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Traduit du livre en anglais A Search for Identity, The Development of Seventh-day Adventist Belief © 2000 par Review and Herald,

ISBN : 0-8280-1541-4

Traduction de Francis Augsburger

Edition des versions numériques : IS Edition, Marseille

Tous droits de reproduction totale ou partielle et de traduction réservés

© Éditions Vie et Santé, 2008 BP 59, 77192 Dammarie-les-Lys cedex, France

ISBN : 978-2-85743-305-7

ISBN (eBooks) : 978-2-85743-493-1

Dédicace

Aux quelque quatre mille étudiants du séminaire et de l'université qui ont stimulé ma pensée, discuté mes idées et affiné ma vision de la formation de l'adventisme.

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Liste des abréviations

1919 BC : 1919 Bible conférence transcript

A&D : William Miller's Apology and Defence

AdvRev : Adventist Review

AGD : Arthur G. Daniells

AH : Advent Herald

AHer : Adventist Heritage

AM : Advent Mirror

AR : Advent Review

AShield : Advent Shield

AS : Angry Saints (G. R. Knight)

CEH : Claude E. Holmes

CM : Colporteur Ministry (E. G. White)

COL : Christ's Object Lessons (E. G. White)

CR : Christ and His Righteousness (E. J. Waggoner)

CT : Counsels to Parents, Teachers, and Students (E. G. White)

CWE : Counsels to Writers and Editors (E. G. White)

DA : The Desire of Ages (E. G. White)

DS : DayStar

Ed : Education (E.G.White)

EGW : Ellen G. White

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ESH : Evidence From Scripture and History of the Second Coming (W. Miller)

Ev : Evangelism (E.G.White)

EW : EarlyWritings (E.G.White)

GC : The Great Controversy (E. G. White)

GCB : General Conference Bulletin

GIB : George I. Butler

G in G : The Gospel in the Book of Galatians (E. J. Waggoner)

HM : Home Missionary

JL : Josiah Litch

JS : Jubilee Standard

JSW : J. S. Washburn

JVH : Joshua V. Himes

JW : James White

LC : Letters to the Churches (M. L. Andreasen)

LS : Life Sketches (E. G. White)

MC : Midnight Cry

MF : Millennial Fever and the End of the World (G. R. Knight)

Min : Ministry

MLA : Milian Lauritz Andreasen

MS : Manuscript

MW : Mary White

NB : Notebook

QOD : Questions on Doctrine

PT : Present Truth

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RH : Review and Herald

SDA : Seventh-day Adventist

SDS : The Seventh Day Sabbath: A Perpetual Sign (J. Bates)

SG : Spirituals Gifts (4 vol., E. G. White)

SM : Selected Messages (3 vol., E. G. White)

SNH : S. N. Haskell

ST : Signs of the Times

T : Testimonies for the Church (9 vol., E. G. White)

TM : Testimonies to Ministers (E. G. White)

TMC : True Midnight Cry

US : Uriah Smith

VSDS : Vindication of the Seventh-day Sabbath (J. Bates)

VT : Voice of Truth

WC : World's Crisis

WCW : W. C. White

WLF : A Word to the Little Flock

WM : William Miller

WMC : Western Midnight Cry

WMH : W. M. Healey

YI : The Youth's Instructor

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Au lecteur

Pendant cinquante-cinq des cent cinquante ans couverts par ce livre, il m'a été donné d'observer la recherche adventiste d'une identité théologique et même d'y participer personnellement. L'approche de l'étude de George Knight éveille chez moi un grand intérêt ; il en va de même des conclusions auxquelles il aboutit au terme de sa recherche approfondie. Trois fois je l'ai lue avec attention et réflexion pour être sûr de pouvoir écrire cette préface avec suffisamment d'intelligence et d'honnêteté.

Prenez la peine de lire le livre dans son intégralité, et non juste les sections qui attirent votre attention. Si vous le faites, je suis sûr d'une chose : vous conviendrez que cet ouvrage est le produit d'une recherche considérable. Elle est savante, elle informe, elle provoque et elle instruit. L'auteur retrace l'itinéraire théologique suivi par l'Église adventiste, avec ses risques de pièges, ses nuances doctrinales subtiles et les dangers qui ont pu menacer sa théologie. La recherche de l'auteur suscite des questions embarrassantes, et présente aussi des réponses satisfaisantes.

Au départ, George Knight fait une hypothèse stimulante. Il observe que la plupart des fondateurs et des pionniers de l'Église adventiste du septième jour auraient hésité à s'engager dans cette Église aujourd'hui, s'ils avaient eu à accepter les vingt-sept croyances fondamentales telles que nous les connaissons.

Dans les premiers jours du développement de la confession, la «vérité présente» incluait les commandements de Dieu, le sabbat, le message du sanctuaire, la non-immortalité de l'âme,

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les messages des trois anges d'Apocalypse 14 et la seconde venue de Jésus-Christ.

Ce livre établit clairement que, dès le début, les adventistes du septième jour ont été prêts à modifier, à changer ou à revoir leurs croyances ou leurs pratiques, s'ils pouvaient constater que les Écritures leur donnaient une bonne raison de le faire. C'est pourquoi une phrase de l'introduction à l'énoncé des croyances de la confession déclare : « Ces déclarations de foi peuvent faire l'objet d'une révision quand, lors d'une session de la Conférence générale, l'Église est conduite par le Saint-Esprit à une compréhension plus complète de la vérité biblique, ou quelle découvre une meilleure formulation des enseignements de la sainte Parole de Dieu.»

Un des chercheurs actuels de notre Église a noté que «la caractéristique la plus frappante de l'adventisme est de croire que la vérité est progressive et non statique». En conséquence, l'adventisme poursuit une démarche de recherche, d'investigation, d'écoute, de révision et de prière, avec la conviction que Dieu peut éclairer et élargir sa compréhension de l'histoire du salut.

Le présent ouvrage confirme que l'Église adventiste du septième jour est un mouvement prophétique, avec un message prophétique et une mission prophétique.

J'avais beau croire être raisonnablement bien informé, il me faut néanmoins admettre que George Knight a en quelque sorte affiné mes convictions. La synthèse qu'il présente des personnes et des sujets, ainsi que la compétence avec laquelle il reconstitue ce parcours de cent cinquante ans, m'a extrêmement impressionné.

Dans les pages finales, George Knight précise ce que signifie être un chrétien adventiste du septième jour. Il déclare : «Le génie de l'adventisme du septième jour ne se trouve en réalité

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ni dans les doctrines qui le distinguent des autres chrétiens, ni dans celles qu'il a en commun avec eux. Il est plutôt une combinaison des deux facteurs de compréhension dans le cadre du thème de la grande controverse entre le Christ et Satan, tel qu'on le découvre au cœur même de l'Apocalypse, du chapitre 11,verset 9,à la fin du chapitre 14.»

C'est cette perspective prophétique qui distingue les adventistes du septième jour des autres adventistes, des autres sabbataires et de tous les autres chrétiens.

Neal C. Wilson, ancien président de la Conférence générale des adventistes du septième jour (1979-1990)

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Note de l'auteur

Ce livre est le deuxième d'une série sur l'héritage adventiste. Le premier, A Brief History of Seventh-day Adventists (Brève histoire des adventistes du septième jour) (1999), retrace le développement général de l'Église depuis ses débuts et fournit le cadre dans lequel s'inscrivent les volumes plus spécialisés de la série. Le présent volume examine le développement historique de la théologie adventiste. Ainsi que le suggère le titre, ce livre envisage ce déroulement comme une quête continuelle d'identité.

Cette recherche se réfère à une suite de crises qui ont jalonné le parcours de l'Église et aux questions que chaque crise a soulevées dans les cercles adventistes. Ainsi la crise de la Grande Déception d'octobre 1844 a suscité la question de savoir ce qui est adventiste dans l'adventisme ; la crise de la prédication de l'Évangile à la session de la Conférence générale de 1888 a posé au premier plan le problème de ce qui est chrétien dans l’adventisme ; la crise constituée par la controverse entre modernisme et fondamentalisme dans les années 1920 a posé en fait la question de ce qui est fondamentaliste dans l’adventisme ; enfin, les différents changements survenus dans l'Église dans les années 1950 ont fait ressurgir les trois questions précédentes et ont conduit l'adventisme dans un état de tension théologique au cours des décennies suivantes. Les réponses aux questions et aux problèmes déclenchés par les différentes crises qu'a connues la confession au cours du temps écoulé depuis les années 1950 ont fourni les éléments essentiels à un développement continu de la théologie adventiste du septième jour.

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En harmonie avec le but de la série dénommée «Héritage adventiste», je me suis efforcé de traiter les différents points aussi brièvement que possible. Cela signifie qu'en bien des endroits où j'aurais préféré écrire trente pages, je me suis limité à trois. Cette brièveté m'a aussi contraint à m'en tenir aux grandes lignes du développement théologique et à mentionner seulement en passant des idées et des mouvements importants qui étaient souvent intéressants mais pas centrés sur le développement théologique de l'adventisme. Ainsi j'ai écrit cette histoire théologique à grands traits plutôt qu'avec finesse. L'avantage d'une telle approche, c'est qu'elle fait apparaître clairement les grandes lignes de développement. L'inconvénient, c'est qu'elle laisse dans l'ombre certains des points les plus fins et des nuances sur les sujets abordés. Quoique je pense que ce petit volume a son utilité, j'espère un jour, peut-être à la retraite, les traiter en quatre volumes plus vastes, ce qui donnera la place nécessaire à une étude plus complète, que ce sujet mérite.

Il est probable que bon nombre d'adventistes du septième jour n'ont pas pensé que les croyances de leur Église ont changé au cours du temps. Apparemment, la plupart d'entre eux s'imaginent que les fondateurs du mouvement adventiste avaient déjà les compréhensions doctrinales qui ont cours dans l'adventisme de ce début du XXIe siècle. Il est vrai qu'une telle position contient une large part de vérité ; mais elle véhicule aussi une conception fausse. Le premier chapitre de ce livre indique que les pionniers adventistes ont considéré que la «vérité présente» était dynamique plutôt que statique, et qu'elle pouvait changer au fur et à mesure que le Saint-Esprit guiderait l'Église dans son étude de la Bible. L'adventisme moderne se reconnaît dans cette position. D'autre part, certaines croyances des adventistes ont un caractère si fondamental qu'elles définissent l'adventisme dans son essence et qu'elles ne

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pourraient être changées sans créer une entité religieuse entièrement différente. Ainsi l'histoire de la théologie se présente comme une transformation qui se poursuit dans un contexte de stabilité.

En quête d'identité : Les grandes étapes de l'histoire des croyances adventistes se veut la première tentative de brosser un tableau général du développement de la théologie adventiste. L'étude la plus proche est celle de L.E. Froom, Movement of Destiny, bien que Froom se soit donné d'autres objectifs. Outre l'œuvre de Froom, un certain nombre de thèses de doctorat ont couvert des parties du sujet ; parmi elles, la plus complète est celle de Rolf Pôhler : Change in Seventh-day Adventist Theology : A Study on the Problem of Doctrinal Developpement (Changement dans la théologie adventiste : une étude du problème du développement doctrinal). Des traitements plus restreints du sujet apparaissent dans la recherche doctorale de Roy Adams, Merlin D. Burt, P. Gerard Damsteegt, Armando Juarez, Jerry Moon, Roy McGarrell, Juhyeok (Julius) Nam, Alberto Timm, Gilbert M. Valentine, Eric Webster, Woodrow Whidden et d’autres ; il faut ajouter des livres qui abordent les sujets théologiques relatifs à 1844 ou 1888. On trouvera d'autres perspectives dans les biographies de leaders adventistes, dans les histoires générales de l'adventisme et dans de courts articles sur divers aspects de la théologie adventiste. Mes propres livres sur le millérisme (Millenial Fever and the End of the World) et sur la session de la Conférence générale de 1888 (From 1888 to Apostasy : The Case of A. T. Jones ; Angry Saints et A User's Friendly Guide to the 1888 Message) traitent de la théologie de leur période respective avec plus de profondeur (mais d'un point de vue plus étroit) que ne le fait le présent volume.

D'autres ouvrages qui pourraient voir le jour dans la série «Héritage adventiste» sont une étude historique de la

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croissance de l'organisation ecclésiastique de l'Église adventiste, l'évolution du programme missionnaire adventiste, le développement du style de vie adventiste et le développement de programmes adventistes dans des domaines tels que l'éducation, la santé et l'édition.

La série «Héritage adventiste» est étroitement reliée à ma série sur Ellen White : Meeting Ellen White : A Fresh Look at her Life, Writings, and Major Themes (1996) ; Reading Ellen White : How to Understand and Apply Her Writings (1997); Ellen White's World : A Fascinating Look at the Times in Which She Lived (1998) et enfin Walking With Ellen White : The Human Interest Story (1999). Grâce à ces deux séries, mon intention est de procurer, aussi bien aux adventistes qu'à ceux qui sont en dehors de cette communauté, une vue générale de ce qu'est après tout l'adventisme. Chaque traitement se propose d'être court et précis à la fois. Même si j'ai écrit chaque volume avec un lectorat adventiste à l'esprit, j'ai souhaité présenter une solide introduction de ces sujets à l'ensemble des lecteurs potentiels. En accord avec l'exigence de brièveté liée à la série «Héritage adventiste», les notes de référence ont été placées dans le texte et elles sont aussi concises que possible.

Il me reste à exprimer ma reconnaissance à Neal C. Wilson pour sa préface; à Bonnie Beres pour la saisie de mon manuscrit ; à Willmore Eva, Jerry Moon, Juhyeok (Julius) Nam, Robert W. Olson et Woodrow W. Whidden pour la lecture du manuscrit et leurs suggestions pour l'améliorer; à Gerald Wheeler et Jeannette R. Johnson, qui ont veillé à la publication du manuscrit; et à l'administration de l'université Andrews pour son soutien financier et pour le temps accordé pour la recherche et la rédaction de cet ouvrage.

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Mon désir est que « En quête d'identité » aide ses lecteurs dans leur recherche d'une meilleure compréhension de la théologie adventiste et de son développement historique.

George Knight, Université Andrews Berrien Springs, Michigan

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Chapitre 1 : La nature dynamique de la «vérité présente»

La plupart des fondateurs de l'adventisme ne pourraient pas se joindre à l'Église aujourd'hui s'ils devaient accepter les « 28 croyances fondamentales» (voir appendice).

D'une manière plus spécifique, ils ne pourraient pas souscrire à la croyance n° 2, qui traite de la doctrine de la Trinité. Pour Joseph Bates, la Trinité était une doctrine dépourvue de fondement scripturaire (Autobiography, 204, 205) ; James White la qualifiait de «vieille absurdité trinitaire» (RH, 5 août 1852,52) ; quant à M. E. Cornell, c'était pour lui un fruit de la grande apostasie, de la même veine que d'autres fausses doctrines comme l'observance du dimanche et l'immortalité de l'âme (Facts for the Times,76).

De même, bien des fondateurs de l'adventisme du septième jour auraient été embarrassés par la croyance n° 4, qui affirme que Jésus est à la fois éternel et vrai Dieu. Pour J. N. Andrews, « le Fils de Dieu [...] avait Dieu pour Père, et avait bien eu, à un certain point de l'éternité, dans le passé, un commencement de jours» (RH, 7 septembre 1869, 84). Et E. J. Waggoner, rendu fameux par Minneapolis en 1888, écrivait en 1890 qu'« il y a eu un temps où le Christ a procédé, est venu du Père, [...] mais ce temps est si reculé dans les jours de l'éternité que, pour notre compréhension, il est pratiquement sans commencement» (CR 21,22).

La plupart des adventistes éminents n'auraient pas non plus soutenu la croyance n° 5, qui affirme que le Saint-Esprit est une personne. Uriah Smith, par exemple, niait la Trinité et

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l'éternité du Fils comme beaucoup de ses coreligionnaires, et de plus, comme eux, il décrivait le Saint-Esprit en ces termes : «cette émanation divine mystérieuse par laquelle [le Père et le Fils] mènent à bien leur œuvre grande et infinie ». En une autre occasion, Smith décrivait le Saint-Esprit comme une «divine influence» et non une «personne comme le Père et le Fils» (1891 GCB 146 ; RH,28 octobre 1890,664).

Non seulement la plupart des premiers adventistes sont en désaccord avec leurs héritiers modernes sur ces trois sujets, mais encore une de leurs croyances centrales était la théorie de la porte fermée, qui proclamait que le temps de grâce et la mission générale de l'Église étaient terminés depuis octobre 1844. Ellen White, comme nous le verrons, était de cet avis. D'autres croyances qu'elle partageait avec la majorité des adventistes à la fin des années 1840 et au début des années 1850 étaient que le sabbat commençait le vendredi à 18 heures pour se terminer le samedi à 18 heures, et qu'il était permis de consommer du porc et d'autres animaux définis comme impurs dans le Deutéronome (voir Ministry, octobre 1993,10-15).

À ce point, il se peut que vous vous demandiez si les affirmations que je viens d'avancer sont vraies et, si oui, comment la confession a passé des compréhensions de l'adventisme des premiers jours à ses positions doctrinales actuelles. C'est précisément ce à quoi le présent ouvrage se propose de répondre. Pour comprendre convenablement le développement doctrinal adventiste, il nous faut examiner trois concepts épousés par ceux qui étaient considérés comme des leaders au début de l'adventisme du septième jour : (1) leur conception dynamique de la «vérité présente», (2) leur attitude envers tout credo relatif à la foi chrétienne et, enfin, (3) leur conception du chemin à parcourir pour obtenir une compréhension graduelle.

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La vérité présente : fluide plutôt que statique

Joseph Bates, tout comme James et Ellen White (les trois fondateurs de l'adventisme du septième jour) avaient chacun un concept dynamique de ce qu'ils appelaient la «vérité présente». L'utilisation de ce terme ne leur était pas uniquement réservée.

Avant eux, les millérites l'avaient employé pour l'appliquer au retour imminent de Jésus (MC, 24 août 1843, 8). Plus tard, ils l'ont appliqué au «mouvement du septième mois» (ils appelaient ainsi la proclamation à l'automne 1844 du fait que le retour de Jésus aurait lieu le 22 octobre de cette année-là [VT, 2 octobre 1844,144]). On le voit, même utilisée par les millérites, l'expression «vérité présente» a évolué dans sa signification.

Bates a utilisé le terme de «vérité présente» dès janvier 1847, en relation avec le sabbat (SDS, [1847], iii).À d'autres moments, il en a étendu la signification pour désigner tout le message du troisième ange d'Apocalypse 14 (Seal of the Living God, 17). La vérité présente était le sabbat, le sanctuaire, ainsi que les concepts connexes que les adventistes observateurs du sabbat avaient découverts depuis octobre 1844.

En 1849, James White cite 2 Pierre 1.12, qui parle d'être «établis dans la vérité présente» et ajoute : «Au temps de Pierre, il y avait une vérité présente ou une vérité applicable à ce temps présent-là. L'Église a toujours eu une vérité présente. La vérité présente maintenant est ce qui nous montre notre devoir présent et la position correcte pour nous qui sommes sur le point de vivre le temps de trouble.» Il est ainsi en plein accord avec Bates sur le contenu de la vérité présente. Les deux premiers anges d'Apocalypse 14 en ont terminé de leur message ; maintenant c'est le temps du troisième (PT, juillet 1849,1).

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En 1857, James White exprime sa crainte que certains croyants soient «dans une disposition de se retirer des grandes vérités liées au troisième message pour se tourner vers des points sans importance vitale», puis il ajoute : «Il a été impossible de convaincre certains que la vérité présente est la vérité présente et non une vérité future et que la Parole, telle une lampe, brille là où nous sommes et non pas d'une manière aussi claire pour ce qui est de l'avenir» (RH, 31 décembre 1857,61).

Pour Ellen White comme pour son mari, la vérité présente est progressive. Elle note en relation avec le sabbat du septième jour : «La vérité présente, qui est un test pour les gens de cette génération, n'était pas un test pour les gens des générations des anciens temps» (2T 693). Une autre fois, elle écrit à propos de certains sujets théologiques débattus à la Conférence générale de 1888 : «Ce que Dieu donne à dire aujourd'hui à ses serviteurs n'aurait peut-être pas été la vérité présente il y a vingt ans, mais c'est le message de Dieu pour ce temps» (MS 8a, 1888). Une telle compréhension progressive de la vérité présente apparaît aussi dans deux déclarations qu'elle a rédigées à cinquante-trois ans de distance. En 1850, elle affirme catégoriquement que « nous avons la vérité, nous la connaissons, gloire à Dieu » (EGW à frère et sœur Hastings, 11 janvier 1850). En juillet 1903, elle écrit : «Il y aura un développement de la compréhension, car la vérité est capable d'une expansion constante. [...] Notre exploration de la vérité est encore incomplète. Nous n'avons rassemblé que quelques rayons de lumière» (EGW à P. T. Magan, 27 janvier 1903).

Aussi bien Bates que les White étaient ouverts à un développement ultérieur dans la recherche de la vérité. Ainsi les convictions progressives sur des croyances comme la consommation de viande de porc n'ont pas entraîné d'onde de choc dans l'adventisme des débuts. En effet, la question des viandes impures nous fournit une excellente ouverture pour

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découvrir comment Ellen White tout au moins envisageait la croissance de la vérité de Dieu. En 1858, elle reproche à S. N. Haskell de manifester son désaccord sur cette question. S'il voulait, lui écrit-elle, soutenir que c'est mauvais de manger de la viande de porc, il se devait de garder cette croyance pour lui-même et ne pas en faire un sujet de division. Ensuite, d'une manière significative, elle ajoute : «Si c'est le devoir de l'Église de s'abstenir de viande de porc, Dieu le fera découvrir à plus que deux ou trois. Il enseignera son devoir à son Église. Dieu conduit un peuple et non quelques individus séparés ici et là, l'un croyant ceci et l'autre cela. [...] Le troisième ange conduit et purifie un peuple, et il faut avancer avec lui dans l'unité. [...] J'ai vu que les anges de Dieu ne conduiraient pas son peuple plus vite qu'il ne peut recevoir les vérités importantes qui lui sont communiquées pour les vivre» (1T 207). Elle répète la même position quand elle note en 1905 que «Dieu a conduit son peuple pas à pas» (CWE 29).

Au fur et à mesure que de jeunes dirigeants se formaient, ils ont manifesté le même esprit d'ouverture que les fondateurs. Uriah Smith, par exemple, écrit en 1857 que les observateurs du sabbat ont découvert une vérité toujours croissante depuis 1844 ; il note : «Nous avons été rendus capables de nous réjouir dans des vérités beaucoup plus tôt que nous l'imaginions alors. Mais nous n'imaginons nullement que nous les avons toutes. Nous sommes sûrs de progresser encore, notre chemin devenant de plus en plus brillant jusqu'à la pleine lumière. Maintenons donc un état d'esprit de recherche pour atteindre plus de lumière, plus de vérité» (RH, 30 avril 1857, 205). De la même veine est l'exclamation de J. N. Andrews selon laquelle il « échangerait mille erreurs contre une vérité» (2SG 117). De son côté, James White, après avoir noté que les adventistes observateurs du sabbat avaient modifié leurs vues sur le moment correct pour commencer le sabbat, affirme qu'ils

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«changeraient d'autres points de leur foi s'ils pouvaient découvrir de bonnes raisons de le faire sur la base des Écritures» (RH, 7 février 1856,149).

Éviter une formulation rigide en matière de foi

Outre la fluidité de leur conception de la vérité présente, les premiers adventistes ont aussi pris position contre tout credo ou toute déclaration formelle de croyances doctrinales qui seraient susceptibles de n'être jamais changés. En effet, leur croyance à la possibilité de développements futurs pour la vérité présente a conduit James White et les autres croyants adventistes des débuts à s'opposer à ce genre de déclaration. Après tout, beaucoup d'adventistes du milieu des années 1840 n'avaient-ils pas été exclus des confessions existantes parce qu'ils avaient découvert de nouvelles vérités dans leur Bible et avaient refusé de garder le silence à leur sujet ? À cause d'expériences de ce genre, les premiers adventistes observateurs du sabbat affirmaient que leur seul credo devait être la Bible.

En 1861, lors de la réunion où les observateurs du sabbat organisèrent leur première fédération au niveau d'un État, John Loughborough s'est expliqué sur le problème que les premiers adventistes voyaient au sujet d'un credo. Selon lui, «le premier pas vers l'apostasie est d'élaborer un credo, qui nous dicte ce que nous devons croire. Le deuxième pas est de faire de ce credo un test pour appartenir à la communauté. Le troisième est de tester les membres sur la base de ce credo. Le quatrième, de dénoncer comme hérétiques ceux qui n'acceptent pas ce credo. Le cinquième, enfin, de commencer à les persécuter» (RH, 8 octobre 1861,148).

James White prit alors la parole et remarqua que «bâtir un credo, c'est enfoncer des pieux et barrer la route à tout progrès

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ultérieur». Appelant à la direction continue du Saint-Esprit vers de nouvelles vérités, il se plaignit que certaines personnes, par leur credo, « avaient assigné au Tout-Puissant la voie à suivre. Ils disent virtuellement que le Seigneur ne doit faire rien de plus que ce qui a été stipulé dans le credo. [...] La Bible, conclut-il, est notre credo. Nous rejetons tout ce qui peut ressembler à un credo humain. Il voulait que les adventistes restent ouverts à ce que le Seigneur leur révélerait "de temps en temps"» (ibid.).

Après une discussion animée, les délégués du congrès votèrent à l'unanimité d'adopter un «pacte d'Église» plutôt qu'un credo. Voici les termes de ce pacte : «Nous soussignés nous associons par la présente pour former une Église et prenons le nom d'adventistes du septième jour, nous engageant à garder les commandements de Dieu et la foi de Jésus» (ibid.). Cette déclaration minimale de leurs croyances fondamentales cherchait à éviter le langage d'un credo inflexible ; elle répondait en même temps à la responsabilité du groupe de dire quelque chose sur ce qu'il croyait, pour le bénéfice aussi bien de ses membres que des personnes extérieures au groupe.

La nature dynamique de la «vérité présente» Dans ses cent cinquante ans d'histoire, l'adventisme a résisté à la tentation de formaliser un credo inflexible, mais avec le temps il a défini ses «croyances fondamentales». Depuis la mise en place de la première organisation en fédération, en 1861, l'Église adventiste du septième jour n'a émis que trois déclarations de foi présentées point par point qui aient obtenu un certain degré d'acceptation officielle, et une seule a fait l'objet d'un vote formel lors d'une session de la Conférence générale. La première était la déclaration de foi rédigée en 1872 par Uriah Smith, la deuxième celle de 1931, et la troisième le texte des croyances fondamentales que la session de la Conférence générale a adopté en 1980.

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Quelques personnes, peu au courant des arguments très forts de James White, de J. N. Loughborough et d'autres fondateurs de l'Église, ont fait des tentatives énergiques à divers moments de l'histoire de l'adventisme du septième jour pour constituer les croyances de la confession en un «ciment de croyances», mais jusqu'à présent l'Église a résisté avec succès à ces tentatives. Depuis le début des années 1930 jusqu'en 1980, la déclaration de croyances de 1931 a été reproduite dans les annuaires de la confession et dans ses manuels d'Église, ce qui lui a conféré quelque statut officiel, bien qu'elle ait été formulée sans réelle étude et qu'elle n'ait pas été adoptée formellement par une session de la Conférence générale. En 1946, la Conférence en session vota «qu'aucune révision de cette déclaration de croyances fondamentales, telle qu'elle apparaît maintenant dans le Manuel d'Église, ne pourra être faite à aucun moment, excepté lors d'une session de la Conférence générale» (RH, 14 juin 1946,197). Ce vote fournit le tremplin qui a mené à une décision formelle de la Conférence générale d'accepter la nouvelle déclaration en 1980. Le vote de 1980 a rendu cette déclaration des croyances fondamentales de la confession beaucoup plus officielle que tout autre document dont l'Église ait disposé auparavant.

Il se peut cependant que le point à la fois le plus étonnant et le plus important concernant la déclaration des croyances fondamentales de 1980 en soit le préambule. Non seulement ce préambule commence par la déclaration adventiste historique selon laquelle «les adventistes du septième jour considèrent la Bible comme leur seul credo et professent certaines croyances fondamentales qui sont enseignées par les Écritures saintes», mais il laisse le champ libre à des révisions ultérieures.

Dans l'esprit du concept dynamique de vérité présente des premiers adventistes, le préambule se termine par la phrase suivante : «Ces déclarations de foi peuvent faire l'objet d'une

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révision quand, lors d'une session de la Conférence générale, l'Église est conduite par le Saint-Esprit à une compréhension plus complète de la vérité biblique, ou qu'elle découvre une meilleure formulation des enseignements de la sainte Parole de Dieu » (voir appendice ; c'est nous qui soulignons).

Cette déclaration remarquable contient l'essence de ce que James White et les autres pionniers adventistes ont enseigné. L'inflexibilité liée à un credo, comme ils l'avaient discerné, était non seulement un mal certain, mais elle niait le fait que l'Église a un Dieu vivant, qui continue à les conduire dans la vérité.

Cependant il semble que certains, à la session de 1980, ont combattu la possibilité d'une révision, probablement par crainte de perdre le contenu de l'adventisme historique. Cette crainte, néanmoins, ne fait que mettre en lumière des conceptions erronées sur la nature de l'adventisme historique, avec ses concepts d'un Dieu vivant et d'une vérité présente en progression. La dynamique de la progression paraît en effet dans la séquence des trois anges d'Apocalypse 14.6-12, le texte central de l'histoire adventiste. Ainsi le concept de changement progressif demeure au cœur de la théologie adventiste.

En marche vers une compréhension progressive

Aux yeux des fondateurs de la confession, les possibilités d'un changement dynamique des croyances adventistes du septième jour n'étaient pas illimitées. Il existe des points non négociables. C'est peut-être dans les écrits d'Ellen White que la tension entre les points non négociables et le devoir de persévérer dans la recherche de la vérité est la plus évidente. Pour saisir cette tension, il nous faut examiner à trois niveaux sa pensée sur ce sujet.

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Premièrement, elle n'a laissé dans l'esprit de ses lecteurs aucun doute sur le fait que les adventistes devaient à la fois croître en compréhension et abandonner certaines erreurs qui avaient eu cours depuis longtemps. «Il n'y a aucune excuse pour personne à soutenir qu'il n'y a pas d'autre vérité qui doive être révélée, écrit-elle en 1892, et que toutes nos explications de l'Écriture soient sans aucune erreur. Le fait que, pendant des années, certaines doctrines ont été tenues pour la vérité par nos membres n'est pas une preuve que nos idées sont infaillibles. L'âge ne transforme pas l'erreur en vérité, et la vérité ne craint pas d'être mise en question. Aucune doctrine, si elle est vraie, ne perdra quoi que ce soit d'être examinée de près» (CWE 35).

On trouve la même insistance sur la nécessité de poursuivre la recherche quelques pages plus loin : «À mesure que le peuple de Dieu croît en grâce, il obtiendra une compréhension plus claire de sa Parole. [...] Mais lorsque la véritable vie spirituelle décline, on constate toujours une tendance à cesser d'avancer dans la connaissance de la vérité. On se contente de la lumière déjà reçue de la Parole de Dieu, et on décourage toute autre investigation des Écritures. On devient conservateur et on cherche à éviter la discussion. [...] De nos jours, comme autrefois, [...] beaucoup s'en tiennent à la tradition et adorent ce qu'ils ne connaissent pas. [...] Lorsque le peuple de Dieu se sent à son aise et se contente de sa lumière actuelle, nous pouvons être sûrs que Dieu ne les favorisera pas» (CWE 38-41). En une autre occasion, au début des années 1890, elle a remarqué à l'adresse de certains adventistes qui regardaient en arrière que «Dieu et le ciel seuls sont infaillibles. Ceux qui pensent qu'ils n'auront jamais à abandonner une vue à laquelle ils tiennent et qu'ils n'auront jamais l'occasion de changer d'opinion seront déçus» (CWE 37).

Le deuxième niveau à examiner en ce qui concerne les tensions relatives à la nécessité d'une compréhension progressive

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apparaît dans la conviction d'Ellen White, qu'elle partage avec les autres fondateurs de l'adventisme, que les observateurs du sabbat détenaient là une vérité incontestable.«C'est un fait, écrit-elle en 1894, que nous avons la vérité, et nous devons nous en tenir avec ténacité aux positions qui ne peuvent pas être ébranlées ; mais il ne faut pas regarder avec suspicion une nouvelle lumière que Dieu peut nous envoyer, et dire : franchement, nous ne voyons pas que nous ayons besoin de plus de lumière que la vieille vérité que nous avons reçue jusqu'ici et en laquelle nous sommes enracinés» (RH, 7 août 1894,497). Quatre ans auparavant, elle écrit : «Nous ne devons pas penser que nous avons toute la vérité et prétendre que nous comprenons les principaux piliers de notre foi, et que par conséquent nous pouvons nous en tenir à cette connaissance. La vérité est une vérité qui va de l'avant, et il nous faut marcher dans une lumière croissante. [...] Il nous faut une foi vivante dans nos cœurs et atteindre une connaissance plus vaste et une lumière plus éclatante» (RH, 25 mars 1890,177). Le troisième niveau dans la tension dont nous parlons — et c'est la clé pour résoudre le paradoxe apparent de la conviction des fondateurs de l'adventisme qu'ils avaient la vérité mais pas tout entière — se révèle dans le concept des principaux piliers rencontré dans le paragraphe précédent. À leurs yeux, les piliers de leur foi — les doctrines bibliques qui les définissaient en tant que peuple — avaient été étudiés à fond dans l'Écriture et avaient été attestés par le pouvoir de conviction du Saint-Esprit. Dans les termes d'Ellen White, «lorsque la puissance de Dieu témoigne de ce qu'est la vérité, cette vérité doit demeurer pour toujours la vérité. [...] Des hommes se lèveront et présenteront des interprétations de l'Écriture qui sont pour eux la vérité, mais qui ne sont pas la vérité. La vérité pour notre temps, Dieu nous l'a donnée comme un fondement pour notre foi. Il nous a enseigné lui-même ce qu'est la vérité. L'un va se lever, et

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ensuite un autre, avec de nouvelles lumières qui contrediront la lumière que Dieu a donnée par une démonstration de son Saint-Esprit» (CWE 31,32).

Par essence, comme nous le verrons au chapitre 4, les premiers adventistes ont soutenu que quelques doctrines seulement sont d'importance centrale, ou sont fondamentales pour l'adventisme. Ellen White a abordé le sujet dans les controverses sur la justification par la foi à la fin des années 1880, lorsque des voix se sont élevées pour dire que les idées nouvelles détruisaient les piliers de la foi. Aux tenants de cette pensée, elle répondit : «L'époque de 1844 a été une période de grands événements, en ce qu'elle a ouvert à nos yeux étonnés la purification du sanctuaire qui se déroule dans le ciel et qui a une relation décisive avec le peuple de Dieu sur la terre, [ainsi que] les messages du premier, du deuxième et du troisième ange, déroulant la bannière sur laquelle il était inscrit "Les commandements de Dieu et la foi de Jésus". Une des bornes de ce message était le temple de Dieu, vu dans le ciel par son peuple épris de vérité, avec l'arche contenant la loi de Dieu. La lumière du sabbat du quatrième commandement a envoyé ses forts rayons sur le sentier des transgresseurs de la loi de Dieu. La non-immortalité des réprouvés est aussi une de ces vieilles bornes. Je ne peux me remémorer rien d'autre qui puisse être considéré comme faisant partie des vieilles bornes, des vieux repères du terrain. Tous ces cris qui prétendent que l'on change les anciens repères sont tout à fait imaginaires» (CWE 30,31).

Ces doctrines «bornes», comme on les appelait, représentaient ce qui n'est pas négociable dans la théologie adventiste. Les adventistes avaient étudié avec soin chacune d'elles dans la Bible, et collectivement elles avaient pourvu d'une identité les adventistes observateurs du sabbat, et plus tard les adventistes du septième jour. Ellen White et les autres fondateurs incluaient aussi dans la liste la seconde venue de Jésus littérale,

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visible et prémillénaire. Dans la citation ci-dessus, Ellen White ne la mentionne pas, parce que très probablement personne ne pouvait même penser mettre en doute ce fait aussi central pour tout adventiste.

Quoi qu'il en soit, il est clair que les fondateurs de l'Église adventiste du septième jour avaient un concept dynamique de ce qu'ils nommaient la «vérité présente», s'opposaient à un credo rigide et professaient une ouverture à de nouvelles compréhensions théologiques s'édifiant sur les doctrines fondamentales qui avaient fait d'eux un peuple. Leur compréhension faisait place à la fois à une continuité théologique et à des changements. Robert M. Johnston a saisi l'essence de la tension entre continuité et changement dans la théologie adventiste en identifiant ce qu'il appelle «les caractéristiques les plus frappantes de l'adventisme». «Sans répudier la direction du Seigneur dans le passé, il cherche même à mieux comprendre en quoi consistait cette direction. Il est toujours ouvert à de nouvelles perspectives, à chercher la vérité comme on cherche un trésor caché.» Johnston le voit bien, les adventistes «sont encore des pèlerins dans un voyage doctrinal qui ne répudie pas les étapes du chemin, mais ils ne restent pas non plus arrêtés à aucune d'elles» (AdvRev, 15 septembre 1983,8).

C'est vers ce voyage progressif que nous nous tournons maintenant. Cependant, avant d'en dessiner le parcours, il nous faut maintenant considérer le contexte dans lequel l'adventisme a émergé. Après tout, rien ne naît du vide.

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Table des matières de la version complète

Copyrights

Dédicace

Liste des abréviations

Au lecteur

Note de l'auteur

Chapitre 1 : La nature dynamique de la «vérité présente»

La vérité présente : fluide plutôt que statique

Éviter une formulation rigide en matière de foi

En marche vers une compréhension progressive

Chapitre 2 : L'adventisme n'est pas né du vide

Racines théologiques de l'adventisme

Visions de millénium

Chapitre 3 : Le fondement de la théologie millérite

Comment Miller use de la Bible

Miller et le retour du Christ

Les messages du premier et du deuxième ange

Le mouvement du septième mois et la Grande Déception

Chapitre 4 : Qu'y a-t-il d'adventiste dans l'adventisme ? (1844-1885)

Le caractère central de la porte fermée et la lutte pour une identité

Un peuple «du Livre»

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Avancées vers une compréhension du sanctuaire

Le sabbat et le message du troisième ange

Le dernier pilier doctrinal : l'immortalité conditionnelle

Faisons le point

Affinement des messages du premier et du deuxième ange

Autres affinements théologiques postérieurs à 1850

Perspective

Chapitre 5 : Qu'y a-t-il de chrétien dans l'adventisme ? (1886-1919)

Un contexte de désaccord

Toujours un peuple du Livre ? La question de l'autorité

Exalter Jésus : la justification par la foi et le message du troisième ange

Exalter Jésus : la Trinité, la pleine divinité de Jésus, la personne du Saint-Esprit

Exalter Jésus : une exploration dans deux directions de la nature humaine du Christ

Perspective

Chapitre 6 : Qu'y a-t-il de fondamentaliste dans l'adventisme ? (1919-1950)

Un contexte de polarisation théologique

Une tendance à une position plus rigide sur l'inspiration

Un peuple du Livre ou un peuple des livres ?

Un intérêt renouvelé pour la justification par la foi

Le rôle crucial de M. L. Andreasen et de sa théologie de la « dernière génération»

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Des efforts pour faire apparaître l'adventisme plus chrétien

Perspective

Chapitre 7 : L'adventisme en tension théologique (1950- )

Quelques développements importants

Piste 1 : en quête de l'adventisme historique

Piste 2 : en quête de la signification de 1888

Piste 3 : En quête du rôle d'Ellen White et de son autorité

Piste 4 : En quête d'une théorie de l'inspiration

Perspectives

Chapitre 8 : Que signifie tout cela ?

Leçons sur la polarisation

Leçons sur une «rigidité cadavérique en théologie»

Leçons sur l'essentiel en théologie

Et qu'en est-il de la Venue ?

Appendice : Les croyances fondamentales des adventistes du septième jour

1. Les saintes Écritures

2. La Trinité

3. Le Père

4. Le Fils

5. Le Saint-Esprit

6. La création

7. La nature de l'homme

8. Le grand conflit

9. La vie, la mort et la résurrection du Christ

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10. L'expérience du salut

11. La croissance en Christ

12. L'Église

13. Le reste et sa mission

14. L'unité du corps du Christ

15. Le baptême

16. La sainte cène

17. Les dons spirituels et les ministères

18. Le don de prophétie

19. La loi de Dieu

20. Le sabbat

21. La gestion chrétienne de la vie

22. L'éthique chrétienne

23. Le mariage et la famille

24. Le ministère du Christ dans le sanctuaire céleste

25. La seconde venue du Christ

26. L'état des morts et la résurrection

27. Les mille ans et l'élimination du péché

28. La nouvelle terre

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