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ECOLE POLYTECHNIQUE FDRALE DE LAUSANNE SECTION DE MATHMATIQUES NOTES DUCOURS DANALYSE III Philippe Metzener Automne 2017

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ECOLE POLYTECHNIQUE FÉDÉRALEDE LAUSANNE

SECTION DE MATHÉMATIQUES

NOTES DU COURS D�ANALYSE III

Philippe Metzener

Automne 2017

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Table des matières

0.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20.1.1 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

1 ANALYSE VECTORIELLE 31.1 Rappels et notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31.2 Arcs lisses et intégrales curvilignes . . . . . . . . . . . . . . . . 51.3 Morceaux de surface lisses et intégrales de surface . . . . . . . 81.4 Opérateurs di¤érentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121.5 Les théorèmes de Stokes et de Gauss . . . . . . . . . . . . . . 171.6 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211.7 Annexe 1 Introduction aux coordonnées curvilignes orthogonales 23

2 SERIES DE FOURIER 272.1 Premières dé�nitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272.2 Théorème de Fourier-Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332.3 Les séries trigonométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352.4 Séries de fonctions majorables . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382.5 L�équation de la chaleur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 422.6 L�équation des ondes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 472.7 Annexe 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 522.8 Annexe 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

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0.1 Introduction

Ce texte est constitué, semaine après semaine, des notes du cours d�Ana-

lyse III donné aux étudiants de la section de Génie Civil durant leur troisième

semestre, cours basé sur le polycopié intitulé : "Résumé des notes du cours

d�Analyse III" par Philippe Metzener, dernière édition : automne 2017.

Les étudiants pourront y trouver des compléments bienvenus mais pas néces-

saires.

0.1.1 Bibliographie

1. Advanced Calculus : P. O�Neil, Macmilan, New-York, 1975.

2. Di¤erential and Integral Calculus II : R. Courant, Wiley-Interscience,

Wiley Classics, 1988.

3. Advanced engineering mathematics : E. Kreyszig, Wiley, 1988.

4. Analyse avancée pour ingénieurs : B. Dacorogna et C. Tanteri, PPUR,

2002.

5. Introduction to Applied Mathematics : L. Sirovich, TAM 1, Springer

Verlag, 1988.

6. Fourier Series and Boundary Value Problems : J. W. Brown and R.V.

Churchill, Mc Graw-Hill, 1982.

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Chapitre 1

ANALYSE VECTORIELLE

1.1 Rappels et notations

Désignons par E l�espace a¢ ne euclidien ; E est un ensemble de points.

Fixons une origine O à partir de laquelle tout point P de E est uniquement

déterminé par le vecteur�!OP ou ses coordonnées mesurées dans le triplet

fondamental (�!e1 ;�!e2 ;�!e3 ) qui est orthonormal et direct.

�!OP = �!r = x�!e1 + y�!e2 + z�!e3 =

3Pi=1

xi�!ei ;�!r = (x; y; z) = (x1; x2; x3) :

Identi�cation : " E t R3 ".

Les 3 produits : soit �!a = (a1; a2; a3) ;�!b = (b1; b2; b3) et

�!c = (c1; c2; c3) :

1. Le produit scalaire : �!a � �!b =3Pi=1

aibi:

Ce produit induit une norme sur E , la norme euclidienne :

j�!a j = (�!a � �!a )12 ou j�!a j2 =

3Pi=1

a2i :

Notation : r = j�!r j =�

3Pi=1

x2i

� 12

=px2 + y2 + z2:

3

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2. Le produit vectoriel : �!a ��!b = �!c ; dé�ni par :

�!c = �!e1 (a2b3 � a3b2) +�!e2 (a3b1 � a1b3) +

�!e3 (a1b2 � a2b1) =

�!e1���� a2 a3b2 b3

������!e2 ���� a1 a3b1 b3

����+�!e3 ���� a1 a2b1 b2

���� " = "�������!e1 �!e2 �!e3a1 a2 a3b1 b2 b3

������ :Le triplet

��!a ;�!b ;�!c � est direct.3. Le produit mixte :

h�!a ;�!b ;�!c i = �!a � (�!b ��!c ) =������a1 a2 a3b1 b2 b3c1 c2 c3

������ :Dé�nitions : Soit A � E , un ouvert, f : A! R et �!v : A! R3;

1. f est un champ scalaire : f(�!OP ) = f(�!r ) = f(x1; x2; x3) = f(x; y; z);

2. �!v est un champ vectoriel : �!v (�!OP ) = �!v (�!r ) =3Pi=1

vi(�!r )�!ei , où les

vi sont des champs scalaires.

3. si f est continue dans A; nous écrivons f 2 C0(A),

4. si f et@f

@xi2 C0(A); 1 � i � 3; alors, la fonction f est de classe C1

dans A ou, f 2 C1(A);

5. si vi 2 C0(A); 1 � i � 3; alors, le champ �!v est continu dans A ou,�!v 2 C0(A;R3);

6. si vi et@vi@xj

2 C0(A); 1 � i; j � 3; alors, le champ �!v est de classe C1

dans A ou, �!v 2 C1(A;R3):

Remarque : Les dé�nitions ci-dessus se généralisent aux fonctions de

classe Cn; notée Cn(A) ou Cn(A;R3); pour tous les n 2 N.

4

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Exemple : Soit f : R3 ! R, donnée par :

f(x; y; z) =

8>><>>:xyz

(x2 + y2 + z2)3=2si r 6= 0;

0 si r = 0:

Etudions f et ses dérivées premières.

(a) Si A = E � fOg, alors il est clair que f 2 C0(A):

(b) f n�est pas continue en O; en e¤et, le long de la demi-droite � :

� : t(1; 1; 1); t > 0; f j� = f(t; t; t) = 3�3=2; =) limr!0

f(�!r ) 6= 0:

(c) Dans A; les calculs usuels de dérivées partielles donnent :

fx =@f

@x=yz (y2 + z2 � 2x2)(x2 + y2 + z2)5=2

2 C0(A); idem pour fy =@f

@yet fz =

@f

@z:

(d) Calculons@f

@x(0; 0; 0) via la dé�nition :

@f

@x(0; 0; 0) = lim

h!0

1

h(f(h; 0; 0)� f(0; 0; 0)) = lim

h!0

0

h= 0; idem pour fy et fz:

(e) Ainsi : f 2 C1(A); f est dérivable en O; mais n�est pas continue en O!

1.2 Arcs lisses et intégrales curvilignes

Pour formaliser le calcul d�une intégrale le long d�une courbe de E, il est

nécessaire de préciser la notion de courbe et de dé�nir une règle de calcul

pour obtenir la quantité désirée. Ici, une courbe est régulière, décrite par une

paramétrisation, a�n qu�une intégrale curviligne le long de telles courbes

soit une intégrale dé�nie d�une fonction réelle.

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Dé�nition (arc lisse) : � � E est un arc lisse, si � est l�image

d�un intervalle [a; b] 2 R, par une application injective �!r 2 C1 ([a; b] ;R3) ;

où �!r (t) =3Pi=1

xi(t)�!ei ; a � t � b; telle que :

1.��!r (t) = d

dt�!r (t) =

3Pi=1

�xi(t)

�!ei 6= 0 ; 8t 2 [a; b] ;

2. � a les extrémités P0 =�!r (a) et P1 = �!r (b) et un sens de parcours,

3. �!u (t) =��!r (t)j

��!r (t)j�1 est le vecteur tangent unité et orienté en �!r (t);

dès lors, �!r est une paramétrisation de �:

Dé�nitions (intégrales curvilignes) : Soit un ouvert A � E,

� � A un arc lisse de paramétrisation �!r (t) =3Pi=1

xi(t)�!ei , a � t � b, son

vecteur tangent unité �!u (t) =3Pi=1

ui(t)�!ei , f 2 C0(A) et �!v 2 C0(A;R3) :

1.Z�

f ds =

Z b

a

f(�!r (t)) j��!r (t)jdt;

2.Z�

f dxi =

Z�

f uids =

Z b

a

f(�!r (t)) �xi(t) dt; i = 1; 2; 3;

3.Z�

f d�!r =Z�

f �!u ds =Z b

a

f(�!r (t))��!r (t)dt;

4.Z�

�!v ds =Z b

a

�!v (�!r (t)) j��!r (t)j dt;

5.Z�

�!v � d�!r =Z�

�!v � �!u ds =Z b

a

�!v (�!r (t)) ���!r (t) dt;

6.Z�

�!v � d�!r =Z�

�!v ��!u ds =Z b

a

�!v (�!r (t))���!r (t) dt:

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Une intégrale curviligne ne dépend pas de la paramétrisation choisie

(changement de variable dans une intégrale dé�nie).

Il est possible d�interpréter quelques intégrales curvilignes :

(a) :Z�

ds = L, la longueur de �;

(b) :Z�

�!F � d�!r = W; le travail de la force

�!F le long de �:

Exemple d�un travail : Considérons la trajectoire � d�un objet massique

dans le champ gravitationnel de la terre, calculer le travail de la force de

gravitation le long de �; de P1 à P2: Pour ce faire, posons :

la terre T est l�origine, le centre de gravité de l�objet est P = P (t) = �!r (t);

� est paramétrée par �!r (t); a � t � b; avec P1 =�!r (a) et P2 = �!r (b) et

le force de gravitation s�écrit�!F =

�!F (�!r (t)) = �

�!rr3= � (x; y; z)

(x2 + y2 + z2)3=2:

W =

Z�

�!F � d�!r = �

Z b

a

�!rr3� �!r 0(t) dt = �

Z b

a

(xx0 + yy0 + zz0)

(x2 + y2 + z2)3=2dt =

Z b

a

d

dt

�x2 + y2 + z2

��1=2dt =

Z b

a

�d

dt

1

r

�dt =

�1

r(b)� 1

r(a)

�:

La longueur d�une courbe.

Soit un arc lisse � � E et une paramétrisation :

�!r (t) = (x1(t); x2(t); x3(t)); a � t � b, "très régulière".

Idée intuitive : � est approché par N sécantes, ainsi, LN ; la somme des

longueurs des sécantes, approche L; la longueur de �; i.e. L = limN!1

LN :

(1) : Une partition de [a; b] : tk = a+ k�t; 0 � k � N; �t =b� a

N:

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(2) : Les�!r (tk) étant les sommets des sécantes : LN =N�1Pk=0

j�!r (tk+1)��!r (tk)j :

(3) : �!r (t); "très régulière" =) j�!r (tk+1)��!r (tk)j � �t j�!r 0(tk)j:

(4) : L = limN!1

LN = limN!1

�tN�1Pk=0

j�!r 0(tk)j =Riemann

Z b

a

j�!r 0(t)jdt =Z�

ds:

Généralisons ci-dessous les intégrales curvilignes aux arcs simples.

Dé�nition (arc simple) : � � E est un arc simple si :

1. � =NSi=1

�i ; où �i est un arc lisse d�origine Pi�1 et d�extrémité Pi;

2. �i \ �i+1 = Pi; i = 1; :::; N � 1;

3. �i \ �j = ; pour j 6= i + 1; sauf (éventuellement) pour i = 1; j = N;

auquel cas �1 \ �N = P0 = PN et � est fermé.

4. Si � � A; un ouvert, et f 2 C0(A); alors :Z�

f ds =NXi=1

Z�i

f ds:

1.3 Morceaux de surface lisses et intégralesde surface

A�n de calculer une intégrale sur un morceau de surface de E, il faut

préciser la notion de morceau de surface et dé�nir une règle de calcul pour

obtenir la quantité désirée. Ici, un morceau de surface est régulier, décrit par

une paramétrisation, a�n qu�une intégrale de surface sur de tels morceaux

de surface soit une intégrale double d�une fonction réelle.

Dé�nition : D � R2 est un domaine régulier si :

i) D est l�adhérence d�un ensemble ouvert et borné,

ii) @D; son bord ou sa frontière, est un arc simple fermé.

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Dé�nition : � � E est un morceau de surface lisse, si :

10 : � est l�image d�un domaine régulier D par une application injective,

�!r 2 C1(D;R3); �!r = �!r (u; v) =3Pi=1

xi(u; v)�!ei ; (u; v) 2 D;

20 : �!r u =3Pi=1

@xi@u�!ei et �!r v =

3Pi=1

@xi@v�!ei satisfont �!r u ��!r v 6= 0; 8(u; v) 2 D;

30 : la surface � est orientée.

Dès lors, �!r (u; v); (u; v) 2 D est une paramétrisation de �, de plus :

(a) : �!r (@D) = @�; le bord de �;

(b) : �!r u(u; v0) et�!r v(u0; v) sont tangents aux arcs lisses�!r (u; v0) et�!r (u0; v);

(c) : (�!r u;�!r v)(u0; v0) dé�nit le plan tangent à � en P0 = �!r (u0; v0);

(d) : le vecteur normal à � en P0 est porté par (�!r u ��!r v)(u0; v0) 6= 0.

L�orientation d�un morceau de surface lisse

Soit �!r : � R2 ! � une paramétrisation ; �!n ; le vecteur normal à �, uni-

taire et orienté, est dé�ni par : �!n = (�!r u ��!r v) j�!r u ��!r vj�1 =3P

k=1

nk�!e k:

Le sens de parcours positif le long de @ est transmis à @� par �!r ; il indique

la direction de �!r u ��!r v par la règle du bonhomme d�Ampère :

"Un bonhomme avance le long de @� ayant la surface � à sa main gauche,

alors sa tête indique la direction de la normale à �."

C�est l�orientation naturelle ou conventionnelle de @�:

Remarque : Le vecteur �!n étant intrinsèque à �, ne dépend pas de la para-

métrisation ; si �!r u ��!r v n�a pas la direction désirée : échanger u et v:

L�exemple d�un morceau d�hélicoïde

Soit D = [0; 1]� [0; 2�] et �!r : D ! E; injective, donnée par :

�!r (u; v) = (u cos v; u sin v; v) ; (u; v) 2 D:

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Les calculs donnent : �!r u = (cos v; sin v; 0) et �!r v = (�u sin v; u cos v; 1) ;�!r u ��!r v = (sin v;� cos v; u) et �!n = (sin v;� cos v; u) (1 + u2)

�1=2 6= 0:

A propos des intégrales doublesSoit D � R2; un domaine régulier, et f 2 C0(D):

Exprimons ci-dessousRRD

fdxdy dans trois cas de �gures :

10 : si D = [a; b]� [c; d] alors :

ZZD

fdxdy =

Z b

a

dx

Z d

c

f(x; y)dy =

Z d

c

dy

Z b

a

f(x; y)dx:

20 : si D = f(x; y) 2 R2 j '1(x) � y � '2(x); a � x � bg ; alors :

ZZD

fdxdy =

Z b

a

dx

Z '2(x)

'1(x)

f(x; y)dy:

30 : si D = f(x; y) 2 R2 j '1(x) � y � '2(x); a � x � bg ou

encore D = f(x; y) 2 R2 j 1(y) � x � 2(y); c � y � dg ; alors :

ZZD

fdxdy =

Z b

a

dx

Z '2(x)

'1(x)

f(x; y)dy =

Z d

c

dy

Z 2(y)

1(y)

f(x; y)dx:

Dé�nition (intégrale de surface) : Soit A � E un ouvert, un

morceau de surface lisse � � A et f 2 C0(A). Si � a pour paramétrisation

�!r (u; v); (u; v) 2 D, l�intégrale de f sur � est dé�nie par :

ZZ�

f d� =

ZZD

f(�!r (u; v)) j�!r u ��!r vj du dv:

Remarque :ZZ�

d� =

ZZD

j�!r u ��!r vj du dv vaut l�aire de �.

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10 : L�aire S; du parallélogramme �; de sommets A;B;C;D, avec�!AB =

��!DC et

��!AD =

��!BC, est connue : S =

����!AB ���!AD��� :�!r (u; v) = �!

OA + u�!AB + v

��!AD; (u; v) 2 = [0; 1] � [0; 1], �!r u =

�!AB,

�!r v =��!AD; est une paramétrisation de �; ainsi :ZZ

d� =

ZZ

j�!r u ��!r vj du dv =����!AB ���!AD��� ZZ

du dv = S:

20 : Soit f 2 C1(D), où D � R2 est un domaine régulier et

� =�(x; y; z) 2 R3 : z = f(x; y); (x; y) 2 D

; " � est le graphe de f " ;

l�aire de � vaut :ZZ�

d� =

ZZD

p1 + f 2x + f 2y dxdy:

Dé�nitions (autres intégrales de surface) : Soit A � E;

un ouvert, � � A; un morceau de surface lisse, f 2 C0(A) et �!v 2 C0(A;R3).

Si � a pour paramétrisation �!r (u; v); (u; v) 2 D avec �!n =3P

k=1

nk�!e k; son

vecteur normal orienté unitaire, alors :ZZ�

f d�k =

ZZ�

f nk d� =

ZZD

f(�!r )(�!r u ��!r v) � �!e k du dv; k = 1; 2; 3:

ZZ�

f d�!� =ZZ�

f �!n d� =

ZZD

f(�!r )(�!r u ��!r v) du dv ;

ZZ�

�!v � d�!� =ZZ�

�!v � �!n d� =

ZZD

�!v (�!r ) � (�!r u ��!r v) du dv:

Comme la sphère ou la surface latérale d�un cube n�ont pas de paramétri-

sation ; il faut étendre la notion de surface.

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Dé�nition : � � E est une surface régulière par morceaux si :

1. � =NSk=1

�k où les �k sont des morceaux de surface lisses.

2. Si P 2 �i \ �j ; i 6= j ; alors P 2 @�i \ @�j :

3. Si les i; j; k sont tous di¤érents, alors @�i\@�j \@�k est soit vide, soit

ne contient qu�un seul point.

4. Deux points distincts de � sont reliés par � � �; une courbe simple:

5. Les arcs n�appartenant qu�à un seul @�k; forment un nombre �ni de

courbes simples disjointes dont l�union, @�; est le bord de �:

En conséquence :ZZ�

f d� =NXk=1

ZZ�k

f d�:

1.4 Opérateurs di¤érentiels

Cette section présente les opérateurs di¤érentiels gradient, rotationnel,

divergence et laplacien et quelques théorèmes de l�analyse vectorielle.

Dé�nitions : Soit un ouvert A � E, f 2 C1(A) et �!v 2 C1(A;R3):

1. Le gradient de f est le champ vectoriel :��!grad f =

3Xi=1

@f

@xi

�!ei :

2. Le rotationnel de �!v est le champ vectoriel :

�!rot�!v =

�������!e 1 �!e 2 �!e 3@x1 @x2 @x3v1 v2 v3

������ =�!e 1 (@x2v3 � @x3v2)+

�!e 2 (@x3v1 � @x1v3)+

�!e 3 (@x1v2 � @x2v1) :

12

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3. La divergence de �!v est le champ scalaire : div�!v =3Xi=1

@vi@xi

:

Dé�nition : Soit un ouvert A � E, f 2 C1(A) et �!s , unitaire.

La dérivée de f en P 2 A; dans la direction �!s ; est dé�nie par :

df

ds(P ) = lim

t!0P+t�!s 2A

[f(P + t�!s )� f(P )]

t=

d

dtf(P + t�!s ) jt=0 =

��!grad f(P ) � �!s :

Exemple : Soit f 2 C1(R�+) et � : R3 ! R, dé�nie par :

� (�!x ) = f (j�!x j) = f(r); calculer��!grad�:

@�

@xk=

d

drf(r)

@r

@xk= f 0(r)

@

@xk

�x21 + x22 + x23

�1=2=xkrf 0(r); k = 1; 2; 3;

��!grad� (�!x ) =

�!rrf 0(r) =

�!xj�!x jf

0(j�!x j):

Composition des opérateurs di¤érentielsSoit un ouvert A � E, f 2 C1(A) et �!v 2 C1(A;R3):

1.�!rot

��!grad f = 0;

2. div��!grad f =

3Xk=1

@ 2f

@x2k= �f; le laplacien de f;

3. div�!rot �!v = 0;

4.�!rot (

�!rot �!v ) � �!ek =

@

@xkdiv�!v ��vk; k = 1; 2; 3;

5. ��!v = ��!grad div�!v ��!rot (�!rot �!v ) (notation vectorielle du point 4).

Théorème 1Soit A � E; un ouvert, f 2 C1(A) et un morceau de surface lisse � � A

13

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donné par l�équation f(x1; x2; x3) = c:

En tout point P 2 �; où ��!grad f(P ) 6= 0; ��!grad f(P ) est normal à � en P:

Preuve. Si �!r (u; v) =3Pi=1

xi(u; v)�!ei ; (u; v) 2 D; est une paramétrisation

de �, alors f(�!r (u; v)) = c pour tout (u; v) 2 D, ainsi :

@f

@u=

3Xk=1

@f

@xk

@xk@u

=��!grad f(P ) � �!r u(P ) = 0;

@f

@v=

3Xk=1

@f

@xk

@xk@v

=��!grad f(P ) � �!r v(P ) = 0;

9>>>>=>>>>; =) ��!grad f(P )==�!n (P ):

Ce théorème dit que le gradient est orthogonal aux surfaces de niveau.

Théorème 2Soit A � E; un ouvert, f 2 C1(A) et � � A; un arc lisse, d�origine P0 et

d�extrémité P1; alors :Z�

��!grad f � d�!r = f(P1)� f(P0):

Preuve. Soit �!r (t) =3Pi=1

xi(t)�!ei ; a � t � b; une paramétrisation de � :

Z�

��!grad f � d�!r =

Z b

a

��!grad f(�!r (t)) � �!r 0(t)dt =

Z b

a

d

dtf(�!r (t))dt =

f(�!r (b))� f(�!r (a)) = f(P1)� f(P0):

Remarques : (a) Ceci est l�analogue deZ b

a

f 0(x)dx = f(b)� f(a):

(b) Si � est une courbe simple, le résultat reste vrai.

(c) Si � est simple et fermée, alors,Z�

��!grad f � d�!r =

I�

��!grad f � d�!r = 0:

Question 1 : Si �!rot�!v = 0; �!v est-il un gradient ?

Y répondre nécessite deux notions topologiques.

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Dé�nition (connexité) : Un ouvert borné A � E est dit connexe

si pour toute paire de points P1 et P2 de A il existe un arc simple � � A

ayant P1 pour origine et P2 pour extrémité .

Dé�nition (connexité simple) : Un connexe A � E est sim-

plement connexe, si toutes les courbes simples fermées incluses dans A

peuvent être contractées continûment dans A en un point de A.

Théorème 3 (�!V =��!grad�)

Soit A � E; simplement connexe, et �!v 2 C1(A;R3) tel que �!rot�!v = 0

dans A, alors il existe � 2 C2(A) tel que �!v = ��!grad� dans A.

Preuve partielle. Supposons que O 2 A; un convexe.

Pour tout P = (x; y; z) 2 A et � = OP � A, posons �(P ) =Z�

�!v � d�!r :

Véri�ons que��!grad� = �!v dans A; avec �!r = �!r (t) = (x1(t); x2(t); x3(t)) =

t(x; y; z); 0 � t � 1; une paramétrisation de �;

�(P ) =

Z 1

0

�!v (�!r (t)) � �!r 0(t)dt =Z 1

0

[xv1 + yv2 + zv3 ] dt

Comme@x1@x

= t,@x2@x

=@x3@x

= 0 et�!rot �!v = 0; nous obtenons :

@�

@x=

Z 1

0

�v1 + t

�x@v1@x1

+ y@v2@x1

+ z@v3@x1

��dt

=

Z 1

0

�v1 + t

�x@v1@x1

+ y@v1@x2

+ z@v1@x3

��dt

=

Z 1

0

hv1 + t (x ; y; z ) � ��!grad v1

idt =

Z 1

0

hv1 + t�!r 0(t) � ��!grad v1

idt

=

Z 1

0

�v1 + t

d

dtv1(�!r (t))

�dt =

Z 1

0

d

dt[tv1(

�!r (t))] dt = v1(P ):

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De même pour@�

@y= v2 et

@�

@z= v3:

Corollaire : Si � est une courbe simple fermée alors :I�

�!v � d�!r = 0:

Soit A = f(x; y; z) 2 R3 : x2 + y2 > 0g, �; donné par �!r (t) = (cos t; sin t; 0) ;

0 � t � 2�; et �!v = (x2 + y2)�1(�y; x; 0) 2 C1(A;R3):

Nous avonsI�

�!v � d�!r = 2� et�!rot�!v = 0 dans A: Toutefois, �!v 6= ��!

grad�,

sinon :I�

�!v � d�!r =I�

��!grad� � d�!r = 0; or A n�est pas simplement connexe !

Ceci est un contre-exemple au Théorème 3.

Question 2 : Si div �!v = 0; �!v est-il un rotationnel ? (Bien plus di¢ cile)

Proposition (�!V =�!rot�!) Soit A � E; un convexe qui contient

l�origine O; et �!v 2 C2(A;R3) tel que div�!v = 0 dans A, alors il existe

�! 2 C2(A;R3) tel que �!v = �!rot �! dans A.

Preuve. Soit �!r = (x; y; z) 2 A et poser �!(�!r ) =Z 1

0

t�!v (t�!r )��!r dt:

Il su¢ t de véri�er, en utilisant div�!v = 0, que �!v = �!rot �! .

Exemple : Si �!v = �!a ; un vecteur constant, div�!v = 0 dans R3, alors

la formule ci-dessus donne :�!(�!r ) =

Z 1

0

t�!a ��!r dt = 12(�!a ��!r ) :

L�action des opérateurs di¤érentiels sur des produits :

1.��!grad (fg) = f

��!grad g + g

��!grad f;

2. div (f�!v ) = f div�!v +�!v � ��!grad f;

3.�!rot (f�!v ) = f

�!rot�!v ��!v ���!grad f;

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Notation : l�opérateur nabla ou del :�!r =

3Pi=1

�!ei @xi et ses actions :

�!rf = ��!grad f; �!r � �!v = div�!v ; �!r ��!v = �!rot �!v :

Exemple : Calculer � r�; où r = (x21 + x22 + x23)1=2 et � 2 R:

� r� = div��!grad r� = � div

�r��2�!r

�= �

hr��2 div�!r +�!r � ��!grad r��2

i=

��3r��2 + (�� 2)�!r � �!r r��4

�= �(�+ 1)r��2:

Si � = �1; alors �(1=r) = 0; la fonction 1=r est harmonique dans R3�fOg :

1.5 Les théorèmes de Stokes et de Gauss

Théorème 4 (Green-Riemann) :Soit D � R2; un domaine régulier, et son bord @D orienté positivement ;

si f et g 2 C1(D) alors nous avons la formule de Green-Riemann :Z@D

f du+ g dv =

ZZD

�@g

@u� @f

@v

�dudv.

Preuve. Supposons que � = @D est décrit comme ci-dessous :

� = �S[�I ; où :

8<:�I =

�(u; '�(u)); u1 � u � u2

; la branche inférieure,

�S =�(u; '+(u)); u2 � u � u1

; la branche supérieure,

� = �D [ �G; où :

8<:�D =

�( +(v); v); v1 � v � v2

; la branche droite,

�G =�( �(v); v); v2 � v � v1

; la branche gauche.

ZZD

@g

@ududv =

v2Zv1

dv

u= +(v)Zu= �(v)

@g(u; v)

@udu =

v2Zv1

�g( +(v); v)� g( �(v); v)

�dv =

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Z v2

v1

g( +(v); v)dv +

Z v1

v2

g( �(v); v)dv =

Z�D

g dv +

Z�G

g dv =

Z�

g dv:

ZZD

@f

@vdudv =

u2Zu1

du

v='+(u)Zv='�(u)

@f(u; v)

@vdv =

u2Zu1

�f(u; '+(u))� f(u; '�(u))

�du =

u2Zu1

f(u; '+(u))du+

u1Zu2

f(u; '�(u))du = �Z�S

f du�Z�I

f du = �Z�

f du:

Dans R3; le Théorème de Green-Riemann devient le Théorème de Stokes.

Théorème 5 (Stokes) :

Soit A � E un ouvert,�!W 2 C1(A;R3) et � � A une surface régulière par

morceaux avec son bord @� orientés conventionnellement ; alors :

ZZ�

�!rot

�!W � d�!� =

Z@�

�!W � d�!r :

Preuve partielle. Soit D � R2; un domaine régulier, et � donné par :

� =��!r (u; v) = (u; v; f(u; v)) : (u; v) 2 D; f 2 C2(D) ;

si, de plus, @D = f(u(t); v(t)) j� � t � � g alors @� est paramétré par :

�!s (t) = �!r (u(t); v(t)) = (u(t); v(t); f(u(t); v(t))) ; � � t � �:

Ecrivons : �!s 0 = (u0; v0; fuu0 + fvv0) ; �!r u ��!r v = (�fu;�fv; 1) ; puis

�!W = (a(x; y; z); b(x; y; z); c(x; y; z)) et

�!rot�!W = (cy � bz; az � cx; bx � ay) :

Ne pas oublier : aj� = a(u; v; f(u; v)); aj@� = a(u(t); v(t); f(u(t); v(t))); etc.

I =

Z@�

�!W � d�!s =

Z �

�!W (�!s (t)) � �!s 0(t)dt =

Z �

[au0 + bv0 + c(u0fu + v0fv)] dt

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=

Z �

[u0 (a+ cfu) + v0 (b+ cfv)] dt =

Z@D

(a+ cfu)du+ (b+ cfv)dv

=G�R

ZZD

[(b+ cfv)u � (a+ cfu)v] dudv; or f 2 C2; donc fuv = fvu et

I =

ZZD

[bu + cufv � av � cvfu] dudv: (�)

Or bu =�!rb � �!r u = bx + bzfu et av =

�!ra � �!r v = ay + azfv;

par suite : cu = cx + czfu ; cv = cy + czfv et en�n :

(�) =) : I =

ZZD

[bx � ay � fu(cy � bz)� fv(az � cx)] du dv =

ZZD

�!rot

�!W � (�!r u ��!r v) du dv =

ZZ�

�!rot

�!W � d�!� :

Dé�nition : Un volume V � E est l�adhérence d�un ouvert borné dont

le bord, @V; est une surface régulière par morceaux.

Pour f 2 C0(V ), écrivons les intégrales triples ou de volume :

ZZZV

f(x1; x2; x3)dx1dx2dx3 =

ZZZV

f(x; y; z)dx dy dz =

ZZZV

f d� :

Théorème 6 (Gauss) :

Soit un volume V , son bord @V , �!n =3P

k=1

nk�!ek , le vecteur normal à @V;

unitaire et orienté à l�extérieur de V; et f 2 C1(V ); alors :

ZZZV

@f

@xkd� =

ZZ@V

f nk d�; 1 � k � 3:

19

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Preuve pour k = 3. Soit D � R2, un domaine régulier, '; 2 C1(D)

et V =�(x; y; z) 2 R3 : '(x; y) � z � (x; y); (x; y) 2 D

;

Ainsi @V = S+ [ S�, dont les paramétrisations sont :

S+ = f�!r +(u; v) = (u; v; (u; v)); (u; v) 2 Dg ; la face supérieure,

S� = f�!r �(u; v) = (u; v; '(u; v)); (u; v) 2 D g ; la face inférieure.

Sur S+ :�!n = (� u;� v; 1)

�1 + 2u + 2v

�� 12 et n3d� = du dv,

sur S� :�!n = ('u; 'v;�1) (1 + '2u + '2v)

� 12 et n3d� = �du dv.ZZ

@V

f n3 d� =

ZZS+

f n3 d� +

ZZS�

f n3 d� =

ZZD

f(x; y; (x; y))dx dy�

ZZD

f(x; y; '(x; y))dx dy =

ZZD

Z (x;y)

'(x;y)

@f

@zdz

!dx dy =

ZZZV

@f

@zd� :

Corollaires : Si f 2 C1(V ) et �!v 2 C1(V;R3); alors :

ZZZV

div �!v d� =

ZZ@V

�!v � d�!� "Th�eor�eme de la divergence ";

ZZZV

��!grad f d� =

ZZ@V

f d�!� " Th�eor�eme du gradient ";

Les formules de Green : Soit f; g 2 C2(V ); alors le théorème de la

divergence appliqué à �!v = f�!rg donne :

ZZZV

div�f�!rg�d� =

ZZZV

�f �g +

�!rf � �!rg�d� =

ZZ@V

f�!rg � �!n d� =

ZZ@V

f@g

@nd�:

20

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1�ere :ZZZV

f �g d� =

ZZ@V

f@g

@nd� �

ZZZV

�!rf � �!rg d� ;

2�eme :ZZZV

(f �g � g�f) d� =

ZZ@V

(f@g

@n� g

@f

@n) d�:

Dans R2; les formules de Green deviennent, pour f; g 2 C2(D) :

1�ere :ZZD

f �g dxdy =

Z@D

f@g

@nds�

ZZD

�!rf � �!rg dxdy;

2�eme :ZZD

(f �g � g�f) dxdy =

Z@D

(f@g

@n� g

@f

@n) ds:

1.6 Applications

La répartition stationnaire de la températureLa température stationnaire d�un volume V est l�unique solution T 2 C2(V )

du problème di¤érentiel suivant :

(PT ) :

(�T = u dans V; où u 2 C0(V );T = v sur @V; où v 2 C0(@V ):

La 1�ere formule de Green implique que si le problème (PT ) a une solution

alors elle est unique.

Preuve. Supposons qu�il existe deux solutions T1 et T2; leur di¤érence

H = T1 � T2 satisfait le problème :

(PH) :

(�H = 0 dans V;

H = 0 sur @V:

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Dans la 1�ere formule de Green posons f = g = H :ZZZV

H�H d� =

ZZ@V

H@H

@nd� �

ZZZV

(��!gradH)2 d� :

En utilisant (PH), il ne reste queZZZV

(��!gradH)2 d� = 0; en d�autres termes

��!gradH = 0: Ainsi H = cte; mais H = 0 sur @V , d�où H = 0.

Le potentiel newtonienConsidérons les fonctions ci-dessous :

� : R3 � fOg ! R ; �(�!r ) = �(r) = 1

ret

�!F : R3 � fOg ! R3 ;

�!F (�!r ) = ��!grad�(r) = �

�!rr3;

� est le potentiel newtonien et�!F son champ de force associé.

Nous savons que � est harmonique, donc �� = div�!F = 0 dans R3 � fOg :

Soit un volume V , calculons :ZZ@V

�!F � d�!� :

10 : Si O =2 V alors�!F 2 C1(V;R3); donc :

ZZ@V

�!F � d�!� =

ZZZV

div�!F d� = 0:

20 : Si O 2 intV , considérons " = V �B", où B" = f�!x 2 R3 j j�!x j < "g �

V . Dès lors�!F 2 C1(";R3), ainsi :

0 =

ZZZ"

div�!F d� =

ZZ@"

�!F � d�!� =

ZZ@V

�!F � d�!� +

ZZS"

�!F � d�!�

où S" = @B" est la sphère centrée en O de rayon "; paramétrée par :

�!r = "�!n ;�!n = (sin � cos'; sin � sin'; cos �); 0 � � � �; 0 � ' � 2�:

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Comme la normale est extérieure au volume "; nous avons sur S" :

d�!� = �"2�!n sin � d� d' et�!F���S"= �

�!n"2; donc :

ZZ@V

�!F � d�!� = �

ZZS"

�!F � d�!� = �

�Z0

2�Z0

�!n 2 sin � d� d' = �4�:

C�est, en résumé, la loi de Gauss :ZZ@V

�!F � d�!� =

(0 si O =2 V;�4� si O 2 intV:

1.7 Annexe 1 Introduction aux coordonnéescurvilignes orthogonales

L�exemple des coordonnées polaires

Le changement de coordonnées est dé�ni par :

�!x = �!x (r; ') = �!e1 r cos'+�!e2 r sin' = r (cos'; sin') :

Préparatifs ; @r�!x = �!"r ; où �!"r = (cos'; sin') ;

@'�!x = r�!"'; où �!"' = (� sin'; cos') ;

�!"r � �!"' = 0; j�!"r j = j�!"'j = 1; (�!"r ;�!"') est orthonormé,

@r�!"r = @r

�!"' = 0; @'�!"r = �!"'; @'

�!"' = ��!"r :

Le gradient : Soit � 2 C1; où : �(P ) = f �(�!x ) = f �(�!x (r; ')) = f(r; ');

@r f =��!grad� � @r�!x =

��!grad� � �!"r ;

@' f =��!grad� � @'�!x = r

��!grad� � �!"':

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Conclusion :��!grad� =

��!grad f = �!"r fr +

1

r�!"' f' et

�!r = �!"r @r +1

r�!"' @':

La divergence : Soit �!v 2 C1; où :

�!v (P ) = �!v � (�!x (r; ')) = �!v (r; ') = u�!"r + v�!"'; et

div�!v =�!r � �!v = �!"r � @r�!v +

1

r�!"' � @'�!v ;

�!"r � @r�!v = �!"r � (ur�!"r + vr�!"') = ur;

�!"' � @'�!v = �!"' � (u'�!"r + v'�!"' + u�!"' � v�!"r ) = u+ v';

Conclusion : div�!v = ur +1

r(u+ v') =

1

r((r u)r + v'):

Le laplacien : Soit � 2 C2; où : �(P ) = f(r; ');

�f = div��!grad f = div

��!"r fr +

1

r�!"' f'

�=1

r

�(rfr)r +

1

rf''

= frr +1

rfr +

1

r2f'' et � = @2r +

1

r@r +

1

r2@2':

L�exemple des coordonnées sphériques

Le changement de coordonnées est dé�ni par :

�!x = �!x (r; �; ') = �!e1 r sin � cos'+�!e2 r sin � sin'+�!e3 r cos �:

Préparatifs :

@r�!x = �!"r ; où �!"r = (sin � cos'; sin � sin'; cos �) ;

@��!x = r�!"� ; où �!"� = (cos � cos'; cos � sin';� sin �) ;

@'�!x = r sin ��!"'; où �!"' = (� sin'; cos'; 0),

(�!"r ;�!"� ;�!"') est orthonormal, direct.

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@r�!"r = @r

�!"� = @r�!"' = 0;

@��!"r = �!"� ; @��!"� = ��!"r ; @��!"' = 0;

@'�!"r = sin ��!"'; @'�!"� = cos ��!"'; @'�!"' = � sin ��!"r � sin ��!"� :

Le gradient : Soit � 2 C1; où, �(P ) = f �(�!x ) = f �(�!x (r; �; ')) = f(r; �; ');

@r f =��!grad� � @r�!x =

��!grad� � �!"r ;

@� f =��!grad� � @��!x = r

��!grad� � �!"� ;

@' f =��!grad� � @'�!x = r sin �

��!grad� � �!"':

Conclusion :��!grad� = �!"r @r f +

1

r�!"� @� f +

1

r sin ��!"' @' f; et

�!r = �!"r @r +1

r�!"� @� +

1

r sin ��!"' @':

La divergence : Soit�!V 2 C1; où :

�!V (P ) = �!v � (�!x (r; ')) = �!v (r; ') = u�!"r + v�!"� + w�!"'; et

div�!V =

�!r � �!v = �!"r � @r�!v +1

r�!"� � @��!v +

1

r sin ��!"' � @'�!v ;

�!"r � @r�!v = �!"r � (ur�!"r + vr�!"' + wr

�!"') = ur;

�!"� � @��!v = v� +�!"� � (u�!"� � v�!"r ) = v� + u

�!"' � @'�!v = w' +�!"' � (u sin ��!"' + v cos ��!"' � w (sin ��!"r + sin ��!"� ))

= w' + u sin � + v cos �

Conclusion ; div�!V = ur +

2

ru+

1

rv� +

cos �

r sin �v +

1

r sin �w'

=1

r2�r2u�r+

1

r sin �((v sin �)� + w')

25

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Le laplacien : Soit � 2 C2; où : �(P ) = f(r; �; ');

�f = div��!grad f = div

��!"r fr +

1

r�!"� f� +

1

r sin �f'

�=

=1

r2�r2fr

�r+

1

r sin �

��1

rf� sin �

��

+1

r sin �f''

=1

r2

��r2fr

�r+

1

sin2 �(sin � (f� sin �)� + f'')

Le rotationnel : Soit�!V 2 C1; où : �!V (P ) = �!v (r; ') = u�!"r + v�!"� +w�!"' :

�!rot

�!V =

�!r ��!v = �!"r � @r�!v + 1

r�!"� � @�

�!v + 1

r sin ��!"' � @'

�!v =

1

r2 sin �det

0@ �!"r r�!"� r sin ��!"'@r @� @'u rv r sin � w

1A :

Remarque : En mécanique des �uides il parfois nécessaire d�exprimer :

��!v = ��!grad div�!v ��!rot �!rot �!v ; l�expression "intrinsèque".

26

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Chapitre 2

SERIES DE FOURIER

2.1 Premières dé�nitions

Quelques rappels à propos des nombres complexes.

C = fz = x+ iy j (x; y) 2 R2g muni des deux lois commutatives ci-dessous :

si z1 = x1 + iy1 et z2 = x2 + iy2 deux nombres complexes, alors :

10 : l�addition de z1 et z2 : z1 + z2 = x1 + x2 + i(y1 + y2):

Le neutre est 0 et l�opposé de z = x+ iy est �z = �x� iy:

20 : la multiplication complexe de z1 par z2 :

z1z2 = (x1 + iy1) (x2 + iy2) = x1x2 � y1y2 + i (x1y2 + x2y1) ;

où le nombre spécial i est tel que i2 = �1.

Le neutre est 1 et l�inverse de z = x+ iy est z�1 =1

z=

x� iy

x2 + y2:

Remarque : C est un corps.

Quelques propriétés des nombres complexes :

1. Si z = x+ iy; alors, son complexe conjugué est z = x� iy:

2. Si z = x+ iy; alors, son module (sa norme) vaut :

jzj =px2 + y2 avec zz = (x+ iy) (x� iy) = x2 + y2 = jzj2 :

3. Si z = x+ iy; on note Re z = x et Im z = y:

27

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4. Si z = cos � + i sin �; � 2 R; alors jzj = 1; z 2 C; le cercle unité.

5. Si z = cos a+i sin a et w = cos b+i sin b; où a; b 2 R; alors par la formule

trigonométrique de l�addition des arcs, zw = cos(a+ b) + i sin(a+ b):

6. L�exponentielle complexe est dé�nie par : eit = cos t+ i sin t ; 8t 2 R.

7. Le point (5) implique que eiaeib = ei(a+b):

8. Les formules d�Euler : cos t =1

2(eit + e�it) et sin t =

1

2i(eit � e�it):

9.d

dteiat =

d

dt(cos at+ i sin at) = a (� sin at+ i cos at) = iaeiat:

Dé�nition : Soit f 2 C0([a; b]); pour tous les � 2 R,

bf(�) = Z b

a

f(t) ei�tdt =

Z b

a

f(t) cos�t dt+ i

Z b

a

f(t) sin�t dt = ba(�) + ibb(�)est une intégrale de Fourier de la fonction f:

Lemme de Riemann-Lebesgue : Si f 2 C0([a; b]); alors :

limj�j!1

bf(�) = 0 ou limj�j!1

Z b

a

f(t) cos�t dt = limj�j!1

Z b

a

f(t) sin�t dt = 0:

Preuve. Supposons que f 2 C1([a; b]), ainsi pour � 6= 0 :

ba(�) = Z b

a

f(t) cos�t dt =1

�f(t) sin�tjba �

1

Z b

a

f 0(t) sin�t dt:

jf(b) sin�bj � jf(b)j � max jf j et jf(a) sin�aj � jf(a)j � max jf j ;����Z b

a

f 0(t) sin�t dt

���� � Z b

a

jf 0(t) sin�t j dt �Z b

a

jf 0(t)j dt � (b� a)max jf 0j ;

jba(�)j � 1

j�j (2max jf j+ (b� a)max jf 0j) ! 0j�j!1

:

Le même résultat est obtenu pour bb(�); donc limj�j!1

bf(�) = 0:28

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Par la suite, les fonctions f : [a; b]! R satisfont les hypothèses suivantes :

H1 : 8c 2 ]a; b[ ; limx!c�

f(x) = f�(c), de plus, limx!a+

f(x) = f+(a) et limx!b�

f(x) =

f�(b):

H2 : le nombre des c� tels que f+(c�) 6= f�(c�) est �ni,

H3 : 8d 2 ]a; b[ ; les dérivées à droite et à gauche de f en d sont :

f 0�(d) = limx!d�

f(x)� f�(d)

x� d, de plus :

f 0+(a) = limx!a+

f(x)� f+(a)

x� aet f 0�(b) = lim

x!b�

f(x)� f�(b)

x� b:

H4 : le nombre des d� tels que f 0+(d�) 6= f 0�(d

�) est �ni.

Dé�nition : Soit une fonction f : [a; b]! R ;

i) si f satisfait H1 et H2, f est continue par morceaux dans [a; b],

ii) si f satisfait H1 à H4, f est C1 par morceaux dans [a; b] :

Dé�nition : Soit L > 0 et f : R! R; f 2 P (L) si :

1. f est périodique de période L, i.e. f(x+ L) = f(x) 8x 2 R,

2. f est C1 par morceaux dans [0; L] :

Dé�nition : Si f 2 P (L); ses coe¢ cients de Fourier de f sont les

bfk = Z L

0

f(x) e�2k�Lixdx 2 C, k 2 Z.

Les coe¢ cients de Fourier de f 2 P (L) satisfont les propriétés :

P1 : Les bfk sont des intégrales de Fourier particulières et bfk = bak� ibbk; où :bak = Z L

0

f(x) cos2k�x

Ldx et bbk = Z L

0

f(x) sin2k�x

Ldx:

29

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P2 : Comme ba�k = bak et bb�k = �bbk; on a : bf�k = bfk :P3 : f étant périodique de période L, bfk = Z t+L

t

f(x) e�2k�Lixdx 8t 2 R.

P4 : f étant continue par morceaux sur [0; L], limk!�1

bfk = 0:P5 : Si f 0 2 P (L) et f 2 C0; alors : bf 0k = 2k�i

Lbfk ; car :

bf 0k = Z L

0

f 0(x) e�2k�Lixdx = f 0(x) e�

2k�Lix���L0+2k�i

L

Z L

0

f(x) e�2k�Lixdx :

P6 : Si f (n) 2 P (L); 0 � n � N et si f (n) 2 C0 ([0; L]) ; 0 � n � N � 1;

alors : df (n)k = (2k�iL)n bfk ; 0 � n � N:

Un exemple Soit f 2 P (1); dé�nie par f(x) = x(1� x) si 0 � x � 1:

Observons que f 2 C0(R) car f(n) = 0;8n 2 Z; de plus f 0 2 P (1) est dé�nie

par f 0(x) = 1� 2x si 0 � x < 1; mais f 0�(n) = �1:

Calculons les bfk : Si k = 0; bf0 = Z 1

0

x(1� x)dx = 16:

Si k 6= 0; bfk = Z 1

0

x(1�x)e�2k�ixdx = 1

2k�i

Z 1

0

(1�2x)e�2k�ixdx = 1

2k�ibf 0k

=1

2k�i

��12k�i

(1� 2x)e�2k�ix��10� 1

k�i

Z 1

0

e�2k�ixdx

�=

�12�2k2

= bfk :Calculons les bf 0k : Si k = 0; bf 00 = Z 1

0

(1� 2x)dx = 0:

Si k 6= 0; bf 0k = 2k�i bfk = �ik�:

30

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Dé�nition : Soit f 2 P (L) et ses coe¢ cients de Fourier bfk ;la série de Fourier de la fonction f est la série

1

L

k=1Xk=�1

bfk e 2k�L ix:

Quelques calculs formels

10 : Comme bfk = bak � ibbk , alors : 1L

k=1Xk=�1

bfk e 2k�L ix =

1

Lba0 + 1

L

1Xk=1

bfk e 2k�Lix +

1

L

1Xk=1

bf�k e� 2k�Lix =

1

Lba0 + 2

L

1Xk=1

Re( bfk e 2k�L ix) =

=1

Lba0 + 2

L

1Xk=1

bak cos 2k�Lx+

2

L

1Xk=1

bbk sin 2k�Lx ;

c�est la série de Fourier trigonométrique de f:

20 : Si f est paire dans [0; L], alors tous les bbk = 0; car les sin2k�

Lx sont

impairs dans [0; L]. La série de Fourier trigonométrique de f se réduit à :

1

Lba0 + 2

L

1Xk=1

bak cos 2k�Lx : la s�erie de Fourier en cosinus de f:

30 : Si f est impaire dans [0; L], alors tous les bak = 0; car les cos 2k�Lx sont

pairs dans [0; L]. La série de Fourier trigonométrique de f se réduit à :

2

L

1Xk=1

bbk sin 2k�Lx : la s�erie de Fourier en sinus de f:

40 : Si f satisfait certaines hypothèses, alors f(x) =1

L

k=1Xk=�1

bfk e 2k�L ix:

Formellement les bfk = LZ0

f(x) e�2k�Lixdx =

1

L

LZ0

Xn2Z

bfn e 2n�L ix

!e�

2k�Lixdx =

31

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1

L

Xn2Z

bfn LZ0

e2(n�k)�

Lixdx =

1

L

Xn2Z

bfn (L�n;k) = bfk :50 : Supposons que f 0 2 P (L) et f 2 C0(R), alors, d�une part,

f(x) =1

L

Xk2Z

bfk e 2k�L ix et d�autre part, f 0(x) =1

L

Xk2Z

bf 0k e 2k�L ix (P5)=

1

L

Xk2Z

�2k�i

L

� bfk e 2k�L ix =1

L

Xk2Z

bfk d

dxe2k�Lix =

d

dx

1

L

Xk2Z

bfk e 2k�L ix

!;

i.e., la dérivée de la série de Fourier de f est la série de Fourier de f 0:

Exemple A nouveau, f 2 P (1); dé�nie par f(x) = x(1� x) si 0 � x � 1:

bf0 = ba0 = 1

6et bfk = �1

2�2k2; i.e. bak = �1

2�2k2et bbk = 0;

ainsi, formellement : f(x) =1

6� 1

�2

Xk�1

k�2 cos 2k�x (f est paire) :

Pour f 0 : bf 00 = 0 et bf 0k = �ik�; i.e. bak = 0 et bbk = 1

k�;

ainsi, formellement : f 0(x) =2

Xk�1

k�1 sin 2k�x (f 0 est impaire) :

En�n : f 0(x) =d

dx

1

6� 1

�2

Xk�1

k�2 cos 2k�x

!=�1�2

Xk�1

k�2(cos 2k�x)0 =

2

Xk�1

k�1 sin 2k�x = f 0(x):

La série de f est dérivable terme à terme.

32

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2.2 Théorème de Fourier-Dirichlet

Soit f 2 P (L) et ses coe¢ cients de Fourier bfk =

Z L

0

f(x) e�2k�Lixdx ;

alors la série de Fourier de f converge. Plus précisément :

1

L

Xk

bfk e 2k�L ix =1

2(f+(x) + f�(x)):

Ainsi :1

L

Xk

bfk e 2k�L ix = f(x) où f est continue.

La démonstration de ce Théorème est en Annexe 2.

Exemple 1 : Retour à f 2 P (1); dé�nie par f(x) = x(1�x) si 0 � x � 1;

dont nous savons déjà que : ba0 = 1

6et bak = �1

2�2k2;bbk = 0; k � 1:

Ainsi, par le théorème de Fourier, f(x) =1

6� 1

�2

Xk�1

k�2 cos 2k�x;8x 2 R;

car f est continue ; en particulier, en x = 0; nous obtenons :

Xk�1

1

k2=�2

6:

Exemple 2 : Soit 0 < � < 2� et f 2 P (2�) dé�nie par :

f(x) =

8<:1 si 0 < x � �;

0 si � < x � 2�:

bf0 = Z 2�

0

f(x)dx =

Z �

0

dx = � et bfk = Z �

0

e�ikxdx =i

k

�e�ik� � 1

�; k 2 Z�:

Le théorème de Fourier donne :

1

2�

"�+

Xk 6=0

i

k

�e�ik� � 1

�eikx

#=

8<:f(x) si x 6= �+ 2n� et x 6= 2n�;

1=2 si x = �+ 2n� ou x = 2n�:

33

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Alors, en x = 0; nous obtenons : limM!1

SM(0) =12(f+(0) + f�(0)) =

12; où

SM(0) =�

2�+1

2�

MXk=�Mk 6=0

i

k

�e�ik� � 1

�=

2�+1

MXk=1

sin�k

k=)M!1

Xk�1

sin�k

k=� � �

2; et si a = 1;

Xk�1

sin k

k=� � 12

:

Exemple 3 : Soit f 2 P (2�); dé�nie par f(x) = sinnx; où n 2 N.

f étant impaire, tous les bak = 0 et ne restent que les bbk; k � 1; avec :bbk = Z 2�

0

sinnx sin kx dx =1

2

Z 2�

0

[cos(k � n)x� cos(k + n)x] dx = ��n;k

Le théorème de Fourier implique : f(x) =1

Xk�1

bbk sin kx = sinnx; une sériede Fourier réduite à un seul terme. Par suite, le polynôme trigonométrique :

nXk=0

ak cos2k�

Lx+

mXk=1

bk sin2k�

Lx 2 P (L) est sa propre s�erie de Fourier:

34

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2.3 Les séries trigonométriques

Objectif : pour f : [0; L] ! R; C1 par morceaux, trouver une suite

ffkg1k=0 � R telle qu�aux points de continuité de f , nous puissions écrire,

soit, f(x) =Xk�0

fk cosk�

Lx ; soit, f(x) =

Xk�1

fk sink�

Lx.

La série trigonométrique en cosinusSoit f : [0; L] ! R; C1 par morceaux ; les coe¢ cients fk de la série trigono-

métrique en cosinus de f;Xk�0

fk cosk�

Lx; sont obtenus comme suit :

10 : Construire la fonction auxiliaire g 2 P (2L); paire dans [0; 2L] :

g(x) =

8<:f(x) si 0 � x � L;

f(2L� x) si L � x � 2L:

20 : Aux points de continuité de g; le théorème de Fourier donne :

g(x) =1

2Lba0 + 1

L

Xk�1

bak cos k�Lx, où bak = Z 2L

0

g(x) cosk�

Lx dx:

30 : Ainsi, aux points de continuité de f :

f(x) =Xk�0

fk cosk�

Lx; où f0 =

1

L

Z L

0

f(x)dx et fk =2

L

Z L

0

f(x) cosk�

Lx dx:

La série trigonométrique en sinus

Soit f : [0; L] ! R; C1 par morceaux ; les coe¢ cients fk de la série trigono-

métrique en sinus de f;Xk�1

fk sink�

Lx; sont obtenus comme suit :

35

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10 : Construire la fonction auxiliaire g 2 P (2L); impaire dans [0; 2L] :

g(x) =

8<:f(x) si 0 � x � L;

�f(2L� x) si L � x � 2L:

20 : Aux points de continuité de la fonction g, le théorème de Fourier donne :

g(x) =1

L

Xk�1

bbk sin k�Lx, où bbk = Z 2L

0

g(x) sink�

Lx dx:

30 : Ainsi, aux points de continuité de f :

f(x) =Xk�1

fk sink�

Lx; où fk =

2

L

Z L

0

f(x) sink�

Lx dx:

Exemple : Soit f 2 C1 ([0; �]) ; donnée par f(x) = x(� � x):

10 : Trouver sa série trigonométrique en cosinus.

f0 =1

Z �

0

��x� x2

�dx =

�2

6:

fk =2

Z �

0

f(x) cos kx dx = � 2

�k

Z �

0

f 0(x) sin kx dx =

2

�(� � 2x)cos kx

k2

�����0

+4

�k2

Z �

0

cos kx dx = � 2k2�1 + (�1)k

�;

ou encore : f2n = �n�2 et f2l+1 = 0; n � 1; l � 0:

Conclusion : f(x) =�2

6�Xn�1

cos 2nx

n2; dans [0; �] :

20 : Trouver sa série trigonométrique en sinus.

fk =2

Z �

0

f(x) sin kx dx =2

�k

Z �

0

f 0(x) cos kx dx =

36

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2

�f 0(x)

sin kx

k2

�����0

� 4

�k2

Z �

0

sin kx dx =4

�k3

�1� (�1)k

�;

ou encore : f2l = 0 et f2n+1 =8

�(2n+ 1)�3 ; n � 0; l � 1:

Conclusion : f(x) =8

Xn�0

sin(2n+ 1)x

(2n+ 1)2; dans [0; �] :

37

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2.4 Séries de fonctions majorables

Dé�nition : Soit I � R; un intervalle, et une suite de fonctions

ffk(x)g1k=0, où fk : I ! R:

Considérons la suite des sommes partielles Sn(x) =nPk=0

fk(x); n 2 N;

si pour a 2 I; limn!1

Sn(a) = S(a); alors la série de fonctions1Pk=0

fk(x) converge

en x = a et nous écrivons1Pk=0

fk(a) = S(a);

si ceci est vrai pour tous les a 2 I; alors la série de fonctions1Pk=0

fk(x)

converge dans I; ainsi une fonction S : I ! R est obtenue, dé�nie par

S(x) =Pk�0

fk(x):

Remarque :Pk�0

fk(x) est convergente () limn!1

Pk�n

fk(x) = 0:

Dès lors, nous dirons quePk�0

fk(x) est convergente si elle converge dans I:

Dé�nition : La série Pk�0

fk(x) est absolument convergente; si la sériePk�0jfk(x)j est convergente.

Dé�nition : La série Pk�0

fk(x) est majorable, s�il existe des ak tels

que supx2I

jfk(x)j � ak;8k 2 N etPk�0

ak <1:

Remarque : Une série majorable est absolument convergente.

En e¤et, par comparaison :

Xk�0

jfk(x)j �Pk�0

ak <1

38

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Théorème (convergence dominée)Soit un intervalle I � R et

Pk�0

fk(x); majorable, où fk 2 C0(I); k � 0:

1.Pk�0

fk(x) = S(x) 2 C0(I):

2.Xk�0

Z b

a

fk(x)dx =

Z b

a

(Pk�0

fk(x))dx =

Z b

a

S(x)dx; 8 [a; b] � I:

3. Si, de plus, les fk 2 C1(I) avecPk�0

f 0k(x) majorable, alors :

Pk�0

fk(x) = S(x) 2 C1(I) et S 0(x) = (Pk�0

fk(x))0 =

Pk�0

f 0k(x):

La preuve se trouve en Annexe 3.

Exemple : une série entière.

Soit la série entière :Xk�1

k2xk

k4 + 1; trouver son domaine de convergence et

montrer que le théorème de la convergence dominée s�y applique. Nous avons :

limk!1

(k + 1)2 jxjk+1

(k + 1)4 + 1� k

4 + 1

k2 jxjk= jxj lim

k!1

(k + 1)2 (k4 + 1)

((k + 1)4 + 1)k2= jxj :

Par d�Alembert : jxj < 1 =) convergence et jxj > 1 =) divergence.

De plus, si x = 1;Xk�1

k2

k4 + 1<1; et si x = �1;

Xk�1

(�1)kk2k4 + 1

converge.

Le domaine de convergence est I = [�1; 1] ; dans lequel la série est majorable :

supjxj�1

k2jxjkk4 + 1

<1

k2; or

Xk�1

k�2 <1 =) f(x) =Xk�1

k2xk

k4 + 12 C0 (I) :

39

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Dans [�r; r] ; où r < 1;�xk�0= kxk�1 avec sup

jxj�r

k3jxjk�1k4 + 1

=k3rk�1

k4 + 1;

orXk�1

k3rk�1

k4 + 1<1 =) f 0(x) =

Xk�1

k3xk�1

k4 + 12 C0 ([�r; r]) :

Ce raisonnement s�applique à toutes les dérivées et nous obtenons :

f (n)(x) =Xk�n

k2 [k(k � 1):::(k � n+ 1)] xk�n

k4 + 12 C0 ([�r; r]) ,

mais r < 1; est quelconque, donc f (n)(x) 2 C1([�1; 1] :

Exemple : une série trigonométrique.

Soit la sérieXk�1

sin kx

ak; où a > 1; montrer qu�elle est majorable dans R:

supx2 R

����sin kxak

���� = a�k; orPk�1

a�k <1; =) f(x) =Xk�1

sin kx

ak2 C0(R):

De plus sin kx 2 C1(R) et (sin kx)0 = k cos kx, donc :

supx2 R

����k cos kxak

���� = ka�k; orPk�1

ka�k <1; =) f 0(x) =Xk�1

k cos kx

ak2 C0(R):

Ce raisonnement se répète pour conclure que f 2 C1(R):

Dès lors, regardons f : [0; �] ! R et cherchons sa série trigonométrique en

sinus, i.e. exprimer f(x) =Pk�1

fk sin kx; où

fk =2

Z �

0

f(x) sin kx dx =2

Z �

0

�Pn�1

a�n sinnx

�sin kx dx =

Xn�1

a�n�2

Z �

0

sinnx sin kx dx

�=Xn�1

a�n�k;n = a�k:

40

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Ainsi,Pn�1

a�n sinnx est sa propre série trigonométrique en sinus dans [0; �] :

Ici, il est instructif de calculer la valeur de f(x); en e¤et, écrivons :

f(x) =Pn�1

a�n sinnx =1

2i

�Pn�1

a�neinx �Pn�1

a�ne�inx�=

ImPn�1

a�neinx = Imeix

a� eix =a sin x

a2 � 2a cosx+ 1 2 P (2�) \ C1(R):

41

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2.5 L�équation de la chaleur

Le problème de la chaleur s�énonce comme suit :

soit D = f(x; t) 2 R2 : 0 < x < L; 0 < tg ; trouver T : D ! R solution de :

(PC) :

8>>>><>>>>:Tt = �Txx + q(x; t); (x; t) 2 D (l�éq. de la chaleur),

T (0; t) = a(t) ; T (L; t) = b(t); t � 0 (les conditions de bord),

T (x; 0) = f(x); 0 � x � L (la condition initiale),

� est le coe¢ cient de di¤usion thermique et q une source interne de chaleur.

Dé�nition : T : D ! R est une solution classique de (PC) si :

10 : T 2 C0(D);

20 : Tx; Txx; Tt 2 C0(D);

30 : T satisfait continûment les équations de (PC):

Dès lors, a; b; f et q sont continues, de plus, f(0) = a(0) et f(L) = b(0):

Remarque : (PC) est linéaire en T ; le principe de superposition s�applique.

L�équation de la chaleur homogèneSi a = b = q = 0; le problème (PC) se réduit au problème homogène (PH) :

(PH) :

8>>>><>>>>:Tt = �Txx; (x; t) 2 D;

T (0; t) = T (L; t) = 0; t � 0;

T (x; 0) = f(x) 2 C2 ([0; L]) et f(0) = f(L) = 0:

Nous pouvons écrire f(x) =Pk�1

fk sin k�Lx; avec jfkj � ck�2; car :

fk =2

L

Z L

0

f(x) sin k �Lx dx = � 2

L

�L

k�

�2 Z L

0

f 00(x) sin k �Lx dx:

42

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Ceci et�sin k �

Lx�00 � sin k �

Lx; conduisent à formuler l�Ansatz 1 :

T =Pk�1

uk(t) sin k�Lx; Tx =

�L

Pk�1

kuk(t) cos k�Lx;

Tt =Pk�1

u0k(t) sin k�Lx et Txx = � �2

L2

Pk�1

k2uk(t) sin k�Lx;

9>>=>>; (Ansatz 1)

où toutes les séries sont majorables.

10 : Les conditions de bord sont prises en compte par construction.

20 : T (x; 0) =Pk�1

uk(0) sin k�Lx = f(x) =

Pk�1

fk sin k�Lx =)séries maj.

uk(0) = fk:

30 : Tt =Pk�1

u0k(t) sin k�Lx = �Txx = �� �

2

L2

Pk�1

k2uk(t) sin k�Lx =)séries maj.

u0k(t) = �!k2uk(t);8k � 1 =) uk(t) = fk exp (�! k2t) ; avec ! = � �2

L2:

Solution formelle : T (x; t) =Xk�1

fk exp��! k2t

�sin k

Lx:

T(x; t) est une solution classique.

Sans nuire à la généralité et pour simpli�er l�écriture, posons L = � et � = 1;

ainsi : uk(t) = fke�k2t et T (x; t) =

Pk�1

fk e�k2t sin k �

Lx:

10 : sup(x;t)2D

���fk e�k2t sin kx��� � jfkj � ck�2 =)série maj.

T 2 C0(D).

20 : Considérons D" =�(x; t) 2 D : t � " > 0

� D.

Pour Tx : sup(x;t)2D"

���fke�k2t(sin kx)0��� � c

ke�"k

2; avec

Pk�1

k�1e�"k2<1; =)

série maj.

Tx(x; t) =Pk�1

kfk e�k2t cos kx 2 C0(D")

30 : CommePk�1

kme�"k2< 1;8m 2 Z, cet argument se répète pour toutes

43

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les dérivées partielles, en particulier pour :

Txx(x; t) = �Pk�1

k2fk e�k2t sin kx 2 C0(D");

Tt(x; t) = �Pk�1

k2fk e�k2t sin kx 2 C0(D");

ainsi les équations de (PH) sont satisfaites continûment dans D":

Comme toutes les dérivées partielles sont accessibles et continues dans D";

nous avons aussi obtenu T 2 C1(D") !!

40 : Or " > 0; est quelconque : T 2 C0(D)\C2(D) et les équations de (PH)

sont satisfaites continûment dans D; ainsi T est une solution classique.

Remarque 1 : CommePk�1

fk e�k2t sin k �

Lx est majorable dans D :

limt!1

T (x; t) = limt!1

Pk�1

fk e�k2t sin k �

Lx =

Pk�1

fk limt!1

e�k2t sin k �

Lx = 0:

Remarque 2 : Contre toute attente, nous avons montré que T 2 C1(D);

phénomène inhérent à tous les problèmes homogènes de di¤usion.

Une source interne de chaleurSi a = b = f = 0; L = � et � = 1; le problème de la chaleur devient :

Tt = Txx + q(x; t) dans D et T = 0 sur @D: (�)

Supposons que q(x; t) =Pk�1

qk(t) sin kx; où les qk sont continues dans t � 0

et supt�0jqk(t)j � bk; avec

Pk�1

bk <1:

Refaisons l�Ansatz 1 avec T (x; t) =Pk�1

uk(t) sin kx; alors (�) donne :

u0k(t) + k2uk(t) = qk(t); uk(0) = 0; =) uk(t) =

Z t

0

ek2(s�t)qk(s)ds:

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La solution formelle T (x; t) =Pk�1

uk(t) sin kx est classique, car :

10 : juk(t)j �Z t

0

ek2(s�t)jqk(s)jds � bk

Z t

0

ek2(s�t)ds =

bkk2

�1� e�k2t

�� bkk2;

20 : sup(x;t)2D

juk(t) sin kxj � bk=k2 =) T 2 C0(D);

30 : sup(x;t)2D

jk2uk(t) sin kxj � bk =) Txx = �Pk�1

k2uk(t) sin kx 2 C0(D);

40 : sup(x;t)2D

ju0k(t) sin kxj � 2bk =) Tt =Pk�1

u0k(t) sin kx 2 C0(D);

50 : T satisfait continûment le système (�) :

Une condition de bord non nulleSi a = q = 0; L = 1 et � = 1; le problème de la chaleur devient :8>>>><>>>>:

Tt = Txx; (x; t) 2 D;

T (0; t) = 0 ; T (�; t) = b(t) 2 C0(R+);

T (x; 0) = g(x) 2 C2 ([0; 1]) ; où b(0) = g(1):

Si U 2 C2(D) est une solution du système sans condition initiale :

Ut = Uxx; (x; t) 2 D avec U(0; t) = 0 ; U(1; t) = b(t); t � 0;

alors T = U + V; où V est la solution du problème de la chaleur homogène

(PH); pour lequel la condition initiale f(x) = g(x)� U(x; 0):

Ci-dessous, deux exemples de calculs pour trouver U:

(1) : b(t) = e�a2t

Ansatz : U(x; t) = B(x) e�a2t =) B00(x) = �a2B(x) et B(0) = 0; B(1) = 1:

Si a2 6= k2�2; k 2 Z, alors B(x) = sin ax

sin aet U(x; t) =

sin ax

sin ae�a

2t.

Si a = k�; le lecteur avisé posera l�Ansatz : U(x; t) = e�a2t (A(x)t+B(x)) :

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En�n, f(x) = g(x)�B(x) satisfait les conditions du problème (PH).

(2) : b(t) = cos2!2t

Ansatz : U(x; t) =1

2

�B(x) e2i!

2t +B(x)e�2i!2t�; où B 2 C =)

B00(x) = 2i!2B(x) et B(0) = 0; B(1) = 1;

B00(x) = �2i!2B(x) et B(0) = 0; B(1) = 1:

Si B(x) � e�x,alors �2 = 2i!2; i. e. � = �!(1 + i) et par suite :

B(x) = ��e!xei!x � e�!xe�i!x

�= 2� [cos!x sinh!x+ i sin!x cosh!x] :

B(1) = 1 =) B(x) =cos!x sinh!x+ i sin!x cosh!x

cos! sinh! + i sin! cosh!:

A nouveau, f(x) = g(x)�U(x; 0) satisfait les conditions du problème (PH).

Comme limt!1

(T (x; t)� U(x; t)) = 0 très rapidement, il est instructif d�estimer

le pro�l spatial de U(x; t).

Or B(x) = jB(x)j ei�(x;!) et U(x; t) = jB(x)j cos (2!2t+ �(x; !)) ; ainsi les

deux fonctions � jB(x)j forment l�enveloppe de U(x; t)

jB(x) j2 = sinh2 !x+ sin2 !x

sinh2 ! + sin2 !=cosh 2!x� cos 2!xcosh 2! � cos 2! et

jB(x)j = e�!(1�x)�1 +O

�e�2!x

��; si ! � 1; 0 < x < 1:

indiquant une décroissance exponentielle, pour les x s�éloignant de 1; dont le

taux, !; croît avec la fréquence, 2!2; de l�oscillation temporelle.

Ce résultat re�ète mathématiquement un phénomène physique bien connu :

dans une cave, seules les variations saisonnières de la température extérieure

sont ressenties ou, a contrario, les variations journalières de la température

extérieure y sont quasi absentes.

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2.6 L�équation des ondes

Le problème des ondes en une dimension s�énonce comme suit :

soit D = f(x; t) 2 R2 : 0 � x � L; t � 0g, fermé, trouver U : D ! R

solution du système ci-dessous :

(PO) :

8>><>>:Utt = c2Uxx + q(x; t); (x; t) 2 D;U(0; t) = a(t); U(L; t) = b(t); t � 0;U(x; 0) = f(x) ; Ut(x; 0) = g(x); 0 � x � L;

où a et b sont les conditions de bords, f et g les conditions initiales, q une

force extérieure et c la vitesse de propagation du phénomème ondulatoire.

Dé�nition : U est une solution classique du problème (PO) si U 2 C2(D)et U satisfait continûment les équations de (PO):

Dès lors, nécessairement, f 2 C2 ([0; L]) ; g 2 C1 ([0; L]) ; a; b 2 C2 (R+) ;

q 2 C0(D) et satisfont les relations de compatibilité :(a(0) = f(0); a0(0) = g(0); a00(0) = c2f 00(0) + q(0; 0);

b(0) = f(L); b0(0) = g(L); b00(0) = c2f 00(L) + q(L; 0):

La corde pincée libreSi a = b = q = 0; le problème (PO) devient le problème des ondes homogène :

(POH) :

8>><>>:Utt = c2Uxx; (x; t) 2 D;U(0; t) = U(L; t) = 0; t � 0;U(x; 0) = f(x) ; Ut(x; 0) = g(x); 0 � x � L:

Ici, f 2 C4 ([0; L]) et f(0) = f(L) = f 00(0) = f 00(L) = 0; ainsi, nous pouvons

écrire : f(x) =Pk�1

fk sin k�Lx; avec jfkj � ck�4; car :

fk = �2

L

�L

k�

�2 Z L

0

f 00(x) sin k �Lx dx =

2

L

�L

k�

�4 Z L

0

f iv(x) sin k �Lx dx:

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De même pour g; ainsi : g(x) =Pk�1

gk sin k�Lx; avec jgkj � ck�4:

Dès lors, faisons l�Ansatz 2 :

U =Pk�1

uk(t) sin k�Lx; majorable, ainsi que

@n+mU

@tn@xm=Xk�1

u(n)k (t)

�sin k �

Lx�(m)

; 1 � n+m � 2:

9>>>>=>>>>; (Ansatz 2)

Introduisons ceci dans le problème homogène (POH) :

10 : Les conditions de bord sont satisfaites.

20 : L�équation des ondes donne :

Utt =Pk�1

u00k(t) sin k�Lx = c2Uxx = �

Pk�1

!2kuk(t) sin k�Lx; où !k = k c�

L;

30 : Les conditions initiales impliquent :

U(x; 0) =Pk�1

uk(0) sin k�Lx = f(x) =

Pk�1

fk sin k�Lx;

Ut(x; 0) =Pk�1

u0k(0) sin k�Lx = g(x) =

Pk�1

gk sin k�Lx:

40 : Les uk satisfont : u00k(t) = �!2kuk(t); avec uk(0) = fk et u0k(0) = gk; k � 1:

50 : Les solutions sont : uk(t) = fk cos!kt+ !�1k gk sin!kt; k � 1:

Solution de (POH) : U(x; t) =Pk�1

�fk cos!kt+ !�1k gk sin!kt

�sin k �

Lx:

60 : Si 0 � n+m � 2; alors

sup(x;t)2D

���u(n)k (t)�sin k �

Lx�(m)��� � !nk

�jfkj+ !�1k jgkj

� �k �L

�m � Ckn+m

k4� Ck�2:

L�Ansatz 2 est satisfait, donc U est solution classique.

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Une équation des ondes forcéeFixons a = q = 0; L = � et c = 1; ainsiD = f(x; t) 2 R2 : 0 � x � �; t � 0g ;

de plus pour mettre en évidence le phénomène de la résonance posons

b(t) = sin!t et le problème (PO) devient :

(PU) :

8>><>>:Utt = Uxx; (x; t) 2 D;U(0; t) = 0 ; U(�; t) = sin!t; t � 0;

U(x; 0) = 0 ; Ut(x; 0) =!

�x; 0 � x � �;

!2 6= n2;n 2N (le cas non résonant)

10 : Trouvons une solution du problème sans conditions initiales :

�Vtt = Vxx; (x; t) 2 D;V (0; t) = 0 ; V (�; t) = sin!t; t � 0:

Y introduire V (x; t) = v(x) sin!t et v satisfait :

v00(x) = �!2v(x), v(0) = 0; v(�) = 1 =) v(x) =sin!x

sin!�;

V (x; t) =sin!x

sin!�sin!t; car sin!� 6= 0:

20 : Si U = V +W , alors W satisfait la cordre pincée libre :

(PW ) :

8>><>>:Wtt = Wxx; (x; t) 2 D;W (0; t) =W (�; t) = 0; t � 0;W (x; 0) = 0 ;Wt(x; 0) = g(x); 0 � x � �;

où g(x) =!

�x� ! sin!x

sin!�=Pk�1

gk sin kx; gk = �2

�k2

Z �

0

g00(x) sin kx dx =

� 2!3

�k2 sin!�

Z �

0

sin!x sin kx dx =2!3(�1)k�k(k2 � !2)

= gk:

49

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D�après les résultats de la corde pincée :

W (x; t) =Pk�1

wk(t) sin kx; où wk(t) = k�1gk sin kt =)

W (x; t) =2!3

Xk�1

(�1)kk2 (k2 � !2)

sin kt sin kx et

U(x; t) =1

sin!�sin!t sin!x+W (x; t)

Or W est solution classique de (PW ) : en e¤et si 0 � n+m � 2; alors :

sup(x;t)2D

���w(n)k (t) (sin kx)(m)��� �si k�1

Ckn+m

k4� Ck�2:

L�Ansatz 2 est véri�é et les équations de (PW ) sont satisfaites continûment.

!2= n2;n 2N (le cas résonant)

10 : Trouvons une solution du problème sans conditions initiales :(Vtt = Vxx; (x; t) 2 D;V (0; t) = 0 ; V (�; t) = sinnt; t � 0:

Dû à la résonance, y introduire V (x; t) = A(x) sinnt + B(x)t cosnt et le

système di¤érentiel pour A et B s�écrit :

B00(x) + n2B(x) = 0; B(0) = B(�) = 0;

A00(x) + n2A(x) = �2nB(x); A(0) = 0; A(�) = 1:

D�abord B(x) = � sinnx; où � reste à déterminer, puis :

A00(x) + n2A(x) = �2�n sinnx; A(0) = 0; A(�) = 1;

dont une solution particulière est A(x) = �x cosnx:

Mais A(�) = ��(�1)n = 1 =) � = ��1(�1)n =)

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V (x; t) = ��1(�1)n [x cosnx sinnt+ t cosnt sinnx] et

Vt(x; 0) = ��1(�1)n [nx cosnx+ sinnx] :

20 : Si U = V +W , alors W satisfait le système (PW ) ci-dessus, où :

g(x) =n

�x� 1

�(�1)n [nx cosnx+ sinnx] =

Pk�1

gk sin kx; avec :

gk = �2

�k2

Z �

0

g00(x) sin kx dx et g00(x) =n2

�(�1)n [nx cosnx+ 3 sinnx] :

Si k = n : gn = �2(�1)n�2

Z �

0

(3 sin2 nx+ nx cosnx sinnx)dx =

�(�1)n

�2

�3� + n

Z �

0

x sin 2nx dx

�= �5(�1)

n

2�:

Si k 6= n : gk = �2(�1)nn2�2k2

Z �

0

(3 sinnx+ nx cosnx) sin kxdx =

�(�1)nn3

�2k2

Z �

0

x (sin(k + n)x+ sin(k � n)x) dx =2n3(�1)k�k(k2 � n2)

:

Et, de la corde pincée, W est classique et s�écrit :

W (x; t) =Pk�1

wk(t) sin kx; où wk(t) = k�1gk sin kt; en�n :

U(x; t) =(�1)n�

�x cosnx sinnt+

�t cosnt� 5

2nsinnt

�sinnx

+2n3

Xk 6=n

(�1)kk2 (k2 � n2)

sin kt sin kx:

Remarque : Le terme résonant, t cosnt� 5

2nsinnt est non borné

51

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2.7 Annexe 2

Preuve du théorème de Fourier-Dirichlet.

Sans restreindre la généralité, posons L = 1; pour simpli�er l�écriture.

Partons des SM(x) =MX

k=�M

bfk ei2k�x = MXk=�M

ei2k�xZ 1

0

f(y)e�i2k�ydy =

Z 1

0

f(y)

�MP

k=�Mei2k�(x�y)

�dy =

Z 1

0

DM(x� y)f(y)dy;

où DM(t) est le noyau de Dirichlet. DM s�écrit aussi :

DM(t) =MP

k=�Mei2k�t = 1 +

MPk=1

ei2k�t +MPk=1

e�i2k�t =progression géom.

1+ei2�t1� ei2M�t

1� ei2�t +e�i2�t1� e�i2M�t

1� e�i2�t = 1+ei�t 1� ei2M�t

e�i�t � ei�t+e�i�t1� e�i2M�t

ei�t � e�i�t

ei(2M+1)�t � e�i(2M+1)�t

ei�t � e�i�t =sin(2M + 1)�t

sin �t:

Par dé�nition, DM 2 P (1) \ C1 etZ 1

0

DM(t)dt =

Z 1=2

�1=2DM(t)dt = 1;

mais DM est pair, doncZ 1=2

0

DM(t)dt =1

2: Ainsi, nous pouvons écrire :

SM(x) =

1=2Z�1=2

DM(x�y)f(y)dy =x+1=2Zx�1=2

DM(s)f(x�s)ds =1=2Z

�1=2

DM(s)f(x�s)ds:

Introduisons lims!0�

f(x� s) = f�(x) dans l�intégrale :

SM(x) =

Z 0

�1=2DM(s)f(x� s)ds+

Z 1=2

0

DM(s)f(x� s)ds =

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Z 0

�1=2DM(s)[f(x�s)�f+(x)+f+(x)]ds+

Z 1=2

0

DM(s)[f(x�s)�f�(x)+f�(x)]ds:

SM(x) = f+(x)

0Z� 12

DM(s)ds+ f�(x)

12Z0

DM(s)ds+

12Z

� 12

sin(2M + 1)�s g(s) ds =

1

2(f+(x) + f�(x)) +

Z 1=2

�1=2sin(2M + 1)�s g(s) ds; où :

g(s) =

8>>><>>>:f(x� s)� f+(x)

sin �ss < 0;

f(x� s)� f�(x)

sin �ss > 0:

Comme f est C1 par morceaux, les valeurs g�(0) = �1

�f 0�(x) existent, donc

g est continue par morceaux et le lemme de Riemann-Lebesgue s�applique :

limM!1

Z 1=2

�1=2sin(2M + 1)�s g(s) ds = 0:

La conclusion est obtenue : limM!1

SM(x) =1

2(f+(x) + f�(x)):

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2.8 Annexe 3

Preuve du Théorème de la convergence dominée.

CommePk�0

fk(x) est majorable, supx2I

jfk(x)j � ak;8k 2 N avecPk�0

ak < 1;

posons Sn(x) =n�1Pk=0

fk(x) et estimons

supx2I

jS(x)� Sn(x)j = supx2I

�����Pk�n fk(x)����� � P

k�nak !

n!10 =)

8" > 0; 9m tel que si n � m alors supx2I

jS(x)� Sn(x)j < ": (�)

Preuve de 1 : Voyons que S satisfait une des dé�nitions de la continuité :

8x 2 I; 8" > 0, 9 � > 0 tel que si jx� yj < �; y 2 I; alors jS(x)� S(y)j < ":

Dès lors, soit " > 0 et n 2 N tel que (�); ci-dessus, est satisfaite ; ainsi :

jS(x)� S(y)j = jS(x)� Sn(x) + Sn(x)� Sn(y) + Sn(y)� S(y)j �

jS(x)� Sn(x)j+ jSn(x)� Sn(y)j+ jSn(y)� S(y)j < 2"+ jSn(x)� Sn(y)j :

Comme Sn 2 C0(I); la dé�nition de la continuité ci-dessus s�y applique, donc

8x 2 I; 9 � > 0 tel que si jx� yj < �; y 2 I; alors jSn(x)� Sn(y)j < " =)

jS(x)� S(y)j < 2"+ jSn(x)� Sn(y)j < 3":

Preuve de 2 : Comme S 2 C0(I);Z b

a

S(x)dx existe, il reste à montrer :

limn!1

nXk=0

Z b

a

fk(x)dx =

Z b

a

S(x)dx; i.e. limn!1

�����nXk=0

Z b

a

fk(x)dx�Z b

a

S(x)dx

����� = 0:

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������bZ

a

�S(x)�

nPk=0

fk(x)

�dx

������ �bZ

a

����S(x)� nPk=0

fk(x)

���� dx =(�) "(b� a):

Preuve de 3 : Comme S(x) et U(x) =Xk�0

d

dxfk(x) sont continues dans I;

montrons que U(x) =d

dxS(x) pour tout x 2 I:

Soit l�intervalle [a; t] � I et d�après le point 2, ci-dessus :

Z t

a

U(x)dx =

Z t

a

(Pk�0

f 0k(x))dx =Xk�0

Z t

a

(f 0k(x)) dx =

Pk�0(fk(t)� fk(a)) = S(t)� S(a) =

Z t

a

U(x)dx; où U 2 C0(I);

ainsi : S 2 C1(I) et d

dtS(t) = U(t) pour tout t 2 I:

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