Alain-Hervé Le Gallahlegall@univ-rennes1.frResponsable du service

MultiCOM de l’OSUR

Conception d’une exposition

itinérante « grand public » :une méthodologie (parmi d’autres)

Questionnement initial

Constat : de plus en plus de demandes

d’interventions sur les questions environnementales

Question : comment optimiser/rentabiliser

l’investissement consenti par le concepteur ?

Solution : une exposition itinérante ‘grand public’

est un média intéressant pour communiquer la

science : didactique, pérennité, portabilité, etc.

Questionnement initial

Objectifs : diffuser le plus largement possible les

sciences, les résultats de la recherche, répondre à

la demande sociale sur les questions liées à

l’environnement, tout en ayant le meilleur rapport

entre l’investissement (temps, argent) et l’impact

de la diffusion (transfert des connaissances au plus

grand nombre, développement de l’image de son

organisation vis-à-vis du grand public, mais aussi

des décideurs locaux, des financeurs, etc.)

Questionnement initial

Publics visés : « grand public », scolaires de tous

niveaux, médiathèques, CCSTI, musées,

entreprises, universités, centres de recherches,

associations etc. (niveau moyen : collège)

Portabilité : facilité de transport et d’installation

(15 à 20 panneaux), de stockage (en caissons), de

montage (tubes alu télescopiques), qualité des

supports (panneaux plastifiés)

Plan du module

L’écriture du synopsis : chemin de fer, plan général 1

1.1Les objectifs généraux de l’exposition

1.2Démarche pour la formalisation du plan

1.3Organisation de l’exposition et relation des panneaux entre eux

2La conception des panneaux

2.1Des objectifs pour chaque panneau

2.2Une structure récurrente

2.3La rédaction des textes

2.4Les éléments non-textuels

2.5L’esthétisme

1. L’écriture du synopsis :

chemin de fer, plan général

Une fois le sujet de l’expo déterminé et le support

matériel choisi, on définit donc

Le contenu de l’exposition, d’un point de vue global

(i.e. l’histoire que l’on veut raconter)

Puis dans le détail de chaque partie

(étape par étape, panneau par panneau)

1.1 Les objectifs généraux de

l’expositionLa définition des objectifs est cruciale : l’exposition a-t-elle

un rôle d’information générale ?

un rôle de sensibilisation ?

un rôle d’éducation ?

Cette gradation est conditionnée par le niveau du public visé

scolaires ? si oui quels niveaux ?

le ‘grand public’ ?

Nous nous plaçons ici dans le cas d’une expo ‘grand public’,

assimilable à un public scolaire de niveau 4°-3°

1.2 Démarche pour la

formalisation du planLe plan de l’exposition doit permettre de répondre aux

objectifs généraux dont on vient de parler

Les sources d’information sont de nature bibliographique

un conseil scientifique est également indispensable

On commence par lister tous les grands thèmes que l’on

souhaite évoquer, puis on les hiérarchise et/ou on les regroupe

par thème

L’objectif de ce travail est de déterminer un sujet homogène

par panneau, avec une quantité d’information équilibrée d’un

panneau à l‘autre

Une exposition ‘raisonnable’ compte entre 10 et 15 panneaux,

20 panneaux maximum

1.2 Démarche pour la

formalisation du plan

Une approche par discipline : anthropologie, droit,

écologie, etc.

(expo ‘H2omme. Les enjeux de l’eau dans le monde’)

1.2 Démarche pour la

formalisation du plan

Une approche par thème : le voyage de l’eau,

l’assainissement, le coût, etc.

(expo ‘L’eau H2o !’)

1.2 Démarche pour la

formalisation du plan

Une exposition ne doit donc pas nécessairement

raconter une histoire de façon linéaire : panneau

1, puis 2, puis 3, etc.

Il est préférable d’avoir une approche systémique

qui permettra une lecture aléatoire de l’exposition

dans un contexte réel de visite, il est rare de pouvoir

lire les panneaux dans l’ordre théorique proposé par le

concepteur

en supposant par ailleurs que le lecteur lise l’exposition

in extenso et dans l’ordre !

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

La scénographie, si elle existe doit rester simple

le montage/démontage de l’expo doit être facile,

accessible par les personnes qui accueillent

l’exposition

On peut opter pour des panneaux

simplement liés par une charte graphique qui

donnera la cohérence à l’ensemble

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

A propos de l’approche systémique évoquée à

l’instant, il est souhaitable de donner à chaque

panneau une autonomie qui lui est propre

Chaque panneau doit être compréhensible

indépendamment des autres

Le lecteur doit pouvoir découvrir l’exposition en fonction

de ses centres d’intérêt, ou comme il peut en fonction

des autres visiteurs…!

Autre avantage : les locataires de l’exposition peuvent

ne proposer qu’une partie des panneaux de

l’exposition

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

En dépit de cette liberté d’installation et de

lecture, il est conseillé néanmoins de proposer un

ordre préférentiel

Intellectuel : avec une lecture ‘idéale’ pour le lecteur

(avec une progression logique dans la découverte des

contenus)

Pratique : cette lecture induit une numérotation des

panneaux qui sera utile pour le montage de l’exposition

elle-même

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre euxUn exemple d’approche logique avec

numérotation des panneaux

(expo ‘Un monde à la carte ! Les représentations de la Terre’)

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre euxUn exemple d’approche logique avec

numérotation des panneaux

(expo ‘Un monde à la carte ! Les représentations de la Terre’)

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

Le graphisme – i.e. la charte graphique – a un rôle

important à jouer dans la cohérence globale de

l’exposition : le lien entre les panneaux est alors apporté

par un fil conducteur graphique

Des éléments graphiques sont répétés : de même taille, au

même endroit, afin de faciliter le repérage de

l’information par le visiteur et le ‘rassurer’ dans sa lecture

Des variantes peuvent être apportées : des changements

dans les codes couleur par exemple apportent ainsi une

identité propre à chaque panneau

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

2 exemples d’expos avec un fil conducteur

graphique : un exemple simple

(expo ‘L’eau H2o !’)

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

2 exemples d’expos avec un fil conducteur

graphique : un exemple ‘à double entrée’

(expo ‘Eaux de Bretagne’)

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

Un pari plus risqué consiste à prendre le contre-

pied de l’unité graphique : i.e. de concevoir une

exposition comme une succession de panneaux

imaginés comme des affiches indépendantes,

chacune ayant son style particulier, mélangeant

des photographies, des dessins, etc.

ATTENTION : dans ce cas extrême, l’esthétisme des

affiches doit être irréprochable et jouer sur

l’originalité, la surprise, la provocation, les

références culturelles…

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

Un exemple d’expo sans fil conducteur graphique

(expo ‘H2omme. Les enjeux de l’eau dans le monde’)

1.3 Organisation de l’exposition et

relations des panneaux entre eux

Un exemple d’expo sans fil conducteur graphique

(expo ‘H2omme. Les enjeux de l’eau dans le monde’)

2. La conception des panneaux

Dans cette deuxième partie d’exposé, on va

s’attacher à définir

Les objectifs que l’on se donne pour chaque panneau

La structure récurrente à mettre en place

Les règles de rédaction des textes à adopter

La définition des éléments non-textuels

Les considérations esthétiques

2.1 Des objectifs pour chaque

panneau

On a intérêt à proposer des panneaux autonomes

les uns des autres, avec un thème bien identifiable

pour chacun d’eux

Il faut distinguer le ou les panneaux génériques

qui présentent l’objet de l’expo,

des panneaux de l’expo proprement dit

2.1 Des objectifs pour chaque

panneauLe panneau initial doit contenir au minimum toutes

les informations de nature éditoriale

Dans cet exemple, le panneau est complet

Le panneau contient toutes

les infos génériques sur

l’expo : titre de l’expo, objet

de l’expo, conseil

scientifique, mentions de

responsabilité, logos, etc.

(expo ‘H2omme. Les enjeux de l’eau dans le monde’)

2.1 Des objectifs pour chaque

panneau

Si ce panneau générique est trop ‘chargé’, on peut

choisir de faire 2 panneaux introductifs

Le panneau 1 contient

toutes les infos génériques

sur l’expo : titre de l’expo,

CS, mentions de

responsabilité, logos des

partenaires

Le panneau 2 générique

sans ours présente l’objet

de l’expo

(expo ‘Terre, planète active’)

2.1 Des objectifs pour chaque

panneau

Puis, pour tous les panneaux suivants, on s’attache

à déterminer un thème

Avec un objectif pédagogique spécifique

Avec une approche didactique qui peut être également

spécifique pour chaque panneau

Avec à chaque fois un titre court, éventuellement sous

forme de question pour interpeller le lecteur

2.1 Des objectifs pour chaque

panneau

Dans ces 2 exemples, on essaie de partir d’une

idée reçue, puis on la corrige progressivement

i.e on part de ce que

le lecteur croit savoir

(expo ‘Un monde à la carte !

Les représentations de la

Terre’)

(expo ‘H2omme. Les enjeux

de l’eau dans le monde’)

2.1 Des objectifs pour chaque

panneau

Dans ces 2 exemples, on présente d’emblée les

notions scientifiques que l’on veut faire passer

i.e on opte pour une

approche plus

traditionnelle, scolaire,

‘professorale’ : on

rappelle les notions de

base

(expo ‘Terre, planète active’)

(expo ‘L’eau H2o !’)

2.2 Une structure récurrente

Chaque panneau doit être construit sur un même

modèle

Pour des raisons d’harmonisation, i.e. ‘d’harmonie’

Cette récurrence, cette répétition, doit permettre une

bonne transmission de l’information et par conséquent

faciliter son assimilation par le lecteur

Ce ‘squelette’ peut se présenter de la façon

suivante

Avec 1 titre et 3 blocs d’information correspondant à 3

niveaux de lecture

Allant du plus simple au plus compliqué

2.2 Une structure récurrente

Pour la zone du titre, on a intérêt à toujours la

placer en haut, avec une typographie qui la met

en évidence

Eventuellement,

sous forme de question

pour interpeller le lecteur

(expo ‘Un monde à la carte ! Les

représentations de la Terre’)

2.2 Une structure récurrente

L’organisation du contenu peut se faire sous la

forme de 3 blocs d’information

1 bloc d’info générale qui pose la problématique,

l’objet du panneau

1 bloc d’information qui approfondit la question posée

1 bloc d’information qui correspondant à une illustration

particulière, un exemple concret de la problématique

en question

2.2 Une structure récurrente

Concrètement, ça donne ceci

(expo ‘Un monde à la carte !

Les représentations de la

Terre’)

2.2 Une structure récurrente

La quantité globale de texte par panneau doit

être limitée pour rester lisible et assimilable par le

lecteur en quelques minutes : de 250 à 300 mots

(400 mots maximum)

La fragmentation de l’information en blocs

doit renforcer une lecture rapide, i.e. ‘en diagonale’

On peut utiliser des intertitres et

une typographie ad hoc pour faciliter la lecture

2.2 Une structure récurrente

Les textes et les images associées doivent être

regroupés en blocs d’informations cohérents

rapidement identifiables

Les illustrations peuvent être

aussi bien des photographies,

infographies (dessins, schémas etc.)

Réparties de façon homogène

avec un équilibre textes/images,

avec un équilibre spatiale

au sein du panneau(expo ‘Terre, planète active’)

2.3 La rédaction des textes

La rédaction des textes doit respecter 4 conditions

de base

1 Communication : intérêt du message proposé

2 Probité scientifique : rigueur de l’information

3 Didactique, pédagogie : clarté des messages

4 Graphisme : mise en forme valorisante

Les sources d’information sont la bibliographie

et les experts du conseil scientifique de l’exposition

2.3 La rédaction des textes

La perception, la compréhension des messages véhiculés

par les textes sont conditionnées essentiellement par

2 facteurs

L’intelligibilité, i.e. la ‘simplification’ indispensable pour

atteindre le niveau du public visé

La lisibilité, i.e. le choix de la typographie et des blocs

d’information bien identifiés

A propos de l’intelligibilité

c’est la capacité à bien vulgariser l’information

scientifique : c’est un art difficile qui suppose l’appui d’un

spécialiste du domaine qui saura transmettre son savoir

2.3 La rédaction des textes

A propos de la lisibilité

On considère qu’un texte est accessible au grand public

lorsqu’il est compréhensible

par un enfant de 14-15 ans,

i.e d’un niveau scolaire de 4°-3°

Il faut donc faire un effort

de vocabulaire,

ne pas ‘jargonner’

et/ou donner la définition

des termes complexes

(expo ‘Un monde à la carte ! Les représentations de la Terre’)

2.3 La rédaction des textes

La simplification du vocabulaire doit

s’accompagner d’une quantité d’information

raisonnable

400 mots au maximum, répartis en bloc de 80 à 100

mots

Des phrases courtes : entre 15 et 20 mots, 25 mots

maximum

Les légendes doivent être succintes

2.4 Les éléments non-textuels

Il s’agit des éléments destinés à être regardés, i.e.

des photographies et/ou des infographies

Une illustration doit être intégrée

Que lorsqu’elle apporte un ‘plus’ d’information par

rapport au texte

(‘une image vaut mieux qu’un long discours…’)

Quand elle apporte une information non présente sous

la forme textuelle

Il faut donc éviter la tentation du ‘décorum’ qui

brouille le message principal

(i.e l’illustration n’est pas le graphisme)

2.4 Les éléments non-textuels

Il faut donc éviter la tentation du ‘décorum’…

Un contre-exemple !

Dans cet expo,

on a choisi des pieds de page

avec des photos qui illustrent

les thèmes des panneaux

c’est une illustration ‘gratuite’,

i.e. pour faire beau :

il n’y a pas de message

intrinsèque ou explicite

(expo ‘Eaux de Bretagne’)

2.4 Les éléments non-textuels

Dans cet exemple extrême, la quasi-totalité du

panneau est occupée par une illustration,

avec pas ou peu de texte

(expo ‘L’eau H2o !’)

2.4 Les éléments non-textuels

Compte-tenu du peu de place disponible sur un

panneau, il faut être rigoureux

Sur les informations qui seront illustrées

Sur la répartition homogène de ces illustrations sur le

panneau (équilibre général)

Le choix des illustrations doit répondre à 3 critères

principaux

La pertinence par rapport à l’information communiquée

La qualité esthétique

La disponibilité (droits d’auteurs)

2.4 Les éléments non-textuels

Attention néanmoins aux illustrations figuratives,

abstraites

Elles ne sont pas

adaptées

à tous les publics

Notamment

les très jeunes

Les êtres humains sont composés à 65 %

d’eau… et parmi eux des enfants perspicaces !

Question d‘une élève de CE2 : « et pourquoi les

êtres humains y z’ont pas de l’eau dans la

tête… »

Moralité : il ne suffit pas de soigner

l’infographie…

(expo ‘L’eau H2o !’)

2.5 L’esthétisme

L’esthétisme – i.e l’alliage entre le fond et la

forme, la mise en page et le graphisme - est

déterminant

Dans un premier temps, c’est lui va capter l’attention

initiale du lecteur

Dans un second temps, c’est lui qui va conditionner la

qualité et la durée de la relation avec le lecteur

i.e on est clairement dans une relation de ‘séduction’

alors tant qu’à faire, faisons joli !

2.5 L’esthétisme

Un travail avec un graphiste professionnel est

souhaitable : sur la base duune trame prédéfinie,

l’infographiste apporte des compétences pour

La qualité visuelle, artistique, de la charte graphique

la qualité de l’infographie

Le choix des polices, l’association des couleurs, le

traitement des images, etc.

L’agencement des blocs d’information les uns par

rapport aux autres, etc.

2.5 L’esthétisme

Son professionnalisme bénéficie à la clarté

pédagogique, et donc à l’efficacité de l’exposition

Un exemple

d’évolution d’un

choix

graphique

(expo ‘Un monde à la

carte ! Les

représentations de la

Terre’)

2.5 L’esthétisme

Un exemple de

travail sur la

photographie(expo ‘H2omme. Les

enjeux de l’eau dans le

monde’)

Un exemple de

travail sur

l’infographie(expo ‘Eaux de

Bretagne’)

Crédits, sources

Exposition ‘H2omme. Les enjeux de l’eau dans le monde‘

Source : http://www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/H2omme-les-enjeux-de-l-eau-dans-le.html

© apdB, Association les Petits Débrouillards Bretagne - Tous droits réservés, 2010

Exposition ‘L’eau H2o !’

Source : http://www.espace-

sciences.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=55516155&LANGUE=0&RH=ACCUEIL

© Espace des sciences - Tous droits réservés, 2004

Exposition ‘Un monde à la carte ! Les représentations de la Terre’

Source : http://www.espace-

sciences.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=24951597&LANGUE=0&RH=ACCUEIL

© Espace des sciences - Tous droits réservés, 2008

Exposition ‘Terre, planète active’

Source : http://www.espace-

sciences.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=90770512&LANGUE=0&RH=ACCUEIL

© Espace des sciences - Tous droits réservés, 2010

Exposition ‘Eaux de Bretagne‘

Source : http://www.espace-

sciences.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=71450761&LANGUE=0&RH=ACCUEIL

© Espace des sciences - Tous droits réservés, 2005