganisationdesActeursNon-EtatiquesduTchadOBSEFE Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’EmploiOCHA OfficefortheCoordinationofHumanitarianAffairs
20 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 21
Cerapportaétéécritparuneéquipepluridisciplinairecomposéedesconsultantsnationauxdel’UniversitédeN’Djamena:ThierryMamadouAsngar;DionkoMaoundé;BeguyOlivier;etYounousAbdoulayeMahamat;etuneconsultanteinternationale,CarolWatson.
LesconsultantsdésirentremerciersincèrementM.BlaguéAdoum,Directeurdel’EnfanceduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)quiarégulièrementprésidélesréunionsducomitédepilotagedecetteétudesurlaprotectionsocialeauTchad.Untrèsgrandremerciementestaussiadresséàtouslesmembresdececomitédepilotage.L’équipeaappréciéletempsqueluiontaccordélesreprésentantsdedifférentesinstitutionsgouvernementalesetlespartenairestechniquesetfinanciers.Elleaaussibénéficiédelaconnaissanceetdel’expérienceacquiseparlesONGetlesacteursdelasociétéciviledansledomainedelaprotectionsociale.Lescommentairesapportésauxversionspréliminairesdecerapportparlesmembresducomitédepilotageainsiqueparlesparticipantsdel’ateliernationaldevalidationdel’étudeontpermisàl’équiped’enrichirlerapportdanssaversionfinale.
Enfin,lesconsultantsdésirentremerciersincèrementl’équipedel’UNICEF,quiasoutenuetrendupossiblelaconduitedecetteétude,enparticulierM.AhmatHamid,Spécialiste,PolitiquesSociales,quiacoordonnéceprojet,aparticipédanslesentretiensaveclespartenairesetlestravauxd’équipe,etquin’aménagéaucuneffortpourassurerlebondéroulementdel’étude.MerciégalementàDrMarzioBabille,Représentantdel’UNICEF;JeanBaptisteNDikumana,ReprésentantAdjoint;PrashantKishor,Chef,Politiques,PartenariatsetPlanificationettouslescollèguesdubureauUNICEFquiontpartagéavecgénérositéleursconnaissancestechniquesdanslesdifférentsdomainestouchantàlaprotectionsociale.L’analyseaégalementbénéficiédescommentairesfaitssurlerapportprovisoireparl’OverseasDevelopmentInstitute(ODI).
REMERCIEMENTS
REPA-FEM RéductiondelaPauvretéetActionenFaveurdesFemmesRESEN Rapportd’EtatduSystèmeEducationNationalRGPHT RecensementGénéraldelaPopulationetdel’HabitatauTchadSAP Systèmed’AlertePrécoceSASDE Stratégied’AccélérationdelaSurvieetduDéveloppementdel’EnfantSC-UK SavetheChildrenUKSDEA SchémaDirecteurdel’Eauetdel’AssainissementSECADEV SecoursCatholiquepourleDéveloppementSIM Systèmed’InformationsurlesMarchésSIS Systèmed’InformationSanitaireSISA Systèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireauTchadSISAAR Systèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapideSMIG SalaireMinimumGarantiSNBG StratégieNationaledeBonneGouvernanceSNMF StratégieNationaledelaMicro-financeSNRP StratégieNationaledeRéductiondelaPauvretéSNSA StockNationaldeSécuritéAlimentaireSNU SystèmedesNationsUniesSOU SoinsObstétricauxd’UrgenceSSP SoinsdeSantéPrimaireTAFP Taxed’ApprentissageetdeFormationProfessionnelleTBS TauxBrutdeScolaritéTMM5 TauxdeMortalitédeMoinsde5ansTNM TétanosNéonataleetMaternelleTRS TauxdeRetardScolaireUA UnionAfricaineUNAD UnionNationaledesAssociationsDiocésainesdeSecoursetdeDéveloppementUNDAF UnitedNationsDevelopmentAssistanceFrameworkUE UnionEuropéenneUNHCR HautCommissariatdesNationsUniespourlesRefugiésUNICEF FondsdesNationsUniespourl’EnfanceUSAID UnitedStatesAgencyforInternationalDevelopmentVAM VulnerabilityAssessmentandMonitoringVAT VaccinationAnti-tétaniqueVIH/SIDA Virusdel’immunodéficienceHumaine/Syndromed’ImmunodéficienceAcquise
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CetteétudeapourbutdedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitique nationale de la protection sociale,tellequeprévuedanslaStratégieNationaledelaCroissanceetdelaRéductiondelaPauvreté(SNRP).Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,àcausedelanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.
Dans sa première partie,l’étudeintroduituncadre conceptuel de la protection socialequimetl’accent,d’unepart,sursapluri-dimensionnalitéet,d’autrepart,surl’aspectpluridisciplinairedetouteapprocheouréflexions’yréférant,enparticulierparrapportàuneprotectionsocialesensibleauxvulnérabilitésmultiplesdesenfantsetdesfemmes.Ellesouligneaussilefaitqu’auTchadilyadésormaisl’émergenced’uneprise de conscience grandissantesurlanécessitédedisposerd’unevéritablestratégienationaleàcesujet.Cettestratégies’inscriraitdansunestratégieglobaledelaluttecontrelapauvretéetseraitàmêmedefourniruneassistancecohérente,efficaceetéquitableauxpopulationslesplusvulnérables.
L’étudeanalysela place accordée à la protection sociale par la SNRP2,oùellesesitueàlafoiscommeprogramme à partauseindel’axestratégiquesurlavalorisationdesressourcesetcommeaspect transversalinsérédansplusieursautresprogrammesprioritaires.Cedoublepositionnementreflètebienlanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,quin’estpasunsecteurséparé,maistoucheàplusieurssecteursdifférents.Enmêmetemps,celaposeundéfiencequiconcerne la coordination et la concertation institutionnellespourl’articulationd’unevisioncommunedelaprotectionsocialeainsiquel’identification,lamiseenœuvreetlesuividesactionsprioritairesàentreprendre.
Danslecadred’uneanalysegénéraleducontexte politico-administratif, géographique et démographiqueduTchad,cerapportprésentelesdonnéeslesplusrécentesconcernantla variété et la diversité de l’économie et des caractéristiques de la pauvreté et des vulnérabilités desménages,enfonctiondesmilieux(urbainourural),deszonesgéographiquesetdesrégionsadministratives.LeTchadestl’undespayslespluspauvresdumonde,classéau171èmerangsur177paysselonledernierrapportmondialsurledéveloppementhumain2009.Enplusdesonétatchroniquedepauvreté,lepaysconnaîtaussiunegrandeinsécuritéalimentaireetunevulnérabilitéhumanitairegénéralisée,dueauxinteractionsentrel’étatdepauvretéextrêmeetl’insécuritécivile.
La deuxième partie de l’étudeprésenteuneanalyse des principaux cadres politiques et programmesquitouchentauxdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeetidentifie les principales institutions nationalesconcernées.Cetteanalysecomporteunerevuedesprincipalesinitiatives,uneappréciationdeleursforcesetfaiblessesainsiquel’identificationdesoptionspotentiellespourl’avenir.C’estainsiquel’étudeportesur:
• Lesdomainesd’actionduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleparrapportàla protection et la promotion de l’enfant, de la femme, des personnes handicapées et des autres couches vulnérables.C’estceministèrequiestchargédel’élaborationetlamiseenplacedelapolitiquenationaledelaprotectionsociale.Uneanalyseparticulièreportesurlesforcesetlesfaiblessesdesapprochesetdesprogrammesdeceministère,ainsiquesursescapacitésdecoordinationetdeconcertationavecdesautresacteurs
RESUME ANALYTIQUE
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legenre(éducationdesfilles),surlesvaleurssocioculturelles(choixdelangues;sensibilisationdesparents;écolecoranique);ousurlesmodesdevie(écolesnomades),ainsiquesurlescontraintesfinancières(priseenchargedesdiverscoûtsd’éducationpourlespluspauvres;liensentrelestransfertsenespèceset/oulesmicrocréditsetlascolarisationdesenfants).
• Le développement et la promotion de l’emploi.L’analysedelasituationauTchadpermetdeconstaterlefaitqueletauxélevédechômageetlaproliférationdestaxesarbitrairescontribuentpourbeaucoupauxproblèmesd’appauvrissementetàlaprécarisationdesconditionsdevie.Apresavoiranalysécertainsdesprogrammesactuellementencours,quivisentàpromouvoiretsoutenirl’insertiondesindividuslesplusvulnérablesdansdesactivitésgénératricesderevenus,lesrecommandationsdecetteétudeportentsur:l’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiintégrantlesplusvulnérables;l’adéquationentrelaformationetlerenforcementderéseauxexistants;lacréationd’unfondsdesolidaritépourl’emploidetouslesjeunes(ycomprislesjeuneshorsdusystèmescolaire);lapromotiond’activitésàhauteintensitédemaind’œuvre;lesoutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenus;lesprogrammesdemicrocrédits/épargnes;etl’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialepourmieuxrenforcerlescapacitésdesassistantssociaux.
• Les services sociaux et infrastructures de base.L’étudeexaminelasituationdespopulationslesplusvulnérablesparrapportauxinfrastructuressociales,analysantlesconditionsdel’habitat,lesproblèmesdel’énergiedomestiqueetl’accèsauxservicesdel’eauetl’assainissement.Lesprincipalesrecommandationsconcernentdesmesuresappropriéesvisantà:augmenter le taux d’accès à l’eau potableàdesprixabordables;lamiseenplaced’uncadredecoordinationpourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvredesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène;dessubventionsauxmatériauxdeconstruction;lamiseenplace‘d’unebanquedel’habitat’etl’octroidecréditspourpermettrel’accès à la propriété à un nombre plus grand de ménages;etladiversification des sources d’énergie–cherchantenparticulierdepromouvoirdestechnologiesappropriéesetlesénergiesrenouvelablesetdesubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.
• Les situations d’urgence complexe.Dansuncontextede‘vulnérabilitéhumanitairegénéralisée’,toutepolitiquetchadienneenmatièredeprotectionsocialedevraitimpérativementprévoirdesmesuresappropriéespourfairefaceàdessituationsd’urgencecomplexe(risquesetconséquences).Cesmesuresdevraientmettrel’accentsurla protection des populations les plus affectéesainsique la réhabilitation et le renforcement de réseaux sociauxplusharmonieux–etcelaparlebiaisdedispositionsjuridiquesappropriéesetlamiseenplace(oumiseàjour)d’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.Enprévisiondesituationsd’urgencecomplexes,toutepolitiquenationaledeprotectionsocialedevraitcomporterunplandecontingence,etcelaenvuedesoutenirlespopulationsàtraversdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.
La troisième partie de cette étudepasseenrevuelesprincipauxaspectsjuridiques,budgétairesetinstitutionnelssous-jacentsauxeffortsnationauxpourlaprotectionsociale.Elleanalyselesoptionsetlesopportunitéspourlesrenforcer,toutenidentifiantlespartenariatspossiblesàdifférentsniveaux:
nationauxclésdanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsociale.DesrecommandationsgénéralesetspécifiquessontformuléesenvuederenforcerlacapacitédeceMinistèredanscesmultipleschampsd’action,etdesprioritéspourlaprotectionsocialesontidentifiées.
• Lesprincipauxélémentsdusystème formel de la sécurité sociale.AuTchadlasécuritésocialeestorganiséeàtraverslaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(secteurprivé)etlaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(secteurpublique).Pourtouslesdeuxsystèmes,lesseulescatégoriessocialescouvertessontcellesquiopèrentdanslesecteurformeletquiconstituentuneminoritéinfimedelapopulationtotaledupays.Pourlamajoritédelapopulationcequicomptecesontles systèmes informels d’entraide,baséssurlessolidaritésreligieuses,socioculturellesoudevoisinage.Desrecommandationssontpréconiséesenvuederenforceretd’étendrelacouverturedusystèmeformel,toutenencourageantl’émergenced’autresformesdesolidaritéauseindessystèmesinformels.
• L’importance,enmatièredeprotectionsociale,d’initiativesconcernantla santé(leTchads’étantengagéàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentielles).Lerapportbrossed’abordletableausombredelasituationsanitaireactuelledupays,oùletauxdemortalitéinfantiles’élèveà191pour1.000naissancesvivantes,tandisqueletauxdemortalitématernellesesitueà1.099pour100.000naissancesvivantes.Parlasuite,l’analyseportesurtoutsurlesquestionsrelativesàl’accessibilité financière des services de santépourlespopulationslesplusvulnérables(avecdesrecommandationssurlagratuitédessoins);lesprogrammes prioritaires de santé de la mère et de l’enfant(aveclarecommandationsurlamiseenplaced’unsystèmedeforfaitobstétrical);etlesmesuressusceptiblesd’étendrelamutualisationdesrisques(avecdesrecommandationssurlessystèmesdemicro-assuranceetdesmutuellesdesantéainsiqueledéveloppementdel’assurancemaladie).
• LesprogrammesprioritairespourleVIH/SIDAenmatièredeprotectionsociale.Lesrecommandationsportentsurl’importancedesmesuresdesoutienauxpersonnesvivantavecleVIH(PVVIH)ainsiqu’auxorphelinsetautresenfantsvulnérables(OEV);l’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppement,notammentlaStratégienationalederéductiondelapauvreté;etl’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetderéductiondesimpactsdelamaladie.
• L’ensembledesproblématiquesconnectéesà la sécurité alimentaire et de la nutrition. Enparticulier,l’étudeanalyselesdispositifsderéponsenationaledanscesdeuxdomainesprioritairespourleTchadetidentifielesprogrammesactuellementencoursquis’attaquentnonseulementauxcrisesponctuellesparlebiaisd’uneaidehumanitaired’urgence,maisaussiauxproblèmeschroniquesquidemandentdesactionsàlongtermedeplusgrandeenvergure.L’unedesrecommandationsspécifiquesportesurlamiseenœuvred’unprojet pilote de transferts directs en espècesdestinésauxménagespauvres/vulnérablesdupointdevuenutritionnelleetalimentaire.
• Lesecteurdel’éducation,dontlaprotectionsocialeviseàrétablirl’équitéensonsein.L’étudeexaminelessourcesdel’exclusionetdesdisparitésenmatièredel’éducationetexplorelamanièredontl’éducationtantformellequenon-formelleciblelesenfantslesplusvulnérablespardesmesuresspécifiques.Lesrecommandationss’adressentauxproblèmesdesdisparitésbaséessur
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RESUME ANALYTIQUE
La quatrième partie de l’étudeestuneconclusionpourl’ensembledel’étudeetconstitue‘unefeuillederoute’pourlesprochainesétapes.Ellefournitunesynthèsedesrecommandations‘sectorielles’proposéesdansleschapitresprécédentsdurapport;identifiequelquesactionspilotesqu’ilfaudraitentreprendredanslecadredestransfertssociaux;etformuleuncertainnombredeprincipesdebaseàprendreenconsidérationentantquerecommandationsglobalespourguiderl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.
• Actions pilotes:Lerapportprésentelesréflexionspréliminairesconcernantlafaisabilitédelamiseenplaced’unprojetpilotedetransfertsdirectsenespècescommemécanismedeprotectionsociale.Ilsuggèrecertainsdesthèmesprioritairesd’untelprojet,enparticulierceuxquisontliésàlanutritionetlasécuritéalimentaire,l’éducationetlasanté.Pourcettedernière,le‘forfaitobstétrical’estproposécommeuninstrumentimportant,susceptibledecontribueràréduirelamortalitématernelleetinfantile,ens’adressantauxobstaclesfinanciersdel’accèsauxconsultationsetauxsoins.Touteactionpilotenécessiteraitaupréalablelaconduited’uneétudedefaisabilitéapprofondie,pourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesdesdifférentesapprochesetmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéescapablesdeleurgarantirunecertaineréussite.
• Feuille de route pour l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale:Enplusdesprioritésspécifiquesauxdifférentsdomainessectorielsetthématiques,cetteétudeoffredesrecommandationsglobalesvisantàétablir‘unefeuillederoute’pourl’avenir.Ainsi,pourassurerlesconditionspermettantd’identifierlesprincipesdirecteursdelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetleprocessusdeleurmiseenœuvre,l’étuderecommande:
(i)lacréationd’unestructureinstitutionnelledecoordinationintersectoriellesolideetperformante;(ii)l’établissementd’uneconsultationélargiedetouteslesprincipalespartiesprenantes(liéeauprocessusdudéveloppementdelaSNRP3);(iii)lamiseenplaced’unsystèmepermanentdecommunicationàdoublevoieetàtouslesniveaux;(iv)l’adoptiond’unevisionbaséesurlacomplémentaritédesdifférentesinitiativesetledéveloppementdemécanismesappropriéspourrenforcerlessynergiespositives;(v)lamiseenœuvred’unebaseanalytiquefiablealimentéeparunsystèmerigoureuxdesuivietévaluation;(vi)ladéfinitiond’uncadrejuridiqueclairpourlaprotectionsociale,accompagnépardesmesuresd’applicationappropriées;(vii)lelancementd’unprogrammederenforcementdescapacitésnationalesenmatièredeplanificationetgestiondelaprotectionsociale;(viii)l’établissementd’undispositiffinancierpermettantdesinvestissementsd’unecertaineenvergure;(ix)l’établissementd’uncadredepartenariatetlamobilisationdespartenairesstratégiques;et(x).l’élaborationd’unpland’actionpourlamiseenœuvreprogressivedelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetl’identificationdedifférentsprogrammescomprenantdesactionsprioritairesetdesmesuresd’accompagnementàcourt,moyenetlongterme.
Lesparticipantsdel’atelierdevalidationdecetteétudeontadoptécesrecommandationsetleurstravauxontconduitàl’élaboration,d’unefaçonparticipative,d’unchronogrammedesétapesqu’ilfaudraitprévoirprochainementpourledéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.Lesrecommandationsprincipalesdel’atelierainsiquelerésumédestravauxdesgroupessontreprisenannexeàlafindecerapportetlescommentairesreçuslorsdel’atelierontétéprisencomptedanslafinalisationdurapport.
• Par rapport à l’aspect juridique:L’étudeidentifieplusieurstextesdeloiquiautorisent-voireobligent-l’Etatàagirdansledomainedelaprotectionsociale.Cestextes,quiserventenmêmetempsdebasejuridiqueàuneéventuellepolitiquedeprotectionsocialeauTchad,émanentprincipalementdedeuxsources:lesconventionsinternationalesratifiéesparleTchadetlesloisetrèglementsnationaux.Lesrecommandationsportentsur:lacodificationdestextestouchantaudomainelaprotectionsociale;lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;l’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsociale,etlarévisiondelaloin°6portantsantédelareproduction;etl’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux.
• Par rapport au domaine budgétaire:L’étudeexaminelestendancesbudgétairesnationalesdanslessecteurssociauxetanalyse‘l’espacebudgétaire’oulamargedemanœuvrepourdesinvestissementsplusimportantsenmatièredeprotectionsociale.Lesrecommandationsconcernentlesélémentssuivants:élaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiairesqui,dansnotrecas,sont‘lesplusvulnérables’;etveilleràcequelesdotationsbudgétairesintra-sectoriellessoientmieuxorientéesverslesbesoinsdesplusvulnérables.
• Par rapport au cadre institutionnel:L’élaboration,lesuivietl’évaluationdelastratégienationaledelaprotectionsocialeimpliquentl’existencedestructuresinstitutionnellesdecoordinationefficaces,susceptiblesd’assurerlacohérencedesactionsentreprisesauniveausectoriel.Enfait,uneanalyseducadreactueldesinterventionsdanslesdifférentsdomainesetsecteursdelaprotectionsocialemontrel’existenced’unemultiplicitéd’acteursinstitutionnelsimpliqués,plusoumoinsdirectement,danslaprotectionsociale,maisopérantdemanièrepeucoordonnée.Parailleurs,l’analysedesdispositifsdecoordinationinterministériellemontrel’existencedequelquesmodèlespotentielssusceptiblesdepromouvoir,renforceretcanaliserlacoordinationintersectoriellenécessaireàlaréussited’unestratégienationaledeprotectionsociale.Ainsi,l’étuderecommandelacréationd’unestructureinterministérielledecoordination,concertationetsuividelapolitiquedeprotectionsociale,baséesuruneplateformeselonlesdifférentsaxesets’appuyantsurlemodèleexistantducomitédupilotagedelaStratégienationalederéductiondelapauvreté.
• Par rapport aux partenariats:L’étudeinsistesurl’importancededifférentesformesdepartenariatpourlaréussitedetoutestratégienationaledeprotectionsociale.D’unepart,ellesoulignelaprésenceauTchadd’uncertainnombred’acteursclés(PTF,ONG),déjàœuvrantdansdifférentsdomainesprioritaireset,d’autrepart,identifiequelquesinitiativesdepartenariatpossiblesàl’échelleinternationale.Ilestrecommandéspécifiquement(i)d’élaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégrantedelapolitiquedeprotectionsocialeet(ii)decréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsociale,afindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvreetlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale.
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PARTIE I CONTEXTE
1. Introduction et cadre d’analyse 1.1 La protection sociale : Définitions et cadre conceptuel
Laprotectionsocialeestdeplusenplusperçueauplanmondialcommeunecomposante-clédesstratégiesderéductiondelapauvreté.Elleconstitueunmaillonimportantdeseffortsvisantlaréductiondelavulnérabilitééconomique,sociale,alimentaire/nutritionnelleetlaprotectioncontred’autreschocsetstress.Elleestparticulièrementimportantepourlesenfantseuégardàl’ampleurdeleurvulnérabilité,comparativementauxadultes,etégalementcomptetenudurôlequelaprotectionsocialepeutjouerpourassurerunenutritionadéquateainsiqu’unmeilleuraccèsauxservicessociauxdebase(éducation,santé,eauetassainissement).
Danslecadredelapolitiquesocialepourl’Afriquedel’UnionAfricaine,dontlebutestlerenforcementdesaspectssociauxdesprogrammesetpolitiquestellesquelescadresstratégiquesdeluttecontrelapauvreté(CSLP)etleNouveauPartenariatpourleDéveloppementenAfrique(NEPAD),laprotectionsocialefigureparmil’unedespriorités.SurlabasedesengagementsdanslesprocessusdeLivingstoneetdeYaoundé,lesgouvernementssontencouragésà:inclurelaprotectionsocialedansleurplansnationauxdedéveloppementetdansleursCSLPrespectifs;établiretcoordonnercesprogrammesàtraverslesinstancesinterministériellesetintersectoriellesauplushautniveau;etutiliserlesmécanismesdedéveloppementsocialpoursauvegarderlespauvresdeschocsfinanciersetéconomiques.L’investissementdanslesapprochesintégréesestconsidérécommelemeilleurmoyendebriserlecycleintergénérationneldepauvretéetderéduirelesinégalitéscroissantesquientraventledéveloppementsocio-économiquedel‘Afrique.1
Ilyadifférentesdéfinitionsdelaprotectionsocialeet,enplus,cesdéfinitionsévoluentdansletemps.Chaquepaysluidonnedesaccentsetdesinterprétationsparticuliersselonlesprioritésetlespolitiquesnationales.Engénéral,laprotectionsocialeenglobetoutunensembled’investissementspublicsetd’initiatives,tantformellesqu’informelles,susceptiblesdirectementderemédierauxrisques,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchronique.Auplanopérationnel,laprotectionsocialecomprend:
• Une assistance socialeauxpersonnesetménagesextrêmementpauvres.Ellecomportegénéralementdestransfertsréguliers,prévisibles(enespècesouennature,ycomprislesexonérationsdefrais)delapartd’entitésgouvernementalesetnongouvernementalesenfaveurd’individuset/oudeménages.Cestransfertsvisentàréduirelapauvretéetlavulnérabilité,accroîtrel’accèsauxservicesdebaseetassurerl’accumulationderichesses.
• Des services sociauxenfaveurdesgroupesmarginalisésquiontbesoindesoinsparticuliersouquiseverraientrefuserl’accèsauxservicesdebaseàcausedeleurscaractéristiquessociales(plutôtqu’économiques)particulières.Detelsservicessontnormalementdestinésàceuxquiontconnulamaladie,ledécèsd’unsoutienfamilial/parental,unaccidentouunecatastrophenaturelle,ouquisouffrentd’unhandicap,deviolencesfamilialesouextra-familiales,del’effondrementdelastructuresfamiliale,duchômage,ouquisontdesancienscombattantsoudesrefugiés.
1 AU(2008)SocialpolicyframeworkforAfrica
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 31
• Une assurance socialepourprotégerlesgenscontrelesrisquesetleursconséquencessurlesconditionsdevie,lasantéetc.L’assurancesocialepermetauxménagespauvresd’avoiraccèsauxservicesentempsdecrise.Elleprendgénéralementlaformedemécanismesdesubventioncontrelesrisques,avecdesdérogationsdepaiementpotentiellespourlespauvres.
• Des mesures d’équité socialepourprotégerlesgenscontrelesrisquessociauxtelsqueladiscriminationetlamaltraitance.Ils’agit,entreautres,dedispositifslégislatifscontreladiscrimination(entermesd’accèsàlapropriété,aucrédit,auxbiensetauxservices)demêmequedesmesuresdediscriminationpositiveenvuederedresserdescasdediscrimination.Ladimensiond’expressionetd’actionpeutêtrecrucialeégalementdanslaconception,l’évaluationetl’opérationnalisationdesinstrumentsdeprotectionsociale.2
Deplusenplus,laprotectionsocialen’estpasuniquementperçuecommeunmoyendeprévoyancepourlesménagesfrappéspardeschocsexogènes(ceschocsexposantlesmembresdesménagesàdesformesdevulnérabilitéspécifiquesetlespoussantàadopterdesstratégiesdesurvienégatives).Elleestaussivuecommeungarantd’unniveauderevenuoudeconsommationpourunménage.Laprotectionsocialeconstitueégalementunevoiepourpromouvoirlaproductivitédesménagesenaugmentantleurcapacitéd’achatd’intrantsetpoursoutenirledéveloppementdesenfants.Lapriseencomptedecesquatredimensionsdelaprotectionsociale(voirencadré1)estl’undesfacteursquipourraitaideràbriserlecycledepauvretéetcontribueràlacroissanceéconomique.
Encadré 1: Quatre dimensions de protection sociale
• Mesures de prévention, qui cherchent directement à éviter aux pauvres de tomber dans la misère, en leur fournissant des incitations et des moyens. Il peut s’agir d’une auto-assurance, par l’épargne, de transferts sociaux, d’une aide à la gestion des risques liés aux revenus, de programmes générateurs d’emploi à forte intensité de main-d’œuvre, d’un soutien à un partage local des risques, et de l’introduction de produits d’assurance adaptés aux pauvres.
• Mesures de protection, qui offrent une protection sociale assez large à des groupes économiquement vulnérables (par exemple, assurance sociale et divers filets de sécurité), garantissent des secours contre la misère, pour établir un niveau de vie minimum acceptable.
• Mesures de promotion, qui accroissent les revenus réels et les capacités par un ensemble de programmes à l’intention des ménages ou des individus et visant à améliorer les modes d’existence, comme par exemple, la micro finance ou les cantines scolaires).
• Mesures de transformation, qui visent à transformer les systèmes d’inégalité qui maintiennent les pauvres dans leur état de pauvreté et qui concernent plus particulièrement le domaine juridique, le foncier, etc.
Source : D’après Devereux et Sabates-Wheeler, 2004
Unconsensusgrandissantparmidesprincipauxpartenairesauniveauinternationalencourageledéveloppementdepolitiquesnationalesdeprotectionsocialequiprennentencomptelesvulnérabilitésspécifiquesdesenfants(‘child-sensitivesocialprotection’)commegagederéussiteàcourtetàlongterme:
«La protection sociale est de plus en plus considérée comme un investissement crucial en matière de capital humain et aussi comme un moyen pour briser les pièges de la pauvreté intergénérationnelle – ces résultats étant encore plus probables si les intérêts des enfants sont pris en considération dès le début. L’incapacité à faire des investissements pour le bien-être des enfants dès leur très jeune âge comporte à long terme des implications pour les enfants et pour la société, parce que cela peut augmenter les probabilités de pauvreté à l’âge adulte et perpétuer la transmission intergénérationnelle de la pauvreté.»3
Lesinstrumentsdeprotectionsocialequiserventàcombattrelesvulnérabilitésdelapopulationengénéral,peuventégalementêtreadaptésàlaluttecontredesvulnérabilitésspécifiquesetdesrisquesauxquelssontconfrontéslesenfants(voirtableau1).
Etantdonnélesliensétroitsetpotentielsentrel’épanouissementdelafemmeetlebien-êtredel’enfant(cequel’UNICEFasurnomméla“doubledividende”),chacunedesmesuresgénéralesdeprotectionsocialepourraitêtreutilementévaluéeaussiàtraversuneperceptiondeladimension‘genre’.Ceciamèneraàuneapprochedeprotectionsocialesusceptibledeprendreencomptelesvulnérabilitésspécifiquesdesfillesetdesfemmesàchaqueétapedeleursvieset,àcetitre,deromprelecycledetransmissiondelapauvretéd’unegénérationàuneautre.
1.2 But de l’étude
CetteétudeapourbutdedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitiquenationaledelaprotectionsociale,tellequeprévuedanslaStratégieNationaledelaCroissanceetdelaRéductiondelaPauvreté(SNRP).Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,àcausedelanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.
Leredressementdecedéficitdeconnaissancesestdevenuuneprioritéurgente,étantdonnéquel’Etatetlesautrespartenairesaudéveloppementontdeplusenplusconsciencedel’importancedelaprotectionsocialedanslesstratégiesderéductiondelapauvreté.
Enconséquence,cetteétudeapourobjectifd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifetpotentieldesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisques,surtoutchezlesenfants.Plusprécisément,elledoitfournirlesrésultatssuivants:
• UneanalysesituationnelledelapauvretéetdestypesprincipauxderisquesetdevulnérabilitéaffectantlespopulationsvulnérablesauTchad,ycomprislesenfants;
• Uneanalysedel’étatactueldessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchadetleursimpactssurlesenfantsetlespopulationsvulnérables;
3JointStatementonAdvancingchild-sensitivesocialprotection,2008(DFID,HelpAgeInternational,Hope&HomesforChildren,IDS,ILO,ODI,SavetheChildren-UK,UNDP,UNICEF,andTheWorldBank
2«Laprotectionsocialeestunensembled’initiativesofficiellesouinformellesquioffrent:uneassistancesocialeàdesindividusetménagesextrêmementpauvres;desservicessociauxàdesgroupesquinécessitentdessoinsspéciauxou,pourquelqueautreraison,n’ontpasaccèsauxservicespublicsdebase;uneassurancesocialequiprotègel’individucontrelesrisquesetlesvicissitudesdel’existencematérielle;etl’équitésocialepourprotégerl’individucontredesrisquessociauxtelsqueladiscriminationoulessévices.»Source:DevereuxetSabates-Wheeler,2004
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• Uneévaluationdesbesoinsprioritairesenmatièrederenforcementdusystèmedeprotectionsocialepourréduirelapauvretéetlavulnérabilité;
• DesrecommandationspréliminairespourguiderleGouvernementetsespartenairesdansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeauTchad.
Unefoisvalidés,lesrésultatsdecetteétudepourraientaussiservircommebasederéflexiondelaprochaineSNRP(2012),dontleprocessusd’élaborationcommencedèscetteannée
1.3 Méthodologie, démarches, et organisation de l’étude
Cetteétudeaalliéunelargerecherchedocumentaireàdesentretiensaveclesacteurscléssurleterrain,envuededisposerd’unebased’informationetd’analyseàlafoisqualitativeetquantitativesurlasituationactuelleetsurlesprogrammesetsystèmesexistantsdansledomainedelaprotectionsocialeetdesapprochessectoriellesdanslepays,ainsiquelesperspectivesd’avenir.
Lesinformationsetlesdonnéesdelarecherchedocumentaireontététiréesnonseulementdespublications,donnéesetdocumentsofficielsàl’échelledupays(notammentlaSNRP,lestextesdelois,lesdocumentsdeprogrammesdanslaplupartdessecteurssociaux,lesenquêtesnationales,lesbudgetsetlescomptesduTrésorPublic),maisaussideladocumentationdisponibleauniveaudesorganismesinternationaux(bailleursdefondsmultilatérauxetbilatérauxetagencesdusystèmedesNationsUniesetdesinstitutionsuniversitaires).UnerecherchesurdifférentssitesInternetetlaconsultationdessourcescomparativesconcernantd’autrespaysauniveausous-régionaletinternationalontcomplétélacollectededocuments,pouraboutiràunebibliographiedeplusde200ouvragesorganisésd’unefaçonthématique(voirlistederéférencesbibliographiquesenannexe).Unfichierélectroniqueaaussiétépréparépourlaplupartdesdocumentscollectés.Cefichierpouvantservircommeunebanquededonnéespourtouttravailanalytiqueultérieur.
Envertudesaméthodologie,l’étudeaégalementpermislacollecteetl’analysed’informationsspécifiquesetdedonnéescomplémentairesàpartird’entretiensetderéunionsaveclesautoritésgouvernementalesconcernées,lespersonnesressourcesauniveaudesstructuresuniversitaires,desorganisationsdelasociétécivileetdesorganisationsnon-gouvernementales,ainsiquelesreprésentantsdesagencesdesNationsUnies,desbailleursdefondsetd’autrespartenairestechniquesaudéveloppementopérantdanslepays.Autotal,descontactsontpuêtreétablisavecunetrentained’agencessurleterrain(auniveaudeN’Djamena),etdesentretiensindividuelsoucollectifsontpuêtreorganisésavecplusdecentpersonnes,àpartird’unguided’entretienélaboréspécialementpourl’étude(voirenannexelalistedepersonnesrencontréesainsiqueleguided’entretien).
Lesdiscussionsaveclesacteurs-clésàdifférentsniveaux,quiontportésurleursdéfinitionsetperceptionsdelaprotectionsociale,ontétéparticulièrementrichesetontfourniunebasededépartpourlesprocessusdeconsultationetdeconcertationfutursenvuedeladéfinitiondelanature,delaportéeetdescaractéristiquesdelaprotectionsocialeauTchad.Pareillementsignificativesetfructueusesontétélesdiscussionsavecunensembled’interlocuteursausujetdelafaisabilitédelamiseenplaceauTchadd’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespèces,commemécanismespécifiquedeprotectionsociale(voirdanslerapportlestableauxdesdéfinitionsetdesréponses).
Tableau 1: Protection sociale en faveur de l’enfant
Type de protection sociale
Mesures générales pour le ménage Mesures spécifiques pour les enfants
Promotion
Assistancesociale TransfertsenEspèces,TransfertsConditionnelsenEspèces,Aidealimentaireetc.
Bourses,cantinesscolaires,TCEavecdesconditionnalitéspourlesenfants,dérogationspourlesécoles,gratuitédessoinsinfanto-juvéniles
Protectif
Assurancesociale Assurancemaladie,mécanismessubventionnésd’absorptionderisques–assurancecontrelescatastrophes,assurancecontrelechômage,etc.
Gratuitédel’assurancemaladiepourlesenfants
Préventif
Servicessociaux Distinctsdesservicesdebaseétantvulnérablesquellequesoitlasituationdepauvreté–servicessociauxfocalisessurceuxquiontbesoindeprotectioncontrelaviolenceetlanégligence–parexempleabrispourlesfemmes,servicesderéhabilitation,etc.
Systèmesd’adoptiond’enfants,préventiondelaviolencefaiteauxenfantsàdomicileetdanslacommunauté,etservicesdeprotection,servicesderéhabilitationaprèslatraite,éducationalternativedebasepourlesenfantstravailleurs,etc.
Transformatif
Mesuresd’équitésociale
Législationantidiscriminatoire,politiquesdediscriminationpositive,protectiondesbiens
Législationenvuedepromouvoirlesdroitsdel’enfantentantquevictime(parexempledelaviolence,delatraite,desmariagesprécoceschezlesenfants,etc.)etentantqu’auteurs(traitementspécialetservicesderéhabilitationpourlesjeunesdélinquants);effortsenvuedepromouvoirlavoixetl’actiondesenfants
Mesures complémentaires
Servicesdebasecomplémentaires
Santé,éducation,économie/finances,vulgarisationagricole
Servicesdesoinsaxéssurlesenfants,enseignementpréscolaire,primaire,secondaire,servicespédiatriques
Cadrespolitiquesmacro-économiquescomplémentairesenfaveurdespauvresoudelacroissanceavecéquité
Politiquesdesoutienàlacroissance+distribution
Politiquesquisoutiennentlaréalisationprogressivedesdroitsdel’enfantenligneaveclesindicateursdecroissancemacro-économique
Source:UNICEF/ODI(2009)Strengtheningsocialprotectionforchildren,WestandCentralAfrica
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Laconduitedel’étudeaétéguidéeparuncomiténationaldepilotageprésidéparleMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)etcomposédesmembresdedifférentsdépartementsministériels,departenairestechniquesetfinanciersetdereprésentantsdelasociétécivile(voirenannexelalistecomplètedesmembresduComitédepilotage).Aucoursdelaphasededémarrage,lecomitéadéjàpuseréunirplusieursfois,surtoutenvuede1)discuteretapprouverlestermesderéférencedel’étudeetlasélectiondesconsultantspoursaconduite;2)rencontrerlesmembresdel’équipederechercheets’accordersurlesgrandeslignesdel’analyseetlesdémarchesàentreprendre;et3)offrirdescommentairessurlespremiersrésultatsdel’étudeainsiquedessuggestionspourlesinitiativesfutures.
UNICEFafourniuneaidetechnique,financièreetdecoordinationàcetravail,endéveloppantlesTdR,enorganisantletravailsurleterrainetenaccompagnantlesconsultantsdansleursdémarches(voirlesTdRenannexe).L’étudeaétéconduiteparuneéquipedecinqconsultants,dontuneconsultanteinternationaleindépendanteetquatreconsultantsnationauxrattachésàl’UniversitéduTchad(voirlistedesmembresdel’équipederechercheenannexe).Letravailsurleterrains’estdérouléàN’Djamenaentremarsetavril2010,aveclespremiersrésultatsdel’étudeetlesgrandeslignesdégagéesami-parcoursprésentésaucomitédupilotagele29avril2010.
Lerapportpréliminairedel’étudeaétésoumisauxmembresducomitédepilotageenjuin2010.Ontétéprisencomptedanscetteversionfinaledurapportleurssuggestionsetcommentaires,ainsiquelescommentairesémisparlesparticipantsdel’ateliernationaltenuenoctobre2010,quiapermisdevaliderlesrésultatsdel’étudeetdedéfinirdecommunaccordlesprocéduresetlesmécanismespermettantl’élaborationd’unevéritablepolitiquenationaledeprotectionsociale.
1.4 Organisation du rapport
Cerapportcomportequatreparties.La première partieprésentelecontextedel’étude.
• Lechapitre 1introduitladéfinitiondesprincipalesnotionsetlecadreconceptueldelaprotectionsocialeainsiquelastructuredurapportetlesbutsdel’étude.
• Lechapitre 2décritlecontextedudéveloppement,pauvretéetvulnérabilitéauTchad,avecunbrefaperçusurlescadresgéographique,démographique,politiqueetadministratifdupaysainsiquelesprincipauxdéfissocio-économiquesetlesgrandeslignesdelaluttecontrelapauvreté.
• Lechapitre 3,quidécouled’uneanalysedétailléedelaStratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté(SNRP2)ainsiquedesentretiensavecdesacteurscléssurleterrain,permetd’identifierlanaturemultisectorielleettransversaledelaprotectionsociale,àlafoisauniveaudesperceptionsetdespratiques.
La deuxième partieprésenteuneanalysedesprincipauxcadrespolitiquesetprogrammesquitouchentauxdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeainsiquedesinstitutionsnationalesconcernées.Cetteanalysecomporteunerevuedesprincipalesinitiatives,uneappréciationdeleursforcesetfaiblessesainsiqu’uneidentificationdesoptionspotentiellespourl’avenir.Enparticulier,ontrouvera,d’unepart,uneanalysetransversaledesapprochespoursuiviessousl’optiquede‘l’action
sociale’tellequ’elleestconçueauTchadet,d’autrepart,uneanalysesectoriellequiessaye,quantàelle,d’identifierlescomposantesquidanschaquesecteursontsusceptiblesd’êtreprisesencomptedansladéfinitiond’unchampd’actionpluslargedelaprotectionsociale.
• Lechapitre 4analyselesdomainesd’actionduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleparrapportàlaprotectionetlapromotiondel’enfant,delafemme,despersonneshandicapéesetlesautrescouchesvulnérables.Ceministèreestchargédel’élaborationetlamiseenplacedelapolitiquenationaledelaprotectionsociale.Uneanalyseparticulièreportesurlesforcesetlesfaiblessesdesapprochesetdesprogrammesdeceministère,ainsiquesursescapacitésdecoordinationetdeconcertationavecdesautresacteursclésdanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeauniveaunational.
• Lechapitre 5présenteuneanalysedesprincipauxélémentsdusystèmeformeldelasécuritésocialeauTchad,passeenrevuedifférentesrecommandationsquiontdéjàétéformuléesenvuederenforcercesystèmeetpourenélargirlacouverture,etanalyseparlasuitedifférentssystèmesetpratiquesnonformelsoucoutumiers.
• Lechapitre 6soulignel’importance,enmatièredeprotectionsociale,d’initiativesconcernantlasanté,mettantsurtoutl’accentsurdesmesures(actuellementencoursouprévues)visantàassurerlamutualisationdesrisquesouàélargirl’accessibilitéfinancièredesservicesdesantéauxpopulationslesplusvulnérables.
• Lechapitre 7analyselesprogrammesetpolitiquesnationalesdelaluttecontreleVIHetSIDAdansleursdimensionsmultiples,enidentifiantlesaspectsprioritairesquidevraientêtreprisencompteparunepolitiquenationaledeprotectionsociale.
• Lechapitre 8traitedel’ensembledesproblématiquesconnectéesàlasécuritéalimentaireetdelanutrition.Enparticulier,ilanalyselesdispositifsderéponsenationaledanscesdeuxdomainesprioritairesetidentifielesprogrammesactuellementencoursquis’attaquentnonseulementauxcrisesponctuellesparlebiaisd’uneaidehumanitaired’urgence,maisaussiauxproblèmeschroniquesquidemandentdesactionsàlongtermedeplusgrandeenvergure.
• Lechapitre 9examinelessourcesdel’exclusionetdesdisparitésenmatièredel’éducationetexplorelesmanièresdontlesecteurdel’éducationcontribueoupourraitcontribueràlaprotectionsociale,ensoulignantlesmesuresspécifiquesquiciblentlesenfantslesplusvulnérables.
• Lechapitre 10attirel’attentionverslesecteurdel’emploi.Demanièreparticulière,ilpermetdeconstaterlefaitqueletauxélevédechômagecontribuepourbeaucoupauxproblèmesd’appauvrissementetàlaprécarisationdesconditionsdevie.Enoutre,lechapitreanalysecertainesmesures(encours,prévues,oupossibles)visantàpromouvoiretsoutenirl’insertiondesindividuslesplusvulnérablesdansdesactivitésgénératricesderevenus.
• Lechapitre 11examinelasituationdespopulationslesplusvulnérablesfaceauxinfrastructuressociales,analysantlesconditionsdel’habitat,lesproblèmesdel’énergiedomestiqueetl’accèsauxservicesdel’eauetl’assainissement.
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• Lechapitre 12indiquel’importanced’unepolitiquetchadienneenmatièredeprotectionsocialequi,d’unepart,prendraitencomptedesaspectsconcernantl’insécuritécivileetlesvulnérabilitésdepopulationsderefugiésoudedéplacéset,d’autrepart,formuleraitdesréponses appropriées.
La troisième partiepasseenrevuelesprincipauxaspectsjuridiques,budgétairesetinstitutionnelssous-jacentsauxeffortsnationauxpourlaprotectionsociale.Elleanalyselesoptionsetlesopportunitéspourlesrenforcer,toutenidentifiantlespartenariatspossiblesàdifférentsniveaux.
• Lechapitre 13identifielesprincipalesloisetdécretspertinentsàlaprotectionsocialeauTchad,identifiantdeséventuellescarencessoitdanslestextessoitdansleurapplication,etanalyselerôledesprincipauxacteursdanscedomaine.
• Lechapitre 14examinelestendancesbudgétairesnationalesdanslessecteurssociauxetanalyse‘l’espacebudgétaire’oulamargedemanœuvrepourdesinvestissementsplusimportantenmatièredeprotectionsociale.
• Lechapitre 15identifiedifférentsmodèlesinstitutionnelsquiexistentouquipourraientêtrecrééspourpromouvoir,renforceretcanaliserlacoordinationintersectoriellenécessairepourlaréussited’unestratégienationaledeprotectionsociale.
• Lechapitre 16insistesurl’importancededifférentesformesdepartenariatpourlaréussitedetoutestratégienationaledeprotectionsociale,soulignantlaprésenceauTchadd’uncertainnombred’acteursclés(ONG,PTF)déjàœuvrantdansdifférentsdomainesprioritaires,etidentifiantquelquesinitiativesdepartenariatpossiblesàl’échelleinternationale.
Enfin,la quatrième partieconstitueuneconclusionpourl’ensembledel’étude.
• Lechapitre 17présentelesréflexionspréliminairesconcernantlafaisabilitédelamiseenplaced’unprojetpilotedetransfertsdirectsenespècescommemécanismedeprotectionsociale,avecuneidentificationdespistesnécessitantdesanalysesplusdétaillées.Cechapitreestessentiellementbasésurdesentretiensavecdesacteursclésetdevraitparlasuiteêtrecomplétéparuneétudedefaisabilitéplusapprofondie.
• Lechapitre 18reprendlesgrandeslignesetlesconclusionsdégagéesparlesanalysesprécédenteset,pouraideràlaréflexion,lesregroupeenquelquesthèmesprincipaux.
• Lechapitre 19identifiequelquesrecommandationsgénéralesetprincipesdebasequidoiventguiderleprocessusd’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeenévoquantdesprocessusd’accompagnementqu’ilfaudraitprévoir.Ilprésenteégalementunchronogrammedesactionsimmédiatesetdesétapesàentreprendreprochainement,avecl’identificationdesresponsabilitésprécisespourchacunedesétapes.Cechronogrammeaétéélaboréd’unefaçonparticipativeaucoursdel’atelierdevalidationdurapport.
Lerapportestcomplétéparuneséried’annexes.
2. Contexte du developpement, de la pauvreté et de la vulnerabilité au tchad
2.1. Les contextes géographique et climatique
LeTchadestunpaysentièrementenclavé,situéenpleincentredel’Afrique.Lesouverturessurlamerlesplusprochesdelacapitale(N’Djaména)sontlesportsdeDoualaauCameroun(1500km)etHarcourtauNigeria(1700km).Parsasuperficiede1284000km2,iloccupelecinquièmerangdespayslesplusvastesd’Afrique.DuNordauSud,ils’étendsur1700kmet,del’Estàl’Ouest,sur1000km.LepaysestlimitéauNordparlaLibye,àl’EstparleSoudan,auSudparlaCentrafriqueetàl’OuestparleCameroun,leNigeretleNigeria.Cettefortecontinentalitéreprésenteunecontraintesupplémentairequipèsesursacompétitivitédanslamesureoùl’essentieldesesexportationsdoiventsupporterdescoûtsdetransportélevés.
Lapopulationtchadienneestestiméeà11.175.915habitantsen2009,dont50,7%defemmes,selonleRGPH2.Cettepopulationesttrèsjeune:plusdelamoitiéamoinsdevingtansetseulement4%a60ansouplus.Deplus,prèsdehuittchadienssurdixviventenmilieurural.N’Djaména(lacapitale)etlestroisprincipalesvillesdupaysregroupentmoinsde11%delapopulation.ToujoursselonleRGPH2,letauxd’accroissementnatureldelapopulationestdel’ordrede3,6%paran4.Cerythmerelativementélevédecroissancedémographique,liéàuneabsencedepolitiquedelapopulation,représenteunecontrainteimportantequipèsesurlaprogressiondurevenuparhabitant.Enoutre,l’indicesynthétiquedeféconditéestde6,6enfantsparfemme.Enfin,lapopulationtchadienneesttrèsinégalementrépartiesurl’ensembleduterritoire,ladensitéallantde0,1habitantaukm2auNord(BET)àplusde54habitantsaukm2auSud-ouest(LogoneOccidental),soitunedensitéglobalede4,9habitantsaukm2.Lazoneseptentrionale(ycomprislacapitale)abrite42%deshabitantsdupaysetlazoneméridionale38%.
Surleplanclimatique,onnoteduNordauSud,troiszonesspécifiques:lazonesahariennequis’étendsurenviron780000km2,avecunepluviométrietrèsfaible(moinsde300mmparan);lazonesahéliennequicouvreunesuperficied’environ374000km2,avecunepluviométriemoyenne(entre300et500mmparan);lazonesoudaniennequioccupeunesuperficied’environ130000km2,avecunefortepluviométriesurtoutdansl’extrêmesuddupays(entre500et1200mm).Lesterrescultivablesreprésentent39millionsd’hectaresdont10%seulementsontmisenexploitationchaqueannée.Lasuperficiedesterresirrigablesestdel’ordrede5,6millionsd’hectaresdontseulement7000hectaresirrigués.Lesressourceseneauxsouterrainessontaussiimportantes.Misesàpartlesressourcesdusous-sol,lepaysdisposeaussidesressourcesensel,natron,marbre,uranium,oretdiamant,maiscepotentieln’estpasexploité,nivalorisé.
2.2. Le contexte socio-économique
LeTchadestunpaysessentiellementrural5.L’agriculture,l’élevageetlapêchesontlesactivitésdominantes.LeNorddupaysestdésertique,sapopulationessentiellementnomadeetsesmoyensdesubsistancesontl’élevageetlecommerce.Enpériodedetranshumance,lesconvoisdenomadestraversentlepaysversdeszonesmoinssèches.Lespointsd’accèsàl’eausontraresetlaproduction
4Selonl’INSEED,letauxdecroissancedémographiqueseraitenréalitéde2,8%paran5Plusde80%delapopulationvitdanslesecteurrural.Cf,RGPH2(2009)
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agricoleinexistante.Lecentredupays(Guera,ChariBaguirmi,SudOuaddaï)connaîtunepluviométriefaiblemaislesnappesphréatiques,lescoursd’eauetleszonesinondablesoffrentunaccèsàl’eaupotentiellementsatisfaisant,bienquelargementinexploité.L’intensitécapitalistiquedelaproductionagricoleyestextrêmementfaible.Lazonesoudanienne,avecprèsdelamoitiédesterrescultivables,constituelegrenierdupays.Leclimatsemi-humidetropicaletlefleuve(Chari)quitraverselarégionpermettentàseshabitantsetauxagriculteursdenepasmanquerd’eau.Ilfautcependantsoulignerqu’endépitdesespotentialités,lazonesoudanienneconnaîtquelquesdifficultésliéesnotammentàlafortecroissancedémographiqueconduisantàunepressiondeplusenplusfortesurlefoncier,àlalimitationdelapériodedejachèreetàladégradationdessols.Acela,s’ajoutel’éloignementdescentresdecommercialisationetsurtoutlesaléasclimatiquesquiaccentuentlavulnérabilitédespopulations.
Outrel’enclavementdupays,lessécheressesetlachutedescoursmondiauxducotonontaussicontribuéàfragiliserlasituationdespaysans.L’irrégularitédesressourcesetlesdisparitésgéographiquessontlesdeuxtermesquiqualifientl’environnementagricoleetlesressourceseneauduTchad.Etantdonnécesfortesdifférencesclimatiquesentrelesrégions,lesmanifestationsdelapauvretésontellesaussidifférentes.Lazonesahéliennesouffredefaminesendémiquesetletauxdescolarisationyestparticulièrementfaible.Enrevanche,danslazonesoudanienne,letauxdescolarisationestplusélevémaislaplupartdesindicateurssocioéconomiquestémoignentdumauvaisétatdesantédespopulations.Parailleurs,lespaysansdecetterégionontunpatrimoineréduitencomparaisondeséleveurssahéliensaubétailnombreuxetdegrandevaleur,etleursniveauxdeconsommationsontplusbasquedanslenorddupays.6
Toutefois,onpourraitfaireunedistinctionentreleconceptdevulnérabilitéquiaffectedavantagelenorddupays,etceluidepauvreté,quiaffecterelativementpluslesud.Seloncettedistinction,leszonesdunorddisposeraientenmoyennedeniveauxdeconsommationplusélevésenparticuliergrâceauxrevenustirésdel’élevage,maisellesseraientaussidavantagetouchéesparlavulnérabilité,etenparticulierparlesrisquesdecrisealimentaireencasdesécheresse.Danslesud,parcontre,lapauvretéseraitplusrépandue.Ceciseraitdûenpartieaufaitqu’unegrandepartiedelaproductionvivrièreestrachetéeàbasprixparlescommerçantspourêtreexportéeversd’autreszonesetonconstateunedétériorationdestermesdel’échangeentrelesvillesetlescampagnes.Deplus,lespaysansdusudn’obtiennentquedesrevenuslimitésducoton,etaumomentdel’enquêteECOSIT2,lesprixauxproducteursducotonétaientrelativementbas.Bienentendu,uneforteproportiondeshabitantsdunorddupaysestaussitouchéeparlapauvretéetleshabitantsdusudnesontpasnonplusàl’abridelavulnérabilité.
Comptetenudel’importancedusecteurprimairedansl’économietchadienne,laluttecontrelapauvretédoitpasserentreautresparunegrandeperformancedusecteuragricole.Horsdusecteurpétrolier,lastructuredel’économietchadiennerestedominéeparlesactivitéstraditionnelles.Laforteimplantationruraledelapopulation,letauxélevéd’analphabétismeetlepeud’opportunitésoffertesdanslesecteurformelnelaissentpasbeaucoupdechoixenmatièredediversificationd’activitéséconomiques.SelonlamatricedecomptabilitésocialeduTchad,avantlepétrole,l’économiecomprenaitcinqprincipalesactivités:lesservicesmarchands,lesactivitéscommerciales,l’élevage,l’agriculturevivrièreetlesservicesnonmarchands.
Enplusdecescinqsecteursd’activités,letableauentrées-sorties(TES)duTchadcontient14autressecteursdontlescontributionsauPIBvarientde0,2%pourlaRecherche-Développementà3,4%pourlesecteuragrégédesmines,pêcheetforêts.Ainsi,lesmoyensd’existencedelamajoritédelapopulationdépendentfortementdusecteurprimaire,enparticulierdel’agriculturequiestelle-mêmeaffectéeparlesaléasclimatiquesetlesvariationsdesprixinternationaux.En2003-2004,laproductioncéréalièreaatteintunrecordavec1,62milliondetonnesetunanaprès,laproductionestretombéeàmoinsd’unmilliondetonnesenraisondepluiesinsuffisantesetdedégâtscausésparlescriquetspèlerins.Cesperformancesendentsdesciesontunecauseimportanted’insécuritéalimentaireetdevulnérabilité.
Depuis2003,legouvernementaadoptéuneStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(SNRP).Lastratégieadoptéecomportaitcinqorientationsstratégiques:
• l’améliorationdelagouvernanceetdel’environnementsocial,juridique,politiqueetéconomique;
• uneffortenvued’assurerunecroissanceéconomiquerapideetsoutenue;
• desinvestissementsmassifsdanslecapitalhumain;
• l’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;
• lasauvegardedel’écosystème.
Cependant,ladégradationcontinuedel’environnementéconomiqueetsocialdupaysmalgrél’avènementdel’èrepétrolièreestundesfacteursexplicatifsdesdifficultésrencontréesaucoursdelapremièrephasedelastratégie(SNRP1).Fortdececonstat,legouvernementaentreprislarévisiondelaSNRP1,considéréedésormaiscommelecadrederéférencedelapolitiquededéveloppementdugouvernementetlelieudeconvergencedetousleseffortspourluttercontrelapauvretéetatteindrelesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD)auxquelsleTchadasouscrit.
LaSNRP2vaêtremiseenœuvredansunenvironnementrénovéetmoinsdominéparlacroissancedusecteurpétrolier.Lesgrandesprioritéssontmaintenues.Cependant,lacroissancedel’économietchadienneen2008aétéplusfaibleparrapportauxobjectifsinitiauxprévus.LePIBréelareculéde1,1%parrapportauxprévisions.Lacroissancesensibledusecteurréelhorspétrolede6,9%aétécontrebalancéeparlachutede-11,0%del’activitépétrolièreàpartirdutroisièmetrimestre2008.
L’analysedescontributionssectoriellesàlacroissancemontrequelesecteurruralconsidérécommeprioritairedanslaSNRP2aconnuunecroissancesupérieureàcequiétaitprévue(6,1%).Lesmoteursdecettecroissanceontétélesculturesvivrières(10,1%),suiviesdesactivitésdesylvicultureetdelapêche(3,0%).Lacontributiondusecteursecondaire,bienquemoindreparrapportauxprévisions(4,2%),estrestéeprochedelatendancede5,1%enmoyennesurlapériode.Cettecontractiondel’activitésecondaires’explique,enpartie,parleralentissementdesactivitéssuiteauxévénementsdefévrier2008.Lesecteurtertiaireaconnuunessorparticulierpoursesituerà7,5%soit4pointsaudessusdesprévisions.Cesecteurabénéficiédeseffetsd’entraînement,enamontetenaval,del’expansiondesdépensespubliquesaulendemaindesévénements.6Tchad:Diagnosticdelapauvreté.RapportN°38288-TD,Banquemondiale(2007)
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Quantauxgrandsagrégatsmacroéconomiques,leurévolutiondemeurecontrastée.Eneffet,l’épargneetl’investissementontconnuuneévolutionendentsdescie.Négativeen2002et2003,l’épargnenationaleaatteint10,7%duPIBen2005.Selonlesprévisions,elleseraitdel’ordrede6%duPIBen2006.Quantàl’investissementglobal,ilaétéenmoyennede36,3%duPIBsurlapériode[2001-2005].Sil’ons’intéresseàl’investissementhorspétrole,celui-cin’aétéquede8%surlapériodeconsidérée,cequitraduitunefoisdepluslafragilitédusystèmeproductifquidépendexcessivementdusecteurpétrolier.
L’inflation,mesuréeparl’indicedesprixàlaconsommation(IPC),quiavaitbaisséde5,3%en2004,aaugmentéen2005(7,9%)enraisonnotammentdelafaiblessedesstocksdecéréalessuiteàl’invasionacridiennede2004.Selonlesestimationsdel’INSEED,letauxd’inflationvaaugmenteren2007,enraisondelahausseduprixdesproduitsalimentaires.
Surleplanextérieur,lepaysaaccumulédesarriérésimportantssursadetteextérieuremalgrélesressourcespétrolièresexceptionnelles.Eneffet,pourlapériodeallantdu1erau15février2007,aucuneéchéancen’aétépayéeetlesprévisionsindiquentqueleséchéancesserontimportantes.Ilenestdemêmeencequiconcernelesarriéréssurladetteinternequidépassentles10milliardsFCFA7.De6,6%en2000,lesoldeglobaldelabalancedespaiementsaétédéficitaireenmoyennede5,3%surlapériode.Lesexportationsontreprésenté16,4%duPIBcontreunemoyennede67,2%
pourlesimportationsetleratioexportations/importationsdesbiensetservicesn’aétéenmoyennequede29,5%enraisonduvolumetrèsimportantdesimportationsliéesauxinvestissementspétroliersdeDoba.S’agissantdeladette,sonencourssechiffraitenmoyenneà61,5%duPIB,cequireprésente400%desexportationset484%desrecettesbudgétairespourunservicedeladettede14%desrecettesbudgétaires.
7NoteN°051/DD/2007delaDirectiondelaDette
Tableau 3: Evolution des contributions sectorielles à la croissance Croissanceannuelle(enpourcentage) 2003 2004 2005 2006 2007
2008 Objectif 2011Prév. Réal.
PIB réel 14,3 33,7 7,9 0,2 1,4 3,6 2,5 4,0PIB Pétrolier 253,6 292,8 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -11,0 -5,8PIB Non pétrolier 5,6 2,2 10,9 4,7 3,3 4,6 6,9 6,5
Secteur primaire 32,8 82,4 5,6 -2,7 -2,0 1,9 -2,8 0,4 Secteur rural 5,2 -5,6 12,1 6,2 -0,2 3,5 6,1 5,9
Agriculture 7,0 -12,9 20,9 9,8 -3,2 3,9 9,2 6,9 Vivrière 14,3 -21,2 26,6 16,6 -6,2 3,5 10,1 6,9 Industrielle -32,2 61,7 -4,6 -30,0 26,0 6,4 2,1 7,3Elevage 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 4,4Sylviculture,pêche 5,9 0,1 10,5 1,1 4,8 4,1 3,0 5,7Exploitationpétrolière 417,5 1,1 -9,6 -3,7 0,5 -10,9 -4,1
Secteur secondaire 2,3 -7,6 14,7 0,7 0,8 6,2 4,2 4,9
Industrie 2,1 -16,6 36,0 -2,3 -14,9 7,8 11,9 6,8 dont coton-fibre 1,4 -38,5 95,8 -10,9 -44,4 13,1 22,5 6,9Pétrole -0,7 -26,4 8,1 -25,7 -10,9 3,8 -13,3 -45,8 dont travaux de développement
-0,7 -26,4 8,1 -25,7 -10,9 3,8 -13,3 -45,8
Artisanat 1,8 3,8 16,4 8,6 3,9 3,5 -13,3 1,8Eauetélectricité -1,2 29,7 0,8 12,6 7,5 10,2 4,8 7,6Bâtimentettravauxpublics 15,5 12,1 -1,0 14,3 10,9 12,0 2,3 15,5
Secteur tertiaire 6,7 7,8 9,1 3,4 5,1 3,5 7,5 5,7
Commerce 5,0 7,0 5,1 4,2 6,3 4,1 2,3 5,8Transportettélécommunication -11,2 1,9 15,9 4,0 4,2 4,4 2,1 6,8Administration 18,1 11,9 10,4 1,5 5,1 2,4 21,3 5,7Autres 5,4 6,8 14,2 3,7 2,8 3,4 2,9 5,2Taxes nettes sur les produits 4,0 8,9 10,4 7,1 9,2 5,2 7,1 5,8
Source:MEP/INSEED,Mars2009
Tableau 2: Evolution de quelques indicateurs macroéconomiques
2003 2004 2005 2006 20072008 Objectif
2011Prév. Réal.
CroissanceduPIBréel(%) 14,3 33,7 7,9 0,2 1,4 3,6 2,5 4,0 PIB pétrolier 253,6 292,8 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -11,0 -5,8 PIB non pétrolier 5,6 2,2 10,9 4,7 3,3 4,6 6,9 6,5CroissanceduPIBréelparhabitant 11,4 30,2 5,1 -2,4 -1,3 0,9 -0,2 1,4
CroissanceduPIBréelhorspétroleparhabitant 2,9 -0,5 8,0 2,0 0,6 1,9 4,2 3,8
Tauxdepressionfiscalehorspétrole 7,8 8,4 8,3 7,6 8,6 9,2 9,4 11,2
Tauxd’investissementspublics(hp) 14,4 17,0 13,8 12,8 13,5 14,5 16,1 13,8
Soldeprimairehorspétrole -5,1 -16,6 -22,3 -17,7 -28,6 -10,1Variationannuelledesprixàlaconsommation -1,8 -5,3 7,8 8,0 -9,0 4,0 8,3 3,0
Termesdechange(croissance) 22,7 22,8 29,1 18,7 1,8 10,6 10,7 12Servicedeladettesurexportation 7,7 1,2 1,7 1,6 1,6 1,7 1,7 2
Source:MEP/INSEED,Mars2009
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 43
Enfin,lamiseenexploitationdesgisementspétroliersdepuis2003estàl’originedureculdusecteurprimairedanslaformationduPIB.Demême,l’exploitationdupétroleaeuunimpactprofondsurlavieéconomiqueetpolitiquedestchadiens.Dès2004,lepétrolereprésentaitplusde80%desexportationsnationales,permettantàlabalancecommercialededevenirnettementexcédentaire.Depuisl’entréeduTchaddanslecercledespaysexportateursdepétrole,sonéconomieconnaîtunetransformationgrâceàdestauxdecroissancerelativementélevés.Eneffet,surlapériode[2001-2005],letauxdecroissancemoyenduPIBaétédedeuxchiffres(15,32%).SelonlesestimationsduFMI,lacroissanceduPIBréelaétéde12,7%,endépitdelastagnationdusecteurpétrolier.LacroissanceduPIBréelnonpétrolierauraitatteint17,9%en2005,sousl’effetd’unefortereprisedel’agricultureetdesactivitéscotonnières.8 Cettecroissanceaétéréaliséeendépitd’uneproductionpétrolièreinférieureauxprévisions.9
Toutefois,cetteembelliedevraits’atténuerdès2006sousl’effetconjuguédelabaissedelaproductiondepétroleetduralentissementdesactivitésdanslessecteurstraditionnels.Maisl’applicationdesdispositionsdelaloiportantgestiondesrecettespétrolièresafaitquelescréditsbudgétairesallouésauxsecteursprioritairesontfortementaugmenté.Malgréuneperformancerelativementmoinssatisfaisanteenmatièred’exécutionbudgétaire,onconstateglobalementunenetteprogressiondesdépensespubliquesenfaveurdessecteursprioritaires,quiontreprésentéen2005,53%desdépensestotales,contre50%en2004et46%en2003.Cetteévolutionfavorables’expliqueessentiellementparlahaussedesdotationsbudgétairesdanscessecteurs,suiteàl’entréeenapplicationduprogrammedegestiondesrecettespétrolières.
Tableau 4: Evolution de l’économie tchadienne
2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011Moyenne 2008-2011
CroissanceduPIBréel 7,9 0,2 1,3 3,1 1,9 3,1 3,7 2,9
PIBpétrolier 1,5 -10,5 -4,0 0,6 -6,6 -5,4 -5,8 -4,3
PIBnonpétrolier 10,9 4,7 3,3 4,0 4,7 5,6 6,2 5,1
CroissanceduPIBréelparhabitant 5,1 -2,4 -1,3 0,4 -0,7 0,4 1,0 -1,3
CroissanceduPIBréelhorspétroleparhabitant 8,0 2,0 0,6 1,3 2,0 2,8 3,5 2,4
Tauxdepressionfiscalehorspétrole 8,1 7,7 8,6 8,7 9,1 9,5 9,9 9,2
Progressiondesdépensesd’investissementspublics(%) 13,8 12,8 16,6 15,1 14,3 13,6 13,6 14,2
Soldeprimairehorspétrole -22,3 -17,0 -14,0 -11,5 -11,5 -13,5
Source:MEP/INSEED,2007
Cettesituation,oùlescontributionsdessecteurstraditionnelsàlavaleurajoutées’inscriventenbaisse,traduitlesymptômedusyndromehollandais.Eneffet,lesecteurpétrolierestentraindeprendrelepassurlesautressecteursetilestdoncurgentdeprendredesmesurespourluttercontrecephénomène.Cesmesurespourraientêtrelaréorientationdesressourcespétrolièresverslessecteursprimaireetsecondaire(surtoutlesactivitésdetransformation)quioccupentprèsde80%delapopulationactive.Celapourraitcontribueràlaréductiondelapauvretégrâceàlacréationd’emploisnouveauxdanslesecteursecondaire.Aujourd’hui,avecunrevenuparhabitantdel’ordrede400$,leTchadapparaîtencorecommeunpayspauvre.BienquelePIBréelparhabitantaitconnuuntauxmoyendecroissancede15,8%surlapériode[2003-2005],avecunpicde30,2%en2004,iln’endemeurepasmoinsvraiquelesconditionsdeviedespopulationssesontdégradées.
Surleplansocial,lasituationrestecaractériséeparunaccèsdifficiledespopulationsauxservicessociauxdebase.Lapauvretétoucheplusdelamoitiédelapopulationets’avèreêtreunphénomèneessentiellementruraloùviventprèsde90%despauvres.10Cependant,lasituationdumonderuraln’estpasuniforme.Eneffet,danslenorddupays,seuleunepersonnesurdeuxestclasséepauvre;aucontraire,danslesuddupays,plusdedeuxpersonnessurtrois(70%)sontpauvres,pourtantils’agitd’unezoneoùlesconditionsécologiquessontfavorablesàuneagriculturediversifiée.L’analysedesdifférentescomposantesdel’IDHmontrequeleretardduTchadestdûàlafaiblessedesindicateurssociaux(éducationetsanté).
Dansledomainedelasanté,lesindicateurssontparmilesmoinsbonsdelasousrégion.Deplus,nonseulementlesindicateurssanitairesstagnent,11maislafaiblefréquentationdesstructuresdesoinsmetenexerguelemauvaisrendementdesinvestissementsconsentisdanslaconstructiondenombreuxcentresdesantéquidemeurentdescoquillesvides.Parexemple,concernantlesaccouchements,seulement30%desaccouchementsontlieuàlamaternité.Dansledomainedel’éducation,septpersonnessurdixviventdansdesménagesdontlechefn’aaucuneinstructionscolairealorsqu’àl’inverse,1%seulementdecettepopulationvitdansdesménagesdontlechefaatteintl’université.S’ilyaeudesprogrèsimportantsenmatièredescolarisationaucoursdesdernièresannées,forceestdeconstaterqueleschefsdeménage,dontl’âgemoyenestde42anssontenmajoritédelagénérationdestchadiensayanteupeud’opportunitésdefréquenteruneécole.Dansledomainedel’eau,seulement27%descentresurbainssontbranchésàunréseaud’eaupotable.Sil’ons’intéresseautauxdecouverturedelapopulation,seulement31%aaccèsàunesourced’eaupotable.
2.3. Le contexte politique et administratif
Aprèsunelonguepérioded’instabilitépolitiqueetdeconflits,leTchadaretrouvéunerelativestabilitépolitiquedepuisledébutdesannées1990,cequiluiapermisdes’engagerdansunprocessusdedémocratisationetderéformesinstitutionnellesetéconomiques.Maislepaysconnaîtencoredesdifficultésquimenacentlefragileéquilibresociopolitique.
Officiellement,leTchadestuneRépubliqueetlerégimepolitiqueestunedémocratieparlementaireparticulièrecarleparlementnecomportequ’uneseulechambre(l’Assembléenationale).LePrésidentdelaRépubliquequidisposedepouvoirsconsidérablesestéluausuffrageuniverselpourunmandat
10RépubliqueduTchad(2008):Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté:SNRP22008-2011.11EnquêtedémographiqueetdesantéauTchad,INSEED-ORC,septembre2005
8LesestimationsduFMIau24mai20068Cetteévolutions’expliqueparunebaisseinattenduedelaproductionpétrolière(de210000barils/jouràfin2004à173000barils/jouren2005),causéeparuneremontéeprécoced’eaudanslespuitsdepétrole.Leseffetsdelabaissedeproductionontétéatténuésparuneaugmentationduprixdubruttchadien,quiaenregistrénotammentunehaussede35%aucoursdudeuxièmesemestre
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 45
decinqansrenouvelablesanslimitedepuislamodificationdel’article61delaconstitutionen2005.Ladernièreélectionprésidentielleaeulieule3mai2006..Lesdifférentesinstitutionsdel’Etattchadiensont:
• PrésidencedelaRépublique• Primature• Assembléenationale• Conseiléconomique,socialetculturel• Conseilconstitutionnel• Coursuprême• Hautconseildelacommunication• Hautecourdejustice
Parailleurs,lepaysestconfrontéàunesituationhumanitairedifficiledansl’Est(Darfour),où235000réfugiéssoudanaissesontinstallésdansdescampsaprèsavoirfuilescombatsquiopposentl’arméesoudanaiseauxgroupesrebellesdepuis2003.Laconséquenceestquedesdizainesdemilliersdetchadiensontquittéleursvillagesàcausedel’insécuritépermanentelelongdelafrontièreavecleSoudanmaisaussiàcausedesconflitsintercommunautaires. Acetégard,Ilestutiledesoulignertroispointsimportantsquiconditionnenttouslesautres:labonnegouvernance,l’indépendancedelajusticeetlemaintiendescadrescompétentsàleurposte.
L’undesdéfisauquelleGouvernementfaitfacerésidedanslanécessitédepromouvoirlabonnegouvernancedansuncontextedepauvreté,decapacitéinstitutionnellelimitée,desociétécivilefragiliséeetdesecteurprivéembryonnaire.Labonnegouvernanceestunélémentessentieldelaluttecontrelapauvreté:elledemandeunEtateffectif;unesociétécivilemobilisée;etuneadministrationpubliqueetunsecteurprivéefficaces.Legouvernementacréeunministèredel’assainissementpublicetdelapromotiondelabonnegouvernancequiapourmissionlaluttecontrelacorruptionetlesactesdélictueux(détournementsdefondspublics,blanchimentd’argent,transfertsillégauxd’argent,etc.).Lesactionsdeceministèrecommencentàdonnerdesbonsrésultatsmaisilresteencorebeaucoupàfairepourchangerlesmauvaiseshabitudes.
Undiagnosticfaitdanslecadredel’analysedelabonnegouvernanceen2004aidentifiécertainsdysfonctionnementsdel’administrationpublique,enparticulierl’insuffisantedéfinitionetappropriationdelaréformedelafonctionpublique,leniveaudecompétenceinsuffisantdenombreuxagents,l’affectationdesfonctionnairesàdespostesdontilsn’ontpasforcémentlaqualitéoulacompétenceetlacadenceélevéedeschangementsàlatêtedesdépartementsministériels.Encequiconcernel’organisationetlefonctionnementdel’administrationterritoriale,cemêmediagnosticaconstatéquel’orientationconstitutionnelledécentralisatriceatrouvéundébutd’applicationavecl’adoptiondenombreuxtextes.Néanmoins,ilexistedesobstaclesàlamiseenœuvredecettedécentralisation,dontsescoûtsélevésetundécoupageterritorialprenantinsuffisammentencomptedescontrainteséconomiques,socialesetculturelles(BAD/PNUD,2004). SelonuneanalyseplusrécentedelaBanqueMondiale,ilyaeuduprogrèslimitédanslamiseenplacedesreformesstructurellesnécessairespouraméliorerlaqualitédegouvernanceauTchad.Encequiconcernelagestionfinancière:en2009,ladisciplinefiscalerestefaible,avecdesdépenses
importanteshorsbudget(environs25%),surtoutencequiconcernelesdépensespourladéfense,etlarentabilitédesinvestissementspubliquescontinuedesouffrirdesprévisionsinadéquatespourlescoutsrécurrents.UnForumàHautNiveaucomprenantautoritésgouvernementaux,membresdeParlement,représentantsdusecteurprivéetdelasociétécivileaconcluen2010qu’ilestimpératifpourlacrédibilitédupaysqueleTchads’engageaentreprendredesprogrammesdereformes,avec,enpremierlieu:laprioritisationdesengagementsdéjàentamésdanslesprogrammeencours;lalimitationdansl’utilisationdesautorisationspréalablespourlesdépenses;etlagestiondesfinancespubliquespourmaintenirladisciplinefiscale.Lesautoritésdoiventaussifournirdeseffortsaccrusencequiconcernelacollectiondestaxesetl’augmentationdesallocationseffectivesdesressourcesauxsecteurssociauxetprioritaires(WorldBank,2010).
Quantàl’indépendancedelaJustice,malgrélesétatsgénérauxdelajustice,lescomportementsdesautoritéscivilesetmilitairessontrestéslesmêmes(intrusionexcessivedanslesaffairesjudiciaires).Danscesconditions,ilesttrèsdifficiledepromouvoirlaprotectionsocialequinécessiteunenvironnementsocio-économiquestableetledéveloppementdusecteurprivéquireposesurlerespectscrupuleuxdesengagements.
2.4. Analyse de la pauvreté/vulnérabilité et ses implications pour la protection sociale
LeTchadestl’undespayslespluspauvresdumonde.Selonledernierrapportmondialsurledéveloppementhumain2009,ilestclasséau171èmerangsur177pays.12Cependantl’analysedelapauvretéauTchadn’afaitl’objetquedetravauxassezrécents.LaDirectiondelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographique(DSEED),danslerapportfinaldel’enquêtesurlesconditionsdeviedesménagesdeN’Djamenade1991,acalculépourlapremièrefoisunseuildepauvretérelativefixéà30%delamoyennedesdépensesdesménagesetunseuildepauvretéabsolueàpartirdustrictminimumdedépensesnécessairesàlavie.Ilenressortque13,4%desménagesdeN’Djamenaétaientpauvresen1991selonlapremièreoptiqueetque52,8%l’étaientselonlaseconde.Beyeme(1996)autilisélesdonnéesdecetteenquêteenconsidérantlesquestionsd’accèsàlasantépourétablirque77,8%desménagesdeN’Djamenaétaientpauvresen1991.
LerapportfinaldelapremièreEnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformel(ECOSIT1)aaffinélecalculdesseuilsdepauvreté:leseuildepauvretéalimentaireestbasésurleminimumdebesoinscaloriques,auquelilfautajouterunedépenseminimaledeconsommationnonalimentairepourobtenirleseuildepauvretéglobale.Ilressortdecetteétudeque44,2%detchadiensétaientpauvresselonleseuilalimentaireet54%l’étaientselonleseuilglobal.Taboetal.(2006)onteffectuéuneanalysemultidimensionnelledelapauvretéàpartirdesdonnéesdel’EnquêteDémographiquedeSantéduTchad(EDST)etdel’EnquêteparGrappesàIndicateursMultiples(EIM).Ilressortprincipalementdeleurétudequ’ilya24%depauvresenzoneurbaineetquelapauvretéestplusimportantechezlesfemmes(73%)quechezleshommes(63%).
LadernièreenquêtederéférencequiaexaminédefondsencombleetdemanièreplusaffinéelapauvretéauTchadestladeuxièmeEnquêtesurlaConsommationetleSecteurInformelauTchad(ECOSITII)quis’estdérouléeen2003/2004.L’analysedelapauvretéàtraverssesmultiples
12Rapportmondialsurledéveloppementhumain2009.PNUD
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 47
dimensionsserafaiteparlasuiteaveclesdonnéesd’ECOSITII(2006).Danslecadredel’ECOSITII,l’approchemonétaireestcellequiestretenue.Toutefoisl’analyseporteraaussisurd’autresdimensionsdepauvretéetdevulnérabilitétellesquel’insécuritéalimentaire,lechômage,lasituationdesfemmesetdesenfants,etdiversautrestypesdeprivation.
2.4.1. Pauvreté monétaire
L’analysedelapauvretémonétaireestappréhendéeparECOSITIIsuivantdeuxangles:l’approcherelativeetl’approcheabsolue.
Approcherelative:L’approcherelativedelapauvretéutiliséeparECOSITIIestanalyséeparlebiaisdesquintilesdedépensesdeconsommation.Lesquintilesformentunepartitiondel’ensembledesménagesencinqproportionségalesde20%.Ainsi,lesménagessontrépartisdelamanièresuivante:les20%premiersquisontaubasdel’échelle,les20%suivantsetainsidesuitejusqu’aux20%derniersquisontausommetdel’échelle.Lavariabled’intérêtretenueestladépensemoyenneannuellepartête.Larépartitiondesménagesselonladépensemoyenneannuellepartêtedansletableausuivantmontreque20%destchadiensontunniveaudevieinférieurà75030FCFAetque40%sontàmoinsde109200FCFA.Parmiles20%destchadienslespluspauvres,88,1%viventenzoneruraleetseulement11,9%résidentdanslescentresurbainsCescouchesdelapopulationconstituentainsiungrandenjeupourlaProtectionsociale.Toutledéfiestd’arriveràciblercespersonnesquisonttrèsvulnérablesparrapportàleurrevenu.
Tableau 5: Quintiles de bien être
Niveau de bien être Dépenses moyennes par tête et par an (FCFA)
Pluspauvre: Moinsde75030Moyenpauvre: de75030àmoinsde109200Médian: de109200àmoinsde156804Moyenriche: de156804àmoinsde237960Plusriche: de237960etplus
Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004
Tableau 6: Indicateurs de pauvreté par milieu de résidence
Incidence de la pauvretéProfondeur
de la pauvretéSévérité de la pauvreté
Milieu de résidence N’djamena 20,8 6,1 2,7Abéché/Moundou/Sarh 34,4 11,0 4,7Villessecondaires 47,8 19,9 10,3Ruralseptentrional 50,6 17,9 8,4Ruralméridional 70,3 30,1 15,8Ensemble 55,0 21,6 10,8
Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004
Approcheabsolue:L’approcheabsolueconsisteàfixerobjectivementunseuildepauvretéàpartirdesrésultatsd’enquête.PourECOSITII,c’estl’approcheparlesbesoinsnutritionnelsessentielsquiestretenue.Surlabased’unbesoincaloriquede2400Kilocaloriesparjourparadulte,leseuildepauvretéaétéfixéà144570FCFApartêteetparan,soit396FCFApartêteetparjourenconsidérantlacapitalecommezonederéférence.Parconséquentilendécoulequelesménagesdontladépensepartêteestinférieureà144570FCAparansontconsidéréscommepauvresetilenestdemêmepourtoussesmembres.
Ainsienfonctionduseuildéterminéci-dessus,lapopulationtchadiennevivantendessousduseuildepauvretéd’aprèsECOSITII,c’estàdirequidisposed’unedépensepartêteinférieureà144570FCFA,représente55%delapopulationtotale.Autrementdit,lapauvretéd’unemanièreabsoluetoucheplusd’unepersonnesurdeuxauTchad.
Apartl’incidence,deuxautresindicateurssontcalculésàsavoirlaprofondeurdelapauvretéetlasévéritédelapauvreté.Laprofondeurdelapauvretéindiquel’écartrelatifentreleseuildepauvretéetlesdépensesmoyennesdesménagespauvres.Ainsidéfinie,plusleniveaudesdépensesmoyennesestinférieurauseuildepauvreté,pluslaprofondeurdelapauvretéestgrande.Tandisquelasévéritédelapauvretémesurelarépartitiondespauvresautourdeleurniveaudedépensesmoyennes.Pluslaproportiondesménagestrèspauvresestgrande,pluslasévéritéestforte.AuTchadonremarquequelaprofondeurdelapauvretétoucheunpeuplusd’unepersonnesurcinq(21,6%)etlasévéritédelapauvretéunepersonnesurdix(10,8%).Lespopulationshabitantsdansleruralméridionalsontleplustouchéesparlapauvretéavecuntauxd’incidencede70,3%,laprofondeurdelapauvretéà30,1%etlasévéritéà15,8%.
Figure 1 : Carte d’incidence de la pauvreté au Tchad
Légende
20,8-52,2 (4)
69,3-71,7 (2)
62,8-69,3 (2)
57,6-62,8 (2)
52,2-57,6(classemoyenne) (2)
Source:INSEED,ECOSIT2,2003/2004
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 49
Enessayantd’examinerlesdisparitésentrelesrégions,onremarqued’aprèslaFigure1quel’onpeutlesclasserendeuxcatégories.Unepremièrecatégoriedontlapauvretéyestdavantageaccentuéecomprenantdansl’ordrecroissant:leLogoneoccidental,laTandjilé,leGuéra,leLogoneOriental,leMoyenCharietleMayoKebbi.Unedeuxièmecatégorieàpauvretémodéréeconstituéedansl’ordrecroissantduOuaddaï,duBatha,duChariBaguirmietduKanem/Lac.
2.4.2. Insécurité alimentaire
Enplusdecetétatchroniquedepauvretédanslequellepaysestplongé,l’insécuritéalimentairevientaccentuersurtoutlavulnérabilitéauTchad.13Lepaysn’arrivepastoujoursàjouird’uneautosuffisancealimentaire.L’offredeproduitsalimentairesauTchadn’arrivepasàcouvrirlebesoindel’ensembledelapopulation.LeniveaudedisponibilitéscaloriquesconformeàlanormeédictéeparlaFAOde2400kcalparjouretparpersonne.CeseuilestdifficilementatteignableauTchad.D’aprèsletableausuivant,38%delapopulationestsous-alimentée.
13Lesdépensesd’alimentationcomptentpour61,7%
Tableau 7: Disponibilités alimentaires et sous alimentation
PaysCameroun Congo Gabon
Guinée Equatoriale
République Centrafrique
TchadTotal
CEMACProduits
Disponibilitésalimentaires 2190 2170 2540 Nd 2000 2070 2390
Populationsous-alimentée(%) 29 32 8 Nd 41 38 13
Déficitalimentairemoyenparpersonne
-210 -230 140 Nd -400 -330 -10
Importationsagricoles/importationstotales
10,6% 25,8% 16,0% 14,5% 13,6% 173% 30,6%
Source:CEMAC2003
2.4.3. Chômage
D’aprèsECOSITII,22,6%delapopulationactivede10ansetplussontensituationdechômage.Lechômagetouchepluslespauvres(24,5%)quelesnonpauvres(20,5%).Selonlemilieuderésidence,ilapparaîtqueleruralseptentrionalestmarquéparuntauxdechômageparticulièrementélevé(32%)quelesautresmilieuxderésidence.Cetauxestprobablementimputableaupoidsdesfemmesaufoyerdecemilieu.Horsmisleruralseptentrional,lacapitaleN’Djaménasembleavoiruntauxdechômageélevé(23,9%).L’observationduchômageselonleniveaudevierévèleque,saufdanslesvillessecondaires,lestauxdechômagesontplusélevéschezlespauvresquelesnonpauvres.
Lechômageestparailleursliéauniveaudescolarisationdesindividus.Eneffet,iltouchepluslesactifsn’ayantjamaisfréquenté(24,4%)etceuxquin’ontpaseudediplômependantleurformation(20,1%).LesactifsayantobtenuleCEPE,leBEPCouleBACsemblentêtremoinsvulnérablesauchômage.Lemoindrerisquedenepassombrerdanslechômagerevientauxactifsdétenteursdediplômesuniversitairesdontletauxdechômageestleplusfaible(4,5%).
2.4.4. Femmes et enfants
LadeuxièmeEnquêteDémographiqueetdeSanté(EDSTII)de2004fournitdesindicateurssurcettecouchevulnérabledelapopulationàsavoirlesfemmesetlesenfants.Ilenressortque:
• Lesfemmesdumilieurural(12%),cellessansinstruction(13%),cellesappartenantauxménageslespluspauvres(4%)etcellesn’ayantreçuaucunsoinprénatal(5%)sont,cellesdontl’accouchementaétélemoinsfréquemmentassistépardupersonnelqualifié;
• LacouverturevaccinaleresteextrêmementfaibleauTchad:40%desenfantsde12-23moisontreçuleBCG,20%lestroisdosesdeDTCoq,36%cellesdelapolio,23%ontétévaccinéscontrelarougeoleet20%ontreçulavaccinationantiamarile;
• Lesindicesconcernantl’étatnutritionnelmontrentque41%desenfantsâgésdemoinsdecinqanssouffrentdemalnutritionchronique,ouaccusentunretarddecroissance;
• Letauxdemortalitéinfantileestde102pour1000naissancesvivantesetletauxdemortalitéinfantojuvénilesesitueà191pour1000naissancesvivantes;
• Letauxdemortalitématernelleestestiméà1099décèsmaternelspour100000naissancesetlerisquedemortalitématernellesurladuréedevie(RDV)0,074.Cequiveutdirequ’auTchad,unefemmecourtunrisqued’environ1sur14dedécéderpourcausematernellependantlesâgesdeprocréation.
Ilestclairquelesfemmesetlesenfants–etsurtoutlesfilles-souffrentdesvulnérabilitésspécifiquesaucoursdesdifférentesétapesdelavie,cequisertàperpétuerlatransmissionintergénérationnelledelapauvreté.Desenfantsmalnutrisetmalinstruitsd’aujourd’huirisquentdedevenirdesadultesdedemainquicontinuerontàsouffrirdeslimitationsplacéessurleurscapacitésdedéveloppementhumain.
2.4.5. Autres types de privation
D’aprèsledernierrecensementde2009,lapopulationtchadienneestcomposéede3,5%denomadesdontlemodedevierenddifficilel’accèsauxservicesoffertsparl’Etat.Enmatièred’habitat,lasituationesttrèsdéplorable,car9ménagessur10habitentdeslogementsdontlesmurssontenmatériauxtraditionnelsnondurables(briquenoncuite,terrebattueoupaille/secko).L’électricitédemeureencoreunluxecarseulement3,2%delapopulationyaccède.Letauxd’analphabétismequiestde67,1%delapopulationmontreainsiquedeuxpersonnessurtroissontexcluesdusystèmeéducatiftchadien.65,4%desménagesconsommentl’eauprovenantdespuitsetladuréemoyennepouratteindrelaprincipalesourced’approvisionnementeneaudeboissonla
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 51
plusprocheestd’environ31minutes.Enfin,uneproportionimportantedesménagesnedisposentpasdetoiletteetutilisentparcontrelanaturecommelieud’aisance(69,1%)et62,7%utilisentlabroussaillecommemoded’évacuationdesordures.
2.4.6. Implications pour la protection sociale
SelonuneanalyserécentedelaBanqueMondiale,‘lesfiletssociauxdesécurité’n’arriventpasàprotégerlesgroupeslespluspauvresetvulnérablesauTchad.Unsigned’insatisfactiongrandissantesurlesconditionsdevieaétérécemmentmanifestéaprèsquelegouvernementainterditlaventeducharbon.Tandisquelafournituredegazbutanealégèrementaméliorélasituation,surtoutdanslescentresurbains,lafortebaissedesrevenuespétrolièrsposeravraisembleblementdegravesdéfisàl’exécutiondelaSNRP.Legouvernementestsouspressionpouraugmenterlessalairesetmaintenir/renforcerlesmesuresprisesen2009envued’attenuerl’impactdelacrisealimentairesurlapopulation,àsavoir:(i)l’éliminationdestaxesetdesfraissurlesventesdomestiquesetlesexportationsdebétail;(ii)lasuspensiondesexportationsdesculturesvivrièresetdubétail;(iii)ladistributiondecéréalesauxfonctionnaires;et(iv)uneallocationmonétairetemporaire,enuneseulefois,enfaveurdefonctionnairesàfaiblerevenu.Malgrécesefforts,ils’avèreque,surquelquesmarchés,lesprixactuelssontentre10%et12%plusélevésqu’en2008(WorldBank,2010).
L’analysedelapauvretépermetdeciblerlescoucheslesplusvulnérablesafindepouvoirlesidentifiercommebénéficiaireéventueld’unestratégienationaledeprotectionsociale.Enidentifiantparexempleparl’approcherelativeque88,1%destchadienslespluspauvres,c’est-à-direvivantavecmoinsde75030FCFA,habitentenmilieurural,ceciblagepermettrad’orienterlastratégieafind’aboutiràdemeilleursrésultats.Enutilisantl’approcheabsolue,ECOSITIIdémontrequel’équivalentmonétairedesimpactsdespolitiquesminimalesdeluttecontrelapauvretéàengager,entermesdemontantsàgénéreroupotentiellementtransférablespouraffranchircespauvres,s’élèveà232,8milliardsFCFA.
Ilfautreconnaitreenplusquecettesommeconcernetouslespauvresdemanièregénérale.Ainsilaprotectionsociales’occupantessentiellementdelacouchesetrouvantdansl’extrêmepauvretén’aurapasbesoindetoutcemontant.Parconséquent,leTchadquiavusonbudgetaugmenterfortementcesdernièresannéesgrâceaupétrolepeutsepermettred’avoiruneambitionetdesedonnerlesmoyens,pourmettreenplaceunepolitiquenationaledeprotectionsocialeafindecouvrirlesplusvulnérables.
L’analysemultidimensionnelledelapauvretémontreégalementlesaspectsnon-monétairesdesvulnérabilitésqui,deplus,risquentdesetransmettred’unegénérationàl’autre,encommençantaveclesenfants,etentouchantparticulièrementlesfemmes.Cequiimpliquel’importanced’unestratégiedeprotectionsocialesensibleauxvulnérabilitésspécifiquesdesenfantsetdesfemmes,etsusceptible–entreautres–demieuxprendreencomptelessituationsdevulnérabilitéetdepauvretédesdifférentszonesdupays.Cependant,ilfaudraitdavantageapprofondir,parlebiaisd’étudesetanalysesappropriées,notreconnaissancedesconditionsdeviedescatégorieslesplusvulnérablesdelapopulation.
3. Qu’est-ce que la protection sociale au Tchad ?
3.1 Place de la protection sociale dans la SNRP
L’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérablesafiguréparmilescinqobjectifsdelapremièrestratégienationalederéductiondelapauvretéauTchad-SNRP1pourlapériode2003-2007.Pourtant,selonl’analysefaiteaucoursdelapréparationdelaSNRP2(2008-2011),desprogrèsmodestesontétéréalisésàcejour,cequisoulignel’importanced’uneréflexionplusprofondesurladéfinitionetlamiseenœuvreeffectived’unepolitiquedeprotectionsociale.
AtraverslaSNRP2,legouvernemententendpoursuivresapolitiquedepromotiondesressourceshumainesafindepermettreauxpopulationsdeparticiperettirerpleinementprofitdudéveloppementsocio-économiquedupays.Parmilesobjectifsprincipaux,laSNRP2viseà«éliminerlesinégalités–pargenreetrégions–d’accèsàl’éducation,àlasanté,àlanutritionetàl’emploinonagricoleetmettreenplacelespolitiquessocialesetlesinstitutionsindispensablesàl’améliorationdesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentlesenfantsdelarue,leshandicapés,lesfemmesetlespersonnesdu3emeâge».
LaSNRP2s’articuleautourdecinqaxesstratégiques:
• Promotiondelabonnegouvernancepourfavoriserlacohésionsocialeetl’efficacitédespolitiques
• Créationd’unenvironnementfavorableàunecroissanceéconomiquerobusteetdiversifiée
• Valorisationdupotentieldecroissancedusecteurrural
• Renforcementdesinfrastructurescommelevierdelacroissance
• Valorisationdesressourceshumaines
Laprotectionsocialesesitueàlafoiscommeunprogrammeàpartentière,auseindel’axe5surlavalorisationdesressourceshumaines,oùelleestconfiéeauMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,etcommeaspecttransversalinsérédansplusieursautresprogrammesprioritairesqui,quantàeux,sontcoifféspardifférentsministèrestechniques.Cedoublepositionnementreflètebienlanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,quin’estpasunsecteuràpart,maistoucheplusieurssecteurs.
Enmêmetemps,celaposeundéfiencequiconcernelacoordinationetlaconcertationinstitutionnellepourl’articulationd’unevisioncommunedelaprotectionsocialeainsiquel’identification,lamiseenœuvreetlesuividesactionsprioritairesàentreprendre.Ilestabsolumentcritiqued’identifieretd’analyserlesdifférentsdomainesdanslaSNRP2quitouchentlaprotectionsocialecommebasededépartpourl’élaborationd’unestratégiecohérented’ensemblequichercheraàpromouvoirlessynergiespositivespouraccentuerl’impactsurlespopulationslespluspauvresetvulnérables.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 53
• Dansl’axe1,commemesuredepromotiondelabonnegouvernance,l’améliorationdelaprotectionsocialeviselerenforcementdelaprotectionsocioprofessionnelledestravailleurs(programme1.2.4)parlarestructurationdelaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)etl’adaptationdesesproduits,ainsiqueparlaconceptiondenouveauxdispositifsopérationnelsdeprotectionsociale.Enmêmetemps,parmilesmesuresprévuesparlareformedelajustice,ilyal’élaborationdetextesjuridiques(lecodedespersonnesetdelafamille)etlecodedelaprotectiondel’enfantquifontégalementpartiedelaprotectionsocialedanssavisionlarge(programmes1.3.3et1.3.6).Onpourraitaussivoirdansleprogramme1.4.1(portantsurlamiseenœuvredelastratégienationalederéductiondelapauvreté,avecsonsystèmedecollecteetanalysededonnéessurlapopulationetlapauvreté),unmodèlemêmepourlamiseenœuvred’unsystèmenationaldeprotectionsocialedépendantaussid’unebasesolidededonnéessurl’évolutiondelapauvretéetlavulnérabilité.
• Encequiconcernel’axe2visantl’environnementfavorableàlacroissanceéconomique,lapromotiondel’emploienmilieuurbainetrural(programme2.3)revêtuneimportancecapitalepourlaprotectionsociale.Lerenforcementdesinitiativesdecréationdemicroetpetitesentreprises,etl’intégrationdesactivitésdehauteintensitédemaind’œuvre(HIMO)sontautantdemesuresdeprotectionsociale.Celles-civisentàsécuriserlespopulationsvulnérablesàtraverslacréationd’emploismassifspourainsiréduirelechômageetoffrirlespossibilitésdegagnerdesressourceséconomiquessurtoutauxjeunesdanslesmilieuxurbainsetruraux.
• Danssonaxe3,laSNRP2metl’accentsurledéveloppementdusecteurruralquiemploieplusde80%detchadiens.Cetaxeestparticulièrementimportantpourlaprotectionsociale,étantdonnélavulnérabilitéextrêmequiconditionnelaviedespaysans,deséleveurs,despécheursetdesautresgroupesquicherchentàsécuriserleursmodesetmoyensd’existencedansunenvironnementdeplusenplusfragile.Pourneciterquedeuxprogrammes,lasécuritéalimentaire(programme3.1.3)etlaformationrurale(programme3.1.6)serontautantdeprioritéspourtoutepolitiquenationaledelaprotectionsociale;parailleurs,l’améliorationdel’environnementsocio-économiquedespopulationsruralespauvres(programme3.1.8)préconiseunensembled’actionsvisantaussibienunmeilleuraccèsauxservicessociauxquel’intensificationdespossibilitésd’activitéséconomiquesauniveaulocal.
• L’axe4visantledéveloppementdesinfrastructurestoucheàdesdomainesdeprotectionsocialeimportants,surtoutàtravers:leprogramme4.2.3,quichercheàaméliorerlaqualitédulogementetdel’habitat;leprogramme4.3.1,quivisel’extensiondel’accèsàl’eaupotableetl’assainissement;etleprogramme4.4.3,quiprévoitlapromotiondesénergiesrenouvelablesetdesubstitution.Cederniercherchearéconcilierlesdeuxprioritésnationalesquiconsistent,d’uncoté,àlaprotectionsocialeetl’améliorationdesconditionsdeviedespopulationsruralesetpériurbaines(quidépendentenlargepartiejusqu’àprésentduboiscommesourcedénergiedomestique)et,d’autrecoté,àlaprotectiondel’environnementetlaluttecontreladésertification.
• L’axe5surlavalorisationdesressourceshumainespourraitêtrevu,enquelquesorte,commepartieintégranted’unestratégiedeprotectionsocialepluslarge,àtraverslesmesurespréconiséespourlerenforcementdesservicessociauxdebaseetl’éliminationdesdisparitésd’accès.Ilya,eneffet,desmécanismesdeprotectionsocialequipeuventcontribuerauxobjectifsidentifiésdanslessecteursdel’éducationetdelasanté,surtoutàtraversl’effortde
réduirelesobstaclesfinanciersauxservicesdebasepourlespopulationslesplusvulnérables.Maiscesontsurtoutlesprogrammesprévussouslarubrique‘protectionsociale,promotiondelafemmeetdugenre’quimettentl’accentsurdesmesuresspécifiquesenfaveurdespopulationslesplusdéfavorisées:
‘L’objectifgénéraldusecteurestdecontribueraudéveloppementducapitalhumaindupays.Outrelafamille,leGouvernementaccordeuneattentionparticulièreàlasituationdesfemmesetdespersonnesdéfavorisées(handicapés,mendiants,exclus…).Lesobjectifsspécifiquespoursuiviescesdernièresannéesreposentsurlestroisaxesprogrammatiquessuivants:i)améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;ii)assurerlaprotectionjuridiqueetsocialedesgroupesdéfavorisés;etiii)favoriserl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapés.Pouratteindrecesobjectifs,laprioritépremièreestaccordéeàlaprotectiondesenfantsnécessitantuneprotectionspéciale,àlaprotectionetàl’insertionéconomiqueetsocialedespersonneshandicapées,àlapromotiondelafemmeetàl’intégrationdugenre,alaprotectiondespersonnesde3emeâgeauxfamillesendifficulté.»
C’estàtraverscinqprogrammesspécifiquesqueleGouvernemententendpoursuivresesobjectifsdanscedomaine(voirEncadré2).
Encadré 2 : Programmes prévus pour la valorisation des ressources humaines (SNRP 2)
• Programme 5.3.1 Protection et développent du jeune enfant et de l’adolescent - Créerunenvironnementjuridiqueetsocialfavorablealaprotectiondel’enfance- Accroitrel’encadrementdelapetiteenfance- Améliorerl’enregistrementdesnaissances
• Programme 5.3.2 Protection et promotion des personnes handicapées- Améliorerlaréadaptationetl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapées (physiquesetmentaux)
• Programme 5.3.3 Promotion de la femme et du genre- Valoriserlestatutsocio-économiqueetjuridiquedelafemme- Promouvoirlapriseencomptedel’approchegenredanslespolitiquesetprogrammesnationaux dedéveloppement
• Programme 5.3.4 Protection et promotion de la famille- Disposerd’uncadrelégaldeprotectionsociale Codesdespersonnesetdelafamilleetélaborationd’unepolitiquedeprotectionsociale)
- Contribueral’améliorationdesconditionsdeviedespersonnesvulnérablesetdesfamillesaccueillantlesOEV- RenforcerlescapacitésinstitutionnellesetenressourceshumainesdelaDirectiondel’ActionSociale
• Programme 5.3.6 Renforcement des capacités institutionnelles- Renforcerlesressourceshumaines- Accroitrelescapacitésdeplanificationetdemiseenœuvredesprogrammesetprojetsdedéveloppementsocial
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 55
Danslaperspectivededéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeetd’unepolitiquenationaledegenreenlienétroitaveclaréductiondelapauvreté,laSNRP2aretenuquatregrandesorientations:
• Développerunensembledeprogrammescomplémentairesetréalistesenvue,d’unepart,d’aiderlesfamillesàmieuxgérerlesrisquesclimatiques,environnementaux,socio-économiquesetpolitiques,etd’autrepart,deprotégerlespopulationslesplusvulnérables
• Développerunensembled’interventionscomplémentairesenvuederéduirelesinégalitésentrelessexesnotammentenmatièred’accèsàl’éducation,auxservicesdesanté(ycomprislasantédelareproduction),auxrevenus,àl’informationetauprocessusdeprisededécision
• Créerunenvironnementpropice,afinderendreeffectifl’ensembledesprogrammesmisenplace(renforcementdelaresponsabilitépubliqueetsociale,partenariatpublicetprivé,rôledescommunautés,renforcementdescapacités,mobilisationdesressources)
• Instituerunsystèmedesuividelavulnérabilitéetdesévaluationsdesprogrammes.15
Toutepolitiquenationaledeprotectionsocialedevraitparconséquentprendreencomptelesobjectifsetlesactivitésspécifiquesenfaveurdespopulations‘lesplusdéfavorisées’(commecelles-ciontétésidentifiéesdansl’axe5delaSNRP),ainsiquelesmesuresportantsurlesaspectsrelatifsàlaprotectionsocialedanslesautresgrandsaxesstratégiquesdelaSNRP.
SelonleconstatfaitdansunerevuedelamiseenœuvredelapremièreSNRP,16leproblèmeadeuxdimensions,àsavoir:
• mieuxciblerlesstratégiesetlesprogrammessectorielsparrapportauxpopulationslespluspauvres,
• organiserdesactionsplusspécifiquesenfaveurdeshandicapés,desorphelinsetdeschômeursurbainscommeaussidesfemmesquijouentunrôlecapitalnonseulementdansl’activitééconomique,maisencoredanslasantéfamilialeetl’éducationdesenfants.
Ilestreconnuque,comptetenudelavariétédeschampsd’actionetdeladiversitédesgroupesvulnérables,lastratégiedeprotectionsocialedoitêtrebienharmoniséeaveclesautresstratégiesdelaSNRP.CelasignifieaussiqueleMinistèredel’ActionSociale,deSolidaritéNationaleetdelaFamilleasurtoutunrôledecoordinationetdesuividelamiseenœuvredeprogrammes,enpartenariatétroitaveclesautresministèresetavecl’appuidesONG.17Cecisoulignedoncl’importancedelamiseenplaced’unestructureinstitutionnelledecoordinationinterministérielleplacéeàunniveauassezhautpourstimuleretpérennisercettecoordinationdansunespritdecomplémentaritéetdetravailconjoint.
3.2 Concept de la protection sociale au Tchad
Lesdifférentescompréhensionsdeladéfinition,delaportéeetdesdimensionsessentiellesdelaprotectionsocialerecueilliesauprèsdesprincipauxacteurslorsdesrencontresorganiséesdanslecadredecetteétudeconfirmentlebien-fondédelavisionglobaledelaprotectionsocialequiestdéveloppéedanscerapport.Maisellesmontrentaussiunegrandediversitédesperspectivesenlamatière,etcelapousseimpérativementàmettreenplaceunprocessusdeconsultationpluslargeaucoursdel’élaborationdelapolitiquenationaledelaprotectionsocialepourarriveràunevisionconsensuelle.
15SNRP2(2008-2011),p.9716Comitédepilotage,Rapportdesuivietévaluation2005,p.917SNDRP2(2008-2011),p.96
Encadré 3: Recueil de définitions et dimensions clés de la protection sociale selon les principaux acteurs au Tchad
Notions du contrat entre l’état et ses citoyens
• L’Etat sécurise l’existence pour que la dignité humaine soit confortée et que tous les individus de la société puisse bénéficier d’un parapluie qui les met à l’abri de tous les problèmes – santé, alimentation, éducation, habitat.
• La protection sociale permet à l’Etat d’avoir un rôle régulateur. L’état, garant de la protection sociale et du bien-être de la population, doit disposer, en matière de protection sociale, d’une politique et d’un dispositif, allant bien au-delà de la sécurité sociale.
• La protection sociale est un élément de la politique sociale plus large d’un pays, qui viserait, entre autres, à : fournir des services sociaux de base; créer un environnement protecteur (conditions de sécurité civile; et appliquer les lois; réglementation équitable) afin de promouvoir le bien être de ses citoyens.
• La protection sociale n’est pas seulement un outil dans la lutte contre la pauvreté, mais un aspect de bonne gouvernance: dans l’absence d’un système de sécurité sociale étatique, par exemple, les fonctionnaires cherchent à se sécuriser eux-mêmes, par n’importe quel moyen, au risque de dégrader la bonne gouvernance.
• Les mesures mises en place par le gouvernement doivent suivre l’évolution de la société : quand la famille traditionnelle éclate, par exemple, avec l’exode rural, l’urbanisation et la paupérisation de la vie, l’état doit mettre en place des mesures de protection sociale appropriée.
Notions de droits
• La protection sociale doit assurer les droits des populations vulnérables : pour l’enfant, ce sont les droits à la survie, au développement et à la protection judiciaire/législative comme partie intégrale d’une protection sociale plus large.
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• La protection sociale permettra à chaque tchadien de jouir de tous ses droits – alimentation en quantité et qualité suffisante; l’accès aux soins; l’éducation; services sociaux de bases – bref, tout ce qui lui permet de vivre.
Notions de vulnérabilité, de risque et d’exclusion
• La protection sociale pourrait être aussi vaste que la SNRP : c’est pour cela qu’elle doit être ciblée, pour viser surtout les exclus, en prévoyant les mécanismes appropriés pour qu’ils ne soient plus exclus du processus de développement.
• Sont considérés comme vulnérables et premiers cibles pour la protection sociale ceux qui ont besoin d’appui et qui se trouvent dans une situation de dépendance – sociale, économique, etc.
• La protection sociale comprend les filets de sécurité pour les gens les plus vulnérables, ces filets pouvant les mettre à l’abri de chocs divers.
• Les mesures destinées à protéger les groupes vulnérables – les enfants (surtout les orphelins, les enfants de la rue, dans l’armée et dans des circonstances difficiles); les femmes (surtout les veuves, les chefs de ménages); les personnes retraitées, les personnes du ‘troisième âge’; les handicapés.
• Protection des citoyens vulnérables à travers un ensemble de dispositifs légaux et administratifs pour leur permettre de faire face aux risques majeurs de la vie, de les soutenir aux moments difficiles, et d’améliorer leur vie.
• La protection sociale doit prévoir des actions de prévention du couple mère/enfant qui, au sein de la famille, est le plus exposé aux risques de mortalité (maternelle et infantile).
Notions de capital humain et services sociaux de base
• La protection sociale se réfère au capital humaine-peut-être surtout d’un point de vue juridique. Mais, pour développer le capital humain, il faut assurer une base minimale de services en faveur des couches vulnérables dans plusieurs domaines – juridique, économique, social, politique.
• La protection sociale c’est d’abord le parapluie que les parents ouvrent pour protéger leur progéniture, couplé des services que l’état apporte à la population pour les protéger dans les domaines de la santé, la nutrition, l’eau et l’assainissement, l’éducation, etc.
• La protection sociale est une action de prévention en faveur de la population en vue d’améliorer leurs conditions de vie (aspects sanitaires, alimentaires, sécuritaires, et autres) : elle va au delà de la sécurité sociale qui, quant à elle, ne concerne qu’une certaine couche sociale.
• La protection sociale englobe tous ces mécanismes qui sont mis en place pour assurer la sécurité sociale et permettre aux individus d’avoir accès aux services sociaux de base. Cela implique avant tout la responsabilité de l’Etat. Mais, cela nécessite aussi une valorisation des mécanismes traditionnels de protection et de sécurisation.
• La protection sociale concerne toute une série de mesures, stratégies et actions allant dans le sens d’une sécurisation et d’une amélioration des conditions de vie et traitant de différentes questions (éducation, santé, hygiène, protection des droit sociaux), dont l’ensemble concourt à créer un environnement protecteur dans lequel les citoyens puissent s’épanouir – en visant surtout certaines catégories sociales considérées particulièrement vulnérables.
• La protection sociale est l’ensemble de textes juridiques, services sociaux et mécanismes économiques qui permettent l’épanouissement de l’être humain, ensemble avec un processus global visant à assurer un système de promotion du bien-être de l’homme et la femme.
• La protection sociale met l’être humain au cœur de la lutte contre la pauvreté.
Domaines spécifiques
• Une solidarité pour assurer la vie – l’assurance maladie.
• La protection sociale de la femme sera assurée si les besoins et les intérêts des femmes soient pris en compte dans tous les domaines juridiques, économiques et sociaux du pays.
• Dans le domaine de la lutte contre le VIH et SIDA, la protection sociale comprend la lutte contre la discrimination et la stigmatisation des personnes infectées ou affectées par le SIDA et leur prise en charge (ARV et soins accessibles; orphelins et autres enfants vulnérables -OEV); la protection des non-infectés par les infectés.
• La base de la protection sociale est la sécurité alimentaire pour que tous les individus puissent avoir un accès à une nourriture suffisante, capable de satisfaire leurs préférences et leurs besoins énergétiques pour une vie saine.
• La création d’emplois pour la génération des ressources propres est une forme de protection sociale de base : il y a un lien étroit entre la protection sociale et la réduction du chômage à travers la création d’emplois avec des revenus susceptibles de sécuriser les populations.
• La protection sociale pourrait comprendre également l’appui aux initiatives de microcrédit et un programme d’insertion des gens dans la vie active.
Liens avec l’action sociale et la solidarité nationale
• D’un côté, la protection sociale offrirait une politique capable de pérenniser les actions sociales, qui sont plutôt ponctuelles : d’autre côté, l’action sociale s’inspirerait de la politique de protection sociale pour mieux agir sur le terrain.
• Il y a encore une grande confusion entre solidarité sociale, action sociale, protection sociale, sécurité sociale et politique sociale.
Source : Entretiens avec acteurs clés à D’Ndjamena, Mars/Avril 2010
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Pourcequiconcernelescatégoriesciblesdelaprotectionsociale,plusieursthèmesprioritairesontétéévoquésparnosinterlocuteursaucoursdenosentretiens.Entreautres,lescatégoriessuivantes(d’autresapparaissentdansleschapitresthématiquesquisuivent):
• Les femmes:Accélérerleprocessusd’adoptionducodedespersonnesetdelafamille(surtoutpourréglerlesproblèmesliésauxmariagesprécoces;héritageinégale,etc.);réaliserunepolitiquedel’intégrationdegenredansledéveloppement(surtoutpourgarantirunaccèségalàl’emploietauxactivitésgénératricesderevenusetauxplacesdeprisededécision/pouvoir);mettrel’accentsurl’éducation(ycomprisalphabétisationfonctionnelle,formationtechniqueetprofessionnelle);prioriserlasantématernelle.
• Les enfants et les jeunes:Assurerlesdroitsàlasurvie(santéetnutrition),ledéveloppement(éducation,formationetaccèsauxemploisappropriés);etlaprotectionjudiciaire/législativedesenfantsencirconstancesparticulièrementdifficiles(orphelins/abandonnés,atteintsdeSIDA;travailleurs;exploités;delarue;handicapésetc.)
• Les handicapés:Assurerlessoins;promouvoirl’intégration/insertionsociale(formationetemploi).
• Les ménages-surtoutpauvresoudéfavorisés:Assurerlasécuritésociale;soutenirlepouvoird’achat;sécuriserlesmoyensd’existence;répondreauxconditionsdecrisechroniquedepauvretéet/oudevulnérabilitéaccrue(insécuritéalimentaire;crisecotonnière…).
• Les retraités:Sécurisationcontrelesrisquesdetomberdanslapauvreté,unefoisleurtravailestfini(cequin’estpaslecasdanslasituationactuelle).
• Toutes les personnes à risque:Visernonseulementlespersonnesactuellementpauvres/vulnérables,maisaussicellequirisquentdeledevenir,àlasuitedechocsdetoutenature.
3.3. Questions clés pour une politique nationale de protection sociale
Ilmanqueunepolitiquenationaledeprotectionsocialeetd’initiativesconcrètespourfairefaceauxbesoinslesplusélémentairesdelamajoritédelapopulationetassurerunecouvertureuniverselledesservicessociauxdebase.Selonlesproposdel’undenosinterlocuteurs:‘Ilyaunvideénormeencequiconcernelaprotectionsocialedanstouslessens:videjuridique,politique,économiqueetsocial.’Lesacteurssurplacereconnaissentqu’ildoityavoir,avanttout,unevolontépolitiqueclaireetprécise.Maisilsidentifientégalementd’autresproblèmes,commelemanquedemoyenstechniquesetfinanciersappropriés.
Oùfaudra-t-ilchercherlefinancementd’unsystèmedeprotectionsocialequirenforceraitlacouvertureexistante,toutenl’élargissantauxpopulationsexclues?Commentfaudra-t-ilcorrigerlesdéfaillancesactuelles,toutencréantdenouveauxmécanismesdeprestationsoudepartagedesrisques?Quelsarbitragesfaudra-t-ilétablirentreleprincipedelagratuitédeservicesdebaseetlacontributionfinancièredescommunautésauxcoûtsdecesservices?(Selonl’undenosinterlocuteurs:‘Ilnefautsurtoutpasavoirdessoinsgratuitsetpuismanquerdemédicaments’).Commentfaireunciblageentrelescatégorieslesplusvulnérables(les‘cassociaux’;les‘indigents’;
les‘démunis’),alorsque,del’avisdenombreusespersonnes:‘Ici,d’unemanièreoul’autre,toutlemondeestvulnérable’?
QuelsmécanismesdeprotectionsocialeseraientlesplusappropriéespourleTchad,dansuncontextedepauvretérépandue,insécuritégénéraliséeetfaiblecapacitéadministrative?S’agirait-ild’approchesuniverselles,tellesquelespensionssocialesoud’approchesciblées,tellesquelestransfertssociauxàdescatégoriesouàdescouchessocialesspécifiques?Etparquietparquelsmoyensseraientcespopulationsidentifiéesetlesbénéficestransmis?
Autantdequestionsquicherchentuneréponsecollectivedansuncontexteassezflouoù,selonplusieursrépondants,‘Danslesocial,onprocèdepartâtonnements!’Cependant,ilyaparallèlementunevolontédeposerlesvraiesquestionsoulesquestionsdifficiles,toutententantdedéfinir‘unefeuillederoute’pourl’avenir.
Notreétudechercheàapporterunecontributionàceteffortcollectif.Ellesoulignelefaitprimordialquetoutedéfinitionconcernantlanature,lanotionetlaportéemêmedelaprotectionsocialedoitêtreétabliedecommunaccord,auboutd’unprocessusderéflexionparticipative.
60 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 61
4. Protection et promotion de l’enfant, de la femme, des personnes handicapees et d’autres categories sociales vulnerables
AuTchad,lesfemmes,lesenfants,etlespersonneshandicapéessontidentifiéscommecatégoriessocialesparticulièrementvulnérablesetnécessitantunsoutienspécifique.Lesjeunesdéscolarisés,lesdiplôméssansemploi,lespersonnesdetroisièmeâgeetlesrefugiésetdéplacéssontégalementincluscommedespersonnesvulnérables.Lesaléasclimatiquesportantatteintauxmoyensd’existencedesménagesruraux;lescrisespolitico-militaireschroniques;l’accélérationdel’urbanisationetladésintégrationdesvaleurssocialesetfamiliales;lapandémieduVIH/SIDAetlapauvretégénéraliséesontautantdefacteursquifragilisentencoredavantagecescouchesdelasociété.
Dansl’optiqued’uneprotectionsocialequicontribueaudéveloppementducapitalhumaindupays,leGouvernementvisesurtoutà:i)améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables;ii)assurerlaprotectionjuridiqueetsocialedesgroupesdéfavorisés;etiii)favoriserl’insertionsocioprofessionnelledespersonneshandicapées.18
LeMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF),parlamissionquiluiestassignée,estchargédelaconception,delacoordination,dusuivietdelamiseenœuvredelapolitiquesocialedugouvernementetjoueunrôlecrucialdansledomainedelapromotionetdelaprotectionsocialedesgroupesvulnérables.Envertudesesprogrammespropresetdesonrôledecoordinationdetousleseffortsentreprisdemanièretransversale,leMASSNFestappeléàopérerdansunchampd’actiontrèsvaste,qui,d’aprèslesanalyseslesplusrécentes,dépassedeloinsescapacitéshumaines,financièresettechniques.19Ilestimpératifquelapolitiquenationaledeprotectionsocialepuisseprendreencomptecesfaiblessesinstitutionnelleschroniquesetprévoirdesstructuresdecoordinationadéquatesauxtâchesprévues.(Voirtableauenannexeconcernantorganigramme,mandat,atoutsetfaiblessesdesdifférentsdépartementsduMASSNF.)
4.1 Protection de l’enfant
4.1.1 Introduction
AuTchad,plusdelamoitiédelapopulation,soit5,3millions,ontmoinsde20ans,et3,6millionssontâgésdemoinsde15ans.Cettetranched’âgefaitfaceàdegravesproblèmesdemortalitéetdemorbidité,etunedifficilescolarisation,enparticulierchezlesfilles.Laplupartd’entreeuxnepeuventpasjouirdesdroitsdel’enfantlesplusfondamentaux.Alalumièredesactionsmenéesparlegouvernementcontrelaprécaritédelaviedesenfants,lesobjectifsescomptéssemblentêtredifficilementatteintscomptetenudesdifficultésdansleurconception,leurexécution,etleursuivi.20
LeMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationale,etdelaFamille(MASSNF)estchargéd’assurerlacoordinationdetouteslesactionsenfaveurdel’enfant,parlebiaisdesaDirection
18SNRP2(2008-2011),ProgrammeprioritaireV19OuedraogoetSamadingar(2003)Analysedescapacitésdeformulationetdesuividelamiseenœuvredepolitiquessociale,ProgrammederenforcementdescapacitésduMASF;ObservatoiredelaPauvreté(2009)RapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRP2-200820UNICEF,RépubliquedeTchad(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes
PARTIE II ANALYSE DE PROGRAMMES ET POLITIQUES
62
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 63
del’Enfance,crééeàceteffeten1994.Cependant,vulecaractèremultisectorieldelaquestiondelaprotectiondel’enfantetlesmoyenslimitésdontdisposeleMinistère,forceestdeconstaterquelesinitiativesduMASSNFnesauraientêtreefficacessanslamiseenplaced’unsystèmedecollaborationetpartenariatavecd’autresacteursétatiquesetnon-étatiques(enparticulier,lesorganisationsnon-gouvernementalesetlesassociationsdelasociétécivile).
Lesquestionsrelativesàlasantéetnutritiondesenfants,leurscolarisation,et–pourlesjeunes–leurpossibilitésd’emploisonttraitéesdansleschapitres‘sectoriels’quisuivent.Cechapitre,parcontre,sepenchesurtoutsurlesaspectstouchantàlaprotectiondel’enfantcontrelamaltraitance,laviolence,l’exploitationetlanégligence,cherchantàidentifierlesproblèmesprioritaires,lesmesuresactuellementenplaceetlesstructuresinstitutionnellesgarantissantleurdroitàlaprotection.Lechapitretireaussiuncertainnombredeconclusionsetformuledesrecommandationspourlerenforcementdesliensetlessynergiesentrelesystèmedeprotectiondel’enfantetunestratégiedeprotectionsocialepluslarge.
4.1.2 Problèmes prioritaires
• Droit d’être reconnu et d’être enregistréLadéclarationetl’enregistrementdesfaits(naissance,mort)etactes(mariage,adoption,etc.)d‘étatcivilestàunniveaualarmantauTchad.Selonl’enquêtedémographiqueetdesantéde2004,seulement9%desenfantsendessousde5anssontdéclarésetenregistrésàlanaissance,dont6%aucoursdestroismoissuivantlanaissance-unesituationquis’estsansdoutedétérioréeencorecesdernièresannées.Ilya,enplus,desdisparitésimportantesdecestauxenfonctiondelalocalité(géographique;urbaine/rurale);leniveauéconomiquedesménages;etleniveaud’éducationdelamère.Aucuneinformationfiablen‘estdisponibleausujetdunombretotaldelapopulationnonenregistrée,cariln’yaaucunsystèmederapportageenplace,etmêmelerecensementrécemmententreprisn’afinalementpasabordéleproblème.Lesestimationsdel‘UNICEFmontrentqu‘ilyaplusoumoinsunmilliond‘enfantsinscritsdansleprimairequinesontpasdéclarésetenregistrésàl‘étatciviletdontleschancesdecontinuerlesétudesaprèsleniveauprimairepourraientêtrecompromises.21
Lasituationactuelleexigeuneactionimmédiate,aumoinspourlesenfants,afind’assurer,danslamesuredupossible,leurprotectionlégaleetsocio-économiqueparl’enregistrementdeleursnaissances.Lesdéfismajeursincluentlemanquederessourceshumainesetmatériellesetl’absenced‘équipementsdebasepourl’enregistrementdesactescivils;l‘éloignementetlesdistances,surtoutdanslenorddupays,descentresd’enregistrement;lemanqued’informationchezlapopulationtchadiennequantauxdocumentsd‘étatciviletàleurutilité;etlemanqued‘unenvironnementdeconfianceetcompréhension.Aceux-cis’ajoutentlescoûtsdedélivrancedel’acte(fraisdetimbres)etdel‘établissementd‘unacted‘étatcivilenbased‘unjugementsupplétif(aprèslesdélaisprévus),tandisqueladéclarationetl’enregistrementàl’étatcivilsontgratuits.
• Encadrement de la petite enfanceMalgrél’existencedesmesurestellequelapolitiquededéveloppementintégraldujeuneenfant,lastratégied’éducationparentaleetl’intégrationdel’éducationpréscolairedanslapolitiquenationaledel’éducation,trèspeud’enfantsauTchadbénéficientd’unencadrementoptimal
-soitauseindeleursfamilles,souventdépourvuesdemoyens,soitauseindesstructuresprivéesouétatiquesétabliespourl’encadrementdelapetiteenfance,tellesquelescrèchescommunautairesoulesjardinsd’enfants.Selonlesestimationsd’UNICEF,moinsde3%desenfantsde3à5ansbénéficieraientdesstructuresd’encadrementconséquentes.22Lesquelquesstructuresquiexistentsontimplantées,pourlaplupart,danslesmilieuxurbains,renforçantdonclesdisparitésd’opportunitésentrelesenfantsdedifférentsmilieux.
L’expérienced’autrespaysetlesrésultatsdesétudesderechercheconduitesauniveauinternationalmontrentclairementquedesinvestissementsportantsurdesmesuresenfaveurdesenfantsdebasâgeportentdesfruitsénormesencequiconcernelaprotectiondel’enfant,sapréparationpourl’éducationformelleetsesopportunitésfutures.L’existencedestructuresd’encadrementappropriéessoulageégalementlesfemmes-mères,quiassumenttoujoursundoubletravaildeproductionetdereproduction,libérantleurtempspourd’autresactivités.
• Problèmes d’orphelins et autres enfants vulnérables (OEV)Lenombred’enfantsde0-14vivantavecleVIHestestiméà18.000(ONUSIDA,2003)tandisquelenombred’orphelinsestestiméà96.000(ONUSIDA,2003).Ilestestiméque7%desenfantsorphelinsviventdanslesménages,selonl’EDST2004.23PlusieursactionssoutenuessouventparlesONGoulesorganismesconfessionnelssontmenésenfaveurdesorphelins(voir,parexemple,chapitre5),maislaplupartd’entreellesontunepetiteechelle.Al’heureactuelle,ilmanqueunsystèmeperennisableauniveaunational.
Uneétudefaiteparl’UNICEF(2003)aidentifié7.031enfantsvivantoutravaillantdansseptvilles:laplupartàN’Djamena,24oùilexisteunseulcentred’accueilpourleurpriseencharge-le‘CentreEspoirdeKoundoulpourl’Enfance’,qui,d’ailleurs,n’acceptequelesgarçonsetennombrelimité(120en2008).25Ledéfiseraitd’élaborerunestratégievisantl’insertionfamilialedesenfants‘delarue’etautresenfantssanssoutienfamilial,afindemieuxrépondreauxbesoinscroissants.Celaestparailleursrecommandéparle‘ComitédesDroitsdel’Enfant’danssesobservationsfinalessurlerapportpériodiqueduTchad(CRC/C/TCD/CO/2,12février2009),quisoulignel’importancepourl’Etat‘d’élaborerunestratégievisantàfairebaisserlenombred’enfantsprivésdeprotectionparentale,etprévoyantnotammentl’octroid’unsoutienauxfamillesdémunies.’
Lesenfantsensituationd’urgencereprésententuneautrecatégoried’enfantsparticulièrementvulnérables.Suiteauxconflitssurvenusen2003auDarfouretenRCA,leTchadadûfairefaceàunaffluxderefugiés.LeTchadamisenplaceune‘CommissionNationaled’AccueildesRefugiées’(CNAR),pardécretdu31Décembre1996:lesrefugiéssontprisenchargeparlegouvernementavecl’appuidesagentsdesNationsUniesetdesorganisationsinternationalesintervenantenfaveurdesrefugiées.Entre2004et2006,UNICEF,enpartenariatavecleHCRetdesONG,amisenplaceunsystèmed’éducationdanslescampsderefugiéstantàl’Estqu’auSud:dansl’Est,cesécolesabritentenvirons75.000enfants(dansleprimaireetlepréscolaire).Lesconditionsdeconflitetd’insécuritéontégalementprovoquéledéplacementinternedepopulationseten2006uncomiténationalchargédel’assistanceauxpersonnes
21UNICEF(2009)Evaluationdusystèmed’étatcivil
22UNICEFRépubliqueduTchad(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes23MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)24Ibid25NoubatoingarLogto(2008)
PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 65
26UNICEF-Tchad,Etudesurlesenfantsenconflitaveclaloi;NodjiadoumNgarjimtiEric,novembre200627MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)
28Ils’agitdesenfantsdequelquesécolescoraniques,quisontsontenvoyésmendierdanslesruesparlesmaîtrescoraniquesquienontlatutelle29Ibid30Hurtubise(2007)31UNICEF,Mai200832Revueannuelledeprotection,MASSNF,Novembre200933MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)34Ibid
PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION
déplacéesaétécréé,placésousl’autoritéduMinistèredel’ActionSocialeen2007(pararrêténo034/PR/PM/2007)(voirsection4.3enbas).Lasituationdecrisecomplexeamobilisél’aideinternationale,avecplusieurspartenairesactifssurleterrain(voiraussichapitre12surlessituationsd’urgencecomplexe).
• Enfants en conflit avec la loiLesproblèmesdesenfantsenconflitaveclaloidoiventégalementêtreprisencompte,avecunrenforcementdesactionsaussibiendepréventionquedeprotection.IlfautcitericiletravaildesservicespénitentiairescommeaussidesserviceschargésdelaRéinsertionSocialeetduSuiviJuridiqueetJudicairedel’enfantquiinterviennentdanscedomaineauseinduMinistèredelaJustice. Certes,ledécretn°371/77/CSM/MJdu09novembre1977prévoitensonarticle1erdescentresderééducationsdesmineursdélinquants.Malheureusement,danslapratique,onremarquequ’aucuncentrederééducationpourmineursdélinquantsn’apaspuêtrecréédepuis1977.Ainsi,enl’absencedecadreappropriédeplacementprovisoire,lesjugesdesenfantsrecourentquasisystématiquementàladétentionprovisoire.Or,lorsquelemineurestdétenupréventivement,sasituationdevientplusprécaire:ledélaidegardeàvuede10heuresn’estpasgénéralementrespectédufaitdeladuréeexcessivedeladétention.Eneffet,uneétuderéaliséeen2006parl’UNICEFsurlesenfantsenconflitaveclaloidanslesvillesdeN’Djamena,Abéché,Mongo,BiltinemontreclairementqueleTchadnerespectepascetteexigencefondamentaledurespectdeladignitédesdétenusmineursprévueparlaConventionrelativeaudroitdel’enfant.Lesmineurssontentassésdansunecelluleuniqueetdormentàmêmelesoloulorsquemalades,ilsnepeuventêtreconsultésparunmédecin.26
• Le travail des enfantsLemanquededonnéesrécentesetfiablessurl’ampleuretlestypesdetravaildesenfantsauTchadprésenteunobstacleénormeàl’élaborationd’unestratégienationaledanscedomaine.Uneenquêtesurletravaildesenfantsdanslesecteurinformel(UNICEF1998)aestiméà19%laproportiond’enfantstravailleursâgésde6à18ans,dont5%d’enfantsde6-9ans;18%demoinsde12ans;et28%de13-14ans.Selonl’enquêtedémographiqueetdesanté(EDST2004),43%desenfantsâgésde5à17anstravaillentaumoins4heuresparjour.Troisenfantssurquatre(75%)effectuentdestâchesdomestiqueset13%yconsacrentplusdequatreheuresparjour.Globalement,65,5%desenfantssontconsidéréscommetravailleurs(69,5%enmilieururalcontre52,3%enmilieuurbain.27
Dansunpaysà80%ruralcommeleTchad,laparticipationdesenfantsauxtravauxchampêtresoud’élevagefaitpartiedesstratégiesdeviedesménages,etilfauttoujoursdistinguerentreletravailsocialisantetletravailabusif.L’âgeminimumlégald’admissionàl’emploiestde14ans.Maislapauvretéendémiquepoussesouventlesparentsàenvoyertrèstôtleursenfantssurlemarchédutravail,lesexposantainsiauxpiresformesdetravail.
LaréalisationdesétudessurletravaildomestiquedesenfantsdanslavilledeN’Djamena(2005)etsurlasituationdesenfants‘mouhadjirins’28(2006)ontétabliunebasede
connaissancesurcescatégoriesd’enfantstravailleurs,permettantdemieuxcernerlesdimensionsduproblème.29Egalement,l’évaluation(2007)d’unprojetdeluttecontreletravaildesenfantsbouviers(gardiensdebétailpourcompted’autrui)adéplorélemanquededonnéesdebasesurlasituation,maisadégagénéanmoinsquelquesrecommandationscléspourlerenforcementdeseffortsdesensibilisation,leplaidoyeretlamobilisationsocialedesdifférentspartenairesœuvrantdanscedomaine.30
Encequiconcernel’enrôlementdesmineursdanslesforcesetgroupesarmés,leconflitduDarfouretlestensionsentreleTchadetlaSoudanontentraînédegravesviolationsdesdroitsdel’enfantnotammentlerecrutementmassifetutilisationdesenfants:7000à10.000enfants(ycomprisdesfilles)sontimpliquésdirectementdanslesconflitsarmés.31En2007,leTchadasignésuccessivement«l’EngagementsdeParis»etunautreprotocoleavecl’Unicefpourlaprotectiondesenfantsensituationdeconflitarmés.C’estdanslecadredecesaccordsqu’en2009,225enfantsde10à17ansontétédémobilisés.32
Legouvernementadéveloppéetmisenœuvre,encollaborationavecdesONG,unprogrammederéinsertionfamilialeetsocioéconomiquepourlapriseencharged’enfantsnécessitantuneprotectionsocialespéciale–parmicesenfantsceuxquisontvictimesdespiresformesdetravail.De2002à2004,1.450enfantsontpujouirdeleurdroitàl’éducationetunecentained’enfantsaétéplacéedansdesatelierspourl’apprentissageprofessionnel,avecpaiementdesfraisetdotationdekitsd’outils.33
• Violence basée sur le genreEndépitdel’âgeminimumlégalementfixé,lemariageprécoceresteunphénomèneencoretrèsrépandudanslepays.Danslapratique,selonl’enquêtedémographiqueetdesanté(2004),l’âgemoyende50%desfemmesde25-49ansaumomentdecontracteruneunionestde15,6ans;71%desfemmessontmariéesavantl’âgede18ans(65%enmilieuurbaincontre74%enmilieurural);età17ans,42%desjeunesfemmesontdéjàunenfantousontenceintespourlapremièrefois.SelonlesstatistiquessanitairesduTchad(2004),lesfillesâgéesde12-15anscontribuentpour15,3%àlanatalitéet13%àlafécondité.
Lesmutilationsgénitalesféminines(MGF)sontencoretrèspratiquéesdansquelquesrégionsdupays,avecuneprévalencetotalede45%(43%enmilieuurbaincontre46%enmilieurural.Lagrandemajoritédesfemmessontexciséesentre5et14ans.Plusieursassociationsféminines(CELIAF,CONACIAFTchad,AFJT)mènentdescampagnesdesensibilisationauprèsdesdifférentescouchesdelapopulationpourenrayercettepratique.34Unprocessusd’élaborationd’unestratégienationaledeluttecontrelaviolenceàl’égarddesenfantsetdesfemmesestactuellementencours.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 67
PARTIE II 4. PROTECTION ET PROMOTION
4.1.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Dansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialevisantàrenforcerlaprotectiondel’enfant,lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:
• Renforcerlesstratégiesenplacepourl’améliorationdelasituationdesenregistrementsdesnaissancesàtraversdesmesuresspécifiquesàprévoirdanslecadred’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.CelafigureégalementcommeprioritédansleSNRP2.
• Renforcerlesmesuresvisantàaméliorerl’efficacitéd’encadrementdel’enfanceetlamiseenœuvreeffectivedelapolitiquedudéveloppementdujeuneenfant.
• Harmoniserlescartesscolairesetpréscolairesetrendregratuitel’inscription;chercherlesmécanismesappropriéspourpromouvoirl’éducationdesfilles.
• Préconiserdesmesuresspécifiquespourrenforcerl’accèsàl’encadrementappropriépourlesenfantsdesménageslesplusvulnérables,ainsiquelesenfantsorphelinsouabandonnés.Cecidevraitallerdepairaveclapolitiquenationaleenfaveurdesorphelinsetautresenfantsvulnérables.
• Al’instardesexpériencesmenéesdansd’autrespays,considérerlafaisabilitédelamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesenfaveurdeménagesdémunisayantenchargedesorphelinsetdesautresenfantsvulnérables.Detelstransfertspourraient,dansunepremièrephase,êtreoctroyésauxfamillescibléesetenregistréesavecleMASSNFauprèsdesCentresSociauximplantésdanstouslesquartiersdeN’Djamena,quiserviraientainsicommecentresdedistribution.Selonlesrésultatsobtenus,uneextensionprogressiveduprogrammepourraitsesuivre,d’abordauxautrescentressociauximplantésdansleschefslieuxdechaquerégion,etpuisauxzonespériphériquesàtraversdeséquipesmobiles.(Pourplusdedétailssurlafaisabilitédecegenredeprogrammesetlesconsidérationstechniquesàprendreencomptepourélaborerunetelleapproche,voirchapitre17).
• Disposerdemécanismesdepréventionetderéponseappropriésparrapportauxenfantsaffectésparlessituationsd’urgence(enfantsrefugiés,enfantsdéplacésetenfantsvivantdansdesménages‘hôtes’).
• Prévoirdessynergiespositivesentrelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetunestratégienationaledeluttecontreletravaildesenfants,surtoutautour(i)deseffortsdeprévention(soutienéconomiqueauxfamillespauvres,pouréliminerleurdépendanceautravaildesenfants;(ii)desprogrammeséventuelsdetransfertsenespècesconditionnés(parl’envoietlarétentiondel’enfantàl’école);et(iii)lamiseenplaced’unsystèmedesuivi(renforcementetharmonisationdelabasededonnéessurlespopulations–etenfants–vulnérables(registreunique)àtraversdesenquêtesrégulières(avecunappuitechniqueapproprié,parexempleparlebiaisdesprogrammesd’enquêtesurletravaildesenfantsduBITouduprogrammeconjoint‘UnderstandingChildWork’(UCW).
• Chercherdessynergiesentrelapolitiquedeprotectionsocialeetlastratégienationaleémergeantedeluttecontrelesviolencesàl’égarddesfemmesetdesenfants.
Encadré 4 : Exemples de mesures en place au Tchad pour la protection de l’enfant
• Loi no 06/PR/2002, 15 avril, portant Promotion de la Santé de Reproduction. Cetteloiprévoitlalibertédechoisirenresponsableetavecdiscernementdesemarieroudenepassemarieretfonderunefamille,ledroitàl’informationetàl’éducation.Elleinterdittoutesformesdeviolencestellesquelesmutilationsgénitalesféminines(MGF).
• Politique de Développement Intégral du Jeune Enfant validéeen2005avecpourobjectifsqued’ici2015, «touslesenfantsde0à8anssoientenregistrésàlanaissance,protégéscontrelaviolence,l’exploitationetladiscrimination,soientenbonnesanté,sedéveloppentharmonieusementsurlesplansphysique,cognitif,socioaffectifetpsychologique».
• Stratégie Education Parentale miseenœuvredanslecadreduProgrammedeCoopérationTchad-UNICEF2006-2010.Enplusdel’encadrementdelapetiteenfance,lesparentsserontformésenmatièredepréventiondesmaladiesetdesoinsauxenfants.
• Miseenœuvredela Stratégie d’Accélération de la Survie et du Développement de l’Enfant (SASDE) dans3districtssanitairesdupays(Kélo,Béré,Gounou-Gaya)
• Révisionetvalidationen2003,del’ordonnancenº3/INTdu2juin1961réglementantl’Etat Civil sur le Territoire National (attendantpromulgation);Projetdemodernisationdel’étatcivil;etProjetd’appuiaurenforcementdel’étatcivilauTchad(Documentdestratégienationaledel’étatcivil
• RévisionduCode Pénalpourprendreencomptelarépressiondesatteintesàl’intégritéphysiqueetmoraledelafemmeetdel’enfant,notammentletraficdesenfants,leharcèlementsexuel,lapédophilie,l’incesteattendantadoptionparleparlement
• Conclusiondes Accords d’Entraide JudiciaireaveclesautrespaysdelaCommunautéEconomiqueetMonétairedel’AfriqueCentrale(CEMAC)etdelaCommunautédesEtatsSahélo-saharienspourleDéveloppement(CENSAD)etdépositiondesinstrumentsderatificationdel’Accordmultilatéralcontrela traite et l’implication desenfantsdanslesconflitsarmés.
• Validationen2004dudécretd’applicationduCode de travailréglementantletravaildesenfants.
• ElaborationencoursdelaPolitique Nationale en faveur des Orphelins et Enfants Vulnérables et l’instaurationàpartirdubudget2006,d’une«redevanceanti-rétroviraux»surletabacetlescartestéléphoniquespourlefinancementdelapriseenchargedesmaladesduSIDA.
• Elaborationencoursd’unprojetduCode de Protection de l’enfantdanslecadreduprogrammedecoopérationTchad/UNICEF2006-2010
• UnprojetduCode des personnes et de la familleencours
• L’âge minimum de recrutement dans l’arméefixéà18ansparOrdonnanceno001du16janvier1991.
• L’adoptiondelaLoiNo.06/PR/2002du15avril2002,quiinterditlesmutilations génitales féminines (MGF), les mariages précoces et les violences domestiques et sexuelles
Sources:RapportpériodiqueCDE(2006);Revueàmi-parcoursdupland’actiond’unmondedigned’enfants(2007);Afrcia4womensrights.org
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 69
4.2 Promotion et protection des femmes
4.2.1 Introduction
Lesfemmesconstituent50,7%delapopulation.Ellessontessentiellementrurales(80%)etenmajoritéanalphabètes.Ellesconstituentuneproportiontrèsimportantedelamaind’œuvresurtoutdanslesecteuragro-pastoraletdanslesecteurinformel,oùellesforment86%delapopulationactiveféminine.(SNRP2,p.174)Maisellessonttrèspeuvaloriséesdufaitdesdiscriminationsdetoutessortesdontellesfontl’objet.Leurstatutestcaractériséparunmanqued’opportunitéspolitiquesetéconomiques,unefaibleimplicationdanslesprisesdedécisionsàtouslesniveauxainsiqu’unaccèslimitéauxservicessociauxdebase.LetauxdemortalitématernelleestextrêmementélevéauTchad–1.099pour100.000naissances(2004),cequireprésenteunehausseparrapportautauxde827pour100.000naissancesvivantesen1997:lesfemmescourentdesrisquesbeaucouptropélevéesdemourirendonnantnaissance.35Ellescontinuentd’êtrevictimesdesviolencesbaséessurlegenreetellessontdeplusenplusexposéesauxrisquesduVIH/SIDA.Ellessontaussiplusexposéesàlapauvreté,surtoutlesfemmeschefsdeménages,etsouffrentdesurmenagerésultantdeleursdoublesrôlesetresponsabilitésdanslesdomainesdelaproductionetlareproduction.
4.2.2 Priorités politiques du gouvernement et programmes en cours
Danssonprogrammeprioritairedepromotiondelafemmeetdugenre,legouvernementtchadienvise:i)l’améliorationdel’environnementsociojuridiquedelafemme;ii)lerenforcementdesactionsenvuedel’autonomisationdelafemme;iii)lerenforcementdescapacitésetdeplaidoyerpourlaprisesencomptedugenredanslespolitiquesetstratégiesdedéveloppement;etiv)lerenforcementdupartenariatenfaveurdel’égalitéetdel’équitédugenre.36
AuseinduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,laDirectiondelaPromotiondelaFemmeetdel’IntégrationduGenretravailleenpartenariatavecd’autresacteurs–ycomprislasociétécivile–pourfaireavancercespriorités.Unepolitiquenationale‘genre’estencoursd’élaborationainsiqu’unestratégienationaledeluttecontrelesviolencesfaitesauxfemmesetauxenfants.Un‘CodedesPersonnesetdelaFamille’–instrumentessentielpourétablirlesbasessocio-juridiquesdelaprotectionsociale-aétéélaboré,maissonadoptionrencontredesdifficultésetdesblocagesdetoutenature(enparticulierparrapportauxsensibilitéssocioculturellesetreligieusessurlemariageetl’héritage).Desactivitésetdescampagnesdesensibilisationsontencours,ainsiquedeseffortsvisantàpromouvoirlestechnologiesappropriéespourallégerletravaildesfemmes(énergiedomestique,parexemple).Unsystèmedepointsfocauxpourl’intégrationdugenredansletravaildesautresdépartementsaétéétabli,maissonefficacitén’estpasencoreclaire.
4.2.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Dansl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialevisantàrenforcerlaprotectionetlapromotiondelafemme,lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:
• S’appuyersurlesmesuresprévuesouleseffortsencourspourl’approbationduCodedelafamilleetdespersonnescommebasesocio-juridiquepourlesaspectsimportantspourlaprotection sociale.
• Intégrerl’aspectgenredanstouslesdomainescouvertsparlapolitiquenationaledeprotectionsociale,afinquelesquestionsrelativesauxfemmesetauxfillesetlaspécificitédesvulnérabilitéséprouvéesàchaquestadedelaviesoientprisesencompted’unemanièretransversale.
• Renforcerlessynergiesentrelapolitiquenationaledelaprotectionsocialeetlapolitiquenationaledugenre(quandcelle-ciauraétéfinalisée).
• Renforcerlacapacitéd’analysedelapauvretéenrelationauxquestionsdugenre(observatoiredugenre)commebasededépartpourl’élaborationdepolitiquesetdeprogrammesdeprotectionsocialeappropriés.Ils’agiraitdemesuresspécifiquesvisant,parexemple,lesfemmeschefsdeménage;lesfemmesveuves;lesfemmesaffectéesouinfectéesparleVIH/SIDA;lesfemmesayantenchargelesorphelinsetautrespersonnesvulnérables;lesfemmesâgées;lesfemmespauvres/démunies(avecdessystèmesdemicrocrédit/épargne/tontines/transfertsenespèces/AGR);lesfemmesenceintes(subventionssanitaires;systèmesdemicro-assuranceobstétricale,etc.;lesfemmesruralesdansdifférenteslocalités(spécificitéslocales);lesfemmesdanslesmilieuxpériurbains.
• Renforcerlesassociationsdesfemmescommepartenairesprivilégiéesdelasociétécivilepourlamiseenœuvre/suividelapolitiquedeprotectionsocialetouchantauxaspectsdegenre.
4.3 L’insertion sociale des personnes handicapées
4.3.1 Introduction
Iln’yapasdedonnéesrécentesetfiablessurlaprévalencedel’handicapauTchad,nisurlestypesmajeursouleurscauses.SelonlesrenseignementsréunispourlerapportnationalsurlaConventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)en2006,5,3%delapopulationestestiméevivreavecaumoinsunhandicap.Lesdéficiencesvisuelles(2,3%)etlesdéficiencesmotrices(1,6%)touchentplusdepopulationquelesdéficiencesauditives(1,2%)oucellesdelaparoleoudulangage(0,5%).Lescatégoriesd’handicapsdenaissancedonnentlasituationsuivante:absencedemembresoudepartiesdesmembres(6,2%);déformationdesmembres(13%);déficiencevisuelle(5,6%);déficienceauditive(11,5%);déficiencedulangageoudelaparole(54%);pertesdecertainesextrémités(8,8%);troubledecomportements(25%).
Laprévalencedeshandicapschezlesenfantsde0à4ansestestiméeà1,6%.Pourlesenfantshandicapésvisuels,uncentrespécialisédénommés‘CentredeRessourcespourlesJeunesAveugles’enhéberge53etassureleurencadrement.DesécolesdesourdscréésaN’Djamena,Moundou,DobaetSarhencadrentlesdéficientsauditifs.Maiscesstructuresnesontpassuffisantespourrépondreauxbesoins.37
35RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2009)Feuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015
36SNRP22008-2011,Programme5.3.3 37MASF(2006)Rapportpériodiquesurlamiseenœuvredelaconventionrelativeauxdroitsdel’enfant(CDE)
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 71
4.3.2 Mesures de protection et de promotion en cours ou prévus AuTchad,unepersonnehandicapéeestdéfiniecomme‘toutepersonnesetrouvantdansl’incapacitéd’assurerparelle-mêmeentoutoupartiedesnécessitesd’unevieindividuelleousocialenormaledufaitd’unedéficiencecongénitaleouacquise,desescapacitésphysiques,sensoriellesetmentales’(loino007/PR/2007).Elleestprotégéeparlaloino007/PR/2007portantprotectiondespersonneshandicapées,quiassurelesdroitsàlasante,àl’éducation,àlaformation,àl’insertionsocio-économique,àlaculture,auxsportsetloisirs,àlacommunication,autransport,àl’habitatetàlasécurité.L’adoptiondudécretd’applicationestactuellementencours38pourtraduirecesdroitsdanslesfaits.Selonlaversionpréliminairedecedécret,sontconsidéréescommeresponsabilitésnationales :
• Lapréventiondel’handicap,sondépistageprécoceetlalimitationdessesrépercussion;
• Laprotectiondespersonneshandicapéescontrel’exploitationéconomiqueetsexuelle,levagabondage,lanégligenceetl’abandon;
• Lagarantiedesservicesdesantéetdesprestationssocialespourlespersonneshandicapées;
• Laréhabilitation,l’éducation,l’enseignement,laformationdespersonneshandicapées;
• L’emploidespersonneshandicapéesetleurinsertiondanslavieencommunauté;
• Lacréationdesconditionsdeviedécenteauprofitdespersonneshandicapéesetleurpromotion.
Pourpréveniretluttercontreladiscriminationàl’égarddesenfantshandicapés,l’arrêténo136/PR/MCFAS/94du6juin1994leuraccordeuneinscriptiongratuitedanslesécolespubliquesouuneréductiondesdroitsd’inscriptiondanslesétablissementsscolairesprivés.Ceciestdemêmepourlesétudiantsàl’université.39
Pourassurerlapriseenchargedespersonneshandicapées,laDirectiondelaRéinsertiondesPersonnesHandicapéesduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamillealemandat,entreautresde‘Concevoiretcontribueràlamiseenœuvredesprogrammesetprojetsd’insertionsocialeetdepréventiondesphénomènesdemarginalisation;Elaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesrelatifsàlaprotectionetprotectionsocialedespersonneshandicapées’(DécretNo541/PR/PM/MASF/06de2006).
LesactionsdugouvernementsontrenforcéesparlesinterventionsdesONGouleséglisesœuvrantenfaveurdecegroupeàtraverslesformationsprofessionnelles(couture,tricotage,tannerie),lesuividanslesfamilles,oulafournitured’équipements(parexempleleCentreEmmanueld’appareillagedeshandicapésgéréparl’Eglisecatholique).Signalonségalementl’existenced’uneuniondesassociationsdespersonneshandicapéesouopérantenleurfaveur.40
Lesproblèmessonténormeset,endépitdelaloiquigarantitlanon-discriminationetlapromotiondespersonneshandicapées,lesmoyenspoursamiseenœuvremanquentcruellement.Unesériedepropositionsd’actionélaboréesparlaDirectiondelaRéinsertiondesPersonnesHandicapéescoupléesdemesuresprévuesdansletextepréliminairedudécretd’application,identifientquelquespistesd’actionprioritairesàentreprendre,aveclavisiond’unestratégienationaleoùpréventiondel’handicapetlimitationdesesrépercussionseteffetssontétroitementliées.
4.3.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Ilestrecommandéquelapolitiquenationaledeprotectionsocialeprenneenconsidérationlesgrandeslignesd’actionetlesmesuresprévuespourréaliserlesdroitsdespersonneshandicapées,afindelesrenforcer,l’optiqueglobaleétantcelledelaprotectionetlapromotiondespopulationsvulnérables.Pourcela,lesprioritésspécifiquessuivantesseraientàconsidérer:
• Renforcerleseffortsvisantàcernerlasituationactuelledeplusprésàpartirdelaconduited’uneenquête nationalepourlacollecteetl’analysedesdonnéesdebase.
• Etudierlafaisabilitéd’inclurelespersonneshandicapéeslesplusdémuniesdansunsystèmerégulierdetransferts sociaux(enespècesouennature)–etcelaenliaisondelamiseenœuvredecesmêmesmesuresenfaveurd’autrespopulationscibles.Aupréalable,celademandelamiseenplaced’unsystèmed’identificationdepersonnesnécessiteuses,selondescritèresclairs et transparents
• Renforcerlesystème d’exemption enplaceouprévu,envuedefaciliterl’accèsdespersonneshandicapéesauxservicessociauxdebase(gratuitédel’éducation;accèsauxsoinssanitaires)
• Veilleràcequelesmesuresprévuesouencourspour la promotion de l’emploi et/ou les activités génératrices de revenusprennentenconsidérationlesbesoinsspécifiquesdespersonneshandicapéesselonleprinciped’une‘discriminationpositive’.
4.4. Action sociale envers d’autres populations vulnérables
4.4.1 Définitions et portée de ‘l’action sociale’
Endehorsdescatégoriessocialesspécifiquesmentionnéesci-dessus,laDirectiondel’ActionSocialeduMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamillealemandat‘d’élaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesrelatifsàlaprotectionetàlapromotionsocialedespopulationsengénéral,etdespersonnesinadaptées,défavoriséesoumarginaliséesenparticulier‘(Décret541portantorganigrammeduMASF).Ladirectiona,pourmissionségalement,entreautres,‘fairefaceauxsituationsd’urgenceetauxcassociaux’;‘créerdesconditionsfavorablesàlaréhabilitationsocialeetàl’insertiondesgroupesdéfavorisés:personnesde3emeâge,nécessiteuxetexclussociaux,etc.’etengénéraltraiterdelalégislation,delasolidariténationaleetinternationale;delaparticipationcommunautaire;desmodalitésd’interventiondanslescentressociaux.
38Draftdécretportantapplicationdelaloi007/PR/2007)39RapportpériodiqueCDE(2006)etentretienaveclaDirectricedelaDirectiondel’Insertiondespersonneshandicapées(Mars2010)40RapportpériodiqueCDE(2006)etentretienaveclaDirectricedelaDirectiondel’Insertiondespersonneshandicapées(Mars2010)
72
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 73
4.4.2 Activités et contraintes
LesprincipalescontraintesidentifiéesparlaDirectiondel’ActionSocialeconcernentlesdomainessuivants:41
• Institutions:Absenced’unepolitiquenationalededéveloppementsocial/protectionsociale
• Structures:Dysfonctionnementdesorganigrammesfonctionnelsetdesméthodes
• Opérations:Confusiondesrôlesetresponsabilitésetinsuffisancedesdonnées
• Ressourceshumaines:Faiblemotivationdupersonnel
• Financement:Faibleallocationderessourcespubliques
Aussi,cedépartementestcaractériséparl’insuffisancedesmoyenstechniques,financiers,ethumainsnécessairespourassurercestaches,quisont,enfait,d’uneenvergurebeaucouptropvastepouruneseuledirection;avecl’absencedesstructuresefficacesdecoordinationaveclesautresacteursclés(départementsétatiquessectoriels;partenairestechniquesetfinanciers,etc.);etsansétudedebasepourdéfinirlesvraisparamètresdevulnérabilitépourencernerlespopulationsciblesquisouffrentd’unevulnérabilitéchronique.
Ilapparait,donc,que‘l’actionsociale’commeelleestappliquéeàl’heureactuellesedéfinitplutôtàtraversdesactivitésderoutinedanslescentressociaux(desséancesdesuividesenfantsetdesfemmesenceintes;desséancesd’éducationsocio-sanitaire;descoursdecouture(enseignementménager)pourlesveuves/fillesmères,etc.);l’organisationannuelledelafêtedesmèresestl’occasiondedonnerunappuimatérielauxgroupementsfémininssélectionnés(moulinàmilet/ouàpated’arachide,etc.);etl’assistanceponctuelleofferteauxpopulationsvictimesdescatastrophesousinistrées.42
Selonunrapportannuelrécent,lesactivitésréaliséesen2009parlaDirectiondel’ActionSocialeétaientengrandepartieliéesàcellesdu‘FondsdeSolidaritéNationale’,crééen2006pourrépondreauxbesoinsurgentsdespopulationssinistréesparlescatastrophesnaturelles.Commeonl’avuenhaut,cefondsestgéréparle‘ComitéNationald’AssistanceauxPersonnesDéplacées’,dontleMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleassurelaprésidencedepuis2007.C’estàtraverscefondsqu’uneassistanceapuêtreoctroyéeen2009auxvictimesdesincendiesetdesdestructionsdeschampspardeséléphants,auxgroupesd’enfantssous-alimentésetd’autresgroupesvulnérables,àdesgroupementsetassociationsdesveuvesetorphelinsetàquelquesassociationsdespersonnesvivantavecleVIHàN’Djamena.43Cependant,peuclairestledegréd’implicationdudépartementoudesesstructuresdécentralisés(centressociauxenprovince)danslaréponseàl’insécuritéalimentaireetlamalnutritionactuelle,quifrappeunegrandepartiedelazoneSahélienne.
4.4.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
ForceestdeconstaterquelaDirectiondel’ActionSocialenepourraitaccomplirsamissionsansunemeilleureadéquationentrelesmoyensdisponiblesetlesobjectifsescomptés.Acetégard,ilseraitpeut-êtreutile,dansl’optiqued’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,deréfléchirsurlespossibilitésd’élargirlechampd’actionduFondsdeSolidaritéNationale(oud’enidentifierdesvoletsspécifiques),envued’octroyeruneassistancerégulièreauxpersonneslesplusdémunies/vulnérables.Lamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècespourraitaussiêtreenvisagée.
4.5 Conclusions, recommandations et pistes de réflexion générale
En2003,uneanalysedescapacitésduMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilledanslaformulationetlesuividelamiseenœuvredepolitiquessocialesavaitidentifiéuncertainnombredefaiblesses:
• Difficultéd’assumerlerôledemécanismedeconception,decoordination,demiseenœuvreetdesuivi-évaluationdelapolitiquesocialedugouvernement(imagenégativeduministère;manquedecrédibilité;couverturerestreinteàuneinfimepartiedespopulationsdanslescentresurbains;moyensinadéquats)
• Organigrammepeufavorableaunebonnegestiontechniqueetadministrative(multiplicationsdeservicessanssynergied’action;dysfonctionnementsentrelecentreetlesdélégationsrégionales)
• Difficultéàdéfinirunepolitiqueclaired’actionsociale
• Insuffisancedecoordinationetdesuividesactivités(capacitéfragiledepérennisationetdedéveloppementdesactivités;manquedemoyenslogistiquespourlesuivisurleterrain)
• Mauvaisecirculationd’information(absencedeservicededocumentation;manquedeconnaissancedesdifférentsprojets)
• Insuffisancedesressourcesmatériellesetfinancières
• Besoind’unerestructuration;valorisationetdéveloppementdescompétences;acquisitiondesressourcesmatériellesetfinancières.44
Depuiscetteévaluation,malgréunerestructurationduministère,l’identificationdelaprotectionsocialecomme‘secteur’prioritairedanslaluttecontrelapauvreté,etlavolontépolitiqued’enréorienterlesperspectives,certainsdecesconstatssurlesfaiblessesdecapacitérestentpertinentsencoreaujourd’hui.LarevuerécentedelaSNRP2adéploré,entreautres,lefaiblesuivietévaluationdesprogrammes;l’insuffisancedeformationdesagentsenquantitéetqualité;lafaiblefréquentationdesstructuresd’encadrementdanslesprovinces;etlafaibleallocationdesressourcesfinancièresaussibienqu’unelenteurdansledécaissementdesfondsalloués.45
Toutcelaconstitueévidemmentuneentravedansunevisiontransversaledelaprotectionsociale,quidemanderaitnonseulementunevisionlargedelaproblématique,maisaussidescapacitéstechniques
41Directiondel’ActionSociale(2009)Budgetdeprogramme2010-201242EntretiensàlaDirectiondel’ActionSociale(MarsetAvril201043Directiondel’ActionSociale,Rapportd’Activités2009
44OuedraogoetSamadingar(2003)Analysedescapacitésdeformulationetdesuividelamiseenœuvredepolitiquessociale,ProgrammederenforcementdescapacitésduMASF
45Ministèredel’EconomieetduPlan(2009)Rapportdesuividelamiseenœuvredelastratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté,SNRP2,2008,Version2,documentdetravail
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 75
parrapportàl’identificationdesvulnérabilitéssocio-économiques,leciblagedespopulationslesplusàrisqueetl’identificationd’uneréponsemultisectorielleimpliquantplusieursdépartementsgouvernementaux,lesacteursdelasociétécivileetlespartenairestechniquesetfinanciers.
LeMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilleaurabesoind’un appui techniquepourélaborerunepolitiquenationaleetdesstratégiesenmatièredeprotectionsociale.Ilauraaussibesoind’unprogrammederenforcement des capacités internesd’analyse,deconceptualisationetdeplanification.Deplus,ilseraittrèsimportantdemettreenplaceetconsoliderune structure de concertation et de coordination interministérielle,dontlerôleseraitd’aiderleministèreàréunirdifférentsdépartementssectorielsautourdesprincipauxthèmesdesdomainesprioritaires.
Celapermettraitdemieuxcernerlesélémentsconstitutifsessentielsdelapolitique.Enfait,étantessentiellementundomainetransversal,laprotectionsocialenedevraitpasêtreassociéeàunseulministère.Cequicompte,ainsi,estuneapprocheconjointeenmatièredeconceptualisationdesesaspectsessentielsetdudéveloppementd’unepolitiqueglobale.Ilseraitégalementimportantdeprévoirlamiseenœuvreéventuelledeprogrammesappropriésetd’unsystèmedesuivietévaluationdel’impactdeseffortsconjugués.
LeprocessusdedéconcentrationdesactivitésduMinistère,notammentàtraverslacréationdesdélégationsrégionales,pourraitfavoriserl’identificationdesbesoinsprioritairesdespopulationsvulnérablesdansdifférenteslocalités,afind’éviterl’applicationd’uneréponse‘préfabriquée’auxdiversproblèmes.Mais,celaneserapossiblequegrâceàunecollaborationetuneconcertationplusétroiteentrelesacteursmultisectorielsauxniveauxrégionaux/sous-régionaux.
5. Securité sociale
5.1. Introduction et contexte
Lasécuritééconomiquedespersonnesestmenacéeparuncertainnombred’événementsaunombredesquelsfigurentlesrisquessociaux.46Lerisqueestunévénementfuturetplusoumoinsincertaindontlaréalisationnedépendpasentièrementdel’êtrehumainetqui,lorsqu’ilseproduit,faitnaîtreunbesoin.47Lerisquesocialestdonclerisqueinhérentàlaviesociale(chômage)etàl’existencehumaine(naissance,vieillesse,maladie).Cesévénementsempêchentl’acquisitiondurevenuprofessionnelouentraînecertainesdépensesparticulières:dépensesdesanté,chargesfamiliales,etc.C’estpourquoi,l’êtrehumainabesoindelaprotectiondanscesens.
AuTchad,lafamilleétaitlacelluledebasepourlaprotectioncontrecesrisquessociauxparlebiaisdelasolidaritécollectivebaséesur1’entraideconstanteàl’intérieurdesmembres.Néanmoins,lamodicitédescotisationsnepermettaitpasdesatisfairedemanièreconvenablelesbesoinsdesmembres.
C’estenvuedepalliercettedéfaillance,quel’Etat,àtraverslatechniquedecouverturederisquesestvenusesubstituerausystèmetraditionnel:ilaremplacéledroitsacrédesvieuxetdesimpotents
àl’égarddelafamilleparcelledestravailleursàl’égarddelasécuritésociale.Toutefois,onnepeutpasdirequelesystèmed’entraideadisparupourautant.Bienaucontraire,cesdernièresannéesilfaitl’objetd’undynamismeinsoupçonné.Cequipermettantenvillequ’enzoneruraledesubvenirauxbesoinsdelamajoritédelapopulationquinebénéficied’aucunecouverturesociale.
5.2 Le système formel de sécurité sociale
Ilexistedeuxorganismesdesécuritésociale:unorganismeprivégéréparlaCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)etunorganismepublicgéréparlaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(CNRT).Lespopulationscouvertesparcessystèmessontlessalariéesdusecteurformelprivé,lesfonctionnairesdel’Etatetlesmilitaires.
5.2.1 La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale
Crééeen1966parlaloi7/66du04/03/1966,laCNPSestunétablissementpublicdotédelapersonnalitécivileetdel’autonomiefinancière.Elleestplacéesouslatutelleduministredutravailetestdirigéeparundirecteurnommépardécret.Samissionestd’assurerleservicedesprestationsetl’encaissementdescotisationsduesparlesemployeurs.LesystèmederetraitedelaCNPSfonctionneparrépartition,c’est-à-direquelestravailleurscotisentpourlagénérationdesretraitésaujourd’hui,l’âgedelaretraiteétantfixéà60ans.
Sesressourcesproviennent:
• descotisationsdesemployeurs(Etatetentreprisesprivées)etdesemployés.Lestauxdecotisationestde20%dusalairedont3,5àlachargedel’employéet16,5pourl’employeuràtitredespensionsderetraites,desaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelle,desprestationsfamilialesetdematernité;
• desmajorationsencasderetarddansleversementdescotisations(0,1%parjourderetard)
• desrevenusdeplacementseffectuésparlaCNPS;
• desdons,legs,contributionsdubudgetdel’Etat,d’unecollectivitépubliqueoud’unfondd’investissement.
LaCNPScouvresixrisquesrepartisentroisbranchesquisontlesaccidentsdutravailetmaladiesprofessionnelleslesallocationsfamilialesetmaternité,etlerégimedepensiondevieillesse,d’invaliditéetdedécès.
Accident de travail et maladies professionnelles
Lesaccidentsdetravailsontdesaccidentssurvenusàuntravailleur,pendantletrajetentresondomicileetlelieudetravail,saufinterruptionduparcoursoudétournementpourmotifpersonneletpendantlesvoyagesofficiels.Quantauxmaladiesprofessionnelles,cesontcellesauxquellessontexposéslestravailleursparlesmatièresutiliséesoumanutentionnées.Labranchedesrisquesprofessionnelsprendàchargeleservicedesprestationsenespèceetennaturedûauxsalariésvictimesd’unaccidentdetravailoud’unemaladieprofessionnelle.Lesprestationsdecettebranchecomprennent:46JeanJacquesDupeyrouxetXavierPrétot,droitdelasécuritésociale,MémentosDalloz11èmeEd.2005,P1.
47Inibidem.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 77
• lessoinsmédicauxnécessitésparleslésionsrésultantdel’accidentdutravailoudelamaladieprofessionnelle;
• l’indemnitéjournalièreencasd’incapacitétemporairedetravail;
• larentedel’incapacitépermanente;
• lapriseenchargedesfraisfunérairesetlarentedesurvivantencasdedécèsdelavictime;
• lesappareillagesdeprothèseetd’orthopédie.
LesprestationsdesantéserviesparlaCNPScouvrent:
• lacouverturedesfraisd’hospitalisationpourcaused’accidentoudemaladiesprofessionnelles;
• lesfraisexternes;
• lesévacuations.
Cesprestationssontdispenséesauxassurésenactivité;auxassurésdontlecontratdetravailestsuspendupourcaused’accidentoudemaladiesprofessionnellesetc.Lessoinsmédicauxontpourobjetdepréserver,derétabliroud’améliorerlasantédespersonnesassurées.
Prestations familiales et de maternité D’aprèsleCodedutravailetdelaprévoyancesociale,lesprestationsfamilialescomprennent:
• lesallocationsd’aideauxjeunesménages;
• lesallocationsfamiliales;
• l’indemnitéjournalièredesfemmessalariéesencouche. Lesallocationsfamilialessontverséespourlesenfantsàchargequifigurentrégulièrementsurlesregistresde1’étatcivil.L’octroidesallocationsfamilialesesttoutefoissubordonnéa:
• Pourlesenfantsquin’ontpasencoreatteintl’âgescolaire,auxexamensmédicauxpériodiquesjustifiéspardescertificatsquidoiventêtreadressésàl’organismedébiteur.Lesallocationsprévuesàcetâgepeuventêtrerefuséessicesprescriptionsnesontpasrespectées.CesexamensmédicauxouconsultationsmédicalesconstituentpourlaCNPSunmoyenpours’assurerque1’enfantestbienentretenu;
• Pourlesenfantsd’âgescolaire,àl’inscriptionetàlafréquentationscolairedesétablissementsd’enseignementoudeformationprofessionnelle,saufimpossibilitédûmentconstatéeparlesautoritéscompétentes.Ellessontverséesjusqu’àlamajorité(18ans);
• L’aideauxjeunesménages.
Lesprestationsdematernitécomprennentlesallocationsprénatalesetlesindemnitésenfaveurdesfemmessalariéesencongédematernité.
Les pensions Lesprestationsserviesautitredespensionscomprennent:
• lespensionsvieillesse
• lespensionsd’invalidité
• lesallocationsvieillesses
• lesallocationsd’invalidité
• lespensionsdesurvivant
• lesallocationsdesurvivant
L’action sanitaire et sociale
Outreleservicedesprestationsennature,l’article347duCodedelaPrévoyancesocialenedisposequel’actionsanitaireetsocialedelaCaisseNationaledePrévoyanceSociales’exerceparlacréationetlagestiondecentresmédicaux-sociauxpouvantêtrechargésenparticulierduservicedesprestationsennature.Etéventuellement:l’attributiondesubventionsauxorganismesouserviceschargésdel’enseignement,delapropagandeetdeladocumentationsurl’hygièneetl’économiefamiliale;l’attributiondesubventionsoudesprêtsàdesinstitutions,établissementsouœuvresd’intérêtsanitaireousocialenfaveurdesfamillesallocataires;l’acquisition,laconstruction,lapriseàbail,l’aménagementetlagestiondetoutétablissementsanitaireetsocialpouvantêtrecrééenfaveurdesfamillesdestravailleurs.
Les dysfonctionnements de la CNPS
Plusieursdysfonctionnementssontàrelevésauniveaudelacaisseetquinepermettentpasunepriseenchargeefficacedestravailleursetdeleurfamille.
LestauxdespensionsdestroisrégimesservisparlaCNPSnesontpasrevalorisésdepuis1977alorsquelemontantdescotisationsquantàelleaplusquedoublé.Lalistedesmaladiesprofessionnellesetaccidentsdetravail,n’apasétéactualiséedepuis1966,datedelacréationdelaCNPSalorsqueplusieursmaladiesliéesautravailontfaitleurapparition.
Ledéplafonnementdescotisationsde130.000à500.000francsainsiquelerelèvementdel’âgedelaretraiteà65ansapermisaujourd’huiàlaCaissed’êtreexcédentaire.Maiscettesituationneprofitepasencoreauxpensionnaires.Etpourcauseaucunn’arevuàlahausselesdifférentstauxdespensions.Alorsqu’ilauraitfalluprendreaussiunautredécretpourlesrevaloriser.Malheureusementdéplorentlestravailleurs,nilesprestationsfamilialesnil’aideaujeuneménage,nilespensionsn’ontvuleurtauxaugmenté.Orquandquelasécuritésocialeestunsystèmequireposesurlasolidariténationale,c’est-à-direceuxquitravaillentaujourd’huipaientpourceuxquisontàlaretraite,ilaurait
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 79
étéplusjustederevaloriserlespensionsdesretraitésd’aujourd’huibienqu’ilsn’aientpascotisésurlabasedudéplafonnement.
Cettesituationexcédentairedelacaissepeutêtreunebombeàretardementsionn’yprendgardecarlacaissepourrasentirleseffetsplustardquandellevacommenceràpayerlespensionsdesretraitessurlabasedes500.000francs.Enprincipe,desétudesactuariellesdevraientpermettredefairedesprojectionstouslescinqanspouradapterlesprestationsaucoûtdelavieetsurtoutdecalculerlerendementdesobligations.
Surleplanorganisationnel,lesystèmedegestiontrèscentralisénepermetpasdemieuxprendreencomptelesbesoinsdesclients.Seulesquatreagencesexistentdanslesrégions:Moundou,Sarh,AbéchéetBongoretnegèrentquelespensionsetlepaiementdesrentes(accidentdetravail,maladiesprofessionnelle).Pourlesservicesdesaccidentsdetravailetlesallocationsfamiliales,lestravailleurssontobligésdeveniràN’Djaménapourlesdémarchesadministratives.
Aussi,faut-ilreleverqu’iln’existeàlaCNPSaucunestatistiqueconcernantlesvisitesdesveuvesetorphelinsdesretraitésdécédésendehorsdeceuxdelacapitale.Eneffet,detellesenquêtesauraientpupermettrededécelerdescasdefraudesàlasécuritésocialeoùdesparentsécartentparfoislesveuvesetorphelinspourdésignerd’autresmembresdelafamilleàleurplace.Ellespermettrontaussidepayermensuellementlapensionauplusindigentsquinepeuventpasattendrelafindutrimestre.
Pire,certainspensionnairestrèsmaladesoùsetrouvantdansl’impossibilitédesedéplacersontobligésdeseprésenteràlacaissepourpercevoirleurpension.
Autredifficulté,lescasdefraudesdesemployeursquinedéclarentpasdutoutouenpartieleursemployés.L’inspectiondetravailn’ayantpaslesmoyensdesdescentesdanslesentreprisespourdécelerlescasdefraude.Lesemployésn’ontplusnedénoncentcettesituationcraignantd’êtrelicenciésalorsquelaloileuraccordeuneprotectiondanscesens.D’oùlanécessitédemenerdescampagnesd’informationetdesensibilisationàl’endroitdesclientsdelaCNPS.Beaucoupassimilentencorel’institutionaufiscalorsqu’ils’agitd’uneorganisationquiperçoitcerteslesimpôtsmaisàfinalitésociale.
Quantàlapensiondesurvivant,seulssontprisesenchargelaveuveetlesenfantslégitimesmaispaslesenfantsnaturels.CequiestcontraireàlaConventionpourlesdroitsdel’enfantpourtantratifiéeparleTchad.Aussil’absenced’unrégimedenonsalariénepermetpasd’assurerlacouverturesocialesdesprofessionslibéralestellesquelesavocats,lesexpertscomptablessaufleurpersonneld’appui.
L’Etatdemandeaujourd’huiàlaCNPSdeprendreencharge(prestations,pensions)sescontractuelsetdécisionnairesalorsqu’iln’apasverséleurscotisationsàlaCNPS.Aussi,àlaCNPS,onsedemandeàpartirdequelledatecalculerleurretraiteparexemple,surtoutpourceuxquin’ontpasatteintles15annéesrequiseslestextes.Faudra-illeurverseruneallocationdevieillesseoudesurvivantauversementunique?Autantdequestionsquin’ontpasencoretrouvéesleursréponses.
Tableau 8: Assurance obligatoire couvrant les accidents de travail et maladies professionnelles
DésignationTextes de création
Nombre d’adhérents
BénéficiairesConditions d’adhésion
Prestations couvertes
CNPS Accidentdetravailetmaladiesprofessionnelle
2002:48.9132001:31.8372000:29.383
Employésetleursfamilles
Tauxdecotisation:4%:accidentdetravail:7,5%prestationsfamiliale(3,5%salaireet5%patronales)
-consultation-CPE-Soinsmédicaux-CPN-Accouchement-Petitechirurgie-Accidentdetravail
Sources:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladie2005.
5.2.2 La Caisse Nationale des Retraités du Tchad
CrééeparOrdonnanceN°003/PR/MF/1993du12/01/1993,l’objectifviséestdemieuxgérerlesretraitéscivilsetmilitaires.LaCNRTgèreunseulrégime,celuidespensionsdevieillesse,d’invalidité,dedécèsetdesurvivants.Lesfonctionnairesenactivitédoiventcotiseraucoursdeleurfonctionpourassurerleurretraiteconformémentauxdispositionsdelaloi17de2001portantstatutGénéraldelaFonctionPubliquequistipuleque:«lefonctionnairedétachéresteattributairedelaCaisseNationaledeRetraitésduTchadetdecefaitestsoumisauversementdelaretenuede5%calculéesursonsalaireindiciaire,l’organismeemployeuresttenuedeverser10%autitredesacontributionpatronale.»
Les bénéficiaires de la pension et les conditions de mise à la retraite
Auxtermesdudécretn°157/FET/Fdu23mai1969portantcodificationdespensionscivilesetmilitaires,lesbénéficiairesdecettepensionderetraitessontlestravailleurscivilsetmilitairesquioccupentunemploipermanentdel’Etat.Parcontre,lestravailleursoccupantdesemploisnonpermanentsnepeuventpasbénéficierdecettepensionderetraite.Letravailleurcivilpeutêtremisàlaretraited’officeousursapropredemande,l’âgededépartàlaretraiteétantfixédésormaisà60ans.«Sonadmissionàlaretraitedoitêtreprononcéeparl’autoritéquialepouvoirdenominationdanslecadreauquelappartientlefonctionnaire.ElleestdécidéesurpropositionduministredelaFonctionpublique,aprèsexamenpréalabledudossiercompletdel’intéresséparleservicepublicdespensionsetavisconformeduministredesfinancesencequiconcernesondroitàlapension.»Lessecondsbénéficiairesdecettepensionsontlesorphelins,lesveuvesetveufsdecestravailleurs.
Lesmilitairesquantàeuxpeuventalleràlaretraitesurleurpropredemandeouêtremisd’officeàlaretraite.Lesconditionsdemiseàlaretraitepourlesnon-officiersestlalimited’âgede55ans.Celledesofficiersetdessous-officiersestd’avoirdépasséles15annéesdeservices.L’admissionetlamiseàlaretraitedesofficiersestprononcépardécretprésidentielsurpropositionduministredeladéfense.Celledesnonofficiersestprononcéepardécisionduministredeladéfense.
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Ainsi,lorsqu’ilacesséd’exercersesfonctionsàlasuitedesamiseàlaretraite,lefonctionnairebénéficiedudroitàlapensionet,encasdedécès,cedroits’ouvreégalementpourlesayantscauseayantremplilesconditionspourbénéficierdelapension.Cesayantscausedufonctionnairesontlesveuvesouveufs,lesorphelins.Ilsontdroitàuneportiondelapensionqu’ilaobtenueouqu’ilauraitobtenuelejourdesondécèsetéventuellementdelarented’invalidité.
Les éléments constitutifs de la pension et les calculs de la pension
Lapensionestcalculéesurlabasedesservicesaccomplisauprèsdel’Etatàpartirde18anspourlescivilset16anspourlesmilitaires.Lemontantdelapensionestfixéà2%desémolumentsdebaseparannuitéliquidable.Silemontantdecettepensionn’estpasunmultipledequatre,ilestportéàceluidecesmultiplesimmédiatementsupérieurs.Lebarèmed’invaliditéestfixéparlePrésidentdelaRépubliqueenConseildesMinistres,aprèsavisduministredelaFonctionPublique,delaDéfensenationale,delasantépubliqueetduMinistredesfinances.Depuis2005,lesretardsdanslepaiementdesretraitesn’estplusqu’unmauvaissouvenir.Etpourcause:l’Etatainitiéplusieursréformesallantdanslesensdel’améliorationdesconditionsdeviedesretraités.
C’estainsiquelemontantdesretraitesaétérevuàlahaussepassantpourlapluspetitepensionquiétaitde600FCFApartrimestreal’époqueà29.400FCFAactuellement.«Lespensionssontpayéesàtermeéchusaufcetteannée2010oùnoussommesdéjàau2èmemoisdutroisièmetrimestreéchumaisnilespensionscourantes,nilesarriérésquis’élèventà23milliardsnesontversées»s’estindignéencestermesleprésidentdelaconfédérationsyndicaledesfonctionnairesretraitéscivilsetmilitaires,Jean-BaptisteLaokolé.C’estarriérésconstituentaujourd’huilavéritablerevendicationdesretraités.Eneffet,lesarriéréss’expliquentparlepaiementàl’époquedesdemisalairesauxfonctionnairescivils(1979à1989)etduforfaitauxmilitaires(1979à2004)quin’apaspermislaperceptiondescotisationssalariales.
Lesarriérésdepensionsavaientcommencépars’accumulerpouratteindreau31décembre1992lemontantde4564564671francsCFA.Faceàcettesituation,leGouvernement,surlabasedesconclusionsdel’auditdescomptesduTrésoretenaccordavecsespartenairesaudéveloppement,adécidédelacréationd’uneCaisseNationaledeRetraitesduTchad,dotéedelapersonnalitémoraleetdel’autonomiefinancière,capabledeprendreenchargeconvenablementlesretraités.C’estainsiqueparOrdonnanceN°003/PR/MF/93du12janvier1993laCaisseNationaledeRetraitésduTchad(CNRT)aétécrééeenprenantàsoncomptel’actifetlepassifdel’ancienneCaisse.L’élaborationd’unprotocoled’accordentrelegouvernementetlaCNRTen2005permetd’apurerlesarriérésdusparl’EtatàlaCNRTparl’allocationd’unepartiedesrevenuspétroliers.
Toutefois,lesretraitéssedisentsatisfaitsdel’acceptationparlegouvernementduprincipedelaréformedelaCaisse.Eneffet,cetteréformeviseàrendreplusautonomelacaisseetàpérenniserlabonnesantéfinancière,dumoinsconcernantlepaiementdesretraitescourantes.Elleviseenfinàenvisagerl’éventualitédupassaged’unsystèmederépartitionàceluidelacapitalisation,réputéplusavantageuxpourlesretraités.
Tableau 10: Situation de pensionnés des années 2007, 2008 et 2009
ANNEXES TYPE DE PENSION EFFECTIFS TOTAUX
ANNEXE2007PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES
1004347441615
16402
ANNEXE2008PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES
1029851321679
17109
ANNEXE2009PENSIONNESMILITAIRESPENSIONNESCIVILSPENSIONNESGARDES
1112050661768
17954
Source:CNRT,2010
Nb:Pourcompterdu01janvier2010;3657agentsmilitairesretraitésserontprisenchargedont:760officierset2897sousofficiers
Tableau 9: Effectif des retraités militaires 2010
EFFECTIF CATEGORIES DECRETS ET ARRETESMONTANT ANNUEL
MONTANT TRIMESTRIEL
760 OFFICIERDECRETSN°1666,1667,1668,1669,1670,1671,1672,1673/PR/PM/M/MDN/2009DU10/12/2009
1271614406 317903602
2897 NONOFFICIERARRETESN°167,168,169,170,171,172,173,174,175,176/MDN/SE/EMP/2009DU14/12/2009
1987661021 496915255
3657 TOTAL 3 259 275 427 814 818 857
Source:CNRT,2010
5.3 Les systèmes d’entraide
Lesindigentsetlesnombreusespersonnesexcluesdusystèmedesécuritésociale,peuventcomptersurlafamilleélargievoiresurdes«réseauxdesoutien».
DanssathèsedeDoctorat,NodjgotoEnockabordelaquestionencestermes:«baséessurlafamilleagnatique,groupesocialcomposénonseulementdesparentsdirectsmaisaussiétendusauxalliésetauxcollatéraux,lespopulationstchadiennessecaractérisentparunesolidaritéétroiteetspontanéequipermetdeportersecoursàtoutlemonde.»Cettesolidaritétrouvesonessencedansl’espritclaniqueàlabasedetoutregroupement(quartiers,villages,cantons…):«unhommeconsidèrelesautreshommesdesonclancommesespèresoufrèrescommesesmèresousœurs»;elleestmatérialiséeparlamiseencommundesressourcesetl’entraide.Parexempleexpliquel’auteur,«pours’assurercontrelafamine,lesvillageoisdécidentsouventdelaconstructiond’ungreniercommunoùeststockéeunepartiedelarécoltedechacund’euxqui,lemomentvenu,seraredistribuée.Lorsqu’unincendiesurvientdansunvillage,touslesmembresdu
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 83
clancontribuentd’unemanièreoud’uneautreàlareconstitutiondesbiensessentielsdelavictimedétruits.Onseditquen’importequipourraitêtrevictimed’untelmalheur,alorsilfautaider.»
5.3.1 Les formes de solidarité islamique
L’entraidesocialeenislamestfortementrecommandéeàtraversl’aumôneou«zakat»quiestinstituéecommeétantuneobligationàtoutmusulman,possédantunniveauimposable50 et prescritdanslecoranencestermes:«prélèvesurleursbiensuneaumônepourlespurifieretlesrendremeilleures».51Ainsidonclespersonnesnantiessonttenuesdedégagersurleurfortuneunmontantpourledonnerauxpauvresdanslecasdel’aumôneobligatoire(zakat),maisaussiaiderdemanièresurérogatoire(sadaqua)lespauvresetlesvulnérables.
ConcrètementauTchad,l’élandecettesolidaritéestdensifiéeàtraverslesorganismesdesecoursetlesONGreligieusesquicollectentdesressourcesdesdonateursgénéralementdesRoyaumesetEmiratsduGolfepourlesmettreàladispositiondespauvresautraversdesprogrammesetprojetsdedéveloppement.Al’échelledupays,oncompteunedizained’institutionsd’aideetdesecoursquiinterviennentdemanièrenoncoordonnée,maisallègeconsidérablementlessouffrancesdespopulationsparunedisponibilitédeservicessociauxdebase(centredesanté,école,pointd’eaupotable,transfertenespècesauxorphelins…).Decefait,sansêtreexhaustif,nousbrosseronslesactionsdequelquesunesdecesinstitutions52parmilesquellesleConseilSupérieurpourlesAffairesIslamiquesduTchad(CSAI),leSecoursIslamique,l’AddawaIslamiqueetl’AgencedesMusulmansd’Afrique.
Le Conseil Supérieur pour les Affaires Islamiques du Tchad (CSAI)
LeCSAIdéveloppeplusieursactivitésrentrantdanslecadredelaprotectionsocialeetl’aideauxpersonnesdémunies.Sesactivitéssontorientéespourlaplupartverslesœuvresscolaires,médicale,accèsàl’eaupotable,etc.IlbénéficiedusoutiendeplusieursONGinternationaleetconfessionnellenotamment:l’OrganisationQatarideBienfaisance,LaCaisseKoweitiennedeZakat,l’OrganisationAcharikhadeBienfaisance,etc.
• Santé:LeCSAIdisposeensonseind’uncentremédicalégyptienquiapporteunsoutieninestimableàlapopulation.Ilestdotédeplusieursservicesdesoinsnotamment:gastro-entérologie,gynécologie,pédiatrie,ophtalmologie,imageriemédicaleetéchographie,laboratoired’analyses,etpharmaciedecession.Lesdonnéespour2008indiquentuntotalde150patientsprisenchargepourunejournéeparlesdifférentsservicesducentreégyptien-soitplusde45000consultationsetprisesenchargesmédicalesparandontlaplupartdespatientssontissusdescouchesvulnérablesetdespersonnesquiéprouventdesdifficultésfinancièresàpouvoirsesoignerdansleshôpitauxpublicsjugéstroponéreuxdufaitdelapolitiquederecouvrementdescoûts.
Al’intérieurdupays,ildisposedeplusieurscentresdesantéparmilesquels:AbouMaguel(Kanem),N’DjamenaBilala,Karal,Amdam,ainsiqu’unCentreophtalmologiqueenconstruction.
• Etablissements scolaires:LeConseilIslamiqueatoujoursœuvrédanslascolarisationetl’alphabétisationdespopulationsetdisposedecefaitd’unedizained’établissementsarabophonesallantduprimaire,ausecondairejusqu’ausupérieur.Onpeutciter:l’écoleetLycéeRoiFayçal,l’InstitutScientifique,écoleetLycéeAnnour,leCentreIslamique,l’InstitutAssalamd’AzhardeNdjamena,d’AbechéetdeSarh,L’UniversitéRoiFayçal,l’InstitutTaibapourlesadultes,l’InstitutdesLectures,etc.Atraverscesinstitutions,l’offredeformationannuelleestestiméeàplusde20000élèveset/ouétudiantsdontcertains,surtoutlesorphelinsetlesenfantsdesfamillespauvressonthébergés(MadinadeKaral).
• La prise en charge des orphelins:Unedesesactivitéslesplussoutenuesestlapriseenchargedesorphelins.Decefait,ilbénéficied’unsoutienaccrudesONG,fondationsetautresœuvrescharitables.Prèsde1000orphelinssontactuellementprisenchargeparleCSAIsoutenupardifférentsdonateurs,àsavoir:500parleCentreCoranique;232parl’OrganisationQatarideBienfaisance;113parlaCaisseKoweitiennedeZakat;et85parl’OrganisationAcharikhadeBienfaisance.
• Activités saisonnières:LeCSAIparticipeàdifférentsprogrammesd’aideetdesecoursauxpersonnespauvresetlesassociationsd’entraidedeshandicapés,desveuves,desaveugles,deslépreux,desmutilésdeguerresentermesd’aidesalimentairesetautresfournituresdebiensdepremièrenécessité.LeConseilœuvreaussidansladotationd’infrastructuresdebasetellesqueleforagedespuitsdanslesendroitsreculésetlespompesmanuellesdanslesmosquées.
L’Organisation de Secours Islamique Mondiale (bureau du Tchad)
LeSecoursIslamiqueMondialeestuneONGsaoudiennequiacommencéàintervenirdanslepaysdepuis1986.Elleamenédesactivitéstrèsvariéesdansledomainedel’aidesocialeauxpersonnesnécessiteuses.
• L’aide aux orphelins est de 2 sortes :-Unprogrammedeparrainagequiliedesdonateurs,généralementdesparticulierssaoudiensquiparrainentdesorphelinsparlebiaisduSecoursIslamique.Lestransfertssefontenespèceauprofitdesorphelinsleurpermettantdefairefaceàleursbesoinsvitaux.Ainsidoncprèsde3000orphelinsontpubénéficierdecetappuientre1987et2005.
-UnorphelinatdénomméDarAlhananeàFarchaavecuneécoleprimaireetsecondaireetoùviventetapprennent255élèves.53
• Un centre social Albirdisposed’unjardind’enfant,d’uneunitédeformationdesveuvesencouture,fabricationdesavonetconfiture;
• Un établissement de formation technique et industrielàNdjamenaoffrelaformationdansdesdomainestelsquel’électricité,lasoudure,lamenuiserie.
• Un dispensairedénomméeAlkheiràNdjamenaadministredessoinsenparticulierpourlesenfants,lesfemmesenceintesouallaitantesetdescessionsdemédicamentsàdesprix
50Letauxestde2,5%delafortune,1veaupour30bœufs,1brebispour40moutons,1chamellepour25,etc51Coran,Sourate9Lerepentirverset10952Tousleschiffresavancésdanscettesectionémanentdesresponsablesdesinstitutions 53Cetorphelinatestfermédepuis2006pourdifficultédefinancement
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trèsréduitainsiqu’unlaboratoired’analysesmédicales.Ilbénéficiedel’appuidel’Etatenressourceshumaines.
• EnfinleSecoursintervientdanslesactivités saisonnièrestellesqueladistributiondelaviandeauxpauvresàl’occasiondelafêtedelaTabaskietlesrepasdusoirdumoisderamadanainsiqueleforagedepuitsdanscertainsvillagesdupays.
LeSecoursIslamiqueaœuvrédansledomainedusocialetsoninterventionaucoursdesvingtdernièresannéesestestiméeàplusde5milliardsdeFCFA.Maisiltraverseactuellementunsérieuxproblèmedefinancement,sesressourcessesontconsidérablementamenuiséesetplusieursdesesactivitésontcessédefonctionnerdepuis2005.Celaestengrandepartieliéauxévénementsdu11septembre2001quiaaffecténonseulementlesactivitésduSecoursIslamiquemaisaussilesautresstructuresd’aideetdesecoursreligieuximplantéesdanslemonde.
L’Organisation Addawa Islamique
AddawaIslamiqueestuneONGinternationaleayantsonsiègeàKhartoum(Soudan)etœuvreauTchaddepuislesannées1992danslesactivitéssocio-religieusesnotammentlesœuvressocialesendirectiondespersonnesdémunies,lesorphelins,lesveuvesetlesrefugiés.
Elledisposed’uncentredanslazonedePalaquicomprendensonseinundispensaire,uneécoleetunchâteaud’eau.Cecentrepermetauxriverainsd’accéderàdesservicessociauxdebaseàunbasprix.
Elleintervientdans:
• le forage de puits et les installations de pompes manuellesdanslesvillagesetlesquartierspériphériquesdesvillesoùlesinfrastructuressocialessontrares.Ainsidonc,chaqueannéeplusde200foragesetpompesmanuellessontréalisésdanslepays.
• la prise en charge des orphelinsoùl’organisationjouelerôled’interfaceentrelesdonateurs(particuliers,œuvresdecharitéetfondationspourlaplupartdugolfepersique)etlesorphelinstchadiensparuntransfertenespèce.54Acejour,plusde1000orphelinsontpubénéficierdecetteassistanceetactuellement250continuentd’enbénéficier.
• des établissements scolairesderenomtelsqueleLycéeIbnouCina,CheikhHamdaneBinRachiddeN’djamena,deSarhetd’Abechésontl’œuvred’AddawaIslamiqueainsiquedesboursesd’étudesdanslesUniversitésarabesontétéoctroyéàplusde1000étudiantstchadiensjusqu’àcejour.
Parailleursdes activités diversessontégalementdéveloppéesàtraverslepaysnotammentl’appuimatérieloufinancierauxautoritéspourfairefaceauxcatastrophesnaturelleset/ouépidémies:inondations,cholera,méningite;laformationetlerecyclagedeplusde1000enseignantsbénévoles,ladotationdefournituresscolairesàlarentréepourlesenfantsdespauvres,distributiondelaviandelesjoursdefêtesreligieusesetplusieursautresaidesponctuellesdiverses.
L’Agence des Musulmans d’Afrique
L’AgencedesMusulmansd’AfriqueestuneinstitutionquiestinstalléeauTchaddepuis1987.Elleintervientdansplusieursactivitéssocialesetautresœuvrescharitables.
• Elledisposede5 centres pour orphelinsrepartisàNdjamena,Bongor,Moundou,SarhetDounia(versDoba)etunsixièmeencoursd’ouvertureàMongo.Cescentressontdotésd’undispensaire,d’uneécole,d’unchâteaud’eauetundortoirquihébergentchacun100orphelinsgarçonsSoit500orphelinsquisontnourris,soignésetéduquésparl’Agence.Enplusdesgarçons,lesfilles(autotal400)sontprisesencharge.55Cesfillesdemeurentdansleurfamillemaissontappuyéesetsuiviesparl’Agence.
• Enoutrelescentresdisposentdesunités de formationencouturepourlesveuves,lespersonnesvulnérables,lesfille-mères…qui,àl’issuedeleurformationbénéficientd’unemachineàcoudrepourinitierdesAGR.
• L’Agencedisposede3dispensaires(N’Djamena,OumHadjer,etBeîboloumàl’extrêmesuddupays).Cesdispensairesoffrentdessoinsdesantéprimaireàtrèsbasprix56etdesmédicamentsgénériquescédésdanslesmêmesconditions.
• D’autres activités de bienfaisance socialesontprévuespourlescouchesvulnérablesnotamment:lesrationssèchesàemporter(riz,huile,sucre,…)àplusde1000personnesparanetunsoutiensubstantielauxassociationsféminines(soitplusde40associationsquiontdéjàbénéficiédel’assistancedel’Agencedepuissonimplantation).
5.3.2 Les formes de solidarité chrétienne
Conformémentàladoctrinesocialedel’Eglise,leséglisesetmissionsprotestanteetcatholiqueauTchadcontribuentàl’améliorationdesconditionsdeviedespopulationsparlapromotiondelasanté,del’éducation,dudéveloppementruraletdel’aided’urgence.
Les églises protestantes
Danslesoucidemieuxparticiperaudéveloppementdupays,l’EntentedesEglisesetMissionsEvangéliquesauTchad(EEMET)adécidéle6septembre1990decréerensonsein,leBureaud’AppuiConseil(BAC),érigéenOrganisationNonGouvernementale(ONG)nationalele26octobre2009.Ils’agitd’unestructuredeliaisonavecl’Etattchadienetlesautrespartenairesaudéveloppement.
LeBACappuielesorganisationsdedéveloppementdeséglisesévangéliquesdansquatre(4)domainesd’interventionàsavoirlasanté,l’eauetl’assainissement,ledéveloppementruraletl’éducation.
55Àraisonde40$parfillelabimensualité56Anoterquetouslesdispensairesrelevantdesœuvresreligieusesoffrentdesservicesadaptésauxmoyensdesmoinsnantis,parexemplelesconsultationsvariententre250à500FCFAalorsqu’ellessontde2000Fauminimumdansleshôpitauxpublics54D’unmontantvariantgénéralemententre60et80000Fletrimestrepourunorphelin
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• Santé:L’appuiestdonnéenfaveurdesformationssanitairesévangéliquesàsavoirtrois(3)hôpitauxévangéliques(Bébalem,KoumraetKoyom)avecunplateautechniqueélevéetcentquatre(104)centresdesantéde1eréchelonimplantésdanslepays,etunorphelinatàAbéché.Unquatrièmehôpitalestàlarecherched’unmédecinpourcommencereffectivement.
Cesstructuressonttenuesparunpersonnelestiméà800agentsdetoutescatégoriesconfonduesquitravailleavecuncœurdévoué.Acelas’ajoutel’ECOSEET(EcoledeSantédel’EgliseEvangéliqueduTchad),elleestreconnueparl’Etat.CetteécoleformelesInfirmiersDiplômésd’Etat(IDE),lesSages-femmesDiplôméesd’Etat(SFDE)etlesTechniciensdeLaboratoire.Celapermetderésoudreleproblèmedupersonnelparamédicalenquantitéetenqualité.L’EEMETamisenplacelaCoordinationNationaledeLuttecontreleVIH/SIDA.
Leshôpitauxetlescentresdesantéévangéliquesontplusde40ansd’expérienceenmatièredesanté.Ilsreprésententenviron14%del’ensembledesformationssanitairessurleplannational.EtaccomplissentlesactivitésduPMAetPCA.Ilscouvrentunepopulationestiméeàplusd’unmilliond’habitantsen2008.C’estunpartenaireprivilégiédel’Etatetdetoutautrepartenaire.
• Eau et Assainissement :LeBACetlesœuvresontréalisédescentainesdeforagesetpuitspourdonnerdel’eauàlapopulation(danslesétablissementsscolaires,lesformationssanitairesetlesvillages).Desprogrammesdesantécommunautaireontétéréalisésdansplusieurslocalitésdelazoned’interventionpouraiderlapopulationàassainirleurenvironnement.
• Développement rural:LeBACappuieetsupervisel’exécutiondesprogrammesde5œuvresdedéveloppementruralàsavoirleCentreChrétiend’AppuiauDéveloppementCommunautaire(CECADEC)àPala,leServiceChrétienenMilieuRural(SCMR)àBéré,laCoopérativedeDéveloppementAgricoledeBébédja(CDAB)àBébédja,leProgrammeChrétiend’AnimationRural(PCAR)àBoussoetleProgrammeEvangéliquedeDéveloppementCommunautaireàOum-Adjer.
Cesœuvresdedéveloppementruralinterviennentdansledomainedel’agriculture,del’aménagementhydroagricole,del’hydrauliquevillageoise,delabanquedecéréalesetdesgrenierscommunautaires.Quantàlasécuritéalimentaire,ils’agitd’unepartdel’aidealimentairequenosstructuresapportentencollaborationavecnospartenairesduNord,etd’autrepartdelapérennisationdelasécuritéalimentairedanslepays.
LeBACetlesœuvresdedéveloppementruraldeséglisesévangéliquesappuientlesménagesdesproducteursàl’augmentationetàladiversificationdelaproductionalimentaire,austockage,àlagestiondesvivresetàlapréservation/restaurationdel’environnement.Brefilsinterviennentdansuneapprochedelasécuritéalimentairedurable.
Encasdecatastrophe,l’EEMETetsesdépartementsainsiquelesœuvresinterviennentchaquefoisàcôtéduGouvernementetdesONGhumanitairesdanslapriseenchargealimentaireetpréventiveavecl’appuifinancierdespartenairesextérieursetlesparticipationsdeschrétiensnationaux.Onpeutciterenexempleladistributiondesvivresencasdefamines,
lapriseenchargedesenfantsmalnutris,ladistributiondessemencesauxproducteurs.Ilconvientderelaterl’interventiondel’EEMETàl’EstetauSudduTchadpoursecourirlesréfugiéssoudanaisetcentrafricainsainsiquelesdéplacéstchadiensdontlaresponsabilitédelamiseenœuvredeceprogrammeaétécoordonnéeparlesresponsablesduBACetceuxdesœuvresdeséglises.
• Education:LeréseaudesétablissementsscolairesappuyéparleBACcomprend107écolesprimaires,19collègesetlycéesreconnusparleMinistèredel’EducationNationale.Ilyaaussideuxinstitutsauniveaudel’EnseignementSupérieurdontunestàN’Djamenaetl’autreàMoundou.
Lesétablissementsscolairesetprofessionnelsprivésévangéliquesontunelongueexpériencedansledomainedelaformationdesjeunes.Letauxderéussitedesélèvesquipassentenclassesupérieureestgénéralementsituéau-dessusde70%.Pourlesdifférentsexamensetconcours,lesrésultatsvariententre90et95%chaqueannée.Onconstateparailleursqueladéperditionconjuguéedueauredoublementetàl’abandonestfaible.
Outrel’appuiàlaformationdanslesétablissementsscolaires,leBACencollaborationavecsespartenairesextérieuresparraineaumoins915orphelinsetenfantsvulnérablesdanslapriseenchargescolaireetsanitaire.
LesfinancementsproviennentessentiellementdesoffrandesetdîmesdesfidèlesmaissurtoutdesautreséglisessœurssituéeenEuropeetauxUSA.
L’Eglise catholique
L’actioncaritativedel’Eglisecatholiquesefaitàtraversl’UNAD(Unionnationaledesassociationsdiocésaines)etquiregroupeensonseinhuitAssociations:leBELACDdePala,Moundou,Lai,Doba,Goré,Sarh,SECADEVdeN’DjamenaetAURADEMongo.
• Dansledomainedel’éducation,l’églisecompte107établissements(écolesprimaires,collègesetlycées)repartisdanslesdiocèsesdeN’Djamena,Mongo,Pala,Moundou,Lai,Doba,GoréetSarh.Ainsi,autitredelarentrée2009-2010,ellecompte34646élèvesdansl’enseignementdebaseet4550danslesecondairegénéral,techniqueetprofessionnel.
• Dansledomainede la santé,lesstructuressanitairesdiocésainessetrouventdanslesDélégationsSanitairesRégionalesdelaTandjilé,duLogoneOccidental,duLogoneOriental,duMoyenChari,duMayoKebbiest,duMayoKebbiOuest,deN’DjamenaetduGuéra.Cesstructuressontcomposéesdeshôpitauxdedistrict,descentresdesantéetdestructuresdeluttecontreleVIH/SIDA.SelonledocumentdePolitiqueNationaledeSanté,68des639zonesderesponsabilitéfonctionnellesdusystèmedesantéduTchadsonttenuesparlesassociationsmembresdel’UNADsoitunecontributionde10,65%àlacouverturesanitaireeninfrastructuresfonctionnelleset14,77%delapopulationtchadienne.
• Dansledomainedel’aide d’urgence,lasituationd’urgenceàl’estduTchadavul’interventionmassiveduSecoursCatholiquepourleDéveloppement(SECADEV).Ilapporteuneassistance
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humanitairedanslescampsdesrefugiésdeFarchana,KounoungoetMile,oùelleassurelaresponsabilitéglobaledelagestiondecescamps(soituntotald’environ60.000réfugiés)encollaborationavecd’autresorganismesintervenants.L’appuiapportéconcernesurtoutlessecteursdel’eauetl’assainissement/promotiond’hygiène,l’animationcommunautaire,l’agriculture,l’élevageetlesbesoinsdomestiques/Appuiménager.
5.3.3 De nouvelles formes de solidarité
Onobservecesdernièresannées,surtoutchezlagenteféminineunenouvelleformedesolidaritéaveclephénomènedes«paris-vente»etautres«azouma».
Les paris-venteLespari-ventessontdesformesdemobilisationderessources.57Cesontdesfêtespopulairesorganiséesleplussouventleweek-endquigénèrentdesrevenusauxinitiateurs.Lemontantrécoltéparl’organisateurestlebénéficeréalisésurlaventedesboissonsetce,parrapportauxdépensesengagées.Pluslenombred’invitésestgrand,plusestélevélemontantdelasommeencaissée.Ilexisted’autresformesdemobilisationdesressourcestellesquelespari-marara,lespari-carpesetc.
AzoumaToutcommelespari-ventes,lesazoumasontdesmanifestationspopulairesquigénèrentaussilesrevenusauxfemmes.Ellessontplusanciennesettrèsconnuesetpratiquéesdanslemilieumusulman.Cesontdesmanifestationspopulairesd’entraidefinancièreàcaractèresocial.Lesazoumaleplussouventsontorganiséesàl’occasion,d’unmariage,d’unecirconcision,d’unbaptême,devoyageoupourrésoudreunproblème.Cellequiaorganisél’azoumaal’obligationderestitueràtourderôleauxautrescequ’ellesluiontdonnéàsontourtoutenmajorantlemontantreçu.
C’estsansdoutececourantdesolidaritéquiaeusonaboutissementdanslestontines,genredemutuelleslongtempsdemeuréesinformelles.Latontineestparessenceuninstrumentdelasolidaritécollective,unmécanismed’auto-organisationdesindividusdanslasociétécontemporaine.Perpétuelegreniercommunautairetraditionnelquiautrefoisservaitpourlestockagedesrécoltesàredistribuerenpériodedecrisealimentaire(famine,sècheresse).Adhéreràunetontinec’est«lasatisfactiond’unbesoinprofond,celuidelasécuritésociale».
Lespratiquescourantesmontrentdoncquedansl‘espacecritiquedessociétésurbainesetrurales,lessolidaritésconstituentpourlesindividus,nonseulement,l‘expressiond‘élémentsstratégiquesdesurviemaistoutautantlemoyendereproductionduliensocial.Entémoigne,parexemple,latontinequiestuneformed‘assurancemultirisqueàapplicationlibresuivantlespersonnesquis‘yengagent.Ils‘agitd‘uncercledeprêtoud‘unemutuelleautofinancéeparlespersonnesparticipantes,cesdernièresdisposantchacunàsontoursuivantunepériodicitédéterminée,del‘ensembledesparts.Letauxdecotisationestlemêmepourtousetchaquepersonnedisposedelamisedugroupesuivantsesbesoins.Deplus,letourdesparticipantspeutvariersuivantlescirconstances.
Dansceprocessuscomplexe,chacunmetenjeulesacquispropresàsapositionsociale.DidierTêtêviAgbodjan,dansuneétudeconsacréeausujetdécritlephénomène:
«Lasimplevisiteàunparentcitadinoupourtransmettreunecommissionestcourammentconstitutived‘unepremièreexpériencedepetitcommerce,deservicesproposés,d‘emploidomestique,informeloudesalariat.Telneveuduvillaged’originedébarqueenvilledanslamaisonetfoyerconjugaldel‘onclesalariéoùilestprisenchargequantaulogementetaurepas,s‘occupantencontrepartiedetravauxménagers,detâchesponctuelles;puistravailleàcedomicile,àtitreinformel,àlamaintenanceetréparationd‘appareilsradiophoniques,activitépourlaquelleilaétéformésurletas.Saclientèlesecompteparmilesmembresdelafamille,duquartieroudesamisquipassentàlamaisondontl‘infirmierduquartierquiluifacilitel‘accèsauxsoins,cequin‘estpaslecasdespatientsanonymesquisontplutôtrares.»58
5.4. Conclusions, recommandations, et éléments de réflexion
PartoutenAfrique,lesmeilleuresinstitutionsdesécuritésocialesonttoujoursdéficitairesàcausedulargeéventaildesprestationsverséesauxprestataires.AuTchadparcontre,laCNPSseretrouveexcédentaire,cequisupposequelenombredesrégimesqu’ellegèreainsiquelemontantdesprestationsverséessonttrèsréduitsvoiredérisoires.Aussi,serait-ilsouhaitablederevaloriserlesprestationsetdemenerunepolitiqued’ouvertureversd’autrescouchesdelapopulationenleurassurantdesprestationsdansledomainemédico-social,parexemple.Toutefois,ilyaunelueurd’espoirdepuisl’adoptionen2007parleTchaddelaconvention102del’Organisationinternationaledutravail(OIT)quiobligedésormaislegouvernementàétendrelacouverturesocialeycomprisautravailleurdusecteurinformel.
QuantauxproblèmesposésparlesystèmederetraitedelaCNRT,ilsnepeuventques’analyserentermesdechoixetderesponsabilitédel’Etat.«Qu’iloptepourlemaintiendurégimeactueloulepassageaurégimeparcapitalisationnechangerienàlasituation,carunrégimedepensionnes’équilibrepasdelui-même:l’Etat,responsabledusocialgénéralintervienttoujoursd’unemanièreoùd’uneautrepourmaintenirlesystème.»C’estdumoinscequiressortdesconclusionsd’unrapportde2004surlesmesuresvisantàredresserlal’institution.Auregarddecesobservations,nousrecommandonscequisuit:
Au titre de la CNPS :
• immatriculationdestravailleursdusecteurinformelafindeleurpermettredebénéficierdesdiversesprestationsoffertesparlaCaisse;
• constructiondeslogementsetautresservicessociauxcommec’estlecasauCamerounpourneciterqueleseulexemple;
• extensiondurégimedesaccidentsdetravailetdesmaladiesprofessionnellesauxélèvesdesécolesprofessionnelles,auxapprentisetauxstagiaires;
• créationdescentresmédico-sociauxdanslesvillesdesprovinces.
58AgbodjanD.«Lasécuritésociale:principesinternationauxetbesoinssociauxenAfriquesubsaharienne»Revuequébécoisededroitinternational(2000)n°13.
57RakiaDiakité,«Lesformesdemobilisationdel’épargnespécifiquesauTchad:lesParis-venteetAzouma»,Communicationauséminairedeformationsurlestontinesetautresformesdemobilisationderessources,N’Djaména23-25juin1997.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 91
Au titre de la CNRT :
• commettreuneexpertiseenvued’envisagerlaréformedelaCaisse;
• réviserlecodedespensionsde1969etquineprendpasenencomptecertainesréalitéstellesqueleconcubinagenotoire;
• rechercherdesressourcesadditionnelles(taxeparafiscale,taxesstatistique);
• décentraliserlagestiondelacaisseauniveaudechaqueministère;
• proposerdesprimesdedépartauxmilitairesquin’ontpaspassélenombred’annéenécessairepourpouvoirbénéficierdelaretraite;
• octroyerdeslopinsdeterreauxmilitairesdéflatésafind’ycultiver.
Au titre de la sécurité sociale :
• renforcementdescapacitésdesstructureschargéesdelasécuritésociale;
• adoptiondunouveauprojetdeCodedelasécuritésociale;
• adoptionducodedelasécuritésociale;
• réglementationdusystèmedesmutuellesdesanté;
• extensiondelaprotectionsocialeausecteurinformelainsiqu’auxtravailleursagricoles;
• miseenplacedel’assurancemaladie;
• créationd’unebranchemaladie.
Par rapport aux systèmes de solidarité et d’entraide :
• encouragerlessystèmesparl’organisationdesséminairesetautresétudessurlesmeilleurespratiquesdansledomaine;
• réglementerlesformeslespluspratiquées.
6. Santé
6.1 Introduction et contexte
L’enjeudefaireensortequelasantédespopulationstchadiennessoitaucentredespréoccupationsdel’Etatestd’autantplusimportantquelasurvieden’importequelsystèmeéconomiqueoulamiseenœuvreden’importequelleréformedépendentdumeilleurétatdesantédelapopulation.Lasantéestdoncundesfacteurslesplusimportantsdelaproductivité,durendementetdelamotivation.D’oùlanécessitépourunEtatdemettreenplacedesmécanismesdeprotectionsocialequipuissentgarantiràtousl’accèsàdesservicesdebasedequalité.
C’estjustementenvuedeprendreencomptecettepréoccupation,quelegouvernementàtoujoursréaffirmélaprioritéaccordéeausecteurdelasantéendéclarantqu’onnesauraitparlerde
développementetdubien-êtresocialsionneprenaitpasencomptelanécessitédel’améliorationdelasantédespopulationsAussi,àl’instardelaplupartdespaysenvoiededéveloppementleTchadaadhéréauprincipevisantl’atteintedesObjectifsduMillénairepourledéveloppement(OMD)d’iciàl’année2015.59Ens’engageantdansl’atteintedesOMD,leTchads’engageaussiàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentiellesdesanté.60Cetaccèsdevraitêtrefacilitépardesservicesdesantédedistrictperformants,capablesd’assurer,àtempsetàuncoûtabordable,desinterventionsessentiellesauxcommunautés,auxfamillesetauxindividus.Lastratégiedessoinsdesantéprimairesconstituealorsuncadreappropriépourl’accèsauxsoinsdesantéessentiels,àconditiond’êtreadaptéeaucontexteactueletfuturdupays.
LaStratégieNationaledeLuttecontrelaPauvreté,laPolitiqueNationaledeSanté(PNS),etlePlanNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)onttousmisenévidencelesfaiblessesquiexpliquentlafaibleperformancedusystèmedesantéduTchad.Cesont:uneinsuffisanceenressourceshumaines,unefaiblessedelaperformancedusystèmed’informationssanitaires(SIS),unefaiblessedanslagestiondesressourcesfinancières,unefaiblessedansl’accèsauxservicesdesanté,unefaiblessedansl’approvisionnementenmédicaments,produitspharmaceutiquesetvaccins,unefaiblessedanslacoordinationetlagestiondusystèmedesantéauxdifférentsniveaux.
Parailleurs,l’Annuairedesstatistiquessanitaires2007amisenévidencelatrèsfaiblefréquentationdesservicesdesanté0,19nouveaucasparhabitantetparanen2006.61Lorsquelesgenssontmalades,ilsconsultentenpremierlieulesecteurinformel(achatdirectdesmédicamentssurlesmarchés,recoursàunpersonnelsoignantqualifiéàdomicileouauxpraticienstraditionnels).
6.2 La Politique Nationale de Santé
LaPolitiqueNationaledeSantéestinspiréedesobjectifsdumillénairepourledéveloppement,delastratégienationaledeluttecontrelapauvretéetd’autresengagementsauxquelsleTchadasouscrit.ElletiresalégitimitédelaConstitutiondelaRépubliqueduTchadstipulantdanssonarticle17que:«lapersonneestsacréeetinviolable.Toutindividualedroitàlavie,l’intégritédesapersonne….».62
Envuedesonopérationnalisation,unPlanNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)aétéélaboré,visantàréduirelamorbiditéetlamortalitéauseindespopulations.Pouratteindrecetobjectif,ilaétéfixécinqobjectifsintermédiaires:
• réduirelamortalitématernelle,lamortaliténéonataleetlamortalitéinfantojuvénile;
• réduirelatransmissionduVIHetl’impactduSIDA;
• maîtriserlepaludisme,latuberculoseetlesautresmaladiesprioritairesetcommenceràinverserlatendance;
59 Lesystèmedesantéaétééprouvépardestroublessociauxetlesconflitsarmésdepuisplusde30ans,avecdegravesconséquencessurl’accèsauxservicesdesantédebaseetlaqualitédessoins,particulièrementenzoneruraleoùvivent80%delapopulation.
60 LegouvernementdelarépubliqueduTchadamisenœuvredepuis2003,unepremièreSNRPcouvrantlapériode,etunedeuxièmeversionestenvigueurdepuisavril2008.Cedocumentsertdecadrederéférencepourledéveloppementsocio-économiquedupays,autourduquelunconsensusaétéobtenuavecl’ensembledespartenairesaudéveloppement.
61 Selonuneanalyse«santéetpauvreté»faiteparlaBanqueMondialeen2004,cettesituationseraitdueauniveauélevédelapauvretédupays.
62 MinistèredelaSantéPublique,«PolitiqueNationaledeSanté2007-2015»,2007P.6.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 93
• assurerunemeilleuredisponibilitéetuneutilisationrationnelledesmédicamentssûrs,efficaces,debonnequalitéetàuncoûtabordablepourlespopulations;
• assurerladisponibilitédesressourceshumainesenquantitéetenqualitéàtouslesniveaux.
Surlabasedecesorientations,unCadredesDépensesàMoyenTerme(CDMT)aétéélaboréentenantcomptedescoûtsactuelsdusystèmedesantéd’unepartetdescoûtsadditionnelsnécessairesàl’accélérationdesinterventionsenvued’atteindrelesOMDàl’horizon2015.
Lecontextesocio-sanitaireduTchadestcaractériséparlaprévalencedesmaladiesendémiquesetépidémiquesparmilesquelleslepaludisme,latuberculose,lesinfectionsrespiratoiresaigues,leVIH/SIDAetladiarrhéetiennentlepremierrang.63Certainesmaladiesnontransmissiblesconstituentaussidescausesimportantesdemorbiditéetdemortalité.Cesmaladiestouchentparticulièrementlesenfantsetlesfemmes,groupeslesplusvulnérablesdelapopulation.
Lefinancementdusecteurdelasantéprovientdequatresources:i)l’EtatautraversdesonbudgetGénéral;ii)lesbailleursdefondsetlesorganisationsinternationales;iii)lesorganisationsnongouvernementalesetlescommunautésquiapportentdescontributionsdeplusenplusimportantesausecteur;etiv)lespopulationsquicontribuentaufinancementdelasantéautraversdurecouvrementdescoûtsmaisaussiparleursdépensesauprèsdesprestatairesprivés.
Lesecteurdelasantéestfaiblementfinancédemanièreglobaleetplusparticulièrementparl’Etat.Lafaiblemobilisationdesressourcesfinancièresdel’Etat,despartenairesextérieursetdelacommunautélimitefortementl’offredesoinsetaffectel’étatdesantédelapopulation.De2003à2007,lebudgetdelasantén’ajamaisatteint10%dubudgetgénéraldel’Etat.
6.3 Les défis de l’accès équitable aux soins de santé
Ilyaunefaibleaccessibilitéfinancière64pourlespopulationstchadiennesenraisonducoûttropélevédessoinsdansuncontextedepauvretétrèsétendue.Uneétudesurl’accessibilitéfinancièredespopulationsamontréqu’unefortemajoritédelapopulationestdisposéeàpayerlessoins,maispasau-delàde5000FCA.Silecoûtdessoinsdesantéauniveaudescentresdesantén’atteintpasceseuil,parcontrelecoûtdessoinshospitaliersledépasselargement.65
De2002à2009,lapartannuelledubudgetgénéralallouéàlasantén’aguèreatteint11%.Leretarddemobilisationdescréditsdéléguésetlemanquedesubventiondelapartdel’Etatpourlecoûtdemédicaments(exceptéARV)posentdesproblèmesauxhôpitaux.Enpluslesystèmed’assurancemaladieestquasiinexistantpourallégerleschargesdesantédelapopulation.
L’accessibilitéfinancièreetlaqualitédessoinssontidentifiéescommelesprincipauxfacteursquiinfluencentl’utilisationdesservicesparlespopulations.Desmilliersdepersonnesmeurentparce
qu’ellesnepeuventpass’offrirlessoinsdesantédontellesontbesoin,desbarrièresinsurmontablestellesquelesfraismédicauxreprésententunecontraintepourlesfamillesàtrèsfaiblerevenu.Demanderauxpatientsdepayerlesdécourageàsefairesoigner.Etquandilsviennenteffectivementpoursefairesoigner,c’estsouventtrèstard,lorsqueleurétatestdéjàtrèssérieux.D’autrescontractentdesdettesouvendentleursbiensdevaleurmettantainsienpérilleursubsistance.
Parailleurs,lacouverturesanitaireestenmoyennede49,8%-cequiconstitueuneautrelimitepourl’accessibilitédessoins.L’analysedesdonnéesdelaDivisionduSystèmed’InformationSanitairede2000à2007montreunefaibleutilisationdesservicescuratifsetpréventifsavecquelquesvariationsselonlesrégionsàcausedesbarrièresfinancièresetdelapauvretédesménages.
Plusieursstratégiesontétéadoptéesetmisesenœuvreafinderemédieràlafaibleaccessibilitéauxsoins.Parmicesstratégies,onpeutciterlerecouvrementdescoûtsdesantéetlagratuitédessoinsd’urgenceetpourcertainespathologies.
6.4 Le recouvrement des coûts
L’unedestroissourcesdefinancementdelasantéauTchad(aprèslebudgetdel’Etatetl’aideextérieure)provientdurecouvrementdescoûtsdesantéissudel’InitiativedeBamako.Cettepolitiqueseprésentecommeuneréponsepragmatiqueauxdifficultésdemiseenœuvredessoinsdesantéprimaires.Eneffet,afindepermettreauxcentresdesantédedisposerd’unfinancementpropre,elleconsacrelaparticipationfinancièredesusagersenleuroctroyantencontrepartieundroitderegardsurlagestion.Lesystèmederecouvrementdescoûtsvisedoncàréduireconsidérablementlabarrièrefinancièrequiempêchel’accessibilitédespopulationsbénéficiairesauxsoinsdesantéprimaires.Lesréticencesquis’exprimentaujourd’huicontrelagratuitédessoinssontjustifiéesparlavolontédepréservercemodèle.
ToutcommenceenSeptembre1987àBamakooù,lesministresafricainsdelasantésesontréunisàl’occasiondelatrente-septièmesessionduComitéRégionaldel’OrganisationMondialedelaSautépourl’Afrique,etontdiscutédubilandelamiseenœuvredelastratégiedemiseenœuvredessoinsdesantéprimairesdepuis1978.Leconstatétaitamer:leseffetsperversdel’ajustementstructurelétaientressentisdanstouslespays(réductionsbudgétaires,retardsdanslepaiementdessalairesdupersonnelsoignant,rupturesfréquentesdesmédicamentsdanslescentresdesanté,lemanquedelogistiquepourlaluttecontrelesmaladiesetlesvaccinationsdemasses).
Lapolitiquederecouvrementsdescoûtsétaitbaséealorssurlapolitiquedumédicamentgénériquecenséeassureruneplusgrandeaccessibilitédespopulationsauxsoins.Cetteinitiativeestintervenueenpleincontexted’ajustementstructurelmarquéparl’incapacitédel’Etatàprendreefficacementenchargelasantédespopulations.Ilafalludonctrouverunealternativeauxmédicamentsdespécialitéjugésfinancièrementtrèscoûteuxpourl’écrasantemajoritédespopulations.
Lesrecouvrementsdescoûtsontrapportéen2007environ3,1milliardsdeFCFAdont1,7milliardsproviennentd’autressourceset1,4milliardsdelaventedesmédicaments).Lesautressourcesderecettessontlaventedescarnets,lessoins,lessubventions,l’hébergement,lesanalysesdelaboratoireetc.66
63MinistèredelaSantéPublique,PolitiqueNationaledeSanté2007-15.64Lebilandelamiseenœuvredelapolitiquenationaledesanté(PNS)réaliséen2005-2006etledocumentdelastratégiedeluttecontrelapauvretéontrévéléunefaiblessedelaréponsedusystèmefaceàcesproblèmesdesanté.Ilaétéconstatéunefaiblessed’accèsdelapopulationauxservicesdesanté,deladisponibilitédecesservices,deleurutilisation,deleurcouvertureetdeleurqualité.Parailleurs,cetteanalyseasoulignélesousfinancementdusecteurdelasantéetuneinsuffisancedanslagestiondesressourcesmobilisées.
65OMSPauvretéetménages,2004. 66MinistèredelaSantéPublique,DivisionduSystèmed’InformationSanitaire«AnnuairesdesstatistiquessanitairesduTchad»édition2007.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 95
Tableau 11: Synthèse de recouvrement des coûts
DSRRecettes
MédicamentsAutres Recettes*
Dépenses Médicaments
Autres dépenses*
Batha 23020231 7061335 19208595 11625845WadiFira 17862054 1245004 11099777 12549752BET 6115598 878175 4977729 64083375Guéra 45011104 20994510 37927470 16183136Kanem 32858524 8670215 25764975 11706737Lac 32947462 9084696 20399021 12357737LOC 89459957 36744269 63893336 73240058LOR 211830313 101780142 153377167 120390078OUA 48064424 654567840 38959967 26884267Sal 15483360 3960490 12677153 5385790Tan 157531805 73536401 109449445 124736840CB 41399030 519773201 37021968 19376957HL 63046151 18261876 44869913 24191584Ndja 15759010 6328266 8460808 6463675MKE 256839016 59905598 134959940 139756562MKW 224881174 74084258 113381117 85946945Man 69465480 106309826 71096619 72486607MC 63342351 38990041 46230252 53222479Total 1 414 917 044 1 742 176 143 953 755 252 880 588 424
Source:DSIS,2007
CertainesDélégationsSanitairesRégionales(DSR)fontd’importantesrecettes:Ouaddaï(702632264FCFA);Chari-Baguirmi(561172231FCFA);MayoKebbiEst(316744614FCFA);LogoneOriental(313610455FCFA);etMayoKebbiOuest(298965432FCFA).D’autresDSRprésententdessituationsdéficitaires:BET(6993773FCFA);WadiFira(19107058FCFA);Kanem(41528739FCFA);etLac(42032158FCFA).
Afinderépondreauprinciped’équiténotammentfinancière,l’article6del’arrêtén°362/MSP/SGDAS/DPMLdu2novembre2003duMinistèredelaSantéPublique(MSP)aharmonisélatarificationdesactesetdesmédicamentsdanslesformationssanitairespubliquesetprivéesàbutnonlucratif.LatarificationdesmédicamentsdisposequelaventedesproduitspharmaceutiquesdanslesPharmaciesRégionalesd’Approvisionnement(PRA)auxformationssanitairesestsoumiseàunefourchettedemargede16à25%,àpartirduprixdeventedelaCentralePharmaceutiqued’Achats(CPA).Aussi,laventedesproduitspharmaceutiquesauxmaladeshospitalisésetambulatoiresestassuréeparlapharmaciedecessionde1’hôpital.Lesproduitspharmaceutiquessontvendusauxmaladeshospitalisésavecunemargede10%surleprixd’achatdelaPRA,etauxmaladesambulatoiresavecunefourchettedemargede16à25%.
Lacontributiondesménages,danslecadredurecouvrementdescoûts,selondeleSIS,étaitde2,133milliardsen2005etde1,627milliarden2006pourtoutlesecteurdelasanté.Ladéterminationdelacapacitécontributivedelacommunautéestuné1émentessentieldelapérennisationdusystèmederecouvrementdescoûts.Toutefois,lerecouvrementdescoûtsnedoitpasexclurelespluspauvres(indigents)dessoins.Latarificationn’apasuneincidencemajeuresurladispositiondesgensàpayercarlaqualitél’emportesurtouslesautresfacteurs.
C’estpourquoil’arrêtédéterminantlesmodalitésdelaparticipationcommunautaireindiqueque«lescomitésdegestiondoiventidentifierlesmembresquidoiventbénéficierdesservicesgratuitsouréduitsd’uncommunaccordaveclesresponsableslocauxdesantésurlabasedescritèresbienprécis.»
6.4.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Lecoûtélevédesprestationsdessoinsetdesmédicamentsnepermetpasàcertainescatégoriesdepopulationsd’yaccéder.Aussi,lesrésultatsdel’enquêtesurlesprixdesmédicamentsmenéedanscinqpaysen2004(dontleTchad)ontmontréquelesmédicamentssontfinancièrementinaccessiblesàlamajoritédelapopulation.67C’estpourquoi,ilconviendraitd’entreprendreauniveaudupaysuneanalysefinedurecouvrementdescoûtsavecuneapprocheplusdétailléeauniveaudescentresdesanté(CS)permettantd’évaluerlesrésultats:
• En zone ruraleavecdespopulationsdiversementdispersées,lapartetlescaractéristiquesdesCentresdeSantéquinesontpasenmesured’atteindrel’équilibrefinancierdoiventêtreidentifiées.DesmécanismesderééquilibragefinancierdecesCS(parexempleenfaisantjouerlasolidaritéentreCSauseind’unDistrict)doiventêtreimaginéssil’onsouhaitegarantirleurpérennité.
• En zone urbaineoùl’offredemédicamentsenparticulierestbeaucouppluslargeetoùlesCentresdeSanténesontfréquentésquelorsquelespathologiessontplusgravesouàunstadeavancéaprèsl’échecd’uneautomédication.
Ilconviendraitégalementd’étudierlerecouvrementauniveaudesHôpitauxdeDistrictfonctionnelsdupaysdontonsaitquelaparticipationfinancièredespopulationsn’estpasenmesuredecouvrirlefonctionnementglobaldecesstructures.Ilenestdemêmedesstructureshospitalièrespratiquantunetarificationdesactesquileurpermettentdedégagerdesrecettespropresvisantàcouvrirleurschargesdefonctionnementencomplémentdessubventionsdel’Etat.
Cetteétudedevraégalements’attacheràévaluerl’accessibilitéfinancièredespopulationsàl’offredesoinsdanscesstructuresetenparticulierévaluerlapartdelapopulationlaplusvulnérablequin’estpasenmesured’assumercescoûts.Latendanceobservées’orientesurunedemandedeplusenplusimportantefaiteauxpopulationsd’assumerlescoûtsdefonctionnementdusystèmedesantéparallèlementàundésengagementprogressifdel’Etat.L’étudepermettraitégalementdedéfinirclairementcequipeutêtredemandéauxpopulationssansquel’accessibilitéfinancièreàl’offredesoinsnesoitremiseencauseetcesurquoil’Etatnepeutetnedoitpassedésengager.
67OMS/CERDI,EnquêterégionalesurlesprixdemédicamentsenAfrique,2001
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 97
Enfin,pourfavoriserl’accessibilitéfinancièreauxsoinsselonunprinciped’équité,ilestnécessaire:
• d’unepartdeprendretotalementenchargelespersonnesindigentes;
• d’autrepartdeprendrepartiellementenchargecertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées.
Pourcela,ilfaudra:
• Encouragerunepolitiquefavorisantl’utilisationdesmédicamentsgénériquesenstimulantlaprescriptiongénérique,enaugmentantlaprisedeconscienceetl’acceptationdeséquivalentsgénériquesparlesconsommateursetenintroduisantdesincitationspourlespharmaciensàrespecterlapolitiquedemédicamentsgénériques;
• Prendredesmesuresvisantàdiminuerlepoidsdesdroitsdedouane,destaxesetdesmargescommercialesdanslesecteurprivé.Unemesurecomplémentaireseraitd’introduireetdefairerespecterlesmargesmaximalesdanslesecteurprivé.Lacentraled’achatsdemédicamentsdoitêtreutiliséecommegrossistedemédicamentsessentielsaussibienpourlesecteurpublicquelesecteurprivé;
• ElaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens;
• Elaborerdestextespourrendrelesconsultationscurativesgratuitespourlespersonnesdu3èmeâge;
• Fairedesétudesderechercheopérationnelledepriseenchargedesindigentsainsiquedespersonnesdu3èmeâge;
• BudgétiserleFondsNationaldeSolidaritéafindelerendrepérennepourprendreencomptetouslesindigentsmaispasseulementlessinistrés.
• Fairedesétudesderechercheopérationnelledepriseenchargedesindigentsainsiquedespersonnesdu3èmeâge;
• Elaboreretmettreenœuvreunestratégienationaledepriseenchargedesindigents;
• ElaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens….
• Elaborerdestextespourrendrelesconsultationscurativesgratuitespourlespersonnesdu3ièmeâge;
• Allouerplusdesressourcesàl’actuelFondsNationaldeSolidaritépourprendreencomptelesindigents.
6.5 La gratuité des soins de santé
LeChefdel’Etat,conscientdeladifficultéd’accèsfinancierdespopulationsauxsoinsdesantéetenraisondesonmandatsocialainstituélagratuitépourunpaquetdeprestationsdeservicesen2007.68C’estainsiquel’Etatassuregratuitementlescoûtspourlesurgencesobstétricales,chirurgicalesetinfantiles;l’indépendancevaccinaleduPEVderoutine,lagratuitédelapriseenchargeduSida,lepaludismeetcertainesendémo-épidémiestellesquelatuberculose,l’onchocercoseetlalèpre.69
Toutefois,encequiconcernelagratuitédessoinspourlesurgencesmédicales,chirurgicalesetobstétricales,en2007,pour14Milliardsestimés,environ1MilliarddeFCFAaétémobilisés(Loidesfinances2009).
ForceestdeconstaterquemisàpartlapriseenchargedesPVVIH,aucuntexte(législatifouréglementaire)nesertdebaselégaleàtouteslesgratuités:soinsd’urgences,vaccinationsduPEV,CPN,accouchements,paludisme,endémo-épidémies,tuberculose,l’onchocercoseetlèpre.70 De sortequ’aujourd’hui,ilestdifficiledesavoirqu’est-cequiestgratuitetqu’est-cequinel’estpas.Etcommenousl’adéclarélorsdenotreentretien,uncadreduMinistèredelaSantéPublique,«puisquec’étaitlavolontéduchefdel’Etat,onavoulul’appliquertrèsvite,sanspenserauxautresconséquences.»Cequimontrebienqu’iln’yaaucunelisibilitédanslapolitiquedegratuitéaveclesconséquencesquecelasupposeparfois.71
Quandàlagratuitédessoins,deuxscénariisontproposés:
Lepremierscénariotientcomptedetouteslesvraiesurgences,lapriseenchargedesPVVIH,dudésengorgementdeshôpitauxcentraux,despersonnesdéplacéesetréfugiées.Lecoûtglobalestestiméà21.402.999.164 FCFA.Cebudgetprendencompte:
• touteslesDélégationsSanitairesRégionales
• l’HôpitalGénéraldeRéférenceNationale;
• l’hôpitaldelaLiberté;
• laPECdesPVVIH(10000);
• ledésengorgementdesHôpitauxcentraux;
• lespersonnesdéplacées;
• l’augmentationdelafréquentationdufaitdelagratuitédessoins.
68En2005,lePIB/hbt.avaitétéestiméparl’InstitutdesEtudesEconomiquesetDémographiques(INSED)à636,54dollars69Ilestimportantderappelerquel’Etataéchouédanssatentativedepourvoirdesservicesdebasegratuitsaucoursdespériodesallantde1960audébutdesannées1980.C’estpeut-êtrecequiexpliqueunepriseenchargelimitéeauxtroiscasd’urgence.
70Ilnes’agitpasd’uneremiseencausedelapolitiquederecouvrementdescoûtscarleservicedeconsultationsexternesestséparéduservicedesurgences.
71Cettefaiblesselaisseparfoislaporteouverteàdenombreuxabusobservésdanscertainesformationssanitairesoùdesprofessionnelsdesoinsperçoiventdel’argentpourlesaccouchementsvoirlesvaccinations.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 99
Ledeuxièmescénario,concernelapriseenchargedesurgencesgynécoobstétricalesetchirurgicales(lesplusdominantesentermesdemortalitédanslesstructuresdesanté),lespersonnesvivantavecleVIH/SIDAetledésengorgementdeshôpitauxcentraux.Lecoûtglobalestestiméà14 410 703 900 FCFA.Cebudgettientcompted’unemiseenœuvregraduelledelagratuitéenciblantlespathologieslespluscourantesetresponsablesd’unforttauxdemortalitéetdemorbidité.Ainsiontétéretenus:
• Lesurgencesobstétricales(UO);
• Lesurgenceschirurgicales(UC);
• Ledésengorgementdel’HGRN;
• LaPECdesPVVIH(5.000cas).
Decesdeuxscenarii,c’estledeuxièmequiaétéretenu.Envued’assurerlaréussitedelagratuitédessoins,uncertainnombredepréalablessontnécessaires.Ils’agitde:
• Créerunservicedesadmissionsdanschaquehôpital:
• Enregistrementsystématiquedesentréesetsorties;
• Fairejouerauservicedesentréessonvéritablerôle;
• Informatisationdubureaudesentréessouhaitable.
• Élaborerdesoutilsdegestion:
• Budgetquiintègreenrecettesetendépenseslesfondsnécessairespourcouvrirlagratuité;
• BordereaudePriseenCharge(BPC)quirécapitulelesprestationsréaliséespourlecomptedechaquepatient;
• Ordonnanceàsouchepourlesmédicaments,dontlatenuedelacomptabilitédoitêtreséparéedecelledesactes.
Tableau 12: Situation de la politique de gratuité des soins d’urgence et des vaccins
Année Budget accordé Au trésor public Viré dans le compte du MSP2007 3.000.000.000 3.000.000.000
800.000.0002008 3.000.000.000 3.000.000.0002009 3.880.000.000 3.880.000.000 621.860.2232010 4.000.000.000 0(nonencoreengagé) 500.000.000
13.880.000.000 9.880.000.000 1.921.860.223DépensevaccinUNICEF 878.139.777 773.177.225
9.001.860.223-1.921.860.223
Soldes 7.080.000.000 1.188.682.997
Sources:DAFM/MSP
Onnotesurcetableauquedepuis2007,l’Etataaccordéunbudgetde13.880.000FCFA.Malheureusement,surcemontant,seulement1.188.682.997ontétévirésdanslecompteduMinistèredelaSantéPublique.
Desréticencessemanifestent,ycomprisparmilesprofessionnelsdelasantéfaceàlaperspectivedudéveloppementd’uneoffredesoinsgratuits.Eneffet,lagratuitésembleremettreencauselesprincipesderecouvrementdescoûts.72
Encadré 5: Impact et défis de l’annulation des frais d’utilisation de services de santé de base
Des évidences se multiplient pour montrer l’impact positif de l’annulation des frais des soins de santé, bien qu’il y ait plusieurs préalables pour assurer sa réussite. Des interventions récentes au Burundi par Médecins Sans Frontières – passant d’une politique de frais supposés être abordables à une nouvelle politique de gratuité de la prise en charge des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans - a doublé le nombre d’accouchements dans des centres de santé cibles par MSF et a augmenté de 40% l’utilisation des services par des enfants de moins de cinq ans. Des recherches récentes de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et de Save the Children ont estimé que l’annulation des frais dans 20 pays africains permettrait d’éviter 233.000 décès d’enfants de moins de cinq ans.
La mise en œuvre réussie de la suppression des frais exige non seulement le remplacement du manque à gagner (en général pas plus de 5 a 10% des ressources totales des services de santé gouvernementaux et parfois beaucoup moins), mais également une augmentation de ressources pour faire face a l’accroissement de la demande produite par la diminution des barrières à l’accès. Des reformes des mécanismes de gestion des finances publiques sont souvent requises (pour assurer que des ressources adéquates arrivent aux prestataires de services au niveau local). Pour faire face à l’augmentation de la demande, il faudra aussi prévoir du personnel médical et des fournitures médicales adéquates. En l’absence de ces mesures, la suppression des frais peut tout simplement miner la qualité des services, déjà assez faible dans beaucoup de pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
ODI/UNICEF(2009)
Lamiseenœuvredelagratuitésupposedesurmonterlesnombreusesréticencesquiluisontopposéesendéfensedumodèleactueldefinancementdelasantéetquisoulignentlesobstaclespratiques.Lefinancementdelasantéreposesurlemodèledel’InitiativedeBamakoetdurecouvrementdescoûts,quelagratuitédel’accèsauxsoinsremettraitencause.Nouspensonsqu’iln’enestriendetoutcelacarils’agitd’unegratuitécibléequinetouchepasl’ensembledessoins.Toutefois,ilseraitintéressantdeconduireuneétudesurlesavantagesetlesinconvénientsdelagratuitédessoinsafindesedéterminerparrapportàlapolitiquederecouvrementdescoûts.
72Signalonsqued’aprèsleGroupedetravailsurlessoinsd’urgence,80à90%environdespatientsreçusauservicedesurgencessontenréalitédesurgencesressenties,autrementditdesfaussesurgencespouvantêtreprisesenchargeauniveaudu1eret/ou2èmeéchelon.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 101
6.5.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Silapolitiquedelagratuitédessoinsconstitueuneavancéemajeuredansl’accessibilitéauxsoinssurtoutdesplusdémunis,ellen’endemeurepasmoinsunesourcededifficultéssupplémentairespourlesformationssanitairesentermede:• poidssurlesrecettespropresdel’établissement;
• chargedetravailénorme;
• insuffisancedupersonnelqualifié;
• absencedecertainsmédicamentsetconsommablesdanslesdotationslivrées;
• insuffisanceduplateautechnique;
• difficultéàdifférencierlesvraiesurgencesaveclesurgencesressenties;
• insuffisancedeséquipementsdesurgences.
Auregarddetouscesconstats,leComitéDirecteuravaitrecommandé,lorsdesa16èmesessiontenueàN’Djaménadu01erau03avril2009cequisuit:
• prendreencomptelesbesoinsexprimésparlesformationssanitaires;
• rendredisponiblelesmédicaments,lespetitsmatérielsmédico-chirurgicauxetlesréactifsàlaCPA;
• renforcerl’équipementdesurgencesenmatérielderéanimationetsoinsintensifs;
• réaménageretéquiperleblocopératoiredelachirurgiegénérale.
Aussi,pourfavoriserl’accessibilitéfinancièreauxsoinsselonunprinciped’équité,ilestnécessaire:
• d’unepartdeprendretotalementenchargelespersonnesindigentes,
• d’autrepartdeprendrepartiellementenchargecertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées.
Autantdepréoccupationsquen’apasperdudevueleforumsurlagratuitédessoinsorganiséàN’DjamenaparleMinistèredelaSantéPubliquedu25au27août2010etquiavaitrecommandéentreautresde:
• Assurerladisponibilitédesmédicaments,réactifsetdispositifsmédicaux;
• Mettrelesmédicamentsd’urgencedanslecircuitnormald’approvisionnementhabituel(MettrelesfondsparrégionauprèsdelaCPAquivaenvoyerlesmédicaments,réactifsetconsommablesàlaPRA);
• Élaborerlestextesrégissantlagratuitédessoinsd’urgence:loioudécret;
• Motiverlepersonnelentre10ou15%dumontantallouéàlagratuitédessoinsd’urgence
• Adopterunmodedefinancementflexibledelalignebudgétairedelagratuitédessoinsurgencesliéeaufonctionnementambulance,primes,actesetc.;
• Elaborerunplandecommunicationenrelaisaveclesradioscommunautaires.
6.6 Santé de la mère et de l’enfant
Dansl’ensemble,lesindicateursdesantéillustrentunesituationalarmanteenmatièredeluttecontrelamaladie.L’espérancedevien’estquede49,6ans,dont50,6anspourlesfemmeset48,5anspourleshommes.Lesindicateurslesplussensiblessontrelatifsàlamortalitédelamèreetdel’enfant.Eneffet,letauxdemortalitédesenfantsde0à1moisestde39pour1000naissancesvivantes,etceluidesenfantsde0à1an,de102pour1000naissancesvivantes.D’aprèsledocumentdesstatistiquessanitaires,parmilesprincipalesmaladiesinfantiles,onretrouve,lepaludisme,lesdiarrhées,lesinfectionsrespiratoiresaigues(IRA),lesdysenteries,lamalnutrition,larougeole,letétanosnéonatal.Cesmaladiessontrestéeslespremiersmotifsdeconsultationchezlesmoinsde5ansdepuisplusde10ans.Aussi,toujoursselonlemêmedocument,prèsde90%desenfantssouffrantsd’IRAn’ontpasétévusparunpersonnelmédical.Prèsde60%desenfantsayanteuunépisodediarrhéiquen’ontpasbénéficiéd’unethérapiederéhydratationparvoieorale
Quantàlamortalitématernelle,elleestparticulièrementélevéeauTchad.73Estiméeà827pour100000NVen1997,cetauxestactuellementde1099décèspour100.000naissancesvivantesselonl’EDST2(2004).Cettetristesituations’expliqueselonl’EDST2parplusieursfacteursquisuivent:
Encequiconcernelesenfants:
• 11%desenfantsdemoinsd’unansontcomplètementvaccinés;
• 44%desenfantsdemoinsdecinqansnedormentpassousunemoustiquaire;
• 41%desenfantssouffrentdemalnutritionchroniquemodéréeetprèsd’unenfantsurcinqsouffredemalnutritionchroniquesévère.
Encequiconcernelesfemmes:
• 7%desfemmesenceintesn’ontbénéficiéd’aucunsuivipardupersonnelqualifié;
• 58%desfemmesenceintesn’ontpasétéprotégéescontreletétanosmaterneletnéonatal;
• lapremièreconsultationprénataleesttardiveetraressontlesfemmesquisesoumettentaux4visitesselonlesnormespréconiséesparl’OMS(1,2%desfemmesonteffectuéles4visites);
• 79%desaccouchementsn’ontpasétéassistésparunpersonnelqualifié.Lesraisonsensontlessuivantes:i)l’éloignement(33%),ii)lemanquedetemps(21%),iii)lapréférencedudomicile(16%),iv)lacherté(11%),et,v)lefaitdesesentirenbonnesanté(10%).Ilestutiledereleverquecetteraisonaétéautantavancéeenmilieururalqu’enmilieuurbain.
• 92%desfemmesayantaccouchésansassistancedepersonnelqualifién’ontensuitebénéficiéd’aucunevisitepost-natale.
73MinistèredelaSanté,DocumentdePolitiqueNationale2007.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 103
Etpourtantselonl’UNICEF,cesmaladiessontévitablespourlesenfantsquiensontatteints.Larechercheetl’expériencemontrentquesurprèsde11millionsd’enfantsquimeurentchaqueannée,sixmillionspourraientêtresauvéspardesmesuressimples,rentables,éprouvéescommelesvaccins,lesantibiotiques,lessupplémentsenmicronutriments,lesmoustiquairestraitéesàl’insecticide,lessoinsfamiliauxaméliorésetl’allaitementmaternel.
C’estpourquoileGouvernement,avecl’aidedesespartenairesaengagéplusieursactionsdanslesoucid’améliorerlasantédespopulations,etenparticulierlasantédesmèresetdesenfants.Ils’agitenparticulierdel’adoptiond’uneFeuillederoutenationalesurlaréductiondelamortalitématernelleetinfantojuvénileen2009.
Le Programme Elargi de Vaccination (PEV)
CréepararrêtéNo224/MSP/DG/DGEdu23mai1984,lePEVestrattachéàlaDirectiondelaSantédelaReproductionetdelaVaccinationetapourmissionessentielled’apporterunappuitechniqueauxDélégationssanitairespourlamiseenœuvredelapolitiquenationaledevaccinationdansl’ensembledupays.74Pourluipermettrederemplirsamission,lePEVbénéficiedusoutienconstantdudépartementdelasantépubliqueetdespartenairesaudéveloppement(leGAVI,OMS,UNICEF,RotaryInternational,l’UnionEuropéenne,laCroixRougeduTchad,MSF,etc.)réunisauseinduComitédeCoordinationInterAgence,quiluiassurentlesressourcesnécessairesàlaréalisationdesactivités.LecomitétechniqueduPEVestchargédelapréparationdesdocumentstechniquesàsoumettrepoursonapprobationparleComitédeCoordinationInterAgence(CCIA).
Malgrélesressourcesmobilisées,lesperformancesduPEVdemeurentfaibles.LesprincipalesraisonsquiexpliquentlafaibleperformanceduPEVsontentreautrel’irrégularitédelavaccinationauniveaudespostesfixesenraisondelamauvaiseounonapplicationdelapolitiquedesflaconsentamés,l’irrégularitéoul’absencedesstratégiesavancéesliéeàl’insuffisancedesmoyensroulantsouderessourcesfinancièrespourenassurerlescoûtsrécurrents,lafaiblecapacitédegestiondesvaccinsetlemanqued’intrantspourlefonctionnementdelachaînedefroid,lafaibleutilisationdesservicesdevaccinationparignorancedesmère,lesrupturesdevaccinsetlesdifficultésd’approvisionnementetdedistributiondesvaccinsauniveaupériphérique.
DesdispositionssontprisesparleservicePEVpouraccroîtrede10%lacouverturevaccinalenationaled’icilafindel’annéeàtraverslaconsolidationdelamiseenœuvredel’approcheAtteindrechaquedistrict(ACD)dans30districtsSanitairesetlaStratégied’AccélérationdelaSurvieetdeDéveloppementdel’Enfant(SASDE).Lemonitorageparphoniedelacouverturevaccinaleseraégalementpoursuivi.Lesanalysesetlefeedbackdesrésultatsdesactivitésdevaccinationserontassuréesdanstouslesdistrictssanitaires.
Le programme national de lutte antipaludique (PNLAP)
Enplacedepuisplusde16ans,ceprogrammeadesfaiblessesmisesenévidencedansleplanstratégiquedeluttecontrelepaludismeetlapropositionduTchadauFondMondialdeluttecontrelepaludisme.
Auniveaucentral,lePNLAPestpeuopérationnel.Leslocauxsontinsuffisants,vétustesetmaléquipés,lesmoyensdesupervisionsontinsuffisants,lecréditdefonctionnementestinsuffisantvoireabsent.Ilnedisposepasassezdecompétencespourrépondreàtouteslesdemandesdesniveauxrégionauxetdesdistricts.Lepersonnelestpeunombreuxetceluiquiestdisponiblenecouvrepastouslesdomainesdecompétencesrequises.Bienquedesguidesdeformationsdepriseenchargesoientréactualiséspours’adapteràlanouvellepolitiquedelutte,laformationcontinuedupersonnelduniveaustratégiqueetopérationnelenmatièredepréventionetdepriseenchargeestmoinsbienorganisée.
Lesstructuresdecoordinationdelaluttecontrelepaludismeauxdifférentsniveauxsontpeuefficaces.CelasetraduitparunapprovisionnementetunegestiondesmédicamentsetdesmoustiquairesavecdesrupturesfréquentestantauniveaudelaCPAqu’auniveaudespharmaciesrégionalessanitaires,deshôpitauxetdesCS.
L’introductiondel’approchecommunautairepourlaluttecontrelepaludismeestàsondébutetnecouvrequ’uneinfimepartiedesdistricts.LePNLPdanslecadredelapropositiondupaludismeauFondMondial7emeRound,aenvisagéledéveloppementdel’approchecommunautaireens’appuyantsurlesstructuresexistantes.
Malgrélamiseenœuvredescesprogrammes,lesrésultatsatteintsrestentcependantmitigés.Eneffet,lesactionsengagéesn’ontpaseuunimpactsignificatifsurlesindicateursdesanté,particulièrementenmatièredesantématernelleetnéonatalecommel’illustreleniveauélevédelamortalitématernelleetinfantilecitésci-dessus.Parailleursl’accessibilitéauxsoinsdemeureunepréoccupation,particulièrementenzoneruraleoùvitlamajorité(80%)delapopulation.Lecoûtdessoinsresteélevépourlespopulations,danslamesureoùcelles-ciparticipentdeplusenplusaufinancementàtraverslesystèmederecouvrementdescoûtsetalorsqu’iln’existeaucunsystèmedepartagedesrisquesetquelespopulationssontdeplusenpluspauvres.Lerecrutementdupersonnelforméestentravépardesconsidérationsmacroéconomiques.
C’estpourrésoudredefaçondurablelesproblèmesquihandicapentledéveloppementsocio-économiqueduTchadetplusparticulièrementpourréduirelamortalitédelamèreetdel’enfantqueleGouvernement,encollaborationavecsespartenaires,aélaborélafeuillederoutepourlaréductiondelamortalitématernelleetinfantileenvued’atteindrelesOMDd’icil’an2015.
La Feuille de Route Nationale
LavisiondelaFeuillederouteàl’horizon2015,estcelled’unesociététchadienne,oùchaqueindividu,chaquecouplealesmoyens,etlalibertédejouirpleinementdesasexualité,etdechoisirlenombreetl’espacementdesesenfants.Unesociétéoùlafemme,quelquesoitsonorigine,saconditionsocialeetéconomique,vitsesgrossesses,accouchementsetsuitesdecouchesentoutesécurité,aveccommerésultat,lamèreetlebébévivantsetbienportants.Lamiseenœuvredecettefeuillederouteseferaàtravers8(huit)axesstratégiquessuivants:
1.Améliorationdeladisponibilitéetdel’accessibilitéauxsoinsdesantématernelleetnéonatale
2.Améliorationdelaqualitédesservices74MinistèredelaSantéPublique,ProgrammeElargideVaccination,«Pland’actionPEV,2007.»
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 105
3.Renforcementdesservicesdesantédereproductiondesjeunesetdesadolescents
4.Renforcementdusystèmederéférence,contreréférenceetévacuationdesurgences
5.Renforcementducadredegestiondelaluttepourlaréductiondelamortalitématernelleetnéonatale
6.Renforcementduplaidoyerpourl’intensificationdel’engagementpolitiqueetl’augmentationdesressourcespourlasantématernelleetnéonatale
7.Améliorationdel’utilisationdesservicesparlacommunicationsurlessoinsmaternelsetnéonatalsetlasensibilisationdelacommunauté
8.Renforcementdupouvoirdelacommunauté,enparticulierceluidesfemmespourleurpermettredeparticiperauxdécisionsrelativesàl’utilisationdesservicesdeSantédelaReproduction,etresponsabilisationdeshommes
Elleestdestinéeàmettreenœuvreparticulièrementlesobjectifsspécifiques1,2et3delaPNSquivisentàréduirerespectivementd’ici2015:lamortalitématernellede1099à275décèspour100000NaissancesVivantes,lamortaliténéonatalede48à12pour1000,etlamortalitéinfanto-juvénilede194à64pourmille.
Tableau 13: Récapitulatif des 10 premières causes de consultation au CS chez les enfants de moins de 1- 4 ans
Ordre de fréquence Pathologie Importance absolue
1 Paludisme 134925
2 InfectionsrespiratoiresAigues(IRA) 79468
3 Diarrhées 51659
4 Dysenterie 13540
5 Conjonctivite 7272
6 Touxde+15jourset+ 3435
7 Rougeole 1610
8 Coqueluche 1091
9 Méningite 365
10 Trachome 118
Tableau 14: Taux d’accouchement par région
DSRCompl
(%)Total
Types d’accouchementsDécès
maternelDécès TotalNormal Compliqué
Compliqué Total
Batha 97,10 1866 1795 62 3,3 3 0,2WadiFira 93,42 2802 2668 134 4,8 1 0BET 70,37 166 145 21 12,7 0 0Guéra 96,43 4243 4096 147 3,5 8 0,2Kanem 92,45 5677 5543 118 2,1 13 0,2Lac 93,18 992 923 68 6,9 4 0,4LogoneOcc 74,59 6067 5623 450 7,4 6 0,1LogoneOri 93,29 8204 7791 407 5 14 0,2Ouaddaï 95,74 5863 5672 195 3,3 2 0Salamat 86,59 1756 1723 34 1,9 3 0,2Tandjilé 91,01 5888 5641 241 4,1 2 0ChariBag 93,18 2425 2289 136 5,6 14 0,6HadjerLamis 97,78 3911 3747 158 4 28 0,7N’Djaména 66,67 520 511 8 1,5 1 0,2MayoKebbiE 91,03 3482 3368 163 4,7 7 0,2MayoKebbiOOEOuest 93,00 3069 2900 167 5,4 6 0,2
Mandoul 96,56 10030 9776 254 2,5 15 0,1Moyen-Chari 84,19 5826 5641 179 3,1 4 0,1TCHAD 90,25 72787 69852 2942 4,0 131 0,2
Source:DSIS,année
NB.Laproportiond’accouchementscompliquésen2007estde4,0%;letauxdemortalitématernellenotifiéaupremieréchelonestde1,8%auniveaunational.
6.6.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Parmilesnombreusesbarrièrespouvantexpliquerlesdifficultésd’accèsàlasanté,l’obligationfaiteàl’usagerdepayerlesprestationsdesoinsestreconnueaujourd’huicommeunobstacledepremièreligne(Cf.OMSPRSPsandtheirsignifi¬canceforhealth,disponibleàl’adressehttp://www.who.int/hdp/en/prsp.pdf;RapportEMMUS2006,pp319-320).Lapolitiquedepaiementdirectparlespatients,introduiteàlafindesannées80,aeneffetlargementamputélacapacitédespopulationsàseprotégerefficacementcontrelerisquemaladie.Aujourd’hui,cettepolitiquedetarificationauxusagersfaitl’objetd’uneremiseencauseappuyéequisemanifestenotammentparl’émer¬gence,dansunnombrecroissantdepays,depolitiquesnationalesayantvocationàleverouatténuerlesbarrièresfinancièresauxquelleslespatientssontconfrontésreconnaîtl’ONGfrançaiseMédecinduMondedansunerapport(L’appelgratuitausoinsdesantéprimaire:unestratégiepayante,2008P5.Denombreuxbailleursinternationauxontégalementprisleurdistancevis-à-visdespolitiquesderecouvrementdescoûtsauprèsdesusagers.
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Danscesens,lapolitiquedesgratuitésdesoinsd’urgencesainsiquecelledecertainespathologiesconstitueenn’enpointdouteruneétapedécisiveversl’accèsuniverselauxsoinsdesantéprimaireauTchad.
Enattendantunjourd’yparvenir,etafindefairefaceàlaprécaritédelapolitiquedelagratuitédessoinsd’urgencequid’ailleursnetouchentquequelquesfemmesdanslescentresurbains,nousrecommandonsauxautoritésenchargedelaluttecontrelamortalitématernelleetnéonataledes’inspirerdel’exempleduforfaitobstétrical,unetechniquequiafaitsespreuvesdanscertainspaysafricainscommelaMauritanie.
Eneffet,cesystèmedeforfait,représenteunecotisationtoujoursdansuncontextesocial,organiquepermettantàtouteslesfemmesenceintesdebénéficierdusuividelatotalitédeleurgrossesseetd’accouchementdanslesstructurespubliques,lesmaternitéspourlapromotionsanitaireetsocialeàuntarifunique,abordablequelsquesoientledéroulementdelagrossesse,lemoded’accouchementetlescomplicationsimmédiatesetéventuelles.Acela,ilfaudraajouterlessoinsdunouveau-né.Cecidemandenécessairementunemobilisationdeplusieurscouchessociales.Lasociétécivileapourmissiondemeneruneréflexionsurlamiseenplaced’unforfaitobstétrical.Cequipermettradegarantiruneassistanceauxcouchesdéfavorisées,àpartirdecesystèmeadaptéderecouvrementdescoûts.Lesvertusdecettetechniqueserésumentendeuxpoints:lecaractèreforfaitaireduprix,pluslasécuritédescouchesdéfavorisées.
6.7 Les mutuelles de santé
Ledéveloppementdesdifférentesformesdeprépaiementestaussiunevoieàexplorerpouréviterlescoûtscatastrophiquesetl’hésitationdesmaladesàchoisirlechemindel’hôpital.Eneffet,l’instaurationdelaparticipationcommunautaireauxcoûtsdessoins,caractériséepardespaiementsdirectsdeservicedesanté,constitueunesourced’exclusiontemporairepartielleoupermanented’unefrangeimportantedelapopulationdesservicessanté.Cespaiementsdirectssontaussisourcesderuinefinancièreetdepauvretéencasd’hospitalisationdelonguedurée.Plusieursétudesscientifiques(Cf.«L’accèsgratuitauxsoinsdesantéprimaire:unestratégiepayante,unappelauG8»,MédecinsduMonde,2008)ontconfirméqu’unmauvaisétatdesantéentraîneunebaissedeproductivitéetderendement,entraînantparfoisunappauvrissementdûauxdépensesdesantétrèsélevées.
Faceàcettesituation,leMSPainscritdanssaPNS,ledéveloppementd’autrespossibilitésdefinancementdesservicesdesantéàsavoirlesrégimesd’assurancemaladieobligatoirepourlesecteurformeletvolontaire(micro,assurancedesantéàbasecommunautaire)pourlesecteurinformelcommesolutionalternativeàcetteexclusion.CettevolontéaétéréitéréedanslePlandeNationaldeDéveloppementSanitaire(PNDS)
Lesstratégiesretenuesconsistentàcréerlesconditionsfavorablesaudéveloppementdel’assurancemaladievolontaire(microassurancedesantéàbasecommunautaire),encourageretdévelopperlesinitiativeslocalesdanscedomaineetrechercherlesappuisauprèsdesInstitutionsspécialisées.L’OrganisationMondialedelaSanté(OMS)etleCentreinternationaldedéveloppementetderecherche(CIDR),sesontpositionnéesenfaveurdecettestratégieetontdécidéd’accompagnerleMSPdansceprocessusenapportantunappuitechniqueetfinancier.
Onpeutdéfinirlesmutuellesdesantécommedesorganisationsàbutlucratifbaséessurlepartagederisquedemaladie(principedel’assurance)etsurlasolidaritéenbienportantetmalades,grâceauversementdecotisationquipermetlapriseenchargedecesderniersdanslesconditionsprévuesparlestextesdechaquemutuelle.Tellesquedéfinies,lesmutuellesdesantésonttroppeuconnuesauTchad.Néanmoinsquelquesexpériencesontétéréaliséesdontlaplupartestforméesurlabased’uneassistancemutuelle,delasolidaritédesmembres.Cesmutuellessontdepetitestaillesetvisentunepopulationspécifique(tontines,solidaritéencasdedécès).
Généralementcrééesàl’initiativedegroupesayantdesintérêtscommuns(souventimbriquéesdansdesstructuresdesolidaritéexistantes:organisationsdesolidarité,caissesd’épargne,tontines,etc.),cesontlesadhérentsquiorganisentlefonctionnementdesmutuelles.LesmutuellesdesantévisentselonleMinistèredelaSantéPubliqueàaméliorerl’accessibilitéfinancièredespopulationsauxsoinsessentielsens’appuyantsurlatarificationdesactesdesantéetlamaîtrisedurecouvrementdescoûts.L’Etatdoitdoncfavoriserledialogueentrelesdifférentsacteurs,etjouerunrôlederégulationetdetutelle,maisnepeutpasêtrel’acteurdirectdeleurcréation,nideleurmiseenœuvre.75
Silesmutuellesdesantéreprésententuninstrumentprivilégiépouraiderlespopulationsexcluesdel’assurancemaladie,leurampleurn’estpasbiendocumentéesurl’ensembleduterritoire.Danslesecteurprivé,oùellessontlesplusnombreuses,ellesrévèlentplusd’avantagesennaturefournisparlesentreprises(contributionessentielledeleurpart)qued’initiativesdessalariés.Danslesecteurinformel,lesexpériencessontraresetleurviabilitétechniqueetéconomiquedifficile.Toutefois,certainsarriventàsurvivredanslemonderuralsurtoutoùl’onassisteàl’existencedenombreusesformesdegroupementsainsiqu’àlamiseenplacedecoopérativedecréditetd’épargneàlafoisauniveaudeN’Djaménaetdesautresvillesdupays.76
Le10mars2010uneconventiondepartenariataétésignéeentreleCentreinternationalderechercheetdedéveloppement(CIDR)etleMinistèredelasantépublique.Autermedecetaccord,leCIDRs’engageàmettreenplaceunprogrammedepromotiond’unréseaudemutuellesdesantédanslesrégionsduLogoneOriental,Mayo-KebbiEst,duMayo-KebbiOuest,duMandoul,etduMoyenChari.Ceprogrammeviseàaméliorerl’étatdesantédespopulations,enmettantenplaceunsystèmepérenned’accèsauxsoins:lamicro-assurancesantéparticipative.
Al’heureactuelle,iln’yapasdetextespécifiquesurlesmutuellesdesanté.Adéfautdecadrelégislatif,lesmutuellesontadoptéunstatutprovisoired’associationrelevantdelaloide1962surlesassociations.Aussi,lechampdelamicro-assurancedesantéauTchadrestecaractériséparl’expérimentation,l’hétérogénéitéetlafragmentationdesinitiatives,etunecouvertureencoreextrêmementfaible.D’aprèsleDirecteurdel’organisationdesservicesdesanté,sil’Etatsouhaiteétendrecemodedecouverturedurisquemaladiedefaçonplusactive,celanécessiteraitlamiseenplaced’undispositifdéconcentréd’appuitechniqueetfinancierauxinitiativeslocales,comptetenudel’ensembledesétapespréalablesàlacréationdemutuellesdesanté(étudedefaisabilitédéterminantlecouplecotisation-prestationsenfonctiondelapopulationcible,miseenplacedemécanismesprévenantlesrisquesde
75Devantleslimitesdupaiementdesservicesdesantéàtraverslerecouvrementdescoûtsentermed’améliorationdel’accèsauxsoins,lesystèmedesmutuelledesantéaétéretenuparmilestroisorientationsdelaparticipationcommunautaireparleMinistèredelaSantéPublique.C’estainsiqu’avecl’aideduCentreInternationaldeDéveloppementetdeRecherche(CIDR),uneexpériencepiloteaétélancéedanscedomaine.Elleviselesfamillesrurales(90%)eturbaines(10%)quitirentleurrevenud’activitésinformellesouagricolessaisonnières,lesemployésdusecteurprivéetlespetitsfonctionnairesquicourentlerisquedetomberdansle«trappedel’indigence».
76KadaiA.«AnalysesurlasituationdesorganisationsdelamicroassurancesantéauTchad/OMSmai2006.»
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 109
surconsommationetd’adhésionmajoritairedepersonnesàrisque,formationauxmodalitésdegestioncomptable,appuiàlarédactiondesstatutsetrèglements,àlanégociationaveclesformationssanitaires
D’aprèslesconclusionsd’uneétudesurlesorganisationsdelamicro-assurancesantéauTchad77 et portantsurseptmutuellesdesanté,cesdernièresrencontrentdesdifficultés,soitdansledomainedel’organisationetdufonctionnement,soitdansledomainedelagestion,soitdansledomainedelasensibilisationetdel’information.C’estpourquoil’étuderecommande:• d’appuyerlesorganisationsdemicroassuranceàredéfinirlestextesréglementairespours’adapterauxrèglesdegestiondesmutuellesdesanté;
• deformerlesresponsablesdesorganisationsdelamicroassurancesantédansledomainedelasensibilisationetdel’informationafindesusciterl’adhésiondespopulations;
• d’apporterunappuitechniquepourlamiseenplacedesoutilsdegestiondelamicroassurancesanté;
• d’apporterunappuitechniqueauxorganisationsdemicroassurancedanslecadredelanégociation,d’élaborationetdesignaturedescontratsaveclesprestatairesdesoins;
• dedéfinirdespaquetsd’activitésàcouvrirselonlecontextedechaqueorganisation.
Cesconclusionssemblentrejoindrecellesd’uneautreétudesurlesujetetquirecommandedel’aideàlacréationdemicro-assurancesdesantépourlesecteurinformel,ancréesdanslessolidaritéstraditionnelles:mutuellesdesanté,réseaudetontines,épargne/créditsantéainsiquelamiseenplaced’unsystèmedepéréquationfinancièreentrecesdeuxsystèmesquidevraitpermettred’assureruneredistributionpourlespopulationslesplusdéfavorisées(enparticulierpouraiderlapriseenchargedelapopulationindigente),etdecréerunfondsderéassuranceetdegarantiepourlessystèmesdemicro-assurancesdesanté.78
6.8 Système d’assurance maladie
Al’heureactuelle,nilaCaisseNationaledePrévoyancesociale(CNPS)nilaCaisseNationaledesRetraitésduTchad(CNRT)nedisposedebranched’assurance-maladiequicouvriraitl’ensembledessalariés.Seulesquelquessociétésetcompagniesd’assuranceprivéenotammentlaSTARNationaleetlaSAFARoffrentquelquesprestationsmarginalesdanscedomaine.79LaStarNationaloffrecommeserviceslagarantiechirurgieavecunplafondde1.000000Fparan:
• Lessoinsdentaires.
• Lesmaladiesordinaires:consultations,analyseavecplafonnement,médicamentsavecplafonnement,achatdesverrescorrecteursavecmontures.
• Accordements:simpleplafonnéà40000Fenjumelaireplafonné80000F
Tableau 15: Assurance volontaire (mutuelles de santé)
N° DésignationTexte de création
Nombre d’adhérents
Nombre de bénéficiaires
Conditions d’adhésion
Prestations couvertes
1 MutuelledesantéduTchad(MUSAT)
04avril2008
23personnes 69personnes A:3000FC:2000F
-Consultations-Ordonnancesmédicales-Petitechirurgie-Urgence
2 Mutuelledesanté«laSaintefamilledeN’Djaména(MUSADEF)
11 novembre2001
137personnes 137personnes Adhésion:500FCotisationA:3.600E:2400
-Consultations-Soinsdesantéprimaires-Ordonnancesmédicales-Examen-Traitement-Soinsd’urgence-Accouchement
3 STARNationaleExemple:CotonTchad
2.100personnes
20.0006.270
Standard:141.750Evacuation:424.650
-Consultations-Soinsmédicaux-Soinschirurgicaux-Soinsdentaires-Fraisfunéraires-Evacuationsanitaire
4 AssociationEFERTA
24personnes 60personnes Adhésion:2500Cotisation:1.500au-delàde4enfants
-Hospitalisation-Césarienne-Chirurgie6.000/enfants4.000/adultes
Source:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladies
77KadaiA.«AnalysesurlasituationdesorganisationsdelamicroassurancesantéauTchadOMSmai2006.»78AvocksoumaD.«communicationsurlamutualisationdesantéetl’assurancemaladieauTchad»,nonpubliée.79Ledécretn°214/PR/PM/MSP/2005portantrégulationdesévacuationssanitairesetdeshospitalisationshorsduterritoiredelaRépubliqueduTchadoffreàtoutcitoyendontl’étatdesanténécessiteunepriseenchargedansuncentredesantéspécialiséàl’étrangeruneévacuationsanitaire.»
Tableau 16: Assurance obligatoire couvrant les accidents de travail et maladies professionnelles
DésignationTextes de création
Nombre d’adhérents
Nombre de bénéficiaires
Conditions d’adhésion
Prestations couvertes
CNPS Accident detravailetmaladiesprofessionnelles
2002:48.9132001:31.8372000:29.383
Employés etleursfamilles
Tauxde cotisation:2,5%:accidentde travail:6%prestations familiale (2%salaireet6,5%patronales)
-consultation-CPE-Soinsmédicaux-CPN-Accouchement-Petitechirurgie-Accidentdetravail
Source:MSP/Etudedocumentairesurlacouverturerisquesmaladie,2006.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 111
Cesservicessontoffertssurleplannational.Encasd’évacuationsanitaireetrapatriementducorps.Lescoûtsdeservicesontplafonnésà3.000000F.Lesrisquesetdifficultésmajeursliésàl’assurancemaladieobligatoiresonttellementénormesqu’ilssontredoutésparlesassureurs.Eneffet,cesderniersnotammentlaCNPScraintuneexplosiondescoûtsliéeàl’instaurationd’uneassurancemaladie:difficileàmesurer,celle-ciseraitdueàunesurconsommationdesoins,induiteparladiminutionducoûtdessoinsàlachargedesménages,cequirisqueraitainsidecontrarierlesscenariid’équilibrefinancierdusystèmemisenplace,etsurtoutd’avoiruneffetglobalnégatifsurl’accessibilitéfinancière.
Aussi,lemanquededonnéesprécisessurlerecoursetlecoûtdessoins,etl’absencedecalculsdecoûtsdanslesformationssanitairesquipermettraientderemettreàplatunsystèmedetarificationrationnelrendentdélicatlescalculsprospectifsnécessairesàlamiseenplacedusystème(calculdescotisationsetniveaudesprestations).
LeprojetdeloiportantCodedelaSécuritésocialeinstituedésormaisdesprestationsdesoinsdesanté.CequiesttrèsdéterminantdanslamiseenplacedelabranchemaladieetconstitueuneavancéemajeuredanslaprotectionsocialeauTchad.Ainsiauxtermesdel’article99duditprojet,lessoinsmédicauxcomprennent:
• L’assistancemédicale,chirurgicaleetdentaire,ycomprislesexamensradiologiques,lesexamensdelaboratoireetlesanalyses;
• Lafournituredesproduitspharmaceutiquesetaccessoires;
• L’entretiendansunhôpitalouuneformationmédicale,ycomprislanourriturehabituellefournieparl’établissement;
• Lafourniture,l’entretienetlerenouvellementdesappareilsdeprothèseoud’orthopédienécessitésparleslésionsrésultantdel’accidentetreconnuparMédecin-conseildelaCaisseNationaledeSécuritéSocialeouleMédecindésigneparelle,commeindispensablesoudenatureàaméliorerlaréadaptationfonctionnelleoularééducationprofessionnelle;
• Laréadaptationfonctionnelle,larééducationprofessionnelleetlereclassementdelavictime;
• Lesfraisdetransportdelavictimedulieudel’accidentauxcentresmédicaux,àl’hôpital,àuncabinetouàsarésidence,ainsiquelesfraisdetransportoccasionnésparuncontrôleouuneexpertisemédicale.
Toutefois,précisel’article100,àl’exceptiondessoinsdepremièreurgencemisàlachargedel’employeur,lessoinsmédicauxsontfournisparlaCaisseNationaledeSécuritéSocialeousupportésparelle.
Enattendantl’adoptiondeceprojetdecodequipréconisemêmelacréation«desrégimesparticuliersdestinésàgérerlestravailleursindépendants,lesagriculteursainsiquelestravailleursdusecteurinformel»,ceuxquiontlesmoyenspeuventsouscrireàuneassurancemaladieauprèsdescompagniesprivéestellequelaStarNationalequioffreunecouverturequivarieentre20et
100%selonlescas.Cettecouvertureestlimitéeàcertainsrisquesetneconcernepasparexemplelesaccidentsrésultantdelaparticipationdel’assuréàunerixesaufcasdelégitimedéfense,lesaccidentsrésultantdel’ivresseoudedélirealcooliquedel’assuréouencorelesaccidentsoumaladiedusàuneguerreétrangèreoucivile.
Ledécretn°371/77/CSM/MJdu9novembre1977prévoitensonarticle26etsuivantslacréationdesinfirmeriesdanstouslesétablissementspénitentiairespourlesdétenusmalades.C’estainsiqu’unmédecindésignéparleMinistèredelasantépubliquevisitetouslesdétenusunefoisparsemaine,cecienvuededécelerl’existenced’éventuellesmaladiescontagieuses.Lanourrituredesmaladesetlerégimespécialprescritparlemédecinsontfournisparlessoinsdel’administration.
Unefoisparmoislemédecininspectelescellules,dortoirscommuns,ateliersetlieuxdepunition.Ilproposelesmesuresd’assainissementquiluiparaissentnécessaires.Maisforceestdeconstaterquetrèspeudevisitessonteffectuesdansl’année.Pire,danscertainelocalité,aucunmédecinn’aétédésignépourfairecetravail.
L’article55garantieauxdétenus,enrégimenormalunerationalimentairede2000caloriesjour.Laviandeétantserviedeuxfoisparsemaines.Larationforteéquivautà3000caloriesjouretestallouéeenpermanenceauxcondamnés,détenus,accusésouassimilésvolontairespourtravailler,classerapteàtoustravauxethabituellementemployéssoitàl’intérieur,soitàl’extérieuràdestâchesautresquelestravauxd’entretiensetdepropretésdeslocauxoutravauxdiverspeupublics.Cesrationspeuventêtremodifiéessurprescriptionmédicale.Anotertoutefoisquelesdétenusontlafacultédefairevenirdudehorsleurnourriture.
6.8.1 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
DanslecadredelamiseenœuvredelaPolitiquenationaledesanté,leMinistèredelasantépubliquearetenucommeobjectifgénérall’améliorationdel’accèsdelapopulationauxsoinsdesantédebasedequalité,enparticulierceuxdelamèreetdel’enfant.Or,auTchad,endépitdeseffortsfournisparlegouvernementcesdernièresannées,80lasituationsanitaireetnutritionnelledesenfantsetdesfemmesrestepréoccupante.SelonleRapportCountdownto2015,publiéen2010parl’OMSetl’UNICEF,lestauxdemortalitématernelleetinfantileauTchadsontparmilesplusélevéetontmêmeaugmentésdepuis1990.Letauxdemortalitéinfanto-juvénileestainsiestiméà209%en2008contre201%en1990.Letauxdemortalitématernelleestégalementtrèshaut.Selonlesdernièresestimationspubliéesen2010parl’OMSetl’UNICEF,l’UNFPAetlaBanquemondiale,ilsesituaità1200décèspour100000naissancesvivantesen2008.81
Cettesituations’expliqueenpartieparl’absencedetransfertsociauxenfaveurdesfamillespauvresquinebénéficientd’aucuneformedeprotectionsocialenidelagratuitédessoins.Or,lafortepartdespaiementsdirectsdesménagesdanslefinancementdelasanté(politiquederecouvrementdescoûts),lapratiquedelacorruption,lescoûtsindirects(transports,achatdemédicaments)
80MinistèredelaSantéPubliqueestdéfiniecommel’undessecteursprioritairesdanslaStratégienationaledeRéductiondelapauvretéetdanslaloiportantgestiondesrevenuspétroliers.Acetitre,ildoitbénéficierenprioritédel’allocationdesrevenusissusdel’exploitationdupétroledepuis2003.Malgrécela,Lapartdubudgetallouéàlasantén’aguèreatteint10%dubudgetgénéraldel’Etatalorsquel’OMSrecommande15%.
81Trendsinmaternalmortality:1990to2008.EstimatesdevelopedbyWHO,UNICEF,UNFPA,andtheWorldBank,OMS2010.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 113
représententunfardeausouventinsupportable.Or,lesdonnéesdel’enquêteMICS82attestent la fortecorrélationentreleniveaudeviedesfamillesetlerecoursauxsoinsdesantématernelleetinfantile.Etpourtantlapauvretéestparticulièrementprofondedanscertaineszonesenclavées,danslesfamillesmonoparentalesdirigéesparlesfemmesetchezlesnomades.Cequirisquefortbiendecompromettrel’atteintedesObjectifsduMillénairepourDéveloppementen2015notammentlesobjectifs4,5et6consacrésàlasantédelamèreetdel’enfant.
Pire,lepaysdevrafairefaceàdenouveauxdéfisparmilaquellefigurelaquestionduchangementclimatique.Selonl’OrganisationMondialedeSanté(OMS),nombredesgrandsfacteursdemortalité,commelesmaladiesdiarrhéiques,lamalnutrition,lepaludisme,dépendentbeaucoupdesconditionsmétéorologiquesetl’ons’attendàuneaggravationaveclechangementclimatique.Leclimatexerceuneforteinfluencesurlepaludisme,transmispardesmoustiquesdugenreAnophèlesquituentprèsd’unmilliondepersonnesparan,etquiresteauTchadlapremièrecausedemortalitédesenfantsdemoinsde5ans.Ettoujoursselonl’OMS,lestempératurescaniculairescontribuentdirectementàlamortalitéparmaladiescardiovasculairesourespiratoires,enparticulierchezlespersonnesâgées.Lecaractèredeplusenplusaléatoiredesprécipitationsauraprobablementdeseffetssurl’approvisionnementeneaudouce.Lemanqued’eausalubrepeutcompromettrel’hygièneetaugmenterlerisquedemaladiesdiarrhéiques,quituentdéjà2,2millionsdepersonnesparan.Lesinondationscontaminentlessourcesd’eaudouce,accroissentlerisquedemaladiesàtransmissionhydriqueetcréentdesgîteslarvairespourdesinsectesvecteursdemaladiestelsquelesmoustiques.Ellesprovoquentégalementdesnoyadesetdestraumatismesphysiques,endommagentleslogementsetperturbentlaprestationdesservicesdesoinsetdesanté.
Or,ilestdésormaisétabliquelebonétatdesantédespopulationsaforcémentundesimpactspositifsdanstouslesautressecteurs:économie,agriculture,éducation,élevage,etc.Car,unepopulationenbonnesanté,c’estplusdesgensquivontpayerlesimpôtsetautrestaxes.Destravailleursenbonnesantéestlegaged’unemeilleureproductivitéafindemieuxlutercontredefamineetlamalnutrition.
Maisenattendantd’yarriverunjour,l’Etatsedoitd’assurerlabonnegouvernancepourd’éviterladéperditiondesressourcesquifaitquemoinsde2%decellesconsacréesàlasantéarriventeffectivementauxdestinataires,selonuneétudedelaBanquemondiale.
Enfin,l’instaurationdelaparticipationcommunautaireauxcoûtsdessoins,caractériséepardespaiementsdirectsdeservicedesanté,constitueunesourced’exclusiontemporairepartielleoupermanented’unefrangeimportantedelapopulationdesservicessanté.Cespaiementsdirectssontaussisourcesderuinefinancièreetdepauvretéencasd’hospitalisationdelonguedurée.
C’estdirequel’assurancemaladieetsurtoutlesmutuellesconstituentleseulmoyend’atteindrecetobjectif.Aussi,leMinistèredelasantépublique,aucoursd’unateliersurlaparticipationcommunautairetenuàN’Djaménaen2004recommande-t-illedéveloppementd’autresformesalternativesdepaiementfacilitantl’accèsauxservicesdesantéàlapopulation.Ils’agiteneffetdedéveloppertouteslesautresformesdepaiementpossiblesréduisantlesrisquesfinancierspourlemalade.Ilseraquestiondansunpremiertempsdedévelopperessentiellementdifférentsrégimesdelacouverturerisquemaladie:régimed’assurancemaladieobligatoirepourlesecteurformel,
organisémoderne(fonctionnaireetcontractueldessecteurspublicsetprivés)etrégimed’assurancemaladievolontairepourlesecteurinformel(mutuelle)etuneassurancecomplémentairedusecteurformel(mutuelle,assurancecomplémentaire).
Envuedeprendreencomptelesrecommandationsissuesdecetatelier,noussuggérons:
• l’élaborationetl’adoptiond’uneloiquiseraplacéesousl’autoritéconjointedesMinistèresenchargeduTravail,del’ActionSocialeencequiconcernelaprotectionsocialedefaçonlargeetceluienchargedelaSantéPubliquepourcequiestdel’assurancemaladieetlesmutuelles;
• l’adoptionduprojetdeloiportantCodedelaSécuritésociale;
• lavalidationd’uncadreconceptuellorsd’unateliernational;
• lasoumissionàuncomitéinterministérield’unepropositiondecadreinstitutionnelorganisantl’assurancemaladieetlamutualitédesantéetl’adoptionparlegouvernementdececadre:
• ledébatàl’AssembléeNationaleetl’adoptiond’uncadrelégislatif;
• lamiseenplaced’unmécanismedeconcentrationpourlesmutuelles;
• lamiseenplaced’unestructureadéquatedelanaturedemutuelledesantépermettantd’atteindretouteslespopulationsestextrêmementnécessaire;
• l’adoptiondetextesd’applicationetdecritèresdeperformancesdesmutuellesetlelancementdemutuellesproprementdites.
7. Lutte contre le VIH et SIDA
7.1 Introduction et contexte
« Il n’ya pas une guerre au monde qui soit plus importante que celle contre le SIDA. Je suis le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, pas le Secrétaire à la santé. Mais comment se fait-il que je m’intéresse à la question ? Le SIDA est plus qu’une question de santé publique, c’est une question politique, c’est une question économique, c’est une question de pauvreté. »
Cettedéclarationdel’anciensecrétaired’Etataméricain,MadeleineAlbrightdevantl’Assembléemondialedelasantédel’OMSen2000,illustrebienlamenacequefaitpesersurlemondelapandémieduVIH/SIDA.
AuTchad,selonlesdonnéesdel’enquêtenationaledeséroprévalence(décembre2005),elleestde3,3%chezlesadultesde15à49ansdont4%chezlesfemmesetde2,6%chezleshommesdanslemêmegrouped’âgeavecdespicsdeséroprévalencede8,3%àN’Djaménaet6,4auLogoneoccidental.Enplus,ilexisteunedisparitéentrelemilieuurbain(7%)etlemilieurural(2,3%).Maistouslesspécialistesdelaquestions’accordentàreconnaîtrequelaréalitéesttoutautrecarceschiffresnesontquelapartievisibledel’iceberg.83
83MSP/PNLSRapportdelasituationnationaleàl’attentiondel’UNGASSjanvier2006-décembre2007P.4.82MICS2010
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 115
Eneffet,l’enquêtenationaledeséroprévalencenousdonneuntauxde3,3%.Maisilnes’agitlàquedecasnotifiés.Cequiveutdirequeles2/3descasréelsdesidanesontpasenregistrésdansleshôpitaux.Ilsfontrecoursàunemédecinetraditionnellequi,danscertaincasdonnedesrésultatsentermesdepriseenchargedessymptômes,pasunepriseenchargedel’infection.Aussi,selonlesprojectionsdel’ONUSIDA,lenombredepersonnevivantavecleVIHestpasséd’environ192.980en2006à200.000en2007.
7.2.1 La prise en charge médicale
L’unedesgrandesréalisationsdanslapriseenchargemédicaledesPVVIHestl’améliorationdel’accèsfinancierautraitementàtraverslagratuitédelapriseenchargemédicale.86AinsilasubventiondesARV,ladécentralisationdelapriseenchargeetlaformationdesprescripteursontétérenforcéesdurantlesdeuxdernièresannées(2008-2009).Ceteffortafortementcontribuéàl’améliorationdel’accèsàl’offredeservicesdepriseenchargemédicale,aussibienchezlesenfantsquechezlesadultes.
LacouvertureencentresdepriseenchargedesPVVIHs’estcependantamélioréepassantde26%en2007à32%en2008et76%en2009,d’aprèsleCadreStratégiqueNationaldeLutteContreleVIH/SIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles.D’importantesactivitésderenforcementdescapacitéstechniquesontétéréaliséesenvued’augmenterlescapacitésopérationnellesdessitesdepriseencharge.Jusqu’en2009,207prescripteursontétéformésàlapriseenchargemédicaleduSIDA.87
Ceseffortsontpermistoutdemêmed’augmenterl’accésgéographiqueetladisponibilitédesservicesdepriseenchargemédicaledescasdeVIH/SIDA.Malgrécela,souligneledocument,unnombreimportantdesbesoinsdesenfantsdemoinsde15ansenmatièredepriseenchargerestenttoujourspeucouvert.Eneffet,surles17900personnestraitéesen2008,seuls300enfantsontététouchés.Parailleurs,en2009,ondénombreautotal676séropositifssousARV.
Maisenmatièredepriseencharge,lesbesoinsdespersonnesvivantavecleVIHneselimitentpasàl’accèsauxmédicamentsetauxsoinsmédicaux.Enoutre,ilsontbesoinentreautred’unsoutienfinancier,psycho-socialetmatérielcarcelui-cipeutatténuerlasouffrancedecespersonnesainsiquecelledesorphelinslaissésenchargeetfavoriserleurmeilleureintégrationdanslasociété.
7.2.2 La prise en charge communautaire
UndesaxesstratégiquesdelaluttecontreleSIDAestlaréductiondelavulnérabilitédesindividus,desfamillesetdelacommunauté.Eneffet,leSIDAimposetantauxPVVIHqu’auménagesquiaccueillentlesOEVdescoûtstrèsimportants.D’aprèsuneétuderéaliséeauTchaden2001,88unmaladeduSIDAetsafamilleengagentdesdépensesmensuellesdel’ordrede102.475FCFA.Etpourladuréedelamaladie,latotalitédescoûtsduSIDAauniveaudesménagessesitueà812.032FCFAparpersonnemaladeduSIDA.Decemontant,58%descoûtssontconstituéspardesdépensespourlesmédicaments,lesconsultations,lediagnostic,l’hospitalisation,letransportetlesmodificationsdomiciliaires;29%parlespertesdeproductivitéet12%parl’enterrement.89Depuis2006legouvernementarendugratuitlesmédicaments.Cequiapermisderéduireconsidérablementcecoût.Toutefois,laproblématiquedel’alimentationdesPVVIHoucelledesOEVdemeure.90
Figure 2: Cas de SIDA déclarés de 1986 à 2006
Source:PNLS/IST,2007
84Unarrêtén°079/PR/PM/MSP/SE/SG/2007portantinstitutiondelagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAdansl’ensembledesstructuressanitairesduTchad.
85MSP/PNLSRapportdelasituationnationaleàl’attentiondel’UNGASSjanvier2006-décembre2007P.4.
Faceàcedrame,plusieursinitiativesontétédéveloppéesparleGouvernementavecl’appuidespartenairesaudéveloppementdepuisladécouverteauTchaddesdeuxpremierscasen1986parl’OrganisationMondialedeSanté(OMS).Demanièreglobale,cesinitiativesontétéfocaliséesdavantagesurlaprévention84quesurlapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDA(PVVIH),desorphelinsetenfantsvulnérables(OEV)etlesménagesaffectés.SurtoutellesontétémenéessansvéritabledémarchesmultisectoriellesàmoyentermedeluttecontreleVIH/SIDA.
Danscecontexte,ledéfimajeuràreleverestceluidel’améliorationdesconditionsdeviedecesgroupesdepopulations,notammentlesplusvulnérables.Celapassenécessairementparl’augmentationdesrevenusparhabitantetdespersonnesappartenantauxgroupesvulnérables,ledéveloppementdesactivitésgénératricesderevenus,l’augmentationdunombredesstructuresdefinancementetdepriseenchargedesPVVIHetdesOEV.
7.2. La prise en charge des PVVIH et des OEV.
Pendantlongtemps,lapriseenchargeglobalemédicaleetcommunautairedesPVVIHetdesOEVaétépeudéveloppée.85
86Unarrêtén°079/PR/PM/MSP/SE/SG/2007portantinstitutiondelagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAdansl’ensembledesstructuressanitairesduTchad.
87MSP/PNLSCadreStratégiqueNationaldeLutteContreleVIH/SIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles(2007-2011)P.29.88AlexandreY-P&N’DiekhorY,«LeSida,sonimpactsocio-économique,politiqueetculturelsurledéveloppementduTchad»N’Djaménaaoût2001.
89Inibidem.90Etpourtantausymposiumdesfemmesorganiséle26novembre2002àMoundou,lechefdel’Étataplaidépourlaconstitutiond’unfondsdesolidariténationaleenfaveurdespersonnesvivantavecleVIH/Sida.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 117
Le droit à la survie
L’alimentationestl’undesproblèmesmajeursauquellesenfantsorphelinsduVIH/SIDAsontconfrontés.Laplupartdesménagesquileshébergentéprouventdesdifficultéspourleuralimentation.Cesenfantssontfréquemmentsujetsàlamalnutritionetauxinfections.Cesorphelinssontspécialementexposés,enparticulierdanslecasoùlamèreetlepèredécèdentetoùilssontprisenchargepard’autrespersonnes.
Certainesorganisationsetassociationsàbasecommunautaireapportentleuraidemultiformeauxpersonnesinfectéesetauxorphelins.ParmicesassociationsetONG,onpeutciterWorldVision,leBureaudeLiaisondesassociationscatholiquesdiocésains(BELACD),leCentrediocésaind’informationsurleSIDAetd’accompagnementdesmalades(CEDIAM),l’InstituttropicalSuisse(ITS),CareTchad,CatholicReliefService(CRS),etc.
Cessoutienscouvrentl’assistancealimentaire,l’appuiàl’éducation/formationetauxsoinsmédicaux.CertainesassociationsouONGdisposentdesdispensaires,d’autresinterviennentdansledomainedelasensibilisationdesOEVsurleurdroit,etdanslaréinsertionsocio-économiquedesPVVIHàtraverslesAGR,dansdelapriseenchargescolaire(fraisscolaires,fournitures,habillement),alimentaireauxorphelinsavecl’appuiduProgrammeAlimentaireMondial(PAM)etd’autrespartenaires.
Desmécanismesdoiventêtremisenplace:lesprogrammesd’appuiauxconsultationsetautestvolontaireduSIDA,àlapréventiondelatransmissionduVIHdelamèreàl’enfant(PTME),ainsiqu’auxsoinsetausoutienauxpersonnesvivantaveclesSIDA,sontdesbonsmoyensd’identifierlesenfantsséropositifsetautresenfantsvulnérablesquiontbesoind’avoiraccèsàdesservicesmédicauxadéquats.LesenfantsorphelinsduVIH/SIDAontledroitdejouirdumeilleurétatdesantépossibleainsiquedelafournitured’alimentsnutritifs
Le droit à l’éducation et à l’information
LeTchad,s’estlancéedés1986danslaluttecontrel’épidémieduSIDA.CettevolontédeluttercontrelamaladieestaffirméparlesengagementsinternationauxauxquelsilaadhérételsqueleForumdeAddisAbeba(décembre2000),leSommetdel’OUA(avril2001)etlaSessionSpécialedesNationsUniessurleSIDA(juillet2010).LaconstitutiongarantitledroitàlasantéàtoutTchadien.Cettevolontéestrendueégalementeffectiveparl’adhésiondupaysàlaDéclarationUniverselledesDroitsdel’Homme.Ila,également,adhéréàladéclarationd’AlmaAtarelativeauxsoinsdesantéprimairesdontlesgrandsprincipesvisentl’équité,laparticipationcommunautaireetlacollaborationintersectorielle,laCharteafricainedesdroitsetdubien-êtredel’enfant.Cequis’esttraduitauniveaunationalparl’élaborationetl’adoptiond’unedéclarationnationaledepolitiquedepopulationen1995quireconnaîtàtoutenfantledroitàl’éducation.
L’éducationviseàpromouvoiretdévelopperlapersonnalitédel’enfant,sestalentsainsiquesescapacitésmentalesetphysiquejusqu’àleurpleinépanouissementetsurtoutapréparerl’enfantàmenerunevieresponsabledansunesociétélibre,dansunespritdecompréhension,detolérance,dedialogue,derespectmutueletd’amitiéentrelesgroupesethniques,lestribuetlescommunautésreligieuses.
LeTchadaadoptéen2007laloiportantluttecontreleVIH/SIDA/ISTetprotectiondesdroitsdespersonnesvivantavecleVIH/SIDAafindemieuxgarantirlerespectdesPVVIHetdesOEV.Auxtermesdecetteloi,lesprogrammesd’éducation,d’informationenmatièredeVIH/SIDA/ISTdoivent:
• susciterunchangementpositifdecomportement;
• combattrelesstéréotypesappliquésàcesgroupesetdissiperlesmythesetpréjugésexistantàleursujet;
• viserlapromotion,lerespectdesdroitsetdeladignitédespersonnestouchéesparleVIH/SIDA/IST;
• contribueràmodifierlesattitudesdediscriminationetdestigmatisationliéesauVIH/SIDA/IST.
Ainsi,l’éducationauVIH/SIDA/ISTestapparuecommel’unedesconditionsnécessairesdelaluttecontreleVIH/SIDA.Eneffet,dansuncontextemarquéparlapersistancedescomportementsàrisquefavoriséspardespesanteurssocioculturelles,l’analphabétismeetlapauvreté,leseulmoyendeprévenirlamaladierestel’éducationetl’informationdespopulationssurlesmodesdetransmissionetlesmoyensdeprotection.Unelargeutilisationdesmédiasestàceteffetessentiel.C’estainsiquedanslecadredelaStratégienationaledeluttecontrecefléau,denombreusescampagnesd’informationssontorganiséesàl’intentiondetouteslescouchessocialesauxmoyensdesséminaires,ateliersderéflexion,journéesderéflexion,desspotspublicitairesradiodiffusésetàlatélévision.
Laquestionéducativeestl’undesdomainescritiquesdelaviedesenfantsorphelinsduVIH/SIDA,carlaplupartnefréquententpasl’école.L’onobservedespratiquesdediscriminationàleurégardcaronrelèvesouventquelestuteursprivilégientlascolarisationdeleurspropresenfantsaudétrimentdecelledesenfantsorphelinsduVIH/SIDA.Lesprincipalesraisonssuivantesjustifientlanon
Tableau 17: Evolution du nombre des associations et coordinations communautaires de la riposte au VIH
2006 2007 2008
Réseaunational 7 7 8
Réseaurégional 2 2 2
Coordinationsreligieuses 3 3 4
ONG/Associationsspécialiséesdanslaprévention 94 108 150
Associationsspécialiséesdansletraitement 7 7 7
Associationsspécialiséesdanslapriseenchargeglobale ND 18 18
Source:RapportsFOSAPvoletsIDAetFondsMondial
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 119
fréquentationscolairedesenfantsorphelinsduVIH/SIDA:lafaim,lemauvaistraitement,l’absenced’actedenaissance,l’abandondel’écolepourassurerlagardeoul’entretiendelafratrie,lemanquedefourniturescolaire,lenonpaiementdesredevancesscolaires,etc.
Le droit à la protection
Quantàlaprotectiondesenfants,desprogrèssontnotésenmatièrederéformesjuridiques.LeTchadaprisencomptelaConventionrelativeauDroitdel’Enfant(CDE)enprocédantàunerévisiondesalégislation.Desprojetsdeloisrelatifsàlajusticeapplicableauxenfantsontétéadoptés,rendantpossibleuntraitementjuridiquespécialpourlesenfants.TouteslesactionsenfaveurdesenfantssefondentsurlaCDE.Seloncetteapproche,touteslesdécisionsquiconcernentlesenfants,desdiversessolutionspossiblesdoiventêtreuneconsidérationprimordiale.Ceprincipes’appliqueimmédiatementauxorphelinsetauxenfantsvulnérablesquandils’agitdeprendredesdécisionsconcernantlespersonnesquilesélèveront,leursbiensetleuravenir
L’EtatTchadienaratifiéplusieursinstrumentsinternationauxrelatifsàlaprotectiondesdroitsdel’enfant,parmilesquelslaCDE.Surleplanpolitique,lamiseenplaceduParlementpourenfants.LesdispositionsdecesinstrumentsontsuscitélamiseenplaceduParlementdesenfantsetl’émergenced’unemultituded’associationsprivéess’intéressantauxconditionsdel’enfant.Depuisquelquesannées,l’appuidecertainsorganismesdesNationsUniestelsquel’Unicef,l’UNFPA,l’OMSsefaitdeplusenplusimportant.Nousdevonsfairetoutcequiestennotrepouvoirpourprotégercesenfants,pourleurdonnerlaprioritéetleurassurerunmeilleuravenir.C’estunappelàl’action,unappelpourchangerdementalitéetmettrelesenfantslàoùilsappartiennentaucœurmêmedetousnosprogrammes.
La prostitution des mineures
L’undesproblèmesmajeursdeprotectionsocialeconcernelaprostitution,quiprenddesformesdeplusenplusinquiétantesàN’Djamenaetdanscertainesvillesdesprovinces.Autrefoisréservéeauxfemmesd’uncertainâge,elletoucheaujourd’huideplusenplusdesjeunesfillesmineuresavectouslesrisquesdecontaminationquecelasuppose.AN’Djamena,onlesrencontredanslesbarsdancingetdanslesgrandesartères.Lestenanciersdelachambredepasseexpliquentquecertainesprostituéesdoublelamiselorsquelesclientsrefusentl’utilisationdupréservatif.
Lapauvretéestlapremièrecausedecephénomène.“Jemeprostituejustepouravoirdequoivivre;carjevisseuleetjedoismebattrepourpayerleloyeretmanourriturequotidienne.Cetravailmedonnejusteleminimumpourvivremêmesij’aipeurdemefaireinfecter.C’estpourcelaquejene“fais“jamaissanspréservatif“,nousaexpliquéunejeuneprostituée.Toutefois,ellereconnaîtque,certainesdesescopinesn’exigentpasdepréservatifaunomdeleurappartenanceconfessionnelle,maiscen’estpaslecaspourtouteslesprostituées.
Faceàcephénomène,lapoliceresteimpuissantecaraucuntexten’interditlaprostitutionauTchad.Lesarticles279à282ducodepénalconsacrésaux«atteintesauxmœurset,atteintesàlamoralepublique»neréprimentqueleproxénétismec’est-à-direlefaitdetirerprofitdelaprostitutiond’autrui.
7.3 Principaux obstacles et mesures correctrices
LeGouvernementtchadiens’estengagéàluttercontrelesIST/VIH/SIDAdanslecadred’uneapprochemultisectorielleàlaquellesontpleinementassociéslespouvoirspublics,lesleadersd’opinion,lesorganisationsnongouvernementales,lesorganisationsàbasecommunautaireetlespersonnesvivantavecleVIH.Ils’estenoutreengagéàpromouvoirl’adhésiondesdécideursetdesleadersauxstratégiesnationalesdeluttecontreleSIDA,àprotégeretpromouvoirunenvironnementjuridiqueetsocialadéquatgarantissantlesdroitsdespersonnesnotammentceuxvivantavecleVIH/SIDA,àprotégerlespersonnesvivantavecleVIH/SIDAcontretoutediscriminationetexclusionenmilieudetravailetàfaireensortequelesenfantsetlesadolescentsaientunaccèsàuneformation,uneéducationetdesservicesadaptésenmatièredesanté,ycomprisdesinformationssurlapréventionduVIH/SIDA.MalgrécetengagementpolitiqueduGouvernement,denombreuxobstaclesdemeurentetquientraventlamiseenœuvred’uneriposteefficace,notamment:
• LastigmatisationpersistanteetladiscriminationdesPersonnesVivantavecleVIH(PVVIH);
• L’inégalitédessexesdansl’accèsauxservicesetuncomportementdefaiblerecoursauxsoins;
• L’absenced’uneripostenationaledécentraliséefaceauVIH;
• LescasderupturedesARV;
• L’insuffisancedesfinancementspourporteràl’échelleleprogrammeafind’atteindrel’accèsuniversel;
• Lafaiblessedel’intégrationdusidadanslessecteursdedéveloppement;
• LafaiblessedescapacitésnationalesàsuivreetévaluerlaripostenationaleauVIH;
• L’instabilitéetcrisesociopolitiquesurfondderébellionarmée;
• L’affluxcontinuderéfugiésàl’EstetauSuddupays.
• Lafaiblessedescapacitéshumainesnotammentpourlacoordinationnationaleetlacapacitédesorganisationsdelasociétécivileainsidesnoyauxanti-SidadesMinistèreschefsdefile.
Envuederemédieràcesdifficultés,différentesmesuresontétéprisesparleGouvernementetsoutenuespardesinterventionscombinéesdesdifférentsacteursappuyésparlespartenairesaudéveloppement.CesmesuresaffectentpositivementlaréponseauVIHetsetraduisentpar:
• LacoordinationdesactivitésdelutteautourduCNLS;
• LamiseenplacedeplusieursactivitésdeluttegrâceàuneimportantesubventionduFondsMondialdeLuttecontrelaTuberculose,lePaludismeetleVIH/SIDA;
• L’engagementtrèsfortetconstantduPrésidentdelaRépubliquedanslalutte;
• Lacréationd’unObservatoiredesdroitshumainsregroupantlesassociationsdedéfensedesdroitshumains,lesassociationsféminines,lesassociationsdesPVVIH,lesconfessionsreligieuses,leRéseaudesparlementairessurlaPopulationetDéveloppementetd’autresacteurs;
120
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 121
• L’adoptiondelaloiportantluttecontreleVIH/SIDAetlaprotectiondesPVVH(Annexen°19)aétéd’adoptéeetpromulguée;
• L’inscriptiondelaluttecontreleSIDAparmilesprioritésdéfiniesdansleCadredesDépensesàMoyenTerme;
• L’inscriptiond’unelignebudgétairedel’Etatpourl’achatdesmédicamentsetréactifsetlagratuitédesARVetdubilanimmuno-virologique;
• L’intégrationdesARV,réactifsetmédicamentsIOdanslalistedesmédicamentsessentielsdontl’approvisionnementestassuréparlaCPA;
• LasynergieentresecteurmédicaletcommunautairepourlacontinuitédelapriseenchargeduVIHetdesOEVàN’Djamenaetcertainesgrandesvilles;elletoucheraégalementleresteduterritoire;
• Laprioritéaccordéeàladécentralisationdesinterventionsavecunrenforcementprogressifduleadershiprégional
• LadisponibilitédelapriseenchargedesPVVIHdans13régionsàtravers22centresdedispensation.
7.4 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
PourunemeilleurepolitiquedeluttecontreleVIH/SIDA,laquestiondelavulnérabilitébiologiqueetsocio-économiquedesfemmesfaceàl’épidémiedoitfigurerenbonneplacedanslastratégiedelaluttecontrecefléau.Car,cettevulnérabilitébiologiquefaitd’ellesdespersonnesdeuxfoisplusinfectéesqueleshommes(4%chezlesfemmescontre2,6%chezleshommes).Pourcela,lapolitiquedeprotectionsocialedoitassurerunepriseenchargegratuitedesproblèmesdesantédesfemmesetdesenfants,enparticulierlesconsultationsprénatalesàtraverslesquellesledépistagevolontaireduVIH/SIDAainsiquelaPréventiondelaTransmissionMèreetEnfant(PTME)estpratiqué.Parmicesfemmes,cellesvivantaveclesfistulesobstétricalessontlesplusvulnérablesetn’ontpassouventdesréponsesàleursproblèmes
Aussi,l’enquêtenationaledeséroprévalenceduSidadonneuntauxde3,3%.Cettesituationesttrèsalarmantepourledéveloppementdupayssidesmesuresénergiquessontprisesàcourtterme.Etpourcause:selonuneétudedelaBanqueMondialeréaliséeen2000,untauxdeprévalencede5%entraîneuneréductionduPNBparhabitantdel’ordrede0,4%paran,untauxde10%,15%et30%correspondrespectivementàuneréductionannuelle0,8%,1%et1,4%.BienqueleseffetssurlacroissanceéconomiquepuissentapparaîtrerelativementmodestescomptetenudutauxactueldeprévalenceauTchad(3,3%),onpeuts’attendresirienn’estfaitàdesimpactsplusimportantssurlessecteurssocioéconomiquesessentielsdanslesannéesàvenir(augmentationdelapauvreté,baissedesrevenusdesménages,augmentationdesfraisdesanté,baissedelaproductionetdelaproductivitéauniveaudesstructuresdeproduction).Auplanéducation,leVIH/SIDApeutentraîneruneaugmentationdunombredesorphelinsquipourlapluspartontperduunoudeuxparentsquiconstituentleursoutienessentielenmatièredescolarité.
L’ONUSIDATchadaréalisédesétudesdiagnostiquesquiontproposélesgrandesorientationsdelapolitiquenationaledeluttecontreleSida.Danscecadre,leConseilNationaldeluttecontreleSida
(CNLS)adégagéquelquesrecommandations,dontlesprincipalesencoursdemiseenapplicationportentsurlesaspectssuivantes:
• lesoutienauxPVVIHetauxOEV;
• l’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppementnotammentlaStratégienationalederéductiondelapauvretésecondegénération(SNRPII);
• l’augmentationdelacontributiondugouvernementenyconsacrant15%dubudgetdelasantéàlaluttecontreleSIDAetaussicréerunelignebudgétairepourlesautresministèresimpliqués;
• l’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetdecellesrelativesàlaréductiondesimpactsdelamaladieenvued’atteindrelesobjectifsfixésparlepayspourl’accèsuniversel;
• l’intégrationdesARV,réactifsetmédicamentscontrelesIOdanslalistedesmédicamentsessentielsdontl’approvisionnementestassuréeparlaCentralepharmaceutiqued’achat;
• l’intégrationsocialede40%desorphelinsâgésdemoinsde19ansetdesoutienà38.400OEVenconformitéaveclesnormesinternationales.
8. Securité alimentaire et nutrition
8.1 Introduction et contexte
Laquestiondelasécuritéalimentaires’esttoujoursposéeauTchadendépitd’énormespotentialitésnaturellesdontregorgelepays.D’unemanièregénérale,danslespayssahéliens,l’insécuritéalimentairedesménagespauvres,parallèlementàlamalnutritiondeleursmembreslesplusvulnérables,estdevenueunproblèmedramatiqueetpersistantquicréeunevéritablesituation‘d’urgencechronique’.Lessystèmesdeproductiontantdanslazonesahéliennequedanslazonesoudaniennesonttributairesdelapluviométrieetlamaîtrisedeseaux.
Leseffetsconjuguésdesaléasclimatiques(sécheressesrépétées,invasionsacridiennes),desguerrescivilesetdesmouvementsdespopulationsqu’ellesprovoquentainsiquelesmouvementstransfrontaliers,constituentunhandicapsérieuxpourlamiseenplaced’unepolitiquestructuréedelasécuritéalimentaire.Dèslors,ilestimpératifquetoutepolitiquedeprotectionsocialedanscepaystiennecompteenprioritédecettesituation.
Laproductioncéréalièreesttributairedesvariationsclimatiquesavecsesconséquencessurlasécuritéalimentaire.Cetteinsécuritéalimentaireaffecte44,2%delapopulationdont64%91viventendessousduseuildepauvreté.Ellesemanifestesousdeuxformes:
• l’insécuritéalimentairestructurelledueàl’incapacitépermanentedeproduireassezoud’accéderauxalimentsessentielspoursatisfairelesbesoinsalimentairesdebase;
91DocumentdePNSA
122
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 123
• l’insécuritéalimentaireconjoncturelledueàunerupturemomentanéedel’équilibreentrelesdisponibilitésalimentairesetlesbesoinsdeconsommation.
Acettesituationdeprécaritéetdevulnérabilité,s’ajoutetouteunegammed’autresfacteursdéterminantlamalnutrition,alliantlemanqued’accèsauxservicessociauxdebase(santé,éducation,eauetassainissement)aumanqued’informationetd’encadrementencequiconcernelessoinsdesenfantsetauxinégalitésdegenre,pouraboutiràunevéritablesituationd’urgencepourlespopulationslesplusvulnérables.Cequiexpliquelanécessitéderéponsesconséquentesentermesdesécuritéalimentaire,denutritionetdeprotectionsociale.
Danscecontexte,lesdéfisrestentmajeurspouratteindrelasituationdesécuritéalimentairedanssonconceptdéfiniparl’OrganisationdesNationsUniespourl’Alimentationetl’Agriculture(FAO),àsavoir:unétatoù«touslesêtreshumainsont,àtoutmoment,unaccèsphysiqueetéconomiqueàunenourrituresuffisante,saineetnutritiveleurpermettantdesatisfaireleursbesoinsénergétiquesetleurspréférencesalimentaires,pourmeneruneviesaineetactive».
Vulaliaisonfonctionnellequirelielesconceptsalimentaireetnutritionnel,leprésentchapitretraitedelasituationliéeàlasécuritéalimentaire,lecadreinstitutionneletdesaspectsnutritionnels.
8.2 La sécurité alimentaire
L’accèsauxressourcesalimentairesadetouttempsétéunproblèmefondamentalauTchad.Celaestaccentuéparuneincidencedelapauvretéassezélevée.Ainsi,l’insécuritéalimentairetemporaireouchroniquetouche44%delapopulation,malgréuntauxd’affectationde61,7%durevenudesménagesconsacréàl’alimentation.
8.2.1 Cadre institutionnel
Afind’assurerl’approvisionnementalimentairedesapopulationencasd’insuffisancedesproductionsvivrières,lepayss’estdotéd’undispositifnationaldestinéàpréveniretàgérerlescrisesalimentaires.Cedispositifestplacésousl’autoritéduMinistèredel’Agriculture.LeprincipalorganedecedispositifestleComitéd’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesalimentaires(CASAGC).Soncomitédirecteur(autoritésnationales,organisationsinternationales,bailleursetautrespartenaires)estprésidéparleMinistredel’Agriculture.
Laveilledelasituationalimentaireestassuréeparuncomitétechnique(servicespourvoyeursd’information,ONG,partenairesdudomainedelasécuritéalimentaire),leSecrétariatPermanentestassuréparlaDirectiondelaProductionAgricole(DPA).
LeCASAGCsefondeprincipalementsurlesinformationsfourniesparleSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)quicoordonnel’ensembledesstructuresnationalesdecollecteetd’analysedesdonnées,notammentsurlesuividesmarchésdesproduitsagricolesetdel’élevage,lescampagnesagricoles,lespâturages,lasantéanimale.
LeSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)s’appuiesur:
• lescomitésdépartementauxetlocauxd’action,relaisdécentralisésdanslesquelsparticipentlesservicesdel’Etatpourl’agriculture,l’élevage,l’environnement,lasantéetl’éducation,lesONG,lesprojets,desreprésentantsdesagriculteursetlesorganisationsdelasociétécivile.Ilsontpourrôledecollecterdesinformations,réaliserundiagnosticdelasituationalimentairedeleurzoneetdeproposerdesactions.
• lesservicespourvoyeursd’informationquicollectentàpartird’agentsdécentralisésoudemissionsdeterraindesdonnéessurdifférentsaspectstouchantàl’analysedelavulnérabilitéalimentaire.Ils’agitprincipalementduSystèmed’InformationsurlesMarchés(SIM),delaDirectiondesRessourcesenEauetdelaMétéorologie(DREM),del’OfficeNationaldeDéveloppementRural(ONDR),delaStatistiqueagricole,del’OfficeNationaldeSécuritéAlimentaire(ONASA),delaDirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnement(DPVC),delaDirectiondesServicesVétérinaires(DSV),duCentreNationalpourleNutritionetlesTechnologiesAlimentaires(CNNTA),delaSociétépourleDéveloppementduLac(SODELAC)etleProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaire(PNSA);
• lesmissionsdesuividelacampagneagricoleetdelavulnérabilitéalimentairequicouvrenttoutelazoneagricoledupays.LesrésultatsdecesmissionssontsouventenrichisparceuxdelamissionannuelleCILSS–FAOetlaReprésentationnationaledeFews-Net(FamineEarlyWarningSystemNetwork).
92SNRP2
93 Fewsnetestleréseaudusystèmed’alerteprécoce,uneactivitéfinancéeparl’USAIDquicollaboreavecdespartenairesinternationaux,régionauxetnationauxpourfournirdesinformationsopportunesetrigoureusesd’alerteprécoceetdevulnérabilitésurdesquestionsdesécuritéalimentaire
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 125
Figure 3: La securité alimentaire : Système de suivi et d’intervention
Source:GroupedeRechercheetd’EchangesTechnologiques(GRET)
8.2.2 Sécurité alimentaire et vulnérabilité
OnconsidèrequeleTchad,estunpaysàrisquealimentaire.Huitdesesrégionssontconsidéréescommeparticulièrementvulnérables.Ellessontsituéesdanslabandesahélienne(notammentleKanem,BahrGazalleWaddiFira,leGuéra,leBatha)etsaharienne(leBorkou,EnnedietTibesti).
Figure 4: Tchad, vulnérabilité conjoncturelle
Danscecontexteoùlasécuritéalimentaireestfortementtributairedelapluviométrie,lavulnérabilitéalimentaireseraitdifficileàcernercar,lacapturedescouchesvulnérablesseraitbiaiséeparlefaitqu’unefrangeimportantedelapopulationnesentl’impactquedemanièreindirecte.D’oùlanécessitéd’adapterleconceptauxréalitéséconomiques.C’estpourquoiFEWSNETadéfiniàl’échelledupays,deszonesd’économiesalimentairesquipermettentdecaractériserl’originedesrevenusetdelaconsommationalimentairepourmieuxorienterlesaidesalimentaires.Ilendécouleque:
Services techniques centraux et
décentralisés (ONDR, secteur élevage, SIM,
DPVC, Sodelac, secteur santé)
Institutions internationales (Fews, FAO, CILSS, PAM)
Société civile(ONG,
groupementsde producteurs)
Projets
Systemed’information
Animation
Concertationprise de decision
Outils d’intervention
Mise en oeuvre
Comités Départementaux d’Action (CDA)
Division de la Sécurité Alimentaire
(Ministère de l’Agriculture)
SISAAR centralisation de
l’informationSecrétariat du
CASAGC
CASAGC(8 ministères tchadiens,
services techniques nationaux, Partenaires
étrangers, ONG) Analyse et Prise de décision
ONASA ONG PAM Organisations caritatives
confessionnelles
Niveausous-préfectoral
Niveaudépartemental
Niveau national
FCP et SFSONASAStock
céréalier
Autres(PAM,
Etats-Unis…)
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 127
• Laconsommationalimentairedansleszonesagricolesrepose,pourlesplusaisés,surl’autoconsommationdescéréales.Pluslesménagessontpauvres,plusilsdoiventrecourirauxachatsd’aliments.Seulslesménagesquidépendentfortementdelaventedeleursanimauxontdesmodèlesdeconsommationbaséssurl’achatdecéréalesquelquesoitleurniveauderevenu.Lespluspauvresd’entreeuxpeuventrecevoirunepartsubstantielledeleurrevenuennature.
• Lesménagesdeszonesdeculturededécrueontenmoyenne20%deleuralimentationquidépenddelaconsommationdepoissonoudeproduitdecueillette.DansleNord,lesdonsdenourrituresauxpluspauvressonttraditionnelsetdansleszonesintermédiairesenparticulierleszonesdedécrues,leprêtdenourriturelorsdelasoudureestcourant.
• Cesontdonclesexcédentsissusdelaventedesproductions(animaux,coton,riz,poisson,céréales…)dominantesdanscertaineszonesetdesproduitsdecueillettedisponible(gommearabique,karité,autresfruits…)quiconstituentlessourcesderevenusmonétaires.OnobservedanslazonedeculturededécrueuneémigrationdecertainsmembresdeleurfamilleversN’Djamenaquicontribueaussiauxsourcesderevenusauvillage.
• LesgroupeslesplusvulnérablessetrouventgénéralementauKanem,auBahrElGazal,auHadjerLamis,auBathaetauNordGuera.Lesbrasvalidesdansceszones,migrentleplussouventverslesgrandscentresurbainsdontlestransfertsassurentl’essentieldel’accèsàlanourritureauxrésidentsdesvillagesconstituésessentiellementd’enfantsetdespersonnesâgées.Localement,lacollectedesgraminéesrécupéréessurlesreversesdesfourmilièresàtraversdesfouillesdemeureunestratégienonnégligeabled’accèsàlanourritureenparticulierdansleSudBathaetleNordGuéra.
Ainsidonc,pendantlespériodesdesoudureouàlasuitedemauvaisessaisonspluvieuses,lebradagedugrosbétail,laventedupetitruminantetl’intensificationdelaventeduproduitdelabassecoursconstituentd’autresopportunitésetstratégiesd’accèsàlanourritureetautresproduitsnécessaires.94
Encadré 6 : Vulnérabilité selon l’activité
De manière synthétique et selon le Rapport d’une enquête conjointe, les ménages les plus affectés par l’insécurité alimentaire sont respectivement ceux pratiquant les activités suivantes :
• Chasse, Cueillette et Commerce des produits issus desdites activités, Aides/Dons et Transferts d’argent (31.7% des ménages sont en insécurité alimentaire et 28.3% à risque) ;
• Travail journalier (23.8% des ménages en insécurité alimentaire et 27.4% en insécurité alimentaire à risque) ;
• Elevage, Vente de bétail et Commerce des produits d’élevage (17.1% des ménages en insécurité alimentaire et 22.6% à risque) et
• Artisanat /Petit métier d’élevage (16.8% des ménages en insécurité alimentaire et 27.1% à risque d’insécurité alimentaire).
Source:Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité,Rapportd’enquêteconjointePAM/FAO2009
94Lorsquelasaisonpluvieuseestbonne,lespaysans,aprèslesrécoltesinvestissentdansl’achatdebétail,cequifaitquelescéréalesetlebétail,surlemarché,ontdesprixquiévoluentensensinverse
LerégimealimentaireauTchadesttrèspeudiversifié:lescéréalesreprésententlamoitiédelarationcalorique.Cesontlescéréalesquiconstituentl’essentieldelaconsommation.CequiexpliquequetoutepolitiquedeprotectionsocialeauTchaddoitnécessairementsebasersurl’accèsdespersonnesvulnérablesàl’alimentationetàlacouverturedesbesoinscéréaliersétablisselonlanormeofficielledelaFAOde159kg/hab/an.
8.2.3 Stratégies et politiques de lutte contre l’insécurité alimentaire
Pourfairefaceauxproblèmesd’insécuritéalimentaire,diversesstratégiesetpolitiquesontétédéveloppées.Ilyad’abordcellesquiconsistentàgérerlescrisesrécurrentesàtraversledispositifEtatiqueetl’ensembledesespartenaires,centrésurledéveloppementrural;ensuiteundispositifdurableélaboréautourd’unprogrammeappeléProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaire(PNSA).Ceprogrammeaétéadoptéenjuin2005etcomprend8sous-composantes:Valorisationdesressourcesnaturelles,intensificationdescultures,diversificationdessystèmesdeproduction,commercialisationettransformation,santéetnutrition,aidealimentaireetdispositifdeveille,mesuresd’accompagnement,miseenœuvreetarrangementsinstitutionnels.D’uncoûtde103milliardsdeFCFA.Ildevraits’exécuterendeuxphasesdecinqanschacune,allantde2006à2010etde2011à2015etviselesobjectifssuivants:
• Eliminerl’extrêmepauvretéetlafaim(réduirede50%laproportiondelapopulationvivantsousleseuildelapauvreté,réduirede50%lenombredepersonnessouffrantdemalnutrition)
• Assurerunenvironnementdurable(intégrerlesprincipesdudéveloppementdurabledanslespolitiquesnationalesetréduiredemoitiéàl’horizon2015laproportiondespopulationsquin’apasaccèsàl’eaupotable)
Danslemêmeélan,ilestconçuunProgrammeNationald’InvestissementàMoyenTerme(PNIMT)suivantlespolitiquesduNEPADetleProgrammeDétaillépourleDéveloppementdel’AgricultureAfricaine(PDDAA),axésurledéveloppementdesfilières(coton,bétail,peaux,etgomme)quiconstituelesprincipauxproduitsd’exportationetl’élaborationd’unSchémaDirecteurAgricoleetPland’action(2006-2015)ainsiquelePlanNationaldeDéveloppementdel’Elevage(PNDE)validéen2008.Sonobjectifestd’augmenterdurablementlaproductionanimaleafind’amélioreretd’accroîtrelacontributiondel’élevageàlacroissancedel’économienationale,àlaréductiondelapauvretéetàl’améliorationdelasécuritéalimentaire.
Ilestprévu,danslecadreduPNSAetduSchémaDirecteurdel’Eau,l’aménagementde100000ha.Ainsi,lestravauxpourlapremièrephaseontétélancéspourpromouvoirlaculturedurizdanslarégiondelaTandjiléavec20000ha.Lelancementaétéeffectifle7mai2010avec3000hasurles12.000prévusdanslafermedeBoumou,localitésituéeàunequarantainedekilomètresdeLaï(Tandjilé).
Cesplansetprogrammesvisentlamaîtrisedelasécuritéalimentairedansladurée.Malheureusementleurmiseenapplicationpeineàs’asseoirdemanièreeffective.
Auxcotésdecesdispositifsdurables,setrouventlescadresdegestionetpriseenchargedescrisesrécurrentes.Ainsi,aprèslesannéesdeduressécheressesetpourparerauxproblèmesrécurrentsdefamine,unStockNationaldeSécurité(SNSA)aétécréé.Lagestiontechniquedustockestconfiée
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 129
àl’OfficeNationaldeSécuritéAlimentaire(ONASA).C’estunétablissementpublicàcaractèreindustrieletcommercial,dotédelapersonnalitémorale,del’autonomiefinancièreetplacésoustutelleduministèredel’Agriculture.Lesressourcesdel’ONASAproviennentduFondsdeSécuritéalimentaireetdeDéveloppementconstituépourl’essentieldessubventionsdel’Etatetlesdonateursinternationaux.
Lesentrepôtsdestockagedel’ONASAontunecapacitéde28450tonnesrepartissurl’ensembledupays.AveclesdisponibilitésdesressourcesEtatiquesdecesdernièresannées,lesinterventionsdel’ONASAsontdeplusenplusaccentuées.Desventessubventionnéesdecéréalessontsouventorganiséespourpermettreauxpopulationsd’accéderàdeprixraisonnablesauxproduitscéréaliers.Ilestprévudesconstructionsdehangarspourlestockagedesvivres.
UncomitéparitaireGouvernement/partenairesveilleaumaintiendecestockconstituédestockphysiquedevivresetdefondsdecontrepartiepourlasécuritéalimentairereconstituéannuellementparl’ONASA,lePAMetleSCAC(Servicedecoopérationetd’Actionculturelle).
Ceplanviseàcontribueràlaconstitutionetàlaconservationd’unstockoptimumde35000tonnes(ycomprislescontributionsd’autresbailleurs)decéréalesauboutde4ans.Aceteffet,l’Etattchadiens’engageàfourniruntotalde16000tonnesàraisonde4000tonnesdecéréalesparan.Danslapratique,lareconstitutiondustockestsouventtardiveetleniveauoptimalrarementatteint.L’ONASArencontresouventdesdifficultéspourassurerlepré-positionnementdescéréalesdanslesdifférentsmagasinsquisontimplantéssurl’ensembleduterritoirenational.Desproblèmesdegestionliésàl’organisationdesventessubventionnéesetdesdistributionsgratuitesdesvivresontégalementété constatés.
Pourlerenforcementdesescapacitésfinancièresilestprévuunrecouvrementadditionnelissudel’IRPPauprofitdel’ONASAautermedudécret389/PR/MA/2001.Maisjusquelàunproblèmed’exécutionduditdécretseposeetuneconcertationavecleministèredesfinancesàcesujets’avèreutile.
Silesactionsdel’ONASAsonttrèslouablesetappréciéesparlespopulations,illuiestsouventreprochédesproblèmesdeciblageetdegestiondeladistributiondesvivres.Despersonnesnécessiteusessontsouventévincéesauprofitdescommerçantsetautrespersonnesaiséesayantdesinfluencesnotoires.Cequidonneunemauvaiseimageàl’Officeet,desactesdevandalismesontsouventobservésdanssesentrepôtsdèsqu’unesituationd’instabilitésecréeaveclepillagedeceux-ci(incursionsrebellesd’Avril2006,novembre2007etFévrier2008).
Dansl’optiquedelaluttecontrel’insécuritéalimentaire,l’élevageaunrôlestructurantmajeurdansl’économietchadienne.Avecuncapitalbétailestiméàplusde10millionsdetêtes95(toutesespècesanimalesconfondues)soitenviron1têtedebétailparhabitant,lacontributiondel’élevages’élèveàplusde18%duPIBnational.96 Lavaleurdelaproductiondeviandeetdulaitestestiméeà155milliardsdeFCFAen2002.Lesous-secteurdel’élevagefaitvivredemanièredirecteouindirecteprèsde40%delapopulation.En
Encadré 7 : Insécurité alimentaire et mesures d’urgence pour l’année 2010
En 2010, la sécurité alimentaire est une préoccupation et à la limite une priorité des priorités du Gouvernement tchadien. C’est une année particulière et consécutive à une très mauvaise saison pluvieuse menaçant de famine près de 20%97 de la population. Pour faire face à cette crise d’urgence de 2010, le Gouvernement a déjà mobilisé:
• 23 250 tonnes divers vivres (dont 13 250 tonnes de céréales) ;
• 350 tonnes de semences de riz;
• 1 500 sacs de tourteaux et environ 200 sacs de sous produits/maïs pour aliments de bétails.
Dans la gestion de cette crise alimentaire, un ensemble d’institutions formées autour des principaux partenaires que sont le PAM, la FAO et plusieurs ONG réalisent des activités intenses pour assurer la couverture alimentaire et nutritionnelle aux populations vulnérables aux chocs exogènes. Ces activités se concentrent essentiellement dans les régions à fort déficit de production agricole (bande sahélienne), ainsi que les sites abritant les réfugiés soudanais et centrafricains. Ainsi, le PAM réalise des activités entre autres :
• la distribution des vivres aux 255 00098 réfugiés soudanais, 77 000 réfugiés centrafricains et 188 000 déplacés internes tchadiens ;
• des rations sèches dans le cadre du programme vivres contre travail à 155 000 personnes nécessiteuses (soit 10 kg par famille pour planter 1,5 ha);
• des vivres dans le cadre du programme scolaire en faveur des filles ;
• la dotation des vivres dans le cadre de l’éducation primaire pour tous (cantine scolaire) ;
• l’appui nutritionnel dans le but d’améliorer l’état de santé des groupes vulnérables (femmes enceintes et allaitantes, personnes infectées par le VIH/SIDA, etc.)
Le PAM compte mettre en œuvre un programme d’assistance de 47 000 tonnes de vivres au profit des 750 000 personnes touchées par la sécheresse dans les régions du Kanem, Barh El Ghazal, Guera, Batha, Lac et Hadjer Lamis. La FAO oriente des efforts considérables dans le but d’améliorer les capacités de production agricole par l’appui à divers programmes et de manière pratique la distribution des intrants aux populations vulnérables, des aliments de bétail et une large gamme de distribution de semences dans les régions les plus touchées par les effets de la sécheresse.
Ainsi, il est prévu, en coordination avec le Ministère de l’Elevage et des Ressources Animales un projet de distribution de compléments alimentaires pour le bétail de 615t, un projet d’appui à l’agriculture pluviale qui consiste en la distribution des semences de céréales pour plus de 33 000 ménages vulnérables de la bande Sahélienne.
Le CICR distribue une quantité de céréales et semences aux couches les moins aisées de la population d’Abéché et de Goz Beida par le biais des madrasas et orphelinats La dernière distribution de sorgho, de sel, d’huile et de produits non alimentaires (couvertures, nattes, jerrycans etc.) a été organisée du 9 au 11 février 2010 au profit d’environ 3 100 élèves dans les cinq écoles coraniques de la ville d’Abéché.
95Ledernierrecensementduchepteltchadienremonteà1976etleschiffresactuelssontdesestimations.Undeuxièmerecensementvientd’êtrelancéle8septembre2010
96DonnéesBEAC,200197Bulletind’informationhumanitaire,Février201097DonnéesrecueilliesauPAM
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 131
zonesaharienneetsahélienne,laproductionanimaleestlaprincipaleetsouventlaseulesourcederevenuetd’autoconsommationdespopulations.
L’élevagedisposed’importantsatoutsetpotentialitéssurlesquelspeuventsefonderdesréelsespoirspourassurersondéveloppementdemanièredurableetsurtoutlaluttecontrel’insécuritéalimentaire.Parmicelles-ci,onpeutciter:
• l’existenced’unpotentieldeproductiontrèsimportant;
• l’existencedestraditionspastoralesapermislaconceptionetlamiseenplacedessystèmesd’élevageassezperformantsetparfaitementadaptésauxconditionsécologiquesetclimatiquespourmieuxvaloriserlesressourcespastoralesdanscertaineszonesdupays.Lecaractèreextensifdel’élevageconfèredescoûtsdeproductionréduitsquiexpliquentsacompétitivitésurdesmarchésàl’exportation;
• laprésenced’unpatrimoineconstituéd’uneréservedeplusde84millionsd’hectares99depâturagesnaturelsetdeparcours,(soit37%delasuperficietotaledupays)etd’unpotentielhydriqueassezimportantetdiversifié;
• l’existenced’unmarchépotentielimportantpourlesproduitsdel’élevagedanslasousrégion.Eneffet,presquetouslespayslimitrophesduTchadsontdéficitairesenproduitscarnésd’origineanimale.
LamiseenœuvreduPNDEs’articuleautourdecinq(5)programmesintituléscommesuit:
• Programme1:Développementdelaproductionanimale;
• Programme2:AppuiàlaRechercheVétérinaireetZootechnique;
• Programme3:Transformationetcommercialisationdesproduitsdel’élevage;
• Programme4:Renforcementdescapacitésdesacteursetdesstructuresd’appui;
• Programme5:Mesuresd’accompagnementetmécanismedemiseenœuvre.
Lerenforcementdelasécuritéalimentairepasseégalementparuneassistanceausecteurdel’élevageentermesd’alimentdebétailpourlespopulationssédentairespratiquantunélevagedesubsistancecar,ilestàsignalerquecomparativementauxnomades,lavulnérabilitéestplusaccentuéechezcettecatégoried’éleveurssédentaires,vivantdansdeszonesaridesetdontleratiobêtes/hommeneleurpermetpasdes’adonneraunomadisme.100Decefaitunecommissionmiseenplaceaumoisdedécembre2009parleMinistèredel’Elevageaévaluélesbesoinsenalimentsdecomplémentpour30%ducheptel,correspondantàlaproportionconsidéréecommevulnérable.Unpeuplusde6000tdetourteauxdecoton,grainesd’arachide,drèchedebrasserieetnatrondevrontêtremobiliséesetcédéesàunprixsubventionnéauxéleveurstoutaulongdescouloirsdetranshumanceaucoursdelasoudurepastoralede2010.
D’autrespartenairesapportentunappuinonnégligeable(ACF,PremièreUrgence,Africare,ACRA,UE,IntermonOxfam,etc.)parundispositifsousformedecollierhumanitaireautourduclustersécuritéalimentaireinstituéparlesNationsUnies.Ilestco-présidéparlePAMetlaFAO.
Ilconvientdesignalerenfin,quelespopulationselles-mêmesadoptentdesstratégiesd’adaptationfaceauxproblèmesrécurrentsd’insécuritéalimentaire.Ainsi,lesménagesdisposentleplussouventdesgreniersfamiliauxoucommunautairesetdesstockssontsouventconstituéspourparerauxéventualités.Cesgreniers,généralementayantdescapacitéstrèslimitéessontparfoissoumisauxproblèmesdeconservationetunmanquedemaîtrisedestechniquesadaptées.
8.2.4 Les principales contraintes en matière de la sécurité alimentaire
Lasécuritéalimentairefaitfaceàuncertainnombredecontraintesliéesd’unepartàlamaîtrisedel’équilibreclimatique,d’autrepartauxdispositifsinstitutionnelsmobiliséspourlagérer.Eneffet,l’unedesprincipalescontraintesmajeuresdelaSécuritéAlimentairepourlespaysanseux-mêmessemanifesteàtraversleurmanquequasitotaldelamaîtriseducalendrieragricole.C’estsurtoutpendantlapériodedesoudurequis’étendgénéralementdumoisd’Aoûtàlami-septembre,quelesdifficultéséconomiquesmettentungrandnombredefamillesdémuniesdansledésarroi.
Uneautresituationnonmoinsimportantequecelleévoquéeatraitaux«pochesdefamine».Celles-cipeuventapparaîtredansleszonesmalarroséesouarroséestardivement,prévoyantainsidesrécoltesfaiblesetdoncdesdifficultésalimentairesetéconomiquesdansces«poches».
Descontraintesnaturellesconnues(invasionsacridiennes)nécessitantlamiseenplaced’unepolitiquedepréventionetdeluttecapablederéduiresignificativementlesdégâtsquecausentcesinsectesauxculturesetplusglobalementàtoutlecouvertvégétal,ouencorelesinondations,capablesderetarderlessemisouquipeuventétoufferlesplantesetlestuberculesquisontdanslesol.
Lasecondecontrainteprincipalequifreinelebonfonctionnementdusystèmeestinhérenteauxstructuresdegestionetd’interventiondescrisesetdemanièrespécifique:
• lafaibleperformancedesstructuresdecollectededonnéesquicomposentleCASAGC;
• lanonactualisationdesdonnéesdebasepourlesestimationsdeproductiondansledomainedel’agricultureetdel’élevage;
• l’absenced’uneméthodologieadaptéed’estimationdesproductionsagricolesautresquelescéréales(maraîchageetculturesfruitières,plantesàracinesettubercules);
• l’inexistencedesmoyensmisàladispositiondesstructuresdécentralisées:101CRA,CDAetCLAafindeleurpermettredejouerpleinementleurrôledanslacollectedesdonnéesprimairesetleurremontéeauniveaunational;
• lafaiblecapacitéetl’insuffisancedupersonneldunoyaucentraldeSISAARetl’absenced’uneméthodologieappropriéed’identificationdeszonesvulnérables;
99 SourcePNDE100 Ilestavéréquel’éleveurquisedéplaceenquêtedepâturagepossèdeaumoinsunequinzainedebêtes.Autrement,lenomadismeserait
irrationnel.Vusouscetangle,lesnomadessontmoinsvulnérablesentermededisponibilitééconomique 101CRA:ComitéRégionald’Actions;CDA:ComitéDépartementald’Action;CLA:ComitéLocald’Actions
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 133
Encequiconcernelagestiondescrisesalimentaires,bienquelesinterventionsrécentesdel’Etatdeviennentplusimportantes,lesproblèmesperdurent.Onpeutciterentreautres:
• lesdélaisgénéralementlongs(3à6mois)pourl’acheminementdesvivresetdel’aidealimentaireapportéeauxnécessiteux;
• lesproduitsdistribuésnecorrespondentparfoispasauxhabitudesalimentairesdesbénéficiaires;
• l’inaccessibilitéàcertainesrégionsvulnérablespendantlasaisondespluies.
Pourcequiestdelagestiondesaidesalimentaires,lesprincipalesfaiblessesrelevéessont:
• l’irrégularitédesréunionsdesorganesduCASAGClimitantainsilaconcertationentrelesacteurs;
• l’inexistenced’unmécanismeformeldecoordinationentrelesdifférentesstructuresdeconcertation(CASAGC,Comitéparitairedel’ONASA,comitéparitairedesFondsdecontrepartie,etc.);
• l’absenced’unmécanismepérennedefinancement(stockfinancier,fondscommundesbailleurs,etc.);
• l’aspectinstitutionnelquicommandeledéveloppementagricoleoururaldefaçonpluslargefaitquelesecteurruralestgéréparquatreDépartementsministérielsquisont:l’Agriculture,l’ÉlevageetlesRessourcesAnimales,l’EnvironnementetlesRessourcesHalieutiquesetl’Eau.Ici,lacontrainteinstitutionnellemajeureconcernelafaiblessedescapacitéstechniquesetorganisationnellesdecesMinistèresentermesd’effectifetdeprofilsdupersonnelorientéverslaluttecontrel’insécuritéalimentaire.
8.2.5 Les effets du changement climatique
Lechangementclimatiqueaccentuelestendancesactuellesàl’insécuritéalimentaireetàlavulnérabilité.Ilestessentieldedéfinirdesmécanismesinstitutionnelspropresàpermettreauxélémentslesplusvulnérablesdefairefaceauxconséquencesdeschangementsclimatiques.Celanécessiteuneréflexionetdesréponsescollectivesfaceauxdéfisdécoulantdel’interactionentrelesapprovisionnementsalimentaires,leschangementsclimatiquesetledéveloppementdurable.
Lestentativesenvued’améliorerlarésilienceauximpactsfutursincertainsparuneadaptationanticipéeetplanifiéecomporterontàlafoisdescoûtsimmédiatsetàpluslongterme–avecunarbitrageentreoptimiserlesconditionsactuellesetréduirelavulnérabilitéauxchocsfuturs.
Surleplaninternational,leschangementsintervenusdansl’agricultureetl’utilisationdessols,notammentladéforestation,contribuentrespectivementpour13et17%autotaldesémissionsdegazàeffetdeserreduesàl’activitéhumaine.L’impactdesgazàeffetdeserre(GES)produitparforçageradiatifdeN2Oest300102foissupérieuràceluiduCO2.Onprévoitquelesémissionsdeméthaneetd’oxydenitreuxaugmenterontencorede35à60%d’icià2030sousl’effetdel’utilisationcroissanted’engraisazotésetdel’accroissementdelaproductionanimalenécessairepourrépondreàlaprogressiondelademanded’aliments.
Lesprojectionspour2060indiquentuneréductiongénéraledesprécipitationsdanslesrégionssemi-arides,uneplusgrandevariabilitédelarépartitiondespluies,unefréquenceaccruedesphénomènesextrêmes(sécheressesetinondations)etunehaussedelatempératurequiinflueraenparticuliersurl’agriculture.CelasevérifietrèsaisémentauTchadavecunesaisonpluvieusetrèsmauvaiseen2009etunefortepluviométrieen2010aveccommecorollairedesinondationsetcatastrophesnaturellesdetousgenre.
SelonlaConférencedehautniveausurlasécuritéalimentaireliésauxdéfisduchangementclimatiquetenueàRome(3au5juin2008),ceux-ciaggraverontlesconditionsdeviedesfermiers,despêcheursetdesgenstributairesdelaforêtquisontdéjàvulnérablesetnebénéficientpasdelasécuritéalimentaire.Lafaimetlamalnutritionaugmenteront.Lescommunautésrurales,enparticuliercellesquiviventdansunenvironnementdéjàfragile,sontconfrontéesaurisqueimmédiatetenconstanteaugmentationdemauvaisesrécoltes,depertedebétailetdedisponibilitésréduitesenproduitshalieutiques,aquacolesetforestiers.AuTchad,lesautoritésprennentconsciencedudangercarlessignauxsontdonnésàtraverslerétrécissementdeseauxdulacTchadetl’avancéedudésertquisepoursuitàunrythmeaccélérédunordverslesud.Silespolitiquesdepréservationdel’environnementetdereboisementinitiéesrécemmentparlesautoritéscommencentàporterleurfruit,lesdéfisliésauxchangementsclimatiquesenrelationaveclasécuritéalimentairerestententiers.Lesinondationssesuccédantauxsècheressesetlesinvasionsacridiennesauxépizooties,lespopulationsvulnérabless’enlisentdansunengrenagedemalheurspourlesquelsilsnesontnisuffisammentconscientisées,niponctuellementdotées.Ainsi,toutepolitiquedeprotectionsociale,devraitréserveruneplacedechoixauxaspectsalimentairesmaisdansunancrageliéauxdéfissoulevésparleschangementsclimatiques.
8.2.6 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
LeTchad,deparsasituationsahélo-saharienneestmarquéparuneinsécuritéalimentairedueàunmanqued’opportunitésàmêmederéduirecetétatdefait,pourtantildisposederessourcesetpotentialitésimportantes,maisunepolitiquesectorielleaxéesurlesactivitésagro-pastoralesn’estpassoutenueouestinsuffisammentorientéeverslarésorptiondel’insécuritéalimentaire.Lesaléasclimatiques,lescyclesrépétésdesécheresses,lesattaquesacridiensetladégradationdesressourcesnaturellesaffectentstructurellementetprofondémentlescapacitésproductivesdespopulations.Lasuccessiondecrisesconjoncturellescréeuncontexted’insécuritéalimentairequasistructurelle,affectantenprofondeurlemilieurural–surtoutdanslabandesahélienne-etfragilisantlesconditionsdeviedespopulations,surtoutlespluspauvres,quinedisposentgénéralementpasdestocksdesécuritéalimentairenidebiensdesubstitution.
Celasignifieque,poursubveniràleursbesoinsalimentaires,lesménagesdoiventnécessairementrecouriraumarchéetquedèslors,l’alimentationconstitueleurdépenselaplusimportanteabsorbanttoutesleursressourcesquisont,trèsétriquées.Decefait,lesprixdeviennentdesvariablesdéterminantlacapacitéd’accèsdesménagesàlanourriture.Pourlesménagespauvres,l’enjeuestdetaille:toutefluctuationsurlaproductionnationaleet/ousurlesprixdesdenréesalimentairespeutavoirdesrépercussionsdirectesetimmédiatessurleursituationalimentaire.Etils’ensuittrèsrapidementuneexpositionàlafamineetàlamalnutrition.
102SitewebFAO
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 135
Pourfairefaceàcesproblèmes,leGouvernement,appuyédesespartenaires,mobilisentdesmoyensconséquentsaussibienpourjugulerlescrisesconjoncturellesquepoursolutionnerdemanièredurableleproblèmepardesprogrammesetpolitiquesappropriés.
Acetégard,lesecteurrural,bienqu’ilsoitlepilierprincipal,nepeutàluiseulatteindrel’objectifdesécuritéalimentairedanstoutessesdimensionsàsavoirladisponibilité,lastabilité,l’accessibilitéetlaqualité.LesautressecteurstelsqueleCommerce,lesInfrastructures,leTravail,laSécuritéPubliqueainsiquel’Administrationduterritoiredoiventêtreassociés.Laquestiondelamaîtrisedel’eausoustoutessesformesestaucentredelapolitiquedelasécuritéalimentaireetdevientainsiuneexigencedel’agriculturemoderne,compétitiveetdiversifiéesenséeapportélasolutionlaplusidoineauproblèmedelasécuritéalimentaire.
Pourlespopulationspauvresetdémunies,l’accèsàlanourrituredemeuretoujoursunequestionvitaleenl’absencedestratégiesmicromaisaussidifficilementmaitrisableàl’échellemacro.Unepolitiquedeprotectionsocialeaxéesurlasécuritéalimentairedevraitnotammentprendreencomptelesinterconnexionsliéesàlapromotiondel’emploi(activitésàHIMO)surtoutpourlesfemmesqui,danslecontexteduTchadconstituelamassecritiquelaplusexposéemaisaussietsurtoutlespolitiqueséducativesprenantencomptelesaspectsnutritionnelsetenfinceuxliésauxchangementsclimatiques.
Alalumièredecetteanalyse,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:
• l’extensiondefiletssociaux(argent/vivrescontretravail,cantinescolaire,distributionsciblées)pouraméliorerlasécuritéalimentairepouvantmieuxtoucherlescouchesvulnérables;
• laréductionaumaximumdesprocéduresetdélaisd’acheminementdel’aideauxcouchessituéesdansdesendroitsdifficilementaccessibles;
• lapromotiond’unepolitiquedeconvertibilitéallantdanslesensd’adapterl’aidealimentaireauxhabitudesalimentaires;
• l’augmentationdesramificationsetautrespointsd’interventiondeproximitétouchantleszonesàrisquesd’insécuritéalimentairesrécurrents;
• ladiversificationdel’aidealimentaireenoctroyantpasseulementdescéréalesmaisd’autresproduitsvivriers;
• laPromotion,ledéveloppementetlaconcrétisationdesProjetsetProgrammesdurables(PNSA,PNIMT,SDA)afindetrouverunesolutionefficaceetdurableauproblèmedesécuritéalimentaire;
• miseenplaced’unmécanismed’alerteprévisionnelleetd’interventionrapideencasd’insécuritéalimentaire;
• lapromotiondescoopérativesdescoopérativesetmettreenplacedesbanquesdecéréales(greniersvillageois)auniveaucommunautairequipourrontaussiagircommerégulateurdesprixenpériodedesoudure;103
•miseenplaced’unestructureinterministériellepouvantmieuxfédérerlesénergiesetimpliquer
d’autresdépartements(exempleCommerce,Travail,Infrastructures,Sécurité,etc.)auxcotésdesdépartementsenchargedumonderural;
• définitionethiérarchisationdesprérogativesetcompétencesclairespourlesstructuresenchargedelasécuritéalimentaire;
• étudedefaisabilitédetransfertsenespècesdanslebutd’améliorerlasécuritéalimentairetenantcomptedesspécificitésalimentairesdespopulations.
8.3 Nutrition
8.3.1 Introduction
Lesecteurdelanutritionoccupeuneplaceprépondéranteàlafoisdanslecadredelaluttecontrelapauvretéetdansceluidelasécuritéalimentaire.Eneffet,lamalnutritiondemeureunproblèmegrave,surtoutpourlespopulationsvivantdanslabandesahélienne,quisontégalementassujettiesauxproblèmesd’insécuritéalimentaireetaumanqued’accèsphysiqueoufinancierauxservicesdebase.Soussesdifférentesformes(malnutritionprotéino-caloriquedel’enfant,carencesenmicronutriments,autres),lamalnutritionestunecausemajeuredemortalitéetdemorbidité,surtoutchezlafemmeetl’enfant.Globalement,elleestassociéeà50%desdécèsd’enfantsdemoinsdecinqans.Parconséquent,laluttecontrelamalnutritiondoits’inscrirecommeélémentprioritaireauseind’unepolitiquedeprotectionsocialeglobale.
8.3.2 Données sur la situation nutritionnelle
Fauted’uneenquêtetypestandard,lesdonnéessurlanutritionviennentdeplusieurssourcesetsontsouventnon-comparablesounon-représentativesdelasituationglobale.104Néanmoins,desenquêtesnationalesrécentesdonnentuneindicationdel’étatactueletdel’évolutiondel’étatnutritionneldesenfantsdemoinsde5ans.Cesenquêtesindiquentunesituationalarmante,quiestennettedétériorationdurantlesdixdernièresannées.
Lesdonnéeslesplusrécentesdel’enquêteconjointesurlasécuritéalimentaireetlavulnérabilitémenéeen2009–annéedecrise-situentlaprévalencedelamalnutritionaiguëglobalechezlesenfantsde6à59moisauniveaunationalà16,6%età4.4%surformesévère.Lestauxdelamalnutritionaiguëglobalesontsupérieursà20%danslesrégionsdeKanem,Bahr-El-Gazal,Batha,Guéra,Ouaddaï,MoyenChari/MandouletSalamat.Laprévalencedelamalnutritionchroniqueglobale(retarddecroissance)auniveaunationalestde39,1%.Cestauxsontsupérieursà40%danslesrégionsdeKanem,Bar-el-Gazel,Lac,Chari-Baguirmi,HadjerLamisetWadi-Fira.Laprévalencedel’insuffisancepondéraleglobaleestde31,9%.Ils’agitd’uneaggravationapparentedelasituationnutritionnelleaucoursdesdernièresannées.105
Labandesahéliennedupaysestlazonelaplusaffectéeparlasituationactuelledesécheresseetcrisenutritionnelle,avecdestauxdemalnutritionaigueglobalelargementau-dessusduseuild’urgencede15del’OMS.
103Analyseglobaledelasécuritéetdelavulnérabilité,documentFAO104UNICEFaintroduitlaméthodologieSMARTen2010,quiserviradorénavantcommel’approchestandard105PAMetal(2010)Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité(CFSVA),RépubliqueduTchad(draftfinal)
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 137
Figure 5 : Evolution du taux de prévalence de la malnutrition (%) des enfants de moins de cinq ans d’après les quatre enquêtes entre 2001 et 2009 au Tchad
Source:PAMetal(2010)EnquêteCFSVA
8.3.3 Causes de la malnutrition
Lescausesdelamalnutritioninfantilesontmultiplesetcomplexes.Lestatutnutritionneldesenfantsreflèteleurétatdebienêtregénéral(survie,croissanceetdéveloppement).Ilestfonctiondetroisdéterminantsclés,àsavoir:i)l’accèsàunealimentationadéquate(enquantitéetenqualité)etappropriéeàl’âgeetaustadededéveloppementdel’enfant;ii)l’accèsàdesservicesessentielsdesantéetàunenvironnementsalubre;etiii)l’accèsàdebonssoinsauniveauduménageetdelacommunauté(voirfigure6).
Ilestclairquecesconditionssontloind’êtreréunies.Apartlessituationsdecrisesponctuelles,tellequecelle-ciquisévitactuellement,leproblèmedelamalnutritioneststructurel.Unemajoritédelapopulationestconfrontéeauxproblèmesd’accèsàl’eaupotableetauxstructuresdesanté.Lesrégimesalimentairessontpauvres,etlespratiquesd’allaitement,d’alimentationsaineetd’hygiènesontinadéquates.Letauxd’allaitementmaternelexclusifesttrèsbasetlamiseauseintardivesuggèrequebeaucoupd’enfantssontprivésducolostrumquicontientdesanticorpspermettantdeprotégerlesenfantscontrelesmaladies.
Cettesituationexposedenombreuxenfantstchadiensàlamorbiditéetàlamortalitéàcaused’infectionsrespiratoiresaiguësetàladiarrhée.Letauxdecouverturevaccinaleestgénéralementbas,exposantencorepluslesenfantsauxrisquesdesinfectionstransmissibles.Lamorbiditéinfantileentretientaveclamalnutritionuncerclevicieux,l’uneetl’autreserenforçant.Selonl’analyse«Profiles»surlasituationnutritionnelleduTchadproduiteparl‘UNICEF,lamalnutritionestlacausedirecteet/ouindirectede50%dedécèsd’enfantsdemoinsdecinqans.
Le problème de la malnutrition est structurel au Tchad .Les hauts niveaux de malnutrition sont dus:• au problème d’accessibilité aux ressources (monétaire, alimentaire)• à un manque d’accès à l’eau potable et aux structures de santé • à la pauvreté de l’environnement sanitaire• aux mauvaises pratiques d’allaitement, d’alimentation saine et d’hygiène• aux mauvaises pratiques de soins des mères et des taux élevés de malnutrition maternelle
Source:PAM,PrésentationPPT
Figure 6: Cadre conceptuel de la sécurité alimentaire et nutritionnelle 12
28 28
14
4137
16
32
38
16
34
40
Malnutrition aigue Malnutrition chronique Insuffisance pondérale
MICS2000 DHS2004 CFSVA2005 CFSVA2009
138
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 139
Lesmèressontsouventjeunes,voiretrèsjeunes,etlestauxrelativementhautsdelamalnutritionmaternellesontégalementuneffetnéfastesurlanutritiondesenfants.Cetteprévalencetrèsélevéedemalnutritionmaternellepourraitêtreexpliquéeparungrandnombredecontraintesquilimitentlacapacitédesmèresàaméliorerleurpropreétatnutritionneletceluideleursenfants.Celacomprend,parexemple,unaccèsprécaireauxressourcesetàl’information,unefaibleimplicationdanslesmécanismesdécisionnels,deshabitudessocioculturellespeuadaptées,destauxd’inscriptionscolairepeuélevésetdesabandonsprématurés,desmariagesprécoces,etc.
8.3.4 Structures de suivi et de réponse
SelonleprotocolenationalenvigueurauTchad,106lastratégieglobaledelapriseenchargedelamalnutritionconsisteàassurer:
• undépistageactifauniveaucommunautaire;
• undépistagesystématiqueauniveaudesstructuressociosanitaires;
• unepriseenchargeambulatoireauniveaudesstructuressociosanitaires,selonledegrédesévéritéetlaprésencedecomplications.
Cettestratégieglobale,sielles’adresseessentiellementàlamalnutritionaiguë,n’occultepasl’importancedesstratégiess’adressantauxcausessous-jacentesetfondamentalesdelamalnutrition(allaitementmaternel,pratiquedesevrageetalimentationdecomplément,sécuritéalimentaire,accèsauxservicesdesanté,accèsauxsoinsetaméliorationdel’environnement,del’eauetdel’assainissement).Lastratégies’adresseauxgroupesciblessuivants:enfantsde0à59mois;enfantsde5à15ans;femmesenceintes;femmesallaitantes;personnesvivantavecleVIH/SIDA;tuberculeux;personnesde3èmeâge.
Leprotocolenationalprévoitque:(i)Lespersonnessouffrantd’unemalnutritionaiguëmodéréesoientprisesenchargedanslesCentresdeNutritionSupplémentaire(CNS);(ii)LespersonnesaffectéesparunemalnutritionaiguësévèresanscomplicationssoientréférésverslesCentresdeNutritionAmbulatoire(CNA)oulesCentresdeSanté(CS);(iii)Lespatientssouffrantd’unemalnutritionaiguësévèreaveccomplicationssoientréférésversdeshôpitauxoudesCentresdeNutritionThérapeutiqueintensive(CNT).
Pourtant,laplupartdesstructuressanitairesn’ontnil’équipement,nilesalimentsthérapeutiques,nilepersonnelformépourlesuivietletraitementdelamalnutrition.AN’Djamena,parexemple,iln’yavaitpasdecentredenutritionthérapeutiqueavantlecentreétablirécemment,suiteàlacrisedelarougeole,parl’ONGMédecinsSansFrontières(MSF).Lesuivirégulierauniveaucommunautaireestrare,etlepersonneldescentresdesantéesttropdébordépourpouvoirassurerunsuiviadéquat.
Enprincipe,leCentreNationaldelaNutritionetlaTechnologieAlimentaire(CNNTA)estsupposécontrôlerlaqualitédesaliments,assurerlasurveillancenutritionnelle,fairedelarechercheopérationnelledansledomainedelanutritionetcoordonnertouteslesactivitésdenutritionauTchad.Enpratique,leCentreestlargementdépourvudemoyensdefonctionnement,cequireflète,auniveaunational,unmanquedevalorisationdelanutritioncommeproblèmeprioritaire.
Leseffortsdeplusieursintervenants,telsquel’UNICEF,lePAMetdifférentesONG(parmilesquelles,ACF,MSF,etlaCroixRouge)appuientleseffortsdugouvernementdansleursdomainesdecoopérationrespectifs.Pendantlapériodedecrisealimentaire/nutritionnelleactuelle,lesactivitésd’urgencedesacteurshumanitairesexternessontenpleineexpansion(voirencadréx).
Encadré 8 : Crise alimentaire et nutritionnelle au Tchad (2010)
Le contexte actuel du Tchad est caractérisé par la crise alimentaire et nutritionnelle qui sévit dans le pays. Les régions les plus affectées se trouvent dans la zone sahélienne. Il s’agit du Kanem, du Guéra, du Batha, du Bar El Ghazal, du Lac, d’Hajer Lamis. Des poches de vulnérabilité alimentaire et nutritionnelle ont été identifiées dans l’est et le sud du pays. Les causes de cette situation préoccupante sont liées soit à la sécheresse (zone sahélienne, à l’est) soit aux inondations (au sud). Des études sont prévues pour évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle au nord du pays (région du Borkou Ennedi et Tibesti –BET-) qui, elle aussi, risque d’être alarmante.
• Insécurité alimentaire
Au total 2 000 000 de personnes, soit 18% de la population totale, se trouvent dans une situation de vulnérabilité alimentaire très élevée à élevée. Pour assister ces personnes, le gouvernement a tiré la sonnette d’alarme sur la nécessité de mobiliser en urgence 80 000 à 100 000 tonnes d’assistance alimentaire; 10 000 tonnes de semences et 6 000 tonnes de compléments d’aliments de bétail.
• Malnutrition infantileLes informations disponibles pour le moment ne permettent pas de donner un chiffre global des enfants malnutris dans la zone sahélienne. Cette situation s’explique par le faible niveau de fonctionnement du système de collecte des données des structures sanitaires mais aussi la faible présence des organismes spécialisés. Toutefois les enquêtes nutritionnelles effectuées dans la zone sahélienne font état de taux de malnutrition aigue globale allant de 20 à 29%. Selon l’OMS un taux de 15% correspond à une situation d’urgence
• Santé Les cas de malnutrition avec complication nécessitent un suivi médical adéquat pour assurer la survie des enfants. Les acteurs intervenant dans le secteur médical sont préoccupés par les difficultés de fonctionnement des structures sanitaires qui sont fortement limitées par le manque de personnel qualifié, la faiblesse du système de collecte des données, le manque de médicaments et l’absence de chaînes de froid fonctionnelles. De plus dans cette zone, le système de recouvrement des coûts en vigueur ne facilite pas l’accès aux soins de santé. L’une des priorités principales, en ce moment, est d’éviter la surmortalité des enfants en assurant le dépistage des enfants malnutris avec complication et leur prise en charge gratuite.
• RéponsesLe gouvernement et les partenaires se mobilisent pour mettre en place un dispositif de réponse d’urgence sous la coordination du Ministère de l’Agriculture. Les agences des Nations Unies telle que le FAO, le PAM, l’UNICEF, et l’OMS; les ONG tels que Médecins sans Frontières (MSF), Action Contre la Faim (ACF) ; la Croix Rouge et autres, les autres partenaires techniques et financiers tels que l’Union Européenne et autres intensifient leurs efforts de faire face à la situation.
Source:OCHATchad–Rapportdesituation#1,04mars2010
106MSP(2007)Protocolenationaledelapriseenchargedelamalnutrition.Anoterqueceprotocoleestentraind’êtreréviséetmiseàjour.
140
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 141
8.3.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
L’enquêterecentesurl’insecuritealimentaireetlavulnerabilitéauTchad107aaboutiàdesconclusionsgénéralesetdesrecommandationsopérationnellesqui,dansledomainedelanutrition,sonttoutàfaitpertinentesparrapportànotreétudesurlaprotectionsociale.Cesont:
• Mettreenœuvre,àgrandeéchelle,desinterventionsnutritionnellesàhautimpactpermettantdeprévenirdurablementlamalnutritionetdebriserlecycleintergénérationneldelamalnutrition.L’approchedoitêtreintégréeavec,parexemple,desinterventionspouraméliorerl’eau,l’assainissementetlespratiquesd’hygièneainsiquel’accèsauxsoinsdesantéetauxaliments;
• Mettreenplaceunestructuredecoordinationetdesuiviauniveaucentraletrégionalenvued’assurerlacollaborationetlasynergiemultisectorielle,etquel’engagementdel’Etatsoittraduitdansl’action;
• Elaborerunpland’actionnational(unestratégiederéponse)enassociantlesdifférentsacteursimpliquésdanslaluttecontrelamalnutrition;
• Mettreenœuvredesinterventionscurativesetpréventivesenfocalisantlesactionssurlesenfantsdemoinsde5ans,lesmèresallaitantesetlesfemmesenceintesdansleszonesaffectées;
• Mettreenœuvreuneapprochecommunautaireens’appuyantsurlesservicessanitaires;
• Souteniretpromouvoirlesbonnespratiquesdel’allaitementmaternel;
• Fournirunpaquetessentiel:accèsauxalimentsdecomplémentetdethérapie,communicationsurlespratiquesalimentairesadaptées,accèsauxservicesdesantéetd’éducation,debase/soins/hygiène,promotiondelavaccination,supplémentationenvitamineA,déparasitage,eaupotable/latrines,sécuritéalimentaire;
• Mettreenplaceunsystèmeintégrédesurveillancedelasituationalimentaireetnutritionnellepourmieuxanticiper,répondreetgérerlescrises;
• Appuyerleseffortsd’harmonisationdecedispositifavecceuxdelasousrégionentenantcomptedesspécificitésdupays;
• Focaliserlasurveillancedelacroissancesurlesenfantsde0-3ans,aussibiendanslescentresdesantéqu’auniveaucommunautaire,toutenciblanttouslesenfantsde0-5anspourtouteslesactivités;
• Renforcerl’intégrationdesinterventionsnutritionnellesauxautresprogrammesdelasantématernelleetinfantileenadoptantl’approche«ActionEnsembleenNutrition»;
• Promouvoirladiversificationdelaproductionetlaconsommationalimentaireàtraversledéveloppementdujardinageetdupetitélevagefamilialauniveaudessitesdenutritioncommunautaire;
• RenforcerlescapacitésnationalesnotammentcellesduCNNTAetdesstructuressanitairespourunelutteefficaceetdurablecontrelamalnutrition;
• Renforcerlepartenariatavecl’ensembledesacteursetplaidoyerpourunemeilleuremobilisationdesressourcesetuneréponseadaptéeauxproblématiquesdesécuritéalimentaireetdenutrition;
• Augmenterlenombredecantinesscolairesetfavoriserleurextensiondefaçonàenfairebénéficierleszoneseninsécuritéalimentaire,toutenenveillantàrenforcerlaparticipationdel’Etatetdescommunautés;
D’autresrecommandationsplusgénéralesportentsurlerenforcement de la coordinationdansledomainedelasécuritéalimentaireycomprislessystèmesdesurveillanceetd’alerteprécoce.
Pourrenforcerleseffortssectoriels,lapolitiquenationaledeprotectionsocialepourraitprévoirlamiseenplaceéventuelledemécanismesdesoutienauxménagesvulnérables,telsqueles transferts directs en espècespouraugmenterlepouvoird’achat,liésauxactionsd’accompagnementenéducation,informationetcommunicationpourlechangementdescomportementsnutritionnels(voirchapitre17pourplusdedétailsetuneanalysedesconsidérationstechniqueàprendreencomptepourcegenredeprogramme).
Lesactionsauniveaucommunautairepourraientégalementviseràencourageretrenforcerdespratiques de surveillance et de dépistage communautaireainsiquelaréférencedescasd’enfantsmalnutrisversdescentresdesanté.
9. Education
9.1 Introduction et contexte Aucœurdudispositifdelaprotectionsociale,lesecteurdel’éducationestd’uneimportancecapitale.Carenagissantdanscesecteur,l’onnecherchepasseulementàrétablirl’équitédemanièreconjoncturelle,maisaussiàmettreenplaceunsystèmedepréventionpermettantdeluttercontrelesinégalitésdanslefutur,vuleseffetspositifsquel’éducationpeutengendrersurlerevenu,lasanté,oulapauvretéd’unemanièregénérale.D’ailleursd’aprèslaSNRPII,ledéveloppementdel’éducationestlaconditiondelamodernisationdel’économietchadienne,delaconsolidationduprocessusdémocratiqueetd’untypedecroissanceàlaquelleparticipeunegrandemajoritédelapopulationAuTchad,beaucoupd’effortsontétéfournisdanslesecteurdel’éducationàtraversplusieursprojetsetprogrammes,cependantlesstatistiqueslaissentàdésirer.
LeTauxBrutdeScolarisation(TBS)encourageantdansleprimaireen2006(91%)restenéanmoinsàunniveautrèsfaibledanslesecondaire(20%).Letauxd’achèvementduprimairesesitueà39%,etceluidusecondairepremiercycleà19%108.D’aprèsECOSITII(2006)en2003/2004,109leTauxdeRetardScolaire(TRS)auprimaireestde33,7%,ladépensemoyenned’éducationparménageestde6723FCFA,etcesraisonsfinancièresexpliquentàhauteurde20%110l’abandondel’école.Enmatièred’offre,seulement58%desécolesoffrentuncyclecompletdansleprimaire.Lecycle
107PAMetal(2010)Analyseglobaledelasécuritéalimentaireetdelavulnérabilité(CFSVA),RépubliqueduTchad(draftfinal)
108MEN(2006),BudgetdeProgrammedusecteurdel’Education2007-2009109Périodedudéroulementd’enquête110Cetauxestde36,6%auprimaire
142
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 143
primairetchadien,avecenviron72élèvesenmoyenneparenseignantestdifficilementcompatibleavecunenseignementdequalité.Etparconséquentonnepeuts’étonnerquel’analphabétismetoucheplusdedeuxpersonnessurtrois(67,1%).
Cesindicateurssontinégalementrépartisselonlegenre,lemilieu(urbain,rural),leniveaudepauvreté,etc.Aprèsavoirdécritl’organisationdusecteuretlesdifférentsprogrammesquiyinterviennent,serontanalyséeslesinégalitésetlesréactionsdesacteursquipermettrontdetirerdesconclusionsetd’évoquerquelquesrecommandations.
9.2 Organisation du secteur et les différentes stratégies et programmes
9.2.1 Organisation du secteur
LaLoiN°16portantorientationduSystèmeEducatifTchadiendu13Mars2006organiselesecteurenstructuresformellesetstructuresnonformellesetinformelles.Lesystèmeformelcomprend:
• L’enseignementpréscolaire;
• L’enseignementfondamentalcomposédedeuxcyclesrépartisenenseignementprimaireetenseignementmoyenavecuneduréerespectivede6et4ans;
• L’enseignementsecondaire;
• L’enseignementsupérieur.
Lesystèmenonformelcomprendl’éducationnonformelleetl’éducationinformelle.L’éducationnonformelles’adresseàtoutepersonnedésireusederecevoiruneformationspécifiquedansunestructurenonscolaire(Centred’Alphabétisation,FormationProfessionnelleetc.).L’éducationinformelleestleprocessusparlequelunepersonneacquiertdurantsaviedesconnaissances,desaptitudesetdesattitudesparl’expériencequotidienneetlesrelationsavecsonenvironnement.
Pourlaprotectionsociale,ilestimportantdechercheràrétablirl’équitébeaucoupplusauniveaudel’enseignementpréscolaire,l’enseignementfondamentaletlesystèmenonformel.Cettedécisionestmotivéeparlefaitquec’estauniveaudecesdimensionsquel’instructions’acquiertetpourraitpermettreparlasuited’éviterl’exclusionoudefairepartieintégrantedescouchesvulnérables.Parconséquent,neseraprisencomptedansl’analysedusecteurdel’éducationparlasuite,quelesstructuresretenuesci-dessus.
9.2.2 Stratégies et programmes du secteur
EnfaisantsienslesObjectifsduMillénaireduDéveloppement(OMD),leGouvernementTchadienenmatièred’éducations’engageàfourniruneéducationdequalitépourtousd’icil’an2015.Ily’apresqu’unedécennie,ennovembre2000àBamako,leTchadaconfirmésavolontéderenforcersesoptionsstratégiquesenmatièred’éducationlorsdelaconférencesurlastratégied’accélérationdel’«ÉducationpourTous»en2015.Avecles6paysduSahel,leTchads’estengagéà:
• accroîtresubstantiellementlapartduPIBconsacréeàl’éducationavecunobjectifd’aumoins4%d’ici2015;
• accorderaumoins50%dubudgetdel’éducationaudéveloppementdel’éducationdebase;
• entreprendredesréformespouruneredéfinitiondespriorités,uneréallocationdesbudgetsetunpartagedesresponsabilitésdel’éducationentrel’État,lescommunautésetlescollectivitéslocales;
• introduireprogressivementl’utilisationdeslanguesnationalesdanslessystèmeséducatifsetpromouvoirleurdéveloppement.
LesobjectifsdéfinisparleGouvernementtchadiens’intègrentdanslePland’ActionNationaldel’ÉducationPourTous(PAN/EPT).LePAN/EPT,élaboréen2001,aététechniquementadoptéen2003.AveclesrésolutionspertinentesduPland’ActionàDakar,leGouvernementconfirmeainsisonengagementàconsentirdeseffortssupplémentairesenvuedepoursuivrecetteentreprisefondamentalequiviseàoffriruneéducationgratuite,universelleetdequalitéàtousenparticulierauxfillesetauxenfantsissusdesmilieuxdéfavorisésouayantdesbesoinséducatifsspéciaux(casdesenfantshandicapés,enfantsenmilieunomadeetceuxvivantdanslesîles).Cetteparticularitémontrequelepaysn’apasperdudevuecequ’onpourraitappelerparprotectionsocialeauniveaudusystèmeéducatif.
Pouratteindresesobjectifs,leGouvernementamisenplacelePARSET(Programmed’AppuiàlaRéformeduSecteurdel’ÉducationauTchad)quis’étaleen3phasesetavec3axesstratégiques:
• l’accroissementdel’accèsetdel’équitédel’éducation;
• l’améliorationdelaqualitédesenseignantsetdesconditionsd’apprentissage;
• lerenforcementdescapacitésinstitutionnellesdeplanification,degestionetdepilotagedusystème.
DanslecadredelamiseenœuvreduPARSETetpouratteindrelesgrandsobjectifsci-dessusfixés,leGouvernementadéfini5mesuresclésdepolitique:
• augmentationsubstantielledubudgetdel’éducationd’aumoins20%chaqueannée;
• affectationd’aumoins50%debudgetdel’éducationpourledéveloppementdel’éducationdebase;
• créationduCNC(CentreNationaldeCurricula);
• créationdel’APICED(AgencepourlaPromotiondesInitiativesCommunautairesdel’Éducation);
• priseenchargeetformationd’aumoins8000maîtrescommunautairespendantlapremièrephaseduPARSET.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 145
Enmars2006,leTchadapromulguélaloi016/PR/2006,portantorientationdusystèmeéducatiftchadien.111Cetteloifixelecadrejuridiqueetorganisationnelgénéralainsiquelesorientationsfondamentalesdusystèmeéducatiftchadien.Elledéfinitdefaçondétailléelamission,lesfinalitésetlesobjectifsdusystèmeéducatiftchadiend’unepartetlesstructures,l’organisation,lespersonnels,lesdroitsetdevoirsdesélèvesetétudiants,lefonctionnementetlagestion,lesuivietl’évaluationainsiquelesmécanismesderégulationd’autrepart.
LeGouvernementtchadienavecl’appuidecertainspartenairesélaboreactuellementunPlanDécennalpourleDéveloppementdel’Educationetdel’Alphabétisation(PDDEA).Ceplansefixepourobjectifde:«promouvoirlesressourceshumainesparl’éducationetlaformationenvuedepermettreauxpopulationsdejouerleurrôledemoteurdansleprocessusdedéveloppementsocio-économique».
9.3 Les inégalités dans le secteur de l’éducation.
Primordialedansunmécanismedeprotectionsociale,laquestiond’équitédoitêtretraitéeavecungrandintérêtsurtoutencequiconcernelesystèmeéducatif.L’analysedel’équités’attacheessentiellementàladispersionquipeutexisterautourdestendancescentrales.Cettedispersion,oucesdisparités,peuventconcerneraussibienlesconditionsd’enseignement(d’unlieuàunautredescolarisation),quelescursusscolairesdesélèves(accès,rétention,acquisdanslesdifférentscyclesd’enseignement)selonleurscaractéristiquessociales(genre,milieugéographique,niveauderevenudesparents).Commeindiquéci-dessus,seronttraitéesessentiellementparlasuite,lesdisparitésselonlescaractéristiquessocialesauniveaupréscolaire,fondamentaletnonformel.
9.3.1 Les disparités selon le genre
Onobservequedansl’ensemble,ontendversunecouvertureuniverselledel’éducationauTchad(98,21%en2009),maisdesblocagespersistentencoreauniveaud’éducationdesfillesoùleTBSbienqu’enévolutionsesituejusteà80%.Cechiffremontrequ’unefilleenâged’êtrescolariséesur5n’apaslachanced’accéderàl’école.D’aprèsleRESEN(2005),lesinégalitéss’expliquentparunefaibledemandescolairedesfillesàl’âgedelapubertéetultérieurementdumariage(àunâgeplusjeunepourlesfillesquepourlesgarçons)quidétourneraitlesfillesdel’école;etl’augmentationduTBSdesfilless’expliqueparlefaitquelesfacteursculturelstraditionnelsperdraientd’importanceaveclamodernisationdelasociétéetenconséquencedeseffortsfaitsdanscettedirectiontantparlegouvernement,queparlesONGetlesinstitutionsinternationales.
Cependant,ilfautnoterqueleTBSesttirébeaucoupplusparceluiduprimaire.CarausecondairelasituationestencorepréoccupantechezlesfillesoùleTBSsesitueen2008/2009à19,5%112 et le TauxBrutd’Accèsen6emeà29%.Ainsitoutporteàcroirequelesfacteursculturelsn’ontvraimentpasperdud’influence.Bienquelesparentsconsententàlaisserleursfillesfréquenterauprimaire,contredesvivresdanscertainscas,ilsyvoientmalleuravenirsurtoutqu’onlesprédestinepourlaplupartenmilieururalàuneviedeménagère.Alapuberté,ellessontplusoccupéesparlestachesdomestiquesetéchappentrarementaumariage.Difficiledanscesconditionsderétablirl’équitéetdeboosterlademanded’éducationchezlesfilles.
111 REPUBLIQUEDUTCHAD(2008),BudgetdeProgrammeduMinistèredel’EducationNationalede2009-2011,Ministèredel’EducationNationale112MEN,2004,AnnuaireStatistique2008/2009
Figure 7: Evolution des Taux Brut de Scolarisation dans le primaire (garçons, filles, l’ensemble)
SOURCE:MEN
Leseffortsfaitsdanscedomaineontjustedéplacéleproblèmedelascolarisationdesfillesdel’accèsverslavéritableinstructionfondamentale.Levraiobstacleestl’idéequelescommunautéssefontdel’avenirdeleursfilles.Ellessontappeléesàsemariertôtetàs’occuperdestachesdomestiques.Cetteconceptionesttrèsfavoriséeparl’analphabétismequitouchelamajeurepartiedecesparentsquin’attachentpasd’importanceàlascolarisationdeleursfilles.
Tableau 18: Taux brut de scolarisation (%) par genre et indice de parité, 1990-91 à 2006
1990-91 1995-96 2002-03 2006
TBS(%) Indicede
parité F/G
TBS(%) Indicede
parité F/G
TBS(%) Indicede
parité F/G
TBS(%) Indicede
parité F/GFilles Garçons Filles Garçons Filles Garçons Filles Garçons
Primaire 33,8 75,8 0,45 34,5 70,6 0,49 60,6 93,1 0,65 70 94 0,74
Secondaire 3,0 14,6 0,21 4,7 18,1 0,26 10,5 31,0 0,34 14 25 0,56
Source:RESEN(2005)
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
2003 2004 2005 2006 2007
Garçons Filles Ensemble
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 147
Tableau 19: Statistiques des flux d’élèves dans le système éducatif par genre, 2003-04
Total Filles Garçons Filles/ Garçons
Tauxd’accèsauCP1(%)TauxderétentionprimaireCP1-CM2(%)Tauxd’accèsauCM2(%)
103,343,237,8
87,237,625,6
118,646,850,4
0,730,800,51
TauxdetransitionPrimaire/Collège(%) 75,9 66,5 80,2 0,83Tauxd’accèsauCollège(%)TauxderétentionCollège6ème-3ème(%)Tauxd’accèsen3ème(%)
24,857,112,6
13,654,65,7
35,957,919,4
0,380,940,29
TauxdetransitionCollège/Lycéedela3èmeen2nd(%) 77,1 67,1 80,0 0,84
Tauxd’accèsauLycée(%)TauxderétentionLycée2nd–Terminale(%)Tauxd’accèsenTerminale(%)
9,274,95,9
3,762,72,1
14,778,19,6
0,250,800,22
Source:RESEN(2005)
9.3.2 Les disparités selon les départements
Lesdisparitésdépartementalesparrapportauxindicateursdusystèmeéducatifnepeuvents’analyserseulementparrapportàlademandesanstoutefoistenircomptedel’offredescolarisation.Lesdonnéesde2004et2009utiliséesci-aprèsproviennentrespectivementduRESEN(2005)etdel’annuairestatistique2008/2009.Lafigureci-dessous,metenexergueletauxd’accèsauCP1etletauxd’achèvementduprimaireparDélégationDépartementaledel’EducationNationale(DDEN).Ellerelatelavariationtrèsexcessivedansl’accèsetl’achèvementenfonctiondesDDEN.Letauxd’accèsauCP1,en2004vade36%àBathaEstà120%dansleMontsdeLamenpassantpar100%àN’djamena,etletauxd’achèvementen2004variede7%(BathaEst)à78%(TandjiléOuest).LeTBSdansleprimaireen2008/2009estauplusbasde36,7%dansleHadjer-Lamisetculmineà187,7%dansLogoneOriental.
D’aprèslafigure,onpeutrepartirlesDDENentroisgroupesdistinctsenmatièredescolarisation:
• CellesquiontunaccèsauCP1inférieuràlamoyennenationale(moinsde95%)etunachèvementducycleprimaireégalementinférieuràlamoyennenationale(moinsde35%);ils’agitdesrégionsdeBathaEst,Lac,HadjerLamis,Sila,Biltine,Salamat,BahrElGazal,Ennedi,etdeBathaOuest.Cesdépartementssontlesplusenretardenmatièredescolarisationetaccumulentparrapportàlamoyennenationaleàlafoisunproblèmed’accèsetderétention.
• CellesquiontunaccèsauCP1supérieuràlamoyennenationalemaisunachèvementducycleendessousdelamoyennenationale,ils’agitdeGuera,Baguirmi,Ouaddaï,Dababa,Assongha,KanemetBorkou.
• EnfincellesquiontàlafoisunaccèsauCP1etunachèvementsupérieursàlamoyennenationale,ils’agitduLacIro,deTandjiléEst,deMandoul,duLogoneOccidental,deBahrkho,deMayoDallahdelaCommunedeN’Djamena,desMontsdeLametdeTandjiléOuest.
D’aprèsleRESEN(2005),cesobservationsmontrentdoncquelesdisparitésdépartementalessonttrèsmarquées.Ainsi,alorsqu’unenfantsetrouvantdanslesdépartementsdeTandjiléOuestoudesMontsdeLamaenviron8chancessur10d’êtrescolariséjusqu’auCM2,sonhomologuedudépartementdeBathaEsta,quantàlui,moinsd’unechancesur10d’atteindreceniveaudescolarisation.CettesituationdansleBathaEsts’expliqueenmajeurepartieparlecaractèreincompletducycledesécolesimplantéesdanslalocalité:61%desécolesysontincomplèteset32%seulementdesélèvesfréquententuneécoleàcontinuitééducativecomplète.Cesdisparitéssontencoreplusmarquéeslorsqu’oncroiseladimensiongéographiqueavecladimensiongenre.
Figure 8 : Accès et achèvement du cycle primaire par DDEN, 2004
NB:LeschiffresaffichésentreparenthèsespourchaqueDDENcorrespondentauxtauxd’accèsauCP1etd’achèvementduprimaire(en%)Source:RESEN(2005)
Problèmesd´accès etd´achèvementProblèmesd´achèvementMoinsdeproblèmesd´accèsetd´achèvementDonéesnondisponibles
148
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 149
Figure 9 : Problème d’offre et de demande en termes de continuité éducative dans les DDEN
NB:LechiffreaffichépourchaqueDDENcorrespondautauxderétention(en%)Source:RESEN(2005)
9.3.3 Les disparités selon le milieu d’habitation (urbain-rural)
Onconstatequ’ily’aunenettedifférenceentrelachanced’accéderauprimaireselonquel’onsetrouveenmilieurural(59%)ouurbain(78%).Ladifférenceestpluscriardelorsqu’oncroiselemilieud’habitationaveclegenre:àpeuprésunefillesurdeux(48%)enmilieururaln’apaslachanced’accéderàlascolarisation.Lasituationestsimilaireencequiconcerneletauxd’achèvementquiestde53%enmilieuurbainet20%danslerural.Plusalarmantestlefaitqueseulement12%desfillesquiontaccèsàl’école(unesurdeux)ontlachanced’acheverlecycleprimaire.Ladifférenceentrelesmilieuxd’habitationpeutêtreexpliquéeparlesfacteursdedemande(facteurssocioculturels,)oud’offre(inexistenced’écoles,écolesincomplètes,etc.)éducative.D’aprèsECOSITII,alorsqu’ilfaut88,5minutespouratteindrel’écolelaplusprocheenmilieurural,danslesgrandesvilles(N’djamena,Abéché,Moundou,Sarh)lesenfantsn’utilisentquemoinsd’unquartd’heure.
Urbain Rural
Classes Garçons Filles Total Garçons Filles Total
CP1 (Accès) 86 71 78 70 48 59
CM2 (Achèvement) 63 42 53 27 12 20
Source:MICS2000
Tableau 21: Probabilité (%) d’accès et d’achèvement du primaire selon le revenu des familles
20% les plus pauvres
2ème quintile 3ème quintile 4ème quintile 20% les plus riches
CP1 (Accès) 47 67 70 73 81
CM2 (Achèvement) 16 25 31 39 59
SourceMICS2000
Tableau 20: Probabilité (%) d’accès et d’achèvement du primaire selon le milieu et le sexe
9.3.4 Les disparités selon le niveau de pauvreté
Onobserveiciqued’aprèsl’enquêteMICS(2000),laprobabilitéd’accèsetd’achèvementaucycleprimairecroitaveclerevenu.Lesprobabilitésd’accèsetd’achèvementaucycleprimairesontrespectivementde47%et16%chezlespluspauvrestandisqu’ilssontà81%et59%chezlesplusriches.D’aprèsECOSITII,parmilesenfantsde6-11ansquinefréquententpas,36,6%justifientleurscaspardesraisonsfinancières.Etparmilespluspauvresl’impossibilitéfinancièreempêchepresqu’unenfantsurdeux(45,7%)defréquenter.Cecicontrasteaveclagratuitédel’écoleannoncéeparlesautoritéspolitiquesauTchad.Danslaréalité,lesparentsfontfaceàplusieurstypesdedépensespourlascolarisationdeleursenfants.Ils’agitentreautresdefraisd’inscription113,desfraisdetenue,desfournituresscolaires,etc.
Lagratuitédel’écolereprisedanslaloi016portantorientationdusystèmeéducatiftchadien,veutdireconcrètementquel’Etatnerecouvrepasderecettesauprèsdesécolespubliques.Acetitre,l’ensembledesservicesoffertsparl’Etatsontgratuits.Cependantcettegratuitén’annulepaspourautantlescoûts(APE,tenue,fournituresscolaires)quepeutsupporterunménagepourl’éducationdesesenfants.Enplusl’offredesservicesdel’Etatnecouvrepastoutleterritoirenational,cequiamènelesparentsàs’offrireux-mêmescesservicesavecleurspropresmoyens.Difficiledanscesconditionsd’affirmerquel’écoleestgratuiteauTchad.
113CesfraisconstituentlesressourcesdesAPEchargéesdegérerlesaffairescourantesdesécoles
Problèmesd´offre etdedemande
Problèmededemande
Donéesnondisponibles
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 151
D’aprèsRESEN(2005)ensupplémentàleurscontributionsennature,commeletravailetlematérielfournispourlaconstructiondesécoles–quis’avèrentdifficileàestimer-desenquêtesmenéesrécemmentontdémontréquelacontributionfinancièreenliquidedesparentsd’élèvess’élevaità12%ducoûtunitairedansl’éducationprimaire.
Encadré 9 : Ecoles communautaires
Etant donné que l’offre des services d’éducation offerts par l’Etat ne couvre pas tout le territoire, les communautés vivant dans les localités les plus reculées se voient ainsi obliger de relayer le Gouvernement en se dotant elles mêmes de structures afin d’assurer la scolarisation de leurs enfants. Ces structures sont appelées écoles communautaires et les instituteurs qui y exercent sont des maîtres communautaires. Ces derniers représentaient 56 % de la force enseignante dans le primaire en 2000.114 Les écoles communautaires sont financées de ce fait en majeure partie par les parents d’élèves.
D’après le PARSET (2003), les écoles communautaires sont généralement laïques et ne reçoivent quasiment pas de support financier de l’Etat. Bien que seulement 19 % des élèves soient inscrits dans les écoles communautaires, avec un taux de croissance de 20 % par an, ces écoles représentent le côté le plus dynamique du système de l’enseignement primaire au Tchad. Egalement, leur poids est largement sous-estimé car ces écoles sont reclassées « écoles publiques », une fois le recrutement de leur premier maître rémunéré par l’Etat. Une agence pour la Promotion des Initiatives Communautaires en éducation (APICED), financée par l’Etat, a été créée et est fonctionnelle, et au moins 7.000 maîtres communautaires (MC) ont été formés et reçoivent une subvention de l’Etat par l’intermédiaire de l’APICED.115
114CPARSET(2003)115PARSET(2003)
9.4 Les réactions face à ces exclus
Enplusdelagratuitéofficielleinstauréeparlaloi016,leGouvernementaapportéplusieursréponsesauproblèmedelascolarisation.
9.4.1 Renforcement de la scolarisation des filles
LeMinistèredel’EducationNationale(MEN)amisenplacepardécretn°416/PR/PM/MEN/07laDirectiondelaPromotiondel’EducationdesFilles(DPEF)pourunemeilleurepriseencomptedelaparitéetdel’équitéselonlegenredanslesystèmeéducatiftchadien.Pouratteindrecenobleobjectifdeparité,laDPEFmèneplusieursactivitésparmilesquelles:
• Lescampagnesdeplaidoyerauprèsdesdécideursetautrespartenairesetlasensibilisationdescommunautés;
• Lerenforcementdescapacitésdesagentsdesniveauxcentrauxetdéconcentrésdespartenairesdeterrain(AssociationdesMèresd’ElèvesetAssociationdesParentsd’Elèves)afindelesrendrecapablesd’appuyerlascolarisationdesfilles;
• Priseenchargedescoûtsdel’éducationdesfillesausecondairedanscertaineslocalités;
• Allégementdestachesdomestiquesdesmèresenleurallouantàtraversl’AssociationdesMèresd’Elèves(AME)certainsoutilstelsque:lesmoulins,porte-tout,Moulinex,etc.
• Miseenplacedesprixd’excellenceetd’unsystèmedetutoratexclusivementauxfilles.
Ilfautnotercependantquecettedirectionrencontrebeaucoupdedifficultésd’ordrefinanciermatérielethumain.ParallèlementàlaDPEF,ilaétémisenplaceungroupedetravailsurlascolarisationdesfillesetd’autresinitiativestellesqueleprogrammedel’Unicefconcernantlascolarisationdesfillesdanslesquatrelocalitésoùleurtauxdescolarisationestdesplusfaibles(Mayolemié,Kanem,BathaEstetBahrelGazal).
IlfautnoteraussiqueleProgrammeAlimentaireMondial(PAM)pourfavoriserlascolarisationdesfillesainstaurél’allocationdesrationssèchesauxparentsdanscertaineslocalitésenplusdesrepasoffertsàl’école.Del’avisdecertainsresponsablesdesdépartementsduministère,ceprogrammeaconnudesrésultatstrèsmitigés.Leursdescentessurleterrainontmontréquedanscertainesécoleslesfillesontremplacédesgarçonsetdansd’autresellesneviennentquelejourdeladistributiondesrationssèches.
9.4.2 Récupération des enfants non scolarisés et déscolarisés
Conscientdufaitquelascolarisationn’estpasuniverselleauTchad,leGouvernementpourpallieràcemanqueacréépardécretN°414/PR/PM/MEN/07portantorganigrammeduMEN,laDirectiondel’EducationdeBaseNonFormelle(EBNF).L’EBNFapourbutd’offrirauxjeunesde9à14ansdéscolariséset/ounonscolarisésuneéducationdebasedequalitéleurpermettantd’acquérirdescompétencesutiles,dessavoir-faireetdessavoir-êtrenécessairesenvuedeparticiperaudéveloppementdeleurterroiretdes’yinsérerharmonieusementd’unepartetassureruneéducationdebasedequalitépourtous.
Notonsquel’EBNFadéjàétéexpérimentéedanscertaineslocalitésdupaysmaislesrésultatssonttrèsmitigés.Lanouvelleapprocheencoreàlaphasepréparatoireveuts’étendresurtoutleterritoireenévitantlesmanquementsdupassé(nonappropriationparlesbénéficiaires,motivationdesanimateurs,faibleappropriationparlescadresduMEN,confusiondesEBNFaveclesécolescommunautairesmanquedematérielsdidactiques,équipementsnonadaptés,etc.).
Pouratteindresesobjectifs,lanouvelleapprochecompted’abordcommencerpardevastescampagnesdesensibilisationafind’aiderlescommunautésbénéficiairesàs’enapproprierdavantage.Ily’auralacréationdescentresmixtesavecunaccentparticulierauxfilles.Lescentresdispensentdescoursthéoriquesetdestravauxpratiquesauchoixdel’apprenantpardespersonnesressourceshabitantlalocalitébénéficiaire.Cesystèmeaaussipourbutdefaciliterunepasserelleentrelenon-formeletleformelpourlesenfantslesplusjeunes.
Unproblèmeseposequantàlapertinencedel’EBNF:silesparentsrefusentdefairescolariserleursenfantsdanslesstructuresformelles,qu’estcequilespousseraitàchangerd’avisdanslesstructuresnonformelles?Surtoutquelecoûtd’opportunitédesenfantsâgésestplusélevédanslesdifférentstravauxfamiliaux.Deplusl’enregistrementdesnaissancesdemanièreformelle
152
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 153
n’étantpasexhaustif,ildemeuretrèsdifficiledeclasserlesenfantsenfonctiond’âge.Toutcelaimpliqueauxpromoteursdusystèmededévelopperdavantagedespropositionssurlespistesderéflexiondansledomainedupartenariatentrel’Etatetlescommunautés,surl’identificationdeleurapportentermesd’infrastructuresoudeprisesencomptedesmaîtrescommunautaires.Ily’alieuaussideàyintégrerunsystèmedetransfertenespècesafindepermettreauxplusdémunisderépondrefavorablementàcetteoffre.
Notonsaussiquelarénovationdesécolescoraniquesdanslaquellel’Etats’estengagéestuneinitiativeassezlouable.UnatelieraétéorganiséparlaDirectiondelaPromotionduBilinguismedu12au17juillet2008surlesprincipalesétapesetstratégiesdelarénovationdesécolescoraniquesauTchad.Al’issuecetatelier,lesparticipantsontfaitremarquerqu’ilestsouhaitabled’organiserdanslesmeilleursdélaisunplaidoyerauprèsdelacommunautéreligieuseetdespartenaireséducatifspourréduirecertainesrésistancesàl’introductiondesmatièresacadémiquesettechnologiques.Maisd’embléeilvafalloird’abordrèglementeretl’assainirdecertainsmaraboutsauxcomportementsdéplorables.Ilfautaussiremarquerqu’ilexistedéjàdansunemoindremesure,unmécanismed’insertiondesélèvesdesécolescoraniquesdanslesystèmeformel.C’estuncycledecinqanspourles‘’goni’’(ceuxquiontmémoriséleCoran)quidébouchesurlebaccalauréatarabe.Ilapermisdefaireévoluercertainsélèvesverslemondeprofessionnel.
Pourpréveniretluttercontreladiscriminationàl’égarddesenfantshandicapés,l’arrêténo136/PR/MCFAS/94du6juin1994leuraccordeuneinscriptiongratuitedanslesécolespubliquesouuneréductiondesdroitsd’inscriptiondanslesétablissementsscolairesprivés.
Deseffortssontaussiélaborésmêmesic’estdemanièreassezisolée,pourintégrerlesenfantsdesnomadesdanslesystèmeéducatifnational.Ils’agitparexempledelarécupérationdecesenfantspendantlepassagedesnomadesdansunelocalitéetdelesscolariserpuisdelesremettreauxparentsàleurretour.
9.4.3 Alphabétisation des adultes
LeGouvernementnesecontentepasseulementderéintégrerlesenfantsdemoins15ansdanslesystèmeéducatifmaischercheaussiàassurerunecertaineinstructionauxautresquiyontéchappé.C’estainsiquedanslecadredelamiseenœuvreduPARSET,leGouvernementcomptemettreenœuvreunenouvellestratégiebaséesurl’approche«fairefaire»quiconfieralalivraisondesservicesd’alphabétisationàdesacteursactifssurleterraintelsquelesONG,Groupementsetautrespartenairesd’alphabétisationprivés.
L’expériencerécentedansd’autrespaysamontréquecetteapprocheimpliquantlasociétécivilepermetlaréalisationrapidedesobjectifs.116Lesopérateursproposerontetexécuterontdessousprojetsd’alphabétisationutilisantleslanguesauxchoixdel’apprenantdansdeszonesd’intervention.Lesapprenantss’approprierontdesconnaissancesleurpermettantderéaliserdesActivitésGénératricesdesRevenus(AGR).Lerôledesdirectionsenchargedel’Alphabétisation,del’ÉducationNonFormelleetcelledelaPromotiondesLanguesNationalesconsisteàassurerlacoordination,lesuivi/évaluationdesactivitésetlaconceptiondesprogrammesbaséssurlapolitiqueéducative.
Pourl’implicationdel’alphabétisationdanslaprotectionsociale,onpeutseréférerauprogrammedel’Unescoconcernant:«L’initiativepourl’alphabétisation:savoirpourpouvoir(LIFE)117».Ceprogrammeapourbutdepermettreauxapprenantsd’arriveràunecertaineautonomisation.Ainsiilpermettraauxpersonnesvulnérablesd’êtrecapablesd’entreprendredesAGRquipeuventlesconduireversuncertaindegréd’autonomiefinancière.Illeurpermettraenoutredes’organiseretdesemobiliserenvued’unchangementsocial,d’uneparticipationàlagestiondelachosepubliqueouàlamiseenœuvredesprojets,etc.
9.4.4 Appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF)
L’enseignementprimaireestundomaineprivilégiéd’interventiondesPTFs,EndehorsdesactionsduPAMévoquéesprécédemment,d’autrespartenairesinterviennentaussiefficacementdansledomaine,nous.Nouspouvonsciterentreautres:
• L’UnicefquiappuielaDPEFdanslamiseenplacedesAME,l’allègementdestachesménagères,letutorat,etc.
• LaBanqueMondialeintervientdansleprojetPARSETqu’ellefinanceengrandepartie;
• LaBanqueIslamiqueduDéveloppementquiépaulelesecteurdansl’alphabétisationetleProgrammed’Appuiàl’EnseignementBilingue(PAEB);
• LaBanqueAfricainedeDéveloppement(BAD)àtraversleProgrammed’AppuiauSecteurdel’Education(PASE)etleRenforcementdel’EnseignementTechniqueetdelaFormationProfessionnelle
• PlusieursONGtellesqueWorldVision,SecoursCatholiquepourleDéveloppement(SECADEV),ForumdesEducatricesTchadiennes(FORET/FAWE).
9.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
EnrappelantquelaProtectionSocialeàaussipourbutdestimulerlademandepourqu’ellepuisserépondreàl’offredesservicessociauxdebasefournisparl’Etat,onpeuténoncerquedanslesecteurdel’éducation,elleconcernelascolarisationdesfilles,l’accèsdesenfantsdepauvresàl’école,l’intégrationdesenfantsnomadesethandicapés,lepréscolaire,etc.
Toutaulongdel’analysesurl’éducation,onpeutremarquerqu’ilyauneforteconnexionaveclesautressecteursintervenantdanslaprotectionsociale.Lascolarisationdesfillesmontrequ’ilfautassocierlespolitiquesd’éducationaveclegenre;lafaiblescolarisationdespauvrespeutentretenirunlienaveclasécuritéalimentaireetlanutrition;l’alphabétisationdesadultespeutpermettreàaméliorerlasantédelamèreetdel’enfantainsiquelaluttecontreleSIDA;l’emploietlaformationprofessionnellebénéficierontsansnuldouted’uneéducationdebaseappropriée.
Lecloisonnementdesprogrammesdansunseulsecteursanspriseencomptedesautresdomainesconstitueleplussouventunfacteurd’échec.LesactivitésdelaDPEFsontvraimentlouablesetdemandentàêtreappuyéesdavantage.UnestratégiedeProtectionSocialeenmatière
116BDP2009-2011 117LiteracyInitiativeForEmpowerment
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 155
d’éducationdesfillesdoits’appuyersurcesacquis.Tandisquel’EBNFparexemplenepourraitêtreopérationnellesansuneappropriationréelledesbénéficiaires.
Endéfinitive,malgréleseffortsfournisparleGouvernement,laproblématiquedel’éducationdemeure.Lesdisparitésexistentselonlegenre,lesrégions,lemilieud’habitation(rural-urbain)etleniveaudepauvreté.Pourlecasdesfillesparexemple,mêmesil’onobservequ’ellesontdavantageaccèsauprimaire,ellesonttoujoursdesdifficultésàachevercecycle.AinsidanslecadredelaProtectionSocialequichercheplutôtàstimulerlademandepourrépondreàl’offreilseraitjudicieuxdepréconiserlesrecommandationsquis’attaquerontauxcausesduphénomène.
Pourcequiestdelascolarisationdesfilles,ilestopportunderecommanderde:
• Sensibiliserlesparentssurl’éducationdesfillesenmettantl’accentsurlesbienfaitsdel’instructionmêmepourunefemmeaufoyer.Cequipermettraitdesurpasserd’unecertainefaçonlesfacteursculturels;
• Etablirdespistesderéflexionsurl’âgelégalaumariagepourlesfilles;
• Etablirunepromotiondelaformationdesfemmesinstitutricesoudansd’autresmétiersdelaplaceafinqueleursexemplessoientunesourcedemotivationdesparents;
• Instaurerdesprogrammessurlascolarisationdesfillesdanslescentresd’alphabétisation;
• Impliquerlesautoritésreligieusesdanslapromotiondel’éducationdesfilles;
• RenforcerlescapacitésdelaDPEFafindeluipermettredeprendreuneenvergurenationale.
Quantauxbarrièresconcernantlesvaleursculturellesetlescroyancesreligieuses,onpeut:
• Mettrel’accentsurlechoixdelalangue,pouréviterl’hostilitédecertainsparentsauFrançais;
• Revenirsurcertainsprogrammesd’enseignementenessayantdemettrel’accentsurlesvaleursculturellesdelaplace;
• Etablirunsystèmespécifiqueauxnomadesquipermettraavecunecertainesouplessed’intégrerleursenfants(programmeetcalendrierflexibles,enseignantsappropriés);
• Réglementerlesystèmedesécolescoraniquesdanslebutdepasseràsarénovationdanslefutur(formation,soutien);
• Développerlesystèmepréscolaireetétendresacouverturedanstoutleterritoirenational.
Encequiconcernelescontraintesfinancières,onpeutsuggérerde:
• Ciblerlesménagespauvresenmilieururaletétablirunepriseenchargecomplètedesdiverscoûtsd’éducation(transfertsenespècesconditionnésaveclafréquentationdel’enfantàl’école,subventionsdesfraisd’inscriptionàl’établissementmêmeouauxAPE,dotationdematérielpourl’allégementdestachesménagèresafinderéduirelecoutd’opportunitédestravauxdomestiquesdesenfants,etc.)(Voiraussilechapitre17pourlesdétailsetlesconsidérationstechniquesàprendreencomptepourunprogrammedetransfertsenespècesliéàl’éducation);
• Augmenterlesdépensesenbiensetservicesdel’éducationafindesupprimerlesfraisd’APEetd’assurerainsilagratuitéeffective.LesAPEnes’occuperontalorsquedelagestiondesécoles;
• Subventionnerparlebiaisdel’APICED,lessalairesdesmaitrescommunautairesquinesontpasencoreprisenchargeparl’Etat;
• Mettreenplacedespasserellesentremicrocréditsetscolarisationdesenfants.
10 Emploi et formation professionnelle et technique
10.1 Introduction et contexte Lasituationdel’emploiestcaractériséeparlemanquededonnéesfiablesetactualiséespermettantdemesurersonampleur.Néanmoins,l’évolutiondecertainsdesesdéterminantsquesontladémographie,lepotentieldumarchédutravailetlesopportunitésqu’iloffre,permettentdel’appréhender.Ilressortdel’enquêtesurlaconsommationetlesecteurinformelauTchad(ECOSIT2)quelechômagetouche22,6%delapopulationactive.Ilfautnoterquelechômagetouchel’ensembledespersonnesenâgedetravailler,privéesd’emploietenrecherchantun.118
Decefait,lesrésultatsdel’enquêtemontrentqueletauxd’activitédelapopulationenâgedetravaillerestestiméà44,8%.Ilestde54,2%chezleshommeset36,5%chezlesfemmes.Lastructuredelapopulationactiveoccupéeindiquequ’ilyauneforteprédominancedusecteurprimaire(agriculture,chasse,sylviculture,pêcheetélevage)dansl’économietchadienne.Cesecteuroccupe77,1%desactifs.119Celapourraits’expliquerparlefaitquelamajoritédelapopulationactive(soit80%)résideenmilieururaletpratiquel’agriculturederenteoucelledesubsistanceauxcotésd’autresactivitéstellesquel’élevageoulapêche.120
Lesménageslespluspauvresdisposentdepeudebiensmatérielsquileurpermettraientderéaliserlesactivitésdeproduction,enparticulierenagriculture.Cettesituationseposeavecacuitésurtoutpourlesfemmeschefdeménage,leplussouvent,sansqualificationprofessionnelleparticulièrepouraccéderàdesemploisdécentsetneviventquedepetitesactivitésdetransformationalimentaire,delaventedeboisdefeuoudetransfertscommunautaires.Lesjeunes,frangelaplusimportantedelapopulationsontprisdansunétaud’expositionlorsqu’ilssontconfrontésàl’oisivetédansleruraletàladébauchedansleszonesurbainesfauted’uneformationprofessionnalisante.
Aceproblèmedechômageambiantsegreffeceluidusous-emploi,c’estàdirelasousutilisationdescapacitésproductivesdesindividusoccupésquitoucheplusde10,5%delapopulationactive.121Cetteformedesous-emploiconcernelespersonnesexerçantunemploidontladuréedutravailestinférieureàlanorme.Ils’agitpourlaplupartdestravailleursquinesontoccupésqu’unepartiedeleurtempsconsacréenprincipeautravail.122Celaréduitconsidérablementlaproductivité,surtout
118Anoterqueleconceptduchômageestpluridimensionnel,etnousnousentenonsàcelledubureauInternationaldutravail(BIT),pourlequelunchômeurest:dépourvud’emploi(mêmeuneheureaucoursdelasemainedel’enquête),enâgedetravailler(15ansouplus)etenrechercheactived’unemploirémunéré
119Voirtableauenannexe120SelondonnéesSNRP2121Ecosit2122 Généralementmoinsde5joursparsemaine
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 157
danslafonctionpublique.Selonleniveaudevie,lesnonpauvressontrelativementplusensituationdesousemploi(11,8%travaillentmoinsde5jours)quelespauvres(5,6%).Etlesousemploitouchepratiquementautantleshommes(9,9%)quelesfemmes(14,4%).
Ainsi,danslecadred’unepolitiquedeprotectionsociale,l’adoptiondesstratégiesàmêmedepouvoircréeretdefavoriserl’emploiengénéraletlaluttecontrelesousemploienparticuliers’avèreimportante.Leprésentchapitretraitedel’emploiformelmaisaussietparticulièrementdel’emploinon-formeldufaitquel’économiedupaysestfortementassisesurl’informel.
10.2 Cadre institutionnel
L’emploiadetouttempsétélapréoccupationdesgouvernants.DèslaproclamationdelaRépublique,undépartementministérielluifutconsacré.123Ceministère,audépartchargédutravailetdesaffairessocialesserattacheraparlasuiteàlafonctionpubliqueetaccorderauneplacedechoixàl’emploietàlaformationprofessionnelle.Ainsi,unestructure,enl’occurrencelaDirectionGénéraledel’AdministrationduTravails’occuperadecevoletetellecomprendensonsein:
• uneDirectionduTravail;
• uneDirectiondelaSécuritéSociale;
• uneDirectiondel’Emploi,delaFormationProfessionnelleetduPerfectionnement
LaDirectiondel’Emploi,delaFormationProfessionnelleetduPerfectionnementestchargée,pourl’essentiel:
• deréaliserdesétudesrelativesàlasituationdesemploisetdeproposerdesmesuresdenatureàsouteniretpromouvoirl’emploi
• d’élaborerlaréglementation,desuivrelamiseenœuvredesprogrammesdepromotiondel’emploi;
• demettreenœuvrelapolitiquedeformationprofessionnelle,degérerlesdossiersdescentresdeformations,delesorganiseretdelescoordonner
AuxcotésdesstructurescentralesduministèreenchargeduTravailetdel’Emploisetrouventdeuxorganismesplacéssoustutelle:laCNPSetl’ONAPE.Cettedernière,initialement,appeléeONAMOOfficeNationaldelaMaind’Œuvre,créeparDécretN°256/PRdu30Octobre1967,aétérestructuréeetachangédedénominationparDécretN°471/PR/MFPT/1992du10septembre1992pourdevenirl’OfficeNationalpourlaPromotiondel’Emploi(ONAPE).C’estunétablissementpublic,dotédelapersonnalitémoraleetdel’autonomiefinancière.Ilapourmissionsessentielles:
• lapromotiondel’emploietlaluttecontrelechômageetlesous-emploi;
• l’ajustementdesdemandesetoffresd’emploi;
• leplacement,lareconversionetlamobilitédelamaind’œuvre;
• l’insertionetlaréinsertiondesjeunessortantdel’appareiléducatif,desdéflatésetdesnonscolarisés;
• lediagnosticetl’établissementdesbesoinsenmain-d’œuvrequalifiéedetouslessecteursd’activité;
10.3 Création et développement de l’emploi
Danslebutdepallierlesinsuffisancesetlesmultiplescarencesdansledéveloppementdel’emploietl’alignerdanslessignauxdeluttecontrelapauvreté,leGouvernementaélaboréundocumentcadresurlapolitiquedel’emploiquiaservidebaseàl’adoptionenavril2002delaDéclarationdelaPolitiqueNationaledel’Emploi.Ensuite,dansledocumentdelaSNRP2,lesstratégiesenmatièred’emploisontaxéessur3objectifsprioritairesquesont:
• laréductionduchômageetlesous-emploiparl’intensificationdesactivitéstantenmilieururalqu’urbain;
• l’améliorationdel’offredemaind’œuvreparuneadaptationdesformationsauxbesoinsdel’économie;
• l’informationetl’orientationsurlemarchédel’emploi.
C’estainsique,parl’entremisedel’organismesoustutelle,lapromotiondel’emploiaeutoutesonimportancedanslespolitiquesduMinistèredelaFonctionPublique,duTravailetdel’Emploi.L’ONAPEs’estfixépourdéfid’accélérerletauxdecréationd’emploisdécents,lacroissancedelaproductivité,etlamisesurpiedd’unmarchédutravailefficace,équitableetunifiégarantissantlastabilitééconomiqueetunecroissanceéconomiquedurabledanslepays.
Danscetélan,l’ONAPEestentraindepromouvoirunensemblededispositifspouvantàtermestimulerl’emploiauTchad.Ils’agitentreautres:
• del’adoptiondespolitiquesdeplacementauseindesentreprises;
• del’organisationdejournéesd’informationsetd’échanges;
• delaréalisationdesdocumentsd’étudessurlescréneauxporteursenmatièred’emploi;
• delamiseenplaceduProgrammePADE(Programmed’AppuiauxDiplôméssansExpérience)quiestunprogrammedestagesenentrepriseenfaveurdesjeunesdiplôméssansexpérienceprofessionnelle.
• delamiseenplaceduprojetd’appuiàlapromotiondel’auto-emploiquiviseàluttercontrelechômageenfavorisantl’émergencedespromoteursetcréateursd’entreprisespardesappuisappropriésauxdemandeursd’emploidétenteursdeprojetdecréationd’entreprises.
En2009,l’ONAPEaréaliséuneenquête-emploidanscinq(5)villesduTchadauprèsde800entreprisespourmesurerlepotentielemploidanslesecteurmoderne.Ilressortparexempleque,sur114entreprisescrééesen2009,seulement11emploissontcrééspourlesfemmes.123Gouvernementdu16Décembre1958
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 159
Leseffortsfournisparl’ONAPE,mêmes’ilssontlouables,restentmodestesetcirconscritsdansdessecteursspécifiques.Laplupartdesplacementsopéréssontconcentrésdansdesentreprisesexerçantdanslabranchepétrolière(Esso,Weatherford,Baker,Schlumberger,…..).Cequinepermetpasd’absorberlafrangelaplusvulnérabledelasociété,généralementsansqualificationetàlamargedescircuitsofficielsderecrutement.Lerôlejouéparl’Officedanslapromotiondel’emploiestsansenvergurecar,del’enquête-emploi2009,ilressortqueseulement4%desemploisdanslesecteurditmodernepasseparl’ONAPE.
L’efficacitéetlatransparencedanslagestiondesdossiersdesdemandeursd’emploisontsouventremisesencauseparcesderniersqui,àlalongueneluiaccordentguèredecrédibilité.Ilconvientdereleverégalementl’absenced’unepolitiquesocialed’emploiauniveaudel’ONAPEpouvantsebasersurunediscriminationpositiveàl’égarddescouchesmarginalisées(handicapés,victimesdeconflitsoudecatastrophesnaturelles,lesexclusdelasociété).
10.4 La formation professionnelle et l’emploi
Laformationprofessionnelleestundomainequisesitueàlacroiséedeplusieursdépartementsministériels(éducationnationale,enseignementsupérieur,agriculture,santé,infrastructures,….).L’accentseramisicisurlaformationprofessionnelleayantunliendirectavecl’emploietenrapportaveclescouchesdespopulationspauvres.
• AuMinistèredel’éducationnationale,ondénombreseize(16)établissementspublicsd’enseignementtechniqueetprofessionnel:troislycées,un(1)collègetechniqueetquatorze(14)centresdeformationtechniqueetprofessionnelle(CFTP);
• AuMinistèredelaFonctionpublique,duTravailetdel’Emploi,ondénombre8centresdeformationprofessionnelle;
• AuMinistèredel’Agriculture,34établissementscomposésd’unCollèged’EnseignementTechniqued’Agriculture,d’uncentredeperfectionnementetderecyclagedescadresdu
Tableau 22: Répartition des entreprises selon la date de création
Entreprises créées Emplois crées
Date de création Nombre % Masc. % Fém. % Total %
Avant2007 325 69,15 11372 66,35 1366 71,67 12738 66,88
En2007 30 6,38 475 2,77 65 3,41 540 2,84
En2008 40 8,51 561 3,27 66 3,46 627 3,29
En2009 9 1,91 103 0,60 11 0,58 114 0,60
Indéterminés 66 14,04 4629 27,01 398 20,88 5027 26,39
Total 470 100 17140 100 1906 100 19046 100
Source:EtudeEmploi/DSEE,2009
développementruraletde33centresdeformationetdepromotionrurale(CFPR)axéesurlaformationcontinueetl’alphabétisationfonctionnelle.Ilyaaussi,trois(3)établissementsdeformationruraleàcaractèreconfessionnellerelevantdel’églisecatholiqueetsoustutelleduministèreparlebiaisdelaDirectiondel’EnseignementAgricole,desFormationsetdelaPromotionRuralequienassurel’harmonisationdesprogrammes.Decesstructuresdeformationsortentdesagentstrèsoutillésetcapablesd’initierdesactivitésdeproduction,avecenperspectivesunobjectifd’auto-emploi,maisilmanqueunsoutienetunsuiviconséquentdelapartdesautorités.
• AuniveauduMinistèreduCommerceetdel’Industrie,oncompte4centresdeformationartisanale.124
D’autresinstitutionsdeformationprofessionnelle,dépendantgénéralementdesministèresemployeurssontprésentesdanslesillagedelaformationprofessionnelle.Onpeutciterlesécolesnationalesdesanté,del’élevage,destravauxpublics,despostesettélécommunications,unedizained’UniversitésetInstitutsUniversitairespublicsrepartissurl’ensembledupaysetplusieursétablissementsd’enseignementsupérieurprivésituésdanslesgrandesagglomérationsetdontlesdonnéeséchappentencoreauMinistèredetutelle.
Pourlecasdelasanté,etenliaisondirecteaveclaprotectionsociale,l’EcoleNationaledesAgentsSanitairesetSociaux(ENASS)quiformelesagentsdesanté,disposed’unefilièred’Assistant(e)sSociauxgénéralementorientésàl’issuedeleurformationverslescentressociaux,l’encadrementdelapetiteenfance,etlesuivinutritionneldesenfantsenbasâge.
Cesstructuresdeformationsdécritesci-hautontpourbutdeformerdesfutursagentsdanslesministèresrespectifsou,pourcequiconcernelescentresdeformationetdeperfectionnement,lerenforcementdescapacitésdestravailleursdecertainssecteursayantembrassédesmétierssansqualificationspréalables.D’oùlanécessitéaétépourl’Etatdecadrerlaformationavecl’emploi.
L’adéquationformationetemploiesteneffetretenuecommeaxeprioritairedelastratégieEducationetFormationenliaisonavecl’Emploi(EFE).Ainsi,unestructuredecoordinationinterministérielle,leComitéNationalpourl’Education,laFormationenliaisonavecl’Emploi(CONEFE)futcrééetplacésouslatutelleduMinistèreduPlan.C’estunestructurefonctionnantavecuneinstancepolitiqueausommet(septdépartementsministériels),unSecrétariatExécutifauniveautechniqueetenfinauniveauopérationneltroisorganes:l’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi(OBSEFE),leFondsNationald’AppuiàlaformationProfessionnelle(FONAP)etlacelluledeConcertationetdeCoordination(CCC).
Ainsi,grâceauFONAP,dontlamissionestdecollecterlataxed’apprentissageetdeformationprofessionnelle(TAFP)envuedefinancerlesactionsdeformationcontinueetdeperfectionnement,desplansdeformationsontétéélaborés.Cesformations,bienqu’ellesneciblentpasdescouchessocialesdéterminées,constituentunappuiimportantauxtravailleurssansqualificationintense,àl’adaptationdecertainstravailleursauxnouvellestechnologies.Ainsi,parexemple,de1997à2003,300actionsdeformationontétéfinancéesauprofitde5691bénéficiaires,salariésdesentreprises
124SelonEnquêtesurlesecteurinformelartisanalàN’Djamena,2003
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 161
àtraverslesPlansdeFormation(44%),membresdeGroupementsetAssociationsparlebiaisdesProjetsCollectifs(54%)et2%pourl’Apprentissage,initiédepuisjanvier2003.125
Selonl’enquêtesurlesecteurinformelartisanalàN’Djamena(2003)auprèsde544travailleurs,seuls118(soit22,8%)sontissusd’uneécoleprofessionnelleoutechniquecontre61,9%quin’ontapprislemétierquedansletas.Ainsi,despersonnesissusgénéralementdusecteurinformel(descoopérativesdetissagemanuelféminin,desassociationsdescouturiersformateurs,despersonnesexerçantdanslamécaniqueauto,lamenuiserie,lasoudure,l’électricité,lebâtiment,etc.)ontétésouventassociéesauxactivitésdel’OBSEFEsoitdanslesactivitésdeformation,soitdanslesétudesetenquêtesdesuivi.DesdossiersdedemandedeformationssontadressésauCONEFEqui,toutenciblantlesinstitutionsdeformationspécialiséesmobilisentleFONAPpourlapriseenchargedesfraisinhérents.C’estunepolitiquequi,endépitdemoyenslimitésmisàladispositiondel’OBSEFEparl’Etat,contribuedemanièreconséquenteaurenforcementdescapacitésd’unepopulationayantunfortpotentielhumainqu’estsajeunesse.
10.5 La jeunesse et l’emploi
Lapopulationtchadienneestglobalementjeune,etlesquestionsdejeunesseoccupentdeplusenplusuneplaceimportantedanslapolitiquedugouvernement.Cederniertravaillesurlaréalisationd’unepolitiquenationaledelajeunesse.Ilestindéniablequ’unemeilleurefaçond’amenerlesjeunesàparticiperefficacementaudéveloppementestdepouvoirleurtrouverunemploiconvenableetuncadred’épanouissementpropice.Celaleurpermettrad’assurerd’unepartuneautonomiefinancièrecar,trèssouventlesjeunessontperçuscommeunechargeéconomiqueconsidérablepourlapopulationoccupée,maisaussileuréviterd’autrepart,l’expositionàlavulnérabilitésocialeetlescomportementsmarginaux.
Detouttempslaquestiondel’insertiondesjeunesdanslescircuitsdeproductionaétéaucentredespréoccupationsdesautoritéstchadiennes.AuseinduMinistèredelaJeunesse,uneDirectiondel’Insertionsocio-économiqueetdesProjetsdesjeunesaétécréée,témoignantdelavolontépolitiquedel’épanouissementdelajeunesseparuneinsertionauxactivitéséconomiques.Deparlepotentieldémographique,lesjeunesdemoinsde18ansreprésentent57,4%.126Lafonctionpubliqueàelleseulenepeutabsorbertousleschômeursetdemandeursd’emploic’estpourquoidespolitiqueséducativespouvantdévelopperlacultureentrepreneurialeontétéinitiéesàtraverslesinstitutionsEtatiquesetlespartenairesaudéveloppement.LeGouvernementaprisunesériedemesuresenfaveurdesjeunesnotamment:
• LeFondsd’InsertiondesJeunes(FIJ):C’estunfondsalimentéparCONFEJES127etquiviseàpromouvoirl’emploiparmilesjeunesdiplôméschômeurs(âgésde16à30ans).Illesformeàl’espritd’entrepriseetàl’élaborationdeprojets(individueloucollectif).LesprojetsprésentéssontensuitesoumisàcompétitionpourleurfinancementparleFIJ.Cesprojetsconcernentlesdomainesdel’agriculture/jardinage;commercialisationoutransformationcéréalière;artisanat,etc.Lesprojetsprésentéspardesfemmessontprivilégies.Lemontantdesprêtsaccordésauxjeunessesitueentre100000et5000000FCFAaffectéd’untauxd’intérêtde5%remboursable
sur4ans,avecundifférésansintérêtsallantde6moisà1an.128L’existencedecefondsestcependantignoréeetpeuvulgarisée.Cependantletauxdefinancementesttrèsencourageant.Eneffetsur10dossiersprésentésparleTchad,7sontfinancéspouruntotalde14250000129 FCFApour25bénéficiaires.
• Unfondspourl’insertionsocio-économiquedesdéscolarisés(surtoutenzoneurbaine/périurbaine):Dansl’optiquedelaprotectionsociale,ilimportederenforcercevoletenfaveurdesplusvulnérables,ens’appuyantsurcevoletetadaptantdesstructuresd’appuietdesuividéjàenplacesousleMinistèrepourunaccompagnementconséquent.Pourétaleruntelserviceauxjeunesdanslesmilieuxruraux,ilfaudraitinvestirdanslaformationdesanimateurs/animatricesdeslocalitéspourl’encadrementetlesuivi.
D’autresmesures,bienqueponctuelles,témoignentdelavolontépolitiqued’accorderàlajeunessetoutesonimportance.Ils’agitde:
• lagratuitédel’enseignementdebase;130
• laconstructiondesécolesetlycéesdanslesrégionsdupays;
• lacréationetlamultiplicationdesInstitutsUniversitairesspécialisés;
• lerecrutementdesjeunesàlafonctionpublique;
• laréalisationdesouvragesetinfrastructurespublicscapablesd’absorberunnombreimportantdemaind’œuvre;
• créationencoursd’unfondsnationald’appuiauxinitiativesdesjeunes(FONAJ)
• constructiondescentresdelectureetd’animationculturelle(CLAC)
Leseffortsdugouvernementenmatièredejeunessesontappréciablesmaistrèslimitéseuégardàl’importancedelademandeUnepolitiquedeprotectionsocialeaxéesurl’emploietlaformationprofessionnelledoitnécessairementprendreencomptelespréoccupationsdesjeunesetleursensibilisationauxméfaitsdesconflitsetlescomportementspervers(drogues,banditisme,etc.).Eneffet,l’exoderuralestunphénomènequiestentraindeprendredel’ampleurcesdernièresannées.Desjeunes,brasvalidesenprincipepourlesactivitésagricoles,abandonnentlesvillagesetmigrentverslesgrandscentresurbainsàlarecherched’unequalitédevie‘meilleure’etseretrouvent-pourlaplupartd’entreeux-dansladébaucheetlaperdition.
10.6 La micro finance et les autres activités économiques
Danslafouléedespolitiquesvisantlaréductiondelapauvretéetlapromotiondel’emploi,lamicrofinancefutretenueparlegouvernementtchadiencommeunvecteurporteurversl’atteintedesOMD.Ainsi,bienquetardif,leTchadestleseulpaysdanslazoneCEMACàérigerundépartementministérielàlamicrofinancele28Août2006.Etpourrenforcerledispositifinstitutionnel,une
125SitewebFONAP126RGPH2127ConférencesdesministresdelaJeunesseetdesSportsdesEtatsayantleFrançaisenpartage(CONFEJES)
128Aujourd’huilefondsesttransforméensubventionnonremboursableallantde500000à5000000etdemanièredégressive;1èreannée:75%dumontantdemandé,2èannée15%,et3èannée10%
129BudgetFIJ2010selonsitewebCONFEJES130Voirchapitreeducation
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 163
StratégieNationaledelaMicrofinance(SNMF)aétéadoptéeenoctobre2008.L’adoptionetlamiseenœuvredelaStratégieNationaledelaMicrofinancevisaientdansl’esprit,depermettreàassurerl’accèsd’unplusgrandnombredepopulationspauvresàdesproduitsetservicesfinanciersadaptésàleursbesoinsafind’améliorerleursconditionsdevie.
Troisaxesstratégiquessontretenuspourlaréalisationdecetobjectif:131
• Uncadreinstitutionnelfavorableàlapromotionetaudéveloppementdelamicrofinanceinstauré
• Aumoins500000personnesactivespauvresetàfaiblesrevenusontaccèsauxproduitsetservicesfinanciersen2013;
• Ledéveloppementdepartenariatstratégiqueentrelesbanquesetlesétablissementsdemicrofinance(EMF)etladisponibilitédesprestatairesdesserviceslocauxqualifiésestétablie.
Encadré 10: Les principaux réseaux de micro finance en activité au Tchad132
131DocumentdeStratégieNationaledeMicrofinance132BIM,publicationdusiteportaildelaMicrofinance:www.lamicrofinance.org
10.6.1 Mécanismes et politiques
DufaitdelafaiblecouvertureduterritoirenationalparlesbanquesetlesEMF,laplupartdespopulationspauvresetàfaiblesrevenusn’apasaccèsauxservicesfinanciersdeproximité,àsavoirl’épargne,lecrédit,lestransfertsd’argent,lamicroassurance.Pourlescoucheslesplusdémuniesdelapopulation,ladimensionmicrocréditestprivilégiéesurlesautresproduitsetservicesproposésparlesEMF.Enmilieuurbain,lepubliccibleesttrèsdiversifié:
• lesfemmesexerçantdiversesactivitésgénératricesderevenus(commercedepoisson,decéréale,deproduitsmaraîchers,…);
• lesfonctionnairesetlessalariésdusecteurprivéàfaiblesrevenus;
• lesmicro-entrepreneursgérantsdepetitesentreprises;
• Lespersonnesexerçantdepetitsmétierslibéraux(tailleurs,artisans,soudeurs…);
• lesdifférentesassociationsetorganisations;
• lespersonnesemployéesdanslestravauxdomestiques.
Enmilieurural,lademandeprovientessentiellementdesagriculteurs,deséleveurs,despêcheurs,desfemmesquiexercentdesactivitésgénératricesderevenus(AGR),desorganisationspaysannes,desUnionsetFédérations,descommerçantsetd’autresopérateurséconomiques.
D’unemanièregénérale,lesecteurdelamicrofinancebienquetimide,sedéveloppegraduellementauTchad.Eneffet,lenombredesstructuresdeMicrofinanceetdesociétairesévolueconstamment.Demême,latendanceàlamobilisationdel’épargnes’accroîtd’annéesenannéespassantde5,1milliardsen2007à5,3milliardsen2008soitenviron4%d’augmentation.133
Enmilieurural,lesrevenusn’étantpasréguliers,l’épargneestmobiliséedefaçonpériodique,lesEMFintervenantenmilieururaloffrentdescréditsadaptésaurythmedesactivitésrurales:lesoctroisdecréditssefontaudébutdescampagnespourl’achatdesintrantsetdessemences,etlesremboursementsaprèslesrécoltes.Lesduréessontgénéralementcourtes(inférieuresàuneannée,9moisenmoyenne).Seulslescréditsd’investissementssontaccordéssurdespériodesdépassantuneannée(casdescharrettes).Lesremboursementssefontàterme,aumomentdelaventedesproduitsagricoles,saufpourlescréditsd’investissementséchelonnéssurplusieursmoisouannées.Cettepolitiques’adapteauxréalitésdespopulationspauvresqui,pourlaplupartnedisposentd’aucunmoyenpourinitierdesactivitésdeproduction.
Selon le recensement effectué en juin 2008 par l’Association Professionnelle Tchadienne des Etablissements de Micro finance (APT-EMF), il existe 210 établissements de micro finance au Tchad. Dans leur majorité, ces établissements fonctionnent en réseau. On y distingue :
• l’Ucec-MK (Union des clubs d’épargne et de crédit du Mayo-Kebbi) : le plus grand réseau du Tchad
• l’Ucec MC (Union des coopératives d’épargne et de crédit du Moyen-Chari) : implanté dans la région du Moyen-Chari au sud-est du pays,
• l’Asdec : implanté depuis 1994 dans les régions du Logone et de la Tandjilé, le réseau est organisé selon le modèle Cveca. Il est appuyé par plusieurs partenaires dont Intermon – Oxfam, Swissaid.
• l’Urcoopec (Union régionale des coopératives d’épargne et de crédit) : le réseau dispose de 8 caisses urbaines toutes implantées à N’djamena.
• l’Acel (Alliance pour le crédit et l’épargne locale) : réseau créé par le Ministère de l’Agriculture avec l’appui financier de la BAD dans la zone soudanienne.
• le Finadev : 1er EMF agréé du pays, Finadev est née de la volonté de la Financial Bank d’intervenir dans la micro finance au Tchad avec l’appui de la SFI.
• Express union : société d’origine camerounaise, elle est spécialisée dans le transfert d’argent.
Source:BIMn°-08septembre2009
133RapportdesEMF(2008)
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 165
Tableau 23: Evolution de quelques indicateurs du secteur de la micro finance
Indicateurs 2005 2006 2007 2008
Structures(Caisses/agences) 206 203 210 214
Sociétariat(Membres/clients) 122950 128402 137053 162619
Epargnemobilisée(millions) 4357,2 4926,6 5059,3 5250,0
Créditoctroyé(millions) 3564,4 4669,1 5353,5 5300,0
Fondspropres(millions) 950,4 1265,5 1763,3 1600,0
Source:RapportdesEMF/2008
Ilestreconnuausecteursacontributiondanslaluttecontrelapauvreté,carenl’absencedestructuresbancairespouvantmieuxsepréoccuperdeproblèmesdepauvres,lesinstitutionsdemicrofinancesontdevenuesdesvéritablescatalyseursd’initiativesd’activitésgénératricesderevenus.Maisleurimpactréelneseressentquedemanièreévasive.Endépitducaractèremitigédesrésultatsdelamicrofinance,quelquesinitiativesontsuscitéunciblageplusaffiné.
Ils’agitduProjetd’AppuiàlaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentaire(PARPIA)qui,vuladualitédesesdimensions(réductiondelapauvretéetdel’insécuritéalimentaire),etavecl’appuiduPNUDetdelaFAOaspécifiquementvisé:
• l’accroissementdelaproductivitéagricole;
• lapromotiondel’accèsdespauvresauxservicesdelamicrofinance;
• laluttecontrelapauvretéetl’insécuritéalimentaire;
• l’améliorationdesrevenusdesruraux;
• lapromotiondel’emploietl’auto-emploi
Ceprojetsecaractériseparlefaitqu’ils’adresseauxpersonnesvulnérablesdesvillagesetdeszonespériurbaines.Eneffet,pourbénéficierdessubventionsduprojet,ilfautêtremembred’ungroupementetexerceruneactivitééconomique(élevagedepetitsruminants,maraîchageoulacommercialisationdesproduitsagricoles).
Selonletableau24,1827personnesontbénéficiédefondsallouésparlePNUDsousformedesubventionetrétrocédéensuiteauxmembresbénéficiairessousformedecrédit.Leremboursementestensuiteoctroyéauxnouveauxbénéficiaires.134Lesactionsduprojetontpermisauxpopulationspauvresd’améliorerleursconditionssocioéconomiques(besoinsalimentaires,habitat,soinsdesanté,diversificationdesactivités...)
Tableau 24: Répartition des bénéficiaires selon les activités et le genre
Activités Hommes Femmes Total %
Maraîchages 397 36 433 23,7Petit élevage 243 111 354 19,4Commerce/transformation 144 873 1017 55,7Culture du Manioc 20 3 23 1,2Total 804 1023 1827 100% 44 56 100
Source:FAO,2009
BienavantlePARPIA,leProjetREPA-FEM:RéductiondelaPauvretéetActionenfaveurdesFemmes(1999-2007)aeupourbutd’améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentdesfemmesdeszonesurbainesetrurales,danslapréfectureduChari-Baguirmi,enleurassurantunmeilleuraccèsauxressourcesproductivesetparlerenforcementdescapacitésdesorganisationsdelasociétécivile.LeprojetaétésoutenuparunfinancementdelaBanqueAfricaineduDéveloppement(BAD).Lacelluled’exécutionaétéplacéeenliaisonfonctionnelleavecleMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamille(MASF)pouryaccentuerladimensionsociale.Ainsi,452807975FCFAontétéoctroyésà4429personnesetqui,comptetenuducaractèresolidaireetcommunautairedespopulationsdevraientaméliorerlaviedeplusde20000personnes.
Danslamêmeoptiqueet,tenantcomptedesinsuffisancesenregistréesdanslestentativesderécupérationdusecteur,unProjetd’AppuiàlaMicrofinanceauTchad(PROMIFIT),financéparlaBanqueIslamiquedeDéveloppement(BID)estentraindeprévoirunensembledestratégiesaxéesnotammentsurlesgroupementsd’intérêtéconomiqueetvisantàaiderlesjeunesàlaréinsertiondanslavieactive.Ainsi,desProjetsJeunes(entrepreneuriat,autoemploi,…)àl’endroitdesjeunesdes10arrondissementsdelacapitalesontencoursd’élaborationetdesmodulesdeformationssontprévusavecl’appuiduFONAP.135
10.6.2 Les contraintes de la micro finance
Endépitdeseffortsconsentisparlesacteursimpliquésdanslesecteuretl’appuidespartenaires,desrigiditéssubsistentrendantmitigéslesrésultatsobtenusquantàl’impactdelamicrofinancedanslaluttecontrelapauvreté.Cescontraintessontdeplusieursordresnotamment:
• lespesanteurssocioculturellesinterdisentàunecoucheimportantedelapopulationtchadiennedefairepartiedelaclientèledesEMF.C’estlecasdesprêtsàintérêtsdanslemilieumusulmanoùl’implantationdesEMFesttrèsfaible(presquetoutelapartieseptentrionaledupays)etlepoidsdelatraditiondanscertainescontréesfavorisetrèspeul’adhésiondesfemmesauxEMF;
• lestauxd’intérêtpratiquéparlesEMFsonttrèsélevés,àlalimite,prohibitifs.Certainsproduitsproposésvontjusqu’à36%136detauxd’intérêtetvaàcontrecourantdel’espritdumicrocrédit.Ce
134DocumentduPARPIA135InformationsrecueilliesauprèsduCoordonateurduPROMIFIT136RapportdesEMF
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 167
qui,aulieudefavoriserlesplusdémunisdespopulationslesexposeaurisqued’enlisementdanslecrédit;
• desproblèmesdegouvernancesontobservésdefaçonrécurrenterendantinefficaceslesactionsdesEMF.Desdétournementssontfréquentsainsiquedesproblèmesdemaîtrisedegestion.Acelas’ajouteleciblagebiaiséquiconsisteàrendreéligibleàl’octroidumicrocréditdespersonnesaisées;cequiafavorisélacapturederessourcescollectéespardespersonnesnécessiteusesparlesplusnantis.Lecasdel’Urcoopecesttrèsillustratifavecsafailliteen2006,c’estpourquoil’onnoteunegrandeaversiondespopulationsauxproduitsdelamicrofinance;
• l’instabilitéauseindudépartementdelamicrofinancequientraîneleplussouventdesperturbationsdanslamiseenœuvredelastratégiecar,enl’espacedequatreansd’existenceonavu5ministres137sesuccéderàlatêteduDépartementdeMicroFinance.
EncequiconcerneleprojetREPAFEM,levoletaxésurlesmicrocrédits,lerésultatestresté,selonl’évaluationduprojet,endeçàdesattentes.Surlapériode2002-2007letauxderemboursementestde56,85%.Apartirde2005,lemontantdestinéàcevoletaétéréduitetredéployépoursubventionnerlesréalisationsdemicroinfrastructures.L’évaluationduprojetsoulèvelesconsidérationssuivantespourexpliquerlesfaiblessesrencontréesdanslamiseenœuvreduvoletmicrocrédits:
• lapauvretéetledénuementdelamajoritédesbénéficiaires,surtoutceuxquisontdanslemonderural;
• lemanqued’expérienceetd’expertiseenlamatière,car,nilesagentsetmoinsencorelesbénéficiairesneparaissentavoirunequelconqueexpériencesurlamanièred’opérerlesIMF;onrelèvedanscertainscas,desinitiativestotalementinadéquates(parexempledesgroupementsvillageoisquiutilisentlemicrocréditàlaréalisationdesinfrastructurespubliques:ponts,écoles,etc.…)alorsquecelarelèvedudomainerégaliendel’Etat;
• lescréditsoctroyéssontutilisés,engrandepartie,poursatisfairelesbesoinsvitauxetpeutêtreuntiersouunquartduprêtontserviàl’exécutiondesactivités.Lepouvoird’achat,trèsfaibledesconsommateurs,nepermetpaségalementd’exercerdesactivitéslucratives;
• laméconnaissancedescréneauxéconomiquesporteursfaitquetouslespromoteursseconcentrentsurunoudeuxsecteursporteursavecunaffluxdesmêmesproduitssurlemarché.Untelcomportementconduitsouventauxméventesdesmarchandisesetunecompétitioncontreproductive.
10.6.3 Les autres activités économiques
Pourfairefaceàleursproblèmesdebase,lespopulations,qu’ellessoientdémuniesoupas,développentdesstratégiesdesurvieetd’adaptationaumilieu.Ainsi,laréalisationdesinfrastructurespubliquessontsouventl’objetd’unedisponibilitéd’offred’emploipourlesriverainsqui,enmêmetempsqu’ilsbénéficientdesexternalitéspositives,leurfavorisentledéveloppementdesactivitésgénératricesderevenus.Ainsi,danslecadredesapolitiquesociale,leGouvernementalancéun
vasteprogrammeeninfrastructurespubliquesdebasedanslesdifférentesrégionsdupays.Pourcela,unMinistèreenchargedesInfrastructuresfutcrééetchargédeconduirelapolitiqueetlesprojetsprésidentiels.Cesactivitésontdonnélieuaulancementdechantierssurl’ensembledupaysetcréateursd’emploi.Enl’absencededonnéesrécapitulées,nouspouvonsciterleschiffresfournisparleMinistèredesInfrastructures.138Ils’agit:
• dubitumagede27axesinterurbainset27ruesprincipalesauniveaudeN’Djaménasoituntotalde1868kmderoutesbituméesouencoursen2009;
• Laréhabilitationetl’entretiende1836Kmderoutesetpistesrurales;
• Destravauxd’adductionsd’eauetautresouvrageshydrauliques;
• Desinfrastructuresscolairesetuniversitairesexécutéesouencoursen2009:10Universitéset/ouInstitutsUniversitaires,10lycéesàN’Djamena,117écolesprimaires,60écolesenconstruction;
• Desinfrastructuressocio-sanitaires:20hôpitauxetmaternités,53centresdesanté,9centressociauxetjardinsd’enfant
Cesouvragespublics,enmêmetempsqu’ellesparticipentd’unepolitiquedeprotectionsocialeendotantlesdifférenteslocalitésd’infrastructuressocialesdebase,créentdesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre(HIMO).Eneffet,desmanœuvres,desouvriers,despersonnessansqualificationprécise,etc.,sontsouventembauchésdansleschantiersetouvragespublics.
Ilconvientderappelerégalementqu’audébutdesannées2000,laconstructionduPipelineTchad-Cameroun,d’unelongueurde1070kmallantdeKomé(Tchad)àKribi(Cameroun)apermisdegénérerdesemplois(mêmesilaconstructiondupipen’aduréque3ans)àdescatégoriesdepersonnespourlaplupartpeuqualifiéesdeparetd’autresdesdeuxfrontières.Ceprojetapermisd’employer,demanièredirecteouindirecte,plusde44000personnes.Dansl’ensemble,lestravailleurslocauxconstituaientplusde86%139delamaind’œuvre(85%pourleTchadet88%pourleCameroun).Cettepolitiquedefaireparticiperlamaind’œuvrelocaleauxtravauxd’intérêtgénéralaccroîtladimensionprotectionsocialeetcontribueàl’appropriationdesprojetsdedéveloppementparlesautochtones.
Enjuillet2009,leGouvernementalancéundeuxièmeprojetpétrolierdanslapartieoccidentaledupaysaveclamiseenplaced’unpipe-linede311kms’étalantdeRig-Rig(Kanem)versunemini-raffineriequiserainstalléeauxabordsdeN’Djamena.Cepipe-lineainsiquel’installationdelamini-raffinerie,sesituantengrandepartiedansunezoneàrisqued’insécuritéalimentairepresquechronique(Kanem,BahrGhazal,etc.)devracontribuerdemanièreconsidérableàcréerdesemploispourdespersonnesdémuniesetsansressources.
Danslamêmelancée,leMinistèredel’Agriculture,avecl’appuidelaFAOetdel’UnionEuropéenne,ainitiéunprojetpilotededéveloppementdelafilièrespirulineou«dihé»auservicedelapopulationetdespersonnesvulnérables.C’estunprojetquiviselapromotionetledéveloppementd’uneespèce
137TchadetCultureN°282-décembre2009138SitewebMinistèredesInfrastructures139TsafackNanfossoRoger,LePipelineTchad-Camerounetl’Emploi,quellesleçon?
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 169
d’alguepoussantsurleseauxautourdulacTchadetdansquelquessitesdansleKanemetàterme,ildevraitconduireàl’exportationdeceproduitàlavaleurnutritiveexceptionnelle.140LeTchadestunpaysquidisposed’unpotentielimportantdeproductionnaturellededihé.Ilresteleseulpaysaumondeoùledihéestencoreconsommélocalement.Ceciconstitueunatoutconsidérablepourlasécuritéalimentairedelapopulationlocale.
LadimensionnovatricedeceprojetinspiréeparlapolitiqueagricoleduMinistèredel’Agricultureenmatièrederenforcementdesfilièresdeproductionémergentescommecelledelafilière«Dihé»s’insèrepleinementdanslecadreduProgrammeNationaldeSécuritéAlimentaireduGouvernementtchadien.
Surlesite,quelque400tonnes,produitesparenviron1.500femmes,sontdéjàcommercialiséeschaqueannée.Cesfemmessontissuesgénéralementde20groupements,forméesdanslaproductionàtraverslesprocédéstraditionnelsetaméliorésdu«dihé».141L’exportationdevraitcommenceren2011aprèsunecertification.Laspirulineétantunproduitdontlesvertussontmultiples(nutritives,debeautéouparamédicale)avusonprixaukilopasserde1.000à5.000FCFA.Celaconstitueunesourcederevenualternativeetunrenforcementconsidérableauxressourcesdesfamilles,surtoutpourlesfemmesabandonnéesparleursconjointsdanslesvillages.C’estunemanneimportantepourcetterégionoùleshommes,souventdespêcheurs,voientleurrevenuchuteraveclerétrécissementdeseauxdulacTchadetsonappauvrissementenpoissons.
IlestànoterégalementquelePAM,danslecadredesesactivités,soutenuparl’UnionEuropéenne,amisenplacedesprogrammesvisantàstimulerl’emploiparl’octroidevivres,intituléprogramme«foodforwork»(vivrescontretravail).L’objectifétantdepermettreauxménagesdémunisdepouvoirinitierouaccroîtreleurproductionàtraversladotationd’unerationsècheconditionnéepardesactivitésproductives.C’estunemesureincitativeallantdanslesensdel’autonomisationdescouchesexposéesàl’oisivetéetàl’inertiefaceauxdénuements.Cesprogrammes,dontcertainsvisaientàaméliorerl’accessibilitédeszonesparl’implicationdespopulationsàlaréhabilitationdespistesrurales142menantverslescamps,etd’autres,visantdeshandicapésdit«vivrescontreformation»amélioresensiblementlaviedespopulationspauvres.
10.7 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Laquestiondel’emploiengénéraletcelledesactivitésgénératricesderevenusenparticulieresttoujoursmatièreàréflexionauTchad.Deparsesdotationsnaturelles,l’économietchadienneesttributairedelapluviométrie.Car,decelle-cidépendl’agriculture,l’élevageettoutlesecteurrural.Quandonsaitque,prèsde80%desapopulationnevitquedesactivitésagricolesetquecelles-cinedurentque3à5moisdansl’année,laquestiondel’employabilitédelapopulationestproblématique.Decefait,pourfairefaceàleursproblèmessociauxdebase,lespopulationssontamenéesàexercerdesactivitésgénératricesderevenus.Pourcela,uneformationprofessionnelleenliaisonavecl’emplois’avèrenécessaire.
Sil’Etats’attèleàmettreenplacedesinstitutionsdeformationsuivantlastratégieEFE,l’adéquationentrelaformationetl’emploiestdifficilementapplicables.Pourlescoucheslesplusdéfavorisées
delasociété,l’accèsàl’emploiaamenélesautoritésàadopterdesstratégiesleurpermettantdemettreenplacedesmécanismesetactionspourvoyeusesdemainsd’œuvres.Toutepolitiquedel’emploi,dansl’optiquedes’insérerdansunepolitiquedeprotectionsocialedevraits’asseoirsurunensembledemécanismesplurisectorielsenvued’unefédérationdesénergies.Laconstructiondesinfrastructuressocialesdebase(châteaud’eau,latrines,écoles,dispensaires,logementssociaux….)parexemple,enmêmetempsqu’ellespermettentauxpopulationsd’accéderauxbiensetservicesdebase,créentdesactivitésàHIMO,génèrentdesressourcespourl’accèsàl’alimentation,réduitl’analphabétismeetlamortalitéinfantile,etc.
Aussi,dansl’optiquedesesituerdanslecadred’uneprotectionsocialeetunecouvertureauxrisquesexogènesaxéessurledéveloppementetlapromotiondel’emploi,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:
• l’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiavecunaccentparticuliersurlespersonnesvulnérables;
• l’adéquationdelaformationetl’emploipardesmécanismesappropriésd’apprentissageetdeperfectionnementpourlespauvres,lesdiplôméssansemploietlescouchesvulnérables(handicapés,déplacés,etc.);
• l’évaluationdel’efficacitéexternedesstructuresdeformationexistantescaronsaitquel’économiedupaysestassisesurlesecteurprimaire(agriculture,élevage)alorsquelesformationssontorientéesversletertiaire(comptabilité-finances,transit-transport);
• lerenforcementderéseauxexistantsetlacréationdefilièresmieuxadaptéesauxbesoinsdumarchédetravail;143
• l’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialeàl’ENASSpourmieuxrenforcerlescapacitésdesAssistantesSocialesetétendreladimensiondeleurvision;
• lacréationd’unfondsdesolidaritéàl’emploidesjeunesdéscolarisésounon;
• lamiseàladispositiondespromoteursdecentresd’incubationetdepépinièresd’entreprises;144
• lapromotionetextensiondesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre;
• lesoutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenu;
• lacréationd’undispositifdesoutien(microcrédit,parcellesaménagées,intrantsetmatériauxagricoles)auxlauréatsdesécolesdeformationagricoleenvuedeleurpermettred’initierdesactivitésdeproductionets’autoemployer;
• l’initiationdepolitiquesallantdanslesensdefavoriserledépartvolontaireàlaretraitedanslafonctionpubliqueavecdesmesurescohérentesd’accompagnementdansl’initiationetlapromotiondesactivitésentrepreneurialesetagropastorales.
140Ladihécontient5à10foisplusdeprotéinesquelaviandeainsiquedesvitaminesAetB12141DocumentdeProjetPilotededéveloppementdelafilière«dihé»auTchad142Casdesréfugiéscentrafricainsausuddupays
143LPland’actionnationaldel’éducationpourtousàl’an2015(PAN/EPT)144SNRP2
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 171
11. Infrastructures sociales
Lesecteurdesinfrastructuressocialesregroupeplusieurssous-secteurs:sous-secteurdel’eauetdel’assainissement,sous-secteurdel’aménagementduterritoireetdudéveloppementurbain,sous-secteurdutransportetsous-secteurdel’énergie.L’absencededonnéessurlaplupartdessous-secteursnepermetpasdefaireressortir,defaçonclaire,l’évolutiondelatendancedansledomainedesinfrastructuressociales.Nousnousintéresseronsiciauxsous-secteursdel’eauetdel’assainissement(1),del’habitat(2)etdel’énergie(3)quiontunlienaveclaprotectionsociale.
11.1. Le sous-secteur de l’eau et de l’assainissement
Ledroitàl’eaupotableestundroitéconomiqueetsocialcouvertparlePacteinternationalrelatifauxdroitséconomiques,sociauxetculturels.Laliaisonétroiteentredroitàl’eauetdroitàl’assainissementaétéentérinéeparleSommetmondialsurledéveloppementdurabledeJohannesburg(2002)aucoursduqueldesobjectifsconcernantcesdeuxaspectsontétéunanimementadoptés.L’accèsàl’eaupotableestindispensablepouraméliorerlasantépubliqueetréduirelestauxdemortalitématernelleetinfantile.Eneffet,laplupartdesanalysessituentlemanqued’eaupotableetlesmauvaisesconditionsd’hygiènecommelesprincipalescausesdemorbidité.
Laproportiondelapopulationayantaccèsàl’eaupotablequiétaitde31%en2000s’estlégèrementamélioréeà36%en2004selonl’EDST2.145Cependant,leTchadrestelepaysoùlacouvertureeneaupotableestlaplusfaibledelarégionAfriquecentrale(CEMAC).Toutefois,l’adoptiondel’utilisationdesforagesmanuelspourassurerl’approvisionnementeneaupotabledespopulationsàunfaiblecoûttoutenrespectantlesstandardscontribueraàl’améliorationdel’accèsàl’eaupotabledespopulations.
SelonleDSCRP,146laréalisationde2581forageséquipésdepompemanuelleenmilieururalapermisd’accroîtreletauxd’accèsàl’eaupotablede17%en2000à30%en2006,avecautotal5600pointsd’eau.Aussi,ilfaudraitévitercertainscomportementsquinesontpasdenatureàfaciliterl’accèsàl’eau.Eneffet,toutaulongdel’année2008,ils’estposéuncertainnombredeproblèmesliésauversementdelacontrepartiedel’Etatdanslamiseenœuvredesprojets/programmes,retardantlaréalisationdesactivitésprogrammées.Toutefois,letauxglobal(milieuurbainetsemiurbain)d’accèsàl’eaurésultantdel’agrégationdesdonnéesdusecteurconcédéetdusecteurnonconcédéindiquequ’en2008,environ40%delapopulationtchadienneavaitaccèsàunesourced’eausainecontre29%en2004,31%en2005,34%en2006et35%en2007.
Surlapériode[1990-1999],lesinvestissementsréalisésdansledomainedel’eauontétéestimésà98,195milliardsFCFA.Ilsontpermisdeconstruireouréhabiliter3479ouvragesdont2868forageséquipésdepompesmanuelles,484puitsmodernes,30châteauxd’eauet97maresaménagées.Laplusgrandepartiedecesréalisationsaétéfaitedansledomainedel’hydrauliquevillageoiseetpastorale.Cependant,lesnormesactuelles147d’attributiondespointsd’eaumontrentquel’objectifrecherchénepeutpasêtreatteintentermesdecouverture.Eneffet,en2000,35%delapopulationruralerésidedansdesvillagesdemoinsde300habitants.Sil’onajoutecetteproportionàcelledel’hydrauliqueurbainequiprévoitenviron60%detauxdecouverture,lesciblesnepourrontpasêtreatteintes.
145DeuxièmeEnquêteDémographiqueetdeSantéauTchad.146Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté(2007).147Ilfautunvillagedeplusde300habitantsetl’acceptationparlesvillageoisdelacréationd’uncomitédegestionetlaconstitutiond’une
caisseeau.
Figure 10 : Taux d’accès à l’eau potable et courbe OMD de l’hydraulique villageoise
Source:DHA
Commeonpeutlevoirsurlegraphiqueci-dessus,letauxd’accèsàl’eaupotableenmilieuvillageoisestpasséde17%en2000à30%en2005etlesprojectionsindiquentqu’ilneseraquede39%en2015.Bienqu’uneffortimportantaitétéréalisé,ilsemblequecelanesoitpasencoresuffisantpouratteindrelesobjectifs.Lecheminementdelacourbe«projectiondesserte»enregarddelacourbe«EvolutionOMD»s’expliqueraitparlemanquedeprojetsactuellementidentifiésetquipermettraientdesuivrelacourbeOMD.
Cependant,l’identificationdenouveauxprogrammesd’aménagementdepointsd’eauetlamiseenœuvredesprojetsidentifiéspourlapériode[2005-2010]devraientconstituerlaprioritésil’onveutmaintenirlecapsurlesobjectifsdumillénaire.Ilenestdemêmedesobjectifsdansledomainedel’hydrauliquesemiurbaineeturbainequiviseàdesservireneausainelesagglomérationsdeplusde2000habitants.Iciaussi,l’évolutiondutauxdecouverture(graphiqueàlapagesuivante)montrequelasituationrestepréoccupante.
Lesprincipauxbailleursontétél’Agencefrançaisededéveloppement(AFD),l’Unioneuropéenne,laBanqueAfricainedeDéveloppementetlaBID.Enmilieurural,2581pointsd’eauvillageoisessentiellementconstituésdeforageséquipésdepompeàmotricitéhumaineontétéconstruitsentre2001et2005.Cesréalisationsontpermisdeporterlenombretotaldecetypedepointsd’eauà5506.Danslescentressemiurbainseturbains,30agglomérationsdeplusde2000habitantsontbénéficiéd’uneadductiond’eaupotable.LesbailleursdanscesecteursontTaiwanetleGouvernementduTchad.PourlavilledeN’Djaména,ilaétéconstruit5minischâteauxd’eaudanslesquartierspériphériques,avecunréseaudedistributionpublique.
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Figure 11 : Taux de couverture de l’hydraulique urbaine et semi urbaine
Source:DHA
SelonlesdonnéesduSDEA,23%descentresurbainsavaientaccèsàl’eaupotableen2000.En2005,letauxestpasséà27%.Lesprévisionssontde28%en2010et34%en2015.Entermesdebesoinsennouveauxéquipements,etconformémentauxprojectionsduSDEA,ilfaudraitmunirenAEP(thermique)environ225agglomérationsdeplusde2000habitantsdusecteurnonconcédé,soitenvironunmilliondepersonnes.
Surleplaninstitutionnel,lesecteurestcaractérisépardeschangementsfréquentsauniveaudelatutelle.Eneffet,depuis2004,ilyaeuquatrechangementsministériels.Dansledomainedel’approvisionnementeneaupotable,ilexisteactuellementtroisdirectionsdel’hydrauliquedanstroisministèresdifférents(ministèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques,ministèredel’EauetministèredesInfrastructuresetdestravauxpublics).Enmatièred’assainissement,enplusdecestroisministères,s’ajoutentceluidelaSantéPubliqueainsiqueceluidel’IntérieuretdelaSécuritéPublique.Ceschevauchementsengendrentdesconfusionsdanslesrôlesetattributions,cequinefavorisepasdesinterventionsefficacesdanscedomaine,d’oùleslenteursobservéesdansl’exécutiondesprogrammes.
Surleplanréglementaire,leTchads’estdotéd’uncadreappropriédegestiondel’eau:leSchémaDirecteurdel’Eauetdel’Assainissement(SDEA)dontl’horizonestfixéà2020.LeSDEAestuncadrestratégiqueetmultisectorield’orientationpourlamiseenvaleurdurableetlagestiondesressourceseneauenvuedesatisfairelesbesoinsdebasedespopulationsetd’assurerledéveloppementéconomiqueetsocialdupays,danslerespectdesonenvironnement.L’objectiffondamentalduSDEAestdecontribueràlacroissanceetàlaréductiondelapauvretéenaméliorantdurablementl’accèsàl’eaupotableetàl’assainissementetenparticipantàl’exploitationrationnelleetéquitabledesressourcespastoralesetagricoles.Enparticulier,leSDEAviseàrépondreauxobjectifsfixésparlegouvernementpourl’atteintedesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD)telsqueprécisésetcomplétéslorsduSommetmondialpourledéveloppementdurabledeJohannesburg.
Encadré 11 : Le contenu du Schéma Directeur de l’Eau et de l’Assainissement
• une analyse détaillée de la situation actuelle du secteur
• la nouvelle politique de l’eau au Tchad
• les stratégies générales de mise en œuvre retenues pour le développement durable de chacun des sous-secteurs liés à l’eau
• les stratégies générales retenues pour les mesures d’accompagnement
Lesprioritésdansledomainedel’eaupotableconsistent,toutenpoursuivantl’aménagementd’infrastructureshydrauliquesd’approvisionnementeneaupotable,àentreprendredanslesplusbrefsdélaisdesprojetsaxéssurlerenforcementdescapacitésàtouslesniveaux.Parailleurs,considérantlesbesoinseninfrastructureshydrauliquesetconformémentauCodedel’eau,lesfutursprogrammesdevrontseconcentrerdansleszoneslesplusdémuniesduTchad.LeSDEAestcenséconstitueruninstrumentderéférenceadaptépourtouslesacteursinternesetexternesintervenantdanslesecteurdel’eau.Cependant,samiseenœuvreetenparticuliercelledesacomposanteeaupotableetassainissement,souffredel’absencedestructuredecoordination,d’animationetdesuivi-évaluation.
Encadré 12 : Les missions du Ministère de l’Environnement et des
• Initiation et coordination des études relatives aux ressources en eau
• Elaboration des textes relatifs à la définition et la standardisation des ouvrages et équipements hydrauliques et hydrogéologiques
• Conception d’ouvrages en matière d’hydraulique urbaine et villageoise
• Suivi de la maintenance des ouvrages hydrauliques
• Agrément, contrôle technique et méthodologique des opérations d’assainissement en relation avec les ministères concernés
• Mise en œuvre et suivi de la politique en matière d’assainissement
• Mise en place d’une base de données et d’un système d’échange et de diffusion des données en matière d’eau
• Mise en œuvre et suivi de la politique de GIRE
Ressources HalieutiquesDesinvestissementsimportantsontétéréalisésaussibiendanslesdomainesdel’hydrauliquepastoraleetvillageoisequedanscellesdel’hydrauliqueurbaineetsemiurbaine.Dansledomainedel’hydrauliquevillageoise,lesprogrammesencourssontaxéssurlesvillagesdeplusde300habitants.AN’Djaménaetdansplusieursautresgrandesvilles,lagestionetladistributiondel’eauestconcédéeàlasociététchadienned’eauetd’électricité(STEE).En2000,letauxdedesserteétaitdéjàde40%.Comptetenudel’expansionrapidedelavilledeN’Djaména,cinqsystèmesd’adductiond’eaupotable(AEP)ontétéréalisésdanslesquartierspériphériques.L’hydrauliqueurbaineetsemiurbainedusecteurnonconcédéàlaSTEEviseàdesservireneaupotablelesagglomérationsdeplusde2000
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personnes.L’élaborationduSDEAapermisd’identifierlesprojetsàréaliserpourles20prochainesannées.Lesouvragesàréaliserdurantcettepériodesontmentionnésdansletableauci-dessous.
Tableau 25: Programmation des ouvrages sur la période [2005-2010]
Ouvrages programmés PMH AEPPuits
pastorauxMares Latrines
Prévus 10.300 250 2.000 90 15.000Réalisés 3.019 150 0 0 0Aréaliser 7281 100 2.000 90 15.000
Source:DHA
Ilressortdutableauquepourlapériode[2005–2010],ilestprévudeconstruire2074nouveauxpointsd’eaudont2020forageséquipésdepompesàmotricitéhumaineet54stationssolaires.Lesprincipauxbailleurssontl’Unioneuropéenne(870nouveauxpointsd’eauenmilieuvillageois),laBanquemondiale(300ouvrageslocalisésdanslesécolesetlescentresdesanté),laBanqueAfricainedeDéveloppement(1000nouveauxpointsd’eauvillageois),leFondsinternationalpourledéveloppementagricole(80pointsd’eau)etlaCoopérationAllemande(hydrauliquevillageoiseauMayo-Kebbi),l’UNICEF(forages).Pourlapériode[2010–2015],leseulbailleurengagéformellementestl’Unioneuropéennequienvisagedeconstruireenviron800pointsd’eaudanslesdépartementsduBathaetduMandoul.
Concernantl’assainissementurbainetsemi-urbain,ilfautnoterquelesprojetsréalisésneconcernentqueleslatrinesdanslesécolesetlescentresdesanté,etsontencorelimitésàquelquesrégions.Enmatièred’assainissementindividuel,malgréquelquesprojetspilotesréalisésàN’Djaména,aucuneinterventiond’enverguren’aétéfaitedanslepays.Dansl’ensemble,lesprojetsd’assainissementprogramméspourlescinqprochainesannéesneportentquesurcinqvilles,cequisignifiequelesautresagglomérationsn’ontaucunechancedebénéficierd’infrastructures.Letauxdecouvertureestestiméà9%en2004.Enmilieurural,lacouvertureestquasinulle.
Enfin,enassainissementindustriel,ilestquestiondedéfinirdesnormesréglementairesquiréglemententlesdiversrejetsindustrielsdanslemilieuenvironnemental.
L’écoulementdeseauxdepluiesposeaussidegravesproblèmesdanslaquasitotalitédesvilles.Unegrandepartiedescentresurbainsestinondéependantlasaisondespluiesetdesquartiersentierssontconsidéréscommesinistrés.Lastagnationdeceseauxfavoriselaproliférationdesmoustiques,vecteursdupaludisme,delafièvrejaune,del’encéphaliteetdelatyphoïde.Ilarrivequeceseauxsales,parinfiltration,contaminentleseauxsouterraines.Lesmunicipalitésfontcequ’ellespeuventpourcirconscrirecesproblèmes,maisleursmoyensfinanciersettechniquessontlimités.Ilenestdemêmepourlesorduresménagères.Selonunenotedelamissiond’élaborationdelastratégiedegestiondesordures,lavilledeN’Djaménaproduit3,8tonnesd’ordureparménageetparan,cequinécessiteunepré-collectedontlecoûtestévaluéà1.974FCFApartonne,soit7500FCFAparménageetparan.Lagrandemajoritédesménagestchadiensnedisposenidetoilettesaménagéesnidesystèmesd’évacuationdesdéchetsetdeseauxusées.Ilestdoncurgentd’investirdanscesecteurpourprotégerlespopulationspauvresetaméliorerleuraccèsauxservicessociauxdebase.
Dansledomainedel’hygiène,lescomportementsnefavorisentpaslapréventiondesmaladiesliéesàl’eau,notammentlesmaladiesdiarrhéiquesquiconstituentlatroisièmecausedeconsultationdesenfantsdemoinsdecinqans.
Encadré 13: Les priorités du gouvernement en matière d’eau et d’assainissement
• Mise en œuvre progressive de l’assainissement autonome en milieu urbain et semi urbain
• Mise en place des systèmes d’assainissement urbain et semi urbain dans les villes
• Promotion des latrines en milieu rural et/ou urbain
• Promotion des mesures d’hygiène en matière d’assainissement villageois par la diffusion de programmes d’éducation sanitaire et la construction des systèmes à faible coût
• Dotation en AEP (thermique) environ 225 agglomérations de plus de 2000 habitants
• Construction de 12 000 forages à pompes manuelles (PM) et 2000 puits modernes
11.2. Le sous-secteur de l’habitat
Ils’agitd’unsous-secteurtrèspeudéveloppéquin’apasdestratégieauniveaunational.Al’origine,lapolitiquedel’habitatétaitélaboréeparleMinistèredesInfrastructuresetdesTravauxPublics,leMinistèredel’Eau,leMinistèredel’EnvironnementetdesRessourcesHalieutiques,laMairie,etc.Aujourd’hui,ilexisteleMinistèredel’AménagementduTerritoire,del’Urbanismeetdel’Habitat(MATUH)quiestenchargedel’habitat.
Auniveauinstitutionnel,legouvernementadéjàprisuncertainnombredemesures:révisionducadrejuridique,préparationdesplansetdesprojets,lotissementdesparcelles,etréalisationdesinfrastructures.Cependant,l’améliorationdelaqualitédulogementetdel’habitatresteencorecontrainteparuncadrejuridiquedudéveloppementurbainmaldéfini:peudenormesd’aménagementetd’équipementsfiables.Enl’absenced’unestratégienationaled’aménagementduterritoire,legouvernementopèresurlabased’unestratégienationaledulogementde1999etd’unestratégienationaledudéveloppementurbainde1998,dontlesprioritéssont:
• l’améliorationdelaqualitédulogementetdel’habitat;
• l’appuiaudéveloppementurbainetàl’aménagementduterritoire;
• lerenforcementdescapacitésdusecteur.
Letauxd’urbanisation(environ20%delapopulationtotale148)resteencorefaible.Eneffet,depuislemilieudesannées90,letauxdecroissancedelapopulationurbaineestenmoyennede4,5%paran,soituntauxlégèrementsupérieuràlamoyenneafricaine.AN’Djaména,cetauxestde6,5%paran.
148Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté,op.cit.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 177
Jusqu’àprésent,ledéveloppementurbainn’apasbénéficiéd’unprogrammecohérent,mêmesiquelquesplansd’urbanismeontétéélaborésdanslesannées90.Endehorsdescinqprincipalesvilles,aucuneinterventionsignificativen’aétéréaliséedepuisplusdetrenteans.Laplupartdesvillescroissentanarchiquementetlesraresvillesquibénéficientdesinterventionsnelesontqueponctuellement.Parailleurs,lalégislationfoncièreetdomanialen’apasétémiseàjourdepuis1967etlestextesexistantsnesontpasappliqués.Lacoexistencedudroitmoderneetdudroitcoutumiernepermetpasdegérercorrectementledéveloppementdesvillesetlesaménageurspublicssontincapablesderéaliserlesaménagementsnécessaires,notammentlapréservationdesréservesfoncièrespourdesinvestissementsprioritairesdansledomainedelaprotectionsociale.
Encadré 14 : Les objectifs des stratégies élaborées dans le domaine de l’habitat
• Doter chaque ville principale de plan stratégique de développement urbain
• Fournir aux populations les infrastructures de base et un habitat sain répondant au mieux aux conditions socio économiques du pays
• Renforcer les capacités des institutions pour la définition et la mise en œuvre d’un cadre stratégique de réduction de l’habitat urbain précaire
• Accroître l’accès des habitants des villes aux infrastructures et services de base
• Renforcer la capacité des services techniques et financiers des administrations communales et des services centraux et déconcentrés
• Augmenter la proportion de la population urbaine ayant accès à l’eau potable
• Diminuer le nombre de personnes soumis aux risques d’inondations périodiques
• Accroître le nombre d’individus ayant accès aux infrastructures primaires ou secondaires
• Créer des emplois
Ilafalluattendrelafindesannées90pourqueGouvernementaccordeuneprioritéausecteuraveclamiseenplacedequelquesprojets.Enparticulier,deuxgrandsprojetsurbainsayantpourobjetlaréalisationdesinfrastructuresurbainesetlaplanificationdudéveloppementdesquatreprincipalesvilles,ontétéinitiés.Ils’agitduProgrammed’ActionpourleDéveloppementSocial/CelluleInfrastructuresetSalubrité(PADS/CIS)etduProjetdeDéveloppementUrbainauTchad(PDUT).LessecteursayantreçuleplusdefinancementsontlavoiriedeN’Djaména,l’électricité,ledrainage/assainissementetl’eaupotablecommelemontrelegraphiqueci-dessous.Iln’existepasdedocumentsrelatifsauxlogementssociauxdestinésauxclassesmoyennes,nipourlespauvres.
Soulignonsquelegraphiquecachequelquesdistorsionscarlesinvestissementsréaliséssontpourlaplusgrandepartiefaitsdansdesdomainesspécifiques.Parexemple,pourl’électricité,lesfinancementssontceuxdelaSTEEenvuedeconstruirelacentraleélectriquedeN’DjaménaetlaréhabilitationdecellesdeSarhetd’Abéché;pourlavoirie,cesontlesinvestissementsfaitsparlamairiedeN’Djaména.
Figure 12 : Etat des investissements urbains
Source:MinistèredesInfrastructuresetdesTransports,2005
Soulignonsquelegraphiqueci-dessuscachequelquesdistorsionscarlesinvestissementsréaliséssontpourlaplusgrandepartiefaitsdansdesdomainesspécifiques.Parexemple,pourl’électricité,lesfinancementssontceuxdelaSTEEenvuedeconstruirelacentraleélectriquedeN’DjaménaetlaréhabilitationdecellesdeSarhetd’Abéché;pourlavoirie,cesontlesinvestissementsfaitsparlamairiedeN’Djaména.
Encadré 15: Les objectifs des stratégies dans le domaine de l’aménagement du territoire
• Promouvoir la planification territoriale et la gestion des ressources nationales et régionales
• Assurer la mise en cohérence et l’équité dans l’implantation des grandes infrastructures, des équipements, des administrations publiques en donnant des directives d’aménagement et de développement du territoire
• Programmer, améliorer, gérer et entretenir durablement les infrastructures et les équipements en milieux urbain et rural
• Renforcer les capacités nationales de conception, de coordination, de mise en œuvre et du suivi de la politique d’aménagement du territoire
• Promouvoir et accompagner la décentralisation et la déconcentration
010 00020 00030 00040 00050 00060 00070 000
en m
illier
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Nature des investissements
Investissements urbains
178
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 179
LedeuxièmeprojetduMinistèredel’AménagementduTerritoire,del’Urbanismeetdel’Habitatestrelatifàlaconstructiondelogementséconomiques.Untelprogrammepourraitpermettred’atteindrelesOMDs’ilétaitréellementorientéverslescoucheslespluspauvresdelapopulation.Malheureusementlescoûtsdesconstructionssontsiélevésquelespauvresnepeuventpasyavoiraccès.Eneffet,leslogementsdebasdegammenecoûtentpasmoinsde10millionsFCFA,cequiestinaccessibleauxpauvres.
Lesrésultatsdel’ECOSIT2indiquentqu’environ90%desménagestchadiensviventdansdeslogementsdontlesmurssontconstruitsenmatériauxtraditionnelsnondurables,que76%deceslogementsontuntoitenpailleouenseckoetque69%deceslogementsnedisposentpasdelatrines.Lescoûtsexceptionnellementélevésdesmatériauxdeconstructionetl’absenced’unebanquedel’habitatrenforcentlesdifficultésd’accèsàlapropriétédespopulationspauvres,notammentlesfemmes.
Encadré 16 : Les priorités du gouvernement en matière d’habitat
• Mise en place de la SOPROFIM
• Création d’un observatoire de l’habitat et du développement urbain (OHDU)
• Lancement des fonds de promotion de l’habitat et des mécanismes de bonification d’intérêt
• Restructuration de quartiers anciens (concessions) et la production de parcelles assainies, et régularisera environ 1000 parcelles par an
• Rénovation de logements anciens mais aussi construction de logements neufs et établissement des mécanismes de crédit à la construction
11.3. Le sous secteur de l’énergie
AuTchad,leboisresteencoreleprincipalcombustibledanslesecteurdomestiqueetartisanal(poterie,forge,boulangerie,briqueterie)alorsqueledéveloppementdesvillesetenparticulierdeN’Djaména,entraîneunepressioncroissantesurleszonesforestièresenvironnantes,setraduisantparunesurexploitationdesressourcesforestières.Lesinterventionsdel’Etat,en2008,interdisantlacommercialisationducharbondebois,sontdenatureàrestaureràtermelesécosystèmes.
Laconsommationd’énergieaaugmentéaucoursdeladernièredécennie,d’abordlentement(de200kep/habitanten1993à240en2002),puisdefaçonaccélérée(292kep/habitanten2005).L’essentieldecetteconsommation(74%)sefaitdansleszonesrurales.Laconsommationnationaled’énergieestdominéeàconcurrencede96,5%parlaconsommationdecombustiblesligneux,avecdesconséquencesdésastreusespourlecouvertforestieretl’environnement.
• Augmentation de la production énergétique
• Promotion des énergies renouvelables et de substitution
• Promotion de l’énergie atomique
• Amélioration du cadre juridique
• Promotion de la recherche géologique
• Promotion du secteur minier
• Gestion saine du secteur
Encadré 17 : Les stratégies du secteur de l’énergie
149ECOSIT2
Lesénergiesconventionnellesoccupentunepartnégligeabledanslebilanénergétiquenational.Laconsommationdeproduitspétroliersreprésente3%delaconsommationtotaleetcelled’électricitéseulement0,5%.149Plusde80%delaproductiond’électricitéestconsomméeparN’Djaména.Toutefois,c’estseulementletiersdelavillequiestélectrifié.Unedizainedevillesetcentressecondairesdisposentderéseauxindépendants.Iln’yapasderéseauinterconnectédanslepays.
Enmatièred’énergiedomestique,l’objectifrecherchéestderéduirelaconsommationduboisénergieafindepréserverl’environnement.Lesélémentscontribuantàatteindrecetobjectifsontlegazbutane,lesfoyersaméliorés,lepétrolelampantetl’électricité.Lesprojetsréalisésjusqu’àcejour(PNG,PRS)n’ontpaseuunimpactréelauregardduconstatfaitsurleterrain,particulièrementenmilieururaloù,endehorsdeszonesdeprojets,lestechniquessonttotalementignorées.Danscemilieu,ilfaudraitmettrel’accentsurlesfoyersaméliorés,legazétantunluxeauqueln’ontpasaccèslespopulationsrurales.Partantdel’hypothèsequ’ilfautéquiper45%desménagesd’ici2015,conformémentauxOMD,ilfautuneprogressiond’environ5%paranàpartirde2008commeonpeutlevoirsurlegraphiqueci-dessous.
180
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 181
Figure 13 : Evolution des besoins en foyers améliorés selon les rythmes de croissance
Source:RapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRP2,2008.
Pourlesénergiesrenouvelables,lesprojetsréalisésdanslecadreduPRS1etPRS2sontencoretrèslocalisésetn’ontconcernéque113communautésruralespourlepompagedel’eauet24pourl’éclairage.Demême,aucuneprogrammationpourlesusagesdomestiquesn’estfaite,surtoutentermesderéductiondescoûtsd’installationquirestentencoretrèsélevés(environ700000FCFA).Iln’yapasnonplusdeprojetdepromotiond’éolienne,tantpourl’usagepublicquecommunautaireetprivé,cequidémontrelepeud’intérêtpourcessourcesalternativesd’énergiequipourraientservirdeferdelancepourlaprotectiondel’environnement.
LapromotiondesénergiesrenouvelablesetdesubstitutionestainsiencoretimideauTchad,comparéauxautrespaysdel’AfriqueausudduSaharatantlapénétrationdesénergiesrenouvelablesetalternativestellesquelesolairephotovoltaïque,leséoliennes,lebiogazainsiquelegazbutane,estlente.Lapénétrationdusolaireestbloquéeparl’absenced’unepolitiquedepromotionenlamatière.Lataxeprélevéesurleproduitainsiquel’investissementdebaseassezélevédeskits,sontdesfacteursquinefavorisentnilacroissancedelatailledumarchédusolairenisacompétitivitéparrapportauxautressources.En2008,leprojet«électrificationausolaire»financéparl’Indearéaliséuneétudedefaisabilitécouvrant33villestchadiennes.Leprojetestestiméà15millionsdedollarsUSsoit7,5milliardsdeFCFA.Leprojetn’apasétémisenœuvre
Autotal,lacontributiondetouteslesinstallationssolairesréuniesaubilanénergétiquenationalestvraimentnégligeable.Enmatièredesolairephotovoltaïque,90%desinstallationssolairesexistantessontréaliséesàtraversleprogrammerégionalsolairepilotéparleCILSSsurfinancementdel’Unioneuropéenne.Ils’agitde70systèmesdepompaged’eauet24systèmescommunautairesdestinésessentiellementàl’éclairagedanslecadreduPRSI.LePRSII(2006-2008)ainstallé43autressystèmesdepompagesolaireetréhabilité47ancienssystèmes.Encequiconcerneleséoliennesetlebiogaz,aucuneactiondanslecadredelapolitiqueénergétiquen’aétéentreprisedanscedomainemalgrél’existenced’énormepotentialité.
Figure 14: Evolution de la consommation de gaz à N’Djaména
Source:MinistèredesMinesetdel’Energie,2005
Legraphiqueci-dessusmontrequ’aprèshuitansd’exercice,lesacquisduProgrammeNationalGazsontquelaconsommationdugazestpasséede5tonnes/moisen2000à40tonnes/moisen2006etàenviron50tonnes/moisen2008.Parailleurs,lebudgetduprogrammeestpasséde400millionsen2007àenviron600millionsfrancsCFAen2008.L’évolutiondelaconsommationentre2001et2008aétélenteendébutduprogramme(194000tonnesen2001)pourtripleren2008.Enfin2008,desfortesdemandesdugazetdekitsontétéobservées,cequicorrespondraitàlapérioded’applicationdelamesuremettantfinàl’utilisationabusiveducouvertvégétalcommesourced’énergie.
OnvoitquelesménagesdelavilledeN’Djaménamanifestentungrandintérêtpourlegazquipeutdevenircompétitiffaceauboisdechauffe.Ainsi,lenombredesménagesutilisantlegazestpasséde13000en2007àenviron15000en2008.Enoutre,laconsommationdegazpourl’année2008,estestiméeàenviron600tonneset2309équipementsontétévendus.Cependant,comptetenudel’étroitesseduréseaud’approvisionnementdugazetdeskitsd’unepartetdelafaiblessedelasubventiond’autrepart,despénuriessuccessivescouvrantunegrandepartiedel’annéesontconstatées.Euégardauxdemandescroissantesetàl’insuffisancedesfondsconsacrésàlasubventiondugaz,legouvernementdevraitàcourttermeaugmentersubstantiellementlasubventiondugazetidentifierlesopérateurscrédiblespouréviterlesruptures,etàmoyentermeétudierlapossibilitéd’exploitationdugazdesgisementspétroliersetdefabricationdeskitsauniveaunational.
Pouraméliorerl’accèsdespauvresauxservicesdebase,legouvernementdevraitdiversifierlessourcesd’énergie,enparticulierpromouvoirlesénergiesrenouvelablesetsubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.Ilestaussiimportantdesignalerquelamauvaisemanipulationdugazaétélacausedenombreuxincendiesetbrûlures.Cettesituationnécessitedoncuneattentionparticulièreenmatièredesécurité.Unprogrammedesensibilisationdevraitêtrelancéàceteffet.
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Croissance 5%
Croissance 12%
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 183
• Refugiés 352 233 (279 697 du Soudan 72 536 de la RCA)
• Personnes déplacées internes 168 467
• Retournées 20 000
• Population hôte 700 000
TOTAL 1240 700
Source:OCHA2010
150Source:OCHA(2010)ChadConsolidatedAppealetUNICEF
11.4. Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Encequiconcernel’eau et l’assainissement,ilestindispensabled’augmenterletauxd’accèsàl’eaupotableetleporterà60%sileTchadveutatteindrelesOMD.Cetobjectifestréalisabledanslamesureoùlepaysn’utiliseactuellementque2,7%desesréservesrenouvelablespourlasatisfactiondesbesoinsenhydrauliquevillageoise,pastorale,agricoleetindustrielle.Ilfautintensifierlesinvestissementsdansledomainedel’eauetl’assainissementsurtoutdanslemilieururaletlelongdescouloirsdetranshumanceparlaconstructiondespuitspastorauxquirenforcentautantlesdisponibilitésaucheptelqu’auxhumains.Danslemilieurural,laprioritédoitégalementêtreaxéesurlaconstructiond’infrastructuressanitairesdebasetellesqueleslatrinestraditionnellesaméliorées.Malgrél’existenceduSDEA,iln’existepasencemomentd’unitédecoordinationpoursamiseenœuvreetsonsuivi.
Chacundesdifférentsprojetsencoursdisposedesapropreunitédecoordinationréduiteàuneseulepersonne.Ilestdoncurgentdemettreenplaceuncadredecoordinationdanscedomainepourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvreetlacoordinationdesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène.Ilfaudraitégalementfavoriserdespolitiquesdanslebutdepromouvoirlaréalisationdetouteinfrastructureparlamiseenplaceauprofitdesriverainsdespointsd’eau(foragesdanslesécoles,centredesanté,marchés,centresdelectures,postesdegendarmerie).
Dansledomainedel’habitat,legouvernementdoitrenforcerleprojetDURAHetcréerunObservatoiredel’habitatetdudéveloppementurbain;ildevraenoutreréfléchirsurlamiseenplaced’unebanquedel’habitatpourpermettrel’accèsàlapropriétéduplusgrandnombredeménages.Comptetenuducoûtélevédeslogements,ilseraitsouhaitablequeleministèreintègredanssonbudgetprogramme,lapossibilitédeconstruire,chaqueannée,uncertainnombredelogementssociauxdestinésauxpauvres.Ilfaudraitaussiencouragerdespolitiquesdedétaxationdesmatériauxdeconstructionetleursubventionparl’Etatetpromouvoirdespolitiquesdel’habitatallantdanslesensd’octroyerdescréditspourl’habitatafindepermettreauxpopulationsdepouvoireuxmêmeconcevoirleurtyped’habitat.
Dansledomainedel’énergie,legouvernementdoitpromouvoirlessourcesalternativesetaugmenterlessubventionsrelativesaugazpourquelesclassesmoyennesetpauvrespuissentyaccédersansaccroîtreleurvulnérabilité.S’agissantdesénergiesrenouvelables,ilfautsoulignerqueleTchadsetrouvedanslazoned’ensoleillementsupérieurdel’Afrique:2850à3750heuresd’ensoleillementparanavecuneintensitéderayonnementglobalde4,5à6,5kwh/m2,cequireprésenteunatoutconsidérable.
12 Situations d’urgence complexe
12.1 Introduction et contexte
Depuisplusieursannées,lasituationauTchadestcaractériséeparune‘vulnérabilitéhumanitairegénéralisée’(OCHA2010),dueauxinteractionsentrel’étatdepauvretéextrêmeetl’insécuritécivile.LeTchadestclassifiécomme’paysdepriorité1’,selonlesystèmed’alerteprécoceétabliparleComiteinter-agencepermanent(IASC)desNationsUnies,et‘mesure3/3’surl’indicedevulnérabilitéetcrisedéveloppéparl’Officedel’AideHumanitairedelaCommissionEuropéenne(ECHO).150
Eneffet,lepaysestconfrontéàunproblèmed’insécuritéchronique(effetsdesconflitsdanslespaysvoisins–RCAetSoudan;oppositioninterne;conflitsintercommunautaires/interethniques;problèmesdemines/UXO).
AuxvulnérabilitésparticulièresdesrefugiéscherchantunabriauTchads’ajoutentlesproblèmesdespopulationstchadienneselles-mêmesdéplacéesparlaviolenceoul’insécuritéouretournéesauTchadaprèsunepérioded’exilendehorsdupays,ainsiquelesproblèmesdes‘populationshôtes’qui–elles-mêmes–souffrentdelapauvretéetdumanqued’accèsàtouteformedeservicedebase.
En2009,lespopulationscibléespourl’aidehumanitairecomprenaientlescatégoriessuivantes:
Lesestimationsdebesoinsenassistancesechiffraientà$451153765,aveclesrégionssuivantesciblées:
• L’EstduTchad(refugiéssoudanais;personnesdéplacées;personnesretournées)
• SudduTchad(refugiésdelaRCA)
• Zonesàhautniveaudemalnutrition;zonesàrisqued’inondations;zonesd’épidémies
184
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 185
Tableau 26: Situations d’urgence complexe au Tchad : Rôles et responsabilités
Cluster/sector name
Relevant governmental
institution
Cluster/sector lead
Cluster/sector members andother humanitarian stakeholders
Foodsecurity
Programme National de Sécurité Alimentaire
WFP/FAO
OXFAMIntermon,ACF,CAREInternacional,SECADEV,Africare,IRD,OXGAM-GB,INTERSOS,La Future Porte du Tchad (FPT)ATURAD,COOPI,BetterCottonInitiative,Agente d’aide à Ia Coopération Technique et au Développement(ACTED),ProgrammedeDéveloppementAgricoledeBiltineetduOuaddai(PRODABO),ACCORConcernWorldWide,WorldConcernDevelopmentOrganisation(WCDO),CHORA,PremiereUrgence(PU),SolidaritésObservers:InternationalCommitteeoftheRedCross(ICRC),MSF,URDGroup
Nutrition MinistryofHealth UNICEFWFP,WHO,UNHCR,UNFPA,FEWSNET,CRT,ACF-F,IMC,MSF-H,IRC,COOPI,IRD,CSSIObserver:ICRC
Health MinistryofHealth WHOWHO,UNHCR,UNFPA,FEWSNET,CRT,ACF-F,IMC,MSF-H,IRC,COOPI,IRD,CSSIObserver:ICRC
EducationMinistryofEducation,regionaldelegationforEducation
UNICEFChristianOutreachReliefandDevelopment(CORD),PU,JesuitRefugeeService(JRS),IRC,IRD,INTERSOS,SECADEV,GAREInternational
Waterandsanitation UNICEF
Protection MinistryofHumanRights UNHCR
UNICEF,UNFPA,INTERSOS,IRD,Solidarités,MINURCAT,OfficeoftheHighCommissionerforHumanRights(OHCHR),UNPOL-DIS,OXFAM-GB,OCHA,HebrewImmigrantAidSociety(HIAS),Internationaler Christlicher Friedensdienst-EIRENE, Association pour ta promotion des libertés fondamentales au Tchad(APLFT)Observer:ICRC
Multisector UNHCR
CCM/NFI/Shelter
Regionaldelegateforinfrastructures UNHCR
ConcernWorldwide,LutheranWorldFederation(LWF)/ACT,IRD,INTERSOS,OCHA,WFP,UNICEF,WHO,UNFPAObserver:ICRC
Logistic WFPEarlyrecovery MinistryofPlanning UNDP WFPaswellasallothersonthelistatthebeginningoftheERC
chapterEnvironment UNDPCoordination OCHATelecom UNHCR
Source:OCHA(2010)ChadConsolidatedAppeal
12.2 Coordination de l’assistance humanitaire
L’aidehumanitairecanaliséeparlesystèmedesNationsUniesauTchadestcoordonnéeparl’OfficepourlaCoordinationdesAffairesHumanitaires(OCHA)etorganiséepar‘clusters’thématiquesquicomprennentlescatégoriessuivantes:lasécuritéalimentaire;lanutrition;lasanté;l’éducation;l’eauetl’assainissement;laprotection;l’organisationdescamps/habitat/aidenon-alimentaire;l’environnement;‘relèvementprécoce’;ettélécommunications.Letableauci-dessousmontrelesrôlesetresponsabilitésdesacteursprincipauxdanslesdifférentsdomaines.
12.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Ilestclairqu’auTchad,toutepolitiquedeprotectionsocialedevraitimpérativementcomporterunvoletquiprévoituneréponseappropriéeauxsituationsd’urgencecomplexe.Cetteréponsedevraitviserlesbesoinsàlafoisdesrefugiés,despopulationsdéplacéesetdespopulationshôtes,toutencombinantlesmesuresquicherchentàsoulagerlesbesoinsimmédiatsdesurvieaveclesinitiativesquicherchentàrétablirlesconditionsdesécuritéetdedéveloppementàpluslongterme.
Uneanalysedesvulnérabilitésparticulièresdesdifférentsgroupesjetteraitdesbasessolidespourdesréponsesappropriéespendantlesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.
Dansceteffort,uneimportanceparticulièredoitêtredonnéeàdifférentesformesdepartenariatetdecoordinationentretouslesacteurs.L’accentsurlaprotectiondespopulationslesplusvulnérablesetlerétablissementetlerenforcementdesréseauxsociauxplusharmonieuxdevraientêtresoutenuspardesdispositionsjuridiquesappropriéesetparlamiseouremiseenplaced’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.
Ilestrecommandéqu’unplandecontingencefassepartieintégrantedelapolitiquenationaledeprotectionsociale,enprévisiondesituationsd’urgencescomplexes,envuedesoutenirlespopulationsselonlesdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.
186 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 187
13. Cadre juridique pour la protection sociale
Silaprotectionsocialepeutêtredéfiniecomme«unensembled’investissementpublicsetd’initiatives,tantformellesqu’informelles,susceptiblesderemédierdirectementauxrisques,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchronique»,alors,onpeutaussisedemanderqu’est-cequiautoriseraitousurtoutobligeraitl’Etatàlesmettreenœuvre?Laquestionnousparaitd’importancecapitalequandonsaitquelaconstitutionensonarticle25repartitlesdomainesdecompétenceentrel’exécutifetlelégislatif.End’autrestermes,existe-ildestextesquipermettentaugouvernementdemettreenplacelaprotectionsocialedanstouslesdomaines(santé,éducation,emploi/formationetc.)quenousvenonsd’aborderàtraverslesdifférentschapitresdecetteétude?
Plusieurstextesautorisenteffectivementl’Etatàagirdansledomainedelaprotectionsociale.CestextesquiserventenmêmetempsdebasejuridiqueàuneéventuellepolitiquedeprotectionsocialeauTchadémanentprincipalementdedeuxsources:lesconventionsinternationalesratifiéesparleTchad,etlesloisetrèglements.
13.1 Les textes internationaux
La Déclaration universelle des droits de l’Homme
Texted’importancecapitalepourlaprotectiondesdroitsdel’Homme,adoptéeparl’AssembléegénéraledesNationsUniesle10décembre1948,ellereconnaîtensonarticle22que«Toutepersonneàdroitàunniveaudeviesuffisantepourassurersasanté,sonbien-êtreetceuxdesafamille,notammentpourl’alimentation,lelogement,lessoinsmédicaux,ainsiquepourlesservicessociauxnécessaires;elleadroitàlasécuritéencasdechômage,demaladie,d’invalidité,deveuvage,devieillesse,oudanslesautrescasdepertedesesmoyensdesubstance,parsuitedecirconstancesindépendantesdesavolonté.»L’alinéa2decetarticlevaplusloinetaffirmequelamaternitéetl’enfanceontdroitàuneaideetàuneassistancespéciale.Touslesenfants,qu’ilssoientnésdanslemariageouhorsmariage,jouissentdelaprotectionsociale.
L’énoncépremierdel’article22consacredemanièreirréfutableundroitàlaprotectionsocialedecaractèrecompositeetsynthétiquepuisqueleprolongementdecedroitseraitdanslaprétentionnaturelleàlasatisfactiondesdroitséconomiques,sociauxetculturels.Ils’agitd’unprincipecollectifetdesolidaritéenmatièreéconomique,socialeetculturelle,principefondantdesdroitsdéveloppésensuitedontceluispécifiquedesécuritésocialeausensclassiqueprésentantlesdroitsàl’assistancepourdespersonnessanscapacitécontributiveetdesdroitsàl’assurancesocialepourlespersonnesayantdescapacitéscontributives.
La Convention 102 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
Elleestrelativeàla«normeminimumdesécuritésociale»etaétéadoptéeen1951.LeTchadyaadhéréen2004maisl’actederatificationn’apasencorevulejour.Cetteconventioncouvrel’ensembledecequeconstitueactuellementlasécuritésocialeauTchad.CesontlesneufbranchesdelaSécuritésociale:étatnécessitantdessoinsmédicaux,incapacitédetravaildueàlamaladie,chômage,vieillesse,accidentdutravailetmaladiesprofessionnelles,entretiendesenfants,maternité,invalidité,décèsdusoutiendefamille.
PARTIE III ASPECTS JURIDIQUES, INSTITUTIONNELS ET BUDGETAIRES
188
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 189
C’estpourquoi,dès2001,laConférenceinternationaledutravail,sorted’assembléegénéraledel’OIT,reconnaissaitsolennellementceci:
«Lasécuritésocialeesttrèsimportantepourlebienêtredestravailleurs,deleursfamilleetdelacollectivitétoutentière.C’estundroitfondamentaldel’êtrehumainetuninstrumentessentieldecohésionsociale,quiparlàmêmeconcourtàlapaixetàl’insertionsociale(…).Enfavorisantlasolidariténationaleetlepartageéquitabledescharges,lasécuritésocialepeutcontribueràladignitéhumaine,àl’équitéetàlajusticesociale.Elleestimportanteégalementparl’intégration,laparticipationdescitoyensetledéveloppementdeladémocratie.(..).Associéàuneéconomieenexpansionetàdespolitiquesactivesdumarchédutravail,elleestuninstrumentdedéveloppementéconomiqueetsocialdurable.Ellefacilitéleschangementsstructurelsettechnologiques(…)estégalementuninvestissementdansl’êtrehumainouunsoutienàcelui-ci.Danslecontextedelamondialisationdespolitiquesd’ajustementstructurels,lasécuritésocialedevientplusquejamaisnécessaire.»(Cf.http://www.ilo.org/public/libdoc/ilo/P/09662/09662(2001-89-1B).pdf)
La convention multilatérale de sécurité sociale pour la protection des travailleurs migrants
Adoptéele27février2006parlesEtatsmembresdelaConférenceInterafricainedelaPrévoyanceSociale(CIPRES)dontleTchad,cetteconventionestconsidéréecommeunoutilmajeurdeprotectionsocialedestravailleursmigrants.L’idéeestdepermettreauxtravailleursmigrantsetauxmembresdeleurfamilledeconserverlebénéficedesprestationsauxquellesilspourraientprétendredufaitdeleurassujettissementauxlégislationsdesdifférentspaysoùilsontétésuccessivementemployés.Ellepermetd’assurerauxressortissantsdesdifférentsEtatsmembresl’égalitédestraitementsaveclesnationaux,quelquesoitleterritoiredel’Etatoùilsrésident.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD)
Al’instardelaplupartdespaysendéveloppement,leTchadasouscritpourl’atteintedesOMDd’ici2015.TousleshuitObjectifsduMillénairepourledéveloppementintéressentledomainedelaprotectionsociale. Le Plan d’Action de Maputo
Aprèsavoirprisconsciencedel’ampleurdelamortalitématernelle,infantileetnéonataleenAfrique,l’Unionafricaineaprisunnombredemesures,notammentl’adoptiondepolitiquesetdestratégies,parexemplelePland’ActionsurlasantéetlesdroitssexuelsetreproductifsappeléPland’ActiondeMaputo.CePlanviseàréaliserunaccèsuniverselàtouslesaspectsdelasantéetdesdroitssexuelsetreproductifsenAfriqued’ici2015.LaCampagnepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,infantileetnéonataleenAfrique(CARMMA)quireconnaîtlebesoindes’attaqueraudéfidetaillequereprésentelamortalitématernelledanslaplupartdespaysafricains,faitpartiedelamiseenœuvreduPland’actiondeMaputo.
La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF)
C’estl’instrumentinternationalsurlesdroitsdesfemmeslepluscomplet.AdoptéeparlesNationsUniesen1979,leTchadl’aratifiéle6septembre1994.Ellecontientdesdispositionscontraignantesaxéessurl’éliminationdeladiscriminationfondéesurlesexeetjouedecefaitunrôledéterminantenmatièredepromotiondel’égalitédessexes.D’aprèsl’article2duPacte,lesEtatspartiescondamnent
ladiscriminationàl’égarddesfemmessoustoutessesformes,conviennentdepoursuivrepartouslesmoyensappropriésetsansretardunepolitiquetendantàéliminerladiscriminationàl’égarddesfemmes.Enoutre,etdefaçontrèssignificative,lePactetientlesÉtatspartiespourresponsablesdetoutactediscriminatoirecommispardesindividus,desorganisationsoudesentreprisesprivées.C’est-à-direquesilesautoritésd’unÉtatmanquentàleurobligationdeprotégerlesfemmescontredespratiquesabusives(parlebiaisparexempledelalégislationetdusystèmeéducatif),ouàleurobligationdetraduireenjusticelesauteursdecesabusetd’indemniserlesvictimes.
Pacte international relatif aux droits civils et politiques
LeTchadaratifiélePacteinternationalrelatifauxdroitscivilsetpolitiquesen1995.Cetteconventionreconnaîtlafamillecommel’élémentnatureletfondamentaldelasociétéetadecefaitledroitàlaprotectiondelasociétéetdel’Etat.Ilréaffirmeenoutreledroitàlavieestinhérentàlapersonnehumaineetquenulnepeutêtrearbitrairementprivédelavie.L’article26dispose:Touteslespersonnessontégalesdevantlaloietontdroitsansdiscriminationàuneégaleprotectiondelaloi.Acetégard,laloidoitinterdiretoutediscriminationetgarantiràtouteslespersonnesuneprotectionégaleetefficacecontretoutediscrimination,notammentderace,decouleur,desexe,delangue,dereligion,d’opinionpolitiqueetdetouteautreopinion,d’originenationaleousociale,defortune,denaissanceoudetouteautresituation.LePactefaitobligationauxEtatspartiesdeprendredesmesuresappropriéespourassurerl’égalitédedroitsetderesponsabilitésreconnuesdanslepacte.
La Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples
L’énonciationdudroitàlasantéparl’article16delacharteenfaitunedessourcesrégionalesimportantesdudroitdelasanté.Cetarticleproclame,eneffet,que:«toutepersonnealedroitdejouirdumeilleurétatdesantéphysiqueetmentalequ’elleestcapabled’atteindre.LesEtatspartiesàlaprésentechartes’engagentàprendrelesmesuresnécessairesenvuedeprotégerlasantédeleurspopulationsetdeleurassurerl’assistancemédicaleencasdemaladie».Entantquepartieàlacharte,l’Etattchadiendevraitadresseràlacommissionafricainedesdroitsdel’homme,desrapportspériodiquessurlerespectdel’engagementcontenudanscetarticle.
Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale
LeTchadaadhéréàlaConventiondesNationsuniescontrelacriminalitétransnationaleorganisée,visantàréprimeretpunirlatraitedespersonnes.Ceprotocolevisenotammentàprotégerlesfemmesetlesenfantscontrel’exploitationsexuelle,l’esclavageetletravailforcé.Leprotocoleviseàpréveniretcombattrelatraitedespersonnes,notammentdesfemmesetdesenfants,perpétréeparungroupecriminelorganisétransnational;àprotégeretaiderlesvictimesdel’exploitation;promouvoirlacoopérationentrelespaysdanscedomaine.ChaqueÉtatpartieesttenudeprendrelesmesuresnécessairesafinquelesactesdetraitedespersonnes,ycomprislacomplicitédansdetelsactes,soientpénalementsanctionnables.
La Convention relative au Droit de l’Enfant (CDE)
LaConventionenglobelesdroitsuniverselsdéjàreconnusàl’hommeetdéfinitdesdroitsspécifiquesàl’enfant:droitàunnom,àdesrelationsfamiliales;droitd’êtreprotégécontretouteformedenégligence
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 191
oud’abandon;etc.Surleplandel’éducation,l’enfantaledroitdebénéficierdetouteslesconditionsfavorablesainsiquedejouirdumeilleurétatdesantépossible,etdebénéficierdeservicesmédicauxetderéadaptation;ilaledroitdebénéficierdelasécuritésociale;l’Etatal’obligationdeprendrelesmesuresnécessairespourassurerlapleineréalisationdecedroit(articles6et9).
Le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels
OuvertàlasignaturedesEtatsmembresdesNationsUniesen1966,lepacteestentréenvigueurle31décembre1976,leTchadl’aratifiéle9juin1995.Lesdroitséconomiques,sociauxetculturelssontceuxquiassurentlaprotectiondelapersonne,dansuneperspectivedejusticesocialeoùelleexercesimultanémenttoussesdroitsetlibertés.Cepacteesttellementimportantpuisqu’ilrésumeàluiseulledroitàlaprotectionsociale.Pourcetteraison,nousreprenonsinextensotroisdesesplusimportantesdispositionssurlasécuritésociale.
Ainsil’article10duPactedispose:«LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentque:uneprotectionetuneassistanceaussilargequepossibledoiventêtreaccordéesàlafamille,quiestl’élémentnatureletfondamentaldelasociété,enparticulierpoursaformationetaussilongtempsqu’ellealaresponsabilitédel’entretienetdel’éducationd’enfantsàcharge.Lemariagedoitêtrelibrementconsentiparlesfutursépoux.»Envertudecepacte:
• Uneprotectionspécialedoitêtreaccordéeauxmèrespendantunepériodedetempsraisonnableavantetaprèslanaissancedesenfants.Lesmèressalariéesdoiventbénéficier,pendantcettemêmepériode,d’uncongéaccompagnédeprestationsdesécuritésocialeadéquates.
• Desmesuresspécialesdeprotectionetd’assistancedoiventêtreprisesenfaveurdetouslesenfantsetadolescentscontrel’exploitationéconomiqueetsociale.Lefaitdelesemployeràdestravauxdenatureàcompromettreleurmoralitéouleursanté,àmettreleurvieendangerouànuireàleurdéveloppementnormaldoitêtresanctionnéparlaloi.LesEtatsdoiventaussifixerdeslimitesd’âgesau-dessousdesquellesl’emploisalariédelamain-d’œuvreenfantineserainterditetsanctionnéparlaloi.
Aussi,l’article11dispose:
• LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentledroitdetoutepersonneàunniveaudeviesuffisantpourelle-mêmeetsafamille,ycomprisunenourriture,unvêtementetunlogementsuffisants,ainsiqu’àuneaméliorationconstantedesesconditionsd’existences.LesEtatspartiesprendrontdesmesuresappropriéespourassurerlaréalisationdecedroitetilsreconnaissentàceteffetl’importanceessentielled’unecoopérationinternationalelibrementconsentie.
• LesEtatspartiesauprésentPacte,reconnaissentledroitfondamentalqu’àtoutepersonned’êtreàl’abridelafaim,adopteront,individuellementetaumoyendelacoopérationinternationale,lesmesuresnécessaires,ycomprisdesprogrammesconcrets:- pouraméliorerlesméthodesdeproduction,deconservationetdedistributiondesdenréesalimentairesparlapleineutilisationdesconnaissancestechniquesetscientifiques,parladiffusiondeprincipesd’éducationnutritionnelleetparledéveloppementoularéformedesrégimesagraires,demanièreàassureraumieuxlamiseenvaleuretl’utilisationdesressourcesnaturelles;
- pourassureruneréparationéquitabledesressourcesalimentairesmondialesparrapportauxbesoins,comptetenudesproblèmesquiseposenttantauxpaysimportateursqu’auxpaysexportateursdedenréesalimentaires.
Etenfinl’article12dispose:
• LesEtatspartiesauprésentPactereconnaissentledroitqu’àtoutepersonnedejouirdumeilleurétatdesantéphysiqueetmentalequ’ellesoitcapabled’atteindre.
• LesmesuresquelesEtatspartiesauprésentPacteprendrontenvued’assurerlepleinexercicedecedroitdevrontcomprendrelesmesuresnécessairespourassurer:- ladiminutiondemortinatalitéetdelamortalitéinfantile,ainsiqueledéveloppementsaindel’enfant
- l’améliorationdetouslesaspectsdel’hygiènedumilieuetdel’hygièneindustrielle;- laprophylaxieetlestraitementsdesmaladiesépistémiques,endémiques,professionnellesetautres,ainsiquelaluttecontrecesmaladies;
- lacréationdesconditionspropresàassureràtousdesservicesmédicauxetuneaidemédicaleencasdemaladie.
La Charte de développement sanitaire de la région africaine d’ici l’an 2000
Lesobjectifsdecettecharteavaientdéjàétéformulésenseptembre1974(avantlaDéclarationd’Alma-Ata);letextedéfinitifdelacharteaétéadoptéparlecomitérégionalOMSdel’Afrique,le24septembre1979àMaputo.Selonleseptièmerapportsurlasituationsanitairedanslemonde151,«touslespaysafricainsontsignélachartededéveloppementsanitaire;l’engagementdesEtatsseseraittraduitpardesdispositionsconstitutionnelleset/oudesdéclarations.»
Lepréambuleindiquequelachartedoit«servirdecadreàlaformulationetàlamiseenœuvredesstratégiessusceptiblesdeconduirelespeuplesafricainsàl’objectifsocialdelasantépourtousd’icil’an2000».Lessignatairesdelachartes’engagentàmettretoutenœuvreafinqueledroitfondamentaldel’hommeàl’éducation,àlasantédeviennentuneréalitéetenfinaccorderlaprioritéauxsoinsdelasantédelamèreetdel’enfant.
La Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant
LaCharteafricainedesdroitsetdubien-êtredel’enfantaétéadoptéele9juillet1990àAddis-Abeba(Éthiopie)parlesÉtatsmembresdel’OUAquiontsouhaitéavoiruntextecontinentalrenforçantlaConventionsurlesdroitsdel’enfant.Elleproclameàl’article18undroitàlasécuritésocialequedoitassurerlesEtatsignatairesdontleTchad:toutepersonneadroitàlanourriture,aulogement,àl’habillement,àl’enseignementetauxsoinsmédicauxenfonctiondesressourcesdelacommunauté.Cetteobligationdelacommunautés’étendplusparticulièrementàtouslesindividusquinepeuventseprendreenchargeeux-mêmesenraisond’uneincapacitétemporaireoupermanente.
151OMS,Bureaurégionaldel’Afrique.Evaluationdelastratégiedelasantépourtousd’icil’an2000.Septièmerapportsurlasituationsanitairedanslemonde,vol.II,Régionafricaine,1987,Brazzaville
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13.2 La législation et règlements nationaux
L’adoptionparleTchaddesprincipesuniversellementadmisetéditésenfaveurdelaprotectiondescitoyenssetraduitparuncertainnombredemesurestendantàlaprotectiondeleursdroitsdansuncadrelégal.Nousenavonsdénombrépasmoinsdevingtdontplusdelamoitiéestconstituéeuniquementdesdécretsetarrêtésministériels.Nepouvanttouslestraiterdanslecadredecetteétude,nousavonschoisideprésenterceuxquinousparaissentlespluspertinents,toutenrenvoyantlelecteuràlalistecomplèteenannexe10.
Parmilesplusimportants,onpeutciterlessuivants:
La Constitution
PremièresourcedudroitauTchad,elledisposeensonarticle125:«laloifixelesrèglesconcernant:leCodedelafamille,delasantépublique,desaffairessocialesetdesdroitsdel’enfant,durégimedesécuritésociale,delamutualité,del’épargneetducrédit,dudroitdutravail»Etl’article40depréciserque«l’Etats’efforcedesubvenirauxbesoinsdetoutcitoyenqui,enraisondesonâgeoudesoninaptitudephysiqueoumentale,setrouvedansl’incapacitédetravailler,notammentparl’institutiond’organismesàcaractèresocial.»Acela,ilfautyajouterladispositiondel’article26quiréaffirmelareconnaissancedudroitàlasantéetprécisequel’Étatœuvreàlapromotiondecedroit.
• La Constitution du 31 mars 1996 ;
• le Code du travail et celui de la sécurité sociale de 1966 ;
• Loi n° 7/66 du 4 mars 1966 portant code du travail et de la prévoyance sociale ;
• les Décrets n° 48 – 451 – 50 – 1215 – 57 – 1430 fixant la liste des maladies professionnelles ;
• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des accidents du travail et maladies professionnelles ;
• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des prestations familiales ;
• le Décret n°1634/PR/PM/MFPT/09 fixant les taux de cotisation dus par les employeurs et travailleurs à la caisse nationale de prévoyance sociale au titre des pensions de vieillesse, d’invalidité et de décès ;
• l’Arrêté 625/SP/AFF. SOC/DSP/I du 23 novembre 1967 portant création d’une commission médicale chargée de se prononcer sur les taux d’incapacité des accidents de travail et maladies professionnelles ;
• le Décret 35 du 1er mars 1963 portant réglementation de l’exercice de la clientèle privée en République du Tchad ;
• le Décret 343/PR.SP.AFF.SOC du 29 décembre 1973 portant réglementation de l’exercice de la clientèle médicale privée, du traitement des particuliers, des conventions de visites et de soins ;
• le Décret 156 du 30 mai 1969, relatif à la fourniture du logement au travailleur, le Décret 157 du 31 mars 1969 portant codification des pensions.
Le Document de la Stratégie de Croissance et de la Réduction de la Pauvreté (DSCRP)
Toutenreconnaissantlatransversalitédesactionsrelevantdelaprotectionsociale(personnesvulnérablesoumarginalisées,lesfemmes,lesjeunesdéscolarisés,lesdiplôméssansemploi,lespersonnesdetroisièmeâge,leshandicapés,lesréfugiésetlesdéplacés,lesorphelinsetenfantsvulnérables(OEV)duVIH/SIDAetlesfamillesvivantdanslaprécarité)cettestratégieenconfielaresponsabilitédemiseenœuvreauMinistèreenchargedel’ActionSocialequipeutcomptersurl’appuidespartenairesdugouvernement,notammentlesONGquiopèrentdanscesecteur.
Le code de la sécurité sociale
LecodedesécuritésocialeduTchadaétéinstituéparlaloin°07/66du14mars1966.Cetteloiorganiselerégimedesécuritésocialedestravailleurssoumisaucodedutravail(lesfonctionnairesnesontpasconcernés).Troisbranchescomposentlasécuritésocialetchadienne:
• lesaccidentsdutravailetmaladiesprofessionnelles;
• lesallocationsfamilialesetmaternité;
• lerégimedespensionsdevieillesse,d’invaliditéetdedécès.
L’allocationdematernitéestverséeàlafemmesalariéeouconjointd’untravailleursalariéayantdonnénaissanceàunenfantvivantetviable.Lemontantallouéestde12foisletauxmensueld’allocationfamiliale.
LaCaissenationaledePrévoyanceSocialerembourseégalementlesfraismédicauxdegrossesseetdematernitéengagésàl’occasiondesexamensprénatauxoudel’accouchementquisontremboursésrespectivement5400francset6000francspourchaqueaccouchement.Quantauxallocationsfamiliales,leurmontantestde600FCFAparmois,soit1800FCFAtrimestriellement.
Le code du travail
Ilaétéinstituéparlaloin°038/PR/96du11décembre1996etdevraitnormalementêtrerévisébientôtafindeprendreencomptelesnombreuxchangementsintervenusdepuislors.Atraverssesdispositionsrelativesauxconditionsdetravailetàlaprotectiondecertainescatégoriesdesalariés,lecodedutravailfixelecadrelégaldelapréservationdelasantédestravailleurssalariés.C’estjustementdanslecadredel’améliorationdecesconditionsqueleSMIGquiétaitaudépartà15.000FCFAestpasséaujourd’huià28.000FCFA.
Lesfemmesetlesenfantsbénéficientd’uneprotectionparticulière.Ainsi,lesfemmesenceintesdontl’étataétéconstatémédicalementoudontlagrossesseestapparente,peuventquitterleurtravailsanspréavisetsansavoiràpayeruneindemnitéderupturedecontrat.Etaprèsl’accouchement,lafemmeadroitàunreposdequatorzesemainesquipeutêtreprolongédetroissemainesencasdemaladiedûmentconstatéeetrésultantdelagrossesse.Encequiconcernelesenfants,l’article18interditdelesemployeravantl’âgedequatorzeans.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 195
Loi 17 de 2001 portant statut de la Fonction publique
Auxtermesdelaloi17de2001portantstatutdelaFonctionpublique,lefonctionnaireadroitàlaprotectionsociale.Lesmodalitésdelaprotectionsocialesontdéterminéesparvoieréglementaire.Lesprimessontdessupplémentsdetraitementpouvantêtreaccordéesauxfonctionnairesappelésàassumerdesresponsabilités,soumisadessujétionsoudesrisquesparticuliersinhérentsàl’emploioccupéouayantaccomplidesprestationsexceptionnelles.Lesindemnitésontpourobjetderembourserdesfraisexcédantlesconditionsnormalesdel’emploioudecompenserdeschargesinhérentesauxfonctionsexercées.Lanatureetlemontantdesprimes,indemnités,avantagesetaccessoires,ainsiquelesconditionsdanslesquellesilssontaccordés,sontfixéspardécret.
Le Décret 509/2007 portant organigramme du Ministère de la Fonction Publique et du Travail.
Parcedécret,uneDirectiondelaSécuritéSocialeaétécréepourconcrétiseretappliquerlapolitiqueduGouvernementdanssavisiond’asseoiretderedynamiserlaprotectionsocialeauTchad.Ceciestpoursoulignerl’engagementdesplushautesautoritésdansledomainedelaprotectionsociale.
La loi N°007/PR/2007 portant protection des personnes handicapées
Cetteloiaffirmequelespersonneshandicapéesjouissentdesmêmesdroitsreconnusparlaconstitutionàtouslescitoyensetchargel’EtatàtraversleMinistèreenchargedel’actionsocialeàleurvenirenaidenotammentdansledomainedelasanté,del’éducation,delaformation,del’insertionsocioéconomique,dutransport,del’habitatetc.
La loi N° 016/PR/2006 du 13 mars 2006 portant orientation du système éducatif
Auxtermesdecetteloi,lesystèmeéducatifdéveloppel’enseignementetlaformationprofessionnelleenvued’uneinsertionprofessionnelledansl’environnementsocioéconomiqueetculturelduPays.Ilassureaussiàtouslesenfantstchadiensunaccèséquitableàuneéducationdequalité.C’estdanscecadrequ’unarrêtéde1995duMinistredel’éducationassurelagratuitédel’école.
Loi n° 006/PR/2002 du 15 avril 2002 portant santé de reproduction
«Toutepersonnealedroitdenepasêtresoumiseàlatortureetàdestraitementscruels,inhumainsoudégradantssursoncorpsengénéralousursesorganesdereproductionenparticulier»(art9).«Touteslesformesdeviolencestellesquelesmutilationsgénitalesféminines,lesmariagesprécoces,lesviolencesdomestiquesetsévicessexuelssurlapersonnehumainesontinterdites(alinéa2del’art9).»Ilconvientdesignalerquetouteslesdispositionsréprimantlesviolencescontrelesenfantsprévoientdespeinesd’emprisonnementetd’amendecontrelesauteursdetelsactes.Enoutre,lefaitquelesauteursdecesinfractionsaientunliendeparenté(ascendantsoututeurslégaux)ouuneautoritésurlemineurconstitueunecirconstanceaggravante.
Loi N°19/PR/2007 portant lutte contre le VIH/Sida/IST et protection des droits des personnes vivant avec le VIH/Sida/IST
DestinéeàpromouvoiretàprotégerlesdroitshumainsdespersonnesvivantavecleVIH/SIDAnotammentparl’organisationdelaluttecontrelamaladieàtraverslaredéfinitiondesorganesd’encadrementdelalutte,cetteloireprésenteaujourd’huiuneavancéemajeuredanslaluttecontreleVIH/SIDA.Ainsi,auxtermesdel’article18deladiteloi,«lespersonnesinfectéesetlesenfantsorphelinsrendusvulnérablesdufaitduVIH/Sidanedoiventpasfairel’objetdediscriminations,debrimades,d’humiliationoudeprivation.»AtraversleMinistèredelaSantépublique,«l’Etatal’obligationd’assurerlesservicesauxfinsdelaprophylaxieetdutraitementduVIH/Sida,notammentl’informationetlacommunication,etl’éducation,l’accèsauxtestsetconseilsprécisel’article3delaloi.»152
Aussi,«lesautoritéssanitairesetl’ensembledupersonnelmédicaletparamédicalsonttenusdenepasdivulguerl’étatsérologiquedumaladeaupublic.Exceptionnellement,lesrenseignementssurlasérologied’unepersonnevivantavecleVIH/Sidasontdivulguésavecl’autorisationpréalabledesautoritésmédicalescompétentes,etce,aprèsleconsentementexprèsdelapersonneconcernée(article44).«Lepersonnelsanitaireesttenuderespectercesrèglesdeconfidentialitémêmeaprèsledécèsdesconcernés»(article7).Même,«leprocèsliéauVIH/Sidadoitsedérouleràhuisclosàlademandedel’unedespartiesouduMinistèrepublic»(article46).
Maislespersonnesatteintesdesidanejouissentpasseulementquedesdroits,ellesontaussi,bienévidemmentdesdevoirsvis-visdelasociété.Ainsi,auxtermesdel’article50delaloi«toutepersonnevivantavecleVIH,informédesonétatsérologiquealedevoirdenepascontaminerlesautresmembresdelafamilleetdelasociété.»Mieux,obligationleurestfaitedecollaborerdefaçontransversaleaveclespersonnesmoralesetphysiquesengagéesetimpliquéesdanslaluttecontrelesida(article52).
La Feuille de Route Nationale pour l’Accélération de la Réduction de la Mortalité Maternelle, néonatale et infantile 2009-2015
Danslesoucidefairefaceàlasituationalarmantedelasantédelamèreetdel’enfant,leMinistèredelaSantéPubliqueaélaboréenjuin2009,àpartirdelaFeuilledeRouteproposéeparl’UnionAfricaineetduPlanNationaldeDéveloppementSanitaire,uneFeuilledeRouteNationalepourl’AccélérationdelaRéductiondelaMortalitéMaternelle,néonataleetinfantileainsiqu’unPlanopérationneldemiseenœuvre.Elledéfinitlesactionsàmenerpendantlapériodede2009à2015etviseàaméliorerlacouverturesanitaireenmatièredesoinsobstétricauxetnéonatales,laplanificationfamilialeetdedévelopperlapriseenchargedescomplicationsobstétricalesetnéonatales.
Le Décret n°360 du 23 mai 2007 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Ministère de la Santé publique
Ledécretn°360portantorganigrammeduMinistèredelasantéPubliqueetsonarrêtéd’applicationn°100créentlaDirectiondeSantédelaReproductionetdelavaccinationlaquelleestchargéeentre
152C’estdanscecadrequ’unarrêtde2007duministredelasantépubliqueainstituélagratuitédelapriseenchargedespersonnesvivantavecleVIH/SIDAainsiquelagratuitédesARV
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 197
autred’élaboreretd’évaluerlespolitiquesetlesstratégiesenmatièredesantédelareproductionetdelavaccination,veilleràlaformationcontinuedupersonnelensantédelareproductionetdelavaccination.
Le Code civil
Danslecodecivil,l’enfantadroitàlaprotectiondanssavie,sasécurité,sonéducationetsamoralité(art.372).Etlorsquesasanté,sasécurité,samoralitéousonéducationsontcompromises,l’enfantpeutfairel’objetdemesuresd’assistanceéducative.
Le code pénal
Lecodepénalconstitueunesourceprivilégiée.delaprotectiondelamèreetdel’enfant:ilassurelaprotectiondudroitàlavieetàl’intégritéphysiquesanslaquelleledroitàlaprotectionsocialen’aaucunsens.CetteprotectionestorganiséeparlechapitreIduTitreIVducodepénaltchadien:«Desatteintesphysiquesauxpersonnes»(articles244etsuivants).Encequiconcernelaprotectiondelamèreetdel’enfant,l’article27«garantitl’intégritéphysiqueetmoraledel’enfantcontrelesagissementsirresponsablesdespèresetmères,tuteursougardiens.»L’article312punituncertainnombre«d’attitudesattentatoiresaudroitdel’enfantauxsoins,àl’alimentation,àlavie,àl’intégritéphysiqueetmorale:coupsetblessuressurl’enfantdemoinsdequinzeans,privationd’alimentsoudesoinsaupointdecompromettrelasantédel’enfant,mutilation;l’abandond’enfant»(article295).
13.3 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Endéfinitive,defaçonformelle,lestextesconsacrentlecaractèrefondamentaletirréductibledesdroitssociaux,quelquesfoisdansuneexpressionassezpauvre.Restent,toutcomptefait,lesconditionsréellesdeleurmiseenœuvre.End’autrestermes,lesdroitssociauxdoiventfairel’objetdemiseenœuvreàtraversunevolontépolitiqueambitieusedéfinissantlesmodalitésadéquatesenvued’unprocessusdedéveloppementfondésurlaprotectionsociale.Acepropos,lesdéfisàreleversonténormes:renforceretassurerlasécuritéalimentaireenpromouvantlasouverainetéalimentaire,assainirl’environnement,mettredel’eaupotableàladispositiondenospopulationsetleurapprendreàfairedel’eauunesourcedeproductionderichesses,partageretdispenserlesavoir,soigneretéduqueràlavie.Acettefin,laconstitutionprévoitl’institutiond’unConseilEconomiqueetSocialauxfinsd’analysedesproblèmessociauxetdepropositionslégislativesaugouvernementsurlesquestionssociales.
Toutefois,lesgarantiesjuridiquesnepermettentpasàellesseulesd’assureràtoutepersonneledroitd’accéderauxprestationsqu’elleconsidèreimportantespoursasanté,sonbien-être,sonéducation.Sansbaseéconomique,sansvolontépolitiqueetsansprisedeconsciencesocialedecesquestionslestextesresterontlettresmortes.C’estpourquoi,afinderéaffirmerl’engagementduGouvernementenfaveurdelapolitiquedeprotectionsociale,ledocumentdestratégieoudepolitiquedelaprotectionsocialedoitêtreadoptéparuneloiouaumoinsundécretenConseildesministres.Cequiconstitueraitunsignalfortenfaveurdecettepolitique.
Enfin,ilressortdel’analysedocumentaireainsiquedesentretiensquenousavonseuaveclesdifférentsacteursquelestextesquipeuventservirdebaseàl’élaborationd’unepolitiquedesécuritésocialeauTchadsontloind’êtreuneconstructionlogiqueavecunefinalitéclairementidentifiable,
enl’occurrence,laprotectiondespopulationscontrelesdifférentsrisques,vulnérabilitéetpauvretéchronique.C’estpourquoinousrecommandonscequisuit:
• Lacodificationdestextestouchantaudomainedelaprotectionsociale;
• Lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;
• L’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsocialenotammentcelledelaloiportantsantédelareproduction;
• L’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux(CDEetOIT);
• Lavulgarisationdestextes.
14. Analyse de l’espace budgetaire
PourlamiseenplacedelaStratégieNationaledelaProtectionSocialeseposeraévidemmentleproblèmedesonfinancement.Toutepolitiquenepeutêtremenéeàbienquesilespouvoirspublicsacceptentdesedonnerdesmoyensdeleursambitions.Ilaétéclairementévoquédansleschapitresprécédents,quelaprotectionsocialeesttransversaledoncsamiseenœuvretoucheraplusieursdépartementsministériels.C’estdanscetteoptiquequ’ilaétéjugéutiled’inscrireunchapitreconcernantl’aspectbudgétairedanscetteétude.Cechapitreapourbutd’examinerlasituationdesfinancespubliquesduTchaddanssaglobalité,avantdetoucherlessecteursclésquidoiventêtreimpliquésdansunestratégienationaledeprotectionsociale.Cetteanalysepourranouspermettreàlafind’examinerlesvoiesetmoyenssusceptiblesdecréerunespacebudgétairepourlaprotectionsociale.
14.1 Aperçu global de la situation budgétaire
Laproductionpétrolièreoccupeuneplaceimportantedanslebudgettchadiendepuis2003.CommeindiquédansleTableau2(chapitre2durapport),lacroissanceduPIBréelaétésoutenuesurlapériode2003-2008(engrandepartieduàlaproductionpétrolière).Depuis2006,ladécélérationdelacroissanceduPIBpétrolieraétécontrebalancéeparlacroissanceduPIBnonpétrolier.Laproductionpétrolièreselonletableau27,aentrainémalheureusementunechutedrastiquedessubventionsetfinancementsétrangersquisontpassésde26%en2003à10%en2006.Pendantlapériode2008-2011,lePIBréeldevraitprogresserenmoyennede1,7%,enraisondelatendanceàlabaissedelaproductionpétrolière.
Selonuneétuderéaliséeparl’Unicef(2009),àmoyenterme,ilestprévuunebaissedesrecettesintérieuresenraisond’uneforteréductiondesrecettespétrolières.Laraisonévoquéeenestque:
• mêmesilepaysétaitrestéstableen2007et2008,lesrecettesauraientcommencéàchuter,euégardàlabaissedesréservesdepétrole;
• commelesimpôtssurlesrevenuspétroliersontétéversésàl’avancejusqu’en2007,àpartirde2008larégularisationdecespaiementsdevraitconduireàunebaissedesrecettestiréesdel’impôtsurlesrevenuspétroliers;et,
198
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 199
• aumomentdesprojections,uneflambéedescoursdupétrole,aveclesniveauxélevésde2007,n’étaitpasprévue,maisplutôtunebaissed’environ5%(FMI,2007:17).
Laforteaugmentationdesrecettespermetàl’Etatderétablirl’équilibredesesfinancespubliques.Onaobservéqueledéficitprimaireetledéficitaprèsprêtsnégatifsinitialementsontdevenuspositifsparlasuite.
Tableau 27: Principaux agrégats budgétaires en pourcentage du PIB
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Croiss. réelle 2002 - 2010
Moyenne annuelle
croissance réelle
Actuel Est. Actuel Projeté
Courantes 14% 13% 10% 11% 21% 26% 32% 22% 22% 127% 11%
CapitaletPrétsnets 14% 17% 12% 13% 12% 16% 18% 18% 19% 91% 8%
DeficitPrimaire -3% -4% 0% 3% 8% 8% -16% -1% 0% - -
DéficitaprésPrêts -8% -9% -5% -1% 5% 3% -19% -7% -6% - -
Receitesintérieures 11% 11% 13% 18% 34% 41% 26% 30% 31% 290% 19%
Subventions+FinancementsEtrangers
21% 26% 13% 15% 10% 13% 12% 13% 14% -23% -3%
Source:MinistèredesFinances,2007
D’aprèslafigureci-après,onremarquequelesdépensestotalesontaugmentéconsidérablementavecl’avènementdupétrole.Onnoteaussiquel’Etattchadienaccordedeplusenplusunepartimportanteaubudgetdefonctionnement.
Leproblèmedelacapacitéd’absorptionnes’estpasposéependantcettepériode,card’aprèsletableausuivant,deseffortsconsidérablesontétédéployésverslesinfrastructuresquisontpasséesde2%en2002à17%en2005supplantantainsilesautressecteursprioritairestelsquelasantéetl’actionsocialeetdéveloppementrural.Lesdépensesmilitairesontplutôtaugmentédepuis2005oùfaceàlacriseduDarfouravecsoncorolairelesattaquesrépétéesderebellestchadienssoutenusparleSoudan,leGouvernementasentilebesoindes’équipermilitairementpourassurerlastabilitédupays.
D’aprèslaRevuedesdépensespubliques(RDP)de2005malgrél’entréeenproductiondesgisementspétroliers,lamobilisationdesfinancementsextérieursestindispensablepourassurerlefinancementdesdépensespubliques,surtoutdanslessecteursprioritaires.Outrel’aidebudgétairecourante,leTchadesttrèsdépendantdesappuisextérieurspourlefinancementdeses
investissements.En2002-2003,lesdépensesd’investissementétaientfinancéesàhauteurde86-88pourcentparl’appuiprojets,lequelreprésentaitautotalprèsdelamoitié(45-50pourcent)desdépensestotalesdel’Etat.Avecl’arrivéedesrecettespétrolières,toutefois,lastructuredesdépensesselonlasourcedefinancements’estconsidérablementmodifiée.
Figure 15 : Contribution des dépenses courantes et de développement à l’évolution des dépenses totales
Source:MinistèredesFinancesetFMI,2007
Tableau 28: Répartition interministérielle des dépenses
% 2002 2003 2004 2005
Santéetactionsociale 10 11 10 7
Education 17 20 16 17
Développementrural 12 10 7 8
InfrastructuresetAT 2 4 14 17
Mineseténergie 5 1 3 4
Justice 2 2 2
Défenseetsécurité 25 20 18 20
Présidenceetprimature 6 5 3 4
Autre 21 28 28 24
TOTAL 100 100 100 100
Source:RDP2005
200 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 201
Tableau 29: Evolution du budget du MASSNF
LFR 2006 (1) LFR 2007 (2) LFR 2008 (3) Variations (3)-(2)
Fonctionnement 2427 3057 3031 -0,9%
Fraisdepersonnel 1597 1847 1981 7,3%
Biensetservices 830 1210 1090 -13,2%
Transferts 0 4000 4000 0,0%
Investissements 3255 4045 2085 -48,5%
Intérieur 2685 2200 1530 -30,5%
Extérieur 570 1845 555 -69,9%
Ressources nationales 5112 9257 8561 -7,5%
En % du budget de l’Etat 0,7 1,1 0,9
En % du PIB hors pétrole 0,3 0,5 0,5
Source:MinistèredesFinances,2009
Enoutre,ilfautnoterqueleMASSNFnedérogepasàlarègleencequiconcernelafaiblessedutauxd’exécutionbudgétaire.Letauxd’exécutionbudgétaireduMASSNFquiétaitde82%en2002adrastiquementbaissépourtomberà74%en2005.CettetendanceestnaturellementinquiétantepourlaProtectionsocialequi,poursamiseenplaceseverraalloueréventuellementunbudgetquiauradesdifficultésàêtredécaissésilephénomènenechangepaspositivementdansladurée.
14.2.2 Santé
Enintégrantdanssanouvellepolitiquedesanté,l’accèséquitableàdesservicesdesoinsdequalitéetunesantématernelleetinfantileredynamiséeenperspectivedelaluttecontrelesgrandesendémies,leGouvernementtchadienfaitpreuveainsid’unevolontéenfaveurdescouchesvulnérables.Sedotet-ilalorsdesmoyensafind’yparvenir?
LeTableauci-dessousmontrequelesautoritésfontpreuvedebonnevolontécaronremarquequelapartdesdépensesdeSantésontpassésde7,4%en2002à10%en2007.L’augmentationdrastiquedesdépensesdedéveloppementen2003danslesecteur(de1à16milliardsdeFCFA)àfaitbondirconsidérablementlapartdesdépensesdeSanté(14,1%).Cependantlachutequel’onobserve3ansplustard(2milliards)illustrelefaitqueleGouvernementn’apasinscritceteffortdansladurée.
14.2 Budget et dépenses dans les secteurs sociaux
Commeévoquéprécédemment,laprotectionsocialeensevoulanttransversaletoucheàlafoisplusieursministères.C’estainsiqueseraanalyséparlasuite,lebudgetetlesdépensesdanslessecteursclésafind’identifierlaplacequ’elleoccupeactuellementauTchad.Cependant,ilfautremarquerquelesinformationsfourniesparlesdépartementsministérielsmanquentdelisibilitéetnepermettentpasdeserendrecomptedecequiestallouéeffectivementauxpersonnesvulnérables.Parconséquentseraprisencomptel’ensembledubudgetdesdépartementsministérielsretenusàsavoirl’actionsociale,lasanté,l’éducationetceuxquisontliésaumilieurural.153
14.2.1 Action sociale
DansunpaysaussipauvrequeleTchad,leMinistèredel’ActionSocialedelaSolidaritéNationaleetdelaFamille(MASSNF)doitdisposerd’unbudgetconséquentafindepouvoirprendreencompteefficacementlescoucheslesplusvulnérablesdupays.LeMASSNFidentifiecinqdomainesprioritairesquiconstituentlesprogrammespertinentssurlesquelslesactivitésdoiventseconcentrer.Ils’agitde:
• Protectionetdéveloppementdujeuneenfantetdel’adolescent;
• Protectionetpromotiondespersonnesdéfavorisées;
• Promotionsocio-économiqueetjuridiquedelafemme;
• Protectionetpromotiondelafamille;
• Renforcementdescapacitésinstitutionnellesetenressourceshumaines.
TouscesprogrammesontdesliensaveclaProtectionsociale.AinsionpeutconsidérerlebudgetentierduMASSNFpournotreanalyse.
Mêmesideseffortsontétéconstatésen2007(1,1%dubudgetglobal),onserendcomptequeleGouvernementadumalàconsentir1%desesressourcesauMASSNF.Pourtantlepaysatraversédegravescrises(réfugiés,déplacés,déguerpis,sinistrés,etc.)pendantcettepériode,doncondevraitplutôts’attendreàuneréallocationenfaveurduMASSNFafinqu’ilpuissepareràceséventualités.Difficiledanscesconditionsd’affirmerquelesdomainesd’actionduMASSNFsontprioritairespourleGouvernementtchadien.Parconséquent,lefinancementdelaProtectionsociale,favorableauxplusvulnérables,seradifficilementappréhendable.EnoutrecomptetenudufaitquelaProtectionsocialefaitpartieintégrantedelaSNRPII,leGouvernementseraobligédesefaireviolenceencréantunespacebudgétaireadéquatafind’atteindrelesOMDd’ici2015.
153Uneanalyseexhaustivedevraitintégreraussientreautres,lesMinistèresdeMicrocrédit,delaJustice,desDroitsdel’Homme,delaFonctionPubliqueetlaCNPS.Maisnousavonsdécidédenousconcentrersurceuxdontlaprotectionsocialesetrouvesurl’axeleplusprioritaireauTchad
202
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 203
Tableau 30: Evolution des dépenses de Santé de 2002 à 2008 (En milliards de FCFA)
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Croiss. annuell moyenn 2002 à 2007
Croiss. annuell moyenn 2008 à 2010
RéelleEst.
réelleProjections
DépensesdeSanté(enmilliardsCFAprixconst.2002) 11 28 30 32 11 18 34 32 30 10% -6%
DontDépensesordinaires 10 11 13 13 10 15 11 8 14 8% 14%
DontDépensesdedéveloppement 1 16 17 19 2 3 24 23 17 23% -16%
PartDépensesdeSantédansDépensestotalesordinalres etd’invéstissement
7.4% 14.1% 12.5% 11.1% 9.2% 10.0% 11.7% 16.3% 16.9% - -
Source:MinistèredesFinances,2007
IlfautnoterqueceMinistèrerencontresouventdesdifficultésàconsommerl’ensembledescréditsquiluisontalloués.Entre2002et2007,leniveaudesous-utilisationdescréditsallouésàlasantéétaiténorme,avecseulement42%dubudgetdépenséen2002et90%en2007.Aucunetendanceàlahaussen’estànoterentrecesannées,avecdestauxd’exécutionquisontmontésen2003et2004pourretomberànouveaudemanièresignificativeen2005et2006154Enplusaussihallucinantquecelapuisseparaitre,Gauthieretal.(2004)montrequeseulement1%dubudgetestparvenujusqu’auniveauducentredesanté,cequimontrequelebudgeteffectifestincroyablementcentralisé.Ainsideseffortsnedoiventpasseulementêtreconsentisàl’augmentationdubudgetmaisilseraitplusjudicieuxdemettreenplaceundispositifquipuissetoucherdirectementlesplusvulnérablesdanslesstructuresdécentralisées.
Cesdiversproblèmesd’exécutionbudgétaireminentl’efficacitédescoûtssupportésparl’Etat.L’enquêtedesuividesdépensespubliquesde2004,arévéléqueplusde40%descentresdesantésontsanseaupotable,80%n’ontpasd’électricité,seuls3%ontunmédecin.Ilyaunmanquecriarddematériel,plusde15%n’ontpasdestéthoscopes,77%sontsanséquipementdestérilisation,et93%n’ontpasderadiopourlacommunication.Ilexisteégalementdegravesproblèmesd’approvisionnementenmédicaments,puisqu’ilssouffrentsouventderupturesdestocks.
14.2.3 Education
Commeévoquéprécédemment,pourrendrel’éducationuniverselle,leGouvernementTchadiens’estengagéentreautresàaccroîtresubstantiellementlapartduPIBconsacréeàl’éducationavecunobjectifd’aumoins4%d’ici2015etd’accorderaumoins50%dubudgetdel’éducationaudéveloppementdel’éducationdebase.
Tableau 31: Dépenses d’éducation financées par l’Etat
2002 2003
2004
2005 2006
2007
2008
2009
2010
Croiss. annuel moyen 2002 à 2007
Croiss. annuel moyen 2008 à 2010
RéellesEst.
réelleProjections
Dépenses d’Education(enmilliardsCFAprixconst.2002)
26 45 44 60 43 54 86 73 75 16% -7%
DesquelsDépensesordinaires 25 27 28 39 38 43 32 33 39 11% 11%
DesquelsDépensesdedeveloppement 1 18 17 21 4 11 54 40 35 58% -20%
Partdedépensesd’Educationdansdépensestotalesordinairesetd’investissenent
7.4% 14.1% 12.5% 11.1% 9.2% 10.0% 11.7% 16.3% 16.9% - -
Source:MinistèredesFinances,2007
Onobservequelapartdubudgetallouéàl’éducationapresquedoublépassantde7,4%en2002à14,1en2003Cettehausseestimputableenmajeurepartieàuneforteaugmentationdesdépensesdedéveloppementquisontpasséesde1milliarden2002à18milliardsen2003.Malheureusementcesdépensesontdéclinéd’annéeenannéepourretomberàsonniveauinitialà1milliardsen2007.
Lesdépensesd’éducationserépartissententreleMinistèredel’EducationnationaleetleMinistèredel’Enseignementsupérieur.Encequiconcernelesdomainesqueciblelaprotectionsociale,nousnousoccuperonsquedel’enseignementdebaseetdusecondaire.Legraphiqueci-dessousmontrequelesdépensesordinairesdansl’enseignementfondamentaletsecondaireontconnuunefortecroissance.Cependantonobserveunefluctuationannéeaprèsannéedesdépensesdedéveloppementdansl’enseignementfondamentaletsecondaire.Onnotetoutefois,unerelativelonguepérioded’investissemententre2003et2005.
Lesévolutionsdesdépensesd’investissementdansl’enseignementdebaseetdusecondairemontrentrelativementunregaind’intérêtpourlaprotectionsociale.Maisilfautremarquerquel’onsebutesouventsurlesmêmesobstaclestelsquesoulignéspourlesecteurdelasanté.Cetteallocationbudgétaireadumalàatteindrelesplusnécessiteuxdansleruralparexemple.L’existencedesécolescommunautairesprisesenchargeparlesparentsenestuneillustration.L’Etudesurlesuividesdépensespubliques(ESDP)de2003ontmontréquelesAssociationsdeParentsd’Elèves(APE)ontcontribuéenmoyennepour80%desdépensesordinairesdesécoles(RdT2003:5).
154UNICEF(2009)Etudesurlapriseencomptedesintérêtsdel’enfantdanslesDSRPetlesBudgetsenAfriquedel’OuestetduCentre:LecasduTchad,New-York,UNICEF
204
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 205
Figure 16 : Composition des dépenses d’éducation par sous-secteur et par catégorie économique
Source:MinistèredesFinances
Enoutrelesecteursouffrecruellementduproblèmed’exécutionbudgétaire.SelonlaRevuedesdépensespubliquesdanslesecteurdel’éducation(2005,2006),letauxd’exécutionbudgétairen’étaitquede43%en2005et54%en2006.
14.2.4 Dépenses rurales
ApartleMASSNF,lasantéetl’éducation,encequiconcernelaprotectionsocialed’autresdépartementsministérielssontappelésàintervenirafindenepasperdredevueladimensiontransversaledelastratégie.C’estpourquoiilestutiledeprendreencomptel’ensembledesdépensesrurales(agriculture,élevage,etc.)quipourraientagirefficacementsurl’insécuritéalimentaire,lemanqued’infrastructuressocialespourlesplusvulnérables,intégrationdesnomades,etc.
Etantdonnéquelesecteurruralconcerneplusieursdépartementsministériels,ilestdifficiledel’analyserdemanièredétaillée.Toutefois,nousnousconcentronssurl’analysedel’exécutionbudgétairedanscesministères.
Onremarqued’aprèsletableausuivantqueleproblèmedutauxd’exécutionbudgétaireestpluscriarddanscedomaine.L’indicateuresttotalementendessousdeceuxdelasantéetactionsocialeetdusecteurdel’éducationde2002à2004.IlestpasséaudessusdelaSantéetactionsocialeseulementen2005.Cetteexceptions’expliqued’aprèslaRevuedesDépensesPubliquesde2005parl’utilisationdesrecettespétrolièrespréaffectées.
Euégardàcetteanalyse,ilressortclairementqueleproblèmenes’arrêtepasauniveaudel’enveloppeàallouermaisilfautprendreencompteaussil’exécutionbudgétaire.Etcebudgetexécutédoitavoirunetraçabilitéassezclairesurtoutqu’ilestsensétoucherdesbénéficiairesdanslemilieurural.Parconséquentdeseffortsdoiventêtredéployésdavantagesil’onchercheàprotégerlesplusvulnérablesdecertainescrisestellesquel’insécuritéalimentaire,lamalnutrition,etc.
Pourl’ensembledecesministères,lafaiblessedel’exécutionbudgétaires’expliquepar:(i)l’absenced’unplandeconsommationdecréditsallouésdèsl’adoptiondubudgetgénéraldel’Etat;(ii)l’absencedemécanismedesuiviregulierdesengagementsdanslesditsministères;et(iii)lelongcircuitdepaiement(allantde1moisàplusieurstrimestresdanslecasdesmarchéspublics).
14.3 Espace budgétaire pour la protection sociale au Tchad
L’espacebudgétairepeutsedéfinirselonHeller(2005:3)commelamargequipermetaugouvernementd’affecterdesressourcesàlapoursuited’unobjectif,sansmettreenpérillaviabilitédesapositionfinancièreoulastabilitédel’économie.
14.3.1 La situation actuelle du financement de la protection sociale
Ilaétéévoquédansleschapitresprécédents,quecomptetenudelatransversalitédelaprotectionsociale,lesprogrammesdeprotectionsocialeconcernentplusieursdépartementsministériels(Actionsociale,Santé,Education,développementrural,Travail,Micro-finance,etc..).Danscesconditions,analyserlasituationactuelledufinancementdelaprotectionsocialedevientdifficile.Toutefois,nousavonstentéd’estimerlepoidsdelaprotectionsocialedanslebudgetdel’EtatàtraverslesbesoinsbudgétairesprévusdanslaSNRPII.
Tableau 32: Taux d’exécution budgétaire par secteur de 2002 à 2005
2002 2003 2004 2005
Santéetactionsociale 82 76 74 74
Education 93 88 86 86
Developpementrural 69 74 61 81
InfrastucturesetAT 32 71 92 89
Mineseténergie 96 100 100 85
TOTAL 79 80 81 84
Source:RevuedesDépensesPubliques2005
206
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 207
Tableau 33: Composition budgétaire prévue dans la SNRP II pour 2010 (en pourcentage)
Axe Budget prévu dans la SNRP II
Budget Alloué
Axe1:Promouvoirlabonnegouvernance Dont Défense et sécurité Autres secteurs non prioritaires
39.115.321.1
55.822.830.5
Axe2:Créationd’unenvironnementfavorableàunecroissancerobusteetdiversifiée
5.7 6.1
Axe3:Valoriserlepotentieldecroissancedusecteurrural 16.6 7.3
Axe4:FairedesInfrastructuresunlevierdecroissance 13.4 15.2
Axe5:Valoriserlesressourceshumaines 26.1 15.6
Total 100 100
Source:SNRPII,auteurs
Onremarqued’aprèsletableauci-dessousqueleGouvernementréserveparlebiaisdelaSNRPIIunegrandeallocationbudgétaireauxsecteurslesplusconcernésparlaProtectionsocialequisesituentprécisémentdanslesaxes3et5.Cependant,lebudgeteffectivementallouéen2010parl’Etatausecteurdelaprotectionsocialenereprésenteque22.9%dubudgettotalalorsquelesbesoinsbudgétairesprévusdanslaSNRPsechiffraientà42.7%,cequin’indiquepasunengagementbudgétairesignificatifdelapartdesautoritéspubliques.ParconséquentdeseffortssupplémentairesdoiventêtreaccomplisàceniveaupourassurerlaréussitedelaProtectionSocialeauTchad.
14.3.2 Création et durabilité de l’espace budgétaire pour la protection sociale Selonuneétuderéaliséeparl’Unicef(2009)lesGouvernementspeuventcréerl’espacebudgétaireengénérantdesrevenussupplémentaires,grâceauxmesuresfiscalesouàuneplusgrandeefficacitédurecouvrementdesrecettesfiscales,ouauxempruntsauprèsdesourcesinternesouexternes,auxsubventionsextérieures,ouàunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,desprioritésplusfaiblesverslesplusfortes.
Revenus supplémentaires générés grâce à l’exportation du pétrole
Depuisl’exportationdupétroletchadienenoctobre2003,leGouvernementabénéficiéd’énormesrevenussupplémentaires.Legraphiquesuivantmontrequelesrecettesdel’Etatontétémultipliéespar5entre2004et2008.Cettesituationaétéaccéléréeen2006quandleGouvernementadécidédefairepayerauconsortiumdesimpôtsauxquelsilétaitexemptéconformémentàl’accordquiliaitlesdeuxparties.Lesrecettesprovenantdelasuppressiondecettenichefiscalesontpasséesde229.4milliardsen2006à452.6milliardsen2008.
Figure 17: Evolution des recettes totales et des recettes pétrolières au Tchad (en milliards de franc CFA)
Source:MinistèredesFinances.
Entretemps,lesrecettesfiscalesnonpétrolièresontétéaussiinfluencéesparladynamiqueimpulséeparl’avènementdupétroleetsontpasséesainside122milliardsdefrancCFAen2004à200,5milliardsdefrancCFAen2008.CetteentréemassivedefondspeutpermettreauGouvernementdenourrirdegrandesambitionsafindeprotégerlescoucheslesplusvulnérables.Decefait,onobservequ’ilexisteunemargedemanœuvreàcourttermeetpeutêtreàmoyentermepourfinancerdesprogrammesdeprotectionSociale.Toutefois,comptetenudelavolatilitédesressourcespétrolières,ledéfiestlasoutenabilitéàlongtermedufinancementdelaprotectionsociale.
Hiérarchisation des dépenses publiques en faveur des secteurs pris en compte dans la protection sociale a été élaborée par la SNRP II. D’abord,ilfautrappelerquelaloiNo001/PR/99portantgestiondesrevenuspétroliersdéfinissaitdéjàcommesecteursprioritaireslessecteursdelasanté,del’actionsociale,del’enseignement,desinfrastructures,dudéveloppementrural,del’environnementetdesressourceseneau.Seulscessecteurspouvaientbénéficierdefinancementsurrecettespétrolièresdirectespré-affectées.C’estlàunexempledecréationd’espacebudgétaireparunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,dontdevraitnormalementbénéficiercessecteurs.LaSNRPIIaallouéunpoidsimportantauxsecteursditsprioritairesdanslecadragebudgétaireélaboréàceteffet.ParconséquentencequiconcernelaProtectionSociale,ilseraitdifficiledefaireunplaidoyersurlahiérarchisationcarleGouvernementadéjàprisencomptepolitiquementlessecteursconcernés.
Mais dans les faits il existe une grande différence entre les engagements pris dans la SNRP II et les actes concrets que pose le Gouvernement. Atitred’exemple,d’aprèsletableausuivant,leGouvernementestpassélargementendessousdesobjectifsfixésparlaSNRPIIseulementdanslessecteurssociauxàsavoirlaSantéetaffairessociales,l’EducationetleDéveloppementrural.DanslaLoidesFinancesInitiale(LFI)etlaLoidesFinancesRectificative(LFR)lapartdesdépensessocialesestcompriméeénormément(42,7%danslaSNRPIIet22,9%danslaLFR)auprofitdesinfrastructures(13,4%danslaSNRPIIet15,2%danslaLFR)maissurtoutdeladéfenseetsécurité(15,3%danslaSNRPIIet22,8%danslaLFR)etdesautressecteursnonprioritaires(21,1%danslaSNRPIIet30,5%danslaLFR).
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 209
Parconséquent,pourlaProtectionsocialeauTchad,pourrait-onencoresepencheràladernièrepisteévoquéeparl’Unicefconcernantunenouvellehiérarchisationdansl’allocationdesressources,desprioritésplusfaiblesverslesplusfortes?Apartirdesdifférentsconstatssurlecomportementbudgétairedel’Etattchadien,laprotectionsocialerisquedenepasêtreuneprioritédanslesfaits,mêmesidestextespourraientêtreadoptésàceteffet.Ilseraitpeutêtrejudicieuxd’élaborerunehiérarchisationintrasectorielledanslesdépartementsministérielsquiaurontpourmandatdevéhiculerlaStratégiedelaProtectionSociale.
Pourcelailseraitimportantd’élaborerunenomenclaturebudgétairedanslesdépartementsconcernéspourpermettreunemeilleurelisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale.Unenouvellehiérarchisationdevraitêtreorientéeversuneréallocationdecertainesdépensesdiscrétionnairessurtoutlesinvestissementsenfaveurdesmécanismesefficacesdeprotectionsociale. Pourlefinancementexterne,lesrecettespétrolièrespeuventcréeruneffetd’évictionsurl’AidePubliqueauDéveloppement(APD).Ilseraitmoinsopportundesongeràcréerunespacebudgétaireparlebiaisdel’aidepubliquecarlepaysestcenséavoirdesmoyensconsécutifsauxavoirscaptésparl’exportationdupétrole.Enplusdel’exportationdupétrole,lesproblèmesdegouvernancesontaussiindexésparlespartenairescommeétantàl’originedefortesréductionsetsuspensionsdanslaprogrammationdel’aidetraditionnelledesdonateurs.Atitred’exemple,lesindisciplinesbudgétairesempêchentencoreleTchadd’atteindrelepointd’achèvementafindebénéficierdesfondsdel’allégementdeladetteconsécutifàl’InitiativedesPaysPauvresTrèsEndettés(IPPTE).CependantilfautnoterquelacriseduDarfouraentrainéuneforteaugmentationdel’aidedited’urgence.
Tableau 34: Composition des dépenses publiques dans la SNRP II et dans les lois de finances en 2010 (en pourcentage).
2010 2010 2010
SNRP II LFI LFR
Santéetaffairessociales 8.0 7.6 6.4
Éducation 18.1 12.0 9.2
Développementrural 16.6 4.8 7.3
Infrastructures 13.4 15.2 15.2
AutresDéveloppentEconomique 5.7 5.5 6.1
GouvernanceetJustice 1.8 3.4 2.6
Total Prioritaire 63.6 48.4 46.7
Défense et Sécurité 15.3 22.3 22.8
Autre non prioritaire 21.1 29.2 30.5
Total 100 100 100
Sources:SNRPIIetMinistèredesFinancesetduBudget
Figure 18 : Evolution de l’APD au Tchad, 1997-2006
Source:OCDE
D’aprèsl’OCDE,auTchaden2006,l’APDdusecteurdelasantéreprésentaitjuste5,4%dutotal,etceluidel’éducationque2,5%etc’estplutôtl’aidehumanitairequiconstituelamajeurepartiedel’«Autrecatégorie»;en2005-06,quiareprésentéprèsdelamoitiédesflux.D’aprèslebudgetdeprogramme2009-2011duMEN,lesprêts-donsprojetsquiétaitdeplusde10milliardsen2006sesontcomplètementeffondrésà0en2007.L’Etatafinancéentièrementlesecteurdel’éducationàluiseuldoublantaupassagesescrédits.Onremarqued’aprèslaFigureci-dessusqu’ily’aeuunenettediminutiondel’AidePubliqueauDéveloppement(APD)de1997jusqu’en2000.Apartirde2003l’APDpartêtes’estfortementaugmentéeavantdesestabiliserparlasuitepuisdebaisseren2006.
CependantcomptetenudufaitquelesbailleursdefondssontmotivésàinvestirdanslaProtectionSocialeparlebiaisd’uneassistancetechniqueoulefinancementdesprojetspilotes,ilseraitintéressantpourleTchaddebénéficierd’unappuidumoinspourlamiseenplacedelaStratégie.
Danslestextes,onpeutaffirmerquel’espacebudgétaireaétécrééavecl’avènementdupétrole.Maislegrandproblèmedemeurelerespectdesengagementsdel’Etatparlesautoritéspolitiques.CarauTchadlesrecettespétrolièresontcontribuéàcréerdavantagedel’espacebudgétaireauxdépensessécuritairesmalgrélefaitqu’ellesn’ontpasétéprioriséesaudépart.Cettesituationillustreàmerveilleladifférenceentrelesengagementsetlesactesconcrets.
Unautreproblèmemajeurdéjàévoquéprécédemmentestlefaibletauxd’exécutiondesbudgets.Touslessecteursprioritairesàpartlesinfrastructuresconnaissentunproblèmechroniqued’exécutionbudgétaire.Enoutre,lapartdesdépensesquiarriveàdestinationdesbénéficiairesestdérisoire.L’exempleleplusparlantestceluidusecteurdelasanté.Gauthieretal.(2004)montrequeseulement1%dubudgetdelaSantéestparvenujusqu’auniveauducentredesantéàcaused’uneincroyablecentralisation.
Endéfinitive,ledéfimajeurneconstituepasseulementàcréerunnouvelespacebudgétairequiimpliqueraitbeaucoupd’effortssanstoutefoisêtresûrd’yarriver.Etmêmesionyarrivele
APD par tête ($)
Apd en % du PIB
0
1
2
3
4
5
6
7
02468
101214161820
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
210
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 211
Gouvernementadéjàmontréparlepassédesdifficultésàrespectersesengagements.Unesolutionenvisageableestdechercheràmettreenplaceencequiconcernelaprotectionsociale,unehiérarchisationintrasectorielleetunmécanismeayantunetraçabilitéclairepermettantdetoucheraisémentlespersonneslesplusvulnérables.
14.4 La gestion des finances publiques
LaSNRP12003-2007aidentifiédeslacunesdanslagestiondesfinancespubliquesetarecommandélamiseenplaced’unprogrammederenforcementdescapacitésdesservicesdel’Etat.D’oùlanaissanceduPland’ActionpourlaModernisationdesFinancesPubliques(PAMFIP)validéen2004envued’atténuerlesdisfonctionnementsconstatés,notammentlenonarrimageduCadredesdépensesàmoyenterme(CDMT)aubudgetannuel,leniveauélevédesdépensesextrabudgétaires,lesincessantesrévisionsbudgétairesetl’exécutionbudgétairelenteettrèscentralisée.
Cependant,malgrécettereforme,certainsdisfonctionnementspersistent.Leprocessusd’élaborationduCDMTconnaitsouventplusieursproblèmessurtout,lenon-arrimageaubudgetannuel,lesréallocationsencoursd’exercice,etenfinlemanquedecapacitéspourl’élaborationdesbudgets-programmessectoriels.Onpeutaussireleverlegranddéséquilibreentrelesdépensesdeconstruction,dedéfenseetsécuritéauxdépensdeséquipementsetdeschargesrécurrentesdanslessecteurssociaux.
UnautreproblèmeconcerneleniveauélevédesDépensesAvantOrdonnancement(DAO)quisontparfoiseffectuéeshorsdotationbudgétaireetsurtoutendehorsducircuitnormald’approbationdespaiements.C’estl’unedesraisonspourlesquellesonassistesouventàunefortemodificationquandonpassed’uneLoideFinanceInitialeàuneLoideFinanceRectificative.Ilfautnoterqu’ilexisteaussidesproblèmesliésauxretardsetauxgoulotsd’étranglementdansleprocessusnormaldeladépensepubliquequisontsouventfonctiondelasourcedesfondsetdelanaturedesdépenses.LesDAOcréentdesdéfautsdepaiementsurlesdépensesquisuiventleprocessusnormal,puisqu’ellesserontdifféréesjusqu’auxprochainesdisponibilitésduTrésorPublic.Cesréallocationsencoursd’exercicefaussentledosagedesintrantsdanslessecteurstelsquel’éducation,lasanté,ouleDéveloppementruralauprofitdesdépensesdeDéfense,deSécuritéetdesinfrastructures.
Cesmanquementsliésàlamauvaiseutilisationdesfondssontàprendreenconsidérationdansledéveloppementdetoutprogrammedeprotectionsociale.
14.5 Conclusions, recommandations, et éléments de réflexion
L’exportationdupétrolebrutaboostélebudgetpublic.L’analysedesdépensesmontrequelesautoritéspolitiquesonttenuleurengagementseulementdanslesecteurdesinfrastructures.Lesbudgetsdesautressecteursontdumalàprendredel’envol.Cesdernierssouffrentenplusd’unproblèmechroniqueconcernantletauxd’exécutionbudgétaire.Lesdotationsbudgétairessonttoujourslargementsupérieuresauxordonnancements.Etmêmepourlesbudgetsdécaissés,ilseposeunproblèmedetraçabilité.Eneffet,lapartquiarriveàdestination.
Pourlaprotectionsociale,onpeutaffirmerqu’unespacebudgétaires’estdégagéavecl’avènementdupétrole,cependantilexisteencoredesdifficultésauGouvernementdetransformerses
engagementsenréalisationsconcrètes.Desfondsadditionnelspeuventarriveràdestinationdesplusvulnérablessideseffortssontdéployésversunetraçabilitéadéquatedesdépensespubliques.
Euégardàtoutecetteanalyse,nouspréconisonsdespistesderéflexionsuivantes:
• Mettreenplaceunecohérenceentrelebudgetsectoriel,leCDMTetlebudgetannuel;
• Elaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;
• Mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiaires;
• Améliorerlacollectedesdonnéesadministratives,enyincluantlesdonnéesauniveaudesstructures;
• Renforcerlacollaborationdesniveauxdéconcentrésauprocessusd’élaborationdesbudgetsprogrammes.
15. Cadres de coordination institutionnelle
L’élaboration,lesuivietl’évaluationdelastratégienationaledelaprotectionsocialeimpliquentdedisposerdesstructuresinstitutionnellesdecoordinationefficacespourassurerlacohérencedesactionsentreprisesauniveausectoriel.Comptetenudufaitquelaprotectionsocialetouchetouslesdomaines,ilestindispensablededisposerd’uncadreinstitutionnelauplushautniveaupourpilotersamiseenœuvreetassurersonsuivi-évaluation.
L’analyseducadred’interventiondesacteursdansledomainedelaprotectionsocialemontreaussilamultiplicitédesacteursinstitutionnelsimpliqués,demanièredirecteouindirecte.Ainsi,ilfaudraitexaminerlaproblématiqueinstitutionnelleàdeuxniveauxrelatifsàlaresponsabilitédesministèressectorielsdanslesdomainesdelaprotectionsocialeetaucadredecoordinationinterministérielle.Nousprésenteronsd’abordquelquesdispositifsinstitutionnelsexistantsdanslessecteurssociaux,avecleurspointsfortsetleurspointsfaibles,pourensuiteproposeruncadreinstitutionneldepilotagedelastratégienationaledeprotectionsociale.
15.1. Les structures d’action dans les domaines de la protection sociale
15.1.1 Secteur de l’Education
Danslesecteurdel’EducationNationale,ledispositifinstitutionneldepilotagedesactionsdanslesdomainesdelaprotectionsocialecomportequatredirections:
• ladirectiondelapromotiondel’éducationdesfilles;
• ladirectiondel’éducationdebasenonformelle;
• ladirectiondel’alphabétisation;
• ladirectiondelapromotiondubilinguisme.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 213
15.1.2 Secteur de la Santé
DanslesecteurdelaSantéPublique,dèslanotificationdespremierscasdeSIDAen1986,legouvernementduTchadamisenplaceuncadreinstitutionneletdesstructureschargéesdedévelopperetdemettreenplacedespolitiquesnationalesdeluttecontreleVIH/SIDA.Ainsi,uncertainnombredetextesorganiquesrégissantlaluttecontreleVIH/SIDAontétéélaborésdontlesprincipauxsont:
• ledécretn°089/PR/PMT/MSP/95modifiantledécretn°35/PR/MSP/88portantcréationetorganisationduComitéNationaldeLuttecontreleSIDA(CNLS);
• l’arrêtén°012/PMT/95portantcréationdelaCommissionTechniquedeLuttecontreleSIDA(CTLS);
• l’arrêtén°0577/MSP/DG/98portantcréationetattributionsduProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDAetlesInfectionsSexuellementTransmissibles(PNLS/IST).
LeProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDA(PNLS)représentelecadreorganisationneletinstitutionneldepilotagedelaluttecontreleVIH/SIDA.Ils’agitd’undispositifàquatreniveaux:
• niveau1:national;
• niveau2:régional;
• niveau3:sous-régional;
• niveau4:sectoriel.
Tableau 35: Dispositif institutionnel au niveau de l’Education Nationale
Organes Missions Observations
Direction de la promotion de l’éducation des filles
Œuvrerpourlascolarisationdesfillesetleurmaintienàl’école
Insuffisancedesmoyensmatérielsethumains
Direction de l’éducation de base non formelle
Eduquerlesenfantsdéscolarisésetnonscolarisésde9à14ans
Manqued’expérienceFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de l’alphabétisation
Contribueràl’instructiondespersonnesanalphabètesAssurerlacoordination,lesuivi-évaluationdesactivitésetlaconceptiondesprogrammesbaséssurlapolitiqueéducative
InsuffisancedesmoyensmatérielsethumainsFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de la promotion du bilinguisme
Promouvoirl’enseignementetlaformationbilingues(français,arabe)
InsuffisancedepersonnelsqualifiésFaiblessedesdotationsbudgétaires
Tableau 36: Structure organisationnelle du PNLS
FonctionsOrganes/Structures par niveau
Niveaux Désignation
1.Orientation/DécisionNational ConseilnationaldeluttecontreleSIDA(CNLS)
Régionaletlocal Lesstructuresdedécisionetd’orientationpréexistantesayantdesvoletsSIDA
2.Coordination/Suivi
National SecrétariatExécutifNationalduCNLS
Sectoriel(Ministères) ComitésectorieldeluttecontreleSIDA
Régional/Sous-régional SecrétariatExécutifRégionalduCRLS
3.Consultatif/Appuiàlamiseenœuvre National Commissionsthématiquesspécialisées(CTS)
4.Miseenœuvre
National
1.Projetsnationaux
2.Centresderéférence
3.Institutionsnationalespubliques,privées,communautairesetconfessionnelles
4.Réseaux/ONGrelais
5.Services/ONG/Associations/Groupements
Régional
1.Projetsnationaux/régionaux
2.Institutionsrégionalespubliques,privées,communautairesetconfessionnelles
3.Réseaux/ONGrelais
4.Services/ONG/Associations/Groupements
Source:CadreStratégiqueNationaldeluttecontrelesIST/VIH/SIDA2007-2010
15.1.3 Secteur de l’Action Sociale
Danslesecteurdel’ActionSociale,leministèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamilleapourmissionlamiseenœuvredelapolitiquedugouvernementenmatièresocialeetfamilialetellequedéfiniedanslaSNRP.Ildoitveilleraubien-êtresocialdelapopulationengénéraletenparticulierdesgroupesvulnérablesquesontlesfemmes,lesorphelins,lesprostituées,lesveuves,lespersonnesvivantavecleVIH,lesréfugiés,lesmigrants,etc.Decefait,lesactionssonttournéesbeaucoupplushorsdusecteurquedanslesecteurmême.Ledispositifinstitutionneldepilotagedesactionscomprendcinqdirectionsetlesdélégationsrégionales.
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 215
Tableau 37: Structure d’action du Ministère de l’Action Sociale
Organes Missions Observations
Direction de l’enfance
Applicationdelapolitiquenationaleenmatièredesurvie,deprotectionetdudéveloppementdel’enfanceCréationd’unenvironnementjuridiqueetsocialfavorableàlaprotectiondel’enfant
AbsencedeCodeetdenormesdeprotectiondel’enfantInexistencedestructurepourlesenfantsdemoinsdedeuxansFaibletauxd’encadrementdesenfantsenâgepréscolaireFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de l’Action SocialeDivision du service social spécialiséDivision de la protection et promotion de la familleDivision du développement communautaire
ApplicationdelapolitiquenationaleenmatièredeprotectionetdepromotiondelafamilleMiseenplaced’uncadrelégaldeprotection socialeContributionàl’améliorationdesconditionsdeviedespersonnesvulnérablesetdesfamillesaccueillantlesOEV
AbsencedepolitiquenationalededéveloppementsocialOrganigrammesetméthodesinadaptésConfusiondesrôlesetresponsabilitésFaiblemotivationdespersonnelsFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de la réinsertion des personnes handicapéesDivision de la réinsertion socialeDivision du suivi et évaluation
DéveloppementdesactionsdeprotectionetdepromotiondespersonneshandicapéesRenforcementdescompétencessocialesdespersonneshandicapéesvivantaveclesVIH/SIDA
FaiblessedeséquipementsManquedepersonnelsspécialisésInadaptationdesinfrastructuressocialesFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de la promotion de la femme et de l’intégration du genre
Miseenœuvredelapolitiquenationaleenmatièredelapromotionsocioéconomique,juridiquedelafemmeetdel’intégrationdugenreValorisationdustatutsocioéconomiqueetjuridiquedelafemmePromotiondelapriseencomptedel’approchegenredanslespolitiquesetprogrammesnationauxdedéveloppement
AbsencedepolitiquenationaledugenreMéconnaissanceetmauvaiseperceptionduconceptgenreFortespesanteurssocioculturellesPrédominancedelacoutumesurleslois nationalesAbsencedeCodedespersonnesetdelafamilleTauxélevéd’analphabétismeFaiblessedesdotationsbudgétaires
Direction des études, de la planification et de la formation
RenforcementdescapacitésinstitutionnellesetdesressourceshumainesAccroîtrelescapacitésdeplanificationetdemiseenœuvredesprogrammesetprojetsdedéveloppementsocialAméliorerlacoordination,lesuivietl’évaluationdesprogrammes
InsuffisancedemobilisationdesressourcesFaiblecapacitéd’absorptiondesressourcesFaiblessedesressourceshumainesFaiblessedesdotationsbudgétaires
Source:BudgetdeProgramme2009-2011et2010-2012
15.1.4 Secteur de la formation professionnelle et de l’emploi
Danslesecteurdelaformationprofessionnelleetdel’emploi,lecadreinstitutionneldepilotagedesactionsresteleministèredelaFonctionPubliqueetduTravail.Auseindeceministère,ontrouvelaDirectionGénéraledel’AdministrationduTravailquiestchargéedelamiseenœuvredesactions.Acotédecettestructuresetrouventdeuxautresorganismessoustutelle:
• laCaisseNationaledePrévoyanceSociale(CNPS)quiapourmissiond’octroyerauxtravailleurssalariésainsiqu’àleursfamillesdesprestationsfamiliales,d’accidentsdutravailoudemaladiesprofessionnelles,devieillesse,d’invaliditéetdedécès;
• l’OfficeNationalpourlaPromotiondel’Emploi(ONAPE)quiapourmissionessentiellelapromotiondel’emploi,laluttecontrelechômageetlesous-emploi.
15.1.5 Secteur du développement rural
Dansledomainedel’Agriculture,lesactionsrelativesàlaprotectionsocialesontmenéesauseindelaDirectionGénéraledelaProductionAgricoleetdelaFormation(DGPAF),quiestunestructuretechniquedeconception,d’élaborationdelapolitiqueagricoledugouvernementetdelacoordinationdesactivitésdesdirectionstechniques.Elles’articuleautourd’une:
• DirectiondelaProductionetdelaStatistiqueAgricoles;
• Directiondel’EnseignementAgricole,delaFormationetdelaPromotionRurale;
• DirectiondelaProtectiondesVégétauxetduConditionnement.
15.1.6 Secteur de la Justice
AuniveauduministèredelaJustice,lesactionsconcernantlaprotectionsocialesontmenéesauniveaudelaDirectiondelaProtectionetduSuiviJudiciairedel’Enfant.Cettedirectionestchargéede:
• protégerjuridiquementetjudiciairementl’enfant;
• formeretrééduquerlesjeunesâgésdemoinsdedix-huitansenconflitaveclaloiouendangermoral;
• diffuserlestextesnationauxetinternationauxrelatifsauxdroitsdel’enfant,leurharmonisationetconformité;
• élaborerlesrapportsinitiauxetpériodiquesdemiseenœuvredesinstrumentsjuridiquesinternationauxrelatifsauxdroitsdesenfants;
• tenirlesstatistiquesdesmineursprisenchargeetl’ajusterauxméthodespsychoéducativesenvuedelaréinsertiondesenfantsenconflitaveclaloietceuxendangermoral.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 217
Tableau 38: Structure d’action du Ministère de la Fonction Publique et du Travail
Organes Missions Observations
Direction Générale de la Fonction Publique
Appliquerlapolitiquederecrutementdesagentsdel’EtatDéfinirlapolitiquedeformationdupersonnelcivildel’EtatAppliquerlarèglementationenmatièredegestiondupersonnelConcevoiretmettreenœuvrelaréformedel’administrationpublique
Insuffisancedesdotationsbudgétaires
Direction Générale de l’Administration du travail
Réductionduchômageparl’intensificationdesactivitéstantenmilieururalqu’urbainAméliorationdel’offredemaind’œuvreparuneadaptationdesformationsauxbesoinsdel’économieinformationetorientationsurlemarchédel’emploi
FaiblessedescapacitésinstitutionnellesManquedepersonnelsqualifiés
Direction de la sécurité sociale
ProtectionsocialedestravailleursOctroiauxtravailleurssalariésainsiqu’àleursfamillesdesprestationsprévuesautitredesbranchesdeprestationsfamiliales,d’accidentsdutravail,desmaladiesprofessionnelles,devieillesse,d’invaliditéetdedécès
Faiblessedescapacitésorganisationnelles
Direction de l’emploi, de la formation professionnelle et du perfectionnement
RéalisationdesétudesrelativesàlasituationdesemploisPropositiondemesuresaptesàsouteniretpromouvoirl’emploiElaborationdelaréglementation,suividelamiseenœuvredesprogrammesdepromotiondel’emploiMiseenœuvredelapolitiquedeformationprofessionnelle,degérerlesdossiersdescentresdeformation,delesorganiseretdelescoordonner
Absencedepolitiquesocialed’emploiInsuffisancedesmoyensmatérielsethumains
ONAPE
Promotiondel’emploi,luttecontrelechômageetlesousemploiAjustementdesdemandesetoffresd’emploiPlacement,reconversionetmobilitédelamaind’œuvreInsertionetréinsertiondesjeunessortantdel’appareiléducatif,desdéflatésetdesnonscolarisésDiagnosticetétablissementdesbesoinsenmaind’œuvrequalifiéedetouslessecteursd’activité
AbsencedemécanismesappropriéspourlesplusvulnérablesFaiblevulgarisationdesactivitésRessourceshumaineslimitéesAbsencedebasededonnéesenmatièred’emploi
Source:Auteur
Tableau 39: Structure d’action du Ministère de l’Agriculture
Organes Missions Observations
Direction Générale de la Production Agricole et de la Formation (DGPAF)
Miseenœuvredelapolitiquedelaproductionagricole,delaformationetdelasécuritéalimentaireConception,élaborationetsuividesprogrammesdesdirectionstechniquesdeproductionagricoleetdeformation
ConcentrationdescadresauniveaucentralInsuffisancedesstatistiquesagricolesManqued’informationsfiablessurlesaménagementshydroagricolesFaibleopérationnalitéduSISAAR
Direction de la Production et des Statistiques Agricoles (DPSA)
PromotiondesproductionsagricolesMiseenœuvredespolitiquesdedéveloppementenmatièred’agroalimentaireEvaluationdelasituationalimentaireetdecoordinationdusystèmed’informationsurlesmarchésetd’alerteprécoceCoordinationetmiseenplacedelapolitiqueetducontrôledesactionsconcernantlesstockspublicsdesécuritéalimentaireetdesaidesalimentaires
Insuffisancedepersonnelqualifié
Direction de l’Enseignement Agricole, des Formations et de la Promotion Rurale (DEAFPR)
Organisation,coordinationetsuividespolitiquesenmatièred’enseignementetdesformationsprofessionnellesagricolesElaborationdesstratégiesettechniquesd’animationruraleAppuiàl’émergencedesorganisationsprofessionnellesruralescapablesdegérerdesactionscollectives
Faiblessedesdotationsbudgétaires
Direction de la Protection des Végétaux et du Conditionnement (DPVC)
ProtectionetcontrôlephytosanitairedesvégétauxetdesproduitsvégétauxMiseenœuvrepratiquedelalutteintégréeSurveillance,lutteetsuividesennemisdesculturesetdesrécoltesFormationdespaysansenvuedeleurautoencadrement
Insuffisancedesmoyenshumainsetmatériels
Source:Auteur
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 219
Tableau 41: Structure d’action du Ministère de la Micro finance et de la lutte contre la pauvreté
Organes Missions Observations
Direction de la Micro finance
AssurerlapromotiondelamicrofinanceAssurerlasensibilisationdespopulationsàlaculturedemicrofinanceAssurerlesuividesprogrammesmisenœuvredanslecadredelastratégienationaledelamicrofinance
Direction du Développement à la Base
Contribueràlacréationd’unenvironnementfavorableaudéveloppementdesopportunitéséconomiquesetdesmicrosentreprisesContribueràl’organisationdescommunautésdebaseAnimer,encadreretappuyerlesgroupementsetassociationsàvocationéconomiquePromouvoirl’entrepreneuriattantenmilieururalqu’urbainSuivreetévaluerlesmicrosprojetsréaliséspardesentrepreneursindividuelsetmicroentreprise
Direction des Etudes et de la Communication
Mettreenplaceundispositifdesuivietd’évaluationdusecteurIdentifierlesdomainesd’activitésporteursnécessitantdesinterventionsàcourtetmoyentermesEvaluerl’impactdelamicrofinancesurlasituationsocio-économiquedesbénéficiairesRéaliserdesétudesdefaisabilitéetdesétudesspécifiquespourleszonesnoncouvertesetlesnouveauxproduits
Source:Auteur
Tableau 40: Structure d’action du Ministère de la Culture, Jeunesse et Sports
Organes Missions Observations
Direction de la Jeunesse, des activités socio-éducatives et des loisirs
ContribueràlamiseenœuvredelapolitiquedugouvernementAssurerlacoordinationdesmouvementsetorganisationsdesjeunesElaborer,coordonneretévaluerlesprojetsenfaveurdesjeunesOrganiser,règlementer,animeretévaluerlesactivitéssocio-éducativesetlesloisirsdesjeunesConduiretouteétuderelativeauxactivitéssocio-éducativesetauxloisirs
Direction de l’Insertion socio-économique et des projets des jeunes
Définir,élaboreretmettreenœuvrelapolitiquedugouvernementenfaveurdelajeunesseElaborer,coordonner,suivreetévaluerlesprogrammesetstratégiesd’insertionsocio-économiquedesjeunesencollaborationavecd’autresdépartementsministérielsContribueràlacréationetaurenforcementdesstructuresassociativesetsocio-éducativesdeproximitéPromouvoirlesformationsd’encadreursetdesjeunesElaboreretpromouvoirdesprogrammesdesensibilisation,d’informationetd’éducationdesjeunesdanslesdomainessocio-économiquesetdelasanté
Direction de l’éducation physique, des sports scolaires, universitaires et de masse
Organiser,règlementer,contrôleretévaluerl’éducationphysiqueetsportivedanslesenseignementsOrganiseretanimerlesportscolaireEncadrer,suivreetévaluerlesenseignantsd’éducationphysiqueetsportiveOrganiser,règlementer,animeretévaluerlesactivitéssportivesscolaires,universitairesetdemasseContrôleretsuivrelescentresprivésd’encadrementdesactivitésphysiquesContribueràlacréationetaurenforcementdesstructuressportivesscolaires,universitairesetdemasse
Source:Auteur
15.1.7 Secteur de la Culture, Jeunesse et Sports
AuniveauduMinistèredelaCulture,JeunesseetSports,ontrouvetroisstructuresd’actionrelativesàlaprotectionsociale.Ils’agitde:
• laDirectiondelaJeunesse,desactivitéssocio-éducativesetdesloisirs;
• laDirectiondel’Insertionsocio-économiqueetdesprojetsdesjeunes;
• laDirectiondel’éducationphysique,dessportsscolaires,universitairesetdemasse.
15.1.8 Secteur de la Micro finance
AuMinistèredelaMicrofinanceetdelaluttecontrelapauvreté,troisdirectionsmènentdesactionsrelativesàlaprotectionsociale:
• laDirectiondelaMicrofinance;
• laDirectionduDéveloppementàlaBase;
• laDirectiondesEtudesetdelaCommunication.
15.2. Quelques exemples de structures institutionnelles de coordination existantes
Nousprésenteronsiciquelquesexemplesdestructuresdecoordinationexistantesdansdiversdomaines,avecleursavantagesetleursinconvénients,commemodèlespotentielspourunestructuredepilotagedesactionsdelaprotectionsocialeauTchad.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 221
DanslesecteurdelaSanté Publique,lacoordinationdesactionsdeluttecontreleVIH/SIDAsefaitauniveauduComitéNationaldeLuttecontreleSida(CNLS).LeCNLSestprésidéparlePremierMinistre;lapremièreVice-présidenceestassuréeparleMinistredelaSantéPublique,ladeuxièmeVice-présidenceestassuréeparleMinistredel’EconomieetduPlan.Auniveaudusecrétariat,ontrouveleSecrétaireExécutifNationaletleCoordonnateurONUSIDA.LeCNLSestuneinstancepolitiqued’orientationetdedécision.Samissionestde:
• définirlesorientationsnationalesdelaluttecontreleVIH/SIDA;
• assurerleplaidoyer;
• assurerlamobilisationdesressources;
• coordonnerlaréponse.
Sesattributionssont:
• deveilleraurespectdelaréglementationetdel’éthiqueenmatièredeluttecontreleVIH/SIDA;
• dedéfinirlesorientationsdelapolitiquenationaledeluttecontreleVIH/SIDA;
• d’assurerleplaidoyer,laconduiteetlacoordinationdelapolitiquenationaledeluttecontreleVIH/SIDA;
• demobiliserlesressourcesfinancières,humaines,matériellesenfaveurdelaluttecontreleVIH/SIDA;
• d’assurerlepartenariatrégionaletinternationalauplushautniveaudanslecadredelaluttecontreleVIH/SIDA;
• dedélibérersurtouteslesquestionsrelativesàlaluttecontreleVIH/SIDAsurtoutel’étendueduterritoire national.
Dansledomainedelasécurité alimentaire,lacoordinationsefaitauniveauduComitéd’ActionpourlaSécuritéAlimentaireetlaGestiondesCrisesAlimentaires(CASAGC).LeCASAGCdisposed’uncomitédirecteurcomposédesautoritéspolitiquesnationales,desmembresdesorganisationsinternationalesetdesbailleursdefondsainsiqued’unSecrétariatpermanent.IlestprésidéparleMinistredel’Agriculture.
Laveilledelasituationalimentaireestassuréeparuncomitétechniquecomposédesservicespourvoyeursd’information,desONGetdespartenairesdudomaine;leSecrétariatPermanentestassuréparlaDirectiondelaProductionAgricole(DPA).LeCASAGCsefondeprincipalementsurlesinformationsfourniesparleSystèmed’InformationsurlaSécuritéAlimentaireetl’AlerteRapide(SISAAR)quicoordonnel’ensembledesstructuresnationalesdecollecteetd’analysedesdonnéessurlesstatistiquesagricoles,lesuividesmarchésdesproduitsagricolesetdel’élevage,lescampagnesagricoles,lespâturages,lasantéanimaleetc.
Dansledomainede l’emploi et de la formation professionnelle,lacoordinationdelastratégiesefaitauniveauduComitéNationalpourl’EducationetlaFormationenliaisonavecl’emploi(CONEFE).
LeCONEFEestprésidéparleSecrétaireGénéraldelaPrésidence(SGP)delaRépublique.Ils’agitd’undispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationnel.
Leniveaupolitiqueestresponsabledel’orientation,deladécisionetdelacoordinationdesactions;ilestcomposédeseptmembresissusdesixdépartementsministériels(plusleSGP)etdeneufmembresnongouvernementaux.Lesdépartementsministérielsconcernéssont:
• leministèredel’Agriculture;
• leministèredelaFonctionPubliqueetduTravail;
• leministèredel’EconomieetduPlan;
• leministèredel’EducationNationale;
• leministèredesFinancesetduBudget;
• leministèreduCommerceetdel’Industrie.
Lesneufmembresnongouvernementauxcomprennent:
• deuxreprésentantsdesproducteursruraux;
• deuxreprésentantsdupatronat;
• deuxreprésentantsdestravailleurs;
• deuxreprésentantsdesassociationsdesparentsd’élèves;
• unreprésentantdesartisans.
Leniveautechnique,composédecinqmembres,représenteparleSecrétariatExécutif.Onytrouve:
• lesecrétaireexécutif;
• uningénieur(ingénieriedeformation);
• unplanificateur(éducation);
• unplanificateur(emploietmaind’œuvre);
• unéconomiste(financespubliques).
Leniveauopérationnelestcomposédetroisorganes:
• l’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi(OBSEFE)
• leFondsNationald’AppuiàlaformationProfessionnelle(FONAP)
• lacelluledeConcertationetdeCoordination(CCC)
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 223
L’OBSEFEestlegroupeopérationneld’appui(appuitechnique,traitementdesdossiers);leFONAP,dontlamissionestdecollecterlataxed’apprentissageetdeformationprofessionnelle(TAFP),estchargédufinancementdesactionsdeformationcontinueetdeperfectionnementetdesplansdeformationsouslasupervisionduSecrétaireExécutif.
Dansledomainedelalutte contre la pauvreté et la vulnérabilité,lacoordinationinstitutionnellesefaitauniveaud’unestructureàplusieursniveaux:leHautComitédeSupervision,leComitéEtat/Partenaires,l’Observatoiredelapauvretéainsiquedesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechnique.
• Le Haut Comité de Supervision :Ilestl’organepolitiquequisuperviselamiseenœuvre,lesuivietl’évaluationdelaSNRP.IlestprésidéparlePremierMinistreetcomprendlesMinistresresponsablesdelagestiondessecteursprioritairesetleSecrétaireGénéraldelaPrésidencedelaRépublique.LeHautComitéexamineetadoptelesrapportsetdocumentsproduitsparleComitédePilotagedelaSNRP.Lesdécisionsprisesàl’issuedesesdélibérationssonttraduitesenactesdugouvernementselonlesprocéduresenvigueuretexécutéesparlesinstitutionsetservicesconcernés.SonsecrétariatestassuréparleCoordonnateurdelaCelluleEconomiquequipréparelesréunionsetétablitlescomptesrendus.LeHautComitéseréunitunefoistouslessixmoisenséanceordinaire.Ilpeuttenirdesséancesextraordinairesencasdenécessité.Ilestchargénotamment:
- dedéfinirlesgrandesorientationsdelapolitiquedeluttecontrelapauvreté;- desuperviserlamiseenœuvredelaSNRP;- deprendrelesmesuresnécessairesaubonfonctionnementdesservicesimpliquésdansl’accomplissementdesobjectifsdelaSNRP;
- d’appuyerlamobilisationdesfondsnécessairespourfinancerlesactivitésderéductiondelapauvretéetlefonctionnementdesstructuresmisesenplacepourlesuividelastratégie.
• Le Comité Etat/Partenaires:Ilestuneinstancedeconcertationentrelesministresresponsablesdessecteursprioritaires,lespartenairesdudéveloppement,lespartenairessociauxetlesecteurprivé.Ilpermetauxreprésentantsdel’Etatdeconsulterleurspartenairessurlesprogrammesetprojetsencoursconcernantlaluttecontrelapauvreté,surlamobilisationdesressourcescorrespondantesetsurl’évaluationdelamiseenœuvredelaSNRP.Ilpeutaussiproposerdenouvellesorientationspourrenforcerl’efficacitédelastratégie.Lecomitéseréunitunefoistouslestrimestres.IlestprésidéparleMinistredel’EconomieetduPlan.LeMinistredesFinancesetduBudgetassurelaVice-présidence.
• L’Observatoire de la Pauvreté :Ilestl’organetechniquedudispositif.Ilsuitlamiseenœuvredelastratégie,l’évalueetproposelesajustementsetcorrectionsnécessairespouraméliorerl’impactdesprogrammesetactivitésderéductiondelapauvretéauservicedesobjectifsdelastratégie.L’ObservatoirecomprendunComitédePilotage,unSecrétariatTechniqueetdesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechnique.IlproduittouslesansunrapportdesuividelamiseenœuvredelaSNRPetdesObjectifsduMillénairepourleDéveloppement(OMD).IlproduitetdiffuseunrapportsurleDéveloppementHumainDurable(DHD).LeComitédePilotagedelaSNRPestl’organecentraldel’Observatoireaveclesfonctionssuivantes:
- vulgariserlaSNRP,lesOMDetleDéveloppementHumainDurable;- veilleràleurappropriationpartouslesacteursconcernésetparl’ensembledelapopulation;- veilleràlacohérencedesprojetsetprogrammessectoriels,intersectoriels,régionauxetlocauxenmatièrederéductiondelapauvreté;
- évaluerl’impactdelamiseenœuvredelaSNRPsurlesbénéficiaires;- orienteretsuperviserlesactivitésdusecrétariattechniquedel’Observatoireetluiapporterl’appuidontilabesoin.
• Le Comité de Pilotagecomprenddesreprésentantsdusecteurpublic,dusecteurprivé,desorganisationsdelasociétécivile,desONG,duParlementetduCollègedeContrôleetSurveillancedesRevenusPétroliers(CCSRP).D’autresinstitutionstellesquelaPrésidencedelaRépublique,laPrimature,leConseilEconomique,SocialetCulturel,l’Université,laMairiedeN’Djamena,laBanquedesEtatsdel’AfriqueCentrale(BEAC)etlesbanquesprimairessontaussireprésentées.LeComitéestprésidéparleSecrétaireGénéralduministèredel’EconomieetduPlanetleSecrétariatestassuréparleDirecteurdelaPlanificationetdesEtudesprospectives.IlseréunitunefoispartrimestrepourévaluerlamiseenœuvredelaSNRPetl’impactsurlesbénéficiairesdesprojetsconçuspourluttercontrelapauvreté.
• Lesministèresdessecteursprioritairessontreprésentésparleurssecrétairesgénéraux.LeDirecteurGénéraldel’INSEED,lesDirecteursGénérauxchargésdelaPlanificationdesministèresdelaSantéPubliqueetdel’EducationNationale,leCoordonnateurdelaCelluledesuividusecteurdestransportsetleCoordonnateurdelaCellulepermanentedusecteurdudéveloppementruralsontmembresduditComité.Lespartenairesdudéveloppementparticipentaussiauxréunions.Parailleurs,leComitédePilotageeststructuréensouscomitéschargésdusuividesactivitésprioritairesprogramméesselonlesaxesprincipauxdelaSNRP.LesDirecteursdesEtudesetdelaPlanificationdesministèresdessecteursprioritaireset/oulespointsfocauxsontmembresdecessouscomités.LesorganisationsdelasociétécivileetlesecteurprivésontreprésentéssurlesmêmesbasesquepourleurreprésentationauComitédePilotage.Cettestructurefacilitelesactivitésdessouscomitésetaugmentel’efficacitédeleursdélibérations.Lessouscomitésdesuiviseréunissentunefoispartrimestreetsontappuyésparlesecrétariattechniquedel’Observatoire.Ilssontchargés:
- d’assurerlesuividelamiseenœuvredesactionsderéductiondelapauvretéprogramméesdanschaquesecteurprioritaire,desOMDetduDHD;
- dereleverlesdistorsionsobservéesdansl’exécutiondesprojetsetprogrammes;- deproposerdesmesurespourgarantirlabonneexécutiondecesprojetsetprogrammes;- d’évaluerl’impactdesactionsetproposerleurmodificationencasdenécessité;- deproduiredesrapportsdesuivisectorielsurlamiseenœuvredelaSNRP.
• Le Secrétariat Technique de l’Observatoiredelapauvreté,structurelégèrerattachéeauSecrétariatGénéralduMinistèredel’EconomieetduPlan,estchargéd’appuyerl’ObservatoireetleComitédePilotagedanstoutesleursactivités,notamment:
- lapréparationdesréunionsduComitédePilotageetdessouscomités;- larédactiondesrapportsdesuividelaSNRP,desOMDetduDHD;
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 225
- lerenforcementdescapacitésdesstructurescomposantlesinstancessectoriellesetlocalesd’interfacetechniqueetdespartenairessociauxdel’Etatenmatièredeluttecontrelapauvreté;
- l’élaborationetlamiseenœuvred’unestratégiedecommunicationsurlaSNRP,lesOMDetleDHD.
LeSecrétariatTechniqueestlachevilleouvrièredudispositif.Ilcomprenduneéquiped’expertsmultisectorielsintervenantdanslesministèressectorielsprioritairesimpliquésdanslamiseenœuvredesprogrammesetprojetsdestinésàlaréductiondelapauvreté.Ils’appuiesurlesservicestechniquesdesministèresconcernésdanslesuividesactionsprioritairesdelaSNRPetcollectelesinformationsnécessairesàlaproductiondesrapportssurlaSNRP,lesOMDetleDHD.
Les instances sectorielles et locales d’interface techniquesontdesstructureschargéesdefournirauComitédePilotagedesinformationssurlamiseenœuvredelaSNRPparl’intermédiairedesdépartementsministérielsetdesunitésadministratives.Ellescomprennentessentiellementl’INSEED,laDirectionGénéraleduBudget,laDirectionGénéraleduTrésor,lesDirectionsdesEtudesetdelaPlanificationdesministèresdessecteursprioritaires,lesDirectionsdesAffairesAdministrativesetFinancièresetlesdélégationsrégionalesdesministèresconcernés.Ellesfournissentdesinformationssurl’évolutiondelapauvretéetsurl’impactdesprojetssurlesbénéficiairesdansdeslocalitésdéterminées.Ellessuiventlesprogrèsetlesconclusionsdesrevuesdesdépensespubliquesdanslessecteursprioritaires,ainsiquel’élaborationetl’exécutiondesbudgetsprogrammesdesministèresconcernés. Auniveaudesunitésadministratives,les comités locaux,quiontétécréésdansles18chefslieuxdesrégions,ontpourbut:
- desensibiliserlapopulationsurlesobjectifsdelaSNRP;- d’établirundiagnosticdelapauvretélocale;- deproduiredesrapportssurl’exécutiondesactivitésrégionalesetlocalesentreprisesdanslecadredelastratégie.Ilscomprennentdesreprésentantsdesservicespublics,dusecteurprivé,delasociétécivile,desONGetdescollectivitésterritorialesdécentralisées.
Ledispositifdevraêtreétendu,danslamesuredupossible,auxdépartementsetauxsouspréfecturespourunsuivilocalefficacedesactivitéséconomiquesetsocialesdebaseaxéessurlaluttecontrelapauvreté.LesuividelaSNRPdépendrabeaucoupdelacontributiondesministèressectoriels.Ilsdoiventdoncêtrepleinementimpliquésdanscettetâcheetresponsabilisés.Aceteffet,lesministèresdessecteursprioritairesdevrontélaborerpériodiquementunrapportsurl’exécutiondeleurstratégieetsursacontributionàlaréductiondelapauvreté.PourpérenniserlesystèmedesuividelaSNRPetdesOMD,despointsfocauxserontdésignésdanschaquesecteurpourservird’interfacetechniqueavecl’Observatoiredelapauvreté.Cependant,leComitédePilotageestconfrontéàdesproblèmessérieuxdefonctionnement.Eneffet,l’appartenancedesmembresàplusieursautresstructuresparallèlesneleurpermetpasd’assisteràtouteslesréunionsduditComité.Deplus,iln’existeaucuneformed’incitationdesmembres.
Commenousvenonsdelevoir,toutescesstructuresmarchentbiensurlepapiermaisdanslapratique,onpeutreleverdenombreuxdysfonctionnementsquipourraientnousédifierquantàlamise
enplacedelafuturestructuredecoordinationdelapolitiquedeprotectionsociale.C’estpourquoi,nousprésenteronsleurspointsfortsetleurspointsfaiblesetquiserontensuiterésumésdansletableausuivant.
Lamultiplicitédesacteurscomposantcesstructuresinstitutionnellespeutêtrevuecommeundespointsfortscarellecréeunesynergied’actionentrelesmembres.Danslemêmetemps,ellecréeunecertainelourdeurqu’onpeutconstaterdanslefonctionnementdecesstructures,rendantducoupdifficilelefonctionnementetlatenuedesréunionsdemembres.
Unautreavantageànoterdanslefonctionnementdecesstructuresconcerneleurpointd’encragesituégénéralementàunhautniveau.LesunessontplacéessouslaprésidenceduChefdel’EtatouduPremierministre(PM),lesautres,souslaprésidenceduMinistredel’EconomieetduPlan;d’autresencoresouslaresponsabilitéd’undépartementministériel.UntelencragefaciliteleplaidoyeretengénérallebonfonctionnementdecesstructuresgrâceauleadershipduPremierministreouduministredel’EconomieetduPlan.Néanmoins,ilpeutrendredifficilelatenuedesréunionsàcauseduprogrammetropchargéduPremierministre.
Cesstructuressontpourlaplupartd’entreellestrèscentralisées.Cequiapouravantagedefaciliterlamobilisationdesmembresquisonttousdanslacapitaleetpermetdecefaitunerapiditédanslaprisedesdécisions.Aussi,étantsouslaprésidenceduPM,celapermetd’éviterdesquerellesdeleadership.
Unautreproblèmeetnondemoindreconcernelapérennitédecesstructures.Etantdesstructurespérennes,ellespermettentunemeilleurecoordinationetunmeilleursuivi-évaluationdesactivitéssurleterrainenpartiegrâceauxbailleursquilesfinancent.Maisunefoisleurobjectifatteint,ilsseretirentetmalheureusementl’Etatneprendpassouventlarelève.Conséquence:absencedemotivationdesmembresquineperçoiventplusaucuneindemnité.
Onremarqueenfinunequerelledeleadershipauniveaudescomitéstechniquesmultisectorielschargésdelacoordinationentremembresissusdedifférentssecteursdel’administrationetdelasociétécivile.
15.3 Proposition d’une structure de coordination pour la protection sociale
Faceàl’ensembledescontraintesidentifiéesetàlamultisectorialitédudomainedelaprotectionsociale,undispositifmultisectorieldehautniveaus’imposepourassurerl’efficacitédesinterventionsetunegestionrationnelledesressourcesdisponibles,toutenpermettantàchaqueministèredeconserversesmissionsetsesspécificitéspropres.Aceteffet,ilimportedes’inspirerdesdispositifsinterministérielsdéjàexpérimentés,toutenlesadaptantauxspécificitésdelaprotectionsociale.Parconséquent,lamiseenplaced’unnouveaucadreinstitutionneld’élaborationetdesuividelastratégiedeprotectionsocialedevratenircomptedesdispositifsexistantsetétudierdemanièreapprofondiecommentmettreensynergie,lesavantagescomparatifsdesdifférentsacteursimpliquésdansuncadreglobaldeconcertationetdecoordination.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 227
Tableau 42: Récapitulatif des avantages et inconvénients de différentes structures
Points forts Points faibles
Cadre de concertation
Favoriselasynergied’actiondufaitdelamultiplicitédesacteurs.Permetunefortemobilisationdesmembres.
Lamultiplicitédesacteurscréeunelourdeurtantdanslefonctionnementquedanslatenuedesréunions.
Leadership
Cettestructureplacéeàunhautniveaupermetunemeilleurecoordinationdesactivitésgrâceàunleadershipfort(PM,MinistèredePlan)
Difficultéàseréuniràcausedel’emploidetempstropchargéduPM,Plan
Pérennisation
Permetunemeilleurecoordinationetunmeilleursuivi-évaluation
Réticencedespartenairestechniqueetfinanciersàfinancerdetellesstructures.l’Etatnemetpassouventlesmoyensnécessairespourlapérennisationdecesstructures.
Centralisation
Facilitelamobilisationdesmembresquisonttousdanslacapitale.Permetégalementunerapiditédanslaprisedesdécisions.Evitedesquerellesdeleadership.
Neprendpassouventencomptelesbesoinsduniveaudécentralisé
Source:auteur
Comptetenudelatransversalitédudomainedelaprotectionsociale,lastructuredecoordinationdevraprendreencomptetouteslescomposantesetlesacteursdudomaine.Pourcela,nousproposonsunestructuredecoordinationintersectorielle,deconcertationetdesuividelapolitiquedeprotectionsocialebaséesuruneplateformeselonlesaxesdelapolitiquedeprotection sociale.
Chaqueaxedelapolitiqueseraprésidéparleministèredetutelleayantl’avantagecomparatifsil’axenedisposepasd’organesexistantscommeleConseilNationaldel’enfance,celuidelanutritionoudespersonneshandicapées.L’arsenalexistantseracomplétépardesministèreschefsdefilequiparticipentauxréunionsdelaplateformeplacéesouslaprésidenceduMinistredel’EconomieetduPlan;lapremièreVice-présidenceseraassuréeparleMinistredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille;ladeuxièmeVice-présidenceparleMinistredelaFonctionPubliqueetduTravail.
Cettestructure,qu’onpourraitappelerCadreInterministérieldePilotagedelaProtectionSociale(CAIPIPROS),seraundispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationnel.Leniveaupolitiquecomprendratouslesministèresconcernés(orientations,décisions);leniveautechniqueseracomposédesreprésentantsdesministèresconcernés,lesmembresdelasociétécivileainsiquelespartenairestechniquesetfinanciers:ilserachargédelaplanificationdesactionsetle
niveauopérationneletassureralefinancementdudispositifainsiqueceluidesactionsretenues.Lefonctionnementdelastructuredevrasebasersurlesprincipesde:
• lacollaborationétroite,delatransparenceetdelabonnegouvernance;
• laparticipationactivedesacteursétatiquesetnonétatiquesainsiquel’implicationdespartenairestechniquesetfinanciers;
• l’implicationdesniveauxdécentralisésdanslaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuividesprogrammes;
• larecherchedesynergieentrelesactions.
Pourcefaire,chaquesousprogrammeetchaquevoletdelastratégieauraundispositifquiluiestpropremaisassurantuneparfaitesynergieetquisoitleplussoupleetefficacepossible.Lesmandatsetmodesopératoiresdecesdispositifsserontapprofondislorsdelaphasedel’élaborationdelastratégienationaledelaprotectionsociale.
Dansl’immédiat,pourlaphasedel’élaborationdelastratégiedelaprotectionsocialeetdesoninsertiondanslaSNRP,unecoordinationpourraitêtreassuréeparlecomitédepilotageactueldontlesmissionssontprésentéesdansl’encadrésuivant.
Encadré 18 : Les missions du Comité de Pilotage
• Vulgariser la SNRP, les OMD, le DHD
• Veiller à leur appropriation par tous les partenaires concernés et par la population
• Valider les approches et stratégies sectorielles pour la mise en œuvre de la SNRP, des OMD et du DHD
• Mettre en place un réseau de suivi de l’exécution de la SNRP, des OMD et du DHD
• Valider le calendrier établi pour le suivi et l’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD
• Coordonner le déroulement des projets et programmes sectoriels dans l’optique de la réduction de la pauvreté
• Veiller à la rationalisation et la cohérence des projets et programmes sectoriels, intersectoriels, régionaux et locaux en matière de réduction de la pauvreté
• Suivre l’impact produit par la mise en œuvre de la SNRP sur les bénéficiaires
• Elaborer et mettre en œuvre un plan de communication sur la SNRP, les OMD et le DHD
• Orienter et contrôler les activités du Secrétariat Technique de l’Observatoire et lui apporter l’appui nécessaire dans la réalisation de ses travaux
• Valider le rapport annuel de suivi de la mise en œuvre et de l’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD rédigé par le Secrétariat Technique de l’Observatoire
• Adopter le budget d’installation et de fonctionnement du mécanisme de coordination de la mise en œuvre, du suivi et d’évaluation de la SNRP, des OMD et du DHD
• Proposer la révision périodique de la SNRP
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 229
16. Partenariats potentiels
16.1 Introduction
Ilestévidentque,selonlavisionlargedelaprotectionsocialeadoptéeparcetteétude,au-delàdesstructuresdecoordinationinstitutionnelleetdecollaborationinterministérielle,ledéveloppement,lamiseenœuvreetlesuivid’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeauTchadnécessiteraaussidesformesdepartenariatstratégiqueavectoutunensembledepartenairestechniquesetfinanciersmaiségalementl’implicationd’institutionsd’exécutioncapablesd’accompagneretsoutenirleprocessussurleterrain.
Lebutdecechapitreestd’aidercetteréflexion–et,partant,dejeterlesbasespouruneétudeplusapprofondieausujetdes‘partenariats’-àtraversunbreftourd’horizondequelquespartenairessurplaceetdeleursprogrammesdecoopérationquisemblentdavantageconcernerdifférentsaspectsdelaprotectionsociale.Cechapitreessaieégalementd’identifierquelquesréseauxet/oupartenariatsexistantauniveauinternational,auxquelslesresponsablestchadienspourraientfaireappelpourrenforcerleurseffortsdanscedomaine.155
16.2 Partenaires techniques et financiers
Système des Nations Unies
LePlanCadredesNationsUniespourl’aideaudéveloppementauTchad(UNDAF2006-2010)s’articuleautourdecinqobjectifsstratégiques:(i)améliorerlecapitalhumainenpermettantauxcatégoriessocialeslesplusdémuniesd’améliorerleursconditionsdevie;(ii)promouvoirlagouvernancedémocratiqueetéconomique;(iii)améliorerlagestiondesressourcesnaturellesetdesécosystèmes;(iv)créerlesconditionsquipermettentauxacteurssociauxdemieuxgérerlessituationsdecriseetd’urgence;et(v)stabiliserlaprévalenceduVIH/SIDAetréduiresonimpact.156 LaDéclarationdelaMissiondesNationsUniesauTchadcontientlapromesseexplicitede‘Soutenirleseffortsdugouvernement,delasociétécivile,descommunautésdebaseetdesopérateurséconomiquesquivisentlaréductiondelapauvretéetl’élargissementdescapacitésdesgroupeslesplusvulnérablesàsaisirdesopportunitéspourreleverleurniveaudevie’,cequirevêtd’uneimportanceparticulièrepourlaprotectionsociale.
Lepremieraxedecoopérationvisantl’améliorationducapitalhumainfédèrelaplupartdesagencesduSNUrésidentesetnonrésidentesdontlesprogrammesaiderontà:
• appuyerlessystèmesdeproductionetdecommercialisationàlabasenotammentlescoopératives(Banque mondiale, BIT, FAO, HCR, PNUD);
• améliorerladisponibilitédesalimentsenquantitéetenqualitésuffisantesenappuyantnotamment
lamaîtrisedestechniquesdeproductionettransformationdesaliments,ainsiqueceuxdepréventionetdepriseenchargedescasdemalnutritionsévère(FAO, HCR, PAM, UNICEF);
• luttercontrelesmaladiescourantesetaméliorerletauxdecouverturedesservicesdesantéprimaireetdelareproduction,(Banque mondiale, HCR, OMS, UNFPA, UNICEF);
• améliorerl’accessibilitéàl’eau,aulogementetauxservicesd’assainissement(Banque mondiale, PNUD, UNICEF);
• améliorerl’accessibilitéàl’école,étendrelacartescolaireetlescapacitésd’accueilauprimaire(Banque mondiale, HCR, PAM, UNFPA, UNESCO, UNICEF).
Cesappuiscomprennentledéveloppementdescapacitésinstitutionnellesetdesbénéficiaires,desincitationspardesdotationsmultiformespourrenforcerlessystèmesdeproduction,améliorerlecadredevieetrendreplusadéquatel’offredesservicessociauxdebaseenmatièred’éducation,d’assainissementetdesantépréventive.157
Commementionnéprécédemmentdanslechapitre12surlessituationsd’urgencecomplexe,lesystèmedesNationsUniesapporteégalementuneaided’urgenceethumanitaire,organiséeselonl’approchedes‘clusters’souslacoordinationdel’OfficedeCoordinationdesAffairesHumanitaires(OCHA).
EncequiconcernelesNationsUniesetla‘protectionsociale’auniveauglobal,uneinitiativeappelée‘SocledeProtectionSociale’(SocialProtectionFloorInitiative’)aétéadoptéeenavril2009parles‘ResponsablesduConseild’Administration’(ChiefsExecutiveBoard/CEB)commel’unedesneufprioritésidentifiéespourfairefaceàlacriseglobaleactuelle.Cetteinitiativeviseàpromouvoirl’accèsuniverselauxtransfertsetservicessociauxdebaseessentiels.AvecleBITetl’OMScommechefsdefileauniveauglobal,plusieursautresagencessontconcernées,ycomprisleFAO,leFMI,OHCR,lesCommissionsRégionalesdesNationsUnies,ONUSIDA,PNUD,UNESCO,UNFPA,UNICEF,UNHabitat,UNHCR,WFP/PAM;etlaBanqueMondiale,entresautres.158
Legouvernementpourraittirerdesavantagescertainsdescomplémentaritésencequiconcernelesdomainesd’expertisedisponiblesdanslesdifférentesagencesdusystèmedesNationsUnies,enessayantdecernerlesdimensionsplusprochesàlaprotectionsociale–parexemple:
• BITpourlesquestionsdelasécuritésociale(ànoterquelegouvernementtchadienarécemmentsollicitéunappuidanscedomaine;pourlemoment,leBITn’estpasprésentsurleterrainetsesintentionsfuturesnesemblentpasencoreavoirétédéfinies);
• OMSpourlesassurancesmaladiesetlamutualisationdesrisques(unprojetsoutenuparl’OMS,pourlapromotiondemutuellesdesantéetdemicro-assurancesanté,estactuellementencoursauTchad);
• PAM et FAOpourlesquestionsrelativesàlasécuritéalimentaireetauxtransfertssociauxennature(ànoterquelePAMprévoitlamiseenœuvred’unprojetpilotepourunsystèmede
155Cechapitre,basésurlesrenseignementsobtenuslorsdesentretienssurleterrainaucoursdelamissiond’étudeainsiquesurunelecturesélectivededocumentsdeprogrammesdecoopérationdisponiblesauniveaudel’équipe,neprétendenaucunsensd’êtreexhaustif,nidesignalerdesengagementsspécifiquesenmatièredeprotectionsocialedelapartdesorganisationsidentifiées.Ilcherche,plutôt,àidentifierlepotentialdepartenariatspossibles
156 RépubliqueduTchad/OrganisationdesNationsUnies(2005),UNDAF2006-2010157Ilfautnoterquelasituationdevraitfairel’objetd’uneévaluationaucoursdudéroulementdel’UNDAF,quiestdéjàdanssa5émeannée158Pourplusdedétailles,voir:http://www.ilo.org/gimi/gess/ShowTheme.do?tid=1321
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 231
transfertsparcouponsalimentaires;unprogrammedecantinesscolairespourencouragerl’éducationdesfilles;etl’intégrationsante/nutritionetHIV/SIDAauxdistributionsdevivres).D’unemanièregénérale,lesprogrammesduPAMdonnentuneimportancegrandissanteauxquestionsdeprotectionsociale;
• Banque Mondialepoursonexpertiseglobale,entreautres,danslamiseenplaceetlesoutiendesfiletsdesécuritésocialeycomprisdesprogrammesdetransfertssociauxenespèceset,auTchad,sonaccentsurlareformedusystèmed’éducation;
• UNFPApoursonexpertiseenmatièredegenre,populationetsantéreproductive–leFBUPAPdevraitêtreconsidérécommeunpartenaireimportantpourtouteffortderéductiondelamortalitématernelle
• PNUDàtravers,entreautres,sonappuiausuividelaSNRPainsiqu’àtraverssonsoutienàl’octroidemicrocréditauxpopulationspauvres
• UNICEFpoursescompétencesintersectorielles,savisionlargedelaprotectionsocialesensibleauxintérêtsdesenfants,sonexpériencesurleterrainavecunevariétédepartenairesetdeprogrammesdetransfertssociaux,etlesoutiendeplusenplusaccordéaurenforcementdescapacitésetl’élaborationdespolitiquesnationales.
Auniveausous-régional,enAfriquedel’OuestetduCentre,unréseaus’estcréeautourdelaprotectionsociale,animéparleBITetl’UNICEF.Ilseraitutilederéfléchirsurlespossibilitésd’activerceréseauauniveaunational.
Institutions financières internationales
EndehorsdelaBanque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD) et la Banque Islamique de Développement (BID)sontactivesauTchad.
• Depuisquatreoucinqans, la BIDmobiliseunfinancementconsidérableàtraversle‘FondsdeSolidaritéIslamique’poursoutenirdifférentesinitiativesdansplusieurspays,ycomprisleTchad(oùunprojetactuellementencoursoctroiedesmicrocréditsauxgroupementsquisoumettentdesprojetsviablesselonlesrèglementsislamiques,àsavoirsansintérêts).LaBIDseraitprêteàfinancerdesétudesapprofondiesdanscedomaine.D’autresvoletssontégalementpossibleset,selonleresponsablerencontréaucoursdecetteétude,desfondspourraientêtremobiliséspourdesobjectifssociaux:Danslepassé,laBIDacherchéàsoutenirdesactivitésenfaveurdespersonneshandicapéesetdespersonnesâgéesauTchad,maiscesdossierssontrestesàl’instancedepuis2006,fautederelancedelademande.Lesfondssontdéboursésdanslecadredel’aided’urgence,etunappuiestégalementdonnéauxONGislamiquesquiviennentensoutienauxpopulationsdéfavorisées.159
• La BADafinancéauTchadleprojetREPA-FEM(1999-2007)quiaeupourbutd’améliorerlesconditionsdeviedesgroupesvulnérables,notammentlesfemmesdeszonesurbainesetrurales,danslapréfectureduChari-Baguirmi,enassurantunmeilleuraccèsdesfemmesauxressourcesproductivesetenrenforçantlescapacitésdesorganisationsdelasociétécivile.Lacelluled’exécutionopèreenliaisonfonctionnelleavecleMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamille(MASF).Leprojetacomportéquatrecomposantes:i)lamiseenœuvred’unFondsdeDéveloppementSocial(FDS)pourl’octroidesmicros-crédits(individuelsetcollectifs)etlasubventionauxréalisationsdesmicro-infrastructurescommunautaires(forages,périmètresirrigués,puits,magasins);ii)lerenforcementdescapacitésdeconceptionetdesuivi-évaluationduMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamilleenmatièrederéductiondelapauvretéetparticipationdelafemmeaudéveloppement;iii)lerenforcementdescapacitéslocalesd’interventiondespartenairesduprojet;etiv)lamiseenplacedelacelluled’exécutionduprojet.Actuellement,laBADadesprojetsdanslessecteursd’éducation/formationetdelasantéouellefinanceentresautreslaconstructiondesinfrastructures.Pourlescinqansàvenir(2010-2014),laBADmetlaprioritésurlefinancementpourlesroutes,lagouvernanceetl’agriculture,ycomprisl’eau.160
Agences bilatérales et interétatiques
Fautedutemps,l’équipen’apaspurencontrertouslespartenairesopérantdanslessecteurssociauxauTchad.Cependant,elleapuavoirdesentretiensaveclesreprésentantsdelaDélégation de l’Union Européenne (UE),etdel’Agence Française du Développement (AFD).
• Le10emeFondsEuropéendeDéveloppement(10emeFED–2008-2012/13)soutientleprogrammedecoopérationdel’UnionEuropéenneauTchad,quiviseàappuyerlamiseenœuvredelaSNRP.Decettemanière,ceprogrammecouvreplusieursdomaines,ycomprislerenforcementdesdroitsdel’hommeetdeslibertéspubliques,labonnegouvernanceetlesoutienauxsecteurssociaux,l’appuiàlasociétécivile,auxapprochesparticipativesetaudéveloppementlocal;ledéveloppementrural,lagestiondurabledesressourcesnaturelles;ledéveloppementd’infrastructures;desprogrammesd’accèsàl’eaupotable(hydrauliquevillageoiseetsemi-urbaine);etl’appuiauxpopulationsdéplacéesetauxrefugiés.Danslesecteurdelasanté,unaccentseramissurlasantedelamèreetdel’enfant.Lasécuritéalimentaire,constitueuneautreprioritépourl’UnionEuropéenne.161
• EnsembleaveclaCoopérationSuisse,l’AFDapporteunappuifinancierauCentreInternationaldeDéveloppementetRecherche(CIDR)pourlapromotiondesréseauxdemutuellesdesantédansleSudduTchad.LeCIDRtravailleenpartenariataveclesacteurslocaux(UNAD,BELACD,Base,Serfi)pourlamiseenplaceetlesoutienauxmutuellesquienvisagentdecouvrir10,000personnes(90%enzonerurale)dans2ans.162
159EntretienavecunresponsabledelaBIDàN’Djamena,avril2010(Voirnomenannexe);Voiraussiwww.isdb.org
160EntretienavecunresponsabledelaBADàN’Djamena,Avril2010161Papierpréparéparl’UEpourlaTableRondsurlasécuritéalimentaireaN’Djamena,le25février2010;EchosdelaCelluleAction-FED,
Bulletintrimestrield’information,no009,Janvier2010;UnionEuropéenne,lettresd’information8(2008)et10(2009);entretiensavecdesresponsablesdeladélégationàN’Djamena,avril2010
162Entretienavecunresponsabledel’AFD.Voiraussiwww.afd-tchad.org
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 233
16.3 Organisations non-gouvernementales et associations de la société civile
Plusde100organisationsnon-gouvernementales,associationsdelasociétécivileetstructuresdecoordinationontétérecenséesauTchaden2009.163Lesprofilsetlescompétencessonttrèsvariésetbeaucoupparmicesinstitutionsopèrentdansdesdomainessociaux(santé,éducation,sécuritéalimentaire,promotiondelafemme,droitsdel’enfant,bien-êtrefamilial)AuxONGinternationales(tellequ’Oxfam,WorldVision,ActionContrelaFaim,CARE)avecdesprogrammesmultidimensionnelss’ajoutentdesassociationslocales(telleque‘l’AssociationdeluttecontrelamalnutritionauKanem’)àvocationplusspécifique.IlyaaussidesONGouassociationsconfessionnelles(‘Secourscatholiqueetdéveloppement’;‘SecoursIslamique’)ainsiquedesassociationsstrictementlaïques.Beaucoupdecesinstitutionscombinentdesactivitésdeplaidoyeravecdesactivitésauniveaudelabase.Ellesbénéficientdel’appuitechniqueetfinancierdesdifférentesstructures.
Plusieursplateformeset/ouréseauxopèrentactuellementpourregroupercesstructures.Parexemple:‘l’Organisationdesacteursnon-étatiquesduTchad’(OANET)fédèreunequinzainedecollectifs,plateformesthématiquesetstructuresreprésentativesdusecteurprivéafindepromouvoirleurparticipationàl’élaboration,ausuivietévaluationdespolitiques.La‘CelluledeLiaisonetd’InformationdesAssociationsFéminines’(CELIAF)estunorganismenationalfédérantenviron200associationsfémininesauTchaddanslebutdedéfendreleursintérêts;le‘Collectifdesassociationsdedéfensedesdroitsdel’homme’(CADH)regroupe6associationstchadiennesœuvrantenmatièredesdroitsdel’homme;‘l’Unionnationaledesassociationsdiocésainesdesecoursetdéveloppement’(UNAD)coordonnelesactivitésdes7associationsmembres;laFEDAPETestla‘FédérationnationaledesassociationsdesparentsdesélèvesauTchad’.Enfin,leCILONGest–quantàlui–membrefondateurduRéseaudesplateformesnationalesd’ONGd’Afriquedel’OuestetduCentre(REPAOC).
ConcernantlescontributionsénormesapportéesparcesONGetassociationsenmatièrededéveloppementsocial,ilseraitutiledeconsidérerlacréationd’unebranchetchadiennedela‘Plateformeafricainedesassociationsdelasociétécivilepourlaprotectionsociale’(dontl’acronymeanglaisestACSP).Créeenseptembre2008dansunsouciderenforcerlavoixetlaparticipationeffectivedelasociétéciviledanslespolitiquessociales,l’ACSPestunréseaud’individusetd’organisationsopérantauniveaulocal,nationaletrégional,pourpromouvoirlecontratsocialentrelesétatsetleurscitoyens,surtoutparrapportauxquestionsconcernantlaprotectionsociale.Leursstratégiescomprennent:i)lapromotiondudialoguenationalsurlaprotectionsocialeenvuededévelopperunconsensussurlesapprochesappropriées;ii)desactivitésd’informationetdesensibilisationsurl’importancedelaprotectionsocialedanslaluttecontrelapauvreté;iii)laformationenprotectionsocialepourlesreprésentantsdelasociétécivile;etiv)lerenforcementdepartenariatsavecunevariétéd’acteursetd’institutions.164
16.4 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Vul’importancedespartenariatsstratégiquespourlamiseenplaceetlesuivid’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,ilestimportantd’impliquerdesledébutlesacteursprincipauxdanslesdomainesconcernés.C’estdanscesensquesontformuléeslesrecommandationssuivantes:
• Elaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégraledelapolitiquedeprotectionsociale
• CréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsocialeafindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvre,etlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale
• Mettreenplacelesstructuresappropriéespourpromouvoirlacoordinationetlaconcertationdespartenairesauxniveauxcentraletlocalautourdesprogrammesprioritairespourlaprotectionsociale.
163CILONG(2009)Répertoire2009desorganisationsdedéveloppementauTchad;EntretienaveclecoordinateurduCILONG164Africancivilsocietyplatformforsocialprotection:http://www.africacsp.org/
234 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 235
17. Perspectives sur la faisabilité de transferts directs en espéces au Tchad
17.1 Introduction
Lestransfertsdirectsenespèces–conditionnésounonconditionnés–constituentl’undesmécanismesdefiletssociauxdesécuritédeplusenplusutilisésdanslaluttecontrelapauvreté,lavulnérabilitéetl’insécuritéalimentairedesménages.Al’instardesautresinstruments,ilss’inscriventdansunevisionpluslargedelaprotectionsociale(voirencadrésuivant).Destinéssouventauxménagespauvresouvulnérablessélectionnésàpartird’uncertainnombredecritères,ilsontfaitpreuved’unegrandeefficacitédansdenombreuxpays,ycomprisenAfrique,oùilyadésormaisuneexpériencegrandissantedanscedomaine.
Encadré 19: Les filets sociaux de sécurité au sein d’une protection sociale plus large
PARTIE IV CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES D’AVENIR
Le terme « filet social de sécurité » ou « assistance sociale » fait référence souvent à des programmes de transfert non contributifs ciblant, d’une manière ou d’une autre, les pauvres ou les personnes vulnérables, tels que :
• Les transferts en espèces ou les bons d’alimentation, catégoriels ou soumis à des conditions de ressources, comme les allocations familiales ou les pensions sociales.
• Les transferts en nature, les programmes de repas scolaires ou de supplémentation destinés aux mères et enfants étant les plus courants, mais également les distributions de rations alimentaires à emporter, de fournitures scolaires, d’uniformes, etc.
• La subvention des prix, souvent de la nourriture ou de l’énergie, au profit des ménages.
• L’emploi dans le cadre de programmes de travaux publics à forte intensité de main d’œuvre, parfois dénommé « allocations conditionnelles ».
• Les transferts monétaires ou en nature destinés aux ménages pauvres et soumis au respect de conditions spécifiques imposées en matière d’éducation ou de santé.
• L’exemption de droits pour les services de base, les soins de santé, la scolarisation, les services publics ou les transports.
Les filets sociaux de sécurité ne constituent qu’une partie de la politique de protection sociale ou politique sociale. La protection sociale inclut également les programmes d’assurance sociale contributifs tels que les pensions/retraites, l’assurance chômage ou d’autres politiques du marché du travail. La politique sociale comprend des programmes publics de protection sociale, de santé et d’éducation, avec parfois des éléments importants relatifs aux politiques énergétiques ou du logement.
Source:BanqueMondiale(2008)Pourlaprotectionetlapromotion.Conceptionetmiseenœuvredefiletssociauxdesécuritéefficaces.EcritparMargaretGrosh,CarlodelNinno,EmilTesliucetAzedineOuerghi.
236
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 237
Lestransfertsdirectsenespèces,entantquetypespécifiquedetransfert,conduisentàdesaméliorationsconsidérablesentermesdenutrition,fréquentationscolaire,utilisationdesservicesdesantéetenregistrementdesnaissances,maisaussideréductiondutravaildesenfants.Lerenforcementdudéveloppementdel’enfantadesretombéespositives,contribuantainsiàlaréductiondelapauvretéàlongterme.Ilaaussiétédémontréquelestransfertsd’argentontunimpactpositifsurlesmodesetlesmoyensd’existencedesbénéficiairesprincipaux,toutenproduisantunensembledebénéficesindirectesetmultiplicateurspourdesbénéficiairessecondairesetpourleséconomieslocales.
Unenouvellevisiondelaprotectionsocialeconsidèrecestransfertscommedevéritablesinvestissementséconomiquesetnonpascomme‘desdévorateurs’desfondspublicsd’aidesociale.Selonlesétudesdecoûts-efficacité,ilspeuventêtreconsidéréscommeuneoptionabordablemêmepardespayspauvres.165
Cependant,ilfautaussiremarquerquelesprogrammesdetransfertsenespècesnesontpasunepanacée.Ilsontleurspropreslimites(nepouvantpascouvrirtouslesbesoins)etcomportentdesrisques(entermessurtoutdegestion,maisaussid’erreursd’exclusionetd’inclusiondepopulationsnécessiteuses).Ilsontleurproprecomplexité(parrapportauxquestionsdeciblage,de‘graduation’,de‘dépendance’,de‘cohésionsociale’)etleursproprescoûts(surtoutenl’absenced’infrastructuresadministrativesfortessusceptiblesdelessoutenir).Danscertainscontextes,parailleurs,ilsnesontpasappropriés(parexemple,dansdessituationsdecrisesalimentairesmarquéesparunmanquededisponibilitédeproduitsvivriersdebaseoulàoùlesmarchésnepeuventpasfonctionner).LeTableau43présente,d’unefaçonschématique,lespointsfortsetlespointsfaiblesdesdifférentstypesdetransfertssociaux(voiraussitableauenannexe11pouruneprésentationcomparativedesobjectifsdecesdifférentstypesdeprogramme).
Dansplusieurspays,ilyaaussilesdifficultésinhérentesàlacapitalisationetàlapérennisationdesexpériencesdeprojets-pilotesàuneéchellenationale.Laplanificationd’unprogrammedetransfertsmonétairesdoitprendreencomptetouscesfacteurs,toutensebasantsuruneanalysesolidedelavulnérabilité/pauvretélocaleetsurlecontextepolitique,institutionneletfiscalgénéral.Ilfautaussireconnaîtrequecesprogrammesnepeuventenaucuncassesubstituerauxautresmesuresetpolitiquesnationalesconcernantledéveloppementagro-économiqueetl’extensionuniverselledeservicesdebase.
UneétuderécentesurlestransfertsmonétairesenAfriquedel’OuestetduCentreasoulignélefaitquejusqu’àprésent,l’utilisationdetransfertsenespècescommeoutilderéductiondelapauvretén’apasencoreétéadoptéàunegrandeéchelledansunerégionoùcesontplutôtlestransfertsennature,telsqueladistributiondenourritureensituationd’urgenceetlesprogrammesdecantinesscolaires,àêtreplusfréquents.Cependant,surlabasedel’expérienced’autrespaysenvoiededéveloppement,unintérêtcroissantseportemaintenantverslepotentieldestransfertsenespècesentantqueformed’assistanceplussoupleetdavantagecapablederesponsabiliserlesbénéficiaires,leurpermettantderépondreàunegammepluslargedebesoins,ycomprisl’éducationetlasanté.166
165Devereux(2006);AdatoetBasset(2008);UNICEF/ODI(2009)166UNICEF/ODI(2009)
Tableau 43: Analyse comparative des types et contenu de transferts sociaux
Description Avantages Désavantages
TANSFERTS EN NOURRITURE/VIVRES
Plusieurs formes:•Distributiongratuitedevivres;
•Vivrecontreletravail;•Programmespourlesgroupesspécifiques(centresdenutrition;cantinesscolaires)
•Réponsedirecteàlafaimetàlamalnutrition
•Pourraitêtreplusacceptablepolitiquementquelestransfertsmonétaires
•Peutciblerdirectementlespopulationslesplusvulnérables
•Approprieàutiliserencasdefamine;absenceoufaiblessedemarché
•Pourraitdéstabiliserlessystèmesdeproductionlocaux
•Pourraitêtrealimentationnon-approprié•Ventedevivressurlemarché•Operationslogistiqueslourdes•Coutsopérationnelsélevés
TRANSFERTS PAR COUPONS/BONS (QUASI ARGENT)
•Bons–espèces•Bons–commodités(egfoodstamps)
•Utilisationpourl’achatd’alimentationouautresbesoins
•Facileàsuivre•Moinsvulnérableàl’inflationouàladévaluationquelecash
•Risquesdesécuritémoinsfortesqu’aveclestransfertsenespèces
•Coutsadministratifsélevés•Risquedefraude•Pourraitcréeruneéconomieparallèle•Pourraitexigerajustementrégulierpourprotégercontrel’inflation
•Prend6semainesoupluspourmettreen place
ARGENT CONTRE LE TRAVAIL
Utilisé,parexemple,danslesprogrammesdetravauxpublicsBasésurlessystèmes‘HIMO’(hauteintensitédemaind’œuvre
•Plusfacileàcibler/enregistrerquelesbonsoulecash(auto-sélection)
•Créationdebienspublics•Réponseaumanquéd’emploi•Necréepaslesyndromede‘dépendance’ou‘d’assisté’quiestunecrainteavecles‘dons’decash
•Coutsadministratifsélevésetprogrammessouventfaiblesdanslaconceptionetlamiseenœuvre
•Exclusionpotentielledesgroupeslesplusvulnérables(vieux;malades;ménagessansactifs;femmesavectachesménagères,etc.)
•Ilfaut6semainesoupluspourmettreenplace
•Pourraitgênerlemarchédetravailnormalet/oucréerdesconflitsavecd’autresactivités/priorités
238
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 239
DON D’ESPECES
Différentes formes de ciblage•Catégorique:allocationsenfants;pensionssociaux(pourlesvieux;pourleshandicapés,etc.);fondspourlesorphelins
•‘Means-tested’:basésurlesconditionséconomiques/niveaudepauvreté)
•CombinaisonDifférents formules:•Non-conditionné•Conditionné(e.gexigelaparticipationscolaireet/ouparticipationauxservicesdesanté/nutrition,etc.)
Différents buts:•Filetdesécuritéacourt-terme(réponseaunétatd’urgenceouprévupourunepériodedéterminée(àprévoirconditionsde‘graduation’)
•Assistancesocialeàlongueterme
•Viteàdistribueretàcirculer•Interventionminimaledelapartd’agenced’exécutionaupointd’utilisation
•Coutsadministratifsraisonnables•Pourraitavoirdeseffetspositifssurl’économielocale
•Bénéficiairesontladignitédechoixsurlesréponsesauxbesoinsprioritaires(pourlestransfertsnon-conditionnés)
•Contribueàlaresponsabilisationdesfemmesbénéficiaires(‘genderempowerment’)
•Contribueaudéveloppementdecapacitéhumaine,surtoutenliaisonavecd’autresprogrammessociaux
•Sertcommemécanismederedistributionsociale–visantàrenforcerlasolidariténationale/compactsocial
•Exigedescapacitésadministratives,logistiques,etdesuivi(coutsd’investissementinitialpourraientêtreélevés)
•Plusdifficileàsuivrel’utilisationdel’argentquedesvivres
•Ciblagepourraitêtredifficiledanslessituationsdepauvretégénéralisée(surtoutencasdefaiblessedessystèmesdecollecteetd’analysedesdonnées)
•Conditionnalitédifficileàadministreretdemandel’accessibilitédesservicesappropriés(cohérenceentrel’offreetledemande)
•Besoind’ajustementrégulierdevaleurencasdevariationsdeprix
•Questionsdesécuritépendantetaprèsladistribution
•Risquesdetensionssociales
INTRANTS AGRICOLES/ANIMAUX
Utilisédanslessituationsd’insécuritéchroniquesaussibienquedanslesphasesderétablissementaprèsunecriseDifférentesformes:•Subventionsoudistributiongratuited’engrais,semences,
•Donsouprêtsdebétail
•Contribueàlaprotectionetpromotiondesmoyensdevivreetdesrevenuesdesproducteursvulnérables
•S’accordauxbesoinsprioritairesdesproducteursruraux
•Pourraitêtreaccompagneparuneassistancetechniquespourassurerladurabilité
•Besoind’environnementsusceptibleàsupporterdesactivitésagro-pastorales
•Lescoutspourraientêtreélevés•Besoindecapacitélocaleainsiquedessystèmesdesoutientechniques
•Durabilitédépenddelaqualitédelaconceptualisation,lamiseenœuvre,etlesuivi
Tableau 43 (cont.)
SUBVENTIONS AUX PRIX (DENREES ET SERVICES)
Universelouciblé;comprendlessuivants:•Provisionparlegouvernementdesalimentsdebaseoudesaliments/produitsdepremiersnécessitégratuitsouàfaiblescouts
•Enlèvementouréductiondesfrais(ensanté,éducation,logement,transport,etc.)
•Protectiondespauvrescontrelesfluctuationsdeprixoulescoutsélevés
•Stimulel’utilisationdesserviceset–encequiconcernesurtoutlasanteetl’éducation–contribueàrenforcerledéveloppementhumain
•Demandeunepolitiquenationale•Aconsidérerlafaisabilitéparrapportauxcoutsetàl’administration/gestion
•L’enlèvementdesfraisd’utilisation(parexempleenéducationetsanté),demandelesétudespréalablesetlapréparationduterrainpourfairefaceàlademandecroissante
MICROFINANCE
•Systèmesdecrédit/épargnesindividuelsoucollectifs
•Pourraitprotégerlesmoyensdeviescontreleschocs(chroniquesouponctuels)
•Soutientlacapacitédeprendredesrisques
•Souventbienadaptéauxbesoinsdefemmespauvres
•Pourraitdonneraccèsauxinstitutionsfinancièresplusformelles
•Besoindeformationpréalableetdesuivirigoureux
•Difficultépotentielleàatteindrelespluspauvres/vulnérables
•Etablissementdesystèmesdefinancesparallèles
•Risqued’endettementencequiconcernelesmicrocrédits
•Manqued’infrastructure–surtoutenzonerurale
Sourcesdiverse:Oxfam(2006);Adato,AhmedandLund,IFPRI(2004);Devereux(2006);RHVP(2008)
Tableau 43 (cont.)
CetteétuderégionaleaidentifiélesforcesetlesfaiblessesdeprogrammesdetransfertsenespècesdéjàencoursauCapVert,Ghana,Nigéria,etSierraLeone.Parailleurs,uneinitiativesimilaireplusrécenteapurécemmentsemettreenplaceauSénégal.LeNigerestaussientraindeconsidérerlafaisabilitéd’untelprogramme.167Lesconclusionstiréesdel’analysedecesexpériencesrégionaless’avèrentpertinentespourlaconsidérationdelafaisabilitédestransfertsenespèceauTchad(voirencadré.)
167Lesrésultatsd’uneétudedefaisabilitésurunprogrammeciblédetransfertsenespècesliesàlanutritiondesenfantsauNiger(WatsonandMamane,2009),complétéparunesimulationdesescoûtsetbénéfices(Jonesetal,2010,draft),suggèrententreautresqu’untelprogramme:(i)auraitunimpactimportantsurlaréductiondel’écartdepauvreté;(ii)seraitabordabled’unpointdevuefinancieràtraversuneréallocationdesfondsd’autresprogrammeset/ouunappuiconsidérabledelapartdesbailleursdefonds;et(iii)devrait,pourêtreleplusefficacepossible,êtreaccompagnédeservicescomplémentaires.Aumêmetemps,ilestsuggéréquelescoûtsetbénéficesd’untelprogrammedetransfertenespècesdevraientêtrecomparésauxcoûtsd’autresinitiativesdeprotectionsocialeàpotentielefficace,pourarriverauchoixdesmeilleurescomposantesd’un‘paquet’deprotectionsociale.Cepaquetseraitcomposédetouteunegammed’interventionsdestinéesàdifférentsgroupesquifontfaceàdesformesdevulnérabilitésdifférentes(Jonesetal,2010).
240
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 241
Encadré 20: Points clés de l’étude sur les transferts en espèces en Afrique de l’Ouest et du Centre
Le terme « filet social de sécurité » ou « assistance sociale » fait référence souvent à des programmes de transfert non contributifs ciblant, d’une manière ou d’une autre, les pauvres ou les personnes vulnérables, tels que :
• Les transferts en espèces pourraient jouer un rôle majeur dans la réduction de la pauvreté chez l’enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre, en aidant à améliorer la nutrition, la santé et l’éducation et en réduisant des abus tels que le travail des enfants.
• Des programmes universels d’allocations pour les enfants contribueraient le plus à la réduction de la pauvreté chez l’enfant, et seraient à la portée de quelques pays riches en pétrole.
• Alors que le ciblage pose plusieurs défis majeurs, y compris le risque d’erreurs significatives d’exclusion et une charge administrative lourde, seuls des projets cibles de façon plus modeste pourraient être mis en œuvre dans les pays à faible revenu.
• Dans tous les cas, les programmes de transferts en espèces requièrent un renforcement des capacités pour leur réalisation efficace et doivent être accompagnes par des améliorations des dispositifs de services sociaux de base.
Source:ODI/UNICEF(2009)NotedeSynthèse,UnrôlepourlestransfertsmonétairesenAOC
17.2 Expériences, perceptions et perspectives au Tchad
LesprogrammesdetransfertsdirectsenespècessemblentassezmalconnusauTchad,l’expériencejusqu’àprésentétantplutôtbaséesurladistributiondevivres(àfinshumanitairesetdedéveloppement);les‘dons’ennatureponctuels;unsoutienmatérielliéauxprojetsdiversregroupantfemmes,producteurs,etc.(distributiondemoulinsàmil,décortiqueuses,intrantsagricoles,etc.)oul’octroidemicrocréditsremboursables(voirexemplescitésdansleschapitresprécédents).
Danslepassé,ilyaeuuneexpériencetimidecomportantl’octroid’allocationstrimestrielles(30.000CFApartrimestre)auxfamilles/tuteursd’orphelinsetd’autresenfantsvulnérables(OEV),danslecadred’unsystèmedeparrainageorganiséparleClubItalie/Tchadqui,selonlesresponsablesdel’ActionSociale,adurécinqans(2000-2005).Maisilyaapparemmenteudesproblèmesdegestion,etceprogrammen’apasétépérennisé.Bienqu’ilsembleavoirétéapprécié,iln’yaapparemmentpaseuuneévaluationdesonefficacitéetl’équipen’apaspuprendreconnaissancedesdocumentsdeprésentationoud’analysesurceprogramme.UnautreprojetdesoutienfinancierauxorphelinsaégalementétésoumisparlaDirectiondel’ActionSocialepourfinancementpotentielparuneONGIslamique,maiscelan’apaseudesuitepourlemoment.
LePAMcomptemettreenplacedansleszonesdesrefugiéscentrafricainsdansleSudunprojetpilotedetransfertsparcouponsliésauxachatsd’alimentationdebasechezdescommerçantslocauxaveclesquelsdescontratsseraientétablisaupréalable.Uneétudeseraréaliséecetteannée(2010)pourapprécierlafaisabilitéd’untelprojet(parrapport,entreautre,del’existencesurlemarchélocaldelanourrituredebased’unequantitéetqualitéégaleàcelledistribuéenormalementparlePAM).
LePAMpréfèreutiliserunsystèmedecoupons(bonsd’aliments),parcequeleprogrammeviseessentiellementàaméliorerlasécuritéalimentaireetlanutritionet,pourcela,lescouponspermettentdavantagedecontrôle.Leprojetapporteraégalementdesintrantsagricolesauxpetitsproducteurs(onalloueauxrefugiéscentrafricains1,7hectaresparménage)pourlesaideràs’intégrerdanslazone.Sil’étudedefaisabilitéestpositive,lePAMcomptemettreenœuvreleprojetdès2011.
Enl’absenced’expériencespréalablesdanscedomaine,ilestclairqu’ilfaudraitexaminerdeprèslapertinenceetlafaisabilitéd’unetelleapprocheauTchad.Cecidemande,évidemment,uneétudedefaisabilitéapprofondie–cequidépasselemandatdecetteétudesurlaprotectionsociale.Néanmoins,aucoursdesentretiens,ilaétéconduiteune‘minienquête’surlesperceptionsdesrisques,despotentialitésetdesthèmespossiblespourunprojetouprogrammedetransfertsenespècesauTchad,envued’aiderlaréflexionnationalesurlafaisabilitéd’unetelleoption.L’encadréci-dessousprésenteunrésumédesrésultatsprincipaux:
Encadré 21 : Perceptions de la faisabilité des transferts en espèces au Tchad
Risques/craintes :
• Manque d’expériences de ce genre de transferts au Tchad ou l’habitude est plutôt d’effectuer les transferts en nature/matériel/vivres
• Problèmes énormes de gestion et de suivi – surtout en ce qui concerne le cash. Manque de structures fiables pour effectuer les transferts et faiblesses de systèmes administratifs pour les suivre
• Questions de sécurité : dans les conditions actuelles au Tchad, comment assurer la sécurité des gens qui effectuent ces transferts ainsi que la sécurité de ceux qui les reçoivent ?
• Manque de compréhension populaire : les gens ne prendraient pas au sérieux les cadeaux ‘gratuits’, ce qui renforcerait les risques de leur manque d’utilisation pour les fins prévus
• Problèmes de ciblage : ‘On est tous pauvres ici’, on répète. Avec l’étendue de la pauvreté au Tchad, comment arriver à identifier/cibler les plus pauvres/vulnérables comme récipients de transferts en espèces ?
• Risque de briser la cohésion sociale en remplaçant les systèmes locaux d’entraide existant avec une aide éphémère/aléatoire…..Une fois terminés, qui aidera ces personnes ? (‘L’année pendant laquelle elles reçoivent les transferts et mangent à leur faim, alors que leurs voisins à coté souffrent, sera rappelée toujours comme une ‘année de honte’ pour eux, et ils ne s’en sortiront jamais’)
• Risque de créer la dépendance, surtout en ce qui concerne les transferts sans conditions
• Méfiance des receveurs : ‘On n’a jamais entendu une chose pareille – il faut se méfier’. A qui doit-t-on donner cet argent ? Est-ce qu’il sera utilisé aux fins prévus ? Ne serait-il pas mieux vaut payer directement les subventions sociales (frais de scolarité, par exemple, directement aux écoles)
• Manque d’efficacité à long terme : On donne l’exemple des cantines scolaires et des rations sèches qui attirent les élèves seulement le temps qu’elles sont distribuées – sans un véritable changement de comportement à long terme au niveau des parents
• Manque de pérennisation des effets : ‘Donner ainsi de l’argent ? Cela ne va pas aller très loin !’ L’argent va être utilisé pour les besoins courants et disparaître. Il serait préférable d’appuyer les moyens d’existence ou donner un petit capital qui pourrait fructifier
242
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 243
• Donner de l’argent ne va pas résoudre les problèmes de base. En premier lieu, il faudrait prendre en compte les dynamiques qui créent la pauvreté
• Questions sur la forme du transfert – il faudrait privilégier les transferts en matériel (instruments de production, intrants agricoles, technologies appropriées, etc.) ou en animaux (petits ruminants, poules, vaches, etc.), accompagnés par un soutient technique.
• Problèmes de genre : Donner l’argent aux femmes risque de créer des problèmes au sein des ménages et des conflits avec des maris qui risquent d’arracher l’argent pour leurs propres comptes.
Réactions positives :
• Transferts de l’argent ? Pourquoi pas ? C’est un système déjà utilisé par le gouvernement à travers les crédits pétroliers (remboursables). Pourquoi ne serait-il pas possible d’y inclure un volet social en guise de subventions pour les ménages les plus démunis/vulnérables ?
• Un tel programme serait utile pour pérenniser les aides ponctuels, qui, à l’heure actuelle, sont octroyées au cas par cas.
• Un système de transferts en espèces aux ménages pour stimuler ou renforcer la demande de services pourrait être un complément aux efforts visant à améliorer la qualité et la couverture de l’offre des services.
Conditions préalables nécessaires:
• La définition d’une politique sociale appropriée; la conduite d’enquêtes sociales approfondies et d’études de faisabilité détaillées; l’élaboration de textes et structures pour une bonne réglementation
• La mise en place de systèmes de gestion, d’administration et de suivi, ainsi que de mécanismes surs et de pratiques de transferts de fonds et/ou d’identification des intermédiaires fiables (en l’absence de tout système bancaire, etc.….)
• L’identification de partenaires formés et engagés à tous les niveaux (central, régional, local)
• La définition d’un système de ciblage basé sur des données fiables et des critères clairs et transparents liés aux buts prévus
• La conduite d’un travail préalable de sensibilisation auprès des populations bénéficiaires (et non-bénéficiaires)
• La mise en œuvre d’une phase pilote préliminaire destinée à tester la validité de l’approche et en tirer des leçons
• Dans le cadre d’un programme lié a la nutrition, la conduite préalable d’une étude du marché, pour vérifier la disponibilité des produits vivriers
• La conduite d’une étude sociologique préalable pour identifier les dynamiques d’entraide existante – même pour les groupes les plus démunis
• L’adoption d’une approche adaptée aux différents contextes locaux (différences sociales, culturelles, économiques, etc.)
Source:EntretiensaveclesacteursclésàN’Djamenalorsdel’étudesurlaprotectionsociale(mars/avril2010)
Encadré 21 (cont.)Lesfacteursclésàprendreencomptepourlafaisabilitéd’unprogrammedetransfertsenespècesauTchadseraientsurtoutd’ordrepolitique(volontédugouvernementd’investirdansuntelprogrammecommeinstrumentmajeurdelaprotectionsociale);administratif(capacitésexistantesd’élaboreruntelprogrammeetdelemettreenœuvre);financier(budgetdel’étatdisponibleetsoutienpossibledespartenaires);ettechnique(choixdetypeetmodalitéduprogrammeparrapportauxvulnérabilitésdelapopulationcible).
17. 3 Transferts en espèces au Tchad : Thèmes et modèles éventuels
Lesdiscussionsaveclesresponsablesdanslesdifférentssecteursontaidéàdégagerquelquesthèmesprioritairesetquelquespistespotentiellespourdesdiscussionspluslargesconcernantlafaisabilitéd’unprogrammedetransfertssociaux.Acestade,ilnes’agitquedesuggestionsdestinéesàidentifieruncertainnombred’optionsprioritaires,quiparlasuitenécessiteraientd’êtrevérifiéesparuneétudedefaisabilitéplusapprofondiecommepréalableàtouteplanificationéventuelle.
• Améliorer la nutrition/sécurité alimentaire des ménages vulnérables à travers un transfert régulier en espèces qui, en renforçant le pouvoir d’achat local, s’attaquerait aux causes économiques du problème
Points forts/idées de base :L’insécuritéalimentaireetlamalnutritionsontdesproblèmesprioritairesauTchad,surtoutdanslazonesahélienneoùilssontliésàlafoisàlapauvretéchroniqueetauxcrisesponctuellesousaisonnières.Destransfertsenespècesrépondentàunbesoinréel:lesménagesachètentlaplupartdeleurnourrituresurlemarché–leurpropreproductionnedurequequelquesmois,etl’achatdel’alimentationconstitueuneportionimportantedesbudgetsfamiliaux,surtoutparmilesménagespauvres.
Lestransfertsenespèces(aulieudevivres)sontplusrespectueuxduchoixdesbénéficiairesdesachatsprioritaires,etilspeuventaussicontribueràstimulerl’économielocale(etparlesinvestissementspropresdesbénéficiaires,etparleseffets‘multiplicateurs’surlesautresoperateursdelaplace).Accompagnédesactivitésennutrition(éducation,informationetcommunicationpourlechangementdecomportement),unprogrammepilotedetransfertsenespècespourraits’adresseràdeuxdesdimensionsduproblèmecomplexedel’insécuritéalimentaireetlamalnutrition.
Points faibles/questions :D’aprèscertainsanalystes,danslesrégionsaffectéesparunegrandeinsécuritéalimentaire,ilneseraitpasconseilléderemplacerladistributiondevivresavecdesprogrammesdetransfertsenespèces,àcausedelanondisponibilitédevivressurlemarché(commec’estlecasmaintenantdanslazonesahélienne).D’autres,parcontre,suggèrentquesilecashestdisponible,ilyauraitdesmarchés….
Possibilités : - Prévoirunprojetpiloteenidentifiantlesménageslesplusvulnérablesdansuneouplusieurszone(s)àhautrisque(avecuntauxélevédemalnutritionetd’insécuritéalimentaire,maisavecdisponibilitéd’alimentssurlemarché).Leciblagedesménagesauseindesvillagessélectionnéspourraitsefaireselonlescritèrescatégoriques(ménagesavecenfantsdemoinsde5ans).
244
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 245
- Expérimenterdifférentsmodèles:cashseulement;cashplusaliments;cashplusbonsd’achat;cashplussoutienauxmoyensdeproduction(petitsruminants;intrantsagricoles;AGRetaccèsauxmicrocrédits,etc.).
- Considérerlesoptionssoitd’unprojetponctueld’uneduréelimitée(périodedesoudure)soitd’unprojetàpluslongterme(aumoinsunan)comportantdesactivitésd’accompagnementselonlesbesoins(information/éducationnutritionnelle;formationengestiondemicrocrédits/épargne,etc.).
- Réfléchirsurlapossibilitédelierletransfertàdesformationsappropriéesauxfemmes/mères(cashpourformation)liéesàlanutritiondesenfants.
- ChercherdespartenariatsauprèsdesONGactivesdansledomainedelanutritionetdelasécuritéalimentaire.Tenircomptedesleçonsdetelsprogrammesdetransfertsàpartirdel’expérienced’autrepayssahéliens(parexempleleNiger,voirencadre22).
• Encourager l’éducation – surtout des filles – (ou l’alphabétisation des femmes), à travers des transferts en espèces aux ménages/vulnérables pauvres conditionnés à l’envoi et le maintien des enfants à l’école
Points forts/idées de base :Ménagesetzonesàcibleridentifiésenfonctiondepauvretédesménages,tauxbasdescolaritéetexistencedestructuresscolairesfonctionnelles.Certainsinterlocuteurssontfavorablesàcetteidée,danslamesureoùcesménagespourraientêtreaidésàfairefaceauxdifficultésfinancièresetauxcoûtsd’opportunitéassociésàlascolarisationdeleursenfants.
Points faibles/questions:Certainsinterlocuteursremarquentqu’enfait,auTchad,lademandepourl’éducationestdéjàplusfortequel’offre:ilfaudraitainsiconcentrerleseffortsplutôtsurl’améliorationetl’expansiondesservicesd’éducationexistants.Ilfaudraitégalementunplaidoyerpourunevraiegratuitédel’éducation(quiexistedanslesdéclarationsmaispasdanslesfaits).
D’autressoulignentlebesoind’étudesplusapprofondiespourdéterminerlanatureexactedesfacteursdeblocagesdelascolarisationdesenfants,quinesontpastoujoursd’ordrefinancier.Certainssoulèventdesproblèmesliésauciblagedesménagespauvres(dansuncontexteoùlapauvretéesttrèsgénéralisée).
D’autresquestionnentlapérennisationdeschangementsdescomportements(expériencesdescantinesscolairesetrationssèchesoùlesparentsn’envoientplusleursenfantsàl’écoleunefoisqu’ellesseterminent).
Et,enfin,d’autresinsistentsurlefaitqu’ilnefaudraitpasfavoriserundésengagementcompletdesparentsvis-à-visdelaparticipationfinancièreauxcoûtsdel’éducation,puisquec’estjustementcetteparticipationquipermettraitderenforcerlavaleurdonnéeàl’éducation.
• Nombre de bénéficiaires : 1.500 ménages très pauvres avec un total de 11.100 membres (y compris 7.500 enfants <16, dont 2.550 enfants <5
• Critère de ciblage : Ménages très pauvres (en fonction des données d’une Analyse de l’Economie des Ménages (AEM) et d’une classification par niveau de richesse) et quelques ménages comportant des veuves et des personnes handicapées. La priorité a été donnée aux mères et aux personnes chargées d’enfants de moins de cinq ans. Les transferts d’argent liquide ont été effectués uniquement dans les régions que le gouvernement avait déclarées comme ‘atteintes d’insécurité alimentaire sévère’ (selon le SAP).170
• Couverture : Environ un tiers de la population des zones ciblées (le nombre total des habitants – bénéficiaires et non-bénéficiaires - des villages cibles est estimé à environ 30,417 personnes).
• Durée : Un an: les transferts ont été prévus seulement pendant les trois mois de la période de soudure (juin, juillet, août) de 2008; démarrage effectif : fin juillet 2008.
• Distributions : Un montant total de 60.000 francs CFA par ménage, distribués au cours de la période de soudure en trois tranches de 20.000 francs CFA (environ 40 dollars), ce montant ne tenait pas compte de la taille du ménage (un ménage moyen étant composé de sept personnes). Le montant total verse en forme de transfert : 88 940 000 FCFA (134 893,29 €), ce qui représente 54% du cout total du projet. L’argent a été distribué aux femmes. A cause des conditions de sécurité, Save the Children a établit des contrats avec les commerçants locaux pour la distribution mensuelle de l’argent, moyennent un taux de 5% de l’argent transféré.
• Conditionnalité: Les femmes dans ménages bénéficiaires du projet devaient participer à des séances de sensibilisation sur la malnutrition et les autres activités d’hygiène et de santé publique, notamment l’établissement de comités de salubrité publique (conditionnalité étant l’option préférée par le CSR/PGCA).
• Suivi et évaluation: Suivi de 100 ménages par le biais de la méthodologie ‘Analyse d’Economie de Ménage’ (AEM) comportant trois étapes essentielles : avant le commencement du projet (situation de référence), un mois après la première distribution d’argent (à l’apogée de la période de soudure) et un mois après la troisième distribution (évaluation). Le suivi a comporté un contrôle anthropométrique des enfants de moins de cinq ans avant le projet et après chaque distribution. L’évaluation finale a été conduite aussi auprès de 100 ménages non-bénéficiaires plus les autorités locales et leaders communautaires.
• Partenariat: Le CSR/PGCA du département de Tessaoua (au moment de la conception et de la mise en œuvre du projet); l’Office d’Aide Humanitaire de la Commission Européenne (ECHO) (pour le financement).
Source:SavetheChildrenUK(2009)
Encadré 22: Aperçu d’un projet pilote de transfert en espèces à Tessaoua (Niger) SCUK
170Lesvillagesciblessontceuxquiontenregistrélesdéficitsalimentaireslesplushauts(déficitde55%a90%parrapportauxbesoins)selonle“BilanAlimentaireNational”d’octobre2007duMinistèreduDéveloppementAgricoleàlarécolteagricolede2007-2008.Uncritèreadditionneld’exclusion:touslesvillagesidentifiéscommebénéficiairesduprogrammecash-contre-travailentreprisparleCCAàtraversson“PlandeSoutienauxPopulationsVulnérablesàl’InsécuritéAlimentaire”.Laphase(entre18-28juin)deciblagedesbénéficiairesdanslesvillagescibles,avecl’établissementdelistesdebénéficiaires,aétédifficile,ayantnécessitéuntravailconjointdeSavetheChildrenetdesreprésentantsdesbénéficiairesetdemandantplusieursrévisionsdeslistes(SavetheChildren-EchoFoodSecurityLivelihood,QuarterlyReportNov.08)
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 247
Possibilités : - Aulieudetransfertsauxfamilles,plusieursinterlocuteursproposentplutôtl’octroidefondsdirectementauxétablissementsscolaires(ouauxAPE)poursubventionnerlesfraisdescolarité(paiementsdesmaîtrescommunautaires171;entretiendesécoles;acquisitiondematérieldidactiqueetpédagogique).Cesfondspourraientêtreconditionnésàlaperformancedel’école(entermesderétentionetpromotion/réussitedesélèves,parexemple,d’aprèslemodèleduprojetdesantéappuyéparlaBanquemondiale).
- D’autresévoquentl’exempledusoutienaccordéparl’UNICEFauxfamillesdesélèvesavecl’octroidematérieldestinéàallégerlestâchesménagèresdesfemmes(cequiapoureffetderéduirelebesoinpourlestravauxdomestiquesdesfilles).
- D’autresencoresuggèrentunepérioded’expérimentationpourtesterdifférentsmodèles(transfertsdirects,indirects,envivres–cantinesscolaires,etc.)danslecadreduPlanIntérimaireduProgrammedeDéveloppementdel’Educationetdel’Alphabétisation(PDEA-3ans).
- Toutcommepourlesautresoptions,uneétudeapprofondiedefaisabilitéseraitindispensablepourdéterminer:lapertinenced’unprogrammedetransfertsliéàl’éducation(cohérenceentrel’offreetledemande;lesprincipauxblocagesàl’éducation);lacapacitédeciblage,demiseenœuvreetdesuivi;lespartenairesdisponiblessurleterrain;letypedetransferts;leprincipedelaconditionnalité,etc.
• Contribuer à accélérer la réduction de la mortalité maternelle et infantile, en mettant en place des mesures spécifiques qui s’adressent aux obstacles financiers de l’accès aux soins (consultations prénatales, suivis gynécologiques et accouchements).
Points forts/idées de base :LaPolitiqueNationaledeDéveloppementdelaSanté(PNDS2009-2012)prévoitdanssonprogramme4.5l’améliorationdel’accessibilitéfinancièreauxsoinsàtraversplusieursactivités(promotiondemutuellesdesantéetassurancemaladie;subventionsdeshôpitaux;priseenchargedesindigentsetdespopulationsvulnérables;applicationetsuividestextesenvigueurrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,PTME,lesurgences,ARV,anti-paludisme…).
Lafeuillederoutepourl’accélérationdelaréductiondemortalitématernelle(2009-2012)faitleconstatdesobstaclesfinanciersquicontribuentàrendretrèsélevéslestauxdemortalitématernelle(1.099pour100.000naissancesvivantes),mêmesisonpland’actionn’offrepasdesolutionspourréduirecesobstacles.Ilseraitainsiimportant,au-delàmêmedelaréflexionnationalesurlagratuitédessoins(voirchapitresurlasanté),deréfléchirsurlesactionspossiblespourallégerlesbarrièresfinancièresàunematernitésansrisques.Destransfertspourraientainsiêtreoctroyésauxfemmesenceintesàconditionqu’ellesparticipentauxconsultationsprénatalesetaccouchentdanslescentresdesanté(cequinécessiteraitaussiquelescentresdesantésontbienéquipésetdisposentd’unpersonnelbienformé,etc.)D’autresinterventionssontégalementpossibles(voirci-dessous).
Points faibles/questions :Parmilesprofessionnelsdelasantérencontrésaucoursdel’étude,ilyadesavisassezpartagés.Certainss’opposentauxtransfertsd’argentauxfemmes,en
insistantquecelarisqueraitdefausserlaquestionetdemasquerlevraiintérêtquelesfemmesdevraitapporterausuivideleursgrossessesetàl’accouchementassisté.(Acesujet,certainscitentl’exempled’unprogrammedel’UNICEFquialiél’encouragementdelaPCIMEàunedistributiongratuitedesmoustiquairesimprégnés,cequidévaloriseraitcesmoustiquaires).Danscetteperspective,laprioritédevraitêtredonnéeàlasensibilisationdesfemmes,avecuneactioncomplémentairesurlagratuitédessoins.Ilyaégalementdesquestionssurlaqualitédel’offredessoinsetd’assistanceàl’accouchement.
Possibilités : Ilseraitpossibledemenerdesactionscomplémentaires:- unplaidoyerliéàuntravailtechniquepourassurerl’applicationdesloissurlagratuitédesoins(cequiprendraitsansdoutedutemps);
- uneffortpourassurerladisponibilitédessoinsenqualitéetquantitésuffisantes(servicesdesanté);et- desdémarchesvisantdirectementlesobstaclesfinanciers–soitparlebiaisd’unprogrammedetransfertsconditionnés,commesuggéréprécédemment,soitparunmécanismedemutualisationdesrisquesautourdelamaternité(mutuelledesantépourlesfemmesenceintes)quicouvriraitégalementlesuivietlessoinsdunouveau-né.Danscecasprécis,ilseraitintéressantdes’inspirerdumodèleutiliséenMauritaniepourfairefaceàceproblèmeàtraversunsystèmebasésurunforfaitobstétrical)(voirencadré).172
Encadré 23 : Mutualisation du risque comme solution à l’accès aux soins obstétricaux : Le cas de la Mauritanie
171Anoterque,selonl’expériencedelaBanquemondiale,cegenredetransfertscomporteaussicertainesdifficultéslogistiques(d’aprèsdesentretiensavecunresponsabledelaBanqueMondiale,avril2010)
172IlyaégalementdesexpériencesavecunsystèmepareilauBurkinaFaso,qu’ilseraitutileaétudierdeplusprès(entretienavecleconseillertechniquedanslasantédelareproduction,FNUAP,auTchad)
La limitation de l’accès aux soins obstétricaux d’urgence pour des raisons financières est une des causes du taux élevé de mortalité maternelle dans les pays en développement et particulièrement en Mauritanie. La mutualisation du risque telle qu’elle est réalisée par le forfait obstétrical permet à toutes les femmes enceintes de faire suivre l’intégralité de leur grossesse pour la somme de 22 US$ soit deux à dix fois moins que dans les autres maternités du service public. Les complications et les interventions chirurgicales en rapport avec la grossesse sont incluses dans l’offre de service. Outre la facilitation de l’accès aux soins, cette stratégie a pour objectifs l’amélioration de la qualité des soins obstétricaux d’urgence et l’assurance de meilleures conditions de travail pour les prestataires.
Après cinq années d’expérience dans la capitale et plus de deux ans dans trois régions rurales, l’impact est très positif : on constate dans les quatre zones, grâce à une adhésion massive de la population, une augmentation croissante du nombre de prestations ayant abouti dans les zones rurales à un doublement du taux d’accouchements assistés. Le taux d’impayés est inférieur à 0,1% et le système totalement autonome une fois les investissements de départ réalisés. La gestion est assurée par un comité mixte usagères/prestataires/élus locaux, garantissant une transparence exemplaire. Ces premiers résultats ont incité le Ministère de la Santé à faire de la généralisation du forfait obstétrical une de ses priorités en fixant comme objectif une couverture de 80% du territoire d’ici 2010.
Source:Reynaudinetal.200
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 249
• Remplacer la pratique de ‘dons’ ponctuels octroyés aux ‘cas sociaux’ dépistés en milieu urbain par les services du Ministère de l’Action Sociale par un système de transferts en espèces réguliers aux ménages/personnes ciblées comme les plus démunies/vulnérables.
Points forts/idées de base : Lesbesoinsenassistancedela‘clientèle’duMinistèredel’ActionSociale(MASSNF)dépassentdeloinlesmoyensdisponibles.LeMinistèreest,eneffet,chargédes’occuperdespopulationslesplusvulnérables,tellesquelesveuves,lesfilles-mères,lespersonnesâgées,lesorphelinsetautresenfantsvulnérables(OEV),lespersonneshandicapées,etc.Maisiln’apaslacapacitédeconcevoir,établiretpérenniserdesprogrammesappropriés(voirchapitre4).Lamiseenœuvred’unprogrammepilotedetransfertsréguliersenespècesdestinésauxménages/individuslesplusdémunis(àdéfiniret/ouprioriser)pourraitconstituerunebasesurlaquellegrefferd’autresformesdesoutien(AGR;formation;etc.).173Points faible/questions :leMinistèrenedisposepasdefondspourcegenred’activité:unFondsdeSolidaritéNationale,établien2006/07etgéréparleMASSNF,estréservéauxpersonnesdéplacées(surtoutdansl’Estdupays)ouauxpopulationssinistrées(inondations,incendies,etc.).Ilseraitimportantdeprévoirunfonds(ouunepartiedufondsexistant)pourdesgroupesàvulnérabilitéchronique.Pourcela,ilfaudraitd’abord:renforcerlescapacitésdegestionrequises;établirdescritèresclésdeciblageetde‘graduation’duprogramme;etmettreenplaceunsystèmeefficacedecollecteetd’analysededonnées,suivietévaluation.Laformationdesagentssurplace,coupléed’unsoutientechnique,seraitégalementnécessaire,étantdonnéesurtoutlafaiblesseactuelleenmatièretechniqueetgestionnaire.
Possibilités :Sicetteoptionestretenueaprèsl’étudedefaisabilité,ilfaudrait,aucoursd’unephasepréliminaireouphasepiloteetsurlabasedesrésultatsd’uneenquêteauniveaudeN’Djamena,élaborerunprogrammedetransfertsdirectsenespècesdestinésàl’undesgroupescibles(ouàunecombinaisondegroupes):- famillesavecorphelinsetautresenfantsvulnérablesencharge;- veuvesdémunies;- personneshandicapéessanssoutien;- personnesdetroisièmeâgesansrevenu/soutien.
Dansunpremiertemps,lestransfertspourraientêtreeffectuésàpartirdecentressociauxsélectionnésdelacapitale(surunepériodede2ans),pourtesterlafaisabilitéetl’efficacitédel’approche.Lestransfertsseraientaccompagnésd’autresactivitésdesoutienadaptéesàchaquecatégoriedebénéficiaire(AGRpourlesveuves;insertionéconomiquepourlespersonneshandicapées;soutienàlascolaritépourlesOEV,etc.).Selonlesrésultats,leprogrammepourraitêtreélargiprogressivementauxautrescentressociauxrégionaux.
Ilestfortementrecommandéd’appuyerunéchanged’expériencesavecd’autrespaysenAfriqueoùcegenredeprogrammesconnaitdéjàuncertainsuccès(parexempleauKenya,oùunprogrammeexécutéparlegouvernementassistéparsespartenaires,couvredesorphelinset
autresenfantsvulnérablesdans17districtsdupays;etauMalawi,oùleprogrammedetransfertssociauxenespècescouvreplusde24,000ménagespauvres(ycomprisplusde48,000orphelinsetenfantsvulnérables)dansseptdistrictsdupays.174
D’autres thèmes possibles pour un programme de transferts :
• Encourager l’enregistrement des naissances :Parexempleàtraverslepaiementdesfraisdesenregistrementstardifs,ouenliantlesenregistrementsauxpaiementsdetransferts;
• Réduire les coûts de l’eau dans le milieu périurbain : Atraversdessubventionsenfaveurdespetitsfournisseursorganisésengroupement;
• Aider à rétablir les moyens d’existence des ménages pastoraux des zones sahéliennes frappés par la sécheresse et par des pertes énormes de bétail :Aulieud’untransfertenespèces,untelprojetpourraittransférerdesanimaux(petitsruminants,voirmêmedesbovins)auxménagesdémunis.Acondition,cependantquecertainesconditionssoientréunies(entermesdedisponibilitéenressourcesfourragèresethydrauliques).
17.4 Dimensions techniques à considérer
Endehorsdesconsidérationsadministratives,plusieursaspectstechniquesdevraientêtreprisencomptedansl’élaborationd’unprogrammedetransfertsenespèces.L’étudedefaisabilitécerneraitsansdoutetouteslesdimensionscritiquesaveclaprécisionrequise,selonlethèmeéventuelretenucommeoptionpotentielleàpoursuivre.Ici,enréponseauxpointsprincipauxsoulevésparlesinterlocuteursauTchad,ilsuffitd’évoquerlesaspectssuivants:
Nature, conditions et mécanismes du transfert :
• Conditionné ou non-conditionné?LaplupartdesacteursrencontrésauTchadsemblentfavoriserdestransfertsconditionnésàunchangementdecomportementvisantledéveloppementdescapacitéshumaines(participationàl’école,participationauxformations(cash-contre-formation);etautres.Cetteapprocheestcenséemieuxgarantirquelestransfertssoientutiliséspourlesfinsprévus,etmilitercontreladévalorisationdes‘cadeauxgratuits.’
Ilfaudrait,pourtant,analyserdeprèslesconditionsdel’offre(écoles,centresdesanté)pours’assurerquelescontraintessurviennentsurtoutauniveaudelademande:sil’écolen’existepasousielleestenmauvaisequalité,ilnefaudraitpasinsisteràcequelesbénéficiairesenvoientleursenfantsàl’école.Ilfautaussiremarquerquel’évidencetiréed’autresexpériencesailleursdanslemonden’atoujourspasdémontré,d’unefaçonclaireetnette,quec’estenimposantdesconditionsqu’onpourraiteffectivementatteindredesrésultatspositifssurlerenforcementdescapacitéshumaines.Etenfin,ilfautprendreencomptequelesexigencesadministrativesd’unprogrammedetransfertsconditionnéssontbeaucouppluslourdesetcoûteusesquecellespourdestransfertsnon-conditionnés.
• Transferts aux individus, aux ménages, aux groupements ou aux structures?Ilyaplusieursoptionspourlestransferts–chacuneavecsesspécificités.
173Commeonavuenhaut,leMinistèreadéjàunepetiteexpérienceaveccegenredeprogramme;ladirectiondel’insertiondeshandicapésaégalementsoumisunepropositionpourunprogrammeponctueld’octroidestransfertsenespècesd’uneduréede4mois;donc,l’idéen’estpastotalementnouvellepourceMinistère
174PourleKenya:voirhttp://www.gender.go.ke/index.php/Divisions/cash-transfer-programme-for-orphans-and-vulnerable-children.html.PourleMalawi:voirhttp://www.undg-policynet.org/ext/MDG-Good-Practices/cases/Malawi.pdf
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 251
- Transfertsauxindividus/ménages:D’abordilyalaforteprobabilitédeserreursd’exclusionoud’inclusionliéesauxproblèmesdeciblage–surtoutdansunpayscommeleTchadoulessystèmesdecollecteetd’analysededonnéessurlapauvreté/vulnérabilitésontfaibles.Ilfautprendreencomptelapressionsocialequipousseraitàlaredistributionpotentielleauseindugroupe,accompagnéderisquesquelestransfertsnesoientpasutilisésauxfinsprévues(bien-êtredesmembresduménage).Ilyaégalementlerisqued’atteinteàlacohésionsociale,etleremplacementdessystèmeslocauxdesolidaritéetd’entraide.
- Transfertsauxgroupements:Ilfautreconnaitrelesdifficultésdanslesmodèlesdetransfertsauxgroupementspourdestravauxcollectifs–letravailétantplutôtindividuel;
- Transfertsauxstructures:Ceux-cipourraientsefaire,parexemple,auxorphelinats(commedanslecasd’unsoutienapporteparl’ArabieSaouditeauTchad);auxécoles/APEpoursoulagerlesfraisdescolarisationdesparents;ouselonlemodèleduprojetdesantésoutenuparlaBanquemondialeavecdestransfertsauxstructuressanitairesbaséessurlaperformance.
• Pour des transferts s’adressant à des individus au sein des ménages, qui seraient en fait les bénéficiaires directs?Ilestrecommandéquecestransfertsprivilégientlesfemmes,etcelapourmieuxs’assurerquel’argentsoitutilisépourlesfinsprévues.
Enfait,partoutdanslemonde,laplupartdesprogrammesdetransfertsenespècesmettentenplacedesprocéduresetmécanismesvisantàconfierl’argentdirectementauxfemmes.Cecicontribueégalementàunprocessusde‘genderempowerment’pourlesfemmes.(Anoter,qu’àpartirdecertainesexpériencesetétudes,lePAMarécemmentchangésapolitiquededistributionde‘carted’identité’pourlesrefugiés–auparavantcettecarteétaitétablieaunomduchefdefamille,maintenantelleestétablieaunomdelafemmepourtoutelafamille).
• Dons ou prêts?Jusqu’àprésent,l’expérienceauTchadsembleplutôtprivilégierladistributiondevivresgratuitsoul’octroidemicrocréditsremboursables.
Pourtant,ilfautprendrecomptelesavantagesetlesinconvenientsdeladistributiondesvivres(voiraussiTableau43ci-dessus).Etpourlesmicrocrédits,danslecasdepopulationsparticulièrementdémunies,quiutiliseraientl’argentsurtoutpourdesfraissociauxetpasforcementpourdesactivitésgénératricesderevenus,ilyadesfortsrisquesd’endettementoud’impossibilitéderemboursement.Ilfaudraitprévoirplutôttouteunegammedeservicesdansledomainedelamicro-finance–telsquel’épargneoulaculturefinancière(‘financialliteracy’),etc.-quirépondraitauxvraisbesoinsetcapacitésdesplusdémunies–surtoutlesfemmes.
IlfaudraitaussisebasersurlesexpériencespositivesdessystèmeslocauxdecréditetépargnequisontrépandusauTchadetailleursenAfriques(telsquelestontines)quipourraientêtrerenforcésetencadréspourassurerunecouverturepluslarge.
• Argent ; coupons/bons ; ou matériels/ moyens de subsistance?Unsystèmedecouponspermettraitdemieuxcontrôlerlesachats,maisexigeraituntravailadditionnelpourétablirdescontratsaveclescommerçants/fournisseurslocauxagréés.Lesintrantsagricoles,matérielagricoleoucheptel,pourtant,demanderaientunsuivitechniquedequalité.
• Argent seul ou accompagné (« Cash plus »)?Deplusenplus,lesprogrammesdetransfertsenespècessontaccompagnéspardesformesdesoutientechnique(parexemple,uneformationengestion,accèsauxmicrocrédits,soutientechniqueenAGR,etc.).Danstouslescas,lestransfertsdemandenttoujoursunsuivirégulier.Ilsseraientplutôtunélémentparmid’autres,auseind’unpaquetvariédeservicesetdeprestationsvisantlaprotectionsocialedespopulationslesplusvulnérablesselondesdimensionsdifférentes.
• Mécanismes de transferts :Enl’absencedesstructuresbancairesauTchad,faudrait-ilétudierlapossibilitéd’appuyerunprogrammeéventueldetransfertsenespècessurlessystèmesd’octroidemicrocrédits?Est-cequecessystèmessontassezfortsetstructuréspourservircommebasededépart?Yaurait-ild’autresréseaux(parexemple,leréseaudescommerçantsprivés,telsquisontutilisésauNigerdansunprojetpilote?)175L’utilisationdetélé-transfertsestrépanduedansquelquespaysd’Afrique(parexempleleKenya).Ilfaudra,àceteffet,suivrel’expérienceduprojetpilotedelaBanquemondialequientendtesterlafaisabilitédetélétransfertsauTchad.
• Montant et fréquence des distributions?Distributionsmensuelles?Trimestrielles?Plusieursfacteursdevraientêtreprisencompte,ycompris1)l’importancedelarégularitédestransferts;2)lesrisquesassociésauxtransfertstropgrands;3)lemanqued’infrastructuresconcernantlesservicesdebase;et4)lesimportantsdéfisdelogistiqueauTchad–paysimmensemarquéparlafaiblessedesinfrastructuresdecommunicationetl’enclavementdeplusieurszonespendantlapériodedespluies.
• Durée du programme.Ilfaudraitdéfinirdèsledébutlesdimensionstemporellesduprogramme.Uneannée?Deuxannées?Aucoursseulementdelapériodedite‘desoudure’(danslecadred’unprogrammeliésurtoutàlasécuritéalimentaire,parexemple)?Autredurée?Yaura-t-ildesperspectivesde‘graduation’duprogramme(c’est-à-direunmomentoùlesbénéficiairesseraientjugésprêtsàsortirduprogramme)?Sioui,quelsenseraientlescritères?Sinon,est-cequelebudgetpourraitsoutenirlapérennisationduprogramme?Autantdequestionsàréglerselonlesbutsescomptésetlesmoyensdisponibles.
Processus/paramètres et capacités de ciblage et de suivi :
• Une approche universelle ou ciblée?L’étuderégionalecitéeci-dessussuggèrequemalgrélepotentieldémontrédesprogrammesdetransfertsuniverselsderéduireletauxdepauvretéparmilesenfantsenAfriquedel’Ouest,cesprogrammespourraientêtresoutenusfinancièrementseulementparquelquespayspétroliersrichesdelarégion.Est-cequeleTchad(quinefaisaitpaspartiedecetteétude)seraitparmicespayset–donc–auraitlapossibilitéd’éviterlesproblèmesliésauxsystèmesimparfaitsdeciblage(erreursd’exclusion/inclusion;contextedepauvretérépandue;manquedesystèmeactuellementenplace)pourpouvoirsongeràmettreenplaceunecouvertureuniverselled’allocationssociales(auxenfantsaudessousd’uncertainâgeouauxpersonnesâgées,parexemple).176Oualorsest-cequ’uneapprocheciblée(commecelle
175SavetheChildrenUK(2009)Howcashtransferscanimprovethenutritionofthepoorestchildren:EvaluationofapilotsafetynetprojectinsouthernNiger
176Uneanalysecomparativefaitepar‘SavetheChildrenUK’aestiméqu’untransfertuniverselenfaveurdesenfantsen-dessousdel’âgede5anscoûteraitl’équivalentde2,5%duPIB-cescalculssontbaséessuruntransfertparenfantéquivalentàl’écartdepauvretémoyenafind’atteindrelalignedepauvrétédeUS$1,25parjour,plus15%pourlescoûtsadministratifs
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LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 253
quiestsuggéréedanslecasduNiger,paysauxcaractéristiquessimilaires)seraitpréférable?Entreautres,lesanalysesapprofondiesdel’espacebudgétaireetdescapacitésinstitutionnellesetadministrativesdevraientfairepartieintégrantedel’étudedefaisabilitéprévue,pourfournirdesélémentsderéponseàcesquestions.
• Quel système de ciblage à mettre en place si l’option de transferts universels n’est pas retenue ?Ilseraitutiledeprévoirunecombinaisondeméthodesetd’instrumentsdecollecteetd’analysededonnées(voirtableauenannexe12pourunedescriptionsommairedesdifférentesméthodologiesexistantes).- Dansunpremiertemps,ilfaudrasebasersurlesenquêtes nationales sur la pauvreté,
vulnérabilité et sécurité alimentaire(enrenforçantlescapacitésconcernantl’identificationdes‘zones’àrisque,au-delàd’uneperspectiveaxéesurdesménagesindividuels.)
- Lacapacitédemenerdesenquêtes sociales ponctuellesseraitégalementàrenforcer:voirl’exempledesenquêtesconduitesparleMASSNFdansledépistagede‘cassociaux’autourdescentressociauxenmilieuurbain,quimériteraientd’êtreaméliorées,systématisées,etétaléespourunecouverturepluslarge.Acelailfautajouterlesmesuresvisantàcomblerlemanqueactuelenmatièredebasesdedonnées,desystèmestandardd’enregistrementdebénéficiairesetdecapacitédesuivietdemiseàjour.
- Les enquêtes du type HEA(Analysedel’économieduménage)sontutilespourmieuxcernerlesdistinctionsentresdifférentsniveauxdepauvretéetderichesseauseind’unecommunautédonnée.Pourcela,uneformationtechniqueseraitàprévoir(liée–peut-être–àlamiseenplaced’unprogrammepilotedetransferts.)
- Lessystèmes de ciblage communautaireontl’avantagedesebasersurlescritèreslocauxdepauvretéetdevulnérabilitéet,dansladéfinitionetlamiseenplaceduprogramme,dedonnerunrôlepluslargeauxacteurslocauxàtraversdesprocessusparticipatifs.Ilfaut,toutefois,éviterlesrisquesquecessystèmesnereproduisent,d’unefaçonoud’uneautre,leshiérarchiesexistantesauseindelacommunauté.
17.5 Conclusions, recommandations et éléments de réflexion
Danslamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesauTchad(oudetoutautreformedetransfertsocialoudesystèmedemutualisationdesrisques),touteoptiondevraitnécessairementtenirencomptedesrisquesetdesopportunitésmentionnésci-dessus.Parconséquent,une étude de faisabilité approfondie seraitnécessaireaupréalablepourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesd’unetelleapprocheetpourmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéesassurantunecertaineréussite.
Unefoislafaisabilitédémontrée,ilseraithautementconseillédeprocéderparétapes.Aceteffet,unprogramme pilote à couverture restreinte etpendantunepériodeprécisepermettraitdetesterl’approcheetdedégagerlesprincipauxenseignements,avantdelescapitaliseretdelesmettreàl’échelle.
Lesélémentsclésdecetteapprochesontlessuivants:leciblagedesbénéficiairesetlamiseenplaced’unsystèmeefficacedegestion,desuivietd’évaluation.Lesoutiendepartenairestechniquesetfinanciers;lechoixd’opérateursappropriés;l’engagementdesacteurssurleterrain(ONGou
autres)etl’ancrageinstitutionnelauseindesservicescompétentsdansledomaineseraientautantdegagesdesuccès.EtantdonnélanaturenovatricedecegenredeprogrammeauTchad,ilestconseillédeprévoirune phase de formation pour le personnel,ycomprisàtraversdesvoyagesd’étudedanscertainspaysvoisinspourmieuxserendrecomptedesprocéduresettirerdesleçonsdesexpériencesdéjàencours.
Lestransfertsenespècesfontl’objetd’unintérêtgrandissantdelapartdeplusieurspartenairestechniquesetfinanciers(entreautres,l’UnionEuropéenne,laBanqueMondiale,l’UNICEF,lePAM,leDFID).DanslecontexteduTchad,oùilyatrèspeud’expériencesdanscedomaineetoùlescapacitésdevraientêtredéveloppées,ilseraitimportantd’établir un cadre de coopération technique et financièrepouraideràlaréflexionsurcesdifférentsaspects,pourfaciliterdeséchangesd’expériencesavecd’autrespays,enparticulierceuxdelasous-régionet–sil’optionestretenue-pourrenforcerlescapacitésnationalesdansl’élaborationetlamiseenœuvreéventuelled’untelprogramme.
L’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeseraitlerésultatd’unprocessusdeconsultationetdeconsolidationdesexpériencesacquises.Atitreexpérimental,etsicelaseraindiquéparl’étudedefaisabilité,unprogrammepilotedetransfertsenespècespourraitalimenterlesdiscussionsetfournirdesélémentsprécieuxenmatièredemécanismesdeprotectionsocialeauTchad.
18. Conclusions et recommandations principales, par secteur et par thème
18.1 Un regard d’ensemble
Considéréecommetouteinitiativesusceptiblederemédierdirectementouindirectementauxdifférentstypesdechocs,àlavulnérabilitéetàlapauvretéchroniquesoussesmultiplesdimensions,laprotectionsocialeestdevenueundessujetsquipréoccupefortementl’opinioninternationaleàl’instardel’UnionAfricaine(UA)àtraversparexemplelescadresstratégiquesdeluttecontrelapauvreté(CSLP)oùuneplacedechoixluiestréservée.ParconséquentleTchad,undespayslespluspauvresdelaplanète,nepeutlogiquementqu’êtreinterpeléamplementparcetteinitiative.
C’estdanscecontextequ’ilaétéjugéutiled’explorerleterrainafindedoterleGouvernementdelaRépubliqueduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciersd’unebasedeconnaissancesindispensablespréalablespourentreprendrel’élaborationd’unepolitiquenationaledelaprotectionsocialetellequeprévuedanslaSNRPII.
Pourmeneràbiencetteétude,laméthodologieadoptéeaconsistéàallierunelargerecherchedocumentaireàdesentretiensaveclesacteurscléssurleterrain,envuededisposerd’unebased’informationssurlasituationactuelleetsurlesprogrammesetsystèmesexistantsdansledomainedelaprotectionsociale.
Partantd’uneanalysemultidimensionnelledelapauvretéauTchad,larechercheaportéaussibiensurlaplaceréservéeàlaprotectionsocialecommeapprochetransversaleauseindulaSNRPqu’auxdimensionsdesprogrammessectoriellesetleurmiseenplacedanslepays.Elleapasséen
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revueégalementlesressourcesfinancièresallouéesauxsecteurssociauxclés,lecadrelégislatifpourlaprotectionsocialeetlesstructuresinstitutionnellesetdecoordinationexistantesdanslepays,ainsiquelecadredepartenariatquisoutientlesacteursœuvrantsurleterrain.
C’estàpartirdecesdonnéesqu’onapuévaluerlecheminquiresteàparcourir,l’urgenceainsiquelanécessitéabsoluedelamiseenplaced’unePolitiqueNationaledelaProtectionSocialeauTchad.CarmalgrélavisionlargedelaprotectionsocialearticuléeparlaplupartdesacteursclésetlaplaceprioritairequiluiestallouéeauseindelaSNRP,d’unefaçonglobale,leseffortsdepromouvoirlaprotectionsocialeauTchadrestentparcellairesetsanscoordination,lesinstitutionschargéesd’élaboreretdemettreenplacedifférentsélémentsdelaprotectionsocialesontdépourvuesdemoyensadéquatsenressourcesfinancièresethumainesetl’impactdesprogrammessurlapauvretéetlavulnérabilitéapparaittrèsmitigé.
C’estpourcelaqu’enplusdesrecommandationsspécifiquesàchaquesecteur(récapituléesd’unefaçonsommairedanslessectionssuivantes),l’analyseglobalemènesurtoutàdesrecommandationsportantsurlespointsclésidentifiésdanslechapitre19.Ils’agitde(i)créerunestructuredecoordinationsolideetperformante;(ii)menerunprocessusdeconsultationlargepourladéfinitiond’unepolitiquenationaledeprotectionsocialeancréedanlaSNRP;(iii)établirunsystèmedecommunicationpermanentàtouslesniveaux;(iv)articuleretagirselonunevisiondecomplémentaritéquichercheàrenforcerlessynergiespositivesentrelesdifférentsacteurs;(v)sedoterd’unebaseanalytiquefiablealimentéeparunsystèmerigoureuxdesuivietévaluation;(vii)créeruncadrejuridiqueclaireetveilleràsonapplication;(viii)renforcerlescapacitésenmatièredeprotectionsociale,planificationetgestion;(viii)prévoiruninvestissementdetaille;(ix)renforcerlecadredepartenariatetmobiliserlespartenairesstratégiques;et(x)élaborerunpland’actionpourlamiseenœuvreprogressived’unevraiestratégienationaledeprotectionsocialequiidentifiedesactionsprioritairesàentreprendreàcourt,moyenetlongterme.
18.2 Conclusions et recommandations par secteur et domaine
Comptetenuducaractèretransversaldelaprotectionsociale,l’étudead’abordrecensétouslessecteurssusceptiblesd’êtreimpliquésàlaprotectionsociale.C’estàl’issuedecetteidentificationqu’ilaétéprocédéàuntravaildeterrainquiapermisdedénicheravecunecertaineexhaustivitél’ensembledesactionsparsecteurmenéesdanslepaysquel’onpeutconsidérercommeétantprochesdudomainedelaprotectionsociale.Touteninsistantsurl’importancederenforcerlessynergiesentrelesactionsmenéesdanslesdifférentssecteurs,ilestimportantdeprévoirunensembled’actionsetdemécanismesquiferaitpartied’unestratégiedeprotectionsocialenationales’adressantauxdifférentstypesdevulnérabilité.C’estpartantdesconstatssurleterrainquelesprincipalesrecommandationssuivantesontétéesquisséesdanslesdifférentssecteursimpliqués:177
Pour renforcer la protection de l’enfant, lesprioritéssuivantesseraientàconsidérer:
• Améliorationdesenregistrementsdesnaissances,d’encadrementdel’enfanceetlamiseenœuvreeffectivedelapolitiquedudéveloppementdujeuneenfantainsiquel’harmonisationdescartes scolaires et préscolaires.
• Renforcementdel’accèsàl’encadrementappropriépourlesenfantsdesménageslesplusvulnérables,ainsiquelesenfantsorphelinsouabandonnés.
• Faisabilitédelamiseenplaced’unprogrammedetransfertsdirectsenespècesenfaveurdeménagesdémunisayantenchargedesorphelinsetdesautresenfantsvulnérables.
• Dispositiondemécanismesdepréventionetderéponseappropriésparrapportauxenfantsaffectésparlessituationsd’urgence(enfantsrefugiés,enfantsdéplacésetenfantsvivantdansdesménages‘hôtes’).
• Prévoirdessynergiespositivesentrelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetunestratégienationaledeluttecontreletravaildesenfantsainsiqu’unestratégienationaleémergeantedeluttecontrelesviolencesàl’égarddesfemmesetdesenfants.
Pour la protection et la promotion de la femme,onpeutpréconiserde:
• S’appuyersurl’approbationduCodedesPersonnesetdelaFamilleetcommebasesocio-juridiquepourlesaspectsimportantspourlaprotectionsocialeetIntégrerl’aspectgenredanstouslesdomainescouvertsparlapolitiquenationaledeprotectionsociale.
• Renforcerlessynergiesentrelapolitiquenationaledelaprotectionsocialeetlapolitiquenationaledegenreprévue.
• Renforcerlacapacitéd’analysedelapauvretéenrelationauxquestionsdugenre(observatoiredugenre)etlesassociationsdesfemmescommepartenairesprivilégiéesdelasociétécivile.
Encequiconcerneles personnes handicapées,lesprioritésspécifiquessuivantesdoiventêtreprisesenconsidération:
• Renforcerleseffortsvisantàcernerlasituationactuelledeplusprésàpartirdelaconduited’uneenquêtenationalepourlacollecteetl’analysedesdonnéesdebase.
• Etudierlafaisabilitéd’inclurelespersonneshandicapéeslesplusdémuniesdansunsystèmerégulierdetransfertssociaux(enespècesouennature).
• Renforcerlesystèmed’exemptionenplaceouprévu,envuedefaciliterl’accèsdespersonneshandicapéesauxservicessociauxdebase.
• Veilleràcequelesmesuresprévuesouencourspourlapromotiondel’emploiet/oulesactivitésgénératricesderevenusprennentenconsidérationlesbesoinsspécifiquesdespersonneshandicapéesselonleprinciped’une‘discriminationpositive’.
Pourcequiestdela sécurité socialedontlaconvention102obligedésormaislegouvernementàétendrelacouverturejusqu’ausecteurinformel,desrecommandationssuivantessontpréconisées:
• AutitredelaCNPS:AdoptiondunouveauprojetdeCodedelasécuritésociale;Immatriculationdestravailleursdusecteur;constructiondeslogementsetautresservicessociaux;l’extensiondurégimedesaccidentsdetravailetdesmaladiesprofessionnellesauxélèvesdesécolesprofessionnelles,auxapprentisetauxstagiaires;créationd’unebranchemaladie.177Pourplusdedétailsdanslesrecommandations,seréférerauxchapitresconcernés
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• AutitredelaCNRT:Commettreuneexpertiseenvued’envisagerlaréformedelaCaisse;décentraliserlagestiondelacaisseauniveaudechaqueministère;proposerdesprimesdedépartauxmilitairesquin’ontpaspassélenombred’annéesnécessairespourpouvoirbénéficierdelaretraite.
• Pourlessystèmesd’entraideinformels:Encouragercessystèmesparl’organisationdesséminairesetautresétudessurlesmeilleurespratiques;réglementerlesformeslespluspratiquées.
Parrapportà la santédontleTchads’engageàaccélérerl’accèsuniverselauxinterventionsessentielles,ilfautmettrel’accentsurlespointssuivants:
• Autitredelagratuitédessoins:prendretotalementenchargelespersonnesindigentesetpartiellementcertainespopulationsvulnérables(autresquecellesquibénéficientdéjàdelagratuité)commeparexemplelespersonnesâgées;baisserleprixdemédicaments;élaborerlestextesrendantgratuitslaCPN,lesaccouchementsnormaux,laPTME,lesurgences,antituberculeux,antipaludéens,lesconsultationscurativespourlespersonnesdu3ièmeâge,etc.;budgétiserleFondsNationaldeSolidaritéafindelerendrepérennepourprendreencomptetouslesindigentsmaispasseulementlessinistrés.
• Autitredelasantédelamèreetdel’enfant:Mettreenplaceunsystèmedeforfaitobstétrical.
• Autitredesmutuellesdesanté:Appuyerlesorganisationsdemicroassuranceàredéfinirlestextesréglementairespours’adapterauxrèglesdegestiondesmutuellesdesanté;formerlesresponsablesdesorganisationsdelamicroassurancesanté;apporterunappuitechniquepourlamiseenplacedesoutilsdegestiondelamicroassurancesanté;apporterunappuitechniqueauxorganisationsdemicroassurancedanslecadredelanégociation,d’élaborationetdesignaturedescontratsaveclesprestatairesdesoins;définitiondespaquetsd’activitéàcouvrirselonlecontextedechaqueorganisation.
• Autitredel’assurancemaladie:L’élaborationetl’adoptiond’uneloiquiseraplacéesousl’autoritéconjointedesMinistèresenchargeduTravail,del’ActionSocialeencequiconcernel’assurancesocialedefaçonlargeetceluienchargedelaSantéPubliquepourcequiestdel’assurancemaladieetlesmutuelles;faireadopterleprojetdeloiportantCodedelaSécuritésociale;ledébatàl’AssembléeNationaleetl’adoptiond’uncadrelégislatif;l’adoptiondetextesd’applicationetdecritèresdeperformancesdesmutuelles.
Spécifiquementpour le VIH/SIDA,ilrecommandé,enmatièredeprotectionsociale,cequisuit:
• LesoutienauxPVVIHetauxOEV.
• L’intégrationdelaluttecontreleSIDAdanslesinstrumentsdedéveloppementnotammentlarévisiondelaStratégienationalederéductiondelapauvretésecondegénération(SNRPII).
• L’améliorationetl’extensiondesactivitésdetraitement,desoutiensocioéconomiqueetcellesrelativesàlaréductiondesimpactsdelamaladie.
Encequiconcerne la sécurité alimentaire,lesrecommandationssuivantessontformulées:
• Autitredelaréactionfaceaurisque:L’extensiondefiletssociauxdesécuritéalimentaire;augmentationdesramificationsetautrespointsd’interventiondeproximitétouchantleszonesdéfiniesàrisquesrécurrents;réduireaumaximumlesprocéduresetdélaisd’acheminementdel’aide;prévoirunepolitiquedeconvertibilitéallantdanslesensd’adapterl’aidealimentaireauxhabitudesalimentairestoutenladiversifiant;mettreenplaceunmécanismed’alerteprévisionnelleetd’interventionrapide.
• Autitredelapréventioncontrel’insécuritéalimentaire:Promouvoirdescoopérativesetmettreenplacedesbanquesdecéréales(greniersvillageois)auniveaucommunautaire;développerlesProjetsetProgrammesdurables(PNSA,PNIMT,SDA),développerdespolitiquesquitiennentcomptedesaspectsliésauxchangementsclimatiquesetàladégradationdel’écosystème
Parrapportàlaproblématiquedela nutrition,enplusdesrecommandationssurl’insécuritéalimentaireleconcernantaussi,ilseraitjudicieuxdepréconiserlesrecommandationssuivantes:
• Miseenœuvre,àgrandeéchelle,desinterventionsnutritionnellesàhautimpactetmiseenplaced’unestructuredecoordinationetsuiviauniveaucentraletrégional.
• Elaborationd’unpland’actionnational(unestratégiederéponse)enassociantlesdifférentsacteurs;miseenœuvredesinterventionscurativesetpréventivesenfocalisantlesactionssurlesenfantsdemoinsde5ans,lesmèresallaitantesetlesfemmesenceintesdansleszonesaffectées.
• Soutienetpromotiondebonnepratiquedel’allaitement;etfournirunpaquetessentiel:accèsauxalimentsdecomplémentetdethérapie.
• Focalisationdelasurveillancedelacroissancesurlesenfantsde0-3ans,aussibiendanslescentresdesantéqu’auniveaucommunautaire,toutenciblanttouslesenfantsde0-5ans.
• Elaborationd’unprojetpilotedetransfertdirectenespècesauxménagespauvres/vulnérablesdupointdevuenutritionnelleetdelasécuritéalimentaire.
Pourcequiestdel’éducation,dontlaprotectionsocialeviseàrétablirl’équitéensonsein,onpeutsuggérerquelquesélémentssuivants:
• Autitredelascolarisation:Sensibiliserlesparentssurl’éducationdesfillesetétablirdespistesderéflexionsurl’âgelégalaumariagepourlesfillesetunepromotiondelaformationdesfemmesinstitutricesoudansd’autresmétiers;Instaurerdesprogrammessurlascolarisationdesfillesdanslescentresd’alphabétisation;impliquerlesautoritésreligieusesdanslapromotiondel’éducationdesfilles;renforcerlescapacitésdelaDPEFafindeluipermettredeprendrevraimentuneenvergurenationale.
• Autitredesbarrièresconcernantlesvaleursculturellesetlescroyancesreligieuses:Mettrel’accentsurlechoixdelalangue,pouréviterl’hostilitédecertainsparentsauFrançais;revenirsurcertainsprogrammesd’enseignement;établirunsystèmespécifiqueauxnomades;réglementerlesystèmedesécolescoraniquesdanslebutdepasseràsarénovationdanslefutur;étendrelacouverturedusystèmepréscolairedanstoutleterritoirenational.
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• Autitredescontraintesfinancières:Ciblerlesménagespauvresenmilieururaletétablirunepriseenchargecomplètedesdiverscoûtsd’éducation;mettreenplaceuneconnexionentremicrocréditsetscolarisationdesenfants.
Danslecadred’uneprotectionsocialeetunecouvertureauxrisquesexogènesaxéessurle développement et la promotion de l’emploi,ilnoussembleopportundeformulerlesrecommandationssuivantes:
• L’adéquationentrelaformationetl’emploi,lerenforcementderéseauxexistantsetl’évaluationdel’efficacitéexternedesstructuresdeformation.L’ouvertured’unefilièredeProtectionSocialepourmieuxrenforcerlescapacitésdesAssistantesSociales.
• Créationd’unfondsdesolidaritépourl’emploidesjeunesdéscolarisésounon;miseàladispositiondespromoteursdecentresd’incubationetdepépinièresd’entreprises;178promotiondesactivitésàhauteintensitédemaind’œuvre(HIMO);soutiendesactivitésdesgroupementssocioprofessionnelsenmatièred’activitésgénératricesderevenu–surtoutpourlesfemmes.
• L’élaborationd’unepolitiquenationaledel’emploiavecuneplacedechoixpourlesplusvulnérables.
• Créationd’undispositifdesoutien(microcrédit,parcellesaménagées,intrantsetmatériauxagricoles)auxlauréatsdesécolesdeformationagricoleenvuedeleurpermettred’initierdesactivitésdeproductionets’autoemployer.
• Initiationdepolitiquesallantdanslesensdefavoriserledépartvolontaireàlaretraitedanslafonctionpubliqueavecdesmesurescohérentesd’accompagnementdansl’initiationetlapromotiondesactivitésentrepreneurialesetagropastorales.
Pouraméliorerl’accèsdespauvresauxservices et infrastructures de base,lesmesuressuivantessontàpréconiser:
• Augmenterletauxd’accèsàl’eaupotableauxprixabordables,etmettreenplaceuncadredecoordinationdanscedomainepourfaciliterlaplanification,lesuividelamiseenœuvreetlacoordinationdesactionsdanslesecteurdel’eau,del’assainissementetdel’hygiène.
• Intensifierlesinvestissementsdansledomainedel’eauetl’assainissementsurtoutdanslemilieururaletlelongdescouloirsdetranshumanceparlaconstructiondespuitspastorauxquirenforcentautantlesdisponibilitésaucheptelqueleshumains.
• Réfléchirsurlamiseenplaced’unebanquedel’habitatpourpermettrel’accèsàlapropriétéduplusgrandnombredeménagesetpromouvoirlescréditsàl’habitat.
• Encouragerdespolitiquesallantdanslesensdeladétaxationdesmatériauxdeconstructionetleursubventionparl’Etat.
• Diversifierlessourcesd’énergie,enparticulierpromouvoirlesénergiesrenouvelablesetsubventionnerlesprixafinquelespopulationsdémuniespuissentyaccéder.
Pourfairefaceauxrisquesetauxconséquencesdessituations d’urgence complexe,leTchaddoit:
• Mettrel’accentsurlaprotectiondespopulationslesplustouchéesainsiquelerétablissementetlerenforcementdesréseauxsociauxplusharmonieuxpardesdispositionsjuridiquesappropriéesetlamiseouremiseenplaced’unsystèmeéquitabledeservicessociauxdebase.
• Inclureunplandecontingencecommepartieintégrantedanslapolitiquenationaledeprotectionsociale,enprévisiondesituationsd’urgencescomplexes,envuedesoutenirlespopulationsàtraversdifférentesphasesd’urgence,depost-urgence,deréhabilitationprécoceetdedéveloppement.
18.3 Conclusions et recommandations sur les aspects juridiques, budgétaires, institutionnels et partenariats
Aprèsavoirdiagnostiquélesdifférentssecteursd’intérêtenmatièredeprotectionsociale,ilaétéquestionderéfléchirsurlesmodalitéspratiquesdesamiseenœuvre.Cetravailaconsistéàexplorersoncotélégalàtraversuneanalysejuridique;lapossibilitédesonfinancementparl’entremised’uneanalysebudgétaire;sastructurationparunscénariod’uncadredecoordinationinstitutionnelle;etlamobilisationdespartenairestechniquesetfinanciers.C’estainsiquequelquesrecommandationsconsécutivesàcesanalysesontétéretenues:179
Encequiconcernel’aspect juridique,ilestrecommandécequisuit:
• Lacodificationdestextestouchantaudomainelaprotectionsociale;
• Lareconnaissanceeffectivedanslecodedespersonnesetdelafamilledudroitàlaprotectionsociale;
• L’adoptiondestextesd’applicationdetouteslesloisrelativesàlaprotectionsocialenotammentcelledelaloiportantsantédelareproduction;
• L’harmonisationdelalégislationinterneauxinstrumentsjuridiquesinternationaux(CDEetOIT).
Pourcequiestdudomaine budgétaire,ilestsuggérédesélémentssuivants:
• Elaborerlanomenclaturebudgétaireenmatièred’éducation,desantéetd’actionsocialeainsiquetouslesautresdépartementsconcernéspourpermettrelalisibilitédesdépensesenfaveurdelaprotectionsociale;
• Mettreenplaceunmécanismedesuiviefficacedesdépensesàdestinationdesbénéficiaires;veilleràcequelesdotationsbudgétairesintrasectoriellessoientmieuxorientéesverslesbesoinsdesplusvulnérables
Ilestproposédanscettepartieunestructuredecoordination interministérielledeconcertationetdesuividelapolitiquedeprotectionsocialebaséesuruneplateformeselonlesdifférentsaxes.
178P 179Pourplusdedétailsdanslesrecommandations,seréférerauxchapitresconcernés
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• Chaqueaxedelapolitiqueseraprésidéparleministèredetutelleayantl’avantagecomparatifsil’axenedisposepasd’organesexistantscommeleConseilNationaldel’enfance,celuidelanutritionoudespersonneshandicapées.
• Cettestructure,seraundispositifàtroisniveaux:politique,techniqueetopérationneldontlefonctionnementsebaserasurlesprincipesdelacollaborationétroite,delatransparenceetdelabonnegouvernance;laparticipationactivedesacteursétatiquesetnonétatiquesainsiquel’implicationdespartenairestechniquesetfinanciers;l’implicationdesniveauxdécentralisésdanslaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuividesprogrammes;etlarecherchedesynergieentrelesacteurs.
• Dansl’immédiat,pourlaphasedel’élaborationdelastratégiedelaprotectionsocialeetdesoninsertiondanslaSNRP3,unecoordinationpourraitêtreassuréeparlecomitédepilotageactueldelaSNRP2.
Dansledomainedespartenariats,ilestrecommandélespointssuivants:
• Elaborerunestratégiedemobilisationdespartenairestechniquesetfinanciersautourdesactivitésdeprotectionsocialecommepartieintégraledelapolitiquedeprotectionsociale
• CréerunebranchetchadiennedelaPlateformeafricainedelasociétécivilepourlaprotectionsocialeafindepromouvoiretrenforcerlaparticipationdelasociétéciviledansl’élaboration,lamiseenœuvre,etlesuividelapolitiquenationaledeprotectionsociale
• Mettreenplacelesstructuresappropriéespourpromouvoirlacoordinationetlaconcertationdespartenairesauxniveauxcentraletlocalautourdesprogrammesprioritairespourlaprotectionsociale.
18.4 Conclusions et recommandations sur les mécanismes appropriés / actions pilotes
Enfindecompte,ons’estattardésurlafaisabilitédel’applicationauTchadd’undesinstrumentsdelaprotectionsocialelargementutilisédansd’autrespays,àsavoirles transferts en espèces.Acetégard,lespointssuivantssontsoulevésenvudelamiseenplaced’unprojetpilote:
• Lesthèmessuivantsseraientàconsidérercommethèmesprioritairespouruntelprojetpilote:lestransfertsenespècesauxménagesvulnérablesliesàlanutrition/sécuritéalimentaire;lestransfertsliésàlasanté,ycomprislessubventionsaccompagnantlamiseenplaced’unforfaitobstétrical;etlestransfertspourencouragerl’éducation.
• Uneétudedefaisabilitéapprofondieseraitnécessaireaupréalablepourmieuxidentifierlesforcesetlesfaiblessesd’untelleapprocheetpourmieuxcernerlesdimensionslesplusappropriéesquiluiassurerontunecertaineréussite.
• Unefoislafaisabilitédémontrée,ilseraithautementconseillédeprocéderparétapesavecunprogrammepiloteàcouverturerestreinteetpendantunepériodeprécisepermettraitdetesterl’approcheetdedégagerlesprincipauxenseignements,avantdelescapitaliseretdelesmettreàl’échelle.
• EtantdonnélanaturenovatricedecegenredeprogrammeauTchad,ilestconseillédeprévoirunephasedeformationpourlepersonnel,ycomprisàtraversdesvoyagesd’étudedanscertainspaysvoisinspourmieuxserendrecomptedesprocéduresettirerdesleçonsdesexpériencesdéjàencours.
19. Prochaines étapes : vers une politique nationale de la protection sociale
19.1 Recommandations globales, principes de base et processus à prévoir
Une structure de coordination solide et performante
Etantdonnélanaturetransversaledelaprotectionsocialequidemande,poursonefficacité,uneconjugaisonlargedesénergiesetdesapprochesmultisectoriellespourcréerdessynergiespositivesetenamplifierleursimpactssurleterrain,ilestessentieldecréeretderenforceruncadredeconcertationetdecoordinationinstitutionnelle.Lastructuredecoordinationàmettreenplacedoitêtredotéedemoyensadéquats(humains,financiers,logistiques)pouraccomplircestaches.Elledoitaussibénéficierd’unsoutienduplushautniveau,afindeluipermettred’avoiruneinfluencesurlesactionsdesautres.
Aulieudemultiplierlenombredestructuresdecoordinationsansvraivaleurajouté,ilseraitimportantd’ancrerunetellestructureauseindescadresdecoordinationexistants,commeceuxqui,parexemple,sontchargéesdecoordonnerlaSNRP.Ilfaudraitégalementveilleràcequ’iln’yaitpasdechevauchementdemandatentrelastructuredecoordinationintersectorielleetlesstructuresdetutellesectorielles.
Une consultation large (liée au processus du développement de la SNRP3)
Vulanaturemultidimensionnelledelaprotectionsociale,ledéveloppementd’unestratégienationaledevraitêtrebasésurunprocessusdeconsultationlargeimpliquanttouslesacteursprincipauxsouslacoordinationd’un‘chefdefile’.AuTchad,untelprocessuspourraitprendreplacedanslecadredelapréparationdelaprochaineSNRP3.
LeprocessusnationalderévisiondelaSNRP2actuellepermettraaussid’impliquertouteslespartiesprenantesautourd’unerevuedesactionsconduitesjusqu’àcejourdansledomainedelaprotectionsocialeetd’arriveràunepositioncommuneausujetdesprioritésfutures.Pourcela,ilfaudraitmettreenplace‘ungroupedetravail’surlesquestionsdelaprotectionsociale,faisantpartieintégrantedesgroupestechniquesnécessairespourlarevueetl’élaborationdelaSNRP3,surtoutlescomitéstechniquessectoriels.
Une communication permanente à tous les niveaux
Dansundomaineaussicomplexeetnouveaucommelaprotectionsociale,oùmêmelespriorités,lesstratégiesetlesdéfinitionsrestentàcréeretàinterpréterselonlesperspectivesetlesréalitésnationales,leprocessusconsultatifdoitêtreaccompagnéd’uneffortproactifenmatièredecommunicationetd’échangedepointsdevue,etceciàtouslesniveaux.
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Analyse de la situation et recommandations operationnelles 263
Unsystèmedecommunicationdu‘hautverslebas’pourexpliquerlesconcepts,partagerlesleçonsacquisesàtraversdesexpériencesdansd’autrespays,etdissémineràuneaudiencepluslargelesconnaissancesetlesacquistechniquesdevraitêtrecomplétéparunsystèmedecommunicationdu‘basverslehaut’susceptibledesolliciterlespointsdevueetlesprioritésàlafoisdesbénéficiairespotentielsdelaprotectionsocialeetdesacteursclésdansledomaine.Danstoutestratégiedecommunication,laquestiondelalangueestessentielle:ilfaudras’assurerquelesprincipauxtextessoienttraduitsenarabeetaussiquedesmoyensappropriéssoientidentifiéspourencommuniquerlecontenuégalementdansleslangueslocales.
Une vision de complémentarité
Unestratégienationaledeprotectionsocialedoitnécessairementêtreincorporéedansunestratégieglobaledeluttecontrelapauvreté.Enplus,elledoitêtreconsidéréecommeunaccompagnementd’unestratégied’investissementpluslargeconcernantlesecteur,àlafoispourledéveloppementdesinfrastructures,del’agricultureetdel’élevage.End’autresmots,laprotectionsocialenedoitpasêtreconsidéréecommeunealternativeàl’extensionuniverselledesservicesdebase,maisplutôtcommeuneapprochecomplémentairesusceptibledemettreenvaleurcesservicesetdefavoriserleurutilisation,particulièrementdelapartdespopulationsvulnérables.
Ilestainsiimpératifdeprévoirl’établissementdetouteunegammeharmonieusedemesurespolitiquesàcourt,moyen,etlongterme,refletd’unevolontépolitiquesolide,pourunefournitureefficacedesservicessociaux(surtoutenfaveurdespauvres)etdesmesuresadéquatescapablesdeprotégeretdesécuriserlesmodesetlesmoyensd’existenceainsiquelebien-êtredesplusvulnérables.
Une base analytique fiable et un système rigoureux de suivi et évaluation
Ledéveloppementd’unestratégieefficacedelaprotectionsocialedoitsebasersurdesdonnéessolidesetdesanalysesfiablesconcernantlesdifférentesdimensionsdelapauvretéetdelavulnérabilitéauTchadainsiqueleurstendancesactuelles.Celadoitpermettrel’identificationetleciblagedeszones,descatégoriessocialesetdesgroupesdepopulationsvulnérables,commeaussilechoixdesoptionsetdesprioritésàentreprendre.Celafaciliteraitaussilaconstitutiond’un‘registreunique’debénéficiairespotentielsdetouteunegammedeservicesdel’assistancesociale.
Apartirdesdonnéesdebase,etenseréférantauxobjectifsetauxrésultatsdelastratégienationaledeprotectionsociale(quiserontdéfinisparlasuite),ilfaudraitcréerunsystèmeetdesmécanismesdesuivietd’évaluationliésàceuxquiseraientmisenplacepourlesuivietl’évaluationdelaSNRP.Aprévoir,entreautres,ledéveloppementd’indicateursappropriés(deperformanceetd’impact);ledéveloppementetlacoordinationdedifférentstypesd’enquêtes;lerenforcementetl’harmonisationdessystèmesadministratifssectorielsdecollecteetd’analysedel’information;l’intégrationdesoutilsqualitatifsetquantitatifsdesuivietévaluation.
Ilfaudraitégalementprévoirdesétudesspécialiséesdansdifférentsdomainesprioritaires(comme,parexemple,lasécuritésociale);desanalysesapprofondiesdelasituationdescatégoriesdepopulationslesplusvulnérables(personneshandicapées;enfantsetorphelinsvulnérables,etc.);desétudesdefaisabilitédesprogrammespilotesàmettreenœuvre(parexemple,unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesoulamiseenouvred’unforfaitobstétrical).
Un cadre juridique clair
Ilesttrèsimportantdebaserlapolitiquenationaledeprotectionsocialesuruncadrejuridiqueclair.HeureusementauTchadondisposedéjàdetextesrégissantcertainsaspectsdelaprotectionsocialenotammentdestextesnationauxetinternationaux.Toutefois,cestextessontépars,d’oùlanécessitédeslescodifierafindeleurdonneruneplusgrandelisibilité.Aussi,ilfaudraitétabliretapprouverdestextesd’application–làoùilsmanquent-pourrendrelesloiseffectives.
Le renforcement de capacités
Ilfaudraitprévoiruneformationappropriéedesmembresclésducomitédepilotageainsiquedesautresprincipauxacteurschargésdemenerl’élaborationetlamiseenœuvredelastratégienationaledeprotectionsociale.Acourtetàmoyentermes,ilseraitutiledeprévoirdesvoyagesd’étudeenvuedefavoriserdeséchangesd’expériencesdansledomainedelaprotectionsociale,ycomprissurlesquestionsprioritairesdufinancementdelasanté,l’extensiondelasécuritésocialeetlaconceptualisationetmiseenplacedesprogrammesdetransfertssociaux.Ilfaudraitégalementidentifierlescourstechniquesspécialisésdecourteduréedisponiblesàl’échellesous-régionale,régionaleetinternationaledanslesdifférentsdomainesdelaprotectionsocialeetfavoriserlaparticipationdupersonneldessecteursclésàcescours.
Ilseraitimportantdefavoriserledéveloppementdeliensd’assistancetechniqueàpluslongueduréeaveclesinstitutionsspécialiséesdanslesdifférentsdomainestechniquesportantsurlaprotectionsociale(parexemple,centresuniversitaires,agencesdeformationliéesausystèmedesNationsUnies,etc.).
Pourlemoyenetlongterme,ilseraitutilederéfléchiraudéveloppementdesprogrammesnationauxdeformationprofessionnelleettechniquedansledomainedelaprotectionsocialeàtraverslacréationd’unefilièrespécialisée–parexempleàl’ENASS(EcoleNationaledesAgentsSociauxetSanitaires).Egalementimportantseraitlerenforcementdescapacitéslocales(niveauxdécentralisés,régions/communes)pourlaconceptualisation,lamiseenœuvreetlesuivideprogrammesdeprotectionsociale(etsoutenirainsidesprojetspilotesauniveaulocal).
Un investissement de taille
Ilestdeplusenplusreconnuquel’investissementdansledéveloppementducapitalhumainparlerenforcementdesservicessociauxconstitueuninvestissementdedéveloppementàpartentière,avecunimpactquiaffecte,au-delàdelaconsommation,laproductionelle-même.Dansl’arbitragebudgétairequisefaitautourdesgrandsaxesstratégiquesdupays,ilfautalorstenircomptedesdépensesliéesàlaprotectionsociale,enlesconsidérantsparmilesmeilleursinvestissementspossibles.
Pourceci,ilseraitutilederéexaminerdepréslastructureetl’efficacitédesdépensesdessecteurssociaux,pourendégagerlesmargesbudgétairesnationalespourlaprotectionsociale(constructiond’unbudgetsocial)–celaimpliquantlanécessitéderéorganiser/ré-catégoriserleslignesbudgétaireselles-mêmes.Cecifaciliteraégalementuneévaluationdescoûtsdelastratégienationaledeprotectionsocialeetd’insérercescoûtsdansleCDMT,enliantcetteévaluationaudéveloppementd’un‘budgetsocial.’
264
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 265
Ilseraitutilederéfléchirsurlacréationd’unfondsspécialpourlaprotectionsociale(ousuruneadaptationdufonctionnementdesfondsdéjàexistants,commeparexemple‘leFondsNationaldeSolidarité)etélaborerdesoutilsdegestionefficace.
Egalementimportantseraitlamobilisationdesfondsdesoutiendisponiblespourlaprotectionsocialeàl’échelleglobale(Fondsmondial;programmeSNUdu‘soclesocial’;autresfondsauprèsdesdonateursspécifiques)autourdelastratégienationaledelaprotectionsocialeetmettreenplacedesprocédurestransparentesdesuivietdegestion.
Des partenariats stratégiques
Ilseraitimportantdedéfinirlesmodalitésd’unpartenariatstratégiqueaveclesprincipauxpartenairestechniquesetfinanciersinternationaux(BIT,UNICEF,PAM,OMS,UNFPA,Banquemondiale,Unioneuropéenne,DFID/UK,entreautres),poursoutenirledéveloppementetlamiseenœuvred’unestratégienationaledeprotectionsocialeintégrée.Danscesens,ilseraitutiled’activerleréseautechniquerégional(SNU)surlaprotectionsocialeauniveaunationaletpromouvoirdeséchangesrégionauxetinternationaux(parexemple,leprocessusdel’UnionAfricaine,leNEPAD,etc.).
IlfaudraitprévoirunpartenariatplusétroitaveclesONGnationalesetinternationalesetlesassociationsdelasociétécivile,enleurconférantunstatutetunmandatplusprécisenmatièredeprotectionsociale.Danssesens,ilseraitutiledeconsidérerlacréationd’une‘plateformedelasociétécivilesurlaprotectionsociale’,ens’inspirantdel’expérienced’autrespays.
Ilseraitégalementimportantd’ouvrirledébatsurlaprotectionsocialeàd’autresacteursinstitutionnels,auniveaucentraletlocal,enintégrant,entreautres,lesautoritéscommunales,lesmembresduparlement,lesautoritésreligieuses,etdesolliciterdemanièreproactivel’implicationdusecteurprivédansleseffortsnationauxpourlaprotectionsociale.
Ilfaudraitenfinadopteruneapprochequiviseaaméliorerlaparticipationdesbénéficiairespotentielsdelaprotectionsociale(ycomprislespluspauvres,lesfemmesetlesenfants)audébatsurlesstratégiesdeprotectionsociale,encréantdesespacesdedialogueappropriésetdesmécanismesdeconsultationcommunautaire.
Une mise en œuvre progressive
Ilseraitconseilléd’envisagerunemiseenœuvreprogressivedelapolitiquenationaledeprotectionsociale,enidentifiantlesactionsprioritairesàcourt,moyenetlongterme.Pourcela,ilfaudraitaupréalableprévoirl’élaborationd’unpland’actionspécifiqueetbudgétisé.Desprogrammespilotes(telqu’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesliésàlanutritionetàlasécuritéalimentaire;lestransfertsliésàl’éducation;oulamiseenœuvred’unmécanismedepartagederisquesautourdelasanté,surtoutlamaternité-forfaitobstétrical)pourraientfournirdesélémentsutilesàlaréflexionnationale.Cesprogrammesdevraientfairel’objetd’étudesdefaisabilitépréalablesetaccompagnéesd’unsystèmedesuivietévaluationefficace,afind’enmesurerl’impactetd’encapitaliserlesrésultatspouruneéventuellemiseàl’échellenationale.
Ilestégalementimportantdeprévoir,entantquemesuresd’accompagnement,lesétudesetlesanalysesapprofondiesliéesauxprioritésdelaprotectionsociale,ycomprispourl’identificationdesdimensionsprécisesdesvulnérabilitésdesdifférentescatégoriesdelapopulation,l’évaluationdesbesoinsenmatièrederenforcementdescapacitésetl’analysecomparativedesrelationscoûts/bénéficesdesdifférentesoptionsdeprotectionsociale,entreautres.
Tableau 44: Vers une politique nationale de la protection sociale
Principes de base Processus à prévoir
Unecoordinationmultisectorielle Créationd’undispositifinstitutionnelefficace
Uneconsultationlarge Processusparticipatif-liéàlaSNRP
Systèmedecommunicationpermanent Atouslesniveauxetàdoublevoie
Unevisiondecomplémentarité Mesuresbaséessurl’existant;partagedetaches
Unebaseanalytiquefiable Systèmedecollecte/analysededonnées;étudesapprofondies/ciblage/suivietévaluation
Uncadrejuridiqueclair Revueetcodificationdetextes;textesd’application
Lerenforcementdescapacités Partaged’expériences;formationàcourtetàlongterme
Uninvestissementdetaille Fondsdisponiblesetàrechercher
Despartenariatsstratégiques MobilisationdesPTF,ONG,associationslocales
19.2 Chronogramme préliminaire
Ilestimportantdeprévoiruncalendrierdutravailpourl’élaborationdelastratégienationaledeprotectionsocialeetpourlelancementdesactivitéspilotes.Letravaildelaphasepréparatoiredoitêtremenéenparallèleavecl’élaborationdelaStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(SNRP3).Unschémapréliminaireduchronogrammeaétéprésentépourdiscussionlorsdel’atelierdevalidationdurapportdecetteétude(voirtableau45).
Alasuitedesdiscussions,lechronogrammeprésentédansletableau46aétéélaboréd’unemanièreparticipativelorsdestravauxdegroupesdel’ateliernationaldevalidationdurapport:cetableaudistinguelesactionsimmédiatesetlesprochainesétapes,avecl’identificationdesresponsabilitéspourchaqueétape.
Entenantcomptedesrecommandationsglobalesetdesprincipesdebaseadoptéesparl’atelier,leTchadestactuellementenmesuredesedonnerunevéritable‘feuillederoute’pourledéveloppementd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale.Celaauneimportancecapitale,pourpermettreàtouslesTchadiens,etsurtoutlescoucheslesplusvulnérables,debénéficierd’unecouverturesocialedignedesaspirationsarticuléespasl’undenosinterlocuteursdelamanièresuivante:
« L’Etat sécurise l’existence pour que la dignité humaine soit confortée et que tous les individus de la société puisse bénéficier d’un parapluie qui les met à l’abri de tous les problèmes – santé, alimentation, éducation, habitat. »
266
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Analyse de la situation et recommandations operationnelles 267
Tableau 45: Stratégie nationale de la protection sociale: Chronogramme préliminaire (2010-12)
ACTIVITES RESULTATS ATTENDUS REMARQUESPHASE PREPARATOIRE(2010-2011)
Définitionetmiseenplacedudispositifinstitutionnel
Conduited’étudespréparatoireséventuelles
Processusparticipatifd’élaborationd’unestratégie
Etablissementd’undispositiffinancieradéquat
Renforcementsdescapacitésadministrativesettechniques
Définitiondemécanismesdesuivietévaluation
Lancementd’opérationspilotes(choixd’options)
Structuredecoordinationenplaceetfonctionnelle
Résultatsdesétudescontribuentàladéfinitiondespolitiquesetprogrammes
Stratégienationaledelaprotectionsocialevalidéeetapprouvée,servantcommeguidedirecteurpourtouteslesactivitésdansledomaine
Budgetrequispourl’implémentationdelastratégieinclusdansleCDMTetfondsadéquatsmobilisés
Acteursprincipauxcapablesd’assumerleursresponsabilitésrespectives
Unsystèmerigoureuxettransparentdesuivietévaluationenplace,avecindicateursdeperformanceetderésultatsbiendéfinis
Par exemple:Programmespilotesdetransfertsenespèceetdeforfaitobstétricalmisenplace
Asignalerl’importancecritiquedelacoordinationàhautniveauetprévoirlesmoyensdetravailadéquats
Ils’agitd’étudesprioritairessectoriellesainsiqued’analysespluslarges(àdéterminer)
CettestratégiedevraitêtreconsidéréecommepiliercentraldelaSNRP3;sondéveloppementetsamiseenœuvredevraientêtreaccompagnésparunsystèmeefficacedecommunication.
Aprévoirl’élaborationd’un‘budgetsocial’
Lesformationstiennentcomptedesbesoinsidentifiésparlesétudes
Associerdesactivitésdesuivietévaluationqualitativesaussibienquequantitatives
Besoindetravailpréalabledeconcertationetdeplanification,ainsiquedesétudesdefaisabilitépréalables
PHASE DE LANCEMENT(2011-2012)
Miseenœuvredespremièresphasesd’activitésdelastratégie
Miseenœuvredesprogrammespilotes:transfertsenespèces/forfaitobstétrical
Formationsetrecyclages
Suivietévaluationsystématique
DéroulementdelastratégieaucoursdelapremièreannéedelaSNRP3
Populationsvulnérablescibléesreçoiventdestransfertsréguliers;conditionspourlamiseenplaceduforfaitobstétricalréunies
Acteursprincipauxcapablesd’assumerleursresponsabilitésrespectives
Analysedesrésultatspréliminairespermettentdesajustementséventuellesdanslastratégie
Besoind’unprocessusdeplanificationetdemiseenœuvreparétapes
Lesleçonsacquisespendantlaphasepilotedevraientalimenteruneréflexionsurlacapitalisationetunemiseàl’échellepluslargedesprogrammes
Nécessitédedistinguerentrelecourt,moyenetlongterme
Importantdeprévoirsuiviàlafoisdel’impactetduprocessus
Tableau 46: Actions immédiates et prochaines étapes
Thematiques Calendrier Responsabilité Rapport d’étude
Validationparl’ateliernational 22-23sept. MASSNF/UnicefFinalisationselonrecommandationsdel’atelier 1 oct. ConsultantsPartagelargedurapportetcommunicationappropriéedesrésultatsàtouslesniveaux Oct.-15nov. MASSNF/Unicef
Structure institutionnelle et ressources humaines
Création/renforcementdelastructuredecoordination;désignationdespointsfocauxetétablissementd’unplandetravail
octobre MASSNF
Formationinitialeenprotectionsociale Finoct. UnicefAutresformations/étudesdevoyageàprévoir continu CoordinationRenforcementdepartenariats(PTF;ONG) continu CoordinationPréparation des actions pilotes/ études prioritaires
Etude(s)defaisabilité/définitiondesgrandeslignespourunprogrammepilotedetransfertsenespèces;forfaitobstétrical
octobre Coordination
Etudeapprofondiedel’espacebudgétaireetdescouts-efficacitédedifférentesoptionsàchoisir(modeling)
oct.-déc. Coordination
Elaboration de la politique nationale
Etablissementd’uncomitérestreintdetravail LiéàlamiseenplacedelaCoord Coordination
Recherched’assistancetechnique Continu CoordinationElaborationd’unplandetravail/procéduresparticipatives(niveauxcentraletrégional) Oct.-déc. Coordination
Processusd’élaborationdesprioritésàcourt,moyenetlongterme,encohérenceavecprocessusd’élaborationdelaSNRPIII
Oct.2010-Déc.2011 Coordination
268 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 269
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
1. Membres de l’équipe de recherche
2. Membres du comité du pilotage
3. Personnes rencontrées lors de la recherche à N’Djamena (mars-avril 2010)
4. Références bibliographiques
5. Termes de référence de l’étude sur la protection sociale au Tchad
6. Guide d’entretien
7. Tableaux Santé
8. Tableaux Education
9. Tableaux Emploi et Formation Professionnelle
10. Cadre juridique
11. Les différents types de transferts en espèces et leurs objectifs
12. Méthodes de ciblage
13. Résultats du travail de groupe lors de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad
14. Synthèse des travaux de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad
15. Fiches d’identification des structures publiques/parapubliques œuvrant dans les domaines relatifs à la protection sociale
ANNEXES
270 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 271
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
ANNEXE 1. Membres de l’équipe de recherche
• ThierryMamadou:Docteurenscienceséconomiques,spécialistefinancementdedéveloppement;ChefdedépartementdeGestionetdeSciencesEconomiquesàlaFacultéduDroitetdeScienceEconomique(FDSE),UniversitédeN’Djaména
• DionkoMaoundé:Docteurendroit;spécialisteendroitdelasanté;enseignantàlaFDSE• BeguyOlivier:Enseignant/chercheuràlaFDSE;spécialisteenéconomiedudéveloppement• YounousAbdulaye:Enseignant/chercheuràlaFDSE;spécialisteengestiondelapolitiqueéconomique
• CarolWatson:Docteurenanthropologiesociale,spécialisteenprotectionsociale,consultanteInternationale
• AhmatHamid:Docteurenscienceséconomiques,Spécialisteenpolitiquessociales,UNICEF,(coordinationduprojet)
ANNEXE 2. Membres du comité de pilotage
• SGMinistèredel’ActionSociale,delaSolidaritéNationaleetdelaFamille,Président• SGMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail,Vice-Président• SGMinistèredelaSantéPublique• SGMinistèredel’EducationNationale• SGMinistèredelaJustice• SGMinistèredelaCulture,JeunesseetSports• SGMinistèredel’IntérieuretdelaSécurité• SGMinistèredesFinancesetduBudget• SGduMinistèredeDroitdel’HommeetdelaPromotiondeliberté• UnReprésentantdel’AssembléeNationale• UnReprésentantduParlementdesEnfants• UnReprésentantdelaPrimature• UnReprésentantdesADH• UnReprésentantdesAssociationsféminines• UnReprésentantdel’Unicef• UnReprésentantUE• UnReprésentantdelaCoopérationFrançaise• UnReprésentantdeBanqueMondiale• UnReprésentantdel’UNFPA• UnReprésentantdesEglises
• UnReprésentantduComiteIslamique• UnReprésentantdesChefstraditionnels
ANNEXE 3. Personnes rencontrées lors de la recherche à N’Djamena (mars-avril 2010)
UNICEF• DrMarzioBabille,Représentant• JeanBaptisteNdikumana,ReprésentantAdjoint• HamidAhmatSpécialiste,Politiquessociales(coordinationduprojet)• PrashantKishor,Chef,Politiques,PartenariatsetPlanification• AntoinetteGnayamKoumtingué,Spécialiste,Suivietévaluation• RogerSodjinou,Spécialiste,Nutrition• MariamRoumaneAl-Habbo,Spécialiste,Education• TingboG.PhilippeAssalé,Chef,Protectiondel’enfant• DésiréeMohindoMunhanda,Spécialiste,Protectiondel’enfant• MotoyanNanitom,Chargédeprotectiondel’enfant• MorgayeGueim,Spécialiste,VIH/SIDA• LillianOkwirry,Chef,Eauetassainissement• Dr.FrançoisKampundu,ChefdeBureau,UNICEFAbéché/EasternChad
GOUVERNEMENT
Ministère de l’action sociale, de solidarité nationale et de la famille• Direction de l’enfance- BlaguéAdoumLaurent,Directeurdel’enfance- NgaradoumadjiMikangar,Directeurdel’enfanceadjoint- MamiraGeneviève,ChefdeDivisiondelaprotectionsocialedel’enfant- DoumoulaIbed,ChefdeDivisiondel’encadrementdelapetiteenfance- AyaMahmat,Chefdeservicedesauvegardedel’enfantendanger- RonaïmouJulie,Chefdeservicedesauvegardedel’enfantendangeradjoint- MbainayeRamadan,Chefdeservicesocialenmilieuscolaireetextrascolaireadjoint- MahamatBang-madi,ResponsabledeCentreEspoirdeKoundoulpourl’Enfance(CENEKE)- NarcisseBiani,Agentauservicedeprotectionsocialedel’enfant- RatébayeFrançoise,ResponsableduParcdejeux- BandoumNodjiralModestine,Chefdeservicesuivi/évaluationdesstructuresdelapetiteenfance
- DénédobéKeytoroJeannette,ChefdeServiceAdjointedelaproduction,deladiffusiondumatérieldidactiqueetludique
• Direction de l’action sociale- BalyamalBanssitan,Directeur- BelloRabyatou,Directriceadjointe- HongressemAmina,DPPF- DjonfienePabame,DSSS- AllaramadjiTogdingam,DDC/AC- KamnadjiNodjigoto,SOACL/DDC/AC- AdoumAlphonse,DPPF- EssadraIsseine,DDC- SaloumBangaBengde,DSSS
272 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 273
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
• Direction de la Réinsertion des Personnes Handicapées- MariamOurdi,Directrice- MenvieljiNeugreEunice,DRPH- KakesseTheophile,Chefdedivision- HassaneManre,Agent- HisseinMbaiterl,Agent- MahamatAdoumHassan,Agent- LoudjoulineHoitacher,Agent- FalmataMenkreo,ChefdeServices- MaimounaAlioum,Agent- TessemAsseyo,Secretaire- FobaRehaire,Secretaire
• Direction de la Promotion de la Femme et de l’Intégration du Genre- LydieAsingar,Directrice- IsmailAdoumHamid,Directeuradjoint- MalloumBarringa,Servicesuivietévaluation- NekossoKoulM’Baidje,Servicedetechnologie- NagartoinaThérèse,Servicedepromotiondesactivitésféminines- HalimeAbdelkarim,CFFB- OusmanHissene,SRST- NgamayeTobila,DAJDF- JophetDoudouneeMarieVierge,DAJDF- KodiNedoumalMarie,DivisionPromotiondes
Ministère de la Fonction Publique et du Travail
• Service de la Protection de l’enfant au travail, Direction du Travail- TarmadjiYota,Pointfocal- DauroumMbattou,Chefdeserviceadjoint
• Direction de la Sécurité Sociale- MahamatBichara,DirecteurAdjoint- AngambiMadawa,Servicedelaprotectionsociale- NaikissiaSiama,ServiceSantéetsécuritéautravail(DSS)- DossowaitaValansa,ServiceSantéetSécuritéauTravail
• Office National Pour la Promotion de l’Emploi (ONAPE)- AbdelkarimBatilTogoi,Directeur
• Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS)- MahamatNassourAbdoulaye,Directeur
Ministère de Finances• Caisse Nationale de Retraités du Tchad- MahamatSenoussiZakaria,Directeur- SilehMalloum,ChefdeGestiondeLivret- M.Narasingar,Auditeur
Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, • Direction de l’Insertion Socio-économique et des Projets de Jeunes- DjastoideLonira,DirecteurAdjoint- Keheba
Ministère de Droit de l’Homme- KortaTchaknmoneBlaise,Directeurdesdroitséconomiques,sociauxetculturels- MohametSalehAbdelaziz,DirecteurAdjoint,Droitséconomiques,sociauxetculturels- IssakaMahmatAli,Directeurdesdroitsdespersonnesvulnérables
Ministère de la Santé Publique• Khadidja Rahma Saleh, Coordinateur Adjoint, Programme Santé/Nutrition Tchad/UNICEF• Direction des Organisations de Services Sanitaires- DrDadjim,Directeur- MmeMalaCollette,ChefdeDivisiondelaParticipationCommunautaire(pointfocalpourl’étude)
• Direction de la santé de la reproduction et de la vaccination (DSRV)- Dr.FélicitéBilingar,Directrice
Centre National de Nutrition et de Technologie Alimentaire• Dr. Adoum Daliam, Nutritionniste et Responsable du CNNTA• Mme Guiral Celestine, Coordinatrice de Programme Surveillance Nutritionnelle• Membres du cluster nutrition (rencontrés au cours d’une réunion du cluster, 26 avril 2010,
à l’UNICEF)
Ministère de l’Education Nationale• Direction de l’Education des Filles- AllaranguéTrasbé,Chefdeservicerenforcementdescapacités- MbainoungamLardoumAlbertine,ChefdeDivisiondelaFormation- Rob-rohMadjilomJonathan,Chefdedivisionadjoint- GuidimbayeAdennieDaissala,Chefdeservicedecoordinationdesactivitésféminines
• Direction de l’Education de Base Non-Formelle- AbdoulayeHissein,Directeurdel’éducationnonformelle- SanoussiAhmat,Chefdedivisionéducationnonformelle- AhmatMahamatAmin,Directeuradjointdel’éducationdebasenonformelle- Nang-ouldéMalloum,Chefdeservice,éducationnonformelle- MbaitodjimSanengar,Chefdedivisionadministrative
• Direction de l’Alphabétisation et la Formation- AbdoulayeHamid,Directeur- LaokoleRoger,ChefdeDivisionAlphabétisationetFormation
• Programme d’Appui au Reforme du Système d’Education au Tchad (PARSET)- AlBoukharyAdamBarka,Coordinateur
274 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 275
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Ministère de l’Economie et du Plan• Direction de l’Administration, de la Coordination et du Suivi de la Mise en Œuvre la SNRP - TolasMadonoji,DirecteurAdjointChargeduSuividelaSNRP- DjoamAssaneKagnour,ChefdeServiceSNRP- TchinchebeBatohanné,SuiviIndicateursOMDetDHD
• Secrétariat Technique Permanent de l’Observatoire de la Pauvreté- TobBaba,ConseillerTechniquePrincipal,ProjetPNUDd’AppuiàlamiseenŒuvredelaSNRP
• Appui Conseil Technique et Institutionnel à l’Ordonnateur National (ACTION/FED) :- AbatchaKadai,Coordonnateur
• Commission Nationale pour l’Education et la Formation en liaison avec l’Emploi (CONEFE)- Mme,Midebel,Directricedel’Observatoiredel’Education,delaFormationetdel’Emploi
Ministère chargé de la Micro-Finance et de la Lutte contre la Pauvreté• Malick Mahmat Al-Cheikh, Coordonnateur, Projet de Micro-Finance au Tchad (PROMIFIT)
Ministère de l’Agriculture• Docteur Paul, Directeur Adjoint de la Production et des Statistiques Agricoles
Office Nationale des Anciens Combatants et Victimes de Guerre• General Mahmat Ahmad Karachi, Directeur• Ahmat Al Hadji Mohamed, Chef Comptable• Adoum Alamdou Kaya, Chef de la Section des Retraités
Partenaires techniques et financiers
• PNUD - HobahRogoto(Ass.auRepRes,ProgrammePauvreté&Envir);- GouldoumWoubéSabine(Chargéeduprogrammegenre)
• PAM- GonMyers,ConseillerauProgramme/ChefdeProgramme- CyridionUsengumuremyi,AdministrateurdeProgrammedeCantineScolaire- EtienneKississou,VAM- VivianeDjoret,Nutrition- NathalieAvril,Nutritionniste
• FNUAP - MougeltaNicole,ChargéedeProgrammeGenre- DrThomasZoungrana,ConseillerenSantédelaReproduction
• OMS- YetnaDjafanouh,ResponsablePromotiondelaSanté
• FAO - BatedjimNoudjalbaye,AssistantduReprésentant,ChargedeProgramme;- M.Majestan,Consultant,Projetd’AppuialaRéductiondelaPauvretéetdel’InsécuritéAlimentaire(PARPIA)
• Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) - Kollies,Ute,Chefdubureau
• Banque Mondiale - JoelTokindang,EconomistePrincipal
• Banque Africaine de Développement (BAD)- DiogoyeTalansadi,Socioeconomiste,TchadFieldOffice
• Banque Islamique de Développement (BID)- AliOusman,PointFocalBID
• Union Européenne- DavidYim,AttachéUnionEuropéenne,DélégationdelaCommissioneuropéenneauTchad- MadelineOnclin,Conseiller,UnionEuropéenne,DélégationenRépubliqueduTchad
• Agences Française de Développement (AFD)- MahmatAssouyouti,Chargédeprojets,AgencedeN’Djamena
• FEWS Net Chad/USAID- MahmatFoye,ReprésentantNational,- BianpambePatallet,ReprésentantNationalAdjoint
Organisations non-gouvernementales
• Centre d’Information et de Liaison des ONGs (CILONG) - OyalTordegMedard,CoordinateurNational
• CARE International- LaurentUwumuremyi,DirecteurPaysAdjoint,ProgrammeEst
ANNEXE 4. Références bibliographiques
Pauvreté, vulnérabilité, développement national et analyses globales
• Akpapuna,JenniferetChiomaDuru(n.d.)‘ChadOverview’• BandoumalOuagadjio,KostelngarNodjimadji,TchobkréoBagamla,RiradjimMadnodji,JoëlSibayeTokindang,NingamNgakoutou,JoëlNodjimbatemNgoniri,CamanBédaou,DonatoKoyalta,BernardBarrère,MoniqueBarrère.2004.EnquêteDémographiqueetdeSantéTchad2004.Calverton,Maryland,U.S.A.:INSEEDetORCMacro
• DjidengarN’DjendiBassa(2006)‘Rapportdesuivi/évaluationdelastratégienationalederéductiondelapauvretéauTchad(SNRP)SanteetPauvreté(1ereversion)’Projetd’appuiausuivi/évaluationdealSNRP,desOMD,etdudéveloppementhumaindurableObservatoiredelapauvretéauTchad
• Douanodji,A(2007)‘SNRPI:unbilanmitigé’• FMI(2007)Chad:Stratégiederéductiondelapauvreté:Rapportd’étapeautitredel’année2005’• MDGMonitor(2007)‘ChadMDGProfile’.file:///C:/Users/user/Documents/Unicef/Tchad/MDG%20• RépubliqueduTchad(2008)Documentdestratégiedecroissanceetderéductiondelapauvreté:SNRP2:2008-2011.
• RépubliqueduTchad,MinistèredeFinances,del’EconomieetduPlan,InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques–INSEED(2006)Tchad,Profilde
276 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 277
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Pauvreté:DeuxièmeenquêtesurlaconsommationetlesecteurinformelauTchad–ECOSIT2(novembre)
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EconomieetduPlan,InstitutNationaldelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques–INSEED(2009)Deuxièmerecensementgénéraldelapopulationetdel’habitat(RGPH2,2009)RésultatsGlobaux(septembre)
• RépubliqueduTchad,MinistèredelaPromotionEconomiqueetduDéveloppement,DirectionGénéraledelaStatistique,desEtudesEconomiquesetDémographiques,BureauCentralduRecensement(2001)Enquêtepargrappesaindicateursmultiples:Rapportcomplet(janvier)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèreduPlan,duDéveloppementetdelaCoopération,SecrétariatGeneral,ComitédePilotagedelaStratégieNationaledeRéductiondelaPauvreté(2004)Rapportsurlamiseenœuvredelastratégienationalederéductiondelapauvreté2003-2004.Versiondéfinitive.(décembre)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’EconomieetduPlan(2009)Rapportdesuividelamiseenœuvredelastratégienationaledecroissanceetderéductiondelapauvreté,SNRP2,2008,Version2,documentdetravail(septembre)
• RépubliqueduTchad/PNUD(s.d.)‘EtudedefaisabilitédesobjectifsdumillénairepourledéveloppementauTchad(versionprovisoire)’
• UNDP(2009)‘Humandevelopmentreport2009:Chadthehumandevelopmentindex–goingbeyondincome’
• UNICEFN’Djamena(2008)Analysedelasituationdesenfantsetdesfemmes(septembre)• WorldBank(2009)Chadataglancehttp://devdata.worldbank.org/AAG/tcd_aag.pdf
Programmes de coopération
• ACTION-FED(2010)EchosdelaCelluleACTION-FED:BulletinTrimestrield’Information(No.009,Janvier2010)
• Agencefrançaisededéveloppement.‘L’activitédugroupeAFDautchad’http://www.afd.fr/jahia/Jahia/site/afd/lang/fr/accespays?pays=TD&srcpage=lstpays&myprint=1
• CareTchad(s.d.)Brochure• CCA/Bilancommundupays/UNDAF(2004)• Centred’InformationetdeLiaisondesOrganisationsNonGouvernementales(CILONG)(2009)Répertoire2009desorganisationsdedéveloppementauTchad(livreetCD)
• IFAD(2009)RepublicofChad:CountryStrategicOpportunitiesProgramme’Exboard97thsession,Rome14-15Sept.2009(EB2009/97/R,10).
• ILOandWHO(2009)‘SocialProtectionFloorInitiative(version01.a)The6thinitiativeoftheCEBoftheglobalfinancialandeconomiccrisisanditsimpactontheworkoftheUNsystem.ManualandstrategicframeworkforjointUNcountryoperations.’Developedbyagroupofco-operatingagenciesanddevelopmentpartners.Geneva(Nov)
• ILOandWHO(s.d.)‘Socialprotectionfloorinitiatives)[www.socialsecuriteextension.org]• OMS(2009)‘Stratégiedecoopérationdel’OMSaveclespays2008-2013Tchad’• OMS(2009)‘TchadStratégiedecoopération,unaperçu’• RépubliqueduTchad/PNUD(2006)Pland’actionduprogrammedupaysentrelegouvernementduTchadetleprogrammedesnationsuniespourleDéveloppement2006-2010.
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Nutrition/sécurité alimentaire
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• PAM(2009)‘AssistancedansleGrandKanem,Actualisation23.12.2009’• PAM,BureaudePays–Tchad(2010)‘Aidemémoireévaluationdelasécuritéalimentaireensituationd’urgencedanslapartiesahélienneouestduTchad’
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278 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 279
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’EconomieetduPlan,SecrétariatGeneral,Appui&ConseilTechniqueetInstitutionnelal’OrdonnateurNational/UnionEuropéenne(2010)‘CompteRendudelaTableRondesurlaSécuritéAlimentaire,N’Djamena,le25Février2010alaCellulePermanente’
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’Agriculture(2005)Tchad:Schémadirecteuragricole(2006-2015)etpland’actions.Versionfinale(juin)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’Agriculture,Secrétariatd’Etat,SecrétaireGeneral(s.d.)‘Projetd’appuialaréductiondelapauvretéetdel’insécuritéalimentaire’(PARPIA)(PNUD/FAO/CHD/06/001/000533348)
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• Systèmed’informationsurlasécuritéalimentaire,systèmed’alerteprécoce(SISA/SAP)(2009)Bulletintrimestrielsurlasécuritéalimentaireetlanutrition’(juin-aout)
• Tablerondsurlasécuritéalimentaire,N’Djamena,le25février2010(papierdel’UnionEuropéenne)
• UNICEFTchad(2010)‘Actionsplanifiéesparl’UNICEFauKanemetBEG’,ReunionOCHA,08/02/2010)et‘Interventionsdel’UNICEFdansleKanemetBahrelGhazel’
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Santé
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• ComitéRégionaldel’Afrique(2006)‘Résolution:Financementdelasanté:Unestratégiepourlarégionafricaine’(docAFR/RC56/10)
• Décretno364/PR/MSP/2001portantorganisationdelaparticipationcommunautaireauxcoutsdelasante
• Dionké,Maounde(2007)Rapportd’étudesurl’étatdeslieuxdestextesrégissantlasanteauTchad:versuneébaucheduCodedelaSantéPubliqueauTchad(RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique)
• Etudedocumentairesurlacouverturerisquemaladieetlesreformesencoursrelativesal’assurancemaladie(documentsdutravail)
• Kadai,Abatcha(2005)LamicroassurancesantécommepossibilitédefinancementdurableetéquitabledessoinsdesanteauTchad,Rapportdestageeffectueausiègedel’OMS(aout-octobre2005),Masterprofessionnel
• Kadai,Abatcha(2006)Rapportsurl’analysedelasituationdesorganisationsdelamicroassurancesanteauTchad,OM.(mai)
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• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2008)Annuairestatistique2007• RépubliqueduTchad,MinistèredelaSantéPublique(2005)RapportNationalsurlesindicateursUNGASS.(décembre)
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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2008)PlannationaldedéveloppementsanitaireduTchad2009-2012.Tome2:Programmation,suivietévaluation(octobre)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)‘AnalysedelasituationdesressourceshumainesauTchad’(mars)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)Feuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015(juin)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2009)Planopérationneldemiseenœuvredelafeuillederoutenationalepourl’accélérationdelaréductiondelamortalitématernelle,néonataleetinfantile2009-2015
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,MinistèredelaSantéPublique(2010)Cadrededépensessectoriellessantéàmoyenterme2009-2012(janvier)
• RépubliqueduTchad,ProgrammeNationaldeLuttecontreleSIDA(2006)CadrestratégiquenationaldelaluttecontreleVIH/SIDAetlesIST2006-2010(Draft)(janvier)
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280 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 281
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
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• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’ActionSocialeetdelaFamille(2006)Décretno.541/PPR/PM/MASF/06portantorganigrammeduMinistèredel’ActionSocialeetdelaFamille
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282 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 283
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
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• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,DirectionGénérale,CoordinationPrincipaleduProgrammeEducationTchad-UNICEF(2001)Recherche-Actionsurlascolarisationdesfilles:Rapportd’enquêtesurlesfillesdéscolarisées(1eredraft)(juin)
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• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,CommissionTechniqueBDPEducation(2006)‘Budgetdeprogrammedusecteurdel’éducation2007-2009‘(juillet)
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,CommissionTechniqueBDPEducation(2006)‘Budgetdeprogrammedusecteurdel’éducation2007-2009(juillet)
• RépubliqueduTchad,PrésidencedelaRépublique,Primature,Ministèredel’EducationNationale,Secrétariatd’EtatChargedel’EnseignementdeBase,SecrétariatGeneral,DirectionGénéraledesEnseignementetdelaFormation,DirectiondelaPromotionduBilinguisme(2008)RénovationsdesécolescoraniquesauTchad(AhmatMahamatDanna(Sept)
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,Secrétaired’EtatChargedel’EnseignementdeBase,Directiondel’EducationdeBasenonFormelle(2008)Programmesd’éducationdebasenonformelleauTchad(1eredraft)(Sept)
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,Secrétaired’Etat,DirectionGeneraldel’AlphabétisationetdelaPromotiondeslanguesNationales(2001)Programmed’appuial’alphabétisationetal’éducationdebasenon-formelle.DocumentdeStratégie(Daplan,BB)
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’EducationNationale,SecrétariatGeneral,DirectionGénéraledelaPlanificationetdel’Administration(2005)Rapportd’étatdusystèmeéducatifnationaltchadien(RESEN-Tchad)Elémentsdediagnosticdusystèmeéducatifnationaltchadienpourunepolitiqueéducativenouvelle(versionprovisoire)(Juillet).
Emploi/travail/microcrédits/formation technique et professionnel
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• TchadetCulture,no283,Janvier2010,49année,‘LamicrofinanceauTchad:Unsacréfoutoir’• TsafackNanfossoR.(2003)«LePipelineTchad-Camerounetl’Emploi,quelleleçon?PressesUniversitairesd’Afrique
• UNFPA(2006)‘MicrocreditprojectenablesgirlstostartatradewhileteachingthemHIVprevention’24Mayhttp://www.unfpa.org/public/global/pid/171
Sécurité sociale (formelles et informelle/traditionnelle/religieuse, etc.)/et protection sociale
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284 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 285
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Urgences, refugies, déplacés, etc.
• OCHATchad(2009)‘RapportsurlasituationhumanitaireauTchad’(BureaudelaCoordinateurdesAffairesHumanitaires)
• OCHATchad(2010)‘Bulletind’informationhumanitaire,périodedu1ereau28février2010’BureaudelaCoordinateurdesAffairesHumanitaires)
• OCHATchad(2010)‘Tchad,Crisealimentaireetnutritionnelle.Rapportdesituation#1,04mars2010.• InternallydisplacedmonitoringcentreandNorwegianrefugeeCouncil(2009)‘Chad:IDPsineastfacingcontinuingviolenceandhardship’(IDMC/NRC)
• UnitedNations(2010)Chad:ConsolidatedAppeal.
Gouvernance/droits de l’homme/législation/décrets
• BanqueAfricainedeDéveloppement/BAD(2004)‘RépubliqueduTchad:Rapportsurleprofildegouvernancedupays’PNUD.
• Décretn°360de2007relatifàl’organisationetaufonctionnementduMinistèredelaSantépublique• Décretn°511/PM/MSP/07portantadoptionducadrestratégiquedelaluttecontreleVIH/SIDA/IST.• DivisionforPublicAdministrationandManagement,DESA,UN(2004)‘RepublicofChad,PublicAdministrationCountryProfile’.
• LeCodededéontologiemédicale,1955• Loi19de2008portantlutte-contreleVIH/SIDAetprotectiondesdroitsdespersonnesvivantavecleVIH/SIDA
• Loin°006/PR/02du15Avril2002portantpromotiondelasantédereproduction• LoiN°006/PR/07du09Mai2007portantprotectiondespersonneshandicapéesetdela• Loin°07/6614mars1966portantcodedesécuritésociale• Loin°038/PR/96du11décembre1996portantcodedutravail• Organisationdel’UnitéAfricaine(1981)Charteafricainedesdroitsdel’Hommeetdespeuples
Aspects budgétaires
• RépubliqueduTchad,Ministèredel’Actionsociale,delasolidaritéetdelafamille(2008)Budgetdeprogramme2009-2011.Rapport,version1
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ANNEXE 5. Termes de référence de l’étude sur la protection sociale au Tchad
1. Contexte et justificationLasituationpolitiqueetsocialeduTchads’estdétérioréedurantcesdernièresannéesdufaitdelapersistancedesconflitsarmés,politicomilitairesetintercommunautairesainsiquel’affluxderéfugiésetdedéplacésInternesàl’EstetauSudduPaysquiontcontribuéaufaibleniveaudedéveloppementsocialetéconomique.
Parailleurs,lacrisealimentaireinternationales’estrépercutéeprogressivementsurleplaninterneetdeshaussessoutenuesdesprixdesproduitsagricolesontétéconstatéesjusteaprèsdécembre2007.Lesprixdesprincipalescéréaleslocales(milpenicillaireetsorgho)en2008ontétésupérieursàceuxdelamoyennedecinqdernièresannées(2002/03–2006/07).Cettehaussedéjàressentiedanslesménagespauvresacertainementdesconséquencessurlesenfants.
Cettecrisealimentaireaétésuiviedeprèsparunecrisefinancièreinternationalemajeuredontlesconséquencesauniveaudespayspauvresontétécatastrophiquesetrisquentdel’êtredavantageaucoursdesprochainesannées.Lesétudesréaliséesparlesinstitutionsinternationales,enparticulierlaBanqueMondialeetleFMI,indiquentquel’impactdecettecriseinternationaleauniveaudelaplupartdespaysdumondeseraparticulièrementnégatifsurlescouchessocialeslesplusdémuniesetsurlesclassesmoyennes,etauradesconséquencesgravessurl’emploietsurlessystèmesdesécuritésocialeexistants.Cesétudespréconisentderenforcerlessystèmesdeprotectionsocialeexistantsenvued’atténuerlessouffrancesdespopulationspauvres.
Laprotectionsocialeenglobediversmécanismesdeprotection,depréventionetd’améliorationdescapacités,visantàdiminuerlavulnérabilitédespopulations,lesaideràmieuxgérerlesrisquesetfairefaceauxchocsexogènes,etcontribueràlaréductiondelapauvreté.AuTchad,selonlesdonnéesdel’enquêtesurlaconsommationdesménagesen2003,55%delapopulationvitau-dessousduseuildepauvreté(définientermesdeconsommationd’unpanierdeproduitsalimentairesetnonalimentairesessentiels)avecdesfortesdisparitésrégionales(87%delapopulationruraleestpauvre).Lesménagespauvressontprisdansunespiraledeprivationsquiserenforcentmutuellement,accentuentleurvulnérabilitéetlimitentleurcapacitédesortirdeleursituationprécaire.Selonencorecetteenquête,lesdépensesbudgétairesdansledomainedel’EducationetdelaSantéprofitentauxpopulationsurbainesetlesplusriches.Laquestiond’atteindrelespopulationsruralesetpauvresseposedemanièrecrucialeauTchad,notammentdansleszonesoùl’incidencedelapauvretéesttrèsélevée.Cettepauvretésemanifesteparlesdifficultésd’accèsauxservicessociaux(santé,éducation,protectiondesdroits),auxinfrastructuresdebase(eau,assainissementetc.)etàl’alimentation.Lespopulationsvivantdanscecontextesontpeupréparéespourrésisterauxchocsexternes(mauvaisesconditionsclimatiques,flambéesdesprix,etc…).Nonseulementleschocsexternestendentàaggraverlasituationdespauvresdanslecourtterme,maisaussiilslesobligentàadopterdesmécanismesd’adaptationquisapentdavantageleurcapacitéàaméliorerleursituationsurlelongterme.Ilspeuventêtreamenésàvendreleurbétailetautresbiensproductifset/ouàretirerleursenfantsdel’école.
Lesenfantssontparticulièrementvulnérablesenraisondeleurâgeetdeleurétatdedépendance.Ilsreprésententunepartimportantedelapopulationpauvreetextrêmementpauvre,letauxdefécondité
288 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 289
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
étantplusélevéparmilesménagesàfaiblesrevenus.Lesenfantsélevésdanslapauvretérisquentdesouffrirdecarencesnutritionnellesgraves,maisaussidumanqued’abrietd’autresbesoinsdebase,cequiinfluenégativementsurleurbien-êtreetleurdéveloppement.Ilsontégalementmoinsdechancesd’êtrescolarisés.Deplus,ilssontplusexposésàl’exploitation,auxviolencesetauxabusdetoutesnatures.
Demême,dufaitdeleurage,lesenfantssontplusvulnérablesauxchocsexogènesquelesadultes.Unebaissesubitedesrevenusduménagepeutnonseulementprovoquerunedétériorationdel’étatnutritionneletdesantédel’enfant,maisaussiprovoquerladéscolarisationetletravailprécocedel’enfant.Cedésinvestissementdansledéveloppementdel’enfantaugmentelesrisquesdepauvretéàl’âgeadulteetdetransmissionintergénérationnelledelapauvreté.DanslecasdesenfantsrendusorphelinsparleVIH/SIDA,leurvulnérabilitéestaccentuéedavantageparlapertedeleursparents.
LeTchadadesmécanismestraditionnelsfamiliauxetcommunautairespourlapriseenchargedescoucheslesplusvulnérables.Toutefois,lasociététchadiennes’esttrouvéeconfrontéedepuisplusieursdécenniesàl’irruptiond’unemodernitéauxconséquencesd’autantplusdéstabilisatricesquecelle-cis’estfaitesurfonddeguerrescivilesparticulièrementtraumatisantespourlespopulationsetdévastatricespourl’économie.
D’unemanièregénérale,lessystèmesdeprotectionsocialemodernessecomposentdetroisgrandessouscomposantes:l’assistancesociale,l’assurancesocialeetlesservicesdeprotectionsociale(etlesloisetrèglementsconnexes).L’assistancesociale,quiestnoncontributiveparnature,reposesurlestransfertssociaux,qu’ilssoientenespèces,ennature(dontl’aidealimentaire)ou,danscertainscas,sousformedebonsd’achatauxpauvres.Lestransfertsdirectsd’espècesauprofitdespersonnesvulnérablesnesontpasencorepratiquésauTchad.Auniveaumondial,unintérêtcroissantaétéaccordéaurôledestransfertsenespècesdanslaréductiondelapauvreté,tantàcourtterme,parlebiaisdel’effetdirectdutransfertsurleniveaudeviedesbénéficiaires,qu’àlongterme,parleschancesaccruesdesbénéficiairesdes’engagerdanslaprisederisques,d’accroîtreleursressourcesetd’investirpourleursenfants,notammentpourleuréducation.
Lescantinesscolaires,quiprofitentàungrandnombred’enfantsscolarisés,constituentunautretypedetransfert,avecl’objectifprincipaldepromouvoirlascolarisationetlaréussitescolairedesélèves.
L’assurancesociale,quiestgénéralementcontributiveenpartie,viseàprotégerlespersonnesdesrisquescommelamaladie,lamortoulechômage.Elleimpliquelepartagedesrisques,quiestparfoissubventionnéparl’Etatenvued’engarantirl’accessibilitéetl’accèsauxpauvres.Lesprogrammesd’assurancesociale,dontl’assurancemaladie,selimitentpresqueexclusivementauxtravailleursdusecteurformel,quireprésententunepetiteminoritédelapopulation.
LeTchaddisposedesmécanismesformelsdeprotectionsocialebaséssurlacouverturedesfonctionnairesetautressalariéscontrelesrisquesdepertederevenusetlesmaladies.Cesmécanismesdestinésausecteurformelontpourobjectifdecontribueràconciliervieprofessionnelleetviefamiliale.Ilssontconstituésparlasécuritésociale(CNPS,CNRT)etlesassurancesprivées.Cependant,unegrandemajoritédelapopulation,notammentlestravailleursdusecteurinformeletdusecteurrural,lescatégoriessocialesvulnérablesnesontpascouvertsparcesdispositifsformels.Cegroupealeplussouventrecoursàdemultiplessystèmesalternatifsnotammentlessystèmesdits
traditionnelsdesolidaritésàl’échellefamiliale,territoriale(villages,quartiers,villes,etc.)etdanslesréseauxprofessionnels(tontines,etc.).
Letroisièmepilierdessystèmesdeprotectionsocialeestunensembledelois,réglementationsetservicesdestinésàprotégerlescitoyens,ycomprisdesgroupessociauxspécifiquescommelesenfants,lespersonnesâgéesetleshandicapés.Lesservicesdeprotectioninfantile,qu’ilssoientdenaturepréventiveouréactive,peuventêtreperçuscommeunepartieintégrantedecettecomposantedelaprotectionsociale.AuTchad,ilexisteunensembledisparatedetextesvisantlaprotectiondescouchesvulnérables,relevantdedifférentsdépartementsministériels.Lesservicesetprogrammesdestinésàprotégerlescitoyenssontgénéralementdepetiteéchelle,sousfinancésetpeuintégrés.
EndépitdelafaiblessehistoriquedessystèmesdeprotectionsocialedanslarégionAfriquedel’OuestetduCentre,onreconnaîtdeplusenpluslerôlepotentielquepourraientjouerdesprogrammesdeprotectionsocialerenforcésdanslaluttecontrelapauvretéetlaréductiondelavulnérabilitéauxrisques.CertainsEtatsontérigélaprotectionsocialeaurangdecomposanteimportantedeleursDocumentsdestratégiederéductiondelapauvreté(DSRP),notammentleTchad.Eneffet,laprotectionsocialeestretenuecommel’unedesprincipalescomposantesdelavalorisationdesressourceshumainesquiestl’undequatreaxesstratégiquesdelaStratégienationalederéductiondelapauvreté(SNRP)2008-2011.
Danslaperspectived’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale,laSNRPaprévulesorientationsstratégiquessuivantes:
• Ledéveloppementd’unensembledeprogrammescomplémentairesetréalistesenvued’unepart,d’aiderlesfamillesàmieuxgérerlesrisquesclimatiques,environnementaux,socio-économiquesetpolitiquesetd’autrepart,deprotégerlespopulationslesplusvulnérables
• Ledéveloppementd’unensembled’interventionscomplémentairesenvuederéduirelesinégalitésentrelessexes,notammentenmatièred’accèsàl’éducation,auxservicesdesanté,auxrevenus,àl’informationetauprocessusdeprisededécision
• Lacréationd’unenvironnementpropiceàlamiseenœuvredecesprogrammes,notammentgrâceaurenforcementdupartenariatpublicetprivé,lamobilisationdesressources,laparticipationdescommunautés
• L’institutiond’unsystèmedesuividelavulnérabilitéetdesévaluationsprogrammes.
2. But et objectifs de l’étudeCetteétudeapourbutdedoterleGouvernementduTchadetsespartenairestechniquesetfinanciers(PTFs)d’unebasedeconnaissancesindispensablesàl’élaborationd’unestratégienationaledeprotectionsociale.Al’heureactuelle,cesconnaissancessontlimitées,duesàlanatureéparseetfragmentéedesexpériencesdansledomainedelaprotectionsocialedanslepays.
Parailleurs,étantdonnéquel’Etatetlesautrespartenairesaudéveloppementontdeplusenplusconsciencedel’importancedelaprotectionsocialedanslesstratégiesderéductiondelapauvreté,cetteétudeapourobjectifd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifetpotentieldesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisqueschezlesenfants.Plusprécisément,elledoitfournirlesrésultatssuivants:
290 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 291
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
• uneanalysesituationnelledel’étatactueldessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchadetdeleurimpactsurlesenfants;
• uneévaluationdesbesoinsprioritairesenmatièrederenforcementdusystèmedeprotectionsocialepourréduirelapauvretéetlavulnérabilitéchezlesenfants;
• desrecommandationspréliminairespourguiderleGouvernementetsespartenairesdansl’élaboration,d’unestratégienationaledeprotectionsocialeauTchad.
3. Portée de l’étudeCetteétudeallieraunerecherchedocumentairedespublications,documentsofficielsetdonnéesexistantsàl’échelledupays.Lesinformationsetdonnéesdelarecherchedocumentairedevrontêtretiréesdesdocumentsofficiels,notammentdelaSNRP2,desloispertinentes,desdocumentsdeprogrammes,desbudgetsetdescomptesduTrésorpublic,maisaussidesdocumentsdesagencesinternationales(bailleursdefondsmultilatérauxetbilatérauxetagencesdel’ONU)etdesrecherchesuniversitaires.
L’étudecomprendralacollecteetl’analysed’informationsetdedonnéescomplémentairesrecueilliesdanslecadred’entretiensetderéunionsaveclesautoritésgouvernementalescompétentes,lesexpertsuniversitaires,lesorganisationsdelasociétécivile,lesagencesduSNU,lesbailleursdefondsetd’autrespartenairesaudéveloppementétablisdanslepays..
L’analyseproprementditeporterasurseptcomposantesprincipales:
1. Brève revue de l’état de la pauvreté et des types de vulnérabilités et risques touchant les enfants.S’appuyantsurlessourcesd’informationsdéjàdisponibles,cetterevuedoitfournirdesinformationsdebasesurl’étatdelapauvretéchezlesenfants(àl’aided’indicateursderevenus/consommationetdesprivationsessentielles)ainsiquesurlesprincipauxtypesdevulnérabilitésetsourcesderisques,auxniveauxmacro,mésoetmicro.LarevuedoitaboutiràlamiseenévidencedesprincipauxbesoinsprioritairesenmatièredeprotectionsocialedesenfantsauTchad.Cetteconclusiondoitêtresynthétiqueetsuccincte,servantd’introductionaurestedel’analyse.
2. Evaluation des systèmes et programmes de protection sociale existants et de leur impact sur les enfants.Cetteévaluationdoitcomportertroiscomposantesprincipales:
a.Unedescription/uninventairedessystèmesetprogrammesexistants.Ils’agitdefournirdesinformationsdebasesurl’origine,lanature,lamissionetl’évolutiondessystèmesactuels,enmentionnantenparticuliertouteinitiativederéformerécente.L’inventairedoitenoutrefournirdesinformationssurlesprogrammesdeprotectionsocialespécifiques,notammentceuxquiintéressentdirectementlesenfants,avecdesinformationssurleursobjectifsainsiquesurletypeetlenombredebénéficiaires,maisaussisurtoutautreaspectpertinent,telquelesméthodesdeciblage.Cetinventairedoitêtred’unelargeportée,englobantnotammentlesinitiativesd’assurancesociale,d’assistancesocialeetlesservicesdeprotection.
b.Uneanalysedel’impactdesprogrammesexistantssurlaréductiondelapauvreté,lavulnérabilitéetlesrisqueschezlesenfants.Ils’agitd’évaluerlapertinence,l’efficacité,l’efficienceetladurabilitédesprogrammesetd’identifierleursprincipaleslacunesetfaiblesses.L’évaluation
delapertinenceconsisteàcomparerlanature,lesobjectifsetlaportéedesprogrammesexistantsauxprincipalesprioritésenmatièredeprotectionsocialedécoulantdel’évaluationdelapauvreté,delavulnérabilitéetdesrisquesdanslecadredelacomposante1etd’enidentifierlesprincipaleslacunes.
c.Uneanalysedesentravesàlapertinence,l’efficacitéetl’efficiencedessystèmesetprogrammesexistants.Cesentravespeuventenpartieêtred’ordrehistoriqueetsocio-économique,commedanslecasdessystèmesessentiellementfondéssurl’emploi,quidesserventexclusivementlestravailleursdusecteurformel.Ellespeuventsesitueràdiversniveaux:cadrepolitique/législatif,environnementinstitutionnel,dispositifsorganisationnels,ressourceshumaines,lacunestechniqueset/oufacteursfinanciers(coûtsetfinancement).L’analysedoitidentifierlesprincipalesentravesetlestypesdemesuresàprendrepourlessurmonter.
3. Evaluation du rôle potentiel des transferts sociaux dans la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité chez les enfants au Tchad.Cettecomposantedevraaccorderuneattentionparticulièreàlaquestiondesavoirsilestransfertssociaux(notammentlestransfertsenespècesauprofitdesménagesayantdesenfants)constituentunmoyenpratique,efficaceetefficientpourréduirelapauvretéetlavulnérabilitéchezlesenfants,Lesargumentsenfaveurdecetypedetransfertssontessentiellementtirésdel’expériencedel’Amériquelatine,desCaraïbesetdecertainesrégionsd’Asie,maisaussidel’Afriqueaustrale,notammentdel’AfriqueduSud.Cesargumentssont-ilsvalablespourleTchaddontlecontextesocial,économiqueetinstitutionnelesttrèsdifférent?Cesdifférencesexigent-ellesuneconceptionplusadaptéedesprogrammes?L’évaluationpeutexaminernotammentlespointssuivants:
• Quellessontlesconséquencesd’unepauvretéetd’unevulnérabilitéàgrandeéchelle,enparticulierentermesdeciblageetdecoûts?
• Quellessontlesconséquencesd’unedisponibilité(offre)insuffisantedeservicessociauxdebase?Cettesituationcontredit-ellel’undesprincipauxargumentsenfaveurdestransfertsenespèces,notammentqu’ilspermettentdedévelopperlecapitalhumainchezlesenfantsenvenantàboutdescontraintesenmatièred’accèsfinancierdesménagespauvresauxserviceséducatifsetsanitaires?Plusprécisément,est-cepertinentd’incluredesélémentsdeconditionnalité(ex:fréquentationscolaire,consultationsmédicales,etc.)dansdespays(ouleursrégions)oùl’offredeservicesestinexistanteouinsuffisante?
• Quelssontlescoûtsd’opportunitéenmatièred’utilisationdesressourcesbudgétairesentrelestransfertssociauxetl’accroissementdel’offredeservicessanitairesetéducatifs?ComptetenudescontraintesbudgétairesauTchad,est-ceplusjudicieuxdeconsacrerdesressourcesàlasuppressiondesfraisdescolaritéouàlagratuitédessoinsessentielsdesanté,quiconstituentunobstaclemajeuràl’accèsàl’éducationetauxservicesdesanté,oud’offrirdestransfertsenespèces,quipourraientleverd’autresbarrières(coûtsd’opportunité)?Demême,quelspourraientêtrelescompromis(entermesderendement)entrelesprogrammesdecantinesscolairesetlestransfertsenespèces?
• Queltypedeciblage(vérificationduniveauderevenuoud’avoirsdesménages,ciblagecatégoriqueougéographique,auto-ciblage,ciblagecommunautaire?)estadaptéetréalisableau
292 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 293
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tchad,oùlesménagesdépendentenmajoritédusecteurinformel,avecdesrevenusdifficilesàévaluer?
• Quellessontlesconséquencesdelafaiblessedesinstitutions,ycomprisleproblèmedelacorruption,etdescapacitésorganisationnellesetderessourceshumaines(danslesministèresetorganismespublicspertinentsainsiquedanslesystèmebancaire)surl’éventuellemiseenœuvred’unprogrammedetransfertssociaux?
4. Evaluation du rôle potentiel de l’assurance sociale renforcée en matière de réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité chez les enfants.Ilestrecommandédeconsacrercettesectionaurôledel’assurancemaladiedansl’améliorationdel’accèsauxservicessanitaires,notammentpourlesenfantsetlesfemmes,maisaussidanslaprotectiondesfamillesetdesenfantscontreleseffetsgénérauxdelapauvretéliésaucoûtélevédesdépensesdesantédirectes.Cetaspectestparticulièrementpertinentdansunpaysdontlesservicesmédicauxsontgénéralementpayants.Entreautres,l’analyseestcenséeapporterdesréponsesauxdeuxgrandesquestionssuivantes:
• Queldoitêtrelerôleadéquatdel’assurancemaladieparoppositionàd’autresoptionsdepolitiquecommelaprestationdeservicessanitairesgratuitsbaséesurlesimpôts,comptetenudesobjectifsdesantépublique,desquestionsd’équité,desconditionsdumarchéetdesressourcespubliques?
• Unprogrammed’assurancemaladiegénéraliséeserait-iladministrativementfaisableetéconomiqueauTchadoùunegrandepartiedelapopulationtravailledanslesecteurinformelet/ouvitdansdeszonesrurales?
• Est-ilpossibledeprendredesmesurespermettantauxcouchesextrêmementpauvresdepayerleurscotisationsetco-paiements?
5. Le renforcement des services de protection des enfants dans le cadre des systèmes de protection sociale.Cettesectiondoitexaminerdansquellemesurelesservicesdeprotectiondesenfants,aussibienpréventifsqueréactifs,entrentdanslecadred’unsystèmedeprotectionsocialeintégréourestentunemosaïquedeprogrammesetprojetsponctuels,avecunecohérenceetuneefficacitécirconscrites.Cetteanalysedevraapprofondirenpartielacomposante2(l’évaluationdessystèmesetprogrammesexistants),enmettantl’accentsurlesprincipauxfacteursdecohérenceetd’efficacité,notammentlesmissionsetlesresponsabilités(etlesrôlesrespectifsdesacteursgouvernementauxetnongouvernementaux),lacoordinationentreacteurs,lesressourceshumainesetlefinancement.L’analysedoitidentifierlesprincipauxtypesdechangementsindispensablespourcréerunsous-systèmedeprotectiondesenfantscohérentetefficaceauseindessystèmesdeprotectionsocialenationaux.
6. Espace budgétaire pour une protection sociale renforcée.Cettecomposanteseraconsacréeaufinancementdessystèmesetprogrammesdeprotectionsocialeetàleurdurabilité.Lasituationactuelledessystèmesdeprotectionsocialedansleurensembleetdesprogrammesspécifiques(oudescatégoriesdeprogrammes)doitêtreanalyséeàl’aided’indicateursdedépenses,entermesdepourcentagedesdépensespubliquestotalesetduPIB.Descomparaisonsàl’échelleinternationale,notammentaveclesautrespaysendéveloppementetlespaysàrevenusfaiblesetintermédiaires,doiventêtrefaites.L’analysedoitaussiétudierlespossibilitésd’accroîtrelesdépensesenprotection
socialeàlalumièredelasituationbudgétairegénéraledupays.Pourcela,elledoitexaminerlesquestionsdedurabilitéàlalumièredesrisquespesantsurlasituationmacro-économiqueetbudgétaireglobaleduTchad.Enfin,cettecomposantedoitexaminersilesprogrammesdeprotectionsocialeontétéexplicitementprisencompteet/ouprivilégiésdanslaplanificationbudgétaireàcourtterme,parexempledanslesCDMT.
7. Conclusions et recommandations.Tenantcomptedesconclusionsdescomposantesprécédentesdel’étude,ledernierchapitredurapportdoitaboutiràdespropositionsgénéralessurlavoieàsuivrepourrenforcerledéveloppementdespolitiques,systèmesetprogrammesdeprotectionsocialeauTchad.
4. Mise en place d’un Comité de pilotage de l’étude LeComitédepilotageseraco-présidésparlesMinistreschargésrespectivementdel’ActionsocialeetduTravailetseracomposédesprincipauxacteurs(représentantdelaPrimature,représentantsdesMinistèressectoriels,dusecteurprivé,delaSociétéCivile,despartenairesaudéveloppement).LeComitédepilotagemisenplaceseraassociédanstoutleprocessusderéalisationdel’étudeetassureralacoordinationglobaledel’étude.Ilserachargéd’orienterl’élaborationdel’étudeetdevaliderlesdifférentsdocumentsproduitsparlesconsultants.
5. ResponsabilitésL’étudeseraréaliséeparuneéquipededeuxconsultantsdontunexpertprincipal,Chefd’équipe.Lechefdel’équipeestleresponsabledurapportdel’étudeetdel’organisationdutravail,conformémentauxprésentsTDR.
6. Produits attendus de la consultationLesréalisations/rapportsci-dessoussontattendus:
• Présentation d’un plan et d’une méthodologie de travail.L’étudedébuteraparlapréparationd’unplandetravail,quiseraprésentéparlesconsultantsetexaminéparlecomitédepilotagedel’étude.Ceplanindiqueraclairementlesquestionsàtraiter,laméthodologieàadopter,lessourcesd’informations,lecalendrierdutravail,etlastructureprévisionnelledurapport.Cettephasevadureraumaximum5jours.
• Revue documentaire, entretiens, analyses et rapports provisoires.C’estlaphasedudéroulementdel’étude.Elleportesurl’analysedocumentaire,lacollectedesdonnéescomplémentairesrecueilliesdanslecadred’entretiensetdesréunionsaveclesstructuresconcernéesparlesquestionsdeprotectionsocialeainsiquelestravauxd’analyseetlarédactiondesrapportsprovisoires.DesréunionsrégulièresdebriefingsurleprogrèsdanslarédactiondurapportsetiendrontavecleprogrammePolitiques,PartenariatetPlanificationetencasdebesoinavecleComitédepilotage.Unpremierrapportprovisoireseradéposéle18Novembrepourcommentairesetsuggestionsetunsecondle2décembre2009.Lesversionsdurapportserontpasséesenrevueparlecomitédepilotagedel’étude.
• Rapport final et présentation.C’estladernièrephasedel’étude.Lesconsultantsproduirontunrapportsemi-finaliséetàprésenter(PowerPointàl’appui)danslecadred’unatelierdevalidationquiregrouperaoutrelecomitédepilotage,lesreprésentantsdesadministrations
294 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 295
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
publiques,delasociétécivile,dusecteurprivéetdespartenairesaudéveloppementprésentsauTchad.Lesobservationsissuesdecetatelierserontprisesencompteparlesconsultantsdanslarédactiondurapportfinalquiestattenduauplustardle15décembre2009.Lerapportfinaldevracontenirunrésuméexécutifd’environ5pages.
7. CalendrierLaconsultationdurera11semaines,soit55joursdetravailrepartisentroisphases:
• Premièrephase:4semaines(soit20joursdetravail)audébutdelaconsultation:consultantinternationaletconsultantnationalconcernés
• Deuxièmephase:3semaines(soit15joursdetravail):consultantnationalconcerné
• Troisièmephase:4semaines(soit20joursdetravail):consultantinternationaletconsultantnational concernés
Elledébuteraàpartirdu15octobre2009,conformémentaucalendrierindicatifsuivant:
Activités Période Responsables
FinalisationdesTDRetlancementprocessusrecrutementdesconsultants Septàmi-Octobre2009 UNICEF-PPP
MiseenplaceduComitédepilotage 1èrequinzainedeOct2009 UNICEF-PPPPlanetméthodologiedetravail 15-20oct.2009 Lesconsultants/Chefd’équipeExamenPlanetméthodologiedetravail 22oct.2009 ComitédepilotageDépôt1èreversionrapportprovisoire 18Nov2009 LesconsultantsCommentaires/suggestionssur1èreversionrapport Du19Novau24Nov2009 Comitédepilotage
Dépôt2èmeeversionrapportprovisoire 2Déc2009 Lesconsultants
Réuniondevalidation 2èmesemainedeDéc2009 Comitédepilotageélargiàd’autresacteurs
Finalisationdurapport 30Décembre2009 Lesconsultants
8. Qualifications requisesL’équipedoitêtredirigéeparunconsultantprincipal,chefdel’équipe,titulaired’undiplômepost-universitaireensciencessocialesetjustifiantd’aumoinshuitansd’expérienceinternationaleenstratégiesetpolitiquesdeprotectionsociale,ycomprisenAfriquesubsaharienne.IldevraégalementavoirunebonneconnaissancedutravailduSNU,particulièrementdel’UNICEF,etavoirunebonnecapacitéderédactionetdesynthèse.Lechefdel’équipeseraappuyéparundeuxièmeconsultant,égalementtitulaired’undiplômepost-universitaireensciencessocialesavecconnaissancessurlesstratégiesderéductiondelapauvretéetlesystèmedeprotectionsocialeauTchad,justifiantd’aumoins4ansd’expérience.Lesmembresdel’équipedoiventenoutreparlercourammentlefrançais.
9. Supervision et coordination de la consultation LesconsultantsserontsouslasupervisionduProgrammePolitiques,PartenariatetPlanification/ProjetPolitiquesSocialesdel’UNICEF.DesréunionsdebriefingrégulièresaveclesconsultantssetiendrontavecleProgrammePolitiques,PartenariatetPlanification/ProjetPolitiquesSocialesdel’UNICEF.
LeComitédepilotageinterviendradanstouteslesétapesderéalisationdel’étudeetassureralacoordinationglobaledel’étude.
L’appuiduBureauRégionaldel’UNICEF(SectionPolitiquesSociales)serasollicitéàdifférentesétapesdel’évaluation(examendesTDR,Identificationconsultants,commentairessurlesdifférentesversionsdurapportdel’étude,appuifinancier…).
10. Arrangements administratifsLesdispositionsadministrativesetfinancièressuivantesdéterminentlesconditionsnécessairesàl’exécutiondutravail:
• Lechoixdesconsultantsetleursrecrutementsseferontselonlesprocéduresdel’UNICEF
• Lemontantdeshonorairesetlesmodalitésdepaiementserontdéfinisdanslecontratconformémentauxmêmesrèglesetprocédures.
ANNEXE 6. Guide d’entretien : étude sur la protection sociale au Tchad
Généralités• Présenterlesbuts/objectifsdel’étude(étatdelieusurlesdomainestouchantlaprotectionsocialepouraiderlegouvernementàdévelopperunepolitique/stratégienationale)
• Expliquerlecadred’organisationdel’étude(comitédepilotageinterministérielprésidéparMASSSNF,soutenuparl’UNICEF)
• Expliquerl’organisationdel’équipe(multidisciplinaire)etvotrerôleenparticulier(domainesspécifiques)
• Expliquerl’approche/méthodologiedel’étude(analysedocumentaire;entretiensavecacteursclés)
• Expliquernotrevisionlargedelaprotectionsociale(domainemultidimensionnel/transversalquitoucheàplusieurs‘secteurs)
• Expliquerl’importancedesrenseignementsfournispendantlesentretiens(partaged’informationetperspectives;identificationdespriorités,etc.)
Points à couvrir dans chaque domaine • Demanderleursperspectivessurlaprotectionsociale(commentilsladéfinissent;commentilsyvoientl’apportdeleurssecteursoulesliensentreleurssecteursetlaprotectionsociale)
296 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 297
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
• Préciserlesstructuresorganisationnelles/institutionnels/départementaleschargéesdesdomainestouchantàlaprotectionsociale(sipossible,obtenirorganigrammes,etc.)
• Identifierlesprogrammes/stratégies/actionsclésdansleursdomainesquitouchentàlaprotectionsocialeetlesstructuresparlesquellesleursservicessontofferts(ycomprisuneidéesurlacouverture,présencedécentralisée,etc.)
• Identifierlespointsforts(atoutsetopportunités)etpointsfaibles(problèmes/défis)
• Identifierleurspartenairesprincipaux
• Identifierleurssystèmesdecollecte/analysededonnées,suivietévaluation
• Identifierleursprioritéspourl’avenir
• Demanderleuravissurd’autrespersonnes/départementsclésàtoucherdanscedomaine
• Demander–sipossible–lesélémentssurlesbudgets
• Demanderlesdocumentsdebase
• Demanderleursavissurlemeilleurdispositifinstitutionneldecoordinationinterministérielleàmettreenplacepourunestratégienationaledeprotectionsociale(audelàdeleursecteurspécifique)
• Demanderleursavissurl’utilité/lafaisabilitéd’unprogrammepilotedetransfertsdirectsenespècesdestinéauxménagespauvrescommemécanisme/instrumentpotentieldelaprotectionsociale(craintes;opportunités;domaines/populationspossiblesàcibler….)
• Laisserlaporteouverteàd’autresquestions,détails,suggestions,soucis,etc.
A faire après chaque entretien (ou groupe d’entretiens dans un domaine)• Faireunlistingcomplet(endocumentWord)despersonnesrencontrées(noms,désignations,départements,ministère)
• Remplirlesfichesd’identificationdesacteurs/programmesclés(dansleformatqu’onaélaboré)
• Ecrire(endocumentWord,dansleformatbibliographiquequ’onadiscuté–auteur/institution;date;titre)lalistedesdocumentsobtenues
• PartagertoutélémentseréférantauxaspectsbudgétairesàThierry;auxaspectslégislatifsàDionko;etauxaspectsseréférantauxautresdomainesàCarolpoursuiteàdonner
• Remettreunecopiedevosnotesd’entretienaThierrypourgarderdanslesarchivesduprojet
• Utiliserlesrenseignementsreçusdansvosanalysessectorielles
ANNEXE 7. Tableaux santé
Tableau 47: Nature des urgences médicales, chirurgicales et gynéco-obstétricale
Nature des urgencies Maladies concernées
Urgences médicales•Paludismegrave•IRAcompliquées•gastroentérique
Urgences chirurgicales
•Traumatismescrâniens•Diversesfracturesdesmembres•Abdomenaigue(appendicites,péritonites,occlusionetc.•Herniesétranglées•Blessurespararmeblancheouàfeu•Brûlurede2èmeet3èmedegréenparticulier
Actes et urgences gynéco-obstétricales
•Accouchementsnormaux•Césarienne•GEU•Prééclampsiesetéclampsies•Hémorragiespréetpost-partum
VIH/SIDA
•GratuitédesmédicamentspourletraitementdesIO(disponibilité);
•Gratuitédesexamenscomplémentaires:- Test CD4 ;- Examens de laboratoire ;- Examens de radiologie ;- Charge virale.
Source:MinistèredelaSantéPublique
Tableau 48: Bilan des activités liées à la gratuité janvier- décembre 2008
(HôpitalRégionaldeMoundou)
ServicesMaternité
(hors achats)Chirurgie PU Méd/P Total
Nombre de cas 330 161 229 292 1012
Source:MinistèredelasantéPublique
298 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 299
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tableau 49: Nombre des examens complémentaires effectués en 2007-2008
(HôpitalRégionaldeMoundou)
Total Labo Radio Echo Total
2007 2.629 96 4.440
2008 4.860 4456 139 9.455
Total 7.887 6.173 235 13.897
Sources:MinistèredelaSantéPublique
Tableau 53: Part des ressources publiques appropriées par les 10% les plus éduqués
% de ressources pour les 10% les plus éduqués
Coefficient de Gini
Tchad 64 0,72Afrique francophone 46 0,56Afrique anglophone 28 0,36
Source:RESEN,année
Tableau 50: Coûts de la gratuité 2007-2008
(HôpitalRégionaldeMoundou)
Services Labo ImagerieMater.
(hors achats)Chirurgie PU Total
2007 3.054.500 3.150.000 878.120 356.270 614.490 10.652.9102008 5.939.00 7.724.000 836.485 1.845.530 1.431.275 23.492.410Total 8.993.500 10.880.000 8.510.650 2.201.800 2.045.765 34.453.320
Sources:MinistèredelaSantéPublique
Tableau 51: Couts des accouchements liés à la gratuité avril 2007 à 2008
(HôpitalRégionaldeMoundou)Actes Achats Coûts unitaire Coût total2007 1.575 2.500 3.937.5002008 2.877 2.500 7.192.500Total 4.452 2.500 11.130.000
Sources:MinistèredelaSantéPublique
Tableau 52: Récapitulatif général des coûts avril 2007 à 2008
(HôpitalRégionaldeMoundou)Type d’activités 2007 2008 Total
Activités médicales
(hors accouchements) 4.442.410 9.829410 14.271.820Examens complémentaires 6.210.500 13.663.000 19.873.500Accouchements 3.937.500 7.192.500 11.130.000Consommation des services 69.676.530 73.701470 143.378.000Total 84.266.940 104.386.380 188.653.320
Source:MinistèredelaSantéPublique
ANNEXE 8. Tableaux Education
300 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 301
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tableau 54: Distribution de la population 5-25 ans selon le quintile de revenu, le genre et la localisation urbaine ou rurale aux différents niveaux d’études MICS 2000
Groupe de population
Non scolarisé
Non formelle
Pré scolaire
Primaire Secondaire 1
Secondaire 2 Supérieur Total
Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre %
Revenu
20%+pauvres
1843 26 302 27 78 12 508 12 21 4 4 2 0 0 2757 20
Q2 1511 22 219 19 163 25 821 19 42 7 5 3 0 0 2760 20
Q3 1493 21 181 16 138 21 872 20 68 12 8 4 1 3 2760 20
Q4 1284 18 208 19 164 25 967 23 120 21 21 11 1 4 2766 20
20%+riches 851 12 214 19 120 18 1104 26 319 56 155 80 20 92 2784 20
Genre
Filles 4472 64 412 37 310 47 1861 44 191 33 54 28 5 23 7303 53
Garçons 2510 36 713 63 353 53 2411 56 379 67 139 72 17 77 6524 47
Localisation
Rural 5871 84 813 72 539 81 2913 68 183 32 18 10 2 9 10332 75
Urbain 1 111 16 312 28 124 19 1359 32 387 68 175 90 20 91 3496 25
Total 6982 100 1125 100 663 100 4272 100 570 100 193 100 22 100 13828 100
Source:RESEN
Tableau 55: Disparités sociales dans l’appropriation des ressources publiques en éducation
Groupe de population
Ensemble des cycles d’enseignement
%desdépensesd’éducationappropriéesparchaquegroupede
population(a)
%dechaquegroupedanslapopulationdes5-25ans(b)
R= I=
Rapport(a)/(b) Indiced’appropriation
Revenu 20%+pauvres 6,80 20 0,34 1Q2 11,24 20 0,56 1,7Q3 13,62 20 0,68 2,0Q4 17,90 20 0,89 2,620%+riches 50,45 20 2,52 7,1Genre Filles 36,0 53 0,68 1Garçons 64,0 47 1,36 1,9Localisation Rural 43,0 75 0,55 1Urbain 57,0 25 2,34 3,8
Source:RESEN,année
302 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 303
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tableau 56: Caractéristiques des produits de crédit
Types de crédit Bénéfiaciaires Durée Montant plafond Taux d’intérêt
Creditcampagne Paysans 6à10mois 200000F 24%Creditmaterielagricole Paysans 2à3ans 400000F 18%Creditsolidaire Groupedefemmes 2à6mois 1000000F 15%Créditfilièrearachide Paysans 6mois 200000F 2%Creditscolaire Fonctionnaires,paysans,
commerçants6mois 200000F 2,5%
Creditauxmicroentrepreneurs
Commerçants,paysansaisés
1 an 5000000F 36%
Creditauxfonctionnaires Fonctionnairesdel’Etat 6mois 1000000F 1%Creditauxsalariésdusecteurprivé
Salariésduprivé 1 an 1000000F 24%
Credithabitat Fonctionnaires,salariésduprivés,commerçant
1 an 2000000F 24%
Source:RapportdesEMF
ANNEXE 9. Tableaux emploi et formation professionnelle et technique
Tableau 57: Structure de la population active occupée par milieu et région de résidence selon le secteur d’activité (en %)
Secteur d’activité
Secteur primaire
Secteur de transformation
Commerce Services Total
Milieu de résidence
N’Djaména 1,9 19,2 36,8 42,0 100Abéché/Moundou/Sarh 14,9 23,5 33,2 28,4 100Villessecondaires 56,6 13,7 14,3 15,3 100Ruralseptentrional 84,7 7,8 3,9 3,6 100Ruralméridional 89,0 5,9 2,0 3,1 100Région
Batha 63,9 20,0 10,4 5,7 100BET/Biltine 78,6 4,2 6,9 10,2 100ChariBaguirmi 86,1 7,0 4,8 2,1 100Guera/Salamat 88,0 6,6 2,4 3,0 100Kanem/Lac 75,8 9,9 3,9 10,4 100LogoneOccidental 83,7 5,1 5,1 6,1 100LogoneOriental 91,0 4,4 2,7 1,9 100MayoKebbi 66,8 12,7 7,5 12,9 100MoyenChari 78,2 10,9 5,1 5,8 100Ouaddaï 85,4 4,6 4,3 5,7 100Tandjilé 87,4 4,2 3,8 4,6 100N’Djamena 1,9 19,2 36,9 42,0 100Ensemble 77,1 8,5 6,8 7,5 100
Source:INSEED,ECOSIT2,2004
304 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 305
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tableau 59: Conventions internationales
CONVENTIONS RATIFIEES PAR LE TCHAD ET AYANT DES LIENS AVEC LA PROTECTION
N° Traité Date du traitéDate de la
ratification par le Tchad
Domaine
1 Laconventionn°102del’organisationinternationaledutravail 28juin1952 2004
Définitiondenormeminimumdesécuritésociale
2 LaDéclarationuniverselledesdroitsdel’Homme 10–12-1948
3 Objectifdumillénairepourledéveloppementd’ici2015 2000
4 Déclarationd’Alma-Ata 1978
5 Conventionrelativeaudroitdel’enfant 20novembre1989 28juillet1990
6 Pacteinternationalrelatifauxdroitséconomiques,sociauxetculturels
31décembre1976 9juin1995
7 Conventionsurl’éliminationdetouteslesformesdediscriminationsàl’égarddesfemmes 24juin1979 6septembre1994
8 Chartededéveloppementsanitairedelarégionafricained’icil’an2000
24Septembre1979
9 Charteafricainedesdroitsetdubienêtredel’enfant 9juillet1990
10 Charteafricainedesdroitsdel’hommeetdespeuples 18octobre1976
11 InitiativedeBamako 9septembre1987121314
15 Charteafricainedesdroitsetdubienêtredel’enfant 30mars2000
161718 7janvier200419202122 29janvier196323 22juin2004
Tableau 58: Lois nationales
01 Loin°7/66 1996 -codedutravailetlaprévoyancesociale02 Arrêtén°48/451/50/1215/57/1430 ?? -fixanterlalistedemaladiesprofessionnelles
03 Arrêté625/SP/AFF 1997-commissionmédicalechargéedeseprononcersurlestauxd’incapacitédesaccidentsdetravailetmaladiesprofessionnelles
04 Décret35du1er 1963 -réglementantl’exercicedelaclientèleprivéeenRépubliqueduTchad
05 Décret343/PR.SP.AFF.SOC 1973-réglementantl’exercicedelaclientèlemédicaleprivée,dutraitementdesparticuliers,desconventionsdevisitesetdesoins
06 Décret156 1969 -relatifàlafournituredulogementautravailleur07 Décret157 1969 -codifiantdespensions
08 Décret509 2007 -organigrammeduMinistèredelaFonctionPubliqueetduTravail
09 LoiN°007/PR 2007 -Relativeàlaprotectiondespersonneshandicapées010 LoiN°016/PR 2006 -Portantorientationdusystèmeéducatif011 LoiN°006/PR 2002 -portantsantédereproduction
012 LoiN°19/PR 2007 -RelativeàlaluttecontreleVIH/SIDA/ISTetprotectiondesdroitsdespersonnesvivantavecleVIH/Sida
013 DécretN°360 ?? -Relatifàl’organisationetaufonctionnementdusystèmedesanté
ANNEXE 10: Cadre juridique
306 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 307
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Tableau 60: Les différents types de transferts en espèces
Type de transfert en espèces vers les
ménagesDétails du programme Objectifs principaux Bénéficiaires
Transfertsconditionnelsenespècespourledéveloppementhumain.
Subventionsciblantlesménagespauvresassortiesdeconditionstellesquelafréquentationscolaireoudescentresdesanté.
Améliorerlasanté,lanutritionetlesrésultatsscolairespourlesenfantsetlesmembresdesménages.
Lesménagespauvres–aveccommeciblelamèredefamille-lesbénéficiairesfinauxsontlesenfants
Transfertsenespècesinconditionnelsciblés.
Lesménageslespluspauvressontcibléspourunepetitesubvention.
Améliorerlerevenudesménagesdanslebutdesatisfairelesbesoinsélémentaires.
Lesménageslespluspauvres–souventceuxquinedisposentpasdemaind’œuvre;lesenfantspeuventêtredesbénéficiairesdirectsouindirects.
Argentcontretravail. Lesgensreçoiventdesespècesenfournissantlamaind’œuvrepourdesprojetsdetravauxpublics.
Réduirelavulnérabilitésaisonnièreetaugmenterlerevenudesménagesafindesatisfairelesbesoinsélémentaires.
Lesménagespauvres–adultescapablesdetravailler.
Pensionssociales. Subventionsousformed’argentauxpersonnesâgées.
Répondàlapauvretéquiaffectelespersonnesâgéesdefaçondisproportionnée.
Peutêtreuniverselouciblerlespauvresoulespersonnesdépassantuncertainâge;peutbénéficieraussiauxenfantsprisenchargepardespersonnesâgées.
Allocationspourlesenfants.
Lesménagesayantdesenfantsreçoiventdessubventionsenespèces.
Couvrelesbesoinsélémentairesdesenfantsdanslesménages.
Peutciblerlesménageslespluspauvres;lesbénéficiairesprincipauxsontlesrécipiendairesdessubventionsetlesenfants.
Prestationsd’invalidité Appuiauxpersonnesinvalides.
Aidelespersonnesinvalidesàavoiraccèsauxservicesetàsatisfaireleursbesoinsélémentaires.
Lespersonnesinvalides,enparticuliercellesquinepeuventpastravailler.
Source:Adaptésdel’UNICEF/ODI/RépubliqueduMali(Ministèredudéveloppementsocial,delasolidaritéetdespersonnesâgées)(2009)LaprotectionsocialeetlesenfantsenAfriquedel’OuestetduCentre:LecasduMali(février)
ANNEX 11 : Les différents types de transferts en espèces et leurs objectifs
ANNEXE 12 : Méthodes de ciblage
Tableau 61: Méthodes de ciblage
Le ciblage est caractérisé par quatre phases:
•Unensemblededécisionspolitiquesconcernantceuxquidoiventêtreinclus;•Laconceptionetmiseenœuvredesmécanismesvisantàassurerquel’appuiestfourniàceuxàquiilestdestinéavecdeserreursminimalesd’inclusionetd’exclusion;
•Lesprocessusd’identificationdespersonnesetlamiseàjourdetelleslistes•Faireensortequelesbénéficiairesvouluscomprennentlesallocationsauxquellesilsontdroit.
Danslapratique,certainesméthodesdeciblagesontgénéralementcombinéespouratteindreuneefficacitémaximale.Parmilesméthodesdeciblagecourantes,nousavons:
Evaluation individuelle ou de ménages,quiimpliquedesévaluationsdirectes,ménageparménage,ouindividuparindividu,pourdéterminersiuncandidatestéligibleounonpourleprogramme.Celasefaitgénéralementenutilisantuneenquêtedemoyensoudesinstrumentsd’indicateursdelapauvreté.Cetteméthodeestlaplustechnique,utiliseunemaind’œuvreintenseetparconséquentfaitappelàunecapacitéinstitutionnellerenforcée.Parmilestypesd’évaluationdesménagesilyadiverstypesdemécanismedontledegrédecohérencevarieetquirequièrentdoncdesdegrésdecapacitéadministrativeetinstitutionnelledifférentspourêtreréalisés.
L’enquête de moyens vérifiablerecueilledesinformations(presque)complètessurlerevenuet/oulesmoyensd’unménageetcomparelesinformationsrecueilliesàdessourcesindépendantescommelesfichesdepaie,ouladocumentationd’impôtsurlerevenuetsurlesbiens.Celanécessitequelespopulationsciblesaientdetelsdocumentspourpermettrelesvérifications,demêmequel’existenced’unecapacitéadministrativepourtraiteretactualisercontinuellementcesinformationschaquefoisqu’ilestopportundelefaire.Pourtoutescesraisons,lesenquêtesdemoyensvérifiablessontextrêmementraresdanslespaysendéveloppement,oùlesménageslesplusdémunisreçoiventdesrevenusdeplusieurssourcesetlaconstitutionformellededossiersn’existepas.
L’enquête de moyens simple:Cetteenquêtenenécessitepasdevérificationindépendantederevenuetesrelativementcourante.Unevisiteàdomicileparuntravailleursocialduprogrammepeutpermettredevérifierdemanièrequalitative/visiblesileniveaudevie,quiestlerefletdurevenuoudesmoyens,estplusoumoinsconformeauxchiffresdonnés.Cegenred’enquêtedemoyenssimpleestutiliséàlafoispourlesprogrammesdetransfertdirectetpouresprogrammesdegratuitédeservices,avecousansvisiteàdomicile.
L’enquête de moyens à variables représentatives:estdeplusenplusutilisée,bienqu’elledemeure relativement rare. Cetteenquête dénote un système qui produit un score pour lesménages candidats sur la base de caractéristiques deménagesassezfacilesàobserver,tellesquel’emplacementetlaqualitédelarésidence,lapossessiondebiensdurables,lastructuredémographiqueduménageetleniveaud’éducationet,sipossible,l’occupationdesadultesquiyvivent.Lesvariablesutilisésdanslecalculdesscoresetleurpoidsrelatifssonttirésd’analysesstatistiquesdedonnéesissuesd’enquêtesdétailléessurlesménages,dontlaréalisationpourtouslescandidatsdeprogrammesàgrandeéchellecoûteraitcher.
Le ciblage basé sur la communauté:utiliseungroupedemembresde lacommunautéouun leadercommunautairedont lesfonctionsprincipalesdanslacommunautén’ontrienàvoiravecleprogrammedetransfertpoursélectionnerceuxquiauseindelacommunautédoiventbénéficierduprogrammeounon.
Le ciblage par catégorie: implique la définition des catégories dont tous lesmembres sont éligibles pour les allocations. Ilimpliqueladéfinitiondel’éligibilitéentermesdecaractéristiquesindividuellesoudesménagesquisoientassezfacilesàobserver,difficilesàfalsifieretencorrélationaveclapauvreté.Parmilescatégoriescourammentutilisées,nousavonsl’âge(lesenfants,lespersonnesâgées,lesjeunes);lagéographie(oucartographiedelapauvreté);legenre.
Les programmes d’auto-sélection:Icil’accèsauxprogrammespeutêtreillimitée,sibienquelesprogrammespeuventparaîtrenonciblés,maisleurconceptlesrendattractifspourlespluspauvresuniquement,(parexemple,letransfertestaccordéàceuxquiparticipentàuneformedemaind’œuvre:letransfertestsousformed’unproduitdemoindrequalitéoulecoûtadministratifpoursefaireenregistrerpourlerecevoiresttropélevé)quiaurontprobablementuncoûtdeparticipationmoinsélevéquelesmieuxnantis.
Sources:Coadyetal.(202);Farringtonetal.(2007),citédansJonesetal,2010
308 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 309
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
ANNEXE 13. Résultats du travail de groupe lors de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad
Ensebasantsurlerapportd’étude,laprésentationdesrésultatsetrecommandations,etlesdiscussionsdel’atelier,chaqueéquiperéfléchirasurunthèmedifférent,enessayantderépondreauxquestionsguidesetd’élaborerdesrecommandations.Chaquegroupedésigneraunprésidentetunrapporteur,etlesrecommandationsdugroupeserontprésentésenPowerpointpourdiscussionenplénière.Lesmembresdel’équipederechercheserontrepartisdanslesgroupesafindefaciliterlesdiscussionsoufournirdescomplémentsd’information.
Groupe 1 : Travail sur le dispositif institutionnel de coordination intersectorielle de la protection sociale au Tchad• QueldispositifinstitutionnelseraitleplusindiquépourcoordonnerlesactivitésliéesàlaprotectionsocialeauTchad(élaborationdelapolitique,samiseenœuvre,sonsuivietévaluation…)
• Quiprésideraetquiferontpartie?• Commenttraiterlesdimensionsdifférentesdanschaquesecteur?• Comments’assurerd’unecoordinationeffective?• Comments’assurerd’unlienétroitaveclaSNRP?• Commentfairelesliensentreleniveaucentraletlesrégions/communes?• Quelsrôlespourlespartenaires?(partenairestechniquesetfinanciers;SystèmedesNationsUnis;ONGetsociétécivile;autresacteursclés?)
• Quelsmoyensseraientrequis(renforcementdecapacitétechniqueetdegestion;moyenslogistique;financiers?)
• Quellessontlesprochainesétapes?
Résultats du travail de groupe 1Unequestiondefondsaétéproposéepourfaireunenuancesurledocument.Eneffet,ilnes’agitpasdemettreunepolitiquedel’actionsocialeseulementmaisunepolitiquenationaledeprotectionsociale.Laproblématiquefondamentaleestaxéeautourdelasolidariténationalequiestlefondementdelanation.
Desexemplesontétéévoquéspourclarifierlestypesdestructuressimilairesquiavaienteubeaucoupdeproblèmesdefonctionnementpendantplusieursannées.Cesstructuresn’ontpasputenirdesréunionscomptetenuducalendrierdeshautesautoritésetpourdiversesraisons.Lerisquedelalourdeuradministrativeetleproblèmed’ancrageinstitutionnelquipourraientsediscuterentreleMASSNFetleministèredelafonctionpubliqueetdutravail.Ledernierministèrealasécuritésocialedanssesattributionsconformémentaudécret.
Structure à mettre en place• PlacerleHautconseildelaProtectionsocialesouslepatronagedelaprimature(Premierministre)
• ConfierlaPrésidenceduComitéIntersectorielauMinistèreduplan• Coouvice-présidenceàdéterminerentrelesministèresdel’ActionsocialedelaSolidariténationaleetdelaFamilleetceluidelaFonctionpubliqueetleTravail
• Membreducomitédepilotage:Ajoutertouslesministèresdufaitdelatransversalitédelaprotection sociale
• Intégrerlasociétécivilenotammentlesplates-formes,lesconfessionsreligieuses(Catholique,Protestants,musulmans…)partenairesociaux,lessyndicats,lepatronat…
• NB:Chaqueentitédevants’occuperdesesattributionsetremontelesproblèmesspécifiquespourlesfairevaliderparlecomitédepilotage
Coordination efficace• Chaquepartieprenantedoitdésignerdespointsfocaux• Cahierdecharges,chronogrammedesactivités,pland’action• Réunionsfréquentesdelacoordinationtantauniveaucentralquedécentralisé.
Lien avec la SNRP• Intégrerl’éventuellepolitiquedanslesaxesdelaSNRPetfaireparticiperlesmembresdanslesdifférentsorganes.
Lien entre le niveau central et les régions et communes• Avoirdesdémembrementsetassurerunecirculationdel’informationdansles2sens
Rôle des partenaires• Appuitechnique,financier,suivi-évaluation,contrôle,sensibilisationdespopulations
Moyens • Renforcementdescapacitéstechniquesetdegestion;moyenslogistiques;financiers
Etapes suivantes• Validationdudocument• Processusd’élaborationdelapolitiquedeprotectionsociale• Adoptiondelapolitique
Groupe 2 : Travail sur les transferts en espèces comme mécanisme potentiel pour la protection sociale au Tchad
• Est-ce qu’un programme de transferts en espèces serait un mécanisme utile et faisable pour répondre à la situation de pauvreté et vulnérabilité au Tchad ?
• Si non :Pourquoietquellesalternatives?Est-cequevousavezdessuggestions?• Si oui : - Quelsthèmesseraientlesplusimportantsdansunephasepilote?- Quelleszones/populationsciblesseraientlesplusindiquées?- Quiseraitencharge?- Quellesmesurespréalablesfaudrait-ilprévoir:étudedefaisabilitéetdecoûts/efficacité;créationd’uncomitédepilotage;autres?
- Commentmettreenplacedesmesuresappropriéespourmitigerlesrisquesd’unetelleapproche?- Quellesmesuresderenforcementdecapacitéàprévoir?(capacitétechnique,degestion,desuivi/évaluation)
310 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 311
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
- Commentmobiliserlesfondsnécessaires?- Quelspartenairesfaudrait-ilassocieràcetexercice?
Résultats du travail de groupe 2Le TS, est-il faisable ou pas ?• Enprincipeoui,maisavecdesmesuresd’accompagnementsetenréfléchissantsurdesspécificitéstchadiennes(transfertsauxgroupessansexclurelemêmebénéficeauxménages,enprivilégiantladeuxièmeoption,carayantunimpactimmédiatetplusvisible)
• Lesespècesmisesàdisposition,sirentabilisées,aiderontàréduirelapauvretédesgroupesvulnérablesciblés.
• Desexpériencespositivesentémoignent(OEV)
Quels thèmes ?Pourlaphasepilote• Sécuritéalimentaire(enpriorité)• Santé(commedeuxièmeoption)• Education(option3)
Quelles zones cibler ?• Leciblagedépendradesobjectifsvisés.• Pondérationdémographique• Choisirdeszonespilotesentenantcomptesdescartographiesdessecteurschoisis.
Qui sera en charge ?• Secteursconcernés• Comitédepilotage• Implicationdespopulationsbénéficiaires
Comment mettre en place des mesures préalables ?• Etudesdefaisabilité• Implicationdescommunautésetpopulationsciblées.
Comment mettre en place des mesures appropriées?• Implicationetsensibilisationdelacommunautéetdesgroupesciblés
Mesures de renforcement• Implicationdelacommunautéetdesgroupesciblés• Formationcontinuedesencadreursetbénéficiaires• Gestion(CapacitéstechniquesetCCC,gestion,suivi)• Echangesd’expériences• Suivietévaluation
Mobilisation de fonds• Plaidoyersàtousniveaux• Evènementspourcollectedefonds• Table-rondedesbailleurs
Partenaires• Gouvernement• Nationsunies• Bilatéraux• Patronat• Syndicats• ONG• OSC• Institutionsfinanciers• Charitésetconfessionsreligieuses
Groupe 3 : Travail sur les principes de base et les étapes prochaines dans le processus d’élaboration d’une politique nationale de protection sociale
• En se basant (1) sur les 10 principes de base180 (en y ajoutant d’autres, si vous voulez) et (2) sur l’esquisse de chronogramme fournie déjà, comment aller plus loin pour établir une vraie feuille de route pour l’élaboration d’une politique nationale de protection sociale au Tchad ?- Quelsprocessusàprévoir;quifaitquoietquicoordonne?- Commentprévoirlerenforcementdecapacitésnationales;quand,etcomment?- Comments’assurerunlienétroitavecleprocessusdedéveloppementdelaSNRPIII?- Quellesactionsprécisesfaudrait-ilentamerdansles3prochainsmois?Danslemoyenterme?- Faitesunesquissedecalendrierplusdétaillé,avecindicationdequifaitquoi
Résultats du travail de groupe 3Principes de base• Adoptiondes10principes• N°8:amélioration“fondsdisponibleetàrechercher”
Actions immédiates et étapes suivantes• 1.ajouteruneautrecolonnederesponsabilitéRapportd’étudeA)Validation:MASSNF/UNICEFB)Finalisation…1erOctobre2010;ConsultantsC)Partagededoc:Octobre-15Novembre2010;MASSNF/UNICEF
Structure institutionnelle et RH• A)Création/renforcementdela….• -Initiationdel’ArrêtéparleMASSNF;Octobre2010• B)formationinitiale:UNICEF;FinOctobre2010(Douala)• C)Autresformations:formationlocaleavecplusdepanel;continu;Coordination• D)Renforcementdepartenariat:Continu;Coordination
180Coordination;Consultation;Communication;Complémentaritéd’action;Connaissancesdebase;cadrejuridique;RenforcementdeCapacités;Investissementdetaille;Implicationdepartenairesstratégiques;miseenplaceprogressivedelapolitique/programmes
312 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 313
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHAD
Actions pilotes/Etudes prioritaires• A)Etudedefaisabilité:Octobre2010;Coordination (Leforfaitestimputableàtouslesautresdomaines);• Etudeapprofondiedel’espacebudgétaire;Coordination
Elaboration de la politique nationale• A)Etablissementd’uncomitérestreint:liéàlamiseenplacedelaCoordination;Coordination• B)Recherched’assistancetechnique;Continu;Coordination;• C)Elaborationd’unPT;Coordination;Octobre-Décembre• D)Prioritésàcourt;moyenetlongterme…SNRPIII:Coordination;Octobre2010–Déc.2011
Actions immédiates et prochaines étapes (voir tableau 46 inséré dans le chapitre 19 du rapport)
ANNEXE 14. Synthèse des travaux de l’atelier de validation du rapport de l’étude sur la protection sociale au Tchad
IntroductionDu22au23septembre2010,s’esttenuàl’HôtelLeMéridienChari,l’atelierdevalidationdurapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchad.
L’atelieraregroupé,outrelescadresetresponsablesdesministèrestechniquesconcernés,leConseillerdupremierMinistrechargédelaSanté,lesreprésentantsdesagencesduSN-Uetautrespartenairesaudéveloppementetlasociétécivile.
L’atelierapourobjectifsprincipauxdevaliderleRapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchadetd’adopterunefeuillederoutesurleprocessusdel’élaborationdelapolitiquesocialeauTchad.
Lacérémonied’ouverturedestravauxaétémarquéepardeuxinterventions:l’allocutiondureprésentantdel’Unicefetlediscoursd’ouvertureduMASSNF.
Danssonallocution,leReprésentantdel’Unicefadéclaréquelerapportdel’Etudesurlaprotectionsocialeestd’ungrandintérêtpourlepays,carilpermettradedoterleGouvernementd’informationsnécessairespourl’élaborationd’unepolitiquenationaledeprotectionsocialed’unepart,etd’approfondirlacompréhensiondurôleeffectifdesprogrammesdeprotectionsocialedanslaréductiondelapauvreté,delavulnérabilitéchezlesfemmesetlesenfants,d’unepart.
Ilaensuitesignifiéque,l’Unicef,danslecadred’unecollaborationaveclesautrespartenairesdedéveloppement,resteratoujoursdisposéàaccompagnerleGouvernementdansledéveloppementdespolitiquessocialesnotammentceluidelapolitiquenationaledeprotectionsocialeetlamiseenplacedetransfertsdirectsenespècesauxdomainesprioritairesquiserontretenus.
Enouvrantlestravaux,leMASSNFadéclaréqueleTchadensouscrivantàladéclarationfinaledelaConférenceInternationalesurl’IntégrationdelaPolitiquesocialedanslesOperationsdelaBanqueMondialeetleTravailEconomiqueetSectorielenAfrique,tenueàTunisen2005,aconcrétisécetengagementparlapriseencomptedelaProtectionsocialepartouslessecteursdansl’élaborationdelaSNRPII.
Enorganisantcetatelier,leGouvernemententendamorcerleprocessusdel’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsocialequis’inscritendroitelignedanslapolitiquesocialeduPrésidentdelaRépublique.
Deroulement des travauxLestravauxdel’ateliersesontdéroulésendeuxjours.Lapremièrejournéeetunepartiedeladeuxièmeontétéconsacréesauxprésentationsenplénièrequiontportérespectivementsurlesthèmessuivants:• Lesanalysessectorielles• Lescadreslégislatifetbudgétaire• Lecadredecoordinationinstitutionnelleetpartenarial• Lesperspectivespourlamiseenplacedesprogrammesdetransfertsenespèces• Lesprochainesétapesversl’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsociale
Lerestedeladeuxièmejournéeaétéconsacréeauxtravauxenatelierquisesontdéroulésautourdetroisthèmesquisont:1.LedispositifinstitutionneldecoordinationintersectorielledelaprotectionsocialeauTchad2.LestransfertsenespècescommemécanismepotentielpourlaprotectionsocialeauTchad3.Lesprincipesdebaseetlesétapesprochainesdansleprocessusd’élaborationsd’unepolitiquenationaledeprotectionsociale
Points des debatsLesprincipauxpointssoulevésenplénièreaucoursdesdiscussionsquisuivilesdifférentesprésentationsetrestitutionsdestravauxdegroupesontétélessuivants:• Nécessitédetraduirelerapportdel’Etudeenarabepouruneplusgrandevulgarisation;• Nécessitéd’actualiserlesdonnéesdebaseetpriseencomptedesétudesspécifiquesencours;• Priorisationdesrecommandationsformulées;• Laquestiondestransfertsenespècesdanslecasdelasécuritéalimentaire;• Lajustificationdel’élaborationdelapolitiquedeprotectionsocialeauTchad;• Nécessitédesensibiliserlespopulationstchadiennesàunealimentationéquilibrée;
Conclusions/recommandationsAl’issuedesdiscussionsquiontsuivilesrestitutionsdesrésultatsdestravauxdegroupes,lesparticipantssontparvenusauxconclusionsetrecommandationssuivantes:• Lerapportdel’EtudesurlaprotectionsocialeauTchadestadoptésousresserved’intégrationdesamendementsformulésparlesparticipants
• Lacoordinationdestravauxdel’élaborationdelapolitiquenationaledeprotectionsocialeseraassuréeparleMinistèreenchargeduPlan;
• LemécanismedefaisabilitédetransfertenespècesestfaisableauTchadsouscertainesconditionsnotammentprendredesmesuresd’accompagnementdontlamobilisationdesfonds
• Quelerapportdel’atelierdevalidationdel’étudesurlaprotectionsocialeauTchadfassel’objetd’unecommunicationenconseildesMinistres;
• Créerdansunbrefdélailecomitedecoordinationintersectoriellepourl’élaborationdelapolitiquedeprotectionsociale,parunarrêtéduPremierMinistre
FaitàN’Djamena,le23septembre2010Les participants
314 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 315
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tion);ilsc
herchentmain
tenantàétablirun
programmedeTV
-Un
earrêtéquiaenlev
éles
frais
àl’é
coleetàl’u
niversité
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ntsh
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Faib
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(chiffresd
urecensem
entgénéralpasfi
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icrocréditsa
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Microcrédits(prévusse
ulementpourlesgroupem
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-Veilleràlamise
enœ
uvrede
stextes
nationauxet
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geantla
femmee
tlafamille
-Veilleràlamise
enœ
uvreetlesu
ivide
lapolitique
d’inté
grationde
lafemmea
udévelo
ppem
entapproche
genre,saprise
enco
mpte
danslesp
olitiques,programmes
nationaux,sectorielse
tprojetsd
edévelo
ppem
ent
-Elab
oreretex
ploiterle
sprotocoles
d’accordetprogrammes
defin
ancementdesac
tionsen
faveurde
sfem
mes
-Faired
esrecherchesetpu
blierav
ecl’a
idede
spoin
tsfocaux
lasituationd
esprogrammesetproje
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sfem
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mesde
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edesfamille
s,deprom
otionde
l’égalité
etde
l’équitédu
genre
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ucationàlavie
familia
le-D
éfinirlesn
ormes,procédurese
tmodalités
d’intervention
danslesfoyersfém
ininsrurauxetau
tress
tructu
res
d’application
Mettreen
placeu
nobservatoirede
l’égalité
etde
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Leurtravails’articule
autou
rde5
axes
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l’environnem
entsocio-
juridiqued
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ursd
epuis
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ierdraft);luttecontrela
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ce-actionse
nvuede
l’auto
nomisa
tiond
elafem
me(ce
ntrede
formationféminine;
alphabétisation;te
chnolog
iesap
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solaireetga
zpoursubstitue
ràlab
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chauffeco
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nergie
domestique;fo
yersam
éliorésetplantation
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apacitéetplaid
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pement
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enationale
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SENA
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-renforcementsdepa
rtenariats
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l’observatoiresu
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NUD,OMS,UNICE
F,FA
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,association
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focauxge
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femme–
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,etc.
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senquêtes
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enonap
plicationd
etextes
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-Bloc
agesen
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iconcernel’ad
optiond
elaC
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ela
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(questionsd
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e,polyg
amie),héritage;
sensibilité
sreligie
uses;m
anqued
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ntépolitique)
318 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 319
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limen
taire
-Contrôlerlaqualité
desalim
ents
-Assurerlasu
rveillan
cenutrition
nelle
-Fairedelarechercheopération
nelledans
ledomain
edelanutrition
-Coordonnertouteslesactivitésd
enutrition
*Note:LacréationduCNN
TAremonte
auxa
nnéesd
el’in
dépendance.Ilssonten
trainderéactualiserleurorganigram
me/
structures,alo
rspourlemom
ent,iln
’ya
pasd
edocumentcourantderéférence.
-Promotion
del’allaitement
exclu
sive
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del’alim
entation
dujeuneenfant
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mesurveillan
ce
nutritionnelle(enfant)
-Program
metoxi-infection
alimentaire(promotion
de
l’hygièn
ed’a
limentation
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ntreca
rencesen
micro-nutritien
ts
Part
enai
res
prin
cipa
uxUN
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;MSF
etA
CF(surtouturgences);OMS;
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O(sécuritéalim
entaire)
Forc
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alnutrition
comprise
danslalutteco
ntrela
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infantile
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tion/valorisa
tiondela
nutritioncommeproblèm
eprioritaireauniv
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natio
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Manquedebudgetdefonctionnem
ent
-Manquedelaboratoire
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flottanteentermesd’an
crage
institu
tionnelause
induMSP
(rattachéauSG)
-Pasdestructurese
npla
cepourlasurveillan
ce
nutritionnelle(ilfautquech
aquece
ntredesanté
aituncentrenutrition
nel,m
aislesa
gentsd
esanté
àcenive
auso
ntdépassés)
-Difficultédecoordin
ation
desactivitésd
esONG
activesdansl’urgence
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derenforcer/influencerformation
en
nutritionàl’EcoleNa
tionaledeSantéetàl’E
cole
deMédicine
-Unestructureentrain
desech
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recherche?Autre?
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-Centraliserl’e
nsem
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mes
-Plan
ifier/suiv
re/co
ntrôlerlesp
rojetse
tprogram
med
uMinistè
re-Etudie
r/mettreen
formelesdocum
entsdeproje
ts-Réaliserde
sétudes,assurerl’informationetdocum
entation
-Assurerlaco
llecte
,traitem
ent,é
valua
tione
tdiffu
siond
es
statistiquese
tinformationss
ociales
particip
eràlanégocia
tion,suivietév
aluationde
sprogram
mes
aveclesp
arten
aires
-Gérerlesp
rogram
mesde
formationinitia
leetcontinu
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naire
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enœ
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tprogram
mes
-Supervis
er,co
ordonner,an
imeretsu
ivrelesstructu
res
d’application
-Elab
oreretso
umettrebu
dgetetgérerle
sressources
-Elab
oreretassurerl’a
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lanific
ationlocale
tenantcom
ptede
sprogram
mesna
tionaux
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éauxso
ciauxsp
écifiq
uesd
ansles
circonscription
setoffrird
esmeilleu
resp
resta
tionsso
ciales
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320 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 321
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Sensibilisation
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Direction
delaSé
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leestchargée
de:
-concevoirlapolitiquenationaleenmatière
desé
curitésocia
leain
siqueles
textes
législatifsetréglem
entairesy
relatifs;
-decontrôlerlesm
esuresd’hy
gièneetde
sécuritédutravail;
-mettreenœuvrelamédecine
dutravaile
tdel’h
ygièn
eind
ustrielle;
-d’organis
erleco
ntrôlemédica
ldes
travaille
urse
tlese
xpertisesmédica
les
danstouslesd
omain
esrelev
antdela
médecine
dutravail;
-veilleràlaprévention
desrisques
professio
nnels
.
-Nouvellerégle
mentationdesp
ensio
nset
desa
llocationsfamilia
les;
-Formation
ssurlesn
ormesd’hy
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etdesécuritédanslese
ntreprise
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personnelestmoin
squalifiéetmanquede
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Placéeso
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directiondutravailestchargée:
-d’ap
pliquerlalégis
lation
dutravail;
-derégle
rlesdifférendsdutravail;
-desupervise
retcoordonnerlesactivités
desinspection
sdetravail;
deco
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travail;
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desnormes
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placéesousl’a
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Directe
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laDirection
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judiciairedel’e
nfantestchargéede:
Direction
delaprotectionetdusuivi
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nfant
-protégerjuridiquem
entetju
diciairement
l’enfant;
-formeretrééduquerlesjeunes,âgésde
moin
sdedix
-huit(18)ans,enconflita
vecla
loiouendangerm
oral;
-diffuserlestextesn
ation
auxe
tinternationauxrelatifsauxdroitsdel’enfant,
leurharmonisa
tionetco
nformité;
-élab
orerlesrapportsinitia
uxet
périodiq
uesd
emise
enœuvredes
instrumentsjuridiquesinternation
aux
relatifsauxdroitsdel’enfant;
-Harmonisa
tiondestextesn
ation
auxs
ur
lesdroitsdel’enfantaveclesco
nventions
ratifiéesp
arleTchad;
-Elab
oration
d’un
projetdecodede
protectiondel’e
nfant;
-Rédactiondelaloi007du6avril1999
porta
ntprocéduredepoursuiteetde
jugem
entdesinfraction
scom
mise
sparles
mine
ursd
e13à-18ans;
-Vulg
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esdisp
ositio
ns.
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cipa
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ICEF,U
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mbassadedesU
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ncilia
tionentrelesp
arentset
leurprogéniture. Fa
ible
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-Absencedemiss
ionsd
eterra
in;-A
bsencedepersonnelqualifié;
-Absenced’un
bureausocia
l;-A
bsenced’un
centred’ac
cueilet
d’observationdesm
ineurs;
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Placéeso
usl’a
utoritéd’un
Directe
ur,la
DirectiondesDroitsEconomiqu
es,S
ociau
xetculturels
est
chargéede:
-Mettreenœuvrelesm
esuresgouvernem
entales
tendantàlaprotectiondesDroits
Econom
iques,S
ociau
xetculturels
;-participe
ràlamise
enœuvredesinstrum
entsinternationauxrelatifsauxDroitsdel’H
ommeet
deLibe
rtésfondamentales
etenassurerlesuivipourlecompteduMinistè
re;
-participe
ràlarédactiondesrapportssurlesinstrum
entsinternationauxrelatifsauxDroits
Econom
iques,S
ociau
xetculturels
;-suiv
reetappuyerlesa
ctionsd
eprotectiondesD
roitsEconomiqu
es,S
ociau
xetculturels
initié
es
parlesorganisa
tionsdelasocié
técivile;
-prépareretsoumettreàl’a
ttention
duMinistretoutdossie
rconcernantle
sviolencesd
esDroits
Econom
iques,S
ociau
xetC
ulturels
.
-Miss
ionàGenèveàlacommiss
ion
desd
roitsdel’H
ommepourdéfendre
lesrapportduTchadsurlerespectdes
Droitsé
conomiqu
e,so
ciauxetculturels
;-P
ublication
durapportnation
alsurle
respectdesDroitsdel’H
omme;
-cam
pagnesdesensibilisation
en
faveurdesdroitsdel’H
omme;
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tiond
uforum
nationald
es
Droitsd
el’Hom
mep
ourid
entifierles
princ
ipales
causesde
viola
tionsde
sdroits
del’H
ommea
insiquelesp
rincip
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violateursdesd
roitsde
l’Hom
me.
Part
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placéesousl’a
utoritéd’un
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argéedesd
roitsdepersonnesv
ulnérables
est
chargéede:
-participe
ràl’é
laborationde
sstratég
iesrelative
sàlaprote
ctionetàlaprom
otionde
sDroitsde
lafemm
e;-participe
ràlamise
enœuvredesmesuresgouvernem
entales
tendantàlaprotectiondesDroits
delafemme;
-suiv
reetm
ettreenœuvrelestextesn
ation
auxp
rotégeantla
femme;
-suiv
reetm
ettreenœuvrelesc
onvention
sinternationales
surlesDroitsdelafemme;
-suiv
reetappuyerlesa
ctionsd
eprotectiondeDroitd
el’H
ommeinitiéesparleso
rganisa
tionsde
lasocié
técivile;
-assurerlaprotectionjuridiqu
edel’e
nfant,enco
llaborationaveclesM
inistè
resc
hargésdes
AffairesS
ocialesetdelaJustice;
-assurerlesu
ividel’application
desinstrum
entsinternationauxrelatifa
uxDroitsdel’enfant;
-proposerlesprojetsd
etexte
snation
auxp
ourlaprotectiondese
nfantsvic
timesdelavio
lence,
d’abuss
exuels,del’exploitationetdedis
crimina
tionsaveclesDépartementconcernés;
-suiv
reetappuyerlesa
ssociation
setautreso
rganisa
tionsnation
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protectiondes
Droitsd
el’enfant;
-proposerdesprojetsd
etexte
slégislatifsetréglem
entairese
nfaveurdespersonnes
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péesencollaborationavecleMinistè
reChargédesA
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-suivrel’ap
plicationd
elalégislationrelative
àlaprote
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sDroitsde
spersonnesha
ndica
pées;
-Participe
ràlalutteco
ntretouteslesformesdevio
lencese
tatteintesàl’intégritéphysiqu
eet
morale
despersonneshandic
apées;
-Visitedesmais
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-Miss
ionsà
l’intérieu
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s’enquérirdesco
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324 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 325
Min
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,dela
formation
etdelasécuritéalimentaire
-concevoir,élab
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mesdes
directionstechniq
uesd
eproductionagricole
etla
formation
-assurerlesu
ividelacoopération
nation
aleet
internationaleaveclesinstitu
tionsco
ncernéesen
matièreagricole
-animeretcoordonnerlesactivitésd
esdirection
stechniq
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données,etc.)desstatistiqu
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les;
-manqued’information
fiable
surles
aménagem
entshydro-agrico
les-faibleopération
nalité
dusystè
med’information
sur
lasécuritéalimentaireetd’alerterapide(S
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-Contribueràlamise
enœuvredelapolitiqueduGouvernem
ent,
-Assurerlaco
ordin
ation
desMouvementsetOrganisa
tionsdesjeunes
-Elab
orer,coordonneretévalue
rlesprojetse
nfaveursd
esjeunes
-organise
r,régle
menter,animeretévalue
rlesactivitéss
ocio-éducativeset
lesloisirsdesjeunes;
-Participer,encollaborationavecleso
rganisa
tionsdesjeuneseten
accordaveclesdépartementsintéressés,àlapla
nification,àl’e
xécutionet
àl’évalua
tiondesp
rogram
mesetprojetsd
anslesdom
ainesdesactivités
socio
-éducativesetdesloisirs,
-Conduiretouteétuderelative
auxactivitéss
ocio-éducativesetauxloisirs
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-Elab
orer,coordonner,suivreetévalue
rlesprogram
mesetstratégie
sd’insertionsocio
-économiqu
edesjeunese
ncollaborationavecd’au
tres
départe
mentsministé
riels,
-Définir,élab
oreretm
ettreenœuvrelapolitiqueduGo
uvernementen
faveurdelajeu
nesse
-Contribueràlacréationetaurenforcementdesstructuresassociative
set
socio
-éducativesdeproximité
-Promouvoirles
formation
sd’en
cadreursetdesjeunes
-Concevoirdesp
rojetse
ntrepreneuriaux
-Elab
oreretpromouvoird
esprogram
mesdesensibilisation
,d’information
et
d’éducationdesjeunesd
anslesdom
ainesso
cio-économiqu
esetdelasanté
Coordonnerlesfondsd’insertiondesjeunesdelaCO
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r,régle
menter,contrôleretévalue
rl’EPS
dansles
enseign
ements
-Organise
retanim
erlesp
ortscolaire
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rlesenseig
nantsd
’EPS
-Organise
r,régle
menter,animeretévalu
erlesa
ctivitéss
portives
scola
ires,unive
rsitairese
tdemasse
-Contrôleretsuiv
relesc
entresp
rivésd’en
cadrem
entdesactivitésphysiq
ues
-Contribueràlacréationetaurenforcementdesstructuressp
ortives
scola
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Part
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prin
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Forc
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Faib
less
es
326 Analyse de la situation et recommandations operationnelles 327
LA PROTECTION SOCIALE AU TCHADM
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ère
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la M
icro
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nce
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De
la M
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-Assurerlapromotion
delaMicrofinance
-Veilleràlabonneapplication
delapolitiquenationaledelaMicrofinance
-Contribueràl’é
laboration
destextesnation
auxe
tinternation
auxrela
tifsàlaMicro
finance
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desFina
ncesextérieu
res(Min.desFina
nces)
pourlerenforcementdesca
pacitésdesetsdeMicrofinance
-Définir,encollaborationaveclesa
utresd
irection
stechniqu
es,le
scritèresd’éligibilités
desm
icrosprojetsà
financer
-Veilleràlabonnegestionetausuividesrecouvrementsdesfondsinjec
tésd
ansle
secte
ur-A
ssurerlase
nsibilisation
despopula
tionsàlacu
lturedemicrofinance
-Assurerlesu
ividesprogram
mesmisenœ
uvredanslecadredelaStratégie
Nation
ale
delaMicrofinance
Part
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s-C
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ebase
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entsetassociation
sàvo
cationéconom
ique
-Promouvoirl’entrepreneuriattantenmilie
ururalqu’u
rbain
-Mettreenpla
ceunréperto
iredesgroupem
entsetassociation
sàvo
cationéconom
ique
-Apprécie
rlapertinencedesp
roposition
sd’ac
tionsdesgroupem
entsetassociation
sà
vocationéconom
ique
-Suiv
reetév
aluerlesm
icroprojetsréaliséspa
rdesen
trepreneursind
ividuels
etmicro-en
treprise
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dupla
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MF
-Définirlesindica
teursd
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-identifierlesd
omain
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écessitantdesinterventionsàco
urtet
moyenterme
-œuvreràl’a
mélioration
dusystè
med’information
surlesecte
urdelaMicrofinance
-évalu
erl’impactdelaMicrofinancesurlasituationsocio
-économiqu
edesb
énéficia
ires
-réaliserdesétudesd
efaisa
bilitéetdesétudess
pécifi
quespourleszo
nesn
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couvertese
tlesn
ouveauxp
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-assurerl’é
valua
tiondesp
rogram
mesmisenœ
uvredanslecadredelaSNM
F
Part
enai
res
prin
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ux
Forc
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Faib
less
es
Credits
Coordination: Hamid Ahmat
Production: Julie Pudlowski Consulting
Dessin graphique: Rita Branco
Photographie: Julie Pudlowski
© UNICEF Tchad 2011
328
United Nations Children’s FundAddress Rit lor sequam vulla facillandio od mincipsuscil illaorp ercipisi blam quat lore veratio commy nullutpat nostin ulputpat.Per sim ing elenibh ea consed euisi blandip enis nibh ea facil irilis nonsequ amconsequis