avril 2011 // l'indice bohÉmien // copie

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avril 2011 - copie 17 ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien GRATUIT le journal culturel de l’Abitibi-Témiscamingue La grande tournée printanière de L’OSR 17 Rouyn-Noranda investit dans l’art contemporain 18 Le corps en vedette au Centre d’exposition d’Amos 19 Laurie Deraps : artiste du maquillage 22 GAÏART : école culturelle

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Journal culturel de l'Abitibi-Témiscamingue

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Page 1: AVRIL 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE

avril 2011 - copie 17

ISSN 1920-6488 L'Indice bohémien

gratuitle journal culturel de l’abitibi-témiscamingue

La grande tournée pr in tan iè re de L’OSR

11 à 14 s p é c i a l e n v i r o n n e m e n t

en manche t te s17 Rouyn-Noranda investit dans l’art contemporain

18 Le corps en vedette au Centre d’exposition d’Amos

19 Laurie Deraps : artiste du maquillage

22 GAÏART : école culturelle

Page 2: AVRIL 2011 // L'INDICE BOHÉMIEN // COPIE

2 L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

avril 2011

calendrier culturelgracieuseté du Conseil de la culture de l’abitibi-témiscamingue

CinémaLe discours du Roi3 et 4 avril - 19 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)27 avril - 19 hSalle 2 (amos)

En terrains connus10 et 11 avril - 19 hCinéma Capitol (val-d’Or)

Godin10 et 11 avril - 19 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

Oxygène13 avril - 13 h et 19 hCinéma du rift (ville-Marie)

Des hommes et des dieux13 avril - 19 hSalle 1 (amos)22 et 23 avril - 20 h28 avril - 19 hCinéma du rift (ville-Marie)

Another Year v.o. s-t fr.17 et 18 avril - 19 hCinéma Capitol (val-d’Or)

L’illusionniste17 et 18 avril - 19 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

ExpositionHumaniterres - ida rivardJusqu’au 10 avrilCentre d’art rotary (La Sarre)

Change action terroriste Socialement acceptableJusqu’au 10 avrilL’Écart.. . lieu d’art actuel (rouyn-Noranda)

Étude pour un carnet de voyageChristian BourgaultJusqu’au 10 avrilL’Écart.. . lieu d’art actuel (rouyn-Noranda)

Paysage en peinture - Élèves du cours de M. Claude Ferron Jusqu’au 28 avrilBibliothèque municipale de val-d’Or

Vert ciel - guy LavigueurJusqu’au 1er maiCentre d’exposition de val-d’Or

Espaces fictifs - Suzanne JoosJusqu’au 1er mai Centre d’exposition de val-d’Or

Exposition du FMaCDu 17 avril au 7 maiFontaine des arts (rouyn-Noranda)

La baignade - Louis BrienJusqu’au 8 maiCentre d’exposition d’amos

Soi-disant - Marcel CaronJusqu’au 8 maiCentre d’exposition d’amos

Tableaux du bonheurCollectif d’artistes en art naïfDu 14 avril au 15 mai Centre d’art rotary (La Sarre)

Pluralité - Jeannot HamelJusqu’au 22 maiPalais des arts Harricana (amos)

Hôtel des brumesSuzanne Ferland et Christiane LahaieDu 29 avril au 29 maiL’Écart.. . lieu d’art actuel (rouyn-Noranda)

Impressionnisme ?Jusqu’au 5 juin 2011Centre d’exposition d’amos (amos)

Materia - François FréchetteJusqu’au 12 juinPalais des arts Harricana (amos)

Ma-Reine Bérubé, 1919-2004Jusqu’au 3 mars 2012Centre d’exposition de val-d’Or

HumourPhilippe Laprise 11 avril - 20 hThéâtre du rift (ville-Marie)12 avril - 20 hThéâtre des Eskers (amos)13 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)14 avril - 19 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

Jean-Michel anctil27 et 28 avril - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)29 avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)30 avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

ImprovisationSir-NJusqu’au 15 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

LiV7 et 21 avril - 19 h 30atrium, UQaT (val-d’Or)

Les Volubiles29 avril - 20 hEspace Noranda (rouyn-Noranda)

MusiqueFilly and the Flops1er avril - 20 hLe Trèfle Noir Brasserie artisanale (rouyn-Noranda)

Jonathan Painchaud1er avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)6 avril - 20 hThéâtre de poche (La Sarre)

L’Elisir d’amore Les Jeunesses Musicales du Canada2 avril - 19 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)3 avril - 20 hThéâtre des Eskers (amos)5 avril - 19 hThéâtre du rift (ville-Marie)

Sur une note de tendresse Voix et violons3 avril - 14 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

andréa Lindsay6 avril - 20 hThéâtre des Eskers (amos)7 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)8 avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)9 avril - 20 hThéâtre de poche (La Sarre)

Bernard adamus + Canailles8 avril - 20 hSalle augustin-Chénier (ville-Marie) 9 avril - 20 h 30Scène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

Orchestre symphonique régional d’abitibi-témiscamingue10 avril - 14 hThéâtre Télébec (val-d’Or)15 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)16 avril - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)19 avril - 20 hThéâtre des Eskers (amos)

Spectacle bénéfice du FMELeif Vollebekk14 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

Maxime Landry14 avril - 20 hThéâtre du rift (ville-Marie) 15 avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

Saltarello17 avril - 14 hagora des arts (rouyn-Noranda)

L’Expédition de la Rythmobile19 avril - 9 h 45 et 13 h 2020 avril - 8 h 45, 10 h et 13 h 1021 avril - 8 h 45, 10 h et 13 h 10(représentations scolaires)agora des arts (rouyn-Noranda)

Jill Barber19 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)20 avril - 20 hThéâtre des Eskers (amos)21 avril - 19 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

uSWM + Dylan Perron21 avril - 21 hCabaret de la dernière chance (rou-yn-Noranda)22 avril - 21 hBillard l’aD Hoc (amos)23 avril - 21 hBistro La Maitresse (La Sarre)

tomas Jensen et le groupe HombreSpectacle bénéfice du jour de la terre (gÉCO)22 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

alliance Française23 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

Chubby Checker27 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

guy Bélanger29 avril - 20 hBannik (Duhamel-Ouest)

CHaKiDOr : le Country/Blue29 avril - 20 hScène Évolu-Son (rouyn-Noranda)

ThéâtreOscar et la Dame rose6 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)16 avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

S’embrasent - théâtre Bluff21 avril - 19 hThéâtre du rift (ville-Marie)

Rearvew26 avril - 20 hagora des arts (rouyn-Noranda)

Ladies Night Spectacle 201127 avril - 19 hThéâtre Télébec (val-d’Or) 28 avril - 20 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)30 avril - 20 hSalle Desjardins (La Sarre)

Ubu sur la table27 avril - 9 h 35 et 13 h 3528 avril - 11 h 05 et 15 h 05(représentations scolaires) - 20 h pour tous29 avril - 9 h 35 et 13 h 35 29 avril - 20 hLecture publique (dernier texte Francis Monty)agora des arts (rouyn-Noranda)

AutreÇa pourrait être pire ! Le Show guy Bourgeois 1er avril - 20 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

L’anxiété chez les jeunes par Dr Nadia gagnier5 avril - 19 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

Secondaire en spectacle Finale régionale8 avril - 19 hThéâtre du Cuivre (rouyn-Noranda)

Le Comte Ory de rossini - en direct9 avril - 13 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

Carmen 3D - royal Opera House V.O.3 avril - 13 hSalle 2 (amos)

gymkara... tourbillon magique17 avril - 19 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

Le primaire autour du monde20 avril - 18 hThéâtre Télébec (val-d’Or)

Mon environnement, ma vraie nature : Éleves de la CSrNDu 15 au 21 avrilvote en ligne au : www.cern.ca(rouyn-Noranda)

Capriccio de r. Strauss en direct23 avril 2011 - 13 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

21e gala reconnaissance - CÉgEP de l’a.-t. Les artisans de l’avenir26 avril - 19 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

Le 16e Show de La Motte30 avril - 20 hSalle Héritage (La Motte)

Il Trovatore de Verdi en direct30 avril - 13 hThéâtre du cuivre (rouyn-Noranda)

Pour qu’il soit fait mention de votre activité dans ce calendrier, vous devez l’inscrire vous-même, avant le 20 de chaque mois, dans le calendrier qui est accessible sur le site internet du Conseil de la culture de l’abitibi-témiscamingue, au www.ccat.qc.ca. L’Indice bohémien n’est pas responsable des erreurs ou des omissions d’inscription. Merci de votre collaboration !

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3L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

L’Indice bohémien est un indice qui permet de mesurer la qualité de vie, la tolérance et la créativité culturelle d’une ville et d’une région.

rÉDaCtiON Et PrODuCtiON

Collaborateurs :Élise arguin, annie Beaucage, Louis-Joseph Beauchamp, Denys Chabot, Mélanie Boutin- Chartier, Jenny Corriveau, Fréderique Cornellier, Mylène Cossette, Lise Gagné, Chantale Girard, Isabelle Jacob, Marc Jacob, Winä Jacob, valérie Lemay, Margot Lemire, Émilise Lessard, Charlotte Luneau, Catherine Marcil, Paul-antoine Martel, Marie-Joe Morin, Olivier Naud, Noyzemaker, ariane Ouellet, Sophie Ouellet, Evelyne Papillon, Stephanie Poitras, Sophie richard- Ferderber, Daniel richer, Dominic ruel, Martine Savard

Réviseurs-correcteurs :Jonathan Barrette, Gabrielle Demers, Lucette Jacob, Geneviève Luneau, Suzanne Ménard, Karine Murphy, Paul-antoine Martel, Evelyne Papillon, Micheline Plante

Rédactrice en chef : Winä [email protected]

Graphisme : Mylène CossetteLe Canapé communication visuelle [email protected]

Coordination et ventes publicitaires : Maurice Duclos [email protected]@indicebohemien.org

L’indice bohémien est publié 10 fois l’an. il est distribué gratui tement par La Coo-pérative du journal culturel de l’abitibi- témiscamingue fondée en novembre 2006.

Membres du conseil d’administration : Mélissa Drainville, Sophie Ouellet, Martin villemure, Julie Pomerleau, Chloé Beaulé-Poitras, Sonia Cotten, ariane Gélinas, Julie Goulet, Winä Jacob et amélie roberge.

L’Indice bohémien150, avenue du Lac rouyn-Noranda, Québec J9X 1C1 téléphone : 819 763-2677 télécopieur : 819 764-6375 www.indicebohemien.org

Le mois dernier, le journal Rue Frontenac (publication des ex-lockoutés du Journal de Montréal) proposait un dossier sur l’indus-trie minière en abitibi-témiscamingue, plus précisément sur les possibilités de mines à ciel ouvert, dans une série d’articles intitulés L’Abitibi veut se sortir du trou. On y parlait bien évidemment de l’incontournable mine Osisko, des résidents de Malartic et de son quartier sud, de projets miniers, des difficultés d’être écologiste en région, de l’économie et de la vision d’un maire dans ce dossier.

La journaliste en visite dans la région a rencontré le coloré maire de val-d’Or, Fernand Trahan, qui, loin d’avoir la langue de bois ou dans sa poche, y est allé de quelques déclarations-chocs, dont celle-ci : « [...] Moi, la gang d’artistes, qu’ils aillent à l’aDISQ et qu’ils nous foutent la paix. OK ? Il y a des gens sérieux dans les régions qui sont capables de gérer leur territoire. Quand ça fait pas leur affaire, qu’ils démé-nagent, câlisse. » Ces propos sont ici ceux d’un maire, mais ils font écho aux idées de plusieurs.

À bas les débatsEn lisant une telle affirmation, on comprend que certains souhaitent éviter un débat : on dit aux gens de se taire, d’écouter, de ne pas poser de questions et de suivre les élus, car qui d’autre peut vraiment savoir ce qui est bon pour le peuple ? Étrange comme vision, surtout quand le but premier des élus devrait être de représenter la popula-tion, toute la population.

En matière de développement, si l’on veut qu’un projet soit réellement durable, il doit se réaliser de concert avec l’univers qui l’entoure, c’est-à-dire être socialement acceptable, respecter l’environnement et offrir une rentabilité économique. Dans le cas qui nous préoccupe ici (les mines à ciel ouvert), on consulte souvent les instances économiques qui, si le prix des métaux est haut et la rentabilité du projet évidente, sont généralement partants. Les environne-mentalistes et instances gouvernementales sont là, ou devraient être là, pour veiller au grain, s’assurer de la conservation du territoire et des ressources. Mais qui évalue l’aspect social de tels projets ? Qui se préoccupe de leurs impacts sur les populations, au-delà des emplois créés ? ainsi, c’est souvent là que le bât blesse : l’acceptabilité sociale.

Le maire, par ses propos, affirme que si on n’est pas d’accord avec le modèle de déve-loppement minier qu’on nous propose pour notre territoire, voire si on remet simple-

ment en question certains de ses aspects, alors on peut faire ses valises et se choisir un nouveau port d’attache. Un peu simpliste comme débat de société ! Pourtant, c’est ce qu’on enseigne aux jeunes enfants, c’est souvent par le biais de discussions, d’échanges d’idées aussi opposées soient-elles qu’on peut arriver à trouver des solutions valables pour tous, ou du moins pour une très forte majorité. L’abitibi-Témiscamingue ne se démarque pas particulièrement pour ses débats publics; si en plus on demande à ceux qui en créent de lever les pattes, on risque d’obtenir une forme d’unanimité sociale fort inquiétante.

Si c’est le peuple, les gens, les citoyens comme vous et moi qui votent au moment des élections, ce sont plus souvent qu’autrement, et fort malheureusement, les « hommes » d’affaires qui ont l’oreille de nos politiciens le reste du temps, ne serait-ce que parce qu’ils sont organisés et savent ce qu’ils veulent. Ce n’est pourtant pas l’ultime panacée, « les jobs », surtout quand il n’y a rien autour pour profiter du pécule qu’on y amasse!

un pays sans artistes On reproche souvent aux artistes qui s’in-vestissent dans les débats publics de ne pas savoir de quoi ils parlent, de manquer de matière et de se faire manipuler par des groupes de pression. Dans cette optique, on pourrait croire que les artistes ne sont pas des êtres pensants; pourtant, n’est-ce pas leur propre de réfléchir à la société et de transformer ces réflexions en créations ? Pourquoi est-ce qu’un artiste perdrait d’office son statut de simple citoyen en se professionnalisant, pourquoi n’a-t-il pas droit de prendre la parole et de verbaliser ce qu’il voit, ce qu’il ressent, ce en quoi il croit ? Et les politiciens, eux ? Sont-ils vrai-ment plus au fait de ces dossiers ou sont-ils eux aussi manipulés - en l’occurrence par les lobbys et l’industrie ? Pourquoi le simple statut d’être humain, de citoyen, n’est-il pas assez noble pour que les gens puissent affirmer haut et fort leurs inquié-tudes, sans se faire dire de se la fermer ?

Si des propos comme ceux de M. Trahan font le bonheur des journalistes friands de citations corsées, ils blessent probable-

arts visuels ......... 4, 6, 8, 9, 10, 17, 18 Musique ...................................... 5, 23 Littérature ................................... 7, 15général ................................ 10, 19, 22théâtre ............................................ 20

ChroniquesHumeur ............................................ 4 Signature d’artiste ........................... 5 Chronique littéraire ........................... 7La culture dans mes mots ............... 15 Les livres de Charlotte .................... 15Ma région, j’en mange ! .................... 21 Sociétés d’histoire et de généalogie .. 22Poste d’écoute ................................ 23

Cahier spécial ........................ 11 à 14

som

mair

eéditorial

En CouvERTuRE : L’OrCHESTrE SyMPHONIQUE rÉGIONaL EN rÉPÉTITION à La FErME PrèS D’aMOS

PHOtO : HugO LaCrOiX

Qu’ils déménagent> WInä JACob - [email protected]

ment tout autant les artistes visés par ces propos. Et s’ils acceptaient son invitation et quittaient vraiment notre belle région, quels en seraient les impacts ? Que serait l’abitibi-Témiscamingue sans artistes engagés et sans esprits contestataires ?

L’exil des artistes aurait pour effet premier, sur la région, de faire diminuer - voire disparaître - la vie culturelle, et il est bien connu qu’un milieu où l’offre créative est faible possède un faible pouvoir d’attrac-tion et de rétention des individus et des capitaux. L’exode de gens qui prennent la parole au nom du développement social aurait aussi pour effet de voir s’éteindre de nombreux désirs et projets porteurs d’initiatives propices au développement de la région. La communauté serait sans doute économiquement forte, jusqu’à la traditionnelle chute du prix des métaux, et soumise à une stérilisante unanimité.

Loin de moi l’idée d’ouvrir un débat sur les mines à ciel ouvert dans un journal culturel. De toute manière, vous me direz certaine-ment que mes propos sont biaisés, que je suis vendue d’avance à la cause, ce à quoi je vous répondrai que ce n’est pas parce que son père est dentiste qu’on ne peut pas avoir de caries ! C’est plutôt du droit de prendre position, de s’opposer et de proposer dont il est question. Parce que c’est sain d’avoir des débats, d’échanger des idées et de chercher des consensus, bien au-delà des mines. Et que je n’ai pas envie de déménager.

DatES iMPOrtaNtES À rEtENir

date limite pour soumettre vos idées de sujets pour l’édition de juin 13 avril

date limite pour réserver votre espace publicitaire pour l’édition de mai 4 avril

date limite pour fournir votre montage publicitaire pour l’édition de mai 8 avril

sor tie de l’édition de mai 28 avril

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4 L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

humeur

Je pourrais la jouer simple, cette chronique, et faire un beau lien entre notre printemps à nous qui arrive et le printemps arabe qu’on a connu depuis décembre, en tunisie, Égypte et Libye. Voilà de vraies révolutions, voilà l’histoire qui s’écrit, devant nous. Bien sûr, on ne peut que se réjouir du départ des dictateurs tunisien et égyptien et féliciter ces deux peuples pour leur courage et leur conviction. Souhaitons que le fou furieux à Kadhafi puisse partir le plus tôt possible. Je ne le ferais pas. Il m’arrive parfois d’aller travailler au Tim Hortons et y écouter des conversations. Je sais, ce n’est pas poli. Cette fois, deux hommes philosophaient sur les événements de Tunisie et d’Égypte. Ils s’étonnaient de la vitesse du changement survenu, de la persévérance populaire, de la folie des dictateurs déchus, etc. Belle discussion. Puis, l’un de dire à l’autre : « Ça devrait être à nous autres, ici, maintenant de faire ça la révolution ! » J’ai failli recracher ma gorgée de café. J’ai surtout failli me lever pour aller remettre quelques pendules à l’heure aussi. Le pire, c’est que ce genre de com-mentaires, j’en ai lu à quelques reprises sur des blogues ou forums que je consulte. Peut-être certains d’entre vous y ont pensé. Un peu de perspective, bon sang ! Il faut avoir pris une quelconque drogue dure pour comparer la situation de la Tunisie, de l’Égypte ou de tout autre pays du Moyen-Orient à celle du Québec. Ici, ni dictature, ni interdiction de manifester, ni menace à main armée si tu t’ouvres la trappe contre les autorités. Le pas entre manifestation et révolutionLes Québécois ne feront jamais la révolution. La dernière s’est faite dans les années 60 et elle était tranquille. Je nous imagine très mal la faire en risquant notre peau. regardez : pas même six Québécois sur dix ont voté la dernière fois, en 2008. Et il faudrait croire maintenant qu’ils sont prêts à descendre la Grande-allée à Québec, s’installer par milliers sur la Colline parlementaire et camper là pendant des jours, nuits froides ou pas ? Pour des places en garderies ? Contre la dette ? Pour hausser le salaire minimum ? Non. Qu’on aime ou non Charest, c’est nous qui l’avons élu. Trois fois, même. au Québec, on marche pour autre chose. Pour le retour d’un club de hockey ou contre la fermeture d’une station de radio. Pour sauver une montagne aussi. On s’assure par contre que les gens s’amusent. Il y a des discours enflammés, des bébelles pour faire du bruit, des ballons partout et des chanteurs populaires qui en profitent aussi pour mousser un album ou un spectacle à venir. Je sais, il y a bien le Témis qui s’est levé debout, pour vrai, mais c’est plutôt rare et peu populaire. Tellement que lors d’une manifestation, le mois dernier, contre le budget Bachand, une grosse centrale syndicale promettait 50 $ et toutes les dépenses payées pour ceux qui s’inscrivaient et participaient. De la graine de révolutionnaires, ça !

> doMInIC RuEl

7e FESTIVAL DES GUITARES DU MONDE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE

Programmation 2011 Fgmat Samedi 28 mai :19 h Soirée intime avec Patrick norman agora des arts21 h rock voiSine américana centre de congrès

Dimanche 29 mai :13h30 Saltarello agora des arts19 h DaviD JacqueS & enSemble aiguebelle agora des arts21 h JoSe Feliciano centre de congrès

Lundi 30 mai : 19 h tim reynolDS tr3 agora des arts 21 h Don mclean centre de congrès

mardi 31 mai :17 h JorDan oFFicer Petit théâtre du vieux-noranda 19 h lionel loueke agora des arts 21 h Stanley clarke centre de congrès

mercredi 1er juin : 17 h carloS PlacereS Petit théâtre du vieux-noranda 19 h quartetto gelato agora des arts 21 h aDam raFFerty / Joe robinSon centre de congrès

Jeudi 2 juin : 17 h bambara tranS Petit théâtre du vieux-noranda 19 h roberto loPez ProJect agora des arts 21 h craig chaquico centre de congrès

Vendredi 3 juin : 17 h lucky uke Petit théâtre du vieux-noranda 19 h Sharon iSbin agora des arts 21 h matt anDerSen/guitar exPloSion centre de congrès

Samedi 4 juin :17 h WeSli Petit théâtre du vieux-noranda 19 h PePPino D’agoStino agora des arts 21 h JeSSe cook’S rumba FounDation centre de congrès

Billets en vente en ligne au www.fgmat.comchez musique mignault, 199 Principale à rouyn-noranda.

au bureau du Festival des guitares du monde en abitibi-témiscamingue37, 7e rue, rouyn-noranda

Lundi au vendredi8h30 à 16h30

horaire sujet à changements

Présentateur officiel

Sans révolution

Depuis le 11 mars, L’Écart est enfin propriétaire de la bâtisse qui l’abrite. Maintenant maîtres chez eux, les administrateurs s’en donnent à cœur joie avec de nombreuses activités. La prise de possession des locaux débute avec deux expositions à saveur d’implication citoyenne.

Le saloon des abonnés présente Étude pour un carnet de voyage du Témisca-mien Christian Bourgault. L’exposition des œuvres de Bourgault allie sensi-bilisation écologique, puisque l’artiste travaille presque exclusivement avec des matériaux recyclés, et mode de vie autochtone lors d’un périple spirituel sur le lac Témiscamingue.

Les deux Montréalais derrière l’action Terroriste Socialement acceptable (aTSa) présentent, pour leur part, l’installation CHANGE. L’art engagé de l’aTSa offre aux visiteurs une réflexion sur la société de (sur)consommation en faisant un retour sur les dix ans de créations du duo. CHANGE invite les gens dans un commerce temporaire de type « Pop-up Shop » où l’économique et l’artistique se rencontrent. www.lecart.org

Deux expos engagées à l’Écart> Winä Jacob

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5L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

signature d’artiste

À chacun son métier

> MARTInE sAvARd

Quand je peins une toile, elle doit d’abord me satisfaire pour pouvoir ensuite plaire aux autres. Je me fie à mon intuition; après tout, l’artiste est une per-sonne qui a développé une sensibilité personnelle qui dépasse son simple goût individuel afin de rejoindre ce que ses contemporains pourraient potentielle-ment aimer. Cette « inspiration » ne tombe pas du ciel : je me documente sur ce qui se fait dans mon domaine et dans d’autres domaines visuels (mode, danse, cinéma, télévision, etc.), et c’est ainsi que j’aiguise ma capacité à poser des bons choix dans l’atelier pour créer du « beau ».

Entendons-nous : je récuse le terme «beau» car il ren-voie à un état permanent, alors que «ce qui fait plaisir à l’œil» évolue dans le temps. Incroyable mais vrai, les peintures de van Gogh furent un jour considérées rébarbatives… Pour désigner ce qui est esthétique-ment expérimental, l’expression «intéressant à regar-

der» traduit mieux le fait qu’on ne peut pas qualifier ce qui n’existe pas encore. Car derrière toute contribution pertinente à cette évolution du goût, il y a toute une recher-che empirique sur l’état actuel du goût.

J’insiste : pour être artiste, il ne suffit pas d’exprimer joliment son petit nombril. Il faut d’abord pousser le fameux « tempérament artistique » jusqu’au niveau de savoir-faire propre à un métier ou une profession. Pas plus que chirurgien ou soudeur, on ne devient pas artiste en claquant des doigts.

Comme tout autre métier, celui qui consiste à expérimenter ce qui pourra éventuelle-ment devenir « beau » s’apprend au prix d’années d’efforts. aussi, le flou artistique entretenu dans les médias à propos des artistes me « gosse » : pourquoi cette magie à la guimauve ? Hypothèse : le patronat adore ce modèle. voyons, quel salarié accep-terait de financer toutes les dépenses de production : matériaux, équipement, frais de subsistance, marketing, secrétariat, expédition et risque d’affaires ? (Dernièrement, on a inventé le travailleur autonome sur le modèle de l’artiste romantique...) Ce qui est bon, on l’achète; pour le reste, on biffe les heures non comptabilisées. C’est le meilleur des deux mondes entre le cheval qui se fouette lui-même et la vache à lait qu’on peut traire sans la nourrir. Plus exactement, on l’envoie brouter dans le champ étatique : 15 % des subventions demandées sont accordées, c’est-à-dire qu’en moyen-ne, une année sur sept, tu vis correctement (tout en réinvestissant la majorité de tes revenus), et les six autres années, tu vis d’espoir et de vaches maigres en cogitant sur le projet que tu réaliseras la prochaine fois que ce sera ton tour. Bingo ! La magie de l’art, finalement, c’est que les artistes travaillent quasi gratos. Les bureaucrates de l’industrie artistique sont payés aux deux semaines, les fournisseurs, cash, et les artistes, quand ça adonne. Mais qui crée la valeur ?

Petit proverbe pour conclure : « Tout travail mérite salaire. » Je vous jure que je fais autant d’heures qu’un soudeur. Mais voyez-vous une seule raison valable à ce que je gagne moins qu’un chirurgien ? Ne vous opéré-je pas dans le cerveau sans laisser de cicatrice ?

musique

> EvElynE pApIllon

L’Orchestre symphonique régional de l’abitibi-témiscamingue fêtera ses 25 ans en 2012. En attendant la célébration de ce quart de siècle, ce regroupement de passionnés poursuit son travail patient et passionné de promotion de la musique classique, en faisant les choses à sa façon.

Du 10 au 19 avril, l’Orchestre symphonique régional (OSr) offrira quatre spectacles dans autant de villes de la région, à l’occa-sion de sa tournée printanière. Cette année, les compositeurs russes sont à l’honneur avec la présentation d’œuvres de Modeste Moussorgski (Une nuit sur le mont chauve) et d’alexandre Borodine (Dans les steppes d’Asie centrale). « Il s’agit d’une musique riche, colorée, et même flamboyante », explique Jacques Marchand, le chef d’or-chestre et directeur musical de l’OSr, à propos de ces œuvres du 19e siècle inspirées du folklore russe. En complément de programme, l’orchestre propose égale-ment la création d’une œuvre de l’un de ses membres, le flûtiste Bertrand Lessard, intitulée Or chestr-à-dire.

Faire vivre la musique… et les musiciensL’Orchestre symphonique régional est l’œuvre de Jacques Marchand. Originaire de rouyn-Noranda, le directeur artistique et chef d’orchestre a d’abord étudié à Montréal, où il accompagnait des chan-teurs. à son retour, il a fait le tour de la région pour rassembler des musiciens. Leur premier concert s’est tenu en 1987, à l’occasion du Salon du livre qui se tenait à rouyn-Noranda. L’Ensemble aiguebelle est né en 1993, comptant une douzaine de musiciens qui jouent de la musique de chambre. Le Quatuor à cordes, quant à lui, a été formé en 1996.

L’orchestre rassemble de 40 à 45 person-nes : des professionnels, des participants en dilettante et des étudiants en musique. Si cinq fidèles sont là depuis le tout début, on constate qu’il y a plus de roulement chez les étudiants, mais certains reviennent. Un jeune de douze ans peut être assis à côté d’une personne de 55 ans, dans un cli-mat d’entraide, à la manière d’une grande famille. Ce sont des gens de cœur, des cou-rageux qui n’hésitent pas à parcourir de lon-gues distances pour répéter; cela demande beaucoup d’organisation, mais crée aussi des liens forts. Et l’OSr est le véhicule parfait pour donner une vitrine aux compo-siteurs contemporains de la région, comme Bertrand Lessard ou Patrick Labrèche.

Vers un public professionnel !Si l’OSr a des effets bénéfiques sur les musiciens d’ici, il a également un impact majeur sur le public. En effet, l’orchestre a un rôle de transmission : le public novice se découvre parfois un intérêt pour la musique classique, et certains acquièrent même le goût d’apprendre un instrument de musi-que à la sortie d’un spectacle.

Depuis quatre ans, l’OSr donne des concerts de Noël dans des églises, une nouvelle formule avec des chorales locales. « Cette année, les églises étaient pleines à craquer, il a même fallu refuser des gens. » M. Marchand attribue cela à ce temps de l’année où nostalgie, famille, tradition et magie vont de pair. « Dans une église, on a moins de place, les chaises ne sont pas aussi confortables, mais l’ambiance est là. Ça rejoint l’enfant en nous. »

Pour connaître les lieux et dates des concerts de l’OSr, consultez notre calendrier culturel en page 2.

culture-at.org/osr/

Ce sont des gens de cœur, des courageux qui n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour répéter; cela demande beaucoup d’organi-sation, mais crée aussi des liens for ts

Pas plus que chirur-gien ou soudeur, on ne devient pas artiste en claquant des doigts.

Un programme de musique russe pour un orchestre bien de chez nous

un classique régional

amateurs de musiques émergentes en manque de FME, réjouissez-vous une soirée s’organise pour vous : Encore une fois cette année, le Festival de musique émergente prépare un spectacle bénéfice afin d’aider au financement de son événement et ainsi pouvoir offrir des spectacles à des prix abordables lors de sa 9e édition. Coup de cœur de nombreux spectateurs et de l’équipe du FME, Leif Vollebekk revient à rouyn-Noranda le 14 avril à la scène Évolu-Son.

une bouffée de FME en avril

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L’OSr en répétition

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arts visuels

Ce projet, qui est une collaboration entre la municipalité de ville-Marie et la salle augustin-Chénier, se veut une initiation à l’installation. Pour ce faire, Émilie B. Côté dispose de locaux à l’aréna de ville-Marie, ce qui permettra aux participants de lais-ser libre cours à leur créativité. « Tout est possible apparemment… en autant que les locaux soient remis en état ! »

Plus d’une vingtaine de personnes avaient assisté au cours offert par la jeune artiste en janvier dernier. Pourtant les inscriptions ne semblent pas avoir été au rendez-vous. Mauvais timing selon Émilie B. Côté, qui ne jette pas l’éponge. Elle y va donc d’une nouvelle proposition, soit une formation plus courte mais avec le même contenu : d’abord des notions théoriques, suivies d’un passage à l’acte. Comme dans sa démarche artistique, Émilie proposera l’uti-lisation d’objets du quotidien ou récupérés afin d’habiter le lieu.

Émilie B. Côté avait été fortement impres-sionnée par l’œuvre produite par Gaétane Godbout lors de l’événement Trafic, en 2005. L’artiste bien connue de rouyn-Noranda était intervenue dans une maison désaffectée de Malartic. à cette occasion, elle avait invité ses étudiants du cégep de l’abitibi-Témiscamingue à s’approprier cer-taines pièces de la maison. Émilie avait pu à cette occasion vivre une expérience d’installation. C’est ce qu’elle désire main-tenant recréer dans son milieu par le biais de ses formations.

augustinchenier.net

Émilie B. Côté travaille à offrir des formations en installation

Pour de l’art vivant au témiscamingue

> CHAnTAlE GIRARd

L’artiste Émilie B. Côté chérissait le projet d’organiser une formation, afin de faire découvrir et expérimenter les installations artistiques aux artistes du témiscamingue, depuis belle lurette. Si la formatrice rêvait d’abord d’or-ganiser ses ateliers en mars, la vie, les intempéries et les impondérables l’ont amenée à repousser son projet aux chaudes journées.

L’installation est une pratique artisti-que apparue au milieu du 20e siècle, héritière de la performance et du happening des dadaïstes. Proche de la sculpture (dont elle emprunte la 3e dimension), elle est toujours in situ (sur place). Selon L’ABCdaire de l’art contemporain, on peut définir l’instal-lation comme étant « la disposition de matériaux et d’éléments divers dans un espace donné que l’on peut parcou-rir ». L’artiste peut décider de solliciter tous les sens du spectateur (odorat, ouïe, toucher, etc.) et la palette de matériaux est infinie.

Depuis près d’un an, une dizaine d’artistes de la Société des arts Harricana s’affairent à égayer les plafonds du Centre hospitalier d’amos. Plusieurs tuiles ont ainsi été peintes d’oursons et de gentils animaux afin d’occuper l’esprit et les yeux des enfants malades alités au troisième étage de l’hôpital. Le projet s’élargit maintenant à d’autres unités du centre hospitalier, puisqu’il n’y a pas que les enfants qui aiment regarder un « ciel » plein de couleurs !

Des peintures dans le ciel de la pédiatrie

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L’artiste et formatrice Émilie B. Côté

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littérature

> EvElynE pApIllon

Fort de multiples aventures vécues en voyage et de différentes expériences de vie, Nicolas Lauzon nous offre son premier recueil de poésie, Géographie de l’ordinaire, une exploration des liens qui nous unissent au territoire et des profondeurs du quotidien.

chronique littéraire

Ceux de la terre, le plus récent roman d’anne-Michèle Lévesque, mérite amplement le détour. il s’agit du deuxième tome d’une trilogie intitulée Les Enfants de Roches-Noires, une vaste saga dont le premier volet, Ceux du fleuve, a atteint un tirage de plus de 3000 exemplaires. Le troisième tome, déjà écrit, aura pour titre Ceux de la forêt et devrait normalement sortir des presses au cours de l’automne prochain. il n’est pas exclu qu’un quatrième volet puisse s’y ajouter : Ceux de la brume. Nous voilà donc en présence d’un projet littéraire sans exemple dans la littérature abitibienne, si l’on fait exception de la suite romanesque en six tomes de Bernard Clavel, Le Royaume du Nord, et de celle, inachevée, de Pierre Yergeau, qui devrait compter neuf titres.

L’ampleur d’un tel projet d’écriture, les ressources qu’il mobilise et le souffle qu’il requiert de son auteure nous confirment dans l’idée qu’anne-Michèle Lévesque est une écrivaine aguerrie, rompue au métier des lettres. Sa bibliographie compte près d’une trentaine de titres. Certains lui ont valu des honneurs, dont le prestigieux prix arthur-Ellis pour le roman policier, Fleur invitait au troisième, décerné en 2002. Ce n’est pas rien. Soucieuse de legs, anne-Michèle a également inspiré la création du Prix littéraire jeunesse Télé-Québec.

Entrer dans les rangsL’action de Ceux de la terre se déroule dans le Bas-du-Fleuve, au terme de la Deuxiè-me Guerre mondiale. Cette fois-ci, nous nous retrouvons non pas sur les eaux, mais dans les sept rangs qui s’enfoncent à l’intérieur des terres et dont les noms, énigma-tiques et inquiétants (rang du Bossu, rang Croche, rang des Naufragés quand ce n’est pas le rangfrette), ne peuvent qu’ajouter à l’action une couche de mystère. Ces don-nées géographiques, qui déterminent l’action et le comportement des personnages, sont d’une importance capitale si l’on veut saisir la dynamique qui impose au roman sa logique et ses ressorts. Que l’on soit du fleuve ou de la terre marque des territoires et divise en clans, avec autant de tranchant que les familles siciliennes.

On ne saurait résumer en quelques lignes un roman aussi foisonnant. Toute son intrigue gravite autour de la narratrice, Fabienne rioux, un personnage attachant, aux amours contrariés mais aussi capable de surprenantes hardiesses. Née dans une famille fourmillante, dont chaque membre sera marqué d’un destin bien singulier, Fabienne rêvera d’une famille nombreuse, mais après avoir lorgné le bel et inaccessi-ble Bernard Lepage, et suite à des unions consanguines avec son cousin Nador Lebel, le barbier du village, elle verra sa progéniture affligée de terribles déficiences.

Héritage littéraireCette œuvre a quelque chose de torrentiel, qui emporte tout. C’est tout l’art du grand roman classique hérité de Balzac et de Pagnol. L’action y est bondissante, les fils narratifs solidement liés, l’intrigue nouée de main de maître. Une fois surmonté le choc de sa langue vernaculaire, on ne peut que s’étonner de la vérité simple, exacte, soutenue, des caractères, des péripéties, des atmosphères. Et, il faut bien le dire, écrire dans un laps de temps relativement court trois romans de près de 400 pages, d’une telle qualité, demande une force de travail, une détermination et un don de soi qui ont de quoi laisser béat d’admiration.

Lévesque, anne-Michèle. Les enfants de Roches-Noires - Tome 2 Ceux de la terreMontréal : Hurtubise, 2011, 382 p.

rendez-vous avec Ceux de la terre> dEnys CHAboT

Planter des arbres en Colombie-Britannique et en abitibi, enseigner l’anglais à Blanc-Sablon et à rouyn-Noranda, et travailler pour l’organisme Enfants d’ici ou d’ailleurs en afrique : ce n’est là qu’un aperçu du bagage de Nicolas Lauzon. Ses carnets de voyage s’accumulent durant 10 ans, tant et si bien que sa douce lui lance un jour l’idée d’en faire un livre. à la recherche d’un second avis, Nicolas se tourne vers son ami Stéphane Dupuy, de la Librairie En marge, qui l’encourage à son tour à ten-ter l’aventure de la publication. Une autre amie, Hélène Bacquet, l’aide ensuite à structurer ses textes, desquels deux thèmes se démarquent particulièrement : le territoire et le quotidien. La poésie, déjà bien présente, n’a plus qu’à être épurée et remaniée. Puis le beau rêve se réalise : les Éditions du passage contactent le rouynorandien pour publier son œuvre.

Quand le pays colore les jours« Je voulais rassembler des poèmes qui témoignent de la beauté des petites cho-ses, trouver de la poésie dans les creux de vague », explique Nicolas, lorsqu’inter-rogé sur son usage du thème du quotidien. « La routine du père de famille, du mari, ou de l’amoureux, avec toutes les beau-tés et tous les coups bas qu’elle implique, m’inspire beaucoup. » Sa poésie se veut donc accessible, touchant à des thèmes

universels et profondément humains.

En parlant du territoire, il ajoute : « L’as-pect nordique de ces lieux [abitibi et Basse—Côte-Nord], l’immensité du décor et l’isolement qu’ils entraînent donnent une teinte ou une ambiance à l’ordinaire des jours. Le territoire réel, selon moi, influence beaucoup les états d’âme. Je ne suis pas triste ou amoureux de la même façon dans une forêt d’épinettes qu’au bord de la mer. Disons que la géographie extérieure et mes territoires intérieurs se renvoient la balle. »

Et qu’en est-il de l’influence des rencontres sur sa plume ? « Le territoire n’est pas juste parcouru, il est aussi occupé, explique le poète. C’est pourquoi les gens qui l’ha-bitent, comme le chasseur de phoque, le trappeur ou le maître de poste, occupent une place importante dans mon écriture. Certaines personnes, à mes yeux, sont des poèmes sur deux pattes. »

Géographie de l’ordinaire sera lancé en avril à Montréal, en même temps que les recueils de deux autres poètes, Lili Côté et Linda Brousseau. Un second lancement est prévu quelque temps après, à rouyn-Noranda cette fois, à la Librairie En marge.

editionsdupassage.com

Les continents du quotidienLe Rouynorandien Nicolas Lauzon lance le recueil Géographie de l’ordinaire

« Je ne suis pas triste ou amoureux de la même façon dans une forêt d’épi-nettes qu’au bord de la mer. Disons que la géographie exté-rieure et mes terri-toires intérieurs se renvoient la balle. »

Merci à la CrÉ, partenaire de L’Indice bohémien

Merci à Emploi Québec, partenaire de L’Indice bohémien

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arts visuels35e Salon du livre de l'Abitibi-Témiscamingue

4 $ par adulte, 2 $ par enfant de 6 à 12 ans, et gratuit pour les enfants de 5 ans et moins

Jeudi : 9 h à 21 h (fermé de 12 h à 13 h et de 17 h à 19 h) Vendredi : 9 h à 21 h (fermé de 12 h à 13 h)

Samedi : 10 h à 21 h • Dimanche : 10 h à 17 h

Merci nos partenaires

témiscamien

du 26 au 29 mai 2011 À l'arÉna FrÈre-Arthur-Bergeron de Ville-Marie

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De l’estampe à l’installation en passant par la sculpture, Joanne Poitras travaille souvent dans ce qu’on appelle l’esthéti-que relationnelle. Par des échanges avec le public, elle cueille, collectionne et trans-forme des objets ou des gestes afin d’en faire des œuvres. « J’essaie de créer une conversation avec le public, qu’il se sente interpellé », confie l’artiste qui réside main-tenant à rouyn-Noranda.

Figé dans le tempsToujours préoccupée par l’importance de l’instant présent, Joanne Poitras ques-tionne les notions d’éphémère et de per-manence, la relation avec l’autre, le temps, autant de sujets qui se retrouvent dans ses œuvres de 1 %. au CHSLD d’amos, elle explore la symbolique de la margue-rite alors qu’à l’école St-Bernard d’Évain, elle imprime dans une pâte de marbre des objets significatifs apportés par des élèves et des professeurs.

Sa plus récente réalisation est une œuvre intérieure/extérieure réalisée en 2010 pour l’école Golden valley à val-d’Or. Des élèves de l’école ont participé, lors d’une séance de prise de vue organisée par l’artiste, à illustrer l’amitié. Ces poses ont ensuite été transposées en silhouettes ornant un cer-cle et « font référence à l’idée de rassem-blement et de bonne entente des commu-nautés qui anime la vie de l’école », précise Mme Poitras.

une trace qui perdurePour un artiste, obtenir un tel mandat,

c’est à la fois un défi et un cadeau. « Tous mes 1 % sont la suite de ce que je fais en atelier mais poussé plus loin », racon-te l’artiste qui avoue changer souvent de médium et de matériaux tout en conservant une démarche très cohérente. Entre autres créations, on peut admirer les œuvres de Joanne Poitras au Centre de formation professionnelle Frère-Moffet à ville-Marie, ainsi qu’à l’école primaire des Kékéko à Beaudry, sans compter les œuvres réali-sées à l’extérieur de la région.

à la lecture du parcours artistique de cette artiste prolifique, force est de constater qu’une carrière artistique se bâtit avec beaucoup de travail. « Dans l’art, il faut savoir s’imposer; si ton travail n’est pas vu, il n’existe pas. C’est très animal; il faut laisser sa trace », déclare Joanne Poitras en guise de conclusion.

ccat.qc.ca/joannepoitras

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Originaire de St-Eugène-de-guigues au témiscamingue, Joanne Poitras est une artiste touche-à-tout ayant à son actif moult réalisations artistiques. Depuis 1997, elle réalise des projets d’intégration des arts à l’architecture en abitibi-témiscamingue et en Outaouais, avec au cœur de sa démarche un intérêt tout particulier pour sa relation avec le public.

Intégration des arts à l’architecture - Les « 1 % » *

L’art qui parle de Joanne Poitras

« Dans l’art, il faut savoir s’imposer; si ton travail n’est pas vu, il n’existe pas »

Intégration des arts à l’architecture - Les « 1 % » *

L’art qui parle de Joanne Poitras

* Chaque construction ou rénovation d’immeuble gouvernemental ou institutionnel voit un pourcentage de son budget consacré à l’intégration de l’art à l’architecture.

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installation ornant l’entrée de l’école secondaire golden Valley

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arts visuels

Les œuvres présentées sont très ludiques. Comme le sujet est lourd à la base, l’ar-tiste voulait le montrer de façon amusante. « On n’a pas besoin de taper sur le clou », dit-elle. Les œuvres font sourire par leur titre et les matériaux utilisés, comme des fleurs fabriquées de papier bulle. De cette façon, Mme rivard allume une petite brè-che chez les gens. « Je n’avais pas pensé à ça », s’exclament plusieurs personnes en voyant des ronds de poêle devenir une arai-gnée ou encore des pièces d’ordinateurs se transformer en végétation.

De la tête à l’âmePsychoéducatrice de formation, Ida rivard s’intéresse aux arts depuis toujours. au départ musicienne, elle s’initie à la peintu-re dans les années 1990. au fil du temps, elle s’est mise à intégrer un, puis deux morceaux provenant de rebuts. De façon graduelle, elle a abouti à des œuvres dont autant le canevas provient d’objets recyclés (portes d’armoires, morceaux de bois), que les matériaux qui les composent. L’artiste exprime ainsi son désaccord envers la surconsommation en requestionnant les objets laissés pour compte. avec ses créa-tions, elle leur donne une seconde vie.

En mettant l’accent sur la diversité dans sa création artistique, l’artiste et la psychoé-ducatrice en elle s’entremêlent pour ne

faire qu’un. Cette diversité colore l’environ-nement social et permet de s’enrichir au contact de l’autre. En art, elle permet de sortir des conventions et de marier diffé-rents types de matériaux comme le tissu, le plastique et les pièces électroniques, tout en gardant un équilibre. « Une belle forêt est composée de plein d’essences d’ar-bres », affirme Ida rivard.

L’exposition offerte en région ne présen-tant pas toutes les œuvres de l’artiste, il est possible de poursuivre la découverte du travail d’Ida rivard à même le son site Internet où on retrouve, entre autre, une immense sculpture représentant un être humain, composée de poupées, de Barbies et de rebuts divers.

idarivard.com

Ce sont plus d’une centaine de paysa-ges naturels, réalisés par l’artiste depuis 1970, qui composent l’essentiel de cet ouvrage, le second que Claude Ferron publie à compte d’auteur. Le premier, Lumi-nescence régionale, paru en 2008, mon-trait quelques fleurons du patrimoine bâti de l’abitibi-Témiscamingue tels que les perçoit le peintre, dans des compositions où l’environnement naturel occupe toujours une grande place, presque palpable.

Petit portrait d’un grand paysagisteNé à rouyn-Noranda mais aujourd’hui rési-dant d’amos, Claude Ferron a été frappé à l’adolescence par l’art du paysage, à la vue de peintres s’exécutant à l’extérieur, leur chevalet bien planté au cœur de la scène qu’ils souhaitaient croquer. Il s’applique depuis à transmettre sa vision de la nature et de ce que les humains y édifient. « On n’est pas artiste pour copier ce qu’on voit, on l’est pour interpréter », affirme celui qui transmet son savoir depuis 40 ans, mais de façon plus assidue depuis une douzaine d’années.

Les Quatre saisons contient en majorité des paysages de l’abitibi-Témiscamingue, qui n’a pourtant rien de Charlevoix ou de l’Estrie, véritables clichés de la peinture paysagiste au Québec. Pourtant, quand on l’interroge sur ce qui fait la richesse de notre nature, Claude Ferron s’anime, s’em-porte presque : « La lumière ! Comme il y a peu d’humidité, la lumière est d’une clar-té ! Puis les ciels… On a une perspective, une profondeur dans laquelle les couleurs disparaissent dans le lointain, où l’horizon s’estompe. Il n’y a pas de montagnes ici,

mais il y a les marais, les arbres séchés, la rivière des Outaouais… à Montréal, le monde aime ça », confie celui dont une trentaine d’œuvres seront exposées à la M Galerie d’art, dans le vieux-Montréal, du 12 au 18 avril.

« J’ai fait ce livre pour que mes œuvres perdurent, avoue l’artiste. C’est un peu comme si j’écrivais mes mémoires : je me reconnais beaucoup dans ces tableaux. » Les œuvres sont accompagnées d’une courte mise en contexte, comme si l’artis-tes se dévoilait en une série de traits qui, mis ensemble et avec un peu de recul, offrent un certain portrait de la réalité… il l’image de la technique à la spatule de Claude Ferron.

Pour l’horaire des lancements de l’ouvrage Les quatre saisons, consultez notre calen-drier culturel.

cableamos.com/claude.ferron/

Des Objets Humaniterres et des hommes

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L’artiste ida rivard présente, jusqu’au 10 avril prochain au Centre d’art rotary de La Sarre l’exposition Objets Humaniterres. Celle-ci propose des œuvres à saveur écologique, entièrement composées de matériaux recyclés, un beau clin d’œil juste avant la Journée de la terre.

Le peintre Claude Ferron lance son deuxième livre, Les quatre saisons

riches nuances saisonnières > pAul-AnToInE MARTEl

L’artiste-peintre Claude Ferron trimballe son chevalet aux quatre coins de la région depuis plusieurs décennies, illustrant les paysages d’ici dans des toiles où on sent l’empreinte de la nature et où les saisons deviennent presque des personnages. C’est d’ailleurs cet éternel recommencement toujours changeant et tout en nuances qu’il explore dans son deuxième recueil d’œuvres, Les quatre saisons, qui sera lancé dans les principales villes de la région.

L’artiste exprime son désaccord envers la surcon-sommation en requestionnant les objets laissés pour compte.

« On n’est pas artiste pour copier ce qu’on voit, on l’est pour interpréter »

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Les quatre saisons orne la page cou-verture du recueil du même titre

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général

En abitibi-Témiscamingue, c’est dans les MrC de Témiscamingue et de l’abiti-bi-Ouest que l’on retrouve la plus grande concentration d’artistes et de lieux de dif-fusion en milieu rural. Pour l’ensemble de notre région, 36 % des artistes vivent en milieu rural.

La ruralité n’a pas à rougir de son offre culturelle. Des artistes comme Louisa Nicol, Christiane Plante, Jacques Baril et Jocelyne Saucier ont fait le choix de s’installer dans une petite collectivité pour vivre leur art. De plus, Le Café des rumeurs à Gallichan, le Café El Koza à Macamic et Chez Eugè-ne à ville-Marie conjuguent gastronomie et arts en tous genres. Sans compter le Cercle des conteurs d’abitibi-Témiscamin-gue, l’école rosa-Bonheur et l’atelier Cent Pressions, pour ne nommer que ceux-là, autant de groupes de créateurs qui trouvent dans la ruralité une source d’inspiration.

une culture qui nous rassemble La vie culturelle et artistique en milieu rural semble proposer une piste de solution à ce qu’on appelle depuis quelque temps

l’occupation dynamique du territoire. Quand les arénas, les bibliothèques, les églises et les centres communautaires se transfor-ment en lieux de diffusion des arts, c’est plus qu’une soirée de divertissement qu’on offre, c’est un lieu d’échange. C’est du moins ce que soutient Madeleine Perron, directrice générale du Conseil de la culture de l’abitibi-Témiscamingue : « Un milieu rural animé et vivant permet également à une communauté de se déployer dans un espace stimulant. Les événements cultu-rels représentent un lieu commun pour une population, et sont propices à des ques-tionnements et à des initiatives de déve-loppement. »

Les petites collectivités, de plus en plus vibrantes, se réinventent en lieux vivants afin d’offrir des espaces uniques de créa-tion pour les artistes. Les efforts consentis à déployer Internet dans les milieux ruraux permettent aux créateurs de vivre là où se trouve l’inspiration, et ce, même à 100 km de la ville la plus proche.

L’aura unique autour de La Motte s’est déployée il y a plus de 40 ans selon Mar-got Lemire, poète, romancière, dramaturge et artisane du développement régional qui habite la municipalité depuis plusieurs lunes. « On voulait faire venir du monde ; on n’avait pas de plan de développement, on y allait au pif !, raconte celle qui vit une véritable histoire d’amour avec sa collecti-vité. Mais ce qu’on savait, c’est qu’on vou-lait créer du bonheur. Du monde heureux, ça crée et ça bâtit. » Elle ajoute qu’elle était persuadée qu’en créant un événe-ment où tout le monde serait heureux en même temps, on pourrait faire résonner la bonne vibration au-delà des frontières du village.

Cette résonance se poursuit : c’est celle de têtes d’affiche bien implantées dans le milieu et qui attirent les jeunes impliqués. Dans les années 1990, un groupe de gens ont fait la différence en mettant sur pied le Show de La Motte, misant sur le dynamis-me et espérant que ça serve d’exemple et entraine d’autres jeunes à vouloir s’établir dans le mythique village.

Le mythe du bon ruralEst-ce que La Motte véhicule une image distordue de sa réalité ? apparemment, il y aurait une version romancée du villa-ge : « On ne connait pas tout le monde, confesse l’auteure-compositrice-interprète Marie-Hélène Massy-Émond. Je ne connais pas mon voisin d’en face et je ne parle pas à la voisine d’à-côté. à La Motte comme ailleurs, les relations se créent avec le temps et surtout, avec le temps que ça prend. » Selon la talentueuse violoncellis-te, « il y a une grande diversité au village : on n’est pas toujours en train de jouer du tam tam et de s’conter des poèmes ! »

La diversité se voit dans les activités offer-tes au village. La Motte est tout sauf une banlieue-dortoir où on vient se reposer après le travail. Loin d’amos et de rouyn-Noranda, les résidants de cette commu-nauté semblent se créer leur propre vie sans dépendre de l’offre culturelle des villes avoisinantes. Marie-Hélène avoue sans gêne qu’elle n’est pas ébahie par les activités culturelles d’amos et que pour elle, il s’agit d’une motivation la poussant à se dépasser pour offrir à son village des activités : « avouons-le, c’est n’est pas toujours tentant de sortir le soir et rouler plusieurs kilomètres pour participer à une activité… »

Sans même qu’il ait été question des producteurs agricoles, des bâtisseurs de charpentes de bois et de tous les autres artisans, il est clair qu’une énergie innova-trice et solidaire permet ce foisonnement de créateurs. Une chose est certaine : s’il est difficile de cerner le phénomène La Motte, c’est avec joie qu’on reste dans le mystère, car la beauté de cette municipa-lité réside dans l’énigme.

Et ça continue, puisque le Show de La Motte sera de retour le 30 avril prochain pour une 16e édition. Sous une thématique fort rassembleuse, Vivons Bon’ Yeu, Les vieux Borlots, Dylan Perron, Les Frapabords, Gylles Légaré, Marta Saenz de la Calzada, Edith Fluet, Sébastien vivand, Louis- Philippe Gingras, Pierre-Olivier Lamontagne, Lionel Laliberté et autres feront honneur à la réputation du village le plus artistique de la région !

lapariole.com

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La croyance populaire veut que les artistes soient attirés par les centres urbains, considérés vivants, dynamiques et effervescents. Pourtant, la na-ture, les grands espaces et le calme semblent séduire un bon nombre d’ar-tistes en abitibi-témiscamingue. Bref portrait de la culture en milieu rural.

> vAléRIE lEMAy

Ça vous arrive d’imaginer les 400 âmes de La Motte en train de jouer du tam tam ou de faire de la peinture en mangeant des légumes bio ? Cette image de terre d’accueil pour les artistes semble se propager, et ce, depuis plusieurs années. Est-ce un phénomène palpable et réel ?

Culture rurale ou campagne artistique

La Motte : terre des artistesUn village de 400 citoyens aux allures de capitale culturelle

Des œuvres de l’artiste abitibienne Martine Savard viennent d’être acquises par la

ville de Montréal suite à l’exposition Excès et Désinvolture, proposée dans le cadre

d’aT@MTL à l’automne dernier. 65 petits tableaux de la série mosaïque Mattagami :

toponymie algonquine de l’Abitibi-Témiscamingue se retrouveront, pour la prochaine

année, sur les murs de l’hôtel de ville de la métropole québécoise. De plus, l’acrylique

Bienvenue, Welcome sera présentée au service du capital humain de la ville.

Du Martine Savard sur les murs de Montréal

> Winä Jacob

Vue d’ensemble des œuvres de Martine Savard présentées à la Maison de la culture. Côte-des-Neiges de Montréal à l’automne dernier.

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Studio le « calleur », La Motte

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Marie-Hélène Massy-Emond

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11Cahier environnement - L’inDiCe BohÉmien - avriL 2011

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} ÉLiSe ARguin

Mon père est né là où l’Estrie prend fin pour laisser place à la Beau-ce. Lui enlever ses montagnes, les digues de roches qui séparent les champs, les couleurs des érablières à la fin septembre et les sentiers qui traversent son village lui ferait probablement plus mal que si on l’ampu-tait d’une jambe.

Pour l’Arménien, le mont Ararat, bien qu’il soit désormais en territoire turc, symbo-lise sa patrie, sa fierté, son identité arménienne. Pas un seul Arménien n’est insensi-ble à l’idée de revoir ses frontières englober cette majestueuse montagne volcani-que aux sommets perpétuellement enneigés.

L’attachement à la terre natale ou à son environnement immédiat est fort, quasi inaltérable. D’où qu’ils viennent, qui qu’ils soient, les humains sont depuis toujours influencés, modelés, façonnés par leur milieu physique. Une partie de soi est forgée à même là d’où l’on vient. Cette relation intime entre le milieu naturel et la personne qui y habite représente, pour plusieurs environnementalistes, la planche de salut de la planète. Protéger ce que l’on aime. Veiller sur ce que l’on admire. Apprécier ce que l’on a, comme ça, gratuitement autour de soi.

Or la nature perd constamment du terrain. Le lien entre l’humain et son milieu natu-rel s’atténue. Manger les champignons qu’on a soi-même cueillis, faire griller un brochet fraîchement pêché, récolter trois chaudières de bleuets sans débourser le moindre centime, tout cela relève désormais de la science-fiction pour une grande majorité.

Comment alors demeurer attaché à ce que l’on ne voit plus ? Comment être ému par la disparition de telle espèce de poisson quand la survie de notre famille n’en dépend pas? Pourquoi se faire du sang d’encre avec l’abattage massif d’arbres anciens quand de sa vie, on n’a jamais vu un seul pauvre arbre ancien ? Comment diable s’intéresser aux beautés de la nature au point de vouloir en protéger l’in-tégrité quand, dans plusieurs endroits, tout ce qu’il en reste repose sur les frêles épaules d’indésirables pigeons, de rivières brunâtres et de boisés jugés sans valeur ?

Plus fort que toutes les technologies vertes réunies, plus béton que les meilleures campagnes de sensibilisation, l’attachement à ce que la nature est et offre (sans rien demander d’autre qu’on lui fiche la paix) donne la conviction qu’il faut prendre soin de ce joyau. Si la foi peut réellement déplacer les montagnes, déplaçons-nous donc d’abord avec respect vers elles, et vers ces forêts, ces ruisseaux, ces mer-veilles. Peut-être nous insuffleront-elles la foi suffisante pour qu’on redonne enfin à la nature les lettres de noblesse qui lui reviennent de droit.

} PAuL-AntOine MARteL

Parmi les quelque 500 millions de personnes réparties dans plus de 180 pays qui souligneront le Jour de la Terre, le 22 avril, se trouveront quel-ques gens de chez nous, alors que quelques activités de sensibilisation environnementale se dérouleront à Rouyn-Noranda et La Sarre.

Le GÉCOLe Groupe ÉCOcitoyen de Rouyn-Noranda présente son cinquième spectacle annuel du Jour de la Terre. Cet événement en voie de devenir une tradition met cette année en vedette le groupe Hombre dont fait partie le chanteur Tomas Jen-sen, bien connu pour ses textes engagés, ses prises de position et sa musique fes-tive et dansante. Tout ça dans le but de financer les activités du GÉCO, qui joue un important rôle de sensibilisation en région, et qui propose des actions concrètes à poser pour améliorer nos comportements face à l’environnement.

geco-rn.org

Le Centre d’exposition de Rouyn-NorandaLe Centre d’exposition (CERN) proposait, en mars dernier, aux classes de la Com-mission scolaire de Rouyn-Noranda de réaliser des murales à l’aide de matières récupérées, avec pour thème la protection de la diversité. Les groupes participants devaient soumettre une photo de leur projet; le 15 avril, ces photos seront dévoi-lées sur le site Internet du CERN et le public sera appelé à voter, jusqu’au 22 avril, pour son œuvre préférée. Les gagnants se mériteront la chance de verser un mon-tant de 500$ à l’organisme à vocation écologique de son choix.

cern.ca

Bibliothèque municipale Richelieu de La SarreDu 15 au 22 avril, à la bibliothèque municipale de La Sarre, on propose aux usa-gers de réfléchir à cinq gestes qu’ils pourraient poser pour aider à protéger l’envi-ronnement. Les participants pourraient se mériter des livres traitant de questions environnementales.

ville.lasarre.qc.ca

D’autres événements sont organisés un peu partout en région dans la foulée du Jour de la terre, et ce tout au long du mois d’avril. Pour plus de détails, consultez le site Internet national de l’événement : www.jourdelaterre.org/main.cfm?p=04_100&l=fr

Chasser le naturel La terre, de chez nousQuelques occasions de souligner le Jour de la Terre en région

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12 Cahier environnement - L’inDiCe BohÉmien - avriL 2011

Depuis le déclin de l’industrie du bois, la Corporation de développement de Gabou-ry située à Latulipe, spécialisée dans la plantation d’arbres et le débroussaillage, a décidé de diversifier ses activités en s’in-téressant à la gastronomie forestière. Avec leurs sirops, gelées, tartinades, champi-gnons et autres petites découvertes, les produits Vers Forêt offrent tout le charme et la saveur du territoire témiscamien.

C’est la municipalité de Belleterre qui la première a commencé à repérer, identifier et cartographier les produits forestiers non-ligneux, comestibles et susceptibles de plaire aux papilles gustatives du public. Le projet a été repris d’une main de fer en 2009 par la Corporation, avec comme coordonnateur Éric Cloutier, et est désormais doté d’un nom accrocheur : Vers Forêt.

Le goût de l’entraideSelon Éric Cloutier, les guerres de clochers ne sont plus d’actualité. Au Témiscamingue, quand l’économie va mal, c’est tout le monde qui en souffre. Le projet Vers Forêt a donc préféré miser sur une collaboration entre quatre municipalités du secteur Est, soit Bel-leterre, Latulipe, Moffet et Fugèreville. « On est tous assis sur la même richesse et cette richesse, c’est la nature, alors pourquoi ne pas profiter de ce grand jardin ? » plaide M. Cloutier.

Pour l’instant, le projet est en plein essor : les produits sont déjà distribués dans une douzaine de points de vente partout en Abitibi-Témiscamingue, et sont utilisés dans quelques restaurants et services de traiteur. De plus en plus de gens les découvrent, les consomment et les apprécient.

Vert demainLes projets pour l’été 2011 sont nombreux. M. Cloutier, aussi responsable de la mise en marché, voudrait élargir le marché de l’en-treprise vers l’Ontario, grossir la production et, à la manière des bleuetières, compter sur plus de cueilleurs pour la prochaine saison. « Déjà après les marchés de Noël, les bou-tons de marguerites et les cœurs de que-nouilles étaient en rupture de stock ! » confie fièrement M. Cloutier.

Enfin, le plus gros défi que l’équipe souhaite relever dans les prochaines années est de faire des trouvailles forestières transformées de Vers Forêt des produits que les consom-mateurs utiliseront quotidiennement dans leurs recettes, voire à tous les repas. Les explorateurs gustatifs peuvent déjà com-mencer à les intégrer à leur alimentation en parfumant crêpes et desserts d’un délicat sirop de sapin, ou en dégustant un rafraîchis-sant thé du labrador.

versforet.com

Quatre municipalités du secteur Est témiscamien mettent en valeur leurs sous-bois

Manger la forêt

} Émilise Lessard-therrienThé du Labrador

Des élèves de l’école Sacré-Coeur récupèrent des goupilles pour Mira.

Souvent, c’est à l’école que les enfants fondent leurs premières réflexions à pro-pos de notre impact sur la planète. Le mouvement Écoles vertes Brundtland (EVB) a été développé pour stimuler cette réflexion – et pour tenter de la transfor-mer en action. En Abitibi-Témiscamingue, ce sont une quarantaine d’écoles qui vont au-delà du discours et qui font du déve-loppement durable une réalité vécue au quotidien.

En 1983, l’Organisation des Nations Unies (ONU) lane la Commission mondiale sur l’environnement et le développement. Le rapport qui en découle porte le nom de sa

présidente, Mme Gro Harlem Brundtland. Lorsque le rapport Brundtland est publié en français, il inspire la Centrale de l’enseigne-ment du Québec (CEQ), devenue Centrale des syndicats du Québec (CSQ), à regrou-per plusieurs intervenants pour développer des projets sur le développement durable en milieu scolaire. En 1992, la CEQ a l’idée de créer le statut EVB pour reconnaître et valoriser les réalisations des écoles.

Déjà, en 1994, on compte environ 80 EVB au Québec. Cette année-là, l’école Notre-Dame-de-l’Assomption de Vassan (aujourd’hui Val-d’Or) est la toute première en région à obtenir ce statut. Aujourd’hui,

Les Écoles Vertes Brundtland

Leçons et devoirs du développement durable} Sophie Richard-Ferderber

l’Abitibi-Témiscamingue compte 40 éta-blissements d’éducation EVB. « Le concept EVB ne vise pas les coups d’éclats », expli-que Marc Nantel, président du Syndicat de l’enseignement de l’Ungava et de l’Abitibi-Témiscamingue et membre actif du dossier EVB en région. « C’est une approche qui cherche à changer le monde petit geste par petit geste, milieu par milieu. »

Changer le monde, un geste à la foisM. Nantel se rappelle un projet initié suite à la visite d’un porte-parole de l’organisme MIRA alors qu’il était enseignant à l’école La Taïga de Lebel-sur-Quévillon. « Un élève, touché par la cause, m’a approché pour savoir comment il pouvait apporter son aide. J’ai alors remarqué une gou-pille sur mon bureau », raconte M. Nan-tel. C’était le point de départ d’un projet de récupération de goupilles à l’école La Taïga. Depuis, c’est toute la communauté

quévillonnaise qui s’implique à amasser quel-que quatre millions de goupilles pour ensuite remettre jusqu’à 1000 $ par année à MIRA.

Être une école EVB ne se résume pas à recy-cler et à penser « vert » ; c’est contribuer à créer un monde écologique, pacifique, soli-daire et démocratique, toutes des orienta-tions du Rapport Brundtland. Aménagement de jardins dans la cour d’école par les élèves eux-mêmes, collectes de fonds ou de maté-riel pour des communautés dans le besoin, marche contre la violence : l’école s’engage à réaliser plusieurs activités qui mobiliseront les élèves vers ces quatre valeurs phares tout au long de l’année scolaire. Comme quatre millions de goupilles récupérées une à une, la vivacité des écoles EVB s’illustre par de bon-nes petites idées qui font du chemin.

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des activités d’art sont prévues dans les écoles, et les bibliothèques offriront une heure du conte écologique.

« Ce que nous souhaitons, c’est rejoindre le plus de gens possible. Nous tenons à les informer et à leur présenter des façons concrètes d’agir au quotidien », explique la responsable. C’est ainsi qu’une conférence s’adresse directement aux entrepreneurs de la région en étant présentée avec la collaboration de la Chambre de commerce de Val-d’Or.

Une programmation riche en verdureComme le veut ce qui est en voie de deve-nir une tradition, la première semaine du festival sera marquée par des formations sur le compostage domestique qui se tien-dront à Val-d’Or, Malartic, Senneterre et Louvicourt.

Côté artistique, c’est le retour de Christian Bourgault, qui animera des activités de

création à partir de matières récupérées au niveau scolaire ainsi qu’un atelier en direct du bazar de la polyvalente (16 avril) auquel tous les artistes peuvent s’inscrire. Cette activité sera suivie d’un vernissage le lundi 18 avril et d’une exposition. En soirée, dans le cadre du Ciné-Club, le documentaire Visionnaires planétaires sera projeté en présence de l’activiste écologique Mikaël Rioux, vedette du film.

Benoît Lavigueur prononcera, le 20 avril, une conférence intitulée Mieux rénover et bâtir. À cette occasion, des façons sim-ples, économiques et accessibles – même en région – pour bâtir de façon plus saine seront présentées et discutées. Mme Richard-Ferderber spécifie que c’est une conférence qui cherche à inspirer tant ceux qui ont un projet de construction que ceux qui en rêvent.

Finalement, pour clôturer le FestiVERT, Nicolas Biron, originaire de Val-d’Or et

maintenant au service de l’Institut de l’Énergie et de l’Environnement de la Fran-cophonie, parlera d’environnement d’un point de vue planétaire. Ensuite, et pour marquer une fois de plus l’aspect ludique du festival, un match d’improvisation à saveur écolo saura faire rigoler et réfléchir les festivaliers. Ces deux activités, comme toutes les autres de la programmation, sont gratuites.

mrcvo.qc.ca

Du 11 au 22 avril prochain se tiendra la troisième édition du festival environne-mental qu’organise la MRC de La Vallée-de-l’Or (MRCVO), le FestiVERT. Ce festi-val, unique en région, tient à informer et à sensibiliser les citoyens à la réduction des déchets et autres questions écologiques, le tout de façon festive et ludique.

Selon Sophie Richard-Ferderber, agente de communication à la MRCVO, « l’envi-ronnement est un sujet souvent abordé sous l’angle de la culpabilité. Le FestiVERT s’est donné comme objectif de le traiter de manière originale et festive, en se concen-trant sur les solutions. » À ce sujet, elle men-tionne que le FestiVERT est destiné à tout le monde : si les adultes seront plus attirés par les conférences, comme celle que donnera Serge Mongeau, et la soirée documentaire, il n’en demeure pas moins que les jeunes y trouveront leur compte également. En effet,

Les unités de gestion des ressources naturelles et de la faune du Lac-Abitibi en Abitibi-Témiscamingue et

de Mont-Plamondon dans le Nord-du-Québec sont ères d’annoncer qu’elles sont certiées de

niveau 3 au programme ICI ON RECYCLE.

En 1999, le Québec se donnait comme objectif de protéger 8 % de son territoire. Le 16 décembre dernier, le ministère du Développement durable de l’Environne-ment et des Parcs (MDDEP) annonçait que la cible était atteinte, et le gouverne-ment vise maintenant 12 % du territoire d’ici 2015. Selon les écologistes, il semble qu’on ne peut pour autant crier victoire, et qu’il reste du chemin à parcourir – et à protéger – avant que les gens d’ici aient un véritable accès à des secteurs où la biodi-versité sera sauvegardée.

Le chiffre donne un peu le vertige : 136 063 km2, soit l’équivalent de la superficie de la Belgique, de la Suisse et du Sri Lanka… réu-nis. voilà ce que représente : ce 8,16 % du territoire québécois protégé. Le MDDEP clas-se ces espaces en 23 catégories allant de l’écosystème forestier exceptionnel au parc national, en passant par les milieux marins protégés et les colonies d’oiseaux en falaise. Par contre, 75

% des aires protégées se trou-

vent en région boréale.

« au Nord, on dépasse le 12 % [du territoire], car c’est naturellement plus facile là-bas, ça ne dérange personne », explique le président de l’action boréale de l’abitibi-Témiscamin-gue (aBaT), Henri Jacob. « Il faut pourtant qu’il y ait des aires protégées proches de la population, car on doit sensibiliser les gens à l’importance de préserver les milieux natu-rels et c’est plus facile de le faire quand ils y ont accès. »

Des aires régionalesEn abitibi-Témiscamingue, c’est seulement 6,8 % du territoire qui est protégé par le MDDEP. La région compte présentement neuf réserves de biodiversité (forêt Piché-Lemoine, lacs vaudrey et Joannès, lac des Quinze, Marais du lac Parent...), une réserve aquatique (Haute Harricana), huit réserves écologiques (Caribous-de-Jourdan, Chicobi, des vieux-arbres...), une réserve écologique projetée (ruisseau-Clinchamp), une réserve naturelle en milieu privé (marais-Kergus) et un habitat floristique (Île-Brisseau).

La difficulté principale de la région réside dans la proportion du territoire sous jalon-nement minier (claim). « Ici, il va falloir des

3e édition du FestiVERT de la MRC de La Vallée-de-l ’Or

un environnement festif} Frédérique Cornellier

} Annie Beaucage

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L’Activiste écologique Mikaël Roux participera au FestiVERT

75 % des aires protégées se trouvent en zone boréale

Protégés ou isolés ?concessions du secteur minier et une intervention du gouvernement, car un des gros problèmes qu’on a c’est qu’on est sur-claimé. » Pour atteindre 12 % en région, le MDDEP projette d’agrandir les aires déjà en place et, pour ce faire, il devra tout d’abord négocier le territoire avec les minières et les prospecteurs.

Ces espaces protégés, en plus d’être des lieux accessibles pour les amateurs de plein air, serviront surtout à témoigner des services que nous rend la nature sans intervention humaine (assainissement de l’eau, contrôle des crues printanières, puri-fication de l’air,...). « On ne fait pas juste protéger le territoire pour le fun de le proté-ger, on le fait surtout pour rendre service, ajoute le président de l’aBaT. Ce sont des espaces témoins qui, plus tard, vont nous en dire beaucoup sur l’évolution naturelle des habitats et nous aideront dans notre

gestion des ressources. »

mddep.gouv.qc.ca/biodiversite/aires_protegees

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14 Cahier environnement - L’inDiCe BohÉmien - avriL 2011

Alliés d’une agriculture locale et paysanne

Le dur métier de producteur maraî-cher, c’est pour les vrais passionnés de la terre ! Bien que ce soit un privilège pour eux de contribuer à la richesse du terroir, d’influencer les traditions culinai-res et les plaisirs gastronomiques, tout n’est pas idyllique : les difficultés sont nombreuses. Heureusement, certains cultivateurs peuvent compter sur un appui de taille pour surmonter les embû-ches : le soutien indéfectible de leurs consommateurs, qui sont de véritables partenaires de leur aventure agricole. L’aventure est empreinte d’incertitude et d’imprévus : risques de gel ou de sécheres-se, envahissement d’insectes ravageurs ou autres visiteurs nocturnes, période d’enso-leillement insuffisante, etc. Sans oublier la paye (elle aussi incertaine)! « Quand on est jeune, on n’a pas l’argent pour se lancer dans une monoculture et répondre aux dik-tats des banques », explique Annie Boivin, de la Néoferme D’la Turlute à La Motte. Rares sont les jeunes qui se lancent dans cette aventure... Sauf s’ils s’allient à leur entourage et pratiquent une agriculture soutenue par la communauté (ASC).

Une solution humaine au péril industrielDans un contexte où la production indus-trielle domine, il est difficile pour l’agri-culture biologique de se tailler une place dans le marché de l’alimentation. Afin de pallier à cette situation, l’ASC devient une solution pratique et originale pour les pro-ducteurs bio et pour les consommateurs. Cette formule permet aux consomma-teurs de devenir partenaires d’une ferme locale en achetant à l’avance des paniers de légumes. Ces paniers, produits dans le respect de l’environnement, leur seront ensuite livrés hebdomadairement pendant la période des récoltes. De cette façon, producteurs et clients se trouvent à par-tager les risques et les bénéfices naturels qu’implique ce type d’agriculture. Dans une région au climat parfois rude, il s’agit d’une excellente façon d’assu-rer la subsistance de fermes biologiques à dimension humaine sur le territoire. En plus de garantir un approvisionnement en légumes sains et frais, l’ASC règle le pro-blème de mise en marché du producteur (une grande partie de sa production étant achetée à l’avance), et lui assure un revenu

convenable dès le début de la saison. C’est une relation gagnant-gagnant ! « On fait de l’agriculture à échelle humaine, parce que c’est la seule manière pour nous de débu-ter sans tracteur et grosse machinerie, mais aussi parce que c’est ce qui répond le plus à nos valeurs », ajoute Annie Boivin. Cette formule encore marginale en Abitibi- Témiscamingue - moins de cinq fermes offrent ce service –, gagne en popularité. Pour trouver les fermes qui offrent ce genre de partenariat, on peut s’informer auprès des marchés publics de la région (Val-d’Or, Amos, Rouyn-Noranda ou Ville-Marie). La période d’inscription s’effectue générale-ment de la fin de l’hiver jusqu’au printemps. Les paniers seront ensuite offerts sur une période de 10 à 12 semaines, à partir de la mi-juillet. Dès lors, c’est une véritable aven-ture gustative qui vous attend !

} isabelle Jacob

un papier plus vert pour l’Indice bohémien

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Soucieuse de réduire son impact sur l’environnement et en phase avec les préoccupations de son lectorat quant à la protection de la nature, l’équipe de l’Indice bohémien a fait le choix d’impri-mer votre mensuel culturel sur du papier ÉCOPAQUE.

La fabrication de ce papier utilisé en impri-merie commerciale nécessite une moins grande quantité de fibres de bois que le papier UFS de poids équivalent. L’ÉCOPA-QUE présente une opacité et une blancheur équivalentes à un papier de poids supé-rieur, ce qui réduit la quantité de papier à utiliser ainsi que les émissions de gaz à effet de serre liées à son transport. Surtout, il ne contient aucun chlore, contient de la fibre récoltée dans des forêts certifiées en fonction de normes d’aménagement fores-tier durable, tout en étant entièrement recyclable.

Si, suite à votre lecture, votre mensuel culturel prend aussi le chemin des bacs de recyclage (ou est utilisé à d’autre escient), ce dernier a encore moins d’impact sur l’environnement.

Verdures offertes aux partenaires de la Néoferme D’la Turlute

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15L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

les livres de Charlottela culture dans mes mots

> CHARloTTE lunEAu, 9 Ans

J’ai découvert Geronimo Stilton il y a quelques années avec le roman Le sou-rire de Mona Sourisa et depuis, je continue la lecture de cette série de livres passionnants! Geronimo Stilton à l’école du fromage est le quarante-sixième ouvrage de cette série.

J’ai aimé ce roman parce c’est écrit de façon humoristique et que les aventures de Geronimo sont inspirées de la vraie vie !

une classe et un lézard

L’histoire se déroule dans la ville de Sourisia où Geronimo Stilton est rédacteur en chef de L’Écho des rongeurs. Dans ce livre, il est confronté à ses souvenirs scolaires lorsqu’il est invité à la journée des métiers, à l’école de son neveu Benjamin, pour présenter son travail de journaliste. Ses aventures débutent lorsque l’enseignante est forcée de quitter la classe et que Geronimo doit la remplacer ! Il fera face à un élève indiscipliné qui lui jouera un vilain tour et à la disparition de la mascotte de l’école, un gecko. Les obstacles seront nombreux avant que Geronimo arrive à résoudre cette mystérieuse disparition...

Fidèle à son habitude, l’auteur met en valeur les mots importants avec des couleurs vives et des styles de caractères variés. La mise en page dynamique et les images colorées m’ont encouragée à poursuivre ma lecture de façon passionnée jusqu’à la fin et même à aller découvrir les autres livres de la collection.

J’ai aimé les jeux de mots utilisés pour les noms des personnages parce qu’ils sont en lien avec leurs métiers. Par exemple, l’égyptologue s’appelle Hier O’Glyph et la cuisinière, Lulu Soufflé !

Des surplus gastronomiques

Le livre contient des pages de renseignements divers qui m’ont permis d’apprendre tout en me divertissant! On nous propose d’essayer la recette du sandwich servi à la cafétéria de l’école ou encore de réaliser l’expérience du volcan que les élèves ont faite en classe ! Je n’ai pas goûté au sandwich, mais j’ai pu mieux m’imaginer le contexte de l’histoire, ce qui m’a grandement plu !

Bonne lecture !

france.geronimostilton.com

Nom : rose PaquinÂge : 12 ansLien particulier avec la culture : Jeune fille très colorée, elle est constamment à la recherche de la différence, de ce qui sort de l’ordinaire. Elle fait de la radio étudiante et de la musique. Enfant d’artiste, elle aime la culture sous toutes ses formes, elle en mange !

Qu’est-ce que c’est, pour toi, la culture ?La culture, c’est entre autres un moyen de s’évader et de découvrir de nouvelles choses. La culture amène à la réflexion, à se développer et à devenir une meilleure personne.

À quoi sert la culture dans la société ?La culture est une chose essentielle, même vitale. Sans elle, il n’y aurait pas beaucoup de divertissement. Il n’y aurait pas autant de choix de métiers.

Et si la culture n’existait pas ?Je suis incapable d’imaginer un monde sans culture. Sans la musique, la vie serait une erreur. - Nietzsche Friedrich Wilhelm

Qu’est-ce que tu ressens comme émotions quand tu es en contact avec la culture ?rien ou tout. Parfois, je suis très touchée, parfois, pas du tout. En culture, il n’y a rien de mauvais. C’est une question de goût ou de perception.

À ton avis, qu’est-ce que ça prend comme qualités pour être un bon artiste ?Un artiste ou une œuvre ne peut pas plaire à tout le monde, alors ça prend du courage. Il faut savoir oser, innover et être créatif. Il faut être fonceur, tenace, optimiste et ambi-tieux. Il faut aussi être téméraire, débrouillard et vif d’esprit afin de trouver de nouvelles solutions quand on fait face à un problème.

Peux-tu nommer de grands artistes ?Brigitte Toutant est pour moi une grande artiste. Elle travaille tellement bien, dans les moindres détails. regarder une de ses œuvres, c’est comme regarder un film. On est absorbés par ses oeuvres qui nous transmettent de grandes émotions.

Ma mère, Sylvie richard. Je lui dois ma passion pour la culture et mon ouverture d’esprit. En la voyant dans son processus de création, j’en suis fière. Elle est vraie et sait transmettre son énergie au spectateur. Ce qu’on éprouve face à son travail est indescriptible. Quand on voit une de ses chorégraphies, on perçoit ce qu’elle ressentait quand elle l’a crée. Et toi, aimerais-tu être une artiste ? Si oui, quel genre d’artiste ?Je fais déjà de la musique (guitare, piano, chant) et j’écris. Je voudrais être musicienne et si je n’en fais pas mon métier, la musique devra prendre une très grande place dans ma vie. Je ne peux vivre sans la musique. J’aimerais aussi être graphiste. J’aime faire de la retouche de photos et des compositions visuelles.

Geronimo Stilton à l’école du fromageauteur : Geronimo StiltonÉditions albin Michel jeunesse, 2009

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La culture, pour devenir une meilleure personne...

Geronimo Stilton est le personnage principal d’une populaire série de livres pour la jeunesse.

> MylènE CossETTE

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16 L’INDICE BOHÉMIEN - avrIL 2011

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Client: JW Thompson# Annonce: MZQC-11-03-01F# Datachrome: 146408Titre: On passe en mode printempsCouleur: ProcessFormat final: 10,0625" x 294LPublication: La Presse

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Client: JW Thompson# Annonce: MZQC-11-03-01F# Datachrome: 146408Titre: On passe en mode printempsCouleur: ProcessFormat final: 10,0625" x 294LPublication: La Presse

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vingt-trois œuvres signées par quelque dix-neuf artistes constituent le corpus actuel de ce fonds, mis sur pied en 2003 par la ville de rouyn-Noranda en étroite collaboration avec le Centre d’exposition de rouyn-Noranda (CErN), à qui l’on a confié le volet technique et l’expertise fine reliés aux œuvres.

« Ce fonds, soutient Gaétane Godbout, artis-te et enseignante en arts visuels, atteste de la présence d’artistes professionnels dans notre milieu, reconnaît ouvertement la qualité de leur travail et l’inscrit dans une vitalité et une pérennité artistiques. C’est l’une des plus belles reconnaissances à laquelle un artiste peut aspirer », ajoute celle dont l’une des œuvres siège dans la salle du conseil, à la faveur d’une acquisi-tion du FMaC, il y a quelques années.

Prendre l’air…Principalement disposée dans les locaux de la municipalité, – hôtel de ville, bureaux de quartiers – les œuvres du FMaC pour-raient bien bénéficier d’une plus grande visibilité. à l’exemple du réseau BIBLIO, la municipalité souhaite élargir la diffusion des œuvres à d’autres lieux publics. « Les œuvres, soutient Lise Paquet, coordonna-trice administrative des Services commu-nautaires et de proximité à la ville de rouyn- Noranda, pourraient bien être prêtées et installées, selon certains critères, dans les salles d’attente de notaires, d’avocats, de dentistes, de lieux d’accueil d’entre-prises et d’organismes. Cela permettrait également aux citoyens de mieux apprécier cette collection », ajoute-t-elle.

D’ailleurs, tant par souci de transparence que pour résolument inscrire cette volon-té d’élargissement de diffusion, toutes les propositions soumises au FMaC pour acquisition seront exposées cette année à la Fontaine des arts, du 17 avril au 7 mai. Outre une nouvelle possibilité d’exposition pour les artistes, cette prestation offrira aux amateurs d’arts et aux collectionneurs une opportunité d’acquisition, puisque les œuvres non sélectionnées pour le fonds seront accessibles. « C’est presque un minimarché de l’art à rouyn-Noranda, sou-ligne la directrice du CErN, Chantal Polard. Tout le travail entourant la réception et la sélection est fait de façon très profession-nelle, ce qui devrait rassurer tout acheteur potentiel. »

Le FMaCSoulignons qu’un comité de sélection composé de deux représentants du milieu artistique professionnel, d’un élu et d’un employé municipal se réunit généralement une fois l’an pour évaluer les propositions d’œuvres soumises à son appréciation en vue d’une acquisition par le FMaC. Jusqu’à maintenant, un peu plus de 20 000 $ ont été destinés aux acquisitions par le biais d’entente, triennales (renouvelables) de développement culturel entre la ville de rouyn-Noranda et le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine.

www.ville.rouyn-noranda.qc.ca/culture.asp?mode=menu

arts visuels

un peu d’air frais pour le Fonds municipal d’art contemporain…

> lIsE GAGné

Dès l’entrée, on ne voit qu’elle. Louis Dallaire, du réseau BiBLiO de l’abitibi- témiscamignue–Nord-du-Québec, préserve précieusement en ses murs ce Cavalier seul, une œuvre de l’artiste Martine Savard, à qui on a indiscuta-blement réservé une place de choix dans l’édifice. Mais le Cavalier n’est pas si seul. acquise par le Fonds municipal d’art contemporain (FMaC) en 2007, l’œuvre fait partie d’une collection qui est appelée à prendre de la vigueur et, fait appréciable, de la valeur.

Depuis une trentaine d’années, M. Lacasse travaille à améliorer sa technique en per-fectionnant son médium privilégié, l’aqua-relle. L’artiste affectionne ce médium qui lui permet de donner les ambiances et la transparence qu’il recherche. Passionné par la nature, il se laisse inspirer par les beautés abitibiennes, autant florales que fauniques, et essaye de les reproduire le plus fidèlement possible. Si la nature est une grande source d’inspiration pour ce dernier, les oiseaux demeurent toutefois un de ses sujets de prédilection.

Celui qui tire ses influences des grands peintres et aquarellistes, tels robert Bateman, les sœurs Benoît, Jean-Paul Ladouceur, Tougas et Norbert Lemire, s’est tout abord initié à cet art en côtoyant Louisa Nicol et Josée Perreault. Pourtant, l’origine de son talent semble être bien ancrée dans son aDN : « Je tiens ça de ma famille, tout le monde faisait de la peinture », explique celui qui possède un héritage tout en couleurs.

L’artiste originaire de villebois, après avoir longtemps tenu commerce en abitibi-Ouest, partage son temps entre une résidence à La Sarre et une seconde à val-David. En plus de présenter ses œuvres en région, Gilbert Lacasse a récemment exposé à la galerie Arslonga de Louisa Nicol, à Montréal.

Le vernissage d’Aquasage 3 aura lieu le 20 avril sous forme de 5 à 7, en présence de l’artiste.

Exposition de Gilbert Lacasse

Canevas en plumes et en poils > sopHIE ouEllET

Les murs de la salle du conseil de l’hôtel de ville de La Sarre prendront vie du 20 avril au 20 mai prochain avec les toiles de l’artiste peintre gilbert Lacasse. Le peintre y présentera ses dernières créations dans le cadre de Aquasage 3. Cette exposition présentée par le Centre d’art rotary pro-pose près d’une trentaine d’aquarelles de l’artiste.

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Chantale girard, Morceaux choisis/Femmes fatales; toutes blessent, la dernière tue, 2003-2005. Collection FMaC.

Virginia Pésémapéo Bordeleau, Énergie totémique, 2004. Collection FMaC.

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arts visuels

> MARGoT lEMIRE

Depuis le 25 mars et jusqu’au 8 mai, le Centre d’exposition d’amos présente Grandeur Nature, un duo d’expositions rassemblant deux artistes associés à l’atelier des Mille feuilles, Louis Brien et Marcel Caron. Margot Lemire a rencontré les deux créateurs qui offrent ici des œuvres présentées en février dernier à L’Écart, à rouyn-Noranda.

à 70 ans, en pleine maîtrise de son art, Louis Brien vibre haute tendresse en nous présentant des gravures de baignades ins-

pirées de ses après-midis à faire des lon-gueurs de piscine avec des aînés. Il dit : « Je donne à voir des humains vieillissants, sans fard, avec leurs cicatrices, leurs bobos, leurs corps bourrés d’histoires. »

Pour eux, comme pour lui, la baignade n’est pas un loisir : c’est la survie. Louis veut contrer les effets morbides de la dys-trophie musculaire, une maladie dégénéra-tive dont il est atteint. Dans l’eau turquoi-se, d’autres corps, des regards complices, des non-dits plus éloquents que la parole. autour de la piscine, d’autres regards, des sourires, des bras tendus. Ils observent. Ils sont observés. Si les corps se dégradent, les yeux traduisent la compassion, la force de l’âme jouissant du privilège d’être là. Encore. Comme une ode à la vie.

Louis Brien compte plus de 50 exposi-

tions en solo dans sa carrière mais celle-ci concrétise l’un de ses espoirs secrets : il rêvait depuis toujours de présenter des personnages grandeur nature. Cet exploit devient possible grâce à un nouveau maté-riau : le géofilm. Un cadeau pour lui… et pour nous.

autoportraits fictifsEnfin, après dix ans de silence, Marcel Caron reprend le fusain, le papier, le noir sur blanc pour nous parler du corps : « la seule preuve de notre existence », confie-t-il en entrevue. La fascination pour les corps lui vient de son enfance : il dessinait déjà les personnages de G.I. Joe, pour s’amuser. Maintenant, il pousse un dessin puissant, en continu, comme on joue au ping-pong. Les lignes s’estompent, prennent du volu-me, deviennent sculptures. Des corps sans tête : pour colmater l’individualité. Dans les

corps : l’existence matérielle, la mort tou-jours présente, les arcs de jouissance, la souffrance, les désirs, la mémoire visible, les absences. Le corps parle à notre insu.

Marcel Caron raconte : « J’ai abordé cette série de faux autoportraits comme un homme vide, en ne sachant pas s’il y avait encore des traces de moi dans le corps que je suis devenu. » Il y trouve un nœud de paroles. aussi, laisse-t-il des empreintes de doigts partout sur le papier, comme un animal laisserait des pistes dans la neige fraîche. Des pistes à observer pour qui veut tout voir, tout entendre.

Scruter les corpsExposition conjointe de Marcel Caron et Louis Brien

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Oeuvre de Marcel Caron

Détail de l’installation La Baignade de Louis Brien

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général

Laurie Deraps est tombée dans les pas-tilles de fard multicolore un peu par hasard. Elle quitte val-d’Or pour étudier le graphis-me dans la jungle montréalaise, et, pour payer ses études, elle déniche un contrat de maquilleuse chez M.a.C., une chaîne de comptoirs situés dans plusieurs grands magasins. Sans même s’en rendre compte, son entourage se forme rapidement d’artistes maquilleurs, de photographes et de gens qui gravitent dans ce domaine.

à la fin de sa technique, toujours avec l’idée de faire du graphisme son métier principal, elle tente de dénicher du travail dans ce domaine. Du coup, elle a beaucoup de temps de libre. « Tout le monde savait que j’étais disponible, alors les contrats de maquillage se sont mis à se booker rapidement, et à un moment c’était devenu un travail à temps plein », explique la jeune artiste.

À la fine pointe (du pinceau)à la même vitesse que celle où son calen-drier se colore d’engagements, on retrouve sa touche sur les couvertures de plusieurs journaux et magazines de prestige lus par-

tout en province et au pays. Laurie a une feuille de route impressionnante pour son jeune âge : contrats pour le journal voir, campagne publicitaire pour arTv, photos du catalogue en ligne des magasins Simons, reportage dans Châtelaine, contrats pour le Festival Mode et Design de Montréal… Ses contrats les plus trippants ? « Ceux pour l’a.B.a. en maquillage de scène [NDLr : l’allied Beauty association, dont le congrès annuel de coiffure et de maquillage présen-te les nouvelles tendances], mais surtout ma journée de tournage pour le clip Fruit défendu de Brigitte Boisjoli. Quelle équipe incroyable ! »

La tête pleine de projets, elle voit grand. Quel est son but ultime ? « London, Baby ! Je rêve de travailler à temps plein à Lon-dres », confie-t-elle à propos de la capitale du royaume-Uni, berceau des nouvelles tendances, où elle se retrouvera non pas pour faire du cinéma, comme le chantait renée Martel, mais bien pour y répandre ses couleurs.

lauriederaps.com

Dans l’ombre (à paupière) des starsLa Valdorienne Laurie Deraps gagne sa vie en maquillant les plus grands

> sTépHAnIE poITRAs

C’est comme si déjà dans le ventre de sa mère, Laurie Deraps avait été initiée aux pinceaux et à la couleur. D’une maman peintre, le gène artis-tique s’est visiblement transmis vers la fille, qui a adopté le maquillage. Portrait d’une Valdorienne qui a pour mission d’embellir les visages de Claude Legault, Macha Limonchik, Xavier Caféïne et autres Sébastien Diaz.

Deux maquillages de la Valdorienne Laurie Deraps (elle-même modèle sur la photo de gauche)

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Ce journal est imprimé sur du papier écologique

SVP recyclez-le !

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théâtre

Le projet est ambitieux : il s’agit de per-mettre à près d’un millier d’élèves de l’école La Source d’aller voir cette pièce de théâtre d’objets mettant entre autres en vedette une armée de pains baguettes, un marteau et un batteur à œufs, dans un spectacle déjà joué plus de 700 fois en amérique et en Europe. L’agora a réussi un tour de force en allant chercher plusieurs partenaires du milieu dans le projet appelé « Un dollar pour un ado », ce qui a permis de réduire le prix du billet à 5 $ par élève. Une demande a également été déposée à la CrÉ pour permettre de poursuivre ce projet sur 3 années supplémentaires.

un premier pas vers le théâtre…Fondée en 2004, l’agora des arts s’est donné comme objectif de devenir un cen-tre de production des arts pour les créa-teurs régionaux. Mais le créneau du jeune public est rapidement apparu comme un secteur où il y avait un manque. « Si les parents sont sensibilisés au théâtre, les enfants auront plus de chances d’y être également sensibilisés », de dire Jean-Guy Côté, directeur de l’agora. Selon lui, 65 % de la population adulte ne va pas dans les salles de spectacle, et les enfants y sont encore moins présents.

La programmation de l’agora actuelle offre une série de 12 spectacles, dont 5 visent le public jeunesse et ce, pendant les heu-res de cours. On souhaite ainsi offrir, sur une base régulière, une variété de spec-tacles de qualité artistique reconnue et adaptée aux jeunes, peu importe leur statut social.

En 2005-2006, 35 % des adolescents du Québec avaient vu une pièce de théâtre professionnel, contre seulement 1 % en abitibi-Témiscamingue. Depuis la première programmation jeunesse de l’agora des arts, qui ciblait les 4 à 7 ans, la parti-cipation est passée de 270 élèves en 2008 à 1050 en 2010. Ces jeunes pro-venaient de 12 écoles et 5 garderies. L’auditoire des 8 à 12 ans est demeuré stable, variant entre 450 et 600 specta-teurs pendant cette période. Cette année, les élèves du primaire auront vu la pièce La migration des oiseaux invisibles de la compagnie montréalaise Mathieu, François et les autres. L’an prochain, l’agora prévoit offrir un spectacle pour les 2 à 5 ans, et déjà la réponse du milieu semble prometteuse.

agoradesarts.com

> dAnIEl RICHER

Le public ne se bouscule pas aux guichets des salles qui présentent du théâtre. Qu’à cela ne tienne, l’agora des arts a en quelque sorte décidé de prendre le problème à bras le corps et d’amorcer un patient travail de développement de clientèle en s’adressant au jeune public. La plus récente initiative de l’institution de la rue Murdoch : la présentation, ce mois-ci, d’Ubu sur la table, une adaptation du classique absurde d’alfred Jarry proposée par le théâtre La Pire espèce.

L’ancienne église devenue centre de diffusion accentue son action auprès du jeune public

Laissez venir à l’agora les petits enfants

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Deux artisans de la pièce Ubu sur la table

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ma région, j’en mange !

6 morceaux jarret de bœuf, Bœuf naturel du Lac-témiscamingue

Farine, sel et poivre en quantité suffisante Huile d’olive en quantité suffisante

1 bulbe fenouil, tranché

½ tasse sirop d’érable, Érablière Yan gaudet

1 tasse vin blanc de Duhamel, Domaine des Ducs

1 orange, zeste et jus

1 citron, zeste

1½ tasse bouillon de poulet

12 tomates de guyenne, mondées et épépinées, Serres coopératives de guyenne

2 feuilles laurier

1 à 2 c. à thé paprika fumé piquant

Préchauffer le four à 350oF.Saler, poivrer et fariner les morceaux de bœuf.Dans une cocotte, chauffer l’huile à feu moyen-vif et faire revenir la viande environ 2 minutes de chaque côté. réserver.Faire revenir le fenouil dans un peu d’huile d’olive, puis laisser caraméliser à l’érable environ 5 minutes. réserver.Déglacer avec le vin blanc et le jus de l’orange, remettre la viande et ajouter tous les ingrédients sauf le fenouil.Cuire à couvert 1 heure. Brasser délicatement, ajouter le fenouil et remettre au four 45 minutes ou jusqu’à ce que la viande se détache facilement de l’os.Garnir de gremolata et servir avec une purée de pommes de terre au safran et au chocolat blanc.

gremolataPersil italienZeste de citron et d’orangePoivre du moulin

Purée de pommes de terre au safran et au chocolat blanc1½ kg (3,3 lb) pommes de terre, Ferme Lunick

50 g (1/3 tasse) chocolat blanc2 c. à soupe crème 35 % à cuisson5 à 7 pistils safran

Sel, poivre et piment de Cayenne au goût

Éplucher et cuire les pommes de terre à la vapeur. au bain-marie, faire fondre le chocolat avec la crème et parfumer au safran.Mettre les pommes de terre en purée et ajouter le mélange de chocolat.Servir immédiatement.

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Louis-Joseph BeauchampLa JOYEuSE BOuFFE : [email protected] • 819 723-2408 poste 119

> louIs-JosEpH bEAuCHAMp

> MARIE-JoE MoRIn

Le fruit d’une rencontre gourmande entre le raffinement de la France et les fleurons d’une région en pleine reconnaissance d’elle-même donne tranquille-ment vie à un nectar délectable. Comme un secret bien gardé, la pâtisserie-restaurant Les becs sucrés est un trésor qui ne demande qu’à être découvert. En effet, le 1170, rue de l’Escale à Val-d’Or est maintenant le lieu de rendez-vous entre les gourmands amateurs de pâtisseries françaises et leur pêché mignon. Cette nouvelle richesse valdorienne est un pur filon d’extase.

Dès l’aurore, régis Hamelin, un jeune pâtissier originaire de la région française d’alsace, s’affaire à ses fours. Il prépare de manière traditionnelle de véritables crois-sants français qui rappellent ce si beau voyage que vous avez fait, il y a de ça déjà quelques années. Il offre également quelques variétés de pains toujours frais du matin. vous pouvez déjeuner sur place, prendre un café et savourer l’instant tout en regardant l’homme et sa passion saisir le jour. Des confitures maison et diverses gelées sont à votre disposition, tant pour être consommées sur place que rapportées à la maison et être servies avec un fromage de chez nous. au dîner, il est possible de manger une variété de sandwiches et de salades, de la quiche ou de la tarte à l’oignon. Tous les plats chauds de la carte du midi se retrouvent aussi en surgelé, alors si vous aimez profondément un des délices de M. Hamelin, vous pouvez le rapporter à la maison et ainsi partager votre trésor.

véritable caverne d’ali Baba, Les becs sucrés contient mille et une merveilles de la région. L’endroit fait la promotion des produits du terroir en distribuant une large variété des saveurs régionales. alors ne cherchez plus aux quatre vents le sirop du verger des tourterelles ou encore les produits du Plaisir de l’érable, c’est au comptoir des Becs sucrés que vous pouvez les retrouver. La région est désormais à la portée de votre assiette.

vous êtes friand de pâtisserie française ? Cet endroit est le rêve devenu réalité ! vous êtes plutôt à la course pour votre souper : les Becs sucrés sont là pour vous aider ! vous êtes à la recherche d’un produit régional : c’est sûrement l’endroit où chercher ! Et si vous êtes à l’affût de nouvelles saveurs, régis Hamelin est l’homme de la situation. allez-y et laissez-vous charmer par l’exquisité des saveurs.

Cette chronique est rendue possible avec l’aimable participation de Marie-Joe MorinLa SaNDWiCHEriE : 595, 3e avenue à Val-d’Or • 819 824-5537

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aux Becs sucrés : gâteries d’ailleurs, délices d’ici

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Osso bucco au fenouil et à l’érable

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Dans le cadre des activités entourant son 10e anniversaire, la Société d’his-toire et du patrimoine de la régioin de La Sarre présentera cet été l’exposi-tion Mariages d’hier à aujourd’hui. Le texte qui suit est un extrait de ce que les visiteurs pourront lire en parcourant les documents et artéfacts mis en valeur à cette occasion.

Par un bel après-midi de 1937, Cupidon lance ses flèches. En effet, Marie-ange Boucher voit passer Eugène auger avec ses frères. C’est le coup de foudre. Elle ren-contre son futur mari pour la deuxième fois chez elle. Elle ne peut recevoir seule car dans le temps, il fallait un chaperon. Dans ce cas-ci, son frère Paul a la tâche ingrate de surveiller les deux tourtereaux.

Les fréquentations vont bon train. Si bien qu’un soir, Eugène, qui semble très ner-veux, vient faire la grande demande. Comme il n’est pas coutume de fréquenter sa promise le mercredi, les parents de Marie-ange se doutent bien de quelque chose. L’émotion est à son comble. Marie-ange est inquiète, a envie de pleurer. La réponse est positive à la condition qu’on ne donne pas de misère à la future mariée. La fiancée du jour s’empresse donc de commander tout son trousseau chez Eaton.

Les bans sont publiés trois semaines d’affilée.

Plus tard, réjouissances dans le rang. Pour la cérémonie nuptiale, la belle Marie-ange porte une robe en satin rose agrémentée de fleurs au collet et un chapeau blanc entouré de feuillage vert. Les souliers sont blancs, avec des talons de deux pouces de haut. Eugène, en habit marine et chapeau gris, a fière allure lui aussi.

après la messe du mariage qui débute à dix heures, la noce se continue chez le père de la mariée pour se terminer chez le père d’Eugène. Tous sont de la fête : parents, amis, voisins.

Pour l’occasion, on retrouve messieurs Onil auger et Évariste Chevalier aux violons, Lionel auger à la musique à bouche et Omer Baribeau qui promène ses doigts sur son accordéon. « L’orchestre » fait danser la compagnie sur des sets carrés endiablés, le tout arrosé d’un bon verre de vin fait maison.

Ce soir là, Marie-ange Boucher devient officiellement madame Eugène auger.

> CHRIsTIAnE pICHETTE, Société d’histoire de La Sarre

Les fréquentations et la demande en mariage

chronique des sociétés d’histoire et de généalogie de l’A-T

Quand il arrive au Québec, Bruce Bigot n’a qu’une idée en tête : changer d’air. Élevé en allemagne puis installé dans le Sud de la France, il avait l’impression que Nicolas Sarkozy, qui venait d’être élu, n’allait pas octroyer beaucoup d’argent pour les arts. « Je me disais que le Québec était une gran-de province où les gens avaient l’air fort accueillants, qu’ils avaient l’air de vouloir faire des contes, la fête et du partage. »

Bruce n’avait pas tort : après 3 mois à Montréal, il rencontre valérie Côté, celle avec qui il décide de partager sa vie amou-reuse, et six mois plus tard, ils se marient. « Lors du mariage, nous étions habillés en clown et les invités qui n’étaient pas dégui-sés en clown devaient payer 200 $ d’amen-de. » Cette belle initiative laissant place à la fête et au partage culturel laisse présa-ger le meilleur pour leur projet culturel.

Native de ville-Marie, valérie Côté fait ses débuts dans un bar culturel de Montréal où elle et Bruce se retrouvaient souvent, L’Escalier. L’endroit honorait ce qui devien-drait le fondement de Gaïart, en tenant des rencontres sur la poésie et sur la musi-que. « avec Gaïart, on tient à perpétuer cet enseignement-là, transmettre aux gens des connaissances culturelles et artistiques. »

Explorateurs artistiquesLe couple propose donc une panoplie de cours pour les gens de tous âges ou presque : de la danse contemporaine, de la musique, des contes, du cinéma 3D... Déjà, une session de cours de théâtre a été complétée à l’automne dernier. « Nous avons dû arrêter car nous sommes en train d’écrire une pièce qui doit être jouée début juillet, À l’ombre d’un vagabond, explique Bruce Bigot. On y fait la connaissance d’un homme avec un vécu incroyable mais que personne ne veut voir. L’histoire rappelle qu’un enfant se trouve en chacun de nous. »

Gaïart, c’est aussi un projet musical, appelé Maké, avec Bruce à la guitare et aux voix et Benoit racine – que le couple a rencontré à son arrivée au Témiscamin-gue, l’an passé – aux percussions. « Ce sont des chansons à texte genre reggae, blues et plusieurs autres styles », explique Bruce. Le groupe, qui a joué à l’agora des arts pour célébrer le premier anniversaire de l’Indice bohémien en septembre dernier, ira se produire en mai en Europe. Un album est également dans les plans de ces artis-tes multidisciplinaires.

général

L’école Gaïart illumine les cœurs du Témiscamingue

Pour tout l’art du monde > CATHERInE MARCIl

Elle est enseignante de yoga et de dessin intuitif; il gagne sa vie en donnant des cours de cirque. Ensemble, ils n’ont qu’un objectif : un partage culturel sans aucun goût pour le profit. Car Valérie Côté et Bruce Bigot aiment faire les choses différemment, et leur projet culturel gaïart en est la preuve : il s’agit d’une école donnant différents types de cours, « où vous le voulez bien au témiscamingue ».

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radiohead – The King Of Limbs autechre – EPs 1991-2002

> OLiViEr NauD Je ne m’attendais pas à être surpris par le huitième album de ce groupe mythique et je ne le suis pas non plus. au niveau de la texture sonore, on est en continuité avec leur

précédent disque In Rainbows et Eraser, l’album solo de Tom york. Ça sent aussi Flying Lotus avec qui ce dernier a travaillé récemment. au niveau de la construction d’album en tant que telle, celle-ci est presque inchangée depuis Amnesiac, c’est-à-dire quelques chansons électro abstraites, un peu de guitares « Greenwoodiennes » pannées distinc-tement du reste, des rythmes semi-organiques, une petite toune acoustique par-ci, un bon groove de basse, quelques instruments plus classiques par-là et le tout sur fond de voix et « synthés » planants. Bien sûr, c’est bon, plusieurs diront brillant, mais on les voit un peu trop venir dans leur originalité. Mais là, c’est le vieux fan des débuts qui avait été surpris par l’authenticité et l’unicité de O.K Computer et Kid A qui écrit. Bien sûr, il y a quelques petits bijoux sur The King Of Limbs et leur son est impeccable. Peut-être se foutent-ils désormais du concept d’album comme un tout, chaque chanson se vendant séparément sur iTunes ? Dans ce cas, essayez Bloom ou Codex. 3,2/5

> DJ PLaNCtONà la première écoute, il y a l’inévitable comparaison avec animal Collective. L’usage de motifs électro planants, la rythmique aty-pique et l’omniprésence

de lourdes réverbérations laissent croire à une bête copie du groupe culte de Baltimore. Le qua-tuor originaire de l’alberta (maintenant relocalisé à Montréal) mérite cependant mieux qu’une sim-ple comparaison. Original dans ses compositions, créatif dans ses recherches de sonorités qui frisent l’onirisme, audacieux dans ses mélodies vocales, Braids offre, avec Native Speaker, un album d’une richesse rare ! La réalisation, toute en détails, crée une atmosphère à la fois dense et introspective, tout en laissant rejaillir une gaieté enfantine et une naïveté qui ne laisse aucun doute : Braids est un groupe intelligent qui ne prend pas ses audi-teurs pour des imbéciles. Et si vous souhaitez absolument faire le jeu des comparaisons, revisitez les répertoires de Cocteau Twins et My Bloody valentine. Non pas pour la musique, mais bien pour la belle intention.4/5

> NOYZEMaKErCe coffret de cinq disques couvre 11 ans de parcours musical du célèbre duo élec-tronique de Manchester à travers une multitude de EPs (mini-albums). On y retrouve

pas moins de 47 morceaux, qui vont de Cavity Job et Accelera 1 & 2, les deux premières pièces à sa-veur plus rave réalisées par autechre avant qu’ils signent avec Warp records et qui n’avaient jamais été publiées autrement qu’en vinyle, jusqu’aux trois compositions arides de Gantz Graf. En prime ont été inclus les trois seuls vidéoclips produits dans l’his-toire du duo. Par contre, bien qu’on y retrouve la version Basscadoublemx de Basscadet, un mix qui n’existait que sur un vinyle maintenant rarissime, les trois intéressants remix bricolés par Beaumont Hannant et Seefeel, dont l’aussi rare 12/4cadetmx, ont été omis. Sans doute pour ne laisser place qu’aux morceaux à saveur purement autechre. Les échantillonnages introductifs plutôt rigolos de Cavity Job et Accelera 1 & 2 ont également été gommés. Le design tristement monochrome du coffret est aussi à déplorer. aussi bien télécharger les pièces directement sur Bleep.com. Cette com-pilation, qui offre néanmoins un excellent rapport quantité-prix, réjouira les amateurs qui ont décou-vert autechre tardivement. Plusieurs EPs sont en effet désormais introuvables, sinon à des prix exor-bitants. Les fans de la première heure, par contre, n’y verront aucun intérêt.2,5/5

> JENNY COrriVEauC’est en fouinant en ligne, dans les nouveautés du iTunes store, que j’ai décou-vert armistice. Ce groupe est formé du duo Béatrice Martin

(Cœur de pirate) et Jay Malinowski (Bedouin Sound-clash). De l’union de ces deux univers contrastants, l’un franco-folk et l’autre « urban-reggae », est né un premier opus au style très estival à l’esprit mariachi qui fait un peu penser aux Gipsy Kings. Je pourrais facilement imaginer la chanson City Lights Cry dans un film de Tarantino! Le mini-album anglo de cinq pièces, à l’ambiance tantôt doo-wop, tantôt aux mé-lodies semblant tirées des western-spaghetti et aux arrangements « jazzy », est aussi planant que rafraî-chissant. Si vous avez envie de quelques nouveaux morceaux d’ici, qui sonnent comme s’ils étaient d’ailleurs, c’est l’album qu’il vous faut! Si en plus vous conduisez un cabriolet et qu’une trame sono-re manque pour vos virées d’été qui approchent à grands pas, vous n’avez aucun autre choix que de vous procurer ce disque ! Ce serait comme conduire une Challenger sans musique de poursuite… Un vrai péché ! 4/5

> EVELYNE PaPiLLONPassionnée et sensible, Jorane chantait d’abord dans une langue inventée, avant d’employer le fran-çais et l’anglais pour ses compositions. Elle a aussi

contribué à des trames sonores de films dont Un dimanche à Kigali et fait maintenant une carrière internationale. Cet album, une coréalisation d’Éloi Painchaud, d’alex McMahon et de Jorane, rend hommage à des chansons de qualité, reprises avec créativité. Le titre est le nom d’une chanson, mais aussi le thème de l’album : la femme sous toutes ses formes, ordinaire et extraordinaire. anne Sylvestre, richard Desjardins et Leonard Cohen fi-gurent parmi les auteurs interprétés. Par le violon-celle, sa marque de commerce, Jorane nous livre des mélodies classiques, servies aussi par le pia-no, la harpe et le glockenspiel. L’instrumentation s’efface afin que les riches paroles soient au pre-mier plan. C’est à la fois l’intérêt et le défaut de cette œuvre : on découvre ou redécouvre avec joie des textes poétiques forts, mais on s’ennuie des envolées instrumentales dont on sait la musicien-ne capable. Le baiser (Indochine) et Pendant que les champs brûlent (Niagara) sont les pièces les plus enjouées de cet album au rythme lent. Marilyn et John (vanessa Paradis) est très élégante, Une sorcière comme les autres (anne Sylvestre) frappe fort et Départ (Gilles vigneault) est la pièce la plus proche du style auquel elle nous a habitués. L’expérimentation faisant partie intégrante de sa démarche, il est clair que Jorane a plus d’un tour dans sa marmite.3/5

> PauL-aNtOiNE MartELParce qu’un groupe américain inconnu ici portait déjà ce nom, Olivier Langevin (génial ac-compagnateur de Fred Fortin, Mara Tremblay et vincent vallières, entre autres) a dû

rebaptiser son projet à lui. C’est ainsi que Galaxie 500 est devenu Galaxie, ce qui est une bonne chose, à mon avis. Car si à ses débuts le groupe évoquait un puissant bolide dont Langevin faisait vrombir le moteur le pied au plancher, le plus récent album, Tigre et diesel, a davantage les attributs de l’objet céleste : on y trouve une constellation de collaborateurs-étoiles (dont François Lafontaine de Karkwa et le claviériste Daniel Thouin), quelques sons de synthèse vaguement spatiaux, quelques ovnis et beaucoup plus de soleil que dans l’album précédent. Par contre, ce qui faisait le charme et l’efficacité du groupe y est toujours, 500 ou pas : des lignes mélodiques efficaces nappées de dis-torsion, un son lourd et des chansons qui donnent envie de marquer le rythme en hochant la tête.4/5

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armistice – Armistice

galaxie – Tigre et diesel

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Jorane – Une sorcière comme les autres

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Braids – Native Speaker

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