BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
PROGRAMME : PROGRAMME D’APPUI AU PLAN MAROC
VERT - DEUXIEME PHASE (PAPMV-2)
PAYS : ROYAUME DU MAROC
RAPPORT D’EVALUATION
DEPARTEMENT OSAN
Septembre 2015
P
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n a
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risé
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P
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n a
uto
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e
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TABLE DES MATIÈRES
I. INTRODUCTION : LA PROPOSITION ......................................................................................... 1
II. CONTEXTE DU PAYS .................................................................................................................... 1
2.1 Situation politique et contexte de la gouvernance ........................................................................ 1
2.2 Évolutions économiques récentes, analyse macroéconomique et budgétaire ............................... 2
2.3 Gestion des finances publiques .................................................................................................... 3
2.4 Compétitivité de l’économie et du secteur agricole ...................................................................... 3
2.5 Croissance inclusive, situation de la pauvreté et contexte social .................................................. 4
III. PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU GOUVERNEMENT ............................................... 5
3.1 Stratégie de développement global du gouvernement et priorités de réforme à moyen terme ..... 5
3.2 Contraintes à la mise en œuvre du programme de développement national/sectoriel ................... 5
3.3 Processus de consultation et de participation ............................................................................... 6
IV. L’APPUI DE LA BANQUE EN FAVEUR DE LA STRATÉGIE DU GOUVERNEMENT ......... 7
4.1 Lien avec la stratégie de la Banque ............................................................................................... 7
4.2 Respect des critères d’éligibilité .................................................................................................... 7
4.3 Collaboration et coordination avec les autres partenaires ............................................................. 7
4.4 Lien avec les autres opérations de la Banque ................................................................................ 8
4.5 Travaux d’analyse qui sous-tendent la PBO ................................................................................. 9
V. LE PROGRAMME ENVISAGÉ ...................................................................................................... 9
5.1 But et objectif du programme ........................................................................................................ 9
5.2 Composantes du programme ....................................................................................................... 10
5.3 Dialogue sur les politiques ......................................................................................................... 15
5.4 Conditions relatives au prêt ou au don ........................................................................................ 15
5.5 Application des principes de bonne pratique en matière de conditionnalité ............................... 15
5.6 Besoins et mécanismes de financement ...................................................................................... 16
5.7 Application de la Politique du Groupe de la Banque relative à l’accumulation de dettes non
concessionnelles .......................................................................................................................... 16
VI. MISE EN OEUVRE DE L’OPÉRATION ...................................................................................... 16
6.1 Bénéficiaires du programme ....................................................................................................... 16
6.2 Impact sur la problématique hommes-femmes, les pauvres et les groupes vulnérables ............. 17
6.3 Impact sur l’environnement et le changement climatique ........................................................... 17
6.4 Impact dans d’autres domaines .................................................................................................. 17
6.5 Mise en œuvre, suivi et évaluation .............................................................................................. 17
VII. DOCUMENTATION ET AUTORITÉ JURIDIQUES ................................................................... 19
7.1 Respect des politiques du Groupe de la Banque.............................................................................. 20
VIII. GESTION DES RISQUES .............................................................................................................. 20
IX. RECOMMANDATION .................................................................................................................. 20
Annexes
Annexe 1 : Lettre de Politique du Gouvernement
Annexe 2 : Vision de mise en œuvre d’une économie verte et inclusive au Maroc d’ici 2020
Annexe 3 : Matrice des mesures de réformes du PAPMV-2
Annexe 4 : Note sur la relation avec le FMI
Annexe 5 : Portefeuille des opérations de la Banque au Maroc
i
ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES
(Juin 2015)
1 UC = 13,67 Dirhams Marocains (DH)
1 UC = 1,27 Euros (EUR)
1 UC = 1,39 Dollars EU ($EU)
EXERCICE BUDGÉTAIRE
1er Janvier- 31 Décembre
POIDS ET MESURES
1 tonne = 2204 livres (lbs)
1 kilogramme (kg) = 2,200 lbs
1 mètre (m) = 3,28 pieds (ft)
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce (“)
1 kilomètre (km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 2,471 acres
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ACFA Accelerated Cofinancing Facility for Africa
ADA Agence de Développement Agricole
ADEREE Agence de Développement des Energies Renouvelables et de l’Efficacité Énergétique
AFD Agence française de développement
AdN Afrique du Nord
AMABIO Association marocaine de la filière des productions biologiques
AT Appui technique
AUEA Association des Usagers de l’Eau Agricole
BAD Banque Africaine de Développement
BAM Bank Al Maghrib (Banque Centrale du Maroc)
BM Banque Mondiale
BO Bulletin Officiel
CAM Crédit Agricole du Maroc
CDMT Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CMP Cadre de Mesure des Performances
CPS Comité de Pilotage Stratégique
DDFP Direction Développement des Filières de Production
DEFR Direction de l’Enseignement de la Formation et de la Recherche
DF Direction financière
DH Dirham
DIAEA Direction de l’Irrigation et Aménagement de l’Espace Agricole
DSS Direction de la Stratégie et des Statistiques
EHF Equité Homme Femme
FAE Facilité Africaine de l’Eau
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation
FDA Fonds de Développement Agricole
FMI Fonds Monétaire International
FPRI Fonds des Pays à Revenu Intermédiaire
GdM Gouvernement du Maroc
GIRE Gestion Intégrée des Ressources en Eau
IGF Inspection Générale des Finances
JEA Jeunes Entrepreneurs Agricoles
JEV Jeunes Entrepreneurs Verts
JICA Agence Japonaise de Coopération Technique
LOLF Loi Organique relative à la Loi des Finances
MAPM Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
MEF Ministère de l’Économie et des Finances
ii
MEMEE Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement
NAMA Mesure d’atténuation appropriée nationalement/Nationally Appropriate Mitigation Actions
ODM Objectifs du Développement du Millénaire
OMPIC Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale
ONCA Office National du Conseil Agricole
ORMVA Office Régional de Mise en Valeur Agricole
PADESFI Programme d’Appui au secteur financier
PAPMV Programme d’Appui au Plan Maroc Vert
PAPNEEI Projet d’Appui au Programme National d’Économie d’Eau d’Irrigation
PBO Opérations d’appui programmatique
PGE Plan Gouvernemental pour l’Equité
PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale
PI Périmètre Irrigué
PIB Produit Intérieur Brut
PRI Pays à Revenu Intermédiaire
PMV Plan Maroc Vert
PAPMV Programme d’Appui au Plan Maroc Vert
PNEEI Programme National d’Économie d’Eau d’Irrigation
PEI Programme d’Extension de l’Irrigation
PPP Partenariat Public Privé
SA Secteur Agricole
SAU Superficie Agricole Utile
SFDA Société de Financement du Développement Agricole
SGG Secrétaire Général du Gouvernement
SIG Système d’Information Géographique
SNE Stratégie Nationale de l’Eau
SOVI Suivi Orienté vers l’Impact
REUT Réutilisation des Eaux Usées Traitées
TVA Taxe sur la Valeur Ajoutée
UC Unité de Compte
UE Union Européenne
iii
INFORMATIONS SUR LE PROGRAMME
INSTRUMENT : Appui Budgétaire Sectoriel
MODÈLE DE CONCEPTION DE LA PBO : Opération d’appui programmatique autonome
INFORMATIONS RELATIVES AU PRÊT/DON
Informations concernant le client
EMPRUNTEUR : Gouvernement du Maroc ORGANE D’EXÉCUTION : Direction de la stratégie et des statistiques
(DSS) du Ministère de l’Agriculture
Plan de financement
Source Montant ($EU) Instrument
BAD
132 millions
Prêt
JICA 132 millions (16,347 milliards Yen) Prêt
COÛT TOTAL 264 millions
Informations essentielles sur le financement de la BAD/FAD
Monnaie du prêt Dollars EU ($EU)
Type d’intérêt* Taux de base flottant avec option gratuite de fixation
Taux de base (Flottant) Libor USD 6 mois
Marge contractuelle 60 points de base (pdb)
Marge sur coût d’emprunt : Marge sur coût d’emprunt de la Banque par rapport au
Libor 6 mois. Cette marge est révisée le 1er janvier et 1er
juillet de chaque année.
Commission d’engagement En cas de retard de décaissement par rapport au
calendrier initial de décaissement tel qu’indiqué dans
l’accord de prêt), une commission de 25 pdb par an sera
appliquée sur les montants non décaissés. Elle
augmentera de 25 pdb tous les six mois jusqu’à
atteindre un maximum de 75 pdb l’an.
Autres commissions Aucune
Durée Maximum 20 ans
Période de grâce Maximum 5ans
Calendrier d’exécution – Principaux jalons (prévus)
Approbation de la note conceptuelle
Avril 2015
Approbation du programme Octobre 2015
Entrée en vigueur Novembre 2015
Décaissement 1 Décembre 2015
Décaissement 2 Décembre 2016
Achèvement Décembre 2016
Clôture du Programme Décembre 2016
iv
RÉSUMÉ ANALYTIQUE DU PROGRAMME
Cette proposition porte sur l’octroi d’un prêt de cent trente-deux (132) millions $EU en faveur du
Royaume du Maroc en vue de financer la deuxième phase du Programme d’Appui au Plan Maroc
Vert (PAPMV-2). Il s’agit d’un appui budgétaire sectoriel qui sera exécuté à partir d’octobre 2015 pour
une période de 15 mois s’achevant le 31/12/2016. Elle constitue une bonne traduction de l’opérationnalité
de la Stratégie décennale de la Banque (2013-2022) et sa nouvelle stratégie du secteur agricole (2015-2019)
selon une approche innovatrice. En effet, adoptant une démarche participative et intersectorielle, cette
proposition offre l’opportunité de repenser l’agriculture (comme secteur d’affaire, générateur d’innovation,
offrant une meilleure complémentarité et synergie avec les autres secteurs, valorisant ses acteurs notamment
les femmes et les jeunes, développant sa résilience, etc.).
Le Programme a pour objectif de contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur agricole
(SA) pour une croissance économique inclusive, sensible au genre et verte. Le PAPMV-II appui en
particulier le Plan Maroc Vert (PMV), instrument de mise en œuvre de la Stratégie agricole 2008-2020. Son
objectif spécifique est d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles à travers une gouvernance
verte du secteur agricole et le développement inclusif des chaînes de valeur du secteur agricole. Il repose sur
deux composantes suivantes :
La première composante « Promotion d’une gouvernance verte du secteur agricole » permettra : A) le
renforcement du cadre légal, règlementaire et institutionnel régissant la gouvernance verte dans le secteur
agricole (par l’adoption par le Conseil du Gouvernement la Stratégie Nationale du Développement Durable
et la transmission au SGG du projet de loi portant révision de la Loi sur l’Eau); B) l’opérationnalisation de
la gouvernance verte dans le secteur agricole (par le développement d’une banque de projets PPP) ; et C) le
suivi-évaluation de l’utilisation des ressources naturelles pour leur gestion et leur sauvegarde (par
l’institutionnalisation de six Observatoires régionaux de l’environnement et de développent durable). Ces
actions permettront entre autres d’économiser de façon additionnelle 210 Millions de m3 d’eau en 2016 et
de reconvertir en irrigation localisée 317 000 ha en 2016.
La deuxième composante « Développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole »
permettra : A) la structuration des chaînes de valeur (par la publication dans le Bulletin Officiel-BO des
arrêtés d’application de la Loi sur l’agrégation agricole ou le lancement des activités de l’agropole de Souss)
; B) la montée en gamme des chaînes de valeur (par le lancement des plateformes intégrées telle que le
Zoopole de Casablanca et le Qualipole de Meknès et la signature des conventions de gestion avec les parties
prenantes, la publication au BO du Décret d’application de la Loi d’organisation de la profession du
conseiller agricole privé:) ; et C) la Mobilisation inclusive des acteurs vulnérables (jeunes, femmes). Ces
actions permettront d’attirer 1200 millions DH d’investissements privés additionnels dans les Contrats
Programmes filières en 2016 et de créer 3.300 emplois pour les jeunes et les femmes en 2016.
Le choix de ce secteur pour cet appui budgétaire se justifie par le poids économique (14% du PIB) et
social du (39,7 % des emplois – 80 % des ruraux) du secteur agricole au Maroc et s’inscrit dans la
continuité et la consolidation de la première phase du programme (PAPMV-1). Une amélioration du
secteur agricole en développant sa résilience, en l’intensifiant et en renforçant les chaînes de valeur, lui
permettrait de jouer un rôle moteur dans la transformation économique et sociale de l’économie marocaine.
La Banque est mieux placée pour appuyer le Maroc dans les réformes de ce secteur compte tenu des
investissements qu’elle y a financé, des nombreuses assistances techniques apportées et du succès du
premier appui budgétaire (86 % des mesures totalement réalisées).
Cette opération sera cofinancée par la JICA (16,347 Milliards de Yen équivalent à 132 millions $EU)
à travers le mécanisme ‘’Accelerated Cofinancing Facility for Africa’’ (ACFA). Le montage de cette
opération s’est fait conjointement, avec la Banque comme chef de file (préparation et évaluation conjointes).
Une matrice conjointe des mesures a été formulée. Par ailleurs, un groupe conjoint bailleurs de fonds et
gouvernement a été institué en 2010 pour coordonner l’appui au PMV. La Banque joue un rôle important
au sein de ce groupe à travers le Bureau national (MAFO). Dès lors, la conception du PAPMV-2 a bénéficié
v
d’une concertation et d’une coordination étroite avec les partenaires particulièrement la Banque Mondiale,
l’Union Européenne, la coopération française et la coopération belge.
Une attention particulière est portée dans ce programme à la femme rurale qui occupe 61 % des
emplois du secteur et aux jeunes. Ceci passe par la création d’un paragraphe relatif au genre au niveau de
la morasse budgétaire du budget d’investissement du Ministère de l’Agriculture au sein de la Loi de finance
de 2015, la finalisation de l’étude d’élaboration d’une stratégie d’intégration du genre dans les filières
agricoles et des mesures en faveur des jeunes entrepreneurs agricoles et verts.
Le dialogue lors de la mise en œuvre de ce programme portera sur la coordination intersectorielle, et
les deux thématiques principales de l’appui budgétaire : i) l’appui à la gouvernance verte dans le secteur
agricole et ii) le développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole. Ce dialogue et ces
réformes sont accompagnés par des assistances techniques telles que « l’appui à la croissance inclusive et
verte » ; « l’appui au développement des infrastructures d’irrigation » ; « l’appui aux jeunes entrepreneurs
agricoles » et « l’appui aux PPP » ainsi que par une meilleure synergie entre l’appui à la compétitivité
économique au Maroc PACEM (appui budgétaire général) et l’Appui au Plan Maroc Vert PAPMV (appui
budgétaire sectoriel).
vi
CADRE LOGIQUE AXÉ SUR LES RÉSULTATS ANTICIPÉS
Pays et titre du programme : Maroc – Programme d’Appui au Plan Maroc Vert, Phase II – (PAPMV-2)
But du programme : Contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur agricole pour une croissance économique inclusive et verte à travers l’amélioration
du climat des affaires et la gestion durable des ressources naturelles.
CHAINE DES RESULTATS
INDICATEURS DE PERFORMANCE MOYENS DE
VERIFICATION
RISQUES
/MESURES
D’ATTENUATION Indicateurs (y compris les ISC)
Situation de
reference (2014) Cibles
IMP
AC
T Productivité et
compétitivité du secteur
agricole (SA) améliorées
Accroissement du PIB Agricole
(Milliards de DH)
105 en 2014 117 en 2016 et 130
en 2020
MEF/MAPM
Rapport de suivi
EF
FE
TS
I. Gouvernance verte du
secteur agricole
améliorée
Millions de m3 (Mm3) d’eau
additionnelle économisée
570 Mm3 (Cumul
période 2008-14)
210 Mm3 et cumul
780 Mm3 en 2016
Rapports
DIAEA/MAPM
Risque :
- Chocs extérieurs et
conjoncture économique
internationale défavorable
- Aléas climatiques et
phénomènes extrêmes
Mesure d’atténuation :
- Comité de Veille budgétaire
en place
- Mesures du PMV :
assurances, Promotion de
l’irrigation localisée
Ha additionnels équipée en irrigation
localisée
232 000 Ha en
2014 (Cumul
période 2008-14)
317 000 ha
reconverties en
irrigation localisée
en 2016
Rapports
DIAEA/MAPM
II. Le développement
inclusif des chaines de
valeur renforcé
Budget alloué au développement des
filières de production (Milliards DH)
3,3 3,8 en 2016 Rapports
ADA/DDFP/MAPM
Emplois additionnels pour les jeunes
et les femmes (Postes d’emplois)
2.500 3.300 en 2016 Rapports
ADA/DSS/MAPM
PR
OD
UIT
S
COMPOSANTE I - PROMOTION D’UNE GOUVERNANCE VERTE DU SECTEUR AGRICOLE Risques :
- Capacité de coordination
intersectorielle insuffisante
entre les différents
départements ministériels
impliqués dans la mise en
œuvre des réformes du
programme
- Intérêts divergents des parties
prenantes
- Faible capacité des usagers
et résistances socio-culturelles
sur les questions de genre
Mesures d’atténuation :
- Institution du Comité de
pilotage au niveau du MEF et
renforcement du Groupe
thématique Agriculture/PMV
- Renforcement de la
concertation inter et intra
départementale et la création
de points focaux
- Elaboration et mise en place
de programme de formation et
de renforcement des capacités
soutenues par des actions de
sensibilisation et de
communication notamment
pour le genre et le mouvement
associatif
I.1. Renforcement du cadre légal, règlementaire et institutionnel régissant la gouvernance verte dans le secteur agricole
Mise en place du cadre
global de la
gouvernance
Adoption de Stratégie Nationale du
Développement Durable
Stratégie finalisée
fin 2014
Nouvelle stratégie
adoptée en 2016
D. Env/MEMEE :
Rapport approbation
SNDD
Amélioration de la
gestion durable des
ressources en eau
Transmission au SGG du projet de loi
de révision de la loi 10-95 sur l’eau
Loi 10-95
Ancienne
Le projet de loi
soumis au SGG
D. Env/MEMEE Lettre
de transmission
Amélioration du cadre
du gestion du foncier
agricole
Transmission au SGG du projet de loi
portant régularisation des terrains
bénéficiaires du domaine privé de
l’Etat (Réforme agraire)
Concentration
entre parties
prenantes
organisées
Le projet de loi
soumis au SGG en
2015
D. Env/MEMEE Lettre
de transmission
I.2. opérationnalisation de la gouvernance verte du secteur agricole
Renforcement de la
planification et de la
programmation
Outils de Planification et de
Programmation des investissements en
irrigation
Outils
intermédiaires
développés par
PAPMV-1
Programmation
fonctionnelle mis en
œuvre
fin 2016
Note de synthèse
DIAEA/MAPM
Promotion du PPP en
irrigation et mobilisation
des acteurs privés
Banque de projets éligibles au
financement PPP
ND Banque de projets
PPP disponible en
2016
Note de synthèse
DIAEA/MAPM
Appui aux approches
innovantes pour la
valorisation et la
préservation des
ressources naturelles
Plan d’action pluriannuel de promotion
des eaux usées traitées en agriculture
Etude lancée
Plan d’action REUT
disponible en 2016
Plan d’action
DIAEA/MAPM
Promotion des filières vertes
(recyclage des déchets d’origine
agricole, ….)
Diagnostic initié Convention signée et
plans d’affaire
validés en fin 2015
Conventions et rapports
MAPM et D/Env
Elaboration d’un NAMA pour le
pompage solaire en irrigation
ND NAMA disponible
en 2016
DSS/MAPM
ADEREE
I.3. Suivi évaluation de l’utilisation des ressources naturelles pour leur gestion et sauvegarde
Développement des
outils du suivi et de
gestion
Institutionnalisation de 06
Observatoires Régionaux et de
Développent durable (OREDD)
ND Arrêté d’organisation
promulgué en 2016
Note et Arrêté
promulgué
MEMEE/DE
Elaboration du bilan d’étape de la mise
en place du registre agricole
Premiers travaux
initiés
Rapport d’exécution
disponible fin 2016
Note et rapport
d’exécution
DSS/MAPM
Renforcement de la
responsabilisation des
acteurs
Evaluation des performances des
AUEA et élaboration d’un programme
de renforcement des capacités
ND Note de Diagnostic
et TDR disponibles
fin 2015et évaluation
en fin 2016
Note évaluation et TDR
DIAEA/MAPM
COMPOSANTE II - DEVELOPPEMENT INCLUSIF DES CHAINES DE VALEUR DANS LE SECTEUR AGRICOLE
II.1. Structuration des chaînes de valeur
Développement d’une
vision stratégique
Elaboration d’une stratégie de
développement agro-alimentaire
TdR élaborés Stratégie validée en
2016
Note de synthèse
DSS/MAPM
Intégration des petits
producteurs/ices
Publication des arrêtés d’application
de la Loi 04-12 sur l’agrégation
Arrêtés préparés Arrêtés publiés dans
le BO en 2015
Copie du BO de
publication
ADA/DAAJ/MAPM
Développement des
pôles agroindustriels
Lancement de la mise en place des
agropoles de Tadla et de Souss
ND Mise en place lancée
en 2015 (Tadla) et
2016 (Souss)
Note d’avancement des
deux agropoles
DDFP/MAPM
vii
II.2. Montée en gamme des chaînes de valeur
Formation des acteurs
et promotion de la
recherche
Lancement des activités du Zoopole de
Casablanca et transfert de gestion à
l’interprofession
ND Convention signée
en 2015
Copie de la convention
DDFP/MAPM
Transmission au SGG du projet de Loi
portant création du pôle polytechnique
de l’enseignement supérieur
ND Projet de Loi
transmis au SGG
avant fin 2016
Loi et lettre de
transmission
DDAJ/MAPM :
Création du Conseil d’Orientation
Stratégique de la recherche agricole
(COSRA)
ND COSRA mis en
place en 2015
Note circulaire
DEFR/MAPM
Amélioration de la
qualité et des normes
Lancement des activités du Qualipole
de Meknès et signature de la
convention de gestion
ND Convention signée
avant fin 2015
Convention signée et
rapports DDFP/MAPM
Implication du privé
dans le renforcement
des capacités des unités
de production
Publication des décrets d’application
de loi 62-12 organisation de la
profession du conseiller agricole privé
ND Décrets publiés au
BO et arrêtés signés
avant fin 2015
: Copie B.O et des
arrêtés signés
DAJ/MAPM
II.3. Mobilisation inclusive des acteurs vulnérables
Définition d’un cadre
protégeant et valorisant
le patrimoine immatériel
des producteurs et des
productrices
Validation d’une note d’orientation
stratégique pour la mise en œuvre du
protocole de NAGOYA
ND Note d’orientation
validée en 2015
Note et rapport du
D. Env/MEMEE
Création et Enregistrement à l’OMPIC
de la marque Label collectif « Terroir
du Maroc»
ND Label collectif créé
et enregistré à
l’OMPIC en 2015
Attestation
d’enregistrement
ADA/MAPM :
Développement de
l’inclusion des petits
producteurs et
productrices et
renforcement de leur
résilience
Elargissement de la garantie
multirisque climatique à toutes les
filières arboricoles
Produit en place Garanties élargies et
lancée avant fin
2015
Note suivi/ Garanties et
convention signée.
DF/MAPM
Augmentation du plafond Tamwil El
Falleh de 100 000 DH à 200 000 DH
100 000 DH 200 000 DH
Plafond augmenté
avant fin 2016
Justificatif d’adoption
et convention fonds de
garantie. MEF et CAM
Intégration des jeunes
et des femmes
Elaboration d’un concept d’incubateur
des Jeunes Entrepreneurs Agricoles
(JEA) et élaboration de guide du JEA
ND Feuille de Route et
guides élaborés en
2015
Note de suivi et du
concept
ADA/MAPM
Finalisation de l’étude d’élaboration
d’une stratégie d’intégration du genre
dans les projets agricoles
Concept
intégration du
genre élaboré
Etude achevée avant
fin en 2016
Copie de l’étude et note
de présentation Etude
DEFR/MAPM
Activités clés :
- Signature des accords de prêts et satisfaction des conditions de mise en vigueur et des décaissements
- Mise en œuvre des réformes retenues et rapport d’exécution semestriels et annuels du Gouvernement et de
supervision de la Banque et Rapports de revue à mi-parcours et d’achèvement du Programme
Financement :
Prêt BAD 132 millions $EU en 2 Tranches : 2015 et
2016
Prêt JICA 132 millions $EU en 2 Tranches : 2015 et
2016
viii
Calendrier de mise en œuvre des activités du Programme PAPMV-2
3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Mission conjointe de Préparation BAD-JICA // AfDB-JICA Joint Preparation Mission
Mission conjointe d'évaluation BAD-JICA // AfDB-JICA Joint Appraisal Mission
<BAD>
Instruction par la BAD // Pledge by AfDB
Négotiation du Prêt de la BAD // Loan Negotiation (AfDB)
Présentation au Conseil de la Banque // Board Presentation (AfDB)
Mise en vigueur du Prêt BAD // Loan Effectiveness (AfDB)
Arrangement financier et ouverture du compte spécial // Banking Arrangement for special account
<JICA>
Engagement par le GdJ // Pledge by GOJ
Négotiation de l'Echange de Notes entre le GdJ et le GdM // Negotiation on Exchange of Notes between GOJ and GOM
Négotiation du Contrat de Prêt entre la JICA et le GdM // Negotiation on Loan Agreement between JICA and GOM
Signature de l'Echange de Notes entre le GdJ et le GdM // Signature of Exchange of Notes between GOJ and GOM
Signature du Contrat de Prêt entre la JICA et le GdM // Signature of Loan Agreement between JICA and GOM
Mise en vigueur du Contrat de Prêt // Effectivenesse of Loan Agreement
Arrangement bancaire entre BAM et BTMU // Banking Arrangement between BAM and BTMU
Mise ne œuvre des mesures de la 1ère Tranche // Implementation of First Tranche Measures
Mise ne œuvre des mesures de la 2ème Tranche // Implementation of Second Tranche Measures
1er Décaissement par la Banque // 1st Disbursement by AfDB
1er Décaissement par la Banque // 1st Disbursement by JICA
2ème Décaissement par la Banque // 2nd Disbursement by AfDB
2ème Décaissement par la JICA // 2nd Disbursement by JICA
Supervision conjointe par la Banque et la JICA // Joint Supervision by AfDB and JICA
Revue à mi-parcours conjointe par la Banque et la JICA // Joint Mid-Term Review by AfDB and JICA
Soumission du rapport d'audit par le GdM // Auditing Report Submission by GoM
Soumission du rapport d'achèvement par le GdM // Submission of Programme Completion Report by the GoM
Mission d'achèvement conjointe BAD-JICA//Programme Completion Report Preparation Mission by AfDB and JICA
Préparation du Rapport d'Achèvement du Programme par la Banque//Preparation of Programme Completion Report by AfDB
Préparation de la Note d'Evaluation du RAP par la Banque (IDEV)//Preparation of PCR Evaluation Note by AfDB (IDEV)
Publication du rapport d'achèvement par la Banque // Publication of Completion Report by AfDB
Actions du Gouvernement (GdM), GOM's Actions
2015
2. Mise en œuvre du Programme : Mise ne œuvre des mesures, Décaissements, Supervisions et Suivi-évaluation
4. Programme Completion
1. Montage du Programme PAPMV-2
Actions conjointes BAD/JICA, AfDB and JICA's joint Actions
Actions de la JICA, JICA's Actions
Actions de la BAD, AfDB' Actions
Description of Activities2016 2017
1
I. INTRODUCTION : LA PROPOSITION
1.1. Cette proposition porte sur l’octroi d’un prêt de cent trente-deux (132) millions $EU en
faveur du Royaume du Maroc en vue de financer la deuxième phase du Programme d’Appui au
Plan Maroc Vert (PAPMV-2). Il s’agit d’un appui budgétaire sectoriel en deux tranches qui sera
exécuté à partir d’octobre 2015 pour une période de 15 mois s’achevant le 31/12/2016. Il fait suite à la
1ère phase (PAPMV-1) mise en œuvre entre mi-2012 et mi-2014. Sa conception a pris en compte les
enseignements de la phase I, les principes de la Déclaration de Paris ainsi que les bonnes pratiques en
matière de conditionnalité. Le Programme sera cofinancé avec la JICA (132 millions $EU) à travers le
mécanisme « Accelerated Cofinancing Facility for Africa –ACFA » (cf. 4.3.1) et complétera les
programmes financés par l’Union Européenne et la Banque Mondiale. L’approbation de cofinancement
annoncée par le Gouvernement Japonais le 7 Août 2015 a été formellement transmise à la Banque.
1.2. Le Programme a pour objectif de contribuer au renforcement de la compétitivité du
secteur agricole pour une croissance économique inclusive, sensible au genre et verte. Le PAPMV-
2 repose sur les orientations stratégiques du programme de développement à moyen terme du
Gouvernement, en particulier le Plan Maroc Vert (PMV), instrument de mise en œuvre de la Stratégie
agricole 2008-2020. Son objectif spécifique est d’améliorer la gestion durable des ressources naturelles
à travers une gouvernance verte et le développement inclusif des chaînes de valeur du secteur agricole.
Il est conforme aux orientations de la stratégie de la Banque pour le Maroc en appuyant la gouvernance
sectorielle et la création de chaînes de valeurs inclusives permettant de réduire les disparités régionales
tout en soutenant la sophistication durable de l’économie (matrice des mesures en annexe 3).
1.3. Le programme s’inscrit dans le cadre de la consolidation et de l’approfondissement des
réformes déjà entreprises dans le cadre du PAPMV-I. Cette approche en phases successives permet
de développer une approche progressive visant à accompagner les autorités dans la formulation et la mise
en œuvre des réformes stratégiques et institutionnelles bénéficiant de l’adhésion nationale. Il s’agit plus
particulièrement d’une opération d’appui programmatique –PBO aux réformes autonome, conforme à la
section 7.6 de la Politique de la Banque sur les PBO. L’opération proposée sur la période 2015 – 2016
soutiendra des réformes bénéficiant d’un fort engagement du Gouvernement.
II. CONTEXTE DU PAYS
2.1. Situation politique et contexte de la gouvernance
2.1.1 Le Maroc, tout en mettant en œuvre des réformes profondes, jouit d’une bonne stabilité
sur le plan politique. La constitution a été révisée par référendum en juillet 2011 avec comme objectif
de renforcer le pluralisme, les droits de l'homme et les libertés individuelles. Un premier gouvernement
de coalition a été mis en place le 3 janvier 2012, et un deuxième en octobre 2013 suite au retrait du parti
de l'Istiqlal de la coalition gouvernementale. Les prochaines élections parlementaires, qui détermineront
la composition du Gouvernement, sont prévues en 2016. Les élections communales et régionales, des
conseils des préfectures et provinces, de la Chambre des Conseillers organisées en septembre 2015. Sur
le plan international l’engagement dans le processus de réforme, a été couronné en 2011 par l’obtention
du statut de Partenaire pour la démocratie auprès du Conseil de l’Europe. La situation sécuritaire du
Maroc reste maîtrisée, malgré une situation régionale préoccupante.
2.1.2 Sur le front de l’amélioration de la gouvernance, le Maroc s’est lancé dans une série de
réformes profondes touchant à la fois la gestion du secteur public, l’accès à l’information, la
refonte du système judiciaire et la lutte contre la corruption. Ainsi, les outils de l’administration
publique ont été modernisés pour améliorer l’efficience de ce secteur et offrir de meilleurs services aux
citoyens. Un projet de loi sur l’accès à l’information est en cours de finalisation pour mettre en œuvre
l’Article 27 de la Constitution relatif au droit des citoyens à l’information sur la gestion des affaires
publiques. Ces efforts ont été soutenus par la Banque dans le cadre de la série des Programmes d’appui à
la réforme de l’administration publique (PARAPs 2002 – 2011) et du Programme d’Appui à la
Revitalisation de la Gouvernance Economique et Financière (PARGEF 2012-2014). Dans le but de
renforcer la lutte contre la corruption, le projet de loi n°12-114 relatif à l'Instance Nationale de Probité,
de Prévention et de Lutte Contre la Corruption, initié en 2013, devrait constituer une étape importante
2
pour le Maroc en matière de moralisation de la vie publique. Cette nouvelle autorité, qui remplacera
l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), bénéficiera de prérogatives élargies,
notamment en matière d'investigation pré-judiciaire. ». Le Maroc a réalisé des progrès dans le domaine de
la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption (classé à la 80ème place (sur 175 pays) en 2014, soit
une progression de 11 places par rapport à l’année précédente selon transparency international).
2.2. Évolutions économiques récentes, analyse macroéconomique et budgétaire
2.2.1. Sur le plan économique, le Maroc enregistre de bonnes performances avec un taux de
croissance annuel moyen de 4,1% sur la période 2009-2013. En 2014, la croissance économique a
enregistré un déclin en s’établissant à 2,5 %. Cette baisse a eu lieu alors que le secteur industriel a
enregistré un rebond de 4,3% en 2014 contre 0,1% en 2013. Cette progression est due principalement à
la reprise dans le secteur minier et à la consolidation de la croissance des industries manufacturières,
notamment celles de l’agroalimentaire et des nouveaux métiers du Maroc (automobile, électronique et
aéronautique). Par ailleurs, les activités dans le secteur tertiaire (hébergement, restauration - tourisme en
particulier), qui ont compté pour plus de 55% de la valeur ajoutée globale, ont continué de soutenir
l’économie. La baisse de la croissance est en particulier causée par une contraction de 3% de la valeur
ajoutée du secteur agricole. Le secteur primaire a en effet dû faire face à des conditions climatiques peu
favorables durant la campagne agricole 2013/2014 (avec un déficit pluviométrique atteignant 27% par
rapport à une saison standard), ce qui a entraîné le repli précité de la valeur ajoutée du secteur. Ce constat
en 2014 souligne l’importance qu’il y a au Maroc d’intensifier de façon durable la production agricole et
de renforcer les chaînes de valeurs dans ce secteur, afin de réduire la volatilité de la croissance et
maximiser l’effet d’entraînement de ce secteur sur l’économie et la création d’emploi.
2.2.2. Le Maroc a poursuivi ces dernières années une politique monétaire prudente axée sur la
maîtrise de l’inflation, tout en soutenant la croissance économique. L’inflation est restée faible entre
2009-2012 (1%), pour ne s’établir qu’à 1,9% en 2013. En 2014, l’inflation est demeurée stable et
conforme aux prévisions de Bank Al-Maghrib (0,94%), et ce, en dépit de l’entrée en vigueur en janvier
2014 des dispositions de décompensation progressive des prix des produits énergétiques. Ainsi, lors de
sa dernière réunion trimestrielle de 2014, le conseil de Bank Al-Maghrib a décidé d'abaisser d’un quart
de point son taux directeur principal pour le porter de 2,75% à 2,5% (le plus bas depuis 20 ans). Cette
décision a pour objectif de soutenir davantage la reprise de l’activité économique sur fond de faible
inflation, de maîtrise des équilibres macro-économiques et de baisse des prix des produits pétroliers.
2.2.3. Par ailleurs, l’encours de la dette publique a continué d’augmenter, mais à un rythme
moindre, et ce grâce à l’allègement des déficits primaire et global. Le taux d’endettement du Trésor
représente 64,3% du PIB en fin 2014 contre 63,5 % du PIB en 2013. Toutefois, malgré cette évolution,
l’analyse des principaux risques permet de conclure que la situation de la dette reste soutenable à moyen
terme, sous réserve de la poursuite du processus de réformes. Par ailleurs, le FMI a approuvé en juillet
2014 un nouvel accord avec le Maroc au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL), d’environ 5
milliards de dollars. La première revue de la LPL conduite en février 2015 a été jugée satisfaisante. Le
processus de coordination entre la politique de gestion de la dette et les autres politiques
macroéconomiques, a permis la confirmation en 2014 de la note du Maroc à «Ba1» par l’agence de
notation Moody’s, et le maintien des notes de risque crédit pour les dettes à long terme en devise et en
monnaie locale à BBB- et BBB, avec perspective stable par Fitch.
2.2.4. Sur le plan extérieur, le déficit commercial a poursuivi son redressement avec une
augmentation plus importante des exportations (+ 7,9%) que celles des importations (+0,6%) en
2014. Néanmoins, la concentration géographique des exportations vers l’Europe (66%) ne favorise pas
l’expansion de la part de marché du Maroc dans un contexte de croissance faible dans la zone Euro. Par
ailleurs, l’intégration sous régionale reste peu dynamique, malgré la volonté affichée des autorités
marocaines à devenir un hub d’échange régional. Les flux des Investissements directs étrangers ont
augmenté de 8,5% durant la même période. Sur la base de ces évolutions, le déficit du compte courant
s’atténuerait à 5,8% du PIB fin 2014 contre 7,9% en 2013. Grâce à l’allègement du déficit commercial,
de la sortie du Trésor sur le marché financier international (USD 1 Mds) et des dons mobilisés auprès
3
des pays du Golf, les réserves internationales nettes se sont améliorées pour assurer la couverture de 5
mois et 5 jours d’importations de biens et services fin 2014, contre 4 mois et 9 jours fin 2013.
2.2.5. En termes de perspectives, les prévisions pour 2015 et 2016 font état d’une reprise de la
croissance économique, avec des taux de croissance estimés à 4,5 % et 5% respectivement. La
croissance devrait bénéficier de la reprise des activités non agricoles et de l’amélioration de la valeur
ajoutée agricole. En effet, les conditions pluviométriques sont favorables et en hausse de 76% par rapport
à une année normale et de 142% par rapport à la campagne de 2014. Toutefois, les perspectives
macroéconomiques à moyen terme dépendront en grande partie de la portée, la profondeur et le rythme
de mise en œuvre des programmes de réformes, ainsi que de la reprise des économies européennes. Une
amélioration du secteur agricole en développant sa résilience, en l’intensifiant et en renforçant les chaînes
de valeur, permettrait à ce secteur de jouer un rôle moteur dans la transformation économique et sociale
de l’économie marocaine (cf. 2.3.1).
Tableau 1 : Principaux indicateurs macroéconomiques – PEA, 2015
(% du PIB, sauf indication contraire)
Désignation 2013 2014 2015 2016
Croissance du PIB 4.7 2.7 4.5 5
PIB Agriculture -1,3 3,5 4,3 4,7
Taux de croissance du PIB réel / habitant 3.2 1.3 3.1 3.7
Inflation 1.9 0.9 1.2 1.4
Solde budgétaire (% PIB) -5.5 -4.9 -4.2 -3.8
Compte courant (% PIB) -7.3 -6 -6.1 -5.6
2.3. Gestion des finances publiques
2.3.1. Sur le plan des finances publiques, le gouvernement marocain a poursuivi sa politique
d’assainissement tout en accélérant le rythme des réformes budgétaires structurelles. Les dépenses
liées aux subventions ont ainsi été réduites de 21,5% grâce aux effets conjugués du système d’indexation
des prix des produits pétroliers, des autres mesures de décompensation et de la baisse continue des cours
pétroliers au niveau international. Quant aux recettes, elles ont augmenté de 4,6% par rapport à 2013
grâce à l’augmentation des recettes fiscales (+1,9%) et des recettes non fiscales (+21,7%). Les recettes
ont été aussi renforcées par les transferts reçus du Conseil Économique du Golfe (13,1 milliards de DH)
et par les recettes de privatisation. L’ensemble de ces mesures permettrait d’atteindre un déficit
budgétaire de 3% à l’horizon 2017i (après 4,9% du PIB en 2014 et 5,2% en 2013).
2.4. Compétitivité de l’économie et du secteur agricole
2.4.1 L’Etat joue un rôle prépondérant dans le soutien à la compétitivité et l’amélioration des
conditions générales de l’exercice de l’activité économique. Le rapport 2015 de "Doing Business",
voit le Maroc se hisser à la 71ème (87ème en 2014), démontrant, ainsi, la bonne dynamique du pays en
matière de facilité des affaires et de compétitivité de son économie. Dans le but d’améliorer le climat de
l’investissement la compétitivité de l’économie, d’importantes réformes structurelles, ont été mises en
œuvre pour faciliter l’accès des entreprises et des ménages au marché du crédit et dans le développement
des infrastructures afin de réduire les coûts des facteurs. Néanmoins, la structure des exportations
marocaines révèle un manque de diversification et une spécialisation dans des produits à faible valeur
ajoutée. Toutefois, cette tendance est en train d’être inversée avec l’augmentation relative, depuis 2013,
des exportations issues des nouveaux métiers du Maroc (automobile, aéronautique).
2.4.2 Le premier défi qui se pose au secteur agricole est celui de la promotion des chaînes de
valeurs pour assurer une meilleure valorisation des ressources. En effet, des gains de compétitivité
sont envisageables car la chaine de valeur reste mal développée et très fragmentée. La production agricole
se caractérise par la coexistence d’un nombre élevé d’exploitations de petite taille (près de 70 % des 1,5
million d’exploitations agricoles ont une superficie inférieure à cinq hectares), par la faible qualité de leur
production, par l’intégration très limitée au marché et par un nombre limité d’exploitations de grande
taille à forte valeur ajoutée et dont une grande part de la production est exportée. De fait les 1,5 million
d’exploitations agricoles ne constituent que 4 % des exportations alors que le secteur de l’agro-industrie
moins intensif en main d’œuvre (60 000 personnes) en représente 2 %. Néanmoins, le taux de couverture,
a diminué depuis 1990, indiquant un déficit en produits agricoles.
4
2.4.3 Le secteur présente néanmoins d’énormes possibilités en termes de développement, par
la structuration des chaînes de valeur et la montée en gamme des produits. Le développement de
ces chaînes de valeur permettrait d’améliorer les conditions de vie des populations et la sécurité
alimentaire, tout en renforçant la stabilité macroéconomique du pays. Ceci passe par le renforcement de
la transformation et de la commercialisation en aval à travers l’amélioration des relations contractuelles
entre les acteurs du secteur privé, investisseurs, agroindustriels, coopératives et interprofessions, la
promotion de l’approche filière, l’innovation technologique et le Conseil agricole de proximité.
2.4.4 Le Plan Maroc Vert a permis d’améliorer la compétitivité du secteur. Cette stratégie est
basée sur les principaux fondements suivants : (i) Faire de l’agriculture le principal levier de croissance
durant les 10-15 prochaines années avec des impacts considérables sur le PIB, l’emploi, l’exportation et
la lutte contre la pauvreté concentrée en milieu rural ; (ii) Promouvoir l’investissement privé, notamment
à travers un système d’aides publiques ciblé et adapté. Ce plan a permis d’augmenter significativement
le PIB Agricole (au prix courant) à 124 Mds de dirhams en 2013 contre 83 en 2008. Grâce à la stratégie
de gestion des ressources en eau axée sur le Programme d’Extension de l’Irrigation (PEI) et le
Programme National d’Economie d’Eau d’Irrigation (PNEEI), soutenus par la Banque à travers les
projets d’investissements, les périmètres irrigués ont atteint 1,64 millions d’hectares en 2013, enregistrant
une progression de 173.000 hectares en 6 ans. Ceci a permis à ce que plus de 51% de la valeur ajoutée
additionnelle créée par les filières végétales depuis 2008 proviennent des périmètres irrigués, ce qui a
contribué largement à une plus forte résilience du PIB agricole au manque de précipitations. La
production des principaux produits agricoles a enregistré une amélioration notable, notamment en ce qui
concerne la production de fruits qui est passée de 1,3 millions de tonnes en 2008 à 2,2 millions de tonnes
en 2013, soit une augmentation de près de 70% et une création de valeur ajoutée additionnelle annuelle
de 2,2 Mds de dirhams. Par ailleurs, les exportations de produits agroalimentaires ont fortement
augmenté pour atteindre plus de 32,5 Mds de dirhams en 2013, soit une progression de 123% depuis
2001. Malgré une concurrence de plus en plus forte notamment des pays issus du bassin méditerranéen,
le Maroc est classé au niveau du top cinq des exportateurs mondiaux.
2.5. Croissance inclusive, situation de la pauvreté et contexte social
2.5.1 Au plan social, malgré les bonnes performances économiques et l’amélioration du niveau
de vie de la population, le Maroc n’a pas encore pleinement relevé le défi de la persistance des
vulnérabilités et des inégalités sociales, spatiales et de genre. L’évolution de l’indice de Giniii, qui a
enregistré en 2011 un niveau (0,406) supérieur à celui enregistré en 1991 (0,393) confirme ce constat.
Des stratégies nationales ont été mises en place pour renforcer la cohésion sociale et l’amélioration des
indicateurs de développement humain dans toutes les régions.
2.5.2 Sur le front de la lutte contre le chômage, l’objectif est d’atteindre un taux de chômage de
8% en 2016. Les programmes mis en place ont permis d’atteindre des résultats tangibles. Ainsi, le
chômage a baissé sur la dernière décennie pour se situer à 9,9% en 2014. Néanmoins, des populations
sont à risques : le chômage des diplômés du secondaire est de 15.5%, celui des diplômés du supérieur de
20% et la participation des femmes au marché du travail demeure faible (26% en 2014).
2.5.3 Le secteur agricole joue un rôle clef dans cette dynamique car il absorbe la majorité de la
main d’œuvre marocaine. En effet et bien qu’en diminution constante depuis 1999, l’agriculture offrait
39,7 % des emplois, en 2011, dont 61 % sont occupés par des femmes. Le secteur mobilise 80% de la
population rurale soit 18 millions de personnes (49% de la population marocaine).
2.5.4 Le défi qui se pose donc au secteur est que le développement des chaînes de valeur se fasse
de façon inclusive pour lutter contre la pauvreté, créer des emplois notamment pour les jeunes.
Les disparités régionales en termes de pauvreté sont importantes et la pauvreté reste un phénomène rural.
D’après les enquêtes ménages réalisées par le HCP, si la pauvreté est passée de 15,3% à 9% au niveau
national elle a baissé de 25,1% à 14,5% en milieu rural. De façon identique si la vulnérabilité a été réduite
de 22,8% à 17,5% au niveau national ; elle a baissé de 30,5% à 23,6% en milieu rural. La pauvreté est
un obstacle majeur à une croissance inclusive et engendre des mouvements migratoires au sein et à
l’extérieur des régions. Elle est associée à l’illettrisme et de façon plus générale à l’absence de formation
5
2.5.5 L’accompagnement de la transformation de ce secteur ne peut se faire de façon inclusive
que si une importance particulière est portée à la femme rurale. C’est néanmoins un acteur fragile :
i) 64,7 % des analphabètes sont des femmes rurales ; ii) elles sont employées dans les branches d’activités
qui privilégient le travail peu qualifié et/ou qui offrent des salaires peu élevés ; iii) le taux de scolarisations
des jeunes filles rurales dans le secondaire n’est que de 23,6 % ; iv) leur accès à la terre est souvent
contraint. Néanmoins afin de consacrer l’égalité entre citoyennes et citoyens, de multiples avancées
législatives et réglementaires ont été enregistrées durant la période 2012-2014, pour harmoniser la
législation nationale avec les dispositions des conventions internationales en matière de protection et de
promotion de l’égalité entre hommes et femmes. Outre la Stratégie nationale du Genre, le Gouvernement
a adopté l’Agenda gouvernemental de l’égalité entre les hommes et femmes 2011-2015. L’OMD 3 relatif
à la promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, est considéré comme réalisable
pour 2015, même si l’indice sexo-spécifique de développement (0,625 en 2007) demeure dans la
moyenne des pays en développement (0,696)iii. Les femmes constituent 25 % de la population active.
III. PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DU GOUVERNEMENT
3.1 Stratégie de développement du gouvernement et priorités de réforme à moyen terme
3.1.1 Le Gouvernement a décliné sa vision stratégique à l’Horizon 2020 pour le secteur agricole
et a mis en place le Plan Maroc Vert en 2008, qui a principalement pour objectifs d’améliorer le PIB
agricole, les exportations, l’investissement privé, la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire, la
capacité à faire face aux aléas du climat et du marché, et affronter le défi de l’eau de plus en plus rare.
3.1.2 Le secteur agricole est par ailleurs concerné par un certain nombre d’autres stratégies. A
travers le Plan national d'accélération industrielle pour 2014-2020. L’État s’engage à soutenir le secteur
agroalimentaire par la promotion et la restructuration des filières stratégiques (notamment denrées de
base et d’exportation) en soutenant le développement d’agropoles (plateformes logistiques intégrées).
D’autre part, la Stratégie Nationale de Développement Durable –SNDD (2015-2020), la Stratégie
Nationale de l’Eau (2009-2030) et la Stratégie Nationale Énergétique (2008-2030) mettent l’accent sur
une gestion durable et la protection des ressources naturelles. Au-delà du Plan Maroc Vert, le PAPMV-
II, s’inscrit dans l’ensemble de ces stratégies ainsi que le Plan Gouvernemental pour l’Egalité (PGE) pour
le volet genre. Il préconise par conséquent le soutien d’une coordination intersectorielle. Le programme
proposé s’inscrit aussi pleinement dans le processus d’instauration du système de régionalisation
avancée. Dans ce cadre la décentralisation et la déconcentration devraient permettre de moderniser les
structures de l'État au sein des régions et de promouvoir un développement intégré et durable.
3.2 Contraintes à la mise en œuvre du programme de développement national/sectoriel
3.2.1 Au sein du diagnostic de croissance (réalisé par la Banque en collaboration avec les
autorités) le défi de la coordination a été mis en avant. Le niveau de sophistication des exportations
marocaines est faible par rapport au niveau de son revenu par tête, et les résultats en termes de
transformation structurelle par rapport aux pays comparateurs restent relativement modestes. Les
politiques de l'État qui visent à encourager l'innovation et le développement des chaînes de valeurs sont
généreuses. Toutefois, la coordination s’avère défaillante entre les acteurs publics (agences et ministère),
privés (au sein des chaînes de valeur) et entre le public et le privé (promotion des accords commerciaux,
par exemple). Cette problématique est fondamentale pour le développement agricole. En effet, le
développement de ce secteur demande de soutenir des actions concertées au niveau national à différentes
échelles : i) entre les différents départements et agences du ministère de l'agriculture et de la pêche
maritime ; ii) une coordination interministérielle ; iii) une coordination entre les structures centrales et
celles décentralisées. Au niveau des ressources naturelles cette coordination passe par le développement
d’outils de gouvernance transversaux, d’outils de planification des investissements transparents et de la
disponibilité partagée des outils de suivi de l’utilisation des ressources naturelles.
3.2.2 La mise en place d’une gouvernance verte pour éviter une surexploitation des ressources.
D’un point de vue environnemental, le secteur agricole est à l’heure actuelle la clef de voûte du
développement durable du Maroc, en tant que premier utilisateur de la ressource en eau, premier
6
utilisateur des ressources foncières et l’un des premiers utilisateurs des ressources énergétiques de façon
directe (pompage, outils mécaniques) ou indirecte (fertilisants). L’agriculture utilise de fait 80 à 85 %
des ressources en eau du pays. Un autre défi qui se pose au secteur consiste dès lors à réaliser une
croissance durable, par le secteur agricole tenant compte de la fragilité des ressources naturelles. Ce
problème est d’autant plus aigu que le Maroc est un pays en état de stress hydrique. Les précipitations y
sont très faibles et l’eau est inégalement répartie entre les différentes régions. En 2011, avec un peu plus
de 904 m3/hab/an de ressources en eau renouvelables, le Maroc est le pays qui dispose d’un des plus
faibles niveaux de ressources à l’échelle mondiale. D’après les projections du Gouvernement, ce taux
doit passer à 625 m3/hab/an en 2020, sachant que le seuil critique est de 1000 m3/hab/an. En effet, 5 des
9 bassins hydrauliques sont en état de stress hydrique. Il est dès lors nécessaire de gérer de façon efficiente
la demande en eau par la planification des investissements, la synchronisation avec les ressources en eau
des barrages, le contrôle des prélèvements, l’organisation des acteurs, tout en stimulant la recherche de
nouvelles ressources en eau non conventionnelles. La question de la gestion des terres et de l’énergie (en
particulier le gaz butane subventionné par ce secteur) est aussi au centre de toutes les attentions (cf 5.2.6).
3.2.3 L’environnement des affaires propices au développement du secteur privé dans les régions doit
être renforcé afin d’accroître l’investissement. Le diagnostic de croissance identifie l’éducation comme
une contrainte importante au développement du secteur privé. Il se pose pour le secteur agricole trois grands
défis : 1) que les compétences formées soient celles demandées par les acteurs des secteurs. L’implication des
interprofessions dans le cycle de formation et la rationalisation des études supérieurs s’avèrent ici essentielle ;
2) que la recherche et le développement effectué par les structures publiques de formation-recherche doit de
manière pratique répondre à des besoins des acteurs sur le terrain ; 3) que la population adulte ayant un niveau
de capital humain peu élevé ne soit pas exclue du développement des chaînes de valeur. Le développement
du capital humain par la formation professionnelle dans les régions s’avère indispensable. Par ailleurs pour
encourager l’investissement dans l’agriculture d’autres défis se posent : 1) le faible niveau d’investissement
lié à la parcelle agricole au Maroc est limité par l’insécurité foncière dans les zones rurales d’une part, et les
problèmes de l’indivision et du morcèlement d’autre part ; 2) une plus grande visibilité aux investisseurs dans
le secteur agricole est nécessaire ; 3) le recours aux PPP doit être mieux promu ; 4) des plateformes logistiques
dédiées pour permettre au secteur privé de développer des synergies peuvent manquer ; 5) des outils
permettant aux petits producteurs de se regrouper et d’offrir une prestation commune et de taille suffisante
aux autres acteurs de la chaîne sont nécessaires ; 6) des services de conseils (avec une offre privée) pour
accompagner la production agricole (tant qualitativement que quantitativement) doivent être renforcés.
3.2.4 Finalement, une attention particulière doit être portée à la femme rurale qui occupe 61 % des
emplois du secteuriv. L’accompagnement de la transformation de ce secteur ne peut se faire de façon
inclusive que si une importance particulière est portée à la femme rurale. Cette dernière est considérée comme
un acteur fragile (cf. 2.5.5).
3.3 Processus de consultation et de participation
3.3.1 La conception du programme s’est faite de façon concertée avec les parties prenantes mettant
en avant plan une approche participative et intégrée. L’implication des acteurs concernés et bénéficiaires
le long du processus (diverses entités administratives, représentants des professionnels, des opérateurs privés,
de la société civile…) est au cœur du montage. Ce processus a été renforcé lors de la préparation à travers
l’organisation de plusieurs ateliers : i) deux ateliers de concertation avec toutes les parties concernées (cinq
départements) lors des trois missions de formulation de cette opération ; ii) deux ateliers de concertation avec
la société civile (ONG, secteur privé, organisations féminines) pour discuter des mesures proposés, leur
pertinence et impact. Un atelier spécifique d’appropriation des mesures associant la société civile, le secteur
publique et le secteur privé a été organisé à l’évaluation en juin 2015. Dans ce contexte, et en rupture avec la
conception classique basée sur l’offre, le programme a obéît à une approche axée sur la demande où un travail
d’animation a été conduit par l’équipe de la Banque pour rapprocher les points de vue et trouver un meilleur
ancrage répondant à l’intérêt des parties prenantes. Ces ateliers ont permis de produire une matrice validée
des mesures ainsi que les indicateurs de performance du programme en concertation avec les acteurs
concernés. Pour la mise en œuvre, le comité de pilotage intersectoriel constituera un cadre privilégié de
concertation.
7
IV. L’APPUI DE LA BANQUE EN FAVEUR DE LA STRATÉGIE DU GOUVERNEMENT
4.1. Lien avec la stratégie de la Banque
4.1.1. Du côté de la Banque, cette opération s’inscrit dans le cadre de : i) la Stratégie décennale
de la Banque (2013-2022) ; ii) le DSP (2012-2016) ; iii) la Stratégie du secteur agricole (2015-2019)
en cours de finalisation, iv) et la Stratégie du genre (2014-2018). Le PAPMV-2 est conforme aux
orientations du DSP 2012-2016, notamment le pilier I (renforcement de la gouvernance). Le PMV, qui
véhicule des concepts innovateurs, offre une opportunité de synergies avec d’autres stratégies très
complémentaires (eau, énergie, environnement, émergence industrielle, genre). En soutenant les efforts
du gouvernement dans ces domaines, la Banque favorise la lutte contre la pauvreté, la gestion durable
des ressources naturelles, l’intégration du genre, et améliore le climat des affaires et le développement
du secteur privé.
Tableau 2 : Lien entre le DSRP/PND, le DSP et l’opération envisagée
4.2. Respect des critères d’éligibilité
4.2.1. Le Maroc remplit les conditions pré requises pour l’utilisation de l’instrument de l’appui
budgétaire (annexe technique). Les autorités maintiennent leur engagement pour mettre en œuvre les
réformes structurelles visant à soutenir la croissance et réduire la pauvreté. Le pays jouit par ailleurs d’une
stabilité macroéconomique bénéficiant des réformes pour assainir les finances publiques et alléger la
charge de la compensation. Le cadre de gestion des finances publiques a bénéficié d’importantes
réformes tout au long des dernières années pour le hisser aux standards internationaux comme le reflète
les évaluations fiduciaires satisfaisantes de la Banque et des autres partenaires. La stabilité politique a été
consolidée après la réforme constitutionnelle de 2011 qui a marqué un tournant important au lendemain
de la période d’instabilité qu’a connue l’Afrique du nord. Aussi, il est à noter que l’intervention des
bailleurs au Maroc est caractérisée par un fort degré d’harmonisation et d’appropriation par les autorités.
4.3. Collaboration et coordination avec les autres partenaires
4.3.1 Cette opération sera cofinancée par la JICA (16,347 Milliards de Yen / 132 millions
$EU) à travers le mécanisme « Accelerated Cofinancing Facility for Africa - ACFA», en référence
à la convention signée le 6 février 2012 entre la BAD et le Japon. Le montage de cette opération s’est
fait conjointement (préparation et évaluation), avec la Banque comme chef de file, et une matrice
conjointe des mesures a été formulée. Un effort d’harmonisation des procédures a été opéré (supervision,
revue à mi-parcours, audit, achèvement). Conformément à cette convention la Banque sera l’institution
coopérante et assurera la gestion financière de cette opération pour le compte du Gouvernement Japonais.
Les missions de supervision, de revue à mi-parcours et d’élaboration du rapport d’achèvement seront
• Pilier I : consolider et développer une agriculture performante, adaptée au marché, en favorisant les investissements privés et les nouveaux modèles d'agrégation équitables.
• Pilier II :lutter contre la pauvreté en milieu rural en augmentant significativement le revenu agricole dans les zones les plus défavorisées.
Plan Maroc Vert
• Agribusiness et innovation
• Infrastructures agricoles
• Résilience et gestion des ressources naturelles
Stratégie sectorielle pour l'Agriculture et l'Agro-industrie - BAD/OSAN
• Gouvernance : meilleure coordination des acteurs afin de lever les freins au développement des chaînes de valeur; meilleure coordination des acteurs afin de préserver les ressources.
• Infrastructure: améliorer l’environnement des affaires et la compétitivité tout en étant vecteur d’innovation ; réduire les disparités régionales par le développement des infrastructures.
Document de stratégie Pays - Maroc - ORNA
• I - Promotion d’une gouvernance verte du secteur agricole : I.1. Renforcement du cadre légal, règlementaire et institutionnel régissant la gouvernance verte dans le secteur agricole ; I.2. opérationnalisation de la gouvernance verte du secteur agricole.
• II - Développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole : II.1 Structuration des chaines de valeur ; II.2 Montée en gamme des chaines de valeur et II.3 Mobilisation inclusive des acteurs vulnérables.
PAPMV 2
8
menées de façon conjointe BAD-JICA. Le cofinancement BAD-JICA du programme a été approuvé par
le Gouvernement Japonais le 7 Août 2015 et la Banque a été saisie officiellement.
4.3.2 Par ailleurs, un processus de coordination des bailleurs de fonds a été conduit par le MAPM
depuis 2010 pour coordonner l’appui au PMV. Des réunions régulières (deux réunions ont été tenues
en 2014 : 18 février 2014 et le 12 septembre 2014). La Banque joue un rôle important au sein de ce
processus au travers du Bureau national (MAFO). Dès lors, la conception du PAPMV-2 a bénéficié d’une
concertation et d’une coordination étroite avec les partenaires particulièrement la Banque Mondiale
(Développement de la croissance verte solidaire), l’Union Européenne (programme Agri II et appui au
conseil agricole), la coopération française (AFD) et la coopération belge (CTB). Compte tenu des
calendriers de programmations des interventions de l’UE (lancé début 2015) et la BM (présentation au
Conseil fin décembre 2015), l’approche de programmes parallèles s’est imposée. Par ailleurs, les
autorités marocaines assurent à travers le MEF l’harmonisation des interventions.
4.4. Lien avec les autres opérations de la Banque
4.4.1. Le portefeuille actif de la Banque au Maroc est constitué de 30 opérationsv en cours
d’exécution pour un engagement net de 1,6 Mds d’UC. La performance globale du portefeuille de la
Banque, demeure, dans l’ensemble satisfaisante avec une note globale moyenne de 2,53 sur 3 en 2014.
Le portefeuille couvre globalement sept secteurs : l’énergie (48,6%), les transports (22,3%), l’eau et
l’assainissement (15,7%), le secteur privé (10,4%), et l’agriculture (2,9%).
4.4.2. La Banque accorde un intérêt particulier à la question de promotion de la croissance
inclusive et verte. Ce programme est en lien avec les opérations d’investissement de la Banque au Maroc
dans le secteur agricole, notamment le PAPNEEI qui appuie le secteur de l’irrigation, mais aussi les
opérations appuyant les Énergies Renouvelables. Ce programme complète par ailleurs les appuis
budgétaires soutenant les réformes visant à améliorer l’environnement des affaires et la compétitivité
(PACEM), l’inclusion financière et les assurances (PADESFI) et l’adéquation formation emploi
(PAAFE). Le programme proposé renforce les actions inclues dans ces appuis budgétaires et développe
leur application au sein d’un secteur : le secteur agricole. On notera au sein du PAPMV les mesures
visant à améliorer l’inclusion financière (synergie avec le PADESFI), celle relative au chaînes de valeur,
à la promotion des PPP et à la réduction des distorsions microéconomiques (foncier) (synergie avec le
PACEM) et celle relative aux formations des acteurs en impliquant le secteur privé (PAAFE).
4.4.3. L’impact du programme est par ailleurs renforcé par des assistances techniques :
Appui à la croissance inclusive et verte. Ce don FAT-PRI approuvé pendant la formulation du PAPMV 2 accompagnera les autorités
dans le développement des outils stratégiques et opérationnels de promotion de la croissance inclusive et verte, la mise en œuvre d’une
Feuille de Route de transition vers l’économie verte avec la Région et l’appui au développement de l’entreprenariat vert (jeunes et femmes
entrepreneurs). Cette assistance approuvée en mai 2015 appuiera directement les composantes I.1 et II.1
Appui au développement des infrastructures d’irrigation : Ce don FAT-PRI approuvé en 2011 a permis le développement de la carte
national d’irrigation, du système de suivi évaluation du PNEI, l’élaboration des outils stratégiques de gestion et de planification des
aménagements hydro agricoles. Cette AT appuie les composantes I.2 et I.3.
Appui aux jeunes entrepreneurs agricoles : Ce don FAT-PRI approuvé en 2012 vise le développement de l’entreprenariat agricole et la
lutte contre le chômage des jeunes diplômés. Cette AT appuie la composante II.3.
Appui à la promotion des chaînes de valeur et des filières vertes : La requête de cette AT est transmise à la Banque. Cette AT permettra
de soutenir les composantes II.1 et II.3.
Appui au PPP : Une assistance technique auprès de la DEPP est en cours d’exécution pour permettre l’opérationnalisation de la nouvelle
loi sur les PPP
4.4.4. Par ailleurs la première phase d’appui au PMV (PAPMV-I) a donné des résultats
concluants avec une performance du programme jugée très satisfaisante. Le programme est parvenu
à satisfaire la quasi-totalité des mesures proposées (45 mesures pleinement réalisées et 11 partiellement
réalisées sur 56 prévues). Pour certaines mesures les progrès sont notables et les réalisations ont dépassé
les engagements prévus (carte nationale d’irrigation, mécanisme de coordination intersectorielle, feuille
de route de réformes institutionnelles, mesures de promotion des produits de terroirs et production
biologique, assurances agricoles, soutien au fonds de développement agricole). Les principales leçons
tirées de la phase I ont constitué des enseignements stratégiques qui ont renforcé la conception de la
seconde phase (PAPMV-II) (tableau 3 et détails en annexe technique).
9
Tableau 3 - Leçons tirées des opérations antérieures de la Banque dans le pays Principaux enseignements tirés Mesures prises pour intégrer les leçons dans le programme
Approche intersectorielle au cœur des acquis
et capable de générer une valeur ajoutée
institutionnelle
Une approche intersectorielle a été adoptée pour promouvoir des synergies
complémentaires entre les divers départements et stratégies. Chercher des
domaines de convergence et d’intérêts intersectoriels dans PAPMV-2.
Importance d’une démarche concertée et du
pilotage interdépartemental
Une conception concertée à la base a été assurée (organisation d’atelier de
concertation avec les parties prenantes lors du montage) et la consolidation du
comité de pilotage interdépartemental a été recommandée.
Appropriation des mesures garant de la
durabilité
L’appropriation des mesures a été prise en compte et les supports nécessaires (fiche de
mesure, atelier d’appropriation, processus de validation concerté, …) ont été prévus.
4.5. Travaux d’analyse qui sous-tendent l’appui budgétaire
4.5.1 La conception du programme a bénéficié des résultats de plusieurs travaux réalisés par
la Banque, le Gouvernement et les partenaires techniques et financiers. En particulier, le diagnostic
de croissance réalisé en 2014 par la Banque souligne bien le rôle économique et social du secteur agricole
qui offre 39,7 % des emplois, en 2011, dont 61 % sont occupés par des femmes. Néanmoins, le rapport
souligne un certain nombre de défis liés au secteur : a) la question du capital humain en particulier dans
les zones rurales ; b) la question des distorsions microéconomiques et en particulier l’accès au foncier
titré ; c) la question du manque de coordination entre les acteurs empêchant le développement des chaînes
de valeurs ; d) la situation des ressources en eau qui est préoccupante. L’approche proposée au sein de
l’opération, appuie les autorités dans la résolution de ces défis. Au sein de la composante II.1 la formation
des acteurs au sein de la chaîne de valeur permet d’améliorer le stock de compétences dans les régions.
La question du foncier au niveau local est prise en compte au sein de la composante I.1 et I.3. Quant à la
question de la coordination des acteurs, elle est au cœur de cet appui budgétaire soit pour l’amélioration
de la gestion des ressources (en particulier l’eau) ou pour la création des chaînes de valeur.
Tableau 4 – Liste des travaux analytiques de la BAD (avec les partenaires) Etudes Contribution à la conception du programme
Diagnostic de croissance réalisé en 2014 A souligné le rôle économique et social important du secteur agricole
et ses défis ainsi que les orientations de développement
Promotion de la croissance inclusive et verte au Maroc Les outils stratégiques et opérationnels programmés dans cet appui
technique permettront d’alimenter le dialogue sur les politiques
Étude Comparative des politiques d’exportation au
Maroc en Égypte et en Tunisie
Souligne le rôle qu’une stratégie visant à la création d’emplois par
le secteur exportateur doit reposer sur l’agriculture
Innovation et productivité en Afrique du Nord (AdN) Souligne l’importance de développer le capital humain en AdN pour
améliorer l’innovation
Promouvoir une croissance résiliente en AdN/
L’économie politique de la sécurité alimentaire en AdN
Souligne la nécessité de renforcer la souveraineté alimentaire en
AdN pour rendre le pays moins sensible aux crises internationales
Promouvoir l’emploi des femmes en AdN par le biais
des PME
Souligne les défis auxquels doit faire face la femme rurale pour le
développement de ces activités
Vers un système fiscal approprié pour l’agriculture
marocaine
Souligne les incohérences du système fiscal et identifie des pistes
pour plus de justice sociale
La production agricole, la sécurité alimentaire et de
valeur plus élevée en Afrique du Nord
Identifie les contraintes rencontrées par le PME dans le
développement des chaînes de valeur agricoles
V. LE PROGRAMME ENVISAGÉ
5.1. But et objectif du programme
Cette opération propose d’appuyer la mise en œuvre du Plan Maroc Vert – PMV [2008-2020]. Son
but est de contribuer au renforcement de la compétitivité du secteur agricole pour une croissance
économique inclusive et verte, et l’objectif spécifique est d’améliorer la gestion durable des ressources
naturelles à travers une gouvernance vertevi du secteur agricole et le développement inclusif des chaînes
de valeur du secteur agricole. En plus de répondre aux défis socio-économiques et environnementaux
cités précédemment, le programme proposé constitue une opportunité majeure pour renforcer l’impact
du PMV et développer la résilience du secteur agricole. Il constitue un levier institutionnel important
pour mettre en synergies les stratégies sur l’eau, l’agriculture, l’énergie et l’environnement. Le
programme se justifie également par (i) l’extension de l’irrigation localisée à 50% des superficies
irriguées ; (ii) l’amélioration des performances des AUEA, le soutien de la gestion déléguée de l’eau, le
contrôle les prélèvements d’eau souterraine pour en arriver à une véritable Gestion Intégrée des
10
Ressources en Eau (GIRE) ; (iii) la promotion de la valorisation de la production agricole (iv) le
renforcement du développement du secteur privé à tous les niveaux de la chaîne ; (v) l’amélioration de
la visibilité des actions prise pour valoriser les compétences et savoir-faire locaux, intégrer la
participation des femmes et des jeunes au niveau du secteur agricole, et (vi) au potentiel important que
représentent les énergies renouvelables pour combler les besoins énergétiques du secteur.
5.2. Composantes du programme
5.2.1. Par référence aux domaines de concentration retenus, le programme comporte deux
composantes. La première composante [Gouvernance verte du secteur agricole] visera l'amélioration de
la gouvernance dans l'utilisation des ressources naturelles par le secteur agricole afin d’assurer un
développement durable de ce secteur. L’accent sera mis sur les questions d’économie de l’eau
d’irrigation, l’utilisation des énergies vertes, la gestion rationnelle des terres agricoles (le foncier). La
seconde composante [Développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole] visera une
meilleure intégration des acteurs pour promouvoir un développement inclusif des chaînes de valeur.
Concrètement ceci se fera par des mesures favorisant : l’intégration des petits agriculteurs et agricultrices
aux chaînes de valeurs et en réduisant les disparités régionales ; le développement des compétences
vulnérables notamment les jeunes et les femmes ; l’intégration effective des femmes et des jeunes aux
filières agricoles et vertes.
5.2.2. La première composante s’inscrira naturellement dans le premier objectif de la stratégie
2013-2022 de la Banque et couvrira les priorités opérationnelles : gouvernance, infrastructure (par
la planification), technologies et compétences (en renforçant les capacités des acteurs et en
promouvant l’adoption et l’utilisation d’infrastructures innovantes). La deuxième composante
proposée s’inscrira elle dans le deuxième objectif et permettra d’appuyer le secteur privé et le
développement des technologies et des compétences. De par sa nature le programme permettra
d’améliorer la sécurité alimentaire, répondre à certains défis du pays (chômages des jeunes, amélioration
de la balance commerciale) tout en permettant aux femmes de mieux s’intégrer dans la dynamique
économique du monde rural et appuyant ainsi l’ensemble des thèmes transversaux de la stratégie
décennale de la Banque (2013-2022).
Composante 1 : Promotion d’une gouvernance verte du secteur agricole
5.2.3. Cette composante se décline en trois sous-composantes : I.1 Renforcement du cadre légal,
règlementaire et institutionnel régissant la gouvernance verte dans le secteur agricole ;
I.2 Opérationnalisation de la gouvernance verte dans le secteur agricole ; et I.3 Suivi-évaluation de
l’utilisation des ressources naturelles pour leur gestion et leur sauvegarde. Elle vise à mettre les bases
institutionnelles et opérationnelles d’une gouvernance verte et de renforcer le suivi-évaluation de
l’utilisation des ressources et la responsabilisation des acteurs.
Sous-composante I.1 Renforcement du cadre légal, règlementaire et institutionnel régissant la
gouvernance verte dans le secteur agricole
Problèmes et contraintes : Le Maroc s’est engagé dans le cadre des processus du sommet de Rio de
Janeiro et de Johannesburg à consolider le cadre politique, institutionnel et juridique en matière de
préservation et de protection de l’environnement et d’instauration du développement durable. Selon les
résolutions adoptées à Johannesburg, tous les pays doivent élaborer leur Stratégie Nationale de
Développement Durable (SNDD). La SNDD vise l’intégration des dimensions sociales et économiques
insuffisamment prises en compte dans la stratégie adoptée en 1995 et le Plan d’Action National pour
l’Environnement adopté en 2002. Elle reflète la Vision Nationale et le Cadre d'Orientations pour réaliser
le développement durable au Maroc, avec des objectifs à l'horizon 2030. Cette stratégie prévaut pour tous
les secteurs de l’économie. Il devient nécessaire de développer ensuite une convention cadre entre les
acteurs principaux concernés par le développement durable du secteur agricole. Ensuite il y a nécessité
de décliner cette stratégie par l’établissement des cadres de gestion de chacune des ressources. Une
législation de l’eau appropriée est une garantie de la réalisation d’une bonne gouvernance des ressources
en eau à travers le chantier de révision de la loi 10-95 sur l’eau dans la perspective d’élaborer un projet
11
de loi prospectif susceptible d’accompagner les développements qui s’opèrent actuellement dans le
domaine de la planification et de la gestion des ressources en eau au niveau national et international. Pour
le foncier, il y a lieu de promouvoir la constitution d'exploitations agricoles viables pour favoriser
l'intensification des processus de production et garantir aux exploitants les conditions de stabilité, de
durabilité et de sécurité afin de favoriser l'investissement et lever toutes les contraintes juridiques qui
pourraient entraver le processus de mise en valeur. Par ailleurs, la promotion des activités agricoles
permettant de soutenir l’agro biodiversité par la mise en œuvre de techniques respectueuses de
l’environnement est nécessaire.
5.2.4. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : La loi-cadre sur l’environnement et le
développement durable, soutenu par le PAPMV-1, a recommandé l’élaboration d’une SNDD. Cette
stratégie, ayant fait l’objet de concertation avec tous les départements ministériels et l’ensemble des
parties prenantes y compris les opérateurs économiques et la société civile, a été transmis aux autres
Départements ministériels et au Chef du Gouvernement pour être adoptée par le Conseil du
Gouvernement. Un mécanisme conventionnel est initié pour accélérer l’atteinte des objectifs de la SNDD
en relation avec le développement de l’économie circulaire, la lutte contre le réchauffement climatique
et la préservation de la biodiversité. La révision de la loi sur l’eau a été soutenue par un diagnostic
préalable et un mécanisme de concertation élargie. Sur le plan foncier un effort de simplification de la
procédure de régularisation de la situation administrative et juridique des agriculteurs bénéficiaires des
lots domaniaux dans le cadre de la réforme agraire est engagé. Un contrat programme a été signé entre
les pouvoirs publics et l’Association marocaine de la filière des productions biologiques (AMABIO),
tablant sur une production de 400 000 tonnes de produits certifiés bio, dont 60 000 destinés à l’exportation
à l’horizon 2020.
5.2.5. Activités du programme et résultats attendus : Ils incluent : i) l’adoption et la publication de
la SNDD qui a mobilisé un effort important et a fait l’objet d’études thématiques considérables et de
concertation élargie ; ii) la signature d’une convention cadre tripartite entre les Ministères MDE, MAPM
et MEF pour la mise en œuvre de la stratégie de développement durable; ceci permettra d’accélérer
l’atteinte des objectifs de la SNDD au sein du secteur agricole ; iii) la transmission au SGG du projet de
loi portant révision de la Loi 10-95 sur l’Eau. La révision de la loi a été proposée sur la base du diagnostic
de la mise en œuvre de la loi sur l’eau (issue des recommandations des études effectuées par le Ministère
Délégué chargé de l’Eau , les orientations de la SNE et du projet de PNE, la constitution de 2011 et le
Benchmark international) ; iv) la transmission au SGG du projet de loi relative à la régularisation de la
situation des agriculteurs attributaires des terres agricoles ou à vocation agricoles faisant partie du
domaine privé de l’Etat (Réforme agraire) ; v) la transmission aux MEF et MI du projet de loi portant
révision de la loi 07-01 sur les coopératives issues de la réforme agraire ; vi) la transmission au SGG des
huit projets d’arrêtés d’application de la Loi 39-12 relative à la production biologique des produits
agricoles et aquatiques. La mise en œuvre de ces mesures, permettra de mettre en place le cadre global
de gouvernance verte et de promouvoir les investissements privés.
Sous-composante I.2 : Opérationnalisation de la gouvernance verte dans le secteur agricole
5.2.6. Problèmes et contraintes : Dans le cadre du PMV, deux programmes d’investissements (le
PNEEI et le PEI) ont pour objectif de promouvoir la gestion efficiente de la demande en eau par la
planification des investissements hydro-agricoles, la synchronisation avec les ressources en eau des
barrages, l’organisation des acteurs dans le cadre de la gestion déléguée des périmètres irrigués, tout en
stimulant la recherche de nouvelles ressources en eau non conventionnelles. Par ailleurs afin de mieux
décider d’un point de vue stratégique où ces investissements doivent être réalisés et mieux attirer le
secteur privé (soit dans la réalisation des travaux soit dans un cadre PPP) des outils de planification sont
nécessaires. De plus, des défis environnementaux nécessitent des réponses opérationnelles rapides. Le
secteur agricole produit beaucoup de déchets issus de la production même (déchets organiques) ou des
outils de productions (tuyaux en plastique d’irrigation localisée). Ces déchets ne sont ni collectés ni
recyclés et peuvent encombrer et polluer les zones rurales. Le secteur est par ailleurs le premier
consommateur d’eau. Pour rendre cette consommation plus efficiente au-delà de la promotion de
l’irrigation localisée, la réutilisation des eaux usées traitées en agriculture est une voie à exploiter mais
12
nécessite la définition de normes pour protéger le consommateur. Le butane a connu un développement
inquiétant de l’usage pour l’irrigation agricole et des solutions opérationnelles respectueuses de
l’environnement doivent être trouvées. En effet, une grande partie des motopompes d’irrigation
fonctionnant au gasoil sont converties par les paysans en gaz butane, du fait de son prix largement
subventionné. Le Ministère de l’agriculture évoque le chiffre de plus de 100.000 ha irrigués par
l’utilisation du butane. Selon les chiffres du MEMEE, la consommation moyenne de butane dans
l’agriculture est estimée à environ 841 ktep par an. Ainsi, la problématique de l’énergie dans la petite
irrigation au Maroc se pose en deux termes majeurs : la vulnérabilité des petites exploitations agricoles
à la hausse des prix du gasoil et le phénomène du recours de plus en plus important au gaz butane pour
l’irrigation, ce qui creuse davantage le déficit de la caisse de compensation.
5.2.7. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : Le Gouvernement a mis en place une
Feuille de Route pour l’économie de l’eau d’irrigation et l’extension de l’irrigation et une carte nationale
de l’irrigation (CNI), soutenues par le PAPMV-1. Il a réalisé sa première expérience de PPP au niveau
du périmètre irrigué El Guerdane (10.000 ha) et a exécuté des études de structuration pour mettre en
place une 2ème génération de projets PPP en irrigation. Ces études sont structurées en deux phases (étude
de faisabilité et processus d’appel d’offres international pour le choix du partenaire privé). Le contrat de
délégation est signé pour un projet (PPP Azemour Bir Jdid : 3.200 ha) et les travaux de construction sont
au stade de lancement et les études de structuration sont en cours pour cinq projets (détails en annexe 1).
Pour la Réutilisation des Eaux Usées Traitées en Irrigation (REUTI) une étude du Plan Directeur est au
stade finalisation et devrait déboucher sur une banque de projets. En matière de promotion de filières
vertes, un cadre de partenariat entre les trois ministères (MDE, MAPM et MEF), a été mis au point pour
protéger l’environnement et promouvoir l’économie circulaire.
5.2.8. Activités du programme et résultats attendus : Le programme prévoit : i) la mise en place
d’un outil de planification et de programmation pluriannuelle des investissements en irrigation en relation
avec les résultats de la carte d’irrigation pour améliorer la gestion et la valorisation des eaux de surface;
ii) l’élaboration d’une banque de projets d’irrigation éligibles aux financements PPP; iii) l’élaboration
d’un plan d’action pluriannuel pour la réutilisation des eaux usées traitées en agriculture et d’un projet
concerté de normes actualisées de réutilisation des eaux usées en agriculture et le lancement de la
préparation d’un programme d’investissement pour la REUTI; iv) la signature d’une convention
spécifique entre les Ministères MDE, MAPM et MEF pour la promotion des filières vertes (valorisation
des grignons d’olive) et lancement de l’étude de recyclage du plastique à usage agricole (matériel
d’irrigation et serres); v) l’élaboration d’un NAMA (Nationally Appropriate Mitigation Actions) pour le
pompage solaire en irrigation. La mise en œuvre de ces mesures, permettra particulièrement de
promouvoir les outils opérationnels de gouvernance verte (aide à la décision, banque PPP, normes eaux
usées traitées, filières vertes, NAMA pour le pompage solaire en irrigation).
Sous-composante I.3 : Suivi-évaluation de l’utilisation des ressources naturelles pour leur gestion
et leur sauvegarde
5.2.9. Problèmes et contraintes : La gestion effective des ressources ne peut se concevoir que si des
mécanismes de suivi évaluation de l’état de ces ressources et de leur utilisation existent. Néanmoins des défis
restent à relever en termes de développement de ces systèmes, leur déconcentration et appropriation au niveau
des utilisateurs finaux de ces ressources. Il convient dans ce contexte d’accompagner la déconcentration des
services du Département de l’Environnement ; de développer des outils de suivi de l’utilisation des ressources
par le secteur agricole et de renforcer les capacités des organisations des irrigants et de les responsabiliser.
5.2.10. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : Pour concrétiser la nouvelle vision le
Gouvernement a engagé la réorganisation du Département de l’Environnement (réorganisation en cours).
Les Directions Régionales seront dotées d’Observatoire Régional de l’Environnement et du
Développement Durable (OREDD). Le Gouvernement a lancé la mise en place d’un registre agricole
recensant les exploitants et leurs exploitations ou propriétés avec un identifiant unique à l’échelle national
pour mieux cerner leur développement et l’utilisation des ressources. Une étude de faisabilité technique,
économique, institutionnelle et juridique de ce registre été lancée.
13
5.2.11. Activités du programme et résultats attendus : Le programme prévoit : i)
l’institutionnalisation de douze observatoires régionaux de l’environnement et du développement durable
(OREDD) au sein des directions régionales dépendantes du département de l’Environnement; ii)
l’élaboration du bilan d’étape de la mise en place du registre agricole; iii) la transmission au SGG du
projet de révision de la Loi n° 12-03 relative aux études d’impact sur l’environnement pour prendre en
compte l’évaluation environnementale stratégique; iv) Le lancement (puis finalisation) d’une évaluation
des performances des associations des usagers de l’eau agricole (AUEA) pour capitaliser les acquis et
l’élaboration d’un programme de renforcement (puis son lancement) des capacités des AUEA.
Composante 2 : Développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole
5.2.12. Elle se décline en trois sous-composantes : II.1 Structuration des chaînes de valeur ; II.2 Montée
en gamme des chaînes de valeur (formation, recherche et qualité) ; et II.3 Mobilisation inclusive des
acteurs vulnérables. Elle vise à développer l’inclusion des petits agriculteurs et agricultrices et le
renforcement de leur résilience à travers la promotion des chaînes de valeur et les services de proximité
par le secteur privé et une meilleure intégration des jeunes et des femmes.
Sous-composante II.1 Structuration des chaines de valeur
5.2.13. Problèmes et contraintes. Malgré les performances économiques enregistrées par le secteur,
l’agriculture marocaine demeure confrontée aux défis de valorisation et de compétitivité. En effet, les
efforts louables étaient beaucoup plus concentrés à l’amont de la production (modernisation et mise à
niveau des aménagements, amélioration de la production et de la productivité). Les efforts doivent
davantage s’orienter à la promotion de la chaîne de valeur, à la transformation et à la valorisation des
produits agricoles (agribusiness, etc.). D’où la question de la structuration des chaînes de valeurs à tous
les niveaux. En effet, au-delà des instruments stratégiques nécessaires au développement d’une vision
quant à ces chaînes de valeur en général et à l’agro-industrie en particulier ; il s’avère nécessaire de
structurer les petits producteurs et productrices afin qu’ils puissent s’insérer à la base de ces chaînes, et
développer des sites logistiques permettant d’accueillir les unités de transformations agro industrielles et
où se développeront des synergies au sein des interprofessions.
5.2.14. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : Conscient de la nécessité de promouvoir
l’aval de la production et de promouvoir les chaînes de valeur, le Gouvernement a : i) entamé une
restructuration des organismes interprofessionnels, ii) identifié les filières stratégiques, iii) mis en place
des contrats programmes par filière (19 contrats-programmes élaborés et signés avec l’interprofession).
Il a également mis en place le dispositif institutionnel pour : i) définir une vision stratégique de promotion
des chaînes de valeur et mettre en place une stratégie de développement du secteur des industries
agroalimentaires ; ii) mettre en application la loi règlementant le processus d’agrégation (Loi n° 04-12
publiée en juillet 2012 au Bulletin Officiel-BO et soutenue par le PAPMV-1), ainsi que les décrets
d’application. Le Gouvernement a également engagé une stratégie ambitieuse de mise en place de six
agropoles dont deux (Berkane et Meknès) soutenus par le PAPMV-1.
5.2.15. Activités du programme et résultats attendus. Le programme prévoit : i) la réalisation d’une
stratégie de développement du secteur des industries agroalimentaires ; ii) le lancement de l’étude sur la
promotion des chaînes de valeurs ; iii) la publication des arrêtés d’application de la Loi 04-12 sur
l’agrégation agricole dans le BO; iv) le lancement de la mise en place des agropoles de Tadla et Souss.
La mise en œuvre de ces mesures, permettra d’améliorer les investissements privés, d’assurer une
meilleure intégration des petits producteurs et productrices et de créer de nouveaux emplois locaux.
Sous-composante II.2. Montée en gamme des chaînes de valeur
5.2.16. Problèmes et contraintes : La structuration des chaînes de valeurs n’est pas la seule contrainte
affectant la création de la valeur ajoutée. La montée en gamme par l’amélioration de la qualité des
produits représente un défi important. Cette montée en gamme ne peut se réaliser que si le capital humain
formé et la Recherche & Développement permettent d’accélérer cette montée en gamme. L’implication
du privé au travers des interprofessions est ici fondamentale pour une meilleure adéquation entre les
compétences formées et la recherche-développement et les besoins de la filière. Elle passe bien entendu
14
par l’amélioration des services de conseils au niveau de la transformation mais aussi au niveau de la
production (qui repose exclusivement sur un conseil public), pour que les intrants de l’agro-industrie
soient de meilleures qualités. Par ailleurs il est à noter que le développement du capital humain dans les
régions est essentiel pour un développement inclusif des chaînes de valeur dans un environnement où le
taux d’analphabétisme est élevé.
5.2.17. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : Le Gouvernement a élaboré un schéma
directeur pour la mise en place de six agropolesvii et une stratégie de conseil agricole. Un plan d’action
visant la promotion et la commercialisation des agropoles de Meknès et Berkane a été mis en place
(appuyé par le PAPMV-1). Pour amorcer la promotion des compétences dans les régions le
développement d’un zoopole, a été initié. Au sein de ce zoopole, trois interprofessions (lait, viandes
rouges et blanches) doivent mettre en œuvre un programme de formation professionnelle validé afin de
former les compétences nécessaires à ces filières. Pour la formation des ingénieurs et la recherche, il a
engagé une série de réformes issues de la stratégie de formation et de recherche agricoles élaborée en
2013. Quant à la qualité, celle-ci est promue par la conception d’un qualipole qui fournit des services au
niveau de l’agro-industrie, tandis que le conseil agricole est promu au niveau local au travers
l’organisation du métier de conseiller agricole privé (Loi soutenue par le PAPMV-1 a été publiée au BO
en mai 2014).
5.2.18. Activités du programme et résultats attendus : Le programme prévoit : i) le lancement des
activités du zoopole de Casablanca et la signature de convention de transfert de gestion avec les parties
prenantes (interprofessions) ; ii) la transmission au SGG du Projet de loi portant création d’un pôle
polytechnique d’enseignement supérieur agricole (ESA) et la signature de MOU avec des universités
japonaises; iii) la création d’un conseil d’orientation stratégique de la recherche agricole (COSRA); iv)
Le lancement des activités du qualipole de Meknès et la signature de la convention de gestion avec les
parties prenantes et la consolidation des activités du qualipole de Berkane; v) La publication au BO du
Décret d’application de la Loi 62-12 d’organisation de la profession du conseiller agricole privé (CAP)
et la signature des arrêtés par le Ministre du MAPM. La mise en œuvre de ces mesures, permettra en
particulier de : i) renforcer l’implication du secteur privé ; ii) rationnaliser les services d’enseignement
supérieur et de formation ; iii) mutualiser et promouvoir les services de proximité.
Sous-composante II.3 Mobilisation inclusive des acteurs vulnérables
5.2.19. Problèmes et contraintes : Le développement des chaînes de valeur ne sera durable que s’il
mobilise l’ensemble des acteurs du secteur et en particuliers les acteurs les plus vulnérables : les petits
agriculteurs, les femmes, les jeunes et ceux détenteurs d’un patrimoine mal valorisé. Cet objectif peut
être réalisé, dans un premier temps : i) en valorisant et protégeant le savoir-faire et le patrimoine local ;
ii) en développant la résilience des acteurs par la promotion des systèmes d’assurance et
l’accompagnement de l’investissement et iii) en facilitant l’intégration des jeunes et des femmes dans les
chaînes de valeur.
5.2.20. Mesures récentes adoptées par le gouvernement : Pour ce qui est de la valorisation et de la
protection du patrimoine local le Maroc a signé le Protocole de Nagoyaviii et un effort a été accompli en
matière de labélisation et de promotion des produits de terroirs en termes de certification. Pour
développer la résilience des acteurs, un produit d’assurance multirisque climatique pour les récoltes
céréalières et légumineuses a été adopté. Ce produit, commercialisé par la MAMDA et a touché une
superficie assurée estimée à 720.000 Ha. L’Etat et la MAMDA ont signé le 23 avril 2014 une convention
relative au programme de garantie « Multirisque Climatique Arboriculture Fruitière » pour couvrir, à
l’échelle nationale les filières arboricoles fruitières contre six risques climatiques définis : la grêle, le gel,
le vent violent, l’excès d’eau, les hautes températures et le chergui. Pour la promotion des jeunes
entrepreneurs le Gouvernement a engagé un programme de formation et d’installation de 200 JEA. Par
ailleurs, il a engagé un travail de diagnostic pour intégrer le volet genre dans le PMV.
5.2.21. Activités du programme et résultats attendus : Le programme prévoit : i) la validation d’une
note d’orientation stratégique pour la mise en œuvre du Protocole de Nagoya ; ii) la création et
l’enregistrement à l’OMPIC de la marque label collectif « Terroir du Maroc » ; iii) l’élargissement de la
15
garantie multirisque climatique - arboriculture fruitière à toutes les filières arboricoles et les provinces à
vocation arboricole et le lancement d’un projet pilote pour l’assurance paramétrique ; iv) l’élaboration
d’une stratégie de développement de la filière ‘’agriculture-écologique’’ et le lancement d’activités
pilotes ; v) l’augmentation du plafond de Tamwil El Falleh de 100.000 DH à 200.000 DH pour la
promotion de l’inclusion financière des petits agriculteurs et agricultrices ; vi) l’élaboration d’un concept
d’un incubateur des Jeunes Entrepreneurs Agricoles (JEA) et d’un guide du JEA ; vii) la création d’un
paragraphe relatif au genre au niveau de la morasse budgétaire du budget d’investissement du Ministère
de l’Agriculture au sein de la Loi de finance de 2015 ; viii) la finalisation de l’étude d’élaboration d’une
stratégie d’intégration du genre dans les filières agricoles (capitalisant les résultats du diagnostic réalisé
dans le PAPMV1). La mise en œuvre de ces mesures, permettra particulièrement de: i) définir un cadre
protégeant et valorisant le patrimoine immatériel des producteurs et des productrices ; ii) renforcer
l’inclusion et la résilience des petits agriculteurs et des agricultrices; iii) renforcer l’intégration des jeunes
et des femmes dans le PMV.
5.3. Dialogue sur les politiques
Le Gouvernement est orienté vers une phase d’accélération du PMV à l’horizon 2020 suite à l’évaluation
à mi-parcours du PMV. Les thèmes majeurs qui seront abordés dans le cadre du dialogue sur les
politiques pendant la période de mise en œuvre du programme sont : la coordination intersectorielle, la
gestion durable des ressources naturelles (réformes liées à l’eau agricole, au foncier agricole et au soutien
des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, les institutions agricoles et renforcement des
capacités (registre agricole, système de veille – observatoire de l’irrigation, …), le développement des
filières vertes et l’agriculture écologique, la promotion de l’agro-industrie et des chaînes de valeur. Il est
également recommandé de promouvoir une participation plus active des citoyens et de la société civile
aux débats sur les politiques publiques à travers l’organisation des séminaires et ateliers pour partager les
perspectives du PMV et du PNEEI. Le dialogue sur les politiques sera mené en mettant en valeur la
coordination avec les autres partenaires au développement, par le biais du groupe thématique appui aux
réformes du PMV à mettre en place.
5.4. Conditions relatives au prêt
5.4.1. Mesures préalables : Le dialogue mené avec le Gouvernement a permis d’identifier les mesures
pertinentes, que le Gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre avant la présentation du programme à
l'approbation du Conseil. Ces mesures préalables ont été sélectionnées sur la base de leur état de maturité
et de leur caractère structurant. Il s’agit des mesures synthétisées dans le tableau ci-dessous :
Tableau 5 - Mesures préalables - Déclencheurs Composante Mesures préalables
Mesure 1 Transmission au SGG du projet de loi portant révision de la Loi 10-95 sur l’Eau
Copie de la lettre au SGG
Mesure 2 Publication dans le BO des arrêtés d’application de la Loi 04-12 sur l’agrégation agricole
Copie du Bulletin Officiel (BO).
Mesure 3 Lancement de la mise en place de l’agropole de Souss, du Zoopole de Casablanca et du Qualipole de Meknès :
Copies de l’avenant de la convention de Souss, des conventions de transfert de gestion de Casa et du projet de convention de Meknès.
Mesure 4 Publication au BO du décret d’application de la Loi 62-12 et organisation de la profession du conseiller agricole privé.
Copie du Bulletin Officiel (BO) et copies des arrêtés signés :
Mesure 5 Création d’un paragraphe relatif au genre au niveau de la morasse budgétaire du budget d’investissement du Ministère de l’Agriculture au sein de la Loi de finance de 2015
Copie de la morasse budgétaire :
5.5. Application des principes de bonne pratique en matière de conditionnalité
Dans la conception du PAPMV-II, et conformément à la politique de la Banque pour les opérations
d’appui programmatique (OAP), les cinq principes de bonne pratique en matière de
conditionnalités ont été observés : (i) appropriation du fait que le PAPMV-2 est conçu avec la
collaboration active des autorités : (ii) existence d’une dynamique de coordination engagée entre les
PTFs, (iii) alignement des modalités de soutien de la Banque sur les priorités nationales; (iv) nombre
réduit des conditions de décaissement et, enfin, (v) alignement de l’appui de la Banque au cycle
budgétaire du pays, notamment les exercices 2015 et 2016.
16
5.6. Besoins et mécanismes de financement
5.6.1. Selon les prévisions, les besoins de financement du Trésor du Royaume du Maroc pour
la période 2015 s’élèveraient à environ 103,789 milliards DH, soit environ 10,66 milliards de
dollars américains (tableau ci-dessous). Ces besoins seront couverts par les ressources propres du
Maroc et par des ressources extérieures. Pour 2015, la première tranche couvrirait 3,3% des besoins de
financement extérieur et 2,0% des besoins de financement de la balance des paiements. Pour 2016, la
seconde tranche couvrirait (si les besoins restent identiques, la loi des finances de 2016 étant toujours en
cours de discussion lors de la formulation de l’opération) : 2,0% des besoins de financement extérieur et
1,2% des besoins de financement de la balance des paiements (respectivement 6,6 % et 4,0% % avec le
co-financement JICA).
Tableau 6 - Besoins de financement projetés et sources en millions MAD/$EU
Rubriques 2015 (millions de MAD) 2015 (millions de $EU)
A Total des recettes et dons 213 114 22 374,20
comprenant : dons (hors appui budgétaire) 13 000 1 364,80
B Total des dépenses et prêts nets 316 903 33 270,70
comprenant : paiements d’intérêts 26 560 2 788,50
comprenant : dépenses en capital (*) 54 091 5 678,80
C Solde global (base règlements) (A - B) -103 789 -10 896,50
D Accumulation d’arriérés 0 0
E Solde global (base engagement) (C + D) -103 789 -10 896,50
F Financement extérieur (sans les appuis budgétaires BAD en 2015) 22 020 2 311,90
G Financement extérieur BAD (PACEM) 1 072 112,5
H Financement extérieur BAD (PAPMV2) 1 258 132,00
I Financement intérieur (net) 42 000 4 409,40
J Financement (F + G+H+I) 66 350 6 965,90
K Écart de financement résiduel -37 439 -3 930,60
Source: Loi de finances 2015
5.7. Application de la Politique du Groupe de la Banque relative à l’accumulation de dettes non
concessionnelles
5.7.1. Le Maroc est un pays à revenu intermédiaire selon la classification de la Banque et donc éligible
au guichet Banque africaine de développement. Le pays a bénéficié de plusieurs prêts souverains, de la
Banque et des autres partenaires techniques et financiers, finançant des programmes d’appui aux
réformes et des projets d’investissements structurants. Par ailleurs, le pays recourt à la mobilisation des
financements extérieurs, à travers des emprunts obligataires, sur les marchés internationaux selon une
stratégie de gestion de la dette prudente. Ses sorties récentes sur les marchés financiers extérieurs étaient
réussies, notamment grâce à ses notations favorables par les différents sociétés de notations
internationales. En 2014, le Maroc a lancé une émission obligataire sur le marché financier international
d'un montant de 1 milliard d'euros d'une maturité de 10 ans avec un taux d'intérêt de 3,5%. Par ailleurs,
les analyses de la Banque et du FMI (dans le cadre de la LPL) ont conclu de l’analyse des principaux
risques que la situation de la dette reste soutenable à moyen terme, sous réserve de la poursuite du
processus de réformes (cf. 2.2.3).
VI. MISE EN ŒUVRE DE L’OPÉRATION
6.1. Bénéficiaires du programme
Le PAPMV-2 bénéficiera à la population marocaine dans son ensemble notamment la frange de
population vulnérables « les plus démunis », les jeunes et les femmes qui sont censés bénéficier d’une
stratégie nationale de développement ou de réformes dans le but de réduire la pauvreté, créer de l’emploi
et renforcer l’inclusion. Il bénéficiera en particulier: i) à l’Etat et les Collectivités locales ii) aux PME et
organisations agricoles ; iii) au secteur privé (agrégation, conseil agricole privé, …) ; iv) aux porteurs de
projets et aux jeunes entrepreneurs agricoles et ruraux en raison de l’amélioration de l’environnement
des affaires ; v) aux femmes rurales (grâce à l'accès aux chaines de valeurs, à la sécurisation foncière
et aux services de proximité, etc.).
17
6.2. Impact sur la problématique hommes-femmes, les pauvres et les groupes vulnérables
Le PAPMV-2 soutient des réformes transversales qui concerneront les groupes démunis et vulnérables
particulièrement les femmes et les jeunes. Trois leviers importants sont soutenus par le programme et
permettront de contribuer à réduire les inégalités entre les sexes : i) la promotion de l’entreprenariat
agricole et rural orienté vers les jeunes et les femmes ; ii) la promotion de la budgétisation sensible au
genre ; iii) l’élaboration d’une stratégie d’intégration du genre dans les projets de développement
agricole. Le programme accorde un intérêt particulier au genre et prévoit des mesures permettant
d'améliorer la situation des femmes.
6.3. Impact sur l’environnement et le changement climatique
Le PAPMV-2 est à la base un programme d’adaptation et de mitigation des changements
climatiques, classé à la catégorie 3 selon les procédures d’évaluation de la Banque. En effet de par les
réformes envisagées, il contribuera à : i) l’amélioration de la performance environnementale et sociale des
activités agricoles par le développement et la vulgarisation des guides de bonnes pratiques agricoles et ii)
la promotion d’une agriculture durable par l’opérationnalisation de la Stratégie nationale du développement
durable SNDD (2015-2020) dans le secteur agricole et la réduction des émissions des GES des activités
d’irrigation par la substitution des pompes à diesel et/ou à gaz par des pompes solaires. Le PAPMV-1 a fait
l’objet d’une évaluation environnementale et sociale stratégique (EESS) en 2012, et l’ADA a
également réalisée une EESS du programme PMV en 2013. Le PAPMV-2 appuiera la mise en
œuvre des mesures prévues par les deux EESS. Les résultats attendus du programme sur le plan
environnemental et social incluent : i) l’opérationnalisation de la SNDD (2015-2020) dans le
secteur agricole, ii) le développement et la diffusion des guides de bonnes pratiques agricoles,
adaptés aux agro - systèmes et aux marchés du Maroc et iii) l’opérationnalisation des observatoires
de suivi environnemental dans les 12 régions du Maroc. Il est à noter que tous les projets de
reconversion de l’irrigation vers des systèmes d’économie de l’eau (goutte à goutte), engagées
dans le cadre du PMV, feront l’objet des études environnementales et sociales requises par la
réglementation marocaine. Le suivi environnemental et social assuré par les observatoires
permettra d’évaluer périodiquement les impacts réels du programme et d’apporter des ajustements
si nécessaires.
6.4. Impact dans d’autres domaines
Le programme peut générer des impacts secondaires dans d'autres domaines notamment
l'intégration régionale (développement du commerce agricole régional et des exportations), le
développement des compétences (acteurs du PMV), le développement des initiatives privées (issu de la
promotion des chaînes de valeur), la sécurité alimentaire (accroissement de la production agricole et de
la valorisation des produits). Le programme cible aussi une synergie entre le PACEM (appui budgétaire
général) et le PAPMV (appui budgétaire sectoriel).
6.5. Mise en œuvre, suivi et évaluation
6.5.1. En continuité avec le PAPMV-I, l’organe d’exécution de la phase II du PAPMV sera la
Direction de Stratégie et des Statistiques (DSS) au sein du Ministère de l’Agriculture et de la Pêche
Maritime (MAPM) avec le soutien et la coordination stratégique du programme au niveau du Ministère
de l’Economie et Finances (MEF) à travers la Direction du Budget pour les mesures à caractère
intersectoriel. Ces directions sont qualifiées et disposent des compétences requises. Le programme
prévoit la mise en place d’un comité technique au MAPM et un comité stratégique au MEF. La Banque
adopte une approche permettant de stimuler les synergies entre les diverses stratégies sectorielles,
d’assurer l’implication des parties prenantes et de renforcer la complémentarité des interventions des
Bailleurs de Fonds. Une attention particulière est accordée à la Gestion axée sur les Résultats. Cette
opération intéressera particulièrement cinq départements : (i) le MAPM (DSS, DIAEA, DF, DDFP,
DEFR, ADA, ORMVA) ; (ii) les Départements sectoriels suivants : Eau, Environnement, Énergie et
Industrie (agro-industrie).
18
6.5.2. La matrice de mesures convenues et le Cadre de Mesure de Performance seront les cadres
communs de suivi-évaluation du PAPMV-II (Annexe 3). Le MAPM assurera la collecte des données et
la coordination du suivi-évaluation et mettra les informations à la disposition de la Banque. A cet effet,
il produira des rapports semestriels pour mieux renseigner sur l’état d’exécution du programme. Il est
prévu des missions de supervision conjointe BAD-JICA pendant la durée d’exécution du programme
afin d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en œuvre. Le Bureau de la Banque au Maroc assurera
un suivi continu de la mise en œuvre des réformes du programme. A la fin du programme, un rapport
d’achèvement sera élaboré par le Gouvernement.
6.6. Gestion financière, décaissement et acquisitions
6.6.1. Évaluation du risque fiduciaire pays. Une mise à jour de l’évaluation des risques fiduciaires de
la gestion des finances publiques, a été faite par la Banque en juin 2014 lors de la revue à mi-parcours du
DSP 2012-2016 du Maroc. Elle a conclu que le risque fiduciaire global Pays est de niveau modéré à
cause, dans l’ensemble, des processus satisfaisants de gestion des finances publiques (planification
budgétaire et budgétisation, contrôle de l’exécution du budget, comptabilité de gestion et établissement
des rapports, examen et vérification externes). Les résultats des études antérieures, PEFA (2009), CFAA
(2007) et CPAR (2008), ainsi que la revue des dépenses publiques étaient parvenus à la même
conclusion. Toutefois, les insuffisances décelées ont permis au Maroc d’être en plein chantier pour la
mise en place des réformes de la LOLF. En vue du respect des dates d’entrée en vigueur fixées des
différentes réformes de la LOLF, le Maroc, par anticipation, a initié et/ou formalisé bon nombre de
réformes à travers des textes réglementaires et d’application. Ce sont les réformes relatives à (i) la
programmation budgétaire et la programmation pluriannuelle, (ii) le caractère limitatif des crédits du
personnel, (iii) la certification de la régularité et de la sincérité des comptes de l’Etat par la Cour des
Comptes, (iv) les projets et rapports annuels de performance et les rapports d’audit de performance, et
(v) la nomenclature programmatique des dépenses du budget de l’État. Des réformes transversales devant
accompagner la LOLF ont été déjà réalisées ; il s’agit notamment, de la mise en place d’une nouvelle
commission de contrôle de la GFP au sein du Parlement. Au niveau sectoriel, la démarche
programmatique axée sur la performance a été introduite, par anticipation, dans la préparation des
budgets 2014 et 2015 de neuf ministères.
6.6.2. Mécanismes de gestion financière et de décaissement. Du fait de la nature de l’opération
(appui budgétaire), l’utilisation des ressources financières sera faite selon la réglementation nationale
portant sur les finances publiques. Cet appui budgétaire contribuera, de par le décaissement de deux
tranches en 2015 et 2016, à la couverture du déficit du budget des années 2015 et 2016. A cet effet, le
Ministère de l’Economie et des Finances assumera la responsabilité de la gestion des ressources
financières de l’opération. Toutefois, les cinq départements particulièrement impliqués dans cette
opération dont le MAPM devant exécuter près de 85% des mesures doivent s’assurer des inscriptions,
dans les Lois de Finance 2015 et 2016, des dépenses relatives aux mesures de 2015 et 2016 ayant une
incidence financière, et également de leur exécution et suivi dans le circuit de la dépense publique. A ce
sujet, le MAPM a élaboré son document de projet de performance au titre de la LF 2015. Le contrôle
interne au sein des cinq départements ministériels repose sur (i) la vérification a priori par les trésoriers
(TGR) au niveau central, régional et provincial et par les contrôleurs d’Etat pour leurs EEP (DEPP) et
(ii) le contrôle a posteriori par leur Inspection Générale Ministérielle. De même, ces départements font
l’objet de vérifications systématiques de l’IGF. Le PAPMV-2 étant financé conjointement (même
matrice de mesures et mêmes conditions) par la Banque et la JICA, des dispositifs de gestion financière
seront harmonisés au niveau des autorisations de décaissement par la Banque, de reporting et d’audit. Le
niveau des risques fiduciaires au niveau Pays et au niveau sectoriel est modéré avec une supervision
conjointe des deux partenaires qui aura lieu une fois par an.
6.6.3 Le prêt de 132 millions $EU sera décaissé en deux tranches sous réserve de la satisfaction par
l’Emprunteur des conditions générales et spécifiques de l’opération. A la demande de l’Emprunteur, la
Banque décaissera les fonds en devises du montant convenu dans un compte de la Banque Centrale du
Maroc (Bank Al Maghrib) qui créditera le compte unique du Trésor (CUT) de l’équivalent des fonds
19
reçus en monnaie locale. Par ailleurs concernant le reporting, le Gouvernement marocain soumet
annuellement au Parlement la Loi de Règlement (LR) liée à l’exécution de la Loi de Finances (LFn) au
cours de l’année n+2. Cette LR est accompagnée d’un rapport de la Cour des Comptes sur l’exécution
de la LF et de la déclaration générale de conformité entre les comptes de gestion et le compte général du
Royaume. En fin, l’audit interne du PAPMV-2 sera exercé par l’IGF qui réalisera un audit spécifique
portant sur les flux financiers de l’appui de la Banque et un audit de performance du PAPMV-2. Le délai
de soumission de ce rapport d’audit à la Banque sera de six mois à compter de la clôture du Programme.
6.6.4. Acquisitions. Au Maroc, les marchés publics sont actuellement régis par le décret n°2-12-349
du 30 mars 2013. Le système Marocain des marchés publics a connu au cours de la dernière décennie,
plusieurs réformes qualitatives. Ce dynamisme de réformes successives traduit la volonté des autorités
nationales de moderniser et d’améliorer constamment le cadre législatif et règlementaire des Marchés
publics marocain pour le porter au niveau de standards internationaux. La Banque a procédé en 2011-
2012 à l’évaluation des procédures nationales marocaines en vue de leur utilisation pour des Appels
D’offres Nationaux (AON) de Biens et travaux. Cette évaluation a conclu à des procédures nationales
acceptables pour la Banque et a permis en Mai 2013 à la signature avec le pays de la première lettre
d’accord (avec la Banque) pour l’utilisation des procédures marocaines pour les AON de Biens et travaux
financés par la Banque. Outre La Banque, Plusieurs autres évaluations ont été faites au cours de ces
dernières années par différentes institutionsix. Toutes ont conclu à un système globalement satisfaisant
tout en identifiant certaines actions d’amélioration dont plusieurs viennent d’être mises en œuvre et
d’autres en cours. A titre indicatif : (i) le droit d’accès à l’information publique et la promotion de la
bonne gouvernance, la transparence et l’intégrité en matière de passation des marchés publics contenu
dans la nouvelle constitution promulguée le 1er juillet 2011 (ii) la mise en vigueur le 1er janvier 2014 du
nouveau décret n°2-12-349 du 30 mars 2013 relatif aux marchés publics introduisant des innovations
majeures notamment sur : (a) l’unification partielle du cadre réglementaire, (b) la simplification et la
clarification des procédures; (c) l’amélioration des mécanismes de recours et de réclamation ; (d)
l’introduction d’outils modernes comme le e-procurement dans le cadre règlementaire pour améliorer
l’efficacité et la transparence. Au cours de la période couverte par cet appui budgétaire, le gouvernement,
s’est engagé à réaliser une séries d’actions permettant d’opérationnaliser les objectifs indiqués aux points
(c) et (d) ci-dessus à travers une série de mesures portant sur l’adoption des arrêtés d’application relatives
à la dématérialisation, l’opérationnalisation de la Commission Nationale des Marchés Publics-CNMP et
l’adoption de la loi sur le nantissement pour faciliter le financement des PME. La mise en œuvre effective
de ces mesures participera de manière substantielle au renforcement du système national des marchés
publics. En conclusion, le nouveau décret (décret n°2-12-349 du 30 mars 2013) des marchés publics, ses
textes d’application ainsi que l’environnement fiduciaire (risque fiduciaire jugé modéré) attestent une
utilisation transparente des ressources à accorder par cette opération au moyen des procédures
d’acquisition claires, transparentes et acceptables ainsi qu’un mécanisme de contrôle rassurant.
VII. DOCUMENTATION ET AUTORITÉ JURIDIQUES
7.1. Documentation juridique
7.1.1. Le document juridique qui sera utilisé dans le cadre du programme est l’Accord de prêt.
Les parties à cet Accord sont la Banque Africaine de Développement et le Gouvernement du
Royaume du Maroc. L’entrée en vigueur du prêt sera subordonnée à la satisfaction des conditions
stipulées à la section 12.01 des Conditions générales applicables aux Accords de prêt.
7.2. Conditions liées à l’intervention de la Banque
7.2.1. Conditions préalables à la présentation du programme au Conseil : sur la base du dialogue
avec le Gouvernement, il a été entendu que le Gouvernement mettra en œuvre des mesures préalables
avant la présentation du programme au Conseil d’Administration de la Banque. Ces conditions ont été
indiquées dans le tableau 5 relatif aux conditions préalables.
7.2.2. Décaissement en deux tranches : le décaissement du prêt sera subordonné à la satisfaction des
conditions préalables suivantes :
20
Tranche I (77 millions $EU en 2015) : Transmettre à la Banque les preuves de i) Ouverture d’un compte
du Trésor à Bank-al-Maghrib acceptable par la Banque et destiné à recevoir les ressources du prêt ; ii)
Adoption de l’augmentation du plafond de Tamwil El Falleh de 100.000 DH à 200.000 DH pour la
promotion de l’inclusion financière des petits agriculteurs et agricultrices par le Conseil de surveillance
du CAM ; iii) Mise en place d’un mécanisme de coordination intersectorielle, incluant la création :
(a) d’un comité opérationnel et de coordination technique du Programme au niveau du Ministère
de l’Agriculture et de la Pêche Maritime ; et (b) d’un comité de coordination stratégique du
Programme au niveau du Ministère de l’Economie et des Finances.
Tranche II (55 millions $EU en 2016) : Transmettre à la Banque les preuves de i) validation des manuels,
finalisation de l’évaluation des AUEA et du lancement du programme de renforcement des capacités des
AUEA ; ii) Transmission au SGG du Projet de loi portant création d’un pôle polytechnique
d’enseignement supérieur agricole (ESA); iii) adoption de la Stratégie Nationale du Développement
Durable (2015-2020) par le Conseil du Gouvernement ; iv) Finalisation de l’étude d’élaboration d’une
stratégie d’intégration du genre dans les projets de développement agricole.
7.3. Respect des politiques du Groupe de la Banque
Les principales Directives du Groupe de la Banque et autres directives appliquées dans le cadre de ce
programme ont été utilisées notamment celles relatives aux opérations d’appui programmatique aux
réformes (2012). Aucune exception n’est sollicitée par rapport à ces Directives dans la présente
proposition.
VIII. GESTION DES RISQUES
8.1. Les risques majeurs pourraient provenir des chocs extérieurs résultant d’une
conjoncture économique internationale défavorable, et de revendications sociopolitiques. A cela
s’ajoute les aléas climatiques, la faible capacité de coordination intersectorielle au niveau global. Au
niveau des composantes, les risques proviennent de la surexploitation des ressources naturelles, de la
marginalisation de certains groupes d’acteurs, des intérêts divergents des parties prenantes, de la faible
capacité des usagers et acteurs du secteur coopératif et des résistances socio-culturelles sur les questions
de genre. Le défi majeur du programme est aussi celui de la coordination intersectorielle.
8.2. L’atténuation des risques prévus passe par la capacité du gouvernement à proposer des
réformes (notamment les assurances, pour mitiger le risque climatique), le renforcement de la
coordination intersectorielle par un appui à haut niveau des autorités du pays et le renforcement
du Groupe Thématique Agriculture/PMV des PTF. Au niveau des composantes, il est prévu des
comités de concertation (groupe de travail) pour faciliter la recherche de solutions notamment sur la
question clef (eau, environnement, énergie), et des mesures institutionnelles et juridiques pour sécuriser
les diverses parties prenantes impliquées. Chaque réforme est également accompagnée d’actions de
sensibilisation et de communication notamment pour les aspects du genre et des associations des usagers.
IX. RECOMMANDATION
Il est recommandé au Conseil d’administration d’approuver un prêt de la Banque africaine de
Développement ne dépassant pas 132 millions $EU en faveur du Royaume du Maroc en vue de financer
le Programme d’Appui au Plan Maroc Vert – Phase II (PAPMV-2) selon les conditions énoncées dans
le présent rapport.
I
Annexe 1
LETTRE DE POLITIQUE DE DEVELOPPEMENT
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
Annexe 2
Vision de mise en œuvre d’une économie verte et inclusive au Maroc d’ici 2020
Extrait du rapport de la Stratégie Nationale de
Développement Durable SNDD, 2015-2020
XIII
Annexe 3
MAROC - Programme d’Appui au Plan Maroc Vert, Phase II – PAPMV-2
MATRICE DES MESURES DE REFORME DU PROGRAMME
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
I. Promotion d’une gouvernance verte du secteur agricole
I.1. Renforcement du cadre légal, règlementaire et institutionnel régissant la gouvernance verte dans le secteur agricole
Mise en place
du cadre global
de gouvernance
verte appliqué
au secteur
agricole
Soutien de la Charte Nationale
de l’Environnement et du
Développement Durable
(EDD) et l’adoption de la Loi
cadre n° 99-12 portant charte
nationale de l’environnement
et du développement durable.
AT – Appui à la promotion de
la croissance verte au Maroc.
Adoption par le Conseil du
Gouvernement la Stratégie Nationale
du Développement Durable (2015-
2020) (tel que prévu par la Loi cadre
soutenue par le PAPMV-1)
La SNDD est
adoptée par le CG en
2016.
Cadre global de
gouvernance verte
mis en place
SV : Copie du compte
rendu du Conseil du
Gouvernement
ER : M. D. Envi.
Signature d’une convention cadre tripartite entre
les Ministères MDE, MAPM et MEF pour la
mise en œuvre de la stratégie de développement
durable
Convention signée
en 2015 entre le
MEF, M.D.Env et le
MAPM
SV : Copie de la
convention
ER : M.D. Env ;
MAPM
Renforcement
du cadre pour
la gestion
durable de la
ressource en
eau
Réalisation de l’étude
d’analyse de l’économie-
politique de la réforme du
secteur de l’irrigation
Initiation de la réflexion sur
les perspectives de réformes
institutionnelles des ORMVA
Réalisation des études de
contrats de nappes (CdN) et
approbation des Contrats de
deux nappes
Initiation de la mise en place
d’un système de suivi et de
contrôle des prélèvements des
eaux souterraines.
Transmission au SGG du projet de loi portant
révision de la Loi 10-95 sur l’Eau
Projet de loi
transmis au SGG
avant fin 2015
Cadre réglementaire
pour la gestion
durable des
ressources en eau
améliorée,
Gouvernance
renforcée,
Coordination et
mise en cohérence
des programmes et
politiques dans le
domaine de l’Eau
renforcées ;
Ressources en eau
valorisée et
préservées.
SV : Copie de la Lettre
au SGG
ER : M. D. Eau
Renforcement
du cadre pour
la gestion
durable du
foncier agricole
Transmission au SGG du projet de loi relative
à la régularisation de la situation des
agriculteurs attributaires des terres agricoles
ou à vocation agricoles faisant partie du
domaine privé de l’Etat (Réforme agraire).
Projet de loi
transmis au SGG
avant fin 2015
Agrégation des
parcelles facilitée
Investissements
privés promus
SV : Copie de la Lettre
au SGG
ER : DAAJ
Transmission aux MEF et MI du projet
de loi portant révision de la loi 07-01 sur
Projet de loi
transmis aux MEF et
MI avant fin 2016
SV : Copie de la Lettre
aux MEF/MI
ER : DAAJ
XIV
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
les coopératives issues de la réforme
agraire.
Renforcement
du cadre de
promotion de la
biodiversité
Transmission au SGG le projet
de loi relative à la production
biologique des produits
agricoles et aquatiques
Transmission au SGG des huit projets
d’arrêtés d’application de la Loi 39-12
relative à la production biologique des
produits agricoles et aquatiques.
Ensemble des
arrêtés d’application
signés et transmis au
SGG avant fin 2016
Cadre institutionnel
et organisationnel de
la production
biologique mis en
place
SV : Copies de
transmission au SGG
et des arrêtés signés
ER : DDFP*, ADA,
DAAJ
I.2. Opérationnalisation de la gouvernance verte dans le secteur agricole Renforcement
des outils de
planification et
de
programmation
des
investissements
des
aménagements
hydro-agricoles
Elaboration d’un Programme
National d’Investissement
d’EEI à l’horizon 2020
(PNIEEI) ; d’une Carte
Nationale d’Irrigation (CNI)
du Maroc ; d’une Feuille de
Route-(FdR) pour l’EEI à
l’horizon 2020.
Finalisation des études tranche
2 de reconversion collective
(20.000 ha), de faisabilité des
projets d’aménagement de 4
périmètres de GH (108.800
ha), et d’aménagement des 4
périmètres de PMH
programmés (11.300 ha)
Mise en place d’un comité
interdépartemental (MEF,
MAPM, MEMEE, …) pour
promouvoir la programmation
intégrée des Barrages et
Périmètres associés
Mise en place d’un outil de planification et de
programmation pluriannuelle sur la base de
critères de priorisation des investissements en
irrigation en relation avec les résultats de la
carte d’irrigation pour améliorer la gestion et
la valorisation des eaux de surface.
Outil de
planification,
programmation et
d’aide à la décision
mis en œuvre en
2016
Programmation des
investissements en
irrigation améliorée.
SV : Note de
présentation de l’outil.
ER : DIAEA
Appui à la
mobilisation des
partenaires
privés
Lancement de l’étude de
structuration PPP en Irrigation
Dar Khroufa
Elaboration de l’étude de
faisabilité de PPP en Irrigation
Dar Khroufa
Elaboration d’une banque de projets
d’irrigation éligibles aux financements
PPP
Banque de projets
élaborée avant fin
2016
Portefeuille de
projets PPP en
irrigation consolidé
Visibilité auprès des
investisseurs privés
améliorée.
SV : Note sur la
Banque de projets.
ER : DIAEA
Appui aux
approches
innovantes pour
la valorisation
et la
Lancement de l’étude de Plan
Directeur de la réutilisation
des eaux usées traitées (EUT)
en irrigation
Élaboration d’un plan d’action
pluriannuel pour la réutilisation des eaux
usées traitées en agriculture et d’un
projet concerté de normes de
réutilisation des eaux usées en
Plans d’actions et
guide élaborés avant
fin 2016
Programme de réutilisation des
eaux usées traitées
en agriculture
consolidé.
SV : Copies du plan
d’action, du projet de
normes actualisées et
du guide.
XV
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
préservation des
ressources
naturelles
Elaboration des outils de
promotion de la réutilisation
des EUT en irrigation
agriculture et le lancement de la
préparation d’un programme
d’investissement pour l’EUT.
ER : DIAEA*/M.D.
Eau*; M.D. Env.
Finalisation des Master Plan
régionaux de biomasse dans
quatre régions
Identification de portefeuilles
de projets d’investissement
dans deux régions
Réalisation des audits
énergétiques d’unité agro-
industrielle (UAI) et des
exploitations agricoles
Initiation de la mise en œuvre
de Plan de performance
énergétique (PPE) sur des
unités agro-industrielles et des
exploitations agricoles (EA)
Signature d’une convention spécifique entre
les Ministères MDE, MAPM et MEF pour la
promotion des filières vertes (notamment la
valorisation des grignons d’olive) et
lancement de l’étude de recyclage du
plastique à usage agricole (matériel
d’irrigation et serres)
Convention signée
avant fin 2015
TdR disponible
avant fin 2015
Filières vertes
développées
SV : Convention
tripartite signée ; TdR
élaborés
ER : M.D.Env.* MEF
et MAPM
Elaboration d’un NAMA (Nationally
Appropriate Mitigation Actions) pour le
pompage solaire en irrigation
Le NAMA pour le
pompage solaire en
irrigation élaboré
avant fin 2016
Utilisation des
énergies
renouvelables pour
l’irrigation
développée afin
réduire les
émissions de gaz à
effet de serre issues
de l’agriculture
SV : NAMA
ER : ADEREE*;
M.D.Env; MEF;
MEMEE (D. Energie)
I.3. Suivi Évaluation de l’utilisation des ressources naturelles pour leur gestion et leur sauvegarde
Développement
des outils de
suivi et de
gestion
Accompagnement de la mise
en place des Observatoires
Régionaux de
l’Environnement et du DD
(OREDD)
Mise en place d’un système de
SE du PNEEI et PEI dans le
cadre du PAPMV-1 et AT-
Promotion des infrastructures
d’irrigation
Elaboration d’une FdR pour
résorber le décalage constaté
jusqu’à fin 2011 entre les
superficies dominées par les
barrages et celles aménagées
pour l’irrigation
Institutionnalisation de six observatoires
régionaux de l’environnement et du
développement durable (OREDD) au sein des
directions régionales dépendantes du
département de l’Environnement
(déconcentration).
six observatoires
opérationnels fin
2015 et un total de
douze observatoires
opérationnels en
2016
Suivi
environnemental
renforcé
Production des
rapports sur l’état de
l’environnement
dans les 12 régions
du Maroc assurée
SV : Arrêté promulgué
pour l’organisation du
Ministère
ER : MDEnv.* ;
DRA ; ABH ;
ORMVA, Dir
Régionales
sectorielles
Elaboration du bilan d’étape de la mise
en place du registre agricole
Rapport d’exécution
disponible fin 2016
Suivi de l’utilisation
des sols établi
SV : Rapport d’étape
ER : DSS
Évaluation
pour le
renforcement
Transmission au SGG du projet de
révision de la Loi n° 12-03 relative aux
études d’impact sur l’environnement
Projet de loi
transmis au SGG
avant fin 2016
Dimension
environnementale
prise en compte dans
SV : Copie de la
Lettre au SGG
XVI
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
de la
responsabilisati
on des acteurs
pour prendre en compte l’évaluation
environnementale stratégique
les politiques de
développement
ER : M.D. Envi.*/
Départements
sectoriels
Initiation de la réflexion sur le
rôle des associations des
usagers de l’eau agricole
(AUEA) dans les systèmes
d’irrigation modernisés.
Lancement d’une évaluation des performances
des AUEA pour capitaliser les acquis et
l’élaboration d’un programme de renforcement
des capacités des AUEA
TdR de l’évaluation
disponible avant fin
2015
Performances des
AUEA améliorées.
SV : Copie des TdR
élaborés
ER : DIAEA
Validation des manuels, finalisation de
l’évaluation des AUEA et lancement du
programme de renforcement des
capacités des AUEA
Manuels disponibles
et programmes
lancés avant fin
2016
SV : Note sur
l’évaluation et le
programme, Manuels
validés, compte rendu
de l'atelier.
ER : DIAEA
II. Développement inclusif des chaînes de valeur dans le secteur agricole
II.1. Structuration des Chaînes de valeur
Définition
d’une vision
stratégique
Achèvement de l’étude de la stratégie du
développement du secteur des industries
agroalimentaire.
Rapport approuvé
disponibles avant fin
2016
Investissements
privés en agro-
industrie améliorés
SV : Note de synthèse
et de
recommandations
concertées.
ER : DSS*/DDFP/
ONSSA /Min
Industrie EACCE
Lancement de l’étude sur la promotion des
chaines de valeurs TdR disponibles
avant fin 2015 et
livrables fin 2017
Promotion des
chaines de valeurs
renforcée
Investissements
privés améliorés
SV : TdR de l’étude et
1er livrable.
ER : ADA*; DDFP;
DRA
Intégration des
petits
producteurs et
productrices
Transmission au SGG le projet
de loi sur l’agrégation agricole
Préparation des textes
d’application de la loi sur
l’agrégation agricole
Publication dans le BO des arrêtés
d’application de la Loi 04-12 sur l’agrégation
agricole
Arrêtés publiés dans
le BO avant fin 2015
SV : Copie du BO
ER : DAAJ*; ADA
Développement
des pôles
agroindustriels
Transmission au SGG le projet
de loi relative aux
organisations
interprofessionnelles
Préparation des textes
d’application de la loi relative
aux organisations
interprofessionnelles
Lancement de la mise en place des agropoles
de Tadla et de Souss.
Mise en place des
agropoles de Tadla
(en 2015) et de
Souss (2016)
Investissements
privés améliorés
Emplois locaux
additionnels créés
SV : Note avancement
des travaux de Tadla et
Copie de l’avenant de
la convention de Souss
ER : DDFP
XVII
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
Préparation d’un plan d’action
pour la promotion et
commercialisation des
agropoles
Lancement des études de mise
en place des pôles de
compétitivité régionale de la
filière agroalimentaire autour
de l’agropole de Meknès et
Berkane
II.2. Montée en Gamme des Chaînes de valeur (formation, recherche et qualité, etc.) Formation des
acteurs et
promotion de la
recherche
Lancement des activités du Zoopole de
Casablanca et signature de la convention de
transfert de gestion avec les parties prenantes
(interprofessions)
Convention signée
avant fin 2015
Implication du
secteur privé
(interprofession)
dans la formation du
capital humain
renforcée
SV : Copie de la
Convention
ER : DDFP
Transmission au SGG du Projet de loi
portant création d’un pôle
polytechnique d’enseignement
supérieur agricole (ESA) et signature
de MOU avec des universités
japonaises
Projet de loi
transmis au SGG et
MOU signé avant
fin 2016
Services d’ESA
mutualisés
Compétences
produites pour le
secteur privé
rationalisée
SV : Copie de la Lettre
au SGG ; Copie du
MOU signé
ER : DEFR
Réalisation de l’étude de la
Stratégie Nationale de la
Formation et de la Recherche
Agricoles (SNFRA)
Création d’un conseil d’orientation stratégique
de la recherche agricole (COSRA)
Note circulaire
signée avant fin
2015
Adéquation entre les
besoins des
interprofessions
(secteur privé) et la
recherche produite
améliorée
SV : Copie de la note
circulaire
ER : DEFR
Amélioration de
la qualité et des
normes
Lancement de la mise en œuvre du qualipole de
Meknès et signature de la convention de
gestion avec les parties prenantes et la
consolidation des activités du qualipole de
Berkane
Convention du
qualipole de Meknès
signée avant fin
2015
Services de
proximité et de
qualité améliorés
SV : Copie de la
convention
ER : DDFP
Implication du
privé dans le
renforcement
des capacités
des unités de
production
Transmission au SGG le projet
de loi de l’Office National du
Conseil Agricole (ONCA)
Transmission au SGG le projet
de loi relative à l’organisation
de la profession de Conseiller
Privé CP en agriculture
Publication au BO du Décret d’application de
la Loi 62-12 d’organisation de la profession du
conseiller agricole privé (CAP) et signature des
arrêtés par le Ministre du MAPM
Décret d’application
publié au BO et
arrêtés signés avant
fin 2015
Cadre institutionnel
et organisationnel
du métier du CAP
mis en place
SV : Copie du BO,
copie des arrêtés
signés
ER : DAAJ
XVIII
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
II.3. Mobilisation inclusive des acteurs (notamment les vulnérables) Définition d’un
cadre
protégeant et
valorisant le
patrimoine
immatériel des
producteurs et
des
productrices
Lancement d’un plan de
communication pour
promouvoir les produits de
terroir (PT)
Mise en œuvre d’un Plan
d’action pour la promotion des
PT
Elaboration des cahiers des
charges des produits pouvant
bénéficier d’un Signe
distinctif d’origine et de
qualité (SDOQ) (pomme de
Midelt, amande de Tafraout et
huile d’olive Ouazanne)
Mise en œuvre de l’indication
géographique de 3 produits
Grenade Sefri, Pomme de
Midelt, amande de Tafraout,)
Validation d’une note d’orientation stratégique
pour la mise en œuvre du Protocole de Nagoya
Note d’orientation
validée disponible
avant fin 2015
Développement
inclusif, équitable et
vert renforcé
SV : Note
d’orientation validée
ER : M.D.Env.
Création et enregistrement à l’OMPIC de la
marque label collectif « Terroir du Maroc »
Le label collectif
« Terroir du
Maroc » est
enregistré à
l’OMPIC avant fin
2015
SV : attestation
d’enregistrement du
label et du règlement
d’usage
ER : ADA
Développement
de l’inclusion
des petits
producteurs et
productrices et
renforcement
de leur
résilience
Finalisation de l’étude
assurance agricole et
établissement une FdR
Amélioration du taux de
pénétration de l’assurance
agricole (AA) dans la filière
céréalière
Lancement de nouveaux
produits d’AA couvrant
filières prioritaires du PMV et
plusieurs risques
Elargissement de la garantie multirisque
climatique - arboriculture fruitière à toutes
les filières arboricoles et les provinces à
vocation arboricole et lancement d’un projet
pilote pour l’assurance paramétrique
La garantie
multirisque est
élargie et projet
pilote d’assurance
paramétrique lancé
avant fin 2015
Inclusion et
résilience des petits
producteurs et
productrices
développées
SV : Copies de
l’avenant de la
Convention régissant
la garantie arboricole
et la convention avec
l’INRA pour l’indice
paramétrique.
ER : DF*; MAPM
Transmission au SGG du
projet de loi relative à la
production biologique des
produits agricoles et
aquatiques
Elaboration d’une stratégie de
développement de la filière
‘’agriculture-écologique’’ et lancement
d’activités pilotes.
Projet de stratégie
disponible avant fin
2016
Filière ‘’agriculture-
écologique’’
développée et FdR
élaborée
SV : Note sur la
stratégie et les pilotes
ER : ADA*; DDFP;
DSS
Augmentation du plafond de Tamwil El Falleh
de 100.000 DH à 200.000 DH pour la
promotion de l’inclusion financière des petits
agriculteurs et agricultrices
Plafond augmenté
avant fin 2016
Accès des petits
agriculteurs/trices
aux crédits
productifs renforcé
SV : Convention Etat-
CAM
ER : MEF; CAM
Intégration des
jeunes et des Initiation de l’étude d’appui
aux jeunes entrepreneurs
Elaboration d’un concept d’un incubateur des
Jeunes Entrepreneurs Agricoles (JEA) et
Feuille de Route
pour la mise en place
Bases de
l’incubateur des
SV : Feuille de Route
et Guide JEA
XIX
Objectifs PAPMV-1 : Mesures
accomplies 2012-2014 et liens
avec autres opérations
PAPMV-2 :
Mesures 2015
PAPMV-2 :
Mesures 2016 Indicateurs ciblés
d’extrants
Indicateurs
ciblés d’effets
Sources de
Vérification et
Entités Responsables
femmes agricoles (Jeunes diplômés),
de la formation de jeunes
diplômés
l’élaboration d’un guide du Jeune Entrepreneur
Agricole (JEA).
d’un incubateur et
un guide de JEA
disponibles fin 2015
JEA disponible et
guide vulgarisé
ER : ADA
Lancement d’un diagnostic et
d’un plan d’action de
l’intégration du genre dans le
PMV
Création d’un paragraphe relatif au genre au
niveau de la morasse budgétaire du budget
d’investissement du Ministère de l’Agriculture
au sein de la Loi de finance de 2015.
Paragraphe relatif
au genre inscrit dans
la morasse
budgétaire
Une vision
stratégique et un
plan d’action sur
l’intégration du
genre dans le PMV
sont élaborés
SV : Note de synthèse
et copie de la Morasse
ER : DB/MEF
DF/DEFR MAPM
Finalisation de l’étude d’élaboration
d’une stratégie d’intégration du genre
dans les projets de développement
agricole (capitalisant les résultats du
diagnostic réalisé dans le PAPMV1)
Etude lancée avant
fin 2015 et stratégie
disponible avant fin
2016
SV : Copie de l’étude
et note de présentation
ER : DEFR
XX
Annexe 4
NOTE SUR LA RELATION AVEC LE FMI
Le Conseil d’administration du FMI achève la deuxième revue de l’actuel accord en faveur du Maroc au titre de la ligne
de précaution et de liquidité (LPL) et l’évaluation ex post de la première LPL
Communiqué de presse n°15/357 - 24 juillet 2015
Le 24 juillet 2015, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la deuxième revue des
résultats économiques enregistrés par le Maroc dans le cadre d’un programme appuyé par un accord biennal au titre de
la ligne de précaution et de liquidité (LPL), et l’évaluation ex post de l’accès exceptionnel lié à l’accord de 2012-14 au
titre de la LPL.
L’accord actuellement en vigueur au titre de la LPL a été approuvé en juillet 2014 (voir communiqué de presse n°
14/368). Le niveau d’accès au titre de cet accord durant la deuxième année équivaut à 3,2351 milliards de DTS (environ
5 milliards de dollars, ou 550 % de la quote-part du Maroc au FMI). Le premier accord de 24 mois en faveur du Maroc
au titre de la LPL avait été approuvé le 3 août 2012, avec un niveau d’accès qui équivalait à 700 % de la quote-part.
L’accord au titre de la LPL fournit une assurance contre les risques exogènes. Les autorités marocaines traitent cet accord
comme un instrument de précaution, ainsi qu’elles l’avaient fait avec l’accord LPL de 2012-14, et elles n’ont pas
l’intention d’effectuer de tirage au titre de l’accord à moins que le Maroc ne soit confronté à un véritable besoin de
financement de la balance des paiements provoqué par une forte détérioration de la conjoncture extérieure.
Adoptée en 2011, la LPL offre des financements pour répondre aux besoins réels ou potentiels de balance des paiements
des pays qui mènent de saines politiques économiques. Elle a été conçue pour servir d'assurance ou aider à résoudre les
crises, et ce dans un large éventail de situations. En application de la politique du FMI, une évaluation ex post doit être
réalisée dans l’année qui suit l’achèvement d’un accord assorti d’un niveau d’accès exceptionnel.
À la suite des délibérations du Conseil d’administration sur le Maroc, M. Min Zhu, Directeur général adjoint du FMI et
Président par intérim du Conseil d’administration, a fait la déclaration suivante au sujet de la deuxième revue de l’accord
actuellement en vigueur :
«Globalement, les résultats économiques enregistrés par le Maroc ont été solides. Après un ralentissement en 2014, la
croissance devrait reprendre en 2015. Les mesures mises en œuvre ont contribué à réduire les vulnérabilités budgétaires
et extérieures et d’importants progrès ont été réalisés sur le plan des réformes. Dans une conjoncture qui reste sujette à
d’importants risques baissiers, il importera d’entretenir la dynamique pour atténuer les vulnérabilités résiduelles et
assurer une croissance plus forte et plus inclusive.
«L’accord conclu au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) du FMI, que les autorités continuent de traiter
comme dispositif de précaution, a offert une assurance contre les risques exogènes. Le programme reste sur la bonne
voie.
«L’évolution de la situation budgétaire est conforme à l’objectif des autorités visant à réduire le déficit à 4,3 % du PIB
en 2015. Des progrès se sont poursuivis sur le front de la réforme des subventions et l’appui en faveur des populations
les plus vulnérables s’est élargi. La récente adoption d’une nouvelle loi organique de lois de finances vient renforcer le
dispositif budgétaire. L’adoption rapide de la réforme des retraites sera essentielle pour assurer la viabilité du système.
«Des progrès ont également été enregistrés dans la mise à niveau du cadre de politique financière, y compris avec le
passage aux normes de Bâle III et avec la mise en œuvre de la nouvelle loi bancaire. L’adoption en temps opportun d’une
nouvelle loi sur la banque centrale sera une autre étape importante. Les travaux engagés pour avancer vers un régime de
change plus flexible et un nouveau dispositif de politique monétaire, en coordination avec les autres politiques
macroéconomiques et structurelles, vont dans la bonne direction.
«La situation extérieure du Maroc a continué de s’améliorer grâce à la solide tenue des exportations et au repli des cours
du pétrole. Des progrès additionnels en matière de réformes structurelles, y compris pour améliorer le climat des affaires,
la gouvernance, la transparence et le marché de l’emploi contribueront à renforcer la compétitivité, la croissance et
l’emploi, et à consolider la résilience de l’économie face aux chocs».
S’agissant de l’évaluation ex post du premier accord au titre de la LPL, les administrateurs estiment que cet accord, qui a
porté sur la période 2012-14, a offert une assurance temporaire appropriée contre les chocs exogènes et a mis en lumière
et signalé la solidité des fondamentaux économiques du Maroc face à d’éventuels besoins de balance des paiements dans
une conjoncture extérieure marquée par des risques importants. Ils conviennent que l’accord était conforme aux normes
de qualification et aux exigences de la LPL dans le cadre de la politique d’accès exceptionnel, et félicitent les autorités
de n’avoir pas effectué de tirages au titre de l’accord en dépit des vents contraires extérieurs qui soufflaient sur l’économie.
Les administrateurs conviennent que les politiques mises en œuvre par les autorités ont contribué à atténuer les
vulnérabilités budgétaires et extérieures, et que la réforme des subventions est un considérable acquis. Les administrateurs
notent que le Maroc devait encore relever un certain nombre de défis à moyen terme à la fin de l’accord compte tenu des
risques extérieurs et des vulnérabilités résiduelles. Rétrospectivement, les administrateurs notent également certains
enseignements utiles au regard de la conception et de l’exécution des programmes.
XXI
Annexe 5
Portefeuille des opérations de la Banque au Maroc
Performance du Portefeuille
Indicateurs de Performance
Décaissements
Le taux de décaissement atteint
42,34%. La décomposition du taux de décaissement global
actuelle indique un taux de
42,26% pour les prêts en nette augmentation depuis janvier et un
taux de décaissement remarquable
de près de 63,65% pour les dons. Les prévisions de décaissement
tablent sur un taux de 59,6% fin
2015
Note Globale du portefeuille
La note globale du portefeuille
reste stable à 2,53.
Nombre de projets à risques
(PAR)
PAR = 0 Nombre de projets âgés
Le portefeuille ne contient aucun projet âgé.
Volume moyen par prêt
(en UC)
140.520.401 Délai moyen de mise en vigueur
4.2 Ce délai est en baisse par rapport à 2014 : 5.1 mois pour les prêts et de
2.1 mois pour les dons.
XXII
i Cet objectif d’un déficit de 3%, initialement prévu en 2017, pourrait être réalisé dès le deuxième semestre de
2016 grâce à la baisse continue des cours du pétrole. ii Statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP). iii Cet indice est de 0,91 dans les pays développés. iv Cet indice est de 0,91 dans les pays développés. v Le portefeuille compte 30 opérations : 9 opérations souveraines, 2 opérations non souveraines et 19 projets
d’assistance technique. vi La gouvernance verte englobe l’ensemble des conditions nécessaires pour la gouvernance collective des
ressources naturelles. Les institutions de l'Etat sont établis et développés selon une conception hiérarchique et
sectorielle et sont généralement inadéquates pour traiter de la gouvernance collective des biens communs. En
plus des exigences institutionnelles et juridiques, la gouvernance verte comprend également la définition de
normes, l’implication de l’ensemble des parties prenantes, la mobilisation et la planification des ressources et
la communication vii Ces agropoles concernent Meknès et Berkane (soutenus par le PAPMV-1), Tadla et Souss (soutenus par
PAPMV-2) Haouz et Gharb au stade d’étude. viii Protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages
découlant de l’utilisation de ces ressources génétiques (de plantes, animaux, bactéries ou d’autres organismes)
entré en vigueur le 12 octobre 2014 pour combattre la « Biopiraterie » ix On peut citer la Conférence maghrébine sur les MP qui a réalisé une étude sur un large benchmarking ; la
Banque Mondiale qui a produit : (i) des Rapports sur l’évaluation de la gestion du système des finances
publiques du Maroc (CFAA) en 2003 et 2006 ; (ii) un rapport analytique sur la passation des MP (CPAR) en
2000 et actualisé en 2007; (iii) une Evaluation selon la méthodologie OECD/DAC faite en 2008 et la Banque
qui a produit en 2011 une Evaluation du cadre réglementaire pour la passation des MP.