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Max et les Maximonstres Dossier d’accompagnement pédagogique

Fiche technique Max et les Maximonstres Spike Jonze, États-Unis, 2009, VO, 1h41 Titre original : Where the Wild Things Are (Là où se trouvent les choses sauvages) Scénario : Spike Jonze et Dave Effers d’après le livre de Maurice Sendak Image : Lance Acord Montage : Eric Zumbrunnen, James Haygood Musique : Karen O., Carter Burwell Producteurs : Tom Hanks, Gary Goetzman, John Carls, Maurice Sendak, Vincent Landay Date de sortie : 16 décembre 2009

Les personnages : Max (Max Records) Sa mère (Catherine Keener) Claire (Pepita Emmerichs) Le petit ami (Mark Ruffalo)

Et les voix de Carol (James Gandolfini) Alexander (Paul Dano) KW (Lauren Ambrose) Judith (Catherine O’Hara) Ira (Forest Whitaker) Douglas (Chris Cooper)

SYNOPSIS Max, un garçon sensible vivant avec sa mère et sa sœur, se sent incompris. Après une dispute avec sa mère, il s'enfuit de chez lui. Au terme d'un périple en barque, il débarque sur une île peuplée de mystérieuses et gigantesques créatures. Ce sont les Maximonstres, qui attendent un chef capable de les diriger. Max, rêvant d'un royaume sur lequel régner, se prétend l’auteur de grands exploits et détenteurs de pouvoirs magiques pour les convaincre de faire de lui leur roi. Une fois couronné, il promet de créer un monde où chacun trouvera le bonheur. Malgré sa bonne volonté et son projet de construire un lieu où ils pourraient vivre tous ensemble, Max ne parviendra pas à libérer le groupe de la jalousie, la colère, la peur ni des autres sentiments qui dévorent parfois le cœur des Maximonstres. Tout comme Max, ils passent souvent d’une émotion à l’autre et ont du mal à maîtriser leurs sentiments. Quand ils découvrent qu’il n’est qu’un petit garçon ordinaire déguisé en loup qui se fait passer pour un roi, ils sont déçus, surtout Carol qui s’était particulièrement attaché à lui. Max reconnaît qu’il n’a peut-être pas été un très bon roi et reprend alors son bateau pour rentrer chez lui où sa mère l’attend avec un dîner bien chaud.

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CRITIQUE Extrait de la critique du site Benshi « Adapté d'un classique de la littérature enfantine - le livre éponyme dessiné par Maurice Sendak - Max et les Maximonstres peut dérouter au premier abord. Après une ouverture réaliste et saisissante, le film s'évade... Dépliant et étirant le récit de Sendak, donnant la parole aux Maximonstres, Spike Jonze fait mieux qu'adapter le propos ; il lui donne un réel envol poétique tout en respectant son opacité, sa profondeur. Son talent de filmeur noie le film dans une lumière douce, et livre des images et des séquences sublimes : la tempête, la marche dans le désert, la maquette du royaume, la bataille finale... La bande originale, pointue, ajoute à la modernité du film. Mais c'est surtout parce qu'à l'instar de Miyazaki dans Mon voisin Totoro, le réalisateur préfère la poésie à la psychologie, qu'il touche juste. Les émotions propres à l'enfance ne sont ni simplifiées ni édulcorées. Incarnées par des monstres dont il ne comprend pas toujours les réactions, les émotions qui submergent Max n'appellent ni éclaircissement ni explication – voir la scène, mémorable, des deux chouettes. Au terme d'un long parcours, Max comprend qu'il ne peut pas tout maîtriser, et retourne finalement chez lui. »

Louis-Paul Desanges, Benshi

A PROPOS DU FILM

Biographie du réalisateur : Spike Jonze D’après Nanouk, Wikipédia, IMDB.

Né à Rockville (Maryland – Etats-Unis) le 22 octobre 1969, Spike Jonze est un réalisateur, scénariste, producteur et acteur américain. Passionné de skateboard et de BMX, il débute comme photographe. Il réalise ensuite des spots publicitaires (Nike, Coca-Cola, Sprite, Nissan, Kenzo World...) et de clips (Björk, Beastie Boys, Fat Boy Slim, Daft Punk, REM...) reconnu et récompensé, Spike Jonze réalise également des films pour le cinéma et pour la télévision. Son premier long métrage, Dans la peau de John Malkovich en 1999, est un film inventif et complexe qui rencontre un véritable succès public et critique. Le film est nommé trois fois aux Oscars 2000, dont Meilleur réalisateur. Son film suivant, Adaptation (2003), connaît un succès plus limité. Il renoue avec un public plus large en 2009 en adaptant le célèbre livre pour enfants de Maurice Sendak, Max et les Maximonstres. En 2013, il réalise Her, avec Joaquin Phoenix et la voix de Scarlett Johansson. Ce film d'anticipation, remporte le Golden Globe et l'Oscar 2014 du meilleur scénario original.

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Maurice Sendak (Brooklin, 1928 – Connecticut, 2012) D’après Nanouk, Wikipédia, IMDB.

Maurice Sendak est un auteur et illustrateur de littérature d’enfance et de jeunesse, célèbre pour son album Max et les Maximonstres, publié en 1963. Il est considéré comme l'un des auteurs illustrateurs les plus créatifs de contes pour enfants. Depuis la publication de Max et les Maximonstres, son œuvre est diffusée dans le monde entier.

Né en 1928 à Brooklyn à New York, il est le troisième enfant de la famille. Petit, il a une santé fragile qui l’oblige à passer beaucoup de temps à la maison. Pour occuper ses journées, il regarde par la fenêtre, se plonge dans les livres, la musique, le dessin et sa propre imagination. A l’âge de 12 ans, Maurice Sendak est très impressionné par Fantasia de Walt Disney. Il décide alors de devenir illustrateur. Mais Walt Disney refuse sa candidature… A vingt ans, il construit avec son frère des jouets mécaniques si impressionnants que F. A. O. Schwarz, le grand marchand de jouets de la Cinquième avenue, l’embauche pour s’occuper de la décoration des vitrines. Plus tard, une éditrice lui propose d’illustrer Les contes du chat perché de Marcel Aymé et il devient vite illustrateur à plein temps. En 1956, il publie Kenny’s Window, le premier livre pour enfants dont il est à la fois l’auteur et l’illustrateur. Puis en 1963, Max et les Maximonstres paraît aux États-Unis, album précurseur d’une révolution graphique et culturelle dans la littérature pour enfants. Une image révolutionnaire de l’enfance

Max et les Maximonstres a été publié aux Etats-Unis en 1963 sous le litre Where the Wild Things Are (Là où se trouve les choses sauvages). Lors de sa publication, le livre surprend ; il présente une image révolutionnaire de l’enfance, loin de l’image douce et sucrée de l’enfance véhiculée par la littérature : l’enfance « monstrueuse » avec ses conflits, ses émotions, ses souffrances, mais aussi l’enfance et son monde imaginaire puissant.

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Un album devenu « classique » L’album fait partie des « classiques » de la littérature enfantine et de la liste des livres de référence pour le cycle 2 du ministère de l’Education nationale. L’adaptation de l’album en film Spike Jonze a adapté l’album de Maurice Sendak avec son soutien. Il est d’ailleurs coproducteur du film. Sipke Jonze s’est efforcé de conserver l’esprit du livre, c’est-à-dire de se situer toujours du point de vue d’un enfant qui baigne dans son imaginaire et rêve, et qui devra apprendre à faire la part entre son désir de toute-puissance et le réel. Même si les deux œuvres – l’album et le film – n’ont pas le même retentissement, un reproche similaire leur est adressé à leur sortie, à près de cinquante années de distance : celui de risquer d’effrayer les enfants.

Anecdotes de tournage Le tournage s'est déroulé en Australie, près de Melbourne. Le tournage dans le désert a posé plusieurs problèmes techniques... Pour préserver l'aspect "vierge" de l'environnement, il fallait effacer les traces de toute l'équipe soit près de 250 personnes, ce qui demandait plusieurs heures de travail. La construction du grand fort était l'un des défis du tournage. Mesurant près de quinze mètres de haut, il était composé de mousse synthétique puis peint d'un revêtement en trompe-l'oeil imitant des brindilles. Il a demandé la participation de près de 400 personnes.

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Les monstres sont interprétés par des acteurs dans des costumes de 3 mètres de haut. La fabrication des monstres a pris près de 8 mois. Les prises de vues sont réelles et donnent une pesanteur maladroite aux créatures. Les expressions et les mouvements des visages sont complétés et affinés par une technique d’animation 3D et incrustés après le tournage à l’étape de la postproduction.

LA THEMATIQUE : LE CHEMIN DE LA MAISON Where The Wild Thing Are n’est pas un conte initiatique où le héros triomphe de monstres inquiétants dans une contrée fabuleuse et acquiert de nouvelles valeurs. Le propos du livre est d’explorer la vie intérieure des enfants et leur vision du monde soumise à la complexité de leurs sentiments ; son intérêt est d’assurer une catharsis réussie à travers l’expérience symbolique vécue par Max auprès des Maximonstres qui ne sont finalement que l’incarnation de ses craintes secrètes. « Il faut voir Max et les Maximonstres comme un récit de formation dans lequel la traversée géographique d’un territoire amène à la découverte d’une contrée intérieure, et où le personnage sort transformé de l’expérience qu’il a vécue. » (dossier Ecole et cinéma)

L’imagination au service d’un voyage à travers les émotions Max et les Maximonstres suit la quête d’un enfant qui cherche à raccorder ses fantasmes et ses peurs avec les expériences réelles, pour vaincre les obstacles et pour grandir. Selon Maurice Sendak « L’imagination est pour l’enfant le moyen de transport gratuit dont il se sert pour pouvoir poursuivre son chemin à travers les problèmes quotidiens. C’est le pot d’échappement normal et salutaire pour les émotions corrosives, telles que la frustration, l’impuissance, l’ennui, la peur, la solitude et la rage. Un moyen de transport positif et adéquat. » 1

1 Sà M. T. (2002) Une lecture psychanalytique de Max et les Maximonstres de Maurice Sendak, Enfance et

psychologie, 2002/2, n°18, p.130.

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Comme l’affirmait Bruno Bettelheim dans Psychanalyse des contes de fées : « Pour qu’une histoire accroche vraiment l’attention de l’enfant, il faut qu’elle le divertisse et qu’elle éveille sa curiosité. Mais, pour enrichir sa vie, il faut en outre qu’elle stimule son imagination, qu’elle l’aide à développer son intelligence et à voir clair dans ses émotions ; qu’elle soit accordée à ses angoisses et à ses aspirations ; qu’elle lui fasse prendre conscience de ses difficultés, tout en lui suggérant des solutions aux problèmes qui le troublent. » 2

Mots clés : enfance, émotions, colère, conflits, relations parent/enfant, monde fantastique, monstres, roi, transgression, péripéties, voyage initiatique

PROPOSITIONS DE PISTES PEDAGOGIQUES

___ Avant le film ___

L’affiche

Regarder l’affiche, le titre, l’image, lire la phrase « Il y en a un en chacun de nous » et émettre des hypothèses sur le film et la signification de cette phrase.

Le livre Permettre aux élèves de comprendre que le film (2009) est une adaptation cinématographique du livre (1963). Rendre les élèves perceptifs aux particularités thématiques et esthétiques du film en donnant des éléments de lecture et de connaissance, de réflexion et d’appropriation. Lire ou relire le livre de Maurice Sendak.

- Comparer la chambre de Max au début du livre avec celle qui se trouve à la fin. - Observer l’effacement progressif de la chambre, la place des illustrations sur chaque

page, la disparition puis la réapparition de la zone de texte.

- Repérer les monstres et leurs caractéristiques ; observer le dessin de monstre réalisé par Max et affiché sur le mur au début de l’album.

Laisser en suspend les hypothèses des élèves. La lecture de l’album puis le visionnage du film permettront de comprendre que le Maximonstre est une hyperbole désignant l’enfant débordant d’émotions.

2 Op. cit. p.129.

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La bande-annonce Regarder la bande-annonce pour faire entrer les élèves dans l’univers cinématographique du film et valider certaines hypothèses. Relever les similitudes et les différences avec l’album. Laisser en suspend certains éléments qui seront développés après la projection.

___ Après la projection ___

Permettre d’interpréter l’implicite, de confronter les interprétations et de lever certaines incompréhensions.

Exprimer son ressenti Recueillir les impressions, ce qu’ils ont retenu, ce qu’ils ont a aimé ou pas, ce qui fait peur, ce qui fait rire, ce qui a ému ou étonné… Permet de prendre de la distance par rapport à ce qu’ils viennent de voir.

Revenir sur les hypothèses émises, les valider ou non

Échanger : sur l’histoire elle-même, sur les problématiques soulevées par le film. La représentation des émotions ; l’adaptation de l’album en film ; qu’est-ce qu’être

roi ?

Dessiner ou décrire par écrit son personnage préféré

___ L’adaptation de textes littéraires pour le cinéma ___

Les adaptations d’une œuvre littéraire pour le cinéma sont plus ou moins fidèles mais engagent toujours quelques différences :

- La plus importante est imposée par la notion de durée.

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Au cinéma, l’allongement du temps peut se faire en ajoutant des personnages, des péripéties, en développant des scènes présentant la psychologie et les émotions des personnages, pour amplifier le début et la fin de l’histoire.

Comparer le début du livre et le début du film Maurice Sendak développe moins et laisse le lecteur libre de son interprétation face au comportement de Max. Dans le film, les bêtises de Max sont explicitement mises en scène. On notera toutefois que Max est costumé de la même façon dans le livre et dans le film. Rechercher des scènes amplifiées par le film (les moments de fêtes), des scènes du film qui n’apparaissent pas dans l’album (la maquette de la cité), des scènes de l’album qui n’apparaissent pas dans le film (forêt qui pousse dans la chambre de Max)…

Comparer les différences et les ressemblances des personnages entre le livre et le film

Dans l’album, l’entourage de Max est réduit à sa mère qui n’est présente que par ses paroles. Le film, lui, présente des scènes dans lesquelles Max est en relation avec d’autres membres de la famille. Ces scènes permettent de mieux déceler le mal-être de Max. Repérer dans l’album les caractéristiques de chacun des Maximonstres et les comparer à ceux du film.

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Le langage cinématographique Spike Jonze a décidé de faire un film le plus possible "à l’ancienne" avec peu d’effets spéciaux et dans des décors naturels qui figurent les peurs et les désirs caractérisant le développement psychique des enfants : l'océan/la peur de l'inconnu, le désert de sable/l’angoisse d'abandon, la montagne/le désir de grandir.. L’objectif est de faire comprendre aux élèves combien la composition des images, le choix des musiques soutiennent le déroulé de la narration, contribuent à l’ambiance dégagée et influent sur nos émotions.

- Scènes au cours desquelles les humeurs des personnages changent systématiquement, rendant l’ambiance pesante.

- Présence physique et sonore de Max. - Notion de point de vue : gros plan, plongées et contre-plongées servent à mettre en

valeur Max et à positionner le spectateur dans la position de Max - La place de la caméra : caméra à l’épaule et travelling permettent de suivre Max et

de positionner le spectateur au plus près de l’action de Max. Ces techniques facilitent l’identification à Max et contribuent à l’empathie.

- Les contrastes forts entre jour et nuit, parfois un peu rapide renvoient aux sautes d’humeur liées aux émotions contraires de Max.

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___ Comment une œuvre d’art peut-elle représenter les sentiments ? ___

Initier un débat Qu’est-ce qui pousse Max à faire des bêtises au début ? Les réponses viendront plus facilement grâce au scénario : Max est malheureux, il gère mal ses émotions et se montre agressif envers les personnes qu’il aime.

Etudier le caractère de chaque Maximonstre Si les Maximonstres de l’album et du film sont proches dans leur apparence physique, ceux du film paraissent moins carnivores, moins menaçants que ceux imaginés par M. Sendak. Spike Jonze leur donne un prénom et surtout une personnalité qui influe sur le déroulement de l’aventure de Max.

A la fois terrifiants et attachants, les Maximonstres n’ont pas de but dans leur vie, ils se caractérisent essentiellement par l'émotion qui les domine : la tendresse, la jalousie, la colère ou la peur. Ils affichent leurs sentiments comme le font les enfants :

- Carol est inventif, passionné, c’est le chef naturel du groupe. Il est triste que KW se soit fait des amis à l'extérieur de la communauté des monstres ;

- KW est amicale et accueillante mais elle souhaite partir du groupe et semble être mise à l’écart pour cette raison ;

- Judith est jalouse de Carol parce qu'il est particulièrement proche de Max ; - Ira est un être doux et maladroit ; - Alexander souffre de problèmes de confiance en soi …. Il représente l’adolescent

immature et hyperactif ; - Bull est peu bavard et reste souvent à l’écart ; - Douglas est le plus raisonnable de la bande, et le plus fiable.

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Comme dans l’album, les Maximonstres réagissent de façon pulsionnelle. Ils cassent tout quand ils sont énervés, bondissent quand ils sont contents, hésitent entre la consommation immédiate de Max ou son couronnement…

Revenir sur la phrase de l’affiche « Il y en a un en chacun de nous » L’étude de leur caractère montrera aux élèves que les monstres symbolisent les émotions qui « dévorent » Max et qu’il doit apprendre à les dominer pour devenir adulte. Les Maximonstres souhaitent savoir si Max peut les aider contre la solitude et contre la tristesse, sentiments projetés de l’enfant sur ses créatures imaginaires. Chacune de ces créatures est à la fois l'incarnation d'une des pulsions de Max et le reflet de l'un de ses familiers : sa mère, sa soeur, un professeur... L’analogie entre la « famille » des monstres et la vraie famille de Max lui permet de prendre du recul par rapport à ses affects, de les comprendre et de les maitriser. Pour Max, devenir le roi des Maximonstres, c’est maîtriser ses peurs. Progressivement, Max doit admettre son impuissance, ses contradictions et prendre la mesure de ses actes. Il réalise que le jeu ou la fête ne sont pas toujours un remède à la tristesse et qu’il est parfois difficile de maîtriser les tempêtes que l’on déclenche… Ayant apprivoisé ses pulsions et appris le renoncement nécessaire pour pouvoir grandir, le garçon peut alors revenir à la réalité.

Poursuivre le débat sur les émotions • Demander aux élèves de décrire à quelles occasions ils éprouvent ces émotions, ce qu’ils ressentent physiquement pendant ces moments. • Travailler le vocabulaire : le lexique des émotions et des sentiments. • Eléments pour un débat :

- Les Maximonstres ressemblent tous à d’étranges mélanges d’animaux sauvages. Pouvez-vous les identifier ? Ils passent souvent d’une émotion à l’autre et ont du mal à maîtriser leurs sentiments, comme Max… Et vous ? Connaissez-vous la colère, la fureur, le bonheur ?

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- Qu’est-ce qu’être roi : comment se faire entendre, comment obtenir un consensus, peut-on rendre tout le monde heureux, est-on plus heureux quand on est roi ?

- Faire la guerre pour rigoler, est-ce possible ? - Comment se faire entendre, comment obtenir un consensus, peut-on rendre tout le

monde heureux, est-on plus heureux quand on est roi. - Repérer quelques règles d’organisation de la vie des Maximonstres (ex : un monde

cannibale : « Quand on a un problème, on le mange. »). Créer un règlement fictif de règles de vie sauvage. Transposer ce règlement de vie sauvage en règlement de vie civilisée. Faire le lien avec les règles de vie de la classe.

PROPOSITIONS DE PISTES PLASTIQUES

___ Des monstres pas si monstrueux ___

• Les Maximonstres de Spike Jonze, comme ceux de Maurice Sendak, sont des hybrides, des mélanges de divers animaux. Ces mélanges de composition en font des personnages fantastiques, des chimères. Ils sont monstrueux par leur taille (par rapport à celle de Max), leurs griffes, leurs crocs, leurs cornes, éventuellement leurs poils, plumes et écailles… Comparer au film d’animation Le Gruffalo dans lequel il est question de monstre. • Pour autant, ils n’apparaissent ni trop menaçants, ni trop farouches. La qualité de leur pelage, les couleurs de leur peau, leur regard, leur démarche en font des personnages plutôt attachants. Ils naissent de l’imagination de Max : on peut donc se demander s’ils ont un rapport avec ses doudous.

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Fabrique de monstre et bestiaire fantastique . Assemblages : créer son propre monstre fabuleux par collage ou autres techniques Le personnage doit être un hybride relativement effrayant ou au contraire apaisant. Technique : décalquage / frottage / dessin / découpage et collage . Assemblages : détourner des objets de leur usage en les assemblant pour créer un animal fantastique – avec des jouets recyclés, des tissus (en lien avec le doudou) . Sculptures : à partir du croquis d’un animal fantastique imaginé par l’élève, le réaliser en argile, en papier mâché (sur une structure en grillage), avec du fil de fer. . Jouer avec l’ombre et la lumière pour créer des ombres chinoises. . Technique du cadavre exquis

Références culturelles . Exposition virtuelle de la BnF consacrée au bestiaire du Moyen-âge. http://expositions.bnf.fr/bestiaire/index.htm . Statuaires de l’art roman et gargouilles de l’art gothique . Arts visuels & bestaire https://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/152665/152665-21618-27567.pdf

Niki de Saint Phalle, Le monstre de Soisy, Christian BOLTANSKI, Danse macabre (Théâtre d’ombres),

1966 1984

Thomas Grünfeld,

Misfit (girafe, autruche, cheval), 2000

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___ Autour des cabanes, des igloos et des forts ___

• Repérer la manière dont Max se console lorsqu’il est contrarié : rôle sécurisant des cabanes, igloos, grottes, lits…

Pour se calmer, Max se réfugie dans des lieux qui lui permettent de s’isoler du monde des adultes (l’igloo, son lit qui ressemble à une cabane …). Plus tard, dans l’île, Max ordonne la construction d‘un « palais », fait de bois tressé. C’est lui qui en trace les plans et qui donne les consignes aux Maximonstres – et ce fort circulaire, semblable par certains côtés à un nid, est à la mesure de l’enfant qui reconstitue ainsi son univers familier. Demander aux élèves d’expliquer la manière dont eux-mêmes se consolent, se calment.

• Observer la maquette de Carol et le Fort Suprême Après une journée de fête, Carol emmène Max dans une grotte en plein milieu du désert. Il lui montre une maquette d’une île effectuée avec des bouts de bois. A la suite de cette visite, Max décide de créer une forteresse sur l’île pour être protégé d’agresseurs potentiels. Cette forteresse sera sphérique. Spike Jonze a demandé au chef décorateur K. K. Barrett de construire un fort résistant, mais susceptible d’avoir été conçu par un enfant et bâti par des monstres indisciplinés et aussi peu qualifiés que possible. Après avoir envisagé diverses formes, qui leur parurent trop sophistiquées, Barrett et Jonze optèrent pour… le cercle. L’idée simple de la hutte circulaire, du nid.

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Construction d’une cabane, d’un igloo, d’une maquette . Drôles de maisons. Construction, espace et identités. Canopé édition https://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/459552/459552-27358-35127.pdf . Abris, cabanes et autres refuges https://www.habiter-autrement.org/08.minimaliste/contributions-08/Abris_cabanes_refuges_fape_2006.pdf

Références culturelles

MERZ Mario (1925-2003), Igloo de Giap, 1968 UDO Nils (né en 1937), Habitat, 2000, Paris

Jardin des Champs-Elysées

DOUGHERTY Patrick (né en 1945), LOEBERMANN Matthias (architecte),

Sortie de Cave, Chateaubourg, 2008, Palettenpavillon, 2010

Renzo Piano, Centre culturel de Tjibaou, Nouvelle Zélande 2013

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___ Donner vie à l’album avec un film d’animation ___

L’album Max et les Maximonstres se prête à une mise en scène sous forme de spectacle de marionnettes ou encore au stop-motion. Les personnages : diverses techniques utilisables – silhouettes découpée dans du carton et peinte, avec membres articulés, montée sur une tige… Les décors : la chambre de Max, la mer avec le bateau et la forêt. Pour la chambre, on peut prévoir un dispositif permettant de la transformer en faisant pousser des arbres. Les élèves comprendront alors d’autant mieux la signification de ce passage dans le livre. Les textes : ils peuvent être réduits à un dialogue avec la mère (off) au début et à la fin, quelques dialogues avec les Maximonstres, et deux monologues de Max pendant les traversées maritimes, que les élèves pourront inventer en fonction de leur interprétation du récit. ___ Mise en réseau ___

L’île : L’île au trésor de Stevenson ; l’Ile mystérieuse de Jules Verne La forêt : comme dans de nombreux contes, la forêt est un lieu qui fait peur Le Petit

Poucet, Le petit Chaperon Rouge… Les monstres : Le livre des créatures, Nadja, L’école des Loisirs, Le Gruffalo

RESSOURCES COMPLEMENTAIRES

Max et les Maximonstres sur le site Nanouk, site pédagogique des « Enfants de cinéma », partenaire du dispositif « Ecole et cinéma ». Dans l’espace enseignant, vous trouverez des analyses filmiques, des extraits vidéo, des photographies, des références artistiques…

Dossier complet de l’Ecole des Lettres (n°3, 2009-2010) avec des activités autour de l’adaptation de l’album http://2013.fif-85.com/sites/default/files/contenus_lies/max_et_les_maximonstres_-

_document_pedagogique_maternelleelementaire.pdf

Maria Thérésa Sà (2002), Lecture psychanalytique de Max et les Maximonstre de Maurice Sendak, Enfance & psy, 2002/2 (n°18), p.128-134. https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2002-2-page-128.htm

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SOURCES

- Dossier de Fabienne Py, conseillère pédagogique arts plastiques et visuels, DSDEN 67 http://cpd67.site.ac-strasbourg.fr/cinema/?page_id=2390

- Dossier du rectorat de l’académie de Reims http://web.ac-reims.fr/dsden52/ercom/documents/education_artistique/ecole_et_cinema/2017_2018/180109_max_et_les_maximonstres/180109_dossier_max_et_les_maximonstres_v2.pdf

- Dossier de l’académie de Reims https://www4.ac-nancy-metz.fr/ia54-gtd/arts-et-culture/sites/arts-et-culture/IMG/pdf/fiche_film_max_et_les_maximonstres.pdf

- Dossier de l’académie de Rouen http://blog.ac-rouen.fr/ecocine/files/max-et-maximonstres-DSDEN76-1.pdf

- Site BENSHI

- Nanouk : http://nanouk-ec.com

- Site transmettre le cinéma http://www.transmettrelecinema.com/film/max-et-les-maximonstres/#mise-en-scene

- Dossier Ecole des loisirs – Maurice Sendak https://www.ecoledesloisirs.fr/sites/default/files/auteurs_pdf/14927.pdf