editor’s note l. ian macdonald le mot du rÉdacteur

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POLICY OPTIONS MAY 2011 3 Provincial deficits and debt O ttawa may be getting its fiscal house in order, fore- casting a return to balance by 2014, a year earlier than scheduled. But several important provinces — Alberta, Ontario and Quebec — are running deficits that appear to be structural rather than cyclical. This clearly is cause for concern. While it’s difficult to imagine oil-rich Alberta running a deficit and accumulating debt, that’s been the case on and off since the mid-1980s. From the University of Calgary, Herb Emery and Ron Kneebone tell of successive governments’ addiction to energy royalties to cover a gap between tax revenues and program spending. BMO Deputy Chief Economist Doug Porter writes that Ontario has arguably faced the most challenging economic environment in the country recently, with manufacturing under stress from the soaring Canadian dollar, competition from China, weak US spending, and restructuring in the auto industry. “The tough economic climate put Ontario’s finances in a deep hole,” he writes, “from which the province is only gradually emerging.” In Quebec, however, the budgetary situation is the result of neither the impact of the recession, nor of declin- ing long-term economic performance, but rather of acceler- ating program costs and the increasing cost of servicing the debt, says Pierre Fortin. And demographic aging will only aggravate the situation: “It’s not Quebec’s past economic performance that is cause for concern, as much as its future performance.” From this vantage point, Luc Godbout and Stéphane Paquin recommend that the Quebec government increase the share of its revenues that flows from sales taxes. E lsewhere this month, in Canada and the World, Tye Burt writes that Canada’s competitive advantage in the global economy begins with an abundance of resources the world needs, but also includes strong fiscal fundamentals coming out of the recession, as well as our “unmatched skill for find- ing, financing and extracting resources responsibly around the world.” The mining sector, of which Toronto is the glob- al capital, is a prominent example of Canada’s competitive advantage. While lauding the development of this advantage abroad, he warns against protectionism at home, and sees no threat to Canada from the proposed merger of the TMX Group and the London Stock Exchange. Colin Robertson proposes an agenda of engagement for Canada in the Americas, beginning with Mexico, our partner in Déficits et dettes des provinces O ttawa est en voie d’assainir les finances du pays, au point de devancer d’un an le retour à l’équilibre budgétaire, fixé maintenant à 2014. Mais certaines provinces clés — l’Alberta, l’Ontario et le Québec — accusent elles un déficit qui semble structurel plutôt que cyclique. Sans l’ombre d’un doute, leur situation devrait nous inquiéter. On imagine difficilement qu’avec tout son pétrole, l’Alberta puisse afficher un déficit et faire gonfler sa dette. C’est pourtant ce qui est arrivé à plus d’une occasion depuis le milieu des années 1980. Herb Emery et Ron Kneebone analysent sa dépen- dance envers les redevances énergétiques. Selon Doug Porter, c’est en Ontario que l’environnement économique a été le plus défavorable ces derniers temps en raison d’un dollar fort qui nuit à son secteur manufacturier, de la concurrence chinoise, des maigres dépenses américaines et de la restructuration de l’industrie automobile. Une con- joncture qui « a mis les finances de la province dans un sale pétrin, écrit-il, dont elle commence à peine à émerger ». Au Québec au contraire, ce n’est pas l’impact de la récession, ni d’ailleurs une performance économique à long terme qui aurait été défaillante, qui explique la situation budgétaire, dit Pierre Fortin, mais plutôt la progression des dépenses de pro- grammes et l’expansion du service de la dette. Et le vieillissement démographique ne va pas arranger les choses : « Si le rendement de l’économie du Québec inquiète, c’est pour l’avenir plutôt que pour le passé. » Dans cette perspective, Luc Godbout et Stéphane Paquin recommandent au gouvernement d’augmenter la part des ses revenus qu’il tire des taxes à la consommation. V ous pourrez par ailleurs lire ce mois-ci plusieurs contribu- tions libres. Tye Burt analyse nos atouts concurrentiels dans l’économie mondiale, qui reposent sur une abondance de ressources dont le reste du monde a besoin mais relèvent aussi de notre « capacité inégalée de trouver, de financer et d’extraire de façon responsable d’autres ressources à l’échelle du globe ». Le secteur minier, dont Toronto est la capitale mondiale, en est un exemple éloquent. Mais il nous faut prendre garde au protec- tionnisme, prévient celui qui ne voit aucune menace dans une éventuelle fusion des Bourses de Toronto et de Londres. Colin Robertson propose pour le Canada un pro- gramme d’engagement à l’échelle des Amériques, à com- mencer par le Mexique où s’est tenu en 2009 le dernier sommet trilatéral. La rencontre 2010 des « trois amigos » avait été reportée à cette année, mais aucune date n’est L. Ian MacDonald EDITOR’S NOTE LE MOT DU RÉDACTEUR

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Page 1: EDITOR’S NOTE L. Ian MacDonald LE MOT DU RÉDACTEUR

POLICY OPTIONSMAY 2011

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Provincial deficits and debt

O ttawa may be getting its fiscal house in order, fore-casting a return to balance by 2014, a year earlierthan scheduled. But several important provinces —

Alberta, Ontario and Quebec — are running deficits thatappear to be structural rather than cyclical.

This clearly is cause for concern. While it’s difficult toimagine oil-rich Alberta running a deficit and accumulatingdebt, that’s been the case on and off since the mid-1980s. Fromthe University of Calgary, Herb Emery and Ron Kneebone tellof successive governments’ addiction to energy royalties tocover a gap between tax revenues and program spending.

BMO Deputy Chief Economist Doug Porter writes thatOntario has arguably faced the most challenging economicenvironment in the country recently, with manufacturingunder stress from the soaring Canadian dollar, competitionfrom China, weak US spending, and restructuring in theauto industry. “The tough economic climate put Ontario’sfinances in a deep hole,” he writes, “from which theprovince is only gradually emerging.”

In Quebec, however, the budgetary situation is theresult of neither the impact of the recession, nor of declin-ing long-term economic performance, but rather of acceler-ating program costs and the increasing cost of servicing thedebt, says Pierre Fortin. And demographic aging will onlyaggravate the situation: “It’s not Quebec’s past economicperformance that is cause for concern, as much as its futureperformance.” From this vantage point, Luc Godbout andStéphane Paquin recommend that the Quebec governmentincrease the share of its revenues that flows from sales taxes.

E lsewhere this month, in Canada and the World, Tye Burtwrites that Canada’s competitive advantage in the global

economy begins with an abundance of resources the worldneeds, but also includes strong fiscal fundamentals comingout of the recession, as well as our “unmatched skill for find-ing, financing and extracting resources responsibly aroundthe world.” The mining sector, of which Toronto is the glob-al capital, is a prominent example of Canada’s competitiveadvantage. While lauding the development of this advantageabroad, he warns against protectionism at home, and sees nothreat to Canada from the proposed merger of the TMXGroup and the London Stock Exchange.

Colin Robertson proposes an agenda of engagement forCanada in the Americas, beginning with Mexico, our partner in

Déficits et dettes des provinces

O ttawa est en voie d’assainir les finances du pays, aupoint de devancer d’un an le retour à l’équilibrebudgétaire, fixé maintenant à 2014. Mais certaines

provinces clés — l’Alberta, l’Ontario et le Québec — accusentelles un déficit qui semble structurel plutôt que cyclique. Sansl’ombre d’un doute, leur situation devrait nous inquiéter.

On imagine difficilement qu’avec tout son pétrole, l’Albertapuisse afficher un déficit et faire gonfler sa dette. C’est pourtantce qui est arrivé à plus d’une occasion depuis le milieu desannées 1980. Herb Emery et Ron Kneebone analysent sa dépen-dance envers les redevances énergétiques.

Selon Doug Porter, c’est en Ontario que l’environnementéconomique a été le plus défavorable ces derniers temps enraison d’un dollar fort qui nuit à son secteur manufacturier,de la concurrence chinoise, des maigres dépenses américaineset de la restructuration de l’industrie automobile. Une con-joncture qui « a mis les finances de la province dans un salepétrin, écrit-il, dont elle commence à peine à émerger ».

Au Québec au contraire, ce n’est pas l’impact de la récession,ni d’ailleurs une performance économique à long terme quiaurait été défaillante, qui explique la situation budgétaire, ditPierre Fortin, mais plutôt la progression des dépenses de pro-grammes et l’expansion du service de la dette. Et le vieillissementdémographique ne va pas arranger les choses : « Si le rendementde l’économie du Québec inquiète, c’est pour l’avenir plutôt quepour le passé. » Dans cette perspective, Luc Godbout et StéphanePaquin recommandent au gouvernement d’augmenter la partdes ses revenus qu’il tire des taxes à la consommation.

V ous pourrez par ailleurs lire ce mois-ci plusieurs contribu-tions libres. Tye Burt analyse nos atouts concurrentiels

dans l’économie mondiale, qui reposent sur une abondance deressources dont le reste du monde a besoin mais relèvent ausside notre « capacité inégalée de trouver, de financer et d’extrairede façon responsable d’autres ressources à l’échelle du globe ».Le secteur minier, dont Toronto est la capitale mondiale, en estun exemple éloquent. Mais il nous faut prendre garde au protec-tionnisme, prévient celui qui ne voit aucune menace dans uneéventuelle fusion des Bourses de Toronto et de Londres.

Colin Robertson propose pour le Canada un pro-gramme d’engagement à l’échelle des Amériques, à com-mencer par le Mexique où s’est tenu en 2009 le derniersommet trilatéral. La rencontre 2010 des « trois amigos »avait été reportée à cette année, mais aucune date n’est

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the NAFTA. The last trilateral leaders’ summit was in Mexico in2009. The 2010 meeting of “the three amigos” was postponeduntil 2011, and has yet to be scheduled. “Mexico,” Robertsonwrites, “should be our main target for aid and development.”

Yuen Pau Woo proposes a Canadian conversation on Asia.He shares with us the result of an Angus Reid poll on the per-ceptions and attitudes of Canadians towards the rise of Indiaand China. Most Canadians agree that “looking 10 years intothe future, the influence of China in the world will surpassthat of the United States.” But in spite of our Pacific geography,“Canadians do not seem to identify with the region.”

Carolyn Tuohy writes that while Red Toryism may be vir-tually dead in Canadian Conservative circles, it’s very muchalive in Britain, and it is shaping Prime Minister DavidCameron’s drive “not so much to shrink the state, but to ‘re-imagine’ its role as the facilitator and catalyst of social action.”

Jeffrey Church considers the economics of the currentdebate over wholesale usage-based billing (UBB) for inter-net services in Canada. Banning wholesale UBB, he con-cludes, “does not appear to be warranted,” since thecompetitive benefits from the resellers appear to be small.

David Mitchell and Ryan Conway examine the question oftenure of deputy ministers in Ottawa and find they are in theirjobs for an ever shortening period of time. The average tenureis down to 2.7 years, a higher turnover rate than head coachesin the NHL. They’ve coined a term for it: “deputy churn.”

I n an education Dossier, Dave Marshall writes that policy-makers are finally “turning their attention to the revitaliza-

tion of the undergraduate environment.” Any discussion ofthe state of undergraduate education in this country “muststart from the understanding that Canada has a very differen-tiated group of universities” — 95 in all, ranging in size from60,0000 students at the biggest schools, to 1,000 at the small-est. Then Irvin Studin proposes a Canadian languages strategyfor the 21st century. He writes that teaching Spanish and otherlanguages, in addition to English and French, would makeCanada more competitive in the global economy.

Ilse Treurnicht, Chair of the Canadian Task Force onSocial Finance, checks in with her group’s recommendationto develop “a social finance marketplace investing in social,environmental and economic returns.”

In Canada’s Cities, Harvey Schwartz asks how Canadiancities are governed and what causes them to grow. He alsolooks at the finances of Canada’s three largest cities and findsthat only Montreal is running a surplus, while Vancouver andToronto are in deficit. And Christopher Leo offers a case studyof the funding of Aboriginal communities in Winnipeg.

In our Verbatim, former federal cabinet minister JimPrentice has a coming out in his new role as vice-chair ofCIBC. Speaking to the Canadian Club in Toronto, he arguesthat Canada must compete in the global economy whilemaintaining strategic resources such as the TMX.

Looking ahead, next month we will present a specialfull issue on the federal election. Don’t miss it.

encore fixée. « Le Mexique, avance-t-il, doit être notre prin-cipale cible de soutien et d’aide au développement. »

Yuen Pau Woo propose quant à lui d’engager notre paysdans un vaste dialogue sur l’Asie. Il analyse aussi les résultatsd’un sondage sur nos perceptions face à la montée de l’Indeet de la Chine, selon lequel une majorité de nos compatriotesestiment que « l’influence de la Chine dans le mondedépassera dans 10 ans celle des États-Unis ». Mais en dépitd’une frontière donnant sur le Pacifique, « les Canadiens nesemblent pas s’identifier à cette région du globe ».

Carolyn Tuohy observe que si le « conservatismesocial » semble à l’agonie dans les milieux conservateurscanadiens, il revit en Grande-Bretagne et amène son premierministre David Cameron « à “réinventer” le rôle de l’État entant que facilitateur et catalyseur d’action sociale ».

Jeffrey Church s’intéresse à la dimension économiquedu débat sur la facturation à l’utilisation des services Internetde gros au Canada. Et il lui semble peu justifié d’interdirecette forme de facturation étant donné « la minceur desavantages concurrentiels qu’apporte la présence de four-nisseurs d’accès indépendants ».

David Mitchell et Ryan Conway examinent la questiondu mandat des sous-ministres fédéraux pour découvrir qu’ilne cesse de s’écourter, sa durée moyenne étant actuellementd’à peine 2,7 ans. On a forgé le terme « roulette des sous-ministres » pour illustrer le phénomène.

D ans notre Dossier, qui traite ce mois-ci d’éducation, DaveMarshall se réjouit que les décideurs s’intéressent enfin à

la « revitalisation des études de premier cycle ». Tout débat surl’enseignement supérieur dans ce pays « doit d’abord tenircompte de la grande différenciation des universités cana-diennes ». De son côté, Irvin Studin propose une stratégie lin-guistique pour le Canada du XXIe siècle. Outre l’anglais et lefrançais, croit-il, l’enseignement de l’espagnol et d’autreslangues stimulerait notre compétitivité mondiale.

Ilse Treurnicht, présidente du Canadian Task Force on SocialFinance, présente les recommandations de son groupe en vue dedévelopper « un marché financier à caractère social qui investi-rait dans des projets sociaux, économiques et environnemen-taux ». Harvey Schwartz examine le mode de gouvernance denos villes et leurs vecteurs de croissance. Il scrute aussi lesfinances des trois plus importantes pour découvrir que Montréalest seule à afficher un surplus, Vancouver et Toronto accusanttoutes deux un déficit. Et Christopher Leo analyse le finance-ment des communautés autochtones de la capitale manitobaine.

Nous retrouvons sous la rubrique Verbatim l’ancien mi-nistre fédéral Jim Prentice dans ses nouvelles fonctions de vice-président du conseil de la CIBC. Dans ce discours prononcédevant le Canadian Club de Toronto, il soutient que le Canadadoit renforcer sa compétitivité mondiale tout en maintenantses ressources stratégiques comme la Bourse de Toronto.

Nous vous donnons enfin rendez-vous le mois prochainpour un numéro entièrement consacré aux résultats desélections fédérales.

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LE MOT DU RÉDACTEURL. Ian MacDonald

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