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Cours de consolidation de l’information Manuel de formation théorique et pratique à l’analyse, à la synthèse et au reconditionnement de l’information (version préliminaire) Programme général d’information et UNISIST Organisation des Nations Unies, pour l’éducation, la science et la culture 1 Or I ;\;yJ ----__ -..- PGI-86lWSl14 Paris, 1988

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Cours de consolidation de l’information

Manuel de formation théorique et pratique à l’analyse, à la synthèse et au reconditionnement de l’information (version préliminaire)

Programme général d’information et UNISIST

Organisation des Nations Unies, pour l’éducation, la science et la culture

1 Or I ;\;yJ

----__ -..-

PGI-86lWSl14

Paris, 1988

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PGI-86/WS/14 Paris, mai 1989

COURS DE CORSOLIDATIOIV DE L'Il'iFORMATION

Manuel de formation théorique et pratique à l'analyse, à la synthèse et au reconditionnement de l'information

(version préliminaire)

établi par

Tefko Saracevic

Programme général d'information et UNISIST

Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture

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Notice recommandée par le catalogue :

Saracevic, Tefko Cours de consolidation de l'information : Manuel de formation théorique et pratique à l'analyse, à la synthèse et au reconditionnement de l'infor- mation (version préliminaire)/établi par Tefko Saracevic (pour le) Programme général d'information et UNISIST. - Paris : Unesco, 1989. ix, 114 pages ; 30 cm. (PGI-86/WS/14).

1. Titre II. Unesco. Programme général d'information et UNISIST

0 Unesco, 1986.

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AVANT-PROPOS

Le cours d'analyse, de synthèse et de reconditionnement de l'information qui est ici présenté est une importante initiative de l'Unesco, qui s'inscrit dans le cadre de ses efforts pour promouvoir, p ar l'intermédiaire de son Programme général d'information, la consolidation et la diffusion de l'information au service du développement. On en trouvera exposés la genèse, les objectifs et le plan dans la préface de l'auteur.

Ce Manuel a été établi pour 1'Unesco par M. Tefko Saracevic, ancien col- laborateur de la School of Library and Information Science, Case Western Reserve University (Cleveland, Ohio, Etats-Unis d'Amérique), et actuellement membre de la School of Communication, Information and Library Studies, Rutgers University (New Brunswick, New Jersey, Etats-Unis d'Amérique. La consolidation de l'information ayant jusqu'à présent fait l'objet de relativement peu d'activités de formation, il a été jugé préférable de publier ces principes directeurs dans une version préliminaire, sans les soumettre au préalable à l'examen de la communauté internationale.

Les lecteurs, en particulier ceux qui participent à des programmes de formation en sciences de l'information, sont invités à examiner ce Manuel et à l'expérimenter dans des activités pédagogiques pratiques et à adresser leurs observations et suggestions à :

Division du Programme général d'information Unesco 7, place de Fontenoy 75700 Paris France

Pour se procurer des exemplaires supplémentaires de ce document, écrire à la même adresse.

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TABLE DES MATIERES

PREFACE

Origine ............................ Définitions .......................... Caractéristiques essentielles ................. Buts et objectifs du Manuel ................... Public auquel s'adresse le Manuel ............... Ouvrages de référence ..................... Plan du Manuel. ........................

INTRODUCTION

PARTIE 1. CONCEPTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Chapitre I-l - JUSTIFICATION DU COURS

Obstacles à l'utilisation de l'information ........ Moyens de surmonter les obstacles à l'utilisation

de l'information. ................... Résumé ..........................

Chapitre I-2 - BUT, OBJECTIFS ET ORIENTATION DU COURS . . . . . 11

But ............................ 11 Objectifs. ....... .' ................ 11 Priorités et orientation ................. 12

Chapitre I-3 - STRUCTURE DU COURS . . . . . . . . . . . . . . . 13

Approche ......................... 13 Domaines et sujets .................... 13 Plan général du cours. .................. 14

PARTIE II. CONTENU

SECTION A : DEFINITION ET ENVIRONEEMENT . . . . . . . . . . . . 15

Chapitre II-1 - PREMIER SUJET : DEFINITION ET ROLE SOCIAL DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION. . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 1. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 1 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Chapitre II-2 - DEUXIEME SUJET : BUT ET CADRE DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 2 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SECTION B : AVANTAGES ET UTILISATEURS

Chapitre II-3 - TROISIEME SUJET : VALEUR ET AVANTAGES DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 3. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 3 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

25 25 25

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

Chapitre II-4 - QUATRIEME SUJET : UTILISATEURS ET ETUDES SUR LES UTILISATEURS. . . . . . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 4. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 4 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement. . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SECTION C : ENTREES

Chapitre II-5 - CINQUIEME SUJET : SELECTION ET EVALUATION DE L'INFORMATION. . . . . . . . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 5. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 5 . . . . . . .

'. Suggestions pratiques relatives à l'organisation de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SECTION D : METHODES ET TECHNIQUES DE TRAITEMENT

Chapitre II-6 - SIXIEME SUJET : APERCU DES METHODES ET PRODUITS DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 6. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 6 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Chapitre II-7 - SEPTIEME SUJET : SYNTHESES DOCUMENTAIRES ET PRODUITS CONNEXES. . . . . . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 7. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 7 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Chapitre II-8 - HUITIEME SUJET : REDACTION TECHNIQUE ET VLJLGARISATION. . . . . . . . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 8. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 8 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SECTION E : SORTIE

Chapitre II-9 - NEUVIEME SUJET : LE CONDITIONNEMENT DE L'INFORMATION : SUPPORT ET PRESENTATION. .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 9. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 9 . . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Chapitre II-10 - DIXIEME SUJET : DIFFUSION DES PRODUITS DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 10 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 10. . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

SECTION F : GESTION

Chapitre II-11 - ONZIEME SUJET : MARKETING DE L'INFORMATION . . . . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 11. . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

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de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Chapitre II-12 - DOUZIEME SUJET : GESTION D'UNE UNITE DE CONSOLIDATION DE L'INFORMATION. . . . . . ,

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 12. . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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SECTION G : PERSPECTIVES

Chapitre II-13 - TREIZIEME SUJET : RESUME DES CONDITIONS REQUISES ET PERSPECTIVES DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION DANS UNENVIRONNEMENT DONNE. . . . . . . . . .

Objectifs et principes de base de l'enseignement . . . . . Plan du sujet 13 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Description des principaux thèmes du sujet 13 . . . . . . Suggestions pratiques relatives à l'organisation

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de l'enseignement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98

PARTIE III. MISE EN OEUVRE

Chapitre III.1 - ORGANISATION ET PRESENTATION DU COURS. . . . . 99

Programme de bibliothéconomie et de sciences de l'information. ...................

Formation permanente ................... Les instructeurs : préparation et enseignement ......

Chapitre III.2 - EVALUATION DU COURS

Niveaux ou étapes de l'évaluation. ............ 102 Evaluation de la réaction des participants ........ 103 Evaluation des connaissances acquises. .......... 104 Evaluation des modifications du comportement ....... 105 Evaluation des résultats du cours et du programme. .... 106

REFERENCES.............................

ANNEXE...............................

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LISTE DES FIGURES

Pane

Figure 1 PROCESSUS QUI ENTRENT EN JEU DANS LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Figure 2 VALEUR DE L'INFORMATION POUR LA PRISE DE DECISIONS ET LA RESOLUTION DES PROBLEMES . . . . . . . . . . . .

Figure 3 RELATION ENTRE LE SAVOIR PUBLIC, L'INFORMATION CONSOLIDEE ET LES UTILISATEURS . . . . . . . . . . . .

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Plan général du cours de consolidation de l'information . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tableau 2 Avantages que l'on peut tirer de l'utilisation de l'information consolidée. . . . . . . . . . . . . .

Tableau 3 Exemples de consolidation de l'information . . . . . . 69

Tableau 4 Exemples de produits d'information consolidée sur différents supports. . . . . . . . . . . . . . . . . .

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PREFACE

Oripine

Le présent Manuel est destiné à répondre aux besoins exprimés et aux recom- mandations formulées dans le rapport final de chacune des trois réunions ci-après organisées par le Programme général d'information de 1'Unesco :

1. First Meetinp of the UNISIST Workinn Group on Information Analysis Centers. (Première réunion du Groupe de travail de 1'UNISIST sur les Centres d'analyse de l'information.) Maison de l'Unesc0, Paris, 3-5 novembre 1975 (1).

2. Colloaue sur l'analyse et le regroupement de l'information (deuxième réunion). Colombo, Sri Lanka, 12-15 septembre 1978 (2).

3. Troisième réunion du Groupe de travail de 1'UNISIST sur l'analyse et le regroupement de l'information. Kuala Lumpur, Malaisie, 12-16 septembre 1983 (3).

Les recommandations d'un certain nombre d'autres réunions ont également été prises en considération, plus particulièrement celles :

4. de la Conférence des Nations Unies sur la science et la techniaue au service du dévelonpement. Vienne, Autriche, 1979 (4),

5. du Colloaue international sur l'harmonisation des nroprammes d'enseiane- ment et de formation en sciences de l'information, bibliothéconomie et archivistiaue. Maison de l'llnesco, Paris, 8-12 octobre 1984 (5).

Les rapports de ces réunions examinent notamment les besoins d'information q des pays en développement en général,et, dans une large mesure, la nécessité plus particulière de fournir une information adaptée, par son contenu et sa forme, à diverses catégories de public. La notion d'information consolidée telle qu'elle est définie ci-après est l'un des moyens préconisés pour satisfaire ce besoin spécifique. L'idée fondamentale est de fournir l'information sous une forme qui permette d'en accroître le potentiel d'utilisation par un large éventail d'utilisateurs.

Considérant ces recommandations et notions comme pertinentes, le présent Manuel est essentiellement un cours destiné à développer les connaissances et les compétences professionnelles qui sont nécessaires pour produire et diffuser une information consolidée.

Définitions

Les définitions ci-après ont été énoncées lors du Colloaue de 1'Unesco sur l'analyse et le regroupement de l'information qui s'est tenu à Colombo, Sri Lanka, du 12 au 15 septembre 1978 (2) :

LES ACTIVITES DE CONSOLIDATION DE L'INFORMATION correspondent à la fonction exercée par des individus, des services ou des organisations, tendant à évaluer et à condenser des documents pertinents afin de procurer à des groupes d'utilisateurs déterminés de nouveaux corpus de connaissances fiables

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et concis. Tout individu ou groupe d’individus qui se livre à des activités de consolidation de l’information constitue une UNITE DE CONSOLIDATION DE L’INFORMATION (UCI).

Dans une étude intitulée Consolidation de l’information. Guide pour l’évalua- tion, la réorpanisation et le reconditionnement de l’information scientifique et technique (6), Tefko Saracevic a proposé une définition proche mais plus élaborée :

L’INFORMATION CONSOLIDEE est un ensemble d’éléments du savoir public choisis, analysés, évalués, et éventuellement réorganisés et reconditionnés en fonction de certaines des décisions immédiates, de certains des problèmes et des besoins d’information d’une clientèle ou d’un groupe social défini qui, sans cela, ne serait peut-être pas en mesure d’accéder à ces connaissances telles qu’elles se présentent dans la masse des documents ou sous leur forme originale, et de les utiliser de manière efficace et efficiente. Les critères appliqués à la sélection, à l’évaluation, à la réorganisation et au recondi- tionnement de ces connaissances sont établis en fonction de la clientèle potentielle.

Telles sont les définitions de la consolidation de l’information sur lesquelles reposent tous les concepts et descriptions du présent Manuel.

Caractéristiques essentielles

Les rapports susmentionnés étudient principalement deux caractéristiques essentielles de la consolidation de l’information, à savoir :

1. son orientation vers l’utilisateur, et

2. la coopération entre les spécialistes des diverses disciplines et les spécialistes de l’information.

Le succès de l’opération passe par la satisfaction de ces deux exigences fondamentales, autour desquelles s’articule explicitement ou implicitement tout le cours.

But et objectifs du Manuel

Le but général du présent Manuel est d’encourager les institutions et organi- sations responsables de l’enseignement et de la formation en bibliothéconomie et en sciences de l’information à intégrer un cours de consolidation de l’information à leurs programmes, qu’il s’agisse de l’enseignement universitaire ordinaire ou de la formation permanente des personnels de l’information. Un tel cours est particu- lièrement nécessaire dans les pays en développement, où les besoins d’information de certains groupes d’utilisateurs restent souvent insatisfaits faute de produits et services appropriés.

Les objectifs du Manuel sont les suivants :

1. fournir la description et le programme détaillés d’un cours de consoli- dation de l’information devant permettre de l’intégrer, de l’adapter et de l’enseigner plus facilement dans le cadre d’un programme d’enseigne- ment existant ou d’un programme d’éducation permanente ;

2. définir dans leurs grandes lignes les moyens et méthodes qui permettront de mettre en oeuvre un tel cours ;

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3. fournir une liste générale de lectures et des suggestions pratiques sur la manière d’enseigner le cours et/ou de l’adapter à des situations et applications particulières.

L’objectif est non pas de proposer un cours à copier purement et simplement tel quel, mais de fournir suffisamment d’éléments pour permettre de l’adapter facilement à un milieu donné tout en préservant les concepts et principes de base de la consolidation de l’information qui restent valables quels que soient l’environnement et les circonstances.

Par-delà le cours lui-même, l’objectif est plus vaste encore. Il s’agit :

. . . de stimuler la réflexion sur les services de consolidation de l’informa- tion en général ;

. . . de susciter de l’intérêt pour les besoins d’information de certains groupes d’utilisateurs qui restent insatisfaits et auxquels des produits et services de consolidation de l’information seraient susceptibles de répondre ;

. . . de contribuer à 1’.élaboration de définitions spécifiques des méthodes et questions de consolidation de l’information.

Public auquel s'adresse le Manuel

Le Manuel cherche avant tout à toucher deux types de public :

1.

2.

Il

3.

4.

5.

les enseipnants en bibliothéconomie et en sciences de 1’ information travaillent soit dans le cadre de l’enseignement ordinaire, soit dans celui de l’éducation permanente, qui l.‘utiliseront pour préparer un cours de consolidation de l’information et pour l’enseigner ;

les resgonsables et administrateu- de l’éducation qui s’en serviront pour définir la politique générale et arrêter les plans d’études ‘et les , programmes d’.enseignement et d!éducation permanente en bibliothéconomie et en sciences de l’information.

s’adresse en second lieu :

aux chercheurs et. analystes qui‘ étudient les questions posées -.par l’enseignement de la bibliothéconomie et des sciences de. l’information en général, et des méthodes de consolidation de l’information en par- ticulier, et qui l’utiliseront comme document. de travail pour leurs études ou comme document de base pour améliorer la consolidation de l’information ;

aux spécialistes de l’information .intéressés par’ les aspects pratiques et administratifs de la consolidation de l.‘information, qui s’en servi- ront comme d’un répertoire des éléments dont il faut tenir compte pour mettre au point ou évaluer des applications pratiques ; j

aux étudiants suivant une formation théorique ou pratique à la consoli- dation de l’information, qui y trouveront des exemples. ainsi qu’une récapitulation de ce qu‘il faut savoir et prendre en considération.

Ouvrapes de référence

Le Programme général d’information de 1’Unesco a publié un certain nombre de guides ou manuels et de rapports sur la consolidation de l’information, qui sont

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mentionnés à propos des différents sujets traités dans le cours et pourront fournir des textes de référence, des lectures et des exemples directement pertinents.

Il s’agit notamment des rapports des trois réunions déjà mentionnées au début de la préface (1 à 3), ainsi que des ouvrages suivants :

- Saracevic, T. et Wood, J. Guide pour l’évaluation, la réorpanisation et le reconditionnement de l’information scientifiaue et technioue (6).

- Marumdar, A. Consolidation of Information : Biopas Handbook (7).

- Rastogi, T. Consolidation of Information : WindDumD Handbook (8).

- Tata Energy Research Institute. Consolidation of Information : Cooking Stoves Handbook (9).

- Tata Energy Research Institute. Biopas Technoloav - A Manual for Decision Maker (10).

- Tata Energy Research Institute. Biopas Technolonv - A Manual for Extension Worker (11).

- Seetharama, S. Guidelines for the Establishment of Information Consolida- tion Units (12).

L’ouvrage ci-après a aussi un rapport direct avec la question et pourra servir de texte de référence :

- Valls, J. Information Services for DeVelODiIX Countries (13).

Enfin, un article paru dans la revue Information Processing and Management pourra servir d’introduction générale aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants :

- Saracevic, T. Processes and Problems in Information Consolidation (14).

Le cours présenté ici est la suite directe des travaux de l’auteur mentionnés en (6) et (14) et, pour chaque sujet, la description d’un certain nombre de points importants s’inspire largement de ces deux sources.

On trouvera une introduction générale aux activités d’information, y compris des sections sur les systèmes internationaux d’information, l’indexation, les résumés analytiques et la gestion des centres d’information, dans un autre ouvrage publié par 1’Unesco :

- Guinchat, C. et Menou, M. Introduction générale aux sciences et techniaues de l’information et de la documentation (15).

Les ouvrages mentionnés en (6) et (15) contiennent d’abondantes bibliogra- phies qui pourront être extrêmement utiles.

Plan du Manuel

Outre la préface, le Manuel comprend une introduction, trois parties, une liste de lectures et une annexe.

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L’introduction décrit de manière générale le rôle de l’information dans le développement et les problèmes connexes d’information servant de cadre aux acti- vités de consolidation de l’information.

La partie 1 se subdivise en trois chapitres qui exposent la conception générale du cours : justification, but et objectifs, structure.

La partie II se compose de 13 chapitres qui définissent le contenu du cours et correspondent chacun à l’un des sujets traités.

Elle constitue en fait le programme du cours et la partie principale du Manuel.

La partie III se compose de deux chapitres relatifs à la mise en oeuvre, c’est-à-dire à l’organisation et à la présentation du cours et à son évaluation.

L’annexe contient une liste sélective d’organismes qui ont des activités de consolidation de l’information et que l’on pourra éventuellement consulter.

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INTRODUCTION

Le développement est un changement social délibéré, orienté vers le type de système social et économique qu’une société a décidé de choisir. C’est un processus extrêmement complexe par lequel une société devient de plus en plus autosuffisante et de moins en moins dépendante - il vise à accroître les niveaux de vie, le revenu par habitant et la productivité tout en assurant une répartition équitable. Il implique des idées et des configurations nouvelles, en particulier en ce qui concerne les méthodes modernes de production et la santé, l’éducation et autres pratiques contribuant à améliorer la qualité de la vie.

En tant que tel, le développement est un processus organique évolutif dont la réussite dépend de l’interaction positive de nombreux éléments. Un certain nombre de ressources, humaines, économiques, physiques, techniques et, ce qui n’est pas le moins important, d’information, sont nécessaires pour créer des conditions qui lui soient propices. En d’autres termes, l’information, en particulier en matière scientifique, technique et commerciale et en matière de santé est l’une des ressources indispensables au développement. Elle a une grande valeur potentielle

._ \ pour la prise de décisions, la résolution des problèmes et pour le bon déroulement du travail et de la vie. Des organisations internationales, de nombreuses études et des organismes et plans nationaux en ont, partout dans le monde, souvent souligné l’importance pour le développement.

Ce qui fait la valeur de l’information pour le développement, c’est indubi- tablement l’usage qui en est fait. Une information non exploitée est aussi inutile qu’un trésor enterré et perdu. Pour qu’elle serve, il faut au minimum :

1. un niveau d’infrastructure (système et services d’information nationaux) qui rende l’information disponible et accessible, ce qui suppose évidem-

;ment que l’on dispose des ressources nécessaires pour créer et entre- 6 tenir une telle infrastructure ;

k2. une propension des utilisateurs potentiels à se servir de l’information. Des facteurs éducatifs, culturels, économiques, politiques et sociaux interviennent dans la reconnaissance de la valeur et de la nécessité de l’information et donc, finalement, dans son utilisation.

Depuis quelques décennies, l’information devient infiniment plus disponible et accessible dans un grand nombre de pays en développement. Des infrastructures se mettent en place, la technologie de l’information est implantée et appliquée et des spécialistes de l’information sont formés. Toutefois, les problèmes et besoins d’information restent trop grands et le manque d’information ainsi que l’absence des ressources nécessaires à la construction et à l’entretien des infrastructures posent encore bien souvent problème.

Il n’est pas rare, d’autre part, que l’utilisation de l’information ne soit pas optimale même lorsque les deux conditions minimales sont remplies. Cela tient au manque d’information pertinente. On appelle INFORMATION PERTINENTE :

gl’information voulue, arrivant au moment voulu, en quantité voulue et au niveau de compréhension voulu pour répondre aux besoins d’un groupe donné d’utilisateurs.

En d’autres termes, une information disponible et accessible reste souvent inutilisée tout simplement parce qu’elle n’est pas présentée d’une manière et sous

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une forme qui conviennent à un groupe (ou niveau) donné d’utilisateurs. La consolidation de l’information est l’un des moyens suggérés de résoudre les problèmes dus au manque d’information pertinente. En tant que telle, l’information consolidée vise tout particulièrement à une utilisation accrue de l’information par divers groupes d’utilisateurs dans les pays en développement.

La fourniture d’une information consolidée est toutefois une tâche qui nécessite à elle seule des compétences, des efforts et des ressources consi- dérables. Il faut beaucoup d’efforts et de ressources pour créer et entretenir des unités de consolidation de l’information, pour assurer la coopération indispen- sable entre spécialistes de diverses disciplines et spécialistes de l’information et pour instruire et former des praticiens capables de créer des produits de la consolidation de l’information et de fournir les services connexes.

La consolidation de l’information ne concurrence pas les formes tradition- nelles d’organisation intellectuelle de l’information (c’est-à-dire l’indexation, le résumé, la classification, le catalogage, le codage, etc.). Au contraire, seuls le recours aux services classiques d’information secondaire et la coopération avec ces services permettent d’y parvenir. La formation théorique et pratique à la consolidation de l’information ne concurrence donc pas celle qui prépare aux services secondaires. Au contraire, elle ne peut être fructueuse que si elle s’inscrit dans le cadre général de la formation des spécialistes de l’information.

La consolidation de l’information n’est pas une panacée. Elle ne peut ni répondre à la totalité des besoins, ni résoudre tous les problèmes d’information, mais c’est une des grandes approches qu’il convient d’examiner en même temps que beaucoup d’autres produits et services d’information. Les produits de la consoli- dation de l’information et les services connexes peuvent grandement contribuer à satisfaire un certain nombre de besoins d’information vitaux. De même, assurer aux personnels de l’information une formation adéquate à l’art et à la science de la consolidation de l’information est la clé du succès de tout effort dans ce domaine. Les éducateurs ont besoin à cette fin de documents dont ils puissent se servir pour préparer des cours et les donner. Le présent Manuel répond à ce besoin.

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PARTIE 1. CONCEPTION

CHAPITRE I-l

JlJSTIFICATION DU COURS

Le cours se justifie en raison :

1. de l'importance et du rôle de l'information dans le développement ;

2. des obstacles s'opposant à une bonne utilisation de l'information ;

3. de la place de la consolidation de l'information dans l'éventail des autres activités d'information visant à développer l'utilisation de l'information.

Le premier point a été examiné dans l'introduction, les deux autres sont étudiés ci-après.

Obstacles à l'utilisation de l'information

Il y a manifestement aujourd'hui surabondance d'information sur presque tous les sujets. Ce que l'on a appelé "l'explosion de l'information" pose des problèmes considérables lorsqu'il s'agit d'organiser l'information et de la rendre dispo- nible et accessible. Cependant, l'utilisation effective de l'information exis- tante, en particulier dans les domaines de la science, de la technologie, de la santé, des affaires et des domaines connexes, pose un problème au moins égal et parfois plus grave encore. En effet, même lorsqu'elle est facilement accessible, l'information peut ne pas être utilisée par les utilisateurs potentiels. Il y a là un paradoxe :

l'information reste bien souvent inutilisée alors qu'elle est disponible et que l'utilisateur pourrait en tirer profit.

Comment cela se fait-il ? Quels sont les obstacles à l'utilisation effective de l'information ? Ils tiennent notamment à ceci :

- Il y a excès d'information sur un sujet donné et l'utilisateur potentiel est surchargé ou submergé - la quantité d'information disponible suffit à elle seule à rebuter l'utilisateur, auquel cela demanderait trop de temps et d'effort de l'exploiter.

- L'information est présentée dans une langue et/ou utilise une terminologie inconnue de l'utilisateur - la langue (qu'il s'agisse d'une langue étrangère ou d'un jargon technique) fait obstacle à la compréhension.

- L'information est présentée dans un contexte ou illustrée par des exemples étrangers au schéma culturel de l'utilisateur - les différences culturelles empêchent d'établir le lien avec une situation spécifique.

- L'information est présentée sous une forme difficile à comprendre - le conditionnement peut faire obstacle à l'assimilation de l'information.

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- L’information peut ne pas être considérée comme fiable - sa validité et sa fiabilité n’ont pas été évaluées et; par conséquent, l’information est mise en doute.

Ces difficultés ainsi que d’autres de même nature ont fait et continuent de faire gravement obstacle à l’utilisation de l’information dans le monde entier. Il est admis qu’il s’agit là de graves problèmes et un certain nombre de solutions, parmi lesquelles la consolidation de l’information, ont été proposées et mises en oeuvre pour y remédier.

Moyens de surmonter les obstacles à l'utilisation de l'information

Les services de contrôle bibliographique, de classification, d’indexation, de résumés analytiques et autres services d’information secondaire sont très utiles pour organiser et contrôler l’information. S’ils n’existaient pas, il régnerait un chaos absolument indescriptible. Beaucoup d’activités importantes, notamment scientifiques, seraient peu à peu paralysées. Il est donc parfaitement justifié d’organiser des cours et une formation sur ces sujets.

Cependant, les techniques de contrôle bibliographique, d’indexation, de résumé et autres opérations de ce type ainsi que les services y relatifs ne s’intéressent pas directement à bon nombre des graves obstacles à l’utilisation de l’information que nous venons de mentionner. La nécessité de trouver d’autres solutions est admise depuis longtemps. Beaucoup ont été essayées au fil des années et ont fait leurs preuves, notamment celles-ci :

- synthèses de la documentation scientifique et technique et rapports sur l’état des connaissances ;

- guides ou manuels faisant la synthèse de données provenant d’un certain nombre de sources ;

- compilations de données cruciales évaluées ;

- résumés d’informations concernant le monde des affaires, le commerce et les marchés ;

- exposés d’information sur un sujet appelant une décision et examen des divers partis possibles ;

- ouvrages techniques s’adressant à un large public de non spécialistes et fournissant, en termes simples, des informations sur un sujet technique complexe ;

- vulgarisation d’ouvrages scientifiques donnant, sous une forme accessible aux non-spécialistes, des informations sur les progrès de la science et la découverte de liens de cause à effet entre certains phénomènes ;

- diffusion de l’information à l’occasion de démonstrations.

Divers services d’information mettant particulièrement l’accent sur une ou plusieurs de ces solutions ont été mis sur pied. Les principaux sont :

1. les centres d’analyse de l’information, extrêmement sélectifs, qui évaluent l’information existante et en font la synthèse pour fabriquer n’importe lequel des produits susmentionnés ;

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2. les services de vulgarisation, orientés essentiellement vers l’agricul- ture, qui font des démonstrations, fournissent des informations et donnent des conseils à l’intention des agriculteurs dans un contexte local ;

3. les services de santé publiaue, qui prodiguent non seulement des soins mais plus encore des informations et des conseils d’hygiène et de santé à la population en général.

Tous ces produits et services ont un grand dénominateur commun : ils visent à la bonne utilisation de l’information. La coopération entre spécialistes de diverses disciplines et spécialistes de l’information est favorisée à cette fin. Certains produits et services sont destinés à des spécialistes (scientifiques, ingénieurs, fonctionnaires, médecins et responsables de santé, éducateurs, hommes d’affaires, etc.) ; d’autres s’adressent à un public plus large (travailleurs, agriculteurs, techniciens, parents, etc.). Le public cible a manifestement été chaque fois bien défini.

Le concept de consolidation de l’information s’est dégagé des produits et services susmentionnés.

Malheureusement, les programmes de bibliothéconomie et de sciences de l’information ne font guère de place à la formation théorique et pratique à ces produits et services en général ou à la consolidation de l’information en particu- lier. Puisqu’il est démontré que les produits et services de consolidation de l’information sont nécessaires, la formation des spécialistes de l’information devrait comprendre des cours sur ce sujet. En outre, puisque les sujets relevant de la consolidation de l’information ne sont pas traités dans les cours de contrôle bibliographique, d’indexation et de résumés analytiques, il faut s’efforcer de les énoncer de manière à bien montrer qu’ils ne concurrencent pas mais au contraire complètent ces derniers.

Résumé

L’introduction d’un cours de consolidation de l’information dans un programme de bibliothéconomie et de sciences de l’information ou dans la formation perma- nente des personnels de l’information est justifiée par :

1. le potentiel de l’information en tant que ressource indispensable au développement ;

2. les nombreux obstacles s’opposant à la bonne utilisation de l’informa- tion et la nécessité qui en découle d’éliminer au moins certains de ces obstacles en fournissant une information pertinente ;

3. l’existence d’un corpus de connaissances et d’un ensemble de compétences et de pratiques permettant de fabriquer des produits et de fournir des services visant à favoriser une utilisation accrue de l’information par un large public.

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CHAPITRE 1.2

BUT. OBJECTIFS ET OBIENTATIOH DU COURS

La réussite d’un cours passe nécessairement par une notion claire de ses buts et objectifs. La condition, il est vrai, n’est pas suffisante, mais faute de la respecter l’échec est garanti. Il importe donc de toujours clairement définir les objectifs d’un cours.

Les buts et objectifs spécifiques d’un cours de consolidation de l’informa- tion dépendent du contexte particulier de l’établissement ou de l’organisation dont il émane. C’est pourquoi ne sont énoncés ici que des buts et objectifs généraux qui peuvent ensuite être adaptés à un contexte particulier.

Le but général d’un cours de consolidation de l’information est :

1. de faire prendre conscience aux participants de ce que la consolidation de l’information est un important moyen de satisfaire des besoins d’information précis, en particulier dans le cadre du développement, et

2. de les former à l’application de méthodes spécifiques d’évaluation, d’analyse, de synthèse et de reconditionnement de l’information en vue d’une utilisation accrue de 1’ information par certains groupes d’utilisateurs.

Le cours a donc une double fin : premièrement, susciter une prise de conscience de ce qu’est la consolidation de l’information dans son ensemble et, deuxièmement, développer des compétences spécifiques qui permettront aux intéressés de parti- ciper aux activités de consolidation de l’information et/ou de fournir des services connexes.

Objectifs

Le but du cours de consolidation de l’information en détermine les objectifs plus spécifiques, qui sont :

1. de définir la nature et l’environnement de la consolidation de l’information et d’en décrire le rôle et les avantages potentiels pour la satisfaction des besoins d’information de groupes particuliers d’utilisateurs ;

2. d’étudier les caractéristiques des utilisateurs, les méthodes employées pour réaliser les études sur les utilisateurs et les méthodes de marketing et de diffusion auprès des utilisateurs des produits et services de la consolidation de l’information ;

3. de décrire et d’enseigner diverses méthodes de consolidation de l’information axées sur trois groupes différents d’utilisateurs, à savoir : (i) les cadres et les décideurs, (ii) les techniciens, les travailleurs et les communicateurs/intermédiaires et (iii) des groupes communautaires et le grand public, ce qui implique une coopération entre spécialistes de diverses disciplines et spécialistes de l’information ;

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4. de passer en revue les éléments qui entrent en jeu dans la mise en place et la gestion d'unités de consolidation de l'information et d’indiquer quelles sont les perspectives de la consolidation de l'information dans différents contextes.

Priorités et orientation

La conception du cours doit permettre d'atteindre ces quatre objectifs, qui forment un tout intégré et interactif, mais la priorité en temps va à l'objec- tif 3, qui porte sur les méthodes de consolidation de l'information. Le cours insiste beaucoup sur la pratique professionnelle tout en y associant l'étude de tous les autres grands aspects de la consolidation de l'information. En d'autres termes, il dispense une formation en partie théorique et en partie pratique, l'accent étant surtout mis sur ce dernier aspect.

Si l'on combine ces deux aspects, à savoir l'étude de tous les principaux éléments de la consolidation de l'information et une formation pratique spéci- fique, c'est pour les raisons suivantes :

1. Il est peu probable que la consolidation de l'information soit étudiée dans aucun autre cours faisant partie des programmes actuels d'enseigne- ment supérieur ordinaire ou d'éducation permanente. Une étude théorique est donc nécessaire pour permettre de comprendre toute cette approche, faute de quoi il y a risque de dissociation entre les méthodes elles-mêmes et leur objet ou leurs applications.

2. Il est peu probable, d'autre part, que les méthodes spécifiques de consolidation de l'information soient étudiées dans aucun autre cours. Il faut donc mettre l'accent sur les méthodes et exercices pratiques afin de commencer à susciter des compétences professionnelles qui, s'ajoutant à celles qui ont été acquises dans les domaines du catalo- gage, de la classification, de l'indexation, des résumés analytiques et/ou autres techniques connexes, seront utiles à l'étudiant.

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CHAPITRE I-3

Approche STRUCTURE DU COURS

L’approche systémique classique ou analyse des systèmes consiste à identifier et expliciter les aspects suivants du système à l’étude : environnement, objectif, entrées, traitement, sorties et gestion/évaluation. Ces différents aspects peuvent être décrits ou analysés séparément, mais dans l’approche systémique ils sont traités comme un ensemble d’éléments étroitement liés et interactifs. La consoli- dation de l’information est effectivement un système et c’est à bon escient que l’approche systémique a été utilisée pour structurer le cours.

Celui-ci traite donc successivement du contexte de la consolidation de 1’ information, de ses objectifs et de sa justification, des utilisateurs et des utilisations, de sa valeur et de ses avantages, des apports aux unités de conso- lidation de l’information, des différents types de traitement, des produits possibles et de leur diffusion, ainsi que de la gestion des unités de consoli- dation de l’information.

Domaines et sujets

Le cours est subdivisé en sept sections générales, à savoir :

A. DEFINITION ET ENVIRONNEMENT B. AVANTAGES ET UTILISATEURS C. ENTREES D. METHODES ET TECHNIQUES DE TRAITEMENT E. SORTIES F. GESTION G. PERSPECTIVES

Chacune de ces sections est à son tour subdivisée en un ou plusieurs sujets qui feront chacun l’objet d’exposés magistraux, de lectures, de travaux pratiques et/ou de démonstrations distincts. Il y a 13 sujets en tout, répartis entre les sept sections. Etant donné qu’ils portent sur des thèmes différents ils sont, bien entendu, .d’inégale longueur. Conformément aux objectifs définis au chapitre I-2, l’accent est surtout mis sur les sujets traitant d’aspects pratiques - c’est ainsi que les sections D et E (Méthodes de traitement et produits) sont traitées plus longuement et plus en profondeur.

On trouvera au tableau 1 le plan du cours, avec indication des sections et sujets à traiter.

La partie II du présent Manuel décrit chacun des sujets de manière relati- vement approfondie, indiquant notamment :

1. les objectifs et principes de base de l’enseignement ;

2. le plan détaillé du sujet ;

3. les principaux thèmes traités ;

4. des suggestions pratiques relatives à l’organisation de l’enseignement : lectures, exemples, travaux pratiques et répartition des thèmes à traiter dans les exposés magistraux.

Les lectures suggérées ont nécessairement un caractère général - il s’agit pour la plupart de documents publiés par l’Unesco/PGI, mais chaque instructeur souhaitera naturellement inclure dans son cours des ouvrages récents ainsi que des exemples et des exercices se rapportant à un environnement et à des circonstances déterminés.

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Tableau 1 : Plan général du cours de Consolidation de l'information

Section A : DEFINITION ET ENVIRONNEMENT

Sujet 1 : Définition et rôle social de la consolidation

2: But et cadre de la consolidation de l'information

Section B : AVANTAGES ET UTILISATEURS

Sujet 3 : Valeur et avantages de la consolidation de l'information

4: Utilisateurs et études sur les utilisateurs

Section C : ENTREES

Sujet 5 : Sélection et évaluation de l'information

Section D : METHODES ET TECHNIQUES DE TRAITEMENT

Sujet 6 : Anercu des méthodes et produits de la consolidation de l'information

7: Synthèses documentaires et produits connexes

8: Rédaction technique et vulparisation

Section E : SORTIE

Sujet 9 : Le conditionnement de l'information : sunuort et urésentation

10 : Diffusion des nroduits de la consolidation de l'information

Section F : GESTION

Sujet 11 :Marketing

12 : Gestion d'une unité de consolidation de l'information

Section G : PERSPECTIVES

Sujet 13 : Résumé des conditions requises et perspectives de la consolidation de l'information dans un environnement donné

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PARTIE II. CONTENU

SECTION A : DEFINITION ET ElWIRONNEHENT

CHAPITRE II-1

PREMIER SUJET : DEFINITION ET ROLE SOCIAL DE LA CONSOLIDATION DE L’INFORMATION

Obiectifs et principes de base de l'enseimxment

Cet enseignement a pour objectifs :

1. d’ouvrir le cours en donnant une définition claire de la consolidation de l’information ;

2. d’examiner le rôle social étendu que la consolidation de l’information peut jouer, notamment dans ses rapports avec le développement et avec l’état, les aspirations et les besoins de la société et des diverses institutions sociales ;

3. de recenser les obstacles à l’utilisation de l’information afin de situer la consolidation de l’information dans le cadre des efforts faits pour surmonter certains de ces obstacles et d’expliquer ainsi sa raison d’être.

Il est nécessaire de donner une définition initiale de certaines notions de base parce que, selon toute vraisemblance, les participants ignorent tout ou presque de la consolidation de l’information. Les mêmes conceptions leur sont ainsi inculquées à tous au départ. La description des processus qui entrent en jeu ’ dans la consolidation de l’information détermine également le plan général et le déroulement du cours.

Une fois ces définitions établies, on passe à l’examen du rôle de la consoli- dation de l’information dans le contexte plus vaste de la société, des besoins d’ordre social et du développement.

Ainsi est tracé le cadre dans lequel il est possible d’expliquer la raison d’être des activités de consolidation de l’information en général et d’aborder ensuite l’étude spécifique du but et de la valeur de ces activités, qui font respectivement l’objet des sujets 2 et 3. Les participants doivent pouvoir prendre conscience du rôle que la consolidation de l’information peut jouer dans l’ensemble de la société.

Plan du sujet 1

1.1 Evolution du concept de consolidation de l’information

Historique de l’apparition et du développement de cette notion à travers différentes réunions internationales, en particulier de 1’Unesco et aussi d’autres organisations. Problèmes abordés et recommandations formulées.

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1.2 Définitions de la consolidation de l'information

Définitions adoptées par la réunion de Sri Lanka (2) et proposées dans le Guide relatif à la consolidation de l'information (6). Définition d'une unité de consolidation de l'information. Caractéristiques fondamentales. Plan général et organisation du cours sur la base de ce shéma.

1.3 Développement social et économique

Objectifs du développement. Ressources humaines, économiques, techniques et documentaires nécessaires au développement. L'information en tant que ressource essentielle aux fins du développement. Le potentiel que représente l'information et son exploitation. Exemples tirés d'environnements particu- liers. Recommandations émanant d'organismes des Nations Unies.

1.4 Obstacles à l'utilisation de l'information

Développement historique de la consolidation de l'information en tant que réaction aux divers obstacles entravant l'utilisation de l'information. Nature de ces obstacles : explosion de l'information, langue et terminologie, contexte de la présentation, forme et besoin, validité et fiabilité.

Description des principaux thèmes du sujet 1

1.1 Evolution du concert de consolidation de l'information

Inutile de revenir sur l'origine du concept de consolidation de l'information qui est retracée dans la préface. Les grands axes de la discussion qui ressortent des rapports mentionnés sont résumés ci-après.

Il est clair qu'aujourd'hui la surabondance de littérature ou même d'information sur un sujet quel qu'il soit pose un redoutable problème. Mais, pour nombre d'usagers et d'utilisateurs potentiels de l'information, pour maints décideurs à tous les niveaux, le problème est tout autre : l'absence d'une information appropriée, c'est-à-dire qu'ils soient en mesure de saisir, d'assimiler et d'utiliser avec une certaine confiance à leur propre niveau et dans les circonstances où ils se trouvent. La plupart des ouvrages existant dans les secteurs de la science, de la technologie, de la santé, des affaires, de l'éducation et d'autres domaines connexes sont écrits par des spécialistes à l'intention de leurs pairs et sont donc inaccessibles aux non-initiés. On se trouve en présence d'un véritable paradoxe : d'une part, une surabondance de littérature sur tous les sujets et, d'autre part, une majorité écrasante d'utilisateurs potentiels qui pourraient tirer parti de l'information contenue dans cette documentation mais ne peuvent l'utiliser, du moins ni directement ni en toute sécurité.

A souligner : le problème réel inhérent à l'utilisation de l'information n'est pas sa surabondance, mais le fait qu'elle n'est pas conditionnée sous une forme utile aux décideurs (à tous les niveaux), offrant une synthèse, une évalua- tion et/ou un résumé des options possibles.

Le cours traite du problème général de savoir comment favoriser l'exploita- tion fructueuse de l'information existante. L'utilisation et l'impact de l'infor- mation sont (ou devraient être) au coeur des préoccupations de tous les spécia- listes de l'information, et de l'ensemble des milieux qui constituent l'infra- structure de l'information. Il est vrai que le concept de consolidation de l'information (tel qu'il est défini plus loin) a été essentiellement mis au point comme l'un des moyens de remédier aux problèmes d'information des pays en

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développement et de faciliter le transfert des technologies, mais les processus, produits et avantages décrits n'en sont 'pas moins universellement applicables, indépendamment du stade de développement.

1.2 Défintion de la consolidation de l'information

Les définitions et caractéristiques essentielles présentées dans la préface sont répétées ici. La définition suivante a été adoptée à la réunion Unesco/PGI qui a eu lieu à Sri Lanka (2) :

"LES ACTIVITES DE CONSOLIDATION DE L'INFORMATION correspondent à la fonction exercée par des individus, des services ou des organisations, tendant à évaluer et à condenser des documents pertinents afin de procurer à des groupes d'utilisateurs déterminés de nouveaux corpus de connaissances fiables et concis. Tout individu ou groupe d'individus qui se livre à des activités de consolisation de l'information constitue une UNITE DE CONSOLIDATION DE L'INFORMATION (UCI)."

Une définition voisine, mais plus élaborée, a été proposée dans le Guide susmentionné (6) :

"L'INFORMATION CONSOLIDEE est un ensemble d'éléments du savoir public expressément choisis, analysés, évalués, et éventuellement réorganisés et reconditionnés en fonction de certaines des décisions immédiates, de certains des problèmes et des besoins d'information d'une clientèle ou d'un groupe social défini qui, sans cela, ne serait peut-être pas en mesure d'accéder à ces connaissances telles qu'elles se présentent dans la masse des documents ou sous leur forme originale, et de les utiliser de manière efficace et efficiente. Les critères appliqués à la sélection, à l'évaluation, à la réorganisation et au reconditionnement de ces connaissances sont établis en fonction de la clientèle potentielle."

Les caractéristiques fondamentales de la consolidation de l'information sont :

1. l'orientation vers l'utilisateur ;

2. la coopération entre spécialistes de différentes disciplines et spécia- listes de l'information.

1.3 Dévelonpement social et économique

L'Introduction étant consacrée essentiellement à ce sujet, il n'est pas nécessaire d'y revenir.

Il convient néanmoins d'ajouter qu'il faut mettre aussi l'accent sur l'action menée par 1'ONU et les différents organismes des Nations Unies ainsi que sur les recommandations qu'ils ont formulées. Les nombreux efforts déployés par 1'Unesco pour promouvoir la consolidation de l'information ressortent des rapports men- tionnés dans la préface et utilisés dans l'exposé de nombreux sujets qui seront traités dans le cours.

La Conférence des Nations Unies sur la science et la technique au service du développement a formulé deux recommandations qui ont un rapport avec l'action en faveur de la consolidation de l'information (4) :

"32. Les pays en développement devraient renforcer et coordonner leurs services de vulgarisation agricole et industrielle, afin de transférer plus efficacement l'information aux utilisateurs finals, en particulier dans les zones rurales, et de susciter une action en retour vers les institutions de recherche-développement intéressées.

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33. Il faudrait aussi prêter une attention particulière à la mise en place d’un ensemble de mécanismes qui utiliseraient les moyens d’information pour faire naître une mentalité scientifique et faire prendre conscience de l’importance des connaissances scientifiques et pour encourager la créativité et l’innovation dans la population.”

La consolidation de l’information peut donc être considérée comme un moyen extrêmement efficace de transférer une technologie appropriée aux pays en dévelop- pement et une façon d’utiliser de nombreux types de canaux et de supports de diffusion pour permettre une utilisation accrue de l’information. Tel est le rôle principal de la consolidation de l’information dans le développement social et économique.

1.4 Obstacles à l’utilisation de l’information

Etant donné que le chapitre I-l contient une section entière consacrée au obstacles à l’utilisation de l’information, ces considérations ne sont pas répétées ici. La liste des obstacles dressée dans cette section retiendra particu- lièrement l’attention.

Suggestions pratiques relatives à l'organisation de l'enseipnement

La lecture des rapports (l), (2) et (3) constitue une introduction idéale à la question tant pour les enseignants que pour les participants.

La nature du développement et le rôle de la consolidation de l’information dans le cadre du développement sont examinés au chapitre 3 (p. 18 à 29) du Guide (6).

A ce stade, on présentera des activités et/ou des plans de développement qui correspondent à l’environnement dans lequel le cours est dispensé (par exemple, pays, région, secteur, institution) et on examinera le rôle de l’information et l’infrastructure de l’information dans le cadre de ces activités et/ou plans.

En guise d’ exercice, les participants pourraient être invités à examiner la perception des problèmes d’utilisation de l’information qu’ils ont eux-mêmes acquise, soit lors d’études antérieures, soit au cours de leur expérience professionnelle.

Le sujet 1 peut être traité en deux leçons, la première portant sur l’évolu- tion et la définition de la consolidation de l’information (thèmes 1.1 et 1.2), la seconde sur le développement et le rôle de l’information dans le développement ainsi que sur les obstacles à l’utilisation de l’information (thèmes 1.3 et 1.4). Les participants devraient pouvoir acquérir ainsi une connaissance générale du sujet. Il serait peut-être alors opportun de présenter l’ensemble du cours :

1. But et objectifs 2. Structure et plan général 3. Travaux pratiques, résultats attendus, calendrier

Les participants seront alors en mesure de mieux situer le cours dans son ensemble par rapport aux problèmes généraux que pose une exploitation fructueuse de l’information et auxquels la consolidation de l’information s’efforce de répondre.

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CHAPITRE II-2

DEUXIEME SUJET : BUT ET CADRE DE LA CONSOLIDATION DE L'IlWORMATIOA

Objectifs et principes de base de l'enseimement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de répertorier les divers moyens de surmonter les obstacles à l’utilisa- tion de l’information et d’expliciter la relation existant entre la consolidation de l’information et d’autres services d’information, en particulier les services d’indexation et de résumés analytiques ;

2. de définir les objectifs de la consolidation de l’information et les publics visés,

3. de donner un aperçu général des processus qui entrent en jeu dans la consolidation de l’information.

Le sujet 2 est le prolongement direct du premier, mais il revêt un caractère spécifique, alors que le premier reste assez général. En effet, le premier sujet donne une définition de la consolidation de l’information et de son rôle, puis recense les obstacles à l’exploitation de l’information, tandis que le deuxième porte sur les moyens de surmonter ces obstacles et situe la consolidation de l’information par rapport à ces moyens. Il convient d’insister particulièrement ici sur les relations existant entre les activités de consolidation de l’informa- tion et d’autres services d’information (en particulier les services d’indexation et de résumés analytiques) et de montrer que loin d’être rivaux ils se complètent mutuellement.

Une autre façon de définir la consolidation de l’information est d’en recenser les processus, ce qui permet également de donner un aperçu général des I sujets 5 à 10. Les participants dewaient alors avoir une idée de ce que repré- sentent ces processus.

Plan du sujet 2

2.1 Moyens de surmonter les obstacles à l’utilisation de l’information

Les services de contrôle bibliographique, d’indexation et de résumés analy- tiques et leurs rapports avec les activités de consolidation de l’informa- tion. Synthèses documentaires, manuels ou guides, rapports sur l’état de la question, exposés d’information, rédaction technique - autant de solutions aux problèmes de la synthèse, de l’évaluation et du reconditionnement de l’information.

2.2 Objectifs de la consolidation de l’information et publics visés

Objectifs du point de vue du transfert de l’information, de l’exploitation de 1’ information et des utilisateurs potentiels. Types distincts de groupes d’utilisateurs auxquels divers produits et services de la consolidation de l’information sont destinés. Services de consolidation de l’information et de vulgarisation et communicateurs.

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2.3 Récapitulation des processus de la consolidation de l’information

Les processus de la consolidation de l’information tels qu’ils apparaissent explicitement ou implicitement à travers les définitions. Brève définition de chaque processus : étude sur les utilisateurs, sélection et évaluation de l’information, analyse et synthèse, réorganisation, conditionnement et reconditionnement, diffusion, commercialisation. La coopération caractéris- tique essentielle de nombreux processus ; participation de spécialistes de diverses disciplines.

Description des principaux thèmes du sujet 2

2.1 Moyens de surmonter les obstacles à l’utilisation de l’information

Etant donné que le chapitre I-l contient une section tout entière consacrée aux Moyens de surmonter les obstacles à l’utilisation de l’information, ces considérations ne sont pas répétées ici. Il est particulièrement important de récapituler les produits et services qui concourent de diverses manières à favoriser une utilisation accrue de l’information et d’examiner le rôle du contrôle bibliographique, de l’indexation, des résumés analytiques et leur rapport avec la consolidation de l’information. On soulignera qu’il n’y a m rivalité entre les activités de consolidation de l’information et les services d’indexation et de résumés analytiques qu’elles viennent au contraire compléter, ayant des objectifs différents.

2.2 Objectifs de la consolidation de l’information et publics visés

On peut résumer comme suit les objectifs fondamentaux de la consolidation de 1’ information :

1. conférer plus d’efficacité au transfert de l’information vers les pays en développement et à l’intérieur de ces pays ;

2. encourager une exploitation plus intensive de l’information dans un large éventail d’activités de développement ;

3. élargir le cercle des utilisateurs notentiels, en particulier en répondant à des besoins spécifiques d’évaluation et de synthèse de 1’ information.

Divers produits et services de consolidation de l’information sont destinés à plusieurs types distincts de groupes d’utilisateurs :

- scientifiques, ingénieurs et cadres participant à des activités de R et D ou travaillant dans les secteurs de l’industrie manufacturière, des services de santé, de la planification, de l’éducation, etc. ;

- dirigeants et hommes d’affaires : petites et grandes entreprises, commerce, marketing, etc. ;

- responsables et décideurs de l’administration publique ;

- techniciens, superviseurs, assistants ;

- communicateurs : agents de vulgarisation, enseignants, responsables de l’adaptation à l’échelon local de technologies ou pratiques nouvelles ;

- travailleurs des secteurs agricole et industriel appartenant aux popula- tions rurales et urbaines.

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A ces publics correspondent dans Ilensemble trois degrés de spécialisation technique :

1. un niveau élevé de spécialisation dans une discipline donnée, associé à une bonne formation générale ;

2. un niveau moyen de spécialisation dans une discipline, associé à une bonne formation générale et/ou technique ;

3. un faible niveau de spécialisation dans une discipline, associé à une formation générale et/ou technique médiocre sinon inexistante, parfois à la limite de l’illettrisme ou de l’analphabétisme.

Les activités de consolidation de l’information sont spécialement orientées vers les besoins d’information de ces deux derniers groupes, non desservis par la plupart des services et des produits existants, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Il existe donc une forte demande de synthèse, de condensation, d’évaluation et de reconditionnement de l’information ainsi que de produits et de services d’information appropriés, principalement orientés vers le savoir-faire, le “savoir où” et le “savoir qui”.

La consolidation de l’information s’adresse aussi tout particulièrement aux services consacrés eux-mêmes au transfert de l’information, comme les services de vulgarisation agricole, les services de santé publique, les campagnes d’alphabéti- sation, etc. Les produits et les services de consolidation de l’information sont extrêmement utiles pour de tels services de même que pour les personnes jouant le rôle de communicateur (enseignants, agents de vulgarisation, démonstrateurs de matériels ou de méthodes), qu’ils peuvent aider à mettre à jour leur documentation et leurs prestations de façon plus complète et beaucoup plus rapide. La consolida- tion de l’information s’adresse donc aussi bien aux utilisateurs intermédiaires (tels que les services de vulgarisation et les communicateurs susmentionnés) qu’aux utilisateurs finals.

Qu’il s’agisse des uns ou des autres, l’efficacité des activités de consoli- s dation de l’information dépend,, bien entendu, d’un grand nombre de facteurs, dont le principal est le point de savoir si les produits sont adaptés à la situation économique, sociale et culturelle de l’utilisateur ainsi qu’aux autres variables le concernant , qui font l’objet du sujet 4.

2.3 Récapitulation des processus qui entrent en jeu dans la consolidation de l’information

Les définitions présentées plus haut font apparaître les processus fondamen- taux suivants :

1. étude des utilisateurs potentiels, destinée à énoncer les critères applicables à tous les autres processus ;

2. sélection de la (des) source(s) contenant potentiellement l’information la plus utile eu égard aux problèmes et besoins spécifiques des utilisa- teurs, la sélection pouvant s’opérer à partir d’une gamme de sources primaires et secondaires ;

3. évaluation de l’information du point de vue de sa valeur intrinsèque, de sa validité et de sa fiabilité ;

4. analyse visant à en déterminer et à en extraire les éléments les plus marquants ;

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5. réorganisation (le cas échéant) de l'information extraite en un contenu qui puisse être exploité aussi efficacement et rationnellement que possible par les utilisateurs ; cela peut impliquer notamment synthèse, condensation, réécriture, simplification, synthèse documentaire, rapport sur l'état de la question, etc. ;

6. conditionnement et/ou reconditionnement de l'information réorganisée sous une forme qui accroisse son potentiel d'utilisation (la réorganisa- tion portant sur le contenu ou le fond de l'information et le condition- nement sur le support, le modèle et la forme de sa présentation) ;

7. diffusion ou dissémination de l'information selon des modalités qui encourageront et favoriseront son utilisation, ce qui peut également impliquer la formation des utilisateurs à l'exploitation de l'informa- tion et au marketing ;

8. rétroaction ou information en retour fournie par les utilisateurs, évaluation des efforts et ajustements.

La figure 1 représente de façon schématique les processus, les éléments et les relations qui entrent en jeu. Bien qu'associée à un certain nombre d'autres activités d'information, plus spécialement l'établissement de résumés analytiques et l'indexation, la consolidation de l'information est une démarche dont la complexité et les impératifs sont très supérieurs. C'est là que réside l'un des problèmes fondamentaux qu'elle pose :

Comparée à beaucoup d'activités d'information, sinon la plupart, elle suppose des processus et des organisations plus complexes et exige des ressources humaines, techniques et économiques plus importantes. Fondée à la fois sur la sélection et l'évaluation, la consolidation de l'information suppose également une philosophie et une approche différentes. L'établissement d'une coopération étroite entre les spécialistes des disciplines et les spécialistes de l'information est indispensable à sa réussite.

AR Su estions

Le cadre conceptuel et la récapitulation des processus qui entrent en jeu dans la consolidation de l'information font l'objet du chapitre 2 du Guide (6), pages 5 à 17. Les problèmes qui se posent actuellement dans le domaine de l'infor- mation et leurs solutions, en particulier dans leurs rapports avec le dévelop- pement, sont étudiés à l'aide de nombreux exemples dans l'ouvrage de Valls (13) et plus spécialement dans la partie 1 : "Information Today", au chapitre 1 : "The Information Explosion and Its Consequences" et au chapitre 2 : "Improvina Informa- tion Facilities in Developing Countries".

Le moment est venu pour l'enseignant de présenter des brochures et/ou autres produits établis par des centres d'analyse de l'information ou des unités de consolidation de l'information de la région. Il peut également se référer, à titre d'exemples, aux rapports diffusés par 1'Unesco en association avec le Tata Energy Research Institute (Inde) (7, 8, 9), de même qu'aux manuels destinés aux agents de vulgarisation et aux décideurs (10, 11).

Les participants pourraient être invités à examiner plusieurs catégories de produits de la consolidation de l'information : synthèses documentaires, rapports sur l'état de la question, instructions simplifiées (rédaction technique), brochures décrivant des pratiques sanitaires ou agricoles, et à rédiger ensuite un rapport contenant une analyse descriptive.

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Comme nous l’avons signalé, l’enseignement de ce sujet part de descriptions de caractère général pour parvenir à ceiles de produits spécifiques et à la récapitulation des processus mis en oeuvre. Il serait utile de réunir une gamme de produits de la consolidation de l’information, qui serviraient à illustrer les cours et seraient mis à la disposition des participants, afin qu’ils puissent les étudier et s’en servir aux fins de travaux pratiques.

Le sujet 2 peut être traité en deux leçons, la première portant sur les moyens de surmonter les obstacles à l’utilisation de l’information et la démons- tration des produits (sujet 2.1) et la seconde consacrée à la description des objectifs de la consolidation de l’information et des publics visés ainsi qu’à la récapitulation des processus mis en oeuvre. (Sujets 2.2 et 2.3.)

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SECTION B : AVARIIAGES ET UTILISATEURS

CHAPITRe II-3

TROISIEME SUJET : VALEUR ET AVANTAGES DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION

Objectifs et orincipes de base de l'enseignement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de fournir des arguments qui justifient les activités de consolidation de l’information en tant que processus complexes ;

2. de montrer l’intérêt que l’information consolidée revêt pour la prise de décisions en s’appuyant sur différents produits documentaires ;

3. de recenser les avantages éventuels que la consolidation de l’informa- tion présente pour diverses activités d’utilisateurs.

L’objectif essentiel de cet enseignement est de fournir des arguments qui justifient la consolidation de l’information. Cet effort de justification est indispensable car les activités de consolidation sont coûteuses et complexes. Il est en outre essentiel de comprendre la valeur et les avantages de ces activités pour obtenir l’adhésion des utilisateurs et pour aborder correctement les questions de marketing, qui sont examinées dans le cadre du sujet 11. En effet toute la notion de marketing est considérée comme un échange volontaire d’avantages.

Plan du sujet 3

3.1

3.2

3.3

Justification de la consolidation de l’information

Justification générale sous les angles suivants : contribution au dévelop- pement économique et social ; aspects économiques ; qualité de la vie.

Intérêt nour la nrise de décisions

Accroissement du degré de complexité des décisions à prendre et des besoins d’information. Variations de l’intérêt que les produits documentaires revêtent pour les décideurs et relation entre le degré de consolidation et cet intérêt.

Avantapes pour les utilisateurs

Liste des avantages que les utilisateurs peuvent tirer des produits de la consolidation de l’information. Description des avantages pouvant être offerts aux utilisateurs et ciblage des produits en conséquence.

Description des principaux thèmes du suiet 3

3.1 Justification de la consolidation de l’information

La consolidation de l’information est une activité plus complexe et plus coûteuse que l’indexation ou l’analyse, mais aussi plus intéressante par les avantages qu’elle procure. Tout le problème est de savoir quels avantages il

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convient de mettre en évidence. Cette question est souvent éludée alors que la réponse est indispensable pour justifier la consolidation de l’information aux yeux des bailleurs de fonds et pour informer les utilisateurs et assurer la promo- tion des produits qui leur sont destinés.

Sur un plan général, la consolidation de l’information se justifie par la contribution qu’elle apporte au processus de développement économique et social. Sur un plan plus particulier, son intérêt tient à la contribution qu’elle apporte à la résolution des problèmes et à la prise de décisions. Nous examinerons ci-après ses avantages sur ces deux plans.

Dans un monde de plus en plus interdépendant, le processus de développement implique et exige l’utilisation accrue d’une information scientifique, technique et commeciale et d’une information connexe de plus en plus complexe. La valeur de cette information ne réside pas dans son existence (ni même dans les systèmes qui font qu’elle est disponible et accessible), mais dans son degré d’acceptation et d’utilisation. A son tour, l’information a d’autant plus de chance d‘être acceptée et utilisée qu’elle est plus pertinente. La consolidation vise précisément à adapter l’information aux besoins des utilisateurs, à leur niveau, aux capacités et au temps dont ils disposent pour absorber cette information ainsi qu’à d’autres facteurs de même type. Certes, la défense de l’information consolidée devrait se fonder sur des considérations économiques (économies, bénéfices, productivité, compétitivité, etc.), mais plus encore sur des valeurs attachées à d’autres aspects de la vie humaine. L’information consolidée peut ainsi contribuer à relever le niveau d’information d’une population, ce qui, à son tour, contribue à sa qualité de vie. Il suffit, pour s’en convaincre, de songer à 1’ information consolidée qui aide à améliorer l’hygiène et, par voie de conséquence, à lutter contre la maladie et la souffrance.

3.2 Intérêt nour la prise de décisions

Sur un plan plus particulier, on peut invoquer, comme témoignant de la valeur de l’information consolidée, le rôle qu’elle joue dans la prise de décisions et la résolution des problèmes. Pour prendre des décisions et résoudre des problèmes, y compris ceux qui se présentent dans le travail quotidien, on a besoin d’informa- tion, et, en outre :

- plus les décisions à prendre et les problèmes à résoudre sont complexes, plus le besoin d’information s’accentue ;

- plus l’information disponible est abondante, plus il devient difficile d’obtenir et d’utiliser l’information pertinente ;

- plus 1’ information disponible est complexe, interdisciplinaire et technique, moins ceux qui sont appelés à prendre des décisions et résoudre des problèmes peuvent l’utiliser dans sa forme originale.

D’où la nécessité de l’information consolidée. Mais la valeur de cette dernière varie suivant le type et le volume de l’information. Ainsi, une pile de documents traitant de telle ou telle question, et qu’un décideur a sur son bureau ou un ouvrier entre les mains, a peu d’intérêt pour les décisions que l’un et l’autre doivent prendre sur cette question, même si les documents contiennent toute l’information dont ils ont besoin. Des résumés seraient un peu plus utiles ; la fusion d’extraits d’un certain nombre de documents le serait plus encore. Une information évaluée aurait davantage encore de valeur, et cette valeur s’accroît considérablement dans le cas des études ciblées sur la question (synthèses docu- mentaires et rapports sur l’état de la question, études de marché, résumés et corrélations statistiques, etc.). L’information acquiert sa valeur la plus élevée lorsqu’elle est résumée sous la forme d’une série d’options possibles établie à

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partir de toutes les autres sources mentionnées et de recommandations concernant les décisions à prendre ou la solution à apporter aux problèmes considérés. On trouvera une représentation graphique de cette hiérarchie à la fiàure 2. En d’autres termes :

plus l’information fournie aux décideurs est consolidée, plus elle a de valeur ;

l’information a d’autant plus de valeur qu’elle est exprimée dans la langue courante de l’utilisateur et en fonction de son contexte social et culturel ;

l’information a d’autant plus de valeur qu’elle est conditionnée d’une manière qui en facilite l’utilisation.

On mesure également l’intérêt qu’il y a à consolider l’information lorsque l’on pense aux informations qui se perdent ou qui n’atteignent jamais un utilisa- teur ou un groupe d’utilisateurs, alors qu’elles font partie du savoir public et sont directement accessibles auprès de diverses sources de documentation primaires et secondaires. Comme on peut le voir d’après la figure 3, il n’ est pas sûr que toutes les sources primaires ou secondaires puissent atteindre l’utilisateur ni qu’elles lui soient utiles pour les problèmes qu’il a à résoudre et les décisions qu’il a à prendre. La consolidation a donc pour rôle de rendre l’information aussi adaptée que possible aux besoins de l’utilisateur.

3.3 Avantages pour l’utilisateur

Les spécialistes de 1’ information connaissent bien les avantages de l’infor- mation consolidée. Malheureusement, tel n’est pas le cas de nombreux utilisateurs réels ou potentiels. Même ceux qui ont un degré d’instruction élevé et qui assument de hautes responsabilités ne voient pas les avantages qu’ils peuvent en tirer pour eux-mêmes et pour la réalisation des objectifs de l’organisme pour lequel ils travaillent. C’est donc là un autre problème, que l’on peut résumer ainsi :

Il arrive souvent que la clientèle cible, à savoir les utilisateurs réels et potentiels, ne perçoivent pas bien l’intérêt et les avantages de l’informa- tion consolidée.

Il se peut que les utilisateurs ne pensent même pas à ces avantages, mais souvent aussi les spécialistes de l’information n’essaient pas de les répertorier et de les leur faire connaître. Dans bien des cas, la production de cette informa- tion devrait s’accompagner d’un effort d’éducation de l’utilisateur. Sans quoi, même des produits et des services de qualité risquent de demeurer inexploités. Il peut donc être utile de dresser la liste des avantages que l’on peut tirer de l’utilisation de l’information consolidée, en s’inspirant du tableau 2. Les unités de consolidation de l’information peuvent faire valoir ces avantages, en fonction des caractéristiques de l’information consolidée et du public cible, pour promou- voir leurs produits et leurs services et pour communiquer avec leurs clients et assurer leur formation. En outre, les produits et les services doivent être délibérément conçus de façon à offrir au maximum ces avantages.

Sugaestions matiques relatives à l'orpanisation de l'enseimwment

La valeur et les avantages de la consolidation de l’information sont abordés au chapitre 3 du Guide (6), section 3.6, pages 27 à 29. La question des avantages est en outre examinée dans un article (14) d’où est extrait le tableau 2.

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'RESUME ïlES OPTIONS '

POSSIBLES . SYNTHESES DOCU- MENTAIRES, RAPPORTS SUR L’ ETAT DE LA QUESTION, L’ETAT DU MARCHE OU D’UNE BRANCHE D’ACTIVITE ; CORRELATIONS STATISTIQUE;

INFORMATION ANALYSEE ET EVALUEE

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RESUMES ANALYTIQUES ; INDEX ; RESUMES (SOURCES SECONDAIRES)'

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DOCUMENTS (SOURCES PRIMAIRES)

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QUANTITE D'INFORMATION PRESENTEE AUX PERSONNES APPELEES A PRENDRE DES DECISIONS ET A RESOUDRE DES PROBLEMES

FIGURE 2 : VALEUR DE L'INFORMATION POUR LA PRISE DE DECISIONS ET LA RESOLUTION DES PROBLEMES

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TABLEAU 2 : Avantages que l'on peut tirer de l'utilisation de l'information consolidée

DOMAINE GENERAL D'ACTIVITE AVANTAGES POSSIBLES OU D'INTERET

Prise de décisions Meilleure information sur les différentes options possibles et leurs conséquences. Amélioration du processus de prise de déci- sions. Réduction des incertitudes.

Connaissances, compétence

Adaptation

Productivité

Ressources

succès

DOMAINE PARTICULIER

Entreprises industrielles et commerciales

Industrie. Industrie manufacturière

Science

Approfondissement, élargissement et relèvement du niveau des connaissances de l'individu ou du groupe. Meilleure aptitude à établir des relations entre des faits sans lien apparent.

Pour les individus, les groupes ou les orga- nismes, réaction plus pertinente et mieux adaptée aux exigences et à l'évolution de l'environnement dans un monde de plus en plus complexe.

Meilleurs niveaux et rendements au travail et dans d'autres activités. Multiplication des contacts. Accroissement de la capacité et de l'efficacité.

Utilisation plus économique ou plus ration- nelle des ressources. Capacité et/ou effica- cité accrues. Meilleure économie.

Contribution à la réalisation des objectifs d'individus, de groupes ou d'organismes. Meilleure ou plus large diffusion et accepta- tion des résultats. Détection des ajustements nécessaires.

CONSOLIDATION DE L'INFORMATION AXEE SUR DES AVANTAGES TELS QUE :

Elargir les marchés. Réagir de façon appropriée aux conditions et aux exigences du marché. Soutenir la concurrence. Se conformer aux normes et aux règlements. Motiver le person- nel. Prendre des décisions économiques.

Intégrer les innovations techniques. Mettre au point de nouveaux produits. Adapter les produits. Accroître la productivité. Diminuer la fréquence des pannes.

Se tenir au fait des derniers progrès de la recherche. Evaluer sa propre position et ses propres progrès. Prendre des décisions ju- dicieuses en matière de politique générale

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Education

Individus

et d’affectation des ressources. S ’ informer sur les travaux et/ou idées connexes en vue de poursuivre des travaux ou à des fins méthodologiques.

Se tenir au courant des progrès réalisés dans telle ou telle discipline et dans le domaine de la recherche, des méthodes et des approches pédagogiques. Assurer la planification de 1’ éducation et effectuer des évaluations ou des comparaisons.

Favoriser l’épanouissement de la personne et la progression dans tel ou tel domaine d’activité ou d’intérêt. Offrir davantage de possibilités d’emploi, d’initiative person- nelle et d’adaptation à l’évolution du milieu et de la situation. Donner les moyens de viser à une meilleure qualité de la vie.

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A ce stade, on pourra examiner la valeur des brochures rassemblées à des fins de démonstration dans le cadre du sujet précédent et encourager les participants à dégager eux-mêmes les avantages de divers produits.

Comme exercice, on peut par exemple leur demander de choisir n'importe quel produit de consolidation de l'information et d'en décrire la valeur et les avantages éventuels pour les utilisateurs auxquels il est destiné. On peut aussi leur demander de justifier la raison d'être d'une unité de consolidation de l'information en se fondant sur la valeur et les avantages des services et des produits qu'elle offre.

Le sujet 3 aborde une question que l'on se pose rarement au sujet de beaucoup de produits documentaires, sinon de la plupart. Il faudra donc peut-être commencer par examiner la notion de valeur et d'avantages de l'information en général. Concrètement, on peut réunir une série de produits comme ceux qui sont mentionnés dans la fipure 2 et en étudier la valeur et les avantages.

Le sujet 3 peut être traité en deux leçons : la première porterait sur la justification de la consolidation de l'information et sur l'intérêt de l'information pour la prise de décisions (sujets 3.1 et 3.2), ; la deuxième serait consacrée aux avantages que peuvent en tirer les utilisateurs (sujet 3.3) et ferait une large place au débat. La discussion des avantages de la consolidation est en effet un excellent moyen de mobiliser l'ensemble de la classe et de stimuler l'imagination. C'est aussi un bon moyen pour amener les participants à penser aux utilisateurs.

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CHAPITRE II-4

OUATRIEME SUJET : UTILISATEURS ET ETUDES SUR LES UTILISATEURS

Objectifs et Drincipes de base de l'enseipnement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de faire comprendre aux participants qu’il est nécessaire de procéder à une étude attentive et permanente des utilisateurs et de nouer avec eux des contacts étroits et suivis,

2. de décrire la planification d’une étude sur les utilisateurs et de présenter quelques méthodologies envisageables ;

3. de recenser les variables générales et les caractéristiques des utilisa- teurs et des utilisations sur lesquelles portera l’étude.

Cet enseignement fait ressortir l’importance capitable des utilisateurs et vise à convaincre les participants de la nécessité d’une étude des utilisateurs. Il a en outre une orientation très pratique, en ce sens qu’il s’intéresse au développement des compétences indispensables pour effectuer ce genre d’étude. Les questions d’ordre méthodologique sont traitées de manière assez détaillée. Les participants devraient être capables de faire une étude simple sur les utilisa- teurs et/ou de participer activement à la conduite d’études plus complexes. On trouvera plus loin dans la partie narrative d’abondantes indications sur la conduite des études relatives aux utilisateurs.

Plan du sujet 4

4.1 Nécessité de réaliser des études sur les utilisateurs ; rapports entre ces études et tous les autres nrocessus

Impérieuse nécessité de connaître les besoins et le comportement des utilisa- teurs de l’information. Moyens divers d’y parvenir. Rapport entre les études sur les utilisateurs et la conception des produits et services de la consoli- dation de l’information. Relation entre l’information en retour fournie par les utilisateurs et l’évaluation opérationnelle.

4.2 Planification d’une étude sur les utilisateurs

Nécessité de préparer soigneusement une étude sur les utilisateurs. Les principales phases de la planification : recensement des études antérieures ; choix des objectifs ; détermination des variables ; choix d’un échantillon et méthode de collecte des données ; détermination des modes d’analyse des données et d’exploitation des résultats.

4.3 Caractéristiques des utilisateurs et des utilisations sur lesquelles nortera l’étude

Types de variables à étudier : caractérisques individuelles ; étapes ou phases du processus de diffusion de l’information ; caractéristiques environ- nementales ou sociales ; caractéristiques de la communication. Corrélation avec les opérations de conception, de fourniture et d’évaluation des produits et services de consolidation de l’information.

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4.4 Méthodolopies à apuliauer dans les études sur les utilisateurs

Détermination de l’échantillon et procédures d’échantillonnage. Méthodes de collecte des données : enquêtes, observations, analyse de documents, expérimentation. Techniques d’analyse des données.

Description des principaux thèmes du sujet 4

4.1 Nécessité des études sur les utilisateurs et ranuorts entre ces études et tous les autres processus

Les utilisateurs sont le facteur clé qui détermine le but, l’orientation et le contenu de toutes les activités de consolidation de l’information. La définition de ces activités citée au début du cours insiste bien sur les “groupes d’utilisateurs déterminés” (non souligné dans le texte) auxquels s’adresse l’information consolidée. Les processus inventoriés qui entrent en jeu dans la consolidation de l’information sont complexes, coûteux et astreignants. Néanmoins, les questions et les problèmes fondamentaux qui se posent ne portent pas sur le degré d’efficacité ou d’efficience de ces processus en tant que tels. Ils peuvent s’énoncer ainsi :

1. Comment une unité de consolidation de l’information peut-elle aider un utilisateur de 1’ information à définir, élucider ou résoudre un problème ?

2. Que peut-elle faire pour donner à un utilisateur plus de chances de trouver l’information dont il a besoin au moindre effort ?

Ces deux interrogations constituent le fondement sur lequel édifier une unité de consolidation de l’information. Elles délimitent le cadre non seulement théorique mais aussi pratique et opérationnel dans lequel situer les objectifs et les produits/services et évaluer les réussites et les échecs. Autrement dit, elles définissent le cadre de la consolidation de l’information.

Ce cadre accepté, le premier “commandement” qu’une unité de consolidation de l’information doit observer est : Connais ton utilisateur. L’étude des utilisa- teurs doit non seulement préluder à la création d’une unité de consolidation de l’information, mais se poursuivre pendant toute la durée de vie de l’unité. L’espérance de vie d’une unité sera d’autant plus grande qu’une étude sur les utilisateurs aura été faite et continuera à l’être et elle sera fortement abrégée si une telle étude fait défaut.

Ces études sont délicates. Jusqu’à présent, les théories, modèles et métho- dologies sur lesquels elles s’appuient ne sont pas pleinement satisfaisants. Il est néanmoins plus que probable que les produits et services étayés par des études sur les utilisateurs seront de meilleure qualité que s’ils sont fondés sur l’intuition, le ouï-dire ou des débats de commission.

4.2 Planification d’une étude sur les utilisateurs

Il est important de préparer soigneusement une étude du début jusqu’à la fin et d’établir un plan détaillé de chaque phase, qu’il s’agisse de l’enquête, de l’observation ou de la collecte des données. Se lancer dans une étude sans une minutieuse préparation est le plus sûr moyen d’aller à la catastrophe, c’est-à-dire de réaliser une étude qui soit inutilisable, ou même source d’erreurs.

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Le plan devrait comporter au moins les opérations suivantes :

1. recenser les études antérieures et la documentation en général et prendre connaissance de tous les aspects de ces études ;

2. déterminer les objectifs de l’étude ;

3. déterminer les variables à étudier et le modèle à suivre ;

4. choisir l’échantillon de la population à étudier ;

5. déterminer la méthode de collecte des données ou d’observation ;

6. déterminer la méthode d’analyse des données ou observations ;

7. déterminer les modes de présentation et d’exploitation des résultats, y compris leur diffusion.

4.3 Caractéristiques des utilisateurs et des utilisations sur lesquelles Portera l’étude

Le but essentiel d’une étude sur les utilisateurs est de recueillir une information qui sera utile pour la conception, la fourniture et/ou l’évaluation de produits et de services spécifiques de consolidation de l’information destinés à des utilisateurs déterminés. A souligner : les études sur les utilisateurs sont indispensables dans toutes les phases des activités de consolidation de l’informa- tion, de la conception à la gestion en passant par l’évaluation et le marketing. La question cruciale est donc celle-ci : quelle est l’information utile à recueillir sur les utilisateurs et les utilisations ? En d’autres termes, quelles variables se rapportant aux utilisateurs et aux utilisations faut-il étudier ? Le choix est vaste. Selon l’objectif visé, les études seront axées sur un nombre limité de variables spécifiques. On trouvera ci-après une liste des variables générales que l’on peut examiner dans le cadre des études relatives aux utilisa- teurs, établie d’après un modèle des facteurs qui influent sur le traitement de * l’information par l’homme et sur la diffusion (transfert, utilisation) de l’information entre individus :

1. Caractéristiques individuelles : facteurs ou variables propres aux récepteurs ou utilisateurs de l’information qui déterminent : (i) leur perception du problème et la manière dont ils définissent leurs besoins d’information et (ii) les modes spécifiques d’utilisation de l’informa- tion auxquels ils auront vraisemblablement recours et leur aptitude à utiliser un type donné d’information.

2. Ehases du processus de diffusion ou de transfert de l’information : il s’agit de déterminer la connaissance qu’un individu (ou un groupe) possède de telle ou telle idée ou innovation. Les besoins d’information n’étant pas les mêmes aux différentes phases, les produits et services de l’information doivent être adaptés à chaque phase.

3. Caractéristiques environnementales ou sociales : facteurs ou variables du système social (normes, situation, groupes de référence, etc.) qui ont des répercussions importantes sur : (i) le comportement individuel et (ii) la communication en général.

4. Caractéristiques de la communication : éléments relatifs à l’utilisation et à la diffusion de l’information, en particulier : (i) les sources d’information, (ii) les structures de l’information, (iii) les formes d’information, (iv) les canaux de communication, et (v) les systèmes d’information. Il existe des corrélations entre ces éléments et les autres variables.

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Quelques-unes des caractéristiques individuelles qui ont fait l'objet de diverses études sur les utilisateurs sont indiquées ci-après :

- Données démogranhiaues : âge, sexe, origine nationale, etc.

- Données relatives à la condition sociale : revenus et autres aspects économiques ; position au sein du groupe ; valeurs ; caractéristiques culturelles ; influence sur l'opinion et rôle de "filtreur" ; ouverture (orientation vers l'extérieur ou vers l'intérieur du groupe social), etc.

- Données psychologiques : caractères et profil du comportement ; person- nalité ; intelligence ; aptitudes intellectuelles et conceptuelles ; attitudes face à la prise de décisions ; sécurité-anxiété, etc.

- Données relatives au niveau des connaissances : niveau et type d'instruc- tion ; connaissances ou aptitudes dans des domaines donnés ; connaissances linguistiques et terminologiques dans des disciplines déterminées ; aptitude à lire, écrire et compter, etc.

- Données professionnelles générales : lieu, type et nature de l'activité ; poste occupé ; responsabilités et attributions ; heures de travail, habitudes, besoins, etc.

Dans le processus de diffusion ou de transfert de l'information, on peut distinguer les phases suivantes :

1. Sensibilisation (ou premier contact) : une personne (ou un groupe) prend conscience de l'existence d'une information sur un sujet donné. (Communication d'une information rudimentaire.)

2. IntérêtJconnaissance : une personne (ou un groupe) a manifesté le désir d'approfondir sa connaissance du sujet ; participation active à la collecte de l'information. (F ourniture d'une information plus détaillée.)

3. Réaction : une personne évalue mentalement l'information fournie, acquiert des attitudes, des opinions. (Evaluations critiques.)

4. Mise à l'essai/décision : une personne met l'information à l'essai et en application, c'est-à-dire qu'elle commence à donner suite à l'informa- tion recueillie. (Fourniture d'une information opérationnelle spéci- fique, démonstrations.)

5. Adoption/confirmation : sur la base de l'expérience acquise, une personne prend des décisions ou confirme les décisions prises au sujet de l'utilisation et de la valeur de l'information et de ses applications futures. (Fourniture de données et d'informations permettant d'évaluer différentes options.)

Les facteurs sociaux ou environnementaux caractérisent le cadre social et l'environnement du groupe dans son ensemble plutôt que les individus qui le composent. Il apparaît néanmoins que ces facteurs ont une grande influence sur la façon dont les individus réagissent à l'information. On trouvera ci-après certaines des catégories de facteurs au sujet desquels des données ont été recueillies dans des études sur les utilisateurs :

- Caractéristiques de l'unité considérée : données relatives au lieu de travail ou à l'habitat (exploitation agricole, organisme, entreprise, école) ; organisation interne, structure hiérarchique ; produits, services ; besoins, etc.

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- Normes socioculturelles : caractéristiques culturelles ; valeurs sociales ; priorités ; tradition et modernité ; attitudes envers l'innovation ; influences et problèmes transculturels, etc.

- Asoects nolitiques : organisation politique ; plans de développement, attitudes, priorités ; aspects juridiques ; orientations souhaitées, etc.

- Aspects économiques : contraintes ; incitations, revenus ; productivité ; projections ; centres d'intérêt aux niveaux micro et macro-économique, etc.

- Données sur la copulation : caractéristiques démographiques, éducatives, professionnelles et autres de la population ; tendances démographiques.

- Facteurs internationaux : données comparées dans les domaines susmentionnés (comparaison avec d'autres pays ou régions) ou interactions mondiales.

Comme nous l'avons indiqué, la conception, la fourniture et l'évaluation des produits et services de la consolidation de l'information devraient être étroite- ment liées aux conclusions des études sur les utilisateurs. Cette corrélation est illustrée dans tous les éléments du cours, en particulier dans l'enseignement correspondant aux sujets suivants :

Ci> le sujet 5.4, portant notamment sur les critères appliqués par les utilisateurs pour évaluer les sources et services d'information ;

(ii) le sujet 6.2, qui a trait à l'adaptation des produits de l'informa- tion aux différentes phases de la diffusion ou du transfert de l'information ;

(iii) le sujet 9.3, contenant le tableau 3, qui recense les produits de la consolidation de l'information adaptés aux différentes phases de diffusion et aux différents types d'utilisateurs ;

(iv) le sujet 11, relatif au marketing, dans lequel les études de marché, en particulier, sont étroitement rattachées aux études sur les utilisa- teurs et à l'évaluation par les utilisateurs des produits et services existants ou proposés.

Du fait qu'une corrélation étroite doit être établie entre les études s%r les utilisateurs et toutes les autres activités qu'entraîne la consolidat& de l'information, les variables relatives aux utilisateurs qui sont décrites ici sont un élément omniprésent du cours, qui revient constamment dans la présentation des différents sujets qui le composent.

4.4 Méthodologies à appliquer dans les études sur les utilisateurs

Une fois que l'on a répondu aux deux premières questions - pourquoi étudier les utilisateurs (les objectifs) et quoi étudier (les variables) - le problème se pose logiquement de savoir comment réaliser l'étude (les méthodes). Le choix des méthodes dépend donc des décisions prises antérieurement quant aux objectifs de l'étude et aux variables à étudier. Il comporte trois aspects :

1. Choix d'un échantillon d'utilisateurs.

2. Détermination des méthodes de collecte des données (données recueillies de l'échantillon ou sur l'échantillon).

3. Détermination des méthodes d'analyse des données recueillies en vue d'établir ou de résumer les résultats.

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Chacun de ces éléments doit être défini de façon très détaillée avant l'élaboration des questionnaires ou la collecte des données. L'une des erreurs le plus souvent commises dans les études sur les utilisateurs (et la meilleure façon d'aboutir à un échec) consiste à recueillir des données sans avoir la moindre idée quant à la manière dont elles seront analysées. (Exemple : "Nous disposons d'un certain nombre de questionnaires déjà remplis (enquêtes, entretiens). Qu'allons- nous en faire maintenant ?"). A ce stade, on peut contacter un statisticien mais il est beaucoup trop tard.

Il est recommandé de consulter un statisticien pour le choix des méthodes. Toutefois, on ne saurait s'en remettre entièrement à un statisticien qui n'a pas l'expérience de la communication ni des utilisateurs à étudier, car on obtiendrait alors des statistiques non significatives.

Parmi les diverses méthodes de sondage disponibles, les plus courantes sont les suivantes :

1. sondage Var commodité" : on prend comme sujets d'étude les 25, 50, etc., premiers utilisateurs qui se présentent ;

2. sondape aléatoire : on choisit au hasard dans une population les utilisateurs qui font l'objet de l'étude ;

3. sondape stratifié : on divise la population en sous-groupes et l'on choisit ensuite au hasard les utilisateurs à l'intérieur de chaque sous-groupe ;

4. sondape représentatif : on sélectionne au préalable des individus, des paires d'individus ou des petits groupes qui ont certaines caractéris- tiques en commun et qui feront l'objet de l'étude.

Il existe également un certain nombre de méthodes applicables à la collecte des données, que l'on trouvera décrites dans de nombreux manuels. Les méthodes les plus souvent utilisées sont les suivantes :

1. enquête : on questionne les utilisateurs pour obtenir directement d'eux des réponses sur leur comportement, leurs caractéristiques, leurs valeurs, leur situation et/ou leurs préférences. Cette méthode est de loin la plus fréquemment appliquée dans les études sur les utilisateurs, mais comme c'est aussi celle qui sollicite le plus l'enquêté, elle risque de comporter le plus de distorsions et d'être la plus limitée ;

2. observation : on observe directement les comportements de communication des utilisateurs dans des circonstances données, à l'égard de certaines pratiques, et pendant un temps déterminé ;

3. analyse de documents : on étudie des documents écrits ou d'autres traces (papiers, correspondance, statistiques, etc.) de communications antérieures pour en tirer des observations sur les utilisateurs ;

4. exnérimentation : on introduit un élément de communication au sein d'un groupe d'utilisateurs constitué avec soin pour en observer les résultats ou les conséquences ; on peut également établir des comparaisons entre ce groupe et un groupe témoin dans lequel cet élément n'a pas été introduit.

Quelques-unes des méthodes d'analyse des données sont présentées ci-après. Bien souvent, l'analyse est informelle, dans la mesure où elle consiste à se faire une idée de ce que les données indiquent et de l'orientation qu'elles dénotent. Pour l'analyse formelle, les méthodes le plus souvent utilisées sont les suivantes :

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1. analvse statistique : application de techniques courantes de la statistique pour résumer et comparer les données exprimées numériquement et vérifier si elles sont significatives ;

2. analyse sémantique : application des techniques de la sémantique pour résumer et comparer les données exprimées oralement ;

3. analvse psvchosociologique : application des techniques de la psycho- logie, de la sociologie ou de l’anthropologie pour classer ou décrire des données qui sont exprimées de façon conceptuelle, logique ou représentative ;

4. analyse économique : application de techniques de la macro-économie ou de la micro-économie pour tirer des conclusions d’ordre économique des données exprimées sous l’une ou l’autre des formes susmentionnées ou sous toutes ces formes.

Chacune de ces méthodes d’analyse formelle exige certes une connaissance des domaines respectifs, encore que l’on puisse réaliser une analyse statistique ou sémantique élémentaire avec une connaissance rudimentaire de la statistique et de la sémantique différentielle. On peut aisément se familiariser avec les techniques statistiques courantes qui permettent d’accomplir sur les données diverses opérations : sommes, moyennes, médianes, variantes, écarts types, pourcentages, khi-carrés, régressions ou tableaux à double entrée. Il n’y a pas de technique type d’analyse sémantique ; cependant, on peut obtenir assez facilement les techniques voulues en adaptant celles qui sont utilisées dans les très nombreuses études déjà réalisées sur les utilisateurs.

Pour conclure, il y a lieu de rappeler une fois encore quelques erreurs et écueils parmi les plus fréquemment relevés dans les études sur les utilisateurs :

- se lancer dans une étude (par exemple, faire remplir un questionnaire) sans en avoir clairement arrêté les objectifs et les méthodes d’analyse ;

- choisir des variables (par exemple, des questions) étrangères à une étude et en laisser de côté d’autres qui sont fondamentales ;

- utiliser des outils (par exemple, des questionnaires) mal conçus ;

- constituer des échantillons mal adaptés, biaisés ou mauvais ;

- recourir à des méthodes de collecte des données dénuées de rigueur ;

- appliquer des méthodes d’analyse statistique mal adaptées au type de données recueillies ;

- lire dans les résultats obtenus ce que l’on désire y trouver.

Suggestions pratiques relatives à l'orpanisation de l'enseipnement

Les modèles de transfert ou de diffusion de l’information, les variables à prendre en considération dans les études sur les utilisateurs et les méthodes à appliquer dans ces études font l’objet du chapitre 4, du Guide (6), pages 30 à 47. La description qui vient d’être faite reprend un certain nombre d’énumérations tirées de ce chapitre afin d’expliciter les questions qui pourraient être évoquées au cours d’exposés et d’exercices portant sur les études relatives aux utilisateurs.

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L'ouvrage de E.M. Rogers, Diffusion of Innovation (16), abonde d'informations et d'exemples d'études sur les utilisateurs se rapportant au transfert ou à la diffusion de l'information, en particulier parmi des utilisateurs appartenant à la grande masse de la population (travailleurs agricoles, ouvriers, etc.).

Dans un chapitre de 1'Annual Review for Information Science and Technology de 1986 (17) intitulé "Information Needs and Uses", B. Dervin et M. Nilan recensent les écrits parus sur ce sujet de 1978 à la fin de 1985 et définissent les modes d'approche conceptuels contemporains des études sur les utilisateurs. Ils four- nissent naturellement une bibliographie extrêmement complète.

Un ouvrage de N.J. Belkin et A. Vickery, intitulé Interaction in Information Systems (18), présente un tour d'horizon des études faites sur le sujet, y compris sur les interactions système-utilisateur et sur l'évaluation de ces rapports, ainsi que sur le degré de satisfaction de l'utilisateur. Ce livre contient également une abondante bibliographie.

Dans Research Methods in Librarianship. Techniques and Interpretation (19), C.H. Busha et S.P. Harter présentent, notamment, des recherches menées dans le cadre d'enquêtes ainsi que des applications de la description et de l'ingérence statistiques ; le livre contient également des bibliographies détaillées sur ces sujets.

Les participants pourraient être invités à faire une étude simple sur les utilisateurs à l'intérieur de leur propre institution ou d'une communauté donnée. Ce travail pourrait également faire l'objet d'un projet de classe.

Ce sujet est l'un des plus importants du cours et il conviendrait de réserver assez de temps pour les exposés et les exercices pratiques. Il pourrait être traité en trois leçons : la première consacrée à la nécessité d'études sur les utilisateurs et aux diverses phases de la planification d'une étude (sujets 3.1 et 3.2), la deuxième aux caractéristiques des utilisateurs et à la description détaillée des processus de transfert de l'information (sujet 3.3) et la troisième aux méthodologies à appliquer dans les études sur les utilisateurs (sujet 3.4). Il serait extrêmement utile de pouvoir recourir à des exemples tirés du milieu dans lequel se trouvent les participants pour illustrer les différents thèmes traités.

Les exercices pratiques sur ce sujet pourraient être associés à ceux qui seront indiqués au titre du sujet 6 (produits de la consolidation de l'informa- tion) et/ou du sujet 11 (marketing).

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SECTION C :~EHTBEES

CHAPITRE II-5

CINOUIEME SUJET : SELECTION ET EVALUATION DE L'INFOFWATION

Objectifs et principes de base de l'enseimement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de souligner l’importance du processus de sélection et d’évaluation aux fins de la consolidation de l’information ;

2. de passer en revue les éléments fondamentaux du processus de sélection ;

3. de dégager les éléments fondamentaux des politiques de sélection ;

4. d’examiner en détail les auxiliaires de sélection ;

5. de présenter les divers critères d’évaluation de l’information et des services d’information, processus déterminants pour la consolidation de l’information.

L’étude détaillée de ce sujet est justifiée par le fait même que la sélection détermine le contenu des produits et des services de consolidation de l’informa- tion. Quoi que l’on fasse par la suite, il faut d’abord commencer par opérer une sélection. A son tour, la sélection repose sur une évaluation - en fait, ces deux activités vont de pair. C’est pourquoi les critères d’évaluation sont aussi traités assez longuement. Ces mêmes critères sont utilisés par la suite à des fins d’analyse et de synthèse.

Plan du sujet 5

5.1 Eléments du processus de sélection

La sélection en tant que processus déterminant de la consolidation de l’information. Caractéristiques et éléments concernant : (i) les sélection- neurs, (ii) les méthodes d’appréciation de la valeur intrinsèque (objective) de l’information, et (iii) les méthodes d’appréciation de l’utilité et de la pertinence de l’information pour des groupes d’utilisateurs déterminés.

5.2 Politiques de sélection

Raisons pour lesquelles il faut mettre en place des politiques de sélection bien définies. Eléments des politiques de sélection.

5.3 Auxiliaires de sélection

Les différents types d’auxiliaires de sélection ; bibliographies ; listes sélectives ; comptes rendus ; ouvrages de référence et répertoires ; tables des matières ; index et résumés analytiques ; services de diffusion sélective de l’information ; catalogues des nouvelles publications ; “collèges invisibles”.

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5.4 Critères de sélection et d'évaluation

Le consensus comme base d'appréciation de qualité de l'information. Critères généraux utilisés pour : (a) l'examen critique et l'évaluation par des pairs de l'information scientifique et technique et (b) l'évaluation des sources d'information. Degré d'adaptation à des circonstances et des objectifs particuliers d'une unité de consolidation de l'information.

Description des principaux thèmes du sujet 5

5.1 Eléments du processus de sélection

Les processus et les problèmes de la consolidation commencent non pas par la question "comment consolider ?" mais par la question "m consolider ?". La sélection, qui implique une évaluation, est partie intégrante de la consolidation, dont elle est une composante fondamentale et essentielle.

La sélection est pratiquée par tous les systèmes d'information sans exception, et en particulier par les unités de consolidation de l'information - qu'elle soit ou non identifiée comme telle, qu'elle soit faite consciemment ou inconsciemment, de manière formelle ou informelle, avec ou sans critères bien définis. Malheureusement, l'une des faiblesses que l'on constate souvent dans de nombreux systèmes d'information, c'est qu'une attention insuffisante est accordée aux critères et méthodes de sélection, alors qu'un très grand soin est apporté aux processus ultérieurs. Or, la coopération indispensable entre spécialistes de la discipline et spécialistes de l'information commence dès le stade de la sélection.

La sélection est un processus décisif car elle détermine en dernière analyse le contenu des services et des produits de la consolidation de l'information. Elle fait appel au jugement et implique bien sûr une évaluation. Plus précisément, elle résulte de l'application d'une politique déterminée et de critères d'évaluation bien définis, et fait appel à différents auxiliaires. D'autres considérations, notamment économiques, entrent également en jeu. Les problèmes posés relèvent de trois catégories :

A. Les sélectionneurs : qui choisit ?

B. Les méthodes d'appréciation de la valeur intrinsèque (objective) de l'information : comment choisir en fonction du sujet ou du thème considéré et d'un document donné, sur la base de critères tels que la validité, la fiabilité, l'autorité, l'exhaustivité, etc. ?

C. Les méthodes d'appréciation de l'utilité et de la pertinence pour des groupes déterminés d'utilisateurs : comment choisir et évaluer en fonction des besoins des utilisateurs ?

Toutes ces questions sont examinées de manière plus détaillée ci-après.

A. Les sélectionneurs : qui choisit ? Qui est la personne ou quelles sont les personnes qui décident en dernier ressort ? C'est, pour tous les systèmes d'information, et notamment ceux qui comportent des unités de consolidation de l'information, un problème perpétuel, aux aspects et aux implications multiples. Un équilibre doit être trouvé entre : (i) la connaissance du domaine traité, (ii) la compréhension des besoins des utilisateurs, (iii) les compétences en matière d'information, (iv) 1 es considérations d'ordre économique et (v) d'autres aspects indirects (mais importants), comme les considérations politiques. Selon les systèmes, la sélection peut être confiée à :

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- des spécialistes de 1’ information., des bibliothécaires possédant les connaissances nécessaires dans la discipline en question ;

- des spécialistes de la discipline ;

- des comités composés de représentants de l’une des deux catégories précé- dentes, ou des deux à la fois ;

- des comités comprenant des utilisateurs.

Les spécialistes de l’information et les bibliothécaires qui connaissent le sujet peuvent être - et ils le sont fréquemment - parmi les meilleurs sélection- neurs, car souvent, ils maîtrisent les cinq aspects susmentionnés ou y sont sensibles. Toutefois, plus la discipline est spécialisée, plus il y a lieu de faire appel à des spécialistes de la discipline. Assez souvent, les comités de sélection se révèlent être la bonne solution quant au problème de l’équilibre à réaliser entre les cinq aspects ; toutefois, il faut bien admettre que, tradition- nellement, les comités ne sont pas particulièrement efficaces. On peut solliciter l’avis des utilisateurs ou en prévoir parmi les sélectionneurs de manière à prendre en compte leur point de vue. Confier la sélection aux seuls spécialistes de 1’ information qui ignorent tout du sujet traité présente des inconvénients évidents. Mais la laisser aux seuls spécialistes de la discipline et aux utilisa- teurs n’est pas moins problématique : ce n’est pour eux qu’une activité secondaire et la qualité de leur travail s’en ressent ; ils risquent en outre d’adopter un point de vue étroit, voire de manquer d’objectivité. D’où la nécessité d’une coopération.

B. Méthodes d’appréciation de la valeur intrinsèque : il s’agit d’apprécier la qualité, la validité et la fiabilité des documents sélectionnés. Comment peut-on le faire ? Il est possible, bien sûr, de porter un jugement directement, selon des critères explicites ou implicites. Mais on peut aussi recourir à des méthodes un peu plus objectives d’appréciation :

- Synthèses documentaires et rapports sur l’état de la question : ces études, , dues à des spécialistes confirmés de la discipline, comportent une syn- thèse, des jugements critiques et des citations d’un ensemble généralement très sélectif de documents consacrés à une discipline ou à un sujet donnés ; toutes peuvent être utilisées pour la sélection. Certaines d’entre elles pourront même être réutilisées comme produits d’information consolidée.

- Examen critique et appréciation par des pairs : cette méthode consiste à se référer à l’opinion prévalant au sein de la profession par consensus des experts ; c’est une pratique qui a toujours existé sous une forme ou une autre, aussi s’agit-il d’un usage internationalement établi et bien codifié. Cette méthode convient particulièrement bien à la sélection des documents scientifiques.

- Index de citations : cette méthode consiste à analyser le nombre de fois qu’un document, un auteur, une institution ou un périodique, etc. sont mentionnés. Les nombreux index de citations disponibles rendent cette opération relativement facile. Divers autres résultats peuvent être obtenus, tels que les références bibliographiques couplées, etc. L’analyse des citations convient mieux aux documents scientifiques, qu’ils relèvent de la théorie ou des applications. Mais il convient d’en user avec prudence, car il s’agit après tout de données quantitatives à utiliser uniquement pour étayer des décisions d’ordre qualitatif.

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111.

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Dans de nombreux cas, les données provenant de certaines sources doivent être vérifiées. Il existe des méthodes pour cela (plus coûteuses et plus astreignantes) telles que :

- les comparaisons : on compare des données de même ordre mais provenant de sources différentes en vue d’en dégager les similarités et les différences et de choisir en conséquence ;

- les tests : les données sont testées de plusieurs manières ou leur fiabi- lité est vérifiée à partir d’échantillons.

C. Méthodes d’appréciation de la pertinence eu égard à la demande et aux besoins des utilisateurs : il s’agit d’apprécier l’utilité des documents qui ont été retenus à l’issue de l’étape précédente. Les documents sont examinés à la lumière des résultats des études sur les utilisateurs (voir le sujet 4). Le sélectionneur (ou le comité de sélection) peut alors trancher, ou il peut être procédé à des démarches supplémentaires :

- rétroaction quant à la pertinence : on examine les documents précédemment jugés pertinents par les utilisateurs, et on choisit ensuite des documents similaires ;

- analvse de l’utilisation : on examine les documents précédemment mention- nés, diffusés, consultés, demandés, etc. ;

- analvse de la demande : on définit ceux qui sont le plus demandés ;

- tests d’utilisateurs : on parle aux utilisateurs, on teste des échantillons de documents sur lesquels porte la sélection ;

- consultations : on s’enquiert de l’expérience acquise par des systèmes similaires dans des contextes comparables.

Bien souvent, les deux processus (appréciation de la valeur intrinsèque et appréciation de la pertinence) n’en font qu’un. Même lorsque ce n’est pas le cas, ils finissent toujours par se rejoindre. C’est le principe même de la sélection.

5.2 Politiques de sélection

La politique de sélection énonce les critères et les principes régissant les décisions. Un énoncé détaillé des critères de sélection est loin d’être une tâche aisée. Il n’est donc pas surprenant que de nombreux systèmes opèrent cette sélection sur la base de règles tacites et de manière empirique. Les résultats ne sont pas nécessairement mauvais, mais ils sont rarement bons. Il n’existe pas en la matière de recette universelle. Toute sélection fait appel au jugement humain et comporte par là même un certain degré de subjectivité. Une politique bien définie et officiellement approuvée est utile à divers égards :

- elle contribue à réduire les incohérences et la part de subjectivité dans le choix ;

- elle met les décisions à l’abri des lacunes et des distorsions ;

- elle garantie une plus grande uniformité aux décisions prises par des personnes différentes ou à des dates éloignées dans le temps ;

- elle représente le système auprès de ses mandants et des organes de tutelle ;

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- elle sert à la fois d'outil de communication avec les utilisateurs et d'instrument de promotion et de marketing ;

- elle fournit des points de repère pour l'évaluation du système ; elle peut aussi être utilisée pour répondre aux critiques injustifiées ou mal fondées ;

- elle est utile à la formation du personnel.

Une politique de sélection devrait avoir au moins les trois éléments suivants (elle peut, bien entendu, en avoir davantage, suivant les objectifs du système) :

1. utilisateurs et besoins : énoncé spécifique du public visé et des besoins en information à satisfaire, établi à partir des études sur les utilisateurs ;

2. domaine : énoncé spécifique des disciplines, sujets et problèmes ou des projets visés ;

3. sources d'information : énoncé spécifique du type de sources d'informa- tion à acquérir pour chacune des disciplines, et des critères régissant leur évaluation.

5.3 Auxiliaires de sélection

Par auxiliaires, on entend ici les outils qui permettent d'identifier les sources d'information à prendre en considération à des fins de sélection. Il existe de nombreux auxiliaires dans beaucoup de domaines généraux et quelques domaines spécialisés. Un certain nombre de listes ou de bibliographies recensent par ailleurs les auxiliaires appropriés dans tel domaine ou telle catégorie de sources d'information.

Les auxiliaires de sélection peuvent être classés dans les catégories suivantes :

1. bibliographies de base ;

2. listes sélectives (notamment celles qu'établissent les services publics et les organisations internationales) ;

3. comptes rendus ;

4. ouvrages de référence et répertoires ;

5. tables des matières ;

6. sources et services d'indexation et de résumés analytiques ;

7. services de diffusion sélective de l'information (DSI) ;

8. information relative aux nouvelles parutions, catalogues d'éditeurs ;

9. "collèges invisibles".

On en trouvera une description dans de nombreux autres cours de biblio- théconomie et de sciences de l'information.

5.4 Critères de sélection et d'évaluation

L'évaluation consiste à déterminer la valeur intrinsèque, la validité et la fiabilité, bref, la qualité des sources d'information qui seront ensuite regrou- pées. Mais qu'est-ce qu'une information de qualité ? C'est une question éternelle et un problème critique, qui se pose dans un contexte beaucoup plus large que

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celui de la consolidation de l'information, en particulier en science et techno- logie. En effet, il n'existe malheureusement pas de formules ou de critères tout à fait objectifs pour mesurer la qualité de l'information. Toutefois, il y a souvent consensus sur ce qu'on entend par information de bonne qualité, information de moins bonne qualité, information redondante ou périmée et information inexacte, erronée ou fausse. Ce consensus repose sur l'application de critères et de tests pour mesurer la qualité de l'information.

On ne peut, pour le choix des sources d'information à regrouper, énoncer un ensemble unique de critères applicables à toutes les sortes de produits pour tous les types d'utilisateurs. Ces critères varieront bien sûr en fonction des objectifs et des circonstances. On peut néanmoins s'inspirer de certains critères universellement reconnus, qui sont utilisés dans :

A. l'examen critique et l'appréciation des publications scientifique et techniques par des pairs ;

B. l'évaluation des produits et services d'information par les usagers.

A. Les critères de l'appréciation des publications scientifiques et technologiaues par des pairs sont appliqués depuis longtemps pour distinguer les travaux qui ont de la valeur de ceux qui n'en ont guère ou en sont totalement dépourvus. Ils se prêtent fort bien à la sélection des sources d'information scientifique et technique à des fins de consolidation. Bien entendu, suivant les objectifs visés, l'accent sera mis sur certains critères plutôt que sur d'autres. Ces critères sont de deux sortes, ceux qui sont foncièrement objectifs et ceux qui sont foncièrement subjectifs :

1. Critères foncièrement objectifs :

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

Problèmes, faits, postulats, paramètres sous-jacents : ont-ils été bien examinés, organisés, exposés ou reconnus ? Les postulats sont-ils justifiés ?

Hypothèses. questions. concepts : sont-ils clairs et représentatifs des problèmes, des faits et des paramètres ?

Méthodes : sont-elles les bonnes et les ressources sont-elles judicieusement utilisées ?

Analvse : est-elle appropriée ? Découle-t-elle des faits recueillis ou observés ? Se rapporte-t-elle aux postulats, aux hypothèses et à la question ?

Interprétation : est-elle logique et solide, fait-elle appel au bon sens, découle-t-elle de l'analyse ?

Validité : le travail s'en tient-il à un problème, à des paramètres, à des questions, à des hypothèses bien définis ? Réalise-t-il ce qu'il prétend réaliser ?

Fiabilité : exactitude ; représentation fidèle de la réalité ; dans quelle mesure des contrôles sont-ils prévus pour éliminer les résultats biaisés, et sont-ils appropriés ? Peut-on obtenir les mêmes résultats par des observations répétées ? Certains résultats sont-ils incompatibles ?

Intégration : connaissance des travaux antérieurs et apparentés ; le travail s'intègre-t-il dans un ensemble plus vaste de travaux et de connaissances ?

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II. Critères foncièrement subjectifs :

1. Intérêt du problème : le problème, l'hypothèse ou la question étudiée ont-ils un intérêt ou sont-ils sans intérêt ?

2. Intérêt de la solution : la solution a-t-elle un intérêt ou est-elle sans intérêt ? (Par exemple, le problème peut avoir un intérêt, mais la solution n'en avoir aucun.)

3. Oripinalité : le travail est-il exceptionnel, saisissant, inhabi- tuel, éclairant, révélateur ?

4. Auteur, institution : réputation, qualité des travaux précédents, honnêteté, crédibilité, compétence.

5. Valeur : pour les travaux futurs (en tant que stimulant, encourage- ment, guide) ; pour l'enseignement et la formation ; pour la . pratique ; pour un public donné. Impact futur.

6. Style : lisibilité ; clarté ; jargon ; organisation ; logique de la présentation ; ton ; couleur ; étendue des connaissances nécessaires pour suivre l'exposé.

7. Publication : (si le travail a été publié, jugement sur la source d'information où il est signalé) : réputation, degré d'examen critique, qualité des travaux précédents recensés, honnêteté, autorité, crédibilité.

B. L'évaluation des services d'information par les usagers dépend étroite- ment des critères que ces derniers appliquent pour juger les produits et les services offerts. On peut adapter ces critères à la sélection et à 1"évaluation des produits de la consolidation de l'information déjà existants. Il ressort de nombreuses études sur les utilisateurs que les cinq catégories générales de critères qui sont le plus souvent appliqués par eux sont les suivantes :

1. Qualité de l'information (ou des données) :

- précision et exactitude de l'information ;

- crédibilité de la (des) source(s) ;

- actualité de l'information.

2. Champ :

- caractère complet de l'information (le sujet est-il traité à fond ?) ;

- exhaustivité de l'information.

3. Pertinence :

- adéquation aux besoins, aux spécifications, à la demande ; information "taillée sur mesure" ;

- degré de saturation - l'information atteint ou dépasse le seuil de tolérance à partir duquel elle ne peut plus être traitée ;

- adéquation aux capacités de l'utilisateur lui-même : langue, niveau de difficulté ;

- place faite aux opinions et aux informations non pertinentes et extérieures au sujet.

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4. Accessibilité :

- délais requis pour obtenir l’information ;

- facilité d’utilisation de l’information reçue (par exemple, présenta- tion matérielle, opérations supplémentaires nécessaires) ;

- facilité d’accès au service (par exemple, minimum de formalités administratives, de paperasserie, de retards dus à la procédure, à la distance, aux circuits) ;

- efforts nécessaires pour obtenir une réponse ; aide reçue pour l’accès et l’utilisation.

5. coûts :

- touts directs d’obtention du service ;

- coûts indirects afférents à l’accès au service, à son utilisation et au traitement ultérieur de l’information.

L’élaboration de critères de sélection est, en l’occurrence, un processus complexe qui nécessite le concours des utilisateurs, des spécialistes de la discipline et des spécialistes de l’information. Les études sur les utilisateurs et la coopération entre les deux catégories de spécialistes sont là aussi indis- pensables. Les critères de sélection des sources sont étroitement liés aux critères d’évaluation des produits et des services ; c’est pourquoi ils sont présentés ici ensemble (l’accent étant mis davantage sur les critères de sélection dans la section A et sur les critères d’évaluation dans la section B ci-dessus). Comme cela a déjà été dit, il faudra s’adapter aux circonstances en tenant compte des objectifs particuliers de telle ou telle unité de consolidation de l’informa- tion. Enfin, les critères d’évaluation par les utilisateurs peuvent également être pris en considération dans les études sur les utilisateurs (sujet 4) et les études de marché (sujet 11).

1 Su estions

Le processus de sélection et les critères d’évaluation sont étudiés de manière assez détaillée dans le Guide (6), chapitres 6 et 7, pages 52 à 82. Certaines énumérations de ces chapitres ont été reproduites dans la description qui précède afin de donner une idée de la façon dont on peut organiser les exposés.

Il peut être utile de rassembler un échantillon des auxiliaires de sélection recensés plus haut, afin de s’en servir comme exemple et de donner aux partici- pants la possibilité de les examiner.

Comme exercice, on peut demander à ces derniers de décrire un ensemble d’outils de sélection et/ou de donner une définition détaillée de la politique de sélection d’une unité de consolidation de l’information, désignée par l’instruc- teur ou choisie par le participant.

Ce sujet peut être traité en trois leçons : éléments du processus de sélection (sujet 5.1), politiques et auxiliaires de sélection (sujets 5.2 et 5.3) et critères d’évaluation (sujet 5.4). Les exposés devraient être illustrés par des exemples puisés dans l’environnement des participants.

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SECTION D : mTHODES ET TECHNIQUES DE TRAITEMENT

CHAPITRE II-6

SIXIEME SUJET : APERCU DES METHODES ET PRODUITS DE LA CONSOLIDATION DE L'INFORMATION

Objectifs et principes de base de l'enseipnement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de donner un aperçu des méthodes à appliquer pour élaborer n’impore quel produit de la consolidation de l’information ;

2. d’examiner les différentes phases de l’analyse et de la synthèse de 1’ information ;

3. de présenter des considérations sur la réorganisation et le ciblage de l’information ainsi que des exemples de divers produits documentaires visant des publics différents.

Ce sujet est la suite logique des deux précédents, consacrés, respectivement, aux utilisateurs (sujet 4) et à la sélection et l’évaluation (sujet S), puisqu’il montre comment les résultats des études sur les utilisateurs et de la sélection des sources servent à élaborer les produits de la consolidation de l’information. Il traite des principes généraux applicables en la matière tandis que les deux suivants (sujets 7 et 8) étudient des produits plus spécifiques. En ce sens, toute cette section (Section D : méthodes et techniques de traitement) passe, en trois sujets, du générique au particulier.

Plan du sujet 6

6.1 Analvse et synthèse de l’information

Processus par lesquels on détermine et isole l’information la plus saillante et on condense et distille l’information analysée. Les différentes étapes de l’analyse et de la synthèse. Rapports avec les critères d’évaluation.

6.2 Ciblane et réorpanisation de l’information

Transformation des résultats des études sur les utilisateurs et de la synthèse de l’information en produits de la consolidation de l’information. Ciblage en fonction des étapes de la diffusion ou du transfert de l’infor- mation. Réorganisation du contenu.

6.3 Exemples de produits de la consolidation de l’information

Exemples de produits ciblés en fonction de divers stades de la diffusion et de divers groupes d’utilisateurs ou organisations.

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Description des principaux thèmes du sujet 6

6.1 Analvse et synthèse de l’information

L’analyse est le processus par lequel on détermine et isole dans une source donnée l’information la plus saillante, la divisant en ses éléments constitutifs sur la base de critères d’évaluation établis à l’avance et des besoins des utilisateurs. En d’autres termes, une fois les sources d’information sélec- tionnées, on doit les examiner afin d’en extraire les principaux éléments d’information qui vont faire l’objet d’une synthèse et/ou d’un reconditionnement. Il s’agit ici d’une analyse évaluative et non d’une analyse visant à déterminer le contenu de 1’ information, comme c’est le cas dans l’indexation. Les critères d’évaluation étudiés à la section 5.4 sont donc indispensables à l’analyse effectuée en vue de la consolidation de l’information.

Après les phases de sélection et d’évaluation, on procède pour finir à l’analyse, puis à la synthèse de l’information afin de l’utiliser pour l’élabora- tion de produits et de services destinés aux utilisateurs. Les problèmes que posent l’analyse et la synthèse commencent bien avant que ces deux processus ne débutent réellement. En effet, ceux-ci ne peuvent se produire dans le vide. Les aspects suivants doivent être préalablement réglés :

1. détermination d’un schéma d’organisation et de systématisation du contenu ou des caractéristiques de l’information devant faire l’objet d’une analyse et d’une synthèse, c’est-à-dire établissement d’une table des matières, d’une classification ou d’un système de codification, d’une typologie ou clé des caractéristiques en fonction desquelles d’abord analyser puis synthétiser l’information ;

2. examen des objectifs, ressources et contraintes dans le cadre desquels l’analyse et la synthèse doivent être faites ;

3. détermination des critères d’évaluation servant de base à l’analyse et à la synthèse.

Sans principes directeurs précis sur ces trois points, aucune analyse ou synthèse significative et rationnelle ne peut être faite.

Bien qu’analyse et synthèse soient étroitement liées (aucune synthèse n’est possible sans une analyse préalable), leurs exigences sont quelque peu différentes et méritent donc qu’on les énumère.

L’analyse nécessite :

- la spécification des sujets à propos desquels l’information sera analysée et extraite d’une série de documents sélectionnés ;

- la spécification d’un plan d’organisation et de systématisation de l’information (tel que décrit ci-dessus) ;

- la spécification des méthodes d’extraction de l’information ou des données pertinentes ;

- l’évaluation et la vérification des informations ou des données extraites et leur répartition en catégories et rubriques.

La synthèse est un processus par lequel on condense et distille l’information analysée provenant d’une ou de plusieurs sources, puis on la présente dans une organisation ou une structure nouvelle en se plaçant d’un point de vue interprétatif ou évaluatif. Elle suit bien entendu l’analyse et nécessite les démarches suivantes :

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- organisation comparée de l'information extraite de nombreuses sources ;

- comparaison des données provenant de différentes sources ; recherche d'un consensus et résolution d'éventuelles contradictions entre les informations ;

- compression ou fusion de l'information en une structure et une forme adaptées au mieux aux utilisateurs et aux utilisations que l'on vise ;

- évaluation du résultat final.

6.2 Ciblage et réorpanisation de l'information

A ce stade, les résultats de l'étude sur les utilisateurs sont connus, l'information est sélectionnée et analysée et le terrain est préparé en vue de la synthèse. Alors commence la tâche difficile et créatrice qui consiste, sur la base de ces résultats, à déterminer et à élaborer des produits documentaires de nature à :

(9 répondre aux besoins non encore satisfaits des utilisateurs dans des disciplines données ou à les anticiper et à faire en sorte, d'une part, qu'ils s'insèrent dans les pratiques de communication des utilisateurs, et

(ii) d'autre part, qu'ils reflètent valablement l'état des connaissances dans ces disciplines.

Les produits de la consolidation de l'information sont donc déterminés en fonction, d'une part, des utilisateurs et, d'autre part, de la meilleure informa- tion dont on dispose sur la discipline considérée. Cela suppose de prendre des décisions concernant :

A. le ciblage en fonction des étapes de la diffusion ou du transfert de l'information ;

B. la réorganisation du contenu de l'information après synthèse.

A. Le ciblane en fonction des étapes de la diffusion ou du transfert de l'information consiste à orienter des produits spécifiques destinés à des publics spécifiques vers telle ou telle étape ou tel ou tel élément du transfert de l'information. Comme cela a été indiqué plus haut (sujet 4.3), on peut distinguer cinq étapes :

1. Sensibilisation : faire découvrir aux utilisateurs l'existence même de l'innovation ou de l'idée. Créer une prise de conscience générale à travers des exemples. Fixer l'attention des utilisateurs et les orienter vers de nouvelles sources d'information plus élaborées.

2. Intérêt/connaissance : stimuler plus avant l'intérêt : donner des détails essentiels sur l'innovation ou l'idée (technologie, par exemple). Faire prendre conscience du savoir, du savoir-faire et des mesures nécessaires pour l'expérimenter et l'adopter. Diriger l'utilisa- teur vers des sources qui l'inciteront à apprendre davantage et à faire éventuellement un essai, puis à décider certaines adaptations.

3. Réaction : rattacher l'innovation ou l'idée aux besoins de l'utilisateur et aux solutions fonctionnelles correspondant à sa situation propre. Informer l'utilisateur de l'intérêt général de l'idée ou de l'innova- tion. Donner suffisamment de détails pour qu'il puisse les comparer avec d'autres faisant déjà partie de son environnement. Le guider vers des

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sources d’information qui l’amènent et l’incitent à procéder à un examen préalable de l’innovation, à l’expérimenter et à prendre une décision à son égard.

4. Mise à l’essai/décision : donner les détails pratiques qui permettront de juger de la performance de l’innovation ou de son applicabilité compte tenu des besoins. Aider l’utilisateur à obtenir des évaluations, c’est-à-dire des indicateurs de l’intérêt particulier que l’innovation pourrait présenter pour lui. L’orienter vers les sources d’information qui faciliteront la mise à l’essai et la décision. Le diriger vers des sources où il pourra obtenir de plus amples détails sur les questions d’ordre technique ou opérationnel.

5. Adoption/confirmation : fournir une information qui confirme la décision de l’utilisateur et qui réduise les discordances. Apporter régulièrement des compléments d’information afin de répondre aux besoins nés d’une modification de l’environnement de l’utilisateur (après adoption). Diriger l’utilisateur vers des sources qui offrent un soutien opération- nel régulier et/ou fournir ces sources.

B. La réorganisation du contenu exige que l’on définisse la méthode et le langage à employer pour présenter aux utilisateurs le contenu de l’information consolidée d’une manière qui soit à la fois la mieux adaptée à leur situation et à leurs besoins et qui favorise la compréhension et l’assimilation de l’information. Plus spécifiquement, il conviendra de déterminer :

- la densité du contenu, c’est-à-dire dans quelle mesure le contenu dispo- nible doit être incorporé au produit (largeur et profondeur du sujet) ;

- le degré d’invariabilité de l’information par rapport au texte original et la mesure dans laquelle il y a lieu de l’enrichir (commentaires, comparai- sons, etc.) ;

- le caractère plus ou moins détaillé de l’information (de spécifique à générale) ;

- le degré de variation de l’ordre de présentation par rapport à l’original ;

- le niveau de technicité (minimal, modéré, élevé, très élevé) ;

- les aspects temporels (opportunité, période à laquelle se rapporte l’infor- mation, fréquence avec laquelle le produit est fourni) ;

- les qualité rédactionnelles (langue, clarté, équilibre, logique de la présentation).

6.3 Exemples de produits de la consolidation de l’information

Un large éventail de produits est disponible ; parmi les principaux types on notera :

- les svnthèses documentaires (reviews) : synthèses critiques, rapports sur l’état de la question ;

- les ravports : rapports d’évaluation, rapports sur le marché et rapports techniques ; bulletins signalétiques et bulletins d’information ;

- les données : compilations et tableaux de données ; résumés, corrélations et synthèses statistiques ; données critiques ;

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- les bases de données : bases de données spécialisées ; base de connais- sances sur un sujet déterminé ;

- les écrits techniques : guides, manuels, modes d'emploi, explications sur un sujet complexe, rédigés dans un style et un langage qui s'adressent à un public d'un niveau donné ; articles de vulgarisation sur un sujet scienti- fique ou technique ;

- les guides et manuels : compilations de données et d'informations essen- tielles sur un sujet ;

- les études critiaues : comparaison de différentes pratiques ou politiques, accompagnée d'une énumération des arguments pour ou contre ; études d'impact et études prospectives ;

- les études à la demande : études évaluatives et compilations effectuées à la demande ; exposés d'information.

Bien entendu, les exigences, critères et procédures varient avec chaque produit. Par exemple, on le verra plus loin (sujets 7 et 8), ils sont très différents selon qu'il s'agit de rédiger une synthèse critique ou un écrit technique. Beaucoup de produits, pour ne pas dire tous, nécessitent, après la synthèse, une réorganisation plus ou moins importante de l'information.

Le tableau 3 (sujet 9) donne une liste générale des produits liés à dif- férents stades de la diffusion ou du transfert de l'information et à différents publics ou organismes.

SuJxestions pratiques relatives à l’orpanisation de l’enseignement

L'analyse et la synthèse de l'information sont traitées au chapitre 8 (p. 82 à 88) du Guide (6), réorganisation et le ciblage au chapitre 5 (p. 47 à 52). L'ouvrage de E.M. Rogers (16) décrit les processus et les étapes de la diffusion de l'information.

On trouvera de nombreux exemples de produits de la consolidation de l'iFfor-,, mation dans l'ouvrage de.J. Valls (13), et notamment dans les appendices (p. 80 -2, 110).

On trouvera dans l'annexe figurant à la fin du présent rapport la liste d'un certain nombre de centres d'analyse de l'information auprès desquels on peut se procurer des brochures et des exemples de produits. H. Lengenfelder (20) a établi un répertoire très complet que l'on pourra aussi consulter. Il serait peut-être bon, pour traiter le présent sujet, de compléter la liste des produits de la consolidation de l'information utilisée par le sujet 2 et de classer ceux-ci en fonction de leur utilité à tel ou tel stade de la diffusion ou du transfert de l'information.

Comme exercice on peut demander aux participants de commencer à élaborer eux-mêmes des produits de la consolidation de l'information en fonction de l'étude sur les utilisateurs (ou des études à l'échelon de la classe) réalisées, en guise d'exercice pour le sujet 4.

Le sujet 6 peut être traité en deux leçons, la première concernant l'analyse et la synthèse de l'information (sujet 6.1) et la seconde sa réorganisation et son ciblage (sujet 6.2). Une séance de démonstration pourrait en outre être organisée afin de présenter et d'étudier divers produits en fonction de divers publics.

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CHAPITRE II-7

SEPTIEME SUJET : SYIVTKESES DOCUMENTAIRES ET PRODUITS CONNEXES

Objectifs et principes de base de l'enseimement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. d'étudier de manière relativement approfondie les synthèses documen- taires et produits connexes puisqu'il s'agit de l'un des produits que les unités de consolidation de l'information et les centres d'analyse de l'information en général élaborent le plus fréquemment ;

2. d'énumérer les caractéristiques et fonctions des synthèses critiques, rapports sur l'état de la question et guides ou manuels ;

3. de fournir des critères permettant d'évaluer les synthèses documentaires.

Le sujet 7 est la suite directe du sujet 6 consacré aux méthodes et produits de la consolidation de l'information.

Il porte sur un exemple spécifique de ce que produisent très couramment les centres d'analyse de l'information, qui sont après tout un type particulier d'unité de consolidation de l'information. Pour produire des synthèses documen- taires, il faut souvent des connaissances spécialisées dans une discipline, mais les spécialistes de l'information peuvent participer au processus et même le diriger. Il importe donc qu'ils sachent ce qu'est une synthèse documentaire, quelles sont ses fonctions et comment l'évaluer.

Plan du sujet 7

7.1 Caractéristiques et fonctions de la synthèse documentaire

7.2

Rôle bibliographique et didactique. Caractère critique. Fonctions rétro- spectives, c'est-à-dire axées sur une discipline ou un sujet. Fonctions actuelles, c'est-à-dire axées sur les utilisateurs.

Rapports sur l'état de la auestion

Accent mis sur le récent, l'actuel. Brève durée utile. Principaux types d'utilisation : état de la technique ; état du marché ; corrélations statistiques.

7.3

7.4

Guides et manuels

Types de guides et manuels : compilations de données critiques et de for- mules ; principes directeurs applicables aux procédures et processus accep- tés, testés ou recommandés ; normes obligatoires et/ou recommandées.

Evaluation des synthèses documentaires

Critères d'évaluation découlant de leur double fonction, à la fois biblio- graphique et didactique.

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Description des Drincipaux thèmes du sujet 7

7.1 Caractéristiaues et fonctions de la synthèse documentaire

La synthèse documentaire est un exposé critique de l'état des connaissances dans une discipline ou un sujet donné ; c'est un examen critique de l'information et de la documentation relatives à une discipline ou à un sujet vu dans une perspective élargie. Dans la gamme des nombreux produits possibles de la consoli- dation de l'information, la synthèse documentaire occupe une place particulière et très importante. Elle constitue le plus haut niveau de retraitement intellectuel de l'information. Bien entendu, nous désignons par là une synthèse critiaue. évaluative et non une simple récapitulation de ce qui a été dit, écrit ou fait et par qui. Dans cette optique, un essai bibliographique, une bibliographie annotée ou un compte rendu de faits n'est pas une synthèse documentaire au sens propre.

La méthode à suivre pour réaliser ce genre de document est en substance celle qui est présentée plus haut en ce qui concerne l'analyse et la synthèse de l'information (sujet 6.1). On distingue deux types de synthèses : (1) les synthèses bibliographiques, axées principalement sur la documentation, qui évaluent les contributions apportées à une discipline ou à un sujet au cours d'une période de temps déterminée (par exemple annuellement) ; et (2) les synthèses didactiques axées sur un sujet, sur un problème scientifique ou technique particulier et sa résolution. Beaucoup de ces produits ont à la fois un rôle bibliographique et didactique, la part des deux éléments variant en fonction de l'objectif que l'on s'est fixé et du public auquel on s'adresse.

Les fonctions ou utilisations de la synthèse documentaire sont de deux types : (i) rétrospectives - indispensables au développement d'une discipline ou d'un sujet et (ii) actuelles - répondant aux besoins d'utilisateurs individuels. Une synthèse peut être délibérément conçue de manière à privilégier telle ou telle fonction ou à encourager telle ou telle utilisation. Parmi les fonctions rétro- spectives, c'est-à-dire axées sur une discipline ou un sujet, figurent les suivantes :

1. évaluation par des pairs de la documentation Dubliée : appréciation de ' ce qui mérite d'être sauvé dans cette documentation ;

2. collation de l'information provenant de différentes sources : cette fonction a une action unificatrice pour une discipline ou un sujet et fournit un cadre conceptuel permanent permettant de bien situer des travaux individuels ;

3. compression des connaissances existantes : extraire des documents uniquement les parties qui contiennent une information nouvelle, en laissant de côté celles qui ont trait aux vérifications, discussions, méthodes, etc. déjà connues ou subsumées ;

4. substitution aux documents orimaires en tant que trace écrite : rempla- cement de nombreux documents éparpillés par un seul ;

5. perception des discinlines naissantes : en regroupant divers travaux, une synthèse peut fort bien permettre de se rendre compte de la naissance d'une nouvelle discipline ;

6. orientation de la recherche et des travaux : suggestions concernant les travaux futurs.

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Parmi les fonctions actuelles, c'est-à-dire axées sur les utilisateurs, figurent

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

les suivantes :

notification avisée de la documentation publiée : permet aux utilisa- teurs de se concentrer sur les documents les plus substantiels ; résumé de ce qui mérite d'être connu ; auxiliaires de sélection ;

signalement courant de la documentation publiée dans des domaines connexes : permet aux utilisateurs de suivre les progrès réalisés dans les domaines voisins du leur ; d'un grand intérêt pour l'enrichissement mutuel des disciplines ou sujets différents ;

base d'une recherche documentaire : sert de point de départ à la recherche de documents plus récents, non encore recensés ;

recherche de techniques nouvelles : aide l'utilisateur à résoudre les problèmes méthodologiques dans son propre travail, en fournissant des données, des auxiliaires de référence ;

orientation initiale dans un domaine nouveau : donne des informations didactiques et bibliographiques de base permettant de poursuivre les travaux sur une discipline nouvelle ou un sujet nouveau ;

auxiliaire pédanopiaue : complète les manuels ou même s'y substitue ;

rétroaction : donne au chercheur une idée de la réaction suscitée par ses propres travaux publiés (fonction très recherchée) ;

inspiration : suggestions et idées pour les travaux ultérieurs ; incitation à mettre en pratique les résultats des recherches.

7.2 RaDpOrtS sur l'état de la auestion

Il s'agit d'un type de synthèses qui n'ont pas une portée générale, ni une orientation rétrospective, mais qui mettent l'accent sur le récent, l'actuel. Leur but est de donner à l'utilisateur, lorsqu'elles lui parviennent, la description d'une situation très récente. Le facteur temps joue donc davantage dans ces rapports que dans les synthèses traditionnelles, si bien qu'ils sont surtout un outil de signalement courant. C'est pourquoi ils sont souvent publiés sous forme de documents informels, établis à la demande, s'adressant à un public restreint, vendus à un prix élevé et devenant assez vite périmés.

Ce type de rapport est utilisé surtout pour faire le point d'une technique ou donner des informations récentes sur un marché, une entreprise industrielle ou commerciale ou une branche d'activité. En voici quelques principaux types et utilisations :

1. Etat de la technique : les rapports de ce type résument, comparent et évaluent les progrès, les caractéristiques et/ou les utilisations d'une technologie, d'un produit ou d'un processus technologique. Selon l'utilisa- tion à laquelle ils sont destinés et le public auquel ils s'adressent, ils privilégient certains aspects :

- la technique et l'ingénierie : rapports s'adressant au personnel technique et plus particulièrement aux ingénieurs. Utilisés surtout pour la concep- tion, l'élaboration des recommandations d'achat en vue d'une implantation, la comparaison des caractéristiques et des options possibles, et pour se tenir au courant des progrès de la technologie ;

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- l'utilisation : rapports s'adressant aux utilisateurs de la technologie. Mettent l'accent sur la description détaillée, les caractéristiques, les conditions et les aspects économiques de l'utilisation (et non pas la conception technique, comme dans le cas précédent) ; comprennent une étude comparative de la fiabilité, de la durabilité, de la complexité, des conditions préalables d'utilisation, des caractéristiques techniques ;

- la pestion : rapports s'adressant aux décideurs d'un niveau élevé (hauts fonctionnaires, législateurs, délégués, représentants des pouvoirs publics, planificateurs, responsables du financement). Mettent l'accent sur l'impact (social, environnemental, économique, etc.) ; exigences stratégiques et comparaisons ; considérations politiques ; dimensions internationales ; expérience acquise dans d'autres pays, notamment dans des situations analogues, etc.

2. Etat du marché : ces rapports résument l'état d'une entreprise, d'une branche d'activité ou d'un marché sous les angles suivants : assise financière, aspects économiques, profitabilité, implantation, croissance, caractéris- tiques, lacunes, tendances, potentiel, etc. Comme les rapports sur l'état de la technique, ils peuvent être orientés vers des utilisations et des clientèles différentes. Ils sont principalement utilisés dans les décisions et la planification relatives aux marchés, les considérations relatives à la concurrence et aux débouchés, etc.

3. Corrélations statistiques : établies dans une gamme étendue de domaines techniques, commerciaux, démographiques, scientifiques et autres ; expres- sément conçues et évaluées de manière à mettre en évidence l'interdépendance des tendances, situations et résultats ; peuvent accompagner l'un quelconque des types précédents de rapports ou être autonomes, avec ou sans interpréta- tion, et servir à mettre au courant des décideurs. ,1

7.3 Guides et manuels

Un guide ou manuel est une synthèse axée sur des données critiques, (structures chimiques, formules mathématiques et autres) et/ou des principes directeurs applicables aux procédures, techniques, processus et normes acceptés et testés. Ils jouissent d'une grande popularité et sont largement utilises, en particulier dans les sciences, en technologie, dans l'industrie, no&mnent manufacturière, les soins de santé, etc. Les principaux types de guides et manuels sont :

1. Les compilations de données critiques et de formules sur une substance, un processus, une observation et/ou un phénomène donnés, qui sont utili- sées principalement en science et en technologie pour l'expérimentation, les calculs au stade de la conception, la construction, les considéra- tions relatives à la sécurité, l'entretien, le remplacement, les compa- raisons, etc. Les publications de données évaluées provenant des archives de sciences sociales ou des résultats de recensements appartiennent aussi à cette catégorie.

2. Les principes directeurs applicables aux procédures et processus acceptés, testés et/ou recommandés, qui sont des aides à la décision sur le plan opérationnel et aussi à l'apprentissage. Ils vont des opuscules du genre "... en quatre leçons" aux livres et manuels du type "comment . ..". et aux ouvrages dans lesquels sont examinées dans le détail les options possibles quant à des processus donnés.

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3. Les descriptions et/ou répertoires des normes à appliquer dans un domaine donné : normes obligatoires (pour une installation électrique, par exemple) ou normes recommandées (pour un travail bibliographique). Il peut s'agir de tableaux, de descriptions ou d'analyses visant à favoriser une harmonisation et des interconnections.

7.4 Evaluation des synthèses documentaires

Dans bien des cas, les unités de consolidation de l'information envisagent d'utiliser des synthèses existantes provenant de diverses sources. Dans ce cas, il faut les évaluer aussi rigoureusement que les documents primaires. Par ailleurs, il faut aussi évaluer les synthèses produites par ces unités. Il importe donc, dans les deux cas, de définir des critères d'évaluation.

La plupart des critères applicables à l'appréciation par des pairs et à l'évaluation des sources d'information, qui sont énoncés plus haut (sujet 5.4) s'appliquent aussi à l'évaluation des synthèses documentaires. Toutefois, dans leurs cas, il s'y ajoute quelques autres critères du fait du double caractère qui leur est propre et de leurs fonctions multiples (voir le sujet 7.1). Ces critères supplémentaires sont les suivants :

1. exhaustivité : mesure dans laquelle le sujet, en même temps que la documentation qui s'y rapporte, est couvert ; degré de pénétration ;

2. perspective : objet, direction, orientation ; degré de pertinence par rapport au sujet et par rapport au public ;

3. analvse : détail, profondeur et largeur de l'analyse ; mesure dans laquelle l'information a été recueillie de différentes sources ; étendue de l'évaluation dans l'analyse ;

4. synthèse : degré de compression obtenu et relations établies ; mesure dans laquelle le document se substitue à l'information et à la documen- . e . tation anterieures ; p ouvoir déductif ; information tirée de disciplines voisines ; étendue de l'évaluation dans la synthèse ;

5. valeur ajoutée : disciplines naissantes repérées, hypothèses ou théories nouvelles avancées ; suggestions pour des travaux futurs (recherche, mise en pratique, etc.) ; source d'inspiration, d'incitation ;

6. utilité : mesure dans laquelle le document peut remplir des fonctions multiples (par exemple, celles qui sont énumérées plus haut en 7.1) et pas seulement une ou deux.

Sumzestions pratiques relatives à l'organisation de l'enseipnement

Le chapitre 9 (p. 88 à 95) du Guide (6) indique les différents types de synthèses documentaires (reviews) et les critères servant à leur évaluation, tandis que le chapitre 7 (p. 73 à 84) de ce même ouvrage en donne trois exemples.

On peut, si cela n'a pas déjà été fait à propos d'un sujet précédent, rassembler un certain nombre de synthèses, guides ou manuels et rapports sur l'état de la question que l'on présentera et étudiera à titre d'exemple.

S'il existe un centre d'analyse de l'information à proximité, une visite peut en être organisée afin d'en étudier les produits, notamment sous l'angle du présent sujet et du suivant. A ce stade, les participants devraient être suffisam- ment familiarisés avec la consolidation de l'information pour observer d'un oeil critique les processus en jeu et poser des questions judicieuses.

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On peut, en guise d'exercice, demander aux participants de décrire les produits élaborés par le centre d'analyse de l'information visité et les processus qu'il utilise, ou de rédiger une courte synthèse critique sur un sujet qui leur est familier en partant d'un certain nombre d'articles et de documents proposés par l'instructeur.

Le sujet peut être traité en deux leçons, la première portant sur les fonctions des synthèses documentaires, les différents types de synthèses, leur rôle et leur évaluation, la deuxième axée sur des exemples spécifiques de rapports sur l'état de la question, de guides ou manuels et de synthèses critiques.

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CHAPITRE II-8

HUITIEME SUJET : REDACTION TECHNIOUE ET VULGARISATIOIV

Objectifs et principes de base de l'enseipnement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. d’ étudier en détail la rédaction technique en tant que l’une des principales techniques de production d’information consolidée destinée à un large usage ;

2. de définir les éléments à considérer dans le choix du public visé et des sources et les principes de rédaction à appliquer ;

3. d’établir un ensemble de critères d’évaluation de la rédaction technique.

Deux catégories de produits d’information consolidée, considérées comme les principales, font l’objet d’une étude approfondie, la synthèse documentaire (sujet 7) et la rédaction technique, qui est examinée ici. Tandis que les synthèses sont plutôt destinées à des spécialistes et à un public très versé dans une discipline, la rédaction technique s’adresse à des non-initiés, à un public peu averti du sujet concerné. Ces deux types de produits permettent de toucher des milieux très divers.

Plan du sujet 8

8.1 La rédaction technique et la vulparisation scientifiaue et technique

Orientation et but de la rédaction technique. Souci du message à transmettre. Facteurs à prendre en considération : public cible et psychologie humaine ; sujet et sources ; message et utilisation ; principes de rédaction.

8.2 Public cible et sources

Caractéristiques du public qu’il faut essayer de comprendre ; facteurs tangibles et intangibles. Sources d’information utiles. Rôle des spécialistes de disciplines en tant que sources d’information.

8.3 Principes de rédaction et évaluation

Rôle des principes généraux d’une bonne rédaction. Principes spécifiques : exactitudes, progression logique, simplicité, choix des mots, style, langue, analogie et sensibilité. Critères applicables à l’évaluation de la rédaction technique dans toutes les langues.

Description des DrinciDaux thèmes du sujet 8

8.1 La rédaction techniaue et la vulparisation scientifiaue et techniaue

Si une grande partie de la documentation scientifique et technique contient une information potentiellement utile à un public plus large que le spécialiste directement concerné, la plus grande partie de cette information n’est à la portée que de rares initiés. Cela tient en partie à la complexité des sujets traités, mais aussi, dans une grande mesure, à la manière dont cette documentation est rédigée. La terminologie et le style des articles scientifiques et techniques sont

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un sérieux obstacle à un large usage. Et pourtant, il y a de nombreuses circons- tances dans lesquelles les progrès de la science et de la technologie peuvent se concrétiser par des applications extrêmement utiles dans la vie courante ou pour la prise de décisions. Aussi ressent-on, depuis longtemps, la nécessité de produire des écrits qui “traduiraient.” la documentation et l’infermation scienti- fiques et techniques dans un style, une forme et une langue à la portée d’autres personnes que les spécialistes de la discipline ou des esprits particulièrement cultivés. Le nom générique de ce travail de traduction ou de transformation est rédaction technique, mais l’expression “vulgarisation scientifique” est souvent utilisée.

Le but de la rédaction technique est de favoriser une application efficace et une plus grande compréhension des connaissances et des progrès scientifiques et techniques. Il s’agit, par cette opération, de réorganiser l’information scienti- fique et technique pour la mettre à la portée d’un public donné. En d’autres termes , la rédaction technique garantit qu’un message est reçu, compris et assimilé de telle manière qu’il puisse être utilisé par le plus grand nombre de personnes appartenant à un groupe social ou à un public donné, dans un laps de temps aussi bref que possible. Les principes de la rédaction technique, qui s’appliquent dans un cadre plus étendu que la consolidation de l’information, revêtent pour celle-ci une importance considérable. Parmi les principaux aspects qui doivent être pris en compte dans la préparation d’écrits techniques, mentionnons notamment ceux-ci :

- Public cible et DSvChOlOPie humaine : à qui doit être adressé le message ?

- Sujet et sources : sur quel thème ou quel sujet portera le message et à partir de quelle(s) source(s) sera-t-il élaboré ?

- Messape et utilisation : quel message veut-on faire passer et pour quel usage ?

- Principes de rédaction : comment faire passer le message ?

8.2 Public cible et sources

Le but de la rédaction technique est d’atteindre un public donné. Par conséquent, la préoccupation dominante d’un bout à l’autre du processus est la prise en considération d’un public ; il s’agit de tenter de surmonter les problèmes linguistiques et les barrières psychologiques liés à ce public.

Les caractéristiques importantes du public cible qu’il faut essayer de comprendre sont innombrables. Elles peuvent être choisies parmi les variables considérées dans les études sur les utilisateurs et les utilisations (sujet 4.3 : les méthodes à appliquer pour ces études sont exposées en 4.4).

Il faut considérer non seulement les facteurs tangibles mais aussi ceux qui sont intangibles, tels que le respect et la valorisation de la dignité humaine, la prise de conscience des sensibilités, des styles de vie, etc. Il conviendrait également de tenir compte du fait que l’esprit humain ne peut traiter qu’un volume limité d’information à la fois, qu’une surabondance de faits ou d’idées dans un espace restreint rend la compréhension difficile et que la rédaction doit être dans les limites de la compréhension.

Le sujet d’un écrit technique peut découler d’une étude sur les besoins d’information d’un public, être donné par un organisme ou s’imposer de lui-même devant les progrès réalisés dans un domaine, l’existence d’un produit ou d’un processus, etc.

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Dans tous les cas, il faut sélectionner les sources à partir desquelles on travaillera ; il va de soi que les critères et processus de sélection examinés plus haut (sujet 5) s'appliquent également en l'espèce. On pourra utiliser l'une des sources suivantes ou une combinaison de ces sources :

- documentation ouverte : revues, livres, monographies, actes, etc. ;

- documentation éphémère : rapports ;

- documentation interne propre à tel ou tel organisme (entreprise, institut, organisme officiel) : comptes rendus de laboratoire, mémorandums et rapports internes, spécifications de travail, correspondance, plans, etc. ;

- spécialistes de la discipline : entretiens avec des scientifiques, des ingénieurs et d'autres spécialistes.

Toutes ces sources doivent être choisies et évaluées en fonction des critères définis plus haut (5.4). Toutefois, nous allons nous attarder quelque peu sur la dernière, à savoir les spécialistes de la discipline. Les rédacteurs techniques ont habituellement une certaine formation scientifique ou technique, mais en aucune manière ils ne peuvent être spécialistes de toutes les disciplines dans lesquelles ils sont appelés à travailler. Ils doivent le plus souvent compter sur les spécialistes de la discipline pour les explications techniques. Il se peut aussi qu'ils soient souvent amenés à interroger des spécialistes de la discipline (par exemple des ingénieurs travaillant sur un projet ou un produit) en tant que seule source d'information. Il est donc nécessaire de mettre au point des techniques d'interview qui suscitent la réaction qui convient et, en outre, fassent comprendre aux spécialistes de la discipline l'importance de la rédaction technique, et même la leur fassent apprécier, de telle sorte que les rédacteurs techniques et la rédaction technique soient mieux acceptés.

8.3 Principes de rédaction et évaluation

Tous les détails d'un sujet scientifique ou technique ne peuvent pas et ne doivent pas être présentés dans un écrit technique. Beaucoup n'intéressent pas un public donné, ou sont sans rapport avec l'utilisation considérée. A cet égard, il est d'une importance primordiale de sélectionner avec précision les détails ou le message que l'on veut faire passer. Les principes du ciblage et de la réorganisa- tion de l'information énoncés dans le cadre du sujet 6.2 trouvent ici leur application.

Avant de passer à la rédaction proprement dite, il convient de construire un plan clair et précis du message. Le plan aide en même temps à centrer le produit sur le message et à organiser la présentation.

Pour être efficace, la rédaction technique généraux d'une bonne

doit respecter les principes rédaction dans la langue concernée, de même que d'autres

principes plus spécifiques, notamment les suivants :

1. exactitude : s'assurer que la documentation sélectionnée rédaction technique

pour la est exacte, d'après l'information la plus récente

dont on dispose ;

2. progression loniaue : suivre une progression logique de la pensée ;

3. simplicité : rester simple ;

4. choix des mots : choisir les mots qui répondent à une communication précise, éviter le jargon ;

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5. style et langue : choisir le style et la langue convenant le mieux à une communication directe et efficace en évitant le style littéraire ;

6. analopie : donner généreusement des exemples qui sont familiers au public visé ;

7. sensibilité : respecter toute restriction et tenir compte de la sensibilité du public.

L'évaluation de la rédaction technique dans une langue donnée devrait avant tout, être soumise aux critères d'une bonne rédaction dans cette langue. Les langues diffèrent, et les critères aussi. Ne pouvant indiquer ces critères pour différentes langues, nous nous limiterons à en exposer quelques-uns qui sont applicables à l'évaluation de la rédaction technique dans toutes les langues. Il est clair qu'ils ont un rapport étroit avec les principes de rédaction décrits plus haut.

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

Sujet ou thème : Est-il bien choisi ? Clairement délimité ? Degré de détail ? Détails nécessaires, détails inutiles. Est-il simple ?

Messape : Y a-t-il un centre d'intérêt ? Un thème central ? Un fil directeur ? Ce message, ou un autre sur ce sujet, répond-il à un besoin ? L'intention et la signification du message sont-elles claires ?

Public : Le message s'adresse-t-il à un public, un niveau, un groupe social identifiable ? Convient-il à ce public ? Est-il à sa portée ?

Exactitude : Ce qui est écrit est-il exact ? Concret ? Fiable ? Y a-t-il des hypothèses ou des conclusions purement spéculatives ? Si oui, sont-elles clairement signalées comme telles ?

Logiaue de la présentation : Est-elle logique ? Cohérente ? Les faits, les idées... s'enchaînent-ils, allant du plus simple au plus complexe ? L'enchaînement des idées est-il facile à suivre ? Toutes les parties I s'insèrent-elles bien dans le tout ?

Terminologie : Quelle est la part de jargon technique ? Les mots nouveaux sont-ils signalés et définis ? Sont-ils facilement accep- tables ? Des mots familiers sont-ils utilisés d'une manière inhabituelle ou spécialisée ?

Langue : La langue utilisée est-elle la langue "parlée" courante ? La langue littéraire ? Ou est-ce celle qui est utilisée dans les textes juridiques, commerciaux ou les textes techniques officiels ? Les phrases sont-elles assez courtes ? Le sujet, le verbe et les compléments sont-ils bien articulés ?

: Style Le style est-il celui qui convient ? Suscite-t-il l'intérêt ? L'ennui ? Le titre est-il bon ? L'introduction et la conclusion sont- elles rigoureuses ? Utilise-t-on la voix active ? Y a-t-il une unité de ton 7 De temps ? Y a-t-il de l'humour ? Y a-t-il un élément d'intérêt humain ?

Analogies : Y a-t-il des exemples ? Sont-ils bien choisis, correspondant à l'expérience du public ? Les quantités sont-elles présentées à l'échelle humaine, faciles à saisir ?

Sensibilité : Les réalités culturelles, économiques, sociales et politiques sont-elles prises en considération ? Y a-t-il une quelconque atteinte aux conventions linguistiques, sociales, ou de même nature ? Les aspects moraux et éthiques sont-ils pris en compte ? L'ensemble est-il stimulant et inspirant ?

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11. Conditionnement : La présentation graphique, sonore ou visuelle est-elle soignée (impression, graphismes, illustrations... ou, lorsqu’il s’agit de moyens audiovisuels, image, son film) ? La tâche est-elle rendue facile au lecteur (spectateur, auditeur) ? La présentation est-elle attrayante ?

Suggestions Dratiaues relatives à l'organisation de l'enseipnement

Les principes de la rédaction technique et les critères d’évaluation sont énoncés, et illustrés de deux exemples, dans le chapitre 10, pages 94 à 112, du Guide (6). Un certain nombre d’autres exemples sont donnés en divers endroits du livre de Valls (13).

Le Biopas Handbook (7), le Windpump Handbook (8) et le Cooking Stove Handbook (9) publiés par 1’Unesco sont de bons exemples de produits d’information consolidée fondés sur les principes de la rédaction technique. Ces Guides sont destinés à être très largement utilisés par les communicateurs, par exemple les agents de vulgarisation.

S’il existe, non loin du lieu où le cours sera dispensé, des services de vulgarisation ou des services de santé publique créateurs de produits d’informa- tion consolidée (brochures), il serait opportun d’en prévoir la visite à ce stade afin de donner aux participants une idée de la mise au point et de la diffusion de ces produits. Une autre solution consisterait à inviter un représentant de ces services à faire un exposé et une démonstration devant la classe.

Les participants pourraient être invités à rédiger un écrit technique à partir de sources fournies par le moniteur. Ils peuvent même être mis en compéti- tion pour déterminer le produit garantissant la meilleure réception du message. Le moniteur peut aussi choisir un message et laisser les participants sélectionner les sources pertinentes, puis faire la synthèse de l’information qui en découle et créer un produit de grande diffusion.

Cet enseignement peut être donné en deux leçons : la première portant sur la notion de rédaction technique, le public visé et les sources, et la deuxième sur les principes de rédaction et les critères d’évaluation. On pourrait en outre organiser un atelier où des exemples de rédaction technique pourraient être analysés ou réalisés.

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SECTION E.: SORTIE

CHAPITRE II-9

NEUVIEME SUJET : LE CONDITIONNEMENT DE L'IlWORMATIOB : SUPPORT ET PRESENTATION

Objectifs et principes de base de l'enseimement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de présenter les concepts et les effets fondamentaux du conditionnement de l'information, en insistant sur la nécessité de lui accorder une grande attention ;

2. d'indiquer les différentes catégories de support et de mode de présen- tation ainsi que leurs caractéristiques ;

3. de décrire un certain nombre d'exemples de produits et de supports adaptés à des situations données.

Les activités de consolidation de l'information ne s'achèvent pas avec la synthèse et la réorganisation de l'information. Il est nécessaire également de choisir minutieusement le support et le mode de présentation appropriés pour le conditionnement de l'information. Aujourd'hui, de plus en plus de nouveaux types de supports viennent s'ajouter à l'imprimé. L'étude du conditionnement portera par conséquent non seulement sur l'imprimé, mais aussi sur nombre d'autres supports.

Il découle de ce qui précède qu'il sera possible de choisir parmi une large gamme de produits pour améliorer la compréhension, l'acceptation et l'utilisation d'une information consolidée. L'examen de ces produits sera rapproché des études sur les utilisateurs (sujet 4).

Plan du sujet 9

9.1

9.2

9.3

ConceDts. effets et importance du conditionnement

Définition du conditionnement ainsi que du support et du mode de présenta- tion. Amélioration de l'utilisation, de l'assimilation et de la remémoration. Questions posées.

Supports et présentation de l'information

Influence de la technologie moderne sur les supports. Catégories de supports utilisés. Présentation de l'information consolidée et principes de nature à en améliorer l'acceptation et l'utilisation.

Choix de produits et de supports

Exemples de produits convenant pour des phases déterminées de la diffusion ou du transfert de l'information. Liste de produits possibles sur différents supports.

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Description des principaux thèmes du sujet 9

9.1 Concepts. effets et importance du conditionnement

Le conditionnement de l’information consiste à enregistrer, à disposer et à présenter matériellement l’information sur un support donné et sous une forme donnée. Par support de l’information on désigne l’objet matériel sur lequel l’information est enregistrée, affichée ou présentée. Par mode de présentation (format), on entend l’agencement et la disposition de l’information dans un produit donné, sur un support donné.

Le choix des aspects du conditionnement suppose que l’on détermine le support et le mode de présentation de l’information consolidée. La question centrale est donc la suivante :

Quels supports et modes de présentation de l’information consolidée faut-il utiliser pour favoriser l’utilisation d’un produit et contribuer à la com- préhension, à l’assimilation et à la remémoration de son contenu par les utilisateurs 1

Le mode de COnditiOMement de l’information ne peut en améliorer le contenu, mais il peut à coup sûr en faciliter l’utilisation, l’assimilation et la remémo- ration. Certes, un livre ou une brochure ne devrait pas être jugé à sa couverture, mais une couverture bien conçue, une présentation attrayante, une disposition rationnelle, des caractères lisibles et la présence d’illustrations... sont autant d’éléments de nature à en favoriser l’accueil et la diffusion, de même qu’à en faciliter la lecture, l’assimilation et la remémoration. Le conditionnement de l’information est souvent un facteur déterminant de l’acceptation ou du rejet de l’ensemble, avant même tout examen du contenu, et il influe certainement sur l’étendue de son utilisation. Au même contenu correspondront, selon son condi- tionnement, un usage, un taux d’assimilation et un taux de rappel différents.

Malheureusement, les principes d’un bon conditionnement ne sont pas souvent appliqués dans la pratique. Trop fréquemment, les produits sont indéchiffrables, illisibles, surchargés, sans attrait, dénués d’harmonie... voire franchement laids. La principale raison invoquée en est le coût, mais bien souvent le prix de revient est le même, que le produit soit bien ou mal conditionné. Etant donné que le conditionnement a une influence certaine sur l’acceptation et l’utilisation d’un produit, il convient dûment de se préoccuper du choix du support et de la présentation.

9.2 Support et présentation de l’information

Les technologies du moment ont toujours influé sur les modes de condition- nement de l’information. Nous connaissons aujourd’hui une véritable révolution technologique dans ce domaine.

Les technologies de l’impression, dont l’influence a été prédominante pendant un demi-millénaire, ont connu des mutations profondes au cours des 25 dernières années, à la mesure de celle qui a conduit de l’avion des frères Wright au vaisseau spatial. Et des technologies nouvelles sont venues supplanter, voire remettre en question l’imprimerie : le film, le disque sonore, la cassette... et aujourd’hui la bande vidéo et le vidéodisque... Par ailleurs, 1 ‘ordinateur et d’autres technologies électroniques ont marqué durablement de leur empreinte le conditionnement de l’information.

Toutefois, ce qui est le plus révolutionnaire, ce n’est pas le progrès exceptionnellement rapide enregistré dans l’une quelconque de ces technologies, mais c’est la combinaison (par le truchement des technologies de l’électronique) des moyens de production, de traitement et de conditionnement de l’information avec ceux qui en permettent la diffusion et l’affichage, c’est l’intégration de

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ces différents moyens, telle qu'elle intervient dans la radio et la télévision, la recherche en ligne, les communications par satellite, le télétexte (pages de texte sur écran TV) et le vidéotex (interaction avec une base de données par l'inter- médiaire du téléphone et de la télévision), etc. Cet emploi intégré de techno- logies différentes a un effet très profond sur la production, le traitement et l'utilisation de l'information sous tous leurs aspects. Il a par conséquent un impact considérable (heureux ou néfaste) sur notre civilisation, sur la manière dont nous communiquons et dont nous agissons, et partant, sur la manière dont nous vivons.

Il existe un bon nombre de supports et comme nous l'avons signalé, d'autres sont sans cesse mis au point, par conséquent le choix est vaste. Les principales catégories de supports de l'information sont :

1. L'imprimé, subdivisé en :

la. Copie-papier lb. Microforme (microcopie)

2. Les supports audiovisuels, subdivisés en :

2a. Supports visuels - images fixes 2b. Supports visuels - images en mouvement 2c. Supports sonores 2d. Toute combinaison des trois précédents

3. Les supports électroniques - radio, télévision, ordinateurs, télécommunications

4. La communication interpersonnelle (en tant que support)

Pour chacun de ces supports, les impératifs, les critères, les procédés et la technologie sous-tendant la création et, surtout, les facteurs économiques, diffèrent.

Il est évident que ces supports peuvent faire l'objet de combinaisons diverses. Le choix des supports en vue de la consolidation de l'information doit être orienté vers l'utilisateur - et non vers le support. Dans cette démarche, il est bon de partir des êtres humains, avec leurs facultés et leurs besoins, et de rechercher ensuite le support et le mode de présentation qui conviennent.

De même, de nombreux modèles peuvent être utilisés pour l'agencement et la disposition de l'information consolidée sur un support quelconque. Il est clair que le choix de la présentation dépend du support utilisé. Toutefois, pour que ce choix soit judicieux et contribue à améliorer le traitement de l'information par le cerveau humain (cognition, compréhension, association, mémorisation et remé- moration), il existe quelques principes applicables à n'importe quel support. Il convient notamment de se conformer à des principes bien connus de nature à rendre le contenu du produit :

1. Plus facile à lire : lorsqu'il y a traitement de l'information par le cerveau à la lecture.

2. Plus facile à voir : . . . à la visualisation.

3. Plus facile à entendre : . . . à l'écoute.

4. Plus facile à identifier : reconnaissance des éléments clés de l'information.

5. Plus facile à mémoriser : associations visuelles ou auditives.

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Au moment de prendre une décision, il convient de se demander si le support et le mode de présentation considérés contribuent à renforcer la lisibilité, la visibilité, etc. Le choix du mode de présentation doit tenir compte, non seulement des impératifs du support matériel, mais aussi :

Ci> du contenu et de la nature de l’information à présenter ;

(ii) des utilisateurs et de leur environnement ;

(iii) des moyens ou voies de diffusion de l’information et d’accès de l’utilisateur à cette information.

On peut améliorer le traitement de l’information par le cerveau humain en choisissant un support et une présentation adaptés à tel ou tel utilisateur et à telle ou telle utilisation. Les décisions relatives au conditionnement (support et présentation) sont donc loin d’être secondaires et doivent être prises avec autant de soin que celles qui concernent le contenu du produit.

9.3 Choix de produits et de supports

Le tableau 3 donne des exemples de produits d’information consolidée convenant : (i) aux différentes phases de la diffusion ou du transfert de l’infor- mation (examinées dans le cadre du sujet 4) et (ii) à différentes catégories d’utilisateurs (organismes et individus).

Le tableau 4 donne des exemples de produits d’information consolidée utili- sant différents supports. Les données présentées dans ces deux tableaux sont assez explicites pour se passer de commentaires.

Sunnestions Dratiaues relatives à l'orpanisation de l'enseimement

Le conditionnement de l’information (support et présentation) est traité au chapitre 5, pages 47 à 63 et au chapitre 11, pages 113 à 142 du Guide (6). Le chapitre 11 donne des exemples de différents types de présentation. On trouvera d’autres exemples en divers endroits du livre de Valls (13).

L ’ ouvrage de W. Saffady intitulé Video-Based Information Svstems (21) constitue un excellent catalogue des différentes technologies et de leurs applications.

Les produits d’information consolidée présentés à titre d’exemple dans le cadre des précédents sujets peuvent être réutilisés ici pour étudier différents supports et/ou modes de présentation et faire ressortir les caractéristiques de nature à améliorer l’utilisation et l’assimilation de l’information et celles qui ont un effet contraire.

Les participants pourraient être invités à concevoir et réaliser plusieurs brochures ou enregistrements qui s’adresseraient chacun à un public différent ou répondraient à une situation différente qu’ils peuvent rencontrer dans leur environnement.

Cet enseignement peut être présenté en deux leçons : la première décrira les différents supports et types de présentation, dont l’importance sera mise en relief (sujets 9.1 et 9.2) ; la deuxième expliquera en détail l’éventail des choix possibles entre divers supports et modes de présentation (sujet 9.3). A ce stade, on exploitera largement les exemples de produits que l’on aura réunis.

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TABLEAU 4 : EmMPLES DE PRODUITS D'INFORMATION CONSOLIDEE SUR DIFFERENTS SUPPORTS

Support Aspect Produit

Imprimé - papier, copie-papier

Document non périodique (aspect temporel)

Publication en série (aspect temporel)

Imprimé - film

Microforme

Imprimé - support électronique

Ecran cathodique

__-____----------------

Matériel Enregistrement sonore

Messages téléphoniques enregistrés (diffusion)

Radio (diffusion)

Synthèse critique ou état de la question

Brochure Monographie Rapport technique Manuel pratique (exploitation, . entretien, processus) Guide Manuel technique Manuel d'enseignement ; cours Dépliant questions-réponses Compilation de données ; données

critiques Résumé statistique Exposé d'information ;

résumé évaluatif Répertoire ; réponses évaluatives Orientation ; réponses évaluatives Listage ; l'un quelconque des

produits ci-dessus

Bulletin de liaison, bulletin de signalement

Revue périodique Rapport - mensuel, trimestriel... Résumés ou bulletins périodiques

Microfilm ) l'un quelconque Microfiche ) des produits Carte à fenêtre ) ci-dessus Microtexte >

Recherche en ligne - références, paragraphes

Graphismes Tableaux Bulletin de liaison vidéo

-------------------

Bande ) d'un cours, exposé Cassette ) d'information, Disque ) guide, etc.

Exposé d'information ; résumé Service question-réponse Bulletin de liaison Ligne directe d'information

expresse

Résumé ; cours Bulletin de liaison Emission de radio

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Support Aspect Produit

Matériel visuel Iconographie et graphisme

Matériel audiovisuel

Film

Vidéo

Télévision (diffusion)

__-_-_-_----_-----

Démonstration En un lieu fixe

Itinérante

Communication De groupe interpersonnelle (diffusion)

Individuelle (diffusion)

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Photographie Dessin, diagramme Affiche Placard Diapositive Transparents Tableaux ; figures

Projection cinématographique Montage audiovisuel Hologramme

Vidéocassette Vidéodisque

Résumé . conseils Bulletin de liais&

cours ;

exposé d'information Emission de télévision

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Modélisation - processus, procédures, applications

Equipements d'essais/de laboratoire Installations d'essais Usine pilote Exposition

Unité mobile de démonstration Maquette

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Conférence/causerie Séminaire/conférence Cours

Consultation/conseils directs Correspondance Entretien téléphonique Visite à domicile

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CHAPITRE II-10

DIXIEME SUJET : DIFE'USIOH DES PRODUITS DE LA CONSOLIDATIOH DE L'INFORMATIOIIS

Objectifs et principes de base de l'enseignement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. d’exposer les concepts généraux associés à la diffusion de l’information et à la communication ;

2. d’énumérer et d’étudier en détail un certain nombre de voies de dif- fusion de l’information, y compris des voies non traditionnelles.

Ce sujet complète et achève la description des processus de la consolidation de l’information. Il traite de la diffusion des produits résultant des processus étudiés dans les sujets 5 à 9 et décrit tout un éventail de voies de diffusion de l’information, y compris des voies non traditionnelles telles que la diffusion de personne à personne, afin de montrer que la diffusion ne se limite pas à la seule distribution de brochures ou de produits imprimés, mais que le choix des voies appropriées suppose une certaine créativité.

Plan du sujet 10

10.1 Concepts et problèmes de la diffusion

Composantes de la diffusion. Distinction entre diffusion et communication, Importance d’une diffusion active.

10.2 Voies de diffusion

Enumération des principales voies de diffusion de l’information, y compris la diffusion de personne à personne, la diffusion faite par des personnes à un groupe, la diffusion en des points névralgiques, la diffusion interne, les dépôts locaux, les médias, la diffusion par la poste, le téléphone et les réseaux d’ordinateurs.

DeSCriDtiOn des orincipaux thèmes du sujet 10

10.1 Concepts et DrOblheS de la diffusion

La diffusion consiste à acheminer l’information vers les utilisateurs par des voies déterminées. En termes plus concrets, elle revient à propager, distri- buer et fournir des produits et services d’information. La communication est un concept étroitement lié mais plus vaste : elle signifie littéralement mettre en commun l’information et suppose un certain degré d’efficacité sur le plan de la réception. Pour mieux expliquer cette différence, on peut dire par exemple qu’un produit d’information peut être diffusé sans pour autant que l’information soit nécessairement communiquée au récepteur. Toute communication suppose toutefois la diffusion d’un produit quel qu’il soit (même s’il s’agit de connaissances per- sonnelles). La distinction n’est pas purement philosophique. On peut agir sur la diffusion par divers moyens, dont certains contribuent plus que d’autres à une communication efficace.

Le problème lié à la diffusion de l’information est le suivant : le vieil adage selon lequel “A bon vin point d’enseigne” ne s’applique généralement pa9 aux

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produits et services d’information. Le travail d’une unité de consolidation de l’information ne se termine pas avec la fabrication d’un produit ou la fourniture d’un service. Il doit également comprendre une diffusion active et efficace, c’est-à-dire le choix de voies de diffusion convenant à un public donné et visant à une communication efficace et à une utilisation fructueuse de l’information. S inon, la plupart des produits offerts ne quitteront pas leurs étagères et les services demeureront inutilisés. Sans cesse cependant et partout dans le monde, des systèmes d’information négligent de tenir suffisamment compte de ce facteur. Le drame est que bien souvent le produit ou service considéré n’est pas intrin- sèquement mauvais. Ce qui est à blâmer c’est l’absence de diffusion ou son insuffisance, situation que l’on observe aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement.

Ces points seront examinés plus en détail à propos du marketing de l’infor- mation (sujet ll), considéré comme concept pouvant contribuer à l’efficacité de la communication des produits et services de la consolidation de l’information.

10.2 Voies de diffusion

Les sont :

1.

2.

3.

4.

5.

6.

7.

8.

9.

10.

On

principales voies de diffusion des produits d’information consolidée

la diffusion de personne à personne : produits fournis personnellement aux utilisateurs, soit à leur demande, soit en prévision d’un besoin ;

la diffusion faite par des personnes à un grouse : produits fournis à un groupe d’utilisateurs à l’occasion d’une réunion ou d’une démons- tration par exemple ;

la diffusion en des points névralgiques : produits placés à des endroits névralgiques pour que les utilisateurs puissent se servir eux-mêmes ;

la diffusion interne : institution de fonctions distinctes de diffusion - distribution ou références par exemple - au sein d’un organisme ;

les dépôts locaux : arrangements de coopération conclus avec des systèmes d’information ou services de bibliothèques locaux ;

les médias : produits fournis et/ou annoncés par le truchement de la presse écrite - journaux et magazines - ainsi que de la radiodiffusion - radio et télévision ;

la diffusion Par la poste : envois directs personnalisés ou envois adressés à des destinataires anonymes ou à des collectivités ;

le téléphone : diffusion d’informations expresses destinées au grand public par ligne directe ou communication de personne à personne avec possibilité de retour de l’information ;

les réseaux informatisés : produit diffusé par des ordinateurs reliés à des réseaux de télécommunication ; consultation en ligne de bases de données ; courrier électronique ; téléconférence informatisée ;

Diverses combinaisons de ces différentes voies de diffusion

trouvera ci-après de plus amples détails sur chacune de ces voies de diffusion.

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1. La diffusion de personne à personne. Les produits sont fournis person- nellement aux utilisateurs, soit à leur demande, soit en prévision d’un besoin. Pour être efficace, cette méthode exige bien plus que la simple remise des produits, une distribution de tracts faite au coin d’une rue, par exemple. Si on y inclut le dialogue, la consultation et une information en retour de la part de l’utilisateur, c’est alors la méthode la plus efficace qui puisse exister. Toutefois, c’est aussi la méthode la plus coûteuse et celle qui prend le plus de temps ; elle exige une préparation sérieuse et ne convient pas à la diffusion de masse. Comme toujours, il y a des avantages et des inconvénients : grande effi- cacité, mais coût élevé et application laborieuse.

2. La diffusion faite par des personnes à un groupe. Les produits sont fournis à un groupe d’utilisateurs, à l’occasion d’une réunion, d’une conférence, d’un séminaire, d’une démonstration, etc. Les possibilités d’échanges personnels et de retour de l’information demeurent. Cette méthode exige elle aussi une préparation attentive, car elle implique une participation et ne se limite pas à la remise du produit. Elle permet d’atteindre un public plus nombreux que la méthode précédente, est très efficace mais reste coûteuse.

3. La diffusion en des points névralgiques. Les produits sont placés à des endroits névralgiques pour que les utilisateurs puissent se servir eux-mêmes : lieux de travail, lieux de culte, stands construits spécialement, magasins, salles de réunion, lieux d’épreuves sportives, restaurants, etc. Chaque lieu doit être très soigneusement choisi et expérimenté. L’intérêt porté à un produit est largement déterminé par l’endroit où il est placé et la façon dont il est disposé. Même lorsque l’endroit est bon, il ne suffit pas d’y déposer une pile de dépliants ou de brochures. Il faut encore attirer l’attention des passants par des affiches, etc. Les affiches murales elles-mêmes peuvent être un produit apposé sur des murs, en des points névralgiques.

4. La diffusion interne. Une unité de consolidation de l’information peut instituer une fonction distincte de diffusion interne (tel qu’un service de dif- fusion). Un certain nombre de services peuvent être créés à cet effet : réfé- rentes, orientation, réponse aux questions, photocopie, etc. La politique à suivre à ce sujet devra être soigneusement définie.

5. Les dépôts locaux. Il s’agit de distribuer des produits en vertu d’arrangements de coopération conclus avec un système d’information ou une bibliothèque qui n’est pas directement associé avec l’unité de consolidation : bibliothèque succursale, service de vulgarisation, laboratoire, établissement d’enseignement, bureau d’information des administrations, etc. Créer une formule de coopération est une condition du succès. Si l’organisme en question a un intérêt dans le produit, la distribution a plus de chances d’être réussie. Cet intérêt doit être dûment démontré et expliqué ou l’intéressement faire partie intégrante du produit.

6. La presse écrite. Les journaux locaux, les revues spécialisées, les magazines nationaux et autres médias écrits peuvent être très efficaces pour la diffusion au grand public, en particulier au stade de la prise de conscience. Cependant, il faut que les produits soient spécifiquement adaptés aux moyens d’information quant à la longueur, au style narratif, etc. La publicité par les médias devrait aussi être envisagée comme voie de diffusion. D’une autre façon, les affiches murales sont aussi un moyen d’information qui a fait ses preuves. Il en est de même des romans-photos. En plus des journaux, il faut donc prendre en considération d’autres moyens d’information imprimés.

7. La radiodiffusion. La radio et la télévision sont un autre moyen de diffusion qui offre des possibilités considérables et qui a fait ses preuves. La radio, en particulier, atteint les régions les plus reculées et les plus pauvres de la plupart des pays en dévelappement, tandis que la télévision est très répandue dans les agglomérations, même dans les taudis. Les émetteurs-récepteurs

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ont été utilisés avec succès pour l’enseignement à distance. Des émissions de radio spéciales contenant des informations utiles sur la culture, 1’ élevage et d’autres activités agricoles ont eu beaucoup de succès auprès des agriculteurs à travers le monde. De même, des émissions éducatives de télévision ont été très bien accueillies partout où elles sont été diffusées. Cependant, malgré les possibilités qu’elle offre, la radiodiffusion a été relativement négligée dans la consolidation de l’information.

Il convient d’accorder à la radiodiffusion un rang de priorité élevé parmi les voies de diffusion des produits de la consolidation de l’information. Des émissions de radio et de télévision, ou de simples synopsis, peuvent être mis au point et largement distribués à des stations de radiodiffusion. Une unité de consolidation n’a pas besoin de s’engager dans la radiodiffusion ou l’industrie du spectacle pour diffuser l’information : des synopsis suffisent.

8. La diffusion par la poste. Expédier les produits par la poste est un autre moyen populaire et efficace de diffuser l’information (à condition, bien sûr, que les services postaux fonctionnent bien). Cependant, il faut accorder beaucoup d’attention à l’établissement de listes d’adresses. Les envois adressés par exemple à des destinataires anonymes comme 1 ’ “occupant de 1 ‘appartement.. . ” ou à des établissements et non pas aux personnes qui y travaillent sont inefficaces : ils risquent fort d’être mis au rebut ou de ne pas atteindre la personne recher- chée. Il est souvent difficile d’établir et de tenir à jour une liste d’adresses ; c’est pourtant une tâche fondamentale car elle garantit qu’un produit donné atteint bien la personne visée.

9. Le téléphone. Le téléphone est un moyen de diffusion très efficace car il permet une communication interpersonnelle directe et le retour de l’information est immédiat (à condition, bien sûr, que les utilisateurs aient facilement accès aux appareils et que le réseau téléphonique fonctionne sans trop de problèmes). Des “lignes directes” peuvent être établies à l’intention du grand public ; un message préenregistré est délivré sur composition d’un numéro. Ainsi, dans un certain nombre de villes, des lignes “médicales” ont obtenu un grand succès et sont largement utilisées. Des médecins ont enregistré sur cassette des informa- tions relatives à de nombreux problèmes de santé choisis parmi ceux à propos desquels ils sont le plus souvent consultés, y compris des problèmes délicats sur lesquels les gens hésitent à poser des questions. Les listes des sujets traités sont largement diffusées, notamment sous la forme de publicité dans les journaux. L’usager compose le numéro, une personne répond et passe la cassette sur le sujet demandé. Le succès de ce service tient au fait qu’il protège l’anonymat et la vie privée des usagers et que son coût ne dépasse pas celui d’une communication téléphonique.

10. Les réseaux informatisés. La diffusion de l’information par un ordina- teur relié à un réseau de télécommunication est aussi une méthode très efficace. (Certes, il faut au préalable qu’il existe un réseau d’ordinateurs accessible ; il en existe beaucoup dans des pays développés et certains ont été mis en place dans des pays en développement, comme le Mexique et le Brésil.) Ce service assure non seulement la consultation en direct de bases de données, mais aussi des télé- conférences informatisées et le courrier électronique. Là où ils existent, ces réseaux offrent de grandes possibilités de diffusion de l’information consolidée.

Suggestions pratiques relatives à l'organisation de l'enseipnement

Le problème de la diffusion est traité en même temps que celui du marketing au chapitre 12 (p. 143 à 153) du Guide (6).

On trouvera une bonne étude des divers processus de diffusion dans l’ouvrage de J. Rowley et C. Turner intitulé Dissemination of Information (22).

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On peut demander aux participants de choisir quelques produits à titre d’exemples et de mettre au point plusieurs méthodes pour les diffuser. L’exercice serait plus intéressant s’il pouvait être exécuté en conditions réelles, c’est-à-dire en prenant des produits véritables et en demandant aux participants d’en concevoir et d’en assurer véritablement la diffusion.

A ce point du cours, l’instructeur souhaitera peut-être passer en revue tous les processus qui auront été étudiés et montrer leur interaction au cours de l’élaboration d’un produit donné. On pourra en outre étudier comment des décisions concernant un processus influent sur les autres.

D’autre part, un rapprochement pourra une fois de plus être établi entre le processus de diffusion et les résultats des études sur les utilisateurs et l’information en retour reçue d’eux.

Le sujet 10 peut être traité en deux leçons, la première consacrée aux concepts et voies de diffusion, la seconde à une récapitulation des rapports existant entre tous les processus, suivie d’une discussion de type atelier sur les exercices effectués par les participants.

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SECTION F : GESTION

CHAPITRE II-11

ONZIEME SUJET : MARKETING DE L'IIWORMATION

Objectifs et Drincipes de base de l'enseipnement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de fournir une définition des concepts de marketing et d’établir un lien entre le marketing et les avantages de la consolidation décrits plus haut (sujet 3) ;

2. de décrire l’ensemble d’activités que suppose le marketing ;

3. d’étudier les problèmes que pose l’application des concepts du marketing aux systèmes d’information.

Il s’agit de fournir aux gestionnaires des unités de consolidation de 1’ information comme aux spécialistes de l’information un ensemble de concepts qui leur permettent d’unifier leurs activités de consolidation de l’information et de planifier leurs stratégies en la matière. Il serait tout à fait possible de présenter un ensemble de principes de marketing au début du cours plutôt que vers la fin. Nous avons toutefois rapproché ce sujet du suivant, consacré à la gestion, afin de souligner que le marketing constitue l’une des principales activités de gestion.

Plan du sujet 11

11.1 Qu’est-ce que le marketing ?

Définition du marketing. Traiter le marketing de l’information comme un échange d’avantages - établir la liste de ces avantages. Distinction entre marketing et vente. Traiter la promotion comme l’un seulement des éléments du marketing.

11.2 Activités de marketing

Le marketing est fondamentalement orienté vers le client (l’utilisateur). Composantes du “marketing mix” : étude de marché ; mise au point de produits ; communication ; facteurs économiques et fixation des prix ; diffusion.

11.3 Problèmes du marketing de l’information

Attention insuffisante portée au marketing de l’information pour des motifs liés à : la formation des spécialistes de l’information, une certaine gêne à l’égard du marketing et une opposition d’ordre philosophique.

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DescriDtion des principaux thèmes du sujet 11

11.1 Qu’est-ce que le marketing ?

Le marketing est un ensemble d’activités visant à satisfaire par l’échange les besoins d’information de l’être humain ; il suppose de considérer l’ensemble du service ou du produit d’information du point de vue du résultat final, c’est-à-dire de l’utilisateur ou de l’utilisation.

Le marketing de l’information suppose un échange d’avantages ; les utili- sateurs bénéficient des avantages récapitulés dans la présentation du sujet 3 et au tableau 2 ; l’unité de consolidation de l’information obtient le soutien de l’utilisateur, une justification de ses activités et un soutien financier.

Le marketing est une activité très répandue, qui est largement acceptée, en particulier dans le monde des affaires et celui de la production. Il s’est acquis une respectabilité universitaire, puisqu’on trouve dans de nombreux pays des cours et des départements de marketing, et il s’étend désormais aux activités à but non lucratif et au secteur public, établissements d’enseignement, programmes gouver- nementaux, musées, et même bibliothèques et systèmes d’information. Les concepts du marketing ont été appliqués avec beaucoup de succès à l’élaboration d’une philosophie du marketing et d’approches spécifiques adaptées aux organisations à but non lucratif et aux organismes publics (23). Le marketing des produits et services d’information est relativement nouveau et pas encore très développé, mais les concepts généraux restent valables.

Le marketing se distingue de la vente. Vendre, c’est par exemple posséder une voiture automobile et chercher un acheteur. Faire du marketing, c’est observer par exemple les besoins d’une population en matière de transports, puis concevoir et offrir une solution, qu’il s’agisse d’une automobile, d’un moyen de transport collectif, d’une bicyclette ou d’un avion. On vend des automobiles et l’on assure le marketing d’un moyen de transport. On vend ou on offre une brochure (c’est-à- dire un produit d’information) sur le séchage solaire du riz et l’on assure le marketing d’une méthode qui permet d’accroître la productivité et de produire à moindres frais du riz en tant que culture de rapport. On vend des livres, des brochures, des index mais on assure le marketing de solutions à un problème et des avantages à tirer de l’utilisation de l’information (voir le tableau 2). La différence est fondamentale.

Le marketing est un ensemble d’activités décrites ci-après. La promotion n’est qu’une de ces activités. Faire du marketing c’est beaucoup plus que faire de la promotion et de la publicité. Réaliser une brochure de luxe sur un produit ou un service d’information, faire de la publicité, en parler.. . tout cela pourrait et devrait faire partie du marketing. Cependant, on aurait tort de considérer que toute activité de promotion ou même une campagne de promotion, si élaborée soit- elle, est en soi du marketing. Malheureusement, très souvent dans les milieux de l’information et de la documentation, on entend dire “nous assurons le marketing de nos produits et services d’information” et on ne trouve rien de plus qu’une brochure décrivant le produit ou le service offert, ce qui n’est pas du marketing ; autrement dit, la promotion en tant que telle n’est pas du marketing. Cette distinction est aussi fondamentale que celle qui existe entre vente et marketing.

11.2 Activités de marketing

Le marketing est orienté vers le client (l’utilisateur) et non vers le produit. L’approche contemporaine du processus est simple :

1. déterminer les clients (utilisateurs) auxquels on s’adressera ;

2. s’ informer le mieux possible de leurs besoins, au moyen, par exemple, d’études sur les utilisateurs (sujet 4) ;

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3. essayer de répondre à ces besoins au moyen de produits et/ou services appropriés, dont l’on fera valoir, par une bonne communication, les avantages et les utilisations et que l’on mettra à la disposition de l’utilisateur au bon moment et au bon endroit (sujet 3 et sujets 6 à 10).

Le marketing implique toutes les composantes de ce que les spécialites appellent le “marketing mix”, soit :

1. L’ étude de marché - analyse de la clientèle (groupes d’utilisateurs), caractéristiques, besoins, similarités, contraintes et facteurs économiques (sujet 4).

2. Le produit - mise au point d’un produit ou service tenant compte des résultats de l’étude de marché ; ciblage ; essai du produit ; étude d’autres produits possibles ; adaptation si nécessaire (sujets 6 à 8).

3. La communication - information des utilisateurs sur les avantages et utilisations des différents produits ou services ; éducation des utilisateurs ; promotion (sujet 3).

4. Les aspects économioues - détermination des coûts ; fixation des prix (même si l’on décide d’offrir un service gratuitement aux utilisateurs, on fixe ainsi son prix), analyse des facteurs économiques, par exemple analyse coût/utilité (sujet 12).

5. La diffusion - fourniture du produit ou du service de manière efficace, au bon moment et au bon endroit (sujet 10).

La consolidation de l’information devrait tenir compte de tous ces éléments. Partant de cette conception moderne du marketing, un directeur (ou une directrice) de l’information avisé(e) concevra la structure de son système de manière à donner au marketing toute l’importance qu’il mérite. Cette fonction devrait être entiè- rement intégrée aux autres processus du système.

11.3 Problèmes du marketing de l’information

Malgré l’importance manifeste de la diffusion active de l’information (sujet 10) et de son marketing, les systèmes d’information ne tiennent pas suffisamment compte de ces fonctions essentielles. Pourquoi ? Quels sont les problèmes qui se posent ? On peut en discerner trois :

Premièrement, la tradition et la formation des documentalistes et des bibliothécaires. La diffusion active et le marketing ne faisaient pas et ne font toujours pas partie intégrante du métier et de la formation prodiguée. On part toujours de l’hypothèse que les utilisateurs trouveront seuls le chemin d’un système d’information si celui-ci leur offre un produit, une collection ou des services satisfaisants. C’est parfois vrai mais le plus souvent faux. Répétons-le, beaucoup de spécialistes de l’information sont convaincus que, s’il est bien ciblé et s’il est exécuté par des professionnels, un produit ou service sera largement utilisé. En pratique, cependant il manque quelque chose à ce postulat ou à cette conviction. Généralement, en effet, un produit ou un service n’est largement utilisé que si un effort conscient et délibéré est fait pour en assurer le marketing et en faire connaître les avantages aux utilisateurs potentiels.

Deuxièmement, la gêne des documentalistes et bibliothécaires à l’égard d’une diffusion active et du marketing de l’information. On peut la paraphraser ainsi : “Il y a quelque chose de vaguement immoral, ou à tout le moins de déplaisant dans le marketing de l’information.” Immoral ? Non. Il ne faut pas confondre marketing et agressivité commerciale déployée pour faire vendre des produits ou services parfois assez piètres - ce serait un contre-sens total, le marketing étant tout

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autre chose. Déplaisant ? C’est possible, mais seulement dans la mesure où tout problème complexe et tout travail difficile peut être déplaisant. Ces attitudes sont non seulement erronées mais également dommageables, aussi bien pour le service que pour ses utilisateurs.

Troisièmement, il existe parfois une opposition d’ordre philosophique à la diffusion active de l’information et en particulier au marketing, pour le motif qu’ils introduisent un élément commercial dans un travail d’information. L’argu- ment est que les aspects commerciaux (qui font intervenir des considérations de marché, de coût, de prix, de valeur reçue, d’échange, etc.) ont un effet de distorsion sur les produits et services d’information qui devraient être jugés en fonction de leur valeur intrinsèque propre. Le marketing suppose sans aucun doute des considérations de coût et des considérations économiques concernant aussi bien les systèmes d’information que les utilisateurs et, dans ce sens, il a des aspects commerciaux, mais pas au point de faire abstraction du reste. Lorsque, par choix politique, des systèmes d’information sont intégralement et en permanence subven- tionnés et n’ont pas à rendre de comptes sur des questions de coût, de coût- efficacité, de coût-utilité et d’avantages pour les utilisateurs, cette philoso- phie se justifie et il ne faut pas la contester. Quand par contre une telle politique n’est pas appliquée, il est dommageable de ne pas tenir compte du marché et cette philosophie est déplacée. C’est donc une question non pas de philosophie mais de politique. Tout dépend de la politique sur laquelle reposent un système d’information donné en général et les unités de consolidation de l’information en particulier. Un système d’information ne peut s’offrir le luxe de négliger les questions de marché et les aspects économiques et commerciaux connexes que s’il est intégralement subventionné et qu’il n’a pas à rendre de comptes. De tels systèmes ont certainement leur place. La Bibliothèque d’Alexandrie en est un superbe exemple. Mais l’immense majorité des unités de consolidation de l’informa- tion ne bénéficie pas d’un tel soutien.

Pour dire les choses carrément, une unité de consolidation de l’information qui ne s’occupe pas de la diffusion active et du marketing des produits et services qu’elle offre est inévitablement vouée à l’échec.

Sungestions matiques relatives à l'orpanisation de l'enseipnement

Le chapitre 12 (p. 147 à 155) du Guide (6), traite de manière assez détaillée de la question du marketing et notamment des activités examinées plus haut (sujet 11.2).

Comme lectures complémentaires on peut suggérer l’excellent ouvrage de Kotler (23) qui traite du marketing dans les organismes à but non lucratif en général, c’est-à-dire, dans un éventail d’organismes plus vaste que le cadre limité des unités de consolidation de l’information et des centres de documen- tation. Les descriptions qu’il contient, ainsi que les exemples et justfications qu’il donne sont toutefois valables pour le marketing de l’information.

Les deux ouvrages suivants peuvent également être utiles :

- Cronin, B. (dir. publ.) The Marketing of Librarv and Information Services (24), recueil de textes publié par 1’ASLIB.

- Yates, B. (dir. publ.) Marketinp of Information Services (25), où l’on trouvera le texte de communications faites à un atelier régional de 1’Unesco qui s’est tenu en Australie.

Comme exercice, on peut demander aux participants de définir une stratégie complète de marketing des produits qu’ils ont eux-mêmes guise d’exercice ou utilisés comme exemples.

conçus précédemment en On peut aussi diviser la classe en

groupes, chacun s’occupant de l’une des activités de marketing énumérées, puis

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tous intégrant leurs suggestions dans le cadre d'un grand atelier sur la stratégie du marketing. Les résultats des études sur les utilisateurs peuvent de nouveau être utilisés pour l'analyse de marché.

La question du marketing peut être traitée en deux exposés et un atelier. Le premier exposé porterait sur le sujet 11.1, relatif aux concepts du marketing, et aborderait le sujet 11.2 sur les activités de marketing. Le second terminerait l'étude du sujet 11.2 et comprendrait une discussion des problèmes de marketing (sujet 11.3). L'atelier peut être consacré à la discussion et/ou à la réalisation des exercices suggérés plus haut.

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CHAPITRE II-12

DOUZIEME SUJET : GESTIOIV D'DlKE UNITE DE CONSOLIDATIOR DE L'IlWORMATION

Objectifs et principes de base de l'enseipnement

Cet enseignement a pour objectifs :

1. de définir les activités de gestion et de recenser les fonctions inter- venant dans la gestion des unités de consolidation de l’information ;

2. de réfléchir au problème déterminant du financement, de recenser les besoins dans ce domaine et d’étudier les lieux d’implantation possibles d’une unité de consolidation de l’information ;

3. d’examiner la question de la dotation en personnel du point de vue des compétences, des conditions nécessaires pour retenir le personnel recruté et de la formation ;

4. d’exposer les besoins correspondant aux différentes étapes de l’évolu- tion d’une unité de consolidation de l’information.

Cette question fait ici l’objet d’un examen relativement long et approfondi car une gestion judicieuse est absolument indispensable au bon fonctionnement d’une unité de consolidation de l’information. Les participants devraient être sensibilisés à la complexité et à l’importance de cette activité. Il est manifes- tement impossible d’examiner ici les besoins particuliers de telle ou telle unité dans tel ou tel environnement ; aussi nous bornerons-nous à des considérations générales. Mais cela n’empêchera pas d’étudier des exemples spécifiques puisés dans l’environnement de l’élève.

Plan du sujet 12

12.1 Eléments de la pestion d’une unité de consolidation de l’information

Définition de la gestion. Principes de gestion communs à toutes les unités. Recensement des fonctions de gestion : définition des objectifs, formulation des politiques, planification, allocation des ressources, établissement d’un budget, dotation en personnel, contrôle, évaluation, représentation et communication.

12.2 Financement et lieu d’implantation

Le financement , aspect décisif de la consolidation de l’information. Frais de planification, de mise en route et d’exploitation. Considérations financières dans la fixation des prix et contrôle des dépenses. Lieux d’implantation possibles d’une unité de consolidation de l’information.

12.3 Dotation en personnel et compétences dans la disciDline

Taille de l’unité et besoins en personnel. Rôle des spécialistes de la discipline. Conditions nécessaires pour attirer et retenir un personnel compétent. Formation du personnel.

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12.4 Cvcle de vie d’une unité de consolidation de l’information

Les organismes créés par l’homme en tant que systèmes vivants. Exigences propres à chaque stade de la vie d’une unité : la préplanification ou l’idée première, la planification, la mise en route, la phase opérationnelle et l’expansion, l’autofinancement, la cessation éventuelle des activités.

DescriDtion des DrinciDaux thèmes du sujet 12

12.1 Eléments de la pestion d’une unité de consolidation de l’information

Les structures de gestion et d’administration des activités diffèrent d’un organisme à l’autre, mais il y a un certain nombre de principes généraux qui sont (ou du moins devraient être) communs à tous.

La gestion est le processus par lequel les décisions sont prises et exécu- tées au sein d’un organisme. Elle tend à une utilisation judicieuse des moyens et des ressources en vue de la réalisation des objectifs de l’organisme. Plus précisément, elle consiste à tranformer des ressources humaines, physiques et économiques en unités dynamiques qui réalisent leurs objectifs de telle sorte que ceux qui ont bénéficié du service offert soient satisfaits et que ceux qui l’ont fourni éprouvent un sentiment d’enthousiasme et de fierté devant le travail accompli.

La gestion d’une unité de consolidation de l’information comprend les fonctions

1.

suivantes :

2.

choix et clarification des objectifs, définition des priorités (qui peuvent être fixées par la direction de l’institution de tutelle) ;

planification stratégique et formulation des stratégies de marketing, prévision ;

3.

4.

5.

planification opérationnelle et programmation des tâches pour l’en- semble des activités, des produits et des services ;

formulation d’orientations concernant les activités de l’unité ;

dotation en personnel, et notamment sélection, formation et administra- tion du personnel ;

6.

7.

8.

9.

10.

11.

12.

établissement du budget, justification du budget ;

mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation des plans ;

affectation des ressources ;

contrôle du personnel et de l’utilisation des ressources ;

évaluation périodique de l’unité sous tous ses aspects ;

justification et représentation de l’unité ;

communication au sein de l’unité, avec les clients et avec les instances supérieures.

Même si l’importance que l’on accorde à chacun d’eux varie d’un organisme à l’autre, tous les aspects de ces activités se retrouvent sous une forme ou une autre, soit dans la gestion immédiate de l’unité, soit dans celle des instances supérieures de l’institution dont elle relève.

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Pratiquement aucune unité de consolidation de l’information n’est en mesure de fonctionner de manière autonome. La plupart, sinon toutes, s’inscrivent dans un contexte plus vaste, celui de l’institution de tutelle. Bien entendu, le cadre et les objectifs généraux de cette dernière déterminent les objectifs, le rôle, le financement, la dotation en personnel et le fonctionnement de l’unité. Ainsi, toutes les fonctions de gestion de l’unité sont subordonnées à celles de l’insti- tution dont elle relève. Cela vaut en particulier pour le financement, comme on va le voir ci-après.

12.2 Financement et lieu d’implantation

Le financement constitue l’aspect le plus critique et le plus délicat des unités de consolidation de l’information, quel que soit leur lieu d’implantation. La consolidation de l’information est une opération coûteuse qui nécessite un financement suffisant et soutenu. Comme il ne peut être question d’exposer ici les besoins financiers d’une unité en particulier, il suffit de dire que les fonds nécessaires sont généralement destinés à faire face aux dépenses suivantes :

1. Frais de planification :

- études de faisabilité ; - études sur les utilisateurs - étude et analyse de marché ; - conception.

2. Frais de mise en route de l’unité :

- mise au point des fonctions, des produits et des services ; - lancement et essais ; - développement du marché et marketing ; - investissement en installations, en outils et en équipement ; - recrutement, formation du personnel et éducation.

3. Frais d’exDloitation :

- rémunération du directeur, des cadres et du personnel auxiliaire ;

- honoraires des spécialistes de la discipline consultés, dans le cas où ils seraient employés de manière périodique ;

- dépenses d’acquisition des sources d’information nécessaires, ou d’accès à ces sources ;

- dépenses liées à des fonctions déterminées ;

- dépenses de marketing ;

- dépenses d’éducation permanente du personnel.

Les fonds nécessaires pour faire face à toutes ces dépenses peuvent atteindre un montant considérable. Dès lors, il n’est pas rare de solliciter plusieurs sources de financement.

Pour les frais de planification et de mise en route, l’aide financière d’organismes nationaux et internationaux (autres que l’institution dont l’unité relève directement ou qui la parraine) est indispensable. Cette assistance reste nécessaire durant une période d’un à trois ans. Pour en bénéficier, il faut soumettre un bon projet, dont l’élaboration exige un travail préliminaire impor- tant et minutieux. Le bon projet est celui qui établit la nécessité de l’unité, justifie l’approche choisie, décrit les méthodes envisagées et démontre que l’unité aura la compétence voulue pour exécuter les tâches prévues.

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Pour les frais d’exploitation, l’unité dépend du concours financier de l’institution qui la contrôle ou la parraine. Dans certains cas, cette aide couvre la totalité des dépenses. Souvent, cependant, il faut, trois ou quatre ans après la mise en service de l’unité, mettre en oeuvre des programmes permettant de recouvrer tout ou partie des coûts. Il arrive que l’unité doive viser un auto- financement quasi intégral. Il lui faut, en ce cas, accorder la plus grande attention aux éléments suivants :

- politiques de fixation des prix et élasticité des prix ;

- répartition des frais d’exploitation sur une clientèle suffisamment importante de façon à bénéficier des avantages de l’économie d’échelle (redevance modique perçue sur un grand nombre d’usagers = recettes suffisantes) ;

- contrôle rigoureux des dépenses internes qui doivent être réduites au minimum, et efficience maximale des opérations ;

- mise en commun des ressources avec d’autres systèmes d’information ; mise en place d’un système de mise en commun des ressources et de l’exploitation.

Les problèmes financiers exigent une planification réaliste ; il convient, par exemple, de commencer : (i) à un niveau modeste, (ii) en développant de manière prudente et judicieuse les fonctions et les produits, (iii) en mettant immédiatement l’accent sur le marketing et (iv) en demandant, pour un coût modique ou différé, l’aide de spécialistes de la discipline employés par l’organisme de tutelle pour l’élaboration des produits.

Le financement amène évidemment à se poser la question suivante :

Où convient-il d’implanter une unité de consolidation de l’information ?

La réponse que l’on peut faire ici est nécessairement générale - la décision < dépendra en effet des circonstances propres à chaque cas.

Toute unité de consolidation de l’information doit travailler en collabora- tion directe ou indirecte avec un organisme dont la vocation coïncide avec la matière ou le domaine dont elle s’occupe. Elle a en effet besoin du concours des spécialistes de la discipline autant que d’une aide financière. L’expérience montre que la collaboration la plus fructueuse est établie avec :

- un institut de recherche spécialisé (tel que le Tata Energy Research Institute en Inde, d’où viennent de nombreux exemples cités ici (7 à 11)) ;

- une institution universitaire de recherche qui rassemble de nombreux spécialistes d’une discipline et possède de vastes ressources en ma- tière d’information (telle que l’Institut asiatique de technologie de Thaïlande (13)) ;

- un institut et un réseau de recherche agronomique reliés à des services de vulgarisation (tels que le Centre international d’agriculture tropicale de Colombie, décrit en même temps qu’un certain nombre d’autres centres dans la publication faisant l’objet de la rubrique no 26 de la bibliographie) ;

- un institut ou un organisme international s’occupant d’un seul produit (tel que l’Institut de recherche sur le caoutchouc de Malaisie (26)).

Dans tous ces exemples, l’intégration entre l’unité de consolidation de l’information (souvent dénommée centre d’analyse de l’information) et l’institu- tion de tutelle a été parfaitement réussie. Une perception claire des objectifs,

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l’apport de compétences dans la discipline et la fourniture d’un soutien finan- cier, tous ces atouts offerts par les institutions de tutelle ont joué un rôle absolument déterminant dans le fonctionnement exemplaire de ces centres.

Dans un contexte plus vaste, des unités de consolidation de l’information peuvent être rattachées à des services de vulgarisation agricole, comme il en existe dans beaucoup de pays, ou à des services de santé publique. Ces services ont en effet pour principale fonction de fournir des informations. A leur tour, les unités de consolidation de l’information peuvent beaucoup les aider à s’acquitter de cette tâche.

12.3 Dotation en personnel et compétences dans la discipline

De nombreuses unités de consolidation de l’information sont de petite dimension ; certaines mêmes sont exploitées par une seule personne. Il faut parfois confier à un petit nombre de personnes, voire à une seule, les fonctions décrites ci-après. Dans ce cas, les besoins en personnel doivent être exprimés en termes de compétences requises plutôt que d’effectif. Le personnel d’une unité doit comprendre :

- un directeur capable de gérer l’unité, de la représenter, et d’en avoir une vision prospective ;

- un ou plusieurs spécialistes de l’information ;

- un ou plusieurs spécialistes de la discipline (consultants ou collabora- teurs permanents ou extérieurs) ;

- un personnel technique de soutien, selon la nature des tâches techniques à accomplir.

La possibilité de bénéficier du concours de spécialistes de la (des) discipline(s) ou du domaine dont traitent les produits élaborés par les unités de consolidation de l’information est un aspect déterminant. Il n’est pas nécessaire d’avoir, au sein de l’unité, à la fois des spécialistes de l’information et des spécialistes de la discipline. Ce qui est impératif, c’est que l’unité puisse faire appel à des spécialistes de la discipline lorsqu’elle en a besoin. Cette condition est souvent difficile à remplir étant donné que le temps de ces spécia- listes est limité. Par conséquent, il faut à tout prix les utiliser de façon efficace, leur épargner toute perte de temps et ne ménager aucun effort pour leur faciliter la tâche. D’où l’importance des relations avec l’organisme de tutelle.

Cependant, le recours à des collaborateurs extérieurs employés à temps partiel a ses limites. Aucune unité ne peut fonctionner uniquement avec du personnel employé à temps partiel. Il est indispensable d’avoir des cadres employés à plein temps ; leur effectif varie selon l’ampleur des activités. Mieux vaut employer à plein temps des spécialistes de l’information et à temps partiel des spécialistes de la discipline, que le contraire. Bien entendu, la meilleure solution serait d’employer les uns et les autres à plein temps, mais, dans la plupart des cas, cela est difficile à réaliser.

Pour attirer et retenir un personnel permanent de spécialistes de l’infor- mation, les conditions minimales suivantes doivent être réunies :

- des traitements adéquats, comparables à ceux qui sont versés aux autres cadres de l’organisme de tutelle ;

- un statut professionnel (par exemple, le barème de la fonction publique) égal à celui des autres cadres ;

- des avantages identiques à ceux dont jouissent les autres cadres ;

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- des possibilités de formation et de perfectionnement ;

- des conditions de travail leur permettant d’exercer leur compétence, comparables à celles dont bénéficient les autres cadres.

La formation du personnel est une nécessité. Cela dit, elle exige un programme permanent de perfectionnement. Ce programme peut comporter des activités très variées : cours et conférences organisés à l’intérieur de l’institution ; assistance à des cours, des réunions, conférences, ou exposés à l’extérieur ; cours de formation continue conçus et réalisés avec le concours d’associations professionnelles ou d’établissements universitaires ; abonnements systématiques à des revues spécialisées ; débats périodiquement consacrés aux ouvrages lus, etc.

12.4 Cycle de vie d’une unité de consolidation de l’information

Les organismes créés par l’homme sont des systèmes vivants. Dans cette perspective, une unité de consolidation de l’information peut être suivie à travers les phases ou stades de son cycle de vie : conception, naissance, adolescence, âge adulte et, éventuellement, mort. Chaque stade a ses exigences propres, qui sont analysées plus loin à la lumière des travaux de Valls (13).

1. Stade de la préplanification ou de l’idée première (conception) : période comprise entre le moment où quelqu’un a l’idée de créer l’unité et celui où une proposition assortie d’une demande d’aide est soumise à une organisation, soit nationale soit internationale. Ce stade requiert :

- la détection d’un besoin et d’un problème : il s’agit d’établir que le besoin et le problème existent réellement et qu’il ne s’agit pas d’une simple hypothèse ;

- la définition de la discipline ou du sujet à couvrir ;

- la définition des catégories d’usagers à desservir ;

- la détermination de l’ampleur des activités à prévoir ;

- l’indication des méthodes et approches envisagées ;

- l’élaboration d’un avant-projet et la vérification des idées sur lesquelles il repose auprès d’un nombre aussi élevé que possible de personnes ;

- l’obtention du soutien d’un organisme qui acceptera d’accueillir la future unité ;

- la recherche d’un bailleur de fonds, les pourparlers avec ses représen- tants, l’ajustement du projet en fonction des exigences du bailleur de fonds .

2. Stade de la planification (incubation) : période comprise entre le moment où une proposition est acceptée et celui où l’unité est formellement créée. Ce stade requiert :

- le recrutement et la formation des cadres ;

- l’obtention d’un local et d’installations d’accès commode pour les experts et les usagers ;

- l’obtention d’avis d’experts ;

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- la conception de la gestion et de l’administration, la définition des attributions et de l’organigramme ;

- la réalisation d’une étude de clientèle et d’une analyse de marché ;

- la constitution et le fonctionnement d’un conseil consultatif ;

- la détermination exacte de la discipline ou du sujet choisi, ainsi que de l’ampleur des activités correspondantes ;

- l’obtention des outils et de l’équipement nécessaires ;

- la conception des processus, produits et services et l’élaboration des spécifications relatives aux critères d’ évaluation et procédures de travail correspondants ;

- la planification du marketing, y compris l’évaluation des produits et services ;

- la mise à l’essai avec les modifications nécessaires ;

- l’établissement de liens avec d’autres systèmes d’information.

3. Stade de la mise en route (naissance) : période comprise entre le lancement des services et le moment où les usagers commencent à y réagir. Ce stade requiert :

- une action visant à faire largement connaître l’existence de l’unité et les avantages éventuels que les usagers peuvent retirer de ses produits et services ;

- des activités telles que promotion, éducation des utilisateurs, voyages, visites, démonstrations, visant à faire largement connaître l’unité et à créer des canaux de communication ;

- la mise en route de toutes les opérations et la production des premiers produits et services ;

- l’adoption d’une politique consistant à répondre de façon immédiate et constructive (non défensive) à toute question, plainte ou critique ;

- le renforcement des liens avec les experts ;

- la formation permanente du personnel avec, éventuellement, les modifica- tions nécessaires ;

- l’information du bailleur de fonds ;

- la présentation des résultats obtenus à l’organisme de tutelle.

4. Stade de l’ajustement ou Première phase opérationnelle (enfance) : période comprise entre la première réaction de l’usager à la fourniture de produits et de services et le moment où les opérations courantes s’exécutent de façon satisfaisante. Ce stade requiert :

- l’évaluation des réactions de l’usager et du marché ;

- l’examen approfondi de toutes les activités avec, éventuellement, rectifi- cation des orientations et redéploiement du personnel ;

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- un souci accru du contrôle de qualité pour toutes les opérations, tous les produits et tous les services ; '

- la conquête de la confiance et la création d'un sentiment de sécurité dans la clientèle ;

- le renforcement des liens avec d'autres systèmes d'information, avec pratique courante d'échanges et de mise en commun des ressources et de l'exploitation ;

- le développement du marketing ;

- l'étude et la mise au point de produits nouveaux ;

- la présentation des résultats à des collègues spécialistes ;

- l'exposé des avantages à l'organisme de tutelle.

5. Stade de l'expansion ou deuxième phase onérationnelle (adolescence) : période comprise entre le moment où l'unité devient pleinement opérationnelle et celui où elle atteint un rythme de croissance relativement élevé. Ce stade requiert :

- un travail permanent d'évaluation et de réévaluation et la mise en oeuvre des changements nécessaires ;

- le report de l'intérêt naguère accordé à des activités devenues courantes sur la poursuite et le développement de la stratégie de marketing et la multiplication des contacts avec les utilisateurs ;

- une attention accrue à la rentabilité des opérations (coûts minimaux et performance maximale) ;

- la mise en route de produits et de services nouveaux ;

- l'accueil de nouveaux usagers (ralliés tardifs, retardataires) ;

- l'élaboration de programmes de recouvrement des coûts ;

- le réexamen (éventuellement suivi de la modification) des relations avec les spécialistes de la discipline ; la recherche de nouveaux contingents de spécialistes auxquels l'unité pourra faire appel à tour de rôle ;

- le renouvellement du conseil consultatif.

6. p Stade de l'autofinancement ou troisième p hase 0 érationnelle (maturité) : période comprise entre le moment où l'unité a pratiquement conquis le marché potentiel (taux de croissance élevé) et celui où elle doit se mobiliser pour assurer sa permanence et sa survie (taux de croissance relativement plus faible, voire stagnant). Ce stade requiert :

- un travail permanent d'évaluation, de réévaluation et d'adaptation aux changements de l'environnement et des besoins de l'utilisateur ;

- l'exécution des programmes prévus de recouvrement des coûts et la modifi- cation de ces programmes, s'il y a lieu ;

- la création de produits et services nouveaux ; l'amélioration des services et produits anciens ; l'abandon impératif des produits peu utiles ;

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- l’intensification des contacts avec l’utilisateur et le développement de la confiance au sein de la clientèle ; le refus de toute banalisation des rapports avec les utilisateurs ;

- l’organisation de nouvelles activités de formation et de perfectionnement professionnel à l’intention du personnel recruté depuis peu ; la formation continue du personnel ;

- la poursuite des activités de marketing, mais avec des méthodes nouvelles.

7. Cessation éventuelle des activités (mort) : une unité de consolidation de l’information peut décider de mettre un terme à ses activités en raison d’un budget insuffisant, d’une mauvaise performance et/ou d’échecs internes. Il arrive aussi qu’une unité soit dissoute pour d’autres raisons objectives, notamment les suivantes :

- l’information fournie ne répond plus à un besoin de l’organisme de tutelle qui a reporté son intérêt sur une discipline ou un thème nouveau ;

- la consolidation de l’information est devenue sans objet par suite du ralentissement de l’activité dans un domaine technique couvert ;

- l’information est dorénavant directement à la portée des utilisateurs ;

- les besoins d’information ont cessé d’être urgents.

SuRgestions pratiques concernant l’orpanisation de l’enseipnement

Les problèmes de gestion font l’objet du chapitre 13 du Guide (6), pages 153 à 168. Valls (13) aborde la question de la création d’un centre d’analyse de l’information spécialisée au chapitre 3, pages 72 à 78, de son étude. De son côté, 1’Unesco a publié un rapport de Seetharama (12), qui explique assez longuement les principes régissant la création d’une unité de consolidation de l’information. Tous ces documents offrent d’intéressantes lectures. Les exemples cités sont tirés des rubriques (7 à 11, 13 et 26) de la bibliographie.

L’ouvrage de S.P. Webb, intitulé Creatinn an Information Service (27), constitue une bonne lecture de base sur la question, d’autant qu’il met l’accent sur la simplicité et l’efficacité, s’agissant en particulier de la création et de la gestion d’un petit service d’information.

Le livre de S.A. Roberts, Costing and the Economies of Librarv and Informa- tion Service (28), est un recueil d’articles qui traite de divers aspects écono- miques et des différentes façons d’aborder les études de coût.

A ce stade, il peut être utile d’inviter des orateurs extérieurs, notamment des gestionnaires d’une unité de consolidation de l’information ou d’un centre d’analyse de l’information, à donner un aperçu des problèmes de gestion dans la “vie réelle”.

Comme exercice, on peut demander aux participants de décrire de façon assez détaillée quelques fonctions de gestion (telles que la planification, la dotation en personnel, l’établissement d’un budget) et d’établir un lien avec les produits qui ont été présentés ou conçus lors des exposés sur les sujets précédents.

Les problèmes de gestion peuvent être traités en trois leçons : notions de gestion (sujet 12.1), financement, lieu d’implantation et dotation en personnel (sujets 12.2 et 12.3), cycle de vie d’une unité de consolidation de l’information (sujet 12.4). Un quatrième exposé pourrait être donné par le gestionnaire invité, ainsi qu’il est suggéré plus haut.

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SECTION G : PERSPECTIVES

CHAPITRE II-13

TREIZIEME SUJET : RESUME DES COl'JDITIOIVS REOUISES ET PERSPECTIVES DE LA CONSOLIDATION

DE L'INFORMATION DANS UN EFlVIRONNEMENT DONNE

Objectifs et principes de base de l'enseimement

Cet enseignement (treizième et dernier sujet) a pour objectifs :

1. de récapituler le cours en résumant les conditions requises pour chacun des processus de la consolidation de l’information ;

2. de fournir l’occasion d’étudier les perspectives spécifiques de la consolidation de l’information dans l’environnement des participants ;

3. de donner une conclusion générale sur le cours et sur la consolidation de l’information.

On consacre généralement la ou les dernières leçons d’un cours à passer en revue l’enseignement dispensé, à le résumer et à faire des projections pour l’avenir. Le dernier sujet de notre cours ne fait pas exception à cette règle. Il se subdivise en deux parties, l’une générale, l’autre spécifique. La première est consacrée au résumé des conditions requises pour chacun des processus de la consolidation de l’information et aux conclusions. La seconde offre l’occasion de passer en revue les perspectives particulières de la consolidation de l’infor- mation dans l’environnement des participants. Il appartient à l’instructeur de déterminer lui-même le contenu de cette partie du cours en fonction du contexte.

Plan du sujet 13

13.1 Résumé des conditions requises pour chacun des processus de la consolidation- de 1’ information

Sélection, acquisition, évaluation, analyse, synthèse, réorganisation, conditionnement, diffusion, marketing et choix des produits.

13.2 Perspectives de la consolidation de l’information dans un environnement donné

Perspectives et problèmes spécifiques eu égard à participants. Situation et prévisions à l’échelon local,

l’environnement desx, national, régional

et international.

13.3 Conclusion

Résumé des objectifs du cours. Complexité de la consolidation de l’infor- mation face aux avantages que les utilisateurs peuvent en tirer.

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DeSCriDtiOn des principaux thèmes du sujet 13

13.1 Résumé des conditions requises pour chacun des processus de la consolidation de l’information

Les processus fondamentaux qui entrent en jeu dans la plupart des unités de consolidation de l’information, sinon dans toutes, sont la sélection, l’acquisi- tion, l’évaluation, l’analyse et la synthèse de l’information visant à fournir un produit ou un service, et à en assurer la diffusion et le marketing. Ces processus supposent que soient réunies un certain nombre de conditions résumées ci-après.

1. La sélection implique :

- une politique de sélection (qui suppose une définition des utilisa- teurs et des besoins ; de la discipline, du thème ou du projet envisagé, du type de sources d’ information et de documents à exploiter) ;

- des instruments et des outils qui guideront la sélection et facili- teront la vérification ;

- la détermination d’un processus de sélection (qui suppose que l’on décide à qui il incombera d’opérer la sélection), quelles procédures on appliquera pour juger, d’une part, de la valeur intrinsèque de l’information contenue dans les sources examinées et, d’autre part, de sa pertinence eu égard à la demande et aux besoins des utilisateurs.

2. L’acquisition implique :

- des procédures d’acquisition des sources d’information nécessaires ;

- lorsque l’acquisition ne s’impose pas d’emblée, des procédures d’accès aux sources, par exemple prêt, photocopie de passages pertinents, autorisation d’utiliser ceux-ci dans d’autres systèmes d’information, etc.

3. L’évaluation implique :

- des critères permettant d’apprécier la qualité ou la valeur intrin- sèque de l’information (validité, fiabilité, exactitude, crédibilité, importance, etc.) ;

- des critères permettant d’apprécier les produits et services d’infor- mation du point de vue de l’utilisateur ;

- des procédures permettant de parvenir à un consensus sur les appré- ciations portées.

4. L’analvse implique :

- la spécification des thèmes par rapport auxquels l’information sera analysée ;

- un plan de classification ou une table des matières du thème étudié, en vue d’une organisation systématique de l’information analysée ;

- la spécification des procédures d’extraction de l’information et des données particulièrement pertinentes et saillantes ;

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- l'appréciation et la vérification de l'information ou des données extraites sur la base des critères d'évaluation décrits plus haut ;

- le tri de l'information extraite en fonction de catégories ou de rubriques déterminées.

5. La synthèse implique :

- l'organisation et l'évaluation comparées de l'information extraite ;

- la recherche d'un consensus en cas d'informations contradictoires ;

- la compression ou la fusion de l'information en une structure et une forme particulièrement adaptées aux utilisateurs et aux utilisations visés ;

- l'évaluation du produit final.

6. La réorganisation de l'information, qui a fait l'objet d'une synthèse, implique que soit déterminée la façon de présenter aux utilisateurs le contenu des produits de la consolidation de l'information de la manière la mieux adaptée à leur situation et à leurs besoins et la plus propre à en favoriser la compréhen- sion et l'assimilation. De façon plus spécifique, la réorganisation suppose que soient déterminés :

- la mesure dans laquelle le contenu disponible doit être incorporé au produit ;

- le degré d'invariabilité de l'information telle qu'elle figure dans l'original (en d'autres termes, y a-t-il lieu d'enrichir l'information ?) ;

- le caractère plus ou moins détaillé de l'information ;

- le degré de variation de l'ordre de présentation, par rapport à I l'original ;

- le niveau de technicité ;

- le facteur temps ;

- les qualités rédactionnelles.

La réorganisation doit respecter les principes d'une bonne rédaction technique et de l'adaptation au public visé.

7. Le conditionnement et le reconditionnement impliquent le choix d'un support et d'un mode de présentation du produit qui en favorisent l'utilisation potentielle, la compréhension, l'assimilation et la remémoration. Les principales catégories de supports sont :

- l'imprimé : papier et microforme ;

- les supports audiovisuels : supports visuels-images fixes ; supports visuels-images mobiles ; supports sonores ; toute combinaison des trois catégories ;

- les supports électroniques ;

- la communication interpersonnelle.

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La présentation du produit doit le rendre :

- facile à lire (lorsque la compréhension de l’information passe par la lecture) ;

- facile à voir (lorsque la compréhension de l’information fait appel à la vue) ;

- facile à écouter (lorsque la compréhension de l’information fait appel à l’ouïe) ;

- facile à identifier (de façon à permettre la reconnaissance des éléments clés de l’information) ;

- facile à mémoriser (en suscitant des associations auditives ou visuelles qui aident, en particulier, à se remémorer).

8. La diffusion implique la détermination des voies par lesquelles les produits de l’information seront livrés aux usagers. (Il est souvent possible d’associer le conditionnement et la diffusion.) Principales voies :

- diffusion de personne à personne ;

- diffusion faite par des personnes à un groupe ;

- diffusion en des points névralgiques ;

- diffusion interne ;

- diffusion par la poste ;

- dépôts locaux ;

- presse écrite ;

- radiodiffusion : radio et télévision ;

- téléphone ;

- réseaux informatisés.

9. Le marketing implique :

- l’étude et l’analyse de marché ;

- le classement de la clientèle en groupes d’utilisateurs ayant des caractéristiques, des valeurs et des besoins similaires et attendant de l’information les mêmes avantages ;

- la mise au point et le ciblage de produits destinés à des catégories déterminées d’utilisateurs ;

- l’éducation des utilisateurs ;

- la promotion du produit ;

- l’évaluation.

10. Le choix des produits : la consolidation de l’information peut offrir les types de produits suivants :

- bulletins signalétiques ; bulletins de liaison ;

- opuscules, brochures , questions et réponses ; - monographies, rapports techniques ;

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- synthèses, critiques, rapports sur. l’état de la question, guides et manuels ;

- guides techniques et notices d’utilisation ;

- manuels d’exploitation ou d’entretien ; spécifications ; normes ;

- résumés périodiques des progrès accomplis dans un domaine déterminé ; manuels succincts ;

- informations sur le marché ; informations sur une branche d’activité ou une entreprise ;

- agrégats statistiques, tableaux à double entrée, corrélations statistiques ;

- exposés d’information ;

- présentations radiophoniques ou télévisées ;

- bandes dessinées, romans-photos ;

- affiches murales ;

- conférences, exposés, cours ;

- démonstrations, expositions ;

- service question-réponse ;

- information expresse (ligne téléphonique directe) ;

- messages téléphoniques préenregistrés ;

- orientation (avec une appréciation sur l’organisme vers lequel on oriente l’utilisateur) ;

- bulletin d’information vidéo ;

- présentations audiovisuelles (ensembles didactiques) ;

- bandes vidéo, vidéodisques destinés à la formation ;

- recherche automatique en direct et manipulation de l’information de sortie ;

- vidéotex, télétexte.

13.2 Perspectives de la consolidation de l’information dans un environnement donné

Les perspectives dépendant de l’environnement des participants, l’instruc- teur devra choisir lui-même les exemples et déterminer le contenu de cette partie du cours en fonction du contexte.

13.3 Conclusion

Le cours a pour objectifs de contribuer à préciser les concepts, problèmes et conditions propres à des pratiques spécifiques que l’on désigne par l’expres- sion consolidation de l’information et de créer les compétences nécessaires pour mener à bien ces processus. Pour leur part, les efforts de consolidation de l’information ont pour but de rendre plus efficace l’utilisation de l’information et d’élargir le cercle des utilisateurs desservis.

Comme cela a été mentionné au début, la consolidation de l’information ne peut ni répondre à la totalité des besoins d’information, ni se substituer aux nombreuses activités existant dans le domaine de l’information. Ce n’est qu’une approche parmi beaucoup d’autres et la gamme des activités nécessaires aux divers aspects du développement est très étendue.

Cela dit, la consolidation de l’information constitue une démarche efficace pour répondre à un besoin spécifique, celui d’une information évaluative et d’une

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information ayant fait l'objet d'une synthèse à l'intention de ceux aux besoins desquels il n'est pas encore répondu. La consolidation de l'information vise, d'une part, des utilisateurs d'un niveau d'instruction très élevé - ingénieurs, scientifiques, gestionnaires, décideurs - et, de l'autre, des utilisateurs d'un niveau d'instruction peu élevé - ouvriers, villageois et écoliers. Le choix est large.

Il convient de souligner en conclusion, comme cela a été fait tout au long du cours, que la consolidation de l'information offre largement l'occasion d'utiliser des voies de diffusion et supports autres que l'imprimé (radio, télévision, etc.), en particulier lorsque l'information est destinée à un large public, en milieu tant urbain que rural.

La consolidation de l'information est complexe et exige un engagement ferme de ressources. Elle s'est toutefois révélée utile et efficace pour le transfert de l'information. Elle devrait donc être envisagée sérieusement lorsqu'on entreprend de créer ou de perfectionner des activités d'information au service des pays en développement.

Le secret de la consolidation de l'information est le suivant :

Ses processus sont complexes, mais ses produits sont simples et pertinents. Les avantages potentiels de son utilisation sont donc élevés.

La consolidation de l'information est peut-être l'instrument le plus utile pour transférer la technologie appropriée aux pays en développement, ainsi qu'un moyen extrêmement efficace d'assurer l'utilisation de l'information.

Suggestions pratiques relatives à l'organisation de l'enseipnement

Le chapitre 13 (pages 153 à 169) du Guide (6) contient un résumé des conditions requises pour chacun des processus de la consolidation de l'informa- tion. Ce même Guide donne également à l'appendice 1 (p. 170 à 185) des exemples de centres d'analyse de l'information et de leurs produits. D'autres centres et leurs produits sont décrits dans les documents (20) et (26).

On peut, en guise d'exercice, demander aux participants de rédiger un rapport résumant les processus spécifiques d'une unité de consolidation de l'information décrite par l'instructeur ou choisie individuellement par chaque participant. Cet exercice peut également être donné sous forme de question d'examen à traiter par écrit.

Le sujet peut être présenté en trois leçons, la première consacrée à la récapitulation des processus (sujet 13.1) et la deuxième aux perspectives (sujet 13.2), la troisième devant de préférence prendre la forme d'un atelier où l'on pourra passer en revue et évaluer le cours avec les participants, obtenir en retour des suggestions sur les moyens de l'améliorer à l'avenir et tirer des conclusions (sujet 13.3).

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PARTIE III. MISE EN OEUVRE

CHAPITRE III.1

ORGANISATION ET PRESENTATIOH DU COURS

Ainsi que le mentionne la préface, le cours a deux finalités. Il peut :

1. être incorporé à un programme ordinaire d’enseignement de la biblio- théconomie et des sciences de l’information et/ou

2. être incorporé au programme de formation permanente des personnels de l’information d’une organisation.

Nous analyserons séparément l’organisation et la présentation du cours dans chacun de ces deux cadres.

Propramme de bibliothéconomie et de sciences de l'information

Le cours est parfaitement adapté à l’enseignement dans le cadre d’un programme de bibliothéconomie et de sciences de l’information, soit au niveau du premier cycle universitaire, soit à un niveau supérieur, après l’obtention d’un premier grade. On le modulera, en particulier, en traitant certains sujets de manière plus ou moins approfondie, suivant le niveau des études. En premier cycle, il est recommandé de le proposer en dernière année, c’est-à-dire vers la fin des études, et au niveau supérieur vers le milieu ou la fin des études.

’ Tel qu’il est conçu, le cours constitue un tout à présenter en un semestre de quatre mois, c’est-à-dire approximativement 30 à 35 heures. 11 serait cependant facile d’élargir les possibilités de formation offertes en matière de consolida- tion de l’information en proposant des cours d’un niveau plus avancé développant l’un ou plusieurs des domaines suivants :

1. étude de l’environnement et des utilisateurs (sujets 1 à 4) ;

2. méthodes de création et de diffusion des produits de la consolidation de l’information (sujets 5 à 10) ; ou

3. gestion des unités de consolidation de l’information (sujets 11 et 12).

Le cours a un rapport avec les domaines (ou cours) ci-après qui font habi- tuellement partie des programmes de bibliothéconomie et de sciences de l’information :

. . . représentation de l’information (contrôle bibliographique, classifica- tion, indexation, rédaction de résumés analytiques)

. . . études sur les utilisateurs et méthodes de recherche

. . . bibliothèques et centres d’information spécialisés et de documentation ; analyse de l’information

. . . consultation de bases de données ; références ; services aux utilisateurs

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. . . sources et services d’information sur divers sujets (par exemple, science et technologie, santé, affaires, agriculture, industrie).

Il est souhaitable que le cours de consolidation de l’information soit intégré à un programme d’étude comprenant un ou plusieurs de ces sujets, c’est-à-dire qu’il fasse partie d’un ensemble de cours existants, plutôt que de n’être rattaché à aucune des filières déjà proposées.

Suivant leurs besoins propres, des établissements différents peuvent choisir de mettre l’accent sur des sujets différents et/ou d’orienter le cours vers une catégorie particulière d’utilisateurs. Dans ce cas, le choix qui est fait indique les liens à établir avec d’autres parties du programme. Si, par exemple, l’accent est mis sur la consolidation de l’information scientifique et technique, il faut faire le lien avec des cours sur les sources d’information scientifique et technique et sur les bibliothèques et centres d’information et de documentation spécialisés. Le cours peut toutefois ne mettre en relief aucune application particulière.

Formation permanente

Diverses institutions (associations professionnelles, systèmes d’information nationaux ou sectoriels, organismes publics, universités) peuvent aussi intégrer ces cours à leurs programmes de formation permanente, habituellement destinés aux spécialistes de l’information déjà en poste ou à des cadres spécialisés dans d’autres domaines qui entrent dans des services d’information. Tel qu’il est conçu, le cours peut répondre aux besoins de la formation permanente, moyennant toutefois quelques adaptations, en particulier en fonction de la discipline et du niveau de consolidation de l’information considérés (si par exemple il s’agit de consolider l’information en matière de santé, il faudra manifestement étudier l’environnement sanitaire’spécifique).

Pour présenter l’intégralité du cours dans le cadre de la formation perma- nente, il faudra environ le même nombre d’heures que pour le faire dans le cadre d’un cursus universitaire, c’est-à-dire environ 30 à 35, concentrées sur une période d’une semaine ou réparties sur une plus longue période à raison d’une par semaine ou d’une tous les 15 jours.

De plus, différents sujets pourraient être présentés individuellement et, après adaptation, traités beaucoup plus rapidement. Il s’agirait alors plutôt de sensibiliser les participants à l’existence de la consolidation de l’information que de leur enseigner les compétences nécessaires pour la mener à bien. En d’autres termes il est possible, en résumant plusieurs sujets, de donner des cours de vulgarisation sur la consolidation de l’information.

Les instructeurs : r&paration et enseignement

L’instructeur est la clé du succès de n’importe quel cours. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Les enseignants chargés des programmes de bibliothécono- mie ou de sciences de l’information ou ceux qui sont recrutés dans le cadre de la formation permanente ne sont peut-être pas d’emblée préparés à enseigner la consolidation de l’information, car ce n’est pas une discipline universitaire très largement répandue. C’est pourquoi les descriptifs des sujets sont assez détaillés et fournissent aux instructeurs suffisamment d’éléments pour qu’ils puissent faire le plan de chaque leçon, les lectures complémentaires suggérées pour chaque sujet leur permettant de parfaire leur préparation.

Des visites à des centres d’analyse de l’information, des discussions avec des membres de leur personnel et l’étude de leurs produits peuvent aussi contri- buer très utilement à la préparation du cours et lui apporter sans aucun doute une

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note pratique en le branchant sur la vie. En outre, l’instructeur peut écrire à des unités et centres analogues de la rêgion, ou du monde entier, pour leur demander de la documentation pour son cours. On trouvera des adresses en annexe au présent manuel, ainsi qu’à l’hppendice 1 (p. 170 à 185) du Guide (6), dans le rapport d’une réunion organisée par le Centre canadien de recherches .pour le développement international (26) et dans de nombreux répertoires, comme celui qui porte le numéro (20) dans la bibliographie.

Le cours serait beaucoup plus intéressant si on invitait des conférenciers extérieurs à parler de sujets spécialisés tels que la gestion.

La description des sujets à traiter comprend de nombreuses énumérations (des caractéristiques ou des différentes catégories de l’élément étudié, par exemple). Plusieurs figures et tableaux tout prêts pouvant être utilisés sous forme de transparents, de diapositives ou de documents à remettre aux participants sont également présentés, Ce genre de récapitulation est très utile aux enseignants et aux élèves.

Donner un cours comme celui-ci peut apporter beaucoup de satisfactions car il présente un cycle complet allant de la création de produits documentaires à leur utilisation et est fortement orienté vers l’utilisateur, auquel les participants peuvent aisément s’identifier. Il comprend également des discussions et exercices ayant un caractère tout à fait pratique, ce qui permet aux élèves de prendre une part très active aux travaux.

L’orientation vers l’utilisateur est la marque de la consolidation de l’information et la participation active des élèves devrait être celle de ce cours.

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CHAPITRE III.2

EVALUATION DU COURS

L’évaluation de l’enseignement dispensé peut être un outil extrêmement efficace pour les éducateurs dans l’exercice de leurs fonctions enseignantes et administratives. Il est capital pour eux de disposer d’une information découlant d’évaluation fiables des activités pédagogiques afin d’améliorer l’action future et de rationaliser et justifier à la fois les décisions prises dans le passé et celles qui devront l’être dans l’avenir. En règle générale, tout programme d’enseignement devrait donc ménager une place privilégiée à l’évaluation.

Reconnaissant l’importance de l’évaluation, 1’Unesco a publié un rapport de Lancaster F.W. intitulé Guidelines for the evaluation of training courses, workshops and seminars (29), dans lequel l’auteur décrit en détail les niveaux et méthodes d’évaluation et donne de nombreux exemples de formules d’évaluation, dont certaines peuvent être facilement adaptées au présent cours. Les annexes con- tiennent des questionnaires servant à évaluer des cours de formation permanente. Tous les responsables d’activités pédagogiques gagneraient à s’inspirer de ce rapport qu’il est vivement recommandé d’utiliser pour mettre au point des méthodes d’évaluation applicables au présent cours. Les considérations ci-après reprennent nombre des éléments contenus dans ce rapport.

Niveaux ou étapes de l'évaluation

L’évaluation d’un projet pédagogique peut être entreprise à plusieurs niveaux. Naturellement, il faut se préoccuper de la qualité de la présentation :

- les enseignants en sont-ils satisfaits ?

- et les élèves ?

A un autre niveau, on se posera la question suivante :

- le cours a-t-il bien rempli sa fonction, celle d’inculquer certaines connaissances et compétences et de susciter certaines attitudes ? Autrement dit, le cours de consolidation de l’information a-t-il atteint ses objec- tifs pédagogiques spécifiques ?

Sur un plan différent, d’autres questions se posent :

- l’ensemble du programme était-il bien con&u et le cours de consolidation de l’information était-il bien intégré au programme ?

- tel qu’il était conçu et traité, le cours constituait-il la meilleure façon de présenter la consoiidation de l’information et de créer les compétences nécessaires ?

On peut discerner quatre niveaux ou étapes dans l’évaluation d’un cours, qui concernent :

1. la réaction des participants 2. les connaissances acquises 3. les modifications du comportement 4. les résultats du cours et du programme.

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Le libellé d’un questionnaire sur la réaction des participants à un cours de consolidation de l’information doit être adapté à la situation et à l’environ- ’ nement particuliers. Le questionnaire devrait porter sur les grands points ci-après

1.

:

Ob.jectifs : Les objectifs du cours étaient-ils clairement énoncés et compris ? Ont-ils été atteints ?

2.

3.

Contenu : Le contenu du cours était-il nouveau ? Etait-il pertinent eu égard aux projets, au travail ou à la situation du participant ?

Exposés magistraux : Etaient-ils clairs ? Bien organisés ? Suivafent-ils un plan logique ? Etaient-ils complets 7 La manière de traiter les sujets étaient-elle d’un niveau trop complexe, juste ou trop simple ?

4.

5.

Documentation : La documentation (lectures, exemples) était-elle appropriée ? Bien intégrée aux exposés et aux exercices pratiques ?

Exercices ~~ pratiques : Etaient-ils réalisables dans un temps raison- nable ? Complétaient-ils les exposés magistraux ? Favorisaient-ils l’apprentissage ?

6.

7.

Orpanisation : Etait-elle satisfaisante sur le plan des installations ? Du calendrier et des horaires ?

Appréciation du cours dans son ensemble.

8. Suggestions : Liste de recommandations pour l’avenir.

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Evaluation de la réaction des Darticipants

Cette démarche consiste à recueillir des renseignements, en général sous une forme descriptive, au sujet des impressions et des réactions subjectives des participants : élèves, enseignants, observateurs. De toutes les étapes de l’éva- luation, celle-ci est la plus facile, mais parce qu’elle est aussi la plus subjec- tive, l’analyse des résultats et leur acceptation doivent être opérées avec la plus grande prudence.

L’évaluation peut être formelle ou informelle, ou encore les deux à la fois. L’évaluation informelle peut avoir lieu à tout moment. L’enseignant peut sol- liciter des participants une information en retour pendant les pauses et à l’occasion de diverses rencontres. Même s’il ne leur demande rien, les partici- pants lui fourniront sans doute ces renseignements spontanément. D’ailleurs, qu’ils soient ou non invités à le faire, de toute façon ils évalueront d’eux-mêmes le cours, c’est-à-dire qu’ils porteront un jugement personnel sur la qualité et la pertinence de son contenu, l’efficacité des méthodes d’enseignement, etc. En se mêlant aux participants, un observateur peut être à même de se faire une idée assez précise du plus ou moins bon déroulement du cours. De même, il est vraisem- blable que l’enseignant sera en mesure de s’en rendre compte et d’apprécier sa propre prestation au fur et à mesure que le cours progressera. Si cela se révèle nécessaire, des ajustements peuvent y être apportés.

Contrastant avec une évaluation non structurée de ce type, l’évaluation formelle suppose un effort délibéré de la part de l’enseignant, des organisateurs du cours ou des administrateurs du programme pour s’informer des réactions suscitées par le cours. Une évaluation formelle implique le recours à une méthode normalisée de collecte des données, en général à l’aide de questionnaires. Les données devraient être recueillies de façon systématique et sous une forme cohérente. Ces données peuvent également être, dans une certaine mesure, quanti- fiées : par exemple 80 % des participants ont vivement apprécié les méthodes d’enseignement utilisées.

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Les réponses peuvent être consignées selon une échelle de notation numérique comportant cinq échelons d’excellent à médiocre. Elles peuvent ainsi être présen- tées sous une forme statistique permettant d’obtenir une vue d’ensemble des réactions des participants.

Evaluation des connaissances acquises

Si l’information en retour que constitue l’opinion des participants peut être utile, une évaluation plus objective du niveau des connaissances acquises par eux est bien plus éclairante. Malheureusement, cela soulève davantage de difficultés que de mesurer simplement les réactions des élèves.

Les objectifs pédagogiques sont indiqués pour chaque sujet du cours. Pour chacun des objectifs, l’enseignant peut concevoir un moyen approprié de mesurer les résultats obtenus. De toute évidence, cet exercice peut porter sur plusieurs objectifs à la fois, lesquels serviront en quelque sorte de têtes de chapitre, de point de repère pour jauger les connaissances et les compétences acquises par les participants. Les questions qui se posent sont les suivantes :

- Les participants ont-ils acquis un ensemble déterminé de concepts ou maîtrisé les compétences nécessaires pour exécuter les tâches présentées ?

- Les participants sont-ils capables d’avoir une vision d’ensemble unifiée des différents éléments composant le cours et de rattacher ce qu’ils ont appris aux connaissances et données d’expérience acquises antérieurement ?

L’évaluation des acquis peut également suivre les voies informelles ou formelles examinées dans la précédente section. L’évaluation formelle peut comporter :

1. une notation des exposés oraux ou des réponses données lors d’inter- rogations en classe ;

2. une notation des exercices et des rapports écrits ;

3. des tests ou examens (écrits ou oraux).

Dans tous les cas, les questions ou les points à traiter doivent être clairement définis et énoncés. Pour ce qui est des tests utilisés comme outil d’évaluation, trois conditions doivent être remplies :

1. les éléments les composant doivent être spécifiquement rattachés aux objectifs pédagogiques du cours ou à ceux qui correspondent à l’un des sujets traités ;

2. l’opinion des spécialistes sur ce qu’il faut considérer comme la réponse “correcte” ou “la meilleure” doit être concordante ;

3. les personnes n’ayant pas suivi le cours ne devraient pas, pour la plupart, être en mesure d’apporter des réponses correctes ou satisfai- santes aux différents éléments du test.

Les conditions, la fréquence, les méthodes et le système de notation sont déterminés par les pratiques et les politiques suivies par les institutions où l’enseignement est dispensé.

Si ce cours fait partie d’un programme de formation permanente dans le cadre duquel les participants ne sont tenus d’apporter la preuve des connaissances acquises en se soumettant à un test ou en remettant un rapport, il peut néanmoins être utile de leur remettre le test afin qu’ils le fassent chez eux à titre d’eyercice d’auto-évaluation.

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Il peut être intéressant, dans le contexte général du processus d’apprentis- sage, de réunir un certain nombre de questions relatives au cours, qui pourraient être remises aux participants avec chaque sujet pour les guider dans leurs études.

Evaluation des modifications du comportement

L’évaluation des connaissances est peut-être difficile, mais l’évaluation des modifications du comportement des participants pose un véritable problème. Il s’agit en effet de mesurer les effets à long terme de l’enseignement, ce qui va au-delà de l’apprentissage proprement dit et touche au domaine de l’application des connaissances acquises. On peut en effet avoir “appris” un ensemble déterminé de connaissances (et réussir un test fondé sur la mémorisation) sans être pour autant capable de l’appliquer à une situation concrète.

On se posera les questions suivantes :

- Quel profit les participants ont-ils tiré du cours à longue échéance ?

- Quelle influence cet enseignement a-t-il eu sur leur développement profes- sionnel et dans quelle mesure ont-ils appliqué dans la pratique les connaissances ou compétences acquises ?

- Les participants ont-ils été en mesure d’utiliser les notions et les techniques qui leur ont été présentées et, dans l’affirmative, sont-ils satisfaits du résultat ?

L’évaluation des modifications du comportement doit intervenir quelque temps après le cours. Là encore elle peut être, soit informelle, soit formelle. L’évaluation formelle pourra comporter :

1. une évaluation de la performance sur le lieu du travail avec l’aide des confrères ou des supérieurs hiérarchiques des personnes ayant participé au cours ;

2. l’envoi aux participants d’un questionnaire de suivi ou un entretien au cours duquel le questionnaire sera rempli.

Voici quelques-unes des questions tirées de Lancaster (29), qui peuvent être posées dans le cadre de ce questionnaire ou de cet entretien de suivi après un certain délai (six mois, par exemple) :

(1) Comment jugez-vous aujourd’hui le cours dans son ensemble :

. . . bon,

. . . moyen, acceptable,

. . . décevant.

(2) Si ce cours était redonné et qu’un collègue vous demandait si vous estimez qu’il vaut la peine d’être suivi, que lui répondriez-vous :

. . . oui,

. . . non,

. . . cela dépend (de quoi ? Prière de préciser brièvement ci-dessous).

(3) (a) En y réfléchissant, y a-t-il quelque chose de particulier dans ce cours qui soit pour vous un apport précieux dans l’exercice de votre métier ?

. . . oui,

. . . non.

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(b) Si votre réponse est affirmative, veuillez dire de quoi il s’agit ?

(4) Avez-vous effectivement utilisé ou mis depuis en pratique quelque chose de nouveau dont vous avez eu connaissance en suivant ce cours ?

. . . oui,

. . . non.

(5) Si vous avez répondu “Oui” à la question précédente : dites de quoi il s’agit et l’application que vous en avez faite ?

(6) Si vous avez répondu “Non”, est-ce parce que :

. . . ce cours ne vous a rien appris de nouveau,

. . . vous avez appris du nouveau, mais sans rapport avec votre situation et vous n’aurez sans doute pas à l’utiliser,

. . . vous avez appris du nouveau, mais n’avez pas encore eu l’occasion de l’utiliser.

(7) On signale parfois que ce genre de cours présente indirectement l’avantage de permettre de nouer d’utiles contacts avec d’autres spécialistes de l’information :

(a) Avez-vous établi ce qui vous a paru à l’époque d’utiles ou d’intéressants contacts ?

. . . oui, *.. non.

(b) Vous ont-ils été effectivement utiles depuis lors ?

. . . oui,

.-. non.

(8) Avec le recul, quels sont d’après vous les principaux écueils ou défauts de ce cours ?

(9) Si vous étiez chargé de le réorganiser quels changements opéreriez-vous pour y remédier ?

(10) Vous souvenez-vous de ce cours ?

. . . clairement, bien,

. . . raisonnablement, assez bien,

. . . pas très bien.

Evaluation des résultats dueours et du fxomamme

L’évaluation des résultats du programme diffère des trois autres types d’évaluation en ce qu’elle est axée sur le cours dans son ensemble et la place qu’il occupe dans le programme global d’enseignement ou de formation et non plus sur les seuls participants. Pour évaluer ces résultats, il faut que le cours ait un but et un objectif bien définis. On peut se servir de toutes les autres évaluations (réaction des participants, connaissances acquises, modifications du comportement) et aussi d’autres instruments.

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On se posera les questions suivantes :

- Le cours, considéré dans son ensemble, a-t-il donné des résultats satis- faisants ? Jusqu'à quel point ?

- Est-il un élément valable dans l'ensemble du programme d'enseignement ou de formation de l'institution et dans quelle mesure ?

A noter : pour tenter de répondre à ces questions, il faut absolument qu'aient été définis les objectifs du cours et ceux du programme. Ces objectifs doivent établir clairement à qui s'adresse la formation, quelle information doit être communiquée et quels résultats finals sont attendus. L'évaluation consiste alors à analyser et interpréter les résultats du cours (questionnaires, tests, enquêtes, etc.) en les rapprochant des objectifs du cours et du programme.

Un tel exercice peut comporter une enquête auprès d'observateurs ou d'évaluateurs indépendants en plus des participants, des enseignants ou des administrateurs. Ce type d'évaluation ne peut guère Gtre quantifié, même si des résumés chiffrés peuvent en étayer les conclusions.

Les conclusions auxquelles ce genre d'évaluation permet d'aboutir peuvent servir à prendre des décisions qui permettront d'améliorer le cours et d'opérer tous les changements qui pourraient se révéler nécessaires pour accroître l'efficacité du cours et du programme.

En conclusion, une évaluation paraît absolument indispensable si l'on veut opérer des améliorations et des changements rationnels. La consolidation de l'information est une activité orientée vers l'utilisateur. Pour qu'un cours sur ce sujet ait autant d'impact que possible, il doit aussi être orienté vers l'utilisateur. L'évaluation est un moyen d'y parvenir.

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(19) Busha, C.H. et Harter, S.P. Research Methods in Librarianship, Techniaues and Interpretation. New York : Academic Press ; 1980. (ISBN O-12-147550-6).

(20) Lengenfelder, H. Libraries. Information Centers and Databases in Science and Technolopy. Munich : Sauer ; 1984. (ISBN 3-598-10533-9).

(21) Saffady, W. Video-Based Information Svslems * , A Guide for Education, Business, Library and Home 1Jse. Chicago : American Library ASSOC., 1985. (ISBN o-8389-0425-4).

(22) Rowley, J.E. et Turner, C.M.D. Dissemination of Information. Boulder, CO : Westview, 1978. (ISBN o-891588302).

(23) Kotler, P. Marketing for Nonprofit Organizations. 2e éd. Englewood Cliffs, N.J.: Prentice Hall ; 1982. (ISBN O-13-556142-6).

(24) Cronin, B. (dir. publ.). The Marketing of Library and Information Services. (Aslib Reader Series v. 4). Londres : Aslib ; 1981. (ISBN O-85-142153-9).

(25) Yates, B. (dir. publ.). Marketing of Information Services. (Actes de l'atelier régional de l'Unesc0, Canberra, décembre 1983). Commission nationale australienne pour 1'Unesco. 1983. (ISBN O-642-99315-7).

(26) Centre canadien de recherches pour le développement international. Specia- lized Information Analvsis Centres in International Development. (Centres d'analyse de l'information spécialisée en matière de développement inter- national). Ottawa : CRDI, 1984 (CRDI - MR94e).

(27) Webb, S.P. Creating an Information Service. Londres : ASLIB ; 1985. (ISBN O-85142-186-5).

(28) Roberts, S.A. Costinp~ and the Economies of Librarv and Information Services. Londres : ASLIB ; 1984. (ISBN O-85142-177-6).

(29) Lancaster, F.W. Evaluation Guidelines for the Courses Workshops and Seminars. Paris : Unesco, Bureau d'études et de programmation, 1983. (BEP-83/WS/3).

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ANNEXE

LISTE DE CENTRES D'ANALYSE DE L'INFORMATION ET D'UNITES DE CONSOLIDATION DE L'INFORMATION DANS

DIFFERENTES DISCIPLINES ET DIFFERENTES REGIONS DU MONDE

Appropriate Health Resources and Technologies Action Group 85 Mary Bone High Street Londres WlM 3DE Royaume-Uni

Asian Institute of Technology (quatre centres d'information mentionnés ci-dessous) P.O. Box 2754 Bangkok Thaïlande

(a> Asian Information Center for Geotechnical Engineering (b) Environmental Sanitation Information Center cc> International Ferrocement Information Center (dl Renewable Energy Resources Information Center

Bee Information Centre International Bee Research Association (IBRA) Hi11 House, Gerrards Cross Bucks SL9 ONR Royaume-Uni

Biodeterioration Centre University of Aston in Birmingham St. Peter's College College Road, Saltley Birmingham B8 3TE Royaume-Uni

Institut brésilien d'information scientifique et technique SCRN 708/9 Bloco B Loja 18 no 30 70.740 Brasilia, D.F. Brésil

Cambridge Crystallographic Data Centre University Chemical Laboratory Lensfield Road Cambridge CB2 IEW Royaume-Uni

Centro International de Agricultura Tropical (deux centres mentionnés ci-dessous) Apartado Aerea 6713 Cali Colombie

Centre d'information sur le manioc Centre d'information sur le haricot

Clearinghouse on Development Communication 1414 22nd Street, N.W. Washington, D.C. 20037 Etats-Unis d'Amérique

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Coconut Information Centre Coconut Research Board Bandirippuwa Estate Lunuwila Sri Lanka

Department of Extension Education Section Information Science and Technical Writing Agricultural University Hollandseweg 1 6706 KN Wageningen Pays-Bas

Electronic Properties Information Center Purdue University 2595 Yeager Road West Lafayette, IN 47906 Etats-Unis d'Amérique

Energy and Environment Information Center 525 Market Street, Mezzanine San Francisco, CA 94105 Etats-Unis d'Amérique

Faba Beans Information Centre The International Center for Agricultural Research

in the Dry Areas (ICARDA) P.O. Box 5466 Aleppo Syrie

Information and Documentation Centre in Agroforestry International Council for Research in Agroforestry (ICRAF) P.O. Box 30677 Nairobi Kenya

INFOTEC Information and Technological Assistance for Information

in Industry San Loren20 153, 110 pis0 Col. Del Valle - B. Juarez 03100 México D.F. Mexique

Institute of Electrical Research Department of Technical Information Apartado Postal 1239 Cuernavaca, Morelos Mexique

Institute of Scientific and Technical Information of China P.O. Box 640 Beiiing République populaire de Chine

International Centre for Diarrhoeal Disease Research, Bangladesh (ICDDR,B)

G.P.O. Box 128 Dacca 2 Bangladesh

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International Cotton Advisory Committee . Technical Information Section 1225 19th Street N.W. Suite 650 Washington, D.C. 20036 Etats-Unis d'Amérique

International Grain Legume Information Centre International Institute of Tropical Agriculture (IITA) Oyo Road PMB 5320 Ibadan Nigéria

International Irrigation Information Center (IIIC) P.O. Box 8500 Ottawa Canada

International Irrigation Information Centre (IIIC) P.O. Box 49 50250 Bet Dagan Israël

International Reference Centre for Avian Haematozoa (IRCAH)

Memorial University of Newfoundland St. John, Newfoundland, AlB 3X7 Canada

International Service for National Agricultural Research P.O. Box 93375 2509 AJ La Haye Pays-Bas

International Tecbnical Information Network Office of the Director, Developing Countries Staff Suite 620, 425 13th Street, N.W. Washington, D.C. 20004 Etats-Unis d'Amérique

Lentil News and Information Service Crop Development Centre University of Saskatchewan Saskatoon, Saskatchewan S7N OWO Canada

Machinability Data Center Metcut Research Associates, Inc. 3980 Rosslyn Drive Cincinnati, OH 45209 Etats-Unis d'Amérique

Mechanical Properties Data Center Battelle Laboratories 505 King Avenue Columbus, OH 43201 Etats-Unis d'Amérique

Metals and Ceramics Information Center Battelle Laboratories 505 King Avenue Columbus, OH 43201 Etats-Unis d'Amérique

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Nondestructive Testing Information and Analysis Center Southwest Research Institute 6620 Culebra, P.O. Drawer 28510 San Antonio, TX 78284 Etats-Unis d'Amérique

Regional Centre for Technology Transfer Manickvelu Mansions 49 Palace Road, Post Box no 115 Bangalore 560 052 Inde

Rice Information Center International Rice Research Institute Los Banos Philippines

Rubber Information Centre Rubber Research Institute of Malaysia 3 1/2 Mile, Jalan Ampang P.O. Box 150 Kuala Lumpur 16-03 Malaisie

Small Industry Extension Training Institute Yousufguda Hyderabad 500 045 Inde

Centre d'information et de documentation en sciences sociales Académie royale néerlandaise des arts et des sciences Amsterdam Pays-Bas

Sorghum and Millets Information Centre International Crops Research Institute for the

Semi-Arid Tropics (ICRISAT) ICRISAT Patancheru, Post Office Andhra Pradesh 502, 324 Inde

Tata Energy Research Institute Documentation Centre 24, Homi Mody Street Bombay 400 023 Inde

Technical Assistance Information Clearing House American Council of Voluntary Agencies for Foreign

Services, Inc. (ACVAFS) 200 Park Avenue South New York, NY 10003 Etats-Unis d'Amérique

Technical Information Service National Research Council of Canada Ottawa, Ontario KlA 053 Canada

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Technonet Asia (Asian Network for Industrial Information and Extension)

Room 703, RELC International House 30 Orange Grove Road Tanglin P.O. Box 160 Singapour 9124

Thermophysical and Electronic Properties Information Analysis Center

Purdue University 2595 Yeager Road West Lafayette, IN 47906 Etats-Unis d'Amérique

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