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© 22 septembre 2006 - LUSCHER ARCHITECTES Mandat d'études parallèles PRAILLE – ACACIAS – VERNETS STRATEGIE C O N F L U E N C E S

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Mandat d'études parallèles PRAILLE – ACACIAS – VERNETS STRATEGIE C O N F L U E N C E S

Mandat d'études parallèles PRAILLE – ACACIAS – VERNETS STRATEGIE

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Introduction L’évolution de la société et de l’économie influe toujours sur le territoire. Dans le cas du périmètre Praille – Acacias – Vernets, créé il y a un demi-siècle en tant que première zone industrielle de Genève, le déséquilibre et les conflits entre l’activité et le territoire sont aujourd’hui évidents, dans le contexte du développement de l’activité tertiaire et de l’agglomération urbaine. Pourtant, si on considère l’évolution de l’activité industrielle (à savoir l’externalisation de l’organisation d’une société, la tertiarisation de certaines activités), il devrait devenir possible d’offrir une image cohérente de ville incluant ce site. Par ailleurs, suite à l’installation d'équipements attractifs et des transports publics, le site possède un grand potentiel d’urbanisation et de devenir une porte du flux économique à la dimension transfrontalière. Par conséquent, avec une proposition pertinente, ce périmètre deviendra une partie de ville qui non seulement se lie aux quartiers voisins, mais donne lieu également à une possibilité de développement d'une nouvelle urbanité active, attractive et "cohabitative". STRATEGIE URBAINE Problématique générale : les nouveaux paysages, déplacement et proximité, mutation du territoire Le développement des villes européennes dans les cinquante dernières années a entraîné la consommation de grands territoires périphériques pour implanter de nouvelles zones et leurs infrastructures. Des périphéries se sont composées à partir des lignes de déplacement et des fragments bâtis. Dans l’entre-deux ont subsisté des espaces non ou faiblement affectés. Comment se réapproprier ces espaces interstitiels pour en faire des lieux ? Comment créer des entités paysagères et architecturales comme des parties nouvelles dans le puzzle de la ville existante, dans le tapis déchiré et discontinu de l'agglomération moderne ? Le site de la Praille est situé à proximité immédiate d’un réseau de déplacement métropolitain et a fait l’objet d’une modernisation des réseaux de transports qui le desservent. Notre intervention porte sur l’interface entre l'espace du transport et l’espace à concevoir. Objectifs, enjeux Comment revitaliser le territoire, stimuler l’activité et valoriser le pôle d'échange en considérant l'importance dans l’économie genevoise de maintenir l’activité "industrielle" dans ce périmètre ?

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1. En premier lieu réaménager les espaces vides, interstices urbains et paysagers de

manière attractive Schéma 1 court terme

2. Créer la ville, en installant une mixité Transformer le territoire, installer une société et modifier la structure urbaine en profitant des mutations actuelles du site, développer une activité mixte et faire coexister les quartiers d'activité (PME) avec ceux d'habitation, afin de les lier plus étroitement à la société locale. Afin de compléter et lier les structures urbaines, transformer quelques quartiers en convergeant vers le nouveau centre de l’Etoile. Schéma 2 long terme

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Gestion de la relation d’une opération partielle dans un projet urbain plus large Toute intervention, aussi minime soit-elle influe sur ce qui l'entoure. Les fragments urbains de nos villes font partie d'un ensemble urbain plus vaste, contribuant à un fonctionnement global, influant sur lui, et vice-versa. Ce n'est pas seulement le site et son identité propre qu'il faut considérer, mais la structure globale à laquelle il appartient. Le site Praille-Acacias-Vernets est très significatif de cette problématique: ses "ramifications physiques" à son environnement sont nombreuses, sa position par rapport à l'ensemble de la ville et du territoire est stratégique (porte de la ville - lieu d'échange). Après identification des accroches du site à son environnement, il nous faut prendre en considération que dans un site aussi stratégique, toute opération aura une influence plus ou moins importante à grande échelle. L'intégration des données du projet doit non seulement répondre aux attentes locales, mais aussi à celles de la ville. Ce site doit répondre aux exigences de sa position de : Porte de la ville, première image offerte de la ville sur cette pénétrante. Interface des flux en périphérie de Genève. Pôle d'activités dont bénéficiera non seulement l'agglomération, mais tout le canton ( stade, centre commercial, zone d'activités etc.). Il s'agit donc de le considérer sur tous les tableaux et exige un aller-retour constant entre le site en tant qu'entité propre et l'impact de son évolution sur le plan de la ville - voire le plan national - ou à l'inverse sur le travail à grande échelle et son impact sur le site. Cette démarche est d'autant plus importante que la structure du site s'appuie directement sur la structure de la ville. Les liens de connexions physiques entre le site et son environnement sont des événements à l'échelle de la ville et même du canton, qui constituent la base même de la structure du lieu et son mode de fonctionnement ainsi que de développement. Entendu par "événements": l'arrivée de la pénétrante autoroutière sur le viaduc de la voie centrale, la route des Jeunes et la route de Saint-Julien, la gare de marchandise et la zone industrielle. C'est donc prioritairement le réseau viaire qui ordonne sa structure. D'importantes voies le traversent, le contournent, le délimitent, provoquant les grandes lignes de sa composition et le guidant vers une stratégie d'aménagement déjà ciblée. Révéler la structure du paysage urbain Les traces des situations urbaines en mutation font partie des éléments clés de compréhension du lieu. Les strates historiques qui ont structuré le paysage dans le passé continuent d'influer sur l'évolution du site. Tout processus de transformation implique un suivi dans le temps, mêlant successivement ce qui est, - et dont on parlera bientôt au passé ( tout du moins en partie ) - et ce qui sera. Passé, présent et futur sont donc en constante cumulation. Aucune évolution ne serait envisageable sans une base solide apportée par le passé. D'ailleurs, "transformer", c'est étymologiquement "former au-delà". C'est mettre en forme à travers le temps. " Le territoire est le lieu sur lequel on peut lire en une seule séquence tout ce qui est advenu. Les sites gardent la mémoire de ce qui s'est passé. L'état des lieux nous renvoie aux étapes successives de leur formation. La redécouverte d'une géographie révèle à sa manière non pas simplement l'histoire événementielle, mais la manière dont le sol a été façonné. La lecture des traces et signes successifs de l'occupation d'un paysage apporte une autre perception, non plus visuelle, mais formée conjointement par l'histoire et la géographie. Elle oriente la stratégie de projet." 3

(3) L'architecture d'aujourd'hui n°303, "Le paysage comme projet", entretien avec Alexandre Chemetoff par Armelle Lavalou, Février 1996.

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L'existant n'est pas un obstacle, mais au contraire le générateur, les fondations d'une intervention, aussi minime soit elle. Le regard et l'écoute doivent être constants et questionner le passé en vue de mieux comprendre le présent et pouvoir envisager un avenir. Comprendre la ville, ses enjeux, ses douleurs, ses envies, les moyens dont elle dispose pour situer ses ambitions, c'est sans doute cela qui est la base du projet d'urbanisme. Cette démarche met le temps au cœur du problème. Il est le seul véritable allié de la ville en perpétuelle mouvance, rappelant sans cesse que le futur n'est encore rien, et que le passé, mêlé du présent sont à cet instant les seuls acquis. Le projet ne peut pas être un acte totalitaire. Il tire sa substance de l'identité du lieu, de ce que ce dernier suggère déjà. Il ne fait que révéler ou accentuer ses potentialités peut-être mal exploitées. Les "traces" du passé ne disparaissent pas d'un claquement de doigt. Elles sont le support de la transformation... l'objet de la transformation. Ainsi certaines vont disparaître, enfouies sous l'implantation de nouvelles structures, mais elles sont loin d'être en majorité. Les marques d'évolution du site de la Praille sont encore énormément présentes, au sens propre comme au sens figuré. Le rail, par exemple, trace physique et symbolique de la présence de flux de marchandises est un "élément du passé" très fort encore à exploiter. Il en est de même pour le talus qui est un événement topographique remarquable, et qui perdure à travers les transformations, de la géométrie du réseau viaire, très significative des typologies du site, surtout de la zone industrielle. Tant d'héritages du passé sur lesquels viennent se greffer les éléments du projet pour un meilleur fonctionnement du site dans sa globalité. Bien évidemment, un projet ne pouvant intervenir brutalement sur les traces in situ, le processus de substitution de certains éléments ou d'addition sur d'autres devra se faire progressivement. Le facteur temps est déterminant. Il contribue à une mutation en douceur qui doit s'effectuer presque naturellement. La stratégie d'évolution qu'adopte le projet est non pas de faire table rase de l'état existant, mais d'en exploiter le potentiel de développement et réinvestir le lieu en tenant compte de l'épaisseur du temps passé, présent et futur. Ce paysage, constitué de voiries, lignes de chemin de fer, cuvette dominée par de grands ensembles, des bâtiments industriels, offre ce type de potentiels de développement, lesquels doivent être pleinement exploités.

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La dilution des flux urbains entraîne une répartition diffuse des services urbains Quel type de centralité et d’animation urbaine peut-on imaginer à partir de ce phénomène ? La Praille est un spécimen très représentatif de la dilution et dilatation des flux urbains. A l'heure où les fonctions dites centrales se sont déplacées dans la périphérie, et que par là même les flux se décongestionnent du centre pour se dilater vers ces nouveaux pôles, la notion même de centre perd toute sa définition initiale. On ne peut plus parler d'une centralité, mais de plusieurs. Doit-on, à chaque pôle remarquable, attribuer un éventail complet d'activités, lesquelles lui permettraient de répondre seul à tous les besoins d'un quartier ? Ici, le centre se transforme autour d'un stade, d'un centre commercial, d'un pôle de transports et au milieu d'un réseau fort contraignant de voirie. L'animation urbaine tend donc vers une multifonctionnalité: sportive, commerciale, de pôle d'échange et culturel. Les grandes orientations de départ étant établies, reste à leur permettre de fonctionner par leur mise en scène dans une stratégie globale. Ceci implique l'apport d'un complément d'activités gravitant autour de celles déjà prévues, et génératrices d'une dynamique d'ensemble: cinémas, restaurants, marchés de haute technologie, parking, lieu d'interface des différents modes de transport, stands, box vitrines, accès piétonniers etc. Un lieu générateur de vie aussi bien nocturne que diurne, reposant sur le mixage et la confrontation progressive d'activités variées, existantes et nouvelles. Ce n'est pas l'aménagement d'un nouveau centre urbain qui prime, mais la réflexion sur la centralité, c'est-à-dire le mouvement de ce qui constitue un centre. Il s'agit de détourner certaines fonctions urbaines vers un territoire dont la fonction d'origine s'estompera tôt ou tard. Celle d'entreposage s'estompant, celle de circulation étant actuellement réglée, les fonctions d'information et de communication vont faire du projet de la Praille un véritable échangeur de temporalité (temps de loisir, de travail, de passage et d'habitation), une sorte de commutateur à l'échelle urbaine. Le site de la Praille devient un lieu où l'on fait ses courses, où l'on hurle pour un but manqué, où l'on découvre de nouvelles technologies, où l'on flâne, où l'on passe, où l'on danse,..."un des pivots centraux de communication genevoise", lié directement à l'autoroute. Un type d’architecture créé autour de la notion d’accessibilité pour favoriser une mixité des usages Le terme de "ville" est par définition "un milieu géographique et social formé par une réunion organique et relativement considérable de constructions et dont les habitants travaillent, pour la plupart à l’intérieur de l’agglomération, au commerce, à l’industrie, à l’administration." 4

Aussi appelée agglomération, elle fait appel aux termes d’union, d’association et de concentration. Si l’on s’en réfère à cette définition, l’espace de la ville est donc un milieu propice aux rencontres et "connexions" humaines qu’il ne s’agit plus que de provoquer et mettre en scène. La Praille n’a actuellement aucune de ces vocations. L’implantation de grands équipements et activités devrait acquitter ce lieu d’un certain nombre de problématiques relatives à son attraction, à condition d’y régler conjointement la question de l’accessibilité, c’est-à-dire tout le travail de connexion et régulation des flux autour de ces équipements. (4) cf. Le petit Robert

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Le site présente tout le potentiel susceptible de le faire évoluer vers une mixité d'usages: Par sa position de Porte sud, il est un passage "obligé", un repère, l'image de la ville. Il est donc constamment pratiqué par les gens, qui sont enclins à devenir de plus en plus nombreux. Même si pour l'instant ils ne s'y arrêtent pas, ils vont être spectateurs de son évolution progressive, et lentement faire mieux connaissance du lieu, jusqu'à ce qu'un jour, quelque chose les pousse à s'y arrêter et se l'approprier. Le site peut fournir des événements variés qui favorisent et renforcent le principe – même de mixité par des prestations aussi bien nocturnes que diurnes: sportives, commerciales, de nouvelles technologies, culturelles, ludiques et d'habitat. Les notions d'accessibilité et d'interface sont primordiales. La gestion d’une interface de communication urbaine doit ici passer par celle d’un point d’interface entre les différents flux : transports publics ( comprenant tramway, bus et RER ), cheminements piétonniers, cyclistes et automobiles - et en particulier leur stationnement. Une densification d'activité et d'habitat est d'ailleurs absolument nécessaire pour justifier et amortir le coût de l'aménagement d'une ligne RER et sa station dans le site. La question technique d’accessibilité est alors abordée, mais non pas complète sans prendre en compte la notion sensitive, moins palpable, des rapports humains et du rapport de sensation que l’on entretien avec un lieu. Comment favoriser la communication ? Donner la possibilité de se rendre quelque part et se rencontrer ne suffit pas. Il faut donner l'envie aux gens de le faire. Les stratégies pouvant créer dans l’espace urbain des liens, des face à face, des corps à corps, des coude à coude souhaitables pour favoriser la communication passent par : - un travail sur le bâti et le non bâti, de gestion des proportions de vide et de plein structurants les espaces. Elles établissent l'introduction de l'échelle urbaine et de repère dans l'espace. - une réflexion sur les relations et connexions entre les différents points d’attraction et leur environnement, par des cheminements ponctués d'événements, et inducteurs de flux plus ou moins rapides. - la gestion et maîtrise des flux, avec des points stratégiques de forte concentration, débouchant sur des espaces réguliers de respiration. Savoir négocier des séquences de divergence ou de convergence des flux. A partir d’un point d’interface, drainer les flux vers différents points forts. Trouver le juste équilibre entre des densifications maîtrisées des flux essentiellement piétons et des espaces à nouveau plus "individualistes", de respiration et déambulation.

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La vitesse est elle créatrice d’interstices ou de "vides urbains"? Comment affronter positivement l’enjeu urbain de la mutation en renouvelant les continuités de la ville dans un nouveau compromis avec la vitesse ? La plus forte des caractéristiques actuelles du site de la Praille est son paysage de voiries qui ondulent selon les dénivelés du site, devenant parfois tunnel, viaduc ou pont, créant des situations de vide ou de plein, de dessus et de dessous, de perspectives très marquées et... de frontière. Le site est fait d’échanges et de mouvement. La vitesse de déplacement conduit à une perte de mesure de l'espace, projeté par un flux d'images qui produisent une impression de confusion et de désordre. L'impact visuel du lieu se trouve restreint par le temps octroyé au regard. La vitesse est donc symbole de rupture, d'intervalles, de fragmentation, de limites, de séparation. C'est une notion que l'on ne peut ignorer; dans un monde où les véhicules sont omniprésents, où le gain de temps dans les déplacements est une fin en soi, où le chemin le plus court (entendu en terme de temps, et non de distance) pour se rendre de la ville à l'extérieur, et vice versa, est de plus en plus convoité. La Praille est un lieu que l'on traverse. Ce site n'est aujourd'hui pratiqué que dans l'urgence. Temps et distance sont des notions dissociées l'une de l'autre. On ne peut faire abstraction du réseau de voies présent, bien au contraire, celui-ci étant une des caractéristiques premières et structurantes du lieu. Mais les "interstices" engendrés par la vitesse ne sont pourtant pas à considérer comme des discontinuités. Ils assurent une notion de continuité dans la mesure où ils conduisent d'un point à un autre et jouent un rôle de connexion entre deux lieux. Quant aux discontinuités transversales, engendrées par un fort trafic, elles sont discutables, la notion de continuité ne se restreignant pas uniquement à une forme physique. Nous devons admettre l'introduction de la vitesse dans notre ère et travailler avec cette contrainte, en passant outre la notion de "frontière" qu'elle évoque. Réconcilier des vitesses réputées contradictoires, tel est l'enjeu. Renouveler les continuités urbaines du site est donc un impératif du projet. Elles s'effectueront différemment selon les situations et les besoins, particulièrement dans l'optique de réintroduire un rapport entre la "lenteur" du piéton et la "vitesse" des véhicules. Au milieu d'un site culte du transit, le domaine public ne peut se concevoir sans une prise en charge de l'automobile et des parkings, et sans lui transmettre une vocation de gestion des différents flux. Il ne s'agit pas seulement à ce niveau de trouver des solutions techniques de cohabitation ou de séparation des flux, mais véritablement d'attribuer au domaine public un rôle de générateur de l'organisation de l'ensemble du secteur, confrontant les divers modes de déplacement, en jouant sur la coprésence et la mise en scène des vitesses différentielles qui sont celles de la marche, du cyclisme, de la voiture, etc. Le domaine public se doit alors non seulement d'assurer l'interface entre les pôles d'activités, mais aussi entre les différents mouvements. Il est l'organe central de régulation des flux de marchandises, des gens et des activités. C'est en premier lieu par le domaine public que le site peut être réintégré à une échelle urbaine, voire humaine. La vitesse du piéton ou du cycliste, par sa mise en scène, deviendra un élément de dynamisme et de synergie, un scénario sur le déplacement: des jeux d'escaliers, de rampes, d'escalators, d'ascenseurs, d'éléments d'accélération et de frein des parcours.

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C'est autour de ce thème que se développera le parcours piétonnier le long de la route des Jeunes. La notion de trottoir extrapolée est revue et corrigée en un élément fil conducteur dans la pratique du lieu, inhérente au activités proposées: un déambulatoire ponctué d'activités, devenu le temps d'un match ou d'un marché un lieu de vie à part entière et de connexion privilégiant la perméabilité transversale sous la route des Jeunes. La vitesse de l'automobile trouve quant à elle son répondant dans la mise en scène des vitrines actives. L'idée est que ce site, en tête de la zone industrielle, est une immense vitrine en soi à partir du moment où elle est survolée par les flux routiers. La lecture du site se fait donc à partir de deux niveaux altimétriques et à deux vitesses différentes. Il s'agit d'offrir une image et une lecture de la Praille attractive à l'automobiliste qui survole le site, par un scénario de vitrines à l'échelle du déplacement autoroutier: des têtes, symboles et représentations des activités que l'on trouve sur le site, et en particulier dans la zone industrielle; une mise en avant, une publicité, un zoom, une concentration des informations le long du viaduc. Des éléments signalétiques basés sur la verticalité en dialogue avec l' horizontalité de la route ou du "trottoir" d'en face. Les espaces paysagers urbains: un patrimoine à préserver La "nature" est un bien que nous voudrions tous avoir constamment à portée de main - ou plutôt devrions nous dire "sous nos pieds". Mais ce besoin vital dans une urbanité dominée par le béton ne contredit pas la possibilité de travailler les espaces naturels de différentes manières. "Retoucher" ce type d'espace dans l'optique de le revaloriser peut faire appel dans certains cas uniquement à un remaniement végétal, et dans d'autres, à l'introduction d'éléments bâtis en dialogue avec l'espace concerné. Dans ce projet, le talus est un événement paysager que nous décidons de préserver. Non parce qu'il est le seul élément de "verdure" du lieu, mais parce qu'il appartient à une symbolique morphologique forte du site. L'introduction du végétal dans la zone industrielle induit une certaine qualité de vie. Le talus est un tremplin d'une vision de transformation du site à long terme, dynamisée par la reconquête de la nature, l'optique étant une reconquête et requalification des espaces libres ou en voie de l'être. L'introduction de la végétation en est le déclencheur. Aujourd'hui, le talus accompagnant les rails stoppe sa course juste après son passage sous la route des jeunes. La voie ferrée, quant à elle, poursuit sa route jusqu'au cœur de la zone industrielle. La végétation semble l'avoir abandonnée. Il n'en est rien. Simplement elle adopte un nouveau corps, presque imperceptible, le même qui court le long des rails au bas du talus: le corps de "l'herbe folle". Ici la symbolique de la végétation autour des notions du rail et du transport prend tout son sens. Plantes "étrangères" en cavale, "mauvaises herbes" de nos climats parcourent le site le long du rail. "Pour mener à bien leur colonisation obstinée de la terre, les plantes ont mis au point, depuis des millions d'années, une infinité de stratagèmes qui tendent à pallier leur immobilité." 5 L'un d'eux est le voyage en train. Par ce moyen, de nombreux groupes végétaux venus d'ailleurs sont arrivés jusque dans notre site. Les botanistes nomment "diaspore" toute partie voyageuse d'un végétal qui assure sa dissémination. 5) Extrait de "La nature sauvage colonise nos villes!" par Pierre Lieutaghi. Février 1995.

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Malgré les désherbants régulièrement appliqués le long des voies, les végétaux clandestins arrivent à vaincre la plupart des obstacles. Erigérons, résédas, véroniques, crépides et coquelicots, orchidées sauvages sont patients. Il y aura toujours quelques graines pour trouver la faille. L'incrustation des adventices (plantes qui n'ont pas été semées) évoque une symbolique très forte du lieu, non seulement parce que c'est la symbolique du rail, mais parce qu'elle évoque le mouvement. L'idée en ressort d'exploiter ce phénomène et mettre en valeur ce type de végétation. Elle est aujourd'hui présente mais presque imperceptible, car les trains de marchandise les sèment sur leurs parcours, mais en arrachent aussi une partie à chaque passage. Le projet pour la Praille remet en scène plus intensément ce phénomène de colonisation sur toute la longueur du rail, dans une volonté d'accompagnement du parcours, se connectant ponctuellement et avec plus de densité directement entre les bâtiments de la zone industrielle. L'aménagement de ces coulisses végétales contribuera fortement à une valorisation de ce secteur tout en préservant sa structure, l'incitant à une requalification à long terme, et par là invitant d'autres activités que l'industrie à venir s'y installer. Le quartier des Acacias est quant à lui voué à devenir un parc technologique. La tertiarisation de l'industrie le voue plus à un rôle de représentation, de service, que de production ou de stockage. Il s'agit d'un parc "habité" - entendu par le verbe "habiter", la notion de présence bâtie, et non d'habitat. Dans ce parc sont implantées des constructions ponctuelles, en cohabitation avec certaines constructions existantes qui pourront dans le futur être transformées. La présence de ces bâtiments ne domine jamais l'environnement végétal, la densité au sol est compensée par la hauteur des bâtiments. Cet espace végétal de déambulation accompagne le parcours de points d'activités en d'équipements publics qui participent à son animation.

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LES STRATEGIES PROPOSEES EN RESUME: 1. Urbanisation Activité - habitation Maintenir l'activité liée aux potentialités du rail dans la ville (plateforme d'échange des marchandises, ventre de Genève) pour la préserver d'un trafic poids lourds plus néfaste. Développer progressivement un centre d'activités industrielles tertiarisées, artisanales, administratives, plus prestigieuses, non polluantes, compatibles avec le développement d'une agglomération urbaine mixte et attractive. Les Vitrines de la Praille Maintenir une majorité d'activités de PME dans le secteur de la Praille, tout en revalorisant la qualité de vie et l'attractivité de l'espace public et privé par de nouveaux aménagements au fur et à mesure de l'évolution de l'activité. Mettre en scène l'activité de la Praille par les vitrines actives rythmant l'entrée de ville rapide et en surplomb de la route des Jeunes. Compléter la ponctuation verticale de la route des Jeunes (tour existante du carrefour de Pont-Rouge) par l'installation de deux tours emblématiques complémentaires (équipements publics) aux extrémités du périmètre (porte du Bachet et porte de la Jonction). L'Esplanade de Pont-Rouge Développer le nouveau centre d'activités mixtes autour de l’Etoile (projet SOVALP) au-delà de la route des Jeunes en aménageant un nouvel axe de mobilité douce comme une esplanade urbaine, à la fois plateforme d'échange modal et espace urbain mixte (activité, logement, commerce, équipement public) reliant la gare de Pont-Rouge et Carouge. Pénétrante urbaine développant une dominante d'habitation. Le Parc technologique des Acacias Installer les activités tertiaires des entreprises industrielles dans le triangle des Acacias Création d'un quartier aux activités diverses mais à la morphologie similaire: importants équipements disposés dans une grande surface aménagée en parc. Le Parc d'équipements publics (sport et culture) des Vernets Compléter la juxtaposition des équipements publics aux Vernets et leur liaison avec ceux de la rive opposée (Université, TSR, bureaux de l’administration). Mixer l'activité diurne et nocturne, sportive et culturelle en exploitant l'installation d'un parking à multiple usage et en rendant piétonnes les berges de l'Arve. Le Parc "ferroviaire" Bachet – Pont-Rouge - Vernets Puisque Genève possède une autre zone industrielle périphérique que les rails desservent (ZIMEYSA), il serait possible d’y déplacer les activités qui se lient au rail, donc de modifier cette structure pour achever les connexions urbaines et paysagères sur le front Ouest de la route des Jeunes.

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2. Mobilité Valoriser et créer des axes de mobilité douce, orienter le trafic Court - moyen terme: • Création d'une esplanade urbaine traversante, plateforme d'échange et d'accueil mixte (espace de

convivialité piétons-automobiles) depuis la gare Pont-Rouge (projet Sovalp) en direction de Carouge • Création d'un nouveau rond-point sur la route des Jeunes à la hauteur de Dussaud (retour rapide

vers l'autoroute via la route des Jeunes sans perturber sa vitesse trop en amont) et connexion de la nouvelle jonction prévue avec la route de Chancy

• Utilisation de la contre-allée Est de la route des Jeunes pour les dessertes internes uniquement:

drainage à la vitesse du quartier et report sur le nouveau rond-point de la route des Jeunes • Report du tourner à droite Acacias-route des Jeunes en amont du carrefour de l'Etoile • Tourner à droite obligatoire sur la rue des Acacias (évite les croisements avec le tram) sauf au

croisement de Dussaud • Déconnexion de l'avenue Grosselin des dessertes internes et connexion sur Vibert et Praille • Mise à diposition d'un nouveau parking public à fonction multiple (diurne-nocturne) à l'entrée Nord du

parc technologique, sportif et culturel Acacias – Vernets • Dans le parc technologique, réserver les parkings extérieurs de proximité aux visiteurs et intérioriser

les places personnel (limitées) • Réaménager les berges de l'Arve et la passerelle existante en promenade piéton-cycles. Créer une

nouvelle passerelle de liaison plus au Nord Long terme: • Création de la Promenade Praille – Acacias (sur les traces de l'ancien axe ferroviaire) reliant la

Gare du Bachet à l'Esplanade du Pont-Rouge et se poursuivant jusqu'aux Vernets via les cheminements du parc technologique.

• Maintient des voies en culs-de-sac pour préserver le futur parc promenade 3. Paysage "nature et économie" • Mettre en place un maillage d'espaces publics végétaux et minéraux de proximité • Valoriser les mobilités douces sur les axes de liaisons inter-quartiers par une végétalisation

caractéristique (alignements). Favoriser les essences locales. • Prévoir un plan de gestion global des espaces publics pour une meilleure durabilité. Favoriser la

gestion extensive. • Décontaminer par le végétal les sites pollués. Les planter de végétaux connus pour leur capacité à

prélever les matières toxiques et à les accumuler dans leur partie aérienne (phytoremédiation). • Encourager l'utilisation d'énergies renouvelables, exiger l'application des principes de

développement durable

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• Les coulisses de la Praille

Au fur et à mesure de la requalification du quartier, aménager les coulisses dans les interstices vides, en y créant des espaces publics et semi-publics, des placettes offrant des espaces de respiration et de vie renforçant l'attractivité et l' « habitabilité » du quartier. A long terme, restituer l'espace ferroviaire au public en y créant un parc promenade, véritable colonne vertébrale végétale, où la flore native (et voyageuse) du ballast est mise en relief. Ce parc linéaire rejoint l'Esplanade urbaine de Pont-Rouge au Nord et la Gare du Bachet au Sud, formant ainsi un espace majeur dédié aux piétons et aux mobilités douces.

Mettre en place une gestion des eaux pluviales (surfaces imperméables importantes) pour soulager le réseau public:

A court – moyen terme:

- Infiltration: réaménagement de surfaces perméables, drainantes pour l'infiltration des eaux de surface

- Pour les nouveaux bâtiments, exiger des toitures végétalisées

A long terme: - Rétention-décantation: collecter les eaux de surfaces et de toitures, les acheminemer vers une

noue sur l'épine dorsale réaménagée des anciennes voies ferrées de la Praille, décanter-filtrer dans la darse (bassin de rétention aménagé) avant de rejeter les eaux pluviales dans la Drize.

- Révéler la Drize en partie sur un tracé différent, celui de la promenade.

• L'esplanade de Pont-Rouge: grande plate-forme urbaine d'échange et d'accueil de vie nocturne et diurne, faisant la liaison entre la gare de Pont-Rouge et Carouge.

• Le Parc technologique, sportif et culturel Acacias-Vernets: créer un grand socle végétal sur

lequel les nouveaux bâtiments se posent en recul des voiries. • Mettre en valeur les berges de l'Arve comme espace public piétonnier. Pondération quantitative et qualitative du projet La revalorisation de chaque quartier, traduite en données quantitatives, va de pair avec celle des valeurs sensibles et identitaires. Au-delà d'une densification générale et de l'introduction d'une certaine mixité, chaque secteur particulier mérite sa reconnaisssance. Ainsi, les 4 grands secteurs identifiés pour leur structure, leur caractère identitaire et leur potentiel d’évolution particulier évolueront en développant des qualités propres mais dans une stratégie de planification globale et équilibrée. • Praille: revalorisation et densification progressive sur et dans la structure existante

• Acacias-Vernets: reconstruction et densification, mais selon le principe d'une reconquête importante d’espaces verts, compensée par la hauteur du nouveau bâti

• Pont-Rouge – Carouge: développement de la mixité activité - logement existante et projetée (Sovalp) et couture urbaine avec Carouge

• Bachet - Pont-Rouge - Vernets: revalorisation par addition d’équipements représentatifs sur la pénétrante - route des Jeunes et à plus longue échéance, du domaine ferroviaire désaffecté

Le Masterplan guidera leur mutation urbaine en en précisant les règles de jeu propres.

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LE MASTERPLAN Aujourd'hui, dans un contexte urbain, économique et social de plus en plus instable et incertain, planificateurs, responsables politiques et maîtres d'ouvrages publics et privés se trouvent confrontés à des difficultés croissantes de maîtrise du développement et de l'évolution constante et pressante des villes. En réponse à ces difficultés, une nouvelle voie s'ouvre qui, renonçant au principe illusoire de "maîtrise" totale des phénomènes complexes urbains, se tourne vers un " management stratégique urbain" (6), qui consiste plutôt à "guider" les transformations, "réguler" les fonctionnements. Gestion de l’instabilité et imprévisibilité programmatique Le projet ne repose pas sur la réalisation impérative d'un programme définitif, mais met en scène une stratégie de planification, envisagée et modulable à long terme. Il consiste plutôt à "guider" les transformations, "réguler" les fonctionnements, constituer une ébauche de "management stratégique urbain". Cette démarche se veut flexible, qualitative, et engage un véritable processus de "projet de ville", évolutif dans le temps. Elle fixe des "règles du jeu" et objectifs comme moyens d'action, plutôt que de limiter les actions et la créativité par des consignes impératives et permanentes, trop exclusives car figeant tout projet à long terme dans une forme demain déjà révolue. Ainsi, les orientations de programme proposées sont définies en fonction des potentialités du site et des activités naissantes, mais ne représentent pas pour autant un ordre de marche inflexible et de transformation simultanée des programmes. Bien au contraire, elles incluent une possibilité d'évolution à plus ou moins grande vitesse, favorisant le mouvement par l'amalgame des différents programmes, parfois successivement, parfois simultanément. Le projet, ainsi que le site doivent être en évolution permanente et ne jamais cesser de fonctionner. Cette période de transformation pourra être génératrice de nouvelles dynamiques et synergies, l'objectif de ce projet n'étant pas le résultat final, mais le chemin qui y conduit. L'instrument d'actionnement nécessaire à la gestion à long terme de l'évolution urbaine Cette stratégie de planification propose moins de règlement préfigurant un "masse architecturale" hypothétique, moins donc aussi de définition stricte et figée des espaces vides, au profit d'interprétations possibles, laissées au génie des créateurs qui établiront des projets à réaliser selon les besoins réels au moment de la demande… et ceci dans le cadre des critères qualité énoncés. Moins de règlement restrictif sur la forme géomètrique du plan, mais plus de directives sur la qualité de l'espace-vie. Ossature du Masterplan Pour établir une stratégie de gestion appropriée à la mise en place évolutive des règles d'urbanisme, d'aménagement paysager et du plan de péréquation du secteur Praille - Acacias - Vernets, le Masterplan doit être structuré en deux parties bien distinctes: • Le rapport d'aménagement du secteur traitant des principes prioritaires énumérés dans le

présent dossier. Un Guide de conception et réalisation qui a pour ambition de conduire à la cohérence de la transformation et du développement de l'ensemble du site, et à la qualité des réalisations, par l'énoncé d'objectifs et recommandations, voire d'exigences particulières.

6) "Métapolis" de François Ascher

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• Le dossier technique (plan et règlement), définissant les dispositions à caractère juridique et

traitant des règles d'application suivantes: - Les affectations, - Les périmètres d'évolution et bandes d'implantation, - Les éléments de végétalisation et de talutage obligatoires, - Les degrés de sensibilité, - Le système de taxation foncière et de compensation financière, - Le système de mise en application et de gestion du plan: composition et rôle de la DAT, relations entre les règles et les principes. - Le document technique et les illustrations.

Gestion du Masterplan Un des objectifs majeurs du Masterplan étant de ne pas "figer" l'image finale du périmètre Praille - Acacias - Vernets, le "management urbain" préconisé s'appuiera sur la délégation d'aménagement du territoire (DAT). Une commission pourra de cas en cas s'adjoindre les services de spécialistes, afin de traiter de la conformité des projets qui seront présentés tout au long de l'évolution du développement, avec les objectifs et exigences fixées. La démarche est fondée sur un partenariat planificateurs – pouvoirs publics et privés, dans lequel chacun des acteurs, puissent se retrouver autour d'un objectif commun et d'intérêt général, le projet de ville. C'est dans ce cadre que nous pourrions soumettre, ultérieurement, un instrument de gestion développé pour établir des plans d'action et de concertation. Méthodologie de travail

Approche ...Communicative : En projetation, savoir communiquer par le dessin, l'image et le mot, est tout simplement une condition d'existence. Tout projet - fût-il génial - doit trouver acquéreur et convaincre. La démarche repose sur l'idée que, tôt ou tard, les paliers d'étude mis en place contraindront le résultat et l'image progressive du projet. Les "maquettes" conceptuelles, en particulier, permettent d'aborder la thématique et la stratégie du projet en première phase des études. Ainsi se développent parallèlement et mutuellement le projet et la communication du concept. En amont d'un produit fini, prêt à la réalisation, nous proposons d'établir une démarche d'étude, qui peut être qualifiée de "transversale" et "d'interactive". ...Transversale : Sa transversalité consiste à mener en parallèle des approches complémentaires, qui intègre dès la source du projet, d'une part des approches diversifiées, tant techniques que sensibles, telles que le paysage (la vue), le son, l'éclairage, etc..., d'autre part une collaboration étroite avec le maître d'œuvre, les spécialistes sollicités et les divers acteurs concernés. ...Interactive : L'interactivité consiste à toutes les étapes de l'étude, à confronter l'analyse et le concept. L'analyse doit permettre de dégager des orientations thématiques et de construire un concept qui soutienne le projet, alors que l'avancement du projet en retour fait évoluer le concept et les besoins de l'analyse. Ceci implique une collaboration suivie entre les spécialistes sollicités et le groupe de pilotage. ...Stratégique : Dans un premier temps, l'objectif de l'étude n'est donc pas de faire un projet d'urbanisme ou d'architecture dans le sens propre du terme, mais d'offrir par les moyens de visualisation qui sont à notre disposition, une "vision" du territoire, faisant émerger les potentialités et enjeux urbains, paysagers, culturels et économiques, auxquels devront répondre les projets à mettre en œuvre.

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Echelles de réflexion Analyse et projet évoluent parallèlement. Il s'agit d'une analyse active. C'est après avoir amorcé une réflexion sur le projet, qu'est établi son rapport à son environnement, les connections importantes qui accrochent le lieu à sa ville et ses tissus voisins, afin de déceler quels événements "extérieurs au site" influent sur lui, ou sont susceptibles de s'y prolonger. Ce ne sont plus seulement les quartiers immédiatement à proximité qui sont concernés et connectés au réaménagement du site, mais aussi les territoires plus éloignés auxquels certaines ramifications peuvent être importantes. Leurs influences sur le site peuvent d'autant mieux être saisies que nous en avons une connaissance approfondie. Ce retour à une analyse du site, cette fois à plus grande échelle, est un moyen de vérifier la pertinence des réponses apportées aux problématiques dégagées, mais aussi un moyen d'évaluer leur impact à l'échelle du territoire. "Il naît une sorte de négociation multilatérale entre un programme et un territoire, au cours d'un processus où tout se joue en même temps" 7. L’équipe pluridisciplinaire proposée Architecte-urbaniste pilote Luscher Architectes SA, Lausanne

Architecte-urbaniste, sociologue Prof. Pascal Amphoux, Ecole d'Architecture de Nantes

Ingénieur en systèmes de circulation RGR SA , Farshid Assef-Vaziri, Ingénieur EPF, Lausanne

Paysagiste Pascale Jacotot, Architecte-paysagiste DPLG, Dijon

Géographe-économiste Prof. Dr. Jean-Bernard Racine, UNIL-HEC, Lausanne

Cette équipe pourra encore se compléter en fonction des besoins. 7) Extrait de "Aptitudes territoriales, logiques concurrentes et implications politiques du projet

d'urbanisme"