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Available in English Dans cette édition : 2 Qu’est-ce qu’une infrastructure culturelle? 2 Pourquoi l’infrastructure culturelle est-elle importante? 3 À quels enjeux majeurs les infrastructures culturelles canadiennes d’aujourd’hui sont-elles confrontées? 3 Évaluation du cycle de vie des installations communautaires 4 Six modèles d’espaces culturels et créatifs 6 Sources de financement à l’intention des infrastructures culturelles 7 Vers une approche de planification globale 8 Ressources Web L’infrastructure culturelle : RÉSEAU DES VILLES CRÉATIVES DU CANADA L a construction des installations culturelles a toujours été étroitement liée au développement même du Canada. D’ailleurs, la présence d’espaces patrimoniaux tels les théâtres, les salles de concerts, les salles d’opéra et les musées dans nombre de collectivités fait foi de ce passé. En 1967, alimenté par la ferveur nationaliste et l’enthousiasme lié à l’édification de la nation, le centenaire du Canada a été le coup d’envoi à la création de nombreux centres communautaires et culturels, théâtres et musées, à la grandeur du pays. Aujourd’hui, l’infrastructure culturelle du centenaire a plus de 40 ans et elle sera bientôt désuète. Depuis la fin des années 1990, le vieillissement de ces installations, jumelé à la difficulté de les adapter aux nouvelles technologies, aux codes du bâtiment ainsi qu’aux pratiques culturelles émergentes, s’est fait ressentir dans l’ensemble du pays. Par ailleurs, ce phénomène représente des coûts de fonctionnements importants et, dès lors, il faudra bientôt songer à remplacer ces édifices ou à encourir des frais pour leur mise à niveau. Entre-temps, il existe un réseau décentralisé de projets d’infrastructures culturelles mis en œuvre par les communautés au sein de collectivités de toutes tailles et avec l’appui d’organismes à but non lucratif, d’individus, du secteur privé, ainsi que de tous les ordres de gouvernement. Dans les grandes villes, des installations culturelles modestes et d’autres, de prestige, sont instaurées en réaction à l’essor des communautés culturelles. Par ailleurs, les centres de taille moyenne et plus modestes connaissent également une activité importante dans ce domaine. De nos jours, le développement des infrastructures culturelles est une entreprise à multiples facettes qui tient compte, notamment : de la sauvegarde de la culture, des traditions et du patrimoine; des enjeux en matière d’adaptabilité et de changement; du besoin d’espaces favorables à l’épanouissement communautaire; de la nécessité de créer des installations adaptées à la création, aux expositions et aux présentations artistiques; du besoin collectif d’appuyer et d’encourager la création de nouvelles voix et de nouvelles perspectives. En outre, les services culturels sont davantage du ressort des services municipaux qu’auparavant. Les communautés réalisent que les activités et les programmes culturels sont hautement tributaires des infrastructures physiques qui les accueillent et qui permettent leur réalisation. Des investissements suffisants, à la fois dans les infrastructures culturelles ou pour favoriser les occasions dans ce secteur, sont essentiels dans les communautés d’aujourd’hui. Mais encore, les installations, qu’elles soient nouvelles ou modernisées, représentent un investissement dans l’avenir d’une collectivité, spécialement dans un contexte économique évolutif, où les industries de transformation des ressources cèdent le pas à une économie de service, particulièrement celle du tourisme. Investir dans la culture est une stratégie qui favorise l’émergence des industries créatives et qui établit la position d’une ville au sein de l’économie créative. La présence d’installations culturelles témoigne également de l’essor et de la maturité des collectivités au sein desquelles les centres culturels représentent des lieux de rencontres importants pour la communauté. ÉDITION SPÉCIALE 5 collectivités canadiennes Partie intégrante des L’année 2017 marquera le cent cinquantième anniversaire du Canada et, ce n’est pas une coïncidence, plus d’un demi-siècle d’existence pour bon nombre de nos installations culturelles majeures. Nombre d’entre elles sont désuètes, dangereuses ou tout simplement inadéquates à répondre aux besoins en matière de culture des collectivités plus populeuses et plus socialement diversifiées. En outre, elles ne répondent pas aux nécessités esthétiques et technologiques de disciplines artistiques évolutives. Pour faire en sorte que les ressources culturelles au sein des collectivités grandissantes soient aptes à croître, à s’épanouir et à contribuer à l’enrichissement de notre société en général, il y a un urgent besoin de : reconnaître et concevoir les infrastructures culturelles comme des parties intégrantes de l’infrastructure des villes et des communautés du XXIe siècle; repenser notre approche à l’égard des infrastructures culturelles, en portant une attention particulière aux enjeux que sont le cycle de vie, l’interaction entre les infrastructures sociales et bâties, et la viabilité à long terme. Photos (de haut en bas) : La nouvelle Art Gallery of Alberta, Edmonton, Alb. (Photo : Design réalisé par Randall Stout Architects Inc.); La Art Gallery of Peter- borough, Peterborough, Ont. (Photo : Joshua Noiseux); Le Pays de la Sagouine, Bouctouche, N.-B. (Photo : Jeannine Richard); Le Scotiabank Dance Centre, Vancouver, C.-B. (Photo : Ivan Hunter); La Mendel Art Gallery et le Civic Conservatory, Saskatoon, Sask. (Photo : N. Duxbury); Le Douglas J. Cardinal Performing Arts Centre, Grande Prairie, Alb. (Photo : Grande Prairie Regional College); Pointe-à-Callière, Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, Qc (Photo : Michel Brunelle); Le Sony Centre for the Performing Arts (anciennement The Hummingbird Centre), Toronto, Ont. (Photo : Sony Centre for the Performing Arts) Pour de plus amples renseignements et obtenir le profil des projets culturels qui font une différence au sein de collectivités canadiennes, consultez : villescreatives.ca

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Page 1: Available in English ÉDITION SPÉCIALE 5 …...sont à la fin de leur cycle de vie; • l’expansion et l’épanouissement des secteurs artistique, culturel et patrimonial au Canada;

Available in English

Dans cette édition :2 Qu’est-ce qu’une infrastructure culturelle?

2 Pourquoi l’infrastructure culturelle est-elle importante?

3 À quels enjeux majeurs les infrastructures culturelles canadiennes d’aujourd’hui sont-elles confrontées?

3 Évaluation du cycle de vie des installations communautaires

4 Six modèles d’espaces culturels et créatifs

6 Sources de financement à l’intention des infrastructures culturelles

7 Vers une approche de planification globale

8 Ressources Web

L’infrastructure culturelle : RÉ

SEAU

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DU CA

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La construction des installations culturelles a toujours été étroitement liée au développement même du Canada. D’ailleurs, la présence d’espaces patrimoniaux tels les théâtres, les salles de concerts, les salles d’opéra et les musées dans nombre de

collectivités fait foi de ce passé. En 1967, alimenté par la ferveur nationaliste et l’enthousiasme lié à l’édification de la nation, le centenaire du Canada a été le coup d’envoi à la création de nombreux centres communautaires et culturels, théâtres et musées, à la grandeur du pays.

Aujourd’hui, l’infrastructure culturelle du centenaire a plus de 40 ans et elle sera bientôt désuète. Depuis la fin des années 1990, le vieillissement de ces installations, jumelé à la difficulté de les adapter aux nouvelles technologies, aux codes du bâtiment ainsi qu’aux pratiques culturelles émergentes, s’est fait ressentir dans l’ensemble du pays. Par ailleurs, ce phénomène représente des coûts de fonctionnements importants et, dès lors, il faudra bientôt songer à remplacer ces édifices ou à encourir des frais pour leur mise à niveau.

Entre-temps, il existe un réseau décentralisé de projets d’infrastructures culturelles mis en œuvre par les communautés au sein de collectivités de toutes tailles et avec l’appui d’organismes à but non lucratif, d’individus, du secteur privé, ainsi que de tous les ordres de gouvernement. Dans les grandes villes, des installations culturelles modestes et d’autres, de prestige, sont instaurées en réaction à l’essor des communautés culturelles. Par ailleurs, les centres de taille moyenne et plus modestes connaissent également une activité importante dans ce domaine.

De nos jours, le développement des infrastructures culturelles est une entreprise à multiples facettes qui tient compte, notamment :• de la sauvegarde de la culture, des traditions et du

patrimoine;• des enjeux en matière d’adaptabilité et de changement;• du besoin d’espaces favorables à l’épanouissement

communautaire;• de la nécessité de créer des installations adaptées à la

création, aux expositions et aux présentations artistiques;• du besoin collectif d’appuyer et d’encourager la création

de nouvelles voix et de nouvelles perspectives.

En outre, les services culturels sont davantage du ressort des services municipaux qu’auparavant. Les communautés réalisent que les activités et les programmes culturels sont hautement tributaires des infrastructures physiques qui les accueillent et qui permettent leur réalisation. Des investissements suffisants, à la fois dans les infrastructures culturelles ou pour favoriser les occasions dans ce secteur, sont essentiels dans les communautés d’aujourd’hui.

Mais encore, les installations, qu’elles soient nouvelles ou modernisées, représentent un investissement dans l’avenir d’une collectivité, spécialement dans un contexte économique évolutif, où les industries de transformation des ressources cèdent le pas à une économie de service, particulièrement celle du tourisme. Investir dans la culture est une stratégie qui favorise l’émergence des industries créatives et qui établit la position d’une ville au sein de l’économie créative. La présence d’installations culturelles témoigne également de l’essor et de la maturité des collectivités au sein desquelles les centres culturels représentent des lieux de rencontres importants pour la communauté.

ÉDITION SPÉCIALE 5

collectivités canadiennesPartie intégrante des

L’année 2017 marquera le cent cinquantième anniversaire du Canada et, ce n’est pas une coïncidence, plus d’un demi-siècle d’existence pour bon nombre de nos installations culturelles majeures. Nombre d’entre elles sont désuètes, dangereuses ou tout simplement inadéquates à répondre aux besoins en matière de culture des collectivités plus populeuses et plus socialement diversifiées. En outre, elles ne répondent pas aux nécessités esthétiques et technologiques de disciplines artistiques évolutives.

Pour faire en sorte que les ressources culturelles au sein des collectivités grandissantes soient aptes à croître, à s’épanouir et à contribuer à l’enrichissement de notre société en général, il y a un urgent besoin de :• reconnaître et concevoir les infrastructures culturelles

comme des parties intégrantes de l’infrastructure des villes et des communautés du XXIe siècle;

• repenser notre approche à l’égard des infrastructures culturelles, en portant une attention particulière aux enjeux que sont le cycle de vie, l’interaction entre les infrastructures sociales et bâties, et la viabilité à long terme.

Photos (de haut en bas) : La nouvelle Art Gallery of Alberta, Edmonton, Alb. (Photo : Design réalisé par Randall Stout Architects Inc.); La Art Gallery of Peter-borough, Peterborough, Ont. (Photo : Joshua Noiseux); Le Pays de la Sagouine, Bouctouche, N.-B. (Photo : Jeannine Richard); Le Scotiabank Dance Centre, Vancouver, C.-B. (Photo : Ivan Hunter); La Mendel Art Gallery et le Civic Conservatory, Saskatoon, Sask. (Photo : N. Duxbury); Le Douglas J. Cardinal Performing Arts Centre, Grande Prairie, Alb. (Photo : Grande Prairie Regional College); Pointe-à-Callière, Musée d’archéologie et d’histoire de Montréal, Qc (Photo : Michel Brunelle); Le Sony Centre for the Performing Arts (anciennement The Hummingbird Centre), Toronto, Ont. (Photo : Sony Centre for the Performing Arts)

Pour de plus amples renseignements et obtenir le profil des projets culturels qui font une différence au sein de collectivités canadiennes, consultez : villescreatives.ca

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Qu’est-ce qu’une infrastructure culturelle?On peut définir les infrastructures culturelles en tant qu’espaces et biens physiques – qu’ils soient utilisés à temps plein ou épisodiquement, qu’ils aient une fonction unique ou qu’ils soient multifonctionnels, de facture contemporaine ou historique – conçus à l’intention d’activités et de produits culturels, et aptes à faire face et à répondre aux besoins particuliers liés aux activités culturelles et aux industries culturelles.

Les infrastructures culturelles (qu’il s’agisse d’espaces bâtis ou de lieux), peuvent être conçues dans un but précis, être multifonctionnelles ou adaptées en prévision d’une réutilisation. Cela comporte des éléments hautement visibles et d’autres qui le sont moins, notamment des espaces dédiés aux interactions sociales ainsi que ceux ayant une vocation de soutien « en coulisse ». Ces lieux peuvent servir à la création artistique, à l’entreposage et à la sauvegarde d’artefacts ou, à des répétitions, à des prestations et à des expositions artistiques ou du patrimoine. C’est le cas notamment des centres d’arts d’interprétation, des galeries d’art et des musées. Espaces construits dans un but précis – D’emblée, ils sont conçus et bâtis pour une ou plusieurs fonctions spécifiques. Une salle de théâtre, par exemple, peut être conçue selon diverses configurations propres à la présentation de pièces de théâtre, notamment avec une avant-scène prolongée ou en forme d’arc, avec ou sans cintres, etc. Cet espace peut également avoir d’autres fonctions, notamment la tenue de lectures publiques, de concerts ou de spectacles de danse, sans qu’il n’ait d’abord été conçu dans le but de rehausser ces présentations.

Espaces multifonctionnels – Ils sont conçus et bâtis à l’intention d’une multitude d’utilisateurs et d’usages dans le domaine artistique ou autre. Cette formule désavantage habituellement certains utilisateurs (soit par une acoustique, une ligne de visée ou un nombre de places réduit), ou nécessite une conception plus élaborée et des investissements en capitaux plus importants afin d’offrir un plus large éventail de commodités et une souplesse illimitée. De nombreux auditoriums, par exemple, ont ainsi été conçus pour accueillir toutes les formes d’arts d’interprétation ainsi que d’autres activités.Espaces adaptés et réutilisés – Ils ont été conçus et bâtis pour un seul usage, mais ont été adaptés à l’intention d’un usage artistique et culturel nouveau ou différent. Pensons par exemple aux écoles abandonnées qui sont aménagées en centres d’art et qui abritent des bureaux, des studios, des galeries et parfois même, des auditoriums destinés aux arts de la scène.Espaces primaires – Ce sont des espaces dont la fonction première est d’accueillir des prestations artistiques et culturelles ainsi que des expositions artistiques, culturelles ou du patrimoine. Les théâtres, les galeries d’art, les musées et les archives en sont de bons exemples.Espaces secondaires – Ce sont des espaces dont la vocation première n’est pas de présenter des prestations ou des expositions artistiques, culturelles ou du patrimoine, mais plutôt, où le lieu est adapté à un usage artistique ou patrimonial. Les établissements d’enseignement, les bibliothèques, ainsi que les centres communautaires et religieux en sont de bons exemples.

Espaces habitation/atelier – Renvoient généralement à des installations habitées par des artistes pendant les heures de travail et de loisir. Les espaces habitation/atelier (ce sont souvent des appartements ou des studios) comportent l’équipement de base de l’artiste et qui est nécessaire à la pratique artistique, quelle qu’elle soit, ainsi qu’un logement.Espaces d’expositions – Ce sont des lieux ouverts au public pour per-mettre à celui-ci de faire l’expérience de la pratique ou du produit artistique. Ce type d’espace peut comporter un hall d’entrée et un auditorium, tel qu’on en trouve dans un théâtre ou une salle de concert, les galeries d’un musée, ainsi que des galeries d’art et de métier.Les espaces de travail propres au domaine des arts et de la culture sont ceux où la fabrication artistique (la création), l’entreposage ou la préserva-tion, la recherche et l’interprétation du patrimoine ont lieu. Il est fréquent que ces espaces soient dotés d’outils, d’installations de plomberie, d’un système de ventilation et de contrôle de la température conçus spécifique-ment pour l’usage prévu. Les studios de travail (tels les studios de poterie équipés de tours et de fours de potiers); les ateliers de menuiserie et de décors; les salles de répétitions et les studios de danse; les salles d’entreposage des costumes, des décors et des acces-soires, dans les théâtres; ainsi que les voûtes d’entreposages équipées de systèmes de contrôle de la température installés dans les musées et les galeries, en sont de bons exemples.Par ailleurs, les espaces de bureau, de réunions, de formation et d’apprentissage font partie des composantes essentielles de l’infrastructure culturelle.

Pourquoi l’infrastructure culturelle est-elle importante? Bien que le public se soit toujours in-téressé aux infrastructures culturelles, il y porte une attention grandissante depuis quelques années. Les inves-tissements dans les infrastructures culturelles, qu’il s’agisse de nouvelles installations ou de la mise à niveau d’infrastructures existantes, sont issus d’une multitude de facteurs imbriqués ou dictés par ceux-ci, notamment :• des pressions croissantes sur

les réserves d’infrastructures vieillissantes, occasionnées par la détérioration, la mise à niveau tech-nologique et une modification des normes et des codes du bâtiment. En outre, nombre d’installations sont à la fin de leur cycle de vie;

• l’expansion et l’épanouissement des secteurs artistique, culturel et patrimonial au Canada;

• des attentes plus élevées de la part de la communauté et des citoyens concernant les occasions et les services culturels, et leur apport à la qualité de vie, jumelées à une augmentation des services culturels municipaux et à un appui accru accordé aux organismes culturels et à leurs activités;

• la mouvance du climat et des condi-tions économiques du marché im-mobilier déstabilise les organismes culturels, les forçant habituellement à faire le saut, du statut de locataire à celui de propriétaire;

• une reconnaissance accrue de l’impact économique, social et cul-turel positif lié aux investissements dans le domaine des infrastructures culturelles.

Le maillage des contextes socio-économiques valorise l’importance accordée aux infrastructures culturel-les. Parmi eux, notons :• La restructuration économique des

collectivités et la compétitivité de l’économie créative qui se caractéri-sent par :• la transition d’une économie axée

sur les ressources à une économie post-industrielle, ainsi que l’essor des industries touristiques;

• un intérêt grandissant pour l’épanouissement identitaire, l’image des collectivités et la qualité de vie;

• l’essor de l’économie créative et l’importance accrue accordée aux loisirs et à la culture.

• Les tendances démographiques, notamment l’intérêt grandissant que portent les populations vieillis-santes à l’égard de la culture.

• La migration, une réorientation des tendances en matière de lieux d’habitations et l’émergence de villes limitrophes.

• L’épanouissement de la diversité multiculturelle au sein des collec-tivités canadiennes.

Les exemples de collectivités à l’échelle mondiale qui ont recours au développement des infrastructures culturelles pour mousser le secteur du tourisme culturel, se démarquer, tant par l’identité civique que par les innovations liées à l’économie créative, ou encore, pour répondre aux enjeux économiques et sociaux au sein de leurs communautés, témoignent aussi d’un climat dynamique et favorable aux investissements et aux activités, une tendance que pourrait émuler le Canada.

La population canadienne vieillissante se désintéresse des sports au profit d’activités plus culturelles et, de ce fait, elle effectue un virage important dont la portée se fait sentir à l’échelle de la nation et de ses collectivités. Ainsi, la génération des baby-boomers, aujourd’hui dans la quarantaine et la cinquantaine, privilégie davantage le théâtre et les musées. Par ailleurs, elle consacre moins de temps à l’activité physique et beaucoup plus à l’éducation de sa famille en pleine croissance… L’effet de ces nouvelles tendances, tant pour le secteur privé que public, est spectaculaire… De ce fait, une plus grande part du budget alloué aux loisirs devrait être redirigée vers les installations culturelles locales, telles les théâtres, les musées et les salles de concerts. — David K. Foot, démographe, « Urban demographics in Canada », tel que cité dans Urban policy issues: Canadian perspectives, Fowler & Siegels, 2002.

Photos (de haut en bas) : Le Mae Wilson Theatre, Moose Jaw Cultural Centre, Moose Jaw, Sask. (Photo : James Tessier); Le Resource Centre for the Arts, St. John’s, T.-N.-L. (Photo : Ville de St. John’s); The Edge Artist Village and Gallery, Winnipeg, Man. (Photo : Alix McLachlan); La Kelowna Art Gallery, Kelowna, C.-B. (Photo : Colin Jewall Photo Studios Inc.); Le Burlington Art Centre, Burlington, Ont. (Photo : Burlington Art Centre)

NOUVELLES DES VILLES CRÉATIVES : ÉDITION SPÉCIALE 52

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Qu’est-ce qu’une infrastructure culturelle? À quels enjeux majeurs les infrastructures culturelles canadiennes d’aujourd’hui sont-elles confrontées?L’état des infrastructures vieillissantes Un grand nombre d’infrastructures culturelles au Canada sont vieillissantes et en désuétude. Dans la plupart des cas, ces installations ont été construites au cours des années 1960 et leur cycle de vie tire maintenant à sa fin. Certaines comportent des édifices patrimoniaux et, de ce fait, il s’ensuit des problématiques liées à l’entretien et à l’adaptabilité. Cette situation est exacerbée par un manque de ressources destinées à l’entretien, une situation que partagent les municipalités et les organismes à but non lucratif. Par ailleurs, le fonctionnement des installations vieillissantes est coûteux et celles-ci nécessiteront bientôt des mises à niveaux ou devront être remplacées. En outre, les activités culturelles ont souvent lieu dans des espaces dangereux ou qui ne sont pas conformes aux normes du code du bâtiment ou aux normes actuelles liées à une activité particulière.

Besoins et lacunes en matière d’espaceLes études révèlent un certain nombre d’enjeux liés au manque de congruence entre les infrastructures actuelles, les besoins et les usages émergents. Parmi eux, notons la tendance grandissante de pratiques artistiques multidisciplinaires; l’utilisation des installations culturelles en tant qu’espaces multifonctionnels; ainsi qu’un manque d’espaces de création, de préparation et d’entreposage. De même, des besoins ciblés se font sentir, notamment pour des studios combinant travail/habitation à l’intention des artistes, des salles de spectacles plus petites, abordables et pourvues de l’équipement nécessaire; ainsi que des espaces à l’intention des jeunes.

L’(in)stabilité des installationsDans le cas des édifices qui sont de propriété privé, la compétitivité croissante au sein du secteur immobilier amène une hausse des prix et des coûts de location, créant ainsi une poussée migratoire qui touche les organismes culturels, au moment où les édifices plus vieux changent de propriétaires et sont rénovés. C’est une situation particulièrement urgente pour les organismes en ce qui concerne leurs besoins en espaces de bureau et de galeries. Qui plus est, elle représente

un défi croissant pour les artistes qui tentent de repérer des espaces d’appoint peu coûteux tels des studios, des lieux de répétitions, d’entreposage et de rangement.

Régénérer et réorienter les ressources communautaires Nombre d’installations communau-taires actuelles et vieillissantes sont sous-utilisées (ou fermées) et pourraient faire l’objet d’une remise à neuf dans le cadre de projets « d’aménagement », en prévision d’une éventuelle réorientation de l’utilisation. Ces installations com-munautaires peuvent regrouper notam-ment des succursales et des divisions « rayées » des réseaux de bibliothèques, des centres communautaires, des écoles ou des églises. De plus en plus, on manifeste le besoin de mieux coordon-ner les actions communautaires locales dans le but de répondre à ces situations, et on illustre le propos par de nombreux exemples d’installations qui ont été converties en espaces et en installations culturels.

Maximiser la productivité de l’investissement publicIl faut reconnaître l’interdépendance qui existe entre les briques et le mortier, d’une part et, d’autre part, la capacité organisationnelle nécessaire au développement et au fonctionnement d’une installation vouée à devenir un haut lieu de ressources communautaires. Trois thèmes clés sont communs à l’ensemble du pays, soit le besoin d’un meilleur accès à l’information et à l’expertise, une réflexion stratégique à long terme et la nécessité d’instaurer une infrastructure organisationnelle souple et saine. Ces préoccupations s’inscrivent en parallèle d’autres considérations, notamment les compétences, les connaissances et la stratégie. Ensemble, elles constituent un cadre de travail qui vise à maximiser les investissements publics dans les infrastructures bâties et ce, par l’entremise d’une planification et d’un fonctionnement judicieux, équilibrés et suffisamment pourvus.

L’état des connaissances Les connaissances actuelles sont fragmentées, souvent tacites et intégrées à la pratique, alors que

la recherche et les données ne sont qu’à un stade embryonnaire. Plus spécifiquement, l’état des connaissances dans ce domaine est compromis par :• des lacunes importantes et une

carence de données fiables et comparables;

• des infrastructures culturelles qui sont exclues des études et des rapports « traditionnels » portant sur les infrastructures;

• des infrastructures culturelles en marge des politiques culturelles et d’urbanisme, tel qu’en font état la documentation et l’ensemble du secteur de la recherche en matière de culture;

• l’expertise et l’expérience des praticiens qui n’est pratiquement pas documentée et, par le manque de collaboration continue entre les praticiens et les universitaires.

Des cadres de travail fragmentés en matière de politiques de financement à l’intention des infrastructures culturellesLes cadres de travail qui orientent les politiques de financement sont généralement fragmentés et non coordonnés. Il y a pénurie de modèles de politiques globales pour guider et intégrer ce secteur, et cette situation donne lieu à des lacunes, à des frustrations et à des énergies perdues. Par ailleurs, les programmes et les politiques mis de l’avant par les ordres de gouvernement fédéral et provinciaux sont rarement en vigueur suffisamment longtemps pour permettre aux municipalités, aux régions et aux communautés d’élaborer une planification adéquate. En outre, on note de l’inconstance et des incompatibilités entre les programmes qui sont élaborés et à l’intérieur même de ceux-ci. Par surcroît, les municipalités font face à des obstacles systémiques importants concernant leur capacité à financer le développement des infrastructures culturelles. Il apparaît nécessaire que les municipalités acquièrent de nouveaux outils afin qu’elles soient en mesure de constituer les ressources financières nécessaires pour assurer le financement des infrastructures culturelles et d’accéder à celles-ci.

Photos (de haut en bas) : Le Centre des arts de la Confédération, Î.-P.-É. (Photo : Louise Vessey); Ex-Centris, Montréal, Qc (Photo : N. Duxbury); La Two Rivers Gallery, Prince George, C.-B. (Photo : Ken Turner); Le Imperial Theatre, Saint John, N.-B. (Photo : Imperial Theatre); Le EPCOR CENTRE  for the Performing Arts, Calgary, Alb. (Photo : Kaija Dirkson)

Comment se positionnent les installations culturelles dans votre communauté?

Adapté de : Community Recreation Facilities Assessment (C.-B.), Hughes Condon Marler: Architects

ÉTAPE 1 La planification et la construction Il n’y a habituelle-ment aucuns frais pour l’entretien ou l’amélioration des installations.

ÉTAPE 2 De un à quatorze ansLes budgets prévus pour l’entretien et le fonctionnement sont habituellement suffisants pour assurer le fonctionnement d’une installation. Il n’est pas rare cependant que les demandes et les attentes accrues de la communauté précipitent le besoin de réévaluer la capacité de cette installation à servir la collectivité.

ÉTAPE 3 De 15 à 24 ans Les budgets prévus pour l’entretien et le fonctionnement pourraient ne pas être suffisants pour répondre à des besoins majeurs tels le remplacement de certains éléments d’un édifice qui se sont détériorés. La capacité des gestionnaires à financer ces frais supplémentaires pourrait avoir une incidence significative sur la durée de vie future d’une installation.

ÉTAPE 4 De 25 à 34 ans Un nombre important de composantes essentielles de l’installation devra être remplacé. En plus des budgets habituels pour assurer le fonctionnement et l’entretien, des investissements majeurs en immobilisations pourraient être nécessaires pour prolonger la durée de vie de l’installation.

ÉTAPE 5 35 ans et plusAvec le temps, il est normal que les frais liés à l’entretien et au fonctionnement des installations augmentent. En outre, d’importants travaux de modernisation ou de remplacement pourraient s’avérer nécessaires afin de pouvoir continuer à servir la collectivité.

Habituellement, toutes les installations sont assujetties à un modèle semblable, selon lequel il y a augmentation fara-mineuse des coûts de fonctionnement et de ceux qui découlent de la nécessité d’entreprendre des travaux importants de modernisation en immobilisation, à mesure que l’installation vieillit. Il faut noter qu’il s’agit ici de constats généraux et que l’état actuel de chaque installation variera selon des facteurs tels que la qualité de la construction originale, le climat, les procédures d’entretien et les dépenses en immobilisations.

NOUVELLES DES VILLES CRÉATIVES : ÉDITION SPÉCIALE 5 3

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Modèles d’espaces culturels et créatifs

Il est essentiel, pour édifier et assurer la viabilité de l’économie créative, de créer des espaces de création, de production, de préparation et d’autres lieux dont la raison d’être se réalise « en coulisse ». Ces espaces sont ceux où la main-d’œuvre créative travaille – ce sont les assises à partir desquelles l’écosystème et l’économie créatifs se développent. Plusieurs villes dans le monde se préoccupent davantage de l’infrastructure des arts que de celle de l’industrie touristique. Ainsi, elles privilégient des lieux à l’intention des artistes et qui sont destinés à la production artistique, notamment des ateliers subventionnés, des espaces travail/habitation et des studios ouverts au public.

Orienter l’avenir du développement des infrastructures culturelles au Canada et à l’étranger

Carrefours à usages multiples

Les carrefours à usages multiples reposent sur une approche intégrée des installations dans le domaine des arts, de la culture, du patrimoine et des bibliothèques publiques. Ils se distinguent par un partage des ressources et des coûts de fonctionnement, ainsi que des stratégies de partenariat. Nombre de collectivités témoignent de ce modèle. Par exemple, le Esplanade Arts and Heritage Centre à Medicine Hat, en Alberta regroupe le Medicine Hat Museum, une galerie d’art, les archives et le Esplanade Theatre. Le Peel Heritage Complex quant à lui, abrite les archives régionales, une galerie d’art, un musée, l’édifice historique de la Peel County Jail, ainsi que la Whitney Community Gallery. Des bureaux, des studios, des ateliers et des surfaces habitables y ont également été intégrés avec succès. Dans certaines collectivités, on a de plus en plus recours à des espaces alternatifs, tels des écoles, pour offrir des activités culturelles.

IncubateursLes incubateurs culturels et

de création forment une catégorie d’installations « parapluie » car ils regroupent différentes catégories d’espaces qui, à leur façon, offrent des plateformes d’appui à l’intention des créateurs. Par ailleurs, ils favorisent les échanges, le réseautage, ainsi que la production interne et avec le public. Les centres d’arts médiatiques, les coopératives ainsi que les centres d’artistes autogérés découlent du besoin de créer un environnement qui soit propice à la création.

Certains incubateurs sont de nature multidisciplinaire, mais nombre d’entre eux se distinguent par leur créneau spécialisé (p. ex. : la mode, les arts visuels et le cinéma). Cela est particulièrement vrai dans le cas des coopératives d’artistes, où l’avantage premier lié à la création d’une installation commune est justement le partage d’équipement spécialisé et d’un lieu de production. Les incubateurs sont des installations qui se jouxtent et qui s’intègrent à certaines collectivités. Ils y occupent un rôle de « plaque tournante » et sont portés à évoluer au fil du temps. Certains d’entre eux appartiennent à la Ville, qui en assure également le fonctionnement (p. ex. : la Art House à Melbourne, en Australie), d’autres sont des coopératives d’artistes à but non lucratif (p. ex. : la coopérative Méduse à Québec, voir le profil ci-dessus), ou des sociétés à but non lucratif ou, encore, un organisme commercial intégré de diverses façons à un organisme sans but lucratif.

Projets de convergence multisectorielle

Les centres de convergence sont des lieux dynamiques conçus pour maximiser les occasions de socialisation, de réseautage et de rencontres inattendues. De ce fait, ils deviennent des carrefours d’échanges majeurs et des moteurs de l’économie. Éléments clés de l’économie culturelle, ces centres favorisent souvent l’esprit d’entreprise et les projets qui concordent peu avec le modèle « corporatif » habituel, mais ressemblent beaucoup plus à des projets de collaborations réunissant des partenaires et des artistes autonomes.

Les centres culturels et de création ne sont pas toujours à l’usage exclusif de la culture. Des espaces multifonctionnels apparaissent, qui combinent diverses activités culturelles à des fonctions et à des services sociaux et économiques et, souvent, ceux d’ordre technologique (p. ex. : la Waag Society à Amsterdam). Ces initiatives intersectorielles tracent de nouvelles voies en matière de modèles de fonctionnement durables de sites et d’espaces partagés. Par ailleurs, il est fréquent que ceux-ci soient intégrés à des édifices patrimoniaux reconvertis (p. ex. : le projet de hangars à tramways Wychwood à Toronto, réalisé par Artscape et décrit plus haut.).

Le projet Wychwood Barns, de Artscape, à Toronto L’organisme Artscape, à Toronto a entrepris, en partenariat avec la Ville de Toronto et le Stop Community Food Centre, l’ aménagement des anciens hangars d’entretien de tramways Wychwood, appartenant au système de la TTC (Toronto Transit Commission), pour les reconvertir en un centre communautaire et artistique multifonctionnel et environnemental. Le projet d’habitation comporte des studios travail/habitation à l’intention des artistes, ainsi que des locations de studio. La diversité des composantes du projet a donné lieu à des interactions et à un métissage novateur des modes de fonctionnement. Par exemple, le partenariat avec une banque alimentaire permettra d’installer une cuisine commerciale, un four à bois pour la cuisson communautaire, d’aménager des jardins communs ainsi que des camps de séjour à l’intention des familles et des enfants.www.torontoartscape.on.ca/barns

La Coopérative Méduse, ville de QuébecLa coopérative Méduse regroupe dix studios indépendants et complémentaires (travail du bois, de la pierre et du métal, gravure et multifonctionnel), ainsi qu’une gamme de services, notamment un laboratoire de photos, des salles d’exposition, un studio de répétition, de photographie, d’enregistrement sonore, un studio cinématographique et un studio-image ainsi qu’un studio de radio. Les installations abritent égale-ment un espace dédié à l’archivage et à l’entreposage d’équipement, des bureaux, un serveur informa-tique, un café bistrot, ainsi qu’un appartement atelier pour loger des artistes dans le cadre de projets de résidences internationales. Environ 60 % de l’espace est dédié au développement et 40 %, à des expositions.www.meduse.org

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Modèles d’espaces culturels et créatifs

Projets d’habitation travail/logement à

l’intention des artistesLes studios d’artistes et les logements d’habitations abordables sont des enjeux de première importance partout au Canada. Un certain nombre de studios et de projets d’habitation travail/logement à l’intention des artistes ont été implantés un peu partout à l’étranger, selon toutes sortes de formules et de toutes envergures. Certains projets mettent l’accent sur les studios travail/logement, d’autres sur les espaces d’habitation pour les artistes, alors que d’autres privilégient l’intégration de différentes fonctions, telles des espaces de répétition et de vente au détail, ainsi que des cafés.

Conçus (ou adaptés) dans un but spécifique, ces studios et projets d’habitation apparaissent graduellement au Canada, souvent dans le cadre de partenariats composés d’organismes culturels, d’entrepreneurs, de promoteurs privés, et d’une municipalité. À titre d’exemple, la Core Artist Live/Work Co-op à Vancouver est un projet d’habitation de 30 unités travail/logement, dont la Ville est propriétaire et qu’elle loue, à long terme (60 ans), à la coopérative. Réalisé dans le cadre d’une entente entre la Ville de Vancouver et un promoteur, ce projet d’intérêt public s’inscrit dans le contexte d’un nouveau projet d’habitations travail/logements en co-propriété.

Habitats propices à la production créatrice

L’idée que les espaces d’incubation et les carrefours occupent des édifices autonomes a donné lieu à une perspective élargie et novatrice des habitats propices à la création. Si l’on considère l’écosystème de la production créatrice, certains attributs et systèmes d’appui contribuent à l’épanouissement des commu-nautés d’artistes, notamment :• des espaces à vocation mixte habitation/travail;• la présence de réseaux;• l’appui de l’entreprenariat;• un sentiment d’appartenance au lieu et à la com-

munauté;• des espaces alternatifs et d’expérimentation;• des lieux publics « hors-normes » auxquels

les artistes ont accès pour réaliser des projets temporaires;

• la présence de « carrefours » visant à favoriser la formation de grappes et de réseaux;

• une perspective nouvelle selon laquelle les artistes sont perçus en tant que ressources de création pouvant profiter à l’ensemble de la communauté.L’essor des grappes et des quartiers de création

est souvent lié au processus de sauvegarde du patrimoine, à des stratégies de reconditionnement ainsi qu’à des projets de revitalisation de quartiers. Par ailleurs, si nombre de ces interventions peuvent possiblement étayer les communautés artistiques, il faut être vigilant et savoir gérer l’effet d’embourgeoisement.

La TOHU, MontréalLa TOHU, établie dans le quartier montréalais de Saint-Michel, se situe au carrefour d’une communauté artistique naissante et en quête d’un lieu, d’un site écologiquement fragilisé et en cours de réhabilitation, et d’un quartier défavorisé et « incertain de ce qu’il doit faire avec son riche potentiel ». La création et le fonctionnement de la TOHU témoignent de sa triple mission, où chacun des volets qui la compose – cirque (arts du), terre (environnemental), citoyens (communauté) – convergent pour répondre à une préoccupation globale : celle du développement humain. Fidèle à une philosophie qui place le citoyen au cœur de sa raison d’être, la TOHU représente non seulement un complexe culturel et environnemental majeur, mais elle s’est aussi dotée d’un programme d’emploi tout à fait particulier, à l’intention des jeunes de l’endroit, ainsi qu’une politique selon laquelle tous les employés de la TOHU qui travaillent avec le public sont résidents du quartier Saint-Michel.www.tohu.ca

Haida Heritage Centre, Kaay Llnagaay, Haida Gwaii (îles de la Reine-Charlotte)Le Haida Heritage Centre, situé dans le village haïda de Kaay Linagaay est l’aboutissement de 15 années de travail de planification et d’aménagement pour retracer la culture exceptionnelle, l’art et l’histoire du peuple haïda, depuis 12 000 ans. Le complexe multifonctionnel fabriqué en cèdre s’étend sur 53 000 pi² et comporte cinq énormes longues maisons en bois de facture contemporaine. Il compte également le nouveau musée Haida Gwaï, auquel ont été ajoutés de nouvelles salles d’exposition, deux salles de réunion et de formation, une salle de spectacles, une cabane à canots, le centre éducatif Bill Reid, un atelier de sculpture, une boutique de cadeaux, ainsi qu’un petit café. Le Haida Heritage Centre contribue non seulement à la sauvegarde et à la reconnaissance de la culture haïda, mais également à la diversification de l’économie locale dans cette petite communauté rurale de moins de 1 000 habitants.www.haidaheritagecentre.com

Photos (Profils, de gauche à droite) : Le projet Artscape Wychwood Barns, Toronto, Ont. (Photos : Edward Burtynsky, Vid Ingelevics); Méduse : Coopérative de producteurs et de diffuseurs artistiques, culturels et communautaires, ville de Québec, Qc (Photos : André Barrette); TOHU, Montréal, Qc (Photos : Jérôme Dubé); Le Haida Heritage Centre at Kaay Llnagaay, Skidegate, Haida Gwaii, C.-B. (Photos : Rolf Bettner; interprètes : le Skidegate Dance Group)

Photos (au bas, de gauche à droite) : La Cour des Arts, Ottawa, Ont. (Photo : N. Duxbury); The Reach: Gallery Museum, Abbotsford, C.-B. (Photo : Revival Arts Studio); Le Esplanade Arts and Heritage Centre, Medicine Hat, Alb. (Photo : Diamond and Schmitt Architects Inc. © Tim Griffith); Le 401 Richmond Street West (Samba Squad, dans la cour intérieure), Toronto, Ont. (Photo : Urbanspace Property Group); Le Kay Meek Centre for the Performing Arts, West Vancouver, C.-B. (Photo : Kay Meek Centre); Le Core Artists Live/Work Co-op, Vancouver, C.-B. (Photo : Christina Johnson)

Projets communautaires intégrés

Projets sociaux • culturels • économiques • environnementaux • communautairesLes espaces communautaires conçus à partir de modèles socioculturels intégrés peuvent contribuer au processus d’intégration des arts et des artistes à la vie culturelle de tous les jours. En outre, ils permettent d’aborder des dimensions socioéconomiques plus vastes et de mieux relever les défis propres à la vie communautaire. Les centres culturels, lorsqu’ils sont la plaque tournante de vastes projets de relance, témoignent de cette réalité (p. ex. : le Haida Heritage Centre, situé dans le village haïda de Kaay Linagaay, et la TOHU à Montréal, tels que décrits plus haut).

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Tendances/InfluencesLa présence d’installations adaptables et viables à long terme semble être cruciale pour assurer l’épanouissement culturel et créatif futur. Dans bien des cas, les instal-lations d’envergure « modeste et locale » s’avèrent plus souples et robustes, à long terme, que celles qui sont « grandes et centralisées ». Les installations culturelles qui portent fruit sont celles qui sont établies localement, même lorsque leurs activités ont une portée nationale ou internationale. En outre, les espaces de création doivent être aptes à favoriser les développements, les tendances, les pratiques et les capacités en émergence et à s’adapter à ceux-ci, car cela a une incidence sur la façon dont les besoins des infrastructures culturelles seront déterminés.

Au Canada, il existe une pluralité de modèles en matière de développement des infrastructures culturelles. Ceux-ci répondent aux capacités sociales, économiques, culturelles et environnementales, ainsi qu’aux changements qui s’opèrent au sein de nos collectivités. En général, trois facteurs interdépendants interviennent :1. Agents et partenariats – Un large éventail d’organismes interviennent dans le développement, le fonctionnement et la gestion de l’ensemble des infrastructures culturelles canadiennes au pays. C’est le cas notamment, de tous les ordres de gouvernements (tant les ministères voués à la culture que les départements et agences), les organismes à but lucratif et sans but lucratif, les écoles publiques, les universités, ainsi que les promoteurs privés. De même, il existe une gamme d’ententes de partenariats entre ces parties. Par ailleurs, il n’est pas rare au Canada que le fonctionnement des installations publiques locales fasse l’objet de partenariats et d’ententes contractuelles entre celles-ci et des organismes à but non lucratif.

Alors que les municipalités ont une capacité réduite à générer des revenus, malgré leurs populations croissantes, elles ont tendance à se tourner vers des promoteurs privés et des compagnies à but lucratif afin de constituer des parte-nariats qui assureront la mise en place de commodités publiques. Ceux-ci sont mis en œuvre grâce à divers programmes et règlements municipaux, notamment des programmes de primes de commodités publiques, des ententes en matière de commandites, des règles régissant l’art public, des mesures incitatives dans le domaine du patrimoine, ainsi que d’autres arrangements concernant des primes de densité urbaine. Peu à peu, ces ententes donnent lieu à des partenariats public/privé, c’est-à-dire des P3.2. Les tendances en matière d’initiatives culturelles/créatives – La nature évolutive des domaines culturel et créatif, ainsi que les entreprises qui en découlent, démontre bien qu’il y a un besoin croissant pour des approches souples. Alors que les frontières qui séparent les secteurs à but lucratif et non lucratif deviennent moins nettes, les initiatives culturelles/créatives et les agencements de maillage qui leur sont connexes commencent à apparaître et donnent lieu à des arrangements dynamiques et intéressants. Par ailleurs, la nature même de ces activités métissées, ainsi que l’utilisation des espaces culturels de création évoluent et ont une incidence non seulement sur le genre d’espaces à créer et à privilégier, mais également sur le modèle de gouvernance à l’endroit de ces espaces aux multiples facettes.3. Le contexte du financement – À mesure que les formes et les arrangements organisationnels évoluent, un certain nombre d’enjeux apparaissent concernant les cadres de financement traditionnels à l’intention de secteurs spécifiques parce que ces cadres ne sont pas conçus pour répondre aux interconnections des secteurs à but lucratif et non lucratif. Dès lors, des réformes sont nécessaires concernant l’encadrement du financement privé/public.

Les sources fédérales de financement à l’intention des infrastructures culturellesLes principaux ministères et agences sont :

Le ministère du Patrimoine canadien Programme Espaces culturels Canada www.pch.gc.ca/progs/ecc-csp/index_f.cfm

Infrastructure CanadaProgrammes Chantiers Canada – Volet communautairewww.buildingcanada-chantierscanada.gc.ca/index-fra.html

D’autres ministères et agences ont également octroyé des fonds à des projets d’infrastructures culturelles dans le passé, notamment :

• Le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien• Parcs Canada• L’organisme de développement régional fédéral de l’Ontario, FedNor - Industrie Canada• Diversification de l’économie de l’Ouest Canada• L’Agence de promotion économique du Canada atlantique• L’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec• La Fondation canadienne pour l’innovation (dans le cas de projets d’études culturelles entreprises dans des établissements canadiens post-secondaires)

Les programmes provinciaux varient grandement

Photos (de haut en bas) : L’Hôtel-Musée de la Nation huronne-wendat, Wendake, Qc (Photo : Hôtel-Musée de la Nation huronne-wendat); Le MacLaren Art Centre, Barrie, Ont. (Photo : MacLaren Art Centre); Le Lilian Piercey Concert Hall, Maritime Conservatory of Performing Arts, Halifax, N.-É. (Photo : Gord Lehmann); La Art Gallery of Windsor, Windsor, Ont. (Photo : Art Gallery of Windsor); Maison de la culture Frontenac, Montréal, Qc (Photo : N. Duxbury); Le Surrey Arts Centre, comportant une salle de spectacle principale et un studio-théâtre, et la Surrey Art Gallery, Surrey, C.-B. (Photo : ed white photographics); Le Mermaid Theatre of Nova Scotia, siège social, Windsor, N.-É. (Photo : Margo E. Gesser)

Sources possibles de financement municipal à l’intention des infrastructures culturellesSOURCES POSSIBLES DE FINANCEMENT À L’INTENTION DES INFRASTRUCTURES MUNICIPALESLes partenariats avec des ministères gouvernementaux

La taxe locale d’équipements

Les allocations stratégiques de budget

Les taxes spéciales

Les prélèvements spéciaux

Les modèles de services publics (tickets modérateurs)

Les commandites

MESURES INCITATIVES MUNICIPALES POSSIBLES À L’INTENTION DES PROMOTEURSTransferts de terres

Financement en partenariat (p. ex. : les P3)

Programmes et mesures incitatives en matière de zonage

Politiques de développement

Incitatifs à l’endroit des fondations

DISPOSITIFS MUNICIPAUX POUVANT SERVIR À APPUYER LES ORGANISMES COMMUNAUTAIRESSubventions locatives

Achat de services, ententes de services ou subventions d’exploitation

Programmes de subventions en immobilisations

Exemptions sur l’impôt foncier, des crédits, des remises ou des remboursements, ou l’interdiction de réévaluer les propriétés qui ont été améliorées dans le but d’un usage culturel

Services en nature et appui non financier

Interventions auprès des autres ordres de gouvernement

Source : Figure 13, paru dans En chantier : L’état des infrastructures culturelles au Canada, Nancy Duxbury (édit.), Centre d’expertise sur la culture et les collectivités, Université Simon Fraser, 2008.

Pour obtenir de plus amples renseignements concernant les infrastructures culturelles au Canada, consultez le www.cultureandcommunities.ca

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Vers une approche de planification globale

Niveau 1 Le quartierTous les résidents d’un quartier devraient avoir accès, dans leur quartier, à des programmes, à des activités et à des services artistiques qui s’arriment aux loisirs, à l’apprentissage, aux arts communautaires, ainsi qu’à l’art public. De la même façon, l’artiste amateur doit pouvoir rece-voir de la formation et avoir accès à des espaces de création, de répétitions et de production au sein de son quartier. Un tel arrangement permet de mousser l’intérêt des citoyens et de favoriser l’épanouissement futur des artistes et de leurs publics.

Il est fréquent que les espaces qui sont utilisés par les résidents pour leurs loisirs et des occasions d’apprentissage soient les mêmes que ceux auxquels les artistes amateurs ont recours. De tels programmes et activités peuvent être logés dans des installations multifonctionnelles, tels des centres communautaires, des biblio-thèques, des centres culturels ou des écoles. Par ailleurs, ils peuvent aussi être offerts dans des lieux extérieurs, des garderies, des bureaux administratifs, etc. En outre, ces installations doivent se conformer à certaines normes minimales, propres aux disciplines artistiques qu’elles accueilleront, et être utilisées à cette fin. Un studio de danse, par exemple, nécessite un parquet flottant, alors qu’un studio d’art doit être équipé de lavabos et baigner dans une lumière naturelle.

Niveau 2 Le districtLes installations culturelles à l’échelle du district agissent souvent comme catalyseurs pour le développement de quartiers culturels. Ces quartiers se situent dans une région urba-ine, ont une identité distincte et un caractère multifonctionnel. On y retrouve une importante concentration d’installations et de programmes culturels et ceux-ci servent d’assises à l’essor d’activités économiques et culturelles.

Les citoyens d’une collectivité devraient avoir accès à la présentation et à l’exposition d’activités artistiques locales car celles-ci servent à appuyer les réalisations des artistes professionnels, amateurs et ceux de la relève. Les installations qui se prêtent à ces activités incluent les théâtres, les galeries, ainsi que les salles de visionnement multimédia. Par ailleurs, ces installations sont assujetties à des normes spécifiques visant à assurer une qualité optimale de présentation (p. ex. : l’acoustique, la ligne de visée, le contrôle de la température, etc.).

En outre, les artistes professionnels doivent avoir accès à des espaces de formation, de répétitions, de création et de production tels les écoles d’art, les studios, les espaces travail/habitation, ainsi que les centres de ressources disponibles localement. Ces espaces nécessitent la mise en place de normes spécifiques pour appuyer la création professionnelle (p. ex. : l’acoustique, l’équipement de haute technologie, ainsi que des ressources destinées à l’édition, l’enregistrement sonore et le montage, etc.).

Niveau 3 L’ensemble de la collectivitéPour être en mesure de faire état de l’identité d’une collectivité, d’attirer l’attention des résidents et des touristes et de mettre en vitrine les réalisations des artistes professionnels et des producteurs locaux, il est nécessaire de mettre en place des installations qui ont été construites dans un but précis ou selon les normes spécifiques à une discipline. Chaque installation phare devrait offrir quelque chose d’unique afin d’élargir l’offre artistique au sein d’une ville. Par ailleurs, ces installations doivent aussi être aptes à accueillir les talents locaux ainsi que des prestations et des diffuseurs venus de l’extérieur. En outre, elles peuvent avoir une double fonction, celle de servir le marché local et de répondre également à des initiatives d’envergure provinciale ou nationale (p. ex. : la production de pièces de théâtre réalisées par des dramaturges canadiens.).

Dans l’ensemble de la collectivité, des centres d’expertise offrant des ressources de production sont également nécessaires afin d’appuyer les artistes professionnels résidents, les artistes en tournée ou ceux de l’industrie (p. ex. : l’Office du Film et de la Télévision d’Ottawa-Gatineau).

Photos (de haut en bas) : Le Manitoba Theatre for Young People, Winnipeg, Man. (Photo : Hubert Pantel); La Gallery Gachet, Vancouver, C.-B. (Photo : Irwin Oostindie); Le complexe de divertissement TransAlta Arts Barns, Edmonton, Alb. (Photo : avec la permission de TransAlta Arts Barns); La Varley Art Gallery, Markham, Ont. (Photo : Stephanie Lake); Le Nk’Mip Desert Cultural Centre, Osoyoos, C.-B. (Photo : Nic Lehoux); Le Yukon Arts Centre, Whitehorse, Yn (Photo : Didier Delahaye); Le Heritage North Museum, Thompson, Man.; Le Laurel Packinghouse, Kelowna, C.-B. (Photo : Kelowna Museums Society)

La planification des infrastructures culturelles doit aborder des questions qui vont au-delà du fonctionnement de leurs composantes individuelles, et tenir compte des écosystèmes locaux et régionaux. Ces écosystèmes sont constitués des plaques tournantes de petites et grandes envergures et de leurs relations entre elles. Ces plaques tournantes sont considérées non seulement en tant qu’installations, mais aussi en tant que lieux propices à édifier le talent et l’apprentissage sur le terrain et au sein de leurs disciplines respectives, tout en favorisant la cohésion sociale et les liens communautaires.

Dans le cadre de la planification des infrastructures culturelles et créatives, les services et les biens culturels doivent être considérés sous diverses perspectives, notamment :• les disciplines des arts d’interprétation – p. ex. : les arts visuels, vivants,

littéraires, médiatiques, du patrimoine, etc.;• les fonctions – p. ex. : les loisirs, la formation, la création, les répétitions, la

production; les présentations, les expositions, la distribution, la conservation, les arts communautaires, l’art public;

• un continuum de l’activité artistique – p. ex. : les arts de divertissement et de loisirs, les arts amateurs, les arts en émergence, professionnels et sans but lucratif, les industries créatives à but lucratif, etc.;

• les capacités de la communauté, ses composantes et ses objectifs.

Il faut mieux comprendre l’agencement pyramidal ou la matrice propre aux organismes et aux installations plus modestes. Cet agencement appuie les installations plus importantes d’une municipalité ou d’une région, il est sous-jacent à celles-ci, et il contribue à y édifier l’épanouissement culturel populaire (p. ex. : les petits théâtres, les galeries d’art, ainsi que les groupes et les centres communautaires). Inversement, il faudra mieux saisir le rôle des installations de plus grande envergure à l’égard des autres.

Il est possible d’émuler les modèles de prestations de services auxquels ont recours généralement les bibliothèques, les parcs et les loisirs, afin d’élaborer un modèle tripartite de services culturels, comprenant :• l’ensemble de la collectivité – comprend des installations particulières,

situées dans des lieux hautement accessibles et qui sont au service de toute la municipalité ou de la région avoisinante;

• le district – les régions géographiques qui sont sous la responsabilité de la municipalité;

• le quartier – des sous-secteurs géographiques qui se reconnaissent par des particularités propres au lieu, des regroupements de citoyens, d’organismes et de commerces.

Modèle détaillé à niveaux multiples de planification des infrastructures et de prestation de services aux arts

• Développer un cadre de travail global qui soit holistique et détaillé

• Intégrer des perspectives et des matrices multidimensionnelles

• Structurer les volets selon un ordre complémentaire et significatif

• Être souple et adaptable au fil du temps

• Valoriser et favoriser les partenariats

• Être à l’écoute des besoins des participants communautaires et du public, ainsi que de ceux de la communauté culturelle

• Favoriser un développement décentralisé issu du dynamisme et de la capacité culturels sur le terrain

• Porter attention aux besoins changeants des activités créatives qui animent les lieux physiques

• Repérer les modèles émergents de fonctionnement multisectoriels et harmonisés

Source : Caroline Obeid, Ville d’Ottawa, Les approches de la planification et de la prestation de services, une présentation à la pré-conférence du colloque du RVCC intitulée « Faire place à la culture : La planification d’infrastructures culturelles », Toronto, 2006.

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En devenant membre du réseau national de villes créatives, votre organisme jouit d’un accès à des ressources précieuses et à des outils conçus spécifiquement à l’intention des communautés créatives et de leur développement. Les membres sont également en mesure d’échanger avec d’autres employés municipaux de partout au pays par le biais de forums d’échanges, en ligne ou en personne, dans le cadre d’événements liés au développement professionnel. Communiquez avec nous dès aujourd’hui, par courriel ou par téléphone pour commencer à profiter de notre expérience!

Êtes-vous une ville créative? Alors devenez membre du Réseau des villes créatives

Le Réseau des villes créatives du Canada tient à souligner l’appui de…Les travaux de recherche réalisés par le Centre d’expertise sur la culture et les collectivités (CECC), un projet d’étude et de développement sur la culture, de l’Université Simon Fraser à Vancouver, de 2005 à 2008. Cette initiative a reçu l’appui financier d’Infrastructure Canada, du ministère du Patrimoine canadien, du Réseau des villes créatives du Canada, ainsi que de nombreux autres intervenants du secteur culturel. Le projet du CECC se poursuit à l’Université Simon Fraser, au sein du Centre d’études stratégiques sur la culture et les collectivités (SFU Centre for Policy Studies on Culture and Communities). Pour obtenir une copie des rapports et d’autres ressources en matière d’infrastructure culturelle du Centre, veuillez consulter le : www.cultureandcommunities.ca

Ressources WebPLAIDOYER EN FAVEUR DES INFRASTRUCTURES CULTURELLESSusie O’Reilly, Artists’ Studios: Creating Public Benefit, Two London Case Studies, Capital Studios – London Artists’ Studios Development Programme. Fait état des avantages dont profitent la collectivité et la société par le biais de studios abordables à l’intention des artistes locaux : www.acme.org.uk/news/studios-case-studies-2006.pdf

Public Benefit Toolkit, National Federation of Artists’ Studio Providers, R.-U. Appuie les artistes et les propriétaires d’espaces à l’intention des artistes, afin que ceux-ci mesurent les avantages qu’ils confèrent au public et en fassent état : www.nfasp.org.uk/page.php?id=108

Artists’ Studios: a guide to securing, supporting and creating affordable studios in London, Capital Studios – London Artists’ Studio Development Programme, 2007. Sensibilise au rôle que jouent les studios d’artistes dans le renouveau urbain et l’essor de collectivités durables. À l’intention des administrations locales, des agences de développement, des promoteurs immobiliers ainsi que des associations d’habitations : www.acme.org.uk/news/artists_studios_guide.pdf

Maria Rosario Jackson et Florence Kabwasa-Green, Artist Space Development: Making the Case, Urban Institute, 2007. Optimiser les investissements dans des projets créatifs : www.urban.org/UploadedPDF/1001176_asd_case.pdf

Ann Markusen et Amanda Johnson, Artists’ Centers: Evolution and Impact on Careers, Neighborhoods and Economies, University of Minnesota, 2006. Les carrières artistiques se consolident et les quartiers urbains des collectivités et des villes plus petites sont dynamisés par la mise en place d’espaces dédiés aux artistes, où il est possible de partager les aires de travail, l’équipement et les occasions de publier, d’exposer et de présenter : www.hhh.umn.edu/projects/prie/pdf/artists_centers.pdf

COMMENCER Basic Guide for Arts Facility Development, Assembly of British Columbia Arts Councils : www.assemblybcartscouncils.ca/Resources/Guides/BasicGuideforArtsFacility.asp

S. L. Smith et collaborateurs, A Nonprofit Space Odyssey: A Capital Projects Primer, CompassPoint Nonprofit Services, 2003. Aide les pourvoyeurs d’espaces à élaborer une ébauche de planification et présente un aperçu des éléments de base d’un projet d’immobilisations : www.nonprofitcenters.org/resources/doc/CP_Space_Odyssey.pdf

Le Nonprofit Finance Fund. Édite des publications telles : Analyzing Your Space Needs, Facilities Requirements Checklist, Cultural Facilities Study Summary, ainsi qu’une série en trois volets portant sur des projets d’installations. Bien qu’ils soient rédigés à l’intention du marché américain, ces ouvrages offrent des points de repères de base très intéressants : www.nonprofitfinancefund.org

LES BÂTIR CORRECTEMENTA New Dance Studio! National Dance Teachers Association, R.-U. Un aperçu des éléments et des facteurs qui contribuent à l’élaboration et à la construction d’un studio de danse réussi : www.ndta.org.uk/public/resources/dm028d.html

Janis A. Barlow, Steps in Theatre Project Planning. Décrit le processus de planification d’un théâtre, qu’il s’agisse d’un nouveau lieu ou d’un aménagement. Consultez la page d’accueil pour obtenir une liste d’études en relation avec l’infrastructure culturelle : www.barlowandassociates.com/STEPS%20IN%20THEATRE%20PROJECT%20PLANNING.htm

Jessica Hall, Concert Hall Acoustics, University of Nebraska-Lincoln. Offre des renseignements de base, notamment concernant l’incidence du design d’une salle de spectacles sur l’acoustique : www.concerthalls.unomaha.edu

LES GÉRER EFFICACEMENTP.J. Boylan, Ed., Running a Museum: A Practical Handbook, Conseil international des musées, 2004. Comporte des articles portant sur les installations (humidité, éclairage, température, sécurité), ainsi que les préparatifs de sécurité en cas de désastres : unesdoc.unesco.org/images/0014/001410/141067e.pdf

Louise Poulin, Gérer nos espaces artistiques – Étude des lieux dans le secteur des arts de la scène, rédigé pour le Conseil des Arts du Canada, en collaboration avec le ministère du Patrimoine canadien, 2002 : www.canadacouncil.ca/publications_f/recherche/org_gestion_arts/nd127234199210937500.htm

Jennifer Ginder, en collaboration avec Carol-Ann Ryan, Square Feet: The Artist’s Guide to Renting and Buying Work Space, Toronto Artscape, 2001. Aborde de nombreuses questions, notamment la façon de dénicher un espace, le pour et le contre d’une location en comparaison d’un achat, la définition des termes techniques en matière de location, ainsi que les droits des locataires : www.torontoartscape.on.ca/squarefeet/

SANTÉ ET SÉCURITÉL’Institut Canadien des Technologies Scénographiques – Ressources : www.citt.org/resources.php?category=02

Introduction to Toxic Studios. Questions portant sur les matières toxiques dans les studios de danse, notamment comment les repérer, quelles en sont les causes et les solutions : www.danceart.com/Toxic/main.htm

Warehouse Studio Health and Safety. Mise en garde émise par Le front des artistes canadiens : www.carfacontario.ca/images/warehouse_studio_health_and_safety.pdf

DES LIEUX ET DES ESPACESMary Kahn, An Introduction to Arts Incubators, National Assembly of Local Arts Agencies Monographs, mars 1995, vol. 4, no 3. Un aperçu de l’importance des incubateurs artistiques aux États-Unis, en tant qu’espaces de création, ainsi qu’un survol des économies stratégiques qui en découlent et qui profitent à la création artistique, et leur incidence sur la création de communautés à l’intérieur et à proximité de ces incubateurs : www.americansforthearts.org/NAPD/modules/resourceManager/publicSearch.aspx?id=8438

National Federation of Artists’ Studio Providers. Études de cas portant sur les organismes d’ateliers. Présente une réflexion et des suggestions au sujet des enjeux et des méthodes concernant la conception d’espaces destinés aux artistes : www.nfasp.org.uk/page.php?id=94

New York State Artist Workspace Consortium, 2004. Présente le fruit de quatre années de travail en collaboration et de leçons sur divers sujets, notamment les caractéristiques des espaces artistiques, les processus organisationnels, ainsi que les avantages, les leçons et les orientations futures : www.nysawc.org/docs/NYSAWC.pdf

John Villani, Adaptive Reuse of Buildings: Historic Structures as Cultural Facilities, Americans for the Arts Monographs, août 2000, vol. 4, no 2. Une étude de cas en provenance des États-Unis, qui fait état de la transformation d’anciennes structures communautaires, et de leur transformation en espaces travail/habitation à l’intention d’artistes. Chaque étude présente des conseils et des suggestions en préparation à un projet de remise à neuf : www.americansforthearts.org/NAPD/modules/resourceManager/publicSearch.aspx?ID=11604

Photos Le Ross Creek Centre for the Arts, Canning, N.-É. (Photo : Matt Jack); Le Dawson Creek Art Gallery, Dawson Creek, C.-B. (Photo : RG Strategies); La Art Gallery of Hamilton, Ont. (Photo : Mike Lalich); Le Music Room, Halifax, N.-É. (Photo : The Music Room); The Rooms Corporation of Newfoundland and Labrador, Provincial Art Gallery, Museum and Archives, St. John’s, T.-N.-L. (Photo : The Rooms); Le Comox Valley Centre for the Arts, Courtenay, C.-B. (Photo : Comox Valley Centre for the Arts); Le théâtre l’Escaouette, Moncton, N.-B. (Photo : Herménégilde Chiasson)

Directrice exécutive du RVCC : Elizabeth Keurvorst, MAPC, PMP Responsable des services aux membres du RVCC : Katherine ClarkAdjointe à la recherche au RVCC : Kelsey Johnson

Rédactrice de la série des Éditions spéciales du bulletin : Nancy Duxbury, Ph. D.Recherche et rédaction : Nancy Duxbury et Kaija PepperAdjoints à la recherche : Keith McPhail et Christina JohnsonTraduction française : Célyne GagnonConception et mise en page : John McLachlan – Gliss Media

© Réseau des villes créatives du Canada et ses auteurs, 2008

402, rue Pender Ouest, bureau 408 Vancouver, Colombie-Britannique V6B 1T6 [email protected] | www.villescreatives.ca 604.688.2489