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Appétits et appétences dans Sex and the City :
un art de la consommation ou de la
consumation?
Elodie ChazalonMaître de Conférences, Université de La Rochelle
Modes alimentaires et vestimentaires sont des indicateurs socio-génériques : statut social et marital, appartenance au genre, orientation sexuelle…
Le motif alimentaire est sous-tendu par un réseau de dichotomies reliant bon/mauvais, sucré/salé/épicé, dur/mou, amer/doux, cuit/cru, plein/vide, solide/liquide, ingestion/rejet, goût/dégoût (mauvais goût), ordre et désordre (sentimental et alimentaire) et masculin/féminin
Le motif alimentaire fait le pont entre éthique et esthétique : télescopages cuisine conceptuelle, raffinée, et junk/street food ont pour corollaire le mélange haute-couture/modes de rue, high culture et culture(s) populaire(s)
Mots clefs : consommation, nourriture, mode, identité(s), power dressing/power lunching, éthique/esthétique, postmodernité, hypermodernité
PREMIERE PARTIE
Dis-moi ce que/comment tu manges, je te dirai qui tu es
A. L’être à soi et au monde
B. Nourriture et genre / Genre(s) de nourriture
A. L’ « être » à soi et au monde
La table: lieu de connivence et de transcendance
http://www.youtube.com/watch?v=ys-G2lI4rD0
Se nourrir vs. nourrir ses angoisses
http://www.youtube.com/watch?v=kIZX61_fhc8
”The beauty of living in New York city is that you don’t have to sugar coat your feelings. But, have New York women settled for a sugar-free existence as well? We accept Tasti D-Lite instead of real ice cream, emails instead of love songs, jokes instead of poetry. It is no wonder that when faced with the real thing, we can’t stomach it. Is it something we can learn to digest or have we become romance intolerant?”
Carrie Bradshaw, S6 E14, « The Ick Factor »
Carrie Bradshaw: l’épicurienne
Une « goûte-à-tout » : rapport arbitraire à la nourriture prédilection pour la rencontre au hasard
La nourriture comme « mise en scène » du moi : Carrie Bradshaw mange avec les doigts, dans le lit, parle la bouche pleine, « empotée » (nourriture au coin des lèvres, goinfrerie), nourriture comme jeu et enjeu
Rapport au corps : pas de complexes avéré, pas de désordre alimentaire apparent épicurisme, appétit de vie
Corollaire : « bricolage » et jeux vestimentaire(s) food and fashion for fun
Miranda Hobbes: comfort food
Comfort food : prédilection pour les aliments sucrés, gras, consistants (gâteaux, chocolat, cookies, beignets, crèmes épaisses, etc.) et industriels (Betty Crocker, Krispy Kreme, glaçage en bombe)
Troubles alimentaires : hyperphagie (rôle compensatoire), culpabilité, dégoût du corps
Comportement alimentaire : goinfrerie, besoin de « remplissage », addiction au sucre (vs. désert sexuel), ingestion rapide de nourriture, monotonie alimentaire
Corollaire : « laisser aller » vestimentaire dans la sphère privée (jogging, tee-shirts larges, casual wear), mode de vie effréné comfort food / vêtements confortables
http://www.youtube.com/watch?v=xfk5iseN87k
Samantha Jones: maneater
Prédilection pour l’élément liquide : vin, cocktails alcoolisés
Une « picoreuse » : nourriture saine, légère (aliments biologiques, salades de fruits), adepte de la nourriture et des restaurants « dernier cri »
Rapport au corps : obsession pour la plastique parfaite, peur de déformer son corps, de grossir, et du corps vieillissant (chair flétrie vs. chair ferme), nourriture comme élément du jeu sexuel
Substitue les hommes à la nourriture
Corollaire vestimentaire : attirail de la vamp (décolletés plongeants, matières transparentes, fluides, moulantes, imprimés zèbre, léopard, couleurs criardes, dorures, accessoires voyants)
Samantha croqueuse d’hommes (maneater)
http://www.youtube.com/watch?v=XtFbBnLwITY
Charlotte York: feeding mom
Don (de nourriture, de soi) vs. ingestion
Rapport affectif à la nourriture : cuisine des gâteaux pour réconforter, un repas de Shabbat pour se faire admirer, offre de la nourriture pour se faire pardonner
L’ « exploit culinaire » comme compensation à l’infécondité féminine : ventre plein vs. ventre (maternel) vide
Corollaire vestimentaire: look « preppy », vêtements classiques et féminins, couleurs pastel et poudrées
Charlotte la « mère nourricière », cuisine/romantisme
B. Nourriture et genre/genre(s) de nourriturehttp://www.youtube.com/watch?v=CYSsHEdWhi4
Mr Big aux fourneaux
La masculinité mise en bouteille
DEUXIEME PARTIE
Food is fun
A. Du lien social au liant de l’intrigue : la nourriture comme jeu (méta)narratif
B. Mythologie(s) américaine(s): Sex and the City ou l’éloge de l’hypermodernité
A. La nourriture comme liant de l’intrigue
B. Mythologie(s) américaine(s): éloge du « mangeur hypermoderne »
• Ambition holistique et « cosmopolite » de la série : multiculturalisme culinaire et vestimentaire (Manhattan comme microcosme)
• Télescopages entre cuisines raffinées et industrie agro-alimentaire (junk/street food), entre haute couture, prêt-à-porter et modes de rue, arts majeurs et arts mineurs
• Comme les boutiques représentées, les restaurants participent d’une cartographie de l’intime et contribuent à l’américanité de la série
• Mythologie américaine : les USA comme Pastorale et terre d’abondance
Une valse au McDonald’s (junk/USA/Occident) en robe Oscar de La Renta (haute couture/Rep. Dominicaine) avec un sculpteur russe (art
noble/Orient)
DRESSING…
Dressing manière de se vêtir, habillement (variété des boutiques, des garde-robes, mélange des genres et matières)
Dressing assaisonnement, sauce (variété des textures, des saveurs, des couleurs, des lieux de restauration, « piquant » de la série)
Dressing pansement (la nourriture et la vêture comme nouveaux territoires du moi)