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Case studies on water and environment issues in Haiti Internet Edition 2000 UY/2000/SC/PHI/PI/1 Etudes de cas sur les problèmes de l´eau et l´environnement en Haïti

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Case studies

on water

and environment

issues in Haiti

Internet Edition 2000

UY/2000/SC/PHI/PI/1

Etudes de cas sur les

problèmes de l´eau

et l´environnement

en Haïti

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CONTENTS

Prologue (Carlos A. Fernández-Jáuregui, UNESCO/IHP) .................................... 5

Rejets liquides - Recherche e dévelopment (Evens Emmanuel, Université Quisqueya) ...................................................... 7

El Programa de Abastecimiento en Agua Potable (A.E.P.) en los barrios marginales de Puerto Príncipe: Una alternativa de desarrollo local (E. Emmanuel, H. A. Emmanuel, R. J. Leger, E. Abraham, Universidad Quisqueya) ........................................................... 37

Utilisation des systèmes d´informations géographiques dans la caractérisation morphologique des bassins versants en Haïtí: Le cas du Bassin Versant de la Ravine Balan, Nord d´Haïtí (Kénel Délusca, Emanuel Sildor, CATESIG) .................................................. 55

Assessment of the fluoride concentration in the water resources in the hydrographic region of Central South Haiti (Ruth Angeville, Evens Emmanuel, John Nelson, Paul Saint-Hilaire) ................. 73

The management of liquid waste: a variable of land management policies - The case of the Port-au-Prince Metropolitan Area ( Evens Emmanuel, Robenson Jonas Leger, Eddy Abraham) ............................ 85

El impacto de los desechos sólidos sobre el desarrollo del ecoturismo en Haití: El caso de las Fuentes Pestilentes <Sources Puantes>(Evens Emmanuel) ......... 97

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PROLOGO

El Programa Hidrológico Internacional de UNESCO tiene el placer de presen-tar a la comunidad científica del Caribe y los países con características hidro-geológicas equivalentes, una serie de trabajos de investigación científica y tecnológica que han realizado los especialistas de la República de Haití, gracias a la iniciativa del Prof. Evens Emmanuel de la Universidad de Quis-queya.

Esta publicación presenta los trabajos realizados en Haití y cubren aspec-tos vinculados a la investigación y el desarrollo del sector hídrico a través de trabajos sobre: agua potable y sa-neamiento, utilización de sistemas de información geográfica, evaluación de concentración de fluoruros, gestión de aguas negras y el impacto de los dese-chos sólidos en el desarrollo de Haití.

Esperamos que esta contribución del Comité Nacional del PHI de Haití sea un ejemplo de cooperación horizontal entre los Comités del PHI de la región.

Carlos A. Fernández-Jáuregui Hidrólogo Regional PHI - UNESCO/ORCYT

Le Programme Hydrologique International de l´UNESCO a le plaisir de présenter à la communauté scientifique des Caraïbes et aux pays qui ont des caractéristiques hydro-géologiques similaires, une série de travaux de recherche scientifi-que et technologique réalisés par des spécialistes de la République d´Haïti, grâce à l´iniciative du Prof. Evens Emmanuel de l´Université Quisqueya.

Cette publication présente les travaux réalisés en Haïtí et traite les aspects liés à la recherche et au développe-ment du secteur hydrique à travers des travaux sur: eau potable et assainissement, utilisation des systèmes d´information géografique, évaluation de la concentration de fluo-rures, gestion des eaux résiduaires et l´impact des rejets solides sur le dévéloppement d’Haïti.

Nous souhaitons que cette contribution du Comité National du PHI d´Haïti soit un exemple de coopération horizontale entre les Comités PHI de la région.

Carlos A. Fernández-Jáuregui Hydrologue Régional PHI - UNESCO/ROSTLAC

PROLOGUE

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REJETS LIQUIDES –

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT:

La collecte et l’épuration des eaux usées un

champ d’intervention à intégrer dans le champ

scientifique haïtien

Evens EMMANUEL

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Référence à rappeler: «Emmanuel, E.: Rejets liquides – Recher-che et développement: la collecte des eaux usées, un champ d’intervention à intégrer dans le champ scientifique haïtien: Éditio-ns du LAQUE, Presses de l’Université Quis-queya, Haïti, 2000».

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PLAN

Introduction ............................................................................................. 11

Science et technologie – Épuration des eaux usées – Développement économique ...................................................................... 18

a. la science et la technique au service du développement ......................... 19

b. l’épuration des eaux usées et le développement économique .................. 23

La priorité de l’État haïtien en matière de collecte et d’épuration des eaux usées ........................................................................ 25

Les efforts du Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports . 26

L’intégration d’Haïti au PHI: avantages et inconvénients ................................. 26

Projets de recherche de base ou appliquée, aidés ou patronés ........................ 27

L’université et le champ d’intervention scientifique: collecte et épuration des eaux usées .......................................................................... 29

La mise en oeuvre de la recherche: essai de bilan et perspectives d’avenir ....... 30

Remerciements ........................................................................................ 33

Bibliographie ........................................................................................... 34

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INTRODUCTION

Le sujet de cet exposé m’a été imposé par le comité scientifique du deuxième con-grès1 national de l’Association Haïtienne du Génie Sanitaire et des Sciences de l’Environnement (ADISH) à un moment où j’étais en train de poser les questions de savoir:

Comment la collecte et l’épuration des eaux usées pourraient-elles être consi-dérées comme champ d’intervention dans le champ scientifique2 haïtien?

Quelle est la place occupée par la science et la technologie dans l’imaginaire collectif de l’haïtien et dans l’espace sociétal d’Haïti?

Cet essai se propose d’étudier en Haïti, à travers du système “science et technologie”, la fonction de la “collecte et épuration des eaux usées” en vue de comprendre com-ment son dysfonctionnement peut entraver le développement économique et social du pays.

Beaucoup de scientifiques sont unanimes à reconnaître que l’eau est l’un des biens communs qui se retrouvent au coeur de la fondation de la vie communautaire (Em-manuel, 1998; Mayor, 1997). Dans un mélange d’empirisme, de rationalité, de magie et de mysticisme l’eau a servi d’objet d’études, à travers des siècles, pour apporter une certaine compréhension à la naissance de la vie et des explications au dével-oppement de la société sur la planète Terre. Ainsi, l’eau devenant objet, s’identifie à la science et devient science.

Pichot (1991) qualifie la science de mode de connaissance et, en cela, lui attribue une double fonction d’explication et d’action. Pour lui, la science veut expliquer le monde (y compris l’homme à qui il faudra trouver une place dans ce monde) et elle veut agir sur lui; et l’explication ne vaudra, très largement, qu’en ce qu’elle permet d’élaborer une action efficace.

Dans ses formes mythique, magique, mystique et religieuse, l’eau a fourni une ex-plication du monde où l’homme à partir de rituels de purification se trouve harmo-nieusement intégré dans un processus d’ascencion. Pour les microbiologistes, l’eau a servi de milieu naturel pour le développement de la première forme de vie sur terre «la cellule procariote». Analysant la fonction d’action de l’eau, Emmanuel (1998) avance que l’eau naturelle s’est imposée dans l’établissement, la croissance et le développement économique des sociétés comme la matière première de l’eau, pro-duit de consommation et facteur de production, dans tous les secteurs économiques. Dans sa forme technique, l’eau a usé de ses deux fonctions scientifiques pour jouer un rôle de médiateur dans la relation entre les êtres formant la chaine trophique. Fleury (1995) In: Le rôle fondamental de l’eau dans l’équilibre alimentaire et la santé, citant Gaston Bachelard, avance: “L’eau, ce don gratuit de la nature, polluant, purifi-cateur, devenu produit industriel, substance de vie et de mort, revêt dans la vie une telle importance de plus en plus grande, qu’elle a justifié l’apparition d’une nouvelle science, l’aqualogie. En effet, cette science s’intéresse à l’eau quant à sa production, aux organismes chargés de celle-ci, aux réglementations auxquelles elle est soumise, aux institutions qui la contrôlent, aux technologies mises en oeuvre pour son affi-

1.

2.

1 Ce congrès dont le thème central est “Un environnement salubre, clé du développement durable” a eu lieu à Pétion-Ville, Haïti les 5 et 6 août 2000.

2 Gilles (1998) rapporte que “les concepts de “champ”et de “champ scientifique” ont été developpés par Pierre Bourdieu (1971, 1975) et proposent une perspective différente de celle dérivée de la notion “communauté scientifique” pour étudier les phénomènes reliés à la formation, au développement, à la consolidation et à l’autonomisation, dans un contexte national, de l’ensemble d’activités scientifiques ou de science.

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nage, sa délivrance, le maintien de sa qualité dont la surveillance doit commencer avant le point d’utilisation et se maintenir jusqu’après usage”. Remplissant ainsi les fonctions de la science, il convient peut-être de questionner l’histoire des sciences pour découvrir à la limite de certaines frontières la corrélation existant entre l’eau et la naissance de la science.

Pour comprendre la naissance de la science, Pichot (1991) a suivi deux voies à la fois; d’une part la voie des objets de la science; d’autre part, celle de l’esprit scientifique. Il considère la voie des objets comme celle par laquelle tel ou tel objet devient le centre d’une étude particulière, quelle que soit la nature de cette étude (scientifique ou non). Car, la plupart des disciplines aujourd’hui scientifiques ont pour ancêtres des études non scientifiques portant sur les mêmes objets déjà définis; c’est dire que la différenciation des disciplines précède leur caractère scientifique. Finalement pour lui, la voie des objets concerne donc ces formes premières de disciplines qui nous sont aujourd’hui familières comme sciences. Il définit la deuxième voie comme celle de la scientification des disciplines premières, ou, plus exactement, celle de la recherche des traces d’un esprit scientifique, car ce n’est pas obligatoirement à l’intérieur de ces études qu’un tel esprit est apparu d’abord. Pour éviter de se heurter aux diffi-cultés inhérentes à toute tentative de définition, il caractérise, de manière minimale, l’esprit scientifique comme l’organisation rationnelle de la pensée, éventuellement étayée par l’observation et l’expérience.

Pour la validation de son hypothèse sur la corrélation entre la voie des objets et la naissance de la science, André Pichot a utilisé pour cadre expérimental le mode d’organisation sociale de la Mésopotamie3 et de l’Egypte4 . Après avoir analysé, les différentes connaissances produites par ces sociétés, Pichot conclut en disant: «Les sciences mésopotamienne et égyptienne ne sont engagées que dans ce qu’on a ap-pelé «la voie des objets» c’est-à-dire que les différentes disciplines sont déjà ébau-chées, mais qu’aucune d’entre elles ne possède un esprit réellement scientifique, c’est-à-dire d’organisation rationnelle reconnue en tant que telle». Il est intéressant de souligner l’importante contribution de l’eau dans l’organisation sociale, économi-

3 La Mésopotamie (du grec mesos et potamos, entre les fleuves) correspond à peu près à l’Irak actuel quant à sa localisation. C’est une plaine, arrosée par le Tigre et l’Euphrate, dont la partie basse, alluvionnaire, gagne sans cesse sur le Golfe Persique grâce aux apports alluviaux; d’où un déplacement du littoral qui se trouvait dans l’antiquité bien en arrière de l’emplacement où il est aujourd’hui. À l’est, cette plaine fluviale est bordée par le massif montagneux du Zagros qui termine le plateau iranien; à l’ouest, par le désert de Syrie; au nord, par les montagnes de l’Aménie où les deux fleuves prennent leurs sources. La civilisation mésopotamienne antique était essentiellement agricole. La Bas-se-Mésopotamie, du fait des inondations régulières qui la fertilisent, a une terre riche, se prêtant bien à la culture des céréales, à condition toutefois qu’elle soit irriguée (à cause de la chaleur du climat). L’alimentation est fondée largement sur l’agriculture (dont les produits peuvent être plus ou moins transformés: on fabrique des fromages, du beurre, du vin, de la bière d’orge…), mais elle trouve un complément dans la chasse et dans la pêche (Pichot, 1991) .

4 L’Égypte correspond aux 1 000 derniers kilomètres de la vallée du Nil (sur les 6 400 qu’elle compte), du 31o au 24o degré de latitude Nord. La Haute-Égypte de la première cataracte jusqu’au delta est une vallée étroite (quelques kilomètres de large pour envi-ron 800 de long). Elle est bordée de chaque côté par le désert; au sud, entre la première et la deuxième cataracte, s’étend la vallée plus tourmentée de la Basse-Nubie, plus au sud encore, le pays de Koush (Éthiopie). À 150 km de la côte méditerranéenne, le fleuve se divise en plusieurs branches (7 dans l’antiquité) et forme un delta de terres basses; triangle d’environ 150 km de hauteur pour une base de 240 km sur la côte. C’est la Bas-se-Égypte. Pour l’administration, toujours selon Pichot (1991), l’Égypte est divisée en districts, les nomes, qui se suivent le long du Nil, et qui sont régis par des gouverneurs, les nomarques. Certains de ces nomarques deviennent très puissants et prennent leur indépendance.

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que et politique de ces sociétés. Si à un niveau ou à un autre l’eau s’était imposée comme d’une part objet d’observation et d’expérience et, d’autre part comme l’une des ressources indispensables au développement et à la croissance économique de ces sociétés, il convient peut-être de se questionner sur le mode de gestion des eaux usées5 produites par ces communautés humaines et peut-être sur les techniques dé-veloppées par les sociétés antiques pour maîtriser les effets de débordement négatif que les rejets liquides avaient eus sur l’organisation sociale.

Warren (1971) avance: «Les méthodes de collecte des eaux usées que la civilisation moderne a adoptées vers la fin du XIXe siècle, ont été connues dans les civilisatio-ns antiques quelques 2500-2550 ans avant J.C.». L’objectif des premiers réseaux de drainage a été d’éliminer les infections dues par l’absence de maîtrise des eaux usées». L’opérationnalisation et l’institutionnalisation du concept «université» dans les États où la science et la technique sont considérées comme élément moteur du développement, ont permis à certaines sociétés humaines de développer des tech-nologies qui réduisent les risques environnementaux, sanitaires et économiques que peuvent causer la mauvaise gestion des eaux usées.

En Haïti, écrivent Emmanuel et Azael (1998), les eaux usées quand elles sont collec-tées, sont directement déchargées dans la mer sans aucun traitement préalable. Ce mode de gestion ou de maîtrise des eaux usées nous pousse à formuler l’hypothèse suivante: «L’échec de tous les projets de collecte et d’épuration des eaux usées de la République d’Haïti est dû à l’exclusion de la formation supérieure, de la recherche et développement dans leurs cycles de vie».

Haïti dispose d’un certain nombre d’atouts qui devraient lui assurer une excellente gestion des eaux usées à des coûts relativement bas. En effet, le caractère montag-neux du pays lui offre l’opportunité de développer des techniques de lacs collinai-res et de bassins de décantation pouvant d’une part diminuer le volume des eaux de ruissellement et, d’autre part assurer un système de traitement en cascade des points les plus élevés aux points les plus bas. Comme autres atouts on peut penser premièrement à l’existence en Haïti des matériaux volcaniques, particulièrement la zéolithe naturelle qui est un très bon échangeur d’ion, qui peuvent faciliter d’une manière très rapide la décantation des boues contenues dans les eaux usées et, deuxièment au soleil pour le traitement par aérobie des eaux usées. En plus de ces atouts naturels, il convient de signaler l’existence d’un certain nombre d’universités fournissant une formation de premier cycle dans la gestion des eaux usées. Actuelle-ment, Haïti dispose de trois laboratoires de recherche qui travaillent sur la probléma-tique des rejets industriels et urbains. Il s’agit du Laboratoire de Qualité de l’Eau et de l’Environnement (LAQUE) de l’Université Quisqueya, du Laboratoire de Recherche sur les Déchets Solides de la Faculté des Sciences de l’Université d’État d’Haïti (UEH) et du Centre de Recherche en Eau et Assainissement (CREA). Ces unités ont déjà publié un certain nombre de travaux sur les plans nationaux et internationaux. À côté, des universités et des laboratoires de recherche, il faut signaler l’existence du Comité National du Programme Hydrologique International (PHI) de l’UNESCO et des associations socio-professionnelles. En effet, les intellectuels et scientifiques haïtiens intéressés par la problématique de l’eau se trouvent regroupés dans quatre impor-tantes associations: ADISH (Association Haïtienne du Génie Sanitaire et des Sciences de l’Environnement); ASPHA (Association de Santé Publique d’Haïti); AMH (Associa-tion Médicale Haïtienne); ANDAH (Association Nationale des Agronomes Haïtiens). Alors, pourquoi avec ce nombre considérable d’atouts Haïti n’arrive-t-elle pas à in-

5 Les eaux usées sont en grande partie les eaux distribuées par les systèmes d’AEP, po-lluées par les diverses utilisations humaines. Elles constituent de ce fait les externalités négatives des systèmes d’approvisionnement en eau potable (AEP). Pour maintenir l’équilibre environnemental ou en d’autres termes régulariser l’équilibre du marché de l’eau, il est tout à fait indiqué d’évaluer, en quelque sorte, l’impact de ces eaux usées sur la qualité de la vie des populations, et tenter de mesurer cet impact en terme de manque à gagner sur la croissance économique (Emmanuel et Azaël, 1998).

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verser la marginalisation du secteur de la collecte et de l’épuration des eaux usées? Quelles sont donc les contraintes empêchant aux pays de considérer et d’intégrer les efforts de ses chercheurs dans les programmes de développement du secteur de l’eau et de l’assainissement? Pourquoi les universités, les laboratoires de recherche et les associations de scientifiques se sont-ils jamais invités à se prononcer sur les choix technologiques de l’État haïtien en matière d’épuration des eaux usées et d’hygiène publique?

Ayala (1996) dans: la culture scienfique de base6 , avance: «La culture scientifique de base permet à quiconque d’approuver ou de rejeter des programmes présentés par les pouvoirs publics (de la fluoration de l’eau à la construction d’une centrale nucléai-re), sans que cette décision se fonde sur des idées préconçues. Toute manipulation de ressources naturelles est nuisible, ou à l’autre extrême, totalement bénéfique, par exemple, et sans ignorer que tout choix de ce genre comporte des avantages et des inconvénients comme dans l’alternative d’une centrale nucléaire ou d’une centrale fonctionnant au charbon».

En Haïti, l’absence de «la condition de l’esprit scientifique» et d’une «tradition de recherche» constituent l’une des contraintes fondamentales au renversement de la situation actuelle des eaux usées. Comme le soulignent Emmanuel et Lindskog: «les résultats d’études et de recherches scientifiques, n’étant financé ni par le budget national de la République d’Haïti, ni par la coopération internationale, ne bénéfi-cient pas encore d’une légitimité ou d’une reconnaissance nationale qui exigeraient à l’État haïtien à partir d’une relation de “mandant-mandataire” de tenir compte des résultats de travaux réalisés sur Haïti par les chercheurs nationaux et étrangers dans l’évaluation et la redéfinition de ses axes de politiques de développement économi-que et social». Dans les pays sous-développés, à côté du manque de ressources fi-nancières nécessaire à la pratique d’activités scientifiques, il y a lieu de noter les obs-tacles liés aux structures de ces sociétés. V. A. Kondratiev montre que «l’application de la science et de la technique est sévèrement limitée par la prédominance dans les pays en voie de développement des formes économiques archaïques de type pa-triarcal, semi-féodal». Par leur nature, ces types d’économie ne nécessitent aucune innovation scientifique ou technique. Les classes sociales, dont la position privilégiée repose plus sur la production absolue que sur la productivité du travail, n’investissent pas dans les activités qui peuvent contribuer à faire augmenter cette dernière (Gilles, 1996).

Alain Gilles, dans: L’État et la constitution d’un champ scientifique. Conjonction, Revue franco-haïtienne, Haïti, 1998, no. 203, pp 89-96, souligne que: “Le champ scientifi-que haïtien, si tant est qu’il en existe un, n’attire presque personne”. Cette assertion de Gilles, tout en fournisant des éléments de réponse aux graves problèmes de déve-loppement économique et social du pays, remet en question l’opérationnalisation en Haïti de toute une série de concepts (tels: démocratie, souveraineté nationale, État-providence, modernité, université, sciences et technologie, développement humain durable) qui, au coeur même de l’expérience sociale de la transition entre le XXe et le XXIe siècle, prédominent dans la conscience collective de l’humanité, comme l’ont souligné beaucoup de spécialistes des sciences sociales, le sentiment que la société est en voie de se réorganiser (Jameson 1991; Giddens, 1994; Knorr Cetina, 1999).

 6 Par “Culture Scientifique de Base (CSB)”, Francisco J. Ayala, dans: La culture scientifique de base. UNESCO, Rapport sur la science dans le monde. UNESCO, Paris, 1996, n’entend pas une connais-sance détaillée des concepts scientifiques tels que les enseignent les manuels de physique, chimie, physiologie ou génétique. Pour lui, ce concept suppose avant tout une compréhension de ce qu’on pourrait appeler l’approche scientifique, ou la façon scientifique de connaître, ou bien encore la méthode scientifique. Cette compréhension exige un minimum de connaissances scientifiques spé-cifiques, mais elles n’ont pas besoin d’être étendues ou détaillées, ni de concerner toutes les disci-plines.

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 7 Alain Gilles, dans: Le programme de maîtrise en sciences sociales à l’Université Quisqueya, Impri-meur II, Port-au-Prince, 1998, avance: “La notion même “d’études supérieures” ou de “deuxième et de troisième cycles” est absente dans l’univers culturel du milieu universitaire haïtien. La licence constitue, pour le moment, l’horizon en termes d’objectifs d’études universitaires. Le manque de référence par rapport auquel on pourrait situer le premier cycle dans la formation universitaire tend à en faire une fin. D’où les exigences extraordinaires faites le plus souvent à l’étudiant poursuivant une licence en Haïti. En moyenne, un étudiant obtient son diplôme de licence après quatre années de scolarité et un ou deux ans consacrés à la rédaction d’un mémoire. Il faudra, dans la plupart des cas, ajouter l’année préparatoire ou de la propédeutique de plus en plus exigée pour suppléer aux insuf-fisances du secondaire. Un très grand nombre d’étudiant n’obtiennent jamais cette licence, faute de ressources pour écrire le mémoire de sortie, maintenant exigé par tous les départements, facultés, écoles, instituts ou académies. Les études de licence incomplètes ajoutées aux taux élevés d’échec enregistrés aux examens de fins d’études secondaires suffisent pour nous donner une indication de l’ampleur du gaspillage social qui résulte de notre système d’éducation”.

 8 Selon la Banque Mondiale (1998): “Haïti est le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidental et l’un des pays les plus pauvres du monde en développement. Son revenu par habitant de US$ 250.00 est inférieur par rapport à celui de bon nombre de pays africains et est loin inférieur à la moyenne de l’Amérique Latine de US$ 3 320. En milieu rural, quelques 80% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. La pauvreté en Haïti est directement liée à la médiocre performance économi-que: le revenu par habitant n’a pas augmenté au cours des quatre dernières décennies et, en fait, a baissé à un taux annuel de 5,2% au cours des dix dernières années de 1985 à 1995. Le phénomène de la pauvreté en Haïti se réflète dans ses indicateurs sociaux, qui sont nettement inférieurs à ceux

Dubique (2000) analysant l’état de la science et de la technologie haïtienne avance: «En Haïti, la problématique du développement de la science et de la technologie s’inscrit d’abord dans un contexte de déficience du système éducatif7 jumelé à une économie8 en difficulté condamnant le pays à la dépendance de l’aide humanitaire internationale. Les observations et les expériences réalisées sur la marasme écono-mique et social de la République d’Haïti montrent que le déficit enregistré par le pays sur ces plans ne peut être compensé que par l’organisation rationnelle d’une pen-sée haïtienne. Comme toute science, celle d’Haïti doit s’appuyer sur l’observation et l’expérience nationale et étrangère afin d’arriver à identifier le problème fondamental du sous développement d’Haïti». Popper, cité par Venise A. Dubique (2000) dans: Quel pourrait être l’apport de la diaspora dans le démarrage d’une vie scientifique active en Haïti?, souligne: “La connaissance ne commence pas par des perceptions ou des observations, par une collection de données ou de faits, mais bien par des problèmes. Pas de savoir sans problèmes – mais aussi de problème sans savoir”.

Après deux siècles d’indépendance, Haïti reste un pays d’urgences, dépendant de l’aide humanitaire internationale (Gilles, 1996), un pays dépourvu de réseau de dra-inage sanitaire, de station d’épuration des eaux usées et où l’université n’arrive pas encore à s’imposer dans l’imaginaire collectif comme l’organisme chargé d’assurer la rupture entre l’irrationnel et le rationnel. En effet, Emmanuel et Azaël (1998) dans: “eaux usées et développement économique en Haïti” posent les questions de savoir: “Comment Haïti pourra-t-elle jouir de l’avantage comparatif que lui offre ces produits marins quand les activités humaines journalières ne cessent de mettre en péril ses écosystèmes marins? Comment un pays comme Haïti pourra-t-il se positionner effi-cacement dans la lutte pour la protection de l’environnement, quand dans la pratique quotidienne de gestion des déchets, la stratégie adoptée reste encore: “le tout-à-la-mer”? Quelle pourrait-être la productivité réelle d’un sous-alimenté, évoluant dans un environnement globalement pollué par des déchets humains?

Il peut paraître saugrenu de prendre appui sur le rôle de la science et de la techno-logie dans l’évolution du monde pour entreprendre une réflexion sur la fonction de l’épuration des eaux usées, encore moins sur le poids de son dysfonctionnement dans le développement économique et social d’un pays comme Haïti. Comme le souligne Alain Gilles (1996): “Au moment où le pays fait l’expérience d’une mobilisation socia-le sans précedent, et doit répondre à des besoins formés dans les rapports interna-tionaux, il devient impérieux de penser à la place occupée par une certaine rationalité non seulement dans les décisions politiques, mais aussi dans notre façon de vivre.

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En effet le développement de la science, en tant que connaissance établie et acquise suivant des méthodes ouvertes à la critique, n’est pas uniquement dû aux ressources économiques dont dispose une société. Il dépend aussi bien de choix politiques et d’une culture pouvant favoriser l’émergence d’une tradition de recherche. À ce pro-pos, il convient de citer le cas de l’Inde, des pays de l’Europe de l’Est, notamment l’ancienne Tchécoslovaquie, la Pologne et surtout l’Autriche dont la contribution à la science et à la philosophie des sciences n’a aucune commune mesure avec le niveau de leur développement économique. Si immenses que soient les problèmes du pays et si faibles que soient ses ressources, je ne pense, en cette période de l’histoire de l’humanité, qu’il soit possible pour Haïti, comme d’ailleurs pour tout autre société, de ne pas organiser sa réflexion sur sa position face à la science et aussi à la technolo-gie”.

SCIENCE ET TECHNOLOGIE – ÉPURATION DES EAUX USÉES – DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, il s’est développé dans de nombreux pays un système d’articulation entre la science et le développement économique, c’est-à-dire une relation en fait entre la production économique et la production scientifique. Dans un contexte où le développement et la croissance socio-économique se présen-tent comme étant des variables liées au progrès de la science et de la technologie, peut-être ce système aura-t-il servi à classer les États de la planète en pays avancés et en pays sous développés.

La relation entre la production économique et la production scientifique, telle que considérée ici, a permis aux pays qui ont accepté d’investir dans l’éducation, la re-cherche scientifique et le développement de technologie, d’atteindre des niveaux de développement économique et social durable. Clinton et Gore (1994), cités par Ayala (1996) dans: la culture scienfique de base 9 , avancent: «la technologie, moteur de la croissance économique, crée des emplois, édifie des industries nouvelles et amé-liore notre niveau de vie. La science est le carburant qui fait tourner le moteur de la technologie». Dans la mesure où un état décide de sortir du marasme du sous- dé-veloppement économique et social, il lui convient alors de réaliser une rupture entre l’analphabétisation fonctionnelle et l’alphabétisation scientifique, en d’autres termes provoquer la rupture entre la voie des objets et la voie de l’esprit scientifique10 en prenant appui sur la raison (Dubique, 2000).

9 Par “Culture Scientifique de Base (CSB)”, Francisco J. Ayala, dans: La culture scientifique de base. UNESCO, Rapport sur la science dans le monde. UNESCO, Paris, 1996, n’en-tend pas une connaissance détaillée des concepts scientifiques tels que les enseignent les manuels de physique, chimie, physiologie ou génétique. Pour lui, ce concept suppose avant tout une compréhension de ce qu’on pourrait appeler l’approche scientifique, ou la façon scientifique de connaître, ou bien encore la méthode scientifique. Cette compré-hension exige un minimum de connaissances scientifiques spécifiques, mais elles n’ont pas besoin d’être étendues ou détaillées, ni de concerner toutes les disciplines. La CSB permet à quiconque d’approuver ou de rejeter des programmes présentés par les pou-voirs publics (de la fluoration de l’eau à la construction d’une centrale nucléaire), sans que cette décision se fonde sur des idées préconçues.

10 André Pichot, dans: La naissance de la sci ence. (Tome 1), Édition Gallimard, Paris, 1991, considère que la science, en ses origines, a suivi deux voies distinctes: la voie des objets et la voie de l’esprit scientifique.

La voie des objets consiste en la première différenciation d’études qui se structurent autour d’objets propres (les nombres, les astres, les êtres vivants…), mêlant empirisme, rationalité, magie et mystique.

La voie de l’esprit scientifique est d’abord celle, philosophique, par laquelle la rationalité est élevée au rang de critère de vérité. C’est ensuite la voie par laquelle les disciplines préscientifiques sont reprises et transformées dans cet esprit nouveau, propre à la dé-mocratie grecque.

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S’il est vrai que la science et la technologie sont les moteurs de la croissance et du développement économique, pourquoi n’a-t-on pas observé dans les pays du Tiers Monde l’exécution de programme d’investissement en éducation, en recherche et en développement de technolohgies? Faudra-t-il espérer à l’adoption d’un plan Marshall pour l’implantation dans les états du Sud d’une tradition de recherche? Gilles (1998), citant C. S. Jha (1985:76) dans: L’État et la constitution d’un champ scientifique 11 , souligne : «les pays du Tiers-Monde [doivent être] pleinement conscients du fait que l’absence d’une expansion de l’éducation en matière des sciences et de technologie, à l’intérieur de leurs frontières nationales, ne leur permettra même pas d’adopter les technologies élaborées ailleurs, et moins encore de les développer eux-mêmes».

Depuis le début des années 60, en même temps que l’on prenait conscience des écarts entre les pays développés et les pays sous-développés, il s’est aussi posé d’une part, le problème du rôle que peuvent jouer et la technique pour promouvoir la croissance économique et, d’autre l’importance de la collecte et de l’épuration des eaux usées dans le maintien de la croissance économique.

a. La science et la technique au service du développement

Du 4 au 23 février 1963, il s’est tenu à Genève la Conférence des Nations Unies sur l’application de la science et de la technique dans l’intérêt des régions peu dévelo-ppées. Comme l’a rappelé Pierre Rondière, cité par Alain Gilles dans: Littérature et sciences haïtiennes, répertoire des écrivains et chercheurs d’origine haïtiennes au Canada 1963-1995, “ce fut le plus gigantesque forum où pendant vingt jours furent glorifié[e]s et interrogé[e]s la science et la technique, pour la première fois officie-llement proclamées remède souverain pour les contrées moins développées”. On eut certes droit à des déclarations prudentes. Le Secrétaire général des Nations Unies fit remarquer ceci: “On dit souvent qu’on peut de nos jours, brûler les étapes du déve-loppement en appliquant toutes les connaissances techniques déjà acquises, que les tâtonnements, les erreurs et les perturbations, qui ont accompagné l’industrialisation dans les pays avancés, au cours du XIXe siècle, peuvent être évités. Il y a du vrai dans cette affirmation et c’est là une de nos raisons d’espérer; mais ne nous laissons pas aller à l’illusion qu’il s’agit seulement d’un simple transfert de techniques. N’oublions pas les bouleversements que peut entraîner une superposition des connaissances et des techniques modernes à une société que ses habitudes et ses façons de penser, ses méthodes de travail et son mode de vie n’ont absolument pas préparés à assi-miler12 ”.

11 Alain Gilles, dans: L’État et la constitution d’un champ scientifique. Conjonction, Re-vue franco-haïtienne, Haïti, 1998, no. 203, pp 89-96, souligne que «les concepts de «champ» et de «champ scientifique» ont été developpés par Pierre Bourdieu (1971, 1975) et proposent une perspective différente de celle dérivée de la notion «commu-nauté scientifique» pour étudier les phénomènes reliés à la formation, au développe-ment, à la consolidation et à l’autonomisation, dans un contexte national, de l’ensemble d’activités scientifiques ou de science. Le concept de champ a fait l’objet d’une grande utilisation chez des sociologues du Québec en prise avec la question de l’émergence d’un champ scientifique québécois, considéré, jusqu’à récemment, comme «colonial» ou «périphérique». Mieux que le concept de communauté scientifique, pensent Marcel Fournier, A. Germain, et al, celui de champ scientifique permet de «rendre compte des conditions sociales qui président à la production et à la diffusion de l’activité scientifique et en particulier des intérêts que divers groupes ou classes sociales manifestent pour cette activité». Le concepts de champ permet justement d’étudier les liens tissés entre les différents champs religieux, intellectuel et politique pour affecter la constitution d’un champ scientifique en émergence, non suffisamment consolidé pour acquérir un statut de relative autonomie.

12 Cité dans le développement par la science et la technique (Rapport sur la Conférence des Nations Unies sur l’application de la science et de la technique dans l’intérêt des ré-gions peu développées). Vol. VI- L’enseignement et la formation professionnelle, Paris: DUNOD, 1964, p1.

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Gilles (1996) rapporte que le climat général de l’époque fut cependant celui d’une foi dans la capacité de la science et de la technique à transformer les pays en voie de développement. Lors de l’Assemblée générale de l’International Council of Scientific Unions tenue en 1966 à l’Institut Tata de la Recherche fondamentale à Bombay, il fut décidé de créer un Comité sur la Science et la Technique dans les pays en voie de développement (COSTED – Committee on Science and Technology in Developing Countries) en vue d’encourager l’application de la connaissance scientifique pour améliorer les conditions de vie dans les pays du Tiers-Monde (Jones, 1971). En 1968, fut créé aux Nations Unies le comité consultatif sur l’Application de la Science et de la Technique au Développement.

En 1979, eut lieu à Vienne du 20 au 31 août, la Conférence des Nations Unies sur la science et la technique au service du développement où 142 États, dont Haïti, étaient représentés. Il est sorti de cette conférence l’ambitieux “Programme d’action de Vienne pour la science et la technique au service du développement” fondé sur des constats tels que les suivants:

Le développement de la science et de la technique dans les pays en développement a été freiné par l’idée que le système de production susciterait automatiquement une demande de science et de technique. Or il n’en a pas été ainsi et il faut manifeste-ment prendre des mesures pour créer, stimuler et favoriser la “demande” d’activités scientifiques endogènes, ainsi que la demande de biens et services contenant un élément national et régional…

Il faut reconnaître le rôle critique des ressources financières dans l’application de la science et de la technique au développement et le renforcement des capacités endo-gènes. Or, vu la pénurie de ressources financières dans les pays en développement, il arrive souvent que les ressources allouées à la science et la technique soient bien inférieures au seuil critique indispensable pour obtenir les résultats voulus (Nations Unies, 1979).

Au chapitre des mesures à prendre pour assurer le développement des ressources humaines, on trouve des prescriptions telles que:

Inciter les universités, les organismes de recherche et les autres établissements d’enseignement à être plus sensibles aux problèmes de la société, notamment en intégrant ces institutions dans le système de production et dans la vie culturelle du pays;

Étudier de façon approfondie, au niveau national, le problème de l’exode des compé-tences, notamment l’immigration de la main d’oeuvre qualifiée, en vue de déterminer les mesures à prendre pour s’attaquer au problème de l’exode de la main d’oeuvre scientifique et technique et renverser le courant migratoire (Nations Unies, 1979).

Le premier sommet des Amériques, tenu à Miami en décembre 1994, et réunissant les chefs d’État et de Gouvernement a donné lieu à un emsemble d’initiatives visant à renforcer la coopération en matière de développement entre les États de la région et favoriser leur intégration à différents points de vue afin de préparer la création de la zone de libre-échange des Amériques. C’est le cas du Conseil Inter-Américain de Développement Intégré (CIDI) qui répond à un consensus sur la nécessité de nouvelles formes de coopération pour le développement, capables de renforcer les institutions démocratiques, lutter contre la pauvreté, encourager une économie plus ouverte et garantir l’usage rationnel des ressources naturelles et la conservation de l’environnement.

Le plan d’action adopté à ce Sommet avait, entre autres, recommandé l’organisation d’une réunion des Ministres de la région responsables de la Science et de la Techno-

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logie, car le développement de ces dernières est considéré comme un facteur déter-minant dans les stratégies destinées à combattre l’extrême pauvreté et à préserver l’environnement. Cette réunion eut lieu en mars 1996 à Cartagène en Colombie, comme convenu par les Ministres des Affaires Étrangères lors de la session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’OEA en 1995, en Haïti. La réunion de Cartagène a do-nné naissance à deux documents fondamentaux: a) la Déclaration de Cartagène qui énonce les principes concernant “La connaissance, le développement durable et la coopération hémisphérique dans les Amériques”; b) le plan d’action qui vise au ren-forcement de la coopération hémisphérique en matière de science et de technologie. C’est le CIDI et le MERCOCYT (Commission du Programme du Marché Commun des Connaissance Scientifiques et Technologiques) qui verront assurer la coordination du suivi des recommandations issues de la réunion de Cartagène.

Le MECOCYT est une initiative qui date de 1993, mais l’idée originelle remonte à l’Assemblée Générale de 1990. Il était alors conçu comme un mécanisme destiné à promouvoir l’échange des connaissances scientifiques et technologiques et des inno-vations entre les scientifiques, les techniciens, les administrateurs des universités, auprès des gouvernements et du monde des affaires. Il constitue dans le cadre de l’OEA un forum facilitant l’échange et la circulation de l’information scientifique et technologique entre les États membres.

La fonction originale du MERCOCYT s’est alors renforcée à la faveur de la réunion de Cartagène où il a été reconnu qu’en raison de répercussions de la science et de la technologie sur les différents aspects de la vie en général et de l’importance des dé-penses qu’elles exigent les activités nécessaires à leurs développement sont si vastes et si diversifiées qu’un État seul ne pourra y subvenir. Il a été donc recommandé que, afin de renforcer la coopération hémisphérique dans ce domaine, il est nécessaire que les États membres entreprennent des activités de recherche complémentaires, mettent en commun les infrastructures, les connaissances et partagent les coûts, s’il le faut. D’où le choix d’établir des alliances pour entreprendre conjointement, aux niveaux des gouvernements, des universités et du secteur privé, des activités scientifiques. En ce sens, il a été aussi recommandé que la formulation et la mise en oeuvre de politiques scientifiques et technologiques nationales devraient avoir pour objectifs: l’éducation, la formation et la production de ressources humaines hautement qualifiées; le développement d’une plus grande capacité de recherche à l’échelle nationale et régionale; le renforcement des systèmes d’innovation technolo-gique et d’application des connaissances de manière à encourager un développement équitable et durable.

C’est ainsi que le CIDI eut à préparer le Plan stratégique de partenariat 1997-2001 pour le développement. La déclaration et le plan d’action ont aussi donné lieu à la création du Programme Inter-Américain de Science et Technologie (PRICYT) – prépa-ré par le MERCOCYT – qui couvre les cinq domaines d’action suivants:

La science, la technologie et l’innovation pour la promotion du développement social;

La science, la technologie et l’innovation pour le renforcement du secteur des affaires;

La science, la technologie et l’innovation pour le développement durable et la protection de l’environnement;

Le renforcement de la capacité d’élaboration, de conception et de mise en oeuvre de politiques scientifiques, technologique et d’innovation;

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Le développement et l’application des technologies d’information et de commu-nication.

Le MERCOCYT bénéficie de l’appui de l’Office de la Science et de la Technologie (OST) qui, créé en 1997, agit comme son secrétariat technique et fournit aux États mem-bres, dans le cadre du PRICYT, l’assistance pour le développement des capacités en matière scientifique et technologique.

Le second sommet des Amériques, en avril 1998, à Santiago (Chili) a revalidé la déclaration et le plan d’action de Cartagène.

Le Comité exécutif du MERCOCYT, chargé de la mise en application des recomman-dations issues de la réunion de Cartagène a procédé à la création du Comité Inter-Américain de la Science et de la Technologie (COMCYT). Il a été approuvé par le CIDI en mars 1998 et ratifié par l’Assemblée Générale en juin 1998. Il est entré en fonction à la 6e réunion du MERCOCYT tenue à Bariloche en Argentine en août 1998. Eu égard au plan stratégique de partenariat, la mission du COMCYT consiste en la coordination, le suivi et l’évaluation des activités de l’OEA en matière de développe-ment scientifique, d’échange et de transfert de technologie. Les principales fonctions du COMCYT sont:

Apporter l’appui à la préparation et au suivi des réunions des Ministres chargés de la science et de la technologie;

Promouvoir les politiques de coopération hémisphérique dans le domaine du développement scientifique, de l’échange et du transfert de technologie;

Identifier et formuler des propositions de partenariat pour le développement d’activités et de projets dans le cadre du PRICYT, conformément aux objectifs du MERCOCYT;

Promouvoir et supporter la recherche de ressources additionnelles pour le fi-nancement des activités de partenariat du CIDI.

La Conférence mondiale sur la science, organisée par l’UNESCO et le Conseil interna-tional pour la science, qui s’est réuni du 26 juin au 1er juillet 1999 à Budapest, s’est achevée en posant les bases d’une alliance mondiale entre les communautés scienti-fiques, les décideurs politiques et la société civile en vue d’augmenter les ressources pour la recherche scientifique, de favoriser le partage des connaissances et d’amener la science et la technologie à travailler de façon responsable, avec une claire vision éthique afin de surmonter et de prevenir des problèmes de société potentiellement désastreux.

Un appel à une meilleure compréhension de la différence des traditions scientifiques entre l’Occident et l’Orient et à leur harmonisation a été lancé lors du débat sur “la nature de la science” qui a traité de l’histoire de la science et a noté l’attitude para-doxale du grand public – mélange d’utilitarisme et d’inquiétudes – face aux dévelo-ppements scientifiques. Lors de la discussion sur “la valeur universelle de la science fondamentale”, les intervenants ont défendu avec force l’idée que les découvertes de la recherche fondamentale doivent être mises à la disposition de chacun. Ils ont plai-dé pour “des échanges” équilibrés de matière grise entre pays soi-disant phénomène de la “fuite des cerveaux” ne devait pas être systématiquement perçu de façon né-gative (UNESCO, 1999).

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b. L’épuration des eaux usées et le développement socio-économi-que

L’élimination des excreta humains, soulignent Okun et Ponghis (1976), dans de mau-vaises conditions provoque la contamination des ressources en eau douce disponibles et de l’environnement général d’un espace humain, suscitant des problèmes sanitai-res qui, dans les pays en voie de développement, concernent presque tous les êtres vivants. Les rapports que les États Membres ont présentés à l’OMS sur la situation sanitaire dans le monde pendant la période 1965-1968 faisaient état des difficiles problèmes que pose l’élimination des eaux usées; leur ampleur était jugée relative-ment plus grande que celle des problèmes concernant l’pprovisionnement public en eau du fait que le pourcentage de la population desservie par un système satisfai-sant d’évacuation des eaux usées était plus faible. De plus, l’existence d’un système d’entraînement des déchets par l’eau n’est pas en soi une garantie d’hygiène si le mode d’élimination finale n’est pas satisfaisant. Enfin pendant la période considérée, les pays en voie de développement ont dû faire face à des taux de mortalité et de morbidité élevés chez les enfants âgés de moins de cinq ans, tandis que la crois-sance physique et mentale des enfants et le développement socio-économique de la collectivité posaient des problèmes. Cela résulte de la conjugaison, d’une part des maladies diarrhéiques (en particulier celles qui affectent les enfants) et, d’autre part, de conditions sociales défavorables, de l’insalubrité du logement, de l’accroissement rapide de la population et de facteurs d’environnement adverses tels que l’absence d’eau saine et de systèmes satisfaisants d’élimination des déchets. Dans certains pays non industrialisés, le taux de mortalité dû aux maladies intestinales est plus de cent fois supérieur à ce qu’il est dans les pays industrialisés. Cet écart a principale-ment pour cause la qualité des systèmes de gestion d’eau (Miller, 1962).

Bien que l’effet sur la santé d’une gestion appropriée des eaux usées et l’effet de la santé de la population sur le développement économique soient l’un et l’autre claire-ment reconnus, il est difficile, écrivent Okun et Ponghis (1976), de leur donner une expression quantitative. Une étude a révélé que la productivité par travailleur est trois fois plus élevée aux États-Unis d’Amérique qu’en Colombie (Logan, 1963). Cette différence est due en partie à la mécanisation dont profite le travailleur aux États-Unis, de sorte qu’il est difficile de déterminer la proportion pouvant être attribuée, directement ou indirectement, à la santé ; néanmoins, il est bien établi que l’un des facteurs sous-jacents est l’élimination des maladies intestinales dues à une mauvaise évacuation des déchets. En outre, le coût des soins médicaux imputables à la maladie impose une charge supplémentaire aux ressources économiques d’une collectivité. Bien que l’ampleur de cet effet soit encore incertaine, il n’est pas douteux que les maladies intestinales influent sur le défaut d’absorption des aliments chez les per-sonnes infectées et/ou infestées. Par exemple, il ya lieu de penser que les aliments absorbés par des enfants infestés par des nématodes contribuent davantage à nourir ces derniers que leur hôte. Puisque le développement de l’agriculture est essentiel pour nourrir les populations en rapide augmentation des pays en voie de développe-ment, la perte de substances nutritives imputables aux maladies et infections intes-tinales impose un lourd fardeau économique à la collectivité ; dans certains cas, elle peut représenter jusqu’à 10% de la production alimentaire totale.

Parmi les avantages concurrentiels que procure la gestion des eaux usées figure l’amélioration des perspectives en matière de tourisme et d’industrialisation. En effet, le touriste souhaiterait disposer d’un environnement agréable, beau et salubre. Car les personnes qui se présentent sur le marché de la demande du tourisme, le font avec l’intention de récupérer la santé, de se libérer du stress, des problèmes issus des activités de la vie de tous les jours. Malheureusement, ils rencontrent parfois de sérieux problèmes tels l’exposition à un environnenment malsain et aux agents pa-thogènes responsables de maladies infectueuses, lesquels transforment leur voyage en un cauchemar qui met beaucoup de temps à s’effacer (Emmanuel, 1997). Les co-llectivités dotées de ressources matérielles suffisantes, dont l’une des plus importan-tes est l’assainissement, offrent un meilleur potentiel de développement et attirent davantage les capitaux étrangers que celles où l’hygiène pose des problèmes.

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Les investissements consacrés aux égouts et à l’élimination des eaux usées dans des conditions satisfaissantes provoquent dans le secteur immobilier une hausse des prix bien supérieurs aux coûts. Il a été démontré qu’une gestion adéquate des ressources en eau est un facteur essentiel de l’amélioration de la santé, ainsi que du développement social et économique, ce qui permet une éducation plus efficace, un accroissement de la productivité, un meilleur niveau de vie et une amélioration de la qualité de la vie (Okun et Ponghis, 1976).

L’Université dans sa fonction d’enseignement et de recherche dispose de certains moyens capables d’inverser la tendance des effets négatifs des eaux usées sur le développement socio-économique d’un pays comme Haïti. En effet, au cours des deux dernières décennies la formation à tous les niveaux, la recherche scientifique et le développement de technologies ont apporté une importante contribution dans la gestion des ressources en eau dans divers pays du globe. Ils ont été à la base même des procédures de transfert des compétences et de la mise en place des structures de gestion concertée des ressources en eau.

Du point de vue global, les questions relatives à l’eau ont été abordées à la conféren-ce internationale sur un programme d’action scientifique pour l’environnement et le développement jusqu’au XXIe siècle (ASCEND13 21). Parmi les principaux problèmes qui affectent l’environnement et freinent le développement durable, la rareté de l’eau a été considérée comme l’une des plus hautes priorités scientifiques. L’ASCEND a recommandé, entre autres:

d’intensifier l’aide fournie pour des recherches et des observations internationales sur l’environnement planétaire du système Terre;

d’effectuer des recherches et des études, à l’échelle locale et régionale sur le cycle hydro-logique, les incidences des changements climatiques, les zones côtières, la diminution de la biodiversité biologique, la vulnérabilité des écosystèmes fragiles, les conséquences de la modification de l’utilisation des terres, des déchets et des attitudes et comportements de l’homme;

de faire porter les efforts en particulier sur l’éducation et le renforcement des instituts scien-tifiques ainsi que sur l’association d’une grande partie de la population à l’action menée pour résoudre les problèmes d’environnement et de développement.

S’appuyant sur les principes de Dublin, sur les recommandations des grandes con-férences internationales susmentionnées ainsi que sur le chapitre 18 d’Action 21: «Protection des ressources en eau et de leur qualité: application d»approches inté-grées de la mise en valeur, de la gestion et de l’utilisation des ressources en eau», de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement (CNUED, Rio de Janeiro, juin 1992), l’UNESCO a élaboré la cinquième phase (1996-2001) de son Programme Hydrologique International (PHI). En fait, le PHI-V vise à resserrer les liens entre la recherche scientifique, ses applications et l’éducation. L’accent sera mis sur une planification et une gestion intégrées et écologiquement rationnelles des ressources en eau s’appuyant sur une méthodologie scientifiquement éprouvée.

L’accès à la connaissance et à l’éducation est un droit de l’homme, qu’il s’agisse d’acquérir des connaissances générales ou une formation spécialisée ou technique dans le domaine de l’hydrologie et de la gestion des ressources en eau. Maintenant qu’est universellement reconnue l’importance décisive que le capital humain revêt

13 ASCEND 21: Conférence sur un programme d’action scientifique pour l’environnement et le développement jusqu’au XXIe siècle, CIUS, Vienne, novembre 1991.

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14 Les quatre principes de Dublin sont:

• “La bonne gestion des ressources en eau exige une approche globale qui concilie développement socio-économique et protection des ressources naturelles. Une gestion efficace intégrera l’utilisation du sol et de l’eau sur la superficie d’un bassin versant ou d’un système aquifère”.

• “La gestion et la mise en valeur des ressources en eau doivent associer usagers, planificateurs et dé-cideurs à tous les échelons. Pour ce faire, il faut que les décideurs, comme l’ensemble de la popula-tion, soient bien conscients de l’importance des ressources en eau. Les décisions seront donc prises à l’échelon compétent le plus bas en accord avec l’opinion publique et en associant les usagers à la planification et à l’exécution des projets relatifs à l’eau”.

• “Les femmes jouent un rôle essentiel dans l’approvisionnement, la gestion et à la préservation de

l’eau et doivent accepter la place qui leur revient dans la mise en valeur des ressources en eau”.• “L’eau, utilisée à de multiples fins, a une valeur économique et doit être reconnue bien économique

et social. En vertu de ce principe, il est primordial de promouvoir le droit fondamental de l’homme à une eau salubre et une hygiène adéquate pour un prix abordable.”

pour un développement rationnel et durable, le PHI-V poursuivra son oeuvre en fa-veur du transfert de connaissances, de compétences, d’information et de technolo-gie.

Les résultats des travaux de recherche consacrés à la gestion des ressources en eau, notamment les informations sur les stratégies et techniques de gestion améliorées, doivent être incorporés sans tarder dans les programmes établis d’enseignement et de formation. Ces programmes varient considérablement, allant des programmes d’études sur les ressources en eau et les matières connexes mises en oeuvre dans les écoles techniques et les universités des pays développés et en développement, à des programmes de formation et des cours de brève durée organisés ponctuellement.

Le PHI-V offre un cadre pour l’enseignement et la recherche appliquée dans les domai-nes de l’hydrologie et de la gestion de l’eau. Il s’agit d’une démarche dynamique qui a pour objet d’améliorer les liens entre la recherche, ses applications et l’enseignement. De façon générale, le PHI-V vise à resserrer les liens entre la recherche scientifique, ses applications et l’éducation. L’’ccent est mis sur une planification et une gestion intégrées et écologiquement rationnelles des ressources en eau s’appuyant sur une méthodologie scientifiquement éprouvée (UNESCO, 1996).

LA PRIORITÉ DE L’ÉTAT HAïTIEN EN MATIèRE DE COLLECTE ET D’ÉPURATION DES EAUX USÉES

La priorité de l’Etat Haïtien, pour faire face à la très grave situation du secteur de la collecte et de l’épuration des eaux usées, est la remise en état de ce qui existe et la mise en place de systèmes additionnels avec un entretien régulier. Avant de se lancer dans cette vaste entreprise, le Gouvernement a jugé utile de procéder à une étude de la situation.

En effet, au cours de la période 1996-2000, l’État haïtien a réalisé: a) le schéma di-recteur d’assainissement pour la région métropolitaine de Port-au-Prince, b) le projet d’assainissement global de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (le plus grand centre hospitalier du pays); c) l’étude du projet d’assainissement des 6 villes secondaires (Cap Haïtien, Port-de-Paix, Gonaïves, Léogâne, Petit-Goâve et les Cayes); d) Le projet de loi-cadre sur l’eau de la République d’Haïti; e) le projet de loi-cadre sur le secteur de l’eau potable et de l’assainissement; f) le plan d’action pour l’environnement.

Les études résultant des différentes activités entreprises par l’État Haïtien démon-trent la prise en compte au niveau national des principes de Dublin14 et des grandes tendances mondiales de droit et de gestion de l’eau. Les deux projets de loi-cadre:

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celui du Ministère de l’Environnement sur l’eau de la République d’Haïti et celui du Ministère des Travaux Publics sur le secteur de l’eau potable et de l’assainissement ont épousé de façons particulières les grands principes de gestion et d’exploitation des ressources en eau. Comme tout schéma directeur classique, les études techni-ques précisent, à partir des actions à entreprendre à court, moyen et long terme, ce que sera le système d’assainissement global des espaces concernés. Elle proposent des lignes directives contenant implicitement, toutes les informations nécessaires à une prise de décision classique basée sur des solutions alternatives. Toutefois, il est curieux de constater que la formation, la recherche et le développement de techno-logies n’ont pas retenu l’attention des différents planificateurs du secteur de l’eau et de l’assainisssement. Cette absence constitue l’une des principales faiblesses de la politique de l’État Haïtien en matière de gestion des eaux usées.

LES EffORTS DU MINISTèRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS (MENJS)

Le MENJS, quoique non impliqué dans la gestion et l’exploitation des ressources en eau, a implicitement la lourde tâche d’appliquer et de coordonner la politique de l’État en matière de formation, de recherche et de développement de technologies.

Ce Ministère a essayé, au cours de l’année fiscale 1997-1998, de dynamiser en Haïti deux grandes structures:

la Direction de l’enseignement supérieur, et de la recherche scientifique, qui est la seule structure, avec des moyens extrêmement limités, qui subventionne la recherche et le dé-veloppement de technologie au niveau national;

la création en juillet 1998 du Comité Hydrologique National. Ce Comité travaille en étroite collaboration avec la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO. Depuis sa création, ce Comité n’arrive pas à élaborer un plan stratégique d’interventions scientifiques dans le secteur de l’eau par faute de moyens financiers.

Le Comité National d’Haïti du PHI vient de publier son rapport pour la période 1998-2000. Au lieu de procéder à une analyse de ce rapport, je préfère partager avec les lecteurs quelques points que je trouve extrèmement pertinents:

En Haïti les activités réalisées dans le domaine de l’hydrologie scientifique sont conçues et exécutées selon le cadre conceptuel proposé par l’UNESCO pour la cin-quième phase du PHI: «Hydrologie et mise en valeur des ressources en eau dans un environnement vulnérable». Dans cette perspective, le Comité National du PHI de la République d’Haïti, créé en juillet 1998 par la Commission Nationale Haïtienne de Coopération avec l’UNESCO et le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports (MENJS), est considéré avant tout comme un espace privilégié pour la conduite de projets de recherche scientifique de base ou appliquée à la problémati-que de la gestion l’eau et plus particulièrement à celle de la rareté de la ressource «eau».

L’INTÉGRATION D’HAïTI AU PHI: AVANTAGES ET INCONVÉ-NIENTS

En Haïti, la rareté de ressources humaines qualifiées disponibles constitue l’une des plus grandes conditions critiques à la constitution des trois grands groupes de rece-

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herche appliquée dans les domaines de l’hydrologie et de la gestion de l’eau. Cepen-dant une approche basée sur l’intégration des étudiants, du programme de licence en génie civil (option environnement) de l’Université Quisqueya et des étudiants du programme de maîtrise en développement urbain et régional du Centre de Techni-ques, de Planification et d’Économie appliquée (CTPEA), a été adoptée pour le déve-loppement de groupes de travail sur les thèmes suivants:

Ressources en eaux souterraines menacées;

Gestion intégrée des eaux urbaines

Transfert de connaissances, d’informations et de technologie (KIT)

PROJETS DE RECHERCHE DE bASE OU APPLIQUÉE, AIDÉS OU PATRONÉS

Les différentes réflexions faites sur la gestion des ressources en eau de la République d’Haïti traduisent une certaine volonté au niveau national pour une gestion intégrée des ressources en eau du pays. Toutefois, le problème du financement des travaux de recherche de base ou appliquée dans le domaine de l’hydrologie et de la gestion des ressources en eau demeure l’une des conditions défavorables à la matérialisation de cette volonté.

Au cours de l’année académique 1998-1999, la Direction à l’Enseignement Supé-rieur et à la Recherche Scientifique (DESRS) du Ministère de l’Éducation Nationale (MENJS) a subventionné deux projets du programme de recherche sur le contrôle des contaminants chimiques dans le milieu aquatique. Pour l’année académique 1999-2000 quatre autres projets de recherche sont soumis au programme de soutien de la DESRS, il s’agit de:

Estimation de la concentration optimale de fluor dans l’eau destinée à la con-sommation humaine de la région hydrographique “CENTRE-SUD” de la Répu-blique d’Haïti

L’eau potable à Port-au-Prince: regard sur les moyens et techniques de contrôle de la qualité de l’eau de boisson adoptés par les familles.

Évaluation de la charge organique et inorganique des eaux usées déchargées dans la baie de Port-au-Prince.

Analyse tendancielle de la salinité des ressources en eau de la zone du Sud’Ouest de la Plaine du Cul-de-Sac.

Activités prévues avant décembre 2001

Support à la publication en anglais, français et en espagnol d’un livre sur les ressources en eau intitulé: «Eau en Haïti: besoins, ressources et gestion. La République d’Haïti souffrira-t-elle d’une pénurie en eau au XXIème Siècle?

Création en Haïti du Prix National Annuel de l’Eau

Création des bourses de recherche PHI

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Il serait intéressant que les différentes institutions publiques intervenant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement et le Gouvernement Central partagent avec le MENJS les budgets de fonctionnement et d’investissement du Comité Hydrologique National.

En analysant les actions de l’État Haïtien dans le domaine de la gestion des ressour-ces en eau, il convient de souligner l’absence de cohésion entre les efforts déployés par le Ministère de l’Éducation Nationale avec ceux du Ministère des Travaux Publics et du Ministère de l’Environnement. Cependant, je pense que les différentes structu-res mises en place par la Communauté Internationale pour penser le développement de la Science et de la Technologie dans les pays du Sud et renforcer le partenariat né-cessaire dans ces domaines entre tous les pays de la terre, offrent des opportunités à l’État haïtien pour éliminer les écarts constatés et unifier ses actions pour la mise en place d’une bonne politique de gestion des ressources en eau et de protection de l’environnement.

Mathurin (1999) opinant sur la participation d’Haïti dans les programmes et/ou ren-contres scientifiques internationales avance: «Je dois reconnaître en toute sincérité que cela devient de plus en plus triste de constater, à la faveur de ces rencontres à caractère scientifique, la solitude de notre pays qui, ne participant pas aux activités de recherche multilatérale, voit renforcer son isolement déjà causé par sa situation géographique et linguistique. De plus, il apparaît de moins en moins que Haïti puisse tirer profit de ces rencontres puisque nous arrivons difficilement à donner suite aux différentes décisions qui en résultent. L’absence d’une participation effective d’Haïti à ces activités passe comme si les préoccupations qui les motivent nous étaient étran-gères et ne faisaient pas partie de notre univers socio-culturel. La difficulté de suivi tient en grande partie au fait que les institutions d’enseignement supérieur où les préoccupations de ces rencontres devraient se répercuter, trouver un intérêt et pren-dre racine n’encouragent pas le personnel académique à s’engager dans des activités de recherche. La recherche, contrairement à l’enseignement qui est une activité de très court terme, requiert des investissements matériels bien plus importants, tout en nécessitant une perspective de carrière pour le personnel qui serait ainsi attaché à l’institution universitaire d’appartenance, ce qui ne peut être le cas dans les con-ditions actuelles de l’exercice professoral. La recherche, si elle existe, demeure chez nous une activité tout à fait privée quand le chercheur n’est pas tout simplement un contractuel lié à un commanditaire qui s’appropriant les résultats, ce qui pénalise le renouvellement et l’amélioration de la qualité de l’enseignement. Donc les conditions générales d’émulation à la recherche ne sont pas réalisées». Popper (1983) pense que c’est un réel combat que d’implanter une tradition là où il fait défaut. On peut persuader les gens de la nécessité d’une telle tradition [d’une tradition de recherche], écrit-il, mais cela ne veut pas dire que cette tradition pourra s’implanter ni qu’elle se développera.

En sa qualité de membre de l’UNESCO, quelle doit-être la contribution d’Haïti à ce programme, et quels sont les avantages dont elle pourra? Le handicap résultant des différents retards d’Haïti dans la mouvance internationale de la modernisation des états présente des avantages et des inconvénients majeurs pour le positionnement du pays dans les grands programmes internationaux de développement sectoriel.

En effet, les priorités de l’État Haïtien telles que définies dans les différentes tentatives pour réorganiser le secteur de l’eau et de l’assainissement constituent des avantages qu’il faudra exploiter en tenant compte bien sûr de l’immense champ de recherche que représentent la gestion efficiente et l’exploitation rationnelle des ressources en eau. Toutefois, le mode de fonctionnement de l’administration publique haïtienne, et plus particulièrement des institutions publiques intervenant dans le secteur de l’eau représente des conditions critiques à l’intégration effective d’Haïti au PHI.

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L’absence d’une tradition de recherche montre déjà que l’intégration d’Haïti à des programmes internationaux d’enseignement, de formation et de transfert de con-naissances serait dans un premier temps une intégration socio-culturelle avant de devenir une intégration technique. Le temps, facteur non maîtrisable dans les pro-cessus de changements socio-culturels, aura sans nul doute à augmenter la tendance des inconvénients. Il serait alors intéressant, de se questionner sur les avantages comparatifs qu’offriraient l’intégration des institutions d’enseignement supérieur et les organisations à caractère scientifique au différents programmes définis par les priorités de l’État en matière de gestion et d’exploitation des ressources en eau.

Spécifiquement, je pense que l’État haïtien aurait intérêt à développer sous l’égide de l’UNESCO, sur la base d’un programme de «formation d’experts nationaux» en gestion des ressources en eau, un partenariat avec le autres États membres inté-grant le PHI pour la formation post-universitaire des licenciés haïtiens. Ce program-me pourrait se fixer pour objectif (pour les six prochaines années) la production d’une cinquantaine de docteurs qui viendraient en retour renforcer le Comité National du PHI, les universités, les laboratoires de recherche et les associations scientifiques. Ce programme pourrait avoir pour objectif à moyen et à long terme l’implantation dans le pays de programmes post-universitaires en gestion des ressources en eau.

L’UNIVERSITÉ ET LE CHAMP D’INTERVENTION SCIENTIfIQUE: CoLLeCte et épuration des eaux usées

Pour la constitution d’un champ scientifique en Haïti, écrit Gilles (1998), l’effort à investir devrait passer par la création d’une association haïtienne pour l’avancement des sciences qui prendrait la direction d’un mouvement scientifique poursuivant des objectifs sur les plans culturels, institutionnels et politiques. Il s’agit notamment de gérer les ressources dont nous disposons avec la rigueur et la discipline requises à fin de maximiser en quantité et en qualité nos réalisations dans le domaine de la science et de la tehnologie.

Le Gouvernement du Premier Ministre Alexis a initié en février 2000 une série de réflexions devant aboutir à la constitution d’un champ scientifique haïtien. Convaincu que dans le mouvement de mondialisation, l’arrimage à l’évolution des sciences et de la technologie est indispensable au développement, il propose la création d’un Con-seil National de la Science et de la Technologie (CNST). À priori, cette décision traduit la volonté d’un État démocratique qui, fonctionnant suivant le modèle de la légitimité rationnelle, veut se constituer comme étant le lieu de valorisation de la compéten-ce scientifique. Cependant, en absence de programmes d’études post-universitaires conduisant au doctorat quelles sont les stratégies et les moyens dont l’État haïtien va se doter pour satisfaire les besoins en cadres pour asseoir et assurer la pérennité du mouvement scientifique haïtien? S’il faudrait subventionner le développement de certains champs d’interventions scientifiques, par lesquels devrai-t-on commencer? Et sur la base de quels critères?

Mgr. Tshibangu dans: L’Université dans la vie nationale, Revue Congo-Afrique, Jan-vier 1968, no. 21 avance: “L’Université est une institution qui organise en son sein l’ensemble des sciences théoriques et appliquées; son domaine est constitué de tout ce qui peut être sujet d’études et de recherches, menées de manière à former un sys-tème cohérent, intégré dans l’unité de la Science. La transmission du savoir acquis fait l’objet de l’enseignement du maître. L’institution universitaire a deux composan-tes essentielles: maîtres et élèves, lesquels constituent la communauté universitaire. La présence des étudiants, de disciples, est assurée et garantie dès lors qu’il existe à la portée des candidats aux études supérieures une Institution qui s’impose par la valeur de ses maîtres, de leurs recherches et de l’enseignement qu’ils dispensent. Les

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deux conditions indispensables pour que s’instaure, se poursuivre et se développe l’Université sont: a) les maîtres d’une part, b) le sens et la qualité de la recherche poursuivie au sein de l’Université et l’enseignement, d’autre part”.

Pour apprécier l’enseignement donné dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, le sens et la qualité de la recherche poursuivie par les trois laboratoires qui existent dans ce domaine, je vais premièrement choisir comme indicateurs de performance les programmes de recherche en cours dans ces institutions et deuxièment le nombre de publications produites.

Le Laboratoire de recherche sur les déchets solides travaille en collaboration avec la Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux sur la caractérisation microbiologique et physicochimique de toutes les décharges de la République d’Haïti. Cette recherche est très pertinente pour le pays surtout en ce qui a trait à la conta-mination des ressources en eaux souterraines par les lixiviats. Au cours de l’année 1999, ces institutions ont réalisé à partir d’un support SIG (Système d’Information Géographique) l’atlas de toutes les décharges d’Haïti.

Le Centre de Recherche en Eau et Assainissement (CREA) travaille en collaboration avec l’Institut d’Urbanisme de l’Université de Montréal et le Laboratoire de Qualité de l’Eau et de l’Environnement de l’Université Quisqueya sur le développement d’un mo-dèle de gestion intercommunale pour les eaux usées de la région métropolitaine de Port-au-Prince. Un mémoire de maîtrise en développement urbain et régional intitulé: “Effets des interrelations entre le réseau de drainage et le développement spatial: le cas de Pétion-Ville vs Port-au-Prince est réalisé dans le cadre de ce programme de recherche“.

Le Laboratoire de Qualité de l’Eau et de l’Environnement (LAQUE) travaille actuelle-ment sur trois projets multilatéraux: a) en collaboration avec Tuskegee et Auburn Universities, ce laboratoire monte une base de données sur les charges organiques et inorganiques des eaux usées déversées dans la baie de Port-au-Prince; b) avec la Fa-culté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux, il travaille sur l’efficience de la zéolithe naturelle dans l’épuration des eaux usées; c) enfin avec l’Institut Na-tional des Sciences Appliquées de Lyon, il développe une filière pour l’épuration des effluents hospitaliers de la Région Métropolitaine de Port-au-Prince. Il convient de souligner l’importante contribution de ce laboratoire au renforcement du programme de formation en Génie Civil option Environnement15 de l’Université Quisqueya.

La communauté scientifique internationale a défini un certain nombre de critères (nombre de publication, brevets, prix scientifiques, etc…) permettant l’évaluation de l’état d’avancement de la science et la qualité des travaux scientifiques d’un pays. La RICYT16 (Red Iberoamericana de Indicadores de Ciencia y Tecnologia), suivant les recommandations issues des ateliers méthodologiques, a adapté aux caractéristiques des pays latino-américains les indicateurs de résultats élaborés par l’OCDE pour la validation des travaux scientiques. Dans l’état actuel de la science et de la techno-

15 L’Université Quisqueya a intégré en 1995 dans sa Faculté des Sciences, de Génie et d’Architecture un programme de formation en génie civil option environnement (unique programme de génie sanitaire ou génie de l’environnement actuellement en fonction-nement dans le pays). Sur un effectif moyen 1700 étudiants pour toute l’Université, ce programme n’avait que 11 étudiants en 1995. Les travaux de recherche (mémoires de sortie) réalisés au LAQUE, au cours de l’année académique 1998-1999, par les étudiants de la première promotion du programme à savoir: 1- L’approvisionnement en eau po-table par les citernes d’eaux pluviales: une alternative pour l’amélioration de la qualité de la vie dans le milieu rural haïtien; 2- Évaluation de la concentration du fluor dans les ressources en eau de la région hydrographique Centre-Sud d’Haïti; 3- Évaluation de la salinité de l’eau provenant des principaux forages de la plaine du Cul-de-Sac alimentant les camions citernes; ont été acceptés et présentés par les étudiants eux-mêmes à la 8ème Conférence Annuelle de la Caribbean Water and Wastewater Association (CWWA) et du 4ème Congrès de l’Association Interaméricaine du Génie Sanitaire et des Sciences

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logie en Haïti, j’ai décidé de ne pas tenir compte de ces différents pour apprécier la qualité de la recherche réalisée par les trois laboratoires. Pour que le grain ne meurt pas, j’ai simpliment essayé de répertorier sur la base des indicateurs présentés au tableau 1 le nombre de publications réalisées par les chercheurs de ces institutions pour la période allant de 1996 à 2000.

LA MISE EN OEUVRE DE LA RECHERCHE: essai de biLan et perspeCtives d’avenir

Haïti est parmi un petit nombre de pays en développement qui disposent d’équipes de recherche travaillant sur la problématique de la rareté de l’eau douce, de la gestion efficiente et de l’exploitation rationnelle des ressources en eau. Quoique dispersées, et dépourvues de moyens de financement adéquats, ces équipes ont considérable-ment contribué à la participation d’Haïti dans des conférences internationales.

En Haïti, l’implantation d’une structure de recherche durable, n’est pas tout à fait évidente. L’absence de la recherche scientifique dans les programmes de développe-ment de l’État et le manque d’intérêt du secteur privé sont autant de facteurs capa-bles de dévaloriser les efforts individuels des chercheurs.

Dans le cadre de la réorganisation du secteur de l’eau et de l’assainissement, il fau-dra que l’État dégage un certain pourcentage du budget des différents programmes pour la formation, la recherche et le développement. De plus, il serait intéressant que l’État Haïtien introduise dans sa politique étrangère la formation supérieure et la recherche comme axe de coopération externe. Ces actions pourraient permettre de mobiliser une masse critique pour la gestion efficiente des investissements progra-mmés pour le secteur. Dans les vastes programmes d’investissement entrepris par l’État dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, on craint que l’exclusion de la formation et de la “recherche et développement”, dans leurs cycles d’activités, ne risque de compromettre tous les bénéfices que le pays pourrait en tirer.

de l’Environnement (AIDIS) tenue à Kingston, Jamaïque du 4 au 8 octobre 1999; et à la Conférence sur l’Environnement “HAITI ENVIROTECH’99 (CIATH 3), organisée par l’Association des Ingénieurs et Scientifiques Haitiano-Américains et supportée par le Département de Géologie et l’Écoles des Arts et Sciences de l’Université International de Floride (FIU), Port-au-Prince, Haïti, 22-25 novembre 1999. Ces travaux sont intégrés à la base de données PASCAL produite par l’Institut de l’Information Scientifique et Tech-nique (INIST) du Centre National de la Recherche Scientifique (CRNS) de la République de France. Sur une population moyenne de 2300 (juin 2000), ce programme ne dispose que de cinq étudiants.

16 Voir www.ricit.edu.ar

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Tableau 1- Travaux scientifiques publiés par les laboratoires de recherche en eau et assainissement d’Haïti, 1996-2000

Indicateurs 1��6 1��� 1��8 1��� 2000

Présentation de travaux dans des conférences scientifiques avec comité scientifique 2 4 2 6

Présentation de travaux dans des conférences scientifiques sans comité scientifique 1 3 2

Publication d’articles dans des revues scientifiques avec comité de lecture 1

Publication d’articles dans des revues scientifiques sans comité de lecture 3

Publications enregistrées au PASCAL17           6 

Publications enregistrées au REPINDEX18           6 

Publications enregistrées à EAUDOC19 1 11

Publications enregistrées au PHI20 1

Total � � 2 � �0

Mathurin (1999) considère: “La maîtrise des connaissances scientifiques et des tech-nologies est aujourd’hui si déterminante dans le développement d’une société que si nous laissons persister la situation actuelle, nous mettons en péril l’avenir de notre société qui est déjà de plus en plus hors du temps présent. Nous serons les seuls responsables de notre marginalisation sur la scène internationale. Il nous faut certes reconnaître que l’investissement dans la recherche requiert une disposition particu-lière, savoir se projeter un avenir, un monde possible à réaliser par la transformation du présent. Investir dans la recherche c’est prendre un pari sur l’avenir en se don-nant systématiquement les moyens pour être au rendez-vous. Nous pouvons forme-llement générer et entretenir cette disposition qui devra s’inscrire chez nous comme un reflexe collectif, garant de notre avenir en tant que groupe.”

Avec la création de la Direction de l’Enseignement Supérieur, et de la Recher-che Scientifique (DESRS) et l’existence des institutions d’enseignement supérieur et des organisations scientifiques intéressées par la problématique de l’eau et de l’asssainissement il est souhaitable qu’une réflexion soit initiée autour de la creation d’une structure nationale (type: Institut ou Conseil National de la Recherche Scienti-fique – Eau & Assainissement) pour l’évaluation de l’enseignement, de la recherche et du développement de technologie dans le domaine de l’eau et de l’assainissement. Actuellement, le domaine de l’eau se prête difficilement à ce genre d’exercice en raison de l’éparpillement des différents programmes de formation et des travaux de

17 La base de données PASCAL produite par l’Institut de l’Information Scientifique et Tech-nique (INIST) du Centre National de la Recherche Scientifique (CRNS)

18 La base de données produite par le CEPIS (Centro Panamericano de Ingeniería Sanita-ria)

19 La base de données produite par l’Office International de l’Eau

20 La bibliothèque virtuelle du PHI créé par le Bureau Régional de l’UNESCO à Montévideo

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recherche. Dans un premier temps, une structure de mise en oeuvre grâce à la créa-tion d’une agence haïtienne coordonnée par la DESRS, chargée de les rassembler et de les faire connaître, serait une étape positive.

Enfin, pour la prise en compte des différents champs hydrologiques de recherche, particulièrement celle de la collecte et de l’épuration des eaux usées dans le champ scientifique haïtien, je tiens à formuler les recommandations suivantes:

La création d’un fonds national de recherche sur l’eau et l’assainissement. Ce fonds pourrait être alimenté par le Bureau du Premier Ministre, les Minis-tères d’État et les organismes publics évoluant dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, et le secteur industriel et commercial;

Recenser les travaux de recherche en cours et les scientifiques du pays qui évo-luent dans le secteur de l’eau et de l’assainissement;

Créer une revue «eau et assainissement» avec comité de lecture. Les associa-tions scientifiques pourraient solliciter l’appui de l’AUF et du Secrétariat Exécutif du PHI de l’UNESCO pour la composition du comité de lecture;

Créer des Prix Nationaux Annuels pour encourager la recherche libre ou sub-ventionnée dans le domaine de l’eau et de l’assainissement;

Renforcer les initiatives du Comité National d’Haïti du PHI;

Encourager les laboratoires de recherche existant et valoriser leur effort;

Encourager les équipes de recherche à entreprendre ou à participer dans des projets multilatéraux avec des chercheurs des autres pays du monde.

REMERCIEMENTS

L’auteur présente ses plus vifs remerciements aux Ingénieurs Patrice BAPTISTE, Té-rence NIYUNGEKO, Frantz MÉTELLUS, Pierre ADAM et Frantz GERMAIN de l’Association Haïtienne du Génie Sanitaire et des Sciences de l’Environnement (ADISH), au Dr. Ariel AZAEL Vice-Recteur à la Recherche et à l’Extension Universitaire de l’Université Quis-queya, aux Professeurs Jean-Marie Raymond NOEL et Jean Fritz CHAMBLAIN de la Fa-culté des Sciences de l’Université d’État d’Haïti, à l’Ingénieur Robenson Jonas LÉGER Président du Centre de Recherche en Eau et Assainissement (CREA), à Madame Veni-se A. DUBIQUE étudiante en Sciences Politiques de l’Institut National d’Administration de Gestion et des Hautes Études Internationales (INAGHEI) de l’Université d’État d’Haïti, aux étudiants Joseph OSNICK, Pascale VALÈRE et Kettly THÉLEYS du pro-gramme de formation en génie civil option environnement de l’Université Quisqueya pour leur apport inestimable dans la réalisation de ce travail. Les idées exprimées dans cette étude n’engagent que l’auteur.

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EL PROGRAMA DE AbASTECIMIENTO

EN AGUA POTAbLE (A.E.P.) EN LOS

bARRIOS MARGINALES

DE PUERTO PRINCIPE:

una alternativa de desarrollo local

EMMANUEL,E. EMMANUEL, H.A.

LEGER,R.J. ABRAHAM,E.

Laboratorio por la Calidad del Agua y del Medio Ambiente (LAQUE)

Universidad Quisqueya Casilla Postal 1�888

Pétion-Ville, Haití e-mail: [email protected];

[email protected]

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RESUMEN

En Puerto Príncipe y sus alrededores, el abastecimiento en agua potable está a cargo de la C.A.M.E.P.(Central Autónoma Metropolitana de Agua Potable), empresa pública creada en 1964. Entre las dificultades mayores de la CAMEP encontramos la falta de abasteci-miento adecuado en agua potable por los barrios marginales, resultado de la urbanización anárquica de la capital. En efecto, una de las características de la urbanización de Puerto Príncipe es la importancia de los barrios desfavorecidos en los cuales residen más de la mitad de la población de la capital. La CAMEP se ha comprometido, desde 1995, en un programa de abastecimiento en agua potable de los barrios marginales de Puerto Prín-cipe, apoyándose en la valorización del concepto de ingeniería social por la motivación, la formación y la puesta en marcha de serias organizaciones acreditadas por los residentes de dichas zonas.

Este estudio se propone analizar los niveles de resultados técnicos, financieras y sociales del programa AEP en los barrios desfavorecidos de Puerto Príncipe, ello para averiguar si el sistema de administración adoptado puede ser utilizado como modelo de desarrollo local para las comunidades beneficiarias.

Las conclusiones de orden técnico, económico y social van hacia una necesidad de parte de la CAMEP y sus socios a que internalicen las externalidades las más pertinentes, par-ticularmente, la recolección y la evacuació de aguas residuales y de los elementos excre-mentosos. También van hacia la necesidad de parte de la CAMEP que tenga una nueva mirada sobre su concepto de ingeniería social y de su aplicación en el abastecimiento en agua potable en los barrios desfavorecidos, teniendo en cuenta las relaciones que existen

entre la distribución de agua y la ordenación del territorio.

INTRODUCCIÓN

En la mayoría de los espacios urbanos del mundo moderno, la fuerte urbanización, re-sultado del crecimiento de la población, siempre se ha manifestado con un desarrollo económico que permite, entre otras cosas, una cobertura adecuada de los servicios sociales básicos, como por ejemplo el agua potable, el saneamiento, la educación y la salud (Gobierno de Québec, 1999). En estas circunstancias, el abastecimiento de los citados servicios, sobretodo la distribución adecuada de agua potable, se ha ido manifestando como resultado entre un sistema fiscal equitativo y la utilización racional de los impuestos pagados por los contribuyentes para el mantenimiento del crecimiento y del desarrollo económico.

En Haití al contrario, el contraste que existe entre la urbanización acelerada y la des-articulación de la economía tiene un impacto sobre las decisiones en el campo de las inversiones en los servicios sociales básico por los cuales prevalece la generosidad política en vez de la movilización social. En tales condiciones, la orientación de las inversiones sólo puede afectar, de manera negativa, los problemas del déficit en el presupuesto y de inflación en los cualos está viviendo el país desde el principio de los años 80 (Ministerio para el Medio Ambiente, 1998). Con la ausencia de una política de movilización social o de participación activa de los beneficiarios en la concepción y la realización de los projectos de infraestructuras básicas, se presenta entonces un problema de perenidad en el abastecimiento de estos servicios; lo que se traduce a nivel del agua, por ejemplo, a un abastecimiento inadecuado, tanto en el plano de la cantidad como el de la calidad. Entonces, es necesario preguntar lo siguiente: las inversiones en AEP, realizadas en una perspectiva de generosidad política en vez de

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un enfoque de movilización social para recuperar el capital colocado, ponen en peligro la viabilidad social de las comunidades locales beneficiarias comprometiendo de tal manera las posibilidades para hacer la experiencia de un modelo de desarrollo local orientado hacia una mayor responsabilidad de la operación y las infraestructuras construidas ?

Refiriéndose al segundo principio de la Conferencia de Dublin , ciertos países en vía desarrollo, particularmente Guatemala y Ghana, han adoptado una estructura mixta con el sector privado y el sector público para la gestión del abastecimiento de agua potable.En el marco de esta política de gestión, el sector público produce el agua en función de las normas de calidad y el sector privado se ocupa de la venta teniendo en cuenta la máxime satisfacción de los clientes. En Puerto Príncipe y sus alrededo-res, el abastecimiento en agua potable está a cargo de la CAMEP, empresa pública creada en 1964. En el año 1996, para satisfacer la demanda en agua de una pobla-ción 2.000.000 de habitantes aproximadamente, la CAMEP produjo 40.000.000 m3 (CAMEP, 1996), lo que representa una dotación per cápita de 20 m3 de agua al año.Entre las dificultades mayores de la CAMEP encontramos la falta de abastecimiento adecuado en agua potable por los barrios marginales, resultado de la urbanización anárquica de la Capital. En efecto, una de las características de la urbanización de Puerto Príncipe es la importancia de los barrios marginales, donde vive casi la mitad de la población de la capital (HYDRO CONSEIL, 1998). Cuando comparamos la pro-ducción per cápita de la empresa pública con la dotación mininal de 36.5m3 de agua al año propuesta por Falkenmark y Widstrand (1992), para vivir de manera sana, se consta que el déficit de la CAMEP referente a la demanda de la población es de 45%. Pues, si tuviéramos que considerar la importancia del agua en la producción de bienes y servicios, se notaría que la producción de la CAMEP no facilita para nada el desarrollo de las actividades industriales en la capital.

Teniendo en cuenta, primero, del bajo nivel de desarrollo económico de Puerto Prín-cipe, y segundo, de la importancia del agua en la sobrevivencia del género humano y en el desarrollo económico de las sociedades, hay que preguntar por este espa-cio urbano sobre la importancia de un programa de desarrollo y de administración de las infraestructuras colectivas AEP en el cual el objetivo principal del elemento “Movilización Social” del programa sería, de comprobar la capacidad y la voluntad de los posibles beneficiarios, para pagar un servicio adecuado.Boisvert y Mayrand (1999) consideran: “la problemática relacionada con la gestión del agua dentro de las naciones en vía de desarrollo se suscribe en un contexto de fuerte crecimiento demográfico urbano dificilmente controlable, añadiendo a esto une economía con di-ficultades. En efecto el crecimiento de la demanda y la disminución de la oferta de los sercicios ejercen una enorme presión sobre las diferentes infraestructuras existentes, así como sobre el entorno urbano. La ineficacia, y también la ausencia de los servi-cios básicos,como por ejemplo el abastecimiento en agua potable, la recolección y el tratamiento de aguas residuales, domésticas e industriales, el drenaje de las aguas pluviales y la recolección de los desperdicios sólidos, donde la insalubridad y la conta-minación del cercano medio ambiente se mezclan, haciendo así peor las condiciones de pobreza económica y social muchas veces generalizadas en varios paises. A todo ello, se añade la escasez del recurso agua, cuyos costos de abastecimiento contri-buyen a agravar las desigualdades socio-espaciales”. Entonces, lo que convendría a Puerto Príncipe y particularmente sus barrios marginales sería la elaboración de un programa AEP, en el cual técnicamente (ingeniería civil e hidráulica) se optaría por una tecnología que no necesite gastos elevados de operación y de mantenimiento y también con mecanismos de gestión a nivel de la contabilidad y la finanza que dieran prioridad a un modelo capaz de eliminar la marginalización del sector del agua en la economía.

Desde 1995, la CAMEP se ha comprometido en un amplio programa de abastecimien-to de agua potable en los barrios desfavorecidos de Puerto Príncipe. Los objetivos generales del citado programo son:

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Mejorar el servicio de agua asequible para las capas desfavorecidas de la población, y así lograr un mejoramiento de la higiene pública.

Fortalecer la estructuración de los barrios desfavorecidos, pidiendo a sus residentes a que reúnan en organizaciones reprentativas para discutir de temas de interés.

Las diferentes evaluaciones realizadas sobre el programa de abastecimiento en agua potable en los barrios marginales de Puerto Príncipe por la CAMEP muestran que la gestión de los nuevos sistemas AEP, construidos con un alto nivel de eficacia social y de eficiencia financiera. En febrero de 1998, 21 barrios han sido abastecidos: Soli-no, Tichéri, Drouillard, Montjolly, Croix Desprez, Baillargeau, Bois-Neuf, Cité l’Eternel Nord et Sud, Villa Rosa, Trou Sable, Cité Marc, Delmas 32, Décayette, Cité Soleil, Cité Canada, Village de Dieu, Carrefour Feuilles, Fort National, Pont Rouge et Tête de l’Eau totalizando 547000 personas. Para armonizar las relaciones contractuales entre los nuevos comités de gestión de abastecimiento de agua potable y la CAMEP, la Di-rección General de esta empresa pública ha juzgado útil la integración de un nuevo servicio titulado “Servicio de los Barrios Desfavorecidos” (Group Croissance, 1999). La eficacia social y la eficiencia financiera como se consta en la gestión del programa de abastecimiento de agua potable (AEP) de los barrios marginales permiten formu-lar las siguientes preguntas: ¿Realizaron el estudio de factibilidad de este programa tomando en cuenta las recomendaciones de la Conferencia de Dublin?

Este estudio se propone el análisis de los logros técnicos, financieros y sociales del AEP de los barrios desfavorecidos de Puerto Príncipe, en vista de averiguar si el sis-tema de gestión adoptado puede servir como modelo de desarrollo para la comuni-dades beneficiarias.

HIPÓTESIS

La participación de las comunidades en la gestión del programa AEP de los barrios desfavorecidos de Puerto Príncipe permite poner de relieve, desde el punto de vista financiero, un margen de beneficio que puede ser utilizado para la constitución de un fondo de desarrollo local para la realización de otros proyectos comunitarios.

METODOLOGÍA

Para averiguar la hipótesis hemos adoptado un enfoque basado en el control, es decir la búsqueda de una relación directa entre los efectos observados y la variable inde-pendiente. El trámite sobre la gestión social del agua (Emmanuel, 1996) ha sido uti-zado para apreciar como la participación comunitaria en la AEP puede desembocar en el desarrollo local. En efecto, este trámite teórico se acerca a la gestión efectiva del programa AEP de los barrios desfavorecidos, en un contexto holístico apoyándose, primero, sobre tres enfoques: la antropología social del agua en las zonas indicadas, el costo del agua, la renovación de las instalaciones, la posición del agua potable, en las tomas de decisiones comunitarias, referente al desarrollo económico de los ba-rrios beneficiarios; segundo, teniendo en cuenta de la situación de los barrios antes y después de los nuevos SAEP’s.

El método de investigación consistió de manera general en la búsqueda de informa-ciones sobre los siguientes indicadores:

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La forma de abastecerse en agua;

La distancia recorrida para conseguir agua y los riesgos encontrados;

El costo del cubo de agua de 5 galones;

Los gastos mensuales de cada familia para comprar agua;

La situación sanitaria de la zona, teniendo en cuenta las enfermedades más corrientes.

a. Marco del estudio o campo de intervención

El estudio abarca los 21 barrios ya citados.

b. visita de los lugares

El objetivo de las visitas de los lugares consistió en averiguar, primero, in visu, si las infraestructuras funcionan y las mantienen como se debe. Segundo, que el servicio AEP se hace correctamente y que las poblaciones reciben agua.

c. entrevista con los actores

Esta parte consistió 1) entrevista con la CAMEP y las demás instituciones implicadas en el programa; 2) entrevista con los comités de gestión; 3) administración de los cuestionarios según el circuito de distribución.

d. Clasificación de datos

Una red construida con indicadores globales (definidos referente a la hipótesis de tra-bajo) ha sido aplicada para todos los comités de gestión, considerando de antemano que la presencia o el dominio de estos elementos dará una apreciación del conjunto sobre:

la capacidad para ofrecer servicios de agua potable que pueden crear ganancias para la recuperación del capital colocado, la renovación de las instalaciones y la continuidad del servicio.

los éxitos logrados por los comités de gestión en la regulación de las externalidades nega-tivas, resultado del abastecimiento de los 21 barrios marginales beneficiarios.

RESULTADOS

Para ejecutar el programa, CAMEP ha creado con principales socios 3 unidas de ges-tión:

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“CAMEP/CDS” en el barrio de Cité Soleil con una población de 200.000 habitan-tes, aproximadamente.

“CAMEP/GRET” que incluye 14 barrios con una población totalizando aproxima-damente 210.000 habitantes.

El “Servicio de los Barrios Desfavorecidos” gestiona 6 barrios, con 152.000 ha-bitantes aproximadamente.

Características técnicas de la “CaMep/Cds”

En abril de 1986, el Gobierno Haitíano, el Programa de las Naciones Unidas para el Desarrollo y los Fondos para el Equipo (FENU) firmaron un acuerdo de cooperación para abastecer en agua potable de los barrios marginales del Noroeste de Puerto Príncipe. Según dicho acuerdo, el nuevo sistema de agua potable tenía que cumplir con las características siguientes: 1) un sistema AEP hidraúlicamente separado e in-dependiente desde el punto de vista de la gestión financiera de la red de Puerto Prín-cipe; 2) una distribución a través de fuentes, a razón de 24L/día y por habitante, sin ninguna ramificación particular salvo en el caso de los hospitales, de los centros de salud y de las principales escuelas de Cité-Soleil; 3) instalación de contadores para la producción y la distribución. De manera general, el systema AEP de Cité Soleil, 2 horadaciones, una arca de agua de hormigón armado, la instalación de 76 llenacán-taros.

Características técnicas de la unidad CaMep/Gret

En el marco del programa GRET/CAMEP, el abastecimiento en agua potable de los ba-rrios desfavorecidos se hace directamente desde la red urbana de la CAMEP, sin pedir el servicio de los transportes privados, particularmente de los camiones-cisternas. Como la red de la CAMEP nunca sale con presión, el programa construyó depósitos de almacenamiento y llenacántaros que se pagan en los diferentes barrios, con el fin de garantizar el abastecimiento en agua. La decisión de intervención en un barrio y las elecciones técnicas se toman en estrecha colaboración con la CAMEP, que por su lado garantiza el dominio de la obra del conjunto del programa. Los estudios técnicos (estudios topográficos, la concepción y los cálculos hidráulicos, los cálculos de hor-migón armado) la construcción y la supervisión de las obras estaban bajo el cargo de compañias y empresas privadas locales. En total, 65 llenacántaros, 23 km de ca-nalizaciones hydráulicas y depósitos de almacenamiento alcanzando 1200m3 fueron instalados, para abastecer una población de 216000 personas aproximadamente. El cuadro siguiente proporciona las informaciones sobre las infraestructuras construidas y sobre la población alimentada por barrio.

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Cuadro 1 - distribucion de las infraestructuras y de la poblacion

Nombre del Población fecha de Número de Longitud de Volumen barrio alimentada creación llenacántaro canalización del y de extensión en metros tanque m3

Montjolly 8 000 1995 5 1 200 50

Cité l’Eternel Nord 20 000 1995 4 2 000 48

Cité l’Eternel Sud 20 000 1995 4 2 000 36

Baillargeau 12 000 1996 3 1 000 36

Desprez 4 000 1996 2 300 24

Solino 25 000 1996/ 1998 2+2 600 + 360 40 + 34

Tichéri 6 000 1997 2 600 24

Drouillard 15 000 1997 4 2 000 48

Bois Neuf 10 000 1997 4 2 000 48

Decayette 15 000 1997 6 1 800 100

Villa Rosa 8 000 1997 7 2 000 99

Delmas 32 50 000 1997 11 4 500 500

Trou sable 15 000 1997 6 1 600 60

Cité Marc 8 000 1998 3 600 36

TOTAL 216 000 65 22 560 1 183

Fuente: HYDRO CONSEIL: Programme d’approvisionnement en eau potable des quartiers po-pulaires de Port-au-Prince. Paris, 1998.

El conjunto de las especificaciones técnicas para la construcción de las redes ha sido archivado en un cuaderno de prescripciones técnicas (CPT), mejorado por solicitud de servicios a la otra parte y constituye ahora una buena referencia para las obras en los barrios desfavorecidos.

Características técnicas de la unidad administrada por el servicio de los barrios desfavorecidos de la CaMep

El Servicio de los Barrios Desfavorecidos de la CAMEP empezó a fines de 1997, con un programa de renovación de ciertas llenacántaros públicos de la red metropolitana de agua potable. El objetivo de este programa era la sensibilización de los beneficia-rios de estas infraestructuras a favor de un cambio de actitud referente a la gestión del agua, propiedad de la comunidad. Hacia el fin de 1998, 7 llenacántaros fueron renovadas; los beneficiarios pagan para recibir agua. Cada una es administrada por un comité que goza del apoyo técnico de la sección Servicio de los Barrios Desfavo-recidos de la CAMEP. El cuadro 2 proporciona ciertas informaciones relacionadas con 6 entre los barrios componiendo la zona del Servicio de los Barrios Desfavorizados (SQD).

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Cuadro 2 - Los barrios componiendo la zona sQd

barrio Población fecha de inauguración

Tête de l’eau 15 000 habitantes 25 de febrero de 1997

Cité Canada 7 000 habitantes 12 de diciembre de 1997

Village de Dieu 30 000 habitantes 10 de marzo de 1998

Carrefour feuilles 45 000 habitantes 25 de octubre de 1998

Pont Rouge 20 000 habitantes 17 de octubre de 1998

Fort National 35 000 habitantes 18 de julio de 1998

Fuente: Servicio de los Barrios Desfavorecidos de la CAMEP

El sistema de abastecimiento en agua potable está administrado por un comité de gestión en los 21 lugares visitados. El número de miembros integrando los comités de gestión varía de 6 a 9 con un porcentaje que puede ir de 7 hasta 9 miembros, sea respectivamente de 43 y 36 %. El procedimiento para la elección está seguido en el 86% de los casos. La duración del mandato de los miembros de los comités de gestión varía entre 2 y 3 años en una proporción respectiva de 25 y 75%. El procedi-miento de reemplazo de un miembro indisponible está en la mayoría de los casos la elección o la designación por la organización de base representada. Todos los comités de gestión tienen regularmente reuniones. La frecuencia de realización de éstas es generalmente bimensual, sea en el 69% de los comités. Solamente 36% de los co-mités de gestión realizan asambleas generales con la población beneficiaria. En 50% de los casos, estas asambleas generales se desenvuelven alrededor de cuestiones relacionadas con la gestión de los comités. Parece que se da un serio seguimiento a las resoluciones adoptadas en las asambleas generales con la población, y a las deci-siones tomadas en las reuniones bimensuales de los comités porque existe un regis-tro de actas en el 92% de los comités visitados. En 50% de los 21 barrios, el comité de gestión está dotado de estatutos y/o reglamentos. Una proporción de 93% de los miembros de los comités de gestión participó en la realización del programa. Todos participaron en varios seminarios de formación con una duración que va de 2 hasta 5 días sobre la gestión del agua. Las decisiones, a nivel de los comités son tomadas en consenso. En ciertos casos, los proyectos aceptados por el comité a favor de una zona de implantación están sometidos a la población durante la asamblea general para aprobación.

apreciación del impacto del programa sobre la población

La población de los barrios abastecidos por el programa utiliza hasta 97% del agua proporcionada por las infraestructuras implantadas. Estas familias, integradas por 6 personas, en término medio, disponen de un ingreso medio de 1500 gourdes al mes (aprox.100 $ U.S.). Con una tasa de abastecimiento de 5 cubos de 5 galones al día, a 0.40 gourde el cubo, la carga media del agua es de 60 gourdes por mes, lo que re-presenta 4% de su ingreso mensual. Cuando se toma como referencia las recomen-daciones del Banco Mundial sobre la tarifa del agua para los países en desarrollo: «Lo que gastan cada mes los consumidores más desfavorecidos no debe exceder el límite del 5% de sus ingresos, porcentaje considerado como una parte normal de los gastos del presupuesto de las familiales con bajos ingresos». Este peso mediano del agua en los barrios, sea 4%, en la economía de las familias es aceptable. Sin embargo, cabe señalar los resultados de las investigaciones realizadas acerca de las familias de cuatro barrios durante el año 1995 indicaban gastos medianos de 5 gourdes por mes para el agua, lo que representaba un peso de 12% en la ecomía de estas fami-

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lias (Verdeil, 1995). El agua del programa está utilizada para beber, para la cocina, para lavar ropa, para bañarse y a veces para las obras. Diferentes razones explican la elección del agua del programa. 84% de las personas encontradas confían en esta agua por razones sanitarias.

Antes de la instalación de los kioscos de venta de agua, las enfermedas más frecuen-tes eran la tifoidea (66%), y luego los dolores abdominales (27%). En la actualidad, los beneficiarios consideran que la malaria con una tasa de respuesta qua va hasta el 69% es lo más fecuente, seguida de los dolores abdominales (13%). La presencia de dolores abdominales después de la instalación de kioscos es un indicador que hace cuestionar la baja cantidad de agua proporcionada por la CAMEP. En effecto, casi 80% de las familias utilizan otras fuentes de abastecimiento de agua potable para tomar, la cocina y la higiene personal. 90% de este grupo informa que el uso de otra fuente se debe a la irregularidad de la distribución del agua potable de la CAMEP. Fi-nalmente, las personas encontradas estarían dispuestas a pagar el agua hasta 0,60 gourdes para el cubo de 5 galones y con la seguridad de que el agua comprada es de buena calidad en un 100%. Esta voluntad de soportar un aumento del precio del agua está igualmente manifestada por la desaparición de largos trayectos exigida por la faena del agua.

Apreciación financiera de la unidad CAMEP/CDS

Este componente administrado por la CADEPA realizó durante el ejercicio 97-98 en-tradas evaluadas a 946.69l,20 gourdes por una facturación parecida. Esta suma re-presenta 55% de la entrada total de las fuentes por las se paga, y que están en el programa AEP de los barrios desfavorecidos de la CAMEP. Las informaciones necesa-rias para profundizar el análisis financiero de este componente no estaban disponi-bles en la CAMEP cuando hacíamos la investigación.

Apreciación financiera de la unidad CAMEP/GRET

La cuenta de explotación consolidada de los 14 comités de gestión presensentaba ya en febrero de 1998 el perfil siguiente:

Compra de agua de la CAMEP (32%) y el salario de los vendedores de agua (17%) repre-sentan los gastos principales.

Las cargas de reparación son muy bajas (4%), aunque aumentarán con el tiempo debido a la edad de las redes.

Los comités tienen un margen neto de 16%, luego de haber reservado 20% de las entradas para renovación y extensión de las redes. Además, los datos proporciona-dos por GRET-Haití, operador intermediario del programa, confirman las siguientes proporciones: “las redes adminimistradas por los 14 comités consumen menos del 1% de la producción total de la CAMEP”. Curiosamente este consumo equivale a 5% de las entradas totales de la CAMEP.Esta correlación es aún más extraña que dichas redes abastecen 11% de la población de la región metropolitana de Puerto Príncipe. Pues, vemos que el factor restrictivo del sistema es la incapacidad de la CAMEP para abastecer el agua todos los días y durante todas las horas a los comités. El impacto más evidente de este tapón está en la limitación en la explotación de las instala-

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ciones, reducir el movimientos de las cantidades de agua almacenada y mantener un número relativamente elevado de marginales. En efecto, solamente 25% de la capacidad de las instalaciones son explotadas con una tasa de rendimiento de 16% después de las provisiones de 20% de las entradas para renovación y extensión.

Apreciación financiera de la Unidad del Servicio de los Barrios Des-favorecidos

Aunque no son disponibles los datos financieros en el caso de los lugares adminis-trados por esta unidad. Las observaciones señaladas por los representantes de es-tos sistemas permiten afirmar que los comités se encuentran confrontando con una dificultad mayor relacionada a la ubicación de las fuentes. En efecto, éstas antes eran fuentes públicas o construidas por los ONG, su utilización era gratuita.La nue-va estructura de gestión no sólo es mal vista por las poblaciones, sino también está condenada a enfrentarse a la costumbre del consumo gratuito,en forma de demanda de beber y demanda de un galón. Estas formas de consumo gratuito,como no están bajo el control de los contadores de la CAMEP, pone a los comités en una situación en la que todo lo que sobre es automáticamente consumido por la población. Según los representantes de los barrios de Tunnel y de Tête de l’Eau, esta situación prevalece cada día y tiene un fuerte impacto sobre la rentabilidad de los sistemas. A ello hay que añadir la competición desleal que hacen otros usuarios de la CAMEP, cuyo con-sumo no está bajo el control de contadores y afectan así al sistema administrado por los comités. Parece que existe en ciertas zonas casos de corrupción en los cuales los fontaneros controlan el abastecimiento a favor de unos pocos usuarios.

DISCUSIÓN

Dos hechos importantes relacionados a la protección ambiental llamaron la aten-ción:

La ausencia de una válvula de saneamiento (recolección y epuración de aguas residuales y de los elementos excrementosos) componente importante de la eficiencia de cualquier sistema de abastecimiento de agua potable. Esta ausen-cia deja entender que las externalidades negativas sobre el medio ambiente, resultado del abastecimiento en agua potable de los barrios desfavorecidos aún no han sido internalizados.

En efecto, en los barrios desfavorecidos, la problemática del abastecimiento en agua está muchas veces relacionada con la del saneamiento, más precisamente a disposición de las aguas residuales. El componente saneamiento representa para la zona de estudio una prioridad que llama la atención de los miembros de los comités de 3 subarrios. Las estaciones lluviosas son temidas a causa de las inundaciones que acarrean toneladas de basura y formando charco y fango. No existe un sistema adecuado de drenaje, sin olvidar los grandes colectores que acarrean todo tipo de basura al mar.Sin embargo, conviene destacar a fa-vor del comité de gestión del barrio Village de Dieu la puesta en marcha de un pequeño sistema de drenaje de aguas residuales y pluviales, colocando hilos de encañada enterrados.

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En el barrio Cité l’Eternel, el problema es crucial. Las dificultades del drenaje del agua creen en ciertos lugares situaciones infrahumanas. Este barrio, cons-truido en una zona pantanosa, presenta características deltaícas. Las aluviones depositadas y las acciones antrópicas han contribuido al retroceso del mar. Las tierras de toda la zona costera ofrece una inestabilidad mecánica. En el plano de la disposición de los elementos excrementosos, rara vez las casas tienen las comodidades higiénicas, muchas de estas casas no tienen letrinas. La posibili-dad de tenerlas a veces se descarta por falta de espacio suficiente o porque no se puede cavar a causa del estrato freático qui casi alcanza el nivel de terreno natural. Los problemas de saneamiento tal como observados en esta zona me-recen un estudio muy profundo si se tiene en cuenta la inestabilidad geotécnica de la zona, de las salidas de agua por capilaridad, del nivel del terreno natural referente al nivel del mar. Ciertas partes de la zona Cité l’Eternel no son pro-pias para la vivienda humana (Léger & Désinor, 1998).

La elección de pequeños depósitos de fibra de vidrio puede causar problemas de salud, debido al hecho de que pequeños trozos de fibras (microscópicos) son indestructibles es decir no se deterioran, así pueden penetrar en los pulmones y provocar cánceres y otras enfermedades (EPA,1987). La utilización de fibras en la construcción está prohibida en ciertos países industrializados.

La CAMEP suministra, por lo medio, 3.5 litros de agua por habitante y cada día. Este bajo nivel de abastecimiento en la entrada de los barrios del Gret consti-tuye uno de los principales límites técnicos del programa. El volumen de agua distribuido al mes es de 20.000 m3/mes con los 14 redes en servicio, y el más importante está en Delmas 32 (50000 beneficiarios). Se trata de un progreso considerable, sobretodo cuando recordamos las largas horas de caminata en busca del agua y la utilización de agua procedente del alcantarrillado para lavar la ropa y el cuerpo. Sin embargo, considerando en total la población de estos barrios (approximadamente 20.000), el volumen repartido solamente varía de 2,5 a 3,5 litros por día y por persona, sea 15 a 25% de la demanda total (esti-mada a 15 litros por día y por persona, luego de las investigaciones realizadas por el GRET). El bajo abastecimiento de 20.000 m3/mes de agua potable a los barrios desfavorecidos representa menos del 1% de la producción mensual de la CAMEP (sea 3 100 000 m3/mes).

CONCLUSIONES

1. Pertinencia del Programa y satisfacción de los beneficiarios

El programa se ha revelado pertinente y corresponde a verdaderas necesidades ex-presadas muchas veces por los beneficiarios. Las infraestructuras puestas en marcha permiten a número elevado de personas de los barrios desfavorecidos a que tengan acceso al agua de calidad y con bajo costo. Permiten también a la población benefi-ciaria una mejor hygiene, la disminución de las enfermedades de origen hídrico y una economia apreciable de tiempo “para la faena del agua”. De estos impactos, se ha calculado en el terreno beneficios considerables, como: una ganancia de 3 a 4 horas por familia y por día en la recolección del agua, una reducción por 5 del costo del agua potable y un aumento sensible del consumo.

1.

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Los beneficiarios han expresado su satisfacción en que se refiere a las intervenciones del programa. Están dispuestos a pagar un aumento, siempre que el producto sea disponible y de calidad. La rentabilidad financiera del programa de abastecimiento en agua potable de los barrios desfavorecidos de la CAMEP depende fundamentalmente de la valorización del tiempo economizado en la recolección del agua, y del manteni-miento de las pequeñas redes por los comités de gestión. El balance de las activida-des de los comités de agua del projecto CAMEP/GRET (1996) da cuenta del beneficio neto producido desde del precio de compra al por mayor de 5.30 gourdes/m3 y del precio de venta al por menor. En el marco de una política de elaboración de “finanza local”, el beneficio neto resutado de las operaciones de venta de agua, propiedad de la comunidad, puede ser interpretado como una nueva capacidad para diferentes barrios de resolver de manera apropiada los problemas de saneamiento procedentes del abastecimiento en agua potable. A la luz de esta sugestión, el programa AEP de los barrios desfavorecidos de la CAMEP no contribuye unicamente en la solución de un problema sanitario, permite igualmente a los beneficiarios la constitución de fon-dos para la solución de pequeños problemas locales.

2. La integración de los excluidos o la internalización de los costos sociales

Cuando uno se refiere a las decisiones técnicas que presidieron la instalación de los depósitos de agua para permitir un almacenamiento de un volumen, por lo menos equivalente a 24 horas de distribución, con la meta de asegurar el abastecimiento en agua de las familias, procurando así evitar a que lo hagan en la casa en dudosas condiciones higiénicas, se entiende mejor la tasa relativamente elevada de exclui-dos, cada día, (puesto que el sistema como funciona ahora sólo llegará a servir a los primeros que vengan) y la no-disponibilidad de agua en cantidad prevista son nega-tivamente correlativo.

La problemática de la inadecuación del volumen de agua puesto por la CAMEP a dis-posición de las redes tiende a trascender una dimensión únicamente financiera en término del aumento de las entradas de la CAMEP y en término del aumento tantas veces que los almacenamientos de agua de los barrios serán gastados para tocar lo que más sutil y antropológico “rebelión de los excluidos” porque ya 14% de este gru-po manifiestan reacciones consideradas violentas por los miembros de los comités de gestión. Pues, todo trámite que tiende a considerar la rentabilidad financiera y social del programa tendría que tomar en cuenta la internalización de los costos antropo-lógicos y sociales que pueden proceder de la exclusión y/o marginalización actual y potencial de los beneficiarios.

3. La definición de un nuevo contexto para este programa AEP

El programa crea externalidades negativas sobre el entorno inmediato de los barrios desfavorecidos; se tendría, desde un nuevo concepto de ingeniería, o de una nueva conceptualización de la ingeniería social, internalizarlos. Estas externalidades, re-sultados del mismo contexto de la existencia de los barrios desfavorecidos, una vez más; y nos damos cuenta que en Haití no hay relaciones entre la política de abaste-cimiento en agua potable y la adecuación del territorio.

En efecto, la dinámica del cambio, resultado de un buen almacenamiento en agua potable y de un saneamiento eficiente, ejerce sobre diversas sociedas un profundo impacto que se expresa sobre la uniformización constante, parece ser, de los países y de las culturas. Sobre el plano demográfico, esto se traduce,por ejemplo, por un

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crecimiento rápido de la población y una migración interna desde el campo hacia la ciudad, paralelamente al desarrollo de la urbanización (Franceys, Pickford & Reed, 1995).

Sería quizás interesante que los socios del actual programa AEP de los barrios des-favorecidos, y otros socios que se identificará en el mismo interior de los campos de aplicación del concepto de ingeniería social, hagan un estudio de factibilidad sobre la renovación de 2 o 3 barrios desfavorecidos, actualmente abastecidos en agua pota-ble. Este estudio podría apoyarse en los campos siguientes:

La rehabilitación de las redes de abastecimiento en agua potable adoptando una dotación de 20 a 30 litros por habitante y por día, intentando averiguar el peso de dicha dotación sobre la producción de la CAMEP;

La recolección y la evacuación de aguas residuales y de elementos excrementosos, estu-diando las posibilidades de transformación de cargas ambientales en productos ambienta-les (producto de abono compuesto y de biogas);

La aplicación de normas bioclimáticas en la renovación y la construcción de vivienda en los barrios desfavorecidos.

El aumento del abastecimiento de agua tal como juzgado necesario y solicitado por los beneficiarios quizás no cumpla como verdadera necesidad social si no hace en el marco de un sistema de renovación de los barrios desfavorecidos. La experiencia del Brasil en la renovación de favelas muestra que la oferta de los servicios básicos en los barrios desfavorecidos debe tener como primer objetivo la urbanización a bajo costo de dichas zonas (Rousseau & Bouchereau, 1998).

bIbLIOGRAfÍA

Boisvert, M. A. & Mayrand, M. H.: Étude sur le consentement á payer des populations pour un service d’assainissement des eaux usées: Port-au-Prince. Université de Montréal, Québec, 1999.

CAMEP: Rapport annuel 1995-1996. Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Pota-ble, Haïti, 1996.

Emmanuel, E.: La gestion sociale de l’eau: une alternative de développement dura-ble. Haití-Econet, vol 2 no. 1, PNUD/ECMU, Haïti, janvier 1996.

Falkenmark, M. & Widstrand, C.: Population and water ressources: a delicate balance. Population Bulletin, Population Reference Bureau, 1992; 47, pp. 1-30

Franceys, R.: Pickford, J. & Reed, R.: Guide de l’assainissement individuel. OMS, Genève, 1995.

Gouvernement du Québec: PACTE 2000, Rapport de la Commission Nationale sur les Finances et la Fiscalité Locales. Bibliothèque nationale du Québec, Canada, 1999.

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Group Croissance: Impact du programme d’approvisionnement en eau potable des quartiers défavorisés de l’Aire Métropolitaine sur l’environnement socio-phy-sico-économique des zones bénéficiares. Rapport final, Port-au-Prince, 1999.

HYDRO CONSEIL: Programme d’approvisionnement en eau potable des quartiers po-pulaires de Port-au-Prince. Rapport de la mission d’évaluation (février 1998). Paris, 1998.

Léger, R. J.; Désinor, J.: Le problème posé dans la fourniture des services d’alimen-tation en eau potable et d’assainissement des bidonvilles. Etude de cas de cité letènel. Colloque International sur le Développement Local (CIDLO), Université Quisqueya, Haïti 1998.

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Ministère du Plan, PNUD/FENU: Construction, gestion et entretien d’eau potable des Cités nord-ouest de Port-au-Prince, Port-au-Prince, 1986, HAI/85/CO2

OPS/OMS: Analyse du secteur Eau Potable et Assainissement. Comité national inter-ministériel – Agenda 21, Haïti 1998.

Rousseau, M. L. B.; Bouchereau K. J.: Amélioration des conditions de vie dans les quartiers précaires à Port-au-Prince: Analyse de différentes approches concer-nant l’habitat. Colloque International sur le Développement Local (CIDLO), Uni-versité Quisqueya, Haïti 1998.

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Verdeil, V.: Le commerce de l’eau dans les bidonvilles de Port-au-Prince. GRET, Haïti, 1995.

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CENTRE D´APPLICATION EN TÉLÉDÉTECTION ET

SYSTèMES D´INfORMATIONS

GÉOGRAPHIQUES

(CATESIG)

UTILISATION DES SYSTèMES D’INfORMATIONS

GÉOGRAPHIQUES DANS LA CARACTÉRISATION

MORPHOLOGIQUE DES bASSINS VERSANTS EN

HAïTI:

Le Cas du bassin versant

DE LA RAVINE BALAN, NORD D’HAÏTI

Kénel DÉLUSCA, Ing.-Agr., M.Sc.

Emanuel SILDOR, Ing.-F., M.Sc.

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TAbLE DES MATIERES

Résumé / ABSTRACT .................................................................................. 57

I. INTRODUCTION ................................................................................. 58

II. PRÉSENTATITON DE LA ZONE D’ÉTUDE ............................................... 58

III. MATÉRIEL ET MÉTHODE .................................................................... 59

3.1. Matériel et données utilisés ........................................................ 59

3.2. Méthodologie ........................................................................... 59

3.2.1. Saisie des données ................................................................ 59

3.2.2. Gestion des données .............................................................. 61

3.2.3. Manipulation et Analyse des données ....................................... 61

3.2.4. Production d’informations ....................................................... 61

IV. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS ...................................... 61

4.1.Délimitation du bassin versant ..................................................... 61

4.2.Détermination de la superficie du bassin versant ............................ 63

4.3.Détermination du périmètre du bassin versant ............................... 65

4.4.Profil du bassin versant ............................................................... 66

4.5.Détermination des pentes du bassin versant .................................. 67

4.6.Niveau d’ordre du cours d’eau ...................................................... 67

V. CONCLUSION .................................................................................. 68

BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................... 68

REMERCIEMENTS .................................................................................... 70

LISTE DES TAbLEAUX

Tableau 1 - Superficie du bassin versant de la ravine Balan .......................... 65

Tableau 2 - Périmètre du bassin versant ....................................................... 66

Tableau 3 - Reclassification des pentes du bassin versant ................................ 67

LISTE DES fIGURES

Figure 1 - Modèle simplifié des étapes utilisées ............................................ 60

Figure 2 - MNA de la zone d’intérêt ............................................................ 62

Figure 3 - Délimitation du bassin versant .................................................... 62

Figure 4 - Unités morphologiques du bassin versant ..................................... 64

Figure 5 - Carte de pente du bassin versant ................................................ 65

Figure 6 - Ordre du cours d’eau ................................................................. 66

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LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 - Localisation de la zone d’étude ............................................................................ 69

Annexe 2 - Pente de chaque pixel du bassin versant ........................................................... 70

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RÉSUMÉLa production d’informations fiables et précises sur certains paramètres mor-phologiques des bassins versants en Haïti est généralement considérée com-me une étape importante dans le processus de planification des activités d’aménagement. Les méthodes traditionnelles, longtemps satisfaisantes, sont maintenant peu adaptées. De nos jours, les SIG semblent être la réponse à ces impératifs.

La présente étude se propose de montrer certains avantages des SIG dans la caractérisation morphologique des bassins versants en Haïti. Comme l’ont prouvé les résultats, l’utilisation des SIG dans la caractérisation de ces para-mètres s’est révélée plus appropriée. De longues journées de travail avec les procédés traditionnels, on est passé, pour des informations plus fiables et plus précises, à quelques heures de travail seulement avec les procédés SIG. En outre, ces procédés offrent une série de possibilités graphiques et alphanumé-riques de grand intérêt qui justifieraient leur utilisation à l’échelle du pays.

AbSTRACTReliable and accurate informations production on certain morphologic param-eters of Haitian Watersheds is generally considered as an important step in the process of planning improvement activities. Traditional methods, for a long time satisfactory, are now not enough adapted. Today, the GIS seems to be the answer to these requirements.

This present study proposes to show some advantages of GIS in the morpholo-gic characterization of Watershed in Haiti. As proved the results, the use of GIS in the characterization of these parameters seems to be perceived more appro-priate. From long work days with traditional procedures, we only take, for more reliable and accurate informations, some hours of work with GIS procedures. Moreover, these procedures give great amount of graphical and alphanumerical possibilities that would justify their use at the contry scale.

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I. INTRODUCTION

Loin d’être considérés comme des outils permettant uniquement la production de cartes, les Systèmes d’Informations Géographiques (SIG) sont essentiellement un ensemble de matériel et de logiciels donnant la possibilité d’intégrer et d’analyser spatialement des données multi-sources. Ils sont considérés, de ce fait, comme d’excellents outils de prise de décisions. Si leur utilisation dans bon nombre de pays, particulièrement les pays développés, date des années 1970 (Mellerowicz et al. 1994), ils sont encore méconnus par la plupart des pays en voie de développement. Parmi ceux-ci figure Haïti où les SIG sont considérés comme une technologie sophistiquée faisant appel aux images satellites généralement très coûteuses. En réalité, il existe toute une gamme de matériel et de logiciels de SIG offrant de bonnes potentialités et à un coût abordable. En contradiction ou en complémentarité aux méthodes tradi-tionnelles, ces derniers peuvent être utilisés dans plusieurs domaines. Parmi ceux-ci, on peut citer:

le cadastre,

les recherches épidémiologiques,

la planification des soins de santé,

les travaux de génie civil,

le transport,

les télécommunications,

l’aménagement forestier, ou

l’aménagement des bassins versants.

Dans le but de favoriser leur utilisation dans l’aménagement des bassins versants en Haïti, cet article se propose d’exposer quelques-unes des potentialités des SIG dans la caractérisation de certains paramètres morphologiques de ces entités géographi-ques. Généralement, ces paramètres renseignent sur le comportement hydrologi-que des bassins versants. Ainsi, combinés à d’autres informations, ces paramètres peuvent favoriser une bonne planification des aménagements visant la protection ou la restauration des ressources retrouvées au niveau de telles entités géographiques.

II. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’ÉTUDE

La zone d’étude est représentée par le bassin versant de la ravine Balan. Celui-ci se trouve dans le département du nord à environ une dizaine de kilomètres à l’ouest de la ville du Cap –Haïtien. Administrativement, il appartient à la section communale de Morne-Rouge, l’une des sections constituant la commune de la Plaine du Nord. Ce bassin versant, borné au nord et à l’est par le morne du Haut-du-Cap, au sud par la plaine du nord et à l’ouest par la baie d’Acul, se trouve dans la zone 18n marquée par les coordonnées UTM 781000, 785000, 2183000 et 2186000 (Voir Annexe 1). Le bassin versant de la ravine Balan, constitué de plusieurs unités morphologiques (montagne, piedmont et plaine) possède une température plus ou moins uniforme. Elle est estimée en moyenne à 27ºC. Contrairement à la température, la pluviométrie est irrégulièrement répartie. Elle est caractérisée par 6 ou 7 mois de pluie (pluviomé-trie mensuelle supérieure à 160 mm) séparés par 2 saisons de sécheresse réparties

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en deux périodes totalisant 4 ou 5 mois. La végétation de la zone est caractérisée par la présence d’espèces pérennes et de cultures saisonnières ou annuelles. Les espèces pérennes sont généralement denses au niveau de la plaine, tandis qu’elles sont surtout éparpillées au niveau des zones présentant une forte déclivité. Selon l’approche génétique de classification des sols, ceux du bassin versant de la ravine Balan peuvent être considérés comme étant des sols jeunes sur du basalte (Wood 1963). Le réseau hydrographique drainant les eaux de ce bassin versant est simple. Il est constitué d’une ravine principale alimentée par deux tributaires.

III. MATÉRIEL ET MÉTHODE

3.1 Matériel et données utilisés

Pour effectuer cette étude, la carte topograpghique d’échelle 1/25 000, identifiée par la Feuille 5775 III SE a été utilisée. Cette carte, produite dans la projection Transver-sale de Mercator, a été préparée par les ingénieurs du service de Géodésie et des For-ces Armées d’Haïti sous la supervision du Département des Travaux Publics et avec la collaboration de l’US Army Inter American Geodetic Survey. Les photos aériennes de 1956 ont été utilisées pour réaliser cette carte topo.

Comme logiciel de SIG, celui d’IDRISI pour Windows Version 2.0, conçu par le Clark University, Worcester, USA, a été utilisé. C’est un SIG matriciel d’utilisation façile et dont les potentialités ne sont pas des moindres. Pour la saisie des données, une table de numérisation et le logiciel CAPTURE, version 3.1, ont été utilisés.

3.2 Méthodologie

Comme le montre la Figure 1, la méthodologie utilisée pour cette étude comprend quatre grandes étapes:

Saisie des données,

Gestion des données,

Manipulation et Analyse des données,

Production d’informations

3.2.1 Saisie des données

Cette étape consiste à transformer les données de la carte topographique (format analogue) dans un format accepté par l’ordinateur. Plusieurs techniques sont utili-sées pour réaliser une telle transformation. Dans le cas de la présente étude, cette transformation a été faite à l’aide du processus de numérisation des divers éléments de la carte topographique : pics, courbes de niveau, routes, réseau hydrographique. Étant donné que le relief de la zone est très accidenté, toutes les courbes de niveau retrouvées dans la zone d’étude ont fait l’objet de numérisation.

A cette fin, la zone d’étude a été délimitée sur la carte topographique, en considérant toutefois une superficie plus grande pour les besoins de l’interpolation. Comme la table de numérisation possède son propre système de coordonnées, quatre points de

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N.B. Les chiffres entre paranthèses représentent les étapes

Figure 1. Modèle simplifié des étapes utilisées

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contrôle ont été choisis afin que les éléments numérisés soient dans un système de coordonnées ou de référence connu, soit le système UTM dans le cas de la présente étude. A l’issue de la numérisation, le fichier vectoriel des différents éléments a été créé.

3.2.2 Gestion des données

Cette étape a permis de standardiser le format des fichiers crées. Pour y arriver, les fichiers vectoriels de format CAPTURE (*.CAP) ont été convertis en format ARC/INFO (*.LIN) à l’aide du module EXPORT de CAPTURE. A l’aide du module ARCIDRIS d’IDRISI, les fichiers de format ARC/INFO ont été ensuite importés et convertis en format vectoriel IDRISI (*.VEC).

3.2.3 Manipulation et Analyse des données

Cette étape consiste principalement à «rasterizer» les fichiers de format vectoriel et à créer le Modèle Numérique d’Altitude (MNA). Pour «rasterizer» les fichiers de format vectoriel, une image vide (où toutes les cellules ont une valeur de 0) a été créée avec IDRISI. Cette image possède une résolution spatiale de 10 X 10 mètres. La matrice utilisée est définie par les coordonnées suivantes :

minimum X : 781000

maximum X : 785000

minimum Y : 2183000

maximum Y : 2186000

Pour avoir la résolution spatiale antérieurement mentionnée, la matrice pour l’image vide a été divisée en 400 colonnes et 300 rangées. Ce qui représente un total de 120000 cellules ou pixel. Il faut toutefois signaler que la zone d’étude englobe seule-ment une partie de ces cellules.

Des fichiers de format vectoriel créés, seuls ceux du réseau hydrographique et des courbes de niveau ont été « rasterizés « à l’aide de LINERAS. De ces deux derniers, seul le fichier matriciel des courbes de niveau a fait l’objet d’interpolation à l’aide de INTERCON. Avec l’interpolation, le MNA créé sera filtré afin d’enlever certaines an-gularités du processus d’interpolation.

3.2.4 Production d’informations

Cette étape consiste essentiellement à fournir, à partir des fichiers image (*.IMG) créés à l’étape # 3, des informations sur certains paramètres morphologiques du bassin versant de la ravine Balan.

IV. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS

4.1 Délimitation du bassin versant

Traditionnellement, l’identification des limites d’un bassin versant se fait soit à partir de l’interprétation d’une carte topographique, soit à partir de l’observation stéréogra-phique de photographies aériennes. Dans les deux cas, les possibilités de commettre

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Figure 2 - MNA de la zone d’intérêt

Figure 3 - Délimitation du bassin versant

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des erreurs de lecture ne sont pas négligeables. Etant donné que d’autres attributs sont tirés de la délimitation du bassin versant, il est généralement souhaité de mini-miser les possibilités d’erreur à cette étape. Les progrès enregistrés dans les sciences informatiques, particulièrement dans les SIG, ont, non seulement, révolutionné les façons de délimiter les bassins versants, mais éliminent aussi les possibilités d’erreur de lecture. Il faut toutefois signaler que l’exactitude de la délimitation dépend exclu-sivement de la fiabilité du MNA.

Pour créér le MNA du bassin versant de la ravine Balan présenté à la Figure 2, l’algorithme INTERCON a été utilisé. Parmi les différents algorithmes d’interpolation à partir de courbes de niveau «rasterizées», celui-ci s’est révélé le plus fiable. Sa fiabilité est dûe au fait que son erreur quadratique moyenne se trouve à l’intérieur des limites d’erreurs moyennes admissibles établies par le United States Geological Survey (Elassal et Caruso 1985). Pour tester la fiabilité du MNA, certaines altitudes du modèle ont été comparées à d’autres altitudes facilement identifiables au niveau de la carte topographique. Parmi les mêmes points choisis et sur la carte et sur le modèle, il n’y avait qu’une différence de 2m en moyenne. D’après le US National Map Accuracy Standards cité par Eastman (1997), l’erreur standard admissible basée sur l’échelle est de 7.74m pour une carte d’échelle 1/25 000. Avec une telle marge d’erreur, la question de la fiabilité du MNA est résolue et peut être utilisé par consé-quent pour d’autres opérations.

Comme mentionné dans la méthodologie, le SIG IDRISI divise la zone d’intérêt en cellules d’égales dimensions (10X10 mètres). Pour délimiter le bassin versant, le mo-dule WATERSHED a été utilisé. Cet algorithme, nécessitant une image d’orientation et une image contenant le réseau hydrographique de la zone d’intérêt, passe indis-tinctement dans chaque cellule. Lors de son passage dans chaque cellule, il accorde la même étiquette à toutes les cellules du même groupe. Autrement dit, il accorde une étiquette «1» à toutes les cellules ayant un écoulement vers le réseau hydro-graphique et une étiquette «0» à toutes les cellules ayant un écoulement contraire. Suite à ce processus, il identifie les limites du bassin versant. Avec l’étude automati-que et minitueuse de l’écoulement de chaque cellule, il est quasiment impossible de commettre des erreurs de lecture et également des erreurs lors du tracé des limites. Avec ce procédé SIG préalablement décrit, les limites du bassin versant présentées à la Figure 3 ont été identifiées. L’observation de celle-ci permet d’apprécier sa forme qui peut, de façon qualitative, renseigner sur son comportement hydrologique. Mise à part la forme, la délimitation du bassin versant permet également de déterminer sa superficie et son périmètre.

4.2 Détermination de la superficie du bassin versant

Généralement, pour déterminer la superficie d’un bassin versant, on projette ses li-mites sur un plan. A l’aide d’un planimètre ou d’un papier millimétré, on évalue la su-perficie du bassin. Avec les SIG, ce processus se fait de façon automatique en utlisant le module approprié pour le fichier image contenant les limites du bassin versant. Les modules AREA et HISTO d’IDRISI permettent d’avoir, en un temps record, la su-perficie du bassin versant. Comme indiqué au Tableau 1, bien que la matrice utilisée pour l’étude englobe 120000 cellules, le bassin versant de la ravine Balan n’occupe que 34695 cellules, soit une superficie de 346.95 ha

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Figure 4 - Unités morphologiques du bassin versant

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Tableau 1 - Superficie du bassin versant de la ravine Balan

Classe Nombredecellules Superficie(ha) %

0 85305 853.05 71

1 34695 346.95 29

Total 120000 1200.00 100

4.3 Détermination du Périmètre du bassin versant

La détermination du périmètre du bassin versant se fait aussi facile et aussi rapide que celle de la superficie. Il suffit d’utiliser le module PERIM avec l’image contenant les limites du bassin versant. Contrairement aux méthodes traditionnelles, ce procé-dé, utilisant un algorithme qui mesure le périmètre de chaque catégorie (catégorie à l’intérieur du bassin et catégorie à l’extérieur du bassin), élimine toutes les possi-bilités d’erreur de calcul. Les résultats issus de l’utilisation du module PERIM sont présentés au Tableau 2. La catégorie 1 qui correspond au pourtour du bassin versant est estimée à 10.76 kms.

Figure 5 - Carte de pente du bassin versant

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Tableau 2 - Périmètre du bassin versant

CATÉGORIE PÉRIMèTRE (kM)

0 24.76

1 10.76

En observant les limites du bassin versant, on a pu avoir une idée de sa forme. Toute-fois, à l’aide de sa superficie et de son périmètre, on peut calculer le coefficient de compacité de Gravélius « K» qui est l’indice généralement admis pour représenter la forme du bassin versant (Duret 1976).

4.4 Profil du bassin versant

Le profil a une certaine importance dans les travaux d’aménagement. Il permet aux aménagistes d’avoir une idée générale sur la déclivité de la zone concernée et d’identifier les endroits qui pourraient faire l’objet d’interventions prioritaires. Tradi-tionnellement, pour identifier les unités morphologiques retrouvées au niveau d’un bassin versant, on réalise manuellement un profil du relief, ou une coupe des courbes de niveau. Avec un tel procédé, beaucoup de temps est requis et les erreurs de tracé peuvent être également produites. Avec les SIG, les deux contraintes préalablement mentionnées n’existent pas. Le relief du bassin versant de la ravine Balan présenté à la Figure 4 a été tracé automatiquement en moins d’une minute (avce l’utilisation d’unPentium II) en utilisant le module PROfILE d’IDRISI avec l’image contenant le MNA du bassin versant.

Figure 6 - Ordre du cours d´eau

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4.5 Détermination des pentes du bassin versant

La pente est un paramètre d’importance dans l’aménagement d’un bassin versant . Elle renseigne, plus que le profil, sur la plus ou moins grande aptitude au ruisselle-ment des terrains. Ce paramètre a une très grande influence sur l’hydrogramme: toutes choses étant égales par ailleurs, le Temps de concentration (Tc) sera d’autant plus faible que la pente est plus forte (Duret 1976). Généralement en Haïti, on se sert de la valeur moyenne de ce paramètre dans l’aménagement des bassins versants. Vu le caractère hétérogène de ce paramètre au niveau de cette entité géographique, il est souvent recommandé d’avoir des informations sur les différentes valeurs des pentes. De telles informations couplées à d’autres comme le mode d’occupation du sol peuvent aider l’aménagiste à déterminer les zones d’interventions prioritaires. Avec les procédés SIG, on a pu obtenir en peu de temps une image contenant la va-leur de toutes les pentes du bassin versant (voir Annexe 2). Une fois produite cette image, l’utilisateur peut créer des cartes de pente selon ses besoins. Ainsi, l’image constituée de toutes les pentes du bassin versant a été regroupée en six classes et présentée à la Figure 5. Le module HISTO d’IDRISI a été utilisé afin de tirer les in-formations contenues dans la carte des pentes du bassin versant. Ces informations résumées au Tableau 3 indiquent que sur 346.95 ha représentant la superficie totale du bassin versant, seulement 82.63 ha (24%) accuse des pentes inférieures à 10%, tandis que les pentes supérieures à 30% occupent 50% du bassin versant, soit une superficie de 176.97 ha.

Tableau 3 - Reclassification des pentes du bassin versant

Pente (%) Superficie (ha) %

0 - 10 82.63 24

10 - 20 44.02 13

20 - 30 43.31 13

30 - 40 46.23 13

30 - 50 52.22 15

50 - 60 36.25 10

60 et plus 42.29 12

Total 346.95 100

4.6 Niveau d’ordre du cours d’eau

Bien que le réseau hydrographique soit un élément de planimétrie du bassin versant, il est toutefois important de parler du réseau de drainage du bassin versant. Celui-ci est important à un double point de vue:

en identifiant le niveau d’ordre du cours d’eau principal, l’ordre du bassin ver-sant, utilisé comme critère de classification, est automatiquement déterminé. Ainsi, le bassin versant de la ravine Balan est d’ordre 2,

en connaissant le niveau d’ordre de l’ensemble du réseau de drainage, le ra-pport de bifurcation peut être facilement calculé.

Ce dernier paramètre (rapport de bifurcation) est un excellent indicateur du compor-tement hydrologique du bassin versant: un fort rapport de bifurcation (bassin versant de forme allongée) sous-entend une réponse hydrologique lente, tandis qu’un faible rapport de bifurcation (bassin versant de forme rotonde) produit généralement une réponse hydrologique rapide couramment appelé «flash flood» (Linsley, Kohler et Paulus 1988).

1.

2.

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Comme le réseau hydrographique a fait l’objet d’une couche vectorielle indépendan-te, il devient facile de le présenter dans IDRISI. Ce réseau accompagné du niveau d’ordre est présenté à la Figure 6.

v. CONCLUSION

L’idée selon laquelle la disponibilité d’informations sur les paramètres morphologi-ques favorise une prise de décisions éclairées a été longtemps acceptée par tous ceux qui s’intéressent à l’aménagement des bassins versants en Haïti. Toutefois, les outils de travail utilisés jusqu’à date ne permettent pas d’arriver aux niveaux de précision et de fiabilité recherchés et compromettent par conséquent le processus de planifica-tion des aménagements à effectuer. Avec des outils aussi performants que les SIG, il est possible d’atteindre ce but.

Comme l’ont prouvé les résultats de la présente étude, les procédés SIG ont permis, dans un temps record et par conséquent à moindre coût, l’obtention d’informations plus élaborées que celles obtenues à l’aide des méthodes manuelles traditionnelles. Ces procédés SIG offrent également une série de possibilités graphiques et alphanu-mériques de grand inétrêt. Compte tenu des multiples avantages comparatifs offerts par les procédés SIG dans la caractérisation des paramètres morphologiques des bassins versants en Haïti, leur utilisation à l’échelle du pays serait à encourager.

bIbLIOGRAPHIE

Délusca, K. 1998. Estimation de l’érosion hydrique des sols à l’aide de l’Équation Universelle de Perte de Sol assistée d’un Système d’Information Géographique: Le cas du bassin versant de la ravine Balan, Haïti.

Desmet, P. J. J. et Govers, G. 1996. A GIS procedure for automatically calculating the USLE LS factor on topographically complex landscape units. J. Soil and Water Cons. 51 (5): 427-433.

Duret, L. 1976. Estimation des débits de crue à Madagascar.

Eastman, J. R. 1997. IDRISI for Windows, User’s Guide, version 2.0. Clark Univer-sity, Worcester, MA.

Elassal, A. A., Caruso, V. M. 1985. Digital Elevation Models. US Geological Survey. Circular 895-b.

Felicìsimo, A. M. 1997. Modelos digitales del terreno. Cursos sobre SIG. Universidad de Oviedo, Oviedo, España.

Linsley, Jr., Kohler, M. A., Paulhus, J. L. H. 1998. Hidrología para Ingenieros, segunda edición. Mc Graw-Hill Book Co. U.S.A.

Mellerowicz, K. T., Chow, T. L., et Ghanem, I. 1994. Soil conservation planning at the watershed level using the Universal Soil Loss Equation with GIS and microcom-puter technologies: A case study. J. Soil and Water Cons. 49 (2): 194-200.

R-WEL Inc. 1992. CAPTURE V3.1-User Manual. Centre for remote sensing and Map-

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Annexe 1 - Localisation de la zone d´étude

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REMERCIEMENTS

La production de cet article ne serait pas possible sans la fructueuse collaboration de plusieurs personnes. Parmi celles-ci, nous tenons à remercier de façon spéciale:

les Agronomes J. A. Victor, A. Médard et A. Innocent, pour leurs commentaires et suggestions,

le Dr. J. Félix qui a toujours encouragé nos productions techniques ou scienti-fiques, et

N. Lorcy qui nous a aidé dans le formatage du texte.

Annexe 2 - Pente de chaque pixel du bassin versant

ping Science, Univ. of Georgia, Athens, GA.

Service d’Aménagement des Bassins Versants 1985. Aménagement des bassins ver-sants: Concepts, Pratiques, Techniques. Séminaire organisé par le projet de Développement Agricole Intégré, le Centre de formation en aménagement des bassins versants, la Direction des Ressources Naturelles, l’Agence Interaméri-caine de Développement. Limbé, Haïti.

Wood, A. H. 1963. Northern Haiti: Land, Land use, and Settlement. A geographical investigation of the Département du Nord. University of Toronto Press, Toronto, Ontario.

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ASSESSMENT Of THE fLUORIDE

CONCENTRATION IN THE WATER RESOURCES IN

THE HYDROGRAPHIC REGION

Of CENTRAL SOUTH HAITI

Ruth ANGERVILLE1,

Evens EMMANUEL2,

John NELSON3,

Paul SAINT-HILAIRE4

1 Engineer, member of the Planning Department of Centrale Autonome Métropolitaine d’Eau Potable (CAMEP) and Associate Researcher at the Centre de Recherche en Eau et Assainnissement (CREA) {Center for Water and Sanitation Research}. E-mail: [email protected]

2 Professor and Director of the Laboratoire de Qualité de l’Eau et de l’Environnement of Quisqueya University, Haiti, E-mail: [email protected]

3 Professor at the School of Health Sciences of Quisqueya University

4 Rector of Quisqueya University. E-mail: [email protected]; [email protected]

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SUMMARY

This study purports to assess the fluoride concentration, a mineral component of water, in the water resources of the Hydrographic region of South Central Haiti. The results obtained from the lab tests for the concentration of fluorine ions of the South Central region falling in a scale ranging between 0 and 2mg/L, these were arranged in groups which led to the formation of three classes. The first class contains concentrations lower than 1mg/L, the second gathers concentrations ranging between 1 and 1.5 mg/L, and the third class, those higher than 1.5 mg/l. This classification was interpreted taking into account the geological and hydro-geological factors as well as the ambient tempera-ture.

It was then recommended to proceed in order to determine the optimal dose of fluoride that should be contained in the drinking water consumed by the population of the South Central Region; this optimal dose would then allow to delimit the threshold of fluoration and defluoration of the water consumed by this population.

INTRODUCTION

The Central South region, as defined in a study effected by UNPD (1991), is geogra-phically composed by the Port-au-Prince Metropolitan Area, the two adjacent plains of Arcahaie to the North and Léogâne to the Southwest, and the Island of La Gonâve; which represents a surface of 3240 km2 augmented by the Island of La Gonâve’s 850 km2. This region surrounds the Bay of Port-au-Prince and is bounded to the north, by Chaîne des Matheux, the mountains of Trou d’Eau to the northeast, Etang Saumâtre and the Dominican border to the east, and the Massif de la Selle to the south. The Central South Region falls under the administration of the Department of the West and comprises 15 communes.

The water resources of the South Central Region of Haiti are constituted by some ten coastal rivers, the discontinued aquifers of the limestone found in the mountain ranges of Matheux, Trou d’Eau and La Selle, the volcano-intrusive formations that crop out in the Matheux range and on the northern edge of La Selle, the alluvial aqui-fer of the Plaine du Cul-de-Sac, the ground water resources of the plain of Léogâne, and the aquifer of Plain of Arcahaie crossed by five rivers originating in the Matheux (UNPD, 1991).

Carte 2.2.1. - Carte de la République d’Haïti

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Barot (1996) indicates that a certain increase in hardness and fluoride and nitrate concentration was noted in areas with saline back up caused by the overexploitation of aquifers. Indeed, the aquifer of the Plain of Cul-de-Sac accounts for a large part of the capital’s water supply and, due to its intensive exploitation in order to supply water to the metropolitan area for industrial and irrigation needs, has been the sub-ject of several hydro-geological studies (Emmanuel and Azaël, 1998). These studies revealed the presence of some saline contamination and underline the need for a follow-up and assessment network of the matter. In the “Etude Isotopique des eaux Souterraines de la Plaine du Cul-de-Sac5 ”, Gonfiantini and Simonot (1987) report that the salinity of ground water in the Port-au-Prince area is caused by the intrusion of sea water in the coastal aquifers due to their overexploitation.

On the other hand, Desjardins (1988) stipulates that the physico-chemical of some grounds favor the dissolution of minerals containing fluoride which is mostly found in the form of fluorine, CaF2

, cryolite, Na2 AIF 6 , and fluoride apatite, Ca10 F2 (PO4)6

. However, the discontinued aquifer that contributes to the potable water supply of the Metropolitan Region comes from the Massif de la Selle whose geological formation is predominantly limestone.

The continuous contamination of water containing fluoride ions may be either bene-ficial or detrimental. Thus, water containing approximately 1.2 mg/L of fluoride ions helps reinforce tooth enamel which reduces the risk of tooth decay, whereas water with a concentration of fluoride ions higher to 1.5 mg/L favors dental fluorosis which is characterized by a hyper-calcification of tooth enamel due to an over absorption of fluoride ions. In addition to mottling teeth, water with a concentration higher than 1,5 mg/L may provoke perforation of tooth enamel and even tooth loss. Thus, the concentration of fluoride ions in drinking water must be increased or decreased (Des-jardins 1988), according to the case. From these observations, it would be cautious to question the behavior of fluoride in the waters of the Central South Regions, espe-cially those from the Plain of Cul-de-Sac and the Massif La Selle.

This study purports to assess the fluoride concentration of certain water points of the central South Hydrographic Region utilized for the potable water supply in regard to the to WHO’s international standards which recommend a concentration of 1 to 1.5 mg/L of fluoride in drinking water.

5 Cul-de-Sac plain is trapped between the Matheux mountain range and the Trou d’Eau mountains to the North and the La Selle massif to the South. Located to the east of Port-au-Prince, the plain is partly irrigated and planted in sugar cane. After the Central Plateau and Artibonite it is the biggest flat land space in the Republic of Haïti. Cul-de-Sac plain covers a 500 sq. km. area and sloping basins extend over 1500 sq. km. The yearly 600 mm to 1000 mm precipitation that occurs in the plains increases with altitude. The most important rivers (Grise, Blanche, and Fond Parisien) flow down from the La Selle massif and infiltrate the plain. Grise River is the only one to reach the ocean and will do so during rainy season (PNUD, 1991). The subsoil is composed of extended alluvial formations, their width varies between 100 and 200 meters (Simonot, 1987). These residue formations, both horizontally and vertically heterogenous, have accumulated in the area because of the dismantling of the surrounding elevations due to erosion and tectonic movement.

Cul-de-Sac’s groundwater tables are composed of several superimposed aquiferous le-vels that are locally isolated, but which are interconnected at the pool level. Due to its hydro-geographical subterraneous characteristics, the Cul-de-Sac plain encompasses the most important underground water resource for the Port-au-Prince region, (Simo-not, 1987). Among the various agencies that exploit the water resources of Cul-de-Sac groundwater we will find:

· The Ministry of Agriculture of Natural Resources and of Rural Development (MARDR), for irrigation purposes;

· The Metropolitan Autonomous Center for Potable Water CAMEP), 5 wells;

· Commercial wells from which water is sold and delivered to clients in cistern trucks;

. Domestic private wells.

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METHODS AND MEANS

In this field of research, a number of water points (totaling 27) were selected so as to constitute a cross-section sampling for experimental observations. Table 1 presents the geographical distribution of the sites selected for collecting samples.

All the water samples were collected in plastic gallons (capacity :3.785 L ) previously primed for this purpose according to the recommendations of the “Standard Methods for the Examination of Water and Wastewater”(l995). The temperature of each sam-ple was taken with a pocket TempTestr TM (OAKTON TM ) 35628-00 model. The sam-ples were then taken to the Laboratoire de Qualité de l’Eau et de l’Environnement (LAQUE) of the University of Quisqueya (UniQ), where the following physico-chemical parameters were determined:

Carte 2.2.2. - Carte des Aquifères

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Table 2.2.1. - Geographical distribution of the sample collection sites

DISTRICT COLLECTION SITES COLLECTION POINTS

Luly Faucet Williamson Spring Carrefour Damier Water PumpArcahaie Rivière Bretelle River Source Matelas Spring Titanyen Water Pump Lafiteau Faucet Noailles Water PumpCroix-des-Bouquet Savanne Blond Water Pump Michaud Water Pump

Brache Water Pump Darbonne Water Pump Léogâne Flon Water Pump Masson Faucet Rivière Rouyonne River Wells Drilling D’Adesky Drilling Baron Drilling Uniq Faucet Morne Bateau SpringPort-au-Prince Thomassin 42 Faucet Kenscoff Hand Pump Tunnel Diquini Spring Source Corossol Spring Source Leclerc Spring Source Turgeau Spring Tête- de- l’eau Spring

Conductivity (k) with a OAKTON TM TDS/Conductivity/Temperature Meter, WD-35607-20;

Fluorides (F) with an HACH DR/20 10 spectrometer;

Hydrogen Potential (pH) with an OAKTON TM pH/mV/Temp Meter, W-35615-Se-ries;

Total Dissolved Solids (TDS) with an OAKTON R TDS/Conductivity/Temperature Meter, WD-35607-20.

RESULTS

In the framework of this study, the determination of the physico-chemical parame-ters indicated in Table 2 accompanies those of fluoride for an eventual correlation.

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Table 2.2.2. - Assessment parameters

PARAMETERS SYMBOLS UNITS INDICATIVE VALUE

Conductivity K ?S/cm <1500 (b)

Fluorides F mg/L 1 à 1.5 (a)

PH pH —- 6.5 à 8.5 (a)

Total Dissolved Solids STD Mg/L <1000 (a)

Temperature T ?C 18 à 34 (c)

(a) WHO Standards; (b) American Standards; (c) Guatemala National Standards (COGUANOR)

Table 2.2.3 - Results of the physico-chemical analysis

Conductivity  Fluorides pH  Total Collection Dissolved Temperature Solids  COLLECTION SITES  k en ?S/cm   F en mg/L  PH  STD en mg/L  T en oC

Luly 602 154 691 316 27 Williamson 585 164 680 304 25 Carrefour Damien 1037 42 659 523 28 Rivière Bretelle 1191 83 799 597 33 Source Matelas 611 124 682 302 26 Titanyen 852 170 678 430 29 Lafiteau 1001 192 693 498 30 Noailles 665 8 695 332 27 Savanne Blond 624 9 690 314 27 Michaud 622 26 684 312 27 Wells 1484 51 675 741 28 D’Adesky 1008 27 680 505 28 Baron 1025 45 671 515 28 Morne Bateau 1607 185 676 799 31 Thomassin 42 292 15 716 157 20 Kenscoff 353 0 719 180 17 Brache 668 2 683 351 26 Darbonne 520 2 691 265 26 Flon 699 5 683 367 28 Masson 515 20 683 257 27 Rivière Rouyonne 451 18 771 226 31 UniQ 470 19 702 235 25 Tunnel Diquini 460 19 670 290 23 Source Corossol 360 11 680 189 26 Source Leclerc 460 17 675 280 25 Source Turgeau 400 26 725 199 23Tête de l’eau 401 5 695 202 23

The concentration of fluoride ions in the water resources of the Central South Region of the Republic of Haiti falls within a scale comprised between 0 and 2mg/L. The mi-nimal value determined is of 0.00 mg/L, whereas the maximal value is of 1.92 mg/L. The results obtained for the collection points allow us to proceed to classification of the fluoride concentration according to the WHO standards. Table 4 provides the spe-cific criteria for the classification of the results obtained.

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Table 2.2.4 - Classification of the Fluoride Concentrations obtained

CLASS fLUORIDE CONCENTRATION RELATIONSHIP WITH THE GUIDELINES SET bY THE WHO

CLASS 1 0.00 - 0.99 mg/L Below the guidelines

CLASS 2 1.00 - 1.50 mg/L Within the guidelines

CLASS 3 1.51 -0 2.00 mg/L Above the guidelines

    

The information contained in Tables 4.1 and 5.1 allow to appreciate the weight of each one of those classes in relationship to the number of samples collected (Chart 1). Indeed, class 1 comprises 77% of the samples whereas class 2 contains only 4% of the observations, and finally class 3 only includes 19% of the samples.

Chart 2.2.1 - Weight of the classes

With the exception of the 1.85 mg/L fluoride concentration of Morne Bateau (District of Léogâne), all the other concentrations of classes 2 and 3 regrouping the concentra-tions of 1 to 2 mg/L are obtained from samples collected in the District of Arcahaie. Apriori, the water point of Morne Bateau seems to be contaminated by sea water. Lo-cated at approximately 10 meters from the ocean, its high concentration in dissolved salts expressed by the value of electric conductivity, or 1607 ?S/cm indicates that in addition to saline contamination by the intrusion of sea water or brine, this water is unfit for human consumption.

The distribution of fluoride throughout the Central South Region as shown in Chart 3, indicates that the water resources of the Districts of Croix-des Bouquets, Port-au-Prince and Léogâne are lacking in fluoride. However, in the District of Arcahaie, the fluoride concentration is in great part higher to that recommended by the WHO. These results allow to appreciate the weight of the hydro-geological formations of our sampling in the fluoride distribution.

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Chart 2.2.2 - Fluoride variation in relationship to conductivity

Chart 2.2.3 - Fluoride classification

Indeed, the sites selected are dominated by two main geological formations. The Districts of Croix-des-Bouquets, Port-au-Prince and Léogâne are dominated by car-bonated aquifers, whereas from a geological perspective the District of Arcahaie is dominated by a sedimentary formation constituted by clay, marl, and clayish molas-ses. In light of this consideration, it can be said that the high concentration of fluoride found in the water resources of the District of Arcahaie (Hydrographic Region of the Central South Region of the Republic of Haiti) is due to the water-rock relationship existing in the sedimentary formations of that area.

From a public health perspective, it can be said that the population (especially chil-dren) living in areas with carbonated aquifers are exposed to the risk of tooth decay, whereas those living in areas dominated by sedimentary formations are very much exposed to dental fluorosis. This latter analysis proves to be more relevant when a comparison is made between fluoride concentrations in relationship to the environ-mental temperature.

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Indeed, the American standards (Desjardins, 1988) offer a variation gap of the an-nual average of daily maximal temperatures for fluoride concentration in potable water. This interval allows us to understand that even in optimal conditions as in the case of Source Matelas (1.24 mg/L of fluoride) , the temperature may provoke cases of fluorosis.

Table 2.2.5 - Concentration of F- ions in potable water as related to the environmental temperature (american standards)

GAP IN TEMPERATURE MINIMAL OPTIMAL MAXIMAL LIMIT*

10.0 - 12.1 9 1.2 1.7 2.4 12.2 - 14.6 8 1.1 1.5 2.2 14.7 - 17.7 8 1 1.3 2 17.8 - 21.4 7 9 1.2 1.8 21.5 - 26.2 7 8 1 1.6 26.3 - 32.5 6 7 8 1.4

The water resources of the Central South Hydrographic Region of the Republic of Haiti have a fluoride concentration ranging between 0.00 and 1.92 mg/L. This concentra-tion varies from 0.00 to 0.99 mg/L in the carbonated aquifers and from 1.00 to 1,92 mg/L in the sedimentary formations. As compared to the variation in temperature (17-33 0 C) of the environment of the study area, the fluoride concentrations recor-ded may provoke health problems such as tooth decay in humans (especially chil-dren) living in the areas dominated by the carbonated aquifers and fluorosis in people living in the regions dominated by the sedimentary formations.

To prevent the various health problems that may be caused the different fluoride concentrations in the Central South Hydrographic Region of the Republic of Haiti, it would be interesting to adopt an approach based on the adequate treatment of the modes of potable water supply (PWS) of the populations in question.

For the Port-au-Prince Metropolitan Area whose PWS is provided bt the Centrale Au-tonome Metropolitaine d’Eau Potable (CAMEP), it would be interesting if CAMEP were to introduce adopt a unitary process in its system of potable water production for the fluoration of the water distributed to the population. This process would consist in adding chemicals such as sodium hexafluorosilicate (Na2SiF6) , sodium fluoride (NaF) or hexafluorosilisic acid (H2 SiF 6). It could be designed from ion transfer techniques. However, it would also be interesting to consider the action of these chemicals on the pH.

As for the other localities of Class 1 whose PWS is individual, it would be interesting for LAQUE to develop a technique of local fluoration of the water meant for human consumption.

As for the class 2 elements, it would be necessary to put in place a control obser-vatory of fluoride concentration in the available water resources. This observatory would provide information that would allow to control fluoride addiction and to deve-lop the necessary corrective techniques.

As for the elements of class 3, it is up to LAQUE to develop a method of local de-fluoration since these localities only have individual PWS systems (drillings, springs

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captured or not, rivers) This method could be based on the use of plants as a natural coagulant as practiced in India and Honduras, while using an airing process and/or an ionic cross-exchange process.

Due to the health importance of fluoride ions in drinking water and their impact on human health, it is it is recommended to proceed to the determination of the opti-mal dosage of fluoride that must be contained in the drinking water consumed by the population of the Central South Region. This optimal concentration m could be determined on the basis of Dean’s hypothesis and requires the consideration of two important factors: first the ambiant temperature, since the latter’s variation modifies the body’s need for water and as a result, the amount of water ingested; and also gastric acidity which when high, reduces the elimination of fluorides through urine, thus increasing the amount of fluoride fixed in the body (Yam et al., 1995). However, upon determination of this decay prevention concentration, the input of the other paths of floride penetration in the body must also be assessed in order to set the threshold of defluoration and fluoration of the water consumed by the population of the Central South Region of Haiti.

ACkNOWLEDGEMENTS

The authors would like to express their most sincere gratitude to the Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse et des Sports (Ministry of National Education, Youth and Sports) (MENJS). The execution study was made possible thanks to a sub-sidy of the Directorate for Higher Education and Scientific Research of the MENJS.

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THE MANAGEMENT Of LIQUID WASTE:

a variable of land management policies

(the Case of the port-au-prince

Metropolitan area)

Evens EMMANUEL 1 ,

Robenson Jonas LEGER 2

Eddy ABRAHAM �

1 Professor and Director of the Water Quality and Environment Laboratory of Quisqueya

University - Haiti. E-mail: [email protected]

2 Eng-Econ., MSc., in Urban and Regional Developpement Urbain, President of Water and

Sanitation Research Centre (CREA). E-mail: [email protected]

3 Eng-Econ., MSc., in Urban and Regional Developpement Urbain, Coordinator of Water and Sanitation Research Centre (CREA). E-mail: [email protected]

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SUMMARY

The Port-au-Prince Metropolitan Area (PPMA) has a population of approximately 2 million inhabitants that will reach the 4 million mark between now and 2013. One quarter of the Haitian population lives in the Metropolitan Area which is experiencing an explosive demographic growth together with the development of an urban proletariat and the uncontrolled expansion of shanty towns. With a production of 40 million m3 of water per year the PPMA only provides an average of 20 m3 per year to each of its 2 000 0000 inhabitants. Waste waters however, when they are collected are directly discharged into the ocean without any prior treatment; whereas the collectors of the drainage system of the area serve as latrines (defecation sites) among other uses to the thousands of ho-meless of the metropolitan area. The collection of solid waste is insufficient and as a result deteriorates the drainage network and causes serious insalubrity of the markets and other underprivileged areas. This study purports to:

• Attempt to determine the willingness of households to pay for a waste water collection and treatment service.

• Test the awareness of the PPMA’ s households to improve the conditions of hygiene and the protection of their immediate environment.

• Develop the economic equations that could foster a better understanding of the relationship between the management of liquid waste and land management policies.

INTRODUCTION

At the dawn of the third millennium, the Republic of Haiti is at an especially delicate period of its history marked with great difficulties in the rational use of natural re-sources and the final elimination of liquid and solid waste. The satisfaction of basic needs, the improvement of the population’ s living conditions, the protection and ma-nagement of the ecosystems are increasingly taking shape as major challenges. At the heart of this situation, the Port-au-Prince metropolitan Area, the main urban hub of the country, due to its importance in terms of population concentration and urban services is experiencing the problems of natural resource management in all of their severity.

Indeed, the Port-au-Prince Metropolitan Area (PPMA) comprises four communes 55: Port-au-Prince, Pétion-Ville, Delmas and Carrefour. One quarter of the country’ s population lives in the Metropolitan Area which is experiencing an explosive demo-graphic growth together with the development of an urban proletariat and the un-controlled expansion of shanty towns. In this context of demographic explosion and extremely rapid expansion, the PPMA seems to sink further and further into a situa-tion of scarcity of natural resources such as potable water. Since it only produces 40 million m3 (CAMEP, 1996), the PPMA only provides an average of 20 m3 per year to each one of its 2 000 000 inhabitants.

The unequal apportionment of the water resources thus entails a situation of abun-dance in certain areas and of scarcity in others. The classic spatial duality in other areas is reproduced in terms of rate of supply in terms of quantity and quality. This rate differs between the rural and urban environments, the Capital and the other province towns, and even within a same urban center.

In the areas where water service is relatively ensured, the systems installed often turn out to be polluted, so much so that the problem of water and sanitation are of-

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ten multi-dimensional. Indeed, waste water when collected are directly discharged in the ocean without any prior treatment; whereas the collectors of the drainage system of the area serve as latrines (defecation sites) to the thousands of homeless of the metropolitan area (Emmanuel and Azael, 1998). The collection of solid waste is insufficient and as a result deteriorates the drainage network and causes serious insalubrity of the marketplaces and other underprivileged areas. (The SCP-GERSAR/SNC-LAVALIN/LGL S.A., 1998).

In such a context it becomes relevant to raise the following question: outside of a land management policy where environmental protection would pay a catalytic role on the one hand, between the optimal management of liquid and solid waste for a natural or artificial renewal of the natural resources, and on the other, the implemen-tation of structures able to insure the population’ s collective welfare by increasing its productivity and the strict application of the minimal public health standards, what kind of economic development can the PPMA hope for?

On a global scale, the problematic of water and sanitation is seen a matter of prime importance for mankind’ s survival. Numerous meetings as well as the conventions on the issue bear witness to the depth of the concerns raised. Because of its importance, numerous researchers are reflecting on the issue with objectives that are justified by the need to find urgent and lasting solutions. In Port-au-Prince, the problems takes on a different magnitude in the sense that it raises all at once ecological, economic, social and cultural and health issues. Our interest is to study this production of waste water and the management mode which is most adapted to Haiti’ s local conditions in light of prior research performed by other researchers (Emmanuel, Léger & Abraham, 1999).

RESEARCH QUESTION

Emmanuel (1998) deems that the issue of qualitative and quantitative water and that of sanitation is obviously relevant both on the social, political and economic level where the majority of Haiti’ s population is deprived of an adequate supply of potable water and on the scientific level where professional training and scientific research for the development of alternative technologies are the main factors that are absent from the various water resources development and management policies and progra-ms. As to Carré (1977), analyzing the concentrations of mercury and lead from the residual water of the PPMA’s paint factories which have no treatment plant, he was able to ascertain that the samples collected contain concentrations of mercury and lead respectively 10 and 3 times higher than the maximal concentration allowed in the U.S. for the discharge of these heavy metals. His analysis of these residual waters have yielded the following results:

table 1 - results of the physico-chemical analysis of the residual waters of Haiti’s paint factories

   

PARAMETERS CONCENTRATIONS INDICATIVE VALUE 56

Total Solid Matter 1,600.000 mg/l

Mercury 0.105 mg/l 0.01 mg/l

Lead 1.67 mg/l 0.5 mg/l

Potential in Hydrogen ions (pH) 5.02

Biochemical Oxygen Requirement (BOR) 101 g/m3   

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Mallebranche (In: Gestion de l’environnement, qualité de vie en milieu urbain et dé-veloppement local, 1998) {Environmental management, quality of life in urban areas and local development, 1998} states that: “urban markets are generally located on insalubrious sites, poorly drained and are not subject to weekly sanitary interventio-ns. The absence of infrastructure for basic services (water, electricity) and sanitary facilities must also be noted. The refuse produced by markets periodically accumulate due to the poor management of garbage collection in the city. As to the public slaug-hterhouses, the most important ones of the metropolitan area have no evacuation systems for waste water and refuse. Generally, the refuse is evacuated in the ocean, in ravines or open canals.”

As for the liquid waste from the PPMA’s urban hospitals, their problematic is indeed raised for the very first time in the preliminary report of the study on global sani-tation of the Haiti’s State University Hospital (HUEH) performed by the firm CECOM CONSULTANT S.A. in January of 1998. Indeed, this study reports that the inadequa-cy existing between the supply and demand in sanitary facilities at HUEH favors the existence of biological vectors, especially flies. Currently, the waste water produced at HUEH are submitted to a primary treatment performed by septic tanks and water flushed latrines. The effluvia from the pits are directly discharged in the urban drai-ning system and in pit latrines. The efficiency of this system is very poor given that septic tanks when well designed are only able to ensure 30 to 35% of the elimination of organic matter. The discharge of their effluvia without any secondary treatment in the collectors of the rainwater network of Port-au-Prince poses a health hazard to sewer workers and to the environment in general.

On the subject of the existing conditions of treatment and discharge in the bay, the SCP-GERSAR/SNC-LAVALIN/LGL S.A Group (1998), In: Le Schéma Directeur d’ As-sainissement (The Master Sanitation Plan), states that: all of the watersheds of the city of port-au-Prince end up in the bay. This bay this becomes the natural receptacle of all the rainwater which during the rainy season carries severe pollution deposited in the beds of the ravines and mixed with household waste, and drainage materials from latrines and a certain amount of waste water via the drainage network. Thus, the marine ecosystem is apt to suffer locally from very serious damages caused ha-zardous or toxic effluvia.

In the context of the PPMA’ s environment, one wonders if the implementation of waste water collection and treatment structures can in and of themselves reverse the existing situation and solve all of the sanitary, economic, urban, cultural and environ-mental problems caused by the poor management of liquid waste. Thus, would it not be appropriate to consider the weight of the indicators of land management policies in elaborating any model of liquid waste management of the PPMA as a variable of land management policies?

The PAHO/WHO considers that: “the development strategies adopted by the Gover-nments of Haiti during the 70s and 80s did not help improve the living conditions of the Haitian people, to the contrary, at t the beginning of the 1990s these strategies gave rise to a situation of economic slump, poverty and want which was translated into a degradation of the environment and poor coverage of the potable water and sanitation services. Generally, the potable water and sanitation problems of the PPMA gave worsened because of :

the proliferation of shanty town constructions and illegal occupation of urban land along with the construction of provisional shacks in close proximity to the spring catchments;

the inability of the waste department to clean up. Mounds of garbage mar the streets of certain towns, Port-au-Prince in particular;

the insufficiency of potable water systems. Often, people collect their water right on the street from a rupture point in the pipes.

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the lack of latrines and w.c. in the urban and rural areas.

Having brought out this policy of water resource development and management, in relationship with the economic and financial policies and the need to decentralize the nation’s economy must be considered in shaping the metropolitan region’s liquid waste management system. They somewhat represent a sociological potential that ought to be exploited especially as pertains to the relationship between the land ma-nagement schemes at the national level and the development plans for the potable water supply and sanitation sector (PWSS) at the local level (Emmanuel, Léger et Abraham, 1999).

This study’ s objectives are:

   

To attempt to determine the willingness of the PPMA’ s households to pay for a wastewater collection and treatment service.

To test the awareness of the PPMA’s households as to the improvement of the conditions of hygiene and the protection of their immediate environment.

To develop the economic equations apt to foster a better understanding of the relationship between the management of liquid waste and land management policies.

METHODOLOGY

To collect information pertaining to the first two objectives the contingent evaluation method was used, which is often used to reveal the users ability to pay in the area of water resources (Whittington; Briscoe & Mu, 1987; Whittington; Lauria & Mu, 1989; Mitchell & Carson, 1989)

A questionnaire was developed and administered to a cross-section of 3022 people on the average.

RESULTS AND DISCUSSION

The survey was conducted within the four communes forming the Port-au-Prince Me-tropolitan area. However the interviews were extended to a portion of the Plaine du Cul-de-Sac, communal section of Croix-des-Bouquets, a commune bordering those of Delmas and Pétion-Ville. The integration of the Communal Section of Croix-des Bouquets was based on several factors :

By its hydrogeological characteristics, the Plaine du Cul-de-Sac holds the most important ground water potential of the Port-au-Prince region (Gionfianti & Si-monot, 1987);

The Plaine du Cul-de-Sac aquifer due to its intensive exploitation for supplying the metropolitan area with water for industrial and irrigation needs;

CAMEP supplies the Metropolitan area from five wells drilled in the Plaine du Cul-de-Sac;

1.

2.

3.

1.

2.

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The Plaine du Cul-de-Sac is devoted to agriculture and represents an agro-ecosystem of great economic worth for Haiti’ s Department of the West. During the colonial period it was irrigated by up to 90% and by approximately 40% towards the end of the ‘70s;

During the 1980s, accelerated urbanization developed in Plaine du Cul-de-Sac area where 3 out of 5 homes have a well for their potable water supply and a septic tank for waste water disposal. The effluvia from these septic tank are directly discharged underground (Emmanuel & Azael, 1998).

Table 2 - Distribution of questionnaires

COMMUNE NUMbER

Commune of Port-au-Prince 194

Commune of Pétion-Ville 61

Commune of Delmas 113

Commune of Carrefour 61

Plaine du Cul-de-Sac 41

Most of the households surveyed have an average rate of 6.43 persons per house-hold.

1. Willingness to pay

In spite of the availability of some basic information on the relationship between the inadequate disposal of waste water and the knowledge that certain diseases are linked to this, may people are still reluctant to contribute to the implementation of a system that would guarantee them some security in that sense. The results obtained from the contingent method show great discrepancies from place to place and from user to user. At Carrefour, all the persons questioned, or 100% affirm their will to pay for the disposal and treatment of household waste water; whereas respectively 36.8 and 33.3% have been recorded for Port-au-Prince and Pétion-Ville. The lowest rates have been recorded at Plaine du Cul-de-Sac 25% and Delmas 18.2%.

The most unexpected figure is the one noted for Port-au-Prince. Interestingly, in places where there was less of a will to pay, such as Delmas and Plaine du Cul-de-Sac, certain peculiarities cab be noted. Delmas is poorly supplied by CAMEP. People obtain their water by purchasing cistern trucks. This water costs them four to five times more than if they were to receive it from the regular water distribution center. If in addition, they were to pay a fee for the treatment of waste water the portion of their income that would be devoted to water and sanitation would be too high. The Plaine du Cul-de-Sac has no potable water distribution network and no sanita-ry sewers. Most people obtain their supply autonomously from home wells, either manually or with an electric pump. The resource is exploited and used without any restriction or dues. On the strength of their autonomy as to a “clean” supply of water

4.

5.

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and the disposal of waste water, it’s no wonder that people are not willing to pay for the treatment of their waste water. In these specific cases an entire incentive system must be put in place.

2. Collection and final disposal of waste water

Most households or 65.2% dispose of their waste water in the rainwater drainage system without any prior treatment. Given that Haiti doesn’t have a system of sepa-rate sewers. The gutters, at times obstructed and having no outlet, do not properly drain waste water to the sewer system. In places where there is no sewer system, especially in the areas of Plaine du Cul-de-Sac, and parts of Delmas and Carre-four, people dig cesspools or septic ditches to receive household waste water. Some people simply pour their waste water on the ground to be absorbed. These waters sometimes remain stagnant in poorly drained soils and contribute to the proliferation of mosquitoes.

3. Users’ Awareness as to the improvement of hygiene conditions

Those surveyed seemed to be particularly aware of the importance of good sanita-tion. 100% believe that there is a link between certain diseases and the inadequate disposal of waste water and excreta. They believe that the careless disposal of waste water can have disastrous effects on the environment.

CONCLUSION

The lack of an adequate PWS (Potable Water Supply) added to poor sanitation cer-tainly create the conditions for infectious disease and other epidemics causing a reduction of productivity of the country’s active population. These two factors linked to the population’s poverty, malnutrition and low level of education forces a new consideration of the water and sanitation situation with a special emphasis on the management of industrial and residential liquid waste in the Port-au-Prince metropo-litan area.

In general, Haiti’s economic redress implies above all the development of agricultu-re, industry and urban planning while simultaneously posing the problem of water consumption and its contamination caused by the deficiency or non existence of drainage networks and treatment plants. The foreseeable increase of the social de-mand for water is due to two essential factors, the increase in population and in the demand for water per capita. Whereas “natural water” as a raw material is increasin-gly threatened due to the pollution and contamination resulting from man’ s actions and the cost of resource management and development, while the demand grows at the same rhythm as the increase in population. Although the is no direct correlation between a country’ s GNP and the availability of its water resources, it is important to consider the fact that in Haiti, domestic consumption of water and its demand for irrigation and industry is on the increase whereas the GNP and especially the GIP per capita are on the decrease (Emmanuel, 1998). If, however, the abundance of the natural resources does not constitute a sufficient condition of development, their scarcity may nonetheless be a hindrance to the development of the poorest countries (Sironneau, 1996).

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The improvement of the sanitation system of the Port-au-Prince Metropolitan Area taken in an isolated context, or independently from aby environmental protection po-licy could reinforce the rural exodus phenomenon or that of shanty town construction seen in the capital’s urban space. Given the major contribution of an efficient mana-gement of waste water in the economic and sanitary development of urban spaces, would it not then be appropriate to conceive the region’s liquid waste management on the basis of equations that would facilitate a ne understanding of the relationship between this local management and the national policies for the improvement of the living environment such as:

The national policy for the enhancement of water resources (Pre);

The national land management policy (Pat);

The national Plan of Action for the environment (Pae

).

By trying to endow each one of these policies with a number of tools, the following economic equations could be formulated under all due reservations:

Pre = f (Red, Ren, Ce, Ane, Fne, Be, Ep,Peu) (1)

Red = Available water resources at the national levelRen = Distribution of water resources at the level of the national territoryCe = Water Code (legislation on the management and exploitation of water re-sourcess)Ane = National Water Authority (agency for planning and regulating the resource)Fne = National Water FundBe = Water NeedsEp = Evolution of water needsPeu = Water production 

Pat = f (D, S, Sn, Pf, Pme, Cu) (2)

D = Actual country’ s population S = Surface of national territorySn = Natural sitesPf = Family Planning PolicyPme= Macro-economic policy (job creation, reduction of inflation tate, etc.,)Cu = Urban planning code (construction standards, space occupation, etc...)

Pae = f (Cen, Nrsl, Pfn, Pfr, Les) (3)

Cen = Environmental codeNrsl = Solid and liquid waste standardsPfn = Law on the protection of the fauna Pfr = Law on the protection of the floraLES = Law on the protection of rare species

The economic equation for optimizing liquid waste management at the local level (Eu) cpould then be formulated as follows:

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Eu = f ( Pre, Pat, Pae ) (4)

In this equation, Pre, Pat et Pae may be considered as decision making variables, me-aning variables that could orient planners in selecting alternative solutions which, given the social anthropology of Haiti’s geo-physical environment, could provide an answer for the optimal management of liquid waste in the metroplolitan area. Howe-ver, the resolution of the various equations, leading up to the development of the ma-thematical model for liquid waste management requires above all the quantification of the qualitatives variables of Pre, Pat et Pae, and the adoption of an approach based on an optimizing technique.

But, if the water policy must clearly take into consideration the options of land ma-nagement that have been taken prior to its development, it is also necessary to de-fine a new option of land management given its consequences on the exploitation of water resources (Valiron, 1990). The master schemes for the enhancement of water resources never yield results unless they meet the imperatives of land management, but the latter could be so costly as to be prohibitive if it ignores the constraints linked to the management of water resources. As a result there must be an interactive endeavor between water planning and land development planning, which implies a permanent dialogue between the institutions in charge of both of these essential functions (Emmanuel & Dubus, 1998).

There are two reasons at stake for considering these various elements in attempting to design a liquid waste management system for the metropolitan area. First of all, this will allow to define the boundaries between the different institutions in charge of the planning and management of common property. And secondly, will further enlig-hten the private sector on the comparative advantages offered by the option to invest in supplying services such as potable water and sanitation.

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EL IMPACTO DE LOS DESECHOS SÓLIDOS

SObRE EL DESARROLLO DEL

ECOTURISMO EN HAITÍ:

el caso de las Fuentes pestilentes

<sources puantes>

Evens EMMANUEL Profesor-Investigador en la Universidad Quisqueya (UniQ)

E-mail: [email protected] P.O.Box 1�888

Pétion-Ville, Haïti, W.I.

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RESUMEN

En el mundo entero, las fuentes termo-minerales siempre conocen una fuerte demanda por parte de los visitantes extranjeros y nacionales. Esta demanda es debida particularmente a su calidad curativa. Afortunadamente la República de Haití posee 4 fuentes termo-minerales, distribuidas en 4 departamentos geo-gráphicos, 2 de las cuales son consideradas legalmente como sitios naturales. Las fuentes termales de Haití están inscritas entre los diferentes sitios que pueden ser explotadas con fines turísticos. Sin embargo, el sitio de las fuentes sulfurosas de TITANYEN corre el peligro de perder sus capacidades turísticas a causa de un depósito brutal de desechos sólidos establecido en la zona. La ineficiencia del sistema de colecta y de evacuación de desechos sólidos del país, representa no sólo un peligro para la salud de la población, sino que juega un papel notable en la degradación de los sistemas acuáticos. Aún se podría pensar que ella participa en la deterioración de la industria turística en Haití. En efecto, Haití con su clima constante, sus 1,500 kms. de playa, sus fuentes termales, su biodiversidad y sus raras especies debería poder situarse eficazmante en el mercado del turismo orientado sus productos hacia el campo del ecoturismo. En la búsqueda de elementos que puedan facilitar cierta comprensión de los problemas de la industria turística haitiana, este estudio se propone analizar el impacto que la mala evacuación de los desechos sólidos pueda tener en el desarrollo de esta industria en Haití. El quiere, como otro objetivo, explorar las ventajas competitivas representadas por los sitios naturales, orientando el as-pecto experiemental hacia un diagnostico del ambiente geofísico de las fuentes sulfurosas de TITAYEN. Las conclusiones y recomendaciones han despejado el peligro que representan los diferentes tipos de desechos identificados en el perímetro de protección de las fuentes y sus acciones sobre las carasterísticas físico-químicas de estas fuentes. En fin, el estudio subraya la necesidad que tiene Haití de crear un ambiente higiénico capaz de facilitar el desarrollo de la importante contribución que el turismo puede aportar a la economía del país.

PALABRAS CLAVES: Desechos sólidos, turismo, fuentes termales, geotermia, hidrologeología, descargas brutales, contaminaciones ambientales.

INTRODUCCION

La República de Haití dispone de varias fuentes termo-minerales. Sólo las 4 más importantes han sido el objeto de numerosos estudios geológicos, hidrogeológicos y geotérmicos. Estos estudios revelan que la mayoría de las fuentes termales de Haití son ricas en sulfatos, cloruros alcatinos y en bicarbonato de calcio. Estas 4 fuentes están repartidas en 4 departamentos geográficos, 2 de las cuales son consideradas legalmente como sitios naturales, ellas son: las fuentes calientes de “anse rouGe” en el departamento del Artibonito y las fuentes sulfurosas de TITANYEN (conocidas con el nombre de Fuentes Pestilentes) en el departamento del Oeste (Ley del 18 de marzo de 1968). Las fuentes termales de Haití están inscritas entre los diferentes sitios retenidos en el análisis tipológico de recursos nacionales que pueden ser explo-tados con fines turísticos.

En el mundo entero, las fuentes termo-minerales conocen siempre una fuerte de-manda por parte de los visitantes nacionales y extranjeros. Esta demanda es debida a su calidad curativa y a su temperatura elevada. La adopción de una política de promoción y de protección de la biodiversidad que tenga entre sus diferentes activi-dades un programa de reglamentación y de desarrollo de los sitios y de valorización de los recursos naturales, puede facilitar toda una serie de movimientos de capitales capaces de generar nuevos empleos, de originar divisas e identificar nuevas pistas

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para el desarrollo y el crecimiento de Pequeñas y Medianas Empresas (PME) en Haití. Incluidos en la dimensión estratégica de un plan de desarrollo local, este progra-ma podría ser considerado a nivel nacíonal como una de las ideas-acciones nacidas del pensamiento global del “neo-LiberaL”. En efecto, la oleada internacional de “GLobaLiZaCiÓn de Los MerCados” resultado del Nuevo Orden Economico Mundial (NOEM), obliga a los estados del planeta a considerar el desarrollo local como una de la primeras etapas que deban facilitar una respuesta a las exigencias económicas del NOEM. Este desarrollo local centrado en un desarrollo humano dura-ble debería ser considerado, particularmente por los Países Menos Avanzados (PMA), como un estímulo para la búsqueda de nuevas aperturas capaces de garantizarles eficazmente una posición competitiva en el mercado mundial de la oferta de bienes y de servicios.

La integración oficial y definitiva de Haití en 2,005 en el mercado del ALENA, com-promiso realizado por el Estado Haitiano durante la cumbre de Miami (diciembre de 1994) estimula pronechosamente una reformulación de toda idea de política de desa-rrollo local, de protección y de valorización de recursos naturales. En efecto, Haití con sus 1,500 kms de litoral, sus fuentes termales, su biodiversidad, sus raras especies, el conjunto de sus recursos naturales podría orientar su investigación de aperturas comerciales hacia el turísmo y mas particularmente hacia el ecoturismo.

Dentro de las multiples variedades que forman el conjunto de la biodiversidad de Hai-tí, las fuentes termales, minerales o gaseosas por sus cualidades curativas, su tem-peratura elevada y la variabilidad del ecosistema de sus sitios de aparición, podrían presentar ventajas comparativas dentro del marco del desarrollo económico de sus zonas respectivas a través del ecoturismo. De estos ecosistemas, el del sitio de las Fuentes Pestilentes o Sulfurosas del haciamiento TITANYEN, situado en la prolonga-ción de la parte Noreste de la planicie de “Cul-de-Sac” puede ser objeto de reflexión en la selección del ecoturismo dentro de los grandes sectores de actividades que pueden garantizar un cierto desarrollo económico en Haití.

En un estudio realizado recientemente, Emmanuel (1995), exploró la factibilidad de un proyecto ecoturístico en el área de las fuentes sulfurosas de TITANYEN. En efecto, situadas en el extremo Noreste de la Planicie de Cul-de-Sac a 20,5 kms de Puerto Príncipe y separadas del mar por unos 100 a 150 metros aproximadamente, estas fuentes pueden con el mar, facilitar la creación de una temporada balnearia de corta duración y única en el caribe. Este estudio presentó las vantajas competitivas que ofrecen las fuentes termo-minerales de TITANYEN en términos de panorama, recur-sos naturales y acceso para el desarrollo del ecoturismo en la zona. Sin embargo, el estudio relata que este sitio arriesga la pérdida de su potencialidad económica si medidas urgentes no son tamadas para mejorar y estructurar las condiciones de evacuación final de desechos sólidos del área metropilitana. En Haití, el sistema de colecta y de evacuación de residuos sólidos del país, además de su participación en la degradación de ecosistemas acuáticos, no está participando igualmente en la de-rerioración de la industria turística? En un momento en el cual los otros países del Caribe registran un aumento considerable en el campo del turismo; por ejemplo, la República Dominicana con una cifra de operaciones durante 1994 de 1.4 millares de dólares (Group Croissance, 1994), la pregunta que hay que hacerse es: ¿por qué Hai-tí despues del regreso al orden constitucional (octubre 1994) no logra todavía volver a arrancar su índustria turistica?

Desde el punto de vista de la ingeniería sanitaria o ingeniería ambiental, el turismo desearía disponer de un ambiente agradable, bello y salubre porque las personas que se presentan en el mercado de la oferta del turismo, lo hacen con la intención de re-cuperar la salud, de liberarse del estrés y de los problemas ocasionados por las activi-dades de la vida cotidiana. Desfortunamente, a veces ellas encuentran serios proble-mas como: la exposición a un ambiente malsano y agentes patógenos responsables de enfermedades infecciosas, afrontamientos sico-sociales, las cuales transforman su viaje en pesadillas que tardan mucho tiempo en borrarse, (Otterstetter, 1996).

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En la búsqueda de elementos de respuesta que puedan facilitar cierta comprensión de los problemas de la industria turística haitiana, este estudio se propone analizar el impacto que la mala evacuación de los desechos sólidos pueda tener en el desarrollo de esta industria en Haití.

METODOLOGIA

Para alcanzar los objetivos de este estudio se adoptó la siguiente metodología:

Compilación y análisis de la bibliografía disponible sobre las Fuentes Pestilen-tes y la história de la industria turística en Haití;

Evaluación del ambiente geofísico de las fuentes termo-minerales de TITA-NYEN a través de visitas que incluyan la colecta de informaciones.

Muestras de agua, para poder determinar los parámetros físicos-químicos de las fuentes fueron tomadas. Sinembargo la ausencia en Haití de ciertos equipos de la-boratorio no ha permitido determinar estos parámetros. El estudio reproduce a titulo informativo los resultados obtenidos en 1924 sobre las características físico-químicas de estas aguas.

Los datos recogidos han permitido formular el estudio de la manera siguiente:

una primera parte que consiste en el análisis de la industria turística haitiana;

una segunda parte consagrada al análisis de las características geológicas, hidrogeológi-cas, físico-químicas y ambientales de las Fuentes Pestilentes;

una última parte que se refiere a las conclusiones y recommendaciones.

RESULTADOS Y DISCUSIONES

La industria turística haitiana: En el transcurso de la primera mitad de los años 80, la República de Haití atraía un promedio de 150,000 visiatantes por año. Aún en esta época, su potencial turístico era ampliamente subrexplotado. A pesar de este potencial, el turísmo haitiano entró en un profundo letargo a finales de los años 80. El cuadro 1 nos proporciona, para el año 1994, cifras que permiten apreciar el nivel de decrecimineto del turísmo haitiano. Sinembargo, esta industria continúa contribu-yendo de manera muy modesta en la recuperación de la economia del país.

Cuadro 1 - principales resultados del sector turístico caribeño

(Por el año 1994)

PAIS NÚMERO DE TURISTAS CAPACIDAD REGISTRADOS HOTELERA EfECTIVA (en habitaciones)

Rep. Dominicana 1,900,000 29,000

Bahamas 1,500,000 13,500

Jamaica 1,000,000 19,000

Cuba 600,000 13,500

Haití 70,000 800

Source: Secretaría de Estado del Turismo (SET, 1996). Plan Director del Turismo.

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El análisis del cuadro comparativo permite apreciar la capacidad de los princiaples competidores de Haití y la existencia de un importante mercado turístico en el Cari-be. Igualmente nos permite constatar que la industria turística haitiana ha registrado durante los últimos 10 años una baja de 53.33%. Esto pone en evidencia la necesi-dad de un esfuerzo sistemático a corto plazo para una revitalización del sector. Esta revitalización incumbe no sólo al sector público sino también al sector privado.

Cuando se realizó la prospección del mercado internacional (Europa, EE.UU, Canadá) como también de los asociados del Caribe, fue interesante observar que a pesar del largo período de ausencia de Haití en los catálogos de operadores turísticos, un vivo interés se manifestó por el regreso de esta nueva-antigua ruta turística. Una deman-da potencial se prevé entonces. La respuesta se presenta en términos de credibilidad de la oferta que Haití podrá presentar en términos de imagen de marca y de capaci-dad de acogida, (SET, 1996). La respuesta a esta demanda implica igualmente una estructuración de las funciones turísticas en diversos puntos.

Las fuentes termo-minerales de TITANYEN: Las Fuentes Pestilentes están situa-das en el extremo Noroeste de la plaice de Cul-de-Sac localizada a unos 20.5 kms de Port-au-Prince. Estas Fuentes se extienden al pie de las colinas que bordean las Mon-tañas de Trou d’EAU. Separadas del mar por un pantano de mangles a una distancia aproximada de 100 a 150 metros; las Fuentes Pestilentes presentan las coordenadas siguientes: 784.1E y 2,066.1N a proximidad del nivel del mar. Sus aguas despiden un fuerte olor de azufre que puede ser percibido a mas de 100 metros. El área de las Fuentes Pestilentes está inhabitada y es pobre desde el punto de vista agrícola. El suelo es aparentemente salino con una vegetación de arbolitos espinosos y una relativa abundancia de cactus. Un poco mas arriba, las cimas de las colinas presentan una flora de arboles relativamente bajos y de hojas pequeñas. La única industria de la zona es la fábrica de harina de Haití (situada a unos 5 kms de las fuentes). Por el momento no existe ninguna otra actividad con carácter industrial en la zona. Actual-mente las aguas de las Fuentes Pestilentes son utilizadas por la medicina tradicional haitiana con fines balneoterapéuticos.

Desde el punto de vista geológico e hidrogeológico, las Fuentes Pestilentes aparecen gracias al contacto de las formaciones sedimentarias detríticas miocenas con los aluviones recientes del Graben de Cul-de-Sac. En esta estructura tectónica que re-presenta este graben se encuentran calizas macizas, fracturadas del período mioceno que podrían constituir una zona acuífera geotérmica potencial. Sobre esta formación se encuentra un conjunto impermeable de gran poder, del período mioceno, consti-tuido por sedimentos detríticos continentales. El graben está limitado por fallas nor-males cuya amplitud alcanza 1,500 m, en particular sobre el flanco sur. Las Fuentes Pestilentes están situadas en la interseccíon de la dirección WNW-ESE de la planicie de Cul-de-Sac. Las precipitaciones de 600mm/año hasta 1,000mm/año se cruzan con la altitud. La variabilidad de datos pluviométricos y la configuración geográfica del graben permiten anotar un balance hídrico negativo en las zonas laterales de la planicie de Cul-de-Sac debido a que la mayor altura de evapotranspiración puede ser observada en el centro de la depresión. Resulta que las zonas de recarga hídrica se sitúan en las partes laterales del graben, loque favoriza la alta permeabilidad que presentan las formaciones calcáreas de la zona. Resulta igualemente que las zonas de falla tanto las de gravitación como las transversales constituyen buenas zonas de recarga.

Los resultados de los trabajos efectuados en energía geotérmica en Haití, muestran que las Fuentes Pestilentes en el graben de Cul-de-Sac, son las únicas zonas de inte-rés geotérmico eventualmente potencial en alta energía.

El cuadro 2 presenta los resultados de una campaña de recogida de muestras para análisis de laboratorio, efectuada en 1924 en las Fuentes Pestilentes.

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Cuadro 2 - Características físico-químicas de las fuentes

PARAMETROS SÍMbOLO CONCENTRACIÓN mg/L

Solidos Totales Disueltos STD 12684 Silicio SiO2 36 Hierro Fe 0.08 Calcio Ca 397 Magnesio Mg 299 Sodio y Potasio Na & K 3930 Bicarbonato HCO3

- 610 Sulfato SO4

- 872 Cloruro Cl- 6627 Hidrogeno Sulfurado H2S 136 Potencial de Hidrógeno PH 6.52 Caudal (L/mn) Q 120

Temperatura (oC) To 33

Fuente: Woodring(1924):Tectonic features of the Republic of Haiti and their bearing on then geological...

Las fuentes termales de TITANYEN están constituidas por una serie de 7 puntos de emergencia sobre una extensión media de 125 m en el lado sur de la carretera na-cional No.1 a 20.5 kms de la Capital. Tienen un color azul verdoso y una temperatura que oscila los 33oC. La coloración es debida problablemente a un equilibrio biológico establecido por dos microorganismos fotósintéticos: las bacterias sulfurosas verdes del grupo “CHLORObACTERIACEA” y las algas azul verdosas del grupo “CYANO-PHYTA”. En cuanto a la temperatura, su constancia expresa el mantenimiento en la superficie del equilibrio agua-roca que existe en profundidad y manifestado por la emergencia de aguas termales.

De una manera general el ambiente del sitio que aloja las Fuentes Pestilentes se ca-rateriza por:

depósitos de osamenta de origen humano y animal;

depósitos brutales de desechos sólidos de toda clase, incluyendo desechos hu-manos esparcidos arriba de las Fuentes Pestilentes a los flancos de las Monta-ñas de trou d’eau;

depósitos de ceniza resultado de la incineración a baja temperatura de dese-chos sólidos.

Los desechos sólidos que se observan en TITANYEN pueden ser clasificados por orden de tamaño volumetrico:

los desechos que provienen de la industria de la restauración;

los desechos generados por la industria de bebidas refrescantes;

los productos plásticos;

los fibras textiles de la industria de ensamblage (o de transformación);

los desechos de hospitales (jeringas, guantes, remedios expirados, tubos de ensayo, etc.)

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las cenizas de remedios expirados y de otros productos.

Dos hechos ligados a la miseria de las masas llaman particularmente la aten-ción:

- la colecta de fibras textiles depositados en los basureros para la fabri-cación de colchones y de almohadas;

- la colecta de tubos de ensayo con fines lúdicos.

La lucha contra la degradación del medio ambiente por la promoción del ecoturismo en los países en via de desarrollo no es una política reciente. Ella ha sido y sigue sien-do todavía una de las principales preocupaciones de los organismos internacionales. Las recomendaciones de la Conferencia de la Naciones Unidas sobre el Turismo y los Viajes internacionales organizada en Roma (Agosto-Septiembre 1963) y las de la 26a

resolución de la VI sesión de la Conferencia de la FAO de Noviembre 1951 pueden servir ampliamente de pruebas.

En el caso específico de las Fuentes Sulfurosas de TITANYEN ciertas medidas fueron tomadas para evitar la degradación biológica del sitio:

el decreto del 18 de marzo de 1968 que declara las Fuentes Pestilentes y otros 6 parajes “Parques Nacionales y sitios naturales”;

el decreto del 12 de marzo de 1981 que cres el Servicio Metropolitano de Co-lecta de Residuos Solidos (SMCRS);

la apertura de la descarga de detritus de trutiers que teóricamente debería poner fin a la descarga sin control de TITANYEN;

A pesar de todas estas medidas y de la proliferación de instituciones tanto públicas como privadas que intervienen en el medio ambiente en Haití, la degradación del ecosistema de TITANYEN no deja de acentuarse. A la hora actual, el sitio corre el peligro de perder su capacidad turística, comercial y económica. La degradación de las fuentes y la no aplicación de las leyes y convenciones no son asuntos políticos, ni económicos, sino mas bien problemas sociales. Factores como:

la descarga sin control de desechos de toda clase en el perímetro de las fuentes;

la presión dolorosa de la sobrepoblación del país que arrastra un movimiento de flujo y de reflujo de ciertas capas masivas de la sociedad hacia las toneladas de desechos, aprovi-sionándose de esta manera de sustancias de sobrevivencia;

la presencia de un número incalculable de moscas y la inhumación sin higiene de cadávres de indigentes;

el recuerdo punzante de prácticas macabras (ejecuciones someras en TITANYEN) de tor-cionarios de ciertos gobiernos sobre sus oponentes políticos, haciendo asi de la zona el lugar donde la muerte batía su récord;

son tantos obstáculos que en ausencia de medidas de enmienda, pueden constituir condiciones criticas al desarrollo de toda actividad turística, económica y comercial en la zona.

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CONCLUSIONES Y RECOMENDACIONES

La reglementación del Paraje de la Fuentes Pestilentes o Sulfurosas y la explotación de estas fuentes con fines turísticos y curativos es una de las alternativas que queda para facilitar el desarrollo económico y social de la zona. Sin embargo, la presenta-ción de sus productos en el mercado del ecoturismo y de la terapia epidérmica im-pone condiciones de orden jurídico, socio-económico y político, las cuales, si no son consideradas en el momento mismo de la identificación, arriesgan el alejamiento de los eventuales consumidores y comprometen el ciclo de futuros productos.

En el plan jurídico, el Sitio de las Fuentes Pestilentes, aunque declarado Parque na-cional, no beneficia de ninguna protección ambiental capaz de atraer capitales por el ecoturismo y las estaciones balnearias. La polución del medio ambiente causada por los depósitos brutales de desechos sólidos observados presentan las características específicas de los desechos sólidos y pueden fácilmente alterar las condiciones físico-químicas de las Fuentes Pestilentes y reducir su potencialidad curativa. Como resul-tado de una mezcla de componentes químicos, producidos o transportados por las industrias locales, estos desechos, en contacto con las aguas termales y sulfurosas, pueden influenciar las características físico-químicas de estos ecosistemas acuáticos. Su presencia constituye de hecho una condición desfavorable al desarrollo del turis-mo y a la producción de sustancias medicinales en la zona.

La constatación de la mala gestión de los desechos manifestada por:

la incineración incompleta de los desechos a bajas temperaturas;

la ausencia de colecta,tratamiento y eliminación final de las cenizas;

la proliferación de moscas y la exhalación de malos olores;

exige una intervención urgente del Estado que vise de una parte a poner un freno a la degradación ambiental de la zona tanto en el plan de la flora como en el de la fauna y por otra, garantizar la factibilidad organizadora de todo proyecto de desarrollo con carácter social y economico. La rentabilidad financiera, económica y organizadora del proyecto de ecoturismo a TITANYEN depende antes que todo de la voluntad del Estado haitiano de intervenir en la gestión racional de los desechos para:

Prohibir, con la publicación de un decreto-ley o una ley, la descarga y la incine-ración de desechos en TITANYEN;

Encargarse del análisis químico y bacteriológico de los desechos en el lugar mismo y trasladarlos;

Encargarse del análisis toxicológico de las cenizas y garantizar su colecta y evacuación final;

Inventariar los recursos de agua de las Fuentes Pestilentes y evaluar su poten-cial energético y curativo con análisis físico-químicos y bacterilógicos.

En cuanto a la presencia de moscas y a la erosión de las Montañas de Trou d’Eau, la acción la mas eficaz y eficiente que queda es un programa de conservación del suelo incluyendo la siembra de plantulas de NEEM “AZADIRACCHTA INDICA”. En el caso especifico de TITANYEN la siembra de esta planta trae una triple ventaja:

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por su importante necesidad de agua puede frenar la erosión;

por sus poderes como insecticida natural posee la facultad de erradicar las moscas;

posee también la posibilidad de generar, a mediano y a corto plazo, riquezas para la zona mediante la transformación de sus granos en aceite o en polvo de azadirachtine para la industria de insecticidas y de jabones medicinales.

El turismo orientado hacia la visita de Parques Naturales sigue siendo un criterio de atracción de capitales nacionales y extranjeros para Haití. Conocida con el nombre de ecoturismo, esta actividad, desde un punto de vista proteccionista, puede proveer de una justificación económica para la conservación de Parques que bajo otra forma no benefician de ninguna protección.

Desde el punto de vista Socio-Económico, el desarrollo del ecoturismo ofrece opor-tunidades para el crecimineto económico de una zona a un costo relativamente bajo. Este desarrollo puede estimular la actividad económica y orientar su crecimiento hacia zonas rurales alejadas. Dado que el mercado del ecoturismo es un mercado en desarrollo, él llega hasta el productor y cuenta con pocas normas de protección.

La reglamentación del Paraje de TITANYEN debe ser concebido dentro del marco de un proyecto integrado incluyendo:

la creación de jardines botánicos, constituidos por especies capaces de reducir el con-tenido salino del suelo. Especies de almendros, cocoteros, derivados de cactáceos no espinosos (del grupo del cactus utilizado como nutriente en la cría del ganado bovino) y toda otra clase de plantas que se adapte a los suelos áridos y salinos, podrán ser utilizados con este fin;

la instalación de parques zoológicos con especies adaptables a las condiciones ambien-tales de la zona;

la explotación de aguas termales y sulfurosas con fines comerciales (embote-llamiento de manera higiénica y bajo control bacteriológico e/u implantación de una estación balnearia);

la formación de guías y el establecimiento de una infraestructura urbana ade-cuada (zona de estacionamiento, agua potable y saneamiento, restauración, etc.);

la promoción de una cooperativa pesquera y de transformación de derivados de la pesca (conchas marinas y otros) en productos artesanales capaces de atraer una demanda viable;

el arreglo de la playa a lo largo del parque natural;

el aumento de la superficie del Paraje de las Fuentes Pestilentes.

En la oleada internacional de GLOBALIZACIÓN DE LOS MERCADOS, el turismo se impone como un sector prioritario que puede no solamente generar un volumen im-portante de empleos y de divisas sino también asegurar una buena integración de

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Haití en el Nuevo Orden Económico Mundial (NOEM). Sin embargo, su desarrollo im-pone inversiones bastante considerable y un medio ambiente higienico que respond a los estándares internacionales. Sería interesante que el Estado Haitiano en una política de concertación, explote en el interior de la componente transferencia de tecnologia del NOEM, las nuevas técnicas de colecta y de evacuación de desechos sólidos y utilizarlos por intermedio de la investigación y el desarrollo de tecnologias apropiadas a la realidad haitiana. La evacuación higiénica de desechos sólidos puede no solamente favorecer la creación de un ambiente seguro, estable e higiénico para un nuevo resurgimiento del turismo, sino puede igualmente generar abonos bioló-gicos capaces de abrir un nuevo mercado para Haití, el de la agricultura biológica, mercado que registra actualmente una fuerte demanda a nivel internacional. Dada la debil extensión y la calidad mediocre de las infraestructuras turísticas, el Estado debe estimular el aporte de capitales privados extranjeros y nacionales creando las condiciones propias para vencer las reticencias.

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