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7/23/2019 Le Probleme Des Rfugis Devant l'Opinion - Revue P.E 1949
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Politique trangre
Le problme des rfugis devant l'opinionFrancis Blanchard
Citer ce document Cite this document :
Blanchard Francis. Le problme des rfugis devant l'opinion. In: Politique trangre, n2 - 1949 - 14 ann . pp. 167-172.
doi : 10.3406/polit.1949.2817
http://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1949_num_14_2_2817
Document gnr le 14/10/2015
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2/7
LE PROBLME DES RFUGIS DEVANT L OP INION
La deuxime guerre mondiale
nous a
valu
de connatre un
problme des
rfugis
de proportions
absolument
inhumaines.
En mai 1945, lorsque
les
armes
allies
eurent
vaincu
le
Reich,
8
millions
de personnes
ont
t
dnombres,
qui appartenaient aux populations chasses, dracines, dport
es une manire
scientifique par
les
Allemands pour le travail obligatoire.
Les
Allis,
qui les dcouvrirent dans les ruines de
l Allemagne, organi
srent immdiatement leur
rapatriement. Dans
l espace de
trois ou
quatre
mois,
5
millions de
personnes taient rentres. Mais, dans
le mme
temps
o ces rapatriements
se poursuivaient
une cadence acclre, on s aper
cevait
que
des centaines
de
milliers
de personnes
refusaient
de
rentrer
dans
leur pays d origine, soit pour des raisons politiques, dans
la
mesure o elles
refusaient
d accepter
les
rgimes
qui
s taient
instaurs
dans
ces
pays, soit
pour d autres raisons, par exemple
la modification du
trac des frontires
qui
leur valait de
perdre la nationalit
qu elles
avaient
avant leur dportation*
C est dans
ces
conditions
que
les Nations Unies se voyaient saisies, ds
1946, d un problme dont les incidences humaines, sociales, conomiques
et
politiques dpassaient trs
largement
les possibilits de chaque nation,
problme qui exigeait une intervention
et
une action internationales. La
disparition
de
l U.
N. R. R.
A., qui s occupait des
personnes
dplaces
cette
poque, mais dont
l activit essentielle tait le secours aux pays prou
vs
ar
la
guerre,
est
l origine
de
la
dcision
prise
par
les
Nations
Unies,
le 15 dcembre 1946,
de
crer une organisation internationale pour les rfu
gis,
dont l Assemble fixait cette poque le mandat d une manire
extrmement
prcise.
Le
problme des
rfugis est
ainsi
n d un
double refus : celui de cen
taines
de
personnes
de
rentrer
dans
ce qui tait
leur
patrie
d origine,
et celui
des puissances
occupantes occidentales,
Angleterre, tats-Unis,
France, de
contraindre
ces
gens rentrer, et volont
de leur part de leur
accorder le
droit
d asile
dont le principe a t inscrit dans
la
Dclaration des Droits de
l Homme,
vote rcemment
par
l Assemble
gnrale des
Nations
Unies.
Le
budget de
l O.
R. I.
est thoriquement
de 150 millions de dollars,
ce
-
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3/7
168 FRANCIS BLANCHARD
qui reprsente
peu
prs quatre
fois
le budget des Nations Unies. Ds lors,
les pays ont t extrmement rticents pour se dcider adhrer 1*0. R. I.,
laquelle ils
taient tenus de fournir des contributions
fixes
par un barme
tabli par
l Assemble
des
Nations
Unies.
(La
France
apporte,
par
exemple,
1*0. R. I.
une
contribution de
6
millions
de
dollars.) Il
est nanmoins
encourageant
de
noter que certains
petits
pays, trs prouvs par la guerre,
comme la Belgique
et
la Hollande n ont
pas
hsit
et
ont t
parmi
les pre
mires nations adhrer l O.
R.
I., alors que des pays trs
puissants
et
trs
riches ont, jusqu
prsent,
nglig de remplir
ce
qu on peut considrer
comme un devoir de morale internationale.
Des
raisons politiques expliquent aussi
la
lenteur mise par
certains
pays
se joindre aux autres.
Au
lieu de
ne
considrer
que
l aspect
humanitaire
du
problme,
ils ont
mis
l accent
sur
l aspect politique
et
ils ont
pris
le parti
de se dtourner de l Organisation. En ralit, les opinions publiques natio
nales ont ragi avec une
incroyable apathie.
Elles
eussent
d
exiger de leurs
gouvernements que des efforts fussent faits en commun pour que le fardeau
que reprsente
la
masse des
rfugis et des personnes dplaces soit
rparti
d une
manire
gale
entre
toutes les
puissances. Cette rserve excessive a
provoqu
l association de
quelques nations
de bonne volont dans une
commission
prparatoire
qui s est inspire du mandat et des principes
de
la
future organisation. Cette
commission
est
entre en activit le
1er
juillet
1
947.
A
la
date
du
1er
novembre
1948,
l organisation
fournissait
des
services
matriels 705 000 personnes dplaces,
c est--dire
l entretien, l assi
stance,
le rapatriement
et
le rtablissement.
Parmi 550 000 personnes
abrites dans les centres
d hbergements,
il
y
avait, au Ier novembre 1948,
130
000 Polonais,
1
26 000 Baltes,
124
000
Juifs
(la plupart
d origine polonaise) et 90
000
Ukrainiens. Il y
avait galement
un
groupe spcial
de
13 000 Chinois, rsidant
avant
la guerre dans diff
rents territoires
de
l Asie du Sud-Est, Indonsie, Singapour,
Indochine,
Philippines
et
qui ont t dplacs par suite des
vnements
de
guerre.
L organisation
se
proccupe
d assurer
leur rapatriement.
On
compte
135
000 units familiales reprsentant 412 000 individus
et 138
000 per
sonnes
absolument
isoles.
En
fait,
c est
de plus
d un million
de
personnes que
l Organisation
doit
s occuper
actuellement.
Ce sont les ressortissants
de
l Organisation,
parce qu elles rpondent,
si j ose dire, des dfinitions prcises
contenues
dans
la
Charte de l O. R. I., qui rglent les conditions dans lesquelles les
rfugis peuvent se rclamer
de l Organisation
;
elles
visent
galement
l exclusion
de certaines catgories de personnes comme
les criminels
de
guerre
et
les
rfugis d origine*
ethnique
allemande.
Le
mandat de
l O.
R. I.
est
tout
d abord
d hberger
les
rfugis
et les
-
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4/7
LE
PROBLME
DES RFUGIS 169
personnes dplaces, ensuite de
les nourrir.
Il a
donc fallu tablir
un rseau
de ravitaillement qui trouve
sa source
dans diffrents pays,
aux
tats-Unis
en particulier, et
qui permet l importation de produits qui
viennent s ajou
ter
une
maigre
ration fournie
gratuitement par
l Allemagne.
Il
faut
ensuite
les vtir, les
chauffer,
veiller
sur
leur sant (2 500 mdecins
et
2 000 infi
rmiers eux-mmes des rfugis, viennent aider le personnel mdical de
l O.
R.
L). L tat
de
sant est bon en gnral, excellent
mme
si
on le comp
are l tat
de
sant des
diffrentes
populations
d Europe occidentale. L
taux
de
mortalit est
bas
et
le
taux
de natalit
relativement
lev.
Pourvoir aux
besoins matriels
des
rfugis est une
tche
passive
.
L important, c est de rgler le
sort
de
ces rfugis. L Organisation
s y
emploie par deux
moyens, soit en les rapatriant, soit en les rtablissant
dans
diffrents
pays
d accueil.
Du
1er
juillet
1947
au
30
novembre 1948,
l O. R. I. a rapatri 59 000 personnes,
principalement
destination
de
la
Pologne et
de
la
Yougoslavie. Dans le mme
temps,
elle a
fait migrer
328 500 personnes.
La diffrence
entre ces
deux chiffres
a conduit un
cer
tain nombre
de
gens prtendre
que
l Organisation tait
engage
dans des
activits politiques, visant dtourner d une
manire
systmatique les
personnes dplaces du
rapatriement.
Je voudrais faire justice de cette
accusation. .
Le rapatriement est poursuivi sur une base parfaitement
volontaire
; ne
rentrent
dans
leur
pays
d origine
que
les personnes
qui
se
portent
candi
dates
au
rapatriement.
A celles qui, craignant des* perscutions religieuses,
politiques, raciales, refusent de
rentrer
dans leur pays d origine
et
opposent
des
raisons
valables leur retour, celles-l l Organisation ouvre
la
voie de
l migration.
Sur 8 millions
de
rfugis
dnombrs
en
Allemagne
en mai
1945, 7 millions sont rentrs
dans
leur pays d origine et 328 000 ont
migr
dans des pays
d accueil.
La
proportion
des gens qui ont renonc
leur
pays
est
donc modeste.
Le
15
dcembre
1946, en
mme
temps
qu elle crait
l O.
R. I.,
l Assemb
l
ecommandait
aux
pays membres
d accepter,
sur leur
territoire,
une
part
quitable
des
rfugis et
personnes
dplaces non
rapatriables
.
Mais, comme
il tait
craindre, les pays d accueil n acceptrent d ouvrir des
ngociations
que
dans
la
mesure o
ils pourraient trouver
une main-d uvre
bon march qui
comblerait
des dficits dans des mtiers ingrats ou dsert
s t
ceci
en dpit des appels
solennels
lancs par l Assemble. Ainsi se
dveloppa
un malentendu
entre
les pays d accueil
et
l Organisation.
M.
Wil
liam Tuck,
directeur gnral
de
l O.
R. I., disait lui-mme
en mai
1948 :
Nous
ayons
trop peu
de
temps, trop peu
d argent, trop
peu
de bateaux,
et,
ce qui est
le
plus grave, trop peu
de
charit
chrtienne
entre
les nations.
C tait traduire
la fois
le maigre soutien financier qu on obtenait des
-
7/23/2019 Le Probleme Des Rfugis Devant l'Opinion - Revue P.E 1949
5/7
170 FRANCIS
BLANCHARD
gouvernements
et
l gosme cynique
des nations que ne voyaient
dans
les
rfugis qu un moyen de satisfaire
certains
intrts conomiques. Une
rigoureuse slection mdicale et professionnelle tait impose, le choix
tombait
de
prfrence
sur
les
clibataires.
L attitude
ferme
de
M.
Tuck a
contribu amliorer un
peu la
situation.
Si
le plan de
rpartition quitable
envisag par les
Nations
Unies n a
pas mme
reu
de
commencement
d application, les
pays d accueil en ont accept
cependant les principes
:
accueil ds familles
tout
entires,
augmentation
du nombre des immigrants.
Au cours des derniers
mois,
les tats-Unis ont vot l admission de
205 000
rfugis et personnes dplaces,
l Australie a
accept de
prendre
200 000
rfugis, premire tranche d un programme
plus
ambitieux ;
le Canada est prt en prendre 100
000.
On espre
ainsi
disposer
de
500
000
personnes.
L Organisation
a
pris
des
mesures
pour acheminer
cette
anne 380 000 rfugis,
et
autant l anne suivante. Il
est
facile
d imaginer
ce que
reprsente,
du
point de
vue
administratif
et du
point de
vue
tech
nique
un programme de
cette
envergure.
(L Organisation
dispose,
par
exemple,
actuellement, de 30
navires qui sillonnent sans arrt les mers.)
La ralisation de
ce
programme sera extrmement longue. Les conditions
qui
figurent dans la
loi amricaine
sont telles qu elles
rendent
difficile
l admission
de tous
les
candidats
l migration aux tats-Unis. De sorte
qu il
n est
pas
absolument sr qu en
dpit
des
dcisions
prises un
pr
ogramme
de
cette
envergure
puisse
tre
men
bien
dans
un
temps minimum.
Est-ce dire
que,
si
ce programme est
excut, le problme des rfugis
sera rgl? Certains faits
interdisent d aller
si loin.
Le
problme au dbut
de 1949
n est
pas celui
qui
avait
t tudi par l Assemble gnrale des
Nations Unies en 1946. Le mandat
que
celle-ci avait
fix
tait prcis
et
limitait l activit de
i O.
R. I. aux seules personnes
dplaces
se
trouvant
en
Allemagne
du
fait des vnements de
guerre.
Depuis, de
Pologne et
de
Roumanie, plus
de 200 000
Juifs ont
reflu
sur
l Allemagne,
dont 125
000
se trouvent encore dans les centres d hbergement. Le rythme des arrives
de
rfugis
politiques s est
accru
au
cours de ces
derniers
mois,
et
parmi
eux
20 000 Tchques. L O. R. I.
est donc
aux prises
avec
de nouveaux pro
blmes qui
excdent
largement
son mandat
et ses moyens.
Pour concilier
ses
devoirs humanitaires avec une saine apprciation
de
ses ressources,
I O.
R.
I. dut inaugurer une politique visant
limiter l assi
stancematrielle aux seules personnes se
trouvant
dans la dtresse. Cette poli
tique a entran de longs
et
difficiles dbats au sein
du
conseil
d administ
ration
e
l Organisation.
Quatre-vingt
mille rfugis ont trouv
ainsi le
chemin
des centres d hbergement au cours des
six
derniers mois.
Il y a d ailleurs des cas o l Assemble gnrale des Nations Unies cre
des organisations spciales, pour les rfugis
arabes,
par exemple.
Cinq
-
7/23/2019 Le Probleme Des Rfugis Devant l'Opinion - Revue P.E 1949
6/7
LE PROBLME DES RFUGIS 171
cent cinquante
mille
rfugis arabes
sont
dans un
tat
de dtresse matrielle
et
morale
absolument indescriptible. Tandis
que
l Assemble discutait
ce
problme, des tlgrammes arrivaient tous
les
jours
Paris
pour signaler
que
des
enfants
mouraient
par
dizaines.
Un
petit
tat-major fonctionne
Beyrouth, qui essaye de soulager
leur
misre
effroyable. Parmi d autres
problmes, je mentionnerai seulement encore
celui
des rfugis hindous.
L ignorance
ou
la
superstition ont fait fermer trop de
portes.
Ces per
sonnes
dplaces, ces
victimes
des
rgimes totalitaires sont,
contrairement
ce que certains disent, des lments extrmement
sains moralement
et
physiquement,
et
trs
attachs
aux principes dmocratiques. Au service
de leurs convictions
et
de leurs esprances,
ils
apportent leur sant
et
leur
jeunesse.
Parmi
les
hommes, 24
p. 100
ont
moins
de
dix-huit ans,
61
p. 100 ont
de
dix-huit
quarante-cinq ans.
Parmi les femmes,
28
p.
100
ont
moins de
dix-huit ans,
57
p. 1
00
sont ges
de
dix-huit quarante-cinq
ans.
Au point
de vue
professionnel,
s il
est vrai que
nombre de spcialistes,
mineurs,
bcherons, sont dj partis pour diffrents pays d accueil dans des
conditions qui
n taient
pas trs
satisfaisantes,
nous
l avons
vu,
il reste,
d aprs
une tude
systmatique
laquelle nous
avons
procd
rcemment :
Ouvriers
qualifis 28
p.
100.
Agriculteurs
22
Employs
de
maison.. 12
Professions librales 7
La proportion des ouvrires qualifies
est trs
leve chez les femmes,
particulirement dans
le textile
et la
confection.
Parmi les professions librales, je citerai
3
000 mdecins, 250 chirurgiens,
200 chirurgiens-dentistes.
N y a-t-il
pas un dfi
au bon sens dans
le
fait que ces centaines
de
milliers
de personnes
vivent,
depuis
bientt
quatre
ans,
dans une
oisivet force
peu prs
complte,
qu elles consomment
alors
qu elles ne
produisent
rien
dans
une rgion du
monde
et
une poque o
tous
les hommes et
toutes
les
femmes devraient tre
associs
aux tches de
la
reconstruction
et
de
la
pro
duction Les Nations
Unies
vont-elles se dclarer impuissantes librer
ces
gens? Il n est pas question pour eux de demeurer en Allemagne, o ils
constitueraient,
dans
les
conditions actuelles, un
foyer
de troubles dans une
Allemagne surpeuple, encombre de ses propres
rfugis.
Sept millions
de
rfugis
d origine
allemande ont en effet trouv
asile
sur
le
territoire
depuis
la
fin
de
la
guerre,
la
suite
des dcisions de
Potsdam
et
de
certaines
dcisions prises unilatralement par
diffrents
pays.
-
7/23/2019 Le Probleme Des Rfugis Devant l'Opinion - Revue P.E 1949
7/7
17 2
FRANCIS BLANCHARD
II
importe que
le problme des
rfugis soit
rgl
non seulement
au bnf
ice
es
personnes
en
bonne
sant, des
producteurs,
mais au bnfice
de
certaines
catgories qui sont pour
l instant tragiquement
mprises, et
parmi elles
non
seulement
les intellectuels, mais encore les
infirmes,
les
inaptes
partiels
ou totaux, les incurables,
toutes
personnes qui ne rpondent
pas aux conditions
fixes
par
les pays d accueil.
En
septembre 1948,
Genve,
au conseil gnral
de
l O.
R.
I., un grand dbat s est tenu, sur l ini
tiative
de
la
dlgation franaise,
sur ces dernires
catgories de gens inaptes
physiquement.
Un
appel a t fait
la conscience humaine et l opinion
publique.
Je tiens
ici
souligner que
la France est
certainement un des pays qui a
fait le plus
pour soutenir la
cause
des rfugis. Le problme des rfugis
est en
France
un
problme
trs
ancien.
Pour
ne parler
que
de
l poque
con
temporaine je citerai l accueil des Russes
blancs,
des Armniens et des
rpublicains espagnols. Si
la
France n a pris que 22 000 personnes dpla
ces epuis
le
1er
juillet
1947, il
ne
faut
pas oublier qu elle a recueilli prs
de 600 000
personnes
avant
cette dernire guerre et qu elle reoit
tous
les
jours des
rfugis
politiques,
en nombre
important. Les
initiatives prives
se sont
multiplies,
et c est peut-tre en dfinitive la solution du problme ;
le souci qui les inspire
est
celui qui
doit
inspirer l action nationale
et
inter
nationale
:
redonner
aux
rfugis la
condition
qu ils ont
perdue,
la
condition
d hommes.
Francis
BLANCHARD.