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COMMENTAIRE FRANAIS LITTRAL
SOMME THOLOGIQUESAINT THOMAS D'AQUIN
Droits de iradiicUon et de reproduction rservs
pour
tous pays.
Copyright by Edouard Privt, 1927.
R. P.
Thomas PGUES, 0.MATRE EN THOLOGIE
P.
MEMBRE DE l'aCADMIE ROMAINE DE
S A I N TT H G M A S-D A Q U PROKESSELK DE SAINT THOMAS AU COLLEGE ANGLIQUE (ROME)'
I
N
COMMENTAIRE FRANAIS LITTRALDE LA
SOMME THOLOGIQUESAINT THOMAS D'AQUIN
XVII
LES
S^-^CRElVIKISrTS
BAPTME CONFIRMATION
(Saint Jean Danisi-ne).
TOULOUSE EDOUARD PRIVATLinRAlHK'BDrl'KlH
PARIS
PIERRE TQUILIUHAlIlK-^lUTKtJn
li,
ULK
Di;S
AUTS,
I
'i
Sj, UUK HONAl'AKTi:. 8a.
9^7
NIHIL OBSTAT
:
R.
P.
Hyaclnthe LCOxMME,Lecteur en thologie.
U. P.
Emmanuel LUSSIAA,
Lecteur en thologie.
IMPRIMATURMarseille, 21
septembre 1927.
Fr.l'
HiLARioN TAPIE,rieur Provincial.
Toulou.se, 28 septembre 1927.
J.
DLIES,Vie. gn.
ou.. -
^
'-=2
AVANT-PROPOS
de la Le prsent volume du Commentaire franais littral Somme thologiqiie continue la Troisime Partie de la Somme.Il
comprend de
la
question 60
la
question 72.
Avec ce nouveau volumequi commence.le trait
c^est le traitla
des sacrements
De
la
question 60
question 65, vientla
des sacrements en gnral.le trait
De
question 66
la
question 71,
du sacrement de baptme.
Et, enfin,
la question 72, le trait
du sacrement de confirmation. volume Nous avions d'abord pens donner dans ce mmede l'Eucharistie, dela
le trait
question 78
la
question 83.
Mais
le
volume et
t
vraiment trop
fort et trop
peu ma-
Nous avons prfr garder le trait de l'Eucharistie exceptionnelle pour le prochain volume. Son importanceniable.et sa perfection
dans l'uvre de saint Thomas demandait
qu'il ft publi part ettaire lui ft rserv.
que tout un volume du
Commens'il
Le manuscrit
est dj prt. Et,
plat
Dieu, le
volumetome
paratra sans trop de retard.si
Pourla
le
actuel,
les
matires traites n'offrent pas
mme
transcendance, elles gardent cependant un intrt ratlention
que nous ne saurions trop recommandernos lecteurs. Lesiinralsix
de
questionstoutela
du
trait
des sacrements en
commandent
suite
des questions devant
considrs en venir dans les divers traits des sacrements trouve expos ce qui touche la nature.particulier.
On
y
\iii
AVANT-i>R0P6s.
la ncessit, l'eflet, la cause,
au nombre des sacrela
ments.
Un
des points les plus dlicats est celui deles
grce
que causentcette g-rce.
sacrements
et
de
la
manire dont
ils
causent
Nous nous sommes appliqu
mettre la penserelief.
de saint Thomas, sur ce point, en trs haut
Le
trait
du sacrement de baptme renferme des expossclart sur toute la viela
ou des aperus qui projettent leurchrtienne.Il
en
est
de
mme
pour
question consacre
la confirmation.
Nous ne nous attarderons pascette
faire
remarquer que dansla
nouvelle partie de
la
doctrine sacre tudie
lumire de saint Thomas, nous
sommes
rest fidle h la
mthode que nous avions
choisie ds le dbut de notrelaiss le ct polles
Commentaire. A dessein nous avons
mique devenu prpondrant depuisRforme. Et unefoisle
querelles de
la
de plus on pourra se convaincre,
nous l'esprons, quela vrit
moyen
le
plus efficace de dfendrele
contre les hrtiques, est encore, suivant
beau
mot de
Pascal, d'exposer cette vrit dans l'harmonie de
sa suite et
de son intgrit.
Sainl-Maxiniin,0(1
^l\
septembre 1927,
la fle (le
l'Exaltaliori de la Sainte Croix.
LA SOMME THOLOCiIQUETROISIEME PARTIE
QUESTION LXCE QU'EST LE SACREMENT
Depuis l'Ascension du Christson gouvernement suprme
et sa prise
de possession de
main, sous
l'action de ce
du Pre, le genre hugouvernement, s'achemine l'acla droite
complissement dernier deEglise.
ses
destines.
Les lus viennentle
puiser aux sources du salut ouvertes par
Christ dans son
Ceux qui
les
mpriseraient
se
condamneraient d'euxles
mmes
leur perte ternelle.
De
l
l'importance souveraine de
connatre ces sources du salut. Elles ne sont pas autres que
sacrements det-il
l'glise. Aussi hien, saint
Thomas nous
dclarc-
tres
aprs la considration de ce qui touche aux mysdu Verhe fait chair, nous devons considrer les sacrements de l'glise qui ont du Verhe fait chair leur elTicacit .qu'((
Les sacrements, en
elVet,
nous aurons
le
montrer continuelletre tenus
ment au cours du
trait (|ne
nous ahordons, doivent
comme
des sortes de canaux, rattachs
dune
part la Passioni
WII.
Les Sacrements.
2
SOMME THEOLOGIQUE.
du Christ, ou du corps du Christ immol sur la Croix et y rpandant tout son sang, et aboutissant d'autre part tous ceux qui viennent les recevoir, pour leur communiquer la vertu dusang rdempteur.La place de ce nouveautrait,
dans l'conomie de
la
Sommemar-
thologique, apparat d'elle-mme, aprs ce qui avait t
qu danstie
le
Prologue de
la
Troisime Partie. La Troisime Par-
de
la
SommeElleest
thologique traite,le
Homme.sum via, moi quiPre,est lesi
toute entire, du Dieucommentarre lumineux du mot que lele
Christ disait l'Aptre Thomas,veritas et vila;
soir
nemovenit ad Patrem
du jeudi-saint nisi per mele
:
:
EgoC'est
suis la voie, la vrit et la vie;
personne ne vient au
ce n'est par
moi
.
L'homme, dans
Dieu-Homme,
Cette tude
chemin qui nous conduit au Dieu. du Dieu-Homme, qui forme
tout l'objet de la
Troisime Partie,
commel'a
l'tude de
Dieu
tait l'objetla
de
la
Pre-
mire Partie,tie,
et
ltude de l'homme, celui de
saint
Thomas
divise en trois. D'abord, l'tudele
Deuxime Parduet
Dieu-Homme en Lui-tnme, dansles
mystre de son tre
dans
mystres de sa
vie. Puis, l'tude
muniquant
sa vie par les
du Dieu-Homme nous comsacrements. Enfin, l'tude du Dieu-
Hommeet
nous amenant au terme de sa glorieuse Rsurrection de son ternelle vie dans le ciel. Aprs avoir achev l'tude du Dieu-Homme en Lui-mme,les
dans
abordons maintenant, avec
69 premires questions de la Troisime Partie, nous la question Go, l'tude du Dieusa vie
Homme communiquantHsuffit
aux
hommes
parles sacrements.
d'indiquer l'objet de cette seconde tude pour en marla
quer l'importance. C'est
mise en uvre du salut que
le Fils
de
Dieu nousfaite
a
apport; c'est l'application, pouvant et devant tresa
chacun de nous, del'intrtsi
Rdemption.offre
Outre
qu'une pareille tude
par elle-mme,
nous y trouvons encore,
l'on peut ainsi parler,
un
intrt
tout spcial d'opportunit ou d'actualit. La grande hrsie des
temps modernes,
l'hrsie protestante, porte
presque
exclnJ^i-
vement surfaite
celte
communication deparles
la
vie
du Dieu-Homme({u'ils
aux
hommes
sacrements, surtout en tant
QUESTION LX. sont confrs parla
CE QU EST LE SACREMENT.
6
socit hirarchique de l'glise catholi-
que romaine. Et
le
concile de Trente, dans ses dfinitions dogla
matiques, n'a gure d'autre objet que de fixer sur ce point
doctrine de l'Eglise catholique contre les fausses interprtations protestantes.concile,si
Des 25 sessions qui composent ce grandsur12 qui restent,
l'on fait abstraction des i3 sessions qui s'occupent:
de son organisation
les
il
en
est 10
quiet
traitent de la justification
ou des sacrements. D'autre part,le faire
nous aurons souvent l'occasion denitionstion de la doctrine de saint
remarquer,
les dfi-
du concile de Trente semblentet
n'tre
que
la
canonisa-
Thomas dans
son trait des sacre-
ments
dans celui de
la justification.
L'hrsie protestante devait concider avec l'apostasie des
Nations, des Peuples et des Rois, se sparant de l'glise,
et,
par suite, de Jsus-Christ Lui-mme, considr dans l'exercicede sa Royaut rdemptrice.
grand mal de l'apostasie des Nations, que l'glise vient de proclamer nouveau la Royaut du Christ, instituant, pour !e dernier dimanche d'octobre, laN'est-ce pas cefte
pour remdier
du Christ
Roi.le
Nul doute quene ft reconnule
plein et parfait exercice de cette Royautles
jour o
Peuples
et les Rois,
commel'glise
les
individus eux-mmes, se reprendraient vivre ostensiblementet
publiquement
la
grande vie chrtienne dont
est
l'organe divin, et qu'elle assure aux
hommes
par
les sacre-
ments du Christ Rdempteur.Le nouveauties.
trait
que nous abordons, comprendra deux parles
La premire considration portera surla
sacrements en
gnral (de
question Go
la
question 05). La seconde portera
sur chacun des sacrements en particulier la question 90,
(de la questionla
66
Somme, qui est demeure inacheve, par la mort du saii\t Docteur; on l'a complte par les questions empruntes au Commentaire dula
dans
Troisime Partie de
livre des Sentences
:
ces questions,la
formant
le Siippl.
Mais
il
ne
s'agit
de Vaulorit au premier sens, dont
le
pouvoir
est ab-
solument incommunicable, ainsil'article.
qu'il a t dit,
au corps de
h\id lertium approuveeffet,((
la
raison de l'objection et dit qu'en
pour
viter cet inconvnient, c'est--direle
pour
qu'il n'y
et point multiplicit de ttes dans l'glise,
Christ n'a pas
voulu communiquer aux ministres son pouvoir d'excellence.
CependantLui-mmet
,
ajoute saint
Thomas,
s'il
l'et
communiqu,ne l'eussent
ft rest la tte principale, et les autres.
que secondairement
Le Christ aurait pu
communiquer son pouvoiraux sacrements. MaislesII
d'excellence
d'autres, en ce qui touchefait.Il
ne
l'a
point
s'est
absolument rserv ce pouvoir; dequi a institu tousfait
telle sorte
quela
c'est Lui, et Lui seul,loi
sacrements decelte
nouvelle. INous avons djle
remarquer que
conclu-
sion est de foi depuis
concile de Trente. Avant ce concile,les
une question tait agite parmi
thologiens catholiques;
et
plusieurs d'entre eux avaient cru pouvoir se prononcer dans
QUESTION LXIV.
DES CAUSES DES SACREMENTS.
100C'tait
un sens quide savoirsi
n'est plus, dsormais,
admis par personne.
tous les sacrements de la loi nouvelle avaient t
institus immdiatement par le Christrait
Lui-mme
;
ou
s'il
n'ausacre-
pas laiss ses Aptres
le
soin d'instituer
tel
ou
tel
mentdela
pris en particulier. La question se posait surtout en raison
confirmation, dele
la
pnitence
et
de l'extrme-onction.
Bien quele
concile de Trente n'ait pas mis, dans sa dfinition,c'est
mot immdiatement,Il
bien dans ce sens qu'on
l'a
inter-
prte dans l'glise.les
n'est plus personne aujourd'hui, parmi
thologiens catholiques, qui mette en doute l'institutionle
immdiate, parla loi nouvelle.
Christ Lui-mme, de tous
les
sacrements de
H
ne suit pourtant pas dele
l qu'il soit nces-
saire d'admettre
que
Christ
Lui-mmeIl
ait
dtermin, jusquematire ou
dansla
le
dernier dtail, ce qui peut avoirse
trait la
forme des divers sacrements.
peut qu'iltel
l'ait
dterminlais-
seulement d'une faon gnrale, poursant ses Aptresle
ou
tel
sacrement,
soin de prciser
le dtail
de
telle
matireles
ou de
telle
forme. Ceci pourra s'appliquer
notamment dans
dterminations relatives au sacrement de l'Ordre.l'Auteur principal des sacrementsIl
Nous savons quel que Dieu. Maisrogatives
est
et
Celui d'o dcoule originairement leur vertu.le
n'est autre
Christ,
mme
en tant qu'homme, a des prdes sacrements.
toutes
spciales dans l'institution
C'est Lui qui, par sa Passion,
nous
communiquermerveilleux
d'infimes ralits
que Dieu daigne sensibles une vertu si admia mritet y
rable qu'elles puissent atteindreeffets
nos mes
produire
les
que nous savons.
Aussi bien tait-il justeet
que rien necation,si
se fil,
dans l'ordre des sacrements
de leur applidel
ce n'est auet
nom dula
Christ.
Il
suivait
mme
que
Dieu
se devait
devait son Fils incarn de remettre pour
ainsi dire entre ses
mains
vertu qu'il voulait
communiquertelle sorte
aux sacrements, en raison des mrites du Christ, de
que
le
Christ
Lui-mme
leur
communiqueraitD'oil
celte vertu, et,
par l-mme,
les instituerait.
suivait encore et enfin
(jue le Christ aurait lecetti;
pouvoir de ('ommunicjuoi" diiectomenlla (aire
vertu nos Ames, sans
passer-
par
les
sacrements.
l5f)
SOMME THOLOGIQUE.
Ces quatre prrogatives sont ce que nousvoir d'excellence
nommons
le
pou-
du
Christ dans l'ordre sacramentel. Ce pou-
voir d'excellence, le Christ aurait
pu
le
communiquer, quoique
dans un degr moindre,plu.Il
tels autres ministres qu'il lui aurait
ne
l'a
point
fait. Il se l'est
rserv tout entier, ne don-
nant aux ministres de son glise qu'un pouvoir de dispensation.
Mais ce pouvoir de dispensation,
Il le
leur a
donn plein
et entier.
C'est de ce pouvoir de dispensation que nous devonsIl
parler maintenant.
fera l'objet des six autres articles de cetteici,
question.
II
ne s'agit pas
directement
et
explicitement, du
pouvoir hirarchique considr
ses divers degrs,
depuis
le
Souverain Pontife jusqu'aux ministres infrieurs. Cette tudeseici
rapportera plutt au sacrement de l'Ordre. Nous n'tudions
que
la
question des ministres, considrs sous leur raison
gnrale de ministres dans la dispensation des sacrements. Et
encore nequ'ils
s'agira-t-il des ministres, ainsi considrs,la
qu'en tantvertu 'deset les
sont intermdiaires, au point de vue dele
sacrements, entre
Christ,
d'o dcoule celte vertu,
sacrements, en quiles effets
elle se
trouve pour aller produire dans l'meest l'objet prcistraite,
que nous avons dtermins. Tel
de
la
question actuelle.la
Ace sujet,(art.
saint
Thomas
d'abord,
de
personne du ministre(art. 8-10).
3-7); ensuite, de l'intentionla
du
ministre
Pour
personne,
il
examinela
sasi
condition morale
(art. 5, 6); et puis, sa
condition physique,
l'on peut ainsi dire (art. 7J.
Il
commence parla
condition
morale, parce que, en raison de
saintet
du ministre si la
remplir, cette condition parat tre la plus essentielle. Aussi
bien saint
Thomas
se
demande,
l-dessus, et tout d'abord,
moralit du ministre ne va pas tre une condition sine qud non
deser
la validit
mme
de son ministre
(art. 5).
Puis, et suppo-
que
la
moralit n'engage point
la
validit,
nous examinela
ions ce qu'il en est de cette moralit par rapport (art.6).
licit
D'abord,
le
premier aspect de
la
question. C'est
l'objet
de
l'article
qui suit.
QUESTION LXIV.
-
DES CALSES DES SACUEME.TS.
Article Y.Si par des
mauvais ministres
les
sacrements peuvent tre
confrs ?
prouver que par des mauvais Trois "objections veulent La peuvent pas tre confrs o. ministre's les sacrements ne nouvelle oi les sacrements de la premire argu de ce que pch et confrer la grce. Or, les sont ordonns purifier du pas purifier les autres du mchants, tant impurs, ne peuvent
-
c,
pch selonparil
celte parole
nul ne la confrer, attendu que ne semble pas qu'ils puissent semble que par les mchants les donne ce qailna pas. Donc il La seconde confrs >,. sacrements ne peuvent pas tre drive que toute la vertu des sacrements
nmpar
qui sera
(v. ^) de V Ecclsiastique, ch. xxxiv point la grce, purifi? Et. de mme, n'ayant:
-
objection rappelle
du
Christ. Or, les
car mchants sont retranchs du Christ;
ils
les membres n'ont point la grce, par laquelle Jean, de la premire ptre de saint tte, selon cette parole en Dieu dans la charit demeure
sont unis
la
chet
IV (V
16)
:
Celui quiil
demeure
-La troisime objection ments ne peuvent pas tre confrs. choses qui doivent s'il manque l'une des fait observer quece
Dieu en
lui.
Donc
semble que par
les
mchants
les sacre-
tresi
dans
les
sacrements,il
le
sacrementla
n'est point fait;
comme
par exemple,
manque
forme voulue ou
la matire. Or,
le
ministre voulu du
tache sacrement est celui qui n'a point la
du pch; selonr: homme
cette parole
du LviUque, ch. xxidiverses
(v.
17,
18)
:
de la nation, parmilesil
les
n offrira pointnisire.
pains ton Dieu, ni
tache, J a milles, quia une n'approchera pour son nuil
mauvais semble que si le ministre est . aura rien de fait dans le sacrement u saint Augustin L'argument,se./ ron.\-,
question actuelle. C'est ainsi qu'ensaint Cvprien sur le sige de Carles
un des prdcesseurs de
thage, Agrippinus,
soutenait dj que
mauvais ministres
ne confraient pas de vrais sacrements. Saint. Cyprien devait
donner dansrtiques.la
cette erreur,
mais en l'appliquant surtout aux hles
Du tempsVaudois;
de saint Augustin,
Donalistes reprirent
mmeles
doctrine. Elle devait revenir,
au
douzimeles
sicle,
avec
au treizime
sicle,
avec
Albigeois; au
quatorzimeniers
sicle avec les Hussites et les W'icklevislos.
Ces der-
allaient
mme
jusqu'
dire
que
les
seuls
prdestins
l6o
SOMMK
TIIKfJLOOIOUE.les
pouvaienl
confrer validemeiittout
sacrements.la
Toutes
ces
erreurs ont t de
temps
rejetes par
foi
et la pra-
tique de l'glise romaine.fragable, ds les
tempssa
les
Nous en avons pour preuve irrplus anciens, le tmoignage du pape
saint Etienne dans
rsistance saint Cyprien.
La mchancet du ministre ne nuit pas
la validit
des
sacrements. Mais, du point de vue decette
la licit,
que penser de
mchancet du ministre. Saint Thomas va nous rpon-
dre l'article qui suit.
Article \Si les
I.
mchants, quand
ils administrent pchent ?
les
sacrements,
Trois objections veulent prouver queils
les
mchants, quand.
administrentdit que,
les
sacrements, ne pchent pas
La preles
mire
comme
on
sert
de ministre Dieu dansles
sacrements; de mme, aussi, parl
uvres de charit;et
et
de
vient qu'il est(v.
marqu, dans.\'oublie:
l'ptre
aux Hbreux, chapitrela
dernier
i6):
:
pas
la
bienfaisancetelles
communica-
tion des biens
c'est,
en
effet,
par de
victimes qu'on mrite
Dieu. Or, lestres
mchants ne pchent pas,les
s'ils
servent de minisplus, cela doit
Dieu dansque
uvres de charit; bien
tre(v.
conseill,24):
selon cette parole
du:
livre de
Daniel, ch. iv
des aumnes.
mon conseil plaise au roi rachetez vos pchs par Donc il semble que les mchants ne pchent pas,les
quand
ils
servent de ministres dans
sacrements
.
La
seconde objection dclare que
quiconque communique avecaussi
quelqu'un dansRst di(jne de
le
[)ch, est
lui-mme coupable duch.i
pch; selon cette parole de l'ptremort,
a.'' /?o//*t5,
(v.
32):
non pas seulementle
celui qui fait le pch,si les
mais
aussi qui consent ceux qui
font. Or,
mauvais ministres
pchent en administrantd'euxles
les
sacrements, ceux qui reoivent
sacrements communi(iuenl avec eux dans leur pchaussi pcheraient.
donc eux
Ce qui parat inadmissible
.
;
gUEsTlON LXIV.
DES CAUSES DES SACREMENTS.
iGl
La troisime objection en appelle ce quene doit tre perplexede dsesprer,ch. Or,ilssi;
nul, semble-t-il,
car, de la sorte,
l'hoinme serait contraint
comme
tant dans l'impossibilit d'viter le ples
les
mchants pchaient en donnantils
sacrements,s'ils
seraient perplexes; carles
pcheraient aussi quelquefoisils
ne donnaient paslejius
sacrements, par exemple quand:
sonteffet,
dela
le
faire en
raison de leur office,
il
est dit, ix (v.
en:
dans
premire pitre aux Corinthienssi
cli.
16)
Mal-
heur moi,
Je n'vanglise pas
:
c'est,
en:
effet,
pour moi, unesi
ncessit; parfois aussi, en raisonfant, se
du
pril
commeles.
un en-
trouvant en pril de mort,
est prsent
un pcheur
pour
qu'il soit baptis.
Donc
il
semble que
mchants neDeEc-
pclient'^oint en administrant les sacrements
L'argument sed contra apporte un doublenys,
texte de saintla Hirarchie
011
il
est
il
dit,
au chapitre premier de
clsiastique,les
qu
n'est
pas permis aux mchants, mme de toucherpcheur, se montre auel n'a ni
symboles, c'est--dire les signes sacramentels. Et, dans l'pil
Ire Dmophile,dacieux, qui metni honte
dit
:
Celui-l, savoir le
la
main aux choses sacerdotalesles
crainte
quand
il
accomplit
mystres divins sans en tre digne,
pendant que Dieu ignore ce
(fue
lui-mme
sait
dans son cur
:
il
estime tromper Celui qu'il appelle d'un
nom
qui n'est plus vrai,le.
le
Pre;
et
il
ose prononcer sur les signes divins tablis parpr'ires,
Christ
Je ne dirai point des
mais d'immondes
in /(unies
Auqu'on
corps de
l'article, saint
Thomasil
dclare que quelqu'un,
dans son action, pche, quandle voit
n'agit i>as
comme
il
faut, ainsiIl,
par Arislote,n.10,.7"'")
aii
livre de Vthique (liv.
ch.
m,il
n. 5; ch.
vi,
11
;
de saint Thomas,
le. 3, G).
Or,
a
t dit (art. 5,
ad
qu'il
convenait queles
les
ministres des sa-
crements fussentjustes, parce quefornjer
ministres doivent se con-
au Seigneur, selon;
cette parole
marque au1,
Lv'd'upie
(ch. XIX, V. u
cf.
i" ptre
de saint Pierre, ch.suis saint;
v.
iG)
:
Vous
serez saints parce quesiaslique, cli.
moi Je:
et celte autrele
de VhJccl-
x (v. 2)
selon ce (/uest11.
Juge du peuple, ainsipas douteux
doivent tre ses ministres.
suit de l (ju'il n'est
que
lesla
mclianls, se montrant ministres de Dieu et de l'Lglise
dans
dispensation des sacrements, pchent.
Et parce1
que
Wil.
La
Hacrcinenls.
1
162ce
SOMMEse
THOLOGlQL't;.
pch
rapporte au
manque
de respect envers Dieu et
la, contamination des choses saintes, pour autant que cela dpend de l'homme lui-mme pcheur, hien que les choses
saintes en elles-mmes nes'ensuit
puissent pas tre contamines,
il
qu'un
tel
pch
est,
de sa nature, mortel
.
Vad
prirnain fait observer
quede
les
uvres de charit ne
sont pas sanctifies par une conscration, mais elles-mmes
appartiennent
la saintet
la
justice
commes'ilil
de certainessert
parties de la justice. Et c'est
pourquoi l'homme quicharit,
Dieu
de ministre danstifie
les
uvres de
est juste, se sanc-
encore davantage;
et s'il est
pcheur,
se dispose
par
l
la saintet.
Mais
les
saciements en eux-mmes ont une cer-
taine sanctification par la conscration mystique. Ld- saintet
de
la justice est
donc exige au pralable danset
le
ministre, afinil
qu'il
soit
en harmonie avec son ministre. Et, par suite,il
agit
commeil
ne convient pastel
il
pche,.
si,
tant dans
le
pch,
s'approche d'un
ministre celui
Vad secimdam rpond quementsreoit lequ'il est telle personne,
qui s'approche des sacrel'Eglise,est
sacrement du ministre de
non en
tant
mais en tant
qu'il
ministre de
l'glise. Par consquent, tout autant qu'il
est tolrle
par l'Eglise
dans son ministre, celui qui reoit de
lui
sacrement, ne
communiquel'glise qui le
pas
avec
son
pch,
mais communique avecs'il
donne comme ministre. Ques'il
n'est plus tolr
par l'glise, par exemple
est
dgrad, ou excommuni, ou
suspens, celui qui reoit de lui
le
sacrement pche, parce qu'il
communique avec lui dans son pch . Vad iertium dit que n celui qui est dansn'est
le
pch mortelsi
point perplexe purement
et:
simplement,il
sonse
oiice
l'oblige dispenser les sacrementstir
peut, en
ef'et,
repenil
de son pch
cl
administrer licitement. D'autre part,si
n'y
a pas d'inconvnient ce qu'il soit peiplexe,
l'on
supposel'articles'il
qu'il veut persvrer
dans
le
pch.
Toutefois,il
dans
de
la
mort ou dele
la ncessit,
il
ne pcherait pas
baple
tisait
dans
cas
oce
mme uncas,
laque pourrait dispenserest
sacrement.s'exhibe pas
Dans
en
ellet,
manifeste qu'ilil
ne
comme
ministre de l'glise, mai;
subvient
OLi;ST10N LXIV.
DKS CAUSES DES SACREMENTS.la ncessit.
l63
quelqu'un quipas pourles
se
trouve dans
La chose ne vaudraitverra plus loin
autres sacrements, qui ne sont pas d'une aussile
grande ncessit que
baptme,
comme on
le
(q. 65, art. 3, 4; q. 67, art. 3).
Telle est la doctrine de saintles
Thomas dansetla
cet article et
dans
rponses qui
le
compltent dans
l'expliquent.
Vad
lerliani
nousteur,
avertit qu'il ne s'agit,
conclusion du saint Docprsentant de lui-
que du ministretel.
attitr, officiel, et se
mme comme
S'il s'agissait;
d'un
hommeferait
quelconque, ou
d'un ministre de l'glisepas office de ministre,
mais qui ne
pour
ainsi dire
comme
dans l'exemple du baptmeil
administrer un enfant en pril de mort, non seulementaurait pas de pch, mais ce serait attirer la misricorde de
n'y
un
acte louable et de nature
Dieu sur celui qui l'accomplirait
Que penser des deux poux, dans le mariage; et commetlent-ils un nouveau pch, si, n'tant pas en tat de grce, ils reoivent ce sacrement? Sans aucun doute, ils commettent un nouveau pch, et un pch grave, s'ilspar motif de charit.reoiventle
sacrement de mariage dans
l'tat
de pch; puisle
que
le
mariage tant un sacrement des vivants, on ne peutsi
recevoir dignement que
l'on est
en tat de grce. Mais
les
poux, qui sont aussitent-ils
les
ministres de ce sacrement, coramel-
un nouveau pch, de ce chef ou comme tels, comme ministres du sacrement qu'ils reoivent? Des auteurs l'ont pens. Ils s'appuient sur la raison gnrale du corps de l'article et sur le
mot de Vad
lerlium,le
o saint Thomas semble ne
faire d'exception
que pour
baptme, en raison de son abso-
lue ncessit. D'autres, et leur sentiment est
beaucoup plus pro-
bable, disent que les
poux ne sont pas ministres de l'Eglise, au sens o nous prenons ici le mot ministre et que, par;
consquent,
il
n'y a pas parler de pch nouveau, cese pos(M-,
titre.
Quelques questions connexes peuventl)rsenl article. Et, par
propos du
exemple,
si
de prcher en clat de pchl'affir-
mortel constitue un nouveau pch grave? Plusieurs
ment. Dans son Gotnmenlaire surq. J, art. a, q'" u,