asc n. 21

24
Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21 ASC royalismesocial.com – 2012 1 Tribune du combat social ٠ VINCIT CONCORDIA FRATRUM ٠ Sociaux parce que royalistes L’ACTION SOCIALE CORPORATIVE POUR LES LIBERTÉS FRANÇAISES N°21 N°21 N°21 N°21 Septembre 2012 royalismesocial.com

Upload: groupe-daction-royaliste-action-sociale-corporative

Post on 22-Mar-2016

230 views

Category:

Documents


4 download

DESCRIPTION

ASC N 21

TRANSCRIPT

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 1

Tribune du combat social ٠ VINCIT CONCORDIA FRATRUM ٠ Sociaux parce que royalistes

L’ACTION SOCIALE CORPORATIVE POUR LES LIBERTÉS FRANÇAISES

N°21 N°21 N°21 N°21 Septembre 2012 royalismesocial.com

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 2

Bibliothèque / Vidéothèque :

Métronome :

Le phénomène littéraire de Lorànt Deutsch enfin adapté dans une série documentaire passionnante ! 2000 ans d'histoire au rythme du métro parisien pour révéler les secrets et les trésors des lieux qui nous sont familiers. Toute l' âme de Paris prend corps dans une histoire racontée par un guide pas comme les autres, Lorànt Deutsch, en 4 épisodes de 52 minutes où se mêlent reconstitutions en 3D, vestiges, archives et visites exclusives de lieux oubliés ou improbables.

Donner envie aux Français de se réapproprier leur histoire en réenchantant le métro et en leur donnant de nouvelles raisons d aimer la ville, quelle idée plus simple et généreuse ?

Maîtriser le nucléaire :

Chercheur au CNRS et au Commissariat à l’énergie atomique (CEA Saclay), professeur émérite à l’Ecole polytechnique où il a dirigé pendant douze ans le département de physique, Jean-Louis Basdevant nous explique ici en termes clairs, sans équations ni calculs mais avec quelques schémas et beaucoup d’exemples, ce qu’est l’énergie nucléaire, à quoi on l’emploie et en quoi il faut s’en méfier. Il nous procure toutes les clés pour comprendre les mécanismes qui sont à l’oeuvre dans les réactions nucléaires, avant, pendant et après.

Biographie de l'auteur :

Jean-Louis Basdevant est l’auteur de plusieurs manuels de physique publiés chez Ellipses, aux éditions de l’Ecole Polytechnique et chez Vuibert, tous publiés en anglais par Springer, ainsi que le traducteur de deux livres de vulgarisation, l’un anglais (Barrow, 2010) et l’autre américain (Hayes, 2010). Spécialiste de mécanique quantique, c’est l’un des meilleurs chercheurs et enseignants français dans le domaine de l’énergie nucléaire.

- Nos maîtres : Charles Peguy

P 3 et 4 - L’honneur du travail

PP. BLANCHER et JP CHAUVIN P 5 à 7

LES ENERGIES RENOUVELABLES :

- Nature et idéologie

Frédéric WINKLER P 8 et 9

- La grande question de l’énergie

Jean-Philippe CHAUVIN P 10

- Le défi énergétique pour la France d’aujourd’hui et de demain

Jean-Philippe CHAUVIN P 11 et 12

- Du Pic de Hubbert et l’essentiel changement énergétique

Augustin DEBACKER P 13

- De la solution de l’énergie hydraulique

Augustin DEBACKER P 13 et 14

LES ROYALISTES CONTRE LES DELOCALISATIONS : - Délocalisations : l’hypocrisie des élus socialistes

Jean-Philippe CHAUVIN P 15

- Non aux délocalisations spéculatives : Oui aux relocalisations productives !

Jean-Philippe CHAUVIN P 16

- Les principes sociaux de la monarchie

Jean-François BERTRAND P 17 à 18

- La république c’est le règne de l’étranger

Olivier TOURNAFOND P 19

- La glorieuse révolution vu par un Britannique

Lewis RUSSEL P 20 et 21

- Réconcilier l’écologie et le Christianisme

Benjamin GUILLEMAIND P 22 et 23

Contact : [email protected]

« Métronome» De Fabrice Hourlier

2012

« Maîtriser le nucléaire» Aux éditions « Eyrolles »

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 3

Charles Péguy (1873 - 1914)

Charles Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans, mort le 5 septembre 1914 à Villeroy était un écrivain, poète et essayiste français.

Militant socialiste et dreyfusard, il se

convertit au catholicisme en 1908 ; il fait paraître les Cahiers de la Quinzaine de 1900 à sa mort. Son œuvre comprend des recueils poétiques en prose (Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912) et en vers (La Tapisserie de Notre-Dame, 1913) d'inspiration mystique, des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L'Argent, 1913), mais aussi des pièces de théâtre, notamment sur Jeanne d'Arc, un personnage historique auquel il reste toute sa vie profondément attaché.

Jeunesse

Charles Péguy naît dans une famille

modeste : sa mère, Cécile Quéré, est rempailleuse de chaises, et son père, Désiré Péguy, est menuisier. Ce dernier meurt d'un cancer de l'estomac quelques mois après la naissance de l'enfant, qui est élevé par sa grand-mère et sa mère. En 1885, il est remarqué par le directeur de l'École normale d'instituteurs d'Orléans, Théodore Naudy, qui le fait entrer au lycée d'Orléans, et lui obtient une bourse qui lui permet de continuer ses études. Pendant ces années passées à Orléans, Péguy suit des cours de catéchisme auprès de l'abbé Cornet, chanoine de la cathédrale. Au lycée Pothier, quoique bon élève, il se fait remarquer par son caractère : en avril 1889, le proviseur du lycée écrit sur son bulletin : « Toujours très bon écolier, mais j'en reviens à mon conseil du dernier trimestre : gardons-nous du scepticisme et de la fronde et restons simple. J'ajouterai qu'un écolier comme Péguy ne doit jamais s'oublier ni donner l'exemple de l'irrévérence envers ses maîtres. »

Il obtient finalement son baccalauréat le

21 juillet 1891. Demi-boursier d'État, Péguy prépare ensuite le concours d'entrée à l'École normale supérieure au lycée Lakanal, à Sceaux, puis à Sainte-Barbe. Il fréquente encore la chapelle du lycée Lakanal en 1891-1892. D'après son condisciple Albert Mathiez, c'est peu à la fin de cette période qu'il devient « un anticlérical convaincu et pratiquant ». Il intègre l'École normale supérieure de Paris le

31 juillet 1894, sixième sur vingt-quatre admis. Entre temps, de septembre 1892 à septembre 1893, il fait son service militaire au 131e régiment d'infanterie.

À Normale sup', il est l'élève de Romain

Rolland et de Bergson, qui ont une influence considérable sur lui. Il y affine également ses convictions socialistes, qu'il affirme dès sa première année à l'École. Lorsque éclate l'affaire Dreyfus, il se range auprès des dreyfusards. En février 1897, il écrit son premier article dans la Revue socialiste, et en juin 1897, achève d'écrire Jeanne d'Arc, une pièce de théâtre ; au cours des années précédentes, il a consacré une grande partie de son temps à se documenter en vue de cela.

A propos de la Commune de Paris 1870-

1871 Charles Péguy a écrit dans Notes de jeunesse, 35-36. : Le 18 mars même fut une journée républicaine, une restauration républicaine en un certain sens, et non pas seulement un mouvement de température, un coup de fièvre obsidionale, mais une deuxième révolte, une deuxième explosion de la mystique républicaine et nationaliste ensemble, inséparablement patriotique...

Un intellectuel et un visionnaire Le 28 octobre 1897, il épouse civilement

Charlotte-Françoise Baudouin, sœur de Marcel Baudouin, un de ses proches amis décédé trois mois plus tôt. Un an plus tard, il fonde la librairie Bellais, près de la Sorbonne et qui fut le quartier général du mouvement dreyfusiste; son échec à l'agrégation de philosophie

l'éloigne définitivement de l'université. Cependant, dès 1900, après la quasi-faillite de sa librairie, il se détache de ses associés Lucien Herr et Léon Blum et fonde dans la foulée Les Cahiers de la quinzaine, au 8 rue de la Sorbonne, revue destinée à publier ses propres œuvres et à faire découvrir de nouveaux écrivains. Romain Rolland, Julien Benda, Georges Sorel, Daniel Halévy et André Suarès y contribuent. Le premier numéro paraît le 5 janvier 1900, tiré à 1 300 exemplaires ; en quatorze années d'existence et 229 Cahiers à parution très irrégulière, la revue ne dépasse jamais les 1 400 abonnés, et sa survie reste toujours précaire. Il faut noter que Charles Péguy fut le premier à employer le terme de hussards noirs de la

République pour désigner les instituteurs. Sur le plan politique, Péguy soutient

longtemps Jean Jaurès, avant qu'il n'en vienne à considérer ce dernier comme un traître à la nation et au socialisme.

Pour Péguy, la République est

monarchique, le nationalisme est philo-judaïque — pour lui la « race française » relève d'une correspondance entre un peuple et une terre irriguée par des siècles de christianisme — et le christianisme est païen, au sens de paganus, (paysan). C'est à cette vision de la nation qu'adhéreront plus tard Bernanos et De Gaulle. Il est un farouche opposant de l'universalisme facile : « Je ne veux pas que l'autre soit le même, je veux que l'autre soit autre. C'est à Babel qu'était la confusion, dit Dieu, cette fois que l'homme voulut faire le malin. ».

Un écrivain mystique

Sa conversion au catholicisme a

probablement eu lieu entre 1907 et 1908 ; il confie en septembre 1908 à son ami Joseph Lotte : « Je ne t'ai pas tout dit... J'ai retrouvé la foi... Je suis catholique... ». Cependant, son entourage remarquait depuis quelques années déjà ses inclinations mystiques ; ainsi, les frères Jean et Jérôme Tharaud se souviennent l'avoir fait pleurer en racontant les miracles de la Vierge, à la Noël 1902. Le 16 janvier 1910 paraît son Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, qui s'inscrit clairement dans la

Nos maîtres

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 4

perspective d'une méditation catholique et manifeste publiquement sa conversion. La réaction du public catholique est plutôt méfiante, même si L'Amitié de France et La Croix font une critique élogieuse de l'ouvrage. Son intransigeance et son caractère passionné le rendent suspect à la fois aux yeux de l'Église, dont il attaque l'autoritarisme, et des socialistes, dont il dénonce l'anticléricalisme ou, sur le tard, le pacifisme. La même année paraissent Notre jeunesse et Victor-Marie, comte Hugo.

Il part à deux reprises en pèlerinage à

Chartres, en 1912 et 1913. Pourtant, il ne devient pas catholique pratiquant, et n'aurait reçu les sacrements qu'un mois avant sa mort, le 15 août 1914, à Loupmont, alors qu'il était sous l'uniforme.

Lieutenant de réserve, il part en

campagne dès la mobilisation. Il meurt au combat au début de la bataille de la Marne, tué d'une balle au front, le 5 septembre 1914 à Villeroy, près de Neufmontiers-lès-Meaux, alors qu'il exhortait sa compagnie à ne pas céder un pouce de terre française à l'ennemi. Un de ses proches, Joseph Le Tacconoux, a rapporté qu'avant son départ, Péguy lui avait affirmé : « Tu les vois, mes gars ? Avec ça, on va refaire 93 ». Certains, dont l'écrivain Yann Moix ou l'historien Paul-Eric Blanrue, soutiennent que Péguy se serait suicidé.

La bénédiction de ce patriotisme par Dieu s'inscrit dans la mentalité va-t'en-guerre quasi unanime de l'époque :

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,

Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre. [...]

Heureux ceux qui sont morts dans les grandes batailles,

Couchés dessus le sol à la face de Dieu [...]

Heureux les épis murs et les blés moissonnés. »

fait écho aux Béatitudes évangéliques. L'œuvre de Péguy a toujours célébré les valeurs traditionnelles de l'homme : son humble travail, sa terre, sa famille. Ce sont là les premières valeurs défendues par le patriotisme. Or c'est précisément là, pour lui, que se rencontre d'abord Dieu. C'est à ce titre que Péguy peut apparaître comme un théologien, chantre des valeurs de base.

Péguy et l'affaire Dreyfus

Charles Péguy, dès le début de ses études

supérieures, est profondément révolté par l'antisémitisme - au point d'avoir réclamé une réparation par duel au pistolet après une plaisanterie faite sur son ami Albert Lévy. Il garde de l'année 1898 le souvenir d'« un temps inoubliable de béatitude révolutionnaire». En janvier de cette même année, il signe toutes les protestations publiées dans L'Aurore pour demander la révision du procès Dreyfus, alors même qu'il prépare l'agrégation. Il participe à de

nombreux affrontements entre dreyfusards et antidreyfusards.

Péguy antimoderne

La réforme scolaire de 1902, portant sur

les humanités modernes et l'enseignement secondaire unique, est sans doute la première occasion à laquelle Péguy exprime aussi violemment son rejet du monde moderne : « Comme le chrétien se prépare à la mort, le moderne se prépare à la retraite ». Dans ses Cahiers de la quinzaine, il écrit : « Aujourd'hui, dans le désarroi des consciences, nous sommes malheureusement en mesure de dire que le monde moderne s'est trouvé, et qu'il s'est trouvé mauvais. »

Il se sépare ainsi peu à peu de la

gauche pour rejoindre les rangs nationalistes et souhaite une guerre avec l'Allemagne pour recouvrer l'intégrité du territoire.

Deux années plus tard, dans Zangwill, il

allie ce rejet de la modernité à celui du progrès, « grande loi de la société moderne ». Péguy critique dans la modernité la vanité de l'homme qui prétend remplacer Dieu, et un certain avilissement moral auquel il est selon lui impossible d'échapper dans le monde moderne.

Oeuvres Essais * De Jean Coste, 1902 * Notre Patrie, 1905 * Situations, 1907–1908 * Notre jeunesse, 1910 * Victor-Marie, Comte Hugo, 1910 * Un nouveau théologien, 1911 * L'Argent, 1913 * Note conjointe sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne, 1914 * Note conjointe sur M. Descartes et la philosophie cartésienne, 1914 * Clio. Dialogue de l'histoire et de l'âme païenne, 1931 * L'Argent suite, 1932 * Véronique. Dialogue de l'histoire et de l'âme charnelle, Gallimard, 1972 Poésie * Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912 * Le Mystère des Saints Innocents, 1912 * La Tapisserie de Sainte Geneviève et de Jeanne d’Arc [11], 1913 * La Tapisserie de Notre-Dame, 1913 * Ève, 1913

Théâtre * Jeanne d'Arc, Paris, Librairie de la Revue socialiste, 1897 * Le Mystère de la charité de Jeanne d’Arc [12], 1910 Divers * Lettres et entretiens, 1927 * Correspondance Charles Péguy - Pierre Marcel, Paris, L'Amitié Charles Péguy, XXVII Œuvres complètes * Œuvres complètes de Charles Péguy (1873-1914), Paris, NRF, Gallimard, 1916-1955 (20 vols.) * Œuvres poétiques complètes, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1941 * Œuvres en prose complètes I, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1987 * Œuvres en prose complètes II, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1988 * Œuvres en prose complètes III, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1992

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 5

L’honneur du travail

« Travailler plus pour gagner plus », proclamait N. Sarkozy. Voilà un slogan qui résume à lui seul l’état d’esprit qui s’est imposé, parfois contre son gré, au monde du travail en France, et parfois aussi à son détriment. Entre les 35 heures de la gauche et le « travailler plus pour gagner plus » de la logique libérale, c’est toujours la lutte incessante entre deux idéologies qui s’entredéchirent depuis trop longtemps déjà.

Sans parler bien évidemment des

délocalisations visant à faire, par exemple, travailler des enfants chinois à moindre coût et dans des conditions de servitude souvent effroyables, ou de ceux, dans notre pays, qui profitent des avantages sociaux pour éviter le plus longtemps possible de travailler et vivre aux frais de l’Etat, et donc indirectement aux frais des travailleurs eux-mêmes qui paient leurs impôts. On pourrait aussi rajouter à cela certains syndicats qui n’ont que la grève comme seul et unique contre-pouvoir, et qui en abusent le plus souvent possible sans pour autant obtenir forcément satisfaction.

Bref, entre une volonté certaine pour

beaucoup de travailler le moins possible et gagner un maximum d’argent, et de l’autre côté une volonté tout aussi certaine de gagner un maximum d’argent en faisant travailler au maximum les ouvriers ou employés à moindre coût, fussent-ils en France ou ailleurs, la valeur du travail en ce début du XXIème siècle est souvent dévalorisée ou mal comprise dans l’esprit des Français. On pourrait aller jusqu’à se demander dès lors où est ce peuple de travailleurs qui a construit les cathédrales,

érigé toutes nos grandes villes et villages, et qui avait acquis un savoir-faire ayant pu et su traverser les siècles malgré les soubresauts de l’histoire ?

Certes, après la révolution bourgeoise de

1789, et l’arrivée de l’ère industrielle au XIXème siècle, l’idéologie du libéralisme économique qui s’imposa en France en 1791 par le vote du décret d’Allarde et de la loi Le Chapelier, qui supprimèrent les corporations et interdisaient, sous peine de mort, aux ouvriers de se réunir pour gérer leur statut, beaucoup d’abus de la part des patrons d’industries auront pour conséquence l’émergence d’idéologies, comme le socialisme et le communisme, idéologies inventés par des bourgeois afin d’exploiter les rancoeurs et la misère ouvrières et les utiliser pour une éventuelle « autre » révolution.

Tout au long du XIXème siècle puis du

XXème, des lois et propositions de lois seront votées afin de soulager la misère ouvrière des abus du libéralisme. Les catholiques et les royalistes sociaux en furent les pionniers, dès la Restauration. Même si tout le monde ne retient que l’année 1936, le Front Populaire et ses congés payés, ce n’est pas à la gauche que l’on doit l’origine des grandes avancées sociales.

Néanmoins, au delà de l’historique de la

législation sociale en France, force est de constater qu’aujourd’hui, c’est encore pour beaucoup de gens une tare de travailler. Alors que ceux qui travaillent devraient justement être contents d’avoir un travail, malgré tout, c’est souvent avec un sentiment de bagnard que le travailleur français va travailler. Certes, il y a des travaux difficiles qui n’encouragent pas à l’appréciation du travail et qui poussent à ce sentiment de bagne. Mais au delà de ces travaux difficiles, même celui qui aime ce qu’il fait, qui aime son boulot, considère souvent son travail comme quelque chose de nécessaire dans sa vie afin de pouvoir gagner de l’argent, vivre de cet argent et alimenter ainsi ses loisirs. Voilà donc à quoi se résume aujourd’hui le travail, pour une partie de nos concitoyens conditionnés par une société qui, en somme, dévalorise la travail bien fait : pour ceux-ci, le travail c’est une simple condition sine qua none, et non plus une notion visant à développer en soi un honneur à fabriquer, à gérer ou à contrôler tout ce que l’entreprise ou le secteur dans lequel se trouve le travailleur lui impose.

On ne travaille plus pour l’honneur du travail, ou pour son éminente dignité, mais simplement pour justifier un salaire à la fin du mois ! Cette sinistre logique dans laquelle nous avons vécu jusqu’à présent est peut-être l’une des causes principales de l’effondrement de l’intérêt que l’on porte au monde du travail. La question que l’on est en droit de se poser est : et si cette logique-là était fausse ? Si elle l’est, et nous-mêmes n’en doutant nullement, nous somme dans la possibilité d’en proposer une autre !

Si avec René de la Tour du Pin nous

savions que le travail n’avait pas pour but la seule production des richesses, mais la sustentation de l’homme, nous pouvons rajouter désormais, grâce à Charles Péguy, que le travail n’a pas pour seul but l’obtention d’un salaire à la fin du mois, mais le développement de l’honneur des hommes et de toute la civilisation qu’ils incarnent. Le salaire n’étant dans cette définition que la conséquence de cet honneur et non le but principal du travail en lui-même. Le monde du travail serait bien différent s’il était géré selon cette logique là. Cette même logique qui fit jadis les cathédrales pour reprendre l’image symbolique de la conséquence de cet honneur, image et honneur qu’illustra justement Péguy dans ses écrits.

Patrons et employés, formule simple du

binôme associé mais souvent opposé, devraient justement, au delà d’un certain esprit syndicaliste visant à ne se soucier que de leurs avantages à chacun, avoir le souci de ce qui les unit dans ce monde du travail au sein même du corps de métier qui les fait vivre.

Cet honneur du travail, nous allons vous

le faire découvrir, ou plus exactement c’est Charles Péguy qui va vous le faire découvrir, avec ce magnifique extrait de son oeuvre « L’Argent » écrit en 1913 :

« Il y a eu l’âge antique, (et biblique). Il y

a eu l’âge chrétien. Il y a l’âge moderne. Une ferme en Beauce, encore après la guerre, était infiniment plus près d’une ferme gallo-romaine, ou plutôt de la même ferme gallo-romaine, pour les mœurs, pour le statut, pour le sérieux, pour la gravité, pour la structure même et l’institution, pour la dignité, (et même, au fond, d’une ferme de Xénophon), qu’aujourd’hui elle ne se ressemble à elle-même. Nous essaierons

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 6

de le dire. Nous avons connu un temps où quand une bonne femme disait un mot, c’était sa race même, son être, son peuple qui parlait. Qui sortait. Et quand un ouvrier allumait sa cigarette, ce qu’il allait vous dire, ce n’était pas ce que le journaliste a dit dans le journal de ce matin. Les libres-penseurs de ce temps-là étaient plus chrétiens que nos dévots d’aujourd’hui. Une paroisse ordinaire de ce temps-là était infiniment plus près d’une paroisse du quinzième siècle, ou du quatrième siècle, mettons du cinquième ou du huitième, que d’une paroisse actuelle.

(...) Il y a des innocences qui ne se recouvrent pas. II y a des ignorances qui tombent absolument. Il y a des irréversibles dans la vie des peuples comme dans la vie des hommes. Rome n’est jamais redevenue des cabanes de paille. Non seulement, dans l’ensemble, tout est irréversible. Mais il y a des âges, des irréversibles propres.

Le croira-t-on, nous avons été nourris dans un peuple gai. Dans œ temps-là un chantier était un lieu de la terre où des hommes étaient heureux. Aujourd’hui un chantier est un lieu de la terre où des hommes récriminent, s’en veulent, se battent ; se tuent.

De mon temps tout le monde chantait. (Excepté moi, mais j’étais déjà indigne d’être de ce temps là). Dans la plupart des corps de métiers on chantait. Aujourd’hui on renâcle. Dans ce temps-là on ne gagnait pour ainsi dire rien. Les salaires étaient d’une bassesse dont on n’a pas idée. Et pourtant tout le monde bouffait. Il y avait dans les plus humbles maisons une sorte d’aisance dont on a perdu le souvenir. Au fond on ne comptait pas. Et on n’avait pas à compter. Et on pouvait élever des enfants. Et on en élevait. Il n’y avait pas cette espèce d’affreuse strangulation économique qui à présent d’année en année nous donne un tour de plus. On ne gagnait rien, on ne dépensait rien ; et tout le monde vivait.

II n’y avait pas cet étranglement économique d’aujourd’hui, cette strangulation scientifique, froide, rectangulaire, régulière, propre, nette, sans une bavure, implacable, sage, commune, constante, commode comme une vertu, où il n’y a rien à dire, et où celui qui est étranglé a si évidemment tort.

On ne saura jamais jusqu’où allait la décence et la justesse d’âme de ce peuple ; une telle finesse, une telle culture profonde ne se retrouvera plus. Ni une telle finesse et précaution de parler. Ces gens-là eussent rougi de notre meilleur ton d’aujourd’hui, qui est le ton bourgeois. Et aujourd’hui tout le monde est bourgeois.

Nous croira-t-on, et ceci revient encore au même, nous avons connu des ouvriers qui avaient envie de travailler. On ne pensait qu’à travailler. Nous avons connu des ouvriers qui le matin ne pensaient qu’à travailler. Ils se levaient le matin, et à quelle heure, et ils chantaient à l’idée qu’ils partaient travailler. A onze heures ils chantaient en allant à la soupe. En somme c’est toujours du Hugo ; et c’est toujours à Hugo qu’il en faut revenir : Ils allaient, ils chantaient. Travailler était leur joie même, et la racine profonde de leur être. Et la raison de leur être. Il y avait un honneur incroyable du travail, le plus beau de tous les honneurs, le plus chrétien, le seul peut-être qui se tienne debout. C’est par exemple pour cela que je dis qu’un libre•penseur de ce temps-là était plus chrétien qu’un dévot de nos jours. Parce qu’un dévot de nos jours est forcément un bourgeois. Et aujourd’hui tout le monde est bourgeois.

Nous avons connu un honneur du travail exactement le même que celui qui au Moyen-Âge régissait la main et le cœur. C’était le même conservé intact en dessous. Nous avons connu ce soin poussé jusqu’à la perfection, égal dans l’ensemble, égal dans le

plus infime détail. Nous avons connu cette piété de l’ouvrage bien fait, poussée, maintenue jusqu’à ses plus extrêmes exigences. J’ai vu toute mon enfance rempailler des chaises exactement du même esprit et du même cœur, et de la même main, que ce même peuple avait taillé ses cathédrales.

Que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Comment a-t-on fait, du peuple le plus laborieux de la terre, et peut-être du seul peuple laborieux de la terre, du seul peuple peut•être qui aimait le travail pour le travail, et pour l’honneur, et pour travailler, ce peuple de saboteurs, comment a-t-on pu en faire ce peuple qui sur un chantier met toute son étude à ne pas en fiche un coup.

Ce sera dans l’histoire une des plus grandes victoires, et sans doute la seule, de la démagogie bourgeoise intellectuelle. Mais il faut avouer qu’elle compte. Cette victoire.

Il y a eu la révolution chrétienne. Et il y a eu la révolution moderne. Voilà les deux qu’il faut compter. Un artisan de mon temps était un artisan de n’importe quel temps chrétien. Et sans doute peut-être de n’importe quel temps antique. Un artisan d’aujourd’hui n’est plus un artisan.

Dans ce bel honneur de métier convergeaient tous plus beaux, tous les plus nobles sentiments. Une dignité. Une fierté. Ne jamais rien demander à personne, disaient-ils. Voilà dans quelles idées nous avons été élevés. Car demander du travail, ce n’était pas demander. C’était le plus normalement du monde, le plus naturellement réclamer, pas même réclamer. C’était se mettre à sa place dans un atelier. C’était, dans une cité laborieuse, se mettre tranquillement à la place de travail qui vous attendait. Un ouvrier de ce temps-là ne savait pas ce que c’est que

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 7

quémander. C’est la bourgeoisie qui quémande. C’est la bourgeoisie qui, les faisant bourgeois, leur a appris à quémander. Aujourd’hui dans cette insolence même et dans cette brutalité, dans cette sorte d’incohérence qu’ils apportent leurs revendications il est très facile de sentir cette honte sourde, d’être forcés de demander, d’avoir été amenés, par l’événement de l’histoire économique, à quémander. Ah oui ils demandent quelque chose à quelqu’un, à présent. Ils demandent même tout à tout le monde. Exiger, c’est encore demander. C’est encore servir.

Ces ouvriers ne servaient pas. Ils travaillaient. Ils avaient un honneur, absolu, comme c’est le propre d’un honneur. Il fallait qu’un bâton de chaise fût bien fait. C’était entendu. C’était un primat. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le salaire ou moyennant le salaire. Il ne fallait pas qu’il fût bien fait pour le patron ni pour les connaisseurs ni pour les clients du patron. Il fallait qu’il fût bien fait lui-même, en lui-même, pour lui-même, dans son être même. Une tradition, venue, montée du plus profond de la race, une histoire, un absolu, un honneur voulait que ce bâton de chaise fût bien fait. Toute partie, dans la chaise, qui ne se voyait pas, était exactement aussi parfaitement faite que ce qu’on voyait.

C’est le principe même des cathédrales. Et encore c’est moi qui en cherche si long,

moi dégénéré. Pour eux, chez eux il n’y avait pas l’ombre d’une réflexion. Le travail était là. On travaillait bien.

Il ne s’agissait pas d’être vu ou pas vu. C’était I’être même du travail qui devait être bien fait.

Et un sentiment incroyablement profond de ce que nous nommons aujourd’hui l’honneur du sport, mais en ce temps-là répandu partout. Non seulement l’idée de faire rendre le mieux, mais l’idée, dans le mieux,

dans le bien, de faire rendre le plus. Non seulement à qui ferait le mieux, mais à qui en ferait le plus, c’était un beau sport continuel, qui était de toutes les heures, dont la vie même était pénétrée. Tissée. Un dégoût sans fond pour l’ouvrage mal fait. Un mépris plus que de grand seigneur pour celui qui eût mal travaillé. Mais l’idée ne leur en venait même pas.

Tous les honneurs convergeaient en cet honneur. Une décence, et une finesse de langage. Un respect au foyer. Un sens du respect, de tous les respects, de l’être même du respect. Une cérémonie pour ainsi dire constante. D’ailleurs le foyer se confondait encore très souvent avec l’atelier et l’honneur du foyer et l’honneur de l’atelier était le même honneur. C’était l’honneur du même lieu. C’était l’honneur du même feu. Qu’est-ce que tout cela est devenu ? Tout était un rythme et un rite et une cérémonie depuis le petit lever. Tout était un événement ; sacré. Tout était une tradition, un enseignement, tout était légué, tout était la plus sainte habitude. Tout était une élévation, intérieure, et une prière, toute la journée, le sommeil et la veille, le travail et le peu de repos, le lit et la table, la soupe et le bœuf, la maison et le jardin, la porte et la rue, la cour et le pas de porte, et les assiettes sur la table.

Ils disaient en riant, et pour embêter les curés, que travailler c’est prier, et il ne croyaient pas si bien dire.

Tant leur travail était une Prière. Et l’atelier un oratoire.

Tout était le long événement d’un beau rite. Ils eussent été bien surpris, ces ouvriers, et quel eût été, non pas même leur dégoût, leur incrédulité, comme ils auraient cru que l’on blaguait, si on leur avait dit que quelques années plus tard, dans les chantiers, les ouvriers, - les compagnons, - se proposeraient officiellement d’en faire le moins possible ; et qu’ils considéreraient ça comme une grande victoire. Une telle idée pour eux, en supposant qu’ils la pussent concevoir, c’eût été porter une atteinte directe à eux-mêmes ; à leur être, c’aurait été douter de leur capacité, puisque c’aurait été supposer qu’ils ne rendraient pas tant qu’ils pouvaient. C’est comme de supposer d’un soldat qu’il ne sera pas victorieux.

Eux aussi ils vivaient dans une victoire perpétuelle, mais quelle autre victoire. Quelle même et quelle autre. Une victoire de toutes les heures du jour dans tous les jours de la vie. Un honneur égal à n’importe quel honneur militaire. Les sentiments mêmes de la garde impériale.

Et par suite ou ensemble tous les beaux sentiments adjoints ou connexes, tous les beaux sentiments dérivés et filiaux. Un respect des vieillards ; des parents, de la parenté. Un admirable respect des enfants. Naturellement un respect de la femme. (Et il faut bien le dire,

puisque aujourd’hui c’est cela qui manque tant, un respect de la femme par la femme elle-même). Un respect de la famille, un respect du foyer. Et surtout un goût propre et un respect du respect même. Un respect de l’outil, et de la main, ce suprême outil. – Je perds ma main à travailler, disaient les vieux. Et c’était la fin des fins. L’idée qu’on aurait pu abîmer ses outils exprès ne leur eût pas même semblé le dernier des sacrilèges. Elle ne leur eût pas même semblé la pire des folies. Elle ne leur eût pas même semblé monstrueuse. Elle leur eût semblé la supposition la plus extravagante. C’eût été comme si on leur eût parlé de se couper la main. L’outil n’était qu’une main plus longue, ou plus dure, (des ongles d’acier), ou plus particulièrement affectée. Une main qu’on s’était faite exprès pour ceci ou pour cela.

Un ouvrier abîmer un outil, pour eux, c’eût été, dans cette guerre, le conscrit qui se coupe le pouce.

On ne gagnait rien, on vivait de rien, on était heureux. Il ne s’agit pas là•dessus de se livrer à des arithmétiques de sociologue. C’est un fait, un des rares faits que nous connaissons, que nous ayons pu embrasser, un des rares faits dont nous puissions témoigner, un des rares faits qui soit incontestable. »

Bien évidemment, pour obtenir cet état

d’esprit qui a forgé jadis la grandeur et l’honneur de nos anciens, et donc de notre civilisation, il faudra libérer le monde du travail du joug du libéralisme économique, et ne plus faire du travail une simple valeur marchande, ni l’objet d’un combat idéologique pour la préparation éventuelle d’une révolution soi-disant émancipatrice et qui n’est qu’un nouvel asservissement, comme ont pu le constater les travailleurs russes au temps de Lénine et de ses successeurs.

Cet honneur du travail décrit par

Charles Péguy, et qui malheureusement n’existe plus aujourd’hui si ce n’est de façon modeste dans quelques métiers et par quelques artisans ou ouvriers, reste pour nous royalistes le but ultime d’un état d’esprit qu’il faudra se forger face à la médiocrité actuelle résultant des deux siècles de république en France, et faire connaître, au sein des corps de métier devenus autonomes et libres, sous la protection du Roi qui aura lui pour honneur et devoir de garantir leur pérennité. Pour que le travail redevienne un honneur et qu’il retrouve son éminente dignité sociale…

P-P Blancher et J-P Chauvin

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 8

Les énergies renouvelables

Nature et idéologie

La Tour du Pin disait : « N’oubliez pas que vous êtes les usufruitiers de la terre que vous devez transmettre…» L’écologie fait parti de la doctrine traditionnelle qui n’est pas conservatrice car elle est empirique. Cette doctrine ne garde que le positif en vue du progrès, c’est la différence avec le conservatisme, qui lui garde tout, même le passif et le progressisme qui tire un trait sur le passé pour reconstruire éternellement…

L’écologie, c’est transmettre comme la Monarchie. Le respect de

l’environnement dans l’ordre naturel. La Monarchie est un système héréditaire respectant le principe de la famille, quoi de plus naturel. Jamais aucun système politique n’a plus respecté l’environnement dans ses entreprises humanistes.

Qu’a fait la République depuis plus de deux cent ans ? Elle a soumis la France à un système d’élection qui, par le jeu des minorités additionnés, donne une majorité finissant par gouverner dans un mécontentement général accepté et pour le plus grand profit du parti victorieux : « A nous, toutes les places ». Elle a détruit au nom d’un soi-disant progrès et pour éliminer un métier encore libre, le monde paysan. Elle a falsifié l’histoire à son profit faisant de notre passé, des « temps obscurs » et nos rois, des « rois fainéants » et intrigants…Elle a couvert, au nom du progressisme nos villes de banlieue, de tours immondes, véritables «cages à lapins » où s’entassent le peuple désargenté. Alain Paucard parle du règne des « Criminels du béton ».

Cette république a autorisé les cultures intensives, favorisé le regroupement des terres (SAFER) de triste mémoire, pour le profit des plus gros. Les destructions massives des haies qui protégeaient la faune et la flore des cultures de l’Ouest. Etait-ce pour décourager de nouveaux « Chouans » pour s’y cacher ? Comme le dit la vieille chanson de Gilles Servat « Madame la Colline », véritable plaidoyer contre les bulldozers et les tronçonneuses… La République aurait elle peur d’une autre révolte à l’Ouest, n’a-t-elle pas déjà fait tout ce qu’il fallait déjà, pour bien éliminer les Bretons : de la Révolution à la Guerre de 14-18 (1 300 000 victimes dont 20% de Bretons) en passant par le Camp de Conlie !!! Le bilan est lourd pour « la Gueuse ».

La Monarchie en comparaison, préserve dans le temps les saines expériences passées. Son histoire l’a prouvé dans son urbanisme à visage humain.

Elle défendra le travail Français par le soutien, la promotion des métiers et une hardie politique économique de protection de notre savoir faire.

Elle saura insuffler au Pays réel une soif de citoyenneté avec le principe de subsidiarité, libérant ainsi le peuple rendu amorphe par l’administration pléthorique et fiscale. Il ne serait pas excessif de parler de « Libération Nationale » pour un pays reprenant ses droits dans l’auto-organisation et une certaine forme d’autonomie. Ce ne sera pas du luxe face à la concurrence européenne et mondiale. Il faut vouloir : être libre.

Nous passerions d’une triste marionnette, plus ou moins élu par un pouvoir médiatico-politico-financier à un professionnel soucieux des intérêts de son peuple car lié à lui par un destin commun d’histoire et de sang… « Peuple et Roi, sont de droit divin » disait mon regretté ami Marcel Jullian, ex PDG d’Antenne 2… Nous renouerons ainsi le fil de l’histoire par la continuité, donc le long terme, si nécessaire pour construire une grande politique écologique.

Le roi aide mais n’impose pas. Le citoyen doit décider dans tout ce qui le touche de près : famille,

métier, commune, ville, salaires, repos, conditions de vie, travail et retraite…Retrouver sa citoyenneté, son identité et sa culture, défendre sa langue et ses langues régionales, son authenticité. Qui plus qu’un roi peut le faire, ayant partagé depuis des siècles la vie de son peuple, assemblé patiemment ses provinces et souffert les mêmes peines… La République vend la France à l’Europe, détruit le tissu social, autorise la misère du monde à s’installer, sans frein chez nous…Jusqu’à quand ?

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 9

www.stopaugazdeschiste07.org

Tout écologiste le sait, les espèces vivantes, doivent avoir leur territoire pour s'épanouir en paix…Il faut relire Konrad Lorenz.

Développons la Francophonie, aidons les pays du Tiers-monde à combattre le désert qui avance ? Relisons Régine Pernoud «Le Moyen-âge, pour quoi faire ? » qui, avec deux spécialistes historico-scientifiques prouvait qu’en utilisant les techniques du Moyen-âge des moines défricheurs, on pourrait creuser des puits partout…Pourquoi extraire des élites du Tiers-Monde pour notre confort alors qu’elles seraient plus utiles chez elles ? Leur absence va sinistrer encore plus la situation locale. Ne parlons pas des catastrophes climatiques à la clef.

Ecoutons Benoît XVI : « L’expérience montre que toute attitude irrespectueuse envers l’environnement porte préjudice à la convivialité humaine, et inversement ». Le retour du Roi sera un placement pour l’avenir. J’aime à penser à cette forêt des Landes planté sous nos rois et dont nous jouissons encore des bienfaits aujourd’hui. Quelle présence d’âme et quelle conscience pour le futur…

L’homme qui plantait des arbres (Giono) est une belle image pour symboliser l’œuvre monarchique. Ecoutons Jean Gionot dans « La Chasse au Bonheur » (1988) : « Il faut faire notre bilan. Nous avons un héritage laissé par la nature et par nos ancêtres…Une histoire est restée inscrite dans les pierres des monuments ; le passé ne peut pas être entièrement aboli sans assécher de façon inhumaine tout avenir. Les choses se transforment sous nos yeux avec une extraordinaire vitesse. Et on ne peut pas toujours prétendre que cette transformation soit un progrès…Nos « destructions » sont innombrables. Telle prairie, telle forêt, telle colline sont la proie des bulldozers et autres engins ; on aplanit, ou rectifie, on utilise ; mais on utilise toujours dans le sens matériel, qui est forcement le plus bas. Telle vallée, on la barre, tel fleuve, on le canalise, tel eau

on la turbine. On fait du papier journal avec des cèdres dont les croisés ont ramené les graines dans leurs poches. Pour rendre les routes « roulantes » on met à bas les alignements d’arbres de Sully. Pour créer des parkings, on démolit des chapelles romanes, des hôtels du XVIIe, de vieilles halles…Qu’on rejette avec un dégoût qu’on ne va pas tarder à payer très cher tout ce qui jusqu’ici, faisait le bonheur des hommes » Le réchauffement climatique risque de changer la face du monde, dans sa géographie, comme dans ses multiples conséquences environnementales. Il est important que l’homme soit à l’écoute de ce qui l’entoure car la disparition d’une espèce pourrait avoir de graves conséquences pour notre survie. Mais cela n’intéresse pas notre gouvernement, les yeux rivés sur le Cac40…Du moment que l’on se remplit les poches. On est passé proche de la catastrophe avec les abeilles, mais ce n’est pas finis et on continu à traiter les champs jusqu’à quand ?

Comment continuer à soutenir une agriculture intensive et consommer des produits qu’il faut traiter avec des combinaisons et des masques ? Existe-t-il des gens pour croire qu’ils n’absorbent pas cette chimie ? Et qu’elle ne les rendra pas malade à plus ou moins brève échéance, voir les tuer… Ecoutez les graves recommandations de Claude Bourguignon sur le désastre de nos terres de culture.

Le business compte plus que la santé du citoyen. La dégradation de l'environnement, la déforestation, les migrations de populations, la pollution et le gaspillage, tout cela change et vont changer non seulement les sociétés mais tout l'écosystème. C'est la vie de l'homme à travers les espèces, d'abord, qui est en danger, l'environnement, saccagé aura de graves conséquences...

Frédéric WINKLER

− T−Shirts à faire vous−mêmes avec des motifs proposés !

− Objets divers royalistes − Brochures et livres

− Autocollants et affiches royalistes

www.sortirdunucleaire.org

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 10

La grande question de l’énergie L’industrialisation et la mondialisation n’ont pu être possibles

depuis le XIXe siècle que grâce à la découverte scientifique et à la maîtrise, puis à l’usage varié et massif, des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) : dans le même temps, les énergies renouvelables traditionnelles (eau, vent, soleil) étaient, sinon totalement abandonnées, du moins reléguées à un rang quasi anecdotique sauf, en particulier en France, l’énergie hydraulique fournie par les moulins, eux-mêmes remplacés par les barrages hydroélectriques.

Conjuguées à l’apparition, puis à la diffusion du modèle de la

société de consommation, l’industrialisation et la mondialisation, de plus en plus invasives dans les pays européens et sur le continent nord-américain puis s’étendant au reste du monde, ont entraîné un véritable pillage, puis gaspillage des ressources fossiles que la nature avait mis plusieurs centaines de millions d’années à fabriquer : en moins de quatre siècles, si l’on en croit les géologues, c’est la quasi-totalité de ces richesses terrestres qui aura été consommée, c’est-à-dire consumée ! Déjà, certains affirment que le fameux « pic pétrolier » (en anglais, « peak oil ») serait atteint (ou sur le point de l’être), et qu’il n’est désormais plus possible de produire demain encore plus de pétrole qu’aujourd’hui…

Cette consumation a eu d’autres conséquences, moins bénéfiques

que celles du développement technique des sociétés et de l’amélioration des conditions de transport ou de chauffage : la pollution atmosphérique, déjà dénoncée à la fin du XIXe siècle par l’écrivain royaliste Paul Bourget après son voyage dans le Londres enfumé par les cheminées d’usines et le chauffage au charbon, et qui, aujourd’hui, poursuit ses ravages d’une autre manière, sans doute, mais avec des conséquences sur la mortalité loin d’être anodines (40.000 morts par an en France ?) et sur la qualité de l’air, sans oublier ce qui pose le principal problème à la planète, c’est-à-dire le dérèglement climatique qui semble s’orienter vers un réchauffement accéléré et anormal de notre planète et se manifeste, concrètement, par un accroissement certain des « accidents » climatiques et la fonte de la banquise.

Mais il n’y a pas que la consommation des énergies fossiles qui

entraîne des pollutions : la production elle-même s’avère souvent coûteuse pour l’environnement, comme au large de la Floride et dans le golfe du Mexique en 2010 avec l’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon qui a provoqué une terrible marée noire destructrice d’une partie de la biodiversité marine et lagunaire locale, ou la dévastation de la forêt boréale au Canada, au nord de l’Alberta principalement, sur une superficie de 140.000 km2, pour exploiter des mines de sable bitumineux qui, elles-mêmes, polluent les rivières

avoisinantes et provoquent des pluies acides… Même chose pour le transport des hydrocarbures : les côtes de Bretagne et de Vendée se souviennent des marées noires de l’Amoco Cadiz en 1978 et, plus proches de nous, de l’Erika et du Prestige autour de l’année 2000, qui ont entraîné la mort de millions d’oiseaux, de poissons et crustacés, mais aussi de mammifères marins, et qui ont souillé pour plusieurs années le littoral français.

Pourtant, notre société, désormais, ne peut se passer d’une

abondante énergie : nous sommes dépendants de la Technique, des Machines, et de ce qui permet de les mouvoir, de les faire fonctionner, et de nous chauffer, de nous déplacer, de communiquer et de stocker, de nous éclairer et de nous divertir, etc. Par rapport aux sociétés du XVIIIe siècle, nous sommes des « géants » qui pouvons relier tous les coins de la France, voire bien au-delà, en quelques heures si nous nous déplaçons physiquement, mais en quelques dixièmes de seconde s’il s’agit de parler et de voir… Ces progrès immenses, et largement bénéfiques pourvu que nous en usions sans nous perdre nous-mêmes, nécessitent des quantités considérables d’une énergie dont nous ne saurions plus, pour l’heure, nous passer : après avoir eu le monopole de ce genre de vie très énergivore, en tant que citoyens d’un pays précocement industrialisé, nous sommes les spectateurs (impuissants et souvent indifférents pour nombre de nos concitoyens) des appétits et de la nouvelle voracité des puissances émergentes ou nouvellement émergées qui veulent atteindre notre niveau de vie, et cela coûte que coûte, sans toujours prendre en considération les risques que cette attitude, étendue à des populations fort nombreuses, fait peser à la planète toute entière. La Chine, l’Inde ou le Brésil, par exemple, ne sont guère sensibles aux préoccupations écologiques, il est vrai plutôt nouvelles et très « intéressées » de la part des Etats anciennement industrialisés qui y voient surtout un moyen de freiner la montée trop rapide des concurrences asiatiques ou sud-américaines…

Pour la France, les enjeux énergétiques sont énormes, au moment

même où la question des ressources et de leur contrôle (et maîtrise…) se fait de plus en plus pressante, et nécessitent une véritable stratégie énergétique, mais aussi un changement des approches et des modèles jusque-là en cours : au-delà des questions habituelles de l’approvisionnement en énergie, il faut poser celles du modèle même d’énergie qui est le plus profitable à notre société et le moins dispendieux pour l’environnement, mais aussi celles du modèle de société qui est le mieux adapté à notre environnement propre et aux nécessités économiques et sociales, voire géopolitiques, de notre pays et de sa pérennité. L’équation française, qui doit tenir compte aussi des paramètres européens et mondiaux, économiques comme

environnementaux, n’est pas facile à résoudre : une grande partie de la solution passe par le politique, qu’on le veuille ou non, et il y faut sans doute des institutions et une magistrature suprême, en particulier, qui disposent du temps, du long terme comme de la possibilité d’inscrire « l’urgence » dans celui-ci. Pour clamer que « l’énergie est notre avenir », encore faut-il que l’Etat, justement, s’inscrive dans «cet avenir que tout esprit bien né souhaite à sa patrie »…

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 11

Le défi énergétique pour la France d’aujourd’hui et de demain

La France possède un vaste territoire terrestre mais aussi maritime, et elle dispose de la 2ème Zone économique exclusive : ce sont des atouts importants pour une stratégie énergétique du XXIe siècle mais pas suffisants si la volonté et l’intelligence politiques n’ordonnent pas ces atouts et ses possibilités, comme le soulignent MM. Philippe Folliot et Xavier Louy dans leur ouvrage intitulé « France-sur-Mer, un empire oublié », véritable mine de renseignements sur les potentialités françaises. Au-delà des énergies d’origine fossile comme le pétrole dont la France pourrait devenir grande productrice si les forages au large de la Guyane, à plus de 6.000 mètres de profondeur mais avec des risques environnementaux sérieux, s’avèrent aussi fructueux que certains le pensent, ou comme les gaz de schiste dont est riche le sous-sol français, au-delà d’une énergie nucléaire qui dépend largement des réserves d’uranium étrangères (la France n’extrait plus d’uranium sur son territoire depuis une dizaine d’années), ce sont les énergies d’origine renouvelable qui apparaissent comme l’avenir possible, voire nécessaire, de la stratégie énergétique française.

La mer est une chance pour la France,

mais que la République a trop souvent négligée : c’est pourtant de là que pourrait venir la principale réponse à la forte demande énergétique de notre société, comme le rappelle avec justesse les deux auteurs cités plus haut. Au-delà des hydroliennes qui utilisent les courants marins et sont aujourd’hui en passe de trouver leur place dans le réseau énergétique, et des éoliennes

« offshore » flottantes placées en mer qui suppléent les éoliennes terrestres parfois décriées pour leur impact sur les paysages, de nombreuses autres possibilités sont offertes par la mer : l’énergie houlomotrice, c’est-à-dire l’énergie des vagues, qui pourrait être l’une des plus prometteuses à long terme des énergies renouvelables maritimes, et dont la France pourrait, avec ses littoraux métropolitains comme ultramarins, tirer le maximum d’énergie électrique possible ; l’énergie marémotrice, dont la France maîtrise la technologie mais qui pose néanmoins aujourd’hui des problèmes d’installation ; l’énergie maréthermique (ou énergie thermique des mers, ETM), qui est produite en utilisant la différence de température entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans (une idée que Jules Verne avait d’ailleurs lui-même émise dans « Vingt mille lieux sous les mers », dès 1869…) ; l’énergie osmotique qui consiste à exploiter le gradient de salinité entre l’eau de mer et l’eau douce, sur les estuaires des grands fleuves ; etc.

Mais il y a aussi les carburants d’origine renouvelable que peut produire la mer, à travers l’exploitation et la transformation des algues : cela, d’ailleurs, éviterait le principal inconvénient des agrocarburants (pourtant utiles et parfois très prometteurs) qui est d’occuper trop de terres au détriment des productions nourricières. Dans « France-sur-Mer », les auteurs expliquent que « selon les experts, le phytoplancton pourrait parfaitement prendre la relève des céréales comme biocarburants et combler la totalité des besoins énergétiques de la France, en couvrant une surface infime du territoire, sur le

littoral. Produites par photosynthèse, les micro-algues, riches en lipides – donc en huile – auraient un rendement à l’hectare trente fois supérieur à celui du colza ou du tournesol. Elles transforment ainsi l’énergie solaire en énergie chimique et se cultivent facilement dans l’eau de mer, ce qui évite de puiser dans les réserves d’eau douce. Or, les 7.000 km de littoral français représentent un atout considérable pour développer ce genre de culture, qui prolifère rapidement et peut fournir des récoltes en continu. Si les bassins d’algues étaient déployés sur 400.000 hectares, ils pourraient produire la consommation annuelle mondiale de carburant ! » En lisant ces quelques lignes, on mesure mieux les potentialités énergétiques de notre pays, et on a quelques raisons de plus d’être furieux contre une République qui ne saisit pas toutes ces chances pour la France ! Ce qui est certain, c’est que la mer doit avoir une place beaucoup plus importante dans la stratégie énergétique de notre pays qu’elle ne l’a aujourd’hui, et qu’il faut faire vite pour ne pas « louper le coche » ! En fait, à bien y regarder, la mer offre actuellement de plus grandes possibilités que la terre, ne serait-ce que parce que cette dernière doit déjà répondre aux demandes de la production nourricière et à celles de l’habitat et des communications. Ce qui ne signifie pas qu’il ne faille pas prêter attention aux énergies renouvelables produites sur nos territoires terrestres, bien sûr…

Depuis quelques années, les éoliennes

sont apparues et se sont répandues dans nos paysages, parfois sans discernement : néanmoins, l’énergie issue du vent peut être intéressante à exploiter plus largement, même s’il faut envisager d’implanter des éoliennes de plus petite taille et fournissant une électricité de proximité, en particulier dans les zones rurales aujourd’hui éloignées des grands centres urbains. Quant à l’énergie solaire dont le développement se heurte parfois à un coût relativement élevé pour la fabrication et l’installation des panneaux photovoltaïques, elle est facilement exploitable dans les nombreuses zones de France à fort ensoleillement, et peut servir, en particulier le solaire thermique, pour l’habitat collectif ou individuel, soit pour le chauffage des maisons ou appartements, soit pour la production d’une électricité locale. Là encore, la recherche et le développement de techniques de plus en plus élaborées et productives peuvent permettre d’accélérer la transition énergétique et de moins dépendre de l’exploitation des énergies fossiles ou de

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 12

l’énergie nucléaire dont on connaît, malgré toute la qualité de la maîtrise française, les risques lourds pour l’environnement et les populations en cas d’accident ou de mauvaise pratique.

D’autres énergies renouvelables peuvent

être évoquées : la géothermie ; celles issues de la biomasse, facile d’exploitation et souvent peu coûteuse ; l’hydraulique, cette fameuse « houille blanche » qui a tant aidé à la « révolution électrique » de la fin du XIXe siècle en France, et, au-delà des grands barrages hydroélectriques, la petite hydraulique, trop négligée en France, et qui a pourtant de belles perspectives devant elle, pourvu que l’on veuille bien les développer ; l’énergie des déchets par les incinérateurs d’ordures ménagères, qui permet aujourd’hui de chauffer de nombreux logements collectifs ; le biogaz ; etc. Cette liste n’est pas exhaustive, bien sûr !

Malgré toutes ses richesses énergétiques

potentielles, la France semble en retard dans le développement et l’exploitation des énergies renouvelables, et la faute en est largement imputable à la République et à sa propre logique institutionnelle et politique : éternellement prise entre deux élections, la République n’a pas osé lancer de grands projets énergétiques sur le long terme qui auraient nécessité de l’audace et des remises en cause. Elle s’est contentée de continuer sur la lancée gaullienne des années 60, en particulier le programme nucléaire qui, s’il a pu permettre d’amortir les chocs pétroliers des années 70, a enfermé notre pays dans une logique de facilité avec une électricité peu chère sur l’instant (d’où une consommation électrique plus élevée de 25 % par rapport à celle de nos voisins allemands…) mais aujourd’hui condamnée à être de plus en plus coûteuse, y compris (et surtout, même) du fait du démantèlement des centrales nucléaires. De plus, la nécessité et la recherche (parfois vaine d’ailleurs…) d’une « popularité électorale permanente et renouvelée » empêche toute politique de long terme et toute remise en cause véritable du système énergivore de notre société de consommation, et des principes mêmes, pourtant peu compatibles avec le respect des équilibres environnementaux, de cette dernière.

Et pourtant ! La transition énergétique évoquée et défendue par les spécialistes de l’énergie et de l’environnement est à peine ébauchée et reste trop souvent au stade des discours plus que des réalisations concrètes : l’Etat semble craindre que les efforts demandé aux producteurs comme aux consommateurs français soient mal acceptés et n’entraînent des mécontentements, voire des conflits. Il est vrai que rompre avec un système dont chacun profite mais dont les conséquences, elles, s’avèrent en définitive désastreuses, n’est pas simple, et sans doute faut-il préparer le terrain, en particulier sur le plan psychologique autant que sur le plan énergétique lui-même. Mais cette politique est nécessaire, et c’est l’Etat qui peut donner l’impulsion majeure, comme il l’a fait dans les années 60 en ce domaine comme en tant d’autres alors.

Ce véritable « basculement énergétique »

n’est possible que s’il s’inscrit dans une stratégie plus globale encore qui prenne en compte l’aménagement du territoire, mais aussi du temps de travail et de son organisation, ainsi que la nécessité d’une consommation moins dispendieuse en énergie. Economies d’énergie, réactivation d’un tissu rural dense et susceptible de s’auto-organiser (et de se suffire à lui-même le plus largement possible) en partie, redensification de l’habitat des centres-villes, mise en valeur

de l’Outre-mer et des espaces métropolitains, etc. sont autant de moyens de réussir cette transformation énergétique française : notre pays a la possibilité de montrer l’exemple et de devenir un modèle pour les autres nations, et la France peut le faire par elle-même au regard de toutes les possibilités d’énergie renouvelable dont elle dispose.

Philippe Folliot et Xavier Louy

expliquent, dans leur ouvrage cité plus haut, que la France a les atouts énergétiques, territoriaux et humains pour devenir en moins d’un demi-siècle… la première puissance mondiale ! Quoi que l’on pense de ce pronostic, travailler du mieux que l’on peut pour la grandeur française est toujours nécessaire, et la question énergétique est l’un des enjeux majeurs des prochaines décennies : un basculement de la production et consommation françaises vers des énergies renouvelables et inépuisables donnerait à la France un avantage certain. Et puisque la République ne le peut pas, voire ne le veut pas, travaillons à instaurer les conditions institutionnelles à ce basculement énergétique porteur de tant de promesses et garant de la pérennité, au-delà de notre propre pays, de la planète…

Jean-Philippe Chauvin

A visiter également : http://energiein.e-monsite.com/

nouvelle-chouannerie.com

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 13

Du Pic de Hubbert et l’essentiel changement énergétique

S’il est une illusion consumériste qui a la vie dure, c’est bien celle qui pose l’intemporalité dans la consommation d’énergie issue des combustibles fossiles et, en premier lieu, du pétrole. De fait, si ce chimérique espoir peut résister quelques temps aux démonstrations mathématiques, il ne saurait raisonnablement tenir plus longtemps en présence de faits tangibles et évidents. Ainsi, la limite de production du pétrole tend elle à revenir régulièrement sur le tapis politico-médiatique, se présentant comme la révélation scientifique de ces dernières années : 40 ans, estime le responsable de Total Allemagne, Michel Mallet.

Si cette limite doit évidemment être relativisée par la prise en compte des éventuelles rationalisations et développements, la conclusion reste toujours sans appel : dans quelques années, la consommation mondiale devra se passer de l’énergie pétrolière ou, tout du moins, la reléguer à une place secondaire voire anecdotique.

Ce changement complet de paradigme énergétique semble si brusque et abrupt que les doutes citoyens se multiplient sur notre capacité systémique à changer aussi vite de ligne de base énergétique : les quelques solutions proposées, telles que la voiture électrique ou les moteurs à hydrogène, ne rivalisent pas encore avec les performances actuelles et soulèvent évidemment d’autres problèmes économiques.

Pourtant, s’il semble de prime abord évident que la consommation effrénée d’une ressource non renouvelable à échelle humaine mène

tout droit à l’impasse, peu de personnes avaient pris réellement conscience de l’enjeu énergétique qui semblait se dessiner. Encore aujourd’hui, certains politiciens voient dans l’exploitation d’énergies telles que le gaz de schiste une solution au problème pétrolier : ils ne font que déplacer le problème sans réellement le résoudre, le gaz de schiste étant également non renouvelable à échelle humaine.

Si le bon sens ne semble pas universel et économiquement pertinent, certains scientifiques avaient déjà mathématiquement prouvé l’inéluctable épuisement d’une ressource non renouvelable, détaillant avec une étonnante précision la courbe de production et sa prévisible décroissance finale. Le principal, le géophysicien Marion King Hubbert, s’appuya sur les travaux de l’économiste Jevons pour déterminer dans les années 1940 la forme quasi-gaussienne (en cloche) de la production d’une matière première non renouvelable, et tira la sonnette d’alarme lors d’une présentation remarquée en 1956, à l’American Petroleum Institute. Peu suivie, reléguée aux oubliettes de l’Histoire scientifique, elle en fut déterrée dans les années 1970 pour servir de base à diverses études mathématiques et notamment la mise en place de la courbe aujourd’hui consacrée dite du « Pic Pétrolier ».

Ainsi, de nombreux spécialistes estiment aujourd’hui que le pic pétrolier (maximum de production de pétrole) a soit été atteint ces dernières années (2007 pour le président de BP Tony Hayward) soit sera atteint dans les toutes prochaines années (2015 pour le géologue français Jean Laherrère), faisant ainsi entendre raison à l’Agence Internationale de l’Energie qui, jusqu’en 2009, refusait d’entendre parler de Pic pétrolier… Bien mal lui en a pris.

Aujourd’hui, la future pénurie de pétrole appelle les gouvernements internationaux à amorcer les indispensables changements paradigmatiques sociaux et énergétiques : sociaux, car il a ainsi été prouvé que la frénésie consumériste ne mène qu’aux impasses technologiques et sociales ; énergétiques, car en se fondant sur le Pic de Hubbert, la solution énergétique viendra de ces nouvelles énergies dites « renouvelables » ou « propres ». Mais changer cette vision sociale et énergétique, c’est amorcer une certaine remise en cause du sempiternel « court terme » en soutenant, via une véritable volonté politique et de réels investissements financiers, la recherche et le développement dans les filières énergétiques nouvelles, notamment les énergies hydrauliques.

« Les énergies renouvelables sont inépuisables. Elles ne détruisent pas l'environnement. Elles sont disponibles partout. Leur utilisation facilite la solidarité avec les générations futures. Elles assurent l'avenir de l'humanité. »

Hermann Scheer

De la solution de l’énergie hydraulique

Depuis quelques années maintenant, la rupture de stock des réserves de pétrole et les intrinsèques dangers de l’énergie nucléaire semblent devenir les problématiques principales des industries énergétiques, remettant en cause l’actuel système consumériste parce qu’exclusivement basé sur l’énergie issue des combustibles fossiles. Ainsi, si quelques aménagements et développements technologiques se basent sur d’autres sources d’énergies (sables bitumineux de l’Athabasca par exemple), l’inéluctable épuisement de ces énergies combustibles exigerait pourtant de véritables changements de paradigmes énergétiques, en se tournant notamment vers les énergies dites « renouvelables » ou « propres ».

Si la quasi-majorité de ces énergies se fondent sur l’ancienne formule latine sol lucet omnibus (Le Soleil éclaire partout), les énergies hydrauliques forment, par leur pluralité et leur potentiel, une solution pertinente au problème énergétique qui s’annonce dans quelques

années. On distingue donc, dans la transformation de l’énergie hydraulique en énergie hydroélectrique : les centrales hydroélectriques, les centrales marémotrices (issues des marées), les hydroliennes (issues des courants marins) ainsi que l’exploitation de l’énergie des vagues, l’énergie houlomotrice, encore en développement en France (système Searev).

La France, attirée par l’énergie hydraulique depuis la loi du 16 Octobre 1919 jusqu’aux années 1960, a depuis délaissé ces énergies propres pour leur préférer la dangereuse énergie nucléaire et amorce donc tardivement l’impératif changement paradigmatique : alors qu’en Norvège l’énergie hydroélectrique représente 95.7% (127 Terawattheure) de leur production nationale, au Brésil 84% (391 Terawattheures), la France stagne à une faible moyenne de 10 %, arguant pourtant la présence de plus de 60 000 seuils et barrages identifiés (chiffres Ministère de l’Environnement) mais uniquement 2000

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 14

ouvrages (microcentrales pour la plupart) réellement en activité, ce qui explique partiellement l’impossibilité pour la France d’obtenir les 21% d’électricité d’origine renouvelable demandé par la directive « Sources Energies Renouvelables » n°2001/77/CE du 27 Septembre 2001.

Si l’énergie hydroélectrique est limitée par l’inéluctable impact des constructions artificielles sur l’environnement et par les aléas météorologiques, de nombreuses études montrent le potentiel réel de cette énergie en France. Ainsi, l’une des plus complètes, datée de 2006 pour le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie corroborait les conclusions du rapport Pintat de 1975 qui, à la suite du choc pétrolier, avait déterminé les différents potentiels d’exploitation pour l’énergie hydraulique : près de 100TWh/an, soit 50 % de plus qu’aujourd’hui (potentiel de 23,4 TWh supplémentaires selon une étude de 1992).

Pourtant, peu de réelles avancées furent observées dans ce domaine depuis la publication de ce rapport en 2006 : les 6 propositions ne furent pas réellement mises en place car il manquait le moteur essentiel, la volonté politique (ce fut d’ailleurs la 5°proposition de l’étude).

Or, cette volonté politique absente, l’avance considérable qu’avait la France dans le domaine de la Recherche et du Développement sur l’exploitation de l’énergie hydraulique ne put porter ses fruits. L’exemple le plus flagrant à ce niveau reste l’étude de l’énergie hydrothermique, définie par l’Union Européenne comme « l'énergie emmagasinée sous forme de chaleur dans les eaux de surface ». Non seulement l’idée d’utiliser les différences de température marine avait été conçue par le Français Jules Verne dès 1869, mais elle fut également conceptualisée par le physicien français Arsène d’Arsonval

une dizaine d’année plus tard et concrétisée par l’ingénieur Georges Claude, fondateur d’Air Liquide, dans les années 1930 dans la baie de Matanza, à Cuba. Mais faute de volonté politique et d’investissements, l’idée fut laissée à d’autres, notamment aux Etats-Unis et au Japon qui ont depuis repris (1963), développé et concrétisé leurs avancées technologiques et scientifiques.

L’exemple n’est pas unique, mais représentatif des lacunes françaises : aujourd’hui, certaines entreprises, pôles de compétitivité ou laboratoires tentent seuls l’aventure de l’énergie hydrolienne par le biais de projets de développement, comme Marenergie en Bretagne par le Pôle de Compétitivité Mer de Bretagne ou HARVEST, par un conglomérat de plusieurs laboratoires français. Exemplaires par les résultats, il ne manquerait plus qu’une véritable volonté politique pour développer ces solutions proposées à l’échelle nationale ou, pourquoi pas, développer d’autres technologies telles que l’exploitation de l’énergie osmotique, actuellement en vogue en Norvège. Selon l’entreprise Statkraft, leader sur l’exploitation de cette énergie, 50% de la production électrique de l’Union Européenne pourrait être osmotique…

La volonté politique est la pierre angulaire des évolutions sociales et énergétiques. Républicaine, cette volonté reste à court terme, centralisatrice et peu attentive aux véritables enjeux énergétiques, se retrouvant donc dans l’énergie nucléaire en délaissant le choix à long terme des énergies «propres». Il faut donc, pour amorcer cet essentiel changement de paradigme énergétique, une vision politique à long terme, décentralisatrice, soucieuse du Bien Commun et attentive aux véritables enjeux sociaux : une volonté royale.

Augustin DEBACKER

http://franceroyale.e-monsite.com/

Ouvriers, employés, chômeurs, patrons...etc. Si l’ASC vous intéresse, n’hésitez pas à nous envoyer tous les renseignements dont vous pouvez disposer sur l’exercice de vos professions et les abus dont il convient de poursuivre la réforme. Devenez acteur d’une économie plus humaine libérée du règne de l’argent : [email protected]

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 15

Les Royalistes contre les délocalisations

Délocalisations : l'hypocrisie des élus socialistes :

La décision du Syndicat des transports d'Ile-de-France de confier son contrat de plate-forme téléphonique à une société basée au Maroc a montré les contradictions, voire peut-être pire, de socialistes qui, désormais, cumulent tous les pouvoirs politiques, exécutif comme législatif, de l'Etat aux régions, et n'ont plus l'excuse d'un gouvernement de Droite qui pourrait les gêner...

C'est aussi la démonstration que cette Gauche-là a les mêmes

fondements idéologiques sur le plan économique que la Droite libérale précédemment au pouvoir : ce qui leur importe, à l'une comme à l'autre, ce n'est pas exactement la qualité du service ou le maintien de services publics locaux ou nationaux, mais bien la rentabilité, voire la profitabilité dans le sens le plus capitaliste du terme. Après tout, ce n'est pas une opinion forcément condamnable mais c'est une idéologie néfaste, en particulier pour ceux qui travaillent mais aussi pour l'environnement, les uns et l'autre étant ainsi trop facilement sacrifiés à des intérêts financiers et à cet alibi fourre-tout de la lutte contre les déficits...

Bien sûr, ceux-ci existent et posent problème mais leur nécessaire

réduction ne doit pas se faire au détriment des intérêts sociaux, nationaux et environnementaux. L'argument principal du président socialiste de la région d'Ile-de-France, M. Huchon, est celui du « strict respect du Code des marchés publics », consolidé par celui de « l'offre la mieux disante », c'est-à-dire la moins coûteuse : il est vrai que l'offre du prestataire basé au Maroc est alléchante puisque le coût du travail horaire y est moitié moins élevé qu'en France et que la flexibilité des horaires y est maximale, avec un minimum de droits syndicaux et sociaux...

« L'offre la mieux disante », selon l'expression employée par M.

Jean-Paul Huchon, est donc celle qui, en définitive, est « la moins disante » sur le plan strictement social et évidemment sur le plan national et local ! Car, en définitive, cette décision menace 80 emplois en France, au moment même où le chômage explose littéralement et que certains annoncent 180.000 chômeurs de plus d'ici l'hiver prochain ! La réaction, justifiée, du ministre du Redressement productif, M. Montebourg, d'en appeler à reconsidérer cette décision, est fortement critiquée au sein même du Parti socialiste et paraît peu soutenue par le président François Hollande qui explique doctement qu'il n'est « pas favorable à une surenchère protectionniste » même s'il en appelle (cela ne mange pas de pain...) à l'attention des responsables publics sur la question de l'emploi en France...

Ainsi, si je comprends bien l'actuel président, le fait de préférer

sauvegarder des emplois en France plutôt que de contredire les règles d'un libre-échange rendues encore plus inégales par la mondialisation, serait la marque d'un « protectionnisme » visiblement considéré comme un « mal absolu » par ceux qui nous gouvernent... Alors qu'il aurait fallu rappeler la volonté du politique de ne pas laisser l'économique détruire l'équité sociale, M. Hollande, à rebours de ce que n'avait pas hésité à faire Outre-Atlantique Franklin Delano Roosevelt, préfère rester dans une logique qui privilégie l'Argent à l'Humain...

D'ailleurs, dans la rage de déconstruction législative qui a agité la

majorité socialiste au mois de juillet, certains aspects les plus condamnables de la politique sarkozienne ont été étrangement préservés, en particulier sur l'ouverture dominicale des grands magasins, et il n'y a même pas eu d'annonce sur ce sujet pourtant important...

Il faudra pourtant bien rouvrir le débat et pas seulement au

seulement au seul bénéfice des consommateurs ! Dans son édition du lundi 30 juillet 2012, le quotidien économique « Les échos »rappelle qu'un ancien ministre de l'Intérieur, en 2010, avait déclaré que «l'introduction d'un critère de préférence locale dans le Code des marchés publics est impossible car elle constituerait une méconnaissance des règles communautaires [européennes]», ce que confirme l'un des administrateurs du STIF, Philippe Sainsard, qui explique aussi que « nous ne pouvons pas tenir compte de la localisation d'un prestataire », car les lois européennes et celles de l'OMC ne l'autorisent pas : ainsi la dictature du libre-échange, à travers l'Union européenne et ses institutions politiques et judiciaires, a, avec un tel renoncement, de beaux jours devant elle ! M. Montebourg a beau se battre contre une telle logique de l'abandon social, il me paraît bien isolé au sein d'un gouvernement et d'un Parti socialiste gagnés, l'un et l'autre depuis fort longtemps, par l'idéologie d'un libre-échange mondial (baptisé « mondialisation » pour tant de nos concitoyens) qui se moque bien des protections sociales ou des frontières nationales.

Au regard de cette République si peu protectrice de la France

quand, dans le même temps, elle contraint fiscalement de plus en plus les ménages et, surtout, les classes moyennes encore solvables, il est temps de réfléchir au moyen politique institutionnel de remettre l'économique à sa place qui, si elle ne doit évidemment pas être méconnue ou négligée, ne doit jamais être la première dans une société digne de ce nom...

Jean-Philippe CHAUVIN

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 16

Non aux délocalisations spéculatives ; oui aux relocalisations productives ! :

Les délocalisations sont devenues, en quelques années, une véritable angoisse pour de nombreux travailleurs qui craignent de voir leur emploi partir à l’étranger pour ne plus revenir, et cette angoisse est encore plus vive depuis 2008 et en cette année 2012, alors que les derniers chiffres de l’emploi annoncent un millier de chômeurs supplémentaires chaque… jour ! Pour de nombreux investisseurs et industriels, ces mêmes délocalisations sont, disent-ils, la seule solution pour rester compétitifs ou pour investir les marchés des puissances émergentes, en particulier l’Inde et la Chine. En fait, dans la plupart des cas, il s’agit d’une implantation dans une zone où le coût de la main-d’œuvre est moins élevé, où l’entreprise produit mais où elle ne vend pas vraiment, destinant ses productions au pays dont elle est issue... Ainsi, par une cruelle ironie du sort, les chômeurs faits par les délocalisations restent les clients des entreprises qui délocalisent pour ensuite vendre moins cher…

Mais, à la suite de Philippe Villemus dans son ouvrage «

Délocalisations : aurons-nous encore des emplois demain ? », il faut distinguer les « délocalisations pures » et les « délocalisations de conquête » : les premières sont les plus dangereuses et les plus destructrices, car elles « détruisent directement des emplois, puisqu’elles consistent à fermer ou à réduire une activité pour la transférer à l’étranger » ; les secondes « réalisées pour pénétrer un marché étranger, ne suppriment pas directement des emplois dans le pays d’origine ». Ce dernier type de délocalisations « ne crée pas de nouveaux emplois, mais n’en détruit pas non plus (c’est un manque à gagner en création d’emplois). (…). Le risque est cependant de voir, à terme, cette délocalisation partielle de conquête, parfois indispensable, être suivie du transfert total de la production (ainsi de la Renault Logan, produite en Roumanie, initialement pour les seuls ex-pays de l’Est, et qui est finalement commercialisée aussi en France) ». Cela étant, pour les ouvriers français qui se retrouvent sans emploi, la différence n’est qu’un détail, la triste réalité sociale étant la même dans le pays d’origine de l’entreprise délocalisée pour les salariés concernés.

Au-delà des emplois qui disparaissent ainsi dans notre pays, il y a

aussi, non seulement les savoir-faire, parfois transmis de génération en génération au sein de certains secteurs, parfois plus récents (et non moins importants), mais aussi les technologies et les machines-outils qui vont avec, ce qui est d’autant plus dommageable que les pays d’accueil des délocalisations « récupèrent » utilement ces mêmes technologies, au risque de se passer bientôt des entreprises qui les y

ont transférées… D’autre part, pour de nombreuses multinationales « globalisées »,

les délocalisations ne sont rien d’autre que le meilleur moyen d’utiliser « le vaste monde » et ses potentialités pour satisfaire aux appétits des actionnaires, les vrais maîtres de l’économie financiarisée de Marché. Les travailleurs ne sont, pour eux, qu’une « variable d’ajustement », qu’une masse d’individus interchangeables et utilisables au meilleur coût… Ce n’est évidemment pas l’avis des royalistes qui n’oublient pas l’éminente dignité de chaque homme, quelles que soient ses qualités et ses origines, et qui luttent pour rappeler cette vérité première, au rebours des discours cyniques et sinistres des économistes éclairés qui ne raisonnent qu’en termes de « chiffres » et de « rentabilité »…

Faut-il interdire les délocalisations ? Soyons clairs, dans notre

monde globalisé et consumériste, une telle mesure n’aurait aucune efficacité et, même, provoquerait une réaction en chaîne qui affaiblirait encore plus notre pays en le marginalisant sur la scène économique internationale.

Par contre, il est des solutions différentes et sans doute plus

efficaces si elles sont soutenues par une véritable volonté politique de l’Etat, par un néocolbertisme industriel intelligent et actif sans être étatiste :

- d’abord, soutenir massivement la Recherche et la Formation

pour pouvoir relever le défi des nouvelles donnes économiques et la concurrence des pays étrangers : la « matière grise » est sans doute la plus grande richesse de notre pays, et elle est encore trop négligée malgré les nombreuses qualités et capacités de nos instituts de recherche et de nos grandes écoles, entre autres ;

- ensuite, développer de nouvelles activités liées à la

nécessaire politique d’Aménagement du territoire (par le biais, par exemple, du « télé-travail ») et envisager une relocalisation d’activités destinées à une production et consommation de proximité, dans le domaine agricole par exemple ;

- enfin, mettre en valeur ce qui peut attirer des investisseurs

étrangers et qui ne peut être, par nature même, délocalisé, comme le patrimoine historique et touristique ; etc.

- Ce ne sont que quelques pistes de réflexion que les

royalistes sociaux avancent ici : cet article a vocation, non pas à clore le débat, mais à « ouvrir la boîte à idées », pour que la France ne devienne pas un désert industriel mais trouve de nouvelles forces dans les mutations actuelles dans le respect de son environnement, autant écologique qu’économique et historique…

Jean-Philippe CHAUVIN

Affiches : « Contre les délocalisations » disponibles sur le site de la

Manufacture royale :

BOUTIQUE-ROYALISTE.FR

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 17

Les principes sociaux de la monarchie

Dans un Etat politiquement juste, économiquement équilibré, ce que l’on nomme la question sociale ne se poserait pas en termes aussi pressants. Nous avons vu que la monarchie trouve sa raison d’être dans la nature fondamentalement sociale de l’homme et qu’elle a pour fonction de maintenir la masse des biens spirituels qui font que «chacun de nous en naissant trouve infiniment plus qu’il n’apporte ». Le premier service demandé au roi par le peuple est la distribution de la justice. Sans la Révolution, la question sociale en France ne serait que le problème de l’adaptation d’une tradition de justice à l’évolution continuelle des problèmes sociaux dans le temps.

Du reste il y eut des conflits sociaux même à la grande époque des

corporations, au Moyen-âge. L’évolution de la société, les égoïsmes individuels entraînent des heurts qui reflètent surtout l’opposition inévitable entre les revendications de l’individu et les exigences de la société. Cet aspect Immuable de la condition humaine se retrouve partout où la force n’écrase pas toutes libertés. Bon ou mauvais, lent ou rapide, le changement est une loi de la nature humaine qui nous oblige à repenser à tout moment le problème de l’harmonie entre la liberté et l’ordre.

Le programme social de la Monarchie n’est pas affaire de

démagogie ou d’opportunisme. Les principes fondamentaux en ont été formulés par le Comte de Chambord dès l865, à une époque où la droite et le centre républicains combattaient la formation des syndicats. Depuis, les princes, ainsi que les écrivains monarchistes, n’ont cessé

d’y apporter les modifications imposées par l’évolution économique. Dans son essence toutefois, cette fameuse « Lettre sur les ouvriers » n’a rien perdu de sa valeur. Sa pertinence est toujours aussi grande. C’est que, contre le capitalisme et le marxisme à la fois, (mais on sait qu’ils sont les deux faces d’une même erreur), cette charte restaure le respect de l’homme. Pour le capitalisme, l’homme est un outil, pour le marxisme, la rencontre de plusieurs besoins. Pour la doctrine et la politique royale, l’homme est une personne. L’essentiel est là.

La monarchie se préoccupa d’abord d’introduire plus de justice

dans l’ordre féodal, sans toutefois pousser systématiquement à sa ruine. Elle ne créa pas mais favorisa le mouvement d’indépendance des communes puis celui des corporations où les valeurs spirituelles étaient essentielles avec l’ordre pour moyen. On ne peut reprocher aux derniers rois de n’avoir point réussi à adapter au nouvel état de choses les cadres périmés des anciennes corporations, ce qui était cependant souhaitable.

En 1673 Colbert rappelle dans une ordonnance : « Défense est

faite aux maîtres de recevoir des aspirants aucun présent pour leur réception ... défense de faire aucun festin à peine de nullité de la réception ».

Louis XV, qui fut un roi bien plus politique que ne le prétendent les

historiens républicains, avait amorcé une réforme. Mais celle-ci allait à l’encontre du libéralisme bourgeois préconisé par le parti philosophique. Sous cette influence Louis XVI abandonna l’oeuvre d’organisation ébauchée par son prédécesseur. La révolution acheva d’imposer le libéralisme économique. Les ouvriers qui avaient en partie apporté leur concours aux journées révolutionnaires en furent promptement les victimes. Mais dans certaines villes, notent celles qui devaient rester légitimes après la chute de Charles X, une partie du prolétariat se rallia de bonne heure à la contre-révolution tandis que l’autre faction crut d’une façon « inébranlable qu’il y a, qu’il doit y avoir une révolution qui ne sera pas une escroquerie ... que les espoirs de 93 sont toujours vivants ». La révolution gruge l’ouvrier et l’attire quand même vers elle. Le Père Bigot met en évidence les conséquences de 1789 :

« La révolution prépare tout le développement de la production capitaliste et toutes ses tares. Elle libéra le bourgeois, elle enchaîna le prolétaire ».

Ce sont les principes républicains eux-mêmes qui ont empêché la

monarchie de faire la révolution naturelle et légitime que le développement industriel requérait. Jusqu’au début du XVIIIème siècle, d’ailleurs, le besoin d’ajuster la production et la consommation avait toujours été vivement senti. Il fallait éviter la surproduction ou la disette. La difficulté des communications, qui rendait presque impossibles les échanges de marchandises entre régions très éloignées, avait pour conséquence de rendre le problème présent a chacun. Le milieu immédiat subissait directement les secousses d’une production irrégulière. Certaines saisons, il advint que la famine régnât dans plusieurs provinces, quand, à l’autre bout du royaume, quelques autres étaient dans la surabondance. Ce que n’ont pas ou ont refusé de voir des historiens libéraux qui d’avoir relevé de-ci de-là des plaintes de chroniqueurs, concluaient à une épouvantable disette dans la France entière. Le développement du réseau routier au XVIIIème siècle qui fait une fois encore du royaume le premier au monde à être aussi bien

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 18

pourvu, a brusquement multiplié les échanges, donné naissance au grand commerce et provoqué une telle intensification de la production que la question essentielle a été perdue de vue. Par contrecoup, toutes les règles morales qui doivent gouverner l’économie comme les autres activités humaines ont été, elles aussi, méconnues : juste prix, juste salaire, loyauté de la marchandise, toutes ces notions qui doivent assurer l’équilibre des échanges et les soumettre à l’ordre humain, sont devenues lettres mortes.

Historiquement c’est à l’encontre du capitalisme que la politique

sociale de la monarchie a tout d’abord été définie et formulée. Dans ce rapport, nous allons, à notre tour, l’exposer d’ailleurs sommairement. Mais en condamnant le capitalisme libéral, nous réprouvons aussi sa conséquence naturelle, qui est le communisme. Nous ne nous priverons pas au surplus, d’en analyser les causes et les conséquences.

Pour situer plus commodément les principes sociaux de la

monarchie en fonction de l’évolution économique et sociale de notre temps, il est préférable de rappeler les traits essentiels du capitalisme et du marxisme.

Le capitalisme se place sous le signe du progrès. Entendez qu’il se

donne lui-même pour une chose meilleure que celle qui le précédait. Et c’est bien pourquoi le communisme ne lui dénie pas cette qualité, car, se donnant lui aussi pour l’aboutissement heureux d’une évolution

fatale dominée par la loi du progrès continu, le communisme considère le capitalisme comme l’avatar nécessaire et dernier qui précède son propre avènement. Or la permanence de cette idée est précisément un des signes de leur perversité, à tous deux. « L’idée athée par excellence, dit Simone Weil, est l’idée de progrès ».

Jean-François BERTRAND – Extrait de : « Idéologies et réalités

politiques »

« Voyez-vous, le capitalisme n’est pas fondamentalement raciste ; il peut exploiter le racisme pour ses fins, mais le racisme ne lui est pas intrinsèque. Le capitalisme veut fondamentalement que les gens soient des engrenages interchangeables, et les différences entre eux, telles que les différences raciales, ne sont d’habitude pas fonctionnelles. Ou elles peuvent l’être pour un temps, comme quand on veut une main-d’œuvre sur-exploitée, par exemple, mais ces situations sont plutôt anormales. Sur une longue période, vous pouvez vous attendre à ce que le capitalisme soit anti-raciste, précisément parce qu’il est anti-humain. Et la race est en fait une caractéristique humaine - il n’y aucune raison pour qu’il s’agisse d’une caractéristique négative, mais c’est une caractéristique humaine. C’est pourquoi les identifications basées sur la race interfèrent avec l’idéal capitaliste de base selon lequel les gens devraient être disponibles juste comme consommateurs et producteurs, des engrenages interchangeables qui achèteront toute la camelote qui est produite : c’est à cela qu’ils servent en fin de compte, et toute autre propriété qu’ils pourraient avoir est plutôt inintéressante – et même une nuisance d’habitude. »

- Noam Chomsky (1989)

http://www.madine-france.com/

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 19

La république c’est le règne de l’étranger

Voilà qui est fort inquiétant et je vous demande de diffuser partout autour de vous ce sondage terrible. Souvenez-vous, en 2004 Jean Raspail avait publié un article prophétique dans le Figaro qui s'intitulait "La Nation trahie par la République". Nous y sommes arrivés hélas...!

En 1973 le même écrivain avait

écrit "Le camp des saints", ouvrage qu'une de mes éminente collègue de Paris l'a qualifié "d'ouvrage le plus raciste qui ait jamais été écrit" (SIC). Mais dans certains milieux bourgeois, dire la vérité c'est forcément être raciste et extrémiste....

Depuis bien des années ma

femme et moi nous expliquons, passant souvent pour des illuminés dans ces milieux "bourgeois", que notre pays allait être confronté à deux périls mortels: la dette publique crée par une oligarchie irresponsable et l'emballement de l'immigration, cette dernière étant également l'oeuvre de cette même oligarchie. Que n'avons nous pas entendus chez nos interlocuteurs depuis 10 ans ! Au mieux: ... "c'est la vérité, mais il n'est pas de notre intérêt de la dire, vous allez vous attirer des ennuis"... et au pire ..."vous êtes comme les Témoins de Jéhovah, vous passez votre temps à annoncer la fin du monde et elle ne vient jamais...". Le problème c'est que la "fin du monde" ou plutôt la fin de notre monde commence justement à venir...

Ce n'est ni plus ni moins qu'une question d'années, de mois peut-

être... Inutile de mettre la tête dans le sable. Partons des faits, c'est la seule manière de faire de la politique intelligemment. D'abord la République a ruiné l'Etat; elle pratique un gaspillage éhonté à tous les niveaux et compte bien continuer, M. Hollande ayant refusé catégoriquement toute idée d'économie. La charge fiscale et parafiscale va donc augmenter inexorablement pour atteindre des taux confiscatoires... Par ailleurs la disparition possible de l'euro risque de provoquer le retour à une monnaie fortement dévaluée. Les patrimoines privés des français seront donc laminés.

Ensuite, cette même République explique tous les jours et partout

que les français ont mené pendant des siècles une politique criminelle; que la colonisation a été monstrueuse; que les richesses naturelles de l'Afrique ont été pillées; que les blancs ont un devoir de "repentance" et de "mémoire", etc...etc... On voudrait dresser les hommes les uns

contre les autres et préparer les conditions d'une guerre civile que l'on ne s'y prendrait pas autrement...

Dès lors, il ne faut pas être grand

clerc pour imaginer que les millions de musulmans qui vivent en France se considèrent déjà comme les victimes à la fois de l'histoire et des français. Logiquement, ils exigeront un jour d'obtenir réparation pour les traitements prétendument monstrueux que les français leur ont infligés...

Et là encore, comme l'Etat

républicain est en faillite, la solution sera de puiser largement dans les patrimoines privés des français de souche, ces fameux "souchiens" dont on parle déjà dans quelques milieux fanatiques. Discriminations positives, droit de vote, réquisitions de logements, droits préférentiels accordés aux musulmans, on peut imaginer tout un catalogue de mesures visant à humilier, abaisser et même briser ce qui constituait autrefois la France...

Bien sûr, ce n'est pas pour tout de

suite, mais cela commence à prendre forme et s'il y a un "sens de l'histoire",

cela semble bien être celui-là, en tout cas chez nous... Arrivé à ce stade de décomposition de la société un conflit apparaîtra fatalement entre, d'une part une population blanche encore majoritaire, mais riche, vieillissante, culpabilisée et surtout lâche, et d'autre part une population minoritaire immigrée, pauvre, jeune, sûre de son bon droit et prête à tout. Je ne vous cache pas que l'issue de ce conflit me parait extrêmement aléatoire....! Sauf si une prise de conscience a lieu maintenant...

Des remèdes existent. La démocratie directe en est un, notre ami

Yvan Blot le montre dans ses ouvrages. Mais la monarchie aussi, je m'efforce de le prouver depuis des années... L'alliance des deux permettrait également, tout bizarre que soit un tel alliage pour un esprit cartésien, de recomposer complètement la vision politique. Nous avons souvent expliqué qu'il fallait passer de la politique de gestion à court terme, à une politique patrimoniale à long terme; or la démocratie directe comme la monarchie impliquent toutes deux une vision patrimoniale à long terme. Il n'est peut-être pas encore trop tard pour agir, mais il reste peu de temps avant que le mouvement ne devienne dramatique et irréversible. Le pire de tout est la résignation, le fatalisme, le cynisme et le matérialisme. Ce sont réellement des "anti-valeurs".

Olivier Tournafond

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 20

La glorieuse révolution vue par un Britannique

Monsieur Lewis Russel est un ancien éditorialiste du Daily Mail et du Daily Telegraph. Il a publié dans le Wall Street Journal Europe, à l’occasion de la fête nationale, ses réflexions sur la révolution.

En voici quelques bons extraits.

Les français ont célébré dimanche (2002) le 213ème anniversaire de ce fameux jour de 1789 où le peuple de Paris s’est emparé de la Bastille. La prise de la prison royale symbolise le début de la révolution française. Elle est aujourd’hui considérée comme « une bonne chose ». La tyrannie féodale fut renversée et ce fut le début de la démocratie moderne. Pourtant, ce n’est pas ce que disent les faits. La révolution et les guerres napoléoniennes qui suivirent ont affaibli la France à un point tel que le pays n’a jamais retrouvé la prédominance qui fut la sienne en Europe sous la royauté. (...)

Il peut sembler étrange de dire que la

France s’est engagée sur la voie du déclin alors même qu’elle se trouvait à la veille de ses plus grands succès militaires. Certes, Napoléon Bonaparte remporta de nombreuses victoires, mais il finit par perdre la guerre et le prix payé par le pays fut exorbitant. Dans la période qui comprend la révolution, la guerre civile et l’Empire, deux millions de français furent tués, en majorité des hommes jeunes. Presque autant qu’au cours des guerres mondiales, mais, à l’époque, la population était bien moins nombreuse.

L’adoption de la loi sur l’égalité

successorale, consolidée dans le Code Napoléon, eut un effet encore plus désastreux

: les paysans eurent moins d’enfants, pour éviter d’avoir à partager leurs terres. La France, qui avait été la nation la plus peuplée d’Europe, hormis la Russie, perdit la course démographique qui accompagna la révolution industrielle. A la fin du siècle, elle se retrouva loin derrière l’Allemagne, de taille équivalente. Les pertes de la France se mesurent également en termes de territoire. L’Empire français, florissant à une époque, perdit la Louisiane, qui était la dernière possession du pays en Amérique du Nord et représente aujourd’hui un gros morceau du Midwest américain.

Napoléon la vendit au président Thomas

Jefferson (en 1803). Pendant ce temps, la Grande Bretagne, l’ennemie jurée de la France, se relevait de la perte de ses colonies américaines en 1776 et posait les fondations d’un empire voué à devenir le plus grand de l’histoire du monde. Les dégâts économiques que connut la France pendant la révolution et la période qui suivit furent irréparables. On pourrait croire que l’acquisition de terres par les paysans était une bonne chose, mais, comme ils n’avaient ni les outils ni le capital pour se développer, l’agriculture française n’évolua pas. Pendant ce temps, les propriétaires terriens britanniques menaient à bien une révolution agricole qui apporta les capitaux nécessaires à la croissance dans le reste de l’économie.

La France rata aussi le coche de la révolution industrielle. Certains historiens pensent qu’avant 1789 l’industrie française se développait plus vite que celle de la Grande-Bretagne. Le prix de la fièvre révolutionnaire, de l’effondrement de la monnaie et de la guerre fut si élevé qu’il fallut vingt ans aux manufactures pour retrouver leurs taux de production de 1789. L’industrie britannique, elle, connut une croissance de 23% entre 1800 et 1810 et de 39% entre 1810 et 1820. Il est notoire que Napoléon méprisait l’Angleterre, qu’il considérait comme une nation de commerçants. Le mépris pour les activités commerciales des meneurs révolutionnaires qui le précédèrent fut encore plus virulent.

Ceux-ci envoyèrent d’ailleurs à la guillotine bien plus de négociants que d’aristocrates (...)

La pensée révolutionnaire est-elle compatible au

corporatisme ?

Ou encore est-il possible d’incorporer à la république le système de corporation, ou alors le corporatisme va-t-il à l’encontre même des idéaux révolutionnaires et donc républicain ? Soulignons que nous parlons ici du corporatisme d’association et non du corporatisme mussolinien. Pour analyser les fondements idéologiques de la révolution il faut étudier tout d’abord les textes principaux tel que les droits de l’homme ainsi qu’un certain nombre de philosophes et enfin ceux qui se présentent comme des révolutionnaires ou de leur continuité philosophique.

La pensée révolutionnaire est

l’expression vulgarisée de la philosophie des écrivains français du XVIIIe siècle : Montesquieu, Voltaire, Diderot, d’Alembert, Quesnay, J.J. Rousseau. Montesquieu écrivait : « … ce que j’appelle vertu dans la république est l’amour de la patrie, c’est à dire l’amour de l’égalité. Ce n’est pas une vertu morale ni une vertu chrétienne, c’est la vertu politique. » (Avertissement de l’esprit des lois, édition de 1758).

Cette notion d’égalité va à l’encontre du corporatisme qui se hiérarchise par rapport au mérite de ses membres. Ainsi dans les corporations de l’ancien régime il existait “ des grades ” : Apprentis, aspirants, compagnons maître, anciens… symbole de leurs différences dans l’apprentissage de leur travail.

« Cette doctrine considère

l’inégalité des hommes comme un fait universel, imposé par le créateur (ou la nature), inégalité qui postule la hiérarchie des valeurs et des forces. Mais, reconnaissant l’égalité divine des âmes, leur commune origine et leur commune destinée, elle exige un respect absolu des droits moraux et matériels du travailleur, de sa famille, et s’efforce d’élever les âmes de tous vers les visions les plus hautes par la

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 21

sacr.fr

radio- royaliste.fr

Le blocus (de plusieurs ports européens, dont celui de Cadix, qui entraîna la bataille de Trafalgar) mené par l’amiral Nelson ruina les ports français et fit sombrer le commerce du pays, qui dut attendre 1825 pour retrouver son niveau de 1789. Les pertes de la France firent le profit de la Grande-Bretagne.

En 1815, 90% des navires marchands de

la planète battaient le pavillon rouge britannique, et la Grande-Bretagne avait établi des bases navales partout dans le monde. Le même constat s’applique à l’intérieur du pays. En 1789, la France possédait le meilleur réseau routier du monde. En 1815, le nouveau roi, Louis XVIII, pleura en voyant l’état dans lequel se trouvaient les routes de son royaume. Pendant ce temps, la Grande-Bretagne avait créé un magnifique réseau de routes à péage et un système de transport en diligence.

Certes, beaucoup continueront malgré

tout à défendre la thèse que la révolution française a indiqué le chemin de la liberté aux peuples du monde entier et leur a montré comment briser les chaînes de la superstition et de l’oppression féodale. Or il s’agit là d’une interprétation erronée de l’Histoire. Les figures de proue de la révolution étaient aussi hostiles à la liberté d’opinion que les talibans. Lavoisiers, le brillant chimiste qui avait découvert la composition de l’air et le rôle de l’oxygène, fut condamné à mort par un tribunal révolutionnaire (en tant que fermier général sous la royauté). Lorsqu’il demanda un report

de son exécution pour avoir le temps de terminer des expériences importantes, le président du tribunal refusa avec une sentence digne du mollah Omar : « La république n’a pas besoin de savants. » Dans le domaine politique, la principale création de la révolution fut un régime encore plus absolutiste que celui de Louis XIV : certes, les paysans furent libérés du poids des droits féodaux et des dîmes, et nombre d’entre eux devinrent propriétaires de leurs terres. Mais ils perdirent par la même occasion les droits de glaner dans les champs après la récolte.

Les paysans les plus riches et les

spéculateurs en sortirent gagnants, et les plus pauvres encore plus pauvres qu’avant. Bien entendu, toutes les classes étaient égales devant l’appel aux armes et devant la guerre. Cette sujétion fut bien plus tyrannique que n’importe laquelle de celles qu’avait pu imposer cet Ancien Régime que l’on calomniait tant. De nombreuses autres nations l’adoptèrent, ce qui accéléra la marche vers la guerre totale. Pourtant, le legs le plus néfaste de la révolution française réside ailleurs. C’est l’idée que le recours à la violence est le meilleur moyen de résoudre les difficultés politiques et, dans ses pires implications, la doctrine selon laquelle une élite juste ou éclairée a le droit – pour le bien du peuple, bien entendu – d’imposer ses vues par la terreur. Un legs que nous regrettons tous encore aujourd’hui.

Lewis Russel

les visions les plus hautes par la pratique constante de la charité mutuelle. »

Ambroise Rendu Voltaire quant à lui se veut le

défenseur de la tolérance. En son nom il cherchera à ébranler le système des valeurs traditionnelles, relativiser le devoir. Or, le corporatisme est dans son essence même basée sur le devoir : le meilleur des compagnons à le devoir moral de transmettre ce qu’on lui a enseigné. Quesnay (1694-1774), Turgot (1727-1781) et leurs disciples pensent avoir découvert l’ordre économique naturel qu’il suffit de respecter pour résoudre tous les problèmes, mettre fin à l’ensemble des conflits. Ils forgent ainsi le libéralisme physiocratique (l’agriculture est la seule source de richesse) dans le dessein de détruire l’ordre économique traditionnel.

Rousseau peut être considéré comme le pédagogue révolutionnaire par excellence. L’influence de Rousseau a été déterminante, sa pensée a orienté la révolution vers la destruction systématique de l’ordre social traditionnellement fondée sur l’existence des corps intermédiaires.

URBVM urbvm.com

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 22

Réconcilier l’écologie et le Christianisme

INTERVENTION DE BENJAMIN GUILLEMAIND AU JOURNAL DES ENJEUX ACTUELS, D’ARNAULT GUYOT

JEANNIN SUR RADIO COURTOISIE, LE MARDI (21 H.30) 30 AOUT 2011

C’est la question que certains se posent, devant l’apparente inertie des chrétiens, face à un problème qui semble avoir été pris en main par des milieux païens ou socialisants.

A vrai dire il n’y a jamais eu d’opposition. Depuis St-Benoit, St-François d’Assise, le scoutisme, les milieux catholiques ont toujours intégré le respect de la nature dans leurs comportements. La dégradation de la nature est un phénomène récent qui a son origine dans les théories économiques libérales, qui, depuis la Révolution, ont orienté l’économie vers l’industrialisation, la production de masse, le rendement et le profit, cela dans tous les secteurs de production.

En quelques décades on est passé d’une société rurale, à base de petites fermes agricoles familiales et d’un important réseau d’artisans et de petits commerces, à une société très urbanisée, composée de grandes entreprises où les salariés étaient coupés de leurs racines territoriales à taille humaine et culturelles, riches de solidarités de proximité. Et de nombreux milieux catho se sont laissés éblouir aux

mirages des progrès techniques, que leurs offraient cette nouvelle économie productiviste, et ont cédé à la jouissance matérielle de produits obtenus à faible coût en abondance. Il s’est ainsi créé une conception matérialiste de la vie, qui a fait passer en second rang les considérations culturelles et spirituelles qui primaient auparavant.

On a été long à prendre conscience des effets malfaisants de cette économie libérale. Cependant on observe que les premières réactions sont venues des milieux proches du catholicisme traditionnel. La Cité Catholique fut un élément moteur de ce courant, qui s’ancra résolument sur la doctrine sociale de l’Eglise.

Un des précurseurs de l’écologie alimentaire fut dans les années 40/50 Henri Charles Geffroy qui fonda La Vie Claire. D’autres personnalités dans l’Ouest gravitaient dans ce courant : l’ingénieur agronome Boucher, l’agriculteur Lemaire. Racineux avait créé un réseau autour de sa publication : le Paysan Biologiste. Mais ils eurent beaucoup de peine à se faire entendre : leur anti-libéralisme les a fait passer pour des arriérés, des culs-terreux, attachés à des traditions dépassées.

L’avenir était à une économie dynamique, en opposition à une économie statique.

De son côté le mouvement Poujade fut dans les années 50 une réaction vigoureuse contre cette conception libérale de l’économie. Malheureusement après son effondrement, le Front National et J.M. Le Pen furent des admirateurs du libéralisme de Mme Thatcher et de Reagan et ne reprirent pas le flambeau.

Ce n’est qu’à partir des années 80 que l’on prit vraiment conscience des ravages de cette économie libérale productiviste, grâce à des émissions dues à des producteurs de talent comme N. Hulot. Puis les premiers contestataires du système, qui menèrent des actions spectaculaires vigoureuses se retrouvèrent à la F.F.A. autour du leader A. Arette, qui publia les Damnés de la terre.

Quant aux milieux typiquement catholiques, c’était l’inertie : les conciliaires avaient perdu la boussole de la D.S.E., qui n’était plus enseignée ; quant aux tradis ils firent passer le combat social après le

« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis. »

Thomas Jefferson (Lettre au Secrétaire de la Trésorerie Albert Gallatin, 1802)

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 23

combat spirituel pour la messe, le catéchisme, les séminaires, qui leur parut prioritaire. Et progressivement les milieux socialistes se servirent de la défense de la nature comme d’un levier politique débouchant sur la mondialisation, pendant que d’autres échafaudaient des thèses qui déifiaient la Terre-Mère, à laquelle les hommes devaient se soumettre. P. Bernardin dénonça cette dérive extrême de l’écologie, mais son ouvrage s’avéra comme une sorte de plaidoyer contre toute considération écologique et fut très démobilisateur.

Au même titre les milieux issus ou proches des économistes libéraux tiennent un discours aussi démobilisateur et critiquent systématiquement l’écologie ; on l’observe par exemple à Radio-Courtoisie où certaines émissions ne manquent pas une occasion de dénigrer au prétexte de quelques erreurs d’appréciation comme les éoliennes ou le réchauffement climatique. Cela sans se rendre compte que c’est le libéralisme qui est la cause première de ces dérives.

Je crois avoir été un des premiers, à la fin du siècle dernier, avec S. de Beketch à inviter des agriculteurs biologiques, comme Mme Florian à traiter des sujets sensibles sur la santé, avec les conséquences de la malbouffe, contre laquelle l’artisanat constitue un rempart, tant il est vrai qu’artisanat et écologie mènent un même combat. Puis d’autres patrons d’émission ont petit à petit traité ces sujets, comme G. Marin ou D. Rochard…

Mais je tiens à signaler au passage tout le travail effectué par l’Homme Nouveau pour faire connaître des auteurs qui ont été des

prophètes, comme Chesterton ou Schumacher et encourager quelques auteurs qui comme P. de Plunkett ou votre invité de ce soir, Falk van Gaver, qui ont traité d’une écologie chrétienne.

Alors : conclusion. Comment réconcilier Ecologie et christianisme ?

A vrai dire, il n’y a jamais eu de rupture réelle. Mais seulement quelques milieux égarés, qui se sont laissé berner par le discours libéral. Il faut donc réagir et se réapproprier ce combat pour une écologie chrétienne et une économie sociale. D’autant plus que nous avons deux Papes, Jean-Paul II et Benoît XVI qui ne manquent pas une occasion de nous rappeler l’importance primordiale du respect de la nature et de la troisième voie. L’Encyclique Sollicitudo rei socialis parue en 1987 sur la question sociale est une véritable charte pour, non pas revenir aux lampes à huile et aux bateaux à voile, mais s’engager résolument dans une économie de développement intégral de l’Homme, dont il définit les conditions et les limites. C’est dans ce document qu’il dénonce les structures de péché engendrées par le libéralisme économique et le collectivisme marxiste.

Benjamin Guillemaind

www.alliance-sociale.org

Intervention au Journal des enjeux actuels, d’Arnault Guyot Jeannin sur Radio Courtoisie, le Mardi (21 h.30) 30 Août 2011

Trois mois sans pause :

Parce qu'en politique aussi ce poème trouve tout son sens :

Si tu ralentis, ils s'arrêtent Si tu t'arrêtes, ils se couchent,

Si tu faiblis, ils flanchent Si tu doutes, ils désespèrent, Si tu hésites, ils reculent

Si tu critiques, ils démolissent ... Si tu marches, ils courent,

Si tu cours, ils te dépasseront

En fin mai 2012, le Groupe d’Action Royaliste a eu un de ses membres qui s’est présenté aux élections législatives sous la bannière de l’Alliance Royale.

En moins de 10 jours, notre groupe restreint à recouvert plus de 200 panneaux électoraux, dans 3 départements (75, 78, 92) En moins de 10 jours, le G.A.R. a effectué plusieurs tractages sur les marchés des Yvelines. En moins de 10 jours, le G.A.R. a organisé et/ou participé à plusieurs conférences publiques, cumulant ainsi plusieurs dizaines

de contacts. Et une fois encore le G.A.R. a soutenu l’Alliance Royale dans un soutien logistique de dernière minute. En moins de 10 jours, le G.A.R. a une nouvelle fois su montrer sa capacité de réaction et de mobilisation. Le résultat du

candidat membre du G.A.R. pour une campagne de moins de 10 jours, sans profession de foi, avec du matériel militant livré trop tardivement, et aucun accès aux médias est finalement plutôt encourageant. Nous avons constaté un accueil complètement différent lié au climat électoral, avec une population plus ouverte et plus curieuse. Au lieu de se désespérer devant une montagne qui paraît infranchissable, et encouragé par la réaction des personnes rencontrées au hasard de cette micro-campagne, le Groupe d’Action Royaliste a décidé de soutenir à fond ses propres candidats, certes sous la bannière de l’Alliance Royale, dans les élections d’implantation locale.

Ensuite de juillet à août, c'est toute une campagne d'affichage contre les délocalisations qui fera l'objet des activités d'été du

GAR. Pas de vacances pour nous tant que la république respirera encore. Une présence majoritaire en Bretagne, entre autre, afin de dénoncer les agissements d'une république toujours aussi antisociale malgré l'appartenance à l'idéologie socialiste du président actuel !

Action Sociale Corporative Tribune royaliste du combat social N°21

ASC – royalismesocial.com – 2012 24