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1 BILAN DES ACTIONS DE PREVENTION ET DE SENSIBILISATION AUX RISQUES AUDITIFS MENEES PAR LES RESEAUX DE MUSIQUES ACTUELLES EN ILE-DE-FRANCE DEPUIS 10 ANS Etude réalisée par Ludiwine Sabalot, psycho-sociologue entre mai et novembre 2009

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1

BILAN DES ACTIONS DE PREVENTION ET DE

SENSIBILISATION AUX RISQUES AUDITIFS

MENEES PAR LES RESEAUX DE MUSIQUES

ACTUELLES EN ILE-DE-FRANCE

DEPUIS 10 ANS

Etude réalisée par Ludiwine Sabalot, psycho-sociologue entre mai et novembre 2009

2

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

EVALUATION DU DISPOSITIF PEACE & LOBE EN ILE-DE-FRANCE

INTRODUCTION

I. Historique du spectacle………………………………………………………………………..……………………….14

II. Description du dispositif……………………………………..………………………………………………………….15

III. Méthodologie d’évaluation………………..………………………………………………………………………........23

EVALUATION AUPRES DE LA POPULATION CIBLE

I. Description de l’échantillon (saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009)………………………………...…..24

A. Eléments sociodémographiques……………………..………………………………………………………24

B. Habitudes et goûts musicaux……………………….………………………………………………………...27

1. Ensemble des élèves interrogés 2. En fonction du sexe 3. En fonction de l’âge 4. En fonction de la pratique de la musique

C. Santé et exposition au bruit…………………………………………………………………………………...32

1. Ensemble des élèves interrogés 2. En fonction du sexe 3. En fonction de l’âge 4. En fonction de la pratique de la musique

D. Pratique de la musique……………………………………………………………………………………......34

II. Evaluation du spectacle Peace & Lobe (saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009).……………...….…....36

A. Appréciation du spectacle.……………………………………………………………………………...........36

1. Ensemble des élèves interrogés 2. En fonction du sexe 3. En fonction de l’âge 4. En fonction de la pratique de la musique

B. Impact du spectacle………….………………………………………………………………………………39

1. Ensemble des élèves interrogés 2. En fonction du sexe 3. En fonction de l’âge 4. En fonction de la pratique de la musique 5. Autres croisements

C. La compilation Peace & Lobe..…………………………………………………………………………….42

.

3

III. Peace & Lobe de 2001 à 2009 ………………………………………………………………………………………44

EVALUATION AUPRES DES EQUIPES PEDAGOGIQUES DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES

I. La mise en place du dispositif au sein de l’établissement…………………………………………………...........48

II. Le spectacle Peace & Lobe...............................................................................................................................51

III. Après le spectacle………………………………………………………………………………………………………53

IV. Le partenariat avec le RIF ……………………………………………………………………………………..……...54

EVALUATION AUPRES DES LIEUX ACCUEILLANT LE SPECTACLE

I. L’organisation et l’accueil du spectacle …………………………………………………………………...........55

II. Le(s) partenariat(s) avec les établissements scolaires ………………………………………………………..56

III. Le partenariat avec le RIF ………………………………………………………………………………………..57

IV. Les difficultés rencontrées et les améliorations possibles du dispositif ………………………………….....58

EVALUATION AUPRES DES COORDINATEURS DES RESEAUX ADHERENTS DU RIF

CONCLUSIONS

ACTIONS DE PREVENTION ET DE SENSIBILISATION AUPRES DES PUBLICS DES CONCERTS

I. Pourquoi mener des actions de sensibilisation et de prévention des risques auditifs auprès des publics ? ……………………………………………………………………………………………………………67

II. Investissement des réseaux départementaux et de leurs adhérents………………………………………………67

III. Evolution des comportements des publics……………………………………………………………………………69

ACTIONS A DESTINATION DES MUSICIENS

I. Séances de sensibilisation………………………………………………………………………………………….…73

II. Séances de moulage de bouchons ……………………………………………………………………………….....74

III. Séances de dépistage auditif …………………………………………………………………………………………76

A. Le dépistage …………………………………………………………………………………………………..76

B. Résultats de certains audiogrammes et questionnaires recueillis..………………………………………80

1. Méthode……………………………………………………………………………………….….........80 2. Résultats……………………………………………………………………………………….…........82

4

CONCLUSIONS

ACTIONS DE PREVENTION ET DE SENSIBILISATION AUPRES DES PROFESSIONNELS

I. La formation des professionnels sur la question de la gestion sonore et des risques auditifs………………….92

II. La protection des professionnels……………………………………………………………………………………....92

III. L’implication et l’investissement des professionnels…………………………………………………………………93

IV. La formation des régisseurs de studios……………………………………………………………………………….94

V. Le Pôle gestion sonore et son rôle de veille juridique et informative……………………………………………..94

VI. Généralisation de la sensibilisation…………………………………………………………………………………....96

CONCLUSION GENERALE

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

5

INTRODUCTION GENERALE

6

Ce rapport dresse le bilan des différentes actions de sensibilisation et de prévention des risques auditifs portées par

les réseaux de musiques actuelles en Ile-de-France depuis la fin des années 90.

Présentation du RIF

Le R.I.F. (Réseaux en Ile-de-France) réunit :

- le MAP (75)

- le Pince Oreilles (77)

- le CRY pour la musique (78)

- Rezonne (91)

- le Réseau 92

- le MAAD 93

- le Combo 95

- le Réseau Musiques 94

- Chroma / Zebrock (93),

soit sept réseaux d’acteurs et deux associations départementales représentant plus de 150 lieux et associations de

musiques actuelles/amplifiées en Île-de-France.

Le RIF est une association fédérative régionale ayant pour but de structurer durablement le secteur des musiques

actuelles/amplifiées en Ile-de-France, et d’en favoriser le développement.

Réunis en association depuis 8 ans, les réseaux précités entendent développer un espace régional privilégié de

concertation et de réflexion afin de :

- valoriser et harmoniser les initiatives conduites par ses membres dans les différents départements,

- être un observatoire permanent des lieux et des pratiques, amateurs et professionnelles,

- amener les collectivités territoriales et les services de l’Etat à mettre en œuvre une politique répondant

aux attentes des musiciens et des publics de l’Ile-de-France,

- être un outil de recommandations et de préconisations dans une optique d’aménagement du territoire,

- agir dans le domaine de la formation professionnelle et de la consolidation des nouveaux emplois,

- encourager la constitution de réseaux similaires dans les départements franciliens non pourvus,

- organiser des échanges artistiques interdépartementaux.

Depuis début 2008, les activités du RIF sont regroupées en 4 pôles distincts, mais interconnectés :

- le Pôle ressources professionnelles au service des réseaux et de leurs adhérents,

- le Pôle aide au développement d’artistes,

- le Pôle observation et analyse du champ des musiques actuelles/amplifiées en Ile-de-France,

7

- le Pôle gestion sonore, prévention des risques auditifs et action culturelle1.

Ces quatre pôles reposent sur un socle commun, qui constitue la mission principale du RIF : la représentation

politique, la concertation et la structuration du champ des musiques actuelles/amplifiées en Ile-de-France.

Pour mener ces actions, le RIF a reçu en 2009 le soutien de :

- la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France (DRAC),

- le Conseil Régional d’Ile-de-France,

- le Groupement Régional de Santé Publique d’Ile-de-France (regroupant notamment la DRASSIF et la

CRAMIF),

- Le Fonds pour la Jeunesse et l’Education Populaire (FONJEP),

- La Mutualité Francilienne d’Ile de France (MUFIF),

- le Conseil Général du Val d’Oise,

- l’Adiam 94 (Association Départementale d’Information et d’Action Musicale),

- le Conseil du Développement de la Vie Associative (CDVA).

Par ailleurs, le RIF est membre de :

- AGI-SON, AGIr pour une bonne gestion SONore : Association née en septembre 2000 de la volonté des

organisations professionnelles du spectacle vivant musical (Fédurok, Prodiss, Synapss, Synptac, SFA, SNAM,

Fédération du spectacle) de répondre aux multiples enjeux liés à la thématique gestion sonore - risques

auditifs (culturels, santé publique etc.),

- L’UFISC, Union Fédérale d’Intervention des Structures Culturelles : organisation professionnelle

d’employeurs créée en 1999 et qui regroupe dix réseaux, fédérations, syndicats du cirque, des arts de la rue, des

musiques actuelles, du théâtre en salle et itinérant, autour de réflexions et d’actions collectives sur la fiscalité, l’emploi,

les modes de gestion, mais surtout sur l’affirmation d’un espace socio-économique spécifique, pouvant être qualifié d’

« économie non lucrative de marché » ou de « tiers secteur »,

- Le SMA : Syndicat national des petites et moyennes structures non lucratives de Musiques Actuelles.

Syndicat professionnel d’employeurs créé par la Fédurok et la Fédération des Scènes de Jazz et de Musiques

Improvisées, le SMA s’adresse à toutes les structures de droit privé sans finalité lucrative, de petite et de moyenne

taille, se reconnaissant dans ce champ intermédiaire et alternatif, et dont la ou les activités consistent à diffuser des

œuvres, et/ou à accompagner les pratiques, et/ou à soutenir la création, et/ou à former les praticiens dans le secteur

du spectacle vivant des musiques actuelles.

1 Depuis 2007, le RIF développe une mission de réflexion et de mise en débat autour de l’action culturelle (actions en direction des jeunes scolarisés, des établissements pénitentiaires, des populations qui ne fréquentent pas les lieux culturels…). Ses enjeux sont assez proches de ceux de la prévention santé, d’où le regroupement au sein d’un même « Pôle » dans le projet du RIF, mais le présent rapport ne portera que sur les actions liées spécifiquement aux risques auditifs liées aux musiques amplifiées.

8

Présentation du Pôle gestion sonore, prévention des risques auditifs

Les objectifs de ce pôle sont doubles :

1. Réduire les comportements à risques chez les populations jeunes (13-30 ans) particulièrement

exposées aux traumatismes sonores. Différents moyens sont mis en place pour atteindre ce premier

objectif:

- informer les populations adolescentes sur les risques auditifs liés à l’écoute de forts volumes

sonores (baladeurs, sortie en concert et en discothèque, etc) par le biais du spectacle Peace &

Lobe, les inciter à faire contrôler régulièrement leur audition et à consulter un oto-rhino-

laryngologiste en cas de problème ;

- planifier et mettre en œuvre sur la région Île-de-France la campagne nationale Agi-Son,

destinée à informer les publics de concert des risques auditifs.

2. Obtenir une meilleure gestion du son amplifié dans les lieux de pratiques musicales (salles de

concerts, studios de répétition, festivals, discothèques, etc). Pour ce faire, trois types d’actions sont

menés en Île-de-France :

- développement de temps de formation et d’information à la gestion sonore à destination des

musiciens et techniciens de la musique (réunions d’information, journées de formation, dépistage

auditif, conseils techniques sur la gestion des volumes sonores sur scène et en studio) ;

- participation aux discussions institutionnelles et professionnelles sur l’enjeu de la gestion

sonore ;

- constitution d’une veille juridique et informative sur la question des risques auditifs liés aux

musiques amplifiées, accompagnement des structures musicales dans leur prise de conscience des

enjeux de la gestion sonore et de leur mise en conformité avec la règlementation.

9

Question de la gestion sonore en France : un bref historique

La problématique de la gestion sonore a émergé en France à partir du milieu des années 90. Cette prise de

conscience des risques auditifs liés aux musiques amplifiées a été amenée en grande partie par les travaux de

recherche du sociologue Marc Touché. En effet, une des enquêtes réalisées par le sociologue entre 1990 et 1993,

centrée sur la « répétition musicale amplifiée », a mis en avant la nécessité de mener une étude épidémiologique

sur les risques sonores et vibratoires. 2 Cette recherche avait pour objectif premier de constituer une base de

données sur les conditions sociales et matérielles des pratiques de répétition des musiques amplifiées, informations

inexistantes à cette époque, puis dans un second temps, de rassembler des documents sur les lieux, les pratiquants et

les politiques publiques existantes. Des repérages et des entretiens avaient déjà été entamés par le sociologue dès

1983. Les résultats de cette étude ont impulsé la mise en place d’un vaste programme de création de studios de

répétition adaptés, l’aménagement de locaux dans les villes (compétences des personnels, qualité acoustique et

qualité du matériel mis à disposition) et la formation des régisseurs et des sonorisateurs des lieux. Cette

problématique liée aux pratiques musicales « peut être considérée comme un élément fondateur de

l’émergence d’une nouvelle politique sonore pour les musiques amplifiées ». 3

Parallèlement à ces travaux de recherche a été créé à Agen en 1993 le Florida, structure dédiée aux musiques

amplifiées. C’est l’une des premières fois que les pouvoirs publics ont lancé la construction d’une structure de ce type.

Dès son ouverture, « cette structure s’investit dans le domaine de la gestion sonore avec un axe santé et

environnement. Très vite, la réflexion en direction des acteurs du secteur des musiques amplifiées a conduit à

l’organisation des rencontres d’Agen ; en 1995, le débat « Politiques publiques et musiques amplifiées » réunissait des

représentants des ministères de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, de l’Environnement et de la Santé, les

professionnels des musiques amplifiées, des acteurs proches et concernés par ces pratiques musicales (sociologues,

ORL, musicologues, etc). Ces rencontres peuvent être considérées aujourd’hui comme le véritable point de départ des

réflexions que l’on connaît aujourd’hui ». 4

Un travail de collaboration entre Marc Touché et les équipes du Florida a fait naître dès le milieu des années 90 des

programmes de prévention des risques auditifs à destination des collégiens et lycéens. L’objectif était déjà de

sensibiliser les adolescents (âge du début de l’écoute autonome de la musique) aux risques auditifs liés à l’écoute de

la musique. L’écoute du baladeur était déjà pointée du doigt par les médecins comme pratique massive et dangereuse

pour l’audition. Dès 1994, des interventions de sensibilisation auprès de différents publics (publics scolaires,

musiciens, etc), sous forme de conférences sont organisées par l’équipe du Florida et par Marc Touché.5 Mais très

vite, les limites en termes d’impact de ces interventions sont mises en évidence : la disponibilité des intervenants (le

2 M. Touché (1994) « Connaissance de l’environnement sonore urbain. L’exemple des lieux de répétition. Faiseurs de bruits ? Faiseurs de sons ? Question de point de vue. » (CNRS. Ministère de l’Environnement) 3 Y. Verot (2001) « Gestion sonore et musiques amplifiées » (ENSATT) 4 Ibid. 5 Entretien avec Marc Touché, 10 Juillet 2009

10

directeur du Florida accompagné de musiciens) posa rapidement problème, mais surtout le message passait d’autant

mieux lorsqu’il s’agissait de faire parler et témoigner des musiciens qui avaient l’expérience des volumes sonores et

qui intéressaient plus les adolescents.

C’est donc cette idée d’un projet porté par un groupe de musiques amplifiées qui se conclut par la création du

spectacle Peace & Lobe en 1998, en partant du principe que « le jeune public serait plus réceptif aux

recommandations des musiciens plutôt qu’à un message provenant de personnes éloignées de leur quotidien ». 6

C’est également en 1998 qu’est paru un rapport de recherche déterminant sur la problématique des risques auditifs. 7

Cette étude menée par un sociologue, Marc Touché, deux acousticiens et un ORL, s’est inscrite dans le

prolongement de la recherche précédemment citée sur les modes de vie et les conditions de pratiques des

musiques électro-amplifiées. « Il s’agissait d’aller au contact des musiciens qui travaillent en groupe, de les rejoindre

sur leur terrain de pratique (…) puisque la logique de cette recherche exploratoire se construisait autour de la

proposition de les équiper de protections individuelles faites sur mesure. »8 Les résultats de cette étude participèrent à

la prise de conscience d’un véritable danger lié à la pratique des musiques amplifiées : 70% des musiciens

interrogés avaient des atteintes auditives plus ou moins importantes. Ces résultats ont mené aux conclusions

suivantes : « il ne s’agit pas que d’une problématique de volume à isoler de l’extérieur (pour des raisons de nuisances

sonores) et à corriger acoustiquement »9, il est nécessaire de former, de sensibiliser les régisseurs, les directeurs

d’équipements à la gestion sonore, mais également les élus et les personnels des collectivités territoriales et le corps

médical qui reçoit les musiciens.

En ce qui concerne l’aspect législatif de la gestion sonore en France, nous pouvons retenir le décret N°98-1143 dit

« Lieux Musicaux » du 15 Décembre 1998, limitant les volumes sonores dans les lieux de diffusion de musiques

amplifiées. L’application de ce décret a été déterminante dans la création de l’association Agi-Son et dans la prise en

compte de la problématique de la gestion sonore par les acteurs des lieux dédiés à ces musiques.

En effet, cette problématique n’a pas forcément été lancée au départ que pour des questions de santé publique mais

aussi pour des dimensions liées à la gestion de conflits avec les autorités.

6 Y. Verot, « Gestion sonore et musiques amplifiées », mémoire de 3e année, ENSATT, 2001 7 M. Auffret, J.-F. Buche, P. Cureau & M. Touché, « Prévention des traumatismes sonores des musiques électro-amplifiées », étude du CNRS / Ministère de l’Environnement, 1998 8 Ibid. 9 Ibid.

11

Pour résumer, la question de la gestion sonore en France résulte de l’application du décret du 15 Décembre 1998 et

d’une prise de conscience qui s’est construite collectivement, par des collaborations entre acteurs des musiques

amplifiées et scientifiques.

Tout ce travail a généré la mise en place de différentes actions telles que des séances de moulage de bouchons

auprès de musiciens (première séance en 1997 dans le département francilien des Yvelines), la création du spectacle

pédagogique Peace & Lobe (proposé aujourd’hui dans plus de 13 régions), des journées de formation, des séances

de dépistage auditif et la création de l’association Agi-Son en Septembre 2000 par les organisations professionnelles

du spectacle vivant (Fédurok, Prodiss, Synapss, Symptac, SFA, SNAM, Fédération du spectacle).

L’idée de départ était de travailler parallèlement sur différentes problématiques, sur différentes cibles, avec des

objectifs à court terme et à long terme :

- à court terme : proposer des bouchons de protection aux publics et aux musiciens, sensibiliser les adolescents,

éventuels futurs spectateurs, aux risques auditifs liés à l’écoute des musiques amplifiées ;

- à long terme : former les professionnels ou futurs professionnels (par exemple, création de modules de formation à

destination d’élèves ingénieurs du son avec pour objectif à long terme la sensibilisation de tous ces futurs

professionnels) et les musiciens (avec pour objectif une meilleure gestion de leur volume sonore et donc une

diminution des risques auditifs pour eux-mêmes et pour leur public).

Objectifs de ce rapport d’évaluation

8 ans après sa création (en août 2001), le RIF a décidé de lancer une évaluation des actions de prévention des

risques auditifs proposées par son Pôle gestion sonore et plus largement par les réseaux de musiques actuelles en Île-

de-France depuis environ 10 ans.

En effet, les premières actions de prévention ont été lancées à la fin des années 90 d’abord dans les Yvelines puis

dans toute la région. C’est à ce moment que le RIF a été créé et qu’il a pris en charge la mise en place de ces

différentes actions. C’est pourquoi il n’a pas semblé cohérent de se limiter aux actions du RIF dans cette évaluation.

12

Il s’agit ici de créer un espace de réflexion et de faire le point sur les différentes actions menées en Île-de-France

depuis l’émergence de cette problématique de santé publique que représentent les risques auditifs.

Cette évaluation a pour objectif d’améliorer les méthodes utilisées de prévention et de sensibilisation des risques

auditifs. Il s’agit donc de :

- Faire un état des lieux des différentes actions menées par les réseaux de musiques actuelles en Île-de-

France. Il est important d’avoir à l’esprit le fait que ces réseaux, que le RIF ne sont pas des acteurs de prévention à

l’origine. C’est pourquoi il semble intéressant de se demander si cette dimension rend particulières les actions qu’ils

proposent, en comparaison avec des acteurs de prévention généraliste.

- Saisir l’impact de ces actions. Comment évaluer si les objectifs à court terme ou à long terme ont été

atteints ? Est-il possible de les évaluer concrètement ? Si non, quels outils peuvent être mis en place ?

- Proposer un ajustement des différents outils de prévention utilisés.

Méthodologie d’évaluation

Cette évaluation a été réalisée entre mai et novembre 2009 par une chargée de mission engagée à temps partiel (21

heures/semaine). L’étude s’est appuyée sur le recueil de données quantitatives et qualitatives effectué durant cette

période et sur de fréquents échanges avec l’équipe du RIF.

Le rapport est divisé en plusieurs parties :

- Evaluation du dispositif Peace & Lobe (personnes interrogées : élèves ayant assisté au spectacle,

équipes pédagogiques, équipes des lieux accueillant le spectacle et équipes des réseaux de musiques actuelles)

- Evaluation des actions à destination des publics (personnes interrogées : équipes des lieux et des

réseaux de musiques actuelles)

- Evaluation des actions à destination des musiciens (personnes interrogées : équipes des lieux et des

réseaux de musiques actuelles)

- Evaluation des actions à destination des professionnels (personnes interrogées : équipes des lieux et

des réseaux de musiques actuelles)

NB : Il était prévu d’interroger également les différents partenaires du Pôle gestion sonore (Conseil Régional d’Ile-de-

France, Groupement Régional de Santé Publique d’Ile-de-France (DRASSIF et CRAMIF), Fonds pour la jeunesse et

l’éducation populaire (FONJEP), Mutualité française d’Ile de France (MUFIF), Conseil Général du Val d’Oise, Adiam

94). Une partie seulement de ces entretiens ont pu être menés car nous manquions de temps.

13

EVALUATION

DU DISPOSITIF PEACE & LOBE

EN ÎLE-DE-FRANCE

14

INTRODUCTION

I. Historique du spectacle Peace & Lobe Un certain nombre d’organismes agissant dans le domaine de l’accompagnement artistique, spécialisés dans le

champ des musiques amplifiées, proposent, sur le temps scolaire, un spectacle de sensibilisation et de prévention des

risques auditifs liés aux musiques amplifiées. Baptisé « Peace & Lobe » et validé par des oto-rhino-laryngologistes et

des médecins scolaires, ce spectacle s’adresse en priorité aux adolescents (âge de début de pratique ou d’écoute

autonome de la musique). Il a été créé en 1998 par les équipes du Florida à Agen puis du Confort Moderne à

Poitiers.10

Quatre objectifs ont été définis :

- « inviter à une nouvelle approche des relations entre santé publique, culture et populations jeunes,

- sensibiliser de plus en plus de jeunes (et de moins jeunes) aux risques auditifs liés à la pratique musicale et

l’écoute des musiques à haut niveau sonore,

- favoriser une modification des comportements de ces publics,

- informer ou former les différentes personnes susceptibles d’être relais d’information. »11

D’autres objectifs étaient visés en parallèle :

- faire venir les adolescents dans les salles de concerts,

- faire découvrir l’histoire des courants musicaux,

- aider à l’insertion professionnelle de musiciens.

Le programme a été mis en place en 2001 par le Centre de Ressources Yvelinois pour la musique (CRY) dans le

département des Yvelines principalement (quelques spectacles se sont déroulés dans d’autres départements

franciliens).

En janvier 2003, l’association Réseaux en Ile-de-France (RIF) a reçu des subventions de la région Ile-de-France puis a

pris en charge la mise en place du programme en juillet 2003. Suite à ce transfert de gestion du projet, un poste dédié

au portage du programme a été créé au sein du RIF en septembre 2003.

Deux équipes de musiciens se sont succédé depuis 2001. Jusqu’en mai 2005, le spectacle a été réalisé par un groupe

Yvelinois Mister Hot Groove, formé au Florida. En mai 2005, une nouvelle équipe a été constituée autour du musicien

Oldelaf et formée par un médecin ORL, un ingénieur du son, un metteur en scène et le chargé de mission du RIF. 10 Dossier de présentation de Peace & Lobe porté par le RIF 11 Définition des contenus de formations et d’informations portant sur la gestion des hauts niveaux sonores et les risques auditifs, Le Confort Moderne, juillet 2000

15

Peace & Lobe est lauréat du Décibel d’Or 2000 dans la catégorie « Sensibilisation et Education ». Le Décibel d’Or

récompense « une initiative particulièrement réussie constituant une action exemplaire en matière de lutte contre le

bruit ». Il est remis par le Conseil National du Bruit, organe consultatif placé auprès du ministre de l’Ecologie et du

Développement Durable, qui réunit en son sein des représentants de ministères et des personnes qualifiées.

II. Description du dispositif

Axe principal du Pôle gestion sonore du RIF, le spectacle éducatif Peace & Lobe a déjà été diffusé plus de 400 fois

devant des élèves de collèges et de lycées d’enseignement général, technologique et professionnel.

Cette action de prévention a pour objectif de sensibiliser la population scolarisée d’Ile-de-France, âgée de 13 à 19 ans,

aux risques auditifs pouvant être liés à l’exposition à des hauts niveaux sonores.

Figure 1 : évolution du nombre de représentations du spectacle Peace & Lobe de 2001 à 2009

97

7169

64

46

40

2220

0

20

40

60

80

100

120

2001-2002 2002-2003 2003-2004 2004-2005 2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

16

Figure 2 : nombre de représentations du spectacle Peace & Lobe, de départements et de salles de spectacles concernés en fonction de la saison

Saison

Nombre de départements d’IDF

concernés

Départements concernés

Nombre de salles de spectacles concernés

Nombre de représentations

2001/2002

2

77,78

8

20

2002/2003

3

77,78, 93

10

22

2003/2004

4

77,78, 94, 95

16

40

2004/2005

8

75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95

24

46

2005/2006

8

75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95

29

64

2006/2007

7

77, 78, 91, 92, 93, 94, 95

31

69

2007/2008

8

75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95

35

71

2008/2009

8

75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95

42

97

Un soutien accru de la part des partenaires institutionnels de ce projet et la multiplication des partenariats a permis de

baisser son coût pour les salles de spectacles qui l’accueillent, de le diffuser ainsi dans un grand nombre de lieux, et

de mieux couvrir l’intégralité du territoire régional.

Figure 3 : évolution du nombre de représentations du spectacle Peace & Lobe de 2001 à 2009 dans chaque

département francilien

0

2

4

6

8

10

12

14

2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09

95

94

93

92

91

78

77

75

17

Figure 4 : nombre de journées de spectacles en fonction du lieu et de la saison

dépt lieu 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09

TOTAL

des

journées

par lieu

75 Mutualité 1

1

75 Glaz'Art 2

2

75 centre musical FGO-Barbara 2 1

3

75 Centre d'animation de Reuilly 1

1

75 Bateau El Alamein 3

3

77 Empreinte 1 2 1

4

77 Les Cuizines 2 1 1 4

8

77 File 7 1 1 1 2

5

77 MJC Le Luzard 1

1

77 Espace Charles Vanel 1 1 1

3

77 MPT Victor Jara 1 1

2

77 Espace Nino Ferrer Damaries les Lys 1 1 1

3

77 salle André Malraux Claye Souilly 1 1

2

78 MJC Usine à Chapeaux 1 2 1 1 1 1 1

8

78 Café de la Plage 4 2 1 1

8

78 Service culturel de Limay 1 1

2

78 CAC Georges Brassens 1 1 1 1 1 1 1

7

78 CAC Maurice Ravel 1 1 1 1 1 1 1

7

78 Théâtre Robert Manuel 1 1 1 1

4

78 Commun du Château 1 2

3

78 Clef 1 1 1 1 2 1

7

78 Sax 1 2 1 2 1 1

8

78 INJEP 1

1

78 Estaminet 1

1

78 MJC Etc 1 2 1 1 1

6

78 Barbacane 1

1

78 Espace Julien Green 1

1

78 Petite Entreprise 1 2 1

4

78 Triplex 1

1

78 Théâtre du Vésinet 1

1

78 MJC Clayes sous Bois 1 1

2

78 Bateau Vivre 1

1

78 salle des fêtes Conflans 1 1

2

78 lycée Les Pierres Vives 1 1

2

78 salle des Fêtes Bonnières 1

1

78 Batterie 1

1

78 lycée international de St Germain 1

1

91 MJC Cyrano 1 1 1

3

91 Paul Bailliart 1

1

91 Plan 1 1 1 2 1

6

91 Radazik 1 1 1

3

91 Rack'Am 1 1 1 1

4

91 Théâtre Etampes 1 3 2

6

18

dépt lieu 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09

TOTAL

des

journées

par lieu

91 MJC Le Studio 1 1 1

3

91 salle André Malraux Fleury-Mérogis 1

1

91 MJC Les Vallées Palaiseau 1

1

91 salle de spectacle de Morsang s/Orge 1

1

92 Daniel Ferry 1

1

92 Basse Cour 1 1 1

3

92 Halles aux Epinettes 1 1 1 2

5

92 Tamanoir 1 1 1 1

4

92 EREA Jean Monnet 1 1

2

92 MJC Salamandre 1 1

2

93 Cap 1 1 1 1 1

5

93 Forum culturel Blanc Mesnil 1 1

2

93 Pêche 1 1 1

3

93 Mille Club du Bourget 1

1

93 salle des Malassis Bagnolet 1

1

93 Mains d'Œuvres 1 1

2

93 Salle des Fêtes de Stains 1

1

94 MPT Gérard Philippe 1

1

94 salle de Villeneuve le Roi 1 1

2

94 Scène Watteau 1 1

2

94 MJC Louise Michel 1 1 1

3

94 Espace Daniel Sorano 1

1

94 Sud Est théâtre 1

1

94 Espace Langevin 1

1

94 salle despectacle de l'Hay-les-Roses 1

1

94 Salle de spectacle de Gentilly 1

1

94

Espace Gérard Philippe Fontenay

sous Bois 1

1

95 EMB 1 1 1 1 2 2

8

95 Observatoire 1 1 1 1 2

6

95 Luciole 1 1 1

3

95 Forum Vauréal 1 2 1

4

95 Nautilus 1

1

95 salle de Taverny 1

1

95 Parc des Sports 1

1

95 Espace culturel Franconville 1

1

95 Espace Jeunesse Ermont 1 1

2

95 Forum des Arts d'Osny 1 1

2

95 Espace Germinal 1

1

95 Cave Dimière 3

3

95 salle de spectacle de Goussainville 1

1

95 Espace Rive Gauche Mériel 1

1

2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09

Total

Nombre de journées P&L organisées 1 11 12 18 24 34 35 41 52

228

Nombre de lieux différents ayant

reçus le spectacle P&L 1 8 10 16 24 29 31 35 42

84

19

Les différentes étapes du dispositif

Au-delà d’une simple sortie au spectacle, Peace & Lobe est un dispositif complet proposant aux professeurs un suivi

pédagogique dans le temps afin d’obtenir un meilleur impact auprès des élèves. Le dispositif Peace & Lobe peut se

décomposer en 3 phases.

NB : les différentes étapes décrites sont proposées aux établissements mais ne sont pas forcément effectuées

entièrement. La réalisation de l’ensemble des étapes dépend fortement de l’implication des équipes pédagogiques des

établissements scolaires.

Phase 1 : la réunion pédagogique (au moins 1 mois avant le spectacle)

La réunion pédagogique précède le spectacle d’environ un mois. Il s’agit d’associer les enseignants, les infirmières

scolaires et éventuellement les documentalistes ou conseillers principaux d’éducation à la conception et au

déroulement de l’ensemble des étapes. Cette réunion a pour objet de :

- présenter le programme régional de sensibilisation aux risques auditifs liés à l'écoute et à la pratique des musiques

amplifiées ;

- apporter des éléments de connaissance sur les trois thèmes abordés : la relation entre les évolutions artistiques et

technologiques des musiques amplifiées, le fonctionnement de l’oreille et la prévention des traumatismes liés à

l’exposition aux hauts niveaux sonores ;

- remettre un dossier pédagogique de l’opération aux professeurs. L’objectif est de favoriser la réalisation d’un travail

pédagogique préalable au spectacle afin de sensibiliser les élèves en classe aux thématiques abordées. Le dossier de

présentation de Peace & Lobe présente une « fiche action » proposant de relier les thèmes abordés par le spectacle

aux programmes scolaires et cela en fonction de chaque discipline.

Phase 2 : le spectacle

Le spectacle s’adresse à des élèves de la quatrième à la terminale, scolarisés dans l’enseignement général,

technologique ou professionnel. Il dure 1h30 et se déroule, sur le temps scolaire (les mardis et jeudis uniquement),

dans une salle de concerts adaptée aux musiques amplifiées.

Il est conduit en situation scénique par le groupe Ale & the Challengers, constitué de 4 musiciens et d’un sonorisateur.

Le spectacle est dynamique et illustratif, il alterne des moments d’interprétation musicale, de projection vidéo,

d’exposés et d’échanges avec le public.

20

Il se décompose en plusieurs parties :

- première partie : l’histoire des musiques amplifiées

L’histoire des musiques amplifiées au travers de 3 paramètres :

- les évolutions technologiques des moyens d’écoute et de production de la musique

- le rôle des volumes sonores dans l’histoire des courants musicaux

- la filiation et les relations entre les différents courants musicaux.

- deuxième partie : le son et la physiologie de l’oreille

- description du son et des différents éléments de la chaîne de l’électro-amplification sonore (les

caractéristiques du son indispensables pour comprendre les traumatismes sonores : fréquence en

Hertz, volume sonore en décibel, notion de timbre sonore) ;

- présentation de l’appareil auditif, de ses limites, et des différents traumatismes sonores liés à une

surexposition ;

- exposition des moyens de protection et des comportements pour une bonne gestion sonore.

- troisième partie : la prévention des risques auditifs

La présentation des traumatismes sonores, les signaux d’alarmes, les comportements à adopter face à un

traumatisme sonore, les moyens de protection qui existent.

- conclusion

Réponse aux questions des élèves à la fin du spectacle. 1 CD compilation est ensuite remis à chaque participant.

Une paire de bouchons en mousse est aussi remise à chaque élève pour qu’ils puissent essayer ce genre de

protection.

Phase 3 : évaluation de l’impact (durant les 2 mois suivant le spectacle)

Le spectacle est suivi de l’évaluation de son impact sur les élèves, par la passation d’un questionnaire en classe,

quelques semaines après la représentation, et le retour d’un musicien du groupe Ale & the Challengers, un mois

après, dans chaque classe ayant assisté au spectacle (si les enseignants le souhaitent). Il s’agit alors d’aborder le

comportement des élèves dans la gestion des musiques amplifiées et leur réception du spectacle. Le contenu de ce

temps de rencontre n’est pas prédéfini et doit être préparé avec les professeurs intéressés. Les objectifs peuvent être

multiples :

- retour sur le contenu du spectacle (fonctionnement de l’oreille, explication des traumatismes sonores…)

- partage d’expérience sur la manière dont les musiciens, particulièrement exposés aux volumes sonores, se

protègent des traumatismes sonores

21

- échange sur le métier d’artiste musicien (y-a-t-il des écoles pour devenir musicien ? Comment et de quoi

vivent les artistes musiciens ? Les métiers autour de l’artiste (les techniciens, le manager, les métiers du

disque et du spectacle vivant…)

Parallèlement, un audiomètre peut être mis à disposition des infirmières scolaires afin de tester l’audition des

élèves. Du matériel pédagogique complémentaire (ouvrages, plaquettes, cassettes vidéo, CD ROM…) peut être prêté

aux enseignants qui souhaitent approfondir le sujet.

Depuis octobre 2006, deux outils pédagogiques spécifiques accompagnent le spectacle : un livret

pédagogique est remis en amont à tous les enseignants, pour leur permettre d’intégrer réellement ses contenus dans

le travail en classe avec les élèves et d’approfondir certains points, et une compilation CD est distribuée à tous les

élèves qui assistent au spectacle. La compilation est rééditée tous les ans, avec de légères modifications. Le livret

pédagogique a été modifié au cours de l’année 2009.

- le livret pédagogique

Lors de la rencontre pédagogique, le RIF remet aux enseignants le livret pédagogique de Peace & Lobe. Il

s’agit d’un livret de 28 pages qui reprend l’ensemble des thématiques abordées dans le spectacle. Il est

agrémenté d’explications, de schémas, de bibliographies et autre "webographies" qui permettent aux

enseignants de préparer leurs élèves à la venue au spectacle. Parce qu’il est évident que les messages

passent toujours mieux lorsqu’ils proviennent de sources différentes, il leur semble important qu’une première

information passe par les professeurs en classe. De plus, de nombreux rapprochements entre le contenu du

spectacle et les programmes scolaires sont possibles et permettent une transversalité toujours intéressante

(cf. propositions de suivis pédagogiques en classe).

Il est possible pour les enseignants le désirant de recevoir un livret par élève afin de mener un travail

préalable ou post spectacle.

- la compilation Peace & Lobe (distribuée à tous les élèves à la fin du spectacle Peace & Lobe) :

Du blues aux musiques électroniques, ce disque propose de découvrir 20 morceaux de 20 artistes illustrant

chacun à sa manière un grand mouvement de l'histoire musicale. Tous issus de la région, ces artistes

côtoient ou ont côtoyé les lieux du RIF (accompagnement de projet, programmation en concert...).

Le livret de ce CD propose une présentation rapide de chaque artiste et du style de musique qu’il pratique.

Les références aux artistes incontournables de chaque courant ouvrent de nouvelles pistes d’écoutes et de

découvertes. A la fin de ce livret, un rappel des messages de prévention sur les risques auditifs permet de ne

pas oublier le principal : nos oreilles sont fragiles, les traumatismes sonores sont souvent irréversibles et très

gênants dans le quotidien. Pourtant, par des gestes simples, il est possible d'éviter ces prises de risques,

encore faut-il en être informé.

22

Parce que la musique est avant tout un plaisir, parce que la maîtrise des risques passe par l’information sur

l’histoire, et les technologies de ces musiques amplifiées, parce qu’enfin, ces musiques ne sont encore que

trop peu abordées dans les programmes scolaires, il leur paraît primordial de ne pas couper la prévention des

risques auditifs des joies que procure la pratique ou l'écoute de la musique.

- propositions de suivis pédagogiques en classe

Afin de préparer les élèves à la venue au spectacle, le RIF propose aux équipes pédagogiques d’initier les

élèves aux thématiques abordées par le spectacle.

En fonction des disciplines et des niveaux, il est possible de rapprocher les éléments de connaissances

transmis dans le spectacle aux programmes scolaires. Le RIF propose quelques idées de travaux déjà

réalisés les années précédentes. Ces travaux peuvent prendre différentes formes et peuvent aussi être

réalisés après le spectacle.

Figure 5 : suivis pédagogiques en classe proposés par le RIF DISCIPLINE OBJECTIFS TRAVAUX ENVISAGES Musique

Découvrir certains instruments électro-acoustiques ou électroniques (guitare électrique, synthétiseur, sampler…) Découvrir les styles musicaux et les replacer dans le temps et dans l’espace

Réalisation d’un exposé sur l’histoire des musiques amplifiées Découverte et caractérisation des styles musicaux par des écoutes

Sciences de la Vie et de la Terre

Découvrir l’anatomie de l’oreille Comprendre le fonctionnement de l’oreille Exercer et tester les possibilités de l’oreille

Schématisation des différentes parties de l’oreille Réalisation d’une échelle des sons. Exposé sur les effets physiologiques des traumatismes auditifs

Sciences Physiques

Découvrir la nature du son et l'origine du son Découvrir les notions de fréquence, d'amplitude et de timbre d'une vibration

Réalisation d'une cartographie du bruit dans l'établissement Réalisation d’une échelle de bruits Travaux pratiques sur la chaîne d’amplification (micro – amplificateur – haut-parleur) Réalisation de mesures de volumes sonores et de fréquences

Technologie

Découvrir la chaîne d’amplification

Fabrication d’un amplificateur réduit ou d’une mini radio

Infirmerie / médecine scolaire

Transposer les messages de prévention dans le quotidien des élèves Inciter les élèves à gérer leur capital auditif

Contrôle de l’audition des élèves Orientation vers des médecins spécialistes en cas de troubles auditifs

Vie sociale et professionnelle (VSP)

Aborder les risques auditifs professionnels Présenter la réglementation visant la protection des salariés

Cartographie des volumes sonores dans les ateliers Présenter les moyens de protections dans l’industrie

23

III. Méthodologie d’évaluation

L’évaluation du dispositif Peace & Lobe a été réalisée de Mai à Novembre 2009. L’évaluation du dispositif se décline

en plusieurs parties :

1. Evaluation auprès de la population cible

Les données disponibles ont été recueillies par la passation d’un questionnaire auprès des élèves des établissements

scolaires ayant participé au programme Peace & Lobe au cours des saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009.

Le dépouillement des questionnaires a été pris en charge par la CRAMIF, partenaire du Pôle gestion sonore du RIF

depuis 2003.

A la réception des différentes bases de données, une base de donnée globale a été créée et des tests statistiques ont

été effectués (tris plats, tris croisés et test de comparaison de moyennes de type Chi-Deux). Le test de comparaison

de moyennes utilisé permet de déterminer s’il existe une différence significative entre deux échantillons : par exemple,

déterminer s’il existe une différence significative dans l’appréciation du spectacle Peace & Lobe en fonction du sexe.

Dans cette étude, l’adjectif « significatif » sera utilisé uniquement lorsqu’un test statistique aura montré qu’il

existe bien une différence entre les échantillons comparés.

Cette étude statistique est complétée par des données qualitatives recueillies au cours d’entretiens réalisés auprès

d’élèves ayant assisté au spectacle Peace & Lobe en 2008-2009 (grille en annexe).

2. Evaluation auprès des équipes pédagogiques des établissements scolaires, des lieux accueillant le

spectacle Peace & Lobe, des équipes du RIF et de ses adhérents et des partenaires

Toutes les données concernant l’évaluation du dispositif par tous les acteurs y participant (en dehors du public cible)

ont été recueillies grâce à la réalisation d’entretiens sur place ou par téléphone (grilles en annexe).

24

EVALUATION AUPRES DE LA POPULATION CIBLE

I. Description de l’échantillon (saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009)

A. Eléments sociodémographiques

Notre échantillon est composé de 1424 élèves ayant assisté au spectacle Peace & Lobe lors des saisons 2006-2007

(48,2%), 2007-2008 (20,4%) et 2008-2009 (31,4%).

Seuls 52,2% de notre échantillon ont indiqué leur sexe sur le questionnaire. La répartition est la suivante : 46%

de filles et 54% de garçons. Il est donc important d’avoir en tête que les comparaisons filles-garçons qui sont

présentées ici concernent un échantillon de 743 élèves.

Enfin, notre échantillon est composé à 21,9% d’élèves déclarant pratiquer la musique en tant que chanteur et/ou

musicien (9,34% se déclarent chanteur et 18% musicien).

Figure 6 : répartition de l’échantillon en fonction du département

24,6%

14,9%

3,8%

9,4%

10,9%

20,8%

11,9%

3,7%Paris (75)

Seine-et-Marne (77)

Yvelines (78)

Essonne (91)

Hauts-de-Seine (92)

Seine-St-Denis (93)

Val-de-Marne (94)

Val-d'Oise (95)

Les départements les plus représentés dans cet échantillon sont le Val-d’Oise et les Yvelines. C’est effectivement

dans les Yvelines que le nombre de représentations de Peace & Lobe est le plus élevé : 26 représentations lors des

saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009.

25

Figure 7 : répartition du nombre de spectacles par département pour les saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009

15,6%

5,9%

8%

9,3%

16%

24,5%

16%

4,6%Paris (75)

Seine-et-Marne (77)

Yvelines (78)

Essonne (91)

Hauts-de-Seine (92)

Seine-St-Denis (93)

Val-de-Marne (94)

Val-d'Oise (95)

Si l’on compare les figures 6 et 7, on peut voir que notre échantillon n’est pas complètement représentatif en ce qui

concerne les différents départements touchés : par exemple, les Yvelines sont sous représentées (20,8% des élèves

interrogés alors que 24,5% des spectacles ont lieu dans les Yvelines) et le Val de Marne est sur représenté (14,9%

des élèves interrogés alors que 5,9% des spectacles ont lieu dans le Val de Marne).

Figure 8 : nombre de représentations du spectacle Peace & Lobe par département et par saison

8

20

16

6

2

4

2

11

20

10

4

10

4

109

1918

12 12

76

1314

75 77 78 91 92 93 94 95

2006-2007

2007-2008

2008-2009

26

Si l’on regarde la figure n°8, on peut voir que le nombre de représentations a considérablement augmenté sur les

dernières saisons dans certains départements : Paris, Seine et Marne et Hauts de Seine. Le département des Yvelines

reste celui qui diffuse le plus de spectacles Peace & Lobe.

Figure 9 : répartition de l’échantillon en fonction de l’âge

5,7%

24,6%

61,5%

8,2%

18 ans et +

16-17 ans

14-15 ans

12-13 ans

La majorité des élèves de notre échantillon ont entre 14 et 15 ans, soit en théorie des élèves de classes de 4è, 3è et

seconde.

Figure 10 : répartition de l’échantillon en fonction du type d’établissements

8

3,1

1,7

22,6

64,5

Ly cée d'enseignement professionnel

SEGPA

Ly cée d'enseignement technologique

Ly cée d'enseignement général

Collège

Les différents types de classes proposés dans le questionnaire ont été répartis en cinq catégories : collège (classes de

4ème et de 3ème), lycée d’enseignement général (classes de 2nde, de 1ère et de terminale), lycée d’enseignement

technologique (classes de 1ère et de terminale technologiques), SEGPA et lycée d’enseignement professionnel

(classes de CAP, BEP et bac professionnel).

La répartition de l’échantillon coïncide avec la répartition globale du public observée par l’équipe du RIF: environ 60%

des élèves assistant au spectacle Peace & Lobe sont issus de collèges et 40% de lycées, quels qu’ils soient.

27

B. Habitudes et goûts musicaux

1. Ensemble des élèves interrogés

Figure 11 : proportion d’élèves se rendant à des concerts ou soirées et appréciation du volume sonore Allez- vous à des concerts ou soirées : Trouvez-vous la musique trop forte dans les : Jamais Parfois Souvent Jamais Parfois Souvent Concerts de musique classique 91,1% 7,6% 1,3% 77,2% 14,8% 7,9% Concerts de rock, rap, R&B, etc 37,3% 50,7% 12% 33,3% 41,6% 25,2% Soirées techno (rave, free…) 80,8% 16% 3,2% 41,6% 20,9% 37,5% Discothèques 69,1% 25% 5,9% 37,9% 29,8% 32,3% Fêtes entre amis 10,5% 53% 36,5% 53,9% 38,3% 7,8%

62,7% des élèves interrogés déclarent se rendre parfois ou souvent à des concerts de rock, rap, R&B, etc. Ce nombre

nous semblant élevé, nous pensons que les élèves valorisent ce type de sorties et déclarent se rendre à des concerts

plus qu’ils ne le font en réalité.

Il serait nécessaire de reformuler cet item dans le questionnaire : peut-être demander s’ils se sont déjà rendus

dans des concerts ou des soirées au moins une fois dans leur vie, avec une réponse de type OUI/NON. Cela

permettrait d’avoir des résultats plus précis car les réponses « Jamais », « Parfois » et « Souvent » restent

approximatives. Il serait aussi intéressant de leur demander quel est le dernier concert auquel ils se sont

rendus.

Figure 12 : écoute moyenne de musique par jour

6,4%

3,4%

6,8%

12,2%

17,3%

20%

24,8%

9%

+ de 6h

5h à 6h

4h à 5h

3h à 4h

2h à 3h

1h à 2h

30 mn à 1h

- de 30 mn

Nous pouvons constater que plus de la moitié des élèves interrogés (66,1%) déclarent écouter de la musique

plus d’une heure par jour.

85,7% des élèves de notre échantillon déclarent écouter de la musique à l’aide d’un baladeur. Le temps

d’écoute varie selon les élèves.

28

Figure 13 : temps d’écoute quotidienne de musique à l’aide d’un baladeur

Temps d’écoute par jour % - de 30 mn 22,4% 30 mn à 1h 32% 1h à 2h 21,9% 2h à 3h 11,5% 3h à 4h 5,4% 4h à 5h 2,4% 5h à 6h 1,4% + de 6h 2,9%

Nous pouvons noter que presque la moitié des élèves (45,5%) écoutent de la musique à l’aide d’un baladeur en

moyenne plus d’une heure par jour.

Lors des entretiens menés avec des élèves ayant assisté au spectacle, nous les avons aussi interrogés sur leur

manière d’écouter de la musique, à savoir à quel moment ils en écoutaient et sur quel type de support.

Les supports cités sont assez divers et les élèves utilisent souvent différents supports en fonction du contexte dans

lequel ils se trouvent: baladeur MP3, radio, chaîne Hi-Fi/poste, ordinateur et téléphone portable.

Les moments durant lesquels ils écoutent de la musique sont également variés : le matin, la journée, le soir, dans les

transports, sur le chemin du collège ou du lycée, dans la douche et certains nous ont même précisé « le soir avant de

dormir », « quand on s’ennuie » et « pour apaiser ».

Ces éléments sont importants. Il sera intéressant de réfléchir aux pratiques d’écoute du baladeur MP3, à son

utilisation, le sens qu’elle a (par exemple les aspects affectifs et le rapport de chaque individu à la musique). Il

faudra peut-être aussi réfléchir à de nouveaux outils de prévention auprès des élèves voire auprès de la

population générale. Cette pratique d’écoute étant la plus répandue et la plus commune, travailler autour de

cette thématique permettrait de s’adresser au plus grand nombre et pourrait être une porte d’entrée pour un

travail plus général sur les risques auditifs.

29

Figure 14 : styles musicaux préférés

35,4%

30,2%

4,3%

18,6%

16,1%

63,5%

54,3%

20,3%

12,7%

24,3%

38,1%

autre

pop

goth.

soul

funk

R&B

rap

ragga

métal

reggae

rock

Les trois styles de musique les plus écoutés sont le R&B, le rap et le rock. Il est important de noter que certains

styles cités plusieurs fois par les élèves lors des entretiens que nous avons menés n’apparaissent pas dans le

questionnaire. C’est pour cette raison que nous pensons que la réponse « autre » a été choisie par 35,4% des élèves

soit plus d’un tiers d’entre eux. Dans le cadre de cette évaluation, nous avons rencontré plus d’une cinquantaine

d’élèves. Ces derniers nous ont dit qu’ils écoutaient des musiques électroniques (électro, techno, électro dance, DJs),

de la musique classique, du jazz, du raï, du punk, du grunge, de la musique dancefloor, de la musique country, de la

musique guadeloupéenne et de la musique japonaise. Les musiques électroniques et classiques étant citées

assez régulièrement, il serait intéressant de songer à ajouter ces styles de musique dans le questionnaire.

Ce qui est intéressant c’est que le R&B et le rap sont deux des trois styles musicaux les plus écoutés par les

élèves. Cependant, le spectacle reprenant la genèse des musiques amplifiées, ces styles sont moins

représentés que le rock par exemple. Certains élèves ont d’ailleurs déclaré, lors des entretiens, que le

spectacle ne parlait pas assez de ces styles musicaux. Comment les intégrer dans le spectacle ? Faut-il

réfléchir à ajouter un DJ et/ou rappeur ?

30

2. En fonction du sexe12

Figure 15 : proportion d’élèves se rendant à des concerts ou soirées en fonction du sexe

Allez- vous à des concerts ou soirées :

Jamais Parfois Souvent

Filles Garçons Ensemble Filles Garçons Ensemble Filles Garçons Ensemble

Concerts de musique classique 91,3% 93,6% 92,5% 6,3% 6,4% 6,4% 2,3% 0 1,1%

Concerts de rock, rap, R&B, etc 32,7% 40,2% 36,7% 53,8% 51,2% 52,4% 13,5% 8,7% 10,9%

Soirées techno (rave, free…) 84,5% 78,4% 81,3% 12,8% 17,2% 15,1% 2,6% 4,4% 3,6%

Discothèques 73,8% 71,8% 72,7% 21% 24% 22,6% 5,2% 4,2% 4,7%

Fêtes entre amis 7,7% 17,1% 12,7% 53,1% 54,1% 53,6% 39,2% 28,7% 33,7%

Les filles sont significativement plus nombreuses à se rendre parfois ou souvent :

- dans des concerts de rock, rap, R&B, etc : 67,3% des filles contre 59,9% des garçons ;

- dans des fêtes entre amis : 92,3% des filles contre 82,8% des garçons.

En revanche, nous ne notons pas de différences significatives entre filles et garçons pour les sorties en soirées techno

et en discothèques.

De plus, il n’y a pas de différences significatives non plus pour la question « Trouvez-vous la musique trop forte dans

les concerts de musique classique, les concerts de rock, rap, R&B, les soirées techno, les discothèques et les fêtes

entre amis ? ».

Egalement, les filles et les garçons sont aussi nombreux à écouter de la musique à l’aide d’un baladeur. Ce résultat ne

coïncide pas avec ceux de l’étude menée par Bruitparif, qui trouve une différence significative entre les filles et les

garçons : « les filles (70% sont plus nombreuses que les garçons (61%) à utiliser leur baladeur tous les jours ou

presque ».13

3. En fonction de l’âge

En ce qui concerne les concerts et les soirées, nous n’observons de différences significatives en fonction de l’âge que

pour les concerts de rock, rap, R&B et les fêtes entre amis. En effet, plus ils vieillissent, plus les jeunes sont nombreux

à se rendre dans ce type de lieux.

Les jeunes de 18 ans et plus sont significativement les plus nombreux à se rendre parfois ou souvent dans :

12 rappel : ces comparaisons en fonction du sexe sont effectuées sur un échantillon de 743 élèves (cf. page 20) 13 « Rapport de synthèse de la campagne de mesure et de sensibilisation au bruit au sein des lycées d’Ile-de-France » Bruitparif, 30 novembre 2009

31

- des concerts de rock, rap, R&B : 73,3% des 18 ans et plus contre 64,4% des 16-17 ans, 61,2% des 14-15 ans et

61,5% des 12-13 ans ;

- des fêtes entre amis : 96% des 18 ans et plus contre 92,6% des 16-17 ans, 87,9% des 14-15 ans et des 12-13 ans.

Les tests statistiques opérés pour comparer le nombre d’élèves se rendant à des concerts de musique classique, à

des soirées techno et dans des discothèques en fonction de l’âge n’ont pu être valides en raison de la taille de

l’échantillon. Nous ne pouvons donc pas évaluer si ce nombre de sorties varie selon l’âge des élèves. Nous pouvons

cependant supposer que, comme pour les concerts de rock, rap, R&B et les fêtes entre amis, le nombre de sorties

augmente avec l’âge.

Il n’y a pas de différences significatives en fonction de l’âge pour la question « Trouvez-vous la musique trop forte

dans les concerts de musique classique, les concerts de rock, rap, R&B, les soirées techno, les discothèques et les

fêtes entre amis ? » et pour la question portant sur l’écoute de la musique à l’aide d’un baladeur.

4. En fonction de la pratique de la musique (musiciens versus non musiciens)

Les élèves musiciens sont significativement plus nombreux à se rendre parfois ou souvent :

- dans des concerts de rock, rap, R&B : 75,% des élèves musiciens contre 55,9% des élèves non musiciens ;

- dans des soirées techno : 26,2% des élèves musiciens contre 17,2% des élèves non musiciens ;

- dans des discothèques : 34% des élèves musiciens contre 30% des élèves non musiciens ;

- dans des fêtes entre amis : 91,5% des élèves musiciens contre 88,9% des élèves non musiciens.

En revanche, nous n’observons pas de différences significatives entre les musiciens et les non musiciens pour la

question « Trouvez-vous la musique trop forte dans les concerts de musique classique, les concerts de rock, rap, R&B,

les soirées techno, les discothèques et les fêtes entre amis ? » et pour la question portant sur l’écoute de la musique à

l’aide d’un baladeur.

32

C. Santé et expositions au bruit

1. Ensemble des élèves interrogés

Figure 16 : proportion d’élèves ayant déjà ressenti des symptômes après une exposition sonore Symptômes déjà ressentis après une exposition sonore Jamais Parfois Souvent

La sensation de moins bien entendre 54,5% 39,5% 6%

Des sifflements et des bourdonnements dans les oreilles 47% 44,5% 8,6%

Des maux de tête 51,5% 40,3% 8,1%

Des sensations de vertige 86,2% 11,8% 1,9%

Autres 96,1% 2,5% 1,4%

Total 67% 27,8% 5,2%

Sur les 3,9% d’élèves ayant répondu avoir parfois ou souvent ressenti d’autres types de symptômes, certains ont

précisé lesquels : « mal aux oreilles », « oreilles bouchées », « tremblement », et « fatigue ».

A la vue de ces résultats, nous pouvons nous demander si les élèves ne confondent pas gêne et symptômes.

Il va être alors nécessaire de reformuler les items de ce questionnaire pour saisir plus précisément

l’apparition réelle de tels symptômes.

Figure 17 : circonstances de l’apparition des symptômes Circonstances de l’apparition des symptômes %

Concerts 31,7

Discothèques 8,7

Baladeur 16,2

Environnement extérieur (circulation, travaux…) 23,7

Soirées techno (rave, free…) 30,2

Fêtes entre amis 19,4

Chez vous (bruits liés à l’habitat ou au voisinage…) 25,1

Autres 5,4

Enfin, 31,1% des élèves déclarent avoir déjà consulté un ORL (oto-rhino-laryngologiste).

33

2. En fonction du sexe14

Les filles sont significativement plus nombreuses à déclarer avoir déjà ressenti les symptômes suivants après

une exposition sonore :

- la sensation de moins bien entendre : 46,8% des filles contre 35,2% des garçons,

- des sifflements et des bourdonnements dans les oreilles : 57% des filles contre 47,7% des garçons,

- des maux de tête : 52,2% des filles contre 35,9% des garçons.

Aucune différence significative n’est observée entre les filles et les garçons pour les sensations de vertige.

En ce qui concerne la consultation d’un ORL, il n’y a pas de différence significative entre les filles et les garçons.

3. En fonction de l’âge

Plus les élèves sont âgés, plus ils sont significativement nombreux à déclarer avoir déjà ressenti des

sifflements et des bourdonnements dans les oreilles suite à une exposition sonore: 62,6% des 18 ans et plus

contre 58,4% des 16-17 ans, 51,1% des 14-15 ans et 43,4% des 12-13 ans. Ces résultats peuvent s’expliquer par

d’autres résultats que nous avons obtenus : les plus jeunes se rendent moins dans des concerts et des soirées donc

ils sont logiquement moins nombreux à avoir été exposés et donc à être susceptibles de ressentir ce type de

symptômes.

Nous pouvons voir que les 18 ans et plus sont significativement plus nombreux que les autres à avoir déjà

consulté un ORL: 46,1% contre 32,9% des 16-17 ans, 29,2% des 14-15 ans et 31,5% des 12-13 ans.

Il faudrait reformuler cet item dans le questionnaire pour obtenir des réponses plus précises : s’agit-il d’une

consultation dans le cadre scolaire ou dans un cadre personnel ?

4. En fonction de la pratique de la musique (musiciens versus non musiciens)

Les élèves musiciens sont significativement plus nombreux à avoir déjà ressenti la sensation de moins bien

entendre après une exposition sonore: 51,9% des musiciens contre 43,7% des non musiciens.

Nous pouvons noter aussi une différence proche de la significativité pour les maux de tête: les musiciens sont plus

nombreux à avoir déjà ressenti ce type de symptôme (53,6% contre 47,1% des non musiciens).

En revanche, il n’y a aucune différence significative pour les sifflements et les bourdonnements dans les oreilles et

pour les sensations de vertige. 14 Rappel : ces comparaisons en fonction du sexe sont effectuées sur un échantillon de 743 élèves (Cf. page 20)

34

En ce qui concerne la consultation d’un ORL, nous obtenons une différence proche de la significativité: les musiciens

sont plus nombreux que les non musiciens à avoir déjà consulté un ORL (35,4% des musiciens, contre 29,7% des non

musiciens).

D. Pratique de la musique

Notre échantillon est composé à 21,9% d’élèves déclarant pratiquer la musique en tant que chanteur et/ou musicien

(9,34% se déclarent chanteur et 18% musicien).

Nous pouvons noter que parmi ces élèves qui se déclarent musiciens, 65% d’entre eux sont au collège, 28,7% dans

les filières générales et 6,4% dans les autres filières. Nous pouvons ainsi faire les remarques suivantes pour expliquer

ce résultat :

- 64,5% de notre échantillon est composé d’élèves issus de collèges ;

- au collège, les élèves pratiquent la musique en classe (le plus souvent la flûte, pratique ne les exposant pas

forcément à des hauts niveaux sonores).

Il n’y a pas de différence significative en ce qui concerne le sexe15: 20,2% des filles et 21,4% des garçons

déclarent pratiquer la musique.

Il sera nécessaire de préciser ces items dans le questionnaire, à savoir interroger les élèves sur l’instrument

pratiqué, afin d’évaluer le type d’exposition sonore qui peut différer selon qu’il s’agisse d’une pratique

amplifiée ou acoustique.

Les pourcentages présentés dans les tableaux suivants sont des pourcentages chez les musiciens et non des

pourcentages sur l’échantillon total.

Figure 18 : nombre de répétitions par mois seul ou en groupe

Nombre de répétitions par mois En groupe Seul

1 23,2% 10%

2 12,6% 10,5%

3 17,9% 5,4%

4 16,5% 15,5%

5 3,9% 7,1%

+ de 5 25,9% 51,5%

15 rappel : ces comparaisons en fonction du sexe sont effectuées sur un échantillon de 743 élèves (cf page 20)

35

Figure 19 : durée des répétitions

- de 30 mn 30 mn à 1h 1h à 2h 2h à 3h 3h à 4h + de 4h

16,6% 40,3% 24,7% 7,4% 4,9% 6%

Cette partie concernant la pratique musicale doit être reformulée dans le questionnaire. En effet, le nombre de

répétitions déclaré peut renvoyer à des heures de cours en conservatoire par exemple alors que l’objectif de

ces questions était de connaître leur exposition à des hauts volumes sonores par exemple dans un contexte

de répétition en groupe avec des instruments amplifiés dans un local de répétition.

Il est nécessaire de pouvoir distinguer les musiciens « amplifiés » qui ont un groupe et qui répètent en groupe

des autres adolescents qui pratiquent un peu la musique dans un cadre plus « classique » de type

conservatoire.

Pour finir, 31,2% des élèves musiciens déclarent être déjà sensibilisés aux risques auditifs/déclarent déjà se protéger.

36

II. Evaluation du spectacle Peace & Lobe (saisons 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009)

A. Appréciation du spectacle

1. Ensemble des élèves interrogés Figure 20 : Qu’avez-vous pensé du spectacle Peace & Lobe ?

4%

7,4%

41,4%

47%

pas du tout aimé

pas trop aimé

un peu aimé

beaucoup aimé

88,4% des élèves interrogés déclarent avoir un peu ou beaucoup aimé le spectacle Peace & Lobe.

En ce qui concerne cet item, il sera intéressant d’ajouter une question de type « Pourquoi l’avez-vous aimé ? »

ou « Pourquoi ne l’avez-vous pas aimé ? ».

Figure 21 : Avez-vous appris ?

3,2%

11,2%

52,3%

33,3%

pas du tout

pas trop

un peu

beaucoup

75,6% des élèves interrogés déclarent avoir appris un peu ou beaucoup grâce au spectacle.

37

Figure 22 : appréciation de différents aspects du spectacle Appréciation

Qu’avez-vous pensé de : Beaucoup aimé Un peu aimé Pas trop aimé Pas du tout aimé

La partie musicale jouée par le groupe 67,6% 23,6% 5,6% 3,2%

Les gags et les jeux des musiciens 34,6% 40,4% 18% 7%

La démarche de prévention du groupe 37,5% 43,2% 13,7% 5,6%

Ce qui a été le plus apprécié par les élèves est la partie musicale jouée par le groupe (91,2% des élèves l’ont un peu

ou beaucoup aimé).

Nous pouvons aussi noter que 80,7% des élèves ont apprécié la démarche de prévention.

Figure 23 : appréciation des différentes parties du spectacle Adjectifs

Parties du spectacle Passionnant Intéressant Drôle Ennuyeux Incompréhensible

L’histoire des courants musicaux et des technologies 20,1% 51,3% 15% 12% 1,5%

Les vidéos du professeur André et la balance sonore 4,9% 29% 29,7% 32,6% 3,9%

La physiologie de l’oreille 7,1% 52,4% 4,6% 32,4% 3,4%

La partie prévention 7,1% 57,6% 9,1% 23,5% 2,8%

C’est la partie « histoire des courants musicaux et des technologies », c’est-à-dire la partie musicale jouée par les

musiciens, qui est considérée comme passionnante ou intéressante pour 71,4% des élèves de notre échantillon.

En ce qui concerne ces derniers items, il faudra les reformuler de manière plus claire et précise dans la

prochaine version du questionnaire.

2. En fonction du sexe16

88,4% des élèves interrogés déclarent avoir un peu ou beaucoup aimé le spectacle Peace & Lobe. Il existe une

différence presque significative entre les filles et les garçons : 87,6% des filles contre 86,2% des garçons ont

apprécié le spectacle.

En ce qui concerne la question « Avez-vous appris ? », les questions concernant les différentes parties du spectacle et

celles concernant les gags et les jeux des musiciens et la démarche de prévention du groupe, il n’y a aucune

différence significative observée entre les filles et les garçons.

16 rappel : ces comparaisons en fonction du sexe sont effectuées sur un échantillon de 743 élèves (cf page 20)

38

3. En fonction de l’âge

Les tests statistiques opérés pour comparer l’appréciation du spectacle en fonction de l’âge n’ont pu être valides en

raison de la taille et la distribution de l’échantillon. Nous ne pouvons donc pas évaluer si l’appréciation du spectacle

par les élèves varie selon leur âge.

Figure 24 : appréciation du spectacle en fonction de l’âge 12-13 ans 14-15 ans 16-17 ans 18 ans et +

Beaucoup aimé 29,5% 31,8% 40,4% 43,2%

Un peu aimé 46,7% 41,6% 37,3% 35,1%

Pas trop aimé 21% 18,9% 15,4% 16,2%

Pas du tout aimé 2,8% 7,7% 6,9% 5,5%

Total 100% 100% 100% 100%

Pour l’appréciation des gags et des jeux des musiciens, le résultat obtenu est proche de la significativité : plus les

élèves sont âgés, plus ils sont nombreux à avoir beaucoup aimé les gags et les jeux des musiciens.

4. En fonction de la pratique de la musique (musiciens versus non musiciens)

Les élèves musiciens sont significativement plus nombreux à :

- avoir apprécié le spectacle: 91,9% des élèves musiciens contre 87,4% des élèves non musiciens ont un peu ou

beaucoup aimé le spectacle;

- avoir appris (86,1% des élèves musiciens contre 85,5% des élèves non musiciens ont un peu ou beaucoup appris;

- avoir apprécié la partie musicale jouée par les musiciens : 92,6% des élèves musiciens contre 90,8% des élèves

non musiciens ont un peu ou beaucoup aimé cette partie.

En revanche, nous n’avons observé aucune différence significative pour l’appréciation des gags et jeux des musiciens,

pour la démarche de prévention du groupe et pour les différentes parties du spectacle.

39

B. Impact du spectacle

1. Ensemble des élèves interrogés

Figure 25 : impact perçu du spectacle

23,70%

26,90%

16,10%

38,50%

51,50%

57,30%

37,90%

21,60%

26,60%

Pour les musiciens: les messages de prévention diffusésdans le spectacle vont-ils influencer votre façon de

pratiquer la musique?

Si des bouchons protecteurs sont distribués gratuitementdans les salles de concerts, les utiliseriez-vous?

A votre avis, ce spectacle va-t-il influencer votre façond'écouter la musique?

oui, j'en suis sûr oui, peut-être non

73,4% des élèves interrogés pensent que le spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la

musique.

77,4% pensent qu’ils utiliseront peut-être ou sûrement des bouchons protecteurs s’ils sont distribués gratuitement dans

les salles de concerts.

Enfin, 62,2% des musiciens déclarent que le spectacle influencera peut-être ou sûrement leur pratique musicale.

En termes d’intention comportementale, les déclarations de modification potentielle de comportements sont plus

élevées que dans d’autres études. 17

17 Dans le rapport de BruitParif intitulé « Rapport de synthèse de la campagne de mesure et de sensibilisation au bruit au sein des lycées d’ïle-de-France » datant du 30 novembre 2009, il est indiqué qu’à l’issue de cette campagne, 48% des lycéens pensent modifier leurs habitudes à l’égard de l’environnement sonore.

40

2. En fonction du sexe18 Figure 26 : impact perçu du spectacle en fonction du sexe Filles Garçons Ensemble A votre avis, ce spectacle va-t-il influencer votre façon d’écouter de la musique ? Oui, j’en suis sûr Oui, peut-être Non

17,8% 61%

21,2%

14,6% 54,1% 31,3%

16,1% 57,3% 26,6%

Si des bouchons protecteurs sont distribués gratuitement dans les salles de concerts, les utiliseriez-vous ? Oui, j’en suis sûr Oui, peut-être Non

27,6% 51,6% 20,8%

26,4% 51,4% 22,2%

26,9% 51,5% 21,6%

Pour les musiciens : les messages de prévention diffusés dans le spectacle vont-ils influencer votre façon de pratiquer la musique ? Oui, j’en suis sûr Oui, peut-être Non

21,3% 44%

34,7%

25,5% 34%

40,4%

23,7% 38,5% 37,9%

Les filles sont significativement plus nombreuses que les garçons à dire que le spectacle va influencer leur

façon d’écouter de la musique. En effet, 78,8% des filles contre 68,7% des garçons déclarent que le spectacle va

peut-être ou sûrement influencer leur écoute.

En revanche, en ce qui concerne le port de bouchons lors de concerts, il n’y a aucune différence significative entre les

filles et les garçons. De même, en ce qui concerne la pratique de la musique, nous ne notons pas de différence

significative entre les musiciens et les musiciennes.

3. En fonction de l’âge

En ce qui concerne l’influence du spectacle sur l’écoute de la musique et sur l’intention d’utiliser des bouchons

protecteurs lors de concerts, nous ne notons pas de différences significatives en fonction de l’âge.

4. En fonction de la pratique de la musique (musiciens versus non musiciens)

Figure 27 : impact perçu du spectacle chez les musiciens et les non musiciens Musiciens Non musiciens Ensemble A votre avis, ce spectacle va-t-il influencer votre façon d’écouter de la musique ? Oui, j’en suis sûr Oui, peut-être Non

21% 52,1% 26,9%

14,8% 59,9% 25,3%

16,2% 58,1% 25,7%

Si des bouchons protecteurs sont distribués gratuitement dans les salles de concerts, les utiliseriez-vous ?* Oui, j’en suis sûr Oui, peut-être Non

31,8% 48,6% 19,5%

23,8% 52,8% 23,3%

25,7% 51,9% 22,5%

En ce qui concerne l’impact du spectacle sur les intentions comportementales des élèves, nous pouvons voir que :

18 rappel : ces comparaisons en fonction du sexe sont effectuées sur un échantillon de 743 élèves (cf page 20)

41

- les élèves musiciens sont significativement moins nombreux à dire que le spectacle aura peut-être ou

sûrement une influence sur leur façon d’écouter de la musique (73,1% contre 74,7% des élèves non musiciens) ;

- les élèves musiciens sont significativement plus nombreux à dire qu’ils utiliseront peut-être ou sûrement des

bouchons protecteurs (80,4% contre 76,6% des élèves non musiciens).

5. Autres croisements

Nous avons opéré d’autres types de croisements.

Nous avons voulu savoir si le fait d’avoir apprécié ou non le spectacle ou certaines parties de celui-ci faisait varier

l’influence du spectacle sur la façon d’écouter de la musique.

Les résultats obtenus concernant l’impact de différents aspects du spectacle sur la façon d’écouter de la musique sont

significatifs :

- les élèves qui ont un peu ou beaucoup apprécié le spectacle sont significativement les plus nombreux à

affirmer que celui-ci va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la musique: 84,3% de ceux qui

ont beaucoup aimé, 70,7% de ceux qui ont un peu aimé contre 59,6% de ceux qui n’ont pas trop aimé et 25% de ceux

qui n’ont pas du tout aimé.

- les élèves qui ont un peu ou beaucoup appris sont significativement les plus nombreux à affirmer que le

spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la musique: 88,7% de ceux qui ont

beaucoup appris, 73,8% de ceux qui ont un peu appris contre 50% de ceux qui n’ont pas trop appris et 23,8% de ceux

qui n’ont pas du tout appris.

- les élèves qui ont un peu ou beaucoup aimé la partie musicale sont significativement les plus nombreux à

affirmer que le spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la musique: 80,7% de

ceux qui ont beaucoup aimé, 66,1% de ceux qui ont un peu aimé contre 59,2% de ceux qui n’ont pas trop aimé et

28,6% de ceux qui n’ont pas du tout aimé.

- les élèves qui ont un peu ou beaucoup aimé les gags et les jeux des musiciens sont significativement les

plus nombreux à affirmer que le spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la

musique: 84,8% de ceux qui ont beaucoup aimé, 76,1% de ceux qui ont un peu aimé contre 63,4% de ceux qui n’ont

pas trop aimé et 44,1% de ceux qui n’ont pas du tout aimé.

42

- les élèves qui ont un peu ou beaucoup aimé la démarche de prévention du groupe sont significativement les

plus nombreux à affirmer que le spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la

musique: 84,2% de ceux qui ont beaucoup aimé, 75,7% de ceux qui ont un peu aimé contre 60,7% de ceux qui n’ont

pas trop aimé et 32% de ceux qui n’ont pas du tout aimé.

Nous avons également essayé de voir si l’intention de porter des bouchons protecteurs lors de concerts variait en

fonction de la confrontation à des niveaux sonores élevés.

L’hypothèse ici est de dire que des élèves, qui ont déjà été dans des situations où le volume sonore était trop élevé

selon eux, seraient plus sensibles aux messages délivrés par le spectacle Peace & Lobe, que des élèves qui n’y ont

jamais été confrontés ou qui ne considèrent pas ces volumes sonores trop élevés.

L’hypothèse est validée, nous obtenons des différences significatives entre les élèves qui trouvent que le son est trop

fort et les autres : les élèves qui trouvent parfois ou souvent que le son est trop fort dans les concerts de rock,

rap, R&B sont significativement les plus nombreux à dire qu’ils utiliseront des bouchons protecteurs s’ils sont

distribués gratuitement dans les salles de concerts : respectivement 81% et 83,2% contre 68% de ceux qui ne

trouvent jamais que le son est trop fort.

C. La compilation Peace & Lobe

Lors de différents entretiens menés avec des élèves ayant assisté au spectacle Peace & Lobe (plus d’une

cinquantaine d’élèves rencontrés, issus d’un collège et d’un lycée participants), nous les avons interrogés sur la

compilation qui leur a été distribuée à la fin de la représentation, avec également une paire de bouchons protecteurs

en mousse. L’objectif était de connaître leur avis sur la compilation. Les lycéens ont été interrogés le 21 mai 2009 et

les collégiens le 24 juin 2009 (soit une semaine après le spectacle pour les lycéens et trois mois après le spectacle

pour les collégiens).

Plusieurs éléments sont ressortis de ces entretiens :

- environ la moitié des élèves interrogés n’ont pas écouté la compilation voire ne l’ont pas ouverte. Dans ce

dernier cas de figure, un élève expliquait qu’il n’était pas intéressé car il n’y avait aucun artiste connu présent sur la

compilation ;

- parmi ceux qui ont écouté la compilation, certains l’ont écoutée juste une fois, ou alors un ou deux morceaux (« y’a

que des chansons en anglais », « y’a que des trucs bizarres », « au début je l’ai écoutée puis je l’ai jetée car les

chansons n’étaient pas bien »).

43

- certains l’ont beaucoup appréciée car elle leur a permis de découvrir des groupes notamment le groupe Ghost

Orchid qui a été cité plusieurs fois ; voici les morceaux cités lorsque nous leur avons demandé quels morceaux ils

avaient apprécié : « Le Café » de Oldelaf et Monsieur D, « le morceau de blues » de Cotton Belly’s, « le morceau de

dub » de Liquid Wicked et le morceau de Ghost Orchid « J’assassine ». Certains élèves ont même fait des recherches

sur les groupes présents sur la compilation ou sur les groupes des musiciens de Peace & Lobe suite au spectacle,

notamment sur Internet.

- certains pensent que les différents styles de musique sont bien représentés sur la compilation, d’autres au

contraire pensent qu’il manque certains styles : « la base de la base : la musique classique », « du R&B, les

derniers styles du moment », de l’électro, du grunge, du rap, de la chanson, de la variété. Pourtant, en dehors de la

musique classique, qui n’est pas présente sur la compilation vu qu’il s’agit d’un travail sur les musiques amplifiées, les

autres styles musicaux apparaissent bien sur la compilation.

- en ce qui concerne le livret la majorité ne l’a pas lu ou feuilleté très rapidement (« vite fait », « la flemme de

lire »). Les élèves interrogés nous ont dit qu’ils pensaient que la compilation et le livret l’accompagnant étaient de bons

supports de communication pour des messages de prévention (« oui, ça donne envie de regarder », « c’est très bien,

ça laisse un souvenir, on peut transmettre à notre entourage »). Cependant, certains nous ont dit que « la compilation

est moins efficace que le spectacle », que c’est un bon moyen pour se remémorer les informations reçues durant le

spectacle mais que « ça dépend des personnes, parce qu’il n’y a pas beaucoup de personnes qui lisent ».

- pour finir certains ont fait des propositions de modification de cette compilation : « ils devraient mettre les

messages directement sur le CD », « il faudrait mettre des chansons connues sur la compilation », « ils auraient dû

mettre des chansons du spectacle sur le CD ». Cette idée avait déjà été envisagée par l’équipe du RIF. L’obtention

des droits étant compliquée, une compilation de ce type n’a pu être éditée. De plus, le RIF n’étant pas qu’un acteur de

prévention, l’objectif est aussi de faire découvrir des groupes franciliens.

Ces premiers entretiens ont permis d’illustrer les résultats quantitatifs obtenus par le traitement de

questionnaires remplis par des élèves. Cependant, le nombre d’élèves rencontrés est trop peu élevé. C’est

pourquoi, il sera nécessaire de mettre en place une étude approfondie, centrée sur des séries d’entretiens,

afin de recueillir des éléments plus précis concernant la compilation distribuée aux élèves ayant assisté au

spectacle Peace & Lobe.

44

III. Peace & Lobe de 2001 à 2009

Le tableau suivant présente les réponses aux items communs des questionnaires remplis par des élèves pour les

saisons 2001-2002, 2002-2003, 2005-2006, 2006-2007, 2007-2008 et 2008-2009. Les données concernant les

saisons 2003-2004 et 2004-2005 n’ont pu être utilisées.

Figure 28 : récapitulatif des résultats du questionnaire administré aux élèves ayant assisté au spectacle Peace & Lobe entre 2001 et 2003 et entre 2005 et 2009

2001-2002 / 2002-2003

(n=150) 2005-2006 (n=1393)

2006-2007 (n=694)

2007-2008 (n=297)

2008-2009 (n=455)

Sexe Filles Garçons

50,34% 49,66%

47,55% 52,45%

36,7% 63,3%

50,7% 49,3%

50% 50%

Elèves musiciens 13,7% 19,17% 15,27% 20,9% 19,8% Utilisation du baladeur 82,67% 84,45% 83,9% 87,1% 86,2% Consultation ORL 25,53% 33,53% 34,1% 23,7% 30,5%

Allez-vous à des concerts ou des soirées : Concerts de musique classique - jamais - parfois - souvent

90,3% 8,21% 1,49%

89,07% 9,7% 1,23%

90,1% 8,6% 1,3%

91,8% 7,4% 0,8%

92,3% 6,1% 1,5%

Concerts de rock, rap, R&B, etc - jamais - parfois - souvent

49,65% 41,96% 8,39%

36,94% 50,38% 12,69%

37,9% 48,6% 13,4%

38,7% 51,3% 10%

35,2% 53,9% 11%

Soirées techno (rave, free…) - jamais - parfois - souvent

85,19% 14,07% 0,74%

78,84% 16,41% 4,76%

80,7% 15,2% 4,1%

81%

16,2% 2,8%

80,5% 17,5%

2% Discothèques - jamais - parfois - souvent

42,75%

50% 7,25%

62%

29,25% 8,74%

61,7% 29,4% 8,9%

77,1% 20,2% 2,7%

75,9% 20,6% 3,5%

Fêtes entre amis - jamais - parfois - souvent

- - -

9,08% 50,26% 40,66%

8,3% 53,3% 38,4%

10,6% 49,5% 39,9%

14,3% 54,4% 31,3%

Trouvez-vous la musique trop forte dans les : Concerts de musique classique - jamais - parfois - souvent

74,74% 17,89% 7,37%

78,56% 13,65% 7,79%

77,7% 15,1% 7,2%

77,9% 14,1%

8%

76,4% 14,3% 9,3%

Concerts de rock, rap, R&B, etc - jamais - parfois - souvent

27,05% 48,36% 24,59%

29,78% 43,82% 26,4%

31,4% 40,8% 27,8%

36,3% 41,7% 22,1%

33,8% 42,2% 23,9%

Soirées techno (rave, free…) - jamais - parfois - souvent

33,66% 15,84% 50,50%

37,45% 22,09% 40,46%

38,4% 20%

41,7%

44,1% 24,6% 31,3%

45,3% 20,7% 34%

Discothèques - jamais - parfois - souvent

20,87% 38,26% 40,87%

33,46% 34,4% 32,15%

33,8% 32,9% 33,3%

38,6% 32,4% 29%

44,5% 21,8% 33,6%

Fêtes entre amis - jamais - parfois - souvent

- - -

55,48% 37,77% 6,74%

53,3% 38,6% 8,1%

54,4% 40,9% 4,9%

54,1% 37,2% 8,7%

45

2001-2002 / 2002-2003

(n=150) 2005-2006 (n=1393)

2006-2007 (n=694)

2007-2008 (n=297)

2008-2009 (n=455)

Après une exposition sonore, avez-vous déjà ressenti : La sensation de moins bien entendre - jamais - parfois - souvent

50,75% 44,03% 5,22%

50,95% 42,44% 6,61%

50,2% 43,1% 6,8%

57,9% 34,9% 7,2%

59%

37,3% 3,7%

Des sifflements et des bourdonnements dans les oreilles - jamais - parfois - souvent

44,9% 49,66% 5,44%

44,01% 46,98% 9,01%

45,3% 45,5% 9,2%

46,3% 45,3% 8,4%

50,2% 42,1% 7,6%

Des maux de tête - jamais - parfois - souvent

46,15% 39,16% 14,69%

51,68% 39,71% 8,6%

49,7% 41,3%

9%

56%

37,5% 6,5%

51,8% 39,7% 8,5%

Des sensations de vertige - jamais - parfois - souvent

84,17% 15,11% 0,72%

85,57% 12,2% 2,23%

85,6% 12,3% 2,1%

85,8% 13,1% 1,1%

87,1% 10,6% 2,4%

Le spectacle Peace & Lobe Appréciation du spectacle - beaucoup aimé - un peu aimé - pas trop aimé - pas du tout aimé

62,33% 25,34% 8,22% 4,11%

52,52% 36,47% 7,29% 3,72%

45,8% 40,8% 8,2% 5,1%

42,7% 46,2%

8% 3,1%

52,7% 38% 6,1% 3,2%

Avez-vous appris ? - beaucoup - un peu - pas trop - pas du tout

39,86% 46,62% 8,11% 5,41%

33,8% 51,9% 10,8% 3,5%

32,1% 51,4% 12,8% 3,7%

33%

56,4% 8,9% 1,8%

36,7% 50,2% 9,6% 3,4%

Ce spectacle va-t-il influencer votre façon d’écouter la musique ? - non - oui peut-être - oui bien sûr

24,49% 53,74% 21,77%

23,8% 57,35% 18,85%

28,1% 57,3% 14,5%

24% 58,5% 17,5%

23,1% 57,7% 19,2%

Ce spectacle va-t-il influencer votre façon de pratiquer la musique ? - non - oui peut-être - oui bien sûr

79,59% 12,24% 8,16%

41,72% 39,88% 18,4%

41,2% 40,4% 18,4%

48,9% 35,9% 15,2%

24,5% 45,9% 29,6%

Si des bouchons protecteurs sont distribués gratuitement dans les salles de concerts, les utiliseriez-vous ? - non - oui peut-être - oui bien sûr

20,28% 44,76% 34,97%

21,46% 53,52% 25,02%

26,2% 52,5% 21,3%

16,2% 52,6% 31,2%

20% 49,8% 30,3%

Les saisons 2001-2003 correspondent au premier spectacle et 2005-2009 au second. Si nous comparons les résultats

des deux spectacles, nous pouvons noter quelques évolutions.

En ce qui concerne les pratiques musicales :

- les élèves sont plus nombreux sur les dernières saisons à écouter de la musique à l’aide d’un baladeur

(85,4% pour 05-09 contre 82,7% pour 01-03) ;

- ils sont à peu près aussi nombreux à se rendre parfois ou souvent à des concerts de musique classique

(9,7% pour 01-03 et 9,1% pour 05-09) ;

- ils sont plus nombreux à se rendre parfois ou souvent à des concerts de rock, rap, r’n’b (62,8% pour 05-09

contre 50,3% pour 01-03) ;

- ils sont plus nombreux à se rendre parfois ou souvent dans des soirées techno (19,7% pour 05-09 contre

14,8% pour 01-03) ;

46

- ils sont moins nombreux à se rendre parfois ou souvent en discothèque (30,8% pour 05-09 contre 57,25%

pour 01-03).

En ce qui concerne la perception des volumes sonores, les élèves sont moins nombreux à trouver parfois ou

souvent que la musique est trop forte :

- dans les concerts de musique classique (22,4% pour 05-09 contre 25,3% pour 01-03) ;

- dans les concerts de rock, rap, r’n’b (67,2% pour 05-09 contre 72,9% pour 01-03) ;

- dans les soirées techno (58,7% pour 05-09 contre 66,3% pour 01-03) ;

- dans les discothèques (62,4% pour 05-09 contre 79,1% pour 01-03).

En ce qui concerne les symptômes ressentis après une exposition sonore, les élèves sont moins nombreux à

avoir parfois ou souvent ressenti les symptômes suivants :

- la sensation de moins bien entendre (45,5% pour 05-09 contre 49,3% pour 01-03) ;

- des sifflements et/ou des bourdonnements (53,5% pour 05-09 contre 55,1% pour 01-03) ;

- des maux de tête (47,7% pour 05-09 contre 53,8% pour 01-03) ;

- des vertiges (14% pour 05-09 contre 15,8 pour 01-03).

Les élèves sont plus nombreux à avoir déjà consulté un ORL (30,5% pour 05-09 contre 25,5% pour 01-03).

En ce qui concerne l’appréciation du spectacle :

- les élèves sont plus nombreux à avoir aimé le spectacle (88,8% pour 05-09 contre 87,7% contre 01-03) ;

- ils sont à peu près aussi nombreux à avoir appris grâce au spectacle (86,5% pour 01-03 et 86,4% pour 05-

09).

En ce qui concerne l’impact perçu du spectacle :

- ils sont à peu près aussi nombreux à penser que le spectacle va influencer leur façon d’écouter de la musique

(75,5% pour 01-03 et 75,2% pour 05-09) ;

- ils sont à peu près aussi nombreux à dire qu’ils utiliseront des bouchons protecteurs s’ils sont distribués

gratuitement dans les salles de concerts (79,7% pour 01-03 et 79,1% pour 05-09) ;

- les élèves musiciens sont plus nombreux à penser que les messages de prévention diffusés dans le

spectacle vont influencer leur façon de pratiquer la musique (60,9% pour 05-09 contre 20,4% pour 01-03).

47

Pour résumer :

En termes de pratiques d’écoute, les élèves des saisons 05-09 sont globalement plus nombreux à écouter de la

musique que ce soit à l’aide d’un baladeur ou dans des concerts et soirées. En revanche, ils sont moins nombreux à

trouver que le volume sonore est trop élevé dans les lieux de diffusion.

En termes de santé, ils sont moins nombreux à avoir déjà ressenti des symptômes après une exposition sonore et ils

sont plus nombreux à avoir déjà consulté un ORL.

Concernant le spectacle Peace & Lobe, ils sont plus nombreux à l’avoir apprécié durant les saisons 05-09. Le résultat

le plus frappant concerne l’impact perçu du spectacle sur la pratique des musiciens : ils sont beaucoup plus nombreux

à penser que le spectacle va influencer leur pratique (on est passé de 20,4% à 60,9% pour les dernières saisons).

Pour finir, nous pouvons aussi retenir certains points d’évolution pour le second spectacle, donc entre 2005 et

2009 :

C’est pour la dernière saison 2008-2009 que le taux d’appréciation est le plus élevé (90,7%) ; l’impact perçu est aussi

le plus élevé pour l’écoute (76,9%) et la pratique de la musique (75,5%).

En revanche, c’est pour la saison 2007-2008 que le pourcentage d’élèves ayant appris grâce au spectacle et le

pourcentage d’élèves pensant utiliser des bouchons protecteurs sont les plus élevés (respectivement 89,4% et

83,8%).

48

EVALUATION AUPRES DES EQUIPES PEDAGOGIQUES DES ETABLISSEMENTS SCOLAIRES

Différents entretiens ont été menés auprès d’équipes pédagogiques d’établissements scolaires ayant participé au

dispositif Peace & Lobe. Les entretiens ont été effectués soit par téléphone soit dans les établissements scolaires

entre Mai et Juillet 2009. Au final, nous avons pu recueillir les impressions de 9 personnes (4 infirmières scolaires, 4

professeurs et une proviseure adjointe issus de 6 établissements différents) concernant 4 grandes thématiques que

nous avions définies au préalable, par la construction d’une grille d’entretien :

- la mise en place du dispositif au sein de l’établissement

- le spectacle Peace & Lobe

- le suivi du spectacle

- le partenariat avec le RIF

I. La mise en place du dispositif au sein de l’établissement

Qui participe au dispositif? Quatre profils d’accompagnateurs se dégagent de ces entretiens :

1. Ceux qui ont impulsé le projet au sein de l’établissement : trois exemples.

Dans le premier cas, il s’agit d’une infirmière qui l’a proposé au chef d’établissement qui a donné son accord très

facilement. Ce dernier a encouragé la mise en place de ce projet mais n’a pas eu le temps d’y prendre

part directement : ce sont différents professeurs et la principale adjointe, tous volontaires, qui ont aidé l’infirmière dans

l’organisation du projet (organisation des plannings, banalisation de certains horaires de cours, etc.).

Dans le deuxième cas, il s’agit d’une professeure de SVT qui avait assisté au spectacle Peace & Lobe lorsqu’elle

travaillait dans un autre établissement. Une fois arrivée dans la nouvelle structure, elle a proposé le projet au chef

d’établissement qui a tout de suite encouragé sa mise en place, bien qu’il n’ait pas eu le temps de s’en occuper.

Dans le troisième cas, nous avons l’exemple d’une infirmière scolaire qui a entendu parler du projet lors d’un CESC

(Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté). Suite à cette réunion, elle s’est portée volontaire pour aider à

l’organisation du spectacle Peace & Lobe dans l’établissement. Encore une fois, le chef d’établissement ne s’en est

pas occupé mais a encouragé sa mise en place.

2. Ceux qui ont repris le projet déjà présent dans l’établissement : un exemple.

Nous avons ici l’exemple d’un établissement où c’est le chef d’établissement qui a organisé toute la mise en place du

dispositif : il a donc proposé à l’infirmière de prendre part au projet.

49

3. Ceux qui ont été contactés par les structures accueillant le spectacle : trois exemples.

Le premier cas concerne une proviseure adjointe qui a été contactée par une structure avec qui l’établissement a

l’habitude de travailler et qui diffuse le spectacle Peace & Lobe (il s’agit d’une école de musique dans les Hauts-de-

Seine). Le chef d’établissement encourage ce projet et « a assisté au spectacle au moins une fois ».

Le deuxième cas est celui d’un professeur de musique contacté par une salle de diffusion de Seine-et-Marne à un

moment où il travaillait sur la thématique du son avec ses élèves : la nouvelle chef d’établissement a validé la mise en

place de ce projet au sein de sa structure.

Enfin, le dernier cas de figure est celui d’un établissement contacté par une salle de diffusion via un surveillant.

L’infirmière scolaire venant tout juste d’arriver, c’est le chef d’établissement qui a géré toute la mise en place du projet.

4. Ceux à qui l’on a « imposé » la participation : deux exemples.

Il s’agit ici du cas de deux professeures du même établissement qui se sont retrouvées accompagnatrices sur le

spectacle, par hasard, car la sortie coïncidait avec leurs heures de cours. L’une d’entre elles nous a confié qu’elle

n’était pas contente au départ car le spectacle tombait sur la seule heure de cours de la semaine de sa matière, qu’elle

se retrouvait en surveillance toute la matinée alors qu’elle avait « plein de choses à faire ».

Pourquoi s’investir dans ce dispositif ?

Les équipes scolaires sont inquiètes : ils voient souvent les élèves « avec leurs baladeurs et leurs téléphones sur les

oreilles », qui se « trimballent avec leurs appareils qui font du bruit ». Certaines infirmières déclarent recevoir des

élèves avec des troubles de l’oreille, des élèves qui ont mal aux oreilles après être allés à un spectacle par exemple.

Certaines équipes déclarent être investies dans tous les projets concernant la santé des adolescents et vouloir faire

des « choses concrètes ». Certains expriment le fait d’apprécier accompagner les élèves dans ce type de sorties.

D’autres personnes entretenues considèrent le dispositif Peace & Lobe comme « une bonne approche pour faire

comprendre et faire prendre conscience aux jeunes ». Ils trouvent que « c’est parlant, c’est mieux que les cours »,

que « le spectacle a un impact plus important que la théorie vue en cours » et que ce dispositif change des actions

menées habituellement dans le cadre scolaire.

50

Le spectacle est-il préparé en amont? Trois cas de figures :

1. Le spectacle a été préparé : trois exemples.

Le spectacle a été préparé en classe avec les élèves de différentes manières selon l’établissement : présentation de

l’action aux élèves, travail en classe sur le système auditif, sur la relation entre système nerveux, oreille, nuisances

environnementales, nuisances sonores (cours de SVT), sensibilisation aux risques auditifs (cours de musique). Dans

un établissement, une réunion a également été organisée pour les professeurs avec la présence du coordinateur du

Pôle gestion sonore du RIF.

2. Le spectacle n’a pas été préparé : un exemple.

Dans ce cas, l’établissement gère en direct avec la structure accueillant le spectacle. Ils ne sont pas en contact avec le

RIF.

3. La personne interrogée n’en a aucune idée : cinq exemples.

Cinq personnes interrogées n’ont pu répondre à la question concernant la préparation du spectacle auprès des élèves

et des professeurs.

Des difficultés ont-elles été rencontrées dans la mise en place du dispositif ?

1. Aucune difficulté :

Une seule personne nous a indiqué n’avoir rencontré aucune difficulté pour mettre en place le projet Peace & Lobe

dans son établissement : elle pense que « le fait que le projet ait été présenté par quelqu’un du RIF a aidé dans

l’acceptation du projet ».

2. Difficultés au niveau du transport :

Dans certains, cas, la salle de diffusion se situe loin de l’établissement scolaire ce qui entraîne des problèmes au

niveau du transport des élèves. Nous avons eu l’exemple d’un collège qui se situait à 30 minutes à pied de la salle.

Dans un autre cas, la distance étant trop importante, ils ont dû louer un car pour pouvoir transporter les élèves sur le

lieu de diffusion du spectacle. Un établissement est d’ailleurs en train de voir pour que le spectacle soit diffusé dans

une salle municipale plutôt que dans la salle de diffusion qui est éloignée.

3. Difficultés d’ordre financier :

Certaines personnes interrogées soulèvent l’importance du budget à investir dans le dispositif. Dans certains cas,

certains établissements doivent prendre en charge une partie du coût du spectacle, dans d’autres, ils doivent financer

la location de cars pour transporter les élèves jusqu’à la salle. Ces questions financières peuvent avoir un impact sur le

nombre de classes participant au projet (dans un établissement, en raison du coût, seules deux classes d’un même

52

La compilation

Plus de la moitié des personnes interrogées n’ont pas regardé la compilation ou n’ont pas vu qu’elle comportait un

livret.

Une personne s’en est servie pour travailler la thématique en classe avec ses élèves. Une autre l’a trouvée simple et

facile d’accès.

Retours des élèves

Certaines équipes ont reçu différentes réactions des élèves suite au spectacle :

- des élèves ont été marqués par la question des risques auditifs, par rapport au lecteur MP3 (« beaucoup font

attention maintenant »)

- les parties non musicales semblent ne pas être évidentes pour les élèves, ces parties leur ont semblé longues et

moins ludiques

- certains ont adoré, ils avaient le même humour, en revanche d’autres n’ont pas compris l’humour des musiciens (« ils

étaient bizarres »)

- les élèves étaient contents, échos plutôt positifs, et ils acceptent les remarques des adultes voire baissent le son

après qu’on leur fasse des remarques (en général mais ça ne veut pas dire qu’après ils n’augmentent pas le son).

Certains professeurs ont exprimé aussi leur appréciation du spectacle : ils l’ont trouvé ludique, joyeux ; certains ont eu

une réelle prise de conscience après le spectacle : ils se permettent de faire des remarques aux élèves lorsqu’ils

entendent le son de leur baladeur dans les couloirs (« j’entends ton baladeur, c’est donc trop fort »). Cet effet non

prévu est intéressant et amène la question suivante : faut-il investir encore plus les professeurs pour qu’ils

puissent agir au quotidien ? Faut-il organiser des réunions de sensibilisation et de prévention spécifiques à

destination des professeurs ? Car ce sont bien les professeurs qui sont en contact direct avec les élèves

quotidiennement.

Commentaires / propositions d’amélioration

Concernant le lieu : il est très apprécié par les équipes que le spectacle se déroule dans des lieux dans lesquels les

élèves ne se sont jamais rendus (« c’est aussi une découverte pour les élèves, une belle sortie »).

Concernant le spectacle : certains pensent qu’il faudrait revoir l’organisation du spectacle, qu’il faudrait mélanger et

alterner les parties musicales et théoriques durant le spectacle.

53

Concernant le suivi pédagogique : la question du retour en classe ou de la mise en place d’activités annexes (telles

que des tests de dépistage auditif) a été évoquée plusieurs fois par les équipes pédagogiques interrogées (« c’est

important qu’il y ait un avant et un après, pas que le spectacle tout seul »).

Certains évoquent même la nécessité de distribuer des documents aux professeurs principaux avant le spectacle pour

travailler sur les activités en classe ou de faire une lettre d’information à destination des équipes pédagogiques pour

mettre à jour leurs connaissances, les sensibiliser, et suggérer des pistes de travail aux adultes professeurs.

Durant ces entretiens, il a été rappelé que de tels outils étaient proposés par le RIF aux établissements

scolaires participant au dispositif Peace & Lobe.

Ces commentaires nous rendent compte de problèmes de communication existant au sein des

établissements. Ce point fera l’objet de préconisations quant à l’évolution du dispositif.

III. Après le spectacle

Evaluation

La passation des questionnaires auprès des élèves varie selon les établissements. L’information circulant au sein des

établissements varie aussi : certaines personnes interrogées n’avaient aucune connaissance de l’existence de ces

questionnaires ou n’avaient aucune idée de l’effectivité de leur passation auprès des élèves.

Suivi pédagogique

Dans un établissement interrogé, des professeurs ont travaillé la thématique avec leurs élèves après le spectacle

(cours de musique : travail sur la prévention des risques auditifs, mesures de bruit, travail sur les amplificateurs; cours

de physique-chimie : travail sur la sonorité ; cours de SVT : travail sur l’anatomie de l’oreille ; cours de français et de

langues étrangères: travail sur des textes en rapport avec la musique et les risques auditifs).

Dans les autres établissements, aucune préparation ou reprise de la thématique n’ont été effectuées en classe.

54

IV. Le partenariat avec le RIF

Difficultés rencontrées

La majorité des personnes interrogées ont exprimé le fait de n’avoir rencontré aucune difficulté, que ce soit en termes

de financement, d’organisation ou de communication, dans le partenariat avec le RIF.

Dans un cas, le seul interlocuteur était la salle accueillant le spectacle: ils n’ont pas eu accès aux documents

pédagogiques proposés par le RIF.

Propositions d’amélioration

Les seules propositions formulées par les équipes interrogées concernent la période dans laquelle se déroule le

spectacle : pour certains, il serait plus pratique que le spectacle ait lieu avant Noël ou au moins avant le mois de

Février pour les classes de 3è à cause du Brevet. Cependant, le spectacle est proposé sur toute l’année scolaire.

CONCLUSIONS

Globalement, les équipes pédagogiques sont satisfaites du programme proposé par le RIF. Cependant,

certaines équipes expriment leur difficulté à faire porter le dispositif par toute l’équipe de leur établissement.

Dans certains cas, la participation au dispositif Peace & Lobe a fait émerger plusieurs projets :

- acquisition d’un audiomètre pour systématiser le dépistage auditif auprès des élèves,

- organisation de projets en collaboration avec les équipes pédagogiques et les parents d’élèves (proposition

d’affiches sur l’audition, mise en place de séances de sensibilisation, etc).

NB : Il est cependant important d’avoir en tête que cette enquête n’a été réalisée qu’auprès d’un échantillon

restreint des personnels des établissements scolaires participant au dispositif Peace & Lobe.

De plus, les personnes interrogées l’ont été parce qu’elles étaient un minimum investies dans le projet donc

plus faciles à joindre, ce qui constitue un biais important. Ce sont aussi celles qui ont accepté de répondre à

nos questions (plusieurs personnes ont été contactées mais ne nous ont jamais répondu).

Il est donc nécessaire de considérer ces données avec un certain recul méthodologique, sans pour autant

négliger les informations recueillies, informations pouvant être utiles dans le réajustement du dispositif

existant.

55

EVALUATION AUPRES DES LIEUX ACCUEILLANT LE SPECTACLE Des entretiens ont été menés auprès des équipes de différents lieux accueillant le spectacle Peace & Lobe. Ces

entretiens se sont déroulés soit dans les salles soit dans les locaux du RIF (seul un entretien a été effectué par

téléphone). Au total, 12 personnes ont été entretenues entre Juin et Juillet 2009, représentant au total 7 lieux

adhérents des réseaux départementaux. Les personnes interrogées occupent différentes fonctions (directeur, directeur

adjoint, responsable programmation jeune public, régisseur des studios et chargé des actions avec les musiciens,

chargé d’action culturelle, chargé de communication, de production et de l’action culturelle, etc.). 4 grandes

thématiques concernant le spectacle Peace & Lobe ont pu être dégagées de ces entretiens19 (voir grille d’entretien en

annexe) :

- l’organisation et l’accueil du spectacle

- le(s) partenariat(s) avec les établissements scolaires

- le partenariat avec le RIF

- les difficultés rencontrées et les améliorations possibles du dispositif

I. L’organisation et l’accueil du spectacle

Personnes en charge de la mise en place du programme Peace & Lobe

Selon les structures et leur composition, plusieurs profils de salariés sont en charge du projet :

- directeurs, directeurs adjoints

- chargés de l’action culturelle – chargés des programmes « jeune public »

- chargés d’accompagnement des projets musicaux

Comment et pourquoi ?

Dans le cas de la Clef à Saint-Germain-en-Laye, les équipes témoignent « d’une vraie préoccupation des risques

auditifs » : ils ont été sensibilisés par les travaux de Marc Touché et du Florida à Agen. En effet, l’ancien directeur de

La Clef était le directeur du Florida ce qui fit le lien naturellement. C’était également une « opportunité de rentrer en

contact avec les lycées, de toucher ce public, les faire venir dans les salles, entamer un travail avec le milieu scolaire

19 Les entretiens de recherche effectués ont été centrés sur les améliorations possibles du dispositif. Les questions concernant la satisfaction n’ont pas été développées car l’objectif de ces entretiens était d’identifier les points à améliorer.

56

(…) il y avait vraiment une idée de collaboration entre les lieux et les milieux scolaires. Aujourd’hui, il y a de plus en

plus de demandes. La personne qui s’occupe de la mise en place du dispositif dans le lieu est intervenue dans des

CESC pour présenter le projet. » Le cas du Sax à Achères est similaire: le lieu a accueilli le spectacle tout de suite

après sa création.

Dans d’autres salles, les circonstances de la mise en place du programme varient :

- dans un premier cas, le lieu étant situé à côté d’un collège, ils se sont dit que c’était « une bonne façon de

commencer un travail avec eux » (ils travaillaient déjà avec le collège par le biais de cours de guitare). Le

travail pédagogique étant déjà mis en place, ils ont décidé de proposer Peace & Lobe.

- dans un second cas, le lieu travaille sur différents projets avec un lycée en particulier.

En général, la personne en charge du dossier gère la mise en place du dispositif en contact avec les établissements et

avec le RIF pour la planification des dates.

II. Le(s) partenariat(s) avec les établissements scolaires

Dans certains cas, le dispositif n’a pas développé de partenariats supplémentaires avec les

établissements scolaires.

Dans le cas du Sax à Achères (78), Peace & Lobe n’a pas permis la création de nouveaux partenariats avec les

établissements scolaires. Ils travaillaient déjà avec un collège et dans le cas d’un lycée, le proviseur « n’est pas ouvert

à l’extérieur ». Le spectacle n’a pas créé d’entrées dans les établissements.

Dans le cas de l’EMB à Sannois (95), le spectacle n’a peut-être pas permis de créer de nouveaux partenariats mais a

permis de « garder une régularité dans les collaborations qu’on peut avoir avec des établissements à travers une

opération régionale de sensibilisation » et aussi de « toucher tous les établissements du coin ».

Dans le cas de La Pêche à Montreuil (93), ils étaient déjà partenaires avant la mise en place de Peace & Lobe (ateliers

annuels d’écriture et d’enregistrement avec un groupe de hip hop local La Canaille). Dans les autres établissements, le

responsable du projet au sein du lieu est rentré en contact directement avec eux et leur a proposé le projet. Le

proviseur et l’infirmière scolaire étaient très intéressés, les professeurs et les surveillants ont été mobilisés pour la mise

en place du projet au sein de l’établissement. Peace & Lobe n’a pas apporté de nouveaux partenariats.

57

Le dispositif a favorisé la collaboration entre les lieux et les établissements scolaires.

Dans le cas de la Basse Cour à Nanterre (92), l’équipe avait déjà un pied dans le collège (cours de guitare,

accompagnement éducatif). Au départ, ils ont rencontré des difficultés pour travailler avec les équipes scolaires (la

personne interrogée nous a donné l’exemple d’un principal qui lui a dit « il faut que vous compreniez qu’une structure

comme la nôtre ne peut pas travailler avec une structure comme la vôtre »). Avec du recul, « Peace & Lobe a permis

de pouvoir discuter de manière plus sereine et sympathique ». Ils sont maintenant identifiés comme des « personnes

faisant les choses sérieusement, qui proposent des initiatives vraiment utiles ». Aussi, le fait de voir la liste de

partenaires (Conseil Général, Conseil Régional) a facilité la discussion pour pouvoir mettre en place des projets.

Dans le cas des Cuizines à Chelles (77), le dispositif a permis aux établissements de se rendre compte que, par le

biais d’un spectacle comme Peace & Lobe, les lieux peuvent apporter des choses intéressantes. « Les établissements

y trouvent un réel intérêt ». Le lieu a pu gagner en crédibilité et a pu développer d’autres projets. Cela a permis aussi

d’avoir des vrais relais au niveau des établissements. Les équipes pédagogiques semblent envoyer plus facilement

leurs élèves, alors qu’au départ ils étaient réticents à l’idée de travailler avec une salle de concert. Maintenant, certains

établissements envoient des stagiaires, d’autres viennent pour monter des projets (exemples : co-organisation de

concerts, l’établissement garde l’argent des entrées pour financer un voyage ou un projet humanitaire, rencontres

organisées entre des artistes et des élèves). Avant, ils « couraient après les lycées ». La personne que nous avons

rencontrée pense que les équipes pédagogiques ont compris l’intérêt de travailler avec le lieu sur ce type de projets.

Dans le cas de l’Empreinte à Savigny le Temple (77), lorsque le spectacle a été créé et proposé, ils ont organisé des

rencontres avec les établissements scolaires. Au final, ils travaillent avec deux collèges et surtout avec un lycée avec

qui ils développent d’autres projets en dehors de Peace & Lobe. Les équipes d’un collège et d’un autre lycée de la

commune ont refusé de mettre en place ce projet au sein de leur établissement.

III. Le partenariat avec le RIF

Toutes les personnes interrogées déclarent apprécier le partenariat avec le RIF que ce soit en termes d’organisation,

de planification des dates, de communication et d’aspects purement techniques.

58

IV. Les difficultés rencontrées et les améliorations possibles du dispositif

Le travail avec les établissements

Plusieurs personnes interrogées expriment le fait qu’il leur semble « hyper dur de rentrer dans les collèges et les

lycées, la reconnaissance n’est pas encore acquise ».

Aussi, la nécessité d’un travail continu est mise en avant : « il faudrait trouver une solution pour que les choses

soient peut-être régulièrement relancées », « Il faudrait s’inscrire à l’année dans un programme, sur un projet de lycée

ou de collège », « il faut être sûr que les professeurs soient mouillés, qu’ils en parlent aux élèves en amont, qu’ils

soient là le jour du spectacle à tenir les élèves », « c’est un sujet transversal : culture, histoire, technologie,

mathématiques, acoustique : il existe des prolongements à faire dans les cours ».

Un exemple l’illustre bien : dans un établissement, les professeurs ont préparé en amont le spectacle en organisant

des séances d’écoute de la compilation en classe. La personne en charge de la mise en place du programme Peace

& Lobe dans le lieu accueillant le spectacle témoigne d’un véritable impact de ce type de préparation et de sa

nécessité.

Le spectacle

En ce qui concerne le spectacle plusieurs points d’améliorations ont été identifiés par certaines personnes

interrogées :

- le film diffusé: plusieurs personnes ont témoigné d’une nécessité de créer de nouveaux supports visuels à diffuser

tout au long du spectacle (« il faut le revoir, on se croirait dans les années 80 même si le message en lui-même est

bien », « Il faut refaire les vidéos (quelque chose d’un peu moins artisanal, de plus professionnel) ») ;

- l’interactivité du spectacle : certains envisageraient une participation des élèves tout au long du spectacle plutôt

qu’à la fin.

La qualité des musiciens a été appréciée, notamment leur capacité d’adaptation à leur public (« La plus grande

qualité du spectacle c’est qu’ils s’adaptent, il y a une certaine souplesse, ils peuvent se permettre des

improvisations », « les musiciens s’adaptent vachement à leur public»).

Les conditions du spectacle

La question du nombre d’élèves présents dans la salle et des horaires de représentation a été soulevée :

- certains ont observé que les élèves semblent plus distraits l’après-midi ;

- il semble que lorsque les élèves sont nombreux (plus d’une centaine), le déroulement du spectacle est plus

difficile sauf si les équipes pédagogiques encadrent correctement leurs élèves.

59

Autour du spectacle

Plusieurs points ont été soulevés par les équipes des lieux accueillant le spectacle :

- il est nécessaire que les professeurs travaillent la thématique avec leurs élèves (« si le professeur fait un

bon travail de préparation ça marche») : lorsqu’il y a une préparation en amont du spectacle par les équipes

pédagogiques, le spectacle est mieux appréhendé par les élèves qui sont alors déjà préparés et sensibilisés

- il est nécessaire de revenir plusieurs mois après (bilan, retour en classe),

- il serait intéressant de développer en parallèle d’autres projets plus spécifiques aux dangers liés à

l’utilisation de baladeurs MP3,

- il serait intéressant de créer d’autres outils à utiliser dans les établissements, sur des stands, etc.,

- il faudrait multiplier le nombre de spectacles pour toucher un maximum d’élèves.

60

EVALUATION AUPRES DES COORDINATEURS DES RESEAUX ADHERENTS DU RIF

Les informations présentées ici ont été recueillies auprès de cinq salariés de cinq réseaux de lieux dédiés aux

musiques amplifiées (Combo 95, Rezonne, CRY, Réseau 92 et Pince-Oreilles). Les entretiens ont été effectués entre

Juin et Juillet 2009, dont un par téléphone. Les personnes rencontrées ont été interrogées sur plusieurs

thématiques (voir grille d’entretien en annexe pour plus de précisions):

- la place du réseau dans le dispositif Peace & Lobe

- les retours des lieux adhérents quant au spectacle

- le partenariat avec les établissements scolaires

- les limites du dispositif

- le rôle du RIF

Place du réseau dans le dispositif P&L

Le rôle principal des réseaux dans le dispositif Peace & Lobe est de faire le relais des actions proposées par

le RIF auprès des lieux pouvant accueillir le spectacle.

A partir du moment où le spectacle a été accueilli par tous les lieux en capacité de le faire (cela dépend du type de

locaux et des moyens financiers), le rôle des réseaux va être de faire un travail de promotion du spectacle, « d’inciter

les adhérents à accueillir le spectacle » et d’être avant tout un relais d’information. Les lieux travaillant directement

avec le RIF, plus particulièrement avec Jean-Marie Séné, présent sur les spectacles en grande partie, ce sont eux qui

vont être en charge naturellement de faire « un travail d’explication auprès des collèges ou des lycées quand il y a une

action culturelle dans ces structures ».

L’implication des réseaux et le niveau d’information quant au fonctionnement et à l’organisation du dispositif

sont assez variables.

Le CRY par exemple, a une implication différente des autres réseaux qui s’explique par le fait que c’est ce réseau qui

a mis en place le premier spectacle Peace & Lobe en Île-de-France : « Il y a eu le montage du spectacle P&L en Lot et

Garonne à l’initiative du Florida (…), en fait nous quasiment dans la foulée on a eu l’idée (…) de créer un spectacle à

peu près sur les mêmes bases qui tournerait dans le

61

été transféré au RIF pour une diffusion au niveau régional ». Aujourd’hui, le réseau a comme fonction principale « d’en

parler, d’informer, de sensibiliser, et de renvoyer vers le RIF systématiquement dès qu’il y a des sujets là-dessus. »

Dans le cas du Combo 95, la directrice avait connu le spectacle pédagogique en Pays de la Loire et était convaincue

de la pertinence et du caractère novateur d’un tel projet pour le secteur des musiques actuelles, qui n’avait pas du tout

l’habitude d’être sur des créneaux pédagogiques. Elle témoigne de premières réactions assez réfractaires, de la part

des lieux du département et du Conseil Général, qui n’ont pas du tout été propices au développement du spectacle

dans le Val d’Oise. Elle explique que le spectacle a commencé à tourner lorsque le Conseil Général a commencé à

financer le dispositif : « ça permettait d’avoir le spectacle gratuitement ».

A l’heure actuelle, le projet est vécu de manière complètement autonome au sein du réseau : la mise en place du

projet se fait en direct avec les lieux qui l’accueillent. Parfois, le réseau fait un tour de sensibilisation auprès de ses

adhérents « pour faire en sorte que l’information circule toujours ».

En ce qui concerne le Réseau 92, les adhérents travaillent également en direct avec le RIF « sauf quand il y a des

détails, par exemple ils demandent s’ils peuvent faire un partenariat avec une autre salle, avec des collèges, ça arrive

qu’ils nous appellent mais maintenant ils ont l’habitude d’appeler le RIF ». En revanche, la personne interrogée n’a pu

nous renseigner quant au nombre d’années depuis lesquelles le réseau fait tourner Peace & Lobe dans le

département. Le fait que ce réseau soit constitué en grande partie de studios de répétition et d’enregistrement semble

limiter la diffusion du spectacle : « il y a très peu de lieux pouvant l’accueillir », les adhérents ont « des petites salles

de concerts ou espaces, ils ont dix dates à l’année et du coup en profitent pour faire jouer des groupes qu’ils

accompagnent ». Actuellement, quatre lieux accueillent Peace & Lobe dans les Hauts de Seine.

Retours des lieux adhérents

Globalement, les réseaux reçoivent des retours positifs de leurs adhérents : « ils trouvent que le spectacle

fonctionne bien », « ils sont contents du spectacle », « ils trouvent que c’est utile ». Dans l’Essonne par exemple, les

adhérents « s’invitent maintenant entre eux » à assister au spectacle.

Le Combo 95 a reçu très peu de retours de la part de ses adhérents et en déduit « que ça fonctionne bien ». Le

spectacle semble toujours être identifié comme un dispositif « bien rôdé ». Les modifications opérées sur le spectacle

sont aussi appréciées. La personne interrogée témoigne d’une véritable sensibilité au développement d’actions

culturelles, de la part des personnes en charge de ce projet, qui leur permet aussi de développer un réseau sur leur

ville.

62

Partenariat avec les établissements

L’un des objectifs premiers du spectacle était de travailler avec les milieux scolaires et de faire venir les

adolescents dans les salles de spectacle : « L’idée c’est que localement à travers un dispositif comme ça, les lieux,

les équipes peuvent être identifiés comme des ressources».

Dans certains cas, les réseaux témoignent de la mise en place de nouveaux partenariats suite à la

collaboration existante sur le dispositif Peace & Lobe entre les établissements scolaires et les lieux de

diffusion :

- en Seine et Marne, le Pince-Oreilles développe de nouvelles actions dans des lycées (expositions, stands) et

réfléchit à la mise en place de concerts acoustiques au sein même des établissements scolaires ;

- au niveau de Rezonne, un adhérent a déjà travaillé en direct avec le foyer socio culturel d’un lycée pour

organiser un concert amateur, avec tête d’affiche, dans une salle des fêtes ; cet évènement s’est très bien

déroulé (380 personnes, en majorité des lycéens, se sont rendues au concert).

Limites du dispositif

Le dispositif est identifié comme un projet bien cadré, avec de l’expérience et qui a su se remettre en cause plusieurs

fois ce qui permet de travailler dans une confiance totale.

Plusieurs éléments sont toutefois ressortis des entretiens menés auprès des équipes des réseaux départementaux :

- Toutes les personnes interrogées sont d’accord pour dire que Peace & Lobe touche un nombre conséquent

d’adolescents mais que « par rapport à toute une région, ça reste quand même partiel »: pour généraliser cette

sensibilisation aux risques auditifs, il faudrait « trouver des outils plus souples, plus pratiques », « réfléchir à un

spectacle pour les primaires qui (…) commencent à avoir des pratiques d’écoute vachement importantes » ;

- Il faut « préserver la mission c’est-à-dire d’avoir un espace de ressource et de production pédagogiques sur le

plan régional sur ces enjeux là autour de la musique » et ne pas « sous-estimer le rôle d’action culturelle du

projet » ;

- L’impact du dispositif n’est pas connu ;

63

- Il est nécessaire de développer des projets autour des usages du baladeur MP3, ce qui permettrait de toucher

d’autres personnes que des adolescents qui peuvent se rendre dans des concerts.

Pôle gestion sonore / le RIF

Globalement, les réseaux sont satisfaits du fonctionnement du dispositif et trouvent pertinent qu’il soit

proposé et porté par le RIF, plus spécifiquement par le Pôle gestion sonore.

Ce dispositif a permis d’acquérir de « vrais partenariats avec tout le côté sanitaire et social » ce qui « assoit un peu

son budget de fonctionnement.» et a été une entrée vers une forte reconnaissance institutionnelle.

Cependant, le fait que le dispositif fonctionne correctement et ce, de manière autonome, semble ne pas le

mettre au centre des discussions et des préoccupations des réseaux départementaux : « Dans toutes les

réunions on évoque rarement ce projet (…) comme y’a quelqu’un qui s’en occupe, ça roule un peu tout seul (…) ça

mériterait quand même que ce soit plus discuté, (…) je pense que les gens qui composent le CA du RIF ce n’est pas

leur centre de préoccupation. ».

64

CONCLUSIONS

Le programme P&L est globalement apprécié par les élèves; les équipes pédagogiques, les lieux accueillant le

spectacle et les réseaux adhérents sont tous d’accord pour dire qu’il faut le faire perdurer.

Mais maintenant, il est nécessaire de:

- retravailler les vidéos diffusées dans le spectacle,

- mettre en place un suivi approfondi et continu auprès des équipes des établissements scolaires pour toutes

les étapes du dispositif, de sa mise en place à son évaluation

- créer de nouveaux outils (interventions en classe par exemple, site Internet ressource),

- faire une étude d’impact quantitative et qualitative (questionnaires, suivi d’un groupe classe)

- réfléchir à l’implication d’élèves musiciens ou non musiciens au sein des établissements scolaires

- réfléchir à la formation des équipes pédagogiques en contact quotidien avec les adolescents

.

65

ACTIONS DE PREVENTION ET DE

SENSIBILISATION

AUPRES DES PUBLICS DES CONCERTS

66

Depuis 2001, différentes actions de sensibilisation et de prévention des risques auditifs à destination des

publics ont été menées en Ile-de-France et dans certaines autres régions (Aquitaine, Poitou-Charentes,

Auvergne, notamment). Dès 2001 et la création du RIF, les réseaux départementaux mutualisent la fabrication

de tracts et affiches et achètent des protections auditives pour le public des concerts.

Suite à ces premières actions et à l’application du décret dit « Lieux musicaux » du 15 Décembre 1998, les

organisations professionnelles du spectacle vivant musical (Fédurok, Prodiss, Synapss, Synptac, SFA, SNAM,

Fédération du spectacle) décident de créer en septembre 2000 l’association Agi-Son. Emerge alors la volonté de

répondre aux multiples enjeux liés à la thématique gestion sonore/risques auditifs (culturels, santé publique, etc.).

C’est d’abord Le CRY pour la musique, très actif sur la région qui est membre associé de l’association. Le RIF,

investi au sein d’Agi-Son depuis sa création, en devient membre en 2005 suite à un changement statutaire et

relaie sa campagne nationale de sensibilisation des spectateurs des concerts.

Dans ce cadre, le RIF distribue plusieurs dizaines de milliers de bouchons en mousse et de plaquettes d’information et

plusieurs centaines d’affiches sur l’ensemble du territoire régional, et au-delà des lieux adhérents des réseaux

départementaux. Il participe par ailleurs au comité de rédaction d’un guide pratique sur l’ensemble de la législation sur

le sujet ainsi qu’à l’équipe de conception d’un DVD pédagogique, qui pourra être utilisé nationalement dans le cadre

du spectacle Peace & Lobe, mais également comme support à un grand nombre d’interventions de sensibilisation.

Figure 29 : outils de la campagne Agi-Son distribués depuis 2004

Campagnes Nombre de régions participantes Outils IDF (quantités disponibles indépendantes et inférieures aux

besoins estimés par le RIF)

1 : octobre 2004

7 62 000 paires de bouchons

55 000 plaquettes 1150 affiches

2 : octobre 2005

15

40 000 paires de bouchons 60 000 plaquettes

1000 affiches

3 : octobre 2006

22 45 000 paires de bouchons

60 000 plaquettes 1100 affiches

4 : octobre 2007

Toutes en métropole

50 000 paires de bouchons 75 000 dépliants

1 400 affiches

5 : octobre 2008

Toutes en métropole 75 000 paires de bouchons

51 000 dépliants 700 affiches

6 : octobre 2009

Toutes en métropole

100 000 paires de bouchons 85 000 dépliants

1 400 affiches Ces quantités sont très insuffisantes pour couvrir l’ensemble du territoire francilien et notamment les lieux parisiens de

jauge importante qui ont une programmation quotidienne. Mais elles sont dépendantes des moyens dont dispose

l’association AGI-SON pour répondre aux demandes des différentes régions.

67

Après avoir mené dès 2001 des actions sur le territoire franciliens et lancé la première campagne Agi-Son en

2004, le RIF a mis en place d’autres types d’actions, telles que l’organisation de stands sur différents

évènements (festival Solidays en 2005 et 2006, festival Rock en Seine depuis 2004, Grand 8 en 2005, Techno

Parade en 2007 et 2008) et l’animation d’un parcours audition à destination de collégiens lors de la Biennale

de l’environnement dans le département de Seine-Saint-Denis en 2006.

I. Pourquoi mener des actions de sensibilisation et de prévention des risques auditifs auprès des

publics ?

L’information et la protection des publics est une action dite « à court terme » : le public étant prisonnier du contexte

dans lequel il se trouve, l’objectif, dans un premier temps, est qu’il se protège.

L’idée derrière ces actions est « de dire on informe, (…) que les gens puissent connaître le risque », tout en ayant

conscience que la mise à disposition de tracts, d’affiches et de bouchons a ses limites.

Le risque auditif est avant tout un risque individuel qui nécessite que chacun soit informé du danger et gère de

manière consciente et raisonnée son exposition aux volumes sonores. Chacun possède une sensibilité auditive qui lui

est propre et qui impose de se connaitre pour gérer au mieux son capital auditif. De plus, la réglementation applicable

dans les lieux musicaux permet des volumes qui à la longue peuvent altérer l’audition. Cette marge est nécessaire et

permet aux différentes esthétiques musicales de s’exprimer sur scène. Il est donc important que le public connaisse

ces risques afin de se protéger en conséquence.

Comme développé plus loin dans ce rapport, les professionnels (techniciens et responsables de lieux notamment) et

les musiciens sont sensibilisés en parallèle par le RIF et d’autres associations sur le territoire français, puisque une

diminution des volumes sonores est parfois souhaitable et envisageable, mais en attendant une modification sensible

et massive des comportements, les spectateurs doivent être sensibilisés.

II. Investissement des réseaux départementaux et de leurs adhérents

« La campagne Agi-Son est devenue une institution, tous les adhérents savent que la campagne démarre à telle

période de l’année ».

Cette campagne est relayée dans tous les départements par les réseaux départementaux auprès de leurs

structures adhérentes mais aussi auprès de structures non adhérentes :

- « régulièrement au CRY, on vient nous chercher des bouchons, dès qu’il y a un évènement »

68

- le Combo 95 par exemple a toujours un stock disponible pour les lieux non adhérents, pour des structures qui

organisent des concerts ; lorsque ces derniers souhaitent avoir des quantités plus importantes, le réseau renvoie

vers le Pôle gestion sonore du RIF pour qu’il leur indique des contacts de fournisseurs.

Etapes du lancement de la campagne – exemple du réseau Rezonne

Le lancement de la campagne en octobre est annoncé tous les ans dans le magazine du réseau. Le réseau est

relais départemental de la campagne, il met à disposition des bouchons aux adhérents en début de saison. Cette

campagne est une ligne lisible du projet d’activité du réseau. Le RIF distribue les outils. Lorsqu’ils n’ont plus de

bouchons, Rezonne rachète une vingtaine de boîtes tous les deux trois mois et les refacture ensuite aux

structures demandeuses, qu’elles soient adhérentes ou non adhérentes. Cette campagne permet donc aussi de

sensibiliser des lieux non adhérents sur d’autres actions aussi : il s’agit là d’une première prise de contact, de

sensibiliser des structures ou associations qui n’ont pas forcément de lieux et qui peuvent être « vraiment à la

ramasse sur ces questions là ».

A la fin de la saison, il ne reste jamais d’outils de communication, tous les tracts restants sont distribués en fin de

saison lors de festivals par exemple.

Le réseau est aussi relais de la fête de la musique sur le département et est donc en contact avec les services

culturels des différentes municipalités. Il s’agit ici d’un levier potentiel pour développer la question des risques

auditifs par la mise à disposition de bouchons en mousse par exemple.

La fonction de relais des réseaux départementaux est très importante car elle permet de mutualiser les ressources et

notamment d’obtenir des tarifs préférentiels sur l’achat de bouchons protecteurs par exemple.

En ce qui concerne les lieux adhérents, les outils de campagne semblent bien diffusés et certains

professionnels témoignent d’ « effets secondaires » de la présence de ces outils : par exemple, lorsque des

personnes sont devant les enceintes, surtout les jeunes, les membres de l’équipe du lieu peuvent se

permettre d’aller les voir, de discuter et de les informer de la présence de bouchons gratuits.

Certains remarquent cependant que dans les discothèques et dans les salles parisiennes, assez peu de bouchons

sont mis à disposition. Cette observation semble expliquer pourquoi les personnes ne sont pas forcément au courant

des risques encourus.

Depuis 2004, il est demandé aux équipes des réseaux départementaux, relais de la campagne sur l’ensemble du

territoire francilien, de communiquer et de diffuser les outils auprès de l’ensemble des organisateurs de concerts, y

compris occasionnels et lucratifs, de leur département, bien au-delà de leurs adhérents. Mais il convient d’insister à

nouveau sur cet aspect et de mettre en place un suivi plus précis de la diffusion des outils, afin de pallier les carences

de certains réseaux (manque de temps, essentiellement).

69

Il semble également nécessaire de disposer de davantage d’outils au moment du lancement de la campagne AGI-

SON.

III. Evolution des comportements des publics

Le constat général est une popularisation du port de bouchons protecteurs dans les concerts : « l’idée de se

dire on va au concert et on met des bouchons on se protège ça paraît un peu naturel », « c’est rentré dans les

mœurs ».

Les lieux reçoivent beaucoup de demandes de bouchons de la part du public. Certains ont même observé que

les boîtes de bouchons fournies par les réseaux départementaux durent deux fois moins longtemps qu’au tout début

de la diffusion de ce type d’outils. Il est déjà arrivé que dans certains festivals il n’y ait plus de bouchons disponibles, le

stock ayant été écoulé très rapidement. Il semble que tout le travail mis en place depuis la fin des années 90 a

porté ses fruits.

Cependant, il semblerait que la demande de protections auditives de la part du public dépende du style musical joué

par les groupes présents. Il existerait toujours des idées reçues concernant les esthétiques musicales

diffusées : « il y a des styles musicaux, on a l’impression qu’ils sont plus agressifs que d’autres alors que pas

forcément au niveau des décibels ».

Certains relèvent quelques « absurdités »: dans certains festivals, les volumes sonores sont très élevés et donc des

bouchons protecteurs sont distribués au public ce qui peut générer une certaine incompréhension.

La loi anti-tabac a eu des effets à ce sujet aussi : les personnes font des pauses à l’extérieur du lieu pour fumer ce qui

permet à leurs oreilles de se reposer. Cependant, d’autres problèmes sont engendrés tels que l’augmentation du bruit

autour des lieux de diffusion.

70

En résumé :

- les outils de communication de la campagne Agi-Son sont plutôt bien diffusés par les réseaux

départementaux et leurs lieux adhérents ; cependant et au-delà des adhérents des réseaux départementaux, il

reste un certains nombre d’acteurs musicaux qui ne sont pas concernés par ces campagnes et qu’il serait intéressant

de toucher (discothèques, conservatoires…).

- en ce qui concerne les publics, il semble que l’utilisation de bouchons protecteurs se soit popularisée : cette

pratique paraît être « rentrée dans les mœurs »

Ce bilan amène aux questions suivantes :

- faut-il repenser la sensibilisation faite auprès des publics ? (Adaptation aux nouvelles technologies de

communication)

- ces outils sont-ils adaptés à tous les publics ?

- faut-il réfléchir à de nouveaux outils s’adressant au plus grand nombre? (Par exemple des outils plus

orientés sur l’écoute de la musique par le biais de baladeurs MP3)

71

ACTIONS DE PREVENTION ET DE

SENSIBILISATION

AUPRES DES MUSICIENS

72

En parallèle des campagnes d’information et de sensibilisation menées auprès des publics des concerts,

différentes actions à destination des musiciens ont été mises en place sur le territoire francilien, et ce depuis

10 ans.

La problématique de la gestion sonore et plus particulièrement des risques encourus par les musiciens dans leur

pratique de la musique a émergé dans les années 90, notamment grâce aux recherches de Marc Touché : « c’est des

personnes comme ça, qui ont une démarche scientifique, qui nous ont interpellés sur le phénomène des risques

auditifs liés à la musique (…) c’est pas du tout parti des centres d’intérêts, des discussions, des débats qu’on avait au

quotidien dans le réseau sur la pratique musicale. (…) la question du bruit se posait plus sur la question des

musiciens, des problèmes de voisinage, la nécessité d’avoir des lieux de répétition adaptés (…) quand il y a eu les

premières discussions qu’ont été mises sur le tapis par des gens comme Marc Touché avant qu’il ne travaille avec J.-

F. Buche20 médecin ORL, pour nous ça semblait plutôt un sujet tabou »21.

La recherche de la puissance sonore faisant partie intégrante du sens de la pratique musicale à l’époque, les

acteurs des réseaux départementaux et des lieux de pratique musicale appréhendaient ce sujet par peur d’être

perçus comme moralisateurs.

Lorsque les premières réunions ont été organisées, au milieu des années 90, avec des musiciens et avec la présence

d’un ORL, de Marc Touché et d’un acousticien, les réactions ont été positives et le sujet n’a pas semblé tabou : « au

contraire ça déliait les langues sur ce qu’ils vivaient dans les groupes (…) il y en avait qui avaient des vraies

souffrances en répétition (…) on a pu voir qu’à l’époque il y avait des musiciens qui essayaient de se protéger (...) ils

prenaient soit des Boules Quiès, des mouchoirs enfin n’importe quoi»21.

Différentes actions ont été mises en place pour informer, sensibiliser les musiciens à la question de la gestion

sonore et des risques auditifs :

- des séances de sensibilisation et d’information

- des séances de moulage de bouchons

- des séances de dépistage auditif

20 Co-auteur du rapport « Prévention des traumatismes sonores des musiques électro-amplifiées » op. cit. 21 Extrait de l’entretien avec le directeur du CRY pour la Musique

73

I. Séances de sensibilisation

Dès 2001, le RIF met à disposition des outils d’information et de prévention aux studios de répétitions : affiches, tracts

et bouchons à distribuer gratuitement aux musiciens qui le souhaitent. Déjà, les régisseurs de studio sont identifiés

comme un maillon primordial dans la sensibilisation des musiciens. Suite à la prise de conscience qu’il est

nécessaire de former les musiciens à l’utilisation de leur matériel, de leur instrument et à la gestion de leur

son, des séances de sensibilisation sont imaginées par les studios de répétition en partenariat avec le RIF et en lien

parfois avec les réseaux départementaux.

En effet, les musiciens utilisateurs des studios de répétition constituent une population particulièrement exposée

aux risques auditifs mais qu’il n’est pas toujours aisé de sensibiliser. Sur le temps d’une répétition, seul de

régisseur du studio « croise » rapidement le groupe à son entrée dans le studio. Le groupe est ensuite seul et gère de

manière autonome ses volumes. Lorsque le régisseur estime que le groupe joue trop fort, il peut intervenir en

interrompant la répétition mais il est évident que cette intrusion n’est pas toujours bien perçue et qu’elle ne permet pas

d’avoir un échange constructif sur les dangers encourus.

C’est pour cela que dès 2005, le RIF imagine des séances d’information à destination des musiciens.

Ces séances ont lieu en soirée ou le week-end afin de pouvoir toucher les musiciens amateur la plupart indisponibles

en journée. Elles se déroulent sur un temps court (2 à 3h maximum) et abordent le fonctionnement le l’oreille, les

pathologies liées aux volumes sonores et leurs incidences dans la vie de tous les jours, et les moyens de protection

existants.

Ces séances font intervenir 3 personnes au profil différent :

• Laurent Lecoq, sonorisateur et formateur pour le RIF. Laurent Lecoq est depuis plus de 10 ans sensibilisé aux

enjeux de la gestion sonore, il fut pendant plusieurs années, régisseur général d’une salle de concert et

formateur technique auprès des musiciens. Il a suivi en 2008 une formation de formateurs à la gestion sonore

organisée par Agi-Son sur une durée de 6 jours.

• Docteur Sylvain Néron, oto-rhino-laryngologiste, chef du service ORL du centre hospitalier de Gonesse.

Guitariste amateur lui-même, le docteur Néron reçoit régulièrement des musiciens atteints de troubles auditifs

et est particulièrement concerné par la nécessité d’informer les différents publics.

• Jean Marie Séné, responsable du Pôle gestion sonore du RIF a été formé en 2004 à la physiologie et aux

pathologies de l’oreille par un médecin ORL, formateur pour Agi-Son. Il suit depuis régulièrement les

évolutions du cadre réglementaire qui régit l’activité musicale et des technologies en terme de protection

auditive.

75

l’audition mais restituent un son de mauvaise qualité (son très assourdi). Ce sont les protections auditives qui sont

76

prise d’empreinte pour la fabrication de protection sur mesure. Ces protections sont vendues à 100€ la paire au lieu de

160€ dans le commerce.

Par ailleurs, Ear Sonic propose des prix attractifs sur des protections filtrées universelles afin de répondre aux

demandes des musiciens qui n’ont pas les moyens d’acheter des bouchons sur mesure mais qui désirent des

protections de qualité.

.

III. Séances de dépistage

A. Le dépistage

Depuis 2002, le CRY pour la Musique, puis le RIF me

77

Figure 31 : mise à disposition du matériel d’audiométrie de 2002 à 2009

Dates Lieu Personne responsable Public

1-13/10/2002 (13 jours)

L’Usine à Chapeaux (Rambouillet-78) : Studios de répétition

Régisseur des studios Musiciens et autres publics MJC

30/01 au 21/02/2003 (23 jours)

Les Cuizines (Chelles – 77) Responsable des formations Elèves de lycées + musiciens

4-20/02/2003 (17 jours)

Centre d’Action Culturelle Georges Brassens (Mantes-la-Jolie-78) :

Studios de répétition Programmateur salle de spectacles

43 personnes : musiciens des studios et d’autres lieux de répétition + équipe salariée

24/02 au 08/03/2003 (14 jours)

Studios de répétition et lieu d’exposition ville des Clayes-sous-Bois

Responsable secteur Evénementiel et musiques amplifiées

82 personnes : musiciens et habitants des Clayes-sous-Bois

01/03/2003 (1 jour)

MJC de Villebon-sur-Yvette Directeur du CRY Une dizaine de musiciens

11-28/03/2003 (18 jours)

studios de répétition de Limay (78) Régisseur studios de répétition 54 personnes : musiciens et personnel municipal

17/03 au 05/04/2003 (20 jours)

Studios de répétition de Vélizy (78) Responsable service jeunesse Musiciens

01-18/04/2003 (18 jours)

Studios de répétition du Sax (Achères-78)

Régisseur studios de répétition 37 personnes : musiciens et équipe salariée

15/05 au 29/06/2003 (46 jours)

Studios de répétition de La CLEF (Saint-Germain-en-Laye-78)

Chargé des formations musique Environ 50 personnes : musiciens en répétition, élèves

des cours de musique et équipe salariée

14/05 au 14/06/2003 (32 jours)

Studios de répétition de La CLEF (Saint-Germain-en-Laye-78)

Régisseur de studios et le chargé de formation musique

Musiciens des studios

15-30/09/2003 (16 jours)

Studios de répétition de La CLEF (Saint-Germain-en-Laye-78)

Régisseur de studios et le chargé de formation musique

Musiciens des studios

25/09 au 21/10/2003 (27 jours)

Usine à Chapeaux (Rambouillet-78) Régisseur des studios Musiciens des studios

16-30/03/2004 (15 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseur des studios Musiciens des studios

11-30/05/2004 (20 jours)

MJC de la Celle St Cloud (78) Régisseur des studios Musiciens des studios

11/11 au 10/12/2004 (30 jours)

Studios de répétition de Limay (78) Régisseur des studios Musiciens des studios

13/12/2004 au 28/01/2005 ( 47 jours)

Studios de répétition de La CLEF (Saint-Germain-en-Laye-78)

Régisseurs des studios et le chargé des formations musique

Musiciens des studios

9-26/03/2005 (18 jours)

Studios de répétition du Sax (Achères-78)

Régisseur de studios Musiciens des studios

28/03 au 15/04/2005 (19 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

24/01 au 25/02/2006 (33 jours)

Studios de répétition de Seine et Marne Régisseurs de studios Musiciens des studios

28/01 au18/02/2006 (22 jours)

Conservatoire de Clamart (92) Régisseurs de studios Musiciens des studios

20/02 au 11/03/2006 (21 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseurs de studios Musiciens des studios

13/03 au 02/04/2006 (21 jours)

Le Sax à Achères (78) Régisseurs de studios Musiciens des studios

13/03 au 08/04/2006 (27 jours)

Service culturel de Houilles (78) Régisseurs de studios Musiciens des studios

16/02 au 20/03/2007 (34 jours)

Le Forum de Vauréal (95) Régisseur de studios Musiciens des studios

78

Dates Lieu Personne responsable Public

06/03 au 16/03/2007 (11 jours)

Le Cap à Aulnay (93) Régisseur de studios Musiciens des studios

29/03 au 30/04/2007 (33 jours)

Le CAC G. Brassens à Mantes le Jolie (78)

Régisseur de studios Musiciens des studios

26/03 au 22/04/2007 (28 jours)

Le Sax à Achères (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

23/04 au 13/05/2007 (21 jours)

Le Hangar 95 à Pontoise (95) Régisseur de studios Musiciens des studios

14/05 au 20/06/2007 (38 jours)

Le Nautilus à Jouy le Moutier (95) Régisseur de studios Musiciens des studios

01/06 au 24/06/2007 ( 24 jours)

Le Forum à Vauréal (95) Régisseur de studios Musiciens des studios

25/11 au 20/12/2007 (26 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

27/11 au 07/01/2008 (11 jours)

Usine à Chapeaux (MJC de Rambouillet -78)

Régisseur de studios Musiciens des studios

30/11 au 07/01/2008 (8 jours)

Clé des Champs à Plaisir (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

11/01 au 14/02/2008 (35 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

22/02 au 20/03/2008 (28 jours)

Les Cuizines à Chelles (77) Régisseurs des studios Musiciens des studios et équipe salariée du lieu

11/03 au 10/04/2008 (31 jours)

L’Empreinte à Savigny le Temple (77) Régisseurs des studios Musiciens des studios et équipe salariée du lieu

21/03 au 11/04/2008 (22 jours)

Espace Jeunesse de Vélizy (78) Régisseur de studios Musiciens des studios

10/05 au 11/07/2008 (33 jours)

Service culturel de Houilles (78)

Régisseur de studios Musiciens des studios

25/09 au 21/11/2008 (27 jours)

CLAJE (centre d’animation de Reuilly-Paris 12)

Animateur musique

Musiciens des studios

10/12 au 28/01/2009 (50 jours)

Musique pour Tous (Nanterre - 92) Régisseur des studios

Musiciens des studios

27/01 au 15/02/2009 (20 jours)

Espace jeunesse de Vélizy (78) Régisseur des studios Musiciens des studios

15/02 au 02/03/2009 (17 jours)

MJC de la Celle St Cloud (78) Régisseur des studios Musiciens des studios

28/04 au 15/05/2009 (18 jours)

La Cave Dimière à Argenteuil (95) Régisseur des studios Musiciens des studios

15-31/05/2009 (17 jours)

Studios du Chat Perché à Cergy (95) Régisseur des studios Musiciens des studios

01-24/06/2009 (24 jours)

Le Forum à Vauréal (95) Régisseur des studios Musiciens des studios

Le matériel a circulé au moins une fois dans tous les départements (sauf dans le Val de Marne et l’Essonne) et

surtout dans les studios de répétitions des Yvelines (il faut savoir que ce département est historiquement le plus

pourvu en studios de répétitions, structures facilitant la mise en place de ce type d’actions).

79

Certains lieux ne semblent pas informés de la possibilité d’avoir le matériel à disposition dans leurs studios.

C’est alors aux réseaux d’informer leurs adhérents et de faire un travail rapproché. « Il est nécessaire que

l’action soit portée et défendue, peut-être en refaisant des temps de formation avec le RIF pour que les personnes se

sentent investies. »

L’une des principales difficultés dans la mise en place de ce type d’actions est la particularité des horaires de travail du

personnel des studios (créneaux horaires de types 17h-24h). Il leur reste peu de temps pour organiser d’autres

activités. L’autre difficulté est le cadre même des studios de répétitions : les musiciens achètent une prestation c’est

pourquoi il peut être compliqué de leur demander d’empiéter sur leur temps de répétition pour passer un test de

dépistage auditif : la passation de ces tests peut aussi être vécue comme une contrainte car ils perdent du temps sur

leur répétition, sur un moment de plaisir voire de « défouloir ».

Les constats faits par les équipes des lieux sont assez variables :

- certains trouvent que le message est bien passé auprès des musiciens surtout chez les « anciens » qui

fréquentent les studios depuis un certain temps ;

- d’autres ont l’impression qu’il se dégage une certaine lassitude de la part des musiciens car certains passent

le test tous les ans ;

- enfin, ils ne savent pas si c’est de l’inquiétude mais les musiciens « tournent un peu le dos à la chose »,

« peut-être que ceux qui le passent aussi sont ceux qui ont des habitudes de se protéger ou de jouer moins

fort (…) ceux qui font un peu les fous, c’est peut-être eux qui sont les premiers à tourner le dos aux choses ».

Ils font passer des tests aux musiciens qu’ils connaissent bien, qui répètent dans le lieu depuis 10 ans : « on

les a poussés à s’installer dans la salle, ça se faisait un peu comme ça quand même, on n’a pas eu des actes

volontaires ». Ils ont eu certains « refus déguisés » : « et puis si on doit être sourd, on sera sourd ».

« On fait de la prévention, on met des outils à disposition mais on ne peut pas mettre des coups de pieds dans les

fesses ». Il serait peut-être intéressant de réfléchir à la mise en place d’un dépistage automatique dès l’arrivée

dans un studio de répétition, comme il faut un certificat médical pour pratiquer certaines activités : « il faudrait

quasiment avoir ça à demeure, ça devrait quasiment être une obligation comme une salle de concert doit avoir des

sonomètres, il devrait y avoir des outils comme ça à disposition des adhérents. »

80

B. Résultats de certains audiogrammes et questionnaires recueillis

Depuis que des séances de dépistage sont organisées en Île-de-France depuis 2002, un questionnaire est rempli par

les musiciens participant à ces séances.

Les comportements ayant fortement évolué depuis le début des années 2000, il est important de considérer avec un

certain recul les résultats présentés dans cette partie.

1. Méthode

Une base de donnée a été créée à partir des réponses au questionnaire (voir en annexe) sur le logiciel Excel.

Un item « résultat de l’audiogramme » a été ajouté à cette base de donnée : après entretien téléphonique avec le Dr

Néron, médecin ORL, il a été décidé que lors de la lecture des audiogrammes recensés, seules les différences d’au

moins 20dB seraient interprétées comme des atteintes auditives. Ainsi, l’item a été codé de la manière suivante :

- aucune atteinte auditive

- atteinte à l’oreille gauche (sur au moins une fréquence)

- atteinte à l’oreille droite (sur au moins une fréquence)

- atteinte aux deux oreilles

Des tris plats (moyennes et fréquences) ont été réalisés ainsi que certains tris croisés. Des tests de comparaison de

moyennes de type Khi Deux et Fisher ont été effectués lorsque la taille de l’échantillon le permettait. Toutes ces

statistiques ont été réalisées à l’aide du logiciel Epi-Info.

Biais de l’étude

- Nous ne connaissons pas précisément les conditions de passation : le test a-t-il été effectué avant ou après

répétition ? A-t-il été effectué dans une pièce silencieuse ?

- Il est important de bien insister sur le fait que cette étude n’est pas « scientifique » : il ne s’agit pas des

mêmes expérimentateurs à chaque fois, il n’y a pas de cabines insonorisées, les conditions de passation de

test sont différentes. Il y a une différence importante entre le dépistage et le test effectué dans un cabinet

ORL. Ce n’est pas un travail clinique : il s’agit uniquement de constats.

81

Description de l’échantillon

169 audiogrammes et questionnaires ont été recueillis dans différents lieux de répétition de la Région Île-de-France.

Figure 32 : répartition de l’échantillon par tranches d’âge

Âge des musiciens (n=117)

26%

43%

18%13%13-17

18-24

25-34

35 et +

Sur ces 169 musiciens, 28 sont des femmes (16,6%) et 141 des hommes (83,4%), avec une moyenne d’âge de

24 ans et 2 mois (âgés de 13 à 61 ans), ce qui représente une proportion de femmes plus importante que la

part général de femmes chez les musiciens22.

Figure 33 : répartition de l’échantillon par lieu de répétition

Répartition par lieu de répétition (n=169)

8,9%

17,2%

9,5%

7,1%

8,9%

5,9%

5,9%

4,7%

6,5%

13,6%

9,5%

Usine à chapeaux (78)

Le Kiosque (78)

Le Sax (78)

Le Forum (95)

Le Nautilus (95)

Le Hangar (95)

L'Empreinte-Les 18 marches (77)

Paris (75)*

Les Cuizines (77)

Limay (78)

La Clef (78)

* Centre d’animation de Reuilly et centre d’animation de Montgallet

22 L’étude Musiques actuelles en Yvelines, Etat des lieux – octobre 2005, réalisée par le CRY pour la Musique précise que 7% des musiciens utilisant les studios de répétition des Yvelines sont des femmes. L’étude Les publics, services et métiers de la répétition dans les lieux de musiques actuelles/amplifiées réalisée en 2008-09 par la Fédurok précise que 10,2% des musiciens utilisant les studios de répétions des lieux adhérant à la Fédurok sont des femmes.

82

Au regard de ces chiffres, nous pouvons voir que la majorité des musiciens de notre échantillon ont passé des

tests de dépistage auditif dans des studios de répétition des Yvelines (58,7%). Ces résultats s’expliquent par

le nombre de studios de répétition dans les Yvelines et surtout par l’ancienneté du département dans la

réflexion et la mise en place d’actions de sensibilisation et de prévention auprès de musiciens. Les régisseurs

des structures yvelinoises sont habitués depuis un certain temps à faire passer ces tests ce qui peut devenir un certain

automatisme.

2. Résultats

Pratiques musicales (en tant que musicien)

Les musiciens ont été interrogés sur leurs pratiques musicales : jeu en groupe, sorties en concerts, écoute de musique

enregistrée. En effet :

- Le RIF étant une association active dans le champ des musiques actuelles, au délà des questions de

prévention, il semblait opportun de profiter de ce court questionnaires pour disposer d’un certain nombre

d’informations sur les pratiques des musiciens qui fréquentent les locaux de répétition ;

- En matière d’exposition aux hauts volumes sonores, la « dose de bruit », le temps total d’expostion quotidien,

hebdomadaire, mensuel sont fondamentaux. Un musicien qui sort très régulièrement en concert ou exerce un

métier « bruyant » est ainsi davantage exposé aux risques de lésions auditives.

Figure 33 : instrument pratiqué Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Guitare 6 48 54 Basse* 1 36 37 Batterie* 2 34 36 Chant 5 18 23 Piano 2 4 6 Percussions 0 3 3 Saxophone 1 1 2 Trombone 0 2 2 Platines 0 1 1 Flûte 1 0 1 Clarinette 1 0 1 Contrebasse 0 1 1 Accordéon 1 0 1 Figure 34 : style de musique joué Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Rock 11 47 58 Métal 3 49 52 Divers 3 13 16 Reggae-dub-ska 1 4 5 Rap-R’n’b-soul-hip hop 1 3 4 Chanson 0 2 2 Electro 0 2 2 Salsa 0 2 2 Classique 1 0 1 Funk 0 1 1 Non renseigné 8 18 26

83

Figure 35 : nombre d’heures de répétition par mois Entre 2h et 8h 19,7% Entre 8h30 et 12h 36,6% Entre 13h et 16h 13,3% Entre 17h et 30h 18,2% Entre 32h et 135h 11,9%

Sur 169 musiciens, 142 nous ont indiqué leur nombre d’heures de répétition par mois. Ils répètent entre 2 et 135

heures par mois.

Figure 36 : nombre de concerts par mois en tant que musiciens 0 35,8% Moins d’un concert par mois 14,9% 1 26,4% 1 ou 2 6,6% 2 6,6% 2 ou 3 2,8% 3 4,7% 8 0,9% 15 0,9%

Sur 169 musiciens, 106 nous ont indiqué leur nombre de concerts par mois en tant que musicien. Ils donnent entre 0 à

15 concerts par mois.

Autres pratiques

Figure 37 : nombre de concerts par mois en tant que spectateur 0 5,6% Moins d’un concert par mois 7% 1 20,4% 1 ou 2 6,3% 2 18,3% Entre 2 et 4 22,4% Plus de 4 19,7%

Sur 169 musiciens, 142 nous ont indiqué le nombre de concerts par mois auxquels ils assistaient en tant que

spectateurs. Le nombre varie de 0 à 11 concerts par mois.

Figure 38 : temps d’écoute hebdomaire du walkman 0 26,5% Moins d’1h 3,6% Entre 1h et 2h 27,9% Entre 2h et 7h 25% Plus de 7h 16,8%

Sur 169 musiciens, 136 ont renseigné la question concernant le temps d’écoute hebdomadaire du walkman. Ils

écoutent de la musique avec un walkman entre 0 et 50 heures par semaine.

84

• On constate une nette augmentation dans la proportion des musiciens qui écoutent le baladeur puisqu’en 2003, lors de la première étude des questionnaires passés lors les dépistages auditifs, ils étaient 27,6% à écouter la musique à l’aide du baladeur contre 84% aujourd’hui (Cf. en annexe, le bilan des campagnes de dépistage auditif dans les studios de répétition des Yvelines entre 2001 et 2003).

Figure 39 : exposition au bruit Exposition au bruit Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 17,9% 29,8% 27,8% Non 21,4% 28,4% 27,2% Non renseigné 60,7% 41,8% 45%

45% des musiciens n’ont pas renseigné la question portant sur l’exposition au bruit en dehors de leur pratique

musicale (dans le cadre professionnel par exemple). Sur les 93 musiciens ayant répondu à cette question, 50,5%

déclarent y être exposés.

Santé et prévention Figure 40 : antécédents ORL (otites, etc) Antécédents ORL Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 42,9% 29,1% 31,4% Non 14,3% 21,3% 20,1% Non renseigné 42,9% 49,6% 48,5%

48,5% des musiciens n’ont pas renseigné la question portant sur leurs antécédents ORL. Sur les 87 musiciens ayant

répondu à cette question, 60,9% déclarent avoir des antécédents ORL.

Figure 41 : sifflements et bourdonnements ressentis Symptômes Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 75% 77,3% 76,9% Non 14,3% 12,8% 13% Non renseigné 10,7% 9,9% 10,1%

10,1% des musiciens n’ont pas renseigné la question leur demandant s’ils avaient déjà ressenti des sifflements et/ou

des bourdonnements dans les oreilles. Sur les 152 musiciens ayant répondu à cette question, 85,5% déclarent avoir

déjà ressenti ces symptômes.

Figure 42 : tests de dépistage précédents Test Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 57,1% 63,1% 62,1% Non 35,7% 32,6% 33,1% Non renseigné 7,1% 4,3% 4,7%

NB : Il y a un biais possible sur cette question. En effet, certains ont répondu oui en parlant du test de

dépistage opéré dans le studio de répétition. Il faudrait préciser cette question sur le prochain questionnaire :

« Avant aujourd’hui, avez-vous déjà testé votre audition ? ».

85

Figure 43 : port de protections auditives lors des répétitions Femmes (n=21) Hommes (n=132) Ensemble (n=153) Oui 33,3% 33,3% 33,3% Non 57,1% 50% 51% Parfois / de temps en temps / ça dépend 4,8% 11,4% 10,5% Non renseigné 4,8% 5,3% 5,2%

Figure 44 : port de protections auditives sur scène Femmes (n=10) Hommes (n=90) Ensemble (n=100) Oui 40% 20% 22% Non 60% 76,7% 75% Parfois / de temps en temps / ça dépend 0 3,3% 3%

Figure 45 : port de protections auditives en tant que spectateur Femmes (n=25) Hommes (n=125) Ensemble (n=150) Oui 32% 32% 32% Non 48% 52% 51,3% Parfois / de temps en temps / ça dépend 16% 12,8% 13,3% Non renseigné 4% 3,2% 3,3%

Figure 46 : port de protections auditives dans d’autres occasions Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 10,7% 17,7% 16,6% Non 60,7% 58,9% 59,2% Parfois / de temps en temps / ça dépend 0 2,8% 2,4% Non renseigné 28,6% 20,6% 21,9%

Figure 47 : type de protections utilisées Femmes (n=18) Hommes (n=88) Ensemble (n=106) Mousse 33,3% 52,3% 49,1% Cire - Boules Quiès 22,2% 8% 10,4% Filtrés 16,7% 12,5% 13,2% Moulés 5,6% 11,4% 10,4% Casque 0 5,7% 4,7% Non renseigné 22,2% 10,2% 12,3%

NB : Certains musiciens ont déclaré qu’ils utilsaient des boules quiès. Il est important de noter que ces termes sont

souvent utilisés pour parler de bouchons en mousse standards.

Figure 48 : ancienneté du port de protections auditives Moins d’un an 17,2% 1 an 24% 2 ans 21,3% 3-5 ans 22,8% 6-10 ans 10,7% Plus de 10 ans 3,9%

Les musiciens déclarant utiliser des protections auditives se protègent depuis 3 ans en moyenne. L’utilisation de ce

type de protection varie de quelques semaines à 20 ans selon les musiciens.

86

Figure 49 : résultats des audiogrammes

Audiogrammes (n=169)

1,80%

5,30%2,40%

90,50%

Aucune atteinte

Atteinte OG

Atteinte OD

Atteinte deux oreilles

Rappel : seules les différences égales ou supérieures à 20 dB ont été prises en compte selon le protocole

établi au départ. Il est cependant important de noter que des encoches ont été observées sur des

audiogrammes ne rentrant pas dans ces critères. Le nombre d’atteintes comptabilisées dans notre étude doit

sûrement être inférieur à la réalité.

Le nombre d’atteintes comptabilisées est largement inférieur à celui observé précédemment (70% des

musiciens interrogés avaient des atteintes auditives plus ou moins importantes).23

Est-on vraiment passé en 10 ans de 70% à 10% de musiciens avec des atteintes auditives ? Cette explication

semble très peu probable.

Ces résultats peuvent s’expliquer de plusieurs manières :

- la méthodologie de notre étude : comme expliqué précédemment, de nombreuses encoches n’ont pas été

prises en compte,

- l’échantillon est de taille très réduite et il s’agit souvent de musiciens volontaires,

- il est fort possible que des musiciens aient passé le test et rempli le questionnaire plusieurs fois ce qui biaise

les résultats,

- les questionnaires ont été complétés dans des espaces de répétition non représentatifs de la majorité des

espaces de répétition : les régisseurs et les musiciens y ont bénéficié de temps d’information ciblés et d’outils

de sensibilisation depuis plusieurs années.

23 M. Auffret, J.-F. Buche, P. Cureau & M. Touché (1998) « Prévention des traumatismes sonores des musiques électro-amplifiées » (CNRS. Ministère de l’Environnement)

87

Figure 50 : information sur les risques auditifs Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 57,1% 58,9% 58,6% Non 28,6% 29,1% 29% Ne sait pas 3,6% 1,4% 1,8% Non renseigné 10,7% 10,6% 10,7%

Il a été demandé aux musiciens s’ils pensaient être suffisamment informés sur les risques auditifs. Figure 51 : modification des pratiques Femmes (n=28) Hommes (n=141) Ensemble (n=169) Oui 57,1% 58,9% 58,6% Non 10,7% 19,9% 18,3% Se protège déjà 7,1% 3,5% 4,1% Ne sait pas 14,3% 9,2% 10,1% Non renseigné 10,7% 8,5% 8,9%

Il a été demandé aux musiciens s’ils pensaient que la connaissance de leurs audiogrammes allait les conduire à

modifier leurs pratiques (concerts, répétitions, etc.).

Conclusions

Les résultats de cette étude montrent la nécessité de mettre en place une étude avec une méthodologie

scientifique plus rigoureuse permettant d’analyser et d’interpréter correctement les données obtenues et de

saisir une évolution possible des atteintes auditives chez les musiciens depuis 1998. Il conviendrait

notamment d’interroger l’audition et les pratiques de musciens répétant hors des studios de répétitions des

lieux adhérents des réseaux du RIF.

88

CONCLUSIONS

Depuis la prise de conscience des risques auditifs liés à la pratique de la musique et le lancement de la

campagne Agi-Son, certains salariés des lieux adhérents aux réseaux départementaux de musiques actuelles

se sont d’un seul coup permis de faire des réflexions à des musiciens, ce qui n’est « pas toujours apprécié ». Ils

proposent des bouchons en mousse, sensibilisent mais ils n’iront pas non plus « ouvrir la porte d’une salle de

répétition en disant aux gens d’arrêter s’ils répètent trop fort, après, malgré tout, chacun est adulte ».

De plus en plus de musiciens demandent des bouchons dans les studios de répétition, nous pouvons alors

nous demander si nous n’assistons pas à un effet pervers de cette diffusion du port de bouchons

protecteurs : certains musiciens qui se protègent en répétition vont augmenter du coup le volume sonore de

leurs amplis.

Vers quelles directions peut-on orienter la réflexion et les actions à mettre en place concernant la

sensibilisation des musiciens ?

- réfléchir à la mise en place de programmes d’éducation au sonore à destination des musiciens des

studios ou des conservatoires (travail sur le matériel, sur le son)

- réfléchir à la systématisation des tests de dépistage auditifs dans les studios de répétition

- développer les séances de moulage de bouchons dans tous les départements franciliens

(partenariat avec des audioprothésistes à envisager ?)

- mettre en place une étude approfondie épidémiologique auprès de musiciens pour actualiser les

ressources existantes

89

ACTIONS DE PREVENTION ET DE

SENSIBILISATION

AUPRES DES PROFESSIONNELS

90

Depuis 10 ans environ, le CRY puis le RIF ont mis en place des actions d’information, de sensibilisation et de

prévention des risques auditifs à destination des professionnels du secteur des musiques actuelles/amplifiées.

Nous utilisons volontairement le terme de « gestion sonore » des musiques amplifiées. Cette expression a l’intérêt

de recouvrir les enjeux multiples et sous-jacents : réussir à maitriser des niveaux sonores afin de préserver l’audition

du public tout en garantissant l’expression de toutes les esthétiques musicales sans distinction. Cette gestion sonore

est pensée collectivement depuis le musicien jusqu’au directeur de la salle de concert en passant par le

sonorisateur, le programmateur musical, le promoteur de l’artiste, etc… Chacun à son niveau doit être informé

des risques et de son implication dans la chaine des responsabilités pour aboutir à une bonne gestion des volumes

sonores.

Depuis 2005, le RIF organise des journées de formation professionnelle en direction des salariés des lieux de

diffusion et de pratique musicale.

Les objectifs de ces formations sont multiples :

• Former les salariés des lieux musicaux sur les dangers des volumes sonores pour l’audition. Les informer sur

la législation en vigueur en matière de protection des salariés et du public.

• Responsabiliser les professionnels du son (sonorisateurs, musiciens, responsables de lieux) sur leur

implication dans la gestion sonore

• Donner aux équipes salariées des lieux musicaux les connaissances et les outils pour informer les musiciens

et les publics de concerts sur les risques auditifs liés aux volumes sonores.

L’objectif est que l’ensemble des salariés et bénévoles des lieux en contact avec le public, de même que les

techniciens, disposent d’un minimum de connaissances sur la gestion sonore et les risques auditifs. Dans ce cadre,

plusieurs journées de formation sont organisées dans les différents départements pourvus de réseaux, en lien avec les

coordinateurs.

Le RIF répond à toutes les sollicitations qu’il reçoit et notamment afin de former des étudiants, des salariés de

discothèques, des chargés de prévention généraliste, des infirmières scolaires, etc. (voir le programme type

d’une journée de formation en annexe).

91

Figure 52 : Formations à la gestion sonore organisées par le RIF depuis 2004 :

19 octobre 2004 1 journée de formation à la gestion sonore en direction des acteurs relayant la campagne Agi-Son au Trabendo à Paris organisée par Agi-Son

14 septembre 2005

1 journée de formation à la gestion sonore en direction des acteurs relayant la campagne Agi-Son à la Pêche Café à Montreuil. Cette journée a été mise en place en partenariat avec Agi-Son. 20 personnes ont participé à cette journée

24 janvier 2006 1 journée de formation mise en place par le Pôle gestion sonore du RIF à la Fontaine, structure musicale de Bry Comte Robert (77). Public : régisseurs techniques, directeur, programmateurs de lieux musicaux de Seine et Marne

11 septembre 2006

1 journée de formation à la gestion sonore en direction des relais de la campagne Agi-Son à Glaz’Art, à Paris

29 novembre 2006 1 journée de formation à la Gestion sonore organisée par le RIF et Rézonne au Plan à Ris-Orangis. Public : techniciens, régisseurs, directeurs, programmateurs de lieux musicaux du département

7 mars 2007 1 journée de formation aux enjeux de la gestion sonore organisée par le RIF dans le cadre de la formation « Economie et gestion de projets musicaux » (DU) mise en place par l’Université de Paris X

7 juin 2007 1 journée de formation aux enjeux de la gestion sonore organisée par le RIF en partenariat avec la DDASS des Yvelines. Public : gérants de discothèque, directeurs de salles de spectacle (20 personnes présentes)

26 octobre 2007

1 journée nationale de formation à une bonne gestion sonore à destination des professionnels de la musique, organisée à l’ANPE des Arts et du Spectacle de Paris. En présence d’un médecin ORL, d’un ingénieur du son et d’une spécialiste de la réglementation, cette journée avait pour objectif de sensibiliser les participants aux enjeux de la gestion sonore dans les lieux musicaux et de les inciter à participer aux actions mises en place par le RIF.

12 mai 2008

formation des médecins et infirmières scolaires de l’Inspection Académique des Yvelines sur la prévention des risques auditifs en milieu scolaire. Cette journée de formation a été organisée en partenariat avec l’IA des Yvelines et la DDASS 78. Le RIF a fait intervenir un médecin ORL (sur la physiopathologie de l’oreille) et le responsable du pôle gestion (pour présenter les actions de prévention imaginables en milieu scolaire)

19 juin 2008

½ journée, formation des régisseurs de studios de Seine-et-Marne à la gestion sonore. Intervenants : Laurent Lecoq et Jean Marie Séné Public : 10 régisseurs de studio travaillant dans les studios de répétition du réseau Pince-Oreilles (réseau des lieux de musiques actuelles de Seine-et-Marne). Objectif : Permettre aux régisseurs de studio de pouvoir transmettre aux musiciens les fondamentaux afin de bien gérer techniquement le volume sonore.

11 septembre 2008 journée de formation à la gestion sonore en direction des acteurs relayant la campagne Agi-Son au centre musical Fleury Goutte d’Or Barbara à Paris

18 décembre 2008

1 journée de formation aux risques auditifs et à la gestion sonore à l’Académie Intermusicale de Paris. Objectif : Former les professeurs d’instruments sur les messages de prévention à transmettre aux élèves pour la plupart jeunes (10-14 ans). Intervenants : Laurent Lecoq et Sylvain Néron (ORL) Public : 20 professeurs de musique.

26 novembre 2009

Journée de formation à la gestion sonore pour les salariés de lieux musicaux franciliens organisé par le RIF en partenariat avec Agi-Son à la Maison des réseaux culturels et artistiques. Durée : 6h Intervenants : Laurent Lecoq, sonorisateur et le docteur Sylvain Néron, ORL

Depuis 2008, le RIF collabore avec la Ville de Paris et plusieurs associations de prévention, dans le cadre du dispositif

intitulé « Fêtez Clairs » : l’objectif est d’intervenir dans la formation d’un grand nombre de responsables

d’établissements de nuit parisiens.

Un travail spécifique de sensibilisation est mené en direction des régisseurs de locaux de répétition, premiers

interlocuteurs des musiciens amateurs au moment de l’acquisition des habitudes et méthodes de jeu en répétition et

en concert.

92

Des entretiens ont été menés auprès de salariés des lieux et des réseaux départementaux pour essayer de

saisir quelles sont les actions menées, quel est leur impact, quelles sont les évolutions observées depuis ces

dernières années et quel est l’investissement et l’implication des professionnels en ce qui concerne la gestion

sonore et les risques auditifs.

I. La formation des professionnels sur la question de la gestion sonore et des risques auditifs

- Tous lieux adhérents aux réseaux départementaux déclarent être sensibilisés à cette question : « c’est

devenu une institution (…) tous les adhérents savent, ce sujet là est rentré dans les mœurs contrairement au

départ où les gens étaient super réfractaires, ils ne comprenaient pas cette démarche là, on écoute de la

musique c’est pas pour se boucher les oreilles ».

- Cependant, il semble que tous les salariés des lieux ne connaissent pas l’existence des formations

proposées par le RIF alors que certains seraient intéressés. Ce qui est sûr c’est que tous les salariés n’y ont

pas assisté. En pratique, le chargé de mission du RIF s’appuie sur les réseaux départementaux pour

organiser ces temps de formation, il est donc dépendant de leur calendrier.

- Certains réseaux départementaux ont l’impression que les « adhérents se contentent un peu quand même du

minimum, ils ne vont pas s’approprier l’information et se former ». D’autres l’expliquent par des facteurs

historiques : l’investissement historique du lieu et plus particulièrement du réseau départemental dans ces

problématiques de gestion sonore et de risques auditifs : « on baigne dedans ». Enfin, certains déclarent ne

pas « avoir besoin d’être experts non plus » sur ces questions-là.

- Il apparaît également que les lieux ou les réseaux départementaux n’aient pas le réflexe de proposer

ces formations à leurs salariés, alors que certains salariés affirment ne pas maîtriser le sujet, ne pas être

assez informés et ne pas connaître le cadre légal exact.

II. La protection des professionnels

Dans tous les lieux adhérents aux réseaux départementaux interrogés pour cette étude, les salariés sont

équipés de bouchons le plus souvent moulés sur mesure. Parfois, des séances de dépistage auditif sont

organisées pour les salariés des lieux.

Plusieurs remarques sur les conditions de travail et les risques professionnels ont été émises :

93

- il semble nécessaire que la médecine du travail reconnaisse les risques auditifs comme des risques

professionnels

- il faut tenir compte des conditions de travail qui peuvent augmenter le risque de traumatismes sonores

(fatigue, stress qui peuvent être liés à l’accumulation des heures de travail, aux durées des temps de pause, etc.)

III. L’implication et l’investissement des professionnels

Le décret du 15 décembre 1998 a eu une influence, de fait. « Maintenant tu trouveras très peu de gens qui ne sont

pas sensibilisés aux risques (…) dans le milieu, les gens le savent (…) c’est globalement rentré dans les mœurs ».

Dans les petites salles, il peut être difficile de gérer cette problématique du son pour des raisons acoustiques.

Plusieurs points importants sont ressortis des entretiens :

- la gestion sonore n’est pas forcement une question prioritaire dans ce secteur : « Au bout d’un moment

tu ne peux pas nier les choses, tu ne peux pas tourner le dos en continuant à avoir le même fonctionnement,

là c’est de l’irresponsabilité », « On attendait aussi un peu que quelque chose se passe, on attendait qu’on

nous mette des outils dans les mains ». « Il faut nous mâcher le travail, nous prendre un peu par la main ». Il

semble que dans certains lieux personne n’ait le temps de s’occuper de ce genre de choses.

- même si l’information a bien circulé dans les réseaux et les lieux, certains pensent qu’ils ne sont peut-être

pas assez sollicités « nous, on est comme des enfants, faut dire trois fois les choses pour retenir » ;

- il existe certains problèmes de communication entre les réseaux et les adhérents (dans un cas, certains

ne sont pas au courant qu’il y a des audiomètres en prêt, le réseau est conscient qu’il va être important de

communiquer là-dessus) ; dans un autre cas au contraire, le réseau fait relais de communication pour que les

structures qui n’ont pas forcément les moyens de financer le moulage de bouchons pour leurs salariés et

bénévoles puissent au moins acheter des bouchons de type pianissimos S20, beaucoup moins chers ;

- il existe un consensus sur le fait que c’est un de leurs rôles en tant que professionnel de s’occuper de ce type

de problématiques, cependant, le manque de temps et de moyens humains semble limiter

l’investissement possible (« On estime que ce n’est pas la priorité, on a toujours des trucs plus urgents à

faire») ;

- dans le cas de certains lieux, les personnes travaillant directement avec les groupes expliquent qu’elles

n’interviennent pas forcément dans les studios quand le son est trop fort car elles ne sont pas toujours bien

comprises par les musiciens : « ce serait bien qu’on ait plus de réflexes au quotidien »

94

IV. La formation des régisseurs de studios :

Le métier de régisseur de studio est un métier nouveau qui recouvre de multiples compétences. Il est au sein d’une

structure musicale le salarié qui a les rapports les plus directs et réguliers avec les musiciens qui viennent répéter.

C’est lui qui accueille et installe le groupe en studio. Il a parfois la mission de régler la sonorisation du groupe avant de

les laisser répéter. A ce titre, le régisseur de studio de répétition se trouve en position stratégique pour éduquer et

sensibiliser les musiciens quant à leur façon de maitriser leurs volumes. Suite aux multiples formations que le RIF a pu

mettre en place, il est remonté la nécessité pour les régisseurs de studios d’être formés sur la façon d’intervenir auprès

des musiciens.

Entrer dans le studio et contraindre le groupe à jouer moins fort n’est pas efficace. Il est nécessaire d’accompagner

le groupe dans sa recherche de cohérence sonore et que le groupe retrouve dans ces interventions un

bénéfice pour son jeu collectif. Les régisseurs de studio doivent être capables d’apprendre aux musiciens à régler

leurs amplis, à bien les positionner dans l’espace, à s’écouter et se régler sur l’instrument acoustique le plus sonore.

Ces compétences acquises seront bénéfiques pour les musiciens individuellement et pour le groupe collectivement.

L’ensemble de ces éléments techniques participent d’une bonne gestion sonore et doivent être maitrisés par les

régisseurs de studios pour être transmis aux musiciens.

Depuis 2009, le RIF met en place des séances de formation courtes (1 journée) pour les régisseurs de studios de

répétition essentiellement en Seine et Marne. Laurent Lecoq, sonorisateur et formateur pour le RIF assure ces

interventions. L’objectif du RIF est aujourd’hui de développer ces actions sur les autres départements et d’imaginer

des modules de formation plus longs qui permettraient d’envisager plus globalement les compétences techniques et

pédagogiques inhérentes au métier de régisseur de studio. En annexe, le plan succinct des interventions en répétition

de Laurent Lecoq.

V. Le Pôle gestion sonore et son rôle de veille juridique et informative

Le Pôle gestion sonore du RIF remplit une mission de veille juridique et informative en accompagnant les adhérents

des réseaux du RIF et toute autre structure demandeuse d’information sur le cadre légal autour de l’activité musicale

(décret « lieux musicaux » du 15.12.1998, droit du travail en matière de protection des salariés, législation autour du

bruit de voisinage…). Cette mission de veille consiste aussi à tenir informés les adhérents du RIF sur les normes des

matériels de mesures de volumes sonores, sur la qualité des protections auditives nouvelles qui arrivent sur le marché,

sur les cabinets acoustiques compétents, sur les évolutions réglementaires etc… Il s’agit aussi dans le cadre de cette

mission, de mener avec les responsables de lieux une réflexion sur la manière de respecter les différentes

réglementations tout en ménageant une activité qui soit artistiquement et économiquement viable.

La mission de veille juridique amène le RIF à participer à différents travaux régionaux ou nationaux autour de

la réglementation et de la prévention avec notamment une participation active au sein du Pôle Compétence

95

Bruit des Yvelines, du comité scientifique d’Agi-Son, de l’Observatoire des lieux de vie et de diffusion

musicale de Paris, ou encore du groupement de préventionnistes en milieu festif qu’est Fêtez Clairs.

Les personnes rencontrées ont été interrogées sur leur vision du Pôle gestion sonore du RIF :

- il existe une confusion entre les rôles des réseaux départementaux, du RIF et d’Agi-Son.

- certains se sont demandés pourquoi le RIF portait ce type de projets car ils se représentent le rôle du

RIF avant tout comme politique. Certains sont aussi contre le fait que le RIF soit producteur du spectacle

Peace & Lobe (nécessité d’acquérir une licence d’entrepreneur, recrutement d’un salarié permanent car

activité importante). Ils sont par ailleurs conscients qu’il est important que le Pôle existe et que ses actions

perdurent, notamment parce que Peace & Lobe est un projet important car transversal, avec un écho direct

auprès du RIF, des réseaux départementaux et des lieux. Les actions du Pôle gestion sonore et la

campagne Agi-Son (avec le dispositif Itinérances) sont considérées comme les actions les plus

lisibles du RIF. Certains adhérents ne connaissent le RIF que par le dispositif Peace & Lobe.

- le responsable du Pôle gestion sonore est considéré comme la personne référente en Île-de-France sur les

questions de gestion sonore et de risques auditifs (« il est très disponible, il passe du temps à expliquer

les choses ; c’est très rassurant parce qu’on ne maîtrise pas forcément ces questions là ; Il est important que

le RIF le fasse car les réseaux n’ont pas le temps d’aller chercher les informations ») ; le réseau est considéré

comme le premier relais d’information puisque le RIF apporte du crédit aux actions menées concernant la

gestion sonore et les risques auditifs ; cependant, certains ont l’impression que le pôle reste marginal dans

les discussions au sein du RIF et des réseaux départementaux : ils n’en parlent pas souvent dans les

conseils d’administration ou les assemblées générales.

- il est important de préserver les missions du Pôle gestion sonore et « d’avoir un espace ressource, un

espace de productions pédagogiques sur le plan régional sur ces questions liées à la musique ». Il est

nécessaire de réfléchir à de nouvelles perspectives. Il faut généraliser l’éducation au sonore, notamment

par le développement d’actions concernant l’usage du baladeur MP3 par exemple.

- certains déclarent que ce sont les réseaux qui se doivent de faire un travail continu de sensibilisation et

d’information (magazines, sites internet, créations de points info, etc.). Cependant, il semble qu’ils n’aient

pas le temps d’organiser des actions ponctuelles. La sensibilisation est quelque chose d’important mais

certains imagineraient peut-être un temps fort à chaque début de saison avec le lancement de la campagne

Agi-Son, des séances de dépistage auditif et de moulage de bouchons protecteurs, des formations, etc. que

ce soit à destination des structures adhérentes ou non adhérentes aux réseaux. Certains attendent que le

RIF impulse la mise en place de ce genre d’actions : « les réseaux ne sont pas dotés des mêmes moyens

96

humains, il existe des priorités d’action et la question de la gestion sonore n’en est pas une, d’autant plus que

le RIF est doté d’un salarié chargé de mettre en place ce type d’actions». De plus, d’autres soulèvent la

nécessité de rééquilibrer le niveau d’information au sein des réseaux : « il serait intéressant d’imaginer

une fois par an une demi-journée obligatoire pour refaire le point sur la gestion sonore ». Cette remarque est

d’autant plus intéressante qu’il existe un réel turn over dans les équipes salariées et bénévoles dans les lieux

musicaux qui sont en contact avec les publics et les musiciens amateurs. Il est donc nécessaire qu’une

transmission de l’information soit effectuée aux nouveaux acteurs.

- les risques auditifs sont considérés comme une porte d’entrée « géniale », « ça rassure quel que soit le

type de structure, mêmes les petites associations y voient un intérêt direct ».

Aucune personne interrogée n’a mentionné spécifiquement le rôle de veille juridique ou d’appui technique du RIF,

d’abord perçu par les réseaux et leurs adhérents comme un acteur de prévention, en direction des spectateurs et des

musiciens notamment.

VI. Généralisation de la sensibilisation

- Il demeure toujours une interrogation en ce qui concerne la sensibilisation des lieux non adhérents, par

exemple les nombreux bars dans lesquels se produisent de nombreux artistes : « on ne les aide pas à se

mettre aux normes, à créer un confort d’accueil et d’écoute, sont-ils conscients de toutes ces questions

émergeant depuis plus de dix ans ? ». Certains ont parfois l’impression que les techniciens, les artistes et

autres professionnels hors réseaux ne sont pas bien informés : « dans la plupart des salles parisiennes, il n’y

a aucuns bouchons mis à disposition du public, il y a beaucoup de concerts et très peu de lieux sensibilisés et

équipés des outils de campagne Agi-Son : qui va payer l’achat et la mise à disposition des bouchons ? ».

Cette remarque doit être nuancée du fait de la forte participation des lieux musicaux parisiens à la campagne Agi-Son

de l’automne 2009. En effet, plus de 50 lieux parisiens ont été contactés et ont reçu les outils de la campagne Agi-Son

cette année. De plus, la mise à disposition de bouchons pour le public devient de plus en plus fréquente dans les lieux

parisiens. Les précédentes campagnes Agi-Son ont habitué le public à trouver des protections à l’entrée des concerts.

Beaucoup de gérants de ces établissements prennent désormais l’initiative d’acheter eux-mêmes ces protections pour

répondre à la demande du public.

- Il est important de former les acteurs qui sont sur le terrain et de réfléchir sur les dangers du MP3 : il

faut créer de nouveaux outils, et les transmettre à des personnes ressources dans chaque lieu pour « mailler

le terrain ».

97

- Il existe un décalage entre le niveau d’information et de sensibilisation des publics des lieux et celui

des autres personnes : « ceux qui ne fréquentent pas tous ces lieux où la question des risques auditifs est

abordée, ne se rendent pas forcément compte des dangers, notamment les personnes qui vont fréquenter

des soirées, aller en discothèque, etc. »

Là encore, nous constatons un déficit d’information des réseaux qui composent le RIF sur les actions du Pôle gestion

sonore. En effet, le RIF participe activement à différents groupements de préventionnistes qui agissent en milieu festif.

Le RIF collabore notamment avec Fêtez Clairs pour former des bénévoles tenant des stands de prévention dans les

discothèques et les clubs parisiens.

En 2003, le RIF et Technopol, (association pour la promotion des musiques électro et organisateur de la

Technoparade) s’associaient pour mettre en place une première formation à la gestion sonore en direction des

organisateurs de soirée techno.

En 2007, RIF a rédigé un article pour une bonne gestion des volumes sonores qui a été rajouté à la charte de bonne

conduite que les artistes de la technoparade s’engageaient à respecter (Cf. en annexe, Clause relative à la gestion

sonore au sein de la technoparade 2007). Le RIF a aussi permis la mise en place du partenariat entre Technopol et

Bruitparif qui a abouti à un dispositif global de mesure des volumes sur la parade et de prévention des risques auditifs

(distribution de bouchons et de tracts informatifs)24. Enfin, le RIF est associé à Paris Jeunes Santé sur la mise en place d’outils de prévention dans les centres d’animation

jeunes à Paris.

24 Le rapport des actions de Bruitparif et de ces partenaires en 2009 est disponible sur le site : www.bruitparif.fr/cms/fileadmin/bruitparif/publications/Rapport_Technoparade_2009.pdf

98

CONCLUSIONS

L’information a globalement bien circulé au niveau des lieux adhérents aux réseaux et certains notent une

évolution dans leurs comportements (ex : intervention des salariés auprès des musiciens lorsque le volume sonore

est trop élevé).

Cependant,

Certains salariés ont exprimé l’envie d’avoir accès à plus d’informations par le biais de formations (mise à

disposition d’outils, mises à jour des connaissances sur le sujet) et ce, régulièrement : « piqûre de rappel » annuelle

par exemple, création d’espaces d’échanges et de réajustement des connaissances autour de la problématique de la

gestion sonore.

Il semble important de rendre systématique ce type d’actualisation des connaissances, de mettre ces

questions au cœur de l’activité des lieux et des réseaux, de leur fournir des connaissances plus solides, plus

fiables, pour qu’ils soient capables d’informer les musiciens, d’être des personnes ressources (sans pour

autant devenir des professionnels des risques auditifs).

Mais aussi,

Les réseaux ne communiquent pas forcément auprès des adhérents sur la question des formations des

professionnels : c’est un axe à développer, car il s’agit de l’un des rôles des réseaux d’être relais des

différentes actions menées par le RIF.

Pistes à suivre :

- Formation de personnes référentes/ressources au sein de chaque lieu (formations spécifiques selon les

besoins : actualisation des connaissances, travail sur le discours à tenir, le positionnement pédagogique, etc.)

- Développement des formations à destination des régisseurs des studios de répétition

Pour finir,

Les équipes des salles des réseaux départementaux semblent avoir bien intégré les problématiques liées à la

gestion sonore et aux risques auditifs mais qu’en est-il des salles non adhérentes ? (exemple : nombre de lieux

parisiens où des bouchons protecteurs ne sont pas mis à disposition).

99

CONCLUSION GENERALE

100

Ce rapport doit être considéré comme un bilan des différentes actions menées depuis environ dix ans par les

réseaux de musiques actuelles en Île-de-France et non comme une évaluation à proprement parler.

En effet, le bilan dressé dans ce rapport a été effectué par le recueil de données déclaratives : questionnaires auto-

administrés (mesures de satisfaction et d’intentions comportementales uniquement) et entretiens.

Un grand nombre de personnes n’ont pas pu être interrogées, faute de temps : certains points de vue sont donc

absents du présent rapport, qui, pour les actions autres que Peace & Lobe notamment, restitue essentiellement la

vision des coordinateurs des réseaux départementaux et de leurs adhérents. Un premier élément qui ressort de ce

travail est donc leur vision souvent partielle et erronée des actions mises en œuvre dans le cadre du Pôle gestion

sonore du RIF et de la multiplicité des interventions et des partenaires.

Ces données nous fournissent des informations non négligeables et utilisables pour la remise en question et

l’ajustement des différents outils de sensibilisation et de prévention des risques auditifs utilisés.

Cependant, elles ne nous permettent pas d’évaluer concrètement l’impact des ces actions sur les pratiques des

populations ciblées.

Ce que nous pouvons retenir :

- en ce qui concerne le spectacle Peace & Lobe, les taux de satisfaction et d’intention de modification

comportementale sont plus élevés que dans d’autres programmes de prévention des risques auditifs

(par exemple, dans le rapport de BruitParif intitulé « Rapport de synthèse de la campagne de mesure et de

sensibilisation au bruit au sein des lycées d’Ile-de-France » datant du 30 novembre 2009, il est indiqué qu’à

l’issue de cette campagne, 48% des lycéens pensent modifier leurs habitudes à l’égard de

l’environnement sonore alors qu’après avoir assisté au spectacle Peace & Lobe, 73,4% des élèves

interrogés pensent que le spectacle va peut-être ou sûrement influencer leur façon d’écouter de la

musique)25.

- il va être nécessaire de mettre en place des protocoles de suivi et d’évaluation continus pour toutes

les actions de sensibilisation et de prévention des risques auditifs, et ce, quel que soit le public visé (par

exemple, créer un suivi des équipes pédagogiques et des équipes des lieux accueillant le spectacle pour

25 Le questionnaire BruitParif a été rempli par les élèves plusieurs mois après l’intervention de sensibilisation dans les classes et souvent avant la réalisation du spectacle Peace & Lobe. Le questionnaire Peace & Lobe, pour sa part est renseigné par les élèves dans les 15 jours qui suivent le spectacle. Cet écart dans le temps dans le remplissage des questionnaires pourrait expliquer les différences de résultat dans les volontés de changements comportementaux.

101

observer continuellement le déroulement du dispositif, modifier le questionnaire à destination des élèves

ayant assisté au spectacle, mettre en place des évaluations d’impact, etc.).

- il va être intéressant de réfléchir à la création et la mise en place de nouveaux outils pédagogiques

que ce soit à destination des scolaires, des publics, des musiciens et des professionnels : pour les

publics, développer la distribution et le suivi de la distribution des outils Agi-Son (sortir des réseaux,

systématiser la présence des outils de la campagne dans tous les lieux de diffusion), pour les musiciens, faire

une étude épidémiologique, développer des actions pédagogiques à leur encontre (éducation au sonore,

systématisation du dépistage auditif dans les studios de répétition) et pour les professionnels, sortir des

réseaux et relancer une sensibilisation générale des professionnels des musiques actuelles.

Pour conclure, toute action doit perdurer, il est important de travailler sur le long terme et de ne pas se limiter

à des actions ponctuelles pour que les informations soient bien intégrées et pour obtenir une modification des

comportements et pratiques.

102

BIBLIOGRAPHIE

M. Auffret, J.-F. Buche, P. Cureau & M. Touché (1998) « Prévention des traumatismes sonores des

musiques électro-amplifiées » (CNRS. Ministère de l’Environnement)

BruitParif « Rapport de synthèse de la campagne de mesure et de sensibilisation au bruit au sein des lycées

d’ïle-de-France », 30 novembre 2009

M. Touché (1994) « Connaissance de l’environnement sonore urbain. L’exemple des lieux de répétition.

Faiseurs de bruits ? Faiseurs de sons ? Question de point de vue. » (CNRS. Ministère de l’Environnement)

Y. Verot (2001) « Gestion sonore et musiques amplifiées » (ENSATT)

Définition des contenus de formations et d’informations portant sur la gestion des hauts niveaux sonores et

les risques auditifs, Le Confort Moderne, juillet 2000

Documents internes RIF

103

ANNEXES

• Grilles d’entretiens

• Questionnaire à destination des élèves ayant assisté au spectacle Peace & Lobe

• Questionnaire à destination des musiciens participant aux séances de dépistage auditif

• Statistiques de l’origine des demandes et financements du spectacle Peace &

Lobe en 2007, 2008 et 2009

• Programme type de formation « Les risques auditifs liés aux musiques amplifiées »

• Programme de la formation « Gestion sonore en répétition »

• Bilan des campagnes de dépistage auditif dans les studios de répétition des

Yvelines entre 2001 et 2003

• Clause relative à la gestion sonore au sein de la technoparade 2007

• Première affiche de sensibilisation aux risques auditifs utilisée par les lieux musicaux franciliens dès 2001

• Affiche de la campagne Agi-Son 2009-10

104

GRILLE D’ENTRETIEN ELEVES SEXE : AGE :

QUESTIONS COMMENTAIRES SPECTACLE

Connaissais-tu le thème du spectacle avant d’y assister ? Si, oui comment en as-tu entendu parler ? Avez-vous été préparés avant le spectacle ? Si oui, par qui ? Comment ? (quel type de travail)

Qu’as-tu pensé du spectacle ? Qu’as-tu pensé des musiciens ? Qu’as-tu pensé des différentes parties du spectacle ? - partie musicale ? (histoire des courants musicaux et des technologies) - partie théorique ? (vidéos professeur André et balance sonore/physiologie de l’oreille)

105

- partie prévention ? Penses-tu que les messages transmis étaient clairs ? Qu’as-tu retenu du spectacle ? Suite au spectacle, as-tu modifié certains comportements ? Comment ? As-tu eu l’occasion de parler du spectacle et des problèmes auditifs en général avec d’autres personnes ?

PRATIQUES MUSICALES Quand écoutes-tu de la musique ? Comment écoutes-tu de la musique ? Combien de temps écoutes-tu de la musique ? Quel type de musique écoutes-tu ?

COMPILATION PEACE AND LOBE VOL.3 As-tu écouté le CD? Qu’en penses-tu ?

106

As-tu apprécié les titres proposés ? As-tu retenu des titres en particulier ? As-tu cherché des informations sur les artistes présents sur la compilation ? (par le biais d’internet par exemple) As-tu été intéressé par les groupes dans lesquels jouent les musiciens de Peace & Lobe ? Penses-tu que les différents styles musicaux sont bien représentés sur la compilation ? Est-ce que pour toi il manque des styles musicaux ? Lesquels ? As-tu lu le livret ? Penses-tu que la compilation et le livret à l’intérieur sont des moyens efficaces pour transmettre des messages de prévention ? As-tu des propositions à faire ? As-tu des idées ?

107

GRILLE D’ENTRETIEN LIEUX INTERVIEWE : STRUCTURE : POSTE :

QUESTIONS COMMENTAIRES GESTION SONORE DEPUIS LE DECRET (toute personne dans les lieux)

Le décret de 1998 « lieux musicaux » a-t-il eu une influence sur l’exploitation du lieu ? Est-ce que des changements ont été opérés ? Si oui, lesquels ? Avez-vous adapté votre manière de travailler ? Si oui, comment ? Est-ce que des activités ont été mises en place suite au décret ? Mettez-vous en place des campagnes de dépistage auditif ? Si oui, qui au sein de votre structure en a eu l’initiative ? (régisseurs, techniciens, chargé d’action culturelle, etc.) Proposez-vous des bouchons en mousse ? Si oui, les achetez-vous, les distribuez-vous, les vendez-vous ? Avez-vous demandé le matériel de la campagne Agi-Son? (brochures et affiches Hein, fournies gratuitement)

108

Pour les « employeurs » : Comment envisagez-vous la question de la gestion sonore ? Comment envisagez-vous l’exposition des salariés aux forts volumes sonores ? Connaissez-vous le cadre légal/droit du travail et son application possible? (faire tourner les équipes, les ingénieurs du son à chaque groupe, temps de repos, pauses en dehors du lieu, plannings, port d’un Equipement de Protection Individuelle : bouchons adaptés/ employés peuvent se retourner contre leur employeur…) Qui a participé aux formations du RIF ? Pourquoi ces personnes ?

109

Pourquoi pas vous ?

LE RESEAU DEPARTEMENTAL (pour les lieux adhérents) Quel est pour vous le rôle du réseau départemental ?

LE RIF (pour les lieux adhérents) Comment percevez-vous le rôle du pôle gestion sonore ? Comment percevez-vous le rôle d’accompagnement et de veille juridique tenu par le RIF sur ce sujet ?

LES FORMATIONS DU RIF (pour les participants) Pourquoi avez-vous participé à ces formations ? Qu’avez-vous retenu de ces formations ? Quelle était votre demande ?

110

Etes-vous satisfait de ces formations ? Ont-elles répondu à votre demande ? Si non, quels sont vos besoins ? Qu’avez-vous pensé des formateurs ? Vous sentez-vous impliqué par rapport à cet enjeu de la gestion sonore ? Voudriez-vous participer à ce genre de formations plus régulièrement ?

Après la formation, en avez-vous discuté avec vos collègues ? Faîtes-vous passer des audioscans aux musiciens qui répètent dans les studios ? Intervenez-vous lorsque vous considérez que le volume sonore est trop élevé ?

SEANCES DE DEPISTAGE / AUDIOSCANS (pour les lieux qui en organisent) Qui vous a fourni l’audiomètre ?

111

Pour quelle durée ? Comment avez-vous pris connaissance du fonctionnement de l’audiomètre ? (par le RIF ? par le réseau départemental ? par un collègue ?) Comment se déroule les séances de dépistage ? Les musiciens passent-ils avant ou après leur répétition ? Dans quel lieu se déroulent les mesures ? (insonorisé ?) Après la mesure, comment sensibilisez-vous les musiciens ? Pensez-vous être assez informé ? (sur le sujet, sur le fonctionnement de l’audiomètre, sur le protocole à respecter)

PEACE & LOBE (pour les lieux qui font Peace & Lobe) Pourquoi participez-vous à la mise en place du dispositif Peace & Lobe ? Comment vous y êtes-vous investis ?

112

Est-ce que le travail mené sur Peace & Lobe apporte d’autres types de partenariats avec les établissements scolaires ? Est-ce que d’autres actions sont menées sur le thème de la gestion sonore ? - séances de dépistage (audioscans) ? - journées de formation ? - journées de sensibilisation ? - séances de moulage ? Qui, au sein de votre structure, travaille précisément sur cette thématique ? Comment se déroule le partenariat avec le RIF sur Peace & Lobe ? Etes-vous satisfait de ce partenariat ? Si non, quelles difficultés identifiez-vous ? Que proposez-vous pour améliorer ce partenariat ?

113

GRILLE D’ENTRETIEN EQUIPES PEDAGOGIQUES COLLEGES ET LYCEES PROFESSEUR : INFIRMIERE :

QUESTIONS COMMENTAIRES MISE EN PLACE DU DISPOSITIF

Comment vous êtes-vous retrouvé accompagnateur sur le spectacle Peace & Lobe ? Avez-vous préparé le spectacle ? Si oui, comment ? Pourquoi vous êtes-vous investi dans ce dispositif ? Comment vous y investissez-vous ? Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en place du dispositif au sein de votre établissement ? Lesquelles ? Le chef d’établissement prend il part à la mise en place de Peace & Lobe ? Encourage-t-il la participation au dispositif ?

LE SPECTACLE Que pensez-vous du spectacle ?

114

Que pensez-vous du livret pédagogique accompagnant la compilation ? Avez-vous eu des retours des élèves ? Lesquels ? Quels commentaires, quelles propositions avez-vous à faire sur le dispositif Peace & Lobe ?

LE QUESTIONNAIRE Avez-vous fait remplir les questionnaires aux élèves ? Les avez-vous renvoyés au RIF ? Si oui, quand ? Le jour même ? Plusieurs semaines après ? Si non, pourquoi ?

PARTENARIAT AVEC LE RIF Avez-vous rencontré des difficultés en ce qui concerne le partenariat avec le RIF ? Quelles propositions avez-vous à faire pour améliorer ce partenariat ?

115

GRILLE D’ENTRETIEN RESEAUX INTERLOCUTEUR/TRICE :

QUESTIONS COMMENTAIRES GESTION SONORE

Pensez-vous être bien informés sur la question de la gestion sonore ? Comment les informations sont-elles transmises à vos adhérents ? (en ce qui concerne la gestion sonore : journées de formations, dépistage, sensibilisation, etc)

LE RIF Comment percevez-vous le rôle du pôle gestion sonore du RIF ? Comment percevez-vous le rôle d’accompagnement et de veille juridique que tient le RIF ?

PEACE & LOBE Quelle place a le réseau dans le dispositif Peace & Lobe ?

116

Pourquoi vous y investissez-vous ? Quels sont les objectifs du réseau ? Comment vous y investissez-vous ? Quels retours a le réseau du dispositif ? Quelles limites voyez-vous dans le dispositif ?

117

Nom :……………………………………………………………… Prénom :…………………………………………………..

Adresse :……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

Groupe :………………………………………………………………… N°tél :………………………………………………………………………………………

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

N° : Lieu de répétition :

Instrument pratiqué : Style de musique :

Nombre d’heures de répétition par mois :

Nombre de concerts par mois en tant que musicien :

en tant que spectateur :

Temps d’écoute hebdomadaire du walkman :

Autres expositions au bruit (ex au travail) :

Antécédents ORL (otites, etc) :

Avez-vous déjà ressenti des sifflements, des bourdonnements dans les oreilles ?

Avez-vous déjà testé votre audition ?

Vous protégez-vous en répétition ?

sur scène ?

dans les concerts où vous êtes spectateurs ?

dans d’autres occasions ?

Avec quel type de bouchons ? Depuis quand ?

Pensez-vous être suffisamment informés sur les risques auditifs ?

Pensez-vous que la connaissance de votre audiogramme va vous conduire à modifier vos pratiques (concerts, répétition, etc.) ?

118

119

120

Orig ine des demandes de s pec tac le

en 2007villes

10%

s alles de

s pectac le

69%

partenaires du

pôle G S

11%

c ollèges et

lycées

10%

Orig ine des demandes de s pec tac le

en 2008

s alles de

s pec tac le

59%

partenaires du

pôle G S

24%

c ollèges et

lycées

17%

Orig ine des demandes de s pec tac le

en 2009

s alles de

s pec tac le

44%

ville

11%

partenaires du

pôle G S

27%

collèges et

lyc ées

18%

121

financ eurs des s pec tac les en 2007villes

16%

s alles de

s pec tac le

41%

partenaires du

pôle G S

31%

c ollèges et

lycées

12%

financ eurs des s pec tac les en 2008

s alles de

s pec tac le

50%

partenaires du

pôle G S

36%

c ollèges et

lyc ées

10%

villes

4%

financ eurs des s pec tac les en 2009

ville

13%

s alles de

s pectac le

35%

partenaires du

pôle G S

39%

c ollèges et

lycées

13%

122

FORMATION « LES RISQUES AUDITIFS LIES AUX MUSIQUES AMPLIFIEES » Objectifs de la formation : • Comprendre le fonctionnement d’une oreille, expliquer les modes et les conditions des traumatismes potentiels liés aux forts volumes sonores, conseiller sur les conduites et les traitements médicaux à suivre. • Apporter des éléments de connaissance sur les relations entre les évolutions artistiques, techniques des expressions musicales et les risques auditifs, initier à la physique du son, spécifiquement dans un contexte musical. • Prendre conscience du volume des instruments, et plus spécifiquement en matière de musiques amplifiées.

• Obtenir des éléments de gestion de son exposition aux doses de bruit, les prévenir et s’en protéger. • Connaître le cadre réglementaire applicable en matière de gestion sonore et ses perspectives d'évolution.

Programme de la journée : • 10h – Accueil

10h30/12h00 – Anatomie, physiologie et pathologie. Intervenant : Dr Sylvain Néron, médecin ORL.

• Présentation de l’ouie (comme sens primordial aujourd’hui) • Présentation de l’oreille, la physiologie de l’oreille (les 3 parties de l’oreille) • Le fonctionnement de l’oreille (comment un son est transmis au cerveau • Les autres fonctions de l’oreille (rapidement) : l’équilibre • Les pathologies de l’oreille :

- acouphènes, - surdités (de transmission et de perception), surdité sélective en fonction des

cellules - ciliées touchées. Illutation par la présentation d’audiogrammes de personnes

malentendantes, - hyperacousie, - TSA, traumatismes réversibles/irréversibles, traumatismes progressifs, - le couplage hyperacousie/surdité et acouphène/hyperacousie.

• Notion de dose de son tolérable par l’oreille (tableau des doses de bruit)

A la fin de la journée, nous avons prévu un temps de formation et d’information sur l’utilisation des audiomètres que nous avons à notre disposition. En effet, nous avons 3 audiomètres que nous mettons à disposition des responsables des studios de répétition du RIF. L’objectif est de tester l’audition des musiciens, leur expliquer les risques, les protections existantes et les inciter à faire contrôler régulièrement leur audition. Les régisseurs de studios qui seront amenés à faire passer ses testes doivent donc être informés sur 2 choses :

• Le fonctionnement de la machine (c’est très simple, car le teste est automatisé, je me chargerai de cette partie)

• La lecture de l’audiogramme. Notre objectif est de permettre aux régisseurs de donner un premier avis sur l’état de l’audition des musiciens. Les audiogrammes seront ensuite lus par un ORL, mais il s’agit simplement de permettre aux musiciens de repartir avec un premier avis.

123

12h00/13h00 – Réglementations de santé publiques et environnement ales applicables en matière de diffusion de musiques amplifiées, enjeux et perspectives d'évolu tions.

Intervenant : Jean-Marie Séné, responsable du pôle gestion sonore du RIF.

• Le corpus législatif autour de la gestion sonore avant le décret du 15 décembre 1998 :

La loi dit "Royal" de 1992 Le décret de 1995 sur le tapage Les pouvoirs de police

La responsabilité civile La responsabilité pénale

• Le décret de 1998 : lecture simplifiée • • Les évolutions envisagées du décret

14h30/16h00 – Evolution technique, évolution artistique, évolution sonore, volume sonore, doses de bruit, prévention, protection.

Intervenant : Laurent Lecoq, régisseur/sonorisateur.

1. Historique des systèmes de diffusion (relation entre innovation instrumentale, création musicale et évolution des volumes sonores)

2. Rappels de physique du son : Fréquence (en Hz) (spectre de l’oreille Timbres Volume (dB) : les 3 lois : -propagation (pertes des 6 dB quand on double la distance à la source en plein air) -On double le volume en ajoutant 3 dB (1 source (50dB) + 1 source (50 dB) = 53dB) -La sensation du "2 fois + fort" = en réalité + 10dB + le dB (A) pondération en fonction de la sensibilité de l’oreille avec le graphe.

3. Le principe de dose de son : Donner des exemples de valeurs (écoutes à différents niveaux), doses hebdomadaires

4. Les moyens de protections :

- Ne vous collez pas aux enceintes. - Respectez des temps de pause en vous isolant du son.

(10min toutes les 45min ou 30 toutes les 2h minimisent les risques). - Soyez attentifs aux bourdonnements, sifflements, sensations d’oreille cotonneuse.

Ces symptômes sont le signe qu’il est temps de soulager vos oreilles en quittant l’endroit de l’exposition sonore ou en utilisant des protections auditives (bouchons) si vous ne voulez pas sortir du son.

- Tenez compte de votre état de fatigue : la fatigue fragilise vos oreilles. L’alcool, les drogues, les médicaments … vous rendent moins vigilants.

- Contrôlez le volume de votre baladeur, de votre chaîne Hi Fi etc. En diminuant le volume, vous pourrez écouter plus longtemps en réduisant le risque.

- Utilisez des protections auditives : bouchons jetables en mousse, bouchons en plastique, bouchons en silicone (présentation des différents bouchons)

16h00/16h30 – Discussion : Etude des différents points de vue (lie ux, musiciens, techniciens, public), et solutions proposées.

Intervenant : Laurent Lecoq et Jean-Marie Séné. Face aux musiciens, que dire, comment le dire. Partage des expériences.

124

16h30/17h00 – Tester son audition avec l’Audioscan : Fonctionneme nt et méthode. Intervenant : Dr Sylvain Néron et Jean-Marie Séné.

• Fonctionnement de la machine pour les structures qui vont l’avoir en dépôt • Explication du principe de la campagne de dépistage (conservation des résultats, appel à un ORL

pour la lecture des résultats, questionnaire à faire passer…) • Méthode de lecture pour donner un premier avis sur l’état de l’audition de la personne testée.

125

GESTION SONORE EN REPETITION

Descriptif de la formation proposée par Laurent Lecoq

• PRESENTATION Explication de l’intervention et de ses objectifs aux musiciens de manière à ce qu’ils comprennent

l’intérêt de cette formation : pour leur pratique et leur santé.

Objectifs à rappeler :

- Transmettre aux musiciens les outils nécessaires à la maîtrise de la gestion et de la cohérence

sonore de leur groupe.

- Sensibiliser les musiciens aux risques auditifs : risques à connaître et comportements à

adapter.

- Former les régisseurs de studio de manière à ce qu’ils puissent répondre au mieux aux besoins

des groupes.

• Première partie : LA BALANCE EN REPETITION Le groupe s’installe comme à son habitude (placements et réglages).

Réglage des instruments les uns après les autres et, les uns avec les autres. (comme une balance

de concert). Au cours de cette partie, des notions techniques seront expliquées : Les niveaux

sonore, les fréquences, le timbre, l’effet de masque, réglage d’une voie à la sono…

BALANCE DU GROUPE

La Batterie

Le dB : notion de pression acoustique (le dB spl)

La basse

Réglage de l’ampli (et démo des sons selon le style musical)

Les fréquences : notion de graves, medium, aigus : Le Hz

Basse + Batterie : notion d’écoute et de placement d’ampli

La guitare

Réglage de l’ampli

Le dB électrique : notion d’égalisations

Basse/Batterie + guitare : écoute, placement

La 2éme guitare (s’il y a)

Réglage de l’ampli

Guitare + guitare : notions de perception : effet de masque

Basse/Batterie + guitare + guitare : écoute, placements

Les instruments (et les voix) dans la sono :

Les différents maillons : du micro au haut parleur

La tranche de console : entrées – sorties, notion de gain, le larsen

PAUSE

Laurent Lecoq // Février 2008

126

• Deuxième partie : LES RISQUES AUDITIFS

Sous formes de questions/réponses et de schémas sur PC. Explication sommaire du

fonctionnement de l’oreille pour comprendre comment elle peut s’abimer : pertes auditives,

acouphènes… Insister sur la notion de dosage de bruit pour savoir comment réagir selon les

conditions d’exposition

L’oreille : physiologie

L’oreille : pathologies dues à de trop fortes expositions

Le dosage d’exposition

Les signes d’alarme.

Réactions : préventions, comportements et protections auditives

Mise en évidence : l’intérêt de baisser de quelques dB quand on est à fort volume

• Troisième partie : MISE EN PRATIQUE

Le groupe refait ses réglages

Pour mieux intégrer la maîtrise de leur gestion sonore, les musiciens font eux-mêmes les

placements et réglages du matériel de répétition.

Perspectives : applications pour la scène.

Matériel nécessaire : 1 studio de répétition équipé 1 sonomètre 1 PC portable (écran le plus grand possible) 1 paper board

127

Bilan des campagnes de dépistage auditif dans les s tudios de répétition des Yvelines entre 2001 et 2003

Bilan de l’utilisation des deux audiomètres « Audioscan » mis à disposition du CRY pour la musique par la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

et l’Inspection Académique des Yvelines (février 2003 – juin 2003) Bilan : Les audiomètres ont bien circulé dans les locaux de répétition de l’ensemble du département et sont demandés pour l’année scolaire 2003/04 par d’autres structures, en ville nouvelle de Saint-Quentin en Yvelines par exemple. Toutes les personnes chargées de son utilisation ont été formées par le docteur Jean-François Buche, médecin ORL, et par les permanents du CRY pour la musique. Ils n’ont rencontré que peu de problèmes pour faire fonctionner les appareils et donner un premier niveau d’interprétation. Dans la grande majorité des cas, les audiogrammes ont été transmis à des médecins (ORL, médecins du travail ou généralistes) qui ont donné un avis médical. L’accueil de cette initiative par les musiciens utilisateurs des studios a été très favorable et nombre d’entre eux sont désormais prêts à se faire dépister régulièrement. Dans les établissements scolaires en revanche, les infirmières n’ont que très rarement demandé à emprunter un appareil. Elles ont pourtant été très largement informées de cette possibilité dans le cadre de la participation de leurs élèves au spectacle Peace & Lobe. Il semble que le principal problème dans les établissements scolaires soit l’absence de pièce insonorisée, indispensable à l’utilisation de ces appareils. Par ailleurs, en ce qui concerne l’enseignement professionnel, l’audition des élèves est testée systématiquement par la médecine scolaire et ceux-ci restent donc indifférents à une initiative de ce type. Il semble enfin que les infirmières scolaires rencontrent quelques difficultés pour diffuser largement une information en direction des élèves. Questionnaires musiciens A partir de février 2003 et sur les conseils du docteur Jean-François Buche, un petit questionnaire anonyme a été distribué aux musiciens professionnels et amateurs qui testaient leur audition. Il s’agissait, en conservant une copie des audiogrammes avec les questionnaires remplis, d’effectuer une petite étude épidémiologique, mais également de faire réfléchir les musiciens sur leurs pratiques (répétitions, concerts, baladeur) et leurs conséquences. Questionnaire : Instrument pratiqué : Style de musique : Lieux de répétition : Nombre d’heures de répétition par mois : Nombre de concerts par mois en tant que musicien : en tant que spectateur : Temps d’écoute hebdomadaire du walkman : Autres expositions au bruit (ex au travail) : Antécédents ORL (otites, etc) : Avez-vous déjà ressenti des sifflements, des bourdonnements dans les oreilles ? Vous protégez-vous en répétition ? sur scène ? dans les concerts où vous êtes spectateurs ?

128

dans d’autres occasions ? Avec quel type de bouchons ? Depuis quand ? Pensez-vous être suffisamment informés sur les risques auditifs ? Un traitement plus approfondi, avec un outil adapté et l’aide d’un médecin ORL permettrait d’effectuer un tri croisé des données recueillies à l’aide des questionnaires et de disposer d’éléments d’analyse plus précis. Ce type de traitement pourra être envisagé pour les questionnaires recueillis en 2003/04. Le traitement « brut » de 123 questionnaires recueillis au Sax (Achères), aux studios de répétition de Limay, au CAC Georges Brassens (Mantes-la-Jolie) et à La CLEF (Saint-Germain-en-Laye) entre février et juin 2003 permet de dire que : • 59,3 % des musiciens qui ont testé leur audition so uffrent de troubles auditifs plus ou moins importants et plus ou moins gênants . 29,3 % présentent des déficiences auditives dans les fréquences graves et 43,9 % dans les fréquences aiguës (les deux étant cumulables). Les atteintes auditives dans les fréquences supérieures ou égales à 1000 hz sont à surveiller puisqu’elles sont plus souvent liées à l’exposition à de hauts volumes sonores. Les atteintes dans les graves et bas médiums sont souvent dues à des bouchons de cérumen, à des rhumes ou à des antécédents ORL de type otites céreuses. 13 % des musiciens enfin souffrent de lésions importantes (pertes supérieures ou égales à 30dB sur plusieurs fréquences). • 11,4 % des musiciens ont moins de 20 ans, 39 % ont entre 20 et 25 ans, 22,8 % entre 25 et 30 ans, 19,5 % entre 30 et 35 ans, et 7,3 % plus de 35 ans. • 90,2 % sont des hommes. • 23,6 % jouent de la basse, 24,4 % de la batterie, 34,1 % de la guitare, 19,5 % chantent, et 17,1 % jouent de divers instruments acoustiques, électro-acoustiques ou électroniques. Plusieurs réponses étaient possibles pour cette question et quelques musiciens sont multi-instrumentistes. • 39,8 % des musiciens jouent du métal , hard core, death, heavy… ; 28,5 % du rock ou de la pop ; 11,4 % du punk ; 10,6 % du ska ou du reggae ; 4,9 % du jazz ; et 17,1 % d’autres styles de musique. Plusieurs réponses étaient possibles et quelques musiciens jouent par exemple dans plusieurs groupes de styles différents. • 23,6 % répètent moins de 10 heures par mois, 43,9 % entre 10 et 20 heures , 24,4 % plus de 20 heures. • 41,5 % ne font aucun concert en tant que musiciens , 11,4 % en font moins de un par mois, 35,6 % un ou deux, et 8,1 % plus de deux. 16,3 % n’assistent à aucun concert en tant que spectateurs, 8,9 % assistent à moins de un concert par mois, 44,7 % à un ou deux, et 23,6 % à plus de deux concerts. • 72,4 % des musiciens n’écoutent jamais la musique à l’aide d’un baladeur , 20,3 % l’écoutent moins de cinq heures par semaines, 1,6 % entre cinq et dix heures, et 5,7 % au moins 10 heures par semaine. Ces résultats sont très différents de ceux recueillis à l’aide des questionnaires distribués aux élèves qui assistent au spectacle Peace & Lobe en raison de la différence d’âge des personnes interrogées. Et parmi les musiciens, ce sont les plus

129

jeunes (moins de 20 ans) en règle générale qui disent écouter la musique à l’aide d’un baladeur. • 66,7 % disent ne subir aucune autre exposition à de hauts volumes sonores. Parmi ceux qui répondent positivement, beaucoup précisent qu’ils sont exposés au bruit dans le cadre de leur travail, mais certains mentionnent également le métro, le train, les bruits de la ville ou leur chaîne hi-fi personnelle. • 68,3 % n’ont connu aucun antécédent ORL. Parmi les 31,7 % qui répondent positivement, beaucoup mentionnent des otites, et certains la pause de drains de Shépard (« yoyos »), les oreillons, des bouchons de cérumen ou des lésions au tympan. Très peu de ces antécédents se traduisent par des atteintes auditives visibles sur les audiogrammes. • 82,9 % des musiciens ont déjà ressenti des siffleme nts ou des bourdonnements dans les oreilles . Certains d’entre eux précisent que ces sensations apparaissent après des concerts ou en sortant de répétition. • 32,5 % se protègent à l’aide de bouchons en répétit ion . Plusieurs d’entre eux précisent que cette pratique n’est pas systématique. 12,2 % utilisent des bouchons sur scène. Mais il convient de préciser que les musiciens, nombreux, qui ne jouent jamais ou pratiquement jamais en concert répondent par la négative à cette question ; on peut préciser par exemple que 27,8 % des musiciens qui jouent sur scène au moins une fois par mois se protègent ). 31,7 % des musiciens interrogés utilisent des bouch ons quand ils sont spectateurs de concerts . Plusieurs d’entre eux précisent qu’ils ne le font que parfois. Pour ces trois types de situations, plusieurs musiciens répondent que s’ils n’utilisent pas de bouchons, ils sont conscients des risques et pratiquent ou écoutent « en faisant attention », à volume sonore modéré. 8,9 % utilisent des bouchons dans d’autres situations (en général au travail). • Parmi ceux qui se protègent dans certaines situations (48,8 % des musiciens interrogés si l’on cumule toutes les possibilités), 25 % utilisent des bouchons en mousse jetables, 31,7 % des « boules Quiès » (pour la plupart d’entre eux, on peut penser qu’ils font référence aux bouchons en mousse jetables), 13,3 % des bouchons moulés , 3,3 % du coton, 3,3 % un casque, et 6,7 % combinent différents types de bouchons, qu’ils utilisent selon les situations (mousse, casque, moulés). • 26,8 % des musiciens qui utilisent ponctuellement ou régulièrement des bouchons le font depuis moins d’un an, 51,8 % depuis un à cinq ans, 10,7 % depuis au moins cinq ans, et quelques uns répondent « depuis toujours » ou « depuis le début de ma pratique ». Il conviendrait de croiser précisément ces réponses avec l’âge des musiciens, mais l’on peut penser que la durée « un à cinq ans » est à rapprocher du début des actions de sensibilisation aux risques auditifs mises en place par le CRY. • 62,6 % des musiciens pensent être suffisamment in formés sur les risques auditifs , 25,2 % ne le pensent pas et 3,4 % répondent « bof ». Parmi ceux qui répondent positivement, certains mentionnent les actions de prévention du CRY et d’autres précisent qu’ils souhaiteraient être encore davantage informés. En 2003/04, les questions « avez-vous déjà testé votre audition ? » et « pensez-vous que la connaissance de votre audiogramme va modifier vos pratiques (répétition, concerts…) ? » pourraient être ajoutées au questionnaire. Mais il est important, étant données les conditions de passation (avant ou après répétition), que celui-ci reste très court.

130

Clause relative à la gestion sonore au sein de la technoparade 2007

Technopole en tant que membre d’Agi-Son (organisation nationale représentative du secteur musical oeuvrant pour une bonne gestion sonore des musiques amplifiées) s’est engagé dans une dynamique de gestion des volumes sonores durant l’événement. A ce titre il est rappelé au cocontractant que l’exposition prolongée à de forts volumes sonores (à partir de 90 dB) peut causer des dommages irréversibles sur l’audition. Le cocontractant s’engage ainsi à prendre connaissance du document d’information sur les risques auditifs qui lui sera remis par Technopole avant l’événement. Durant les défilés, un régisseur responsable de la sécurité aux abords de chaque char aura entre autre pour mission de veiller à la cohérence sonore du cortège. Cette personne sera munie d’un sonomètre et pourra le cas échéant intervenir auprès du Dj si le volume est jugé dangereux pour l’audition ou trop important au regard des volumes des chars suivant et précédant. Le cocontractant s’engage à prendre en compte les remarques du régisseur dans sa gestion du volume sonore. Il déclare par ailleurs connaître les risques de lésions auditives liés à la surexposition et les conséquences juridiques en terme de responsabilité que ces lésions peuvent entraîner.

131

LES PROTECTIONS AUDITIVES ADAPTEES UNE PRATIQUE MUSICALE

(Document réalisé en fév. 2006)

Ce qu’il faut savoir pour choisir des bouchons adap tés à sa pratique : Il existe des dizaines de protections auditives différentes plus ou moins chères, plus ou moins "design", et surtout plus ou moins adaptées à une pratique bien spécifique. Il faut donc avant tout achat, connaître l’usage que l’on veut en faire :

- usage domestique (pour dormir ou s’isoler du bruit) - usage occasionnel en tant que public - usage fréquent en tant que musicien ou technicien ou salarié de salle.

Il y a d’autres usages que permettent certains bouchons mais qui ne nous concernent pas directement : tir à arme à feu (bouchons stop gun), natation (aquastop). Ces bouchons ne sont pas du tout adaptés à la pratique musicale et donc pas conseillés. La pratique musicale demande deux spécificités aux protections choisies :

- proposer une atténuation conséquente mais pas trop importante afin de conserver le plaisir de l’écoute (pas plus de 25 dB).

- proposer une atténuation la plus linéaire possible afin de conserver la qualité du son.

Ces 2 critères sont donc les principaux à avoir en tête lors du choix. Sur le packaging des bouchons, il faut donc regarder attentivement la courbe d’atténuation (nombre de dB atténués en fonction de chaque fréquence). Il faut bien sûr que cette atténuation soit la plus linéaire possible. Les différents types de bouchons adaptés à la prati que musicale : Les bouchons conseillés pour la pratique musicale sont de 2 types :

- Les bouchons standard (qui ne sont pas faits sur mesure) - Les bouchons moulés (fabriqués sur mesure)

Les bouchons standard

Le bouchon en mousse

Type 1100 de 3M Ses qualités :

- très peu cher (moins d’un euro la paire) - propose une protection importante (entre 20 et 40 dB) donc pas de risque de traumatisme - jetable, il est réutilisable et lavable à l’eau - on le trouve partout (supermarchés, magasins de bricolage, pharmacies, salles de concerts…)

Ses inconvénients : - son atténuation est souvent trop importante pour pouvoir l’utiliser en tant que

musicien. Il ne permet pas de tout entendre.

132

- sa restitution du son n’est pas linéaire du tout. Il atténue beaucoup les aigus et peu les basses fréquences. Le son est donc sourd et fortement atténué.

Le pianissimo standard

S20 de Protac-Interson Ses qualités :

- propose une atténuation de 20 dB de manière presque linéaire - Il n’est pas très cher (entre 15 et 20€) - sa forme en collerette permet d’adapter sa mise en place dans le conduit auditif pour atténuer plus ou moins le son - fabriqué en silicone, il est muni un filtre qui permet une atténuation linéaire du son

Ses inconvénients :

- il est lavable à l’eau mais est à changer tous les 2 ans environ. - il n’est pas disponible dans les grandes surfaces. On le trouve sur demande chez

les audioprothésistes, à l’IRMA, et en achat en ligne sur le site : www.protac.fr - il possède une forme standard et si votre conduit auditif est trop large, il n’est pas

efficace (assez rare).

Les bouchons moulés :

Le pianissimo moulé

Par Protac-Interson Ses qualités :

- propose la restitution la plus linéaire - fabriqué en silicone et sur mesure, il assure un confort de port - il est doté d’un filtre. Trois filtres sont proposés : -9 dB, -15 dB ou -25 dB. Le filtre

de -25 dB est souvent trop important pour les musiciens. Le filtre de -15 dB est le plus souvent choisi par les musiciens.

- il est lavable à l’eau et se conserve plusieurs années (5 ans) - il est livré avec un cordon si on le demande à la commande.

Ses inconvénients :

- son prix (150 € en moyenne) - nécessite la prise d’empreinte du conduit auditif qui doit être réalisé par un

audioprothésiste. Le temps de fabrication est de 2 à 4 semaines. - le choix du filtre se fait lors de la prise d’empreinte et vous ne recevez qu’une

seule paire de filtre. - la garantie est de 2 ans seulement.

133

Le symphonia

Par Auditech Ses qualités :

- propose une restitution assez linéaire (pas aussi fine que le pianissimo malgré tout)

- est livré avec 2 paires de filtres interchangeables (-15 et -25 dB) - est garantie 2 ans - est livrés avec un cordon - son prix : entre 100 et 130 €.

Ses inconvénients :

- la manipulation des filtres est délicate. Il faut éviter de changer trop souvent de paire de filtres sinon ils se détériorent.

- La restitution est un peu moins linéaire que le pianissimo - nécessite la prise d’empreinte du conduit auditif qui doit être réalisée par un

audioprothésiste. Le temps de fabrication est de 2 à 4 semaines.

LES AUTRES BOUCHONS MOULES :

Il existe d’autres bouchons moulés que l’on vous annonce comme adaptés à la pratique musicale mais qui, en réalité, n’ont aucun intérêt en terme de qualité de restitution

Le EP 2

Fabriqué par Elstar/Audika Ses travers :

- est fabriqué en résine dure et n’est pas agréables à porter surtout pour les chanteurs (difficulté pour ouvrir les maxillaires)

- son filtre propose une atténuation non linéaire en fonction des fréquences - est muni de molette permettant soi-disant de faire varier l’atténuation. En réalité, il

ne propose pas d’atténuation intermédiaire. 2 positions : ouvert, le son n’est quasiment pas atténué, fermé, l’atténuation est très important et pas linéaire.

- est parfois proposé par des revendeurs non qualifiés pour pratiquer les prises d’empreinte (acte réservé aux audioprothésistes diplômés d’Etat).

Les audifiltres Fabriqué par Elstar/Audika Ses travers :

- Est muni d’un filtre très médiocre qui restitue très mal les fréquences aigues (Cf. courbes d’atténuation).

134

Les courbes d’atténuations :

05

1015202530354045

125 250 500 1000 2000 4000 8000

atté

nuat

ion

(dB

)

fréquence (Hz)

courbes d'atténuation des pianissimo

piannissimo -9

piannissimo -15

piannissimo -25

mousse 3M

05

1015202530354045

125 250 500 1000 2000 4000 8000

atté

nuat

ion

(dB

)

fréquence (Hz)

courbes d'atténuation des autres bouchons moulés

mousse 3M

EP2 (elstar)

audif iltre (elstar)

05

1015202530354045

125 250 500 1000 2000 4000 8000

atté

nuat

ion

(dB

)

fréquence (Hz)

courbes d'atténuation des symphonia

mousse 3M

symphonia -15

symphonia -25

piannissimo S20 (standard)

135

Première affiche de sensibilisation aux risques auditifs utilisée par les lieux musicaux franciliens dès 2001

136

Affiche 2009-10 de la campagne Agi-Son