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*r**'S>y.. \^
^>'
IMAGE EVALUATIONTEST TARGET (MT-3)
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1.0
I.I
1.25
IM 1125
W 122
40 12.0
1 1.8
U 11.6
Photographic
SciencesCorporation
23 WEST MAIN STREET
WEBSTER, N.Y. 14580
(716) 872-4503
tiV
-^\\
"^
O ^p^
XV.^^'
CIHM/ICMHMicroficheSeries.
CIHM/ICMHCollection demicrofiches.
Canadian Institute for Historical Microreproductions Institut canadien de microreproductions historiques
1980
Technical and Bibliographic Notes/Notes techniques et bibliographiques
The Institute has attempted to obtain the best
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copy which may be bibliographically unique,
which may alter any of the images in thereproduction, or which may significantly changethe usual method of filming, are checked below.
L'Institut a microfilm^ le meilleur exemplairequ'il lui a 6t6 possible de se procurer. Les details
de cet exemplaire qui sont peut-dtre uniques dupoint de vue bibliographique, qui peuvent modifierune image reproduite. ou qui peuvent exiger unemodification dans la mdthode normale de filmage
sont indiqu6s ci-dessous.
y Coloured covers/
Couverture de couleur
I I
Covers damaged/Couverture endommagde
Coloured pages/Pages de couleur
n Pages damaged/Pages endommag6es
DD
D
Covers restored and/or laminated/Couverture restaur^e et/ou pelliculde
Cover title missing/
Le titre de couverture manque
I I
Coloured maps/Cartes gdographiques en couleur
Coloured ink (i.e. other than blue or black)/
Encre de couleur (i.e. autre que bleue ou noire)
nn
Pages restored and/or laminated/Pages restaur6es et/ou pellicul6es
Pages discoloured, stained or foxed/Pages d6color6es, tachet^es ou piqudes
Pages detached/Pages d6tach6es
Showthrough/Transparence
Coloured plates and/or illustrations/
Planches et/ou illustrations en couleur
D Bound with other material/
Reli6 avec d'autres documents
D Quality of print varies/
Qualit^ indgale de I'impression
Includes supplementary material/
Comprend du materiel supplementaire
D
D
Tight binding may cause shadows or distortion
along interior margin/La reliure serree peut causer de I'ombre ou de la
distortion le long de la marge intdrieure
Blank leaves added during restoration mayappear within the text. Whenever possible, these
have been omitted from filming/
II se peut que certaines pages blanches ajout^es
lors d'une restauration apparaissent dans le texte,
mais, lorsque cela 6ta't possible, ces pages n'ont
pas 6t6 filmdes.
y
D
Only edition available/
Seule Edition disponible
Pages wholly or partially obscured by errata
slips, tissues, etc., have been refilmed to
ensure the best possible image/Les pages totalement ou partiellement
obscurcies par un feuillet d'errata, une pelure,
etc., ont dt6 film6es d nouveau de fapon d
obtenir la meilleure image possible.
D Additional comments:/Commeniaires suppldmentaires;
This item is filmed at the reduction ratio checked below/Ce document est filmd au taux de reduction indiqu6 ci-dessous.
10X
The copy filmed here has been reproduced thanksto the generosity of:
National Library of Canada
L'exemplaire filmd fut reproduit grSce d la
g^n^rositu de:
Bibliothdque nationale du Canada
The images appearing here are the best quality
possible considering the condition and legibility
of the original copy and in keeping with the
filming contract specifications.
Les images suivantes ont 6t6 reproduites avec le
plus grand soin, compte tenu de la condition et
de la nettetd de l'exemplaire film6, et enconformity avec les conditions du contrat d'j
filmage.
Original copies in printed paper covers are filmed
beginning with the front cover and ending onthe last page with a printed or illustrated impres-
sion, or the back cover when appropriate. All
other original copies are filmed beginning on the
first page with a printed or illustrated impres-
sion, and ending on the last page with a printed
or illustrated impression.
Les exemplaires originaux dont la couverture enpapier est imprim6e sont film6s en commenpantpar le premier plat et en terminant soit par la
dernidre page qui comporte une empreinted'impression ou d'illustration, soit par le secondplat, selon le cas. Tous les autres exemplairesoriginaux sont filmds en commengant par la
premidre page qui comporte une empreinted'impression ou d'illustration et en terminant parla dernidre page qui comporte une telle
empreinte.
The last recorded frame on each microfiche
shall contain the symbol -^ (meaning "CON-TINUED "), or the symbol V (meaning "END "),
whichever applies.
Un des symboles suivants apparaitra sur la
dernidre image de chaque microfiche, selon le
cas: le symbole ^^ signifie "A SUIVRE", ie
symbole V signifie "FIN".
Maps, plates, charts, etc., may be filmed at
different reduction ratios. Those too large to be
entirely included in one exposure are filmed
beginning in the upper left hand corner, left to
right and top to bottom, as many frames as
required. The following diagrams illustrate the
method:
Les cartes, planches, tableaux, etc., peuvent etre
fiii.i6s d des taux de reduction diffdrents.
Lorsque le document est trop grand pour Stre
reproduit en un seul clich6, il est film6 d partir
de Tangle sup6rieur gauche, de gauche d droite,
et de haut en bas, en prenant le nombred'images ndcessaire. Les diagrammes suivants
illustrent la mdthode.
1
c
LE
CONGRES1»K LA
BAIE SAINT-PAUL
sEcoNDE Edition.
Kimcz, j'y conaens,
P(inrvii que la rime,
En humble victime,
R'imniolfi au bon sens.
GHARLKM;(»Nh..
V,
-\s£f
QUfiBEC:<'. DARVKAU, IMPRLMEUK DIJ CONGRfeS,
82, Cftte LaMontagne.
1882.
A
'*^"'-~~- -
CANADA
NATIONAL LIBRARY
BIBLIOTHEQUE NATIONALE
UMR.
BBSffirbatTi
LA CLE I)U CONGRf^
NoiiiH lit) micrnv
CliHrlf'iiiiimie.
('"UNii
TiMirlosjiioii
I'litrizzi
Aiitoiiie Lc < 'liHtiv*'.
WaiiiiiiiHii. . .
.
Mom vii'f
Tcliiiiir
Miiniiw. VI[..Siiiiil- Aynes.
.
Lilx'iliii
Aiiyiiillc
'PnlljourS <'.MU('ll(' )
t«»iijours (hdxHi' . . ^
rjOIIfJ^llCH-IIDlillS. . . .
A rilApitiil
S!iiiit-Av<i(';it
Maiivaiao iniiie
KnikiesAnonyiiic
MoncduchoCapt't,
Suiiit-IIyiiiiii. .....
SidiUHj)
Corijot
Lo.«* ('oiijin'xsdis.
U»'V.(Mis. Tni.lcllr, .•iiiV'. IJai.'St-I'iiiil. M
I{(''V. N. (SiiiijiMs, iiiissiuiiii.iiic iiiix
Illiiiciis, puis CHI*' siicci'ssciir ilc
M. Tni.lrllr : J
Hc'V. ,). Siiiiis, cnit' siici'osfMif ilcsdciix
pri'inicrs. an iix' m<i lien '>
Tirs Mvv. M Clc'iiifiit. resilient !l la
Baii'St-l'.iiil ti
W('?V. Ant. Kaciiic, (Icsscrvaiil. K^^Usc
St .leaii-M.iplistc. \)iii'li('c, ti
Ilcv. Doin Iiaciuf. cine, Cliicmtimi . 7
R«'V. J. Ain-lair, cnie. <^iielM'.'
Hex. Ant. Maiiel. (lire St-Aiexis. . . |()
Hev. F. .Murisset. (Mire. Si-rrl»aiii. . . !(
Hev. .1. A. Bureau, cure, Sle .\irnes. II
Rev. Na|inle(iii L;iiil>ert(''. aiiiuiii<riiiii
cure. St-.Micliel II
Rev. A. II. Marc ail. cine, {'elite
Riviere .... \\l
Uev. H. Heaii'lel. emc. S| -.Miilmii.se. \:i
Rev. .J. H. N'iileiini ve, cure. Ilebert-
ville I J
Rev. J, Manpiis. aimioiiiiT. Ilopitai
(111 Sacr.-(\i'-nr 14
RV'v J. R. R iliiii. ciir<'. Islc-
anx-Gnies I.'i
Rev. Am. Fat'anl. cure, St-Url>aiii. .
.
IT)
Uev. Elz. .\uclair. cure''. St-rrl>aiu.. .'{I
Rev. I>. W. Raral.e. St-Aiexis, IJaoot-
ville ... H'Z
Rev. F.-X. Ddaiiccure. (Jran.l lirnle. :}•..•
Rev, .1. Sirois, cure, ('ap St-lyiiare. . •i'i
Rev. J. Cliapcnui. cure, Stc-Marie.
Beaiice ... li'.i
Rev. Oil Raiadis. cure, Sr-Anselirie. 'MRev. Atli. I ,epa;ic. curt', Stc-Catlicriiic 34
LK CONGRESDL' LA
BAIE SAINT PAUL
Rinio/,, ,i'y conseiis,
Pourvii (pu' 111 riiiio,
En Iiiiinblu vifliiiio,
S'imniulu ail Ixtii h<tih.
ClIAULEMAUDK.
AUez, mes vers, li.ibillds sans appr^ts,
Eu dedicace
;
Prdsentez vous chez le Cliauve, au Congr^s
;
Pars, ma preface
!
Si, par malheur, infortun(5s proscrits,
On vous pourehasse,
En vous jugcant comme nuls et sans piix,
Reviens, preface !
Mes cliers gamins, qui r(5sumez vos jours
En dMicace,
II faudra done pi^rir, et pour toujours,
A la prc^flice
!
Adieu ! mes vers, retournez au ndant,
Je vous efface
!
A peine au jour, vous mourez en nalssant
:
Adieu ! preface
!
2 —
INVOCATION
Je chautc du Congr6.s le grand Kvi^'nomont
:
Muse, an secoiirs : <li8 inoi ])ur (jui, luir ou, commentTant de fuits merveilleiix, d'ineroyableH miracles
S'accomplirent, malgre des muutagnes d'ubstaclea I
PliOLOGUE
On ($tait en Janvier de Tan soixante trois.
Le pays du grand nord, .si fertile autrefois, ,
Allait se congeler dans sa froide nature,
Lorsque surgit un liomme, une giimde figure
!
Un homme a large vue, lionune a plus large creur.
Qui fut du grand Congres I'in.spiru fondateur.
Honneur a ses travaux ! beni soit son c(jurage
!
On admire aujourd'hui les fruits de son ouvrage.
On met en question quel fut le promoteur
Du Congres, et quel est son veritable auteur,
Avant d'aller plus loin, nous devons k I'liistoire
Les monuments eonnus et ee qu'il en faut croire.
Deux hommes sont cit(*s : Charlemagne et Martel
;
Chacun p( rte le nom d'un illustre mortel.
Ensemble ils ont Tbonnour d'avoir donne naissance
A I'auguste assemblee ; et la reconnaissance
De la rive du nord se partage sur eux.
Le Congres, c'est regl(^, doit son etre k tous deux.
Martel I'imagina ; c'est son titre de p^re
;
Charlemagne chez lui le nourit, c'est la m^re.
Issu de tels parents, notre illustre Congres
N'eut qu'^ les imiter pour briller k jamais.
o• ) —
].A ( Al'lTALK
La riviero dii ClouHVi' unVit ]>()nr ('ii]>itul(»
Au iiouvfau rarlt'iiu lit su live ociidontule.
St'j)t j)r<tviii('.('.s (riilMtid t'oiiiu'Ti'iit le (.'oiifii'^s
;
i'lus Uml (riiuti't'H jtiiy.*^, (ruulrcs eiicon^ iipivs
8'y vinieiit aj,f«,Mv;^'i'r. Do lii co p'liiul royiiuiuo
On troi.s ]\lii^vs biil hints * se suiviivnt au trone,
A.ssistus (I'lin (JouyR'ii, saii.s Cluiiubru iii Senut.
Un cougresaiatu ctait choisi par cluique etut.
CHARLEMAGNE
A cap Coi'l)eau vivait, au pied de la montagne,
Un grand honnne, un grand noin (|ui signait : Charlemagne.
A notre capitale il ('tait resident;
Le Congr^s h clK)isit pour premier president.
Bien fait, six ])ieds de liaut, grant ])ar la ])restance,
Tar I'esprit il c'tait gi'-ant d'iutelligenee.
Homme lettre, poi'-te, il laissa des (jcrits
Que d'illustres autenrs auraient fort bien souscrits.
Doux et ferme k la fois : telle t'itait sa prudence
Qu'il gouverna son peu])le avec omnipotence.
Voili\ ses qualites ; son role est assez b(?au.
Peut-etre il efit h6 Ik'rrycr on Miraljeau,
Avec un pen d'audace et moins de sapience
;
Son grand p(^clie, ce fut son modeste silence.
Aux affaires du si^cle il (5t<iit moins lieureux,
Et s'engageait par fois en des pas liasardeux.
Simple comme I'enfant, nul en toute in(histrie,
Sa gloire, il faut le dire, en fut un pen tletrie.
• Note.— Les trois Presidents.
— 4 -
^Si I'on veut iin excin]»le, on imrlu encoro nu loin,
De m d»5coijfituTo au comnuTtH! do foin.
Je siiis historieii, pliKs fniuc ([110 (^luiritiihlo;
Je doi8 i\ raveiiir I'histoiro vt'ritable.
Charloniaj,'ue, au Congr6.s, .s'a(!(|uit iin \i;n\n<\ renom ;
Mais l^'laton9 un trait qui fait br6ch(! i\ son nom.
Fut-il hii'U hoMomblo en son funuuix voyaj^o,
Lorsqu'au pout Dorchester il lYauda son passage ?
On allait traverser un char coniblt? de grain;
II y sauto d'un bond, s'y blottit, et, soudain,
Disparalt dans un sac, qiumd la voiture approehe»
N'exhibant que son fond, qui send)lait uno poche.
—Holi\ ! contrebandier, reudez-voas, lui dit-on;
Mais deji\ le fuyard etait bien loin du pont.
En aflichant son nom aux clous de la barriere,
II noyait son honneur au fond do !a riviere,
Qui s'appela Saint-Charle, t dut, pour I'avenir,
Ijaisser de Charlemagne un pi^tre souvenir
COUSA
Un fier envahisseur, Illinois d'origine,
A la t^te des siens, de la cote voisine,
S'^lanqa comme un tigre aux portes du Congr^s.
Sans autre avis de guerre, en temps de pleine paix,
Le barbare inconnu venait faire le sii^'ge
De notre parlement, qui tomba dans le pi(5ge.
L'indigne usurpateur, par ce pur accident,
Fut ainsi du Congr^s le second pr(5sident.
II prit de suite en mains les renes du royaume
Sous le nom de Cousa, vol^ comme son trone.
Dents blanches, large front, plus que brun, presque noir,
(Eil fuyant, nez casse, 1' Illinois laissait voir
A sa d-marche alti^re, aux traits de sa figure,
TJn air d'ind(^pendaiite et ncmade nature.
— 5-
Cejwndaut, soyons juste, il futsago et prudent,
Bon adraiuiHtratour, j^'eiu'i mx, oimlent.
II fiiisiiit, lui chuteiiu, 1«'8 h')nnnurs de sa tablo
Avec i»rofusion, eu Crusus voritiililo.
En lui-mr'iiu! ounlissiint do sinistres projets,
En public il riivit runiouv de ses siijets,
Taut il feignit riiouneur, tant iljusu^d'adresse,
Tant il sut iniiter la veitu, par aouplesso.
Noble aux regards, dans I'onibre il nmsquait ses ddflauts;
Le peuplo ignore encur ses ni(5fait8 principaux.
Un seul fait nous le prouve. Amateur de la p^lie,
Lor.sque le droit public le prohilw et rempeche,
II s'evade, la uuit, s'enfonco dans les bois,
Enfreint, lui President, la d(5fense ues loia ?
Au livro de police
—
a.Ttic\e ^contrebande—On lit :
" Cousa frapixj de vingt piastres {d'araende."
Pr(5sident du Congres, il entra comme il sort
:
Par un crime il regna ! pour un crime il est mort !
TOURLOGNON
Tourlognon du Corbeau monte k la pr^sidence.
C'est du dernier Congres la derni^re stance.
Petit roi de la Miche, il arrive au pouvoir
Quand le Congres chancelle et penchejvers le soir.
Pourtant jamais la paix u'avait 6t6 troublde,
Et nul choc intestin, en la docte assemblde
Mais le Chauvre dmigrait des pays du grand nord;
Evfenement fatal ! ce fut un coup de mort !
C'est pourquoi Tourlognon, cette dtoile brillante,
Fut, par la circonstance, une etoile filante.
Partout 0^ le Congres devra se rdunir,
De son royal accueil il aura souvenir.
— 6 —Les princes disperses, permettez que je graveLea traits les plus sai Hants des munibres <lu conclave.
PATEIZZI
Adieu! vieillard auguste ! accei)te nos regrets,
CUmmt de Patrizzi, gi-and doyen du Congr6s!Le Congr^s a sombrd r Le juste patriarcheEvita le naufrage et fut sauvd dans I'arche.
Des <5tudes, du culte, habile dircctenr,
Be nos travaux publics il etait I'inspecteur.
Comme un ange gardien le Congr^s le vdn^re,Et sut toujonrs priser son noble caract^re.
De I'antique noblesse il (jtait descendant;
Noblesse oblige : il sut maintenir son hau't rang I
Le r^gne de Cldinent fut celui du roi sage !
II abdique et retient la royaute de I'age !
L'age et la dignit(5 finiront en ce lieu;
Jusqu'^ rage (5ternel, digne vieillard, adieu I
ANTOINE LE CHAUVE
Eiche Fort Pic, et toi, Cote de la Ni^gresse,De votre souverain dites nous la noblesse \
Un quart de si^cle il fut votre bien aime roi f
Un quart do si^ele il eut votre ccfur et sa foi f
Temoins de ses travaux, It'guoz h la m(5moifeSes talents, ses vertus, sa grandeur et sa gloire.
Ses anc^tresj dit-on, vdcurent h. Cadix;
Avant d'etre baron, il s'uppelait Radix.Vous le plantez partout
; rochers, monts on ravine^II est bien 1^
; partout il sait prendre racine.D^s lors vous prdvoyez que, sans baisser jamais,
Comme I'aigle, il ira jusqu'aux plus hauts sommetsl
Sachez comment r(5gna Don Antoine Le Chauve.
Adorable tyran ! son aiidace le sanve,
Son regard est un feu qui brftle jusqu'aux os;
Sa parole, uu torrent qui d^borde i\ grands flots.
Jamais pins fin matois, plus rus6 politique
;
II est partout, voit tout, T^gle tout sans r^plique.
" On ne s'aperqait pas, disent ses gouvernds,
*' Qu'il nous mena vingt ans, et par le bout du nez.**
II s'en va droit k vous, il vous attaque en face,
Sans reculet, s'arr^te, et revient, quoiqu'on fasse.
II avance k propos, se tait ou parle peu;
Son grand pouvoir consiste k bien cacher son jeu,
Qu'on le pr^vienne en tout, jamais il ne demande ;
Qu'en tout I'on soit soumis, jamais il ne commande,
II vous fait d savoir qu'il vous sert tant qu'il peut
;
Croyant vous-mSme agir, vous faites ce qu'il vent
En faisant tout pour lui, I'on se croit redevable
Qu'il daigne envisager le tout comme acceptable,
A Ten croire, il serait votre humble d^biteur !
Oui, tant que vous serez son humble serviteur
!
Du reste, c'est bien I'art de la diplomatic ;
Le berneur pille tout, le bern^ remercie,
Pr^s de vingt ans, Le Chauve illustra le Gongr^s,
Prit une large part h ses nombreux succ^s.
Avec ses qualit^s, ses vertus, son adresse,
Le Chauve 6tait en route, il volait sur Vexperesse,
Dans I'ordre militaire il gravit tout honneur,
Et de Sherbrooke enfin fut premier gouverneur.
WANANISH
Le jeune Wananish, radical de naissance,
Venait dans le grand nord de fonder sa puissance.
— 8-Pour mieux civiliser ses rudes Montagiiais,
III s'adjoignit d'abord la race des Maltais.
I Tribun, soldat, gmud prince, un tant soit per vampire,II sut en peu de temps dtendre son empiro.Vaillant comme Cesar
—
veni, vidi, viciAller et voir et vaincre ^tait I'instaut pour lui.Avant d'avoir blanchi, croyant k la science,II niait tout d'abord I'art de I'expdrience.II refusait de croire, il le sut par les faits,
^
Que ce grand art du sage, on I'apprend k ses frais.
I
Plus prompt que refl(5chi, comme on est au jeune age.Sans craindre ni prrivoir le danger du naufrage,II se lancait aux Hots, diit-il n'en pas sortir.
Son exploit des Foulons sulJit c^ I'avertir.
ijj;
II apprit, il saura jusqu'^ sa demise lieureQue le mot voU au vent, mais que Vdcrit demeure.Le temps, ce maitre habile, a fild son chemin,Laissant, par ci, par Ik, tomber un parchemin!Wananish est plus vieux. II avait la science
;
II sait mieux ; maintenant il a I'experience.
Avec son regard d'aigle il s't^lance au progr^s,Et, par un long circuit, englobe le Congr^s.On sait que Baie-Saint-Paul fut notre capitale.
Wananish sans faQon pretend bien qu'on detale.
IllI Cause, effets, droits, vouloir, force, raisons d'dtat... I
Le Congr^s est vassal ! tel est le rdsultat,
Le Congr^s avait, li:, tout son prestige antique !
N'importe, il faut qr itter cette plage historique !
ijji Adieu ! monts escpvp^Sj chanuants pays du nord !
Congi'^s, sois plus heureux, sous le droit du plus fort
!
MOEAVIEF.
Salut ! Stadacona, riche arsenal de guerre,
Vieux congres des Hurons, si glorieux nagu^re f
— 9 —
Nd des Kondiaronk, Gros-Nez Moravief
Du grand Ononthio vint occiiper le fief.
Soldat dL'g(3n(5r6, lui-meme le confesse,
II n'hdrita des siens qu'un titre de noblesse :
" Grand chef du Cul-de-Sac et de la C6te-au-Chien."
Fut-il grand conqudrant ? L'histoire n'en dit rien;
Mais en ce cas le doute est facile h rtjsoudre,
Puisqu'il est bien connu qu'il n'ainmit pas la poudre I
Dans les moindres dangers, prudent jusqu't\ Texces,
II signait des traitds, toujours avec succfes.
Aux menaces de guerre 11 se montrait paisible;
Faire mourir les gens !.... il etait trop sensible 1
Avec ce caract^re et ce temperament,
Moravief dut-il 6tre un grand conqudrant ?
Sa vertu principale dtait d'aimer I'enfance;
II sut la conqudrir k force d'opulence.
Au milieu des bambins, intrdpide guerrier,
En revue 11 paissait des soldats de papier-
Volant au champ de Mars—c'dtait sa table ronde
—
De son fusil de bois il ravageait le monde.
Jjk, point de trahisons, de poignards assassins ;
Tambour bat, clairon sonne : En avant, fantassins I
Cent villes en carton, tourelles et murailles,
Disparaissaient sous terre, en autant de batailles 1
Son rfegne fit dpoque au pays des enfants :
Lui-MSme en tons leurs jeux s'adjoignait aux moins grands.
Enfant jeune, enfant vieux, enfant k tons les &ges.
Sans etre un des plus fous, sans ^tre un des sept sages,
Aux tournois des enfants il dtait le vainqueur;
S'il fut jamais un roi, ce fut le roi de coeur.
Ill
— 10 —
TELMAR
An pays des Ha! Ha I dans Thumide savane,
Telmar avait dressd sa royale c ibaneDe son peuple sauvage, il ,'cUut le grand Chef,be donna pour r^guer, le titre de LeBref.Astronome savant, il mettait sa scienceA servir le Congr^s
; et son experience,Au depart, au retour de la grande assemblde.L amenait k prdvoir la pluie ou la geldeII gouvernait la lune
; (elle en gouverne tant !)II rt%lait la tempgte, il enchatnait I'autanAussi fixait-il bien I'dpoque d'un voyage
"
On dtait s<ir du temps en suivant son prdsage.C est lui qui choisissait jour et semaine et mois;Et le Congr^s toujours en passait par son choix.^n fait dastronomie, il prononcait en maltre •
Un coup d'a3il vers le del, c'e^tait son barom^tre.L^
^-ef, k tons dgards gentil homme parfait
-Uu cote corporel dtait assez mal faitCarre, robuste et frais, pas tr^s haut de stature •
Comme ses gouvernds, pas tr^s beau de figure•
'
LeBref etait vaillant, courageux, plein d'lionneur;Tout etait grand chez lui, I'dme, I'esprit. le coeur
Anguleux, siUonnd, tel dtait son visage •
Ton hargneux, verbe sec, tel dtait son langageSon rire dtait horrible; et, pour tout ddfinir
'
Sil voulait s'dgayer, vous I'entendiez henni^!Ce qu il a d'imparfait, il le tient de nature •
Mais au Congr^s, partout, jamais gloire plus pure !
MAURICE VII
En cotoyant le gouffre, au chateau du Banquet,On trouve un gros Sei^eur, Urbain Maurice sept.
— 11 —
Sage l^gislateur et discret politique,
Urbain parle assez pen, raais vcix brfeve, dnergique.
On ne sait ce qu'il pense, on ne sait ce qu'il est
;
On ne sait co qu'il aime, on ne sait ce qu'il liait.
A son chateau, chez lui, rien de plus honorable
;
G^nt^reux, gai, civil, on ne pent plus aimable.
Puisque dans le Congr^s il ne dit, ne fit rien,
Je n'en puis parler mal, je n'en puis parler bien.
Quand plus tard du Congr^s on ^crira I'histoire
:
Urbain parla tr^s peu, dira-t-on, c'est sa gloire.
Comme Napoleon, puisqu'il faut le classer,
" Sans haine et sans amour il vecut pour penser."
SAINT-AGNfiS
De tes monts escarp^s, Marquis de Sainte Agn^se,
Descends, viens nous montrer la race Montagnaise.
La paix r^gne au grand nord ; le sabre est au fourreau J
Des travaux sur I'histoire enrichis ton Bureau
!
Le ^lontagnais, dis-nous, est-il fait comme un homme ?
Vit-il de chair humaine, ou de bourgeons de gomme ?
Viens, r^v^le au Congr^s ce type original
Qui tient un si beau rang dans le r^gne animal.
Les cents peuples du nord auronf done leur histoire
:
En r^crivant, Dagnes y trouvera sa gloire.
LIBEETIN
Vive Napoleon! Vive Lalibert^ !
On acclamait un membre au Congr^s ajout(5.
Pour le dire en deux mots, je pense qu'k tout prendre
On ne saurait noter quel service il sut rendre.
En entrant il se range en tete des mutins,
lO _
Et de suite est ^\\i le chef des Libertins.
Pour savoir le seul liien auciuel il partioipe,
C'est qu'ii fut toujours ata'ulo eu son mauvais principe.
II (^tait riclic : on sait comment il s'eurichit;
Notons, pour son honneur, que ce fuc sans dt51it.
Souvent pour les neveux uue mort opportune,
En exportant le douil, importe la fortune 1
II a baiss*^ le ton, ce tril)un r6volt(i,
Depuis qu'en d'autres lienx, il est I'autoritd.
Le chef des Mascoutins a changd de carriere;
II a changed de nom, de tttre, de banni^re.
Grand maitre de sa loge, au chateau Saint-Michel,
II n'a qu'un ordre, un mot : pouvoir universel
!
Du reste, il I'a juv6 : Paix avec tout le monde !
II ne veut qu'un tribut : E^v^rence profonde !
Sur la rive du sud, en face d'Orldan,
II commande le ciel, la terre et I'ocdan.
Le loup s'est fait agneau. Toujours soumis, il aime,
Adore le pouvoir c'est-5,-dire lui-meme !
Mais pour bien r^ussir rien ne vaut le succfes.
Puisqu'on s'en trouve bien je renonce au proems.
ANGUILLE
i' Halte ! roi n^grion ! nous viens-tu des Antilles ?
— Non, pardonnez, Messieurs, c'est le roi des anguilles.
Je sors de I'eau, je viens me chauffer au soleil
;
Permettez qu'un moment, je sois votre pareil.
Aussitot du Congrfes chaque membre se l^ve
Et reqoit dignement ce potentat de gr^ve.
Chacun donne la main ; lui, donne la nageoir,
Se couche sur le fianc, n'ayant rien pour s'asseoir.
On place un bassin d'eau sur une large chaise,
Pour qu'il puisse au besoin s'y baigner k son aise.
fiii
— 18 -
Dfipuis lors, ail Congr^s, il fut toujours constant
A venir avec nous se faire homme un instant.
TOUJOURS COUCHfi, TOUJOURS DEBOUT
Tout h coup le Congr^s est saisi tlY'pouvante
!
Tous allaient fuir ! Bientot dans sa d(3marche lente,
On voyait s'avancer un gros etre tout rond,
Tout court et tout trapu, tout frais, tout rubicond.
Est-ce un homme ? est-ce un globe ? On ne salt, mais il roule,
Et, sans marcher, se meut, comme fait une boule.
Tout de mSme il devieut un membre du Congres
;
II en faut de tout genre ; ainsi veut le progr^s !
An grand nord glacial en Janvier il transpire;
Au moindre mouvement, avec force il aspire,
Engouffre I'atmosph^re, et, fort condensateur,
II sert pour le Cougr^s de bon ventilateur.
En sa rondeur parfaite, il (5tale une sphere,
Oil la geographic est peinte toute enti^re.
S'il tourne, I'horison ddplace ses niveaux,
Ce qui change la carte et les points cardinaux.
II n'est pas bien assis sur son orbe antarctique
Et varie k tout vent sa pose astronomique.
Plus d'un navigateur s'est mal oriente
En fixant le compas sur son pole aimant^.
Comment peut exister cette machine ronde
Qui seule r^unit et ciel et terre et monde ?
Get etre vit debout, bien que toujours couch^,
Partout il est h plomb—toujours il est pench^.
N'importe en quel chemin, il recule, il avance,
II s'arr^te, il repart avec la meme aisance;
II s'endort n'importe o^ ; lui-meme est sot^ luvet,
Son lit, son matelas, son opulant beaudet.
— 14 —
Tel que voua le voyez, par ruse et par cabale
Cot aUroit Astrogoth preudra la capitale.
LONGUES MiVINS
" Tienp, tiens, comment qa va "?
H(5bertville vit naltre, au seiu (Hi Sajijuenay,
Un vaillant cougressois cariviueiit contourn(5.
Longs piiids, longs bras, long cou, long nez et long visage,
Et, malgr! ces longueurs, pen svelte de corsage,
Jean Longues-mains, tout court, est admis au Congr^s,
Sens retarder en rien la course du progr6s.
Un teint jauue safran, un front haut et conique
Le feraieut eroire issu des plages du Mexique.
Lorsqu'en branle il se meut, d'unpaa tranquille et lent,
II vous produit I'effet d'un pendule ambulant.
Mais ne mesuronf point les honimes t\ la toise
;
On sait son origine—elle est charlebourgeoise. '
Ses ancetres, franqais de temps imun!'mor(5,
N'ont v(5cu, que Ton sache, ailleurs qu'au Tr(5carr4. '
N^ noble, et resta noble ; et j'en donne la preuve,
En disant qu'il s'inscrit :" le Sieur de Villeneuve."
A L'HOPITAL
Un jour, certain Marquis fut present, par hasard,
Aux travaux du Congres, et crut y prend part.
Je tiens h rappeler tons ses titres de gloire.
Qui devront au Congres le remettre en m^moire.
Contradicteur sans fin, s'il peut vous accoster,
Fftt-il de votre avis, il faudra contester.
C'est au point, qu'il oublie et pardonne une offense,
Pour le plaisir d'avoir avec vous discordance.
Congressois, le Marquis se prit au s^rieux
— 16 —
Et fut digne toujours, en tout temps, en tous lioux.
Tels furcnt ses travaux, tol fut son grand niurite !
Aujourd'hui loin du monde, il vit en cenobite,
Et cache ses grandeurs sous I'babit monaoal.
Son dernier Marquisat est sis ii I'liu^'ital.
SAINT AVOCAT..' _
Dom Baptiste, avocat, un toi\6 de chicanes,
Qui sait des vagues lois les tortueux arcanes,
Locuteur Eloquent, habile du m(5tier,
Fut raembre du Congr^s, dont il devint greffier.
Pas rapide et cassant, vers I'Olynipe il se pousse !
De sa taille assez courte il ne perd pas un pouce !
Ainsi que son discours, son geste est saccad(5
!
De sarcasme en sarcasme il a toujours plaid(5 !
Le puissant orateur, sans que rien I'ext^nue,
Parle fort, rit tr^s fort, et plus fort (5ternue I
Oubliant tout ^ coup son passe glorieux, > ' i,
L'avocat, le greftier, se voyant assez vieux,
Salua poliment les quatre points du monde,
Se fit moine, et chercha la retraite profonde.
Respectueux silence ! et taisons ses defauts,
Puisque lui meme il va les voiler k Clairvaux.
MAUVAISE MINE.
Du Grand Sud au Grand Nord un noble s'achemine;
II vient d'etre ct66 le Baron de la Mine
!
II s'appelait Drafaf ; le mot n'est pas coulant,
Mais oubUez le son, le maitre est fort galant.
Qu'il d^clame, on entend un ton d'ophicl^ide;
Quand il tousse, on croirait au tonnerre homicide.
Son titre le fait voir, il ^tait financierj
If I
— 16 -De suite lo Congr^s le fit aon trdsorior.II suit le grand secret : pierre philosoj.luile I
II lunnonce au Cougvha de sa voix inaKiHtroleTour lui ,K,„r nous, iK)ur tous. U va faii'e un trt;sor
!
Changer 1 avoine eu fur, changer le fer on or ?
Turtant sur ce pied h\, braqu.^ sur son dtoileII nargue I'ocdan, et vogue ^ jjleine voile.
Visant k I'opulence et tier do ses j)rojets,II nous traine apr^s lui, remorquant le CongrfesChez lui, toujours, i,artout, c'(5tait lu.gniticence 1n recjut le Congr^s
; co fut sumbondance I
Trop souvent g^ndreux, inais prodigue, jamaisII aurait mhit6 de plus briUauts succ^s.Cepeudaut son ardeur, au fournaux enfiamdeSengouffre, tourbillomie, et .'^chappe en fum'de !
Adieu! nobles projets ! tant d'efforts sontpei-dus!Vce vutis I il succombe, et malheur aux vaincus !Quel affreux ddnoument ! fer, or, trdsor et mineEt richesse et Congr^s, sous lui tout s'extermine!
EPILOGUE.
lis dtaient de ce monde oi les moins belles chosesOut souvent beau destin •
Et, pas roses la miette, ils voulaient ^tre roses,Ne iiXt-cQ qu'un matin
!
UN Episode dit congr£:s.
Le Chauve et Libertin, avec MoraviefPour partir attendaient Mons. Antoine LeBref.Onze heures
! tous les quatre endossent la fouixure •
- 17-
Le signal est donnd ; clm'^iiii imnd sa voiture.
All on hoard ! nous piirU<ii.s, iiiais ii rcliours du vent,
Sans prt'voir du ju'ril lu spectuclo (5nu>uvant.
II neij,'eait i)ar niniict'aux ; tons le8 tinfants d'Kolo
SitUaiont, groudaiunt, liurlali'Ut autour de la carriole.
Jamais vent jdus horriltle ot plus ('pais In-ouillurdd
N'ont assailli la terro, au dire des vieilliirds.
Mais lo Congri'S le veut, trij)l(jns noire courage,
Et jurons d'altVontcsr la teniiu'te et sa rage I
Alerto ! avant ! partons ! Et ])uis caliiii-ealia,
Nous somincs dans Saint-Iiocli, ca va juni niais qa va.
Dorclit'ster ! jiont fanioux qu'illuslra CliarUiUiagne,
Ouvrez, c'ost Ic Congres qui part pour sa cauipagne.
A CO mot dc CoiigruH, Ic portier on ovoil
Scrute chacun dc nous, ])our assooir son conseil.
" Un frippon autrefois (*) passa ])ar controbandc;
" II nouuna lo Ccngros ; sorio/ vous de sa bande ?
" Lisez sur ce poteau son opitaplio on douil :
" C'ed id qvhin (jnind nom (fit au fond du cercueil.'
Sans doute il entondait surcliargor lo poage
Du gros sou d'autrofois, noto commo arrorage.
Mais de suite un cinf^ cents lui tombe dans la main,
Qui tourno la barriere et livro le clioniin.
Enfin liljres du pont nous laissons la rivi6re,
Et sans perdro lo tom])s, va pour la Canardidre.
Nous allons dovant nous, no sacliant ]ws le mal
Qui nous attend. Uioutot notro jn-oniior clieval
S'enfonce et disparait, ne lais.sant sur la scene
Que Le Chauvo dobout, coinnio un mat de car^ne,
Annoncjant qu'i\ la mer s'ongloutit un vaissoau.
miracle ! o bonheur ! I'esquif revient sur I'eau !
Et Le Chauve enbardi navigue k la surface,
Decide en un clin d'oeil qu'il faut gardor sa place.
Compaguon et coclier lanc(is pardessus bord,
(*) Charlemagne, page p. 4, vers 5i^me. B
— 18-
Le Chauvo rostc st '1 ot poiirvoit ^ son sort.
11 so fait Cfipitiiitic, et, jjiir re toiir d'udrosso,
Doit quitter lu dernier le imviro on iletresse.
Quel([Uo suit le dun},'er, il ho siiuve jivant tout
;
N'iinporte h ([\ni\ naufnii^e, il stirna^'e partout.
Toujours lui ! voyez done eoniine il se aaeriHo
Pour les chers naufnij^es ! Mui.s hien Hot ijui s'y fie 1
Cependant ])a.s k pas il se voit enconihrer;
On croit i\ chaciue instant (pie I'estpiif va sunibrer.
Le vaisscau ballottc'; par lo vent qui I'assii^j^e
Plonge, reviont, replonj^e en roceaii do neige.
j|!,Le terrestre marin tantot ptniche ii babord,
,,Taut6t, suivant la vague, il se jette i\ tribord.
ill'L'ouragan c6do enfin ; voiture, honnne et choval
Triomphent, trois contre un, dans ce eonibat naval
!
ij
Le Chauve dc^gage parvient a I'autre rive.
' Mais quo vois-jo la-bas Hottant a la derive ?
Cinq naufrages sont-li\, qui, glactis juscjuaux os,
A peine respirant, luttent contre les Hots.
Au secours ! Aussitot sans avis ni requetes,
Arrive un escadrou de jjlongeurs en raquettes
Qui font pour les mourants des prodiges d'effort.
Chacun saisit le sien et le ram^ne ii bord.
I Le Congr^s est sauv(j ; tons reprennent courage;
On repeche, ici, liV, les dtJbris du naufruge.
Qui n'est pas du Congr^s doit garder la raaison,
Ou no sortir jamais qu'en la belle saison.
T^moins de nos malheurs, restez chez vous tranquilles
I
Voyez oii nous voila ! trois heures pour deux milles !
Nous en t5tions rendus b. I'asile des fous;
Le plus sage e^t 6t^ de nous y loger tons
!
Du moins pour ce jour 1^ les regies ordinaires
j,; i
. Nous auraient signal^s: quatre bons pensionnaires.
iill
:J'
d
— 19-
Le reste dii trajet se fit sans acoitlciit;
Jusqu'au miliou dcs Caps auciiii iiutrn incident.
—
Le secoml jour, lundi, nous t'tionscn arritro;
II falhit mal^'r«j nous couclier i\ la baiTiire.
Nous arrivions a pinnc, et uos chcvaux restia,
Criaient que i>our le tonips ils ('taiont trop lestds.
Pour etre otlioicl, on tient conseil do guerro
:
Conime en tous los conseils, on ne s'accorda gu^re;
Lo Chauve opina seul jiour se rendre ii Paul's Bay;
Le reste d»5cida do loger chez Troniblay.
II dtait nuit; qu'importe au prudent capitaine,
Qui Irouvo en tout jxjril uno poito certaine
!
Le lendeniain, mardi, nous hlions an Oongr^s
;
Mais avant le depart il fallait voir aux frais.
Tant pour le j)ain, le beuire. et tant pour la barrifere;
Taut pour le foin, I'avoine, et tant pour la liti6re.
Done, conibien pour clia(iue honinie et pour chaque animal ?
—" Vingt sous pour un chevuux, trente pour deux cheval"!
La bourse en main, Le Chauve acquitte sans rien dire,
Puis se detourne un peu, puis pouf ! il part h rire 1
II faillit payer cher son trop d'hilarit(5
!
L'hotesse, une sagane, en sa rude fiert^
Saisit un tisonnier, le brandit et le lance,
Ajustant I'insultcur, en lui beuglant : vengeance !
Fin voilier k tout temps, Le Chauve, vent debout,
Cingle h quatre-vingt nceuds, et pare ainsi le coup !
Le trait part, tourne, siilie, atteint, heurte, saccage
Tout ce qui fait obstacle k son libre passage.
Du gros Moravief il dcorche le nez,
Qui par sa taille (5tait I'un des plus fortunes.
Amoindri des trois quarts, ce nez quel dut il ^tre !
Encore et tel qu'il est fait honneur h son mattre
!
Touch^ Idg^rement, I'elingue^ Libertin
Se dess^che de peur, en baisant le gourdin.
(i
! i^ I
— 20 —La longuour do aa taillo h tel point s'cst accrue,Qu'il est ct ivstom syuoiiimo tie <,'ruc !
Lo projeetile eiilin vu fVapper an nientonLe raboteux LeJlrel'; et dc la jusqu'au frontOpt^re ces sillons, ce labour, ee lieraage
Qu'on observe partout, an prc^ de son visaf^e !
Oi\ done i^tait Le Chauve, aiitenr sen! du conllit ?
On le trouva bien loin cache ilerriere uu lit ?
Nos aieux sV-criaient: "Tout pour la Ki'"publique "
1
Aujourd'hui, tout pour moi, t(>lle est la politique !
Caj.itaine, d) Le Chauve attendait le dernier;Le Chauve, niatelot, s'enl'uit tout le j)reniier.
II sait choisir sa place, en un (tani,'er suja-eme
;
II monte ou bien descend, au besoin, pour lui'm^rao.Tantot il prend la chanibre, et tantot c'est le pent
!
" Tel brille au premier rang, qui s'eclipso au second" I
Mais tr6ve de morale : et brossons les souilluresDe nos blessi^s
; voyons I'etTet des meurtrissures.Apr6s examen fait, sondage et pansenient,Le conseil le decide, on part dans un nion'ient.
Preparer les chevaux—le CongrtVs nous ai)pelle !
Vite!plus de retard ! htltez vous ! qu'on attelle !
Mais nouveaa contretemps; impossible! jamais!Les chemins sont combles! i)artout cinq ])ieds d'epais !
<^) Charlemagne, responds: montrais-tu la fon^uroEn passant chez Ti'end)lay, t(^te en bas, s.ms toiture 1 1
!
(3) Est-ce uu autre forfait que, ))our se defrayer,Le gardien de cc'ans veut nous faire payer ?
Non, ce n'est pas son fait; maia e'est tout autre chose.La terapfite et la neige en sont la seule cause.
(1) Pnpe 18 vers 136me.
( 2 ) Page 4 vers ft^mo.
(3) Page 17 vers 21i)me,
lilji
Messieurs, nous (lit Trembltiy, no partoz que domain;
II fiiut d'ii'i la ban lever tout Ixj clieniiu !
—Treniblay, troinl)lo do ]HUir, on trace nous la route
!
II taut partir de suite, ct si cher ([u'il on cpute !
Treiublay part et roviont avoc uu traiueau neuf
Qu'il fait tirer d'avaut jnir un robusto bdUii".
Le bauif ot lo traiueau font un etroit canal
;
On navigue assoz bien en suivant ce clieual.
Quel trajet ! quels perils ! quel teni])s! cpielle tJquipL^e
Mais sans le merveilleux, oi\ serait Tepopt^e ?
Torre ! torre ! liourra, a, a. a ! Le Congr6s eat ouvert;
Projets et docrments sent 3ur le tapis vert.
Tou3 les Congr6s du mondo ont inondd la terra
D'ordoiniances, de lois ; toutes sont ii refaire.
Nous portons des (5dits, connue nos chers a'ioux;
L'univers va toujours, pas plus r^al, mais pas mioux.
Accusd, je dois dire un mot pour ma d(?fence
;
Cost court, mais e'est assez : Honni ipii mal y pense !
Je suis peintro, je point;pliotographc, niiroir,
Je ue puis mdre blanc co qui rtitliichit uoir.
APPENDICE.
LE CON-GR£s DEVANT LES PUISSANCES.
"Guerre au Congres"! Eh bien! d^truisez son essence;Dispersez fondateurs, membres et pr^sidence.
Vous aurez beau faire affreux le tr^pas,
Le Congres meurt, mais il ne se re^id pas !
On a poit^ Chez lui tous les maux de la guerre;Tous les engins de mort ont lanc^ le tonnerre.
'
En vain la foudre a toufamis en Eclats;
Le Congres meurt, mais ne se prend pas !
On fit luire h ses yeux la gloire et la richesse
;
Honneurs, titres, blasons volaient a son adresse.
Lui, noble, il tient devant tous les appas
;
Le Congres meurt, mais il ne se vend pas.
!!l!
1877.
CANTATE DU CONGRfiS.
CHANT ANNUEL, A SHERBROOKAir: Vengeance Corse.
E,
in
Puis qu'aujourd'hni le Grand Congi-fes s'assemblePour honorer son digne Gouverneur;E^unissons nos cceurs, nos voix ensemble,Et c^l^brone oe jour aveo bonheur I
— 23 —
Du Grand Congr^s nous suivons les assises,
Et prenons part h ses noinbreux travaux;
A tant cVhonneur si nous sommes adinises,
Applaudissons par nos chants les plus beaux
!
Salut, Messieurs, de notre hommage
A vous I'universel suffrage
!
Dans vos labeurs gloire et succ^s 1
Que votre nom {hisj vive a jamais
!
II
Que des soucis le fun^bre cortege
Jamais n'assiste k vos Congr^s joyeux 1
Nobles amis, que le ciel vous protege,
Pour que longtemps vous chantiez en ces lieux :
" Oh ! qu'il est bon ! oh ! qu'il est agr^able
*' De vivre amis, dit le Proph^te-Eoi
:
« Oh ! quel bonheur ! quel plaisir delectable,^
« Quand le coeur seul donne et recoit la loi 1
"
Une ame, un coeur, ciel sans nuages
!
Aux voyageurs mer sans naufrages !
Saiute amitic^, bonheur et paix !
Tels sont nos vceux (bis) pour le Congr^s.
Ill
Toi qui toujours voulus ch^rir I'enfance,
Digne doyen d'un si beau choix d'amis
;
De°tes bienfaits recois pour recompense
L'amiti^ des enfants, que tu ravis
!
Si la gaite, ta fidMe compagne,
Menace un jour de s'dloigner de toi
;
Tu penseras au sac de Charlemagne,
Au noir Micmac qui causa tant d'6moi I
' m
— 24 —Tu fus enfant d tons les dgea !
Mais le premier ties enlUnts sages I
Ano8 tournow, rede valnqueur IVive h. jamais (his) le voi de cceur !
IV.
Homme de Dieii, que le Congi-^s V(5n^re,Recois ici les vanix de tes eufaiits
!
Puisque pour nous tu veux Stre un bon p^reNos cceurs te sont, crois-le, reconnaissants !
'
Plus de vingt ans, tu fus I'ami sinc^r6D'uu peuple heureux d'oWir k ta voix !
Le ciel t'a feit notre Ange Tutdlaire !
Piit-il jamais faire un plus digne clioix !
r>ans le Congr^s, ^i la seance,
Chacun te dit:" Son Excellence !
"
Du Grand Oongres, Grand Fondateur,Du Grand CongTt^s (his) tu lis Thonneur
DEMANDS D'UN CONGJi:
Chanteeparunejeune Slhve
Au Grand Congr^s la guerri^re IroquoiseS'en vient offrir la branche d:Olivier !
Comme autrefois, la race MagogeoisePourrait cueillir les palmes du laurier!Mais non, Messieurs, (^coutez ma requite :
Soyons amis, de tons c'est I'int^ret !
Qu'un grand cong(5 couronne cette f^te
;
Et, ce jour-1^, fumons le calumet
!
I ; I
— 26 —
Le Choiur.
Merci, Messieurs, votre passage
De jours meilleurs est Ic prdsage.
—
Un grand congd, c'est du progr^s !
Salut, bonheur (hia) au Grand Congrfes
!
COMPLAINTE DU SAC-EERANT.
On dit que Charlemagne
Naquit k Iloyal-Bourg,
Eiche et belle campagne,
Aujourd'hui Charlebourg;
Son p^re avait un pare,
Sa m^re un riclie sac.
Un fondeur en cuillferes,
Son plus proche ve'.xu,
Grand faiseur de myst^res,
Qui s'appelait Tintin,
Portait toujours un sac
Rempli de bric-^-brac.
Souvent du voisinage
Un enfant tracassier
AUait faisant tapage
Et criait au sorcier;
" Tintin, ton vilain sac
" Est bon pour un Mic-Mac."
Un soir, c'est maitre Charle
Qui va trop pr^s du bord
;
Tintin le voit, lui parle,
Et v'lan ! lui jette un sort
:
" Du jour de la St. Marc'* Tu porteras ton saoT"
— 26 —
D'lin regard proph^tique
Plongeant clans I'avenir,
Le sorcier fatidique
Lui lance un souvenir :
•* Prends bien garde h ton sac
" Ou tu seras Mic-Mac."
M '
Depuis lors Charlemagne
Tratne un sac k la main,
Qui partout Taccompagne,
N'importe en quel chemin :
Qu'il tourne ab hoc, ah hac,
Toujours il tient son sac.
liiiiitll
Un jour il se decide
A traverser un pont
;
Mais la bourse ^tant vide,
II faut payer du front
;
Lorsqu'on lui dit : Go back
!
II plonge dans son sac.
Ill
Plein de raisins, d'amandes,
Le sac en certains lieux,
Etalant ses offrandes.
Fit ouvrir tons les yeux
;
C'^tait au bord d'un lac,
Au chateau des Syriac.
Durant sa pr^sidence
Charlemagne au Congrfes,
De son sac d'abondance
Pr^sidait les apprets
:
Tout en faisant le brae,
Chftcua pillait son saa
i.<i ' .^Jl. •smmm'^mmi
— 27 —
Eiche en agriculture,
Charle, en vendant son foin,
Dut subir I'imposture
D'un sieur amt^ricain
;
Comptant sur le Green-hack,
II voit maigrir son sac.
Le sac avec son Maltre
S'cn allait an Congr^s
;
Mais ce dernier, le trattre,
S'endormit tout expr6s
Et reva qu'un mic-mac
Assassinait son sac.
II fait une complaints
De larmes, de sanglots,
Oil sa douleur est peinte
En poetiques mots
:
Tout est deuil ! Allia black
Sur la mort de son sac.
" De la m^saventure
" Le Congr^s afflig^,
" En grande procedure
" De suite a d^cid^,
•' Pour punir le Mic-Mac,
" De remplacer le sac.
On cherche par la villa
Un sac en maroquin;
C'^tait par trop civile
En faveur d'un coquin,
Car enfin son vieux sac
N'allait que hc-^-rac.
~ 28 ~La chose est bien certaine,
Le sac fut retrouviJ
;
Jamais il n'eut la peine,
L'honneur d'etre voU,
Puisque jamais Mic-MacN'eut pris ce gueux de sac.
.. Mil
En faisant J'inventaire
Du sac ressuscit(5,
On sut par ie Notaire
L'exacte verite;
C'dtait I'antique sac
Du jour de la St. Marc
!
On sait que le coupable
Se fit raccusateur
!
La preuve en est palpable,
Punissons I'imposteur
;
Q\i'k I'accusi^ Mic-Mao11 donne son beau sac.
i
'1
L'offense est capitale,
Elle est faite au Congr^s
;
Qu'a la cour Martiale
On juge le proems :
Lui-meme il vole un sac,
Lui seul est le Mic-Mac.
Le sort du vieux prophets
Mdritait grand crddit
;
Le malheur se complete
Comme il I'avait prddit
:
Charle en perdant son sac
Est devenu Mic-Mac
I! I
— 29 —
PEOCfiS DE LA CANNE.
Messieurs, lionnc jtistice
Pour un autre proces !
Un repris de police
Conipaniit an Congr^s
!
C'est I'antique Mic-Mao
Du trop cel6bre sac 1
C'est encor Charlemagne
Connu par ses fortaits
;
Deux fois digne du bagne !
Messieurs, voici les faits;
^)epuis qu'il prit un sac
II est restd Mic-Mac.
De quoi n'est pas capable
Celui qui vole un sac
!
D'un premier vol coupable,
Charles, dc^ja Mic-Mac,
Va droit h I'Evechd,
Eaire un plus grand p^ch^.
Avec soin, le profane,
Du Seigneur de ces lieux
Yole la sainte canne,
Qu'il cache a tons les yeux !
En se disant :" Du moins
On n'a pas de t(imoins !
"
Mais bientot la victime
De cette trahison
D^couvre qu'un grand crime
A souillc^ sa maison !
L'Histoire du vieux sac
Fait soup^onner I'Mic-Mac.
— 30 —On fait une descente
En temps innattendu
:
Et de la can no absente
Le visage est coi;nu :
Ce sont ses yeux, ses traits,
Qu'on I'exhibe au proems.
On ordonne une enqii^te
Pour constater le fait
;
Mais lui, dans sa requete,
Decline tout nit^fait
;
Dans ce vol tout rdcent
II se montre innocent.
i!i!H
! wM
ill!'
11
Messieurs, je viens vous rendre
La canne que voici
;
L'enipruntant sans la prendre,
Je la rapporte ici
:
J'en avais grand besoin,
Voyez, j'en ai pris soin.
Touchd de sa pri^re.
On voulait paidonner;
La cause tout endure
Allait s'abandonner,
Lorsqu'arrive un tc^moin
Venu d'assez peu loin.
La preuve est trop certaine,
Le vol est bien prouv^;
Mais on suspend la peine,
Tout doit etre approuv«5;
Pour le prochain Congr^s :
C'est un nouveau proems.
".^
— 81 —Du reraords qui I'accftble
Charleinngne interdit,
S'en vient plaider coupable,
Et pleurnichant, nous dit
:
" Du vieux sorcier Tintin
" Je subis le destin ! ! 1
Le sac avec la canne
Sont sur un seul terrain;
Quel beau sue in chicane !
Et qu'il promet d'entrain 1
Qui vola canne et sac
N'est autre qu'un Mic-Mac.
NoTB.—Une riposte ni6morable et victorieuse fit boane justice kI'auteur de la comi^luintc, qui cessu de clianter.
KRAKRfiS
Du pays des Titans, Drafaf, en gi"os seigneui,
S'est rapprochd des Dieux ; c'estpresque un Monseigneur.
Un humble enfant du nord, sans marcher sur sa trace,
Lui succMe humblement ; mieux que ca, le remplace.
On peut se rendre au but par chemins diffdrents
;
L'un s'dlance par bonds, I'autre marche h pas lents.
Celui qui va moins vite est plus sftr de se rendre.
Tout arrive en son temps h qui veut bien attendre.
Sans richesse et sans gloire, Elzear de Krakr^s
Sans apprets et sans pompe entra dans le Congr^s.
Au banquet Saint-Urbain, largesse hereditaire !
Lk, Krakr^s nous recut autrement qu'd I'eau claire !
Laissons le vivre un peu, pour savoir ce qu'il vaut.
Ne I'adorons qu'^ temps ; chaque homme a son ddfaut.
— 82 —
ANOXYME
Un congressoiH stina noin ivsiilo a I )»i foot's Buy.
Rctmnchu/ uuu Icltru et lint!/ : li.iriitilic.
Sans titles, c.ais cartons, il salt payer d'audace
Et vaincro lo Conj^-^'s, a forco «lu nienacc.
Choveux roux a son chef, barbe rousso au nionton,
Kouasatro nn pen partout— ditcs, (ju'on fera-t-on ?
De la junusnt Laltr(!!Vo uno a«iti(|ije lej^'ondo
Comnio assa.sin fc'rocu cxigc! qu'on lo pcnido.
Mais LcHrof, /^I'lu'roux, fit j^tuco ii liai'iialx',
Qui flit, dans le Congrt's, riioniunir do Bagot's Bay.
Au Congr6s, cnninio iulliMirs, tol, qui lilait sa corde,
Par un rotour biucere obtiont misdricorde.
.)
MONCOUCHEAu Congrts du grand nord, qui touchait k sa fin,
Un bout d'honmio, arrondi, robusto ot nmsculin,
Pour etre congressois, so dit do noblo souclio.
II porte un fort beau nom : Lo Baron do Moncouolie.
Lo Congr6s n'est jias cliiche; il prcnd gros ot petits,
Largos, ronds ou carr(f's, rocho, pierre on rubis,
Moncoucho est congrossois—promier et dernier stage.
Comme il anive, il part, dans la vigueur de Vdge.
N'iinporte ; etre arrive!', c'est un comble pour lui
!
Mort ou vif, au Congres le jour de gloire k lui
!
CAPET
Une riclie stature, une taille virile,
Tel se montre h vos yeux Capet d'Ignaceville.
II est beau, grand, bien pris, le sait, le fait savoir.
Habile constructeur, il aime h laisser voir
j>^> ^A
— «« -Un t»!mj)l« d«' j^Tiinit, quo liii-in«iino il faoonne.IK)ssolii;^o iMirtout ! l>t>iiii toil, hollo mfU'onn^ !
Mais doux luunls olochoK^iH, q.i'on a))or<,oit do loin,Qu'on prondmit volontiors pour doux mulos do foin,Aux youx do.s CDMuuiHsours, no trouvoront |Kjint grilceCupot Houl los udoro ! A lui 8oul Krand l.icn fusae i
Cnpotd'Iffuiioovillo (Mit un si.^^/o uu Congriis.—ArchiLocto, il pn'..sidu iiux tmvuux dos paluia.Sous le gouvomoniout il fut ert^e' niinistre
Et luissu do son r^gne un r61o ussoz sinistre.
SAINT HYGAN
Baron des Jarrets noirs, Soigneur de Saint Hygan,Dans la brique et la tuilo un habile artisan
;
Flamboyant Adonis, k la fraiche fijrure,
Dor^ sur tranche, il luit du casque k la chaussure.grand Congi-tVs, voila celui que j'ai I'honneur
De presenter chez vous, comme un savant faiseur.
Vous lo croiriez timide; il en a I'apparence
;
Mais laissez le partir, vers le but il s'dlarce.Drap^, fouiT^, vgtu d'un chaperon or fin,
S'il s'occupe de vous, c'est pour servii sa fin.
En tous genres d'ouvrage, il invente, il fabriqueFonts, toits, murs, raorunients, toujours avec sa briqueVous ne le troublez point; il sait tout, pense k tout,II reve k tout, dit tout
; jamais il n'est a bout.
^
Si vous parlez culture, il vous rdpondra tuile;S'il a'agit de peinture, il vous fournira I'liuile
Avec temt de vertus, quel ^lan au progr^s :
Quel tomme au Canada ! quel giuie au Congr^s I
— 84 —
SlDAItAr
}
Sidarap, iin monsi(>uv, an C<ni<T;r^s fnt adjoint.
Coimnont y ])arvint-il ? Vo .s no h saurcz i)oint.
Fier et hantain do mino, il porto liant la hnppo !
Vions croirioz, h le voir, cpio touj(;urs il s'occupe
Des astros, du soloil, dos cioux, du firnianiont.
EiTonr; cot air altiov no diiro qn'un nioniont.
Lorsf|n'aillouvs on choz lui, vons rapproclioz, il cliarmo;
Seuls, les proniiers abords vous tionnont on alarnie.
Congressois ? mais nfm an Congros qno fit-il ?
II fut du Syndicat rin«,'enieur civil.
Un long clioniin do for Ini doit son origine :
Lui-monio on invonta la nouvollo machine.
II Ic r(5git si bion, qu'on voyage, a tout tonii)s,
Sans redoutor la neige on la pluie ou Ics vents.
Sdn(^cal en petit, Sidarap saura fiuro,
Ricbe comnie un anglais, son paradis sur terre !
I;
\i:i:\
k
COENET
Connaissoz-vous Cornet ?—Corps agile, es]irit fin,
Cceur aimant, belle hunieur, oaract^re enfantin.
D'une botte i\ ressorts, un bonlioninie k surprise
Vous saute k la figure, et crac ! vous electrise.
Ce Cornet, fjico ^Mimaine, api)arut an Congres,
Salua, sans s'asseoir, fila I'instant d'ajn'^s.
D'un p&le h. I'autre il va, part, court, voltigo, arrive,
Sans vous laisser le temps do lui crior : qui vive !
Comrae il est prompt en marclio, il est bref en discours
En deux mots il a dit : Oui, non, jamais, tonjours.
De partout k partout, semblablo i\ I'oiseau mouche,
II sautille k tous points, eflleurant ce qu'il touche.
J'entends dire : k quoi bon ce fringant moulinct ?
•I!
— 85 —E?ifin, duns lo Senat quo fit-on de Comet ?
Voici: i)ar I'linivers il lit ])hi.s d'un voyage,
Et d'Antoine LcCliauvo il fiit dix uus, le page.
D(i Cornet, jus(iiie la, c'cst le mauvais cotu;
Tournez la feiiille, il plait, vous etes cncliantd.
D'lm corps ulectrisL- c(nit (^tincelles brillent
;
Du cervuau do Cornet cunt Jets d'esprit petillent.
A tout ce qu'on pent dire il sait niettre nu bon mot
;
Et vif, la coninie ailleiirs, il riposte aussitot.
Au Senat, Sieur Cornet eutre et sort ii toute lieure
;
Si le corj»s n'y tient pas, resi>rit y fait deineure !
Sous ses vivos couleurs jo I'ai point tel qu'il est
!
Cost bion lui ! c'est lui soul ! Vous connaissez Cornet
!
TCHICOUTIMY, IknE Lune du Ier Mois.
A MORAVIEF Ier,
Grand Chef des Hurons,
Salut."FiikiiE,
Wanauish I recoit avec joie I'invitatiou que tu lui
fais d'assister au conseil do tons les Cliofs, et, pour cela,
de so rondro au quatorziome jour de la lune dans le
pays des Iroquois. Tu sais, et tons les autres cliefs le
savont connne toi, jamais Wanauish n'a manqud d'as-
sister a de tcls eonseils, tant que vous les avez tonussur les bords de la Grande Riviere dans la cabune deCelui qui r^gne i Tour Lognon. Ni la neige, ni la
pluie, ni les vents, ni los tempotos, rien ne pouvait le
retarder dans sa marche, tant son cceur avait soif derencontrer sos freros, les cliefs dos autres nations. Au-jourd'hui, il n'en est pas ainsi : Wananish a toujours le
memo coeur et la memo volontd ; mais uuo volontd plusforte que la sieune le retieut captif dans son pays des
liii!!
— 36 —
Montagnais. Le Grand Ononthio, qui commande k
Stadacond, n'aime pas que Wananish laisse son pays de
chasse ; voiU pourquoi il I'a eniprisonne dans un©
grande cabane et I'oblige u instruiro dans I'art de la
chasse et de la guevre une troupe de petits Montagnais.
Comment veux-tu que Wananish se rende dans le pays
des Iroquois ? il n'a ni canot, ni raquettes ; il ne se sou-
vient plus du sentier qui le conduisait autrefois sur les
bords de la Grande Eiviere, Tout ce qu'il pent faiie,
c'est d'errer/pensif, sur les bords de la Koushpaagan, f^e
la Miitabetchouan, de la Ouiatchouan, etc. II ne tourne
plus ses regards vers le lieu ou se leve le grand astre,
il tient toujours ses yeux fix^s vers la teiTe, et son es-
prit ne vit plus que dans I'image des soleils disparus k
I'occident.
Pars done seul, Moravief, pour le pays des Iroquois;
que ton cheval de feu te conduise promptement et sftre-
ment. Salue pour raoi le Grand Chef du Conseil et
CeUe qui ha a donne la vie, ainsi qu'^ moi ; et dis leur
pour moi tout ce que ton coeur de ills et de fr^re t'ins-
pirera. Salue tous les autres chefs, et dis leur que pen-
dant que tous ensemble vous fumerez avec joie le ca-
lumet de paix, "Wananish, retir^ dans un petit coin de
sa cabane, fumera aussi ; mais il fera noir dans ses
pensdes.
Pars, mon ccenr et mon esprit t'accompagneront jus-
qu'^ ton retour. Je ne te demande qu'une chose, c'est
de me rendre un compte fidele de toutes vos delibera-
tions, de tous vos chants de paix.
N'oublie pas de saluer pour moi les femmes de la
pri^re qui se d(5vouent k I'instructiou des petites Iro-
quoises, et toutes les robes noires que tu rencontreras.
J'ai dit.
Ton Fr^re,
WANANISH I.
— 37 —TCHIKOUTIMY, 9km Jouk
DE LA LUNE DU IeR MOIS.
Au Grand Chef dea ffurons,
MORAVIEF
:
-n :.SaLUT.
FUERE,
Trois fois le wanan a quitt^ nos rivieres pour re-gagner nos grands lacs amers ; trois fois aussi le castor ardpar(5 et relev6 sa chaussde, depuis que les chefs desautres nations tiennent leurs conseils dans le pays desIroquois. Autant de fois, Moravief, toi, dont le ca3urest une source de bonnes pensdes et de bons sentiments,tu as portd ton esprit vers Wananish et tu I'as appele auconseil des guerriers sur les bords du Magog. Tu sais
pourtant que Wananish n'est plus hbre, que ses piedssont comme morts, et que, depuis quinze lunes, on lui
p^se I'air qu'il doit respirer et on lui mesure la longueurdu sentier qu'il pent parcourir. II est vrai, de m^meque ces petits oiseaux que, pour ton amusement, turetiens captifs, entendent de temps h autre la voix deleurs ^compagnons qui voltigent autour de ta cabane,de m^me Wananish a entendu ta voix, mais pas plusqu'eux il ne peut briser les barreaux de sa cage pourrejoindre ses freres.
Plus que les autres, ton dernier appel a trouble lecceur de ton frke qui regrette de n'avoir plus la liberty
de I'orignal:
il aurait etd si heureux de rencontrer lesautres chefs et de fumer avec eux le calumet de paix etsurtout de voir et de consoler sa vieille mere qui estmalade, la-bas. Ne pouvant faire plus, Wananish teprie de lui dire qu'en apprenant I'accident qui lui esti.rrivd, son coeur a saign^ et qu'il saigne encore
; qu'ilvoudrait endurer ses souffrances pour I'en delivrer etqu'il ne peut plus retenir son esprit ici, mais qu'il esttouJQurs Ik-bas, pr^s d'elle.
5!!
— 38 —«
Mais ponrquoi to dire mes pensdcs, Moravief?
N'as-tu pas eu line m6re, toi aiissi ? Ne rainiais-tu pas
plus (]iio tu t'aimes toi-meme ? Tu sais jmr cousuquent
tout CO que peut ressentir le cceur d'un enfent quand il
connatt que sa mhve souffre et qu'il ne peut se rendre
aupr^s d'clle. RemplacQ-moi Itinc aupr^s de ma m^re
;
quand tu seras dans sa cabane, devant elle, laisse parler
ton grand cceur ; il lui dira tout ce que le mien vou-
drait lui dire et mieux que le mien ne pourrait le faire.
Salue le grand Ononthio Iroquois ainsi que tons
les cliefs et, avec eux, fume pour toi et pour moi le
-calumet dt paix.
Salue les femmes de la prieres, ces cceurs si aim(5s
du Grand Manitou, ces vierges oui ressemblent k la
M6re du Grand Esprit. Demanae-leur une de leurs
prieres de feu et pour ma m^re et pour son enfant. J'ai
dit.
Ton Frere,
WANANISH.
OKANDE FETE A LA BAIE ST-PAUL.{Correspondance au " Courrier du Canada.''^)
Dimanche, le 15 Janvier, (5tait jour de liesse pour
les habitants de la Bale S-Paul. Le Eev. M. P. H.
Beaudet, cur^ de cette paroisse, avait I'honneur de rece-
voir k son presbyt^re NN. SS. les ^veques de Sher-
brooke et de Ghicoutimi, les anciens curt^s de la Bale
St-Paul, ainsi que plusieurs autres E^vds. messieurs de
aes amis. Le vendredi pr^cedant, les cloches sonuant
il toute vol^e nous apprenaient I'arrivee de Mgr Antoine
Racine accompagn^ du Kev. M. Jos. Auclair, curd de
Quebec et Vicaire General du diocese de Ghicoutimi,
des R6vds MM. Charles Trudel, Superieur du College
Ste-Aune, de M. Nerde Gingras, cur«^ de St-Gervais,
— 39 -
tons deux anciens curds de la Baie St-Paul, et des
Revds MM. L. A. Marcel, curd de St-Joseph de la
Beauce, Nap. I^ilibertd, curd de St-Michel et Fid61e
Morissette, curd de St-Joachini.
D'un autre cotd, Mgr Dominique Racine, accom-
pagnd des "Rdv MM. F. X. Delage, curd de N. D. de
Laterri^re, L. W. Banibd, curd de St-Alexis et Elzdar
Auclair, curd de St-Urbain, arrivaient aussi pour se
rdunir tous au presbytere de la Baie St-Paul. Inutile
d'ajouter que I'accueil qui leur a dtd fait par notre
digiic curd fut rempli de cordialitd. Le diuiauche, une
messe pontificale a dtd chantde avec grande pompe, et
Mgr Antoine liacine a ofificid, accompagnd des Hevdds.
Messieurs dont Ics nouis suiveut : Pretre assistant, M.
Chs. Trudel ; diacres d'honneur, MM. L. A. Martel et
L. W. Barabd, diacre d'office, M. F. F elage, sous-
diacre d'olfice M. Nap. Lalibertd ; mattic des cdrdmonies^
M. Joseph Paradis, vicaire do la Baie St-Paul. Autrone prdsidait Mgr Dominique Racine assistd des rdvd-
rends MM. Joseph Auclair et P. H. Beaudet. Le ser-
mon de circonstance fut donnd par le rdvdrend M.
Ndrde Gingras, qui s'en est acquittd comme toujours
avec une d:oquence admirable et une dmotion tellement
sincere qu'elle gagna bientot toute I'assistance, bien dis-
posde k la vue des deux illustres prdlats, de ses anciens
pasteurs et des autres Messieurs assis au chceur. Lea
vetements des officiants dtaient des plus riches et des
plus beaux.
M. P. X. Bois, citoyen de la Baie St-Paul, aide
d'autres personnes, avait employd plusieurs jours pour
ddcorer I'intdrieur de I'dglise.
L'Orgue tenu par Melle C. Fortin a fait entendre
ses accords les plus harmonieux.
A I'exercice de I'archiconfrie, le Revd. M. Chs.
Trudel fit une touchante allocution prenant pour texte
1
I
7
— 40 —
Bonum est nos hie esse. II rappela en termes ^mus
les beaux jours qu'il avait passds a la Baie St-Paul, et
combien il etait heureux de se trouver en pareille cir-
constance au milieu de ses anciens paroissiens ; comrae
au sermon du matin I'assistance etait vivement impres-
aionn($e.
Apr^s la messe, une adresse de bienvenue, conte-
nant Texpression de la reconnaissance et de I'attache-
ment les plus sinc^res, fut presentee aux r(5v(irends MM.Charles Trudel et Ner^e Gingras par M. le notaire
Fortin, au nom de tous ses concitoyens, qui s'(5taient
rendus en foule pour voir encore une fois ceux qui
avaient 6t6 si ddvou^s pour eux. On regretta bien
sinc^rement alors I'absence du rdv^rend M. Joseph
Sirois, aussi ancien cur^, qui n'avait pu se rendre k
cette f^te pour des raisons majeures : il s'etait fait re-
pr(5senter par le reverend M. L. W. Barab^. Les reve-
rends MM. Trudel et Gingras r^pondirent en termes
forts dmus k cette adresse. lis rappel^rent aux vieil-
lards a cheveux blancs les jours heureux qu'ils avaient
coulds ensemble dans cette paroisse, conseillant aux
jeunes gens de marcher sur les traces de leurs p^res.
Le soir, il y avait brillante stance au convent des
r^v^rendes Dames de la Congregation. NN. SS. les
^vfeques s'y rendirent accompagn^s des reverends MM.d^jk nommds, auxquels vinrent se joindre le r^v^rend
M. P. Boily, cure des Eboulements, et Lauriot, cure de
St.-Hilarion. La grande salle de reception etait decoree
avec le goiit le plus exquis.
Un programme varie et des plus charmants fut
execute avec le plus grand succ^s. Les adresses, le
chant, la musique, les drames, tout a ete parfait. Nousavons surtout remarque une charmante operette specia-
lement composee par une reverende Dame du convent
en I'honneur de NN. SS. les ev^ques de Sherbrooke et
l~-s i
- 41 —
Ohicoutinii et des autres distingues visit(Mirs, opc^nittc;
daiLS luquelle les sentiments les ])lus extjuis etaieiit ex-
prirac^a dans les terines les plus delicats.
Le tableau vivant representant le courfinnemcnt au
oiel de St-Antoinc et de 8t-I)oniiniqne a c'ite parfaite-
raent reussi. Apris cette fete, des bouquets furent
prdsentds avec un delicieux petit compliment par les
plus jeunes el^ves k NN. SS. les eveques, aux anciens
cures et au rev(?rend M. P. H. Beaudet. Les distingues
visiteurs adress^rent quelques mots en termes tr^s
(5mus, feliciterent les revdrendes Dames du succ^s cum-
plet de leur soir(5e lit les remercierent des bons momentsqu'elles venaient de leur faire passer.
Le lundi matin les cloches qui avaient annonc6
Tarrivee de ces distinguds visiteurs, aunoncaient aussi
leur depart, et le^ voeux et la reconnaissance des citoy-
ens de la Bale St-Paul les accompagnaient dans leur
voyage.
CANTATE DE BIENVENI.
lER CHCEUR,
Soyez les bienvenus,
Apotres de Jdsus !
Pour neus, jeune famille,
Gaiment le quinze brille.
Parmi nos Visiteurs,
Saluons nos Seigneurs.
Avant cette soirc^e
De toutes ddsirde,
Parmi nos Visiteurs,
Saluons nos Seigneurs.
_ 4'^
2ftMR OIKKUR.
L'c'cho, coinino i\ I'onvi,
l)e Shorbrooko i\ Chieoutimi,
Do sa voix Imrinonieuse,
liedit notro ode joyeuse.
Salut, saliit, illnstros Visiteura !
Saint, salut, surtout h nos ScijiimMirs.
3km P: CIIO'iUR.
Jamais soirs plus charmants !
Jamais plus douco jouissance
N'a brillo, depuis huit ans,
Sur nos heureux cceurs d'onfants.
Aussi votre prcjsence,
Honorable Congr6s,
Cueille reconnaissance,
En semant des bienfaits.
Souriez i\ I'hommage
De nos chants, de nos vceux,
Du cceur c'est le langage :
L'amour les porte aux cieux.