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DIFFUSION RESTREINTE Rapport No. AW- 19a TRADUCTION NON-OFFICIELLE A TITRE D'INFORMATION Ce rapport a e'té prépare a titre de document interne. Ni la Banque ni les organismes qui lui sont affiliés n'acceptent aucune responsabilité quant à son exactitude ou son caractère exhaustif. En aucun cas ce rapport ne saurait être publié ou cité comme représentant leurs vues. BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DEVELOPPEMENT ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA HAUTE VOLTA (en quatre volumes) VOLUME IV EDUCATION le 27 novembre 1970 I)p3.rtement Afrique de l'Ouest Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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DIFFUSION RESTREINTE

Rapport No. AW- 19a

TRADUCTION NON-OFFICIELLE

A TITRE D'INFORMATION

Ce rapport a e'té prépare a titre de document interne. Ni la Banque ni lesorganismes qui lui sont affiliés n'acceptent aucune responsabilité quant àson exactitude ou son caractère exhaustif. En aucun cas ce rapport ne sauraitêtre publié ou cité comme représentant leurs vues.

BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION

ET LE DEVELOPPEMENT

ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DEVELOPPEMENT

LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE

DE LA HAUTE VOLTA

(en quatre volumes)

VOLUME IV

EDUCATION

le 27 novembre 1970

I)p3.rtement Afrique de l'Ouest

Pub

lic D

iscl

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TAUX DE CONVERSION

Unité monétaire: Franc CFA (FCFA)

Avant le 11 août, 1969:1,00 dollar E.U. - 2h6,85 FCFA1.000 FCFA = h,05 dollar E.U.

Après le 11 août, 1969:1,00 dollar E.U. = 27771 FCFA1.000 FCFA =3,60 dollar E.U.

POIDS ET MESURES

1 tonne métrique (t) = 2.205 livres1 kilogramme (kg) 2,2 livres1 kilomètre (km) = 0,62 mile1 mètre (m) 3,28 pieds

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COMPOSITION DE LA 1ISSION

Le présent rapport a été établi sur la base de renseignementsrecueillis par une mission économique qui a séjourné en Haute Volta enNovembre-Décembre 1969. La composition de la mission était la sui-vante:

John C. de Wilde Chef de missionFrédy R. G. Holin EconomisteH. Casati Consultant-Economiste Agricole (FAO)A. Guinard Consultant-Agronome (FAO)G. Lazarev Consultant-Sociologue (FAO)A. H. Robinet Consultant-Expert Elevage (FAC)S. Picker Consultant-Expert EducationN. Raphaeli Expert Planification

Le rapport comprend les volumes suivants:

I Rapport principalII Agriculture

III ElevageIV Education

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TABLE DES MATIERES

PageGLOSSAIRE

RESUME DU RAPPORT i - v

I. ANALYSE ET DISCUSSION DES FAITS OBSERVES 1

A. Enseignement

Généralités 1

Enseignement primaire 4

Remarques générales 4Analyse des données statistiques 5Conditions de travail 6Résultats et difficultés 7Coût de l'enseignement primaire et projections sur 1960 7

Enseignement secondaire et technique 9

Remarques générales et préliminaires 9Analyse des données statistiques ilConditions de travail 14Résultats et difficultés 15Coût de l'enseignement secondaire et projections 15

Enseignement professionnel 16

Enseignement supérieur 17

Education rurale 16

Préliminaires 16Les réactions psychologiques et politiques envers

l'Education Rurale 20Les difficultés de réintegration rurale des anciens

élèves des C.E.R. 21Mauvaise adaptation de l'enseignement aux buts visés 23Niveau des maîtres - Formation et recrutement 25Locaux et matériels des C.E.R. 26Analyse des données statistiques 27Coût de l'éducation rurale et projections 27

Comparaison des coûts et discussion des projectionsdes différents ordres d'enseignement 28

Enseignement technique agricole 30

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-2-

Page

B. Animation-Vulgarisation-Formation Professionnelle(des Adultes) 32

Définition des termes et remarques générales 32

Animation 32Formation professionnelle (accélérée, des adultes) 33Vulgarisation 33Assistance technique 34Complémentarité de ces types d'action dans le cas

particulier de l'agriculture 34Cas particulier de la Haute Volta 35

La formation professionnelle 36

L'action du B.I.T. 36La formation d'agriculteurs dans les fermes pilotes 37Formation des dresseurs de boeufs 37Formation des encadreurs à Matourkou 37

Actions diffuses en vue du développement rural 38

Culture du coton. Action C.F.D.T.-I.R.C.T. 38Culture de l'arachide. Action de l'I.R.H.0. 39Action des missions 39Action "puits" 39Mécanisation et motorisation de l'agriculture 40Synthèse

Actions régionales menées au sein des ORD 41

Organisation des Offices Régionaux de Dévelop-pement (ORD) 41

Les sociétés d'intervention et leurs conceptionsdu rôle des ORD 42

Les systèmes d'encadrement; les méthodes (travaildes encadreurs) 43

Formation des cadres; recrutement, traitement etavenir des agents d'encadrement 44

Résultats acquis 45Recherche et formation des homologues voltaïques 46

Actions ponctuelles 47

Mise en valeur des périmètres rizicoles (coopéra-tion sino-volta*que) 47

Périmètres irrigués de Bam-Kongoussi et de Koghtedo 48

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-3-

II. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS 49

A. Développement rural 49

Animation et Vulgarisation 49

Remarques générales 49Aide technique étrangère 52Estimation du coût d'encadrement et discussion 52

La Formation Professionnelle Accélérée (F.P.A.) S4

Principes de fonctionnement d'un Institut Nationalde Formation Professionnelle 54

Proposition de création d'un Institut Voltaïque deFormation Professionnelle Accélérée 55

Réalisation du projet 57

Centre de recherches et d'applications des techniquesagricoles de base 59

Autres propositions 61

B. Enseignement 62

Bâtiments et mobilier scolaires 62

Entretien et réparation 62Aménagement des bâtiments 62Architecture 62Mobilier scolaire des centres d'E.R. 62

Education rurale 63

Enseignement de la langue 63Modifications des programmes 63Débouchés offerts aux élèves. Certificat

d'éducation rurale 66Recrutement et formation des maîtres et monitrices

d'éducation rurale 67Extension prioritaire de l'éducation rurale 66Un projet d'extension de lléducation rurale 68

Enseignement primaire 71

Aménagement des programmes 71Amélioration du niveau des instituteurs 72Aménagement des méthodes pédagogiques 72Projets 73

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14

Pag

Enseignement technique agricole 73

Enseignement technique et secondaire 74

Enseignement professionnel 7h

Les méthodes modernes d'éducation 7h

La méthode et le matériel d'éducation Freinet 75Les méthodes d'enseignement rapide du français 75La télévision scolaire 76

Les méthodes d'animation générale 77

Les radio-clubs nigériens 77Les projections filmées et les projections fixes 78

C. Conclusions générales 78

ANN1ES

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GLOSSAIRE

A.T.A. Adjoint Technique d'Agriculture. Niveau B.E.P.C.suivi d'une année de spécialisation.

A.T.G.R. Adjoint Technique du Génie Rural. Niveau entre B.E.P.C.et Baccalauréat, suivi de 18 mois de spécialisation.

B.D.P.A. Bureau de Développement de la Productivité Agricole.

B.E.A. Brevet d'Enseignement Agricole

B.E.P.C. Brevet d'Etudes du Premier Cycle. Délivré à la findu premier cycle d'Enseignement Secondaire (10 annéesde scolarisation).

C.A.P. Certificat d'Aptitude Professionnelle (10 années descolarisation).

C.D.P.P. Centre de Documentation et de Productions Pédagogiques

C.E.P. Certificat d'Etudes Primaires (délivré à la fin ducycle primaire, soit 6 années de scolarisation).

C.F.D.T. Compagnie Française pour lo Dé%veloppemont des Fibres Textiles.

C.I.D.R. Compagnie Internationale de Développement Rural.

C.E.R. Centre d'Education Rurale.

C.T.A. Conducteur des Travaux Agricoles. Niveau entre B.E.P.C.et Baccalauréat + 2 années de spécialisation.

D.D.R. Direction du Développement Rural (Service du Ministèrede l'Agriculture).

E.R. Education Ruralo.

0.R.D. Office Régional de Développement.

S.A.T.E.C. Société d'Aide Technique et de Coopération.

Baccalauréat (13 années de scolarisation). 6 options: A (Philosophie),B (Littérature et Droit), G (Commerce), C (Mathématique),D(Sciences) et E (Techniques).

Ingénieur Agronome Niveau Baccalauréat suivi de 5 années de spécialisation.

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HAUTE VOLTA: STRUCTURE DU SYSTEME DE L'EDUCATION

PRIMAIRE XSECONDAIRE-PREMIER CYCLE.-X-- SECONDAIRE- ---- POST-SECONDAIRE ->DEUXIEME CYCLE

CENTRES D'ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL

ENSEIGNEMENTTECHNIQUE COMMERCE COMPTABILITE

LYCEES 3 4 5 6 7TECHNIQUES

----- ------- •- -- ---- =- ------- --- - - ---------- ---- -

IGNEN EC'LERNTRTUTERST E CNQS

GL ENC E S

COURS NORMAUX D'INSTITUTEURS ADJOINTS

CENTRES DE FORMATION DES MAITRES D'EDUCATION RURALE

EDUCATION 0_RURALE CENTRES D'EDUCATION RURALE

ECOLE DES INGENIEURS DE L'EQUIPEMENT

MID-1 -- o RURAL

EXAMEN D'ENTREE ECOLE DES A.T.G.R.

O EXAMENEN SE IGN EMENTECLD'NIMRSVTIARE

AGRICOLE ® DIPLOME UNIVERSITAIRE ECOLE D'INFIRMIERS VETERINAIRES

STAGE

ECOLE DES ASSISTANTS TECHNIQUES DE L'AGRICULTURE

ECOLE DES PREPOSES DES EAUX ET FORETS 0

ANNEE SCOLAIRE 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 il 12 13 14 15 16CLASSE I

AGE 6 7 8 9 10 il 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21

BIRD 5151 (R)

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PERSEVERANCE ET REUSSITE AUX EXAMENS (EDUCATION RURALE EXCLUE)

(1967/68)

DIPLOME5(P.r ropport ..x 1,000D élève

1,000 da o preière

CEP 199.0

1BEPC..,1 15.

t TOTAL 264 .7 (BACCALAUREAT)

199 1 ,

0 dENREE 95 88.5 82.0 82.8 & B.E. 53.2 37.4 29.5 23.9800- EN SECONDAIREý

5.6 Il1.4

- 6.5 6.5 29.6

601,000 840 732 650 532 555 V42.6 24.9

600

400

315

95

NOTEI: LES STATISTIQUES ECOLIERES82 NE TIENNENT PAS COMPTE DES

200- REDOUBLEMENTS CE QUI EXPLIQUE200 ERTANES NOMAIES. ( ACCROISSEMENT

DU NOMBRE D'ELEVES DE LA 5ème b LA 6èmeABANDONS ANNEE DU CYCLE PRIMAIRE ET DE LA 3ème108 TOTAL: 837 A LA 4ème ANNEE DU SECONDAIRE.)

160

0-

760

2 3 4 5 6 1 2 3 4 5 6 7

7 CYCLE 2ème CYCLE

ENSEIGNEMENT PRIMAR ENSEiGNEMENT SECOND,IRE ET TECHNIQUE BIRD 5158 (R)

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NOMBRE D'ELEVES PAR TRANCHES D'AGE (AU 1/1/68)DANS LES DIVERS ORDRES D'ENSEIGNEMENT

AGE21

100 390 280

FILLES 180 490 450 GARCONS

1,440 ENSEIGNEMENT EDUCATION ENSEIGNEMENT1 PRIMAIRE RURALE SEC. & TECH.

360 alù2,990

I-

. 1.17

1lIIi I I I I I I I I I |I6 5 4 3 2 1 0 2 3 4 5 6 7 8 9 10

BIRD 5157 (R)

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ENSEIGNEMENT PRIMAIRE GRAPHIQUE 4

ACCROISSEMENT DU NOMBRE D'ELEVES SCOLARISESDE 1960 à 1969

TOTALNOMBRE D'ELEVES

90,000--

80,000--

70,000 -- NOMBRE D'ELEVES(ENSEIGN. PUBL.) ..- TAUX ANNUEL

D'ACCROISSEMENT

60,000-- 15

-- 14

--13

50,000- -

-il

40,000 -- * -10

NOMBRE D'ELEVES -- 9(ENSEIGN. PRIVE)

830,000--

-6

20,000-- 5

, TAUX ANNUEL\ D'ACCROISSEMENT 3

10,000--2

ANNEE0 I I I I I I I I SCOLAIRE

1960/61 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969

BIRD 5153 (R)

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GRAPHIQUE 5

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE: ACCROISSEMENT DU

NOMBRE D'ELEVES SCOLARISES DE 196OÙ 1969

NOMBRE D'ELEVES

10,000

NOMBRE D'ELEVES

9,000- do wO (TOTAL)

9,00 - -

8,000--

TAUXANNUEL

D'AC CR0 ISSEMENT

7,000--32

* 306,000-- -

NOMBRE D'ELEVES 28(ENSEIGN. PUBLIC)

I 265,000 --- 6

24

-- 22I

4,000-- - 20

--18

NOMBRE D'ELEVES

3, 000 (ENSEIGN. PRIVE) 16

-14

12

2,000- 10

8

6

1,000--

TAUX ANNUEL 4

D'ACCROISSEMENT2

1960/61 1961 1962 1963 1964 1965 1966 1967 1968 1969

BIRD 5155(R)

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GRAPHIQUE 6

TAUX DE REDOUBLEMENT

% DE REDOUBLANTSDANS L'EFFECTIF

31.9

30 ~C. E. P. 330-- -

BACCALAUREAT27.5

B.E.P.C. •

25 -- 223.7

20-

18.116.3 /

15--149 14. 2 . 15.9

12.9 ..-

. . - 13.112.5

10-- 11.0 10.7

ENSEIGNEMENT SECONDAIRE

- - - ENSEIGNEMENT PRIMAIRE5 --

> ANNEES DE SCOLARITE1 2 3 4 5 6 7

PREMIERE CYCLE DEUXIEME CYCLE ENSEIGNEMENTSECONDAIRE

2 3 4 5 6 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

BI RD 5156 (R)

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GRAPHIQUE 7

EDUCATION RURALE: ACCROISSEMENT DU NOMBRED'ELEVES SCOLARISES DE 1961à 1969

NOMBRE D'ELEVES

30,000--NOMBRE D'ELEVES (TOTAL)

NOMBRE D'ELEVES(GARCONS)

20,000-- TAUX DE SCOLARISATIONET TAUX ANNUELD'ACCROISSEMENT

-- 40

--35

TAUX ANNUEL -- 30D'ACCROISSEMENT

10,000-- -- 25

- 20

-- 15TAUX DE

SCOLARISATION -- 10

--- --------- NOMBRE D'ELEVES-- 5FILLES)

I I r >ANNEE SCOLAIRE61 '62 '63 '64 '65 '66 67 '68 '69

BIRD 5154

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EDUCATION RURALE

ENSEIGNEMENT PRIMAIRE CENTRE DE FORMATION DES MAITRES D'EDUCATION RURALE

Z , --- 5 6[D

O CENTRE DE FORMATION DES VULGARISATEURS

EDUCATION RURALE

[T]-f-|---[¯]ENSEIGNEMENT PRIMAIRE

CENTRE DE FORMATION DES VULGARISATEURS

EDUCATION POST- PREPARATION A L'ENSEIGNEMENTEDUCATION RURALE SCOLAIRE AGRICOLE TECHNIQUE AGRICOLE

O

AVEC PETIT OUTILLAGEET PECULE

* EXAMEN D'ENTREECONCOURS

O EXAMEN DE SORTIE AVEC PETIT OUTILLAGE AGRICULTURE

CENTRE DE FORMATION DES MAITRES D'EDUCATION RURALE

0

AGE I M | | | I | | | |11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

co

BI RD 5149 (R)

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RESUME ET CONCLUSIONS

i. Dans un pays tel que la Haute Volta, qui est pauvre et dontl'économie est presque exclusivement rurale, il importe d'englober dansla notion d'éducation non seulement l'enseignement scolaire classique,mais aussi tous les types d'éducation des adultes; la formation des agri-culteurs et des artisans ruraux, qui permet d'accroître la productivitédans les campagnes et d'endiguer l'exode vers les villes, revêt ici uneimportance particulière.

ii. En Haute Volta, l'enseignement scolaire est encore peu développé.En 1967/68, 10 pour cent seulement des enfants âgés de 6 à 11 ans ont fré-quenté l'école, et ce pourcentage n'était que de 6,3 pour cent pour les en-fants âgés de 12 a 16 ans. En 1969/70, le nombre total des élèves ins-crits a été de 100.000 pour le primaire, de 9.500 pour le secondaire etles écoles professionnelles (ces dernières n'ayant enregistré que 800inscriptions); de 26.000 pour les centres d'éducation rurale, et de 450pour les établissements d'enseignement supérieur (dont 350 à l'étranger).

iii. Dans les écoles, l'entretien, l'équipement et les supportspédagogiques, et la qualité de l'enseignement laissent beaucoup à désirer;les programmes proposés sont souvent mal adaptés aux besoins du pays. Commedans nombre d'autres pays africains, les taux d'abandon et de redoublementssont très élevés. Environ un quart seulement des élèves admis en lèro année decycle primaire obtiennent leur certificat d'études primaires et l'on estime qu'i:Lfaut 30 élèves-année par diplôme accordé. Dens les établissements secon-daires, le taux de redoublement est supérieur à 23 pour cent pour la clas-se de préparation au brevet; il est proche de 32 pour cent pour la classeterminale menant au baccalauréat.

iv. L'une des caractéristiques les plus intéressantes du systèmescolaire voltaicue est le développement des Centres d'Education Rurale.Ces centres ont été conçus en vue de donner une formation à la fois géné-rale et pratique aux jeunes garçons et filles à partir d'âges de 13 à15 ans, qui n'ont pas fréquenté l'école auparavant. Les garçons sontinitiés aux méthodes de culture, tandis que les filles, qui ne représen-tent encore qu'un faible pourcentage des élèves, bénéficient en outre decours d'enseignement ménager. L'objectif recherché est de fournir auxétudiants un type d'éducation qui les prépare mieux à la vie et au travailruraux que l'enseignement classique. Au cours de ces dernières années, lenombre des élèves inscrits dans ces centres a progressé de 20 pour centpar an, alors que dans le primaire et le secondaire, il n'augmentait quede 1 et 5 pour cent respectivement.

v. S'il est parfaitement valable en théorie, en pratique, cesystème n'a pas jusqu'ici produit les résultats qu'on en attendait. Pourdiverses raisons, les étudiants sortant de ces centres (les jeunes fillesmises à part) nront généralement pas réussi à s'intégrer effectivement àla vie rurale. Souvent, ils sont allés chercher du travail à l'étranger,

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- ii -

surtout en Côte d'Ivoire. Ceci tient notamment au fait que, d'après lescoutumes locales, les jeunes gens ne peuvent posséder et cultiver leurspropres terres qu'une fois mariés. Les pouvoirs publics se sont efforcésde réduire la durée de ce temps mort en créant des centres où les élèvespeuvent recevoir une formation agricole postscolaire de deux ans, et enencourageant les dipl8més à se grouper en exploitations collectives. Au-cune de ces tentatives ne s'est avérée très efficace. L'un des problèmesqui se posent est que les parents ne comprennent pas l'objectif de l'en-seignement rural, dans lequel ils ne voient bien souvent qu'un ersatzd'enseignement primaire classique. Ils ont insisté pour que l'âge d'ad-mission dans ces établissements soit abaissé, et pour que l'enseignementprodigué soit plus conforme à celui des écoles primaires; ils ont même,dans une certaine mesure, obtenu gain de cause, ce qui rend plus difficilerncore le placement des élèves dans les régions rurales. Mais la carencemajeure de l'enseignement rural tient surtout à la qualité médiocre descours dispensés et des programmes proposés. Les maîtres reçoivent uneformation inadéquate; ils sont faiblement motivés et insuffisamment en-cadrés. La plupart d'entre eux ne possèdent pas une connaissance pratiquesuffisante de l'agriculture. Les élèves doivent consacrer un tempsexcessif à l'apprentissage du français, qui tient lieu de langue d'en-seignement en raison de la multiplicité des langues vernaculaires. Leslopins de terre rattachés à ces centres sont trop exigus pour permettreaux élèves de se livrer à des travaux pratiques valables, ou de pratiquerl'agriculture sur une échelle réaliste. Le bétail est inexistant, alorsque de toute évidence, l'élevage devrait peu à peu trouver sa place dansl'agriculture voltaïque. Les types de matériel utilisé se sont souventrévélés impropres à l'usage auquel ils étaient destinés. Les travaux deces fermes-écoles sont généralement exécutés de façon défectueuse et dé-sordonnée.

vi. Il ne faut pas pour autant abandonner ce système d'enseigne-ment rural: il faut l'améliorer et le développer. La Haute Volta, quiconsacre déjà plus de 15 pour cent de son budget ordinaire à l'éducation,ne peut pas se permettre de remplacer les Centres d'Education Rurale pardes écoles primaires ordinaires qui risqueraient d'ailleurs d'éloignerles élèves du milieu rural. Nul doute que l'enseignement agricole appellede nombreuses améliorations. On peut envisager sérieusement de substituerau français quelques-uns des principaux dialectes locaux ou, à défaut,d'avoir recours à l'une des méthodes modernes d'enseignement accéléré dufrançais. Il y aurait beaucoup de perfectionnements à apporter à la for-mation des maîtres, surtout en ce qui concerne les questions pratiques etles méthodes pédagogiques; il faudrait renforcer l'encadrement, grâce àdes maîtres-conseillers; donner aux maîtres la possibilité de devenir eux-mêmes conseillers, ou d'être mutés dans les services de vulgarisationagricole; élargir la gamme des carrières proposées aux élèves sortant deces centres qui, lorsqu'ils ne choisissent pas de devenir exploitants,devraient avoir la possibilité d'être formés comme encadreurs de basedans le service de la vulgarisation agricole. Quant aux élèves sortantdes centres de formation postscolaire -- centres qui, eux aussi, ont

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besoin d'être réorganisés -- ils devraient recevoir un Certificat d'Edu-cation Rurale qui leur permettrait de postuler tous les emplois ouverts auxlauréats du Certificat d'Etudes Primaires, notamment les postes demaîtres stagiaires de l'enseignement rural. Il faudrait accroître con-sidérablement la superficie des exploitations rattachées aux centres agri-coles et initier les jeunes gens aux méthodes d'élevage. Pendant lescours théoriques, on devrait user abondamment le matériel audio-visuels-unple. Si l'on parvenait à améliorer nettement la qualité de l'enseigne-ment général et pratique diffusépar ces centres, et à faire des exploi-tations qui leur sont rattachées la démonstration probante de ce que l'onpeut obtenir par les méthodes culturales modernes, les jeunes genssortant de ces établissements n'auraient probablement guère de difficultéà trouver des emplois utiles. Une fois ces perfectionnements apportés,il serait possible et même souhaitable de développer davantage l'enseigne-ment rural. Un tel programme implique la construction de 250 centreschaque année et la formation du nombre correspondant de maîtres, si l'onveut porter les effectifs, actuellement de 2b.000 élèves, à 1)1.000 d'icià 1980 (taux de scolarisation de 33,6% pour la seule Education Rurale).

vii. En ce qui concerne l'enseignement primaire classique, plutôtque de rechercher ltexpansion quantitative, il serait préférable d'amélio-rer les méthodes éducatives et les programmes, de mieux former les maîtreset de leur faciliter la tâche en leur fournissant davantage de supportspédagogiques. Il faudrait d'abord s'attacher à réduire le nombre des re-doublements et des abandons scolaires. Ladoption des méthodes audio-vi-suelles pourrait bien jouer un r8le important à cet égard. Toutefois,l'introduction de l'enseignement télévisuel doit se faire avec prudence,tant que l'on ne connaît pas de façon plus précise les résultats des pro-grammes déjà en cours d'exécution ou encore à l'état de projet, commecelui de la Côte d'Ivoire, et tant que l'on n'a pas évalué le coût de latélévision en fonction des avantages qu'on peut espérer en retirer. Entre-temps, l'adoption de la méthode CLAD -- méthode d'apprentissage accélèrédu français, actuellement appliquée à titre expérimental à Ouagadougou età Bobo-Dioulasso -- pourrait sans doute faciliter considérablement l'en-seignement.

viii. Compte tenu du peu de débouchés offerts aux diplômés desétablissements secondaires, il semble qu'il n'y ait pas lieu de développerl'enseignement secondaire classique. La mission n'a pas été en mesurede juger s'il était nécessaire d'agrandir les écoles techniqueset profes-sionnelles, qui en g5néral semblent donner à leurs élèves une formationadéquate. Dans le domaine de l'enseignement agricole, la mission recommandel'adoption d'une proposition formulée par le Bureau du Développement dela Production Agricole (B.D.P.A.) dans une étude détaillée. Cette propo-sition suggère la mise au point dtun "programme général" de formation agri-cole élémentaire, sanctionné par un "brevet agricole" qui serait le préludeà une spécialisation plus poussée. L'enseignement de ces spécialités agrand besoin d1être amélioré, surtout en ce qui concerne les travaux pra-tiques.

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ix. Comme l'enseignement académique et institutionnalisé vasans doute souffrir de la politique d'austérité budgétaire, et comme ilest indispensable d'élever la productivité, il faudra s'intéresser plusparticulièrement à toutes les formes d'éducation des adultes. On doitdonc prévoir la formation d'artisans ruraux et de maitres artisans (ens'inspirant d'un excellent programme pilote déjà mis en oeuvre par le BIT),le dressage des bêtes de trait et l'initiation des paysans au guidagedes instruments à traction animale. Il convient également de diversifieret d'étoffer la gamme des services proposés à la population rurale parles animateurs et les agents de la vulgarisation agricole.

x. Actuellement, l'encadrement agricole est assuré par les ORD(Offices Régionaux de Développement) qui fonctionnent généralement sousla direction ou la conduite de firmes étrangères connues sous le nom de"Sociétés d1interventionl et financées, à une exception près, grâce àl'aide extérieure. Bien que les efforts accomplis par ces sociétés dansle sens d'une amélioration de la culture du coton (et dans une certainemesure, de l'arachide) aient connu un succès incontestable, ils ne sesont toutefois pas révélés suffisants. Jusqu'ici, on ne s'est guèrepréoccupé d'étendre l'effort de vulgarisation à l'ensemble du développe-ment rural. Certes, il faut avancer progressivement, et il n'est pasquestion de faire passer au second plan les cultures de rapport qui sontnécessaires au financement d'un programme plus vaste; néanmoins, ilfaudrait peu à peu chercher à inclure les techniques d'élevage dansles programmes de vulgarisation. Bien souvent, dans les ORD, l'organi-sation des services de vulgarisation agricole souffre d'un déséquilibredû à une direction trop lourde par rapport à l'effectif du personneldélégué au niveau des exploitations. Nombre de sociétés étrangères nefont rien pour engager et former à ces emplois du personnel voltaïque,ce qui tend à perpétuer la présence de spécialistes étrangers d'un prixde revient élevé. La direction et le personnel d'un service de vulga-risation n'orit.pas vraiment besoin de posséder une formation agricoled'un niveau technique élevé. Par contre, au niveau supérieur, il estprimordial que les cadres administratifs possèdent des capacités degestion et d'organisation appropriées.

Xi. Quant à l'encadrement de base au niveau des exploitations, ilfaut bien distinguer entre la "vulgarisation" qui consiste à donner desconseils techniques aux agriculteurs, et "1l'animation" dont le butprincipal est d'éveiller en eux le désir de progresser et de faire desefforts personnels. Au niveau des exploitations, llencadrement devraitdonc être assuré dans la mesure du possible par des vulgarisateurs etpar des animateurs. Ces derniers devraient être recrutés parmi lespaysans capables d'appliquer des méthodes culturales plus efficaces, dé-sireux de se prêter à l'expérience, et jouissant d'une confiance suffisantede la part des autres agriculteurs. La sélection devrait s'opérer enfonction de l'autorité naturelle des concurrents, et les candidats désignésdevraient être employés comme animateurs à temps partiel. Des vulgari-sateurs, dotés d'une formation technique plus poussée, pourraient soutenir

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dans leur tâche les animateurs, lesquels ne bénéficieraient que d'unrecyclage complété par de brèves périodes d'instruction. Le corpsdu présent rapport expose les méthodes par lesquelles on pourrait organi-ser et former le personnel employé dans ces deux branches du service devulgarisation agricole au niveau des exploitations.

xii. A une ou deux exceptions près, les firmes responsables desORD ne se sont guère souciêes d'aider les agriculteurs à s'organiser en-tre eux pour contribuer à la réalisation de petits projets dirrigation,se grouper en coopératives, ouvrir et gérer des magasins, etc. De toutesles sociétés étrangères, c'est la C.I.D.R. qui a fourni le plus gros ef-fort dans ce sens. Dans le même ordre dlidées, il faut aussi signalerla remarquable performance accomplie par les Chinois de Formose qui sesont occupés de projets rizicoles et ont appris aux paysans les techniquespermettant d'obtenir des récoltes à fort rendement; il est vrai que l'onne pourra vraiment apprécier l'efficacité de leurs méthodes de formationqu'au fur et à mesure qu'ils se retireront du pays.

xiii. Le succès du développement rural dépend de la qualité de laformation donnée aux agents de la vulgarisation agricole, aux exploitantset aux artisans. Il est très nécessaire de mettre au point des méthodesde formation plus efficaces, en commençant par décomposer les séquencesdes tâches à accomplir, puis en recherchant la manière la plus efficientede les exécuter. A cette Lin, la mission suggère que llon étudie soig-neusement la création éventuelle d'un Institut National Voltaïque pourla Formation Professionnelle. Cet institut collaborerait, avec lesorganisations déjà existantes, à la mise au point de méthodologies ap-propriées de la formation agricole, commerciale, et industrielle; ilaiderait à dêterminer le nombre de stagiaires à former dans chaque spé-cialité, ainsi que les modalités et la durée du stage; il préparerait lematériel pédagogique et pourrait même diriger un ou plusieurs centres deformation de moniteurs. On doit au BIT la création d'instituts de cegenre au Chili, au Venezuela et en Colombie.

xiv. Enfin, le problème posé par l'équipement agricole et sestechniques d'utilisation mérite une attention beaucoup plus poussée.L une des principales raisons pour lesquelles l'introduction des instru-ments a traction animale n'a connu qu'un succès très limité en Haute Voltaest que l'on n'a pas su choisir ou inventer dtinstruments adaptés auxconditions locales. On n'a pas su non plus dresser des animaux de traitet apprendre aux agriculteurs à se servir correctement des instrumentsà traction animale. C'est pourquoi la mission suggère que soit entre-prise une étude qui déterminerait s'il est judicieux de crée un centrede recherches et d'application de la technologie agricole fondamentale,et indiquerait comment il faut s'y prendre. Ce centre se spécialiseraitdans la mise au point d'outils et d'instruments destinés à rendre letravail des agriculteurs à la fois plus efficace et moins fastidieux. Ilfonctionnerait en liaison étroite avec l'éventuel Institut de FormationProfessionnelle, car il importe d'apprendre aux paysans à se servir desoutils et des instruments, et à les maintenir en bon état.

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I. ANALYSE ET DISCUSSION DES FAITS OBSERVES

A. Enseignement

Généralités

1. L'enseignement est la transmission de certaines connaissancesd'un individu à un groupe d'individus en vue d'atteindre un niveau de dé-veloppement intellectuel donné, vérifié par des examens et très générale-ment attesté par un diplôme. L'enseignement transmet des connaissances gé-nérales, parfois techniques, mais rarement en vue de l'occupation d'un posteprofessionnel défini. L'enseignement s'adresse à des groupes d'élèves ho-mogènes en âge et en niveau de connaissance préalablement acquises. Lesexamens et les concours effectuent dans ce but une sélection sur des cri-tères intellectuels. L'importance des groupes varie habituellement entre30 et 100 individus.

2. Les méthodes sont essentiellement fondées sur le système des"cours" donnés dans des salles de classe, et font appel à l'étude livresque,à la mémoire et à la réflextion. Lorsque des activités manuelles sont in-troduites dans l'enseignement, elles ne conduisent pas, sauf dans le casparticulier de l'enseignement professionnel, à l'acquisition des réflexeset de la dextérité requis dans la pratique.

3. Le système voltaïque d'enseignement traditionnel est calqué surle système français et les diplômes délivrés ont droit d'équivalence avecles dipl8mes français. L'Education Rurale, système parallèle au systèmetraditionnel, est unique en son genre et constitue une expérience parti-culièrement intéressante.

4. Les enseignements spécialisés dépendent des ministères corres-pondants (Agriculture et Fonction Publique). En principe l'enseignementsupérieur est donné par les Universités et écoles inter-états ou étrangères.

5. En Haute Volta (graphique 1) l'organisation est la suivante:

(a) L'enseignement primaire: 100.000 élèves, 73 pour cent deseffectifs en 1969/70, dure 6 années (de 6 à 11 ans) etconduit au Certificat d'Etudes Primaires (C.E.P.).

(b) L'enseignement secondaire et technique: 9.500 élèves, 7 pourcent des effectifs en 1969/70 comporte un premier cycle dequatre années (de 12 à 15 ans) sanctionné par le BrevetD'Etudes du Premier Cycle (B.E.P.C.) et un second cycle de3 années (de 16 à 18 ans) sanctionné par les divers Bacca-lauréats.

(c) Un embryon d'enseignement supérieur: 100 étudiants environ,0,1 pour cent des effectifs en 1969/70 est constitué par lescours de (1) formation des agents de l'Etat des niveaux A et Bà l'Ecole Nationale d'Administration (E.N.A.), (2) l'Institut

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Universitaire des Techniques Pédagogiques (I.U.T.P.) et(3) la classe de préparation au Diplôme Universitaire d'EtudesLittéraires (D.U.E.L.). LII.U.T.P. et la classe préparatoireau D.U.E.L. sont groupés avec le Centre Voltaïque de RecherchesScientifiques (C.V.R.S.) pour constituer le Centre d'Enseigne-ment Supérieur (C.E.S.U.P.).

(d) L'Education Rurale: 28.000 élèves, 19 pour cent des effectifsen 19>9/70, dure 3 années (de 1 à 17 ans en moyenne) ets'adresse à de jeunes ruraux n'ayant pas encore été scolari-sés. Les élèves, en principe, doivent retourner dans l'exploi-tation familiale à la fin des 3 années passées dans le Centred'Education Rurale (C.E.R.) de leur village. Aucun diplômen'est délivré. La langue d'enseignement est le français, lan-gue officielle de la République de Haute Volta, qui est unelangue difficile.

6. Les liens avec les milieux enseignants français sont très étroitsà tous lesniveaux et l'appui pédagogique français est très important.

7. Les taux de redoublement et d'abandon en cours de scolarité sontélevés pour tous les types d'enseignement, à ltexception de l'EducationRurale (graphiques 2 et 6). Les taux de scolarisation sont en général faibleset très variables en fonction de l'âge, du type d'enseignement et du sexe,La pyramide ci-jointe (graphique 3) et le tableau 1 ré'sument la situation pourl nnée scolaire 1967/68.

Tableau 1: TAUX DE SCOLARISATION E, POURCENTAGE DE LAPOPULATION DES CLASSES D'AGE

Enseigt. Enseigt. Education Moyennes surClaases d'âge Primaire Sec.+Tech. rurale tous enseigt.

G F T G r T G F T G F T

6 a 11 ans 12,7 7,1 9,9 0,04 0,02 0,03 - - - 12,8 7,2 10,0

12 à 1 ans 3,4 1,4 2.,4 1.,40 0,60 1,00 5,5 0,3 2,9 10,3 2,3 6,3

19 et 20 ans - - - 0,92 0,30 0,66 0,76 - 0.,4 1,7 0,3 0,98

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8. On remarque le faible taux de scolarisation chez les filles.Les taux de scolarisation sont plus élevés en milieu urbain oulen milieurural.

Tableau 2: TAUX DE SCOLARISATION

Milieu urbain Milieu rural(villes de + 5.000 h.)

Enseignement primaire a/ 65% 8,4%

Education rurale b/ - 6,7%

Enseignement secondaireet technique C/ 17%

a/ Les taux de scolarisation en enseignement primaire sont rapportés auxpopulations de classes d'âge 6-11 ans pondérées par les rapports popu-lation urbaine et population rurale/population totale.

b/ Le taux de scolarisation en Education Rurale est rapporté à la populationdes classes d'âge 14-16 ans pondérée par le rapport population rurale/po-pulation totale.

c/ Tous les établissements dienseignement secondaire et technique sont enmilieu urbain. Une partie des élèves est d'origine rurale mais il estdifficile d'en évaluer l'importance.

9. La part du budget national consacrée à l'enseignement nepeut pas être établie clairement, les frais d'amortissement et d'entretiendes bâtiments n'étant pas discernables des charges du même genre attachéesà d'autres ministères et les charges relatives à l'enseignement spécialisé(agriculture et fonction publique) n'étant pas discernables des charges géné-rales des ministères correspondants. Cependant le budget du Ministère deL'Education Nationale représente environ 16 pour cent des ressources or-dinaires:

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Tableau 3: BUDGET DU MIINISTERE DE L'DUCATION NATIONALE

1966 1967 1968 1969

Pourcentage des ressourcesordinaires 20% 17,9% 16,2% 18,3%

Montant en FCFA(000) 1.504.000 1.356.0oo 1.31.000 1.634.000

Charges par habitant:en FCFA 310 274 265 317en US$ 1,1 1,0 0,96 1,1

Les traitements des fonctionnaires de l'Education Nationale représentent,à eux seuls, environ 60 pour cent des dépenses de ce ministère.

10. La part des ressources budgétaires ordinaires dévolue à l'enseigne-ment est normale, mais les ressources étant faibles, le volume des dépensesest faible: US$ 1 par an et par habitant, contre 10 en C8te d'Ivoire.

Enseignement primaire

Remarques générales

11. L'enseignement primaire voltalque ne diffère du système françaisque par la méthode de recrutement des élèves dans les écoles ayant moinsde 6 classes. En France, le recrutement se fait chaque année, quel quesoit le nombre de classes, et on obtient des classes à plusieurs divi-sions, alors qu'en Haute Volta le recrutement se fait par tranches poly-annuelles (2 ou 3 années) en fonction du nombre de classes (3 ou 2 clas-ses). Les classes voltaiques sont par conséquent homogènes du point devue du niveau des élèves, ce qui présente un intérêt certain pour l'in-troduction éventuelle d'aides pédagogiques audio-visuelles.

12. L'enseignement privé est subventionné par l'Etat qui, en contre-partie, a un droit de regard sur la gestion des établissements et contrôlele recrutement des instituteurs. Lenseignement privé, dépendant des mis-sions catholiques pour la quasi-totalité,était très important jusqu'àl'année scolaire en cours (1969/70). Au ler octobre 1969, lcenseignementprivé représentait 32 pour cent des effectifs scolarisés en primaire. Audébut de l'année scolaire 1969/70, les missions catholiques ont remis latotalité de leurs écoles primaires (bâtiments, matériel et instituteurs)

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à lEducation Nationale. Ce transfert se traduira, toutes choses égalespar ailleurs, par un accroissement des charges du Ministère de l'EducationNationale, car les subventions ne couvraient pas la totalité des frais del'enseignement privé, dont les instituteurs, pourtant, étaient moins bienpayés que ceux de l'enseignement public.

13. Par tradition, l'école est un moyen de s'échapper de son milieu(du milieu rural notamment), si possible pour devenir fonctionnaire ou,à défaut, s'expatrier pour quelques années.

Analyse des données statisti£ues I/

14. L'accroissement annuel du nombre d'élèves de l'enseignementprimaire a été très variable au cours des 10 années passées (voir graphiqueh). Les effectifs n'ont que faiblement augmenté au cours des h dernièresannées (11 pour cent en h ans, soit 2 pour cent de plus que l'accroisse-ment de population scolarisable).

15. Les redoublements de classe en cours de scolarité sont fréquents.En 1966 (année scolaire 1967/68), 15,39 pour cent des élèves de l'enseigne-ment primaire redoublaient la classe cu'ils avaient suivie en 1966/67. Letaux de redoublement croît régulièrement avec le niveau atteint par lesélèves et marque une pointe en fin de cycle (élèves ayant échoué au C.E.P.et redoublant la 6ème année d'enseignement primaire).

Tableau h: ENSEIGNEMENT PRDIiJIRE - TAUX DE UEDOUBLEMENT

Années de scolarisation Pourcentage redoublement

1 12,52 12,93 1,2h 16,35 15.,96 27.,5

16. Le taux d'abandon en cours de scolarité n'est pas connu avecprécision (données statistiques insuffisantes), mais au total, pour 1.000élèves admis en lère année d'enseignement primaire, 250 environ réussissent

l/ Données complètes pour l'année scolaire 1967/68, partielles pour quel-ques autres années.

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leur examen du C.E.P. ou de passage en lère année dtenseignement secon-daire et 760 abandonnent en cours de scolarité. (Voir graphique 2). Il enrésult, que, pour un certifié, il faut environ 30 années/élève (calculde la mission UNESCO en Haute Volta).

17. Il semble qu'il soit impossible, dans les années à venir, de di-minuer le rapport entre le nombre d'élèves en lère année d'enseignement pri-maire et la population de la classe d'âge correspondante. C'est dire que,dans l'hypothèse de croissance la plus basse, le nombre d'élèves en lèreannée d'enseignement (23.830 en 1968) sera de 30.500 en 1979/80.

18. Toutes choses étant égales par ailleurs, la répartition desélèves entre les différentes années d'enseignement devrait se rapprocherde la répartition établie par le graphique 2 (persévérance et réussiteaux examens) puisque le nombre d'élèves admis en lère année n'évolueraplus que lentement (2 pour cent par an). Le nombre total d'élèves del'enseignement primaire en 1980 devrait être alors de 131.500 et le tauxde scolarisation des classes d'âge de 6-11 ans de 10,4 pour cent contre9,9 pour cent en 1968.

19. L'effectif moyenès classes est de 46 élèves en 1969 (même effec-tif qu'en 1967), chaque classe ayant son instituteur. Les effectifs réels,en général, s'écartent assez peu de la moyenne nationale: l'effectif moyenpar cercle ou par commune n'est inférieur à 40 élèves que dans 11 cerclesou communes sur 49 et n'est supérieur à 55 que dans dsux carcles et cornunes,les moyennes les plus élevées se trouvant en milieu urbain (56,5 pourOuahigouya, 55,7 pour Ouagadougou et 52,9 pour Bobo-Dioulasso).

Conditions de travail

20. Les bâtiments scolaires sont simples, généralement mal entretenuset parfois proches de la ruine. En saison sèche, l'aération et l'éclai-rage sont tout juste suffisants. La protection thermique est souvent inexis-tante et l'orientation mal choisie, si bien que la température à l'inté-rieur des classes devient insupportable dès le milieu de la matinée. Ensaison humide, la plupart des bâtiments modernes sont traversés par lesembruns pénétrant par les ouvertures d'aération. Certains bâtiments ontété conçus sans porte, et les classes sont envahies par les troupeaux pen-dant la nuit et les vacances. Il n'y a pas de crédit pour l'entretien. Lestoitures elles-mêmes ne sont réparées oue lorsqu'il n'est plus possible devivre dans la classe. Des difficultés importantes sont à prévoir sur cechapitre dans les 5 années à venir. Aucune étude n'est en cours pour dé-terminer les caractéristiques que devraient présenter les constructionsneuves ou pour définir les modifications à apporter aux constructions exis-tantes.

21. Le mobilier scolaire est du type traditionnel européen. L'en-tretien laisse à désirer.

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22. Le matériel pédagogique est déficient, ancien, parfois presque horsd'usage (livres dont il manque les premières pages, tableaux noirs usés).Les restrictions de crédit se font sentir sur toutes les fournitures,jusqu'à la craie dont les attributions hebdomadaires sont insuffisantes.

23. La discipline est remarquable et les élèves font preuve d'uneapplication exemplaire. Cependant il est difficile de savoir s'il s'agitdu résultat d'une disposition naturelle des élèves ou d'une disciplinestricte liée aux méthodes traditionnelles d'enseignement.

Résultats et difficultés

24. Il semble que, malgré l'équivalence du C.E.P. voltalque avecle diplôme français, le niveau des élèves soit nettement plus faible qu'enFrance, ce qui s'explique par 3 raisons:

(i) Les élèves doivent d'abord, pour la majorité, apprendre lefrançais, ce qui ralentit considérablement le rythme del'enseignement jusqu'en hème année de primaire. Deux centcinquante classes primaires des régions de Ouagadougou etBobo-Dioulasso participent actuellement à l'expérimentationen Haute Volta d'une méthode moderne d'enseignement dufrançais (méthode CLAD - voir paragraphe 301 ). Les ré-sultats semblent prometteurs.

(ii) Le niveau des instituteurs est insuffisant: on ne formeplus d'instituteurs actuellement, mais des instituteursadjoints recrutés au niveau du B.E.P.C. (et non du bacca-lauréat) et ne recevant qu'un an de formation. Celle-ci(dernière année des cours normaux) cherche plus à accroîtreleur bagage intellectuel qu'à leur donner une formationpédagogique pratique et moderne.

(iii) ltinspection pédagogique est très limitée et ne joue abso-lument pas le rôle de soutien pédagogique.

25. De grands efforts, malgré tout insuffisants, avaient été faitspour africaniser les programmes. Les actions conjointes du C.D.P.P. (Cen-tre de Documentation et de Productions Pédagogiques) et d'une missionUNESCO devraient aboutir d'ici quelques années à la "ruralisation" desprogrames (adaptation des programmes au milieu essentiellement rural dela Haute Volta).

Coût de l'enseignement primaire et projections sur 1980

26. La construction des écoles primaires (y compris le logement del'instituteur) et la fourniture du mobilier scolaire sont à la charge descollectivités locales. L'Etat, par le canal du Ministère de l'EducationNationale, fournit le personnel enseignant, ltencadrement (directeurs,inspecteurs, etc.) et les fournitures. Il semble que les responsabilités

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sont mal définies en ce qui concerne l'entretien des bâtiments et dumobilier, ce qui explique en partie le mauvais état drentretien généra-lement constaté.

27. La direction de l'enseignement du ler degré a effectué uneétude des coûts de scolarisation en enseignement primaire et conclutqu'une année-élève coûte 13.000 FVFA, y inclus les frais des communes.La ventilation des différents chapitres du budget de lfEducation Natio-nale et la répartition de la somme à attribuer à l'enseignement primairesur le nombre d'élèves, fait apparaître un coût de 10.600 FCFA parannée-éldve (y compris la formation des instituteurs). La différenceprovient vraisemblablement des incertitudes en ce qui concerne la ven-tilation des charges de cantines scolaires et d'entretien des bâtimentset du matériel.

28. Le coût de 1iannée-élève, en francs constants 1969, ne peutqu'augmenter d'ici 1980 par suite (i) de l'accroissement des charges duesà l'absorption de l'enseignement privé, et (ii) de l'évolution indiciairedes traitements des instituteurs déjà en place. Il semble raisonnablede prévoir une augmentation de 15 pour cent, soit un nouveau coût de12.200 FCFA par ainée-élève. Dans ces conditions, le montant des créditsminima à accorder à l'enseignement primaire en 1980 (131.500 élèves,voir paragraphe 18, ci-dessus) sera de 1.604 millions de FCFA (131.500 x12.200 FCFA).

29. Une étude réalisée par les économistes de la mission de la BIRDen Haute Volta et reproduite en annexe no. 1 prévoit que le budget del'Education Nationale en 1980 sera contenu dans la fourchette 2.300 à3.000 millions de FCFA. On appellera "Hypothèse Basse" la prévision2.300 millions et "Hypothèse Haute" celle de 3.000 millions. Pour fixerles idées on formulera deux hypothèses sur la répartition du budget delfEducation Nationale entre les différents ordres d'enseignement:

(i) "Hypothèse no. l": La répartition entre les différentsordres d'enseignement (Primaire, Secondaire et Technique,Supérieur, Education Rurale) reste identique à ce qu'elleétait en 1969 (le taux d'accroissement des crédits estidentique pour tous).

(ii) "Hypothèse no. 2 "1: Tous les ordres d'enseigner.nt àl'exception du primaire restent bloqués à leur valeurde 1969; l'enseignement primaire seul accapare la totalitédes accroissements de crédits accordés à l'EducationNationale de 1969 à 1980.

Le budget de 1'Education Nationale en 1969 (1.650 millions de FCFA au to-tal, dont 1.050 millions au titre de i'enseignement primaire) a servi depoint de départ à ces calculs; et l'on suppose que le coût de l'enseigne-ment primaire passera a 12.200 FCFA par élève par an en 1980. On a

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également retenu l'hypothèse, d'une manière assez arbitraire, que le nom-bre d'enfants appartenant au groupe d'âge de 6 à 15 ans n'augmentera pasplus rapidement que l'ensemble de la population (2 pour cent par an) etque, au sein de ce même groupe d'âge, la proportion d'enfants en âge defréquenter l'école primaire (6 à 11 ans) restera inchangée. Dans cesconditions, en 1980 les différents paramètres prendront les valeurs sui-vantes (les budgets sont exprimés en millions de FCFA):

Tableau 5: PROJECTIONS DU BUDGET DE L'EDUCATION NATIONALEET DE L'ENSEIGNMENT PRIMVAIRE POUR 19b0

(millions de FCFA)

udget Hypothèse 1 Hypothèse 2

thBse ue uget Hombre élèves Taux de Budget Nombre élèves Taux dede ca- Ensgt. (000) scolari- Enseig. (000) scolari-

crois- -jatio- Pri- sation Pri- sationsance nale maire Total 6-11 6-11 ans maire Total 6-11 6-11 ans

ans (M) ans ( )

Basse 2.300 l.h77 120,0 96,7 9,6 1.717 141.,o 114,O 11,2

Haute 3.000 1.928 157,0 126,7 12,h 2.417 200,0 160,0 15,8

a/ Taux de scolarisation équivalent en 1968: 9,9 pour cent.

30. Dans ces conditions, le taux de scolarisation des classes d'âge6-11 ans atteindra au maximum 15,8 pour cent en 1980 contre 9,9 pour cent en1968. En fait ce taux ne pourra même pas être atteint dans les conditionsoptimales car il sera impossible de bloquer les crédits des enseignementssecondaires et techniques, ne serait-ce que par suite de l'accroissement in-diciaire des traitements des jeunes professeurs voltaïques et de la néces-saire réduction de l'aide bilatérale française. Il semble donc que, dansles meilleures conditions, le taux de scolarisation en enseignement primai-re en 1980 ne puisse pas être supérieur à 13 pour cent environ. (Voir tableau 5).

Enseignement secondaire et technique

Remargues générales et préliminaires

31. L'enseignement secondaire et technique de Haute Volta, commel'enseignement primaire, est copié sur le système français, avec toute lacomplexité que cela implique:

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1h types de diplômes;

h types d'établissements scolaires;

11 filières d'enseignement dont 5 pour le seul lycée techniquede Haute Volta (Ouagadougou).

32. Cette complexité est d'autant plus criticable que:

(i) les effectifs sont faibles (9.000 élèves environ);

(ii) aucune planification de l'enseignement ne permet de tirerle profit maximum des sacrifices financiers que représententl'Enseignement Secondaire et Technique (2h,h pour cent dubudget de l'Education Nationale);

(iii) le marché de l'emploi, très réduit en général, est à peu prèslimité aux seuls besoins de la Fonction Publique pour lesniveaux B.E.P.C. ou supérieurs. Cependant, le nombre despostes offerts par l'administration dépend des disponibili-tés budgétaires, qui sont insuffisantes. L'Administrationmanque de cadres, alors que, fin 1969, 50 pour cent seule-ment des dipl6mes B.E.P.C. de l'année poursuivaient leursétudes ou avaient trouvé un emploi correspondant à leursqualifications. De même, les besoins en cadres se fontsentir principalement dans les domaines techniques, alorsque plus de la moitié des élèves poursuivant leurs étudesdans le second cycle de l'enseignement secondaire se diri-gent vers les disciplines littéraires.

Tableau 6: DISTRIBUTION DES BACHELIERS PAR DISCIPLINE

Bacheliers dans les catégoriesA (Philosophie) B (Economie Total

(pourcentage du total) et Droit)

1968 41,2 9,7 50,9

1969 53,5 11,6 65,1

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33. Soixante-cinq pour cent des élèves de l'enseignement secondaireet technique sont boursiers d'Etat et 75 pour cent sont internes ou internes"externés" (un élève interne "externé" est nourri mais non logé par l'éta-blissement scolaire et perçoit une part de sa bourse comme indemnité delogement). Ces dispositions accroissent notablement le coût dtune annéeélève, mais sont indispensables pour permettre aux élèves d'origine mo-deste et/ou rurale, de poursuivre leurs études en enseignement secondaireet technique.

34. L'enseignement privé (subventionné à 90 pour cent environ) sco-larise 36 pour cent des effectifs et, contrairement à l'enseignement pri-maire privé, conserve son statut.

Analyse des données statistiques

35. Le taux annuel d'accroissement des effectifs de l'enseignementsecondaire (95 pour cent des effectifs de i 'enseignement secondaire ettechnique) est passé de 30 pour cent en 1963 à 5 pour cent en 1969. Ce-pendant, en moyenne, le taux d'accroissement annuel sur la période 1960-69a été deux fois plus élevé dans lenseignement secondaire et techniquequ'en enseignement primaire. (Voir graphique 5)

36. Les taux de redoublement en cours de scolarité sont élevés.En 1968 (année scolaire 1967/68) 15,15 pour cent des élèves de ltenseigne-ment secondaire et technique redoublaient la classe qu'ils avaient suivieen 1966/67 (voir Tableau 7). On remarque que:

(i) le taux moyen est sensiblement le même que celui de l'en-seignement primaire (15,15 pour cent contre 15,39 pourcent);

(ii) le taux de redoublants croit notablement dans les classesde fin de cycle (23,7 pour cent dans la classe préparantau B.E.P.C. et 31,9 pour cent dans la classe préparantau baccalauréat);

(iii) le taux de redoublants est anormalement élevé (14,9 pourcent) en première année d'enseignement secondaire.

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Tableau 7: ENSEIGENT SECO:.ÏIRE ET TECHNIQUETAUX DE REDOUBLEMENT

Années de Scolarisation Pourcentage de redoublement

ler cycle

1 14,92 l1,o3 10,74 23,7

2è. cycle

5 13,16 18,17 31,9

37. L'admission en lère année d'enseignement secondaire est soumiseà un double système éliminatoire (concours entre élèves préalablement sélec-tionnés) qui, en éliminant 85 pour cent des élèves des classes de fin d'étu-des primaires, devrait assurer un haut niveau moyen des élèves de lère an-née d'enseignement secondaire. Il semble que le taux de redoublement anor-inalement élevé soit dû à:

(i) une mauvaise préparation des élèves (l'enseignement primaireprépare au C.E.P. et non au concours d'entrée en lère annéed'enseignement secondaire);

(ii) une adaptation difficila des élèves à des méthodes de travailet à des conditions de vie très différentes de celles qu'ilsont en général connues en enseignement primaire;

(iii) une connaissance encore insuffisante de la langue française.

36. Le taux d'abandon en cours de scolarité n'est pas connu avecprécision (données statistiques insuffisantes) et le schéma général destaux de persévérance (graphique no. 2) sous-estim- sans doute le taux deréussite aux examens du B.E.P.C. et du Baccalauréat. En fait, les 250 ba-cheliers par an (moyenne 1967-66-69) et le millier de brevetés correspon-dent aux classes de lère année d'enseignement primaire des années 1954 à 1960qui dsvai3nt coLpter de 6.o0o à 10.000 élèves. Les résultats bruts sontdonc de l'ordre de 120 B.E.P.C. et 30 bacheliers pour 1.000 élèves au dé-part et non pas 53 et 12,5.

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39. L'effectif des classes varie fortement de la lère année à la7ème année, et d'un établissement à l'autre. La moyenne du nombre d'élè-ves par professeur s'établit à 30 environ pour l'ensemble de l'enseigne-ment secondaire et technique, mais nzest plus que de 20 environ dans leslycées et de 12 au lycée technique de Ouagadougou. En général les sallesde classe ne sont pas surchargées comme le sont les dortoirs, les réfectoirset les salles de travaux pratiques.

40. Il n'est pas possible d'établir avec précision les taux de sco-larisation en enseignement secondaire et technique pour les milieux rurauxet non ruraux. Cependant, tous les établissements d'enseignement secondai-re et technique sont groupés dans 14 villes de Haute Volta, représentantenviron 6 pour cent de la population totale. Les données statistiques pour1967/68 sur l'origine sociale des élèves de l'enseignement secondaire, tech-nique et professionnel rapportés aux classes sociales estimées à partirde différentes enquêtes (enquête démographique 1960 et effectif des fonction-naires au 1 janvier 1969) permettent d'établir le tableau 8.

Tableau 8: DISTRIBUTION DES ELEVES DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE,TECHNIQUE ET PROFESSIONI01 PAR CLASSE SOCIALE

Nombre d'élèvesClasse sociale Nombre d'élèves Population pour 1.000 personnes

Fonctionnaires a/ 1.881 100.000 18,81

Agriculteurs b/ 7.085 4.19.000 1,68

Autres 1.671 366.000 4,56

a/ 10.000 fonctionnaires et agents temporaires - 100.000 personnes._/ Cultivateurs et éleveurs = 90 pour cent de la population présente.

!l. On remarquera que le taux de scolarisation en milieu "fonction-naire s" est 11,2 fois plus élevé que le taux de scolarisation en milieuagricole. Les proportions de boursiers étant sensiblement les mêmes dansles deux groupes (59 pour cent pour les fonctionnaires et 65 pour cent pourles agriculteurs) alors que le revenu moyen des familles de fonctionnairesest très supérieur au revenu moyen voltaïque, il est certain que le systèmeactuel favorise nettement la classe sociale des agents de llEtat. Unetelle disposition ne fait qutaccentuer la tendance néfaste, déjà signalée,qui considère l'enseignement comme le moyen de devenir fonctionnaire.

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Conditions de travail

h2. La plupart des bâtiments sont de construction récente (moinsde 20 ans). Il n'a pas été possible d'étudier les problèmes d'adaptationau climat et aux conditions de travail, mais il a été constaté partoutque les bâtiments se dégradent, ne sont pas entretenus, sont souvent sales,voire insalubres en ce qui concerne les dortoirs et les services communs.Le mobilier, scolaire et communautaire, est traditionnel, souvent mal en-tretenu, particulièrement dans les dortoirs. Dans ces conditions, l'écolene joue plus aucun r6le éducatif et perpétue un esprit de laisser-allerforcément préjudiciable à toutes les activités actuelles et futures desélèves.

43. Il est intéressant de noter à ce sujet l'exception que constituele cours normal de jeunes filles de Ouagadougou. L'ordre et la propretéqui règnent dans tout l'établissement ont certainement un effet favorablesur le déroulement des études comme sur les activités professionnelles etsociales des jeunes institutrices. Les services de l'enseignment fontbien observer que le coût d'une année-élève en cours normal de jeunesfilles est supérieur à la moyenne de l'enseignement secondaire et techni-que de Haute Volta, mais de telles comparaisons sont discutables, car lesconditions da scolarisation, les types de bâtiments et les coûâts uni-taires de main-d'oeuvre et de produits consommables sont différents d'unétablissemer:.t à lautre.

hh. Le matériel pédagogique est généralement réduit, mais en bonétat. Le matériel de travaux pratiques de sciences (chimie, physiqueet sciences naturelles) est le plus déficient. Par contre, le matérield'application des techniques industrielles "bois" et "fer" du lycée techni-que de Ouagadougou est sous-employé.

45. Les restrictions de crédit ne paraissent pas aussi catastrophi-ques qu'en enseignement primaire, parce qu'elles sont reportées en prioritésur les postes budgétaires compressibles (entretien général et servicescommunautaires). Mais on ne fait que retarder les échéances et il estcertain que de grosses difficultés financières apparaîtront dans les quel-ques années à venir.

46. Il est intéressant de noter à ce sujet qu'une expérience decogestion est en cours depuis deux années au lycée d'Etat de Bobo-Dioulasso(Lycée Ouezzin Coulibaly). Une étroite coopération entre le proviseur (vol-talque) et le censeur (français) a permis d'instaurer un système efficacede participation des élèves à l'administration de l'établissement (auto-discipline, responsabilité de l'entretien journalier des salles de classeet des dortoirs, participation au secrétariat général de l'établissement,gérance de la bibliothèque-librairie,etc.). Cette cogestion ne peut quediminuer les charges et participer à l'Education des élèves. Cependantil est regrettable que le Ministère de l'Education Nationale ne puisse pasfaire l'effort financier nécessaire pour remettre en état les bâtiments

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(notamment les dortoirs et les services attenants), et que les résultatsde cette action ne soient ni étudiés, ni divulgués.

47. Le corps professoral est, à 65 pour cent, composé d'agents dela coopération bilatérale française dont beaucoup ont les diplômes néces-saires pour enseigner, mais ne sont pas professeurs de métier. Le remplacementdes enseignanLs français par des professeurs voltaïques se heurte à deux dif-ficultés, dont la première est dtordre économique. La voltaÏsation du corps en-seignant se traduira par un accroissement des dépenses du 1-inistère de l'Education

Nationale puisqu'un professeur français prêté par la coopération bilatëralecoûte moins cher à l'Etat voltaÎque qu'un professeur voltaïque. L'autredifficulté est le manque de personnel qualifié. Actuellement 30 professeursvoltaiques terminent leurs études à l'étranger et entreront dans le corpsprofessoral de l'enseignement secondaire et technique en 1970. Mais, ensupposant que l'Etat voltaïque trouve chaque année le nombre de jeunesdiplômés suffisant pour obtenir 30 professeurs et poursuivre l'effort finan-cier que cette formation représente, il faudra au minimum une dizaine d'an-nées pour que le corps professoral soit entièrement voltaisé.

Résultats et difficultés

48. L'enseignement en français rencontre encore des difficultés,même en second cycle, en raison du faible niveau de langage atteint en findtétudes primaires.

49. Les résultats scolaires et les taux de réussite aux examens,généralement bons, sont en contradiction avec les résultats désastreuxobtenus aux concours dlentrée dans les écoles dtapplication. Il semble queles meilleurs élèves de l'enseignement secondaire et techi.-.que poursuiventleurs études, si bien que les candidats aux concours ne sont que les déchetsde l'enseignement secondaire, et que les connaissances acquises ne sont pasou sont mal assimilées.

Coûat de l'enseignement secondaire et projections

50. La ventilation des différents chapitres du budget de l'éducationnationale permet dtestimer que les dépenses correspondant à l'enseignementsecondaire et technique stélèvent à 399 millions pour l'année 1969 sanscompter l'aide bilatérale française. Une année-élève coûte, en moyenne.45.000 FCFA. Il ne semble pas qu'il soit souhaitable de développer l'enseigne-ment secondaire et technicue dans les dix années à venir. Cependant, étantdonnée qu'il sera impossible de réduire le nombre d'élèves reçus en premièreannée de premier cycle d'enseignement secondaire et technique, le nombred'élèves en 1960 ne pourra pas être inférieur à 11.000 environ contre1.000 actuellement.

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51. Pour estimer le volume des crédits nécessaires pour lenseigne-ment secondaire et technique en 1980 il faut tenir compte:

(i) de laugmentation inévitable du nombre d'élèves;

(ii) du retard accumulé sur le chapitre de l'entretien généraldu matériel et des bâtiments;

(iii) de la nécessité d'accroître (à nombre constant de ponsion-naires) la capacité des dortoirs pour éliminer la sur-charge actuelle;

(iv) de la diminution de l'aide bilatérale française (voltaisa-tion du corps enseignant);

(v) de l'accroissement indiciaire des salaires des jeunesprofesseurs voltaïques.

52. Il semble donc raisonnable de prévoir, pour la période 1969-1980un accroissement minimum des dépenses de cet ordre d'enseignement de 40pour cent, ce qui porterait les dépenses à 560 millions de francs CFA. Ein-core faudra-t-il, pour ne pas dépasser cette somme, simplifier le systèmed'enseignement secondaire et technique.

Enseignement professionnel

53. L'enseignement professionnel ne sépare pas les connaissancesde base nécessaires au développement intellectuel de l'individu, des con-naissances technologiques et des habitudes professionnelles nécessaires àl'occupation d'un, ou plus généralement de plusieurs postes de travail d'uneprofession.

54. L'enseignement professionnel ne stadresse en principe qu'à desjeunes en cours ou en prolongement de scolarité normale, en groupes ho-mogènes en âge et en aptitudes tant intellectuelles que manuelles. L'en-seignement professionnel emploie simultanément les méthodes de l'enseigne-ment scolaire et celles de la formation professionnelle. La partie prati-que professionnelle de l'enseignement est effectuée dans des conditionsréelles et les élèves doivent acquêrir non seulement le savoir mais lesréflexes et la dextérité nécessaires pour occuper un poste de travail.

D'5. L'enseignement professionnel voltaïque est copié sur le systèmefrançais. Les élèves sont admis, sur concours, en fin d'Etudes Primaires,dans des Ecoles Professionnelles. Les études durent h années et sontsanctionnées par le Certificat d'Aptitude Professionnelle (C.A.P.) corres-pondant à 10 années de scolarisation.

56. L'effectif scolarisé en enseignement professionnel est très ré-duit (800 élèves environ, soit 0,6 pour cent de l'effectif scolaire to-tal). Neuf Ecoles Professionnelles privées scolarisent la quasi totalité

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des effectifs; l'enseignement professionnel public est limité aux quelquessections du lycée technique de Ouagadougou qui accueillent les élèves in-capables de suivre l'enseignement technique normal jusqu'à son terme (Bre-vet de Technicien ou Baccalauréat Technique).

57. L'enseignement professionnel est limité aux spécialités sui-vantes:

(i) pour les garçons (250 élèves environ): opérateur géomètre,mécanique automobile, mécanique générale, électricité etradio, maçonnerie;

(ii) pour les filles (550 élèves environ): enseignement ménager,enseignement commercial.

Les effectifs par section sont très faibles (5 è 15 élèves). Le nombrede C.A.P. délivrés annuellement est de l'ordre de 100.

58. Tous les élèves formés trouvent immédiatement une situationintéressante, mais les données statistiques sur le marché de l'emploi nepermettent pas d'établir l'ordre de grandeur des besoins en ouvriers qua-lifiés dans les spécialités traitées. On ne peut donc formuler aucuneproposition quant à l'accroissement souhaitable du nombre d'élèves. Onpeut cependant noter que la formation reçue pour les C.A.P. de mécaniquegénérale, électricité et menuiserie, ne correspond pas à la formation desartisans ruraux dont la Haute Volta a grand besoin.

59. On peut estimer que l'Enseignement Professionnel coûte 16,5millions de FCFA par an au Ministère de l'Education Nationale. Ce coûtne fait pas intervenir les nombreux subsides reçus par l'enseignementprivé et ne tient pas compte des activités partiellement bénévoles d'en-seignants missionnaires. Il est impossible de faire des prévisions d'évo-lution du budget de cet enseignement, mais il est certain que les dépensesminimales à prévoir pour 1980 ne peuvent être que supérieures à ce qu'ellessont actuellement et on admettra, pour les développements ultérieurs de cerapport, gutelles seront de 20 millions en 1980.

Enseignement supérieur

60. Il est officiellement admis que l'enseignement supérieur enAfrique francophone doit être assuré par des écoles ou des universités"inter-états" (communes à plusieurs états). L'embryon d'enseignement supé-rieur national voltaique (Institut Universitaire de Technique Pédagogique,classe préparatoire au Diplôme Universitaire d'Etudes Littéraires et l'Eco-le Nationale d'Administration) échappe à cette règle et constitue uneamorce dangereuse de multiplication inconsidérée d'établissements auxeffectifs anormalement réduits. Il faut s'attacher à résoudre les diffi-cultés actuelles résultant des divisions politiques etethniques de l'Afri-que francophone et ne pas soutenir les implantations d'autres branchesd'enseignement supérieur national.

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61. Lorsqu'il s'agit d'Etablissement Inter-Etats, il faut éviterle luxe excessif des constructions et des aménagements tels que ceux del'Ecole des Ingénieurs des Travaux Ruraux actuellement en construction àOuagadougou.

62. L'enseignement supérieur dépendant du seul Ministère de l'Educa-tion Nationale (Préparation au Diplôme Universitaire d'Etudes Littéraires,Institut Universitaire de Technique Pédagogique et Spécialisations àl'Etranger) regroupe environ 450 étudiants, dont 100 en Haute Volta même,et a coûté 33 millions de FCFA au gouvernement voltaïque en 1969. Lesbourses versées en 1969 par différents pays au titre de l'aide bilatéraleà l'enseignement supérieur voltaïque représentaient un total de l'ordrede 200 millions de FCFA.

63. Il n'est pas possible de prévoir l'évolution du budget del'enseignement supérieur. On peut cependant affirmer que les dépensesactuellement consenties par le Ministère de l'Education Nationale neseront pas diminuées, et on peut estimer qu'elles seront au minimum de40 millions de FCFA en 19C0, à condition que l'aide extérieure soit aumoins maintenue à son niveau de 1969.

Education rurale

Prélirinaire s

64. L'enseignement primaire traditionnel doit être un enseignenentde masse destiné à donner à tous les enfants un minimum de culture géné-rale. Malheureusement, en Haute Volta, il est apparu très vite que laformation donnée par l'enseignement primaire traditionnel français necorrespondait pas aux besoins du milieu agricole (qui représente 90 pourcent de la population voltalque) et qu'il était budgétairement impossibled'étendre l'enseignement primaire à la majorité des enfants en âge descolarisation.

65. En conséquence, le gouvernement voltaïue a mis en place, àpartir de 1961, un système d'enseignement particulier dit "Education Ru-rale":, qui doit:

(i) apporter aux jeunes ruraux des éléments de culture générale(plus restreints que ceux de l'enseignement primaire) etune formation technique et pratique agricole incluant lesthèmes de modernisation de l'agriculture diffusés par lesservices de vulgarisation;

(ii) maintenir ces élèves dans leur milieu et les amener, en finde scolarisation, à retourner dans l'exploitation familialepour participer aux activités agricoles et accélérer, parles connaissances acouises, l'évolution de l'agriculturevoltaïque;

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(iii) s'adresser à des individus suffisamment âgés pour qu'enfin de scolarisation ils possèdent une personnalité suffi-sante pour pouvoir jouer, dans le milieu familial., le rôled'animateur qu'on leur assignes

(iv) être adapté, pour les filles, au rôle particulier qu'ellesjouent dans la société rurale volta3:que;

(v) abaisser le coût de formation d'un individu, de façon àaugmenter le nombre d'élèves et par conséquent le taux descolarisation pour une m6me dépense.

66. Dans le système d'Education Rurale les jeunes ruraux n'ayantpas encore fréquenté l'école sont recrutés tous les 3 ans dans les classesd'âge 13-15 ans. Ils reçoivent, pendant 3 armées, sans possibilité de re-doublement, une formation générale et pratique qui leur est donnée parun maître ou une monitrice dIE.R., dans un Centre d'Education Rurale(C.E.R.). L'âge normal de sortie des élèves est donc 16 à 18 ans.

67. L'enseignement général, identique pour les filles et les gar-çons, doit occuper environ 35 pour cent du temps et correspond sensible-ment aux programmes de français (parlé, lu et écrit) et de calcul, des3 premières années d'enseignement primaire. L'enseignement technologiqueet pratique est essentiellement agricole pour les garçons et comporte,en plus, des élements d'hygiène, de puériculture et d'économie ménagèrepour les filles. La scolarisation n'est sanctionnée par aucun diplôme.

68. Un C.E.R. comporte 1 salle de classe, 1 logement pour le maîtreou la monitrice et quelques pièces de terre. Chaque centre est situé àproximité d'un village, et le recrutement des élèves est limité à ce villa-ge ou aux villages voisins si nécessaire pour compléter l'effectif normal(45 à 50 élèves).

69. Les objectifs visés n'ont pas toujours été atteints: une faibleminorité d'élèves (garçons) sortant des C.E.R. prend une part active auxtravaux agricoles sur l'exploitation familiale. Aucune étude statistiquen'a été faite à ce sujet, mais toutes les informations recueillies sontconcordantes; de nombreux élèves sortant des C.E.R. s'expatrient vers laCôte d'Ivoire ou le Dahomey, où ils sont employés comme "pointeurs" dansles plantations.

70. Les principales explications données à ce demi-échec sont lessuivantes:

(i) le but de l'E.R. nla pas été clairement expliqué aux agri-culteurs, qui ont vu dans cet "enseignement au rabais", commedans tout enseignement, un moyen pour leurs fils d'échapperau milieu rural et de devenir fonctionnaire ou salarié;

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(ii) les élèves sont trop Jeunes lorsqu'ils sortent des C.E.R.et les structures économiques et familiales ne sont pasfavorables à leur retour à la culture;

(iii) la formation reçue ne les prépare pas à travailler effica-cement dans une exploitation agricole.

71. Pour les filles la situation est différente, car le seul faitqu'elles aient reçu une formation scolaire accroît l'intérêt que leshommes leur portent en vue du mariage dont elles atteignent l'âge à leur sor-tie de l'école. On peut donc espérer qu'elles resteront en milieu ruralcomme le sont restées celles des premières promotions sorties (quelquescentaines de jeunes filles). Cette position particulière, liée au faitque les femmes voltaàiques prennent une part importante dans toutes lesactivités agricoles traditionnelles, laisse penser que ltE.R. appliquéeaux filles devrait avoir un effet important sur ltévolution du milieu ru-ral. Cependant il est impossible de porter un jugement sur le bénéficeréel que les jeunes filles tirent de l'enseignement reçu en C.E.R. ou surleur participation à la vulgarisation des méthodes modernes de culture oud'économie ménagère.

Les réactions psychologiques et politigues envers l'EducationRurale

72. La crainte de la famine qui menace périodiquement les agricul-teurs et la disparité excessive entre leurs revenus et les salaires mêmeles plus faibles, expliquent leur désir permanent d'échapper au milieurural. L'instruction étant le seul moyen d'accéder au fonctionnariat, quiassure à la fois le plus haut niveau de traitement à travail égal et lasécurité d'emploi, on comprend l'attrait que peut exercer l'enseignementsur ces populations déshéritées et la difficulté de leur faire admettre quel'école puisse ne conduire qu'à la situation d'agriculteur.

73. L'information objective des masses rurales n'ayant pas étéfaite, l'E.R. est apparue comme un succédané de l'enseignement primairetraditionnel. Des pressions politiques se sont alors ajoutées aux pres-sions sociales pour fausser l'idée de base du système en demandant l'abais-sement de l'âge de recrutement et "l'harmonisation des programmes", deuxtendances qui devraient transformer 11E.R. en enseignement primaire tra-ditionnel. On verra plus loin qu'une telle transformation est souhaita-ble, mais qu'elle est impossible actuellement., car ce serait retomber dansles difficultés qu'on essaye justement d'éliminer par le système de l'E.R.Il est regrettable que, sous le couvert du droit des peuples à l'instruc-tion démocratique, certains milieux officiels accordent tant d'importanceà cette question d'harmonisation des programmes et laissent croire qu'ilest possible de l'appliquer prochainement. Cela ne fait que renforcer laréaction psychologique naturelle du milieu rural voltalque et retarderla solution du problème.

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Les difficultés de réintegration rurale des anciens élèvesde C.E.R.

74. Le milieu rural voltaique est toujours régi par les coutumestribales qui diffèrent diune ethnie à l'autre, mais ont toujours en commundeux caractères défavorables vis-à-vis de la réintegration des jeunes dansle milieu rural familial à leur sortie du C.E.R.:

(i) l'unité familiale de type patriarcale est toujours enhonneur et les "jeunes" ne disposent que de peu de libertédans ce système; il leur est impossible de provoquer uneévolution, même strictement technique, si le chef de famillen'y est pas préparé;

(ii) les jeunes hommes ne peuvent, en principe, obtenir de terrespour leurs cultures personnelles que sfils sont mariés(et ils ont alors nettement plus de 20 ans).

75. Toutes ces difficultés disparaissent, bien sûr, si les élèvesont 18 ans ou plus à leur entrée en C.E.R. ou, mieux, s'ils sont déjà ma-riés. Les quelques expériences faites sont concluantes, mais cette solu-tion ne peut pas être généralisée, ne serait-ce que par suite des difficul-tés probables de recrutement et d'assiduité.

76. Les élèves plus jeunes, terminant officiellement leurs étudesà 16-18 ans et, en fait, parfois moins, n'ont pas une personnalité assezforte pour s'imposer dans leur famille et ne sont pas assez âgés pour obte-nir un champ personnel. Ayant la possibilité de valoriser leur connaissan-ces en s'expatriant ou en cherchant un emploi en ville, souvent encouragésà le faire par leur propre famille, beaucoup d'entre eux quittent leurmilieu. Les autres oublient peu à peu ce qu'ils ont appris en C.E.R.

77. Ce triste tableau n'est cependant pas la règle générale et ilsemble bien que les difficultés d'insertion des jeunes proviennent en pre-mier lieu de la faiblesse de leur formation. A Wakui (canton de Béréba),par exemple, tous les élèves sortis du centre d'E.R. en février 1966 sontrestés au village et travaillent chez leurs parents. Dix d'entre eux ontintroduit dans l'exploitation familiale la majorité des méthodes modernesde culture apprises à l'école, 30 ont amené leurs parents à acquérir unpulvérisateur et ce sont les anciens élèves du C.E.R. qui font les traite-ments phytosanitaires (contre rétribution) chez les agriculteurs qui niontpas le matériel nécessaire.

78. Il semble bien que cette réussite soit due:

(i) à l'âge relativement élevé des élèves recrutés, comme il seraindiqué plus loin (classes d'âge 13-15 ans et sélection surconformation physique);

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(ii) aux bonnes relations que le maître entretient avec lesparents dtélèves et avec le vulgarisateur de l'ORD;

(iii) à la qualité des cultures du C.E.R. qui témoignent du bienfondé des méthodes appliquées et du savoir faire des élèves.

C'est aussi la preuve que les structures sociales ne sont pas totalementfermées aux jeunes, dès lors qu'ils sont aptes à participer efficacementaux travaux agricoles.

79. Cette participation efficace ne peut être assurée que si lesjeunes ont atteint, dès leur entrée en C.E.R., un développement physiquesuffisant pour soutenir les efforts demandés. La seule définition destranches d'âge de recrutement ne peut pas garantir cette condition, etil est intéressant de noter que certains commandants de cercle (équivalentdes préfets) ont pris la décision de tenir compte aussi de la conformationdes jeunes gens: les sujets trop peu développés sont admis à la session sui-vante.

80. Néanmoins, les conditions actuelles font que la majorité desanciens élèves de C.E.R. ne réintègre pas le milieu familial. Il a étéproposé de les grouper et de les encadrer jusqu'à ce qu'ils atteignentl'âge de s'installer à leur propre compte, ce qui a conduit à deux tenta-tives: les coopératives d'anciens élèves de C.E.R. et les centres de for-mation post-scolaire agricole.

81. Une coopérative d'anciens élèves est formée par une partie desélèves sortant d'un C.E.R. Ils vivent dans leur famille respective, maistravaillent pour leur compte des champs qui leur sont remis par le chefde terre (en général près du C.E.R.). Le maitre d'éducation rurale leurdonne des conseils. Les produits nets de l'exploitation commune aliiententune caisse et devraient, après quelques années, permettre aux coopérateursde s'installer à leur compte. Aucune des coopératives visitées ne fonction-nait réellement. Les résultats des 11 meilleures coopératives de la cir-conscription de Ouahigouya (sur 40 existantes) sont dérisoires (100 à 500 FCFApar an et par coopérateur). Il semble que les causes de l'échec soientl'inorganisation et l'obligation de travailler sur l'exploitation familialelorsque le chef de famille le demande.

82. Les centres de formation post-scolaire agricole sont générale-ment institués au niveau des cercles et recrutent les meilleurs élémentssortant des C.E.R du cercle. L'horaire est partagé entre les travauxagricoles sur le domaine annexé au centre pour 75 pour cent et l'enseigne-ment général et technique pour 25 pour cent. L'organisation est très proch.ede celle d'un centre d'enseignement professionnel avec deux ans d'étudeset recrutement annuel. Dans l'idée des promoteurs, les centres devraientslautofinancer et chaque élève sortant devrait recevoir le matériel moderneet la pécule nécessaire pour pouvoir s'installer à son compte. En fait,des trois centres visités, ceux de Dionkélé et de Kongoussi végètent dans leplus grand désordre et coûtent plus d'un million de FCFA chaque année sans

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que les élèves reçoivent de pécule. Le centre de Louda, beaucoup pluspauvre, paraît mieux géré, mais il ne fonctionne que depuis une année: onne peut donc tirer de conclusions.

83. Rappelons que, pour les filles, l'âge de recrutement actuellementen vigueur ne semble pas poser de problème.

Mauvaise adaptation de l'enseignement aux buts visés

84. L'enseignement se fait en français, et les communications entremaître et élèves sont très ralenties par les difficultés de langage. Lesélèves, entre eux, ne parlent que la langue de leur ethnie, qui n'est pasforcément une des troi3 langues vernaculaires courantes. En fin de secondeannée les élèves ne comprennent que difficilement des phrases simples. Onpeut considérer que, sur trois années d'enseignement, une année complèteest consacrée au seul apprentissage du français et qu'une année d'enseigne-ment autre que le français n'a qu'un rendement de 50 pour cent par suitedes difficultés de compréhension, ce qui conduit à 1,5 année effectived'enseignement sur trois.

85. Une liberté notable est laissée aux ou prise par les maîtresdIE.R. vis-à-vis de la répartition des heures d'enseignement. Il est doncdifficile d'évaluer avec précision les horaires appliqués. En moyenne,on relève 7h.30 par jour, 5 jours par semaine; 50 pour cent du temps enclasse (37,5 pour cent d'enseignement général et 12,5 pour cent d'enseigne-ment technologique) et 50 pour cent de travaux pratiques. Les méthodesd'enseignement sont traditionnelles et parfois mal appliquées. On sentque le maître n'a qu'une formation pédagogique insuffisante et ne domineque difficilement le sujet qu'il traite.

86. L'étonnante capacité de mémoire dont les élèves font preuveaccroît les défauts des méthodes traditionnelles à tel point que le juge-ment qu'on peut porter sur le niveau des élèves est parfois complètementfaussé.

87. Le nombre d'élèves par classe (45 cin moyenne) n'est pas unobstacle à l'application de méthodes pédagogiques mieux adaptées. Lagestion de la caisse du centre (alimentée par la vente des produits del'exploitation agricole du C.Eà.R!.) est un exemple intéressant de méthodeactive qui, appliquée en relation avec l'enseignement du calcul et de latechnologie, devrait permettre une assimilation beaucoup plus complètedes connaissances transmises.

88. Le programme d'enseignement général (français et calcul des3 premières années d'enseignement primaire) correspond bien au strictminimum nécessaire pour pouvoir communiquer en français (lire un mode d'em-ploi ou le journal, comprendre les émissions radio) et appliquer les thèmesde modernisation des cultures proposées par les services de vulgarisation(calculs de surfaces, de doses à l'hectare, etc.). Mais le programme, danssa présentation, n'est pas, ou mal, adapté au milieu rural, et tout juste aumilieu voltalque.

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89. Le programme d'enseignement technologique (agricole) représenteun gros effort d'adaptation au milieu rural voltaïque et au niveau présumédes élèves, mais il semble qu'on ait visé le niveau mental diun enfant de8 ans et non celui d'un jeune adulte. De plus, une partie du programmeest du domaine de l'enseignement général, prenant la place de données techni-ques précises plus utiles.

90. Le programme d'enseignement ménager des jeunes filles représenteaussi un gros effort d1daptation, mais l'ensemble des programmes (detechnologie agricole et deenseignement ménager) est probablement trop vas-te pour pouvoir être assimilé.

91. L'éducation civique est réduite à quelques exposés sans relationavec les faits journalisrs et la vie du village. Les relations avec lesparents d'élèves et les services de vulgarisation sont inexistants ou trèsréduits.

92. En principe le programme de travaux pratiques comporte desexpériences de sciences naturelles en relation avec le programme d'enseigne-ment technique, des travaux pratiques de culture et, pour les filles, destravaux ménagers, pour les garçons, des travaux pratiques de menuiserie,de travail du fer et de maçonnerie.

93. Dans les C.E.R. de garçons, les travaux pratiques sont actuelle-ment limités à quelques expériences simples et aux travaux de culture. Lesmaîtres n'ont pas la formation et les C.E.R. ne disposent pas du matérielnécessaire pour effectuer correctement des travaux pratiques de menuiserie,de travail du fer ou de maçonnerie. Les travaux pratiques de culture sontlimités au jardinage et à quelques cultures simples (sorgho, mil, arachideet coton). Aucun des C.E.R. visités n'entretient d'élevage fermier.

94. Un rapide calcul montre, qu'avec les exploitations actuellementannexées aux C.E.R. et les assolements habituels (2 à 3 ha de terre dont25 ares de jardin et 1 ha de coton en moyenne), les cultures dlun C.E.R.absorbent environ 5.000 heures-élèves par hectare et par cycle culturalcontre 1.000 à 2.000 heures-agriculteurs par hectare en exploitation nor-male. Malgré cela, les résultats sont généralement médiocres (champs maltenus, rendements faibles). Le travail est effectué sans ordre ni méthode,les élèves acquièrent autant de mauvaises habitudes que de bons principes.

95. Il faudrait appliquer, pendant les travaux pratiques, les métho-des de la formation professionnelle accélérée (voir plus loin chapitre B"Formation Professionnelle"). Mais les maîtres d'E.R. n'ont pas reçu laformation pédagogique adéquate et le nombre d'élèves par centre (h5 envi-ron) ne permet pas d'appliquer ces méthodes actives à l'ensemble du groupepris globalement. Il est possible de pallier cette dernière difficulté(partage de la classe en sections moins nombreuses, établissement d'horai-res précis, etc.), mais il ne semble pas que ces méthodes simples aientété enseignées aux maÎtres d'E.R.

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96. Pour les filles il semble que les travaux pratiques ménagerset notamment ceux de couture et de tissage (suivant des méthodes archai-ques) occupent trop de place, au détriment des travaux pratiques de cul-ture, généralement limités au jardinage.

Niveau des maitres Formation et recrutement

97. L'hétérogénéité du niveau des maîtres d'E.R. est en partieexpliquée par les variations des conditions de recrutement depuis lamise en place du système d'éducation rurale, mais aussi par le fait queles épreuves du concours, ne portant que sur les connaissances générales,n'éliminent pas les raté s de lenseignement secondaire qui se présententau concours faute de mieux. Les lacunes les plus fréquentes se situentdans le domaine des connaissances pratiques agricoles.

98. Les candidats admis sont ensuite formés pendant un an dans lescentres de formation des maÎtres dtEducation Rurale de Kamboinsé et deFarako-Bâ (200 places au total). Si le programme des centres n'est pascriticab)e, les méthodes employées le sont: cours théoriques, souvent fLits

xïvcM. ~ion, rFois pa de jeunes militaires français du servi-ce de coopération, pleins de bonne volonté, mais pas professeurs de métier.Les travaux pratiques en général et de culture en particulier correspondentà des exercices et non à un entraînement au travail en vraie grandeur. Lesrendements culturaux sont médiocres et le rendement du travail des élèvesmaitres est faible. Comme pour les C.E.R., les surfaces cultivées sontinsuffisantes pour le temps qui leur est consacré. Il semble que les pro-fesseurs des centres de formation ne possèdent pas toujours les connaissan-ces techniques et pratiques qu'ils doivent transmettre aux élèves maîtres.

99. Il est regrettable que les futurs maitres dtE.R. n'appliquentpas à leurs activités personnelles hors des heures de cours, ce qu'ilsapprennent au Centre de Formation: les dortoirs sont en désordre, leschamps de culture personnelle sont mal tenus. Les élèves ne donnent pasllimpression dlavoir pris conscience des difficultés et des responsabili-tés de leur futur métier.

100. La formation des monitrices se fait suivant des méthodes et desprogrammes à peu près identiques, mais le centre de formation, dépourvud'école d'application, occupe des locaux trop petits non prévus à cet effet.Les travaux pratiques d'agriculture sont inexistants, une partie des tra-vaux pratiques ménagers n'a aucun intérêt.

101. Des "conseillers d'éducation rurale" devaient apporter aux mai-tres en fonction le soutien pédagogique dont ils ont besoin. Mais leurnombre réduit et surtout le manque de moyens (moyens de transport prin-cipalement) fait que les maîtres sont notés très rapidement moins d'unefois par an.

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102. Les maîtres dléducation rurale ne sont pas fonctionnaires,leur traitement est faible (15.000 FCFA par mois), sans évolution possi-ble par avancement. Ces conditions ne sont pas favorables à l'émulationet sont même décourageantes pour les meilleurs.

Locaux et matériels des C.E.R.

103. Il existe deux types de bâtiments:

() Les bâtiments en matériaux traditionnels: murs en pisé(banco), charpente en bois brut, couverture en chaume,sol en terre battue. Ces bâtiments sont construits parles habitants du village et les élèves de la premièrepromotion.

(ii) Les bâtiments construits sur financement du FED: ossatureet charpente métallique, couverture en t8le, faux plafondisolant, sol en béton de ciment. Un bâtiment (salle declasse + logement du maître) coûte 3 millions de FCFA.

Aucun des deux n'est satisfaisant mais, en général, les utilisateurspréfèrent les bâtiments en "banco", plus frais, aérés sans courants d'air,secs à condition que la couverture soit en bon état.

104. Le mobilier scolaire est souvent du mobilier traditionnel eu-ropéen, mais il est toujours mal entretenu et son remplacement est diffi-cile parce qu'onéreux. Certains C.E.R. sont équipés de "plots en banco".Ce sont des blocs de pisé construits en place, à l'intérieur du bâtimentet formant grossièrement un banc et une table. Cette solution est écono-mique, mais les plots prennent beaucoup de place, sont inamovibles etobligent l'élève à prendre une mauvaise position.

105. Le matériel scolaire est à peu près inexistant: il n'y a pasde livre, tout juste un cahier par élève.

106. Le matériel pour les travaux pratiques de culture est toujoursinsuffisant. Il se limite habituellement à une houe à main de type tra-ditionnel (daba) et un piochon par élève, plus quelques outils utilisésen commun (pelle, rateau, brouette, houe, charrue et charrette). QuelquesC.E.R. ont une paire de boeufs, beaucoup ont perdu la leur par accidentou maladie; les outils à traction animale sont alors inutilisés. Lesoutils ne sont pas ou sont mal entretenus, les outils à main non affutéset mal emmanchés.

107. Une partie de la dotation en outils des C.E.R. et des Centresde Formation des Maitres d'E.R. a été fournie par l'UNICEF. Les premierslots d'outils étaient en général bien adaptés ou adaptables aux conditionsde travail en Haute Volta, mais les derniers outils distribués sont inuti-lisables: ce sont des outils de jardinier amateur ou parfois du matérieltrop évolué pour les C.E.R. (voir annexe 2).

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Analyse des données statistiques

108. Le taux annuel d'accroissement du nombre d'élèves de l'E.R.,bien qu'irrégulier, a toujours été élevé. Supérieur aux taux d'accroisse-ment des autres ordres d'enseignement, il s'est maintenu à un haut ni-veau pendant les deux dernières années (20 pour cent en moyenne) alors queles taux d'accroissement des enseignements primaires et secondaires tom-baient respectivement à 1 pour cent et 5 pour cent (voir graphique no. 7).

109. Le cycle d'enseignement ne durant que 3 années, le taux de sco-larisation par l'E.R. doit être rapporté aux populations de 3 classesd'âge successives choisies dans la moyenne d'âge théorique des élèves,soit des classes d'âge 14-15-16 ans, dont la population en 1968 était de328.000 jeunes. Dans ces conditions, le taux de scolarisation par le seulsystème de l'E.R. est passé de 3,8 pour cent en 1965 à 8,4 pour centen 1969 (voir graphique no. 7). Les filles ne représent en 1969 que 5 pourcent de l'effectif total.

110. La répartition des élèves par classes d'âge (voir graphique no. 3)révèle que pour 1968 9,9 pour cent de l'effectif total (2.267 élèves)appartenaient à la classe d'âge 12 ans, et 50 pour cent aux classes d'âge12-13-14 ans. L'âge moyen de recrutement se situe donc dans les classesd'âge 12-14 ans et non 13-15 ans comme il était prévu.

111. Il y a, en moyenne, 42,1 élèves par classe (donc par maître oumonitrice), mais la moyenne est plus élevée chez les garçons (42,5) quechez les filles (34). Les effectifs réels s'écartent peu de la moyenne.

Coût de l'éducation rurale et pro;ections

112. La ventilation des différents chapitres du budget de l'Educationnationale permet d'estimer que les dépenses corre-pondant à l'E.R. s'élè-vent à 135,5 millions de FCFA pour l'année 1969, solt 4.840 FOFA parannée-élève. Un coût aussi faible est dû au nombre ùlevé d'élèves parmaÎtre (42,1 en moyenne), Î' la suppression de toutes l.s charges de can-tine, entretien des bâtiments et bourses, au faible niveuu de rémunér -tion des maitres, à la quasi inexistence du système d'inspection, à lasimplification et à la faible durée de la formation des maitres.

113. On verra au chapitre "Education Rurale" de la deuxième partiedu rapport que certains de ces postes doivent être renforcés (inspectionet formation) et que les traitements doivent subir une légère amliora-tion. Le coût d'une année-élève ne pourra donc pas rester aussi faiblequ'en 1969, mais on peut estimer raisonnablement oulil ne dépassera pas5.500 FCFA (+ 14 pour cent) en 1980.

114. Suivant qu'à l'avenir tous les ordres d'enseignement verrontleurs crédits accrus dans la même proportion (Hypothèse no. 1) ou queles enseignements primaires, F>conaire., techniques, professionnels et

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supérieurs seront maintenus aux niveaux minima définis pour chacun d'euxdans les paragraphes 29, 52, 59 et 63) précédents (Hypothèse no. 2), lasituation de 11E.R. en 1980 sera la suivante (budgetsEprimés en millionsde FCFA):

Tableau 9: PROJECTIONS DES COUTS DE LIEDUCATION RURALEPOUR 1980

Hypothèse no. 1 Hypothèse no. 2

Hypothèse Budget Budget Nombre Taux de Budget Nombre Taux de sco-

de de l'Edu- Educat. élèves scolar. Educat. larisationcation Rurale 14-16 ans Rurale 14-16 ans

Croissance Nationale en % en %

1980 1969 1960 1969

Basse 2.300 190,6 34.650 8,2 8c 76 - a/ -

Haute 3.000 248,8 h5.240 10,7 776 141.100 33,6

a/ Dans le cas de l'hypothèse de croissance basse, il sera impossible en1980 de maintenir pour tous les ordres d1enseignement le strict mini-mum calculé aux paragraphes 29, 52. 59 et 63 précédents (enseignementprimaire: 1.604,nillions, secondnire: 560 nillions, professionnel: 20millions,. supérieur: 40 nillions, soit au ninimun 2.224 millions en19e0 pour ces ordres d'enseignement) et conserver en même temps auxcrédits de l'Education Rurale leur valeur de 1969 (135,5 millions deFCFA).

115. Il est certain que le nombre d'élèves de l'E.R. ne pourra pasêtre diminué et le montant minimal des crédits à lui consacrer en 1980devrait donc être de 154 millions de FCFA (nombre d'élèves inchangé, soit28.000 et coût de l'année-élève porté à 5.500 FCFA comme indiqué ci-dessusdans le paragraphe 113). Dans ce cas, le taux de scolarisation par l'Edu-cation Rurale en 1980 ne serait plus que de 6,7 pour cent des classes d'âge14-16 ans contre 8,4 pour cent en 1969.

Comparaison des coûts et discussion des projections des différentsordres d'enseignement

116. Le tableau 10 donne le coût probable par élève en 1980 desdifférents ordres d'enseignement, compte tenu de l'analyse ci-dessus.

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Tableau 10: PROJECTION DES COUTS PAR ELEVE - 1980

Coût d'une Coût de formation d'un élève NombreOrdre d'enseigne- année-élève (scolarisation complète) d'élèves

ment en FCFA form*s(en 1980) nombre d'années taux de coût en pour 1

de redouble- FCFA millionscolarisation ment de FCFA

Education rurale 5.500 3 O 16.500 61,o

Enseignement primaire 12.200 6 15% 85.000 12,0

Enseignenentsecondaire 51.000 5 15% 295.000 3,h

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Le tableau 11 indique le taux de scolarisation éventuel basé sur deux hypothèsespossibles en ce qui concerne le budget global de l'éducation nationale et sarépartition.

Tableau 11: BUDGETS ET TAUX DE SCOLARISATIONEN 1960

(en millions de FCFA et pourcentage)

Hypothèse de croissance Hypothèse de croissance "haute"

"basse" (B.E.N. = 2.00) Budget Education Nationale = 3.000

Taux de croissance Taux de crois- Effort ma)imu,m portéidentique pour tous les sance identique sur:enseignements pour tous les enseignt. education

enseignements primaire rurale

Budget "par enseignement"Secondaire 562,4 732,J 560,0 560,0Professionnel 23,3 30,3 20,0 20,0Supérieur L6,5 60,6 40,0 40oPrimaire 1.477,2 1.927,8 2.226,6 1.604,0Ed. Rurale 190,6 248,8 154,0 77690

Total (Budget Ed.Nat.) 2.300,0 3.000,0 3.000,0 3.000,0

Nombre d'élèves (total) 167.20 218.550 222.850 285.000

Taux de scolarisation:

1.par ltE.R. a/ 8,2 10,7 6,7 33,62,par le primaire b/ 10,2 13, 15,6 11,23.total _C/ 1,4 24,1 22,3 44,

a/ Rapporté aux classes d'âge 14-16 ans (420.000 en 1980).

b/ Rapporté aux classes d'âge 6-12 ans (1.166.500 en 1980).

c/ Egal à 1 + 2 puisque les élèves entrant en C.E.R. n'ont pas été scolarisésen primaire. Calculé de la même façon, le taux de scolarisation est de19,1 pour cent en 1969.

Enseignement technioue agricole

117. Il dépend du Ministère de l'Agriculture et comporte actuellementh écoles: pour les Adjoints Techniques d'Agriculture (Matourkou), les AdjointsTechniques du Génie Rural (Saria), les Infirmiers Vétérinaires (Ouagadougou),les Préposés des Eaux et Forêts. Une école des Ingénieurs de lEquipement

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Rural (inter-états) est en construction et dépendra-de l'OCAM, le Ministèrede l'Agriculture n t étant qu'un ministère de tutelle.

118. Pour toutes ces écoles le nombre de places est déterminé par lenombre de postes à pourvoir au Ministère de l'Agriculture, nombre déterminélui-même par les crédits disponibles.

119. Etant donne l'importance des traitements des fonctionnaires,même au niveau le plus bas, par rapport au revenu national et la pléthorede diplômés sans emploi, le nombre de candidats se présentant aux concoursdtentrée de ces écoles est toujours supérieur au nombre de places (jus-qu'à 50 candidats pour 1 place) et le niveau officiel de la majorité descandidats très supérieur au niveau du concours.

120. Cependant, malgré le nombre élevé de candidats et leur niveauscolaire, il arrive que des places restent vacantes tant sont mauvais lesrésultats des concours. En 1969, par exemple, l'école des A.T.A. (Matour-kou) n'a admis que 11 élèves en lère année pour 25 places disponibles alorsqu'il y avait environ 500 candidats dont beaucoup avaient le B.E.P.C. ouavaient suivi leurs quatre années de premier cycle secondaire, pour unconcours du niveau de fin de 2ème année de ce cycle. Tous les candidats,sauf les 11 reçus, avaient moins de 8/20 de moyenne aux épreuves du con-cours. Il semble que, en général, les candidats ont des difficultés pourstexprimer et, surtout, n'ayant pas assimilé les connaissances apprisespar coeur, sont désorientés dès que les sujets des épreuves s'écartentun peu des modèles vus en classe.

121. L'école des A.T.A. recrute sur concours du niveau de fin de2ème année du ler cycle secondaire, sans que le C.E.P. soit obligatoire.Il y a généralement 500 à 800 candidats pour 25 places. Après 3 ans d'étu-des, les élèves se présentent aux épreuves du Brevet d'Enseignement Agrico-le (B.E.A.), du niveau B.E.P.C., délivré par le Ministère de l'Agriculture.Les diplômés font ensuite un an d'étude pour obtenir le diplôme d'A.T.A.

122. L'école des A.T.G.R. recrute sur concours du niveau de terminale(baccalauréat non obligatoire). Les études durent 16 mois et comprennentbeaucoup d'applications pratiques: on forme des "gens de terrain". Pourles 25 places il y a en moyenne 150 candidats. Une enquête ayant montréque les besoins de toute la communauté devraient être d'un millier d'A.T.G.R.,l'OCAMI a émis en 1968 le voeu que soit créée en Haute Volta une nouvelleécole plus grande et placée au niveau inter-états.

123. Pour l'Ecole des Infirmiers Vétérinaires, le recrutement se faitsur concours au niveau des 3ème et hème années de premier cycle secondaire.Les candidats doivent avoir le C.E.P. Il y a en général 450 candidats pour10 places. Les études durent deux ans. Une nouvelle école, prévue pourdes promotions de 20 élèves est en construction à la sortie est de Ouaga-dougou.

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124. Pour l'Ecole de Formation des Préposés des Eaux et Forêtsà Dinderesso le recrutement se fait sur concours au niveau des lère et 2èmeannées du premier cycle secondaire. Les candidats doivent avoir le C.E.P.Actuellement il y a en moyenne 200 candidats pour 10 places. Durant l'an-née scolaire 1969/70 cinq élèves sur dix ont le B.E.P.C. Les études durentun an (60 pour cent enseignement général et technique; 40 pour centtravaux pratiques) suivi diun an de stage en circonscription forestière.Les conditions de vie des élèves sont déplorables. Le directeur des Eauxet Forêts a demandé l'inscription de la construction d'une nouvelle écoleau prochain plan.

125. Toutes ces questions ont été étudiées par une mission duBureau pour le Développement de la Production Agricole (B.D.P.A.) en1968. Les conclusions ont été publiées (document BDPA 68-057) et on nepeut que les approuver: élargissement planifié de l'enseignement, harmo-nisation des niveaux et des diplômes, établissement diun tronc communconduisant au Brevet d'Enseignement Agricole (B.E.A.) du niveau du B.E.P.C.,amélioration de l'efficacité des études, notamment en ce qui concerneles travaux pratiques, et introduction dans les programmes de notions degestion économique et administrative et de conduite des groupes.

B. Animation-Vulgarisation-Formation Professionnelle(des Adultes)

Définition des termes et remaroues générales

126. Une évolution rapide, c'est-à-dire entraînant des modifica-tions notables des usages et habitudes au cours d'une période plus courteque celle de la vie active diun individu, ne peut pas être obtenue sansapporter aux adultes concernés par ces changements, le soutien et les con-naissances nécessaires. Ctest le rôle de l'animation, de la vulgarisationet de la formation professionnelle des adultes, dont les actions sontd'autant plus nécessaires que le niveau des connaissances au départ est plusfaible et que la rapidité d'évolution est plus grande.

Animation

127. L'animation est une forme particulière d'action, visant àl'éveil d'un groupe d'individus en vue de modifier ou d'accélérer son évo-lution globale. L'animation ne devrait pas imposer de directives, maisseulement conduire à une prise de conscience des situations et des pro-blèmes, puis aider à construire les solutions adaptées.

128. En fait toutes les actions dites d'animation visent un butprédéterminé sans la participation du groupe intéressé et proposent dessolutions pour atteindre ce but. L'animation n'est alors qu'une formeparticulière de vulgarisation qui s'adresse à un milieu non sensibiliséet cherche à obtenir une participation active des intéressés.

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129. Les méthodes d'animation sont variées, mal définies et nonfixées. Elles reflètent, avant tout, l'esprit dans lequel les responsa-bles conçoivent cette action.

Formation professionnelle (accélérée, des adultes)

130. La formation professionnelle doit faire d'un individu quel-conque un ouvrier ou un technicien efficace pour l'occupation d'un postede travail bien défini. Ouvrier ou technicien efficace signifie que l'in-dividu effectue le travail correctement, rapidement et en toute sécuritépour lui et ses voisins. La formation professionnelle doit donc principa-lement apprendre à la personne qui la reçoit les gestes et/ou les raisonne-ments corrects nécessaires à l'occupation du poste de travail et lui eninculquer l'habitude par une répétition et un enchaînement progressif d'exer-cices spécialement préparés dans ce but.

131. La formation professionnelle ne cherche pas à transmettred'autres connaissances que celles qui sont nécessaires pour atteindre unniveau de compréhension favorable à une acquisition plus rapide et plussûre de l'habitude des gestes et des réflexions.

132. La formation professionnelle s'adresse à des personnes enâge de travailler, jeunes adultes ou adultes, ayant souvent déjà occupéun emploi, convaincus de l'utilité de la formation qu'elles ont choisi derecevoir et sélectionnées tant sur le plan desaptitudes physiques que surcelui des aptitudes psychologiques.

133. La formation professionnelle s'adresse à de petits groupesd'individus (6 à 20 suivant les cas) d'un niveau aussi homogène que pos-sible, et le contenu de la formation, défini à la suite d'enquêtes etd'analyses occupationnelles, est transmis au cours de sessions dont ladurée est aussi réduite que possible (quelques semaines à quelques mois);la formation professionnelle fait appel à des méthodes très élaboréesaboutissant à une conception pédagogique bien définie. Toutes les métho-des ont en commun certains principes de base: participation active desindividus à former, conditions physiques dans lesquelles se déroule laformation aussi semblables que possible aux conditions normales de travail,répétition contrâlée des gestes et réflexions jusqu'à l'acquisition d'unedextérité comparable à celle qui est réclamée d'un individu qualifiéoccupant un poste de travail.

Vulgarisation

134. La vulgarisation doit mettre à la portée des intéressés lescompléments de connaissances techniques, économiques, scientifiques ougénérales, utiles ou indispensables à leur évolution. La portée de la vul-garisation dépend essentiellement des capacités réceptives des individuset par conséquent des niveaux intellectuels et d'habileté manuelle auxquelsles ont conduits l'enseignement et la formation professionnelle reçus aupréalable.

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135. La vulgarisation professionnelle s'adresse à des personnesen âge de travailler, en activité dans la branche considérée, désireusesd'améliorer leur niveau technique et/ou économique, mais qu'il faut con-vaincre du bien-fondé des formules proposées.

136. La vulgarisation s'adresse à des groupes très variables ennombre et non homogènes, qu'il s'agisse de l'âge ou des niveaux intellectuels,professionnels ou économiques. La vulgarisation ne se limite pas forcémentaux connaissances générales indispensables à la compréhension d'un point par-ticulier. Le vulgarisateur est souvent amené à utiliser (donc à vulgariser)des notions de base plus vastes, soit pour donner à son action une portéeplus générale, soit pour tenter de convaincre l'auditoire. La vulgarisationutilise des méthodes très variées mais non normalisées comme le sont cellesde la formation professionnelle. Elle fait principalement appel aux mass-media: réunions-discussions, projections cinématographiques, émissions ra-dio, tracts, visites organisées, démonstrations, etc.

137. Différences importantes entre formation professionnelle etvulgarisation professionnelle: la vulgarisation ne tend pas à l'acquisi-tion des habitudes professionnelles; en fait, la vulgarisation ne vérifiepas si les connaissances qu'elle transmet sont bien acquises et assimilées.

Assistance technique

138. L'assistance technique fournit à des individus d'un niveauintellectuel et professionnel adéquat, des conseils, sous forme de donnéesprécises applicables au cas particulier étudié et susceptibles d'améliorerle rendement dlune opération. Lassistance technique ne fait pas appelà des méthodes. Elle fournit des recettes pour faire face à des situationsparticulières. Elle transfère frécuemment les activités de réflexion et dedécision des responsables de l'entreprise au conseiller.

Complémentarité de ces types d'action dans le cas particulierde l'agriculture

139. Il est fréquent que les intéressés ne se rendent pas compte deleur propre situation ni de la nécessité d'accroître leurs connaissancespour évoluer. C'est notamment le cas des milieux très peu évolués. Ilfaut alors susciter l'intérêt des individus, les aider à découvrir leursbesoins et provoquer en eux le désir de combler ces besoins. C'est le rôlede l'animation, qui ouvre ainsi la voie à llenseignement et/ou à la forma-tion professionnelle (limités à un niveau élémentaire).

140. Sur ce milieu, éveillé et professionnellement assaini, lavulgarisation se propose de poursuivre 1 évolution par le changement decertaines méthodes de travail et/ou 1'introduction de nouvelles cultures.Il en résulte des modifications des opérations constituant une ou plusieursdes tâches d'une ou plusieurs des occupations.

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la1. La vulgaris.'ion fournit les raisons des changements pro-posés et les indications nécessaires au travailleur pour qu'il s'adapteaux nouvelles techniques, mais les résultats seront plus rapides et plussûrs si la vulgarisation est accompagnée ou suivie par la formation pro-fessionnelle complémentaire adéquate.

142. Conséquence particulière du développement économique à partirde sociétés très peu évoluées, les individus concernés sont obligés des'engager dans un monde social et économique qu'ils ignorent. Une telleintégration fait apparaître des besoins de transformations profondes desmoeurs et du cadre social traditionnel. Ces transformations, dans le casd'une évolution naturelle, seraient du ressort de l'éducation, mais unetelle évolution serait trop lente et c'est à l'animation et à la vulgari-sation d'accélérer le processus. Cette évolution, créant de nouvellesoccupations, fera apparaître de nouveaux besoins de formation profession-nelle.

143. Il est donc très difficile, en agriculture, de dissociertotalement Animation, Vulgarisation et Formation Professionnelle, elles-mêmes en relation étroite avec l'enseignement. Non pas que les limitesne puissent pas être définies entre ces différents systèmes, mais parcequ'ils sont complémentaires et souvent mêlés dans le temps. Cependant,chacun d'eux a des particularités suffisamment nettes, notamment en cequi concerne les méthodes, pour qutil soit fait appel dans chaque cas àdes spécialistes opérant dans des conditions définies, avec un matérielspécifique.

Cas particulier de la Haute Volta

14. Ces interactions obligées entre Animation, Vulgarisationet Formation Professionnelle n'ont pas été analysées par les promoteursdes actions de développement rural menées en Haute Volta depuis 10 ans.Aucune de ces actions, à l'exception de celles menées par le Bureau In-ternational du Travail (BIT), n'a été définie, globalement ou par secteur,en fonction des méthodes et des moyens propres à l'Animation, la Vulga-risation ou la Formation Professionnelle. Il en résulte un continuelmésusage des termes, une hétérogénéité des méthodes, une quasi impossi-bilité de comparer les actions entre elles et de grandes difficultésd'évaluation des résultats.

145. On verra plus loin, au cours de l'analyse des différentesactions, que, actuellement, en Haute Volta:

(i) les méthodes de Formation Professionnelle des Adultesne sont réellement appliquées que par le B.I.T. et,partiellement, dans quelques actions isolées;

(ii) il n'y a plus d'lAnimateurs" et plus d'Animateursbénévoles;

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(iii) les agents au contact direct de la population et appelésEncadreurs font à la fois de l'Animation et de la Vulga-risation.

La formation professionnelle

L'action du B.I.T.

146. La formation des artisans "de service" (voir Annexe no. 2) estle type même des actions menées par le B.I.T.

147. Les experts, doublés par des homologues, organisent un centrenational de formation d'instructeurs qui reçoivent à la fois une formationtechnique professionnelle et une formation pédagogique. Leur formationtechnique doit atteindre un niveau supérieur à celui qu'ils auront àinculquer aux stagiaires; la formation pédagogique doit leur permettred'assimiler les méthodes de la Formation Professionnelle Accélérée, detelle sorte qu'ils puissent transmettre les connaissances voulues, dansles meilleures conditions et dans le temps prévu. Les instructeurs, uneLois formés, vont dans des centres ou des Unités Mobiles dc FormationProfessionnelle pour former les futurs travailleurs qualifiés.

148. Le programme de formation professionnelle est défini à lasuite d'enquêtes et d'analyses professionnelles et conduit à l'établis-sement des "progressions de formation professionnelle", à la rédactionde documents pédagogiques et à la détermination des exercices à effectuer.

149. L'action "Artisans de service" en Haute Volta est limitéeà trois sections: "étaux", "Bois et Maçonnerie"; la formation pédago-gique des instructeurs se fait en appliquant les méthodes sur quelquesartisans en formation dans le centre en même temps que les instructeurs,ce qui améliore les conditions d'apprentissage pédagogique et accroitla rentabilité du centre; les progressions et exercices ont été spécia-lement étudiés pour que les stagiaires fabriquent, au cours du stagede formation, tout l'outillage de base dont ils ont besoin dans leurmétier et qu'ils emporteront avec eux en fin de stage.

150. Après formation, les instructeurs prendront la responsabilitéd'Antennes Semi-mobiles de Formation Professionnelle qui rayonneront surl'ensemble du territoire de Haute Volta en fonction des demandes quiseront transmises au centre de formation des instructeurs. Chaque antennecomportera h instructeurs et sera dotée de bâtiments léers et démontables(construits par le centre de formation des instructeurs) et du matérielnécessaire (outillage et matériel pédagogique). En 1973/74, cinq antennesseront en fonctionnement et auront une capacité de formation de 450 arti-sans par an. Cette action du B.I.T. comporte en outre une opération dite"de suivi", qui représente l'extension aux artisans formés de la super-vision traditionnellement appliquée aux instructeurs et aux stagiaires.

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151. Cette action suit le planning prévu et a été acceptée en"fonds spécial UDTlP" début 1970.

152. L'action B.I.T. "agents de bureau" est beaucoup plus limitéeet des changements fréquents de personnes n'ont pas permis, en 3 ans deformer des homologues.

La formation d'agriculteurs dans les fermes pilotes

153. Les actions de ce genre tiennent autant de l'apprentissageque de la formation professionnelle. Elles ont été tentées par de nom-breux organismes, sous différentes formes, en différentes régions de HauteVolta sans aucun résultat: des adultes mariés en général passent un oudeux cycles culturaux dans des "fermes pilotes" où ils apprennent lesméthodes modernes de culture et amassent un pécule leur permettant des'établir à leur compte avec le minimum de matériel nécessaire pour appli-quer ces méthodes. En fait, il est difficile et parfois impossibled'obtenir des stagiaires qu'ils quittent la ferme pilote (cas de l'expé-rience de Matourkou); les agriculteurs retournés dans leur milieu ontsouvent perdu les habitudes acquises et n'ont jamais eu d'action d'en-traînement sur leurs voisins.

Formation des dresseurs de boeufs

154. Une expérience intéressante a débuté en novembre 1969, orga-nisée par un expert de la SATEC pour l'ORD de Ouagadougou. Il s'agit d'uneaction de formation d'encadreurs dresseurs de boeufs, menée suivant desméthodes très proches de celles de la formation professionnelle (parti-cipation effective de l'expert, méthode de pédagogie active, dressageefficace et complet des animaux). L'expérience est particulièrementintéressante puisque, pour la première fois en Haute Volta, il s'agitréellement de dressage de boeufs de travail, commandés à la voix, de l'ar-ri're, par un seul homme, qui conduit en mê-me temps l'outil-attelé. 1/

155. Mais, contrairement ' ce qu'en pen.ient les organisateurs, ils'agit de stages de formation de dresseurs de boeufs et non de stages deformation d'instructeurs, car l'enseignement pédagogique est absent et leniveau technique en fin de stage correspond juste à ce qu'un dresseur deboeufs doit savoir faire.

Formation des encadreurs à Matourkou

156. Il s'agit de stages de 9 mois environ, destinés à de jeunesencadreurs recrutés sur concours du niveau du C.E.P. Le concours ne com-porte pas d'épreuves pratiques ni d'épreuve de technologie agricole, si bien

l/ D'ordinaire l'animal de trait utilisé en Haute Volta est guidé de l'a-vant par un homme, une femme ou un enfant, tandis que l'homme conduitl'outil-attelé. Parfois, une troisième personne s'emploie à stimuler1 'animal.

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que les candidats reçus nont pas forcément une formation pratique agricoletraditionnelle, certains nêie sont étrangers au milieu rural. Les stagessont prévus pour apporter à ces jeunes gens un complément de connaissan-ces générales et leur enseigner les techniques qu'ils devront ensuitevulgariser en milieu agricole.

157. Il semble tout d'abord que, sur le plan pratique, les condi-tions dans lesquelles se déroulent les travaux pratiques ne permettent pasd'inculquer à ces jeunes gens les habitudes gestuelles et les réflexesnécessaires pour en faire de vrais praticiens: nombre d'heures de travauxpratiques insuffisant, méthodes d'enseignement traditionnelles, surfacede culture par élève trop faible (14 ha pour 50 élèves avec culture atte-lée), nombre d'élèves par instructeur trop élevé. La formation pédagogi-que est insignifiante. Les encadreurs ainsi formés savent ce qu'ils doi-vent transmettre, mais ne savent pas comment le transmettre dans lesmeilleures conditions de rapidité et d'efficacité.

Actions diffuses en vue du développement rural

Culture du coton. Action C.F.D.T. - I.R.C.T.

158. La C.F.D.T. utilise les méthodes qu'elle a déjà appliquéesavec succès dans d'autres pays et étend son action à l'ensemble du ter-ritoire de la Haute Volta en s'intéressant cependant plus spécialementaux régions particulièrement favorables. Elle a mis en place une infra-structure industrielle et commerciale, un réseau d'agents expatriés etun système d'encadrement voltaïque sur le terrain. Les encadreurs,appelés moniteurs, essayent de convaincre les agriculteurs de l'intérêtde la culture moderne du coton, soit au cours de réunions publiques qu'ilsorganisent dans les villages, soit au cours de conversations avec desagriculteurs isolés choisis parce que plus évolués. Ils exposent lesthèmes de modernisation en les appuyant par des démonstrations pratiqueschaque fois que cela est possible et donnent des conseils aux agriculteursqui appliquent les thèmes. Ils assurent aussi la distribution des produitsnécessaires et effectuent les opérations de pesée et de tri au moment del'achat de la récolte. Le nombre d'exploitations encadrées varie notable-ment d'un moniteur à l'autre, mais la moyenne est d'une centaine, et lesméthodes employées, on le voit, correspondent simultanément à celles del'animation, de la vulgarisation et de l'assistance technique.

159. Pour tout ce qui concerne les recherches culturales et va-riétales, la C.F.D.T. fait appel à l'I.R.C.T.

160. La progression de la récolte commercialisée rend compte desrésultats de l'action menée par ces deux organismes (en tonnes de coton-graine):

1960 1961 1962 . 1963 196 i9g 1966 1967 1966 1969 (est.)

2.780 2.350 6.620 8.oh8 8.769 7.463 16.300 17.300 32.000 40.000

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Cependant le fait que le rendement moyen en zone bien encadrée reste in-férieur à 700 Ikg/ha et que, même en zones d'ORD de Volta Noire, on ren-contre encore des cultures de coton très mal tenues montre qu'il existedes résistances profondes s'opposant à l'application correcte des thèmesde vulgarisation et laisse craindre que l'action, efficace sur le plan dela production globale, le soit moins sur le plan éducatif.

Culture de l'arachide. Action de l'I.R.H.O.

161. L'Institut pour la Recherche sur les Huiles et les Oléagineuxa entrepris des recherches d'amélioration variétale dès 1948 en HauteVolta. A la demande du gouvernement voltaïque, il a entrepris à partirde 1960, par le canal de ses agents, avec la participation de la Directiondu Développement Rural et de la Compagnie Internationale de DéveloppementRural, une campagne de vulgarisation des thèmes de culture moderne et dedistribution des semences sélectionnées de variétés améliorées. Les mé-thodes employées sont celles de l'animation, de la vulgarisation et del'assistance technique.

162. Les résultats de l'action sont globalement intéressants, no-tamment si on tient compte de l'amélioration qu'elle a apportée dans laration alimentaire humaine. Mais la production semble plafonnée, proba-blement par suite de la baisse des cours; le rendement voltaïque est tou-jours faible (600 kg/ha environ) et la récolte se fait à la daba ou mêmeau piochon, sur des sols généralement secs et durs de sorte que le ren-dement par travailleur est dérisoire.

Action des missions

163. Les résultats sont très variables, mais globalement très im-portants, car l'action se poursuit depuis plus d'un demi-siècle et porteautant sur la psychologie des individus que sur l'amélioration des condi-tions matérielles. Dans les régions les plus "travaillées" comme celle deDano, où toute la population est catholique, les modifications profondesapportées par les missions expliquent, en partie, les résultats favorablesobtenus par la C.I.D.R. dans ces secteurs. Cependant l'action des mis-sions se fait dans le désordre. Il s'agit d'animation à tendance idéolo-gique doublée d'un peu de vulgarisation, mais aucune méthode particulièren'est appliquée, aucune action générale n'est engagée. La volonté denombreux groupes charitables qui "aident les missions", étant de person-naliser l'action qu'ils soutiennent, accroît encore la dispersion desefforts.

Action "puits"

164. Il s'agit en fait de la conjonction de plusieurs actionsmenées dans des régions parfois communes par de nombreux organismes, dontles plus importants sont la SkTEC, le FAC, le FED et la CIDR. C'estune action de base indispensable en zone sèche, où les points d'eau sontrares, et spécialement en Haute Volta, où ils sont souvent pollués. Le

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creusement et l'aménagement des puits partout où cela se révélerait utilepourrrit avoir une influence très favorable sur l'état sanitaire des hommeset des animaux, devrait améliorer les conditions de vie, des femmes prin-cipalement, et permettre de résoudre la difficile question de l'abreuve-ment des animaux en saison sèche.

165. Il est regrettable pourtant que l'action se soit limitée àla seule construction des puits et que rien n'ait été fait pour améliorerles systèmes dtextraction de l'eau, protéger la nappe phréatique et édu-quer la population. L'extraction se fait toujours par des moyens peuefficaces et surtout dangereux, qui, de plus, polluent l'eau du puits. Lepuits n'est pas toujours couvert et il est rarement protégé des infiltrationsdirectes. La population n'a pas été sensibilisée aux problèmes de l'eauet de la protection de la nappe. Les eaux usées sont souvent déverséesen abondance sur le bord même du puits et les animaux, dont les porcs,viennent s'abreuver et contribuent souvent à créer des conditions mal-saines.

Mécanisation et motorisation de l'agriculture

166. Il est admis actuellement que la motorisation ne peut pasêtre développée en Haute Volta et qu'il faut s'adresser à la tractionanimale pour apporter à l'agriculture lténergie dont elle a besoin.Mais il semble que la condamnation de la motorisation ait été prononcéehâtivement alors que les méthodes d'introduction sont responsables del'échec: actions en ordre dispersé et, sauf exception (coopérative deBam et périmètres rizicoles formosans) sans préparation ni formation dupersonnel (voir Annexe no. 3). Le discrédit s'étend à toutes les formesde motorisation, sans distinction.

167. Les mêmes erreurs se reproduisent pour l'introduction de latraction animale. La polémique au sujet de l'âne et du boeuf est dudomaine du passé, mais le problème n'est pas résolu pour autant. Nousavons déjà formulé des observations sur les insuffisances des méthodesde dressage des animaux et de formation des hommes qui les conduisent.Cette carence concerne également les soins à donner aux animaux et l'uti-lisation et l'entretien du matériel. Les services vétérinaires ne peuventpas toujours assurer les vaccinations nécessaires. L'attelage utilisé(joug et collier) est très souvent défectueux. Les artisans ruraux, lors-qu'ils existent, sont incapables de confectionner et d'entretenir lesharnachements ou de réparer les outils. Il en résulte que le nombre d'at-telages effectivement au travail est encore très réduit (par exemple, 1.027attelages pour l'ORD de Volta Noire, soit 1 attelage pour 50 exploitations)et ce nombre croit lontement malgré l'activité des centres de dressage, carles décès d'animaux et les abandons de la culture attelée par les exploi-tants sont fréquents.

160. L'équipement agricole y compris les outils à main est très dé-ficient, mal adapté, mal entretenu. Il est impossible de faire réparer lesoutils complexes (charrues, pulvérisateurs). Un grand nombre d'outils ou detechniques simples ne sont pas utilisés et ne semblentpas avoir été étudiésen vue d'une adaptation possible aux conditions particulières de la HauteVolta.

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Synthèse

169. On peut donc dire que, à l'exception de l'action menée en vuedu développement de la culture du coton et, à un moindre titre, de cellemenée en faveur du développement de la culture de l'arachide, toutes lesautres actions ont été menées sans ordre et sans études suffisantes, con-duisant à des échecs ou à des résultats sans rapport avec la durée desactions, les efforts fournis et les dépenses engagées. Aucune de cesactions, à l'exception de celle des missions, n t a été accompagnée d'uneaction psychologique et sociale ayant un résultat sur l'évolution du mi-lieu rural.

Actions régionales menées au sein des ORD

Organisation des Offices Régionaux de Développement (ORD)

170. Les ORD ont été créés pour remplacer l'organisation adinis-trative centralisée par une organisation plus souple et régionalisée quidoit unir tous les efforts pour promouvoir un développement intégré etconcerté.

171. Malheureusement, le développement intégré n'a jamais été définiet ce terme est très souvent employé à tort pour ne désigner qu'un déve-loppement de la production agricole alors qu'il devrait être réservé à undéveloppement harmonieux de l'ensemble des activités régionales en vued'une évolution profonde et générale, technique, économique et sociale.L'ORD doit, dans le cadre d'une politique économique nationale, rapprocherles administrations centrales des cellules élémentaires de la population,en -vue de la conception, de l'organisation, de la décision et de l'exécutiondes actions propres à assurer un développement rural harmonieux.

172. On fait appel pour cette réalisation à des sociétés d'inter-vention et la Haute Volta fournit un complément en personnel et en maté-riel. Les cadres expatriés de ces sociétés dtintervention doivent assurerla formation des agents voltaïques destinés à prendre la relève (homolo-gues).

173. En novembre 1969, 6 ORD fonctionnaient sur 11 prévus: Ouaga-dougou, Koudougou, Volta Noire, Nord Mossi, Sud-Ouest et Yatenga. L'ORDde Ouagadougou diffère des autres ORD en ce que la direction est entière-ment voltaïque, la SATEC n'intervenant que pour des actions spécifiques.Dans les autres ORD la direction et lIencadrement à haut niveau sont assu-rés par des agents expatriés de la société d'intervention ou par des vol-taïques avec le soutien de conseillers expatriés. Aux ORD constitués, ilfaut ajouter la région de Dano et de Gaoua.

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Les sociétés d'Intervention et leurs conceptions du rôle des ORD

174. L'action des diverses sociétés dtintervention doit être jugéeen fonction des définitions précédentes. La C.F.D.T. part du principe quele développement intégré passe obligatoirement par une phase de croissancedu produit agricole net. Il faut donc d'abord développer la culture quiassure cette croissance dans les conditions optimales: en Haute Volta, lecoton répond à cet impératif. Cette première étape vers le développementest en bonne voie et les résultats, en ORD de Volta Noire tout au moins,sont concluants puisque la production de coton est passée dans cette régionde 7.261 t en 1966/67 à 20.000 t environ en 1969/70.

175. Simultanément la C.F.D.T. compte sur les arrière-effets cul-turaux et les effets d'entrainement des techniques nouvelles pour queltaction "coton" produise aussi un accroissement des autres productions.Le développement viendra ensuite, selon le principe de l'animation liéeà une technique de production intéressante.

176. La CIDR, à l'inverse, conçoit le développement rural comme unbut unique, s'appuie essentiellement sur des agents recrutés sur place envue d'en faire des leaders paysans et s t efforce d'organiser les structuresprofessionnelles (groupements pré-coopératifs) en même temps qu'elle agitsur le développement des techniques agricoles.

177. Le B.D.P.A. vise les mêmes buts que la C.I.D.R., mais sansattacher autant d'importance à l'organisation professionnelle et à laparticipation active et volontaire de la base à cette organisation.

178. Les conceptions de la SATEC se rapprochent de celles de laC.F.D.T. en ce sens que seul l'accroissement des productions est pris enconsidération, mais il s'agit alors de toutes les productions, vivrièreset de rente.

179. En règle générale, l'action de développement entreprise parune société d'intervention doit s'étendre à l'ensemble du territoire cou-vert par l'ORD. Cette obligation est socialement estimable, mais elleconduit à une dispersion des efforts qui, toutes choses égales par ailleurs,se traduit par une baisse de l'efficacité du système d'encadrement. Lesinconvénients de cette dispersion sont d'autant plus accentués que lepotentiel d'encadrement (nombre d'encadreurs pour 100 exploitations surl'ensemble du territoire) et les moyens (de transport notamment) sontréduits.

180. C'est la raison pour laquelle le directeur de l'ORD de Ouaga-dougou (ORD entièrement voltaïsée depuis 1969) a décidé de concentrer lamajeure partie du personnel et des moyens dont il dispose, sur quelques"Foyers de Progrès" où il appliquera des méthodes très proches de cellesqu'applique la C.I.D.R.

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Les systè•mes d'encadrement; les méthodes (travail desencadreurs)

181. Lanimation pure (telle que définie ci-dessus) est à peuprès inexistante dans le contexte voltaïque actuel puisque tous les"thèmes de modernisation" sont appliqués de l'extérieur (sociétés d'in-tervention) sur la masse paysanne. L'animation n'a plus pour but que derendre les groupes plus perméables aux sollicitations de la vulgarisa-tion.

182. Dès lors, l'existence dt"Animateurs" au vrai sens du termene se justifie plus. Par contre, les "Vulgarisateurs" sont obligés defaire de lvanimation lorsqu'ils s'adressent à des groupes non sensibi-lisés, cette absence de sensibilisation pouvant être totale (groupen'ayant pas encore évolué) ou sectorielle (groupe n'ayant accepté desuivre l'évolution proposée que pour certains thèmes).

183. Dans le langage courant, toutes ces difficultés sont cachées(mais non résolues) par l t utilisation du terme d'Encadreur qui ne serapporte à aucune méthode dgaction, Animation ou Vulgarisation.

184. Tous les ORD et la C.I.D.R. dans la région de Dano-Gaoua ontmis en place des systèmes d'encadrement, qui aboutissent à une pyramidehiérarchique à peu près semblable avec des coefficients de multiplica-tion (nombre d'agents d'un étage donné placé sous la responsabilité d'unagent de l'étage supérieur) très variables. Des renseignements recueillison peut tirer le tableau suivant (valable pour fin 1969 début 1970).

Tableau 12: COEFFICIENTS D3 MULTIPLICATION ENTRE LESDIFFERENTS ETAGES DES PYRAMIDES DIENCADREMENT

BDPA .jusqu'à à partir CFDT SATEC CIDRfin 69 début 70

Directeur d'ORD )

Chefs de secteur ) 6 6 7 4 6à)

Chefs de sous-secteur 2,5 3,6 > h

Encadreurs ) 1 3 6 8 4à )

Chefs d'exploitation )encadrée ) 80 80 130 100 130

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185. Les coefficients de multiplication sont faibles entre lesétages supérieurs (2,5 à 7) et élevés au bas de la pyramide (80 à 130).Les cadres supérieurs sont nombreux par rapport aux encadreurs sur leterrain (de 17 à 46 agents non encadreurs pour 100 encadreurs). Lenombre d'exploitations encadrées et le taux d'encadrement (nombre d'ex-ploitations encadrées/nombre total d'exploitations) varient beaucoupd'un ORD à l'autre. Le taux d'encadrement oscille entre 5 pour cent(ORD de Gaoua, en formation) et 35 pour cent (ORD de Volta Noire).

186. Suivant les organismes responsables, l'Animation est limitéeau recrutement d'exploitants qui acceptent de cultiver du coton suivantles méthodes modernes, ou peut aller jusqu'à la promotion d'un état d'es-prit général propre à l'introduction des solutions modernes pour la cul-ture et pour d'autres problèmes.

187. La C.I.D.R., de plus, oblige ses encadreurs à cultiver leurspropres champs, qui doivent être, sous peine de renvoi, parmi les plusbeaux du village. La CIDR affirme que l'exemple de l'encadreur et lesbons rendements qu'il obtient sont les actes d'animation les plus effi-caces. Pour que les encadreurs C.I.D.R. puissent réellement cultiverleur exploitation, ils sont, autant que possible, engagés "à mi-temps",mais ils ne sont jamais "bénévoles", car il ne serait plus possiblealors d'obtenir d'eux un travail constant et planifié.

188. Pour toutes les sociétés d'intervention, la Vulgarisationest menée de la même façon: présentation des thèmes (culture en ligne,traitements, etc.) au cours de réunions de village accompagnées par-fois de démonstrations, reprise de ces démonstrations devant des groupesréduits avec, si possible, application par quelques participants, conseilsaux chefs d'exploitation qui appliquent le thème.

189. Il n'est jamais question de formation professionnelle accélérée:la transmission des connaissances n'est jamais effectuée suivant desméthodes précises; les démonstrations ne constituent jamais les exercicesrépétitife qui seraient nécessaires pour "former" les agriculteurs; l'acqui-sition correcte des connaissances n'est pas vérifiée; aucun document simplemais imagé n'est laissé aux agriculteurs pour leur rappeler les pointsimportants du thème présenté. Cette façon d'agir est responsable en gran-de partie de la lenteur d'évolution du milieu encadré.

Formation des cadres; recrutement, traitement et avenirdes agents d'encadrement

190. Les encadreurs C.I.D.R. et, en partie, les encadreurs B.D.P.A.,sont recrutés sur place, avec un niveau inférieur au C.E.P., puis formés"sur le tas" au contact des réalités, sous l'autorité du chef de sous-secteur. Cette méthode donne d'excellents résultats. Les autres enca-dreurs sont recrutés à l'échelon national, sur concours du niveau C.E.P.et suivant un stage de formation de 9 mois a Matourkou (voir paragraphes156 et 157).

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191. Les responsables s'accordent pour dire que les encadreursrecrutés suivant la seconde formule manquent de pratique, ont souventdes difficultés de contact avec la population (milieu d'origine et par-fois ethnie différents) et n'ont pas un niveau de connaissances géné-rales et techniques suffisant pour racheter ces faiblesses. La C.I.D.R.affirme qu'après deux ans de travail sur le terrain, l'encadreur recrutéet formé sur place est plus efficace (comparaison possible en zone C.I.D.R.d'ORD-C.F.D.T.).

192. Il n'existe aucune règle de recrutement des agents intermé-diaires (chefs de sous-secteur et de secteur). Ce sont généralement lesanciens agents de la D.D.R. (A.T.A. et C.T.A.) détachés auprès de l'ORD quisont nommés à ces postes. Leur niveau technique est suffisant, leurexpérience professionnelle les a familiarisés avec les questions de vul-garisation mais ils manquent presque toujours de pratique et on leurreproche de conserver un esprit de fonctionnaire, qui ne s'accorde pasavec le travail qui leur est demandé.

193. La C.F.D.T. parfois et la C.I.D.R. en général s'efforcentde déceler parmi les encadreurs ceux qui sont susceptibles de devenirchefs de sous-secteur puis de secteur par une promotion intérieure.Ce processus, qui a toujours donné de bons résultats dans les actionsgénérales "coton" assurées par la C.F.D.T., ne peut s'appliquer qu'avecdifficulté en ORD car les agents détachés de la D.D.R. essayent d'ytransposer les habitudes administratives liant un poste à un indice liélui-même à un diplôme.

19)4. La C.I.D.R. considère qu'en fin d'action les encadreursdevraient réintégrer le milieu agricole productif (ils airont toujoursgardé leur exploitation) ou trouver des occupations dans les activitéspara-agricoles (groupements coopératifs). Les autres sociétés d'inter-vention ne se sont pas posé la question ou n'ont pas apporté de réponse.

195. L'éventail des salaires des agents est très vaste, de l'en-cadreur au Directeur d'ORD avec de très fortes variations d'un ORD àautre pour les échelons du bas de la pyramide. Le traitement net d'unencadreur à plein temps varie de 6.500 FCFA/mois (C.I.D.R.) à 17.000 FCFApar mois (C.F.D.T.). Le traitement d'un Directeur d'ORD est généralementde l'ordre de 60.000 FCFA/mois, auxquels s'ajoute le logement gratuit.Les variations sont encore accentuées par le fait que les agents détachésde la Direction du Développement Rural (D.D.R.) conservent leur soldequel que soit le poste auquel ils sont nommés.

Résultats acquis

196. Il est difficile de juger des résultats acquis car l'environ-ment varie d t un ORD à l'autre et les actions ont été mises en place àdes dates différentes. Tous les ORD et la C.I.D.R. mesurent les résul-tats acquis par les accroissements de production régionale. Les

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statistiques utilisées ne portent que sur les productions et produitscommercialisés (coton essentiellement). Elles ne font pas entrer enligne de compte une partie de la production de certaines cultures derente (par exemple, arachide et sésame), font abstraction des accroisse-ments de productions vivrières ou animales et ne tiennent pas compte desrésultats non chiffrables tels que les progrès des organisations profes-sionnelles. Les seuls résultats chiffrés montrent cependant que les actionsmenées sont nettement positives du point de vue de la croissance, mais nepermettent pas de juger des transformations profondes dont les effets, àterme, sont plus importants.

197. Le pourcentage d'exploitations "encadrées" (ayant appliqué aumoins un des thèmes proposés) et d'exploitations "équipées" (ayant acquisau moins une partie du matériel nécessaire à l'application des méthodesmodernes) pourrait donner des indications intéressantes. Mais on ne possè-de aucun relevé précis. D'après les évaluations des encadreurs, on compteen moyenne 80 à 100 exploitations encadrées et 10 équipées par encadreur,soit, suivant les ORD, 10 à 40 pour cent d'exploitations encadrées et 2 à3 pour cent d'exploitations équipées.

198. Une évaluation plus précise et complète des résultats pourraitpermettre de déceler les véritables points faibles et de proposer desaménagements. Seule la C.I.D.R. a tenté de trouver une solution partielleà ce problème en demandant au service de l'Education des Adultes duCentre de Documentation et de Perfectionnement Pédagogiques (C.D.P.P.) demettre au point et d'appliquer une méthode de mesure des résultats d'uneaction de développement sur l'évolution du milieu rural. La méthode con-siste à classer les exploitations suivant 3 niveaux d'évolution: (1) "Agri-culture traditionnelle", (2) "Agriculture moderne" et (3) "Agriculturemoderne et participation à la gestion (des organisations professionnelles)".L'évolution de la répartition des exploitations entre ces trois niveaux,suivie d'année en année, donne des indications sur l'évolution techniqueet l'organisation professionnelle du milieu agricole et permet ainsi de com-pléter les données économiques fournies par les seules statistiques decommercialisation des produits. Cette méthode a été appliquée, à titred'essai sur le canton de Kopper. Les résultats ont été publiés: "Dévelop-pement Rural et Education des Adultes", C.D.P.P. 1969.

Recherche et formation des homologues voltaiaues

199. Tous les agents expatriés de la C.I.D.R. et du B.D.P.A. sont dou-blés d'un homologue voltalQue ou conseillent un ou plusieurs agents voltaïquestitulaires du poste. Malgré certaines difficultés pour trouver l'homolo-gue adéquat, les deux organismes n'ont jamais dû renoncer à ce principeinscrit dans les textes relatifs aux ORD et il règne à tous les niveaux unesprit de coopération entre les agents expatriés et les Voltaàques. La

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SATEC a un homologue pour le directeur de l'ORD de Koudougou, mais pasd'homologue pour ses chefs de secteur. Les agents C.F.D.T. niont pasd1homologue.

Actions ponctuelles

Mise en valeur des périmètres rizicoles (coopérationsino-voltaïque)

200. Deux périmètres sont actuellement en production:

(i) Boulbi (près de Ouagadougou), 76 ha de rizière, 306coopérateurs dont les "parts" oscillent entre 0,20 et0,50 ha, 4ème année de récolte sur la totalité de lasurface en 1969.

(ii) Louda (près de Kaya), 120 ha de rizières, 460 coopéra-teurs, 2ème année de récolte.

201. Les résultats sont spectaculaires sur les deux périmètres:rendements moyens de 6 tonnes à l'hectare, parcelles parfaitement désher-bées, diguettes entretenues, sol nivelé, travail effectué en ordre etavec méthode, entretien des canaux, des barrages et des bordures des lacsde retenue assuré.

202. L'action ne se limite pas à la vulgarisation de thèmes demodernisation, mais porte sur toutes les techniques culturales appliquéesau riz et englobe la formation complète des responsables voltaïques. Unereconduction annuelle de 1'aide étrangère en fonction des besoins estprévue dès l'origine du contrat, qui normalement porte sur trdis cyclesculturaux complets. Les coopérateurs étant en ,iême temps cultivateurs surles terres sèches qui entourent le périmètre, l'action a un effet d'en-traÎnement certain sur les autres cultures de la zone.

203. L'encadrement est très lourd en première année de culture(1 technicien formosan pour 15 à 20 coopérateurs), ramené à un taux plusfaible la seconde année (1 technicien expatrié pour 40 à 50 coopérateurs)et, en troisième année, il ne reste (Boulbi par exemple) qu'un technicienformosan et un responsable voltaïque pour 100 à 200 coopérateurs. Enrégime de croisière, 3 responsables voltaïques doivent se partager lesresponsabilités d'un périmètre (300 à 400 coopérateurs) soutenus pendantquelques années par un expert formosan. Pour le périmètre de Boulbi, lesrésultats actuels ont été obtenus avec 35 années-expert et 9 années-technicien voltalque pour 306 coopérateurs et 76 ha de rizières.

204. La formation de riziculteurs sur les autres périmètres feraappel à des techniciens voltaïques formés au cours des opérations précé-dentes afin de diminuer le nombre d'années-expert. Mais les résultats

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doivent rester les mêmes. Bien que l'on ne puisse pas porter un jugementdéfinitif, ces deux exemples indiquent qu'un haut niveau technique con-duisant à de hauts rendements n'est pas hors de portée de l'agriculteurvoltalque, à condition que les actions de développement soient parfaite-ment et complètement étudiées et appliquées, en insistant sur la partici-pation et la formation professionnelle des intéressés.

Périmètres irrigués de Bam-Kongoussi et de Moghtedo

20D5. Le périmètre de Bam-Kongoussi (entre Kaya et Ouahigouya, 80 ha,245 coopérateurs) a été développé, en coopération avec le gouvernement alle-mand, pour la culture naralchère. L'irrigation de surface est faite parruissellement et la distribution de l'eau par pompes et tuyaux.

206. Le périmètre de Moghtedo (entre Ouagadougou et Fada N'Gourma)comprend environ 100 ha de rizières; la distribution de l'eau est faitepar canaux avec appareillage moderne de contrôle des débits (Neyrpic). Cepérimètre a été développé en coopération avec le gouvernement français.

207. L'état des cultures est souvent médiocre, l'infrastructureest peu ou mal entretenue, l'action n'a pas été menée jusqu'au niveau dela formation des coopérateurs. Les rendements sont supérieurs à la moyennevoltaïque, mais en ce qui concerne le riz, très inférieurs à celui despérimètres formosans (3 tonnes à 3,5 tonnes ha. contre 6) pour une infra-structure au moins aussi onéreuse. Le suivi de l'opération n'est pas assu-ré et la situation se dégrade lentement.

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II. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS

208. La priorité donnée au développement (rural principalement), lafaiblesse des ressources économiques et le niveau actuel d'évolution del'agriculture amgnent à proposer la politique générale suivante: inculquerau plus grand nombre le savoir-faire qui lui permettra de participer acti-vement et immédiatement au développement du pays (r8le de l'animation, dela vulgarisation, de la formation professionnelle et de la formation deshomologues), prévoir l'élevation progressive du niveau des connaissancessans quitter le domaine du pratique (aménagement et extension de l'éduca-tion rurale) et limiter l'enseignement traditionnel à la formation descadres indispensables à la vie du pays (planification stricte de l'enseigne-ment). Ce schéma évoluera ensuite en fonction des conditions économiqueset du niveau technique vers une démocratisation toujours souhaitable del'enseignement.

A. Développement rural

209. Il faut tout d'abord définir plus précisément, dans un cadrevoltalque, au niveau ministériel, les buts du développement rural intégré,puis, en fonction de cette définition, coordonn:r les efforts de tous lesorganismes apportant leur aide à la Haute Volta, harmoniser les méthodeset superviser effectivement les actions, c'est-à-dire contr6ler l'appli-cation, évaluer les résultats et étudier, en accord avec l'organisme con-cerné, les aménagements à apporter en cours d'action.

210. Des propositions d'aménagement des services du Ministère del'Agriculture et des relations entre ORD et Ministère sont faites à cesujet dans le rapport sectoriel "Agriculture".

Animation et Vulgarisation

Remarques générales

211. L'animateur, directement en contact avec les agriculteurs, de-vra eagner leur confiance et provoquer leur éveil aux problémes techniqueset genéraux. Il agira par son exemple autant que par l'aide qu'il appor-tera à tous ceux qui le lui demanderont. Il appliquera et fera appliquerles techniques présentées par les vulgarisateurs. Le vulgarisateur,directement en contact avec les agriculteurs préalablement sensibiliséspar l'animateur, présentera les techniques, les adaptera aux cas parti-culiers, donnera à l'animateur les conseils techniques et les complémentsd'information qui lui permettront de répondre aux questions des agricul-teurs.

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212. Il en uécoule qu'animation et vulgarisation devraient êtreassurées par deux types d'agents, formant deux cadres différents, dontles profils seraient les suivants:

Animateur Vulgarisateur

Age 30 ans minimum 20 ans minimum

Origine village ou voisinage région (même ethnie sipossible)

Lieu de résidence village village ou environs

Contacts humains excellents (et connais- très bonssance parfaite du mi-lieu social)

Niveau technique bon agriculteur formation technique

Exploitation per-sonnelle obligatoire souhaitable

Contrat mi-temps plein temps

Notoriété bonne notoriété in- bonne notoriété utiledispensable

213. Le cadre des animateurs sera voué à l'extinction, par suppres-sion des agents lorsque le niveau de communication entre agriculteurs etvulgarisateurs et d'évolution du milieu rural dans la voie de l'organisa-tion syndicale et coopérative sera suffisant. On peut estimer que cetteévolution demandera 5 à 10 ans suivant les conditions écologiques et leniveau de départ.

21h. Le cadre des vulgarisateurs sera permanent et, suivant l'avenirdes ORD, restera à disposition de ces organismes ou formera le personnelde terrain du service central de vulgarisation du Ministère de l'Agriculture.Rappelons que les pays qui ont atteint un haut niveau technique en agri-culture disposent d'un service de vulgarisation permanent et très étoffé.

215. On trouvera en Annexeno. h les détails de l'organisation hiérar-chique, ainsi que des propositions pour le recrutement et le plan decarrière. La pyramide peut se résumer de la façon suivante (par ORD):

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1 chef d'ORD + 10 .djoints techniques spécialisés:

Eaux et forêts

HydrauliqueElevageAgronomieMéthodes de vulgarisation

7 chefs de secteur

50 chefs de sous-secteur

250 vulgarisateurs + 1.000 animateurs

Des passerelles assurent aux divers niveaux des possibilités de promotion,excluant bien sûr les règles administratives que les A..T.A. et C.T.A.essayent d'implanter actuellement dans les ORD.

216. On verra plus loin que l'extension pure et simple d'un telprojet à l'ensemble du territoire voltalaue est impensable. Cependant,en supposant que le système soit étendu à tous les ORD (11), le tableauci-dessous donne un aperçu des besoins totaux annuels maxima de forma-tion des cadres pour la mise en place d'un tel système.

Tableau 13: BESOIN ANNUEL THEORIQUE DE FORMP.TION DE CMDRES

Autre sAnimateurs Vulgarisateurs cadres

Besoins maxima (période demise en place du système):

mise en place en 5 ans 2.650 660 200mise en place en 17 ans 990 300 108

Besoins en régime de croisière - 140 40

217. Ces prévisions sont établies en tenant compte du niveau actueldes techniques à vulgariser. Au fur et à mesure de l'évolution de l'ensem-ble du pays ces prévisions devraient subir un glissement vers des niveauxplus élevés. Les efforts nécessaires pour implanter les établissements,former les enseignants et établir les programmes en vue de satisfaire lesbesoins des années les plus chargées ne seront donc pas gaspillés, puisquele glissement de niveau accroîtra les besoins en nombre d'années-formation.

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Lide t' h r:_ trangère

218. Les dispositions proposées concernent le fonctionnement normald'un ORD et ne font pas mention de l'aide technique extérieure, probable-ment nécessaire, en tout cas souhaitable. Cette aide technique devraitêtre apportée au service spécialisé de la DDR chargé des études et dela supervision, aux chefs d'ORD et aux chefs de secteur. Mais les ex-perts expatriés ne doivent en aucun cas se retrouver seuls à la tête desservices. Les organismes d'assistance technique doivent imposer à l'en-semble de leurs agents un esprit de "coopération" et les familiariser avecles problèmes d'animation, de vulgarisation et de formation professionnel-le. Il faut pour cela des qualités humaines qui n'ont rien à voir avecle niveau technique de l'individu. Il faudrait faire admettre à tousles expatriés et à leurs employeurs que leurs activités se composent dedeux volets distincts, une part d'éducation et une part d'assistancetechnique, la première commandant la réussite de leurs actions. Un agentqui ne réussirait pas à établir de bons contacts avec son homologue de-vrait être déplacé.

219. Le gouvernement, pour sa part, doit faire l'effort nécessairepour mettre toujours au moins un homologue à la disposition de chaqueexpert et admettre un déplacement éventuel des homologues si leurs apti-tudes ne correspondent pas aux responsabilités du poste, quel que soitle diplôme ou la personnalité de l'individu.

220. L'absence de personnel voltaïque qualifié (diplômé) accroitcertainement les difficultés. Cependant il est rarement nécessaire quel'homologue ait un niveau proche de celui de l'expert, qui, dans sesfonctions, n'utilise jamais la totalité des connaissances qu'il a acqui-ses, mais fait surtout appel au bon sens et à ses capacités de réflexionen vue de l'application de quelques techniques simples. Il semble doncqu'il devrait toujours être possible de trouver des hommes capables d'as-surer la relève s'ils reçoivent un appui suffisant de la part des expertsexpatriés.

Estimation du coût d'encadrement et discussion

221. Les coûts d'encadrement donnés ci-après sont calculés suivantdeux barèmes, notés (a) et (b) _/, incluant les traitements, les chargessociales, les avantages en nature et les frais de déplacement y comprisamortissement du matériel.

(a) correspond aux traitements et indemnités les plus élevés etet à des frais de transport calculés très largement;

(b) correspond aux traitements moyens et à des frais de transportplus proches de la réalité.

1/ Voir Annexe no. 3.

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Applicués globalemeit à l'ensemble du territoire voltaïque, les coûtsseraient les suivants (en millions de FCFA):

Tableau 14: ESTIMATION DU COUT D'ENCADREENT

(a) (b)

En période de démarrage (3 à h ans)(10 experts expatriés par ORD et Animateurs) 3.500 2.500

En période de transition (6 à 7 ans)(plus d'experts expatriés, mais lesAnimateurs subsistent) 2.900 1.950

En régime de croisière (après 10 ans)(plus d'Animateurs) 1.600 1.300

Ces charges sont énormes, comparées à la production totale de l'Agricul-ture voltaïque, estimée à 21.000 millions de FCFA en 1970 et 25.000 à30.000 millions en 1980.

222. Le dispositif proposé paraîtra très lourd, surtout en périodede démarrage, mais ce sont les conditions d'une évolution sensible del'Agriculture à l'échelle de la décade. Le démarrage assuré, les anima-teurs retirés (après 10 ans), il ne reste qu'un vulgarisateur pour 2.500personnes (250 à 300 exploitations) et 600 km2 en moyenne, ce qui estpeu. Réduire le dispositif serait revenir aux conditions actuellesd'action couvrant bien l'ensemble du territoire concerné, mais ne tou-chant qu'une partie des exploitants. On pourrait spéculer sur l'effetd'entraînement par l'exemple, mais il semble qu'on puisse aussi craindrele recul des agriculteurs évolués au contact des moins évolués si lesefforts d'encadrement se relâchent.

223. En conséquence, si l'effort demandé est inacceptable, il fautlimiter l'extension du système à quelques ORD ou à des parties d'ORD,mais ne pas retourner aux errements du saupoudrage, qui, a résultats égaux,coûte plus cher.

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224. Il n'est pas possible, avec les données économiques dont ondispose d'établir de façon comptable la rentabilité du système proposéqui, de toutes façons, n'a pas de sens, s'il est appliqué tel que à l'en-semble du pays. Mais en supposant que le schéma proposé soit appliqué àun ORD ou à de vastes parties d'un ORD, et en calculant le coût d'enca-drement par exploitation et par an, on trouve les résultats suivants:

En FCFA En kg de coton-graine

(1) (2) (1) (2)

Période de démarrage 6.450 4.150 215 140

Période de transition 5.250 3.000 175 100

Régime de croisière 2.850 2.000 95 70

(1) Charges comme ci-dessus en (a) et 50.000 exploitations pour l'ORD.

(2) Charges comme ci-dessus en (b) et 60.000 exploitations pour l'ORD pourtenir compte de la tendance à la division des exploitations.

225. Les charges ainsi calculées semblent acceptables pour desexploitations moyennes dans des zones de fertilité moyenne. Les chargesles plus élevées (6.450 FCFî par an et par exploitation) sont inférieuresà celles obtenues en zone d'ORD Volta Noire dans les même conditions (a)de traitements et de frais divers (7.700 FCFA par an et par exploitation)alors que l'encadrement proposé est beaucoup plus complet que l'encadre-ment en place. Le schéma proposé devrait donc au moins permettre d'abais-ser le coût d'une opération en cours, tout en améliorant les résultats.

La Formation Professionnelle Accélérée (F.P.A.)

Principes de fonctionnement d'un Institut National deFormation Professionnelle

226. La Formation Professionnelle Accélérée est caractérisée par sesméthodes et par les résultats qu'elle obtient et non par le domaine auquelon l'applique. Il est donc rationnel de grouper toutes les actions deFormation Professionnelle, qu'elles soient industrielles, commerciales ouagricoles, au sein d'un même organisme, généralement Institut National deFormation Professionnelle. De tels instituts fonctionnent de façon satis-faisante depuis de nombreuses années en France, en Espagne, en Colombie,au Chili, etc.

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227. L 'Institut travaille essentiellement à la demande des intéressés:organismes privés, publics ou parapublics qui ont à résoudre des problèmesde formation professionnelle. En accord avec les organismes demandeurs,l'Institut détermine les buts à atteindre, le nombre de personnes à for-mer, les prolongements éventuels de l'action (recyclages, spécialisationultérieure, etc.) puis effectue les enquêtes et analyses professionnelles,établit les progressions pédagogiques, forme les instructeurs, préparele matériel d'enseignement et prévoit un plan d'action. L'Institut four-nit alors les instructeurs et le matériel préparé et charge au demandeurde fournir, dans certains cas, d'autres matériels (sol par exemple enagriculture) et de participer à l'application du plan d'action (groupe-ment des élèves, organisation des tournées des instructeurs par exemple).

228. L'Institut gère un ou plusieurs centres de formation d'ins-tructeurs, des centres (polyvalents ou spécialisés) et/ou des Unités Mo-biles de Formation Professionnelle Accélérée. Dans certains cas l'Ins-titut détache des Instructeurs auprès d'organismes publics ou privés, maisle contrat stipule toujours que l'Institut conserve la responsabilité to-tale des programmes, des méthodes et de la supervision.

229. Le fonctionnement d'un Institut de Formation Professionnelleest financé en partie par le budget national, en partie par des taxesprofessionnelles et en partie par la vente des services rendus. L'Ins-titut est généralement placé sous la tutelle d'un ou de plusieurs minis-tères (Travail, Population, etc.) mais n'est pas un organisme d'Etat. Ilest doté d'un conseil d'administration où siègent des représentants desemployeurs, des salariés et des ministères de tutelle.

Proposition de création d'un Institut Voltaique de FormationProfessionnelle Accélérée

230. Il est proposé de créer un Institut de ce genre qui regroupe-rait les actions déjà en cours en Haute Volta et en développerait denouvelles au fur et à mesure des besoins, la priorité étant donné auxactions de F.P.A. dans le domaine agricole.

231. L'annexe no. 5 fournit une liste, non limitative, des occupa-tions professionnelles I/ auxquelles il serait possible d'appliquer immé-diatement les méthodes de la F.P.A. On remarquera que certaines d'entreelles sont déjà l'objet d'actions particulières: formation professionnelleproprement dite (artisans ruraux par le B.I.T. ou dresseurs de boeufs parl'ORD de Ouagadougou) ou formation intégrée dans des ensembles plus com-plets (culture de riz dans les actions menées par les Formosans).

Une occupation professionnelle est l'ensemble des activités correspondantà l'occupation d'un poste de travail. Par exemple, l'ensemble des acti-vités d'un individu chargé de récolter le coton ou celles d'un individuchargé d'épandre de l'engrais.

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232. Le regroupement des actions en cours au sein de l'InstitutVolta'que de F.P.A. permettra:

() de mener sur le plan national des actions qui ne sontmenées actuellement que sur le plan local ou régional;

(ii) d'améliorer, de compléter et de rendre homogènes lesméthodes de formation actuellement employées;

(iii) d'améliorer constamment les méthodes et les résultats parle jeu d'une supervision efficace.

233. En premier lieu, étant donné la simplicité de presque toutesles occupations professionnelles citées dans l'Annexe no. h et l'ins-cription de la plupart d'entre elles (sous la forme des "thèmes de moder-nisation de la culture") dans les programmes des centres de formation desmaîtres d'E.R. et du centre de formation des encadreurs (Matourkou), onpropose de modifier les programmes et les méthodes de ces centres detelle façon que les agents qui en sortent puissent jouer le rôle d'ins-tructeurs de Formation Professionnelle Accélérée pour les thèmes de mo-dernisation actuellement a leur programme.

234. Il ne s'agit pas de transformer les maÎtres d'E.R. et lesencadreurs en instructeurs de F.P.A., mais:

(i) de leur donner la formation pédagogique générale propreà la F.P.A., ce qui ne peut qu'être bénéfique pour toutesleurs activités d'enseignement ou de vulgarisation;

(ii) de leur faire acquérir l'habilité manuelle et de leurdonner les connaissances pédagogiques spécifiques desthèmes de modernisation inscrits à leur programme;

(iii) de leur fournir ensuite, régulièrement, les documents etles aides pédagogiques qui seront créés spécialement pources actions par l'Institut Voltalque de F.P.A.;

(iv) de leur assurer un soutien pédagogique par le jeu de lasupervision classique en F.P.A.

235. Il faudra, dans la préparation des programmes et des aidespédagogiques, tenir compte des conditions particulières de cette action:

(i) la formation des instructeurs devra s'intégrer dans ledomaine plus vaste de la formation générale des maitresd'E.R. et des encadreurs;

(ii) les maîtres d'E.R. et les encadreurs, à leur tour, devrontappliquer les méthodes de Formation Professionnelle Accé-lérée parmi d'autres activités;

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(iii) les maitres d'E.R. auront sous leur responsabilité 40 à50 jeunes, les encadreurs 100 à 200 exploitants, ce qui necorrespond pas aux conditions habituelles d'action en F.P.A.(petits groupes de 8 à 15 stagiaires);

(iv) les périodes favorables à llexécution des opérations défi-nies par les thèmes de modernisation sont généralement ré-duites.

236. En deuxième étape, lInstitut formerait le nombre d1instructeursnécessaires pour des besoins particuliers. Les actions liées à la cultureattelée paraissent les plus importantes et en même temps les plus intéres-santes quant à la rentabilité des instructeurs formés, puisqu'elles peuventse dérouler pendant une grande partie de l'année. Les instructeurs se-raient "loués" aux ORD ou à tout autre organisme de développement ruraloui en ferait la demande.

Réalisation du projet

237. La mise en place d'un tel Institut ne peut être assurée que pardes organismes spécialisés tels que le B.I.T., l'O.R.T. (Organisation,Reconstruction et Travail, Genève) et A.F.P.A. (Association pour laFormation Professionnelle des Adultes, Paris). Cependant, en Haute Volta,il semble que l'opération serait simplifiée s'il était fait appel auB.I.T., qui gère déjà des actions de formation professionnelle dans cepays et qui a participé à l'implantation d'Instituts du même genre dansdivers pays (Chili, Vénézuela, Colombie, etc.). L'organisme responsabledéterminera avec le gouvernement voltaicue les conditions d'établisse-ment de l'Institut, conditions qui devront être définies très précisé-ment, notamment en ce qui concerne le rattachement des actions en cours,les ministères de tutelle, l'indépendance technique et économique del'institut, les dépendances hiérarchiques de l'expert chof de projet etde son homologue vis-à-vis des différents ministères.

238. Il faudra dès le départ insister sur le fait que les méthodesde la formation professionnelle sont absolument opposées aux méthodes del'administration publique. Les homologues ne doivent pas être nommés enfonction de leurs diplômes, mais en fonction de leurs qualités humaineset de leur volonté de s'intégrer dans une équipe. Il serait bon que leshomologues prévus pour occuper les postes de direction de l'Institutparticipent effectivement aux premières enquêtes et analyses profession-nelles et à l'établissement des progressions et des matériels pédagogi-ques.

239. La construction des centres de formation, qu'il s'agisse decentres de formation des instructeurs ou de centres de formation spécia-lisés, devra éviter les erreurs les plus fréquentes, à savoir: lieudlimplantation, orientation et volume de l'affaire soumis aux pressionspolitiques, constructions somptuaires et conditions de vie des internes,s'il y a lieu, trop différentes de celles qui seront imposées par la suiteaux instructeurs ou aux travailleurs lorsqu'ils réintégreront leur milieu.

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240. Etant donné l'importance du secteur agricole et la modicitédu secteur industriel, il est probable que les investissements sous for-me de constructions seront très faibles, que les investissements sous formede véhicules, moyens et matériels de travail, production des aides péda-gogiques seront relativement importants et qu'il faudra prévoir principa-lement des crédits de fonctionnement et d'années-experts.

241. On peut prévoir qu'il sera nécessaire:

(i) de construire un centre de formation d'instructeurs deF.P.A. en agriculture, d'une capacité de 20 à 30 placesavec possibilité d'agrandissement, bâtiments administra-tifs pour le directeur et l'adjoint, deux salles de clas-ses, dortoirs et services communs très simples, 15 à 20 hade terres, avec possibilité d'extension;

(ii) de compléter le centre de formation d'instructeurs d'Oua-gadougou (B.I.T.) par adjonction de bâtiments administra-tifs pour une dizaine de personnes dont un dessinateur;

(iii) d'équiper le centre de formation des instructeurs agri-coles (petit matériel de culture, boeufs, etc.); les uni-tés mobiles de formation professionnelle (nombre à déter-miner, mais matériel simple et peu volumineux, donc vé-hicule léger genre camionnette); les agents du service desupervision (véhicules);

(iv) d'assurer la production des documents pédagogiques;

(v) de placer, en plus, des experts du B.I.T. actuellement enposte, 1 chef de projet pour 3 à 4 ans, 1 expert "Méthodeset productions pédagogiques" pour 2 à 3 ans, 3 experts(Matourkou, Farako-Bâ et Kambouinsé) pour 3 ans, soit en-viron 15 années-experts.

242. Il n'est pas possible de faire des prévisions plus précisessur le coût de réalisation du projet car:

(i) il s'agit d'une variante nouvelle d'une forme d'actionconnue;

(ii) les dispositions prévues réagiront sur l'ensemble dessystèmes d'encadrement et d'E.R. dont il faudra assurerl'évolution conjointement à l'établissement du projetsous peine de perdre tout le bénéfice de l'introductionde la F.P.A. suivant le schéma proposé;

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(iii' de nombreux travaux ou actions engagés pour ce projetdevraient être avantageusement couplés avec d'autres(construction du centre de formation des instructeursde F.P.A. agricole à coupler avec la rénovation du cen-tre de formation des maîtres d'Education Rurale de Kam-bouinsé, par exemple).

243. D'autre part, les résultats économiques de la formation pro-fessionnelle accélérée ne peuvent pas être chiffrés a priori. S'il n'estpas possible de financer ce projet par une aide gratuite, totale oupartielle, le remboursement des annuités d'un prêt ne peut être prévuqu'au niveau du budget national, les frais ainsi engagés étant considé-rés comme un investissement participant à l'élévation du taux d'accrois-sement annuel du P.I.B. Toutes ces questions ne pourront être résolues que

par une étude détaillée, sur place, des conditions d'établissement de

l'Institut Voltcìque de Formation Professionnelle Accélérée.

244. Une telle étude demandera probablement deux experts pendant

6 à 12 mois. Comme l'animation-vulgarisation, la formation professionnelle

devra tenir coipte du rôle important tenu par les femmes dans l'ensemble

deu occupations agricoles. Elle devra être dirigée vers les deux sexeset ses responsables rédigeront les progressions et établiront les normes

de randement en conséquence. La formation professionnelle devra aussi

s'intéresser aux problèmes des occupations spécifiquement féminines.

Centre de recherches et d'applications des techniques agricoles de base

Principe de fonctionnement

245. Il ne semble pas qu'on ait étudié les possibilités d'applica-tion au cas de la Haute Volta de nombreuses techniques ou d'outils simples,utilisés avec profit, avant la motorisation, par les agriculteurs des paysévolués. On propose donc la création d'un Centre de recherche et d'appli-cation des techniques agricoles de base, dont le travail porterait aussibien sur l'utilisation de certains outils (anspect, faux, faux à panier,fléau articulé, batte de jardinier, rouleau, planche à niveler) inconnusen Haute Volta et dont la plupart pourrait être construite localement,que sur certaines techniques à proprement parler (culture attelée, mé-thodes de récolte du coton et des autres productions agricoles, trans-ports, irrigations de complément).

246. Toutes les recherches entreprises devraient être complétéeset guidées par une recherche systématique de l'allongement de la périoded'activité agricole, aussi bien par l'étalement de certains travaux grâceà des modifications de techniques culturales, que par l'introductiond'activités complémentaires, dont celles qu'impliquent par exemple l'éle-vage ou le petit artisanat.

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247. Les recherches doivent être faites en vue d'une applicationimmédiate et rester dans un domaine purement pratique, sans aucune pré-tention scientifique ou agronomique. Il s'agit d'étudier les opérationsculturales traditionnelles ou modernisées actuellement effectuées parl'agriculteur voltaïque et chercher dans quelles conditions il seraitpossible d'accroître son efficacité tout en diminuant sa fatigue phy-sicue, par l'application des méthodes de travail ou l'utilisation d'outilssimples tels que ceux mentionnés plus haut, ou d'autres dérivés de métho-des ou d'outils purement voltaïques.

248, Le centre de recherches, en liaison avec l'Institut voltaïquede F.P.A. réaliserait les études nécessaires à la diffusion des solutionsproposées, effectuerait un essai en vraie grandeur dans une région deculture avec analyse des résultats et mise au point définitive des métho-des et des outils.

249. Le centre de recherche restera en relation avec les centresde recherche agronomique en vue d'échanger des informations, de prévoirl'évolution de certaines techniques agricoles et de prendre conseil despécialistes sur les effets que pourraient avoir les solutions proposéessur certains facteurs de la production agricole (dispersion des parasi-tes, accélération du processus de latérisation, etc.). Mais les butset les méthodes de recherche sont trop différents pour que le Centrede recherches et d'application des techniques de base puisse dépendre dela recherche agronomique. Par contre, la liaison avec l'Institut Voltal-que de F.P.L. sera constamment nécessaire, tant pour les études de baseque pour les recherches et pour l'application finale des solutions àl'agriculteur voltaïque.

250. Les recherches devront être conduites par des -Voltaïquespraticiens agricoles dont la connaissance du milieu agricole voltaïque estindispensable à la réussite des opérations. Les experts expatriés de-vront être des praticiens qui ont connu et appliqué les techniques sim-ples dont il est question et devront être capables d'apporter les aména-gements nécessaires.

251. Il est possible d'envisager le projet de trois façons:

(i) Hypothèse 1

Le Centre de recherches est constitué comme un servicede l'Institut Voltaïque de F.P.A. et se limite exclusivementà des recherches très simples sur les outils connus maisnon utilisés, et sur certaines techniques d'actualité: cul-ture attelée, récolte du coton, transports. Dans ce cason peut prévoir la présence d'un expert pendant trois annéeset quelques crédits de fonctionnement qui seraient ajoutésau projet d'établissement de l'Institut Voltaïque de F.P.A.Les recherches seraient menées essentiellement au centrede formation des instructeurs de F.P.A. agricole.

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(ii)~l Hyohse 2

Le Centre de recherches prend une personnalité juridiqueidentique à celle de l'Institut Voltaïque de F.P.A. etélargit le champ de ses recherches à des techniques pluscomplexes comprenant notamment les problèmes de mécanisa-tion, de motorisation, d'irrigation, etc. Les résultatsobtenus pourraient parfois être vulgarisés dans d'autresEtats que la Haute Volta, mais il semble difficile d'im-planter un centre international pour des recherches qui,par définition, doivent fournir les solutions aux problè-mes spécifiques du pays. Pour assurer l'étroite relationnécessaire avec l'Institut Voltaïque de F.P.A. il seraitbon de prévoir que les conseils d'administration dex deuxorganismes soient formés par les mêmes personnes et quedes agents de tous les niveaux soient fréquemment échan-gés entre le centre et l'institut. Dans ce cas, le projetcomportera la construction de quelques bâtiments, l'équi-pement du centre (matériels simples), des crédits de fonc-tionnement et la présence de 2 ou 3 experts pour 3années chacun.

(iii) Hypothèse 3

Le Centre de recherches, tel que défini au paragrapheprécédent pourrait enfin être une cellule d'un InstitutInternational de Recherches et d'Application des Techni-ques Agricoles de Base qui compterait une ou plusieurscellules identiques dans d'autres pays et un centre decoordination, de documentation et de publication. Maisun tel Institut risque d'entrer en conflit avec d'autresorganismes à vocation internationale dont les buts, sansêtre identiques, peuvent cependant entrer en concurrenceavec ceux du projet.

252. Dans tous les cas, une étude préalable s'impose et on peutestimer qu'elle demanderait 6 à 12 mois d'expert.

Autres propositions

253. Deux propositions devraient être considérées. Premièrementune campagne nationale pour la protection des nappes phréatiques et dessources. Les actions "Puits" analysées dans la première partie de cerapport doivent être complétées par une campagne nationale qui porteraitsur: l'éducation des usagers; l'hygiène en général; l'amélioration desmoyens d'extraction de l'eau (en relation avec l'Institut Voltaïque deF.P.A.); l'utilisation rationnelle des diverses ressources (puits, sour-ces et marigots).

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254. Deuxièmement, la supervision et l'étude économique des réali-sations sino-voltaïques: Boulbi, Louda et Vallée du Kou, dont les ré-sultats devraient guider toutes les actions rizicoles futures.

B. Enseignement

Bâtiments et mobilier scolaires

Entretien et réparation

255. Il est nécessaire, tout d'abord de débloquer les crédits pourl'entretien et la réparation des bâtiments existants. Il serait souhai-table, à cette occasion, d'étudier certaines modifications simples, qui,apportées aux installations à l'occasion de la remise en état, facili-teraient l'entretien ultérieur. De même, un assouplissement des règlesadministratives et l'utilisation de techniques simples telles que lechaulage des murs, faciliteraient grandement l'entretien courant du grosoeuvre.

Aménagement des bâtiments

256. Certains bâtiments existants devraient être aménagés: les bâ-timents FED de l'E.R. devraient être modifiés pour que la poussière etles embruns ne pénètrent plus dans les salles de classe; les bâtimentstraditionnels en pisé devraient être munis de couvertures plus durablesque le chaume, mais moins chaudes que la simple tôle ondulée.

Architecture

257. Une étude générale architecturale s'impose pour tous les bâti-ments nouveaux à construire, aussi bien ceux de 1'E.R. et de l'enseigne-ment primaire que ceux nécessaires pour ltextension des dortoirs et ser-vices communautaires de nombreux établissements secondaires et techni-ques. Cette étude devrait s'appuyer sur un inventaire critique desdifférents types de bâtiments existants et viser, tout au moins pourles bâtiments de 1'E.R., des solutions simples, réalisables, autant quepossible, par les élèves et les artisans locaux.

Mobilier scolaire des centres d'E.R.

256. Il est souhaitable de mettre au point un mobilier simple, deconstruction rustique, à peine plus cher mais mieux adapté que les "plotsen pisé".

259. Toutes ces études devraient être menées sirmltanément et repré-sentent probablement 2 à 3 années-experts.

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Education rurale

Enseignement de la langue

260. On a vu que, par suite des difficultés de langage, les troisannées de scolarité ne correspondent en fait qu'à une année et demied'enseignement des matières autres que le français. Il faut repenser leproblème et, au besoin, remettre en cause le principe de l'enseignementen français. On propose donc d'établir un bilan complet des avantageset des inconvénients de l'enseignement en français d'une part, en languevernaculaire d'autre part. Ce bilan sera établi en tenant compte:

() de l'obligation de prévoir trois langues vernaculairessi l'enseignement ne se fait plus en français;

(ii) d'avantages difficiles à estimer, tel celui de pouvoiradmettre en classe des adultes qui voudraient suivre uncours de technologie, dans le cas où l'enseignement seferait en langue vernaculaire;

(iii) ou de faits apparemment négligeables comme celui de pou-voir ou ne pas pouvoir lire un mode d'emploi de produitphytosanitaire.

261. Le choix entre les deux solutions sera fait en considérantque, dans le cas de l'enseignement en français, tout sera fait pouraméliorer les conditions d'enseignement de la langue (voir ci-dessous)et que le temps d'enseignement effectif sera porté de 1,5 à 2,25 an-nées. Pour obtenir ce résultat, il faudra, en plus de l'application deméthodes modernes, obliger les maîtres et les élèves à ne parler quefrançais, même pendant les travaux pratiques de culture, et améliorerle niveau de langage des maîtres eux-mêmes.

262. Pour valoriser les efforts faits et éviter l'analphabétisa-tion de retour, il faudra assurer un soutien efficace de la langue chezles individus formés. Dans ce but, il est proposé d'adjoindre à chaqueC.E.R. une petite bibliothèque que le maître d'E.R. animera comme unfoyer culturel en aidant les jeunes et les moins jeunes à découvrir l'in-térêt de la lecture et de la référence au document écrit.

263. Par la suite, il sera possible d'adjoindre au bâtiment scolaireune pièce supplémentaire qui ferait office de foyer rural avec les li-vres, les revues et, éventuellement, les matériels de diffusion au casoù un programme d'émissions éducatives serait mis sur pied.

Modifications des prograrnes

26h. On propose de conserver la répartition d'horaire actuelle(travaux pratiques 50 pour cent, enseignement général 37,5 pour centet enseignement technique 12,5 pour cent) à condition d'apporter les mo-difications suivantes aux programmes et aux méthodes.

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.) ravaux pratiques

En fonction de ce qui a été établi auxparagraphes 92-96on propose:

(a) d'effectuer les travaux pratiques de culture par demi-journée en lère et 2ème années, par journées complètesen 3ème année, le nombre dtheures de travail étant àdéterminer en fonction des coutumes et des conditionslocales et avec l'aide de l'Institut Voltaïque de F.P.A.en vue dthabituer les élèves au volume optimal et à unrythme rationnel de travail journalier;

(b) de grouper les travaux de culture sur plusieurs jour-nées ou demi-journées consécutives de façon à consti-tuer des périodes d'entraînement intensif au travailagricole en vraie grandeur avec introduction des no-tions de tâche journalière, de rendement et de continui-té dans l'effort;

(c) d'appliquer les méthodes de F.P.A. pour lesquelles lemaitre aura reçu une formation particulière commeproposé aux paragraphes 230-236 (le maître devra divi-ser l'effectif du centre en groupes de 6 à 10 élèveset établir un roulement d'équipes);

(d) de doter les C.E.R. d'une dizaine dthectares de terredont la surface en culture variera de 3 à h ha en 1èreannée à 6-10 ha en 3ème année pour tenir compte del'accroissement de rendement au travail et de résis-tance physique des élèves; l'assolement étant choiside telle façon qu'avec 20 à 30 pour cent du tempsd'enseignement consacré aux travaux de culture (40 à60 pour cent des travaux pratiques), le nombre dtheu-res de travail par hectare ne soit pas supérieur auxnormes admises;

(e) de diversifier les activités et, notamment, d'intro-duire des travaux pratiques d'élevage;

(f) d'occuper le reste du temps normalement dévolu auxtravaux pratiques à des séances de préparation à laF.P.A., à des actions effectuées en dehors du centreen liaison avec l'instruction civique.

Lorsque cela sera nécessaire, le maître pourra faire appelaux aniaateurs, et/ou au vulgarisateur, et/ou aux unitésmobiles de F.P.A. Les programmes de travaux pratiques desC.E.R. de filles devront être réétudiés en vue d'une meil-leure adaptation aux conditions réelles de vie de la femmevoltaïque en milieu rural.

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(ii) Pror,;mie d'enseignement et méthodes

Le fonds de l'enseignement général ne peut que difficile-ment être modifié puisqu'il se limite à des notions élé-mentaires indispensables, mais le programme doit êtreaménagé pour mieux coller à la vie de tous les jours etpréparer les élèves à mieux recevoir l'enseignement tech-nique: il faut le ruraliser. Un tel aménagement amélio-rera l t assimilation des connaissances et allégera l'enseig-nement technique de toutes les considérations élémentairesqui l'encombrent actuellement, laissant la place à desdéveloppements intéressants et pratiques. L'éducation ci-vique doit être renforcée, appuyée par une coopérationétroite avec 1'ORD et le village, et être constituée es-sentiellement d'exemples vécus par les élèves: participa-tion aux campagnes nationales conduites par le Ministèrede l'Agriculture, création de pare-feu , entretien deforêt, etc. Tous ces aménagements seront accompagnésd'une amélioration des méthodes pédagogiques avec, sipossible, l'emploi d'aides audio-visuelles simples (plan-ches en couleurs, échantillons, matériels simples, etc.)

(iii) Modifications à apporter au système actuel pour pouvoirappliquer les principes proposés

Vouloir que les élèves apprennent à travailler à l'échellenormale de l'exploitation commande l'âge de recrute-ment; les élèves doivent avoir dès leur arrivée au C.E.R.un développement physique suffisant pour soutenir l'effortnécessaire. On propose donc de fixer l'âge de recrutementà 14 ans minimum (soit 1 à 16 ans pour le recrutementd'une session) et de rendre obligatoire une sélection faitesur la conformation des individus, reportant sur la sessionsuivante les sujets les plus faibles. Par ailleurs, ilserait utile d'appliquer rapidement les mesures nécessairespour obtenir chaque année dans chaque cercle un nombreà peu près constant d'élèves sortant des C.E.R. (recrute-ment annuel pour la formation postscolaire).

265. Outre l'extension des terres de culture, il faudra fourniraux C.E.R. les moyens indispensables à la réalisation des travaux: outilsà main modernisés et de bonne qualité pour chaque élève ou groupe d'élè-ves suivant le cas, deux paires de boeufs, matériel de préparation dusol, etc. Il faut supprimer dans les plus brefs délais les matériels inu-tilisables récemment distribués par l'UNICEF.

266. Les productions agricoles des C.E.R. et, par conséquent, lesmouvements de fonds et la trésorerie seront très fortement accrus. Ladisposition actuelle (gérance de fonds par les élèves et le maître) doitêtre conservée, mais aménagée tant sur le plan du contrôle financier que

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sur celui de l'utilisation pédagogique des opérations de gestion de lacaisse du C.E.R. Il serait nécessaire aussi d'établir une liste despossibilités d'utilisation des fonds (remise d t outils aux élèves sor-tant, aménagement de la bibliothèque, etc.).

Débouchés offerts aux élèves. Certificat d'education rurale 1

267. Si les aménagements proposés sont appliqués et atteignent leurbut, la plupart des difficultés relatives à l t insertion des anciens élè-ves dans leur milieu familial sera éliminée. Les parents accepteront gé-néralement sans difficulté le retour dans l'exploitation familiale d'unjeune homme de 17 à 20 ans ayant appris à bien travailler suivant desméthodes dont les résultats seront visibles sur l'exploitation agricoledu C.E.R.

268. Cependant, tous les anciens élèves ne retourneront pas dansleur famille et on propose:

(i) l'ouverture du concours de recrutement des vulgarisa-teurs (voir Annexe 4);

(ii) l'établissement d'un système de centres de formation post-scolaire agricole, c'est-à-dire un aménagement des expé-riences actuelles conduisant à l'ouverture d'un centre deformation postscolaire agricole par cercle et dont lesactivités seraient organisées selon les mêmes principesque ceux qui ont été exposés au sujet des C.E.R. Lesélèves resteraient au centre 1 ou 2 ans suivant leur désiret les résultats obtenus. La première année, plus parti-culièrement consacrée aux travaux agricoles sur uneexploitation importante, permettrait aux élèves de seconstituer un pécule. L'enseignement général et techni-que occuperait au contraire une part plus importantede l'horaire de 2ème année et conduirait au Certificatd'éducation rurale, qui, dans l'ensemble des activitésagricoles, devrait ouvrir les mêmes débouchés que le C.E.P.et notamment être l'origine dfune passerelle vers le mo-nitorat d'éducation rurale;

(iii) l'octroi de prêts aux jeunes agriculteurs. Les meilleursélèves sortant des C E.R. et, à plus forte raison descentres postscolaires agricoles, munis de leurs outils,éventuellement d'un pécule, bien formés professionnelle-ment, devraient présenter suffisamment de garanties pourqu'il leur soit accordé un prêt d'installation. Cetteétude est à faire.

Voir graphique 8.

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Recrutement et formation des maîtres et monitricesd'éducation rurale /

269. Il semble préférable de ramener le niveau du concours àcelui du C.E.P. ou peut-être de la première année du premier cycle d'en-seignement secondaire; les candidats devraient avoir au minimum 18 ans; leconcours devrait comporter des épreuves destinées à mettre en valeur lebon sens du candidat et sa connaissance pratique des travaux agricoles;on devrait fixer une note minimale pour chaque épreuve et une moyenneminimale; les candidats subiraient un test psychologique. A l'avenir,lorsque le Certificat d'éducation rurale sera instauré, le concours de-vra être ouvert aux anciens élèves des cours postscolaires agricolesayant obtenu ce dipl6me.

270. La formation sera modifiée en fonction des aménagements pro-posés pour les programmes et sera tout particulièrement renforcée sur leplan de la pratique agricole et pédagogique par l'introduction des métho-des de la F.P.A., comme proposé ci-dessus. Les méthodes d'enseignementet le mode de vie dans les centres doivent être totalement rénovés dansle sens d'une participation active des élèves et d'une prise de consciencede leurs responsabilités. L'organisation de la vie au centre sera miseà profit pour inculquer aux futurs maîtres d'éducation rurale la con-naissance et la pratique des méthodes d'animation et de conduite des grou-pes en vue notamment de l'animation de la bibliothèque-foyer rural duC.E.R.

271. La formation des monitrices sera modifiée dans le même sensque celle des maîtres d'éducation rurale, en allégeant cependant leprogramme des travaux pratiques de culture. Le programme de travauxpratiques ménagers sera revu et débarrassé de tout ce qui ne correspondpas à des travaux réellement effectués par les femmes voltaïques ou, s'ils'agit d'activités nouvelles, qui ne présentent pas un intérêt économiquecertain.

272. Les deux centres de formation des matres d'éducation ruraledevront être, soit réaménagés, soit complétés pour pouvoir remplir leurrôle. L'un et l'autre devront être dotés d'un domaine agricole cultiva-ble plus vaste et des moyens de culture adaptés. Certains bâtiments ducentre Kamboinsé et notamment les dortoirs et les salles de cours de-vraient être réaménagés. Le centre de formation des monitrices est ine-xistant. Il faut au plus vite faire les études qui s'imposent et cons-truire un centre adapté aux besoins.

273. Il est indispensable d'établir un plan de carrière pour lesmatres et monitrices d'éducation rurale si on veut conserver les agentsformés, plus particulièrement les meilleurs éléments, et créer uneémulation qui maintiendra l'intérêt des maîtres et monitrices pour leurmétier. Ce plan de carrière ne pourra comporter qu'une évolution réduite

./ Voir graphique 8.

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des niveaux de rémunération, mais pourra faire appel à d'autres moyenset offrir des possibilités de promotion pour les meilleurs éléments(formation complémentaire pour accéder au poste de conseiller pédago-gique d'éducation rurale, notamment).

274. Il faut mettre en place un système responsable du contrôle(inspection), du dépistage systématique des faiblesses des maîtres et moni-trices, et de leur soutien pédagogique effectif. Pour ce faire, il seranécessaire de refondre complètement le système actuel (conseillers pédago-giques d'Education Rurale), totalement inefficace. Il faut évidemmentaccroître le nombre actuel de conseillers, mais il faut avanttDut éta-blir la liste de leurs responsabilités, les former et leur donner lesmoyens de travailler. On peut ainsi envisager que les conseillers se-ront aidés dans leur travail par le service de supervision de l'InstitutVoltaïque de F.P.A. pour tout ce qui concerne les travaux pratiques.La mise en place de ce système de supervision doit conduire à l'instau-ration de stages de recyclage et de perfectionnement, dont l'organisa-tion et la réalisation seront assurées en grande partie par les con-seillers eux-mêmes.

Extension prioritaire de l'éducation rurale

275. On a déjà vu que, de toutes les combinaisons possibles, cellequi fait porter tous les efforts sur l'E.R. permet d'atteindre, de trèsloin, le taux de scolarisation le plus élevé (hh,6 pour cent) en 1980dans l'hypothèse de croissance haute (P.I.B. +h pour cent l'an), sansporter atteinte aux niveaux minimaux à respecter pour les autres enseigne-ments. L'E.R., de plus, apportera aux jeunes gens des connaissancesdirectement utilisables et leur permettra de participer activement àl'évolution du milieu rural, passage obligé du développement national.

276. Il est hasardeux de faire des projections à échéance de plusde 10 ans (au-delà de 1980). On peut seulement estimer que dans l'hypo-thèse du maintien du taux de croissance à 4 pour cent l'an et en donnanttoujours, au Ministère de l'Education Nationale, la priorité à l'éducationrurale, on atteindra en 1990 un taux global de scolarisation de l'ordrede 75 à 80 pour cent. Quand un taux de cet ordre sera atteint, toutenouvelle augmentation des crédits à l'enseignement pourrait être utiliséeà l'allongement du cycle et à l'étoffement des programmes, de façon àréaliser peu à peu 1'"harmonisation des programmes", qui conduirait à lagénéralisation d'un enseignement équivalant en niveau de connaissancesà l'enseignement primaire actuel, tout en conservant un caractère prati-que et rural. Crest la politique officieusement préconisée dans l'intro-duction de l'annuaire des statistiques scolaires 1967/68 (voir Annexe 6).

Un pro;jet d'extension de l'éducation rurale

277. Si le principe d'action prioritaire en faveur de l'E.R. estretenu, la population scolaire des C.E.R. devrait passer en 10 ans de28.000 è 1>41.000, soit une augmentation annuelle de 11.300 élèves nécessi-tant l'ouverture de 250 nouveaux centres et la formation de 250 nouveauxmaîtres et monitrices chaque année.

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278. Les Centres de formation des maîtres et monitrices d'éducationrurale existant actuellement sont insuffisants tant du point de vue bâti-ments cue du roint de rue corps enseignant pour assurer la formation de250 à 300 agers par an.

279. Le service de supervision, déjà insuffisant, ne pourra pas êtreorganisé de façon adéquate sans repenser l'ensemble du problème. (La super-vision est différente de l'inspection au sens habituel du terme en Enseigne-mefit Primaire).

280. Il est à craindre qu'en laissant les choses évoluer d'elles-mê~mes, les prévisions ne soient pas respectées lors de la répartitiondes crédits entre les différentes directions de l'Education natio-nale, et il est probable que la croissance de l'E.R. se fera de façonanarchique, au détriment de la qualité de formation, qui passera aprèsle nombre d'élèves formés.

281. Un prêt ou un crédit permettant la mise en place rationnellede l'infrastructure nécessaire à l'extension et à l'amélioration du sys-tème de l'éducation rurale, supprimerait ces difficultés.

282. Le projet couvrirait quatre parties distinctes:

(i) Etudes préliminaires:

Los études architecturalos prévues précédemment, soit deuxà trois années-experts.

L'étude du problème de la langue d'enseignement (deuxannées-experts).

L'étude des programmes et des aménagements des méthodesde l'éducation rurale, l'étude des programmes et des amé-nagements des centres de formation des maîtres et moni-trices d'éducation rurale (trois à quatre années-experts).

L'étude du fonctionnement et des programmes des centrespostacolaires agricoles (une à deux années-experts).

L'étude et la refonte du système de supervision.

L'étude générale du système de l'éducation rurale en vuede déterminer les besoins (accroissement annuel du nombrede centres d'éducation rurale, nombre de centres deformation des iaîtres et monitrices d'éducation rurale,volume des investissements, coûts de fonctionnement, etc.),soit deux à trois années-experts.

(ii) Investissement en bâtiments et matériel:

Si la langue française est retenue comme langue d'enseigne-ment, le projet devra comprendre la fourniture de matérielaudiovisuel (pour 3.000 à 5.000 classes en 10 ans), soit

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aproximativement 400 millions de FCFA, plus du matérielconsommable, dans le cas d'une méthode simple telle quela méthode C.L.A.D. (voir ci-dessous).

La création d'un centre, peut-être deux, de formationdes monitrices d'éducation rurale (60 à 80 places parcentre).

Li aménagement du centre de Kamboinsé.

La création d'un troisième centre de formation de maîtresd'éducation rurale (60 à 80 places).

La participation à la construction de 250 centres d'édu-cation rurale par an en accord avec les recommandationstirées de l'étude architecturale.

La participation à la réalisation du mobilier scolairepour 250 C.E.R. par an.

La fourniture de matériel scolaire simple et de matérielde culture pour 250 C.E.R. par an.

La participation à la construction et l'équipement enmatériel de culture du nombre de centres postacolairesagricoles déterminé par l'étude correspondante indiquéeci-dessus (5 à 10 par an peut-être).

L'équipement des conseillers d'éducation rurale en moyensde locomotion, soit trois à quatre véhicules par an plusles remplacements.

La fourniture de livres et revues pour les bibliothèquesdes C.E.R.

(iii) Soutiens apportés aux actions elles-mêmes (années-experts):

Formation des maîtres et monitrices d'éducation rurale àla méthode d'enseignement rapide du français, si le fran-çais est retenu comme langue d'enseignement.

Application des nouveaux programmes et des nouvellesméthodes pédagogiques dans les centres de formation desmaîtres et monitrices d'éducation rurale et la formationdes professeurs de ces centres, soit trois à cinq experts,pendant deux à trois ans (6 à 15 années-experts).

Mise en application des programmes dans les centres post-scolaires.

Formation des conseillers d'éducation rurale (deux à troisannées-experts).

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(iv) La couverture de frais de fonctionnement dans certainscas et pour une durée limitée.

Enseignement primaire

263. Malgré l'imprécision des chiffres disponibles, on peut prévoirque les crédits nécessaires pour porter le taux de scolarisation à 100 pourcent en enseignement primaire représenteraient un effort budgétaire impen-sable: pour les seuls traitements, bourses et frais de fonctionnement, ilfaudrait consacrer à l'enseignement primaire 12.130 millions de FCFA, soit25 pour cent de plus que le budget national 1969. D'autre part, un en-seignement démocratique sous-entandant une scolarisation primaire tradi-tionnelle offerte à tous les jeunes VoltaÏques aboutirait à la productionannuelle de 150.000 certifiés ou jeunes du niveau du C.E.P., dont 5 pourcent peut-être pourraient poursuivre leurs études ou trouver une situationmettant leurs connaissances en valeur. Il est donc raisonnable d'appliquerà l'ensemble de l'enseignement traditionnel les mesures qui seront dictéespar une planification stricte établie en fonction des besoins du marché dutravail. Une étude à ce sujet est menée actuellement en Haute Volta parune mission de l'Unesco. Quels qu'en soient les résultats et même si lebesoin de certifiés est double ou triple de la production actuelle, ilsemble que le plus avantageux à tous points de vue serait de porter lesefforts sur l'amélioration des méthodes, des programmes et du niveau desinstituteurs de façon à réduire le taux de redoublement et ramener à unevaleur correcte le nombre d'années-élève nécessaire pour faire un cer-tifié.

Aménagement des programmes

264. Le travail à entreprendre pour l'adaptation des programmes aucontexte voltalque est difficile, en raison de nombreux facteurs: formationdes instituteurs selon la tradition française, avec des méthodes et desdocuments à peine voltaisés, influence française toujours très forte, manqued'identification d'un grand nombre de responsables voltalques à leur cul-ture propre, contraintes économiques pesant sur les études et sur la publi-cation des ouvrages renouvelés. Mais cet effort est indispensable, àmoins qu'une révision plus complète encore ne le rende caduque (ruralisa-tion des programmes).

265. En effet, les conditions économiques et sociales de la HauteVolta accentuent gravement le défaut d'adaptation des programmes d'enseigne-ment primaire et on ne peut qu'approuver la tendance qui se manifeste enfaveur de la ruralisation au sens où l'entendent les personnalités rencon-trées tant au Ministère de 1'Education Nationale qu'au sein de la missionde l'Unesco chargée de "l'harmonisation des programmes". Cette ruralisa-tion ne doit pas apporter un affaiblissement du niveau, mais tenir comptedu fait que les élèves viennent en majorité du milieu rural et auront,pour une plus grande majorité encore, des occupations professionnellesliées à la production agricole. Il faut donc trouver de nouveaux centresd'intérêt, modifier le choix des exemples et introduire des travaux pratiquesagricoles chaque fois que cela est possible.

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286. Si les travaux pratiques agricoles sont introduits dans lesprogrammes de l'école primaire, il faudra étudier attentivement le ni-veau d'effort physique qutil est possible de demander rationnellement àun enfant de l'âge moyen auquel est appliqué le programme, et utiliserdes méthodes proches de celles de la formation professionnelle. Il nefaut pas inculquer à l'enfant, ou lui laisser prendre à l'école, lesmauvaises habitudes de travail inorganisé qui sont si dommageables actuel-lement aux adultes, mais, à l'inverse, il ne faut pas transformer cestravaux pratiques en pensum ou en bagne.

237. On peut espérer que ces modifications de programme permettrontune meilleure assimilation des connaissances (et, par conséquent, une di-minution du nombre de redoublements de classe) et assurera aux élèves quiabandonnent en cours de scolarité un bagage, insuffisant certes, mais toutde même utile en toutes circonstances.

Amélioration du niveau des instituteurs

288. Il est certain que la faiblesse des résultats actuels estdue en grande partie à la faiblesse du corps enseignant. Il faut, pourrelever son niveau, améliorer les conditions et les méthodes de travailau cours de la formation, assurer pour les instituteurs déjà en placedes stages correctifs établis sur les données d'une supervision (inspection)efficace et organiser un système de soutien pédagogique beaucoup pluscomplet que l'inspection traditionnelle.

289. Si les conditions matérielles de vie, les programmes, les métho-des de travail et l'enseignement pédagogique sont aménagés comme il sedoit dans les cours normaux, il semble que la formation d'instituteursadjoints recrutés au niveau du B.E.P.C. et passant deux années en coursnormaux soit à généraliser.

290. Pour maintenir ensuite le niveau atteint et suivre l'évolutiondes méthodes, il conviendra d'instituer des stages de recyclage, de per-fectionnement et de spécialisation et fournir aux instituteurs en activi-té un soutien efficace (cf. problème de l'inspection-supervision de l'édu-cation rurale). Il faut effectuer sur ce seul point une étude complètecouvrant les problèmes d'organisation rationnelle des transports, de for-mation des inspecteurs-conseillers, de définition de leur rôle, de méthodesde supervision, de relations avec des organismes comme le C.D.P.P. (Centrede documentation et de productions pédagogiques).

Aménagement des méthodes pédagogiques

291. Les résultats obtenus par l'enseignement primaire pourraientêtre largement améliorés par l'adoption de méthodes pédagogiques plusefficaces. Sans parler des moyens modernes "audio-visuels", l'introductiondes méthodes actives dtenseignement, avec participation des élèves, accroi-trait notablement le niveau d'assimilation et éviterait certaines anoma-lies constatées sur place (mauvais usage d'un mot savant, connaissanceslivresques inutiles, difficultés rencontrées par l'élève pour relier

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les connaissances reçues à la pratique). Mais il ne faut pas sous-estimerles difficultés auxquelles se heurteront toutes les tentatives de modifi-cation des méthodes traditionnelles.

292. Quelques méthodes et aides pédagogiques modernes (audio-visuellesou non) sont étudiées plus loin.

Projets

293. Il ne semble pas que les propositions faites pour l'enseigne-ment primaire puissent donner lieu à un projet à proprement parler car ils'agit surtout d'études, mais il est indispensable d'effectuer au moinscelles oui concernent l'amélioration de la formation des instituteurs etla mise en place d'un système de supervision efficace. L'améliorationdes méthodes d'apprentissage de la langue française devrait être inclusedans le projet d'aménagement de 1'E.R. et les frais partagés entre lesdeux directions.

Enseignement technioue agricole

294. On ne peut qu'approuver les conclusions de la longue étudedu B.D.P.A. (1968), notamment en ce qui concerne la création d'un tronccommun et d'un brevet agricole débouchant sur des écoles d'application.Cependant, en fonction des propositions du présent rapport, il seraitnécessaire d'aménager certains points du plan ainsi préparé. Le recru-tement à l'entrée du tronc commun devrait tenir compte de la nécessitéd'offrir des débouchés aux meilleurs éléments issus de ltéducation ruraleet des possibilités de promotion qui doivent être assurées au corps desvulgarisateurs. Les méthodes de la formation professionnelle devraientâtre introduites dans les travaux pratiques. Enfin, la planification decet enseignement devrait être revue en fonction des besoins nouveauxliés aux propositions faites dans ce rapport (cadres de la vulgarisation,de l'I.X.F.P. et du Centre de recherches et d'applications des techniquesde base).

295. Par ailleurs, il semble que lienseignement technique agrico-le, ou tout au moins le tronc commun aboutissant au brevet d'études agri-coles, devrait être rattaché au Ministère de l'Education Nationale et nonà celui de l'Agriculture. En effet, le Ministère de l'Education Nationa-le est déjà responsable de l'éducation rurale et est tout désigné pourorganiser ce tronc commun, qui correspond à un "enseignement secondaireruralisé". Ceci n'exclut pas la participation du Ministère de l'Agri-culture à la détermination des programmes par détachement d'un agentspécialisé auprès du Ministère de l'Education Nationale.

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Enseignement technique et secondaire

296. kucune planification ntest actuellemnt possible. Le nombrede dipl8més dépasse le nombre de places offertes sur le marché du travail:il n'est donc pas opportun d'accroître le nombre d'élèves ou celui desétablissements, compte tenu des projets déjà en cours. Tous les effortsbudgétaires devraient porter sur l'entretien des b9timents existants etla voltaisation du corps enseignant.

Enseignement professionnel

297. En l'absence de données précises sw le marché du travail, ilest impossible de porter un jugement sur les développements à donner àcette action. Tous les jeunes formés par les missions, ceux qui obtiennentleur C.A.P. au collège technique de Ouagadougou, trouvent une situationintéressante. Etant donné l'absence presque totale de main-d'oeuvre qua-lifiée, dont certains organismes ont un besoin pressant (Voltelec), et lemanque d'artisans, l'accroissement du nombre de jeunes formés par des cen-tres tels que celui de Fada N'Gourma ne pourrait être que favorable.

296. Cependant, la formation reçue pour un C.A.P. traditionnel estimparfaitement adaptée aux conditions de travail en vraie grandeur et sur-tout imparfaitement assimilée. Ces inconvénients, négligeables dans unpays industrialisé, où le jeune est encadre lorsqu'il entre dans la vie pro-fessionnelle, deviennent graves dans les pays en voie de dévelqppement, oùla jeunesse de l'individu forme, jointe à la faiblesse générale techniquedu milieu de travail, font craindre que les bonnes méthodes et habitudessoient rapidement perdues. Une liaison étroite avec l'I.N.F.P. facili-terait les études de planification de cet enseignement et permettraitd'améliorer les techniques pédagogiques et d'organiser le "suivi" desjeunes gens après leur sortie des centres.

Les méthodes modernes d'éducation

299. Il semble souhaitable d'être d'autant plus prudent en cettematière que le pays est pauvre, que le niveau technique est bas, que l'en-cadrement existant est faible, que la méthode proposée est onéreuse. Ilfaut se garder de généraliser trop vite une méthode qui a donné d'excel-lents résultats sur une petite échelle et de préjuger du temps nécessaireà la formation complète et définitive des homologues nationaux qui doiventreprendre le système. Une expérience de grande envergure, correspondantà des investissements et des coûts de fonctionnement très importants, peutdevenir une charge insupportable pour le pays aidé si les résultats nesont pas conformes aux prévisions. Les contrats signés pour de tellesopérations devraient sans doute contenir une clause faisant supporter lerisque économique par les promoteurs et non par le pays recevant l'aide.

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La Méthode et le matériel d'éducation Freinet

300. La Coopérative de l'enseignement laïc (France) a mis au pointsur le principe de la pédagogie active un ensemble de matériels simples etéconomiques destinés à capter l'intérêt de l'élève et à lui faciliterl1 assimilation des connaissances. Parmi les productions, il serait intéres-sant de soumettre à l'expérience les boites et bandes enseignantes, lesfichiers et cahiers auto-correctifs, les petites imprimeries,

Les méthodes d'enseignement rapide du français

301. Ces méthodes présentent un intérêt tout particulier dans lecas de la Haute Volta, par suite du faible taux de population parlantle français alors que l'enseignement se fait dans cette langue. La méthodeC.L.A.D. a déjà donné lieu à une application sur grande échelle au Sénégal(1.200 classes) avec des résultats excellents. Les résultats obtenus dansles classes expérimentales voltaïques (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) sontencourageants malgré certaines imperfections dans le système de retrans-mission radio. La méthode est normalement répartie sur les quatre premiè-res années du premier cycle primaire, mais le niveau de langage obtenu esttrès supérieur au niveau obtenu par les méthodes traditionnelles, et l'en-seignement peut être accéléré si l'âge des élèves le permet. Cette méthodea été établie à partir des caractéristiques philologiques de la langueOualof (Sénégal) mais pourrait être modifiée pour tenir compte des lan-gues voltaïques, selon les résultats de l'expérience en cours. Enfin,elle peut être étudiée pour apporter en même temps une initiation à lalogique. La formation des instituteurs ne pose aucun problème.

302. Le matériel nécessaire est simple et bon marché (tableau defeutre, figurines et documents imprimés), accompagné éventuellement d'unrécepteur radio ou d'un magnétophone. Sans écoute radio, il coûte envi-ron 7.000 FCFA pour une classe, plus 500 FCFA par élève. Le matérielcommun étant amorti sur deux sessions de C.E.R., le coût de l'opérationserait de 23.500 FCFL par session, arrondi à 25.000 FCFA pour tenir comptedes charges de formation du maitre. C'est peu pour une action qui écono-miserait plusieurs mois de maître. En supposant qu'on incorpore l'appuiradio sous forme de magnétophone (méthode la plus onéreuse mais qui per-mettrait de répéter l'écoute), les charges seraient portées à:

matériel simple à amortir endeux sessions, 7.000 FCFA 3.500 FCFA/session

magnétophone et jeu de bandes,à amortir sur cinq sessions(50.000 FCF; ), dépannage et ré-parations, piles 16.500 FCFA/session

matériel individuel (pour 40élèves) 20.000 FCFA/session

40.000 FCFA/session

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303. Ces 40.000 FOFA de frais engagés augmentebraient évidemment lescharges de l'éducation rurale puisqu'il n'y aurait aucune réduction des au-tres dépenses. Cependant, en considérant que, dans ces conditions, ladurée effective d'enseignement passerait de 1,5 à 2,25 années (soit un ac-croissement de 50 pour cent) les charges supplémentaires (environ 10 pourcent des frais dlune session5 représentent un investissement rentable. Ilserait donc intéressant de faire une étude approfondie tenant compte de1iaide que la coopération bilatérale française pourrait apporter à un telprojet, de l'extension éventuelle à l'enseignement primaire, de l'utili-sation du récepteur radio pour la vulgarisation et la formation des adul-tes, si le projet comportait une couverture radio de 1l'ensemble du terri-toire. On pourrait aussi envisager de faire payer une partie du matériel(magnétophone et bandes ou récepteur radio) par les C.E.R. eux-mêmes puis-que leur production agricole doit devenir importante.

304. Les estimations faites au paragraphe 282 (ii) au sujet du coft d'im-plantation d'une méthode moderne d'enseignement du français sur l'ensemble desclaspes primaires et d'E.R9. sont établies sur les bases, ci-dessus, cas dumagnetophone.305. La méthode G.R.P. (Groupe de recherches pédagogiques du Minis-tère Français de l'Education Nationale) est liée à 1'initiation logique dansl'esprit des mathématiques modernes. Elle utilise aussi un matériel simple(grandes images ou rouleaux d'images), complété éventuellement par un récep-teur radio ou un magnétophone. Les charges sont du même ordre que cellesde la méthode C.L.A.D. Les expériences à petite échelle sont en cours auTchad et en Côte dlIvoire.

La télévision scolaire

306. Une expérience intéressante a été menée dans la région de Niameysur des groupes d'élèves du milieu rural dont les parents ne parlaient pasfrançais. L'expérience a porté sur 20 fois 40 élèves, qui ont reçu succes-sivement les enseignements de lère, 2ème, 3ème et 4ème années de cycle pri-maire, soit l'éuivalent de 20 classes uniques à recrutement tous les qua-tre ans. Les resultats ne sont mesurés que par le taux de redoublements,qui a été annulé.

307. Le principe est le suivant: un moniteur, dont le niveau et laformation peuvent être inférieurs à ceux d'un instituteur, est responsabled'une classe (40 élèves maximum); il reçoit une formation de courte durée(quelques mois) pour apprendre à utiliser la méthode et les documents cor-respondants (au cours de l'expérience de Niamey, les moniteurs étaient trèsencadrés, directement par les experts qui les avaient formés); chaque jour,le moniteur reçoit par télévision pendant un quart d'heure, avant la clas-se, des instructions sur le programme de la journée; pendant la journée,les élèves et le moniteur regardent quatre fois un quart d'heure de leçonstélévisées, entrecoupées de pauses pendant lesquelles le maître répète cequi a été vu, le développe, fait parler les élèves, corrige les erreurs decompréhension. Tout se passe en français.

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308. Une expérience selon le même principe est envisagée pour laCôte d'Ivoire. A raison de 600 écoles par an, l'ensemble du territoireserait couvert en 10 années ou plus, à supposer que les résultats obtenuschaque année soient satisfaisants. Une longue étude économique menée pardes spécialistes de l'Office de radiodiffusion-télévision française(O.R.T.F.) démontre que, pour 100.000 élèves:

le coût de l'installation (capital) est de 190 millionsde FCFA environ;

les charges annuelles pour un élève sont de b.000 FCFAenviron (y compris amortissement du matériel, mais noncompris le traitement de l'instituteur et les autrescharges afférentes).

309. Les charges annuelles par élève décroissent lorsque le nombred'élèves croit. Ce n'est que lorsqu'on atteint le chiffre de 500.000 él'-ves que le prix du soutien télévisé pourrait être compensée par l'abaisse-ment du traitement des instituteurs (répétiteurs au lieu d'instituteurs),ce qui veut dire que, pour de longues années encore, un tel système appli-qué en Haute Volta n'apportera pas d'amélioration au coût d'une année-élève puisqu'il n'est budgétairement pas possible d'accroitre beaucouple nombre d'élèves actuel (100.000 en 1970, 182.500 en 1980 dans les con-ditions optimales). Toutefois, l'utilisation de la télévision permettraitde réduire considérablement le nombre moyen d'années-élève nécessairepour produire un diplômé de l'enseignement primaire. Au Niger, cetteréduction a été estimée de 19 à 6 ans.

310. La mise en place d'un tel système en Haute Volta se heurterait àd'importantes difficultés spécifiques du pays: le réseau de télévision vol-taique est réduit à un émetteur de faible puissance ne couvrant que la régionde Ouagadougou, il n'y a que très peu de postes récepteurs actuellementen usage et aucun technicien susceptible dien assurer l'entretien, la po-pulation est dispersée et la densité très faible sur de grandes surfaces.

311. En outre, l'expérience ivoirienne, n'ayant pas encore ététentée, il est difficile de prévoir les résultats du changement d'échelleappliqué à l'expérience nigérienne. Seule une étude complète dans lesconditions particulières de la Haute Volta pourrait fournir des résultatschiffrés permettant de prendre réellement position sur ce problème.

Les méthodes d'animation générale

Les radio-clubs nigériens

312. Les habitants d'un même village se groupent pour écouter desémissions qui ont été réalisées par des montages sonores de bandes enre-gistrées lors d'interviews effectuées par des techniciens au cours d'uneenquête sur un thème donné (les montages se font en deux langues vernacu-laires et donnent lieu à deux émissions). Des techniciens se rendent auprèsde certains clubs et enregistrent les débats qui suivent l'émission, ce quidonne lieu à de nouveaux montages et à de nouvelles émissions.

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313. L'intérêt et l'attrait de la méthode viennent de ce que lespopulations sont intégrées à l'action et peuvent s'exprimer. Cette mé-thode présente donc de très grands avantages pour 1'éveil et l'animationau sens propre du terme. Elle peut aussi constituer un très bon supportde vulgarisation générale ou de sensibilisation aux thèmes de vulgarisa-tion. Mais la présence de techniciens expatriés pour une longue périodeen fait une action onéreuse.

314. Pour réaliser une telle action en Haute Volta, il faudraitrenforcer le réseau radiophonique et faire trois ou quatre émissions(More, Dioula, Gourmantché, et français). On peut envisager de fairesupporter aux O.R.D. une partie des charges afférentes à cette expérience(notamment, transport du technicien chargé des enregistrements, coordi-nation des efforts au niveau de 1'ORD). Une telle expérience pourraitaussi être réalisée avec les C.E.R., dès lors qu'ils seraient dotés dematériel audio-visuel pour l'apprentissage de langues.

Les projections filmées et les projections fixes

315. La coopération bilatérale française a fait un gros effort pourla production de films et de vues fixes destinés à l'animation ou à lavulgarisation, et le Gouvernement voltaïque avait reçu six équipementscomplets de projection cinématographique avec véhicules aménagés pour letransport du matériel et du technicien. Les véhicules et les matérielsde projection ont été démantelés, certains films, mais quelques-uns seu-lement, ont été projetés intensivement (film sur le coton), mais ils'agit toujours d'actions isolées, localisées.

316. Les agriculteurs en général ne comprennent pas, ne saventpas voir, s'attachent à des détails sans intérêt. Il semble donc que lesprojections cinématographiques devraient être utilisées principalementpour la vulgarisation d'idées ou de thèmes généraux, être toujours pré-cédées par la projection de vues fixes commentées, lorsqu'il s'agit desdeux ou trois premières projections pour l'auditoire, et suivies de dis-cussions avec reprise de certaines séquences ou projections fixes pourapprofondir les points importants.

C. Conclusions générales

317. Toutes les propositions faites concernent des actions dont l'éven-tuel financement devrait être précédé d'études approfondies. Certains pro-jets ont pu être estimés, mais il ne faut considérer les valeurs avancées quecomme des ordres de grandeur, certains postes ne pouvant même pas être es-timés grossièrement (participation à la construction des C.E.R., par exem-ple). On trouvera aux paragraphes correspondants à chaque projet les esti-mations faites, et on rappelle ci-après l'ensemble des propositions, en es-sayant de les situer dans l'avenir, tant en fonction de leur priorité quedes délais probablement nécessaires pour les études et les réalisations.

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Etudes Réalisation

1. Vulgarisation agricole

Harmonisation des méthodes, définition d'unsystème, organisation de la supervision 1970

Mise au point d'une méthode d'évaluation desrésultats et de supervision des actions. Ap-plication aux périmètres rizicoles Formosans 1970-71

Mise en place du système de vulga-risation 1971-1976/86

Création de l'I.V.F.P.A. (Institut voltalquede formation professionnelle accélérée) 1970-71 1971-1976

Création du C.R.A.T.A.B. (Centre de recher-ches et d'applications des techniques agrico-les de base) 1970-72 1971-1973

Campagne nationale contre la pollution dessources et puits 1970-71 1971...

2. Choix des priorités entre anseigneients

A) Education rurale

Construction d'un Centre de formation desmonitrices 1970-71 1971-1973

Choix de la langue d'enseignement 1970

Eventuellement, mise en place de méthodesmodernes pour l'apprentissage du françaiset de moyens de soutien de la langue 1970-71 1971-1975

Etudes sur les bâtiments 1970-71

Etude générale des aménagements à apporterà l'éducation rurale et expériences 1970-72

Plan de carrière des -Maîtres et moni-trices 1971

Soutien pédagogique et supervision 1971-1973

Modification des méthodes de travailen travaux pratiques d'agricultureet opérations connexes 1971-72 1972-1975

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-80 -Etudes Réalisation

Modil cation des méthodes pédagogiqueset fcnation des maîtres 1970-71 1972-1975

Extension de l'éducation rurale complé-tée (cours postscolaire, certificatd'éducation rurale) et aménagée (but àatteindre, 140.000 élèves en 1980) 1974-1960

B) Enseignement primaire

rxtension à l'enseignement primaire des métho-des d'apprentissage du français 1970-71 1971-1975

aélioration de la formation des instituteurs(adjoints), organisation du soutien pédagogi-Oue et de la supervision 1970-72 1972-1975

C) Enseignement technique agricole

Etude complémentaire 1971-72

Il convient d'insister sur le fait que le calendrier préconisé pources études a un caractère provisoire, et que la fixation de l'époqueprécise à laquelle elles seront entreprises est fonction de la mesuredans laquelle le Gouvernement pourra obtenir le personnel étranger etles concours financiers nécessaires à leur mise à exécution.

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TABLE DES ANNEXES

1. Projections sur le Budget du Ministère de l'Education NationaleVoltalque en 1960

2. Formation professionnelle: action du B.I.T.

3. Mécanisation agricole

h. Projet d'un système d'animation-vulgarisation

5. Occupations agricoles susceptibles de constituer des à présentdes sujets de formation professionnelle à étudier par l'I.N.V.F.P.

6. Ministère de l'Education Nationale - Statistiques Scolaires 1967-1968(Extrait )

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ANNEXE 1

PROJECTIONS SUR LE BUDGET DU MINISTERE DE LIEDUCATIONNATIONALE VOLTAIQUE EN 1980

Evolution à long terme du budget national

1. Cette étude prospective légère est entreprise essentiellementpour cerner l t ordre de grandeur des ressources disponibles en matière "So-ciale et Culturelle", les deux types de dépenses pouvant assez mal suivredes évolutions différentes dans les conditions prévalant en Haute Volta.

2. Le Plan Quadriennal envisage trois hypothèses de croissancedu P.I.B. pour la période 1969-1980, qui peuvent être résumées dans lestaux suivants:

Croissance totale 1969-80 Croissance annuellemoyenne

Hypothèse forte N + 60% 4,14%

Hypothèse moyenne M + 49% 3,7%

Hypothèse basse L + 41% 3,2%

3. Nous admettrons l'hypothèse que le budget de fonctionnementsuit, globalement, sur le long terme, une croissance égale à celle duP.I.B. Ce budget est en 1969 de 8,22 milliards de FCFA soit donc en1980:

N : 13,3 milliards de FCFAM : 12,2 milliards de FCFAL : 11,6 milliards de FCFA

4. Les différents agrégats à quoi nous supposons des évolutionsindividualisées sont:

Budget 1969

1. Administration générale et Représentationextérieure et dette 2,86 milliards de FCFA

2. Administration économique et financière 1,02 "

3. Défense nationale et sécurité 1,89 "

4. Dépenses sociales et culturelles 2,45 ""

Nous procéderons, pour les dépenses sociales et culturelles, par solde.

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Annexe lPage 2

5. Nous supposerons que (a) le premier agrégat croÎt comme leP.I.B. sur le long terme à chaque fois; (b) le second, ou bien croÎt éga-lement comme le P.I.B., ou bien présente une croissance totale sur lapériode double (effet d'entraînement, compensation des restrictions passées,suppression de l'effet de frein noté pendant la période écoulée); (c) letroisième (Défense Nationale et Sécurité) présente cette particularitéd'avoir été le seul à croitre en moyenne de façon continue sur les septdernières annéest 6 pour cent par an en francs courants. On peut retenirou bien de le laisser plafonner à sa valeur actuelle ou bien, ce qui estpeut-être plus réaliste, de lui accorder une croissance égale à celle duP.I.B.

6. En bref les choix sont (1) ou laisser croître toutes les dé-penses administratives, indistinctement, au même rythme, (2) ou bien defavoriser, ce qui est certainement nécessaire, les administrations res-ponsables de l'entraînement économique et/ou de juguler les dépenses mi-litaires, le solde étant à chaque fois reporté sur les dépenses sociales(santé) et culturelles (éducation).

7. Les dépenses afférentes aux principales catégories autres queles activités "sociales et culturelles" font l'objet ci-dessous d'une pro-jection en fonction de trois taux de croissance du P.I.B. et des hypo-thèses suivantes:

Hypothèse 1

Les dépenses au titre de l'administration générale et de ladette publique et celles au titre des ressources économiqueset financières croissent au même taux que le P.I.B.; les dé-penses affectées à la défense demeurent stables.

Hypothèse 2

Les dépenses au titre de l'administration générale et de ladette publique augmentent avec le PIB, celles intéressant lesservices économiques et financiers progressent à un rythmedouble de celui du P.I.B. et les dépenses au titre de la dé-fense demeurent stables.

Hypothèse 3

Les dépenses au titre de l'administration générale, de ladette publique et de la défense augmentent avec le P.I.B.,celles concernant les services économiques et financierscroissent à un rythme double de celui du P.I.B.

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Annexe 1Page 3

Projection des dépenses du budget de fonctionnement pour 1980

sur le plan national

Taux de croissance Taux de croissance Taux de croissancedu P.I.B. du P.I.B. du P.I.B.

3,2% 3,7% 4,4%Dépenses Hypothèses Hypothèses Hypothèses

Catégories (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)

1.Administration gé-nérale et dette 4,03 >4,03 >4,03 4,26 4,26 4,26 >4,58 4,58 4,58

2.Services économi-ques et financiers 1,44 1,86 1,86 1,52 2,02 2,02 1,63 2,24 2,24

3.Défense nationale 1,89 1,89 2,66 1,89 1,89 2,82 1,89 1,89 3,02

4.Dépenses socialeset culturelles(solde) 4,24 3,82 3,15 4,53 >4,03 3,10 5,10 4,49 3,36

Part revenant àl'éducation dansla rubrique 4 (2,84)(2,56)(2,u) (3,04)(2,70)(2,08) (3,42)(3,01)(2,25)

Total du budget defonctionnement 11,60 11,60 11,60 12,20 12,20 12,20 13,20 13,20 13,20

6. Nous estimons raisonnable de supposer que les limites desressources disponibles pour les dépenses à caractère social sont fixéespar les hypothèses 2 et 3. Si l'on suppose, en outre, que le pourcentagede ces dépenses affectées à l'éducation restera, comme en 1969, à 67 pourcent, le budget de l'éducation nationale pourrait se situer entre 2,25 et3 milliards de FCFA en 1960, compte tenu d'un taux de croissance élevédu P.I.B., et entre 2,1 et 2,7 milliards sur la base d'un taux de crois-sance moyen. Ces chiffres sont à rapprocher d'un budget de l'éducationnationale de 1.645 millions de FCFA en 1969.

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FORMATION PROFESSIONNELLEDES ARTISANS RURAUX DE SERVICE

FORMATION DES INSTRUCTEURS .~

CENTRE PILOTE NATIONAL SERVICE "SUITE"PERFECTIONNEMENT DES INSTRUCTEURS

1 EXPERT 1 EXPERT 1 EXPERTSECTION SECTION SECTION SERVICE SERVICE

DOMAINES DE METAUX BOIS BATIMENTS METHODES AUTOMOBILEFORMATION & PROGRAMMES RVE

CHARPENTES ENTRETIEN "SUITE"FORGE MENUISERIE PREFABRIQUEES ETUDE DE GARAGEMECHANIQUE RURALE CHARRONAGE PUITS PROTOTYPES RURAUX

POMPES BATS BRIQUETTERIESPECIALISATION A MAIN ET ET BATIMENTS - MATERIEL ET ENTRETIEN

COLLIERS TUILERIE DES ANTENNESSEMI-MOBILES

INSTRUCTEURS POUR ANTENNESSEMI -MOBILES

5ANTENNES SEMI-

MOBILES EN 1972

o ZCD

þ ARTISANS FORMES ET EQUIPES _

BIRD 5148(R)

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ANNEXE 2

Page 2

EQUIPEMENT DESARTISANS

ACHAT DES OUTILS FORMATIONNON FABRICABLES ADAPTEE

STAG ESDES

MAIN D'OEUVRE ATSN

ET BENEFICES

COMMERCIALISATION FABRICATION ENDES OBJETS FABRIQUES VRAIE GRANDEUR

EN STAGE

ACHAT DE MATIERE OUTILS FABRICABLESD'OEUVRE OBJETS VENDABLES

BIRD 5150

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ANNEXE 3

MECANISATION AGRICOLE

A. Traction animale et traction mécanique

1. La traction animée est à l'ordre du jour en Haute Volta. Iln'est plus question de traction mécanique. L'accord est unanime sur cepoint: la motorisation est un leurre et n'est pas économiquement viabledans les conditions actuelles. En fait il est à peu près impossible devoir un tracteur au travail en agriculture mais, par contre, on peut en

voir, abandonnés avec d'autres matériels encore plus coûteux parce qu'ilmanque une pièce de rechange ou une notice de montage ou que personne nesait faire un réglage élémentaire. Entre les seuls centres de Matourkouet de Dionkélé, les épaves, dont certaines n'ont jamais servi, représententau minimum 5 millions de FCFA en estimant le matériel au "prix culture"en France. Sur une douzaine de tracteurs aperçus en Haute Volta (si onexclut la flotille des motoculteurs formosans) on a compté autant de mo-dèles et 6 marques différentes.

2. Dans de telles conditions il est évident que la motorisationne peut pas participer au développement du pays. Mais le débat n'est pasclos et certains faits donnent à réfléchir:

(a) les motocyclettes, de modèle récent donc de techniqueassez délicate, se rencontrent dans les villages les plusreculés, fonctionnent normalement et sont entretenuesavec soin;

(b) le parc automobile voltaïque doit actuellement dépasser10.000 unités dont 50 pour cent environ de véhiculesutilitaires; l'état du matériel est généralement bon etles véhicules en panne ne sont pas particulièrement fré-quùnts, bien que la différence entre les pistes africai-nes et les routes européennes soit plus grandeque celle entre les terres cultivables de Haute Voltaet celles d'Europe;

(c) le matériel de travaux publics pour l'entretien et laconstruction des routes, de conception proche de celle dumatériel agricole et de conduite plus délicate est uti-lisé couramment et les chauffeurs voltaïiques semblentles ianier avec dextérité;

(d) aux dires du seul utilisateur de tracteur rencontré (troistracteurs, dont un utilisé depuis cinq ans) le tracteur estplus polyvalent et plus économique que les boeufs;

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Annexe3Page 2

(e) la majeure partie des travaux de préparation du sol dansles rizières des périmètres irrigués installés par lesFormosans sont effectués au motoculteur sans difficulté;

3. Les prix pratiqués pour le travail à façon (prix à li'hectare)varient:

de 2.000 à 3.000 FOFA pour un labour à 12 cm de profondeuravec des boeufs (région de Dano, région de Houndé, coopérativede Bam-Kongoussi) et le demandeur doit fournir un ou deux hom-mes;

1.500 FCFA pour un tillage à 12-15 cm sur labour préalable àgrosses mottes (motoculteur, coopérative de Boulbi);

1.000 FCFA pour un déchaumage au tracteur (Fada N'Gourma);

2.h00 à 3.000 FCFA pour un labour à 15 cm au tracteur (coopé-rative de Bam-Kongoussi).

h. Prix comparables à ceux qui sont pratiqués en France (moyennesde prix pratiqués par les C.U.M.A.):

50 à 70 F pour le labour d'un hectare à 15 cm de profondeur(2.500 à 3.500 FCFA);

20 à 25 F pour le déchaumage (1.000 à 1.250 FCFA).

Les charges salariales plus élevées en France devant compenser la diffé-rence des coûts d'amortissement, plus élevés en Haute Volta.

B. Traction animale

5. La longue et coûteuse polémique (coûteuse pour les agriculteursvoltaïques) entre les tenants de l'âne et ceux de la paire de boeufs est àpeu près terminée. On reconnaît que pour le travail du sol en Haute Voltail faut très généralement disposer d'un effort de traction nettement supé-rieur à celui que peut fournir normalement le petit âne voltalque. Lesdivers systèmes d'encadrement, travaillant en vase clos, ont longtemps con-sidéré que le problème de la traction bovine était résolu dès lors que lesboeufs étaient dressés et il a fallu attendre les difficultés rencontréesen 1967 et 1968 pour le remboursement des prêts pour que la vulgarisation"traction animée" porte une attention suffisante aux questions d'état sa-nitaire et d'entretien du bétail. Mais il ne s'agit toujours que de conseils,exception faite de l'action spécifique "santé des animaux de trait" entaméepar l'ORD de Volta Noire.

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Annexe3Page 3

6. il reste bien des problèmes à résoudre avant que la tractionbovine entre réellement dans les habitudes des agriculteurs voltalques.

(a) Le dressage, par la méthode actuelle, est insuffisant. Latraction animée perd une grande partie de son intérêt éco-nomique et même technique lorsqu'il faut, en plus du con-ducteur de l'outil, une et parfois deux personnes pour con-duire les boeufs.

(b) Les bouviers ne sont pas ou mal formés.

(c) Les systèmes d'attelage sont nombreux, souvent mauvaiset l'accord niest pas toujours fait entre les responsa-bles au sujet du type de harnachement à vulgariser. Iln'y a pas actuellement d'artisans ruraux capables deconfectionner économiquement ou d'entretenir des harna-chements corrects (voir action du B.I.T.).

(d) L'encadrement donne des conseils sur la nourriture desanimaux, mais la vulgarisation ne porte pas sur lesmoyens de se procurer les fourrages néce.ssairos.

(c) Presque tout est à faire au sujet des outils.

C. Outillage agricole pour la préparation des sols

7. La fin de la polémique sur la traction asine ou bovine nta paspour autant coupé court à celle qui oppose les tenants de la houe et ceux dela charrue. Les divers systèmes d'encadrement, travaillant en fonction deleurs convictions, ont imposé la houe manga, la houe polyculteur Siné, lahoue fabriquée par la SOVICA sur le modèle Siné ou des charrues diverses.Mais, au fil des visites d'exploitations, on peut voir autant de matérielau rebut que de matériel en état de travailler. Les causes de cet étatde choses sont multiples, mais il ressort des conversations avec les agri-culteurs et les encadreurs que les plus importantes, en dehors de la dis-parition du cheptel de trait (mort) ou du manque de main-d'oeuvre, sont:

(a) absence de pièces de rechange ou non correspondance entreles pièces envoyées par la SOVICA et le matériel;

(b) prix des pièces de rechange trop élevé;

(c) résultats du travail en culture attelée très inférieurs àceux qui étaient attendus;

(d) matériel hors d'usage parce que cassé ou faussé (étançonsde houe en général, âge de la houe SOVICA, roulettes);

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Annexe 3Page 4

(e) difficultés d'utilisation par suite de particularitésde l'outil (instabilité de l'outil au travail, bourragepar manque de dégagement sous l'âge de certaines charrues).

8. Les matériels ne sont jamais entretenus et toutes les charruesexaminées avaient des socs hors d'usage. Aucun interlocuteur ne savaitqu'un soc se rebat et se trempe. Les d6formations et usures excessivesexpliquent les difficultés de conduite. Elles augmentent aussi énormémentles efforts nécessaires à profondeur égale, d'où la fatigue inutile duconducteur et de l'attelage. La houe polyculteur Siné proposée par plu-sieurs organismes d'encadrement ne peut pas donner satisfaction en HauteVolta pour le labour par suite de sa construction trop légère et de l'absen-ce de régulateur de traction en largeur.

D. Activité de la SOVICA

9. La SOVICA doit importer et fabriquer du matériel agricole.Actuellement elle fabrique 1.500 à 2.000 charrettes par an (2 types decharrettes) et importe les houes Siné (Ets Mouzon, France). La SOVICAavait lancé une fabrication de bâtis pour la houe Sine, mais les résultatsétaient déplorables: les soudures lâchaient, les pièces se voilaient. Plu-sieurs centaines de houes auraient été vendues avant que la fabricationsoit interrompue. La SOVICA travaille sans ordre, sans méthode, sans avoirformé ses ouvriers, sans encadrement technique valable, sans se prêoccuperde l'utilisation du matériel qu'elle écoule, presque exclusivement par lecanal des ORD. Il est symptomatique, par exemple, que l'essai de construc-tion des bâtis de houe ait échoué lamentablement alors qu'il ne s'agit quede mécano-soudure élémentaire. Il n'est pas possible, faute de renseigne-ments précis sur les droits de douane et les frais de transport, de porterun jugement valable sur les marges bénéficiaires appliquées par la SOVICA,mais le prix de vente de la houe Siné aux ORD parait bien élevé, surtoutsi on considère que la SOVICA n'a aucune charge de service après vente(9.500 FCFA départ Ouagadougou).

E. Matériel UNICEF

10. LIUNICEF a expédié en Haute Volta à plusieurs reprises du maté-riel agricole destiné principalement aux centres d'éducation rurale et auxécoles techniques d'agriculture. Certains matériels reçus par la Haute Volta

au cours des années passées étaient bien adaptés ou adaptables aux conditionsde culture voltaiques. Mais le dernier envoi se compose principalementd'outils de jardinage sans valeur: brouettes en t8le qui se plient si lacharge atteint 50 kg et dont les roues sont trop faibles, des pelles à trans-planter que les jeunes des C.E.R. tordent au premier exercice,rateaux de 20 cmde large, par contre lot de meules en grès beaucoup trop lourdes et comple-xes pour un C.E.R.

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ANNEXE >h

PROJET D'UrN SYSTEME D'ANIMATION-VULGARISATION

A. Essai de détermination du nombre d'animateurs etde vulgarisateurs

1. Il semble que, les modalités d'action étant définies commeplus haut dans ce rapport, lfanimateur devrait agir sur 50 exploitationsenviron; le vulgarisateur sur 200 exploitations environ (pour commencertout au moins). Tous les animateurs auraient exactement le même r8le etappliqueraient les mêmes méthodes. Les vulgarisateurs recevraient un dé-but de spécialisation selon trois directions: (1) coopération et syndica-lisme agricole, (2) culture et (3) élevage. Les vulgarisateurs auraientun r8le de conseiller technique et de soutien des animateurs, en mêmetemps qu'une action directe sur les agriculteurs, mais cette d'ernière tou-jours en accord avec l'animateur. L'animateur prolongerait 1faction tech-nique du vulgarisateur. On peut estimer que la présence effective delianimateur sera nécessaire pendant 10 ans et que celle des vulgarisateursdevra se poursuivre ou même sfamplifier.

2. On peut envisager deux schémas de mise en place du système dfen-cadrement:

(a) Premier schéma: action massive correspondant aux désirs actuel-lemment exprimés de faire un développement régional intégral(démocratique). Il faut, dans chaque cadre, un nombre suf-fisant d'agents pour respecter les chiffres choisis:

- un animateur pour 50 familles,

- un vulgarisateur pour 200 familles.

Il faut alors avoir en moyenne: 1/

Par ORD Pour 1'ensemble(50.000 familles) du pays

Animateurs 1.000 11.000

Vulgarisateurs 250 2.750

lf On prend le modèle simplifié suivant pour représenter la Haute Volta:11 ORD de 500.000 personnes et un chef d'exploitation pour 10 personnes,soit pour l'ensemble du pays, 5.500.000 personnes (contre h.500.000 enfait) et 550.000 exploitations (contre 500.000 environ en fait).

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AnnexehPage 2

En supposant cu'un tul dispositif. soit mis en place encinq années, il faut recruter et former chaque année pourl'ensemble du pays:

- 2.200 animateurs

- 550 vulgarisateurs

En supposant ensuite que le taux annuel de renouvellementsoit de 5 pour cent, il faudrait former de façon constante135 vulgarisateurs par an pour l'ensemble de la Haute Vol-ta (arrondi à 140). L'effort à consentir est très lourd.Le recrutement et la formation (même très simple) d'untel nombre de personnes posera de graves problèmes.

(b) Deuxième schéma: action ponctuelle et sélective par laméthode des foyers de progrès préconisée par la directionde l'ORD de Ouagadougou. Il serait possible alors d'adapterle nombre des agents des deux cadres aux possibilités éco-nomiques et de formation en prenant soin cependant de dé-limiter des "foyers de progrès" suffisamment importantspour permettre l'établissement d'une pyramide hiérarchiqueéconomiquement rationnelle et ne pas aboutir à un saupou-drage de petites actions. Pour fixer les idées, on choi-sira des "foyers de progrès" d'un millier d'exploitations(10.000 personnes), qui demanderont alors 5 vulgarisateurset 20 animateurs, et on fixera le nombre des foyers deprogrès implantés chaque année à 3 par ORD. Les besoinsannuels seraient alors de:

ORD) Ensemble du pays

Animateurs 60 660

Vulgarisateurs 15 165

De cette façon, les ORD seraient couverts, en moyenne, en17 années, sans compter les effets d'entrainement des foyersde progrès. Il n'est pas possible pour le moment de fixermême l'ordre de grandeur pour cet effet et ce serait un despoints sur lesquels devraient porter les études du servicede la DDR chargé de la supervision de ces actions. Le schémad'implantation serait modifié en fonction des résultats.Cependant, en ce qui concerne les vulgarisateurs, cette mé-thode ne fait qu'étaler les efforts à consentir sur un plusgrand nombre d'années, mais, pour assurer le remplacementdes défaillants, on atteindra toujours en fin de programmele nombre approximatif de 150 vulgarisateurs à recruter etformer chaque année. Le nombre maximum d'animateurs en

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Annexe4Page 3

activité serait alors de 7.360, atteint en 10éme année.Le nombre maximum de vulgarisateurs en activité sera de2.750, comme dans le premier schéma, atteint en 17èmeannée.

B. Recrutement des agents de base de ces deux cadres.Plan de carrière

Niveau

3. En se plaçant dans les conditions actuelles d'évolution de l'a-griculture voltalque, il est certain que le niveau technique et intellectueldes animateurs, comme des vulgarisateurs, n'a pas besoin d'être élevé. Lesuns et les autres ne doivent pas ressentir un malaise en se retrouvantdans le milieu qu'ils ont à faire évoluer et il faut éviter que les popu-lations concernées ne ressentent un sentiment d'infériorité. L'évolutiondes cadres et du milieu se fera conjointement et progressivement. Sur leplan général, il semble que le niveau du C.E.P. soit un maximum souhaitableet il est très possible de faire des animateurs et des vulgarisateurs ef-ficaces à partir d'un niveau de connaissances générales inférieur au C.E.P.,cela étant démontré par les expériences de plusieurs sociétés d'intervention(C.I.D.R. et C.F.D.T. notamment).

4. En fait il serait suffisant que le candidat-animateur:

(1) soit capable de calculer et d'écrire le résultat de sescalculs;

(2) puisse suivre un raisonnement appuyé par des chiffres etdes graphiques;

(3) soit capable d'acquérir peu à peu les notions de gestionnécessaires pour la conduite des groupements et la priseen main des achats de production.

5. Le candidat-vulgarisateur doit être capable de:

(1) s'exprimer correctement et d'écrire en français;

(2) calculer jusqu'à la règle de trois incluse;

(3) suivre un raisonnement et de le répéter en l'aménageantaux cas particuliers rencontrés.

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PROPOSITION DE PLAN DE CARRIERECHEF DE SECTEUR

STAGIAIRE CHEF DE SECTEUR

FO RMAT ION& CONTRÔLE

25%

A. T. A STAGIAIRE CHEF DECHETSA.T'A. DE SOUS-SECTEUR

---&CONCOU-RS

CHEF DE SOUS-SECTEURB.E. AGRICOLE CONCOURS 3 MOIS )(N IVEAU)

COMPLEMENTDECHETS 10% DE FORMATLION

C.E.P.(NIVEAU) CONCOURS 9 MOIS A MATOURKOU

VULGARISATEURC.E.R. CONCOURS FORMATIONCOURTE

SUR PLACE _ _ _ _ _

&AN IMATEUR Z& z

STAGES COURTS

BIRD 5152 (R)

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AnnexeliPage is

6. Sur le plan technique, lanimateur et le vulgarisateur doiventavant toute chose être rompus à la pratique des différents thèmes devulgarisation "en vraie grandeur". L'animateur n'a pas besoin dlautresconnaissances techniques sur le plan agricole. Par contre il seraitbon de lui fournir petit à petit quelques notions de conduite des grou-pes, d'organisation du travail et de gestion, notamment au niveau desgroupements. Le vulgarisateur doit avoir des bases techniq;xn un peuplus étoffées, notamment dans sa ou ses spécialités et avoir une idéedes techniques du niveau juste supérieur à celui qui sera visé par l'actionen cours.

Recrutement et formation

7. Les animateurs seront recrutés sur place. Leur formation seraassurée en grande partie sur place, au contact des vulgarisateurs .et deschefs de sous-secteur, et pourra être complétée, progressivement, par desstages très courts (quelques jours) au cours desquels seront traités dessujets bien délimités, en faisant appel chaque fois que cela sera néces-saire aux équipes de formation professionnelle. Les vulgarisateurs pour-raient être:

(1) recrutés sur concours, sans limite d'âge, avec le niveauC.E.P. (sans que le certificat soit exigé), le concoursétant ouvert aux élèves des C.E.R.; les épreuves devrontêtre aménagées et comporter des épreuves pratiques dont lecoefficient sera choisi de telle façon qu'un candidat nonpraticien ne puisse pas être reçu. La formule actuelleconsistant à fournir à ces recrues une formation complé-mentaire au centre de Matourkou doit être conservée, maisaménagée dans le sens suivant:

(a) création de deux ou trois autres centres identiques pourne pas avoir plus de 30 à 50 élèves par session;

(b) ces centres seraient répartis géographiquement de fa-çon à répondre aux principales variations de climat,de sol, et type de culture et d'ethnie;

(c) les programmes devraient être modifiés en fonction desniveaux techniques définis plus haut;

(d) des "périodes" d'application des principaux thèmes,exigeant un travail soutenu et organisé aboutissantà une production en vraie grandeur, devraient être in-troduites dans la partie réservée aux travaux prati-ques;

(2) recrutés sur concours spécial ouvert aux élèves sortant descours de formation postscolaire agricole munis du "certi-ficat d'éducation rurale";

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Annexe 4Page 5

(3) ensuite l'objet d'une formation continue en liaison aveccelle que recevront les animateurs.

8. Mais ces filières ne doivent pas 6tre exclusives et ne doiventpas conduire à la création d'un corps administratif. Les animateurs ayantfait preuve de grandes qualités et ayant acquis le minimum de connaissancesgénérales exigé (par toute méthode d'éducation des adultes) doivent avoiraccès au cadre des vulgarisateurs.

Plan de carrière

9. En principe, les animateurs ayant toujours conservé leurs activi-tes agricoles et ayant atteint en fin de cycle d.animation un âge déjà avan-cé devraient:

(1) soit se consacrer de nouveau entièrement à leur exploitation,qui, soumise à des méthodes modernes de culture pendant 10années, devrait leur assurer largement des possibilitésd'existe.nce semblables à celles que leur permettraitl'appoint représenté par leur indemnité d'agents à mi-temps(noter ici que l'animateur, pour être certain de pouvoirconserver son exploitation après avoir eu le droit de lamettre en valeur, doit appartenir au lignage propriétairedu sol sur lequel il travaille);

(2) soit consacrer tout ou partie de son temps à des activitésnouvelles nées de l'évolution économique et sociale: res-ponsable de groupement coopératif, gérant de magasin, en-trepreneur de travaux agricoles, etc.

10. Les vulgarisateurs appartenant à un cadre permanent, il est né-cessaire d'établir un plan de carrière qui assure une promotion aux meil-leurs et à ceux qui feront l'effort de compléter leurs connaissances. Onpeut envisager dès maintenant trois directions possibles pour cette promo-tion:

(1) passage dans le cadre des instructeurs de formation profes-sionnelle;

(2) spécialisation;

(3) accès aux grades plus élevés de la hiérarchie de la pyramided'encadrement; cette option, choisie par la C.F.D.T. pour sesmoniteurs, ne pourra être appliquée, rappelons-le, qu'ensupprimant les barrières que mettent en- place actuellementles fonctionnaires détachés par la DDR auprès des ORI.

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AnneieàPage 6

C. organisation hiérarchique de l'animation-vulgarisation.Recrutement et formation des cadres

Chefs de sous-secteur

11. Partant du fait que les animateurs recevront une aide importantedes vulgarisateurs sur le plan technique et que les uns et les autres re-cevront l'aide des équipes de formation professionnelle, il est raisonna-ble de prévoir un coefficient de multiplication de 25 entre le niveau ani-mateur-vulgarisateur et l'échelon hiérarchique directement supérieur (coef-ficient 5 si on ne tient compte que des vulgarisateurs). Le chef de sous-secteur aura donc sous sa responsabilité 5 vulgarisateurs et 20 animateurs,ayant la charge de 1.000 exploitations.

12. Le chef de sous-secteur correspondrait approximativement à ladéfinition du chef de sous-secteur actuel dans le schéma C.F.D.T. ou C.I.D.R.Il y aura en moyenne 50 sous-secteurs par ORD et 550 sous-secteurs pourl'ensemble de la Haute Volta. Le chef de sous-secteur aura des responsa-bilités techniques et de gestion. Ses connaissances techniques devront êtresupérieures à, mais surtout plus étendues que celles des vulgarisateurspuisqu'il aura la responsabilité de plusieurs types de vulgarisateurs(plusieurs spécialisations). Le chef de sous-secteur devra posséder ausside bonnes qualités d'organisation et de gestion car:

(1) il aura la responsabilités d'un "service" de 25 personnes,réparties sur une aire géographique importante (environ600 km2 en moyenne);

(2) il participera activement aux opérations de commercialisa-tion, notamment dans les régions de forte production coton-nière;

(3) il sera le premier échelon de liaison entre les animateurs-vulgarisateurs et la direction de lLoRD et participera de cefait activement à l'organisation des tournées des équipes deformation professionnelle dans sa circonscription.

De plus, ayant sous ses ordres des praticiens, il lui faut aussi des con-naissances pratiques réelles qui lui permettent d'abord de ne pas perdre laface vis-à-vis des animateurs ou des vulgarisateurs, et aussi de participerà ou de poursuivre des actions de formation professionnelle amorcées parles équipes mobiles. Le niveau souhaitable correspond à celui d'un aidetechnique polyvalent, connaissant bien la pratique des techniques acquiseset ayant de bonnes bases de gestion et d'organisation. En conséquence ilsemble qu'un niveau de formation tel que celui des A.T.A. (école de Matour-kou) ne soit pas actuellement indispensable alors que celui des vulgarisa-teurs tel que défini au paragraphe précédent est trop rudimentaire.

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Annexe 4Page 7

13. On peut alors prévoir plusieurs solutions pour le recrutementet la formation de ces agents, dont deux semblent intéressantes parce

utilisant au mieux les possibilités actuelles:

(1) recruter les agents en fin de troisième année de Matourkou(brevet agricole) sans que l'obtention du diplôme soit né-cessaire; la sélection pourrait se faire en reprenant lesnotes d'examen auxquelles seraient appliqués des coefficientset des limites planchers étudiés en fonction des aptitudesrecherchées. Il est bien entendu qu'il s'agit alors d'une éco-le de Natourkou dont l'enseignement serait réaména;;é comme indi-qué dans ce rapport au paragraphe 294, "tronc commun et enseigne-ment pratique renouvelé". Une formation complémentaire courte(deux mois) suivie d'une nouvelle sélection serait donnée auxcandidats en faisant appel au C.E.S.A.O. et à l'Institutde Formation Professionnelle; ce complément pourrait êtredonné aux intéressés dans les locaux de l'école assurantle tronc commun, pendant les vacances scolaires;

(2) recruter les agents parmi les vulgarisateurs ou même lesanimateurs, par concours interne (plan de carrière desvulgarisateurs) et formation complémentaire; cette solu-tion, appliquée régulièrement par la C.I.D.R., donne debons résultats, mais ne peut bien entendu fournir deschefs de sous-secteur que deux ou trois années aprèsl'entrée en fonction des premiers vulgarisateurs.

Chefs de secteur

14. Un coefficient de multiplication de 7 entre les niveaux dusous-secteur et du secteur est parfaitement admissible. Il conduit àl'existence de 7 secteurs par ORD, ce qui rejoint les normes actuelleset assure du même coup un coefficient de multiplication intéressantentre les niveaux du secteur et de la direction. Le secteur ainsi dé-fini portera donc en moyenne sur 7 chefs de sous-secteur, 35 vulgarisa-teurs, 140 animateurs, 7.000 exploitations, 4.000 km2 en moyenne.

15. Le secteur ainsi défini correspond sensiblement aux secteursC.F.D.T. actuels, tant du point de vue superficie que nombre d'exploita-tions, sten rapproche du point de vue du nombre de sous-secteurs, maisatteint presque, en agents d'encadrement de base, le volume d'un ORD.On retrouve simplement les effets cumulés des modifications des coeffi-cients de multiplication entre les divers échelons. Il y aurait donc77 chefs de secteur pour l'ensemble de la Haute Volta.

16. Les chefs de secteur auront sensiblement les mêmes attribu-tions que les chefs de secteurs actuels, c'est-à-dire que la part desresponsabilités de gestion et d'organisation, ainsi que de formation,sera importante par rapport à l'ensemble des responsabilités. Le niveautechnique de ces agents doit leur permettre de comprendre les problèmesposés au niveau de leur secteur et de participer avec le personnel de la

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Annexe 4Page 8

direction de l'ORD à !_'élaboration de la politique générale de 11ORD dansle cadre délimité par la DDR. Il faut donc que les chefs de secteuraient un niveau de connaissances pratiques suffisant pour pouvoir com-prendre les faits, analyser les résultats, assimiler et au besoin dis-cuter les directives techniques reçues de la direction. Il devraientaussi déceler les besoins particuliers de leur secteur, soit directement,soit au travers des observations des chefs de sous-secteur et pouvoirétablir, avec l'aide du technicien spécialiste concerné, et en accordavec la direction de l 'ORD, le plan d'action spécialisé qui permettra derésoudre le problème.

17. Il semble bien que actuellement le niveau technique atteint parles A.T.A. soit le minimum nécessaire. Il est difficile de définir leniveau des connaissances et des aptitudes voulu pour assurer la gestionet l'organisation d'un secteur. On peut seulement assurer qu'actuelle-ment il n'existe en Haute Volta aucune école comportant à son programmeles notions nécessaires à l'occupation d'un tel poste et que les propo-sitions faites par M. Weber en vue de l'aménagement des programmes del'école de Matourkou ne répondent encore que partiellement à cette préoccu-pation.

18. On propose donc de recruter des chefs de secteurs stagiaires,A.T.A. sur la base du programme de l'école de Matourkou réaménagé. Ceschefs de secteur stagiaires seraient alors placés pendant une année commechefs de sous-secteur. Pendant cette année probatoire, ils seraient plusspécialement suivis par les chefs de secteurs (voltaïques ou expatriés)et fréquemment soumis à la supervision de la DDR, notes à l'appui. Enfonction des notes et des jugements des diverses personnes qui auraientparticipé à un travail en commun avec eux (technicien spécialisé, chefde secteur, instructeur-chef de 1'Institut de Formation Professionnelle)il seraient admis au poste de chef de secteur (stagiaires toujours). Lesnouveaux promus recevraient alors des compléments de formation à la ges-tion administrative, à la direction, à la formation professionnelle, etaux problèmes de la coopération et des groupements syndicaux, au coursd'une session de plusieurs mois (3 ou h) consécutifs ou coupés de stagesde chef de secteur adjoint, pendant les périodes de travail les plus im-portantes. Ces stages de courte durée effectués au cours de la formationcomplémentaire seraient ensuite complétés jusqu'à 12 mois par la directioneffective d'un secteur sous le contrôle attentif d'un chef de secteur plusancien et du service de supervision de la DDR. La nomination définitiveau titre de chef de secteur serait alors prononcée par le directeur del'ORD en fonction des résultats obtenus. Cette filière, complexe, per-mettrait, et de former des agents vraiment efficaces et de récupérer auposte de chefs de sous-secteur une partie au moins des A.T.A. n'ayant pasles aptitudes nécessaires à l'emploi de chef de secteur.

19. Un processus de sélection semblable dans ses grandes lignesdevrait être introduit dans le plan de carrière des cadres de vulgarisationpour laisser aux chefs de sous-secteur une possibilité de promotion. Deuxsolutions seraient alors envisageables en ce qui concerne l'acquisition desconnaissances techniques qui manquent en principe aux chefs de sous-secteur:

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Annexe 4-Page 9

(1) soit leur laisser la possibilité, dans des cas bien précis,de reprendre leurs études et de suivre la quatrième annéede Matourkou, puis la filière générale;

(2) soit mettre sur pied un enseignement à base de "valeurs"acquises au cours de stages de courte durée (un mois parexemple) et dont un certain nombre donnerait une équiva-lence au dipl6me d'A.T.A. Ces stages feraient partie desstages de recyclage et de formation continue prévue pourles chefs de sous-secteur et ne donneraient droit a "1 'équi-valence" que sous certaines conditions à étudier.

Techniciens au service de l'ORD

20. L 'ORD ne peut assurer le développement intégral que si elledispose en plus du directeur et du personnel déjà prévu de quelques tech-niciens spécialisés, qui seraient chargés d'appuyer l'encadrement danstous les cas particuliers relevant de leur spécialité: élevage, forêt,hydraulique, agronomie, équipement rural et méthodes de vulgarisation.Ces agents devraient avoir un niveau technique correspondant à celui deschefs de secteur, chacun dans sa spécialité. Ilsdépendraient des servi-ces techniques correspondants du Ministère de l'Agriculture pour toutesles questions techniques, mais par l'intermédiaire des directeurs d'ORD,dont ils dépendraient administrativement.

21. Il est impossible de fournir une estimation du nombre de tech-niciens nécessaire par ORD. Cela dépendra des buts fixés à l'ORD et desorientations prises au niveau du Ministère. Il semble cependant qu'audébut deux ou trois techniciens par ORD seraient suffisants pour chacunedes branches: élevage, agronomie et hydraulique, et qu'un seul devraitsuffire pour les branches: forêt et méthodes de vulgarisation. Il fau-drait alors pour l'ensemble de la Haute Volta:

- 30 adjoints techniques de génie rural,- 30 adjoints techniques d'élevage,- 30 adjoints techniques d'agronomie,- l adjoints techniques pour les forêts,- 11 spécialistes de la vulgarisation.

Directeurs d'ORD

22. Les responsabilités techniques d'un directeur d'ORD sont àl'heure actuelle déjà réduites, eu égard à ses responsabilités de ges-tion, de coordination, d'organisation. Il semble que cette orientationne fera que s'accentuer au fur et à mesure de liétoffement du systémediencadrement et la présence de techniciens devrait faire du directeurdtORD un chef qui prend les décisions en s'appuyant sur les spécialistes

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Annexe 4Page 10

de chaque question. Il est et il sera bon que le directeur d'ORD aitdes connaissances techniques à un niveau élèe, mais c'est un critèresecondaire si on le considère en lui-même. Le niveau dtingénieur agro-nome ne vaudra que par l'ouverture d'esprit qu'il doit donner et le ni-veau technique d'un conducteur de travaux agricoles est suffisant. Ledirecteur sera donc de niveau ingénieur ou conducteur, mais il faudraplus tenir compte des aptitudes à la direction que des connaissancestechniques. Il pourra être au choix un ingénieur (si possible agrono-me) ou un conducteur de travaux agricoles ayant suivi des cours dtadmi-nistration des entreprises ou bien un dipl6mé d'institut d'administra-tion des entreprises qui aura ensuite acquis les connaissances agrono-miques indispensables comme auditeur libre dans une école d'agriculturepar exemple.

23. Il y aura 11 chefs d'ORD pour l'ensemble de la Haute Volta.

D. Estimation des besoins annuels de formationaux diffèrents niveaux

Animateurs

24. Le nombre d'animateurs qui doivent être recrutés et recevoirune formation, selon le schéma retenu, est indiqué ci-dessous:

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Annexe 4Page 11

Schéma 1 Schéma 2mise en place du système mise en place du système

en 5 ans en 17 anscréations rempla- agents créations rempla- agents

Annees de cements de cements àpostes 5p former postes 5b former

1 2.200 - 2.200 647 - 6602 2.200 110 2.310 647 33 6933 2.200 220 2.420 647 66 726h 2.200 330 2.530 647 99 7595 2.200 440 2.640 647 132 7926 550 550 647 165 6257 550 550 647 19E 8588 550 550 647 231 6919 550 550 647 264 924

10 440 440 647 297 957il 330 330 647 330 99012 220 220 647 330 99013 110 110 647 330 9901h 647 330 99015 647 330 99016 647 330 99017 647 330 99018 297 29719 264 26420 231 23121 198 19822 165 16523 132 13224 99 9925 66 6626 33 3327 0 0

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Annexe 4Page 12

Vulgarisateurs

25. Le nombre de vulgarisateurs qui doivent être recrutés etrecevoir une formation, selon le schéma retenu, est indiqué ci-dessous.

Schéma i Schéma 2

nouveaux remplace- agents à nouveaux remplace- agents àAnnées postes ments former postes ments former

1 550 - 550 162 - 1652 550 28 578 162 8 1733 550 56 606 162 16 181S550 Ch 634 162 25 1905 550 112 662 162 33 1986 140 140 162 41 2067 14o 10 162 49 214& 140 140 162 58 2239 140 140 162 66 231

10 140 140 162 74 239il lho 140 162 82 24712 140 140 162 91 25613 140 140 162 99 264114 140 140 162 107 27215140 140 162 115 28016 iho 140 162 124 28917 140 140 162 132 2971$ 140 140 140 140

140 140 140 14020 140 140 140 140

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Annexe hPage 13

Chefs de sous-secteur (fin de 3ème année de Matourkou + formation detrois 'mois)

26. On suppose un déchet de 10 pour cent au cours de la formation et de

la sélection qui suit et on ne tient pas compte des promotions inter-nes.

Schéma 1 Schéma 2

Années nouveaux remplace- agents à nouveaux remplace- agents àpostes ments former postes ments former

1 110 - 120 37 - 40

2 110 6 126 37 2 42

3 110 12 132 37 h 44

h 110 18 138 37 6 46

5 110 24 144 37 8 48

6 28 28 37 10 50

7 28 28 37 12 52

8 28 26 37 14 S4

9 28 28 37 16 56

10 28 28 37 l8 58

il 28 28 36 20 60

12 28 28 36 22 62

13 28 28 36 24 64

14 28 28 36 26 66

15 28 28 36 28 66

16 28 28 28 28

17 28 2C 28 28

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Annexe 4Page 1h

Chefs de secteur (A.T.A. + stage + formation)

27. On prévoit 25 pour cent de déchets au cours des stages etde la formation.

Schéma 1 Schéma 2nouveaux remplace- agents à nouveaux remplace- agents à

Années postes ments former postes ments former

1 16 - 19 8 - 102 16 1 20 8 1 il3 15 2 21 8 1 ilh 15 3 22 8 1 il5 15 h 23 8 2 126 5 5 2 127 5 5 6 3 138 5 5 7 3 139 5 5 7 h 1410 5 5 7 4 lh11 5 5 5 512 5 5 5 5

Adjoints technic.ues spécialisés (A.T.A., A.T.G.R., etc.)

28. Les besoins en matière de recrutement et formationsont censés être les mêmes dans le cadre des deux schémas.

Schémas 1 et 2

Années A.T.A. A.T.G.R. A.T. élev. A.T.forêt Vulgarist.I II III I II III I II III I II III I II III

1 7 - 7 7 - 7 7 - 7 3 - 3 5 - 52 7 - 7 7 - 7 7 - 7 2 - 2 6 - 63 7 1 6 7 1 8 7 1 8 2 - 24 7 1 8 7 1 6 7 1 8 2 - 2 1 15 7 2 9 7 2 9 7 2 9 2 - 26 2 2 2 2 2 2 1 1 17 2 2 2 2 2 2 1 1 1 1

I = nouveaux postes; II = remplacements; III = agents à former.

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SCHEMA I ANNEXE 4

NOMBRE D'AGENTS

il 1,00010,000 - 1- ANIMATEURS

9000 ---- --- 2- VULGARISATEURS3- CHEFS DE SOUS SECTEURS

8000 4- ADJOINTS TECHNIQUES SPECIALISES5- CHEFS DE SECTEUR

7000 __ -_ _

NOMBRE DE POSTES- BESOINS ANNUELS DE FORMATION

6000 ..... ' POSTES A CREER (PER AN)

5000

4000 ANIMATEURS EN POSTE

3000______________VULGARISATEURS EN POSTE

2000

700

6000

600 im mimCHEFS DE SOUS-SECTEUR EN POSTE

500-

400-

300 - _%ANIMATEURS A FORMER

I%

200

-I-I4

100n,, ...... . ADJOINTS TECHN. SPEC. EN POSTE

CHEFS DE SECTEUR.EN POSTE

i

'!ay!y'm-..--CHEFS DE L S-SECTER*A ýR ýRam .- .. .- .=. =. . m.

ADJOINTS TECHNIQE SPEC A FORMER

aI'I

00 CHEFS DE SECTEUR A FORMER2 _5 10 15 20 25 30

AN ES Echelle Demi -Logarithmique BI RD 5146 (R)

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ANNEXE 4

SCHEMA 2

NOMBRE D'AGENTSil1000

1- ANIMATEURS

9000 2- VULGARISATEURS3- CHEFS DE SOUS-SECTEURS

8000 4- ADJOINTS TECHNIQUESSPECIALISES

7000 ANIMATEURS EN POSTE 5- CHEFS DE SECTEURS

NOMBRE DE POSTES... BESOINS ANNUELS DE

FORMATION

5000 a....... POSTES A CREER (PAR AN)

4000

3000 -

00ý VULGARISATUR EN POSTE

2000

ANIMATEURS A FORMER

ADJ0NT TEHN SPC EN. POSTE

900

800

oCHEFS DE SOUS-SECTEUR EN POSTE

400

300

...... .......... .......... .... r... .......-..

3 IunIIIInIflI.i.,.lE.I.I.I..I ,.I... iHEFS DEVSO S-E T U LGARISATEURS A FORMER

10.0-. ADJOINTS TECHN. E SPEC. AN FOMER

CHEFS DE SECTEUR AE ORME

I,,,..... .....l,l...ii. *IfhImII~I I.CHF DESU-SECTEUR A FORMER

~~~ .ih,~% . .''.' ADJOINTS TECHNIQUES SPEC. A FORMER-

0 CHEFS DE SECTEUR'A'FORMEÉR -____

5 10 15 20 25 30

ANNEES Echelle Demi-Logarithmique BIRD 5147 (R)

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Annexe 4Page 15

E. Charges mensuelles dues au système d'animation-vulgarisation

29. On établit ces charges suivant deux barèmes notés (a) et (b).Le bareme (a) correspond aux charges mensuelles maximales calculées en zoned'ORD Volta Noire. Ces charges correspondent:

- à des traitements nets qui sont généralement les plusélevés parmi ceux relevés dans les différents ORD;

- aux traitements et avantages divers annuels, divisés parle nombre de mois de présence effective (10 pour lesexperts expatriés);

- à des frais de déplacement très largement calculés pourles échelons de la direction et des chefs de secteurs(amortissement d'un véhicule genre Land-Rover en deux anset 50.000 km de trajet par an).

Le barême (b) correspond à des charges mensuelles arrondies calculées àpartir de traitements proches de la moyenne observée, et à des frais dedéplacement sensiblement réduits de moitié pour les postes de directionet de chefs de secteur.

30. Le montant total des charges mensuelles par catégorie depersonnel serait par conséquent le suivant (en milliers de FCFA):

(a) (b)

Directeur d'ORD: voltaïque 295 200expatrié 870 700

Technicien spécialisé: voltaïque 200 175expatrié 629 550

Personnel administratif:pers. voltaïque, est.globale 225 200adjoint expatrié 445 350

Chef de secteur: voltaïque 270 200expatrié 430 350

Chef de sous-secteur voltaïque 45 40

Vulgarisateur 21 17

Animateur 10 5

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AnnexePage 16

31. En appliquant les deux barèmes on obtient les charges mensuellessuivantes pour un OFI.

(1) En période de démarrage (3 à 4 ans) avec animateurs et enca-drement expatrié. (b)

1 directeur voltaïque 295.0O0 200.000+ 1 expert expatrié 870.000 700.000

Services administratifs voltaïques 225.000 200.000+ 1 expert expatrié 445.000 350.000

10 techniciens spécialisés voltaïques 2.000.000 1.750.000+ 1 expert expatrié 629.000 55.000

7 chefs de secteur voltaïques 1.à90.000 1.400.000+ 7 experts expatriés 3.010.000 2.450.000

50 chefs de sous-secteur 2.250.000 2.000.000

250 vulgarisateurs 5.250.000 4.250.000

1.000 animateurs 10.000.000 5.000.000

Charges totales 26.854.000 18.850.000

Charges mensuelles par exploitationencadrée 537 377

(2) En période transitoire, c'est-à-dire après départ de l'encadre-ment expatrié mais avec maintien des animateurs. Cette périodedure 6 à 7 ans, de la troisième ou quatrième année à la dizième.

Total ci-dessus 26.85h.000 18.850.000

à déduire charges d'encadrementexpatrié 4.94.000 4.050.000

Charges totales 21.910.000 14.800.000

Charges mensuelles par exploitationencadrée 438 296

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Annexe >

Page 17

(3) En régime permanent, c'est-à-dire au-delà de la dizième année,après retrait des animateurs:

(a) (b)Total ci-dessus 21.910.000 14.800.000

à déduire charges animateurs 10.000.000 5.000.000

Charges totales 11.910.000 9.800.000

Charges mensuelles par exploitationencadrée 238 196

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ANVME

OCCUPL'ION1S lCGICOL,S SUSCTIBLZS DE COUSTMIR DES A PRESENTDES SUJTS D1 FOR1iM2ION. PROFESSIONNELLE A ETUDI PAR

LII.N.V.F.P.

Les diverses occupations des professions artisanales

1. Le B.I.T. a lancé une action importante sur ce point et19I.N.V.F.P. devrait intégrer cette action et la poursuivre, puis lacompléter au fur et à mesure de l'évolution de l'artisanat et des techni-ques employées en agriculture.

Les occupations de la profession de maraicher

2. L'I.N.V.F.P. travaillerait en relation avec le centre de re-cherche de Kamboinsé et s tattacherait tout particulièrement à la ration-nalisation des opérations manuelles au cours des enquêtes et analyses pro-fessionnelles. Avant même la création du Centre de Recherches et d'Appli-cations des Techniques de Base les techniciens de l'I.N.V.F.P. pourrontétudier les conditions d'emploi d'outils simples et actuellement inemployéstels que la batte, le rouleau, le buttoir, la fourche, etc.

Les occupations de la profession de riziculteur

3. Le travail se fera tout naturellement en liaison étroite avecles spécialistes formosans et leurs homologues voltaïques, dont les métho-des de vulgarisation s'apparentent à celles de la formation profession-nelle. Les études et l'établissement des documents correspondants ne fe-ront pas double emploi avec l'action des missions de coopération sino-vol-talque, car les progressions et les instructeurs formés pourront être aus-si bien mis à la disposition des périmètres irrigués sous contrâle formo-san (ce qui allégera dfautant le travail des experts expatriés) qu'à ladisposition des ORD qui désireraient lancer des actions de mise en valeurdes bas-fonds. L'action de l'I.N.V.F.P. dans cette branche de llactivitéagricole pourra aussi avoir un effet important sur le maintien du hautniveau technique atteint par les agriculteurs formés par les experts chi-nois. Dans cette môme activité l'I.N.V.F.P. pourra étudier et réaliserles progressions et les matériels relatifs aux nivellements simples, auxlabours des terres inondables, à la construction des diguettes et à laconduite des écoulages.

Les occupations liées à la culture attelée

h. Ces activités devraient comprendre:

(a) L'occupation de dressage des boeufs. Cette activité doitêtre étudiée et les progressions préparées en liaison avecle spécialiste détaché par la SATEC auprès de l'ORD de

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Annexe5Page 2

Ouagadougou. Les méthodes qu'il a mises au point sont trèsproches des méthodes de formation professionnelle et lesrésultats semblent prometteurs. De toute façon, il fautque le dressage aboutisse à des résultats semblables àceux qui étaient obtenus dans les pays occidentaux, à sa-

voir, que l'attelage se conduit de liarrière, à la voixet en douceur, par l'homme qui conduit en même tempsl'outil.

(b) Les occupations de bouvier.

(c) Les occupations correspondant à l'utilisation, au réglageet à l'entretien des outils de culture: charrues et houes.

(d) Le désouchage et le défrichement. Ces occupations peuventconstituer une occupation particulière et il serait bonqu'il en soit ainsi en Haute Volta étant donné l'ampleurde ce problème, notamment en relation avec la cultureattelée. On pourrait aussi introduire dans cette occupa-tion les techniques de brulis et de lutte contre les in-cendies.

Autres occupations liées directement à la culture

5. Celles-ci devraient inclure:

(a) Utilisation et entretien des appareils de pulvérisation.

(b) Epandage des engrais.

(c) Récolte du coton (suivant les techniques manuelles utiliséesdans le sud des Etats-Unis).

(d) Repiquage des arbres, plantations et entretien des brise-vent.

(e) Battage des céréales; utilisation du fléau, dépiquage aurouleau.

(f) Constitution des meules et des paillers; protection desrécoltes en vrac.

(g) Construction d'étables.

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Annexe5Page 3

Autres occupations

6. Parmi celles-ci figurent:

(a) Opérations de base liées à la commercialisation (pesée,mesure des volumes).

(b) Gestion d'un magasin, organisation et aménagements in-térieurs.

(c) Aménagement simple des points d'eau en vue d'éviter lapollution de la nappe phréatique.

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ANNEXE 6

MINISTERE DE L 'EDUCATION NATIONALE - STATISTIQUES SCOLAIRES

1967 - 1968

(Extrait)

I - ...

Il - L'ENSEIGNEMENT RURAL

Cet enseignement organisé depuis 1961 a pour but d'assurer uneinstruction élémentaire et une formation rurale et civique à la totalitédes enfants qui n'ont pas pu être scolarisés.

Les maîtres d'éducation rurale ont également pour mission d'as-surer la vulgarisation dans le milieu des méthodes rationnelles élémentai-res d'agriculture. Léducation de base et la formation pratique solidementappuyées sur le milieu qui sont dispensées par les maîtres fournissent auxvillages de jeunes travailleurs alphabétisés et capables d'entrer utilementdans son circuit économique pour l'améliorer sans en bouleverser les tra-ditions.

Les élèves, recrutés a partir de l'âge de 12 ans parmi ceux quin'ont jamais frequenté l'école, passent trois années dans les Centres dtEdu-cation Rurale, dont le réseau doit couvrir peu a peu toute l'étendue dupays.

Sous la conduite de moniteurs qui ont reçu une formation profes-sionnelle spéciale, ils apprennent à lire, à écrire, à compter, à résoudreles petits problèmes de la vie courante. A c8té de cet enseignement, etdans les parcelles de démonstration annexées aux centres, ils apprennentles principes élémentaires de l'agriculture moderne.

Actuellement environ 542 centres fonctionnent dans le pays.Dans les années à venir ce nombre doit être porté à environ 3.000 centresqui grouperont plus de 120.000 jeunes gens. Au fur et à mesure que seréalisera ce développement, il sera sans doute possible d'allonger pro-gressivement la durée de scolarité, tandis que les programmes de l'enseigne-ment primaire seraient de plus en plus adaptés parallèlement, aux conditionsspécifiques du monde rural. A long terme, on aboutirait ainsi à ltunifica-tion complète des deux ordres d'enseignement.