dossier tour eiffel

8/18/2019 Dossier Tour Eiffel

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LA TOUR EIFFEL entre refus et fascination. 1889 - 1950

C’est à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889, date qui marquait le centenaire de la Révolution française qu’un randconcours est lancé dans le !ournal officiel" #e pari est d’$ étudier la possi%ilité d’élever sur le C&amp'de'(ars une tour de fer,à %ase carrée, de 1)* m+tres de cté et de -.. m+tres de &auteur /" C&oisi parmi 1.0 proets, c’est le proet de 2ustaveEiffel qui est retenu" #a 3our Eiffel est inauurée le 0 mai 1889"


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Controverses à ses !"uts# avant $%$e &a fin e sa construction

1' f!vrier 188( ) &es travau* viennent e co$$encer+

Les artistes contre la Tour Eiffel, ,ourna& Le Temps, 1' f!v.188(

Lettre ouverte aress!e à . A&/an# co$$issaire e &E*osition.

4ous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, arc&itectes, amateurs passionnés de la %eauté, usqu5ici intacte, de 6aris,protester de toutes nos forces, de toute notre indination, au nom du o7t français méconnu, au nom de l5art et de l’&istoire

français menacés, contre l5érection, en plein cur de notre capitale, de l5inutile et monstrueuse 3our Eiffel, que la malinitépu%lique, souvent empreinte de %on sens et d5esprit de ustice, a déà %aptisée du nom de $ 3our de a%el /"

:ans tom%er dans l5exaltation du c&auvinisme, nous avons le droit de proclamer %ien &aut que 6aris est la ville sansrivale dans le monde" ;u'dessus de ses rues, de ses %oulevards élaris, du milieu de ses manifiques promenades, surissentles plus no%les monuments que le enre &umain ait enfantés"

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destination" Lr, de quelle condition ai'e eu, avant tout, à tenir compte dans la tour ? e la résistance au vent" E& %ien K eprétends que les cour%es des quatre ar@tes du monument telles que le calcul les a fournies, qui, partant d5un énorme etinusité empattement à la %ase, vont en s5effilant usqu5au sommet, donneront une rande impression de force et de %eauté Mcar elles traduiront aux Deux la &ardiesse de la conception dans son ensem%le, de m@me que les nom%reux vides ménaésdans les éléments m@mes de la construction accuseront fortement le constant souci de ne pas livrer inutilement auxviolences des ouraans des surfaces danereuses pour la sta%ilité de l5édifice"

#a tour sera le plus &aut édifice qu5aient amais élevé les &ommes" 4e sera't'elle donc pas randiose aussi à sa façon ?Et pourquoi ce qui est admira%le en NDpte deviendrait'il &ideux et ridicule à 6aris ? !e c&erc&e et 5avoue que e ne trouve

pas"#a protestation dit que la tour va écraser de sa rosse masse %ar%are 4otre'ame, la :ainte'C&apelle, la tour

:aint'!acques, le #ouvre, le dme des >nvalides, l5;rc de triomp&e, tous nos monuments" ue de c&oses à la fois K Cela faitsourire, vraiment" uand on veut admirer 4otre'ame, on va la voir du parvis" En quoi du C&amp'de'(ars la tour@nera't'elle le curieux placé sur le parvis 4otre'ame, qui ne la verra pas ? C5est d5ailleurs une des idées les plus fausses,quoique des plus répandues, m@me parmi les artistes, que celle qui consiste à croire qu5un édifice élevé écrase lesconstructions environnantes"

ReardeA si l5Lpéra ne paraFt pas plus écrasé par les maisons du voisinae qu5il ne les écrase lui'm@me" ;lleA aurond'point de l5Ntoile, et, parce que l5;rc de triomp&e est rand, les maisons de la place ne vous en paraFtront pas pluspetites" ;u contraire, les maisons ont %ien l5air d5avoir la &auteur qu5elles ont réellement, c’est'à'dire à peu pr+s quinAem+tres, et il faut un effort de l5esprit pour se persuader que l5;rc de triomp&e en mesure quarante'cinq, c’est'à'dire trois foisplus"

Reste la question d5utilité" >ci, puisque nous quittons le domaine artistique, il me sera %ien permis d5opposer à l5opiniondes artistes celle du pu%lic"!e ne crois point faire preuve de vanité en disant que amais proet n5a été plus populaire M 5ai tous les ours la preuve

qu5il n5D a pas dans 6aris de ens, si &um%les qu5ils soient, qui ne le connaissent et ne s5D intéressent" O l5étraner m@me,quand il m5arrive de voDaer, e suis étonné du retentissement qu5il a eu"

uant aux savants, les vrais ues de la question d5utilité, e puis dire qu5ils sont unanimes"4on seulement la tour promet d5intéressantes o%servations pour l5astronomie, la météoroloie et la p&Dsique, non

seulement elle permettra en temps de uerre de tenir 6aris constamment relié au reste de la =rance, mais elle sera en m@metemps la preuve éclatante des pror+s réalisés en ce si+cle par l5art des inénieurs" C5est seulement à notre époque, en cesderni+res années, que l5on pouvait dresser des calculs asseA s7rs et travailler le fer avec asseA de précision pour soner à uneaussi iantesque entreprise"

45est'ce rien pour la loire de 6aris que ce résumé de la science contemporaine soit érié dans ses murs ?#a protestation ratifie la tour d’ $ odieuse colonne de tle %oulonnée /" !e n’ai point vu ce ton de dédain sans en @tre

irrité" >l D a parmi les sinataires des &ommes que ’admire et que ’estime" >l D en a d’autres qui sont connus pour peindre de olies petites femmes se mettant une fleur au corsae ou pour avoir tourné spirituellement quelques couplets de vaudeville"E& %ien, franc&ement, e crois que toute la =rance n’est pas là'dedans" (" de PouQ, dans un récent article de la .e/ue desDeux 'ondes, apr+s avoir constaté que dans n’importe quelle ville d’Europe o il passait il entendait c&anter 0gne, tu me fais de la peine et le Bi du 1out du 1an&, se demandait si nous étions en train de devenir les SrTculi du mondecontemporain" >l me sem%le que n’e7t'elle pas d’autre raison d’@tre que de montrer que nous ne sommes pas seulement lepaDs des amusements mais aussi celui des inénieurs et des constructeurs qu’on appelle de toutes les réions du mondepour édifier les ponts, les viaducs, les ares et les rands monuments de l’industrie moderne, la tour Eiffel mériterait d’@tretraitée avec plus de considération"

2ustave Eiffel V18-)'19)-W ' Réponse au (anifeste contre la 3our ' Le 'onde 2 3445

R!onse e onsieur A&/an# irecteur 2!n!ra& es travau* e &a vi&&e e 3aris ont &4E*osition Universe&&e#f!vrier 188(

$ (essieurs Pictorien :ardou, ;lexandre umas, =rançois Coppée et vous tous qui aveA délivré ce messae c&aré d5un fortressentiment et d5une rande crainte de ce monstre d5acier, considéreA'vous que cette éante métallique imposerait ledés&onneur de 6aris aux Deux du monde ?Pous me parleA d5une $ tour de a%el /, mais il ne s5ait point d5un quelconque monument destiné à rimper usqu5au &autdes cieux, mais d5une uvre arc&itecturale destinée à imposer 6aris aux Deux de la =rance, si ce n5est aux Deux du monde"Pous me dites que la commerciale ;mérique n5a pas désiré un tel ouvrae ? Et %ien qu5il en soit ainsi, laissons aux sots cequ5ils méritent B un paDsae désespérément vide de tout o%et apportant un tant soit peu d5intér@t pour leur morne paDs Blaissons ce triste paDs dans l5état o il se trouve, ce qui implique un manque d5oriinalité et de modernité flarant"Cette tour sera certes $ %oulonnée / mais appreneA, vous qui me liseA, que tout o%et décrit comme solide contient dumétal, ainsi appreneA que le %ois %r7le et se %rise, et que la pierre s5effrite au fil des


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C5est éalement pour prouver la randeur de la =rance que nous %


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oute entre eu* o6tes satiri7ues

Franois Co!e 18':-1908;# Les paroles sincères 1890;


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Raou& >onner?# Le franc Journal # $ai 1889

$ #a tour Eiffel à =rançois Coppée, le our de ses -.. m+tres" /;udacieuse et volontaire,!5avais uré l5écrasementes &auts monuments de la terre"C5est fait, 5ai tenu mon serment"

!5étais à moitié de ma tailleuand un our, raillant mon destin,3u t5en vins me livrer %ataille,6our arme, une plume à la main"

Ntait'ce un si pi+tre équipaeue tu comptais vaincre, vraiment Kavid, ton émule en courae,rava 2oliat& plus s7rement"

3u mis la fleur de ta scienceO m5appeler _(onstre &ideux_MUn peu plus de reconnaissance

35e7t convenu peut'@tre mieux":i, comme avec tant de faconde,3u l5as dit dans #e =iaro,!e dois, des quatre coins du monde,Entendre me crier B ^aro K

!e suis le %rutal colosseue tu dépeins à l5Univers,Crois'tu que pareil molosse,3u m5eusses mordu G de tes vers K

IGJ

u fer, e suis l5apot&éose ?!e lui %l a eu ce privil+e à travers les si+cles de sDm%oliser pour ainsi dire c&aque époque, de résumer, par un tr+s petitnom%re de monuments tDpiques, la mani+re de penser, de sentir et de r@ver d’une race et d’une civilisation"

uelques temples et quelques élises, quelques palais et quelques c&


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Cette &ontro/erse est ra&ontée par Léon")aul Fargue 6ui dans

#e 6iéton de 6aris , parle de &es mille endroits 6u7il a dé&ou/erts a/e&

leur histoire-

L!on@3au& Far2ue 18(-19'(;# le Piéton de Paris, 19B:-19B9

Et l7on dit 6ue tout en haut 8n /erra 9us6u7au Congo Bra::a &hasser la ga:elle

De la tour Eiffel---le- !’ai vu pousser la tour Eiffel"4ous allions la voir, en sortant du lDcée, le veston en cur remontépar la serviette"#es parents constataient les pror+s de la c&ose, en sifflotant,comme quand ils toisaient leur fils, au craDon, sur un mur"#a :eine, encore à peu pr+s tranquille, ouissait tranquillement deson reste, avant les pavillons, les fanions, les fanfares"#es remorqueurs traFnaient leurs c&eveux sur le fleuve, avec uneplainte d’oresse en ésine"#es %ateaux'mouc&es filetés de soleil fondaient comme des raDonsde miel"C’était l’époque o, qu’il en e7t %esoin ou non, le Aouave du pont del’;lma se lavait une fois l’an les pieds usqu’au ventre"#es deux c&andeliers du 3rocadéro n’éclairaient encore que l’&er%e"#es ar%res des quais m7rissaient leurs lanternes"#es éta+res des %ancs et des ponts commençaient à se courir de%i%elots méditatifs"Elle fut un pi+e, avant d’@tre une nasse"#e cur serré, nous distinuions au'dessus de la premi+replate'forme un &alo roue de travail, une sorte de %uée sonore, ol’on voDait de temps en temps sauter le %attant d’un marteau, pareilà l’envol d’un cor%eau qui retom%ait dans la poussi+re"Un %oureois qui passait s’arr@ta pr+s de nous, roue et soufflant,pattu comme un po@le de %lanc&isseuse, avec un petit col officier,

des lunettes posées sur la moustac&e, une c&aFne de montre rossecomme des menottes, un %ourdaloue re&aussé d’encre sur la t@te"' 4ous ne serons amais pr@ts K dit'il"Un matin de mars, cependant, la 3our fut pr@te, cuite à pointcomme une lanouste"Coppée lui fit une apostrop&e, qui finissait sur ces %eaux vers B'ais tout l;"haut, un aigle passe Et n7% fait pas attention


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L4e*osition universe&&e e 1900 fut à nouveau un succ6s )

3/otos es fr6res eurein actifs entre 18(0 et 1900;. us!e 4Orsa?# 3aris

bp&oto musée d5LrsaD rmn #’entrée du pu%lic par le 6ilier Est, en 19.."

La Tour Eiffel - L'Ascenseur système Fives-Lille La Tour Eiffel - Escalier conduisant du premier au

montant les visiteurs au deuxième étage en 1900 deuxième étage (357 marches)


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E$on et u&es e oncourt# Journal # : ,ui&&et 1889

(ardi ) uillet" Ce soir, dFner sur la plate'forme de la tour Eiffel, avec les C&arpentier, les ^ermant, les ola, les aDot"

#a montée en ascenseur B la sensation d’un %


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Denri Rousseau# it &e =ouanier Rousseau 18''-1910;

La s&ne représente un &oin de l7exposition de 344>, le Champ"de"'ars % &ompris la =our Eiffel

(;R>E33E, aper&e/ant la =our B

;&, sainte Piere (arie, qu5 c5est donc %eau et qu5 c5est

donc %eau et qué qu5 c5est donc que c5te rande éc&elle là,

qu5est %en pus &aute que le cloc&er de l5élise de c&eux

nous" ;&, par exemple c5est %en drle, mais comment donc

qu5 l5on fait pour D monter, les %arreaux ne sont point ronds,et pis D sont tous de travers" 3iens, mais 5voDons du monde

tout de m@me qui D monte et qui sont tous dans le &aut et

qui ma fé sont ros comme des pucerons M par o donc qu5

c5est qui sont rentrés" ;&, les inventeux d5une c&ose pareille

ont eu une %en drle d5idée pour c5 que c5est %iau Bmoi

5aurais voulu faire une c&ose %en plus %elle que ça" ites

donc" (" #e%oAec[, expliqueA mé donc ça, qu5 5 n5D

comprenons pas %en M comment qu5 c5est qu5 l5on peut

monter usqu5en &aut ousque l5on voit un rand drapeau et

de fait si vous voulieA l5on pourrait %en D aller voir aussi,

comm5 ça 5 saurions %en c5 qu5il D a de si curieux dans c5te

rande éc&elle là, 5 sommes %en en train et voudrions nousinstruire"

((E

#ELEC B

(on enamin, (ariette a raison c5te tour Eiffel est %en

curieuse à visiter, nous pourrions %en faire comm5 les autres

D aller vouairre, et pis ça doit @tre %en drle usqu5en &aut,

on doit %ien D avoir %eaucoup d5air, mais dam ça n5 sera pas

un air de moustique" onc, si tu l5veux %en approc&ons'nous

d5ce cté, nous allons %en voir comment qu5D faut faire pour

rimper là'&aut" ;llons'D, tu veux %en n5est'ce pas, tu

n5refuseras pas ça à ta p5tite femme ?

#ELEC, aper&e/ant le gardien B

ites donc, mon %on (onsieur, 5avons quequ5c&ose à vous

d5mander" 6ourrieA'vous me dire comment qu5 c5est qu5D

faut s5D prendre pour monter usqu5au &aut de c5te rande

éc&elle ?

#E 2;R>E4, un peu froissé B

Comment cette rande éc&elle dites'vous ? :ac&eA,

(onsieur, que c5est la tour Eiffel, la plus &aute du monde

entier, car rappeleA'vous qu5elle a trois cents m+tres" 5o

veneA'vous doncM vous n5en aveA amais entendu parler ?

#ELEC

Pous appeleA ça une tourM il m5a touours sem%lé qu5une

tour était ronde et non faite comme une éc&elle remplie de

%arreaux" (ais c5est pas ça qu5 5vous demandons Bnous

voudrions %en D monter à c5te tour pisque c5est un5 tour et usqu5en &aut, tout en &aut, par o qu5il faut D aller ?

#E 2;R>E4, en lui désignant le &ôté pour entrer

3iens, vous n5aveA qu5à vous dirier droit devant vous vers le

%ureau, vous verreA le prix que vous aureA à paDer et vous D

montereA soit par l5escalier soit par l5ascenseur ` c5est le

m@me prix"

((E

#ELEC

E& %en, mon ami, allons'D, ça n5nous co7tera pas cent

francs, n5aie point peur et surtout ne te contrarie pas pour

arder tout le c&arme de cette promenade" ue veux'tu,

c5est pas tous les ours qu5on vient à 6aris et, dame, pisquenous venons pour vouairre toutes ces %elles c&oses de

l5Exposition, il faut point trop D rearder, mon c&er

enamin" ;llons, décidons'nous, le temps passe vite,

profitons des instants"

#ELEC

E& %en, femme, c5est %en, nous allons aller monter à c5te

fameuse tour Eiffel, nous voilà au %ureau tout d5suite et

5voDons d5ici qu5 c5est cinq francs pour monter usqu5en

&aut, qu5en penses'tu ? 4ous D allons n5est'ce pas, c5est

entendu et convenu"

((E #ELECEntendu, accepté"

(;R>E33E

;&, que 5sis donc contente, 5vous remercions %en, mes

%ons patrons, 5vous en serons touours ré"

0ne /isite ; l?exposition de 344>,

/aude/ille en @ a&tes et en 3 ta1leaux "

^enri Rousseau, dit leouanier RousseauLa =our Eiffel , 1898(useum of =ine ;rts,^ouston


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ean Cocteau 1889-19B;# Les Mariés de la Tour Eiffel 19:1

#es (ariés de la 3our Eiffel ont été représentés, pour la premire fois, le soir du 34 9uin 3>3, au =hétre des Champs"(l%sées, par la Compagnie des Ballets +uédois de '- .olf de 'aré-

NCLR

6remi+re plate'forme de la 3our Eiffel" #a toile du fondreprésente 6aris à vol d5oiseau" O droite, au second plan, unappareil de p&otorap&ie, de taille &umaine" #a c&am%renoire forme un corridor qui reoint la coulisse" #e devant de

l5appareil s5ouvre comme une porte, pour laisser entrer etsortir des personnaes"O droite et à auc&e de la sc+ne, au premier plan, à moitiécac&és derri+re le cadre, se tiennent deux acteurs, v@tus enp&onorap&es, la %oFte contenant le corps, le pavilloncorrespondant à leur %ouc&e" Ce sont ces p&onorap&es quicommentent la pi+ce et récitent les rles des personnaes">ls parlent tr+s fort, tr+s vite et prononcent distinctementc&aque sDlla%e"#es sc+nes se ouent au fur et à mesure de leur description"

Le rideau se l/e sur un roulement de tam1our 6ui termine

l?ou/erture- Dé&or /ide-3/ono un. Pous @tes sur la premi+re plate'forme de la 3our

Eiffel"

3/ono eu*. 3iens K Une autruc&e" Elle traverse la sc+ne"

Elle sort" Poici le c&asseur" >l c&erc&e l5autruc&e" >l l+ve la

t@te" >l voit quelque c&ose" >l épaule" >l tire"

3/ono un. Ciel K une dép@c&e"

0ne grande dép&he 1leue tom1e des frises-

3/ono eu*. #a détonation réveille le directeur de la 3our

Eiffel" >l apparaFt"

3/ono un. ;& K a, monsieur, vous vous croDeA donc à la

c&asse?

3/ono eu*. !e poursuivais une autruc&e" !5ai cru la voir

prise dans les mailles de la 3our Eiffel"

3/ono un. Et vous me tueA une dép@c&e"

3/ono eu*. !e ne l5ai pas fait expr+s"

3/ono un. =in du dialoue"

3/ono eu*. Poici le p&otorap&e de la 3our Eiffel" >l parle"

ue dit'il ?

3/ono un. Pous n5aurieA pas vu passer une autruc&e ?

3/ono eu*. :i K :i K e la c&erc&e"

3/ono un. =iureA'vous que mon appareil de p&otorap&ie

est détraqué" 5&a%itude, quand e dis B $ 4e %oueons plus,

un oiseau va sortir /, c5est un petit oiseau qui sort" Ce matin,

e dis à une dame B $ Un petit oiseau va sortir / et i l sort une

autruc&e" !e c&erc&e l5autruc&e, pour la faire entrer dans

l5appareil"

3/ono eu*. (esdames, messieurs, la sc+ne se corse, car le

directeur de la 3our Eiffel s5aperçoit soudain que la dép@c&e

portait son adresse"

3/ono un. >l l5ouvre"

3/ono eu*. $ irecteur 3our Eiffel" Piendrons noce

déeuner, pri+re retenir ta%le" /

3/ono un. (ais cette dép@c&e est morte"

3/ono eu*. C5est ustement parce qu5elle est morte que

tout le monde la comprend"

3/ono un. Pite K Pite K 4ous avons uste le temps de servir la

ta%le" !e vous supprime votre amende" !e vous nomme

arçon de café de la 3our Eiffel" 6&otorap&e, à votreposte K

3/ono eu*. >ls mettent la nappe"

3/ono un. (arc&e nuptiale"

3/ono eu*. #e cort+e"

'ar&he nuptiale- Les phonos annon&ent les personnages de

la no&e 6ui entrent par &ouples en mar&hant &omme les

&hiens dans les pi&es de &hiens-

3/ono un. #a mariée, douce comme un aneau"

3/ono eu*. #e %eau'p+re, ric&e comme Crésus"

3/ono un. #e marié, oli comme un cur"

3/ono eu*. #a %elle'm+re, fausse comme un eton"

3/ono un. #e énéral, %@te comme une oie"3/ono eu*. ReardeA'le" >l se croit sur sa ument (ira%elle"

3/ono un. #es arçons d5&onneur, forts comme des 3urcs"

3/ono eu*. #es demoiselles d5&onneur, fraFc&es comme

des roses"

3/ono un" #e directeur de la 3our Eiffel leur fait les

&onneurs de la 3our'Eiffel" >l leur montre 6aris à vol

d5oiseau"

3/ono eu*. !5ai le vertie K

Les 'ariés de la =our Eiffel, b éd" 2allimard, 19)1

arc C/a2a&&,Les mariés de la =our Eiffel , 19-8'-9(usée d’;rt (oderne, 6aris


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Les eintres &a c!&6"rent

>mpressionnistes, post'impressionnistes, fauves ou na%is, les peintres se laissent séduire par cette tour qui fait désormais

partie du paDsae parisien, les points de vue sont multiplesG et elle se voit de loin K

Louis e&en DaGins 18'9-1910;

La tour Eiffel, ( ?) après 1889

55 x 45 cm

Le point de /ue part de l?esplanade de l?an&ien )alais du =ro&adéro,&onstruit pour l?Exposition uni/erselle de 3454- Au premier plan, le

dos de la statue en 1ron:e s%m1olisant l?Asie en/ahit l7espa&e, il est

traité en larges tou&hes 9aunes, orange et 1leues- Le 1leu étant la

&ouleur dominante ; l7arrire- uant ; la tour Eiffel, elle en/ahit

l?angle droit du ta1leau, en un &adrage original, pieds et étages

supérieurs &oupés- 0ne fa&ture moderne pour &élé1rer la modernité

de son su9et-

3au& onnar 18(-19'(

La Tour Eiffel # 191B#4ational 2allerD of Pictoria, (el%ourne

49.9 x 66.7 cm

La Tour Eiffel et la Seine , 1906


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arc C/a2a&& 188(-1985;

3eintres et o6tes s4associent our c!&!"rer &a Tour# s?$"o&e e $oernit!

$ ;vec deux décennies d5avance la tour Eiffel avait

annoncé l5émerence d5un


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Ro%ert elaunaD entreprend une lonue série d’études sur la 3our Eiffel, qui devient un sDm%ole de la modernité, o%et de

fascination de plusieurs po+tes"

nfatia%le, à un train d5enfer, Ro%ert proc+de par %onds, des %onds

surprenants qui vont le proeter dans le futur" ;vec ses natures mortes, ses

paDsaes du 6ont';ven, ses premiers autoportraits, il a vite tourné la pae du

néo'impressionisme" (étéore, il traverse le cu%isme, il l5escalade et le satelliseautour de la 3our Eiffel, muse d5acier d5un monde nouveau qu5il o%serve,

contemple et adore sous tous les anles avec des umelles prismatiques de

visionnaire"

#a 3our n5est pas un p&are isolé, rép+te't'il avec ent&ousiasme" $ Une

inspiration nouvelle travaille avec la 3our, les ponts, les maisons, l5&omme, la

femme, les ououx, les Deux, les livres, 4eh ]or[, erlin, (oscou" /

Ious irons 9us6u?au soleil, b éd" R" #affont, 1908"

Ro"ert =e&auna?# La Tour Eiffel # 1911

3&e :olomon R" 2uen&eim (useum, 4]"

ui&&au$e Ao&&inaire 1880-1918;# %lcools# 191B

H one J

)ome liminaire du re&ueil, manifeste de la modernité, d7une inno/ation poéti6ue ; la mme épo6ue 6ue &elle des peintres&u1istes H mme &assure des &on/entions de la perspe&ti/e &lassi6ue, mme /ision en fa&ettes-

O la fin tu es las de ce monde ancien

er+re tour Eiffel le troupeau des ponts %@le ce matin

3u en as asseA de vivre dans l’antiquité recque et romaine>ci m@me les automo%iles ont l’air d’@tre anciennes

#a reliion seule est restée toute neuve la reliion

Est restée simple comme les &anars de 6ort';viation

:eul en Europe tu n’es pas antique C&ristianisme

#’Européen le plus moderne c’est vous 6ape 6ie

Et toi que les fen@tres o%servent la &onte te retient

’entrer dans une élise et de t’D confesser ce matin

3u lis les prospectus les cataloues les affic&es qui c&antent tout &aut

Poilà la poésie ce matin et pour la prose il D a les ournaux

>l D a les livraisons à )* centimes pleines d’aventures polici+res

IGJ

&omposition en forme de Tour

Eiffel # K191(

;pollinaire, Al&ools, dessin de (arcoussis,$ one /, 4 b :6;E(Louis arcoussis 188B-19'1


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>&aise Cenrars 188(-191;

Y 3our Eiffel K

!e ne t5ai pas c&aussée d5or

!e ne t5ai pas fait danser sur les dalles de cristal

!e ne t5ai pas vouée au 6Dt&on comme une viere de Cart&ae

!e ne t5ai pas rev@tue du péplum de la 2r+ce

!e ne t5ai amais fait divauer dans l5enceinte des men&irs

!e ne t5ai pas nommée 3ie de avid ni ois de la Croix

#inum CrucisY 3our Eiffel

=eu d5artifice éant de l5Exposition Universelle K

:ur le 2ane

O énar+s

6armi les toupies onanistes des temples &indous

Et les cris colorés des multitudes de l5Lrient

3u te penc&es, racieux 6almier K

C5est toi qui à l5époque léendaire du peuple &é%reu

Confondis la lanue des &ommes

Y a%el K

Et quelque mille ans plus tard, c5est toi qui retom%ais enlanues de feu sur les ;ptres rassem%lés dans ton élise

En pleine mer tu es un mnstitute ofC&icao $ #a tour en 191. /,

Dix"neuf pomes élasti6ues

Vao7t 191-W, 2allimard,

1919


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17

La Tour est c/ant!e et rer!sent!e au fi& es ann!es ar es artistes e courants iff!rents

icente Duio"ro =ie2o Rivera 18-195(;

3our Eiffel

2uitare du ciel

3a télérap&ie sans fil;ttire les motsComme un rosier les a%eilles

6endant la nuit

#a :eine ne coule plus

3élescope ou clairon3our Eiffel

Et c5est une ruc&e de mots

Lu un encrier de nuit

;u fond de l5au%e

Une arainée aux pattes de fil de fer

=aisait sa toile avec des nuaes

o

ré

mifa

solsi

do4ous sommes en &aut

Un oiseau c&ante C5est le vent

ans les antennes e l5Europe

3élérap&iques #e vent électrique

#es c&apeaux s5envolent

>ls ont des ailes mais ne c&antent pas

!acqueline

=ille de =ranceu5est'ce que tu vois là'&aut ?

#a :eine dort:ous la %ouc&e des ponts!e vois tourner la 3erreEt e sonne mon claironPers toutes les mers

:ur le c&emine ton parfum

3outes les a%eilles et les paroles s5en vont:ur les quatre &oriAons

ui n5a pas entendu cette c&anson?

!e suis la reine des au%es des 6les

!e suis la rose des vents qui se fane tous les automnes

Et toute pleine de neie

!e meurs de la mort de cette rose

ans ma t@te un oiseau c&ante toute l5année

Et c5est comme ça qu5un our la terre m5a parlé

3our Eiffel

Poli+re du monde

C&ante, c&ante:ouvenirs de 6aris

#e éant tendu au milieu du vide

Est l5affic&e de =rance

#e our de la victoire3u la raconteras aux étoiles

Iord"+ud , nj'0, ao7t'septem%re 1910

Louis Ara2on, H La tour ar&e J

Pous du métro

ans le soir avec mes Deux p&osp&ore orae

C5est moi que les colléiens de leurs mains ivres

caressent sans savoir pourquoi

>ls l+vent leur front lourd les enfants des pénic&es

#a %alle éc&appe à leurs doits ourds

uand le fleuve en passant %aine mes pieds et c&ante

Poici la rande femelle %leue

#a dame au corsae de alousie

Elle est tendre Elle est nouvelle

:es rires sont des incendies

Pois nos mains traversées d5alcool et de san %leu

#aisse'nous respirer tes c&eveux de métal

(ais accroupi dans mes upes

ue fait pr+s de moi ce réime de %ananes

6aris paDsae polaire

(on corps de levier dans le vent c&aud

#e senteA'vous Comme il est noir

=emmes léc&eA mes flancs d5o fuit =# =#

#e %ulletin météoroloique

(essieurs poseA vos oues raséesContre mes mem%res adossés aux cieux

L les oiseaux mirateurs

4ic&ent

Les =ours Eiffel de .o1ert Delauna% , 19))Ed" !ac ues amase

La Tour Ei el 191' co&&ection articu&i6re


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18

La Tour Eiffel, 19B5 *u " la Tour Eiffel # 195:, C&alcorap&ie du (uséedu #ouvre" VEau'forte et %urinW

Fernan L!2er 1881-1955;

Les Constructeurs, 1950, Musée National Fernand léger, Biot

arce& ro$aire 189:-19(1;

J K la déformation 9?oppose l?affirmationde l?o19et- Les o&res, les 1runs se rel/entde rouges de 1leus 6ui leur donnent una&&ent dont la puissan&e s?impose-

© RMNRaou& =uf?

18((-195B;

Les &onstructeurs# 1951#

Musée Pouc'+ine, Moscou


19/19

Et our conc&ure ce ossier# &4ana&?se 4un s!$io&o2ue

Ro&an >art/es 1915-1980;

#a 3our rearde 6aris" Pisiter la 3our, c’est se mettre au

%alcon pour percevoir, comprendre et savourer une certaine

essence de 6aris" Et ici encore, la 3our est un monument

oriinal" ^a%ituellement, les %elvéd+res sont des points devue sur la nature, dont ils tiennent les éléments, eaux,

vallées, for@ts, rassem%lés sous eux, en sorte que letourisme de la $ %elle vue / implique infailli%lement une

mDt&oloie naturiste" #a 3our, elle, donne, non sur la nature,

mais sur la ville M et pourtant, par sa position m@me de point

de vue visité, la 3our fait de la ville une sorte de nature, elle

constitue le fourmillement des &ommes en paDsae, elle

aoute au mDt&e ur%ain, souvent som%re, une dimension

romantique, une &armonie, un all+ement M par elle, à partir

d’elle, la ville reoint les rands t&+mes naturels qui s’offrent

à la curiosité des &ommes B l’océan, la temp@te, la

montane, la neie, les fleuves" Pisiter la 3our, ce n’est donc

pas entrer en contact avec un sacré &istorique, comme c’est

le cas pour la plupart des monuments, mais plutt avec unenouvelle nature, celle de l’espace &umain B la 3our n’est pas

trace, souvenir, %ref, culture, mais plutt consommation

immédiate d’une &umanité rendue naturelle par ce reard

qui la transforme en espace"

IGJ (Dt&iquement Vqui est le seul plan o l’on se place iciW

6aris est une ville tr+s ancienne, et en elle le passé

monumental, des t&ermes de ClunD au :acré'Cur, devient

une valeur sacrée B c’est du passé lui'm@me que 6aris entier

est le sDm%ole spontané" =ace à cette for@t de sDm%oles

passéistes, cloc&ers, dmes, arcs, la tour surit comme un

acte de rupture, destiné à désacraliser le poids du temps

antérieur, à opposer à la fascination, à l’enluement del’&istoire Vsi ric&e soit'elleW la li%erté d’un temps neuf M tout,

dans la 3our, la désinait à ce sDm%ole de su%version B la

^ardiesse de la conception, la nouveauté du matériau,

l’inest&étisme de la forme, la ratuité de la fonction"

:Dm%ole de 6aris, on peut dire que la 3our a conquis cette

place contre 6aris lui'm@me, ses vieilles pierres, la densité

de son &istoire M elle a su%uué les sDm%oles anciens, tout

comme matériellement elle a dominé leurs coupoles et leurs

aiuilles" En un mot, elle n’a pu @tre pleinement le sDm%ole

de 6aris que lorsqu’elle a pu lever en lui l’&Dpot&+que du

passé et devenir aussi le sDm%ole de la modernité"

#’aression m@me qu’elle a imposée au paDsae parisienVsoulinée par la pétition des artistesW est devenuec&aleureuse M la 3our s’est faite, avec 6aris m@me, sDm%ole

d’audace créatrice, elle a été le este moderne par lequel le

présent dit non au passé" IGJ

#a 3our est d’a%ord le sDm%ole de l’ascension, de toute

ascension M elle accomplit une sorte d’idée de la &auteur en

soi" ;ucun monument, aucun édifice, aucun lieu natureln’est aussi mince et aussi &aut M en elle, la lareur est

annulée, toute la mati+re s’a%sor%e dans un effort de

&auteur" Ln sait com%ien ces catéories simples,

catalouées déà par ^éraclite, ont d’importance pour

l’imaination &umaine, qui peut D consommer à la fois une

sensation et un concept M on sait aussi, notamment depuis

les analDses de ac&elard, com%ien cette imaination

ascensionnelle est eup&orique, com%ien elle aide l’&omme à

vivre, à r@ver, en s’associant en lui à l’imae de la plus

&eureuse des randes fonctions p&Dsioloiques, la

respiration" e loin, la 3our est ainsi vécue par des millionsd’&ommes comme un exercice pur de la &auteur M et de pr+s,

pour qui la visite, cette fonction se complique mais ne cessepas M on le voit sur les p&otorap&ies de la 3our, au niveau

de ses poutrelles, un concours su%til s’éta%lit entre

l’&oriAontal et le vertical M %ien loin de 1arrer , les lines

transversales, la plupart o%liques ou arrondies, disposées en

ara%esques, sem%lent relancer sans cesse la montée M

l’&oriAontal ne s’emp

dossier tour eiffel

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