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Direction des programmes - Rapport pour spécialistes

ANUYSE DES EFFE-15 DU SURPEUPLEMENT DES

PÉNrrENciErs CANADIEMS

1984 — 6

71I■

)istère du Solliciteur général du Canada HV

9308 P58 1984 F — c.2 :,Tétariat

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Frank J. Porporino

Kimberly Dulley

DIVISICN DE LA RECHERCHE DIRECTICN DES PROSRAMMES

/7 ANALYSE DES EFFETS DU SURPEUPLEMMT DES

PÉNITMCIERS CANADŒENS

1984-6

Ce document de travail est présenté tel qu'il a été soumis au Ministère. Les opinions qu'il renferme sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement le point de vue du Ministère du Solliciteur général du Canada. l'Otite publication, citation ou reproduction est interdite sans l'autorisation du Ministère.

De document de travail est disponible en anglais. This working paper is available in English.

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INTRODUCTIŒI

Bon nombre de rapports ont déjà été publiés sur les effets négatifs du

surpeuplement des prisons, notamment l'augmentation des troubles psychia-

triques pare les détenus (Paulus, McCain, et Cox, 1978), du nombrede

détenus malades (Paulus, COX et McCain, 1977; McCain, Cox et Paulus,

1976), des cas d'hypertension (D'Atri et Ostfeld, 1975), des cas de tuber-

culose (Stead, 1978), et des risques de récidive après la libération

(Farrington et Nuttall, 1980). Par ailleurs, d'autres recherches ont

révélé une augmentation des taux de suicide et des autres formes de mort

violente pendant les périodes de surpeuplement (McCain, Cox et Paulus,

1980). Finalement, un certain nombre d'enquêtes ont permis d'établir un

lien entre le surpeuplement et l'augmentation de la fréquence descompor-

tements agressifs et des infractions â la discipline (Carr, 1980; Jan,

1980; McCain et collaborateurs, 1980; Megargee, 1977; Nacci, Teitelbaum

et Prather, 1977).

Malgré toutes ces recherches confirmant les phénomènes négatifs

associés au surpeuplement, il convient cependant de reconnaître que l'on

connaît encore mal cette question, car on n'a pas encore analysé de manière

adéquate ou systématique les processus susceptibles d'atténuer les effets

'du surpeuplement ni les circonstances dans lesquelles ceux-ci risquent

d'être les plus graves ou les plus bénins. Par ailleurs, les organismes

correctionnels ont peu de recours à leur disposition lorsqu'ils font face à

une augmentation importante de la population carcérale. Si l'on décide de

construire de nouveaux établissements, on constate qu'ils deviennent eux

aussi rapidement surpeuplés, et il reste toujours difficile d'influer sur

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les décisions d'incarcération et de libération (Billingsley et Haan, 1982).

L'une des solutions que l'on pourrait raisonnablement envisager consis-

terait à examiner de plus près les facteurs et circonstances risquant

d'exacerber les effets négatifs du surpeuplement, ce qui permettrait peut-

être de les contrer de manière concertée.

Il est essentiel, dans ce contexte, d'examiner avec beaucoup d'atten-

tion lés rapports existant entre le surpeuplement et la violence à l'inté-

rieur des prisons. Jusqu'à présent, en effet, les recherches entreprises à

ce sujet n'ont généralement été que des analyses

établir le lien entre le surpeuplement et l'intensification de la violence,

sans essayer d'expliquer les facteurs sous-jacents à ce lien. De plus,

lorsqu'on a voulu étudier les effets du suLpsuplement dans des établis-

sements de nature différente, on a négligé de le faire selon un cadre

conceptuel rigoureux (Jan, 1980; Nacci et collaborateurs, 1977). L'ana-

lyse attentive des rapports de recherche publiés à ce sujet permet néan-

moins de conclure qu'il faut tenir compte d'au moins deux facteurs Impor-

tants, soit la taille de l'établissement et la distribution par âge de la

population carcérale.

Plusieurs études sont en effet parvenues à la conclusion que la

violence est plus fréquente lorsque l'établissement surpeuplé est très

vaste (Paulus, McCain et Cox, 1981; Farrington et Nuttall, 1980). De

même, on a établi une corrélation entre, d'une part, la taille de l'éta-

blissement et, d'autre part, le risque d'émeutes (South Carolina Department

of Corrections, 1973) et les homicides de détenus (Sylvester, Reed et

Nelson, 1977). Plusieurs chercheurs ont également conclu que le lien

athéoriques destinées à

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entre le surpeuplement et la fréquence de la violence est particulièrement

étroit dans les établissements hébergeant un pourcentage élevé de jeunes

détenus (Carr, 1980; Jan, 1980; Nacci et collaborateurs, 1977). Fina-

lement, d'autres chercheurs sont parvenus à la conclusion que l'âge est

toujours un bon indice de prévision des comportements agressifs et pertur-

bateurs à l'intérieur des prisons (Ellis, Grasmick et Gilman, 1974;

Flanagan, 1983; Jensen, 1977; Myers et Levy, 1978).

Dans une analyse théorique récente (1984) des rapports entre le sur-

peuplement et la violence carcérale, Ellis examine comment divers facteurs

peuvent influer sur les risques de violence résultant de la densité

sociale; il peut être utile, dans ce contexte, de considérer que le surpeu-

plement peut avoir des conséquences primaires et secondaires à l'intérieur

des prisons, ses conséquences primaires étant reliées aux réactions néga-

tives des personnes appelées â vivre en milieu surpeuplé (Smith, 1982).

Or, puisque les conditions de vie en prison suscitent déjà l'irritation des

détenus, le surpeuplement risque de se traduire par plus de frustration et

de tension, c'est-à-dire par des troubles psychologiques susceptibles de

s'exprimer de manière variable (par exemple par la maladie, la dépression

ou l'introversion), en fonction des réactions cognitives, des caractéris-

tiques et des ressources de l'individu (Paulus, 1980; Stokols, 1980). En

ce qui concerne les conséquences secondaires, il s'agit de changements au

niveau des processus de contrôle social, qui risquent de saper les règles

normales de la vie en société et les normes anti-violence. Par exemple, à

mesure qu'augmente le nombre de détenus dans la prison, la surveillance

devient plus difficile, les infractions risquent plus de passer inaperçues,

et les sanctions risquent d'être moins sévères (surtout si les cellules

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d'isolement disciplinaire sont déjà toutes occupées). ntant donné qu'il

devient plus difficile de surveiller et de contrôler les détenus, on a de

plus en plus recours à des formes statiques de sécurité et aversives de

contrôle, au détriment des formes dynamiques, qui sont plus efficaces. Le

surpeuplement peut aussi avoir des effets variables sur les rapports entre

les détenus. Il peut se traduire par une intensification des rivalités et

par le renforcement des "cliques", phénomènes assez typiques des situa-

tions marquées par la précarité croissante des ressources.

Ellis présente dans son étude (1984) une analyse très complète des

effets de l'accroissement de la densité sociale sur les processus de

contrôle social, et examine comment ceux-ci peuvent perdre de leur effica-

cité selon la taille de l'établissement et la distribution par âge de la

population. Il conclut notamment que les grands établissements surpeuplés

ayant une proportion élevée de jeunes infracteurs, sont plus susceptibles

de connaître une augmentation du nombre d'actes violents. Scn analyse

théorique semble donc confirmer les conclusions de certaines recherches

empiriques.

Ellis fait également ressortir le fait que l'augmentation du nombre

d'arrivées et de départs de détenus (taux de roulement) dans un établisse-

ment peut avoir un effet néfaste sur les mécanismes de contrôle social, et

donc augmenter les risques de violence. Ce phénomène résulte, par exemple,

de la fréquence accrue des intrusions territoriales, ainsi que de la per-

turbation des rapports d'échange et d'amitié, et de la hiérarchie sociale;

de la propension accrue des détenus à tester les conséquences de compor-

tements répréhensibles; et de la difficulté croissante qu'ont les employés

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à établir des rapports avec les détenus. Il convient néanmoins de mention-

ner que, si l'on a pu identifier une corrélation probable entre le surpeu-

plement et l'augmentation du taux de roulement des détenus (Clements,

1982), personne n'a encore étudié spécifiquement les effets éventuels de

taux de roulement élevés.

L'étude dont nous présentons ici les résultats a donc été entreprise

pour évaluer l'hypothèse formulée par Ellis (1984), selon laquelle les

processus de contrôle social influent sur les rapports entre le surpeu-

plement et l'augmentation de la violence. Les auteurs de l'étude se sont

notamment fixés deux objectifs spécifiques, soit, tout d'abord,analyser les

rapports entre la densité sociale et la violence dans des établissements de

taille variable hébergeant des détenus ayant une distribution par âge

variable, et, d'autre part, évaluer les effets indépendants sur la violence

du taux de roulement des détenus.

lithRODE

L'étude a porté sur 24 établissements à sécurité maximum et moyenne du

Service correctionnel du Canada 1. Les informations relatives au nombre de

détenus incarcérés dans chaque établissement ont été extraites des Rapports

hebdomadaires sur les déplacements des détenus, dressés par la division de

la gestion de la population carcérale du Service correctionnel du Canada.

Ces rapports sont en effet destinés à recenser les arrivées et départs des

établissements, les détenus incarcérés dans chaque établissement et le

nombre de lits réellement disponibles, en tenant compte des programmes de

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rénovation, de réparation ou de construction. Grâce à ces rapports, les

auteurs ont pu calculer, pour chaque établissement, la moyenne hebdomadaire

de détenus hébergés et de lits disponibles pour les 42 mois allant du ler

janvier 1980 au 30 juin 1983. Ils ont ensuite calculé un indice mensuel de

densité sociale pour chaque établissement, c'est-à-dire un "indice de

peuplement", en divisant le nombre moyen de détenus par la capacité

d'accueil mensuelle. Certes, la capacité d'accueil mensuelle des établis-

sements reste relativement constante à long terme, mais les variations sont

suffisamment importantes d'un mois à l'autre pour justifier des calculs sur

une base mensuelle.

Les auteurs ont ensuite calculé un indice des déplacements des détenus

de chaque établissement, c'est-à-dire un "indice de roulement", en faisant

la soi ne des arrivées et départs hebdomadaires dans chaque établissement,

divisée par le nombre de détenus recensés en fin de semaine puis multipliée

par 100 2. En d'autres mots, l'indice de roulement correspond à un taux

relatif pour 100 détenus, ce qui permet des comparaisons entre les divers

établissements après correction des variations de population. Finalement,

on a calculé des indices de roulement moyens mensuels pour chaque établis-

sement, à partir des indices hebdomadaires.

En ce qui concerne les actes de violence, les informations pertinentes

ont été extraites des rapports sur la gravité des incidents, régulièrement

dressés par les agents de la sécurité préventive des établissements au

sujet d'une série prédéterminée d'incidents violents. Ces rapports sont

adressés à la division de la sécurité préventive de l'Administration natio-

nale, qui les utilise pour évaluer le rendement du système carcéral. Il

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existe par ailleurs des directives très précises pour assurer la cohérence

des rapports établis au sujet d'une vingtaine de catégories différentes

d'incidents. Dans le contexte de notre étude, ces catégories ont été

regroupées de la manière suivante: 1) agressions graves contre le

personnel (meurtre, tentative de meurtre, voies de fait graves contre un

employé, prise d'otage, évasion avec violence, troubles majeurs);

2) agressions graves contre des détenus (meurtre, tentative de meurtre,

voies de fait graves); 3) suicides de détenus; 4) agressions mineures

contre le personnel; 5) agressions mineures contre des détenus;

6) tentatives de suicide et de lésions contre soi-même; 7) autres

incidents (tentative d'évasion, planification d'une évasion, évasion sans

violence en cours d'escorte, incendie volontaire réel ou soupçonné, et

troubles mineurs).

Les auteurs ont également jugé bon d'établir une distinction entre les

formes graves et Mineures des mêmes actes violents (par exemple, des

agressions ou des troubles), puisque les incidents graves sont beaucoup

moins fréquents et beaucoup plus perturbateurs, et risquent d'être suscités

par une foule de facteurs indépendants des tensions individuelles ou

collectives attribuables au surpeuplement. Les critères utilisés pour

faire cette distinction sont ceux établis par le Service correctionnel du

Canada 3. Les chiffres obtenus pour chacune des sept catégories d'inci-

dents violents susmentionnées ont permis de calculer des taux de fréquence

mensuels pour chaque établissement, puis des taux par centaine de détenus,

après division par le nombre mensuel de détenus dans chaque établissement.

Au cours de leur étude, les auteurs ont examiné non seulement les

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statistiques mensuelles relatives à la densité carcérale et aux taux de

violence, mais aussi les statistiques trimestrielles établies au sujet de

plusieurb paramètres de la population carcérale, concernant notamment:

1) la distribution par âge de la population de chaque établissement, déter-

minée par le pourcentage de détenus de moins de 24 ans; 2) le pourcentage

de détenus célibataires, par opposition aux détenus mariés, divorcés ou

séparés; 3) le pourcentage de détenus n'appartenant pas à la race blanche

(c'est-à-dire les Autochtones, les Asiatiques ou les Noirs); 4) le pour-

centage de détenus récidivistes; et 5) le pourcentage de détenus dont la

dernière infraction grave était un acte violent. Finalement, les auteurs

ont aussi tenu ompte de certaines caractéristiques générales des établis-

sements, concernant notamment: 1) le niveau dé sécurité (maximum - S6,

moyenne supérieure - S5, et moyenne inférieure - S4); 2) l'àge de

l'établissement; 3) le coût quotidien d'incarcération de chaque détenu;

et 4) la capacité prévue de l'établissement.

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REsumms

Surpeuplement, âge et taille de l'établissement

Dans l'ensemble, la population carcérale des 24 établissements étudiés

a augmenté de 38,5% pendant les 42 mois couverts par l'étude. La plus

forte augmentation, soit 11,9%, a été enregistrée en 1982, lorsque le

nombre total de détenus est passé de 7 552, en début d'année, â 8 457, à la

fin. Fin 1982, neuf des 24 établissements excédaient leur capacité prévue,

et onze autres en étaient très proches (c'est-à-dire qu'ils avaient un

indice de peuplement de 0,95 ou plus). Au milieu de l'année 1983, 14 des

24 établissements excédaient leur capacité et tous, sauf 7, avaient adopté

une politique de "partage des cellules", ce qui signifie qu'un total de 750

détenus étaient logés par deux. Certes, à cette époque, le problème du

surpeuplement n'avait pas atteint des proportions aussi graves que dans

d'autres juridictions (Mullen et Smith, 1980), mais les ressources du

système carcéral ont néanmoins été fortement mises à contribution, étant

donné que cette augmentation du nombre de détenus fut à la fois soudaine et

imprévue.

Le Tableau 1 ci-après présente les taux annuels d'incidents par

centaine de détenus, pour les diverses catégories d'incidents violents,

pendant la période considérée de 42 mois. Malgré l'augmentation sensible

de la population carcérale, on ne constate de tendance à l'augmentation du

nombre d'actes violents que pour les deux catégories d'agressions mineures

contre le personnel et contre des détenus. L'augmentation du taux

d'agressions contre des détenus a été particulièrement importante,

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Catégories d'incidents

agressions graves contre le personnel

agressions graves contre des détenus

suicides

agressions mineures contre le personnel

agressions mineures contre des détenus

tentatives de suicide/de lésions contre soi-même

!autres incidents

!Population moyenne totale

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TABLEAU 1

TAUX ANNUFTS D'INCIDENTS VIOLENTS PAR CENTAINE DE DÉTENUS

POUR TCCS LES ÉTABLISSEMENTS

J Année

1980 1981 1982 1983

1,20 0,77 0,77 0,38

0,66 0,95 0,62 0,82

0,16 0,15 0,14 0,24

0,79 1,03 1,07 1,27

1,75 2,44 2,93 3,29

4,13 3,88 3,77 2,93 I

3,89 J 4,44 I 4,37 J 3,87

6223 6503 7669 8318 1

Remarque: Les taux de violence sont déterminés en divisant le nombre

d'incidents par la population annuelle moyenne totale représentée par la

médiane du nombre de détenus recensés dans les établissements à la fin de

la semaine. Les taux présentés pour 1983 ont été obtenus en extrapolant

les données des six premiers mois de l'année.

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- 11 -

puisque celui-ci a pratiquement doublé pendant la période considérée. Ces

constatations confirment les conclusions d'autres analystes, c'est-à-dire

qu'il existe une corrélation élevée entre le surpeuplement et la propension

à l'agression (McCain et collaborateurs, 1980; Nacci et collaborateurs,

1977). Le Tableau 1 ne fait cependant ressortir aucune tendance à la

hausse dans les autres catégories d'actes violents. Au contraire, pour la

catégorie générale des agressions graves contre le personnel, les taux ont

en fait diminué pendant la période considérée. Pour les autres catégories,

on a constaté soit un déclin général (tentatives de suicide et de lésions

contre soi-même), soit une évolution incohérente pendant la période

(suicides, agressions graves contre des détenus, et autres incidents).

L'analyse de la situation dans tous ces établissements porte donc à croire

que le surpeuplement des prisons ne peut être relié à l'augmentation des

actes de violence que dans une seule catégorie, c'est-à-dire celle des

comportements agressifs. Il est cependant évident qu'une analyse de cette

nature ne permet pas d'établir que l'augmentation du nombre d'actes

violents est nécessairement la conséquence du surpeuplement. Par exemple,

il n'y a peut-être pas eu d'augmentation du nombre d'actes violents dans

chacun des établissements surpeuplés, et l'on a peut-être enregistré des

augmentations plus prononcées dans certains établissements que dans

d'autres. L'hypothèse retenue pour cette étude est que la corrélation

entre le surpeuplement et la violence est influencée par la perturbation

des processus de contrôle social à l'intérieur des établissements, et que

cette perturbation est plus susceptible de se manifester dans les établis-

sements relativement vastes, accueillant une proportion élevée de jeunes

détenus. Si cette hypothèse est exacte, on devrait constater une

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corrélation particulièrement élevée entre le surpeuplement et les actes de

violence dans les établissements de cette catégorie.

Pour vérifier cette hypothèse, les établissements ayant fait l'objet

de l'étude ont été classés selon: 1) le degré de surpeuplement: l'éta-

blissement devait avoir dépassé sa capacité prévue pendant la période

considérée (n = 15); 2) la taille de l'établissement: un établissement

est jugé "vaste" si sa capacité d'accueil est supérieure à 400 détenus

(n = 13); et 3) la distribution par âge de la population: un établissement

est considéré comne ayant une population "jeune" s'il accueille plus de 30%

de détenus de moins de 24 ans (n = 14). Les auteurs ont donc voulu déter-

miner la corrélation surpeuplement-violence pendant la période de 42 mois

en examinant les liens susceptibles d'apparaître entre l'indice de peuple-

ment mensuel de l'établissement et l'un ou l'autre des taux de violence

calculés pour les diverses catégories d'actes violents.

Ils ont ainsi constaté qu'il n'y avait aucune corrélation, dans aucun

établissement, entre le surpeuplement et les trois catégories d'actes

violents graves (c'est-à-dire, agressions graves contre le personnel,

agressions graves contre des détenus, et suicides). Il se peut néanmoins

que ce phénomène s'explique en partie par la rareté relative des actes

violents graves, bien qu'il soit probable que des actes de nature aussi

grave que les meurtres ou les prises d'otages soient déterminés par une

foule de facteurs circonstanciels indépendants du surpeuplement. Quoi

qu'il en soit, les résultats présentés ci-après concernent les quatre

catégories restantes d'actes violents, soit les agressions mineures contre

le personnel, les agressions mineures contre des détenus, les tentatives de

suicide et de lésions contre soi-même, et les autres incidents.

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•■■■•■■■■

0,06 -- 0,19 0,22 -0,06 0,09 0,12

0,14 0,28

-0,14 0,03 -- 0,02

-0,2

-0,04 0,06 -- 0,27

-0,02 -0,07 0,20 0,13

-0,12 • ■•■•••••■

••••■•

TABLEAU 2

CARACTÉRISTIQUES rEs ÉMBLISSEMENTS ET OORRÊLATIŒ ENTRE L'INDICE DE PEUPLEMENT Er LES TAUX DE VIOLENCE

Établissements Niveau de Capacité % détenus Gamme des indices Agressions Agressions Violence Autres sécurité 24 ans de peuplement contre les contre le contre incidents

détenus personnel soi-même

A. Établissements vaste surpeuplés avec population jeune

••••••■•

■■••■■■•■

0,31* 0,04 -- 0,54** 0,28

1. Springhill 2. Cowansville 3. Leclerc 4. Collins Bay 5. Warkworth 6. Stony Mountain 7. Drumheller

4 442 56 0,86 - 1,07 5 442 34 0,82 - 1,01 4 483 34 0,93 - 1,03 5 436 33 0,73 - 1,00

. 4 408 42 0,89 - 1,11 5 470 40 0,71 -1,06 4 453 45 0,71 -1,06

0,08 0,42** 0,23 0,55*** 0,14 0,31* 0,11

0,13 0,04

0,14 0,08 -0,26 -0,14

-0,13 0,45**

0,01 0,38**

0,04 0,21

0,22 0,30*

B. Autres établissements surpeuplés

nn 1. Centre de Tr. Be 2. Kingston

1 3. Jcyceville ' 4. Saskatchewan

5. Edmonton 6. Kent 7. Matsqui 8. Mountain 9. Mission

. 4 377 64 0,89 - 1,07 6 296 24 0,84 -1,06 5 454 23 0,74 - 1,09 6 430 28 0,72 - 1,08 6 192 34 0,45 -1,07 6 180 22 0,65 - 1,16 5 340 28 0,51 -1,12 4 187 12 0,81 -1,06 4 180 18 0,93 - 1,17

-0,12 -0,31* -0,09 -0,02 -0,33* -0,1

0,13 -0,14

0,39** 0,00

-0,08 -0,38**

0,11 -0,33*

0,18 0,01

-0,01 0,07

C. Établissements n'ayant pas dépassé leur capacité

1. Dorchester 2. Centre Dey. Corr 3. Archambault 4. Laval 5. La Macaza 6. Millhaven 7. Bowden 8. William Head

6 449 35 0,74 - 0,96 6 140 34 0,56 - 0,97 6 427 41 0,63 - 0,96 6 604 33 0,67 - 0,92 4 172 28 0,85 - 0,96 6 400 27 0,62 - 0,93 4 160 36 0,74 - 0,99 4 150 20 0,69 - 0,99

-0,11 0,22

0,22 -0,12

0,09 -0,16 -0,28 0,06 -0,41** -0,05

0,07 -0,39** -0,17

0,14

dans les cas où moins de six incidents été indiquées Remarque: Les corrélations avec les taux de violence n'ont pas avaient été signalés.

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- 14 -

Le Tableau 2 regroupe. certaines statistiques décrivant les divers

établissements, ainsi que les corrélations obtenues entre les taux de

peuplement et les taux de violence. La première tranche du tableau

concerne les établissements répondant aux critères retenus en matière de

peuplement, de taille et de distribution par âge. Selon l'hypothèse consi-

dérée, on pouvait prévoir qu'il y aurait manifestement, pour chacun de ces

établissements, un rapport entre le surpeuplement et le nombre d'incidents.

En effet, sur les sept établissements considérés, six sont caractérisés par

une corrélation élevée entre le surpeuplement et une ou plusieurs caté-

gories d'actes violents. La deuxième tranche du tableau concerne les

établissements ayant dépassé leur capacité d'accueil (étant donc surpeu-

plés), mais ne correspondant pas à l'un ou l'autre des critères établis en

matière de taille et de distribution par âge. Sur les neuf établissements

concernés, cinq sont caractérisés par une corrélation élevée entre le

surpeuplement et les actes violents, mais, pour quatre d'entre eux, la

corrélation est négative plutôt que positive. On n'a trouvé de corrélation

positive que pour un seul des neuf établissements de cette catégorie. Fina-

lement, la troisième tranche du tableau concerne les huit établissements

n'ayant pas excédé leur capacité pendant la période considérée. Cinq

d'entre eux étaient des établissements è sécurité maximum. Bien que l'on

ait constaté une corrélation négative importante entre le surpeuplement et

la violence dans deux cas, on n'a trouvé aucune corcélation positive

valable pour aucun des huit.

En résumé, on pouvait prévoir une corrélation positive entre le

surpeuplement et le nombre d'incidents pour sept des 24 établissements

considérés, prévision qui s'est avérée dans six cas. On n'avait prévu

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aucune corrélation positive pour les 17 autres établissements, prévision

qui s'est aussi avérée dans 16 cas. Cela constitue donc un taux de succès

global de 91 ,7%. Le seul établissement, sur les sept premiers, pour lequel

l'hypothèse ne se soit pas avérée (Springhill) n'avait excédé sa capacité

d'accueil que pendant le deuxième trimestre de 1983, ce qui signifie peut-

être qu'il ne ressentait pas encore les effets du surpeuplement. Le seul

établissement pour lequel on ait obtenu ce que l'on peut appeler une erreur

négative (Edmonton) se trouvait dans une situation assez particulière car,

malgré sa petite taille, son taux de roulement des détenus venait en

deuxième parmi tous les établissements considérés . (nous examinons ci-après

les liens existant entre le taux de roulement des détenus et l'augmentation

de la violence). Il est par ailleurs intéressant de constater que la

corrélation importante enregistrée pour l'établissement d'Edmonton portait

sur la catégorie des lésions contre soi-même, phénomène que l'on n'a enre-

gistré dans aucun autre établissement.

Le surpeuplement et le taux de roulement des détenus

Comme nous l'indiquions dans l'introduction, il est logique de

s'attendre une augmentation des arrivées et départs de détenus dans les

établissements dont le taux de peuplement augmente. Au cours de la

période de 42 mois considérée, nous avons constaté que la moyenne de la

population totale mensuelle des établissements présentait un taux de corré-

lation de 0,43 (p 0,01) avec le taux de roulement moyen des détenus. Ce

résultat confirme l'hypothèse voulant que l'augmentation du nombre de

détenus dans le système entraîne non seulement le surpeuplement des

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TABLEAU 3

OORRELATICN DES lAUX DE VIOLENCE DANS LES ETABLISSEMENTS

AVEC LES INDICES DE PEUPLEMENT ET DE ROULEMEN'T ET VAUTRES

PARAMETRES RELATIFS AUX ETABLISSMENTS Er AUX POPULATICNS

Agressions contre les détenus

Agressions contre le personnel

Violence Autres contre incidents soi-même

f

Peuplement Roulement

Paramètres des établissements

Niveau de sécurité Age Coût journalier Capacité prévue

Paramètres des populations

% 24 ans % célibataires % de race non blanche % récidivistes % actes violents

-0,41* 0,47*

0,27 -0,04 0,24 0,19

0,15 -0,33 0,03 0,30 0,16

-0,35 0,58**

0,33 -0,18 0,53**

-0,20

-0,06 0,03 0,37 0,42% 0,32

-0,49* 0,57**

0,66***I 0,30 0,01 I 0,16 0,63***I 0,36

-0,02 I -0,03

0,02 I -0,02

-0,21 I -0,19

0,09 I -0,17 0,52** I 0,54**

0,16

-0,39 0,42*

Remarque. Valeurs mensuelles moyennes pour 1982 pour l'indice de

peuplement, l'indice de roulement et les taux de violence. Les valeurs des

paramètres des populations représentent la médiane des statistiques

trimestrielles.

*p 0,05 **p 0,01 ***p 0,001

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- 17 -

établissements mais aussi une accélération du taux de roulement des

détenus.

On peut théoriquement considérer que l'augmentation du taux de

roulement des détenus augmente les risques de violence, étant donné les

effets généralement perturbateurs des arrivées et départs sur les processus

de contrôle social à l'intérieur des établissements (Ellis, 1984). On

peut même se demander si, lorsque le surpeuplement devient relativement

généralisé, ce qui distingue les établissements les plus violents des

autres n'est pas précisément le taux de roulement des détenus, plutôt que

leur degré de surpeuplement. Aucune étude n'a encore été réalisée à ce

sujet, et les résultats présentés ci-dessous sont simplement destinés à

déterminer dans quelle mesure le taux de peuplement et le taux de roulement

des détenus peuvent expliquer la propension à la violence à l'intérieur des

établissements. Nous avons aussi tenu compte, dans cette analyse, d'autres

caractéristiques des établissements (par exemple, du niveau de sécurité et

de la taille), ainsi que de certains paramètres des populations carcérales

(par exemple, de la distribution par âge et du pourcentage d'infracteurs

violents), qui pouvaient être reliés à la violence carcérale.

Les analyses n'ont porté que sur les données de 1982, puisque c'est

alors que l'on a constaté les plus fortes hausses en matière de surpeu-

plement. Nous avons calculé les taux moyens de violence pendant cette

période pour chaque établissement, ainsi que les indices mcyens de

peuplement et de roulement des détenus. En ce qui concerne les paramètres

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- 18 -

des populations carcérales, les valeurs retenues furent les valeurs

médianes des statistiques trimestrielles.

On trouvera au Tableau 3 les corrélations obtenues entre les taux de

violence dans les établissements et, d'une part, les taux de peuplement,

puis, d'autre part, les taux de roulement. On constate immédiatement que

les établissements ayant enregistré les taux de roulement les plus élevés

ont aussi connu les taux de violence les plus élevés (r = 0,47 pour les

agressions contre les détenus, r = 0,58 pour les agressions contre le

personnel, r = 0,57 pour la violence contre soi-même, et r = 0,41 pour les

autres incidents). Par contre, on constate également que les établis-

sements qui étaient les plus surpeuplés ont en fait enregistré les taux de

violence les plus faibles. Cette corrélation négative était importante à

la fois pour les agressions contre les détenus (r = -0,41) et la violence

contre soi-Même (r = -0,49). Il est par ailleurs intéressant de savoir que

l'on a enregistré une corrélation négative entre le taux de peuplement et

le taux de roulement (-0,39), ce qui signifie que le taux de roulement des

détenus était plus élevé dans les établissements les moins peuplés. Ce

phénomène semble indiquer que le surpeuplement du système carcéral oblige

les établissements les moins peuplés à accepter des arrivées et départs

plus fréquents de détenus (c'est-à-dire pour héberger des détenus qui

devraient normalement être transférés dans des établissements déjà surpeu-

plés). Comme l'indiquent les corrélations du Tableau 3, il est possible

que ce taux de roulement élevé ait pour conséquence regrettable d'augmenter

la propension à la violence.

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- 19 -

TABLEAU 4

CORRELATICNS PARTIELLES LU TAUX DE ROULEMENT DES DETENUS

AVEC LES TAUX DE VIOLENCE, APRES CORRECTION DES AUTRES FACTEURS

Facteur !Agressions Agressions Violence Autres !contre les contre le contre incidents

détenus personnel soi-même _1 Surpeuplement 0:39 0,53 0,50 0,34

Niveau de sécurité 0,42 0,54 0,51 0,36

Capacité 0,63 0,56 0,62 0,45

Distribution par &Je 0,51 0,58 0,58 0,42

Pourcentage de récidivistes 0,39 0,48 0,44 0,23

Pourcentage d'infracteurs violents 0,46 0,59 0,65 0,41

Tous les facteurs 0,54 0,12 0,34 0,41 I

■•■■

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- 20 -

D'aucuns prétendront peut-être que l'on ne peut légitimement établir

de corrélation entre le taux de roulement des détenus et la propension à la

violence, ces deux phénomènes étant en fait le résultat commun d'autres

variables. Par exemple, les établissements de niveau sécuritaire élevé

connaissent peut-être à la fois des taux de violence élevés et des taux de

roulement élevés, ce qui expliquerait la corrélation entre taux de

roulement et violence. Cependant, comme l'indique le Tableau 3, les para-

mètres relatifs au niveau de sécurité et au coût journalier, ainsi que

certains paramètres des populations carcérales (c'est-à-dire, pourcentage

de détenus récidivistes et pourcentage de détenus ayant commis une infrac-

tion avec violence), présentent eux aussi une corrélation élevée avec

certaines des catégories d'actes violents. Les auteurs ont donc calculé

des corrélations partielles afin d'examiner les rapports entre les taux de

roulement et la propension à la violence, en s'efforçant de corriger

l'influence statistique d'autres variables. Ces résultats sont présentés

au Tableau 4 et révèlent que la corrélation entre les taux de roulement et

les taux de violence reste élevée, et est parfois même renforcée. Même si

l'on corrige en même temps l'effet statistique de tous les autres facteurs,

la seule corrélation qui connaît une réduction notable est celle qui existe

entre le taux de roulement et les agressions contre le personnel. Par

contre, la corrélation entre le taux de roulement et les agressions contre

les détenus est quelque peu renforcée (passant de 0,47 à 0,54). Bien que

nous ne l'ayons pas indiqué dans le Tableau 4, il convient de mentionner

que les corrélations partielles entre le peuplement et les taux de violence

restent négatives. Par exemple, en corrigeant l'effet statistique de bous

les autres facteurs, le taux de corrélation du peuplement est de -0,24 avec

les agressions contre les détenus, de -0,44 avec les agressions contre le

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21

personnel, de -0,27 avec la violence contre soi-même, et de 0,03 avec les

autres incidents.

Ces résultats confirment que le taux de roulement des détenus est

peut-être un élément plus déterminant de la propension à la violence que le

taux de peuplement des établissements. Cependant, ces données ne permet-

tent pas d'examiner dans quel sens s'établit le rapport entre le taux de

roulement et la violence. Il se peut fort bien que ce soit l'augmentation

de la violence qui entraîne une augmentation du taux de roulement des

détenus (du fait de transferts vers des établissements plus sécuritaires),

plutôt que le contraire, mais il convient de signaler que l'examen des taux

de roulement et de la propension â la violence dans les divers établis-

sements au cours des années ne confirme pas cette explication. Bien que

les taux de violence aient connu certaines variations d'un mois à l'autre,

on a aussi constaté que les taux de roulement restaient très constants

pendant la période considérée, pour chaque établissement. En d'autres

mots, certains établissements avaient toujours un taux élevé de roulement

des détenus, quelles qu'aient pu être les variations mensuelles des taux de

violence.

ANALYSE

Les résultats de cette étude confirment que le surpeuplement n'affecte

pas toutes les prisons de la même manière. Considérant la structure théo-

rique élaborée par Ellis (1984), les auteurs ont établi l'hypothèse que

l'on devrait trouver une corrélation élevée entre l'augmentation de la

densité sociale et la propension à la violence dans les établissements

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- 22 -

relativement vastes et accueillant une proportion élevée de jeunes détenus.

Sur les 24 établissements considérés, la corrélation entre le surpeuplement

et la violence a été constatée dans six des sept établissements répondant

aux critères établis en matière de taille et de distribution par âge. Neuf

des établissements ayant excédé leur capacité ne correspondaient pas à ces

critères et, bien qu'ils aient été généralement les plus peuplés du

système, un seul d'entre eux a révélé une corrélation positive élevée entre

la densité et la violence. Dans certains cas, on a constaté que l'augmen-

taticn de la densité était reliée à une réduction de la violence.

Les résultats obtenus au sujet des effets modérateurs de la taille et

de la distribution par âge permettent de clarifier certaines incohérences

constatées dans des rapports antérieurs. Ainsi, sur la base de résultats

reflétant une corrélation plus élevée entre les catégories d'agressions et

la densité dans les établissements de jeunes et d'adultes plutôt que dans

les établissements d'adolescents et de jeunes, Nacci et ses collaborateurs

(1977) ont conclu que la densité et l'agressivité ne sont pas reliées à

l'âge des détenus. Cependant, les établissements d'adolescents et de

jeunes inclus dans leur échantillon étaient sensiblement moins peuplés que

ceux de jeunes et d'adultes (1,03 par rapport à 1,13). Il se peut en outre

que ces établissements d'adolescents et de jeunes aient été non seulement

plus peuplés mais aussi moins vastes que ceux de l'autre catégorie; malheu-

reusement, leur rapport ne contient aucune information à cet égard.

En ce qui concerne les vastes établissements accueillant un pourcen-

tage élevé de jeunes détenus, mais n'ayant pas excédé leur capacité

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23

d'accueil (troisième tranche du Tableau 2), aucun rapport n'a pu être

établi entre l'augmentation de la densité et l'intensification de la

violence. Il se peut fort bien que "l'effet de peuplement" ne se produise

que lorsque la densité sociale excède un certain seuil. Il se peut égale-

ment que les effets perturbateurs du surpeuplement ne se manifestent que si

le niveau élevé de densité sociale est maintenu pendant un certain temps.

Si la densité sociale élevée n'est pas un problème chronique dans un

établissement donné, ou si la densité sociale "élevée" enregistrée reste

inférieure à la capacité de l'établissement, il est peut-être erroné de

dire que ce sont les effets du surpeuplement que l'on a étudiés (Bonta et

Nackivell, 1980).

Il convient de souligner que, dans les cas où l'on a trouvé confir-

mation de la corrélation prévue entre le surpeuplement et la violence,

cette corrélation s'est manifestée pour différentes formes de violence dans

différents établissements. Ainsi, on a trouvé une corrélation importante

entre le surpeuplement et les agressions contre les détenus dans trois

établissements, entre le surpeuplement et les agressions contre le

personnel dans deux, et entre le surpeuplement et les autres incidents dans

trois. Seuls deux établissements pour lesquels on avait prévu un effet de

surpeuplement ont fait ressortir une corrélation entre le surpeuplement et

l'augmentation des incidents dans plus d'une catégorie d'actes violents;

dans les quatre autres établissements, la corrélation ne s'est confirmée

qu'à l'égard d'une seule catégorie d'actes violents. Cela porte à croire

que le surpeuplement peut avoir des effets variables selon les établis-

sements, c'est-à-dire qu'il se traduirait par l'exacerbation de certaines

catégories d'actes violents, selon les caractéristiques de l'établissement

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-24-

considéré, les mesures de sécurité, la nature des processus de contrôle

social et les caractéristiques de la population carcérale.

Dans les six cas où l'on n'avait pas prévu de corrélation entre le

surpeuplement et la violence, on a obtenu des corrélations négatives impor-

tantes, soit, dans quatre cas, entre le surpeuplement et les autres inci-

dents, et, dans deux, entre le surpeuplement et la violence contre soi-

même. La présence des ces corrélations négatives fait clairement ressortir

la complexité du phénomène du surpeuplement et montre que les études

portant sur des données générales, englobant plusieurs types d'établis-

sements, c'est-à-dire ignorant les caractéristiques particulières du

contexte dans lequel se manifestent les effets de surpeuplement, risquent

de masquer certaines corrélations importantes déterminées par les circons-

tances spécifiques à chaque établissement.

L'étude montre également que les effets du surpeuplement peuvent être

influencés non seulement par la taille de la prison et la distribution par

âge de la population, mais aussi par le taux de roulement des détenus. On

a ainsi constaté que, lorsque les établissements atteignent un certain

niveau de densité sociale, le taux de roulement des détenus peut exacerber

considérablement les problèmes de violence. Certains analystes ont étudié

les effets potentiellement perturbateurs de taux de roulement élevés

(Clements, 1982; Colvin, 1981; Ellis, 1984; Kassenbaum, Wàrd et Wilner,

1971; Paulus et collaborateurs, 1980). Aucune étude n'avait cependant

encore examiné séparément les effets du taux de roulement des détenus et

les effets du surpeuplement. Cette fois, conne on pouvait s'y attendre,

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- 25 -

on a constaté une hausse du taux de roulement des détenus parallèle à

l'augmentation de la population carcérale totale. Durant la période où la

plupart des établissements excédaient leur capacité, ou en étaient très

proches, on a constaté une corrélation élevée entre les taux de violence

et les taux de roulement des détenus. Par ailleurs, cette corrélation

s'est maintenue même après que l'on ait corrigé l'influence d'autres

facteurs spécifiques aux établissements (par exemple, du niveau de sécu-

rité) ou à la population carcérale (par exemple, du pourcentage de détenus

incarcérés pour un acte violent). Il est particulièrement intéressant de

constater qu'un taux de roulement plus élevé correspondait à chacune des

catégories de violence examinées, c'est-à-dire que plus le taux de roule-

ment est élevé, plus il est probable que l'on constatera une augmentation

du nombre d'agressions, de lésions contre soi-même ou même d'actes moins

"individualisés", tels que les troubles mineurs ou les tentatives d'incen-

die volontaire. Ces constatations confirment clairement l'hypothèse

d'Ellis (1984) selon laquelle les arrivées et départs de détenus dans un

établissement y augmentent les risques de violence, car ils y perturbent

les processus de contrôle social.

Les résultats globaux de l'étude peuvent avoir des conséquences impor-

tantes pour les autorités correctionnelles. En effet, beaucoup de juri-

dictions font désormais face à un problème persistant de surpeuplement

carcéral. Or, puisque la réduction de la population carcérale est un

problème extrêmement complexe, il peut être utile de chercher des straté-

gies destinées à contrer et à minimiser les effets néfastes du surpeu-

plement. Ainsi, pour réduire les risques de violence, on pourrait

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- 26 -

peut-être éviter d'augmenter la densité sociale des établissements les plus

vastes et accueillant un pourcentage élevé de jeunes détenus. De même, on

pourrait s'efforcer de modifier graduellement la distribution par âge des

détenus dans les établissements (Mabli, Holley, Patrick et Walls, 1979), en

répartissant plus également les jeunes détenus entrant dans le système, au

lieu de les regrouper dans un ou deux établissements. Si l'on décidé de

construire de nouveaux établissements, il serait peut-être bon de les

prévoir relativement petits, ou de les diviser en sections bien distinctes

et fonctionnant de manière autonome. De plus, il faudrait peut-être les

concevoir de manière à y héberger des détenus de catégories d'âge

différentes.

Si les effets du surpeuplement sont influencés par la perturbation des

processus de contrôle social, il est essentiel que l'on fasse tous les

efforts possibles pour maintenir des processus efficaces, malgré l'augmen-

tation de la population carcérale. Pour atteindre cet objectif, on pour-

rait envisager de donner aux employés une formation spéciale destinée ales

initier aux problèmes du surpeuplement et à leur faire prendre conscience

des changements que le surpeuplement impose à leur propre comportement, et

qui risquent d'entraver leur contrôle de l'établissement. D'autre part, on

pourrait encourager les détenus â jouer un rôle plus actif et plus struc-

turé en matière de résolution des conflits et des situations critiques

(Johnson, 1979; Johnson et Tbch, 1982). Au lieu de réduire les programmes

d'activités offerts aux détenus, il conviendrait d'offrir à ceux-ci plus de

possibilités de loisirs et une gamme plus vaste d'activités. Il faudrait

s'efforcer d'utiliser au maximum toute la place disponible, établir des

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"sanctuaires" permettant aux détenus de se retirer dans le calme (Tbch,

1977), et apporter des modifications mineures aux édifices, pour donner à

leurs occupants le sentiment d'un espace plus vaste et augmenter l'effi-

cacité des mesures de surveillance, tout en en rendant celles-ci plus

discrètes.

Finalement, cette étude porte à croire qu'il serait bon de contrôler

le taux de roulement des détenus et de maintenir un certain équilibre entre

les divers établissements. Clements (1982) avait déjà constaté que le

surpeuplement du système carcéral se traduit par la désorganisation des

procédures normales de placement des détenus, ainsi que par un pourcentage

élevé de cas de surclassement et de conflits entre les besoins des détenus

et les services et programmes qui leur sont offerts. Or, ces erreurs se

traduisent plus tard, d'une manière ou d'une autre, par un taux de roule-

ment encore plus élevé. Des chercheurs (Levinson et Ingram) ont cependant

montré que l'application de critères objectifs de placement initial des

détenus peut se traduire à la fois par le "déclassement" général des

détenus vers des établissements à niveau de sécurité moins élevé, et par

une réduction sensible du nombre de transferts entre établissements.

Malgré le surpeuplement, les autorités correctionnelles devraient donc

s'efforcer de stabiliser les taux de roulement des détenus et de maintenir

un degré optimal de concordance entre les détenus et les établissements.

Il convient toutefois de souligner les limites inhérentes â cette

étude. Bien que ses résultats confirment l'hypothèse formulée par Ellis

(1984) en matière de contrôle social, ses auteurs n'ont pas essayé d'analy-

ser directement comment le surpeuplement affecte les processus de contrôle

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social. De plus, puisqu'ils n'ont examiné que les actes violents officiel-

lement signalés, il se peut que certaines hausses enregistrées à cet égard

résultent plus des changements de comportement des employés en matière de

présentation des rapports que des effets perturbateurs du surpeuplement.

Il est cependant peu vraisemblable que de tels Changements de comportement

soient reliés de manière systématique à des facteurs tels que la taille de

l'établissement, la distribution par âge de la population et le taux de

roulement des détenus. Quoi qu'il en soit, il serait indispensable

d'essayer de confirmer les résultats de l'étude au moyen d'une nouvelle

enquête basée sur la collecte de données relatives aux actes violents et

la maniere dont sont perçus les changements apportés aux stratégies

formelles et informelles de contrôle social, en s'adressant directement à

la fois aux employés et aux détenus.

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- 29 -

REMARQUES

1. Quatre établissements ne sont pas inclus dans l'étude, soit trois

centres psychiatriques régionaux et un centre de réception régional.

Pour deux établissements, les statistiques de 1980 et de la première

moitié de 1981 ont été exclues car ceux-ci sont devenus des établis-

sements de détention protectrice au milieu de 1981. Tbus les établis-

sements considérés avaient des quartiers résidentiels de même nature,

soit des cellules individuelles prévues pour un seul détenu, d'une

superficie d'environ 60 pieds carrés. L'augmentation de la population

carcérale au-delà de la capacité prévue se traduisait toujours par

l'adoption du système de partage des cellules.

2. Les arrivées et départs de détenus comprennent tous les transferts

entre établissements, toutes les admissions et toutes les mises en

liberté, mais non les déplacements résultant d'absences temporaires,

avec ou sans escorte.

3. Le Service correctionnel du Canada définit l'agression grave comme une

agression causant une lésion grave à la victime (par exemple, une

coupure exigeant des points de suture, ou un membre cassé), une lésion

exigeant l'attention d'un médecin et l'hospitalisation de la victime,

sauf s'il s'agit de traitement immédiat ou d'observation, une lésion

empêchant à la victime de poursuivre ses activités normales, et une

agression au sujet de laquelle on envisage de faire une enquête

criminelle. Les troubles majeurs sont les situations dans lesquelles

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- 30 -

les activités quotidiennes de l'établissement sont gravement pertur-

bées par les actes de violence des détenus, ce qui exige le renvoi

dans les cellules. En règle générale, les actes de résistance des

détenus, tels que les arrêts de travail ou les grèves de la faim, sont

considérés comme des troubles mineurs, â moins qu'ils ne donnent lieu

' à des actes violents.

Remarques des auteurs: Les auteurs tiennent à remercier la division de la

sécurité préventive et la division de la gestion de la population carcérale

du Service correctionnnel du Canada pour leur excellente collaboration.

Les opinions exprimées dans cette étude sont celles des auteurs et ne

reflètent pas nécessairement les politiques ou positions officielles du

ministère du Solliciteur général du Canada. Quiconque souhaite obtenir

d'autres exemplaires de ce texte peut s'adresser à F.J. Porporino, division

de la recherche, ministère du Solliciteur général du Canada, 340 avenue

Laurier ouest, Ottawa, Ontario (Canada), KU 0P8.

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