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    Serbie: des élections en forme de plébiscitepour un régime de plus en plus autoritairePAR JEAN-ARNAULT DÉRENS ET SIMON RICOARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 27 AVRIL 2016

    Le premier ministre serbe Aleksandar Vucic en décembre 2015 © Reuters

    Le premier ministre serbe Aleksandar Vucic en décembre 2015 © Reuters

    Le premier ministre serbe Aleksandar Vucic en décembre 2015 © Reuters

    C'est un scrutin en forme de plébiscite pour

    Aleksandar Vu#i#, le tout-puissant premier ministrede Serbie. Son parti a, de nouveau, frôlé la majoritéabsolue aux élections générales de dimanche, au risqued'accélérer la dérive autoritaire du pays. Avec labénédiction de l'Union européenne.

    Achats de voix massifs, transport obligatoire auxmeetings géants du premier ministre, fonctionnairesmenacés de perdre leur emploi s’ils ne votaient paspour le « bon camp », le régime de Belgrade n’avaitoublié aucune des bonnes « vieilles recettes » pour

    garantir son triomphe dimanche. En Voïvodine, lesvoix s’achetaient pour 2 à 3 000 dinars (18 à 25euros) dans les quartiers roms de Novi Sad. « Lesméthodes d’Aleksandar Vu#i# rappellent celles de

     Nikola Gruevski en Macédoine ou de Viktor Orbán

    en Hongrie », estime Rasa Nedeljkov, du Centrepour la transparence et la responsabilité (CRTA).Pourtant, l’OSCE n’avait déployé que dix expertsinternationaux et douze observateurs pour suivre cescrutin.

    Dans les enclaves serbes du Kosovo, on a mêmevoté selon le système bien connu du “train bulgare” :à l’entrée des bureaux de vote, des militants duparti distribuent aux électeurs des bulletins préremplisqu’ils doivent glisser dans l’urne, en ramenant lebulletin vierge qui leur a été légalement donné. Cegenre de pratique a l’avantage d’être peu visiblepar les observateurs présents dans les bureaux – dumoins s’ils choisissent de fermer les yeux sur cequ’il se passe à l’extérieur de ceux-ci. Interrogé, unresponsable du Centre pour les élections libres et

    la démocratie (CeSID), qui avait déployé près de

    1 000 observateurs, expliquait que son organisationne pouvait pas signaler ce genre d’irrégularités. Fer

    de lance de l’opposition démocratique au régime deMiloševi# dans les années 1990, le CeSID a beaucoupperdu de son indépendance depuis l’arrivée au pouvoird’Aleksandar Vu#i#. Durant une bonne partie dela soirée électorale de dimanche, il a d’ailleursdonné le parti du premier ministre à 55 ou 56 %des voix… Cependant, rien n’y a fait, la victoired’Aleksandar Vu#i# demeure relativement étriquée :avec 48 % des voix, il n’améliore pas son score duprécédent scrutin, également anticipé, de 2014.

    Le premier ministre serbe Aleksandar Vucic en décembre 2015 © Reuters

    Depuis son arrivée au pouvoir en 2012, l'ancienministre de l'information de Slobodan Miloševi# a misla Serbie en coupe réglée. L'une de ses priorités : lecontrôle des médias. Durant la seule année 2014, il faitpas moins de 877 fois la une des journaux nationaux,pour à peine six critiques. «Aleksandar Vu#i# amis au point un système de censure des médias

    d’une sophistication jamais vue», s’indigne OljaBe#kovi#, l'ancienne présentatrice vedette d'Utisaknedelje, l'émission politique vedette de la chaîne B92durant 23 ans, licenciée du jour au lendemain en juin2014.

    La société civile serbe s'inquiète de cette asphyxie desmédias en Serbie. Selon l'association des journalistesNUNS, le débat public a quasiment disparu pourlaisser place à « des conférences de presse où les

     journalistes posent des questions que le gouvernement 

     pourrait poser à leur place ».  Pour assurer leverrouillage des médias, Aleksandar Vu#i# compte surses “chiens de garde” : un réseau de tabloïds ultraagressifs qui montent des campagnes médiatiquesdiffamatoires contre tous ceux qui osent s'opposer autout-puissant premier ministre. « Vu#i# a transformé des caniches en pitbulls », résume Vukašin Obradovi#,le président de NUNS. « Il leur a donné beaucoup

     plus de liberté qu’avant. Les tabloïds ont remplacé les

    tribunaux et les policiers. Ils arrêtent et ils jugent. »

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    Si Aleksandar Vu#i# a un jour reconnu qu'il avait été« le plus stupide des ministres de l'information », il

    n'a pas oublié les bonnes méthodes pour faire taireceux qui le gênent. Tout est question d'affichage.Fin 2015, une étonnante conférence de presse avaitlieu au palais de Serbie, le bâtiment où siège legouvernement : devant une armada de policiers desunités antiterroristes, le premier ministre se soumet“de son propre chef” au détecteur de mensonge aprèsavoir été mis en cause par un patron de presse pour uneaffaire de chantage. À la fin, aucun journaliste n'oseposer de question. Même pendant les heures les plus

    sombres du régime Miloševi#, on n'avait jamais vude policiers en armes dans le palais du gouvernement.Le message est clair : il s'agit d'un avertissement àtous les médias avant de passer aux “choses sérieuses”.Lavé de tout soupçon par le détecteur de mensonge, lepremier ministre a en outre échappé à l'ouverture d'uneenquête… Circulez, il n 'y a rien à voir.

    À l'époque de Slobodan Miloševi#, la presseindépendante de Serbie était sous pression, maisbénéficiait d'un solide réseau de soutien international,

    notamment du côté de l'Union européenne.Aujourd'hui, les journalistes serbes qui ne veulent passervir la soupe doivent se débrouiller seuls. Pour lecommissaire à l'élargissement, Johannes Hahn, cespressions sur les médias ne sont que « des rumeurs ».« J’ai besoin de preuves », expliquait-il début 2015,n'hésitant pas à remettre en cause le classement deReporters sans frontières, dans lequel la Serbie necesse de chuter. Il faut dire que Bruxelles voit enAleksandar Vu#i# un garant de la “stabilité” de laSerbie et de la région.

    L'Europe ou la Russie ?

    Le premier ministre serbe et Jean-Claude Juncker en octobre 2015 © Reuters

    Cette année encore, Aleksandar Vu#i# avait tout faitpour dramatiser les enjeux du scrutin, en le présentantcomme un “choix” entre l’orientation européenne de laSerbie et celle du tropisme pro-russe. Les agences depresse internationales ont d’ailleurs largement reprisces éléments de communication, en parlant de lavictoire du « pro-européen Vu#i# ».

    Le parcours politique de l’ambitieux maître de laSerbie est pourtant des plus sinueux. Il a commencé sa

    carrière dans les rangs de l’extrême droite nationaliste.À l’âge de 23 ans, en 1993, il est élu député duParti radical serbe, la formation dirigée par VojislavŠešelj, récemment acquitté par le Tribunal pénalinternational de l'ex-Yougoslavie (TPIY) de La Haye.En 1998, alors que commence la guerre du Kosovo,il devient ministre de l’information de SlobodanMiloševi#. Le bouillant jeune homme dénonçait alors« les journalistes serbes vendus aux puissances

    étrangères », tout en expulsant du pays les journalistes

    étrangers. Il expliquait aussi que, pour un Serbe tué, ilconvenait de tuer cent musulmans – formule qu’il metaujourd’hui sur le compte d’un « excès de langage ».

    Après la chute de Miloševi#, tout au long des années2000, Aleksandar Vu#i# et Tomislav Nikoli#, devenuprésident de la République en 2012, dirigèrent le Partiradical serbe (SRS) dont le chef Vojislav Šešelj étaitdétenu à la prison internationale de Scheveningen. Leparti défendait une ligne nationaliste et violemmentanti-européenne, mais les deux hommes prirent

    en 2008 l’initiative d’une scission, créant le Partiprogressiste serbe (SNS), qui se veut « conservateur et pro-européen »  et domine désormais sans partagela Serbie. Aleksandar Vu#i# reconnaît volontiers les« erreurs »  commises dans le passé, revendiquantl’incontestable droit de chacun à changer d’opinion.Cet opportuniste virage à 180 degrés a été salué parles dirigeants européens, qui pensent avoir trouvé enAleksandar Vu#i# un interlocuteur fiable…

    Il y a deux ans, dès le lendemain des élections du

    16 mars 2014, Aleksandar Vu#i# et Ivica Da#i#,le chef du parti socialiste de Serbie (SPS), avaientpourtant fait, dans une relative discrétion, le voyagede Moscou : le Kremlin entendait avoir son mot àdire sur la formation du gouvernement serbe. Cetteannée, les socialistes, alliés traditionnels de la Russie,devraient quitter la coalition gouvernementale, maisAleksandar Vu#i# entend poursuivre son jeu subtild’équilibre entre Moscou, Bruxelles et Washington.Ainsi, l’homme fort de Belgrade se présente commele « garant » de l’orientation européenne de son pays,

    mais il a toujours refusé d’appliquer les sanctions

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    imposées par Bruxelles à la Russie, en conséquencede la crise ukrainienne. «Avec la poursuite de

    l’intégration européenne, la marge de manœuvre de laSerbie va se réduire. Le pays devra aligner sa politique

    étrangère sur celle de l’Union», estime pourtant JelenaMili#, directrice du Centre des études euro-atlantiquesde Belgrade (CEAS).

    Le 24 février 2015, le secrétaire d’État américainJohn Kerry déclarait, lors d’une audition devantle comité des affaires étrangères du Sénat, que laSerbie, le Kosovo, le Monténégro et la Macédoine setrouveraient sur « une ligne de feu » opposant la Russie

    à l’Occident. Les Balkans seraient-ils redevenus despions dans le “grand jeu” planétaire d’une nouvelleguerre froide ?

    La présence économique russe dans la région demeureessentiellement limitée au secteur de l’énergie et,après l’abandon du projet de gazoduc South Stream,en décembre 2014, elle se réduit à bien peu dechose. Néanmoins, Moscou conserve de solidesrelais d’influence dans la région, en Macédoine, auMonténégro, en Serbie ou parmi les Serbes de Bosnie-

    Herzégovine, notamment par le biais de l’Égliseorthodoxe serbe ou de certains cercles intellectuels.

    De son côté, Belgrade sait pouvoir compter surle précieux soutien de la Russie sur la questiondu Kosovo, Moscou bloquant toute éventuellereconnaissance du petit pays au conseil de sécuritédes Nations unies. Néanmoins, ces deux dernièresannées, la Serbie a multiplié les gestes d’ouvertureen direction de l’OTAN, effectuant même desmanœuvres militaires communes avec l’Alliance

    atlantique. Cette évolution passe mal au sein del’opinion publique serbe, qui garde vive la mémoiredes bombardements du printemps 1999, durant laguerre du Kosovo. Selon tous les sondages, l’écrasantemajorité des Serbes demeure hostile à la poursuitede ce rapprochement, même si l’influence des partisd’extrême droite qui revendiquent ouvertement leurrussophilie demeure limitée. Pour les élections dedimanche, quelques petits partis « russes » avaientmême déposé des listes, mais leurs scores sont restésconfidentiels.

    Le jeu “d’équilibre” d’Aleksandar Vu#i# veuts’inscrire dans une vieille tradition, celle de la

    Yougoslavie non alignée du maréchal Tito qui fut,durant 40 ans, un pont entre l’Est et l’Ouest d’unmonde déchiré par la guerre froide. En réalité, ils’agit surtout d’un choix pragmatique : alors quela perspective de l’intégration européenne demeureencore bien éloignée, Belgrade cherche à multiplierses partenaires stratégiques, qu’il s’agisse de la Russieou d’autres acteurs, comme la Chine ou les pays duGolfe arabo-persique, de plus en plus présents dans lesBalkans.

    Le retour des nationalistes ?L’équilibrisme est toujours un art délicat, maisAleksandar Vu#i# sait qu’il peut compter sur unopposant de rêve pour asseoir sa propre légitimité,du moins au yeux des partenaires européens de laSerbie. À 61 ans, le phénix de la scène politique serbefait en effet son retour malgré un cancer du côlon.Vojislav Šešelj

    Un partisan de Vojislav Šešelj © Reuters

    , “Voïvode des tchetniks”, chef historique de l’extrêmedroite nationaliste, acquitté le 31 mars dernier parle Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie(TPIY), au terme d’un procès fleuve de près de douzeans qui s’est soldé par un lamentable fiasco judiciaire,sera de nouveau député. Cependant, avec 8 % des voix,il est bien loin d’obtenir un triomphe.

    Dimanche soir, quelques dizaines de militants erraientdans les longs couloirs éclairés au néon du siège duparti, l’ancienne mairie de la commune de Zemun, à

    côté de Belgrade, squattée par les Radicaux depuis lesannées 1990. Autant de journalistes attendaient dansla salle de presse que le “président” veuille bien faireson apparition, tout en se repaissant de cochon de laitgrillé et d’eau-de-vie de prune, les « incontournables »des soirées électorales chez les Radicaux.

    Le “docteur Šešelj“ est finalement sorti de son bureauvers 23 heures, reconnaissant sa « déception », etassurant que son parti formerait la seule « vraieopposition » face à toutes les forces pro-européennes.

    En vérité, un autre groupe clérico-nationaliste, anti-

    http://abonnes.lemonde.fr/europe/article/2016/04/01/l-ultranationaliste-serbe-vojislav-seselj-acquitte_4893793_3214.html?xtmc=vucic&xtcr=5http://www.mediapart.fr/

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    européen et passionnément pro-russe fait son entrée auParlement, passant de justesse le seuil électoral de 5 %

    des voix : la coalition entre le Parti démocratique deSerbie (DSS) de l’ancien président Vojislav Kostunicaet le mouvement Dveri. Rapporté à la scène politiquefrançaise, cela pourrait correspondre à une allianceentre Philippe de Villiers et l'extrême droite… Malgréun total électoral relativement limité (13 % des voix),ce sont donc les forces les plus nationalistes quidonneront le plus fortement de la voix dans le futurparlement sans avoir, en vérité, la moindre capacitéd’influencer réellement la politique du pays.

    Cette configuration est du pain bénit pour AleksandarVu#i#, qui pourra se présenter, par contraste, commeun “modéré pro-européen”. De manière significative,la date de ces élections anticipées avait été fixée aprèscelle du verdict de Vojislav Šešelj devant le TPIY,comme si le maître de Belgrade voulait être sûr que sonancien mentor serait assuré de siéger au Parlement…

    Ce ne sera pas la première fois que Vojislav Šešelj jouera ce rôle d’épouvantail. Déjà, dans les années1990, Slobodan Miloševi# utilisait les outrances du

    chef des Radicaux pour effrayer les Occidentaux etles convaincre qu’il valait mieux parvenir à s’entendreavec lui. L’entrée de Vojislav Šešelj au gouvernement,en mars 1998, au début de la guerre du Kosovo, futun signal avertissant du fait que le dialogue entreBelgrade et la communauté internationale était sur lepoint de se rompre.

    À côté des nationalistes, “l’autre” opposition,d’orientation démocrate et libérale, est toujours à lapeine, éclatée en plusieurs factions rivales. Le Parti

    démocratique, qui a dominé la Serbie de l’après-Miloševi#, tout au long des années 2000, sauve tout juste les meubles avec 6 % des voix. Il ne disparaît

    donc pas du parlement, mais il perd son ultime bastion,l’assemblée de la province autonome de Voïvodine,

    elle aussi remportée par le Parti progressiste aupouvoir.

    Aleksandar Vu#i# aura donc les coudées franchespour poursuivre les drastiques mesures d’austéritéimposées par le FMI depuis le début de la crise de2008, tout en poursuivant un dialogue poussif avecle Kosovo. Faute de concrétisation des perspectivesd’intégration européenne de la Serbie, cela devraittout au moins garantir la “stabilité” de la région,ultime mantra des diplomates occidentaux qui n’ont

    plus aucune perspective politique à proposer à desBalkans en crise. «La Serbie fait un grand retour en arrière sous les applaudissements de l'Union

    européenne», se désole le journaliste Teofil Pan#i#.« Mais aujourd'hui tout est possible. Quand l'Union

    européenne compte dans ses rangs la Hongrie de

    Viktor Orbán et la Pologne du PIS, pourquoi la

    Serbie n'aurait-elle pas un gouvernement qui respecte

    certains critères de l'intégration tout en violant les

     principes fondamentaux de la démocratie ? »

    Au bout du compte, trois figures dominent la scènepolitique serbe de 2016 : Aleksandar Vu#i#, IvicaDa#i# et Vojislav Šešelj. Il y a vingt ans, cedernier s’apprêtait à devenir vice-premier ministre deSlobodan Miloševi#, tandis que le jeune Vu#i# allaitrécupérer le stratégique portefeuille de l’information.Quant à Ivica Da#i#, il était le jeune dirigeantqui montait au sein du parti socialiste de Serbie…Dimanche soir, un montage se répandait sur lesréseaux sociaux serbes : à gauche, une photo montrant

    les trois hommes ensemble dans leur jeunesse avec cecommentaire : « Nous avons grandi sous leur régime »,et à droite, les mêmes, vingt ans plus tard : « Nosenfants grandiront sous leur régime. »

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