biomorgi muzattiz jose gregorio
TRANSCRIPT
TTHHÈÈSSEE
En vue de l'obtention du
DDOOCCTTOORRAATT DDEE LL’’UUNNIIVVEERRSSIITTÉÉ DDEE TTOOUULLOOUUSSEE
Délivré par l'Université Toulouse III - Paul Sabatier
Discipline ou spécialité : Chimie Macromoléculaire et Supramoléculaire
JURY
Pr. Detlef BAHNEMANN Université de Hannover, Allemagne Rapporteur
Dr. Benigno SANCHEZ, CIEMAT, PSA, Espagne Rapporteur
Pr. Joaquin PLUMET, Université Complutense de Madrid, Espagne Examinateur
Pr. Marie-Hélène MANERO, IUT de Toulouse, France Examinateur
Dr. Florence BENOIT-MARQUIE, Université Paul Sabatier, Toulouse, France Dir. de Thèse
Pr. Alfredo VILORIA, Université Centrale de Venezuela, Caracas, Venezuela Examinateur
Dr. Marie-Thérèse MAURETTE, Université Paul Sabatier, Toulouse, France Examinateur
Ecole doctorale : Science de la Matière
Unité de recherche : IMRCP
Directeur(s) de Thèse : Florence BENOIT-MARQUIE
Rapporteurs : Detlef BAHNEMANN et Benigno SANCHEZ
Présentée et soutenue par José Gregorio Biomorgi Muzattiz Le 20 janvier 2010 (prévu)
Titre : Dégradation de polluants organiques en phase gaz et en phase aqueuse en
présence de matériaux à base d´aluminosilicates par des Procédés d'Oxydation Avancés
A mis padres.
A Fanny Mejías.
Tout d´abord j´ai cru qu´étudier était une obligation,
après j´ai compris que le développement était une nécessité,
j´ai accepté donc comme impératif l´évolution,
pour faire avancer l´humanité.
Cependant personne ne m´a jamais dit avec certitude,
qu´il faudrait défendre à notre chère nature,
de la bêtise sans limite de l´humain arrogant,
qui détruit le monde de manière incessant.
―Deux choses sont infinies: l‘univers et la bêtise humaine...mais pour l'univers, je n'ai pas
de certitude absolue‖. Albert Einstein
―Un talent sans honnêteté est une catastrophe‖. Simón Bolivar
REMERCIEMENTS
Tout d‘abord, je voudrais remercier l‘Université Paul Sabatier et le laboratoire des
IMRCP pour m‘avoir permis d‘effectuer mes études de doctorat, ainsi que PDVSA-
Intevep et tout spécialement la Gérance Gaz pour avoir eu confiance en moi; j‘espère
pouvoir lui rendre cette confiance par mon futur travail, afin de contribuer par mon grain
de sable au développement et à la construction d‘une nouvelle patrie où dominera un
nouvel ordre de justice sociale.
Je voudrais aussi remercier:
- Marie-Thérèse Maurette (Maité), Florence Benoit-Marquié y Esther Oliveros, pour
m‘avoir orienté pendant ma thèse, pour m‘avoir transmis leurs connaissances, pour
transmettre les valeurs du travail en équipe et surtout pour avoir été rigoureuses pendant
tout mon séjour au laboratoire, que ce soit pour mes présentations aux congrès et/ou dans
le travail du groupe, sans oublier la rédaction des publications et du manuscrit. Merci
beaucoup pour tout l‘appui et la compréhension et pour les progrès que j‘ai pu faire tant
du point de vue professionnel que personnel.
- Mon tuteur industriel et grand ami (Alfredo Viloria) qui m‘a poussé à faire un doctorat
aux IMRCP et qui m‘a énormément aidé pendant mes années de travail à Intevep et
pendant mon séjour en France. Alfredo m‘a toujours soutenu chaque fois qu‘il a été
consulté sur les plans de formation et il a toujours eu confiance en moi comme ami et
comme collègue. Cette confiance se reflète dans l‘objectif atteint, malgré tous les
obstacles. Merci beaucoup Alfredo pour n‘avoir jamais douté de moi sur tous les plans.
- De même à Pánfilo Masciangioli (Gérant du Département de Gaz), Josefina Salazar y
Hercilio Rivas qui, il y a trois ans alors que je traversais un moment difficile où je devais
prendre une décision pour réaliser mes études, m‘ont appuyé dans tous les sens du terme
pour que je fasse un doctorat et pour que ce soit Intervep qui m‘envoie. J‘espère être à la
hauteur de la confiance qu‘ils m‘ont donnée.
- À tout le personnel technique qui m‘a beaucoup aidé: Florence Frechou, Fabienne
Lacoste, Yann Morell, Fernanda Rodrigues, Sandrine Ferrere y Charles-Louis Serpentini.
Pour le service de RMN de solide : Yannick Coppel et pour le service de masse :
Catherine Claparols, Nathalie Martins et Eric Leroy.
Bien entendu je ne peux pas ne pas citer:
- Menana Haddou y Rawad Tadmouri, qui ont été deux frère et soeur pendant ces trois
ans. Ensemble nous avons pu franchir bien des obstacles, les moments difficiles, nous
avons fêté les succès personnels et professionnels, nous avons mûri ensemble
personnellement et professionnellement et surtout, nous avons échangé la culture de 3
personnes provenant de mondes différents, mais qui se sont respectés, se sont écoutés, se
sont compris et ont énormément profité de ces années extraordinaires de leurs vies. Ils me
manqueront énormément et j‘espère les voir au Venezuela. Également à Javier Rubio
avec qui j‘ai partagé un appartement pendant un an et qui est resté un bon ami.
- À Magaly Henriquez y Gerardo Velasquez, qui m‘ont toujours tendu la main chaque
fois qu‘il a fallu et qui ont été à mes côtés jusqu‘au doctorat. Merci beaucoup mes frères,
je vous attends au Venezuela très bientôt, pour continuer la bataille dans cette lutte
difficile pour un pays plus juste, moins inégalitaire, un pays développé où l‘intérêt
collectif l‘emporte sur les intérêts personnels.
- J‘aimerais remercier spécialement Maité pour avoir été, non seulement ma directrice de
thèse, mais aussi une amie. Elle a été une personne incontournable dans ce succès de
l‘équipe PEP. Merci pour tes conseils opportuns, pour ta confiance, pour ton appui
inconditionnel dans les moments difficiles et pour ta compréhension dans tous les sens du
terme pendant ces trois années en France. C‘est une étape de ma vie que je ne pourrai
jamais oublier.
- À mes amis du laboratoire des IMRCP qui ont partagé mon bureau et qui ont écouté
patiemment mes plaintes et mes satisfactions: Joris Irvoas, Jad Chemali, Julie Massad,
Sabrina Doll, Daniela Nichela y Mariana Vignoli.
- Pour mes camarades du reste des IMRCP: Waël Moukarzel, Roland Ramsch, Florence
Gayet, Alexandra Perez, Sheila Rodriguez, Muriel Blanzat, Veronique Pimienta,
Lacramioara Zadoina, Marius Panzer, Mariana Zakharova, Virginie Rahal, Isabelle
Tellier y Anais Margerit.
J‘aimerais aussi remercier :
- La NTNU (Norwegian University of Science and Technology) qui m‘a permis
d‘effectuer un stage de 4 mois dans le Département ―of Hydraulic and Environmental
Engineering‖. De même qu‘à Stein Osterhus, qui m‘a aidé pour le travail réalisé à la
NTNU.
- Et aussi à Kamal Azrague, qui a été un grand ami, un camarade et collègue avec qui j‘ai
eu l‘immense plaisir de travailler en Norvège pendant mon stage et avec qui j‘ai établi
une bonne empathie. En, à peine, 4 mois de travail, nous avons réussi à construire de
bonnes choses sur le plan professionnel et surtout personnel, car une solide amitié en
résulte qui se poursuivra dans le temps.
- A mes amis de la NTNU (Trondheim-Norvège) avec lesquels j‘ai passé des journées
extraordinaires et inoubliables car, en seulement 4 mois, ils m‘ont considéré comme
faisant partie du laboratoire: Ciprian Scurtu, Daniele Di Trapani, Igor Ivanovic, Thomas
Meyn, Cheng Sun y Pamela García.
Finalement, je voudrais remercier ma famille qui m‘a apporté tout son appui pendant tout
ce temps et à mes amis vénézueliens, étrangers au laboratoire, qui ont toujours suivi avec
intérêt mon développement et mon séjour hors de ma chère patrie.
1
SOMMAIRE
2
NOMENCLATURE……………………………………………………………... 7
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………... 11
CHAPITRE I. MISE AU POINT BIBLIOGRAPHIQUE…………………… 14
I.1 PROCEDES D´OXIDATION AVANCES (POA)…………………………. 15
I.2. PROCEDES D´OXYDATION EN PHASE GAZEUSE…………………... 20
I.2.1 Sources mobiles de pollution d´air………………………………………... 21
I.2.2 Sources fixes de pollution d´air……………………………………………. 21
I.2.3 Procédés de dégradation en phase gaz……………………………………. 23
I.2.3.1 Photolyse………………………………………………………………….. 26
I.2.3.2 Photocatalyse en phase gaz………………………………………………. 29
I.2.3.3 Sources d´émission des radiations UV et UV-V……….………………… 32
I.2.3.3.1 Lampes à excimères………………………………….…………………. 32
I.2.3.3.2 Mécanisme de formation des excimères……………….………………... 35
I.2.3.3.3 Géométrie des lampes………………………………….………………... 36
I.2.3.4 Photoréacteurs utilisés pour le traitement en phase gaz….……………... 37
I.2.4 Couplage du procédé d´oxydation avancé en phase gaz avec l´utilisation
de matériaux adsorbants…………………………………………...
40
I.2.4.1 Transfert gaz-solide…………………………………………………….… 41
I.2.4.2 Domaine d´application des procédés d´adsorption…………………...….. 41
I.2.4.3 Application des procédés d´adsorption des effluents gazeux………...….. 42
I.2.4.4 Matériaux adsorbants………………………………………………….…. 44
I.2.4.5 Zéolithe Hydrophobes………………………………………………….…. 46
I.2.4.5.1 Structure cristalline……………………………………………….….….. 47
I.2.4.5.2 Influence de la teneur en aluminium……………………………….……. 49
I.2.4.5.3 Propriétés spécifiques des zéolithes pour l‘adsorption…………….…..... 50
I.2.4.6 Application des zéolithes pour le traitement de COV……………………. 52
I.2.4.6.1 Généralités……………………………………………………………… 52
I.2.4.6.2 Sélectivité……………………………………………………………….. 54
I.2.4.6.3 Adsorption de COV…………………………………………………….. 54
I.2.5 Régénération par voie photochimie……………………………….………. 57
I.3 PROCEDES D´OXYDATION EN PHASE AQUEUSE………….……….. 58
3
I.3.1 Pollution de l’eau…………………………………………………………... 58
I.3.2. Procédés d´oxydation en phase aqueuse…………………………………. 59
I.3.2.1 Procédés d´oxydation avancés……………………………………………. 60
I.3.2.2 L´ozone……….…………………………………………………………… 62
I.3.2.3 Ozonation catalytique hétérogène……………….……………………….. 65
I.3.3 Dégradation de l´ozone par l´utilisation des matériaux mésoporeux
constitués d´aluminosilicates……………………………………………………..
67
I.3.3.1 Oxydes métalliques……….……………………………………………….. 68
I.3.3.2 Matériaux mésoporeux………………….………………………………... 69
I.3.3.3 Mécanisme d´ozonation catalytique hétérogène en présence d´oxydes
métalliques………………………………………………………………………...
71
I.3.3.4 Principaux paramètres qu´interviennent dans le procédé d´ozonation
catalytique………………………….………………………………………………
77
I.3.3.4.1 Effet du pH de la solution……….……………………………………… 78
I.3.3.4.2 Effet de la présence de composés inorganiques (carbonates et
bicarbonates)……………………………….………………………………………
78
I.3.3.4.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)…………………………. 80
I.3.4 Aspects cinétiques………………………………………………………….. 82
I.3.4.1 Cinétique de réaction de l´ozone………………………….……………… 84
I.3.4.2 Cinétique de réaction des radicaux hydroxyle…………….……………... 85
I.4. CARACTERIZACION FISICOQUIMICA………………………………. 86
I.4.1 Resonancia magnética nuclear de estado sólido (ss-RMN)……………… 86
I.4.2 Spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS)……………………. 87
I.4.3 Surface spécifique (Analyse Brunauer- Emmett-Teller (BET))………… 89
I.4.4 Spectroscopie d´énergie dispersive de rayons X (EDS)………………….. 90
CHAPITRE II. TRAITEMENT DE COMPOSES ORGANIQUES
VOLATILS EN PRESENCE DE ZEOLITHES, SOUS IRRADIATION UV-
V (172 nm) ET UV (308 nm)……………………………………………………..
91
II.1 INTRODUCTION………………………………………………………...... 92
II.2 PARTIE EXPERIMENTALE……………………………………………... 94
II.2.1 Matériaux et produits chimiques utilisés………………………………... 94
4
II.2.2 Expériences d´adsorption/irradiation en phase gaz…………………….. 94
II.2.2.1 Montage expérimentale………………………………………………….. 94
II.2.2.2 Production d´air pollué………………………………………………….. 96
II.2.2.3 Système d´irradiation……………………………………………………. 98
II.2.2.3.1 Photoréacteur…………………………………………………………… 98
II.2.2.3.2 Source d´irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)…………………. 99
II.2.3 Préparation de la zéolithe DAY avec un dépôt de TiO2………………... 100
II.2.3.1 Préparation du sol gel [Bailleux et al. (2001)]………………………….. 101
II.2.3.2 Imprégnation et cristallisation de TiO2…………………………………. 101
II.2.4 Caractérisation des solides……………………………………………… 102
II.2.4.1 Caractérisation du dépôt………………………………………………. 102
II.2.4.2 RMN du solide de 1H,
13C,
29Si y
27Al……………………………………
103
II.2.4.3 Surface spécifique (Brauner-Emmett-Teller (BET))…………………… 103
II.2.4.4 Spectroscopie de dispersion d´énergie de rayons X (EDS)……………... 104
II.2.4.5 Spectroscopie photoélectrónique de rayons X (XPS)…………………… 104
II.2.4.6 Spectrometrie de masse………………………………………………….. 104
II.3.- RESULTATS ET DISCUSSIONS………………………………………. 106
II.3.1. Cycles d´adsorption/irradiation à 172 nm avec les zéolithes DAY et
DAZ………………………………………………………………………………..
106
II.3.1.1 Dégradation du toluène en utilisant la zéolithe DAY………….……….. 106
II.3.1.2 Dégradation du benzène……………………………………….………… 112
II.3.1.3 Dégradation du 1-butanol…………………………………….…………. 114
II.3.1.4 Comparaison du comportement de l´ensemble des COV au cours de
l´irradiation à 172 nm………………………………………………….………….
116
II.3.2 Etude physicochimique des zéolithes avant et après irradiation dans le
UV-V (avec et sans polluant)……………………………………………………..
117
II.3.2.1 RMN de solide du 1H (proton),
13C (carbone 13),
27Al and
29Si avant et
après irradiation UV-V……………………………………………………………
117
II.3.2.2 Spectroscopie dispersive en énergie de rayons X (EDS)………….…….. 124
II.3.2.3 Spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS)…………….……... 125
II.3.2.4 Mesure de la surface spécifique (Brauner-Emmett-Teller (BET))..……. 125
5
II.3.2.5 Analyses par spectroscopie de masse (GC-MS)…………………………. 127
II.3.3 Irradiation à 172 nm de la zéolithe DAY/TiO2 saturée avec le 1-
butanol et le toluène……………………………………………………………..
130
II.3.3.1 Photocatalyse du toluène et du 1-butanol adsorbés dans la zéolithe
DAY/TiO2 par irradiation à 172 nm…….………………………………………...
133
II.3.3.2 Analyse physicochimique des zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées par
le 1-butanol et le toluène, avant et après irradiation dans le UV-V…….………..
138
II.3.3.3 Analyses de spectroscopie de masse (GC-MS) des composés extraits sur
la zéolithe DAY/TiO2 après irradiation UV-V…………...………………………..
140
II.4 CONCLUSIONS …………………………………………….……………… 141
CHAPITRE III. DEGRADAION DES POLLUANTS ORGANIQUES EN
PHASE AQUEUSE PAR OZONATION CATALYTIQUE EN PRESENCE
D´UN MATERIAU CERAMIQUE………………………………...…………...
143
III.1 INTRODUCTION………………………………………………………… 144
III.2 PARTIE EXPERIMENTAL……………………………………………... 147
II.2.1 Réactifs…………………………………………………………………..... 147
II.2.2 Montage Expérimental…………………………………………………… 147
II.2.3 Analyses Chimiques………………………………………………………. 148
III.3 RESULTATS ET DISCUSSION………………………………………... 150
III.3.1 Etude de l´activité catalytique des anneaux de Raschig de céramique
en ozonation catalytique pour la dégradation de composés organiques en
phase aqueuse.……………………………………………………………………
150
II.3.1.1 Effet du pH…………………………………...………………………….. 150
II.3.1.2 Effet du carbone inorganique total (CIT) …………………………….... 157
II.3.1.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)………………………… 161
III.3.2 Dégradation de l´atrazine par ozonation catalytique avec les anneaux
de Raschig de céramique………………………………………………………...
168
III.3.2.1 Effet du pH……………………………………………………………… 168
III.3.2.2 Effet de carbone inorganique total (CIT) ……………………………... 172
III.3.2.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)...……………………... 175
III.3.3 Dégradation du sulfatometoxazole (SMX) par ozonation catalytique... 177
6
III.4 CONCLUSIONS……...……………………………………………………. 181
CONCLUSIONS GENERALES………………………………………………... 183
BIBLIOGRAPHIE………………………………………………………………. 197
Nomenclature
7
NOMENCLATURE
Nomenclature
8
LETTRES
: Bandes de vibration à l´infrarouge (cm-1
)
: Longueur d´onde (nm)
Hf° = Enthalpie de formation de l´ozone (kj mol-1
)
Am : Place occupée par la molécule adsorbée
As: aire de la section du tube capillaire (m²)
c : Vitesse de la lumière (= 2,9979.108 m/s) (L.T-1
)
D1/2: coefficient de diffusion du polluant gazeux (1) dans le gaz de dilution (2) (m².s-1
)
EB : Energie de liaison de l´electron dans l´atome (kj mol-1
)
h : Constante de Planck (= 6,6256.10-34 J.s) (M L2 T
-3)
hν : Energie de la source de rayons X (nm)
KE : Energie cinétique de l´électron détecté (kj mol-1
)
l: longueur du tube de diffusion (m)
L1 et L2 : Bases type Lewis
M: masse molaire de la vapeur polluante (g.mol-1)
M1 et M2 : Masses molaires des polluant (1) et du gaz vecteur (2) (g.mol-1
)
N : Nombre d´Avogadro
P : Pression partielle du gaz qui s´adsorbe (Pa)
P: pression dans la cellule de diffusion, généralement 1 atm(=101325 Pa) (Pa)
pHPZC : pH à la surface d´un solide à charge zéro
Po : Pression de vapeur du gaz à la température d´adsorption (Pa)
po: tension de vapeur du composé diffusant, à la température T (Pa)
q : quantité adsorbée (mol M-1
)
Qm: débit massique (kg. s-1
)
R: constante des gaz parfaits (8,3145 J mol-1
K-1
)
SBET : Surface BET (m2 g
-1)
T: température (K)
Nomenclature
9
t-BuOH : t-butanol
Vads : Volume de gaz adsorbé à la pression P. (L3)
Vm : Volume du gaz adsorbé quand il y a la monocouche (L3)
ΔEBI : Largeur de la bande interdite d‘un semi-conducteur (M L2 T
-2)
η1/2 : sélectivité de l‘adsorbant pour le composé 1 par rapport au 2
Σν1 et Σν2 : Volume molaire de diffusion polluant (1) et du gaz vecteur (2),
respectivement
ABREVIATIONS
ALPO : Aluminophosphates
ARC : Anneaux de Raschig en céramique
BTEX : Benzène, Toluène, Ethylbenzène, Xylène
BTX : Benzène, toluène et xylène
BuOH : 1-butanol
CA : Charbon actif
CIT : Carbonates et bicarbonates en solution
COT : Carbone organique total dissous
COV : Composés organiques volatils
CP/MAS : Cross polarized/magic angle spinning
DAY : Faujasite Y désaluminée (nom commercial)
DAY/TiO2 : Zéolithe DAY dopée en TiO2
DAZ : Zéolithe ZSM-5 hydrophobe (nom commercial)
EDS : Spectroscopie dispersive d´énergie de rayons X
EI : Mode d´ionisation d´électrons en MS
Fau NaX : Zéolithe avec un rapport Si/Al de 1,23
Fau NaY : Zéolithe avec un rapport Si/Al de 2,79
Fau Y : Faujasite Y de très faible teneur en aluminium
FTIR : Spectroscopie d´infrarouge
Nomenclature
10
GC : Chromatographie de gaz
GC-MS : Spectroscopie de masse couplé à un GC
hν : Irradiation
HPLC : Chromatographie liquide d´haute résolution
HS : Substances humiques
HSZ : High Silica Zeolite, zéolithes hydrophobes de très faible teneur en aluminium
MAS : Magic angle spinning
MCM : Mobil Crystalline Materials, structure minérale mésoporeuse développée par
Me : Métal de l´oxyde métallique
MEB : Microscopie électronique à balayage
MFI : Nom de la structure cristalline zéolithique pentasil
MON : Matière organique naturelle
MTBE : Methylterbutylether
PAO : Procédés avancées d'oxydation
pCBA : Acide p-chlorobenzoïque
PSA : Adsorption dans le vide
RMN-ss : Résonance magnétique nucléaire de l´état solide
SMX : Sulfatometoxazole
TCPSA : Adsorption dans le vide couplé au traitement thermique
TOF : Temps de vol
Tol : Toluène
UV : Ultraviolette
UV-V : Ultraviolette de vide ou UV-V
ZSM-5 : Nom d‘une structure de zéolithes de type pentasil
Introduction generale
11
INTRODUCTION GENERALE
Introduction generale
12
La pollution de l´air et de l´eau reste un problème crucial pour nos sociétés
modernes et, bien qu´il existe de nombreux traitements pour l´enrayer, plusieurs
problèmes subsistent. C´est pour cette raison que, dans ce travail de thèse nous avons
essayer de contribuer à la mise au point de nouveaux procédés de traitement pour la
dépollution de l´air et de l´eau en utilisant des matériaux fabriqués à partir
d´aluminosilicates.
Le premier chapitre est une mise au point sur les procédés de dépollution de l´air
et de l´eau, centrée sur les techniques que nous avons utilisées.
- En phase gaz, après une mise au point des procédés d´oxydation avancés (POA),
nous nous sommes focalisés sur les procédés photochimiques et nous faisons une mise au
point de travaux concernant la photolyse (dans notre cas UV-V) et la photocatalyse. Les
radiations UV-V étant produites par de lampes à excimères, nous en expliquons le
fonctionnement ainsi que les géométries possibles.
Le couplage des procédés d´oxydation avancés et l´utilisation de matériaux adsorbants est
ensuite détaillé, surtout en ce qui concerne les zéolithes qui font l´objet de notre étude, en
particulier la zéolithe DAY et ZSM-5 largement utilisées dans l´industrie. Leur
application pour le traitement des COV tient compte de leur grande capacité
d´adsorption.
En ce qui concerne la dépollution de l´eau, nous avons choisi un matériau
aluminosilicate de type céramique pour dégrader des polluants récalcitrants aux
traitements conventionnels. Après un tour d´horizon des diverses sources de pollution de
l´eau, et les procédés appliqués suivant le flux à traiter et la concentration en polluant,
nous détaillons les POA qui utilisent l´ozone comme oxydant. La décomposition de
l´ozone permet en effet de produire des radicaux OH en utilisant en particulier
l´ozonation catalytique hétérogène. La mise au point porte sur l´utilisation
d´aluminosilicates et de matériaux mésoporeux pour la dégradation de l´ozone ainsi que
sur les paramètres qui interviennent tels que le pH, les carbonates et la matière organique
naturelle. Les aspects cinétiques sont résumés.
Introduction generale
13
Le chapitre 1 se termine par la description des techniques physicochimiques utilisées
telles que la résonance magnétique nucléaire du solide (RMNss), la spectroscopie photo-
électronique de rayons X (XPS) et la spectroscopie dispersive de rayons X (EDS).
Le chapitre II concerne le traitement de l´air. Nous avons étudié la minéralisation
(dans un système en continu) de composés organiques volatils (COV) adsorbés sur
zéolithes (faujasite Y et ZSM-5) et irradiés à 172 nm par une lampe excimère. Le
comportement des matériaux sera également étudié par différentes méthodes
physicochimiques comme la RMN du solide (RMNss), la spectroscopie dispersive de
rayons X (EDX), la spectroscopie photoélectronique aux rayons X (XPS), l‘analyse
Brunauer-Emmett-Teller (BET) et la spectroscopie de masse (GC-MS).
Le traitement de l´eau fait l´objet du troisième chapitre. Nous avons étudié la
dégradation de deux polluants de différente nature : l´atrazine et le sulfatometoxazole par
la technique de l´ozonation catalytique en présence de matériaux à base
d´aluminosilicates. En effet, cette technique permet de produire des radicaux hydroxyle à
partir de la décomposition de l´ozone et donc de décomposer une plus large gamme de
polluants que l‘ozonation simple.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
14
CHAPITRE I : Mise au point bibliographique
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
15
I.1 PROCEDES D´OXIDATION AVANCES (POA)
La demande croissante de la société s´est matérialisée ces dernières années par des
normes décidées par des organismes gouvernementaux, pour la purification des eaux, des
sols et de l'air pollués. La conscience de l'effet des polluants sur la santé et de leurs
risques écologiques ont permis dans la dernière décennie le développement de nouvelles
technologies de traitement afin de permettre le respect des normes de plus en plus
exigeantes.
Les principales techniques de traitement de polluants appliquées jusqu'à présent sont : des
traitements biologiques, l´adsorption sur charbon actif (ou autres adsorbants) et des
traitements chimiques conventionnels (l´oxydation thermique, la chloration, l´ozonation).
Cependant, ces procédés semblent insuffisants pour minéraliser certains polluants et
arriver au degré de pureté requis par la loi. C´est pour cela qu´il y a une nécessité de plus
en plus grande de développer des techniques plus efficaces pour le traitement de
polluants, par exemple les procédés d'oxydation avancés (POA), qui ont pris de
l´importance récemment et dont certains commencent à être commercialisés.
Les POA sont un groupe de procédés physicochimiques utilisés pour le traitement
d'effluents gazeux et aqueux, car ils produisent des transformations profondes dans la
structure chimique des polluants organiques. Les POA peuvent transformer aussi des
polluants toxiques qui contiennent des ions métalliques ou peuvent être utilisés pour la
récupération de métaux nobles. Les procédés d´oxydation avancés permettent même la
désinfection, à travers la destruction de bactéries et de virus. Ils peuvent être utilisés seuls
ou combinés (entre-eux ou avec des méthodes conventionnelles) pour traiter des effluents
gazeux ou aqueux [Legrini et al. (1993), Huang et al. (1993), CERI (1998), CALGON
(1996), Bolton et al. (1994)].
Le concept a été initialement proposé par Glaze et al. (1987) qui ont établi que les POA
sont des procédés conduisant à la génération transitoire d´espèces ayant un grand pouvoir
oxydant, principalement des radicaux hydroxyle (HO). Ce radical, qui est très efficace
pour l'oxydation de polluants organiques, peut être produit par des méthodes
photochimiques ou non photochimiques. Certains POA, comme la photocatalyse
hétérogène, la radiolyse et d'autres techniques avancées utilisent des réducteurs
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
16
chimiques qui permettent de transformer des polluants toxiques très stables et peu
sensibles à l'oxydation (ions métalliques ou composés halogénés). Le tableau I.1
rassemble les différents POA, groupés selon l'utilisation ou pas d´une irradiation [CERI,
(1998)].
Tableau I.1. Procédés d´Oxydation Avancés
Procédés non photochimiques Procédés photochimiques
Ozonation en milieu basique (O3/OH-)
Ozonation en présence de H2O2
Procédé Fenton (Fe2+
/ H2O2)
Oxydation Electrochimique
Radiolyse γ
Ultrason
Plasma Froid
Oxydation sub et supercritique, dans l´eau
Photolyse de l´eau par UV-V
UV/H2O2
UV/O3
Photofenton
Photocatalyse Hétérogène
D'autres technologies peuvent être aussi incluses dans les POA, comme par exemple : le
traitement utilisant des barrières perméables réactives de fer métallique (Fe de valence
zéro) [Deng et al. (1999 et 2000)] et l'oxydation en présence de K2FeO4 (Fe(IV) [Sharma
et al. (1999)].
Les avantages des procédés avancés d´oxydations sont les suivants :
Ils peuvent changer l´état d´un polluant, comme dans le cas de traitement avec le
charbon actif, où le polluant est adsorbé et n‘est plus dans l‘effluent.
En général, il est possible d´atteindre une minéralisation totale du polluant,
contrairement aux technologies conventionnelles (principalement biologiques), qui
n´arrivent pas à oxyder complètement la matière organique (sans utiliser de puissants
oxydants).
Ils ne produisent pas des boues qui requièrent un traitement additionnel.
Ils sont très utiles pour diminuer la concentration des composés produits par
l´application de pré-traitements tels que la désinfection.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
17
Dans beaucoup de cas, ils consomment moins d'énergie que d'autres méthodes (par
exemple, l´incinération)
Ils permettent de transformer des polluants réfractaires en produits biodégradables qui
peuvent ensuite être traités par des méthodes plus économiques, comme les
traitements biologiques.
Ils évitent l´emploi de désinfectants et d'oxydants comme le chlore dont les résidus
peuvent avoir des effets sur la santé.
L'efficacité de ces techniques est due au fait que les POA possèdent une plus grande
efficacité thermodynamique et une grande vitesse d'oxydation grâce à la participation
d´espèces radicalaires, principalement le radical HO. Cette espèce possède la capacité
d´oxyder pratiquement tous les composés organiques et de réagir entre 106 à 10
12 fois
plus vite que des oxydants alternatifs comme le O3. Le tableau I.2 montre qu'après le
fluor, le HO est l'oxydant le plus puissant [Legrini et al. (1993)] et le tableau I.3 donne
une comparaison entre les constantes de vitesse de réaction de différents composés
organiques avec les radicaux hydroxyle et l'ozone [CALGON (1996)].
Tableau I.2. Potentiel standard d´oxydation de certaines espèces
oxydantes.
Oxydants E° (V)/E NH a 25 °C
Fluor
Radical Hydroxyle
Oxygène Atomique
Ozone
Peroxyde d´Hydrogéné
Radical Perhydroxyle
Permanganate
Dioxyde de Chlore
acide hypochloreux
Chlore
Brome
Iode
3,03
2,80
2,42
2,07
1,78
1,70
1,68
1,57
1,49
1,36
1,09
0,54
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
18
Tableau I.3. Comparaison entre les constantes de vitesse k (L mol-1
s-1
) du •OH et de O3,
pour quelques composés organiques [CERI, (1998)]
Composés HO• O3
Alcènes Chlorés
Phénols
Aromatiques
Cétones
Alcools
Alcanes
109-10
11
109-10
10
108-10
10
109-10
10
108-10
9
106-10
9
10-1
-103
103
1-102
1
10-2
-1
10-2
Dans le cas des POA qui produisent des radicaux hydroxyle, on peut noter que pour être
efficaces, ils doivent produire à l´état stationnaire de grandes concentrations de radicaux
hydroxyle. Ceux-ci peuvent réagir avec les composés organiques par trois voies : par
migration de l'atome d'hydrogène, par addition électrophile et par transfert électronique
[Braun et al. (1994)].
i) Réaction par migration de l´atome d‘hydrogène (Schéma I.1).
Schéma I.1. Principaux réactions présentes dans la première phase de dégradation des
hydrocarbures saturés par les radicaux hydroxyle.
Les radicaux hydroxyle réagissent avec le polluant organique (HRH), ce qui produit le
radical HR• (voie a). Ce radical, en présence de dioxygène, produit le radical peroxyde
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
19
(RHO2•, voie b). En absence de dioxygène, il est possible de produire des réactions de
polymérisation des substrats organiques insaturés (voie g).
Le radical RHO2•, en présence d´eau peut réagir selon 3 voies d´après Peyton et al.
(1986) :
- Hétérolyse et production de l´anion superoxyde (O2-•) et d´un cation organique RH
+
(voie c)
- Homolyse et par conséquence formation d´un radical hydroxyle (HO•) et d´un
composé carbonyle RO (voie d)
- Décomposition du radical RHO2• en radical HR
• et dioxygène (voie e).
De réactions d´oxydation thermique à partir du radical peroxyde (voie f) peuvent aussi se
produire.
ii) Addition électrophile (équation I.1)
Par ailleurs, en présence de doubles liaisons, l´addition électrophile du HO• aux systèmes
π conduit à la formation d´un radical en position α du carbone hydroxylé :
+ •OH
(I.1)
iii) Réaction par transfert d´électron (réactions I.2 et I.3)
Si les deux possibilités décrites précédemment sont défavorisées, la réduction des
radicaux hydroxyle en anions hydroxyde aura lieu (équation I.2) et si la concentration
locale de •OH est très élevées, la formation de H2O2 par recombinaison des radicaux
hydroxyle est aussi possible (équation I.3).
•OH + RX → OH
- + RX
•- (I.2)
•OH +
•OH → H2O2 (I.3)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
20
I.2 PROCEDES D´OXYDATION EN PHASE GAZEUSE
La pollution de l´air est due principalement aux émissions gazeuses provenant de
différents sources anthropogéniques comme :
- Les industries de transformation de matière première et de fabrication des
produits de base.
- Les industries de production d´énergie : centrales thermiques, électriques et
nucléaires.
- Sources personnelles : automobiles, chauffages, etc.
Les deux premières sources sont appelées sources fixes et sont les principales
responsables de l´émission de polluants dans l´environnement. La dernière est appelée
source mobile. La figure I.1 présente les différentes sources de pollutions en France
métropolitaine.
Figure I.1: Emissions de COV non méthanique en France métropolitaine (CITEPA, 2006)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
21
Les émissions gazeuses peuvent contenir principalement : des dérivés carbonés, des
composés organiques volatils (COV comme hydrocarbures, aldéhydes, etc.), des dérivés
soufrés, azotés ou halogénés, de l´ozone et des particules [Ramade (1992), ESPERE
(2006)].
I.2.1 Sources mobiles de pollution d´air
Les sources mobiles de pollution sont principalement liées aux moyens de transport
(terrestres, aériens et maritimes) et aux outils à moteur. Ces sources d´émission sont aussi
importantes que les sources fixes. Cependant, comme elles sont plus diffuses, elles sont
plus difficiles à contrôler. Les émissions des sources mobiles sont constituées
pratiquement par de l´oxyde d´azote, du monoxyde de carbone, du dioxyde de carbone,
de l´oxyde de soufre, des particules métalliques et des composés organiques volatils
(même s‘il y a eu un effort pour améliorer la qualité des combustibles fossiles comme le
diesel et l´essence) [Fenger et al. (2009)].
I.2.2 Sources fixes de pollution de l’air
Les émissions produites par les sources fixes sont plus faciles à mesurer et analyser et ce
sont aussi les principales sources de pollution de l´air. C´est donc vers celles-ci que les
plus grands efforts en matière de dépollution ont été faits. Nous avons résumé les
principales sources d´émission de polluants gazeux dans le tableau I.4 [Stern et al.
(1984)].
Dans cette étude, nous allons faire référence aux composés organiques volatils (COV),
car les polluants utilisés dans ce travail en font partie. Les COV sont des composés
chimiques qui polluent l´air ce qui représente un risque environnemental et de santé
publique (irritation des yeux, altération du système nerveux, cancers, etc.) [Chao et al.
(2007)]. Plusieurs procédés sont utilisés pour le traitement de COV par exemple leur
transfert ou récupération par adsorption, en utilisant des matériaux comme le charbon
actif. D´autres techniques comme l´oxydation thermique ou catalytique, photocatalytique
et plasma ont aussi été testés [Khan et al. (2000)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
22
Tableau I.4. Sources d´émission et type de pollution dans l´air.
Industrie
Exemples des procédés
industriels qui produisent des
émissions de polluants dans l´air
Type de polluant
Des produits
chimiques
Des alliages
- Electrochimie d´aluminium
- Production de H2SO4
Des particules, du COV
Des dérivés halogénés
SO2 + des aérosols (SO3,
H2SO4)
Des résines
Du plastique
L´utilisation de températures
élevées COV
De vernis
De peintures
Acroléine
Des composés soufrés
COV
Tableau I.4. (suite) Sources d´émission et type de pollution dans l´air.
Industrie Industrie Industrie
Des savons
Des détergents
L´utilisation de gras et d´huile
Des émissions similaires aux
raffineries pétrolières
Des odeurs de produits de
base
Des particules
Des fertilisants
Production des fertilisants
phosphatés à partir de H2SO4 et
NH3
SO2 + ammoniac
Pétrole
Charbon Phases de traitements et transports
Des odeurs
Des hydrocarbures, COV
SOx, H2S, mercaptans
CO, NOx
Du papier
Des particules
Des odeurs
SOx, des composés soufrés
Incinération de
déchets
CO, CO2, Hydrocarbures
SO2, NO2
des composés métalliques
des aldéhydes, des acides
Des composés halogénés
Transformation de
métaux
Transformation de
métaux ferreux
et non ferreux
Des oxydes métalliques
CO, NOx
COV, des particules SO2
Des gaz fluorés
Des particules métalliques
fines
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
23
La formation de sous-produits de réaction est un des aspects à prendre en compte dans les
procédés d´oxydation, car ils peuvent augmenter le coût du traitement de COV à cause de
l´application de traitements additionnels. L´oxydation de composés qui contiennent des
hétéroatomes comme le soufre, l‘azote ou le chlore produisent des molécules très nocives
comme les oxydes de soufre (SOx), les oxydes d´azote (NOx) ou les acides (H2SO4,
HCl), impliquant ainsi l'utilisation d'un traitement postérieur qui permet de capturer ces
composés.
Pour choisir la technique d´oxydation à utiliser pour le traitement des effluents gazeux, il
est nécessaire de considérer un grand nombre de facteurs que l´on peut classer en deux
catégories :
i) Les critères inhérents à chaque procédé : coût d´installation et de maintenance,
espace nécessaire, complexité et efficacité du procédé et disponibilité
approvisionnements (O2, vapeur, etc.) à proximité du site de traitement.
ii) La composition finale de l´effluent et les conditions opératoires : biodégradabilité,
solubilité, pouvoir calorifique, réactivité et cinétique de la réaction avec les
espèces oxydantes, nature des sous-produits de réaction (toxicité,
biodégradabilité, espèces inhibitrices), complexité de l´effluent (efficacité de
l´oxydant), affinité de l´oxydant pour le polluant organique à dégrader et durée de
vie de l´agent oxydant.
I.2.3 Procédés de dégradation en phase gaz
La dégradation des polluants en phase gaz peut se faire de différentes manières. Une
possibilité est d´amener le polluant de la phase gazeuse à une phase liquide et ensuite
appliquer l´étape d´oxydation. Suivant le type d´interaction entre le polluant et l´oxydant,
l´oxydation en phase aqueuse peut être : monophasée (peroxyde d´hydrogène dissout),
biphasé (oxydation de la matière organique dissoute par l´ozone gazeux) ou triphasé
(réacteur biologique avec un système de injection d´ozone ou l´utilisation d´un solide en
poudre ou un complexe métallique soluble) [Mills et al. (1999)].
Les procédés d´oxydation de COV peuvent être groupés selon l´agent oxydant et
l´utilisation éventuelle d´un agent qui participe ou augmente la vitesse de la réaction
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
24
(initiateur, catalyseur, etc.). Le tableau I.5 regroupe les différents procédés d´oxydation
classiques et le tableau I.6 les procédés d´oxydation avancés, suivant la réactivité des
radicaux.
Tableau I.5. Différents procédés classiques d´oxydation en phase gaz.
Procédés classiques Conditions
Expérimentales
Oxydant
principal Observation
Oxydation
Thermique
Température
(T 1000 °C) O2
Températures très
élevées
Oxydation
Catalytique
Température et catalyseur
(T 600 °C) O2
Températures très
élevées
Oxydation
Biologique Microorganismes O2
Développement de
micro-bactéries de
polluants biodégradables
Catalyse Hétérogène Catalyseur O2 Oxydation partielle
Ozonation ----- O3 Oxydation partielle
Tableau I.6. Différents procédés d´oxydation avancés en phase gaz
Procédés d´oxydation
avancés
Conditions
Expérimentales
Oxydant
principal Observation
Photocatalyse Semiconducteur + UV O2 Catalyseur supporté
(principalement TiO2)
Photocatalyse +
thermique
Semiconducteur + UV
et température O2
Principalement TiO2
T 50 - 250 °C
Photolyse Irradiation UV
Irradiation V-UV O2
entre 200 et 350 nm
200 nm
Plasma froid Décharge électrique O2 V 3 – 20 eV
Plasma froid catalytique Décharge électrique et
catalyseur O2 V 3 – 20 eV
Dans ce travail, nous avons utilisé deux techniques de photoxidation pour la dégradation
de COV: la photolyse (à partir de l´emploi des irradiations UV très énergétiques, connues
comme irradiations de l‘ultraviolet de vide ou UV-V) et la photocatalyse (en utilisant le
TiO2 comme photocatalyseur).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
25
Les radiations UV sont des émissions qui vont de 400 nm jusqu´à 100 nm (Figure I.2). Ils
sont souvent divisées en trois zones : les UV-A (entre 320 et 400 nm), les UV-B (entre
280 et 320 nm) et les UV-C (inférieures à 280 nm). Jusqu´à 19eme siècle, les études
spectroscopiques se faisaient avec des longueurs d´ondes supérieures à 200 nm, en raison
de la forte absorption des photons par l´air à des longueurs d´ondes inférieures. En 1893,
Schumann a construit le premier spectrographe sous vide et a montré que l´air, en
particulière le dioxygène, absorbe les radiations en dessous de 200 nm. Plus tard, en 1906
[Gonzáles et al. (1995)], Lyman a fait les premières mesures précises à longueurs d´ondes
inferieures à 200 nm. Les 200 nm sont appelés ultraviolet de vide (UV-V), car il est
nécessaire de travailler sous vide pour étudier ces radiations (Figure I.2).
Figure I.2. Longueurs d´ondes et ses nomenclatures.
Le UV-V se situe dans la région de 200 nm de l´UV-C qui jouxte les rayons X de
faible énergie (Figure I.2). Ces radiations ont été utilisées pour la destruction ou la
minéralisation de polluants organiques contenus dans l´air ou dans l´eau [Benoit-Marquié
et al. (2000a), Monneyron et al. (2003a)]. Dans la plupart des cas, l´excitation qui est
produite à ces longueurs d´ondes conduit à une rupture homolytique des liaisons
chimiques et peut permettre la dégradation de la matière organique en phases condensé
ou gazeuse (hydrocarbures fluorés ou chlorés) [Legrini et al. (1993), Huang et al. (1993),
CERI (1998)]. L´une des applications des radiations UV-V concerne la photolyse de
l´eau (équation I.4) qui produit des radicaux hydroxyle et des atomes d´hydrogène, avec
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
26
un rendement quantique qui va dépendre de la longueur d´onde d´irradiation (par
exemple, 0,30 et 0,45 à 185 et 147 nm, respectivement) [González et al. (1995)].
H2O + h → •OH + H
• (I.4)
Il y aussi la production des électrons aqueux, mais avec un rendement quantique faible à
185 nm (I.5) :
H2O + h → HO• + H+ + e
-aq , 185 nm = 0,04 (I.5)
En absence de réactifs, les radicaux obtenus peuvent se recombiner pour produire de
l´hydrogène moléculaire, du peroxyde d´hydrogène et de l´eau. En présence de
dioxygène, il y aura la formation de différents intermédiaires moins réactifs comme : le
radical peroxyde (HO2•), l´anion superoxyde (O2
•-), l´atome d´oxygène (O) et l´ozone
(O3). Ces intermédiaires peuvent produire aussi des réactions de réduction et d´oxydation,
qui sont utilisées pour détruire des polluants organiques.
La technique de photolyse UV-V est très efficace en raison de l´intensité de l‘irradiation
et de la grande capacité d´absorption des molécules d´eau et d´oxygène à ces longueurs
d´ondes. Par ailleurs, il n´est pas nécessaire d´ajouter des agents chimiques, ce qui fait
que le UV-V est une méthode de traitement pratique et compétitif. Cependant, il a besoin
de la présence de dioxygène ou d´air, de matériel en quartz et consomme de l‘électricité.
I.2.3.1 Photolyse
La photolyse est un procédé qui consiste en l´absorption d´irradiation par les composés
organiques (COV dans notre cas) et, suivant la longueur d´onde, elle peut induire la
rupture de liaisons chimiques. Le tableau I.7 rassemble certaines liaisons chimiques
simples et les longueurs d´ondes capables de produire leurs clivages s‘il y a absorption.
L´étude de la photolyse de composés organiques en phase gaz a donne lieu à plusieurs
mises au point à partir des années 1970 [Braslavsky et al. (1977), Phillips (1978)], grâce à
l´apparition du laser [Sato (2001)]. En effet, le laser a permis de disposer de sources
d´irradiation monochromatiques de différentes longueur d´onde, et il a été ainsi possible
de mieux étudier les transformations photochimiques de nombreuses molécules
organiques, principalement des composés en contenant des hétéroatomes.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
27
Plus récemment, l´utilisation des lampes à excimères, qui émettent une radiation quasi
monochromatique, a été appliquée à la dégradation de composés organiques en phase
gaz.
Tableau I.7. Energie de dissociation des liaisons chimiques présentent dans des COV
typiques [Brezonick (1994)].
Liaison Energie de dissociation
(kJ.mol-1
)
Longueurs d´onde
maxime de clivage (nm)
Carbone
C-C 347 345
C=C 610 196
CC 836 143
C-Cl 339 353
C-F 485 247
C-H 414 289
C-N 305 392
C=N 614 195
CN 890 134
C-O 355 337
C=O (Aldéhydes) 736 163
C=O (Cétones) 748 160
C-S 272 440
C=S 694 172
Dioxygène
O-O (O2) 497 240
-O-O- (Peroxyde) 196 609
O-H (Eau) 489 244
Des études de photolyse UV-V faits sur des hydrocarbures chlorés, en utilisant les
radiations UV-V à 185 nm provenant d´une lampe à mercure de basse pression, ont
permis de connaître l´influence des radiations, de l´ozone et des radicaux induits dans le
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
28
procédé de photolyse. Gürtler et Kleinermanns (1994) ont étudié la décomposition
photochimique de chlorométhanes (CHxCly; x = 0-3, y = 4-x) en phase gaz, en utilisant
une lampe à mercure basse pression et en présence de dioxygène. La tendance obtenue
est la suivante : le nombre de substituant chlorés jouent un rôle dans la dégradation. En
effet on obtient :
CH3Cl < CH2Cl2 < CHCl3 < CCl4
Falkenstein (1996) a mis en évidence, dans la dégradation de l´isopropanol par photolyse
UV-V à 172 nm que, malgré la faible absorbance de l´ozone à cette , il peut être
photolysé et conduire à la formation d´atomes d´oxygène excités.
L´ozone peut jouer un rôle dans les procédés d´oxydation avancés, grâce à son pouvoir
oxydant et par les radicaux qu´il peut produire par interaction avec l´eau. Par exemple,
l´ozone peut être décomposé par radiation UV pour produire des radicaux hydroxyle
[Haag et al. (1996)] (I.6 – I.7):
O3 + h O• + O2 (I.6)
O• + H2O 2OH
• (I.7)
L´oxydation des polluants organiques en phase gaz par le radicaux hydroxyle a été
décrite par Bolton et al. (1994) (I.8-I.11) :
RH + HO• R
• + H2O Initiation (I.8)
R• + O2 RO2
• (I.9)
RO2• + RH ROOH + R
• Propagation (I.10)
OH• + M (espèce inerte) 2HO
• Terminaison (I.11)
Gassiot et al. (1998) et Baus et al. (2002) ont dégradé efficacement le tétrahydrofurane en
phase gaz, en utilisant un photoréacteur annulaire équipé avec une lampe à excimère au
xénon. Lopez-Gejo et al. (2004) ont également minéralisé le thiophène en phase gaz par
irradiation UV-V à 172 nm.
Notre groupe a étudié la photodégradation UV et UV-V de certains COV (aliphatiques et
aromatiques) en phase gaz, en utilisant une lampe excimère au xénon-chlore et au xénon
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
29
[Benoit-Marquié (1999 et 2000a), Monneyron et al. (2003a et b)]. Ils ont obtenu une
minéralisation totale du 1-butanol et de la butylamine et une minéralisation partielle du
benzène et toluène (en présence de dioxygène et en utilisant des concentrations jusqu´à 5
g.m-3
).
Une mise au point récente reprend quelques résultats intéressants sur la capacité de
minéralisation dans le UV-V de plusieurs polluants sur forme vapeur dans un système
dynamique (méthanol, éthanol, 2-propanol, 1,4-dioxane, n-hexane et cyclohexane) en
obtenant une dégradation de 90 % dans tous les cas [Sosnin et al. (2006)].
I.2.3.2. Photocatalyse en phase gaz
En photocatalyse, un semi-conducteur absorbe une radiation en général en UV qui
entraîne le passage d´un électron de la bande de valence à la bande de conduction. Il y
création d´un trou positif (h+) au niveau de la bande de valence et libération d´un électron
(e-) dans la bande de conduction (équation I.12).
semi-conducteur e- + h
+ (I.12)
Les charges ainsi créées migrent jusqu´à la surface du semi-conducteur où elles peuvent
réagir avec des substances absorbées susceptibles d´accepter ou de donner des électrons.
Cependant, l´activité photocatalytique n´est efficace qu´en présence de dioxygène que ce
soit en phase gaz ou en phase aqueuse, car il évite la recombinaison des paires électron-
trou.
Le procédé de dégradation photocatalytique de polluants en phase gaz peut être influencé
par divers paramètres comme : la caractéristique du catalyseur, la configuration du
photoréacteur, la source d´irradiation employée, ainsi que des variables physicochimique
comme l´adsorption du polluant sur le solide. Dans un procédé photocatalytique, le débit
à traiter aura une incidence sur le temps de résidence, le régime du débit et les processus
de transfert de masse dans le photoréacteur.
Depuis les travaux de Fujishima et Honda (1972), qui ont mis en évidence la
décomposition de l´eau sur une photo-anode de TiO2 et une cathode de platine, les
processus de conversion de l‘énergie solaire en énergie chimique ont commencé à
h
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
30
susciter un grand intérêt dans le contexte de la dépollution, surtout après la crise
pétrolière du 1973.
Différents semiconducteurs ont été testés comme photocatalyseurs, comme par exemple
le dioxyde de titane (TiO2), l´oxyde de zinc (ZnO), le sulfure de cadmium (CdS), l´oxyde
de fer (Fe2O3), l´oxyde de tungstène (WO3), etc. [Fujishima et al. (2006), Jing et al.
(2004), Biswas et al. (2008), Li et al. (2003)]. Parmi eux, le TiO2 (sous différentes formes
et préparations) a été le plus étudié et le plus utilisé, pour plusieurs raisons : sa
disponibilité dans le marché, son prix, sa stabilité et surtout sa non toxicité (il est
couramment employé dans la formulation de médicaments). Le TiO2 est capable de
produire des paires électron-trou par adsorption de radiations à longueurs d´ondes
inférieures à 387 nm.
Les premiers travaux sur l´oxydation des molécules organiques en phase gaz ont été
reportés par Teichner et al. [Formenti et al. (1972), Djeghri et al. (1974), Walker et al.
(1977), Djeghri et al. (1980), Teichner et al. (1985)]. L´objectif initial de ces auteurs a été
l´utilisation de la photocatalyse comme une méthode de synthèse, mais ils ont abandonné
rapidement cette idée, car ils ont observé qu´il était impossible d´éviter l´oxydation des
composés organiques.
A la même époque, d´autres auteurs ont étudié le phénomène d´adsorption et de
désorption de l´oxygène sur la surface du solide [Courbon et al. (1977), Munuera et al.
(1979), González-Felipe et al. (1979), Munuera et al. (1980), Herrmann et al. (1981),
Courbon et al. (1984)]. Le rôle de l´oxygène dans la photocatalyse hétérogène a été
amplement discuté et Teichner était le premier à avoir détecté l´existence des espèces O2-
et O- sur la surface du TiO2 irradié en présence de O2 gazeux [Walker et al. (1977)].
Pichat et al. [Courbon et al. (1977), Herrmann et al. (1981), Courbon et al. (1984)] ont
montré que ces espèces se produisaient et que leur proportion relative était reliée à la
nature du semiconducteur utilisé.
Récemment la décomposition photocatalytique en phase gaz du 2-propanol a été étudiée,
en utilisant le TiO2 supporté sur un matériau zéolitique et en irradiant avec une lampe au
xénon [Yamaguchi et al. (2009)]. Ils ont obtenu une minéralisation totale du 2-propanol
quand le TiO2 était dispersé sur le matériau adsorbant.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
31
La dégradation du toluène (à des concentrations entre 6 et 10 ppmv), a été aussi étudiés
en utilisant le TiO2 comme photocatalyseur et en irradiant à différente longueur d´onde
(185, 254 y 365 nm). L´efficacité de la dégradation de ce composé augmente en présence
du TiO2 dans tous les cas [Zhang et al. (2004), Jeong et al. (2004)].
Benoit-Marquie et al. (2000) ont étudié la dégradation photocatalytique de composés
aliphatiques (1-butanol et 1- butylamine) et aromatiques (benzène, toluène et phénol), en
présence de TiO2 et en irradiant à 308 nm, à des concentrations entre 1200 et 1500 ppmv.
Ils ont obtenu une minéralisation des composés aliphatiques (100% pour le 1-butanol et
80 % pour le 1-butylamine) et ils ont pu proposer un mécanisme de réaction ; par contre
la dégradation du toluène et du benzène a été faible (17 et 6 %, respectivement) et avec le
phénol ils n´ont observé aucun dégradation, dû à la formation du radical phénoxy produit
qui se recombinait avant de réagir. Alberici et al. (1997) ont étudié plusieurs composés
aromatiques et ils ont eu également des difficultés pour avoir une minéralisation complète
des composés aux concentrations utilisées (entre 400 et 600 ppmv).
Dans les réactions photocatalytiques, les paires électron-trou photogénérés à la surface du
TiO2 sont capables d´oxyder n´importe quel composé organique adsorbé, si les potentiels
redox sont compatibles. Dans une solution aqueuse, la production de radicaux hydroxyle
est favorisée grâce à la grande quantité de groupes hydroxyle sur la surface du TiO2.
Cependant, en phase gaz les substrats organiques peuvent capter eux-mêmes les trous
photogénérés, car le nombre de molécules d´eau adsorbées sur le solide est
considérablement inférieur.
En résumé, une large gamme de composés organiques de différents caractéristiques ont
été utilisés jusqu´à présent pour étudier la dépollution photocatalytique en phase gaz,
comme par exemple : des alcanes et alcènes [Pichat et al. (1982), Daroux et al. (1985),
Cao et al. (1999)], des alcools [Blake et al. (1988), Peral et al. (1992), Hiromichi et al.
(1999), Pilkenton et al. (1999), Benoit-Marquié et al. (2000a et b), Changrani et al.
(2000), Yamaguchi et al. (2009), Vincent et al. (2009)], des composés aromatiques
[Obee et al. (1995), Blanco et al. (1996), Jacoby et al. (1996), Avila et al. (1998), Einaga
et al. (1999), Magrini et al. (1999), Ibrahim et al. (1999), Benoit-Marquié et al. (2000a),
Zhang et al. (2004), Jeong et al. (2004),], des aldéhydes et cétones [Takeda et al. (1995),
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
32
Nimlos et al. (1996), Falconer et al. (1998), Noguchi et al. (1998), El-Maazawi et al.
(2000) Benoit-Marquié et al. (2000a] et des composés avec des hétéroatomes [Nimlos et
al. (1993), Chung-Hsuang et al. (1997), D‘Hennezel et al. (1997), Peral et al. (1997),
Tajima et al. (1997), Annapragada et al. (1997), Upadhya et al. (1998), Alberici et al.
(1998), Driessen et al. (1998), Sánchez et al. (1999), Cardona et al. (1999), Kutsuna et al.
(1999), Huang et al. (1999), Canela et al. (1999), Benoit-Marquié (2000b), Hewer et al
(2009)].
Comme l´adsorption des polluants organiques sur le catalyseur est un paramètre très
important en photocatalyse, Benoit-Marquié et al. (1997 et 2000a) et Alberici et al.
(1997) ont comparé les propriétés d´adsorption de différents COV sur TiO2 dans le
procédé de photoxydation. Les deux groupes ont observés que la dégradation n´est pas
liée à la capacité d´adsorption des COV. Par exemple, l´isooctane est très réactif même si
son adsorption n´est pas bonne; cependant le phénol (qui ne s´oxyde pas par
photocatalyse en phase gaz quand la concentration est élevée (1 g m-3
)) a une capacité
d´adsorption sur le TiO2 considérablement supérieure à celle du butanol qui lui est
complètement minéralisé [Benoit-Marquié et al. (1997 et 2000a)].
I.2.3.3 Sources d´émission des radiations UV et UV-V
I.2.3.3.1 Lampes à excimères
Les lampes à excimères (nouvelles sources d´irradiation utilisées pour produire des
radiations UV et UV-V) ont été développées par un groupe de recherche de la société
suisse ABB à Baden. Ils ont combinés les techniques basées sur la production d´ozone
(décharge silencieuse) et la théorie de lasers des excimères [Kogelschatz et al. (1991)],
avec l´objectif d´avoir des lampes dans le domaine UV et UV-V (entre 100 et 400 nm)
[Gellert et al. (1991)].
Le développement de ces lampes a attiré l´attention des industriels qui utilisent la
photochimie, parce qu´elles sont des sources d´irradiation quasi-monochromatiques, avec
un flux important de photons. Ces lampes, suivant le mélange gazeux qu´elles
contiennent, vont émettre des radiations de longueur différentes (tableau I.8).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
33
Tableau I.8. Longueurs d´ondes d´émission de différents excimères
[Kogelschatz (1992)].
Excimères Longueurs d´ondes d´émision
(nm)
Domain de
l´espectre
Ar2* 126
UV-V
Kr2* 146
F2* 158
ArBr* 165
Xe2* 172
ArCl* 175
KrI* 190
ArF* 193
KrBr* 207
UV-C
KrCl* 222
KrF* 249
XeI* 253
Cl2* 259
XeBr* 283
UV-B Br2* 289
XeCl* 308
I2* 342 UV-A
XeF* 354
Les excimères sont des complexes d´atomes ou de molécules à l´état excité (de l´anglais
excited-dimer, excimèr) qui n´ont pas d´état fondamental stable dans les conditions
normales [Förster (1969)]. Ils sont produits lors d´une décharge électrique dans certains
gaz. Les excimères les plus connus sont formés par l´association de deux atomes des gaz
rares à l´état excité (Ar2*, Kr2*, Xe2*). Il est aussi possible produire un dimère excité
électroniquement par l´association entre un atome de gaz rare et un atome d´halogène
(ArF*, KrCl*, XeCl*) : il s´agit alors d´exciplèxes.
Les deux caractéristiques principales des excimères et des exciplèxes sont :
Une très courte durée de vie (moins qu´un microseconde).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
34
Suivie d´une désactivation qui s´accompagne de l´émission d´un photon quasi
monochromatique dans le UV ou le UV-V, selon le gaz utilisé.
Ces nouvelles sources d´irradiation permettent d´obtenir des émissions qui sont quasi
monochromatiques (spécifique pour chaque composé) et de plus ne présentent pas de
problèmes d´absorption à l´intérieur de la lampe.
Dans la lampe développée par ABB, les excimères sont produits par décharge électriques
silencieuses connues comme ―décharge en barrière‖. Cette procédure est aussi utilisée
dans les équipements industriels de production d´ozone [Eliasson et al (1989)].
Le principe de fonctionnement d´une lampe à excimère est présenté dans la figure I.3.
Figure I.3. Principe de fonctionnement d´une lampe à excimère.
Le gaz est excité dans l´espace de décharge qui a quelques millimètres d´épaisseur et qui
est hermétiquement clos sous pression. La cellule qui contient le gaz est fabriquée en
quartz spécial (suprasil) qui est transparent aux radiations UV-V.
Les électrodes sont placées d´un part et d´autre de la cellule, à l´extérieur, et c´est la
raison pour laquelle on parle de ―décharge sans électrode‖.L´avantage de cette disposition
est que le plasma de la décharge n´entre pas en contact avec les électrodes, donc il n´y
aura pas de pollution du gaz par les particules pouvant provenir de l´électrode.
Pour démarrer la décharge, il est nécessaire d´utiliser des fréquences de plusieurs
kilohertz et exige des tensions qui vont de 5000 à 10000 volts. La décharge silencieuse
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
35
est générée par un grand nombre de micro-décharge, avec une durée de vie de quelques
nanosecondes. Les excimères sont produits seulement avec ce type de décharge.
I.2.3.3.2 Mécanisme de formation des excimères
Une description simplifiée du mécanisme de formation des excimères dans le cas du
xénon es présentée ci-dessous. La première étape est la collision entre deux électrons (e)
et deux atomes de xénon (Xe), ce qui produit l´excitation de ces derniers dans plusieurs
états électroniques et aussi son ionisation (équations I.13, I.14 et I.15).
e + Xe → e + Xe* (I.13)
e + Xe → e + Xe** (I.14)
e + Xe → 2e + Xe+ (I.15)
L´énergie des électrons doit être telle qu´elle puisse peupler préférentiellement le premier
niveau d´excitation (Xe*). Ensuite, des atomes excités qui réagissent avec des atomes de
xénon non excités pour produire l´excimère Xe2* (équation I.16), selon première réaction
à 3 corps :
Xe* + Xe + Xe → Xe2* + Xe (I.16)
La transition dissociative du dimère excité à l´état fondamental atomique est suivie de
l‘émission d´un photon d´énergie qui correspond à la différence entre les deux niveaux.
Pour le cas du xénon, cette différence est de 7,2 eV, ce qui correspond à une émission de
longueur d´onde de 172 nm (I.17).
Xe2* → Xe + Xe + h (172 nm) (I.17)
Il est possible aussi avoir des réactions qui impliquent des états excités plus énergétiques,
obtenant des excimères avec des énergies plus élevées. La figure I.4 montre un schéma
général des différentes voies d´excitation et formation des excimères de xénon.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
36
Figure I.4. Schéma général de réaction pour une décharge silencieuse du xénon.
La connaissance et l´étude de ces transitions électroniques sont très importantes pour
optimiser les conditions des lampes [Eliasson et al. (1988 et 1998)].
I.2.3.3.3 Géométrie des lampes
Différentes des lampes UV classiques, les sources d´émission à excimère ont des
avantages particuliers [Eliasson et al. (1989), Kogelschatz (1989, 1991)], liés au principe
de fonctionnement de la décharge silencieuse. Par exemple :
La radiation UV est régulièrement distribuée sur toute la surface de la lampe où se
trouvent les électrodes.
La forme de la source lumineuse peut s´adapter selon le système photochimique et
pas l´inverse comme les lampes UV classiques.
Ces deux caractéristiques font que l´utilisation de ces sources est très intéressante, car il
est possible d‘adapter la lampe à la forme de réacteur. Les formes géométriques de ces
lampes sont limitées uniquement par l´espace de la décharge (lieu de résidence du gaz). Il
est donc possible de cette manière deconstruire des sources d´émission planes (Figure
5.a) pour l´irradiation de grandes surfaces (dépôt de métaux, photopolymérisation, etc.)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
37
[Kogelschatz et al. (1991)]. On peut aussi construire des lampes cylindriques
relativement grandes, avec une irradiation vers l´extérieur ou l´intérieur (Figures 5.b et
5.c), pour le traitement de gaz ou des liquides.
(a) (b) (c)
Figure I.5. Schéma de différentes configurations possibles des lampes à excimères : (a)
une lampe plate, (b) une lampe cylindrique (émission vers l´extérieur), (c) une lampe
cylindrique (émission vers l´intérieur).
I.2.3.4 Photoréacteurs utilisés pour le traitement en phase gaz
L´interphase gaz-solide est un des paramètres le plus important pour la fabrication de
réacteurs de phase gaz. Si l´on utilise des solides dans le procédé de traitement, celui-ci
risque d´absorber lui-même la radiation donc il y aura des problèmes de piégeage de
photons. Une solution possible est de maintenir la phase solide en suspension, ce qui peut
être faisable par agitation magnétique, lit fluidisé ou avec d´autres techniques permettant
de suspendre un lit fixe. De manière similaire aux réacteurs chimiques conventionnels,
les photoréacteurs pour la phase gaz sont classés selon leurs formes et leurs utilisations :
- Selon l´application et fonctionnement du réacteur : l´effluent peut passer une
seule fois par le réacteur ou il peut re-circuler autant de fois que nécessaire. Pour faire des
études cinétiques, les systèmes à recirculation sont intéressants, alors qu´à une échelle
pilote ou industrielle un système en continue est plus intéressant.
- Selon le type de solide (généralement photocatalyseurs) à utiliser. La forme du
catalyseur à utiliser est un facteur fondamental pour concevoir un photoréacteur, car il
faut qu´il soit très bien irradié (pour obtenir une réaction) et en même temps qu´il y ait de
bonnes conditions dynamiques de circulation de l´effluent [Sánchez et al. (2006)]. Les
solides utilisés dans les réactions photocatalytique en phase gaz sont des catalyseurs
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
38
imprégnés (Figure I.6), catalyseurs massiques, barreaux, poudres, etc. [Marin et al.
(2008)]. Dans les catalyseurs imprégnés, la phase active (généralement TiO2) est sur le
matériau qui joue le rôle de support. Dans le cas de catalyseurs massiques, la phase active
est mélangée avec le support. Parfois, le catalyseur est utilisé en poudre ou finement
divisé, il est donc nécessaire de créer un lit fixe ou fluidisé pour permettre un meilleur
contact. Dans ce cas, plusieurs problèmes techniques (l´agglomération, la ségrégation et
la séparation du milieu réactionnel) ont motivé le développement des études liés à
l´immobilisation du photocatalyseur sur différents supports [Pozzo et al. (1997), Gelover
et al. (2004), Herbig et al. (2004)].
Figure I.6. Schéma d´un catalyseur supporté sur un filet qui est irradié par l´extérieur,
alors que le gaz passe à l´intérieur.
- Selon le type d’irradiation. Artificielle et/ou solaire. Il existe plusieurs sources
d´irradiation disponibles en photochimie et qui émettent dans le domaine de l‘UV et du
visible. Dans le cas du soleil comme source d´irradiation [Blake (1994), Blanco et al.
(1991)], la difficulté réside dans le fait qu´il faut disposer de photoréacteurs capables de
collecter efficacement la radiation solaire.
- Selon la dimension de l´application. Pour choisir le photoréacteur optimal pour un
système déterminé, il faut considérer l´échelle et l´objectif de l´application (laboratoire,
pilote ou industriel). Dans l´industrie il est nécessaire de disposer d´un système où le
rapport prix/efficacité et les problèmes pratiques et de sécurité sont les critères
principaux, alors qu´au laboratoire les paramètres de reproductibilité sont désirés afin de
pouvoir étudier le procédé et développer de nouvelles technologies. Pour passer de
l´échelle du laboratoire à l´échelle industrielle il est nécessaire d‘avoir une bonne
connaissance en génie photochimique [Braun et al. (1986 et 1993)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
39
- Selon la géométrie du système source d´irradiation/réacteur. Les systèmes source
d´irradiation-réacteur peuvent être plats, tubulaires, etc., selon l´application. La géométrie
joue un rôle prépondérant dans le rendement de la réaction. Pour choisir la géométrie du
système, il faut tenir en compte de la puissance, de la forme et du refroidissement de la
lampe [Blanco Galvez et al. (2001)].
Les types de réacteurs les plus utilisés pour des procédés photocatalytiques en phase gaz
sont : photoréacteur à immersion, photoréacteur annulaire, photoréacteur elliptique,
photoréacteur multi-lampe, photoréacteur à plaques, photoréacteur à film de catalyseur
[Rizzuti et al. (1998), Ollis (1993)]. Dans ce travail, un photoréacteur annulaire en
position verticale a été utilisé avec des lampes à excimères comme sources d´irradiation.
Dans ce type de réacteur, deux cylindres coaxiaux limitent la zone de réaction chimique,
alors que la lampe est placée sur l´axe central. Cette géométrie simple permet une bonne
performance de la radiation [Alfano et al. (1986), Romero et al. (1997), Raupp et al.
(1997)] et pratiquement tous les photons émis par la lampe atteignent le milieu réactif.
Même si ce réacteur est utilisé dans l´industrie pour stériliser l´eau, il peut être utilisé
aussi en phase gaz. Le réacteur montré dans la figure I.7 a été employé pour comparer
l´efficacité de décomposition du trichloréthylène en phase gaz par voie photocatalytique,
en utilisant différents catalyseurs à base de TiO2 [Cardona et al. (1999)] et pour étudier
l´influence de la température dans la dégradation du trichloréthylène [Sanchez et al.
(1999)].
Figure I.7. Réacteur photocatalytique tubulaire pour des réactions en phase gaz, avec des
lampes UV.
Ce type de réacteur a été aussi utilisé (en disposition verticale) pour la régénération des
solides adsorbants utilisés dans le traitement de COV en phase gaz [Benoit-Marquié et al.
(2000), Monneyron et al. (2003)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
40
I.2.4 Couplage du procédé d´oxydation avancé en phase gaz avec l´utilisation de
matériaux adsorbants
L´application des techniques photochimiques elles-mêmes pour le traitement des
effluents gazeux a certaines limitations, surtout pour traiter des débits à concentrations
élevées. Donc, il est possible de coupler plusieurs techniques de traitement, afin d´avoir
un système de traitement qui ait un réel domaine d´application dans l´industrie. Une
combinaison possible couple l´adsorption de COV sur des matériaux poreux avec des
techniques d´oxydation : on peut cumuler de grandes concentrations de polluant sur un
adsorbant et par la suite les décomposer in situ par l´application des techniques
d´oxydation.
Le mécanisme d´adsorption sur des solides microporeux a été décrit dans de nombreux
travaux, pour concentrer les COV est pour les traiter postérieurement [Ruthven (1984),
Tien (1994), Suzuki (1989), Rouquerol et al. (1999), Kuroki et al. (2007), Plant et al.
(2006), Zhu et al. (2008), Monneyron et al. (2003)]. Deux aspects essentiels sont à
considérer dans les processus d´adsorption : le transfert gaz-solide et le domaine
d´application.
I.2.4.1 Transfert gaz-solide
Dans le processus d´adsorption, les molécules de soluté contenues dans la phase gazeuse
sont fixées sur la surface du solide, produisant une troisième phase connue comme
adsorbat. L´étape de transfert de la phase gazeuse au solide peut être décrite comme :
i. Diffusion de la molécule de la phase gazeuse à la couche limite de l´adsorbant.
ii. Diffusion de la molécule de la couche limite à la surface du solide.
iii. Diffusion poreuse du soluté jusqu´au site d´adsorption.
iv. Adsorption de la molécule.
v. Libération de chaleur associée au processus d´adsorption qui est exothermique.
L´équilibre d´adsorption est atteint lorsque la concentration de soluté dans la phase gaz
est constante dans le temps. Deux types d´adsorption sont possibles : adsorption physique
ou physisorption et adsorption chimique ou chimisorption. Dans la chimisorption il y a
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
41
des liaisons chimiques entre le solide et la molécule adsorbée, alors qu´en physisorption
(interaction qui domine dans l´adsorption sur solide microporeux) dominent les forces de
Van der Waals. L´étape d´adsorption est induite directement par les interactions solide-
molécule (iv).
L´énergie de ces interactions est inférieure à l´enthalpie de vaporisation des COV (de
l´ordre de dizaines de kJ.mol-1
), ce qui rend la physisorption est généralement réversible.
Les liaisons chimiques peuvent être crées par l´adsorption du solide sur des sites
spécifiques du solide (chimisorption), comme par exemple sur les sites acides des
zéolithes. Ces sont des liaisons beaucoup plus fortes que celles de la physisorption, avec
des énergies supérieures à 100 kJ.mol-1
.
I.2.4.2 Domaine d´application des procédés d´adsorption
Les propriétés d´adsorption ont été utilisées depuis longtemps. Les égyptiens, dans les
années 1550 A.C., ont utilisés le charbon actif pour le traitement des odeurs en médecine.
Un siècle plus tard, les phéniciens ont été les précurseurs de l´utilisation du charbon actif
pour la purification de l´eau potable. Beaucoup plus tard, le charbon actif a été utilisé au
niveau industriel (18eme
siècle) pour la décoloration de sirop de sucre [Dabrowski et al.
(2001)].
Actuellement, le domaine d´application des procédés d´adsorption est varié, soit dans la
chimie fine soit dans la pétrochimie, spécialement en ce qui concerne à l´environnement
(séparation et purification des effluents).
Les applications principales des procédés d´adsorption en phase gazeuse ont été :
- Extraction par chromatographie liquide, en utilisant des colonnes de plusieurs
dizaines de centimètres de diamètre [Schwartz et al. (1990)].
- Traitement du gaz naturel (purification : déshumidification, désulfuration du gaz
naturel, enrichissement en O2 (60-80%) ou en H2) [Simgen (2005)] et séparation
en utilisant des adsorbants microporeux [Tagliabue et al. (2009), Rezaie et al.
(2009)]).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
42
- En pompes de chaleur, utilisant le mécanisme d´adsorption pour substituer la
compression mécanique d´un gaz cryogénique (CFH, HFC) [Meunier (2001),
Anyanwu (2003)].
- Dans le stockage de CO2 à grande échelle ou la production d´ozone par
enrichissement sur matériaux adsorbants [Izumi et al. 2002)].
- Plus récemment, pour la purification de CO provenant de l‘industrie du gaz [Chen
et al. (2008)] et l´adsorption de CO2 [Belmabkhout et al. (2009)].
- Pour la séparation de composés contenus dans le gaz naturel (CO2, N2) et le
biogaz (terbutyle mercaptan) [Esteves et al. (2008)].
- Dans tout le domaine de la catalyse hétérogène [Denayer et al. (2003)],
fondamentalement en synthèse chimique, où le matériau adsorbant peut servir
comme catalyseur ou peut être utilisé comme support pour un catalyseur.
- Pour le traitement [Monneyron et al. (2003a et b)] et purification [Mo et al.
(2009)] des COV.
I.2.4.3 Application des procédés d´adsorption en effluents gazeux
L´utilisation des procédés d´adsorption pour le traitement des effluents gazeux dépend
des caractéristiques et des concentrations des polluants à traiter.
Les procédés d´adsorption pour le traitement d´effluents gazeux ont pris un intérêt
particulier dans les dernières années et ils sont devenus une alternative aux technologies
conventionnelles de séparation comme la distillation cryogénique [Ruthven et al. (1990),
Ghoshal et al. (2002)]. L´implémentation de ces procédés est conduite par un système
alternant adsorption/désorption qui utilise des matériaux adsorbants disposés dans la
colonne de séparation (en lit fixe principalement).
L´adsorption a été appliquée avec succès pour l´adsorption et la dégradation de COV,
comme par exemple le processus SORBATHENE, breveté par Dow Chemical Company
en 1987 et qui consiste à la récupération de COV par la technique d´adsorption dans le
vide (PSA) [Pezolt et al. (1997)]. Cependant, ce processus est limité pour le traitement de
COV faiblement concentrés, comme par exemple les composés chlorés ou des
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
43
monomères. Ritter et al. (1998) ont exploré la possibilité de récupérer l´adsorbant en
utilisant la technique de cycles d´adsorption sous le vide. Dolidovich et al. (1999) ont
étudié le traitement de COV, en utilisant de matériaux adsorbants/catalytiques placés sur
un lit fixe, mobile et fluidisé. Ses études ont été focalisées sur le développement des
technologies qui permettent de diminuer la consommation d´énergie dans les processus
―gascleaning‖ (nettoyage de gaz). Singh et Jones (1997) ont suggéré le couplage d´un
traitement thermique au processus d´adsorption sous vide (TCPSA) comme une
alternative à l´adsorption dans le vide conventionnel.
Dong et al. (1999) ont discutés l´incorporation de divers lit d´adsorbants dans une
colonne de séparation de mélange gazeux. L´utilisation de plusieurs couches de
matériaux adsorbants en série a été aussi décrits par Park et al. (1998). L´évolution de la
saturation de l´adsorbant est déterminée par la courbe de percée qui représente l´évolution
de la concentration de polluant à la sortie du système en fonction du temps. La forme de
cette courbe, associée au nombre de plateaux théoriques et à la hauteur de la colonne
permettent faire une relation des étapes de transferts du processus, en termes de diffusion
inter et intra particules.
Monneyron et al. (2003) ont couplé la technologie photochimique au procédé
d´adsorption pour traiter des COV et récupérer la capacité d´adsorption des deux
zéolithes : la ZSM-5 et la faujasite, en utilisant de radiations UV-V.
D´autres auteurs ont utilisé l´adsorption pour augmenter l´efficacité photo-catalytique
d´un semi-conducteur comme le TiO2, qui montre une capacité d´adsorption très faible,
particulièrement pour des substances non polaires [Bhattacharyya et al. (2004)].
Yoneyama and Torimoto (2000) ont utilisé plusieurs adsorbants comme l´alumine, la
silice, la modernite et le charbon actif comme support du TiO2 et ils ont obtenu une
amélioration de la décomposition de propionaldéhyde comme COV. Sobana et al. (2008)
ont utilisé le TiO2 mais aussi le ZnO déposé sur le charbon actif pour améliorer
l´efficacité du système photocatalytique. Nous avons montré l´efficacité d´un système
zéolithe TiO2 pour le traitement et la dégradation de COV aliphatique (1-butanol) et
aromatique (toluéne) adsorbés sur des zéolithes [Biomorgi et al. (2010b)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
44
Kalousek et al (2008) ont préparé une couche de TiO2 mésoporeux afin d‘étudier la
photo-oxydation de NO en présence de ce matériau, en obtenant une bonne efficacité du
système photocatalytique grâce à l‘amélioration de la adsorption du polluant dans les
pores ou cavités du solide.
L´étape de régénération d´un adsorbant utilise normalement la forte dépendance du
mécanisme d´adsorption avec la température (processus adsorption/désorption en utilisant
la température), mais également la pression (adsorption/désorption sous vide).
Cependant, d´autres auteurs ont utilisé des paramètres comme : l´effet Joule [Subrena et
al. (1999)], l´induction électromagnétique [Mochot (1994)], les microondes [Li et al.
(2003)] ou l´oxydation in situ [Dolidovich et al. (1999), Monneyron et al (2003a),
Biomorgi et al. (2010a et b)], comme mécanisme de régénération.
I.2.4.4 Matériaux adsorbants
Le charbon actif est un des adsorbants le plus utilisé pour le traitement des effluents
gazeux et aqueux. Les filtres de grain de charbon actif sont été de plus en plus utilisés
grâce à la possibilité d´augmenter la surface spécifique du matériau (jusqu´à 1000 ou
2000 m2.g
-1) par activation chimique ou physique [Le Cloirec (1998)], ce qui augmente
sa capacité d´adsorption. Du point de vue de valorisation des déchets, l´utilisation de
sous-produits industriels comme précurseurs de charbon actif comme la noix de coco
[Colin-Cruz et al. (2003)] a été utilisé pour remplacer l´anthracite. De nombreux déchets
agraires [Ioannidou et al. (2007)] ont été aussi utilisés pour produire de charbon actif : de
cosse du riz [Chuah et al. (2005), noyaux d'olive de la Jordanie [El-Sheikh et al. (2004)],
De paille de blé [Aslan et al. (2005)].
Les propriétés physicochimiques du charbon actif ont été améliorées régulièrement, dans
sa forme de poudre (couplé au processus d´ultrafiltration CRISTAL® [Campos et al.
(1998)] et de réseau (utilisé principalement dans le traitement d´air en aéronautique
[Susuki et al (1994)] et plus récemment dans le traitement de micropolluants organiques
[Monneyron et al. (2002)]) et contrôler l´émission de COV comme le BTEX [Giraudet et
al. (2006), Sasaki et al. (2008), Jo et al. (2009)]. Malgré de nombreuses applications
possibles de ces matériaux dans le domaine du traitement de l´eau, ils ont montrés
certaines limitates pour traiter les effluents gazeux chargés de COV à cause du contenu
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
45
d´humidité qui produit un mécanisme d´adsorption compétitif entre les molécules d´eau
et les polluants organiques.
Delage (2000) a étudié l´influence de l‘eau sur l´adsorption de COV sur le charbon actif
NC60 et il a observé une grande diminution de la capacité d´adsorption des COV en
présence d‘humidité. Par ailleurs, l´inflammabilité du charbon actif à température
relativement faibles (120 °C) évite que le matériau puisse être régénéré par traitement en
air sec, donc on utilise vapeur d´air chauffée (de 3 à 12kg de vapeur par kg de COV). Par
conséquence il faudra appliquer un traitement secondaire de l´effluent liquide et sécher le
charbon pour le réutiliser. Dans ce contexte, la recherche de matériaux alternatifs est
requise et parmi ces matériaux, les zéolithes ont retenu largement l´attention grâce à sa
versatilité et sa grande capacité d´adsorption de COV [Ruthven (1984), Suzuki (1989),
Tien (1994), Rizzuti et al. (1998), Sánchez et al. (1999), Rouquerol et al. (1999),
Simperler et al. (2002), Monneyron et al. (2003 a et b), Plant et al. (2006), Daems et al.
(2006), Kuroki et al. (2007), Zhu et al. (2008)].
Suivant la spécificité du procédé d'adsorption, différents matériaux ont été développés en
fonction de leurs porosités (la taille et la distribution de pores) et de la chimie de leurs
surfaces (des matériaux carbonés ou des minéraux, des structures homogènes ou
hétérogènes et la polarité). Le tableau I.9 présente les principaux types d´adsorbant
industriels.
Tableau I.9. Principaux types d´adsorbants industriels [Dabrowski (2001)]
Adsorbants carbonés Adsorbants minéraux Autres
Charbon actif
Tissu de charbon actif
Tamis moléculaire
Microcylindres
mésoporeux
Fullerènes
Hétérofullerènes
Matériaux nanoporeux
Gel de silice
Aluminium activé
Oxydes métalliques
Hydroxydes métalliques
Aluminosilicates (Zeolitas) et
aluminophosphates (ALPO)
Argile
Matériaux mésoporeux (MCM)
Matériaux nanoporeux (à partir
d´un précurseur de sol-gel)
Polymères de synthèse
adsorbants de composés
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
46
I.2.4.5 Zéolithe Hydrophobes
Les zéolithes ont été décrites la première fois par minéralogiste Cronstedt en 1756, après
avoir découvert un minéral (Stilbite) qui perdait de l´eau quand il était chauffé et il a
appelé ce matériau zéolithe, du grec zeo (bouillir) et lithos (pierre). Alors, à partir de ce
moment les zéolithes sont considérer comme un groupe de minéraux à part composé par
une grande variété d´espèces (50 à peu près) [Dyer (1988), Fleisher et al. (1991)].
Les études et les applications des zéolithes ont augmenté considérablement ces dernières
décades et une grande quantité de publications et brevets ont été diffusés [Bekkum et al.
(1991), Rabo et al. (2001)]. Les zéolithes naturelles ont été de plus en plus substituées par
des zéolithes synthétiques et aujourd´hui plus de 150 structures cristallines différentes du
matériau sont connues [The Atlas of Zeolites (2008)]. Même si très peu sont utilisées
dans les procédés industriels [Bhatia (1990)], des milliers de tonnes de zéolithes sont
consommées chaque année [Bekkum (1991)] pour éliminer la dureté de l´eau, comme
catalyseurs, comme adsorbants, pour contrôler le pH des sols et comme fertilisant ou
pour adsorber l´humidité [Dyer (1988)]. Pour cette raison, des études sur les matériaux
zéolitiques spécifiques pour chaque application sont de plus en plus développées. Selon
Breck (1974), les zéolithes sont caractérisées par :
- Un haut degré d´hydratation.
- Une densité faible et grand volume vide si déshydratée.
- La stabilité de sa structure cristalline si déshydratée.
- Sa capacité d´échange cationique.
- Elles présentent de canaux homogènes de tailles moléculaires dans les cristaux
déshydratés.
- Une grande capacité d´adsorption des gaz et vapeurs.
- Leur capacité comme catalyseur.
Toutes les zéolithes sont considérées comme tamis moléculaires (des matériaux qui
peuvent absorber sélectivement les molécules selon sa taille).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
47
I.2.4.5.1 Structure cristalline
Les zéolithes sont une famille de minéraux (tectosilicates) construits par des
aluminosilicates cristallins et des éléments des groupes I et II comme cations. La formule
chimique générale d´une zéolithe est (17):
𝑀𝑥
𝑛
𝑛+ 𝐴𝑙𝑂−2 𝑆𝑖𝑂2 ,𝑚𝐻2𝑂 (17)
Où M est le cation de compensation de charges induites par la substitution d´atomes de Si
par des atomes de Al [Breck (1974)]. Ces solides sont constitués par un réseau de
tétraèdres de (SiO4) et (AlO4) connectés par des atomes d´oxygène (Figure I.8).
Figure I.8. Structure type des zéolithes. A. Atomique, B. Tétraédrique et C. Cristalline.
La structure a des canaux et cavités de dimensions moléculaires dans lesquels se trouvent
les cations de compensation et des molécules d´eau. Ces deux espèces ont une grande
mobilité ce qui explique que l´échange ionique et la déshydratation soient réversibles. Ce
type de structure microscopique fait que les zéolithes ont une surface interne
extrêmement grande (entre 500 et 1000 m2/g) par rapport à la surface externe. La
microporosité est ouverte et la structure permet le transfert de matière entre l´espace
intercristallin et le milieu qui l´entoure. Ce transfert est limité par le diamètre des pores
des zéolithes, car seules les molécules qui ont des dimensions inférieures pourront entrer
ou sortir du réseau cristallin du solide. Le diamètre de pore se situe entre 2 et 12 Å [Xu et
al. (2007)]. Nous allons maintenant focaliser la discution sur la faujasite Y et le solide
ZSM-5 qui sont les deux zéolithes utilisées dans ce travail.
La faujasite est composée d‘un empilement de cages sodalites – ou cages β −, de
diamètre interne de l‘ordre de 6,6 Å, de diamètre d‘ouverture de leur fenêtre d‘accès de
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
48
2,2 Å et formées chacune par 24 tétraèdres. Ces cages ne sont généralement pas
accessibles aux COV industriels classiques qui ont un encombrement stérique trop
important. Reliées ente elles par des doubles prismes hexagonaux, appelés D6R pour
Double 6-Rings, les cages sodalites assemblées donnent la structure finale cubique des
faujasites (Figure I.9). Les supercages, ou cage α, ont un diamètre interne de 13 Å, et un
diamètre d‘ouverture de 7,4 Å. La charpente ainsi créée est très rigide et contient un des
plus grand volume poreux relatif à une zéolithe avec 48% du volume total [Breck
(1974)]. Une maille élémentaire de faujasite est constituée de 192 tétraèdres formant huit
cages β et huit cages α.
Figure I.9. Structure cristalline de la faujasite.
La structure cristalline de la ZSM-5, nommée MFI, est composée de deux groupes de
canaux interconnectés, Figure I.10. Les canaux rectilignes ont une section elliptique de
diamètres 5,7 х 5,1 Å et sont reliés entre eux par un faisceau perpendiculaire de canaux
en zigzag à section circulaire de diamètre 5,4 Å. Rudzinski et al. (1997) ont montré que
les cavités formées aux intersections avaient une forme quasi sphérique. Dans chaque
maille élémentaire, on retrouve quatre de ces trois types de sites [Lee et al. (1992)].
Figure I.10. Représentation formelle, à gauche, et schématisée, à droite, de la structure
MFI.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
49
I.2.4.5.2 Influence de la teneur en aluminium
Lors de l‘adsorption sur zéolithe de polluants organiques d‘un effluent industriel humide,
un phénomène de compétition peut intervenir avec les molécules d‘eau et ainsi réduire la
capacité d‘adsorption du solide par rapport au composé organique. Ce caractère
hydrophile de la zéolithe est directement lié à la teneur en aluminium, et disparaît pour
des valeurs du rapport nombre d‘atomes de silicium sur nombre d‘atomes d‘aluminium
(Si/Al) supérieures à 8 ou 10 [Ruthven (1984)]. Des études portant sur des zéolithes de
teneur variable en aluminium, sur la ZSM-5 par Olson et al. (1980), et sur la mordenite
par Chen (1976), ont mis en évidence la relation entre la quantité d‘eau adsorbée et la
teneur en aluminium. Dans le domaine des très fortes pressions, ce paramètre semble
avoir moins d‘influence [Olson et al. (2000)].
L‘hydrophobicité est obtenue, soit directement lors de la synthèse, notamment dans le cas
des ZSM-5, soit par désalumination de la charpente. Cette opération peut être conduite
selon deux techniques [Lledos (1993)] :
- sans apport extérieur de matière par calcination sous vapeur d‘eau, désalumination
hydrothermique suivie d‘une attaque acide, ou un traitement par agent chélatant. Ces
techniques présentent l‘inconvénient de former des mésopores intracristallins
favorisant la condensation capillaire lors du traitement des effluents gazeux humides.
- avec apport extérieur de matière par l‘hexafluorosilicate d‘ammonium (NH4)2SiF6, ou
par le tétrachlorure de silicium SiCl4 [Van Bekkum et al. 1988)]. Par une substitution
d‘ions silicium aux ions aluminiums, la désalumination par SiCl4 permet d‘obtenir
des zéolithes de rapport Si/Al très élevé (High Silica Zeolites, HSZ), également
appelées zéolithes ultrastables.
En outre, du fait de la présence initiale d‘aluminium trivalent, les zéolithes présentent,
sous forme protonées, un caractère acide naturel utilisé dans les procédés catalytiques. Le
nombre de sites acides et leur force sont déterminés en suivant l‘adsorption de molécules
modèles (ammoniac, pyridine) par spectroscopie infra-rouge in situ [Boréave et al.
(1997)]. La figure I.11 présente l‘évolution du nombre de sites acide et de la force de leur
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
50
acidité en fonction de la teneur en aluminium (nombre d‘atomes d‘aluminium par rapport
au nombre d‘atomes total des tétraèdres de la structure, ou atome-T, Al/(Si+Al)).
L‘acidité des sites résiduels augmente avec la désalumination du fait de la perte
préférentielle des ions aluminium ayant un ou plusieurs autres atomes d‘aluminium
comme voisin proche dans la charpente qui sont, de ce fait même, les sites de faible
énergie.
Figure I.11. Variation de l‘activité acide des zéolithes protonées avec le rapport Si/Al de
réseau [Marcilly (1984)].
C‘est dans la zone des rapports Al / (Si + Al) compris entre 8 et 13 que le caractère acide
des zéolithes est généralement utilisé en catalyse. En outre, il est à noter que lors de la
désalumination par vapeur d‘eau, certains atomes d‘aluminium se regroupent dans des
cavités en nanoparticules présentant une forte acidité de Lewis [Kühl (1977)], sous forme
de cation ou d‘aluminium coordonnés par trois (Aluminium Extra Réseau, ALER).
I.2.4.5.3 Propriétés spécifiques des zéolithes pour l‘adsorption
Comme dans le cas du charbon actif, l‘adsorption sur zéolithe est principalement de
nature physique dans le volume microporeux, et chimique sur les sites acides. En outre, la
structure cristalline des zéolithes leur confère des caractéristiques intéressantes en tant
qu‘adsorbant.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
51
- Sélectivité: la porosité spécifique de chaque édifice cristallin des zéolithes conduit à
une forte sélectivité stérique. Cette sélectivité est particulièrement visible sur ZSM-5
entre molécules linéaires ou non. Ainsi, Krishna et al. (1999) et Millot et al. (2000)
ont analysé l‘adsorption sur zéolithe MFI (structure cristalline pentasil) en prenant en
compte deux sites d‘adsorption distincts lors de la corrélation de résultats
expérimentaux obtenus pour des alcanes linéaires ou ramifiés, et des hydrocarbures
aromatiques. De même, Li et al. (2000) ont montré l‘influence de la longueur de la
chaîne carbonée sur la sélectivité d‘une zéolithe naturelle de type heulandite.
- Stabilité: les zéolithes présentent une grande stabilité mécanique, chimique et
thermique jusqu‘à 1000°C [Otten et al. (1992)]. De plus, une régénération totale des
zéolithes peut être obtenue dès les basses températures permettant une récupération
des solvants adsorbés. En effet, l‘édifice minéral permet de déstabiliser
thermiquement les composés organiques adsorbés quand les zéolithes sont utilisées
comme catalyseurs en chimie de synthèse dans l‘industrie pétrolière.
- Milieu humide: le caractère hydrophobe d‘un matériau est souvent défini comme
l‘absence d‘affinité particulière avec des composés polaires et notamment l‘eau.
Simonot-Grange et al. (1992) ont observé que la forme de l‘isotherme d‘adsorption de
l‘eau sur Faujasite Y désaluminée dépendait de la méthode de désalumination. Lors
de l‘adsorption de COV en milieu humide, la capacité d‘adsorption des zéolithes
hydrophobes est peu modifiée, de l‘ordre de 5 à 10%, pour des humidités relatives
(HR) moyennes à fortes comme le montre la figure I.12.
Figure I.12. Evolution des capacités d‘adsorption du toluène sur Faujasite Y en présence
d‘humidité dans l‘air (adapté de Le Cloirec , 1998)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
52
I.2.4.6 Application des zéolithes pour le traitement de COV
I.2.4.6.1 Généralités
L´adsorption de COV sur des solides poreux est liée à deux facteurs:
- L´équilibre gaz-solide est déterminé à une température donnée par volumétrie,
gravimétrie et méthode oscillatoire [Keller et al. (1990)]. Cet équilibre permet
caractériser l´affinité entre l´adsorbat et l´adsorbant en terme de capacité et d´énergie
d´adsorption, lorsque les techniques expérimentales sont couplées au calorimètre.
- La cinétique de diffusion qui peut être approché par l´analyse de la réponse du
système à une impulsion du polluant à l´entrée. En suivant la concentration à la sortie
de l´unité de traitement en continu (C=f(t)) on obtient la courbe de perçée. L‘allure du
profil de perçée renseigne sur les phénomènes de transfert inter et intra particulaires
[Suzuki (1989)].
A une température fixée, les équilibres d´adsorption sont décrits à partir des isothermes
d´adsorption. Ces types de courbes représentent la quantité de composé adsorbé par unité
de masse d´adsorbant (mol kg-1
ou mmol g-1
), en fonction de sa pression partielle dans la
phase gaz. Les isothermes d´adsorption présentent des formes différentes. Cependant,
dans le cas de la physisorption, les courbes ont été identifiées et regroupées dans la
classification ―IUPAC‖ (1985) (Figure I.13). Les cinq premières courbes (I à V) ont été
initialement proposées par Brunauer et al. (1940).
L‘isotherme de type I est représentatif de l‘adsorption monomoléculaire sur solide
microporeux où la taille de l‘adsorbat est très proche de celle des pores. Ainsi, lorsque la
taille des pores diminue, l‘énergie d‘adsorption augmente et la pression à laquelle
intervient le remplissage des micropores s‘abaisse (déplacement du front de l‘isotherme).
Un plateau quasi horizontal indique alors une surface externe très faible, par rapport au
type II où une adsorption multicouche dans des mésopores conduit à une augmentation
sensiblement linéaire de la quantité adsorbée avec la pression. Dans le cas d‘une
isotherme de type III ou V, les interactions adsorbat-adsorbant sont faibles et l‘adsorption
est dite défavorable. Les courbes IV et V présentent une hystérésis lors de la désorption,
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
53
liée à une condensation capillaire dans des mésopores. Enfin, plus récemment, dans le cas
d‘une adsorption couche par couche sur une surface très uniforme, le type VI a été
observé.
Figure I.13. Principales types d´isothermes de physisorption (UICPA, 1985).
La plupart des zéolithes présentent une isotherme d´adsorption type I, où presque toute
l´adsorption a lieu à pression relativement faible. La quantité de gaz adsorbé augmente
énormément au début de l´isotherme et par la suite on observe un grand intervalle de
pressions relatives dans lequel il ne se produit plus d´adsorption. Dans les micropores du
solide, les atomes qui se trouvent à la surface n´ont pas les forces de cohésion
compensées, comme dans le cas des atomes placés à l´intérieur du solide (Figure I.14),
ainsi la pression nécessaire pour produire l´adsorption est faible. Lors que les micropores
sont remplis, le solide n´est plus capable d´adsorber le gaz (partie horizontale de la
courbe) donc il n´y aura pas des multicouches comme dans le cas des solides avec des
pores plus larges. Donc, la forme des isothermes peut donner des informations sur la
porosité du solide dans certains cas.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
54
Figure I.14. Forces de cohésion entres les atomes externes et internes d´un adsorbant.
I.2.4.6.2 Sélectivité
Les effluents à traiter dans l´industrie peuvent être composés d´un mélange complexe de
polluants organiques. Dans le cas d‘un mélange binaire, la sélectivité d´un adsorbant
(η1/2) peut être représentée soit dans un diagramme isobare X-Y soit en utilisant
l´équation I.18 en fonction de la somme des pressions partielles.
𝜂1/2 =𝑋1𝑌2
𝑋2𝑌1 (I.18)
De manière générale, trois types de sélectivité peuvent être distingués :
- La sélectivité stérique qui prend en compte l‘effet de tamisage, prédominant dans le
cas des zéolithes,
- La sélectivité énergétique grâce à laquelle des molécules de taille identique mais de
polarité différente sont séparées,
- La sélectivité cinétique, induite par la différence de vitesse de diffusion
intraparticulaire, qui n‘est considérée que lorsque cette différence est de plusieurs
ordres de grandeurs.
Dans le cas des zéolithes, la sélectivité dépend de la structure cristalline mais aussi de la
composition initiale du mélange gazeux et de la vitesse de remplissage des pores [Cottier
et al. (1996), Brosillon et al. (2000)].
I.2.4.6.3 Adsorption de COV
Les mécanismes d´adsorption sont complexes, il est donc indispensable pour étudier
l´adsorption de préciser ces conditions de fonctionnement (pression et température) et les
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
55
paramètres physicochimiques des COV (masse molaire, encombrement stérique, famille
chimique, volatilité, polarité).
De nombreuses études ont été faites afin de comparer les capacités d´adsorption des
zéolithes hydrophobes avec celles d´autres matériaux absorbants comme le charbon actif
ou solides mésoporeux synthétisés comme le MCM-41 (Mobil Crystalline Material No.
41). Le tableau I.10 résume montre ces études comparatives, en vue de l´adsorption de
COV en phase gaz. Le solide MCM-41 a été modifié par certains chercheurs afin
d´augmenter le diamètre de pores, réduisant au même temps la surface spécifique totale
(MCM-41*).
Tableau I.10. Résume des principaux résultats comparatifs d´adsorbants de COV.
Adsorbant COV Observations Réf.
DAY
CA*
N,N-
diméthylformamide qCA* ≈ 2*qDAY
Tsai et al.
(1996)
CA*
DAY
MCM-41
Éthanol
Benzène
A basse pression :
qZeo ≈ qCA* > qMCM
A moyenne pression :
qZeo ≈ qCA* < qMCM
A haute pression :
qZeo < qCA* << qMCM
Nguyen et al.
(1998)
CA*
DAY
MCM-41
MCM-41*
Silicalite
Benzène
n-hexane
CCl4
A basse pression :
qMCM < qSd < qDAY < qCA* < qMCM*
A haute pression :
qSd < qDAY < qCA* < qMCM* < qMCM
Zhao et al.
(1998)
CA*
Zeolita
Méthanol (MeOH)
Xylène
MeOH : qZeo >> qCA* ≈ 0
Xylene : qCA* > qZeo
Hussey et al.
(1996)
DAY
Isopropanol,
Toluène,
Perchloroéthylène,
Acétate de butyle
Isopropanol : Type V
qTCE < qAcet. de But. < qTolueno < qIsopropanol
Otten et al.
(1992)
DAY
ZSM-5
Modernite
MeOH, n-pentane,
Méthyléthylcétone
(MEC), Toluène, p-
xylène
MeOH: qZSM-5 < qDAY < qMod.
MEC: qZSM-5 ≈ qMod. < qDAY
Toluène et Xylene : qZSM-5 < qMod. < qDAY
n-pentane : qDAY < qMod. < qZSM-5
Meininghaus et
al. (2000)
CA*
Silicalite Dioxane qSilicalita << qCA*
Rochester et al.
(1995 et 1996)
DAY
ZSM-5
Ethanol
Triclhoréthylène
Trichloroéthane
qZSM-5 << qDAY Chandak et al.
(1998)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
56
Tableau I.10. (suite). Résume des principaux résultats comparatifs d´adsorbants de COV.
Adsorbant Adsorbant Adsorbant Adsorbant
CA*
Réseau de CA*
DAY
Modernite
ZSM-5
Isopropanol qMod < qZSM-5 < qDAY < qMalla CA*. < qCA* Takeuchi et al.
(1998)
DAY
ZSM-5
1-butanol, 2-
butanone, toluène,
1,4-
dioxocyclohexane
qZSM-5 < qDAY
Monneyron et
al. (2003 a et b
et 2004)
Tableau I.10 (suite). Résume des principaux résultats comparatifs d´adsorbants de COV.
Adsorbant Adsorbant Adsorbant Adsorbant
Fau NaX
Fau NaY
Alcènes (Hexene,
(Octene et
Dodécène) et
aromatiques
(Benzène, Toluène,
m-Xylene et
mésitylène)
Pour les alcènes :
qFau NaY < q Fau NaZ
Pour les aromatiques :
qFau NaZ < qFau NaY
Daems et al.
(2006)
Zéolithe Y
Zéolithe ZSM-5 Butyl acétate
qZéolithe Y < qZéolithe ZSM-5
En précense de H2O :
Dégrad.(COV)Zéol. ZSM-5
Dégrad..(COV)Zéol. Y
Bhatia et al.
(2009)
q : quantité adsorbé q [mol M-1
]
De manière générale, ils ont constaté que :
- L´adsorption des COV dans les zéolithes est du type I.
- L´état de saturation correspond au remplissage du volume microporeux accessible par
unité de masse (différence grande observé entre le mécanisme de saturation du n-
hexane et le benzène sur la zéolithe MFI) [Olson (1980).
- La capacité d´adsorption maximum peut être classée dans l´ordre suivanten :
qMCM-41 > qCharbon _ Actif > qFaujasite > qSilicalite
- L´adsorption de COV dans les zéolithes hydrophobes est analogue à la distillation : le
composé plus lourd et le moins volatil s´adsorbe de manière préférentielle [Clausse et
al. (1998)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
57
- Dans le cas des alcanes linéaires à longue chaine (par exemple n-pentane),
l´encombrement stérique et la faible flexibilité de ces composés ne permettent le
remplissage des pores de la faujasite Y. Par contre cette forme linéaire s´adapte très
bien dans les canaux de la zéolithe ZSM-5 [Meininghaus et al. (2000)].
- La forme de l´isotherme d´adsorption de composés polaires sur la faujasite Y
désaluminée peut subir une inflexion et se rapprocher d‘ isotherme de type V.
- L´adsorption de certains composés aromatiques et chlorés sur la zéolithe ZSM-5
conduit à une adsorption type I, où 4 molécules du composé sont adsorbées par maille
élémentaire. Certains auteurs ont observés qu´à pressions très élevées, les composés
aromatiques comme le benzène, le toluène et le xylene [Li et al. (1992)] et les
composés chlorés [Bouvier et al. (1998)] peuvent s´adsorber, produisant une seconde
couche de 8 molécules par maille élémentaire de la zéolithe. Ce phénomène a été
attribué à un réarrangement des molécules comme conséquence d´une modification
de la structure de la zéolithe [Mohanty et al. (2000)].
I.2.5 Régénération par voie photochimie
Depuis quelques années l´idée d´utiliser la photochimie comme technologie pour le
traitement de COV adsorbés sur des matériaux adsorbants afin de récupérer la capacité
d´adsorption des solides a été étudié. Notre groupe a utilisé des procédés
d‘adsorption/photolyse pour récupérer la capacité d´adsorption des adsorbants (Fau Y et
ZSM-5), en utilisant radiation UV-V à 172 nm [Benoit-Marquié (2000), Monneyron et al.
(2003 et 2004)]. Nous avons observés une dégradation totale des COV aliphatique (1-
butanol y méthyléthylcétone) et parallèlement la production d´ozone pendant
l´irradiation.
L´utilisation de la photocatalyse comme technologie pour la régénération de la capacité
d´adsorption des solides a aussi été étudiéz pour notre groupe et par d´autres auteurs,
avec différents sources d´irradiation et en dispersant de TiO2 sur des adsorbants tels que :
charbon actif, silice mésoporeuse et zéolithes [Anderson et al. (1995 et 1997), Torimoto
et al. (1996), Usseglio et al. (2006), Fan et al. (2006), Mogyoroshi et al. (2002), Chen et
al. (2002), Fukahoi et al. (2003), Adams et al. (2004), Paz (2006), Aronson et al. (1997),
Monneyron et al. (2003b), Kasahara et al. (2004), Inumaru et al. (2004 et 2006)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
58
I.3 PROCEDES D´OXYDATION EN PHASE AQUEUSE
Les eaux polluées par l´activité humaine peuvent être traitées par systèmes de traitements
biologiques, par adsorption sur charbon actif ou d´autres adsorbants ou par des
traitements chimiques conventionnels (oxydation thermique, chloration, ozonation,
permanganate de potassium, etc.). Cependant, dans certains cas, ces procédés ne sont pas
suffisants pour atteindre le degré de pureté requis par la loi à cause principalement de la
présence de plus en plus de polluants organiques récalcitrants comme : les produits
pharmaceutiques, les herbicides, les pesticides, etc. [Beltrán et al. (2000), Dantas et al.
(2008)]. C´est pour cela qu´il a y une nécessité de plus en plus importante de développer
des méthodes de traitements plus efficace. Dans ce contexte, les procédés d´oxydation
avancées (POA) ont un grand intérêt. Avant de commencer à décrire les POA utilisés
pour le traitement d´eau, rappelons quelques informations sur la pollution de l´eau usées
et potables.
I.3.1 Pollution de l’eau
Le développement humain et la croissance de la population ont amené diverses
modifications des ressources hydriques et de sa distribution. Dans l´actualité, plusieurs
problèmes de santé (infections, maladies, décès) ont été rattachés avec la qualité de l´eau
potable et à sa pollution [World Health Organization (2003)]. Même si la plupart des
maladies comme la fièvre typhoïde et le choléra sont dues à des agents pathogènes
classiques, de nouveaux polluants responsables de maladies similaires ont aussi été
détectés dans l´eau, ce qui représente un grand défi en ce qui concerne son traitement
[World Health Organization (1996)].
Les sources de pollution de l´eau sont très diverses et peuvent être des sources
ponctuelles (celles qui déchargent des polluants à travers des tuyauteries et des égouts
comme des industries, usine de traitement d´eau usées, des mines, des entreprises
pétrolières, etc.) ou des sources non ponctuelles (de grandes surfaces de terre qui
déchargent des polluants dans l'eau des nappes phréatiques, sur une région étendue,
comme les composés chimiques provenant de l´agriculture, de la construction, des fosses
septiques, etc.). Ces sources émettent principalement des polluants chimiques ou
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
59
pathogènes. Bien que plusieurs de ces produits et substances chimiques puissent être
d'origine naturelle (le calcium, le sodium, le fer, le manganèse, etc.), leur concentrations
vont déterminer s‘ils sont des éléments naturels dans l'eau ou s‘ils deviennent des
polluants. Le tableau I.11 présente un résumé de certaines sources d'émission de
polluants.
Certains de ces polluants sont très stables et par conséquent difficiles à dégrader. D‘autres
parviennent à se dégrader partiellement mais cette oxydation partielle produit des
composés intermédiaires très stables et qui peuvent avoir un effet plus toxique que le
polluant de départ [Beltran et al. (1998), Dantas et al. (2008)]. C´est pour cela que le
développement de technologies plus efficaces capables de dégrader des polluants
récalcitrants aux méthodes conventionnelles est nécessaire.
Tableau I.11. Certaines sources de pollution de l´eau.
Sources de pollution Exemples de polluants
Décharges domestiques: eaux polluées
provenant des habitations ou des
commerces
Déchets d‘huile, détergents, savons, graisses,
solvants, matière organique
Décharges industrielles: déchets
engendrés par les procédés industriels et
souvent très toxiques
Détergents, graisses, solvants, acide sulfurique,
Composés toxiques des peintures et des médicaments,
pathogènes, oparticules en suspension, acide
chlorhydrique, ciment, plâtre, chaux
Décharges agricoles: provienent des
activités de l‘agriculture et de l‘élevage
Déchets de légumes, résidu de fertilisants
(nitrates,phosphates, hydrazines), et pesticides
(atrazine)
I.3.2 Procédés d´oxydation en phase aqueuse
Le domaine d´application des différentes technologies de traitement d´eau en fonction de
la charge organique et du volume d´effluent est présenté sur la figure I.15 [Azrague
(2005)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
60
Figure I.15. Domaine d´application des technologies de traitement d´eau en fonction de
la charge organique et du volume d´effluent à traiter.
De manière générale, les techniques de traitement d´eau reposent principalement sur le
phénomène d´oxydation. La méthode à utiliser dépend de : la caractéristique du ou des
polluant(s) et des conditions de l´effluent aqueux [Degrémont (1991)]. Dans ce sens, les
POA ont joué un rôle fondamental ces dernières années en ce qui concerne le traitement
d'effluents aqueux, puisque ce sont des technologies capables de minéraliser des
polluants récalcitrants aux méthodes conventionnelles. La description, les principes et les
avantages des POA ont été déjà décrits dans la section II (§ I.2.3.1). Dans cette partie
nous allons nous focaliser sur les POA utilisés pour le traitement d'eau et plus
particulièrement ceux qui utilisent l'ozone comme oxydant.
I.3.2.1 Procédés d´oxydation avancés
Comme nous l‘avons mentionné précédemment (§ I.1, tableaux I.1 et I.2), les POA
peuvent ou non être photochimiques et la plupart d´eux insèrent la production d´agents
oxydants puissants comme, par exemple, les radicaux hydroxyle. L´application de ces
méthodes est réalisée normalement par la combinaison d´agents oxydants (l´ozone, le
peroxyde d´hydrogène, etc.), de l´irradiation (UV, ultrason) et/ou de la catalyse ayant
comme but principal la production des radicaux hydroxyle. [Huang et al. (1993)]. La
Incinération
Oxydation chimique
Procédés d oxydation avancés
Procédés biologique
Oxydation humide avancée / Incinération
Oxydation humide avancée
Oxydation humide
Procédés biologiques
Traitement
biologique
Ozone
Procédés photocatalyt.
Peroxyde d hydrogène
Procédés biologiques
Ca
rbo
ne
org
an
iqu
e to
tal (
mg
L-1
)
Flux (m3 h-1)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
61
vitesse de réaction des radicaux HO avec les molécules organiques est de l´ordre de 10
6
à 1012
M-1
s-1
[Andreozzi et al. (1999)] et peut être décrit par l‘équation I.19 [Langlais et
al. (1991)] :
−𝑑[𝑀]
𝑑𝑡= 𝑘𝑂𝐻 𝑀 [𝐻𝑂] (I.19)
La réaction entre les radicaux HO et les molécules organiques produit des radicaux
organiques qui réagissent entre eux en produisant des intermédiaires comme des acides
organiques, des aldéhydes, des cétones, du peroxyde d´hydrogène, etc. [Hoigné et al.
(1988)]. Le radical hydroxyle est un oxydant très puissant, donc très peu sélectif et il peut
réagir très vite avec les ions présents en solution comme les carbonates et les
bicarbonates. Ces ions sont connus comme piégeurs des HO à cause de la vitesse avec
laquelle ils réagissent (équations I.20 et I.21) [Langlais et al. (1991)].
CO3-2
, kOH = 4,2x108 M
-1 s
-1 (I.20)
HCO3-, kOH = 1,5x10
7 M
-1 s
-1 (I.21)
Ces vitesses de réaction sont légèrement inférieures aux vitesses de réaction des radicaux
HO avec les molécules organiques [Langlais et al. (1991)] et cet aspect est probablement
un léger inconvénient des POA qui se basent sur la formation de HO•. Les procédés
d´oxydation avancés les plus utilisés pour le traitement d´eau à partir de la production de
radicaux sont [Kasprzyk-Hordern et al. (2003)]:
- Des systèmes homogènes sans l´utilisation de radiation : O3/H2O2, O3/OH-,
H2O2/Fe2+
(fenton)
- Des systèmes homogènes avec l´utilisation d´irradiation : O3/UV, H2O2/UV,
O3/H2O2/UV, photofenton, faisceau d'électrons, ultrason, UV de vide (UV-V).
- Des systèmes hétérogènes avec l´utilisation d´irradiation : TiO2/O2/UV.
- Des systèmes hétérogènes sans l´utilisation de radiation : électrofenton.
L´utilisation et l‘application des POA ont été largement étudiés dans la littérature ;
certains POA ont été déjà appliquées pour le traitement d´eaux potable et usée. D´autres
sont au niveau de laboratoire [Legrini et al. (1993), Mills et al. (1993, 1997 et 2002),
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
62
Hoffmann et al. (1995), Serpone (1995), Robertson (1996), Grimm et al. (1998), Litter
(1999), Herrmann (1999), Ince et al. (2001), Malato et al. (2002)].
Dans cette partie nous allons nous focaliser sur la mise au point de l´utilisation de l´ozone
afin de produire des radicaux hydroxyle sans utiliser de radiations: l´ozonation
catalytique.
I.3.2.2 L´ozone
L´ozone a été découvert en 1840 par l´allemand C.F. Schobein qui a trouvé que l´odeur
produite par une étincelle était due à la présence d´un composé inconnu qu‘il a appelé
ozone (du grec ―ozein‖ (odeur)). Mais ce n‘est que 20 ans plus tard que cette substance a
été présentée comme un allotrope triatomique de l‘oxygène. En effet, Thomas Andrews a
montré en 1856 que l´ozone n´était formé que par de l‘oxygène et en 1863 il a proposé un
équlibre entre le dioxygène et l´ozone (équation I.22):
3𝑂2 2𝑂3 𝐻𝑓 𝑎 1 𝑎𝑡𝑚 = 284,5 𝑘𝑗.𝑚𝑜𝑙−1 (I.22)
La réaction de production d´ozone est endothermique, instable thermodynamiquement et
donc l´équilibre est déplacé vers la formation du dioxygène. Cette instabilité a été utilisée
pour le traitement et la purification de l´eau. La chimie de l´ozone en solution est
complexe. Le O3 peut oxyder les impuretés dans l´eau par réaction directe ou indirecte
par sa décomposition qui produit des radicaux très réactifs. La structure de l´ozone peut
être représentée par la figure 16 [Langlais et al. (1991), Kasprzyk-Hordern et al. (2003)] :
Figure 16. Structure de l´ozone.
Dû aux caractéristiques de sa structure, l´ozone peut réagir comme un dipole, un
électrophile ou un nucléophile, ce qui en fait une molécule très instable dans l´eau. La
durée de vie de l´ozone peut varier de quelques secondes à quelques minutes, suivant le
pH, la température et la concentration des composés organiques et/ inorganiques dans
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
63
l´eau [Kasprzyk-Hordern et al. (2003)]. La décomposition de l´ozone suit une cinétique
de pseudo premier ordre [Langlais et al. (1991)] :
− 𝑑[𝑂3]
𝑑𝑡 𝑝𝐻
= 𝑘 ′ 𝑂3 (I.23)
Où k‘ est la constante de pseudo premier ordre pour une valeur de pH déterminé.
La réaction de décomposition de l´ozone peut être décrite par la suite de réactions
suivantes [Kasprzyk-Hordern et al. (2003)] :
O3 + H2O → 2HO• + O2 k = 1,1 x 10
-4 M
-1 s
-1 (I.24)
O3 + OH− → O2
•− + HO2
• k = 70 M
−1 s
−1 (I.25)
O3 + HO• → O2 + HO2
• (I.26)
HO2•
↔ O2•−
+ H+ (I.27)
O3 + HO2• → 2O2 + HO
• k = 1.6 × 10
9 M
−1 s
−1 (I.28)
2HO2• → O2 + H2O2 k = 1 × 10
7 M
−1 s
−1 (I.29)
Le pH a une influence fondamentale dans le mécanisme de décomposition de O3 en phase
aqueuse. En effet, l´ozone se décompose plus efficacement à pH basique. A pH 3, les
radicaux hydroxyle ne participent pas au processus de décomposition. A un pH compris
entre 7 et 10, la durée de vie de l´ozone passe de 15 à 25 minutes. La figure I.17 donne le
schéma général du mécanisme de décomposition de l´ozone.
La vitesse de formation des radicaux sera le facteur qui va déterminer la vitesse de
décomposition du O3. La production du radical superoxyde (O2•−
ou HO2•, sa forme
acide) à partir de HO est aussi un facteur important dans la décomposition de l´ozone
(équation I.26).
La décomposition de l´ozone peut être affectée considérablement par la présence d´agents
piégeant les radicaux hydroxyle (équation I.30-I.34) [Kasprzyk-Hordern et al. (2003)] :
HO• + O3 → O2 + HO2
• k = 3 x 10
9 M
-1 s
-1 (I.30)
HO• + HCO3
− → OH
− + HCO3
• k = 1,5 x 10
7 M
-1 s
-1 (I.31)
HO• + CO3
2− → OH
− + CO3
•− k = 4,2 x 10
8 M
-1 s
-1 (I.32)
HO• + H2PO4
− → OH
− + H2PO4
• k = < 10
5 M
-1 s
-1 (I.33)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
64
HO• + HPO4
2− → OH
− + H2PO4
− k = < 10
7 M
-1 s
-1 (I.34)
Figure I.17. Mécanisme de décomposition de l´ozone [Langlais et al. (1991)]
Plusieurs composés présents dans l´eau sont capables d´initier, promouvoir et/ou
empêcher la production de radicaux. Les initiateurs comme OH-, H2O2/HO2
-, Fe
2+,
substances humiques (HS) sont capables d´induire la formation de l´ion superoxyde
(O2•−
) à partir d´une molécule d´ozone (i.e. équation I.25). Les promoteurs (R2CH-OH,
aril-(R), substances humiques, O3) sont responsables de la formation de l´anion radical
O2•−
à partir du radical hydroxyle (i.e. équation I.26). Les composés comme CH3-COO-,
alkyle-(R), HCO3-/CO3
2- et les substances humiques sont capables de consommer des
radicaux hydroxyle sans production de l´anion superoxyde (i.e. équation I.31-I.34)
[Langlais et al. (1991)].
Grâce à son potentiel d´oxydation (voir § I.1, tableau I.2), l´ozone est un oxydant
puissant. C‘est pour cela qu‘il est utilisé pour : la désinfection et le contrôle d´algues, le
contrôle de goûts, des odeurs et des couleurs, l´oxydation de polluants inorganiques (fer,
manganèse), l´oxydation de micro et macropolluants organiques, le traitement de
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
65
bactéries et virus, etc. [Langlais et al. (1991)]. Malgré sa capacité d´oxydation, l´ozone
ne minéralise pas certains polluants organiques, particulièrement récalcitrants, présents
dans l´eau potable et usée [Biomorgi et al. (2009 et 2010)]. Dans ce cas, des techniques
d´oxydation avancés comme O3/H2O2, O3/UV ainsi que l‘ozonation catalytique ont été
utilisées afin d´accélérer la production de radicaux hydroxyle [Legube et al. (1999),
Andreozzi et al. (1999)]. L´application de l´ozonation catalytique est particulièrement
efficace pour éliminer certains polluants récalcitrants aux méthodes conventionnelles et
aussi par sa simplicité par rapport aux autres POA [Kim et al. (2002)]. Ce procédé peut se
faire de deux manières:
i) L´ozonation catalytique homogène, qui active l´ozone par des ions métalliques
présents dans la phase aqueuse.
ii) L´ozonation catalytique hétérogène, qui active ou décompose l´ozone par
l´utilisation de support solides (métalliques ou métaux/oxyde métalliques).
C‘est cette dernière méthode que nous allons développer car c‘est celle que nous avons
utilisée pour le traitement de l‘eau.
I.3.2.3 Ozonation catalytique hétérogène
La plupart des catalyseurs proposés pour les procédés d´ozonation catalytique
hétérogènes sont des oxydes métalliques (MnO2, TiO2, Al2O3), des métaux déposés sur
des oxydes métalliques (par exemple Cu-Al2O3, Cu-TiO2, Ru-CeO2, V-O/TiO2, V-
O/silicagel) ou des mélanges d‘oxydes métalliques (TiO2/Al2O3, Fe2O3/Al2O3)
[Kasprzyk-Hordern et al. (2003)]. L´activité catalytique de ces matériaux est basée sur la
décomposition de l´ozone pour produire des radicaux hydroxyle et le mécanisme de
décomposition varie selon le catalyseur. L´efficacité des procédés d´ozonation
catalytiques dépend particulièrement des propriétés du catalyseur mais aussi du pH de la
solution qui peut jouer un rôle sur les propriétés des sites actifs à la surface du solide. La
grande variété de catalyseurs utilisés ainsi que les interactions diverses
catalyseur/ozone/polluant font que l´ozonation catalytique hétérogène soit une technique
très versatile. Pour cette raison, nous allons centrer nos discussions sur l'usage d'oxydes
métalliques comme catalyseurs, puisque dans ce travail nous avons utilisé un solide
constitué par un mélange oxyde d´aluminium et de silicium.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
66
Dans le choix d‘un catalyseur il faut considérer plusieurs variables physiques (la surface,
la densité, le volume poreux, la porosité, la distribution des pores) et chimiques (la
stabilité chimique et la présence de sites actifs comme sites acides de Lewis, par exemple,
qui sont normalement les responsables des réactions catalytiques).
L´acidité ou la basicité sont peut être les paramètres les plus importants par rapport aux
propriétés catalytiques des oxydes métalliques. Toutes les surfaces d´un oxyde métallique
ont des groupes hydroxyle qui se comportent comme sites acides de Brönsted. La
quantité et les propriétés de ces groupes dépendent du type d´oxyde. Les sites acides et
basiques de Lewis sont attribués à la présence des cations métalliques et des oxygènes
insaturés coordonnés, respectivement [Nawrocki et al. (1993)]. Les sites acides de
Brönsted et Lewis sont considérés comme les sites actifs catalytiques d´un oxyde
métallique.
Les propriétés chimiques de chaque catalyseur dépendront du type d´oxyde. Par exemple,
celles de l´alumine (oxyde d´aluminium), de l ´oxyde de titane et de oxyde de zirconium
sont très différents de celles de l´oxyde de silicium. Les 3 premières oxydes ont la
possibilité d´interagir avec un ligand (par exemple l´ozone) et des ions, alors que l´oxyde
de silicium, selon le pH, n´est capable que d´interagir avec les ions. L´alumine, l´oxyde
de titane et la zircone ont des sites acides type Lewis qui sont les responsables de
l´interaction avec les ligands et qui ne son pas présent sur l´oxyde de silicium [Nawrocki
et al. (1993)].
L´interaction entre les oxydes métalliques et les ions en solution est liée à la capacité que
peuvent avoir les groupes hydroxyle d´être dissociés ou chargés positivement (ce qui
dépend du pH de la solution) [Nawrocki et al. (1993)] :
M–OH + H+ M–OH2
+ 𝑘1
𝑖𝑛𝑡 (I.35)
M–OH + OH- M–O
- + H2O 𝑘2
𝑖𝑛𝑡 (I.36)
Où 𝑘1𝑖𝑛𝑡 et 𝑘2
𝑖𝑛𝑡 sont les constantes d´ionisation intrinsèques. La charge à la surface du
solide est liée à de la présence des ions H+ et OH
-, donc cette charge dépendra
fondamentalement du pH de la solution.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
67
Par ailleurs, la capacité des oxydes métalliques à interagir avec les ligands est due à : la
présence de sites acides type Lewis à la surface (par exemple, Al3+
, Zr4+
ou Ti4+
) et à la
molécule d´eau ou d´autre ligand labile coordonné aux sites acides [Nawrocki et al.
(1993)] :
Me(OH)(H2O) + L1– Me(H2O)L1 + OH
– (I.37)
Me(OH)(H2O) + L1– Me(OH)L1
– + H2O (I.38)
Me(OH)(H2O) + L2– Me(H2O)L1 + OH
– (I.39)
Me(OH)(H2O) + L2– Me(OH)L2
– + H2O (I.40)
Me(OH) L1– + L2
– Me(OH) L2
– + L1
– (I.41)
Où Me est le métal de l´oxyde métallique et L1, L2 sont les bases type Lewis (i.e. L1:
l´ozone et L2: les ions présents dans l´eau comme F–, PO4
3–, SO4
2–). Toutes ces réactions
dépendent du pH grâce à la contribution de la molécule de H2O et l´ion OH– dans
l´échange de ligand. Donc à pH acides, les réactions I.37-I.41 auront lieu, alors qu´à pH
basique, ces réactions sont négligeables dû à la présence des ions OH– qui sont des bases
de Lewis fortement monovalentes. L´oxyde de silicium n´a pas cette capacité d´échange
de ligand à cause de l´absence de molécules de H2O -coordonnées.
Les propriétés d´adsorption des oxydes métalliques sont aussi très importantes dans le cas
de l´activité catalytique de surfaces hétérogènes, d´une part, car l´adsorption est une étape
dans le mécanisme d´ozonation catalytique hétérogène et, d‘autre part, parce que
l´affinité des oxydes métalliques pour les ions présents dans l´eau comme les carbonates
et les phosphates peut causer un blocage des sites actifs du catalyseur, spécialement dans
les réactions d´échange de ligand, ce qui affectera l´activité catalytique du solide.
I.3.3 Dégradation de l´ozone par l´utilisation des matériaux mésoporeux constitués
d´aluminosilicates
La plupart des catalyseurs utilisés dans le procédé d‘ozonation catalytique sont des
oxydes métalliques (§ I.2.2.2). Le catalyseur utilisé dans ce travail est fabriqué à partir
d´un matériau céramique constitué par Al2O3, SiO2 et Fe2O3 [Azrague et al. (2009)], c´est
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
68
à dire une mélange d´oxydes métalliques. Nous allons donc présenter ce type de matériau
dans le traitement de l´eau par l‘ozonation catalytique.
I.3.3.1 Oxydes métalliques
Plusieurs oxydes ont été étudiés comme catalyseurs dans les procédé d´ozonation
catalytique comme : TiO2 [Pines et al. (1994), Beltrán et al. (2002)], MnO2 [Andreozzi et
al. (1992, 1996, 1998, 2000 et 2001), Ma et al. (1997, 1999 et 2000), Ni et al. (2001),
Beltrán et al. (2002), Tong et al. (2003)] et Al2O3 [Ni et al. (2001)].
Le système O3/TiO2 a montré une bonne efficacité pour la dégradation de l‘acide
oxalique à pH acide [Pines et al. (1994), Beltrán et al. (2002)]. Beltran et al. (2002) ont
étudié l´influence de différentes variables telles que la vitesse du débit de gaz, la
turbulence du système, la concentration d´ozone, la masse de catalyseur et la température,
dans le procédé d´ozonation catalytique. Ils ont trouvé qu´une augmentation de la
concentration d´ozone, favorise l´oxydation et que l´effet de l´augmentation de la
concentration de catalyseur est positive jusqu´à une concentration de 3 g l-1
. Quant à
l‘effet de la température, il est positif entre 10-20 C et à 40 C.
Ni et al. (2001) ont utilisé l´alumine comme catalyseur pour l´oxydation de 2-
chlorophénol et ils ont rapporté qu´en présence de Al2O3 et à pH neutre, l´activité
catalytique a doublé par rapport à l´ozonation en absence de solide. A pH acide,
l´utilisation de Al2O3/O3 a amélioré de 83,7 % la dégradation de COT (carbone organique
total) par rapport à l´ozonation toute seule. A pH basique, l´amélioration du système
catalytique n´a été que 17%, grâce au fait que l´ozone est fortement oxydant à pH basique
donc la contribution du solide diminue.
Le manganèse est peut être le catalyseur le plus utilisé en phase homogène (Mn(II)) mais
aussi en phase hétérogène (MnO2). L´efficacité de l´oxyde de manganèse a été étudié
pour plusieurs composés organiques comme : l´atrazine [Ma et al. (1997, 1999 et 2000)],
l´acide oxalique [Andreozzi et al. (1992 et 1996)], l´acide pyruvique [Andreozzi et al.
(1998 et 2001)], le N-méthyl-p-aminophénol [Andreozzi et al. 2000)], l´acide
sulfosalicylique et l´acide propionique [Tong et al. (2003)]. L´efficacité du MnO2 a été
attribuée à l´adsorption de l´ozone via les groupes OH- qui sont à la surface du matériau
ce qui entraîne la production de radicaux HO [Ma et al. (1999)]. Les paramètres liés à
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
69
l´ozonation catalytique en présence de manganèse sont divers et ils dépendent du polluant
à dégrader. Par exemple :
- La présence de matière organique naturelle (MON) dans l´eau diminue l´efficacité
catalytique du MnO2 par rapport à la dégradation de l´atrazine car il y a une réaction
de compétition entre le polluant et la MON vis-à-vis des radicaux hydroxyle [Ma et
al. (1999)].
- L´efficacité de l´ozonation catalytique de l´acide oxalique en présence du manganèse
s‘améliore à mesure quand le pH de la solution diminue, car il y une augmentation
des espèces MnOH2+ à la surface du solide (équation 47), ce qui favorise en même
temps la formation du complexe manganèse-oxyde oxalique. L´effet de la
température joue aussi un rôle important dans l´ozonation catalytique de l´acide
oxalique : quand la température passe de 10 à 35 C, l´efficacité du processus de
dégradation est plus grande [Andreozzi et al. (1996)].
La température peut avoir un double effet dans l´ozonation catalytique car elle peut
augmenter la vitesse de réaction chimique mais en même temps diminuer la solubilité de
l´ozone dans l´eau. C´est à cause de cela que Beltrán et al. (2002) ont observé un effet
positif de la température sur la dégradation de l´acide oxalique quand on utilise le
TiO2/O3 entre 10 et 20 C( la dégradation du polluant passe de 25 à 78 %) alors que à 40
C la contribution a été négligeable.
I.3.3.2 Matériaux mésoporeux
L´utilisation des matériaux mésoporeux constitués d‘aluminosilicates a été une possibilité
explorée depuis quelques années. Ces matériaux, qui ont été très utilisés dans des
procédés catalytiques de différentes caractéristiques, ont montré leur intervention dans les
procédés d´ozonation catalytique. Cooper y Burch (1999) ont étudié l´activité catalytique
de différents matériaux mésoporeux dans le procédé d´ozonation du 2,4,6-trihydroxy-S-
triazine (acide cyanurique) et du p-chlorophénol dans l´eau. Quatre types de catalyseurs
ont été utilisés : une silice très microporeuse (SBET = 959 m2 g
-1), une silice très
microporeuse aluminisée (SBET = 728 m2 g
-1), une silice mésoporeuse (SBET = 1524 m
2 g
-
1) et un aluminosilicate mésoporeux (SBET = 1192 m
2 g
-1). Tous les solides ont montré
une grande capacité d´adsorption de ces deux polluants organiques et les auteurs ont
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
70
proposé la possibilité de régénérer les sites d´adsorption des catalyseurs par oxydation
des composés adsorbés. Le processus de dégradation a été lié à l´adsorption des polluants
organiques et, en prenant en compte la taille des pores de ces matériaux (entre 4 et 5 nm),
la possibilité d´appliquer cette technique pour le traitement d´eau est donc réduite à de
petites molécules. En plus, dû au fait que l´adsorption de la molécule organique joue un
rôle prépondérante dans le mécanisme de dégradation, on peut attendre que le phénomène
de diffusion des composés à travers le solide soit une étape décisive dans le processus
d´oxydation. En effet, en phase aqueuse, la diffusion est beaucoup plus lente qu‘en phase
gazeuse.
Zhao et al. (2008 et 2009) ont étudié l´utilisation de matériaux céramiques (seuls et
imprégnés avec du cuivre et du manganèse) pour l´ozonation catalytique du nitrobenzène
en utilisant un système statique (« batch »). Ces auteurs ont rapporté que l´utilisation de
la céramique améliore de manière significative la décomposition de l´ozone pour
produire des radicaux hydroxyle. Le mécanisme proposé est présenté sur la figure I.18 et
il est possible observer que l´ozone est adsorbé à la surface du solide, ce qui entraîne la
décomposition de l‘ozone pour produire O3-
qui initie la chaîne de réaction.
Décrire un mécanisme de réaction dans le domaine de l‘ozonation catalytique est
complexe à cause des différentes variables à prendre en compte comme par exemple : les
propriétés structurelles du catalyseur, l´interaction polluant-catalyseur, l´interaction
ozone-catalyseur, le type de polluant à dégrader, les facteurs externes qui peuvent
interférer (le pH, la présence d´espèces inorganiques et de matière organique), etc. C´est
pour cela que chaque cas doit être analysé séparément en prenant en compte toutes les
paramètres mentionnés précédemment.
Nous allons aussi donner ci-dessous, quelques généralités sur l´ozonation catalytique
hétérogène en utilisant des oxydes métalliques.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
71
Figure I.18. Mécanisme d´ozonation catalytique en présence de la céramique proposé par
Zhao et al. (2009).
I.3.3.3 Mécanisme d´ozonation catalytique hétérogène en présence d´oxydes
métalliques
Il y trois mécanismes possibles d´ozonation catalytique en système hétérogène :
i) Par adsorption chimique de l´ozone sur la surface catalytique ce qui conduit à la
formation d‘espèces activées qui réagissent avec les molécules organiques.
ii) Par adsorption chimique de la molécule organique (associative o dissociative) sur
la surface du catalyseur et ensuite sa réaction avec l´ozone gazeux ou dissous dans
l´eau.
iii) Par adsorption chimique de l´ozone et de la molécule et ensuite la réaction entre
les deux espèces adsorbées.
Un des mécanismes proposé pour l´ozonation catalytique en présence d´oxydes
métalliques suppose que le catalyseur possède une double fonction : augmenter la
dissolution de l´ozone et provoquer la réaction de décomposition du gaz [Cooper et al.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
72
(1999)]. Il y a trois phases qui coexistent dans le procédé d´ozonation catalytique : la
phase solide, la phase liquide et la phase gazeuse. La première étape du processus
consiste dans le transfert de O3 de la phase gazeuse à la phase liquide. L´ozone et la
molécule organique sont transportés jusqu´à la surface du catalyseur. Généralement, les
mécanismes d´ozonation catalytiques proposés considèrent que l´ozone et la molécule
organique sont adsorbés simultanément [Kaptijn (1997), Logemann et al. (1997), Ni et al.
(2001)]. L´adsorption de l´ozone produit des radicaux HO [Ma et al. (1999)] ou O2
- [Ni
et al. (2001)] (le O2-
va interagir avec l´ozone pour produire le radical ozonide (O3-
) qui
va initier les réactions de production de HO (voir figure 22). Les radicaux peuvent
également initier la réaction de production de HO soit sur le catalyseur soit dans la
solution aqueuse. Dans une réaction par la voie de radicaux libres, plusieurs
intermédiaires oxydés peuvent se former avant d´obtenir le produit final, car les réactions
ne sont pas sélectives et tant que l´ozone est transférée de la solution à la surface du
solide il y aura une production permanente de radicaux très réactifs. Les réactions vont
s´arrêter quand :
i) il n´y a plus de formation d‘espèces réactives,
ii) les intermédiaires sont très stables et les oxydants ne sont plus capables de réagir,
iii) les composés produits perdent leur affinité pour la surface catalytique et sont
désorbés.
- Décomposition de l´ozone gazeux: Plusieurs études sur la décomposition de l´ozone en
phase gazeuse et en utilisant des catalyseurs (par exemple Cact, TiO2, MnO2, Fe2O3, CuO,
Al2O3, CeO2, chlorure de sodium, calcite, gel de silice, sable) ont montré que l‘ozone
s´adsorbe sur la surface du solide par l‘atome d´oxygène terminal [Bulanin et al. (1995),
Naydenov et al. (1995), Dhandapani et al. (1997), Heisig et al. (1997), Kamm et al.
(1999), Alebic-Juretic et al. (2000),]:
O3 + S O=O-O-S (I.42)
Où S représente les centres actifs à la surface du catalyseur.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
73
Dans certains cas, l´ozone est dissocié en espèces atomiques ou diatomiques d´oxygène.
Bulanin et al. (1995) ont confirmé, par des études de spectroscopie infrarouge, que
l´ozone forme une liaison à la surface des oxydes type n, alors qu‘en présence d´oxydes
type p, l´ozone est décomposé en produisant des ions peroxyde (O22-
) et superoxyde
(O2-
). Les oxydes type p ont montré une bonne activité pour la décomposition de l´ozone
grâce, certainement, à la capacité qu‘ils ont pour réagir avec l´oxygène [Lin et al. (2002)].
Par exemple, le MnO2 est l´oxyde qui a présenté la meilleure activité [Kasprzyk-Hordern
et al. (2003)].
Bulanin et al. (1995) ont montré, par des études d´infrarouge, qu‘il y a au moins 4 formes
d´adsorption de l‘ozone sur la surface d´un oxyde métallique :
- L´adsorption physique.
- L‘adsorption par la formation de liaisons hydrogène faibles avec les groupes OH de la
surface.
- L´adsorption moléculaire par coordination de l´ozone avec les sites acides de Lewis
faibles.
- L´adsorption dissociative par interaction de l´ozone avec les sites acides de Lewis forts,
produisant des liaisons entre des atomes d´oxygène qui servent d‘intermédiaires dans les
réactions d´ozonation catalytique.
Bulanin et al. (1995) ont proposé également le mécanisme d´adsorption dissociatif qui
comprendrait :
i) L´adsorption d´une molécule d´ozone sur les sites acides de Lewis forts produit
une grande distorsion et une instabilité de la molécule de O3. Par conséquent elle
se dissocie pour produire le dioxygène et un atome d´oxygène, qui restent attachés
à la surface de l´oxyde métallique.
ii) Ensuite, les atomes d´oxygène peuvent réagir avec une molécule d´ozone pour
produire deux molécules de dioxygène ou, si la température est suffisamment
élevée pour favoriser une migration des atomes d´oxygène qui peuvent se
recombiner.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
74
Ce mécanisme dissociatif de l´ozone adsorbé a été proposé pour des oxydes métalliques
comme Al2O3, ZrO2, MgO, ZnO et CeO2, ce qui explique la grande activité par exemple
de la -alúmine (qui présente des sites acides de Lewis forts) comme catalyseur pour
décomposer l´ozone à températures peu élevées.
- Décomposition de l´ozone dissous en solution : La cinétique de décomposition de
l´ozone en phase aqueuse est semblable à celle de la phase gazeuse. Lin et al. (2002) ont
proposé un mécanisme général pour la décomposition catalytique de l´ozone dans l´eau,
en présence de métaux et d´oxydes métalliques (Tableau I.12).
Tableau I.12. Deux mécanismes de décomposition catalytique de l´ozone en phase
aqueuse.
Cas où O2 ne s´adsorbe pas
sur les catalyseurs
Cas où O2 s´adsorbe
sur les catalyseurs
O3 O3(a)
O3(a) O(a) + O2
O(a) + O3 2O2
O3 O3(a)
O3(a) O(a) + O2(a)
O(a) + O3 O2 + O2(a)
O2(a) O
(a) adsorbée
En prenant en compte ce mécanisme de réaction, il est possible d´observe que le
processus de décomposition de O3 peut être affecté par : la capacité d´adsorption ou de
désorption de l´ozone sur le catalyseur, l´activité des composés oxygénés et la capacité
d´adsorption de la molécule de O2. L´activité des composés oxygénés est le facteur
déterminant par rapport à l´activité du solide ce qui est en accord avec les résultats
obtenus pour la décomposition de l´ozone gazeux [Lin et al. (2002)].
Le tableau I.13 montre les vitesses moyenne de décomposition de l´ozone dissous en
solution, sur différents solides comme : le charbon actif, la zéolithe, Al2O3, SiO2, SiO2-
Al2O3 et TiO2 [Lin et al. (2002)]. L´activité de ces solides a été attribuée à la présence de
sites acides type Lewis qui sont les responsables de la décomposition de O3 (§ I.2.3.2).
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
75
Tableau I.13. Vitesses moyenne de décomposition de O3 dissous en
solution, en présence de différents solides (catalyseur = 1,5 g., débit
d´eau = 0,175 L min-1
; température = 18 C).
Solide Vitesse moyenne de décomposition
(mgO3 min-1
g-1
cat)
Zéolithe (modernite) 0,02
Zéolithe (HY) 0
Al2O3 0,01
SiO2 0,01
SiO2-Al2O3 0
TiO2 0
Lim et al. (2002) ont étudié la activité catalytique en ozonation d´un échantillon
provenant du sol (sable Jumunjin) qui était constitué par SiO2 (90,41 %), Al2O3 (5,48 %),
Fe2O3 (0,12 %) et TiO2 (0,02 %) et ils ont trouvé un processus efficace de décomposition
de l‘ozone pour produire des radicaux hydroxyle. L´activité a été liée à la présence
d´oxydes métalliques dans le sable. La matière organique présente dans le sol a eu un
effet important. Nonobstant, la vitesse de réaction entre l´ozone et les sites actifs des
oxydes métalliques pour produire HO a été plus rapide que la réaction entre le gaz et la
matière organique.
Dans un mécanisme d´ozonation catalytique qui se produit par l´adsorption de l´ozone ou
de la molécule organique sur la surface d´un catalyseur, il faut prendre en compte les sites
acides ou bases (faibles ou forts) du solide. Dans une base de Lewis faible, les électrons
de valence sont facilement polarisés ou déplacés. Par contre, dans le cas d´un base de
Lewis forte, les électrons de valence sont plus attachés à l´atome ou à la molécule donc
plus difficile à arracher. L´acide de Lewis fort est une espèce capable d´accepter des
électrons. Généralement, ces espèces ont une charge positive forte, sont des molécules
relativement petites et leurs électrons de valence ne peuvent pas être déplacés. L´acide de
Lewis faible est normalement plus grand en taille, avec une charge positive plus petite
que l´acide fort et donc il peut avoir des électrons de valence facilement déplaçables.
Souvent, un acide fort préfère s´associer avec une base faible et vice-versa. Le tableau
I.14 montres des espèces acides et basiques type Lewis [Pearson (1973)].
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
76
Tableau I.14. Classification de différentes acides et bases type Lewis.
Acides forts H+, Li
+, Na
+, K
+, Mg
2+, Ca
2+, Mn
2+, Al
3+, Fe
3+, Ti
4+, Si
4+, Zr
4+, Sn
4+,
UO22+
, VO2+
, MoO3+
, WO4+
, (Al(CH3)3, AlCl3, AlH3, RPO2+,
ROPO2, RSO2+, ROSO2
+, SO3, RCO
+, CO2, NC
+, HX
Acides faibles Cu+, Ag
+, Au
+, Tl
+, Hg
+, Pd
2+, Cd
2+, Pt
2+, Hg
2+, RS
+, RSe
+, RTe
+, I
+,
Br+, HO
+, RO
+, I2, Br2, ICN, etc., trinitrobenzène, etc., quinones,
etc., O, Cl, Br, I, N, RO, RO2
, M
(atomes métalliques), métaux
Bases fortes H2O, OH-, F
-, CH3CO2
-, PO4
3-, SO4
2-, Cl
-, CO3
2-, ClO4
-, NO3
-, ROH,
RO-, R2O, NH3, RNH2, N2H4
Bases faibles R2S, RSH, RS-, I
-, SCN
-, S2O3
2-, R3P, R3As, (RO) 3P, CN
-, RNC, CO,
C2H4, C6H6, H-, R
-
Les caractéristiques acides ou basiques peuvent avoir des effets négatifs dans un
mécanisme catalytique. Par exemple, le Ti4+
et le Al3+
(fréquemment utilisés en catalyse)
sont considérés comme des acides forts. Par ailleurs, le CO32-
est considéré comme une
base forte. Comme les interactions entre un acide fort et une base forte sont très stables,
le CO32-
pourra éventuellement empoisonner un catalyseur à basse de Ti4+
ou de Al3+
utilisé pour le traitement d´eau qui contient normalement des ions carbonates.
L´ozone a été considéré comme une base type Lewis, donc il pourra éventuellement
réagir avec les groupes acides qui se trouvent à la surface d´un oxyde métallique et se
décomposer [Paillard et al. (1988), Al-Hayek et al. (1989), Xiong et al. (1992), Pines et
al. (1994), Andreozzi et al. (2000)]. Des interactions additionnelles peuvent exister entre
les sites acides de la surface du catalyseur et la molécule de H2O et/ou d´autres bases
fortes type Lewis communément présentes dans l´eau. Dans ce cas, il y aura une
compétition entre l´ozone et ces bases pour la surface du solide, raison pour laquelle la
présence de ces bases est un facteur fondamental dans l´ozonation catalytique. A cause de
l´incertitude sur le fait que l´ozone soit ou non une base forte, il convient de rappeler sa
structure de résonance (Figure I.16, § I.3.2.2) : comme il y a une grande densité
électronique sur un des atomes d´oxygène, ce qui fait que l‘ozone présente la
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
77
caractéristique d‘une base forte, il peut y avoir une grande affinité pour les sites acides de
Lewis à la surface des oxydes métalliques.
Le procédé de catalyse hétérogène est influencé par différents phénomènes chimiques et
physiques tels que : le transfert de masse, la fluidodynamique du système, la surface du
solide, la cinétique de réaction, la température, le pH de la solution, la composition de
l´eau et les propriétés du polluant à traiter. Les réactions peuvent se faire dans la phase
aqueuse mais aussi à la surface du catalyseur. Les deux étapes principales en phase
aqueuse sont : la dépendance du pH dans la décomposition de l´ozone et l´oxydation des
composés organiques par les radicaux hydroxyle. Il ne faut pas laisser de côté le fait que
l'ozone peut réagir aussi directement avec le polluant organique. Les réactions à la
surface catalytique peuvent se faire en plusieurs étapes : l´adsorption, la réaction de
décomposition de l´ozone, la réaction d´oxydation à la surface du solide et le processus
de désorption. L´adsorption est influencée par les propriétés du catalyseur comme la
surface, le volume poreux et les sites actifs à la surface. En plus, la charge à la surface
catalytique est liée largement au pH de la solution, car elle aura un effet sur le pHPZC (pH
quand la charge est égal à zéro) qui est un facteur important dans le comportement du
catalyseur, comme l‘a déjà montré Kasprzyk-Hordern et al. [(2003)]. La structure du
polluant est aussi un paramètre à prendre en compte (pKa, polarité, poids moléculaire et
groupe fonctionnel) car elle va déterminer son affinité pour la surface du catalyseur. Tous
ces paramètres interviennent dans le mécanisme d´ozonation catalytique.
I.3.3.4 Principaux paramètres qui interviennent dans le procédé d´ozonation
catalytique
Comme nous avons mentionné précédemment, plusieurs paramètres chimiques et
physiques peuvent affecter le mécanisme d´ozonation catalytique. Cependant, comme
nous avons étudié surtout l´influence des variables chimiques comme : le pH, la présence
de composés inorganiques en solution (carbonates et bicarbonates) et la présence de
matière organique naturelle (ces paramètres ont été déjà abordés au cours de la section
I.3) nous ne mentionnerons, dans cette partie, que les effets les plus remarquables de ces
variables.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
78
I.3.3.4.1 Effet du pH de la solution
Le pH de la solution peut affecter l´ozonation catalytique de deux manières :
i) Il peut augmenter ou diminuer la décomposition directe de l´ozone en solution.
ii) Il peut aussi produire des changements à la surface du solide qui éventuellement
pourraient améliorer ou non la décomposition de l´ozone.
Comme nous l‘avons déjà décrit (voir § I.2.2.2), l´ozone se décompose plus efficacement
à pH basique grâce à la présence des ions OH- qui favorisent la production du radical
HO2• (équation I.25). Ce radical va réagir à grande vitesse avec l´ozone pour produire
HO• (équation I.28). Cette étape est fondamentale pour la décomposition de O3.
En ce qui concerne le catalyseur, selon la valeur de pH, il y aura une charge positive ou
négative à la surface du solide (équation I.36), ce qui va jouer un rôle très important dans
d´adsorption des composés présents en solution et par conséquence dans le mécanisme de
décomposition de l´ozone.
Les oxydes métalliques sont capables d´échanger des ions selon la capacité des groupes
hydroxyle à la surface à se protoner ou à se dissocier (équations I.35 et I.36,
respectivement). Cela dépend du pH de la solution et du pHPZC. Il y a en effet, un rapport
direct entre le pHPZC et la capacité d´adsorption de n´importe quel solide adsorbant.
L´adsorption de cations est facilitée à pH > pHPZC, alors que l´adsorption anionique est
privilégiée à pH < pHPZC [Nomanbhay et al. (2005)]. Le pHPZC dépend des constantes
d´ionisation (équations I.35 et I.36) et peut être décrit d´après [Kasprzyk-Hordern et al.
(2003)] :
𝑝𝐻𝑃𝑍𝐶 = 0,5 (𝑝𝑘1𝑖𝑛𝑡 + 𝑝𝑘2
𝑖𝑛𝑡 ) (I.43)
Par son effet sur l´adsorption qui joue un rôle prépondérant dans le mécanisme de
décomposition de l´ozone, le pH constitue donc un paramètre très important dans les
études des systèmes catalytiques qui ont lieu en phase hétérogène.
I.3.3.4.2 Effet de la présence de composés inorganiques (carbonates et bicarbonates)
Il est bien connu que l´eau usée ou l´eau potable contiennent fréquemment des composés
inorganiques naturels. Les carbonates et bicarbonates sont connus comme des ions qui
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
79
piègent des radicaux [Hoigné et al. (1985)] ce qui affecte fortement les réactions
radicalaires. Cet effet est plus grand pour l´ion carbonate (CO32-
) que pour le bicarbonate
(HCO3-) comme en témoignent les constantes de réaction avec les
OH : kCO3
2− = 3,9 × 108
M−1
s−1
, kHCO3− = 8,5 × 10
6 M
−1 s
−1 [Acero et al. (1998)]. Cependant, à pH neutre, le
carbone inorganique existe plutôt sous forme de bicarbonates (Figure I.19) qui ont une
concentration typique dans les eaux souterraines et de surface de 50 et 200 mg L-1
[Ma et
al. (2000)].
Figure I.19. Effet du pH sur l´existence des différents composés carbonatés en solution.
Les ions bicarbonate et carbonates peuvent réagir avec les HO, ce qui leur donne un rôle
de piégeur [Hoigné (1997), Acero et al. (1998)]. Ces réactions avec les HO produisent
des radicaux HCO3• y CO3
•− (équations I.31 et I.32, respectivement) qui peuvent aussi
participer au processus d´oxydation. Mais ils sont beaucoup plus sélectifs que le HO•, car
ils ont une vitesse de réaction beaucoup plus lente que les radicaux hydroxyle, en
particulier avec les micropolluants organiques [Hoigné (1998)]. Par exemple, certains
auteurs ont rapporté que l´effet piégeant du bicarbonate produit des intermédiaires qui
arrêtent la réaction en chaîne radicalaire, ralentissant de cette manière le processus
oxydatif [Hoigné (1998)]. D´autres auteurs ont publié que, dans certains cas, l´ion
bicarbonate pourrait initier la décomposition de l´ozone, améliorant le processus
d´oxydation (par exemple système d´oxydation O3/H2O2) [Acero et al. (1998)].
Comme la concentration de bicarbonate dans l´eau (mg L-1
) est considérablement
supérieure à celle du polluant (μg L-1
), on peut s‘attendre à ce que que le HCO3- soit un
consommateur important de HO.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
80
I.3.3.4.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)
La matière organique naturelle existe dans tous les types d´eaux naturelles et est mesurée
par le carbone organique total dissous (COT). Certains de ces composés peuvent être
responsables de la coloration de l´eau, des mauvaises odeurs, du mauvais goût et en plus
ils peuvent contribuer au développement microbien. D´un autre côté, la présence de
MON peut affecter les procédés de traitement des matières en suspension par
coagulation/floculation ou la désinfection. Ils peuvent aussi colmater les membranes
utilisés dans certains procédés, ou bloquer les sites actifs dans le charbon actif, ou réduire
l´efficacité d‘adsorption sur les matériaux catalytiques, etc. [Fabris et al. (2008)]. La
MON contenue dans l´eau potable peut se séparer en deux groupes :
- les composés non humiques comme les aminoacides, les hydrocarbures, les glucides,
la graisse, les cires, les résines, les acides de faibles poids moléculaire, etc.;
- les composés humiques hétérogènes plus complexes.
Il n´est pas toujours facile de différencier les deux types de composés car on peut avoir
un composé non humique comme les glucides qui font partie des composés humiques
hétérogènes complexes [Fabris et al. (2008)]. Pour cette raison, il convient de prendre en
compte la MON comme un mélange de composés organiques présent dans l´eau.
La concentration de MON dans l´eau naturelle varie entre 0,2 et 10 mg L-1
[Lenntech
(2009)] et sa contribution sur le procédé d´ozonation catalytique peut être positive ou
négative, selon deux paramètres fondamentaux : les caractéristiques du polluant
organique à traiter et le catalyseur utilisé. La matière organique naturelle se comporte
comme un polluant qui peut s´oxyder, donc elle consommera aussi les agents oxydants
présents dans le milieu. La MON peut être oxydée par l‘ozone par deux réactions [Von
Gunten (2003)] :
- Par réaction directe avec l´ozone (équations I.44 et I.45), grâce à la présence de
doubles liaisons, de noyau aromatiques activés, d‘amines et de sulfures.
- Par réaction indirecte avec les radicaux hydroxyle produits à partir de l´ozonation
catalytique.
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
81
O3 + NOM1 NOM1 (Oxidée) (I.44)
O3 + NOM2 NOM2+
+ O3-
(I.45)
Pi et al. (2005) ont proposé une voie générale pour la décomposition de l´ozone en
présence d´un composé organique, avec toutes les variables décrites précédemment
(Figure I.20).
Figure I.20. Réaction en chaîne de composés aromatiques avec l´ozone aqueux.
A = Composé aromatique; S = Piégeant, P-P‘ = produits d´oxydation.
Dans la figure I.20 il est possible d‘identifier les trois étapes de réaction : initiation,
propagation et inhibition.
- Initiation : La réaction entre l´ion OH- et l´ozone conduit à la formation du radical
HO2 ce dernier étant en équilibre avec O2
- qui est transformé en radicaux HO
ce qui
initie la réaction en chaîne.
- Propagation : Les radicaux HO, ou dans certains cas l´ozone dissous, réagissent avec
le noyau aromatique en produisant des oléfines qui par réaction avec le O3 produisent
H2O2. Une partie de ce peroxyde d´hydrogène est dissocié pour donner HO2- qui va
accélérer la décomposition de l´ozone (ligne pointillé).
- Inhibition : Plusieurs composés organiques et inorganiques consomment des radicaux
HO donc, s´il y a une quantité suffisante de ces composés qui piègent HO
, le clivage
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
82
du noyau aromatique sera affecté et il y aura une diminution de la production
d´oléfines. Par conséquence il y aura un ralentissement de la décomposition de
l´ozone, ce qui arrête la contribution des composés aromatiques dans le système.
Les HO, moins sélectives que le O3, réagiront avec plusieurs molécules qui font partie de
la MON (équations I.46-I.49).
HO + NOM3 NOM3
+ OH
- (I.46)
NOM3 + O2 NOM3
+ + O2
- (I.47)
HO + NOM4 NOM4
+ H2O (I.48)
NOM4 + O2 NOM4-O2
- (I.49)
La réaction des radicaux avec la MON peut avoir deux effets sur la stabilité de l´ozone.
Lorsque la MON réagit avec les HO (k ≈ 2,5 x 10
4 mg L
-1, [Hoigné (1998)]), une
fraction de la MON conduit à la production de radicaux organiques (équation I.46). La
réaction suivante de ces radicaux avec le dioxygène produira les radicaux O2-
(anion
superoxyde, équation I.47) qui réagit rapidement avec l´ozone pour produire des radicaux
hydroxyle (équation I.27). Cette séquence de réaction fait partie de l‘étape de propagation
et contribue à la décomposition de l´ozone. Cette réaction en chaîne peut être interrompue
par certains composés présents dans la MON qui peuvent piéger le radical O2-
(équation
I.48 et I.49).
En prenant en compte les réactions entre la MON et le O3, la MON et les HO, les oxydes
métalliques et le O3 et même entre les HO et le HCO3
-, l´influence qu‘aura la MON dans
le procédé d´ozonation catalytique dépendra de plusieurs facteurs comme par exemple :
l´interaction O3/catalyseur, la vitesse de réaction entre le O3 et/ou les OH avec le
polluant, la présence de composés qui piègent le O2-
ou le OH, etc.
I.3.4 Aspects cinétiques
La cinétique de réaction des composés organiques avec l´ozone a été déterminée pour une
centaine de composés différents. [Hoigné et al. (1983 I et II), Neta et al. (1988), Yao et
al. (1991)]. Le tableau I.15 donne un résumé des cinétiques d´oxydation de plusieurs
composés organiques avec l´ozone, à température ambiante [Von Gunten (2003)]. La
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
83
durée de vie moyenne de ces composés est donnée en fonction de la réaction avec l´ozone
(concentration de O3 = 1 mg L-1
) à pH = 7.
Tableau I.15. Cinétique d´oxydation de certains composés organiques avec l´ozone et les
radicaux hydroxyle, à température ambiante.
Composés kO3 (M-1
s-1
) t1/2a kHO (M
-1 s
-1)
Herbicides
Atrazine 6 96 min 3 x 109
Alachlor 3,8 151 min 7 x 109
Carbofurane 620 56 s 7 x 109
Dinoseb 1,5 x 105 d 0,23 s 4 x 10
9
Endrine < 0,02 > 20 b 1 x 109
Solvants Chloroéthène 1,4 x 10
4 2,5 s 1,2 x 10
10
Cis-1,2-dichloroéthène 540 64 s 3,8 x 109
Trichloroéthène 17 34 min 2,9 x 109
tetracloroéthène < 0,1 > 4 b 2 x 109
Chlorobenzène 0,75 13 h 5,6 x 109
p-dichlorobenzène << 3 >> 3 5,4 x 109
Aditifs de carburants Benzène 2 4,8 h 7,9 x 10
9
Toluène 14 41 min 5,1 x 109
o-Xylène 90 6,4 min 6,7 x 109
MTBE 0,14 2,8 b 1,9 x 109
t-BuOH ≈ 3 x 10-3
133 b 6 x 108
Ethanol 0,37 26 h 1,9 x 109
Désinfection de sous-produits Chloroforme ≤ 0,1 ≥ 100 h 5 x 10
7
Bromoforme ≤ 0,2 ≥ 50 h 1,3 x 108
Iodoforme < 2 > 5 h 7 x 109
Produits pharmaceutiques Diclofenac ≈ 1 x 10
6 33 ms
c 7,5 x 10
9
Carbamazépine ≈ 3 x 105 0,1 s
c 8,8 x 10
9
Sulfaméthoxazole ≈ 2,5 x 106 14 ms
c 5,5 x 10
9
17-éthinylestradiol ≈ 7 x 109 5 s
c 9,8 x 10
9
aEstimé pour 1 mg L
-1 de O3
bVitesse de réaction observée à pH 2 [Hoigné et al.(1983 II)]
cForme le plus réactive
dConstante de réaction pour la forme déprotonnée (pKa = 4,5)
Les constantes d´oxydation de micropolluants naturels et anthropogéniques sont celles
d´une cinétique de réaction du second ordre par rapport à l´ozone et aux radicaux
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
84
hydroxyle [Von Gunten (2003)]. Dans le tableau I.15 on observe une grande variation
entre les vitesses de réaction des polluants avec l´ozone (de l´ordre de 10-3
pour le
terbutanol à 109 pour le 17-éthinylestradiol), alors que cette différence est beaucoup
plus faible dans le cas des radicaux OH, ce qui montre sa grande capacité d´oxydation.
Par conséquent, le procédé d´oxydation par l‘ozone est plus sélectif que celui des
radicaux hydroxyle et la cinétique de réaction sera liée aux caractéristiques du polluant
I.3.4.1 Cinétique de réaction de l´ozone
A partir des données du tableau I.15 on peut remarquer :
- Les constantes de vitesse de la dégradation des herbicides par le O3 sont très
variables : certains sont de l´ordre de 10 M-1
s-1
et d´autres vont jusqu´à 105 M
-1 s
-1.
Par contre, les constantes de vitesse de la dégradation par OH sont du meme ordre.
Ce qui montre la non sélectivité de ce radical en comparaison de O3 qui est très
sélectif. La réactivité la plus faible est celle de l´endrine, qui est un composé cyclique
avec des substituants chlorés. La présence de chlore entraîne une moins grande
disponibilité des électrons sur la double liaison, par conséquent, la molécule est plus
stable face à l´ozone. Les autres herbicides sont constitués par de noyaux aromatiques
avec des hétéroatomes substitués (par exemple, l´azote dans le cas de l´atrazine). Les
vitesses de réaction de l´atrazine et l´alaclor (très faibles) et du carbofurane (vitesse
de réaction la plus élevée) sont dominées par la présence des groupes amino
secondaires sur le noyau aromatique. La réactivité du dinoseb est due à sa structure
phénolique.
- Pour les solvants on constante que les constantes de vitesse de réaction avec O3
diminue d‘un facteur 10 pour chaque chlore substitué, ce qui montre les limitations de
l´utilisation de l´ozone pour le traitement de polluants très chlorés.
- En ce que concerne les additifs carburants, on peut voir que la réactivité du benzène,
du toluène et du xylène (BTX) avec l´ozone est de plus en plus élevée à mesure
qu´augmente la présence de groupes méthyle comme substituants. Alors que le
benzène est pratiquement inerte face à l´ozone, le xylène montre une grande
réactivité. Le groupe méthyle a un effet contraire au groupe chlore. Dans ce cas, les
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
85
groupes donneurs d´électrons (groupe méthyle par exemple) vont favoriser la réaction
avec l´ozone, alors que les groupes attracteurs (chlore par exemple) diminueront la
réactivité du système. Par exemple, le méthoxybenzène est 145 fois plus réactif que le
benzène, alors que le nitrobenzène n´est que 0,05 fois plus réactif [Hoigné et al. (1983
I)]. Le nombre de noyaux aromatiques dans le système a aussi une influence sur la
réactivité de l´ozone. Par exemple, le naphtalène et le phénanthrène réagissent
respectivement, 1500 [Hoigné et al. (1983 I)] et 10000 [Trapido et al. (1994)] fois
plus vite que le benzène. Le méthyltertbutyléther (MTBE) et le terbutanol (t-BuOH)
(utilisés comme additifs pour la formulation de carburants) ont une réactivité faible
face à l´ozone, ce qui est caractéristique des hydrocarbures saturés et en particulier
pour les groupes éthers [Hoigné et al. (1983 I)]. L´éthanol, qui est aussi utilisé dans
certains cas comme additif de carburants, a une faible réactivité avec l´ozone.
- Par rapport aux produits pharmaceutiques, le diclofénac a un groupe amino et la
carbamazépine une double liaison. Ces deux composés ont une grande réactivité face
à l´ozone. Les deux autres produits (Sulfaméthoxazole et 17-éthinylestradiol) ont
aussi des substituants dans leurs structures (une aniline et un phénol, respectivement),
ils réagissent donc facilement avec l´ozone. Tous ces composés sont donc facilement
dégrader par le O3.
En prenant en compte cette information, on peut dire de manière générale que l´oxydation
de micropolluants en présence d´ozone est seulement efficace pour des composés qui
contiennent des groupes amino, des doubles liaisons ou des systèmes aromatiques. La
présence de groupes attracteurs d´électrons comme le Cl ou le NO2 va diminuer la
réactivité de l´ozone, alors que les groupes donneurs comme le CH3 ou le OCH3
augmenteront la réactivité du système.
I.3.4.2 Cinétique de réaction des radicaux hydroxyle
En ce qui concerne la cinétique de réaction du radical OH, on peut voir sur le tableau
I.15 que la variation des constantes de vitesse de réaction est beaucoup plus faible par
rapport à celles des réactions avec l´ozone. En outre, tous les composés organiques
montrent une grande vitesse de réaction, ce qui permet de dire que la dégradation des
polluants organiques avec les HO devrait être très efficace. Cependant, il faut rappeler
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
86
qu´il y a certains paramètres dans le système d´oxydation qui sont capables de piéger les
radicaux, ce qui aura une influence importante dans le processus de dégradation (§
I.2.3.4).
I.4 CARACTERISATION PHYSICO-CHIMIQUE
I.4.1 Résonance magnétique nucléaire à l´état solide (ss-RMN)
La résonance magnétique nucléaire est une des techniques les plus puissantes pour
élucider la structure de composés moléculaires par la caractérisation des déplacements
chimiques, ainsi que les couplages et les intensités relatifs des pics de résonance.
Contrairement aux spectres en solution, les signaux des spectres à l´état solide sont
beaucoup plus larges et présentent donc une moins bonne résolution. Pour améliorer cette
résolution, il faut connaitre les interactions nucléaires comme : les interactions de
Zeeman, les interactions dipolaire, les interactions de déplacement chimique, le couplage
spin-spin et les interactions quadripolaires.
Pour obtenir les spectres le plus fins possibles des échantillons solides cristallins, on a
introduit la technique de rotation d´angle magique. On peut observer sur la figure I.21
que l´échantillon tourne à 55° et 44´ par rapport au champ magnétique extérieur appliqué.
Dans ces conditions, le terme 1-3cos2θ est nul et donc la distorsion à cause des
interactions dipolaires est nulle. Cet angle de rotation est connu comme angle magique
(MAS-NMR pour ses sigles en anglais). De plus, si on tourne suffisamment vite,
plusieurs kHz selon le noyau que l´on étudie, le recouvrement des déplacements
chimiques sont réduits au minimum et les pics seront plus fins.
Figure I.21. Technique MAS-NMR
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
87
L´utilisation de la technique de MAS-NMR de 29
Si et 27
Al s´est avérée très importante
pour les études d´aluminosilicates et de zéolithes. En effet, le nombre d´électrons du Si et
de Al sont très similaires, on ne peut donc pas les différencier par diffraction de rayons X.
Ils peuvent être étudiés par diffraction de neutrons, mais c´est une technique très chère et
très peu accessible. C´est pour cela que le RMN du solide à angle magique a été une
technique très utile. Dans la figure I.22 on a un exemple d´un spectre de RMN d´angle
magique de 29
Si dans le cas d´une zéolithe (ZK-4).
Figure I.22. ´Spectre MAS-NMR de
29Si d´une zéolithe (ZK-4)
On peut observer la présence de 5 bandes qui correspondent au Si tétraédrique (avec
l´oxygène) et dans lesquels les atomes voisins peuvent être : 4Al, 3Al 1Si, 2Al 2Si, 1Al
3Si, 4Si. De nombreuses études ont confirmé la très faible probabilité de la présence de
groupement Al-O-Al (règle de Lowenstein), car ils ne sont pas favorables
énergétiquement [Tielens et al. (2000)]. Donc, si les atomes de Al peuvent se diluer dans
le réseau cristallin, sans liaisons entre-eux, il y aura une structure plus stable [Fyfe et al.
(1991), Hunger (1996), Okada et al. (2006), Li et al. (2008), Zhu et al. (2008)].
I.4.2. Spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS)
La spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS) est la méthode la plus utilisée
dans l´actualité, grâce à la grande quantité d´information qu´elle donne et la flexibilité
pour analyser une grande variété d´échantillons. Avec une analyse simple de XPS il est
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
88
possible d´obtenir une information qualitative et quantitative sur tous les éléments
présentent dans la surface, sauf le H et le He. On peut aussi avoir des détails sur la
chimie, la distribution et la morphologie de la surface. De plus, on peut obtenir des
informations sur la structure et le degré d´oxydation des éléments étudiés.
Pour connaître la technique de XPS il est nécessaire de comprendre l´effet
photoélectrique et de photoémission. Quand un photon se trouve avec un atome, on a
plusieurs possibilités :
i) Que le photon traverse l´atome sans aucune interaction.
ii) Que le photon soit diffusé en perdant une partie de son énergie.
iii) Que le photon soit absorbé et il peut y avoir alors émission d´un électron de
l´atome.
Le procédé (ii) (Figure I.23) est connu comme ―compton scattering‖ [Christillin (1986)]
et peut être important dans les processus de haute énergie, alors que le procédé (iii)
(Figure I.24) est essentiel dans la technique de XPS. Quand un photon est émis avec une
énergie supérieure à l´énergie de la liaison entre l´électron et l´atome (EB), il y a
photoémission. Le processus de photoémission est extrêmement rapide (10-16
secondes)
et peut être décrit en utilisant l´équation I.50 (Equation d´Einstein) :
𝐸𝐵 = − 𝐾𝐸 (Ecuación I.50)
Où EB est l´énergie de la liaison de l´électron dans l´atome, hν est l´énergie de la source
de rayons X et KE est l´énergie cinétique de l´électron détecté et qui est mesurée par le
spectromètre XPS. La valeur EB permettra d´obtenir l´information concernant les atomes
présents sur la surface du solide.
Figure I.23. Effet ―compton scattering‖
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
89
Figure I.24. Effet photoélectrique
Il faut signaler que les photoélectrons produits en XPS ne sont pas capable de traverser
plus de 10 à 50 Ǻ d´un solide, par conséquent le XPS concerne les études de la surface.
I.4.3. Surface spécifique (Analyse Brunauer- Emmett-Teller (BET))
La technique de Brunauer, Emmet et Teller (méthode BET) [Brunauer et al. (1938)] est
très connue et largement utilisée pour la caractérisation de la textural des matériaux
catalytiques, des adsorbants, etc. Il s´agit de l´adsorption physique de gaz à une
température proche de sa condensation, ce qui permet d´obtenir une information sur la
surface spécifique du matériau. L´équation classique de ces mesures est la suivante :
𝑃
𝑉𝑎𝑑𝑠 (𝑃−𝑃𝑜)=
1
𝑉𝑚𝐶+
𝐶−1
𝑉𝑚𝐶.𝑃
𝑃𝑜 (I.51)
Où P est la pression partielle du gaz qui s´adsorbe, Po est pression de vapeur du gaz à la
température d´adsorption, Vm est le volume du gaz adsorbé quand il y a la monocouche,
C est la constante qui dépend de la température de condensation et de l´adsorption du gaz
et Vads est le volume de gaz adsorbé à la pression P.
Si on a les données qui correspondent à la formation initiale de la monocouche, la courbe
de P/Vads(P-Po) en fonction de P/Po donnera une droite (selon l´équation I.51). On
obtiendra ainsi les valeurs de C et Vm avec respectivement la pente et l´ordonnée à
l´origine. Lorsque le volume de la monocouche est connu, la surface spécifique est
donnée par l´équation I.52 :
𝑆𝑔 = 𝑉𝑚 .𝑁.𝐴𝑚
𝑀.𝑔 (I.52)
CHAPITRE I Mise au point bibliographique
90
Où N est le nombre d´Avogadro, M est le volume molaire, Vm est le volume de gaz
adsorbé quand la monocouche est atteint, g est la masse de l´échantillon, Am est la place
occupée par la molécule adsorbée qui peut être calculé en associant l´état adsorbé à l´état
liquide (dans le cas de l´azote, par exemple, Am = 0,162 nm2 à la température de
condensation (-196 ºC ó 77K) selon l´IUPAC.
Dans un solide poreux, aux pressions inférieures à la pression de vapeur, le vapeur peut
se condenser dans les pores (selon sa taille) après la formation de la monocouche. Les
données expérimentales du volume adsorbé en fonction de la pression relative permettent
de déterminer la distribution poreuse de l´adsorbant.
I.4.4 Spectroscopie d´énergie dispersive de rayons X (EDS)
La spectroscopie d´énergie dispersive de rayons X (EDS) est une technique versatile,
rapide et non destructive relativement récente, qui permet d´analyser de nombreux
éléments chimiques in situ. Les limites de détection de cette technique atteint jusqu‘´à
0,002% (20 ppm).
L´EDS utilise l´émission de fluorescence produite par excitation d´un échantillon par les
radiations X. La radiation X initiale expulse des électrons des couches intérieurs de
l´atome et donc les électrons des couches extérieures vont occuper les sites libres. Cette
transition engendre un excès d´énergie qui se dissipe sous forme de photons : ce que l´on
appelle rayons X fluorescents ou secondaires. Cette radiation est une caractéristique de
chaque élément chimique ce qui permet l´identification des éléments contenus dans un
échantillon, si on connaît l´énergie entre les orbitales atomiques impliqués dans la
transition électronique (longueur d´onde).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
91
CHAPITRE II : Traitement de composés
organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
92
II TRAITEMENT DE COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS EN PRESENCE
DE ZEOLITHES, SOUS IRRADIATION UV-V (172 nm) ET UV (308 nm).
II.1 INTRODUCTION
Les composés organiques volatiles (COV) provenant de sources diverses (industrie de la
peinture et des solvants, des plastiques, de la pétrochimie, de l´industrie des
hydrocarbures, de l´industrie automobile, etc.), sont les principaux responsables de la
pollution atmosphérique. Pour les concentrations élevées en COV, la seule solution
possible est de les adsorber sur un matériau poreux et de procéder à un traitement
ultérieur pour régénérer le solide [Le Cloirec (1998) et Teller (2000)]. Depuis 20 ans, les
techniques de dégradation des polluants organiques gazeux ont fait des progrès, en
particulier dans l´application des méthodes photochimiques qui font partie des procédés
d´oxydation avancés (POA). Parmi ces procédés, la photocatalyse avec le dioxyde de
titane (TiO2) seul ou déposé sur de matériaux poreux comme SiO2, les zéolithes et le
charbon actif a été étudiée par plusieurs auteurs [Monneyron (2003), Hashimoto et al.
(2005)].
L´utilisation des zéolithes comme support des catalyseurs est intéressante, étant donné la
forte capacité d´adsorption de ces supports et leur stabilité structurale et thermique. Les
zéolithes qui possèdent la structure faujasite (zéolithe Y (Si/Al > 1,5) et X (Si/Al 1,5))
sont très utilisées dans diverses applications dans l´industrie. Ces zéolithes ont été surtout
utilisées en simple catalyse et dans les procédés d´adsorption et de séparation de
composés organiques. Elles ont été utilisées comme supports de photocatalyseurs dans le
traitement de l´eau [Mogyoroshi et al. (2002), Chen et al. (2002), Kasahara et al. (2004),
Inamaru et al (2004 et 2006), Paz (2006), Chiyoda et al. (2006)] mais beaucoup moins
pour le traitement de l´air [Monneyron et al. (2003), Kosuke et al. (2009)]. Certains
auteurs ont présenté les zéolithes comme des photocatalyseurs mais cette activité était
due à la présence +d´oxyde de fer contenu dans la zéolithe et non à la zéolithe elle-même.
Il s´agit des travaux de Kato et al. (2002) qui a utilisé la zéolithe HZMS-5 et la modernite
type H dans le cas de la transformation non oxydative du méthane sous irradiation entre
200 et 270 nm. Yan et al. (2004) ont utilisé des zéolithes HZSM-5 commerciales dans
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
93
l´oxydation de composés organiques gazeux (l´éthylène et le bromométhane) en irradiant
à 254 nm.
Dans notre groupe, nous avons étudié les effets des irradiations à 172 nm sur la
régénération de zéolithes commerciales qui étaient saturées par adsorption de COV
aliphatique (1-butanol et méthyléthylcétone) [Monneyron et al. (2003)]. Dans tous les
cas, nous avons obtenu une minéralisation complète des COV pour une concentration de
5 g m-3
. De plus, il a été possible de récupérer entièrement la capacité d´adsorption des
zéolithes étudiées.
Dans ce travail, nous avons voulu étudier l´effet des radiations UV-V à 172 nm au cours
de la dégradation des effluents gazeux contenus dans deux types de zéolithes : la faujasite
Y (DAY) et la zéolithe ZSM-5 (DAZ). Outre la recherche des conditions de
minéralisation des COV, nous avons voulu étudier le rôle éventuel de la zéolithe elle-
même au cours du processus d´adsorption ainsi que le maintien ou pas de sa capacité
d´adsorption. Nous avons étudié deux types de polluants modèles à l´état gazeux : le
toluène et le benzène comme modèles de polluants aromatiques et le 1-butanol comme
modèle polluant aliphatique.
De plus, nous avons comparé la photolyse et la photocatalyse en déposant du TiO2 sur les
zéolithes par la méthode sol-gel. Dans ce cas, les expériences ont été effectuées en
continue en utilisant : une lampe à excimère au xénon (qui émet une irradiation à 172 nm)
et une autre lampe à excimère au XeCl (qui émet à 308 nm). L´effluent gazeux a été
analysé en continu à la sortie du photoréacteur par chromatographie gazeuse (GC) et
spectroscopie infrarouge (FT-IR). L´effet des radiations sur des zéolithes a été étudié par
RMN du solid (RMN-ss), par spectroscopie dispersive de rayons X (EDS), par
spectroscopie photoélectronique aux rayons X (XPS), para analyse Brunauer-Emmett-
Teller (BET) et par spectroscopie de masse (GC-MS).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
94
II.2 PARTIE EXPERIMENTALE
II.2.1 Matériaux et produits chimiques utilisés
Le toluène (99 %), le benzène (99 %) et le 1-butanol (99,5 %) ont été fournis par
Aldrich. Les zéolithes commerciales utilisées (granules de 2 mm d´épaisseur sur 5 mm de
longueur) proviennent de Degussa. Ces granules ont été préparés à partir de
microcristaux de zéolithes compactées avec 20 % d´argile. Les caractéristiques
principales de ces zéolithes sont données dans le tableau II.1.
Tableau II.1. Caractéristiques principaux des zéolithes utilisées.
Symbole Structure Cristalline
(Structure poreuse)
Volume
Poreux
(cm3 g
−1)
Diamètre des
canaux
(Å)
Surface
spécifique
(m2 g
−1)
DAY Faujasita Y (α-cage) 0.37 7.4 680
DAZ ZSM-5
(canales
interconectados)
0.17 5.6 331
Le dépôt de TiO2 a été effectué à partir d´un gel de TiO2. Ce gel a été préparé suivant une
méthode mise au point au laboratoire [Benoit-Marquié (1997)]. Nous avons utilisé le
butoxyde de titane IV(99%) et de la 2,4-pentadionne (99%) provenant de Aldrich.
L´éthanol absolu ACS pour analyse (RPE) vient de Carlos Ebra.
II.2.2 Expériences d´adsorption/irradiation en phase gaz
II.2.2.1 Montage expérimental
Une des problèmes que l´on doit résoudre quand on travaille en phase gaz est d´obtenir
une concentration stable dans le temps du polluant, surtout aux concentrations
relativement faibles que nous utilisons et qui correspondent aux concentrations que les
industriels ont des difficultés à traiter. C´est la raison pour laquelle nous avons utilisé la
technique des cellules de diffusion [Namiesnik (1984)].
Dans ce travail, les expériences de dégradation photochimique en continu ont été
réalisées à l‘aide du montage représenté par le schéma de la Figure II.1. Il permet de créer
en continu un courant d‘air pollué par un COV de concentration définie et stable, de
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
95
l‘irradier, et de réaliser le suivi analytique de la réaction par chromatographie gazeuse
(GC) et spectrophotométrie Infra-Rouge (IR).
Figure II.1. Schéma général du montage photochimique (1: Mélange N2/O2; 2:
Débitmètre; 3: Bain thermostaté; 4: COV liquide; 5: Cellule de diffusion; 6: Source
électrique; 7: Photoréacteur annulaire équipé avec la lampe (UV-V ou UV selon le cas) ;
8: Chromatographe en phase gaz; 9: Spectromètre infrarouge
La génération de l‘air pollué s‘effectue grâce à une cellule de diffusion (5) plongée dans
un bain thermostaté régulé à 0,1 °C par un thermoplongeur Polystat 33 (3). Le débitmètre
massique (2) utilisé est de Brooks® 5850S équipé d‘une régulation électronique Brooks®
0152. A température ambiante et pression atmosphérique, il est utilisé dans la gamme 10–
50 mL.min-1
. L‘air pollué parcourt le réacteur annulaire (7) et traverse le lit de catalyseurs
situé à l´entrée du réacteur (1 cm d´hauteur). Des robinets trois voies (symbole ‗o‘ sur la
Figure 1) permettent de court-circuiter indépendamment la cellule et le réacteur. Les
différents éléments du montage sont reliés entre eux par des tubulures non poreuses, non
adsorbantes, connectées par des raccords SVL Swagelock®. L‘effluent de sortie balaie en
continu la boucle d‘injection du chromatographe (8), et il peut aussi être connecté à un
spectrophotomètre Infra-Rouge (9).
Le chromatographe utilisé est un CHROMPACK 9001 équipé d‘un détecteur à ionisation
de flamme 901A ; l‘acquisition et le traitement des données se fait par le logiciel
Chrompack Maestro 1.0. Les caractéristiques de fonctionnement sont résumées dans le
tableau II.22.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
96
Tableau II.2. Paramètres principaux de fonctionnement du chromatographe phase gaz
Colonne CP-Sil-5-CB Température
Type et diamètre: Capillaire / 0,32 mm Détecteur: 300 C
Longueur: 25 m Four: 40 C (5 min)
Epaisseur du film: 1,2 m Puis 20 C / min jusqu´à 200 C (2 min)
Boucle: 2,5 mL Boucle: 120 C
Perte de charge colonne: 40 kPa Injecteur: 250 C
Le spectrophotomètre Infra-Rouge à Transformée de Fourier (FTIR) utilisé est un
PERKIN ELMER 1760-X, équipé d‘une cuve à gaz de 10 cm de longueur à fenêtres en
BaF2 transparentes entre 1000 et 4000 cm-1
. Les analyses effectuées sont qualitatives.
L‘acquisition des spectres permet de remonter aux fonctions chimiques des sous-produits
de la photocatalyse, ou bien de suivre leur évolution au cours du temps.
II.2.2.2 Production d´air pollué
La génération de l‘air pollué en composés organiques est effectuée ici par la technique
des cellules de diffusion [McKelvey et Hoelscher (1957)] qui nécessite un étalonnage
après le calcule de la cellule. Parmi les diverses possibilités, cette méthode a été choisie
car elle permet de travailler dans une large gamme de concentration, pour de faibles
débits, avec une grande précision et une grande stabilité au cours du temps. Fondée sur la
loi de Fick, cette technique est basée sur la dilution de la vapeur d‘un liquide diffusant
vers un espace balayé par le gaz vecteur.
Le montage expérimental est constitué d‘un erlenmeyer contenant le composé sous forme
liquide (3), régulé en température (1), relié à un ballon par un tube capillaire (2). Ce
ballon est traversé par le courant de gaz de dilution (4), ici de l‘air, qui se charge ainsi en
composé de façon régulière et homogène. Le schéma de l‘installation est détaillé dans la
figure II.2.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
97
Figure II.2. Schéma d‘une cellule de diffusion en fonctionnement
La régulation de la concentration de COV se fait en ajustant la température du bain et le
débit massique pour une cellule donnée. En effet, les côtes du capillaire entrent
également dans l‘équation théorique d‘Altshuller (Debbrecht, 1979) permettant d‘estimer
le débit de diffusion Qm :
Qm = D1/2MP
RT.
As
lln
P
P−Po (II.1)
Avec :
Qm: débit massique (kg. s-1
)
D1/2: coefficient de diffusion du polluant gazeux (1) dans le gaz de dilution (2) (m².s-1
)
M: masse molaire de la vapeur polluante (g.mol-1
)
R: constante des gaz parfaits (8,3145 J.mol-1
.K-1
)
T: température (K)
P: pression dans la cellule de diffusion, généralement 1 atm(=101325 Pa) (Pa)
As: aire de la section du tube capillaire (m²)
l: longueur du tube de diffusion (m)
po: tension de vapeur du composé diffusant, à la température T (Pa)
Connaissant les grandeurs D, M, P, T, la concentration C de l‘effluent est inversement
proportionnelle au débit du gaz de dilution, d, circulant dans la cellule, comme indiquée
par l‘équation :
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
98
𝐶 = 𝑄𝑚
𝑑 (II.2)
Le calcul du débit massique généré par une cellule de diffusion nécessite l‘estimation du
coefficient de diffusion et de la pression partielle relatifs à chaque composé. Ici, les
coefficients de diffusion ont été recalculés par l‘équation de Fuller [Fuller et al. (1966),
Roustan (2003)] :
𝐷1−2 𝑚2. 𝑠−1 =
10−5 .𝑇𝑚𝑓
1
𝑀1+
1
𝑀2
0,5
𝑃. 1 1/3+ 2
1/3 2 (II.3)
avec mf = 2 ou 1,75 (Debbrecht et al, 1979). Les différents paramètres à évaluer de
l‘équation II.3 sont les masses molaires du polluant (1) et du gaz vecteur (2),
respectivement, M1 et M2, et leur volume molaire de diffusion, Σν1 et Σν2.
La tension de vapeur (po) est modélisée par la relation d‘Antoine, valable dans une
certaine gamme de température et résumée par l‘équation II.4, où Ant A, Ant B et Ant C
sont des paramètres d‘ajustement relatifs au composé considéré.
po(Pa) = e Ant A−
Ant B
T+Ant C .
101325
760 (II.4)
La validité de cette méthode de cellule de diffusion a été vérifiée précédemment dans
notre groupe [Benoit-Marquié (2000 a), Monneyron et al. (2003)].
II.2.2.3 Système d´irradiation
II.2.2.3.1 Photoréacteur
Le réacteur photochimique choisi est constitué de deux tubes cylindriques coaxiaux
formant ainsi un espace annulaire dans lequel s‘écoule le courant gazeux. L‘espace
interne est dédié à l‘insertion de la lampe cylindrique irradiant le lit des zéolithes (Figure
II.3). Le largueur de l‘espace annulaire est faible (3 mm) afin de permettre une irradiation
efficace des solides, qui sont placés dans le réacteur dans la zone où l‘irradiation de la
lampe est homogène et la plus intense (dans le cas d‘une lampe classique) ou à l‘entrée
du réacteur dans le cas des lampes à excimères.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
99
Figure II.3. Détail du remplissage zéolithique supporté sur tissu non adsorbant en quartz,
dans le réacteur annulaire.
II.2.2.3.2 Source d´irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
Les lampes utilisées ici sont des lampes à excimères au xénon [Kogelschatz (1989)] et au
XeCl [Benoit-Marquié (1997)] longues de 25 cm qui émettent dans une étroite gamme de
longueur d‘onde centrée sur 172 et 308 nm, respectivement. Les figures II.4a et II.4b
présentent les deux lampes fonctionnant au sein du réacteur, respectivement.
(a) (b)
Figure II.4. Lampes à excimères fonctionnant au sein du réacteur de photolyse. (a) au
xénon qui émet à 172 nm, (b) au xénon-chlore qui émet à 308 nm.
Réacteur annulaire
en Payrex
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
100
Les lampes à excimères sont constituées de deux tubes en quartz concentriques soudés à
leurs extrémités. Le tube externe de chaque lampe forme le tube interne du réacteur de
photolyse. Le volume annulaire limité par les deux tubes de chaque lampe constitue
l‘espace de décharge et contient le xénon (Figure II.4a) ou xénon-chlore (Figure II.4b).
Les décharges silencieuses ont lieu dans l‘espace contenant le gaz. L‘électrode interne à
haute tension se situe à l‘intérieur du tube central. Une circulation d‘eau permet le
refroidissement de cette électrode. L‘électrode externe est un grillage en cuivre, elle est
reliée à une prise de terre. Cette électrode est située à l‘extérieur du réacteur, plaçant ainsi
le lit de zéolithe à l‘intérieur du champ électrique et du flux de photons.
Les lampes sont reliées à une alimentation ENI HPg-2, munie d‘un potentiomètre
permettant de faire varier la tension électrique appliquée jusqu‘à 13 kV. Lors de son
fonctionnement, les systèmes d‘irradiation génèrent un fort rayonnement
électromagnétique pouvant perturber les appareils électriques environnants. Le montage a
donc été placé à l‘intérieur d‘une cage de Faraday.
Le flux de photons émis par la lampe au xénon à 172 nm a été déterminé par la méthode
d‘actinométrie chimique basée sur la photolyse du méthanol [Heit et al. (1998)]. Cette
méthode a permis de déterminer le flux de photons qui est de 5x1017
photon.s-1
. Le
nombre de photons émis par la lampe au xénon-chlore à 308 nm a été déterminée par
actinométrie chimique, mais en choisissant le ferrioxalate de potassium. Le flux photon
déterminé a été de 8,1x1018
photon.s-1
. Les deux lampes sont assez proches par rapport au
nombre de photons émis mais, bien entendu, les énergies de ces photons sont très
différentes.
II.2.3 Préparation de la zéolithe DAY avec un dépôt de TiO2
Campostrini et al. (1994) ont développé une méthode sol-gel permettant de préparer du
TiO2 en poudre sous forme anatase, de grande surface spécifique (274 m2.g
-1). Cette
synthèse a été adaptée par Benoit-Marquié (1997) à la préparation de photocatalyseurs
mixtes quartz/TiO2. C‘est cette même méthode qui a été appliquée ici pour les catalyseurs
zéolithes DAY/TiO2. Puisque cette étude a été effectuée dans le but de comparer deux
procédés photochimiques (photolyse et photocatalyse) et que des résultats précédents ont
montré que la zéolithe DAY présente une meilleure performance en photocatalyse que la
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
101
zéolithe DAZ, le dépôt par la méthode sol-gel a été effectué uniquement sur la zéolite
DAY [Pierre et al. (2003a)].
II.2.3.1 Préparation du sol gel [Bailleux et al. (2001)]
Dans un ballon bicol, sous atmosphère d‘argon, 0,1 mole de butoxyde de titane IV est
ajoutée à 1 mole d‘éthanol absolu. Ce mélange est chauffé à reflux pendant 12 heures,
sous agitation, puis refroidi à température ambiante. Une solution claire, visqueuse et
translucide est alors obtenue. A cette solution est ajoutée 0,05 mole de pentane-2,4-dione
et 0,1 mole d‘eau bidistillée goutte par goutte. L‘ensemble est ensuite chauffé à reflux
pendant 10 heures.
L‘alcool est partiellement évaporé jusqu‘à obtention d‘un sol amorphe translucide. Il
contient encore suffisamment d‘alcool pour prévenir un vieillissement rapide et peut ainsi
être stocké pendant plusieurs semaines.
II.2.3.2 Imprégnation et cristallisation de TiO2
La zéolithe DAY a été plongée dans une quantité donnée de gel de titane, puis l‘ensemble
a subi un traitement thermique afin d‘éliminer les produits organiques et d‘obtenir la
formation de la phase cristalline recherchée. De façon générale, le traitement thermique
correspond à une programmation en température sous atmosphère contrôlée, selon la
représentation schématique de la figure II.5. Quelques paramètres sont déterminants pour
cette programmation:
- La rampe de montée en température, relative à la douceur du traitement,
- La durée du palier de température,
- La température du palier, puisqu‘il existe une température critique à partir de
laquelle la phase cristalline rutile se forme de manière irréversible, entre 400 et
500 °C.
Ainsi, le système catalytique est d‘abord séché à 100°C, puis la phase cristalline anatase
est obtenue à 450°C.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
102
Figure II.5. Caractéristiques d‘un traitement thermique.
II.2.4 Caractérisation des solides
Tout d´abord nous rappellerons le résultat de microscopie électronique de balayage
(MEB) obtenu dans notre groupe pour déterminer l´emplacement du dépôt de TiO2 sur la
zéolithe.
Nous avons également étudié les propriétés structurelles et de surface des solides par :
RMN à l´état solide du proton (1H), du carbone 13 (
13C), du silicium 29 (
29Si) et de
l´aluminium 27 (27
Al), Brauner-Emmett-Teller, spectroscopie dispersive d´énergie de
rayons X et spectroscopie photoélectronique de rayons X. La technique de spectrométrie
de masse a été aussi utilisée pour détecter les composés intermédiaires déposés sur les
zéolithes. Ensuite la description de chaque technique analytique.
II.2.4.1 Caractérisation du dépôt
Rappelons que le dépôt de TiO2 sur les zéolithes a été effectué précédemment dans notre
groupe [Monneyron et al. (2003b)] et nous avons simplement vérifié que nous obtenions
les mêmes effets. La figure II.6 donne le résultat obtenue en microscopie électronique de
balayage (MEB) qui confirme que le TiO2 ne perturbe pas la capacité d´adsorption de la
zéolithe car il est déposé sur l´argile (matériau liant).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
103
Figure II.6. MEB du catalyseur mixte DAY/TiO2 : Externe (Gauche), Interne (Droite).
Le mélange TiO2/zéolithe est particulièrement intime ce qui explique la plus grande
efficacité photocatalytique de la zéolithe DAY par rapport à la DAZ.
II.2.4.2 RMN du solide de 1H,
13C,
29Si y
27Al
Les spectres de RMN du solide ont été réalisés à l´aide d´un spectromètre Bruker Avance
400 équipé d´une sonde qui opère à 399,60 MHz pour le proton, 100,61 MHz pour le 13
C,
104,12 MHz pour le 27
Al et 79,39 MHz pour le 29
Si. Les échantillons placés sur un rotor
en zircone (ZrO2) , sont mis en rotation à la vitesse correspondant à l´angle magique de
12 kHz. Les déplacement chimiques de 29
Si ont été obtenus par rapport au TMS et ceux
de 27
Al par rapport à une solution molaire de Al(H2O)63+
. Pour les analyses 27
Al MAS
(―magic angle spin‖) les expériences se sont déroulées par impulsion simple avec des
angles de rotation faibles (15°) et des intervalles de relaxation de 3 secondes. Les spectres
de 29
Si-CP/MAS (―cross polarized/magic angle spinning‖) ont été obtenus avec des temps
de relaxation de 5 secondes et un temps de contact de 3 millisecondes. Les spectres de
29Si MAS ont été effectués avec un angle de rotation de 30° et avec temps de relaxation
de 60 secondes.
II.2.4.3 Surface spécifique (Brauner-Emmett-Teller (BET))
Des expériences de physisorption d´azote à 77,4 K ont permis de déterminer l´aire et le
volume poreux par mesures de BET et en utilisant un analyseur Micromeritics ASAP
2010. Les échantillons ont été dégazés à 493 K pendant 12 heures.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
104
II.2.4.4 Spectroscopie de dispersion d´énergie de rayons X (EDS)
Les analyses EDS ont été effectués avec un microscope électronique de balayage Philips,
modèle XL30, avec un voltage accélérateur de 20 kV, équipé d´un détecteur EDAX
ayant une résolution de 130 eV. Les échantillons (granules de zéolithes) ont été coupé
afin d´obtenir une surface pratiquement plate et ont été placés sur le support et analysés
au microscope.
II.2.4.5 Spectroscopie photoélectrónique de rayons X (XPS)
Les études par XPS ont été réalisées avec un système d´analyse de surface Specs, avec un
analyseur d´électrons modèle Phoibos 150. Les analyses ont été faites en irradiant de
manière non monochromatique avec une anode d´aluminium (1486,6 eV), avec une
puissance de 350 watts. La raie de C1s (284,6 eV) a été utilisée comme pour calibrer les
énergies de liaison (BE) des différents éléments et pour corriger les effets de charge. La
concentration atomique superficielle des éléments présents dans chaque échantillon a été
calculée en supposant une distribution homogène de tous les éléments, en utilisant des
facteurs de sensibilité déterminés pour le type d´analyseur d´énergie cinétique des
électrons. Pour cela, on utilise le programme CasaXPS, qui a permis d´ajuster les courbes
dans la région C 1s (déconvolution).
II.2.4.6 Spectrometrie de masse
Pour réaliser des analyses de masse, nous avons extrait les composés organiques adsorbés
sur les zéolithes avec de l´éthanol. Les analyses ont été réalisées par chromatographie
gazeuse (chromatographe HP 6890) couplée par un spectromètre de masse Waters GCT
Premier, équipé d´un analyseur de temps de vol (TOF) avec une colonne DB-5MS de 30
m de long, 0,25 mm de diamètre et dont la paroi a une épaisseur de 25 m. L´injecteur du
GC-MS est à 250 °C en mode ―split‖. Le gaz vecteur est de l´hélium avec un flux de 1
mL s-1
et le mode d´ionisation d´électrons (EI). Le balayage de masse de 30 jusqu´à 650
amu. Le tableau II.3 donne la programmation de température pour l´analyse GC-MS.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
105
Tableau II.3. Programmation de température utilisée pour l´analyse de GC-MS
Condition Rampe
°C min-1
Température
(°C)
Temps de résidence
(min)
Initial 70 2
1 10 250 10
2 20 270 9
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
106
II.3 RESULTATS ET DISCUSSIONS
Nous avons étudié la dégradation à 172 nm de plusieurs COV (toluène, benzène et 1-
butanol) adsorbés sur des zéolithes de type faujasite Y et ZSM-5 (DAY et DAZ,
respectivement). Pour cette étude, nous avons effectué plusieurs cycles d´adsorption/
irradiation qui nous ont permis d´évaluer aussi la capacité de régénération de l´adsorbant.
II.3.1 Cycles d´adsorption/irradiation à 172 nm avec les zéolithes DAY et DAZ.
Les cycles d´adsorption/irradiation ont été effectués à flux d´air constant contenant 2 g
m-3
de COV qui sont adsorbés à l´entrée du photoréacteur par 2 g. de zéolithes DAY ou
DAZ.
II.3.1.1 Dégradation du toluène en utilisant la zéolithe DAY
Dans un premiers temps, nous avons photolysé le toluène en absence d´adsorbant. Un
flux d´air contenant 2 g m-3
de toluène est irradié à 172 nm. Dès que la lampe à excimère
(Chapitre I, § II.3.2) est allumée, nous n´avons plus détecté de composés organiques (à la
sortie du photoréacteur) par chromatographie en phase gaz (GC). Un suivi par
spectroscopie d´infrarouge (FT-IR) démontre la complète minéralisation du COV car
seuls sont détectés l´eau, le CO2 et l´ozone, ce dernier en faible concentration. Nous
avons ensuite effectué la dégradation du toluène après adsorption sur les zéolithes. Un
exemple de ces cycles adsorption/irradiation est donné dans la figure 7, où deux cycles
sont reportés. Les pointillés correspondent à la concentration du polluant à l´entrée du
réacteur, soit 2 g m-3
dans un flux d´air de 20 mL min-1
.
Pendant 125 h, le toluène est entièrement adsorbé par la zéolithe DAY et la courbe de
parcée attend son maximum au bout de 182 h (concentration de sortie de réacteur égale à
la concentration d´entre : 2 g m3). La mesure d´aire A (Figure II.7) nous permet d´évaluer
la quantité de toluène adsorbé, c´est-à-dire, 390 mg (2 mmol g-1
). Le démarrage de la
lampe émettant à 172 nm est suivi d´une forte thermo-photodésorption (Figure II.7) que
nous avons souvent observé pour d´autres composés [Monneyron et al. (2003 a)]. Ceci
permet de détecter et de doser si possible les composés intermédiaires formés car ils sont
en concentration plus élevées qu´à l´état stationnaire qui est atteint au bout de 7 heures
d´irradiation. A partir de cet instant, aucun composé n´est détecté à la sortie du réacteur
ni par GC ni par infrarouge (FT-IR).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
107
Figure II.7. Cycle d´adsorption/irradiation du toluène, en utilisant la zéolithe DAY
comme matériau adsorbant et irradiation à 172 nm (lampe à excimère au xénon).
Après 12 heures d´irradiation nous avons re-saturé la zéolithe pour un deuxième cycle.
Après 109 heures, la concentration à l´entrée et sortie de réacteur est la même. Ceci
correspond à 60% de la durée de la première saturation ce qui montre que l´irradiation
n´a pas régénérée entièrement la capacité d´adsorption de la zéolithe qui doit contenir non
seulement encore de toluène mais peut être aussi des intermédiaires réactionnels (nous
reviendrons plus tard sur l´analyse de la zéolithe elle-même). Cependant, une irradiation
de 100 heures après saturation nous a permis de vider complètement la zéolithe qui de
plus, ne présente plus de coloration apparente.
La figure II.8 montre l´évolution de la concentration de toluène pendant les 2 premières
heures d´irradiation. La quantité de produit désorbé représente seulement le 15 % du
produit contenu dans la zéolithe.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
108
Figure II.8: Evolution de la concentration de toluène dans l´effluent gazeuse à la sortie du
réacteur, lors de l´irradiation UV-V de la zéolithe DAY saturée.
Cette désorption est principalement due à la brusque élévation de la température de
réacteur au début de l´irradiation. En fait cette température passe très vite de 20 °C à
70 °C et reste stable tout le long de l´irradiation, c´est pourquoi cet effet n´est plus
observé ensuite. Au bout de 7 heures, la quantité de toluène désorbé émis par la zéolithe
est minéralisée au fur et à mesure par l´irradiation à 172 nm.
La figure II.9 montre le suivi par FTIR de la composition de l´effluent gazeux à la sortie
du réacteur pendant les deux premières heures d´irradiation.
Figure II.9. Spectres IR lors de l‘irradiation UV-V de la zéolithe DAY saturée avec le
toluène.
0
5
10
15
20
25
30
0 3 6 9 12
[To
luè
ne
] (g
m-3
)
Temps (h)
H2OIntermédiaires
CO2
O3
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
109
Nous observons plusieurs bandes d´absorption autours de 3000 cm-1
qui correspondent
aux composés intermédiaires et au toluène (bandes CH(aromatique) entre 3150 et 3050 cm-1
et des bandes entre 3000 et 2850 correspondant à vibration aliphatique CH). On observe
également une bande d´absorption à 1050 cm-1
correspondant à l´ozone qui est produit
par la rupture homolytique de O2 par les radiations UV-V, avec production d´un atome
d´ozone qui en réagissant avec une molécule de O2 forme l´ozone (O3) [Zoran (2001)].
Au bout de 120 minutes d´irradiation, les bandes de vibration C-H et =C-H persistent
mais sont peu intense par rapport aux vibrations de l´eau (OH à 3650 et 1600 cm-1
) et du
CO2 (CO2 = 2350 cm-1
) (Figure II.10).
Figure II.10. Spectre FT-IR de l´effluent gazeux après 120 minutes de l´irradiation la
zéolithe DAY saturée avec toluène.
Il est bien connu que l´ozone est une molécule qui a un potentiel d´oxydation élevé (2,07
V) [Legrini et al. (1993)] et qui pourrait donc intervenir dans le procédé de dégradation
de COV. C´est pour cette raison que nous avons effectué une réaction supplémentaire où
la zéolithe saturée est placée à la sortie du photoréacteur. Dans le réacteur, l´oxygène de
l´air est transformé en ozone et est envoyé sur la zéolithe saturée en toluène. Les analyses
par chromatographie en phase gaz (GC) montrent que la concentration de toluène dans la
phase gaz ne varie pas au cours du temps ce qui montre que la dégradation que nous
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
110
avons observée précédemment est bien due à la photolyse par radiations UV-V à 172 nm
et non à une réaction avec l´ozone.
Après avoir obtenu un état stationnaire où le toluène est entièrement dégradé, nous avons
constaté que les grains de zéolithes étaient fortement colorées (Figure II.11a) non
seulement à la surface mais aussi à l´intérieur (Figure II.11b). Cette coloration est
probablement due aux composés intermédiaires formés par la photolyse et qui sont restés
adsorbés à l´intérieur. Il se peut aussi que cette coloration soit la conséquence d´une
interaction entre la structure de la zéolithe et les radicaux formés au cours de la
photolyse.
(a) (b)
Figure II.11. Photographies des barreaux de zéolithes DAY : (a) original ; (b) après
saturation avec toluène et 12 heures d´irradiation à 172 nm.
Pour essayer d´approfondir le rôle de la zéolithe DAY nous avons effectué des
expériences similaires en utilisant une autre zéolithe : la zéolithe DAZ (ZSM-5). La
figure II.12 montre l´évolution de la concentration du toluène à la sortie de réacteur.
Alors qu´il fallait 7 heures d´irradiation pour obtenir l´état stationnaire correspondant à la
dégradation totale du produit de départ, il suffit de 2 heures pour obtenir le même niveau
de dégradation.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
111
Figure II.12: Evolution de la concentration de toluène dans l´effluent gazeuse à la sortie
du réacteur, lors de l´irradiation UV-V de la zéolithe DAZ saturée.
A saturation, la quantité de toluène adsorbé sur la zéolithe DAZ est de 150 mg alors que
nous avions 390 mg adsorbé avec la zéolithe DAY. Cette différence ne s´explique pas
seulement par la taille de micropore (0,37 cm3 g
-1 pour la DAY et 0,17 cm
3 g
-1 pour la
DAZ) mais aussi par des canaux différents qui favorisent plus ou moins l´adsorption de
COV suivant leur structures. Alors que la désorption lors de l´irradiation est de 15 % pour
la DAY, on observe dans le cas de la DAZ qu´une désorption de 2 %. Il semblerait donc
que le toluène ou les intermédiaires réactionnels ne soient pas retenus de la même
manière. Après 10 heures d´irradiation où aucun composé n´est détecté par GC nous
n´observons aucun coloration de la zéolithe DAZ (Figure II.13).
(a) (b)
Figure II.13. Photographies des barreaux de zéolithes DAZ : (a) original ; (b) après
saturation avec toluène et 10 heures d´irradiation à 172 nm.
0
1
2
3
4
5
6
7
8
0 1 2 3 4 5 6
[To
luè
ne
] (g
m-3
)
Temps (h)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
112
Il nous a semblé intéressant de comparer les deux zéolithes avec la même quantité de
toluène adsorbé et nous avons donc commencé l´irradiation de la zéolithe DAY quand la
quantité de toluène est la même que celle de la DAZ saturée. Nous observons la même
coloration de la zéolithe DAY ce qui montre que ce solide joue un rôle particulière quand
on irradie dans le UV-V (172 nm).
La zéolithe DAZ est parfaitement régénérée et s´avère donc un bon support pour
l´adsorption et la dégradation des COV quelles que soient les caractéristiques des
composés à traiter : aromatiques et aliphatiques [Monneyron et al. (2003 a), Biomorgi et
al. (2009 a)]. Comme la zéolithe DAY a une capacité d´adsorption supérieur et un
comportement particulier (il semble bien qu´elle intervienne dans le procédé de
dégradation), nous allons étudier dans la suite de ce travail cette zéolithe avec d´autres
COV.
II.3.1.2 Dégradation du benzène
Comme dans le cas du toluène, nous avons irradié (sans zéolithe) le courant gazeux
contenant 2 g m-3
avec un débit de 20 mL m-1
. Dès le début de l´irradiation à 172 nm,
aucun composé n´est détecté à la sortie du réacteur, ce qui prouve la minéralisation du
benzène. Nous avons ensuite réalisé plusieurs cycles adsorption/irradiation avec la
zéolithe DAY : la figure II.14 en présente deux.
La phase d´adsorption est beaucoup plus courte qu´avec le toluène : 67 h au lieu de 182 h.
La quantité de benzène contenu dans la zéolithe n´est que de 101 mg g-1
. Dès le début de
l´irradiation à 172 nm nous observons comme dans le cas du toluène une
thermodésorption (Figure II.15), mais de 4 % seulement. Ceci montre que les interactions
éventuelles entre la DAY et le benzène sont plus faibles. Au bout de 3 heures
d´irradiation, le benzène n´est plus détecté par GC et au bout de 8 heures les analyses par
FT-IR montrent que le benzène a été minéralisé. Nous avons alors arrêté l´irradiation et
effectué un deuxième cycle d´adsorption. La re-saturation est atteinte en 67 heures soit la
même durée que la première saturation. Ceci montre que la zéolithe a été entièrement
régénérée. Par ailleurs, les barreaux du solide conservent leur aspect physique. Cette
différence entre les deux composés aromatiques ne peut être due qu´à la présence de
groupement CH3 du toluène. Nous verrons plus loin son rôle éventuel.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
113
Figure II.14. Cycle d´adsorption/irradiation du benzène, en utilisant la zéolithe DAY
comme matériau adsorbant et irradiation à 172 nm (lampe à excimère au xénon).
Figure II.15: Evolution de la concentration de benzène dans l´effluent gazeuse à la sortie
du réacteur, lors de l´irradiation UV-V de la zéolithe DAY saturée.
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
0 2 4 6
[Be
nzè
ne
] (g
m-3
)
Temps (h)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
114
II.3.1.3 Dégradation du 1-butanol
Après avoir étudié deux composés aromatiques, il nous a semblé intéressant d´étudier la
dégradation d´un composé aliphatique adsorbé sur la zéolithe DAY, le 1-butanol. Comme
pour le toluène et le benzène, nour avons irradié le flux d´air (sans adsorbant) contenant 2
g m-3
de 1-butanol et constaté une totale minéralisation du COV par analyse GC et FTIR.
Deux cycles d´adsorption/irradiation de la zéolithe saturée en 1-butanol sont donnés dans
la figure II.16. La première saturation de la zéolithe DAY avec le 1-butanol est atteinte au
bout de 220 heures ; nous observons des importantes fluctuations tout le long du
processus d´adsorption. Ce phénomène a été déjà décrit dans notre group [Monneyron
(2003)]. Le processus d´adsorption de 1-butanol est plus sensible à la température que les
COV aromatiques que nous avons étudiés précédemment, en raison de la différence de
température entre le jour et la nuit (5 °C à peu près). Lorsque la courbe de percée atteint
son maximum, la quantité de 1-butanol adsorbée est de 385 mg sur 2 g de zéolithe.
Figure II.16. Cycle d´adsorption/irradiation du 1-butanol, en utilisant la zéolithe DAY
comme matériau adsorbant et irradiation à 172 nm (lampe à excimère au xénon).
Adsorption
Adsorption
Irradiation
Entrée du
réacteur
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
115
Après la saturation, le processus d´irradiation commence et on observe, comme dans le
cas du toluène et du benzène, le phénomène de photo-thermodésorption (Figure II.17).
Après de 90 minutes d´irradiation, la concentration de 1-butanol à la sortie du réacteur est
nulle. Le processus de dégradation est ici plus rapide qu‘avec les COV aromatiques.
L´irradiation est arrêté au bout de 14 heures et la seconde étape d´adsorption débute. La
deuxième saturation est terminée au bout de 126 heures (57 % de temps nécessaire pour
la première saturation). Ceci indique qu´il reste encore des composés intermédiaires
adsorbés dans la zéolithe après la première irradiation. Comme dans le cas du toluène, il
suffirait d´irradier plus longtemps pour régénérer complètement la zéolithe.
Figure II.17: Evolution de la concentration de 1-butanol dans l´effluent gazeux à la sortie
du réacteur, lors de l´irradiation UV-V de la zéolithe DAY saturée.
En parallèle à la chromatographie gazeuse, nous avons suivi par FT-IR la dégradation de
1-butanol adsorbé sur la zéolithe DAY pendant l´irradiation à 172 nm (Figure II.18). Si
on compare les spectres FTIR obtenus au bout 1 heure d´irradiation du toluène (Figure
II.9) et du 1-butanol (Figure II.18), on s´aperçoit qu´il y a plus de composés
intermédiaires dans la phase gaz lors de la dégradation du 1-butanol que lors de la
dégradation du toluène : par exemple, la bande de vibration à 2150 cm-1
, correspondant à
la bande d´absorption de l´oxyde de carbone, est plus intense dans le cas du 1-butanol.
Rappelons que le nombre de photons émit par la lampe est constant et que la présence du
monoxyde de carbone au début de l´irradiation témoigne d´un manque de photons par
0
3
6
9
12
0 3 6 9 12
[1-b
uta
no
l] (
g m
-3)
Temps (h)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
116
rapport à la concentration de polluant. Cet effet est plus net dans le cas du 1-butanol, car
la zéolithe DAY adsorbe plus de ce composé que de toluène : au début de l´irradiation, la
concentration de COV dans la phase gazeuse est donc plus élevée dans le cas du polluant
aliphatique.
Figure II.18. Spectres IR lors de l‘irradiation UV-V de la zéolithe DAY saturée avec le 1-
butanol.
A la fin des cycles d´adsorption/irradiation de 1-butanol en présence de la zéolithe DAY,
il n´y a aucun changement dans l´aspect du matériau comme dans le cas du benzène et
contrairement au cas du toluène.
II.3.1.4 Comparaison du comportement de l´ensemble des COV au cours de
l´irradiation à 172 nm
Pour la dégradation du toluène, le temps d´irradiation est beaucoup plus élevé que pour le
benzène et le 1-butanol. Cette différence peut être attribuée principalement à deux
facteurs :
i) Au processus de diffusion des COV et de leurs produits d´oxydation à travers le
solide : il s´agit surtout des effets stériques.
Aldéhydes
et/ou acides
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
117
ii) A une possible interaction entre les COV (et/ou leurs produits intermédiaires) et la
structure de la zéolithe. Cette interaction est apparemment plus forte dans le cas
du toluène.
Dans le cas du toluène, les électrons du système aromatique peuvent interagir fortement
avec les cations contenus dans la zéolithe qui se comportent comme des acides de Lewis.
Par ailleurs, les atomes d´hydrogène du groupe méthyle vont interagir avec les atomes
d´oxygène présents dans la structure de la zéolithe [Simperler et al. (2002)]. Cette double
interaction pourrait expliquer le temps d´irradiation plus élevé dans le cas du toluène par
rapport aux autres COV. De plus, le volume poreux étant plus élevé dans le cas de la
DAY que pour la DAZ, le toluène va diffuser plus facilement à travers de ce solide et par
conséquence il y aurait plus de possibilités d´interaction avec la structure de la DAY. Ce
comportement pourrait conduire à différentes voies de dégradation des COV qui seraient
responsable des changements de coloration de la zéolithe DAY que nous avons observés
dans le cas du toluène après irradiation.
Dans le but de mieux comprendre les différences que nous avons observées dans le cas de
la zéolithe DAY et le toluène, nous avons effectué des études physicochimiques des
zéolithes (avant et après irradiation à 172 nm) en présence et en absence de COV.
II.3.2 Etude physicochimique des zéolithes avant et après irradiation dans le UV-V
(avec et sans polluant)
Dans premier temps, nous avons étudié la zéolithe DAY car c´est elle qui présente un
changement à échelle macroscopique, en présence de toluène et après 12 heures
d´irradiation à 172 nm. Nous comparerons les résultats obtenus avec ceux de la zéolithe
DAZ afin d‘étudier les causes des changements observés avec la DAY.
II.3.2.1 RMN de solide du 1H (proton),
13C (carbone 13),
27Al and
29Si avant et après
irradiation UV-V
Nous avons au préalable irradié la zéolithe DAY à 172 nm pendant 12 heures en absence
de COV afin d´étudier l´effet des irradiations. Dans la figure II.19 nous presentons les
spectres de RMN du solide de 1H-MAS,
29Si-CP/MAS et
27Al-MAS de la zéolithe DAY
avant et après irradiation à 172 nm. Nous n´observons aucune différence entre ces
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
118
spectres. Par conséquence, les effets observés ne sont pas dû à l´irradiation de la zéolithe
elle-même.
(a)
(b)
(c)
Figure II.19. Spectres RMN-ss de la zéolithe DAY, avant et après 12 heures d´irradiation
à 172 nm, en absence de COV : (a) 1H-MAS, (b)
29Si-CP/MAS, (c)
27Al-MAS.
Dans la figure II.20, nous comparons avant et après irradiation, la zéolithe DAY avec la
zéolithe DAY saturée avec les différents COV (toluène, benzène et 1-butanol).
DAY de départ
DAY de départ
DAY + h (172 nm)
DAY + h (172 nm)
1H
27Al
DAY de départ
DAY + h (172 nm)
29Si
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
119
Figure II.20. Spectres RMN-ss de
1H-MAS des zéolithes : DAY originale, DAY irradiée
en absence de COV, DAY saturée avec toluène et DAY saturées avec toluène, 1-butanol
et benzène après irradiation UV-V á 172 nm, respectivement.
Le spectre de 1H-MAS de la zéolithe DAY irradiée en absence de polluant montre
plusieurs signaux entre 1,0 et 7,0 ppm qui ont été attribué aux différents groups OH
présents dans la structure de la zéolithe (SiOH, AlOH, ponts SiOHAl, etc.) [Hunger
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
120
(1996)]. Certains signaux peuvent être aussi dus à des molécules d´eau physisorbées,
provenant de l´humidité de l´air.
Avec la zéolithe DAY saturée avec les polluants et irradiée, on observe une différence
nette par rapport à la zéolithe de départ, surtout dans le cas du toluène : des signaux
additionnels à 2,0 et 7,0 ppm ont été obtenus dans le spectre 1H qui correspondent au
proton du groupe méthyle et aux protons aromatiques, respectivement. Ces signaux
diminuent clairement après irradiation, comme conséquence du processus de dégradation
du composé organique adsorbé, mais ils ne disparaissent pas complètement, ce qui
indique la présence des composés organiques à l´intérieur du solide après irradiation. Ces
composés, qui doivent être fortement liés à la structure de la DAY, peuvent être attribués
à la présence de toluène non dégradé et/ou des produits intermédiaires pendant la
dégradation/oxydation du polluant.
Dans le cas du benzène et du 1-butanol, les signaux après irradiation sont beaucoup plus
diffus mais, malgré cela, on peut observer que la quantité de composés organiques
persistant sont considérablement plus faible et dans le cas de benzène on peut dire qu´il
n´y a pratiquement plus de composés dans la structure de la zéolithe DAY.
Les analyses de RMN-ss de 27
Al MAS et 29
Si CP/MAS ont été effectués sur les mêmes
échantillons (Figure II.21). La DAY de départ montre un signal à 58,4 ppm dans le
spectre de 27
Al MAS (Figure II.21a) qui correspond aux espèces de Al tétra coordonnées
[Shenhui et al. (2008)]. Pour le 29
Si CP/MAS le signal dominant est à -107,1 ppm (Figure
II.21b) qui caractérise les zéolithes ayant un taux élevé de Si. Ce signal correspond aux
espèces Si(OSi)4, sites dénommés Q4 [Fyfe et al. (1991)]. On observe également deux
signaux supplémentaires à -91,1 et -99,6 ppm qui correspondent respectivement à des
sites Q2 (Si(OSi)2(OH)2) et Q3 (Si(OSi)3(OH)). Quand la DAY est saturée avec le
toluène, il n´y a aucun changement visible dans les différents signaux de Si et de Al. Ceci
montre que l´adsorption des COV n´entraîne aucun changement de structure de la
zéolithe. En effet, les molécules de toluène contenus dans la zéolithe DAY (observé dans
les spectres de RMN de solide 1H-MAS) doivent avoir une grande mobilité car il n´y a
pas de couplage dipolaire dans le spectre 29
Si-CP/MAS entre les protons du toluène et la
silice contenue dans la zéolithe (avant irradiation).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
121
(a) (b)
Figure II.21. Spectres RMN-ss de 27
Al-MAS (a) et 29
Si-CP/MAS (b) des zéolithes : DAY
originale, DAY irradiée en absence de COV, DAY saturée avec toluène et DAY saturées
avec toluène, 1-butanol et benzène après irradiation UV-V à 172 nm, respectivement.
Après irradiation à 172 nm des différents COV adsorbés dans la zéolithe DAY, on peut
observer que dans le cas du benzène il n´y a pas de changement dans le spectre de 27
Al-
MAS. Cependant, dans le cas du 1-butanol et du toluène il y a un nouveau signal à 2 ppm
(Figure II.21a), qui est plus intense dans le cas du toluène. Ce nouveau pic correspond à
des espèces de Al hexacoordonnées, hors de la structure de la zéolithe et qui témoigne
d´un processus de désalumination [Shenhui et al. (2008)]. En ce qui concerne le silicium,
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
122
les spectres de 29
Si-CP/MAS (Figure II.21b) demeurent inchangés dans le cas du benzène
après irradiation, tandis que pour le 1-butanol mais surtout pour le toluène on observe un
signal correspondant aux sites Q4 du silicium (-107,1 ppm). Ce pic peut être attribué à un
couplage dipolaire entre les siliciums Q4 et les protons des COV ou de leurs
intermédiaires réactionnels qui restent physi-sorbés dans la structure du solide. Ces
résultats montrent qu´il y a une modification de la structure de la zéolithe quand elle est
saturé saturée avec 1-butanol ou toluène et irradiée à 172 nm. Il est possible que le fait de
ne rien voir pour le benzène soit dû à une dégradation plus efficace.
Les changements observés étant plus nets avec le toluène, nous avons choisi ce composé
pour étudier le comportement de la zéolithe DAZ sous irradiation. Les spectres RMN-ss
du proton 1H-MAS de la zéolithe DAZ de départ puis saturée et irradiée à 172 nm sont
donnés dans la figure II.22.
Figure II.22. Spectres RMN-ss de
1H-MAS des zéolithes : DAZ originale et DAZ saturée
avec toluène après 10 heures d´irradiation UV-V à 172 nm.
Nous obtenons des signaux supplémentaires à 7,3 ppm (protons aromatiques) et 2,3 ppm
(groupement CH3) ce qui montre la présence de composés organiques dans la zéolithe
après irradiation. Cependant, si nous comparons avec les spectres obtenus avec la zéolithe
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
123
DAY, les signaux sont moins intenses dans le cas de la zéolithe DAZ ce qui tend à
montrer des interactions beaucoup plus fortes dans le cas du solide DAY.
Les spectres RMN-ss de l´aluminium et du silicium de la zéolithe DAZ de départ et de la
zéolithe DAZ saturée et irradiée, sont présentés dans la figure II.23.
(a) (b)
Figure II.23. Spectres RMN-ss de 27
Al-MAS (a) et 29
Si-CP/MAS (b) des zéolithes : DAZ
originale et DAZ saturée avec toluène après 10 heures d´irradiation UV-V á 172 nm.
Pour la zéolithe DAZ seule, le signal dans le spectre RMN-ss de 27
Al-MAS (Figure
II.23a) à 54,3 ppm correspond à des espèces Al tétracoordonnées [Okada et al. (2006)],
tandis que pour le 29
Si CP/MAS (Figure II.23b) on observe 3 pics à -96,6, -102,3 et -
113,0 ppm. Ces trois signaux correspondent aux espèces du silicium Q2, Q3 et Q4,
respectivement. Après irradiation il n´y a aucun changement ce qui indique que la
structure du solide n´intervient pas de la même manière que dans le cas de la zéolithe
DAY.
Les études de RMN du solide nous ont montré que les changements observés entre les
zéolithes avant et après irradiation sont beaucoup plus net avec le toluène. Nous avons
donc réalisé des caractérisations physico-chimiques sur les matériaux avec ce polluant :
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
124
mesures de surface spécifique (BET), spectroscopie dispersive en énergie de rayons X
(EDS) et spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS)
II.3.2.2 Spectroscopie dispersive en énergie de rayons X (EDS)
Les résultats des analyses EDS des deux zéolithes avant et après irradiation à 172 nm et
du solide saturé avec le toluène sont donnés dans le tableau II.4.
Tableau II.4. Analyses EDS des zéolithes : DAY originale, DAY irradiée
en absence de COV, DAY saturée avec toluène et irradiée à 172 nm, DAZ
originale et DAZ saturée avec toluène et irradiée à 172 nm.
Solides Rapport
Si/Al
DAY 24,8 ± 1,2
DAY + h 24,5 ± 1,2
DAY + Tol 22,9 ± 1,1
DAY + Tol + h 19,9 ± 1,0
DAZ 15,4 ± 0,8
DAZ + Tol + h 15,3 ± 0,8
Alors qu‘avec la zéolithe DAZ le rapport Si/Al ne varie pas, avec la zéolithe DAY il y a
un changement net quand ce solide saturé en COV est irradié : le rapport passe de 24,5 à
19,9. Ceci est en accord avec les résultats de RMN-ss de 27
Al-MAS et 29
Si-CP/MAS et
montre que le changement de la zéolithe DAY est bien provoqué par l´irradiation.
Signalons que d´après Zhu et al. (2008), l´adsorption du toluène sur une zéolithe type Na-
Y pourrait produire un réarrangement dans la structure du solide, en particulier pour le Si.
Dans notre cas, nous n´avons pas observé de changement dans le rapport Si/Al après une
simple adsorption (sans irradiation).
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
125
II.3.2.3 Spectroscopie photoélectronique de rayons X (XPS)
Des analyses supplémentaires de XPS ont été réalises afin de comparer le rapport Si/Al
sur la surface avec le rapport à l´intérieur du matériau (EDS). Le tableau II.5 donne les
résultats obtenus pour les deux matériaux saturés ou non par le toluène et avant et après
irradiation à 172 nm (12 et 10 heures pour la DAY et la DAZ, respectivement). Le
changement du rapport Si/Al correspond à la zéolithe DAY saturée en COV et irradiée,
ce qui est en accord avec les analyses de EDS.
Tableau II.5. Analyses XPS des zéolithes DAY et DAZ lors de l´irradiación à 172
nm, en utilisant le toluène comme COV.
Solides Rapport Si/Al
DAY 6,7 ± 0,3
DAY + h 6,6 ± 0,3
DAY + Tol 7,3 ± 0,4
DAY + Tol + O3 7,4 ± 0,4
DAY + Tol + h 8,1 ± 0,4
DAZ + h 6,4 ± 0,3
DAZ + Tol + h 6,4 ± 0,3
*DAY contenant l´ozone après la réaction décrite en § II.3.1.1.
En prenant en compte les résultats de EDS et XPS, on peut donc dire qu´il y a des
changements structurel dans la zéolithe DAY saturée avec toluène et irradiée à 172 nm
qui sont reliés au déplacement des espèces Si et Al. Ces modifications ne sont pas
obtenues en absence d´irradiation, ce qui montre la possible participation de la zéolithe
DAY dans le mécanisme de dégradation par irradiation UV-V.
II.3.2.4 Mesure de la surface spécifique (Brauner-Emmett-Teller (BET))
Les résultats des analyses de BET des zéolithes DAY et DAZ saturées en toluène avant et
après irradiation sont donnés dans le tableau II.6. Pour la zéolithe DAY seule, la DAY
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
126
irradiée sans COV et la DAY saturée par le toluène, la surface et le volume poreux ne
changent pas. Mais pour la DAY saturée par le toluène et irradié, ces deux paramètres
diminuent nettement en particulière la surface spécifique, donc le matériau est changé à la
surface et aussi dans la porosité. Ces résultats seraient en faveur d´une dispersion des
composés organiques dans toute la structure du matériau. Ces changements sont en
accord avec les analyses EDS et XPS.
En ce qui concerne la zéolithe DAZ, le changement est faible. Si nous comparons avec
les résultats de RMN du solide qui montrent qu´il reste très peu des composés organiques
sur la DAZ, ceux-ci n´affectent pas la porosité et resteraient donc sur la surface du
matériau.
Tableau II.6. Analyses BET des zéolithes DAY et DAZ, en utilisant le
toluène comme COV et en irradiant à 172 nm.
Surface spécifique
(m2/g)
Volume de Pore
(cm3/g)
DAY 680 ± 7 0,37 ± 0,01
DAY + h 678 ± 7 0,38 ± 0,01
DAY + Tol 677 ± 7 0,37 ± 0,01
DAY + Tol + O3* 686 ± 7 0,38 ± 0,01
DAY + Tol + h 584 ± 6 0,33 ± 0,01
DAZ 331 ± 3 0,17 ± 0,01
DAZ + Tol + h 318 ± 3 0,19 ± 0,01
*DAY contenant l´ozone après la réaction décrite en § II.3.1.1.
Nous avons extrait les composés organiques qui étaient adsorbés après irradiation sur la
zéolithe DAY contenant le toluène ou le benzène ou le 1-butanol, afin d´effectuer des
analyses GC-MS et d´identifier les intermédiaires formés.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
127
II.3.2.5 Analyses par spectroscopie de masse (GC-MS)
La figure II.24 donne les différents composés formés au cours de l´irradiation de la
zéolithe DAY saturée en toluène et qui sont restés adsorbés sur le matériau. Nous avons
pu identifier le benzaldéhyde (4,96 min), l´alcool benzylique (6,06 min), l´acide
benzoïque (8,20 min) ainsi que le dimère du radical benzylique (24,19 min).
Figure II.24. Analyses GC-MS fait sûr le produits extraits de la zéolithe DAY saturée
avec toluène et irradiée à 172 nm.
Pour la zéolithe DAY saturée avec du benzène et du 1-butanol aucun composé n´est
détecté par GC-MS ce qui corrobore les résultats obtenus par RMN-ss. S´il reste des
produits sur le solide ils sont en quantités négligeable. Ceci signifie que la structure des
COV que l´on souhaite dégrader joue un rôle sur l´efficacité de la régénération des
zéolithes. En effet, quand nous avons effectué les séries irradiation/adsorption avec la
zéolithe DAY, nous avons régénéré la zéolithe dans le cas du benzène et du 1-butanol
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
128
mais pas dans celui du toluène qui nécessite une irradiation beaucoup plus longue : 100
heures minimum.
Les résultats des études physicochimiques obtenus à partir de la zéolithe DAY saturée par
du toluène et irradiée pendant 12 heures nous ont permis de mettre en évidence des
changements de structure dans le solide qui témoignent de l´intervention de cette zéolithe
dans le processus de dégradation du COV. Bien entendu, il faut souligner qu´une partie
du toluène et des composés intermédiaires qui sont adsorbés sur la zéolithe sont
également photolysés dans le réacteur quand ils désorbent et minéralisés en continue dans
la zone du réacteur qui ne contient pas de zéolithe. Au début de l´irradiation, le
phénomène de désorption nous a permis d´identifier quelques intermédiaires
(benzaldéhyde et acide benzylique en particulier) qui sont les mêmes que ceux que nous
avons récupérés sur la zéolithe par extraction a l´éthanol.
L´énergie de la radiation UV-V à 172 nm est de 695 kJ mol-1
et peut donc casser les
liaisons C-H dont l´énergie de liaison est 414 kJ mol-1
ce qui entraîne la formation de
radicaux (Equation II.5) :
RH h
172 nm R
• + H
• (II.5)
Dans le cas du toluène, les liaisons C-H du groupe CH3 sont les plus labiles et vont
donner lieu à la formation du radical benzyle (Equation II.6).
h
172 nm
(II.6)
Ce radical peut réagir de diverses manières (Schéma II.1).
i) La présence d´oxygène peut conduire à la formation de peroxyde qui en se
décomposant va donner le benzaldéhyde, l´acide benzoïque et l´alcool benzylique,
composés que nous avons identifié par analyses GC-MS.
ii) Une autre possibilité est la dimérisation du radical qui nous avons également
identifié par des analyses GC-MS.
iii) Enfin, le radical benzyle peut aussi être retenu dans la zéolithe et se fixer dans sa
structure.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
129
Schéma II.1. Différentes voies de réaction du radical benzyle
La possibilité de produire des complexes radical-zéolithe a été proposée par Lei et al.
(2003) dans certaines conditions, ce qui entraîne une durée de vie plus élevée du radical.
Dans notre cas, le radical benzyle engendré par l´irradiation de la DAY saturée par du
toluène, va diffuser à l´intérieur de la structure du solide soit pour former un complexe
benzyle-zéolithe, soit pour continuer à réagir à l´intérieur de la zéolithe, ce qui
expliquerait la formation du dimère. Rappelons que celui-ci n´est pas détecté en phase
gaz. Quelque soit le cas, la diffusion du radical expliquerait les changements de la
structure de la zéolithe. Ce comportement n´est pas détecté dans le cas de la zéolithe
DAZ, car les analyses physicochimiques montrent que ce dernier solide reste inchangé
après saturation en COV et irradiation à 172 nm. En effet, dans le cas de cette dernière, le
réseau cristallin et le volume poreux sont plus petits (§ I.2.4.5.1), ce qui entraînerait une
diffusion plus faible et diminuerait donc la possibilité d´une interaction entre le radical et
la structure de la zéolithe.
Le radical benzyle interagit probablement avec les atomes d´aluminium et de silicium de
la zéolithe DAY ce qui est en accord avec les résultats de RMN du solide et qui
expliquerait les déplacements chimique des espèces Al et Si. Rappelons que nous avons
détecté des espèces hexacoordonnées de l´aluminium, résultat qui pourrait s´expliquer par
une liaison entre le radical benzyle et la structure de la zéolithe DAY qui au départ ne
Acide
BenzoïqueBenzaldéhyde
Liaison covalente entre
DAY et
Alcool
Benzylique
Dimère
OH
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
130
présente que des Al tétracoordonnés. Ce phénomène entraînerait le déplacement des
atomes de Si qui sont en position Q4 après irradiation en présence de toluène, alors qu´ils
sont en Q3 dans la zéolithe de départ.
II.3.3 Irradiation à 172 nm de la zéolithe DAY/TiO2 saturée avec le 1-butanol et le
toluène
Il nous a semblé intéressant d´utiliser la zéolithe DAY dopée par du TiO2 (préparé par la
méthode sol-gel) et régénérée à 172 nm. Cette zéolithe DAY/TiO2 a été testée
précédemment dans notre groupe avec des composés aliphatiques [Monneyron et al.
(2003 a, b et c)] et en utilisant des irradiations UV. Nous avons voulu savoir si à 172 nm,
la photocatalyse interviendrait ou non dans le processus. Rappelons que le TiO2 se dépose
sur l´argile et ne touche pas aux capacités d´adsorption de la faujasite Y.
Les expériences ont été effectuées dans les mêmes conditions qu´au paragraphe II.3.1.
Nous avons choisi le 1-butanol (modèle de COV aliphatique) et le toluène (modèle de
COV aromatique).
Nous avons montré antérieurement au laboratoire que l´oxygène se transforme en ozone
sous irradiation UV-V [Benoit-Marquié et al. (2000)] mais que celle-ci n´est pas en
concentration assez élevé pour dégrader les COV en phase adsorbée tels que la MEK.
Nous avons montré qu´il en est de même avec le toluène. Pichat et al. (2000) ont amélioré
l´efficacité du TiO2 pour le toluène, en ajoutant un flux d´ozone dans l´air. Des résultats
analogues ont été obtenus par Jeong et al. (2005) en irradiant du toluène gazeux (en
présence de TiO2) avec une lampe à 254 nm et à 185 nm. Cette dernière radiation
produisant l´ozone qui activerait le TiO2.
Afin d´étudier la contribution de l´ozone sur l´activation du TiO2 dans notre conditions
expérimentales, nous avons irradié à 308 nm la zéolithe DAY saturée par le toluène et
lorsque l´état stationnaire était atteint, nous avons envoyé l´ozone produit en amont du
réacteur par l´irradiation à 172 nm (Figure II.25). Pour irradier à 308 nm, nous avons
utilisé une lampe à excimère au XeCl. Le flux photonique de cette lampe est très proche
de celui de la lampe à excimères au Xe émettant à 172 nm (§ II.2.2.3.2). Bien entendu,
l´énergie des photons est différente et il n´y a pas de photolyse des COV ni du O2 dans le
réacteur à 308 nm.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
131
Figure II.25. Schéma général du montage photochimique pour étudier l´influence de
l´ozone sur la dégradation de toluène adsorbé sur la zéolithe DAY/TiO2 (1: Mélange
N2/O2; 2: Débitmètre; 3: Bain thermostaté; 4: toluène liquide; 5: Cellule de diffusion; 6:
Photoréacteur annulaire équipé avec la lampe UV-V (172 nm); 7: Photoréacteur annulaire
équipé avec la lampe UV (308 nm); 8: Chromatographe en phase gaz
L´évolution de la concentration du toluène à la sortie du réacteur est donnée dans la
figure II.26, lors de l´irradiation à 308 nm de la zéolithe DAY/TiO2 saturée par le toluène,
en absence et présence de O3.
Figure II.26. Evolution de la concentration de COV dans l´effluent gazeuse à la sortie du
réacteur en fonction du temps d´irradiation UV des zéolithes DAY/TiO2.
3
4
52
O2
O3
Toluène
6
78
1
1
1,5
2
2,5
3
0 5 10 15 20
[To
luèn
e] (g m
-3)
Temps (h)
h (308 nm) + O3h (308 nm)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
132
Après avoir éteint l´état stationnaire du polluant pendant l´irradiation à 308 nm de la
zéolithe DAY/TiO2 (14 heures), nous avons allumé la lampe UV-V à 172 nm pour
produire le O3 qui est envoyé vers le système photocatalytique. La dégradation du toluène
en présence de l´ozone n´augmente que de 1,5 % par rapport à l´effet de l´irradiation à
308 nm toute seule. Ce résultat peut s´expliquer par la faible quantité de O3 par rapport à
la grande quantité du polluant dans l´effluent gazeux et de plus au fait que le O3 est
décomposé par la zéolithe [Monneyron et al. (2003)].
Il nous a semblé intéressant également étudier l´efficacité du système DAY/TiO2 pour la
dégradation des COV (le 1-butanol et le toluène) en présence des irradiations UV (308
nm). L´évolution des COV à la sortie du réacteur est donnée dans la figure II.27, pendant
le processus d´irradiation UV à 308 nm.
Figure II.27. Evolution de la concentration de COV dans l´effluent gazeuse à la sortie du
réacteur en fonction du temps d´irradiation UV des zéolithes DAY/TiO2.
Pour le 1-butanol, nous observons la même thermo/photodésorption qu´à 172 nm (Figure
II.17). Par contre, le processus de minéralisation de ce composé est beaucoup plus lent à
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
133
308 nm ; en effet, il a fallu 25 heures d´irradiation pour atteindre 96 % de dégradation
(état stationnaire) alors que à 172 nm 2 heures ont été suffisantes pour obtenir 100 % de
dégradation. Ce n´est pas seulement le fait que la photocatalyse est plus efficace mais il
faut aussi tenir compte de la photolyse dans la phase gaz à 172 nm du polluant désorbé.
Dans le cas du toluène, la différence est plus nette. A 172 nm, la dégradation est totale en
3 heures et demie, tandis qu´à 308 nm l´état stationnaire montre une faible dégradation de
15 %. En parallèle, les grains de zéolithes sont fortement colorés comme dans le cas de la
zéolithe DAY seule saturée par le toluène. Ces résultats sont en accord avec les résultats
de la littérature dans la photocatalyse avec TiO2 [Blount et al. (2001), Lee et al. (2009)],
où les composés intermédiaires se déposent sur le TiO2 et le désactive. Le dopage par
différents métaux pallie en partie cet inconvénient.
II.3.3.1 Photocatalyse du toluène et du 1-butanol adsorbés dans la zéolithe DAY/TiO2
par irradiation à 172 nm
Les figures II.28 et II.29 présentent l´évolution de la concentration des COV sous
irradiation UV-V (172 nm) des zéolithes DAY (trait plein) et DAY/TiO2 (pointillés)
saturées respectivement par 1-butanol et toluène.
Figure II.28. Evolution de la concentration de 1-butanol dans l´effluent gazeuse à la sortie
du réacteur en fonction du temps d´irradiation UV-V des zéolithes DAY (ligne continue)
et DAY/TiO2 (ligne pointillé) saturées
0
2
4
6
8
10
12
14
0 1 2 3
[1-B
uta
no
l] (g
m-3
)
Time (h)
DAY (172 nm)
DAY/TiO2 (172 nm)
Temps
DAY (172 nm)
DAY/TiO2 (172 nm)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
134
Figure II.29. Evolution de la concentration de toluène dans l´effluent gazeuse à la sortie
du réacteur en fonction du temps d´irradiation UV-V des zéolithes DAY (ligne continue)
et DAY/TiO2 (ligne pointillé) saturées.
En présence de TiO2, la thermo/photodésorption est beaucoup plus faible qu´avec la
zéolithe non dopée, ce qui laisse penser qu‘une partie des COV qui désorbait est
maintenant détruite par photocatalyse. Ce phénomène est particulièrement net avec le 1-
butanol où la quantité désorbée passe de 8 mg à 2 mg soit 2 % à 0,5 % de la quantité
totale adsorbée dans les zéolithes DAY et DAY/TiO2 (385 mg). Après 2 heures
d´irradiation, le 1-butanol en sortie de réacteur est entièrement dégradé et minéralisé.
Pour le toluène, la quantité désorbée passe de 15 % avec la zéolithe DAY à 5 % avec la
zéolithe DAY/TiO2 pour une quantité adsorbée de 390 mg. Par ailleurs, il n‘y a pas de
coloration des grains des zéolithes, en présence du TiO2 [Biomorgi et al. (2010)].
Dans les figures II.30 et II.31, sont reportés les spectres FTIR pendant les deux premières
heures d´irradiation à 172 nm avec la zéolithe DAY/TiO2 saturé avec respectivement le
1-butanol et le toluène.
0
5
10
15
20
25
30
0 2 4 6 8 10
[To
luè
ne
] (g
m-3
)
Temps (h)
DAY (172 nm)
DAY/TiO2 (172 nm)
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
135
Figure II.30. Spectres IR lors de l‘irradiation UV-V de la zéolithe DAY/TiO2 saturée
avec le 1-butanol.
Figure II.31. Spectres IR lors de l‘irradiation UV-V de la zéolithe DAY/TiO2 saturée
avec le toluène.
Après 2 heures d´irradiation, dans les deux cas, seules les bandes correspondant au CO2
(2350 cm-1
), à H2O (3650 et 1600 cm-1
) et à O3 (1050 cm-1
) sont visibles. Ceci signifie
que les 2 COV sont presque minéralisés. Signalons cependant la faible intensité de la
H2OIntermediates
CO2
O23
Intermédiaires
H2O
CO2
O3
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
136
bande de vibration de l´ozone par rapport aux spectres obtenus en irradiant à 172 nm les
COV sans zéolithes (Figures II.32). Ceci signifie que l´ozone soit intervient dans le
procédé de dégradation soit est simplement dégradé par la zéolithe. Nous discuterons plus
loin l´effet de l´ozone dans nos réactions.
Figure II.32. Spectres IR de la photolyse du 1-butanol en absence de zéolithe.
Dans le cas de 1-butanol, on observe en FTIR de faibles signaux à 1750 et 3000 cm-1
dus
à la formation de composés intermédiaires. Ces signaux sont beaucoup moins intenses
que ceux obtenus en irradiant la zéolithe DAY sans TiO2 (Figure II.18 § II.3.1.3). Par
rapport au toluène, la différence est encore plus forte car les signaux des intermédiaires
sont encore plus faibles si on compare avec ceux obtenus avec la DAY seule saturée avec
toluène (Figure II.9 § II.3.1.1).
Si on compare les résultats obtenus avec la zéolithe DAY et DAY/TiO2, et ceci avec les 2
COV, la contribution de la photocatalyse est évidente sous irradiation à 172 nm. Il est
possible observer dans les figures II.33 et II.34 (FTIR pour le 1-butanol et toluène,
respectivement), que la présence des intermédiaires (bandes à 3000 et 1750 cm-1
)
affaiblissent considérablement dans le cas du 1-butanol et disparaissent dans le cas du
toluène au bout de 20 minutes d´irradiation, lorsque la zéolithe DAY est dopée avec le
TiO2. En effet, cette contribution du TiO2 diminue fortement le processus de désorption
ainsi que le temps nécessaire à la minéralisation complète des composés organiques.
DO
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
137
Figure II.33. Spectre FT-IR de l´effluent gazeux après 20 minutes d´irradiation des
zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées par le 1-butanol.
Figure II.34. Spectre FT-IR de l´effluent gazeux après 20 minutes d´irradiation des
zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées par le toluène.
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
138
Nous allons étudier ci-après, les zéolithes elles-mêmes après irradiation pour analyser les
produits qui pourraient être restés dans le matériau comme c´était le cas avec DAY
saturée en toluène en absence de TiO2 (§ II.3.1.1).
II.3.3.2 Analyse physicochimique des zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées par le 1-
butanol et le toluène, avant et après irradiation dans le UV-V
Tout d´abord signalons qu´il n´y a aucune coloration des zéolithes DAY/TiO2 dans le cas
du toluène, contrairement aux résultats obtenus avec la zéolithe DAY (Figure II.11, §
II.3.1.1). Des analyses de RMN-ss de 1H-MAS,
29Si-CP/MAS et
27Al-MAS ont été fait
sur les zéolithes DAY/TiO2 afin d´étudier les différences observées. Rappelons qu´il n´y
a pas de changement quand on irradie la zéolithe DAY seule [Biomorgi et al. (2009)].
Les spectres de RMN-ss du proton après irradiation dans le UV-V de la zéolithe DAY et
des zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées par le toluène sont données dans la figure II.35.
Figure II.35. Spectres RMN-ss de
1H-MAS des zéolithes : DAY originale, DAY et
DAY/TiO2 saturées avec le toluène et irradiées á 172 nm pendant 12 et 6 heures,
respectivement.
La comparaison entre ces spectres permet de mettre en évidence la disparition presque
totale de composés organiques avec la zéolithe DAY/TiO2 où seule subsiste un pic à 2
ppm correspondant à des protons de composés aliphatiques. Il y a disparition totale des
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
139
protons à 7 ppm dans le cas du toluène, qui correspondent aux protons aromatiques. Dans
le cas de 1-butanol, les résultats sont semblables mais moins nets, car déjà la
minéralisation était très avancée dans le cas de la zéolithe DAY.
La figure II.36 présente les résultats des analyses de RMN-ss de 27
Al-MAS (Figure
II.36a) et 29
Si-CP/MAS (Figure II.36b) des zéolithes DAY et DAY/TiO2 saturées avec le
toluène et irradiées à 172 nm.
(a) (b)
Figure 36. Spectres RMN-ss de 27
Al-MAS (a) et 29
Si-CP/MAS (b) des zéolithes : DAY
originale, DAY et DAY/TiO2 saturées avec toluène et irradiées á 172 nm,
respectivement.
Comme dans le cas des analyses de RMN-ss du proton, les effets sont particulièrement
nets avec le toluène et surtout dans le cas de la RMN du 29
Si-CP/MAS. Le signal à -107,1
ppm qui correspond au groupe Si(OSi)4 ou Q4 [Fyfe et al. (1991)], augmente quand le
matériau DAY saturé par le toluène est irradié à 172 nm. Nous avons expliqué le résultat
par le couplage dipolaire entre les sites Q4 de la zéolithe et les protons des composés
intermédiaires formés au cours de l´oxydation du toluène. Dans le cas de la zéolithe
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
140
DAY/TiO2, cette augmentation est faible ce qui montre que le photocatalyseur TiO2
intervient efficacement dans la minéralisation du toluène. Il en est de même dans le cas
de 29
Al où le nouveau signal à 2 ppm pour les zéolithes DAY et DAY/TiO2 apparaît. Ce
signal correspond aux espèces de Al hexacoordonnées dans la structure des zéolithes. Ce
comportement suggère que la zéolithe participe au mécanisme de dégradation des COV
par interaction entre les composés intermédiaires de la dégradation du toluène et
l´aluminium contenu dans la structure du solide.
II.3.3.3 Analyses de spectroscopie de masse (GC-MS) des composés extraits sur la
zéolithe DAY/TiO2 après irradiation UV-V.
Contrairement aux résultats obtenus avec la DAY saturée en toluène et irradiée à 172 nm
(voir Figure II.24, § II.3.2.5), nous n´avons détecté aucun composé organique dans le
liquide d´extraction. Ce résultat confirme le rôle de photocatalyseur du TiO2 activé à 172
nm. En plus de ce rôle photocatalytique classique, l´irradiation à 172 nm pourrait
entraîner une activation du TiO2 par la zéolithe elle-même. En effet Jüstel et al. (2001)
ont montré que les radiations à 172 nm correspondent au ―band gap‖ optique de la
zéolithe et peut générer des excitons capables de transférer leur énergie à des terres rares
ou à des sensibilisateurs inclus dans la zéolithe. Le TiO2 pourrait donc être excité par ce
phénomène à l´intérieur du matériau en plus de l´excitation directe à la surface [Biomorgi
et al. (2010)].
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
141
II.4 CONCLUSIONS
Nos résultats montrent qu´il est possible de traiter des effluents gazeux pollués en
irradiant dans la UV-V à 172 nm après l´adsorption de ces COV par des matériaux
constitués d´alumino-silicate (zéolithes).
Nous avons utilisé deux types de zéolithes contenant 20 % d´argile : la faujasite Y
(DAY) et la ZSM-5 (DAZ). Des changements structuraux ont été observés au cours des
irradiations, cependant ils ont été plus importants avec la zéolithe DAY et le toluène
comme COV. Ces changements ont été attribués à deux phénomènes :
i) La formation d´un complexe entre la structure de la zéolithe et le radical benzyle qui
se forme par irradiation du toluène.
ii) La présence de composés intermédiaires persistants à l´intérieur de la zéolithe.
En contraste, dans nos conditions d´irradiations, la zéolithe DAZ conserve ses
propriétés structurales et de surface quand elle est saturée par le toluène et irradiée à 172
nm.
Avec le 1-butanol comme COV, les changements sur les zéolithes ont été faibles,
tandis que dans le cas du benzène il n´y a eu aucun changement dans les solides.
Ces résultats peuvent s´expliquer de deux manières :
i) Les espèces radicalaires produites par l´irradiation des COV, selon leur stabilité et
leur durée de vie, peuvent diffuser à l´intérieur de la zéolithe (surtout DAY) et réagir
avec sa structure, ce qui entraînerait des changements sur les propriétés
physicochimiques du solide.
ii) Comme la radiation UV-V à 172 nm ne pénètre pas à l´intérieur de la zéolithe, la
vitesse de diffusion des composés organiques volatils pourrait contrôler l´efficacité du
processus de dégradation.
La combinaison du processus d´adsorption et de la photolyse UV-V est une bonne
solution pour le traitement des effluents organiques gazeux ; cependant, il faut tenir
compte non seulement des propriétés adsorbantes des matériaux mais aussi de la structure
CHAPITRE II Traitement de composés organiques volatils en présence de zéolithes,
sous irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm)
142
chimique des polluants, qui peuvent entraîner des changements dans le solide au cours du
traitement.
Les difficultés observées avec le solide DAY et le toluène ont pu être évitées en
ajoutant du TiO2 à la zéolithe (DAY/TiO2). En effet, la minéralisation des COV est rapide
et totale grâce d´une part, à la diminution du phénomène de photo/thermodésorption et du
temps d´irradiation nécessaire pour obtenir un effluent gazeux sans COV et d´autre part,
grâce à la photocatalyse qui est activée directement par l´irradiation à 172 nm et par le
transfert d´énergie (excitons) de la zéolithe au TiO2. Par conséquent, il n´y a plus de
composés intermédiaires qui restent à l´intérieur de la zéolithe DAY/TiO2 ou qui
interagissent avec sa structure, contrairement à ce que nous avons observé avec la DAY
sans TiO2.
Rappelons que l´irradiation dans le UV-V en présence d´air provoque la formation
d´ozone. Nous avons pu montrer que O3, dans notre cas, ne participe pas à la dégradation
du toluène et n´active pas le photocatalyseur (comme cela a été montré dans la
littérature). Donc nous pouvons affirmer que l´efficacité du système DAY/TiO2/UV-V
dans le traitement des COV est bien due à une synergie entre l´activation du
photocatalyseur par l´irradiation UV-V, l´activation par le transfert d´énergie de la
zéolithe DAY vers le TiO2 et par la photolyse dans le réacteur des COV qui désorbent du
matériau.
Cette méthode pourrait résoudre le problème de COV récalcitrants, grâce à la
combinaison de la photolyse UV-V et de la photocatalyse UV-V.
Finalement, la zéolithe DAZ est plus efficace que la zéolithe DAY, pour la
dégradation des COV par irradiation dans le UV-V, quel que soit le polluant. Mais, sa
capacité d´adsorption est beaucoup plus faible que celle de la zéolithe DAY. Cependant,
l´addition de TiO2 rend le système DAY/TiO2/UV-V beaucoup plus efficace que le
système DAZ/TiO2/UV-V.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
143
CHAPITRE III : Dégradation des polluants
organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
144
III. DEGRADATION DE POLLUANTS ORGANIQUES EN PHASE AQUEUSE
PAR OZONATION CATALYTIQUE EN PRESENCE D´UN MATERIAU
CERAMIQUE
III.1 INTRODUCTION
Depuis quelques années, de nombreuses études ont démontré la présence
croissante de polluants organiques dans les eaux de surface et souterraines. Ces
composés, que ce soient des antibiotiques, des herbicides ou d´autres xénobiotiques
résistent aux procédés de traitements conventionnels [Eljarrat et al. (2003), Smital et al.
(2004)]. Comme ils ont aussi été détectés dans l´eau potable, il est nécessaire de
développer un traitement capable d´éliminer ces espèces présentes à de très faibles
concentrations [Murray et al. (2004)].
En ce qui concerne la dépollution de l´eau, nous avons voulu étudier un procédé
dynamique contenant des polluants en faible concentration (4-5 mg L-1
), en utilisant des
matériaux aluminosilicate. Parmi les POA, nous avons choisi un système non
photochimique (ozonation catalytique) afin d´évaluer la capacité de ces solides dans la
décomposition de l´ozone et la production des radicaux hydroxyle qui sont beaucoup plus
réactifs que l´ozone lui-même.
L´ozone est largement utilisé dans le traitement de l´eau pour la désinfection, le contrôle
des algues, l´élimination de goût, d´odeur et de couleur. L´ozone est aussi utilisé pour
oxyder des polluants inorganiques (fer, manganèse), des polluants micro et macro
organiques, etc. [Bellamy et al. (1991), Gogate et al. (2004)]. Malgré les avantages de
l´utilisation de l´ozone dans le traitement de l´eau, il ne permet pas toujours d´obtenir la
minéralisation des micro-polluants réfractaires [Biomorgi et al. (2009)]. D´autres
technologies ont donc été développées pour pallier à ces inconvénients. Il s´agit des
procédés d´oxydations avancés (POA) : O3/H2O2, O3/UV, UV/H2O2, fenton, photofenton,
photocatalyse, faisceau d´électrons et ozonation catalytique [Andreozzi et al. (1999),
Legube et al. (1999)]. L´ozonation catalytique utilise des catalyseurs qui favorisent la
production d´espèces radicalaires qui peuvent dégrader certains composés organiques
récalcitrants aux traitements classiques [Kim et al. (2002)]. Avramescu et al. (2008) ont
étudié le système O3/Mn pour dégrader l´acide oxalique et ont montré que ce système est
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
145
plus efficace que l´ozone seul. Ma et al. (1999) ont montré la même chose en utilisant le
système O3/Mn pour dégrader l´atrazine. D´autres systèmes ont également été testé
comme O3/TiO2 [Beltrán et al. (2002)], O3/Al2O3 [Ni et al. (2001)], O3/MnO2 [Andreozzi
et al. (1996)], O3/Fe(II), O3/Zn(II) [Gracia et al. (1996)].
L´ozonation catalytique peut s´effectuer aussi bien en phase homogène qu´en phase
hétérogène [Valdés et al. (2008)]. Cependant, ces dernières années, il est apparu une nette
préférence pour l´ozonation en phase hétérogène qui permet une production plus efficace
de radicaux (en particulier HO) et réduit leur recombinaison dans l´eau.
Des matériaux à base de céramique, constitués d´aluminosilicates, ont été utilisés pour
décomposer l´ozone et obtenir les radicaux HO. Le système a été étudié récemment pour
la dégradation du nitrobenzène [Zhao et al. (2008, 2009)]. L´efficacité de ces systèmes
peut être affectée par les différents paramètres de l´eau comme le pH, le carbone
inorganique total et la quantité de matière organique dissoute [Von Gunten et al. (2003)].
Ces variables doivent donc être prises en compte dans le procédé choisi.
Pour notre part, nous avons choisi d´étudier un matériau céramique (anneaux de Raschig
en céramique (ARC)) pour le traitement de polluants organiques dans l´eau. Ces
matériaux sont à base d´aluminosilicates cristallins et sont beaucoup utilisé dans les
raffineries de pétrole. Dans ce travail nous avons voulu éventuellement montrer la
possibilité d´utiliser ces céramique ARC pour la dégradation en phase aqueuse de
polluants récalcitrants. Les principaux objectifs ont été :
1. D´étudier l´effet catalytique sur la décomposition de l´ozone. Nous avons choisi
une molécule modèle comme l´acide p-chlorobenzoïque qui ne réagit pas avec
l´ozone mais seulement avec les radicaux HO. L´efficacité des ARC a été aussi
comparé à celle d´anneaux d´acier inoxydable qui eux décomposent très peut
l´ozone.
2. D´évaluer l´efficacité des ARC par la dégradation de polluants organiques que
l´on trouve dans l´eaux comme l´atrazine (herbicide très utilisé dans les activités
agricole) et le sulfatometoxazole (SMX, antibiotique que l´on retrouve dans les
eaux de surface).
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
146
3. D´évaluer le rôle des variables qui peuvent interférer dans le procédé
O3/catalyseur, comme : le pH, la présence de carbonates et bicarbonates et la
concentration de polluant.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
147
III.2 PARTIE EXPERIMENTAL
II.2.1 Réactifs
L´acide p-chlorobenzoïque (pCBA 97 %), l´atrazine ( 97 %) et le sulfatometoxazole
( 98 %) proviennent de chez FLUKA. L´indigo trisulfonate de potassium provient lui de
chez Merck. Pour les analyses HPLC (CLHP en français), l´acétonitrile provient de
l´entreprise VWR.
II.2.2 Montage Expérimental
La figure 1 présente le montage que nous avons utilisé et qui est constitué de :
- un générateur d´ozone (Sander Labor-Ozonisator).
- un analyseur d´ozone (BMT 964).
- une bouteille d´oxygène.
- 4 colonnes (réacteurs) de 50 cm de longueur et 5 cm de diamètre, placées en série
et qui contiennent les anneaux d´acier soit la céramique ACR.
- à la sortie du dernier réacteur, on a placé une chambre de charbon actif pour
décomposer l´ozone en excès.
Les tubes et les vannes de connections sont en polypropylène (pour l´eau) et en PTFE
pour le flux d´ozone (matériau résistent à l´ozone). Les réacteurs sont en verre. Dans la
partie inférieure de chaque réacteur on a placé des diffuseurs en verre, de porosité
micrométrique, afin de disperser efficacement le gaz (l´ozone) dans le système.
Le flux de gaz est de 30 L h-1
, la concentration d´ozone dans le gaz est de 2 mg L-1
, ce qui
entraîne une arrivée constante d´ozone de 1 mg min-1
. Cette dernière concentration
permet d´obtenir 6 mg L-1
d´ozone dans l´eau, en tenant compte que le flux d´eau est de
10 L h-1
.
Les échantillons dont la concentration varie entre 4,5 et 5 mg L-1
, sont prélevés à la sortie
de chaque réacteur et analysés par HPLC et spectroscopie UV (voir § III.2.3). Dans
chaque échantillon, quelques gouttes d´une solution de 2 % de sulfite de sodium
(Na2SO3) est ajoutée pour neutraliser l´ozone contenu dans le prélèvement.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
148
Les matériaux de remplissage des colonnes est soit l´acier inoxydable (stainless steel) soit
des anneaux de Raschig en céramique constitué de Al2O3 + SiO2 92 % et contenant 1 %
maximum de Fe2O3.
Deux types d´eaux ont été testés. De l´eau synthétique pour l´étude de l´effet de pH et du
carbone inorganique total (CIT). Cette eau est de l´eau ultrapure à laquelle est ajouté de
l´acide chlorhydrique (HCl) pour les études de pH. Pour le CIT, on ajoute à l´eau
ultrapure du carbonate acide de sodium (NaHCO3). L´effet du contenu de matière
organique naturelle (MON) a été étudié en utilisant l´eau de lac Jonsvatnet (Trondheim,
Norvège) qui contient 3 mg L-1
de MON et dont le pH et le CIT ont été ajustés comme
dans le cas de l´eau ultrapure.
Figure III.1. Montage expérimentale du système d´ozonation catalytique.
II.2.3 Analyses Chimiques
Les trois composés étudiés (pCBA, atrazine et SMX) ont été analysés par
chromatographie liquide en phase inverse (flux 0,70 mL min-1
) : chromatographe
HPLC-UV Agilent, serie 1200 (avec un détecteur DAD) et muni d´une colonne C-18
Zorbax Eclipse XDB-C18 3.5µm, 4.6 x 150mm. L´éluant est un mélange acétonitrile/eau
Iodure de
Potassium
Charbon
Actif
Réacteur
Solides
Catalytiques
Flux d eau Pollué
Spectromètre UV
HPLC
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
149
(50/50) dont le pH est ajusté à 2 par ajout d´acide phosphorique (H3PO4). La détection a
été faite à 254 nm.
La concentration d´ozone dans l´eau a été déterminée par la méthode indigo [Clesceri et
al. (1989)], en utilisant un spectromètre Hitachi U-3000. Le carbone inorganique total
(CIT) et le pH ont été mesurés avec un détecteur Metrohm Titroprocessor 726, équipé
d´un passeur automatique 717 et d´un Dosimat 685. Le contenu de carbone organique
dissout a été mesuré avec un TOC Tekmar Dohrmann Apollo 9000. Chaque échantillon
est, dans ce cas, filtré par des filtres millipore de 0,45 μm.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
150
III.3 RESULTATS ET DISCUSSION
La partie expérimentale de ce chapitre a été effectuée dans le ―Department of Hydraulic
and Environmental‖ à ―Norwegian University of Science and Technology‖ (NTNU),
http://www.ntnu.no/ivm/english).
III.3.1 Etude de l´activité catalytique des anneaux de Raschig en céramique sur la
décomposition de l´ozone pour la dégradation de composés organiques en phase
aqueuse.
Comme nous l´avons écrit précédemment, l´acide p-chlorobenzoïque (pCBA) a servi de
molécule modèle pour évaluer l´activité catalytique de la céramique, car il est très stable
en présence d´ozone et ne réagit qu´avec les radicaux hydroxyle. Tous les résultats ont
été comparés à ceux des anneaux en acier qui ne décomposent pas l´ozone et qui servent
de témoin. Nous présentons les résultats en fonction du pH, du contenu de matière
inorganique et de la présence de matière organique naturelle. En effet, leur influence peut
affecter l´efficacité du procédé.
Des études d´adsorption préliminaires ont été effectué car le pCBA peut s´adsorber sur
l´acier ou la céramique et fausser les cinétiques observées. Aux différents pH (5, 6,5 et
8), on a immergé les 2 types d´anneaux (séparément) dans une solution de 4 mg L-1
de
pCBA et des mesures par spectrographie UV ont permis de montrer que l´adsorption de
ce composé sur les deux matériaux est négligeable. Par conséquence, la dégradation
éventuelle du pCBA au cours de notre réaction ne pourra être attribuée qu´a l´ozonation
catalytique.
II.3.1.1 Effet du pH
Les figures III.2 et III.3 montrent l´évolution de l´ozone dans le système aux différents
pH (5, 6,5 et 8), pour les anneaux d´acier et les ARC, respectivement. L´évolution de la
concentration de O3 est due à 2 phénomènes :
- Une étape initiale où l´ozone est transféré de la phase gazeuse à la phase liquide,
ce qui entraîne une augmentation de sa concentration dans la solution.
- Une seconde étape qui concerne à la décomposition de l´ozone, où la
concentration de O3 peut rester constante ou diminuer suivant le pH de la solution, en
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
151
raison de la décomposition du O3 (ce processus est net à pH 8 et particulièrement avec les
ARC).
Figure III.2. Evolution de la concentration de O3 à différents pH, en présence des
anneaux d´acier inoxydable.
Figure III.3. Evolution de la concentration de O3 à différents pH, en présence des
anneaux Raschig de céramique.
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0 200 400 600 800 1000
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 6,5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 0 ; TOC = 0
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0 200 400 600 800 1000
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 6,5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 0 ; TOC = 0
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
152
Dans le cas de l´acier inoxydable (Figure III.2), après l´augmentation due au transfert, la
concentration de O3 reste stable à pH 5 et 6,5 (0,045 et 0,040 mg L-1
, respectivement),
tandis qu´à pH 8 on obtient une concentration de 0,015 mg L-1
, puis une diminution qui
témoigne de la décomposition de l´ozone due au pH basique [Kasprzyk-Hordern et al.
(2003)]. L´étape de transfert est, donc, dominante à pH 5 et 6,5. Donc, le rapport Vt/Vd
(Vt = vitesse de transfert de O3 et Vd = vitesse de décomposition de l´O3) est beaucoup
plus élevé à pH 5 et 6,5 qu´ à pH 8. C´est-à-dire : à pH 5 et 6,5 le transfert est le
phénomène le plus important, alors qu´à pH 8 c´est la dégradation qui domine
En ce qui concerne les ARC (Figure III.3), on observe un phénomène analogue de
transfert de l´ozone dans la première partie des courbes, où l´ozone atteint en 200
seconde les concentrations de 0,037, 0,033 et 0,020 mg L-1
à pH 5, 6,5 et 8,
respectivement. Cependant, une fois les valeurs atteintes, la concentration de l´ozone ne
cesse de diminuer au cours du temps quel que soit le pH.
Si nous comparons les deux matériaux à pH 5 et 6,5, la céramique provoque la
décomposition de l´O3 alors que l´effet de l´acier est négligeable à ces pH. Les ACR
peuvent donc être utilisés comme catalyseurs efficaces pour obtenir des radicaux HO.
Pour confirmer l´activité catalytique, nous avons étudié la dégradation de pCBA à
différents pH avec les deux matériaux.
Comme nous l´avons montré précédemment [Azrague et al. (2009)], la cinétique de
dégradation du pCBA correspond à une cinétique de pseudo-premier ordre (Figures III.4
et III.5) et elle est influencée par le pH de la solution.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
153
Figure III.4. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH, en présence des
anneaux d´acier inoxydable.
Figure III.5. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH, en présence des
anneaux Raschig en céramique.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Temps (sec)
pH = 5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 6,5 ; TIC = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 0 ; TOC = 0
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Temps (sec)
pH = 5 ; TIC = 0 ; NOM = 0 pH = 6,5 ; TIC = 0 ; NOM = 0 pH = 8 ; TIC = 0 ; NOM = 0
kpH=5 = 1,7x10-4
s-1
kpH=6,5 = 3,9x10-4
s-1
kpH=8 = 5,9x10-4
s-1
kpH=5 = 3,1x10-4
s-1
kpH=6,5 = 4,4x10-4
s-1
kpH=8 = 7,2x10-4
s-1
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
154
Staehelin et Hoigne (1982) ont montré que la formation de HO est favorisée en présence
d´ion OH- (équations III.1 et III.2) :
O3 + −OH → HO2
− + O2 k = 70 M
-1 s
-1 (III.1)
O3 + HO2− →
•OH + O2
•− + O2 k= 2,8x10
6 M
-1 s
-1 (III.2)
O3 + O2•−
→ O3−•
+ O2 k= 1.6x109 M
-1 s
-1 (III.3)
pH ≤ 8
O3−•
+ H+ ↔ HO3
• k+= 5x10
10 M
-1 s
-1 et k_= 3,3x10
2 s
-1 (III.4)
HO3• →
•OH + O2 k= 1,4x10
5 M
-1 s
-1 (III.5)
pH > 8
O3•−
↔ O•−
+ O2 k+= 2,1x103 M
-1 s
-1 et k_= 3,3x10
9 s
-1 (III.6)
O•−
+ H2O → HO• +
−OH k = 10
8 s
-1 (III.7)
Remarquons que la réaction III.1 est lente et que la réaction III.2 conduit à la formation
de radicaux hydroxyle et d´anion superoxyde. Celui-ci réagit avec l´ozone et il se forme
le radical O3-
(équation III.3). Lorsque le pH est inférieur à 8, ce dernier par réaction
avec les H+ va donner des radicaux hydroxyle avec des constantes de vitesse élevées
(équations III.4 et III.5). Si le pH est supérieur à 8, la formation des radicaux HO se fait
par la décomposition de O3-
qui entraîne la formation de O-
. Ce dernier radical réagit
très rapidement avec l´eau pour produire les radicaux HO. Si nous comparons les deux
matériaux dans la dégradation du pCBA, nous observons des constantes de vitesse qui
montrent une accélération de la dégradation avec la céramique.
En fait, dans les procédés d´ozonation catalytique, un polluant organique peut être
dégradé par voie directe (réaction directe de l´ozone avec les doubles liaisons ou le noyau
aromatique activé des molécules) ou par voie indirecte (réaction avec les HO). La
cinétique de réaction d´un polluant P peut être donc s´écrire (équation III.8) :
HOPkOPk
dt
PdHOO 33 (III.8)
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
155
Comme le noyau aromatique du pCBA est désactivé, ce composé va réagir
préférentiellement avec les HO. L´équation 8 va donc s´écrire (équation III.9) :
HOpCBAk
dt
pCBAdHO (III.9)
Donc, toute disparition du pCBA doit s´attribuée principalement à la présence du radical
OH.
La figure III.6 groupe les vitesses de réaction obtenues avec les deux matériaux et on
vérifie l´accélération de la dégradation de pCBA en présence de la céramique, quel que
soit le pH, ce qui corrobore l´activité catalytique de la céramique dans les procédés
d´ozonation catalytique.
Figure III.6. Vitesse de disparition du pCBA en présence d´acier inoxydable et de la
céramique (ARC).
Les ARC contiennent trois espèces : Al2O3, SiO2 et Fe2O3. Les caractéristiques type acide
de Lewis de l´alumine sont bien connues et Bulanin et al. (1995) ont montré que l´ozone
0,E+00
1,E-04
2,E-04
3,E-04
4,E-04
5,E-04
6,E-04
7,E-04
8,E-04
5
6,5
8
k(d
ég
rad
ati
on
)s
-1
pH
Acier Inoxydable Céramique
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
156
peut être adsorbé sur ce type de site ce qui entraîne sa déstabilisation et sa dissociation en
produisant dioxygène (O2) et atome d´oxygène (O). Ce dernier élément reste lié à la
surface du solide. Ce processus provoque la formation de radicaux HO (équations III.10-
III.13) :
ARC + O3 ↔ ARC-O-O=O (III.10)
ARC-O-O=O ARC-O- + O2 (III.11)
ARC-O- + O3 ↔ 2O2
-• + ARC (III.12)
O2-• + O3 O3
•- + O2 (III.13)
A partir de radical O3•-, et suivant le pH, nous obtenons les réactions des équations III.4-
III.5 ou III.6–III.7 ce qui favorise la formation de HO•.
La présence de groupes OH dans la structure de la céramique peut aussi favoriser la
décomposition de l´ozone. La figure III.7 montre comme la molécule de O3 peut etre
adsorbé par interaction avec les groupements SiOH [Bulanin et al. (1995)] ce qui entraîne
sa décomposition (équations III.14-III.17) :
ARC―OH + O3 ↔ ARC ―O―H---O―O=O (III.14)
ARC―O―H---O―O=O ↔ ARC ―O3• + HO
• (III.15)
ARC―O3• ↔ ARC ―O
• + O2 (III.16)
ARC―O• + O3 ↔ O2
-• + ARC + O2 (III.17)
Le radical O2-• réagit suivant l´équation III.3 puis ce sont les équations III.4-III.7 qui
interviennent suivant le pH. Les interactions peuvent expliquer l´acélération de la
réaction avec le pCBA par rapport à l´acier. Signalons que Kasprzyk-Hordern et al.
(2003) ont montré que le Fe2O3 peut intervenir de la même manière que le Al2O3 dans la
décomposition de l´ozone.
Figure III.7. Interaction entre une molécule d´ozone et le groupe SiOH.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
157
II.3.1.2 Effet du carbone inorganique total (CIT)
Suivant les caractéristiques du composé organique à traiter, le CIT est un facteur
important dans le procédé d´oxydation par l´ozone. Hoigné et al. (1976, 1982) ont montré
que le CIT peut initier, par décomposition de l´ozone, la formation de O2-
, ce qui
entraînerait la formation de radicaux HO. L´évolution de la concentration d´ozone, à
différents pH et CIT, est reportée dans les figures III.8 et III.9 dans le cas des ACR et de
l´acier inoxydable, respectivement. Les études ont été effectuées à pH 6,5 et 8 qui
correspondent aux valeurs trouvées normalement dans les eaux potables et l´eau des lacs.
Les valeurs de CIT ont été choisies également en tenant compte des valeurs réelles des
eaux naturelles.
Dans le cas de l´acier inoxydable (Figure III.8), la présence de carbone inorganique total
(carbonates et bicarbonates) diminue le contenu d´ozone dans la solution ce qui montre
que ces espèces interviennent dans la décomposition de O3. Comme on s´y attend, les
effets sont plus faibles à fort pH à cause de la contribution des ions OH- dans la
décomposition de l´ozone, masquant l´effet du CIT. Par contre, à pH 6,5, la concentration
d´ozone diminue en présence de CIT alors qu´elle reste stable sans CIT.
Figure III.8. Evolution de la concentration de O3 à différents pH et CIT, en présence des
anneaux d´acier inoxydable.
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0 200 400 600 800 1000
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 6,5 ;CIT = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 0 ; TOC = 0
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ;CIT = 1mM ; TOC = 0
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
158
Nous observons un phénomène analogue avec la céramique (Figure III.9) mais, dans ce
cas, la concentration finale d´ozone est plus faible, ceci étant du à la contribution de la
céramique à la décomposition de O3.
Figure III.9. Evolution de la concentration de O3 à différents pH et CIT, en présence des
anneaux de Raschig en céramique.
Quant à l´effet du CIT dans le procédé d´ozonation catalytique, les figures III.10 et III.11
montrent l´évolution du pCBA à différents pH et à différentes concentrations de CIT, en
présence des deux matériaux (acier et céramique).
Nous obtenons des résultats analogues à ceux des mesures d´ozone : la vitesse de
dégradation du pCBA augmente quel que soit le matériau au fur et à mesure que la
concentration de CIT augmente. Cependant, comme les CIT peuvent inhiber les radicaux
[Legrini et al. (1993)], nous avons effectué une expérience supplémentaire avec l´acier et
une concentration de CIT de 3 mM. Dans ce cas, la constante de vitesse de dégradation a
nettement diminué (Tableau III.1).
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0,06
0 200 400 600 800 1000
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 6,5 ; CIT = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 0 ; TOC = 0
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 1mM ; TOC = 0
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
159
Figure III.10. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH et CIT, en présence
des anneaux d´acier inoxydable.
Figure III.11. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH et CIT, en présence
des anneaux Raschig en céramique.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Temps (sec)
pH = 6,5 ; CIT = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 0 ; TOC = 0
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 1mM ; TOC = 0
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Temps (sec)
pH = 6,5 ; CIT = 0 ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 0 ; TOC = 0
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ; CIT = 1mM ; TOC = 0
kpH=6,5 et CIT=0nM = 3,9x10-4
s-1
kpH=6,5 et CIT=1mM = 5,8x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=0mM = 5,9x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=1mM = 8,5x10-4
s-1
kpH=6,5 et CIT=0mM = 4,4x10-4
s-1
kpH=6,5 et CIT=1mM = 5,4x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=0mM = 7,2x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=1mM = 1,0x10-3
s-1
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
160
Tableau III.1. Constantes de vitesse de dégradation du pCBA à différents
valeurs de CIT, en présence d´acier inoxydable.
pH CIT (mM) MON kd(pCBA) (s-1
)
6,5 0 0 3,9 x 10-4
6,5 1 0 5,8 x 10-4
6,5 3 0 2,8 x 10-4
En tenant compte de ces résultats, l´effet du CIT dans la solution dépendra de plusieurs
facteurs : la stabilité du polluant vis- à-vis des espèces oxydantes (ozone et HO) et la
concentration des espèces inorganiques présentes (CIT). Par conséquent :
- A faibles concentrations de CIT, le processus de décomposition de l´ozone
produit des radicaux HO qui vont réagir avec le pCBA.
- A fortes concentrations de CIT, les carbonates et bicarbonates piègent
considérablement les HO.
La valeur du pH de la solution peut aussi jouer un rôle puisqu´il peut y avoir un effet sur
les espèces inorganiques présentes. Par exemple, le piégeage des radicaux libres est plus
élevé avec les ions carbonates qu´avec les ions bicarbonates (équations III.18 et III.19)
[Behar et al (1970), Weeks et al. (1966)].
CO32−
+ •OH → CO3
−• + OH
− k = 3,8 x 10
8 M
-1 s
-1 (III.18)
HCO3− +
•OH → CO3
−• + H2O k = 8,5 x 10
6 M
-1 s
-1 (III.19)
La vitesse de réaction entre le pCBA et les radicaux hydroxyle (kpCBA/OH) = 5 x 109 à pH
6-9 [Bo et al. (2007)]) est plus élevée que celles des ions CO32−
et HCO3− (réactions 18 et
19, respectivement), ce qui peut expliquer qu´à faible concentration en CIT (1 mM) c´est
la dégradation de pCBA qui domine, alors qu´aux fortes concentrations (3 mM et suivant
le pH) il y aura une possible compétition.
La figure III.12 permet de résumer ces résultats en montrant la comparaison des
constantes de vitesse de dégradation du pCBA avec l´acier et la céramique, en présence
de CIT.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
161
Figure III.12. Effet du contenu de CIT sur les vitesses de disparition du pCBA en
présence d´acier inoxydable et de la céramique (ARC).
La présence de CIT augmente la vitesse de dégradation de pCBA, jusqu´à une
concentration de CIT de 1 mM. A fortes concentrations de CIT (3 mM), les carbonates
capturent les radicaux HO ce qui entraîne une diminution de la constante de vitesse de
dégradation du pCBA : par exemple, pour une concentration de CIT de 3 mM et pH 6,5,
la constante de vitesse diminue de moitié, avec l´acier comme matériau.
II.3.1.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)
La matière organique naturelle est composée de produits organiques et, par conséquence,
elle peut intervenir dans le procédé d´oxydation catalytique en réagissant directement
avec l´ozone (par réaction avec les doubles liaisons présentes dans le MON) ou avec les
HO qui est moins sélectif que l´ozone [Von Gunten et al. (2003)].
Les figures III.13 et III.14 présentent l´évolution de la concentration d´ozone pour
différents pH, CIT et MON (ou COT, carbone inorganique total), respectivement avec les
anneaux d´acier et de Raschig en céramique. Comme dans le cas de l´étude de l´effet du
0,E+00
1,E-04
2,E-04
3,E-04
4,E-04
5,E-04
6,E-04
7,E-04
8,E-04
9,E-04
1,E-03
k(d
ég
rad
ati
on
)s
-1
CIT
= 1
mM
CIT
= 1
mM
CIT
= 0
CIT
= 0
CIT
= 1
mM
CIT
= 1
mM
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
162
CIT, nous avons tenu compte des compositions réelles des eaux naturelle pour étudier
l´effet de la MON.
Figure III.13. Evolution de la concentration de O3 à différents pH, CIT et MON, en
présence des anneaux d´acier inoxydable.
Dans le cas de l´acier inoxydable (Figure III.13), la présence de MON diminue l´étape de
transfert de l´ozone de la phase gaz vers la phase aqueuse aux deux pH étudies. Ceci peut
être dû au fait que l´ozone réagit avec une vitesse très élevée avec la MON présente en
solution. Pi et al. (2005) ont montré que la décomposition de l´ozone est accélérée par la
présence de doubles liaisons formant du peroxyde d´hydrogène (H2O2) comme
intermédiaire réactionnel. Celui-ci va produire HO2- qui conduira à la formation de HO
.
Cet effet est moins marqué à pH 8 dû à la présence des ions HO- qui vont eux aussi
décomposer l´ozone. En fait, la concentration d´ozone en solution à pH = 6,5 atteint une
valeur pratiquement constante au cours du temps (dans les deux cas), tandis qu´ à pH 8,
cette concentration diminue ce qui corrobore l´effet d‘OH- sur la dégradation de l´ozone.
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0 200 400 600 800 1000
[O3]
(mg
L-1
)
Temps (sec)
pH = 6,5 ; TIC = 0,3mM ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 0
pH = 6,5 ; TIC = 0,3mM ; TOC = 3mg/L pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 3mg/L
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
163
En ce qui concerne la céramique (Figure III.14), on observe un comportement similaire à
celui de l´acier, mais la différence de concentration de l´ozone en présence et en absence
de MON est moindre, ce qui montre l´activité catalytique du solide.
Figure III.14. Evolution de la concentration de O3 à différents pH, CIT et MON, en
présence des anneaux de Raschig de céramique.
Par rapport à l´effet de la présence de MON sur la dégradation de pCBA, les figures
III.15 et III.16 montrent l´évolution de la concentration de pCBA à différents pH, CIT et
MON, avec les deux matériaux que nous étudions.
Dans la figure III.15 on peut observer que la vitesse de dégradation du pCBA diminue en
présence de MON quel que soit le pH. Les MON contribue à la décomposition de
l´ozone, mais peut également réagir avec les radicaux HO (voir figure III.12) et être
donc en compétition avec le pCBA. En accord avec Melin et Odegaard (2000), la réaction
de la MON avec l´ozone peut entraîner la formation d´acide carboxylique, de cétoacides
et aldéhydes en faibles concentrations et qui sont difficiles à dégrader. Ils ne réagissent
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0,06
0 200 400 600 800 1000
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; COT = 0 pH = 8 ; CIT = 1mM ; COT = 0
pH = 6,5 ; CIT = 1mM ; COT = 3mg/L pH = 8 ; CIT = 1mM ; COT = 3mg/L
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
164
pas avec l´ozone mais avec les radicaux hydroxyles, diminuant d´autant sa concentration
tout en sachant que l´acier ne produit pas des quantités importantes de HO.
Figure III.15. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH, CIT et MON, en
présence des anneaux d´acier inoxydable.
Le cas de la céramique (Figure III.16) est différent. A pH 6,5, la présence de MON
augmente la vitesse de dégradation du pCBA tandis qu´ à pH 8 il y a peu de changement,
ceci est dû à la présence des ions OH-. Ce résultat témoigne, une fois de plus, de l´activité
de la céramique dans le procédé d´oxydation catalytique. Malgré le piégeage des radicaux
HO par le MON, le système est capable de produire des quantités suffisantes de radicaux
hydroxyle avec la céramique ce qui compense l´effet négatif de la MON. Deux raison
peuvent expliquer l´amélioration du procédé d´ozonation catalytique par la présence de la
MON:
- L´existence de deux source de production des radicaux hydroxyle ; l´effet catalytique
et la réaction de l´ozone avec la MON en solution [Pi et al. (2005)].
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Time (sec)
pH = 6,5 ; TIC = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 0
pH = 6,5 ; TIC = 1mM ; TOC = 3mg/L pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 3mg/L
kpH=6,5 et CIT=1nM, MON = 0 = 5,8x10-4
s-1
kpH=6,5, CIT=1mM, MON = 3mg/L = 4,8x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=1mM, MON = 0 = 8,5x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=1mM, MON = 3 mg/L = 6,2x10-4
s-1
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
165
- Les produits secondaires issus de la réaction entre les MON et l´ozone, en présence
de ARC, pourraient produire des radicaux organiques capables de réagir avec le
pCBA [Pi et al. (2005)].
Figure III.16. Evolution de la concentration de pCBA à différents pH, CIT et MON, en
présence des anneaux de Raschig de céramique.
Pi et al. (2005) ont rapporté que la réaction entre l´ozone les doubles liaisons présents
dans la MON forment des radicaux peroxyde ROO. En présence d´eau, ces derniers
peuvent se décomposer pour produire peroxyde d´hydrogène (H2O2) qui va réagir avec
l´ozone et produire des radicaux HO (Figure III.17).
On peut donc dire qu´il y a une contribution de la MON dans le mécanisme de production
de HO en présence de la céramique, améliorant ainsi le processus de dégradation de
pCBA.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[pC
BA
]/[p
CB
A]o
Time (sec)
pH = 6,5 ; TIC = 1mM ; TOC = 0 pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 0
pH = 6,5 ; TIC = 1mM ; TOC = 3mg/L pH = 8 ; TIC = 1mM ; TOC = 3mg/L
kpH=6,5 et CIT=1nM, MON = 0 = 5,4x10-4
s-1
kpH=6,5, CIT=1mM, MON = 3mg/L = 7,1x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=1mM, MON = 0 = 1,0x10-3
s-1
kpH=8 et CIT=1mM, MON = 3 mg/L = 1,0x10-3
s-1
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
166
Figure III.17. Production de radicaux HO à partir de la réaction entre le O3 et la MON
[Pi et al. (2005)].
La valeur des constantes de vitesse de dégradation de pCBA obtenues avec l´acier et la
céramique, en présence et absence de MON, est reporté dans la figure III.18. On voit
nettement dans le cas de l´acier que la présence de la MON diminue les constantes de
vitesse, quel que soit le pH, alors qu´avec la céramique, les constantes augmentent ou ne
sont pas affectées (pH = 8). Ce dernier résultat implique la contribution de la céramique
au procédé d´ozonation catalytique.
En prenant en compte les résultats obtenus avec la céramique, le fait que le pCBA ne
s´absorbe pas sur le solide (§ III.3.1), les équations III.10-III.17 et le mécanisme suggéré
par Zhao et al. (2009), il est possible de proposer donc un mécanisme de dégradation du
pCBA qui implique l´adsorption de l´ozone sur la céramique et en suite une série de
réaction qui favorise la production des radicaux hydroxyle (Figure III.19). L´adsorption
de l´ozone sur la céramique produira des radicaux hyperoxyl (HO2) sur la surface du
solide. En présence d´ozone, il y aura deux possibilités : la formation du radical HO3
(qui par sa décomposition produira HO) et du radical anion superoxyde (O2
-) sur la
surface. La molécule d´ozone interagira avec ce dernier, en produisant O2 et le radical
anion ozonoide (O3-
), ce qui conduit à avoir une surface chargée positivement (par
H2O2 + 2O3 → 2HO• + 3O2
O3 C CR3
R4
R1
R2
+
O
H H
C CR3
R4
R1
R2
O OO
C =OR1
R2
O+H
H
CR3
R4
O
-O
HO
CR3
R4
HOOH2O2C=O
R3
R4
+
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
167
l´oxydation des métaux qui font partie du matériau). Cette surface cationique est hydratée
par absorption de molécules d´eau et par l´action des O3-
il y aura la production des
radicaux HO3 (qui par sa décomposition produira HO
) et la surface e la céramique est
régénérée.
Figure III.18. Effet du contenu de MON sur les vitesses de disparition du pCBA en
présence d´acier inoxydable et de la céramique (ARC).
0,E+00
2,E-04
4,E-04
6,E-04
8,E-04
1,E-03
k(d
ég
rad
ati
on
)s
-1
MO
N =
3m
g/L M
ON
= 0
MO
N =
3m
g/L
MO
N =
0
MO
N =
3m
g/L
MO
N =
3m
g/L
MO
N =
0
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
168
Figure III.19. Mécanisme d´ozonation catalytique proposé, en présence des anneaux
Raschig en céramique (ARC). (Me = Métal)
III.3.2 Dégradation de l´atrazine par ozonation catalytique avec les anneaux de
Raschig de céramique.
Les expériences précédentes nous ont permis de montrer l´activité catalytique des
anneaux de Raschig de céramique. Nous allons évaluer ce matériau dans la dégradation
d´un polluant particulièrement récalcitrant : l´atrazine. Ce composé est un herbicide très
utilisé en agriculture dont la présence dans les eaux de surface a été rapportée [Beltrán et
al. (2000)]. Comme pour le pCBA, nous avons étudié l´influence des même variables : le
pH, la présence d´espèces inorganiques et la addition des matières organiques naturelle.
Nous avons d´abord vérifié que l´atrazine ne s´adsorbe pas sur la céramique.
III.3.2.1 Effet du pH
Comme nous l´avons mentionné dans le chapitre I, un polluant peut être dégradé par deux
voies :
- Par ozonation directe des doubles liaisons ou du cycle aromatique activé.
Me+
O
H
Me
O
H
Me
O-
O-
Me
O•
OH
Me
H +
O3
O2
HO3•HO• + O2
O2, O3•-
O3•-
H2O
HO3• HO• + O2
O3
O3
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
169
- Par réaction avec les radicaux hydroxyle produits par la décomposition de
l´ozone.
La cinétique de réaction est la même que celle de l´équation III.8. De nombreux travaux
ont démontré que la disparition de l´atrazine en présence d´ozone, de peroxyde
d´hydrogène, et/ou radiation UV, s´effectue par un mécanisme qui fait intervenir les
radicaux libres engendrés pendant le procedé [Beltrán et al. (1993, 1994)]. Beltrán et al.
(1994) ont montré qu´à pH neutre et à 20 °C, l´ozonation directe de l´atrazine est
négligeable. Pour vérifier que l´atrazine ne réagit pas avec l´ozone dans notre conditions
(ou qu´elle réagit très peu), nous avons donc utilisé l´acier inoxydable comme support,
car il décompose très peu l´ozone en absence de CIT et MON, comme nous avons
précédemment montré (§ II.3.1.1).
La figure III.20 montre l´évolution de la concentration d´atrazine à pH 6,5 et 8 en
présence d´acier inoxydable. A pH 6,5, le polluant se dégrade très peu (10 %). A pH 8, le
taux de dégradation augmente légèrement (25 %) à cause de la présence des ions OH-
(vide supra). Cette augmentation est peu significative d´autant moins que l´on retrouve le
même état stationnaire que celui que nous avons obtenu à pH 6,5. Ceci montre que ce
système est peu efficace avec l´acier inoxydable.
Figure III.20. Evolution de la concentration d´atrazine à differents pH, en présence des
anneaux d´acier inoxydable.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[Atr
azin
e]/
[Atr
azin
e]o
Temps (s)
pH = 6,5 pH = 8
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
170
Dans la figure III.21 on observe l´évolution de la concentration d´atrazine à 2 différents
pH, en présence des anneaux de Raschig en céramique. L´atrazine se dégrade aux deux
pH avec une cinétique de pseudo-premier ordre. Si on compare ces résultats à ceux
obtenus avec l´acier inoxydable, la contribution de la céramique est bien mise en
évidence. Comme avec l´acier, la réaction de l´atrazine et de l´ozone est négligeable ce
qui permet d´attribuer ces résultats à la réaction de HO produits par la décomposition de
l´ozone sur la céramique.
Figure III.21. Evolution de la concentration d´atrazine à différents pH, en présence des
anneaux de Raschig de céramique.
Dans des procédés d´oxydation de cette nature, il existe trois mécanismes possibles pour
l´ozonation catalytique en présence d´un catalyseur solide [Kasprzyk-Hordern et al.
(2003)] :
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[Atr
azin
e]/
[Atr
azin
e]o
Temps (s)
pH = 6,5 pH = 8
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
171
i) La chimisorption de l´ozone à la surface du catalyseur ce qui peut produire des
radicaux qui peuvent réagir avec les molécules organiques non chimiesorbées.
ii) La chimisorption (associative ou dissociative) de la molécule organique à la surface
du catalyseur et sa réaction ensuite avec l´ozone.
iii) La chimisorption de l´ozone et de la molécule organique et leur interaction entre ces
deux espèces.
Comme l´atrazine ne s´adsorbe pas sur la céramique on peut donc dire que le mécanisme
de dégradation est dû à la réaction avec les radicaux HO provenant de la décomposition
de l´ozone chimiesorbé sur le matériau (équations III.10-III.15).
L´oxydation de l´atrazine en milieu aqueux a été rapportée dans la littérature [Balci et al.
(2009)]. En absence de CIT et de MON, la première étape de l´oxydation de l´atrazine
par le radicaux HO est l´arrachement d´un atome d´hydrogène qui entraîne la formation
d´un radical centré sur le carbone (équation III.20) [Acero et al. (2000)] :
HO + R-NHCH2CH3 H2O + R-NHC
HCH3 (III.20)
En présence de dioxygène, ces radicaux produisent des dérives N-desalkylés [De Laat et
al. (1995)]. Dans le cas de l´atrazine, un départ d´un atome de Cl sur le noyau aromatique
peut se faire par l´attaque de HO sur le carbone portant cet atome. Les désalkylations
successives peuvent conduire aux groupes aminés et à la formation d´un sous produit très
stable (l´acide cyanurique) car il réagit mal avec les HO. La figure III.22 donne le
schéma de dégradation de l´atrazine jusqu´à la formation de l´acide cyanurique.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
172
Figure III.22. Schéma général de la dégradation de l´atrazine en présence de radicaux
hydroxyle, avec les respectifs intermédiaires d´oxydation.
III.3.2.2 Effet de carbone inorganique total (CIT)
Comme précédemment (voir partie expérimentale), l´étude sur l´effet du carbone
inorganique total a été effectué avec l´eau ultrapure en ajustant le pH avec l´acide
chlorhydrique (HCl). Il convient de rappeler que :
- A pH basique, l´effet des CIT est plus important à cause de la présence des espèces
CO32-
qui piègent plus vite les radicaux HO que l´ion HCO3
- [Behar et al. (1970),
Weeks et al. (1966)].
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
173
- Avec le pCBA, l´effet du CIT était le plus important avec la céramique à pH 8
(Figure III.12).
- A pH 6,5 et 8, ce sont les bicarbonates qui prédominent en solution (Figure III.23).
- A pH 8, la dégradation de l´atrazine est la plus forte (Figure III.21).
Figure III.23. Distribution des espèces carbonates et bicarbonates selon le pH de la
solution.
L´effet de CIT sur la dégradation a donc été seulement évalué avec la céramique et à pH
8. L´évolution de la concentration de l´atrazine en fonction du temps, à pH 8 et à
plusieurs concentrations de CIT, est montrée sur la figure III.24.
La vitesse de dégradation diminue à mesure que la concentration de CIT augmente. Ce
résultat s´explique par deux raisons :
- Le piégeage exercé par les ions carbonates et bicarbonates (équations III.18 et
III.19) : en effet, il se forme alors l´anion radical CO3-
(1,78V/ENH) qui est moins
réactif que les radicaux HO (2,8V/ENH) [Legrini et al. (1993)].
- La diminution de l´activité catalytique de la céramique vis-à-vis de la décomposition
de l´ozone.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
174
Figure III.24. Evolution de la concentration d´atrazine à pH 8 et à différents contenu de
CIT, en présence des anneaux Raschig en céramique.
En tenant compte du mécanisme de décomposition de l´O3 qui s´effectue à la surface du
solide (dû à l´interaction entre le gaz et les sites acides du catalyseur), la présence des
ions basiques (bicarbonates par exemple) peut bloquer ce sites actifs. Dans ce cas, il y
aura désactivation de la surface catalytique et donc diminution de la production des
radicaux HO due à la décomposition de l´ozone.
Pour confirmer cette hypothèse, nous avons suivi la décomposition de l´ozone lui-même
et constaté (Figure III.25) qu´effectivement à haute concentration de CIT, la dégradation
de l´ozone diminue. Ceci explique aussi la diminution de l´activité catalytique de la
céramique. Ce résultat confirme, par ailleurs, le rôle de la céramique en tant que
catalyseur provoquant la dégradation de l´ozone et la formation de radicaux HO.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[Atr
azin
e]/
[Atr
azin
e]o
Temps (s)
CIT = 3 mM CIT = 1 mM CIT = 0,3
kpH=8 et CIT=0,3mM = 1,1x10-3
s-1
kpH=8 et CIT=1mM = 8,6x10-4
s-1
kpH=8 et CIT=3mM = 5,7x10-4
s-1
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
175
Figure III.25. Evolution de la concentration de O3 à différents pH et CIT, en présence des
anneaux de Raschig de céramique.
III.3.2.3 Effet de la matière organique naturelle (MON)
Comme dans le cas précédent, nous avons étudié cet effet sur l´atrazine seulement avec la
céramique (ARC) comme catalyseur, à pH 8 et avec un CIT de 1 mM (concentration du
lac Jonsvatnet in Trondheim, Norvège).
L´évolution de la concentration d´atrazine en fonction du temps est donnée dans la figure
III.26, pour deux concentrations de MON, en maintenant la valeur de pH à 8 et le CIT à 1
mM. Contrairement au cas du pCBA, la vitesse de dégradation de l´atrazine diminue en
présence de MON (k = 5,8x10-4
s-1
sans MON et k = 8,5x10-4
s-1
en présence de MON).
Nous avons signalé que la MON réagit avec l´ozone (§ III.3.1.3) et, dans le cas de
l´atrazine, la MON réagirait aussi avec les HO ce qui diminue la concentration de ces
derniers vis- à -vis de l´atrazine et entraîne la diminution de sa vitesse de dégradation. La
MON peut être minéralisée par les radicaux HO après plusieurs étapes contrairement à
ce qui se passe quand la MON réagit avec l´ozone [Lin et al. (1997)], où la réaction
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0,05
0,06
0 200 400 600 800 1000 1200
[O3] (m
g L
-1)
Temps (s)
CIT = 3 mM CIT = 1 mM CIT = 0,3 mM
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
176
s´arrête dès qu´il n´y a plus de doubles liaisons. Cette réaction entre le HO et la MON
rentre en compétition avec la réaction atrazine-HO qui est plus lente qu´avec d´autres
composés organiques.
Figure III.26. Evolution de la concentration d´atrazine à différents contenu de MON, en
présence des anneaux Raschig de céramique, à pH = 8 et CIT = 1 mM.
La figure III.27 présente les constantes de vitesse de dégradation de l´atrazine dans
différentes conditions, ce qui permet de voir la contribution positive du pH et l´effet
négatif du CIT et de la MON.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[Atr
azin
e]/
[Atr
azin
e]o
Temps (sec)
MON = 3mg/L MON = 0mg/L
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
177
Figure III.27. Constantes de vitesse de dégradation de l´atrazine à différentes conditions.
III.3.3 Dégradation du sulfatometoxazole (SMX) par ozonation catalytique.
Nous avons étudié ici la dégradation d´un antibiotique très courant, le sulfatometoxazole
(SMX), dont l´ozonation a été étudiée récemment dans la littérature [Dantas et al.
(2008)], montrant que l´ozone réagit directement avec le SMX ce que n´est pas
surprenant étant donné la formule chimique de ce composé (Figure III.28).
(a) (b) (c)
Figure III.28. Structure moléculaire du sulfatometoxazole et ses espèces dissociées.
Le SMX présente des doubles liaisons et des noyaux aromatiques activés susceptibles de
réagir avec l´ozone ([Hoigné et al. (1976)] § III.3.1.2). Dans la figure 28 nous avons
représenté les différents états dissociés (pKa1 = 1,8; pKa2 = 5,57) du SMX [Lin et al.
(1997)]. Si le groupe aminé est susceptible d´être attaqué par l´ozone, le pH va jouer un
rôle importante. En effet, aux pH inferieur à 1,8 (pKa1), le groupe aminé se trouve sous la
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
pH = 6.5 pH = 8 pH = 8 CIT = 0,3mM
pH = 8 CIT = 1mM
pH = 8 CIT = 3mM
pH = 8 CIT = 1mM
COT = 0
pH = 8 CIT = 1mM
COT = 3mg/L
Kd
x 1
0-4
(s-1
)
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
178
forme ammonium (Figure III.28a) et réagit moins avec l´ozone. A pH supérieur à 1,8
(entre pH 5 et 6) c´est la dissociation de l´hydrogène du groupe sulfamide qui se produit.
Dans les deux cas, la réactivité du SMX vis- à-vis de l´ozone augmente.
C´est la raison pour laquelle nous avons voulu éventuellement étudier l´effet du pH car
les résultats récents se limitent à des pH 7 [Dantas et al. (2008)]. Ces auteurs montrent
qu´il n´y a aucun amélioration dans l´abattement du SMX.
L´évolution de la concentration de SMX aux différents pH (5, 6,5 et 8) en présence de la
céramique (Figure III.29) montre que, contrairement aux résultats obtenus pour le pCBA
et l´atrazine, il n´y a aucune différence dans la vitesse de réaction quel que soit le pH.
Comme l´acier ne décompose pas l´ozone, il nous a semblé utile de comparer la
dégradation de SMX en présence de l´acier et la céramique. Cette dégradation suit une
cinétique de pseudo-premier ordre, nous pouvons donc écrire :
3 OSMXkdt
SMXdSMX (III.21)
Figure III.29. Evolution de la concentration de SMX à différents pH = 8.
Les constantes de vitesse obtenues avec les deux matériaux à différents pH sont donnés
dans le tableau III.2.
0
0,2
0,4
0,6
0,8
1
1,2
0 200 400 600 800 1000 1200
[SM
X]/
[SM
X]o
Temps (sec)
pH = 5 pH = 6,5 pH = 8
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
179
Tableau III.2. Constantes de vitesse du SMX, obtenues avec les deux
matériaux, à différents pH.
Matériau Valeurs du pH
5 6,5 8
Acier inoxydable 7,2x10-4
s-1
7,6x10-4
s-1
Céramique 7,3x10-4
s-1
7,7x10-4
s-1
7,7x10-4
s-1
Nous obtenons pratiquement la même valeur aux erreurs expérimentales près. En
parallèle, nous avons également suivi l´évolution de l´ozone au cours de la réaction (Fig
30). Nous retrouvons les mêmes effets que précédemment (§ III.3.1.1) :
- Une première étape de transfert de l´ozone de la phase gaz à la phase aqueuse qui
dure 300 secondes,
- Puis la concentration d´ozone reste quasiment constante au cours du temps à
cause de la présence des deux phénomènes qui se produisent simultanément après la
première étape : le transfert d´ozone vers la phase liquide et sa consumation par réaction
avec le SMX.
Figure III.30. Evolution de la concentration d ´O3 à différents pH, en présence des
anneaux de Raschig de céramique.
0
0,01
0,02
0,03
0,04
0 200 400 600 800 1000 1200
[O3] (m
g L
-1)
Temps (sec)
pH = 5 pH = 8
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
180
L´ensemble de ces résultats montrent que le SMX se dégrade par réaction direct avec
l´ozone et que la céramique intervient très peu dans ce mécanisme d´ozonation,
probablement grâce à ce que la réaction entre le O3 et le polluant va plus vite que
l´adsorption de l´ozone sur la surface du solide.
Malgré ces résultats, il faut souligner que généralement le processus d´ozonation direct
n´est pas suffisant pour minéraliser les polluants. Dantas et al. (2008) ont montré que
l´ozone ne minéralise pas le SMX et l´ozonation de ce polluant produit des intermédiaires
comme des acides organiques, des aldéhydes et des cétones qui sont très stables vis-à-vis
de l´ozone. Dans ce cas, l´utilisation d´un matériau catalytique qui permet d‘améliorer
l´efficacité du processus d´oxydation et de réduire la formation des intermédiaires reste
toujours intéressant. Cependant, des études ultérieures sont encore nécessaires comme
identifier et connaitre la toxicité des intermédiaires, par exemple. Il faudrait également
vérifier si l´ozonation catalytique peut remplacer la combinaison des procédés classiques,
c´est à dire l´ozonation suivie d´un traitement biologique, par exemple. Tout ceci dépend
de la molécule à minéraliser.
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
181
III.4 CONCLUSIONS
Dans ce chapitre nous avons pu démontrer l´activité catalytique d´un matériau
céramique constitué par des aluminosilicates (anneaux Raschig de céramique) dans le
procédé d´ozonation catalytique. Pour cela nous avons utilisé : un système dynamique de
traitement de l´eau, une molécule modèle comme le pCBA, deux polluants organiques de
nature différente (atrazine et sulfatometoxazole) et, pour comparer, des anneaux d´acier
inoxydables.
Tandis que l´ozone est stable en présence des anneaux d´acier inoxydables, le
matériau céramique a montré une bonne capacité à décomposer l´ozone et à produire des
agents fortement oxydants comme les radicaux OH. Cependant, cette activité catalytique
peut être affectée par la qualité de l´eau.
Dans le cas du pCBA, le pH et la matière organique naturelle augmente
l´efficacité du système dans la dégradation de ce composé, ce qui est une conséquence de
la décomposition plus forte de l´ozone et donc d´une production plus élevée de OH.
Néanmoins, la présence d´espèces inorganiques (CIT) piège les radicaux hydroxyle
diminuant ainsi la capacité de dégradation du pCBA par le système catalytique. Il faut
donc tenir compte des propriétés de l´eau qui peuvent altérer la capacité d´oxydation des
radicaux OH, ce qui peut diminuer l´efficacité du système catalytique pour le traitement
de micropolluants. Il est possible d´évaluer le piégeage des radicaux hydroxyle par une
calcule du pourcentage des espèces OH disponibles pour l´oxydation du pCBA (équation
23) :
% 𝐻𝑂 = 𝑘𝐻𝑂 𝑝𝐶𝐵𝐴
𝑘𝐻𝑂 𝑝𝐶𝐵𝐴 + 𝑘𝑠 𝑆 (23)
Cette valeur théorique ne considère que la vitesse d´oxydation du pCBA par rapport à la
vitesse d´oxydation de toutes les espèces (S) contenues dans l´eau qui piègent OH.
En ce qui concerne la décomposition de l´atrazine, la céramique améliore son
processus d´oxydation par rapport à l´acier inoxydable, et une augmentation de pH
favorise le processus de dégradation car il y a une production plus élevée de radicaux
CHAPITRE III Dégradation des polluants organiques en phase aqueuse par ozonation
catalytique en présence d´un matériau céramique
182
OH. Par contre, la présence de MON et de CIT a un effet négatif dû au piégeage des
OH
par ces espèces, malgré une forte décomposition de l´ozone.
Dans le cas du sulfatometoxazole (SMX), les résultats confirment que ce polluant
est dégradé directement par l´ozone, ce qui entraîne un effet catalytique négligeable de la
céramique pour la dégradation du SMX lui-même. Cependant, comme l´ozonation de ce
composé peut entraîner la formation de produits intermédiaires toxiques, l´ozonation
catalytique reste intéressante car elle permettrait de les oxyder.
Conclusions générales
183
CONCLUSIONS GENERALES
Conclusions générales
184
CONCLUSIONS GENERALES
Les travaux entrepris au cours de cette thèse avaient pour but d´étudier l´application
de matériaux à basse d´aluminosilicate pour le traitement des effluents gazeux et aqueux
en utilisant des procédés d´oxydation avancés (POA).
En phase gaz, nous avons couplé deux techniques, d´une part l´adsorption et d´autre
part l´oxydation photochimique pour traiter des composés organiques volatils (COV).
Nous avons choisi, comme matériaux adsorbants, la zéolithe faujasite Y (DAY) et la
zéolithe ZSM-5 (DAZ) et comme COV le toluène, le benzène et le 1-butanol.
Nous avons pu montrer la possibilité de traiter des effluents gazeux après adsorption
sur les zéolithes en irradiant à 172 nm, ce qui permet de récupérer la capacité
d´adsorption des matériaux utilisés, en particulière la zéolithe DAZ.
Nous avons également pu observer des changements structuraux au cours l´irradiation de
la zéolithe DAY saturée, principalement dans le cas du toluène. Avec le 1-butanol
comme COV, les changements sur la zéolithe DAY ont été faibles tandis que dans le cas
du benzène il n´y a eu aucun changement. En contraste, la zéolithe DAZ conserve ses
propriétés structurales et de surface quand elle est saturée par les COV et irradiée à 172
nm. Cette zéolithe se comporte comme un réservoir facilement régénérable.
Les raisons pour lesquelles nous observons des changements sur le solide DAY
peuvent s´expliquer de deux manières : la formation d´un complexe entre la structure de
la zéolithe et le radical benzyle produit au cours de l´irradiation du toluène et la présence
de composés intermédiaires persistants à l´intérieur de la zéolithe, selon la stabilité et la
durée de vie des espèces radicalaires produites par l´irradiation des COV.
La combinaison du processus d´adsorption et de la photolyse UV-V est donc une bonne
solution pour le traitement des effluents organiques gazeux ; cependant, il faut tenir
compte non seulement des propriétés adsorbantes des matériaux mais aussi de la structure
chimique des polluants, qui peuvent entraîner des changements dans le solide au cours du
traitement et freiner sa régénération.
Conclusions générales
185
Nous avons cherché à éviter les inconvénients observés surtout avec la zéolithe DAY
et le toluène, en ajoutant du TiO2 à la zéolithe (DAY/TiO2). En effet, la minéralisation
des COV est rapide et totale grâce d´une part, à la diminution du phénomène de
photo/thermodésorption et du temps d´irradiation nécessaire pour obtenir un effluent
gazeux sans COV et d´autre part, grâce à la photocatalyse qui est activée directement par
l´irradiation à 172 nm et par le transfert d´énergie (excitons) de la zéolithe au TiO2. Par
conséquent, il n´y a plus de composés intermédiaires à l´intérieur de la zéolithe
DAY/TiO2 ou des radicaux qui interagiraient avec sa structure, contrairement à ce que
nous avons observé avec la DAY seule.
Soulignons que l´irradiation dans le UV-V en présence d´air provoque la formation
d´ozone ; nous avons pu montrer que O3, dans notre cas, ne participe pas à la dégradation
du toluène et n´active pas le photocatalyseur. Cette méthode pourrait résoudre le
problème de COV récalcitrants, grâce à la combinaison de la photolyse UV-V et la
photocatalyse UV-V.
Bien que la zéolithe DAZ soit plus efficace que la zéolithe DAY pour la dégradation
des COV par irradiation dans le UV-V, quelque soit le polluant, sa capacité d´adsorption
est beaucoup plus faible que celle de la zéolithe DAY. Cependant, l´addition de TiO2
rend le système DAY/TiO2/UV-V beaucoup plus efficace que le système DAZ/TiO2/UV-
V.
En ce qui concerne le traitement de l´eau, nous avons pu montrer l´efficacité d´un
matériau céramique constitué par des aluminosilicates (anneaux Raschig de céramique)
dans le procédé d´ozonation catalytique. Pour cela nous avons utilisé : un système
dynamique de traitement de l´eau, une molécule modèle comme le pCBA, deux polluants
organiques de nature différente (atrazine et sulfatometoxazole) et, pour comparer, des
anneaux d´acier inoxydables.
Tandis que l´ozone est stable en présence des anneaux d´acier inoxydables, le
matériau céramique a montré une bonne capacité à décomposer l´ozone et à produire des
agents fortement oxydants comme les radicaux OH. Cependant, cette activité catalytique
est affectée par la qualité de l´eau.
Conclusions générales
186
Dans le cas du pCBA, le pH et la matière organique naturelle augmente l´efficacité du
système de dégradation de ce composé, ce qui est une conséquence de la décomposition
plus forte de l´ozone et d´une production plus élevée de OH. Néanmoins, la présence
d´espèces inorganiques (CIT) piège les radicaux hydroxyle diminuant la capacité de
dégradation du pCBA par le système catalytique. Il faut donc tenir compte des propriétés
de l´eau qui peuvent altérer la capacité d´oxydation des radicaux OH, ce qui peut
diminuer l´efficacité du système catalytique pour le traitement de micropolluants.
Dans le cas de la décomposition de l´atrazine, la céramique améliore son
processus d´oxydation par rapport à l´acier inoxydable, et une augmentation de pH
favorise le processus de dégradation car il y a une production plus élevée de radicaux
OH. Par contre, la présence de MON et de CIT a un effet négatif dû au piégeage des
OH
par ces espèces, malgré une forte décomposition de l´ozone.
Pour le sulfatometoxazole (SMX), les résultats confirment que ce polluant est
dégradé directement par l´ozone, ce qui entraîne un effet catalytique négligeable de la
céramique pour la dégradation du SMX lui-même. Cependant, comme l´ozonation de ce
composé peut entraîner la formation de produits intermédiaires toxiques, l´ozonation
catalytique reste intéressante car elle permettrait peut-être de les oxyder.
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RESUME
La dépollution de l´air et de l´eau reste un problème crucial pour notre société moderne et bien qu´il existe de nombreux traitements pour l´enrayer, des nombreux problèmes subsistent.
Dans ce travail nous avons mis au point de nouveaux traitements pour la dépollution de l´air et de l´eau en utilisant des matériaux fabriqués à partir des aluminosilicates.
Dans le cas de la dépollution en phase gazeuse, nous avons traité de l’air pollué par des composés aromatiques (toluène et benzène) et aliphatique (1-butanol) en choisissant des zéolithes comme matériau adsorbant et support de photocatalyseur (TiO2). Les polluants sont adsorbés en continu sur les solides et traités in situ par irradiation UV-V (172 nm) et UV (308 nm), dans un système en dynamique. L´irradiation dans l’UV-V est suffisamment énergétique pour rompre les liaisons carbonées des polluants et aussi pour exciter les matériaux eux-mêmes qui, dès lors interviennent dans la dégradation. Le suivi de la concentration des polluants en phase gazeuse a été effectué en ligne par chromatographie gazeux et par FTIR. Des études physicochimiques réaliser par RMN du solide (RMNss), spectroscopie dispersive de rayons X (EDX), spectroscopie photoélectronique aux rayons X (XPS), analyse Brunauer-Emmett-Teller (BET) et spectroscopie de masse (GC-MS) ont permis de mettre en évidence l´implication des supports zéolithiques dans le processus de dégradation sans qu´ils soient eux-mêmes dégrades. Nous avons également comparé l’efficacité des matériaux adsorbants pour la dégradation de composés organiques volatils au cours des procédés photochimiques, suivant la structure chimique du polluant.
En ce qui concerne la dépollution de l´eau, nous avons choisi un matériau aluminosilicate de type céramique afin de dégrader des polluants récalcitrants (ex : l’atrazine) par ozonation catalytique. Le choix de ce matériau a été guidé par la capacité des aluminosilicates à produire des radicaux hydroxyle à partir de la décomposition de l´ozone. L’efficacité de ce catalyseur à été étudié par des analyses HPLC et UV et l´activité catalytique a été comparée avec l´acier inoxydable, qui décompose très peu l´ozone. Comme molécule modèle, nous avons utilisé le pCBA, qui réagit très peu avec l´ozone et qui se décompose très vite en présence des •OH.